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https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9breu
Hébreu
{{Autre4|la langue hébraïque|le peuple hébreu|Hébreux}} {{Infobox Langue | nom = Hébreu | nomnatif = {{Langue|he|dir=rtl|texte=עִבְרִית}} / {{Langue|he-Latn|''ivrit''}} {{he}} | adjectif = hébreu ''ou'' hébraïque | pays = [[Israël]], [[diaspora juive]] à travers le monde | région = | locuteurs = plus de 9 millions<br>[[Langue maternelle|LM]] : plus de 5 millions | typologie = {{SVO}}, {{Langue flexionnelle}}, {{Langue accusative}}, {{Langue à accent d'intensité}} | couleurfamille = yellow | famille = {{Hiérarchie|cananéen|hébreu}} | langueofficielle = {{Israël}} | académie = [[Académie de la langue hébraïque]] | iso1 = he | iso2 = heb | iso3 = heb | iso5 = | ietf = he | glottolog = hebr1246 | lingua = 12-AAB-a | wals = heb | type = Langue vivante | étendue = Langue individuelle | échantillon = Article premier de la [http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=hbr Déclaration universelle des droits de l'homme] ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html voir le texte en français])<br /><br />{{langue|he|dir=rtl|texte=כל בני האדם נולדו בני חורין ושווים בערכם ובזכיותיהם. כולם חוננו בתבונה ובמצפון, לפיכך חובה עליהם לנהג איש ברעהו ברוח של אחוה. }} <br> Kol benei ha'adam noldu benei khorin veshavim be'erkam uvizkhuyoteihem. Kulam honenu batevuna uvematspun, lefikhakh hova 'aleihem linhog ish bere'ehu baruah shel ahwa. | image = Test hebreu1.png }} L’'''hébreu''' (en [[hébreu moderne]] : {{Langue|he|dir=rtl|texte=עִבְרִית}} / {{Langue|he-Latn|''ivrit''}} {{MSAPI|/ivˈʁit/}} ou {{MSAPI|/ʕivˈɾit/}}, et en [[Données archéologiques sur les premiers écrits en hébreu ancien|hébreu ancien]] : {{Langue|he|dir=rtl|לשון הקודש}} {{Langue|he-Latn|''lašon ha-qodeš''}} « langue sacrée ») est une [[Langues chamito-sémitiques|langue chamito-sémitique]]. Étroitement apparenté au [[phénicien]], il appartient au [[Langues cananéennes|groupe cananéen]], de la branche centre-nord de la famille des [[langues sémitiques]], qui contient aussi les [[araméen|langues araméennes]]. L'hébreu ancien, ou classique, est la langue rituelle et [[Liturgie|liturgique]] de la [[Judaïsme|religion juive]], tandis que l'hébreu moderne compte plus de neuf millions de locuteurs en [[Israël]]<ref name="cbsmonth">{{Lien web |url=http://www1.cbs.gov.il/webpub/pub/text_page_eng.html?publ=93 |titre=Monthly Bulletin of Statistics for Population |date=7 août 2013 |périodique=[[Bureau central des statistiques israélien]]|consulté le=24 août 2013}}.</ref> et un million dans le reste du monde<ref>{{Lien web|langue=en|titre=How Many People Speak Hebrew, And Where Is It Spoken?|url=https://www.babbel.com/en/magazine/how-many-people-speak-hebrew|site=Babbel.com|consulté le=2020-05-23}}.</ref>. L’hébreu est la [[langue officielle]] de l’[[Israël|État d’Israël]]. == Histoire == === Hébreu ancien === {{Article détaillé|Données archéologiques sur les premiers écrits en hébreu ancien}} L'’écriture [[protosinaïtique]], suivie de l’écriture [[Alphabet protosinaïtique|protocananéen]]ne, dérive probablement de l’écriture égyptienne en [[écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]]. Cette écriture évolue en écriture [[phénicien]]ne, considérée comme la mère des écritures [[grec ancien|grecque]], [[paléo-hébraïque]], [[Alphabet samaritain|samaritain]]e et [[araméen]]ne. ==== Proto-hébreu ==== Les [[lettres d'Amarna|lettres d’Amarna]] ou de Tel-Amarna sont une correspondance [[diplomatique]] égyptienne du {{sav-|XIV}} avant [[Ère commune|notre ère]]. Certaines lettres viennent de [[Canaan (région)|Canaan]]. Elles sont rédigées en [[akkadien]], la langue diplomatique de l’époque. Toutefois, elles comprennent bien des mots et expressions de la ou des langues ouest-sémitiques parlées en Canaan. On y trouve des parallèles linguistiques frappants avec l’hébreu de la [[Torah]], ce qui indique que des formes dialectales de proto-hébreu étaient parlées en Canaan avant l'installation des [[Hébreux]] eux-mêmes (les lettres ne font pas mention des Hébreux, sauf peut-être sous la forme des ''[[Apirou]]'', population mal identifiée, dont le nom a un rapport possible avec « Hébreux »). Cependant, au-delà de ces indices linguistiques, la forme de ce ou de ces proto-hébreux est imprécise. On peut cependant remarquer que les anciens dialectes [[phénicie]]ns ([[Liban]] actuel) connus sont très similaires à l’hébreu ancien, à tel point qu’on peut parler de formes géographiques d’une même langue, qui semble avoir été parlée (avec des variantes régionales) sur la côte syro-[[Palestine (région)|palestinienne]]. L’hébreu biblique provient donc d’une, voire de plusieurs de ces variantes géographiques dialectales. {{article détaillé|Alphabet paléo-hébraïque}} En {{date||juillet|2008}}, l'[[ostracon de Khirbet Qeiyafa]] est découvert dans une [[Strate (géologie)|strate]] datée entre 1050 et {{date-|-970}} ; il pourrait être la plus ancienne trace écrite de l'hébreu sur le site de [[Khirbet Qeiyafa]], une petite localité de l’âge du fer {{II}} A. Selon [[Israël Finkelstein]]<ref name="Finkel">{{lien web|url=https://www.academia.edu/29972973/The_West_Semitic_Alphabetic_Inscriptions_Late_Bronze_II_to_Iron_IIA_Archeological_Context_Distribution_and_Chronology?email_work_card=view-paper|titre=The West Semitic Alphabetic Inscriptions, Late Bronze II to Iron IIA: Archeological Context, Distribution and Chronology|site=Academia|année=2013}}</ref>, les premières variantes de caractères hébreux apparaissent entre -880 et -830. ==== Hébreu biblique ==== [[Fichier:AlphabetSyroPalestine XIIIe-VIIIe Siecle.jpg|vignette|Diffusion de l'alphabet en Syro-Palestine entre le {{-s mini-|XIII}} et le {{-s-|VIII}} (alphabets [[Ougaritique|ougarite]], [[proto-cananéen]], [[phénicien]] ancien, [[araméen]] ancien, hébreu ancien), selon [[Mario Liverani]]]] {{Article détaillé|Araméen|hébreu biblique}} L'hébreu est la langue de la [[Bible hébraïque]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=תַּנַ"ךְ}} / ''[[tanakh]]'') et de la [[Mishnah]] ; celle de la plupart des [[Apocryphes bibliques|livres apocryphes]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=ספרים חיצוניים}} / ''sefarim hiśoniyim'') est l'[[araméen]]. Les [[manuscrits de Qumran]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=מגילות גנוזות}} / ''megilot genuzot'') découverts dans des grottes situées au nord de la [[mer Morte]] entre 1947 et 1956, sont eux aussi principalement écrits en hébreu. En dehors des copies de livres bibliques, seulement un manuscrit sur six est rédigé en araméen (quelques manuscrits étant aussi composés en [[Grec ancien|grec]]). Dans la Bible, notamment dans le premier livre, la [[Genèse]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=בְּרֵאשִׁית}} / ''[[Bereshit Rabba|Berešit]]''), au {{nobr|chapitre 14}}, {{nobr|verset 13}}, on trouve {{langue|he|dir=rtl|texte=אברם העברי}} / ''Abram ha-’ibri'', il s’agit « d’Abram l’Hébreu » avant qu’il ne devienne [[Abraham]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=אַבְרָהָם}} / ''Abraham''), mais le texte ne fait aucune mention de la langue parlée par celui-ci et ses descendants. Il est généralement admis que le terme « hébreu » viendrait de l’expression « {{langue|he|dir=rtl|texte=מעבר לנהר}} / ''me-’eber la-nahar'' » (de l’autre côté du fleuve), qui désigne l’origine d’Abraham. Le texte de la Bible hébraïque en usage dans les éditions imprimées ou dans les [[Sefer Torah|rouleaux]] de la [[Torah]] à la [[synagogue]] est appelé [[Texte massorétique|texte « massorétique »]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=מסורת}} / ''massoret'', signifiant « transmission »). Sa rédaction est le fruit d’un travail de plusieurs siècles, depuis l’époque des rois ({{-s|VIII}}) jusqu'à celle des [[Maccabées]] ([[livre de Daniel]], {{date|-167}}), dont il est difficile d’établir les différentes étapes. L'hébreu biblique est une langue religieuse, sans doute différente de la langue parlée par la population. On y trouve en effet essentiellement des termes utilisés dans un contexte religieux. On remarque ainsi une certaine pauvreté de la langue biblique : la Bible ne comporte pas plus de {{nombre|8000|mots}}, dont {{formatnum:2000}} seraient des [[hapax]] (des termes n'apparaissant qu'une seule fois), et ces mots sont construits sur seulement 500 [[Racine sémitique|racines hébraïques]]<ref>{{Article|prénom1=Éditions Safran|nom1=Publishers|titre=Hébreu biblique. Grammaire de base et introduction aux fêtes juives. Textes expliqués. Exercices et corrigés|périodique=Éditions Safran, Bruxelles|date=2016-01-01|lire en ligne=https://www.academia.edu/38729381/H%C3%A9breu_biblique_Grammaire_de_base_et_introduction_aux_f%C3%AAtes_juives_Textes_expliqu%C3%A9s_Exercices_et_corrig%C3%A9s|consulté le=2023-05-25}}</ref>. À titre de comparaison, à la même époque, le lexique grec comporte {{nb|120000 mots}}<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Jean| nom1=Soler| titre=La violence monothéiste| lieu=Paris| éditeur=[[Éditions de Fallois|De Fallois]]| année=2009| pages totales=469| isbn=978-2-87706-675-4| id=SolerVM}}</ref>. Un vocabulaire populaire plus diversifié a dû exister à côté de la langue formaliste et spécialisée de la [[Bible]]. ==== Hébreu mishnaïque ==== [[Fichier:2nd century Hebrew decalogue.jpg|vignette|[[Papyrus Nash]] en hébreu, {{-s-|II}} à {{sap-|II}}]] {{Article détaillé|hébreu mishnaïque}} Cette forme de l'hébreu correspond à une période de l'histoire de la langue hébraïque ({{Ier s}} – {{s|VI}}) qui correspond à peu près à la période du [[Talmud]] ({{IIe s}} - {{s|V}}), et celui-ci en est donc un témoignage. Elle est appelée aussi [[hébreu rabbinique]] ou langue des Sages. C'est une langue vivante utilisée dans la vie courante autant que dans la littérature, comme l'attestent des documents [[Épigraphie|épigraphiques]] et des manuscrits retrouvés par les archéologues en [[Israël]] et réunis dans une banque de données israélienne<ref>1, CD-Rom du {{langue|en|''Hebrew Language Historical Dictionary Project''}}, [[Jérusalem]], 1998.</ref>. Elle commence à être étudiée par [[Abraham Geiger]] en 1845. L’[[hébreu mishnaïque]] contient certaines innovations par rapport à l’hébreu de la Bible auquel il est postérieur de plusieurs siècles. Ces innovations portent en particulier sur les domaines de la syntaxe et du vocabulaire. Dans celui-ci, on constate des emprunts aux langues politiquement ou culturellement dominantes de l’époque : [[araméen]], [[grec ancien|grec]], [[latin]] et [[persan]]. ==== Hébreu médiéval ==== {{article détaillé|Hébreu médiéval}} À partir du {{s|X}}, l’hébreu survit en dehors de la [[Palestine (région)|Palestine]], au milieu des diverses communautés juives de la [[Diaspora juive|diaspora]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=גלות}} / ''galout'') , avant sa remarquable renaissance en Israël au {{s|XX}} à la suite des efforts d'[[Éliézer Ben-Yehoudah]]. Dans la vie quotidienne, les Juifs parlent la langue du pays dans lequel ils vivent, réservant la langue hébraïque au domaine de l'étude et de la liturgie. C’est en effet dans cette langue que les Juifs de la [[diaspora]] prient trois fois par jour, qu’ils lisent la [[Torah]] et en étudient les commentaires. C’est également en hébreu que des sages ({{langue|he|dir=rtl|texte=חכמים}} / ''[[hakham]]im'') des différents pays correspondent. La production hébraïque dans des domaines cultuels, culturels et professionnels montrent la dynamique de la langue hébraïque sur la longue durée historique. === Hébreu moderne : renaissance ou reconstruction de la langue === {{article détaillé|Hébreu moderne}} L’hébreu connaît au {{s|XX}} une renaissance moderne sous l’impulsion d'[[Eliézer Ben Yehoudah]] ([[1858]]-[[1922]]). Le travail de Ben Yehoudah trouve son origine dans la période dite de la ''[[Haskala]]h'' ({{langue|he|dir=rtl|texte=השכלה}}). ==== La ''Haskalah'' ==== [[Fichier:Hebrew Alphabet.svg|vignette|[[Alphabet hébreu]] classique]] La ''Haskalah'' est un mouvement philosophique, influencé par le [[siècle des Lumières]], qui est lancé à la fin du {{s|XVIII}} en [[Allemagne]] par [[Moses Mendelssohn]] (1729-1786). Il entend mieux intégrer les Juifs dans leur environnement non juif par la pratique d’une éducation « moderne », l’implication dans les débats philosophiques ou scientifiques, et l’intégration aux circuits économiques de l’époque. Une partie du mouvement s’attache à une renaissance de l’usage de la langue hébraïque. Celle-ci était devenue exclusivement une langue religieuse utilisée pour le culte. Les partisans de la ''[[Haskala]]h'', les ''maskilim'' ({{langue|he|dir=rtl|texte=משכילים}}), du moins ceux intéressés par cette question, souhaitent développer un usage laïque de la langue et en répandre l’usage dans les populations juives. En [[1793]], le premier périodique en langue hébraïque est publié par des ''[[maskilim]]'' de la ville [[Prusse|prussienne]] de [[Koenigsberg]] : {{langue|he|dir=rtl|texte=המאסף}} / ''Hameasef'' (« le Collectionneur »). Une part importante du journal est consacrée aux traductions, à la [[philologie]], à la création littéraire de type moderne et aux actualités. Dès 1853, [[Avraham Mapou]], le père du roman hébreu, publie un « roman biblique » qui connaîtra un grand succès auprès des lecteurs : ''L’Amour de [[Sion (Bible)|Sion]]''<ref>''L'Amour de Sion'' de 1853 inspirera le nom du mouvement « [[Amants de Sion|les Amants de Sion]] » fondé en 1881.</ref>. [[Shalom Abramovitch]], plus connu sous le nom de [[Mendele Moich Sforim]] (Mendele le vendeur de livres), invente, après un détour via le [[yiddish]], une nouvelle prose hébraïque, mélange d’hébreu biblique et rabbinique. [[Fichier:HAMELITZ" (THE ADVOCATE) DAILY WHICH WAS FIRST ISSUED IN ST. PETERBURG DURING THE NINETEENTH CENTURY..jpg|vignette|{{langue|he|dir=rtl|texte=המליץ}} « ''Hamelitz »'' (« l'Avocat »), quotidien russe en hébreu, publié au {{s-|XIX}} à [[Saint-Pétersbourg]], {{date-|14 février 1889}}]] La ''Haskalah'' se répand dans l'[[Empire Austro-Hongrois|Empire austro-hongrois]] et dans l'[[Empire russe]], où elle se heurte à l'hostilité de milieux traditionalistes, moins exposés à l’assimilation qu'en [[Allemagne]]. C’est en [[Europe centrale et orientale]] que se développe la presse hébraïque : plusieurs journaux naissent à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], en [[Galicie]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=חלוץ}} / ''halouts'', {{langue|he|dir=rtl|texte=השחר}} / ''hašahar'') ou dans l’Empire russe ({{langue|he|dir=rtl|texte=המגיד}} / ''hamagid'', {{langue|he|dir=rtl|texte=המליץ}} / ''hamelits''). Ils jouent un rôle clé dans la diffusion des idées « modernisatrices », des œuvres littéraires et de l’usage [[laïque]] de l’hébreu propre aux ''[[maskilim]]''. Ces derniers sont très tôt confrontés à la relative pauvreté ({{nombre|8000|mots}} et {{nombre|500|racines}}) de la langue hébraïque, en particulier pour évoquer le monde moderne. Le problème a deux origines. D’une part, l’hébreu est une langue datant de l’[[Antiquité]], et d’autre part, il s’agit d’une langue formaliste spécialisée dans le domaine religieux et qui n’est quasiment plus usitée en dehors du domaine religieux. Certains auteurs, comme [[Mendele Moich Sforim]], commencent un travail de création lexicale, inventant de nouveaux mots sur la base de racines hébraïques et arabes. Les ''[[maskilim]]'' parviennent ainsi à faire éclore l’usage littéraire de la langue hébraïque, partiellement modernisée. ==== Ben Yehouda ==== [[Fichier:BYwork.jpg|thumb|right|Eliézer Ben Yehoudah à sa table de travail]] [[Eli'ezer Perlmann|Eliézer Perlman]] naît en 1858 dans une bourgade lituanienne. De son maître à la ''[[yeshiva]]'' (école talmudique), il apprend la [[grammaire hébraïque]], et il lit {{pourquoi|en cachette}}, comme d’autres étudiants, le roman d’[[Avraham Mapou]], ''[[L’Amour de Sion]]''. Il poursuit des études de médecine à [[Paris]] où il a l’occasion de parler hébreu et conçoit le projet de faire revivre l’usage de cette langue. En 1880, il publie un article dans le mensuel juif viennois ''Ha-Shahar'' dans lequel il exhorte les [[Juifs]] à parler l’hébreu<ref>{{lien web|site=Universite de Laval|titre= Données historiques - État d'Israël|url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.tlfq.ulaval.ca%2Faxl%2Fasie%2Fisrael-2histoire.htm#federation=archive.wikiwix.com&tab=url|année=2008}}</ref>. Sympathisant du premier groupe sioniste, les [[Amants de Sion]], Eliézer Perlman choisit en 1881 le patronyme d’[[Eliézer Ben Yehouda]] et s’installe dans la ville de [[Jérusalem]], en [[Palestine (région)|Palestine]] [[Empire ottoman|ottomane]]. Il ne s’adresse qu'en hébreu à [[Deborah]] qu'il a épousée la même année. Il interdit que l’on communique avec son fils, Ben Tsion, qui portera plus tard le nom d’[[Itamar Ben-Avi|Itamar Ben Avi]], dans une autre langue. Les ''[[maskilim]]'' ont développé une langue littéraire, mais c’est à l’initiative de Ben Yehouda que commence le renouveau de l’hébreu parlé. En [[1894]], Ben Yehouda entreprend la rédaction d’un ''[[Grand Dictionnaire de la langue hébraïque ancienne et moderne]]'' réunissant tous les termes hébreux utilisables en hébreu moderne, dictionnaire intitulé à l'origine le ''[[Thesaurus Totius Hebraitatis]]''. Pour ce faire, il parcourut des dizaines de milliers d'ouvrages, se fonda sur l’hébreu religieux (biblique ou [[mishna]]ïque) et sur le travail de création lexical des premiers ''[[maskilim]]''. Ce travail restant insuffisant, Ben Yehouda est à l’origine de nombreux [[néologisme]]s comme « restaurant » ({{langue|he|dir=rtl|texte=מסעדה}} / ''mis'ada''), « journal » ({{langue|he|dir=rtl|texte=עיתון}} / ''iton'') ou encore « montre » ({{langue|he|dir=rtl|texte=שעון}} / ''ša'on''). Il est aussi à la base de l’usage de la prononciation [[séfarade]], qu’il considère être plus fidèle à la prononciation antique, de l’hébreu religieux comme base de la prononciation de l’[[hébreu moderne]]. Après 15 ans, le premier volume du ''[[Thésaurus de la langue hébraïque ancienne et moderne]]'' est publié. Les sixième et septième volumes sont publiés peu avant sa mort, en [[1922]]. Ce n’est qu’en [[1959]] que la série complète en seize volumes est achevée par une équipe fidèle à son esprit. Pour chacune de ses entrées, ce Grand Dictionnaire contient une traduction en [[allemand]], en [[russe]], en [[français]] et en [[anglais]], ainsi qu'une indication de la racine arabe correspondante<ref name=":0">{{Lien web|titre=Un bref historique de la langue hébraïque|url=http://www.morim.com/hebreu.htm|site=www.morim.com|consulté le=2019-01-29}}</ref>. ==== Oppositions et adhésions ==== [[Fichier:Signalisation routière en Israël Jerusalem, Dead Sea.JPG|vignette|[[Signalisation bilingue|Signalisation routière multilingue]] en hébreu, [[arabe]] et [[anglais]].]] La pratique « vulgaire » et quotidienne de la « langue sacrée » ({{langue|he|dir=rtl|texte=לשון הקודש}} / ''Lĕšôn Ha-Qôdeš'') suscite la très ferme hostilité des Juifs les plus religieux. Au cours du {{s-|XX}}, la plupart des ''[[haredim]]'' (orthodoxes) se rallient cependant progressivement à la pratique quotidienne de cette langue « modernisée », tout en conservant l’hébreu biblique et michnaïque pour le culte. Certains groupes ''haredim'' actuels, comme la ''[[Edah Haredit]]'' continuent de refuser l’usage laïque de l’hébreu, le réservant à un usage sacré. Les membres israéliens actuels de la ''Edah'' utilisent ainsi toujours le [[yiddish]] comme langue parlée. À l’inverse, le mouvement sioniste défend rapidement l’usage de l’hébreu modernisé des ''[[maskilim]]'', plus particulièrement dans la version de Ben Yehouda. Si dans {{langue|de|''[[Der Judenstaat]]''}}, [[Théodore Herzl|Theodor Herzl]] ne croit pas à l’hébreu comme langue uniforme de l’État juif, les organisations sionistes apparues entre la fin du {{s-|XIX}} et le début du {{s-|XX}} s’y rallient très rapidement. L’hébreu devint ainsi une des langues officielles de la [[Palestine mandataire]] ([[1922]]-1948) et d’[[Israël]] depuis [[1948]]. ==== Académie de la langue hébraïque ==== La langue est officiellement régie par l'[[Académie de la langue hébraïque]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=האקדמיה ללשון העברית}} / ''Ha-aqademia La-lašon Ha-ibhrit'') née en 1948 et dont l'ancêtre créé en [[1890]] par Ben Yehouda, s'appelait la ''Va'ad halashon'', la « Commission de la langue hébraïque '''»'''<ref name=":0" />. Cependant, les Israéliens ont tendance à ne pas suivre les conseils que donne l'Académie hébraïque ; par exemple, les recommandations en matière de [[prononciation de l'hébreu]] moderne ne sont pas toujours suivies, et on retient, par exemple, la prononciation des [[Consonne gutturale|consonnes gutturales]], qui donnent à l'hébreu son caractère [[Orient (géographie)|oriental]]. Les [[Israélien]]s se sont bien éloignés maintenant du modèle oriental initialement proposé. Une des décisions de l'Académie de la langue hébraïque qui a été appliquée est la prononciation du « ''sadi'' » comme le « z » allemand, en raison de la difficulté supposée des populations [[germanophone]]s de le prononcer autrement, le « ''sadi'' » devient alors « ''tsadi'' »{{Référence souhaitée||date=1 juillet 2019|Il me semble que le changement de prononciation du 'sadik est due plutôt à l'influence des juifs russes, car il y a en russe, dans l'écriture cyrillique utilisée, un lettre ressemblant au 'sadi' et qui se prononce 'ts' comme,par exemple dans le mot 'tsar'.=|Origine du changement de prononciation du'sadi'=}}. ==== Synthèse ==== [[Fichier:Keyboard Layout Hebrew.png|vignette|Configuration du clavier hébreu.]] Pendant le Moyen Âge, il n'est plus une [[langue vernaculaire]] mais subsiste comme la langue des études juives (avec l'araméen du Talmud et les langues vernaculaires). Les textes sacrés et les discussions rabbiniques sont tous écrits en hébreu. Son utilisation est réservée à la [[liturgie juive]] (langue liturgique ou cultuelle) et au monde de la littérature rabbinique, la correspondance entre lettrés (langue savante) ou dans les documents commerciaux entre Juifs ([[langue véhiculaire]]). L'hébreu est la langue d'écriture principale des Juifs, principalement en matière halakhique : rédaction des protocoles des tribunaux, dossiers halakhiques, interprétation des Écritures, et plus encore. Le [[Linguistique|linguiste]] [[Claude Hagège]] affirme que « l'hébreu n'était plus vivant, mais il n'était pas mort »<ref name=":0" />. L'hébreu est la langue de l'étude juive, qui occupe une place centrale dans la vie des communautés juives jusqu'à nos jours. À partir de la fin du {{s-|XVIII}}, avec la croissance du mouvement éducatif juif en Allemagne et en Europe de l'Est, la langue hébraïque entre dans la dynamique moderne. Tout au long du siècle, son utilisation laïque se fait croissante. [[Fichier:PikiWiki Israel 5631 Habib School.jpg|vignette|Classe d'élèves de l'école Habib, première école hébraïque fondée en 1886, qui introduit la méthode d'enseignement de l'hébreu en hébreu, [[Rishon LeZion]] ([[Palestine (région)|Palestine]]), 1905]] Avec le mouvement sioniste à la fin du {{s-|XIX}}, l'hébreu est utilisé comme langue d'établissement en terre d'Israël. [[Éliézer Ben-Yehoudah|Eliezer Ben-Yehuda]] et d'autres linguistes l'adaptent et en font une langue vernaculaire, qui deviendra la langue nationale du [[Yishouv]]. Les ''[[maskilim]]'' qui l’ont précédée y ont contribué. Les locuteurs de l’hébreu qui lui ont succédé continuent de créer des mots. Durant cette renaissance de l'hébreu, il existe deux dialectes, juif et [[Samaritains|samaritain]]. Le dialecte juif a quatre modes de prononciation principaux ([[Ashkénazes|ashkénaze]], [[Séfarades|sépharade]], [[yéménite]] et [[Les Irakiens|irakienne]]). Ben-Yehuda choisi la prononciation espagnole comme prononciation standard de l'hébreu dans le Yishouv. Cependant, la pratique de la vie linguistique est un compromis entre les prononciations. Avec le [[Palestine mandataire|mandat britannique]], l'hébreu obtient le statut de [[langue officielle]], aux côtés de l'[[arabe]] et de l'[[anglais]]. L'hébreu est parlé par plus de 9 millions de locuteurs en 2008<ref>{{Lien web|auteur1=Mireille Hadas-Lebel|titre=Histoire de la langue hébraïque|url=https://www.massorti.com/L-HEBREU-A-TRAVERS-LES-AGES|site=www.massorti.com|date=8 juillet 2008|consulté le=2019-01-30}}</ref>. == Alphabet == === Écriture des consonnes === {{Article détaillé|Alphabet hébreu}} [[Fichier:Alphabet hébreu.png|vignette|Alphabet hébreu]] L’hébreu s’écrit et se lit de droite à gauche en utilisant un alphabet consonantique ([[abjad]]) de 22 lettres. L'écriture actuelle de l’hébreu est l'écriture dite carrée ({{langue|he|dir=rtl|texte=כתב מרובע}} / ''ketab meruba’''), que les sages du [[Talmud]] appelaient « écriture assyrienne » ({{langue|he|dir=rtl|texte=כתב אשורי}} / ''ketab ašuri''). Les sages du Talmud connaissaient deux écritures de l’hébreu : l’écriture dite hébraïque ({{langue|he|dir=rtl|texte=כתב עברי}} / ''ketab 'ibri'' — maintenant appelée [[alphabet paléo-hébraïque]]) et l’écriture assyrienne. D’après un traité talmudique, le peuple d’Israël aurait abandonné aux [[Samaritain]]s l’écriture hébraïque à l’époque du [[Talmud]] et conservé la seule écriture assyrienne : « Israël a choisi l’écriture assyrienne et la langue sacrée et a laissé aux ''hediotot'' [Samaritains<ref>Qui sont les ''hediotot'' ? Rabbi Hisda dit : « les Couthéens » ({{nobr|Sanhédrin 21b}}). Le terme dépréciatif de ''hediotot'' désignerait les Samaritains.</ref>] l’écriture hébraïque et la langue araméenne ». [[Fichier:Alphabet samaritain kadosh.png|vignette|Alphabet samaritain ''kadosh'']] Ainsi les caractères [[alphabet paléo-hébraïque|paléo-hébraïques]] de l’[[hébreu samaritain]], qui sont encore utilisés par les Samaritains de la petite communauté de [[Holon]] et [[Naplouse]], sont les caractères antiques, légèrement modifiés au cours des siècles et abandonnés par les Juifs à l’époque talmudique. Si l’hébreu ancien distingue clairement les différentes gutturales, l’hébreu contemporain ne le fait guère. De plus, sa [[syntaxe]] tend de plus en plus vers des structures [[Langues indo-européennes|indo-européennes]]. La prononciation de l’hébreu moderne ne distingue plus certains [[phonème]]s notés par des lettres différenciées, telles que « ח » (''het'') et « כ » (''khaf'') par exemple, ce qui cause une tendance [[Homophonie|homophonique]] et des difficultés d’orthographe. D’autres couples homophoniques figurent dans l’hébreu moderne : « ב » / « ו » (''vav'' / ''bhet''), « ת » / « ט » (''tet'' / ''tav'') et « כ » / « ק » (''qof'' / ''kaf''). === Notation des voyelles === [[Fichier:Vazla.gif|vignette|''Vazla'' : mot araméen avec consonnes, voyelles et (indiqué en vert) signe de cantillation]] {{Article détaillé|Diacritiques de l'alphabet hébreu{{!}}Diacritiques de l’alphabet hébreu}} À l’origine, la langue hébraïque, comme toutes les autres langues sémitiques utilisant l’alphabet, ne note pas les sons [[vocalique]]s. Trois systèmes vocaliques se sont développés : le babylonien, le palestinien et celui dit de Tibériade. Ce n’est qu’au {{s|VII}} que les sages ({{langue|he|dir=rtl|texte=חז"ל}} / ''hazal'') du [[judaïsme]] réunis à [[Tibériade]] conviennent d’un système de voyelles basé sur des traits et des points qu’on appelle [[système vocalique]], qui se nomme en hébreu « ''torat haniqud'' » (« règles de ponctuation »). On hérite aussi de cette période les signes de [[cantillation]] ({{langue|he|dir=rtl|texte=טעמים}} / ''te'amim'' — le mot {{langue|he|dir=rtl|texte=טעם}} / ''ta’am'' signifie « goût » en hébreu), la Torah étant chantée depuis ses origines ; elle l’est encore dans le culte juif, grâce à ces ''signes de cantillation''. == Grammaire == === Formation des mots === {{Article détaillé|Grammaire hébraïque}} En hébreu, tout mot peut s’analyser en deux [[morphème]]s : le [[Schème (linguistique)|schème]] et la [[radical (linguistique)|racine]]. Les schèmes nominaux ou verbaux constituent des squelettes dans lesquels sont coulées les [[Racine (Linguistique)|racines]]. Ils sont en nombre limité et associés à des sens ou des usages spécifiques. La racine de chaque mot se dégage naturellement pour le [[locuteur]] qui distingue l’ajout d’une [[consonne]] [[Préfixe (linguistique)|préfixale]] ou [[Suffixe (linguistique)|suffixale]]. Une racine est généralement [[trilitère]], mais l’hébreu connaît aussi des racines [[quadrilitère]]s. C’est ainsi qu'on peut produire un [[adjectif]], une [[conjugaison]], une [[forme passive]], un [[Indicatif (grammaire)|indicatif]] etc. à partir de toute racine, même si le mot est d’origine étrangère ou [''lazim''] {{langue|he|dir=rtl|texte=לעזי"ם}}, comme l’écrit [[Rachi]] : prenons le mot « [[téléphone]] » ({{langue|he|dir=rtl|texte=טלפון}}) se prononçant bien entendu « ''telefon'' », le verbe « téléphoner » suivant la [[grammaire]] hébraïque, se dit « ''letalpen'' » ({{langue|he|dir=rtl|texte=לטלפן}}) (certains prononcent [letalfεn] par assimilation). Les membres de la [[famille Kimhi]] qui ont vécu vers le milieu du [[Moyen Âge]] ont passé de nombreuses années à dénombrer et comprendre les schèmes ({{langue|he|dir=rtl|texte=משקל}}) et ont posé les bases de la première [[grammaire hébraïque]]. == Notes et références == {{Références|taille=35}} == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=hébreu |wiktionary titre=hébreu |wikiversity=Département:Hébreu |wikiversity titre=Département d'hébreu }} {{interwiki|he|hébreu}} === Bibliographie === * L’article « {{langue|en|''hebrew''}} » dans l’[[Encyclopedia Judaica]]. * Bar Asher Moshé, [http://www.erudit.org/revue/meta/1998/v43/n1/001967ar.html Fonctions et activités de l’Académie de la langue hébraïque dans l’orientation et le développement de la langue hébraïque], Meta, {{nobr|Volume 43}}, {{nobr|numéro 1}}, 1998 * Julien Darmon : '' La Langue Divine'', Albin Michel, 2021 [https://www.albin-michel.fr/ouvrages/la-langue-divine-9782226442062 Présentation de l'éditeur] * [[Mireille Hadas-Lebel]], ''Histoire de la langue hébraïque, Des origines à l’époque de la Mishna'', Collection de la [[Revue des études juives]], Éditions E. Peeters, 1995 * [[Mireille Hadas-Lebel]], ''L’Hébreu : {{nombre|3000|ans}} d’histoire'', Albin Michel, collection Présences du judaïsme, 1992 {{ISBN|978-2-226-05865-2}} * [[Orna Lieberman]], ''Hébreu d'aujourd'hui ; grammaire, vocabulaire'', Biblieurope, 2001 * Eliyahou Reichert, ''L'Hébreu israélien. Précis de grammaire'', Didier Devillez - Institut d'études du judaïsme, Bruxelles, 2008 * [[Agnès Tichit]], ''Hébreu biblique. Grammaire de base et introduction aux fêtes juives. Textes expliqués. Exercices et corrigés'', collection Langues et cultures {{nobr|anciennes 3}}, éd. Safran, 2007 ({{2e|édition}}) {{ISBN|978-2-87457-008-7}} * [[Agnès Tichit]], ''Le Verbe en hébreu biblique. Conjugaisons, exercices et corrigés'', collection Langues et cultures {{nobr|anciennes 2}}, éd. Safran, 2004 {{ISBN|978-2-9600469-6-0}} * Yishai Neuman, [https://www.academia.edu/3173748/Neuman_2013._Hebrew_in_France_Brill_Encyclopedia_of_Hebrew_Language_and_Linguistics_ Hebrew in France], G. Khan (ed.), ''The Brill Encyclopedia of Hebrew Language and Linguistics'', 2013, {{p.|911-926}} * [[Ghil'ad Zuckermann|Zuckermann, Ghil'ad]], [https://www.palgrave.com/gp/book/9781403917232 ''Language Contact and Lexical Enrichment in Israeli Hebrew'']. Palgrave Macmillan. 2003. {{ISBN|9781403917232|9781403938695}} === Filmographie === * Deux films de la réalisatrice [[Nurith Aviv]] : ** ''D’une langue à l’autre'' (2004) ** ''[[Langue sacrée, langue parlée]]'' (2008) === Articles connexes === * [[linguistique]] ** [[liste de langues]] *** [[langues par famille]] **** [[langues afro-asiatiques]] ***** [[langues sémitiques]] ** [[Paléo-hébraïque]] ** [[Grammaire hébraïque]] ** [[Hébraïsme]] ** [[Liste Swadesh de l'hébreu]] * [[Alphabet hébreu]] * [[Eliezer Ben-Yehuda]] * [[Numération hébraïque]] * [[Gematria]] * [[:Catégorie:Variété de l'hébreu|Variétés de l'hébreu]] : [[hébreu ashkénaze]], [[hébreu séfarade]]... * {{Lien|langue=en|trad=Hebrew literature|fr=Littérature en hébreu (avant l'époque moderne)}}, dont [[Tanakh]], [[Torah]], [[Nevi'im]], [[Ketouvim]] * [[Philosophie juive]] === Liens externes === {{liens}} * [http://www.hebreu.org Un site francophone consacré à l'étude de l'hébreu moderne] * [http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_147192/disciplines-hebreu-portail Un site consacré à l'enseignement de l'hébreu dans l'académie de Paris et dans toute la France] * [http://www.hebrew.ecott.ch Modern Hebrew] Un catalogue de ressources pour les étudiants d'hébreu moderne * [http://www.gm.fh-koeln.de/hebrewtype/franzoesisch/f_willkommen.html Typographie hébraïque sur le territoire de langue allemande] * [http://www.rachelnet.net/ Rachel, Réseau européen des bibliothèques judaïca et hébraïca, en partenariat avec la BNF] * [https://hebreu.net Dictionnaire Hébreu Français / Français Hébreu en ligne] * [http://www.hebreu.mobi/ Site sur la conjugaison hébraîque. Recherche sur verbe hébreu/français et français/hébreu.] * [http://conjugueur.reverso.net/conjugaison-hebreu.html Conjugaison en hébreu] tous les verbes avec translitération, traduction, racines, voyelles {{Palette|Hébreu|Langues juives}} {{Portail|langues|judaïsme|Israël}} {{DEFAULTSORT:Hebreu}} [[Catégorie:Langue hébraïque|*]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Grammaire de l'hébreu]] [[Catégorie:Langue officielle]] [[Catégorie:Langue en Israël]] [[Catégorie:Langue en Palestine]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Horakhty
Horakhty
{{Voir homonymes|Horus (homonymie)|Horus}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Horakhty | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = | taille image = | légende = | autres noms = Harakhty, Harakhtes, Harachte | nom2 = <hiero>G5-N27:X1*Z4</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Ḥr-ȝhty | représentation = faucon | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} '''Horakhty'''<ref>Autres orthographes : Harakhty, Harakhtes, Harachte.</ref> (''L'Horus des deux horizons'') est, dans la [[mythologie égyptienne]], une des manifestations d'[[Horus]] représentée sous la forme d'un faucon. Il est le dieu du soleil se levant à l'horizon. Selon la tradition égyptienne, [[Pharaon]] gouverne d'un horizon à l'autre (d'Est en Ouest) sous la forme d'Horakhty. À [[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]], il est adoré aux côtés de [[Rê]] sous la forme de [[Rê-Horakhty]]. == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture%20hi%C3%A9roglyphique%20%C3%A9gyptienne
Écriture hiéroglyphique égyptienne
{{Unicode}} {{Voir homonymes|Hiéroglyphe}} {{Infobox Système d'écriture | nom = Écritures hiéroglyphiques | image = Egypt Hieroglyphe2.jpg | légende = Hiéroglyphes sur le [[Temple de Sobek et Haroëris|temple de Kôm Ombo]]. | type = [[Logogramme]]s et [[phonogramme]]s | langues = [[Égyptien ancien|Ancien égyptien]], [[moyen égyptien]] | époque = Du {{IVe|millénaire}} avant notre ère au {{s-|IV}} | dérivés = [[Écriture hiératique|Hiératique]], [[Égyptien démotique|démotique]] | iso15924 = Egyp | unicode = [[Table des caractères Unicode (13000-13FFF)|U+13000 – U+1342F]] | créateur = [[Égypte antique|Anciens Égyptiens]]}} L’'''écriture hiéroglyphique égyptienne''' est un [[système d'écriture]] [[Logogramme|figurative]] : les [[Écriture|caractères]] qui la composent représentent en effet des objets divers {{incise|naturels ou produits par l'Homme}} tels que des plantes, des figures de dieux, d'humains et d'animaux{{etc.}} (''{{cf.}}'' [[classification des hiéroglyphes]]). Les [[égyptologue]]s y distinguent traditionnellement trois catégories de signes : * les signes-mots (ou ''[[idéogramme]]s''), qui représentent un objet ou, par [[métonymie]], une action ; * les signes phonétiques (ou ''[[phonogramme]]s''), qui notent un son (consonne, suite de consonnes ou voyelle{{Note| groupe=alpha|Comme beaucoup d'autres [[langues chamito-sémitiques]], l'égyptien hiéroglyphique n'écrit pas toutes les [[voyelle]]s. Par ailleurs, certaines voyelles ou consonnes qui diffèrent selon les dialectes sont représentées par le même hiéroglyphe.}}) ; * les ''[[Sémagramme|déterminatifs]]'', signes « muets » qui indiquent le [[champ lexical]] auquel appartient le mot. Apparue à la fin du {{IVe|millénaire}} avant notre ère en [[Haute-Égypte]], l'écriture hiéroglyphique est utilisée jusqu’à l'[[Égypte romaine et byzantine|époque romaine]], soit pendant plus de trois mille ans. La connaissance des hiéroglyphes se perd avec la fermeture des lieux de culte dits « païens » par l’empereur {{noble|Théodose Ier}} [[Années 380|vers 380]]. Des Européens se sont aventurés dans des tentatives de traduction au début du {{s-|XIX}} ([[Johan David Åkerblad]], [[Thomas Young]]), avec des succès incertains, mais il faudra, après la découverte de la [[pierre de Rosette]], les travaux de [[Jean-François Champollion]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Dewachter |titre=[[Champollion : Un scribe pour l’Égypte|Champollion]] |sous-titre=Un scribe pour l'Égypte |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=[[Découvertes Gallimard]] |série=Archéologie |numéro dans collection=[[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (1re partie)|96]] |année=1990 |pages totales=144 |passage=130 |isbn=}}.</ref> pour briser, après quatorze siècles, ce qui paraissait être « un sceau mis sur les lèvres du désert »<ref>{{Citation|Les langues sacrées ont laissé lire leur vocabulaire perdu ; jusque sur les granits de Mezraïm, Champollion a déchiffré ces hiéroglyphes qui semblaient être un sceau mis sur les lèvres du désert, et qui répondait de leur éternelle discrétion…}} ([[François-René de Chateaubriand]], ''Les Mémoires d’Outre-Tombe'', {{IV}}, {{XII}}, chap. 9).</ref>. == Étymologie == [[Fichier:Hieroglyphics, Mural, Library of Congress, Washington, D. C (NYPL b12647398-73807).tiff|vignette|Le ''hiéroglyphe'' désigne d'abord le graveur des signes (Carte postale de 1898 par John White Alexander).]] Le mot ''hiéroglyphe'' dérive du [[Grec ancien|grec]] {{Grec ancien|ἱερογλύφος|hieroglúphos}}, formé lui-même à partir de {{grec ancien|ἱερός|hierós}}, « sacré », et {{grec ancien|γλύφω|glúphô}}, « graver ». À [[Civilisation gréco-romaine|l'époque gréco-romaine]], il désignait « celui qui trace les hiéroglyphes » et non les hiéroglyphes eux-mêmes, qui se disaient {{grec ancien|τὰ ἱερογλυφικά (γράμματα)|tà hierogluphiká (grámmata)}}, c'est-à-dire « les (caractères) sacrés gravés » sur les monuments (stèles, temples et tombeaux). Ultérieurement, par un glissement de sens, le mot ''hiéroglyphes'' finit par désigner les [[graphème|caractères]] hiéroglyphiques eux-mêmes. Les Égyptiens eux-mêmes nommaient leur écriture « /ˌmaːtʼaw ˈnaːcaɾ/ » (« parole divine ») soit, en {{Hiero2| [[transcription des hiéroglyphes|translittération]], ''mdw nṯr'' : |<hiero>R8-S43-Z3</hiero>| et en [[Transcription (linguistique)|transcription]] française « ''medou netjer'' ».}} Par extension, on qualifie souvent de ''hiéroglyphique'' une écriture utilisant le même principe [[logogramme|logographique]] que l'égyptien. Ainsi, on parle du ''[[hiéroglyphes hittites|hittite]]'' ou du ''[[Langues mayas|maya]]'' hiéroglyphiques. Il n'est cependant pas admis de dire des [[caractères chinois]] qu'ils sont des hiéroglyphes. Hiéroglyphes comme [[Caractères chinois|sinogrammes]] appartiennent à l’ensemble plus vaste des [[logogramme]]s. == Histoire et évolution == [[Fichier:Egypte louvre 222 hieroglypes.jpg| vignette| Hiéroglyphes conservés au [[Musée du Louvre]].]] L'écriture hiéroglyphique est attestée dès 3250-3200 {{av JC}}<ref>[[Günter Dreyer]], ''Recent Discoveries at Abydos Cemetery U'', dans « The Nile Delta in Transition : 4th-3th Millenium BC », Édit. M. Van Den Brink, Tel Aviv, 1992, {{p.|293-1299}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue=fr |url=http://www.larecherche.fr/savoirs/archeologie/invention-hieroglyphes-01-04-2012-90859 |titre=L'invention des hiéroglyphes |périodique=La recherche |année=2012|mois=4 |numéro=463 |passage=64 |auteur1=Gwenola Graff}}.</ref>. Elle est employée pendant plus de {{nombre|3500 ans}}, la dernière inscription connue datant de 394 {{ap JC}}{{sfn|Allen|2014|p=8}}. Les premiers hiéroglyphes connus sont contemporains des premières tablettes [[cunéiforme]]s mais sont complètement différents, tant par leur graphisme que par leur logique. Il a été proposé qu'ils en dérivent ou qu'ils ont au moins été influencés par le système inventé en [[Mésopotamie]]<ref>{{en}} Peter T. Daniels, « The First Civilizations », dans Peter T. Daniels et William Bright, ''The World's Writing Systems'', 1996, {{p.|24}}.</ref>, mais ce n'est pas généralement admis. En 2014, [[James Peter Allen|James P. Allen]] écrit que l'écriture égyptienne « semble être apparue soudainement en 3250 avant notre ère, comme système complet » et que « bien qu'on ait pensé autrefois que l'idée de l’écriture fût arrivée en Égypte depuis la Mésopotamie, de récentes découvertes indiquent que l'écriture s’est développée de manière indépendante en Égypte »{{sfn|Allen|2014|p=2}}. Les plus anciennes inscriptions connues (3250-3200 {{av JC}}), découvertes en 1986 dans la [[Oumm el-Qa'ab#Occupants de quelques tombes|tombe U-j]] de la [[nécropole]] [[Période prédynastique égyptienne|prédynastique]] d'[[Oumm el-Qa'ab]] (près d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], en [[Haute-Égypte]]), sont des tablettes cérémonielles. Il s'agit encore d'une [[proto-écriture]] mais avec des signes de forme codifiée (d'orientation et de dimensions calibrées), les tablettes servant sans doute à identifier des biens et en indiquer la valeur. Dès 3100 {{av JC}} ([[dynastie égyptienne zéro|dynastie « zéro »]]) les inscriptions comprennent de brefs [[Syntagme#Syntagme nominal|groupes nominaux]], mais pas encore de [[prédicat (linguistique)|prédicats]] ni de longs textes d'un seul tenant. La première [[locution (linguistique)|locution]] complète connue date d'environ 2690 {{av JC}} (fin de la [[IIe dynastie égyptienne|{{IIe|dynastie}}]]) ; c'est un [[sceau-cylindre]] du [[pharaon]] [[Péribsen]], sur lequel est écrit {{citation|Celui qui est d'or a réuni les deux terres pour son fils, le seigneur de la Haute- et de la Basse-Égypte, Péribsen}}<ref>{{Article| langue=fr| titre=Le pouvoir des hiéroglyphes... Et de l'écriture| auteur1=Christian Greco| périodique=[[Courrier international]]| numéro=1737| date=15-21 février 2024| pages=46}}, traduction d'un article paru dans ''[[La Repubblica]]'' le {{date-|21 décembre 2023}}.</ref>. Dès l'[[Ancien Empire]]{{Sfn|Edel|1955|p=13}}, l'égyptien hiéroglyphique est un système d’écriture où se mêlent [[idéogramme]]s, signes consonantiques ([[Caractère unilitère en hiéroglyphe égyptien|unilitères]], [[Caractère bilitère en hiéroglyphe égyptien|bilitères]], et même [[Racine sémitique|trilitères]]) et [[Sémagramme|déterminatifs]] (voir plus bas). À partir de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, les [[Scribe dans l'Égypte antique|scribes]] utilisent un certain nombre de bilitères comme [[syllabaire]]s (''s''ȝ'', b''ȝ'', k''ȝ etc.) pour transcrire les noms [[Sémites|sémitiques]] ou d’origine sémitique, mais l’écriture dite syllabique ne sortira jamais de ce domaine. Quelle que soit leur fonction, les signes sont figuratifs : ils représentent quelque chose de tangible, souvent facilement reconnaissable, même pour quelqu'un qui ignore le sens du signe. En effet, pour le dessin des hiéroglyphes, les Égyptiens s'inspirent de leur environnement : objets de la vie quotidienne, animaux, plantes, parties du corps. À l'époque de l'[[Ancien Empire|Ancien]], du [[Moyen Empire|Moyen]] et du [[Nouvel Empire]], il existe environ sept cents signes hiéroglyphiques, alors qu'à l'époque gréco-romaine, on en dénombrait plus de six mille. Les hiéroglyphes sont gravés sur pierre ou bien, dans le cas de l'écriture hiératique, tracés au [[calame]] et à l'encre sur un support moins durable. Apparue avant la [[Période thinite|civilisation pharaonique]], l'utilisation des hiéroglyphes gravés n'est donc pas liée aux nécessités administratives d'un État en formation. Elle se limite aux domaines où l'esthétique et/ou la valeur magique des mots avaient de l'importance : [[Formule d'offrande|formules d'offrandes]] et fresques funéraires, textes religieux, inscriptions officielles. L'écriture consiste d'abord en de courtes inscriptions {{incise|des « énoncés titres »}} désignant un souverain, une bataille, une quantité, puis, aux environs de 2700 avant notre ère, sous le règne du [[pharaon|roi]] [[Djéser]] marqué par le développement des pratiques religieuses et des rites funéraires, s'élaborent des phrases construites que l'on retrouve essentiellement dans les [[Pyramides d'Égypte|pyramides]]. [[Fichier:Derniers hieroglyphes.jpg| vignette| Dernière inscription hiéroglyphique connue (394), sur la porte d'Hadrien à [[Philæ]].]] La dernière inscription connue à ce jour, datée de 394{{sfn|Allen|2014|p=8}}, se trouve dans le [[Temple d'Isis (Philæ)|temple]] de [[Philæ]]{{Note|Le dernier nom de souverain écrit en hiéroglyphes {{incise|il s'agit en l'occurrence de l'empereur romain [[Dèce|Decius]] (249 à 251)}} se trouve dans le temple d'[[Esna]].|groupe=alpha}}. Après le temps consacré au développement du système d'écriture de type hiéroglyphique, quatre autres stades d'évolution (et de simplification progressive) de cette écriture peuvent être distingués : après le stade hiéroglyphique vient le stade des [[Hiéroglyphe linéaire|hiéroglyphes linéaires]] ; puis vient celui de l'[[écriture hiératique]] ; vient ensuite celui de l'[[Égyptien démotique|écriture démotique]] ; enfin, vient le [[copte]], comme dernière étape du processus d'abstraction et de simplification. Une première simplification du système d'écriture égyptien est qualifiée par les égyptologues de hiéroglyphes linéaires. Ceux-ci conservent l'aspect figuratif des hiéroglyphes gravés, mais sont tracés avec moins de précision que ces derniers ; ils constituent par ailleurs un premier pas vers l'abstraction de ce système de représentation. Ils sont peints sur les [[sarcophage]]s en bois et les [[Papyrus (papier)|papyrus]] des « [[Livre des morts des Anciens Égyptiens|livres des morts]] ». L'[[écriture hiératique]], troisième stade de l'évolution du système d'écriture égyptien, en constitue la forme cursive. Réservée aux documents administratifs et aux documents privés, elle est tracée au pinceau et a pour supports les [[ostracon|ostraca]] (tessons de poterie ou de calcaire), les tablettes de bois, ou plus rarement le [[Papyrus (papier)|papyrus]] et le [[parchemin]], d'un coût très élevé<ref>{{Ouvrage|titre=Tabula Aegyptiaca hieroglyphicis exornata|titre volume=Acta Eruditorum|lieu=Leipzig|éditeur=|année=1714|lire en ligne=http://atena.beic.it/webclient/DeliveryManager?pid=13384397&search_terms=DTL60}}.</ref>. À partir de l'époque saïte ({{XXVIe dynastie égyptienne}}), le hiératique est partiellement supplanté par une nouvelle cursive, le [[égyptien démotique|démotique]]. Il s'agit d'une simplification extrême de l'écriture hiératique, réservée aux actes administratifs et aux documents de la vie courante, d'où son nom d'écriture « populaire ». L'[[écriture hiératique]] n'est alors plus utilisée que pour consigner des textes religieux ou sacerdotaux, conjointement avec les hiéroglyphes, d'où son nom d'écriture « sacerdotale ». À l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]], le grec s'impose de plus en plus comme langue administrative : à partir de 146 avant notre ère les contrats écrits uniquement en démotique perdent toute valeur légale{{refnec}}. Le copte, enfin, est le dernier stade de la langue et de l'écriture égyptiennes. Il est encore utilisé de nos jours, mais uniquement comme langue liturgique. Il s'écrit au moyen de l'alphabet grec auquel on a ajouté sept caractères démotiques pour transcrire les sons étrangers au grec. [[Fichier:Acta Eruditorum - I geroglifici, 1714 – BEIC 13384397.jpg|vignette|Illustration de l'article ''Tabula Æegyptiaca hieroglyphicis exornata'' publiée dans la revue ''[[Acta Eruditorum]]'' de 1714.]] L'écriture égyptienne n'est plus utilisée actuellement pour écrire quelque langue moderne que ce soit. Cependant, selon certains chercheurs, c'est elle qui, via le [[Alphabet protosinaïtique|protosinaïtique]], aurait donné naissance à l'[[alphabet phénicien]], lequel, à son tour, sera à l'origine des alphabets hébreu, araméen et grec, donc des caractères latins et cyrilliques<ref>[[#WVD|W. V. Davies]], {{p.|129}} ''sqq'' ; voir aussi [[#JFH|J. F. Healy]], {{p.|197}} ''sqq.''</ref>. == Le système d'écriture == [[Fichier:Pierre de Rosette.jpg|vignette|Reproduction de la [[pierre de Rosette]].]] Les hiéroglyphes gravés égyptiens sont tous, ou peu s'en faut, figuratifs : ils représentent des éléments réels ou imaginaires, parfois stylisés et simplifiés, mais parfaitement reconnaissables dans la plupart des cas. [[Jean-François Champollion]], le déchiffreur des hiéroglyphes, considéré comme le père de l'[[égyptologie]], définit le système hiéroglyphique comme suit : {{Début citation bloc}}C'est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque dans un même mot<ref>[[Jean-François Champollion]], ''[[Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques]]'', {{Date-|27|septembre|1822}}.</ref>.{{Fin citation bloc}} En effet, un même caractère peut, selon le contexte, être interprété de diverses manières : comme phonogramme{{Note|Caractère qui représente un son ou [[phonème]].|groupe=alpha}} (lecture phonétique), comme [[idéogramme]] ou comme déterminatif (lecture sémantique). Nous verrons plus loin que le déterminatif, qui ne se lit pas, facilite la lecture en « déterminant » le champ lexical auquel le mot appartient : ainsi, le déterminatif de l'« homme assis » (A1 d'après la [[Liste totale des hiéroglyphes selon la classification Gardiner|classification]] de [[Alan Henderson Gardiner|Gardiner]]) accompagne les mots désignant la fonction (« [[Vizir dans l'Égypte antique|vizir]] », « [[Clergé de l'Égypte antique|prêtre]] »), la profession (« artisan »), l'ethnie (« Asiatique », « Égyptien », « Libyen », « Nubien ») ou encore les liens de parenté (« père », « fils », « frère »). Dans les parties qui suivent, les hiéroglyphes seront [[Transcription et translittération|translittérés]], c'est-à-dire retranscrits à l'aide de symboles d'un autre système d'écriture. {{Article détaillé|Translittération des hiéroglyphes}} === Lecture phonétique === On lit le caractère indépendamment de son sens, selon le principe du [[rébus]]. Les phonogrammes sont formés soit d'une consonne (signes dits ''mono''- ou ''[[Caractère unilitère en hiéroglyphe égyptien|unilitères]]''), soit de deux (signes ''[[Caractère bilitère en hiéroglyphe égyptien|bilitères]]'') ou de trois (signes ''[[Caractère trilitère en hiéroglyphe égyptien|trilitères]]''). Les vingt-quatre signes unilitères constituent le pseudo-alphabet hiéroglyphique (voir plus bas). L'écriture hiéroglyphique s'apparente à un [[Alphabet consonantique|abjad]] : elle ne note pas les voyelles, à la différence du [[cunéiforme]] par exemple. C'est une écriture défective (''scriptio defectiva''). Ainsi, le [[Canard (hiéroglyphe égyptien G39)|hiéroglyphe représentant un canard]] se lit ''s''ȝ, car telles étaient les consonnes du mot désignant cet animal. On peut cependant utiliser le signe du canard sans rapport avec le sens pour représenter les [[phonème]]s ''s'' et ȝ à la suite (indépendamment des voyelles qui pourraient accompagner ces consonnes) et ainsi écrire des mots comme ''s''ȝ, « fils », ou, en complétant avec d'autres signes qu'on détaillera plus loin, ''s''ȝ''w'', « garder, surveiller », ''s''ȝ''tw'', « terre ferme » : {{Hiero2 | <hiero>G39</hiero> | : le caractère ''sȝ'' ;}} {{Hiero2 | <hiero>G39-Z1s</hiero> | : le même caractère utilisé seul (le sens du petit trait vertical sera expliqué plus loin) pour signifier « canard » ou, avec le déterminatif approprié, « fils », deux mots ayant les mêmes consonnes ;}} {{Hiero2 | <hiero>z:G39-A-A47-D54</hiero> | : le caractère ''sȝ'' au sein du mot ''sȝw'', « garder, surveiller » et dans}} {{Hiero2 | <hiero>z:G39-A-t-w-N23:Z2s</hiero> |, ''sȝtw'', « terre ferme ».}} ==== L'« alphabet » hiéroglyphique ==== Pour certains caractères, le principe du rébus devint celui de l'[[acrostiche]] : on ne lit plus que la première consonne du mot. {| class="wikitable" style="width: 100%; vertical-align: middle; text-align: center" |+ ''Exemples d'utilisation d'idéogrammes pour leur valeur unilitère''<ref>''Cf.'' Alan H. Gardiner, ''Egyptian Grammar'', London, 1973, {{p.|507}}.</ref>. |- style="vertical-align: top" ! scope="col" | Idéogramme ! scope="col" | Objet représenté ! scope="col" | Utilisation comme idéogramme ! scope="col" | Valeur phonétique de l'idéogramme ! scope="col" | Valeur unilitère |- | <hiero>D21:Z1s</hiero> || [[Bouche (hiéroglyphe égyptien D21)|bouche]] || « bouche » || /rȝ/ || /r/ |- | <hiero>D58-Z1s</hiero> || [[Jambe (hiéroglyphe égyptien D58)|jambe]] || « endroit (où on pose le pied) » || /bw/ || /b/ |- | <hiero>I10:Z1</hiero> || [[Naja (hiéroglyphe égyptien I10)|cobra]] || « cobra » || /ḏt/ || /ḏ / |} Ainsi, on peut regrouper les [[Caractère unilitère en hiéroglyphe égyptien|vingt-quatre caractères unilitères]] en une sorte d'« [[alphabet]] » hiéroglyphique, qui, cependant, ne fut jamais utilisé comme tel en remplacement des autres hiéroglyphes, bien que c'eût été possible : en effet, tous les mots égyptiens auraient pu être écrits au moyen de ces seuls signes, mais les Égyptiens n'ont jamais franchi le pas et simplifié leur écriture complexe en alphabet. Le pseudo-alphabet égyptien est donc composé de caractères ne notant qu'une seule consonne, bien que certains d'entre eux en désignent plusieurs quand ils sont employés comme [[idéogramme]]s. {| class="wikitable" style="width: 100%; vertical-align: middle; text-align: center" |+ ''Caractères unilitères, dans l'ordre conventionnel des dictionnaires et des grammaires.'' |- ! scope="col" | Signe ! scope="col" | [[Translittération des hiéroglyphes|Translittération]] ! scope="col" | Objet représenté ! scope="col" | [[Alphabet phonétique international|Valeur phonétique]] ! scope="col" | [[Classification des hiéroglyphes|Code Gardiner]] |- | <hiero>A</hiero> || Ȝ, ȝ || vautour || [ɹ] ou [l] puis [j] || [[Vautour (hiéroglyphe égyptien G1)|G1]] |- | <hiero>i</hiero> || Ỉ, ỉ|| roseau fleuri || [j] puis [ʔ] || [[Roseau (hiéroglyphe égyptien M17) |M17]] |- | <hiero>i-i</hiero> || J, j || roseaux fleuris || [j] || M17a |- | <hiero>a</hiero> || Ꜥ, ˁ || avant-bras || [ʕ] || [[Bras (hiéroglyphe égyptien D36)|D36]] |- | <hiero>w</hiero> || W, w || poussin de caille || [w] || [[Poussin de caille (hiéroglyphe égyptien G43)|G43]] |- || <hiero>b</hiero> || B, b || pied || [b]|| [[Jambe (hiéroglyphe égyptien D58)|D58]] |- || <hiero>p</hiero> || P, p || natte || [pʰ] || [[Natte (hiéroglyphe égyptien Q3) |Q3]] |- || <hiero>f</hiero> || F, f || vipère à cornes || [f] || [[Vipère (hiéroglyphe égyptien I9)|I9]] |- || <hiero>m</hiero> || M, m || chouette || [m] || [[Chouette (hiéroglyphe égyptien G17)|G17]] |- || <hiero>n</hiero> || N, n || eau || [n] || [[Eau (hiéroglyphe égyptien N35)|N35]] |- || <hiero>r</hiero> || R, r || bouche || [r] || [[Bouche (hiéroglyphe égyptien D21)|D21]] |- || <hiero>h</hiero> || H, h || entrée de maison || [h] || [[Entrée (hiéroglyphe égyptien O4)|O4]] |- || <hiero>H</hiero> || Ḥ, ḥ || tresse de lin || [ħ] || V28 |- || <hiero>x</hiero> || Ḫ, ḫ || boule de corde || [ç] || Aa1 |- || <hiero>X</hiero> || H̱, ẖ || enveloppe fœtale de vache || [x] || [[Enveloppe fœtale de vache (hiéroglyphe égyptien F32)|F32]] |- || <hiero>z</hiero> || S, s || verrou || [z]? || [[Verrou (hiéroglyphe égyptien O34)|O34]] |- || <hiero>s</hiero> || Ś, ś || linge || [s] || S29 |- || <hiero>S</hiero> || Š, š || pièce d’eau || [ʃ] || [[Bassin (hiéroglyphe égyptien N37)|N37]] |- || <hiero>q</hiero> || Ḳ, ḳ || flanc de colline || [q] || [[Colline (hiéroglyphe égyptien N29)|N29]] |- || <hiero>k</hiero> || K, k || corbeille || [kʰ] || V31 |- || <hiero>g</hiero> || G, g || support de jarre || [k] || W11 |- || <hiero>t</hiero> || T, t || pain || [tʰ] || X1 |- || <hiero>T</hiero> || Ṯ, ṯ || entrave pour animaux || [t͡ʃʰ] || V13 |- || <hiero>d</hiero> || D, d || main || [t] || [[Main (hiéroglyphe égyptien D46)|D46]] |- | <hiero>D</hiero> || Ḏ, ḏ || cobra || [t͡ʃ] || [[Naja (hiéroglyphe égyptien I10)|I10]] |} ==== Les compléments phonétiques ==== [[Fichier:Egypt Hieroglyphe4.jpg|vignette|Une tête de bœuf, un serpent, une main…]] L'écriture égyptienne est souvent redondante : en effet, il est très fréquent qu'un mot soit suivi de plusieurs caractères notant les mêmes sons, afin de guider la lecture. Par exemple, le mot ''nfr'', « beau, bon, parfait », pourrait être écrit au moyen du seul trilitère {{Hiero2 | <hiero>nfr</hiero> |, mais il est bien plus fréquent qu'on ajoute à ce trilitère les unilitères pour ''f'' et ''r''.}} Il est donc écrit ''nfr+f+r'', mais on lit ''nfr''. Les caractères redondants accompagnant les signes bilitères ou trilitères sont appelés « compléments phonétiques ». Ils se placent devant le signe à compléter (rarement), après (en règle générale) ou bien ils l'encadrent, servant ainsi d'aide à la lecture, d'autant que le scribe, pour des raisons de calligraphie, inversait parfois l'ordre des signes (voir plus bas) : {{Hiero2 | <hiero>S43-d-w</hiero> | ''mdw +d +w'' (les compléments sont placés après) → on lit ''mdw'', « paroles, langue » ;}} {{Hiero2 | <hiero>x:p-xpr:r-i-A40</hiero> | ''ḫ +p +ḫpr +r +j'' (les compléments encadrent) → on lit ''ḫpr.j'', « [[Khépri]] ».}} Les compléments phonétiques permettent notamment de différencier les [[homophonie|homophones]]. En effet, les signes n'ont pas toujours une lecture unique : {{Hiero2 | <hiero>Q1</hiero> | par exemple, le siège, peut se lire ''st'', ''ws'' et ''ḥtm'', selon le contexte dans lequel il se trouve.}} La présence de compléments phonétiques {{incise|et du déterminatif approprié}} permet de savoir quelle lecture suivre : * '''st''' : {{Hiero2 | <hiero>Q1-t:pr</hiero> | ''st'' (écrit ''st+t'' ; le dernier caractère est le déterminatif de la maison ou de ce qui s'y rapporte), « siège, trône, endroit » ;}} {{Hiero2 | <hiero>Q1-t:H8</hiero> | ''st'' (écrit ''st+t'' ; le dernier caractère est l'œuf, déterminatif du nom de la déesse Isis), « [[Isis]] ».}} * '''ws''' : {{Hiero2 | <hiero>Q1-ir-A40</hiero> | ''wsjr'' (écrit ''ws''+''jr'', avec comme complément phonétique l'œil, qui se lit ''jr'', suivi du déterminatif du dieu), « [[Osiris]] ».}} * '''ḥtm''' : {{Hiero2 | <hiero>H-Q1-m:t-E17</hiero> | ''ḥtm.t'' (écrit ''ḥ+ḥtm+m+t'', avec le déterminatif du chacal), un type de bête sauvage, peut-être l'ours ;}} {{Hiero2 | <hiero>H-Q1-t-G41</hiero> | ''ḥtm'' (écrit ''ḥ''+''ḥtm''+''t'', avec le déterminatif de l'oiseau s'envolant), « disparaître ».}} Enfin, il arrive parfois que des mots aient changé de prononciation par rapport à l'[[Égyptien ancien|ancien égyptien]] : dans ce cas, il n'est pas rare que l'écriture adopte un compromis dans la notation, les deux lectures étant indiquées conjointement. C'est le cas notamment pour l'adjectif ''bnrj'', « doux (''i. e.'' d'une saveur agréable) », devenu ''bnj'', et le verbe ''swri'', « boire », devenu ''swj''. On les écrit, en [[moyen égyptien]], ''bnrj'' et ''swri'', {{Hiero2 | <hiero>b-n:r-i-M30- et -s-wr:r-i-mw-A2</hiero> |, qui se lisent toutefois ''bnj'' et ''swj'', le ''r'' n'ayant été conservé que pour garder un lien écrit avec le mot ancien (à la manière de notre ''monsieur'', qui ne se lit plus comme il s'écrit).}} === Lecture sémantique === Outre une interprétation phonétique, les caractères peuvent être lus pour leur sens : on parle dans ce cas de logogrammes (plus précisément d'[[idéogramme]]s) et de déterminatifs (ou [[sémagramme]]s)<ref>''Cf.'' [[Antonio Loprieno]], ''Ancient Egyptian, A Linguistic Introduction'', Cambridge University Press, 1995, {{p.|13}}.</ref>. ==== Logogrammes ==== Un hiéroglyphe utilisé comme [[logogramme]] désigne l'objet dont il est l'image. Les logogrammes sont donc le plus souvent des noms communs ; ils sont généralement accompagnés d'un trait vertical muet indiquant leur valeur de logogramme (l'utilisation du trait vertical est détaillée plus bas)<ref>{{Ouvrage | langue=en | auteur1=[[Antonio Loprieno]] | titre=Ancient Egyptian | sous-titre=A Linguistic Introduction | lieu=Cambridge | éditeur=[[Cambridge University Press]] | année=1995 | pages totales=322 | format livre=poche | passage=13 | isbn=978-0-521-44849-9 | lccn=95014789 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kW8Mzji0XRgC&printsec=frontcover}}.</ref>. En théorie, tout hiéroglyphe aurait pu servir de logogramme. Les logogrammes peuvent être accompagnés de compléments phonétiques. Dans quelques cas, le rapport sémantique est indirect, [[Métonymie|métonymique]] ou [[Métaphore|métaphorique]]. {| class="wikitable" style="text-align: center; width: 100%" |+ ''Exemples de hiéroglyphes utilisés comme logogrammes. Dans les trois derniers exemples, le rapport sémantique est de type métonymique ou métaphorique.'' |-- ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Prononciation ! scope="col" | Objet représenté ! scope="col" | Sens |-- |<hiero>ra:Z1</hiero> | ''rꜥ'' | colspan="2" | soleil |-- |<hiero>pr:Z1</hiero> | ''pr'' | colspan="2" | maison |-- |<hiero>sw-t:Z1</hiero> | ''swt'' | colspan="2" | jonc (''t'' est le complément phonétique) |-- |<hiero>Dw:Z1</hiero> | ''ḏw'' | colspan="2" | montagne |-- | <hiero>nTr-Z1</hiero> | ''nṯr'' | étendard de temple | Dieu |-- |<hiero>G53-Z1</hiero> | ''b''ȝ | oiseau à tête humaine (représentation traditionnelle du [[composition de l'être dans l'Égypte antique#Ba|ba]]) | âme, « [[bâ]] » |-- |<hiero>G27-Z1</hiero> | ''dšr'' | colspan="2" | « flamant rose » — le phonogramme correspondant signifie « rouge », et l'oiseau est associé par métonymie à cette couleur. |} ==== Déterminatifs ==== {{Article détaillé |Déterminatifs de l'égyptien ancien}} Les déterminatifs ou sémagrammes se placent en fin de mot. Ce sont des caractères muets servant à indiquer le [[champ lexical]] du mot. Les cas d'[[homographe|homographies]] étant très fréquents (d'autant plus que seules les consonnes sont écrites), le recours aux déterminatifs est primordial. Si un procédé similaire existait en français, on ferait suivre les mots homographes d'un indice qu'on ne lirait pas, mais qui en préciserait le sens : « vers [poésie] » et le pluriel « vers [animal] » seraient ainsi distingués. Il existe de nombreux déterminatifs : divinités, humains, parties du corps humain, animaux, plantes, etc. Certains déterminatifs possèdent un [[Dénotation et connotation|sens propre]] et un [[Dénotation et connotation|sens figuré]]. Ainsi, le rouleau de papyrus, {{Hiero2 | <hiero>Y1</hiero> |, sert à déterminer les écrits, mais aussi les notions abstraites.}} Voici quelques exemples d'utilisation des déterminatifs<ref>Empruntés à l'ouvrage ''Je lis les hiéroglyphes'' de [[Jean Capart]].</ref> permettant d'en illustrer l'importance : {| class=wikitable style="width: 100%" |+ ''Exemples de déterminatifs hiéroglyphiques levant l'ambiguïté entre les [[Homophonie|homophones]] ''nfr''.'' |-- style="text-align: center" ! scope="row" style="text-align: center" | Mot | <hiero>nfr-w-A17-Z3</hiero> | <hiero>nfr-f:r:t-B1</hiero> | <hiero>nfr-nfr-nfr-pr</hiero> | <hiero>nfr-f:r-S28</hiero> | <hiero>nfr-W22:Z2</hiero> |- ! scope="row" | Prononciation | nfr.w | nfr.t | nfr.w | nfr | nfr |-- ! scope="row" | Pictogramme déterminatif | enfant portant la main à sa bouche | femme assise | maison | bande d'étoffe frangée | cruche avec marque du pluriel |-- ! scope="row" | Catégorie lexicale indiquée<ref>{{lien web | langue = en | url = http://www.jimloy.com/hiero/determin.htm | titre = Determinative Signs In Egyptian | auteur = Jim Loy}} citant {{Ouvrage | auteur1=[[Alan Henderson Gardiner]] | titre=Egyptian Grammar : Being an Introduction to the Study of Hieroglyphs | éditeur= | année= | isbn= | référence=Référence:Egyptian Grammar. Being an Introduction to the Study of hieroglyphs (Alan Gardiner)}}.</ref> | enfant, jeune | femme | maison, bâtiment | tissu, vêtement | pot, vaisselle, boisson |- ! scope="row" | Signification du mot | recrues militaires | jeune femme nubile | fondations | vêtement | vin, bière |} ''Nota :'' {{Hiero2 | <hiero>Z2</hiero> | Ce déterminatif est un raccourci pour signaler trois occurrences du mot, c'est-à-dire son pluriel (puisque la langue égyptienne connaît un [[Duel (grammaire)|duel]], indiqué parfois par deux traits).}} Tous ces mots ont la connotation méliorative « bon, beau, parfait ». Notons qu'un dictionnaire récent<ref>{{Ouvrage | auteur1=[[Raymond Oliver Faulkner|Raymond O. Faulkner]] | titre=A Concise Dictionary of Middle Egyptian | éditeur= | année= | isbn= | référence=Référence:Dictionary of Middle Egyptian (Raymond O. Faulkner)}}.</ref> indique une vingtaine de mots se lisant ''nfr'' ou formés à partir de ce mot — preuve de l'extraordinaire richesse de la langue égyptienne. === Sens de lecture === Les hiéroglyphes s'écrivent de droite à gauche, de gauche à droite ou de haut en bas, la direction usuelle étant de droite à gauche. Le lecteur, pour connaître le sens de lecture, doit considérer la direction dans laquelle sont tournés les hiéroglyphes asymétriques. Par exemple, quand les figures humaines et les animaux, facilement repérables, regardent vers la gauche, il faut lire de gauche à droite, et inversement. Les mots ne sont pas séparés par des blancs ou des signes de ponctuation. Cependant, certains caractères apparaissent surtout en fin de mot (notamment les déterminatifs, uniquement présents en fin de mot), de sorte qu'il est parfois possible de distinguer les mots par ce biais. Il est évident toutefois que seule une solide connaissance de la langue et de sa syntaxe permet de découper un texte en mots. === Le quadrat === Les hiéroglyphes ne sont cependant pas simplement alignés les uns à la suite des autres : en effet, chacun s’inscrit harmonieusement dans un carré virtuel (c'est-à-dire non tracé), ou ''[[Quadrat (hiéroglyphe égyptien)|quadrat]]'' (aussi écrit ''cadrat''), à la manière des [[Caractères chinois|sinogrammes]]. À la différence des sinogrammes, cependant, tout caractère ne remplit pas entièrement le quadrat : certains n'en remplissent que la moitié, horizontalement ou verticalement, d'autres le quart. {| class="wikitable" style="width: 100%; text-align: center" |+ ''Exemples de hiéroglyphes occupant un quadrat, un demi-quadrat et un quart de quadrat.'' |-- ! scope="col" | Quadrats ! scope="col" | Demi-quadrats horizontaux ! scope="col" | Demi-quadrats verticaux ! scope="col" | Quarts de quadrat |-- | <hiero>A22-G18-W17-N15</hiero><br><hiero>U7:r-A2 A1 V13:N35</hiero><br><hiero>U7:r-A2 A1 V13:G43</hiero><br><hiero>nfr-I9:D21-D36:D21:X1-F22</hiero><br><hiero>W19-M17-G43-E13 z:t*B1</hiero> | <hiero>D40:R4</hiero> | <hiero>D58-R8</hiero> | <hiero>Q3*V1:V34*N5-V20</hiero> |} L'ordre de lecture des éléments disposés à l'intérieur d'un quadrat est indépendant du sens de lecture global, qu'il soit horizontal (quadrats disposés en lignes) ou vertical (quadrats disposés en colonnes). Les signes qui occupent un quadrat se lisent de gauche à droite puis de haut en bas, ou bien de haut en bas puis de gauche à droite. === Particularités calligraphiques et contraintes === Il existe plusieurs particularités calligraphiques, dont voici les principales : # Les caractères se répartissent en quadrats (voir plus haut) ; # Pour éviter qu'un quadrat ne soit incomplet, on inverse parfois des signes afin de rendre l'ensemble plus compact. De même, dans un souci d'esthétique, on choisit avec soin les compléments phonétiques, bien qu'il y ait redondance ; # On inverse parfois les hiéroglyphes d'oiseaux tenant en un quadrat et les signes d'un quart de quadrat (le ''p'' par exemple) ; dans ce cas, le petit caractère précède et occupe le creux du quadrat ; # On peut omettre des signes, surtout ceux notant les phonèmes ''ꜣ'' et ''j'' ; # Les signes désignant les dieux sont placés en tête d'énoncé, de [[syntagme]] ou de [[mot composé]], par antéposition honorifique (inversion respectueuse). Cependant, même si les hiéroglyphes sont inversés, la lecture et la translittération n'en tiennent évidemment pas compte. === Signes annexes === ==== Trait de remplacement ==== [[Fichier:Egypt Medecine2.jpg|vignette|Un caractère parfois jugé offensant : « mettre au monde » (bas relief du [[Kom Ombo|temple de Kom Ombo]]).]] Les caractères offensants, funestes, [[tabou]]s, rares ou complexes peuvent être remplacés par un trait oblique : {{Hiero2|<hiero>F31-s-B3</hiero>|''ms(j)'', verbe signifiant « mettre au monde », peut être écrit :}} {{Hiero2|<hiero>F31-s-Z5</hiero>|le déterminatif de la femme accouchant (dernier caractère) étant parfois jugé offensant (ou tout simplement trop difficile à dessiner) ;}} {{Hiero2|<hiero>m-t-A14</hiero>|''m(w)t'', « (la) mort, mourir », sera aussi écrit :}} {{Hiero2|<hiero>m-t-Z5</hiero>|pour éviter le déterminatif de l'ennemi à terre (dernier caractère), signe funeste.}} ==== Cartouche ==== On place dans un [[Cartouche (hiéroglyphe égyptien V10)|cartouche]] les noms de dieux (exceptionnellement) et les deux derniers noms ([[Nom de Nesout-bity|roi de Haute et Basse-Égypte]] et [[Nom de Sa-Rê|fils de Rê]]) de la [[Titulature royale dans l'Égypte antique|titulature royale]] (toujours) : {| align="center" |- | align="center" | {{Cartouche | <hiero>i-t:n-N5-A40</hiero>}} | align="center" | {{Cartouche | <hiero>i-mn:n-ra:Z1-A40</hiero>}} | align="center" | {{Cartouche | <hiero>q:l-i-wA-p:d-r-A-t:H8</hiero>}} |- | align="center" | ''jtn'', « [[Aton]] » | align="center" | ''jmn-rˁ'', « [[Amon-Rê]] » | align="center" | ''qljwȝpdrȝ.t'', « {{Page h' |Cléopâtre}} » |- |} Mais bien que ce soit normalement réservé aux pharaons ou aux dieux, au cours de la [[Troisième Période intermédiaire]], certains [[Grand prêtre d'Amon|grands prêtres d'Amon-Rê]] faisaient écrire leurs noms dans des cartouches<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean Winand]]|titre=Une histoire personnelle des pharaons|éditeur=|année=2017|passage=261 à 213|isbn=|lire en ligne=https://www.cairn.info/une-histoire-personnelle-des-pharaons--9782130731467-page-261.htm}}.</ref>. ==== Trait de remplissage ==== On fait usage du trait de remplissage pour terminer un quadrat qui serait, sinon, incomplet. ==== Signes agglutinés ==== Il existe des signes qui sont la contraction de plusieurs autres. Ces signes ont cependant une existence propre et fonctionnent comme nouveaux signes : par exemple un avant-bras dont la main tient un sceptre sert de déterminatif aux mots signifiant « diriger, conduire » et à leurs dérivés. ==== Redoublement ==== Le redoublement d'un signe indique son [[Nombre grammatical|duel]], le triplement son [[Nombre grammatical|pluriel]]. ==== Signes non figuratifs ==== Il s'agit : * du trait vertical indiquant qu'il s'agit d'un idéogramme (pour les cas d'ambiguïté où un même signe coexiste comme caractère phonétique et idéogramme) ; * des deux traits obliques du duel et des trois traits verticaux du pluriel ; * et, emprunté au [[Écriture hiératique|hiératique]], le suffixe de formation du pluriel : <hiero>W</hiero> === L'orthographe === [[Fichier:Amada ( 110 miles south of Aswan, left bank ). Temple founded by Tuthmosis III.jpg|vignette|Hiéroglyphes dans un temple fondé par {{noble|Thoutmôsis III}}.]] La notion d'une orthographe « correcte » de l'égyptien hiéroglyphique ne se pose pas dans les mêmes termes que pour les langues modernes. En effet, pour presque chaque mot, il existe une ou plusieurs variantes. Par conséquent, on peut se demander si la notion de correction orthographique n'était pas étrangère à la langue égyptienne. En effet, on y trouve : * des redondances ; * des omissions de graphèmes, dont on ignore si elles sont intentionnelles ou non ; * des substitutions d'un graphème à un autre, de sorte qu'il est impossible de distinguer une « faute » d'une orthographe « alternative » ; * des erreurs et des omissions dans le tracé des signes, d'autant plus problématiques quand l'écriture est cursive : écriture hiératique mais surtout démotique où la schématisation des signes est extrême. === Traduction === En mai 2017, est mise en place la plate-forme VÉgA (Vocabulaire de l'Égyptien Ancien), traducteur de hiéroglyphes en ligne<ref>{{Lien web|url=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/vega-le-traducteur-de-hieroglyphes-en-ligne_113106|titre=VÉgA : le traducteur de hiéroglyphes en ligne|date=22 mai 2017|site=sciencesetavenir.fr}}.</ref>. == Exemples de hiéroglyphes == {{Boîte déroulante/début | titre=Hiéroglyphes extraits de la ''[[grammaire égyptienne]]'' de [[Jean-François Champollion|Champollion]] | couleurFondB=#EFEFDD | couleurFondT=#EFEFDD | couleurFond=#EFEFDD | couleurBordure=#AAAA80 | alignB=left | largeur=100%}} Exemples de hiéroglyphes extraits de la ''[[grammaire égyptienne]]'' de [[Jean-François Champollion]] (1836).<br/> [[Fichier:bande construction.png]] [[Fichier:bande geometrie.png]] [[Fichier:bande insecte.png]] [[Fichier:bande instrument.png]] [[Fichier:bande membre.png]] [[Fichier:bande meuble.png]] [[Fichier:bande monstre.png]] [[Fichier:bande oiseau.png]] [[Fichier:bande plante.png]] [[Fichier:bande poisson.png]] [[Fichier:bande reptile.png]] [[Fichier:bande ustensile.png]] [[Fichier:bande vetement.png]] {{Boîte déroulante/fin}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets| wikibooks=Hiéroglyphes| wikibooks titre=Hiéroglyphes| commons=Category:Egyptian hieroglyphs| commons titre=Hiéroglyphes égyptiens}} === Bibliographie === ==== Sur l'histoire du déchiffrement des hiéroglyphes ==== * {{Ouvrage| langue=en| auteur1=Jed Z. Buchwald| auteur2=Diane Greco Josefowicz| titre=The Riddle of the Rosetta : How an English Polymath and a French Polyglot Discovered the Meaning of Egyptian Hieroglyphs| éditeur=[[Princeton University Press]]| date=15 septembre 2020| pages totales=576| isbn=| présentation en ligne=https://press.princeton.edu/books/hardcover/9780691200903/the-riddle-of-the-rosetta| consulté le=25 septembre 2020}}. * Jean-François et Jacques-Joseph Champollion, ''L'aventure du déchiffrement des hiéroglyphes'', Correspondance choisie et présentée par Karine Madrigal, Les Belles lettres, Paris, 2021, 193 p. ==== Sur l'étymologie, l'histoire et l'évolution ==== * {{Ouvrage | prénom1=Jean | nom1=Vercoutter | lien auteur1=Jean Vercoutter | titre=L'Égypte et la vallée du Nil, Tome 1 | éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] | année=1992 | isbn= | id=JV}}. * {{Ouvrage | prénom1=Elmar | nom1=Edel | lien auteur1=Elmar Edel | titre=Altägyptische Grammatik | lieu=Rome | éditeur=Pontificium Institutum Biblicum | année=1955 | passage=1-12 }}. * {{Ouvrage | prénom1=Alan Henderson | nom1=Gardiner | lien auteur1=Alan Henderson Gardiner | titre=Egyptian Grammar : Being an Introduction to the Study of Hieroglyphs | éditeur= | année= | passage=6 sqq. | isbn= | référence=Référence:Egyptian Grammar. Being an Introduction to the Study of hieroglyphs (Alan Gardiner)}} * {{Ouvrage | prénom1=Gustave | nom1=Lefebvre | lien auteur1=Gustave Lefebvre | titre=Grammaire de l’égyptien classique | lieu=Le Caire | éditeur=[[Institut français d'archéologie orientale|Imprimerie de l’Institut français d’archéologie orientale]] | année=1955 | passage=5 sqq. }} * {{Ouvrage | prénom1=Pascal | nom1=Vernus | lien auteur1=Pascal Vernus | titre=Espace et idéologie dans l'écriture égyptienne | lieu=Paris | éditeur=Le Sycomore | année=1982 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Christiane | nom1=Ziegler | lien auteur1=Christiane Ziegler | titre=Les Hiéroglyphes, département des Antiquités égyptiennes | lieu=Louvre | éditeur=Éditions de la Réunion des musées nationaux | année=1991 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Antonio | nom1=Loprieno | lien auteur1=Antonio Loprieno | titre=Ancient Egyptian | sous-titre=a Linguistic Introduction | éditeur=[[Cambridge University Press]] | année=2004 | passage=5 sqq. | isbn=}} * {{Ouvrage | auteur1=Michel Malaise | auteur2=Jean Winand | titre=Grammaire raisonnée de l'égyptien classique | lieu=Liège | éditeur=CIPL, Aegyptiaca Leodiensia 6 | année=1999 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Jean-Pierre | nom1=Guglielmi | lien auteur1=Jean-Pierre Guglielmi | titre=L'Égyptien hiéroglyphique - (+ 4 CD audio) | lieu=Chennevières s/Marne | éditeur=[[Assimil]] | année=2010 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Pierre | nom1=Grandet | lien auteur1=Pierre Grandet | prénom2=Bernard | nom2=Mathieu | lien auteur2=Bernard Mathieu | titre=Cours d'égyptien hiéroglyphique | éditeur= | année= | isbn= | référence=Référence:Cours d'égyptien hiéroglyphique (Pierre Grandet & Bernard Mathieu)}}. * {{Ouvrage | prénom1=François | nom1=Neveu | lien auteur1=François Neveu | titre=La langue des Ramsès | sous-titre=grammaire du néo-égyptien | lieu=Paris | éditeur=Khéops | année=1996 | isbn=}}. * {{Ouvrage | auteur1=W. V. Davies | titre=Egyptian Hieroglyphs | titre original=Reading the Past | éditeur=British Museum Press | année=1996 | isbn= | id=WVD}}. * {{Ouvrage | langue=en | auteur1=J. F. Healy | titre=The early Alphabet | lieu=Londres | éditeur=Berkeley : University of California Press | année=1990 | pages totales=64 | isbn=978-0-520-07309-8 | lccn=90040443 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=0_KnI588AnkC&printsec=frontcover | id=JFH}}. * {{Ouvrage | langue=en | prénom1=James Peter | nom1=Allen | lien auteur1=James Peter Allen | titre=Middle Egyptian |sous-titre=An Introduction to the Language and Culture of Hieroglyphs| lieu=Cambridge | éditeur=[[Cambridge University Press]] | année=2014 |année première édition=2010| pages totales=599 | isbn=978-1-107-66328-2}}. * {{Ouvrage | langue=de | prénom1=Wolfgang | nom1=Kosack | lien auteur1=Wolfgang Kosack | titre=Ägyptische Zeichenliste I. Grundlagen der Hieroglyphenschrift. Definition, Gestaltung und Gebrauch ägyptischer Schriftzeichen. Vorarbeiten zu einer Schriftliste. | lieu=Berlin | éditeur=Verlag Christoph Brunner Basel | année=2013 | pages totales=141 | isbn=978-3-9524018-0-4 | id=WK1}}. * {{Ouvrage | langue=de | prénom1=Wolfgang | nom1=Kosack | lien auteur1=Wolfgang Kosack | titre=Ägyptische {{nobr romains|Zeichenliste II}}. 8500 Hieroglyphen aller Epochen. Lesungen, Deutungen, Verwendungen gesammelt und bearbeitet. | lieu=Berlin | éditeur=Verlag Christoph Brunner Basel | année=2013 | pages totales=439 | isbn=978-3-9524018-2-8 | id=WK2}}. ==== Sur l’écriture « syllabique » ==== *{{Ouvrage | prénom1=Jean-François | nom1=Champollion | lien auteur1=Jean-François Champollion | titre=Principes généraux de l'écriture sacrée égyptienne : appliquée à la représentation de la langue parlée | lieu=Paris | éditeur=Institut d'Orient : M. Sidhom | année=1836 | réimpression=1984 | pages totales=555 | isbn=978-2-905304-00-1 | lccn=85235704}}{{Commentaire biblio SRL|ouvrage au contenu « périmé ».}} * {{Ouvrage | prénom1=Jaroslav | nom1=Černý | lien auteur1=Jaroslav Černý | prénom2=Sarah I. | nom2=Groll | titre=A Late Egyptian Grammar | lieu=Rome | éditeur=Biblical Institute Press | année=1975 | passage=2 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Adolf | nom1=Erman | lien auteur1=Johann Peter Adolf Erman | titre=Neuägyptische Grammatik | lieu=Hildesheim | éditeur=Georg Olms Verlag | année=1979 | passage=15-19 | isbn=}}. * {{Ouvrage | langue=en | auteurs=E. A. Wallis Budge | titre=Egyptian language | sous-titre=easy lessons in Egyptian hieroglyphics | lieu=New-York | éditeur=[[Dover Publications]] | année=1910 | numéro d'édition=11 | réimpression=1983 | pages totales=272 | format livre=poche | isbn=978-0-486-21394-1}}{{Commentaire biblio SRL|ouvrage « périmé ».}} * {{Ouvrage | auteur1=Friedrich Junge | titre=Neuägyptisch | sous-titre=Einführung in die Grammatik | lieu=Wiesbaden | éditeur=[[Harrassowitz Verlag]] | année=1999 | passage=44 sq | isbn=}}. * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Jean-Claude | nom1=Goyon | lien auteur1=Jean-Claude Goyon | titre=Grammaire de l'égyptien hiéroglyphique | sous-titre=du Moyen empire au début du Nouvel empire | lieu=Lyon | éditeur=Éditions A.C.V. | année=2006 | pages totales=311 | format livre=poche | isbn=978-2-913033-10-8 | lccn=2007459169}}. ==== Sur le système d’écriture ==== *{{Ouvrage | auteur1=Erhart Gräfe | titre=Mittelägyptisch | sous-titre=Grammatik für Anfänger | lieu=Wiesbaden | éditeur=[[Harrassowitz Verlag]] | année=2001 | passage=5-15 | isbn=}}. * {{Ouvrage | prénom1=Gustave | nom1=Lefebvre | lien auteur1=Gustave Lefebvre | titre=Grammaire de l’égyptien classique | lieu=Le Caire | éditeur=Imprimerie de l’Institut français d'archéologie orientale | année=1955 | passage=9-25 }}. ==== Sur la valeur phonétique des signes « alphabétiques » ==== *{{Ouvrage | prénom1=Renaud | nom1=de Spens | titre=Leçons pour apprendre les hiéroglyphes égyptiens | lieu=Paris | éditeur=[[Les Belles Lettres]] | année=2016 | pages totales=216 | isbn=978-2-251-44571-7}}. * {{Ouvrage | prénom1=Gaston | nom1=Maspero | lien auteur1=Gaston Maspero | titre=Introduction à l'étude de la phonétique égyptienne | lieu=Paris | éditeur=H. Champion | année=1917 }}. * {{Ouvrage | prénom1=Gustave | nom1=Lefebvre | lien auteur1=Gustave Lefebvre | titre=Grammaire de l’égyptien classique | lieu=Le Caire | éditeur=Imprimerie de l’Institut français d’archéologie orientale | année=1955 | passage=25-31 }}. ==== Pour les enfants ==== * {{Ouvrage | auteur1=Marion Lemerle | auteur2=Henri Choimet | titre=Le monde des hiéroglyphes | lieu=Vevey | éditeur=Éditions Mondo | année=2004 | isbn=978-2-8320-0263-6 | oclc=85325894}}. === Articles connexes === * Code [[ISO 15924]] : Egyp * [[Pictogramme]], [[idéogramme]], [[logogramme]] * [[Grammaire d'égyptien hiéroglyphique]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.lib.uchicago.edu/cgi-bin/eos/eos_page.pl?DPI=100&callnum=PJ1135.C45&ident=1 Grammaire égyptienne de Champollion le jeune en ligne], Typo.Firmin Didot Frères, Paris, 1836, 555 p. * [https://www.franceculture.fr/emissions/sans-oser-le-demander/champollion-et-les-hieroglyphes « Comment les hiéroglyphes ont-ils été déchiffrés ? »], ''Sans Oser le demander'', France Culture, 14 avril 2022. {{Palette|Hiéroglyphes|Système d'écriture}} {{Portail|Égypte antique|Écriture}} [[Catégorie:Écriture hiéroglyphique égyptienne| ]] [[Catégorie:Index égyptologique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie%20des%20faits%20%C3%A9conomiques
Chronologie des faits économiques
[[Fichier:Évolution PIB an 1 à 2003.jpg|thumb|upright=1.5|Évolution du PIB de l'an 1 à l'année 2003, basé sur les données d'[[Angus Maddison]].]] [[Fichier:Evolution PIB 1000 2000.GIF|thumb|upright=1.5|Représentation synthétique de l'évolution de la répartition du PIB mondial de l'an 1000 à l'an 1998.]]{{Mettre à jour|date=janvier 2024}} Sont listés dans cette '''chronologie des faits économiques''' des évènements importants de l'[[histoire économique]]. == {{IXe siècle}} == === [[302]] === * L'[[empereur romain]] [[Dioclétien]] introduit le système de [[Budget de l'État|budget]] annuel. === [[345]] === * Le [[concile de Carthage (345)|concile de Carthage]] dénonce les [[prêt]]s avec [[Intérêt (finance)|intérêt]]. == {{XIIe siècle}} == === [[1170]] === * Premières participations de marchands italiens aux [[foires de Champagne]] (six foires annuelles) qui resteront le premier marché international d'Europe jusqu'au {{XIVe siècle}}. [[Fichier:Lubeck-townhall-detail.JPG|thumb|200px|Hôtel de ville de [[Lübeck]]]] == {{XIIIe siècle}} == === [[1241]] === * Alliance entre [[Hambourg]] et [[ville libre et hanséatique de Lübeck|Lübeck]], à l'origine de la [[Hanse|ligue hanséatique]] === [[1274]] === * le [[deuxième concile de Lyon]] prive de sépulture chrétienne ceux qui n'auraient pas réparé avant leur mort les torts causés par la perception d'un intérêt. (Le [[Usure (finance)|prêt à intérêt]] a fait l'objet d'un interdit moral très fort dans la chrétienté, de l'Empire romain jusqu'au {{s-|XVI|e}}). == {{XVe siècle}} == === [[1454]] === * Impression de la première [[Bible de Gutenberg]], commencée en [[1450]] === [[1494]] === * Fra Luca dal Borgo ([[Luca Pacioli]], [[1445]]-[[1517]]) publie à [[Venise]] son traité sur la [[comptabilité]] dans lequel il expose le [[Comptabilité en partie double|principe de la comptabilité en partie double]]. [[Fichier:Vasco da Gama (without background).jpg|thumb|200px|Vasco de Gama]] === [[1497]] === * Expédition du navigateur portugais [[Vasco de Gama]], premier Européen à atteindre les côtes de l'[[Inde]] en passant par le [[cap de Bonne-Espérance]]. == {{XVIe siècle}} == === [[1503]] === * Fondation de la [[Casa de Contratación]] le {{date-|20 janvier 1503}}, organisme chargé de réglementer le trafic entre l'Espagne et les [[Indes espagnoles]]. === [[1513]] === * Nouvelle définition autorisée de l’[[usure (finance)|usure]], au [[Ve concile du Latran|concile de Latran]]: « Il faut entendre par usure le gain et le profit réclamés sans travail, sans dépenses, ou sans risque, pour l’usage d’une chose qui n’est pas productive. » (cette nouvelle définition autorise en fait le [[Usure (finance)|prêt à intérêt]] par des Chrétiens, revenant sur l'interdit affirmé par plusieurs précédents [[concile]]s). == {{XVIIe siècle}} == === Années 1600 === ==== [[1600]] ==== * [[31 décembre]] : la reine [[Élisabeth Ire d'Angleterre|Élisabeth {{Ire}} d'Angleterre]] accorde une [[charte royale]] conférant pour 15 ans le monopole du commerce dans l'[[océan Indien]] à la [[Compagnie anglaise des Indes orientales]]. ==== [[1602]] ==== * Fondation de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]. === Années 1630 === ==== [[1637]] ==== * [[Février]] : dans les [[Provinces-Unies]] (Hollande), éclatement de la [[bulle (économie)|bulle spéculative]] dite « [[tulipomanie]] ». === Années 1660 === ==== [[1664]] ==== * Fondation de la [[Compagnie française des Indes orientales]]. [[Fichier:Castelnaudary canal midi.jpg|thumb|200px|Le bassin du canal du Midi à [[Castelnaudary]]]] ==== [[1666]] ==== * Construction, jusqu'en [[1681]], du [[canal du Midi]], sous la supervision de [[Pierre-Paul Riquet]], pour faciliter le commerce du [[blé]]. === Années 1690 === ==== [[1694]] ==== * [[27 juillet]] : [[charte royale]] créant la [[Banque d'Angleterre]]. ==== [[1698]] ==== * Invention de la [[pompe à feu]] par [[Thomas Savery]], ancêtre de la [[machine à vapeur]]. == {{XVIIIe siècle}} == === Années 1700 === ==== [[1709]] ==== * Mise au point de la [[Fonte (métallurgie)|fonte]] au [[Coke (charbon)|coke]] par [[Abraham Darby]] en Angleterre, qui révolutionnera au long terme la production [[métallurgie|métallurgique]] des métaux ferreux ([[Fonte (métallurgie)|fonte]], [[acier]]). === Années 1710 === ==== [[1716]] ==== * [[2 mai]] : [[John Law (économiste)|John Law]] fonde la [[Système de Law|Banque générale]] à [[Paris]]. === Années 1720 === ==== [[1720]] ==== [[Fichier:South-sea-bubble-chart.png|vignette|Cours de la [[Compagnie de la mer du Sud]] à l'origine du krach de 1720.]] * Juillet :[[Krach de 1720]] en Angleterre,. * [[17 juillet]] : scandale de Law, le [[système de Law]] s'effondre. === Années 1730 === ==== [[1733]] ==== * [[John Kay (inventeur)|John Kay]] inventa la navette volante qui permet de tisser quatre fois plus vite et des tissus plus larges. C'est le début de la mécanisation de l'industrie du tissage qui débouchera sur l'essor des manufactures au début du {{XIXe siècle}}. L'Anglais Cartwright invente, en 1780, le métier à tisser mécanique. Dès lors, un métier à tisser prendra le travail de quatre fileuses. === Années 1760 === ==== [[1769]] ==== * L'ingénieur écossais [[James Watt]] dépose un brevet relatif à l'amélioration des [[machine à vapeur|machines à vapeur]] ; début symbolique de la [[révolution industrielle]]. La première machine à vapeur fut inventée par Savery en 1698. === Années 1790 === ==== [[1791]] ==== [[Fichier:Isaac René Guy le Chapelier (Jean le Chapelier, 1754-1794), French politician.jpg|thumb|150px|Isaac René le Chapelier]] * juin : en France, promulgation de la [[Loi Le Chapelier]], qui instaure la [[liberté d’entreprendre]] et qui proscrit les coalitions, en particulier les [[corporation]]s, mais également les rassemblements paysans et ouvriers, ainsi que le [[compagnonnage]]. Elle eut pour effet, de fait, d'interdire les syndicats et les grèves. ==== [[1798]] ==== * [[décembre]] : en [[Grande-Bretagne]], introduction dans le budget par [[William Pitt le Jeune]] de l'[[impôt sur le revenu]], qui restera en vigueur pendant l'essentiel des guerres napoléoniennes mais sera aboli en [[1816]] une fois la paix revenue. ==== [[1799]] ==== * Première [[Liquidation judiciaire|liquidation]] ([[cessation de paiements]]) du banquier [[Beer Léon Fould]], (père d'[[Achille Fould]]), puis deuxième en 1810. Réhabilité en 1825 il fait partie de la ''Haute Banque''. [[Honoré de Balzac|Balzac]] s'en est inspiré, pour construire le personnage du banquier [[Frédéric de Nucingen]]. == {{XIXe siècle}} == === Années 1800 === ==== [[1800]] ==== * [[18 janvier]] : décret créant la [[Banque de France]]. ==== [[1801]] ==== * Signature en [[Angleterre]] de l’''Inclosure Consolidation Act'' qui généralise le [[mouvement des enclosures]]. ==== [[1803]] ==== * [[7 avril]] (17 [[germinal]] an XI) : création du [[Franc français#Franc germinal|franc Germinal]]. ==== [[1806]] ==== * [[21 novembre]] : décret de [[Napoléon Bonaparte|Napoléon]] instaurant le [[Blocus continental]], politique qui visait à ruiner l'Angleterre, puissance manufacturière et commerciale, en fermant toute l'Europe à ses exportations. ==== [[1807]] ==== [[Fichier:Jacquard loom p1040320.jpg|left|180 px|thumb|Un métier Jacquart]] * [[20 septembre]] : en France, promulgation du [[Code de commerce (France)|Code du commerce]] * [[Joseph Marie Jacquard]] invente le métier à tisser dit [[métier Jacquard]], associant plusieurs technologies. Cette invention permettra un développement économique à [[Lyon]] (France) mais engendrera du chômage. Cette évolution provoquera en [[1831]] la [[révolte des Canuts]]. === Années 1810 === ==== [[1811]] ==== * Révolte [[luddiste]] en [[Angleterre]]. ==== [[1816]] ==== * [[28 avril]] : création à [[Paris]] de la [[Caisse des dépôts et consignations]]. ==== [[1818]] ==== [[Fichier:Benjamin Delessert 1773-1847.jpg|right|200 px|thumb|B. Delessert]] * [[29 juillet]] : fondation à [[Paris]] de la [[Caisse d'épargne|Caisse d'épargne et de prévoyance]] à l'initiative de [[Jacques Laffitte]] et [[Benjamin Delessert]]. ==== [[1819]] ==== * [[20 juin]] : arrivée à [[Liverpool]] du ''SS Savannah'', parti de [[Savannah (Géorgie)|Savannah]] aux [[États-Unis]] le [[22 mai]], premier [[bateau à vapeur]] à traverser l'[[océan Atlantique]] * Création de l'[[École supérieure de commerce de Paris — Europe|École supérieure de commerce de Paris]] par [[Jean-Baptiste Say]]. === Années 1820 === ==== [[1824]] ==== * [[25 octobre]] : ouverture du magasin de mode ''La Belle Jardinière'', à [[Paris]], dans l'île de la Cité. Pierre Parisot, mercier, propose des vêtements de confection neufs à prix fixe, ce qui rompt avec les deux principes de la vente d'alors : * * la négociation du prix * * la vente à crédit. ==== [[1825]] ==== * Pour la première fois dans l'Histoire, la valeur ajoutée industrielle d'un pays, le [[Royaume-Uni]], dépasse celle de son agriculture. * [[24 septembre]] : en [[Grande-Bretagne]], inauguration de la première [[voie ferrée]], reliant [[Stockton-on-Tees|Stockton]] à [[Darlington (Angleterre)|Darlington]], desservie par la ''Locomotion'' de l'ingénieur [[George Stephenson]]. [[Fichier:Stephenson's Rocket drawing.jpg|thumb|center|200px|La [[Fusée de Stephenson|Fusée]], locomotive conçue par Stephenson et construite en 1829]] === Années 1830 === ==== [[1831]] ==== * [[21 novembre]] : début de la première [[révolte des Canuts]] de [[Lyon]], causée par le niveau des salaires. ==== [[1834]] ==== * {{1er janvier}} : entrée en vigueur du [[Zollverein]], l'union douanière allemande. * [[9 avril]] : début de la deuxième [[révolte des Canuts]] de [[Lyon]]. ==== [[1835]] ==== * [[5 mai]] : en [[Belgique]], inauguration de la ligne de chemin de fer [[Bruxelles]]-[[Malines]]. * [[5 juin]] : en France, loi relative aux [[Caisse d'épargne|Caisses d'épargne]]. * [[7 décembre]] : mise en service du premier chemin de fer [[Allemagne|allemand]], reliant [[Nuremberg]] à [[Fürth]]. === Années 1840 === ==== [[1842]] ==== [[Fichier:Robert Peel Portrait.jpg|thumb|left|100px|Robert Peel]] * en [[Grande-Bretagne]], réintroduction par Sir [[Robert Peel]] de l'[[impôt sur le revenu]], créé à l'origine pour financer les guerres contre la France et supprimé en 1816. ==== [[1843]] ==== * en fin d'année : en [[Grande-Bretagne]], fondation à [[Rochdale]] près de [[Manchester]], par des tisserands pauvres, de la ''Rochdale Equitable Pioneers Society'', les « Pionniers de Rochdale », première société [[coopérative]]. ==== [[1846]] ==== * En [[Grande-Bretagne]], abrogation des ''[[Corn Laws]]'', lois protectionnistes sur les céréales. * En [[France]], début de la crise économique due à de mauvaises récoltes qui aura une incidence directe sur la [[Révolution française de 1848]]. ==== [[1848]] ==== * [[24 janvier]] : découverte d'[[or]] près de [[Sacramento]] en [[Californie]] et début d'une [[ruée vers l'or]] ==== [[1849]] ==== * Le Canadien Abraham Gesner invente un procédé de [[distillation]] du [[kérosène]], première application industrielle du [[pétrole]]. * {{1er décembre}} : en [[Allemagne]], [[Friedrich Wilhelm Raiffeisen]] crée la ''Société de secours aux agriculteurs impécunieux de Flammersfeld'', première [[banque]] [[Coopération (économie sociale)|mutualiste]]. === Années 1850 === ==== [[1851]] ==== * [[22 mai]] : annonce d'une découverte d'[[or]] en [[Australie]] et début de la [[ruée vers l'or]] australienne. * [[27 décembre]] : première liaison télégraphique opérationnelle par un [[câble sous-marin]] entre [[Calais]] et [[Douvres]]. * [[Exposition universelle]] de Londres. ==== [[1852]] ==== * Fondation de la banque d'affaires [[Crédit mobilier]] par les [[frères Pereire]], avec le soutien de [[Napoléon III]]. ==== [[1853]] ==== [[Fichier:PerryBustShimoda.jpg|thumb|150px|Monument commémorant l'arrivée de Perry à [[Shimoda]]]] * [[8 juillet]] : arrivée en baie de [[Tokyo]] (alors [[Période Edo|Edo]]) d'une expédition navale américaine, commandée par le [[Commodore (États-Unis)|Commodore]] [[Matthew Perry (militaire)|Perry]], exigeant l'ouverture du [[Japon]] au commerce avec les [[États-Unis]]. ==== [[1854]] ==== * [[31 mars]] : signature de la [[convention de Kanagawa]], au cours de la deuxième expédition [[Matthew Perry (militaire)|Perry]], par laquelle le [[Japon]] ouvre deux ports au commerce avec les [[États-Unis]] et met fin à deux siècles d'isolement. * En France, [[Henri Sainte-Claire Deville]] met au point le premier procédé de production industrielle d'[[aluminium]]. Son procédé est chimique et est encore peu efficace. Il démarre la première production en [[1857]]. Mais jusqu'à l'invention du [[Réduction électrolytique de l'aluminium|procédé électrolytique]] en [[1886]], l'aluminium restera un métal précieux. ==== [[1855]] ==== [[Fichier:Bessemer converter.jpg|thumb|300px|Convertisseur Bessemer]] * En France, fondation à l'initiative des frères [[Péreire]] de la Compagnie générale maritime, qui deviendra en 1861 [[Compagnie générale transatlantique]]. ==== [[1856]] ==== * L'Anglais [[Henry Bessemer]] invente le [[Histoire de la production de l'acier#1856, le procédé Bessemer|convertisseur Bessemer]], qui permet la fabrication d'[[acier]] à bas prix * Le chimiste anglais Sir [[William Henry Perkin]] invente le colorant de synthèse. ==== [[1857]] ==== * [[23 mars]] : première installation d'un [[ascenseur]] avec frein de sûreté dans un lieu public, un magasin sur [[Broadway]] à [[New York]], par l'inventeur américain [[Elisha Otis]]. ==== [[1858]] ==== * [[15 décembre]] : [[Ferdinand de Lesseps]] crée la ''Compagnie universelle du canal maritime de Suez''. ==== [[1859]] ==== [[Fichier:Edwindrake.jpg|right|150 px|thumb|Edwin Drake]] * [[7 mai]] : fondation par décret impérial de la première [[banque de dépôt]] « moderne » française, la [[Crédit industriel et commercial|Société générale de crédit industriel et commercial]] (CIC). * [[29 août]] : découverte de [[pétrole]] en [[Pennsylvanie]] par [[Edwin Drake]]. * [[Étienne Lenoir]] construit le premier [[moteur à combustion interne]]. === Années 1860 === ==== [[1860]] ==== * [[23 janvier]] : [[Traité franco-anglais de 1860|traité de libre-échange entre la France et la Grande-Bretagne]] dit traité [[Richard Cobden|Cobden]]-[[Michel Chevalier (homme politique)|Chevalier]]. ==== [[1861]] ==== [[Fichier:Ernest Solvay.jpg|right|120 px|thumb|E. Solvay]] * [[3 mars]] : [[Abolition du servage de 1861|abolition du servage]] en [[Russie]] * [[juillet]] : introduction de l'[[impôt sur le revenu]] aux [[États-Unis]] (3 % sur les revenus annuels supérieurs à 600 [[dollar US|dollars]]). Un tel impôt existe depuis 1842 en [[Grande-Bretagne]]. * en [[Belgique]], [[Ernest Solvay]] fait breveter le procédé de fabrication de la [[hydroxyde de sodium|soude]], qu'il exploitera industriellement lui-même à partir de [[1863]] ==== [[1862]] ==== * [[20 mai]] : aux [[États-Unis]], promulgation du ''[[Homestead Act]]'' qui concède gratuitement 160 acres (64,7 hectares) à tout fermier les ayant cultivées au moins cinq ans. Cette loi jouera un rôle majeur dans la [[conquête de l'Ouest]]. [[Fichier:Dactylosphaera vitifolii 1 meyers 1888 v13 p621.png|thumb|left|150px|Phylloxéra (Dactylosphaera vitifoliae)]] ==== [[1863]] ==== * {{1er janvier}} : émancipation des esclaves aux [[États-Unis]]. * [[6 juillet]] : [[Henri Germain (né en 1824)|Henri Germain]] crée à [[Lyon]] le [[Crédit lyonnais]], pour mettre en pratique sa maxime : « Monsieur Tout-le-monde est plus riche que Monsieur de Rothschild ». * le [[phylloxéra]], un puceron importé d'Amérique et aux larves gourmandes, est identifié dans le [[Gard]]. ==== [[1864]] ==== * février : en France, création du [[Comité des forges]] * [[4 mai]] : en France, création de la [[Société générale]], à la fois [[banque de dépôt]] et - jusqu'à la crise conjoncturelle de [[1882]] - [[banque d'investissement]]. * [[25 mai]] : en France, la [[loi Ollivier]] supprime le délit de coalition introduit par la [[loi Le Chapelier]] de [[1791]] et instaure le [[droit de grève en France|droit de grève]]. ==== [[1865]] ==== * La valeur ajoutée industrielle de la [[Prusse]] dépasse celle de son agriculture. * Création de la [[HSBC|Hongkong and Shanghai Banking Corporation]]. * Création, au ''[[Chicago Board of Trade]]'', des premiers contrats [[Contrat à terme|"futures"]], contrats à terme standardisés, portant sur des céréales. * À [[Ludwigshafen]], création de la ''Badische Anilin und Soda-Fabrik AG'' ([[BASF]]), fabricant de colorants de synthèse. * [[23 décembre]] : la Belgique, la France, l'Italie et la Suisse signent une convention d'union monétaire : l'[[Union latine (monnaie)|Union latine]]. Les monnaies de chaque pays de l'Union ont chacune le même poids d'[[or]] tout en gardant leur nom ([[franc belge]], [[franc français]], [[lire italienne]] et [[franc suisse]]) et leur individualité. ==== [[1866]] ==== ==== [[1867]] ==== * [[22 juillet]] : en France, loi abolissant la contrainte par corps civile et commerciale. * [[24 juillet]] : en France, loi sur les [[société par actions|sociétés par actions]], qui sera appliquée avec peu de changements pendant un siècle. * [[20 septembre]] : à [[Paris]], faillite du [[Crédit Mobilier]] des frères [[Péreire]], banque d'affaires fondée en [[1852]] - ''date exacte à vérifier'' * Mise au point de la [[dynamite]] par [[Alfred Nobel]] ==== [[1868]] ==== * Fin de la [[guerre civile]] au [[Japon]] et début de la modernisation économique du pays sous l'ère [[Ère Meiji|Meiji]]. [[Fichier:SuezCanalElGuisr.jpg|thumb|left|200px|La construction du canal de Suez]] ==== [[1869]] ==== * La valeur ajoutée industrielle de [[États-Unis]] dépasse celle de son agriculture. * [[10 mai]] : aux [[États-Unis]], achèvement du [[premier chemin de fer transcontinental]]. * [[15 juillet]] : un pharmacien français, [[Hippolyte Mège-Mouriès]], dépose le brevet de la [[margarine]]. * [[17 novembre]] : inauguration du [[canal de Suez]]. * [[24 septembre]] : spectaculaire effondrement du marché de l'or à [[New York]] (surnommé ''[[Scandale Fisk-Gould|Black friday]]'' en anglais, « vendredi noir ») à la suite d'un ''[[Corner (finance)|corner]]'' raté. === Années 1870 === ==== [[1870]] ==== * Fondation à [[Berlin]] de la [[Deutsche Bank]]. ==== [[1871]] ==== * création du [[yen]], la monnaie japonaise. ==== [[1872]] ==== * [[27 janvier]] : fondation à Paris de la banque d'affaires [[Paribas|Banque de Paris et des Pays-Bas]]. ==== [[1873]] ==== * [[9 mai]] : [[Krach]] le de la bourse de [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[Autriche]]. La chute des cours se transmet en Allemagne et aux [[États-Unis]]. Début de la période dite de la « '''grande stagnation''' » de l'économie mondiale entre [[1873]] et [[1896]]. ==== [[1875]] ==== * La valeur ajoutée industrielle dans l'[[économie française]] dépasse celle de son agriculture. * La [[Reichsbank]] voit le jour. ==== [[1876]] ==== [[Fichier:Actor_portraying_Alexander_Graham_Bell_in_an_AT&T_promotional_film_(1926).jpg|thumb|300px|Alexander Graham Bell avec son téléphone en 1876 (acteur, 1926).]] * {{1er janvier}} : entrée en vigueur de l'unification monétaire de l'[[Empire allemand]] et naissance de la [[Reichsbank]]. * [[14 février]] : [[Alexandre Graham Bell]] dépose son premier brevet concernant le [[téléphone]], dont l'exploitation commerciale commencera dès l'année suivante. * Les ravages causés en France par le [[phylloxera]] sont tels qu'il n'y a plus qu'un seul remède : tout arracher et replanter en greffant les plants français sur des ceps américains naturellement résistants à ce puceron, puisqu'originaires de la même région du monde. ==== [[1877]] ==== * [[Sidney Gilchrist Thomas]] et son cousin [[Percy Carlyle Gilchrist]] perfectionnent le convertisseur Bessemer. Il est désormais possible de convertir des [[Fonte (métallurgie)|fontes]] [[phosphore]]uses. Cette invention permet le démarrage de la sidérurgie en [[Lorraine]] et en [[Allemagne]]. L'Angleterre perd son avantage dans la production massive de l'acier. ==== [[1878]] ==== [[Fichier:Edison bulb.jpg|right|150 px|thumb|Une des lampes à incandescence de Edison]] * Invention de la lampe à incandescence par [[Thomas Edison]]. * [[Eugène Bontoux]], banquier catholique et légitimiste qui vient d'être licencié de la [[Banque privée Edmond de Rothschild|banque Rothschild]], proclame son intention d'élever, face aux établissements financiers d'origine juive, une société rivale qui serait constituée de capitaux catholiques et fonde l'[[Union générale]]. ==== [[1879]] ==== * [[12 juillet]] : en [[Allemagne]], adoption par le [[Reichstag (Empire allemand)|Reichstag]] d'un [[Tarif douanier de l'Empire Allemand de 1879|tarif douanier protectionniste]] présenté par le chancelier [[Otto von Bismarck]], qui déclenche un vaste mouvement de retour au [[protectionnisme]] dans toute l'Europe. * [[17 juillet]] : en France, adoption de la loi sur l'extension du réseau ferroviaire, connue sous le nom de ''Plan [[Charles de Freycinet|Freycinet]]'', visant à créer {{unité|17000 km}} de lignes d'« [[intérêt général]] ». === Années 1880 === ==== [[1880]] ==== * [[20 octobre]] : constitution à Paris de la ''Compagnie universelle du canal interocéanique de Panama'' en vue du percement du [[canal de Panama]]. ==== [[1881]] ==== * création à [[Paris]] de l'[[Hautes études commerciales (Paris)|École des hautes études commerciales]] (HEC). [[Fichier:Bismarck1894.jpg|200px|thumb|L'improbable père, en 1883, de l'[[État-providence]] : [[Otto von Bismarck]]]] ==== [[1882]] ==== * [[30 janvier]] : en France, [[krach]] de l'[[Union générale]] fondée en [[1878]] (''cf supra''), qui inspirera à [[Émile Zola]] ''[[L'Argent]]''. ==== [[1883]] ==== * [[15 juin]] : en [[Allemagne]], adoption par le [[Reichstag (Empire allemand)|Reichstag]] de la loi sur l'[[assurance maladie]] ''({{lang|de|Krankenversicherung}})''. ==== [[1884]] ==== * [[21 mars]] : en France, loi [[Pierre Waldeck-Rousseau|Waldeck-Rousseau]] légalisant les [[syndicat]]s. ==== [[1886]] ==== * {{1er mai}} : Des émeutes syndicales à Chicago font de nombreux morts (origine de la fête du travail). * Premier véhicule à essence par Benz. * Le Français [[Paul Héroult]] et l'Américain [[Charles Martin Hall]] mettent au point simultanément et de façon indépendante la [[Réduction électrolytique de l'aluminium|production électrolytique]] de l'[[aluminium]]. La production industrielle de ce qui deviendra le métal non ferreux le plus utilisé démarre très rapidement en Europe et en Amérique du Nord. ==== [[1889]] ==== [[Fichier:Tour Eiffel 3b40739.jpg|thumb|200px|La tour Eiffel en 1889]] * [[4 février]] : liquidation de la ''Compagnie universelle du Canal interocéanique de Panama''. Voir : [[Scandale de Panama]]. * [[5 mai]]-[[31 octobre]] : [[Exposition universelle]] de [[Paris]], dont la [[tour Eiffel]] est le porche d'entrée. === Années 1890 === ==== [[1891]] ==== * En [[Prusse]], importante réforme fiscale, qui comporte notamment l'introduction d'un [[impôt sur le revenu]] progressif et d'un impôt sur la fortune. ==== [[1892]] ==== * [[11 janvier]] : en France, adoption du tarif protectionniste [[Jules Méline|Méline]]. * [[15 mars]] : le premier escalier roulant mécanique est breveté à New York par son inventeur, l'Américain Jesse W.Reno. ==== [[1894]] ==== * [[12 mars]] : la firme [[Coca-Cola]] met en vente ses premières bouteilles de boisson gazeuse sur le marché américain. * [[30 novembre]] : en France, loi Siegfried sur les [[Habitation à bon marché|habitations à bon marché]] (HBM). ==== [[1895]] ==== [[Fichier:Michelin Poster 1898.jpg|right|200 px|thumb|Trois ans après l'invention d'Édouard Michelin, ce dernier et son frère [[André Michelin|André]] inventent le personnage publicitaire [[Bibendum]].]] * En France, invention par [[Édouard Michelin (1859-1940)|Édouard Michelin]] du [[Pneumatique (véhicule)|pneumatique]] gonflable, qui sera commercialisé dès 1898. ==== [[1896]] ==== * [[26 mai]] : première publication de l'[[indice boursier]] ''[[Dow Jones Industrial Average]]'', invention du journaliste [[Charles Dow]], propriétaire du ''[[Wall Street Journal]]''. * Fin de la période de stagnation de l'économie mondiale commencée en [[1873]] et redémarrage de la croissance. ==== [[1897]] ==== * Au début de l'année, [[Rudolf Diesel]] construit le premier prototype du [[moteur Diesel|moteur à allumage par compression]] qui porte son nom. * [[17 juillet]] : [[ruée vers l'or]] du [[Klondike]] (article complet : ''[[Ruée vers l'or du Klondike]]'') au [[Canada]]. [[Fichier:Miners climb Chilkoot.jpg|thumb|center|200px|Le passage de la célèbre Chilkoot pass pendant la ruée vers l'or du Klondike]] ==== [[1898]] ==== * [[9 avril]] : loi organisant les [[Chambre de commerce et d'industrie en France|chambres de commerce]] en France * [[15 juin]] : ouverture aux [[Jardin des Tuileries|Tuileries]] du premier « [[Mondial de l'automobile|Salon de l'Auto]] », sous le nom d'''Exposition internationale d'automobiles''. * Création en France de la première assurance sociale : l'assurance sur les accidents du travail ==== [[1899]] ==== [[Fichier:Grand entrance, Exposition Universal, 1900, Paris, France.jpg|thumb|250px|Exposition universelle de 1900]] == {{XXe siècle}} == === Années 1900 === ==== [[1900]] ==== * [[14 avril]] : Inauguration de l'[[Exposition universelle]] de [[Paris]]. En 212 jours, elle accueillera plus de 50 millions de visiteurs et fermera le [[12 novembre]]. ==== [[1908]] ==== * [[27 septembre]] : à [[Détroit (Michigan)|Détroit]] construction de la première [[Ford T]] qui sera produite jusqu'en [[1928]]. === Années 1910 === ==== [[1913]] ==== * Fabrication à [[Chicago]] du ''Domelre'', premier [[réfrigérateur]] domestique fonctionnel. * [[23 décembre]] : création de la [[banque centrale]] américaine, la [[Réserve fédérale des États-Unis]]. [[Fichier:AssemblyLine.jpg|thumb|200px|La fabrication de la Ford T]] ==== [[1914]] ==== * [[14 janvier]] : La première chaîne de montage est mise en service aux usines automobiles Ford. * [[3 juillet]] : en France, le Sénat adopte l'[[impôt sur le revenu]] auquel il s'opposait depuis son vote par l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] en [[1909]]. * [[3 août]] : inauguration du [[canal de Panama]], terminé par les États-Unis === Années 1920 === ==== [[1921]] ==== * Hiver 1920-1921 : famine en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]]. * [[17 mai]]: en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], abolition du décret qui avait nationalisé les petites entreprises. Début de la [[Nouvelle politique économique|NEP]] (Nouvelle politique économique), dont l'apogée sera en [[1925]]. ==== [[1922]] ==== [[Fichier:Stamp deutsches reich 10 millionen.jpg|thumb|200px|Timbre de {{formatnum:10000000}} de [[Reichsmark]]s]] * Les [[accords de Gênes]] sont signés. Ils sont destinés à rétablir l'ordre monétaire après la [[Première Guerre mondiale]]. Ils prévoient le retour à la convertibilité en or des monnaies. ==== [[1923]] ==== * Novembre : apogée de l'[[hyper-inflation]] en [[Allemagne]]. ==== [[1925]] ==== * éclatement de la [[bulle immobilière des années 1920 en Floride]]. ==== [[1926]] ==== * [[18 septembre]] : ouragan meurtrier en [[Floride]], qui provoque l'éclatement de la bulle spéculative immobilière commencée en [[1925]]. ==== [[1928]] ==== * [[13 juillet]] : en France, adoption de la [[loi Loucheur]] qui, pour faire face à la crise du logement, établit pour la première fois un programme de construction ({{formatnum:260000}} logements entre 1928 et 1933) et les mesures propres à sa réalisation. ==== [[1929]] ==== [[Fichier:Crowd outside nyse.jpg|thumb|200px|La foule devant le New York Stock Exchange après le krach]] * [[24 octobre]] : [[Krach de 1929]] du [[New York Stock Exchange]], qui entraîne une [[crise bancaire]] et précipite les [[États-Unis]] dans la [[Grande Dépression]]. * [[7 novembre]] : en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], annonce publique de la collectivisation des terres, qui a déjà débuté par endroits. === Années 1930 === ==== [[1930]] ==== * [[17 juin]] : aux [[États-Unis]], promulgation de la [[Loi Hawley-Smoot]] instituant des droits de douane protectionnistes sur plus de {{formatnum:20000}} marchandises, qui causera une importante contraction du [[commerce international]]. ==== [[1931]] ==== * [[11 mai]] : faillite du [[Credit Anstalt]] à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[Autriche]]. ==== [[1933]] ==== * [[6 mars]] : aux [[États-Unis]], ''[[Bank Holiday]]'', fermeture temporaire des banques décidée par [[Franklin Delano Roosevelt]] au lendemain de son investiture. Début du ''[[New Deal]]''. * [[27 mai]] : aux [[États-Unis]], entrée en vigueur du ''Securities Act'' de 1933, qui oblige les sociétés cotées à publier des comptes détaillés (''"full disclosure"'') et crée la ''[[Securities and Exchange Commission]]''. * [[juin]] : aux [[États-Unis]], adoption du ''Banking Act'' de 1933, dit [[Glass-Steagall Act]], qui instaure entre autres : ** La séparation entre les métiers bancaires ** L'assurance fédérale des dépôts bancaires. ==== [[1934]] ==== * Création de la [[Banque centrale]] du [[Canada]]. ==== [[1935]] ==== [[Fichier:Stakhanov.JPG|right|250 px|thumb|Stakhanov (à droite)]] * [[31 août]] : en [[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], le mineur [[Alekseï Stakhanov]] « gagne » un concours de [[productivité]] organisé par le [[Komsomol]]. ==== [[1936]] ==== * [[25 mai]] : en France, début d'un vaste mouvement de [[grève]]s dans tous les secteurs, avec de nombreuses occupations d'usines. * [[7 juin]] : à [[Paris]], signature des [[Accords Matignon (1936)|accords Matignon]] entre les syndicats, le patronat et le gouvernement. * [[11 juin|11]] et [[12 juin]] : en France, lois sur les [[convention collective|conventions collectives]], les congés payés (2 semaines), la semaine de 40 heures. * [[24 juillet]] : réforme de la [[Banque de France]] * [[11 août]] : en France, loi sur la [[nationalisation]] des [[Complexe militaro-industriel français|industries d'armement]]. * [[26 septembre]] : dévaluation de 30 % du [[franc français]]. * [[Septembre]] : [[Or de Moscou|Transfert des {{unité|510|tonnes}} de réserves d'or]] de la [[Seconde République espagnole]] à l'[[Union soviétique]] ==== [[1937]] ==== * [[30 juin]] : dévaluation du [[franc français]] * [[31 août]] : en France, loi sur la [[nationalisation]] des chemins de fer et la création de la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]], effective au {{date|1 janvier 1938}}. === Années 1940 === ==== [[1941]] ==== * [[11 mars]]: signature de la [[Lend-Lease|loi Lend-lease]], qui autorise le prêt, la vente, ou le don d'armements aux gouvernements amis des [[États-Unis]]. ==== [[1942]] ==== * novembre : en [[Grande-Bretagne]], publication du rapport gouvernemental sur l'assurance sociale et les domaines connexes commandé deux ans plus tôt à l'économiste [[William Beveridge]], qui servira de base à l'établissement de l'[[État-providence]] après la guerre. ==== [[1944]] ==== [[Fichier:Mount washington hotel 1905.jpg|thumb|center|300px|Le ''Mount Washington Hotel'' de [[Bretton Woods]] qui accueillera la conférence monétaire internationale du [[1er juillet|1{{er}}]] au {{date|22|juillet|1944}}]] * [[22 juillet]] : [[accords de Bretton Woods]] qui créent le système de l'[[Étalon de change or]], dit ''Gold Exchange Standard'', qui sera le système monétaire international en vigueur jusqu'en 1971, ainsi que la [[Banque mondiale]] et le [[Fonds monétaire international]]. * [[14 décembre]] : en [[France]], [[nationalisation]] par [[ordonnance en droit constitutionnel français|ordonnance]] des houillères du Nord. ==== [[1945]] ==== * [[16 janvier]] en France, [[nationalisation]] par [[ordonnance en droit constitutionnel français|ordonnance]] pour [[Collaboration dans l'Europe occupée par les nazis|collaboration]] avec l'ennemi, sans compensation financière, de [[Renault (Groupe)|Renault]], qui devient une [[Régie en droit public français|régie]]. * [[22 février]] : en France, ordonnance instituant les [[comité d'entreprise|comités d'entreprise]]. * [[16 juin]] : en France, loi nationalisant les transports aériens. * Loi nationalisant la [[Banque de France]]. * [[4 octobre|4]] et [[19 octobre]] : en France, institution de la [[Sécurité sociale]]. * [[18 octobre]] : en France, création du [[Commissariat à l'énergie atomique]] (CEA). * [[2 décembre]] : loi nationalisant les quatre plus grandes [[banque]]s françaises. * [[21 décembre]] : en France, création du [[Commissariat général au Plan|Commissariat au plan]]. ==== [[1946]] ==== * [[8 avril]] : en France, loi nationalisant le gaz et l'électricité. * [[25 avril]] : en France, loi nationalisant les onze plus importantes compagnies d'[[assurance]]. ==== [[1947]] ==== [[Fichier:George Catlett Marshall, general of the US army.jpg|thumb|200px|Le général George Marshall]] * [[5 juin]] : dans un discours à l'[[université Harvard]], le général [[George Marshall (général)|George Marshall]], secrétaire d'État américain exposa la volonté du gouvernement des États-Unis de contribuer au rétablissement de l'Europe - voir : [[Plan Marshall]]. * [[30 octobre]] : signature de l'[[Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce]], dont le sigle anglais est ''GATT''. ==== [[1948]] ==== * {{1er janvier}} : * * Entrée en vigueur de l'[[Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce]], plus connu sous son [[Acronymie|acronyme]] anglais ''GATT''. * * Création du [[Benelux]], union douanière entre la [[Belgique]], le [[Luxembourg]] et les [[Pays-Bas]]. * du [[23 février]] au [[16 juin]] : en France, nouvelle vague de [[nationalisation]]s, mais d'une bien moindre ampleur que celles de 1945 et 1946. * {{1er mars}} : à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], création de la ''[[Bank Deutscher Länder]]'' pour servir d'[[banque centrale|institut d'émission]] aux zones d'occupations occidentales en [[Allemagne]]. * [[31 mars]] : le Congrès américain approuve le [[plan Marshall]]. [[Fichier:10dm.jpg|left|200 px|thumb|Billet de 10 DM]] * [[16 avril]] : création de l'OECE, [[Organisation européenne de coopération économique]] (qui deviendra, en [[1961]], l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]) afin d'administrer le [[plan Marshall]]. * [[18 juin]] : à [[New York]], [[Columbia Broadcasting System]] (CBS) présente le disque [[Disque microsillon|33 tours]]. * [[21 juin]] : en [[Allemagne]], l'armée américaine distribue les premiers [[Deutsche Mark]]s. Début du ''[[Wirtschaftswunder]]'' (« miracle économique »). ==== [[1949]] ==== * [[25 janvier]] : création du [[Comecon]], ou CAEM : Conseil d'aide économique mutuelle (organe d'"entraide" économique entre les pays communistes), rassemblant au départ l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], la [[Bulgarie]], la [[Hongrie]], la [[Pologne]], la [[Roumanie]], et la [[Tchécoslovaquie]]. === Années 1950 === ==== [[1950]] ==== [[Fichier:EGKS.png|thumb|200px|[[Histoire de l'Union européenne|Les six pays adhérents à la communauté européenne du charbon et de l'acier]].]] * [[11 février]] : en [[France]], établissement du [[Salaire minimum interprofessionnel garanti]] (SMIG). * [[9 mai]] : [[Robert Schuman]], ministre français des Affaires étrangères, lance l'idée d'une [[Communauté européenne du charbon et de l'acier]] (CECA). ==== [[1952]] ==== * [[23 juillet]] : entrée en vigueur du traité instituant la [[Communauté européenne du charbon et de l'acier]]. ==== [[1953]] ==== * La société [[DuPont]] commercialise la première fibre synthétique en [[polyester]]. Première fibre textile synthétique. ==== [[1954]] ==== * [[10 avril]] : en France, première instauration d'une [[taxe sur la valeur ajoutée]] (TVA). * [[4 juillet]] : en [[Grande-Bretagne]], fin du rationnement alimentaire, commencé le {{date|8|janvier|1940}}. ==== [[1955]] ==== * [[Avril]] : la [[conférence de Bandung]] marque l'entrée du [[tiers monde]] sur la scène internationale. ==== [[1957]] ==== * [[25 mars]] : signature du [[Traité instituant la Communauté européenne|Traité de Rome]], acte fondateur de la [[Communauté européenne|Communauté économique européenne]] (CEE). * {{1er août}} : en [[Allemagne de l'Ouest|RFA]], la ''[[Bundesbank]]'' remplace la ''[[Bank Deutscher Länder]]'' en tant que [[banque centrale]]. ==== [[1958]] ==== * {{1er janvier}} : entrée en vigueur du [[Traité instituant la Communauté européenne|traité de Rome]]. * mai : en [[République populaire de Chine]], début du [[Grand Bond en avant]], qui fera plusieurs dizaines de millions de morts. * [[27 décembre]] : en France, adoption par le [[Conseil des ministres]] du [[plan Pinay-Rueff]] d'assainissement financier avec une dévaluation de 17,5 % et la création du [[nouveau franc]]. === Années 1960 === ==== [[1960]] ==== [[Fichier:1Franc1999avers.png|thumb|Pièce de un franc.]] * {{1er janvier}} : en France, introduction du [[nouveau franc]]. * [[14 septembre]] : création à [[Bagdad]] de l'[[OPEP]] par les 5 principaux pays exportateurs de [[pétrole]] d'alors : [[Arabie saoudite]], [[Irak]], [[Iran]], [[Koweït]], [[Venezuela]]. ==== [[1961]] ==== * [[14 janvier]] : création de la [[Politique agricole commune]] (PAC), qui entrera en vigueur le {{date|1 janvier 1962}}, et du [[Fonds européen d'orientation et de garantie agricole]] (FEOGA). ==== [[1962]] ==== * Indépendance de la Jamaïque dans le cadre du Commonwealth. * krach boursier du {{date-|28 mai 1962}}, à la suite des déclarations de JFK sur les producteurs d'acier<ref>« John F. Kennedy et les Titans » par Laura Knight-Jadczyk Le 19 novembre 2006 [http://quantumfuture.net/fr/jfk_titans.htm]</ref> ==== [[1963]] ==== * [[juillet]] : introduction aux [[États-Unis]] de l'''[[interest equalization tax]]'', c'est-à-dire une retenue de 15 % sur les intérêts des [[obligation (finance)|obligations]] émis par des emprunteurs étrangers. * [[17 juillet]] : premier emprunt [[euro|euro-obligataire]], émis à [[Londres]] en [[dollar US|dollars US]] sous la direction de la [[banque d'investissement]] [[SG Warburg]], pour échapper à l'''[[interest equalization tax]]''. ==== [[1966]] ==== * [[24 juillet]] : en France, adoption de la loi sur les [[société (droit français)|sociétés]]. ==== [[1967]] ==== * [[18 mars]] : le ''[[Torrey Canyon]]'', un pétrolier géant, s'échoue sur des récifs proches de la [[Cornouaille]] britannique et laisse échapper une partie de ses {{formatnum:119000}} tonnes de [[pétrole]] brut (voir :''[[Torrey Canyon]]''). * [[16 mai]] : fin du ''[[Kennedy Round]]'' dans le cadre du [[GATT]] : baisse des tarifs douaniers de 40 % pour cinquante pays. * [[13 juillet]] : en France, création de l'[[Agence nationale pour l'emploi]]. * [[17 août]] : Ordonnances sur l'intéressement des salariés aux bénéfices de l'entreprise. La participation des salariés aux fruits de l'expansion devient obligatoire dans les entreprises de plus de 100 salariés, par la création du [[Plan d'épargne d'entreprise]] (PEE). === Années 1970 === ==== [[1970]] ==== * [[8 octobre]] : ''[http://www.info-europe.fr/seb.dir/seb03.dir/werner/werner.htm Rapport Werner]'', qui fournit un plan d'unité monétaire européenne pour 1980. Ce plan, adopté par la [[Commission européenne]], ne sera pas mis en œuvre à cause de l'éclatement du système monétaire international décidé unilatéralement en {{date-|août 1971}} par les [[États-Unis]]. [[Fichier:Un dollar us.jpg|thumb|300px|Billet d'un dollar des États-Unis]] ==== [[1971]] ==== * [[15 août]] : suspension unilatérale par les [[États-Unis]] de la convertibilité en or du [[dollar US]]. * [[18 décembre]] : accords de [[Washington, DC|Washington]], aussi appelés [[dollar US|accords du Smithsonian]], établissant des parités fixes entre les [[devise (monnaie)|devises]] et des marges de fluctuation. ==== [[1972]] ==== * [[9 janvier]] - [[28 février]] : en [[Grande-Bretagne]], une grève des mineurs paralyse le pays. * janvier : publication du rapport du [[Club de Rome]] ''[[Rapport Meadows|Halte à la croissance]]''. * Instauration en [[France]] de l'[[encadrement du crédit]]. * [[26 septembre]] : annonce du [[blocage des prix]] et des salaires en [[Grande-Bretagne]]. ==== [[1973]] ==== * {{1er janvier}} : adhésion à la [[Communauté économique européenne|CEE]] du [[Danemark]], du [[Royaume-Uni]] et de l'[[Irlande (pays)|Irlande]]. * [[13 février]] : dévaluation de 10 % du [[dollar US]], qui se révèle insuffisante. * [[4 mars]] : instauration des [[changes flottants]], encore en vigueur, qui cause l'apparition des [[marché financier|marchés financiers]] modernes. * {{1er avril}} : introduction de la TVA en [[Grande-Bretagne]] en remplacement d’impôts indirects. * [[mai]] : début de l'engagement des banques dans des activités internationales dans lesquelles elles se mettent à prendre des positions spéculatives sur le [[forex|marché des changes]]. Cela conduira plusieurs d’entre elles au dépôt de bilan. * [[13 juin]] : gel des prix aux [[États-Unis]]. * [[29 juin]] : nouvelle réévaluation du deutschemark de 5,5 %. * [[12 septembre]] : début du ''Tokyo Round'' du [[GATT]], qui durera jusqu'en [[1979]]. * [[17 octobre]] : premier [[choc pétrolier]] : embargo par les pays arabes sur les livraisons de [[pétrole]] à destination des États occidentaux. * [[2 novembre]] : en [[France]], mesures « antihausse » (notamment blocage des marges de distribution de certains produits alimentaires). Elles entraîneront une journée de grève générale des petits commerçants le [[15 novembre]]. * [[5 décembre]] : en France, adoption par le conseil des ministres des mesures destinées à combattre l'[[inflation]]. * [[8 décembre]] : conférence des ministres de l’énergie des pays arabes exportateurs de pétrole, au Koweït, qui confirment la poursuite du programme de rétention pétrolière. * [[13 décembre]] : annonce de la semaine de trois jours dans l’industrie britannique. * [[23 décembre]] : réunion de l’OPEP à Téhéran qui se termine par l’annonce d’une nouvelle hausse du prix du baril de pétrole, qui est porté à {{unité|11.65|dollars}}. Cela correspond à un quasi-quadruplement des prix en trois mois. ==== [[1974]] ==== * {{1er janvier}} : aux [[États-Unis]], abrogation de l’''[[Interest equalization tax]]'', ou taxe de péréquation, instaurée en 1963 (''cf supra''), qui avait causé la naissance de l'euromarché et accéléré la sortie de capitaux hors du pays. Fin du contrôle des mouvements de capitaux. * [[19 janvier]] : sortie du [[franc français]] du [[Serpent monétaire européen|Serpent monétaire]]. * [[5 février]] - [[11 mars]] : en [[Grande-Bretagne]], une grève des mineurs paralyse le pays. * [[18 mars]] : la plupart des pays de l'[[OPEP]] mettent fin à l'embargo pétrolier envers les pays occidentaux, qui aura duré 5 mois. * [[26 juin]] : faillite de la banque allemande [[Herstatt]], qui provoque une grave crise de fonctionnement du [[Forex|marché des changes]]. * [[4 septembre]] : aux [[États-Unis]], entrée en vigueur de l'''Employee Retirement Income Security Act'' (ERISA), qui donne un cadre légal aux plans de retraite d'entreprise et généralise la [[retraite par capitalisation]]. * [[5 décembre]] : le conseil de la [[Bundesbank]] décide de publier désormais un objectif annuel de croissance de la masse monétaire. C'est la première application concrète du [[monétarisme]] par une banque centrale dans le monde. ==== [[1975]] ==== * [[28 février]] : [[Convention de Lomé]] (Lomé I) entre la [[Communauté économique européenne|CEE]] et 35 pays [[Pays ACP|ACP]]. * {{1er mai}} (''May day'') : suppression des commissions fixes sur les marchés de [[valeur mobilière|valeurs mobilières]] à [[New York]]. * [[5 juin]] : réouverture du [[canal de Suez]]. ==== [[1976]] ==== * [[8 janvier]] : les [[accords de la Jamaïque]] mettent un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables, et consacrent les [[changes flottants]]. * [[15 décembre]] : la [[Grande-Bretagne]] est contrainte de recourir aux prêts du [[Fonds monétaire international|FMI]]. [[Fichier:Chicago bot.jpg|thumb|300px|''Pit'' de cotation au [[Chicago Board of Trade]]]] ==== [[1977]] ==== * [[août]] : ouverture du premier [[contrat à terme]] sur [[emprunt d'État|emprunts d'État]] américains au ''[[Chicago Board of Trade]]''. ==== [[1978]] ==== * [[16 mars]] : naufrage du pétrolier [[Amoco Cadiz]] au large de la [[Région Bretagne|Bretagne]]. * [[8 septembre]] : émeutes à [[Téhéran]], violemment réprimées. Début de la [[révolution iranienne]], qui s'achèvera par la fuite du Shah le {{date|16|janvier|1979}}, et donc début du '''deuxième choc pétrolier'''. Sous les effets conjugués de la révolution iranienne et de la guerre [[Irak]]-[[Iran]], le prix du pétrole sera multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981. * [[27 octobre]] : entrée en vigueur aux [[États-Unis]] du ''{{Lien|lang=en|trad=Humphrey-Hawkins Full Employment Act}}'', qui reformule les objectifs de la [[Réserve fédérale des États-Unis|banque centrale américaine]] en matière de [[politique monétaire]] : * * Un [[plein emploi|taux d'emploi maximum]] ; * * Des [[inflation|prix stables]] ; * * Des [[taux d'intérêt]] à long terme peu élevés. * [[décembre]] : en [[République populaire de Chine]], [[Deng Xiaoping]] lance le programme des « [[Quatre Modernisations|quatre modernisations]] » (industrie et commerce, éducation, organisation militaire et agriculture) en remplacement de la [[lutte des classes]]. * [[18 décembre]] : en [[Grande-Bretagne]], grève des chauffeurs routiers. Début du « ''[[Winter of discontent]]'' », spectaculaire collection de mouvements sociaux qui va gagner en janvier l'ensemble des services publics (ambulanciers, éboueurs, fossoyeurs, etc.). [[Fichier:Federal Funds Rate (effective).png|300px|thumb|[[Taux au jour-le-jour]] du [[marché monétaire]] américain (dits "''[[Fed Funds]]''") de [[1954]] à [[2004]]]] ==== [[1979]] ==== * [[13 mars]] : création du [[Système monétaire européen]] (SME). * [[octobre 1979|octobre]] : Forte hausse des [[taux au jour-le-jour]] du [[marché monétaire]] américain, les ''[[Fed Funds]]'', décidée par la [[Réserve fédérale des États-Unis|banque centrale américaine]] pour, au prix d'une sévère [[récession économique|récession]], mettre un terme à la forte inflation des [[années 1970]]. * [[31 octobre]] : [[Convention de Lomé]] II entre la CEE et des pays [[Pays ACP|ACP]]. === Années 1980 === ==== [[1980]] ==== * [[22 septembre]] : début de la [[guerre Iran-Irak]]. Le prix du [[baril]] de [[pétrole]] atteint 39 [[dollar US|dollars]] soit, en tenant compte de l'[[inflation]], l'équivalent de {{unité|92.50|dollars}} de [[septembre 2005]]. ==== [[1981]] ==== [[Fichier:IBM PC 5150.jpg|left|150 px|thumb|IBM PC 5150]] * {{1er janvier}} : adhésion de la [[Grèce]] à la [[Communauté économique européenne|CEE]]. * [[12 août]] : lancement du [[PC/G et PC/XT|PC]] d'[[International Business Machines Corporation|IBM]]. * [[26 octobre]] : en France, projet de loi sur les [[nationalisation]]s, qui entrera en vigueur le {{date|13|février|1982}}. ==== [[1982]] ==== * [[13 août]] : [[Défaut de paiement]] du [[Mexique]], qui déclenche la grave crise (bancaire) mondiale de l'endettement des [[Pays en voie de développement|PVD]], qui ne sera résolue qu'en 1989 avec le plan [[Nicholas Brady|Brady]] (cf. [[obligation Brady]]). ==== [[1984]] ==== * [[17 mai]] : aux [[États-Unis]], faillite de l'importante [[banque de dépôt]] [[Continental Illinois]]. * [[8 décembre]] : [[Convention de Lomé|accords de Lomé III]] entre la [[Communauté économique européenne|CEE]] à 10 et 60 pays [[Pays ACP|ACP]]. * Changement de régime financier en France. [[Libéralisation de l'économie]], à la suite de la crise de l'[[économie d'endettement]]. ==== [[1985]] ==== * Début de la crise des ''Savings and loans'' aux [[États-Unis]], qui culminera en [[1989]]. * mai: en France, première émission d'[[Obligation assimilable du Trésor|obligations assimilables du Trésor]] (OAT) - modernisation de la [[emprunt d'État|dette de l'État]]. * [[22 septembre]] : [[Accords du Plaza]], signés à l'hôtel Plaza de [[New York]], par lesquels les pays du [[Groupe des sept (économie)|G7]] (moins le Canada et l'Italie) s'entendent publiquement pour intervenir sur le [[forex|marché des changes]] et organiser un repli du [[dollar US]]. * [[21 novembre]] : panne informatique à la [[Bank of New York]] qui provoque une grave crise de fonctionnement des [[marché financier|marchés financiers]] américains. ==== [[1986]] ==== * {{1er janvier}} : Adhésion de l'[[Espagne]] et du [[Portugal]] à la [[Communauté économique européenne|CEE]]. * [[12 février]] : signature à [[Canterbury]] du [[Traité de Canterbury|traité]] franco-britannique pour la construction et l'exploitation du [[tunnel sous la Manche]]. * [[28 février]] : signature de l'Acte unique européen qui élargit les compétences de la CEE et prépare le Marché unique de [[1993]]. * [[26 avril]] : explosion de la centrale nucléaire de [[Catastrophe de Tchernobyl|Tchernobyl]], [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. * mi-1986 : victimes de la surproduction, les prix du [[pétrole brut]] tombent en dessous de 10 [[dollar US|dollars]] le baril. * [[2 juillet]] : en [[France]], adoption de la loi sur les [[privatisation]]s. * [[27 octobre]] : en [[Grande-Bretagne]], libéralisation en profondeur des marchés financiers, dite ''Big Bang'', qui entre autres abolit les commissions fixes et permet aux entreprises financières d'exercer plusieurs métiers. * {{1er décembre}} : en [[France]], abandon du contrôle des [[prix]]. [[Fichier:Alan Greenspan (headshot).jpg|200px|thumb|[[Alan Greenspan]]]] ==== [[1987]] ==== * En France, fin de l'[[encadrement du crédit]], en vigueur depuis 1972. * [[22 février]] : les pays du [[Groupe des sept (économie)|G7]], moins l'[[Italie]], signent à [[Paris]] les [[accords du Louvre]], destinés à enrayer la baisse du [[dollar US]]. * {{1er juillet}} : entrée en vigueur de l'[[Acte unique européen]] qui a pour objectif de mener à terme la réalisation du marché intérieur avant fin 1992, "espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée". * [[11 août]] : nomination d'[[Alan Greenspan]] à la tête de la [[Réserve fédérale des États-Unis]]. * [[19 octobre]] : [[krach d'octobre 1987]] du [[marché obligataire]] puis des [[Action (finance)|marchés d'actions]] et intervention publique de la [[Réserve fédérale des États-Unis]] en tant que [[prêteur en dernier ressort]]. ==== [[1988]] ==== * {{date-|15 juin 1988}} : création de l'indice boursier [[CAC 40]] représentatif des actions cotées à Paris (avec une valeur de 1000 points calculée rétroactivement au 31/12/1987). * juillet : accords de [[Bâle II|Bâle]] sur les fonds propres bancaires ([[ratio Cooke]], etc.) [http://www.banque-france.fr/fr/supervi/telechar/supervi_banc/bale/historiquevol1.pdf] {{pdf}}. ==== [[1989]] ==== * [[mars (mois)|mars]]: annonce du plan [[Nicholas Brady|Brady]] de restructuration de la dette des [[Pays en développement|PVD]] en [[défaut de paiement]] {{en}} [http://www.emta.org/emarkets/brady.html]. * [[23 mars]] : naufrage du pétrolier [[Exxon Valdez]] en [[Alaska]]. [[Fichier:OilCleanupAfterValdezSpill.jpg|300px|thumb|Nettoyage après le naufrage de l'[[Exxon Valdez]]]] * automne : apogée de la crise des ''[[junk bond]]s'' aux [[États-Unis]]. * [[9 novembre]] : chute du [[Mur de Berlin]]. Au cours des mois suivants, les pays du [[bloc de l'Est|bloc communiste]] deviennent des [[Économie de transition|économies de transition]]. * [[décembre]] : début de l'[[hyper-inflation]] en [[Argentine]]. En [[1990]], le taux d'[[inflation]] sur l'année sera de {{formatnum:3000}} %. * [[29 décembre]] : apogée de la [[bulle spéculative japonaise|bulle japonaise]] avec un plus haut en séance à {{formatnum:38957.44}} pour l'[[indice boursier|indice]] [[Nikkei 225|Nikkei]]. === Années 1990 === ==== [[1990]] ==== * [[13 février]] : à [[New York]], faillite de la [[banque d'investissement]] [[Drexel, Burnham, Lambert]] * {{1er juillet}} : * * La libre circulation des capitaux devient effective dans la [[Communauté économique européenne|CEE]] ; * * L'union économique et monétaire entre la [[République démocratique allemande]] et la [[Allemagne de l'Ouest|République fédérale d'Allemagne]] entre en vigueur. * [[2 août]] : l'[[Irak]] envahit le [[Koweït]]. Un bref [[choc pétrolier]] favorise une [[récession économique|récession]] aux [[États-Unis]]. ==== [[1991]] ==== * [[avril]] : en [[Argentine]], pour lutter contre l'[[hyper-inflation]] qui sévit depuis [[1989]], instauration du ''Plan de convertibilité'', qui comporte une parité fixe [[peso argentin|peso]]/[[Dollar américain|dollar]] et la création d'un ''[[currency board]]''. * [[5 juillet]] : fermeture par la [[Banque d'Angleterre]] de la ''[[Bank of Credit and Commerce International]]'' (''BCCI'') pour diverses fraudes et activités criminelles. * octobre : début de la [[crise bancaire]] suédoise. * [[5 novembre]] : mort mystérieuse en mer de [[Robert Maxwell]], dont on découvre rapidement qu'il avait détourné les avoirs des [[fonds de pension|fonds de retraite]] de ses employés pour soutenir artificiellement les cours des [[action (finance)|actions]] de ses entreprises. [[Fichier:Andrew 1992 map.png|right|200px|Trajectoire de l'ouragan Andrew en 1992.]] ==== [[1992]] ==== * du [[16 août|16]] au [[28 août]] : l'ouragan Andrew (''[[Ouragan Andrew]]'') ravage le Sud-Est des [[États-Unis]]. Il restera la catastrophe naturelle la plus chère subie par le pays, jusqu'à l'[[ouragan Katrina]] en [[2005]]. * Septembre : crise du [[Système monétaire européen]] (SME) à l'occasion du [[référendum]] français sur le [[traité de Maastricht]] du [[20 septembre]]. Le [[13 septembre]], la [[lire italienne]] est dévaluée puis, le [[16 septembre]], la lire italienne et la [[livre sterling]] doivent toutes les deux quitter le SME, tandis que la [[Peseta espagnole|peseta]] est dévaluée de 5 %. Après le {{date-|20 septembre}}, une attaque spéculative de grande ampleur échoue contre le [[franc français]]. ==== [[1993]] ==== * [[19 juillet]] : en France, adoption de la loi de [[privatisation]] qui concerne une vingtaine d'entreprises. * {{1er août}}: sur le [[Forex|marché des changes]], une nouvelle attaque spéculative contre le [[franc français]] réussit cette fois-ci. Pour décourager la répétition de ce type d'événements, les marges de fluctuation au sein du [[Système monétaire européen]] sont élargies considérablement. * [[8 novembre]] : [[Jean-Yves Haberer]], président directeur-général du [[Crédit lyonnais]] depuis septembre [[1988]] est forcé de quitter son poste, alors que la banque est - bien que cela ne soit pas apparent dans ses comptes - en quasi-faillite. ==== [[1994]] ==== * {{1er janvier}} : entrée en vigueur de l'[[Accord de libre-échange nord-américain|Alena]] (Accord de libre-échange nord-américain) entre les [[États-Unis]], le [[Mexique]] et le [[Canada]]. * [[3 février]] : les [[États-Unis]] lèvent l'embargo commercial sur le [[Viêt Nam]]. * [[15 avril]] : signature de l'[[accord de Marrakech]] qui fonde l'[[Organisation mondiale du commerce]]. * [[19 mai]] : ouverture du [[tunnel sous la Manche]]. * [[15 décembre]] : lancement du ''[[Netscape Navigator]]'', premier navigateur [[internet]] grand-public. * [[20 décembre]] : forte baisse du [[peso mexicain]] - début de la [[crise mexicaine de 1994]]. ==== [[1995]] ==== * {{1er janvier}} : * * adhésion de l'[[Autriche]], de la [[Finlande]] et de la [[Suède]], qui porte à quinze le nombre de pays membres de la [[Communauté économique européenne|CEE]]. * * début du [[Mercosur]] (acronyme espagnol de « Marché commun de l'Amérique du Sud »). * [[17 janvier]] : important [[tremblement de terre]] à [[Kobe]]. * [[26 février]] : annonce de la faillite de fait de la [[banque Barings]]. * [[24 novembre]] : en France, début d'une grève des cheminots qui se transformera en vaste [[mouvement social]] contre la politique du gouvernement, avec une grève totale de la Fonction publique jusqu'au {{date-|18 décembre}}. * [[28 novembre]] : en France, loi créant le [[Consortium de réalisation]], structure de cantonnement des actifs problématiques du [[Crédit lyonnais]]. * [[15 décembre]] : sommet européen de [[Madrid]], fixant le passage à la monnaie unique ([[Euro]]) pour le {{date|1 janvier 1999}}. [[Fichier:Koe kop.JPG|thumb|200px|1996 : crise de la vache folle]] ==== [[1996]] ==== * [[27 mars]] : embargo de l'UE sur les ventes de viande bovine britannique, à la suite de la maladie de la ''vache folle'' ([[encéphalopathie spongiforme bovine]]), début d'une crise européenne sur le thème du [[principe de précaution]]. * [[21 septembre]] : accord sur le « Pacte de stabilité » européen, par lequel les pays candidats à la monnaie unique s'engagent à respecter une discipline monétaire rigoureuse. * [[24 novembre]] : la [[lire italienne]] réintègre le [[Système monétaire européen|SME]] quitté depuis 1992. * [[9 décembre]] : première réunion de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]], à [[Singapour]]. ==== [[1997]] ==== * [[2 juillet]] : flottaison du [[Baht|bath thaïlandais]]. Début de la [[crise économique asiatique]]. * [[11 décembre]] : fin du [[Protocole de Kyoto|sommet de Kyoto]] sur l'[[environnement]]. ==== [[1998]] ==== * [[17 août]] : [[GKO|défaut de la Russie]]. * [[23 septembre]] : sauvetage en catastrophe organisé par la [[Réserve fédérale des États-Unis|Federal Reserve Bank de New York]] et réalisé par les principales [[banque d'investissement|banques d'investissement]], du [[hedge fund]] [[Long Term Capital Management]], détenteur de plus de 100 milliards de [[dollar US|dollars]] de positions sur les [[marché obligataire|marchés obligataires]], en quasi-[[faillite]]. [[Fichier:Euro symbol.svg|right|200px|L'[[euro]] est introduit le {{1er}} janvier 1999]] ==== [[1999]] ==== * {{1er janvier}} : introduction de l’[[euro]], seulement comme [[monnaie scripturale]]. * [[12 novembre]] : aux [[États-Unis]], ''Financial Services Modernization Act'', dit ''Gramm-Leach-Bliley Act'', qui annule le [[Glass-Steagall Act]] de [[1933]] organisant notamment la séparation des métiers bancaires. Cette législation est adoptée juste à temps pour permettre la fusion constitutive de [[Citigroup]]. == {{XXIe siècle}} == === Années 2000 === ==== [[2000]] ==== * [[mars (mois)|mars]] : sommet de la [[bulle Internet]]. * [[20 novembre]] : début de la crise financière [[Turquie|turque]]. * {{date-|4 septembre 2000}} : plus haut historique du [[CAC 40]] avec {{formatnum:6922.33}} points. ==== [[2001]] ==== * [[18 janvier]] et [[19 mars|19]]-[[20 mars]] : la [[Californie]] est privée d'[[électricité]] (''cf : [[Crise de l'énergie en Californie]]''), à la suite d'une déréglementation partielle et asymétrique du marché de l'énergie. * [[février]] : abandon de l'ancrage au [[dollar US]] de la [[livre turque]], qui perd 50 % de sa valeur. * [[Attentats du 11 septembre 2001|11 septembre 2001]] : attaque terroriste à [[New York]], avec des conséquences multiples. De nombreuses compagnies aériennes vont subir de graves difficultés financières en [[2001]] et [[2002]]. * [[21 juillet]] : faillite de l'opérateur américain de télécommunications américain [[WorldCom]]. Une enquête de la ''[[Securities and Exchange Commission]]'' est ouverte depuis le {{date-|26 juin}} sur les comptes de l'entreprise. * [[Novembre|Novembre 2001]] : début de la [[crise économique argentine]] * [[2 décembre]]: faillite d'[[Enron]], à la suite de la découverte d'importantes dissimulations comptables. ==== [[2002]] ==== [[Fichier:Euro coins and banknotes.jpg|thumb|L'[[euro]] en tant que [[monnaie fiduciaire]] entre en vigueur le {{1er}} janvier 2002.]] Début {{date-|janvier 2002}} : introduction de la monnaie unique européenne (l'[[euro]]) billets et pièces [[Fichier:PrestigeVolunteersInGaliciaCoast.jpg|thumb|Volontaires nettoyant la côte de [[Galice]] en mars 2003 après le naufrage du ''[[Prestige (pétrolier)|Prestige]]'']] * [[15 juin]] : à [[Houston]] aux [[États-Unis]], condamnation pour « faits criminels » dans l'affaire [[Enron]] de la firme multinationale d'expertise comptable [[Andersen (société)|Arthur Andersen]], qui n'a d'autre issue légale que de se liquider. La condamnation sera annulée en {{date-|mai 2005}} par la [[Cour suprême des États-Unis]]. * [[30 juillet]] : entrée en vigueur aux [[États-Unis]] de la loi [[Gouvernance d'entreprise|Sarbanes-Oxley]] (''Public Company Accounting Reform and Investor Protection Act of 2002'', voir : ''{{Lien|lang=en|trad=Sarbanes-Oxley Act}}'') adoptée en réponse aux scandales [[Enron]] et [[Worldcom]] et qui criminalise les manipulations comptables. * [[27 octobre]] : élection présidentielle au [[Brésil]]. Dès le printemps, la perspective d'une victoire de [[Lula]] crée un important mouvement de panique chez les détenteurs de dette brésilienne Ce mouvement, ''a posteriori'' infondé, culminera en octobre. * [[13 novembre]] : [[Naufrage du pétrolier Prestige|naufrage du pétrolier ''Prestige'']] au large de la [[Galice]]. ==== [[2003]] ==== * [[5 mars]] : [[France Telecom]] annonce des pertes records de 20,7 milliards d'euros. * [[8 mars]] : [[Vivendi Universal]] annonce des pertes records de 23,3 milliard d'euros. * [[24 décembre]] : en [[Italie]], dépôt de bilan de [[Parmalat]] à la suite de malversations comptables gigantesques. ==== [[2004]] ==== * {{1er mai}} : élargissement de l'[[Union européenne]], qui passe de 15 à 25 membres. * [[26 juin]] : publication des conclusions du ''Comité de Bâle'' sur les risques bancaires, dites [[Bâle II]]. ==== [[2005]] ==== {{Article détaillé|2005 en économie}} * [[16 février]] : entrée en vigueur du [[protocole de Kyoto]]. * [[25 août]] : l'[[ouragan Katrina]] dévaste le Sud-Est des [[États-Unis]]. Son coût est généralement estimé à plus de 100 milliards de [[dollar US|dollars]], ce qui en ferait la catastrophe naturelle la plus chère de l'histoire américaine, loin devant l'[[ouragan Andrew]] de [[1992]]. Pour plus de détails, voir [[Impact économique de l'ouragan Katrina]]''. ==== [[2006]] ==== {{Article détaillé|2006 en économie}} * {{1er janvier}} : En France, entrée en vigueur de la [[Loi organique relative aux lois de finances]], ou LOLF, qui change la structure du [[budget de l'État]]. * [[27 janvier]] : Le numéro un mondial de l'acier, [[Mittal Steel]], lance une OPA hostile sur le groupe européen [[Arcelor]] pour un montant de 18,6 milliards d'euros. En cas de succès de l'opération, la fusion des deux sociétés créerait un géant de l'acier avec une production annuelle de plus de 100 millions de tonnes, employant {{formatnum:320000}} salariés et détenant 12 % du marché mondial de l'acier. * [[31 janvier]] : Fin du mandat d'[[Alan Greenspan]] à la tête de la [[Réserve fédérale des États-Unis]], remplacé par [[Ben Bernanke]]. ==== [[2007]] ==== {{Article détaillé|2007 en économie}} * {{1er janvier}} : application aux banques de l'[[Union européenne]] des conclusions, dites [[Bâle II]], du comité de Bâle sur la réglementation prudentielle. * Le monde serait, selon les estimations{{refnec}}, en train de vivre entre 2007 et 2011 le [[pic pétrolier]] mondial : au conditionnel comme un alpiniste en train de gravir une montagne ne saurait en évaluer le sommet. * [[20 septembre]] : les bourses américaines et japonaises réalisent un record historique : le [[Nikkei 225|nikkei]] culmine à {{formatnum:16353.97}} points et le [[Dow Jones]] à {{formatnum:13680.19}} points. * Fin de l'été et automne : [[crise des subprimes]], et début d'un ralentissement économique mondial. ==== [[2008]] ==== {{Article détaillé|2008 en économie}} La [[crise financière de 2008]] se généralise. ==== [[2009]] ==== {{...}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Chronologie de l'économie]] * [[Histoire économique]] * [[Histoire du capitalisme]] * [[Crises monétaires et financières]] * ''{{Lien|lang=en|trad=List of recessions}}'' * [[Chronologie de la pensée économique]] * [[Liste historique des régions et pays par PIB (PPA)]] === Liens externes === * [http://www.eleves.ens.fr/home/robin/histoire/index-contemp.html Histoire économique], un article du [http://www.eleves.ens.fr/ site des élèves] de l'[[École normale supérieure (rue d'Ulm)]]. * [http://www.minaudier.com/ Cours d'histoire de khâgne mis en ligne par leur auteur] {{Portail|histoire|économie}} [[Catégorie:Chronologie de l'économie|Faits economiques]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Humour
Humour
[[Fichier:Eduard von Grützner Falstaff.jpg|thumb|[[Sourire]] peut indiquer un sens de l'humour et une émotion d'amusement, comme chez le ''[[Falstaff]]'' d'[[Eduard von Grützner]] (1921).|droite]] L''''humour''', au sens large, est une forme d'[[esprit]] [[wikt:raillerie|railleuse]] « qui s'attache à souligner le caractère [[comique]], ridicule, [[absurde]] ou insolite de certains aspects de la [[réalité]], dans le but de faire [[rire]] ou de [[Divertissement|divertir]] un [[public]]. »<ref>[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/humour Humour] sur Dictionnaire Larousse. Consulté le 7 janvier 2010.</ref>. L'humour est un état d'esprit, une manière d'utiliser le langage, un moyen d'expression. L'humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler [[Pédagogie|pédagogique]] ou militant. Protéiforme, il se retrouve dans un nombre abondant de discours et de situations. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d'une [[culture]] à l'autre, d'une région à une autre, d'un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est considéré par certains comme de l'humour peut être considéré par d'autres comme une méchante moquerie, une insulte ou un blasphème. Toutefois, [[rire]] est bon pour la santé. L'humour permet aux humains de prendre du recul sur ce qu'ils vivent, comme le remarque [[Joseph Klatzmann]] dans son ouvrage ''L'Humour juif''<ref>''L'Humour juif'' de [[Joseph Klatzmann]], {{éd.}} PUF, {{coll.|Que sais-je ?}} {{n°|3370}}.</ref> en souhaitant « rire pour ne pas pleurer ». [[Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais|Beaumarchais]] écrivit {{citation|Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer}}<ref>[[Figaro]] dans [[Le Barbier de Séville]], {{nobr|Acte {{I}}}}, {{nobr|scène {{II}}}}. En ligne : [[s:Le Barbier de Séville/Acte I|{{nobr|Acte {{I}}}} sur Wikisource]].</ref>. Plus pessimiste, [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]] affirme « L'homme souffre si profondément qu'il a dû inventer le [[rire]] », se rapprochant du [[cynisme]]. De même, pour [[Fred Kassak]], grand maître du [[roman noir]] humoristique, « l'humour [...] est une [[tonalité]] de l'[[ironie]] »<ref>"Entretien avec Fred Kassak", in: Emmanuel Legeard, ''Entretiens inactuels'', Mallard, 2017</ref>. == Étymologie == Le mot humour provient de l'[[anglais]] ''humour'', lui-même emprunté du [[français]] «[[humeur]]»<ref name="cnrtl">{{CNRTL|humour}}.</ref>. L'humeur, du [[latin]] ''{{lang|la|humor}}'' (liquide), désignait initialement les [[Liquide biologique|fluides corporels]] ([[sang]], [[bile]]…) pensés comme influençant sur le comportement. L'humour a ainsi longtemps été associé à la [[théorie des humeurs]] avant d'être relié à l'histoire de la subjectivité à l'âge moderne et contemporain<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Marc Moura]]|titre=Le Sens littéraire de l’humour|éditeur=Presses universitaires de France|année=2010|passage=87}}.</ref>. Vers [[1760]], les Anglais utilisent le terme ''humour'' dans le sens « tempérament enjoué, [[gaîté]], aptitude à voir ou à faire voir le comique des choses » pour se vanter de posséder un certain état d'esprit, actuellement nommé [[humour britannique]]. À la même époque, le sens du mot français « humeur » suit une évolution semblable<ref name="cnrtl"/>. Les « humeurs » et l'« humour » lubrifient la vie. Le mot «humour» est attesté pour la première fois en [[français]] au {{XVIIIe siècle}}, entré en [[France]] grâce aux liens qu'entretenaient les penseurs des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] avec les philosophes britanniques. ''« La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri. »'', selon [[Nicolas de Chamfort]]<ref>''Maximes et pensées'', Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort, éd. Larousse, 1928, chapitre I (« Maximes générales »), page 24.</ref>. {{qui|Certains}} estiment que la première occurrence du terme ''humour'' dans la langue française se trouve dans une lettre adressée par [[Voltaire]] à [[Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet]], dit l'abbé d'Olivet, le 20 août 1761. Voltaire écrit ceci : «Les Anglais ont un terme pour signifier cette [[plaisanterie]], ce vrai comique, cette gaieté, cette urbanité, ces saillies qui échappent à un homme sans qu'il s'en doute; et ils rendent cette idée par le mot humeur, humour, qu'ils prononcent yumor ; et ils croient qu'ils ont seuls cette humeur ; que les autres nations n'ont point de terme pour exprimer ce caractère d'esprit. Cependant c'est un ancien mot de notre langue, employé en ce sens dans plusieurs comédies de ([[Pierre Corneille|Pierre) Corneille]].» À la fin du {{XIXe siècle}}, quand les auteurs français s'interrogeaient encore sur le sens exact de l'humour anglais, [[Félix Fénéon]] définissait ainsi celui de [[Mark Twain]] : {{début citation}}L'humour est caractérisé par une énorme facétie (émergeant parfois d'une observation triste) — contée avec la plus stricte imperturbabilité, avec toutefois un dédain très marqué de l'opinion du lecteur ; ses moyens favoris sont le grossissement forcené de certaines particularités, — l'inopinée jonction de deux très distantes idées par l'opération d'un calembour ou par un jeu de perspective littéraire, — l'accumulation patiente de détails allant ''{{lang|it<!-- ou la ? -->|crescendo}}'' dans le baroque, mais déduits avec une logique rigoureuse et décevante<ref>''Œuvres plus que complètes'', {{II}}, {{p.|646}}.</ref>.{{fin citation}} == Définition == Pour [[Henri Bergson]], le rire est avant tout proprement humain : un objet ou un animal font rire uniquement quand ils ont une expression ou une attitude humaine{{sfn|Bergson|1899|p=3-4}}. Avoir le sens de l'humour, ou simplement avoir de l'humour, c'est mettre les difficultés de la vie à distance, les atténuer par un [[mot d'esprit]]. Cette forme d'indifférence a été décrite par [[Joseph Addison]] en distinguant le vrai du faux humour : {{Citation|De même que le vrai humour a l'air sérieux tandis que le monde rit autour de lui, le faux humour rit tout le temps tandis que le monde a l'air sérieux autour de lui}}{{Note|texte={{Citation étrangère|langue=en|For as TRUE HUMOUR generally looks serious, whilst everybody laughs about him; FALSE HUMOUR is always laughing, whilst everybody about him looks serious.}}, in ''False and True Humour''}}{{,}}{{sfn|Le Goff|2014|p=29}}. {{Citation|Tout fait humoristique est un acte de discours qui s’inscrit dans une situation de [[communication]]. Mais il ne constitue pas à lui seul la totalité de la situation de communication. À preuve qu’il peut apparaître dans diverses situations dont le contrat est variable : publicitaire, politique, médiatique, conversationnel, etc. Il est plutôt une certaine manière de dire à l’intérieur de ces diverses situations, un acte d’énonciation à des fins de stratégie pour faire de son interlocuteur un complice}}, ou une victime s'il le blesse. {{Citation|Comme tout acte de langage, l’acte humoristique est la résultante du jeu qui s’établit entre les partenaires de la situation de communication et les protagonistes de la situation d’énonciation<ref>{{Article|auteur=[[Patrick Charaudeau]]|titre=Des Catégories pour l’Humour ?|périodique= Questions de communication|date=2006|numéro=10|pages=19|doi=10.4000/questionsdecommunication.7688}}</ref>}}. {{Citation|L’acte humoristique comme acte d’énonciation met en scène trois protagonistes : le [[locuteur]], le [[Récepteur (communication)|destinataire]] et la [[Cible (homonymie)|cible]]}}. Cette dernière {{Citation|peut être une personne (individu ou groupe), en position de troisième protagoniste de la scène humoristique, dont on met à mal le comportement psychologique ou social en soulignant les défauts ou les [[wikt:illogisme|illogismes]] dans ses manières d’être et de faire au regard d’un jugement social de normalité ([[Sigmund Freud|Freud]] ici parle de « victime »), comme on le voit dans les caricatures de presse qui mettent en scène des hommes politiques ; cela peut également être une situation créée par les hasards de la nature ou les circonstances de la vie en société dont on souligne le caractère absurde ou dérisoire, comme cela apparaît dans certains titres de faits divers (« Cambriolé trois fois, il met le feu à sa maison ») ; cela peut aussi être une idée, opinion ou croyance, dont on montre les contradictions, voire le non-sens. C’est par l’intermédiaire de la cible que l’acte humoristique met en cause des visions normées du monde en procédant à des dédoublements, des disjonctions, des discordances, des dissociations dans l’ordre des choses<ref>Patrick Charaudeau, {{opcit}}, p. 20-41</ref>}}. == Registre humoristique == Dans son sens strict, l'humour est une nuance du registre [[comique]] qui vise « à attirer l'attention, avec détachement, sur les aspects plaisants ou insolites de la réalité »<ref name="cnrtl"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.ac-grenoble.fr/webcurie/pedagogie/lettres/francais/methode/registres.htm |titre=Les registres |site=www.ac-grenoble.fr}}.</ref>. Toutefois, dans le langage courant, le sens du terme s'est élargi pour désigner le [[comique]], c'est-à-dire l'ensemble des procédés visant à susciter le [[rire]] ou le [[sourire]]<ref name="fabula">[http://www.fabula.org/atelier.php?Humour%3A_panorama_de_la_notion Bernard Gendrel, Patrick Moran, ''Atelier de théorie littéraire : Humour : panorama de la notion''], site Fabula la recherche en littérature, 24 mai 2007. Consulté le 8 janvier 2009.</ref>{{,}}<ref>[[Paul Aron]], [[Denis Saint-Jacques]], [[Alain Viala]] dir., ''Dictionnaire du littéraire'', notice « Humour », {{éd.}} PUF, {{coll.|Grands Dictionnaires}}, 2002 ; rééd., {{éd.}} PUF, {{coll.|Quadrige dicos poche}}, 2004.</ref>. L'humour est indissociable du comique, c'est-à-dire de « ce qui est propre à faire rire » ; le comique est, parmi les [[Registre littéraire|registres littéraires]], ce qui permet l'humour ; il en existe principalement {{unité|6|formes}} (situation, mots, gestes, [[caractère]], mœurs, répétition). En sorte, l'humour utilise nécessairement une forme de comique, mais toute manifestation comique n'est pas forcément humoristique. Auparavant, il était question de [[trait d'esprit]] dans le domaine [[littérature|littéraire]]. Le trait d'esprit se définissait plus comme une forme d'[[ironie]] acide et pince-sans-rire, constaté chez des auteurs du siècle des Lumières comme [[Voltaire]], [[Denis Diderot|Diderot]] ou [[Claude-Prosper Jolyot de Crébillon|Crébillon fils]]. [[Sigmund Freud]] a étudié le [[trait d'esprit]] (''{{lang|de|Witz}}'') dans ''[[Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient]]'' ([[1905]]). L'humour pratiqué par les Britanniques se révélait cependant plus proche d'une forme de regard absurde et détaché sur les événements, sans forcément conduire à la malveillance vers laquelle tendait souvent l'[[esprit]] français. Pour [[Paul Reboux]] (1877-1963), l'humour consiste tout simplement à « traiter à la légère les choses graves, et gravement les choses légères ». Certaines{{lesquelles}} formes d'humour peuvent utiliser l'[[ironie]] ou le [[sarcasme]]. Ainsi, l'humour reste-t-il une notion floue, à la croisée d'autres concepts proches tels que le [[comique]], le [[trait d'esprit]], l'[[ironie]] ou le [[burlesque]]. Il est d'autant plus difficile à saisir qu'on le retrouve presque partout : ainsi, [[Dominique Noguez]] a suggéré qu'il est « comme Dieu [...] : ici et là, partout, nulle part<ref>{{Article|auteur1=Dominique Noguez|titre=L’humour, ou la dernière des tristesses|périodique=Études françaises|date=1969|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/etudfr/1969-v5-n2-etudfr1738/036386ar/}}</ref> ». == Formes == Les apparitions les plus connues de l'humour se font dans les histoires amusantes, qualifiées de « drôles », désignées fréquemment sous le vocable de [[blague]]s. Il se manifeste cependant de manières très diverses et n'est pas toujours explicite (c'est le cas de l'[[ironie]], de la pointe, de la remarque pince-sans-rire) ; des gestes même peuvent être comiques. Si l'humour est toujours volontaire, un individu peut être comique sans le vouloir. Ayant pour but de souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité, l'humour peut se présent sous de nombreuses formes (voir {{Catégorie|Forme d'humour}}). * le '''registre [[comique]]''' : ensemble d'éléments propres à distraire et à amuser un public ** comique de '''gestes''' : utilisation du corps, des mouvements, expressions physiques (grimaces, mimiques, coups de bâton, chutes, habits et accessoires extravagants...) ** comique de '''situation''' : événement inattendu, coincidences, quiproquos, confusion (le mari trompé rencontre l'amant, déguisement trompeur) ** comique de '''répétition''' : répétition d'une action, d'un geste, d'une phrase ou d'un motif ** comique de '''mots''' ou de '''langage''' : jeu sur les mots, les sonorités, la prononciation, les polysémies, les jargons, la manière de parler ** comique de '''caractère''' : traits de personnalité exagérés, des défauts comiques, des stéréotypes (grande avarice, obsession particulière) ** comique de '''mœurs''' : moquerie des comportements, des coutumes, des conventions sociales ou des caractéristiques spécifiques d'une époque, d'une culture ou d'un groupe de personnes * le '''registre [[Satire|satirique]]''' : c'est une critique moqueuse, plus ou moins virulente d'une personne ou d'un événement (voir : [[droit à la satire]]) ** la '''parodie''' : imitation moqueuse qui peut prendre une forme [[burlesque]] ou héroï-comique ** l''''ironie''' / Le '''sarcasme''' : figure de style où l'on dit le contraire de ce qu'on veut faire entendre (Exemple : « « Tu fais encore un petit peu plus de bazar ? » dit par une mère qui souhaite que son enfant range sa chambre. ») ** la '''caricature''' : dessin ou un texte qui exagère certains traits, dans des genres comique ou satirique ** l''''exagération''' : amplification volontaire des événements, des faits, dans le but de faire rire === Humour noir === L'[[humour noir]] est une forme d'humour qui s'appuie sur des éléments tristes ou désagréables et les tourne en dérision et « rire jaune » un rire forcé et amer. De fait, l'humour n'est pas nécessairement lié à la joie et au bonheur {{Article détaillé|Humour noir}} === Humour pince-sans-rire === L'humour '''pince-sans-rire''' est une forme particulière d'humour, caractérisée notamment par l'air sérieux de la personne qui en fait preuve. {{Article détaillé|Pince-sans-rire}} === Humour d'observation === L'''humour d'observation'' est une forme d'humour se basant sur la [[caricature]] de situations du [[Vie quotidienne|quotidien]]. C'est la forme d'humour la plus répandue dans le domaine du {{lang|en|[[one-man-show]]}}, particulièrement dans le {{lang|en|[[stand-up]]}}. {{Article détaillé|Humour d'observation}} === Humour en photographie === [[File:Kopfloser Böhringer.JPG|thumb|right|upright|Photographie comique représentant deux garçons sur une plage. L'un d'eux est enterré dans le sable tandis que l'autre, debout, se penche tout en tenant la tête du premier ''(il ne s'agit pas d'un montage)''.]] Les photographes français [[René Maltête]] et [[Robert Doisneau]] ont beaucoup donné dans le genre. Le magazine ''[[Life]]'' a publié pendant plusieurs années des photographies humoristiques de ses lecteurs. == Recherches == {{Article détaillé|Gélotologie|}} L'étude de l'humour et ses effets ([[gélotologie]]) entre dans le champ disciplinaire de la [[psychologie]], de la [[philosophie]], de la [[linguistique]], de la [[sociologie]], de l'[[histoire]], de la [[littérature]] et de la [[médecine]]. === Origine et rôle === Les origines et les fonctions du rire engendré par l'humour sont difficiles à cerner mais il est reconnu depuis l'[[Antiquité]] comme ayant une fonction [[catharsis|cathartique]]. Pour {{qui|certains [[éthologie|éthologues]]}}<ref>{{Ouvrage|titre=Inès Pasqueron de Fommervault. Je ris donc je suis. Le rire et l’humour au carrefour de deux processus identitaires : socialisation et individuation. Anthropologie sociale et ethnologie. 2012.dumas-00736627|lire en ligne=https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00736627/document}}</ref>, le rire, constaté chez certaines races de [[singe]]s, est avant tout le rictus, c'est-à-dire un soulèvement des [[lèvre]]s afin de montrer les [[dent]]s ; il pourrait donc être une forme de violence détournée, une inclination à l'agression résumée en une grimace. Vu sous cet angle, l'humour permettrait d'évacuer cette [[violence]], née de la [[frustration]] et de la [[souffrance]] associées à la fonction cathartique. Le lien avec une sensation de malaise peut se vérifier si la gêne est ressentie par l'auditoire et l'orateur lorsque celui-ci rate un [[trait d'esprit]] et ne parvient pas à faire sourire. L'humour est aussi souvent un moyen pour un groupe ou une personne soumis à de fortes pressions sociales ou à de fortes contraintes de s'en échapper. L'exemple le plus frappant en est sans doute l'[[humour juif]]. === Thérapie === Il est empiriquement reconnu que l'humour et son effet direct, le rire, a des effets positifs sur la santé. La [[Science|science contemporaine]] a découvert que l'humour et le [[rire]] participaient, entre autres, à la décontraction des [[Muscle|muscles]], à la réduction des hormones de [[Stress chez l'humain|stress]], à l'amélioration du [[système immunitaire]], à la réduction de la [[douleur]]<ref>{{en}} Paul E. McGhee, [http://www.holisticonline.com/humor_Therapy/humor_mcghee_article.htm ''{{lang|en|Humor and Health}}''], Holisticonline.com, 1999. Consulté le 8 janvier 2010.</ref>. L'humour est également un outil à part entière de l'[[hypnose ericksonienne]]. Il permet au thérapeute une communication à plusieurs niveaux : au-delà du sens premier perçu consciemment, une seconde possibilité, voire un champ de possibilités peut être perçu inconsciemment<ref>Olivier Lockert, [http://www.hypnose.com.fr Hypnose], 2003, {{p.|203}}.</ref>, et donc envisagé. Mettant sur la voie du changement, l'humour génère ainsi du [[Programmation neuro-linguistique#Le recadrage|recadrage]]. === Pédagogie === L'humour peut se révéler être un outil intéressant pour l'enseignement<ref>{{en}} Randy Garner, [http://radicalpedagogy.icaap.org/content/issue6_2/garner.html ''{{lang|en|Humor, Analogy, and Metaphor: H.A.M. it up in Teaching}}''], {{lang|en|Radical Pedagogy}}, 2005 {{ISSN|1524-6345}}.</ref>. Des études ont montré que l'utilisation de l'humour, accompagné d'[[analogie]]s et de [[métaphore]]s, permet de mieux mémoriser l'information<ref>{{en}} Glenn, R. (2002) ''{{lang|en|Brain research: Practical Applications for the classroom}}''. {{lang|en|Teaching for Excellence}}, 21(6), 1-2.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Hill, D. (1988). ''{{lang|en|Humor in the classroom: A handbook for teachers}}''. Charles C. Thomas, {{lang|en|Springfield}}, Il.<!-- est-ce que ceci correspond à Illinois ? dans l’affirmative, il me semble qu’il vaudrait mieux l’écrire en toutes lettres --> </ref>. === Philosophie === On ne saurait enfin, bien sûr, passer sous silence son rôle en philosophie, à la fois proche et distinct de celui de l'[[ironie]]. Sans même remonter à [[Hippocrate]] et surtout aux cyniques grecs, il faudrait se référer à [[Soeren Kierkegaard]]. À sa suite, [[Henri Bergson]] et [[Vladimir Jankelevitch]] ont critiqué l'esprit de sérieux (mais non le sérieux lui-même) dont se couvrent parfois les penseurs<ref>M.Politzer (avec [[Hugues Lethierry]]) est intervenu à ce sujet au séminaire du CHSPM de l'[[Université Panthéon-Sorbonne|Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne]] (dirigé par [[Jean Salem]]) le 14 mars 2014, sur l'humour et l'ironie chez Politzer et Lefebvre.</ref>. === Psychanalyse === [[Sigmund Freud|Freud]] traite le sujet de « l'humour » au cours de son ouvrage sur ''[[Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient|Le trait d'esprit et sa relation à l'inconscient]]'' (1905) dans le cadre théorique de la [[première topique]] et dans un bref texte plus tardif intitulé « L'humour » (1927) dans le cadre de la [[seconde topique]]. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Humor | wiktionary = humour | wikiquote = Humour }} {{catégorie principale}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Bariaud|prénom2=René|nom2=Zazzo|titre=La Genèse de l’humour chez l’enfant|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1983|pages totales=219|isbn=2-13-037900-1}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Henri Bergson]]|titre=[[Le_Rire_(Henri_Bergson)|Le Rire. Essai sur la signification du comique]]|lieu=Paris|éditeur=Félix Alcan|année=1899|pages totales=208|wikisource=Le Rire. Essai sur la signification du comique}}. * {{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Escarpit|titre=L'Humour|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1994|pages totales=128|isbn=2-13-043802-4}} * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Sigmund|nom1=Freud|lien auteur1=Sigmund Freud|titre=[[Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient]]|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1905|pages totales=128|isbn=2-07-032721-3}} ** ''L'humour'' (1927) * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Nelly|nom1=Feuerhahn|titre=Le Comique et l’enfance|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1998|pages totales=268|isbn=2-13-045816-5}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Igor|nom1=Krichtafovitch|titre=''Humor Theory: the Formulae of Laughter''|éditeur=Outskitspress|année=2006|pages totales=168|isbn=978-1-59800-222-5}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Le Goff|titre=L'Humour c'est sérieux !|lieu=Rennes|éditeur=[[Éditions Apogée|Apogée]]|année=2014|pages totales=95|isbn=978-2-84398-464-8}}. * [[Moussa Nabati]], ''L'humour-thérapie'', éditions Bernet-Danilo ; rééd. Le Livre de Poche, 2010² * {{Ouvrage|prénom1=Guy|nom1=Roux|prénom2=Muriel|nom2=Laharie|titre=''L’Humour : histoire, culture et psychologie''|éditeur=Société internationale de psychologie de l’expression et d’art|année=1997|isbn=2-87736-150-0}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Schnerb|titre=Du rire|sous-titre=comique, esprit, humour|lieu=Paris|éditeur=Imago|année=2003|pages totales=126|isbn=2-911416-83-X}} * {{Ouvrage|prénom1=Avner|nom1=Ziv|prénom2=Jean-Marie|nom2=Dierm|titre=Le Sens de l’humour|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=1987|pages totales=152|isbn=978-2-04-016546-8}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Hugues|nom1=Lethierry|lien auteur1=Hugues Lethierry|titre=Vivre ou philosopher?|sous-titre=les ciseaux d'Anastasie|lieu=Saint-Jean des Mauvrets|éditeur=Petit pavé|année=2019|pages totales=2001|isbn=978-2-84712-605-1}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Pourtois|prénom2=Boris|nom2=Cyrulnik|lien auteur2=Boris Cyrulnik|directeur2=oui|titre=École et résilience|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2007|pages totales=441|isbn=978-2-7381-2012-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=aA3T_lLsFNYC&printsec=frontcover|titre chapitre={{VIII}} : Humour et résilience à l'école}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Steiner]]|titre=Freud et l'humour juif|lieu=Paris|éditeur=éditions In Press, postface de Fabienne Biégelmann|année=2012|mois=mai|jour=9|pages totales=250|isbn=978-2-84835-236-7}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[François L'Yvonnet]]|titre={{lang|la|Homo Comicus}} ou l'intégrisme de la rigolade|lieu=Paris|éditeur=Mille et une nuits|année=2012|pages totales=71|isbn=978-2-7555-0651-8}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Marie |nom1=Anaut |titre=L'humour, entre le rire et les larmes. Traumatismes et résilience |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2014 |pages totales=198 |isbn=978-2-7381-3097-6}} * Pascal Montlahuc, ''Le Pouvoir des bons mots. « Faire rire » et politique à Rome du milieu du {{s-|III}} à l'avènement des Antonins'', École française de Rome, 2019. === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=3| * [[Blague]] * [[Canular]] * [[Comique]] * [[Humoriste]] * [[Mot d'esprit]] * [[Rire]] * [[Satire]] * [[Blague raciste]] * [[Humour absurde]] * [[Humour noir]] * [[Humour juif]] * [[Pince-sans-rire]] * [[Ironie]] / [[Sarcasme]] * [[Gélotologie]] * [[Poisson d'avril]] * [[Jeu de mots]] * [[Contrepèterie]] * [[Humour sur les flatulences]] * [[Wikipédia:Articles insolites]] }} === Liens externes === * {{en}} [http://www.hnu.edu/ishs/ ''{{lang|en|International Society for Humor Studies}}''] * {{en}} [http://www.humoursummerschool.org/ ''{{lang|en|International Summer School and Symposium on Humour and Laughter}}''] * {{en}} [http://www.humorresearch.org/ HumorResearch.org] - vue d'ensemble de la recherche sur l'humour * {{fr}} [http://www.humoresques.fr/ Association pour le développement des recherches sur le comique, le rire et l'humour] * [https://replay.bpi.fr/captations/humour-et-societe-le-rire-dans-tous-ses-eclats-journee-2/faire-rire-est-tout-un-art-les-ficelles-de-lhumour/ Faire rire est tout un art, les ficelles de l’humour] sur Balises, magazine de la [[Bibliothèque publique d'information]]. {{Liens}} {{Palette|Esthétique}} {{Portail|humour|culture|linguistique|philosophie|psychologie}} [[Catégorie:Humour| ]] [[Catégorie:Catégorie esthétique]] [[Catégorie:Mécanisme de défense]] [[Catégorie:Trait de personnalité]] [[Catégorie:Vertu]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hardcore
Hardcore
{{voir homonymes|HC}} {{homonymie}} {{Autres projets | wiktionary = hardcore }} '''Hardcore''' ('''HC''') est un terme anglais signifiant « noyau dur ». Il peut se référer à : == Musique == === Styles === * [[Punk hardcore]], mouvement musical et artistique politisé, né peu de temps après l'explosion du [[punk rock]] à la fin des [[années 1970]] ; * [[metalcore|Metal hardcore]], style musical à la fois proche du punk hardcore et du [[heavy metal]] ayant émergé dans les [[années 1980]] ; * [[Rap hardcore]], style de [[hip-hop]] très souvent politisé, avec des paroles explicites voire dures, qui a émergé à la fin des années 1980 ; * [[Techno hardcore]], simplement dénommé hardcore, mouvement musical ayant émergé au début des années 1990, scindé en plusieurs genres de [[musique électronique]] ([[Gabber (musique)|gabber]], [[speedcore]], [[hardtekno]], [[hardstyle]], [[happy hardcore]], [[makina]]{{etc.}}), globalement caractérisés par des [[grosse caisse|kicks]] répétés distordus ou profonds, et d'un [[tempo]] lent à très rapide. === Œuvres === * ''[[Hardcore (chanson)|Hardcore]]'', chanson du groupe de [[hip-hop]] français [[Ideal J]] ; * ''Hard Core'', premier album solo du rockeur [[Canadiens (peuple)|canadien]] Paul Dean ; * ''[[Hardcore '81]]'', album du groupe de [[punk rock]] canadien [[D.O.A. (groupe)|D.O.A.]] ; * ''[[Hard Core (album)|Hard Core]]'', premier album solo de la rappeuse américaine [[Lil' Kim]]. == Cinéma == * ''[[Hardcore (film, 1979)|Hardcore]]'', film américain de [[1979 au cinéma|1979]], réalisé par Paul Schrader, dans lequel George C. Scott part à la recherche de sa fille disparue, qu'il soupçonne d'avoir été enlevée par un réseau produisant des [[snuff movie]]s ; * ''[[Hardcore (film, 2004)|Hardcore]]'', film grec de [[2004 au cinéma|2004]], réalisé par Dennis Iliadis * ''[[Hardcore Henry|Hardcore]]'', film russo-américain de [[2015 au cinéma|2015]], réalisé par Ilya Naishuller, dans lequel un homme en partie cyborg se bat pour sauver sa femme ; * ''[[Hardcore (court métrage, 2006)|Hardcore]]'', court métrage néerlandais de Vincent van Zelm, sorti en [[2006 au cinéma|2006]] ; * ''[[Hardcore (court métrage, 2010)|Hardcore]]'', court métrage australien d'Ivan Tinoco, sorti en [[2010 au cinéma|2010]] ; == Autres == * ''[[Joueur de jeux vidéo|Hardcore gamer]]'', joueur qui s'implique énormément dans un jeu vidéo ; * [[Catch hardcore]], forme extrême du [[catch]] ; * [[Pornographie hard|Pornographie hard, ou hardcore]] (littéralement {{citation|pornographie dure}}), forme très explicite de [[pornographie]] ; * [[Vrai programmeur|Programmeur hardcore]], en [[informatique]]. == Articles connexes == * {{page h|Hard}} * {{page h|Core}} [[Catégorie:Homonymie de titre]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Harajuku
Harajuku
{{Voir homonyme|mef=[[Hara-juku]], ancienne station du Tōkaidō}} {{Infobox Quartier | nom = Harajuku | image = HarajukuTakeshitaDori.jpg | légende = [[Takeshita-dōri]] à Harajuku. | pays = Japon | nom de division = [[Ville]] | division = [[Tokyo]] | url = | époque = | sites touristiques = | population = | année_pop = | revenu = | fonction = | gare = | métro = | tram = | bus = | cp = | latitude = 35.67016944 | longitude = 139.70268889 | altitude = | superficie = | eau = | imageloc = | taille imageloc = | légende imageloc = | géolocalisation = Tokyo/Japon2 }} {{japonais|'''Harajuku'''|原宿||}} est un sous-quartier faisant partie du quartier de [[Jingumae]], dans l'[[Shibuya|arrondissement de Shibuya]] à [[Tokyo]]. == Histoire == La [[gare de Harajuku]] s'ouvre au transport en commun en 1909. Le quartier prend de l'importance avec la construction du [[Meiji-jingū]] en 1920, mais reste peu fréquenté. À partir du moment où il est décidé que les [[Jeux olympiques d'été de 1964]] se tiendront à Tokyo, le quartier évolue et de nombreux immeubles et boutiques sont construits. Puis dans les années 1970, Harajuku devient le quartier de la mode, du rock et plus généralement de l'avant-garde<ref name=Nippon>{{Lien web |url=https://www.nippon.com/fr/column/g00599/ |titre=Le quartier mythique de Harajuku est-il en train de perdre son âme ? |auteur=Kumiko Hirano |site=Nippon.com |en ligne le=20 décembre 2018 |consulté le=15 janvier 2019 }}.</ref>. Dans les années 1990, les grands noms du secteur de l'habillement ouvrent des magasins dans le quartier, et le quartier perd petit à petit son identité, les boutiques les plus singulières migrant dans les années 2000 vers {{lien|Ura-Harajuku}}, un ensemble de petites rues aux alentours de Harajuku<ref name=Nippon/>. == Culture locale et patrimoine == Le quartier de Harajuku est connu pour abriter l'un des plus célèbres sanctuaires [[Shintoïsme|shintoïste]], le [[Meiji-jingū]], au milieu du [[Parc Yoyogi]], une forêt artificielle plantée vers [[1920]]. Ce quartier est fréquenté par un grand nombre de jeunes qui profitent du week-end, durant lequel ils n'ont pas l'obligation de porter l'habituel uniforme, pour se distinguer par leur style vestimentaire. On y voit généralement des adeptes de la mode [[Gothic Lolita|Lolita]], des jeunes gens habillés en chanteur de rock ou en [[visual kei]], et, des [[cosplay]]ers déguisés en personnage de [[manga]], d'[[anime]] ou de jeux vidéo. {{refsou|De célèbres groupes de [[visual kei]] approvisionnent leurs garde-robes à Harajuku, tels que [[X Japan]], [[Dir en Grey]], [[AnCafe]], etc}}. Ces modes vestimentaires sont ensuite reprises par les adolescents. La rue [[Takeshita-dōri]] concentre un grand nombre de boutiques qui habillent entre autres les [[Gothic Lolita]], les [[Cosplay]], les Pink, les Sweet Lolita. La célèbre avenue [[Omotesandō]], les « [[Avenue des Champs-Élysées|Champs-Élysées]] » de Tokyo, relie Harajuku à [[Aoyama (quartier)|Aoyama]]. <gallery> Fichier:Harajuku de haut.jpg|Le quartier Harajuku vu d'en haut. Fichier:Harajuku shibuya enseigne.jpg|Enseigne de rue Fichier:Harajuku centre.jpg|Centre de Harajuku. Fichier:Harajuku centre2.jpg|Dans Takeshita-dōri. Fichier:Kawaii monstar cafe.jpg|''Kawaii monster cafe''. Fichier:Harajuku shibuya démolition en 2019.jpg|Chantier de démolition des anciennes maisons en 2019 </gallery> == Économie == [[Fichier:Street crowd reflecting in the polyhedral mirrors of the station Tokyu Plaza Omotesando, Harajuku, Tokyo, Japan.jpg|vignette|alt=Un carrefour urbain mille fois reflété dans les reflets d'un décor moderne.| Foule de rue se reflétant dans les miroirs polyédriques du centre commercial Tokyu Plaza Omotesando, Harajuku. Juin 2019.]] Le quartier abrite de nombreux sièges sociaux ; les principaux sont ceux des entreprises suivantes : * [[Secom]] * {{lien|Itokin|trad=イトキン (企業)|lang=ja}} == Éducation == Le quartier abrite deux écoles primaires, un collège et une bibliothèque. == Transport == La [[gare de Harajuku]] est desservie par la [[ligne Yamanote]] de la compagnie [[East Japan Railway Company|JR East]]. On trouve également dans le quartier la station de [[Métro de Tokyo|métro]] [[Meiji-jingūmae (métro de Tokyo)|Meiji-jingūmae]] (littéralement « devant Meiji-jingū ») desservie par les lignes [[Ligne Chiyoda|Chiyoda]] et [[Ligne Fukutoshin|Fukutoshin]]. == Références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Harajuku |commons titre=Harajuku |wikivoyage=Harajuku }} === Articles connexes === * [[Gare de Harajuku]]. {{Palette|Quartiers de Tokyo}} {{Portail|Tokyo}} [[Catégorie:Quartier de Tokyo]] [[Catégorie:Shibuya]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Herm%C3%A9neutique
Herméneutique
{{Article général|Signifiance (linguistique)}} {{Confusion|Heuristique}} {{Sources à lier|date=décembre 2020}} L''''herméneutique''' (du grec {{Grec ancien|ἑρμηνευτική [[technè|τέχνη]]|hermēneutikḗ téchnē}}, « art d'interpréter »<ref>{{lien web |auteur=Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs|titre=Le Bailly |date=2020 |url=https://bailly.app/herhm%C3%AAneutikos|consulté le=23 octobre 2023}}.</ref>) est la théorie de la lecture, de l'explication et de l'interprétation des [[texte]]s. L'herméneutique ancienne est formée de deux approches complètement différentes : la [[logique]] d'origine [[aristotélicienne]] (à partir du ''Peri Hermeneias'' ou ''[[De l'interprétation]]'' d'[[Aristote]]) d'une part, l'interprétation des textes religieux ([[orphisme]] ou [[herméneutique biblique]] par exemple) et l'[[hermétisme]] d'autre part. L'herméneutique moderne se décline en sous-disciplines : * « littéraire » (interprétation des textes [[littéraire]]s et [[poésie|poétique]]s), * « juridique » (interprétation des sources de la loi), * « théologique » (interprétation des textes sacrés ; on parle aussi d'[[exégèse]] et d'[[herméneutique biblique]]), * « anthropologique » (interpréter la culture comme un texte ; autrement appelée l'anthropologie interprétative<ref name=":1">Gagnon Éric (2018) "[https://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.066 Interprétation]", in ''Anthropen.org'', Paris, Éditions des archives contemporaines.</ref>) * « historique » (interprétation des témoignages et des discours sur l'[[histoire]]) * « [[Herméneutique philosophique|philosophique]] » (analyse des fondements de l'interprétation en général, et interprétation des textes proprement [[philosophique]]s). * « numérique » (interprétation des objets numériques (textes, images, etc.)) == Définition générale == === Champs de l'herméneutique === On parle d'« herméneutique » pour l'interprétation des textes en général. L'interprétation des [[Écritures saintes]], qu'il s'agisse de la [[Bible]] ou du [[Coran]], est un sujet qui demeure délicat. L'interprétation des symboles [[religion|religieux]] et des [[mythe]]s s'appelle l'[[herméneutique sacrée]] (ou [[exégèse biblique|herméneutique biblique]] lorsqu'elle se limite à la Bible, c'est-à-dire aux textes du [[judaïsme]] et du [[christianisme]]). Elle se révèle nécessaire pour le philosophe et théologien [[Xavier Tilliette]], selon lequel « la Bible est un ouvrage complexe et même scellé. Le Livre des livres est un livre de livres. Il est donc susceptible d'interprétation, il ne va pas sans une herméneutique. […] Il n'y a pas d'acheminement direct à la Bible, il faut toujours une médiation au moins implicite »<ref name="Tilliette12">[[Xavier Tilliette]], ''[[Les philosophes lisent la Bible]]'', Cerf, 2001, {{p.|12}}.</ref>. L'interprétation de symboles divinatoires fait également appel à des herméneutes, comme en [[Chine]] et au [[Japon]], lors de séances de [[scapulomancie]], de [[plastromancie]], d'[[achilléomancie]] ou autres formes d'[[Art divinatoire|arts divinatoires]]. L'étude, la traduction et l'interprétation des textes classiques (antiques) naît à la [[Renaissance]] : c'est la [[philologie]]. On désigne aussi par « herméneutique » la réflexion [[philosophie|philosophique]] interprétative, inventée par [[Friedrich Schleiermacher]], développée par [[Wilhelm Dilthey]] et rénovée par [[Martin Heidegger]] et [[Hans-Georg Gadamer]]. L'herméneutique trouve des applications dans la critique [[littérature|littéraire]] ou [[histoire|historique]], dans le [[droit]], dans la [[sociologie]], en [[musique]], en [[informatique]], en [[théologie]] (domaine d'origine), ou même dans le cadre de la [[psychanalyse]]. Cette dernière discipline fait néanmoins problème. Ainsi le psychanalyste [[Jean Laplanche]] n'admet-il pas que la psychanalyse se trouve « enrôlée » dans l'herméneutique comme {{Citation|un cas particulier, une “herméneutique régionale”, soit qu'on accepte de la prendre en considération, comme le fait [[Paul Ricœur|Ricoeur]], soit qu'on la rejette, comme mal fondée, arbitraire, ainsi que le veulent par exemple Gadamer, [[Jean Grondin|Grondin]] et bien d'autres}}<ref>Jean Laplanche, « La psychanalyse comme anti-herméneutique », ''Entre séduction et inspiration : l'homme'', Paris, Quadrige/PUF, 1999, {{p.|243-261}}.</ref>. === Questions de méthodologie === La méthodologie du dévoilement ou de la restitution d'un texte pose deux questions : * Quel statut donner aux scripteurs (car le terme d’auteur pose lui aussi des problèmes) du texte biblique ? Inspiration, diction ([[inerrance biblique|inerrance]]) ? * Dans quelle mesure l’interprétation du lecteur doit-elle être prise en compte et est-elle valide (par rapport à la tradition religieuse et à une lecture collective représentative du groupe porteur de cette tradition) ? == Histoire de l'herméneutique == === L'« herméneutique » ancienne === L'herméneutique est aussi ancienne que le sont les [[religion]]s, les [[spiritualité]]s et la philosophie. Cependant, le terme d'herméneutique n'est apparu qu'à l'époque moderne sous la plume de [[Friedrich Schleiermacher]]<ref>''Herméneutique : Pour une logique du discours individuel'', éd. Le Cerf, 1989.</ref> et [[Wilhelm Dilthey]]. ==== D'Aristote à la science contemporaine ==== Dans son traité ''[[De l'interprétation]]'' (''[[Organon]]'' II), [[Aristote]] ({{s-|IV|e}} av. J.-C) avait défini des règles essentiellement logiques d'interprétation des textes. Il y développe notamment sa théorie du jugement affirmatif et négatif, de la contradiction et de la contrariété. Son point de départ est l'analyse des éléments [[sémantique]]s : la lettre, le nom, le verbe, la proposition. Il aboutit à une [[métaphysique]] qui hiérarchise les degrés d'être, après avoir exposé la théorie des {{citation|futurs contingents}}, laquelle influence les débats médiévaux sur le problème [[théologique]] de la [[prédestination]]. Ce traité est abondamment commenté par les philosophes médiévaux [[Averroès]]<ref>[[Averroès]], ''Commentaire moyen sur le ''De interpretatione'' d'Aristote'', Paris, Vrin, Sic et Non, 2000.</ref>, [[Thomas d'Aquin]]<ref>[[Thomas d'Aquin]], ''Commentaire du'' Traité de l'Interprétation ''d'Aristote'', Paris, Belles Lettres, 2004.</ref>, [[Jean Duns Scot]]<ref>[[Jean Duns Scot]], ''Signification et vérité. Questions sur le'' Peri hermeneias ''d'Aristote'', Paris, Vrin, Translatio, 2009.</ref>, [[Guillaume d'Ockham]]<ref>[[Guillaume d'Ockham]], ''Traité sur la prédestination et la prescience divine des futurs contingents'', Paris, Vrin, Translatio, 2007.</ref>), et fixera pour longtemps la norme de lecture des textes. Les herméneutes contemporains tels que [[Umberto Eco]]<ref>[[Umberto Eco]], ''Sémiotique ou philosophie du langage'', 1984, disponible aux éditions PUF.</ref> ou [[Paul Ricœur]]<ref>[[Paul Ricœur]], ''La Métaphore vive'', Paris, Seuil, 1975.</ref> se réclament également de la philosophie aristotélicienne, mais davantage de la ''[[Poétique (Aristote)|Poétique]]'' et de la ''[[Rhétorique (Aristote)|Rhétorique]]'' que de l'''[[Organon]]'' à proprement parler, ce dernier étant plutôt vu comme un prélude à l'élaboration du discours [[scientifique]], que comme un ensemble de traités sur l'interprétation concrète des textes en général. On peut mesurer ainsi le changement de [[paradigme]] de l'époque médiévale à l'époque contemporaine : la [[logique]], c'est-à-dire l'ancienne herméneutique de l'''[[Organon]]'', est devenue la logique symbolique, tandis qu'une nouvelle herméneutique a émergé. Cette dernière explore des champs d'interprétation comme la [[poétique (discipline)|poétique]], la [[rhétorique]], la [[littérature]], mais aussi la [[sociologie]], la [[psychologie]], l'[[histoire]], l'[[anthropologie]]. L'une des causes principales de ce changement est la naissance des [[sciences humaines]] qui livrent une autre approche du monde que celle des [[science de la nature|sciences naturelles]] et de la [[métaphysique]] traditionnelle. Néanmoins, certains auteurs de la deuxième moitié du {{s-|XX|e}}, comme [[Paul Feyerabend]], soutiennent que le discours [[scientifique]] est lui aussi une interprétation du monde et que son mode de production ne diffère pas de celui des autres discours, [[littéraire]]s, [[mythologique]]s<ref>[[Paul Feyerabend]], ''Contre la méthode'', Seuil, Points Sciences, 1975. On trouve cette idée avant Feyerabend chez [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]], ''[[Par-delà bien et mal]]'', « Des préjugés des philosophes », §22.</ref>. En ce sens, aucun champ n'échapperait à l'herméneutique, pas même la [[science]] dite univoque, c'est-à-dire non sujette aux querelles d'interprétation, et rigoureuse, non affectée par la contingence des images humaines. ==== Stoïcisme ==== Les [[stoïciens]] développent un naturalisme herméneutique qui assimile les dieux comme représentations à des forces physiques. {{citation bloc|D'un autre motif en rapport avec la physique est découlée une grande multitude de dieux qui, revêtus d'une forme humaine, ont donné matière aux fables des poètes, mais ont rempli la vie humaine de superstitions. Ce sujet, traité par [[Zénon de Cition|Zénon]], a été abondamment développé par Cléanthe et par Chrysippe… L'air, selon la doctrine stoïcienne, est situé entre la mer et le ciel, et il est déifié sous le nom de Junon ; Junon est la sœur et la femme de Jupiter, ce qui veut dire que l'air ressemble à l'éther [Jupiter] et a, avec lui, l'union la plus intime. (Cicéron, ''De la nature des dieux'', II, XXV-XXVI)}} ==== Judaïsme ==== La tradition du [[judaïsme rabbinique]] connaissait depuis longtemps des règles d'interprétation de la [[Torah]]. [[Hillel Hazaken]] ({{s-|I|er}} AEC) avait défini sept règles d'interprétation. [[Rabbi Ishmaël]], développant les sept règles d'Hillel, exposa [[Treize principes de Rabbi Ishmaël|treize principes]]. D'autre part, le [[judaïsme rabbinique]] connaissait quatre sens ([[Pardès (Kabbale)|Pardes]]) pour interpréter la [[Bible hébraïque]] : ''[[peshat]]'' (évident, littéral), ''remez'' (allusif), ''[[drash]]'' (interprétatif), et ''[[sod (kabbale)|sod]]'' (secret/mystique). Par exemple, le [[sens littéral]] (''[[peshat]]'') s'avérait souvent insuffisant pour comprendre en profondeur le sens des [[textes sacrés]]. La [[kabbale]], dès [[Eléazar de Worms]] et [[Abraham Aboulafia]] (vers 1290), a développé la science des lettres (''hokhmat ha-zeruf'') et ses trois procédés pour déchiffrer la Torah<ref>[[Johannes Reuchlin]], ''De arte cabbalistica'' (1517), trad. François Secret : ''La kabbale'', Aubier-Montaigne, 1973. ''Encyclopaedia Judaica''.</ref>. # La ''gematria'' dévoile la valeur numérique d'un mot ou d'une phrase pour révéler les équivalences avec les mots ou les phrases d'égale valeur. Selon J. Gikatella (mort en 1325), ''Echad'' (Un) vaut 13 (1 + 8 + 4) et, comme tel, il équivaut à ''Ahabah'' (Amour) (1 + 5 + 2 + 5). # Le ''notarikon'' permet, à partir des lettres d'un mot (initiales, médianes, terminales), de construire des phrases consistant en des mots dont les initiales, mises bout à bout, reconstituent le mot d'origine, et donc en révèlent les significations secrètes. Ainsi, le nom ''Adam'', formé des lettres ''alef, dalet, mem'', renvoie à '''A'''dam, '''D'''avid, '''M'''essiah (Messie) pour dire qu'Adam engendrera David et de la lignée de David viendra le Messie. # La ''temura'' consiste à substituer chaque lettre d'un mot ou d'un groupe de mots à une autre lettre conformément à un système de substitution. Par exemple, ''Bavel'', "Babylone" devient ''Shéshak'' dans Jérémie XXV, 26, si la lettre ''tav'' (la dernière de l'alphabet) remplace ''sin'' (l'avant-dernière) et ainsi de suite. Dans le judaïsme, la période médiévale a vu le développement de beaucoup de nouvelles catégories d'interprétation rabbinique et d'explication de la [[Torah]], incluant l'émergence de la [[Kabbale]] et des écrits de [[Maïmonide]]. Les [[commentaires bibliques (judaïsme)|commentaires bibliques]] et les commentaires du [[Talmud]] s'inscrivent dans cette tradition. ==== Christianisme ==== Dans le [[christianisme]], l’[[herméneutique biblique]] s’est appuyée sur diverses doctrines<ref>Watson E. Mills, Roger Aubrey Bullard, Edgar V. McKnight, ''Mercer Dictionary of the Bible'', Mercer University Press, USA, 1990, p. 372-375</ref>. [[Origène]] au {{IIIe siècle}} a formulé un principe d'interprétation de l'Écriture selon trois sens (littéral, moral et spirituel) à partir de la méthode juive d’interprétation ([[midrash]]) utilisée par Paul de Tarse dans l’Épître aux Galates chapitre 4<ref>Kevin J. Vanhoozer, Dictionary for Theological Interpretation of the Bible, Baker Academic, USA, 2005, p. 283-284</ref>. Il l'appliqua à la [[prière]] ''([[Lectio divina]]''). [[Jean Cassien]] (dont s'inspire la fameuse [[règle de saint Benoît]]) l'introduisit dans les [[monastère]]s.<ref>Bruce Corley, Steve Lemke, Grant Lovejoy, ''Biblical Hermeneutics: A Comprehensive Introduction to Interpreting Scripture'', B&H Publishing Group, USA, 2002, p. 102</ref>. [[Hugues de Saint-Victor]] a contribué à l'herméneutique par son traité ''De Scripturis''<ref>[[Gilbert Dahan]], ''Lire la Bible au Moyen Âge, essais d'herméneutique médiévale'', Droz, 2020, p. 135-160</ref>. Le « système » des [[quatre sens de l'Écriture]] ainsi progressivement mis au point pendant le [[Moyen Âge]] pour l'interprétation des textes sacrés eut un succès relativement important aux {{s2|XII|XIII}}<ref>[[Gilbert Dahan]], ''Lire la Bible au Moyen Âge, essais d'herméneutique médiévale'', Droz, 2020, p. 199-224</ref>. Il joua un rôle dans la naissance de la [[scolastique]]. Par ailleurs, le [[sens allégorique]], l'un des quatre sens, inspira une grande partie de la [[littérature médiévale]] profane, à la suite de [[Prudence (poète)|Prudence]]. Pour le [[philosophe]] et [[théologie]]n catholique [[Xavier Tilliette]], {{citation|la Bible est un ouvrage complexe et même scellé. Le Livre des livres est un livre de livres. Il est donc susceptible d'interprétation, il ne va pas sans une herméneutique. La Parole de Dieu […] s'est faite parole humaine, astreinte à la compréhension. Il n'y a pas d'acheminement direct à la Bible, il faut toujours une médiation au moins implicite : traduction, exégèse, histoire, genres littéraires, étude des styles, typologie, connaissance de la Tradition, ''lectio divina''}}<ref name="Tilliette12" />… === Renaissance === ==== Retour à la littéralité ==== {{Article connexe|Philologie}} L'étude et l'interprétation des textes classiques (antiques) naît à la [[Renaissance]] : c'est la [[philologie]]. Les savants apprennent le [[grec]] et le [[latin]], et développent des méthodes pour prouver l'authenticité ou l'inauthenticité d'un texte, et pour établir des éditions critiques des œuvres. C'est le retour aux sources et à la littéralité des textes. L'un des éminents représentants de cette nouvelle tendance est [[Guillaume Budé]], illustre [[Humanisme de la Renaissance|humaniste]]. L'une des victoires les plus éclatantes de la nouvelle philologie est la démonstration par [[Lorenzo Valla]] de la fausseté de la [[Donation de Constantin]]. Cet acte porte également une charge politique, car il démonte les fondements de l'autorité papale, qui s'appuyait sur ce fameux texte. Sous la plume de [[Martin Luther]] et [[Jean Calvin]]<ref>[[Jean Calvin]], ''Préfaces à la Bible'', dans ''Œuvres choisies'', Gallimard, « Folio classique », éd. d'Olivier Millet, 1995. La conclusion à la première préface est la suivante : {{citation|O vous tous qui vous nommez évêques et pasteurs du pauvre peuple, voyez que les brebis de Jésus-Christ ne soient privées de leur propre pâture et qu'il ne soit prohibé ni défendu qu'un chacun chrétien ne puisse librement, en son propre langage, lire, traiter et entendre ce saint Évangile, vu que Dieu le veut, Jésus-Christ le commande}}</ref>, la [[Réforme protestante]] appelle à relire les textes religieux littéralement par-delà les interprétations canoniques de l'[[Église catholique romaine]]. Il s'agit de détruire les couches sédimentées de conciles et de doctrines (la tradition), surajoutées aux textes, pour retrouver le texte biblique en sa pureté<ref>[[Jacques Derrida]] explique : {{citation|Luther – je le rappelle dans mon livre sur J. L. Nancy et sur ce qu’il appelle, lui, la « déconstruction du christianisme » – parlait déjà de ''destructio'' pour désigner la nécessité d’une désédimentation des strates théologiques qui dissimulaient la nudité originelle du message évangélique à restaurer.}} Entretien dans ''Le Monde de l'éducation'' {{numéro|284}}, septembre 2000.</ref>. Auparavant, la majorité du peuple n'avait pas accès au texte biblique mais seulement aux interprétations qu'en donnaient les autorités religieuses. Avec les mouvements intellectuels de la [[Réforme protestante|Réforme]] et de l'[[Humanisme de la Renaissance|Humanisme]], conjoints à l'invention de l'[[imprimerie]] et au développement de l'éducation (qui fera reculer l'[[illettrisme]]), le texte biblique deviendra de plus en plus accessible et l'autorité religieuse de plus en plus remise en cause quant à la lecture des textes sacrés. Paradoxalement, cette affirmation selon laquelle la [[Bible]] serait claire par elle-même, et donc à lire de manière littérale, amène le lecteur à réinterpréter lui-même le texte sacré sans qu'on ne lui impose des normes interprétatives rigides et incontestables. Le retour à l'« autorité » du texte littéral annonce la multiplicité « anarchique » des interprétations qui ne peuvent plus être unifiées par une autorité normative. L'herméneutique moderne naît de la destruction de la norme<ref>En ce sens, comme le rappelle [[Jacques Derrida]] (voir note précédente), la ''destructio'' [[Martin Luther|luthérienne]] annonce la ''Destruktion'' [[Martin Heidegger|heideggerienne]] et la [[Déconstruction (analyse de texte)|déconstruction]] initiée par Derrida lui-même, et reprise par [[Jean-Luc Nancy]] dans la ''Déconstruction du christianisme : Volume 1, La Déclosion'', éd. Galilée, 2005.</ref> : s'il n'y a plus de norme de lecture extérieure au texte, il faut apprendre à déceler soi-même le mécanisme interne d'un texte donné qui produit lui-même son propre sens afin d'éviter la multiplication à l'infini des significations du texte en question, jusqu'à l'absurdité. Ce retour à la littéralité sera illustré lors du procès de [[Galilée (savant)|Galilée]] ([[1633]]) au cours duquel les théologiens privilégièrent le [[sens littéral]] de la Bible en l'absence de preuves du mouvement de la [[Terre]]. Il aura des conséquences considérables dans l'Histoire<ref>Pour s'en rendre compte, consulter l'article [[révolution copernicienne]]</ref>. ==== Astrologie et alchimie ==== {{Section à sourcer|date=décembre 2020}} Depuis le {{XIVe siècle}} au moins, le recours à la pensée magique est connu, mais il est vrai qu’il connaît une nouvelle mode au {{s-|XV|e}} quand [[Marsile Ficin]] édite le ''Corpus hermeticum'', ensemble de textes anonymes du {{s-|II|e}} {{ap JC}} et que l’on attribue à [[Hermès Trismégiste]], fondateur légendaire de la religion égyptienne, contemporain de [[Pythagore]] et de [[Moïse]]. Dans cette pensée, le monde animé comme l'inanimé forme un tout continu qui possède une âme : il y a donc des correspondances entre l’Univers et l’Homme qui en est le centre et le reflet en même temps. On raisonne d’ailleurs par analogie : les plantes sont les cheveux du monde, par exemple. L'herméneutique joue ainsi un rôle important dans la médecine de la Renaissance, à la fois dans la pharmacopée (une plante correspondant à un organe) que dans les prescriptions, puisque souvent la consultation et surtout l'administration des médecines sont associées à l'horoscope du patient, les différentes parties du corps trouvant leur correspondance dans les signes zodiacaux. On est persuadé de la vertu de certains minéraux ou éléments chimiques et notamment du mercure, du soufre. On est ainsi persuadé depuis le {{XIIe siècle}} qu’il existe un lien entre la pierre philosophale, qui peut transformer tout métal en or, et les calculs rénaux. Le personnage le plus connu est [[Paracelse]] (1493-1541), fils de médecin, à la fois [[chimiste]] (travaillant dans les mines) et [[alchimiste]], qui s’intéresse aux correspondances entre les minéraux et l’homme. Il est professeur de médecine à Bâle en 1526. Il a laissé de nombreuses recettes qui emploient l’opium mais aussi des composés minéraux. Cette démarche explique également l’intérêt pour les traitements par les eaux thermales de [[Michel Savonarole]] (1385-1468) : ''De omnibus mundi balneis'' éditée en 1493 à Bologne. Plus tard, l’université de Padoue confie à trois de ses médecins de faire revivre les bains d’Abano, utilisés dans l’Antiquité ; le célèbre anatomiste Fallope qui enseigne à Padoue est chargé en 1556 d'un enseignement à thermalisme acquis. === Les précurseurs de l'herméneutique contemporaine === {{Section à sourcer|date=décembre 2020}} ==== Schleiermacher ==== C'est [[Friedrich Schleiermacher]] ([[1768]] – [[1834]]) qui posa les bases de l'herméneutique contemporaine. Schleiermacher mit également en évidence le [[cercle herméneutique]] (l'expression est de [[Wilhelm Dilthey|Dilthey]]). Pour comprendre un texte, il faut avoir compris l'œuvre, mais pour comprendre l'œuvre, il faut avoir compris les textes. ==== Dilthey ==== [[Wilhelm Dilthey]] ([[1833]] – [[1911]]) voit dans l'herméneutique la possibilité d'une fondation pour les [[sciences humaines]]. Les sciences de la nature ne cherchent qu'à « expliquer » (''Erklären'') leur objet, tandis que les sciences de l'homme, et l'histoire en particulier, demandent également à « comprendre » (''Verstehen'') de l'intérieur et donc à prendre en considération le vécu. === {{XXe siècle}} === {{Section à sourcer|date=décembre 2020}} {{article connexe|Herméneutique philosophique}} ==== Néo-évangélisme ==== Dans le courant néo-[[évangélisme|évangélique]], la [[théologie évangélique]] modérée a fait son apparition dans les années 1940 aux États-Unis<ref>Robert H. Krapohl, Charles H. Lippy, ''The Evangelicals: A Historical, Thematic, and Biographical Guide'', Greenwood Publishing Group, USA, 1999, p. 197</ref>. L’étude de la [[Bible]] est accompagnée de certaines disciplines comme l’herméneutique et l’[[exégèse biblique]] <ref>George Demetrion, ''In Quest of a Vital Protestant Center: An Ecumenical Evangelical Perspective'', Wipf and Stock Publishers, USA, 2014, p. 128</ref>{{,}}<ref>Roger E. Olson, ''The Westminster Handbook to Evangelical Theology'', Westminster John Knox Press, USA, 2004, p. 49</ref>. Des théologiens modérés sont devenus davantage présents dans les [[instituts de théologie évangélique]] et des prises de positions théologiques plus modérées ont été adoptées dans les églises évangéliques<ref>James Leo Garrett, ''Baptist Theology: A Four-century Study'', Mercer University Press, USA, 2009, p. 45</ref>{{,}}<ref>Robert Warner, ''Reinventing English Evangelicalism, 1966-2001: A Theological and Sociological Study'', Wipf and Stock Publishers, USA, 2007, p. 229</ref>. ==== Naissance de l'herméneutique philosophique ==== L'[[herméneutique philosophique]] contemporaine se conçoit comme une théorie de l'[[interprétation]], et de la réception de l'œuvre (littéraire ou artistique). Elle questionne la textualité en elle-même, et son rapport à l'auteur (processus d'[[explication]]) et au lecteur (processus de [[compréhension]]). L'herméneutique philosophique cherche à analyser ce qui se manifeste, ce qui se présente de soi dans l'œuvre d'art (perspective [[phénoménologie (philosophie)|phénoménologique]]). Elle pose donc de manière originale le problème de la représentation et de la phénoménalisation, s'inspirant en cela des travaux novateurs de [[Edmund Husserl|Husserl]] (lequel avait livré une théorie très élaborée de l'[[imagination]], notamment dans les ''[[Ideen I]]'', à défaut d'[[esthétique]] à proprement parler). Le langage de l'art représente pour les herméneutes le lieu où la vérité de l'Être se déploie, au-delà de la description [[scientifique]] des étants particuliers. L'herméneutique se fonde ainsi sur une nouvelle interrogation du verbe « être », à la fois [[grammaticale]], [[ontologique]] et [[esthétique]], à partir des importants travaux de [[Martin Heidegger]] dans ''[[Être et Temps]]'' (et dans ses œuvres ultérieures, dont la tentation hermétiste sera critiquée)<ref>Voir aussi le cours de 1923 de [[Martin Heidegger|Heidegger]], ''Herméneutique de la facticité''.</ref>. L'herméneutique philosophique utilise comme [[paradigme]] majeur la [[poésie]], notamment la poésie [[romantisme|romantique]], [[symbolisme (art)|symboliste]], [[surréalisme|surréaliste]] ou d'inspiration [[hermétisme|hermétiste]], c'est-à-dire la [[poésie]] qui ne se comprend pas à la première lecture, mais qui nécessite un effort pour être décryptée. Les philosophes herméneutes analysent par exemple les textes et l'esprit de [[Friedrich Hölderlin|Hölderlin]], [[Stéphane Mallarmé|Mallarmé]], [[Paul Valéry|Valéry]], [[Rainer Maria Rilke|Rilke]], [[Antonin Artaud|Artaud]] ou encore [[Francis Ponge|Ponge]]. Le deuxième grand [[paradigme]] de l'herméneutique est le [[roman (littérature)|roman]], notamment les œuvres subversives qui remettent en cause les normes traditionnelles d'écriture. Ainsi, on croisera sous la plume des grands herméneutes [[François Rabelais|Rabelais]], le [[Marquis de Sade]], [[James Joyce|Joyce]], [[Franz Kafka|Kafka]], [[Georges Bataille|Bataille]], ou encore d'autres grands écrivains comme [[Goethe]] ou [[Jorge Luis Borges|Borges]]. ==== Heidegger ==== {{article connexe|Heidegger et l'herméneutique}} [[Martin Heidegger]] étend la conception de Dilthey et conçoit à un certain moment l'herméneutique comme la tâche même de la philosophie si l'existence – objet de la philosophie – demande à être interprétée et si elle n'est autre qu'un processus d'interprétation, une compréhension de soi. L'herméneutique est en ce sens un dépassement de la phénoménologie car elle s'applique à ce qui ne se montre pas, à détruire plutôt un rapport de conscience qui dissimule un rapport authentique à l'être. L'herméneutique constitue ainsi l'[[ontologie (philosophie)|ontologie]]. ==== Gadamer ==== L'élève de [[Martin Heidegger|Heidegger]], [[Hans-Georg Gadamer]] publia en [[1960]] l'ouvrage qui passe encore pour son livre le plus important : ''[[Vérité et Méthode]]''. Cette œuvre affirme, en contestation de la fausse objectivité souvent présente dans les [[sciences humaines]], que « la méthode ne suffit pas ». Une œuvre ne peut pas être expliquée uniquement selon notre propre horizon d'attente. La lecture est faite dans la tension existant entre le texte du passé et l'[[horizon d'attente]] actuel. De plus, Gadamer affirme que « tout texte est réponse à une question. » Si le texte parle encore aux lecteurs présents, c'est qu'il répond encore à une question. Le travail de l'[[historien]] est de trouver à quelle question le texte répondait dans le passé et à laquelle il répond aujourd'hui. ==== Ricœur ==== [[Paul Ricœur]] entreprend une herméneutique du soi, herméneutique dans la mesure où le moi ne se connaît pas par simple introspection, mais par un ensemble de symboles. Il s'agit de déchiffrer le sens caché dans le sens apparent. Pour Ricoeur, la [[psychanalyse]] est une forme d'herméneutique (interprétation des symptômes du malade)<ref>''De l'interprétation. Essai sur [[Sigmund Freud]]'', Seuil, Paris, 1965.</ref>. ==== Jauss ==== [[Hans Robert Jauss]], appartenant à l'[[École de Constance]], dans ''Pour une esthétique de la réception'' ([[1972]]), reprenant les enseignements de Gadamer, affinera la théorie herméneutique. Il proposera l'usage d'une « triade » herméneutique pour l'étude des œuvres. '''La triade herméneutique de Jauss''' : # L'''interprétation'' du texte où il faut réfléchir, rétrospectivement et trouver les significations. # La ''reconstruction historique'', où l'on cherche à comprendre l'[[altérité]] portée par le texte. # La ''compréhension immédiate'' du texte, de sa valeur esthétique et de l'effet que sa lecture produit sur soi-même. L'herméneute qui utilise ce modèle s'implique donc énormément dans l'étude et tente de comprendre la valeur novatrice de l'œuvre. ==== Foucault ==== En 1982, [[Michel Foucault]] intitule son cours au Collège de France : « herméneutique du sujet ». Il est question en réalité d’une « herméneutique de soi » au sens d’une forme de connaissance de soi. La notion fondamentale est la pensée grecque de l'''epimeleia heautou'' (le souci de soi). Cette question est en même temps [[esthétique]] : une « esthétique de l’existence » entendue comme une [[éthique]], soit la production de normes qui ne soient pas cryptées, mais que le sujet fonde ou découvre, et par lesquelles il se découvre également. Foucault considère que la « généalogie » [[Friedrich Nietzsche|nietzschéenne]], qui interprète les jugements de valeur (vrai/faux, bien/mal, beau/laid) à partir de l'[[histoire]] et de la [[physiologie]] (état de santé du corps), est une herméneutique<ref>Voir son article « Nietzsche, la généalogie, l'histoire », 1971, repris dans ''Lectures de Nietzsche'', LGF, 2000.</ref>. == Applications de l'herméneutique == === Traductologie === {{Section à sourcer|date=décembre 2020}}. L'herméneutique est en traductologie une approche de la traduction à part entière ayant comme figure de proue le linguiste allemand Friedrich Schleiermacher (1767-1834). Schleiermacher conçoit l’herméneutique traductionnelle comme un acte d'immersion du traducteur dans la psyché de l'auteur. Il s'agit d'une méthode de traduction empathique, qui insiste sur l'importance de ressentir le texte à traduire. Prétendant proposer une alternative à l'approche linguistique de la discipline, l'approche herméneutique décompose l'acte de traduction en quatre stades et non trois : "un élan de confiance", "l'incursion, l'agression, l'extraction", "l'incorporation au sens fort du terme" et "une réciprocité qui recréée l'équilibre". === Sociologie === {{Section à sourcer|date=décembre 2020}}. La sociologie herméneutique consiste en la recherche de la compréhension des phénomènes dans leur singularité. Elle est l'art de retranscrire un discours afin d'en extraire les besoins des individus, une sorte de traduction des discours. === Anthropologie === Pour l'anthropologie interprétative, découlant de l'herméneutique, les faits étudiés sont le produit des réflexions des personnes qui leur sont rattachées. Pour Gagnon<ref name=":1" />, l'anthropologue adoptant une approche herméneutique cherche alors « les connaissances, les représentations, les règles et les attentes que la culture met à la disposition des individus pour leur permettre de donner sens à leurs actions, pour décrire et expliquer le monde (dimension sémantique) mais aussi pour agir, produire quelque chose, résoudre un problème (dimension pragmatique)». Pour être valides socialement, les significations doivent être partagées, à la manière d'un texte public, et la société les garde pour les retransmettre de génération en génération en les adaptant plus ou moins au contexte. Le rôle de l'anthropologue est alors de lire la culture et de l'interpréter à la manière de ce qu'une lectrice ou un lecteur ferait, notamment en rendant clair ce qui est sous-entendu ou présupposé, comme ce que propose Taylor<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Taylor, C.|titre=« Interpretation and the Sciences of Man », in Philosophical Papers II|sous-titre=Philosophy and the Human Sciences|lieu=Cambridge|éditeur=[[Cambridge University Press]]|année=1985|passage=15-57|isbn=}}</ref> puisque les discours et dialogues contiennent une certaine quantité d'informations tenues pour acquises. Cette méthodologie n'est toutefois pas neutre. Gagnon<ref name=":1" /> souligne quelques limites, comme le fait que l'anthropologue est en soi interprète et doit tenir compte de ses propres préjugés culturels et de ses préconceptions issus de sa culture d'origine. === Droit === {{Article détaillé|Jurisprudence}} {{...}} === [[Informatique]] === Les chercheurs en [[informatique]], particulièrement ceux qui traitent de [[linguistique informatique]], d'[[ingénierie des connaissances]], d'[[intelligence économique]], et de protocoles d'analyse, n'ont pas manqué de remarquer la [[communauté d'intérêt]] qu'ils partagent avec les chercheurs en herméneutique, par rapport au caractère des agents d'interprétation et à la conduite des activités d'interprétation. Par exemple, dans leur résumé de mémoire en intelligence artificielle en [[1986]], Mallery, Hurwitz, et Duffy ont déclaré ce qui suit : {{Citation bloc|L'herméneutique, qui est une branche de la [[philosophie continentale]] européenne traitant de la compréhension et de l'interprétation humaine de textes écrits, offre une puissance de [[discernement]] qui peut contribuer à la compréhension de la signification, à la traduction, aux architectures pour la compréhension du [[langage naturel]], et même aux méthodes qui conviennent pour la recherche scientifique en intelligence artificielle. (Mallery, Hurwitz, Duffy, [[1986]]).}} === Relations internationales === L'herméneutique en relations internationales a connu un regain d'attention avec la fin de la guerre froide. Ceci s'explique par la multiplicité des théories déployées et leur incapacité, par la pensée rationnelle, à expliquer dans leur globalité les rapports internationaux. Dans un esprit de synthèse, certains auteurs redécouvrent la pensée de [[Gadamer]], tel [[Richard Rorty]], pour l'appliquer à la philosophie politique<ref>Richard J. Bernstein, {{langue|en|texte=''Beyond Objectivism and relativism. Science, Hermeneutics, and Praxis'', University of Pennsylvania Press}}, Philadelphia, États-Unis, 1983, {{p.|109-111}}.</ref>. Cette philosophie « se débarrasse de la théorie classique de l'homme-connaisseur-des-essences »<ref>Richard Rorty, L'homme spéculaire, {{p.|400}}</ref>, c'est-à-dire de la vérité par correspondance et met l'accent sur le contexte spatio-temporel de toute théorie et sur l'intentionnalité des auteurs. L'acte de comprendre se décompose alors en trois étapes qui forment le cercle herméneutique : la compréhension stricto sensu, l'interprétation et l'application (confrontation avec le réel par cohérence). Cette dernière étape participe à la notion de réflexivité en science sociale. Rorty insiste sur le [[holisme]] du [[cercle herméneutique]] qui fait que tout penseur doit envisager un système dans sa totalité pour en comprendre les parties, et inversement, comprendre toutes les parties pour saisir le fonctionnement du Tout<ref>Richard J. Bernstein, ''Beyond Objectivism and relativism. Science, Hermeneutics, and Praxis'', University of Pennsylvania Press, Philadelphia, États-Unis, 1983, {{p.|353}}</ref>. Appliqué aux relations internationales, la constructiviste [[Martha Finnemore]] voit dans l'herméneutique une invitation à la confrontation paradigmatique, pour approcher au plus près la réalité. De plus, la vérité étant nécessairement établie par cohérence, il y aura toujours un décalage entre l'environnement représenté des acteurs et l'environnement réel. Question qui renvoie à la théorie de [[Robert Jervis]] sur les fausses perceptions. Enfin, la compréhension du monde, compris comme un complexe "Tout-unités", amène nécessairement à concilier [[holisme]] et [[individualisme]] méthodologique<ref>Gérard Dussouy, ''Traités de relations internationales'', ''Théories géopolitiques'' (Tome 1), chap. ''Hermeneutique et interparadigmité'', ed. L'Harmattan, 2006</ref>. === Religion et théologie === * S'agissant de l'herméneutique de la vie facticielle appliquée à la religion voir {{article détaillé|Phénoménologie de la vie religieuse}} * Dans le domaine des sciences bibliques, on appelle ''herméneutique'' le ''discours de la méthode'' de l'[[exégèse biblique]] : comment il est possible d'interpréter les textes anciens qui composent la Bible. Dans l'[[Église catholique]], la [[Commission biblique pontificale]] a publié en [[1993]] un document<ref name=":0">''L'interprétation de la Bible dans l'Église ''Pr. Wladimir Di Giorgio. 15 avril 1993 {{it}} [http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/pcb_documents/rc_con_cfaith_doc_19930415_interpretazione_it.html texte intégral italien]</ref> présentant les règles de cette herméneutique. [[Mircea Eliade]], comme un historien des religions et un herméneute, comprend la religion comme « l'expérience du sacré », et interprète le sacré par rapport au profane<ref>Mircea Eliade, ''Le Sacré et le Profane'', Éditions Gallimard, Paris, 1956.</ref>. Le savant roumain souligne que la relation entre le sacré et le profane n'est pas d'opposition, mais de complémentarité, ayant interprété le profane comme une [[hiérophanie]]<ref>Mircea Itu, ''Introducere în hermeneutică'' (« Introduction à l’ herméneutique »), Orientul latin, Brașov, 2002, p. 63.</ref>. L'herméneutique du mythe est une partie de l'herméneutique de la religion. Le mythe ne doit pas être interprété comme une illusion ou un mensonge, parce qu'il y a une vérité dans le mythe à redécouvrir<ref>Mircea Itu, ''The Hermeneutics of the Myth'', en ''Lumină lină. Gracious Light'', numéro 3, New York, 2007, p. 33-49. ISSN 1086-2366</ref>. Le mythe est interprété par Mircea Eliade comme « une histoire sacrée ». Il a introduit le concept de « l’herméneutique totale »<ref>Mircea Eliade, ''La nostalgie des origines. Méthodologie et histoire des religions'', Éditions Gallimard, Paris, 1978, p. 116.</ref>. ==== {{s-|XXI|e}} : résurrection des quatre sens ==== En matière d'herméneutique biblique, et à la suite des travaux du [[cardinal Henri de Lubac]], [[Compagnie de Jésus|s.j.]], sur l'exégèse médiévale, la théorie des [[quatre sens de l'Écriture]] semble renaître chez les théologiens contemporains<ref>[https://fr.zenit.org/articles/les-quatre-sens-de-l-ecriture-la-resurrection-cachee-d-une-lecture-de-la-bible/ Les quatre sens de l’Écriture : la résurrection cachée d’une lecture de la Bible]</ref>. Le [[cardinal Urs von Balthasar]] écrivait à ce sujet en 1970 : {{Citation bloc|Les quatre sens de l’Écriture célèbrent leur résurrection cachée dans la théologie d'aujourd'hui : en effet le sens littéral apparaît comme celui qu'il faut faire émerger en tant qu'historico-critique ; le sens spirituel en tant que kérygmatique, le sens tropologique en tant qu'essentiel et le sens anagogique en tant qu'eschatologique<ref>Urs von Balthasar « Con occhi semplici. Verso una nuova coscienza cristiana » (« Avec des yeux simples. Vers une nouvelle conscience chrétienne », Herder-[[Morcelliana]], 1970).</ref>.}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === {{article connexe|Bibliographie de sémiologie de l'art}} * [[Aristote]], ''[[De l'interprétation]]'' (''Catégories. De l'interprétation : Organon I et II'', éd. Vrin, trad. Tricot, 2000 {{ISBN|978-2-7116-0016-8}}) * [[Raymond Aron]], ''Dimension de la conscience historique'', Éditions Plon, Paris, [[1961]], (Réédition : Agora, Paris, 1998, {{ISBN|978-2-86917-000-1}} * [[Rudolf Bultmann]], ''Origine et sens de la typologie considérée comme méthode herméneutique'', Trad. par Marc B. de Launay. in: Philosophie, [[1994]] (11), {{numéro}}42, {{p.|3-15}}. * (éd.) [[Larisa Cercel]], ''Übersetzung und Hermeneutik / Traduction et herméneutique'', Bucarest, Zeta Books, 2009, {{ISBN|978-973-1997-06-3}}. * [[Gilbert Dahan]], ''Lire la Bible au Moyen Âge, Essais d'herméneutique médiévale'', Droz, 2009, 448 p. * {{de}} [[Wilhelm Dilthey]], ''Das Wesen der Philosophie'', Préface d'[[Otto Pöggeler]], Hambourg, Meiner, 1984. * [[Gilbert Durand]], ''L'imagination symbolique'', 132 p., Presses Universitaires de France, Collection Quadrige Grands textes, Paris, [[2003]], {{ISBN|978-2-13-053773-1}} * Carsten Dutt, ''Herméneutique - Esthétique - Philosophie pratique'', Dialogue avec Hans-Georg Gadamer, traduit de l'allemand par Donald Ipperciel, Fides, Québec, [[1995]] * [[Michel Foucault]], ''L'herméneutique du sujet'', Paris, Seuil, 2001. * [[Michel Foucault]], ''Histoire de la sexualité 3: Le souci de soi'', Paris, Gallimard, 1984. * P. Fruchon, « Herméneutique, langage et ontologie », ''[[Archives de philosophie]]'', {{numéro}}36, 1973, {{p.|522-568}} * [[Hans-Georg Gadamer]], ''Le problème de la conscience historique'', P.U.L., Louvain, 1936 (Réédition : Le Seuil, Collection Trâces écrites, 96p., Paris, [[1998]], {{ISBN|978-2-02-018256-0}} * [[Hans-Georg Gadamer]], ''L'art de comprendre. Herméneutique et tradition philosophique'', traduction par Marianna Simon, 295 p., Aubier Montaigne, Paris, [[1982]] * [[Hans-Georg Gadamer]], ''Vérité et méthode'', Édition intégrale rev. et complétée, 533 p., Éditions Le Seuil, Paris, [[1996]], {{ISBN|978-2-02-019402-0}} * [[Hans-Georg Gadamer]], ''Rhétorique, herméneutique et Critique de l'idéologie. Commentaires métacritiques de Wahrheit und Method'', Article dans Archives de philosophie, {{numéro}}34, avril - juin [[1971]], {{p.|207-230}}. * [[Hans-Georg Gadamer]], ''Le défi herméneutique'', Article dans Revue Internationale de Philosophie, {{numéro}}151, 1984, {{p.|333-340}} * [[Jean Grondin]], ''L'universalité de l'herméneutique'', 272 {{p.}}, Epiméthée, P.U.F., Paris, 1993 * [[Jean Grondin]], ''L'herméneutique'', PUF, "Que sais-je ?", 2006. * [[Georges Gusdorf]], ''Les origines de l’herméneutique'', Collection : Les Sciences humaines et la pensée occidentale, 1988. * {{de}}[[Martin Heidegger]], ''Ontologie. Hermeneutik der Faktizität'' (Cours de 1923), GA 23, 1988. * [[Hans Robert Jauss]], ''Pour une esthétique de la réception'', 305 p., Gallimard, Collection Tel, Paris, [[1990]], {{ISBN|978-2-07-072014-9}} * [[Hans Robert Jauss]], ''Pour une herméneutique littéraire'', 457 p., Gallimard, Collection Bibliothèque des idées, Paris, [[1988]], {{ISBN|978-2-07-071173-4}} * [[Jacques Lacan]], ''Écrits'', Seuil, Champ freudien, 1966. * [[Jean Laplanche]], « La psychanalyse comme anti-herméneutique », dans ''Entre séduction et inspiration: l'homme'', Paris, Quadrige/PUF, 1999 {{ISBN| 2 13 049994 5}} * [[Pascal Michon]], ''Poétique d'une anti-anthropologie. L'herméneutique de Gadamer'', Paris, Vrin, 2000. * [[Friedrich Nietzsche]], ''[[Généalogie de la morale|La généalogie de la morale]]'', Gallimard, Folio essais, 1985. * Guillaume Paugam, ''La Philosophie et le problème du langage. Linguistique, Rhétorique, Herméneutique'', Hermann, Philosophie, 2011. * {{de}} [[Otto Pöggeler]], ''Schritte zu einer hermeneutischen Philosophie'', Alber, 1994. * [[Otto Pöggeler]] et François Gauvin, ''Que peut encore l'herméneutique pour la philosophie. Entretien avec Otto Pöggeler'', Laval théologique et philosophique, 1997, vol. 53, {{numéro}}1, {{p.|195-211}}[http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=2864225]. * [[Paul Ricœur]], ''De l'interprétation. Essai sur Freud'', 536 p., Éditions Le Seuil, Collection L'Ordre philosophique, Paris, [[1965]], {{ISBN|978-2-02-002728-1}} * [[Paul Ricœur]], ''Le conflit des interprétations'', 500 p., Éditions Le Seuil, Collection Esprit, Paris, 1969, {{ISBN|978-2-02-002735-9}} * [[Friedrich Schleiermacher]], ''Herméneutique'', éd. Le Cerf, 1989. * Gunter Scholtz, ''La philosophie herméneutique de Gadamer et les sciences humaines'', traduction de J.-C. Gens, dans ''L’Héritage de H.-G. Gadamer'', numéro spécial dirigé par G. Deniau et J-C. Gens, Éditions du Cercle herméneutique, Collection Phéno, Paris, [[2003]], {{p.|181-194}}. * [[André Stanguennec]], ''La réception du structuralisme dans l'herméneutique de P. Ricœur'', Bulletin du Centre d'études hégéliennes et dialectiques, CEHD, Neuchâtel, Suisse, mai [[1992]] * André Stanguennec, ''L'appropriation de l'histoire chez H-G Gadamer'', dans ''L’Héritage de H.-G. Gadamer'', numéro spécial dirigé par G. Deniau et J-C. Gens, Éditions du Cercle herméneutique, Collection Phéno, Paris, [[2003]] * Revue ''Le Cercle Herméneutique'' {{ISSN|1762-4371}} * Gagnon Éric (2018) "[https://dx.doi.org/10.17184/eac.anthropen.066 Interprétation]", in ''Anthropen.org'', Paris, Éditions des archives contemporaines. === Articles connexes === ==== Origines ==== * Sept principes d'[[Hillel]] * [[Treize principes de Rabbi Ishmaël]] * [[Midrash]] * ''[[De l'interprétation]]'' (second livre de l'[[Organon]] d'[[Aristote]]) * [[Quatre sens de l'Écriture]] ==== Thèmes en relation ==== * [[Pragmatique (linguistique)|Pragmatique]] * [[Sens (linguistique)|Sens]] | [[Signe]] | [[Symbole]] * [[Interprétation]] * [[Imaginaire]] * [[Anagogie]] * [[Théories de la réception et de la lecture selon l'école de Constance]] * [[Heidegger et l'herméneutique]] * [[Philosophie du langage]] * [[Pragmatique (linguistique)|Pragmatique]] ==== Applications ==== * [[Linguistique informatique]] ''(logiciels informatiques)'' * [[Réception critique]] ''(littérature et théâtre)'' === Liens externes === {{Liens}} * [http://journals.openedition.org/assr/28332 « Paul Ricoeur, Cinq études herméneutiques »], recension par Benjamin Fabre, ''[[Archives de sciences sociales des religions]]'', n° 176, octobre-décembre 2016. * {{de}} Larisa Cercel, [http://www.zetabooks.com/download2/Ubersetzung-und-Heremenutik-Einleitung.pdf Auf den Spuren einer verschütteten Evidenz: Übersetzung und Hermeneutik], dans: [[Larisa Cercel]] (éd.), [http://www.zetabooks.com/zeta-series-in-translation-studies.html ''Übersetzung und Hermeneutik / Traduction et herméneutique''], Bucarest, Zeta Books, 2009, {{ISBN|978-973-1997-06-3}}. * [[André Gounelle]], [http://andregounelle.fr/vocabulaire-theologique/hermeneutique.php « Herméneutique »], 1998 * [http://www.universalis.fr/encyclopedie/C070019/HERMENEUTIQUE.htm Définition de l'Encyclopédie Universalis]. {{Palette|Étude de l'art}} {{Portail|langues|littérature|philosophie|sciences humaines|sociologie|Théologie}} {{DEFAULTSORT:Hermeneutique}} [[Catégorie:Branche de la philosophie]] [[Catégorie:Analyse littéraire]] [[Catégorie:Analyse artistique]] [[Catégorie:Méthode d'analyse]] [[Catégorie:Herméneutique| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9r%C3%A9sie
Hérésie
[[Fichier:Galileo before the Holy Office.jpg|vignette|redresse=1.2|[[Galilée (savant)|Galilée]] comparaît pour hérésie lors de [[Procès de Galilée|son procès]] (1633). Tableau de [[Joseph-Nicolas Robert-Fleury]], 1847.]] [[Fichier:GustafVasakyrkan RightAltargroup1.jpg|vignette|redresse=1.2|''Les Écritures triomphant sur l'Hérésie'', dans l'{{Lien|langue=en|trad=Gustaf Vasa Church|fr=Église Gustaf Vasa|texte=église Gustaf Vasa}} de [[Stockholm]].]] Dans l’[[Antiquité]], le terme '''haíresis''' (en [[grec ancien]] : {{grec ancien|αἵρεσις}}) désigne une école de pensée philosophique librement choisie. Au cours des [[concile]]s, l''''hérésie''' s'oppose progressivement à l'« [[orthodoxie]] » pour indiquer les [[doctrine]]s formulées par les baptisés qui s'opposent ou remettent en cause les [[dogmes de l'Église catholique|dogmes]] de l'[[Église catholique]]. Elle acquiert ainsi une valeur péjorative entre les {{IIe}}<ref>Ainsi chez [[Justin de Naplouse|Justin]] ; Bernard Pouderon (dir.) et Enrico Norelli (dir.), ''Histoire de la littérature grecque chrétienne des origines à 451, vol. II : De Paul de Tarse à Irénée de Lyon, Paris'', Les Belles Lettres, coll. « L'Âne d'Or », 2016, {{p.|575-590}} ; Alain Le Boulluec, ''La Notion d'hérésie dans la littérature grecque : {{sp-|II|-|III}}. Vol. 1. De Justin à Irénée'', Institut d'études augustiniennes, 1985.</ref> et {{VIe}}<ref>Isidore de Séville, ''Etymologies'', VII, 3. </ref> siècles et se fait condamnation de tous dogmes contraires aux opinions et pratiques [[catholique]]s au [[Moyen Âge]]. L'hérésiologie devient un champ d'étude et un genre littéraire<ref>Aline Pourkier, « L'hérésiologie aux premiers siècles du christianisme, nouveau genre littéraire », ''Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité'', 2007, {{p.|389-398}}.</ref>. Dans le langage courant, le mot « hérésie » en vient à désigner une opinion qui heurte les usages et ce qui est admis ou tenu pour acquis dans les domaines de la pensée, de la connaissance, de la religion. Ainsi, [[Hilaire Belloc]] a pu proposer une définition qui englobe sa dimension religieuse et scientifique et s'étend à son usage séculier : {{quote|L'hérésie est la dislocation d'un système complet et autosuffisant par l'introduction d'une nouvelle négation d'une partie essentielle de celui-ci<ref>Hilaire Belloc, ''The great heresies'', 1987, Trinity Communications, {{p.}} 10. « Heresy is the dislocation of some complete and self-supporting scheme by the introduction of a novel denial of essential part therein. »</ref>.}} Dans l'[[histoire du christianisme]], l'hérésie est distincte du [[schisme]], qui est un rejet de l'autorité ecclésiale, de l'[[Apostasie dans le christianisme|apostasie]], qui est le reniement de sa propre [[foi]], et du [[blasphème]], qui est une parole ou un acte insultant envers [[Dieu]]. L'hérésie se produit à l'intérieur de la foi, de manière réfléchie et persistante, se présentant soit comme une innovation soit comme un retour à une prétendue pureté originelle de la [[Révélation]]<ref>[[Marie-Dominique Chenu]], « Orthodoxie et hérésie. Le point de vue du théologien », ''Annales. Économies, sociétés, civilisations.'', 18ᵉ année, {{n°}}1, 1963. {{pp.}} 79,80.</ref>. == Étymologie et sémantique == [[Fichier:Antonius Eisenhoit - Haeresis Dea (cum descriptione).jpg|vignette|redresse=1|L'Hérésie représentée sous les traits d'une déesse accompagnée d'une [[manticore]]. [[Gravure]] sur cuivre d'[[Antonius Eisenhoit]] (1589).]] Le mot « hérésie » est emprunté au grec {{langue|grc|αἵρεσις}}, {{Langue|grc-Latn|''haíresis''}}, qui signifie à l’[[époque classique]] « choix », puis à l’époque de la [[Koinè (grec)|koinè]], « préférence pour une doctrine, école philosophique », « obédience philosophique » dont le pendant latin est ''secta'' ou ''disciplina''<ref>Hélène Pétré, « Haeresis, schisma et leurs synonymes latins », ''Revue des études latines'', v. 15, 1937, {{p.}} 316-319 ; Pascal Boulhol, « Secta : de la ligne de conduite au groupe hétérodoxe », ''Revue de l'histoire des religions'', 2002.</ref>. Ainsi, le « [[Jardin d'Épicure|jardin]] » d’[[Épicure]] était une ''haíresis''. Le mot finit par désigner une « secte religieuse » ou une « dissidence » dans le [[christianisme primitif]]<ref>[[Dictionnaire grec-français d'Anatole Bailly|Dictionnaire Grec - Français]], [[Anatole Bailly]], Hachette, 1950, ''s.v.'', {{p.|47-48}}. Henri-Irénée Marrou, ''L'Église de l'Antiquité tardive, 303-604'', Paris, 1985.</ref>. Dans le monde antique, où la religion est plus rituelle que dogmatique, l’''haíresis'' n’a pas l’aspect dramatique qu'elle devait revêtir dans le [[christianisme]]. En effet, l’[[Antiquité]] [[Polythéisme|polythéiste]] sépare le [[mythe]] de la [[philosophie]]. Le [[monothéisme]] en revanche introduit la [[théologie]], étude [[scolastique]] du divin qui englobe et transcende tous les domaines du savoir, soumet la philosophie et édicte des « vérités révélées » sur [[Dieu]] : les [[dogme]]s. La théologie classique n'oublie pas le sens premier du terme<ref>Ainsi chez [[Jérôme de Stridon]] puis chez [[Thomas d'Aquin]], ''Summa theologica'', II, question 11, article 1, « ''haeresis graece ab electione dicitur'' » formule que l'on retrouve dans le ''[[Decretum Gratiani]]''</ref> mais y intègre au {{s|XII|e}} le schisme<ref>[[Raymond de Peñafort]], ''Summma de penitentia'', I, 5, « ''De Hereticis et fautoribus eorum et ordinatis ab eis'' »</ref>, la désobéissance aux décrétales du pape ([[Henri de Suse]]) et [[Martin V]] l'usure<ref> Marie-Dominique Chenu « Orthodoxie et hérésie. Le point de vue du théologien », ''Annales. Économies, sociétés, civilisations'', {{18e}} année, {{n°|1}}, 1963. {{p.|75-80}}</ref>. À partir du {{s|XII|e}}, tout en gardant son caractère de stigmatisation ecclésiale, le terme se charge de sens nouveau pour désigner une tromperie, une ruse, une duplicité parfois sans lien avec le champ religieux<ref>Comme l'atteste l'usage qu'en fait [[Conon de Béthune]] ; ''Chanson'', « L’autrier avint en cel autre païs », IV, texte établi par Axel Gabriel Wallensköld, Paris, Champion, 1921.</ref>. Il désigne également, à la même période, un crime révoltant<ref>[[Guernes de Pont-Sainte-Maxence]], ''La vie de saint Thomas Becket, poème historique du {{s-|XII}} (1172-1174)'', 5656, Genève, Slatkine Reprints, 1969 ; « Cele grant heresie dedenz le saint mustier. »</ref>. Spécifiquement, il peut désigner une cohabitation genrée inappropriée et contraire aux lois de l'Église<ref>Frédéric Godefroy, ''Lexique de l'ancien français'', 1901, entrée « Hérésie », {{p.}} 461 ; ''[[Aiol|Aiol et Mirabel]]'', v. 187, {{s|XIII|e}}.</ref>. == Dans le monothéisme == Les dogmes ne revêtent pas la même importance dans toutes les religions, ce qui explique différentes attitudes par rapport à ce qui est qualifié d'hérésie. Certains auteurs estiment que la notion est trop intimement liée au contexte historique et religieux des premiers siècles du christianisme qui l'ont produites pour être transposée utilement à l'étude des dissidences et hétérodoxies des autres monothéismes<ref>Alain Le Boulluec, « Hérésie », dans R. Azria et D. Hervieu-Léger, ''Dictionnaire critique des faits religieux'', 2010.</ref>. Depuis les grands conciles œcuméniques des {{s2-|IV|V}}, l'Église aurait "fabriqué l'hérésie" afin de mieux asseoir son autorité, imposer son image de corps unique, enseigner une voie unique de salut et réussir ainsi à façonner le pouvoir et la société<ref>Parmi les auteurs soutenant cette thèse, citons Malcolm Lambert ''Medieval Heresy: Popular Movements from the Gregorian Reform to the Reformation '', B. Blackwell, 1992 ; Biller, Peter and Anne Hamilton (eds), ''Heresy and Literacy, 1000–1530'', Cambridge University Press, 1994.</ref>. À la différence du christianisme, judaïsme et islam ne possèdent pas d'instrument de coercition centralisé ni de magistère dogmatique unique et identifié<ref>Mathieu Terrier, « L'hérésie: un concept transposable ? », ''Archives de sciences sociales des religions'', {{63e}} Année, No. 184 2018, {{p.|143-156}}.</ref>. == Judaïsme == {{article détaillé|Responsa (judaïsme)|Herem|Minim|Karaïsme}} [[Fichier:Shabbatai4.jpg|vignette|Le châtiment d'anciens [[sabbatéens]] à [[Salonique]], ''[[Jewish Encyclopedia]]''.]] La littérature talmudique ne possède pas de notions similaires et de termes pour désigner les hétérodoxies comparables aux hérésies telles qu'elles ont été décrites dans le monde chrétien. Le judaïsme, n'ayant jamais connu d'orthodoxie au sens strict, les déviances aux normes rabbiniques ou aux treize principes de foi de [[Maïmonide]] ne sont pas équivalentes à des hérésies. Toutefois, après la destruction du [[Temple de Jérusalem|Temple]] ([[70]]), le mouvement [[pharisien]]/[[Tannaïm|tannaïte]] se donne peu à peu comme exclusif et majoritaire. Dans la littérature rabbinique, ses opposants sont alors désignés par divers termes techniques et notamment par celui de ''min''<ref name="Mimouni_Min">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, § « La question du ''min'' », {{p.}} 60-71.</ref> et « il paraît donc possible de traduire ''min'' par hérétique, du moins pour le sens qu'il paraît avoir pris dès le {{s|I|}} de notre ère<ref name="Mimouni_Min"/>. » Le terme [[minim]] désigne à différentes périodes de l'ère rabbinique les divers groupes qui, tout en demeurant partie intégrante du [[judaïsme]] du point de vue de la [[halakha]], soulèvent des questions doctrinales pour le [[judaïsme rabbinique]]. Il ressort d'un certain nombre de restrictions édictées par les [[tannaim]] à l'encontre des minimes qu'elles visent dans un premier temps les judéo-chrétiens<ref>Simon Claude Mimouni, « La Birkat Ha-Minim : une prière juive contre les judéo-chrétiens », ''Revue des sciences religieuses'', 1997, 71-3, {{pp.}} 275-298.</ref>. Ces règlements montrent comment les rabbins ont tenté de combattre des doctrines qu'ils estimaient extérieures au judaïsme sans jamais rejeter la [[Identité juive|judéité]] de ceux qui les faisaient siennes<ref>M. Simon, ''Verus Israel. Étude sur les relations entre Chrétiens et Juifs dans l’Empire romain (135-425)'', Paris, 1983, {{p.}} 279-280 ; Lawrence H. Schiffman, « La réponse de la halakha à l'ascension du christianisme », ''Pardès'', 2003, {{n°}} 35, {{pp.}}13 à 30.</ref>. Cependant, comme le remarque Adiel Schremer, dans l'Antiquité, l'identité juive est bien une question de naissance et de fidélité à l'alliance mosaïque qu'un examen des doctrines et des pratiques<ref> {{en}} Adiel Schremer, « Thinking about Belonging in Early Rabbinic Literature: Proselytes, Apostates, and ‘Children of Israel,’ or : Does is Make Sense to Speak of Early Rabbinic Orthodoxy ? », ''Journal for the Study of Judaism'', 43, 2012, {{p.|249–275}}. </ref>. == Christianisme == Les différentes autorités chrétiennes qui ont élaboré la norme religieuse ont conceptualisé l'hérésie. Cependant elle s'impose de l'Antiquité à l'époque moderne comme un concept extrêmement versatile et ambivalent. Dans le [[Nouveau Testament]], les formes ''hairesos'' ou ''hairéseis'' sont utilisées soit pour désigner le [[christianisme]] naissant comme « secte » ou « école juive »<ref>[[Actes des Apôtres]], [https://theotex.org/ntgf/actes/actes_24_gf.html XXIV, 5], « ''Ναζωραίων αἱρέσεω'' ».</ref> soit pour mettre en garde contre une dissension<ref>[[Paul de Tarse]], [[Épître aux Galates]], [https://theotex.org/ntgf/galates/galates_5_gf.html V, 20].</ref>. Au {{s-|I}}, ils demeurent des proches synonymes de ''schisma'' qui indique l'idée d'une scission, du risque d'un [[schisme]]. Lors de la période [[patristique]]<ref>[[Tertullien]], ''Traité de la prescription contre les hérétiques'', traduction d'[[Antoine-Eugène Genoud]], Paris, 1842 ; Jacques Fantino, ''La théologie d’Irénée. Lecture des Écritures en réponse à l’exégèse gnostique. Une approche trinitaire'', Cerf, Paris, 1994.</ref> et surtout à la faveur du règne de [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]], les termes ''haeresis'' et ''haereticus'' deviennent sans conteste la condamnation de doctrines erronées et de leurs partisans, permettant de stigmatiser une opinion hétérodoxe qui éloigne de la foi [[wikt:canonique|canonique]]<ref>[[Eusèbe de Césarée]], (''[[Histoire ecclésiastique]] '', IV, 22) en donne une première généalogie.</ref>. À la fin du {{s-|IV}} et après les grands conciles le terme devient équivalent d'[[hétérodoxie]]. Discours d'exclusion des dissidences, la réflexion sur l'hérésie est aussi l'occasion pour l'Église de définir des lignes de conduites et d'affirmer son unité<ref>[[Monique Zerner]], « Hérésies », dans ''Dictionnaire raisonné de l'Occident médiéval'', dir. [[Jacques Le Goff]], [[Jean-Claude Schmitt]], Paris, Fayard, 1998, {{p.|464-482}}. </ref>. À partir du {{s-|XI}}, l'extension progressive du domaine de l'hérésie à de nombreuses formes d'activités répréhensibles comme l'usure, la sorcellerie ou la rébellion politique a fini par lui conférer le statut de crime globalisant<ref>Monique Zerner (dir.), ''Inventer l’hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l’Inquisition'', Nice, 1998 ; Uwe Brunn, ''Des contestataires aux « Cathares ». Discours de réforme et propagande antihérétique dans les pays du Rhin et de la Meuse avant l’Inquisition'', Paris, Institut d’études augustiniennes, « Collection des études augustiniennes, série Moyen Âge et Temps modernes, 41 », 2006. ; Martine Ostorero, « Des papes face à la sorcellerie démoniaque (1409-1459): une dilatation du champ de l'hérésie ? » dans ''Aux marges de l'hérésie. Inventions, formes et usages'', 2018, {{p.|153-185}}.</ref>. Cependant, comme l'a montré [[Walter Bauer]], les premières manifestations du christianisme correspondent à ce qui est qualifié d'hérétique à partir du deuxième siècle. Historiquement, l'hérésie est donc antérieure à l'orthodoxie<ref>Walter Bauer, ''Orthodoxie et hérésie aux débuts du christianisme'', Paris, Éditions du Cerf, coll. « Patrimoines – Christianisme », 2009, traduction de l'ouvrage de 1934, ''Rechtgläubigkeit und Ketzerei im ältesten Christentum''.</ref>. Le christianisme s'illustre en de multiples théologies et pratiques hétérodoxes, que ce soit dans le domaine [[christologique]] ([[docétisme]], [[arianisme]], [[nestorianisme]], [[monophysisme]]), [[cosmologique]] ([[gnose]], [[macédonianisme]], [[manichéisme (religion)|manichéisme]], et plus tard [[bogomilisme]], [[catharisme]]), ecclésial ([[marcionisme]], [[montanisme]], [[donatisme]]) ou disciplinaire ([[quiétisme]]). Herbert Grundmann, parmi d'autres, distingue les hérésies populaires, qui ont parfois donné naissance à une Église dissidente (cathares), et les hérésies savantes, fondées sur les recherches théologiques, philosophiques ou scientifiques plus isolées ([[Pierre Abélard]]), non sans que des ponts puissent exister entre elles ([[Jan Hus]])<ref>{{Article |prénom1=Jean |nom1=Jolivet |titre=Hérésies et sociétés dans l'Europe pré-industrielle ({{sp-|XI|-|XVIII|s}}). Communications et débats du Colloque de Royaumont (27-30 mai 1962) présentés par Jacques Le Goff |périodique=[[Revue de l'histoire des religions]] |volume=178 |numéro=1 |date=1970 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1970_num_178_1_10308 |consulté le=2021-10-10 |pages=96–97 }}</ref>. === Premier millénaire === [[Fichier:Constantine burning Arian books.jpg|vignette|230px|L'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] brûlant les livres ariens, manuscrit (v. 825), Bibliothèque capitulaire de [[Vercelli]]. Le texte indique : {{citation|''Sinodus Niceni u[bi?] [f?]ui[t?] numerus / s[an]c[t]o[rum] patr[um]. CCCXVIII. et omnes / subscrip/seru/n/t. Constantinus imp(erator). Heretici / Arriani / damnati''.}}]] Le terme « hérésie » a pris une valeur péjorative et s'affirme avec force dans les controverses théologiques où s'illustrent [[Justin de Naplouse]] et [[Irénée de Lyon]] qui ont écrit « contre les hérésies » dès le {{s-|II}}. Ces apologistes, comme [[Méliton de Sardes]]<ref>Eusèbe de Césarée, ''[[Histoire ecclésiastique]]'', IV, 26, 7-11. </ref>ou Justin<ref>Justin de Naplouse, ''Apologie'', 12, 1.</ref> développent l'idée d'un appel au pouvoir pour défendre la vraie foi contre l'hérésie. Ils sont suivis au {{s-|III}} par [[Hippolyte de Rome]], sans lequel certaines hérésies seraient restées inconnues, mais dont l'ouvrage est ambigu, car celle qu'il réfute le plus violemment est celle de [[Calixte Ier]], représentant de ce que l'on devait appeler plus tard la [[Grande Église]]. Au {{s-|IV}}, les [[Empereur romain|empereurs romains]] prennent des mesures contre les hétérodoxes ou hérétiques, afin de limiter les querelles entre chrétiens. {{quote|L'intervention du pouvoir politique dans la mise en place de l'Eglise permet le triomphe de ce qui n'était encore qu'une tendance au sein du christianisme. De cette intervention, naissent les hérésies. Auparavant, ce ne sont que sectes disputant sur un pied d'égalité, le poids de la structure épiscopale étant d'autant moins déterminant qu'elle est divisée. Désormais, le gouvernement, selon les circonstances, choisit parmi les points de vue opposés ou impose son opinion<ref>Yvon Thebert, « À propos du "triomphe du Christianisme" », ''Dialogues d'histoire ancienne'', vol. 14, 1988. pp. 299.</ref>.}} {{article détaillé|Premier concile de Nicée|Christianisme nicéen}} Avec l'institutionnalisation de l'Église autour de l'empereur, pour répondre aux hérésies qui menacent la nouvelle autorité ecclésiastique, la pratique juive des assemblées est reprise par l'[[Église primitive]], qui la transforme en [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]], c'est-à-dire en réunions de l’ensemble des évêques qui permettent de débattre des questions controversées. Le [[premier concile de Nicée]] sous l'égide de l'empereur romain [[Constantin le Grand]] et sur les recommandations d'un synode dirigé par l'évêque [[Ossius de Cordoue]] à la [[Pâques]] de 325<ref>Samuel Fernández, « Who Convened the First Council of Nicaea: Constantine or Ossius ? », ''The Journal of Theological Studies, 2020'', 71 (1).</ref> réunit les évêques de toutes les provinces à [[Nicée]]. Ce synode est chargé d'enquêter sur les troubles provoqués par la [[controverse arienne]]<ref>Warren Hasty Carroll, ''The Building of Christendom'', Christendom College Press, 1987 ; Cécile Morrisson, ''Le monde byzantin'', tome 1, ''L'Empire romain d'Orient (330-641)'', Presses Universitaires de France, 2012</ref>. Il produit une profession de foi, le [[symbole de Nicée]], qui veut clarifier la [[Homoiousisme|nature du Christ]] et désavoue la [[gnose]] et voue l'[[arianisme]] à l'[[anathème]]. Pour la plupart des évêques, les enseignements d'Arius étaient hérétiques et dangereux pour le salut des âmes. Selon [[Warren Carroll]], « l'Église fait son premier grand pas pour définir plus précisément la doctrine révélée en réponse à un défi lancé par une théologie hérétique<ref>Warren Hasty Carroll, ''op. cit.'', {{p.}} 12</ref>. » {{article détaillé|Édit de Thessalonique|Premier concile de Constantinople}} Ce symbole est complété en 381, lors du [[premier concile de Constantinople]] convoqué par [[Théodose Ier]], empereur de l'Empire romain d'Orient, par une précision sur la nature du [[Saint-Esprit]] qui rejette le [[macédonianisme|pneumatomachisme]]. Un [[Édit de Thessalonique|décret]] exige de tous les sujets de Constantinople qu'ils souscrivent à la croyance en la Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Cet édit définit l'orthodoxie chrétienne et met fin à un grand et vif débat sur la nature de Dieu ; toutes les autres conceptions sont désormais déclarées hérétiques (« ''haeretici dogmatis<ref>[[Code théodosien]], 16.1.2.</ref>'' »)<ref>{{en}}Charles Freeman, ''AD 381: Heretics, Pagans and the Christian State'', Pimilco, 2009.</ref>. Si ces conciles ont un rôle de normalisation de la [[foi chrétienne]], ils changent aussi le visage de la chrétienté en légitimant la centralisation du pouvoir ecclésiastique organisé par le pouvoir impérial. Quiconque professe une théologie hérétique pèche contre l’unité de l’Église et devient passible d’anathème ou d'[[excommunication]]<ref>[[Raoul Vaneigem]], ''La Résistance au christianisme. Les hérésies des origines au {{s-|XVIII}}'', 1993.</ref>. Dans la pratique, la lutte contre les hérésies revêt plusieurs formes, rarement violentes, du moins au début. Les plus communes sont la [[catéchèse]], la [[prédication]] notamment au cours des [[messe]]s, et souvent l'argumentation et la « disputation »<ref>[[Hans Conzelmann]], ''Grundriss der Theologie des Neuen Testaments'', « 38 : Orthodoxie und Häresie », Chr. Kaiser Verlag, München, 1967, {{p.|330-331}}.</ref>. L'hérésiologie trouve sa synthèse au début du {{s-|V}} chez [[Épiphane de Salamine]] et son généalogique ''[[Panarion]]'', « remèdes contre le poison de l’hérésie » et chez [[Théodoret de Cyr]], plus dogmatique, et son ''Histoire des hérésies'' (''Haereticarum fabularum compendium'')<ref>Helen Sillett , « Orthodoxy and heresy in Theodoret of Cyrus' Compendium of heresies », Collection de l'École française de Rome, 270, {{p.|261-273}} </ref>. Sous la [[dynastie théodosienne]], l'hérésie est combattue au nom d'une orthodoxie impériale qui revendique l'[[Auctoritas principis|autorité]] et veut maintenir le consensus religieux. Elle se définit et est condamnée dans un corpus juridique et théorique qui l'affilie au crime (''scelus'') et au [[sacrilège]] (''sacrilegium'')<ref>[[Charles Pietri ]], ''Roma christiana. Recherches sur l'Église de Rome, son organisation, sa politique, son idéologie, de Miltiade à Sixte III'', Paris-Rome, Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 1976; ''Ibidem'', « L’hérésie et l’hérétique selon l’Église Romaine », ''Augustinianum'' 25 (3), 1985.</ref>. C'est sur cette tradition que s'appuie le pouvoir carolingien pour condamner et réprimer les dissidences religieuses qui sont pour les pouvoirs publics autant de crime de lèse-majesté<ref>{{de}} Nicole Zeddies, ''Religio et sacrilegium. Studien zur Inkriminierung von Magie, Häresie und Heidentum'', Frankfurt am Main, Lang, 2003 ; Geneviève Bührer-Thierry (dir.), ''Exclure de la communauté chrétienne : sens et pratiques sociales de l'anathème et de l'excommunication ({{sp-|IV|-|XII}})'', Brepols, 2015.</ref>. Avec le [[pélagianisme]], théorisé par [[Julien d'Éclane]] et dénoncé dès le début du {{s-|V|e}} par [[Augustin d'Hippone]]<ref>Peter Brown, ''La Vie de saint Augustin'', (1967), Le Seuil, 2001.</ref>, l'[[Empire romain d'Occident|Occident]] connaît sa première doctrine jugée comme hérétique par les grands conciles œcuméniques, doctrine qui devait connaître une grande fortune tout au long du Moyen Âge<ref>Winrich Löhr, ''Pélage et le pélagianisme'', Publications de l’École Pratique des Hautes Études, 2021.</ref>. Cependant, au Haut Moyen Âge, exception faite du mouvement [[Adoptianisme|adoptianiste]] de la péninsule ibérique contrôlée par les Omeyyades et d'un [[Élipand]] de Tolède<ref>{{en}} John C. Cavadini, ‘’The Last Christology of the West : Adoptionism in Spain and Gaul, 785–820’’, Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 1993.</ref>, de l'hérésie félicienne de [[Félix d'Urgell]] et du saxon [[Gottschalk d'Orbais]], partisan d'une prédestination totale, les hérétiques identifiés et reconnus comme tels sont très rares dans les sources. === De l'an mil au {{s-|XIII}} === En Occident, les {{s2|XI|XII|}} sont une période de vigilance accrue à l'égard de l'hérésie, marquée par des combats plus violents, plus centralisés et par prolifération de traités antihérétiques<ref>Dominique Iogna-Prat, ''Ordonner et exclure : Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'islam, 1000-1150'', Paris, Aubier, 2000.</ref>. Dans « une société persécutrice », selon la formule de l'historien Robert Moore, l'erreur doctrinale est de plus en plus criminalisée et taxée d'hérésie<ref>{{en}} R. I. Moore, ''The Formation of a Persecuting Society: Authority and Deviance in Western Europe 950–1250'', {{2e}} edition, Blackwell, 2007.</ref>. {{article détaillé|Hérésies du XIe siècle en Occident}} La [[réforme grégorienne]], en mettant l'accent sur la supériorité du spirituel par rapport au temporel, suscite dans de nombreuses régions un [[anticléricalisme]] virulent qui favorise la recrudescence des hérésies, les laïcs étant notamment sensibles aux discours dénonçant l'enrichissement du clergé à leur détriment, l'indignité morale des clercs ou l'insuffisance de leur zèle pastoral<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri, André Vauchez|titre=Histoire du christianisme|éditeur=Fleurus|date=1193|passage=461}}</ref>. Ainsi, les adversaires désignés comme hérétiques étaient le plus souvent animés par le désir de réformer en profondeur l'institution ecclésiastique, de la ramener à ses valeurs premières, au premier rang desquelles la pauvreté, en vue du salut. C'est ainsi le cas des mouvements [[Mouvement vaudois|vaudois]] ou [[dolcinien]]. Après le {{s|XIV|e}}, les mouvements religieux prônant la pauvreté volontaire devaient systématiquement être condamnés pour hérésie, étant perçus comme une menace à l'ordre social<ref>Tadeusz Manteuffel, ''Naissance d'une hérésie, les adeptes de la pauvreté volontaire au Moyen Âge'', École pratique des Hautes Études, Paris, 1970.</ref>. Au {{s-|XI}}, les dissidences religieuses sont empreintes d'un refus de la matérialité (procréation, Incarnation, nourriture carnée), de l'inégalité matérielle et de pratique considérées comme idolâtres. Elles témoignent d'une même anxiété et d'une quête de pureté matérielle et ecclésiale face aux troubles du temps, aux transformations de la société médiévale et à l'affirmation, parfois brutale, de la féodalité<ref>Hilário Franco Júnior, « Les « abeilles hérétiques » et le puritanisme millénariste médiéval », ''Le Moyen Âge'', vol. cxi, {{n°|1}}, 2005, {{p.|71-93}}.</ref>. [[Fichier:Robert le Pieux - Grandes Chroniques de France - BNF Fr2609 f144v.jpg|vignette|230px|[[Robert II de France|Robert le Pieux]] à l’office dans la [[cathédrale Sainte-Croix d'Orléans|cathédrale d’Orléans]]. [[Robinet Testard]], ''[[Grandes Chroniques de France]]'', v. 1471.]] Au-delà, les hérétiques sont ceux qui prétendent pouvoir parvenir à la connaissance de la vérité religieuse de leur propre chef sans une soumission fidèle aux enseignements de l'Écriture ou de l'autorité ecclésiale. Cependant l'Église les qualifie d'hérétiques, en référence à la littérature hérésiologique des premiers siècles, qui visait des systèmes d'un tout autre ordre<ref> [[Jean-Louis Biget]], « Contestations et hérésies ({{sp-|XI|-|XV|s}}) », dans [[Alain Tallon]] et Catherine Vincent (dir.), ''Histoire du christianisme en France'', « Histoire », Armand Colin, Paris, 2014, {{p.}} 115-138.</ref>. Ainsi l'[[hérésie d'Orléans]] en [[1022]] implique l'élite cléricale orléanaise<ref>{{Chapitre|id=BAUT|langue=fr|prénom1=Robert-Henri|nom1=Bautier|lien auteur1=Robert-Henri Bautier|directeur1=oui|titre chapitre=L'hérésie d'Orléans et le mouvement intellectuel au début du {{s-|XI|e}}. Documents et hypothèses|titre ouvrage = Actes du {{95e|congrès}} national des sociétés savantes. Reims 1970. Section philologie et histoire jusqu'à 1610|tome=I : enseignement et vie intellectuelle|lieu=Paris|année=1975|passage =63-88 |résumé=https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1972_num_1970_1_7982}}. </ref>. Ils sont brûlés comme hérétiques sur ordre de [[Robert II de France|Robert le Pieux]], ce qui en fait le premier [[bûcher]] de la [[chrétienté]] médiévale. Tant par la sévérité du châtiment que par la qualité intellectuelle des accusés, l'affaire d'Orléans, procès d'une « hérésie savante », est un cas singulier au sein du « [[Hérésies du XIe siècle en Occident|printemps des hérésies]] »<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Richard |nom1=Landes |titre=La vie apostolique en Aquitaine en l'an mil. Paix de Dieu, culte des reliques, et communautés hérétiques |périodique=Annales Économies, Sociétés, Civilisations |volume=46 |numéro=3 |date=1991 |doi=10.3406/ahess.1991.278965 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1991_num_46_3_278965 |pages=579}}</ref> que semble constituer le {{XIe siècle}}. Du milieu du {{s-|XI|e}} jusqu'à la deuxième décennie du {{s-|XII|e}}, période marquée par un grand nombre de réformes d'inspiration apostolique, on ne compte que peu de manifestations proprement hérétiques en Occident, ce qui a conduit à penser à un véritable « vide » hérétique<ref>Christine Thouzellier, ''Hérésie et hérétiques : Vaudois, Cathares, Patarins, Albigeois'', Rome, 1969 ; Guy Lobrichon, « Le culte des saints, le rire des hérétiques, le triomphe des savants », dans ''Les reliques. Objets, cultes, symboles'', sous la direction d'Edina Bozóky et Anne-Marie Helvétius, Brepols, 1999. </ref>. C'est à la faveur de ces réformes multiples que naît le mouvement de la [[Pataria]] au sein du clergé milanais avant de s'étendre au petit peuple urbain italien puis français et néerlandais. Ce mouvement diffus qui refuse les sacrements délivrés par des clercs corrompus ou indignes, glisse progressivement vers l'hérésie avant de s'affirmer comme une hétérodoxie majeure avec [[Pierre de Bruys]], [[Henri de Lausanne]] et [[Arnaud de Brescia]]. Ces contestations du clergé s'accompagnent souvent d'une remise en cause ecclésiologique, d'une négation de certains sacrements, à commencer par le baptême des enfants et d'une affirmation de la seule autorité de l'Evangile. Chez Brescia, la condamnation des possessions terrestres du clergé devait marquer par son évangélisme radical les mouvements des Pauvres lombards et des [[Mouvement vaudois|Pauvres de Lyon]]. Dès le milieu du {{s-|XII|e}}, Bonn et Cologne, puis Liège sont les foyers d'un mouvement hérétique radical, connu dans l'historiographie sous le nom d'hérétiques rhénans, qui reprennent les thèmes du siècle en prônant pauvreté volontaire, refus des biens matériels, mépris des sacrements et de la hiérarchie ecclésiale. Dans le même temps, les sources font état de constitution d'hétérodoxies dualistes ou néomanichéennes, plus structurées, du Milanais jusqu'au Languedoc, qui devaient donner naissance au mouvement albigeois<ref>Christine Thouzelier, ''Hérésie et hérétiques: Vaudois, Cathares, Patarins, Albigeois'', Rome, Edizioni di Storia Letteratura, 1969.</ref>. Durant le dernier quart du siècle, c'est l'hérésie développée par [[Pierre Valdès]] à Lyon qui inquiète très sérieusement la curie romaine. En 1184, le pape [[Lucius III]] réunit conjointement avec l'empereur un [[concile de Vérone|concile]] qui condamne les hérésies nouvelles - « Cathares et Patarins et ceux qui se considèrent Humbles ou Pauvres de Lyon<ref> Concile de Verone. Decretale ''Ad abolendam diversarum haeresium pravitatem'' du 4 novembre 1184, dans Giovanni Gönnet, ''Enchriridion fontium valdensium'', Torre Pellice, 1958, {{p.|50-53}}.</ref> » - et toutes formes de prédications n'ayant pas été reconnues par l'autorité romaine. Une [[Inquisition médiévale|inquisition]] d'une grande rigueur mais circonscrite à la législation des évêques et confiée au bras séculier est instituée par la bulle ''[[Ad abolendam]]''<ref>Christine Thouzellier « L'''inquisitio'' et saint Dominique », ''Annales du Midi'', 1968 ; {{en}} Edward Peters, ''Heresy and Authority in Medieval Europe'', University of Pennsylvania Press, 2011.</ref>. C'est dans le Languedoc que la papauté, en la personne d'[[Innocent III]], décide d'organiser une intervention militaire d'ampleur contre l'hérésie en 1209. === La lutte contre l'hérésie aux {{s2|XIII|XIV|e}} === {{article détaillé|Croisade des albigeois|Inquisition|Inquisition médiévale}} Dès [[1199]], la papauté développe un nouvel arsenal juridique pour lutter contre les hérésies. Dans sa [[bulle pontificale]] {{lang|la|''Vergentis in senium''}}, [[Innocent III]] assimile l’{{citation|aberration dans la foi}} à un crime de [[lèse-majesté]], concept romain redécouvert à cette époque par les autorités laïques<ref>Jacques Chiffoleau, « Note sur la bulle {{lang|la|''Vergentis in senium''}}, la lutte contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés temporelles », dans ''Innocent III et le Midi'' (''[[Cahiers de Fanjeaux]]'', 50) Toulouse, Privat, 2015, {{p.|89-144}}. Texte latin et traduction de {{lang|la|''Vergentis in senium''}} dans Patrick Gilli et Julien Théry, ''Le gouvernement pontifical et l’Italie des villes au temps de la théocratie (fin-{{s mini-|XII|e}}-mi-{{s mini-|XIV|e}} s.)'', Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, {{p.|553-561}}, [https://www.academia.edu/32534765/_Exp%C3%A9rience_italienne_et_norme_inquisitoriale_chapitre_11_dans_Patrick_Gilli_Julien_Th%C3%A9ry_Le_gouvernement_pontifical_et_lItalie_des_villes_au_temps_de_la_th%C3%A9ocratie_fin_XIIe-mi-XIVe_si%C3%A8cle_Montpellier_Presses_universitaires_de_la_M%C3%A9diterran%C3%A9e_2010_p._547-592_texte_int%C3%A9gral_ chapitre 11, disponible en ligne].</ref>. En [[1205]], {{lang|la|''Si adversus vos''}} condamne ceux qui viennent au secours des hérétiques, leur interdisant de fait l'assistance d’un [[Avocat (métier)|avocat]], voire de témoins à décharge. La procédure inquisitoriale, destinée à la répression de tous les crimes et non des seules hérésies, est complétée et codifiée par une série de [[décrétale]]s dont {{lang|la|''Licet Heli''}} (1199) et {{lang|la|''Qualiter et quando''}} (1206). Toutes les dispositions relatives à la procédure inquisitoriale seront reprises et mises en ordre en novembre [[1215]] à l’occasion du [[Quatrième concile du Latran|{{IVe}} concile du Latran]], au {{8e|canon}}, lui aussi nommé {{lang|la|''Qualiter et quando''}}<ref>Julien Théry, « ''Fama'' : l’opinion publique comme preuve. Aperçu sur la révolution médiévale de l’inquisitoire ({{s2|XII|XIV}}) », dans « ''La preuve en justice de l'Antiquité à nos jours'' », éd. B. Lemesle, Presses universitaires de Rennes, 2003, {{p.|119-147}}.</ref>. {{souverain-|Innocent III}} cherche à mieux contrôler le [[clergé]], de manière à mettre fin aux critiques adressées à certains de ses membres. Il s’appuie sur les [[ordre cistercien|cisterciens]] pour lutter contre l’[[Catharisme|hérésie cathare]]. Il désigne parmi eux ses [[légat pontifical|légats]] avec pleine autorité sur les évêques en la matière. Leur action est plutôt inefficace. En [[1208]], le meurtre de l’un d’entre eux, [[Pierre de Castelnau]], permet au pape de lancer la [[croisade contre les albigeois]], à laquelle il avait appelé à plusieurs reprises depuis 1204<ref>Julien Théry-Astruc, « Introduction », ''Innocent III et le Midi'' (Cahiers de Fanjeaux, 50), Toulouse, Privat, 2015, {{p.|11}} et 25.</ref>. Il est ainsi à l’origine d’une guerre particulièrement violente contre les anticléricaux et évangélistes du Midi de l’actuelle France, déclarés hérétiques<ref>Mark G. Pegg, « {{souverain-|Innocent III}}, les « Pestilentiels Provençaux » et le paradigme épuisé du catharisme », dans ''{{souverain-|Innocent III}} et le Midi'' (''[[Cahiers de Fanjeaux]]'', 50), Toulouse, Privat, 2015, {{p.|279-310}}.</ref>. [[Fichier:Supplice des Amauriciens.jpg|vignette|redresse=1|gauche|''Le Supplice des [[Amauriciens]]'' en 1210 à [[Paris]], en présence de [[Philippe II Auguste|Philippe-Auguste]]. À l'arrière-plan, se dressent le [[gibet de Montfaucon]] et, de façon anachronique, la [[tour du Temple]]. [[Enluminure]] des ''[[Grandes Chroniques de France]]'' (v. 1255-1260).]] En [[1231]], les peines pour hérésie sont définies par le pape [[Grégoire IX]] dans sa constitution''Excommunicamus'' et l'[[Inquisition]] y est instituée et généralisée<ref>{{en}} Yves Dossat, « Inquisition », ''The New Catholic Encyclopedia'', VII, New York, 1967, {{p.}} 535-41.</ref>. Cette institution ecclésiastique d'exception et permanente, munie de pouvoirs d'enquête (''inquisitio'') et de jugement, soustrait les laïques à la justice séculière pour les causes d’hérésie<ref>Guy Mathelié-Guinlet, ''L’Inquisition, tribunal de la foi'', Paris, Auberon, 2000.</ref>. Elle est confiée aux [[ordres mendiants]] [[dominicains]] mais aussi [[franciscains]]. Dès lors, les prétendus hérétiques peuvent devenir les cibles d'une persécution judiciaire, si une autorité religieuse ou séculière, sur dénonciation des « mauvais bruits » (''mala fama'')” reportés par un juge supérieur, sont dignes de constituer une procédure de mise en accusation (''inquisitio veritatis'') à l'encontre d'un individu ou d'un groupe. Aux {{s2|XII|XIII|}}, après instruction de l’enquête, si le cas d’hérésie est avéré, le juge rappelle le dogme et demande solennellement à l’accusé d’y adhérer par une [[profession de foi]]. Si l’accusé accepte de se rétracter, il est condamné à une simple pénitence, sous forme d’actes de dévotion et de charité ou d’un pèlerinage, sauf s’il s'est rendu coupable de conversions à sa doctrine ; dans ce cas, il encourt l’« emmurement », c'est-à-dire la prison, peine exécutée par les autorités séculières. En cas de refus, il est [[Excommunication|excommunié]] et donc voué à la damnation éternelle. Le bûcher ne vaut qu’en cas de [[relaps]], c'est-à-dire si l'accusé s’est rétracté au cours d’un jugement précédent mais recommence à professer sa doctrine. L'accusation d'hérésie peut à l'occasion être instrumentalisée par les pouvoirs laïcs, comme c'est manifestement le cas lors du [[procès des Templiers]] organisé par [[Philippe IV le Bel|Philippe IV]] dans son conflit avec la papauté dans les premières années du {{s|XIV|e}}<ref>Julien Théry, « Une hérésie d'État. Philippe le Bel, le procès des « perfides templiers » et la pontificalisation de la royauté française », ''Médiévales'', 60, 2011.</ref>. [[Fichier:Burning-of-a-heretic--_Sassetta--Melburn_museum.jpg|vignette|droite|redresse=1|''Le Bûcher d'un hérétique'', par [[Sassetta (peintre)|Sassetta]] (1430-1432), [[National Gallery of Victoria]], [[Melbourne]].]] Au début du {{s|XIV|e}}, toute la chrétienté est ébranlée par un profond débat sur la pauvreté de l'Église. Suscité par la querelle des spirituels chez les [[Ordre des Frères mineurs|franciscains]], il provoque un déchirement en leur sein même, l'ordre des Frères mineurs se divisant entre conventuels et spirituels. Le conflit s'accentue après [[1274]] lors de la reconnaissance de l'ordre, face à l'hostilité de la papauté envers les spirituels et leur pratique intransigeante de la [[pauvreté évangélique]] et leur refus de toute forme de propriété. Du courant des spirituels émerge le mouvement dissident des [[Fraticelles]] très influencés par le millénarisme de [[Joachim de Flore]] et susceptibles de contester l'autorité d'une hiérarchie accusée d'être indigne de l'idéal évangélique<ref>Malcolm D. Lambert, ''Franciscan Poverty. The Doctrine of the Absolute Poverty of Christ and the Apostles in the Franciscan Order, 1210-1323'', Londres, 1961</ref>. Ils sont poursuivis et déclarés hérétiques dès 1311 par la bulle ''Cum inter nonnullos'' qui rejette comme hérétiques les thèses affirmant que le Christ et ses apôtres n'ont jamais rien possédé, ni en propre ni en commun. Les bulles du 30 décembre 1317 et du 23 janvier 1318, confirment leur excommunication. Benoît XII renouvèle la condamnation des Fraticelles en 1336. Désormais persécutés, ils se maintiennent cependant à Naples, en Sicile et en Arménie jusqu'au dernier quart du {{s-|XV}}. Tout au long du {{s|XIV|e}}, les autorités politiques et religieuses sont conscientes de la vigueur des hérésies anciennes et nouvelles nées d'une forte intériorité du sentiment religieux<ref>Jean-Marie Mayeur, André Vauchez, Luce Pietri, Marc Venard, ''Un temps d'épreuves (1274-1449)'', ''Histoire du christianisme'', t.6, 1990.</ref>. Ainsi dans le monde anglais la persistance d'un [[Lollards|lollardisme ]] tardif et l'émergence du [[John Wyclif|wycliffisme]] impose une répression suivie et systématique<ref>Ian Forrest, ''The Detection of Heresy in late Medieval England'', Oxford University Press, 2005.</ref>. === Les hérésies à l'époque moderne === [[Fichier:Kirche St. Jakobus (Feusisberg) 04.JPG|vignette|redresse=1|''Le Triomphe de l'Église sur l'hérésie'', [[fresque]] de l'église Saint-Jacques (1785), [[Feusisberg]], [[Suisse]]. Cette [[allégorie]] s'attaque aux [[Philosophie des Lumières|philosophes des Lumières]] [[Voltaire]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]], et tourne en ridicule les [[Réforme protestante|Réformateurs protestants]] [[Ulrich Zwingli|Zwingli]] et [[Martin Luther|Luther]].]] Au {{s|XVI|e}}, avec le déploiement d'une l'Inquisition d'État en [[Inquisition espagnole|Espagne]] et à [[Inquisition romaine|Rome]], l'essor de la [[Réforme protestante|Réforme]] et le succès du principe « ''[[cujus regio, ejus religio]]'' », les dynamiques de la dissidence sont considérablement modifiées. Dans le royaume de France, la répression de l'hérésie devient pour bonne part l'affaire du pouvoir temporel, qui s'y exerce avec une ardeur [[Gallicanisme|gallicane]]<ref>{{en}} William Monter, ''Judging the French Reformation - Heresy trials by sixteenth century Parlements'', Harvard University Press, 1999.</ref>. L'[[édit de Compiègne]] (1557) est sans appel pour la plupart des manifestations d'hérésie, passibles de peine de mort et même d'exécutions sommaires<ref>Alain Tallon, « Inquisition romaine et monarchie française au {{s-|XVI}} », ''Inquisition et pouvoir'', 2002, Aix-en-Provence, France. {{p.|311-323}}. </ref>. === Époque contemporaine === Le décret ''[[Unitatis Redintegratio]]'' du [[concile Vatican II]] sur l'[[œcuménisme]] opère un changement de forme important. Les termes {{citation|hérétiques}} ou {{citation|schismatiques}} ne doivent plus être utilisés, au profit de {{citation|frères séparés}}. L'Église reconnaît que les fautes responsables des scissions au cours de l'histoire ont pu être commises par des catholiques. Elle considère que le [[mouvement œcuménique]] est inspiré par l'[[Esprit Saint]]<ref>{{article|url=https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/fr/object/boreal%3A162854|titre=Les décrets Unitatis redintegratio et Orientalium Ecclesiarum|sous-titre=Quels enjeux pour aujourd'hui?|auteur=Joseph Famerée|année=2015|périodique=Revue théologique de Louvain|id=Famerée 2015}}, {{p.|5}}</ref>. En 1992, le ''[[Catéchisme de l'Église catholique]]'' définit l'hérésie comme « la négation obstinée, après la réception du [[baptême]], d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité »<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P77.HTM Catéchisme de l'Église catholique, {{n°|2089}}] ; ''Code de droit canonique'', III, 751, 1983.</ref>. En 1995, l'encyclique ''[[Ut unum sint]]'' de [[Jean-Paul II]], première encyclique sur l'engagement œcuménique, confirme le changement opéré par le [[concile Vatican II]] en employant l'expression « frères séparés » et précise<ref>{{Lien web|site=vatican.fr|titre=Lettre encyclique du souverain pontife Jean-Paul II sur l'engagement œcuménique|url=https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/encyclicals/documents/hf_jp-ii_enc_25051995_ut-unum-sint.html|consulté le=2023-10-06}}</ref> : {{Citation bloc|Dans l'esprit même du Discours sur la Montagne, les chrétiens d'une confession ne considèrent plus désormais les autres chrétiens comme des ennemis ou des étrangers, mais ils voient en eux des frères et des sœurs. D'un autre côté, même à l'expression frères séparés, l'usage tend à substituer aujourd'hui des termes plus aptes à évoquer la profondeur de la communion liée au caractère baptismal, que l'Esprit nourrit malgré les ruptures historiques et canoniques. On parle des « autres chrétiens », des « autres baptisés », des « chrétiens des autres Communautés ». Le Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'œcuménisme appelle les communautés auxquelles appartiennent ces chrétiens des « Eglises et Communautés ecclésiales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Eglise catholique ».}} == Islam == {{article détaillé|Division du monde dans l'islam}} Contrairement au christianisme, l'islam n'a jamais eu une seule autorité d'enseignement dogmatique servant de référence à la majorité des croyants. Les concepts d'orthodoxie, d'hétérodoxie et d'hérésie, qui sont apparus dans le monde chrétien, ne s'appliquent que partiellement et de manière très relative à l'Islam. Il existe une doctrine que l'on peut qualifier de majoritaire, le [[sunnisme]], qui prétend être la " conception correcte " en matière de religion et qui condamne les autres doctrines comme étant infidèles (''[[kufr]]''), déviantes (''[[zandaqa]]'') ou novatrices (''[[bidʻah]]''). Cependant, les différentes tendances minoritaires n'ont pas toutes été assimilées ou rejetées et ont pu définir leur propre personnalité<ref>Mathieu Terrier, « Hérésie [islam] », ''Dictionnaire des faits religieux'', sous la direction de Régine Azria, Danièle Hervieu-Léger et Dominique Iogna-Prat PUF, 2019, {{p.|511-516}}, {{p.|504-518}}</ref>. Le mot [[arabe]] proche de la notion d'hérésie est ''bidâa'', c'est-à-dire « innovation ». Un [[hadith]] jugé authentique met en garde les [[musulman]]s contre toute forme d'« innovation ». Toutefois, cette notion diffère selon les écoles, mais de façon générale, la signification de ''bidâa'' tend vers le superflu, vers ce qui n'existait pas au temps du [[Mahomet|Prophète]]. Le [[Coran]] étant la première source de la jurisprudence [[islam]]ique, il est commun de trouver plusieurs interprétations d'un même texte à partir des clarifications tirées de la parole et de la tradition du Prophète. L'islam est donc riche en [[Courants de l'islam|courants]] divergents ([[Sunnisme|sunnites]], [[Chiisme|chiites]], [[Ibadisme|ibadites]], [[druzes]]…), dont chacun peut être considéré comme hérétique ou véridique par d'autres. Ces courants ont été à l'origine de nombreuses entités étatiques prolongeant les conflits théologiques par des conflits politico-militaires ([[Almoravides]] et [[Almohades]], [[Proche-Orient|Proche]] et [[Moyen-Orient]] moderne). Le penseur indien Ali Asghar Engineer écrit dans son livre ''À propos de la méthodologie d'interprétation du Coran''<ref>Études musulmanes, 2003.</ref> : {{Citation bloc|Les interprétations du Coran sont multiples. Jamais les commentateurs et les interprètes du Saint Livre ne sont parvenus à l'unanimité sur les lectures possibles. Car le Coran se prête à de nouvelles interprétations. De nombreuses interprétations qui ont été presque « sacralisées » par la Tradition sont, en réalité, des productions de l'époque médiévale. Et les interprétations qui s'appuient sur les [[hadith]]s demandent que soit vérifiée l'authenticité de ceux-ci, certains entrant en contradiction avec le texte même du Coran.}} Asghar Ali Engineer plaide pour que chaque génération se voie reconnu le droit d'interpréter le Coran avec son propre éclairage, à la lumière de ses propres expériences. === Kufr === {{Article détaillé|Apostasie dans l'islam}} La charte nommée « [[Constitution de Médine]] » définit le ''[[kufr]]'' ou « récalcitrant », qui est exclu des garanties de sécurité et d'assistance prévues par ce texte. Entre autres, il ne peut exercer la vengeance selon la [[loi du Talion]]. {{citation|Un affidé ne tue pas un autre affidé pour venger un kâfir.}} La raison invoquée est que le ''kâfir'' ne se fie ni à [[Dieu]], ni à [[Mahomet]]. La charte indique également une exception : {{Citation bloc|Ceux des [[judaïsme|Juifs]] qui nous suivent ont droit à l'assistance en parité : on ne les lèse pas et on ne s'allie pas contre eux.}} Toutefois, le document ne désigne jamais ces Juifs alliés de leur nom propre de tribu, mais seulement par leur relation aux tribus affidées et manifeste une vigilance méticuleuse à leur égard. Au {{s-|VIII|e}}, les Juifs de Yathrib faisaient l'objet de discussions et polémiques plutôt que d'un accord tranquille. === Zandaqa === Le terme arabe ''zindīq'' est un mot emprunté du [[Moyen perse|moyen-persan]] ''zandik 𐭦𐭭𐭣𐭩𐭪'', un terme [[Zoroastrisme|zoroastrien]] d'étymologie et de signification incertaines ({{Lien|langue=en|trad=zandik|fr=zandik}}). Zindīq (زنديق) ou Zandik (𐭦𐭭𐭣𐭩𐭪) était initialement utilisé pour désigner péjorativement les adeptes de la religion [[Manichéisme (religion)|manichéiste]] dans l'[[Sassanides|Empire sassanide]], alors de religion [[zoroastrienne]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ahmad|nom1=Taheri-Iraqi|titre=Zandaqa In The Early Abbasid Period With Special Reference To Poetry|lieu=University of Edinburgh|éditeur=|année=|pages totales=3|isbn=}}{{Citation bloc|[...] the word zindiq/zandik was initially applied in the Sassanid Empire to the Manichaeans as a pejorative epithet [...]}}</ref>. Cependant, au {{s-|VIII}} sous les [[Califat abbasside|Abbassides]], la signification du mot ''zindīq'' et de l'adjectival ''zandaqa'' s'était élargie et pouvait dénoter de nombreuses choses: les dualistes [[Gnosticisme|gnostiques]] ainsi que les adeptes du manichéisme, des [[Agnosticisme|agnostiques]] et des [[Athéisme|athées]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ahmad|nom1=Taheri-Iraqi|titre=Zandaqa In The Early Abbasid Period With Special Reference To Poetry|lieu=University of Edinburgh|éditeur=|année=|pages totales=3|isbn=}}{{Citation bloc|Allthough the word zindīq/zandik was initially, in the Sassanid Empire, applied to Manichaeans as a pejorative epithet, by the time of the Islamic Epoch its usage had broadened and was loosely applied to Gnostic Dualists, Agnostics, Atheists and even free-thinkers and libertines. Eventually in the later period, even up to the present time, 'zindīq' came to be synonomous with 'irreligious'.}}</ref>{{,}}<ref name="a2">{{Ouvrage|langue=en|nom1=Zaman, Muhammad Qasim.|titre=Religion and politics under the early ʻAbbāsids|sous-titre=the emrgence of the proto-Sunnī elite|lieu=Leiden|éditeur=Brill|année=1997|pages totales=232|isbn=90-04-10678-2|isbn2=978-90-04-10678-9|oclc=1038141926|lire en ligne=http://worldcat.org/oclc/1038141926|consulté le=2020-01-07}}</ref>. Ont été condamnés sous ce chef d'accusation [[Ibn al-Muqaffa]] (mort en [[760]]), [[Bashâr Ibn Burd]] (mort en [[785]]), [[Abu Nuwâs]] (mort en [[810]]), [[Al Mutanabbi]] (mort en [[965]]), [[Abu Mansur al-Hallaj]] ([[858]]-[[922]]), dont la vie et la passion sont contées par [[Louis Massignon]], [[Abu-l-Ala al-Maari]] (mort en [[1057]]), [[Sohrawardi|Al Suhrawardi]] ([[1154]]-[[1191]]), ainsi que plusieurs [[ouléma]]s, dont le fondateur de la [[charia]], [[Ahmed ben Hanbal|Ibn Hanbal]], mort en [[855]] quand le calife [[Al-Ma’mūn]] ([[813]]-[[833]]) instaura le [[motazilisme]] comme [[religion d'État]]. === Fitna === La ''[[fitna]]''<ref>Fermée au {{s-|IX|e}} dans le [[sunnisme]], rouverte au {{s-|XVII|e}} dans le [[chiisme]].</ref> signifie « ce qui leurre ta vision et t'entraîne dans la confusion » (la beauté, une idée...) : elle signifie la « beauté avec désordre et confusion » ; elle est « l'innovation dans les instructions religieuses » ; elle est « ce qui est condamnable ». Dans l'islam, des savants ont été condamnés pour hérésie, comme [[Averroès]], exposé et humilié à [[Cordoue]], puis exilé. == Voir aussi == === Bibliographie === * [[Jean-Louis Biget]], ''Hérésie et inquisition dans le midi de la France'', Paris : Picard (Les médiévistes français), 2007. * Ephrem Boularand, ''L'hérésie d'Arius et la « foi » de Nicée'', Paris, Letouzey et Ané, 1972. * [[Alain Le Boulluec]], ''La Notion d'hérésie dans la littérature grecque'', 2 tomes, Paris, Études augustiniennes, 1985. * {{en}} Caterina Bruschi et Peter Biller, ''Texts and the Repression of Medieval Heresy'', York, Medieval Press, 2003. * [[Marie-Dominique Chenu]], « Orthodoxie et hérésie. Le point de vue du théologien », ''Annales. Économies, sociétés, civilisations'', {{18e}} année, {{n°}} 1, 1963. {{pp.}} 75-80. * Susanna Elm, Éric Rebillard, Antonella Romano, ''Orthodoxie, christianisme, histoire'', École française de Rome, 2000. * {{it}} Barbara Garofani, ''Le eresie medievali'', Roma, Carocci editore, 2008, 145 p. * Pierre de Meuse, ''Histoire des hérésies'', Trajectoire, 2010. * [[Robert I. Moore]], ''Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval'', trad. par Julien Théry, Paris, Belin, [2012] 2017. * Julien Théry, [https://www.academia.edu/499340/_Les_h%C3%A9r%C3%A9sies_du_XIIe_au_d%C3%A9but_du_XIVe_si%C3%A8cle_dans_Structures_et_dynamiques_de_la_vie_religieuse_en_Occident_1179-1449_ed._Marie-Madeleine_de_Cevins_Jean-Michel_Matz_Rennes_PUR_2010_p._373-386 « Les hérésies, du {{XIIe}} au début du {{XIVe}} s. », dans ''Structures et dynamiques de la vie religieuse en Occident (1179-1449)'', dir. Marie-Madeleine de Cevins, Jean-Michel Matz, Rennes : PUR, 2010, {{p.}}373-386, lire en ligne] * {{Article|auteur=Huguette Taviani|titre=Naissance d'une hérésie en Italie du Nord au {{s-|XI}}|périodique=Annales. Économies, Sociétés, Civilisations|volume=29ᵉ année|numéro=5|date=1974|pages=1224-1252|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1974_num_29_5_293550}} * [[André Vauchez (historien)|André Vauchez]], * « L’historiographie des hérésies médiévales », dans ''L’Ogre historien. Autour de Jacques Le Goff'' (sous la dir. de J. Revel et J.-C. Schmitt), Paris, 1998, {{p.|243-258}}. * André Vauchez, ''Les Hérétiques au Moyen Âge. Suppôts de Satan ou chrétiens dissidents ?'', CNRS, 2014. * André Vauchez, ''Le Moyen Âge des hérétiques'' dans ''Les collections de l’Histoire'', janvier-{{date-|mars 2005}}. * [[Monique Zerner]] (dir.), ''Inventer l'hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l'Inquisition''. Actes de la table ronde tenue en janvier 1996 (Séminaires de l'Université de Nice de 1993 à 1995), Centre d'Études médiévales de Nice, Brepols, 1998. === Articles connexes === {{Autres projets|wiktionary = hérésie}} * [[Apostasie]] * [[Arianisme]] * [[Catharisme]] * [[Marranisme]] * [[Schisme]] * [[Secte]] === Liens externes === {{Liens}} == Notes et références == {{références nombreuses|taille=30}} {{Portail|histoire|philosophie|religions et croyances}} {{DEFAULTSORT:Heresie}} [[Catégorie:Vocabulaire religieux]] [[Catégorie:Inquisition]] [[Catégorie:Hérésie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9t%C3%A9rodoxie
Hétérodoxie
{{à sourcer|date=mars 2008}} Le terme '''« [[:wikt:hétérodoxe|hétérodoxe]] »''' vient du [[grec ancien|grec]] ἕτερος ''héteros'' (autre) et δόξα ''dóxa'' (opinion). Au sens littéral, il signifie donc « qui pense d'une autre manière (que la manière habituelle, dominante) ». C'est dans le domaine de la [[religion]], en particulier dans le [[christianisme]], que le mot « hétérodoxe » prend un sens déterminant. Mais lorsque le [[monde occidental]] se [[Sécularisation|sécularise]], il s'applique à différents domaines de la [[vie publique]]. == Christianisme == La notion d'hétérodoxie, proche de celle d'[[hérésie]], apparaît à chaque crise [[dogme|dogmatique]]. Le cas se présente tout au long de l'[[histoire du christianisme]]. Ces moments critiques conduisent à la pratique de [[concile]]s métropolitains puis à la construction du [[canon biblique]].- == Économie == {{Article détaillé|Orthodoxie et hétérodoxie en économie}} Le monde s'étant peu à peu [[Sécularisation|sécularisé]] à partir de la [[Renaissance]], l'[[Économie (discipline)|économie]] joue un rôle majeur dans les sociétés [[modernité|modernes]], principalement depuis les théories d'[[Adam Smith]]. L'idée qu'il existerait ''a priori'' une bonne façon de gouverner contribue alors à développer une [[orthodoxie]] dans le champ des [[sciences économiques]], ce qui ne tarde pas à provoquer, par compensation, une hétérodoxie. == Bibliographie == === Christianisme === * Pierre de Meuse, ''Histoire des hérésies'', Trajectoire, 2010 * [[François-André-Adrien Pluquet]], ''Dictionnaire des hérésies, des erreurs et des schismes'', Hachette, 2014 == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=hétérodoxie }} === Articles connexes === * [[Apostasie]] * [[Contre-pouvoir]] * [[Doxologie]] * [[Orthodoxie]] * [[Transgression]] ==== Religion ==== * [[Hérésie]] * [[Marranisme]] * [[Schisme]] ==== Économie ==== * [[Orthodoxie et hétérodoxie en économie]] {{Portail|Religion}} {{DEFAULTSORT:Heterodoxie}} [[Catégorie:Religion]] [[Catégorie:Hérésie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hitachi
Hitachi
{{voir homonymes|Hitachi (homonymie)}} {{Infobox Société | couleur boîte = 000000 | titre blanc = oui | nom = Hitachi<br/>{{lang|ja|日立}} | logo = Hitachi logo.svg | légende = | taille logo = 300 | slogan = ''Inspire the Next'' | forme juridique = [[Kabushiki gaisha]] | action = {{TYO|6501}} | date de création = [[1910]] | date de disparition = | dates-clés = | fondateur = Namihei Odaira | personnages-clés = | siège (ville) = [[Chiyoda|Chiyoda-ku]], [[Tokyo]] | siège (pays) = Japon | direction actuelle = Toshiaki Higashihara et Hiroaki Nakanishi | secteurs d'activités = Conglomérat industriel | produits = | société mère = | société sœur = | filiales = [[Clarion (entreprise)|Clarion]], [[Maxell]], [[Nippon Columbia]], [[AnsaldoBreda]] et [[Ansaldo STS]] | actionnaires = | effectif = 259 241 fin 2018 | chiffre d'affaires = {{augmentation}} 9 368 614 MJPY en 2018 | évolution du CA = | somme du bilan (banques) = | primes brut (assurances) = | résultat net = 362 988 MJPY en 2018 | évolution du résultat net = | fonds propres = | dette = | capitalisation boursière = 3 876 370 MJPY en octobre 2019 | site web = [http://www.hitachi.com www.hitachi.com] | date de mise à jour = 8 octobre 2019 }} {{japonais|'''Hitachi, Ltd'''|株式会社日立製作所|[[Kabushiki gaisha]] Hitachi Seisakusho|extra={{TYO|6501}}, {{nyse|HIT}}}}, littéralement « Lever de soleil » en [[japonais]], est une entreprise japonaise d'[[électronique (technique)|électronique]] ayant son siège à [[Chiyoda|Chiyoda-ku]], [[Tokyo]]. == Histoire == [[Image:IJA Yu1-1943.jpg|vignette|gauche|Le [[sous-marin]] de transport militaire ''Yu 1'' en construction en [[1943]] par Hitachi au chantier naval ''Kasado'' de [[Kudamatsu]].]] [[Fichier:Excavator taking a day off an Matsetla farms.jpg|vignette|gauche|[[Excavatrice]] Hitachi Zaxis 330 au [[Botswana]].]] Hitachi a été fondée en [[1910]] par l'ingénieur électricien Namihei Odaira. Le premier produit de la société était un [[moteur électrique à induction]] de cinq chevaux, le premier au [[Japon]]. Il était initialement développé pour une utilisation dans les mines de cuivre. La société d'Odaira est rapidement devenue le chef de file national dans les moteurs électriques et les infrastructures de l'industrie de l'énergie électrique. La société commença comme un sous-traitant de la société minière de [[Fusanosuke Kuhara]]. Hitachi provient de la superposition de deux caractères [[kanji]] : ''hi'' qui signifie « soleil » et ''tachi'' signifie « se lever ». Hitachi déplaça son siège à [[Tokyo]] en [[1918]]. Hitachi America a été créée en [[1959]] et Hitachi Europe en [[1982]]. Comme pour la plupart des grandes entreprises japonaises des [[années 1990]], ses secteurs d'activités sont très variés. Elle produit notamment des [[Circuit intégré|puces]] magnétiques avec [[Circuit électrique|polarités inversées]], des [[Disque dur|disques durs]], des [[Électroménager|appareils électroménagers]], des [[Ascenseur|ascenseurs]], des [[Téléviseur|téléviseurs]], des [[Climatisation|climatisations]], des équipements pour les [[Centrale nucléaire|centrales nucléaires]], mais aussi des [[Pelle mécanique hydraulique|pelleteuses]]<ref>En 2011, Hitachi se positionnait au {{4e|rang}} des plus grands constructeurs d'[[Engin de chantier|engins de chantier]]</ref>. Hitachi est également actif dans le domaine ferroviaire avec Hitachi Rail<ref>[https://www.hitachirail.com/our-company/ Hitachi Rail Company]</ref>. === Histoire récente === [[Fichier:Hitachi Group Pavilion in Expo 2005.JPG|thumb|Pavillon du groupe Hitachi (exposition au Japon en [[2005]]).]] En [[2007]], le groupe a racheté le fabricant de matériel haute-fidélité automobile [[Clarion (entreprise)|Clarion]], étendant ainsi son empire au domaine automobile. Le {{Date|7|mars|2011}}, [[Western Digital]] annonce le rachat des activités de conception et fabrication d'espace de stockage d'Hitachi pour la somme de {{unité|4.3|milliards}} de [[Dollar américain|dollars]]. Le {{Date|31|août|2011}}, [[Sony]] annonce un accord avec Hitachi, [[Toshiba]] et [[Innovation Network Corporation of Japan|INCJ]] portant sur la mutualisation des moyens de productions de dalles [[Écran à cristaux liquides|LCD]] de petites et moyennes tailles sous la forme d'une nouvelle entreprise appelée [[Japan Display]]<ref>{{en}} [http://www.sony.net/SonyInfo/IR/news/20110831E.pdf Four Companies Sign Memorandum of Understanding Regarding Integration of Small- and Medium-Sized Display Businesses], Sony Corporation, 31 août 2011</ref>. Le {{Date|29|octobre|2012}}, Hitachi annonce le rachat de l'entreprise {{Lien|lang=en|fr=Horizon Nuclear Power}} appartenant aux entreprises énergétiques [[E.ON]] et [[RWE]], pour {{unité|696|millions}} de [[Livre sterling|livres]] ({{unité|860|millions}} d'[[Euro|euros]]), bouclé le {{Date|26|novembre|2012}}<ref>{{en}} Henning Gloystein, Mari Saito, [https://www.reuters.com/article/2012/10/30/us-horizon-hitachi-idUSBRE89T0BB20121030 ''Japan's Hitachi buys UK's Horizon nuclear project''], Reuters, le 30 octobre 2012</ref>{{,}}<ref>[http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hZqNMC-NVQmr7Ul9e2g_WyfhMVsg Nucléaire: Hitachi rachète Horizon pour bâtir des centrales en Grande-Bretagne], AFP sur Google News, le 26 novembre 2012</ref>. Horizon Nuclear Power est une entreprise travaillant sur plusieurs projets de [[centrales nucléaires]] au [[Royaume-Uni]], sur le site de la [[centrale nucléaire d'Oldbury]] et sur celui de la [[centrale nucléaire de Wylfa]]. Le {{Date|29|novembre|2012}}, Hitachi et [[Mitsubishi Heavy Industries]] annoncent la fusion de leurs activités dans la production d'énergie thermique, fusion qui devrait s'achever au début de l'année [[2014]] ; cette filiale devrait engendrer un [[chiffre d’affaires]] de 1,5 milliard de [[Yen|yens]], soit 18,3 millions de dollars. Mitsubishi Heavy Industries possèdera 65 % du nouvel ensemble et Hitachi 35 %<ref>[https://www.reuters.com/article/2012/11/29/us-hitachi-mitsubishiheavy-power-idUSBRE8AS08V20121129 Mitsubishi Heavy, Hitachi to combine power system businesses], reuters.com, 29 novembre 2012</ref>. Le {{Date|24|février|2015}}, Hitachi rachète pour 810 millions d'euros les participations de l'italien [[Finmeccanica]] dans deux entreprises : 100 % du fabricant de trains [[Ansaldo Breda]], et 40 % de l'équipementier ferroviaire (signalisation) [[Ansaldo STS]]<ref>{{lien web| url= https://www.wsj.com/articles/hitachi-to-buy-italian-train-division-for-2-1-billion-1424743648| titre= Hitachi to Buy Finmeccanica Train, Signalling Units| jour=24|mois=février|année=2015| site= wsj.com}}</ref>. Hitachi devrait par la suite faire une offre de reprise sur l'ensemble des participations de Ansaldo STS pour un coût d'environ 1,86 milliard d'euros<ref>[http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20150224trib264a6e1fc/le-japonais-hitachi-met-la-main-sur-les-activites-ferroviaires-de-finmeccanica.html Le Japonais Hitachi met la main sur les activités ferroviaires de Finmeccanica], ''La Tribune'', 24 février 2015</ref>. Le nouveau groupe est rebaptisé Hitachi Rail Italy. En {{Date||janvier|2015}}, [[Johnson Controls]] et Hitachi Appliances annoncent leur décision de regrouper leurs activités mondiales de climatisation pour créer une société conjointe contrôlée à 60 % par Johnson Controls, et qui possédera les activités mondiales de climatisation de Hitachi. Hitachi Appliances représente plus de 300 milliards de yens de chiffre d’affaires (environ 2,6 milliards de dollars) pour son activité de climatisation<ref>[http://www.electronique-mag.com/article9462.html Johnson Controls et Hitachi : Accord définitif pour la création d’une joint venture], electronique-mag.com, 23 janvier 2015</ref>. En {{Date||janvier|2017}}, Hitachi annonce la vente Hitachi Koki, filiale spécialisée dans les outils électriques de bricolages, au fond [[KKR]], pour 1,3 milliard de dollars<ref>[https://www.reuters.com/article/us-hitachi-koki-m-a-kkr-idUSKBN14X0JH KKR to buy Hitachi's power tools unit for $1.3 billion], Reuters, 13 janvier 2017</ref>. En [[avril 2017]], Hitachi annonce l'acquisition des activités américaines et asiatiques de Sullair pour 1,13 milliard d'euros à Accudyne Industries<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2017/04/25/97002-20170425FILWWW00110-hitachi-va-acheter-sullair.php Hitachi va acheter Sullair], Le Figaro, 25 avril 2017</ref>. En {{Date||octobre|2018}}, [[Faurecia]] annonce l'acquisition de [[Clarion (entreprise)|Clarion]], filiale d'Hitachi, pour 1,3 milliard de dollars<ref>{{Lien web|auteur1=Sudip Kar-Gupta|titre=Car parts group Faurecia swoops on Clarion in $1.3 billion deal|url=https://www.reuters.com/article/us-clarion-m-a-faurecia/car-parts-group-faurecia-swoops-on-clarion-in-1-3-billion-deal-idUSKCN1N00ME|site=Reuters|date=26 octobre 2018}}</ref>. En [[décembre 2018]], [[ABB (entreprise)|ABB]] annonce céder une participation de 80 % de son activité dans les réseaux électriques à Hitachi pour 7,7 milliards de dollars<ref>{{Lien web|titre=ABB relents to activist shareholder and unloads Power Grids unit|url=https://www.reuters.com/article/us-abb-powergrids-hitachi/abb-relents-to-activist-shareholder-and-unloads-power-grids-unit-idUSKBN1OG06Q|site=Reuters|date=17 décembre 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=ABB to sell Power Grids to Hitachi, revamp business structure|url=https://www.reuters.com/article/us-hitachi-abb-power-grids/abb-to-sell-power-grids-to-hitachi-revamp-business-structure-idUSKBN1OG0HY|site=Reuters|date=17 décembre 2018}}</ref>. En {{Date||octobre|2019}}, Hitachi fusionne sa filiale Hitachi Automotive Systems avec [[Keihin]], [[Showa Corporation]] et Nissin Kogyo, trois entreprises détenus au moins en partie par [[Honda]], à la suite de cette opération Hitachi possèdera 66 % et Honda 33%<ref>{{Lien web|auteur1=Naomi Tajitsu|titre=Hitachi, Honda suppliers to merge parts business to cut EV, self-driving costs|url=Hitachi, Honda suppliers to merge parts business to cut EV, self-driving costs|site=Reuters|date=30 octobre 2019}}</ref> du nouvel ensemble, appelé Hitachi Astemo. En [[décembre 2019]], Hitachi annonce la vente d'une participation de 51 % dans sa filiale spécialisée dans la [[chimie]], notamment de matériaux pour l'industrie électronique, à [[Showa Denko]] pour environ 4,5 milliards de dollars d'imagerie médicale. En parallèle, Hitachi annonce la vente de sa filiale spécialisée dans l'[[imagerie médicale]] à [[Fujifilm]] pour 1,7 milliard de dollars<ref>{{Lien web|titre=Hitachi to sell chemical unit, medical equipment business for $6 billion|url=https://www.reuters.com/article/us-hitachi-m-a-showa-denko/hitachi-to-sell-chemical-unit-medical-equipment-business-for-6-billion-idUSKBN1YM0JJ|site=Reuters|date=18 décembre 2019}}</ref>. En décembre 2020, Hitachi annonce la cession au printemps 2021 de 60 % des parts de son activité électroménager à l'international au turc [[Arçelik]], pour environ {{nombre|300|millions}} de dollars. Hors Japon, Hitachi vend ses produits électroménagers principalement en Asie du Sud-Est et au Moyen-Orient. Avec cette alliance, la co-entreprise compte renforcer son activité électroménager en Europe, en Afrique et dans le sous-continent indien<ref>{{Lien web |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/hitachi-cede-a-un-groupe-turc-60-de-son-activite-electromenager-hors-japon-20201216 |titre=Hitachi cède à un groupe turc 60% de son activité électroménager hors Japon |auteur institutionnel=AFP |site=Le Figaro |en ligne le=16 décembre 2020 |consulté le=17 décembre 2020 }}.</ref>. En {{date|mars 2021}}, Hitachi annonce l'acquisition de GlobalLogic, une entreprise américaine de logiciel ayant 20 000 salariés, pour 9,6 milliards de dollars, reprise de dettes comprise<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Makiko Yamazaki |auteur2=Sam Nussey |titre=Hitachi to buy U.S. software developer GlobalLogic for $9.6 billion |url=https://www.reuters.com/article/us-hitachi-globallogic/hitachi-to-buy-u-s-software-developer-globallogic-for-9-6-billion-idUSKBN2BN0ED |site=Reuters |date=31 mars 2021}}</ref>. En avril 2021, Hitachi annonce la vente de sa participation de 53 % dans sa filiale Hitachi Metals, acquit par un consortium mené par le fonds d'investissement [[Bain Capital]] rachetant l'intégralité d'Hitachi Metals pour 7,5 milliards de dollars<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bain-led consortium to buy Hitachi Metals for $7.5 billion |url=https://www.reuters.com/article/innovationNews/idUSKBN2CF0M9?il=0 |site=Reuters |date=28 avril 2021}}</ref>. En {{date|janvier 2022}}, Hitachi annonce la vente de la moitié de sa participation de 51 % dans Hitachi Construction Machinery pour 1,7 milliard de dollars<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Hitachi to sell about half its stake in construction unit - NHK |url=https://www.reuters.com/world/asia-pacific/hitachi-sell-about-half-its-stake-construction-unit-nhk-2022-01-13/ |accès url=inscription |site=Reuters |date=13 janvier 2022}}</ref>. Sur le total, 26 % seront vendus à une coentreprise entre la maison de commerce Itochu Corp. et le fonds d’investissement Japan Industrial Partners Inc<ref>[https://www.chantiersmagazine.ch/machines/hitachi-vend-la-moitie-de-sa-filiale-engins-de-construction/ Chantiers Magazine, 15 janvier 2022]</ref>. En avril 2022, Hitachi annonce la vente d'une participation de 40 % dans Hitachi Transport System au fonds d'investissement KRR, pour 1,6 milliard de dollars ne gardant qu'une participation de 10 % dans Hitachi Transport System<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Hitachi to sell $1.6 bln Hitachi Transport stake to KKR, Nikkei says |url=https://www.reuters.com/business/hitachi-sell-16-bln-hitachi-transport-stake-kkr-nikkei-says-2022-04-21/ |accès url=libre |site=Reuters |date=21 avril 2022}}</ref>. == Actionnaires == Liste des principaux actionnaires au {{date-|8 octobre 2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Bourse|prénom1=Zone|titre=Hitachi. : Actionnaires.|url=https://www.zonebourse.com/HITACHI-LTD-6492458/societe/|site=www.zonebourse.com|consulté le=2019-10-08}}</ref>. {| class="wikitable" |- |Asset Management One |4,47 % |- |Sumitomo Mitsui Trust Asset Management |3,38 % |- |Hitachi (plan d'épargne) |2,14 % |- |Nippon Life Insurance |1,93 % |- |Nikko Asset Management |1,65 % |- |Dai-ichi Life Holdings |1,34 % |- |Mitsubishi UFJ Kokusai Asset Management |0,73 % |- |Earnest Partners |0,37 % |- |Asset Management One International |0,15 % |- |Dai Ichi Life Insurance Pension Fund |0,14 % |} == Sites de production en Europe == Hitachi possède une usine à [[Roßwein]] en [[Allemagne]] qui produit des [[Pompe à injection|pompes à injection]] pour l'automobile<ref>{{Lien web|langue=de|titre=Hitachi Automotive Systems Europe GmbH, Sachsen Works|url=http://tu-freiberg.de/sites/default/files/media/career-center-314/SommerORTE2014/pdf_ausstellerportraet_hitachi.pdf|consulté le=28 mars 2017}}</ref>. En [[2009]], Hitachi ferme son usine d'assemblage de [[Téléviseur|téléviseurs]] [[Écran à cristaux liquides|LCD]] en [[République tchèque|République Tchèque]] ouverte en {{Date||octobre|2007}}. 800 salariés ont perdu leur emploi<ref>{{Lien web|titre=Hitachi ferme une usine de téléviseurs en République tchèque|url=https://www.lesechos.fr/30/03/2009/LesEchos/20394-125-ECH_hitachi-ferme-une-usine-de-televiseurs-en-republique-tcheque.htm|site=lesechos.fr|date=2009-03-30|consulté le=2017-03-28}}</ref>. En {{Date||août|2016}}, Hitachi annonce la fermeture de son usine d'[[Ardon (Loiret)|Ardon]] ([[Loiret (département)|Loiret]])<ref>{{Article|titre=Loiret : Hitachi va fermer une usine qui emploie 170 personnes|périodique=leparisien.fr|date=2017-03-28|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/economie/emploi/loiret-hitachi-va-fermer-une-usine-qui-emploie-170-personnes-31-08-2016-6083517.php|consulté le=2017-03-28}}</ref>; l'usine produisait des [[Baie de stockage|baies de stockage]] informatique. La production s'est arrêtée en [[décembre 2016]]<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Ardon : Hitachi va fermer dès la fin du mois|périodique=France Bleu|date=2017-01-16|lire en ligne=https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/ardon-hitachi-va-fermer-des-la-fin-du-mois-1484141439|consulté le=2017-03-28}}</ref>. En juin 2020, Hitachi Construction Machinery Europe annonce la fermeture de son usine de [[Oosterhout (Gueldre)|Oosterhout]] aux [[Pays-Bas]] qui produit des mini-pelles. 115 emplois sont menacés, une partie de l'activité devrait être transférée sur le site d'[[Amsterdam]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Hitachi Construction Machinery Europe – Fin programmée de l’assemblage des mini-pelles en Hollande |url=http://www.chantiersdefrance.fr/materiels/hitachi-construction-machinery-europe-fin-programmee-de-lassemblage-mini-pelles-hollande/ |site=Chantiers de France |date=2020-06-01 |consulté le=2020-06-09}}</ref>. == Affaires judiciaires == En [[janvier 2016]], Hitachi écope avec [[Mitsubishi Electric]] d'une amende sur décision de la [[Commission européenne]], pour avoir formé un [[Cartel (économie)|cartel]] violant les règles de [[concurrence]]. En [[août 2019]], le groupe, accusé de pratiques anticoncurrentielles aux [[États-Unis]], annonce avoir conclu un accord avec la justice américaine. Le groupe avait déjà été mis en cause en [[2013]] dans une affaire similaire, impliquant plusieurs firmes japonaises<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Tokyo (AFP)|titre=Cartel: le japonais Hitachi Automotive s'acquitte d'une amende aux Etats-Unis|url=https://www.ouest-france.fr/economie/cartel-le-japonais-hitachi-automotive-sacquitte-dune-amende-aux-etats-unis-4411571|site=Ouest-France.fr|date=2016-08-10|consulté le=2019-10-08}}</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Hitachi}} === Articles connexes === * [[Hitachi H8]] * [[Hitachi Global Storage Technologies]] * [[Hitachi NAS]] * [[Hitachi Virtual Storage Platform]] * [[Hitachi Adaptable Modular Storage]] === Liens externes === * {{en}} [http://www.hitachi.com/ Site officiel] {{liens|site officiel=-}} {{Palette|TOPIX 100|Société matériel de construction|SSII|Équipementiers automobiles}} {{Portail|entreprises|électricité et électronique|Tokyo}} [[Catégorie:Entreprise fondée en 1910]] [[Catégorie:Conglomérat]] [[Catégorie:Entreprise de microélectronique ayant son siège au Japon]] [[Catégorie:Hitachi]] [[Catégorie:Entreprise du TOPIX 100]] [[Catégorie:Constructeur informatique ayant son siège au Japon]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Tokyo]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo%20habilis
Homo habilis
{{voir homonymes| Homo| Habilis}} {{Taxobox début | animal | ''Homo habilis'' | Homo habilis-KNM ER 1813.jpg | Moulage du crâne d'''Homo habilis'' ({{nobr|[[#KNM-ER 1813|KNM-ER 1813]]}}).}} {{Taxobox | embranchement | Chordata}} {{Taxobox | classe | Mammalia}} {{Taxobox | ordre | Primates}} {{Taxobox | famille | Hominidae}} {{Taxobox | sous-famille | Homininae}} {{Taxobox | tribu | Hominini}} {{Taxobox | sous-tribu | Hominina}} {{Taxobox | genre | Homo}} {{Taxobox taxon | animal | espèce | Homo habilis | [[Louis Leakey|Leakey]] {{et al.}}, 1964 | éteint=oui }} {{Taxobox fin}} '''''Homo habilis''''' (littéralement « homme ''[[Habileté (technique)|habile]]'' ») est une [[espèce]] éteinte du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]'' qui, d'après les fossiles trouvés à ce jour, aurait vécu en [[Afrique de l'Est]] il y a entre [[2500e à 2001e millénaires avant le présent|2,3]] et [[1500e à 1001e millénaires avant le présent|1,5]] millions d’années environ<ref>Jean-Jacques Hublin, chaire de Paléoanthropologie au Collège de France, ''L'émergence du genre Homo'', 14 octobre 2014 ([http://www.college-de-france.fr/site/jean-jacques-hublin/course-2014-10-14-17h00.htm voir la vidéo])</ref>. Cette espèce a été décrite en 1964 par [[Louis Leakey]], [[Phillip Tobias]] et John Napier<ref name="Leakey-al-1964">{{Article | langue = en | prénom1 = L.S.B. | nom1 = Leakey | prénom2 = P.V. | nom2 = Tobias | prénom3 = J.R. | nom3 = Napier | titre = A New Species of the Genus Homo from Olduvai Gorge | périodique = Nature | volume = 202 | numéro = 4927 | année = 1964 | pages = 7-9 | doi = 10.1038/202007a0 | pmid = 14166722 | url = http://www.clas.ufl.edu/users/krigbaum/proseminar/leakey_etal_nature_1964.pdf }} </ref>, à la suite de la découverte en 1960 des premiers [[fossile]]s de l'espèce sur le site d'[[Gorges d'Olduvai|Olduvai]] en [[Tanzanie]]. Compte tenu de sa longévité, ''Homo habilis'' a apparemment cohabité en [[Afrique]] aussi bien avec des espèces d{{'}}''[[Australopithèque]]s'' et de ''[[Paranthrope]]s'', plus primitives, qu'avec son probable descendant ''[[Homo ergaster]]'', plus avancé. == Sites de découvertes == Des spécimens d{{'}}''Homo habilis'' ont été découverts en [[Afrique de l'Est]], notamment sur les sites d'[[Gorges d'Olduvai|Olduvai]] en [[Tanzanie]] à partir de 1960, de [[Koobi Fora]] à l'est du [[lac Turkana]] au [[Kenya]], à partir de 1972, de l'[[Rivière Omo (Éthiopie)|Omo]] et de la région d'[[Hadar (Éthiopie)|Hadar]] en [[Éthiopie]]. Des restes d{{'}}''Homo habilis'' auraient aussi été trouvés en [[Afrique du Sud]], à [[Swartkrans]], [[Sterkfontein]] et [[Drimolen]], sites du « [[Sites des hominidés fossiles d'Afrique du Sud|berceau de l'humanité]] »<ref>{{Lien web | auteur = Sandrine Prat | titre = Homo rudolfensis et Homo habilis | url = http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/Origine/carte/habilis.htm | site = [http://cnrs.fr/ CNRS] | consulté le = 13 décembre 2014}}</ref>{{,}}<ref name="Wood-2011">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Bernard | nom1=Wood | titre=Wiley-Blackwell Encyclopedia of Human Evolution | éditeur=[[Wiley-Blackwell]] | année=2011 | pages totales=1056 | isbn=978-1-118-65099-8 | doi=10.1002/9781444342499}}</ref>. Cependant, l'attribution de certains fossiles trouvés en Afrique du Sud est aujourd'hui sujette à débat entre ''Homo habilis'' et ''[[Homo gautengensis]]''. Il est possible qu'''Homo habilis'' soit en fait cantonné à l'Afrique de l'Est. == Principaux fossiles == === OH 7 === [[Fichier:OH 7 replica 01.JPG|vignette|gauche|Réplique de la mandibule d'OH 7.]] [[:en:OH 7|OH 7]] ({{lang|en|''Olduvai Hominid 7''}}) est le [[spécimen-type]] d{{'}}''Homo habilis'', découvert en 1960 dans les [[gorges d'Olduvai]] en Tanzanie par Jonathan Leakey, fils de [[Louis Leakey|Louis]] et [[Mary Leakey]]. Ces restes fossiles d'un jeune individu mâle surnommé « ''{{lang|en|Johnny's Child}}'' » (« enfant de Johnny ») sont constitués de fragments d'une mandibule, d'une molaire de [[Os maxillaire|maxillaire]] isolée, de deux [[os pariétal|pariétaux]], de doigts et d'os de la main et du poignet<ref>{{article | langue = en | nom1 = Lieberman | prénom1 = Daniel E. | nom2 = Wood | prénom2 = Bernard A. | nom3 = Pilbeam | prénom3 = David R. | année = 1996 | titre = Homoplasy and early Homo: an analysis of the evolutionary relationships of ''H. habilis'' sensu stricto and ''H. rudolfensis'' | journal = Journal of Human Evolution | volume = 30 | pages = 4–6}}.</ref>. Ces restes fossiles sont âgés de {{unité|1.8|million}} d'années<ref name="Spoor-al-2015" />. La découverte et la description de ce spécimen comme une nouvelle espèce d{{'}}''Homo'' a été publiée en 1964 par Louis Leakey, Phillip Tobias et John Napier<ref name="Leakey-al-1964" />.<br> La main d'{{nobr|OH 7}} est large, avec un grand pouce et des doigts larges, semblables à ceux des humains, a une capacité de préhension précise. Cependant, contrairement à l'humain moderne, les doigts sont relativement longs et présentent une courbure semblable à celle des chimpanzés. En outre, l'orientation du pouce par rapport aux autres doigts ressemble à l'anatomie des grands singes<ref>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=Gary J.| nom1=Sawyer| prénom2=Viktor| nom2=Deak| prénom3=Esteban| nom3=Sarmiento| prénom4=Richard| nom4=Milner| titre=The last human| sous-titre=a guide to twenty-two species of extinct humans| lieu=New Haven| éditeur=[[Yale University Press]]| année=2007| pages totales=256| isbn=978-0-300-10047-1| lire en ligne=https://books.google.com/books?id=bmZR8nMyS8sC&printsec=frontcover}}</ref>.<br> La réduction de la mandibule et de la denture post-canine suggère que le régime de ''H. habilis'' est aussi exigeant sur le plan mécanique que celui des hominines archaïques<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Emanuele Serrelli|auteur2=Nathalie Gontier|titre=Macroevolution. Explanation, Interpretation and Evidence|éditeur=Springer|année=2015|passage=360}}.</ref>. Une [[capacité crânienne]] de {{unité|363|cm|3}} de l'hominidé a été déduite de la taille des os pariétaux, en tenant compte du fait que les fossiles appartenaient à un individu mâle de 12 ou 13 ans. Cette valeur a été extrapolée par Phillip Tobias à {{unité|674|cm|3}} si cet individu avait été adulte<ref>{{Article | langue = en | nom1 = Tobias | prénom1 = Phillip V. | année = 1971 | titre = The Brain in Hominid Evolution | journal = American Journal of Physical Anthropology | volume = 39 | numéro = 1 | pages = 137–139 | doi = 10.1002/ajpa.1330390115}}.</ref>. Toutefois, d'autres scientifiques ont estimé la capacité crânienne de {{unité|590|cm|3}}<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Milford H. | nom1=Wolpoff | titre=Paleoanthropology (2nd ed.) | lieu=Boston, MA | éditeur=McGraw-Hill | année=1999 | pages totales=878 | isbn=0-07-071676-5}}.</ref> à {{unité|710|cm|3}}<ref>{{Article | langue = en | nom1 = Holloway | prénom1 = Ralph L. | année = 1966 | titre =Cranial capacity of the Olduvai Bed I hominine | journal = Nature | volume = 210 | numéro = 5041 | pages = 1108–1109 | bibcode = 1966Natur.210.1108H. | doi = 10.1038/2101108a0}}.</ref>. À partir de la reconstruction des pariétaux, le volume endocrânien de {{nobr|OH 7}} est estimé entre 729 et {{unité|824|cm|3}} par Fred Spoor et ses collègues<ref name="Spoor-al-2015">{{Article | langue = en | prénom1 = Fred | nom1 = Spoor | prénom2 = Philipp | nom2 = Gunz | prénom3 = Simon | nom3 = Neubauer | prénom4 = Stefanie | nom4 = Stelzer | prénom5 = Nadia | nom5 = Scott | prénom6 = Amandus | nom6 = Kwekason | prénom7 = M. Christopher | nom7 = Dean | année = 2015 | titre = Reconstructed ''Homo habilis'' type OH 7 suggest deep-rooted species diversity in early ''Homo'' | journal = Nature | volume = 529 | pages = 83-86 | doi = 10.1038/nature14224}}.</ref>. === OH 24 === [[Fichier:OH 24 replica 02.JPG|vignette|Réplique du crâne {{nobr|OH 24}}.]] OH 24, surnommé « {{lang|en|Twiggy}} », est un crâne déformé daté d'environ {{unité|1.8|million}} d'années découvert en {{date-|octobre 1968}} par Peter Nzube dans les gorges d'Olduvai. Le volume du cerveau est d'un peu moins de {{unité|600|cm|3}}. Une réduction de l'avancement de la face ([[prognathisme]]) se constate par rapport à celle d'[[australopithèque]]s plus primitifs<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Donald | nom1=Johanson | prénom2=Edgar | nom2=Blake | titre=From Lucy to Language | lieu=New York | éditeur=Simon and Schuster Editions | année=1996 | pages totales=272 | passage=172 | isbn=0-684-81023-9}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Patricia J. | nom1=Ash | prénom2=Davod J. | nom2=Robinson | titre=The Emergence of Humans | sous-titre=An Exploration of the Evolutionary Timeline | éditeur=[[Wiley-Blackwell]] | année=2011 | pages totales=338 | isbn=978-1-119-96424-7 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JUlSYsyC-NQC&printsec=frontcover}}.</ref>. === OH 62 === Un ensemble de restes fossiles (OH 62) a été découvert par [[Timothy White|Tim White]] dans les mêmes gorges d'Olduvaï en 1986. OH 62 comprend les fragments de maxillaire, calvarium, mandibule, et les fragments de membres supérieurs et inférieurs, en particulier d'humérus et de fémur. L'âge estimé d'{{nobr|OH 62}} est compris entre {{unité|1.85}} et {{unité|1.75|million}} d'années<ref name=Johanson-al-1987>{{Article | langue = en | prénom1 = Donald C. | nom1 = Johanson | prénom2 = Fidelis T. | nom2 = Masao | prénom3 = Gerald G. | nom3 = Eck | prénom4 = Tim D. | nom4 = White | prénom5 = Robert C. | nom5 = Walter | prénom6 = William H. | nom6 = Kimbel | prénom7 = Berhane | nom7 = Asfaw | prénom8 = Paul | nom8 = Manega | prénom9 = Prosper | nom9 = Ndessokia | prénom10 = Gen | nom10 = Suwa | année = 1987 | titre = New partial skeleton of ''Homo habilis'' from Olduvai Gorge, Tanzania | journal = Nature | volume = 327 | numéro = 6119 | pages = 205–209 | doi = 10.1038/327205a0 | pmid = 3106831}}.</ref>. L'étude des proportions du fémur et de l'humérus de cet individu a permis de conclure que la locomotion d{{'}}''Homo habilis'', encore adaptée à la vie arboricole, diffère en cela de lignées humaines plus modernes, telles ''[[Homo ergaster]]''<ref name=Ruff>{{Article | langue = en | prénom1 = Christopher | nom1 = Ruff | année = 2009 | titre = Relative Limb Strength and Locomotion in ''Homo habilis'' | journal = Americal Journal of Physical Anthropology | volume = 138 | pages = 90-100}}</ref>. === KNM-ER 1805 === [[Fichier:KNM_ER_1805._Pannel_2.jpg|vignette|gauche|Réplique de KNM-ER 1805.]] KNM-ER 1805 a été mis au jour par Paul Abell en 1973 à [[Koobi Fora]], au Kenya. Les restes fossiles de cet individu adulte sont constitués d'un crâne, d'un maxillaire et d'une mandibule et sont âgés de {{unité|1.7|million}} d'années environ. La capacité crânienne est de {{unité|582|cm|3}}<ref name="Wood-2011" />. === KNM-ER 1813 === KNM-ER 1813 est le crâne relativement complet d'un individu adulte daté de {{unité|1.9|million}} d'années. Il a été découvert à Koobi Fora, au Kenya par [[Kamoya Kimeu]] en 1973. La capacité crânienne est de {{unité|510|cm|3}}, plus faible que celle des autres ''Homo habilis''<ref name="Wood-2011" />, en dessous de la limite de {{unité|600|cm|3}} communément admise pour le genre ''Homo''<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David R. | nom1=Begun | titre=A Companion to Paleoanthropologie | éditeur=[[Wiley-Blackwell]] | année=2012 | pages totales=648 | isbn=978-1-4443-3116-5 | doi=10.1002/9781118332344}}.</ref>, ce qui a conduit certains auteurs à classer ces restes fossiles comme ceux d{{'}}''[[Australopithecus africanus]]'', bien que la morphologie du crâne soit différente de celle de cette dernière espèce<ref name="Wood-2011" />. === AL 666-1 === L'[[os maxillaire]] AL 666-1 provient d'[[Hadar (Éthiopie)|Hadar]] en Éthiopie et son âge a été estimé à {{unité|2.33|millions}} d'années. Son appartenance au genre ''Homo'' est reconnue, mais si ce fossile présente des affinités avec ''Homo habilis'' (''Homo'' aff. ''habilis''), et notamment aux spécimens {{nobr|OH 16}} et {{nobr|OH 19}} d'Olduvai, il n'est pas toutefois formellement attribué à cette espèce<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Matt | nom1=Cartmill | prénom2=Fred H. | nom2=Smith | titre=The Human Lineage | éditeur=[[Wiley-Blackwell]] | année=2009 | pages totales=624 | isbn=978-0-471-21491-5 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article | langue = en | prénom1 = W. H. | nom1 = Kimbel | prénom2 = R. C. | nom2 = Walter | prénom3 = D. C. | nom3 = Johanson | prénom4 = K. E. | nom5 = Reed | et al. = J. L. Aronson, Z. Assefa, C.W. Marean, G.G. Eck, R. Bobe-Quinteros, E. Hovers,Y. Rak, C. Vondra, T. Yemane, D. York, Y. Chen, N. M. Evensen et P. E. Smith | année = 1996 | titre = Late Pliocene ''Homo'' and Oldowan tools from the Hadar formation (Kada Hadar Member), Ethiopia | journal = Journal of Human Evolution | volume= 31 | pages = 549–561}}.</ref>, et l'étude menée par Fred Spoor et ses collègues en 2015 sur la mandibule de {{nobr|OH 7}} exclut que {{nobr|AL 666-1}} soit de l'espèce ''Homo habilis''<ref name="Spoor-al-2015"/>. == Morphologie == Les sujets masculins mesurent de 1,30 à {{unité|1.40|m}} et pèsent de 35 à {{unité|45|kg}}.<br> L’espèce présente un fort [[dimorphisme sexuel]], les femelles étant beaucoup plus petites que les mâles. ''Homo habilis'' maitrisait la [[bipédie]] permanente, même si celle-ci n'apparaît pas avec lui, car elle est déjà présente chez l{{'}}''[[Australopithèque]]''. En revanche, ses membres postérieurs courts n’en faisaient pas un aussi bon marcheur que les espèces d{{'}}''Homo'' ultérieures. Son squelette post-crânien n'a pas encore atteint la complète extension que l'on trouve chez [[Homo ergaster]]. ''Homo habilis'' a une capacité crânienne encore peu développée, comprise entre 550 et {{unité|700|cm|3}} (contre 400 à {{unité|500|cm|3}} chez les [[Australopithèque]]s, et 400 à {{unité|550|cm|3}} chez les [[Paranthrope]]s). L'étude de sa denture montre des canines réduites et des incisives développées, ce qui montre qu’''Homo habilis'' était omnivore. Il est probable qu'il ait été charognard plutôt que chasseur. <gallery mode="packed"> Dent KB 5223.jpg|<center>KB 5223, molaire d’Homo habilis.</center> Dent SKX268.jpg|<center>SKX268,<br>molaire d’Homo habilis.</center> </gallery> == ''Homo habilis'' et l'outil == [[Fichier:Pierre_taillée_Melka_Kunture_Éthiopie_fond.jpg|vignette|upright=1.1|[[Galet aménagé|Galets aménagés]] [[oldowayen]]s - 1,7 million d'années - [[Melka Kunture]], Éthiopie.]] ''Homo habilis'' est contemporain des [[Industrie lithique|industries]] de [[pierre taillée]] nommées [[oldowayen]]nes. Celles-ci comportent des objets simples taillés généralement sur une seule face pour confectionner un outil ([[galet aménagé]]) ou pour obtenir des [[Éclat (Préhistoire)|éclats]] tranchants. Ces outils devaient lui permettre de découper des morceaux de viande ou de casser des os. Mais ''Homo habilis'' a coexisté avec plusieurs espèces d'[[Australopithèque]]s et de [[Paranthrope]]s. Certains chercheurs envisagent que ceux-ci étaient également capables de fabriquer des outils de [[pierre taillée]]. La découverte en 2012 de tels outils sur le site de [[Lomekwi 3]] dans la région du [[lac Turkana]] au [[Kenya]], datant de {{unité|3.3|millions d'années}}, a bouleversé l'hypothèse selon laquelle l'apparition des outils de pierre serait liée à l'émergence du genre ''Homo''<ref>{{Article | langue = en | nom1 = [[Sonia Harmand|Harmand]] | prénom1 = [[Sonia Harmand|S.]] | et al. = oui | année = 2015 | titre = 3.3-million-year-old stone tools from Lomekwi 3, West Turkana, Kenya | journal = Nature | volume = 521 | pages = 310-315 | doi = 10.1038/nature14464 }}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Les premiers tailleurs de pierre n'étaient pas des humains|auteur=Kate Wong|revue=Pour la Science|numéro=478|date=août 2017}}</ref>. == Paléopathologie == L'étude des restes d'un spécimen d’''Homo habilis'' datant de 1,8 million d'années a montré qu'il souffrait d'[[arthrose]] et de [[rhumatisme]]s. == Notes et références == {{Références | taille = 30}} {{Traduction/Référence|en|Homo habilis|637296984|type=note}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Homo naledi]] * [[Homo gautengensis]] * [[Homo rudolfensis]] * [[Histoire évolutive de la lignée humaine]] * [[Hominisation]] {{Palette|Hominines}} {{Portail|Préhistoire|Paléontologie|Afrique}} {{CLEDETRI:habilis}} [[Catégorie:Homo]] [[Catégorie:Hominidé du Pléistocène]] [[Catégorie:Taxon fossile décrit en 1964]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo%20erectus
Homo erectus
{{Taxobox début | animal | ''Homo erectus'' | Sinathropus pekinensis.jpg|Crâne d'Homme de Pékin<br>(assemblage d'éléments).}} {{Taxobox | embranchement | Chordata}} {{Taxobox | classe | Mammalia}} {{Taxobox | ordre | Primates}} {{Taxobox | super-famille | Hominoidea}} {{Taxobox | famille | Hominidae}} {{Taxobox | sous-famille | Homininae}} {{Taxobox | tribu | Hominini}} {{Taxobox | sous-tribu | Hominina}} {{Taxobox | genre | Homo}} {{Taxobox taxon | animal | espèce | Homo erectus | [[Eugène Dubois|Dubois]], 1894 | éteint=oui }} {{Taxobox fin}} '''''Homo erectus''''' est une [[espèce]] éteinte du [[genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]''. Son [[nom binominal|nom]] signifie littéralement « homme dressé, droit » en [[latin]] : ce [[nom binominal]] d'[[espèce]] est un héritage historique lié à la description du fossile de ''Pithecanthropus erectus'' par [[Eugène Dubois]] en 1894. Il s'agissait alors de la plus ancienne forme [[Bipédie|bipède]] connue d'[[Hominina]], mais elle a été supplantée dès 1924 par la découverte du premier [[Australopithèque]] en [[Afrique du Sud]]. La définition de l'espèce est controversée, ainsi que son périmètre morphologique, géographique et temporel. Le [[fossile]] le plus ancien ({{unité|1,4 Ma}}) a été découvert en [[Indonésie]] sur l'[[Java (île)|île de Java]] ([[enfant de Mojokerto]]), de même que les plus récents ({{nb|110000 ans}}, sur le site de Ngandong)<ref name=Rizal>{{Article|langue=en|prénom1=Yan |nom1=Rizal |prénom2=Kira E. |nom2=Westaway |prénom3=Yahdi |nom3=Zaim |prénom4=Gerrit D. |nom4=van den Bergh |titre=Last appearance of Homo erectus at Ngandong, Java, 117,000–108,000 years ago |périodique=Nature |date=2019-12-18 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/s41586-019-1863-2 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-019-1863-2 |passage=1–5}}</ref>. == Définition == L'espèce ''Homo erectus'' n'a pas de définition consensuelle dans la communauté scientifique. Il existe parmi les chercheurs trois grandes tendances autour de cette appellation. Selon la première, ''Homo erectus'' rassemble la plupart des fossiles africains et asiatiques connus depuis environ 2 millions d'années et qui présentent une forme plus ou moins intermédiaire entre ''[[Homo habilis]]'' et ''[[Homo heidelbergensis]]''. Plusieurs appellations modernes seraient alors à considérer comme des synonymes, comme des formes ancestrales, ou comme des variétés locales de la même espèce. Cette première école est constituée d'auteurs réticents à trop subdiviser le genre ''[[Homo]]'', et on y trouve notamment de nombreux chercheurs américains<ref>{{Article|langue=en|nom1=Herries|prénom1=Andy I. R.|nom2=Martin|prénom2=Jesse M.|nom3=Leece|prénom3=A. B.|et al.=oui|date=3 avril 2020|titre=Contemporaneity of Australopithecus, Paranthropus, and early Homo erectus in South Africa|url=https://www.sciencemag.org/lookup/doi/10.1126/science.aaw7293|journal=Science|volume=368|numéro=6486|passage=eaaw7293|doi=10.1126/science.aaw7293|issn=0036-8075}}</ref>. Une deuxième école considère qu{{'}}''[[Homo ergaster]]'' et ''[[Homo georgicus]]'', voire ''[[Homo gautengensis]]'', sont des appellations valides et représentent des formes humaines plus anciennes qu'''Homo erectus''. Le périmètre de cette dernière appellation n'engloberait alors que les fossiles africains datés entre environ 1,5 million et {{nb|700000 ans}} et la plupart des fossiles asiatiques de plus de {{nb|400000 ans}}, en raison des ressemblances morphologiques constatées entre les spécimens d'âge intermédiaire trouvés sur les deux continents<ref name=Recherche>« ''Homo erectus'' africains et asiatiques », entretien avec Fred Spoor, [http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=23246 La Recherche], mai 2008</ref>. Pour une troisième école, les fossiles asiatiques devraient être classés dans leur propre groupe, sous le nom d{{'}}''Homo erectus'', dans la mesure où une divergence phylogénétique présumée devrait être sanctionnée par des appellations distinctes, même si elle n'apparait pas clairement dans la morphologie. De plus, une subdivision poussée du genre ''Homo'' aide à y voir plus clair entre les différentes formes et permet de proposer des analyses plus précises. On trouve notamment dans cette troisième tendance l'équipe de chercheurs français du [[musée de l'Homme]], à [[Paris]]<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Dominique Grivaud-Hervé|titre=MOOC Les origines de l'Homme - Sujet 3.1 : La longue marche vers l'Asie|url=https://www.museedelhomme.fr/fr/media-video/4283|site=Musée de l'Homme|date=|consulté le=25 mai 2021}}</ref>. Pour se comprendre et réconcilier autant que faire se peut les différents points de vue, les chercheurs emploient souvent les expressions ''Homo erectus sensu lato'' (au sens large) et ''Homo erectus sensu stricto'' (au sens strict)<ref name=Kaifu/>. Pour éviter de surcharger le présent article, seuls sont listés en fin de page les fossiles asiatiques, les autres fossiles de l'appellation prise au sens large étant présentés dans les articles consacrés aux autres espèces humaines. == Historique == ''Homo erectus'' est né du regroupement d'un certain nombre de variantes régionales qui avaient été considérées comme des espèces distinctes à l'origine, dont le [[Homme de Java|Pithécanthrope]] (Java) et le [[Homme de Pékin|Sinanthrope]] (Chine). Ces différentes formes ont été réattribuées au genre ''[[Homo]]'' et regroupées sous la dénomination d'''Homo erectus'' dans les années 1960. === À la recherche du Pithécanthrope === [[Fichier:Pithecanthropus-erectus.jpg|vignette|200px|gauche|Fossiles découverts par Eugène Dubois ayant servi à définir ''Pithecanthropus erectus''.]] Peu après la publication des travaux de [[Charles Darwin]], notamment de ''[[L'Origine des espèces]]'' en 1859, le biologiste et philosophe allemand [[Ernst Haeckel]] proposa un arbre généalogique théorique de l’homme, dans lequel il faisait apparaitre un « [[Forme transitionnelle|chainon manquant]] », un être intermédiaire entre le singe et l’homme. Dans son ouvrage ''L’Histoire de la création naturelle'' paru en 1868, il nomma cette créature hypothétique ''Pithecanthropus alalus''<ref>Haeckel, E. (1868) - ''Natürliche Schöpfungsgeschichte'', Berlin</ref>. Le nom de genre fut forgé à partir des mots [[Grec ancien|grecs]] {{Grec ancien|πίθηκος|píthēkos}}, « [[Hominoidea|grand singe]] » et {{Grec ancien|ἄνθρωπος|ánthrōpos}}, « [[homme]] », le nom d’espèce étant formé sur le préfixe privatif « a- » et le verbe {{grec ancien|λαλέω|laléō}}, « parler » : l’absence de langage articulé était en effet considérée comme l’une des caractéristiques nécessaires du Pithécanthrope. Le médecin anatomiste néerlandais [[Eugène Dubois]], passionné par les nouvelles théories relatives à l’origine de l’homme, entreprit de rechercher les fossiles prouvant l’existence du Pithécanthrope, que Haeckel imaginait originaire d'Asie. Pour cela, il s’engagea comme médecin militaire dans l’armée des [[Indes orientales néerlandaises]]. Nommé en 1887 à [[Sumatra]], en [[Indonésie]], il s’y rendit convaincu qu’il trouverait sous les tropiques les traces d’un être intermédiaire entre l’homme et les grands singes<ref>Sémah, F., Purwasito, A. et Djubiantono, T. (1993) - « Un fascinant chainon manquant », in : ''Le Pithécanthrope de Java - A la découverte du chainon manquant'', Sémah, F. et Grimaud-Hervé, D., (Éds.), Les Dossiers de l'Archéologie, {{n°|184}}, {{p.|4-11}}</ref>{{,}}<ref>Hublin, J.-J. (2001) - « La conquête des vieux continents », in : ''Aux origines de l'humanité - de l'apparition de la vie à l'homme moderne'', Coppens, Y. et Picq, P., (Éds.), Fayard, {{p.|348-377}}</ref>. Après quelques années de recherches infructueuses à [[Sumatra]], la découverte de l'[[Homme de Wajak]] en 1888 dans l'[[Java oriental|est de l'île de Java]] l'incita à se rendre à [[Java (île)|Java]] où il entreprit de fouiller les dépôts alluviaux du fleuve [[Solo (fleuve)|Solo]], à [[Trinil]], assisté de deux ingénieurs et d’un groupe de prisonniers condamnés aux travaux forcés. En 1890, il découvrit un premier fragment de [[Mandibule humaine|mandibule]]. En 1891, il découvrit une molaire supérieure droite (Trinil 1) et une calotte crânienne très particulière (Trinil 2), présentant des caractéristiques qu’il considéra comme intermédiaires entre les grands singes et l’homme. En aout 1892, il exhuma sur le même site un [[fémur]] portant une excroissance pathologique (Trinil 3) mais très proche d’un fémur d'''Homo sapiens'', appartenant incontestablement à un être parfaitement bipède, ainsi qu'une deuxième molaire (Trinil 4). En 1894, Dubois décrivit ces différents fossiles comme les restes d’une espèce inconnue jusqu’alors, ''Pithecanthropus erectus'', le « singe-homme érigé »<ref>Eugène Dubois (1894) - ''Pithecanthropus erectus, eine menschenähnliche Uebergagsform aus Java'', Batavia, Landesdruckerei</ref>. La publication d’[[Eugène Dubois]] fut accueillie avec scepticisme. Seul l'[[Homme de Néandertal]] était alors connu, et ses rares fossiles, tout comme ceux de l’[[Homme de Cro-Magnon]], suscitaient encore de nombreux débats. La plupart des spécialistes de l'époque doutaient du caractère humain de la calotte crânienne de Java et surtout de son association avec le fémur. Le doute a depuis été levé sur la calotte crânienne (Trinil 2) : elle a bien été mise au jour dans des niveaux sédimentaires anciens et représente bien une espèce humaine archaïque<ref>{{Article | prénom1 = Jacqueline | nom1 = Ducros | prénom2 = Albert | nom2 = Ducros | année = 1993 | titre = L'Année de l'homme-singe | journal = Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, Nouvelle Série | tome = 5 | volume = 3-4 | pages = 457-473 | doi = 10.3406/bmsap.1993.2376 | url = http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1993_num_5_3_2376}}. Un compte-rendu du congrès international « Pithecanthropus Centennial 1893-1993 » (Leiden, 1993)</ref>. En revanche, le fémur et les deux dents restent discutés. En 1898 et 1900, alors qu'Eugène Dubois était rentré en Europe, son équipe mit au jour d'autres fossiles humains sur le site de [[Trinil]], une dent et des [[diaphyse]]s de fémurs, notés Trinil 5 à 8 et rattachés à la même espèce<ref name=Kresna11>Dominique Grimaud-Hervé, Frédérique Valentin, François Sémah, Anne-Marie Sémah, Tony Djubiantono, et Harry Widianto, ''Le fémur humain Kresna 11 comparé à ceux de Trinil'', Comptes-Rendus de l'Académie des Sciences, Paris, t. 318, série II, p. 1139 à 1144, 1994, [http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/pleins_textes_6/b_fdi_47-48/010012899.pdf lire en ligne]</ref>. === La découverte du Sinanthrope === [[Fichier:Peking Man Skull (replica) presented at Paleozoological Museum of China.jpg|vignette|L'Homme de Pékin (Chine).]] Le premier fossile de [[Homme de Pékin|Sinanthrope]], une dent isolée, fut découvert en 1921 par le paléontologue autrichien [[Otto Zdansky]] dans une grotte effondrée de [[Zhoukoudian]], près de [[Pékin]], en [[Chine]]. Otto Zdansky et le géologue suédois [[Johan Gunnar Andersson]] trouvèrent au cours des années suivantes d'autres molaires humaines fossiles, qu'Andersson décrivit en 1926. En 1927, le médecin anatomiste canadien [[Davidson Black]] publia une seconde description des fossiles découverts par Andersson et Zdansky, qu'il attribua à une nouvelle espèce, ''Sinanthropus pekinensis''. Davidson Black reçut l'aide de la [[Fondation Rockefeller]] et fouilla le site jusqu'à sa mort en 1934. En {{date-|décembre 1929}}, le jeune géologue chinois [[Pei Wenzhong]] découvrit la première calotte crânienne, celle d'un adolescent. À partir de ce moment, l'existence de l'[[Homme de Pékin]] commença à être reconnue. [[Pierre Teilhard de Chardin]], paléontologue spécialiste des mammifères tertiaires d'Asie, se vit confier par le ''Geological Survey of China'' (GSC) la supervision du chantier de fouilles de [[Zhoukoudian]] pour la géologie et l'étude de la faune. Les fouilleurs et chercheurs chinois récoltèrent progressivement un nombre important de fragments fossiles humains. En 1937, le laboratoire du [[Cénozoïque]], créé à cette occasion par le GSC, avait récolté en tout 14 crânes partiels, 11 fragments de mandibules, 117 dents, et 15 fragments de fémurs. C'était la première fois qu'autant de restes d'une même espèce humaine disparue et aussi ancienne étaient collectés en stratigraphie. L'étude paléoenvironnementale des remplissages et l'étude anatomique des fossiles, réalisées avec les moyens les plus modernes de l'époque, devinrent des références pour la science préhistorique. La [[Seconde Guerre mondiale|guerre]] avait commencé entre [[Chine]] et [[Japon]], et les fouilles durent s'arrêter en 1937, pour préserver la sécurité des chercheurs. En 1941, devant l'avancée des troupes japonaises vers [[Pékin]], les fossiles furent placés dans deux grandes caisses et partirent par voie de chemin de fer en direction d'un port vers les [[États-Unis]]. Ils n'y arriveront jamais, occasionnant une grave perte pour la paléoanthropologie. Le médecin anatomiste allemand [[Franz Weidenreich]], successeur de [[Davidson Black]] sur le site, avait cependant procédé à une description écrite minutieuse et détaillée de chacun des fossiles découverts, qui fut préservée et sert toujours aujourd'hui de référence pour l'étude de l'Homme de Pékin. La communauté scientifique accueillit d'abord avec réserve la découverte de l'[[Homme de Pékin]], comme lors des précédentes découvertes de l'[[Homme de Néandertal]] et du [[Homme de Java|Pithécanthrope]]. Puis les esprits commencèrent à se faire à l'idée de l'existence d'une forme humaine plus ancienne et plus archaïque que l'[[Homme de Néandertal]]. Le fait que l'Homme puisse avoir une histoire ancienne commençait à être plus largement accepté. === L'émergence d'Homo erectus === En 1939, le paléontologue germano-néerlandais [[Gustav von Koenigswald]] apporta plusieurs spécimens fossiles humains [[Java (île)|javanais]] à [[Franz Weidenreich]], qui travaillait sur l'[[Homme de Pékin]], en [[Chine]]. La comparaison des fossiles javanais avec ceux de l'[[Homme de Pékin]], ou ''Sinanthropus pekinensis'', trouvés sur le site chinois de [[Zhoukoudian]], les amena à conclure que les morphologies étaient très proches. Ils décidèrent alors d'abandonner le genre ''Sinanthrope'', créé par [[Davidson Black]] en 1927, en ramenant tous les fossiles chinois au genre de création antérieure ''[[Homme de Java|Pithécanthrope]]''. En 1950, le biologiste germano-américain [[Ernst Mayr]] proposa de remplacer le genre ''[[Homme de Java|Pithécanthrope]]'', ainsi que la plupart des genres paléoanthropologiques divers créés jusque là, par le seul genre ''[[Homo]]'', en affirmant l'appartenance de tous les fossiles connus à un genre unique, et des fossiles d'une même période à une même espèce. Il obtint dans les années 1960 un consensus scientifique sur ce changement général de dénominations, avant que la tendance s'inverse dans les décennies suivantes. L'appellation ''Pithécanthrope'' n'a plus aujourd'hui qu'une valeur historique. === Afrique et Asie === À partir de 1960, les paléoanthropologues découvrirent des fossiles humains encore plus anciens en Afrique de l'Est, avec le premier fossile d{{'}}''[[Homo habilis]]'' trouvé en 1960 (décrit et nommé en 1964), et le premier fossile reconnu d{{'}}''[[Homo ergaster]]'' trouvé en 1971 (décrit et nommé en 1975). Pendant une trentaine d'années, les fossiles africains d{{'}}''[[Homo ergaster]]'' furent connus sous l'appellation d{{'}}''Homo erectus''. En 1991, Bernard Wood, à l'époque à l'université de Liverpool, proposa de désigner sous le nom d{{'}}''[[Homo ergaster]]'' le groupe africain de fossiles d’''Homo erectus'', plus généraliste et plus primitif que le groupe indonésien et chinois<ref name=Recherche/>. Dans cette optique, ''Homo erectus'' était considéré comme exclusivement asiatique. Ce point de vue a été repris par un certain nombre d'auteurs, qui attribuent désormais à ''Homo ergaster'' tout ou partie des fossiles africains auparavant rattachés à ''Homo erectus''. ''Homo ergaster'' pourrait être l’ancêtre d’''Homo erectus'' en Asie, d{{'}}''[[Homo antecessor]]'' en Europe, et d{{'}}''[[Homo rhodesiensis]]'' en Afrique, bien qu'aucune phylogénie ne fasse encore consensus. La paléoanthropologue Amélie Vialet distingue deux morphologies crâniennes différentes sous les appellations ''Homo ergaster'' et ''Homo erectus'', qui correspondraient à deux [[clade]]s distincts. La première correspondrait à des formes africaines et la seconde à des formes asiatiques. Elle attribue notamment le fossile de l'[[Homme de Kocabaş]] (une calotte crânienne trouvée en 2002 en [[Turquie]], et datée entre {{nb|1,2 et 1,6 Ma}}) au clade africain<ref name=Vialet2018>{{Article |langue=en |prénom1=Amélie |nom1=Vialet |prénom2=Sandrine|nom2=Prat |prénom3=Mehmet Cihat |nom3=Alçiçek |prénom4=Patricia |nom4=Wils |titre=The Kocabaş hominin (Denizli Basin, Turkey) at the crossroads of Eurasia : New insights from morphometric and cladistic analyses |périodique=Comptes Rendus Palevol |volume=17 |numéro=1-2 |date=janvier 2018 |issn=1631-0683 |doi=10.1016/j.crpv.2017.11.003 |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1631068317301379 |pages=17–32 }}</ref>{{,}}<ref>Amélie Vialet, Sandrine Prat, ''Une contribution de la Turquie au carrefour eurasiatique'', Colloque au Collège de France, 3-4 juillet 2018, [https://www.college-de-france.fr/site/michel-brunet/symposium-2018-07-04-10h30.htm voir la vidéo en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Amélie Vialet|titre=La Turquie et l'expansion des premiers Hommes depuis l'Afrique|site=Les conférences du Musée de l'Homme|date=4 novembre 2019|url=https://www.mnhn.fr/fr/visitez/agenda/conference/turquie-expansion-premiers-hommes}}</ref>. Il s'agit d'un des rares fossiles anciens trouvés à ce jour au [[Moyen-Orient]]. En 2019, l’équipe de Russel Ciochon ([[université de l'Iowa]]) a conclu une décennie de travail de datation des fossiles de Ngandong, à [[Java (île)|Java]], en [[Indonésie]], dont l’ancienneté variait jusque-là selon les études entre {{nb|600 000 et 27 000 ans}}. Ils sont finalement datés entre {{nb|117000 et 108000 ans}} (par l'[[Datation par l'uranium-thorium|uranium-thorium]], la [[thermoluminescence]], et l'[[Datation argon-argon|argon-argon]]), ce qui en fait les ''Homo erectus'' les plus récents connus<ref name=Rizal/>. {{Référence souhaitée|La question qui demeure en suspens est de savoir si les populations asiatiques d’Homo erectus descendent d'une forme sortie d'Afrique vers un million d'années [[avant le présent]], ou bien d'une forme sortie d'Afrique antérieurement et ayant évolué en Asie. Ces deux thèses aujourd'hui concurrentes contribuent à brouiller la compréhension d'une partie de la taxonomie actuelle du genre ''[[Homo]]''|date=29 mars 2022}}. == Caractéristiques physiques == ''Homo erectus'' est une espèce à la fois plus petite et plus robuste qu{{'}}''Homo sapiens''. Son squelette post-crânien est constitué d'os plus volumineux et les os de son crâne sont plus épais. Les principales caractéristiques physiques d'''Homo erectus'' sont une mâchoire puissante, un [[prognathisme]] marqué, un front assez bas, un chignon occipital, un bourrelet supra-orbitaire sous forme de torus continu, une constriction post-orbitaire fréquente en vue supérieure, une carène sagittale plus ou moins marquée et un crâne en forme de tente en vue postérieure (non-développement des bosses pariétales)<ref>[http://www.uiowa.edu/~bioanth/homo.html ''The African Emergence and Early Asian Dispersals of the Genus Homo''], Roy Larick et Russell L. Ciochon, ''American Scientist'', novembre 1996</ref>. ''Homo erectus'' montre un prognathisme facial marqué, une base du crâne large, une voute crânienne basse dont la plus grande largeur se situe au niveau des crêtes susmastoïdiennes, et un angle occipital particulièrement aigu<ref name=Kaifu>{{Article|langue=en|auteur=Yousuke Kaifu|titre=Archaic Hominin Populations in Asia before the Arrival of Modern Humans|sous-titre=Their Phylogeny and Implications for the “Southern Denisovans”|périodique=Current Anthropology|volume=58|numéro=Supplement 17|passage=418-433|date=décembre 2017| url=https://www.journals.uchicago.edu/doi/pdfplus/10.1086/694318}}</ref>. Il mesurait entre 1,50 et {{unité|1,65 m}}, pesait entre 45 et {{nb|55 kg}} et avait une capacité crânienne de {{nb|900 à 1200 cm3}}<ref>[http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-homo-erectus.html hominides.com]</ref>. Le paléoanthropologue japonais Yousuke Kaifu distingue deux groupes de fossiles distincts en Asie, le groupe chinois et le groupe javanais, qui pourraient représenter une divergence phylogénétique ancienne au sein de l'espèce (voir liste des principaux fossiles rattachés en fin d'article)<ref name=Kaifu/>. == Culture et techniques == ''Homo erectus'' était [[cueillette|cueilleur]] de fruits, de plantes, et de racines, mais aussi charognard et [[chasse]]ur de petits animaux et de plus gros à l'occasion. En 2023, une étude des rapports [[strontium|Sr]]/[[calcium|Ca]] et [[carbone 13|{{13}}C]]/[[carbone 12|{{12}}C]] de l'[[émail dentaire]] d'''H. erectus'' ayant vécu à [[Java (île)|Java]] au [[Pléistocène]] [[Pléistocène inférieur|inférieur]] à [[Pléistocène moyen|moyen]] confirme la diversité de leur [[régime alimentaire]], avec des variations saisonnières peu marquées (un peu plus de végétaux tendres et énergétiques pendant la [[mousson]], un peu plus de plantes coriaces et moins énergétiques pendant la saison sèche)<ref>{{Article| langue=en| titre=Dietary strategies of Pleistocene ''Pongo'' sp. and ''Homo erectus'' on Java (Indonesia)| auteur1=Jülide Kubat| auteur2=Alessia Nava| auteur3=Luca Bondioli| auteur4=M. Christopher Dean| auteur5=Clément Zanolli| et al.=oui| périodique=[[Nature Ecology and Evolution]]| volume=7| numéro=2| date=16 janvier 2023| pages=279-289| doi=10.1038/s41559-022-01947-0}}.</ref>. Certains archéologues pensent que l'outillage des ''Homo erectus'' indonésiens et chinois, relativement pauvre en outils de pierre, devait être complété par un important outillage de [[bambou]], encore très abondamment utilisé dans ces régions. Cette hypothèse reste délicate à tester dans la mesure où le [[Bois pétrifié|bois ne se fossilise]] que dans des conditions exceptionnelles. En 1981, la mandibule d'un bébé d'hominidé est découverte dans les hautes terres d'Éthiopie, associée à des outils de types [[Oldowayen]] et [[Acheuléen]] précoce. En 2023, ce fossile est daté d'environ {{unité|2 Ma}} et l'imagerie par [[rayon X|rayons X]] appliquée aux amorces des dents définitives établit qu'il s'agit d'un bébé ''H. erectus''. Cette découverte confirme que ''H. erectus'' a employé des outils des deux types, et aussi qu'il a pu vivre ou au moins passer à de hautes altitudes, ce qui peut éclairer les migrations hors d'Afrique de cette espèce<ref>{{Article| langue=en| titre=Early ''Homo erectus'' lived at high altitudes and produced both Oldowan and Acheulean tools| auteur1=Margherita Mussi| auteur2=Matthew M. Skinner| auteur3=Rita T. Melis| auteur4=Joaquín Panera| auteur5=Susana Rubio-Jara| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| volume=382| numéro=6671| date=12 octobre 2023| pages=713-718| doi=10.1126/science.add911| présentation en ligne=https://www.science.org/doi/10.1126/science.add9115?utm_source=sfmc&utm_medium=email&utm_content=alert&utm_campaign=SCIeToc&et_rid=34802153&et_cid=4977422}}.</ref>. == Principaux fossiles asiatiques attribués à l'espèce == Les fossiles africains ou ouest-asiatiques attribués par certains auteurs à ''Homo erectus sensu lato'' sont présentés dans les articles consacrés aux différentes appellations modernes d'espèces humaines. En Asie orientale, seules l'[[Indonésie]] et la [[Chine]] ont à ce jour livré des fossiles attribués consensuellement à ''Homo erectus sensu stricto''. === Indonésie === ==== Homme de Java ==== [[Fichier:1911_Britannica-Anthropology-5.png|vignette|300px|Trinil 2, vues latérale et verticale.]] [[Homme de Java]] (Java) * Découverte initiale<ref name=Kresna11/> : ** Découverte : 1891-1892 par [[Eugène Dubois]] ** Description : 1894 par [[Eugène Dubois]] ** Fossiles : Trinil 1 à 4 (une calotte crânienne, un fémur, et deux dents) ** Datation : de {{nb|540000 à 430000 ans}} * Découvertes ultérieures<ref name=Kresna11/> : ** Découverte 1 : 1898-1900 par l'équipe d'Eugène Dubois ** Fossiles : Trinil 5 à 8 (une dent et quatre fémurs) ** Découverte 2 : 1978 par Teuku Jacob ** Fossiles : Trinil 9 à 10 (deux fémurs) ==== Homme de Solo ==== [[Fichier:Ngandong_7-Homo_erectus.jpg|vignette|Ngandong 7.]] [[Homme de Solo]] (Java)<ref>Bernard Wood (dir.), ''Wiley-Blackwell Encyclopedia of Human Evolution'', 2011, article Ngandong et suivants, [https://books.google.fr/books?id=440TmWXToLAC&pg=PT1114&lpg=PT1114&dq=c.+ter+haar+solo&source=bl&ots=jpbghqZ89c&sig=QoXbAXf9o4A6rDPURHt_gHXmH_s&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwjsv_PwvMjfAhU6QhUIHZ6JAmMQ6AEwCHoECAMQAQ#v=onepage&q=c.%20ter%20haar%20solo&f=false lire en ligne]</ref> * Ngandong : ** Découverte : 1931-1933 par Carel ter Haar et W. F. F Oppenoorth ** Description : 1932 par W. F. F Oppenoorth ** Fossiles : Ngandong 1 à 14 (12 crânes ou fragments crâniens et 2 fragments de tibias) ** Capacité crânienne moyenne estimée : {{nb|1135 cm3}} ** Datation : de {{nb|117000 à 108000 ans}}<ref name=Rizal/> * Sambungmacan : ** Découverte : ** Fossiles : Sambungmacan 1 à 4 ** Capacité crânienne moyenne estimée : ** Datation : environ {{nb|270000 ans}}<ref name=Kaifu/> * Ngawi : ** Découverte : ** Fossiles : Ngawi 1 ** Capacité crânienne estimée : ** Datation : [[Fichier:Calvaria Sangiran II (A).jpg|vignette|Sangiran 2.]] [[Fichier:Sangiran 17-02.JPG|vignette|Sangiran 17.]] [[Fichier:Pithecanthropus modjokertensis Tjokro Handojo.JPG|vignette|[[Enfant de Mojokerto]].]] ==== Homme de Sangiran ==== [[Homme de Sangiran]] (Java) * Découverte initiale : ** Découverte : 1936-1937 par [[Gustav von Koenigswald]] ** Description : 1937 par [[Gustav von Koenigswald]] et [[Franz Weidenreich]] ** Fossiles : Sangiran 1 à 3 (deux calottes crâniennes) ** Datation : de {{nb|800000 à 500000 ans}} * Découvertes ultérieures : ** Découverte : à partir de 1951 ** Fossiles : la majorité des fossiles notés Sangiran 7 à 80+ (dont le crâne quasi complet Sangiran 17) ** Datation : de {{nb|800000 à 500000 ans}} ==== Enfant de Mojokerto ==== [[Enfant de Mojokerto]] ([[Java oriental]]) * Découverte : 1936 par Andojo * Description : 1936 par [[Gustav von Koenigswald]] * Fossile : [[calvarium]] d'un enfant âgé entre 1 et 4 ans (Mojokerto 1, ou Perning 1) * Datation : {{nb|1,45 million d'années}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Michael J. Morwood|et al.=oui|titre=Revised age for Mojokerto 1, an early Homo erectus cranium from East Java, Indonesia|périodique=Australian Archaeology|volume=57|numéro=1|date=2003|doi=10.1080/03122417| url=https://ro.uow.edu.au/cgi/viewcontent.cgi?article=2914&context=smhpapers}}</ref> === Chine === * [[Homme de Pékin]] (Pékin) : ** Découverte : 1921 par [[Johan Gunnar Andersson]] et [[Otto Zdansky]] ** Description : 1927 par [[Davidson Black]] ** Première calotte crânienne : 1929 par [[Pei Wenzhong]] ** Nombreux fossiles trouvés jusqu'en 1937, dont 14 crânes partiels (voir ci-dessus) ** Datation : de {{nb|780000 à 400000 ans}} ** Nouveaux fossiles trouvés depuis 1950 par les chercheurs chinois * Homme de Yiyuan ([[xian de Yiyuan]], [[Shandong]])<ref>{{Article|langue=en|auteur=Lu Zun'e, Huang Yunging, Li Pingsheng, Meng Zhenya|titre=Yi yuan fossil Man|périodique=Acta Anthropologica Sinica|volume=8|numéro=4|passage=|date=décembre 1989|doi=|url=http://www.anthropol.ac.cn/EN/abstract/abstract470.shtml}}</ref> : ** Découverte : 1981-1982 ** Description : 1989 par Lu Zune et al. ** Fossiles : fragments crâniens (frontal, occipital et pariétaux) d'un même individu et 7 dents isolées d'au moins deux individus ** Datation : milieu du [[Pléistocène moyen]] * Homme de Chenjiawo ([[xian de Lantian]]) : ** Découverte : ** Fossile : une mandibule ** Datation : {{nb|630000 ans}} * [[Homme de Nankin]] (Nankin) : ** Découverte : 1990 ** Description : 1993 ** Fossiles : 2 crânes partiels ** Datation : {{nb|640000 ans}} * Homme de Hexian (Xian de He) : ** Découverte : 1980 ** Fossile : une calotte crânienne ** Datation : {{nb|412000 ans}} == Notes et références == {{Références|taille=40}} == Bibliographie == * {{Article|langue=en|auteur=G. Philip Rightmire|titre=Homo erectus and Middle Pleistocene hominins : Brain size, skull form, and species recognition|périodique=Journal of Human Evolution|volume=65|numéro=3|passage=223-252|date=septembre 2013|doi=10.1016/j.jhevol|url=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0047248413001358}} * {{Article|langue=en|auteur=Yousuke Kaifu|titre=Archaic Hominin Populations in Asia before the Arrival of Modern Humans|sous-titre=Their Phylogeny and Implications for the “Southern Denisovans”|périodique=Current Anthropology|volume=58|numéro=Supplement 17|passage=418-433|date=décembre 2017| url=https://www.journals.uchicago.edu/doi/pdfplus/10.1086/694318}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Homme de Pékin]] * [[Homme de Nankin]] * [[Homme de Sangiran]] * [[Homme de Java]] * [[Homme de Solo]] {{Palette|Hominines|Homo}} {{Portail|Préhistoire|Paléontologie|Asie}} [[Catégorie:Homo erectus| ]] [[Catégorie:Homo|erectus]] [[Catégorie:Hominidé du Pléistocène|erectus]] [[Catégorie:Préhistoire de l'Asie]] [[Catégorie:Taxon fossile décrit en 1894]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Homo%20sapiens
Homo sapiens
{{Semi-protection longue}} {{Sous-titre/Taxon|nv1=Homme moderne|nv2=homme|nv3=humain|nv4=être humain}} {{Voir homonymes|Homo (homonymie)|Sapiens|Homme (homonymie){{!}}Homme|Humain}} {{Taxobox début | animal | ''Homo sapiens'' | Human.svg | Représentation d'humains adultes ([[homme]] et [[femme]]) sur la [[plaque de Pioneer]].}} {{Taxobox | embranchement | Chordata }} {{Taxobox | classe | Mammifère|Mammalia }} {{Taxobox | ordre | Primates }} {{Taxobox | sous-ordre | Haplorrhini }} {{Taxobox | infra-ordre | Simiiformes }} {{Taxobox | micro-ordre | Catarrhini }} {{Taxobox | super-famille | Hominoidea }} {{Taxobox | famille | Hominidae }} {{Taxobox | sous-famille | Homininae }} {{Taxobox | tribu | Hominini }} {{Taxobox | sous-tribu | Hominina }} {{Taxobox | genre | Homo }} {{Taxobox taxon | animal | espèce | Homo sapiens | [[Carl von Linné|Linnaeus]], 1758 }} {{Taxobox répartition| Homo Sapien range.png}} {{Taxobox fin}} '''''Homo sapiens''''', plus communément appelé '''« homme moderne »''', '''« homme », « Homme »''', '''« humain »''', ou '''« être humain »''', est une [[espèce]] de [[Primates]] originaire d'[[Afrique]] qui s'est aujourd'hui répandue et [[Naturalisation (biologie)|naturalisée]] sur l'ensemble de la [[Terre]] hormis l'[[Antarctique]]. Il appartient à la [[famille (biologie)|famille]] des [[Hominidae|Hominidés]] et est le seul représentant actuel du [[Genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]'', les autres espèces étant [[Extinction des espèces|éteintes]]. Les plus anciens [[fossile]]s connus de cette espèce, découverts au [[Maroc]], sur le site de [[Djebel Irhoud]], sont datés d'environ {{nb|300000 ans}}<ref>[[Jean-Jacques Hublin]], Abdelouahed Ben-Ncer {{et al.}}, [https://www.nature.com/articles/nature22336 ''New fossils from Jebel Irhoud, Morocco and the pan-African origin of Homo sapiens''], Nature, juin 2017</ref>. Parmi les Hominidés actuels, il se distingue du point de vue [[physiologie|physiologique]] par un mode locomoteur au sol exclusivement [[bipédie|bipède]], son [[cerveau]] plus volumineux et sa [[Pilosité humaine|pilosité]] moins développée<ref name="le singe nu">{{Ouvrage|auteur1=[[Desmond Morris]]|titre=[[Le Singe nu]]|éditeur=|année=1967}}.</ref>. Il faut ajouter à ces critères l’existence d’une [[ménopause]] chez la [[femelle]]<ref group="alpha">Dans le contexte de la biologie, notamment de reproduction et du [[dimorphisme sexuel]], les termes « femelle » et « mâle » sont usuels bien que les termes « femme » et « homme » soient des (quasi-)synonymes qui recouvrent d'autres considérations dont culturelles. Pour approfondir, voir {{Chapitre|titre chapitre=Mâle/femelle|titre ouvrage=Encyclopédie critique du genre|auteur=Priscille Touraille|date=2021|pages={{p.|436 à 446}}}} et les articles [[sexe]] et [[genre (sciences sociales)|genre]].</ref> ([[femme]]), rare chez les autres Hominidés. Du point de vue de l'[[éthologie]], et par rapport au reste du règne animal, l'''Homo sapiens'' se distingue par la complexité de ses [[interaction (sciences sociales)|relations sociales]], l'utilisation d'un [[Langage humain|langage]] articulé élaboré transmis par l'[[apprentissage]], la fabrication d'[[outil]]s, le port de [[vêtement]]s, la [[Domestication du feu|maîtrise du feu]], la [[domestication]] de nombreuses espèces végétales et animales, ainsi que l'aptitude de son [[Processus cognitifs|système cognitif]] à l'[[abstraction (philosophie)|abstraction]], à l'[[introspection]] et à la [[spiritualité]]. Certaines de ces caractéristiques étaient partagées par d'autres espèces du genre ''Homo''. Plus généralement, il se distingue de toute autre espèce animale par l'abondance et la sophistication de ses réalisations [[technique]]s et [[art]]istiques, l'importance de l'apprentissage et de l'apport [[culture]]l dans le développement de l'[[individu]], mais aussi par l'ampleur des transformations qu'il opère sur les [[écosystème]]s<ref group="alpha">voir « [[extinction de l'Holocène]] », « [[réchauffement climatique]] », « [[déforestation]] », « [[pollution]] », « [[surpêche]] », etc.</ref>. La [[science]] qui étudie les êtres humains actuels sous tous leurs aspects est l'[[anthropologie]]. Celle qui étudie son [[Évolution (biologie)|évolution]] est la [[paléoanthropologie]]. == Étymologie et appellations == [[Fichier:Carl von Linné.jpg|vignette|Le naturaliste suédois [[Carl von Linné]] en 1775.]] {{Article connexe|Humanité}} L'[[espèce]] ''Homo sapiens'' fut décrite par [[Carl von Linné]] en 1758 dans la {{10e|édition}} de son ouvrage ''[[Systema naturae]]''<ref name="ICZN"/>. Deux siècles plus tard, [[William Thomas Stearn]] désigna Linné lui-même comme [[Type (biologie)#Lectotype|lectotype]] de l'espèce<ref group="alpha">Le paléoanthropologue [[Christopher Brian Stringer]] et le biologiste David Notton précisent : {{citation|D'un point de vue pratique, la désignation de Linné comme lectotype a peu de valeur puisque l'identité de l'espèce ''Homo sapiens'' ne fait aucun doute. Pour les mêmes raisons, la désignation d'un néotype n'est pas d'une grande nécessité. Ses ossements ne sont pas perdus (la tombe se trouve dans la [[cathédrale d'Uppsala]] en [[Suède]]), mais il serait contraire à l'éthique de les déranger, et quoi qu'il en soit, il n'est aucunement nécessaire de les ré-examiner en vue d'établir l'application de ce nom. Cependant, il est symbolique que Linné ait été désigné, étant le père fondateur de la taxonomie moderne}}</ref>{{,}}<ref name="ICZN">{{Lien web | langue=en | auteurs = David Notton & Chris Stringer | titre = Who is the type of Homo sapiens ? | url = http://iczn.org/content/who-type-homo-sapiens | site = iczn.org |éditeur=[[Commission internationale de nomenclature zoologique]] | consulté le = 28 février 2016}}.</ref>. Le mot français « Homme » est une évolution du [[latin]] {{langue|la|''hominem''}}, [[accusatif]] de {{langue|la|''homo''}} (être humain), et peut faire référence à l'[[espèce]] ''{{langue|la|Homo sapiens}}'' dans son ensemble (le [[nominatif]] {{langue|la|''homo''}} a donné en français le [[pronom]] indéfini ''[[wikt:on|on]]''<ref>''Dictionnaire étymologique et historique du français'', Larousse.</ref>). ''Sapiens'' est un adjectif latin signifiant « intelligent, sage, raisonnable, prudent », adjectif issu du participe présent du verbe ''sapere'' signifiant « avoir du goût, de la saveur, du jugement ». ''Homo sapiens'' est aussi appelé « Homme », « Homme moderne », « humain » ou encore « être humain ». Le mot « [[homme]] » désigne aussi le [[mâle]] adulte, plus prosaïquement qualifié d'individu de sexe masculin. Le terme « [[femme]] » pour sa part désigne la [[femelle]] adulte. Les termes « [[garçon]] » et « [[fille]] » désignent respectivement le mâle et la femelle à leur stade [[enfant|infantile]], et le terme « [[Adolescence|adolescent]](e) » les désigne à leur stade [[puberté|pubère]]. « {{page h'|Père}} », « [[mère]] », « [[Fils (parenté)|fils]] » et « [[fille]] » renvoient indifféremment à l'individu jeune ou adulte lorsque l'accent est mis sur la [[parentalité]] ou la [[filiation]]. On emploie aussi le terme « [[humanité]] », au singulier, pour désigner l'espèce humaine dans son ensemble. Dans le dernier quart du {{s-|XX}}, l'espèce ''Homo sapiens'' a parfois été subdivisée en deux sous-espèces, l'Homme moderne dit ''Homo sapiens sapiens'' et l'[[Homme de Néandertal]] dit ''Homo sapiens neanderthalensis''. Le consensus actuel classe à nouveau les deux groupes humains dans deux espèces séparées, l'Homme de Néandertal étant désormais dit ''Homo neanderthalensis''<ref>[http://paleodb.org/cgi-bin/bridge.pl?a=checkTaxonInfo&taxon_no=83087 ''Homo neanderthalensis'', King (1864) - Paleobiology Database]</ref>, ce qui rend inutile le recours à une [[nom trinominal|dénomination trinominale]] pour ''Homo sapiens''<ref>[http://paleodb.org/cgi-bin/bridge.pl?a=checkTaxonInfo&taxon_no=83088 ''Homo sapiens'', Linnaeus (1758) - Paleobiology Database]</ref>. Si, à l'avenir, une véritable sous-espèce d'''Homo sapiens'' est découverte, l'Homme moderne pourra retrouver une dénomination trinominale (avec ou non ''sapiens'' comme troisième terme). == Classification phylogénétique == ''Homo sapiens'' fait partie, comme toute autre espèce du vivant, de plusieurs groupes emboîtés en cascade, dont chacun est caractérisé par un ou plusieurs [[Caractère ancestral et caractère dérivé|caractères dérivés, qui s'ajoutent ou remplacent des caractères ancestraux]]. Dans la [[classe (biologie)|classe]] des [[mammifère]]s, l'espèce ''{{langue|la|Homo sapiens}}'' fait partie des<ref>[[Classification phylogénétique de Guillaume Lecointre et Hervé Le Guyader]], Belin</ref> : * [[Primates]] (pouce opposable, [[vision binoculaire]]…), au même titre que les [[Lemuriformes|lémuriens]] ; * [[Haplorrhini|Haplorhiniens]] (plus de [[rhinarium]], mais un [[nez]]), au même titre que les [[tarsius|tarsiers]] ; * [[Simiiformes]] (arrière des orbites [[crâne|crâniennes]] fermées), au même titre que les [[ouistiti]]s ; * [[Catarrhini|Catarhiniens]] (narines dirigées vers le bas), au même titre que les [[colobe]]s ou les [[babouin]]s ; * [[Hominoidea|Hominoïdes]] (pas de queue), au même titre que les [[Hylobatidae|gibbons]] ; * [[Hominidae|Hominidés]] (grande taille), au même titre que les [[orang-outan]]s ; * [[Homininae|Homininés]] (euro-africains), au même titre que les [[gorille]]s ; * [[Hominini]] (omnivores), au même titre que les [[Pan troglodytes|chimpanzés]] et [[bonobo]]s ; * [[Hominina]] (bipèdes), au même titre que les [[ardipithèque]]s, [[australopithèque]]s, et [[paranthrope]]s (tous [[extinction des espèces|éteints]]) ; * ''[[Homo]]'' (gros cerveau), au même titre qu’''[[Homo habilis]]'', ''[[Homo ergaster]]'', ''[[Homo erectus]]'', ou ''[[Homo neanderthalensis]]'' (tous éteints). {{Cladogramme Simiiformes}} {{Cladogramme Hominidae}} Les [[Hominoidea|grands singes]] génétiquement les plus proches de l'Homme moderne sont les deux espèces de [[Chimpanzé]]s : ''[[Pan troglodytes]]'' (le Chimpanzé commun) et ''[[Pan paniscus]]'' (le Bonobo). Le [[génome]] de l'Homme moderne (d'une longueur approximative de {{nb|3,2 milliards}} de [[Paire de bases|paires de nucléotides]]) ne diffère que de 1,2 % de celui des chimpanzés<ref>{{en}} David R. Begun, ''The real Planet of the Apes : A new Story of human Origins'', 2015</ref>{{,}}<ref group=alpha>L'Homme moderne possède notamment {{nb|23 paires}} de [[chromosome]]s, contre {{nb|24 paires}} chez le Chimpanzé. Il existe une similitude entre la paire {{n°|2}} chez l'humain et deux paires de chromosomes chez le [[Chimpanzé]]. Cette similitude suggère que deux paires de chromosomes de l'ancêtre commun ont fusionné dans la lignée humaine après la séparation entre les deux lignées</ref>{{,}}<ref>{{en}} Alec MacAndrew, [http://www.evolutionpages.com/chromosome_2.htm Human Chromosome 2 is a fusion of two ancestral chromosomes]</ref> (soit quand même {{nb|38,4 millions}} de paires de [[nucléotide]]s). Selon la plupart des paléoanthropologues, la divergence entre [[Hominina]] et [[Panina]] (lignée des chimpanzés) remonterait à au moins {{nb|7 millions}} d'années<ref name=Picq>Pascal Picq, ''Premiers Hommes'', éd. Flammarion, Paris, 2016</ref>. == Histoire évolutive == {{Article détaillé|Histoire évolutive de la lignée humaine|Origine évolutive de l'Homme|Paléoanthropologie}} {{Tableau Histoire Hominines}} === Des ''Hominina'' au genre Homo === Les plus anciens ''[[Hominina]]'' identifiés à ce jour sont ''[[Sahelanthropus tchadensis]]'', daté de {{nb|7 millions}} d'années, découvert en 2001 au [[Tchad]], et ''[[Orrorin tugenensis]]'', daté de 6 millions d'années, découvert en 2000 au [[Kenya]]. Les [[Grécopithèque]]s, représentés par deux fossiles datés de plus de {{nb|7 millions}} d'années pourraient aussi figurer parmi les Hominina<ref>{{article | nom1 =Fuss | prénom1= J | nom2 = Spassov | prénom2= N | nom3= Begun | prénom3= DR | nom4 = Böhme |prénom4 = M | titre = Potential hominin affinities of ''Graecopithecus'' from the Late Miocene of Europe | journal = PLoS ONE | volume= 12 | numéro= 5 | url = https://doi.org/10.1371/journal.pone.0177127 | année = 2017 | doi = 10.1371/journal.pone.0177127 | id=Fuss ''et al.'' 2017 }}</ref>. Plus récemment, une nouvelle espèce découverte en 2015, ''[[Danuvius guggenmosi]]'', présente des similarités avec les Hominina ; elle vivait en [[Allemagne]] il y a {{nb|11,62 millions}} d'années<ref name =sa> Joël Ignasse, [https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/paleontologie/ce-singe-avait-un-mode-de-locomotion-inedit_138813 « Bipédie : cette nouvelle espèce de singe avait un mode de locomotion inédit »], ''[[Sciences et Avenir]]'', 6 novembre 2019.</ref>{{,}}<ref name =fi> Sophie Bécherel, [https://www.franceinter.fr/sciences/un-singe-debout-il-y-a-11-6-millions-d-annees-et-en-europe « Un singe debout, il y a {{nobr|11,6 millions}} d'années et en Europe »], [[France Inter]], 7 novembre 2019.</ref>. Le genre [[Australopithèque]], apparu vers {{nobr|4,2 millions}} d'années en [[Afrique de l'Est]], a formé de nombreuses espèces en [[Afrique]], du [[Pliocène]] jusqu'au début du [[Pléistocène]]. La découverte de l'australopithèque [[Lucy (australopithèque)|Lucy]] en 1974 en [[Éthiopie]], datée de {{nobr|3,2 millions}} d'années, à la bipédie affirmée mais dotée d'un cerveau de faible volume (seulement légèrement plus gros que celui des chimpanzés), a confirmé, après l'[[enfant de Taung]] découvert en 1924 en [[Afrique du Sud]], que la [[bipédie]] était de loin plus ancienne que l'augmentation du volume cérébral. Des [[empreinte de pas|empreintes de pas]] fossilisées datant de 3,66 Ma, trouvées à [[Laetoli]] en [[Tanzanie]], montrent cependant une bipédie encore archaïque chez les [[Australopithèque]]s. Il y a près de 3 millions d'années, en réaction à un probable assèchement du climat en [[Afrique de l'Est]], il semble se produire une divergence évolutive, donnant d'un côté les [[Paranthrope]]s et de l'autre le genre ''[[Homo]]''. La [[sélection naturelle]] pourrait avoir joué un rôle significatif par l'adaptation à un couvert végétal de moins en moins arboré. === D{{'}}''Homo habilis'' à ''Homo sapiens'' === Le plus ancien fossile attribué au genre ''[[Homo]]'' (découvert en 2013 en Éthiopie et désigné sous le code [[LD 350-1]]) est une [[Mandibule humaine|mandibule]] fragmentaire datée d'environ {{nobr|2,8 millions}} d'années. Elle montre des caractères intermédiaires entre les Australopithèques et ''[[Homo habilis]]''<ref>{{article|auteur=Pascaline Minet|titre=Paléontologie : une mandibule africaine vieillit le genre humain de 400 000 ans|url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/03/04/paleontologie-une-mandibule-africaine-vieillit-le-genre-humain-de-400-000-ans_4587481_1650684.html|périodique=[[Le Monde]].fr|date=04/03/2015}}</ref>. À partir d'environ 2 millions d'années, les fossiles d'''[[Homo ergaster]]'' attestent d'une bipédie devenue exclusive, avec des membres antérieurs nettement plus courts que les membres postérieurs et la présence d'une [[voûte plantaire]]. Les jambes sont plus longues que la hauteur du torse et adaptées à la marche d'endurance et à la course. Des traces de pas comparables à celles de l'Homme moderne et datant de 1,51 à 1,52 million d'années ont notamment été trouvées à [[Ileret]], au [[Kenya]]<ref>M. Benett ''et al.'', ''[[Science (revue)|Science]]'', {{Abrd|vol.|volume}} 323, {{p.|1197}}, 2009</ref>. De manière générale, tout au long de l'évolution humaine, le [[Squelette humain|squelette]] devient de plus en plus gracile, alors que les Homo archaïques ont des squelettes robustes. L'évolution vers ''Homo sapiens'' se caractérise par les éléments suivants : * expansion de la boite [[crâne (anatomie humaine)|crânienne]] et du volume du [[cerveau]], de {{unité|600 cm3}} chez ''Homo habilis'' à {{unité|1350 cm3}} en moyenne chez l'Homme moderne (de 3 à 4 fois celui des chimpanzés). Pour certains anthropologues, la modification de la structure du cerveau a été plus importante encore que l'augmentation de sa taille ; * réduction du [[prognathisme]] ; * réduction de la [[denture]] ; * descente du [[larynx]], ce qui a permis le développement du [[Langage humain|langage]] articulé ; * réduction de l'[[Appareil digestif humain|appareil digestif]], favorisée par la [[Cuisine|préparation préalable de la nourriture]] puis par sa cuisson. L'un des éléments caractérisant le processus évolutif ayant accompagné l'émergence d’''Homo sapiens'' serait la [[néoténie]], c'est-à-dire une modification héréditaire du [[phénotype]] consistant en une persistance de caractères juvéniles à l'âge adulte. Certaines caractéristiques de la [[physiologie]] et de l'[[éthologie]] humaine actuelles seraient directement liées à la néoténie<ref name="le singe nu"/>. L'enchainement des différentes espèces humaines depuis quelque {{nobr|2,5 millions}} d'années demeure un sujet de débat chez les spécialistes, faute de fossiles en nombre suffisant qui puissent permettre de proposer une [[phylogénie]] consensuelle. Seules les espèces humaines les plus récentes peuvent faire l'objet d'hypothèses sérieuses, notamment grâce aux récentes avancées de la [[paléogénétique]]. {{Cladogramme Homo}} === Caractères spécifiques === [[Fichier:Crane humain et légende.png|vignette|redresse=1.2|Les [[caractère ancestral et caractère dérivé|caractères dérivés]] propres au [[crâne (anatomie humaine)|crâne humain]].]] Pour les [[paléoanthropologie|paléoanthropologues]], les ossements fossiles du genre ''[[Homo]]'' peuvent être attribués à ''Homo sapiens'' s'ils présentent un certain nombre de critères distinctifs, dont les plus importants sont un volume endocrânien supérieur à {{unité|1300 cm3}}, une face réduite sous la boite crânienne, un [[angle facial]] compris entre 82 et {{unité|88|°}} (prognathisme faible à nul), un [[bourrelet sus-orbitaire]] réduit, et un [[menton (anatomie)|menton]] osseux saillant. Le volume cérébral d'''Homo sapiens'', qui est en moyenne aujourd'hui chez l'humain moderne de {{unité|1350 cm3}}, était plus élevé au [[Paléolithique supérieur]], sans atteindre toutefois le volume cérébral moyen de l'[[Homme de Néandertal]]. La réduction du volume global du cerveau se serait accompagnée d'une réorganisation des aires cérébrales aux conséquences plus importantes que la variation du volume brut. === Fossiles === [[Fichier:Cro-Magnon.jpg|vignette|redresse=1.2|« L'[[Homme de Cro-Magnon]] », découvert en 1868 par [[Louis Lartet]], est le premier représentant fossile d'''Homo sapiens'' identifié en [[Europe]]. Il est daté de {{nb|28000 ans}}.]] Historiquement, les premiers restes fossiles d{{'}}''Homo sapiens'' ont été découverts en 1823 au [[Pays de Galles]] : il s'agit de la [[Dame rouge de Paviland]]. Puis, des restes ont été découverts en 1829 à [[Engis]], en [[Belgique]], dans les [[grottes Schmerling]], en même temps que les premiers restes néandertaliens. Mais dans les deux cas, ils n'ont pas été reconnus lors de leur découverte comme des restes fossiles d{{'}}''Homo sapiens''. C'est [[Louis Lartet]] qui, en mettant au jour en 1868 en [[Dordogne (département)|Dordogne]] les fossiles de l'[[Homme de Cro-Magnon]], datés de {{nb|28000 ans}}, fait reconnaitre pour la première fois l'ancienneté d{{'}}''Homo sapiens''. ==== Des fossiles de plus en plus vieux ==== * En 2017 est annoncée la découverte sur le site marocain de [[Djebel Irhoud]] de fossiles d{{'}}''Homo sapiens'' datés d'environ {{nb|300000 ans}}, ce qui augmente de plus de {{nb|100000 ans}} la date d'apparition antérieurement admise pour ''Homo sapiens''<ref name=Hublin>{{Article| langue=en| auteur1=[[Jean-Jacques Hublin]]| auteur2=Abdelouahed Ben-Ncer| et al.=oui| titre=New fossils from Jebel Irhoud, Morocco and the pan-African origin of Homo sapiens| périodique=Nature| date=7 juin 2017| volume=546| numéro=7657| pages=289-292| doi=10.1038/nature22336}}</ref>{{,}}<ref name=Richter>{{Article| langue=en| auteur=Daniel Richter| et al.=oui| titre=The age of the hominin fossils from Jebel Irhoud, Morocco, and the origins of the Middle Stone Age| périodique=Nature| date=7 juin 2017 |volume=546| numéro=7657| pages=293-296| doi=10.1038/nature22335}}</ref>. * En 2018, un [[Os maxillaire|demi-maxillaire]] d'''Homo sapiens'', découvert dans la [[grotte de Misliya]] ([[Israël]]) en 2002, est daté d'environ {{nb|185000 ans}}, ce qui recule d'environ {{nb|70000 ans}} la première sortie d'Afrique connue<ref>{{Article| titre=''Homo sapiens'' est arrivé au Levant bien avant les néandertaliens| pages=6-7| auteur=François Savatier| périodique=[[Pour la science]]| numéro=485| date=mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name=Israel>{{article| langue=en| titre=The earliest modern humans outside Africa| auteur1=Israel Hershkovitz| auteur2=Gerhard W. Weber| auteur3=Rolf Quam| auteur4=Mathieu Duval| auteur5=Rainer Grün| et al.=oui| périodique=Science| lien périodique=Science (revue)| date=26 janvier 2018| volume=359| numéro=6374| pages=456-459| doi=10.1126/science.aap8369}}</ref>. * En 2019, le crâne ''Apidima 1'', découvert en 1978 dans la [[grotte d'Apidima]] (au sud de la [[Grèce]]), est daté d'environ {{nb|210000 ans}}, toutefois l'état du crâne ne permet pas une attribution certaine au genre ''Homo sapiens''. <!-- https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/un-tres-vieux-crane-decouvert-en-grece-appartiendrait-a-homo-sapiens-17716.php --> Notons que cette date reculerait d'environ {{nb|160000 ans}} l'âge de l'arrivée des [[Premiers Hommes modernes en Europe|premiers ''Homo sapiens'' en Europe]]<ref>{{article| langue=en| titre=An early dispersal of modern humans from Africa to Greece| auteur=Eric Delson| périodique=[[Nature (revue)|Nature]]| date=10 juillet 2019| doi=10.1038/d41586-019-02075-9}}</ref>{{,}}<ref name=Apidima>{{article| langue=en| titre=Apidima Cave fossils provide earliest evidence of Homo sapiens in Eurasia| auteur1=Katerina Harvati| auteur2=Carolin Röding| auteur3=Abel M. Bosman| auteur4=Fotios A. Karakostis| auteur5=Rainer Grün| et al.=oui| périodique=[[Nature (revue)|Nature]]| volume=571| pages=500-504| date=10 juillet 2019| doi=10.1038/s41586-019-1376-z}}</ref>. ==== Liste de fossiles ==== {{Section à actualiser|date=octobre 2023}} On a déjà découvert à ce jour de nombreux fossiles d'''Homo sapiens'' plus ou moins archaïques, en [[Afrique]] et, de plus en plus, hors d'Afrique. Les fossiles suivants lui sont généralement attribués (non exhaustif) : ; Fossiles datés entre {{nb|300000}} et {{nb|150000 ans}} * [[Djebel Irhoud|Homme de Djebel Irhoud]] : [[Maroc]], 300 ka<ref name=Hublin/>{{,}}<ref name=Richter/> * [[Homme de Florisbad]] : [[Afrique du Sud]], 260 ka<ref>{{Article |langue= en |prénom= Rainer |nom = Grün |prénom2= James S. |nom2= Brink |et al.= oui |titre= Direct dating of Florisbad hominid |journal= Nature |volume= 382 |numéro= 6591 |date= 8 aout 1996 |passage= 500–501 |doi= 10.1038/382500a0 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/14502538_Direct_dating_of_Florisbad_hominid_2 |format= sur ''researchgate.net'' }}.</ref> * [[Homme de Kibish]] : [[Éthiopie]], 233 ka<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Céline M. Vidal|et al.=oui|titre=Age of the oldest known Homo sapiens from eastern Africa|périodique=Nature|date=12/01/2022|url=https://www.nature.com/articles/s41586-021-04275-8}}</ref> * [[Préhistoire de la Grèce|Apidima 1]] : [[Grèce]], 210 ka (l'attribution de ce fossile de crâne au genre ''Homo sapiens'' est incertaine) <ref name=Apidima/> * [[Homme d'Eliye Springs]] : [[Kenya]], 200 à 300 ka<ref name=AMMML>{{Article |langue= en |auteur1= Aurélien Mounier |auteur2= Marta Mirazón Lahr |titre= Deciphering African late middle Pleistocene hominin diversity and the origin of our species |périodique= Nature |date= 10 septembre 2019 |lire en ligne= https://www.nature.com/articles/s41467-019-11213-w }}.</ref> * [[Laetoli|Homme de Ngaloba]] (LH 18) : [[Tanzanie]], au moins 200 ka<ref name=AMMML/> * [[Grotte de Misliya|Homme de Misliya]] : [[Israël]], 185 ka<ref name=Israel/> * [[Homme de Herto]] : [[Éthiopie]], 157 ka<ref>{{Article |langue= en |auteur1= [[Timothy White]] |auteur2= Berhane Asfaw |et al.= oui |année= 2003 |titre= Pleistocene ''Homo sapiens'' from Middle Awash, Ethiopia |journal = Nature |volume= 423 |pages= 742-747 |doi= 10.1038/nature01669 |résumé= http://www.nature.com/articles/nature01669 }}.</ref> ; Fossiles datés entre {{nb|150000}} et {{nb|100000 ans}} * Homme de {{Lien|langue=en|Singa, Sudan|texte=Singa}} : [[Soudan]], 133 ka * [[Es Skhul|Homme de Skhul]] : [[Israël]], 115 ka * Homme de {{Lien|langue=en|Zhiren Cave|texte=Zhiren}} : [[Chine]], 110 ka En 2015, le site de {{Lien|langue=en|Fuyan Cave|texte=Fuyan}} en [[Chine]] a livré 47 dents datées d'au moins {{nb|80000 ans}} et appartenant à ''Homo sapiens''<ref>{{lien web |lang= fr |titre= Homo sapiens avait-il déjà atteint la Chine il y a {{unité|80000|ans}} ? |site= hominidés.com |date= 21/10/2015 |url= http://www.hominides.com/html/actualites/dent-homo-sapiens-fuyan-chine-80000-ans-0973.php }}.</ref>. Huit dents trouvées dans la [[grotte de Qesem]], à proximité de [[Tel Aviv-Jaffa]], dont les plus vieilles seraient datées d'environ {{nb|400000 ans}}, auraient éventuellement des affinités avec ''Homo sapiens'', hypothèse étudiée par M. Gopher et son équipe<ref>{{article |lang= fr |titre= Des traces de Sapiens datant de 400 000 ans |périodique= [[Science et Avenir]] |date= 31/12/2010 |url= https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/20110102.OBS5586/des-traces-de-sapiens-datant-de-400-000-ans.html }}.</ref>, mais elles ne peuvent être attribuées de façon certaine<ref>{{Lien web |lang= fr |titre= Des Homo sapiens vieux de 400 000 ans en Israël ? |site= hominides.com |date= 30 décembre 2010 |url= http://www.hominides.com/html/actualites/homo-sapiens-400000-ans-israel-0381.php }}.</ref>. En 2018 sont découverts sur le site de {{Lien|langue=en|trad=Nwya Devu}} des fossiles d{{'}}''Homo sapiens'' qui ont colonisé le [[plateau tibétain]], à {{nb|4600 m}} d'altitude, il y a {{nb|30 à 40000 ans}}. Il s’agit de la plus ancienne présence connue d'''Homo sapiens'' à haute altitude<ref>{{Article |langue= en |auteur1= Jia-Fu Zhang |auteur2= Robin Dennell |titre= The last of Asia conquered by ''Homo sapiens'' |périodique= Science |date= 2018 |volume= 362 |numéro= 6418 |pages= 992–993 |doi= 10.1126/science.aav6863 |lire en ligne= https://science.sciencemag.org/content/362/6418/992 }}.</ref>. Les fossiles européens les plus anciens sont des fragments d'os et de dents trouvés dans la [[grotte Mandrin]] en France et dans la [[grotte de Bacho Kiro]] en [[Bulgarie]], datés respectivement à {{unité|54000 ans}} et {{unité|46790 ans}} ([[Avant le présent#Étalonnage des datations au carbone 14|cal AP]])<ref>{{article |langue= en |titre= Oldest ''Homo sapiens'' bones found in Europe |auteur= Ann Gibbons |périodique=[[Science (revue)|Science]] |date= 15 mai 2020 |volume= 368 |numéro= 6492 |page= 697 |doi= 10.1126/science.368.6492.697 |résumé= https://science.sciencemag.org/content/368/6492/697 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article| langue= en|titre= Initial Upper Palaeolithic ''Homo sapiens'' from Bacho Kiro Cave, Bulgaria |auteur1= Jean-Jacques Hublin |auteur2= Nikolay Sirakov |auteur3= Vera Aldeias |auteur4= Shara Bailey |auteur5= Edouard Bard |et al.= oui |périodique= [[Nature (revue)|Nature]] |volume= 581 |pages= 299-302 |date= 21 mai 2020 |doi= 10.1038/s41586-020-2259-z |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/341299437_Initial_Upper_Palaeolithic_Homo_sapiens_from_Bacho_Kiro_Cave_Bulgaria |format= sur ''researchgate.net'' }}.</ref>. === Émergence et évolution de l'espèce === Les [[Anthropologie moléculaire|études génétiques]] basées sur la comparaison de l'[[Génome|ADN nucléaire]] de différentes populations humaines actuelles indiquent que notre espèce ''Homo sapiens'' s'est constituée en [[Afrique]] au terme d'une évolution allant d'environ {{nb|300000}} à {{nb|60000 ans}} [[avant le présent]]. Par la suite, l'Homme moderne aurait quitté l'Afrique principalement entre {{nb|70000|et=50000|ans}} pour se répandre sur tous les continents en supplantant les espèces humaines antérieures, comme l'[[Homme de Néandertal]] en [[Europe]] ou l'[[Homme de Denisova]] en [[Asie]], avec lesquelles ils ont néanmoins pu s'[[Hybridation entre les humains archaïques et modernes|hybrider]], ce qui a favorisé leur adaptation aux nouveaux environnements rencontrés. Cette influence néandertalienne s'est ensuite rétrodiffusée en Afrique<ref>''[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]'', mars 2020 {{p.|12}}</ref>. ==== Évolution des théories sur l'émergence d'''Homo sapiens'' ==== La vision de l’émergence d'Homo sapiens a évolué depuis les années 1980. Parmi les différents modèles proposés, on distingue<ref>Lounès Chikhi & Francesco d'Errico, ''Un berceau à l'échelle du continent africain'', ''[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]'' {{n°|156}}, février 2020 {{p.|36}}.</ref> : * le ''[[Origine multirégionale de l'homme moderne|modèle multirégionaliste]]'', un temps défendu par certains chercheurs, proposait une émergence à partir de populations archaïques différentes selon les régions, en faisant notamment de l'[[Homme de Pékin]] l'ancêtre des Asiatiques actuels ; la génétique n'apporte aucun soutien à cette théorie obsolète ; * le ''[[Origine africaine de l'Homme moderne|modèle de l'origine africaine récente]]'' est la théorie dominante depuis les [[années 1980]] ; elle considère qu’''Homo sapiens'' est une petite communauté apparue il y a {{unité|100000|à=200000|ans}} dans un foyer originel présumé, vraisemblablement en [[Afrique de l'Est|Afrique orientale]] ou [[Afrique australe|australe]], d'où il serait parti à la conquête du monde en remplaçant les populations plus archaïques ; cette datation approximative n'est pas du même ordre que les découvertes de fossiles ou de vestiges archéologiques plus anciens attribués à ''Homo sapiens''<ref>{{article|titre=Des lances vieilles de {{nb|280000 ans}} bouleversent nos certitudes sur la préhistoire|périodique=citizenpost.fr|date=20 décembre 2013|url=http://citizenpost.fr/2013/12/des-lances-vieilles-de-280-000-ans-bouleversent-nos-certitudes-sur-prehistoire/#.U_S_1UuaHZs des lances vieilles de 280-000 ans}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=L'équipe du Pr Hublin a découvert "le premier de notre espèce", il a 300.000 ans|périodique=Sciences et Avenir|date=Juin 2017|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/le-premier-des-homo-sapiens-a-300-000-ans_113637}}</ref>, qui ne seraient pas nécessairement représentatifs de la population qui forme le « [[dernier ancêtre commun]] » de l'humanité actuelle ; cette théorie est par ailleurs confrontée au maintien d'[[allèle]]s anciens, peu compatible avec une population de petite taille ; * le ''modèle d'une [[métapopulation]] panafricaine''<ref>Eleanor M. L. Scerri {{et al.}}, ''Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter?'', Trends in Ecology & Evolution, 2018 {{DOI|10.1016/j.tree.2018.05.005}}</ref>{{,}}<ref>Eleanor M. L. Scerri, Lounès Chikhi & Mark G. Thomas, ''Beyond multiregional and simple out-of-Africa models of human evolution'', Nature Ecology & Evolution, {{p.|1370-2}}, 2019 {{DOI|10.1038/s41559-019-0992-1}}</ref>, émergeant dans les années 2010, considère que notre espèce a évolué dans le cadre d'un réseau complexe d'interactions entre des populations africaines vivant dans différentes régions du continent ; ce modèle permet d'expliquer certains traits archéologiques (anatomiques, culturels) ou génétiques suggérant une évolution humaine plus buissonnante. En 2020, à la suite du séquençage du génome de [[chasseurs-cueilleurs]] de la [[grotte de Shum Laka]], on identifie {{Citation|au moins quatre grandes lignées humaines très anciennes qui ont contribué à la variation des populations vivant actuellement, et qui ont divergé il y a environ {{nb|250000|à=200000|ans}}}}<ref>[[David Reich]], in ''[[La Recherche (magazine)|La Recherche]]'', mars 2020 {{p.|13}}.</ref>{{,}}<ref>https://Techno-science.net [www.techno-science.net/actualite/venons-nous-N19218.html D'où venons-nous ?]</ref>{{,}}<ref>Mark Lipson, Isabelle Ribot {{et al.}}, ''Ancient West African foragers in the context of African population history'', 2020 {{DOI|10.1038/s41586-020-1929-1}}</ref>. ==== Diversité génétique ==== La [[diversité génétique]] humaine actuelle s'est construite à partir de trois principaux évènements [[Radiation évolutive|radiatifs]] en Afrique<ref name="Lipson2020">Mark Lipson {{et al.}}, [https://reich.hms.harvard.edu/sites/reich.hms.harvard.edu/files/inline-files/Shum_Laka_published_online_0.pdf ''Ancient West African foragers in the context of African population history''], Nature, 22 janvier 2020</ref> : * le plus ancien conduit au rayonnement, il y a {{nb|250000 à 200000 ans}}, de quatre grandes lignées humaines que sont celles des populations de chasseurs-cueilleurs d'Afrique australe ([[Khoïsan]], [[Haplogroupe L0 (ADNmt)|haplogroupe L0]]) et centrale ([[Pygmée]]s, haplogroupe L1) mais aussi de deux lignées se recroisant chez les [[Afrique de l'Ouest|Africains de l'Ouest]] actuels et chez les chasseurs-cueilleurs de l'est africain (grotte de Mota{{référence nécessaire |date= 6 Novembre 2023}}, [[Hadza (peuple)|Hadza]] et [[Sandawe (peuple)|Sandawe]]) ; noter que la lignée ouest-africaine récente garde aussi la trace d'une lignée plus archaïque ([[haplogroupe A00]]) ; * un rayonnement, il y a {{nb|80000 à 60000 ans}}, conduisant aux Éthiopiens, Africains de l'Est et Africains de l'Ouest (haplogroupe L2), peu avant la divergence entre africains de l'Est et outrafricains partis à la conquête de l'[[Eurasie]] et de l'[[Océanie]] ; cette dernière ramification est cohérente avec la diversification de l'[[haplogroupe L3]] de l'[[ADN mitochondrial]], qui a probablement son origine en [[Afrique de l'Est]] il y a quelque {{nb|70000 ans}}, et potentiellement avec l'origine du clade [[Haplogroupe CT|CT]] du [[chromosome Y]] ; * enfin, en Afrique, un rayonnement plus récent conduisant aux populations actuelles de l'[[Afrique de l'Ouest]] dont les [[Bantou]]s. ==== Hybridation avec des humains archaïques ==== {{article détaillé|Hybridation entre les humains archaïques et modernes}} Plusieurs autres espèces du genre ''[[Homo]]'', l'[[Homme de Néandertal]], l'[[Homme de Denisova]], l'[[Homme de Florès]], ont été contemporaines d’''Homo sapiens'', avec lequel certaines d'entre elles ont pu coexister pendant des milliers d'années avant de s'éteindre. Selon de nombreuses études génétiques publiées depuis 2010, des croisements ont eu lieu entre espèces humaines. On relève en particulier environ 1,8% d'[[Génome|ADN]] néandertalien chez les populations non africaines modernes<ref name="sapiensneand">''Sapiens - Néandertal'', article par Émilie Rauscher dans [[Science & Vie]] {{n°|1134}}, mars 2012, {{p.|74-77}}</ref>. Bien qu'''Homo sapiens'' et ''Homo neanderthalensis'' soient désormais considérés comme deux espèces distinctes, il s'est produit une hybridation entre ''Sapiens'' et ''Néandertal'' il y a {{nb|50000}} à {{nb|70000 ans}} au [[Proche-Orient]], produisant aujourd'hui un héritage de 1,8 à 2,6% de [[gène]]s néandertaliens chez tous les non-Africains<ref>{{article| langue=en| titre=A high-coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia| auteur1=Kay Prüfer| auteur2=Cesare de Filippo| auteur3=Steffi Grote| auteur4=Fabrizio Mafessoni| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| jour=5| mois=octobre| année=2017| numéro article=eaao1887| doi=10.1126/science.aao1887}}.</ref>. Depuis, l'ADN néandertalien a pu se rétrodiffuser en Afrique. Certains de ces gènes, sélectionnés positivement par les Africains, améliorent leur [[Immunité (médecine)|immunité]] ou les protègent contre le rayonnement [[ultraviolet]]. Une partie des gènes qu'ils partagent avec les Néandertaliens (0,3% en moyenne) provient de migrations eurasiatiques relativement récentes. L'autre témoigne en fait d'une transmission de gènes d'Africains à Néandertaliens, probablement il y a plus de {{nb|100000 ans}} au Moyen-Orient lors d'une première tentative d'émigration hors d'Afrique<ref>Science - Michael Price, ''[https://www.sciencemagazinedigital.org/sciencemagazine/31_january_2020/MobilePagedArticle.action?articleId=1557113#articleId1557113 Africans, too, carry Neanderthal genetic legacy]'', 2020-01-31.</ref>. Cependant, cette affirmation selon laquelle l'ascendance néandertalienne se trouve généralement parmi les Africains subsahariens est contestée par certains généticiens, comme David Reich<ref name="NYT-2020">{{article|nom=Zimmer |prénom=Carl |lien auteur=Carl Zimmer (vulgarisateur) |titre=Neanderthal Genes Hint at Much Earlier Human Migration From Africa |url=https://www.nytimes.com/2020/01/31/science/neanderthal-dna-africa.html |date=31 January 2020 |périodique=[[The New York Times]]|consulté le=31 janvier 2020 }}</ref>. Plusieurs études publiées depuis 2010, basées sur le séquençage de l'[[ADN nucléaire]] extrait d'une [[Phalange (os)|phalange]] et de dents dénisoviennes, indiquent que l'[[Homme de Denisova]] a contribué à hauteur de {{nb|4|à=6%}} au génome des [[Mélanésie]]ns et [[Aborigènes d'Australie]] actuels, et aurait été relativement répandu en [[Asie]] à la fin du [[Pléistocène]]<ref>{{en}} Reich ''et al.'', « [http://www.nature.com/nature/journal/v468/n7327/full/nature09710.html Genetic history of an archaic hominin group from Denisova Cave in Siberia] », ''Nature'', vol. 468, {{p.|1053-1060}}, 23 décembre 2010.</ref>{{,}}<ref name="Abi-Rached2011">{{Article |langue=en | doi=10.1126/science.1209202 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |volume=334 |numéro=6052 |pages=89-94 |titre=The Shaping of Modern Human Immune Systems by Multiregional Admixture with Archaic Humans |nom1=Abi-Rached |prénom1=Laurent |coauteurs=Matthew J. Jobin, Subhash Kulkarni, Alasdair McWhinnie, Klara Dalva, Loren Gragert, Farbod Babrzadeh, Baback Gharizadeh, Ma Luo, Francis A. Plummer, Joshua Kimani, Mary Carrington, Derek Middleton, Raja Rajalingam, Meral Beksac, Steven G. E. Marsh, Martin Maiers, Lisbeth A. Guethlein, Sofia Tavoularis, Ann-Margaret Little, Richard E. Green, Paul J. Norman, Peter Parham |périodique= [[Science (revue)|Science]] |consulté le= 2012-09-01 |date= 10 juillet 2011 |lire en ligne=http://www.sciencemag.org/content/334/6052/89}}</ref>{{,}}<ref name="kircher2012">{{Article |langue=en |doi=10.1126/science.1224344 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |titre=A High-Coverage Genome Sequence from an Archaic Denisovan Individual |nom1=Meyer |prénom1=Matthias |coauteurs=Martin Kircher, Marie-Theres Gansauge, Heng Li, Fernando Racimo, Swapan Mallick, Joshua G. Schraiber, Flora Jay, Kay Prüfer, Cesare de Filippo, Peter H. Sudmant, Can Alkan, Qiaomei Fu, Ron Do, Nadin Rohland, Arti Tandon, Michael Siebauer, Richard E. Green, Katarzyna Bryc, Adrian W. Briggs, Udo Stenzel, Jesse Dabney, Jay Shendure, Jacob Kitzman, Michael F. Hammer, Michael V. Shunkov, Anatoli P. Derevianko, Nick Patterson, Aida M. Andrés, Evan E. Eichler, Montgomery Slatkin, David Reich, Janet Kelso, Svante Pääbo |périodique=Science |consulté le= 1er septembre 2012 |année=2012 |mois=août |jour=30 |lire en ligne=http://www.sciencemag.org/content/early/2012/08/31/science.1224344}}</ref>. Une étude de 2014 montre qu'une partie du matériel génétique de Denisova a été sélectionnée chez ''Homo sapiens'' pour [[Adaptation humaine à la haute altitude|s'adapter à la haute altitude]]. Un variant du gène [[EPAS1]] provenant des Dénisoviens améliore le transport d'oxygène et est présent uniquement chez les [[Tibétains]] et chez les Chinois [[Han (ethnie)|Han]] dans une moindre proportion<ref>{{article|auteurs=E. Huerta-Sánchez ''et al.''|titre=Altitude adaptation in Tibetans caused by introgression of Denisovan-like DNA|date=2014|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|numéro=512|passage=194-197|doi=10.1038/nature13408 |url=http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/full/nature13408.html}}</ref>. == Anatomie == {{Article détaillé|Génétique humaine|Anatomie humaine|Stature|Masse corporelle humaine}} [[Fichier:Human Body.jpg|vignette|Corps humains nus, féminin (rasé aux aisselles et au pubis, jambes épilées), et masculin (cheveux coupés court, rasé aux joues, au menton, aux aisselles et au pubis), de face et de dos.]] ''Homo sapiens'' est un [[Hominidae|hominidé]] dont la caractéristique physique la plus manifeste est sa [[station debout]] : la [[colonne vertébrale]] est redressée et les membres antérieurs ne s'appuient pas sur le sol. Il fait partie des très rares [[mammifère]]s adoptant [[bipédie|ce mode de locomotion]]. Un humain adulte mesure de 1,40 à {{unité|2|m}}, mais cet écart peut s'étendre d'environ {{unité|70|cm}} à environ {{unité|2.70|m}}, dans les deux extrêmes du [[nanisme]] et du [[gigantisme]]. La taille est influencée par des facteurs environnementaux, tels que la disponibilité de la nourriture, mais aussi par le [[caryotype]] constitutionnel. Ainsi, toutes autres choses égales par ailleurs, les femmes au caryotype 46,XX sont plus petites que les hommes au caryotype 46,XY, qui eux-mêmes sont plus petits que les hommes atteints du [[Syndrome de Klinefelter]] (47,XXY) ou du [[syndrome 47,XYY]]. Les femmes au caryotype 46,XX sont aussi plus petites que les femmes atteintes du [[syndrome triple X]]. De façon générale, la taille semble croître avec le nombre de [[chromosome]]s sexuels. Le poids moyen est d'environ {{unité|62|kg}}<ref>{{article|auteurs=S.C. Walpole, D. Prieto-Merino, P. Edwards, J. Cleland, G. Stevens et I. Roberts|titre=The weight of nations : an estimation of adult human biomass|journal=BMC Public Health|date=18 juin 2012|url=http://bmcpublichealth.biomedcentral.com/articles/10.1186/1471-2458-12-439}}</ref>. Les données individuelles varient beaucoup autour des moyennes, avec une forte influence de facteurs environnementaux, alimentaires et comportementaux. Les moyennes elles-mêmes varient beaucoup selon les populations et les époques. Les hommes sont en moyenne {{nobr|12 centimètres}} plus grands que les femmes<ref>[https://www.arte.tv/fr/videos/045331-000-A/pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-petites-que-les-hommes Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes?], documentaire [[Arte]], 2017</ref>. La [[pilosité humaine]] est réduite par rapport à celle des autres primates<ref name="le singe nu"/> ; elle est essentiellement limitée à certaines parties du corps ([[cuir chevelu]], [[aisselle]]s et [[pubis]]). La [[couleur de la peau humaine]] présente une grande variété (noire, brune, beige ou rosée très claire), liée à la présence plus ou moins abondante de [[mélanine]], un pigment brun filtrant les rayons [[ultraviolets]]. La peau humaine est plus foncée dans la [[Tropique|zone intertropicale]]. Cette variété de pigmentation est une [[Adaptation (biologie)|adaptation]] [[génétique]] aux différences d'[[ensoleillement]] selon les zones géographiques<ref>Langaney, A., Hubert van Blijenburgh, N., et Sanchez-Mazas, A. (1995) - ''Tous parents, tous différents'', Paris, [[Muséum national d'histoire naturelle]], [[musée de l'Homme]], {{p.|17-23}}.</ref>. En Afrique, les [[albinos]] ont ainsi un risque accru de [[cancers de la peau]]<ref>[http://www.asf-awb.org/fr/faq/albinisme/index.html Albinos sans frontière]</ref>. L'humain a besoin du soleil pour synthétiser la [[vitamine D]]. Plus il s’est trouvé sous des latitudes faiblement ensoleillées, plus sa peau s’est éclaircie, ce qui facilite la production de vitamine D. La peau noire a en revanche un très haut pouvoir filtrant face aux UV. La dépigmentation a suivi la migration des populations humaines vers les zones septentrionales de la planète. La [[peau]] humaine se ride, s’amincit et perd son élasticité avec l’âge (un test consiste à [[wikt:pincer|pincer]] et à tirer légèrement la peau du dessus de la [[main]] ouverte et à mesurer le temps qu'elle met pour reprendre son aspect normal une fois relâchée : l’écart entre un sujet jeune et un sujet âgé est d'environ une seconde). Des pratiques à visée ornementale ou rituelle peuvent modifier l'aspect de la peau et y faire apparaître des motifs divers<ref>Voir « [[tatouage]] », « [[piercing]] » et « [[scarification (incision)]] ».</ref>. [[Caractères sexuels secondaires]] : la pilosité est moindre sur le corps féminin, à l'exception notable du [[cuir chevelu]]. En effet, le cycle de vie des [[cheveux]] est de cinq ans chez la femme, et de trois ans chez l'homme. Les cheveux poussent aussi plus rapidement chez la femme, ce qui, combiné à des facteurs culturels, peut expliquer que sa [[Cheveu|chevelure]] soit souvent plus longue que celle de l'homme. La femme a des [[seins]] proéminents en dehors même des périodes de [[gestation]] et d’[[allaitement]], une [[tessiture]] vocale haute, un [[Bassin osseux|bassin]] plus large et un [[rapport taille-hanche|rapport taille / hanche]] inférieur. La pilosité masculine est généralement chez l'adulte plus abondante, le bassin est étroit, la musculature plus puissante, la voix plus grave, etc. Toute considération ethnique mise à part, la couleur de la peau est plus sombre chez l'homme que chez la femme. Cette différence serait due à l'influence de certains [[œstrogène]]s sur la sécrétion de [[mélanine]]{{sfn|Schäppi|2002|loc=chapitre « La préférence masculine pour une partenaire au teint clair »}}. L’humain porte généralement des [[vêtement]]s, recouvrant presque toujours au moins les parties génitales. Le port de vêtements pourrait, selon une analyse comparative des génomes du [[pou]] et du [[pou du pubis|morpion]], remonter à environ {{nombre|170000|ans}}<ref>{{en}} [http://www.sciencedaily.com/releases/2011/01/110106164616.htm Lice DNA Study Shows Humans First Wore Clothes 170,000 Years Ago], http://www.sciencedaily.com</ref>. == Génétique == {{Article détaillé|Génétique humaine}} === Caryotype === Les êtres humains ont {{nobr|23 paires}} de chromosomes, dont une paire de chromosomes sexuels XX ou XY. Selon le [[système XY de détermination sexuelle]], les individus de type XY sont mâles et ceux de type XX sont femelles. === Diversité === {{Article connexe|race humaine}} Le génome des humains est identique à 99,9%, soit un niveau de similitude qui ne se trouve que rarement chez les mammifères<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bertrand Jordan|titre=L'Humanité au pluriel|sous-titre=la génétique et la question des races|lieu=Paris|éditeur=Seuils|année=2008|pages totales=226|isbn=978-2-02-096658-0}}</ref>. Cette similitude est explicable par la relative jeunesse de l'espèce et le brassage des populations. Celle-ci est encore plus faible entre eurasiens, sortis d'Afrique il y a moins de {{nb|60000 ans}}. À titre de comparaison, on constate une variation de 1,2% du génome entre humains d'une part, et [[bonobo]]s et [[Pan troglodytes|chimpanzés]] d'autre part. Plusieurs théories concurrentes de [[Goulet d'étranglement de population|goulot d'étranglement génétique]] ont été émises depuis les années 1990 afin de tenter d'expliquer la faible [[diversité génétique]] de l'humanité actuelle<ref>{{Lien web|titre=Histoire : l'humanité a frôlé l'extinction|url=https://www.rts.ch/info/sciences-tech/1159313-histoire-l-humanite-a-frole-l-extinction.html|site=rts.ch|date=25 avril 2008|consulté le=2020-02-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=Marean|prénom1=Curtis|titre=Le jour où l'humanité a failli disparaître|url=https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/le-jour-ou-lhumanite-a-failli-disparaitre-9460.php|site=Pourlascience.fr|date=2017|consulté le=2020-02-18}}.</ref>, mais ces théories ne sont pas confirmées par l'état actuel de la science, selon lequel l'[[effet fondateur]] suffit à expliquer cette faible diversité<ref>{{article|titre=L’humanité a-t-elle failli disparaître ? |auteur=Laurent Brasier |périodique=Sciences et Avenir |date=02/11/2019|url=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/anthropologie/l-humanite-a-t-elle-failli-disparaitre_138684}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Est-il vrai que l'espèce humaine a failli disparaître ? |site=Science et Vie |date=2 mai 2019 |url=https://www.science-et-vie.com/archives/est-il-vrai-que-l-espece-humaine-a-failli-disparaitre-question-de-g.-lasserre-mo-31977}}.</ref>. Une étude, publiée en 2008 dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]'', a été réalisée sur l'ADN de plus d'un millier d'individus : la comparaison de {{nb|650000 nucléotides}} chez {{nobr|938 individus}} (non apparentés) appartenant à 51 [[ethnie]]s a estimé que 89% de la variation entre individus était contenue à l'intérieur des populations, pour 9% entre continents et 2% entre populations d'un même continent. La [[génétique]] permet donc d'identifier l'origine géographique des individus en se basant sur la présence de [[Mutation génétique|mutations]] sur certains allèles<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Li, Jun|et al.=oui|titre=Worldwide Human Relationships Inferred from Genome-Wide Patterns of Variation|périodique=Science (319)|date=Février 2008|doi=10.1126/science.1152586|lire en ligne=http://science.sciencemag.org/content/319/5866/1100.long|pages=1100-1104}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Corbara B|titre=Populations, races, espèces : y a-t-il des limites objectives ?|périodique=Espèce (16)|date=Juin-Août 2015}}</ref>. L'[[Hétérozygote|hétérozygotie]] diminue au fur et à mesure que la distance avec l'[[Afrique subsaharienne]] augmente, ce qui confirme l'origine africaine des humains actuels. Par ailleurs d'une manière générale, plus deux individus sont nés dans des lieux éloignés géographiquement plus ils sont différents génétiquement, à l'exception du continent africain, qui recèle la plus grande diversité génétique entre les individus. Cependant, l'histoire des migrations humaines durant la période historique doit aussi être prise en compte pour pondérer cette règle générale<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Marco Peter B|et al.=oui|titre=Genetic landscape reveal how human genetic diversity aligns with geography|périodique=Biorxiv|date=Décembre 2017|doi=10.1101/233486|lire en ligne=https://www.biorxiv.org/content/biorxiv/early/2018/03/26/233486.full.pdf}}</ref>. == Biologie == === Métabolisme === Par rapport aux autres primates, l'humain serait {{Citation|hypermétabolique}}<ref name=Pontzer2016/>. On a longtemps pensé que les singes et humains brûlaient leurs calories à la même vitesse et les premières études concernaient en outre des individus au repos. En [[2010]] des études métaboliques ont surpris en montrant que l'[[orang-outan]] avait un [[taux métabolique]] étonnamment faible. Puis en {{date-|mai 2016}}, une étude publiée dans [[Nature (revue)|Nature]] révèle qu’un humain moyen consomme chaque jour environ {{unité|400|calories}} de plus qu’un [[chimpanzé]] ou [[bonobo]], {{unité|635|calories}} de plus qu’un [[gorille]] et 820 de plus qu’un orang-outan. Un humain moyen brûle en moyenne 27% d'énergie par jour en plus qu’un chimpanzé. Cet ''hypermétabolisme'' pourrait être dû au [[cerveau humain]] (au moins trois fois plus gros que celui de tous les autres singes et particulièrement énergivore). La même étude montre que l’humain sédentaire est également le plus gras de tous les primates (y compris que les primates sédentaires de [[Parc zoologique|zoos]])<ref name=Pontzer2016/>. Une autre explication pourrait être que les femmes produisent potentiellement plus de bébés, plus longs à élever et à intervalles plus court que les singes femelles<ref name=Pontzer2016>{{article|auteurs=Herman Pontzer, & al.|titre=Metabolic acceleration and the evolution of human brain size and life history|journal=[[Nature (revue)|Nature]]|date=mai 2016|doi=10.1038/nature17654}}</ref>. Une hypothèse est que le grossissement du cerveau humain, il y a 1,6 million d'années environ se serait accompagné d'une perte de [[muscle]]s et de longueur d'[[intestin]] (par rapport aux autres grands singes) avec un moindre besoin énergétique, une facilité à se tenir debout et courir ; le différentiel pouvant être mis à profit par le cerveau. D’autres ont pensé que la [[domestication du feu]], la cuisson et le partage des aliments ont aussi contribué à cette économie d’énergie au profit du cerveau<ref>Gibbons Ann (2016), [http://www.sciencemag.org/news/2016/05/humans-are-highest-energy-apes-making-us-smarter-also-fatter ''Humans are the highest energy apes, making us smarter—but also fatter''] ; Biology Brain & Behavior Plants & Animals ; 4 mai 2016 ; DOI:10.1126/science.aaf5692</ref>. === Régime alimentaire === {{Article détaillé|Alimentation humaine}} ''Homo sapiens'' est [[omnivore]] et [[Espèce opportuniste|opportuniste]]. Un humain [[végétarisme|végétarien]] ou [[zoophage]] demeure omnivore : l'alimentation humaine est donc une attitude [[culture]]lle avant tout, et {{pas clair|l'humanité a développé de nombreuses habitudes alimentaires différentes d'une région à l'autre au travers des siècles.|date=mars 2021}}. L'humain peut chasser n'importe quelle espèce animale, et est même capable de chasser des animaux normalement considérés comme des [[superprédateur]]s. Pour cette raison, il est parfois considéré comme le ''superprédateur ultime''. Selon des données collectées par l'[[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]] entre 1961 et 2009, l'être humain n'est cependant pas haut dans la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]] en raison de son régime omnivore qui comporte une large proportion d'aliments d'origine végétale<ref>{{lien web|url=http://wwz.ifremer.fr/content/download/74636/964361/file/13_12_04_PNAS-HTL.pdf|titre=Un nouvel indice positionne l'Homme au même niveau que l'anchois dans la chaîne alimentaire !|date=4 décembre 2013|site=ifremer.fr|éditeur=[[Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer|Ifremer]] et [[Institut de recherche pour le développement|IRD]]|citation=On notera par exemple que le Burundi est le pays avec le HTL le plus bas. Avec un score de 2.04, le régime alimentaire de ce pays doit être composé à presque 97 % de plantes. L'Islande obtient le score le plus élevé avec un HTL de 2.54, ce qui correspond à un régime alimentaire majoritairement carnivore (plus de 50 %), en l'occurrence très riche en poisson.|en ligne le=4 décembre 2013|consulté le=27 décembre 2013}}.</ref>. Les humains dans leur ensemble consomment des aliments très diversifiés, qu'ils soient d'origine végétale ou animale. Depuis le [[Néolithique]], la base de leur alimentation est toutefois constituée de [[féculent]]s, issus en particulier de trois [[céréale]]s : le [[blé]], le [[maïs]] et le [[riz]]. Cette propension à consommer des féculents semble être une spécialisation humaine : le taux d'[[amylase]] dans la salive humaine est en effet de six à huit fois plus élevé que dans la salive d'autres hominidés tel le chimpanzé<ref name=originsofus>{{en}} [http://www.bbc.co.uk/programmes/b013gmh1 ''Origins of Us''], documentaire de la ''BBC''</ref>. Avant l'essor des céréales au Néolithique, les humains devaient probablement se procurer des féculents par la consommation de [[tubercule]]s<ref>{{en}} [https://phys.org/news/2019-05-earliest-evidence-cooking-starch.html Earliest evidence of cooking and eating starch], Wits University, phys.org</ref>. Cet usage s'est conservé jusqu'à nos jours, notamment depuis l'expansion de la [[pomme de terre]] après l'[[échange colombien]]. Une particularité de l'alimentation humaine est que la plupart des aliments sont [[Cuisson des aliments|cuits]], en particulier la [[viande]]. Parce qu'elle accélère le processus de digestion, et permet ainsi d'accroître l'apport énergétique alimentaire, la cuisson semble avoir joué un rôle essentiel dans le développement particulièrement prononcé du cerveau humain<ref name=originsofus/>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.wired.com/wiredscience/2012/10/raw-food-big-brains/ ''Raw Food Not Enough to Feed Big Brains''], ''Wired''.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://www.youtube.com/watch?v=_7_XH1CBzGw ''What is so special about the human brain?''] [[Conférence TED]] de Suzana Herculano-Houzet.</ref>. La cuisson améliore aussi l'[[intoxication alimentaire|innocuité microbiologique des aliments]]. Normalement, un adulte présente, comme la plupart des [[mammifère]]s, une [[intolérance au lactose]]. Cependant, une mutation génétique a été sélectionnée plusieurs fois il y a 6000 à 8000 ans dans certaines régions d'Europe, d'Asie, et d'Afrique, en raison de l'essor de l'[[élevage laitier]] dans ces régions. De nos jours, environ 15% de la population mondiale (mais avec de grandes disparités régionales) présente à l'âge adulte une tolérance au lactose sous forme de lait<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La tolérance au lait |url=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/la-tolerance-au-lait_5965 |site=Sciences et Avenir |consulté le=2021-03-31}}.</ref>. La plupart des adultes sont cependant capables de consommer des [[fromage]]s, dont la production est une pratique très ancienne. Il semble que la consommation de fromage a contribué à sélectionner la tolérance au lactose<ref>{{en}} [http://qz.com/371839/cheese-changed-the-course-of-western-civilization/ Cheese changed the course of Western civilization]</ref>. ''Homo sapiens'' possède une appétence prononcée pour certaines [[Goût#Classification des saveurs primaires|saveurs]], notamment le [[Sel alimentaire|salé]] et le [[sucre|sucré]]. Le sel et le sucre sont normalement présents en faibles quantités dans la nature, mais depuis peu, il est capable d'en produire en quantités industrielles et à faible coût. Cet écart entre l'appétence pour ces substances et leur abondance est l'un des facteurs à l'origine de problèmes de santé tels que l'[[obésité]], l'[[hypertension artérielle]] ou le [[diabète sucré|diabète]], et ce, principalement chez les individus disposant d'un niveau de vie relativement faible, mais tout de même suffisamment élevé, d'un point de vue anthropologique, pour avoir accès aux productions industrielles<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1123&reg_id=0 L'obésité en France : les écarts entre catégories sociales s'accroissent.]</ref>{{,}}<ref>[http://www.who.int/topics/obesity/fr/ OMS - Obésité.]</ref>{{,}}<ref>[http://www.who.int/chp/chronic_disease_report/part1/fr/index5.html OMS - Idée fausse : les maladies chroniques touchent principalement les pays à revenu élevé.]</ref>. Dès le [[Néolithique]], la plupart des sociétés humaines ont fait fermenter des jus de fruits divers ou autres solutions végétales, afin d'en obtenir une [[boisson alcoolisée]]. L'alcool a en effet longtemps été le moyen le plus simple d'assurer l'[[asepsie]] des boissons, et de permettre le transport de l'eau sur de longues distances, ou son stockage pendant de longues périodes<ref>{{en}}[https://www.usatoday.com/story/opinion/2017/02/28/alcohol-caffeine-coffee-evolution-humans-column/98210372/ Alcohol and caffeine created civilization], usatoday.com</ref>. L'ensemble des habitudes alimentaires et arts culinaires de chaque culture est regroupé sous le terme de [[gastronomie]]. === Aptitudes physiques === {{Article détaillé|Capacités sensorielles chez les humains|Records du monde d'athlétisme}} [[Fichier:Prague International Marathon in 2014 (114).JPG|vignette|''Homo sapiens'' est un bon coureur sur de longues distances.]] Contrairement à la plupart des autres [[Hominoidea|hominoïdes]], l'être humain n'est que peu apte à la [[brachiation]]. Seul un individu jeune et en bonne santé peut, après entrainement, effectuer ce type de locomotion. L'anatomie humaine conserve cependant les caractéristiques associées que sont la flexibilité des épaules permettant de lever les bras au-dessus du corps, ainsi que les mains préhensiles. Il est en revanche spécialisé dans la [[bipédie]], dont il maitrise parfaitement les deux allures : la [[Marche à pied|marche]] et la [[course à pied|course]]. Sa marche est [[plantigrade]]<ref group=alpha>L'être humain reste en appui sur ses talons en [[position accroupie]], mais il peut être noté que cette aptitude disparait avec l'âge au sein de certaines sociétés qui préfèrent s'assoir sur un support à hauteur des genoux.</ref>, mais sa course peut être [[digitigrade]] aux allures les plus rapides. Il marche à une vitesse de 5 à 6&nbsp;km/h, et peut courir jusqu'à une vitesse d'environ {{unité|36|km/h}}<ref group="alpha">Après entrainement, certains individus sont capables, départ arrêté, de parcourir cent mètres en moins de dix secondes. Voir « [[Records du monde d'athlétisme]] ».</ref>, ce qui est particulièrement lent en comparaison de nombreuses espèces de mammifères terrestres, comme le [[guépard]]. En effet, ''Homo sapiens'' ne se distingue pas par la vitesse mais par l'endurance. La marche et la [[Théorie du coureur de fond|course sur de longues distances]] sont favorisées par l'absence de [[Fourrure|pelage]], qui contribue à la [[thermorégulation]] en favorisant la [[Transpiration animale|sudation]]. Cette aptitude à la marche et à la course était probablement déjà présente il y a plus de 1,5 million d'années chez ''[[Homo ergaster]]'' en Afrique. ''Homo sapiens'' partage son endurance avec plusieurs espèces de [[Canidae|canidés]], dont le [[loup]] et le [[chien]] qui en est issu. Mais il a dans ce domaine l'avantage sur la plupart des mammifères [[herbivore]]s, ce qui lui permet de pratiquer avec succès la [[chasse à l'épuisement]] sur des animaux comme les [[cerf]]s ou les [[antilope]]s. Cette faculté à parcourir de longues distances aisément a aussi pu faciliter les échanges entre les tribus humaines, comme c'est le cas aujourd'hui chez les [[Tarahumaras]]{{référence souhaitée}}. Occasionnellement et selon les situations, il peut ramper, [[escalade|grimper]], [[saut]]er. L'humain semble aussi avoir des prédispositions naturelles à la [[Natation|nage]] (absence de pilosité, étanchéité parfaite des lèvres fermées, verticalité des fosses nasales, contrôle efficace de la respiration, etc.), et même à l'[[apnée]] : il manifeste par exemple un réflexe [[bradycardie|bradycarde]] à l'immersion, et ses [[poumon]]s peuvent recevoir un afflux supplémentaire de [[sang]] afin de compenser l'excès de [[pression]] à partir de 30 mètres. Ce phénomène, appelé {{Lien|langue=en|trad=Diving reflex#Blood shift|fr=transfert sanguin}}, a longtemps été cru limité aux seuls [[Mammifère aquatique|mammifères aquatiques]]<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=IDbmG5KFnqc Voyage entre deux inspirations], [[conférence TED]], [[Guillaume Néry]]. Voir aussi l'article [[Réflexe d'immersion chez les mammifères]]</ref>. Ces prédispositions font partie des éléments qui appuient l'hypothèse d'un passage transitoire à un mode de vie aquatique ou semi-aquatique au cours de l'[[hominisation]]<ref>{{langue|la|texte={{abrd|Cf.|Confer}}}} [[théorie du primate aquatique]].</ref>. L'être humain est particulièrement apte au lancer de projectiles divers, notamment par rapport aux autres [[Hominidae|hominidés]]. Selon des chercheurs de l'[[Université Harvard|université de Harvard]]<ref>{{en}} [http://phys.org/news/2013-06-fastest-articulated-motion-human.html What is the fastest articulated motion a human can execute ?], Phys.org</ref>, cette aptitude exceptionnelle résulte des évolutions de son anatomie : taille souple entre le [[Bassin (anatomie)|bassin]] et la [[cage thoracique]], positionnement bas des épaules, légère torsion de l'[[humérus]]. Cette aptitude au lancer aurait joué un « rôle clé » dans l'évolution humaine<ref>{{en}} [http://phys.org/news/2013-06-chimps-humans-baseball-pitcher.html Researchers say ability to throw played a key role in human evolution], phys.org ([http://www.nature.com/nature/journal/v498/n7455/full/nature12267.html article initial] dans ''Nature'').</ref>. Les aptitudes physiques de l’être humain présentent un [[dimorphisme sexuel]], la puissance musculaire des femmes étant généralement inférieure à celles des hommes. À titre indicatif, l'actuel record du monde de l'épreuve féminine du [[100 mètres (athlétisme)|100 mètres]] est en 10 {{Abrd|s|secondes}} 49, contre 9 {{Abrd|s|secondes}} 58 pour l'épreuve masculine, soit une différence de 91 centièmes de seconde. === Aptitudes cognitives === De tous les animaux à [[système nerveux central]], ''Homo'' est probablement celui qui a le [[cerveau]] le plus développé et performant<ref group=alpha>Une étude [http://phys.org/news/2015-02-evolving-bigger-brain-human-dna.html publiée en 2015] semble associer la taille du cerveau à la forme humaine du gêne HARE5</ref>. Ses seuls rivaux dans ce domaine sont certains [[cetacea|cétacés]]. D'un point de vue anatomique, ces capacités cognitives sont associées au développement particulièrement prononcé du [[néocortex]], bien que certaines expériences suggèrent que des différences au niveau [[neuronal]] jouent aussi un rôle<ref>{{en}} [https://news.yahoo.com/human-brain-cells-mice-smart-170100468.html Human brain cells make mice smart], [[Yahoo!]] News</ref>. Le développement particulièrement prononcé du néocortex par rapport aux autres primates et hominidés a été associé à une famille de gènes ancestraux {{lien|langue=en|trad=NOTCH2NL}}<ref>{{en}}[https://www.eurekalert.org/pub_releases/2018-05/cp-mnt052418.php Meet NOTCH2NL, the human-specific genes that may have given us our big brains], eurekalert.org</ref>. Les capacités de l'esprit humain notamment en termes de [[Mémoire (psychologie)|mémoire]], d'[[imagination]] et d'abstraction sont probablement ce qui explique le mieux le [[succès évolutif]] de l'espèce{{refnec}}. ''{{langue|la|Homo sapiens}}'' est capable d’appréhender les règles qui organisent le monde qui l’entoure, de près comme de loin : du mouvement des [[astronomie|astres]] aux lois qui structurent la [[physique|matière]], en passant par les règles qui organisent l’[[géométrie|espace]] et les principes nécessaires à l’[[logique|induction]]. Plus précisément, on peut dire que, depuis le milieu du {{s|XX}}, il comprend les règles du monde visible, à l’exception de celles qui sont à l’origine des forces [[Noyau atomique|subatomiques]], et des raisons qui font que la matière courbe l’[[espace-temps]]. En effet, selon le [[prix Nobel]] de physique [[Richard Feynman]], ces deux domaines sont les seuls qui ne sont pas couverts par l’[[électrodynamique quantique]]<ref>Richard Feynman, ''Lumière & matière : une étrange histoire''.</ref>. Cette aptitude à comprendre le monde s'est traduite par l'accumulation d'un ensemble de connaissances appelées « [[science]]s » et le développement d'[[outil]]s divers appelés « [[technique]]s ». L'attitude plus générale qui consiste à clarifier sa pensée et à chercher, à comprendre le monde par-delà les seules considérations matérielles, est quant à elle appelée [[philosophie]]. Cependant, ces savoirs collectifs résultent de l'[[échange]] et de la [[spécialisation]], la totalité des connaissances n'étant jamais maîtrisée par un seul individu. Cette dichotomie entre les connaissances individuelles et l'intégralité de la connaissance et de la culture humaine appuie d'ailleurs une conception de la culture comme entité évolutive propre, dont les constituants sont appelés [[mémétique|mèmes]], et qui évolue avec ''Homo sapiens'' de façon [[Symbiose|symbiotique]], ou même [[Commensalisme|commensale]]. Les capacités cognitives de l'être humain lui permettent d'avoir [[conscience]] de lui-même. Comme quelques autres espèces animales, il réussit systématiquement le [[test du miroir]]. Concernant le dimorphisme sexuel, on note quelques différences anatomiques entre les cerveaux féminins et masculins<ref>{{Article|langue=en|auteur=Amber N.V. Ruigrok, Gholamreza Salimi-Khorshidi, Meng-Chuan Lai, Simon Baron-Cohen, Michael V.Lombardo, Roger J. Tait, John Suckling|titre=A meta-analysis of sex differences in human brain structure|périodique=Neuroscience & Biobehavioral Reviews|date=2014|volume=39|pages=34-50|doi=10.1016/j.neubiorev.2013.12.004}}.</ref> , mais la complexité des interactions fonctionnelles rend difficile la corrélation de différences anatomiques avec des différences cognitives<ref name="Cosgrove">{{Article|langue=en|auteur=Cosgrove, KP, Mazure CM, Staley JK|titre=Evolving knowledge of sex differences in brain structure, function, and chemistry|périodique=Biol Psychiat|date=2007|volume=62|numéro=8|pages=847–855}}.</ref>. {{Citation|Il existe bien des patterns d'activation différents en fonction du sexe pour des tâches variées comme la rotation mentale, le traitement verbal, la compréhension d'idiomes etc. Toutefois, ces résultats sont variables voire divergents d'une étude à l'autre et il n’y a pas de parallélisme strict entre les différences d'activation et les différences de performance<ref>Cécile Guillaume, {{opcit}}, p. 34</ref>}}. === Reproduction === {{Article détaillé|Reproduction humaine}} [[Fichier:PregnantWoman.jpg|droite|vignette|Une femme enceinte.]] [[Fichier:Infant smile.jpg|vignette|droite|Humain en bas âge. On remarquera à la fois le [[sourire]] et la [[Cheveu|chevelure]] déjà abondante.]] Le cycle reproductif humain comporte un vocabulaire spécifique par rapport aux autres mammifères : {|class="wikitable" width="25%" |+ vocabulaire de la reproduction utilisé pour les humains et les autres mammifères !scope=col|humains !scope=col|autres mammifères |- |[[grossesse]], gestation |[[gestation]] |- |femme enceinte<ref name="grosse" group="alpha">Avant le {{s|XX}} on disait « grosse ».</ref> |femelle gravide, pleine |- |[[accouchement]] |[[parturition]], mise-bas |- |accoucher |mettre bas |- |nouveau-né, bébé, nourrisson |petit |- |[[descendance]] |[[progéniture]] |- |[[sein]] |[[mamelle]] |} ==== Procréation ==== La [[puberté]] se manifeste en moyenne vers l'âge de 12 à {{nobr|15 ans}}. La [[ménarche]] intervient chez les jeunes filles vers l'âge de 12 à {{nobr|13 ans}}. Pour les garçons, la capacité à procréer est en théorie continue, de la puberté jusqu'à la [[mort|fin de la vie]]. Chez la femme, cette capacité disparaît à la [[ménopause]], qui survient généralement entre 40 et {{nobr|50 ans}}. La ménopause est rare chez les [[mammifère]]s, y compris chez les [[primates]]. Chez les autres femelles de primates, la [[fertilité]] diminue généralement progressivement avec l'âge{{sfn|Schäppi|2002}}. Une durée de vie longue après la ménopause pourrait être un [[avantage sélectif]] acquis au cours de l'[[hominisation]] (c'est l' « [[hypothèse de la grand-mère]] »<ref>{{en}} [http://journals.plos.org/ploscompbiol/article?id=10.1371/journal.pcbi.1005631 Grandmothering and cognitive resources are required for the emergence of menopause and extensive post-reproductive lifespan], Carla Aimé, Jean-Baptiste André et Michel Raymond, [[PLOS]]</ref>). L'[[Déficit androgénique lié à l'âge|andropause]] chez l'homme n'est pas l'équivalent de la ménopause chez la femme. Le [[cycle ovarien]] dure environ {{nobr|28 jours}} et est marqué par les [[menstruation]]s. Contrairement à la plupart des femelles de primates, la femme ne manifeste pas de [[œstrus|chaleurs]] et la période de [[Taux de fécondité|meilleure fécondité]] n'est donc pas directement décelable par les mâles<ref name="le singe nu"/>{{,}}{{sfn|Schäppi|2002}}. Cependant, il est avéré que le comportement des femmes, en particulier lors de la recherche d'un partenaire sexuel, est sensiblement différent pendant l'[[œstrus]]<ref name="human oestrus">S. W. Gangestad, R. Thornhill (2008), « Human oestrus », ''Proc. Roy. Soc. B.'', 275, {{p.|991-1000}} ; {{doi|10.1098/rspb.2007.1425}}</ref>. L'homme, quant à lui, serait plus attiré par les femmes en période d'ovulation, en raison de modifications physiques de la femme<ref>Vince, G., 2005, [https://www.newscientist.com/article/dn8251 « {{langue|en|texte=Hormone levels predict attractiveness of women}} »], https://www.newscientist.com.</ref>. Bien que le [[Rapport sexuel|coït]] reste la principale méthode de fécondation, la femme peut avoir recours à des techniques de [[procréation médicalement assistée]], telles que l'[[insémination artificielle]] et la [[fécondation in vitro|fécondation ''in vitro'']], que ce soit dans le cadre de la lutte contre la [[Stérilité humaine|stérilité]], ou pour les femmes célibataires ou en [[Couple (droit et sociologie)|couple]] [[Homosexualité|homosexuel]]. Inversement, les êtres humains ont la particularité de pouvoir contrôler et réduire consciemment leur fécondité en empêchant la fécondation lors du coït, par diverses méthodes de [[contraception]]. Dans plusieurs endroits du monde, ces pratiques qui tendent à décorréler, de façon unique dans le règne animal, la reproduction de l'activité sexuelle ont un impact drastique sur le [[taux de fécondité]], le rendant inférieur au [[Taux de fécondité#Seuil de renouvellement des générations|seuil de renouvellement des générations]]<ref name=chaunu/>. ==== Gestation ==== {{Article détaillé|Grossesse|Accouchement}} La [[gestation]] est appelée [[grossesse]] et dure environ neuf mois. Une femme [[wikt:gravide|gravide]] est dite [[wikt:enceinte|enceinte]]<ref name=grosse group=alpha/>. La grossesse est le plus souvent [[Embryon|monoembryonnaire]], même si une grossesse sur quarante{{Référence nécessaire}} est [[Jumeau|gémellaire]]. La [[parturition]] est appelée [[accouchement]]. L'accouchement s'effectue le plus souvent dans la douleur du fait des [[Contraction utérine|contractions utérines]], de la dilatation du [[col de l'utérus]] et de la distension [[périnée|périnéale]]<ref>[http://www.medical78.com/nat_douleur_accouch.htm Douleur et accouchement]</ref>. Les difficultés liées à l'accouchement sont parfois associées à l'antagonisme de deux aspects anatomiques propre à l'être humain : la taille croissante du crâne et l'absence de développement concomitant du bassin des femmes attribué à la station debout<ref>{{en}} [https://www.bbc.co.uk/iplayer/episode/b036mrrj/Horizon_20122013_What_Makes_us_Human/ ''{{langue|en|texte=What makes us human?}}''] Documentaire de la ''BBC''. L'anatomiste Alice Roberts y déclare : « {{langue|en|texte=The enormous size of our brains, together with an other uniquely human trait, our strange way of walking around on two legs, conspire to make human birth… something of a squeeze, as any mother would tell you.}} »</ref>. Cette hypothèse, appelée {{Lien|langue=en|trad=Obstetrical dilemma|fr=dilemme obstétrique}}, est cependant régulièrement remise en question<ref>{{en}} [https://www.theatlantic.com/health/archive/2017/12/why-is-giving-birth-so-hard/547340/?single_page=true Why is giving birth so hard?], article de ''the atlantic'', 2017</ref>. L'accouchement ne se fait pas toujours par voie basse : le recours à la [[césarienne]], pratiquée depuis l'[[Antiquité]], représente parfois plus de 30 % des naissances dans certains pays développés<ref>{{lien web| url=https://www.cdc.gov/nchs/data/nvsr/nvsr57/nvsr57_12.pdf| titre=Births: Preliminary Data for 2007| site=[[National Center for Health Statistics]]| consulté le=23 novembre 2006}}.</ref>. {{pertinence détail|Une équipe de scientifiques, observant cet accroissement sur quelques années, a émis l'hypothèse que le recours à la césarienne empêcherait la sélection naturelle et mènerait à une évolution humaine où il y aurait de plus en plus de bébés avec un gros crâne et de mères avec un bassin étroit, ce qui accroitrait à son tour le taux de césariennes. L'hypothèse a été contestée par un paléoanthropologue, qui considère que compte tenu de la disparité des taux de césariennes entre pays avancés et moins avancés, il y a probablement d'autres facteurs biologiques et culturels en jeu. Des obstétriciens ont relevé que l'hypothèse ne prenait pas en compte l'augmentation du nombre de mères obèses ou diabétiques, ni la pression juridique qui conduisait les médecins à prendre de moins en moins de risques lors des accouchements <ref>{{Article| langue=en| prénom1=Philipp| nom1=Mitteroecker| prénom2=Simon M.| nom2=Huttegger| prénom3=Barbara| nom3=Fischer| prénom4=Mihaela| nom4=Pavlicev| titre=Cliff-edge model of obstetric selection in humans| périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences| éditeur=National Academy of Sciences| année=2016| pages=201612410| ISSN=1091-6490| doi=10.1073/pnas.1612410113| lire en ligne=http://www.pnas.org/content/early/2016/11/29/1612410113.full.pdf| format=pdf| résumé=http://www.pnas.org/content/early/2016/11/29/1612410113.abstract| consulté le=9 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web| langue=en| url=https://www.bbc.com/news/science-environment-38210837| titre=Caesarean births 'affecting human evolution'| site=bbc.com}}.</ref>.}} Par ailleurs, l'être humain est capable, à l'aide de dispositifs techniques divers, d'assurer la survie d'un [[enfant prématuré]] à partir d'un âge gestationnel d'environ vingt-cinq semaines<ref>Desfrere L, Tsatsaris V, Sanchez L, Cabrol D, Moriette G, [http://www.em-consulte.com/article/115199 ''Prise en charge des prématurés entre 24 et {{nobr|28 semaines}} d'aménorrhée : Critères de réanimation des prématurissimes en salle de naissance : quel discours en anténatal ?''] Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, 2004 ; 33 : 84-87.</ref>. ==== Croissance ==== {{Formule dentaire| titre=oui| molaire=3| prémolaire=2| canine=1| incisive=2| molaireinf=| prémolaireinf=| canineinf=| incisiveinf=| total=32| description=[[Dentition]] permanente humaine|légende=oui}} À la naissance, le bébé est complètement dépendant de sa mère, ce qui constitue une différence notable par rapport aux autres hominidés. La mère peut [[Allaitement|allaiter]] son enfant pendant plusieurs années, l'allaitement exclusif couvrant l'intégralité de ses besoins jusqu'à ses 6 mois<ref>{{Lien web|langue=fr-fr|nom1=Christelle|titre=Durée optimale de l'alimentation au sein exclusive|url=https://www.lllfrance.org/1371-duree-optimle-alimentation-au-sein-oms|site=lllfrance.org|consulté le=2019-10-03}}.</ref> , date à laquelle démarre généralement le début de la [[Sevrage (alimentation)|diversification alimentaire]]. ''Homo sapiens'' élève généralement sa progéniture au moins jusqu'à la puberté. Les jeunes naissent avec une masse autour de {{unité|3 kg}}, et une taille d'environ 50 à {{unité|60 cm}}, après une [[gestation]] de neuf mois. Ils sont totalement dépendants à la naissance, et leur croissance dure plusieurs années. La maturité sexuelle survient entre 12 et {{nb|15 ans}}. La [[Croissance biologique|croissance]] des garçons continue souvent jusque vers {{nb|18 ans}} (la croissance se termine vers 21-{{unité|25|ans}} avec la solidification de la [[clavicule]]). ==== Espérance de vie ==== L'espérance de vie à la naissance est très dépendante des conditions matérielles et de la disponibilité de [[médecine|soins médicaux]]. Elle se situe aujourd'hui autour de {{nb|75 ans}} dans les pays les plus riches, et est inférieure à {{nb|50 ans}} dans les plus pauvres notamment à cause d'une [[mortalité infantile]] plus forte. Des cas isolés de longévité approchent {{nb|120 ans}}, et la personne ayant vécu le plus longtemps dont l'âge a pu être vérifié est la Française [[Jeanne Calment]], qui avait {{nb|122 ans}} et un peu plus de {{nb|5 mois}} le jour de son décès. ==== Nuptialité ==== Même s'il existe des exceptions, ''{{langue|la|Homo sapiens}}'' possède depuis au moins cinq milliers d'années une forte tendance à la [[monogamie]] sociale, et dans une bien moindre mesure, à la monogamie sexuelle<ref name="le singe nu"/>{{,}}<ref>Darwin avait fait état de la diversité des modèles d'appariement, incluant la polyginie, la polyandrie et l'amour libre, il a constaté une évolution vers le modèle monogame. La date de cette évolution ne fait pas consensus entre ceux qui la font remonter aux tous débuts de l'Homme, et ceux qui, comme les psycho-évolutionnistes, considèrent que le modèle monogame serait apparu entre il y a environ 10.000 ans. Le chiffre de 5.000 ans correspond à une fourchette basse, l'évolution vers ce modèle n'ayant pas été uniforme géographiquement.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Sylvestre|auteur2=Frank Cézilly|auteur3=Pierre Guenancia|auteur4=Valérie Camos|titre=Homme et animal, la question des frontières|éditeur=Editions Quae, 2009p=22-26|collection=Update Sciences & technologies|année=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=c2fOAUX3fekC&printsec=frontcover}}</ref>. Les couples forment le plus souvent la base de la [[Famille|structure familiale]] et sociale, s'établissent dès la puberté et durent en général jusqu'à la mort. Cette tendance s'explique par le très fort investissement que nécessitent la protection et l'éducation des enfants, rendant nécessaire d'un point de vue évolutif la cohésion du couple. Il s'agit là encore d'un caractère distinguant l'humain des autres Hominidés. L'espèce humaine est principalement une [[Modèle évolutif r/K#Stratégie K|espèce à stratégie de reproduction de type K]]. {{Article détaillé|Modèle évolutif r/K}} == Psychologie == {{Article détaillé|Psychologie}} {{Article connexe|Cerveau humain|Esprit}} === Conscience et pensée === {{Article détaillé|Conscience|Pensée}} {{...}} === Sexualité et amour === {{Article détaillé|Sexualité humaine|Amour}} [[Fichier:Backlight-wedding.jpg|vignette|Un couple humain hétérosexuel. La majorité des humains sont monogames.]] Le [[Sexe-ratio chez l'être humain|sexe-ratio]] moyen à la naissance observé chez l'être humain est entre 100<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/fields/2018.html] sur ''The World Factbooks'', d'après The World Factbook 2017. Washington, DC: Central Intelligence Agency, 2017.''.''</ref> et 105<ref>http://www.nationmaster.com/graph/peo_sex_rat_tot_pop-people-sex-ratio-total-population : détails par pays</ref>, donc, comme chez la plupart des espèces de mammifères<ref>{{Article|prénom1=T. H.|nom1=Clutton-Brock|prénom2=G. R.|nom2=Iason|titre=Sex Ratio Variation in Mammals|périodique=The Quarterly Review of Biology|volume=61|numéro=3|date=1986-09-01|issn=0033-5770|doi=10.1086/415033|lire en ligne=https://www.journals.uchicago.edu/doi/abs/10.1086/415033|consulté le=2022-08-13|pages=339–374}}</ref>, une quasi-symétrie avec un très léger excédent de garçons. Ce léger biais résulte principalement d'une plus grande mortalité des filles pendant la [[vie intra-utérine]] ou durant la période néo-natale, alors qu'au moment de la fécondation les probabilité de l'un ou l'autre sexe sont égales<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Steven Hecht|nom1=Orzack|prénom2=J. William|nom2=Stubblefield|prénom3=Viatcheslav R.|nom3=Akmaev|prénom4=Pere|nom4=Colls|titre=The human sex ratio from conception to birth|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences|volume=112|numéro=16|date=2015-04-21|issn=0027-8424|issn2=1091-6490|pmid=25825766|pmcid=PMC4413259|doi=10.1073/pnas.1416546112|lire en ligne=https://pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.1416546112|consulté le=2022-08-13}}</ref>. Les êtres humains, à l'instar des [[bonobo]]s<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Frans De Waal|titre=Le singe en nous|lieu=Paris|éditeur=Fayard/Pluriel|année=2011|passage=Chapitre 3 : « Sexe : les Primates du Kama-Soutra »|isbn=|lire en ligne=http://edu.mnhn.fr/mod/book/view.php?id=5220&chapterid=51}}</ref> ou des [[chimpanzé commun|chimpanzés]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Olivier |nom=Monod |titre=Chez les singes, tous les coups sont dans la nature |url=https://www.liberation.fr/futurs/2018/12/23/chez-les-singes-tous-les-coups-sont-dans-la-nature_1699504/ |site=Libération |consulté le=2021-05-27}}.</ref>, peuvent pratiquer le [[Rapport sexuel|coït]] de façon ludique ou sociale, ou avoir des pratiques sexuelles à visée non reproductive, comme la [[masturbation]], la [[sodomie]], la [[Coït buccal|sexualité orale]], ou les pratiques [[homosexuel]]les. Le coït est souvent la manifestation d'un très fort attachement affectif et émotionnel. Il se déroule en général à l'écart du groupe, c'est-à-dire dans l'[[intimité]]. Il est le plus souvent nocturne, fait l'objet de [[préliminaire]]s<ref name="le singe nu"/> et peut s'effectuer selon diverses positions. À la puberté, le corps des femelles et des mâles humains changent via la modification des [[caractères sexuels primaires]] et la mise en place des [[Caractère sexuel secondaire|caractères sexuels secondaires]], marquant le début de la capacité à la [[Reproduction humaine|reproduction]]. Chez les femelles, au niveau morphologique, il y a notamment un développement des parties adipeuses des [[hanche]]s, un développement de [[sein]]s dont les formes, inhabituelles pour une primate femelle, auraient évolué en évoquant celles des [[fesse]]s{{sfn|Schäppi|2002}}{{refins}}, la courbure de la [[Lordose (physiologie)|lordose]] lombaire et la formation d'une taille en [[violoncelle]]. La modification de la pilosité, ainsi que la bipédie permanente, ont diverses conséquences : le sexe est en partie dissimulé par la posture bipède et par la [[pilosité pubienne]], celle-ci pourrait favoriser la dissémination de [[phéromone]]s. Les femelles humaines possèdent deux caractères évolutifs originaux : le [[camouflage de l'œstrus]] et une réceptivité sexuelle constante (à n'importe quel moment de leur [[cycle menstruel]]). Le corps des mâles passe aussi par des modifications : taille plus grande ; musculature et épaules plus puissantes (corps en trapèze) ; allongement du pénis dépourvu d'[[Baculum|os pénien]], contrairement aux autres primates, notamment le chimpanzé et le gorille, ce qui autorise une variation angulaire de l'érection, utile selon les positions de l'accouplement ; [[Mue (voix)|mue de la voix]] ; développement de la pilosité pubienne et faciale ; testicules de taille relativement moyenne, en relation avec la capacité de répéter des copulations<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pascal Picq]], [[Philippe Brenot]]|titre=Le Sexe, l’Homme et l’Évolution|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2009|passage=141-142|isbn=}}.</ref>. Chez l'humain, il n'existe pas à proprement parler de [[parade nuptiale]] codifiée, même si certaines pratiques et situations, liées notamment à des activités culturelles telles que la [[danse]] et la [[musique]], peuvent s'avérer plus propices que d'autres à la formation de couples. Toutefois, selon l'[[Ethnomusicologie|ethnomusicologue]] australien {{Lien|langue=en|trad=Joseph Jordania|fr=Joseph Jordania}}, les origines de la danse et de la musique ne seraient pas liés aux comportements reproductifs, mais plutôt aux [[Moyen naturel de défense des êtres vivants|moyens naturels de défense]], et représenteraient une forme d'[[aposématisme]]<ref>{{en}}[https://www.academia.edu/19857947/Why_Do_People_Sing_Music_in_Human_Evolution ''Why do people sing? Music in Human Evolution'', Joseph Jordania], academia.edu</ref>. La [[séduction]] est, chez les humains, un processus souvent long et complexe, du fait de l'importance de l'[[investissement parental]]. === Motivation et émotion === L'émotion est une expérience [[Psychophysiologie|psychophysiologique]] complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences [[biochimique]]s (internes) et [[environnement]]ales (externes). Chez les humains, l'émotion inclut fondamentalement {{Citation|un comportement physiologique, des [[comportement]]s expressifs et une [[conscience]]}}<ref>Myers, David G. (2004) « Theories of Emotion. » ''Psychology: Seventh Edition'', New York, NY: Worth Publishers, {{p.|500}}.</ref>. L'émotion est associée à l'[[humeur]], au [[Tempérament (psychologie)|tempérament]], à la [[personnalité]], à la [[Disposition (sociologie)|disposition]] et à la [[motivation]]. Une [[taxonomie]] non définitive des émotions existe. Certaines catégorisations incluent : * émotions « cognitives » par opposition aux émotions « non cognitives » ; * émotions instinctives (des [[Amygdale (cerveau)|amygdales]]), par opposition aux émotions cognitives (du [[cortex préfrontal]]). Il faut distinguer, entre l'émotion et les résultats d'émotions, principalement les expressions et les comportements émotionnels. Chaque individu réagit généralement d'une manière déterminée par son état émotionnel, sa réponse se situant généralement dans l'un des axes combattre – fuir – subir. === Sommeil et rêve === {{Article détaillé|Sommeil|Rêve}} L'humain est un [[animal]] [[Jour|diurne]], même s’il peut se tenir éveillé la [[nuit]], ou dormir le [[jour]]. Son [[rythme circadien]] n'est d'ailleurs pas tout à fait ajusté à la durée du jour{{Référence souhaitée}}. == Comportement == {{Article détaillé|Culture|Société (sciences sociales)|Modernité comportementale}} ''{{langue|la|Homo sapiens}}'' manifeste une activité [[culture]]lle variée, qui se présente notamment sous la forme : * de l'usage d'une ou de plusieurs langues, ainsi que de la perception culturelle du monde véhiculée par cette ou ces langues ; * de [[rite]]s et de [[croyance]]s ; * de connaissances et de savoir-faire [[technique]]s et [[science|scientifiques]] : [[domestication]] de différentes espèces animales et végétales, pratiques agricoles et culinaires, amélioration de l'habitat, fabrication et usage d'outils souvent très complexes, soins médicaux ; * d'usages comportementaux et sociétaux : sujets [[tabou]]s, [[Tendance (mode)|modes]] [[vêtement|vestimentaires]], coutumes et [[tradition]]s ; * de pratiques [[art]]istiques, dont la confection d'[[objet d'art|objets d'art]]. On admet qu'il existe des cultures simples chez les autres [[primates]] actuels (méthode de toilettage, outils à [[termite]]s…)<ref>Whiten, A., Goodall, J., McGrew, W. C., Nishida, T., Reynods, V., Sugiyama, Y., Tutin, C. E. G., Wrangham, R. W., et Boesch, C. (1999) - « Cultures in chimpanzees », ''{{langue|en|texte=Nature}}'', 399, {{p.|682-685}}.</ref> mais ce n'est qu'au sein de l'espèce humaine que l'on constate une modification de la culture avec un aspect cumulatif, ce qui lui permet d'atteindre un haut niveau de complexité<ref>[[Robert Boyd (anthropologue)|Boyd]] et Silk, ''[[L'Aventure humaine (livre)|L'Aventure humaine]], de la molécule à la culture'', De Boeck 2004, partie 4, chapitre 18, {{ISBN|2 8041 4333 3}}</ref>. Un aspect important de la culture humaine, qui améliore à la fois sa transmission et son accumulation (mais aussi le [[dogmatisme]]), est l'existence de l'[[écriture]]. La culture est hétérogène et différencie des groupes d'individus. L'étude de ces groupes appelés [[peuple]]s et de leurs différentes caractéristiques est l'objet de l'[[ethnologie]]. Les premières cultures techniques qui se sont traduites par la confection des [[industrie lithique|premiers outils]] ou la [[Techniques de production de feu#Archéologie du feu|maîtrise du feu]] sont bien antérieures à ''{{langue|la|Homo sapiens}}''. Les premiers [[Rite funéraire|rites funéraires]] sûrement liés à des croyances, les premiers objets artistiques ou décoratifs sont attribués à ''{{langue|la|[[Homo neanderthalensis]]}}''<ref>Voir « [[Homo neanderthalensis#La naissance de l'art|la naissance de l'art chez l'Homme de Néandertal]] »</ref>. En revanche, l'[[art préhistorique]], qu'il soit [[art pariétal|pariétal]], [[art rupestre|rupestre]] ou [[art mobilier|mobilier]], et les premières représentations humaines font leur apparition au début du [[Paléolithique supérieur]], chez l'espèce humaine moderne. === Communication === {{Article détaillé|Communication|Langage humain}} [[Fichier:Laos-lenten0264a.jpg|vignette|droite|Le [[sourire]], élément de [[communication non verbale]].]] Comme tous les hominidés<ref>Voir section « principales caractéristiques » de l'article « [[Hominidés]] ».</ref>, l’humain manifeste un comportement [[social]] complexe et dispose d'aptitudes à la communication telles qu'une [[expression faciale|expressivité faciale]], accentuée par la mobilité des [[sourcil]]s qu'offre l'absence de [[bourrelet sus-orbitaire]]<ref>{{en}} [https://phys.org/news/2018-04-eyebrows-brows-human-evolution.html Research to raise a few eyebrows: Why expressive brows might have mattered in human evolution], phys.org]</ref>. Un autre élément notable de l'expressivité faciale est la forme des yeux. En effet, chez l’humain, le [[sclère|blanc de l'œil]] est visible et permet de suivre aisément la direction du regard. Cette particularité est unique parmi les mammifères, et peut-être même dans tout le règne animal<ref name=originsofus/>. Les humains sont capables de [[Voix (phoniatrie)|vocaliser]] un [[langage]] [[Phonétique|articulé]] complexe, appelé [[parole]], et dont l'usage particulier, appelé [[langue]]<ref group="alpha">L'article « [[langage humain]] » distingue la langue et le langage de la façon suivante : « Le langage est la faculté de mettre en œuvre un système de signes linguistiques (qui constituent la langue) […] ».</ref>, se transmet de façon [[culturelle]]<ref>Pour plus de détails concernant les langues et l'étude du langage, voir les portails [[Portail:linguistique]] et [[Portail:langues]].</ref>. Les vocalisations et l’acquisition du langage sont liés à la protéine [[FOXP2]], qui semble être plus abondante dans le cerveau féminin, ce qui pourrait expliquer une maîtrise du langage plus rapide chez les petites filles<ref>{{lien web|url=http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologie-gene-langage-differe-chez-homme-femme-44786/|titre=Un gène du langage diffère chez l'homme et la femme|date=22 février 2013}}.</ref>. À un degré bien moindre que l'articulation, le langage implique parfois l'usage de [[Clic (phonétique)|clics]]. Les humains manifestent aussi un réflexe respiratoire et nerveux, appelé [[rire]], qui permet d’exprimer la [[joie]] ou l’incongruité d’une situation. Le rire semble [[inné]] et propre à l’[[espèce]], mais il existerait néanmoins sous une forme moins accentuée chez d’autres primates et même chez les [[rat]]s. Le rire est doté d’un pouvoir communicatif et peut faire office de signal d’apaisement dans une situation éventuellement conflictuelle. Le rire possède une version atténuée se limitant à une expression faciale, appelée [[sourire]], qui semble ne pas avoir d'équivalent non plus chez les autres Hominidés à l'exception peut-être du [[Pan troglodytes|chimpanzé]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Achille |nom=Weinberg |titre=Le rire social du chimpanzé |url=https://www.scienceshumaines.com/le-rire-social-du-chimpanze_fr_27258.html |site=Sciences Humaines |consulté le=2022-01-15}}.</ref>. Contrairement au rire (qui peut tout de même être simulé), le sourire peut être déclenché de façon consciente<ref name="le singe nu"/>, ce qui lui fait jouer un rôle particulier dans les conventions sociales : le sourire est, dans certaines cultures, un élément de salutation requis par la [[politesse]]<ref>Voir « [[société (sciences sociales)]] », « [[politesse]] ».</ref>. Une autre réponse émotionnelle propre à l'espèce peut aussi être observée, en particulier chez les individus jeunes : le [[pleur]]. Le caractère unique du pleur chez l'être humain est toutefois disputé. === Société, gouvernement et politique === {{Article détaillé|Société (sciences sociales)|Politique}} Les humains, pour qui le [[nombre de Dunbar]] est estimé à 150, forment des [[Société (sciences sociales)|sociétés]] complexes et souvent hiérarchisées, dont le fonctionnement est essentiellement basé sur une répartition des activités qui peut prendre la forme de la [[division du travail]]. Au sein de ces sociétés, chaque individu peut avoir des moyens de subsistance extrêmement variés, qui dépendent du type de société dont il s’agit, et de la position hiérarchique qu’il y occupe<ref>Voir « [[société (sciences sociales)]] », « [[Économie (discipline)|économie]] » et « [[politique]] »</ref>. Ces sociétés s'affrontent souvent dans des conflits appelés [[guerre]]s, le plus souvent liés au partage des ressources, à la [[religion]] ou à l'occupation territoriale. Selon le professeur David Carrier de l'université de l'[[Utah]], le rôle de la [[violence]] dans l'évolution humaine serait suffisant pour être visible dans l'anatomie, notamment en ce qui concerne la forme et la biomécanique des [[main]]s<ref>{{en}}[http://phys.org/news/2012-12-fine-fists-fury-evolved-dexterity.html Fine hands, fists of fury: Our hands evolved for punching, not just dexterity], phys.org</ref>. Selon une étude anthropologique dont les résultats ont été publiés en 2013<ref>{{en}} [http://phys.org/news/2013-07-warfare-uncommon-hunter-gatherers.html Warfare was uncommon among hunter-gatherers], phys.org. Et concernant la même étude : [https://www.wired.com/wiredscience/2013/07/to-war-is-human-perhaps-not/ Human nature may not be so warlike after all], Wired.com</ref>, la guerre est rare parmi les peuples nomades de type chasseurs-cueilleurs, et serait surtout présente chez les peuples sédentarisés pratiquant l'agriculture. === Arts === {{Article détaillé|Art|Littérature}} [[Fichier:Venus of Brassempouy.jpg|vignette|La [[Dame de Brassempouy]], l'une des plus anciennes sculptures connues représentant une tête humaine.]] Bien que les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques soient attribuables à ''Homo neanderthalensis'' et datent du [[Paléolithique moyen]], les plus anciennes représentations humaines sont le fait d’''{{langue|la|Homo sapiens}}'' et peuvent être datées du [[Paléolithique supérieur]] (vers {{formatnum:40000}} à {{unité|10000|ans}} [[Avant le présent|BP]]). Ainsi, à l'[[Aurignacien]] (vers {{formatnum:40000}} à {{unité|28000|ans}} [[Avant le présent|BP]]), premier faciès culturel attribué aux ''Homo'' européens, sont associées les statuettes des grottes de [[grotte de Vogelherd|Vogelherd]], de [[Geißenklösterle|Geissenklösterle]] et de [[Hohlenstein-Stadel]] qui restituent des figures en [[ronde-bosse]] représentant des mammouths, des félins, des ours, des chevaux et des humains. Dans l'[[art pariétal]], la représentation de [[vulve]]s féminines et d'individus mi-humain mi-animal est attestée, comme à la [[grotte Chauvet]]<ref>{{lien web|url=http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/chauvet/fr/rech4_5.htm|titre=Extraits de INORA Lettre Internationale d'Information sur l'Art Rupestre - {{numéro|29}} - 2001|site=culture.gouv.fr Ministère de la culture et de la communication (France)|consulté le=14 novembre 2007}}.</ref>. Au [[Gravettien]] ({{formatnum:29000}} à {{unité|22000|ans}} [[Avant le présent|BP]]) sont sculptées des figures [[femme|féminines]] dites « [[Vénus paléolithique]]s ». Au [[Magdalénien]] ({{formatnum:19000}} à {{unité|10000|ans}} [[Avant le présent|BP]]), les représentations humaines sur paroi ou sur objet se font plus fréquentes.<gallery widths="px" heights="px" caption="Représentations humaines au [[Paléolithique supérieur]]"> Fichier:Wien NHM Venus von Willendorf.jpg|La [[Vénus de Willendorf]]. Fichier:Venus de Lespugue (replica).jpg|La [[Vénus de Lespugue]]. Fichier:Pech Merle main.jpg|Main négative sur une paroi de la [[Grotte du Pech Merle]], datée de {{unité|25000|ans}}. </gallery> === Science === {{Article détaillé|Science}} Certains aspects de la culture humaine, notamment la [[médecine]], et les connaissances scientifiques et techniques, influencent les processus biologiques et reproductifs, et ont un impact sur l'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] ou la [[fertilité|fécondité]], et sur la [[démographie]]<ref>Voir « [[population humaine]] », « [[transition démographique]] ».</ref>. == Impact planétaire == === Habitat et démographie === {{Article détaillé|Population mondiale|Démographie|Migration humaine|Histoire du monde}} [[Fichier:Habitat-homo-sapiens.svg |vignette|gauche|upright=1.2|Répartition géographique : {{Légende/Début|centre}} {{Légende|#d45656 |Indice élevée de population }} {{Légende|#d19b9b |Faible indice de population }} {{Légende|#C0C0C0 |Indice de population nul ou très faible. }} {{Légende/Fin}}]] [[Fichier:World population growth (lin-log scale).png|vignette|droite|Démographie humaine depuis {{nombre|12000|ans}}. Coordonnées logarithmiques, données d'après census.gov.]] Par sa capacité à maîtriser des techniques lui permettant d'affronter des conditions climatiques difficiles, ''Homo sapiens'' prospère sous toutes les latitudes et sur tous les continents, à l'exception de l'[[Antarctique]]. Il a tendance à se regrouper à l'intérieur de [[ville]]s et de grandes cités atteignant parfois plusieurs millions d'habitants, souvent situées sur une côte ou sur un [[fleuve]]. Ailleurs, il occupe l'espace indirectement, notamment par son [[agriculture|activité agricole]], qui façonne le paysage et influe fortement sur les écosystèmes. La population humaine est estimée à près de {{nobr|8 milliards}} d'individus en 2023. Les perspectives démographiques pour le siècle à venir sont incertaines. Compte tenu des incertitudes concernant l'évolution du comportement reproductif des individus, on ignore à quel niveau la population humaine pourrait se stabiliser, ni même si elle se stabilisera. En effet, il est difficile de prévoir si le [[taux de fécondité]] au niveau mondial va baisser sous les 2 enfants par femme, ou s'il se stabilisera au-dessus du seuil de remplacement ({{nobr|2,1 enfants}} par femme), et si le [[taux de mortalité]] mondial va continuer de baisser au même rythme que jusqu'à présent. L'[[Organisation des Nations unies]] s'attend à ce que la population mondiale atteigne un pic aux alentours de {{nobr|11 milliards}} d'individus en 2100<ref name="2017_esa.un.org" />. Cette projection suppose que le taux de fécondité au niveau mondial descende en dessous de deux enfants par femme bien avant 2100. L'éventualité d'un [[crash démographique]] est envisagée par certains démographes<ref name="chaunu">''Essai de prospective démographique'', Pierre Chaunu, Huguette Chaunu, Jacques Renard, éditions Fayard, {{ISBN|978-2-213-61596-7}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}[https://www.penguinrandomhouse.com/books/545397/empty-planet-by-darrell-bricker-and-john-ibbitson/ ''Empty Planet''], Darrell Bricker et John Ibbitson</ref>, tandis qu'un modèle mathématique conçu en 2013 à partir des données démographiques recueillies de 1950 à 2010 suggère que l'effectif humain mondial pourrait se stabiliser aux alentours de l'an 2050<ref>{{en}}[http://phys.org/news/2013-04-world-populations.html A model predicts that the world's populations will stop growing in 2050], phys.org.</ref>. {{clr|left}} === Impact sur l'environnement === [[Fichier:Lacanja burn.JPG|vignette|La [[déforestation]], un impact significatif de l'Homme sur l'environnement.]] [[Fichier:Broek in waterland laan 6.JPG|vignette|Des maisons aux [[Pays-Bas]].]] {{Article connexe|Effets des croissances démographique et économique sur l'environnement|Effets du commerce international sur l'environnement}} ''Homo sapiens'' exerce un impact important sur son environnement, surtout depuis l'[[époque moderne]], parfois appelée [[anthropocène]], essentiellement du fait de ses activités [[Agriculture|agricoles]] et [[industrie]]lles. Cet impact se traduit en particulier par un phénomène d'[[extinction d'espèces]] considéré depuis peu comme la sixième [[extinction massive]], parfois appelée [[crise anthropique]]<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/biodiversite/3-vers-une-sixieme-crise-d-extinction/ BIODIVERSITE, 3. vers une sixième crise d'extinction], site web de l'[[encyclopédie Universalis]]</ref>. Dans certaines régions du monde, cet impact est ancien ; par exemple, la déforestation de la Chine a été entamée il y a {{nombre|8000|ans}} environ. On a longtemps pensé que l’extension de l’agriculture en [[Afrique centrale]] avait été rendue possible uniquement par un recul naturel de la [[forêt tropicale humide]] [[Forêt primaire|primaire]] dû à de longues périodes de [[sécheresse]] sévère qui se seraient succédé il y a {{nombre|3000|ans}} environ<ref name="KRowlandNature2012">Katherine Rowland ''[http://www.nature.com/news/humans-implicated-in-africa-s-deforestation-1.10011 « Humans implicated in Africa's deforestation ; Climate change alone cannot explain abrupt loss of rainforest 3,000 years ago, study suggests »]''. Nature ; News ; 2012-01-09 doi:10.1038/nature.2012.10011</ref>. Mais l'analyse<ref name=Bayon2012>{{article|auteurs=Bayon, G. et al.|titre=Intensifying Weathering and Land Use in Iron Age Central Africa|date=9 mars 2012|périodique=Science|vol=335|passage=1219-1222|url=https://dx.doi.org/10.1126/science.1215400}}</ref> des [[sédiment]]s anciens déposés par le [[fleuve Congo]], qui offrent un enregistrement continu du [[Climat de l'Afrique|Climat d'Afrique centrale]] pour les {{nombre|40000 dernières}} années, réalisée par des [[Géochimie|géochimistes]], montre que la responsabilité humaine pourrait être au moins en grande partie à l’origine de la relativement brusque disparition de forêts tropicales d'Afrique centrale (il y a {{nombre|3000|ans}} environ), via une déforestation active qui a augmenté l’[[érosion]], intensifié les intempéries et asséché cette partie de l’Afrique<ref name=KRowlandNature2012/>. Les [[carottage]]s de sédiments fournissent des données montrant des modifications des précipitations normalement corrélées aux flux de sédiments pour la période de -{{formatnum:20000}} à -{{nombre|3500|ans}} mais, depuis près de {{nombre|3000|ans}}, on observe ''{{Citation|un découplage total}}'' entre précipitations et érosion, montrant que, dans ce cas, ''{{Citation|le climat ne peut pas être le seul facteur expliquant la déforestation}}''. L’équipe de Germain Bayon, géochimiste à l’[[Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer]] à Plouzané, suggère que les ancêtres des actuelles ethnies [[bantou]]s de l'actuel [[Nigeria]] et [[Cameroun]], connus pour avoir entamé des migrations en Afrique il y a environ {{nombre|4000|ans}}, ont eu {{Citation|un impact significatif sur la [[forêt tropicale]]}} en déforestant pour l’agriculture et pour les [[forge (métallurgie)|forges]] permettant la [[métallurgie]] du [[fer]]. En 2012, de nombreux [[paléobotaniste]]s<ref name="KNeumann2012">Source : Katharina Neumann (Directrice de l’unité d'archéobotanique de l'Université Goethe de Francfort] [http://www.nature.com/news/humans-implicated-in-africa-s-deforestation-1.10011 interrogée par Nature en janvier 2012].</ref> peinent encore à croire que les outils disponibles à l’époque aient pu permettre aux premiers bantous de la région d’abattre assez d’arbres pour causer des érosions de cette importance, plus graves que celles produites par les [[abattis]] avec [[agriculture sur brûlis]] actuellement selon Katharina Neumann<ref name=KNeumann2012/>. D'autres<ref>Ex : Alfred Ngomanda, directeur de l'Institut de recherche en écologie tropicale de Libreville (Gabon), [http://www.nature.com/news/humans-implicated-in-africa-s-deforestation-1.10011 interrogée par Nature]</ref> estiment aussi qu'un [[réchauffement climatique]] a plutôt été en grande partie responsable de la perte de la forêt tropicale d'Afrique centrale, mais que les premiers Bantous ont effectivement pu exacerber un recul des forêts induit par un réchauffement<ref name=KRowlandNature2012/>. Bayon estime lui-même que ces données ne contredisent pas les théories existantes, mais illustrent ''{{Citation|combien la combinaison de la culture et le climat peuvent affecter l'environnement. Les êtres humains peuvent avoir un impact énorme sur les processus naturels}}''<ref name=KRowlandNature2012/>. Pour David Harris<ref>David Harris (Directeur adjoint du ''[[Jardin botanique royal d'Édimbourg]]'' au Royaume-Uni), [http://www.nature.com/news/humans-implicated-in-africa-s-deforestation-1.10011 interrogée par le journal ''Nature'' en janvier 2012]</ref>, l'étude pose par contre des questions importantes concernant les impacts climatiques de la déforestation et d'autres activités humaines susceptibles d'exacerber les effets d’un changement climatique, {{Citation|qui devraient nous inciter à plus de vigilance quant aux impacts contemporains de l'[[exploitation forestière]], des transports modernes, des groupes déplacés par les conflits, et des marchés modernes pour l'alimentation et les produits forestiers}}<ref name=KRowlandNature2012/>. ''Homo sapiens'' semble aussi responsable, en Eurasie et en Amérique du Nord, de l'extinction de presque toutes les espèces de la grande faune et [[mégafaune]] qui avait survécu à trois [[glaciation]]s. La déforestation, qui a tendance à provoquer la réduction, voire la destruction du milieu de vie de nombreuses autres espèces (animales, végétales, fongiques, terrestres et aquatiques), est une pratique ancienne en zone tempérée de l'hémisphère nord, mais récente et très rapide au niveau des forêts [[Climat tropical|tropicales]] et humides telles que celles d'[[Amérique du Sud]] et d'[[Indonésie]] et d'Afrique ([[Bassin du Congo]] par exemple). La disparition accélérée de groupes entiers d'espèces animales, végétales et fongiques qui en découle, est parfois qualifiée d'« ''[[extinction de l'Holocène]]'' » ou de « ''{{6e}} extinction'' ». L'[[agriculture intensive]] fait un usage important d'engrais, de [[pesticide]]s et de [[Herbicide|désherbants]] chimiques, dont l'innocuité sur la qualité des sols ne fait pas l'unanimité. Un autre aspect important de l'impact des humains sur l'environnement est le fait qu'ils transportent de nombreuses espèces domestiques ou [[synanthropie|synanthropes]] ; soit un vecteur conséquent d'échanges biotiques intercontinentaux. Un exemple très significatif d'un tel échange est l'[[échange colombien]], déjà évoqué. Outre sa capacité à faire disparaître des espèces, l'humain influe aussi sur l'évolution d'un bon nombre d'entre elles, notamment du fait de la [[domestication]]. De façon plus directe encore, il est aussi capable de modifier le génome de certaines espèces en ayant recours pour cela non pas à la [[élevage sélectif des animaux|sélection artificielle]], mais à une manipulation directe du noyau des cellules germinales, par diverses techniques dite de [[génie génétique]]. Ces techniques peuvent consister notamment à prélever des gènes chez une espèce et à les introduire dans le génome d'une espèce qui peut être d'un [[taxon]] complètement différent : par exemple, le gène de synthèse de la [[Soie d'araignée|soie]] d'un [[arachnide]] implanté dans le génome d'une espèce de [[Caprinae|caprin]]<ref>[http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/technologie/d/biotechnologies-soie-des-araignees-la-fibre-la-plus-performante_121/c3/221/p2/ Dossier du site Futura-Sciences] sur la soie d'araignée produite par des chèvres transgéniques.</ref>, ou encore un gène bactérien implanté dans le génome du [[maïs]] pour lui permettre de résister au [[glyphosate]]<ref>Voir [[Glyphosate#Plantes génétiquement modifiées]]</ref>. Cette pratique appelée [[transgénèse]] fait de l'espèce humaine un vecteur de [[transfection]], ou [[transfert horizontal de gènes]], entre des lignées évolutives séparées depuis plusieurs [[Échelle des temps géologiques|ères géologiques]], ou même plusieurs [[éon]]s. Au début du {{s-|XXI}}, une espèce de type [[bactérie]]n, dont le génome a été entièrement conçu par ordinateur, a été créée pour la première fois<ref>{{langue|la|texte={{cf.}}}} [[biologie de synthèse]]</ref>. On ignore à l'heure actuelle quel pourrait être l'impact de ces productions humaines sur l'environnement à long terme, mais d'ores et déjà l'apparition de ces espèces, par un processus qui ne relève pas de la [[théorie synthétique de l'évolution]], constitue un évènement sans précédent dans l'histoire de la vie sur Terre. La mise au point récente des techniques dites de [[forçage génétique]] constitue aussi un jalon remarquable car il permet à des gènes d'être transmis par reproduction sexuée sans pour autant respecter les [[lois de Mendel]]. L'activité humaine produit aussi annuellement environ quarante milliards de tonnes de [[dioxyde de carbone]] principalement par l'utilisation de [[combustible fossile|combustibles fossiles]] comme [[Source d'énergie#Sources primaires|source primaire d'énergie]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Émissions de CO2 hors UTCATF dans le monde |url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat-2022/6-emissions-de-co2-hors-utcatf |site=Chiffres clés du climat 2022 |auteur institutionnel = Service des données et études statistiques (SDES) |date=2021-10-26 |consulté le=2022-07-10}}.</ref>, ce qui fait de l'espèce humaine le premier facteur biotique de production de ce gaz. Les quantités dégagées sont très importantes, même par rapport aux facteurs de production abiotiques tels que le [[volcanisme]], qui en émet environ cent fois moins<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’homme émet 100 fois plus de CO2 que les volcans |url=https://www.ouest-france.fr/environnement/climat/climat-l-homme-emet-100-fois-plus-de-co2-que-les-volcans-6545402 |site=[[Ouest-France]] |date=2019-10-01 |consulté le=2022-07-10}}.</ref>. Cette production a entraîné une augmentation sensible de la quantité de [[Dioxyde de carbone|CO<sub>2</sub>]] dans l'atmosphère. Le dioxyde de carbone étant un [[gaz à effet de serre]], ces taux élevés dans l'atmosphère sont considérés comme l'un des facteurs prépondérants pour expliquer le [[réchauffement climatique]]. {{Article détaillé|Dioxyde de carbone|réchauffement climatique|cycle du carbone}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{références nombreuses|taille=30 | références= <ref name="2017_esa.un.org">[http://esa.un.org/unpd/wpp/ World Population Prospects, the 2017 Revision].</ref>. }} == Voir aussi == === Bibliographie === * [[Desmond Morris]], ''[[Le Singe nu]]'', éditions du livre de poche, 1971 * [[Esther Vilar]], ''[[The Manipulated Man]]'', 1971 * [[Jared Diamond]], ''[[Le Troisième Chimpanzé]]'', Gallimard, 2000 * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Rolf Schäppi |titre=La femme est le propre de l’homme |sous-titre=De l'éthologie animale à la nature humaine |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2002 |pages totales=369 |isbn=2-7381-1116-5 |isbn2=978-2738111166 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=DD-lgTPkoXcC&printsec=frontcover}}. * Vincent Fleury, ''De l'oeuf à l'éternité'' * François Busnel, ''Mythologies grecques : contes et récits'' * [[Robert Boyd (anthropologue)|Robert Boyd]] et Joan Silk, ''[[L'Aventure humaine (livre)|L'Aventure humaine]], de la molécule à la culture'', De Boeck, 2004, partie 1, chapitre 3, pages 68–72. {{ISBN|978-2-8041-4333-6}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Grimaud-Hervé|et al.=oui|titre=Histoire d'ancêtres|sous-titre=La grande aventure de la Préhistoire|lieu=Paris {{IVe}}|éditeur=[[Éditions Errance]]|collection=Guides de la préhistoire mondiale|date=novembre 2015|pages totales=144|isbn=978-2-87772-590-3}}. * [[Yuval Noah Harari]], ''[[Sapiens : Une brève histoire de l'humanité]]'', Albin Michel, 2015 <!-- section "prospectives" : --> * [[Yuval Noah Harari]], ''[[Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir]]'', Albin Michel, 2017 * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marylène|nom1=Patou-Mathis|titre=L'homme préhistorique est aussi une femme|éditeur=[[Allary Éditions|Allary éditions]]|date=2020-10-01|pages totales=351|isbn=978-2-37073-342-9|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=wsX-DwAAQBAJ&printsec=frontcover|consulté le=2021-12-31}} * {{Lien web |auteur=Fabienne Meunière |titre=Lady Sapiens - Qui sont les femmes de la Préhistoire ? |url=https://www.herodote.net/Qui_sont_les_femmes_de_la_Prehistoire_-article-2761.php?ID_dossier=250 |site=herodote.net |consulté le=2021-12-31}} === Filmographie === * [[L'Odyssée de l'espèce (téléfilm)]] * [http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=59923.html Homo sapiens (téléfilm)] === Articles connexes === * [[Histoire évolutive de la lignée humaine]] * [[Hominisation]] * [[Origine africaine de l'Homme moderne]] * [[Expansion planétaire de l'Homme moderne]] * [[Humanité]] * [[Femme]] * [[Homme]] === Références taxonomiques === * {{ADW | Homo_sapiens | ''Homo sapiens'' |consulté le=20 août 2023|auteur=Dewey, T.|date=2008}} * {{BioLib|taxon|20558|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{Brainmuseum|primates|human|''Homo sapiens''|consulté le=29 mars 2013}} * {{CatalogueofLife | 6MB3T | ''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758 | consulté le=20 août 2023 }} * {{EOL|327955|''Homo sapiens'' Linnaeus 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{GBIF|2436436|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{INPN|815096|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{IRMNG|10857762|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{ITIS | 180092 | ''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758 |consulté le=20 août 2023}} * {{MDD|Homo|sapiens|1000718|''Homo sapiens''|consulté le=20 août 2023}} * {{MSW | 12100795 | ''Homo sapiens'' | Linnaeus, 1758 |consulté le=20 août 2023}} * {{NCBI|9606|''Homo sapiens''|consulté le=20 août 2023}} * {{OEPP|HOMXSA|''Homo sapiens''|Linnaeus|consulté le=20 août 2023}} * {{TPDB|83088|''Homo sapiens''|consulté le=20 août 2023}} * {{Taxonomicon|66295|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} * {{Tolweb|Homo sapiens|consulté le=29 mars 2013}} * {{WRMS|1455977|Homo sapiens|Linnaeus, 1758|consulté le=20 août 2023}} {{Autres projets| commons=Homo sapiens| wikispecies=Homo sapiens| wikt=Homme| wikt2=homme}} === Liens externes === {{Liens}} * {{UICN|136584|''Homo sapiens'' Linnaeus, 1758|consulté le=21 mai 2015}} * {{NCBI|9606|''Homo sapiens''|consulté le=29 mars 2013}} * {{Lien web|url=http://www.hominides.com |titre=Hominidés |sous-titre=Les évolutions de l'homme |en ligne le =8 février 2020 |consulté le=18 février 2020}}. * {{lien web|url=http://www.bradshawfoundation.com/journey/|titre=Journey of Mankind, interactive trail adapted from ''Out of Eden''|auteur=Stephen Oppenheimer|année=2003|consulté le=26/10/2011}} * {{Article| auteur1= Jean-Claude Hervé| titre= Les [[phylogénie]]s| périodique = accès / Institut français de l'éducation| date = janvier 2014| pages= 1| lire en ligne= http://acces.ens-lyon.fr/evolution/evolution/accompagnement-pedagogique/accompagnement-au-lycee/terminale-2012/un-regard-sur-levolution-de-lhomme/Vue-densemble/les-phylogenies| consulté le= 7 avril 2016}} {{Palette|Hominidae|Hominines|Homo}} {{Portail|Anthropologie|Préhistoire|Primates|Anatomie|Science|Biologie}} [[Catégorie:Homo sapiens| ]] [[Catégorie:Anthropologie physique et biologique]] [[Catégorie:Organisme modèle]] [[Catégorie:Mammifère dont le génome est séquencé]] [[Catégorie:Mammifère décrit en 1758]] [[Catégorie:Éponyme d'une épithète spécifique]] [[Catégorie:Taxon décrit par Carl von Linné]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Homme%20de%20N%C3%A9andertal
Homme de Néandertal
{{Sous-titre/Taxon|ns1=Homo neanderthalensis}} {{Coord|51.2272|6.94444|type:landmark_region:DE-NW_source:dewiki|format=dms|display=title}} {{redirect2|Néandertal|Neandertal| autres=la vallée de Neander (Neandertal en allemand)| homonymie=Vallée de Neander}} {{En-tête label|AdQ|année=2006}} {{Taxobox début | animal | ''Homo neanderthalensis'' | homo sapiens neanderthalensis.jpg | Crâne de Néandertalien :<br>l'homme de [[La Chapelle-aux-Saints 1]] | classification=msw }} {{Taxobox | embranchement | Chordata }} {{Taxobox | classe | Mammalia }} {{Taxobox | ordre | Primates }} {{Taxobox | infra-ordre | Simiiformes }} {{Taxobox | super-famille | Hominoidea }} {{Taxobox | famille | Hominidae }} {{Taxobox | sous-famille | Homininae }} {{Taxobox | tribu | Hominini }} {{Taxobox | sous-tribu | Hominina }} {{Taxobox | genre | Homo }} {{Taxobox taxon | animal | espèce | Homo neanderthalensis | [[William King (géologue)|King]], 1864 |éteint=oui}} {{Taxobox fin}} {{Article audio | fichier 1 = Fr-Homme_de_Néandertal_1.ogg | fichier 2 = Fr-Homme_de_Néandertal_2.ogg | date = 30 mai 2021 | oldid = 183403479 }} [[Fichier:Range_of_NeanderthalsAColoured.png|vignette|redresse=2.2|Répartition de l'Homme de Néandertal, présence avérée : {{Légende/Début}} {{Légende|#00a2e8|en [[Europe]]}} {{Légende|#e89900|au [[Moyen-Orient]]}} {{Légende|#26e800|en [[Asie centrale]]}} {{Légende|#7e00e8|dans l'[[Altaï]]}} {{Légende/Fin}}]] [[Fichier:Neanderthalensis.jpg|vignette|alt=Photo en intérieur d'un squelette reconstitué en station debout sur une plaque colorée.|Squelette reconstitué d'un homme de Néandertal.]] L'{{dfn|Homme de Néandertal}} (''{{dfn|Homo neanderthalensis}}''), ou '''Néandertalien''', est une [[espèce]] éteinte du [[genre (biologie)|genre]] ''[[Homo]]'', qui a vécu en [[Europe]], au [[Moyen-Orient]] et en [[Asie centrale]], jusqu'à environ [[35e à 31e millénaires avant le présent|{{nb|30000 ans}}]] [[avant le présent]]. Selon une étude génétique publiée en 2016, il partage avec l'[[Homme de Denisova]] un [[Dernier ancêtre commun|ancêtre commun]] remontant à environ {{nb|450000 ans}}. Cet ancêtre partage lui-même avec ''[[Homo sapiens]]'' un ancêtre commun remontant à environ {{nb|660000 ans}}<ref name="meyer2016"/>{{,}}<ref name="stringer2016">{{Article|url=http://rstb.royalsocietypublishing.org/content/371/1698/20150237#xref-ref-93-1|titre=The origin and evolution of Homo sapiens|auteur1=[[Christopher Brian Stringer]]|année=2016|mois=juin|jour=13|doi=10.1098/rstb.2015.0237|périodique=Philosophical transactions of the Royal Society}}</ref>{{,}}<ref>[http://aars.fr/images/pdf/neandertal_espagne.pdf Néandertal vivait en Espagne il y a {{nb|430000 ans}}], mediapart.fr, 15 mars 2016</ref>. Les plus anciens Néandertaliens fossiles reconnus comme tels sont ceux de la [[Sima de los Huesos]], datés de {{nb|430000 ans}}<ref name="arsuaga2014">{{Article|lire en ligne=http://science.sciencemag.org/content/344/6190/1358|titre=Neandertal roots: Cranial and chronological evidence from Sima de los Huesos|auteur1=[[Juan Luis Arsuaga]]|et al.=oui|périodique=[[Science (revue)|Science]]|jour=20|mois=juin|année=2014|volume=344|numéro=6190|pages=1358-1363|doi=10.1126/science.1253958}}</ref>{{,}}<ref name="meyer2016"/>. Depuis sa découverte en 1856, son statut a varié : un temps considéré comme une [[sous-espèce]] d{{'}}''Homo sapiens'' et nommé en conséquence ''Homo sapiens neanderthalensis'', il est aujourd'hui considéré comme une espèce à part entière. Particulièrement bien adapté pour vivre dans un climat froid<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le changement climatique pourrait avoir aidé Homo sapiens à remplacer Néandertal en Europe |url=https://www.maxisciences.com/neandertal/le-changement-climatique-pourrait-avoir-aide-homo-sapiens-a-remplacer-neandertal-en-europe_art41449.html |site=Maxisciences |date=2018-08-29 |consulté le=2020-10-13}}</ref>, l'Homme de Néandertal était physiquement plus robuste, plus lourd et plus trapu qu’''[[Homo sapiens]]''. La forme oblongue de son crâne se distingue nettement de celle de l'Homme moderne, plus globulaire. Néandertal avait un [[cerveau]] un peu plus volumineux en moyenne, mais avec un [[Encéphalisation#Coefficient d'encéphalisation|coefficient d'encéphalisation]] légèrement moindre. Premier homme [[fossile]] identifié, contemporain d{{'}}''Homo sapiens'', l'Homme de Néandertal a longtemps pâti de jugements négatifs par rapport à l'Homme moderne. Les progrès de l'[[préhistoire (discipline)|archéologie préhistorique]] depuis les années 1960 ont en fait révélé une espèce humaine d'un certain développement culturel. Il maitrisait différentes techniques avancées comme le collage au [[brai]] de [[bouleau]], et certains vestiges fossiles datés de moins de {{nb|70000 ans}} sont considérés comme des [[tombe|sépultures]] témoignant de [[Rite funéraire|rites funéraires]]. De nombreux points restent encore à élucider, comme son ascendance précise ainsi que la date et les conditions de son extinction après plus de {{nb|400000 ans}} d'existence. Les derniers vestiges fossiles ou archéologiques néandertaliens connus sont datés de moins de {{nb|30000 ans}}, dans le sud de la [[péninsule Ibérique]], en [[Crimée]], et dans le [[Caucase]]. Toutefois, ces datations restent débattues au sein de la communauté scientifique. Le séquençage de l'[[ADN nucléaire]] néandertalien réalisé depuis 2006 et publié à partir de 2010 a montré un « flux de gènes » ancien entre les hommes de Néandertal et les hommes modernes d'Eurasie. Les humains actuels non africains possèdent entre 1,8 et 2,6 % de gènes néandertaliens, acquis par [[hybridation entre les humains archaïques et modernes|hybridation]] il y a environ {{nb|50000 ans}}, peu après leur sortie d'Afrique, et environ 20 % du génome de Néandertal survit dans l'ensemble de la population actuelle à différents endroits de notre génome<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Here's What Happened When Neanderthals And Ancient Humans Hooked Up 80000 Years Ago |url=http://www.businessinsider.com/neanderthal-dna-and-modern-humans-2014-1?op=1&IR=T |consulté le=2015-10-06}}</ref>. Certains gènes néandertaliens auraient été fixés chez l'Homme moderne en raison de leur caractère adaptatif<ref>{{article |langue=en |url=https://www.quantamagazine.org/how-neanderthal-dna-helps-humanity-20160526/ |date=26 mai 2016 |auteur1=Emily Singer |titre=How Neanderthal DNA Helps Humanity |périodique=quantamagazine.org}}.</ref>. == Historique de la découverte == === Les Néandertaliens avant ''Neandertal'' === [[Fichier:Schmerling Caves02.JPG|vignette|alt=Photo d'une grotte dans un espace vallonné boisé sous une lumière indirecte rasante.|Le vallon des [[grottes Schmerling]] à [[Awirs]] en Belgique, où furent découverts en 1829 les premiers ossements néandertaliens.]] Deux fossiles de Néandertaliens ont été découverts avant celui auquel on a donné ce nom. En [[1829 en science|1829]], un crâne d'enfant, [[Engis 2]], fut mis au jour par [[Philippe-Charles Schmerling]] à [[Flémalle]] ([[Belgique]]) ; nommé comme la commune voisine parce que Schmerling a pensé qu'il se trouvait sur la commune d'[[Engis]]. En [[1848]], un crâne d'adulte fut trouvé à [[Gibraltar]], dans le site de la [[carrière de Forbes]]. Si le premier appartenait à un jeune individu sur lequel les traits caractéristiques des Néandertaliens sont moins évidents, le deuxième aurait pu conduire à reconnaître l'existence d'une espèce humaine fossile. Sans doute était-il trop tôt, comme le prouvent d'ailleurs les difficultés pour faire admettre que les os recueillis en 1856 à Neandertal, en [[Allemagne]], correspondaient bien à un homme fossile<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Marc Groenen]]|titre=Pour une histoire de la préhistoire|éditeur=Éditions Jérôme Millon|année=1994|passage=485|isbn=}}.</ref>. === 1856 : ''Neandertal'' ou la « vallée de l'homme nouveau » === [[Fichier:Neandertal 1856.jpg|gauche|redresse|vignette|alt=trois dessins fins alignés verticalement d'une calotte crânienne vue de gauche, de face et de dessus.|Calotte crânienne découverte à Neandertal en 1856.]] Le mot « Néandertalien » est tiré de [[Vallée de Neander|Neandertal]], nom d'une petite vallée située sur le territoire des villes d'[[Erkrath]] et de [[Mettmann]], entre [[Düsseldorf]] et [[Wuppertal]] ([[Allemagne]]). Au mois d'{{date|août 1856|en science}}, dans le cadre de l'exploitation d'une carrière, des ouvriers vidèrent une petite cavité de cette vallée, la {{lien|lang=en|trad=Kleine Feldhofer Grotte|fr=petite grotte de Feldhofer}}. Ils y découvrirent des ossements et un fragment de crâne qu'ils remirent à [[Johann Carl Fuhlrott]], un enseignant d'[[Elberfeld]] passionné d'histoire naturelle. Par un heureux hasard, le toponyme ''Neandertal'' signifie « vallée de l'homme nouveau ». En effet le nom de ''Neander'' a été donné à cette vallée (en allemand ''{{langue|de|tal}}'', anciennement ''{{langue|de|thal}}'') en l’honneur de [[Joachim Neumann]] (1650-1680), appelé aussi Joachim Neander, car, suivant un usage familial datant de son grand-père et très courant à l'époque, il avait traduit en grec ancien son patronyme allemand, qui signifie littéralement « homme nouveau ». Ce pasteur et compositeur, auteur de cantiques religieux encore populaires dans le protestantisme allemand, aimait chercher son inspiration dans cette vallée, jadis idyllique. Comme, à l'époque, le nom de la vallée s'écrivait encore ''{{lang|de|Neanderthal}}'', l'homme qui y fut découvert reçut le nom latin d’''Homo neanderthalensis''. Ultérieurement, une réforme orthographique de l'[[allemand]] a supprimé les ''h'' superflus, mais, la nomenclature évitant de revenir sur les formes latinisées, on a continué à écrire ''Homo neanderthalensis''. La graphie [[français]]e la plus courante, proposée par [[Henri Victor Vallois|Henri Vallois]] en 1952, est ''Homme de Néandertal'', même si l'on trouve parfois ''Homme de Neandertal'', ''Homme de Néanderthal'' ou ''Homme de Neanderthal''. En [[anglais]], la forme ancienne ''{{lang|en|Neanderthal}}'' est encore très répandue, ce qui peut induire pour la séquence ''{{lang|de|thal}}'' une prononciation incorrecte du nom allemand originel<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Alex Bridget|url=http://blogs.discovermagazine.com/crux/2016/08/25/is-it-neander-tal-or-neanderthal/ |titre=Is It Neander-TAL or Neander-THAL? |éditeur=Discover |date=25 août 2016}}.</ref>. === Une découverte controversée === [[fichier:Neanderthal excavation site.JPG|vignette|Site de la découverte originelle de la {{lien|lang=en|trad=Kleine Feldhofer Grotte|fr=petite grotte de Feldhofer}} dans la [[vallée de Neander]]. La grotte disparue est désormais évoquée par des balises au sein de la falaise détruite.]] [[Johann Carl Fuhlrott]] comprend rapidement l'intérêt de la découverte et se rend sur place pour tenter en vain de découvrir d'autres ossements ou des vestiges qui leur seraient associés. Il se rend compte qu'il s'agit d'ossements anciens mais surtout incroyablement primitifs, correspondant à un homme nouveau, d'une « conformation naturelle jusqu'ici inconnue »<ref>C. J. Fuhlrott, {{Google Livres|sIIUAAAAYAAJ|« {{lang|de|Menschliche Ueberreste aus einer Felsengrotte des Düsselthals. Ein Beitrag zur Frage über die Existenz fossiler Menschen}} »|page=131}}, ''{{lang|de|Verhandl. Naturhist. Ver. Preuss. Rheinlande Westphalen}}'', 16, 1859, {{p.|131–153}}</ref>{{,}}<ref>Fuhlrott, C.J. (1865) - ''{{lang|de|Der fossile Mensch aus dem Neanderthal und sein Verhältniß zum Alter des Menschengeschlechts}}'', [[Duisbourg]], 78 S. 2 Abb.</ref>. L'Homme de Néandertal est effectivement le premier homme fossile distinct d'''Homo sapiens'', et il est découvert avant l'[[Homme de Cro-Magnon]] (1868). L'idée même qu'une espèce d'homme distincte de la nôtre ait existé par le passé (et ait disparu) fut d'ailleurs particulièrement difficile à admettre. On se souviendra par exemple que [[Charles Darwin]] ne publiera ''[[L'Origine des espèces|L'Origine des espèces par la sélection naturelle]]'' qu'en [[1859 en science|1859]] et qu'il n'élargira explicitement sa théorie à l'homme qu'en [[1871 en science|1871]] dans ''[[La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe]]''. Malgré des différences importantes avec les os d'hommes modernes, Fuhlrott reconnait dans ses trouvailles des os humains et les soumet à [[Hermann Schaaffhausen]] pour un examen complémentaire. Ce dernier présente ses premières conclusions en [[1857 en science|1857]]<ref>H. Schaaffhausen, {{Google Livres|Y68EAAAAQAAJ|« {{lang|de|Zur Kentniss der ältesten Rassenschädel}} »|page=453}}, dans Johannes Müller (dir.), ''{{lang|de|Archiv fur Anatomie, Physiologie und wissenschaftliche Medicin, in Verbindung mit mehreren Gelehrten herausgegeben}}'', 1858, {{p.|453–488}}</ref>. Il estime que les ossements datent d'une période antérieure aux [[Celtes]] et aux [[Germains]], et sont ceux d'un individu appartenant à l'une des races sauvages du nord-ouest de l'[[Europe]] dont parlent les auteurs latins. Tous les chercheurs n'acceptent pas cette interprétation : pour certains, les os ont appartenu à un [[genre (biologie)|genre]] différent du nôtre, sans doute plus proche du [[singe]] ; pour d'autres, ils renvoient à un individu pathologique ou frappé de crétinisme ; d'autres encore évoquent un [[cosaques|cosaque]] [[mongol]] aux [[Genu varum|jambes arquées]] ayant déserté les [[Armée russe dans les guerres de la Révolution et de l'Empire|armées russes]] en [[1814]]. === Reconnaissance de l'ancienneté de l'Homme et de son évolution === [[Fichier:La Lanterne la semaine clericale -- Caricature.jpg|vignette|Caricature de ''[[La Lanterne (quotidien)|La Lanterne]]'' du {{date-|22 décembre 1908}}.|alt=]] Peu à peu les découvertes se multiplient. Viennent d'abord celles de fossiles d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' associés à des vestiges lithiques et à des animaux disparus (dont l'[[Homme de Cro-Magnon]] en [[1868 en science|1868]]) ; puis d'autres ''Homo neanderthalensis'', encore en place dans les [[sédiment]]s (mandibule de la [[grotte des Fées (Arcy-sur-Cure)|grotte des Fées]] à [[Arcy-sur-Cure]] en 1859<ref>{{Article|auteur1= André Leroi-Gourhan |lien auteur1= André Leroi-Gourhan |titre= La grotte du Loup, Arcy-sur-Cure|périodique= Bulletin de la Société préhistorique française |volume= 47 |numéro= 5 |date= 1950 |pages= 268-280 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1950_num_47_5_2798 |consulté le= 9 avril 2018}}, p. 278, note 12.</ref>), complets et présentant les mêmes spécificités anatomiques, mais souvent hors contexte archéologique (pas d'ossements d'animaux ou d'outils associés), ce qui rend difficile leur datation et leur interprétation. Parmi les plus spectaculaires, il faut citer les deux squelettes de la [[grotte de Spy]] ([[région wallonne]] de [[Belgique]]) en [[1886 en science|1886]] puis la sépulture de l'Homme de [[La Chapelle-aux-Saints 1]] ([[Corrèze (département)|Corrèze]]) en [[1908 en science|1908]]. Elles contribuent à faire définitivement accepter l'existence d'une nouvelle espèce d'humains par la communauté scientifique. Le nom scientifique ''Homo neanderthalensis'' est proposé en [[1864 en science|1864]] par [[William King (géologue)|William King]], professeur au {{lang|en|Queen's College}} de [[Galway]] en [[Irlande (île)|Irlande]] et ancien élève de [[Charles Lyell (géologue)|Charles Lyell]]<ref>{{en}} W. King, 1864 - « {{lang|en|The reputed fossil man of the Neanderthal}} », ''{{lang|en|Quarterly Journal of Science}}'', vol. 1, {{p.|88-97}}.</ref>. En [[1866 en science|1866]], [[Ernst Haeckel]] propose le nom surprenant d’''Homo stupidus'', qui n'est pas retenu en vertu des règles de nomenclature donnant priorité à l'appellation antérieure. Les partisans du rattachement à une sous-espèce parleraient sinon d’''Homo sapiens stupidus'' ! Les premières études (et les reconstitutions qui en découlaient) donnèrent de l'Homme de Néandertal une image déformée, accentuant les traits primitifs, voire simiesques. Ce fut le cas de l'étude de l'Homme de La Chapelle-aux-Saints 1 publiée par [[Marcellin Boule]] en [[1911 en science|1911]] : même s'il s'agissait d'une étude très complète, qui fit référence pendant de nombreuses années, elle présentait un Homme de Néandertal voûté, la [[colonne vertébrale]] courbée (comme chez les gorilles) et les [[membre inférieur humain|membres inférieurs]] semi-fléchis<ref>M. Boule, 1911-1913 - « L’homme fossile de la Chapelle-aux-Saints », dans ''Annales de paléontologie'', {{t.|VI-VII-VIII}}.</ref>. Il fallut presque un siècle à la communauté scientifique pour corriger cette perception influencée par des ''a priori'' peu scientifiques. Au début du {{s-|XX}}, certains furent scandalisés par le fait que ces découvertes se détachaient d'une lecture littérale de la [[Bible]]<ref>{{article|titre=Quand des abbés lèvent le doute sur les néandertaliens|résumé=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-quand-des-abbes-levent-le-doute-sur-les-neandertaliens-20989.php|auteur=Fanny Defrance-Jublot|date=2007|journal=[[Pour la Science]]|no=33}}</ref>. Ils reprochaient au [[prêtre catholique]] [[Jean Bouyssonie]], qui découvrit le [[Squelette humain|squelette]] d'un Néandertalien à La Chapelle-aux-Saints 1, de soutenir la [[Évolution (biologie)|théorie de l'évolution]]. Le {{Date|22|décembre|1908}}, la légende d'une caricature de ''[[La Lanterne (quotidien)|La Lanterne]]'' indique : « Les savants prétendent que c’est le crâne du plus ancien homme du Monde. C’est une malveillante insinuation destinée à faire croire que les hommes du Monde descendent du singe ». La [[caricature]] montre Jean Bouyssonie en [[soutane]], présentant sa découverte à un savant<ref>{{Article|auteur = Antoine Lesaint|titre = La semaine cléricale|périodique = La Lanterne|date=22 décembre 1908|lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75155999/f4.item.r=monde}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Néandertal Un problème ''humain'' et scientifique|url=http://www.histoire-compiegne.com/imageProvider.asp?private_resource=15394&fn=NEANDERTAL.pdf|auteur=Jean-Claude Blanchet|consulté le=7 février 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur = Emile Gautier|titre = Tablettes du progrès|sous-titre = L'homme descend-il du singe ?|périodique = La Lanterne|date=19 janvier 1909|lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75111706/f3.item.r=Bouyssonie}}</ref>. == Statut phylogénétique == Le statut [[classification phylogénétique|phylogénétique]] de l'homme de Néandertal provoque encore quelques débats. Il s’agit d’un simple problème de définition de l'espèce. Deux sous-espèces peuvent se croiser et avoir une descendance fertile, mais c'est beaucoup plus variable pour deux espèces différentes (par exemple le cheval et l'âne, le tigre et le lion) : certaines le peuvent et d'autres pas. L'infertilité de la descendance prouve l'existence de deux espèces distinctes, mais l'inverse n'est pas vrai (s'il y a deux espèces, la descendance n'est pas nécessairement infertile). On peut rappeler ici qu'il existe une vingtaine de définitions de l'espèce, et que l'isolement reproductif n'est que l'une d'entre elles. Lors de sa dénomination en 1864, l’hypothèse d’une espèce distincte avait été privilégiée. Dans les [[années 1960]], certains spécialistes ont considéré les Néandertaliens comme une sous-espèce d{{'}}''[[Homo sapiens]]'', comme le généticien [[Theodosius Dobjansky]] ou encore le biologiste [[Ernst Mayr]], qui déclarait que « jamais plus d'une seule espèce d'homme n'a existé au même moment ». Aujourd’hui, l’idée d’espèces distinctes est à nouveau dominante, notamment grâce aux apports de la [[génétique]]. Les multiples études [[paléoanthropologie|paléoanthropologiques]] effectuées sur les ossements ne permettaient pas de se prononcer clairement sur la classification de l'homme de Néandertal. Des analyses comparées d'[[ADN nucléaire]], extrait d'ossements de Néandertaliens et d{{'}}''Homo sapiens'' anciens et modernes, publiées depuis 2010, ont largement contribué à forger un nouveau consensus<ref name="Green"/>. En 2006, le [[projet génome de Néandertal]], un programme de [[séquençage de l'ADN]] [[ADN nucléaire|nucléaire]] de l'homme de Néandertal, a été lancé par l'[[Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste]], à [[Leipzig]] en [[Allemagne]], en collaboration avec la société [[454 Life Sciences]] fabriquant des [[séquenceur de gènes|séquenceurs de gènes]] à haut débit. L'objectif était de connaitre l'étendue du lien de parenté avec l'homme moderne et d'évaluer l'interfécondité de l'homme de Néandertal et de l'homme moderne. Ce projet a permis d'achever le séquençage du génome néandertalien dès 2009 et de publier les premières études en 2010. Une étude de 2016 exploitant le séquençage de l'ADN nucléaire de spécimens de la [[Sima de los Huesos]] ([[Espagne]]), datés de {{unité|430000|ans}}, comparé avec le [[génome]] de spécimens d{{'}}''Homo sapiens'', d'hommes de Néandertal et d'[[Homme de Denisova|hommes de Denisova]], a attribué les fossiles de la Sima de los Huesos à l'espèce ''Homo neanderthalensis'', et indiqué que la séparation entre la lignée des hommes modernes et celle des humains archaïques, Dénisoviens et Néandertaliens, a eu lieu entre {{formatnum:550000}} et {{unité|760000|ans}} avant le présent. La séparation entre Dénisoviens et Néandertaliens est quant à elle estimée entre {{formatnum:381000}} et {{unité|473000|ans}}. Les fossiles de la Sima de los Huesos étant datés de {{unité|430000|ans}}, on peut estimer cette dernière séparation à un âge d'environ {{unité|450000|ans}}<ref name="meyer2016">{{Article|langue=en|titre = Nuclear DNA sequences from the Middle Pleistocene Sima de los Huesos hominins|lire en ligne = http://www.nature.com/nature/journal/v531/n7595/full/nature17405.html|auteur1 = Matthias Meyer |auteur2=[[Svante Pääbo]]|auteur3=al.|périodique = [[Nature (revue)|Nature]]|pages = {{p.|504-507}}|volume=531|série=7595|jour=24|mois=mars|année=2016|doi=10.1038/nature17405}}</ref>. Pour la première fois, les liens entre différents représentants du genre ''[[Homo]]'' ont pu ainsi être établis. [[Fichier:Human lineages Sima de los Huesos.png|vignette|centré|upright=2.5|alt=Arbre phylogénétique des lignées humaines récentes proposé en 2016 d'après l'ADN de la Sima de los Huesos|Arbre phylogénétique des lignées humaines récentes proposé en 2016 d'après l'ADN de la Sima de los Huesos.]] == Génome de Néandertal == En 2018, le génome de cinq nouveaux Néandertaliens ayant vécu il y a {{nb|39000 à 47000 ans}} a pu être étudié (le nombre de Néandertaliens dont on a séquencé le génome a ainsi doublé)<ref name=Mateja2018Nature>{{article| langue=en| titre=Reconstructing the genetic history of late Neanderthals| auteur1=Mateja Hajdinjak| auteur2=Qiaomei Fu| et al.=oui| périodique=Nature| lien périodique=Nature (revue)| volume=555| pages=652-656| date=29 mars 2018| doi=10.1038/nature26151}}.</ref>. Ces cinq personnes avaient un génome très similaire à ceux des Néandertaliens tardifs déjà connus, conformément à ce que prédisait leur situation géographique<ref name=Mateja2018Nature/>. Et bien que quatre de ces Néandertaliens aient été contemporains des premiers humains modernes en [[Europe]], aucune trace d'apport génétique des hommes modernes n'a pu être décelée<ref name=Mateja2018Nature/>. Les apports de gènes néandertaliens chez les humains modernes outrafricains proviennent de contacts, peu après leur sortie d'Afrique, avec des Néandertaliens représentatifs des fossiles européens tardifs (leur dernier ancêtre commun datant d'environ {{unité|80000|ans}}). Mais ces lignées sont sensiblement plus éloignées de celle d'un Néandertal de l'[[Altaï]], qui a divergé il y a environ {{unité|140000|ans}} et des Dénisoviens qui se sont séparés il y a au moins {{unité|400000|ans}}<ref name=Prüfer2017>{{en}} Kay Prüfer {{et al.}}, [https://science.sciencemag.org/content/358/6363/655'' A high-coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia''], Science Vol. 358, Issue 6363, p. 655-658, 2017 {{DOI|10.1126/science.aao1887}}</ref>. Une étude de [[Johannes Krause]] co-directeur du département de paléogénétique humaine de l'[[Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste]] datant de 2022 précise que Néandertal avait des prédispositions génétiques au [[Langage humain|langage]]. L'équipe des scientifiques a extrait et analysé des échantillons d’ADN de néandertaliens provenant de la [[grotte d'El Sidrón]] en Espagne<ref>{{lien web|titre=Néandertal, un grand bavard de la préhistoire ?|url=https://www.hominides.com/neandertal-et-le-gene-du-langage-foxp2/ |site=hominides.com|date=13 10 2022|consulté le= 4 12 2022}}</ref>. Les généticiens ont isolé chez des Néandertal la variante humaine du gène [[Protéine Forkhead-P2|FOXP2]], responsable du développement des zones cérébrales liées au langage. === Introgression de gènes ''sapiens'' chez Néandertal === En 2017, une étude de Cosimo Posth, analysant un fémur de Néandertalien vieux de {{nb|124000 ans}}, a montré que cet os contenait déjà des gènes caractéristiques d'''Homo sapiens''. L'étude concluait que les premiers croisements entre Sapiens et Néandertal ont dû avoir lieu il y a {{nb|276000 ans}}<ref>{{en}} [https://www.nature.com/articles/ncomms16046 Posth, C. et al. Deeply divergent archaic mitochondrial genome provides lower time boundary for African gene flow into Neanderthals]. Nat. Commun. 8, 16046, 2017</ref>. Une étude identifie une transmission de gènes d{{'}}''Homo sapiens'' vers des Néandertaliens, probablement il y a plus de {{nb|100000 ans}} au Moyen-Orient lors d'une première sortie d'Afrique<ref>{{article|langue=en|périodique=Science |auteur=Michael Price|url=https://www.sciencemagazinedigital.org/sciencemagazine/31_january_2020/MobilePagedArticle.action?articleId=1557113#articleId1557113 |titre=Africans, too, carry Neanderthal genetic legacy |date=31/1/2020}}.</ref>. Une étude publiée en 2020 analyse les chromosomes Y de Néandertaliens récents. Cette étude nous renseigne donc sur les [[Agnat|lignées agnatiques]]. Le signal renvoyé par ces [[chromosome Y|chromosomes Y]] diffère grandement de celui de l'[[Autosome#ADN autosomal|ADN autosomal]]. Les chromosomes Y des Dénisoviens auraient divergé il y a environ {{nb|700000 ans}} d'une lignée partagée par les chromosomes Y humains néandertaliens et sapiens alors que l'on sait que ce sont les [[Néandersovien]]s qui ont divergé de la lignée d'''Homo sapiens'' vers cette date. Les lignées Y néandertalienne et sapiens se seraient séparées il y a environ {{nb|370000 ans}}. On retrouve des résultats similaires avec l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] et donc la [[Cognat (généalogie)|lignée cognatique]], alors que les Néandertaliens anciens de la [[Sima de los Huesos]], datés de {{nb|430000 ans}}, avaient un ADN mitochondrial plus proche de celui des Dénisoviens. Ces résultats suggèrent un remplacement, chez les Néandertaliens moyens, des gènes néandertaliens ancestraux par des gènes en provenance de la lignée d{{'}}''Homo sapiens'', et ceci seulement pour les gènes uniparentaux, tant mitochondriaux (lignée maternelle) que du chromosome Y (lignée paternelle). Ce résultat montre des hybridations anciennes avec des ''Homo sapiens'' archaïques<ref>{{lien web| url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/un-grand-pere-moderne-pour-les-neandertaliens| site=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]| titre=Un grand-père moderne pour les Néandertaliens| date=16 novembre 2020| auteur=Gautier Cariou| consulté le=21 novembre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{article| langue=en| titre=The evolutionary history of Neanderthal and Denisovan Y chromosomes| auteur1=Martin Petr| auteur2=Mateja Hajdinjak| auteur3=Qiaomei Fu| auteur4=Elena Essel| auteur5=Hélène Rougier6| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| date=25 septembre 2020| volume=369| numéro=6511| pages=1653-1656| doi=10.1126/science.abb6460}}.</ref>. == Histoire et répartition des Néandertaliens == [[Fichier:Skull of Teshik-Tash Boy.jpg|vignette|upright=0.85|Crâne de l'[[enfant de Teshik-Tash]] découvert sur le site préhistorique de Teshik-Tash.|alt=]] L'apparition de l'homme de Néandertal est une question complexe qui dépend notamment de la définition qu'on choisit d'adopter. Avant les Néandertaliens classiques, les fossiles deviennent beaucoup plus rares et les datations moins précises, encourageant de nombreuses théories concurrentes. Cependant l'analyse de l'[[ADN nucléaire]] de la [[Sima de los Huesos]] en 2016 a permis de consolider une première affirmation sur les origines de Néandertal : sa lignée se sépare d'avec ''[[Homo sapiens]]'' il y a environ {{unité|660000|ans}} et ses premiers fossiles seraient justement ceux de la Sima datés de {{unité|430000|ans}}. Ceux-ci présentent de nombreux caractères intermédiaires mais leur dentition est déjà clairement néandertalienne, suggérant une spécialisation initiale de l'appareil masticatoire<ref name="torres2012">{{Article|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0047248411001813|titre=Morphological description and comparison of the dental remains from Atapuerca-Sima de los Huesos site (Spain)|périodique=[[Journal of Human Evolution]]|langue=en|volume=62|série=1|mois=janvier|année=2012|pages=7-58|doi=10.1016/j.jhevol.2011.08.007|auteur1=María Martinón-Torres|auteur2=[[José María Bermúdez de Castro]]|auteur3=Aida Gómez-Robles|auteur4=Leyre Prado-Simón|auteur5=[[Juan Luis Arsuaga]]}}</ref>{{,}}<ref name="martinez2014">{{Article|langue=fr|périodique=[[Comptes-rendus Palévol]]|url=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1631068313001711|titre=Expression des crêtes du trigonide de molaires inférieures à Atapuerca-Sima de los Huesos : expression morphologique interne et externe et inférences évolutionnistes|doi=10.1016/j.crpv.2013.10.008|année=2014|volume=13|série=3|mois=mars|pages=205-221|auteur1=Marina Martínez de Pinillos|auteur2=María Martinón-Torres|auteur3=Matthew M.Skinner|auteur4=[[Juan Luis Arsuaga]]|auteur5=Ana Gracia-Téllez|auteur6=Ignacio Martínez|auteur7=Laura Martín-Francésa|auteur8=[[José María Bermúdez de Castro]]}}</ref>{{,}}<ref name="arsuaga2014"/>{{,}}<ref name="meyer2016"/>. Les débats se poursuivent sur l'attribution des autres fossiles de cette période du [[Pléistocène moyen]] : [[Aroeira 3]] montre des caractères néandertaliens<ref name="daura2017">{{Article|titre=New Middle Pleistocene hominin cranium from Gruta da Aroeira (Portugal)|url=http://www.pnas.org/content/114/13/3397.full|périodique=[[Proceedings of the National Academy of Sciences|Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America]]|volume=114|série=13|doi=10.1073/pnas.1619040114|année=2017|mois=mars|jour=28|langue=en|pages=3397-3402|auteur1=Joan Daura|auteur2=Montserrat Sanz|auteur3=[[Juan Luis Arsuaga]]|auteur4=Dirk L. Hoffmann|auteur5=Rolf M. Quam|auteur6=María Cruz Ortega|auteur7=Elena Santos|auteur8=Sandra Gómez|auteur9=Angel Rubio|auteur10=Lucía Villaescusa|auteur11=Pedro Souto|auteur12=João Mauricio|auteur13=Filipa Rodrigues|auteur14=Artur Ferreira|auteur15=Paulo Godinho|auteur16=Erik Trinkaus|auteur17=João Zilhão}}</ref>, mais d'autres fossiles sont d'une attribution moins claire. [[Jean-Jacques Hublin]] avance un modèle d'accrétion, où des populations successives auraient accumulé progressivement des [[Caractère ancestral et caractère dérivé|caractères dérivés]] pour donner naissance au jeu de caractères commun aux Néandertaliens classiques<ref name="hublin2009">{{Article|auteur1=[[Jean-Jacques Hublin]]|langue=en|jour=22|mois=septembre|année=2009|périodique=[[Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America]]|pages=16022-16027|volume=106|série=38|titre=The origin of Neandertals|lire en ligne=http://www.pnas.org/content/106/38/16022.abstract|doi=10.1073/pnas.0904119106}}</ref>. L'Homme de Néandertal est une espèce dont l'apparition et l'évolution sont connues principalement en [[Europe]]. Les Néandertaliens découverts au [[Moyen-Orient]], sur les territoires actuels de l'[[Irak]], de la [[Syrie]] ([[grotte de Dederiyeh]]<ref>{{article|langue=en|prénom1=Ohta|nom1=Shoji|prénom2=Nishiaki|nom2=Yoshihiro|prénom3=Abe|nom3=Yoshito|prénom4=Mizoguchi|nom4=Yuji|prénom5=Kondo|nom5=Osamu|prénom6=Dodo|nom6=Yukio|prénom7=Muhesen|nom7=Sultan|prénom8=Akazawa|nom8=Takeru|prénom9=Oguchi|nom9=Takashi|prénom10=Haydal|nom10=Jamal|titre=Neanderthal infant burial from the Dederiyeh cave in Syria|journal=Paléorient|année=1995|volume=21|numéro=2|pages=77-86|doi=10.3406/paleo.1995.4619|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/paleo_0153-9345_1995_num_21_2_4619}}.</ref>), du [[Liban]] (Ksar Akil) et d'[[Israël]], ainsi qu’en [[Asie centrale]] ([[Enfant de Teshik-Tash]], en [[Ouzbékistan]]) et en [[Sibérie]] sont à ce jour moins nombreux et plus tardifs, ce qui pourrait être dû à des fouilles moins avancées. En 2007, la répartition géographique des Néandertaliens a été repoussée de {{unité|2000|km}} vers l'est par rapport au site de Teshik-Tach, le plus oriental connu jusqu'alors. Des fragments osseux de la [[grotte Okladnikov]], dans l'[[Altaï]], jusqu'alors mal référencés, sont désormais attribués à des Néandertaliens après une analyse génétique de leur [[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] par l'[[Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste]] de [[Leipzig]]. D'après les chercheurs, l'ADN mitochondrial des Néandertaliens de l'[[Altaï]] est d'ailleurs plus proche de celui des Néandertaliens de la [[grotte Scladina]], en Belgique, que de celui de l'Ouzbékistan, suggérant plusieurs vagues de migrations et de peuplements de la région. L'équipe du généticien [[Svante Pääbo]] a suggéré que la présence de Néandertaliens dans l'Altaï rendait envisageable une extension plus orientale, en [[Mongolie]], voire jusqu'en [[Chine]]<ref>{{en}} Krause, J., Orlando, L., Serre, D., Viola, B., Prufer, K., Richards, M. P., Hublin, J.-J., Hanni, C., Derevianko, A. P. et Paabo, S. (2007) - « [http://www.eva.mpg.de/genetics/pdf/Krause_Neanderthals_Nature_2007.pdf {{lang|en|Neanderthals in central Asia and Siberia}}] », ''Nature'', 449, 7164, {{p.|902-904}}. ([http://www.nature.com/nature/journal/v449/n7164/full/nature06193.html résumé])</ref>{{,}}<ref>« [http://www.hominides.com/html/actualites/neandertal-siberie-est-0071.html Des néandertaliens complètement à l'est !] », sur hominidés.com.</ref>. Les estimations du nombre total de néandertaliens par les [[Paléodémographie|paléodémographes]] présentent une très grande variabilité. L'effectif maximal est évalué à {{Unité|70000|néandertaliens}}. La densité des populations était très faible, de l'ordre de 100 individus pour {{Unité|10000|km|2}}, se répartissant en 2 à {{Unité|3000|clans}} de 20 à 35 personnes<ref>{{Article|langue=en|auteur=[[Jean-Pierre Bocquet-Appel]] et Anna Degioanni|titre=Neanderthal Demographic Estimates|périodique=Current Anthropology|date=décembre 2013|volume=54|numéro=8|pages=202-213|doi=10.1086/673725}}</ref>. {{refins|L'homme de Néandertal était nomade mais pas errant, ce qui signifie qu'il se déplaçait entre des points connus et qui comportaient un intérêt (zone de chasse, carrière de silex)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=À la rencontre de Néandertal - Regarder le documentaire complet |url=https://www.arte.tv/fr/videos/081663-000-A/a-la-rencontre-de-neandertal/ |site=ARTE |consulté le=2021-08-31}}</ref>.}} === Premiers peuplements européens === Il y a plus d'un million d'années, quelques groupes humains sont arrivés en Europe et ont laissé des traces sous forme de fossiles et de galets taillés de type [[oldowayen]]. Les plus anciens fossiles humains européens datent de 1,2 à 1,5 million d'années et ont été mis au jour en [[Espagne]] ([[Sima del Elefante]] et [[Homme d'Orce]]) et en [[Bulgarie]] ([[Kozarnika]]). Ils sont cependant trop fragmentaires pour avoir pu être attribués à une espèce précise. === ''Homo heidelbergensis'' === À partir de {{unité|-700000|ans}}, le peuplement de l'Europe se renouvelle avec probablement l'arrivée d{{'}}''[[Homo heidelbergensis]]'', porteur de l'industrie [[acheuléen]]ne. À cette époque, plusieurs espèces appartenant au genre ''[[Homo]]'' coexistaient en Europe et en Asie. L'une d'elles a évolué pour donner les Néandertaliens. Les fossiles européens de cette période sont généralement attribués à ''Homo heidelbergensis'' : c’est le cas de l’[[Homme de Tautavel]] ([[De millénaire av. J.-C.|{{unité|-450000 ans}}]]), trouvé dans le [[massif des Corbières]] en France, de la [[mandibule de Mauer]] ([[DCCe millénaire av. J.-C.|{{unité|-610000 ans}}]]), trouvée près de [[Heidelberg]] en [[Allemagne]], ou du crâne de l'[[Homme de Petrálona]] trouvé dans la [[grotte de Petrálona]] en [[Chalcidique (district régional)|Chalcidique]] ([[Grèce]]) ([[DCCe millénaire av. J.-C.|environ {{unité|-700000 ans}}]]). === Prénéandertaliens === L’évolution qui conduit au développement d’''Homo neanderthalensis'', parfois appelée « néandertalisation », est un processus lent et progressif. Elle peut être suivie depuis différents fossiles, qualifiés de « pré-Néandertaliens », jusqu’aux Néandertaliens récents<ref name="Hublin"/>. Un crâne daté de {{nombre|400000|ans}}, [[Aroeira 3]], découvert en 2014 dans la [[grotte d'Aroeira]] au centre du [[Portugal]], présente un mélange de caractéristiques jamais observé jusqu'alors chez les humains fossiles ; cet individu présente des traits le rendant proche des Néandertaliens mais aussi certains traits plus primitifs évoquant d'autres espèces humaines éteintes en Europe. Il pourrait contribuer à mieux comprendre les lignées d'Europe ayant évolué vers les Néandertaliens<ref name="daura2017"/>. Les fossiles de Swanscombe ([[Kent]], [[Angleterre]], {{nombre|400000|ans}}), le crâne de l'[[Homme de Steinheim]] ([[Allemagne]], {{nombre|300000|ans}}) et de la [[Sima de los Huesos]] à [[Sierra d'Atapuerca|Atapuerca]] ([[Espagne]], {{nombre|430000|ans}}) sont plus clairement attribués aux Prénéandertaliens. === Les Néandertaliens anciens === Les restes de trois os longs (humérus, radius, cubitus) du bras gauche d’un individu adulte, de sexe indéterminé, datés d'environ {{unité|210000|ans}}, ont été découverts en septembre [[2010]] sur une fouille de l'[[Institut national de recherches archéologiques préventives|Inrap]] à [[Tourville-la-Rivière]] ([[Normandie]], [[France]]). Leur étude a été publiée en octobre [[2014]]<ref>{{article|langue=en|prénom1=Jean-Philippe |nom1= Faivre |prénom2= Bruno|nom2= Maureille |prénom3= Priscilla |nom3= Bayle |prénom4= Isabelle |nom4= Crèvecœur |prénom5= Matthieu |nom5= Duval |et al.=oui |titre= Middle Pleistocene Human Remains from Tourville-la-Rivière (Normandy, France) and Their Archaeological Context |journal= PLoS one |volume= 9 |numéro= 10 |année= 2014 |pages= e104111 |doi= 10.1371/journal.pone.0104111 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article|url=https://www.lemonde.fr/archeologie/article/2014/10/09/le-bras-d-un-pre-neandertalien-trouve-en-bord-de-seine_4503785_1650751.html|auteur=Nathaniel Herzberg|titre=Le bras d’un pré-Néandertalien trouvé au bord de la Seine|journal=[[Le Monde]]|date=09.10.2014}}</ref>. Les plus anciens fossiles de morphologie néandertalienne presque complète ont des âges compris entre - {{formatnum:250000}} et - {{nombre|110000|ans}}. Parmi eux, on peut citer le crâne de [[Biache-Saint-Vaast]] ([[Pas-de-Calais]]), vieux de {{nombre|180000|ans}}<ref name="bercy">Demoule, J.-P., « {{Lien brisé|url=http://www.inrap.fr/upload/c_bloc/3096_fichier_Preface_France_Archeologique.pdf|titre=De l’archéologie de sauvetage à l’archéologie préventive}} », préface de ''La France archéologique'', éditions Hazan/Inrap.</ref>, les restes de La Chaise à [[Vouthon]] ([[Charente (département)|Charente]]), la [[mandibule de Montmaurin]] ([[Haute-Garonne]]), les [[Homme de Saccopastore|crânes de Saccopastore]] près de Rome en [[Italie]] ({{nombre|250000|ans}}), ou les 800 fossiles découverts par [[Dragutin Gorjanović-Kramberger]] à [[Krapina]] en [[Croatie]]. === Les Néandertaliens classiques === Les Néandertaliens les plus typiques, dont les caractères dérivés sont les plus marqués, ont des âges compris entre {{unité|−100000 et −30000 ans}}, date de leur disparition. [[Fichier:Ferrassie skull.jpg|vignette|alt=Photo en plan serré sur fond blanc du profil gauche entier d'un crâne d'un Néandertal reconstitué.|Crâne d'''Homo neanderthalensis'' de [[La Ferrassie]].]] Parmi les fossiles de Néandertaliens classiques, outre les vestiges de Néandertal même (environ {{unité|−42000 ans}}), il faut mentionner les squelettes de [[La Chapelle-aux-Saints 1]], du [[Le Moustier|Moustier]], de [[La Ferrassie]]<ref>Jean-Louis Heim, ''Les Hommes fossiles de La Ferrassie'', Paris, Masson, 1976.</ref>, de [[La Quina]], de [[Saint-Césaire (Charente-Maritime)|Saint-Césaire]] dans le Sud-Ouest de la France ou de [[Homme de Spy|Spy]] en Belgique pour ne citer que les plus complets. Les derniers Néandertaliens connus ont été découverts notamment au [[Portugal]], en [[Espagne]] ([[Zafarraya]], {{unité|−30000 ans}}<ref>Hublin J.J., Barroso Ruiz C., Medina Lara P., Fontugne M., Reyss J.-L., 1995 - {{lang|en|The Mousterian site of}} Zafarraya (Andalucia, Spain): dating and implications on the palaeolithic peopling processes of Western Europe. ''C. R. Acad. Sc. Paris.'' 321 (IIa): 931-937.</ref>{{,}}<ref>Hublin J.-J et E.Trinkaus, 1998 - {{lang|en|The Mousterian human remains from Zafarraya (Andalucia, Spain)}}. ''{{lang|en|American Journal of Physical Anthropology}}'' suppl. 26 : 122-123.</ref>), en [[Croatie]] (Vindija, {{unité|−32000 ans}}<ref>Smith, F.H., Trinkaus, E. Pettitt, P.B., Karavanic', I. et Paunovic, M., (1999) [http://www.pnas.org/cgi/content/full/96/22/12281 « {{lang|en|Direct radiocarbon dates for Vindija G1 and Velika Pećina Late Pleistocene hominid remains}} »], ''PNAS'', Vol. 96, numéro 22, 12281-12286, 26 octobre 1999.</ref>{{,}}<ref>Higham, T., Ramsey, C.B., Karavanic, I., Smith, F.H. et Trinkaus, E., (2006), [http://www.pnas.org/cgi/content/abstract/103/3/553 « {{lang|en|Revised direct radiocarbon dating of the Vindija G1 Upper Paleolithic Neandertals}} »], ''PNAS'', 17 janvier 2006, vol. 103, no. 3, {{p.}}553-557.</ref>) et dans le Nord-Ouest du [[Caucase]] ([[Grotte de Mezmaiskaya|Mezmaiskaya]], {{unité|−29000 ans}}). Toutes ces dates sont toutefois à considérer avec précaution, les réévaluations successives ayant tendance à vieillir les résultats obtenus par le [[carbone 14]] pour le Paléolithique moyen<ref>Higham, T., Brock, F., Peresani, M., Broglio, A., Wood, R. et Douka, K. (2009) - « {{lang|en|Problems with radiocarbon dating the Middle to Upper Palaeolithic transition in Italy}} », ''{{lang|en|Quaternary Science Reviews}}'', 28, {{p.|1257-1267}}.</ref>{{,}}<ref>Maroto, J., Vaquero, M., Arrizabalaga, Á., Baena, J., Baquedano, E., Jordá, J., Julià, R., Montes, R., van der Plicht, J., Rasines, P. et Wood, R. (2012) - « {{lang|en|Current issues in late Middle Palaeolithic chronology: New assessments from Northern Iberia}} », ''{{lang|en|Quaternary International}}'', 247, {{p.|15-25}}.</ref>. Des recherches conduites de 1999 à 2005 dans la [[grotte de Gorham]] à [[Gibraltar]] suggèrent que les Néandertaliens y ont vécu jusqu'à {{unité|−28000 ans}}, voire {{unité|−24000 ans}}<ref>Finlayson, C. ''et al.'' (2006) {{Lien brisé|url=http://www.nature.com/nature/journal/vaop/ncurrent/abs/nature05195.html |titre=« {{lang|en|Late survival of Neanderthals at the southernmost extreme of Europe}} »}}, ''Nature'', {{lang|en|advanced online publication}}, 13 septembre 2006.</ref>{{,}}<ref>Brill, D. (2006) [http://www.nature.com/news/2006/060911/full/060911-8.html « {{lang|en|Neanderthal's last stand}} »], ''news@nature.com'', 13 septembre 2006.</ref>. Ils auraient donc longuement cohabité avec les ''Homo sapiens'', présents dans la région depuis {{unité|34000 ans}}. Ces résultats sont toutefois fortement critiqués, par exemple par le paléoanthropologue Joao Zilhão, de l'université de Bristol<ref>Zilhão, J. et Pettitt, P., (2006), {{Lien brisé|url=http://www.waspress.co.uk/journals/beforefarming/journal_20063/abstracts/index.php |titre=« {{lang|en|On the New Dates for Gorham's Cave and the Late Survival of Iberian Neanderthals}} »}}, ''{{lang|en|Before Farming}}'', 2006/3, article 3, {{p.|95-122}}</ref>. En 2011, une équipe internationale publia des travaux concernant le [[site de Byzovaïa]], près du [[cercle arctique]] en [[Russie]], où ont été découverts des [[biface]]s taillés typiques de la [[Moustérien|culture moustérienne]], classiquement associée aux Néandertaliens en Europe occidentale. Ces outils datent d'il y a {{unité|34000 à 31000 ans}} et sont situés plus de mille kilomètres au nord du site le plus septentrional connu pour l'homme de Néandertal, remettant en question la distribution maximale de celui-ci<ref>{{en}} [[Ludovic Slimak]], John Inge Svendsen, Jan Mangerud, Hugues Plisson, Herbjørn Presthus Heggen, Alexis Brugère, Pavel Yurievich Pavlov, « [http://www.sciencemag.org/content/332/6031/841.abstract {{lang|en|Late Mousterian Persistence near the Arctic Circle}}] », ''[[Science (revue)|{{lang|en|Science}}]]'', vol. 332, {{Numéro|6031}} {{p.|841-845}} du 13 mai 2011.</ref>{{,}}<ref>[http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-l%E2%80%99homme-de-neandertal-pres-du-cercle-polaire-le-site-russe-de-byzovaya-2011-0 ''L’Homme de Neandertal, près du cercle polaire ? Le site russe de Byzovaya''] émission ''Le Salon noir'' du 22 juin 2011 sur [[France Culture]].</ref>. Ces conclusions ont toutefois été vivement contestées dans une publication ultérieure<ref>Zwyns, N., Roebroeks, W., McPherron, S.P., Jagich, A. et Hublin, J.-J. (2012) - « [http://www.sciencemag.org/content/335/6065/167.2.full {{lang|en|Comment on “Late Mousterian Persistence near the Arctic Circle}}”] », ''{{lang|en|Science}}'', vol. 335, {{n°|6065}}, {{p.|167}}.</ref>. Les auteurs considèrent qu'en l'absence de restes fossiles constituant une preuve directe de la présence néandertalienne à cette latitude et à une date aussi récente, l'hypothèse d'un rattachement de l'industrie lithique de Byzovaya au Paléolithique supérieur demeure la plus parcimonieuse. [[Fichier:Carte_Neandertaliens_classiques.svg|vignette|upright=2.5|centré|alt=Carte de l'Europe en orange sur laquelle 45 sites néandertaliens sont en rouge et 3 zones de glaciation en violet.|Carte de répartition des principaux sites ayant livré des restes de Néandertaliens classiques.]] == Caractéristiques physiques == === Squelette === [[Fichier:Neandertal vs Sapiens.jpg|vignette|alt=2 colonnes de 3 dessins de comparaison de contours de crâne de face, de gauche et de derrière et de dessus.|Comparaison des crânes d’''[[Homo sapiens]]'' (à gauche) et d’''Homo neanderthalensis'' (à droite).]] [[Fichier:Neandertal caractères crâniens.jpg|vignette|upright=1.7|alt=Deux dessins de crâne de droite et de face avec indication des 10 principales caractéristiques.|Principales caractéristiques du crâne d'''Homo neanderthalensis''.]] Les Néandertaliens sont de corpulence souvent très massive et robuste : {{unité|90|kg}} et {{unité|1.65|m}} en moyenne pour les hommes et {{unité|70|kg}} et {{unité|1.55|m}} pour les femmes (des individus auraient atteint {{unité|1.90|m}})<ref name="Vandermeersch et Maureille"/>. L'ensemble de leur structure (os épais avec [[Os#corticale|corticale]] développée) et leurs attaches musculaires laissent supposer une grande force physique. Les règles écologiques de [[Règle de Bergmann|Bergmann]] (corps plus massif qui réduit la déperdition de chaleur) et [[Règle d'Allen|d'Allen]] (membres courts qui réduisent également cette déperdition) s'appliquent parfaitement aux néandertaliens dont l'anatomie est une adaptation aux climats froids<ref>{{Article|langue=en|auteur=Trenton W. Holliday|titre=Postcranial evidence of cold adaptation in European Neandertals|périodique=American Journal of Physical Anthopology|date=octobre 1997|volume=104|numéro=2|pages=245–258}}.</ref>. Les Néandertaliens présentent quelques caractères archaïques, hérités de leur prédécesseur (caractères [[Caractère ancestral et caractère dérivé|plésiomorphes]]), ainsi que des caractères évolués (caractères [[Caractère ancestral et caractère dérivé|apomorphes]]). Les caractères évolués peuvent être partagés avec les ''[[Homo sapiens]]'' (caractères [[synapomorphie|synapomorphes]]) ou bien être des caractères dérivés spécifiques (caractères [[autapomorphie|autapomorphes]]). Seuls ces derniers permettent d'identifier l'espèce lors de l'examen d'un fossile. * Les caractères plésiomorphes des Néandertaliens sont : ** la présence d'un épaississement osseux au-dessus des orbites : ce [[bourrelet sus-orbitaire]] continu (chez les prédécesseurs des Néandertaliens, ce bourrelet présente un sillon médian, le ''sulcus supratoralis'') forme une visière ; ** un front fuyant ; ** l'absence de [[Menton (partie du visage)|menton]]. * Les caractères synapomorphes des Néandertaliens sont : ** un cerveau volumineux<ref name="Vandermeersch et Maureille">[[Bernard Vandermeersch]] et Maureille, B. (2007) - ''Les Néandertaliens, biologie et cultures'', Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, Documents préhistoriques 23, 342 p.</ref> leur capacité crânienne moyenne est supérieure ({{unité|1500|cm|3}}) à celle de l'humain moderne ({{unité|1350|cm|3}})<ref>{{Lien web|titre=Le cerveau humain depuis le paléolithique|url=https://www.hominides.com/html/dossiers/cerveau.php|site=hominides.com|consulté le=2020-01-28}}</ref> ; ** des molaires de dimensions réduites, comme chez ''Homo sapiens''. * Les caractères autapomorphes des Néandertaliens sont : ** une face allongée, de forme particulière avec un fort [[prognathisme]] méso-facial ; ** des orbites hautes et arrondies ; ** une vaste cavité nasale : le nez saillant, proéminent et grand, avec de larges [[Sinus paranasal|sinus]] représente un [[Thermorégulation|système thermorégulateur]] adapté à l'air froid et sec (théorie du radiateur qui réchauffe et humidifie l'air) ; des [[fosses nasales]] importantes leur permettent d'inhaler considérablement plus d'air en lien avec des besoins énergétiques plus élevés du fait de leurs corps trapus et de leur activité de chasseur<ref>{{Article|langue=en|auteur=Stephen Wroe, William C. H. Parr, Justin A. Ledogar, Jason Bourke, Samuel P. Evans, Luca Fiorenza, Stefano Benazzi, Jean-Jacques Hublin, Chris Stringer, Ottmar Kullmer, Michael Curry, Todd C. Rae, Todd R. Yokley|titre=Computer simulations show that Neanderthal facial morphology represents adaptation to cold and high energy demands, but not heavy biting|périodique=[[Proceedings of the Royal Society]] B | éditeur=[[Royal Society]] |issn=0962-8452 |date=4 avril 2018|volume=285|numéro=1876|doi=10.1098/rspb.2018.0085 | pmid=29618551 }}.</ref> ; ** une arcade dentaire avancée ; ** des pommettes en retrait ; ** le trou auditif externe est ovalaire et se place dans le prolongement de la racine de l'arcade [[Os zygomatique|zygomatique]] (en dessous chez ''Homo sapiens''). Il est fermé par un [[Os tympanal|tympanal]] à deux versants ; ** la présence d'un espace séparant les dents du fond de la branche montante de la mandibule, dit « espace rétro-molaire » ; ** un crâne [[dolichocéphale]] au profil circulaire en vue postérieure (alors que le crâne de tous les autres Hominidés présente un profil pentagonal), l'arrière du crâne en forme de « ballon de rugby » (forme de « ballon de football » chez ''Homo sapiens'') ; ** un [[os occipital]] formant une sorte de chignon et présentant une fosse en son centre, dite fosse sus-iniaque. Les traits spécifiques aux Néandertaliens ont souvent été présentés comme des adaptations au froid ; les membres courts et robustes des Néandertaliens trouvent des analogues modernes dans les populations vivant dans les régions proches du pôle. Des facteurs écologiques liés aux avancées glaciaires tels que l'isolement de populations et le faible brassage génétique ont pu favoriser la fixation rapide de ces traits. === Pigmentation et couleur des cheveux === La [[rousseur]] des Néandertaliens a été évoquée à la suite de différentes études mais il semble s'agir de sur-interprétations de résultats scientifiques de la part des médias. Chez les humains, la rousseur est liée à une mutation du gène [[MC1R]] (''{{lang|en|melanocortin-1 receptor}}'') qui régule la production de [[mélanine]]<ref>Rees, J. L. (2000) - « {{lang|en|The Melanocortin 1 Receptor (MC1R): more than just red hair}} », ''{{lang|en|Pigment Cell Res}}'', 13, {{p.|135–140}}.</ref>. En 2000, une étude a montré que cette mutation pouvait exister depuis {{nombre|100000|ans}}<ref>Harding, R.M., Healy, E., Ray, A.J., Ellis, N.S., Flanagan, N., Todd, C., Dixon, C., Sajantila, A., Jackson, I.J., Birch-Machin, M.A. et Rees, J.L. (2000) - [http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=1288200 « {{lang|en|Evidence for variable selective pressures at MC1R}} »], ''{{lang|en|American Journal of Human Genetics}}'', 66, 4, {{p.}}1351-1361.</ref>. Certains en ont conclu qu'elle pouvait être apparue chez les Néandertaliens qui l'auraient transmise aux hommes modernes<ref>{{lien brisé|url=http://www.gktgazette.com/2001/may/news.asp#red|titre=Red-Heads and Neanderthals}}</ref>, ce que nuancent les auteurs<ref>{{Lien brisé|url=http://www.ox.ac.uk/blueprint/2000-01/3105/11.shtml |titre={{lang|en|Red hair genes 100,000 years old}}}}.</ref>. En octobre 2007, un article de la revue ''[[Science (revue)|{{lang|en|Science}}]]'' présente les résultats d'une étude portant sur l'extraction d'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]] fossile de deux spécimens néandertaliens, l'un découvert en Italie (Monti Lessini), l'autre en Espagne ([[Grotte d'El Sidrón|{{lang|es|El Sidrón}}]] 1252)<ref>Lalueza-Fox, C., Römpler, H., Caramelli, D., Stäubert, C., Catalano, G., Hughes, D., Rohland, N., Pilli, E., Longo, L., Condemi, S., de la Rasilla, M., Fortea, J., Rosas, A., Stoneking, M., Schöneberg, T., Bertranpetit, J. et Hofreiter, M. (2007) - « {{lang|en|A melanocortin 1 receptor allele suggests varying pigmentation among Neanderthals}} », ''{{lang|en|Science}}'', mise en ligne 25 octobre 2007. [http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/1147417v1?maxtoshow=&HITS=10&hits=10&RESULTFORMAT=&fulltext=Carles+Lalueza-Fox&searchid=1&FIRSTINDEX=0&resourcetype=HWCIT résumé].</ref>. Les auteurs ont amplifié et séquencé un fragment du gène MC1R et ont mis en évidence chez les deux individus une mutation inconnue chez l'homme moderne. Toutefois, il est impossible de déterminer si cette mutation était présente sur les deux [[allèle]]s et donc si elle affectait le [[phénotype]] des individus en question. Pour les auteurs, la présence de ces mutations permet d'estimer qu'un pour cent environ des Néandertaliens avait une pigmentation réduite se traduisant par une peau claire et des cheveux roux<ref>{{Lien brisé|url=https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-32972820@7-50,0.html |titre=« Certains hommes de Néandertal avaient les cheveux roux, selon leur ADN »}}.</ref>. Bien que cette proportion soit très limitée, certains médias ont rapporté que les Néandertaliens étaient roux<ref>{{article|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/7062415.stm|auteur=Paul Rincon|titre=Neanderthals 'were flame-haired'|journal=[[BBC News]].uk|date=25 octobre 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Stéphane Foucart|titre=L'homme de Neandertal, ce rouquin au teint pâle|journal=Le Monde|date=26.10.2007|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/10/26/l-homme-de-neandertal-ce-rouquin-au-teint-pale_971562_3244.html}}</ref>. Alors que la plupart des musées présentent des reconstitutions de Néandertaliens avec des yeux bleus ou verts, un teint de peau clair et des cheveux roux correspondant à ce que l'on observe chez les populations modernes sous des latitudes équivalentes à celles de l'Europe, une étude génétique parue en 2012 portant sur les ossements de deux femmes néandertaliennes de [[Croatie]] suggère la possibilité parallèle d'une peau au teint plus foncé, d'yeux marron et de cheveux bruns<ref>{{article|langue=en|nom1=Cerqueira|prénom1=Caio C S|nom2=Paixão-Côrtes|prénom2=Vanessa R|nom3=Zambra|prénom3=Francis M B|nom4=Salzano|prénom4=Francisco M|nom5=Hünemeier|prénom5=Tábita|nom6=Bortolini|prénom6=Maria-Cátira|titre=Predicting homo pigmentation phenotype through genomic data : From neanderthal to James Watson|périodique={{lang|en|American Journal of Human Biology}}|volume=24|numéro=5|année=2012|pages=705-709|doi=10.1002/ajhb.22263}}</ref>. == Paléopathologie == Les restes osseux de Néandertaliens, tant en Europe qu'en Asie occidentale, présentent parfois des anomalies qui renseignent sur les lésions organiques survenues de leur vivant et parfois responsables de leur décès. Ces anomalies peuvent être classées en quatre catégories principales<ref>Tropel, Ch. (2004) « Approche synthétique de la pathologie des Néanderthaliens », ''Paléobios'', 13. {{Lien brisé|url=http://anthropologie-et-paleopathologie.univ-lyon1.fr/PALEOBIOS%202004/Inventaire%20pathologie%20N%E9anderthal/Pathologie%20NEANDERTHAL.htm|titre=texte intégral}}.</ref> : === Traumatologie === {{Article connexe|Traumatologie}} Les Néandertaliens semblent avoir souffert fréquemment de [[fracture]]s, en particulier au niveau des [[côte (anatomie)|côtes]] ([[Shanidar]] IV, « vieillard » de [[La Chapelle-aux-Saints 1]]), du [[fémur]] ([[La Ferrassie]] 1), de la [[fibula]] (La Ferrassie 2 et {{nobr|[[grotte de Tabun|Tabun]] 1}}), de la [[colonne vertébrale]] ([[Grotte de Kébara|Kébara]] 2<ref>Bar Yosef O. et [[Bernard Vandermeersch]] (1991) ''Le squelette [[moustérien]] de Kébara 2'', Cahiers de Paléoanthropologie, CNRS, 197&nbsp;p.</ref>) et du [[Crâne humain|crâne]] (Shanidar I, [[Krapina]], [[Šaľa]] 1). Ces fractures sont souvent ressoudées et ne montrent pas ou peu de signes d'[[maladie infectieuse|infection]], ce qui suggère que les individus étaient pris en charge au cours de leur période d'invalidité. En relation avec des fractures, d'autres traces de traumatismes ont été signalées sur de nombreux squelettes de Néandertaliens. Ils semblent liés à des blessures perforantes, comme chez Shanidar III dont le [[poumon]] fut certainement perforé par une blessure entre les côtes 8 et 9. Il peut s'agir d'une attaque intentionnelle ou d'un accident de chasse, mais l'individu survécut à sa blessure durant quelques semaines avant d'être tué par la chute d'un bloc rocheux dans la grotte de Shanidar. D'autres traumatismes correspondent à des coups portés à la tête (Shanidar I et IV<ref>Trinkaus, E. (1983) ''{{lang|en|The Shanidar Neandertals}}'', {{lang|en|New York : Academic Press}}, 502&nbsp;p.</ref>, Krapina<ref>Montet-White, A. (1996) ''Le Paléolithique en ancienne Yougoslavie'', Jérôme Millon, 268&nbsp;p.</ref>), tous consolidés. === Pathologie articulaire === L'[[arthrose]] est particulièrement répandue chez les Néandertaliens les plus âgés. Elle concerne de façon spécifique les articulations comme les chevilles ([[Shanidar]] III), la colonne vertébrale et les hanches (« vieillard » de [[La Chapelle-aux-Saints]]<ref>Tappen N.C. (1985) « {{lang|en|The dentition of the « Old man » of}} la Chapelle-aux-Saints {{lang|en|and inferences concerning Neandertal behavior}} », ''Am. J. Phys. Anthropol.'', 67 : {{p.}}43-50.</ref>{{,}}<ref>Trinkaus E. (1985) « {{lang|en|Pathology and the posture of the}} la Chapelle-aux-Saints {{lang|en|Neandertal}} », ''{{lang|en|Am. J. Phys Anthropol.}}'', 67 : {{p.}}19-41.</ref>), les bras (La Quina 5, Krapina, Feldhofer), les genoux, les doigts et les orteils, le tout en relation étroite avec les maladies articulaires dégénératives ([[arthrose]]), qui peuvent aller de la dégénérescence normale, liée à l’usure, jusqu’à la restriction des mouvements, douloureuse et handicapante, et à la déformation. C’est ce qu’on observe à des degrés divers sur les squelettes de [[Shanidar]] (I-IV). === Pathologie dentaire === L'[[hypoplasie]] de l'[[émail dentaire]] est l'indicateur d'un [[stress]] survenu durant le développement des [[Dent (anatomie humaine)|dents]]. Les striations et les cannelures de l'émail reflètent les périodes de pénurie alimentaire, les traumatismes ou les maladies. Une étude de 669 couronnes dentaires de Néandertaliens a montré des signes d'hypoplasie plus ou moins prononcés sur 75 % d'entre elles<ref>Ogilvie M.D., Curvan B.K. et Trinkaus E. (1989) « {{lang|en|Incidence and patterning of dental enamel hypoplasia among the Neandertals}} », ''{{lang|en|Am. J. Phys. Anthropol.}}'', 79 : {{p.}}25-41.</ref>. Les [[Malnutrition|carences alimentaires]] en étaient la cause principale, pouvant aller jusqu'à entraîner la perte des dents. Les dents appartenant aux squelettes les plus âgés présentaient toutes une hypoplasie, particulièrement nette chez le « vieillard »<ref>L'individu aurait vécu jusqu'à l'âge de 50 à 60 ans. {{lien web|url=http://www.hominides.com/html/ancetres/homme-chapelle-aux-saints.php|titre=Homme de La Chapelle-aux-Saints - ''Homo neanderthalensis''|site=hominides.com}}.</ref> de [[La Chapelle-aux-Saints 1]] et l'individu 1 de La Ferrassie. === Pathologie infectieuse === On trouve occasionnellement sur des squelettes de Néandertaliens des lésions osseuses secondaires liées à une infection des tissus mous du voisinage. [[Shanidar]] I présente des traces manifestes de lésions dégénératives de même que [[La Ferrassie]] 1, où les lésions sur les deux fémurs, les tibias et les [[fibula]]s indiquent une infection systémique ou peut-être un [[cancer]]. == Langage et parole == L'aptitude physique à la [[parole]] et au [[Langage humain|langage]] des Néandertaliens a longtemps été controversée. Les discussions portent, en particulier, sur l'aptitude physique des Néandertaliens au langage, pour laquelle la morphologie de l'os hyoïde est importante<ref>Arensburg, B. et Tillier, A.-M. (1990) « Le langage des néandertaliens », ''La Recherche'', vol. 21, {{numéro}}224, {{p.}}1084-1086.</ref>{{,}}<ref>Heim, J.-L, Boë, L.J. et Abry, Ch. (2002) « La parole à la portée du conduit vocal de l'homme de Neandertal. Nouvelles recherches, nouvelles perspectives », ''Comptes Rendus Palevol'', Volume 1, Issue 2, {{p.}}129-134</ref>. L'[[os hyoïde]] est un petit os qui maintient la base de la langue. Il est présent chez tous les mammifères. Très peu d'os hyoïdes de Néandertaliens ont été mis au jour : un premier a été découvert en 1983 dans la [[grotte de Kébara]], sur le [[mont Carmel]] en Israël ({{nombre|60000 ans}} [[Avant le présent|A.P.]]) et un autre dans le site d’El Sidron en Espagne ({{nombre|43000 ans}} [[Avant le présent|A.P.]]). Les deux os sont très peu différents de ceux des humains actuels<ref name="Arensburg-1991">{{Chapitre|langue=en|prénom1=B.|nom1=Arensburg|année=1991|titre chapitre=The vertebral column, thoracic cage and hyoid bone|titre ouvrage=Le squelette moustérien de Kébara 2|auteurs ouvrage=[[Ofer Bar-Yosef]] et [[Bernard Vandermeersch]] (éds.)|éditeur=Éditions du CNRS|lieu=Paris, France|passage=113-146}}.</ref>{{,}}<ref name="Arensburg-al-1989">{{article|langue=en|nom1=Arensburg|prénom1=B.|nom2=Tillier|prénom2=A. M.|nom3=Vandermeersch|prénom3=B.|nom4=Duday|prénom4=H.|nom5=Schepartz|prénom5=L. A.|nom6=Rak|prénom6=Y.|année=1989|titre=A Middle Palaeolithic human hyoid bone|journal=Nature|volume=338|pages=758-760|doi=10.1038/338758a0}}.</ref>{{,}}<ref name="Rodriguez-al-2003">{{Chapitre|langue=es|nom1=Rodríguez|prénom1=L.|nom2=Cabo|prénom2=L.L.|nom3=Egocheaga|prénom3=J.E.|année=2003|titre chapitre=Breve nota sobre el hioides Neandertalense de Sidrón (Piloña, Asturias)|auteurs ouvrage=M. P. Aluja, A. Malgosa et R. M. Nogués (éds.)|titre ouvrage=Antropología y Diversidad, vol. 1|éditeur=Edicions Bellaterra|lieu=Barcelone, Espagne|passage=484-493}}.</ref>. Des os hyoïdes appartenant à des pré-néandertaliens ont été découverts dans le site de la [[Sima de los Huesos]] à [[Sierra d'Atapuerca|{{lang|es|Atapuerca}}]] en Espagne ({{unité|430000|ans}} [[Avant le présent|A.P.]]) ; ils ont également des caractéristiques proches de celui des ''Homo sapiens''<ref>{{article|langue=en|prénom1=I.|nom1=Martinez|prénom2=L.|nom2=Arsuaga|prénom3=R.|nom3=Quam|prénom4=J. M.|nom4=Carretero|prénom5=A.|nom5=Gracia|prénom6=L.|nom6=Rodrìguez|année=2008|titre=Human hyoid bones from the middle Pleistocene site of the Sima de los Huesos (Sierra de Atapuerca, Spain)|journal={{lang|en|Journal of Human Evolution}}|volume=54|numéro=1|pages=118-124|doi=10.1016/j.jhevol.2007.07.006}}.</ref>. En outre, au-delà de la présence ou non de l'os hyoïde, pour le préhistorien [[Jean-Paul Demoule]], il existe plusieurs éléments permettant d'identifier dans la production d'objets des ''[[Homo erectus]]'' tardifs et des premiers Néandertaliens les preuves de la présence d'un « proto-symbolisme » indice probable d'un prélude de langage se situant entre les sons signifiants des chimpanzés et le langage de l'homme moderne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Paul Demoule|titre=Naissance de la figure|sous-titre=L'art du paléolithique à l'âge du fer|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Folio Histoire|année=2017|pages totales=308|passage=28|isbn=9782072696756}}.</ref>. Concernant le conduit vocal des Néandertaliens, Philip Lieberman a émis en 1971, sur la base d'un travail de modélisation, que ceux-ci ne disposaient pas d'un [[pharynx]] de taille suffisante pour produire tous les sons que l'on observe dans les langues du monde. Malgré de nombreuses critiques concernant cette argumentation, cette théorie s'est largement diffusée pendant une trentaine d'années. À la suite d'une longue controverse<ref>Boë, L.-J., Heim, J.-L., Honda, K. Maeda, S. (2002) « {{lang|en|The potential of Neandertal vowel space was as large as that of modern humans}} », ''{{lang|en|Journal of Phonetics}}'', 30, 465-484.</ref>{{,}}<ref>Lieberman, P. (2007) « {{lang|en|Current views on Neanderthal speech capabilities: A reply to Boë et al.}} (2002) », ''{{lang|en|Journal of Phonetics}}'', 35, 552-563.</ref>{{,}}<ref>Boë, L.J., Heim, J.L., Honda, K., Maeda, S., Badin, P., Abry, C. (2007) « {{lang|en|The vocal tract of newborn humans and Neanderthals: Acoustic capabilities and consequences for the debate on the origin of language. A reply to Lieberman}} », ''{{lang|en|Journal of Phonetics}}'', 35, 564–581.</ref>, il semble que les arguments avancés par Lieberman ne soient plus tenables à la lueur des connaissances actuelles. La reconstruction anatomique du conduit vocal qu'il avait utilisée n'était pas réaliste et ses simulations peu convaincantes. Ce n'est pas la taille du pharynx qui permet de parler mais le contrôle des articulateurs ([[Corde vocale|cordes vocales]], [[Langue (anatomie humaine)|langue]], [[mandibule humaine|mandibule]], [[voile du palais]], [[lèvre]]s). Les nouvelles simulations montrent bien que les Néandertaliens avaient la capacité physique de parler. Une étude publiée en 2007<ref>Krause, J., Lalueza-Fox, C., Orlando, L., Enard, W., Green, R.E., Burbano, H.A., Hublin, J.-J., Hänni, C., Fortea, J., de la Rasilla, M., Bertranpetit, J., Rosas, A. et Pääbo, S. (2007) - {{Lien brisé|url=http://www.eva.mpg.de/genetics/pdf/Krause_Derived_CurrentBiology_doi.pdf |titre=« {{lang|en|The derived FOXP2 variant of modern humans was shared with Neandertals}} »}}, ''{{lang|en|Current Biology}}'', vol. 17, 21, {{p.}}1908-1912.</ref> et portant sur l'analyse de l'ADN provenant des restes de deux Néandertaliens découverts dans la [[grotte d'El Sidrón]] (Espagne) aurait permis d'y détecter la même version de la [[protéine Forkhead-P2]] (''{{lang|en|forkhead box}} P2'') que celle présente chez les hommes modernes. Cela pourrait plaider en faveur de l'aptitude des Néandertaliens au langage puisqu'on estime que ce gène joue un rôle important dans le développement des parties du cerveau liées à la maîtrise du langage articulé<ref>[http://www.hominides.com/html/actualites/neandertal-gene-langage-foxp2-0078.html Néandertal, un grand bavard de la Préhistoire ?]</ref>. Une étude publiée en 2021 démontre que les capacités auditives des Néandertaliens étaient les mêmes que celles des humains actuels<ref>{{Article |auteur1=Camille Gaubert |titre=Néandertal aurait perçu le son et la voix aussi bien que l'humain |périodique=[[Sciences et Avenir]] |date=1er mars 2021 |lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/anthropologie/neandertal-aurait-percu-le-son-et-la-voix-aussi-bien-que-l-humain-moderne_152130 |consulté le=1 mars 2021 }}.</ref>. == Culture et techniques == [[Fichier:Nucleus et eclat levallois.jpg|vignette|alt=Photo serrée d'un nucléus et son éclat éclairés artificiellement sur fond vert.|[[Nucléus (Préhistoire)|Nucléus]] et éclat Levallois en silex de Haute-Saône.]] Après avoir longtemps été considéré comme un être archaïque et encore proche de l'[[animal]]ité, y compris par une partie de la [[communauté scientifique]], l'Homme de Néandertal commence à apparaître comme un être doté de capacités intellectuelles et de traditions culturelles. Le tableau ci-dessous liste un certain nombre de comportements considérés comme modernes et courants chez ''Homo sapiens'' ainsi que la fréquence relative de leur mise en œuvre par ''Homo neanderthalensis''<ref>Kate Wong, « Le crépuscule de l'homme de Néandertal », ''Pour La Science'', {{n°|386}}, décembre 2009.</ref> : {| class="wikitable" |- ! Comportement !! Fréquent !! Occasionnel !! Absent !! Incertain |- | Art || || || || align="center" | ✓ |- | Utilisation de pigments || align="center" | ✓ || || || |- | Fabrication de parures || || align="center" | ✓ || || |- | Sépultures || align="center" | ✓ || || || |- | Rites funéraires || || align="center" | ✓ || || |- | Échanges à longue distance || || || || align="center" | ✓ |- | Production de microlithes || || align="center" | ✓ || || |- | Production de pointes barbelées || || || align="center" | ✓ || |- | Production d'outils en os || || align="center" | ✓ || || |- | Production de lames || || align="center" | ✓ || || |- | Utilisation d'aiguilles || || || align="center" | ✓ || |- | Exploitation des ressources marines || || align="center" | ✓ || || |- | Chasse aux oiseaux || || align="center" | ✓ || || |} === Artisan de la pierre et de l'os === [[Fichier:Racloir silex.jpg|vignette|alt=Photo-montage pour gabarit sur fond noir et réglette d'un racloir en silex vu de face et de derrière.|Racloir [[moustérien]] en [[silex]] de la [[grotte du Noisetier]], [[Hautes-Pyrénées]].]] {{Article détaillé|Moustérien|Châtelperronien}} L'homme de Néandertal est l'auteur d'un outillage complexe et élaboré, et notamment des [[industrie lithique|industries]] du [[Moustérien]]. Ses [[débitage|méthodes de débitage]] apportent en outre la preuve de ses capacités d'abstraction et d'anticipation, en particulier en ce qui concerne le [[méthode Levallois|débitage Levallois]]. Les [[Éclat (Préhistoire)|éclats]] obtenus par cette méthode ou par d'autres pouvaient être utilisés bruts ou bien retouchés, légèrement modifiés sur leurs bords pour obtenir des outils plus spécialisés tels que les [[racloir]]s ou les denticulés. Il est probable que les derniers Néandertaliens soient les auteurs du [[Châtelperronien]], un faciès culturel de transition entre le [[Paléolithique moyen]] et le [[Paléolithique supérieur]] en Europe occidentale. Ce faciès est caractérisé par des comportements longtemps considérés comme propres aux hommes modernes : [[débitage]] de lames, utilisation de parure, fabrication d'outils en os{{Etc.}}<ref>[[Dominique Baffier|Baffier D.]], ''Les derniers Néandertaliens, le Châtelperronien'', La Maison des roches, Paris, 1999.</ref>{{,}}<ref>Pelegrin J., ''Technologie lithique : Le Châtelperronien de Roc-de-Combe (Lot) et de La Côte (Dordogne)'', Cahiers du Quaternaire, CNRS, Paris, 1995.</ref>. Des outils en [[os]] ont été mis au jour dans les deux sites néandertaliens de [[Chagyrskaya]] ([[Altaï]] [[sibérie]]n) et de [[Chez-Pinaud-Jonzac]] ([[Charente-Maritime]], France). À [[Jonzac]], les outils en os sont aussi nombreux que ceux en [[silex]], et très divers : [[percuteur]]s, [[couteau]]x, [[racloir]]s, [[ciseau]]x, [[lissoir (instrument)|lissoirs]]. Il s'agit d'une véritable industrie, destinée à des activités variées et nécessitant différentes mises en œuvre. Les outils ont été identifiés à partir des traces de fabrication et d'utilisation présentes en surface, mais aussi à l'intérieur par [[microtomographie aux rayons X]]. Ils ont été fabriqués essentiellement par fracturation, à la différence de ceux d'''Homo sapiens'', mis en forme principalement par raclage et abrasion<ref>{{lien web| url=https://www.bretagne-pays-de-la-loire.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/une-industrie-passee-inapercue-quand-neandertal-transforme-los-en-outil| site=[[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]]| titre=Une industrie passée inaperçue : quand Néandertal transforme l’os en outil| date=28 juin 2023| consulté le=23 juillet 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article| langue=en| titre=On the Quina side: A Neanderthal bone industry at Chez-Pinaud site, France| auteur1=Malvina Baumann| auteur2=Hugues Plisson| auteur3=Serge Maury| auteur4=Sylvain Renou| auteur5=Hélène Coqueugniot| et al.=oui| périodique=[[PLOS One]]| date=14 juin 2023| doi=10.1371/journal.pone.0284081| accès doi=libre| consulté le=23 juillet 2023}}.</ref>. === Artisan du bois === Des preuves directes (traces d'adhésif naturel en bitume ou en résine<ref name="Boëda">{{Article|langue=en|auteur=[[Éric Boëda]], Stéphanie Bonilauri, Jacques Connan, Dan Jarvie, Norbert Mercier, Mark Tobey, Hélène Valladas and Heba al Sakhel|titre=New Evidence for Significant Use of Bitumen in Middle Palaeolithic Technical Systems at Umm el Tlel (Syria) around 70,000 BP|périodique=Paléorient|date=2008|volume=34|numéro=2|pages=67-83}}.</ref>) ou indirectes (répartition des traces d'utilisation) montrent que certains outils en pierre étaient utilisés emmanchés. Les manches eux-mêmes, réalisés en matériaux périssables, n'ont pas été conservés. En revanche, des conditions particulièrement favorables ont permis la conservation de quelques objets en bois. Le plus spectaculaire est sans conteste un fragment d'[[épieu]] en bois d'[[Taxus|if]] fiché dans le thorax d'un éléphant (''[[Palaeoloxodon antiquus]]''), mis à jour à [[Lehringen]] ([[Basse-Saxe]], [[Allemagne]]) en 1948. Dans le même site, daté de l'[[Éémien]] ({{unité|130000-115000|ans}} [[avant le présent|AP]]), sont découverts des éclats [[Méthode Levallois|Levallois]] ayant servi à découper de la peau et de la viande<ref>{{Chapitre|prénom1=J.|nom1=Jaubert|prénom2=A.|nom2=Delagnes|titre chapitre=De l'espace parcouru à l'espace habité au Paléolithique moyen|auteurs ouvrage=[[Bernard Vandermeersch]] et B. Maureille|titre ouvrage=Les Néandertaliens. Biologie et cultures|année=2007|éditeur=Éditions du CTHS|lien éditeur=Paris|passage=263-281}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Gérard Cordier|titre=Blessures préhistoriques animales et humaines avec armes ou projectiles conservés|journal=Bulletin de la Société préhistorique française|année=1990|tome=87|numéro=10-12|pages=462-482|doi=10.3406/bspf.1990.9929|url=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1990_hos_87_10_9929#}}.</ref>. En 1995, des ouvriers d'une [[liste de mines de charbon|mine de charbon]] [[mine à ciel ouvert|à ciel ouvert]] proche de [[Schöningen]] (également en [[Basse-Saxe]]) découvrent des [[lance]]s en [[Picea|épicéa]] longues de deux mètres ainsi que d'autres objets en bois incrustés dans la rive d'un ancien lac. Les fouilles de Schöningen révèleront ensuite d'autres restes de bois minutieusement sculptés, notamment des bâtons de jet et d'autres instruments de chasse, ainsi que des dizaines d'outils non destinés à la chasse, datés de {{nombre|300000 ans}}. Le site n'a pas livré d'ossements d'hominidés mais la date est celle des premières preuves d'existence des Néandertaliens ailleurs en Europe : les fabricants d'outils étaient sans doute des représentants des premiers Néandertaliens ou peut-être des derniers ''[[Homo heidelbergensis]]''. De nombreux ossements d'animaux ne laissent aucun doute sur le fait qu'ils chassaient des [[cheval|chevaux]]<ref>{{Article| langue=en| titre=Rare wooden artifacts showcase the smarts of early Neanderthals| auteur1=Andrew Curry| périodique=[[Science (revue)|Science]]| volume=384| numéro=6691| date=1 avril 2024| doi=10.1126/science.z5hff6o| consulté le=12 avril 2024}}.</ref>. === Grand chasseur === [[Fichier:Dépeçage bison quartzite.jpg|vignette|alt=Pièce de bison dépecée sur feuille plastique par les 2 mains d'un humain au moyen d'un éclat de quartzite.|Expérience de dépeçage de bison avec un éclat de quartzite taillé, réplique d'un outil utilisé par les hommes de Néandertal.]] En 1981, l'archéologue [[Lewis Binford]] soutient une théorie selon laquelle les premiers hominidés (dont les Néandertaliens) jusqu'au [[Paléolithique moyen]] ne pratiquaient que la cueillette ou le charognage passif, seuls les hommes modernes pratiquant la chasse de grand gibier rapide<ref>Lewis Binford, ''{{lang|en|Bones, Ancient Men and Modern Myths}}'', {{lang|en|Academic Press}}, 1981.</ref>. Cette théorie est aujourd'hui abandonnée. Rares sont les preuves directes de la pratique de chasse aux grands herbivores par les Néandertaliens telles que le fragment d'épieu en [[If (botanique)|if]] de {{lang|de|Lehringen}} et les lances de [[Schöningen]] à la pointe parfois durcie au feu<ref>{{de}} Hartmut Thieme, ''Ein angekohlter Holzstab vom altpalàolithischen Fundplatz Schôningen'' (Un bâton de [[bois carbonisé]] du site paléolithique ancien de Schôningen), In ''Den Bogen spannen: Festschrift fiir Bernhardt Gramsch'', Beier & Beran, Archaeologische Fachliteratur, {{ISBN|9783930036356}}, volume 1, p. 15-27</ref> ou des pointes emmanchées en silex ou en os, parfois collées au [[bitume]]<ref name="Boëda"/>. En revanche, les sites livrent des accumulations impressionnantes d'ossements de grands mammifères ([[bison]] à [[Coudoulous]], [[Lot (département)|Lot]] et à [[Mauran]], [[Haute-Garonne]] ; [[saïga]] en [[Crimée]] ; [[Capra ibex|bouquetin]] dans la [[grotte du Lazaret]] ; [[aurochs]] à [[La Borde (site archéologique)|La Borde]], [[Lot (département)|Lot]] ; [[cheval]] à [[Saint-Césaire (Charente-Maritime)|Saint-Césaire]], [[Charente-Maritime]]) ; elles sont interprétées comme le résultat de chasses saisonnières, parfois avec utilisation d'[[avens]] ou de [[wikt:fondrière|fondrières]] comme pièges naturels (technique de « chasse à l'abîme »)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Silvana Condemi]], François Savatier|titre=Néandertal, mon frère|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2016|passage=74|isbn=|lire en ligne={{Google Livres|CMJGDQAAQBAJ}}}}</ref>. De plus, les analyses [[Biogéochimie|biogéochimiques]] sur le collagène osseux des Néandertaliens et des mammifères associés<ref>{{article|langue=en|nom1=Hervé Bocherens|titre=Isotopic biogeochemistry as a marker of Neandertal diet|traduction titre=La biogéochimie isotopique comme marqueur de l'alimentation des Néandertaliens|périodique={{lang|de|Anthropologischer Anzeiger}}|année=1997|volume=55|numéro=2|pages=101-120}}.</ref> montrent une alimentation carnée proche de celle du loup, même en période tempérée. Chasseurs de grands mammifères, les Néandertaliens avaient des stratégies (communautés spécialisées dans la chasse de deux ou trois espèces, technique à l'approche ou à la poursuite de proies en fonction de l'âge et du sexe) qui attestent une parfaite connaissance de l'environnement et de l'éco-éthologie des animaux et un savoir-faire technique développé. Enfin les études anatomiques montrent leur adaptation à la chasse : ils étaient en effet trapus et musclés<ref>{{lien web|url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20110213.RUE0828/une-specialiste-de-neandertal-pessimiste-sur-notre-avenir.html|titre=Une spécialiste de Néandertal « pessimiste sur notre avenir »|auteur=Cyril Bousquet|date=13 février 2011|site=Rue89, nouvelobs.com}}.</ref>. La pratique ponctuelle d'un charognage actif (accès primaire à la carcasse en écartant les prédateurs — [[hyène des cavernes]], loup, lion des cavernes — ou en recherchant les animaux morts dans des pièges naturels) a également été évoquée, notamment pour les grands mammifères ([[mammouth]], [[rhinocéros laineux]])<ref>Brugal, J.-Ph. et Jaubert, J. (1991) - « Les gisements paléontologiques pléistocènes à indices de fréquentation humaine : un nouveau type de comportement de prédation ? », ''Paléo'', {{n°|3}}, {{p.|15-41}}.</ref>{{,}}<ref>Science & Vie junior, ''Chasseurs ou charognards ?'', Hors série, {{Numéro|22}}, octobre 1995, {{p.|68–72}}.</ref>. === Société néandertalienne === [[Fichier:Paléosite-st-cesaire abris neandertal.jpg|vignette|Village de Neandertal. [[Reconstitution historique]] d’habitats circulaires en peau et défenses de mammouths ([[paléosite de Saint-Césaire]]).]] Les analyses en [[paléogénétique]] réalisées en 2010 dans la [[grotte d'El Sidrón]] suggèrent que la société néandertalienne pratique l'[[exogamie]] [[Patrilocalité|patrilocale]]<ref>{{Article |langue= en |auteur= Carles Lalueza-Fox |et al.= oui |titre= Genetic evidence for patrilocal mating behavior among Neandertal groups |périodique= PNAS |lien périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |date= 2010 |volume= 108 |numéro= 1 |pages= 250–253 |doi= 10.1073/pnas.1011553108 |lire en ligne= http://www.pnas.org/content/108/1/250 }}.</ref>. Certaines constatations de [[Altruisme|comportements altruistes]] témoignent de manifestations d'entraide, de solidarité et d'assistance, tel le vieillard retrouvé dans le cimetière de [[La Chapelle-aux-Saints 1|La Chapelle-aux-Saints]] ou de [[Shanidar]] avec un squelette si déformé par la maladie qu'il devait probablement être infirme<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marylène Patou-Mathis|titre=Préhistoire de la violence et de la guerre|éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]]|année=2013|passage=57|isbn=}}.</ref>. Les enfants s'entraînent à la taille d'outils lithiques sur les mêmes sites que les adultes expérimentés<ref>{{Article |langue= en |auteur1= Dick Stapert |titre= Neanderthal children and their flints |périodique= PalArch’s Journal of Archaeology of Northwest Europe |volume= 1 |numéro= 2 |date= 2007 |pages= 1-25 |lire en ligne= https://archives.palarch.nl/index.php/jane/article/view/910 |consulté le= 6 juillet 2018 }}, p. 6.</ref>. Au moins un comportement alimentaire, le bris des os pour en extraire la moelle, a révélé un apprentissage social plutôt que technique dans les niveaux du [[Pléistocène moyen]]. Une étude sur les assemblages de ces matériaux provenant de la {{Lien|langue=es|trad=Cueva de Bolomor|fr=grotte de Bolomor}} ([[Valence (Espagne)|Valence]], Espagne, [[Chronologie isotopique|MIS]] 9-5e) et celle de [[Gran Dolina]] TD10-1 ([[Burgos]], Espagne, [[Chronologie isotopique|MIS]] 9) : dans un même groupe, les os ne sont pas brisés aux points les plus faibles, dans une logique d'efficacité, mais suivant un comportement socialement acquis. Au sein d'une même grotte, ces comportements changent au fil des époques ; cela suggère l'existence possible d'identités culturelles ou de prédispositions comportementales dépendant des groupes, et pourrait servir de marqueur pour les zones d'extension des différents groupes<ref>{{Article |langue= en |titre= Learning by Heart: Cultural Patterns in the Faunal Processing Sequence during the Middle Pleistocene |périodique= PLOS-one |date= février 2013 |lire en ligne= http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0055863#pone.0055863-Bodu1 |consulté le= 6 juillet 2018 }}.</ref>. Les analyses génétiques suggèrent que les Néandertaliens de Sibérie vivaient dans des populations relativement isolées de moins de {{nobr|60 individus}}. En revanche, les Néandertaliens d'Europe et les humains modernes anciens semblent avoir vécu dans des populations de plus grande taille<ref>{{Lien web |langue= en |auteur1= Fabrizio Mafessoni et al.|titre= A high-coverage Neandertal genome from Chagyrskaya Cave|périodique= biorxiv.org|date= mars 2020 |lire en ligne= https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2020.03.12.988956v1|consulté le= 16 mars 2020}}.</ref>. Un amoncellement d'ossements et d'outils découverts dans la [[extraction du charbon|mine de charbon]] de Neumark-Nord, près de [[Halle-sur-Saale]] ([[Saxe-Anhalt]], [[Allemagne]]), montre que les Néandertaliens pouvaient se rassembler par centaines, au moins temporairement. Au cours d'environ trois siècles pendant l'[[Éémien]], il y a environ {{nombre|125000 ans}} ({{nombre|75000 ans}} avant l'arrivée des premiers ''[[Homo sapiens|Sapiens]]''), ils ont abattu au même endroit plus de 70 éléphants (''[[Palaeoloxodon antiquus]]''), récoltant jusqu'à 4 tonnes de chair de chaque animal. Sur les {{nombre|3400 os}} d'éléphants, presque tous montrent des signes de dépeçage à l'aide d'outils tranchants, et aucun n'a été rongé par des charognards, signe qu'ils avaient été parfaitement nettoyés. La viande d'un seul éléphant a pu suffire à nourrir {{nobr|350 personnes}} pendant une semaine, ou 100 pendant un mois s'ils étaient capables de conserver la viande aussi longtemps<ref>{{Article| langue=en| titre=Neanderthals lived in groups big enough to eat giant elephants| auteur1=Andrew Curry| périodique=[[Science (revue)|Science]]| volume=379| numéro=6631| date=1 février 2023| doi=10.1126/science.adg9641| accès doi=libre| consulté le=3 février 2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article| langue=en| titre=Hunting and processing of straight-tusked elephants 125.000 years ago: Implications for Neanderthal behavior| auteur1=Sabine Gaudzinski-Windheuser| auteur2=Lutz Kindler| auteur3=Katharine MacDonald| auteur4=Wil Roebroeks| périodique=[[Science Advances]]| volume=9| numéro=5| date=1 février 2023| doi=10.1126/sciadv.add8186| accès doi=libre| consulté le=3 février 2023}}.</ref>. === Alimentation === Les Néandertaliens ont d'abord été considérés comme exclusivement chasseurs carnivores, faisant partie des [[superprédateur]]s (mangeant de grands herbivores alors qu’''Homo sapiens'' avait diversifié son alimentation — petit gibier, [[fruits de mer]], [[Poisson d'eau douce|poissons d'eau douce]] et marins). Ce régime alimentaire a parfois été considéré comme l'une des causes de leur [[#Extinction|extinction]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Peter|nom1=Ungar|titre=Evolution of the human diet|sous-titre=the known, the unknown, and the unknowable|lieu=New York|éditeur=Oxford University Press, Inc.|année=2007|pages totales=413|format livre=relié|isbn=978-0-19-518346-7|isbn2=0-19-518346-0|lccn=2005036120|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=q8TH6NOOs9cC&printsec=frontcover}}.</ref>. En 2010, des analyses de [[phytolithe]]s piégés dans des plaques de tartre de dents fossilisées néandertaliennes provenant de différents sites ont révélé des traces de [[Plante fossile|plantes fossilisées]] ([[palmier-dattier]], légumineuses, rhizomes de nénuphar, graminées du genre ''Triticum'' ou ''Hordeum''), indiquant un régime alimentaire diversifié et un comportement de [[chasseur-cueilleur]]. De plus, certains grains d'amidon retrouvés montrent des processus de cuisson, suggérant que les Néandertaliens, grâce à leur maîtrise du feu, cuisaient ces végétaux en les faisant bouillir. On pensait auparavant que seules les viandes étaient cuites (d'après l'analyse des ossements d’animaux retrouvés dans de nombreux foyers) alors que les végétaux étaient simplement grillés<ref>{{article|langue=en|nom1=Amanda G. Henry et coll|titre=Microfossils in calculus demonstrate consumption of plants and cooked foods in Neanderthal diets ([[Shanidar]] III, Iraq; Spy I and II, Belgium)|périodique={{lang|en|Proceedings of the National Academy of Sciences}}|jour=12|mois=novembre|année=2010|url texte=http://www.pnas.org/content/early/2010/12/17/1016868108}}.</ref>. Les Néandertaliens ont ainsi une alimentation carnée composée essentiellement de grands mammifères mais incluant également des végétaux ou de petits animaux (lagomorphes, oiseaux, mollusques terrestres<ref>Agusti, B., Alcalde, G., Güell, A., Juan-Muns, N., Nebot, J, Rueda, J.M. et Terradas, X. (1992) - « {{lang|es|Caracoles terrestres en la cueva 120 - Aportacion al conocimiento de la dieta alimenticia durante el Paleolitico medio}} », ''{{lang|es|Revista de Arqueologia}}'', Ano XII, {{n°|131}}, {{p.|8-11}}.</ref>) lorsque les conditions s'y prêtent. Les produits d'origine animale et végétale constituent respectivement 80 et 20 % de leur régime alimentaire<ref>{{en}} El Zaatari, S., Grine, F.E., Ungar, P.S., Hublin, J.-J., Ecogeographic variation in Neandertal dietary habits: « Evidence from occlusal molar microwear texture analysis », ''Journal of Human Evolution'', 61(4), 2011, p.411-424</ref>{{,}}<ref>{{en}} Wißing, C., Rougier, H., Crevecoeur, I., Germonpré, M., Naito Y.I., Semal, P., Bocherens, H., « Isotopic evidence for dietary ecology of Neanderthals in North-Western Europe », ''Quaternary International'', Vol. 411, 8 août 2016, p. 327-345</ref>. Des restes de coquillages trouvés dans la grotte de Bajondillo dans le Sud de l'Espagne, montrent que des Néandertaliens mangeaient des fruits de mer en Europe dès {{nombre|150000|ans}} avant le présent<ref>Cortés-Sánchez, Miguel, Morales-Muñiz, Arturo, Simón-Vallejo, M.D., Lozano-Francisco, M.C., Vera-Peláez, J.L., Finlayson, C., Rodríguez-Vidal, J., Delgado-Huertas, A., Jiménez-Espejo, F.J., Martínez-Ruiz, F., Martínez-Aguirre, M.A., Pascual-Granged, A.J., Bergadà -Zapata, M.M., Gibaja-Bao, J.F., Riquelme-Cantal, J.A., López-Sáez, J.A., Rodrigo-Gámiz, M., Sakai, S., Sugisaki, S., Finlayson, G., Fa, D.A. et Bicho, N.F. (2011) - « [http://www.plosone.org/article/info:doi/10.1371/journal.pone.0024026#authcontrib {{lang|en|Earliest known use of marine resources by Neanderthals}}] », ''{{lang|en|PLoS ONE}}'', 6, 9, p. e24026.</ref>{{,}}<ref>{{article|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2011/09/15/les-neandertaliens-mangeaient-des-fruits-de-mer-il-y-a-150-000-ans_1572941_3244.html|auteur=avec AFP|titre=Les néandertaliens mangeaient des fruits de mer il y a {{nombre|150000|ans}}|journal=Le Monde.fr|date=15 septembre 2011}}</ref>. En 2012 puis en 2017, l'analyse chimique puis l'identification de restes d’[[ADN]] piégés il y a environ {{nombre|36000|ans}} dans la plaque dentaire de Néandertaliens découverts en Belgique et en Italie montrent qu’ils mangeaient notamment du [[rhinocéros laineux]], du mouflon et des champignons. Par contre, chez ceux d'[[Grotte d'El Sidrón|El Sidrón]] (Espagne), datés d'environ {{nombre|48000|ans}}, seul de l’ADN végétal a été détecté. Il provient de diverses plantes et champignons ([[pignon de pin]] et mousse forestière notamment) <ref name=SPerkins2017/>. Les Néandertaliens semblent aussi avoir utilisé des [[analgésique]]s ([[acide salicylique]] trouvé dans le [[saule]]) et des [[antibiotique]]s naturels (''[[Penicillium]]'')<ref name=SPerkins2017>{{en}} Sid Perkins (2017) [http://www.sciencemag.org/news/2017/03/neandertals-ate-woolly-rhinos-and-mushrooms-may-have-used-painkillers-and-antibiotics Neandertals ate woolly rhinos and mushrooms, may have used painkillers and antibiotics], ''Science magazine'', 8 mars 2017.</ref>. En 2012, l'analyse chimique de plaques dentaires de cinq Néandertaliens mis au jour à El Sidrón avait déjà montré la présence de composés végétaux amers pouvant provenir de l'[[achillée millefeuille]], dont l'utilisation était déjà présumée précédemment par la présence de pollens dans une tombe néandertalienne à [[Shanidar]], en [[Irak]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Donald G. Barceloux|titre=Medical Toxicology of Natural Substances : Foods, Fungi, Medicinal Herbs, Plants, and Venomous Animals|éditeur=[[John Wiley & Sons]]|année=2008|passage=421|isbn=}}.</ref>, et la [[Camomille romaine|camomille]]. Il s'agit de plantes sans valeur nutritive mais présentant des vertus médicinales ou pouvant servir éventuellement de coupe-faim. En 2019, l'étude des dépôts moustériens de la grotte de Pié Lombard ([[Tourrettes-sur-Loup]], [[Alpes-Maritimes]], France) révèle les restes fossilisés d'au moins 225 [[lapin]]s de l'espèce ''[[Oryctolagus cuniculus]]'', de loin l'espèce animale la plus abondamment représentée sur le site<ref>{{article| langue=en| périodique={{lien|Quaternary Science Reviews}}| volume=224| date=15 novembre 2019| numéro article=105972| titre=The exploitation of rabbits for food and pelts by last interglacial Neandertals| auteur1=Maxime Pelletier| auteur2=Emmanuel Desclaux| auteur3=Jean-Philip Brugal| auteur4=Pierre-Jean-Texier| doi=10.1016/j.quascirev.2019.105972}}.</ref>. Par ailleurs, les Néandertaliens chassaient des animaux marins tels que le dauphin ou le phoque. Globalement, les découvertes montrent de plus en plus que leur [[régime alimentaire]] était qualitativement aussi diversifié que celui des humains anatomiquement modernes<ref>{{article|auteurs=C.B. Stringer, J.C. Finlayson, R.N.E. Bartond, Y. Fernández-Jalvo, I. Cáceres, R.C. Sabin, E.J. Rhodes, A.P. Currant, J. Rodríguez-Vidal, F. Giles-Pacheco, et J.A. Riquelme-Cantal|titre=Neanderthal exploitation of marine mammals in Gibraltar|revue=PNAS|date=2008|vol=105|no=38|pages=14319-14324|url=http://www.pnas.org/content/early/2008/09/19/0805474105.full.pdf}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.nhm.ac.uk/nature-online/life/human-origins/neanderthals-diets/index.html {{lang|en|Neanderthal diet like early modern human's}}] Preuve de chasse maritime & composition du régime de Néandertal, sur le site du ''{{lang|en|Natural History Museum}}'', vidéo & texte.</ref>. De plus, lors d'une étude de 2022, John McNabb (Centre for the Archaeology of Human Origins de l’Université de Southampton au Royaume-Uni) met en exergue la découverte du site préhistorique de la Grotte de Shanidar en Irak qui révèle que Néandertal faisait cuire ses aliments et utilisait des mélanges de diverses légumineuses avec de la viande<ref>[https://www.hominides.com/les-habitudes-alimentaires-des-neandertaliens/ Hominidés]</ref>. Par ailleurs, les Néandertaliens faisaient cuire des crabes<ref>[https://www.geo.fr/histoire/les-neandertaliens-en-pincent-pour-les-crabes-et-ca-veut-dire-beaucoup-213454 Géo]</ref>. === Sépultures === [[Fichier:Neanderthal-burial.gif|vignette|alt=Dessin d'os formant un squelette partiel sans crâne (sauf mâchoire inférieure), ni jambe, ni main gauche, avec 2 éclats.|L'homme de Néandertal surnommé ''Moshe'' mis au jour dans la [[grotte de Kébara]].]] S'il est possible qu’''[[Homo heidelbergensis]]'', l'un des ancêtres probables de l'Homme de Néandertal, ait adopté un comportement particulier vis-à-vis de ses morts à [[Atapuerca (site préhistorique)|{{lang|es|Atapuerca}}]], les premières véritables sépultures connues sont néandertaliennes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Bruno Maureille|titre=Les premières sépultures|éditeur=Le Pommier / Cité des sciences et de l'industrie|année=2004|isbn=}}.</ref>. Les plus anciennes datent d'environ - {{nombre|100000|ans}} et ont été mises au jour au Proche-Orient. Elles se multiplient ensuite et on en trouve en France ([[La Chapelle-aux-Saints 1|La Chapelle-aux-Saints]], [[La Ferrassie]], [[La Quina]], [[Le Moustier]], [[La Roche à Pierrot (Saint-Césaire)|Saint-Césaire]]), en Belgique ([[Grotte de Spy|Spy]]), en Israël ([[Grotte de Kébara|Kébara]], [[Amud]]), au [[Kurdistan]] irakien ([[Shanidar]]), en [[Ouzbékistan]] ([[Enfant de Teshik-Tash|Teshik-Tash]]). Dans certains cas, elles comprennent des dépôts funéraires (outils lithiques, fragments de faune). L'une des sépultures de [[Shanidar]] renfermait un Néandertalien enterré sous une grande dalle. Une grande quantité de [[pollen]]s de plantes à fleurs était présente autour du corps<ref>{{Article|auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |lien auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |titre= Le Néanderthalien IV de Shanidar |périodique= Bulletin de la Société préhistorique française |volume= 65 |numéro= 3 |date= 1968 |pages= 79-83 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/bspf_0249-7638_1968_num_65_3_8994 |consulté le= 12 mai 2018 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue= en |auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |lien auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |titre= The Flowers Found with Shanidar IV, a Neanderthal Burial in Iraq |périodique= Science |volume= 190 |numéro= 4214 |date= 7 novembre 1975 |pages= 562-564 |doi= 10.1126/science.190.4214.562 |lire en ligne= http://science.sciencemag.org/content/190/4214/562 |consulté le= 13 mai 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="1998LG">{{Article|langue= fr |auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |lien auteur1= Arlette Leroi-Gourhan |titre= Shanidar et ses fleurs |périodique= Paléorient |volume= 24 |numéro= 2 |date= 1998 |pages= 79-88 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/paleo_0153-9345_1998_num_24_2_4679 |consulté le= 13 mai 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ralph S. Solecki|titre=[[Shanidar]], {{lang|en|the first flower people}}|lieu=New York|éditeur=A. Knopf|année=1971|isbn=}}.</ref>. Ces [[pollen]]s ont longtemps été considérés comme la preuve du dépôt de nombreuses fleurs lors de l'enfouissement. Une étude de 1999 a remis en question cette interprétation, citant des phénomènes post-dépositionnels ou l'action de rongeurs pour expliquer l'accumulation de pollens. Cette étude a cependant été fortement contestée<ref>{{Article|langue= en |auteur= D. J. Sommer |titre= The Shanidar IV 'Flower Burial' : a Re-evaluation of Neanderthal Burial Ritual |périodique= Cambridge Archaeological Journal |volume= 9 |numéro= 1 |date= 1999 |pages= 127-129 |lire en ligne= http://journals.cambridge.org/action/displayAbstract?fromPage=online&aid=6327392 |consulté le= 13 mai 2018 }}.</ref>. Ces sépultures comportent souvent des fosses intentionnelles et sont pratiquement toujours associées à des habitats. Il est peu probable qu'elles n'aient eu qu'un rôle fonctionnel simplement destiné à se débarrasser d'une dépouille, même si leur interprétation en termes de religiosité est sujette à discussion. En 2020, en Dordogne, le squelette d’un enfant de 2 ans est considéré comme ayant été enterré au cours d'un rite funéraire<ref>{{Lien web |langue= fr |auteur1= Florian Bardou |titre= En Dordogne, et par-delà, l’homme de Néandertal enterrait bien ses morts |site= liberation.fr |url= https://www.liberation.fr/sciences/2020/12/09/en-dordogne-et-par-dela-l-homme-de-neandertal-enterrait-bien-ses-morts_1808136 |date= 09/12/2020 |consulté le= 2020-12-10 }}.</ref>. Les Néandertaliens ont plusieurs types de rites funéraires : sépultures, inhumations en deux temps après décomposition du corps à l'air libre (traces de désarticulation et décharnement à [[Shanidar]] VI et VIII, [[Krapina]], [[Kébara]]<ref>{{chapitre|auteur1= Ofer Bar-Yosef |auteur2= [[Henri Laville (préhistorien)|Henri Laville]] |auteur3= Liliane Meignen |auteur4= Anne-Marie Tillier |auteur5= Bernard Vandermeersch |lien auteur5= Bernard Vandermeersch |auteur6= Baruch Arensburg |auteur7= Anna Belfer-Cohen |auteur8= Paul Goldberg |auteur9= Yoel Rak |auteur10= Eitan Tchernov |titre chapitre= La Sépulture Néandertalienne de Kébara (Unité XII) |auteurs ouvrage= [[Marcel Otte]] |titre ouvrage= L'Homme de Neandertal |nature ouvrage= Actes du colloque international de Liège, 4-7 décembre 1986 |volume= 5 |titre volume= La Pensée |éditeur= Études et Recherches Archéologiques de l'Université de Liège |date= 1988 |pages= 17-24 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/265166081_La_sepulture_neandertalienne_de_Kebara_unite_XII |consulté le= 05/2021 }}.</ref>, combe Grenal<ref>{{Article|auteur1= Maria Dolores Garralda |auteur2= [[Bernard Vandermeersch]] |titre= Les Néandertaliens de la grotte de Combe-Grenal (Domme, France) |périodique= Paléo |numéro= 12 |date= 2000 |pages= 213-259 |lire en ligne= https://www.persee.fr/doc/pal_1145-3370_2000_num_12_1_1603}}.</ref>), « culture des ancêtres » (analyses de [[taphonomie]] sur des crânes isolés et corps sans tête à Kébara), endocannibalisme (Moula-Guercy à [[Soyons#Histoire|Soyons]], [[Ardèche (département)|Ardèche]]<ref>{{lien web |auteur= François Savatier |titre= Des Néandertaliens cannibales dans la vallée du Rhône |site= pourlascience.fr |éditeur= [[Pour la science]] |date= 8 mars 2019 |url= https://www.pourlascience.fr/sd/prehistoire/des-neandertaliens-cannibales-dans-la-vallee-du-rhone-16362.php |consulté le= 6 avril 2019 }}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue= en |auteur1= Alban R. Defleur |auteur2= Emmanuel Desclaux |titre= Impact of the last interglacial climate change on ecosystems and Neanderthals behavior at Baume Moula-Guercy, Ardèche, France |périodique= [[Journal of Archaeological Science]] |volume= 104 |date= avril 2019 |pages= 114-124 |doi= 10.1016/j.jas.2019.01.002 |lire en ligne= https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-02264863v1}}.</ref>, Vindija et Krapina en Croatie : stries de fracturation sur os frais)<ref>[[Bernard Vandermeersch]] et Bruno Maureille, ''Les Néandertaliens, biologies et cultures'', chap. « Les sépultures néandertaliennes », éd. Comité des travaux historiques et scientifiques, 2007, 342 p.</ref>. === Culte de l'ours === {{Article détaillé|Culte de l'ours}} Dans certains sites tels que celui [[le Regourdou|du Regourdou]] en Dordogne, des accumulations de crânes d'[[ours]] qui semblaient disposés intentionnellement ont été interprétées comme le résultat d'un « culte de l'ours ». Au Regourdou, un squelette d'[[ours brun]] reposait sous une dalle monolithe d'un poids de {{unité|850|kg}}, dans une fosse peu profonde. À proximité, le corps d'un Néandertalien était couché sur le côté gauche, la tête vers le nord, en position fœtale. Le crâne manquait, mais il restait la mandibule. L’absence du crâne a également été observée dans le cas de la sépulture néandertalienne de Kébara. D'après E. Bonifay, il s'agissait d'une véritable tombe composée d’une fosse dallée, empierrée et couverte de sable et de cendres de foyer<ref>Bonifay, E. (1965) - « Un ensemble rituel [[moustérien]] à la grotte du Regourdou (Montignac, Dordogne) », in: ''Actes du {{IVe}} Congrès de l'UISPP'', Rome, vol. II, {{p.}}136-140.</ref>{{,}}<ref>Bonifay, E. (2002) - « L'Homme de Neandertal et l'ours (Ursus arctos) dans la grotte du Regourdou (Montignac-sur-Vézère, Dordogne, France) », in: ''L'ours et l'Homme'', Tillet, T. et Binford, L., (Éds.), Liège, ERAUL 100, {{p.}}247-254.</ref>. Cette interprétation a largement été remise en question depuis, les accumulations d'ossements d'ours du Regourdou pouvant être liés à des phénomènes [[taphonomie|taphonomiques]] liés à l'occupation de la cavité par des ours [[hibernation|hibernants]]<ref>Cavanhié, N. (2007) - ''Étude archéozoologique et taphonomique des grands carnivores du site paléolithique moyen de Régourdou (Montignac, Dordogne)'', Université de Toulouse II le Mirail, Mémoire de Master 2.</ref>. L'existence du [[culte]] de l'ours, popularisée par les romans préhistoriques de l'écrivaine américaine [[Jean M. Auel]], est contestée par de nombreux scientifiques. Les crânes d'ours sont extrêmement résistants et peuvent être déplacés par des phénomènes naturels jusqu'à acquérir des positions évoquant une organisation volontaire mais en fait seulement due au hasard{{Référence à confirmer}}<ref>[http://www.pole-prehistoire.com/page_site.php?site=51&base_arbo=554&arbo_id=554&page_id=1054&lng=1 « Le Regourdou aujourd’hui… »], sur ''[http://www.pole-prehistoire.com/ pole-prehistoire.com]''.</ref>. === Cannibalisme et traitement rituel des cadavres === {{Article détaillé|Anthropophagie}} La présence de traces de désarticulation, de décharnement, de fracturation intentionnelle ou de calcination sur certains os de Néandertaliens a été interprétée comme un témoignage de la pratique du [[cannibalisme]]. Des ossements de sites tels que l'[[abri Moula]]<ref>{{Article |langue= fr |auteur1=A. Defleur |auteur2= T. White |auteur3= P. Valensi |auteur4= L. Slimak |auteur5= E. Crégut-Bonnoure |titre= Neanderthal cannibalism at Moula-Guercy, Ardèche, France |traduction titre= Cannibalisme néandertalien à Moula-Guercy, Ardèche, France |périodique= Science |lien périodique= Science (revue) |volume= 286 |date= 1999 |pages= 128-131 |résumé= http://science.sciencemag.org/content/286/5437/128 |consulté le= 6 juillet 2018 }}.</ref>, en [[Ardèche (département)|Ardèche]] ou [[Krapina]]<ref>Gorjanoviv-Kramberger, D. (1906), ''{{lang|de|Der diluviale Mensh von Krapina in Kroatia}}'', {{lang|de|Ein Betrag zur Paläoanthropologie}}, {{lang|de|Kreidel, Wiesbaden}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Fred Hines Smith |titre=The Neandertal remains from Krapina. A descriptive and comparative study |traduction titre=Les vestiges néa,dertaliens de Kapina. Une étude descriptive et comparative |lieu=Knoxville |éditeur=University of Tennessee |nature ouvrage=thèse d'anthropologie |année=1976 |pages totales=359 |isbn= |présentation en ligne=http://www.worldcat.org/title/neandertal-remains-from-krapina-a-descriptive-and-comparative-study/oclc/2710209 |consulté le=6 juillet 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=T.D. White |titre=Prehistoric cannibalism at Mancos |traduction titre=Cannibalisme préhistorique à Mancos 5MTUMR-2346 |éditeur=[[Princeton University Press]] |année=1992 |pages totales=462 |isbn= |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1995_num_35_133_369900 |consulté le=6 juillet 2018}}.</ref> en [[Croatie]] présentent de telles traces de découpe. Il est toutefois difficile de démontrer s'il s'agit de cannibalisme plutôt que d'un traitement ''post mortem'' des dépouilles dans le cadre d'un rite funéraire. Les fragments d'os de Krapina présentent des marques comparables à celles de sépultures secondaires d'une [[nécropole]] du {{S-|XIV}} découverte dans le [[Michigan]], correspondant à l'ablation de la chair sur une dépouille partiellement décomposée. Certains os crâniens du site des Pradelles à [[Marillac-le-Franc]] présentent des traces de découpe correspondant sans doute au prélèvement du cuir chevelu par [[scalpation]]. Le crâne de Néandertalien découvert dans la [[grotte Guattari]] ([[Mont Circé]], [[Italie]]) a longtemps été considéré comme une preuve irréfutable de rituel anthropophagique : il aurait été déposé dans un cercle de pierre après que le trou occipital avait été élargi pour consommer le cerveau. Des examens approfondis ont montré que le cercle de pierre était probablement naturel et que l'élargissement du trou occipital avait été causé par une [[hyaenidae|hyène]], ce que confirme la présence de traces de dents en différents points du crâne<ref>{{Article |langue= fr |auteur1= T.D. White |auteur2= N. Toth |titre= The Question of Ritual Cannibalism at Grotta Guattari |périodique= Current Anthropology |volume= 32 |numéro= 2 |date= avril 1991 |pages= 118-138 |format= pdf |consulté le= 6 juillet 2018 }}.</ref>{{,}}<ref>''cf.'' également les références de l'article « [[Grotte Guattari]] ».</ref>. Cependant, des os humains ont été découverts intentionnellement cassés dans le but d'exploiter la moelle. Ainsi dans la [[Grotte de l'Hyène (Arcy-sur-Cure)|grotte de l'Hyène]] à [[grottes d'Arcy-sur-Cure|Arcy-sur-Cure]] (Yonne), des os humains étaient mélangés sans aucune distinction aux os d'animaux ayant servi de nourriture, le tout encerclant le principal lieu de vie<ref>{{Ouvrage|auteur1=Catherine Girard|titre=Les Industries moustériennes de la grotte de l'Hyène à Arcy-sur-Cure, Yonne|lieu=Paris|éditeur=CNRS|année=1978|pages totales=224|passage=27|isbn=|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3335797d/f11.item.r=Arcy.zoom|consulté le=20 avril 2018}}.</ref>. Ces découvertes permettent de retenir l'hypothèse du cannibalisme comme fort probable, sans pouvoir trancher s'il s'agit d'un [[endocannibalisme]] ou d'un [[exocannibalisme]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Silvana Condemi]] |auteur2=François Savatier |titre=Néandertal, mon frère |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2016 |passage=98 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|CMJGDQAAQBAJ}}}}.</ref>. === Arts === [[Fichier:Bacho Kiro.jpg|vignette|alt=Relevé sur fond noir de traces blanches en forme de zigzag formant des "V" et "V renversés", "M", "W", doublés ou non.|Relevé du motif en zigzag gravé sur un os découvert dans le site paléolithique moyen de Bacho Kiro en Bulgarie.]] [[Fichier:Neanderthal Engraving (Gorham's Cave Gibraltar).jpg|vignette|Gravure pariétale attribuée à l'homme de Néandertal découverte dans la [[grotte de Gorham]] (Gibraltar).|alt=]] La reconnaissance progressive de la culture néandertalienne remet en cause la primauté culturelle de l'homme moderne : alors que l'on pensait il y a peu que la culture technique et symbolique des Néandertaliens était très nettement inférieure quantitativement et qualitativement à celle de l'''[[Homo sapiens]]'', les découvertes récentes font apparaître que l'Homme de Néandertal avait lui aussi développé certaines techniques évoluées ([[débitage]] de lames<ref>{{Ouvrage |auteur1=S. Révillion |auteur2=A. Tuffreau |titre=Les industries laminaires du Paléolithique moyen |éditeur=[[Éditions du CNRS]] |série=Dossiers de Documentation Archéologique, n° 18 |année=1994 |pages totales=193 |isbn= |présentation en ligne=http://www2.cepam.cnrs.fr/spip.php?article341 |consulté le=6 mai 2018}}.</ref>), et développé ou adopté des traits culturels modernes ([[Châtelperronien|sépultures, signes gravés, parures]]). La thèse du rôle capital de l'arrivée de l{{'}}''Homo sapiens'' en Europe et celle d'une corrélation entre l'évolution biologique et l'évolution culturelle expliquant le plus grand développement de l{{'}}''Homo sapiens'' par son évolution biologique s'en trouvent donc remises en question. Au [[Paléolithique moyen]] apparaissent les premières manifestations de préoccupations esthétiques ou symboliques : * collecte de fossiles ou de minéraux rares ; * utilisation d'[[ocre]] (des utilisations fonctionnelles ont été évoquées, sans preuves, mais l'utilisation sur des peaux est avérée)<ref>{{Chapitre|auteur1= M. Soressi |auteur2= F. d’Errico |titre chapitre= Pigments, gravures, parures : les comportements symboliques controversés des Néandertaliens |auteurs ouvrage= [[Bernard Vandermeersch]] et Bruno Maureille |titre ouvrage= Les Néandertaliens, biologie et culture |éditeur= CTHS |année= 2007 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/40853224_Pigments_gravures_parures_les_comportements_symboliques_controverss_de_Nandertaliens |passage= 297-309 }}.</ref> ; * utilisation de plumes, comme le montre la disposition des traces de découpe sur les ossements d'oiseau de la [[grotte de Fumane]] en Italie<ref>{{Article |langue= en |auteur1= M. Peresani |auteur2= I. Fiore |auteur3= M. Gala |auteur4= M. Romandini |auteur5= A. Tagliacozzo |titre= Late Neandertals and the intentional removal of feathers as evidenced from bird bone taphonomy at Fumane Cave 44 ky B.P., Italy |périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |volume= 108 |numéro= 10 |date= 2011 |pages= 3888-3893 |lire en ligne= http://www.pnas.org/content/108/10/3888 |consulté le= 6 mai 2018 }}.</ref> ; * gravure de traits, de lignes ou de signes géométriques simples sur des os ou des pierres<ref>Lorblanchet, M. (1999) ''La naissance de l'Art. Genèse de l'art préhistorique'', Paris, Éd. Errance, 304&nbsp;p.</ref>{{,}}<ref name="Jaubert">{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Jacques | nom1=Jaubert | lien auteur1=Jacques Jaubert | titre=Chasseurs et artisans du Moustérien | lieu=Paris | éditeur=La Maison des Roches | collection=Histoire de la France préhistorique | date=avril 1999 | pages totales=152 | isbn=2912691052}}</ref>. En 2014, la découverte dans la [[grotte de Gorham]] ([[Gibraltar]]) de formes géométriques gravées sur une paroi recouverte de sédiments datant de plus de {{unité|39000|ans}} est annoncée par l'équipe de {{Lien|langue=en|fr=Clive Finlayson}}. Elles constituent le premier exemple connu d'[[art pariétal]] abstrait attribué aux Néandertaliens. Leur réalisation a nécessité plusieurs centaines de passages de la pointe d'un outil de pierre taillée, probablement de silex<ref>{{Article|auteur1= Joaquín Rodríguez-Vidal |auteur2= Francesco d'Errico |auteur3= Francisco Giles Pacheco |et al.= oui |titre= A rock engraving made by Neanderthals in Gibraltar |périodique= Proceedings of the National Academy of Sciences |date= 2014 |résumé= http://www.pnas.org/content/early/2014/08/27/1411529111.abstract |consulté le= 6 mai 2018 }}.</ref>{{,}}<ref name=culturebox>{{lien web|url=http://culturebox.francetvinfo.fr/expositions/patrimoine/decouverte-de-la-premiere-gravure-neandertalienne-a-gibraltar-162693|titre=Découverte de la première gravure néandertalienne dans une grotte à Gibraltar|site=culturebox.francetvinfo.fr|date=2 septembre 2014|consulté le=3 septembre 2014}}.</ref>. En [[février 2018]], de nouvelles datations viennent confirmer l'origine néandertalienne de créations artistiques (pourtour de main, réseau de lignes, peinture sur paroi) découvertes dans trois grottes espagnoles ({{Lien|langue=es|trad=Cueva de La Pasiega|fr=grotte de La Pasiega}}, {{Lien|langue=es|trad=Cueva de Maltravieso|fr=grotte de Maltravieso}} et {{Lien|langue=es|trad=Cueva de Ardales|fr=grotte d'Ardales}}) : plus de {{unité|64800 ans}}, soit plus de {{unité|20000 ans}} avant l'arrivée en Europe des premiers hommes modernes. Des coquillages percés et teints, trouvés dans une quatrième grotte, sont encore plus vieux<ref>{{article| langue=en| titre=Europe's first artists were Neandertals| auteur=Tim Appenzeller| périodique=Science| lien périodique=Science (revue)| date=23 février 2018| volume=359| numéro=6378| pages=852-853| doi= 10.1126/science.359.6378.852 |lire en ligne= http://science.sciencemag.org/content/359/6378/852}}.</ref>{{,}}<ref>{{article |langue= en |titre= U-Th dating of carbonate crusts reveals Neandertal origin of Iberian cave art |auteur1= D. L. Hoffmann |auteur2= C. D. Standish |auteur3= M. García-Diez |auteur4= P. B. Pettitt |auteur5= J. A. Milton |et al.= oui |périodique= Science| lien périodique= Science (revue) |date= 23 février 2018 |volume= 359 |numéro= 6378 |pages= 912-915 |doi=10.1126/science.aap7778 |lire en ligne= http://science.sciencemag.org/content/359/6378/912 |consulté le= 6 mai 2018 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue= en |prénom1= Paul |nom1= Rincon |titre= Neanderthals were capable of making art |périodique= BBC News |date= 23 février 2018 |lire en ligne= https://www.bbc.com/news/science-environment-43115488 |consulté le= 6 mai 2018 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= en |nom1= Sample |prénom1= Ian |titre= Neanderthals – not modern humans – were first artists on Earth, experts claim |url= https://www.theguardian.com/science/2018/feb/22/neanderthals-not-humans-were-first-artists-on-earth-experts-claim |site=The Guardian |date=22 août 2018 |consulté le=6 mai 2018 }}</ref>. Néanmoins, un article paru le 21 septembre 2018 remet en cause la datation des grottes de Maltravieso et de La Pasiega en raison du manque de corrélation entre le matériau analysé (des efflorescences de [[calcite]]) et le phénomène à dater. Quant aux aplats d'oxydes rouges trouvées à Ardales, rien ne prouve leur origine humaine<ref>Ludovic Slimak, Jan Fietzke, [[Jean-Michel Geneste]], Roberto Otanon, « Néandertal, l'homme qui oublia de peindre les grottes ? », ''Archéologia'', n°570, novembre 2018, pp.4-5</ref>{{,}}<ref>Ludovic Slimak, Jan Fietzke, Jean-Michel Geneste, Roberto Otanon, « Comment on U-th dating of carbonate crusts reveal Neandertal origin of Iberian cave art », ''Science'', n° 361, doi.org/10.1126/science.aau1371</ref>. L'étude des pigments de la [[grotte du Renne (Arcy-sur-Cure)#Matières colorantes du Châtelperronien|grotte du Renne]] à [[grottes d'Arcy-sur-Cure|Arcy-sur-Cure]] (Salomon ''et al.'' 2008) permet de conclure que les Néandertaliens ont utilisé des couleurs sur les peaux (vêtements, tentes) bien avant qu'elles n'aient été utilisées pour les peintures rupestres. Les mêmes auteurs, et d'autres, notent la grande quantité de pigments remontant au [[Moustérien de tradition acheuléenne]] dans les [[grottes du Pech-de-l'Azé]] à [[Carsac-Aillac#Histoire|Carsac-Aillac]], Dordogne<ref name="matieresSalomon2008">{{Article|auteur1= Hélène Salomon |et al.= oui |titre= Les matières colorantes au début du Paléolithique supérieur : caractérisation chimique et structurale, transformation et valeur symbolique |périodique= PNRC |mois= janvier |année= 2008 |pages= 20 |lire en ligne= https://orbi.uliege.be/bitstream/2268/67462/1/PNRC_3Sa.pdf |format= pdf |consulté le= 2 mai 2018 }}.</ref>, et à d'autres sites de cette époque. En 2015 un réexamen des [[Serre (rapace)|serres]] d'un [[pygargue à queue blanche]], découvertes en 1899 sur le site néandertalien de Krapina en [[Croatie]], révèle un remodelage en vue d'en faire les plus anciens bijoux connus, datés de {{nombre|130000|ans}}. Il précède de {{nombre|20000|ans}} les plus anciens bijoux connus créé par l’''Homo sapiens'' à [[Es Skhul|Skhul]] en [[Israël]]. Les Néandertaliens possédaient donc une culture symbolique {{nombre|80000|ans}} avant l'arrivée d’''Homo sapiens'' en Europe. Des griffes similaires qui datent de {{nombre|100000|ans}} avaient été trouvées au site néandertalien des [[grottes du Pech-de-l'Azé]] en France<ref>[https://www.lexpress.fr/actualites/1/styles/les-plus-anciens-bijoux-de-neandertaliens-decouverts-en-croatie_1663872.html Les plus anciens bijoux de Néandertaliens découverts en Croatie], L'Express, 23/3/2015</ref>. Sur le même site, des pigments étaient utilisés sur les cuirs travaillés (vêtements, tentes), prouvant que bien avant l'apparition en Europe des peintures rupestres les Néandertaliens savaient manier les matériaux colorants et qu'ils n'ont pas attendu l'''[[Homo sapiens]]'' pour donner à leurs objets du quotidien une dimension symbolique<ref name="matieresSalomon2008"/>. Une controverse scientifique entoure la possible « [[flûte de Divje Babe]] », datée d'environ {{nb|43000 ans}} [[avant le présent|AP]], dans un environnement culturel de style et d'époque [[moustérien]]s, et présentée au [[Musée national de Slovénie]] (''Narodni Muzej Slovenije'') à [[Ljubljana]] comme le plus vieil instrument de musique découvert à ce jour, et éventuellement attribuable à l'Homme de Néandertal. Le découvreur {{incise|ou plutôt [[Invention (archéologie)|l'inventeur]]}} de l'objet est le [[paléoanthropologue]] Ivan Turk ; il est aussi l'auteur de l'hypothèse selon laquelle il s'agit bien d'une ancienne flûte néandertalienne<ref>ce serait alors une flûte de type [[Quena|kena]] : droite, tubulaire, à encoche (sans canal d'insufflation) et à trous de jeu, donc codée 421.111.12 dans la [[nomenclature]] de la classification du [[Système Hornbostel-Sachs]] (voir la section « [[Quena#Organologie |organologie]] » de l'article sur la kena). Plusieurs flûtes en os d'animaux divers, de même type, indiscutables mais un peu plus tardives et plutôt attribuées à ''Homo sapiens'', ont été retrouvées. Voir notamment les flûtes de [[Geißenklösterle]] et de [[Hohle Fels]], ou de la grotte d'[[Grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya|Isturitz]] dans les [[Pyrénées-Atlantiques]], datées jusqu'à environ {{nb|35000}} à {{nb|40000 ans}} ([[avant le présent|AP]]), ainsi que l'article consacré à la [[Flûte au Paléolithique]].</ref>. Les arguments en faveur et en défaveur de cette hypothèse sont nombreux<ref>Pour le détails des arguments échangés dans ce débat, ainsi que pour ses références scientifiques, consulter [[Flûte de Divje Babe|l'article qui est consacré à cet objet archéologique]].</ref>. Si une nouvelle preuve décisive intervient à l'avenir dans ce débat, cet objet serait la première preuve d'une [[Musique|pratique musicale]] chez l'Homme de Néandertal. Mais à ce jour (2023), cette controverse au sujet de la nature d'[[Artéfact (archéologie)|artéfact]] humain de l'objet ou bien façonné au hasard de l'action de carnivores, ainsi que sur son caractère néandertalien, n'est pas encore tranchée. === Structures de la grotte de Bruniquel === [[Fichier:La structure de la grotte de Bruniquel.jpg|vignette|La structure de la grotte de Bruniquel.|alt=]] {{article détaillé|Grotte de Bruniquel}} Deux structures annulaires formées par l'accumulation de tronçons de stalagmites ont été découvertes en 1995 dans la [[grotte de Bruniquel]], mais les campagnes de prélèvements n'ont pu avoir lieu qu'à partir de 2014. Ces structures, constituées de presque 400 « spéléofacts », ont été datées en 2016 : {{unité/2|176500|±=2000|ans}}. Cet âge indique qu'elles sont vraisemblablement l’œuvre de l'homme de Néandertal, et même de néandertaliens « archaïques »<ref name=Jaudert-al-2016>{{Article|langue=en|auteur=Jacques Jaubert, Sophie Verheyden, Dominique Genty, Michel Soulier, Hai Cheng, Dominique Blamart, Christian Burlet, Hubert Camus, Serge Delaby, Damien Deldicque, R. Lawrence Edwards, Catherine Ferrier, François Lacrampe-Cuyaubère, François Lévêque, Frédéric Maksud, Pascal Mora, Xavier Muth, Édouard Régnier, Jean-Noël Rouzaud, Frédéric Santos|titre=Early Neandertal constructions deep in Bruniquel Cave in southwestern France|périodique=Nature|date=25 mai 2016|numéro=534|pages=111–114|doi=10.1038/nature18291}}.</ref>{{,}}<ref name=PourLaScience-2016>{{article| prénom=Jacques |nom=Jaubert |titre=Que faisait Néandertal dans la grotte de Bruniquel ? |pages=26-35 |périodique=[[Pour la Science]]|mois=juillet |année=2016 |numéro=465|résumé=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-grotte-bruniquel-neandertal-culture-37141.php}}.</ref>. === Fabrication de cordage === En 2020, une équipe internationale a publié une étude décrivant le moulage fossilisé d’un fragment de [[Corde (outil)|cordelette torsadée]], composée de trois brins eux-mêmes torsadés. Cette découverte a été faite dans l’abri du Maras en [[Ardèche (département)|Ardèche]], daté entre {{unité|52000 et 41000 ans [[avant le présent|AP]]}}. L’Homme de Néandertal ayant été le seul occupant de ce site, cet artéfact lui a été attribué. Les fibres ont été identifiées comme provenant probablement d’un conifère. C'est la plus ancienne trace de cordage trouvée, la précédente datant de {{unité|19000 ans [[avant le présent|AP]]}} provenant du site [[Ohalo II]]<ref>{{article|langue=en|auteur1=Hardy, B.L.|auteur2=Moncel, M.|auteur3=Kerfant, C.|et al.=oui|titre=Direct evidence of Neanderthal fibre technology and its cognitive and behavioral implications|périodique=Sci Rep|volume=10|article=4889|année=2020|doi=10.1038/s41598-020-61839-w|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41598-020-61839-w}}.</ref>. == Hybridations == {{Article détaillé|Hybridation entre les humains archaïques et modernes}} === Morphologies d'apparence hybride === Un squelette d'enfant découvert au Portugal a été présenté en 1999 comme un [[hybride]] Néandertal/''Homo sapiens''. Cette hypothèse est fortement discutée en raison des difficultés à identifier les caractères [[Autapomorphie|autapomorphiques]] chez un individu juvénile, alors que la variabilité de la population concernée est mal connue<ref name="Hublin"/>. Un squelette d'enfant trouvé en contexte [[gravettien]] à [[Lagar Velho]] dans la [[vallée de Lapedo]], au centre du [[Portugal]], porterait des caractéristiques des deux espèces<ref>Zilhão, J. et Trinkaus, E. (2002), ''{{lang|en|Portrait of the Artist as a Child : the Gravettian Human Skeleton from the Abrigo do Lagar Velho and its Archeological Context}}'', {{lang|pt|Trabalhos de Arqueologia}}, {{vol.|22}}, 609&nbsp;{{p.}}</ref>{{,}}<ref>Plagnol V., Wall J.D., (2006), « [http://genetics.plosjournals.org/perlserv/?request=get-document&doi=10.1371/journal.pgen.0020105.eor {{lang|en|Possible ancestral structure in human populations}}] », ''[[PLoS Genetics|{{lang|en|PLoS Genetics}}]]'', 2 : e105 ; citation : ''{{lang|en|..strong evidence for ancient admixture in both a European and a West African population (p ≈ 10−7), with contributions to the modern gene pool of at least 5%. While Neanderthals form an obvious archaic source population candidate in Europe.}}''</ref>{{,}}<ref>Duarte, C., Maurício, J., Pettitt, P.B., Souto, P., Trinkaus, E., van der Plicht, H. et Zilhão, J., (1999), « [http://www.pnas.org/cgi/content/full/96/13/7604 {{lang|en|The early Upper Paleolithic human skeleton from the}} {{lang|pt|Abrigo do Lagar Velho}} {{lang|en|(Portugal) and modern human emergence in Iberia}}] », ''{{lang|en|Proceedings of the National Academy of Sciences}}'', vol. 96, {{n°|13}}, {{p.|7604-7609}}, citation : ''[...]'' {{lang|en|''the persistence of a morphological mosaic for that time period, indicates that this child ''was not the result of a rare Neandertal/early modern interbreeding'' but the descendant of extensively admixed populations.''}}</ref>. Cet enfant d'environ quatre ans a été inhumé dans une sépulture intentionnelle, il y a {{nombre|25000|ans}}. Il est donc postérieur de quelques milliers d'années aux derniers restes clairement attribuables aux Néandertaliens (entre {{formatnum:30000}} et {{nombre|40000|ans}} [[avant le présent]]<ref name="Higham et al 2014" />{{,}}<ref>''Archéologia'', {{n°|525}}, octobre 2014, {{p.|8}}.</ref>). Cependant le caractère hybride de cet enfant est très discuté et difficile à établir : les caractères dérivés des deux taxons sont moins marqués chez les individus juvéniles que chez les adultes et la variabilité individuelle des enfants de l’époque est absolument inconnue<ref name="Hublin">{{Chapitre|auteur1= Jean-Jacques Hublin |lien auteur1= Jean-Jacques Hublin |titre chapitre= Origine et évolution des Néandertaliens |auteurs ouvrage= [[Yves Coppens]] et [[Pascal Picq]] (dir.) |titre ouvrage= Aux origines de l'humanité|éditeur= Fayard |date= 2001 |volume= 1 }}.</ref>. Le réexamen (morphologie géométrique, analyse [[paléogénétique]] de l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]]) en 2013 d'une mandibule dite des « amants de Vérone » suggère une hybridation entre un père sapiens et une mère néandertalienne<ref>{{Article|langue=en|auteur=[[Silvana Condemi]], Aurélien Mounier, Paolo Giunti, Martina Lari, David Caramelli, Laura Longo |titre=Possible Interbreeding in Late Italian Neanderthals? New Data from the Mezzena Jaw (Monti Lessini, Verona, Italy)|périodique=[[PLOS ONE]]|date=27 mars 2013|volume=8|numéro=3|doi=10.1371/journal.pone.0059781}}.</ref>. === Génétique === [[Fichier:Neanderthal DNA extraction.jpg|vignette|alt=Homme masqué en combinaison de laboratoire penché sur un os qu'il examine entre ses mains sur son plan de travail.|Chercheur de l'Institut Max-Planck préparant un échantillon d'os pour en extraire l'ADN.]] En 2010, le [[séquençage]] de 63 % du [[génome]] de Néandertal effectué par une équipe de l'[[Institut Max-Planck d'anthropologie évolutionniste]] coordonnée par [[Svante Pääbo]]<ref name="Green"/>{{,}}<ref>{{article|auteur=Hervé Morin|titre=Il y a du Neandertal en nous|journal=[[Le Monde]]|date=7 mai 2010|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2010/05/07/il-y-a-du-neandertal-en-nous_1347879_3244.html}}</ref> montre que 1 à 4 % du génome des ''[[Homo sapiens]]'' non [[africains]] provient des Néandertaliens. Les ''Homo sapiens'' d'ascendance africaine n'ont, eux, que peu ou pas d'ADN de Néandertal. Cet apport est réparti sur 20 régions génétiques spécifiques aux ''Homo sapiens''. En 2010, des résultats basés sur l'analyse de {{nb|4 milliards}} de paires de bases d'[[ADN nucléaire]], issus d'ossements fossiles de trois Néandertaliens, ont montré que ceux-ci étaient génétiquement plus proches des ''[[Homo sapiens]]'' eurasiatiques que de ceux d'Afrique subsaharienne<ref name="Green">{{article|lang=en|auteurs=Richard E. Green ''et al.''|titre=A draft sequence of the Neandertal genome|revue=[[Science (revue)|{{lang|en|Science}}]]|vol=328|no=5979|date=2010|pages=710-722|url=http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/328/5979/710}}</ref>. Les auteurs en concluaient que les Néandertaliens auraient contribué à hauteur de 1 à 4 % (en moyenne 2,2 %) au génome des populations d'humains modernes non africaines<ref name="Green"/>. Ces croisements entre Néandertaliens et ''Homo sapiens'' eurasiatiques auraient pu survenir il y a {{nb|100000}} à {{nb|50000}} ans au [[Proche-Orient]]<ref>''On a tous quelque chose de Neandertal'', Rachel Mulot, ''[[Sciences et Avenir]]'', juin 2010, page 30.</ref>{{,}}<ref name="Science/Genomics">[http://www.sciencemag.org/site/special/neandertal/feature/genomics.html {{lang|en|Science, Comparative Genomics : the Neandertal Genome}}]</ref>{{,}}<ref name="New Scientist">{{article|url=https://www.newscientist.com/article/mg20627602.300|titre=Welcome to the family, ''Homo sapiens neanderthalensis''|journal=[[New Scientist]].com|date=13 mai 2010}}</ref>. En 2012, une étude confirme que Néandertaliens et humains modernes se sont hybridés « quand les [[Homo sapiens|humains modernes]], porteurs de technologies proches de celles du [[Paléolithique supérieur]], ont rencontré les Néandertaliens alors qu'ils quittaient l'Afrique »<ref name="Sankararaman">Sankararaman, S., Patterson, N., Li, H., [[Svante Pääbo|Pääbo, S.]] et [[David Reich|Reich, D.]] (2012) - « [http://www.plosgenetics.org/article/info%3Adoi%2F10.1371%2Fjournal.pgen.1002947 {{lang|en|The date of interbreeding between Neandertals and Modern Humans}}] », ''{{lang|en|PLoS Genetics}}'', 8, (10).</ref>{{,}}<ref>[http://www.hominides.com/html/actualites/confirmation-metissage-neandertal-sapiens-0662.php Hybridation Sapiens et Néandertal, confirmation de la première étude]</ref>. Si chaque ''Homo sapiens'' n'a que 1,8 à 2,6 % du génome de Néandertal en lui, en regroupant les différentes séquences éparpillées dans le monde entier, les chercheurs sont parvenus à reconstituer environ 30 % de ce génome<ref> [https://sciencepost.fr/2018/02/lapport-genetique-de-neandertal-lhumain-moderne/ ''Quel est l’apport génétique de Néandertal sur l’humain moderne ?'']</ref>{{,}}<ref> [http://science.sciencemag.org/content/early/2014/01/28/science.1245938 ''Benjamin Vernot, Joshua M. Akey, Resurrecting Surviving Neandertal Lineages from Modern Human Genomes''], ''[[Science (magazine)|Science]]''</ref> . En 2014, l'étude du génome d'un ''Homo sapiens'' découvert à [[Kostenki]], en Russie, et daté de {{nb|37000}} ans avant le présent, confirme encore le métissage et permet d'avancer une date à laquelle l'hybridation aurait eu lieu<ref>Seguin-Orlando, A., Korneliussen, T.S., Sikora, M., Malaspinas, A.-S., Manica, A., Moltke, I., Albrechtsen, A., Ko, A., Margaryan, A., Moiseyev, V., Goebel, T., Westaway, M., Lambert, D., Khartanovich, V., Wall, J.D., Nigst, P.R., Foley, R.A., Lahr, M.M., Nielsen, R., Orlando, L. et Willerslev, E. (2014) - « [http://www.sciencemag.org/content/early/2014/11/05/science.aaa0114.abstract Genomic structure in Europeans dating back at least 36,200 years] », ''Science'', 2014/11/06 [online].</ref>{{,}}<ref>[https://fr.news.yahoo.com/lhomme-kostenki-pr%C3%A9cise-le-m%C3%A9tissage-sapiens-n%C3%A9andertal-075300451.html L'homme de Kostenki précise le métissage Sapiens-Néandertal]</ref>. En 2015, des analyses génétiques révèlent que le fossile [[Peștera cu Oase|Oase 1]] avait un ancêtre récent néandertalien, avec un ADN autosomique néandertalien estimé de 5 à 11 %<ref>{{Article|langue=en|auteur=Qiaomei Fu, Mateja Hajdinjak, Oana Teodora Moldovan, Silviu Constantin, Swapan Mallick, Pontus Skoglund, Nick Patterson, Nadin Rohland, Iosif Lazaridis, Birgit Nickel, Bence Viola, Kay Prüfer, Matthias Meyer, Janet Kelso, David Reich & Svante Pääbo|titre=An early modern human from Romania with a recent Neanderthal ancestor|périodique=[[Nature (revue)|Nature]]|date=13 août 2015|numéro=524|pages=216–219|doi=10.1038/nature14558}}.</ref>. En 2017, le génome d'une seconde néandertalienne provenant de la [[grotte de Vindija]] ([[Croatie]]) a été séquencé. L'étude a permis de préciser la proportion d'ADN néandertalien chez les Eurasiens (1,8 à 2,6 %) et confirme l'implication de ces gènes néandertaliens dans la résistance au froid et la sensibilité à certaines maladies<ref>{{article| titre=L'ADN d'une deuxième femme de Néandertal séquencé| auteur=François Savatier| page=16| périodique=[[Pour la science]]| mois=décembre| année=2017| numéro=482}}.</ref>{{,}}<ref>{{article| langue=en| titre=A high-coverage Neandertal genome from Vindija Cave in Croatia| auteur1=Kay Prüfer| auteur2=Cesare de Filippo| auteur3=Steffi Grote| auteur4=Fabrizio Mafessoni| et al.=oui| périodique=[[Science (revue)|Science]]| jour=5| mois=octobre| année=2017| numéro article=eaao1887| doi=10.1126/science.aao1887}}.</ref>. En 2018, l'ADN d'un fragment osseux trouvé dans la [[grotte de Denisova]], celui d'une adolescente morte vers 13 ans il y a environ {{nb|90000 ans}}<ref group=alpha>Il s'agit du fragment osseux dénommé Denisova-11. L'adolescente a été surnommée [[Denny (hominine hybride)|Denny]].</ref>, montre qu'elle était l'[[hybride]] d'une mère néandertalienne et d'un père [[homme de Denisova|dénisovien]]<ref>{{article| langue=en| titre=Mum’s a Neanderthal, Dad’s a Denisovan: First discovery of an ancient-human hybrid - Genetic analysis uncovers a direct descendant of two different groups of early humans| périodique=Nature| lien périodique=Nature (revue)| volume=560| pages=417-418| date=23 août 2018| auteur=Matthew Warren| doi=10.1038/d41586-018-06004-0}}.</ref>. C'est le premier cas reconnu d'une hybridation entre [[Homo|espèces humaines]] au premier degré. === Interfécondité === En 2016, une information nouvelle a contribué aux débats : alors que les séquençages précédents concernaient l'[[Autosome|ADN autosomal]] (non sexuel), une première description d'un [[chromosome Y]] (et donc masculin) néandertalien (provenant de la [[grotte d'El Sidrón]], Espagne, il y a {{unité|49000 ans}}) a montré de grandes différences avec le chromosome Y humain actuel<ref>{{Article |langue=en |auteur=Ann Gibbons |titre=Modern human females and male Neandertals had trouble making babies ; Here’s why |revue=[[Science (revue)|Science]] News.org |date=7 avril 2016 |url=http://www.sciencemag.org/news/2016/04/modern-human-females-and-male-neandertals-had-trouble-making-babies-here-s-why}}.</ref>{{,}}<ref name=Mendez2016>{{Article |langue=en |auteurs=Fernando L. Mendez , G. David Poznik, Sergi Castellano et Carlos D. Bustamant |titre=The Divergence of Neandertal and Modern Human Y Chromosomes |revue=[[American Journal of Human Genetics|AJHG]] |vol=98 |no=4 |pages=728-734 |date=7 avril 2016 |url=http://www.cell.com/ajhg/fulltext/S0002-9297(16)30033-7}}.</ref>. Même si des Néandertaliens et des humains modernes se sont hybridés il y a quelque {{nb|55000 ans}}, l'ADN du chromosome Y néandertalien ne semble pas avoir été transmis aux humains modernes<ref name=Mendez2016/>. Ceci va dans le sens d'études antérieures constatant que si les Asiatiques et les Européens actuels ont bien hérité de 1 % à 3 % de leur ADN de leurs ancêtres via des croisements avec des Néandertaliens, leurs chromosomes Y n'en portent pas de traces. Une hypothèse explicative serait que les deux taxons n'étaient pas entièrement compatibles : le sperme des hommes Néandertaliens pourrait avoir été non fécondant pour les femmes « modernes » de leur époque<ref name=GibbAnn2014>{{Article |langue=en |auteur=Ann Gibbons |titre=Neandertals and Moderns Made Imperfect Mates |revue=[[Science (revue)|Science]] |date=31 janvier 2014 |vol=343 |no=6170 |pages=471-472 |doi=10.1126/science.343.6170.471 |résumé=http://science.sciencemag.org/content/343/6170/471.full}}.</ref>. On a trouvé dans le chromosome Y néandertalien d'El Sidrón des mutations de trois gènes impliqués dans le [[système immunitaire]], dont celui qui produit des [[antigène]]s pouvant provoquer une réponse immunitaire aboutissant à une fausse-couche chez les femmes enceintes<ref name=GibbAnn2014/>. Ainsi, même si des hommes néandertaliens et des femmes « modernes » se sont sexuellement unis par le passé, ils n'ont vraisemblablement pas pu obtenir de descendance mâle suffisamment abondante ou viable, ce qui aurait pu hâter {{Citation|l'extinction}} des néandertaliens. En 2019, [[David Reich]] parle des humains modernes et des Néandertaliens comme de « deux groupes à la limite de la compatibilité », l'analyse de l'ADN ancien et de l'ADN moderne d'''Homo sapiens'' montrant une expulsion progressive des gènes néandertaliens impliqués dans la reproduction. Lors de chaque reproduction, l'héritage génétique se fait au hasard, par recombinaison des génomes paternel et maternel. Et le résultat montre que les ''Homo sapiens'' (non-africains) qui portaient le plus de traces néandertaliennes sur les chromosomes reproductifs n'ont pas eu de descendance (ou peu), donc étaient plus touchés par des problèmes de stérilité<ref name="David-Reich-2019">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[David Reich]] |titre=Comment nous sommes devenus ce que nous sommes |éditeur=Quanto |année=2019 |pages totales=380 |passage=74-80 |isbn=978-2-88915-308-4}}.</ref>. Cette stérilité partielle des hybrides est un des arguments en faveur de la définition de Néandertal comme une espèce à part entière. === Gènes transmis par Néandertal à ''Sapiens'' === Dans le génome des hommes modernes européens, un gène lié à l'immunité pourrait être issu du génome de l'Homme de Néandertal<ref name="futurasc2013">[http://www.futura-sciences.com/magazines/terre/infos/actu/d/paleontologie-gene-immunite-nous-vient-homme-neandertal-50535/ Un gène de l'immunité qui nous vient de l’Homme de Néandertal], futura-sciences.com</ref>{{,}}<ref> [http://science.sciencemag.org/content/334/6052/89 Laurent Abi-Rached, The Shaping of Modern Human Immune Systems by Multiregional Admixture with Archaic Humans], [[Science (magazine)|Science]]</ref>{{,}}<ref name="jbc2013">{{en}} Sebastian Temme, Martin Zaccharias, Jürgen Neumann, Sebastian Wohlfromm, Angelika König, Nadine Temme, Sebastian Springer, John Trowsdale et Norbert Koch « [http://www.jbc.org/content/early/2013/11/08/jbc.M113.515767.full.pdf+html {{lang|en|A novel family of human lymphocyte antigen class II receptors may have its origin in archaic human species}}] », ''{{lang|en|Journal of Biological Chemistry}}''].</ref>. Cette découverte est confirmée en 2016 par des études qui mettent en évidence ces cas d'[[introgression]] : gènes néandertaliens à l'origine de la stimulation immunitaire<ref>{{Article|langue=en|auteur=Michael Dannemann, Aida M. Andrés, Janet Kelsocorrespondence|titre=Introgression of Neandertal- and Denisovan-like Haplotypes Contributes to Adaptive Variation in Human Toll-like Receptors|périodique=American Journal of Human Genetics|date=7 janvier 2016|volume=98|numéro=1|pages=22–33,|doi=10.1016/j.ajhg.2015.11.015}}.</ref> et des allergies des hommes modernes<ref>{{Article|langue=en|auteur=Quach, Rotival, Pothlichet, Loh et al.|titre=Genetic Adaptation and Neandertal Admixture Shaped the Immune System of Human Populations|périodique=[[Cell (revue scientifique)|Cell]]|date=20 octobre 2016|volume=167|numéro=3|pages=643-656|doi=10.1016/j.cell.2016.09.024}}.</ref>. Certaines séquences d'ADN acquises par ''Homo sapiens'' auprès des Néandertaliens ont pu s’avérer bénéfiques, comme celles favorisant l'adaptation au climat froid ou résistance aux maladies. Elles ont été sélectionnées positivement alors que d'autres, délétères, ont été éliminées du génome humain par sélection négative. On trouve aujourd'hui dans le génome humain des allèles dérivés de Néandertaliens qui nous rendent à la fois sensibles ou {{lesquelles|résistants à certaines maladies}}<ref name=Prüfer2017/>. Parmi les gènes que les néandertaliens nous ont transmis, certains sont associés à des [[Phénotype|traits phénotypiques]] ou à des maladies. Ils affectent notamment<ref name=Prüfer2017/> : * la concentration [[Plasma sanguin|plasmatique]] de : ** [[cholestérol]] à [[lipoprotéines de basse densité]] (LDL) (rs10490626) ; ** vitamine D (rs6730714) ; * les troubles de l'alimentation (rs74566133) ; * l'accumulation de graisse viscérale (rs2059397) ; * le risque de : ** polyarthrite rhumatoïde (45475795) ; ** schizophrénie (rs16977195) ; * la réponse aux antipsychotiques (rs1459148). Cela conforte l'idée {{Citation|que l'ascendance néandertalienne influe sur le risque de maladie chez les humains actuels, en particulier en ce qui concerne les phénotypes neurologiques, psychiatriques, immunologiques et dermatologiques}}<ref name=Prüfer2017/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Africains et Européens ont des systèmes immunitaires génétiquement différents… et l’Homme de Néandertal y est pour quelque chose |url=https://www.pasteur.fr/fr/africains-europeens-ont-systemes-immunitaires-genetiquement-differents-homme-neandertal-y-est |éditeur=Institut Pasteur |date=2016-10-25 |consulté le=2020-10-13}}</ref>. == Extinction == [[Fichier:Sapiens neanderthal comparison en blackbackground.png|vignette|redresse=1.35|alt=Photo sur fond noir sur éclairage tungstène de deux crânes se regardant, celui de gauche étant plus petit et plus mat.|Crânes d'''Homo sapiens'' (à gauche) et de Néandertalien (à droite).]] Les derniers Néandertaliens ont disparu plusieurs milliers d'années après l'arrivée d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' par l'est de l'Europe<ref>{{article |périodique=[[Nature (revue)|Nature]] |langue=en |titre=Homo sapiens reached the higher latitudes of Europe by 45,000 years ago |auteur=D. Mylopotamitaki et al. |date=2024 |page=341-346 |volume=626 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41586-023-06923-7}}</ref>, soit probablement il y a environ {{nb|40000 ans}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Qui étaient vraiment les Néandertaliens ? |auteur=Erin Blakemore |date=9 mars 2023 |url=https://www.nationalgeographic.fr/sciences/qui-etaient-vraiment-les-neandertaliens |site=nationalgeographic.fr |consulté le=10 février 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La disparition de l’homme de Néandertal serait plus ancienne que ce que l’on croyait |auteur=[[Le Monde]] avec [[AFP]] |date=10 mars 2021 |url=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/08/la-disparition-de-l-homme-de-neandertal-serait-plus-ancienne-que-ce-que-l-on-croyait_6072397_1650684.html |site=lemonde.fr |consulté le=10 février 2024}}</ref>. L'extinction aurait été échelonnée dans le temps selon un gradient régional<ref name="Higham et al 2014">Higham, T., Douka, K., Wood, R., Ramsey, C.S., Brock, F., Basell, L., Camps, M., Arrizabalaga, A., Baena, J., Barroso-Ruíz, C., Bergman, Ch., Boitard, C., Boscato, P., Caparrós, M., Conard, N.J., Draily, Ch., Froment, A., Galván, B., Gambassini, P., Garcia-Moreno, A., Grimaldi, S., Haesaerts, P., Holt, B., Iriarte-Chiapusso, M.-J., Jelinek, A., Jordá Pardo, J.F., Maíllo-Fernández, J.M., Marom, A., Maroto, J., Menéndez, M., Metz, L., Morin, E., Moroni, A., Negrino, F., Panagopoulou, E., Peresani, M., Pirson, S., de la Rasilla, M., Riel-Salvatore, J., Ronchitelli, A., Santamaria, D., Semal, P., Slimak, L., Soler, J., Soler, N., Villaluenga, A., Pinhasi, R. et Jacobi, R. (2014) - « [http://www.nature.com/nature/journal/v512/n7514/full/nature13621.html The timing and spatiotemporal patterning of Neanderthal disappearance] », ''Nature'', vol. 512, {{p.|306-309}}.</ref>. Leur disparition a suscité de nombreuses hypothèses<ref>Pettitt. P.B. (1999) « {{lang|en|Disappearing from the World: An Archeological Perspective on Neanderthal Extinction}} », ''{{lang|en|Oxford Journal of Archeology}}'', 18, {{p.}}217-239.</ref>{{,}}<ref>Guk, Y. (1997) « {{lang|en|Why's the Neanderthal Gone?}} », ''{{lang|en|Science in Russia}}'', 4, {{p.}}50-54.</ref>{{,}}<ref>Gelly, R. (1992) « L'énigme de Néandertal », ''Sciences et Avenir'', {{Numéro}} d'avril, {{p.}}64-69.</ref>, certaines faisant intervenir des modèles mathématiques<ref>Flores, J. C. (1998) « {{lang|en|A Mathematical Model for Neanderthal Extinction}} », ''{{lang|en|Journal of Theoretical Biology}}'', Volume 191, numéro 3, {{p.}}295-298.</ref> ou économiques<ref>{{article|auteurs=R.D. Horan, E. Bulte et J.F. Shogren|titre=How trade saved humanity from biological exclusion: an economic theory of Neanderthal extinction|journal=Journal of Economic Behavior & Organization|date=2005|vol=58|no=1|pages=1-29}}.</ref>{{,}}<ref name="Higham">{{article|langue=en|auteur=Tom Higham|titre=The timing and spatiotemporal patterning of Neanderthal disappearance|périodique=Nature|date=21 août 2014|numéro=512|pages=306–309|doi=10.1038/nature13621}}</ref>. Cette disparition des Néandertaliens coïncide avec l'arrivée en Europe de groupes d'[[Homo sapiens|hommes modernes]]<ref group="alpha">Le début de la migration d{{'}}''[[Homo sapiens]]'' il y a environ {{nb|48000 ans}} pourrait avoir été favorisée par un épisode climatique tempéré de la [[Glaciation de Würm|dernière glaciation]].</ref>, porteurs d'une nouvelle culture matérielle, l'[[Aurignacien]]. === Causes d'extinction possibles === ==== Éruption volcanique ==== {{article détaillé|Éruption ignimbritique de Campanie}} Entre 2010 et 2017 ont été mises en relation la disparition de l'Homme de Néandertal et l'[[Éruption ignimbritique de Campanie|éruption campanienne]], à l'origine de la [[caldeira]] des [[champs Phlégréens]] (baie de Naples, Italie)<ref name="2015SD">{{Article |langue= en |titre= Did a volcanic cataclysm 40,000 years ago trigger the final demise of the Neanderthals? |périodique= Geological Society of America |éditeur= ScienceDaily |jour= 20 |mois= mars |année= 2015 |lire en ligne= http://www.sciencedaily.com/releases/2015/03/150320112332.htm }}</ref>. Des datations de cet événement publiées en 2003 donnent une date de {{unité|39280|±110 ans [[avant le présent|AP]]}}<ref name="2003fedele">{{Chapitre |langue= fr |auteur1= Francesco G. Fedele |auteur2= Biagio Giaccio |auteur3= Roberto Isaia |auteur4= Giovanni Orsi |titre chapitre= The Campanian Ignimbrite eruption, Heinrich Event 4, and Palaeolithic change in Europe: A high-resolution investigation|titre ouvrage= Volcanism and Earth's atmosphere |éditeur= AGU Book |année= 2003 |lire en ligne= https://www.researchgate.net/publication/239939045_The_Campanian_Ignimbrite_eruption_Heinrich_Event_4_and_Palaeolithic_change_in_Europe_A_high-resolution_investigation |consulté le= 18 novembre 2018 }}.</ref>. Cet événement a vu la libération dans l'atmosphère d'un volume de matières volcaniques extrêmement important, d'au moins {{unité|300|km|3}}<ref name="2003fedele"/>. Le panache de cendres serait monté à plus de {{unité|30|km}}<ref name="2015black">{{Article |langue= fr |auteur1= Benjamin A. Black |auteur2= Ryan R. Neely |auteur3= Michael Manga |titre= Campanian Ignimbrite volcanism, climate, and the final decline of the Neanderthals |périodique= Geology |volume= 43 |numéro= 5 |date= 2015 |pages= 411-414 |lire en ligne= http://seismo.berkeley.edu/~manga/blacketal2015.pdf|consulté le= 18 novembre 2018 }}, {{p.|411}}.</ref>, {{refnec|voire {{unité|40|km}}}} d'altitude (stratosphère), avant de retomber en un épais manteau<ref>Documentaire ''Science grand format, L'apocalypse de Néandertal'', diffusé sur [[France 5]] le 29 novembre 2018</ref> recouvrant tout, comparable aux couches de cendres de Pompéi, sur une aire de {{unité|3700000|km|2}}<ref name="2015black"/> allant de l'Italie aux steppes asiatiques, tuant toute forme de végétation sur cette zone, ainsi que toute la chaîne trophique en dépendant, grands prédateurs et ''Homo'' compris. L'atmosphère globale aurait été assombrie pendant plusieurs années. Les derniers peuplements néandertaliens ayant survécu à cet évènement (présence constatée sur la péninsule Ibérique pendant encore plusieurs millénaires) auraient fini de disparaître en raison d'un manque de diversité génétique (garante de la viabilité d'une espèce). ==== Extinction due à des capacités cognitives inférieures ==== En 2010, une équipe de paléontologues du département d'évolution humaine de l'Institut Max Planck, à Leipzig (Allemagne), a analysé l'endocrâne (l'empreinte laissée par le cerveau dans la boîte crânienne) de squelettes de néandertaliens. Les résultats ont confirmé les données sur la génétique des Néandertaliens acquises grâce au séquençage de leur ADN : le cerveau des ''Homo sapiens'' a une forme globulaire caractéristique qui n'existe pas chez Néandertal. Cette différence pourrait influencer l'organisation neuronale et synaptique du cerveau, et donc les capacités cognitives. Par une litote, Jean-Jacques Hublin, le chercheur français qui a dirigé cette étude, émet l'hypothèse que « l'homme de Néandertal ne voyait pas le monde de la même façon que nous » et que son incapacité à créer des liens sociaux complexes serait à l'origine de son extinction<ref>{{lien web |langue=en |titre=Press Release : December 2010 |url=http://heb.fas.harvard.edu/press |site=harvard.edu |consulté le=08-04-2023}}.</ref>. ==== Extinction par stérilité de l'hybridation ==== Selon une autre hypothèse, la disparition progressive de la population néandertalienne serait liée à la possibilité d'accouplements féconds mais donnant des hybrides stériles, au moins chez les Néandertaliennes. Une telle hypothèse, émise par le paléontologue finlandais [[Björn Kurtén]]<ref>Hypothèse présentée dans le roman ''{{lang|en|Dance of the Tiger. A novel of the Ice Age}}'' (1978) et explicitée dans une note de l'auteur à la fin de l'ouvrage.</ref>, demeure difficile à tester. Certaines études suggèrent que les enfants issus d'union entre Néandertaliens et ''Homo sapiens'' auraient été moins fertiles, ce qui aurait entraîné une diminution de la proportion de gènes hérités de Neandertal<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Ann|nom1=Gibbons|titre=Neandertals and Moderns Made Imperfect Mates|périodique=Science|volume=343|date=2014-01-31|issn=0036-8075|issn2=1095-9203|pmid=24482455|doi=10.1126/science.343.6170.471|lire en ligne=http://www.sciencemag.org/content/343/6170/471|consulté le=2015-10-06|pages=471-472}}</ref>. ==== Extinction par consanguinité et petitesse de la population ==== La diversité génétique de l'espèce semble s'être fortement réduite au cours du [[Pléistocène supérieur]], comme le montrent les analyses faites sur les séquences connues entre {{nb|42000 et 29000 ans}}, au moment où Néandertal cohabitait avec l’''[[Homo sapiens]]''. Ce constat nourrit la thèse du déclin démographique de Néandertal sur cette période, déclin conduisant, par un phénomène de [[goulet d'étranglement de population]], à la disparition progressive de certains génotypes, donc à l'appauvrissement génétique de l'espèce. Ont également été évoqués des problèmes d'ordre [[génétique]] liés à une forte [[consanguinité]] et/ou des mutations spontanées ayant entraîné des maladies congénitales telles que l'[[hémophilie]], le [[Diabète de type 1|diabète insulino-dépendant]] ou une forme de [[Stérilité humaine|stérilité]], ayant suffisamment affecté la démographie de la population pour la faire disparaître. Partant de l'observation que les populations néandertaliennes étaient déjà petites avant l'arrivée de l'Homme moderne, une étude publiée en 2019 met en œuvre trois facteurs que la biologie de la conservation identifie comme essentiels pour la persistance d'une petite population, à savoir la consanguinité, l'[[effet Allee]] et la [[Stochasticité démographique|stochasticité]]. Les résultats indiquent que la disparition des Néandertaliens peut avoir résidé dans la petitesse de leur seule population. Ainsi, même s'ils étaient identiques dans leurs traits cognitifs, sociaux et culturels, et même en l'absence de compétition interspécifique, les Néandertaliens couraient un risque d'extinction considérable. En outre, les auteurs suggérent que si les humains modernes ont contribué à la disparition des Néandertaliens, cette contribution n'aurait peut-être rien à voir avec la concurrence des ressources, mais plutôt avec la façon dont les populations entrantes ont restructuré géographiquement les populations résidentes, d'une manière qui a renforcé les effets Allee, et les effets de consanguinité et stochasticité<ref>{{en}} Krist Vaesen et al., [https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0225117 Inbreeding, Allee effects and stochasticity might be sufficient to account for Neanderthal extinction], PLoS ONE 14(11), 27 novembre 2019</ref>. L'analyse du génome d'un individu néandertalien tardif, surnommé « Thorin », trouvé dans la [[grotte Mandrin]] ([[Drôme (département)|Drôme]]) semble confirmer ces hypothèses : celui-ci révèle une profonde divergence avec les autres Néandertaliens tardifs, Thorin appartenant à une population de petite taille qui ne présentait aucune [[introgression]] génétique avec d'autres Néandertaliens européens tardifs connus, révélant l'isolement génétique de sa lignée bien que ces individus vécussent dans des régions voisines<ref>{{en}} Ludovic Slimak, Tharsika Vimala, Andaine Seguin-Orlando ''et al.'', [https://www.biorxiv.org/content/10.1101/2023.04.10.536015v1 A late Neanderthal reveals genetic isolation in their populations before extinction], biorxiv.org, 10 avril 2023, doi.org/10.1101/2023.04.10.536015</ref>. ==== Coexistence avec ''Homo sapiens'' ==== La disparition des Néandertaliens serait liée à l'arrivée des hommes modernes et à la compétition territoriale pour l'exploitation des ressources<ref name="D'Errico">D’Errico, F. et Sánchez Goñi, M.F. (2003), « {{lang|en|Neanderthal extinction and the millennial scale climatic variability of OIS 3}} », ''{{lang|en|Quaternary Science Reviews}}'', 22, {{p.}}769–788.</ref>, voire à leur élimination physique par les hommes modernes à l'occasion de conflits violents sur les zones de contact. L'hypothèse s'appuie en particulier sur la concomitance de l'expansion d'''[[Homo sapiens]]'' et de la disparition de Néandertal<ref>{{lien web|url=http://www.sciencepresse.qc.ca/node/18557|titre=L'homme de Néandertal n'est pas mort de froid|date=17 septembre 2007|site=sciencepresse.qc.ca}}.</ref> ; les ''Homo sapiens'' d'Europe de l'Ouest cohabitant par exemple pendant plusieurs milliers d'années (500 à {{nombre|5400|ans}} suivant les régions) avec les Néandertaliens<ref name="Higham"/>. Elle se heurte toutefois à l'absence de traces de morts violentes ou de traces de cohabitation prolongée sur un même territoire<ref>« 10 scénarios pour une disparition » in: ''Neandertal : enquête sur une disparition'', Les Dossiers de la Recherche, {{n°|24}}, août-octobre 2006.</ref>. En outre on peut objecter que les deux groupes ne devaient pas occuper l'ensemble du territoire européen et que les Néandertaliens avaient une meilleure connaissance de ce territoire et de ses ressources que les nouveaux arrivants<ref>Finlayson, C., Fa, D.A., Finlayson, G., Pacheco, F.G. et Vidal, J.R., (2004), « {{lang|en|Did the moderns kill off the Neanderthals? A reply to F. D’Errico and Sánchez Goñi}} », {{lang|en|Quaternary Science Reviews}}, Volume 23, numéros 9-10, {{p.}}1205-1209.</ref>. La [[domestication du chien]] pour la [[chasse]] correspondant approximativement à la période de disparition des Néandertaliens, Pat Shipman a émis l'hypothèse selon laquelle cet événement aurait permis à ''Homo sapiens'' de bénéficier d'un net avantage dans sa recherche de nourriture<ref>[http://www.maxisciences.com/chien/la-domestication-du-chien-aurait-elle-aide-sapiens-a-supplanter-neandertal_art24454.html ''La domestication du chien aurait-elle aidé sapiens à supplanter Néandertal ?''], Maxisciences, 16 mai 2012.</ref>{{,}}<ref>Shipman, P., « [http://www.americanscientist.org/issues/pub/do-the-eyes-have-it/1 {{lang|en|Dog domestication may have helped humans thrive while Neandertals declined}}] », ''{{lang|en|American scientist}}'', mai-juin 2012, vol. 100, {{n°|3}}, {{p.|198}}</ref>. Outre cette hypothèse de l'extinction violente liée à l'homme moderne, les Néandertaliens auraient pu succomber à une maladie mortelle ([[épidémie]]s) apportée par les Sapiens originaires d'Afrique<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Marcel Otte]]|titre=L'Homme de Néandertal. L'extinction|éditeur=Université de Liège|année=1988|passage=27|isbn=}}</ref>. La [[trompe d'Eustache]] néandertalienne, plus courte que celle des ''Homo sapiens'', aurait favorisé des infections de l'oreille à répétition, fragilisant les Néandertaliens et participant à leur disparition<ref>{{Article|langue=en|auteur=Anthony Santino Pagano, Samuel Márquez, Jeffrey T. Laitma|titre=Reconstructing the Neanderthal Eustachian Tube: New Insights on Disease Susceptibility, Fitness Cost, and Extinction|périodique=The Anatomical Record|date=2019|doi=10.1002/ar.24248}}</ref>. == L'Homme de Néandertal dans les œuvres de fiction == [[Fichier:De Neanderthaler (DSC 1945).jpg|vignette|Sculpture en bois par [[Ad Wouters]] à [[Louvain]] (Belgique)]] {{Article détaillé|Liste de fictions préhistoriques}} Les Néandertaliens ont été dépeints dans la culture populaire, y compris les apparitions dans la littérature, les médias visuels et la comédie. L'archétype des « [[hommes des cavernes]] » se moque souvent des Néandertaliens et les décrit comme des personnages primitifs, bossus, brandissant des massues, grognants, des personnages antisociaux mus uniquement par l'instinct animal. « Néandertal » peut également être utilisé comme une insulte<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dimitra|nom1=Papagianni|prénom2=Michael A.|nom2=Morse|titre=Neanderthals Rediscovered : How Modern Science Is Rewriting Their Story|éditeur=[[Thames & Hudson]]|date=2015-09-08|pages totales=208|isbn=978-0-500-77311-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9As7CwAAQBAJ&pg=PT171|consulté le=2020-04-12}}</ref>. === Littérature === * ''{{lang|en|The Inheritors}}'', 1955, de [[William Golding]] : chef-d'œuvre de l'auteur de ''{{lang|en|Lord of the flies}}'', ce récit met en scène la rencontre par un petit groupe de Néandertaliens d'un groupe de Cro-Magnons et son issue fatale. * [[Philip José Farmer]], dans son cycle de romans ''[[Le Fleuve de l'éternité]]'', 1971-1983, met en scène un Néandertalien du nom de Kazz, comme personnage de second plan. * ''{{lang|en|The clan of the Cave Bear}}'', 1980, de [[Jean M. Auel]], traduit en français, d'abord sous le titre ''Ayla, l'enfant de la Terre'', puis plus tard, sous le titre ''[[Le Clan de l'Ours des Cavernes]]'' : les aventures d’Ayla, une fillette de Cro-Magnon orpheline recueillie vers l'âge de cinq ans par une tribu de Néandertaliens. * ''[[L'Affreux Petit Garçon]]'', 1992 d'[[Isaac Asimov]] & [[Robert Silverberg]] : histoire d'un enfant néandertalien, ramené à l'époque contemporaine pour être étudié. Un conte scientifique et philosophique. * ''{{lang|en|Neanderthal: their time has come}}'', 1996 de John Darnton : récit d'une rencontre entre des hommes modernes et des Néandertaliens ayant survécu jusqu'à nos jours. * ''[[Hominids|{{lang|en|Hominids}}]]: {{lang|en|the Neanderthal parallax}}'', 2002 de [[Robert J. Sawyer]] : récit d'un monde imaginaire où les rôles d'''Homo sapiens'' et de l'homme de Néandertal sont inversés. * ''[[L'Odyssée du dernier Neandertal]]'', 2003-2010, de [[Marc Klapczynski]], trilogie comprenant trois romans : ''Aô, l'homme ancien'', ''Le pouvoir d'Iktia'' et ''Tsinaka, l'œil de la toundra'' publiés aux éditions Aubéron. * La série ''[[Thursday Next|{{lang|en|Thursday Next}}]]'' de [[Jasper Fforde]], série science-fictive sur une Terre alternative, où les hommes de Neandertal ont été clonés. * ''Neandertal'', 2007-2001, de [[Emmanuel Roudier]], série de 3 albums de BD aux éditions Delcourt. * ''[[Au crépuscule de Néandertal]]'', 2014, de [[Olivier Merle (chercheur)|Olivier Merle]] aux Éditions de Fallois. === Cinéma === * ''[[:en:The Neanderthal Man|The Neanderthal Man]]'', film de Ewald André Dupont, 1953. * ''[[La Guerre du feu (film, 1981)|La Guerre du feu]]'', film de [[Jean-Jacques Annaud]], 1981, d'après le roman ''[[La Guerre du feu]]'' de [[J.-H. Rosny aîné]] (1909). * ''[[Iceman (film)|Iceman]]'', film de science-fiction avec [[Timothy Hutton]], [[Danny Glover]] et [[John Lone]], 1984. * ''Neandertal'', film de Ingo Haeb, Jan Glaser, Jan-Christoph Glaser, 2006. * ''[[Humains (film)|Humains]]'', film avec [[Lorànt Deutsch]], sorti en France le 22 avril 2009. * ''[[Ao, le dernier Néandertal]]'', film de [[Jacques Malaterre]], sorti en France le 29 septembre 2010. * ''[[La Nuit au musée (série de films)]]'' : un groupe de Néandertaliens apparaît à plusieurs reprises dans les films. === Télévision === * ''[[Korg: 70,000 B.C.]]'' (1974-1975) == Notes et références == === Notes === {{références|groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses|taille=40}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Homo neanderthalensis | Wikispecies = Homo neanderthalensis }} === Articles connexes === * [[Projet génome de Néandertal]] * [[Paléolithique moyen]] * [[Moustérien]] * [[Micoquien]] * [[Châtelperronien]] === Bibliographie === * {{Article |langue=fr |titre=Neandertal |sous-titre=enquête sur une disparition |périodique=Les Dossiers de [[La Recherche (magazine)|La Recherche]] |numéro=24 |date=août-octobre 2006 |issn=1772-3809 |présentation en ligne=https://www.hominides.com/html/references/neandertal-enquete-disparition-la-recherche-0007.php}}. * Collectif, ''Neandertal'', [[Paris]], Tallandier, 2006 [version mise à jour des textes figurant dans le {{Numéro|24}} des Dossiers de la Recherche] {{ISBN|978-2-84734-366-3}}. * Collectif, ''Les Néandertaliens : biologie et cultures'', dir. [[Bernard Vandermeersch]] et Bruno Maureille, coll. Documents préhistoriques, Paris, CTHS, 2007 {{ISBN|978-2-7355-0638-5}}. * Collectif, ''Néandertal l'Européen'', dir. Stéphane Pirson et [[Michel Toussaint (préhistorien)|Michel Toussaint]], {{2e}} éd. revue et corrigée, Namur, Institut du patrimoine wallon, 2011 [catalogue d'une exposition organisée à Namur du 4 septembre 2010 au 3 avril 2011] {{ISBN|978-2-87522-069-1}} {{BNF|42609978}}. * Collectif, ''Neandertal : notre nouvel ancêtre : la preuve par l'ADN'', Les Dossiers de la Recherche, {{Numéro|45}}, octobre 2011 {{ISSN|1772-3809}}. * Collectif, ''Néandertal réhabilité'', Dossiers d'archéologie, {{Numéro|345}}, mai-juin 2011 {{ISSN|1141-7137}}. * Collectif, ''L'homme de Neandertal et l'invention de la culture'', Dossier pour la science, {{Numéro|76}}, juillet 2012 {{ISSN|1246-7685}}. * [[Juan Luis Arsuaga]], ''Le collier de Néandertal : nos ancêtres à l'ère glaciaire'', Paris, Odile Jacob, 2001 [l'original espagnol a paru en 1999] {{ISBN|978-2-7381-1422-8}}. * [[Claudine Cohen]], ''Un Néandertalien dans le métro'', coll. Science ouverte, Paris, Éd. du Seuil, 2007 {{ISBN|978-2-02-092557-0}}. * [[Jean-Jacques Hublin]] et Bernard Seytre, ''Quand d'autres hommes peuplaient la terre : nouveaux regards sur nos origines'', coll. Champs Sciences, Paris, Flammarion, 2011 [rééd. revue d'un ouvrage paru en 2008] {{ISBN|978-2-08-125242-4}}. * [[Jacques Jaubert]], ''Chasseurs et artisans du Moustérien'', coll. Histoire de la France préhistorique, Paris, La Maison des Roches, 1999 {{ISBN|978-2-912691-05-7}}. * Bruno Maureille, ''Les premières sépultures'', Paris, Le Pommier / Cité des sciences et de l'industrie, 2004 {{ISBN|978-2-7465-0203-1}}. * Bruno Maureille, ''Qu'est-il arrivé à l'homme de Néandertal ?'', coll. Les petites pommes du savoir, Paris, Le Pommier, 2008 {{ISBN|978-2-7465-0389-2}}. * [[Svante Pääbo]], ''Néandertal : à la recherche des génomes perdus'', Les liens qui libèrent, 2015 {{ISBN|979-10-209-0321-1}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Marylène Patou-Mathis]] |titre=Néandertal de A à Z |éditeur=[[Allary Éditions]] |année=2018 |pages totales=640 |isbn=978-2-37073-160-9 |présentation en ligne=https://www.hominides.com/html/references/neandertal-de-a-a-z-patou-mathis-1200.php |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=JlZHDwAAQBAJ&printsec=frontcover}}. * Thomas Wynn et Frederick L. Coolidge, ''{{lang|en|How to think like a Neandertal}}'', New York, {{lang|en|Oxford University Press}}, 2012 {{ISBN|978-0-19-974282-0}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Silvana Condemi]] |auteur2=François Savatier |titre=Néandertal, mon frère |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2016 |pages totales=263 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|CMJGDQAAQBAJ}}}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[David Reich]] |titre=Comment nous sommes devenus ce que nous sommes |éditeur=Quanto |année=2019 |pages totales=380 |isbn=9782889153084}}. === Filmographie === * ''Neanderthal'', docu-fiction télévisé britannique (durée 100 min) réalisé par Tony Mitchell en 2000 (diffusion en 2001) {{OCLC|47173335}} * ''[[Il était une fois… l'Homme]] : l'Homme de Néandertal'', dessin animé de Albert Barillé et Fabrice Matéo * [http://www.albuga.info/fr/prehistoire/heim/main.html Interview de Jean-Louis Heim et Marylène Patou-Mathis au sujet de l'Homme de Néandertal] (2007 ?) === Liens externes === * [http://www.neandertal-musee.org/ Le musée de l'Homme de Néandertal de La Chapelle-aux-Saints], en France * [http://www.museedelhomme.fr/fr/visitez/agenda/exposition/neandertal-expo Exposition sur l'Homme de Néandertal], au [[Musée de l'Homme]], à Paris (2018) * {{en}} [http://www.neanderthal.de Le musée de Néandertal], en Allemagne, sur le site originel de 1856 * {{en}} [http://www.sciencemag.org/news/2017/03/new-portuguese-skull-may-be-early-relative-neandertals New Portuguese skull may be an early relative of Neandertals] – article de Ann Gibbons sur [http://www.sciencemag.org/ ''Science''], 13 mars 2017 * {{en}} [https://www.nytimes.com/2017/07/04/science/neanderthals-dna-homo-sapiens-human-evolution.html?action=click&contentCollection=science&module=NextInCollection&region=Footer&pgtype=article&version=column&rref=collection%2Fcolumn%2Fmatter In Neanderthal DNA, Signs of a Mysterious Human Migration] – article de [https://www.nytimes.com/column/matter?action=click&contentCollection=Science&module=ExtendedByline&region=Header&pgtype=article Carl Zimmer], ''NY Times'', 4 juillet 2017 * {{en}} [http://www.talkorigins.org/faqs/homs/spelling.html Neanderthal or Neandertal ?] * {{en}} Vidéo [https://www.youtube.com/watch?v=c9KnOjsc0g4 Homo sapiens vs Neandertals – The Evolution of Language], aussi sur [http://www.epichistory.tv/ Epic History TV] (2016, 18') * [https://culture.ec.europa.eu/fr/european-heritage-label/krapina-neanderthal-site Site de l'homme de Néandertal de Krapina (Croatie)] sur ''culture.ec.europa.eu/fr/'' * [https://mkn.mhz.hr/en/ Kraneamus, visite du musée Néandertal de Krapina, sur ''mkn.mhz.hr/en''] {{Liens}} {{Palette|Hominines|Homo}} {{Portail|Préhistoire|paléontologie|Europe|Moyen-Orient}} {{Article de qualité|oldid=7873794|date=14 juin 2006}} [[Catégorie:Homme de Néandertal| ]] [[Catégorie:Homo|Néandertal]] [[Catégorie:Hominidé du Pléistocène|Néandertal]] [[Catégorie:Préhistoire de l'Europe]] [[Catégorie:Préhistoire du Moyen-Orient]] [[Catégorie:Taxon fossile décrit en 1864]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Hakk%C5%8D-ry%C5%AB
Hakkō-ryū
{{A sourcer|date=avril 2019}} {{Infobox Art martial | nom = Hakkō-ryū | titre = Art martial | autre noms = Hakkō-ryū-jū-jutsu, École de la huitième lumière | image = | taille image = | légende = | domaine = <!-- domaine principal : [[percussion]], [[grappling]], armé ou mixe --> | forme combat = <!-- degré de violence des duels : semi-contact, full-contact --> | pays = {{Pays|Japon}} | fondateur = Ryuho Okuyama | parents = [[Daitōryū aikijūjutsu]] / Kito-ryū / Takenuchi-ryū / Tenshin-shinyo-ryū | dérivés = | célébrités = Ryuho Okuyama, Roland Maroteaux,Thierry Riesser-Nadal,Daniel Rossignol, Jacques Quero | olympique = Non | nbpratiquants = | fédération = }} Le '''''hakkō-ryū''''' (ou ''hakkō-ryū-jū-jutsu'') est un [[arts martiaux japonais|art martial japonais]]. ==Histoire== Le ''hakkō-ryū-jū-jutsu'' prend naissance à la même époque que l'[[aïkido]]. C'est en [[1938]] que le ''[[soke]]'' [[Ryuho Okuyama]], alors âgé de trente-cinq ans, et qui vient de terminer ses études de médecine, ouvre son premier [[dojo]] à [[Tokyo]]. La technique qu'il enseigne, nommée ''hakkō-ryū'', tire ses origines des ''[[Daitōryū aikijūjutsu]]'', ''[[kito-ryū]]'', ''[[takenuchi-ryū]]'' et ''tenshin-shinyo-ryū''. On peut remarquer des similitudes avec l'[[aïkido]], ce qui explique les quelques ressemblances qui existent sur la forme de ces deux disciplines, la finalité étant cependant sensiblement différente. ''hakkō-ryū'' signifie « école de la huitième lumière ». Cette huitième lumière, l'[[ultraviolet]], résultat de la dispersion des sept couleurs de l'[[arc-en-ciel]], évoque l'effet non perceptible des techniques du ''hakkō-ryū''. Car au-delà de la ''[[self-defense]]'', le but du ''hakkō-ryū'' est l'équilibre et la santé du pratiquant. Chacune des techniques élaborées par Okuyama possède une interprétation physiologique au sens de la [[médecine chinoise|médecine orientale]] et est destinée à produire un effet bien déterminé sur les organes vitaux du pratiquant. Le ''hakkō-ryū-jū-jutsu'' est considéré par ses pratiquants comme étant à la fois une école de santé et une école d'efficacité. Elle procède à une éducation progressive et rationnelle du corps en vue de la défense par la souplesse et ne se limite pas à un enseignement superficiel d'autodéfense. Après une trêve due à la loi martiale qui interdit la pratique des arts martiaux au [[Japon]], Okuyama s'établit en [[1947]] à [[Ōmiya]], dans la [[préfecture de Saitama]], à proximité de [[Tokyo]]. C'est là qu'il installe le ''honbu-dōjō'', qui devient le centre mondial du ''hakkō-ryū-jū-jutsu''. Après s'être développé au Japon, le ''hakkō-ryū'' s'implante successivement aux [[États-Unis]], au [[Canada]], en [[Australie]] puis en [[Europe]]. Le ''hakkō-ryū'' apparaît en [[France]] pour la première fois en [[1970]] avec la venue à [[Paris]] du Japonais Takeshi Dogane, quatrième [[dan (rang)|dan]] à l'époque, qui y séjournera durant deux ans. Mais la véritable implantation du ''hakkō-ryū'' en France se fera vers les années [[1975]]-[[1976]], plusieurs Français ayant obtenu le titre de ''[[shihan]]'' à la suite de stages au Japon. Certains de ces précurseurs ont maintenant dévié du ''hakkō-ryū'' pour créer leur propre école en ajoutant à la progression japonaise originelle des techniques empruntées à d'autres disciplines. De nos jours, très peu de [[dojo]]s en [[France]] et en [[Europe]] enseignent encore fidèlement les techniques du ''hakkō-ryū'' telles que définies par [[Ryuho Okuyama]], qui font toute la spécificité et la richesse de cette école. == Liens externes == * {{ja}} [http://www.hakkoryu.jp/ 八光流柔術] * {{fr}} [http://www.hakkoryu-jujutsu.fr/ clubs français d'Hakkō-Ryū Jū-Jutsu] == Voir aussi == * [[KoKoDo Jûjutsu]] * [[Art martial|Arts martiaux]] * [[Ju-jitsu]] * [[Zen Hakko Kaï]] * [[Shiatsu]] == Vidéo == * [https://www.youtube.com/watch?v=A-r0FN8BR9Y Shodai Soke Okuyama Ryuho] * [https://www.youtube.com/watch?v=Cjc5UGwUiXI hakkō-ryū] {{Portail|arts martiaux|Japon}} {{DEFAULTSORT:Hakko-ryu}} [[Catégorie:Art martial japonais]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Herv%C3%A9%20Bazin
Hervé Bazin
{{confusion|René Bazin}} {{voir homonymes|Hervé Bazin (homonymie){{!}}Hervé Bazin|Bazin}} {{à sourcer|date=janvier 2014}} {{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | image = Hervé Bazin à Cunault en 1993.jpg | légende = Hervé Bazin à Cunault en 1993. | nom de naissance = Jean Pierre Marie Hervé-Bazin | activités = [[Liste d'écrivains de langue française par ordre alphabétique|Écrivain]]<br>[[Poésie|Poète]] | œuvres principales = *''[[Vipère au poing]]'' ([[1948 en littérature|1948]]) *''[[La Mort du petit cheval]]'' ([[1950 en littérature|1950]]) }} [[Fichier:L'Emeronce au bords de la Loire.JPG|vignette|L'Emeronce au bord de la Loire.]] [[Fichier:L'Emeronce.JPG|vignette|Entrée de la demeure de l'Emeronce.]] '''Hervé Bazin''', de son nom de naissance '''Jean Pierre Marie Hervé-Bazin''', né le {{Date de naissance|17|avril|1911}} à [[Angers]], ville où il est mort le {{Date de décès|17|février|1996}}<ref>[http://recherche-archives.angers.fr/img-viewer/series-modernes/E/01E/FRAC049007_01E_350/viewer.html?&ns=FRAC049007_01E_350_101.jpg Archives du Maine-et-Loire, commune d'Angers, 1er arrondissement, acte de naissance {{numéro|396}}, année 1911 (avec mention marginale de décès)]</ref>, est un [[écrivain]] et [[romancier]] [[France|français]], connu en particulier pour ses romans autobiographiques (''[[Vipère au poing]]'', ''[[La Mort du petit cheval]]'' et ''[[Cri de la chouette]]''). == Biographie == === Famille === Hervé Bazin est né au sein d'une famille aisée. Son père, Jacques Hervé-Bazin (1882-1944), est docteur en droit, avocat de profession, et enseigne durant plusieurs années à l'[[Université l'Aurore|Université Catholique de l'Aurore]] à Shanghaï (Chine). Sa mère, Paule Guilloteaux (1890-1960), est la fille de [[Jean Guilloteaux]] (1865-1949), député puis sénateur du [[Morbihan]]. Sa grand-mère paternelle, [[Marie Bazin]] (1850-1919), auteure de plusieurs romans sous le pseudonyme de Jacques Bret, est la sœur du romancier et académicien français [[René Bazin]] (1853-1932)<ref>Il est donc cousin par alliance de [[Paul Claudel]], celui-ci ayant épousé la fille d'une cousine germaine du père d'Hervé Bazin.</ref>. === Enfance et jeunesse === Il passe son enfance à [[Marans (Maine-et-Loire)|Marans]], près d'Angers, dans la propriété familiale, le château du Patys, avec ses deux frères, où il s'oppose à sa mère qui était une femme autoritaire et sèche. Il fugue plusieurs fois pendant son adolescence et refuse de passer les examens à la faculté catholique de droit d'Angers qu'on lui a imposée et, l'année de ses vingt ans, il rompt avec sa famille, et part étudier à la faculté de lettres de la [[Sorbonne]] (il emprunte la voiture de son père, a un accident, dont il sort amnésique, ce qui le condamne à une longue hospitalisation). Malgré les souvenirs douloureux de son enfance, il reste toute sa vie très attaché à sa région natale où il situe bon nombre de ses romans. En parallèle de ses études, il exerce de nombreux petits métiers et écrit de la poésie, durant une quinzaine d'années, sans éclats. En 1946, il crée la revue poétique ''La Coquille'' (huit volumes seulement). En 1947, il obtient le prix Apollinaire pour ''Jour'', son premier recueil de poèmes, qui sera suivi d'''[[À la poursuite d'Iris]]'' en 1948. Sur le conseil de [[Paul Valéry]], il se détourne alors de la poésie pour se consacrer à la prose. === Nom d'auteur === Il adresse aux [[éditions Grasset]] son manuscrit ''[[Vipère au poing]]'' sous son véritable nom, Jean Hervé-Bazin. Après son acceptation par [[Jean Blanzat]], directeur littéraire, [[Bernard Grasset (éditeur)|Bernard Grasset]] décida d'autorité que la publication du livre sous le nom d'Hervé Bazin suffisait. Il décida aussi de rajeunir son nouveau et dernier poulain littéraire en le faisant naître en 1917, au lieu de 1911, pour donner l'impression qu'il s'agissait d'un jeune auteur. En 1948 Hervé Bazin avait déjà {{nb|37 ans}}<ref>Hervé Bazin, entretiens avec Jean-Claude Lamy, Stock, 1992</ref>. === ''Vipère au poing'' === Les rapports conflictuels qu'il a eus avec sa mère pendant son enfance lui inspirent le roman ''[[Vipère au poing]]'' en [[1948 en littérature|1948]]. Y est narrée la relation de haine entre Folcoche (nom donné par les paysans à une truie qui mettant bas dévore aussitôt ses petits<ref>Hervé Bazin, entretiens avec Jean-Claude Lamy, Stock, 1992, p. 68-69 : « Dans Vipère au poing la mère de Brasse-Bouillon est appelée "Folcoche", qui sonne comme une contraction de folle et de cochonne. Est-ce la bonne interprétation ? Réponse d'Hervé Bazin : "Erreur ! La véritable origine de Folcoche est paysanne. La folcoche, pour un fermier du coin, c'est la truie qui, mettant bas, dévore aussitôt ses petits. »</ref>), mère sèche et cruelle constamment à la recherche de nouveaux moyens de brimade (par exemple, l'histoire de la fourchette) et ses enfants. Le narrateur est Jean Rezeau, surnommé Brasse-Bouillon, et l'action se déroule dans les lieux mêmes de son enfance, le château du Patys, rebaptisé La Belle Angerie. [[Maurice Nadeau]] apprécie ces « [[Atrides]] en gilet de flanelle », selon l'expression d'Hervé Bazin. Ce roman connaît un immense succès après-guerre et est suivi de nombreux autres qui décrivent, avec un certain naturalisme et un art du portrait psychologique, les mœurs de son époque. Plus tard, deux autres romans (''[[La Mort du petit cheval]]'' et ''[[Cri de la chouette]]'') auront comme héros les personnages déjà présents dans ''Vipère au poing''. === Carrière littéraire === En 1950, il participe, avec d’autres écrivains comme [[Marcelle Auclair]], [[Jacques Audiberti]], [[Émile Danoën]], [[Maurice Druon]] et [[André Maurois]], au numéro de la revue ''[[La Nouvelle équipe française]]'' de [[Lucie Faure]], intitulé « L’Amour est à réinventer ». En 1954, il veut témoigner, à la suite de son expérience personnelle, de l'état déplorable des établissements psychiatriques (qui pour lui n'avaient pas changé depuis ses démêlés familiaux de 1940), et entreprend un tour de France de ces hôpitaux (entre autres l'hospice Pasteur à [[Poitiers]]), accompagné du photographe [[Jean-Philippe Charbonnier]], enquête qui sera publiée dans la revue ''Réalités'' de {{date-|janvier 1955}}. En 1957, il obtient le [[Prix Prince-Pierre-de-Monaco|grand prix de littérature de Monaco]]. De 1959 à 1960, Hervé Bazin réside à [[Anetz]] dans la maison de l'[[Emeronce]] avec une vue imprenable sur la [[Loire]] et la rive opposée située en [[Anjou]]. C'est en ce lieu qu'il écrira son roman ''[[Au nom du fils (roman)|Au nom du fils]]''. Il est élu membre de l'[[Académie Goncourt]] en 1960, au couvert de [[Francis Carco]]. Il en deviendra président en 1973 et contribuera au développement du [[prix Goncourt des lycéens]]. En 1970, il publie ''[[Les Bienheureux de La Désolation]]'', récit racontant l'histoire vraie des 264 habitants de l'[[île Tristan da Cunha]], nommée aussi « île de la Désolation », rapatriés en [[Angleterre]] à la suite de l'éruption du volcan en 1961. Le roman relate le choc des cultures qui attendait les habitants de Tristan à leur arrivée en Angleterre. De 1984 à 1992, Hervé Bazin vit à [[Mont-Saint-Aignan]]. Il passe les dernières années de sa vie à [[Chênehutte-Trèves-Cunault|Cunault]] sur les bords de la Loire. Il meurt le {{Date de décès-|17|février|1996}} à [[Angers]]. Conformément à son souhait, il est incinéré et ses cendres sont dispersées dans la [[Maine (affluent de la Loire)|Maine]]. Toutefois, une pierre tombale à son nom est visible au cimetière de [[Cunault]]. Hervé Bazin est considéré comme « un romancier de la famille », thème central de tous ses romans. Sa vision de la famille traditionnelle y est toutefois très négative et destructrice, conformément à ses idées personnelles. Il a écrit également des nouvelles et des essais, comme ''[[Ce que je crois (Bazin)|Ce que je crois]]'' en 1977. === Engagements politiques === Politiquement, il s'engage en 1949 dans le [[Mouvement de la paix]], une organisation proche du [[parti communiste français|Parti communiste]] qu'il rejoint pour s'opposer à sa famille qui appartient à la droite bourgeoise et conservatrice. Il soutient les époux [[Ethel et Julius Rosenberg|Rosenberg]] durant leur procès. Il obtint le [[prix Lénine pour la paix]] en 1980, ce qui fit dire plaisamment à [[Roger Peyrefitte]] : {{Citation|Hervé Bazin avait deux prix qui faisaient pendant : le prix Lénine de la Paix et le [[prix de l'Humour noir|prix de l'humour noir]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Roger|nom1=Peyrefitte|titre=L'illustre écrivain|sous-titre=roman|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|A. Michel]]|année=1982|pages totales=434|passage=126|isbn=978-2-226-01482-5|oclc=252393996}}.</ref> ». En 1985, il signe avec [[Albert Jacquard]], [[Suzanne Prou]], et [[Léon Schwartzenberg]] un article affirmant que « l'arme nucléaire est une arme de suicide autant qu'une arme de menace<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Hervé Bazin |auteur2=Albert Jacquard |auteur3=Suzanne Prou |auteur4=Léon Schwartzenberg |titre=Vers le suicide collectif ? |périodique=Le Monde |date=21 mars 1985 }}</ref>}}. === Manuscrits === En 1995, lors d'un déménagement, Hervé Bazin avait déposé ses manuscrits et sa correspondance aux archives municipales de la ville de [[Nancy]], déjà en possession du fonds des [[frères Goncourt]], originaires de la ville. Après sa mort, à la suite d'un imbroglio juridique, cinq de ses premiers enfants ont obtenu, contre l'avis de sa dernière épouse et de son dernier fils, la vente de ce fonds à l'[[hôtel Drouot]], le {{date-|29 octobre 2004}}. La bibliothèque universitaire d'Angers parvint à [[Droit de préemption|préempter]] la quasi-totalité de ce patrimoine, soit 22 manuscrits et près de {{formatnum:9000}} lettres : seuls manquent celui de ''Vipère au poing'', vendu par l'auteur dans les années 1960, et celui des ''Bienheureux de la désolation'', recueilli par son fils Dominique le jour de la vente. === Unions et enfants === Jean Pierre Hervé-Bazin se marie en premières noces à Paris ({{5e}} arrondissement) le {{date-|3 février 1934}} avec Odette Danigo (1914 - 2003), dont il divorce en 1948. De cette première union est issu : * Jacques (1934-1976), mort par suicide. Il épouse en secondes noces à Paris ({{11e}} arrondissement) le {{date-|30 avril 1948}}, Jacqueline Dussollier (1920-2007), dont il divorce en 1967. De ce second mariage sont issus : * Jean-Paul (né en 1948) * Maryvonne (née en 1950) * Catherine (née en 1953) * Dominique (né en 1957) Il épouse en troisièmes noces à Paris ({{13e}} arrondissement) le {{date-|9 mai 1967}}, Monique Serre (1933-2018), dont il divorce en 1987. De cette troisième union est issu : * Claude (né en 1970) Il épouse en quatrièmes noces à [[Barneville-sur-Seine]] (Eure) le {{date-|8 août 1987}} (il a 76 ans), [[Odile Hervé Bazin|Odile L'Hermitte]] (1950-2017) de trente-neuf ans sa cadette. En 1988, il publie ''Le Démon de minuit'', roman dans lequel il défend l'amour intergénérationnel. De cette quatrième union est issu : * Nicolas (né en 1986, dans la soixante-quinzième année d'Hervé Bazin)<ref>Généalogie et descendance d'Hervé-Bazin publiée dans "A la découverte de leurs racines" de Joseph Valynseele et Denis Grando, éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, 1988, page 118.</ref>. == Orthographe et ponctuation == Dans son essai de 1966 ''Plumons l'Oiseau''<ref>{{ ouvrage |nom=Bazin |prénom=Hervé |titre=Plumons l'oiseau |éditeur=Éditions Bernard Grasset |lieu=Paris (France) |année=1966 |page=142 |langue=fr }}</ref>, Bazin propose une [[orthographe]] presque [[phonémique]] pour la [[langue française]], qu'il appelle « l'ortografiǝ lojikǝ ». Il attribue cette orthographe à son ami (fictif) Alexis Patagos. :{| class="wikitable" !Lettre !Nom !Nom ([[Alphabet phonétique international|API]]) ! Remarque |- | [[a (lettre)|a]] || a (wvèr) || {{IPA|/a~ɑ/}} ({{IPA|/u.vèʁ/}}) || |- | (á) || a fèrmé || {{IPA|/a~ɑ/ /fɛʁ.me/}} || optionnel |- | [[e (lettre)|e]] || e || {{IPA|/ə/}} || |- | [[é]] || é || {{IPA|/e/}} || |- | [[è]] || è || {{IPA|/ɛ/}} || |- | [[œ]] || œ (wvèr) || {{IPA|/œ~ø/}} ({{IPA|/u.vèʁ/}}) || |- | (œ́) || œ fèrmé || {{IPA|/œ~ø/ /fɛʁ.me/}} || optionnel |- | [[o (lettre)|o]] || ɔ (wvèr) || {{IPA|/ɔ/}} ({{IPA|/u.vèʁ/}}) || |- | [[ó]] || ó (fèrmé) || {{IPA|/o/}} ({{IPA|/fɛʁ.me/}}) || obligatoire |- | [[i (lettre)|i]] || i || {{IPA|/i/}} || |- | [[u (lettre)|u]] || u || {{IPA|/y/}} || |- | [[w (lettre)|w]] || w || {{IPA|/u/}} || la voyelle ''ou'' |- | ã || ã || {{IPA|/ɑ̃/}} || |- | ẽ || ẽ || {{IPA|/ɛ̃/}} || |- | õ || õ || {{IPA|/ɔ̃/}} || |- | œ̃ || œ̃ || {{IPA|/œ̃/}} || |- | [[b (lettre)|b]] || bé || {{IPA|/be/}} || |- | [[k (lettre)|k]] || ké || {{IPA|/ke/}} || |- | [[d (lettre)|d]] || dé || {{IPA|/de/}} || |- | [[f (lettre)|f]] || fé || {{IPA|/fe/}} || |- | [[g (lettre)|g]] || gé || {{IPA|/ge/}} || toujours dur |- | [[h (lettre)|h]] || hé || {{IPA|/ʃe/}} || ''ch'' doux |- | [[j (lettre)|j]] || jé || {{IPA|/ʒe/}} || |- | [[l (lettre)|l]] || lé || {{IPA|/le/}} || |- | [[m (lettre)|m]] || mé || {{IPA|/me/}} || |- | [[n (lettre)|n]] || né || {{IPA|/ne/}} || |- | [[ñ]] || ñé || {{IPA|/ɲ/}}, {{IPA|/ŋ/}} || |- | [[p (lettre)|p]] || pé || {{IPA|/pe/}} || |- | [[r (lettre)|r]] || ré || {{IPA|/ʁe/}} || |- | [[s (lettre)|s]] || sé || {{IPA|/se/}} || jamais exprimé |- | [[t (lettre)|t]] || té || {{IPA|/te/}} || |- | [[v (lettre)|v]] || vé || {{IPA|/ve/}} || |- | [[z (lettre)|z]] || zé || {{IPA|/ze/}} || |- | [[y (lettre)|y]] || yé || {{IPA|/je/}} || |- | u͐ || u͐e || {{IPA|/ɥe/}} || |- | w͐ || w͐e || {{IPA|/we/}} || |- | ɔ || le siñə dur || {{IPA|/lə siɲ dyʁ/}} || /h/ si nécessaire |- | ə || le siñə mw || {{IPA|/lə siɲ mu/}} || /e/, où parfois muette |- | × || le siñə du pluryèl ɛ̃sonor || {{IPA|/lə siɲ dy ply.ʁjɛl ɛ̃.sɔ.nɔʁ/}} || pluriel parfois muet (par exemple, ''femmes'' → ⟨fam×⟩) |- | ◌̇ || ''le point de différenciation'' || || (par exemple, ''ça'' → ⟨ṡa⟩, mais ''sa'' → ⟨sa⟩) |} Il a également proposé six nouveaux « points d'intonation »<ref>{{ lien web | url= http://std.dkuug.dk/jtc1/sc2/wg2/docs/n4256.pdf | titre=Revised preliminary proposal to encode six punctuation characters introduced by Hervé Bazin in the UCS | prénom1= Mykyta|nom1= Yevstifeyev | prénom2= Karl |nom2=Pentzlin | date=February 28, 2012 | éditeur= DKUUG (Dansk Unix User Group) | consulté le=2013-01-23 | langue=en }}</ref>{{,}}<ref>{{ lien web |titre= 13 Little-Known Punctuation Marks We Should Be Using | url= http://www.mentalfloss.com/article/12710/13-little-known-punctuation-marks-we-should-be-using | prénom=Adrienne|nom= Crezo | date= October 5, 2012 | éditeur= [[Mental Floss]] | consulté le=2013-01-23 | langue=en }}</ref> : {{multiple image|caption_align=center|header_align=center | align = center | direction = horizontal | header= Les signes de ponctuation proposés par Bazin dans ''Plumons l'Oiseau'' (1966) | image1 = point d'acclamation (Hervé Bazin).svg | width1 = {{#expr: (120 * 44 / 63) round 0}} | alt1 = | caption1 = Acclamation | image2 = point d'autorité (Hervé Bazin).svg | width2 = {{#expr: (120 * 42 / 63) round 0}} | alt2 = | caption2 = Autorité | image3 = point de certitude (Hervé Bazin).svg | width3 = {{#expr: (120 * 33 / 63) round 0}} | alt3 = | caption3 = Conviction | image4 = point de doute (Hervé Bazin).svg | width4 = {{#expr: (120 * 24 / 63) round 0}} | alt4 = | caption4 = Doute | image5 = Point d'ironie (Hervé Bazin).svg | width5 = {{#expr: (120 * 41 / 63) round 0}} | alt5 = | caption5 = [[Point d'ironie|Ironie]] | image6 = point d'amour (Hervé Bazin).svg | width6 = {{#expr: (120 * 47 / 63) round 0}} | alt6 = | caption6 = Amour }} Exemple<ref>{{ouvrage|nom=Bazin|prénom=Hervé |titre=Plumons l'oiseau |éditeur=Éditions Bernard Grasset|lieu=Paris (France) |année=1966 |page=192/190 |langue=fr}}</ref> : {| class="wikitable" |- style="background-color:#BBCCFF;" ! Orthographe standard ! Ortografiǝ lojikǝ |---- | J’aime, dit l’amant,<br /> Je parle, dit le député,<br /> J’enseigne, dit le professeur,<br /> Je règne, dit le roi,<br /> Je crois, dit le moine,<br /> Je pense, dit le philosophe,<br /> Je trouve, dit le savant... | J’èmǝ&nbsp;[[File:Point d'amour (Hervé Bazin).svg|13px]] di l’amã,<br /> Je parlǝ, di le député,<br /> J’ãsèñǝ, di le profèsœr,<br /> Je rèñǝ&nbsp;[[File:Point d'autorité (Hervé Bazin).svg|10px]] di le rw͐a,<br /> Je krw͐a&nbsp;[[File:Point de certitude (Hervé Bazin).svg|8px]] di le mw͐anǝ,<br /> Je pãsǝ, di le filozofǝ,<br /> Je trwvǝ, di le savã... |} == Œuvre littéraire == === Œuvres === ==== Poésie ==== * ''Jour'', poèmes, 1947 * ''[[À la poursuite d'Iris]]'', poèmes, 1948 * ''Humeurs'', poèmes, 1953 * ''Traits'', aphorismes et poèmes, 1976 * ''Œuvre poétique'', poèmes, 1992 ==== Romans ==== * ''[[Vipère au poing]]'', roman autobiographique, 1948 * ''[[La Tête contre les murs]]'', roman écrit d'{{date-|août 1948}} à {{date-|février 1949}}, publié en 1949 * ''[[La Mort du petit cheval]]'', roman autobiographique, suite de ''Vipère au poing'' publié en 1948, écrit de {{date-|décembre 1949}} à {{date-|août 1950}}, publié en 1950 * ''[[Lève-toi et marche]]'', roman, écrit en 1951, publié en 1952 * ''Contre vents et marées'', roman, 1953 * ''L'Huile sur le feu'', roman, écrit d'oct. 1953 à {{date-|février 1954}}, publié en 1954 * ''[[Qui j'ose aimer]]'', roman, écrit de {{date-|novembre 1955}} à oct. 1956, publié en 1956, puis en 1966 avec illustrations originales de [[Viko]] (Éditions [[Rombaldi]]) * ''[[Au nom du fils (roman)|Au nom du fils]]'', roman, écrit d'{{date-|avril 1959}} à {{date-|septembre 1960}}, publié en 1960 * ''[[Le Matrimoine]]'', roman écrit en 1966, publié en 1967 * ''[[Les Bienheureux de La Désolation]]'', enquête romanesque, 1970, sur l'évacuation des habitants de l'[[île Tristan da Cunha]] suivant une éruption volcanique en 1961, leur malaise au sein de la société de consommation britannique où l'on tentait de les intégrer, puis leur volonté inébranlable de retourner vivre sur leur île, l'un des lieux les plus durs de la planète. * ''[[Cri de la chouette]]'', roman autobiographique (suite de ''[[Vipère au poing]]'' et de ''[[La Mort du petit cheval]]''), écrit en 1971, publié en 1972, adapté à la télévision en 1986 sous le titre ''[[Le Cri de la chouette (téléfilm)|Le Cri de la chouette]]'' * ''Madame Ex'', roman, écrit en 1974, publié en 1975 * ''Un feu dévore un autre feu'', roman, 1978 * ''L'Église verte'', roman, 1981 * ''Le Démon de minuit'', roman, 1988 * ''[[L'École des pères]]'', roman, 1991 * ''Le Grand Méchant Doux'', roman, 1992 * ''Le Neuvième jour'', roman, 1994 ==== Nouvelles ==== * ''Le bureau des mariages'', nouvelles, 1951 * ''[[Chapeau bas (recueil)|Chapeau bas]]'', nouvelles, 1963 : ''Chapeau bas, Bouc émissaire, La hotte, M. le conseiller du cœur, Souvenirs d'un amnésique, Mansarde à louer, La Clope'' ==== Essais ==== * ''La Fin des asiles'', essai / enquête, 1959 * ''Plumons l'oiseau'', essai, 1966 * ''[[Ce que je crois (Bazin)|Ce que je crois]]'', essai, 1977 * ''Abécédaire'', journal autobiographique sous forme d'un abécédaire, 1984 ==== Jeunesse ==== * ''Qui est le prince ?'', roman, 1981 === Citations === {{Autres projets|wikiquote=Hervé Bazin}} * {{Citation|Écrire est un aveu doublé d’un camouflage.}} - ''Abécédaire'' (1984) * {{Citation|Quand la loi redevient celle de la jungle, c'est un honneur que d'être déclaré hors-la-loi.}} — ''Un feu dévore un autre feu'' (1978) * {{Citation|Il est significatif que le statut de la femme demeure à peu près inchangé là où les religions sont encore très puissantes. Partout ailleurs, il est remis en question.}} — ''Ce que je crois'' (1977) * {{Citation|Mais plutôt que d'enseignement, c'est d'éducation que manque aujourd'hui la jeunesse.}} — ''Ce que je crois'' (1977) * {{Citation|Je suis, je vis ; j'attaque, je détruis ; je pense donc je contredis.}} - ''[[Vipère au poing]]'' (1948) * {{Citation|J'entre à peine dans la vie et, grâce à toi, je ne crois plus à rien, ni à personne.}} - ''[[Vipère au poing]]'' (1948) * {{Citation|Merci, ma mère ! Je suis celui qui marche, une vipère au poing.}} - ''[[Vipère au poing]]'' (1948) * {{citation|Familles, je vous hais ! disait [[Les Nourritures terrestres|Gide]] (qui pourtant en fit une). Disons plus simplement, à deux lettres près : Familles, je vous ai.}} — ''Ce que je crois'' (1977) == Décorations == * [[Grand-officier de la Légion d'honneur]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX9412574D|texte=Décret du 31 décembre 1994 portant élévation à la dignité de grand'croix et de grand officier}}</ref> le 31 décembre 1994 (Commandeur le 23 mai 1991) == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Bibliographie === *{{Ouvrage|auteur1=Hervé Bazin|auteur2=[[Marc Beigbeder]]|auteur3=[[Jean-Marie Domenach]]|auteur4=[[Francis Jeanson]]|auteur5=[[Michel Leiris]]|auteur6=[[Jacques Madaule]]|auteur7=Marcel Mer|auteur8=[[Jean Painlevé]]|auteur9=Roger Pinto|auteur10=[[Jacques Prévert]]|auteur11=[[Roland de Pury]]|auteur12=J.H. Roy|auteur13=[[Vercors (écrivain)|Vercors]]|auteur14=[[Louis de Villefosse]]|préface=[[Jean-Paul Sartre]]|titre=L'[[Affaire Henri Martin]]|sous-titre=Commentaire de Jean-Paul Sartre|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=nrf|nature ouvrage=Collectif|série=Hors série Connaissance|année=1953|mois=10|jour=29|pages totales=296|isbn=2-07-024836-4|présentation en ligne=http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/L-affaire-Henri-Martin|consulté le=19 novembre 2018}}. === Articles connexes === * [[Ferdinand Hervé-Bazin]] est né le {{date|14|juin|1847}} à [[Brain-sur-l'Authion]] et mort le {{date|8|janvier|1889}} à [[Angers]], né Ferdinand-Jacques Hervé, auquel il a ajouté le nom celui de son épouse Marie-Claire Bazin. Il était le grand-père de l'écrivain Hervé Bazin. * ''[[Vipère au poing]]'' a connu deux adaptations : un film de télévision, réalisé par [[Pierre Cardinal]] en 1970, avec [[Alice Sapritch]] et un film de cinéma en 2004 avec [[Catherine Frot]] et [[Jacques Villeret]], réalisé par [[Philippe de Broca]] (il s'agit du dernier film du célèbre metteur en scène, décédé quelques jours après sa sortie) * ''[[La Tête contre les murs]]'' a connu une adaptation cinématographique, en 1959, réalisée par [[Georges Franju]], avec [[Pierre Brasseur]], [[Paul Meurisse]], [[Anouk Aimée]], [[Charles Aznavour]], [[Jean-Pierre Mocky]], également coadaptateur avec le réalisateur et Jean-Charles Pichon, auteur des dialogues, musique de [[Maurice Jarre]]. * Le jeune Hervé Bazin est le héros du roman de Pierre Viaud ''Les Grelots de Triboulet'' (Paris, 1951). * ''Hervé Bazin : entretiens avec Jean-Claude Lamy'' [[1992]] - Essai *''Dans les pas d'Hervé Bazin'' : biographie écrite par Catherine et [[Philippe Nédélec]] aux Éditions du Petit Pavé en 2008 === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [http://archives.tsr.ch/player/jeu-bazin Vidéo ''Bazin, Hervé''] s'explique sur la révolte de mai 68. Archives de la [[Télévision suisse romande]] * [http://bu.univ-angers.fr/zone/Patrimoine/archives-litteraires/fonds-bazin-herve Le fonds Hervé Bazin de la bibliothèque universitaire d'Angers] * [http://academie-goncourt.fr/?article=1229179763 Site de l'Académie Goncourt] * [http://www.presence-hervebazin.fr/goncourt.html Site internet sur Hervé Bazin] {{Palette|Hervé Bazin|Présidents de l'académie Goncourt}} {{Portail|littérature française|paix}} {{DEFAULTSORT:Bazin, Herve}} [[Catégorie:Hervé Bazin|*]] [[Catégorie:Nom de plume]] [[Catégorie:Nom de convenance]] [[Catégorie:Écrivain français du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier français du XXe siècle]] [[Catégorie:Académie Goncourt]] [[Catégorie:Lauréat du prix Guillaume-Apollinaire]] [[Catégorie:Lauréat du prix Prince-Pierre-de-Monaco]] [[Catégorie:Lauréat du prix Lénine pour la paix]] [[Catégorie:Militant pacifiste français]] [[Catégorie:Élève de Sainte-Croix du Mans]] [[Catégorie:Naissance en avril 1911]] [[Catégorie:Naissance à Angers]] [[Catégorie:Décès en février 1996]] [[Catégorie:Décès à 84 ans]] [[Catégorie:Décès à Angers]] [[Catégorie:Personnalité française incinérée]] [[Catégorie:Personnalité inhumée en Maine-et-Loire]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Halophile
Halophile
[[Fichier:DeadSea3667.jpg|vignette|L'archée {{lien|Haloferax volcanii}} vit dans la mer morte, presque huit fois plus salée que les océans ({{nb|275 g/l}} de chlorure de sodium).]] Un '''organisme halophile''' (du grec'' halos'', sel et ''philein'', aimer) est un organisme qui s'accommode ou a besoin de fortes concentrations en [[Chlorure de sodium|sel]] dans son milieu pour vivre. Les micro-organismes halophiles sont des [[extrémophile]]s appartenant aux domaines des [[Archaea|archées]] ou des [[bactérie]]s, mais des plantes sauvages des régions maritimes (les [[halophyte]]s) et un grand nombre d'[[Algae|algues]] sont également halophiles. De fait, l'halophilie est un caractère très répandu à des degrés divers dans tous les domaines du monde vivant. Au point que même pour bon nombre d'espèces animales (y compris l'homme) ou végétales terrestres qui sont généralement non considérées comme halophiles (pour lesquelles les plus hautes concentrations en sel ne sont plus supportées), une quantité faible de sel dans l'alimentation ou l'environnement reste encore nécessaire pour leur développement, leur bonne santé, leur longévité ou leur persistance endémique dans certains milieux. Cependant pour ces espèces terrestres qui ne supportent pas les hautes concentrations salines (notamment la plupart des plantes ou animaux, et la plupart des espèces de leurs symbiotes ou parasites), on ne les considère pas comme halophiles ; le sel est donc utilisé comme agent conservateur dans l'alimentation humaine (ou animale domestique), même s’il ne protège pas des invasions par des microorganismes halophiles toxiques (tels que le [[staphylocoque doré]] qui peut coloniser rapidement des aliments salés, mais mal préparés et mal protégés). Parmi les exemples d'Archaea halophiles, l'ordre des [[Halobacteriales]] comprend les genres ''[[Halobacterium]]'', ''[[Halococcus]]'', ''[[Haloarcula]]'', ''[[Haloferax]]'', ''[[Natronococcus]]''. Ces organismes halophiles sont isolés de lacs et d'étangs salés, de [[marais salants]], de sédiments marins. Ils peuvent être rencontrés dans le [[Grand Lac Salé]] en [[Utah]], le [[Lac Owens]] en [[Californie]], la [[Mer Morte]], les estuaires de la [[Baie de San Francisco]], le [[Lac Magadi]] au [[Kenya]], la [[lagune de Venise]] en [[Italie]], ou les lacs du [[Ouadi Natroun]] en [[Égypte]]. == Types d'halophilie == On distingue plusieurs types d'halophilie : * l''''halophilie simple''' ou '''[[halotolérance]]''' : l'organisme considéré tolère des concentrations élevées de sel, mais n'en a pas besoin ; * l''''halophilie stricte''' ou '''halophilie obligatoire''' : le micro-organisme est incapable de se développer dans un milieu qui n'est pas hypersalin. Dans cette dernière catégorie, on peut encore distinguer les halophiles modérés ou extrêmes, en fonction de la concentration en NaCl qui est nécessaire à leur développement : de l'ordre de 5 à 15 % pour les halophiles modérées, plutôt de 10 à 30 % pour les halophiles extrêmes<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Bernard|nom1=Ollivier|prénom2=P|nom2=Caumette|prénom3=Jean-Louis|nom3=Garcia|prénom4=Robert|nom4=Mah|titre=Anaerobic bacteria from hypersaline environments|périodique=Microbiological reviews|date=mars 1994|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC372951/|consulté le=2018-12-10}}.</ref>. == Mécanismes adaptatifs == Ces organismes accumulent au sein de leur [[cytoplasme]] d'importantes quantités de sel, essentiellement du [[chlorure de potassium]] (KCl), proches de la [[Saturation (chimie)|saturation]]. De cette façon, ils empêchent la perte d'eau par [[osmose]]. Ce faisant, ces organismes s'imposent un nouveau stress cellulaire : le stress salin, lequel devrait provoquer l'insolubilité et la précipitation de ses protéines. En fait, dans les organismes halophiles, les protéines non seulement sont solubles et fonctionnelles dans de fortes concentrations en KCl, mais elles se dénaturent lorsque la concentration en sel diminue. Certaines algues ou bactéries continentales apportées en mer par les rivières sécrètent et accumulent dans leur cytoplasme des solutés d'[[acides aminés]] comme la [[glycine (acide aminé)|glycine]] [[bétaïne]]. Actuellement, il n'est pas possible de dire avec certitude si les protéines halophiles sont le résultat d'une adaptation à un environnement extrême, ou bien si au contraire elles représentent la survivance de conditions de vie primitive à forte teneur en sel. == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Extrêmophile]] * [[Halophyte]] * [[Halophobe]] * [[Gélose Chapman]], ''exemple de milieu hypersalin'' * [[Archaea|Archées]], [[halotolérance]] * [[Sel de déneigement]], [[saumure]] == Notes et références == {{Références}} {{Palette|Préférence écologique}} {{Portail|microbiologie}} [[Catégorie:Extrêmophile]] [[Catégorie:Préférence écologique]] [[Catégorie:Sel alimentaire]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Halotol%C3%A9rance
Halotolérance
{{ébauche|biologie}} Un organisme '''halotolérant''' est un organisme capable de s'adapter à de très fortes concentrations en [[Chlorure de sodium|sel]]. La plupart des halotolérants sont des bactéries et des algues unicellulaires. Ils peuvent s'adapter à ces conditions en fabriquant de petites molécules en très grandes quantités, telles que du [[glycérol]], molécules qui s'accumulent au cœur des cellules. La concentration des molécules dissoutes devient égale à la concentration de [[NaCl|chlorure de sodium (NaCl)]] dans le milieu environnant. L'eau ne s'échappe plus des cellules et les conditions biochimiques ne sont pas inhibées. [[Staphylocoque doré|Staphylococcus aureus]] est une bactérie à [[Coloration de Gram|Gram]] + qui est halophile. On peut la cultiver sur des milieux à fortes concentrations en sel. Notamment le milieu de Chapman (voir [[gélose Chapman]]) qui est a une concentration en NaCl de 75 grammes par litre, ce qui équivaut à deux fois celle de la mer (37,5 grammes par litre). == Voir aussi == * [[Bactériologie]] (étude des bactéries) * [[Microbiologie]] (étude des petits organismes vivants) * [[Halophile]] {{Portail|biologie}} [[Catégorie:Géomicrobiologie]] [[Catégorie:Sel alimentaire]] [[de:Halophil]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Irlande%20du%20Nord
Irlande du Nord
{{Voir homonymes|Irlande}} {{confusion|Ulster}} {{Infobox Territoire | nom = Irlande du Nord | langue_1 = en | nom_local_1 = Northern Ireland | langue_2 = ga | nom_local_2 = Tuaisceart Éireann | langue_3 = sco-ulster | nom_local_3 = Norlin Airlann | drapeau = Flag of the United Kingdom.svg | légende drapeau = [[Drapeau de l'Irlande du Nord]]<ref group="Note">Le [[Drapeau de l'Irlande du Nord|drapeau officiel de l'Irlande du Nord]] est le [[drapeau du Royaume-Uni]] (''{{langue|en|Union Jack}}''), dans la mesure où l'utilisation de l{{'}}[[Drapeau de l'Irlande du Nord#Ulster Banner|''{{langue|en|Ulster Banner}}'']] est abandonnée depuis 1972. Ce dernier reste néanmoins encore utilisé pour représenter l'Irlande du Nord dans certains sports.</ref>. | blason = | légende blason = | imageloc = Northern Ireland in the UK and Europe.svg | légende imageloc = <small>Localisation de l'Irlande du Nord (vert foncé) au sein du [[Royaume-Uni]] (vert clair), en [[Europe]].</small> | statut = [[Nation constitutive (Royaume-Uni)|Nation constitutive]] du [[Royaume-Uni]] | capitale = [[Belfast]] | pays = Royaume-Uni | langues = [[Anglais]]<br>[[Irlandais]]<br>[[Scots d'Ulster]] (régional) | type_gouvernement = [[Assemblée d'Irlande du Nord|Législature]] [[Consociationalisme|consociationnelle]] [[Dévolution du pouvoir au Royaume-Uni|dévolue]] par le [[Gouvernement du Royaume-Uni]]. | titre dirigeant1 = [[Liste des monarques britanniques|Roi]] | nom dirigeant1 = {{souverain2|Charles III (roi du Royaume-Uni)}} | mandat dirigeant1 = {{date|8|septembre|2022}}<br><small>({{durée|8|septembre|2022}})</small> | titre dirigeant2 = [[Premier ministre et vice-Premier ministre d'Irlande du Nord|Première ministre]] | nom dirigeant2 = [[Michelle O'Neill]] | mandat dirigeant2 = | titre dirigeant3 = [[Premier ministre et vice-Premier ministre d'Irlande du Nord|Vice-Première ministre]] | nom dirigeant3 = [[Emma Little-Pengelly]] | mandat dirigeant3 = | superficie = 14130 | population = 1900000 | population notes = | année_pop = 2019 | gentilé = [[Nord-Irlandais]]<br>[[Nord-Irlandaise]] | pib_année = 2018 | pib = {{Unité|49|milliards [[Livre sterling|£]]}} | pib_hab = {{Unité|26000|[[Livre sterling|£]]}} | monnaie = [[Livre sterling]] | fuseau_horaire = ([[heure d'été|été]] +1) | domaine_internet = [[.uk]] | indicatif_téléphonique = +44 | hymne = {{Lien|langue=en|trad=National anthem of Northern Ireland|fr=Hyme national de l'Irlande du Nord|texte=Divers}} | devise = Aucune | iso3166-1 = GB-NIR | notes = }} L{{'}}'''Irlande du Nord''' ({{en langue|en|Northern Ireland}} ; {{en langue|ga|Tuaisceart Éireann}} ; {{en langue|sco-ulster|Norlin Airlann}}) est une [[Nation constitutive (Royaume-Uni)|nation constitutive]] du [[Royaume-Uni]]. Située dans le nord-est de l'[[Irlande (île)|île d'Irlande]], elle partage une [[Frontière entre l'Irlande et le Royaume-Uni|frontière]] au sud et à l'ouest avec la [[Irlande (pays)|république d'Irlande]]. En [[2011]], sa population est de {{nombre|1810863|habitants}}, soit environ 30 % de la population de l'île et 3 % de la population du Royaume-Uni. L'[[Assemblée d'Irlande du Nord]], établie par la [[loi sur l'Irlande du Nord de 1998]], est responsable d'une série de questions politiques [[Dévolution du pouvoir|décentralisées]], tandis que d'autres compétences sont réservées au [[Gouvernement du Royaume-Uni|gouvernement britannique]]. L'Irlande du Nord coopère avec la République d'Irlande dans plusieurs domaines. L'Irlande du Nord a été créée le {{date|3 mai 1921}}, lorsque l'île fut [[Partition de l'Irlande|divisée]] par la [[loi sur le gouvernement de l'Irlande de 1920]], qui instaura un [[Parlement d'Irlande du Nord|Parlement local]] dans les six comtés du nord-est de l'Irlande. La majorité de la population nord-irlandaise était [[Unionisme en Irlande|unioniste]] et souhaitait rester au sein du Royaume-Uni. Ses habitants étaient généralement les descendants de [[Plantations en Irlande|colons]] [[Protestants d'Ulster|protestants]] originaires de [[Grande-Bretagne]]. En parallèle, la majorité de la population en [[Irlande du Sud]] (devenu l'[[État libre d'Irlande|État libre irlandais]] en [[1922]]) et une minorité significative en Irlande du Nord étaient des [[Nationalisme irlandais|nationalistes irlandais]] et des [[Catholique irlandais|catholiques]] voulant une [[Réunification de l'Irlande|Irlande unie indépendante]]. Aujourd'hui, les premiers se considèrent généralement comme à la fois irlandais et britanniques, tandis que les seconds se considèrent généralement comme uniquement irlandais. Une identité nord-irlandaise ou d'[[Ulster]], par référence à la province historique, est également revendiquée par une large minorité dans les deux camps. La création de l'Irlande du Nord s'accompagna de [[Guerre d'indépendance irlandaise|violences]] à la fois en faveur et contre la partition. De [[1920]] à [[1922]], la capitale [[Belfast]] connut d'importantes violences communautaires, principalement entre les civils unionistes protestants et les nationalistes catholiques. Plus de 500 furent tués et plus de 10 000 sont devenus des réfugiés, pour la plupart catholiques. Au cours des décennies suivantes, l'Irlande du Nord connut une série ininterrompue de [[Gouvernement d'Irlande du Nord (1921–1972)|gouvernements]] dirigés par le Parti unioniste. Il exista une [[Ségrégation en Irlande du Nord|ségrégation]] mutuelle et informelle entre les deux communautés, et les gouvernements unionistes furent accusés de discrimination envers la minorité nationaliste et catholique irlandaise, dans ce que le [[Premier ministre et vice-Premier ministre d'Irlande du Nord|Premier ministre d'Irlande du Nord]], [[David Trimble]], appela une « maison froide » pour les catholiques. À la fin des [[années 1960]], une [[Northern Ireland Civil Rights Association|campagne pour mettre fin à la discrimination]] à l'encontre des catholiques et des nationalistes se heurta à l'opposition des [[Loyalisme d'Ulster|loyalistes]], qui y voyaient un [[Républicanisme irlandais|front républicain]]. Ces tensions engendrèrent « [[Conflit nord-irlandais|les Troubles]] », un conflit de trente ans impliquant des paramilitaires républicains et loyalistes ainsi que des forces de l'État, qui ont fait plus de 3 500 morts et 50 000 blessés. L'[[accord du Vendredi saint]] en [[1998]] constitua une étape majeure dans le processus de paix, notamment dans le désarmement paramilitaire et la normalisation de la sécurité, bien que le [[sectarisme]] et la ségrégation entre les deux communautés restent des problèmes sociaux majeurs et que des violences sporadiques se soient poursuivies après l'accord. L'[[Économie (activité humaine)|économie]] de l'Irlande du Nord était la plus industrialisée d'Irlande au moment de la partition de l'île, mais elle déclina en raison des troubles politiques et sociaux causés par le conflit nord-irlandais. Son économie s'est considérablement développée depuis la fin des [[années 1990]]. La croissance initiale, venue du « dividende de la paix » et de l'augmentation des échanges avec la République d'Irlande, se poursuivit avec une augmentation significative du tourisme, des investissements et des affaires avec le reste du monde. Le chômage en Irlande du Nord culmina à 17,2 % en [[1986]] et il tomba à 6,1 % durant l'été [[2014]], ce qui constitue un taux similaire à celui du chiffre britannique de 6,2 %. Les liens culturels entre l'Irlande du Nord, la République d'Irlande et le reste du Royaume-Uni sont complexes, l'Irlande du Nord partageant à la fois la [[culture de l'Irlande]] et du [[Culture du Royaume-Uni|Royaume-Uni]]. Dans de nombreux sports, l'île d'Irlande n'aligne qu'[[Irlande unifiée|une seule équipe]], excepté au [[équipe d'Irlande du Nord de football|football]]. L'Irlande du Nord concourt séparément aux [[Jeux du Commonwealth]], et les Nord-Irlandais peuvent concourir pour la [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques|Grande-Bretagne]] ou l'[[Irlande aux Jeux olympiques|Irlande]] aux [[Jeux Olympiques]]. {{Sommaire|niveau=2}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Irlande du Nord}} {{article connexe|amorce=Pour l'île d'Irlande dans sa globalité|Géographie de l'Irlande}} L'Irlande du Nord était couverte de glaciers pendant la majorité de la [[Dernière période glaciaire|dernière ère glaciaire]] et durant les périodes froides précédentes. On en retrouve des traces visibles dans plusieurs [[drumlin]]s dans les comtés de [[Comté de Fermanagh|Fermanagh]], [[Armagh]], [[Comté d'Antrim (Irlande)|Antrim]] et surtout dans le [[Comté de Down|{{langue|en|Down}}]]<ref name="howstuffworks">{{Lien web |langue=en |titre=Geography of Northern Ireland |url=http://geography.howstuffworks.com/europe/geography-of-northern-ireland.htm |site=howstuffworks.com}}.</ref>. La géographie de l'Irlande du Nord est marquée par le [[Lough Neagh]], le plus grand lac d'[[eau douce]] des [[îles Britanniques]]<ref name="howstuffworks" /> (et troisième plus grand lac d'Europe occidentale) avec {{unité|392|km|2}} de superficie, est situé presque au centre du territoire. Deux autres lacs importants se trouvent sur le cours du fleuve [[Erne]] dans le Fermanagh : les [[Lough Erne]] inférieur et supérieur. La plus grande île et également la seule île habitée dépendant de l'Irlande du Nord est l'[[île de Rathlin]], au large du côté d'[[Comté d'Antrim (Irlande)|Antrim]]. [[Strangford Lough]], avec {{unité|58|km|2}} est la plus grande baie des îles Britanniques est. [[Fichier:Causeway-code poet-4.jpg|thumb|La [[Chaussée des Géants]], dans l'[[Comté d'Antrim (Irlande)|Antrim]].]] Les montagnes [[Sperrins]] possèdent des altitudes relativement importantes avec une altitude maximale de {{unité|678|m}}. Elles sont une extension des montagnes plissées de la [[chaîne calédonienne]]. Elles recèlent des gisements importants d'[[or]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Geography of Northern Ireland - Edited Entry |url=https://h2g2.com/edited_entry/A918380 |site=h2g2.com |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Il est également possible d'en trouver dans les montagnes granitiques de [[Montagnes de Mourne|Mourne]] et dans le plateau basaltique d'[[Plateau d'Antrim|Antrim]], ainsi qu'au sein des chaînes plus petites dans le sud d'[[Armagh]] et sur la frontière de Fermanagh et [[Comté de Tyrone|Tyrone]]. Les collines sont peu élevées, le [[Slieve Donard]], dans les [[montagnes de Mourne]] est le plus haut sommet avec {{unité|848|m}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Conflict Archive on the Internet - Geography |url=http://cain.ulst.ac.uk/ni/geog.htm |site=cain.ulst.ac.uk}}.</ref>. L'activité volcanique qui est à l'origine du [[plateau d'Antrim]] a aussi formé la [[Chaussée des Géants]] sur la côte nord d'Antrim. Au nord d'Antrim, se trouvent aussi le [[pont de corde de Carrick-a-Rede]], le [[temple de Mussenden]] et les [[Glens d'Antrim]]. La haute et la basse [[Bann (fleuve)|rivière Bann]], ainsi que la rivière {{langue|en|Blackwater}} forment des basses terres fertiles et cultivées de manière extensive. Il y a de même de bonnes terres arables dans le nord et l'est du {{langue|en|Down}}, mais la plus grande partie des collines n'est exploitable que pour l'[[Élevage|élevage d'animaux]]. Le climat humide et la [[déforestation]] aux {{s2-|XVI|XVII}} ont créé beaucoup de [[Prairie (agriculture)|prairies]] dans la région. La vallée de la rivière [[Lagan (fleuve du Royaume-Uni)|Lagan]] est dominée par Belfast. Sa zone métropolitaine inclut un tiers de la population de l'Irlande du Nord. Elle est fortement industrialisée le long de vallée Lagan et des deux côtés du Lac de Belfast. Le [[climat]] de l'Irlande du Nord est [[Climat océanique|tempéré océanique]], plus humide à l'ouest qu'à l'est, mais la présence d'une couverture nuageuse est fréquente partout dans la région à cause des reliefs. Les pluies y sont fréquentes et particulièrement d’août à janvier. Le temps est imprévisible pendant tout l'année et, bien que les [[saison]]s soient distinctes, elles sont moins prononcées que sur l'[[Europe continentale]] ou l'est de l'[[Amérique du Nord]]. La [[température]] maximale moyenne à Belfast est {{tmp|6.5|°C}} en janvier et {{tmp|17.5|°C}} en juillet. La température la plus haute enregistrée fut {{tmp|30.8|°C}} à Knockarevan, dans le [[Comté de Fermanagh|Fermanagh]] le {{date|30 juin 1976}} et à Belfast le {{date|12 juillet 1983}}. La plus basse était {{tmp|-17.5|°C}} à Magherally, dans le [[Comté de Down|{{langue|en|Down}}]] le {{date|1er janvier 1979}}. {{clr}}{{Climat |titre=Relevé météorologique de Belfast |source=wetterkontor.de |tmax-jan=6.0 |tmin-jan=1.5 |tmax-fev=6.8 |tmin-fev=1.5 |tmax-mar=9.2 |tmin-mar=2.7 |tmax-avr=11.8 |tmin-avr=3.9 |tmax-mai=14.9 |tmin-mai=6.1 |tmax-jui=17.5 |tmin-jui=9.2 |tmax-jul=18.4 |tmin-jul=11.0 |tmax-aou=18.3 |tmin-aou=10.7 |tmax-sep=16.1 |tmin-sep=9.2 |tmax-oct=12.6 |tmin-oct=6.8 |tmax-nov=9.1 |tmin-nov=4.1 |tmax-dec=6.9 |tmin-dec=2.9 |prec-jan=85 |prec-fev=58 |prec-mar=66 |prec-avr=52 |prec-mai=59 |prec-jui=63 |prec-jul=63 |prec-aou=80 |prec-sep=84 |prec-oct=87 |prec-nov=77 |prec-dec=77 |tmax-ann=12.3 <!--température maximum moyenne annuelle (en °C) --> |tmin-ann=5.8 <!--température minimum moyenne annuelle(en °C) --> |prec-ann=851 <!--précipitations annuelles moyennes (en mm) --> <!-- paramètre de cloture de l'infobox--> }} == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Irlande du Nord}} {{Article connexe|amorce=Pour l'histoire de l'île d'Irlande dans sa globalité, voir|Histoire de l'Irlande}} [[Fichier:Northern Ireland.svg|300px|thumb|Carte de l'Irlande du Nord.]] L'histoire de l'Irlande du Nord commence en [[1920]] lorsque l'[[Irlande (île)|île d'Irlande]] est scindée en [[Irlande du Sud]] (qui deviendra l'[[Irlande (pays)|État d'Irlande indépendant]] que l'on connaît aujourd'hui) et Irlande du Nord. === Partition de l'Irlande === Le gouvernement britannique [[Parti libéral (Royaume-Uni)|libéral]] du Premier ministre [[Herbert Henry Asquith]], dépendant du soutien du [[Parti parlementaire irlandais]] (PPI, nationaliste) à la [[Chambre des communes du Royaume-Uni|Chambre des communes]] du [[Parlement du Royaume-Uni]], entend au début des années 1910 conférer un statut d'autonomie à l'île d'Irlande. Ce projet rencontre une très vive hostilité de la part de la communauté unioniste de l'Ulster. En 1912, un demi-million de protestants y signent le [[Covenant d'Ulster]], jurant de lutter par les armes si nécessaire contre leur subordination à un éventuel gouvernement autonome catholique à Dublin. Pour autant, le Parlement britannique adopte en 1914 la [[Home Rule (Irlande)|loi d'autonomie pour l'Irlande]]. Sa mise en œuvre est retardée par le début de la [[Première Guerre mondiale]]. La « Grande guerre » permet de mettre un temps de côté les désaccords entre les communautés en Irlande : les nationalistes catholiques, tout comme les protestants de l'Ulster, sont nombreux à se porter volontaires pour rejoindre les forces armées britanniques. En 1916 toutefois, avec le soutien clandestin de l'Allemagne, une minorité radicale du mouvement nationaliste irlandais orchestre l'[[insurrection de Pâques 1916|insurrection de Pâques]] à Dublin. Cette révolte violente, condamnée avec dégoût par le PPI et par la majorité du mouvement nationaliste, est réprimée dans le sang par les autorités britanniques, ce qui radicalise l'opinion publique irlandaise. En 1919, la [[guerre d'indépendance irlandaise]] débute avec la création de l'[[Irish Republican Army (1919)|Armée républicaine irlandaise]] (IRA) par les nationalistes radicaux, le [[Sinn Féin]]. Dans le nord, certains des unionistes sont constitués en une milice armée appelée « [[Ulster Volunteers|Volontaires de l'Ulster]] », pour y résister. Par ailleurs, les sacrifices des unionistes pendant la Première Guerre mondiale rendent inconcevable pour Londres de les soumettre contre leur gré à un gouvernement du Sinn Féin. Les négociations entre le gouvernement britannique de [[David Lloyd George]] et le Sinn Féin, représenté principalement par [[Michael Collins (homme politique)|Michael Collins]], aboutissent à un [[Traité anglo-irlandais|traité en décembre 1921]]. Celui-ci partage l'île d'Irlande en deux entités politiques ayant chacune ses propres institutions : * l'Irlande du Nord, constituée de six [[Comté d'Irlande|comtés]] de l'[[Ulster]] majoritairement peuplés de [[Protestantisme|protestants]] ; * l'[[Irlande du Sud]], formée des {{nobr|26 autres}} comtés, en majorité [[Catholicisme|catholiques]]. En 1922, comme le prévoit l'accord signé avec Londres, les nationalistes proclament la création d'un [[État libre d'Irlande]] dans la partie méridionale, possédant [[Oireachtas de l'État libre d'Irlande|Parlement]] et ministères, en échange d'un [[serment d'allégeance]] symbolique à la [[couronne (Commonwealth)|Couronne britannique]] et de son adhésion en tant que [[Dominion]] indépendant au [[Commonwealth]]. Cet accord ne fait pas l'unanimité chez les nationalistes et ce désaccord interne au Sinn Féin sera à l'origine de la [[guerre civile irlandaise]] qui débute en 1922 et déchire le camp nationaliste. Dans le même temps, dans la partie septentrionale de l'île, le [[Parti unioniste d'Ulster]] a largement remporté les élections législatives de 1921 et a été ainsi porté au pouvoir par la majorité protestante de la population. Cette victoire permet aux unionistes d'obtenir le maintien de l'Irlande du Nord dans le Royaume-Uni, avec un statut d'autonomie politique<ref>{{en}} Ged Martin, « ''The Origins of Partition'' », ''in'' Malcolm Anderson et Eberhard Bort (dir.), ''The Irish Border: History, Politics, Culture'', Liverpool University Press, 1999, {{pp.|57-126}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Northern Ireland Parliamentary Report |url=http://stormontpapers.ahds.ac.uk/stormontpapers/pageview.html?volumeno=2&pageno=1145#bak-2-1149 |site=stormontpapers.ahds.ac.uk |date=7 décembre 1922 |consulté le=2009-04-28}} : {{citation étrangère|lang=en|Most Gracious Sovereign, we, your Majesty's most dutiful and loyal subjects, the Senators and Commons of Northern Ireland in Parliament assembled, having learnt of the passing of the Irish Free State Constitution Act, 1922, being the Act of Parliament for the ratification of the Articles of Agreement for a Treaty between Great Britain and Ireland, do, by this humble Address, pray your Majesty that the powers of the Parliament and Government of the Irish Free State shall no longer extend to Northern Ireland}}.</ref>.. Le parti unioniste domina continuellement la région jusqu'en 1972 (quand l’Irlande du Nord repasse sous le contrôle direct de Londres). À chaque élection, le parti parvenait à rassembler une majorité de suffrages protestants, quitte à attiser les tensions religieuses afin que le clivage interconfessionnel demeure prioritaire. La plupart de ses dirigeants étaient issus de l’[[Ordre d'Orange (1795)|ordre d’Orange]], une puissante association maçonnique fondée dans le but de contrer la propagation du catholicisme<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr|auteur=Christophe Gillissen|titre=Face au Brexit, le casse-tête nord-irlandais|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/GILLISSEN/61091|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=2019-12-01}}.</ref>. === Conflit nord-irlandais === {{Article détaillé|Conflit nord-irlandais}} Les premiers mouvements de contestation d'ampleur de la communauté catholique, notamment en {{date|août 1968}}, demandaient l'égalité des droits et la fin de la discrimination instituée par la majorité protestante unioniste : droit de vote basé sur la propriété des moyens de production détenu majoritairement par les protestants, découpage électoral inéquitable, attribution de logement inéquitable{{etc.}}. Ce [[Mouvement pour les droits civiques en Irlande du Nord|mouvement]] ressemblait en cela au [[mouvement américain des droits civiques]]. Mais le courant unioniste vit dans ces demandes une menace envers son existence et ses intérêts (justice, police, logement{{etc.}}). Les rassemblements furent interdits tandis que les policiers (majoritairement des protestants) réprimaient de plus en plus violemment les manifestations. L’administration de l’Irlande du Nord fut déstabilisée par de violents affrontements entre catholiques et protestants à [[Londonderry|Derry/Londonderry]]<ref group="Note">''Derry'' pour les nationalistes et ''Londonderry'' pour les unionistes.</ref>, notamment lors du ''[[Bloody Sunday (1972)|{{langue|en|Bloody Sunday}}]]'' ({{Date|30|janvier|1972}}), où les commandos de parachutistes britanniques tirèrent sur des manifestants non armés et pacifiques. Les affrontements s’étendirent à [[Belfast]]. Là, des familles catholiques durent fuir leurs maisons qui étaient incendiées par les policiers et la foule protestante opposée au changement ([[Ardoyne]], Nord de Belfast, [[1969]]). Les quartiers nationalistes catholiques se trouvaient à la merci des émeutiers protestants et des forces de l’ordre. Les insurgés irlandais s’armèrent et commencèrent par défendre les quartiers avant de passer à l'offensive. L’IRA se réorganisa spontanément pour permettre la défense de sa communauté. Une nouvelle notion entra dans l’équation du conflit : la réunification des deux Irlandes. Les catholiques en firent un leitmotiv. Tandis que les protestants percevaient une Irlande unifiée comme une menace, notamment sur le plan religieux {{refnec|(Intervention du [[Vatican]])}}. En [[1969]], Londres envoya l’[[British Army|armée britannique]] pour séparer les deux communautés et rétablir le calme. Mais les soldats, au début perçus par les catholiques comme des protecteurs, devinrent l'instrument du gouvernement en place et les troupes pratiquèrent la même répression que les policiers. L’IRA tourna alors ses activités contre l’armée britannique. Le but avoué des nationalistes devint la libération de l’Irlande du joug britannique. Des milices paramilitaires protestantes se formèrent pour défendre les intérêts du peuple protestant. L’{{langue|en|[[Ulster Volunteer Force]]}}, la {{langue|en|[[Loyalist Volunteer Force]]}} et l’{{langue|en|[[Ulster Defence Association]]}} prirent pour cible des membres de l’IRA, du [[Sinn Féin (1905-1970)|Sinn Féin]] (aile politique de l’IRA) et les civils de la communauté catholique. S’ensuivit un conflit de type guérilla, appelé avec pudeur « ''troubles'' », où explosions, fusillades et autres actes de guerre furent commis par les différents protagonistes. Plusieurs tentatives pour mettre fin au conflit furent tentées. Mais elles échouèrent toutes durant les [[années 1970]] et [[années 1980|1980]]. === Processus de paix === Dans les {{nobr|années 1990}}, Londres tente de mettre en place un cessez-le-feu et d'ouvrir des pourparlers avec le [[Sinn Féin]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Roger |nom1=Faligot |lien auteur1=Roger Faligot |titre=La résistance irlandaise |sous-titre=1916-2000 |lieu=Rennes |éditeur=[[Terre de brume (éditeur)|Terre de brume]] |année=1999 |pages totales=346 |passage=284 |isbn=2-84362-040-6 |id=Faligot1999 |plume=oui}}</ref>. Un changement de cadres au sein des partis facilita les négociations qui ont culminé en 1998 avec l'[[accord du Vendredi saint]] (ou Accord de Belfast). Cet accord entre les partis de l’Irlande du Nord et les gouvernements du Royaume-Uni et de la République d’Irlande prévoyait : un parlement autonome dans la province ; des garanties en matière de [[Droits de l'homme|droits humains]] ; des conseils administratifs transfrontaliers en matière d'environnement et de tourisme, des langues régionales (l’[[irlandais]] et le [[Scots|scots d’Ulster]]) ; un conseil britannico-irlandais pour rassembler les gouvernements des [[îles Britanniques]] (de l'Angleterre, de la [[Irlande (pays)|République d’Irlande]], de l'Irlande du Nord, de l'[[Écosse]], du [[Pays de Galles]], de [[Jersey]], de [[Bailliage de Guernesey|Guernesey]] et de l'[[Île de Man]]). L'accord permet la mise en place d'un système de gouvernement local et de partage du pouvoir entre unionistes et nationalistes. Il fonctionne, sans difficultés, jusqu'en 2002. [[David Trimble]] est alors [[Premier ministre]] de l'Irlande du Nord. Le {{date-|14 octobre 2002}}, le fonctionnement du parlement autonome est interrompu alors qu'éclate un {{référence souhaitée|scandale d'espionnage}} de l'[[état-major]] de l'[[Armée républicaine irlandaise|IRA]]. Ce retour au contrôle direct de [[Londres]] dure quatre ans. En 2006, de nouvelles négociations aboutissent à l'[[accord de Saint-Andrews]] qui permettent l'organisation de nouvelles élections en {{date-|mars 2007}}, la reprise du fonctionnement de l'assemblée le {{date-|7 avril 2007-}} de la même année et finalement la mise en place le {{date-|8 mai 2007-}} d'un gouvernement impliquant pour la première fois [[Ian Paisley]], le {{langue|en|leader}} du [[Parti unioniste démocrate]]. Il devient Premier ministre d'Irlande du Nord. Le vice-premier ministre est [[Martin McGuinness]]. Les deux hommes ont célébré la réouverture du [[Château de Stormont|Stormont]] (le parlement nord irlandais) le {{date-|29 mai 2007-}}. === L'Irlande du Nord au {{s-|XXI}} === ==== Europhilie dominante ==== Malgré l'intense campagne pro-Brexit du [[Parti unioniste démocrate]] (DUP), à la suite de la victoire des partisans de la sortie du [[Royaume-Uni]] de l'[[Union européenne]] (le [[Référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne|Brexit]]) lors du [[référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne|référendum du {{date-|23 juin 2016}}]], les Nord-irlandais ont montré leurs sentiments europhiles en se prononçant en majorité pour le maintien au sein de l'{{abréviation discrète|UE|Union européenne}}, avec 55,8 % des suffrages exprimés. <br>Les habitants de la région redoutent en effet qu'une sortie de l'Union européenne n'entraîne une fermeture de la [[Frontière entre l'Irlande et le Royaume-Uni|frontière avec la République d'Irlande]] ce qui aurait des effets désastreux sur l'économie encore fragile de l'Irlande du Nord qui a pu s'épanouir grâce aux échanges avec sa voisine depuis l'accord de paix. <br>Dès le lendemain de la consultation, les nationalistes du [[Sinn Féin]] ont plaidé pour la tenue d'un nouveau référendum portant, cette fois, sur l'unification des deux Irlandes et donc la rupture avec le Royaume-Uni<ref>{{Lien web |titre=« Brexit » : les nationalistes d’Irlande du Nord demandent un vote sur la réunification de l’île |url=https://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2016/06/24/brexit-les-nationalistes-d-irlande-du-nord-demandent-un-vote-sur-la-reunification-de-l-ile_4957218_4872498.html#TcFX1zkBgZ5wtQM2.99 |site=[[Le Monde]] |date=24 juin 2016 |consulté le=24 juin 2016}}.</ref>. === Une spécificité de non-transparence des financements électoraux === À la suite des troubles politiques d'Irlande du Nord, une législation, unique au Royaume-Uni et en Europe, a été décidée (et elle persiste depuis, bien que contraire aux règles habituelles de la transparence démocratique) : elle interdit l'identification des personnes physiques ou morales faisant des dons aux partis politiques en Irlande du Nord<ref name=CommissionElectorale2021/>. Cette loi a permis de protéger les donateurs aux temps de la guerre civile, mais elle bloque ou freine maintenant les enquêtes sur d'éventuels financements illégaux (ex : [[blanchiment d'argent]], [[lobby|pressions de lobbies]]...), et freine le travail de certains journalistes sur la vie politique du pays<ref name=CommissionElectorale2021/>. En 2018-2021, cette spécificité a ainsi bloqué certaines enquêtes sur le financement des groupes pro-[[Brexit]], puis sur le financement du [[Parti unioniste démocrate]] ou sur l'utilisation des sommes ainsi touchées (ex : le [[Parti unioniste démocrate|DUP]] fait partie des 4 parti pro-Brexit qui ont versé à [[AggregateIQ]] (AIQ), la discrète société canadienne controversée au moins {{nombre|3.5|millions}} de [[livres sterling]], {{nombre|3.9|millions}} selon le média TV ''Below the radar Ltd.'')<ref name=CommissionElectorale2021>Commission électorale du Royaume Uni (2021) [https://www.electoralcommission.org.uk/sites/default/files/2021-01/FOI%20050-18%20-%20Response%20%28redacted%29.pdf Réponse de la Commission électorale du Royaume Uni à une question], voir les pages 2 et 3 du PDF, consulté le 30 janvier 2001.</ref>. AIQ a ainsi avec cet argent pu agréger des données d'intérêt électoral avec des millions de données personnelles volées par [[Cambridge Analytica]] sur Facebook, puis produire des ''publicités'' électorales et des images et messages ciblés, aux contenus personnalisés, ayant significativement influencé, voire fait basculer le vote anglais qui a abouti au Brexit)<ref name=FBSuspendu2018>{{Lien web |langue=en |auteur=Carole Cadwalladr |titre=Facebook suspends data firm hired by Vote Leave over alleged Cambridge Analytica ties |url=https://www.theguardian.com/us-news/2018/apr/06/facebook-suspends-aggregate-iq-cambridge-analytica-vote-leave-brexit |date=7 avril 2018 |site=[[The Guardian|theguardian.com]] |consulté le=26 janvier 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=Fr|titre="Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit", affirme le lanceur d'alerte Christopher Wylie|url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/sans-cambridge-analytica-il-n-y-aurait-pas-eu-de-Brexit-affirme-le-lanceur-d-alerte-christopher-wylie_2677946.html|site=France Info|date=28 mars 2018|consulté le=28 mars 2018}}.</ref>{{,}}<ref name="a1">{{Article |langue=anglais |auteur1=Carole Cadwalladr |titre=The Cambridge Analytica files. ‘I made Steve Bannon's psychological warfare tool': meet the data war whistleblower |périodique=The Guardian |date=18 mars 2018 |lire en ligne=https://www.theguardian.com/news/2018/mar/17/data-war-whistleblower-christopher-wylie-faceook-nix-bannon-trump |pages= }}.</ref>. Depuis [[2005]], vainement, la Commission électorale du Royaume-Uni, qui {{Citation|réglemente le financement et les dépenses des partis politiques}} a {{Citation|constamment appelé à une augmentation de la transparence afin que les électeurs d'Irlande du Nord puissent accéder aux informations sur la manière dont les partis politiques sont financés}}<ref name=CommissionElectorale2021/>. == Politique et administration == {{Article détaillé|Politique en Irlande du Nord}} [[Fichier:Stormont Parliamentary Building 01.JPG|thumb|Le [[palais de Stormont]], siège de l'[[assemblée d'Irlande du Nord]].]] L'Irlande du Nord est un des [[pays constitutif]]s ([[Nation constitutive (Royaume-Uni)|nations constitutives]]) appartenant au Royaume-Uni, dont le [[Exécutif d'Irlande du Nord|gouvernement]] siège à [[Palais de Stormont|Stormont]] et est représenté par l'[[Assemblée d'Irlande du Nord]]. L'assemblée a la mainmise complète sur les affaires dites « de transfert » : (''{{langue|en|transfer matters}}'' : administration des services publics, éducation, santé, culture, industrie locale…), un pouvoir partiel sur les affaires réservées, soumises à l'approbation du [[secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord]] nommé par Londres (''{{langue|en|reserved matters}}'' : police, commerce, aviation…) et aucune emprise sur les affaires extérieures (appelées ''{{langue|en|excepted matters}}'' : diplomatie, défense, impôts centraux)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=A Guide to the Northern Ireland Assembly |url=http://www.niassembly.gov.uk/educationprog/leaflets/guide.htm |site=niassembly.gov.uk}}.</ref>. {{nombre|108|Membre de l'Assemblée}} ([[Membre de l'Assemblée législative (Irlande du Nord)|MLA]]) sont élus tous les cinq ans, via les mêmes circonscriptions que les élections du [[Parlement du Royaume-Uni]]. L'électorat est composé de {{formatnum:1169423}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=CAIN: Details of Northern Ireland Constituencies and Size of Electorate 1995 : Newry and Armagh Constituency |url=https://cain.ulster.ac.uk/issues/politics/election/constits/newarmagh.htm |site=cain.ulster.ac.uk |consulté le=2019-09-19}}.</ref> votants. En font partie tous les citoyens de plus de dix-huit ans, inscrits sur liste électorale. Les élections de l'Assemblée se déroulent selon un [[scrutin proportionnel plurinominal]]. Après l'élection, un premier ministre et un vice-premier ministre doivent se présenter conjointement et recueillir l'appui des deux communautés. Le [[Premier ministre et vice-Premier ministre d'Irlande du Nord|premier ministre et le vice-premier ministre]] choisissent conjointement les ministres, selon l'importance des partis politiques<ref>{{Lien web |langue=en |titre=A Brief Summary of the Northern Ireland Assembly |url=http://www.niassembly.gov.uk/io/summary/new_summary.htm |site=niassembly.gov.uk}}.</ref>. L'Irlande du Nord élit {{nombre|18|Membre du Parlement}} ([[Membre du Parlement (Royaume-Uni)|MP]]) à la [[Chambre des communes du Royaume-Uni]] sur un total de 650<ref>{{Lien web |langue=en |titre=United Kingdom: House of Commons: electoral system |url=http://www.ipu.org/parline/reports/2335_B.htm |site=[[Union interparlementaire|ipu.org]]}}.</ref>. Un parlementaires est élu pour chaque circonscription, par un [[scrutin uninominal majoritaire à un tour]]. Pour les élections européennes, avant le Brexit, l'Irlande du Nord était considérée comme une circonscription du Royaume-Uni, qui élisait trois parlementaires. Depuis [[2014]], jusqu'à la sortie de l'Union, les députés étaient Diane Dodds du [[Parti unioniste démocrate|DUP]], [[Martina Anderson]] de Sinn Féin et Jim Nicholson de l'[[Parti unioniste d'Ulster|UUP]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Home - MEPs - European Parliament |url=http://www.europarl.europa.eu/meps/en/home |site=www.europarl.europa.eu |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Ce sont les seules circonscriptions du [[Royaume-Uni]] qui procèdaient par [[scrutin à vote unique transférable]]. La politique de l'Irlande du Nord est en grande partie orientée par la religion et le sentiment national. Par exemple, 55 des membres de l'Assemblée sont unionistes et {{nobr|44 nationalistes}}, ce qui reflète plus ou moins la division religieuse<ref>{{Lien web |langue=en |format=xls |titre=Northern Ireland Census 2001, Table KS07a: Religion |url=http://www.nisranew.nisra.gov.uk/census/Excel/KS07a%20DC.xls |site=nisra.gov.uk |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Une enquête du ''{{langue|en|Northern Ireland Life and Times}}'' montre que 20 % des catholiques en Irlande du Nord sont satisfaits du fait que l'Irlande du Nord demeure au sein du Royaume-Uni<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Northern Ireland Life and Times |url=http://www.ark.ac.uk/nilt/2006/Political_Attitudes/NIPARTY.html |site=ark.ac.uk}}.</ref> ; malgré cela, seulement 5 % déclarent qu'ils voteraient pour les partis unionistes ou pour les sans étiquette<ref>{{Lien web |langue=en |titre=NI Life and Times Survey - 2006: NIRELAND |url=https://www.ark.ac.uk/nilt/2006/Political_Attitudes/NIRELAND.html |site=www.ark.ac.uk |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. === Administration === [[Fichier:Northern Ireland - Counties.png|thumb|Les six [[Comté d'Irlande|comtés d'Irlande du Nord]].]] L'Irlande du Nord possède six [[Comté d'Irlande|comtés traditionnels]]. Ils ne sont pas pris en compte actuellement par l'administration. En revanche, ils sont mentionnés sur les [[Passeport irlandais|passeports irlandais]], qui présentent un champ « comté de naissance », et ils sont également mentionnés sur les cartes délivrées par le gouvernement. Ils jouent également un rôle dans d'autres domaines : en sport, par exemple, les équipes de l'[[Association athlétique gaélique]] sont toujours réparties par comté. Les six comtés sont : * [[Comté d'Antrim (Irlande)|Antrim]] ; * [[Armagh]] ; * [[Londonderry|Derry]] ; * [[Comté de Down|{{langue|en|Down}}]] ; * [[Comté de Fermanagh|Fermanagh]] ; * [[Comté de Tyrone|Tyrone]]. [[Fichier:NI11w.jpg|thumb|Les {{nobr|11 districts}} d'Irlande du Nord.]] L'Irlande du Nord est également divisée en onze [[Liste des districts d'Irlande du Nord|districts]] à des fins d'[[gouvernement local en Irlande du Nord|administration locale]]. À leur tête se trouvent des conseils locaux dont les pouvoirs sont moins étendus que dans le reste du Royaume-Uni. Ces onze districts, qui ont remplacé les vingt-six anciens districts en {{date|avril 2015}}, sont : # [[Belfast]] # {{langue|en|[[Borough d'Ards and North Down|Ards and North Down]]}} # {{langue|en|[[Borough d'Antrim and Newtownabbey|Antrim and Newtownabbey]]}} # {{langue|en|[[Cité de Lisburn and Castlereagh|Lisburn and Castlereagh]]}} # {{langue|en|[[District de Newry, Mourne and Down|Newry, Mourne and Down]]}} # {{langue|en|[[Borough d'Armagh City, Banbridge and Craigavon|Armagh City, Banbridge and Craigavon]]}} # {{langue|en|[[Borough de Mid and East Antrim|Mid and East Antrim]]}} # {{langue|en|[[Borough de Causeway Coast and Glens]]}} # {{langue|en|[[District de Mid Ulster|Mid Ulster]]}} # {{langue|en|[[District de Derry City and Strabane|Derry City and Strabane]]}} # {{langue|en|[[District de Fermanagh and Omagh|Fermanagh and Omagh]]}} [[Fichier:NorthernIrelandParliamentaryConstituenciesNumbered.svg|thumb|Les {{nobr|18 circonscriptions}} parlementaires d'Irlande du Nord.]] L'Irlande du Nord est encore divisée en dix-huit [[Liste des circonscriptions parlementaires en Irlande du Nord|circonscriptions parlementaires]] pour les élections de la [[Chambre des communes du Royaume-Uni]] et de l'[[Assemblée d'Irlande du Nord]]. Ces dix-huit circonscriptions sont : # [[Belfast East (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Belfast East}}]] # [[Belfast North (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Belfast North}}]] # [[Belfast South (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Belfast South}}]] # [[Belfast West (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Belfast West}}]] # [[East Antrim (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|East Antrim}}]] # [[East Londonderry (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|East Londonderry}}]] # [[Fermanagh and South Tyrone (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Fermanagh and South Tyrone}}]] # [[Foyle (circonscription du Parlement britannique)|Foyle]] # [[Lagan Valley (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Lagan Valley}}]] # [[Mid Ulster (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Mid Ulster}}]] # [[Newry and Armagh (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Newry and Armagh}}]] # [[North Antrim (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|North Antrim}}]] # [[North Down (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|North Down}}]] # [[South Antrim (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|South Antrim}}]] # [[South Down (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|South Down}}]] # [[Strangford (circonscription du Parlement britannique)|Strangford]] # [[Upper Bann (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|Upper Bann}}]] # [[West Tyrone (circonscription du Parlement britannique)|{{langue|en|West Tyrone}}]] === Droit et organisation judiciaire === {{Article détaillé|Droit nord-irlandais}} Il y a trois juridictions légales au [[Royaume-Uni]], [[Angleterre]] et le [[Pays de Galles]], l'[[Écosse]] et l'Irlande du Nord. La loi de l'Irlande du Nord est basée majoritairement sur le ''{{langue|en|common law}}'' anglais, mais il y a aussi des différences qui viennent de la période d'autonomie nord-irlandaise. Il y a aussi des similitudes entre la loi nord-irlandaise et la loi de la [[Irlande (pays)|république d'Irlande]], à cause du [[parlement d'Irlande]], qui a eu juridiction sur toute l'île d'[[Irlande (île)|Irlande]] jusqu'à [[1800]]. Le système de justice criminelle a été complètement revu après la signature de l'[[accord du Vendredi saint]]. Le [[gouvernement du Royaume-Uni]], a alors introduit la « Loi sur justice (Irlande du Nord) » [[2002]] et [[2004]] pour les faits<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Northern Ireland Office - Criminal Justice |url=http://www.nio.gov.uk/index/key-issues/criminal-justice.htm |site=nio.gov.uk |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Les cours en Irlande du Nord sont administrées par le Service des cours nord-irlandais<ref name="courtsni">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=About the Court Service |url=http://www.courtsni.gov.uk/NR/rdonlyres/C93FEE18-4396-4410-BC5D-479DBC8789DA/0/ABOUTTHECOURTSERVICEAPRIL07.pdf |site=courtsni.gov.uk}}.</ref>. En ce moment, la Cour la plus importante de l'Irlande du Nord est la [[Cour suprême du Royaume-Uni]], créée en {{date|octobre 2009}} avec la « Loi sur la réforme de la constitution 2005 » ({{langue|en|Constitutional Reform {{nobr|Act 2005}}}}). Lui est subordonnée la « Cour suprême de justice », qui est composée de la « Cour des appels », la « Haute cour » et la « Cour de la couronne<ref name="courtsni" /> ». Autrefois, avant l’entrée en vigueur de la Loi sur la réforme de la Constitution 2005, en {{date-|octobre 2009}}, la Cour la plus puissante était celle de la « Commission judiciaire de la [[Chambre des lords]] ». La « Cour des appels » est la plus puissante après celle de la Chambre des lords. Elle s'occupe des appels des autres cours. La « Haute Cour » est divisée en trois entités, la « Division de la magistrature du Roi » (ou reine quand le monarque est une femme), la « Division de la chancellerie » et la « Division familiale ». La division de la magistrature du Roi s'occupe du contentieux des contrats et des dommages corporels. La division de la chancellerie s'occupe des affaires commerciales, de dépôt, de succession et de tutelle, et foncières. Elle s'occupe aussi de la propriété intellectuelle. La « Division familiale » s'occupe des divorces, des enfants et des traitements médicaux. La « Cour de la couronne » s'occupe des affaires criminelles sérieuses<ref name="courtsni" />. À un niveau subalterne, les « Cours de Comtés », s'occupent des procès et des demandes commerciales. Il y a sept Cours de Comtés en Irlande du Nord. Il existe aussi des « Cours de magistrats » qui s'occupent des affaires criminelles mineures ainsi que des audiences préliminaires relatives aux affaires criminelles sérieuses<ref name="courtsni" />. == Économie == L'Irlande du Nord est traditionnellement une économie industrielle, avec des chantiers navals et des usines textiles. Aujourd'hui, l'économie est majoritairement tournée vers les services. Le chômage a considérablement diminué au tournant des années 2000 et est à environ 6 % dans les {{nobr|années 2010}}, contre un pic à plus de 17 % en 1986<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Statistical Press Release - Latest Labour Market Figures |url=http://www.nisra.gov.uk/publications/default.asp7.htm |site=nisra.gov.uk}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Orla Ryan |titre=Northern Ireland's economic fears |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/business/1402261.stm |site=news.bbc.co.uk |date=22 juin 2001 |consulté le=17 juin 2006}}.</ref>. C'est le chômage à longue durée et celui des jeunes qui est descendu le plus rapidement. Le taux d'inactivité de la population active est 28 %, soit le plus bas du Royaume-Uni<ref name="Economic Overview">{{Lien web |langue=en |titre=Economic Overview |url=http://www.detini.gov.uk/cgi-bin/get_builder_page?page=2058&site=4&parent=48 |site=detini.gov.uk |consulté le=17 juin 2006}}.</ref>. Historiquement, le gouvernement poursuivit une politique de discrimination économique contre la communauté [[Catholicisme|catholique]]. L'accès au travail était facilité pour les protestants et rendu plus complexe pour les catholiques. Cela a entraîné un taux de chômage plus important dans cette dernière communauté<ref>{{Lien web |langue=en |titre=CAIN: Background Information on Northern Ireland Society - Employment |url=https://cain.ulster.ac.uk/ni/employ.htm |site=cain.ulster.ac.uk |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Les industries majeures étaient la [[construction navale]], l'industrie [[textile]] et la fabrication de cordages. Pendant les {{nobr|[[années 1950]]}}, la croissance économique en Irlande du Nord fut plus forte qu'en [[Irlande (pays)|Irlande]]. Pendant les {{nobr|années 1950}}, le gouvernement [[Parti travailliste (Royaume-Uni)|travailliste]] introduisit une politique d'[[État-providence]], donnant accès à tous au droit à l'éducation et aux soins de santé. Grâce à cette politique, beaucoup de catholiques d'Irlande du Nord ont reçu une formation qu'ils n'auraient jamais pu obtenir autrement. À partir de ce moment, une classe de catholiques éduqués a réclamé des [[Droit civil|droits civils]] et économiques. La classe dominante protestante a refusé de prendre en compte ces réclamations, ce qui a envenimé la situation. Devant l'amplification des revendications, Londres introduisit le gouvernement direct. [[Fichier:H&W Cranes2.jpg|left|thumb|Une grue du {{langue|en|[[Harland and Wolff]]}} à [[Belfast]].]] La période du [[conflit nord-irlandais]], ou ''Troubles'', a fortement influencé l'économie. La campagne violente de l'[[Armée républicaine irlandaise|IRA]] était aussi une [[guerre économique]], puisqu'elle ciblait des banques, des industries, des chefs d'entreprise, etc. Le but était de rendre économiquement impossible la gestion du nord de l'Irlande par le gouvernement britannique, ou tout au moins, de faire de l'Irlande du Nord un investissement à pertes pour Londres. À long terme, l'économie a périclité et le chômage a augmenté. Avec la signature de l'[[accord du Vendredi saint]] et la fin du conflit, l'économie a redémarré, avec un retour des investissements et une baisse du chômage. L'industrie lourde n'est plus le composant essentiel de l'économie nord-irlandais, remplacée par les [[Secteur tertiaire|services]]. Par exemple, l'entreprise d'industrie lourde {{langue|en|[[Harland and Wolff]]}} a dépéri alors que le secteur touristique s'accroissait avec vitalité. En 2008, une conférence d'investisseurs américains à [[Belfast]] s'est tenue afin d'encourager les hommes d'affaires venant des [[États-Unis]] à investir en Irlande du Nord. Cela étant, l'Irlande du Nord possède encore le plus bas niveau de [[Produit intérieur brut|PIB]] du [[Royaume-Uni]], et reçoit encore des subventions de Londres<ref>{{Lien web |langue=en |titre=CAIN: Background Information on Northern Ireland Society - Economy, Finance, Industry and Trade |url=https://cain.ulster.ac.uk/ni/economy.htm |site=cain.ulster.ac.uk |consulté le=2019-09-19}}.</ref>. L’Irlande du Nord bénéficie de fonds européens importants à travers la [[politique agricole commune]], qui représentent 85 % des revenus de ses agriculteurs en moyenne, et des fonds structurels<ref name=":0" />. == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Irlande du Nord}} La population de l'Irlande du Nord était en 2004 de {{nombre|1710300|habitants}}. La majeure partie de la population possède des origines [[Irlandais (peuple)|irlandaises]] ou [[britanniques]], et quasiment toute la population est d'origine [[Européens|européenne]], bien qu'il existe de petites communautés d'immigrés. Durant la Préhistoire, le nord de l'Irlande était habité par des tribus de culture [[néolithique]]. Par la suite, les [[Celtes]] envahirent l'île et y installèrent leur langue et leur culture, sans beaucoup se mélanger avec la population autochtone{{refnec}}. À partir du {{s-|XIII}}, les [[Anglais (peuple)|Anglais]] prennent progressivement le contrôle de l'île. Au nord de l'Irlande, les colons anglais et écossais immigrèrent en Ulster, à la faveur de la création des [[Plantations en Irlande|plantations d'Ulster]], sous le règne de [[Jacques VI et Ier|{{noble-|Jacques Ier}} d'Angleterre]]. Cet événement a fortement marqué les populations locales, et la majorité des Irlandais du Nord se reconnaissent actuellement comme britanniques. === Religion === {{article détaillé|Démographie de l'Irlande du Nord}} [[Fichier:Irlande-du-nord-religions-1.png|vignette|gauche|Géographie religieuse de l'Irlande du Nord en 1991.]] [[Fichier:Belfast Wards Protestant percentage 2011.png|vignette|Les quartiers de Belfast en 2011 selon leur population : catholiques à plus de 80 % (vert foncé), catholiques de 60 à 80 % (vert clair), catholiques de 50 à 60 % (gris), protestants de 50 à 60 % (jaune), protestants de 60 à 80 % (orange clair), protestants à plus de 80 % (orange foncé).]] Lors du recensement de [[2011]], 82,4 % de la population se déclarait chrétienne. Une courte majorité est [[Protestantisme|protestante]], 41,6 % d'après le recensement (dont 19,1 % de [[Presbytérianisme|presbytériens]] et 13,7 % appartenant à l'[[Église d'Irlande]] anglicane). 40,8 % se reconnaissent comme [[Catholicisme|catholiques]], 16,9 % sans religion et 0,8 % appartiennent à d'autres cultes. La [[religion]] est souvent vue comme une manière d'afficher son appartenance à l'une ou l'autre des communautés nationaliste ou unioniste, car la majorité des nationalistes est catholique et les unionistes sont essentiellement protestants. D'après une enquête{{refnec}}, 85 % des protestants préféreraient que l'Irlande du Nord demeure britannique, alors que 50 % des catholiques souhaiteraient la réunification de l'île. Les identités ont tendance à se complexifier maintenant, du fait de la tendance globale au recul des religions. La législation a profondément évolué, et garantit à l'heure actuelle l'égalité théorique entre les deux religions<ref>{{Lien web |langue=en |format=doc |titre=Equality Legislation in Northern Ireland |url=http://www.dublinpact.ie/word/s4-equality-legis-ni.doc |site=dublinpact.ie}}.</ref>, car la [[discrimination]] des catholiques par la majorité protestante a profondément marqué l'histoire de l'Irlande du Nord. Évolution de la part des différentes religions en Irlande du Nord entre 2001 et 2011<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Statistics |url=http://www.ninis2.nisra.gov.uk/public/Home.aspx |site=www.ninis2.nisra.gov.uk |consulté le=19 septembre 2019}}.</ref> : {| class="wikitable" ! scope=col|Religion ! scope=col|2001 ! scope=col|2011 !2021 |- | [[Catholicisme]] ||align="center"|40,2 % ||align="center"|40,8 % |42,3 % |- | [[Protestantisme]] et autres chrétiens ||align="center"|45,6 % ||align="center"|41,6 % |37,3 % |- | Autres religions ||align="center"|0,3 % ||align="center"|0,8 % |1,3 % |- | Sans religion ou non indiqué ||align="center"|13,9 % ||align="center"|16,9 % |17,4 % |} Le recensement de 2021 voit pour la première fois les catholiques être plus nombreux que les protestants. 42,3 % de la population est catholique, 37,3 % protestante, 1,3 % d'une autre religion et 17,4 % sans religion. Si l'on s'intéresse à la religion dans laquelle la population a été élevée, les catholiques sont 45,7 %, les protestants 43,5 % et les religions non-chrétiennes 1,5 %<ref>{{lien web|titre=Northern Ireland Census records more Catholics than Protestants for the first time|url=https://www.thejournal.ie/northern-ireland-census-figures-5872999-Sep2022/|langue=en|site=thejournal.ie|date=22 septembre 2022}}.</ref>. === Nationalité et questions constitutionnelle === La {{Lien|trad=People of Northern Ireland|fr=Nord-Irlandais|lang=en|texte=population nord-irlandaise}} est plutôt divisée entre ceux qui se considèrent comme [[Irlandais (peuple)|irlandais]] et ceux qui se considèrent comme [[britanniques]]. Il existe toute une gamme de positions entre ces extrêmes. Ceux qui se considèrent irlandais sont majoritairement catholiques, et ceux qui s'affirment britanniques sont surtout protestants. Beaucoup d'enquêtes corroborent cette tendance<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard Breen |auteur2=Paula Devine |auteur3=Lizanne Dowds |titre=Social attitudes in Northern Ireland|sous-titre=the fifth report, 1995-1996|lieu=Belfast|éditeur=Appletree Press |année=1996 |pages totales=282 |isbn=0-86281-593-2|isbn2=978-0-8628-1593-6|oclc=36579968|lire en ligne=http://cain.ulst.ac.uk/othelem/research/nisas/rep5c2.htm|numéro chapitre=2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=NI Life and Times Survey|sous-titre=1999 : NINATID|url=https://www.ark.ac.uk/nilt/1999/Community_Relations/NINATID.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK|consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Northern Ireland Life and Times Survey|sous-titre=Module: Community Relations. Variable: BRITISH|url=http://www.ark.ac.uk/nilt/1999/Community_Relations/BRITISH.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NI Life and Times Survey|sous-titre=1999 : IRISH|url=https://www.ark.ac.uk/nilt/1999/Community_Relations/IRISH.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK|consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.esrcsocietytoday.ac.uk/ESRCInfoCentre/Plain_English_Summaries/governance_and_citizenship/structure/index32.aspx?ComponentId=17242&SourcePageId=11746 {{langue|en|University of York Research Project 2002-2003 L219252024 - Public Attitudes to Devolution and National Identity in Northern Ireland}}] {{Lien archive|url=http://www.esrcsocietytoday.ac.uk/ESRCInfoCentre/Plain_English_Summaries/governance_and_citizenship/structure/index32.aspx?ComponentId=17242&SourcePageId=11746 |horodatage archive=20070927051820 |titre=Copie archivée }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur1=J. R. Archer|titre=Northern Ireland: Constitutional Proposals and the Problem of Identity|périodique=The Review of Politics|année=1978|lire en ligne=https://www.jstor.org/view/00346705/ap050158/05a00060/0}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Joseph Ruane|auteur2=Jennifer Todd|titre=A changed Irish nationalism? The significance of the Belfast Agreement of 1998 |url=http://www.ucd.ie/spire/text%20files/todd-achangedirishnationalism.pdf|format=pdf}}.</ref>. Les divisions entre les deux communautés sont encore très présentes<ref>{{Lien web |auteur1=Fabien Aufrechter |titre=Irlande du Nord : au-delà des divisions |url=http://www.lejournalinternational.fr/Irlande-du-Nord-Au-dela-les-divisions_a1234.html |site=le Journal International |date=8 septembre 2013}}.</ref>. En majorité, les protestants souhaitent demeurer dans le Royaume-Uni. Chez les catholiques, la moitié souhaite la réunification, une minorité soutient le ''{{langue|la|statu quo}}'', et nombreux sont ceux qui n'ont pas d'opinion particulière. Malgré cela, seulement 7 % des catholiques disent qu'ils voteraient pour les partis unionistes ou sans étiquette<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NI Life and Times Survey|sous-titre=2006 : NIPARTY|url=http://www.ark.ac.uk/nilt/2006/Political_Attitudes/NIPARTY.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK}}.</ref>. D'après un sondage réalisé en 2005, 40 % de la population d'Irlande du Nord se définissent comme « unioniste », 22 % se définissent comme « nationalistes » (pour la réunification), et 35 % n'appartiennent à aucun de ces deux courants<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Northen Ireland Life and Times Survey|url=http://www.ark.ac.uk/nilt/2005/Political_Attitudes/UNINATID.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK|date=2005}}.</ref>. Les personnes nées en Irlande du Nord sont automatiquement des citoyens britanniques, comme toutes personnes nées dans le reste du Royaume-Uni, mais la République d'Irlande étend ses lois de citoyenneté à tous les natifs de l'île du Nord ainsi qu'au sud de la frontière, de sorte que certaines personnes en Irlande du Nord peuvent simplement garder la double nationalité ou choisir d'avoir soit un passeport irlandais seulement, soit un passeport britannique (Droit reconnu par l'[[accord du Vendredi saint]].). {{Référence nécessaire|date=24 juin 2017}} Selon certaines enquêtes, les Nord-irlandais partisans de l'unification sont presque aussi nombreux que ceux qui s'y opposent<ref>{{lien web|langue=fr|auteur=Julien Mercille|url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/MERCILLE/61760|titre=En Irlande, les nationalistes portés par la crise sociale|périodique=[[Le Monde diplomatique]]|date=mai 2020}}.</ref>. === Langue === Comme la plupart des affaires culturelles nord-irlandaises, la question de la [[langue]] est controversée et complexe. Presque toute l'Irlande du Nord parle [[anglais]], mais l'usage de l'[[irlandais]] est encouragé par les nationalistes. Dans les quartiers nationalistes, les enseignes de rue sont souvent bilingues irlandais-anglais. La reconnaissance et l'usage officiel de l'irlandais fait partie des doléances régulières des nationalistes. L'attrait pour l'irlandais n'est pas limité aux nationalistes. Certains unionistes pratiquent cette langue et reprochent au [[Sinn Féin]] d'en faire un enjeu de différenciation. La première organisation consacrée à la promotion de l'irlandais fut la [[Ligue gaélique]], créée à [[Dublin]] en [[1893]]. À sa création, ce mouvement était ouvert aux deux communautés irlandaises ; le premier chef, [[Douglas Hyde]], était protestant. Avec le temps, les nationalistes ont inséré dans les buts de l'organisation le soutien à l'établissement d'une république irlandaise. À partir de ce moment, l'utilisation de l'irlandais a pu être perçue comme un acte de nationalisme. [[Fichier:Multilingual sign Department Culture Leisure Arts Northern Ireland.jpg|thumb|[[Signalisation routière bilingue|Signalisation trilingue]] en [[anglais]], [[irlandais]] et [[scots]], en Irlande du Nord.]] D'après le recensement de 2001, 10 % de la population connaît un peu d'irlandais et 4,7 % peut le « parler, lire, écrire et comprendre<ref name="nisra.gov.uk-Census2001">{{en}} {{langue|en|Northern Ireland Statistics and Research Agency}} [http://www.nisranew.nisra.gov.uk/Census/Census2001Output/UnivariateTables/uv_tables1.html#irish%20language {{langue|en|Census 2001 Output}}].</ref> ». D'après une autre enquête, 1 % de la population parle irlandais à domicile<ref name="Survey-NorthernIreland">{{Lien web |langue=en |titre=What is the main language spoken in your own home? |url=http://www.ark.ac.uk/nilt/1999/Community_Relations/MAINLANG.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK|année=1999}}.</ref>. Il y a 32 [[Gaelscoil|écoles gaélophones]] en Irlande du Nord, soit 7,3 % du total. Un dialecte coexiste avec l'irlandais, le [[scots d'Ulster]], dont l'emploi est plus controversé encore. Certains dénient au scots d'Ulster le statut de [[langue]] et de [[dialecte]], et soutiennent que c'est une construction des unionistes destinée à rivaliser avec l'irlandais. Certains le considèrent comme une langue à part entière, d'autres comme un dialecte. D'après le [[Liste de linguistes|linguiste]] Aodán Mac Poilín, {{citation|Alors que la plupart des gens soutiennent que le scots d'Ulster est un dialecte ou une variante du [[Scots]], certains soutiennent que c'est une langue différente du scots. Les arguments qui soutiennent que le scots d'Ulster est une langue, formés lorsque le statut du scots était débattu, sont si étranges qu'il est peu probable qu'ils aient une légitimité linguistique.}}<ref name="Poilin-BBC">{{Lien web|langue=en|auteur=Aodan Mac Poilin|url=http://www.bbc.co.uk/northernireland/learning/history/stateapart/agreement/culture/support/cul2_c011.shtml|titre=Language, Identity and Politics in Northern Ireland|série=Ulster Folk Life|éditeur=[[British Broadcasting Corporation|BBC]]|date=1999|volume=45}}.</ref> D'après Póilín, {{citation|le scots d'Ulster est, pour quelqu'un de langue maternelle anglaise, très accessible et dans certains cas, aisé à comprendre à l'aide d'un glossaire}}<ref name="Poilin-BBC" />. L'[[accord de Saint-Andrews]] dispose qu'il est nécessaire d'améliorer et développer la langue, l'héritage et la culture des scots d'Ulster. D'après une enquête, 2 % de la population parle le scots d'Ulster<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Do you yourself speak Ulster-Scots? |url=http://www.ark.ac.uk/nilt/1999/Community_Relations/USPKULST.html|éditeur=Northern Ireland Life & Times - ARK|deate=1999}}.</ref>, mais personne n'a déclaré le parler chez soi<ref name="Survey-NorthernIreland" />. Il existe de nos jours des cours de scots d'Ulster dans les universités<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Ulster Scots Project|url=http://www.stran.ac.uk/informationabout/research/ulsterscotsproject/|éditeur=Stranmillis University College}}.</ref>. Deux [[Langue des signes|langues des signes]] coexistent en Irlande du Nord. La plus répandue est la [[langue des signes britannique]], mais comme il semblait normal aux nationalistes d'envoyer leurs enfants faire leurs études à [[Dublin]], notamment aux {{langue|en|St. Joseph's Institute for Deaf Boys}} et {{langue|en|St. Mary's Institute for Deaf Girls}}, il existe également une [[langue des signes irlandaise]] répandue principalement dans les communautés nationalistes. D'après le site internet du département nord-irlandais de la culture, des arts et loisirs, il y a {{nombre|3500|utilisateurs}} de la BSL et {{formatnum:1500}} de l'ISL<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Sign Language |url=http://www.dcalni.gov.uk/index/languages/sign_language.htm |éditeur=Department of Culture, Arts & Leisure in Northern Ireland}} (voir archive).</ref>. Les deux langages ne sont pas liés, le langage des signes britannique provenant de la famille britannique et le langage des signes irlandais étant issu de la famille française. Il existe aussi des langues étrangères minoritaires apportées en Irlande du Nord par les immigrés, comme le [[Langues chinoises|chinois]] et le [[polonais]]. == Culture == La culture de l'Irlande du Nord est un mélange entre celle d'Irlande et celle de Grande-Bretagne. À cause des divisions entre les deux communautés, il semble qu'il y ait deux cultures qui existent parallèlement. {{référence souhaitée|Toutefois il est des institutions où elles s'entremêlent sans anicroche}}. === Arts === Le cinéma de l'Irlande du Nord n'a pas produit beaucoup de films. L'industrie cinématographique reste pour la plupart du temps dans l'ombre du [[Royaume-Uni]] et de l'[[Irlande (pays)|Irlande]]. Toutefois, ce cinéma a eu des succès notamment avec les films comme ''{{langue|en|The Mighty Celt}}'', ''{{lien|Man About Dog}}'' et ''[[Bloody Sunday (film)|{{langue|en|Bloody Sunday}}]]'' (ces deux derniers films ayant été réalisés respectivement par un Irlandais du Sud, [[Paddy Breathnach]], et un Britannique, [[Paul Greengrass]]). L'institution {{langue|en|Northern Ireland Screen}} encourage la réalisation, la location et la production de films en Irlande du Nord<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Northern Ireland Screen|url=http://www.northernirelandscreen.co.uk/page.asp?id=209|éditeur=Northern Ireland Screen|consulté le=19 septembre 2019}}.</ref>. Les films de l'Irlande du Nord traitent souvent des problèmes du conflit nord-irlandais. Néanmoins, le réalisateur nord-irlandais le plus connu reste [[Kenneth Branagh]], metteur en scène de ''[[Dead Again (film, 1991)|{{langue|en|Dead Again}}]]'' et ''[[Hamlet]]''. Il a aussi dernièrement joué dans ''[[Walkyrie (film)|Valkyrie]]''. Plus connus sont ses acteurs. [[Liam Neeson]] et [[Stephen Rea]] ont été nommés pour des [[Oscars du cinéma]], [[Stephen Boyd]] a gagné un [[Golden Globes|{{langue|en|Golden Globe}}]]. D'autres acteurs bien connus sont [[Ciarán Hinds]], [[Bronagh Gallagher]], [[Patrick Magee]], [[Siobhán Nic Cionnaith]] et [[Jamie Dornan]]. L'Académie irlandaise de film et télévision (IFTA) a pour but, dans toute l'île, la {{citation|stimulation du travail de production originale et créative et l'encouragement vers l'excellence par les biais de la reconnaissance, de la formation et de la direction dans les œuvres cinématographiques et télévisuelles.}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Irish Film and Television Academy|url=http://www.ifta.ie/academy/index.htm |éditeur=Irish Film & Television Academy|consulté le=19 septembre 2019}}.</ref> L'Irlande du Nord est plus connue pour ses musiciens que pour ses réalisateurs. [[Van Morrison]] est un des chanteurs les plus célèbres, il figure dans le {{langue|en|[[Rock and Roll Hall of Fame]]}} et le {{langue|en|[[Songwriters Hall of Fame]]}}. {{langue|en|[[Snow Patrol]]}} a vendu plus de {{nobr|7 millions}} disques dans le monde. [[Dana (chanteuse)|Dana]] a gagné le [[Concours Eurovision de la chanson]] pour l'Irlande. D'autres chanteurs et groupes célèbres viennent de l'Irlande du Nord : {{langue|en|[[Stiff Little Fingers]]}}, [[Ash (groupe)|{{langue|en|Ash}}]], {{langue|en|[[The Divine Comedy]]}}, {{langue|en|[[The Undertones]]}} et [[Foy Vance]]. Partie intégrante de la tradition celtique, la musique traditionnelle irlandaise est réputée. Elle est connue pour ses ballades, mais aussi pour ses rythmes rapides, ceux qu'utilisent les [[Gigue (danse)|gigues]] et les [[reel]]s. Il existe aussi une forte tradition de musique scots d'[[Ulster]]. Cela est mis en évidence pendant la [[saison des marches nord-irlandaises]]. Ce style de musique est basé sur un rythme de marche. L'instrument le plus connu est le [[Lambeg|tambour Lambeg]]. Dans le domaine de la littérature, l'Irlande du Nord, comme le reste de l'Irlande, a une tradition forte, avec des auteurs tels que [[C. S. Lewis]], [[Brian Friel]] et [[Flann O'Brien]]. [[Seamus Heaney]] a reçu le prix Nobel de littérature. La littérature de l'Irlande gaélique a beaucoup influencé l'écriture des gens d'Irlande du Nord, les écrivains ont ainsi participé au renouveau littéraire gaélique. L'[[Écosse]] a, elle aussi, eu une influence notable sur les [[écrivain]]s d'expression scots d'Ulster. Plus tard, la [[littérature]] en scots d'Ulster s'est diversifiée. Comme dans les autres domaines artistiques, le conflit a beaucoup influencé les écrivains d'Irlande du Nord. === Folklore === {{Article détaillé|Mythologie celtique irlandaise}} Le folklore en Irlande du Nord est le même que celui de la République Irlandaise. Alors qu'une grande partie de la mythologie irlandaise n'a pas subi la conversion au christianisme, beaucoup d'histoires ont toutefois été rendues compatibles avec le dogme chrétien. Ce qui a pu subsister est divisé en quatre « cycles », le [[Cycle d'Ulster]], le [[Cycle mythologique (Irlande)|Cycle mythologique]], le [[Cycle fenian]] et le [[Cycle historique]]. Beaucoup d'histoires ne sont pas incluses dans un cycle mais font participer des personnages à ces dits-cycles. Le folklore irlandais raconte l'histoire de l'Irlande depuis les premières invasions de l'île. D'après les textes, l'Irlande fut envahie plusieurs fois par différents peuples et dieux. Les textes parlent de l'histoire du peuple gaélique. Ils racontent ainsi les exploits des dieux et des héros qui sont venus d'Irlande, comme les [[Tuatha Dé Danann]], [[Cúchulainn]] et le [[Fianna]]. Les textes plus récents racontent aussi les généalogies des rois irlandais historiques. Les contes relatent des histoires merveilleuses de grands voyages vers un ''autre monde'' ou à travers les mers et océans de notre globe. D'autres histoires ne parlent pas de héros mais bien plutôt de gens du pays tout à fait ordinaires et d'évènements typiquement locaux. === Gastronomie === L'Irlande du Nord partage beaucoup de traditions gastronomiques avec le reste de l'Irlande, notamment l'utilisation courante de la pomme de terre et de la viande de mouton. Le repas traditionnel en Irlande du Nord était composé de pommes de terre avec du chou et d'un morceau de viande pour les plus aisés. Traditionnellement, les fermiers se levaient à {{nobr|6 heures}} du matin pour traire les vaches et travailler sur la ferme, donc ils mangeaient un petit peu au lever, mais le repas le plus important était à midi, quand on mangeait un [[Petit déjeuner anglais#Ulster fry|{{langue|en|Ulster fry}}]], le plat le plus connu de l'Irlande du Nord. Cela consistait en des tranches de saucisson, des œufs, du pain au lait, du pain de pommes de terre et des tomates, une variante d'un [[Petit déjeuner anglais|petit déjeuner complet]]. Le [[cheddar de Coleraine]] était lui souvent consommé en en-cas avant de se coucher. === Sport === {{Article détaillé|Sport en Irlande du Nord}} D'après les chiffres de fréquentation<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Statistique du GAA<!-- est-ce réellement le titre ? --> |url=http://www.gaa.ie/files/04arstat.pdf |site=gaa.ie}}.</ref>, le [[football gaélique]] est le sport le plus pratiqué en Irlande du Nord. En termes de popularité le [[football]] est lui aussi très populaire, mais ce sont les matchs du championnat d'Angleterre qui sont le plus suivis à la télévision. Viennent ensuite le [[hurling]] et le {{lnobr rom|rugby à XV}}. Les autres sports très présents en Irlande du Nord sont le [[hockey sur gazon]], le [[basket-ball]], le [[cricket]], le [[handball gaélique]]{{etc.}} Le [[football gaélique]] est organisé sur une base qui inclut toute l'Irlande. Tous les comtés traditionnels d'Irlande du Nord sont tous représentés dans les compétitions organisées à l'échelle de l'île d'Irlande. C'est en football gaélique que les équipes de l'Irlande du Nord ont les meilleurs résultats avec [[Tyrone GAA]] deux fois vainqueur du [[Championnat d'Irlande de football gaélique]] lors des dernières années. En hurling, les équipes de l'Irlande du Nord ont plus de difficultés à rivaliser avec les équipes traditionnelles plus fortes. Seul [[Antrim GAA]] a une équipe capable de rivaliser avec les équipes de Cork ou de Kilkenny. [[Fichier:Windsor Park football stadium - Empty.JPG|thumb|[[Windsor Park]], le stade de l'[[équipe d'Irlande du Nord de football]] et [[Linfield Football Club|Linfield FC]].]] Comme les autres nations constituantes du Royaume-Uni, Le [[football]] nord-irlandais possède sa propre structure. Depuis l'indépendance de l'État d'Irlande, le football possède sa propre fédération reconnue par la [[Fédération internationale de football association|FIFA]]. L'[[Équipe d'Irlande du Nord de football|Irlande du Nord]] est une nation mineure du football mondial même si elle a participé à quelques phases finales de [[Coupe du monde de football|coupes du monde]] de [[1958]] et de [[1986]], elle a atteint les quarts de finale. C'est d'ailleurs la région la plus petite à avoir disputé un quart de finale de la coupe de monde. En [[2015 en football|2015]], elle s'est également qualifiée pour sa première phase finale d'un [[Championnat d'Europe de football|Euro]], l'[[Championnat d'Europe de football 2016|Euro 2016]] se déroulant en France. Le [[Championnat d'Irlande du Nord de football|championnat national]] regroupe douze équipes professionnelles depuis [[1890]]. Le football de club n'est classé qu'à la {{49e|place}} (au {{date|21|juillet|2009}}) au niveau européen. il est dominé par les deux clubs de [[Belfast]] [[Linfield Football Club|Linfield FC]] et [[Glentoran Football Club|Glentoran FC]]. Tous les meilleurs joueurs jouent dans les championnats anglais et écossais. Le rugby, exactement comme les [[Sport gaélique|sports gaéliques]], bénéficie d'une organisation transnationale regroupant l'État d'Irlande et l'Irlande du Nord. Les joueurs nord-irlandais jouent donc sous les couleurs de l'île d'Irlande unifiée. L'{{lnobr rom|Équipe d'Irlande de rugby à XV}} est une des meilleures équipes dans le monde, placée dans le premier niveau mondial d'après l'[[World Rugby|{{langue|en|International Rugby Board}}]]. À 2016, elle a [[Tournoi des Six Nations|remporté {{nobr|13 fois}} le tournoi des Six Nations]] dont deux grands chelems, le [[Tournoi des Six Nations 2009|dernier en 2009]]. L'[[Fédération irlandaise de rugby à XV|IRFU]] existe depuis [[1880]]. L'[[Ulster Rugby|équipe d'Ulster]], représente une aire géographique comprenant l'Irlande du Nord et les autres comtés d'Ulster de la république d'Irlande. Elle dispute la [[Celtic League (organisation celtique)|ligue celtique]] et la {{lnobr rom|coupe d'Europe de rugby à XV}} (coupe Heineken). L'Ulster a [[Coupe d'Europe de rugby à XV 1998-1999|gagné cette dernière en 1998-1999]]. En [[hockey sur glace]], les {{langue|en|[[Belfast Giants]]}} de l'Irlande du Nord disputent l'[[Championnat du Royaume-Uni de hockey sur glace|{{langue|en|Elite League}}]], la ligue professionnelle de hockey britannique (et seule ligue à regrouper Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord), compétition qu'ils ont gagnée deux fois, la dernière victoire remontant à la saison [[2005]]-[[2006]]. En cricket aussi, la base de l'organisation est transnationale : l'Irlande s'est qualifiée pour la [[Coupe du monde de cricket]] en éliminant l'[[Équipe du Pakistan de cricket|équipe du Pakistan]]. Quant au golf, l'actuel {{n°|1}} mondial est le Nord-irlandais [[Rory McIlroy]]. Pour les [[Jeux olympiques]], grâce à un accord entre les comités olympiques irlandais et britannique et avec la permission du [[Comité international olympique]], les sportifs originaires d'Irlande du Nord ont la possibilité de concourir soit pour la [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques|Grande-Bretagne]], soit pour l'[[Irlande aux Jeux olympiques|Irlande]]. Enfin, l'Irlande du Nord envoie [[Irlande du Nord aux Jeux du Commonwealth|sa propre délégation d'athlètes]] aux [[Jeux du Commonwealth|Jeux du {{langue|en|Commonwealth}}]] (la République d'Irlande ne faisant pas partie du {{langue|en|[[Commonwealth]]}}). === Hymnes === [[Fichier:Ulster_banner.svg|thumb|right|{{FIAV|historical}}<br>L’''{{langue|en|Ulster Banner}}'', drapeau officiel de l'Irlande du Nord de 1953 à 1972.]] Officiellement, {{anglais|[[God Save the King]]}}, l'hymne du Royaume-Uni, est aussi l'hymne de l'Irlande du Nord et est employé par l'[[équipe d'Irlande du Nord de football]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Alexis Danjon |titre=Pourquoi l'Irlande du Nord n'a-t-elle pas son propre hymne ? |url=https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Pourquoi-l-irlande-du-nord-n-a-t-elle-pas-son-propre-hymne/698363 |site=L'Équipe |date=25 juin 2016 |consulté le=2020-11-16}}.</ref>, mais il est parfois vu comme un chant partisan [[Unionisme en Irlande|unioniste]]. C'est pourquoi le {{anglais|[[Londonderry Air]]}} est joué quand l'Irlande du Nord participe à certaines rencontres sportives, notamment les [[Jeux du Commonwealth|Jeux du {{anglais|Commonwealth}}]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Steve Bradley |titre=Hymne : l'Irlande du Nord ne veut pas encore changer d'air |url=http://www.cahiersdufootball.net/article-hymne-l-irlande-du-nord-ne-veut-pas-encore-changer-d-air-6238 |site=www.cahiersdufootball.net |date=20 avril 2016 |consulté le=2020-11-16}}.</ref>. L'[[Rugby à XV en Irlande|équipe irlandaise de rugby]], qui comprend la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, utilise un hymne spécialement composé, {{anglais|[[Ireland's Call]]}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur=Vincent Romain |titre=Rugby : l’Ireland’s Call, l’hymne qui soude les deux Irlande |url=https://www.sudouest.fr/2017/02/25/rugby-l-ireland-s-call-l-hymne-qui-soude-les-deux-irlande-3223017-4572.php |site=SudOuest.fr |date=24 février 2017 |consulté le=2020-11-16}}.</ref>, mais on chante aussi l'hymne national de la République, ''{{langue|ga|[[Amhrán na bhFiann]]}}'', quand on joue à [[Dublin]]<ref>{{Lien web |langue=FR-fr |auteur=Philippe Manzotti |titre="Ireland's call", hymne à l'amour de l'ovale |url=https://www.estrepublicain.fr/sport/2019/03/10/ireland-s-call-hymne-a-l-amour-de-l-ovale |site=www.estrepublicain.fr |date=10 mars 2019 |consulté le=2020-11-16}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Northern Ireland | wikinews = Catégorie:Irlande du Nord | wikivoyage = Irlande du Nord }} === Articles connexes === * [[Irlande (île)]], [[Irlande (pays)]] * [[Royaume-Uni]] (autres [[Nation constitutive (Royaume-Uni)|nations constitutives]] : [[Angleterre]], [[Pays de Galles]], [[Écosse]]) * [[Ulster]] * [[Minorité dominante]] === Liens externes === * {{Site officiel}} * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * [http://www.ireland.com/fr-fr Office du tourisme de l'île d'Irlande] * {{en}} [http://www.discovernorthernireland.com/ Site touristique officiel de l'Irlande du Nord] {{Palette|Royaume-Uni|Îles Britanniques|Dévolution}} {{Portail|Irlande du Nord|Royaume-Uni|Irlande|monde celtique}} [[Catégorie:Irlande du Nord|*]] [[Catégorie:Toponyme controversé]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Islande
Islande
{{coord|64.83055556|-17.98666667|type:country_region:IS_source:dewiki|format=dms|display=title}} {{Redirect2|Ísland|Iceland|homonymie=Island|Iceland (homonymie)}} {{Infobox Pays | nom_local1 = {{lang|is|Ísland}} | langue1 = is | nom_français = Islande<ref name="nomofficiel" group="alpha">Bien que parfois appelée {{citation|République d'Islande}}([http://www.britannica.com/EBchecked/topic/281235/Iceland] [http://unstats.un.org/unsd/geoinfo/ungegn/docs/26th-gegn-docs/WP/WP54_UNGEGN%20WG%20Country%20Names%20Document%202011.pdf]), en islandais {{lang|is|''Lýðveldið Ísland''}}, le nom officiel du pays est simplement {{citation|Islande}} ({{lang|is|''Ísland''}})[http://translate.google.com/translate?js=n&prev=_t&hl=id&ie=UTF-8&layout=2&eotf=1&sl=is&tl=en&u=http%3A%2F%2Fwww.visindavefur.is%2Fsvar.php%3Fid%3D54970&act=url][http://www.visindavefur.is/svar.php?id=54970]. Un exemple du nom précédent est le nom de la [[Constitution de l'Islande]], qui en islandais est {{lang|is|''Stjórnarskrá lýðveldisins Íslands''}} et signifie littéralement {{citation|la Constitution de la république d'Islande}}, dont il faut noter l'absence de capitalisation du mot {{citation étrangère|langue=is|lýðveldisins}}, {{citation|république}}. Le titre officiel du chef de l'État islandais, {{citation|[[président de l'Islande]]}} ({{lang|is|''Forseti Íslands''}}) n'inclut également pas le mot {{citation|république}} comme dans certaines autres républiques.</ref> | image_drapeau = Flag of Iceland.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Islande | image_blason = Coat_of_arms_of_Iceland.svg | lien_blason = Armoiries de l'Islande | image_carte = Location Iceland Europe.png | descr_carte = L'Islande au sein de l'Europe. | devise = Pas de devise officielle | langue_devise = | traduction_devise = | langues = [[Islandais]] | capitale = [[Reykjavik]] | coordonnées_capitale = 64° 15' N, 21° 95' O | lien_villes = Liste des localités d'Islande | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Reykjavik]] | type_gouvernement = [[République]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Président de l'Islande|Président]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre d'Islande|Premier ministre]] | nom_dirigeant = [[Guðni Th. Jóhannesson]] | nom_dirigeant2 = [[Bjarni Benediktsson (1970)|Bjarni Benediktsson]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Althing]] | superficie_rang = 108 | superficie_totale = 102775 | pourcentage_eau = 2,67 % | population_rang = 175 | population_totale = 376248 | population_année = {{date-|2022}}<ref>{{Lien brisé |titre=Population by sex and age 1841-2022 |url=https://px.hagstofa.is:443/pxenpxen/pxweb/en/Ibuar/Ibuar__mannfjoldi__1_yfirlit__yfirlit_mannfjolda/MAN00101.px/ |site=PX-Web |consulté le=2022-08-28}}</ref> | PIB_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} 27,865 milliards de [[Dollar américain|$]]<br />+ 9,45 %<ref name="www.imf.org">https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report.</ref> | PIB_rang = {{56e}}/62 | PIBPPA_année = 2022 | PIB_PPA = {{augmentation}} 24,197 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,73 %<ref name="www.imf.org" /> | PIBPPA_rang = {{61e}}/62 | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 4,7 % de la pop. active<br />- 21,88 %<ref name="www.imf.org" /> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{formatnum:74417.385}} [[Dollar américain|$]]<br/>+ 7,79 % | PIBHABNOM_rang = {{14e}} | PIBHAB_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:64621.199}} [[Dollar américain|$]]<br />+ 8,07 % | PIBHAB_rang = {{23e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br />{{augmentation négative}} {{formatnum:2493.466}} milliards de [[Couronne islandaise|ISK]]<br/>+ 2,80 %<br />'''Relative :'''<br />{{diminution positive}} {{formatnum:68.822}} % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br/>- 8,25 % | type_formation = [[Colonisation de l'Islande|Colonisation]] | date_formation = {{Période|874|930}} | type_formation2 = [[État libre islandais]] | date_formation2 = {{Période|930|1262}} | type_formation3 = [[Vieux Pacte|Union]] avec la [[Royaume de Norvège (872-1397)|Norvège]] | date_formation3 = {{Période|1262|1397}} | type_formation4 = [[Union de Kalmar]] | date_formation4 = {{Période|1397|1523}} | type_formation5 = [[Danemark-Norvège]] | date_formation5 = {{Période|1523|1814}} | type_formation6 = [[Traité de Kiel|Cession]] au [[Danemark]] | date_formation6 = {{date|14 janvier 1814}} | type_formation7 = [[État autonome islandais]] | date_formation7 = {{Période|1874|1918}} | type_formation8 = [[Acte d'Union dano-islandais|Restauration]] de la souveraineté | date_formation8 = {{date|1 décembre 1918}} | type_formation9 = [[Royaume d'Islande]] | date_formation9 = {{Période|1918|1944}} | type_formation10 = [[Fondation de la république en Islande|Fondation de la république]] | date_formation10 = {{date|17 juin 1944}} | pays frontaliers = Aucun | gentilé = [[Islandais (peuple)|Islandais(e)]] | monnaie = [[Couronne islandaise]]<ref name="iceland.is-tout">{{Lien brisé |titre=Tout sur l'Islande |url=http://www.iceland.is/iceland-abroad/fr/tout-sur-lislande/ |site=iceland.is |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref> | code_monnaie = ISK | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.959}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{3e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.915}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{1er}} | Gini = {{diminution positive}} 26,1 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2017 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.043}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{8e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:62.8}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{10e}} | fuseau_horaire = +0 ([[heure d'été|été]] +0, sans changement)<ref name="iceland.is-tout" /> | hymne_national = [[Lofsöngur]] | langue_hymne = [[islandais]] | traduction_hymne = Chanson de la louange | audio_hymne = Lofsöngur.ogg | fête_nationale = [[Fête nationale islandaise|17 juin]] | fête_evt = [[Fondation de la république en Islande|Fondation de la république]] ({{date-|1944}}) | iso3166-1 = ISL, IS | domaine_internet = [[.is]] | indicatif_téléphonique = 354 | organisations = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]]<small> ({{Date-|19 novembre 1946}})</small><ref name="ONU"/><br />{{drapeau|OTAN}} [[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<small> ({{Date-|4 avril 1949}})</small><br />{{EUR-d}} [[Conseil de l'Europe]]<small> ({{Date-|7 mars 1950}})</small><br />{{drapeau|Conseil nordique}} [[Conseil nordique]]<small> (1952)</small><br />[[Fichier:EFTA logo.svg|20x20px]] [[Association européenne de libre-échange|AELE]]<small> ({{Date-|1 janvier 1970}})</small><br />[[Fichier:AIIB logo 2.svg|20px]] [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] (2015) | p1 = {{Royaume d'Islande}} }} L{{'}}'''Islande''' ({{en langue|is|Ísland}} {{MSAPI|/ˈistlant/}}<ref group="alpha">[[Prononciation de l'islandais|Prononciation]] en [[islandais]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, littéralement « pays de glace »)<ref name="nomofficiel" group="alpha" /> est un [[Liste des pays du monde|pays]] [[État insulaire|insulaire]] d'[[Europe du Nord]] situé dans l'[[océan Atlantique]]<ref>L'île est plus proche du continent eurasiatique ({{unité|1000|km}} de la Scandinavie) que du continent nord-américain ({{unité|2115|km}} du Labrador), ce qui fait référence.</ref>{{,}}<ref>https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/19/Continents_vide_couleurs.png</ref>. Ayant pour capitale sa plus grande ville [[Reykjavik]], il est gouverné sous la forme d'une [[république parlementaire]]. Située dans l'océan Atlantique nord, entre le [[Groenland]] et la [[Norvège]], au nord-ouest des [[îles Féroé]], l'Islande, y compris les îles qui lui sont rattachées, s'étend sur {{unité|102775|km|2}}<ref name=":1">{{Lien web |langue=is |nom1=arnhildurh |titre=Ísland er minna en talið var |url=http://www.ruv.is/frett/island-er-minna-en-talid-var |site=RÚV |date=2015-02-26 |consulté le=2019-01-10}}.</ref>. Son relief, culminant à {{unité|2109,6|m}} au [[Hvannadalshnjúkur]], est assez [[montagne]]ux, le centre de l'île constituant les [[Hautes Terres d'Islande]] [[désert]]iques et les côtes étant découpées par des [[Fjord|fjords]]. Plus de 10 % de l'île sont constitués de [[glacier]]s. L'Islande est située sur la [[dorsale médio-atlantique]] séparant les [[plaque tectonique|plaques tectoniques]] [[plaque eurasiatique|eurasienne]] et [[plaque nord-américaine|nord-américaine]], ce qui lui confère une [[géologie de l'Islande|intense activité volcanique]]. Son [[climat de l'Islande|climat]] est [[climat océanique|océanique]], [[climat tempéré|tempéré]] malgré les [[latitude]]s, l'[[climat polaire|influence polaire]] étant limitée par le [[Gulf Stream]]. L'Islande fut [[Colonisation de l'Islande|colonisée]] par les [[Vikings]] à partir du {{s|IX}}, bien que vraisemblablement découverte auparavant par des moines irlandais connus sous le nom de ''{{lang|sga|[[papar]]}}''<ref name="papar" group="alpha">De l'[[irlandais]] ''pap'' (« père » ou « pape »).</ref>. En [[930]], les chefs islandais décident de créer une assemblée commune, l'[[Althing]], le plus vieux Parlement au monde. S'ensuit une longue période d'indépendance connue sous le nom d'[[État libre islandais]], durant laquelle intervient notamment la [[christianisation de l'Islande]]. En [[1220]], des luttes internes connues sous le nom d'[[âge des Sturlungar]] affaiblissent le régime, qui s'effondre en [[1262]] lors de la signature du [[Vieux Pacte]] qui lie l'Islande au [[royaume de Norvège (872-1397)|royaume de Norvège]]. En [[1536]], l'île passe sous domination [[Danemark|danoise]] et l'Althing est abolie par le Roi en [[1800]]. Il faut attendre le milieu du {{s|XIX}} pour que le [[Mouvement indépendantiste islandais|mouvement indépendantiste]], mené par [[Jón Sigurðsson]], se développe. Le Parlement est rétabli en [[1843]] et l'Islande obtient l'[[État autonome islandais|autonomie du Danemark]] en [[1874]]<ref name="mjp-1874">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande, Constitution de 1874 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1874.htm |site=Digithèque MJP |année=2012 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>. En [[1918]], l'Islande redevient juridiquement un État souverain, le [[royaume d'Islande]], bien que lié au Danemark par un [[Acte d'Union dano-islandais|Acte d'Union]] qui leur confère le même roi<ref name="mjp-1918">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande, union avec le Danemark 1918 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1918.htm |site=Digithèque MJP |année=2012 |consulté le=3 octobre 2016}}.</ref>. Le pays rompt tout lien avec le Danemark en [[1944]] lors de la [[Fondation de la république en Islande|fondation de la république]]. L'Islande est une république parlementaire. Le [[pouvoir exécutif]] est exercé par son [[chef d'État]], portant le titre de « [[Président de l'Islande|président d'Islande]] » et par le [[gouvernement de l'Islande]] dirigé par un [[Premier ministre d'Islande|Premier ministre]]. Le pouvoir législatif est quant à lui exercé par l'[[Althing]], le [[Parlement]] [[monocamérisme|monocaméral]] comptant {{nobr|63 membres}} {{incise|il s'agit d'un des plus vieux parlements encore en activité dans le monde|fin}}. L'[[Église d'Islande]], de confession [[luthéranisme|luthérienne]], a le statut de [[religion d'État]]. Les [[Islandais (peuple)|Islandais]], au nombre de {{unité|364000|habitants}}, sont principalement concentrés dans l'agglomération de la capitale Reykjavik, qui accueille deux tiers d'entre eux. La [[densité de population|densité]] de {{unité|3,4|hab./km|2|}} est la plus faible d'Europe ({{244e|rang}} [[Liste des pays par densité de population|mondial)]]{{refnec}}. La langue nationale, l'[[islandais]], une [[langues scandinaves|langue scandinave]], est parlée par la quasi-totalité des habitants et a le statut de [[langue officielle]] depuis juin 2011<ref name="islandais-article-loi">{{Lien web |langue=en |titre=Article 1 de la loi {{numéro}}61 du 7 juin 2011 |url=https://www.government.is/media/menntamalaraduneyti-media/media/frettir2015/Thyding-log-um-stodu-islenskrar-tungu-og-islensks-taknmals-desember-2015.pdf |site=eng.menntamalaraduneyti.is |consulté le=7 novembre 2013}}.</ref>. Le pays est membre de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref name="institution-onu">{{Lien web |auteur institutionnel=[[Organisation des Nations unies]] |titre=État membre |url=http://www.un.org/fr/member-states/ |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>, du [[Conseil de l'Europe]]<ref name="institution-coe">{{Lien web |auteur institutionnel=[[Conseil de l'Europe]] |titre=47 Etats membres |url=http://www.coe.int/fr/web/portal/47-members-states |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>, de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<ref name="institution-otan">{{Lien web |auteur institutionnel=OTAN |titre=Pays membres |url=http://www.nato.int/cps/fr/natohq/nato_countries.htm |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>, de l'[[Association européenne de libre-échange|AELE]]<ref name="institution-aele">{{Lien web |auteur institutionnel=[[Association européenne de libre-échange]] |titre=The EFTA States |url=http://www.efta.int/about-efta/the-efta-states |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>, de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name="institution-ocde">{{Lien web |auteur institutionnel=[[Organisation de coopération et de développement économiques]] |titre=Liste des pays de l'OCDE |url=http://www.oecd.org/fr/apropos/membresetpartenaires/liste-des-pays-de-l-ocde.htm |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>, de l'[[espace Schengen]]<ref>{{Lien web|titre=Qu’est-ce que l’espace Schengen ?{{!}} Vie publique|url=https://www.vie-publique.fr/fiches/20410-quest-ce-que-lespace-schengen|site=[[vie-publique.fr]]|consulté le=2019-12-21}}.</ref> et de l'[[Espace économique européen|EEE]]. L'Islande a [[Adhésion de l'Islande à l'Union européenne|déposé sa candidature]] à l'entrée dans l'[[Union européenne]] le {{date-|17 juillet 2009}}<ref name="ue-depot-candidature">{{Article |titre=L'Islande a déposé sa candidature à l'UE |périodique=''Le Figaro'' |date=17 juillet 2009. |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/07/17/01011-20090717FILWWW00407-l-islande-a-deposee-sa-candidature-a-l-ue.php}}.</ref>, mais celle-ci, gelée à partir du {{date-|13 juin 2013}}, est officiellement retirée le 12 mars 2015<ref name="francetvinfo 847745">{{Lien web |titre=Pourquoi l'Islande dit "non" à l'Union européenne |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pourquoi-l-islande-dit-non-a-l-union-europeenne_847745.html |site=[[France Info (offre globale)|Franceinfo]] |date=2015-03-13 |consulté le=2018-06-29}}.</ref>, bien que ce retrait soit contesté<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Grosse manifestation en Islande contre le retrait de la candidature à l'UE |url=https://www.rtbf.be/info/monde/detail_grosse-manifestation-en-islande-contre-le-retrait-de-la-candidature-a-l-ue?id=8931938 |site=[[Radio-télévision belge de la Communauté française|RTBF]] Info |consulté le=2016-03-22}}.</ref> par une minorité d'Islandais, la majorité refusant l'application des quotas de pêche imposés par l'UE. Avant la [[Crise financière de 2008 en Islande|crise financière de 2008]], l'Islande était au premier rang des pays les plus développés au monde selon l'[[Liste des pays par IDH|indice de développement humain]] ([[Indice de développement humain|IDH]]) de 2007 et 2008. Son économie est fondée sur un système d'[[économie mixte]] où les services, la finance, la pêche et les industries sont les principaux secteurs. En 2023, l'Islande est classée en {{20e}} position pour l'[[indice mondial de l'innovation]] <ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2023-10-29}}</ref>. L'Islande est l'un des pays les moins sujets à la [[criminalité]] et possède également un système de soins parmi les plus performants ; son [[Système éducatif en Islande|système éducatif]] est assez mal classé dans les enquêtes [[Programme international pour le suivi des acquis des élèves|PISA]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Islande|Environnement en Islande}} [[Fichier:Dyrhólaey, Suðurland, Islandia, 2014-08-17, DD 149-151 PAN.JPG|thumb|Paysage du [[Suðurland]].]] [[Liste des États insulaires|Pays insulaire]] de l'[[Océan Atlantique|océan Atlantique nord]], l'Islande est composée d'une [[île]] principale représentant 99,7 % de sa superficie ([[Liste d'îles par superficie|{{19e}} du monde]] en superficie) autour de laquelle gravitent quelques petites îles et îlots, située sur la [[dorsale médio-atlantique]] dont elle représente la seule partie émergée. À une distance de {{unité|287 km}} au sud-est du [[Groenland]]<ref name="lmi">{{Lien web |langue=en |titre=Icelandic Statistics |url=http://www.lmi.is/en/island-i-tolum/ |site=Landmælingar Íslands |consulté le=7 décembre 2016}}.</ref> (entre 63° 17' 30" et 67° 07' 05" nord et à 4° 32' 12" ouest), le pays se situe à quelques kilomètres au sud du [[cercle arctique|cercle polaire arctique]]<ref>Seule la petite île de [[Grímsey]] est coupée par le cercle arctique, au-delà duquel se situe l'îlot inhabité de [[Kolbeinsey]].</ref>. Géologiquement, l'Islande est marquée par le [[volcanisme]] à l'origine de phénomènes comme les [[geyser]]s ou de formations d'îlots comme [[Surtsey]]. Son relief est relativement élevé au centre ([[Hautes Terres d'Islande]]) et caractérisé par des [[fjord]]s sur les côtes. Plus de la moitié du territoire est dépourvue de végétation. L'île, d'une densité de {{unité|3,4|hab./km|2}}, connaît une répartition très inégale de la population, qui se concentre dans la [[Höfuðborgarsvæðið|région de Reykjavik]], et est quasiment absente du centre du pays. Son économie dépend en partie de ses ressources naturelles, et en particulier la [[pêche (halieutique)|pêche]], l'[[élevage]] et l'[[Géothermie|activité géothermique]]. === Localisation === [[Fichier:Islande-physique.jpg|vignette|Carte de l'Islande.]] L'Islande est un [[État insulaire]] à la limite entre l'[[océan Atlantique]] et l'[[océan Arctique]]. Ses plus proches voisins sont : le [[Groenland]], situé à {{unité|287 km}} au nord-ouest, et les [[îles Féroé]], à {{unité|420 km}} au sud-est<ref name="lmi" />. D'une superficie de {{unité|102775 km2}}<ref name=":1" />, le pays est entouré d'une [[zone économique exclusive]] de {{unité|758000 km2}}<ref name="lmi" />. L'Islande est bordée par la [[mer d'Irminger]] au sud-ouest, le [[détroit de Danemark]] à l'ouest, la [[mer du Groenland]] au nord et la [[mer de Norvège]] à l'est. L'île principale est située à quelques kilomètres au sud du [[cercle arctique]]. L'île de [[Grímsey]] se situe sur le cercle arctique, et l'îlot inhabité de [[Kolbeinsey]] constitue le point le plus septentrional de l'Islande. En tant qu'État insulaire, l'Islande n'a pas de frontière terrestre, mais possède deux frontières maritimes : l'une [[Frontière entre l'Islande et la Norvège|avec la Norvège]] (plus précisément avec l'[[île Jan Mayen]]), l'autre [[Frontière entre le Danemark et l'Islande|avec le Danemark]] (constituée de deux tronçons, l'un avec le Groenland, l'autre avec les îles Féroé). === Géologie === {{Article détaillé|Géologie de l'Islande}} {{Article connexe|Liste des volcans d'Islande}} [[Fichier:Volcanic system of Iceland-Map-fr.svg|vignette|gauche|Système volcanique de l'Islande.]] [[Fichier:Eyjafjallajökull major eruption 20100510.jpg|vignette|Un des aspects de l'éruption de l'Eyjafjöll en 2010.]] [[Fichier:Surtsey from plane, 1999.jpg|vignette|L'île de [[Surtsey]], formée dans les années 1960, inscrite au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'UNESCO]].]] [[Fichier:Strokkur, Iceland.jpg|vignette|Le geyser [[Strokkur]].|redresse]] L'Islande est située au milieu de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]] sur la [[Dorsale (géologie)|dorsale]] médio-océanique entre l'[[Europe]] et l'[[Amérique]]. Ainsi, d'un point de vue de la [[tectonique des plaques]], la partie nord-ouest de l'Islande est sur la plaque américaine et la partie sud-est est sur la plaque eurasiatique. De plus, un [[Point chaud d'Islande|point chaud]] se situerait juste en dessous de l'Islande, plus précisément sous le massif du [[Vatnajökull]]. Cette situation unique engendre sur l'île une importante activité [[volcan]]ique et géothermale, située principalement le long de ce [[graben]], là où le [[magma (géologie)|magma]] est le plus près de la surface. Les manifestations à la surface de cette intense activité volcanique sont nombreuses : de nombreux volcans et failles éruptives sont situés sur l'île, dont environ 130 actifs, et de nombreux [[Phénomène paravolcanique|phénomènes paravolcaniques]] comme les [[Solfatare (fumerolle)|solfatares]] et les sources thermales, dont les [[geyser]]s (ce mot étant lui-même d'origine islandaise). L'abondance d'une telle énergie géothermique fait que la plupart des habitants ont accès à l'eau chaude et au chauffage domestique pour des prix très modiques. Depuis l'ère tertiaire, cette île de {{unité|103000 km2}} ne cesse de se transformer à cause de l'activité volcanique permanente ; ses contours sont donc en évolution relativement rapide (à l'échelle des temps géologiques). Le volcan [[Eyjafjöll]] est entré en [[Éruption de l'Eyjafjöll en 2010|éruption]] le {{date-|15 avril 2010}}, provoquant l'arrêt des lignes aériennes dans le Nord de l'Europe durant plusieurs jours<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'éruption volcanique en Islande paralyse le trafic aérien en Europe |url=http://www.france24.com/fr/20100415-vols-suspendus-ecosse-cause-eruption-volcanique-islande-aeroport/ |site=[[France 24|france24.com]] |date=15 avril 2010 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le trafic aérien européen paralysé par un volcan |url=http://www.swissinfo.ch/fre/societe/le-trafic-aérien-européen-paralysé-par-un-volcan/8679414 |site=''[[Swissinfo]]'' |date=15 avril 2010 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>. L'éruption du [[Bárðarbunga]] en août 2014 a duré huit mois et produit à elle seule plus de {{unité|1 km3}} de lave. La fonte des [[Glacier|glaciers]] en Islande s'est significativement accélérée à partir des années 1990. La surface de glace qui a fondu dans le pays depuis l’an 2000 est de {{unité|750|km|2}}. Au rythme actuel, les glaciers pourraient disparaitre d'ici {{unité|200|à=300|ans}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre="Les glaciers d’Islande auront disparu d’ici {{unité|200|à=300|ans}}" |url=https://observers.france24.com/fr/20190708-video-glaciers-islande-Skaftafell-disparaitre |site=[[France 24|france24.com]] |date=8 juillet 2019}}.</ref>. === Topographie et hydrologie === [[Fichier:Map of Iceland highlands-fr.svg|vignette|Carte physique de l'Islande.]] {{Article connexe|Cascades d'Islande|Liste des cours d'eau de l'Islande|Liste des fjords d'Islande|Liste des lacs d'Islande|Glaciers d'Islande|Tourisme en Islande}} L'Islande possède un relief assez important. Le centre de l'île (les [[Hautes Terres d'Islande|hautes terres d'Islande]]) constitue un vaste plateau d'altitude supérieure à {{unité|500 m}}, et les côtes sont souvent montagneuses, découpées de fjords (en particulier la région des [[Vestfirðir|fjords de l'ouest]] et l'[[Austurland]]). Le point culminant de l'île est le volcan [[Hvannadalshnjúkur]], au sud-est, avec une altitude de {{unité|2109,6 m}}<ref name="lmi" />. Environ 10 % de l'île est recouverte de glaciers. Il y a quatre glaciers importants : le [[Vatnajökull]], le [[Hofsjökull]], le [[Langjökull]] et le [[Mýrdalsjökull]]. Ces glaciers alimentent plusieurs grandes rivières glaciaires (d'où le nom Jökulsá de plusieurs d'entre elles) dont la [[Þjórsá]] est la plus longue ({{unité|230 km}}) et l'Ölfusá la plus importante quant au débit ({{unité|423 m3/s}})<ref name="lmi" />. Ces rivières offrent une source importante d'électricité, utilisée principalement par l'industrie. Ces caractéristiques géographiques exceptionnelles ont permis à l'île de développer un [[Tourisme en Islande|tourisme]] en plein essor, également pour observer les [[aurore polaire|aurores boréales]]. === Climat === {{Article détaillé|Climat de l'Islande}} L'Islande possède un [[Toundra|climat de toundra]] soumis aux vents froids [[climat polaire|polaires]]. Grâce au [[Gulf Stream]], ses côtes sud et ouest bénéficient d'une température bien plus clémente en hiver que [[New York]]<ref name="notendur.hi.is-climate">{{Lien web |langue=en |auteur1=Ólafur Ingólfsson ([[Université d'Islande]]) |titre=Climate in Iceland - notendur.hi.is |url=https://notendur.hi.is//~oi/climate_in_iceland.htm |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. Les températures ne s'éloignent jamais beaucoup de {{tmp|0|°C}} ({{tmp|5|°C}} en moyenne annuelle à [[Reykjavik]], {{tmp|3.8|°C}} à [[Akureyri]]). Les précipitations varient du nord au sud. [[Akureyri]], au nord, a un total inférieur à {{unité|500 mm}}, alors qu'au sud certaines stations météorologiques atteintes de plein fouet par les tempêtes océaniques ont un total pluviométrique annuel qui peut dépasser {{unité|2000 mm}}. Un proverbe islandais illustrant la variabilité du temps dit : « Si le temps ne te plaît pas, attends juste cinq minutes<ref name="notendur.hi.is-climate" />. » {{Climat |titre=Relevé météorologique de Reykjavik - altitude : 61 m (période 1961-1990) |source=[[Organisation météorologique mondiale]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Veðurstofa Íslands |titre=Reykjavik |url=https://worldweather.wmo.int/en/city.html?cityId=189 |éditeur=[[Organisation météorologique mondiale]] |année=2019 |consulté le=15 mai 2019}}.</ref> et Climate-Charts.com<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Reykjavik, Iceland |url=http://www.climate-charts.com/Locations/i/IL04030.php |série=Climate Charts |site=www.climate-charts.com |consulté le=15 mai 2019}}.</ref> (en °C et mm, moyennes mensuelles,nbre jours pluie) |tmax-jan=1.9 |tmoy-jan=-0.5 |tmin-jan=-3.0 |tmax-fev=2.8 |tmoy-fev=0.4 |tmin-fev=-2.1 |tmax-mar=3.2 |tmoy-mar=0.5 |tmin-mar=-2.0 |tmax-avr=5.7 |tmoy-avr=2.9 |tmin-avr=0.4 |tmax-mai=9.4 |tmoy-mai=6.3 |tmin-mai=3.6 |tmax-jui=11.7 |tmoy-jui=9.0 |tmin-jui=6.7 |tmax-jul=13.3 |tmoy-jul=10.6 |tmin-jul=8.3 |tmax-aou=13.0 |tmoy-aou=10.3 |tmin-aou=7.9 |tmax-sep=10.1 |tmoy-sep=7.4 |tmin-sep=5.0 |tmax-oct=6.8 |tmoy-oct=4.4 |tmin-oct=2.2 |tmax-nov=3.4 |tmoy-nov=1.1 |tmin-nov=-1.3 |tmax-dec=2.2 |tmoy-dec=-0.2 |tmin-dec=-2.8 |prec-jan=75.6 |pluie-jour-jan= |prec-fev=71.8 |pluie-jour-fev= |prec-mar=81.8 |pluie-jour-mar= |prec-avr=58.3 |pluie-jour-avr= |prec-mai=43.8 |pluie-jour-mai= |prec-jui=50.0 |pluie-jour-jui= |prec-jul=51.8 |pluie-jour-jul= |prec-aou=61.8 |pluie-jour-aou= |prec-sep=66.5 |pluie-jour-sep= |prec-oct=85.6 |pluie-jour-oct= |prec-nov=72.5 |pluie-jour-nov= |prec-dec=78.7 |pluie-jour-dec= |tmax-ann=7.0 |tmoy-ann=4.4 |tmin-ann=1.9 |prec-ann=798.2 }} L'île est presque totalement située au sud du [[cercle arctique]] et connaît donc une alternance jour/nuit toute l'année, même si la durée de clarté du jour est très courte en hiver, et les nuits sont très courtes en été. Seule la petite île de [[Grímsey]], qui constitue le lieu habité le plus septentrional d'Islande, est traversée par le cercle polaire arctique. === Faune et flore === [[Fichier:Forest habitat in Iceland.jpg|thumb|left|De maigres [[forêt]]s et [[fruticée]]s de [[betula pubescens|bouleaux pubescents]], aujourd'hui quasiment disparues, couvraient le quart de l'Islande avant la colonisation humaine.]] [[Fichier:Iceland Landscape 4584.JPG|thumb|Le plateau central islandais est le plus souvent nu ou juste parsemé de quelques plantes rabougries.]] [[Fichier:Iceland trail.JPG|thumb|left|Les landes rases riches en [[Ericaceae|éricacées]] (camarine, callune, myrtille…) constituent le principal type de couverture végétale continue.]] Plus de la moitié du territoire islandais est dépourvue de végétation terrestre ou juste colonisée par de rares plantes dispersées. Après avoir décompté les quelques étendues d'eau : lacs, rivières et lagunes, qui couvrent environ 2 % de la surface du pays, c'est donc un désert qui occupe principalement le plateau central et les chaînes montagneuses et qui est composé de glaciers (environ 10 % du territoire islandais), d'étendues de roches volcaniques nues (environ 23 %), de terrains à végétation très éparse (environ 13 %) et de sables (environ 3 %)<ref name="CLC">{{Lien web |langue=en |auteur1=Kolbeinn Árnason |titre=CLC in Iceland (SEIS country visit –Iceland 03 June 2010 |url=http://eldri.ust.is/media/fraedsluefni/nesis/1330_SEIS_Country_Visit_CLC.pdf |site=eldri.ust.is |consulté le=17 août 2011}}.</ref>. La périphérie de l'île est plus verdoyante, avec majoritairement de nos jours des paysages de [[toundra]]. Ce ne fut pas toujours le cas : les Vikings au {{s-|IX}} découvrirent une île couverte à plus du quart de sa superficie par des forêts ou des buissons de [[betula pubescens|bouleaux pubescents]]<ref group="alpha">On peut voir à ''Drumbabót'' (près du [[Markarfljót]]) les vestiges d'une forêt de bouleaux noyée par la crue d'une rivière glaciaire au {{s-|VIII}}, puis enfouie sous les sédiments avant de réapparaître récemment par suite de l'érosion.</ref>. Les défrichements agricoles, l'exploitation du bois pour la construction ou comme combustible et le pâturage des moutons ont fait disparaître ces boisements naturels<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Thröstur Eysteinsson |titre=Forestry in a treeless land 2009 |url=http://www.skog.is/forest/images/stories/forestinfo/forestry_treeless_land_2009.pdf |site=skog.is |éditeur=Iceland Forest Service |consulté le=16 août 2011}}.</ref> qui ne couvrent plus aujourd'hui que 1,1 % de la surface de l'île (0,2 % de forêts et 0,9 % de buissons)<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bjorn |nom1=Traustason |prénom2=Arnor |nom2=Snorrason |titre=Spatial distribution of forests and woodlands in Iceland in accordance with the CORINE land cover classification |périodique=Icelandic agricultural sciences |numéro=21 |lieu=Reykjavik |année=2008 |lire en ligne=http://www.landbunadur.is/landbunadur/wgsamvef.nsf/8bbba2777ac88c4000256a89000a2ddb/7c20956d67935b8a0025754d0033bcd6/$FILE/IAS_%20Spatial%20distribution%20of%20forests.pdf |pages=39-47}}.</ref>. Cependant depuis un peu plus d'un siècle, également pour lutter contre les phénomènes d'érosion, l'Islande a développé une politique de conservation, et également d'[[afforestation]] en plantant diverses espèces exotiques. La plus importante forêt issue de cet effort, est celle de Hallormsstaðaskógur, près de [[Egilsstaðir]], créée à partir de 1903 dans l'est de l'île. Ces forêts se sont avérées de très bons [[puits de carbone]], du fait de la pauvreté initiale en carbone du sol<ref>{{Article |langue=en |prénom1=B. |nom1=Bjarnadottir |prénom2=B.D. |nom2=Sigurdsson |prénom3=A. |nom3=Lindroth |titre=A young afforestation area in Iceland was a moderate sink to CO2 only a decade after scarification and establishment |périodique=Biogeosciences |volume=6 |année=2009 |doi=10.5194/bg-6-2895-2009 |lire en ligne=http://www.biogeosciences.net/6/2895/2009/bg-6-2895-2009.html |pages=2895–2906}}.</ref>. Les principales formations végétales actuelles sont alors des landes rases qui s'étendent sur environ 35 % de l'Islande et qui peuvent être constituées soit de sous-arbrisseaux dont notamment la [[Empetrum nigrum|camarine noire]] (''Empetrum nigrum''), la [[calluna vulgaris|callune]] (''Calluna vulgaris''), la [[myrtille des marais]] (''Vaccinium uliginosum'')…, soit simplement de tapis de [[Bryophyta|mousses]] ou de [[lichen]]s parsemés ici ou là de quelques touffes de petites plantes vasculaires. Les autres habitats sont des tourbières et marécages (environ 7 %), des prairies naturelles (environ 3 %), et des terres agricoles (environ 2,5 %) essentiellement représentées par des pâtures et prairies de fauche<ref name="CLC" />. [[Fichier:Auf dem Lavafeld Dimmuborgir 6061.JPG|thumb|left|upright|La [[Dryade à huit pétales]] (''Dryas octopetala''), ''Holtasóley '' en islandais, la fleur nationale du pays, que l'on trouve également en Arctique, dans les Alpes et autres montagnes d'Europe, est l'une des premières colonisatrices des terres libérées par les glaciers ou des champs de lave refroidis.]] [[Fichier:Dwarf fireweed (Chamerion latifolium).jpg|thumb|L'[[Épilobe à feuilles larges]] (''Chamerion latifolium''), qui peut former en floraison de remarquables étendues roses près des rivières est l'une des rares espèces communes à la flore américaine et à la flore islandaise qui sont absentes du reste de l'Europe.]] [[Fichier:Reyðarfjörður, Alaska-Lupine (Lupinus nootkatensis) 6444.JPG|thumb|Contrairement à ce que pourrait laisser penser leur vitalité, les lupins ne sont pas des fleurs typiques d'Islande mais ont été introduits depuis la côte pacifique de l'Amérique du Nord.]] La flore terrestre indigène et naturalisée d'Islande comprend {{nobr|470 espèces}} de [[Tracheophyta|plantes vasculaires]] et environ {{nobr|500 espèces}} de [[Bryophyta|mousses]] et apparentées. Un tiers des espèces de plantes vasculaires sont caractéristiques de la flore [[arctico-alpin]]e, et sont incluses dans un ensemble de type boréal qui représente plus de la moitié de la flore. Les autres espèces, à distribution plus large et plus tempérée, sont surtout des graminées et des plantes du littoral ou des milieux d'eau douce<ref name="IcelandicFlora">{{Lien web |langue=en |auteur1=Nature Adventure Travel |titre=The Icelandic Flora |url=http://www.nat.is/travelguideeng/flora_iceland.htm |site=nat.is |consulté le=19 août 2011}}.</ref>. Il n'existerait qu'une seule espèce incontestablement endémique, une [[euphraise]] : ''[[Euphrasia calida]]''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Living national treasures : Iceland |url=http://lntreasures.com/iceland.html |site=lntreasures.com |consulté le=19 août 2011}}.</ref>. D'un point de vue botanique, l'Islande se trouve aussi au croisement des influences américaine et européenne, avec toutefois une nette prédominance européenne : il n'existe que {{nobr|8 espèces}} que l'on ne trouve qu'en Amérique et en Islande, contre environ 72 qui n'existent qu'en Europe et en Islande<ref name="IcelandicFlora" />. L'importance des espèces boréales parmi les plantes islandaises est un héritage de la flore de la dernière glaciation. Cette flore froide s'est maintenue à cause de l'isolement de l'île, malgré un climat aujourd'hui plus doux qui permettrait d'exprimer une végétation de type plus tempéré. De nombreuses espèces exotiques ont d'ailleurs été introduites par les humains, pour l'agrément des jardins ou pour d'autres raisons et certaines peuvent devenir envahissantes au détriment de la flore indigène. Le cas le plus marquant est sans doute celui du lupin bleu d'Alaska (''[[Lupinus nootkatensis]]'') qui peut former de véritables tapis monospécifiques, qui s'est avéré très intéressant pour fixer des sols érodés et reconstituer leur fertilité mais qui constitue une menace d'étouffement des plantes locales{{Sfn|Doux||5=2017|p=101}}. [[Fichier:Icelandic ponies.jpg|thumb|left|Les [[Islandais (cheval)|chevaux islandais]] présentent des robes de couleurs variées.]] [[Fichier:Razorbill iceland.JPG|thumb|L'Islande abrite la plus grande part des effectifs mondiaux de [[Petit Pingouin|Petits Pingouins]].]] [[Fichier:Fjarrekstur vid Gaukshofda.JPG|thumb|left|Les moutons islandais ont assuré la subsistance et l'habillement des habitants mais ont contribué fortement à la dégradation des sols et de la végétation.]] Du fait de son isolement insulaire, l'Islande possède peu d'espèces animales terrestres indigènes : aucun reptile ni amphibien{{Sfn|Doux||5=2017|p=72}}, un seul mammifère, des insectes en nombre limité… Les populations d'animaux marins, notamment les oiseaux, sont en revanche bien représentées. Le seul [[mammifère]] terrestre qui était présent en Islande avant l'arrivée des colons est le [[renard polaire]] (''Alopex lagopus''), probablement arrivé lors d'une [[Glaciation|ère glaciaire]] en marchant sur la mer gelée. Malgré une longue tradition de chasse intensive, censée empêcher la prédation sur les agneaux et sur les colonies d'eiders (''[[Eider à duvet|Somateria mollissima]]'') exploitées pour leur duvet, les populations de renards polaires ont toujours réussi à se reconstituer rapidement après des baisses importantes d'effectifs comme celle commencée dans les [[années 1950]] jusqu'à la fin des [[années 1970]] où l'on estime qu'ils n'étaient plus qu'environ un millier en hiver<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Pfill |nom1=Hersteinsson |prénom2=Anders |nom2=Angerbjôrn |prénom3=Karl |nom3=Frafjord |prénom4=Asko |nom4=Kaikusalo |titre=The Arctic Fox in Fennoscandia and Iceland |sous-titre=Management problems |périodique=Biological Conservation |numéro=49 |année=1989 |pages=67-81}}.</ref>. Leur population actuelle pour l'ensemble du pays est évaluée à environ {{formatnum:8000}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Population structure in an isolated Arctic fox, Vulpes lagopus, population: the impact of geographical barriers |url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1095-8312.2009.01172.x/full |site=[[John Wiley & Sons|Wiley Online Library]] |date=21 avril 2009 |consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>. Il est de nos jours toujours chassé<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Artic fox hunts in Iceland |url=http://www.internationaladventure.com/iceland/articfox.html |site=internationaladventure.com |éditeur=International Adventure |consulté le=21 août 2011}}.</ref>, mais protégé dans certaines réserves comme celle de [[Hornstrandir]] où les touristes peuvent l'observer<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Arctic Fox (Alopex lagopus) or is it Vulpes lagopus? |url=http://www.melrakki.is/arctic_fox/ |site=melrakki.is |éditeur=Melrakkasetur (The Arctic fox center) |consulté le=21 août 2011}}.</ref>. Quelques [[ours blanc|ours polaires]] venant du [[Groenland]] s'échouent parfois sur l'île après avoir dérivé sur des morceaux de banquise<ref>{{Lien web |titre=Deux ours polaires tués en Islande |url=http://www.france-islande.com/v2/?q=node/642 |éditeur=Association France Islande |mois=07 |année=2008 |consulté le=21 août 2011}}.</ref>. Les autres mammifères indigènes de l'île sont marins. On trouve ainsi des [[phocidae|phoques]] et de nombreuses [[baleine]]s près des côtes islandaises. Ces dernières ont donné leur nom à certains lieux, tels que le [[Hvalfjörður]] (signifiant fjord des baleines), et la ville de [[Húsavík]] a connu un important développement touristique centré sur l'observation des cétacés. La baleine fait l'objet d'une [[Chasse à la baleine|chasse]] très controversée. Cependant, les colons [[vikings]] ont introduit sur l'île plusieurs espèces, involontairement dans leurs navires, comme les [[rat]]s et les [[souris]], ou volontairement pour l'agriculture, comme les [[mouton]]s, les [[vache]]s, les [[cheval|chevaux]]. Ces fameux [[Islandais (cheval)|chevaux islandais]], aujourd'hui au nombre d'environ {{formatnum:50000}} sur l'île, ont la particularité d'être exclusivement issus de groupes importés avant la fin du {{Xe siècle}} et d'avoir conservé des caractères ancestraux. Ils sont petits (entre {{unité|1.30|et=1.40|m}} au garrot), et très résistants ; ils ont été, des siècles durant, le seul moyen intérieur de transport et de locomotion<ref>{{Lien web |titre=Actualités |url=http://www.chevalislandais.com/ |site=chevalislandais.com |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. Le cheval islandais est aujourd'hui connu à travers le monde pour des allures uniques à cette race : le ''tölt'' et le ''skeid''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le cheval islandais {{!}} Guide complet |url=https://guidetoiceland.is/fr/la-nature-en-islande/cheval-islandais-le-guide-complet |site=[[Guide to Iceland]] |date=2017-05-09 |consulté le=2019-03-14}}.</ref>. L'Islande héberge de grandes populations d'oiseaux, en particulier marins. La falaise de [[Látrabjarg]], par exemple, est considérée comme la plus grande falaise à oiseaux de l'Atlantique nord, où se trouve entre autres, la plus grande colonie de [[Petit Pingouin|petits pingouins]] (''Alca torda'') au monde<ref>{{Lien web |langue=en |titre=BirdLife Data Zone |url=http://datazone.birdlife.org/home |site=datazone.birdlife.org |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. Après avoir failli disparaître voici un siècle, prélevés avec excès pour être consommés, tout comme leurs œufs, les [[macareux moine]]s (''Fratercula arctica''), parents des pingouins, sont aujourd'hui plusieurs millions, en grande partie dans les [[îles Vestmann]], où ils constituent la plus grande colonie de macareux moines au monde<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Macareux moine - Fratercula arctica - Atlantic Puffin |url=http://www.oiseaux.net/oiseaux/macareux.moine.html |site=[[oiseaux.net]] |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. On trouve aussi plusieurs espèces d'oiseaux d'eau douce, abondantes par exemple dans l'[[aire de conservation de Mývatn-Laxá]]. Bien qu'ils soient présents à des latitudes comparables au Groenland et en Norvège, aucune espèce de [[moustique]]s n'est recensée sur l'île{{Sfn|Doux||5=2017|p=107}}. Un seul spécimen d{{'}}''[[Aedes nigripes]]'' a été récolté dans un avion en provenance du Groenland dans les années 1980 ; il est conservé au [[musée d'histoire naturelle d'Islande]]. Une des explications avancées serait, durant l'hiver, les hausses soudaines des températures hivernales suivies de baisses tout aussi rapides, propres au climat islandais, qui seraient trop fugaces pour que l'insecte puisse achever son cycle de vie lors de ses réveils hivernaux. Néanmoins, d'autres diptères hématophages sont présents sur le sol islandais à l'instar des [[simulie]]s<ref>{{Article |langue=en |auteur=Liz Alderman |titre=Europe’s Mosquito-Free Island Paradise: Iceland |périodique=The New-York Times |date=Nov. 2, 2016 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2016/11/03/world/what-in-the-world/europes-mosquito-free-island-paradise-iceland.html }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Gísli Már Gíslason (prófessor emeritus í líffræði við HÍ)|titre=Why are there no mosquitos in Iceland, when they live on both sides of Greenland? |url=https://www.why.is/svar.php?id=5488 |site=The Icelandic Web of Science |date=16/12/2005 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur=Marine Le Breton |titre=Si vous craignez les moustiques, allez en vacances en Islande (il n'y en pas) |périodique=Huffpost |date=29/07/2017 |lire en ligne=https://www.huffingtonpost.fr/2017/07/29/si-vous-craignez-les-moustiques-allez-en-vacances-en-islande-i_a_23048925/ }}</ref>. === Géographie humaine === [[Fichier:Map of Iceland.svg|vignette|Carte générale de l'Islande avec ses principales villes et routes.]] L’Islande fait partie politiquement de l'[[Europe]], et non de l'[[Amérique]]. Géographiquement, elle se situe en effet à cheval sur le [[Dorsale médio-atlantique|rift de séparation des deux continents]], la plus grande partie de son territoire se situant du côté européen du rift. Culturellement et historiquement, sa population est d'origine européenne et non [[Autochtones d'Amérique|amérindienne]] ou [[inuits|inuit]]. L’Islande possède la plus faible densité de population d'Europe avec {{unité|3.4|hab./km|2}}. La répartition de la population de l'île est très inégale. La majorité des villes et villages est située sur la côte car les terres intérieures, ou « [[Hautes Terres d'Islande]] », sont constituées principalement de déserts inhabitables. La principale ville du pays est [[Reykjavik]], la capitale, qui concentre près de la moitié de la population islandaise, et même les deux tiers si on inclut l'agglomération dont elle est le centre. La partie orientale de l'île ne compte que {{unité|12000 habitants}}, qui dépendent en grande partie de la pêche. Les principales villes du pays en dehors de l'agglomération de Reykjavik sont [[Akureyri]], un port important du nord de l'île, et [[Keflavík]], le lieu d'implantation de l'[[Aéroport international de Keflavík|aéroport international]]. === Transports === {{Article détaillé|Transport en Islande}} [[Fichier:2008 08 19 Einbreid Bru Iceland.JPG|vignette|upright|La route 1, ou route circulaire (''Hringvegur''), principale voie qui fait le tour de l'île, n'a cependant rien par endroits d'une autoroute.]] Originellement, la circulation automobile se faisait sur la voie de gauche. Le [[26 mai|26]] [[Mai 1968|mai]] [[1968]] ([[H-dagurinn]]), s'est opéré le changement de sens, quelques mois après la Suède. Le principal mode de transport en Islande est la route. En 2012, le réseau comptait {{unité|12898 km}} de routes, dont {{unité|5252 km}} de routes revêtues<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=The Road System 2012 |url=http://www.vegagerdin.is/vefur2.nsf/Files/RoadSystem2012/$file/RoadSystem2012.pdf |site=vegagerdin.is |éditeur=Icelandic Road Administration (Vegagerðin) |mois=mai |année=2012}}.</ref>. Les principaux liens par ferry se font entre les [[Îles Vestmann]] et le port de [[Landeyjahöfn]] (parfois [[Þorlákshöfn]] lors des intempéries), entre [[Stykkishólmur]] et [[Brjánslækur]] (en passant par l'île de [[Flatey (Breiðafjörður)|Flatey]]), et entre [[Akureyri]] et l'île de [[Grímsey]] (en passant par l'île de [[Hrísey]] et le port de [[Dalvík]]<ref>{{Lien web |langue=is |titre=Ferjur |url=http://www.vegagerdin.is/ferdaupplysingar/ferjur |éditeur=Icelandic Road Administration (Vegagerðin)}}.</ref>). Le pays n'a pas de voies ferrées<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Marc De Jaeger|titre=Le saviez-vous ? Ce pays est le seul d’Europe à n’avoir jamais eu de train|périodique=Le Figaro|date=06/02/2024|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/voyages/guides/le-saviez-vous-ce-pays-est-le-seul-d-europe-a-n-avoir-jamais-eu-de-train-20240206?utm_source=pocket-newtab-fr-fr|consulté le=09/02/2024|accès url=libre}}</ref>. La [[Route 1 (Islande)|route 1]] est la route principale qui fait le tour de l'île et relie la plupart des zones habitables. Seules quelques routes, dont les pistes de [[Sprengisandur]] et de [[Route F35|Kjölur]], traversent l'intérieur du pays, inhabité. Ces routes sont réservées à des véhicules [[véhicule tout-terrain|4×4]], du fait de nombreux franchissements de [[gué]]s. L'hiver, la plupart des routes secondaires sont difficilement praticables, et les pistes sont même souvent fermées à la circulation. La gestion des routes est assurée par l'administration islandaise des routes, en islandais ''[[Vegagerðin]]''<ref>{{Lien web |langue=en+is |titre=The Icelandic Road Administration (Vegagerðin) |url=http://www.vegagerdin.is/english/ |consulté le=22 août 2011}}.</ref>. En Islande, les lignes de bus sont très utilisées, avec pour les touristes des systèmes de forfaits estivaux<ref>{{Lien web |langue=is |lien auteur1=Nordic Adventure Travel |titre=Bus stop over passport around Iceland |url=http://www.nat.is/travelguideeng/bus_stop_over_passport_around_i.htm |consulté le=23 août 2011}}.</ref>. L’[[auto-stop]] est également un moyen de déplacement fréquemment pratiqué sur les voies touristiques malgré un trafic souvent faible sur les axes les plus isolés. Quelques ferries assurent des liaisons régulières pour desservir les petites îles habitées ou pour traverser certains fjords. Un ferry pour véhicules assure également la liaison avec le Danemark, via les îles Féroé, depuis le port de [[Seyðisfjörður|Seydisfjordur]] situé à l'est de l'île. L'[[aéroport international de Keflavík|aéroport de Keflavík]], situé à {{unité|50 km}} de la capitale, est le grand [[aéroport international]] d'Islande. Il sert de [[plate-forme de correspondance|hub]] pour les compagnies [[Icelandair]] (qui assure toute l'année des liaisons directes à partir de la France, et de l'été jusqu'à l'automne à partir de la Belgique et du Canada) et [[WOW air]] (qui proposait des vols au départ de la France) en effet, Wow air cesse ses activités au printemps 2019 pour causes de difficultés financières. Des liaisons internationales régionales sont proposées entre l'aéroport de Reykjavik et le Groenland et les îles Féroé. Périodiquement, il y a eu des vols au départ des aéroports d'Akureyri ou d'Egilsstadir à destinations européennes. Quelques compagnies locales, comme [[Air Iceland Connect]] ou [[Eagle Air Iceland]], basées à l'[[aéroport de Reykjavik]], assurent les vols intérieurs et des vols régionaux. L'Islande compte en tout [[Liste des aéroports en Islande|98 aérodromes]], certains de taille très modeste. <gallery perrow="5" widths="170" heights="140"> Fichier:Islande - Ferme.JPG|Ferme traditionnelle au musée d'Árbær (''Árbæjarsafn''). Fichier:Thingvellir 1 Herbst 2004.jpg|[[Þingvellir]]. Fichier:Islande - Plage de sable noir à Vik.JPG|La plage de Reynisfjara, une plage de sable noir à [[Vík í Mýrdal|Vík]]. Fichier:Dettifoss10.JPG|[[Dettifoss]], la [[chute d'eau]] la plus puissante d'Europe. </gallery> == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Islande|Chronologie de l'Islande}} L'histoire de l'Islande est récente, comparée à celle du reste de l'[[Europe]]. Du fait de son éloignement, ce pays n'a pas subi la guerre. Des événements extérieurs, tels que la [[réforme protestante]] imposée par le [[Danemark]] ou la peste noire, ont eu des conséquences importantes pour les Islandais. L'histoire du pays a aussi été marquée par nombre de catastrophes naturelles et par sa lutte pour l'indépendance, obtenue le {{Date|17|juin|1944}}. L'île fut découverte par les [[Vikings]] au {{s-|IX}}, bien qu'elle ait été vraisemblablement connue avant cette date. À partir de 874, elle commence à se peupler, principalement de colons [[Norvège|norvégiens]] fuyant les conflits de leur pays<ref name="iceland.is-culture">{{Lien web |titre=Culture |url=http://www.iceland.is/iceland-abroad/ca/francais/culture/ |site=iceland.is |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. En 930, de nombreux chefs, jusqu'alors maîtres de leurs seuls clans créent une assemblée, l'[[Althing]], le plus vieux [[parlement]]<ref>apres l'<nowiki/>''[[ecclésia]]'' d'''[[Athènes|Athenes]]''</ref> du monde. S'ensuit une [[État libre islandais|période d'indépendance]] entre les {{s2-|X|XIII|}}, relatée et romancée dans les [[saga]]s. Sous la pression du roi [[Olaf Ier de Norvège|Olaf {{Ier}} de Norvège]] les islandais abandonnent le [[Mythologie nordique|paganisme nordique]] et s'[[Christianisation de l'Islande|évangélisent]]<ref name="xix" group="A">{{p.|xix}}.</ref> vers l'an 1000. Des conflits internes affaiblissent le pays qui devient en [[1262]] une colonie du [[Norvège|Royaume de Norvège]]. Avec la déclaration du roi du Danemark de [[1536]] mettant fin au royaume de Norvège<ref>{{Ouvrage|auteur1=Astrid E. Helle|titre=Histoire du Danemark|passage=72|éditeur=Hatier|date=1992|isbn=2-218-03846-3}}</ref>, l'Islande passe sous domination du Danemark qui s'empare bientôt du commerce local et impose la [[réforme protestante]]. L'Islande glisse peu à peu vers la pauvreté, tout en développant sa culture spécifique. Le {{s-|XVIII}} est particulièrement marqué par cette pauvreté, qu'aggravent encore plusieurs catastrophes naturelles. Ainsi se confirme le déclin de la population islandaise, d'autant que plusieurs tentatives de développement économique avortent les unes après les autres. Il faut attendre le milieu du {{s-|XIX}} pour voir l'avènement d'un renouveau, d'abord marqué par la lutte pour l'indépendance qu'inspirent les révolutions continentales, dont la [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] en [[France]]. À la suite de ce mouvement, l'Althing est restauré et l'Islande reçoit un statut lui garantissant une plus grande autonomie<ref name="mjp-1874" />. En 1918, le pays est devenu un État souverain dans une union personnelle avec le Danemark et devient officiellement indépendante le {{date|1|décembre|1918}}<ref name="mjp-1918" />, bien que conservant le même roi que le Danemark. Le processus d'indépendance s'achève à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]] par la [[fondation de la république en Islande|fondation de la république d'Islande en 1944]]. Le {{s-|XX}} voit le pays se développer rapidement, grâce surtout à la [[Pêche (halieutique)|pêche]], d'ailleurs source de plusieurs conflits, dont la ''[[guerre de la morue]]'' (''cod war''). En 2008, l'Islande compte parmi les états les plus avancés au monde, lorsque la [[Crise financière de 2008 en Islande|crise financière de 2008]] éclate et affecte considérablement son économie et bouleverse le paysage politique. === Découverte et colonisation (874-930) === {{article détaillé|Colonisation de l'Islande}} [[Fichier:Ingolf by Raadsig.jpg|thumb|left|alt=Peinture du dix-neuvième siècle. Au centre, un homme en rouge, entouré de villageois, ordonne à deux hommes de dresser un mât sur la terre, en signe de possession de l'Islande.|''Ingolf tager Island i besiddelse'' (« Ingólfr prend possession de l'Islande »), [[Johan Peter Raadsig]], 1850.]] En l'an 320 {{av JC}} environ, le navigateur [[Marseille|marseillais]] [[Pythéas]] mentionne une terre qu'il nomme [[Thulé (mythologie)|Thulé]], située au nord de l'Angleterre<ref group="E">{{pp.|25-26}}.</ref>. En réalité, Thulé serait ''a priori'' la côte norvégienne<ref name="p34" group="E">{{p.|34}}.</ref>. Le premier à évoquer l'île qui serait vraisemblablement l'Islande, au début du {{s-|IX}}, est un moine irlandais, [[Dicuil]], dans son traité ''De mensura orbis terrae''<ref group="E">{{pp.|33-34}}.</ref>. Selon l{{'}}''[[Íslendingabók]]'' d'[[Ari Þorgilsson|Ari Þorgilsson ''le Savant'']] et le ''[[Landnámabók]]'', les premiers colonisateurs scandinaves trouvent l’Islande déserte à l’exception de quelques « ''[[papar]]'' »<ref name="papar" group="alpha" />. Selon Dicuil, ces moines irlandais auraient visité l'île vers l'an [[795]]<ref name="p34" group="E" />. Ces ''papar'' auraient quitté l'Islande pour éviter de côtoyer des [[païen]]s<ref name="p177" group="A">{{p.|177}}.</ref>. De récentes fouilles archéologiques ont révélé les ruines d'une cabane à [[Hafnir]] dans la péninsule de [[Reykjanesskagi|Reykjanes]], dont la datation au carbone indique qu'elle a été abandonnée entre 770 et 880, ce qui suggère que l'Islande avait été peuplée bien avant la date retenue de 874<ref>{{Article |langue=en |titre=A New View on the Origin of First Settlers in Iceland |périodique=[[Iceland Review]] |date=4 juin 2011 (mise à jour le 30 janvier 2014) |lire en ligne=http://icelandreview.com/news/2011/06/04/new-view-origin-first-settlers-iceland |consulté le=11 novembre 2016}}.</ref>. L'île est découverte par les Scandinaves dans les [[années 860]]. Le premier Scandinave à avoir accosté serait le norvégien [[Naddoddr]] après avoir été pris dans une tempête<ref group="E">{{p.|35}}.</ref>. Il donne au pays son premier nom : ''Snæland'' (« pays de la neige »)<ref group="E">{{p.|36}}.</ref>. [[Garðar Svavarsson]], un explorateur viking suédois, aurait été le premier à faire le tour de l'Islande et à établir que celle-ci était une île<ref group="E">{{p.|37}}.</ref>. Après y avoir passé un hiver, il l'aurait quittée l'année suivante. L'un de ses hommes, [[Náttfari]], reste avec deux autres esclaves et serait donc le premier résident permanent de l'Islande<ref name="p6" group="A">{{p.|6}}.</ref>. Le premier viking à avoir délibérément pris la route de l'Islande serait [[Flóki Vilgerðarson]], surnommé ''Hrafna-Flóki'' (« Flóki aux Corbeaux »)<ref group="E">{{p.|38}}.</ref>. Après un séjour particulièrement rigoureux, il donne au pays son nom définitif, ''Ísland'' (« pays de glace »)<ref group="E">{{p.|40}}.</ref>. [[Ingólfr Arnarson]] est souvent présenté comme le premier colon islandais. Expulsé de Norvège avec son beau-frère [[Hjörleifr Hróðmarsson]] par le [[jarl]] Atli<ref group="E">{{pp.|50-51}}.</ref>, il construit sa ferme dans le site qui deviendra [[Reykjavik]] dans l'année [[874]] d'après la date traditionnelle retenue<ref group="E">{{p.|54}}.</ref>{{,}}<ref group="D">{{p.|6-7}}.</ref>. === État libre islandais (930-1262) === {{article détaillé|État libre islandais}} [[Fichier:Law speaker.jpg|vignette|upright=0.8|Réunion de l'Alþing au rocher de la loi.]] En 930, la plupart des terres arables sont revendiquées. Sous l'impulsion du [[thing]] de [[Kjalarnes]], l'[[Althing]], une assemblée législative et judiciaire, est instituée pour réglementer le nouveau régime politique, couramment dénommé [[État libre islandais]]. L'Althing est une assemblée annuelle qui réunit tous les hommes libres à [[Þingvellir]]. Durant cette période, l'Islande devient le point de départ de nouvelles expéditions vers l'ouest durant lesquelles les Scandinaves [[Colonies vikings en Amérique|coloniseront l'Amérique]], principalement documentée par la ''[[Grœnlendinga saga|Saga des Groenlandais]]'' et la ''[[Saga d'Erik le Rouge]]''<ref name="p184" group="B">{{p.|184}}.</ref>. Après la colonisation du [[Groenland]] par [[Erik le Rouge]], son fils [[Leif Erikson]] découvre une terre à laquelle il donne le nom de [[Vinland]] (« pays du vin »)<ref name="p184" group="B" />. Des fouilles archéologiques à [[L'Anse aux Meadows]] attestent que les Scandinaves ont bien atteint l'Amérique du Nord {{nobr|500 ans}} avant [[Christophe Colomb]]<ref>{{Lien web |titre=Lieu historique national de L’Anse aux Meadows |url=http://www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/nl/meadows/index.aspx |site=[[Parcs Canada]] |consulté le=10 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Lieu historique national de L’Anse aux Meadows |url=http://whc.unesco.org/fr/list/4 |site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] |consulté le=10 décembre 2016}}.</ref>. L'Islande [[Christianisation de l'Islande|adopte le christianisme]] vers 999-1000<ref name="xix" group="A" />, lors d'une séance de l'Althing marquée par la division entre les païens et les chrétiens<ref name="thingvellir-christianity">{{Lien web |langue=en |titre=Christianity |url=http://thingvellir.is/history/christianity.aspx |site=[[Þingvellir|Parc national de Þingvellir]] |consulté le=10 décembre 2016}}.</ref>. Finalement, le christianisme est adopté, les païens conservant le droit de pratiquer leur religion en privé<ref name="thingvellir-christianity" />. À partir de 1220, les luttes internes connues sous le nom d'[[âge des Sturlungar]] voient l'influence sur l'Islande du roi de Norvège grandir jusqu'à aboutir à la signature du [[Vieux Pacte]] en 1262<ref name="xix" group="A" />, qui met fin à l'État libre et place l'Islande sous la couronne norvégienne<ref group="A">{{p.|175}}.</ref>. L'Islande conserve cependant son autonomie et l'Althing continue à se réunir<ref group="B">{{p.|186}}.</ref>. === Domination norvégienne puis danoise (1262-1530) === [[Fichier:VassalToTheKing-Skardsbok.jpg|thumb|upright|Un homme prête serment au roi de Norvège (issu du ''Skarðsbók'').]] En 1380, la Norvège et le Danemark adoptent le même roi, lors de la formation de l'[[Union de Kalmar]] avec la Suède (1397-1523). Ceci place l'Islande sous l'autorité du roi de Danemark<ref name="xx" group="A">{{p.|xx}}.</ref>. Dans les siècles qui suivirent, l'Islande est devenue l'un des pays les plus pauvres d'Europe. Le sol infertile, les éruptions volcaniques, la déforestation et le climat impitoyable rendirent la vie encore plus dure dans une société où la subsistance dépendait presque entièrement de l'agriculture. La [[peste noire]] a balayé l'Islande à deux reprises, en [[1402 en santé et médecine|1402]]-[[1404 en santé et médecine|1404]] et de nouveau en [[1494 en santé et médecine|1494]]-[[1495 en santé et médecine|1495]]<ref name="xx" group="A" />, la première épidémie ayant tué 50 % à 60 % de la population et la dernière de 30 % à 50 %. === Réforme et période moderne (1530-1814) === [[Fichier:Monument Jón Arason.JPG|thumb|Stèle marquant le lieu de l'exécution de [[Jón Arason]].]] Vers le milieu du {{S-|XVI}}, dans le cadre de la [[Réforme protestante]], le roi {{souverain2|Christian III (roi de Danemark)}} commença à imposer le [[luthéranisme]] à tous ses sujets. [[Jón Arason]], le dernier évêque catholique de [[Hólar]], fut décapité en 1550 avec deux de ses fils<ref group="A">{{p.|18}}.</ref>. Le pays est ensuite devenu officiellement luthérien. Le luthéranisme est depuis resté la religion dominante. Aux {{Sp-|XVII|et|XVIII|s}}, le Danemark a imposé des restrictions commerciales sévères à l'Islande<ref name="p6" group="A" />. Les catastrophes naturelles, y compris éruptions volcaniques et maladies, ont décimé la population. Des pirates de plusieurs pays, y compris barbaresques, ont attaqué ses villages côtiers<ref group="A">{{p.|229}}.</ref>. Une grande épidémie de variole au {{S-|XVIII}} tua environ un quart de la population<ref group="A">{{p.|209}}.</ref>. En 1783, le volcan Laki a explosé<ref group="A">{{p.|xxi}}.</ref>, avec des effets dévastateurs dans les années qui ont suivi l'éruption, connues sous le nom islandais de ''[[Lakagígar|Móðuharðindin]]'' ; plus de la moitié du bétail du pays mourut ainsi qu'un quart de la population de l'île pendant la famine qui en résulta<ref group="A">{{p.|141}}.</ref>. L'[[Althing]] est abolie par [[décret en France|décret royal]] en [[1800]]<ref group="D">{{p.|xiv}}.</ref> et remplacée par une Haute Cour siégeant à [[Reykjavik]]<ref group="B">{{p.|189}}.</ref>. === Mouvement d’indépendance (1814-1918) === {{article détaillé|Mouvement indépendantiste islandais}} [[Fichier:Sigurðsson by Þorláksson.jpg|thumb|upright|Portrait de [[Jón Sigurðsson]] par [[Þórarinn Þorláksson]].]] En 1814, après les [[guerres napoléoniennes]], le Danemark et la Norvège sont divisés en deux royaumes distincts par le [[traité de Kiel]]. L’Islande reste une dépendance du Danemark<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Ambassade de Norvège en France]] |titre=Napoléon et la Constitution norvégienne |url=http://www.norvege.no/News_and_events/policy/Napoleon-et-la-Constitution-norvegienne/ |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. Tout au long du {{S-|XIX}}, les conditions de vie sont rudes : [[petit âge glaciaire]] avec les hivers de 1859 à 1869 particulièrement froids, épidémie de gale en 1855 ravageant les troupeaux d'ovins, éruption de l'[[Askja]] de 1875<ref name=":2">{{Ouvrage|auteur1=Aesa Sigurjonsdottir et Michel Sallé|titre=Histoire de l'Islande|passage=155-157|éditeur=Tallandier|date=2018}}</ref>. Elles entraînent une émigration massive vers le [[Nouveau Monde]], en particulier au [[Manitoba]] au [[Canada]]<ref name=":2" />. Environ {{unité|15000|personnes}} émigrent de 1875 à 1914, pour une population totale de {{formatnum:70000}}<ref name=":2" />. Inspirée par les idées romantiques et nationalistes de l'Europe continentale, une conscience nationale émerge. Le mouvement d'indépendance islandais prend forme dans les années 1850 sous la direction de [[Jón Sigurðsson]]<ref group="A">{{p.|207}}.</ref>, sur la base d'un nationalisme islandais en plein essor inspiré par le Fjölnismenn et d'autres intellectuels islandais ou danois instruits. En 1843, le roi [[Christian VIII|Christian VIII de Danemark]] rétablit l'[[Althing]], mais celle-ci n'est plus qu'une assemblée consultative et siège désormais à [[Reykjavik]]<ref group="B">{{p.|190}}.</ref>. En 1871, le roi [[Christian IX]] ratifie une loi sur le statut de l'Islande dans la monarchie danoise<ref name="xxiii" group="A">{{p.|xxiii}}.</ref>{{,}}<ref name="mjp-1871">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Loi sur la situation constitutionnelle de l'Islande dans la monarchie, 5 janvier 1871 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1871.htm |site=Digithèque MJP |année=2012 |consulté le=11 décembre 2016}}.</ref>. Puis, en 1874, à l'occasion du millénaire du début de la colonisation de l'Islande, le Danemark dote l'Islande d'une constitution, avec des pouvoirs limités sur le plan de la politique intérieure, l'[[État autonome islandais]]<ref name="mjp-1874" />{{,}}<ref name="xxiii" group="A" />. Cette constitution accorde le pouvoir législatif et le contrôle des finances publiques à l'Althing, bien que ses décisions restent soumises à la contresignature du roi<ref group="B">{{p.|191}}.</ref>. Le texte est révisé en 1903 et donne une plus grande autonomie à l'Islande (sorte de ''[[Home Rule (Irlande)|{{lang|en|Home Rule}}]]'', comme en Irlande) à partir de 1904<ref name="mjp-1903">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande, Constitution modifiée en 1903 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1903.htm |site=Digithèque MJP |année=2012 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="xxiv" group="A">{{p.|xxiv}}.</ref>. Le [[ministre d'Islande]], bien que faisant encore partie du gouvernement danois, ne réside plus à [[Copenhague]] mais à [[Reykjavik]]. [[Hannes Hafstein]] est nommé à ce poste le {{date|1 février 1904}}<ref name="xxiv" group="A" />{{,}}<ref group="D">{{p.|82}}.</ref>. Le premier véritable [[gouvernement de l'Islande|gouvernement islandais]] est formé le {{date|4 janvier 1917}} et [[Jón Magnússon (homme politique)|Jón Magnússon]] devient le premier [[Premier ministre d'Islande]]<ref group="A">{{p.|xxv}}.</ref>. === Royaume d’Islande (1918-1944) === {{article détaillé|Royaume d'Islande}} En juillet 1918, une délégation dano-islandaise parvient à un accord pour la mise en place d'une [[union personnelle]] qui permet à l'Islande de devenir un État indépendant et souverain, tout en conservant le même roi que le Danemark<ref group="D">{{p.|84}}.</ref>. Après son approbation par référendum, l’[[Acte d'Union dano-islandais]], entre en vigueur le {{date-|1 décembre 1918}}<ref name="mjp-1918" />{{,}}<ref group="A">{{p.|12}}.</ref>. Le [[gouvernement de l'Islande]] établit une ambassade à Copenhague, demandant au Danemark de gérer sa politique étrangère. Les ambassades danoises dans le monde entier affichent alors deux blasons et deux drapeaux : ceux du Royaume de Danemark et de l'Islande. En 1920, la [[Cour suprême d'Islande]] est constituée, remplaçant la Haute Cour instituée en 1800 lors de l'abolition de l'Althing<ref group="A">{{p.|106}}.</ref>. ==== Seconde Guerre mondiale ==== {{article détaillé|Histoire de l'Islande pendant la Seconde Guerre mondiale}} [[Fichier:IBC US Army Troops Arriving In Reykjavik January 1942.jpg|vignette|Arrivée de troupes américaines en Islande en janvier 1942.]] Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], l'Islande rejoint le Danemark en affirmant sa neutralité. Après l'occupation allemande du Danemark le {{date-|9 avril 1940}}, l'Althing remplace le roi par un régent, [[Sveinn Björnsson]]<ref group="D">{{p.|110}}.</ref>, et déclare que le gouvernement islandais devra assumer le contrôle des affaires étrangères et d'autres questions jusque-là traitées par le Danemark. Un mois plus tard, les [[British Army|forces armées britanniques]] [[Invasion de l'Islande|envahissent le pays]], afin de disposer d'un point d'appui dans l'[[océan Atlantique]] face à la [[Deutsche Marine|marine allemande]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[British Broadcasting Corporation|BBC]] |titre=Britain Garrisons Iceland |url=http://www.bbc.co.uk/history/ww2peopleswar/timeline/factfiles/nonflash/a1126496.shtml |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. En 1941, les [[forces armées des États-Unis|forces armées américaines]] remplacent celles du [[Royaume-Uni]]. Cette occupation britannique puis américaine, qui violait temporairement la neutralité islandaise, fut acceptée à contrecœur par les Islandais qui signent un traité de défense entre l'Islande et les États-Unis en juillet 1941<ref name="xxvi" group="A">{{p.|xxvi}}.</ref>. ==== Fondation de la république ==== {{article détaillé|Fondation de la république en Islande}} [[Fichier:Thingvellir.jpg|vignette|gauche|[[Þingvellir]].]] Le {{date-|31 décembre 1943}}, l’[[Acte d'Union dano-islandais]] expire, après {{nobr|25 ans}}. Le Danemark étant envahi par l'Allemagne nazie, les Islandais décident d'agir unilatéralement, ce qui heurta certains Danois<ref group="D">{{p.|111}}.</ref>. À partir du {{date-|20 mai 1944}}, les Islandais se prononcent lors d'[[Référendum islandais de 1944|un référendum de quatre jours]] sur l'opportunité de mettre fin à l'union avec le Danemark, l'abolition de la monarchie et l'instauration de la république : 97 % des votants sont favorables à la fin de l'union et 95 % en faveur de la nouvelle constitution républicaine<ref>{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande, référendum indépendance, 1944 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1944ref.htm |site=Digithèque MJP |mois=juillet |année=2005 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. L'Islande devient officiellement une république le {{date-|17 juin 1944}}, jour anniversaire de la naissance de [[Jón Sigurðsson]], avec [[Sveinn Björnsson]] comme premier président<ref name="xxvi" group="A" />. === République d'Islande (depuis 1944) === [[Fichier:Scylla-Odinn.jpg|thumb|Accrochage entre un navire islandais et un navire britannique durant la [[Guerre de la morue]].]] Le 19 novembre 1946<ref name="ONU">{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Paul |titre=Liste des états membres de l’ONU par date d’adhésion {{!}} Statistiques Mondiales |url=https://www.statistiques-mondiales.com/onu_date_adhesion.htm |consulté le=2023-01-26}}</ref>, l'Islande devient membre de l'[[Organisation des Nations unies]] nouvellement créée<ref group="A">{{p.|xxvii}}.</ref> et les dernières troupes d'occupation quittent le pays en avril 1947<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Last Americans Leave Iceland |url=https://www.nytimes.com/1947/04/10/archives/last-americans-leave-iceland.html?searchResultPosition=1 |site=nytimes.com |consulté le=20/3/2022}}</ref>. Sur fond de polémique nationale, l'Islande abandonne sa neutralité, en signant le {{Lien|trad=Keflavik Agreement|fr=traité de Keflavík|texte=traité de Keflavík}} avec les États-Unis en 1946, la tension allant jusqu'à déclencher une émeute<ref>{{Lien web |titre=La faillite de l'Islande provoque à Reykjavik les premiers heurts avec la police depuis 60 ans |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2009/01/23/la-faillite-de-l-islande-provoque-a-reykjavik-les-premiers-heurts-avec-la-police-depuis-60-ans_1145560_3214.html |site=lemonde.fr |consulté le=20/3/2022}}</ref> lors de l'intégration à l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] le 30 mars 1949<ref name="p192" group="B">{{p.|192}}.</ref>. Le 5 mai 1951, un accord de défense est signé avec les États-Unis<ref name="p192" group="B" />. Les troupes américaines reviennent en Islande en tant que Force de défense de l'Islande et y restent tout au long de la guerre froide. Les États-Unis les ont ensuite retirées, retrait achevé le 30 septembre 2006<ref>{{Lien web |titre=L'Islande sans GI et sans défense |url=https://www.liberation.fr/planete/2006/09/02/l-islande-sans-gi-et-sans-defense_50138/ |site=liberation.fr |date=2/9/2006 |consulté le=20/3/2022}}</ref>. L'Islande a prospéré pendant la guerre. La période d'après-guerre a été suivie d'une forte croissance économique, tirée par l'industrialisation de la pêche et par la mise en œuvre du [[plan Marshall]] américain, grâce auquel les Islandais ont reçu le plus d'aide par habitant de tous les pays européens. Le développement économique s’accompagne de la création d'un [[État-providence]] inspiré du [[modèle scandinave]], qui favorise l’élévation du niveau de vie et la réduction des inégalités. L'oligarchie reste prédominante : quatorze familles - un groupe connu sous le nom de « Pieuvre » - constitue l'élite économique et politique du pays. Elles dominent tous les secteurs de économie : les importations, les transports, la banque, les assurances, la pêche et l'approvisionnement de la base de l'OTAN. Sur le plan politique, cette oligarchie règne sur le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]] (PI), qui contrôle les médias. Elle détermine également les nominations de hauts fonctionnaires dans l'administration, la police et l'armée. Les partis dominants (PI et [[Parti du centre (Islande)|Parti du centre]]) gèrent directement les banques locales publiques, rendant impossible l'obtention d'un prêt sans l'accord de l'apparatchik local. Un système de relations clientélistes est ainsi généralisé<ref name=":0">{{Lien web |auteur=Silla Sigurgeirsdóttir et Robert Wade |titre=Quand le peuple islandais vote contre les banquiers |url=http://toutsurlachine.blogspot.com/2011/04/quand-le-peuple-islandais-vote-contre.html |date=2011-04-29 }}</ref>. Les années 1970 ont été marquées par les [[guerre de la morue|guerres de la morue]] {{incise|plusieurs différends avec le Royaume-Uni, en plus de l'extension des limites de pêche de l'Islande à 200 miles au large des côtes.|fin}} L'Islande a accueilli le sommet de Reykjavik en 1986<ref>{{Lien web |titre=Ronald Reagan - Travels of the President - Travels - Department History - Office of the Historian |url=https://history.state.gov/departmenthistory/travels/president/reagan-ronald |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref> entre le président des États-Unis [[Ronald Reagan]] et le Premier ministre soviétique [[Mikhaïl Gorbatchev]]<ref group="A">{{p.|xxix}}.</ref>, au cours duquel des mesures importantes furent prises en faveur du [[désarmement nucléaire]]. Quelques années plus tard, l'Islande est devenue le premier pays à reconnaître l'indépendance de l'[[Estonie]], de la [[Lettonie]], et de la [[Lituanie]], rompant de ce fait les relations diplomatiques avec l'URSS. Tout au long des années 1990, le pays a accru son rôle international et a développé une politique étrangère orientée vers les causes humanitaires et de maintien de la paix. À cette fin, l'Islande a fourni de l'aide et de l'expertise à diverses interventions dirigées par l'OTAN en [[Bosnie-Herzégovine|Bosnie]], au [[Kosovo]] et en [[Irak]]. L'économie s'est fortement diversifiée et libéralisée à la suite de l'adhésion de l'Islande à l'[[Espace économique européen]] en 1994, lequel impose la libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes. Le Premier ministre [[Davíð Oddsson]] se lance dans un programme de vente des actifs de l’État et de dérégulation du marché du travail. Les inégalités de revenus et de patrimoine se creusent, aggravées par des politiques fiscales défavorables à la moitié la plus pauvre de la population<ref name=":0" />. [[Fichier:Mótmælendur við Alþingishúsið.jpg|thumb|left|Manifestation devant l'Alþing à la suite de la [[crise bancaire et financière de l'automne 2008|crise financière de 2008]].]] [[Fichier:Jóhanna.png|thumb|upright|[[Jóhanna Sigurðardóttir]], devenue [[Premier ministre d'Islande|Première ministre d'Islande]] lors de la révolution islandaise, est la première femme à occuper ce poste. Elle est aussi la première Islandaise à avoir épousé une autre femme, inaugurant ainsi l'entrée en vigueur de la loi autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe.]] Dans les années 2003-2007, à la suite de la privatisation du secteur bancaire sous le gouvernement de Davíð Oddsson, l'Islande s'est orientée vers une économie basée sur les services financiers et sur la banque d'investissement. Elle est rapidement devenue l'un des pays les plus prospères dans le monde, accumulant les risques et les signaux alarmants. Le déficit courant du pays grimpe de 5 % du PIB en 2003 à 20 % en 2006, soit l'un des niveaux les plus élevés du monde. Début 2006, l'[[Fitch Ratings|agence Fitch]] rétrograde la note islandaise de « stable » à « négatif ». La [[couronne islandaise]] perd une partie de sa valeur, au contraire de la valeur des dettes des banques, qui augmente. Le marché des actions s'effondre et les faillites augmentent, ce qui oblige l’État à mobiliser les finances publiques au profit du secteur privé. La Danske Bank de Copenhague décrit alors l'Islande comme une « économie geyser » sur le point d'exploser<ref name=":0" />. L'économie islandaise est finalement très durement touchée par [[Crise financière de 2008 en Islande|une crise financière majeure]] en 2008. La crise a donné lieu à la plus grande migration de l'Islande depuis 1887, avec une émigration nette de {{unité|5000|personnes}} en 2009. Durant la crise, deux importantes banques, filiales de banques étrangères, font faillite. Dans un premier temps, l'État islandais accepte de rembourser les dettes de ces banques aux créanciers britanniques et néerlandais. Les protestations populaires et la [[révolution islandaise]] aboutissent à l'abandon du remboursement (par deux référendums successifs, [[Référendum islandais sur le remboursement de la dette (2010)|l'un en 2010]] et [[Référendum islandais sur le remboursement de la dette (2011)|l'autre en 2011]]) et au renversement du gouvernement de [[Geir Haarde]]. [[Jóhanna Sigurðardóttir]] forme alors un gouvernement intérimaire et devient la première femme Première ministre d'Islande. Les [[élections législatives islandaises de 2009|élections législatives du 25 avril 2009]] lui assurent une majorité au Parlement. Le {{date|27|novembre|2010}}, les Islandais élisent une [[Assemblée constituante islandaise de 2011|assemblée constituante]] formée de vingt-cinq Islandais issus de la société civile avec mission de réviser la constitution<ref>{{Lien web |titre=Islande : une Constitution par et pour les citoyens |url=http://www.lefigaro.fr/international/2012/10/22/01003-20121022ARTFIG00495-islande-une-constitution-par-et-pour-les-citoyens.php |site=[[Le Figaro]] |date=22 octobre 2012 |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>, jusqu'alors inspirée de celle du Danemark<ref>{{en}} {{Lien web |titre=Iceland Election Results Announced |url=http://www.icelandreview.com/icelandreview/search/news/Default.asp?ew_0_a_id=370813 |éditeur=[[Iceland Review]] |date=1er décembre 2010 |consulté le=22 avril 2011}}.</ref>. Malgré la stabilisation de l'économie islandaise, qui a connu une croissance de 1,6 % en 2012, de nombreux Islandais restent mécontents de son état et des politiques d'austérité du gouvernement. Le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]] et le [[Parti du progrès (Islande)|Parti du progrès]] reviennent au pouvoir aux [[Élections législatives islandaises de 2013|élections de 2013]] et suspendent ''sine die'' le projet de réforme. L'ensemble de ces évènements est appelé ''révolution des casseroles'' ou [[révolution islandaise]]. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Islande}} L'Islande est une [[république]]<ref name="constitution1" group="C">Article 1.</ref>, dont la [[Constitution islandaise de 1944|Constitution]] a été adoptée en [[1944]]<ref name="digitheque-mjp">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is.htm |éditeur=Digithèque MJP |mois=juillet |année=2005 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. Selon l'article premier de la Constitution, « l'Islande est une République dotée d'un [[régime parlementaire]]. »<ref name="constitution1" group="C" />. Le pays appartient au [[Conseil nordique]], à l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], à l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] et à l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. En 2009, le gouvernement dépose [[Adhésion de l'Islande à l'Union européenne|officiellement la candidature du pays à l'adhésion à l'Union européenne]] ; mais celle-ci gelée en 2013, est définitivement retirée en juin 2015<ref name="francetvinfo 847745" />. La Constitution garantit également à tous les citoyens les droits fondamentaux<ref group="C">Articles 65 à 76.</ref>, et définit l'[[Église d'Islande]] comme église d'État<ref name="constitution62" group="C">Article 62.</ref>. === Organisation des pouvoirs === {{Article détaillé|Constitution islandaise de 1944}} La Constitution islandaise a été adoptée lors de la [[fondation de la république en Islande]] le {{date|17 juin 1944}}<ref name="digitheque-mjp" />. Elle succède à la Constitution du [[Royaume d'Islande]] entrée en vigueur en 1918, lorsque l'Islande était devenue indépendante mais restait liée au Danemark par un Acte d'Union qui leur conférait le même roi<ref name="digitheque-mjp" />. Depuis 1944, la Constitution a été amendée à six reprises<ref name="digitheque-mjp" />. La Constitution est composée de {{nobr|80 articles}} (depuis l'abrogation de l'article 80) répartis en sept chapitres, auxquels s'ajoutent des dispositions transitoires pour organiser le changement de Constitution<ref name="mjp-1944">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Maury |titre=Islande, Constitution islandaise, 23 mai 1944 |url=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1944.htm |site=Digithèque MJP |année=2005 |consulté le=2 décembre 2016}}.</ref>. Celle-ci fait de l'Islande une [[république parlementaire]] [[multipartisme|multipartiste]]<ref name="constitution1" group="C" />, et organise les pouvoirs. Le [[pouvoir législatif]] appartient à l'[[Althing]], fondé en [[930]], plus vieux Parlement d'Europe et peut-être du monde, conjointement avec le [[président de l'Islande|président]]<ref name="constitution2" group="C">Article 2.</ref>. Le [[pouvoir exécutif]] est exercé par le président, le [[Premier ministre d'Islande|Premier ministre]] et son [[Gouvernement de l'Islande|Gouvernement]]<ref name="constitution2" group="C" />, tandis que les tribunaux possèdent le [[pouvoir judiciaire]]<ref name="constitution2" group="C" />. === Institutions === ==== Althing ==== {{Article détaillé|Althing}} [[Fichier:Althingishusid.jpg|thumb|left|L'[[Alþingishúsið]], siège de l'Althing, est un bâtiment du centre de Reykjavik, dont la bâtisse principale fut construite en pierres de basalte en 1881.]] L'[[Althing]] (en islandais ''Alþingi'') est le [[Parlement]] [[monocamérisme|monocaméral]] de l'Islande<ref group="C">Article 32.</ref>. Fondé en l'an [[930]], il s'agit du plus ancien parlement d'Europe<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Dominique |nom1=Hamon |prénom2=Ivan Serge |nom2=Keller |titre=Fondements et étapes de la construction européenne |éditeur=[[Presses universitaires de France]] |année=1997 |pages totales=481 |passage=17 |isbn=978-2-13-048178-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=F4VDAQAAIAAJ |consulté le=2016-07-07}}.</ref>, voire du monde<ref name="digitheque-mjp" />. Son fonctionnement ne fut interrompu qu'entre [[1800]] et [[1844]], pendant la période de monarchie [[Absolutisme|absolutiste]] danoise. Dans sa forme contemporaine, le parlement islandais fut réinstitué en [[1845]], à l'origine en tant qu'organe consultatif auprès du roi de [[Danemark]] [[Christian VIII]], et son siège fut établi à [[Reykjavik]], et non plus à [[Þingvellir]]. Le grand artisan de l'indépendance de l'Islande, [[Jón Sigurðsson]], en fut un des premiers députés. L'Althing comprend 63 parlementaires, élus tous les quatre ans au [[suffrage universel]] direct, au [[scrutin proportionnel plurinominal]] à un tour, avec [[liste bloquée|listes bloquées]]<ref group="C">Article 31.</ref>. Les [[élections législatives islandaises de 2017|dernières élections]] ont eu lieu le {{date|28 octobre 2017}} et ont vu huit partis remporter des sièges au Parlement : le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]], le [[Mouvement des verts et de gauche]], l'[[Alliance (Islande)|Alliance]], le [[Parti du centre (Islande)|Parti du centre]], le [[Parti du progrès (Islande)|Parti du progrès]], le [[Parti pirate (Islande)|Parti pirate]], le [[Parti du peuple (Islande)|Parti du peuple]] et le [[Parti de la réforme (Islande)|Parti de la réforme]]<ref name="mbl-elections-2017">{{Article |langue=en |titre=General Elections 2017 in Iceland |périodique=[[Morgunblaðið]] |date=29 octobre 2017 |lire en ligne=http://icelandmonitor.mbl.is/elections2017/ |consulté le=12 décembre 2017}}.</ref>. ==== Président ==== {{Article détaillé|Président de l'Islande}} {{Images |légende1=[[Guðni Th. Jóhannesson]], président depuis 2016. |légende2=[[Katrín Jakobsdóttir]], Première ministre depuis 2017. |image1=President Gudni Thorlacius Johannesson September 2016.jpg | alternative1 = |image2=Katrín Jakobsdóttir at Göteborg Book Fair 2012 03.jpg | alternative2 = }} Le président de la République est également élu pour quatre ans<ref group="C">Article 6.</ref>, au [[scrutin uninominal majoritaire à un tour]]. Selon la Constitution, il nomme les ministres<ref name="constitution15" group="C">Article 15.</ref> et préside leur Conseil<ref group="C">Article 16.</ref>. Dans la pratique, il entérine les choix de nomination faits par les partis politiques majoritaires à l'Althing. Il n'exerce d'ailleurs, habituellement, aucun pouvoir exécutif réel et joue surtout un rôle honorifique<ref name="france24-dette">{{Article |titre=Le président oppose son veto à la loi Icesave en attendant le référendum |périodique=[[France 24]] |date=24 février 2011 |lire en ligne=http://www.france24.com/fr/20110224-veto-presidentiel-loi-icesave-islande-banque-faillite-peuple-referendum/ |consulté le=3 décembre 2016}}.</ref>. En tant que chef de l'État, il est le représentant du pays à l'étranger. Le président dispose cependant de certaines prérogatives importantes. Par exemple, l'article 26 de la Constitution lui accorde un droit de veto sur l'adoption d'une loi par le Parlement, qui l'autorise à faire approuver ou rejeter la loi par un référendum<ref group="C">Article 26.</ref>. L'ancien président [[Ólafur Ragnar Grímsson]] l'a utilisé à plusieurs reprises, notamment en 2010 et 2011, dans le cadre des deux {{page h'|Référendum islandais sur le remboursement de la dette|référendums sur le remboursement de la dette}}<ref name="france24-dette" />. [[Guðni Th. Jóhannesson]], élu en [[2016]], est le sixième président islandais depuis 1944<ref name="gudni-johannesson-est-le-nouveau-president">{{Lien web |titre=Gudni Johannesson est le nouveau président de l'Islande |url=http://www.parismatch.com/Actu/International/Gudni-Johannesson-est-le-nouveau-president-de-l-Islande-1004353 |site=[[Paris Match]] |date=26 juin 2016 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. Il a succédé à [[Ólafur Ragnar Grímsson]], qui occupait cette fonction depuis 1996<ref name="gudni-johannesson-est-le-nouveau-president" />. L'étendue théorique des pouvoirs détenus par le président fait régulièrement l'objet de débats parmi les juristes islandais : tandis que certaines dispositions de la Constitution lui donnent plusieurs importantes prérogatives, d'autres articles adoptent en effet une orientation contraire. ==== Gouvernement ==== {{Article détaillé|Gouvernement de l'Islande|Premier ministre d'Islande}} Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement dirigé par le Premier ministre et nommé par le président<ref name="constitution15" group="C" />. Les gouvernements islandais ont presque toujours consisté en une coalition de deux partis ou davantage, étant donné que la majorité des sièges de l'[[Althing]] n'a jamais été détenue par un seul parti politique. En 2009, [[Jóhanna Sigurðardóttir]] est devenue la première femme Première ministre en Islande, ainsi que la première chef de gouvernement au monde à s'être ouvertement déclarée [[Lesbianisme|lesbienne]]<ref>{{Lien web |titre=« Islande : Le nouveau gouvernement a été nommé » |url=http://www.rfi.fr/actufr/articles/110/article_77935.asp |éditeur=Radio France International |date=1 février 2009 |consulté le=1 février 2009}}.</ref>{{,}}<ref name="time">{{Lien web |langue=en |nom1=Moody |prénom1=Jonas |titre="Iceland Picks the World's First Openly Gay PM" |url=http://www.time.com/time/world/article/0,8599,1875032,00.html |éditeur=[[Time (magazine)|Time]] |date=30 janvier 2009}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre="First gay PM for Iceland cabinet" |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/europe/7863923.stm |éditeur=BBC News |date=1 février 2009}}.</ref>. L'actuelle Première ministre de l'Islande est [[Katrín Jakobsdóttir]]<ref name="katrin-prime-minister">{{Article |langue=en |titre=Jakobsdóttir becomes new Prime Minister of Iceland tomorrow |périodique=[[Morgunblaðið]] |date=29 novembre 2017 |lire en ligne=http://icelandmonitor.mbl.is/news/politics_and_society/2017/11/29/jakobsdottir_becomes_new_prime_minister_of_iceland_/ |consulté le=12 décembre 2017}}.</ref>. Elle est à la tête d'une [[Gouvernement Jakobsdóttir|coalition tripartite]] formée de son parti, de gauche, le [[Mouvement des verts et de gauche]], et de deux partis de centre-droit : le [[Parti du progrès (Islande)|Parti du progrès]] et le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]], coalition constituée à la suite des [[élections législatives islandaises de 2017|élections législatives de 2017]]<ref name="katrin-prime-minister" />. Elle a été reconduite dans ses fonctions après les résultats des élections de 2021<ref name=":3">{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde - édition 2022|passage=page 114|éditeur=Société éditrice du Monde SA|date=2022}}</ref>. ==== Autorités judiciaires ==== Le [[pouvoir judiciaire]] est composé de deux instances : les Cours ordinaires, tribunaux de districts et de villes<ref group="B">{{p.|258}}.</ref>, et la [[Cour suprême d'Islande]], au sommet du pouvoir judiciaire islandais<ref>{{Lien web |titre=Islande - Le régime politique |url=http://www.bibliomonde.com/donnee/islande-regime-politique-15.html |site=Bibliomonde |consulté le=3 décembre 2016}}.</ref>. === Tendances politiques et élections === {{Article détaillé|Élections en Islande|Partis politiques d'Islande}} À l'exception du gouvernement de [[Jóhanna Sigurðardóttir]] de 2009 à 2013, le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]] et le [[Parti du progrès (Islande)|Parti du progrès]] dominent la vie politique du pays depuis les années 1930<ref name="obs-2016-10-29">{{Article |auteur1=[[Pascal Riché]] |titre=Pourquoi les élections en Islande nous concernent aussi |périodique=[[L'Obs]] |date=29 octobre 2016 |lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20161029.OBS0481/pourquoi-les-elections-en-islande-nous-concernent-aussi.html |consulté le=2 décembre 2016}}.</ref>. Depuis les [[élections législatives islandaises de 2017|élections législatives de 2017]], huit partis sont représentés à l'Althing : le [[Parti de l'indépendance (Islande)|Parti de l'indépendance]], le [[Mouvement des verts et de gauche]], l'[[Alliance (Islande)|Alliance]], le [[Parti du centre (Islande)|Parti du centre]], le [[Parti du progrès (Islande)|Parti du progrès]], le [[Parti pirate (Islande)|Parti pirate]], le [[Parti du peuple (Islande)|Parti du peuple]] et le [[Parti de la réforme (Islande)|Parti de la réforme]]<ref name="mbl-elections-2017" />. === Découpage administratif === {{Article détaillé|Administration territoriale de l'Islande}} L'Islande est divisée en [[région (Islande)|régions]], [[Circonscriptions en Islande|circonscriptions]], [[comté (Islande)|comtés]], [[municipalité (Islande)|municipalités]]. Il y a huit régions, dont l'utilisation est principalement statistique. Jusqu'en 2003, le découpage électoral pour l'[[Althing]] suivait les régions, mais des circonscriptions électorales spécifiques ont été créées depuis. En effet, le découpage en région donnait plus de poids aux votes dans les régions faiblement peuplées. Le découpage en circonscriptions permet de rééquilibrer les poids respectifs des votes, même si des inégalités subsistent. L'Islande est traditionnellement divisée en {{nobr|23 comtés}}, qui n'ont de nos jours, plus d'importance administrative. Il existe de nos jours {{nobr|26 sýslumenn}}, dont les compétences suivent celles des comtés traditionnels. Enfin, il existe {{nobr|79 municipalités}}, chargées de l'administration locale, comme les [[école]]s, les [[transport]]s, la [[gestion des déchets]]… Les municipalités regroupent souvent plusieurs [[liste des localités d'Islande|localités]]. <gallery> Fichier:Regions of Iceland.png|[[Région (Islande)|Régions de l'Islande]]. Fichier:Constituencies Iceland.png|[[Circonscriptions en Islande]]. Fichier:Sýslur á Íslandi.png|[[Comté (Islande)|Comtés de l'Islande]]. Fichier:Sveitarfélög-landsvæði.png|[[Municipalité (Islande)|Municipalités d'Islande]]. </gallery> === Politique étrangère === ==== Défense islandaise ==== {{article détaillé|Défense islandaise}} L'Islande ne possédant pas d'armée, sa défense est assurée par les [[États-Unis]]<ref>{{Lien web |titre=Islande - L'armée |url=http://www.bibliomonde.com/donnee/islande-armee-19.html |site=Biblio Monde |consulté le=26/09/2017 |extrait=La défense de l’île est assurée par l’armée américaine et les 2 800 hommes de la base de Keflavik mise en place en 1941.}}.</ref>. Par ailleurs, le pays a également conclu des accords avec l'[[Forces armées norvégiennes|armée norvégienne]], l'[[Forces armées danoises|armée danoise]] et d'autres membres de l'OTAN pour sa sécurité intérieure. ==== Appartenance à des organisations internationales ==== {{Article connexe|Adhésion de l'Islande à l'Union européenne}} L'Islande adhère à plusieurs [[organisation internationale|organisations internationales]] de plus ou moins grande échelle. Avec les autres [[pays nordiques]], l'Islande entretient des relations privilégiées, en raison notamment des cultures et des histoires communes. Les programmes de [[coopération internationale|coopération]] s'exercent depuis [[1952]] essentiellement dans le cadre du [[Conseil nordique]]<ref>{{Lien web |titre=About the co-operation |url=http://www.norden.org/en/om-samarbejdet-1 |site=Nordic cooperation |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>. Le pays a par ailleurs constitué, avec le [[Groenland]] et les [[îles Féroé]], un [[Conseil nordique occidental]] dont les centres d'intérêt portent principalement sur les questions relatives à l'[[Océan Atlantique|Atlantique nord]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[Parlement européen]] |titre=Fact Sheet - The West-Nordic Council |url=http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2009_2014/documents/deea/dv/0503_/0503_11.pdf |consulté le=9 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=[[Conseil nordique occidental]] |titre=Information in English |url=http://www.vestnordisk.is/english/ |consulté le=9 décembre 2016}}.</ref>. Le pays participe aussi activement à la vie économique, politique et culturelle de l'Europe. L'Islande fait ainsi partie de l'[[Association européenne de libre-échange]] (AELE) et a choisi d'intégrer l'[[Espace économique européen]] aux côtés de la [[Norvège]], du [[Liechtenstein]] et de l'[[Union européenne]]. Elle applique les accords de libre circulation de l'[[Union nordique des passeports]] et a donc logiquement aussi rejoint en 1996 l'[[espace Schengen]]. Elle participe aussi à de nombreux programmes européens, comme [[Erasmus]]. À la suite de la [[Crise financière de 2008 en Islande|crise économique de 2008]], l'Islande se propose d'avoir l'[[euro]] comme monnaie, ce qui aurait diminué en partie l'ampleur de la crise. L'euro étant indissociable de l'adhésion à l'Union européenne, le pays [[Adhésion de l'Islande à l'Union européenne|pose officiellement sa candidature]] le {{date-|17 juillet 2009}}<ref name="ue-depot-candidature" />. Cependant, les débats notamment sur la question des quotas de pêche n'ont pu conduire à un accord<ref>{{Lien web |titre=Islande: perspective d'un référendum sur l'adhésion à l'UE |url=https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/islande-perspective-d-un-referendum-sur-l-adhesion-a-l-ue_1845457.html |site=lexpress.fr |date=28/10/2016 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. À la suite d'un changement de majorité au parlement, la demande d'adhésion a été gelée le {{date-|13 juin 2013}}, puis est officiellement retirée le {{date-|12 mars 2015}}<ref name="francetvinfo 847745" />. Enfin, le pays est membre de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref name="institution-onu" />, de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref name="institution-ocde" /> et de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]<ref name="institution-otan" />. L'Islande ne possédant pas d'armée, sa contribution à l'OTAN se fait sous d'autres formes (bases militaires et contributions financières pour l'essentiel). Depuis les années 1990, il existe une [[Unité islandaise de réponse aux crises|unité de réponse aux crises]] pouvant participer à des opérations de maintien de la paix qui a été déployée au sein de plusieurs missions de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] notamment<ref>{{Lien web |langue=is |auteur institutionnel=Utanríkisráðuneyti (Ministère des Affaires étrangères d'Islande) |titre=Íslenska friðargæslan |url=https://www.utanrikisraduneyti.is/verkefni/throunarsvid/fridargaesla/ |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Islande}} [[File:GDP per capita development in Northern Europa.svg|thumb|Évolution du PIB par habitant en Europe du Nord depuis 1950 (De haut en bas : Norvège, Danemark, Suède, Islande et Finlande).]] [[Fichier:Islande, 5 Aurar représentant le blason de l'Islande.jpg|thumb|Pièce de 5 Aurar représentant le blason de l'Islande.]] Après avoir été pendant des siècles un pays à l'économie très modeste, son ratio PIB/habitant est en 2007 le plus élevé au monde : son PIB/{{hab.}} ajusté en parité de pouvoir d'achat vaut {{unité|40000|euros}}<ref>{{Article |titre=L'Islande lassée de sa forte croissance |périodique=''Le Figaro'' |date=14 octobre 2007 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/international/20070512.FIG000000665_l_islande_lassee_de_sa_forte_croissance.html |archiveurl=https://web.archive.org/web/20081016103553/http://www.lefigaro.fr/international/20070512.FIG000000665_l_islande_lassee_de_sa_forte_croissance.html |archivedate=16 octobre 2008 |consulté le=2008-10-13}}.</ref>. Cette même année, la croissance du produit national brut a été de 2,6 %, pour un taux de chômage de 2,9 %, une inflation de 6,7 %, et un budget de l'État dégageant un surplus. Cependant, depuis les années 1990, la coalition au pouvoir « a opéré un transfert fiscal systématique des classes aisées vers les contribuables les plus modestes. En mettant en œuvre une politique fiscale réduisant presque à néant l’imposition sur le capital en même temps qu’un gel du barème de l’impôt sur le revenu, elle a permis à la rente d’échapper à l’impôt tandis que, dans un contexte d’inflation, de plus en plus de familles pauvres devenaient imposables. », écrivent les chercheurs en économie et politique publique Silla Sigurgeirsdóttir et Robert Wade<ref>{{Lien web |auteur=Silla Sigurgeirsdóttir & Robert Wade |titre=Une Constitution pour changer d’Islande ? |url=https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2012-10-18-Islande |site=monde-diplomatique.fr |date=18/10/2012 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. En conséquence, les inégalités ont augmenté : le [[coefficient de Gini]] est passé du niveau moyen des pays scandinaves en 1995 à celui des États-Unis en 2007. L'objectif de cette politique était de faire du pays un centre financier international en se démarquant des pays du nord de l’Europe, présentés par le gouvernement et les médias comme des sociétés « couvées par un État-providence trop généreux ». Le président de la chambre de commerce islandaise a ainsi affirmé en 2006 dans un rapport destiné à ses membres : « Nous devrions cesser de nous comparer aux autres pays nordiques. Après tout, nous leur sommes supérieurs par de nombreux aspects »<ref>[https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2012-10-18-Islande Une Constitution pour changer d’Islande ?], 18 octobre 2012, La valise diplomatique</ref>. En septembre 2008, l'État islandais est au bord de la faillite. Il ne peut prendre le contrôle des plus grandes banques du pays en situation de faillite à cause de la crise financière<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La crise financière plonge l'Islande au bord du gouffre |url=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20081007trib000181122/la-crise-financiere-plonge-lislande-au-bord-du-gouffre.html |site=[[latribune.fr]] |date=2008-10-07 |consulté le=2018-07-16}}.</ref>. === Crise financière de 2008 et dette extérieure === {{Article détaillé|Crise financière de 2008 en Islande}} La crise islandaise est la conséquence directe de la politique d'endettement et du gonflement des bilans des principales banques locales, durant les années 2000, à des niveaux dépassant plusieurs fois le PIB de l’Islande. Ce boom bancaire, qui a soutenu la croissance islandaise durant une dizaine d'années, place le pays au bord de la [[faillite]] après la défaillance des banques locales<ref>Jean-Michel Demetz, [http://www.lexpress.fr/actualite/economie/islande-voyage-dans-un-pays-en-quasi-faillite_700075.html Islande, voyage dans un pays en quasi-faillite], [[L'Express]], {{date-|12 novembre 2008}}.</ref>. [[Fichier:Sviðið á Austurvelli.jpg|vignette|Le 15 novembre 2008, plus de {{unité|6000|manifestants}} [[Révolution islandaise|protestent devant le Parlement islandais]].]] Cette [[crise financière]] affecte le système économique et bancaire depuis {{date|octobre 2008}}, dans le contexte de la [[crise des subprimes|crise économique mondiale de 2008]]. Pour prévenir l'effondrement du système bancaire islandais, les trois principales banques du pays ([[Glitnir (banque)|Glitnir]], [[Landsbanki]] et [[Kaupthing|Kaupþing]]) sont nationalisées<ref>{{Lien web |titre=Crise - L'Islande nationalise ses banques à marche forcée |url=https://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/210021/crise-l-islande-nationalise-ses-banques-a-marche-forcee |site=ledevoir.com |date=10/10/2008 |consulté le=26/3/2022}}</ref>.La perfusion du [[Fonds monétaire international|FMI]] n'empêche pas les annonces de perspectives sombres pour l'avenir<ref>{{Lien web |titre=Le FMI prêt à accorder 2 milliards de dollars à l'Islande |url=https://www.lesechos.fr/2008/10/le-fmi-pret-a-accorder-2-milliards-de-dollars-a-lislande-515694 |site=lesechos.fr |date=24/10/2008 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. L'endettement du pays devient très élevé et le remboursement en 2009 de la dette contractée notamment par [[Icesave]], filiale de Landbanki fortement impliquée dans les [[Subprime|subprimes]]<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Icesave: The beginner's guide |url=https://www.theguardian.com/money/2008/nov/10/credit-crunch-savings-icesave |site=theguardian.com |date=10/11/2008 |consulté le=26/3/2022}}</ref>, ({{nobr|3,8 milliards}} de dollars, soit {{unité|12000 €}} par habitant)<ref>{{Lien web |titre=L'Islande hésite à rembourser intégralement sa dette |url=https://www.lesechos.fr/2009/08/lislande-hesite-a-rembourser-integralement-sa-dette-462130 |site=lesechos.fr |date=19/8/2009 |consulté le=26/3/2022}}</ref> crée une grave crise politique et sociale. La fronde populaire pour ne pas rembourser la dette prend de l'ampleur<ref>{{Lien web |titre=L’Islande ensevelie sous la dette |url=https://www.liberation.fr/futurs/2009/01/22/l-islande-ensevelie-sous-la-dette_304561/ |site=liberation.fr |date=22/1/2009 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. L'embarras politique est total. Les créanciers ([[Royaume-Uni]] et [[Pays-Bas]]) exigent le remboursement. Après un premier rejet, un nouvel accord est trouvé en [[2011]] pour que l'Islande puisse étaler ses remboursements de {{nobr|3,9 milliards}} d'euros entre juillet 2016 et au maximum 2046, à un taux d'intérêt de 3 % pour le {{nobr|1,3 milliard}} d'euros dû à [[la Haye]] et de 3,3 % pour le reste, dû à [[Londres]]. Mais, le président islandais lance une consultation par [[référendum]] qui aboutit à un deuxième rejet<ref>{{Lien web |titre=Les Islandais rejettent l'accord Icesave |url=https://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/les-islandais-rejettent-l-accord-icesave_981264.html |site=lexpress.fr |date=10/4/2011 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. Il s'ensuit une bataille juridique qui aboutit à une victoire pour l'Islande en 2013, mais les remboursements à la suite de la faillite d'Icesave se sont poursuivis<ref>{{Lien web |titre=Faillite de la banque Icesave : l'Islande avait raison selon la cour de l'AELE |url=https://www.challenges.fr/finance-et-marche/faillite-de-la-banque-icesave-l-islande-avait-raison-selon-la-cour-de-l-aele_213878 |site=challenges.fr |date=28/1/2013 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. L’Islande a déposé en juillet 2009 une demande de candidature à l'Union européenne, selon certains dans l'espoir de stabiliser son économie et d'adhérer à la [[zone euro]]<ref name="nouvelle-monnaie1">{{Lien web |titre=L'Islande pourrait adopter le... huard - Le Devoir |url=https://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/344230/l-islande-pourrait-adopter-le-huard |date=3 mars 2012 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie2">{{Lien web |titre=Économie mondiale : L’islande pourrait adopter le dollar canadien |url=http://www.infosuroit.com/economie-mondiale-l-islande-pourrait-opter-pour-le-dollar-canadien/ |site=infosuroit.com |date=11 mars 2012 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie3">{{Lien web |titre=Des Islandais pensent adopter le huard |url=http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2012/03/02/010-islande-dollar-canadien.shtml |site=[[radio-canada.ca]] |date=2 mars 2012 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie4">{{Lien web |auteur1=Julien Beltrame |titre=Le huard canadien pour l'Islande? |url=http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201203/02/01-4501990-le-huard-canadien-pour-lislande.php |site=[[la Presse (Montréal)|lapresse.ca]] |date=2 mars 2012 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. Pourtant, en 2010, d'autres, dont le prix Nobel d'économie [[Paul Krugman]], avancent au contraire que c'est grâce au contrôle de sa monnaie {{incise|qui aurait été impossible avec l'euro}} que l'Islande a pu rapidement sortir de la crise, notamment via une dévaluation qui a relancé ses exportations<ref>{{Lien web |titre=La sortie de l'euro soutenue par deux Nobels, mais ignorée des médias |url=https://www.marianne.net/economie/la-sortie-de-l-euro-soutenue-par-deux-nobels-mais-ignoree-des-medias |site=marianne.net |date=7/2/2012 |consulté le=26/3/2022}}</ref>. Le {{date-|24 février 2010}}, la commission européenne a recommandé l'ouverture de négociations concernant l'entrée de l'Islande dans l'[[Union européenne]]. [[Bruxelles]] a estimé que l'Islande était déjà à un stade suffisamment avancé de préparation, dans les domaines politique, économique et législatif. Reykjavik applique, en effet, déjà près des trois quarts des lois européennes nécessaires pour une adhésion à l'UE, ce qui va accélérer le processus. Après la crise de 2008, l'Islande a aussi reconnu que, parce qu'elle avait sa propre devise monétaire, son économie était très volatile. Voilà pourquoi ses dirigeants ont adressé une demande à Ottawa afin de savoir s'il était envisageable pour l'Islande d'utiliser la monnaie du Canada, le [[dollar canadien]], car le Canada est le pays ayant le mieux résisté à la crise économique, donc celui ayant l'économie la plus stable<ref name="nouvelle-monnaie1" />{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie2" />{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie3" />{{,}}<ref name="nouvelle-monnaie4" />. En janvier 2016, les sources officielles annoncent que le taux de chômage est retombé à une valeur (1,9 %) proche de ce qu'il était avant la crise de 2008 (1,3 %)<ref>« Unemployment falls to pre-crash levels », en ligne sur [http://icelandmonitor.mbl.is/news/politics_and_society/2016/01/27/unemployment_falls_to_pre_crash_levels/ le site du Moniteur islandais].</ref>. En novembre 2015, le Premier ministre [[Sigmundur Davíð Gunnlaugsson]] avait déclaré que l'Islande n'aurait pas pu sortir de la crise si elle avait été membre de l’Union européenne et si, comme l'Irlande ou la Grèce, elle avait été obligée de prendre la responsabilité des dettes des banques en faillite<ref>Pierre Magnan, [http://geopolis.francetvinfo.fr/miracle-a-l-islandaise-a-reykjavik-le-taux-de-chomage-est-tombe-a-19-95935 « Miracle à l’islandaise : à Reykjavik, le taux de chômage est tombé à 1,9 % »], {{date-|9 février 2016}}, ''[[France Info (offre globale)|France TTV Info]]'' Géopolis.</ref>. En 2019, la [[Dette publique|dette publique nette]], qui représentait encore près de 50 % du PIB en 2015, est réduite à 29 % de ce même PIB ({{nobr|21 milliards}} de dollars), l'Islande prévoyant toutefois que ce ratio remonte à 47 % à fin 2021, en raison du [[Conséquences de la pandémie de Covid-19|soutien à l'économie lié à la pandémie de Covid-19]]<ref>{{Lien web |auteur=Confédération suisse - Département fédéral des affaires étrangères |titre=Rapport économique 2019 / 2020 sur l’Islande |url=https://www.s-ge.com/sites/default/files/publication/free/rapport-economique-islande-eda-2020-11.pdf |site=s-ge.com |date=3 novembre 2020 }}</ref>. === Économie traditionnelle === L'économie traditionnelle de l'Islande dépend fortement de la pêche et de ses débouchés, qui comptent pour près de 60 % de ses revenus à l'exportation. La santé de l'économie est tributaire des conditions du marché des produits de la mer. Les années 1900 comptaient 77 % d'agriculteurs, ils ne sont plus, au début du {{s|XXI}}, que 4 %. Les terres arables en Islande représentent moins de 1 % de la surface de l'île. Cependant, l'utilisation de la [[géothermie]] permet de chauffer des serres, comme à [[Hveragerði]], ce qui permet au pays de se fournir en certains aliments qu'on ne pourrait pas cultiver autrement sur l'île. Ainsi, l’Islande est un [[Culture de la banane en Islande|pays producteur de bananes]] (c'est même le seul sur le continent européen au sens strict)<ref>{{Lien web |titre=Le défi de l’Islande entre éruptions volcaniques et énergies renouvelables |url=http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2011/05/23/2503394_le-defi-de-l-islande-entre-eruptions-volcaniques-et-energies-renouvelables.html |site=[[Le HuffPost|huffingtonpost.fr]] |date=2011/05/23 |consulté le=26 juillet 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=Anne Diatkine |titre=Reykjavik: en mai, une page se tourne |url=http://www.liberation.fr/voyages/2014/05/02/reykjavik-en-mai-unepage-se-tourne_1009305 |site=[[liberation.fr]] |jour=2 |mois=mai |année=2014 |consulté le=26 juillet 2015}}.</ref>. La protection de la pêche et de l'agriculture fait partie des principales raisons qui retiennent l'Islande d'adhérer à l'[[Union européenne]] et qui l'a poussée à abandonner sa candidature le {{date|12|mars|2015}}<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi l’Islande a tourné le dos à l’Union européenne |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/03/13/pourquoi-l-islande-a-tourne-le-dos-a-l-union-europeenne_4592997_3234.html |site=[[Le Monde]] |date=13 mars 2015 |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi l'Islande dit "non" à l'Union européenne |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/pourquoi-l-islande-dit-non-a-l-union-europeenne_847745.html |site=[[france Télévisions|francetvinfo.fr]] |date=13 mars 2015 |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Pourquoi l'Islande ne veut plus faire partie de l'Union européenne |url=http://www.levif.be/actualite/international/pourquoi-l-islande-ne-veut-plus-faire-partie-de-l-union-europeenne/article-normal-371799.html |site=[[Le Vif/L'Express|Le Vif]] |date=16 mars 2015 |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Islande dit adieu à l'Union européenne, sans même un référendum |url=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140224trib000816865/islande-dit-adieu-a-l-union-europeenne-sans-meme-un-referendum.html |site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]] |date=24 février 2014 |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>. === Production d'énergie === {{Article détaillé|Énergie en Islande}} Les énergies renouvelables constituent aujourd'hui un secteur de pointe de l'économie du pays et l'un des piliers de sa politique énergétique. 70 % de l'énergie du pays provient des énergies renouvelables. Plus de 99 % de l'électricité du pays est produite par l'énergie hydraulique et par l'énergie géothermique<ref>[http://www.unep.org/climateneutral/Default.aspx?tabid=610 http://www.unep.org/climateneutral/Default.aspx?tabid=610].</ref>. La plus grande centrale électrique géothermique se trouve à [[centrale géothermique de Hellisheiði|Hellisheiði]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Banque européenne d'investissement]] |titre=Centrale géothermique de Hellisheidi |url=http://www.eib.org/projects/pipeline/2007/20070057.htm?lang=fr |date=27 avril 2007 |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>, alors que le controversé [[Centrale hydroélectrique de Kárahnjúkar|barrage de Kárahnjúka]] est depuis 2009 la plus grande centrale hydraulique du pays<ref>{{Lien web |titre=Image à la une : Kárahnjúkar, le diable dans l’éden. Hydroélectricité et espaces protégés en Islande |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/image-a-la-une/image-a-la-une-karahnjukar-islande |site=[[Géoconfluences]] |date=16 septembre 2016 |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. Malgré tout, les Islandais émettent {{nobr|15,8 [[tonne]]s}} de [[Dioxyde de carbone|CO{{ind|2}}]] de [[gaz à effet de serre]] par habitant, ce qui est plus élevé que les émissions de gaz à effet de serre d'un Français ({{nobr|12 tonnes}} en 2015<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Et si on réduisait d'abord notre pollution individuelle |url=https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/et-si-on-baissait-dabord-notre-pollution-individuelle-1155344 |site=Les Echos |date=2019-12-11 |consulté le=2020-12-23}}</ref>). Ceci est dû à l'utilisation de moyens de transport personnels<ref>{{Lien web |titre=Les pays nordiques émettent moins de gaz à effet de serre que les autres pays européens |url=http://www.connaissancedesenergies.org/les-pays-nordiques-emettent-moins-de-gaz-a-effet-de-serre-que-les-autres-pays-europeens-121105 |site=Connaissance des Énergies |date=30 septembre 2016 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. En 2003, l'Islande est le premier pays au monde avec des stations-services qui mettent à disposition de l'hydrogène pour les véhicules qui fonctionnent grâce à une [[pile à combustible]]<ref>{{article|auteur=Sylvie Briet|titre=L'Islande se rêve en blanc|date=10 mai 2003|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]|lire en ligne=https://www.liberation.fr/week-end/2003/05/10/l-islande-se-reve-en-blanc_433353/}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Islande : développement économique et protection de l'environnement, une symbiose réussie |url=http://www.senat.fr/ga/ga73/ga738.html |site=[[senat.fr]] |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. C'est aussi un des seuls pays capables de produire de l'hydrogène en quantité suffisante et à des prix raisonnables, en raison de l'abondante énergie géothermique disponible sur l'île. <gallery perrow="3" widths="200" heights="150"> Fichier:Burfellsvirkjun naermynd.jpg|Barrage de [[Centrale hydroélectrique de Búrfell|Búrfell]]. Fichier:Central krafla 3.jpg|Centrale géothermique de [[Krafla]]. Fichier:Blue Lagoon-1-.JPG|[[Lagon bleu (Islande)|Lagon bleu]]. </gallery> === Industrie de l'aluminium === L'Islande est autosuffisante énergétiquement grâce à la géothermie et l'hydroélectricité. Et ce pays possède un important potentiel énergétique, bien supérieur aux besoins de sa population. L'Islande a donc envisagé la construction d'un câble sous-marin de plusieurs milliers de kilomètres, permettant d'exporter son énergie excédentaire vers l'Europe<ref>{{Article |titre=L’Islande exporte son électricité… sous la mer ! |périodique=Développement Durable.com |date=8 mars 2011 |lire en ligne=http://www.developpementdurable.com/insolite/2011/03/A5832/lislande-exporte-son-electricite-sous-la-mer.html |consulté le=12 décembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Islande |url=https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/islande |site=[[Direction générale du Trésor]] |consulté le=12 décembre 2016}}.</ref>. Devant le coût d'un tel projet et celui d'exporter cette énergie à de telles distances, l'Islande a préféré inviter les industries à haute consommation énergétique à investir dans le pays. Le grand nombre d'usines d'[[aluminium]] installées depuis {{nobr|40 ans}} en Islande reflète cette stratégie économique. En aval du [[Vatnajökull]], le plus grand glacier d'Europe, le [[centrale hydroélectrique de Kárahnjúkar|complexe hydroélectrique de Kárahnjúka]], avec un [[barrage]] principal haut de {{nobr|198 mètres}}, produisant {{unité|590|MW}}, alimente une usine d'[[aluminium]] [[Alcoa]], qui produit {{unité|322000|tonnes}} par an et emploie neuf cents personnes. Cette usine productrice d'aluminium se trouve dans l'est du pays, où les emplois sont rares. Pour réaliser ce barrage, la Compagnie d’électricité islandaise a créé le troisième lac du pays et immergé {{unité|57|km|2}} de terres sauvages. Ce barrage a fait aussi disparaître cinquante chutes ou cascades en bloquant le fleuve [[Jökulsá á Brú]]. Des écologistes se sont opposés par conséquent à sa construction, et arguent que très peu d'Islandais ont sollicité un emploi auprès d'Alcoa, et que par conséquent cette usine n'enrayera de toute façon pas la désertification de cette région, principale raison du soutien gouvernemental. La compagnie Alcoa a construit son usine à [[Reyðarfjörður]] pour utiliser l'énergie bon marché du barrage de Kárahnjúkar et n'est pas tenue de respecter les émissions de [[Dioxyde de carbone|CO{{ind|2}}]]. L'alumine, le dérivé du minerai de [[bauxite]], est importé des tropiques et l'aluminium est ré-exporté par bateau en Europe, dégageant ainsi des excédents pour le pays. Avec le déclin des pêcheries familiales, la plupart des villages côtiers meurent peu à peu. Les défenseurs des producteurs d'aluminium affirment que cette industrie est nécessaire pour revitaliser les zones rurales, alors que les écologistes préconisent de nouveaux parcs nationaux pour renforcer le tourisme, secteur en croissance très rapide. === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme en Islande}} Le tourisme en Islande représente un secteur important de l'économie avec presque un million de visiteurs étrangers en 2014<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Foreign visitors to Iceland 1949-2014 |url=http://www.ferdamalastofa.is/en/recearch-and-statistics/numbers-of-foreign-visitors |éditeur=Icelandic Tourist Board |consulté le=24 août 2015}}.</ref>, soit le triple de la population du pays. Ce chiffre a atteint {{nobr|1,7 million}} en 2016<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde édition 2017|passage=115-116|éditeur=Société éditrice du Monde SA|date=2017}}</ref> et {{nombre|2,3|millions}} en 2018, mais s'est effondré avec la crise de la COVID ({{nombre|700000|visiteurs}} en 2021)<ref name=":3" />. En 2008, l'activité touristique représentait 14 % des revenus du pays et 5,2 % des emplois<ref name="TourismFigures">{{Lien web |langue=en |format=pdf |auteur1=Oddný Þóra Óladóttir |titre=Tourism in iceland in figures |url=http://www.ferdamalastofa.is/static/files/ferdamalastofa/talnaefni/tourism_in_iceland_in_figures_may_-2012.pdf |éditeur=Icelandic Tourist Stofa Board |date=Avril 2012}}.</ref>. Plus des deux tiers des touristes d'Europe centrale ou du sud viennent en été, ainsi que la moitié des touristes américains et scandinaves. Par contre, les touristes anglais visitent le pays aussi bien en été qu'en hiver<ref name="TourismFigures" />. La saisonnalité est très marquée, avec, en 2011, un taux de remplissage des chambres de 65 % en juillet, contre 15 % en janvier. En l'absence de [[Domaine skiable|domaines skiables]] significatifs (l'Islande a peu de tradition dans ce domaine, contrairement à ses voisins scandinaves), le déséquilibre entre saisons est exacerbé suivant les régions : la capitale héberge deux fois plus de touristes en été qu'en hiver et ce rapport dépasse 12 dans l'arrière-pays<ref name="TourismFigures" />. Les trois sites touristiques les plus fréquentés d'Islande sont nommés « [[Cercle d'or (Islande)|cercle d'or]] » : il s'agit du [[Þingvellir|parc national de Þingvellir]], site classé au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'UNESCO]] où l'[[Althing]] fut fondé en l'an [[930]], les chutes de [[Gullfoss]], ainsi que le [[champ géothermique de Geysir]]. == Population == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Islande}} [[Fichier:Iceland-demography.png|vignette|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] La plupart des Islandais habitent la côte sud, au climat plus clément que les rivages septentrionaux. Près de 60 % d'entre eux sont regroupés dans la région de [[Reykjavik]]. Seule véritable exception, [[Akureyri]], avec ses {{unité|17754 habitants}} en 2011, est située au nord du pays, au bord de l'[[Eyjafjörður]] ; bien que proche du cercle polaire, Akureyri bénéficie d'un climat d'abri ([[microclimat]]), ce qui lui vaut une végétation arbustive unique en Islande (nombreux [[Sorbus aucuparia|sorbiers des oiseleurs]]). La population se concentre sur seulement 2 % de la superficie de l'Islande. Le {{date|25 janvier 2006}}, l'[[Althing]] a officiellement dénombré {{unité|300000 habitants}} sur le territoire islandais (ne comptant pas les {{unité|10800 Islandais}} vivant à l'étranger, principalement en [[Europe]], au [[Canada]] et aux [[États-Unis]]). Au {{date-|1 janvier 2012}}, on dénombre {{unité|319575 habitants}}<ref name="test">{{Lien web |titre=Statice |url=http://statice.is/error/ |site=statice.is |consulté le=13 février 2019}}.</ref>. Au [[Canada]], plus de {{unité|100000 personnes}} se reconnaissent Islandais ou descendants d'Islandais, dont {{formatnum:19155}} en [[Colombie-Britannique]]. Parmi les immigrants, la minorité la plus forte est la minorité [[Pologne|polonaise]], au nombre d'environ {{unité|10000 personnes}}<ref name="immigration">{{en}} [http://www.statice.is/temp_en/Dialog/DataSort.asp?Matrix=MAN04100&timeid=2008727221992&lang=1&noofvar=2&numberstub=1 Statistics Iceland] {{Lien archive|url=http://www.statice.is/temp_en/Dialog/DataSort.asp?Matrix=MAN04100&timeid=2008727221992&lang=1&noofvar=2&numberstub=1# |horodatage archive=20181126180051 |titre=Copie archivée }}.</ref> ; et employée en grande majorité dans le secteur de la [[Pêche (halieutique)|pêche]]<ref>{{Lien web |titre=L’Islande…. Ou l’économie à la Viking ! |url=https://tpalsace.wordpress.com/2012/09/28/lislande-ou-leconomie-a-la-viking/ |date=28 septembre 2012 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. D'ailleurs, certains portails web islandais ont une version polonaise<ref>{{Lien web |titre=Reykjavíkurborg - Polska |url=http://www.rvk.is/desktopdefault.aspx/tabid-2595/ |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. La deuxième minorité est la minorité [[lituanie]]nne, laquelle compte quelque {{unité|1500 individus}}. Les autres communautés proviennent essentiellement des pays d'Europe du Nord, d'Asie et des pays baltes<ref name="immigration" />. {{Article détaillé|Nom islandais}} Particularité : la notion de [[Nom islandais|nom de famille n'existe pas en Islande]]. Les Islandais portent leur propre prénom et dans la plupart des cas le prénom de leur père (dans certains cas le prénom de leur mère) suivi du suffixe ''son'' (fils de…) pour les hommes, ''dóttir'' pour les femmes (fille de…) et ''bur'' pour les personnes non-binaires<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Icelandic names - everything you need to know |url=https://www.re.is/blog/icelandic-names/ |site=www.re.is |consulté le=2023-02-04}}</ref> (enfant de...). Le patronyme change ainsi à chaque génération. Les congés parentaux ({{nobr|9 mois}}) sont à répartir librement entre le père et la mère. === Principales villes === {{Article connexe|Liste des localités d'Islande}} {| class="wikitable sortable centre" style="text-align:center" |+ Les 10 plus grandes localités d'Islande |- ! scope=col width=50 | Rang ! scope=col width=220 | Localité ! scope=col width=110 | Municipalité ! scope=col width=120 | Région ! scope=col width=160 | Population ! scope=col width=100 | Année de la population |- align="center" | 1 || [[Reykjavik]] || [[Reykjavíkurborg]] || [[Höfuðborgarsvæðið]] || {{formatnum:128318}} || 2018 |- | 2 || [[Kópavogur]] || [[Kópavogsbær]] || [[Höfuðborgarsvæðið]] || {{formatnum:36750}} || 2018 |- | 3 || [[Hafnarfjörður]] || [[Hafnarfjarðarkaupstaður]] || [[Höfuðborgarsvæðið]] || {{formatnum:29810}} || 2018 |- | 4 || [[Akureyri]] || [[Akureyrarbær]] || [[Norðurland eystra]] || {{formatnum:18860}} || 2018 |- | 5 || [[Garðabær (ville)|Garðabær]] || [[Garðabær (municipalité)|Garðabær]] || [[Höfuðborgarsvæðið]] || {{formatnum:16190}} || 2018 |- | 6 || [[Keflavík]] || [[Reykjanesbær]] || [[Suðurnes]] || {{formatnum:15129}} || 2018 |- | 7 || [[Mosfellsbær]] || [[Mosfellsbær]] || [[Höfuðborgarsvæðið]] || {{formatnum:11300}} || 2018 |- | 8 || [[Akranes]] || [[Akraneskaupstaður]] || [[Vesturland]] || {{formatnum:7000}} || 2018 |- | 9 || [[Selfoss]] || [[Árborg]] || [[Suðurland]] || {{formatnum:6934}} || 2016 |- | 10 || [[Njarðvík]] || [[Reykjanesbær]] || [[Suðurnes]] || {{formatnum:4398}} || 2009 |} <gallery style="text-align:center;" mode="packed"> Fichier:Reykjavík-pjt1.jpg|[[Reykjavik]]. Fichier:Suburban Reykjavik.jpg|[[Kópavogur]]. Fichier:Hafnarfjardarkirkja.jpg|[[Hafnarfjörður]]. Fichier:Overlooking Eyjafjörður from Hamrar (close).jpeg|[[Akureyri]]. Fichier:Ytri-Njarðvík, Reykjanesbaer, Iceland.jpg|[[Reykjanesbær]]. Fichier:OB090519-6904 Mosfellsbær 2.JPG|[[Mosfellsbær]]. Fichier:Across faxafloi 2.jpg|[[Garðabær (ville)|Garðabær]]. Fichier:Akranes loftmynd.jpg|[[Akranes]]. Fichier:Olfusarbru 2005.JPG|[[Árborg]]. </gallery> === Langues === {{Article détaillé|Islandais}} [[Fichier:Akureyri-Harbor-20030602.jpg|vignette|Port d'[[Akureyri]].]] [[Langues germaniques|Langue germanique]] parlée en Islande, l'islandais a pour racine historique le [[vieux norrois]], qui était parlé depuis le [[Moyen Âge]] dans les pays scandinaves. L'isolement de l'Islande et son importante culture de l'écrit ont permis une conservation exceptionnelle de la langue originelle notamment dans sa version écrite mais également sous sa version orale. L'[[anglais]] (85 % des Islandais peuvent s'exprimer en anglais) et le [[danois]] (compris et parlé par 75 % des Islandais) sont aussi largement parlés et compris, ce qui permet l'intercompréhension scandinave avec les autres langues nordiques. Le [[féroïen]] est très proche à l'écrit de l’islandais, toutefois la prononciation est relativement différente. Le [[français]] et l'[[allemand]] sont aussi enseignés dans des collèges et à la fin de l'[[enseignement secondaire]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Icelandic Language |url=http://www.iceland.is/history-and-culture/Language/ |site=iceland.is}}.</ref>. La Constitution ne mentionne pas de langue officielle, ou d'autres caractéristiques identifiant la nation islandaise<ref>Rapport 2011 de la commission juridique {{Lien web |format=pdf |auteur1=''Þjóð til þings'' (« Assemblée nationale ») |titre=Skýrsla stjórnlaganefndar 2011 |url=http://www.stjornlagarad.is/other_files/stjornlagarad/skyrsla-stjornlaganefndar/skyrsla_stjornlaganefndar_fyrra_bindi.pdf}}.</ref>. L'islandais devient la langue officielle le {{date-|7 juin 2011}} par simple loi<ref name="islandais-article-loi" />. Les langues anglaise et danoise sont aussi souvent utilisées dans l'administration. === Religion === {{Article détaillé|Religion en Islande}} En Islande, il n'existe pas de séparation entre l'Église et l'État. Nommée dans la [[Constitution de l'Islande|Constitution]], l'[[Église d'Islande]], ou Église évangélique-luthérienne d'Islande, est l'Église nationale<ref name="constitution62" group="C" />. L'État recense l'affiliation religieuse de tous les citoyens islandais. En [[2023]], les Islandais étaient divisés entre les différents groupes religieux suivants<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Populations by religious and life stance organizations |url=https://px.hagstofa.is/pxen/pxweb/en/Samfelag/Samfelag__menning__5_trufelog__trufelog/MAN10001.px |site=statice.is |consulté le=5 octobre 2023}}.</ref> : * 58,6 % sont membres de l'[[Église d'Islande]] ; * 18,7 % sont membres d'organisations religieuses non reconnues (ou non indiquées par les personnes interrogées) ; * 7,7 % ne sont membres d'aucun groupe religieux ; * 4,5 % sont membres des Églises libres de Reykjavik et d'Hafnarfjörður ; * 3,8 % sont membres de l'[[Église catholique]] ; * 1,5 % sont membres de la religion islandaise païenne ([[Ásatrúarfélagið]]) ; * 0,5 % sont membres de l'église pentecôtiste islandaise ; * le reste (2,4 %) se divise entre d'autres dénominations ou églises chrétiennes et moins de 2,4 % de la population est de confession non chrétienne (0,4 % de musulmans). Le {{date|3 mai 1973}}, [[Sveinbjörn Beinteinsson]], agriculteur, poète, chanteur et chef spirituel [[païen]] islandais, réussit à faire reconnaître la religion islandaise païenne, l{{'}}''Islenska Asatruarfelagid'' ([[Ásatrúarfélagið]]) par le gouvernement islandais comme religion officielle d'État pouvant marier et baptiser les citoyens islandais qui le souhaitent<ref>{{Lien web |auteur1=Marie-Hélène Dubé |titre=Le retour d’Odin. L’Islande et la religion |url=http://montagnedesdieux.com/le-retour-dodin/ |site=La Montagne des dieux |date=13 février 2015 |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. === Sécurité et criminalité === Le taux d'homicide en Islande est le plus bas de l'OCDE. En 2003, 2006 et 2008 aucun homicide n'est recensé sur l'île. Le taux d'agression est également plus bas que dans le reste des pays de l'OCDE<ref>{{Lien web |titre=Votre Indicateur Du Vivre Mieux |url=http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/countries/islande-fr/ |site=www.oecdbetterlifeindex.org |consulté le=2019-12-26}}.</ref>. En 2013, la police tue un habitant pour la première fois. Il s'agissait d'un forcené, enfermé dans son appartement et tirant des coups de feu<ref>{{Lien web |titre=La police islandaise tue pour la première fois |url=http://www.europe1.fr/international/la-police-islandaise-tue-pour-la-premiere-fois-1728055 |site=[[Europe 1]] |date=2 décembre 2013 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La police islandaise tue un homme pour la première fois de son histoire |url=http://www.france24.com/fr/20131202-islande-police-tue-homme-premiere-fois-histoire/ |site=[[France 24]] |date=2 décembre 2013 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Pour la première fois, la police islandaise a tué un homme |url=http://www.liberation.fr/planete/2013/12/02/pour-la-premiere-fois-la-police-islandais-a-tue-un-homme_963565 |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=2 décembre 2013 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>. Selon l'ambassade américaine à Reykjavik : « La criminalité est, en comparaison, plus faible que dans beaucoup de pays développés. C'est en partie dû à un niveau de vie élevé, une population réduite, et des forces de l'ordre diplômées et bien formées »<ref>{{Lien web |titre=La police islandaise tire pour la première fois sur un homme et le tue |url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2013/12/02/la-police-islandaise-tire-sur-un-homme-pour-la-premiere-fois_3524256_3214.html |site=[[Le Monde]] |date=2 décembre 2013 |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La police islandaise abat un homme pour la première fois de son histoire |url=http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/02/01003-20131202ARTFIG00490-la-police-islandaise-abat-un-homme-pour-la-premiere-fois-de-son-histoire.php |site=[[Le Figaro]] |date=2 décembre 2013 |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>. === Système éducatif === {{Article détaillé|Système éducatif en Islande}} Lors de la publication du rapport PISA-2012 de l'OCDE, le système éducatif islandais est mal classé<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/education/20131203.OBS7934/pisa-2012-ce-qu-il-faut-retenir-du-rapport.html Pisa-2012, ce qu'il faut retenir du rapport], ''[[L'Obs|Le Nouvel Observateur]]'', {{date-|3 décembre 2013}}.</ref>. Il se trouve dans les pays les plus faibles en lecture et en sciences, et dans les pays moyens pour les mathématiques. L'Islande a ainsi perdu {{nobr|12 places}} par rapport au précédent rapport PISA<ref>[https://www.lemonde.fr/education/infographie/2013/12/03/les-gagnants-et-les-perdants-du-classement-pisa_3524508_1473685.html Infographie, les gagnants et les perdants du classement PISA], ''[[Le Monde]]'', {{date-|3 décembre 2013}}.</ref>. De façon générale, les pays nordiques ont tendance à perdre des places au profit des pays d'Asie du Sud-Est. === Système de soins === Il existe un système de soins de santé universel en Islande qui est administré par le ministère des affaires sociales et qui est financé à 85 % par les impôts et à 15 % par les frais de service. Il n’existe pas d’[[hôpital|hôpitaux]] privés ni d’[[assurance]]s privées<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Gunnar H. Gunnlaugsson |auteur2=Margret Oddsdottir |auteur3=Jonas Magnusson |titre=Surgery in Iceland |périodique=Archives of surgery |volume=141 |numéro=2 |date=1er février 2006 |e-issn=0004-0010 |oclc=108497714 |pmid=16490899 |doi=10.1001/archsurg.141.2.199 |lire en ligne=https://jamanetwork.com/journals/jamasurgery/fullarticle/398084 |pages=199-203}}.</ref>. Le gouvernement consacre une importante partie de son budget aux soins de santé{{Note|8,9 % du PIB<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Organisation mondiale de la santé]] |titre=Islande |url=http://www.who.int/countries/isl/fr/ |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>.|groupe=alpha}} qui est l’un des plus performants au monde, classé {{15e}} par l’[[Organisation mondiale de la santé]]. En 2009, l'Islande avait {{nobr|3,7 médecins}} pour {{unité|1000 habitants}} alors qu’en moyenne il y en a 3,1 dans les pays de l'OCDE, et {{nobr|15,3 infirmiers}} pour {{unité|1000 habitants}} contre une moyenne de 8,4 dans les pays de l’[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]]<ref>OECD Health Data 2011.</ref>. La proportion de la population qui fume est inférieure à la moyenne de l'OCDE et l'[[espérance de vie]] moyenne est de {{nobr|81,8 ans}} ce qui correspond à la {{4e}} plus élevée dans le monde. D'autre part, l'Islande est le pays le moins pollué du monde grâce à une forte utilisation de l'[[Géothermie|énergie géothermique]], une faible densité de population, et un niveau élevé de prise de conscience environnementale des citoyens<ref>Wilcox and Latif, {{p.|19}}.</ref>. Selon une évaluation de l'OCDE, la quantité de [[Déchet toxique|matière toxique]] mesurée dans l'atmosphère est beaucoup plus faible que n'importe quel autre [[pays développé|pays industrialisé]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Islande |url=http://www.oecdbetterlifeindex.org/fr/countries/islande-fr/ |série=OECD Better Life Index |éditeur=OCDE |consulté le=29 mars 2015}}.</ref>. == Culture == [[Fichier:Pakkhúsið-Hofsós-Iceland-20030602.jpg|thumb|Une maison islandaise.]] {{Article détaillé|Culture de l'Islande}} La culture de l'Islande est un mélange entre les traditions ancestrales issues de l'ère viking et les coutumes modernes. Les traditions s'expriment par la conservation de certaines croyances, comme la présence d'[[elfe]]s invisibles, ainsi que par la célébrité des [[saga]]s qui y ont été imaginées et mises par écrit à l'[[Moyen Âge|époque médiévale]] : certaines, comme la [[saga de Hrafnkell]], sont toujours lues et appréciées aujourd'hui. Plus de la moitié des Islandais affirment croire à la présence d'[[elfe]]s<ref>{{Lien web |titre=Islande : des elfes barrent l'autoroute |url=http://www.lefigaro.fr/culture/2013/12/30/03004-20131230ARTFIG00411-islande-des-elfes-barrent-l-autoroute.php |site=Le Figaro |date=30 décembre 2013 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref> ; fin août 2016, une entreprise est même contrainte de déterrer un rocher qui, selon certains Islandais, abriterait des elfes<ref>{{Lien web |titre=En Islande, un rocher déterré pour calmer les elfes |url=http://www.batiweb.com/actualites/insolite/en-islande-un-rocher-deterre-pour-calmer-les-elfes-01-09-2016-28914.html |site=Batiweb |date=1 septembre 2016 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Un rocher déterré en Islande pour calmer les elfes |url=http://www.romandie.com/news/Un-rocher-deterre-en-Islande-pour-calmer-les-elfes/732585.rom |site=Romandie.com |date=31 août 2016 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Islande : Un rocher déterré pour calmer les elfes |url=https://jack35.wordpress.com/2016/08/31/islande-un-rocher-deterre-pour-calmer-les-elfes/ |site=Étrange et insolite |date=31 août 2016 |consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>. L'Islande connaît également une [[américanisation]] qui imprègne le pays : séries en anglais sous-titrées en islandais, diffusion à la télévision du [[football américain]] ou encore omniprésence de [[Coca-Cola]] par exemple. Les emballages d'alimentation venant de l'étranger, par exemple les céréales, sont rarement totalement traduits, pour des raisons de rentabilité. Parmi les Islandais célèbres, il y a la chanteuse de pop [[Björk]], les groupes [[Sigur Rós]], [[GusGus]], [[The Sugarcubes]], [[Sólstafir]], [[Skálmöld]], [[Falkenbach]], [[Múm]], [[Kaleo]]. La majorité de ces groupes connus au-delà de la frontière islandaise sont orientés principalement vers l'[[electro]], l'[[synthpop|electropop]] et le [[post-rock]] ou vers le [[metal avant-gardiste]] et le [[viking metal]]. En littérature, le romancier Þór Vilhjálmsson est très connu et [[Halldór Laxness]] reçut le [[prix Nobel de littérature]] en [[1955]]. L'écrivain [[Guðbergur Bergsson]] est fameux. Dans le genre du roman policier, [[Arnaldur Indriðason]] est traduit et apprécié dans la plupart des langues occidentales. En sport, le joueur de football de [[Molde FK|Molde]], [[Eidur Guðjohnsen]], fait partie des célébrités. === Fêtes et jours fériés === {{Article détaillé|Fêtes et jours fériés en Islande}} [[Fichier:Festival procession in Reykjavik.jpg|thumb|upright|Défilé lors de la fête nationale le 17 juin.]] {|class="wikitable centre" |+'''Fêtes et jours fériés'''<ref name="iceland.is-jours-feries">{{Lien web |titre=Jours fériés |url=http://www.iceland.is/iceland-abroad/fr/tout-sur-lislande/fetes-et-traditions/jours-feries/ |site=iceland.is |consulté le=4 octobre 2016}}.</ref> !scope=col| Date !scope=col| {{nobr|Nom français}} !scope=col| {{nobr|Nom local}} !scope=col| Remarques |- | {{1er janvier}} || [[Jour de l'an]] || ''{{lang|is|Nýársdagur}}'' || Fête internationale civile |- |colspan="2" align="center"| [[Jeudi saint]] || ''{{lang|is|Skírdagur}}'' || Calendrier [[Pâques|pascal]] chrétien |- |colspan="2" align="center"| [[Vendredi saint]] || ''{{lang|is|Föstudagurinn langi}}'' || Calendrier pascal chrétien |- |colspan="2" align="center"| [[Lundi de Pâques]] || ''{{lang|is|Annar í páskum}}'' || Calendrier pascal chrétien |- | {{3e}} jeudi d'avril || Fête de l'Été || ''{{lang|is|Sumardagurinn fyrsti}}'' || Fête traditionnelle pour la fin de l'hiver |- | {{1er mai}} || [[Fête du Travail]] || ''{{lang|is|Verkalýðsdagurinn}}''|| Fête internationale civile |- | [[17 juin]] || [[Fête nationale islandaise|Fête nationale]] || ''{{lang|is|Lýðveldisdagurinn}}'' || Indépendance de 1944 |- |colspan="2" align="center"| [[Ascension (fête)|Jeudi de l'Ascension]] || ''{{lang|is|Uppstigningardagur}}'' || Calendrier pascal catholique |- |colspan="2" align="center"| Lundi de [[Pentecôte]] || ''{{lang|is|Annar í hvítasunnu}}'' || Calendrier pascal catholique |- | {{1er|lundi}} d'août || [[Fête des commerçants]]|| ''{{lang|is|Verslunarmannahelgi}}'' || Fête traditionnelle |- | [[24 décembre]] || Veillée de Noël || ''{{lang|is|Aðfangadagur jóla}}'' || L'après-midi seulement. |- | [[25 décembre]] || Jour de [[Noël]] || ''{{lang|is|Jóladagur}}'' || Fête chrétienne |- | [[26 décembre]] || Lendemain de Noël || ''{{lang|is|Annar í jólum}}'' || |- | [[31 décembre]] || Veillée du Nouvel an || ''{{lang|is|Gamlársdagur}}'' || L'après-midi seulement. |} Les dimanches (incluant la fête de [[Pâques]] et [[Pentecôte]]) sont également tous chômés. Le Jour de l’Indépendance n’est pas un jour férié, mais de nombreux Islandais, notamment à l’étranger, commémorent l’indépendance de l’Islande ({{date|1 décembre 1918}})<ref name="iceland.is-jours-feries" />. La [[fête nationale islandaise|fête nationale]], le 17 juin, commémore la fondation de la république et a été choisi en fonction de la date de naissance de [[Jón Sigurðsson]], artisan de l’indépendance<ref name="iceland.is-jours-feries" />. === Littérature === {{Article détaillé|Littérature islandaise}} [[Fichier:Möðruvallabók f13r.jpg|thumb|Un extrait de la ''[[Saga de Njáll le Brûlé]]''.]] La littérature islandaise médiévale se compose des [[saga]]s, des [[eddas]] et de la [[poésie scaldique]]. Contes épiques écrits en prose, les sagas sont écrits en [[vieux norrois|vieil islandais]] par des auteurs anonymes des {{s2|XII|XIII}}<ref name="iceland.is-litterature">{{Lien web |titre=Littérature |url=http://www.iceland.is/iceland-abroad/ca/francais/culture/litterature/ |site=iceland.is |consulté le=2 septembre 2016}}.</ref>. Les plus connues sont les ''Sagas du Vinland'', composé de la ''[[Saga d'Erik le Rouge|Saga d'Eiríkr le Rouge]] et de la [[Grœnlendinga saga|saga des Groenlandais]]'' qui racontent la découverte du [[Groenland]] et du [[Vinland]], la ''[[Saga de Njáll le Brûlé]]'', ou encore la ''[[saga de Hrafnkell]]'' qui relate les faits marquants des premiers colonisateurs de l'Islande et de leurs descendants au {{s|X}}. L'écrivain [[Snorri Sturluson]] a rédigé au Moyen Âge plusieurs ouvrages dont l'[[Edda de Snorri]], exposant poèmes et récits de mythologie scandinave. Il existe une autre [[eddas|edda]], l'[[Edda poétique]], qui rassemble des poèmes mythologiques de l'ère pré-chrétienne<ref name="iceland.is-litterature" />. Une traduction de la [[Bible]] a été publiée au {{s-|XVI}}. La littérature entre le {{sp-|XV|et le|XIX|}} comprend des poèmes sacrés, comme les ''[[Psaumes de la Passion]]'' d'[[Hallgrímur Pétursson]]<ref name="iceland.is-litterature" />, un des plus célèbres poètes d'Islande, mais aussi des [[Ríma|Rímur]], qui sont des poèmes épiques. L'auteur islandais contemporain le plus connu est sans doute [[Halldór Laxness]], qui a reçu le [[prix Nobel]] de littérature en [[1955]] ; il y a aussi les romanciers [[Thor Vilhjálmsson]] et [[Guðbergur Bergsson]]. La littérature policière islandaise a quelques auteurs phares, [[Arnaldur Indriðason]] est traduit dans la plupart des langues occidentales, [[Yrsa Sigurðardóttir]] est traduite dans de nombreuses langues. Décrite dans le poème ''Ofsjónir'' d'[[Eggert Olafsen]], la [[Dame de la Montagne]] est l'incarnation féminine de l'Islande. === Art === {{Article détaillé|Art islandais}} {{...}} [[Fichier:Glaumbaer.jpg|thumb|Une maison traditionnelle islandaise.]] La première collection d'art publique est créée en 1884 au sein de la Galerie nationale islandaise. Elle est constituée à partir de dons d'artistes nordiques, principalement danois<ref name=":4">{{Ouvrage|auteur1=Katharina Alsen et Annika Landmann|titre=La Peinture nordique|passage=32-37|lieu=Paris|éditeur=Citadelles et Mazenod|date=2016|isbn=978-2-85088-690-4}}</ref>. La peinture contemporaine islandaise trouve ses origines dans les travaux de [[Þórarinn Þorláksson]] qui a principalement peint les paysages de l'île. Il organise la première exposition consacrée à un peintre islandais contemporain en 1900<ref name=":4" />. D'autres artistes ont suivi les traces de Þórarinn Þorláksson, comme [[Jóhannes Sveinsson Kjarval]] et [[Júlíana Sveinsdóttir]]. === Musées === Le plus ancien musée du pays est le [[Musée national d'Islande|Musée national]], fondé en 1863 à l'initiative du peintre Sigurdur Gudmundsson<ref>{{Lien web |titre=Le Monde des musées nordiques |url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000083132_fre |site=unesdoc.unesco.org |date=1988 |consulté le=26/6/2022}}</ref>. La Galerie nationale, fondée à Copenhague en 1884, est aujourd'hui implantée à Reykjavik et rassemble quelque {{nombre|10000|œuvres}} de la plupart des grands artistes nationaux<ref>{{Lien web |langue=EN |titre=The National Gallery of Iceland celebrates its 130th anniversary |url=https://icelandmag.is/article/national-gallery-iceland-celebrates-its-130th-anniversary |site=icelandmag.is |date=17/10/2014 |consulté le=26/6/2022}}</ref>. Inauguré en 1923, le musée [[Einar Jónsson]], situé également dans la capitale, est entièrement consacré à l'œuvre du premier sculpteur islandais<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Einar Jónsson Museum |url=https://www.lej.is/en/museum/visit/ |site=lej.is |consulté le=26/6/2022}}</ref>. Le [[musée d'Art de Reykjavik]] est réparti sur trois sites dont l'ancien atelier de sculpture d'[[Ásmundur Sveinsson]]<ref>{{Lien web |langue=EN |titre=Reykjavík Art Museum |url=https://listasafnreykjavikur.is/en/visit |site=listasafnreykjavikur.is |consulté le=26/6/2022}}</ref>. Situé en dehors de la capitale, le site du [[Musée de Skógar|musée de Skogar]] est à la fois un [[écomusée]], un musée de l'[[Culture|héritage culturel]] et un musée des techniques<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Skogar Museum |url=https://www.skogasafn.is/skogar-museum/ |site=skogasafn.is |consulté le=26/6/2022}}</ref>. === Musique === [[Fichier:Björk - Hurricane Festival.jpg|left|thumb|La chanteuse [[Björk]].]] [[Fichier:Sigur Rós.jpg|thumb|Le groupe [[Sigur Rós]].]] {{Article détaillé|Musique islandaise}} La musique islandaise est associée à la {{Lien|trad=Nordic folk music|fr=musique nordique|texte=musique nordique}}. La musique traditionnelle est très religieuse. [[Hallgrímur Pétursson]] a écrit de nombreux hymnes protestants pendant le {{s-|XVII}}. Les [[ríma|rímur]] occupent également une place importante dans le patrimoine culturel islandais. Les rímur sont des contes épiques, la plupart du temps [[a cappella]], qui trouvent leur origine dans la [[poésie scaldique]]. Le poète le plus connu est [[Sigurður Breiðfjörð]] (1798-1846). [[Jón Leifs]] (1899-1968) était un pianiste, chef d'orchestre et compositeur fortement inspiré du folklore islandais. Ses poèmes symphoniques ''Geysir'' (1961), ''Hekla'' (1964) et ''Dettifoss'' (1964) restituent les caractéristiques de ces éléments naturels. Il existe en Islande de nombreux groupes pop-rock, comme [[Bang Gang (groupe)|Bang Gang]], [[The Sugarcubes]] et [[Amiina]], ou encore les chanteurs [[Bubbi Morthens]], [[Megas]] et [[Björgvin Halldórsson]]. La scène [[rock indépendant|indépendante]] est également importante avec [[Múm]] ou [[Sigur Rós]]. Beaucoup d'artistes et de groupes islandais sont connus mondialement comme [[Björk]], [[Ágústa Eva Erlendsdóttir]], Sigur Rós et [[Emilíana Torrini]], mais encore [[GusGus]], [[Quarashi]], [[Mínus]], [[Ásgeir Trausti]], {{lien|lang=en|trad=Samaris_(band)|Samaris}} et [[Of Monsters and Men]]. Il y a aussi des groupes de [[heavy metal]] ou de [[viking metal]] comme [[Sólstafir]] ou [[Skálmöld]]. L'égérie gay et DJ populaire [[Paul Oscar]] est connu dans le domaine de la [[Electronic dance music|dance]]. Le principal festival musical est [[Iceland Airwaves]], qui se tient chaque année à [[Reykjavik]], et qui réunit aussi bien des groupes islandais que des groupes étrangers. === Médias === {{Article détaillé|Médias en Islande}} Les chaînes de [[télévision]] les plus importantes en Islande sont la chaîne d'État [[RÚV (chaîne de télévision)|RÚV]] et les chaînes privées [[Stöð 2]] et {{Lien|trad=SkjárEinn|lang=es|fr=SkjárEinn|texte=SkjárEinn}}. Les stations de [[Station de radio|radio]] les plus importantes sont [[Rás 1]], [[Rás 2]] et {{Lien|trad=Bylgjan|fr=Bylgjan|texte=Bylgjan}}. Les journaux quotidiens sont ''[[Morgunblaðið]]'', ''[[Fréttablaðið]]'' et ''{{Lien|trad=24 stundir|fr=24 stundir|texte=24 stundir}}''. [[Internet]] est aussi très présent en Islande et la plupart des Islandais ont un [[blog]]. Les sites internet les plus importants sont [[Dagblaðið Vísir|Vísir.is]] et [[Morgunblaðið|Mbl.is]]. C'est en Islande que le programme pour enfants ''[[Bienvenue à Lazy Town|LazyTown]]'' (islandais : ''Latibær'') est fabriqué. Il a été créé par [[Magnús Scheving]]. Ce programme est devenu très populaire. Il est diffusé dans {{nobr|98 pays}}, dont les [[États-Unis]] ou le [[Royaume-Uni]]. Les studios Lazytown se trouvent à [[Garðabær (ville)|Garðabær]]. === Cuisine === {{Article détaillé|Cuisine islandaise}} La cuisine islandaise est à base de [[poisson]] pêché au large de l'île<ref name="visit-iceland-gastronomie">{{Lien web |titre=Gastronomie |url=http://fr.visiticeland.com/visiter-se-divertir/heritage-culturel-vivant/gastronomie-et-distractions |site=Visit Iceland |consulté le=7 octobre 2016}}.</ref>, d'[[agneau]] et de [[produit laitier|produits laitiers]]. Le [[skyr]] est un aliment emblématique de la cuisine islandaise. Il s'agit d'un produit laitier dont la texture est similaire à celle du yaourt, bien qu'il s'agisse d'un fromage frais. Le skyr est pauvre en matières grasses et riche en protéines<ref name="visit-iceland-gastronomie" />. Parmi les autres plats traditionnels, on compte aussi le [[Þorramatur]], une sélection d’aliments traditionnels islandais comme les fruits de mer et les abats<ref name="iceland.is-cuisine">{{Lien web |format=pdf |titre=LA CUISINE ISLANDAISE |url=http://www.iceland.is/files/pdf/press-kit-islande-cuisine.pdf |site=iceland.is |consulté le=8 octobre 2016}}.</ref>, ainsi que le [[hákarl]], préparation à base de [[requin du Groenland]]{{Sfn|Doux|2017|p=75}}. [[Plokkfiskur]], [[kjötsúpa]] et humarsúpa (soupe aux crustacés{{Sfn|Doux|2017|p=92}}) sont des plats communs islandais. La [[restauration rapide]] islandaise est réputée pour la pylsa, une sorte de [[hot-dog]], pouvant être agrémenté de ketchup, de moutarde, de rémoulade, d'oignons crus ou d'oignons frits<ref name="visit-iceland-gastronomie" />{{,}}<ref name="iceland.is-cuisine" />. === Échecs === {{...}} Les [[échecs]] sont très populaires en Islande. C'est ainsi à Reykjavik qu'a été organisé le [[championnat du monde d'échecs|championnat du monde]] de 1972 entre [[Bobby Fischer]] et [[Boris Spassky]]<ref name="iceland.is-echecs">{{Lien web |titre=Les échecs |url=http://www.iceland.is/iceland-abroad/fr/culture/les-echecs/ |site=iceland.is |consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>. L'Islande compte neuf grands maîtres internationaux, dont le premier fut [[Friðrik Ólafsson]]. === Sport === {{Article détaillé|Sport en Islande}} [[Fichier:Eidur Gudjohnsen 10mar2007.jpg|vignette|upright|Le footballeur [[Eidur Guðjohnsen]].]] [[Fichier:Handboltahylling2.JPG|gauche|vignette|L'équipe nationale islandaise de handball fêtant sa médaille d'argent obtenue aux JO de Pékin 2008.]] Le sport occupe une place importante dans la culture islandaise. Le principal sport traditionnel en Islande est la [[Glíma]], une forme de [[lutte]] dont les origines remontent au [[Moyen Âge]]. Le handball est souvent considéré comme étant le sport national et l'[[équipe d'Islande masculine de handball|équipe d'Islande]] fait partie des toutes meilleures équipes mondiales et a décroché la médaille d'argent aux [[Handball aux Jeux olympiques d'été de 2008|Jeux olympiques de 2008]]. Au football, l'[[équipe d'Islande féminine de football|équipe nationale féminine]] est classée {{18e|mondiale}} par la [[Fédération internationale de football association|FIFA]]. Quant à l'[[Équipe d'Islande de football|équipe masculine]] de football, elle s'est qualifiée pour l'Euro 2016 en arrivant {{2e}} de son groupe, après la République tchèque. Non contente de se qualifier pour la première fois pour une compétition majeure, l'Islande accède d'emblée aux quarts de finale de l'[[Championnat d'Europe de football 2016|Euro 2016]]. Toutefois, elle a failli y parvenir lors des éliminatoires de l'Euro 2000 en faisant trembler notamment la France. Elle frôla également d'un point la place de barragiste derrière l'Écosse lors des éliminatoires de l'Euro suivant (Euro 2004). Elle disputa en novembre 2013 les barrages de la zone Europe contre la [[Croatie]] pour les qualifications de la [[Coupe du monde de football 2014]] mais perdit au match retour et ne devint pas la plus petite nation ayant participé à une phase finale de coupe du monde. De plus, elle possède en la personne de [[Eidur Guðjohnsen]], du [[Club Bruges KV|FC Bruges]], un attaquant de rang mondial. En 2015, l'équipe nationale de football (KSI) se qualifie pour la première fois de son histoire à l'[[Championnat d'Europe de football 2016|Euro 2016]], se déroulant en France ; elle prend la première place ({{nobr|19 points}} et 12 pour le {{3e}}) à deux journées de la fin de son groupe (A) devant des nations confirmées en football tels que la République tchèque, la Turquie et les Pays-Bas, qu'elle bat par deux fois durant cette qualification. Durant l'Euro 2016, l'équipe islandaise termine seconde de son groupe (F) derrière la Hongrie et devant le Portugal. En 1/{{8e}} de finale, elle bat l'équipe d'Angleterre sur le score de {{nobr|2 buts}} à 1<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le calendrier de l'Euro 2016 par groupe, date ou pays |url=https://www.lequipe.fr/Football/Euro-2016/resultats-classement-groupe-F.html |consulté le=2016-06-27}}.</ref>, et accède donc aux 1/4 de finale face à l'équipe de France. Elle perdit ce match sur le score de 5-2 (4-0 à la mi-temps). Le {{date-|lundi 9 octobre 2017}}, l'équipe nationale de football (KSI) se qualifie pour la première fois de son histoire à la Coupe du Monde sur un score de 2-0 contre le Kosovo. Elle finit ainsi en tête de son groupe devant la Croatie, l'Ukraine, la Turquie, la Finlande et le Kosovo. Parmi les autres sports populaires en Islande, on trouve le [[basket-ball]], l'[[athlétisme]] et l'[[équitation]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|taille=30|groupe=alpha}} === Références === * {{loi|langue=is|pays=Islande|subdivision pays=|lien titre=Constitution islandaise de 1944|titre=Constitution de la république d'Islande|référence=|article=|version en vigueur=|lire en ligne=http://mjp.univ-perp.fr/constit/is1944.htm|consulté le=|id=}} {{Références|taille=20|groupe=C}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Sverrir Jakobsson |auteur2=Gudmundur Halfdanarson |titre=Historical Dictionary of Iceland |lieu=Lanham (Md.) |éditeur=Rowman & Littlefield |pages totales=342 |isbn=978-1-4422-6291-1 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OrV8CwAAQBAJ}} {{Références|taille=20|groupe=A}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Xavier |nom1=Marmier |lien auteur1=Xavier Marmier |titre=Histoire de l'Islande |lieu=Paris |éditeur=A. Bertrand |année=1840 |pages totales=385 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=094UAAAAQAAJ&pg=PP9}} {{Références|taille=20|groupe=E}} * {{Ouvrage |auteur1=Guy Bordin |auteur2=Michel Breuil |auteur3=Marc Moniez |auteur4=Catherine Troude |auteur5=Gilles Troude |titre=Islande |sous-titre=Le guide de l'île aux volcans avec les îles Féroé |éditeur=Editions Marcus |année=2006 |pages totales=543 |isbn=978-2-7131-0226-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VTfHACywOKQC}} {{Références|taille=20|groupe=B}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Guðni Th. Jóhannesson]] |titre=The History of Iceland |éditeur=[[ABC-CLIO]] |collection=The Greenwood Histories of the Modern Nations |année=2013 |pages totales=172 |isbn=978-0-313-37621-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Elh1oH6ESSIC&dq=History+of+Iceland%3A+From+the+Settlement+to+the+present+day%2C}} {{Références|taille=20|groupe=D}} * Autres références {{Références nombreuses|taille=35}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Iceland | commons titre = Islande | wikinews=Page:Islande | wiktionary = Islande | wikiquote = Islande | wikiversity = Civilisation islandaise | wikiversity titre = Civilisation islandaise | wikivoyage = Islande }} {{Catégorie principale}} === Bibliographie === ==== Ouvrages généraux ==== * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Michel Sallé |titre=L'Islande |lieu=Paris |éditeur=KARTHALA Editions |année=2013 |pages totales=191 |isbn=978-2-8111-1043-7 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7OBHAgAAQBAJ}}. * {{Ouvrage |auteur1=Guy Bordin |auteur2=Michel Breuil |auteur3=Marc Moniez |auteur4=Catherine Troude |auteur5=Gilles Troude |titre=Islande |sous-titre=Le guide de l'île aux volcans avec les îles Féroé |éditeur=Editions Marcus |année=2006 |pages totales=543 |isbn=978-2-7131-0226-4 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VTfHACywOKQC}}. * {{Ouvrage |titre=Islande |éditeur=Gallimard, Bibliothèque du voyageur |année=2006 |isbn=2-7424-1515-7}}. * {{Ouvrage |auteur1=Jules Leclercq |titre=La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla |lieu=Paris |éditeur=E. Plon & Cie |année=1883 |pages totales=320 |présentation en ligne=https://archive.org/details/8SCSUP87606NOR}}. * {{Ouvrage |auteur1=J. K. Roulle |illustrateur=G. Dascher |titre=Perdus en Islande |lieu=Paris |éditeur=imprimerie Mouillot & librairie Gédalg |pages totales=159 }} * {{Ouvrage|auteur1=Valérie Doux|titre=Dictionnaire insolite de l'Islande|lieu=Paris|éditeur=Cosmopole|date=2017|numéro édition=2|année première édition=2016|isbn=978-2-84630-128-2}}. ==== Histoire ==== * {{Ouvrage |auteur1=Æsa Sigurjónsdóttir |auteur2=Michel Sallé |titre=Histoire de l'Islande |éditeur=Tallandier |année=2018 |pages totales=269|isbn=979-10-210-2710-7}}. * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Jesse |nom1=Byock |traducteur=Béatrice Bonne |préface=[[Jacques Le Goff]] |titre=L'Islande des Vikings |lieu=Paris |éditeur=Aubier |collection=Historique |année=2007 |pages totales=492 |isbn=978-2-7007-2365-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Gunnar |nom1=Karlsson |titre=Iceland's 1100 years |sous-titre=the history of a marginal society |lieu=Londres |éditeur=C. Hurst & Co. 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Short |titre=Icelanders in the Viking Age |sous-titre=The People of the Sagas |lieu=Jefferson (N.C.) |éditeur=[[McFarland & Company|McFarland]] |année=2010 |pages totales=275 |isbn=978-0-7864-4727-5 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=itsefB-8KGIC&pg=frontcover}}. === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * {{site officiel|en|http://www.iceland.is/}} * [http://www.iceland.is/iceland-abroad/fr Section française du portail officiel de l'Islande] {{Palette|Pays nordiques|Pays d'Europe|Conseil de l'Europe|Organisation de coopération et de développement économiques|Organisation du traité de l'Atlantique nord}} {{Portail|Islande|îles|volcanisme|Europe|océan Atlantique}} [[Catégorie:Islande|*]] [[Catégorie:Pays]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Italie
Italie
{{Voir homonymes|Italie (homonymie)}} {{coord|42|13.5|format=dec|region:ITA_type:landmark_scale:2000000| display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République italienne | nom_local1 = Repubblica Italiana | langue1 = it | prononciation = Gl-República Italiana.ogg | image_drapeau = Flag of Italy.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Italie | image_blason = Emblem of Italy.svg | lien_blason = Emblème de l'Italie | image_carte = EU-Italy.svg | descr_carte = Carte montrant la place de l'Italie dans l'[[Union européenne]] :<br> {{Légende/Début}} {{Légende|#218439|Italie}} {{Légende|#C6DEBD|[[Union européenne]]}} {{Légende|#C0C1C5|Reste de l'[[Europe]]}} {{Légende|#CCCED1|Autre}} {{Légende/Fin}} | image_carte2 = Italie-carte.png | descr_carte2 = Carte de l'Italie avec les principales villes. | hymne1 = [[Il Canto degli Italiani]] | langue_hymne1 = [[italien]] | transcription_hymne1 = {{MSAPI|il ˈkanto deʎʎ itaˈljaːni}} | traduction_hymne1 = Le chant des Italiens | note_hymne1 = officiel depuis 2017{{efn|Hymne adopté de façon provisoire en 1946.}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=italien |titre=LEGGE 4 dicembre 2017, n. 181 |sous-titre=Riconoscimento del «Canto degli italiani» di Goffredo Mameli quale inno nazionale della Repubblica. |url=https://www.gazzettaufficiale.it/atto/serie_generale/caricaDettaglioAtto/originario?atto.dataPubblicazioneGazzetta=2017-12-15&atto.codiceRedazionale=17G00195&elenco30giorni=false |date=15 décembre 2017 |site=www.gazzettaufficiale.it |consulté le=2 décembre 2022}}.</ref> | audio_hymne1 = National anthem of Italy - U.S. Navy Band (long version).ogg | langues_officielles = [[Italien]]<ref>Les trois autres langues les plus parlées sont l'anglais - 29 %, le français - 15 % et les langues régionales - 6 %<br>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Special Eurobarometer : Europeans and their Languages |url=http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_243_en.pdf |site=ec.europa.eu |mois=février |année=2006 |consulté le=12 décembre 2016 |passage=14}}.</ref>{{,}}<ref name="parlamento.it">{{Lien web |langue=it |titre=Loi du 15 décembre 1999, {{numéro|482}}, {{art.}}2, section 1 |url=http://www.parlamento.it/parlam/leggi/99482l.htm |site=[[parlement de la République italienne|parlamento.it]] |consulté le=12 décembre 2016}} : {{Citation étrangère|langue=it|In attuazione dell'articolo 6 della Costituzione e in armonia con i princípi generali stabiliti dagli organismi europei e internazionali, la Repubblica tutela la lingua e la cultura delle popolazioni albanesi, catalane, germaniche, greche, slovene e croate e di quelle parlanti il francese, il franco-provenzale, il friulano, il ladino, l'occitano e il sardo.}}.</ref> | type_langues = [[Langue officielle]] | capitale = [[Rome]] | coordonnées_capitale = {{coord |41|53|N|12|29|E}} | lien_villes = Liste des villes d'Italie par nombre d'habitants | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Rome]] | type_gouvernement = [[République parlementaire]] [[État unitaire|unitaire]] | titre_dirigeant = [[Président de la République italienne|Président de la République]] | nom_dirigeant = [[Sergio Mattarella]] | titre_dirigeant2 = [[Président du Conseil des ministres d'Italie|Présidente du Conseil]] | nom_dirigeant2 = [[Giorgia Meloni]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement de la République italienne|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat de la République (Italie)|Sénat de la République]]<br>[[Chambre des députés (Italie)|Chambre des députés]] | superficie_rang = 72 | superficie_totale = 301336 | pourcentage_eau = 3,4 % | population_rang = 25 | population_totale = 58851000 | population_année = 2023<ref name="pop">{{en}} [https://www.istat.it/it/files//2023/04/indicatori-2022-english.pdf Demographic Indicators - Year 2022].</ref> | type_formation = [[Fondation de Rome]] | date_formation = [[Années 750 av. J.-C.|753 av. J.-C.]] | type_formation2 = [[République romaine]] | date_formation2 = {{Période|-509|-27}} | type_formation3 = [[Empire romain]] | date_formation3 = {{Période|-27|476}} | type_formation4 = [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|Chute de l'Empire romain d'Occident]] | date_formation4 = {{date|4 septembre 476}} | type_formation5 = [[Proclamation du royaume d'Italie]] | date_formation5 = {{date|17 mars 1861}} | type_formation6 = [[Royaume d'Italie (1861-1946)|Royaume d'Italie]] | date_formation6 = {{période|1861|1946}} | type_formation7 = [[Traité de Vienne (1866)|Intégration de la Vénétie]] | date_formation7 = {{date|22 octobre 1866}} | type_formation8 = [[Empire colonial italien]] | date_formation8 = {{Période|1869|1947}} | type_formation9 = [[Prise de Rome]] | date_formation9 = {{date|20 septembre 1870}} | type_formation10 = [[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]] | date_formation10 = {{Période|1922|1943}} | type_formation11 = [[Naissance de la République italienne|Naissance de la République]] | date_formation11 = {{date|2 juin 1946}} | type_formation12 = [[Constitution de la République italienne|Constitution actuelle]] | date_formation12 = {{date|22 décembre 1947}} | gentilé = [[Italiens|Italienne, Italien]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|2972,091|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,69 %<ref name=weo2021>{{Lien web |titre=WEO April 2022 report |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|consulté le=2022-06-28}}.</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{12e}} | PIB = {{diminution}} {{unité|2058,330|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>- 2,04 % | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{8e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|50215,801}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,78 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{14e}} | monnaie = [[Euro]]<ref>Avant [[2002]], la monnaie était la [[lire italienne]].</ref> | code_monnaie = EUR | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.895}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{30e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.791}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{35e}} | Gini = {{augmentation négative}} 35,2 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2020 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.056}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{13e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:57.7}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{23e}} | fuseau_horaire = +1 : ([[Heure normale d'Europe centrale|HNEC]]) ;<br> Heure d'été : [[Temps universel coordonné|UTC]] +2 : ([[Heure d'été d'Europe centrale|HAEC]]) | devise = | fête_nationale = [[Festa della Repubblica|2 juin]] | fête_evt = [[Naissance de la République italienne]] ({{date-|1946}}) | domaine_internet = [[.it]] ([[.eu]]{{efn|[[.eu]], partagé avec les autres pays de l’Union européenne.}}) | iso3166-1 = ITA, IT | indicatif_téléphonique = 39 | code_plaque = I | p1 = {{Royaume d'Italie 1861-1946}} | p2 = [[File:Free Territory Trieste Flag.svg|20px]] [[Territoire libre de Trieste]] | population capitale = {{formatnum:2868104}} | pays frontaliers = {{France}}{{clr}} {{AUT}}{{clr}} {{SUI}}{{clr}} {{SLO}}{{clr}}{{SMR}}{{clr}} {{VAT}} | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{unité|34777,089}} de [[Dollar américain|$]]<br/>- 1,96 % | PIBHABNOM_rang = {{14e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|2780,858 milliards}} d'[[Euro|€]]<br/>+ 3,82 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 150,568 % du PIB<br/>- 0,19 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 9,3 % de la pop. active<br/>- 2,53 % | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date-|1955}}<br>{{drapeau|UE}} [[Union européenne|UE]] : {{date-|1958}}<br>[[Fichier:Logo du Conseil de l'Europe (version révisée 2013).svg|20x20px]] [[Conseil de l'Europe|COE]] : {{date-|1949}}<br>{{drapeau|OTAN}} [[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] : {{date-|1948}}<br/>[[Fichier:ESA Logo.svg|20x20px]] [[Agence spatiale européenne|ESA]] : {{date-|1978}}<br/>[[Fichier:UFM logo.svg|20x20px]] [[Union pour la Méditerranée|UPM]] : {{date-|2008}}{{-}}[[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20x20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]] : {{date-|1982}}{{-}} [[Fichier:AIIB logo 2.svg|20x20px]] [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]] : {{date-|2016}}{{-}}[[Fichier:Fonds monétaire international logo.svg|20x20px]] [[Fonds monétaire international|FMI]] : {{date-|1947}}{{-}} [[Fichier:OECD logo.svg|20x20px]] [[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] : {{date-|1960}}{{-}} [[Fichier:WTO Logo.svg|20x20px]] [[Organisation mondiale du commerce|OMC]] : {{date-|1995}}{{-}} [[fichier:Cd%20logo.png|20x20px]] [[Communauté des démocraties|CD]] : {{date-|2000}}{{-}}[[Groupe des sept (économie)|G7]] et [[Groupe des vingt|G20]] }} L{{'}}'''Italie''' ({{MSAPI|/itali/}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> {{Prononciation|LL-Q150 (fra)-Fhala.K-Italie.wav}} ; en {{lang-it|''Italia''}} {{MSAPI|/iˈtaːlja/}}<ref name="pron">[[Prononciation de l'italien|Prononciation]] en [[Variantes régionales de la langue italienne#Langue standard et langues régionales|italien standard]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref> {{Prononciation|It-Italia.ogg}}), en forme longue la '''République italienne''' (en {{lang-it|''Repubblica Italiana''}} {{MSAPI|/reˈpubblika itaˈljaːna/}}<ref name="pron" />), est un [[État]] souverain d'[[Europe du Sud]]. Son territoire comprend une [[Italie du Nord|partie continentale]], une [[péninsule italienne|péninsule]] située au centre de la [[mer Méditerranée]] ainsi qu'une partie insulaire constituée par les deux plus grandes îles de cette mer, la [[Sicile]] et la [[Sardaigne]], et d'autres îles plus petites. Elle est rattachée au reste du continent par le massif des [[Alpes]]. Le territoire italien correspond approximativement à la [[Italie (région géographique)|région géographique homonyme]]. Le pays possède des frontières terrestres avec la [[France]], la [[Suisse]], l'[[Autriche]] et la [[Slovénie]] ainsi que des frontières internes avec [[Saint-Marin]] et le [[Vatican]]. L'Italie apporte une contribution très importante à la [[Occident|civilisation occidentale]] puisqu'elle est notamment le berceau de la [[Étrusques|civilisation étrusque]], de la [[Grande-Grèce]], de l'[[Empire romain]], du [[Saint-Siège]], des [[République maritime|républiques maritimes]], de l'[[humanisme]] et de la [[Art de la Renaissance|Renaissance]]. Existant en tant qu'[[État]] unitaire depuis [[1861]] à la suite du {{langue|it|''[[Risorgimento]]''}} (''Renaissance'' ou ''Résurrection'') mené par le [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], l'Italie est une [[république]] [[Régime parlementaire|parlementaire]] depuis l'abolition par [[référendum]] de la [[Royaume d'Italie (1861-1946)|monarchie italienne]] en [[1946]]. L'Italie est, en ce début de {{s-|XXI}}, la [[Liste des pays par PIB nominal|huitième puissance économique mondiale]] et troisième économie de la [[zone euro]]. Elle est membre de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], de l'[[Union européenne]], de l'[[Union latine (organisation)|Union latine]], de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]], de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], du [[Groupe des sept (économie)|G7]] et de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]]. {{sommaire|niveau=2}} == Toponymie == [[Fichier:RomanItaly fr.svg|vignette|upright|Évolution du territoire dénommé ''Italia'' du {{-s-|V}} à [[Dioclétien]]<ref name="TCI">{{Ouvrage |langue=it |auteur1=Touring Club Italiano |titre=Conosci l’Italia |sous-titre=L’Italia fisica |volume={{I}} |passage=11-13 |année=1957}}.</ref>.]] Au {{-s-|V}} le nom {{citation|Italia}} désigne à l'origine une partie seulement de ce qu'est maintenant l'Italie du Sud. Selon [[Antiochos de Syracuse]], c'est la partie du sud de la [[péninsule]] ([[Calabre|Bruttium]]), l'actuelle région italienne de la [[Calabre]] habitée par les ''Italoi'' (et plus précisément l'[[isthme de Catanzaro]]). Avant le {{-s-|II}} et l'historiographe grec [[Polybe]], on appelle Italie le territoire compris entre le [[détroit de Messine]] et les [[Apennin du Nord|Apennins septentrionaux]], puis lui et son contemporain romain [[Caton l'Ancien]] étendent le concept territorial de la péninsule jusqu'à l'arc alpin<ref name="belin">{{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Catherine Virlouvet]]|directeur1 = oui |titre=Rome, naissance d'un empire |sous-titre= De Romulus à Pompée 753-70 av. J.-C|éditeur=[[Belin éditeur]] |collection=Mondes anciens |lieu=Paris |année=2020 |pages totales=796 |passage= 306-309|isbn=978-2-7011-6495-3|auteur2 = Stéphane Bourdin|numéro chapitre = 6|titre chapitre = Le duel entre Rome et Carthage et les débuts de l'impérialisme romain}}.</ref>. C'est sous le règne de l'Empereur [[Auguste]] ({{-s-|I}}) que le terme a été étendu officiellement pour couvrir la péninsule jusqu'aux [[Alpes]], unifiant ainsi la zone géographique italienne et unifiant pour la première fois l'ensemble du peuple ethnoculturel italique qui y vivait<ref name="belin"/>. La [[Sicile]], la [[Sardaigne]] et la [[Corse]] ne font pas partie de l'Italie à cette époque<ref name="belin"/>, et ce jusqu'au {{s-|III}}, conséquence des réformes administratives de [[Dioclétien]], même si leurs rapports culturels étroits avec la péninsule permettent de les considérer comme partie intégrante de l'Italie<ref name="Gély">Suzanne Gély, ''Le nom de l'Italie : Mythe et histoire, d'Hellanicos à Virgile'' (« Bibliothèque du Voyage en Italie, Études », 37), Genève, Slatkine, 1991, 532 p.</ref>. Le nom ''Italia'' pourrait aussi venir du nom d'[[Italos]], fils de Telegonos et de Pénélope, roi des [[Œnôtres]] ou Œnotriens, royaume correspondant à une partie de la Calabre et de la [[Basilicate]], allant jusqu'à Tarente au sud. {{citation|Italos devint un législateur si apprécié pour sa justice et sa manière de gouverner, que son peuple appela ses territoires du nom d'Italie en son honneur, en sa mémoire}}, d'après l'''[[Énéide]]'' de Virgile. Une des plus anciennes inscriptions faisant apparaître le mot ''Italie'' sous la forme ITALIA se trouve sur une monnaie datant du {{-s|I}}, retrouvée dans l'ancienne [[Corfinio|Corfininium]] dans les [[Abruzzes]], capitale de la [[Confédération italique]]. La monnaie avait été frappée par la confédération des [[Italiques|peuples italiques]], en guerre contre [[Rome antique|Rome]] pour obtenir la citoyenneté romaine ([[Guerre sociale (Rome)|Guerre sociale]]). Le taureau était un symbole fort dans les royaumes italiques et était souvent dépeint donnant un coup de corne à la louve romaine, symbole provocant de l'Italie libre pendant la [[Guerre sociale (Rome)]] au {{-s-|I}} Le terme même d'''Italia'' évolue pendant l'Antiquité. Pour les [[Grèce antique|Grecs]], il s'agissait seulement du royaume voisin d'[[Italos]]. Une origine populaire rapproche l'étymologie à un épisode de la [[mythologie grecque]] des [[travaux d'Héraclès]]. En effet, après avoir volé les cent quinze bœufs de [[Géryon]], le héros mena le troupeau le long des côtes italiennes, lorsqu'un taureau s'échappa jusqu'en [[Sicile]]. Héraclès l'y retrouva et appela le pays ''Italia''. Une autre version grecque emploie les termes ''Ouitalia'' et ''Ouitalios'', en les rapprochant du grec ''étalon'' (anciennement ''Wetalon'') signifiant : {{citation|taureau}}. Il est possible également que les ítalos aient pris leur nom de l'animal, le taureau, et que dans un printemps sacré, il les avait guidés jusqu'aux lieux où ils se sont certainement installés. L'historien grec [[Denys d'Halicarnasse|Dionysius]] de [[Halicarnasse]] expose ce compte rendu ensemble avec la légende que l'Italie a porté le nom d'Italus, mentionné aussi par [[Aristote]] et [[Thucydide]]<ref name="Gély" />. Une autre étymologie est proposée, sur le rapprochement de ''it-'' et de ''aithô'', en grec : ce verbe signifie {{citation|brûler}}, et on le retrouverait dans le radical du nom du volcan [[Etna]]. Sa présence serait justifiée du fait que, {{citation|Italie}} étant un nom donné par les Grecs, venant de l'est, ils voient le soleil couchant rougeoyer et brûler l'horizon à l'endroit de la péninsule. On trouve le terme ''aithalia'' également utilisé à l'époque antique pour les îles de [[Lemnos]] (sans doute du fait de son activité métallurgique) et d'[[Île d'Elbe|Elbe]], pour la même raison qu'{{citation|Italie}}. Son usage pour l'Etna ou ''Aithna'' est transparent. Le nom d'''aithalia'' aurait été donné en premier lieu aux côtes sud de la Botte, là où les Grecs ont accosté en premier, sur le continent. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Italie|Chronologie de l'Italie}} === Avant et pendant Rome === <gallery mode="packed"> Fichier:Matera boenisch nov 2005.jpg|[[Sassi et parc des églises rupestres de Matera|Sassi de Matera]] dans la région de [[Basilicate]] remontant au [[paléolithique]] ({{-mi-|X}}). Fichier:Nuraghe near Alghero.JPG|[[Complexe nuragique de Palmavera]] dans la province de [[Sassari]] en [[Sardaigne]] datant du {{-m-|II}} Fichier:TombaDadoBanditaccia.jpg|Alignement de tombes ''a dado'' [[étrusque]] de la [[nécropole de Banditaccia]] dans le [[Latium]]. Fichier:SerpentQuadrige.jpg|Vue d'artiste d'une peinture murale du [[Serpentes|Serpent]] mythique de la [[Tombe du quadrige infernal]] de la [[Nécropole des Pianacce]] située à [[Sarteano]], [[province de Sienne]]. Fichier:Temple of Concordia, Agrigento.jpg|Temple de la Concorde dans la [[vallée des Temples]] de [[Agrigente]], [[Sicile]]. </gallery> Avant le développement de [[Rome antique|Rome]], l'Italie était composée de plusieurs cultures et civilisations, pour la plupart [[Indo-Européens|indo-européennes]] (''[[Italiotes]]'' ou ''italiques''), sur un substrat [[Ligures|ligure]] du [[Néolithique]]. Sur ces cultures qualifiées d'autochtones, empiétaient : * au sud, les florissantes colonies grecques de la [[Grande-Grèce]], à partir du {{-s|VIII}} par exemple [[Syracuse]], [[Agrigente]] et [[Sélinonte]] ; * au centre, des peuples [[italiques]], venus d'[[Europe centrale]] à l'[[âge du bronze]], proches des Celtes : [[Osques]], [[Sabins]], [[Samnites]], [[Latins]], [[Ombriens]]{{, etc.}} ; * la civilisation [[étrusques|étrusque]], non-indo-européenne, qui, selon les sources, serait autochtone ou venue d'[[Anatolie|Asie Mineure]] ; * au nord, les [[Vénètes]], les [[Ligures]] et les [[Celtes]], ces derniers arrivés plus tardivement de [[Bohême]], occupent la plaine du [[Pô]], appelée ensuite [[Gaule cisalpine]]. Sous la [[République romaine]], la limite nord de l'Italie s'arrête à la [[Gaule cisalpine]], au niveau des fleuves [[Esino|Aesis]] - puis en [[59 av. J.-C.|-59]] le [[Rubicon]] - et [[Magra (fleuve)|Magra]]. En [[42 av. J.-C.|-42]], la Cisalpine est réunie à l'Italie qui s'arrête désormais aux [[Alpes]]. Cette dernière limite est fixée au [[trophée des Alpes]] mais est ensuite déplacée. Rome attribue la citoyenneté romaine à l'ensemble des Italiens dès [[89 av. J.-C.|-89]], elle ne l'étend à tout l'Empire que trois siècles plus tard ([[édit de Caracalla]], [[211]]-[[212]]). === Rome et son empire === {{Article détaillé|Italie (époque romaine)}} <gallery mode="packed"> Fichier:Pantheon (Rome) - Right side and front.jpg|[[Panthéon (Rome)]]. Fichier:Colosseo 2020.jpg|[[Colisée]] à [[Rome]]. Fichier:Colonnatraiana.jpg|[[Colonne Trajane]] à [[Rome]]. Fichier:Arch of Septimius Severus Forum Romanum Rome.jpg|[[Arc de Septime Sévère]] à [[Rome]]. Fichier:Castel Sant'Angelo at Night.jpg|[[Château Saint-Ange]] à [[Rome]]. Fichier:Forum Romanum Rom.jpg|[[Forum Romain (Rome)]]. </gallery> [[Fichier:Capitoline she-wolf Musei Capitolini MC1181.jpg|vignette|alt=Photographie représentant Romulus et Rémus nourris par la louve capitoline|''[[Romulus et Rémus]] nourris par la louve'', mythe fondateur de la [[Rome antique|civilisation romaine]], [[musées du Capitole]] ([[Rome]]).]] Selon la légende, la [[fondation de Rome]] est due à [[Romulus et Rémus]] au milieu du {{-s|VIII}} La civilisation de [[Rome]] connut une première phase d'expansion sous le gouvernement des [[royauté romaine|rois de Rome]], qui sont également les fondateurs symboliques de nombreuses institutions romaines. L'unification de la péninsule est conduite à l'époque de la [[République romaine|République]]. Après la victoire de Rome contre [[Carthage]] lors de la [[première guerre punique]], les principales îles de la [[mer Méditerranée|Méditerranée]] occidentale passèrent également sous le contrôle de Rome. Les [[deuxième guerre punique|deuxième]] et [[Troisième guerre punique|troisième guerres puniques]] lui assurèrent le contrôle de tout le pourtour du bassin occidental de la Méditerranée. Au {{-s-|I}}, [[Rome]] domine une grande partie du bassin méditerranéen, mais après la mort de [[Jules César]], le {{date|15 mars 44 av. J.-C.}}, la République sombre dans la troisième guerre civile de son histoire. Son successeur, fils adoptif par testament et petit-neveu, [[Auguste|Octave]], futur empereur Auguste, d'abord fort mal préparé à mener sa conquête du pouvoir arrive à éliminer progressivement ses rivaux : en {{date|42 av. J.-C.}}, une coalition des forces octaviennes et antoniennes détruisent les forces des [[tyrannicide]]s dans la plaine de Philippes en [[Macédoine (région)|Macédoine]], en {{date|36 av. J.-C.}} il soumet [[Sextus Pompée]] alors maître des îles tyrrhéniennes et se débarrasse de son ancien collègue triumvir [[Lépide]]. Enfin en {{date|31 av. J.-C.}} il affronte et défait la flotte de [[Marc Antoine]] et {{souverain2|Cléopâtre VII}} à la [[bataille d'Actium]], ce qui fait de lui le maître de l'empire romain. À partir de {{date|janvier 27 av. J.-C.}}, faisant mine de restaurer la République dans son fonctionnement traditionnel, il la transforme progressivement en Empire (son « règne » est une période nommée par les historiens le Principat) et met ainsi fin à de longues années d'instabilité politique. Son régime se fonde sur un consensus : le désir de paix sociale après trois guerres civiles destructrices. Le gouvernement des territoires contrôlés par Rome évolue et s'améliore relativement par rapport à ce qu'étaient les pratiques de gestion républicaine. Le fer de lance de la gestion est le respect des cultures locales (par exemple le respect scrupuleux des traditions religieuses de chaque province), des formes d'autonomies (les premières à en bénéficier furent les anciennes [[Cité-État|cités-État]]s de Grèce) qui s'approfondissent et s'étendent au fur et à mesure que la romanisation des provinciaux progresse et le développement économique favorisé par la réalisation de grandes infrastructures et surtout la ''[[Pax Romana]].'' [[Fichier:Roman Empire Trajan 117AD.png|vignette|[[Empire romain]] à son apogée.]] [[Fichier:Meyers b9 s0067b.jpg|vignette|L'Italie et ses régions à l'époque de l'[[Empire romain]] au {{-s|I}}]] [[Fichier:La Turbie-Cime de la Forna-France.JPG|vignette|Le [[Trophée des Alpes]], aujourd'hui situé dans la commune française de [[La Turbie]], marquait la frontière côtière entre l'Italie et la Gaule augustéenne.]] L'empire était composé de l'Italie (métropole de l'empire) et des [[province romaine|provinces romaines]] (territoires situés à l'extérieur de la péninsule). Juridiquement le territoire de l'Italie était assimilé à celui de la ville de Rome, ses habitants libres étaient tous [[Citoyenneté romaine|citoyens romains]] grâce au [[droit du sol]] (''{{langue|la|jus soli}}''). Les citoyens romains pouvaient servir dans les [[Légion romaine|légions]] mais avaient aussi beaucoup de privilèges sociaux par rapport aux non-citoyens. Le programme politique des empereurs était d'intégrer de plus en plus les provinces à la [[culture latine|civilisation romaine]], ceci, au fil des siècles, a eu comme conséquence une perte progressive de l'hégémonie de l'Italie sur les provinces. Aux {{s2-|III|IV}}, l'Empire romain se transforme, ''de facto'', d'un « empire colonial » à un empire universel où tous les hommes libres étaient citoyens d'une même nation. La date charnière de cette transformation est l'[[Édit de Caracalla]] de [[211]] qui octroie la citoyenneté romaine à tout homme libre de l'Empire, mesure qui fut précédée de très nombreux octrois soit à titre individuel, soit à titre collectif au cours des premiers siècles de l'Empire. À cette époque les légionnaires sont principalement recrutés parmi les citoyens romains issus des provinces, notamment d'[[Illyrie]] et de [[Thrace]]. Si l'apogée territoriale et économique de l'Empire couvre les {{s2-|I|II}}, le {{s-|III}} marque quant à lui une période sombre appelée ''[[Anarchie militaire]]'' ou ''Troubles de l'Empire'', marquée par des crises politiques à répétition, sur fond d'[[invasions barbares]] régulières. Les Empereurs se succèdent au gré des coups d'État ou des assassinats politiques. C'est seulement l'arrivée de [[Dioclétien]] au pouvoir, en [[284]], qui met en place le système de la [[Tétrarchie]], et qui met fin à une instabilité préjudiciable pour l'Empire : grossièrement, ce système se fonde sur un partage territorial de l'Empire entre deux empereurs nommés les « Augustes », assistés de deux « dauphins » qui portent le titre de « César ». Ce système qui divise l'empire le rend paradoxalement plus apte à répondre aux incursions ennemies (chaque ''part'' se défend elle-même et prête renfort à sa consœur). Ce système est une tentative pour faire abstraction du système de succession héréditaire, mais qui ne survivra pas à la disparition politique de son fondateur. En [[305]], d'un commun accord, les deux Auguste (Dioclétien lui-même et son homologue [[Maximien Hercule|Maximien]]) quittent le pouvoir et se retirent de la vie politique. La Tétrarchie n'y survit pas et les règles de succession dynastique reprennent le dessus avec l'arrivée de la dynastie des Constantiniens. Après le {{s-|III}}, le {{s-|IV}} est un siècle de sécurité et de progrès économique qui voit d'autre part l'Empire progressivement se christianiser. Depuis le début du règne de Dioclétien ([[284]]), une nouvelle vague de persécutions menées par l'État romain frappe les [[chrétien]]s, avec un nombre important de suppliciés. Devant l'échec de ses actions violentes, l'empereur [[Galère (empereur romain)|Galère]] signe en [[311]], un premier édit de tolérance, mais c'est une tolérance ''négative'' à l'inverse de l'[[édit de Milan]], lui édictant une tolérance ''positive'', signé [[313]] par {{souverain2|Constantin Ier (empereur romain)}}. Ce texte met fin aux persécutions contre les chrétiens et garantit à tous les citoyens la liberté de culte. La déclaration se réfère à un monothéisme vague (pour ne choquer ni païens ni chrétiens) et déclare que l'État donne la liberté de conscience à ses citoyens, pieuses intentions vite remises en question par l'implication de l'État romain dans le schisme dit donatiste. Le [[christianisme]], se propage en Italie surtout à partir de la ville de Rome, cité cosmopolite dans laquelle vivaient de nombreux immigrés originaires des provinces d'orient, où le christianisme était plus répandu (Les plus fortes concentrations s'enregistrent en [[Judée (province romaine)|Judée]] et en [[Égypte antique|Égypte]]). L'Église romaine récupère un certain nombre de traditions païennes et les assimile dans sa liturgie : par exemple, la date du [[25 décembre]] pour la célébration de [[Noël]] coïncide avec les fêtes du dieu Sol, très vénéré au début du {{s-|IV}}. Idem, le choix de [[dimanche]] pour le « Jour du Seigneur », jour hebdomadaire des célébrations solaires (qui est resté dans l'anglais ''Sunday'' ou encore l'allemand ''Sontag''). Les cultes polythéistes sont ainsi transformés en vénération des saints et de la [[Marie (mère de Jésus)|Vierge Marie]]. Par exemple, beaucoup de temples dédiés à [[Vénus (mythologie)|Vénus]] se transforment en églises consacrées à la mère de [[Jésus de Nazareth|Jésus]] et dans les petites villes les cérémonies dédiées à un dieu protecteur deviennent des fêtes patronales en l'honneur d'un saint que l'imaginaire populaire associe au dieu précédent : protecteur des malades, de l'agriculture, de la chasse, des soldats et des marins. Par cette politique, l'Église romaine arrive à mieux faire accepter aux Italiens, très attachés à leurs traditions, le passage au christianisme. Le même processus est à l'œuvre dans les provinces. En [[380]], l'empereur {{souverain2|Théodose Ier}} élève le christianisme au rang de religion d'État. Au début du {{s-|V}}, en [[402]], la ville de [[Ravenne]], dans le nord-est de l'Italie, devient capitale de l'[[Empire romain d'Occident|empire d'Occident]] ; elle en sera la dernière. Bien sûr, Rome n'occupait plus vraiment, depuis le {{s-|III}}, la fonction de capitale sinon une « capitale symbolique », lieu d'ancrage de la mémoire et des traditions romaines. Des capitales plus effectives (et surtout plus proches des fronts) l'avaient depuis longtemps supplantées. Dans la nuit du {{date|31 décembre 406}} au {{date-|1 janvier 407}}, le front rhénan est dégarni pour des raisons de défense de l'Italie péninsulaire. Cette nuit-là, le Rhin gèle et perd son aspect de barrière naturelle, facilitant le passage massif de barbares ([[Alamans]], Wisigoth, Ostrogoth, Vandales) face à un ''limes'' aminci (seulement défendu par quelques troupes de fédérés francs). C'est le début d'une décennie difficile pour l'Empire (407-420) : il est confronté à une longue série d'[[invasions barbares]] : les [[Wisigoths]], les [[Huns]], les [[Ostrogoths]], les [[Vandales]] et les [[Francs]]. L'année [[410]] marque durablement les esprits, les barbares mettent [[Sac de Rome (410)|Rome à sac]] mettant fin à huit siècles de sécurité ''intramuros''. Le préfet de la ville de l'époque [[Rutilius Namatianus]] écrit en poème dans lequel il parle de {{Citation|la Mère du Monde assassinée}}. En dépit de cet affaiblissement, l'Empire ne s'effondre cependant pas immédiatement : En [[420]], la situation s'est stabilisée mais l'empire a déjà perdu sa première province (La [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]]), a connu deux décennies de destructions diverses, et des barbares sont présents dans tout l'Empire d'Occident. De plus, à cette date, un quart de l'armée romaine a été anéanti et le limes et très mal défendu. L'Empire connaît une phase de redressement sous l'action énergique du général [[Aetius (Flavius Aetius)|Aetius]] (il défait notamment [[Attila]] à la [[Bataille des champs Catalauniques (451)|bataille des Champs Catalauniques]] en [[451]]), mais ressort très affaibli de la période d'instabilité politique ouverte par l'assassinat de celui-ci par {{souverain2|Valentinien III}} en {{date-|septembre 454}} (L'Empereur sera lui aussi assassiné un an après, mettant fin à la dynastie des théodosiens). L'Empire perd alors son meilleur général. Les barbares qui avaient été accueillis en tant que fédérés à l'intérieur des ''[[limes]]'', forment des royaumes qui sont de plus en plus autonomes par rapport au pouvoir impérial. Ce morcellement progressif de l'Empire est favorisé par l'incompétence des huit empereurs qui se succèdent de [[455]] à [[476]], la plupart faibles et peu entreprenants. [[Sac de Rome (455)|Rome est de nouveau mise à sac]] en {{date|mai 455}}. Vers [[470]], l'Empire d'Occident s'est réduit à l'Italie et quelques possessions en [[Gaule]]. En 476, [[Odoacre]], un patrice d'origine germanique, dépose le dernier Empereur, [[Romulus Augustule]], et renonce à prendre le titre d'empereur et à gouverner les provinces. Il se proclame simplement roi d'Italie. Cette date marque la fin de l'Empire romain d'Occident. Symboliquement, il envoie à [[Constantinople]] les insignes impériaux à l'empereur d'Orient [[Zénon (empereur byzantin)|Zénon]]. L'[[Empire byzantin|Empire romain d'Orient]] subsiste encore un millénaire, disparaissant avec la [[Chute de Constantinople|prise de Constantinople]] par les [[Empire ottoman|Ottomans]] en [[1453]]. === Italie médiévale === {{Article détaillé|Italie médiévale|République maritime}} <gallery mode="packed"> Venedig Basilika.jpg|[[Basilique Saint-Marc]] à [[Venise]] ({{sp-|IX|-|XIV}}). San Michele Maggiore, Pavia, veduta laterale della facciata.jpg|[[Basilique San Michele Maggiore]] à [[Pavie]] ({{sp-|XI|-|XII}}). Genova-Porta Soprana-DSCF7083.JPG|[[Porta Soprana]] à [[Gênes]] en [[Ligurie]] ({{s-|XII}}). Cathedral and Campanary - Pisa 2014 (2).JPG|[[Tour de Pise]] en [[Toscane]] ({{s-|XII}}). Castel del Monte - Andria.jpg|[[Castel del Monte]] dans les [[Pouilles]] ({{s-|XIII}}). Naples-Castel Nuovo.jpg|[[Castel Nuovo]] à [[Naples]] ({{s-|XIII}}). Florence Duomo from Michelangelo hill.jpg|[[Cathédrale Santa Maria del Fiore]] à [[Florence]] en [[Toscane]] ({{sp-|XIII|-|XVII}}). Arno River and Ponte Vecchio, Florence.jpg|[[Ponte Vecchio]] à [[Florence]] ({{s-|XIV}}). Milano Italy Duomo-Milan-01.jpg|[[Dôme de Milan]] en [[Lombardie]] ({{s-|XIV}}). Torre del Mangia dall'alto.jpg|[[Torre del Mangia]] à [[Sienne]] en [[Toscane]] ({{s-|XIV}}). (Venice) Doge's Palace facing the sea.jpg|[[Palais des Doges]] à [[Venise]] ({{s-|XIV}}). Bologna Italy San Petronio from Asinelli.jpg|[[Basilique San Petronio de Bologne]] ({{sp-|XIV|-|XV}}). </gallery> Après la chute de l'Empire romain d'Occident, l'Italie est tombée sous le pouvoir du royaume d'[[Odoacre]] et, plus tard, a été saisie par les [[Ostrogoths]], suivie au {{s-|VI}} par une [[Guerre des Goths (535-553)|brève reconquête]] sous l'empereur byzantin [[Justinien Ier|Justinien]]. L'invasion d'une autre tribu germanique, les [[Lombards]], à la fin du même siècle, a réduit la présence byzantine au royaume croupion de l'[[exarchat de Ravenne]] et a marqué la fin de l'unité politique de la péninsule pour les {{nombre|1300|années}} suivantes<ref>{{Lien web |langue=it-IT |titre=Italia in "Dizionario di Storia" |url=https://www.treccani.it/enciclopedia/italia_(Dizionario-di-Storia) |site=www.treccani.it |consulté le=2022-09-29}}</ref>. La péninsule était donc divisée comme suit : le nord de l'Italie et la Toscane formaient le [[royaume lombard]], avec sa capitale à [[Pavie]], tandis que dans le centre-sud de l'Italie, les Lombards contrôlaient les duchés de [[Duché de Spolète|Spolète]] et de [[Duché de Bénévent|Bénévent]]. Le reste de la péninsule resta sous les Byzantins et fut partagé entre l'exarchat d'Italie, basé à [[Ravenne]], le [[duché de Rome]], le [[duché de Naples]], le [[Duché de Calabre (Empire byzantin)|duché de Calabre]] et la Sicile, cette dernière dépendant directement de l'empereur de [[Constantinople]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Italy - Lombards and Byzantines {{!}} Britannica |url=https://www.britannica.com/place/Italy/Lombards-and-Byzantines |site=www.britannica.com |consulté le=2022-09-29}}</ref>. Le royaume lombard a ensuite été absorbé par l'[[Empire carolingien|Empire franc]] par [[Charlemagne]] à la fin du {{s-|VIII}} et devint le [[Royaume d'Italie (Saint-Empire romain)|royaume d'Italie]], gardant la capitale à Pavie. Les [[Francs]] ont également contribué à la formation des [[États pontificaux]] dans le centre de l'Italie<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=États de l'Église ou États pontificaux - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/autre-region/%C3%89tats_de_l%C3%89glise/118568 |site=www.larousse.fr |consulté le=2022-09-29}}</ref>. L'Italie médiévale est le théâtre d'une grande rivalité entre les villes du nord de la Péninsule, qui deviennent des centres textiles et des centres financiers et monétaires pour certaines d'entre elles. [[Florence]], [[Gênes]], [[Venise]] créent des monnaies en or, en créant chacune une pièce fabriquée dans ce métal, plus difficile à rogner et à falsifier. Le [[florin]], principale monnaie du Moyen Âge, est créé en 1252 par la corporation des changeurs et banquiers (Arte del Cambio) de Florence, l'une des cinq corporations majeures et contribue au [[Histoire des mines d'argent#Florence, Gênes, Venise créent des monnaies en or|succès de la ville]], qui l'impose en Europe. Le [[Histoire des bourses de valeurs#Venise, première place pour l'échange de parts dans des navires|dynamisme du quartier d'affaires vénitien]] lui permet une expansion navale et la construction d'un arsenal qui est le plus important au monde et quadruple en quelques décennies. En [[1480]], la ville d’[[Otrante]] sera mise à sac par les troupes envoyer par [[Mehmed II]]. Mais après la mort de ce dernier les chrétiens reprendront la ville<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=The Italian |nom=Tribune |titre=The Battle of Otranto |url=https://italiantribune.com/the-battle-of-otranto-2/ |site=The Italian Tribune |date=2019-12-05 |consulté le=2024-04-20}}</ref>. === Renaissance === {{Article détaillé|Renaissance italienne}} <gallery mode="packed"> Fichier:Santa Maria della Salute from Hotel Monaco.jpg|La [[basilique Santa Maria della Salute de Venise]] ({{s-|XVII}}). Fichier:Wenecja Most Rialto.jpg|Le [[pont du Rialto]] à [[Venise]] au-dessus du [[Grand Canal (Venise)|Grand Canal]] ({{s-|XVI}}). Fichier:Michelangelo's Pieta 5450 cropncleaned.jpg|[[Pietà (Michel-Ange)|La Pietà]] de [[Michel-Ange]] ({{s-|XV}}). Fichier:Mona Lisa, by Leonardo da Vinci, from C2RMF retouched.jpg|Portrait de Mona Lisa ([[la Joconde]]) de [[Léonard de Vinci]], ({{s-|XVI}}). Fichier:Michelangelo's David - right view 2.jpg|Le [[David (Michel-Ange)|David]] de [[Michel-Ange]] ({{s-|XVI}}). Fichier:Vatican-ChapelleSixtine-Plafond.jpg|La voûte de la [[Chapelle Sixtine]] par [[Michel-Ange]], ({{s-|XVI}}). Fichier:Milan - Castello Sforzesco - Entree.jpg|La tour du [[Le Filarète|Filarète]] du [[château des Sforza]] à [[Milan]] ({{s-|XV}}). </gallery> La Renaissance italienne, qui culmine au {{s-|XV}}, prend racine en [[Toscane]] (Italie centrale), concentrée autour de [[Florence]] et [[Sienne]]. Elle a des répercussions importantes à [[Venise]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Élisabeth Crouzet-Pavan]] |titre=Venise : une invention de la ville ({{sp-|XIII|-|XV}}) |éditeur=[[Éditions Champ Vallon|Champ Vallon]] |année=1997 |pages totales=344 |isbn=978-2-87673-254-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=kAWzmchkmw0C&printsec=frontcover}}.</ref> puis se diffuse à [[Rome]], où fleurit une architecture à la mode antique. La péninsule se distingue par les œuvres littéraires de [[Pétrarque]], [[Baldassare Castiglione|Castiglione]] et [[Nicolas Machiavel|Machiavel]], les travaux d'artistes comme [[Michel-Ange]] et [[Léonard de Vinci]] et les grands travaux architecturaux, comme le [[Cathédrale Santa Maria del Fiore|Dôme de Florence]] et la [[basilique Saint-Pierre]] à Rome. La Renaissance italienne est aussi marquée par l'installation en France de financiers et d'artistes. Il en est ainsi des banques italiennes de [[Florence]] et [[Lucques]], implantées à [[Lyon]], comme la [[Banque Gadagne]] et les Capponi, qui fusionnent<ref name="Bibliothèque de l">{{Ouvrage |titre=Bibliothèque de l'École des chartes |éditeur=[[Librairie Droz]] |année=1880 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_CqqCo7gaNEC |consulté le=2017-11-27}}.</ref> et [[Histoire des bourses de valeurs#Lyon, première place des emprunts publics à long terme|prêtent aux souverains espagnols et français qui se combattent]]. Le banquier [[Albisse Del Bene]], issu d'une famille d'exilés florentins, est munitionnaire des armées et contrôle la levée des impôts dans toutes les régions de [[France]]<ref name="Bibliothèque de l" />. === Vers l'unification === {{Article détaillé|Risorgimento|Révisionnisme sur le Risorgimento}} [[Fichier:Reggia di Venaria Reale (Italy).jpg|vignette|[[Palais royal de Venaria]], résidence des [[Maison de Savoie|Savoie]].]] [[Fichier:Ferrari 150 Italia side fin 2011 Malaysia.jpg|vignette|{{150e|anniversaire}}.]] [[Fichier:Nova totius Italiae descriptio Joannis Andreae Valvassorii.jpg|vignette|Carte ancienne de l'Italie au XVI<sup>e</sup> siècle ([[Bibliothèque de la Sorbonne|Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne]], NuBIS).]] Du {{sp-|XIV|au|XVI}}<ref>{{Lien web |auteur=Patrice Jeandroz |titre=Renaissance italienne |url=http://www.edelo.net/italie/art.htm |site=edelo.net}}.</ref>, c'est la [[Renaissance italienne|Renaissance]] en Italie avec des artistes tels que [[Michel-Ange]] ou [[Raphaël (peintre)|Raphaël]], et des scientifiques comme [[Galilée (savant)|Galilée]] qui font littéralement {{citation|renaître}} l'art et la science, d'abord dans la péninsule puis dans l'Europe tout entière. À l'époque de [[Léonard de Vinci]], l'Italie reste très morcelée sur le plan politique. Elle est constituée d'une mosaïque de principautés (duchés, cités-États…). Les princes italiens organisent chacun leur propre cour et se livrent souvent à des guerres sanglantes avec de multiples interventions extérieures, notamment de la [[France]] et de l'[[Espagne]] ([[guerres d'Italie]]). Les guerres incessantes du {{s-|XVI}} dues aux ingérences des grands états européens ainsi que la montée en puissance de l'Autriche et des principautés allemandes expliquent en partie le déclin des principautés italiennes du {{sp-|XVII|au|XIX}}. La Révolution française et les guerres d'Italie qui s'ensuivent font naître au sein de l'intelligentsia italienne l'espoir d'une Italie unifiée, espoir vite effacé après que la péninsule se trouve de nouveau découpée en différents états. Après les campagnes napoléoniennes, la [[maison de Savoie]], qui voit une occasion d'agrandir le [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], utilise les poussées nationalistes et s'engage dans trois [[risorgimento|guerres d'indépendance]] contre l'[[Autriche-Hongrie|Empire Austro-Hongrois]], la [[Campagne d'Italie (1859)|deuxième]] se faisant avec l'appui extérieur de la France. En 1859, la France du Second Empire et le royaume de Sardaigne concluent une alliance dans le but de rejeter l'Autriche hors de l'Italie du nord, la France devant recevoir la Savoie et le comté de Nice en récompense pour son aide. Toutefois, après l'occupation de la Lombardie, {{souverain2|Napoléon III}} signe l'[[armistice de Villafranca]] qui met fin à la campagne d'Italie, laissant ainsi la Vénétie autrichienne. N'ayant pas rempli ses obligations, le chef de gouvernement de Sardaigne [[Camillo Cavour]] refuse de céder la Savoie et Nice à la France. Toutefois, la défaite de l'Autriche affaiblit les petits États de la péninsule, où des gouvernements libéraux se forment et demandent l'annexion au royaume de [[Sardaigne]]. [[Camillo Cavour|Cavour]] arrache l'accord de la France mais doit lui sacrifier la Savoie et Nice. La cession de Nice soulève de vives protestations, en particulier de [[Giuseppe Garibaldi]], né dans la ville. [[Fichier:Canal Grande Chiesa della Salute e Dogana dal ponte dell Accademia.jpg|thumb|alt=Photographie typique de Venise avec ses gondoles|[[Venise]].]] Le {{date|24 mars 1860}}, [[Napoléon III]] et [[Victor-Emmanuel II]] signent le [[Traité de Turin (1860)|traité de Turin]], qui prévoit l'annexion de la Savoie et de Nice à la France. À la suite de l'[[expédition des Mille]] au sud et la descente subséquente des Piémontais du nord, le royaume de Sardaigne réussit à unifier une grande partie de la péninsule (à l'exclusion de [[Rome]] et de [[Venise]]) et à provoquer la [[proclamation du royaume d'Italie]] le {{date|17 mars 1861}}, ayant comme capitale [[Turin]], puis [[Florence]] à partir de [[1865]]. En [[1866]], [[Venise]] est annexée au royaume d'Italie, suivie par Rome, en [[1870]]. Ceci provoque le début d'une fracture entre l'État italien et l'[[Église (organisation)|Église]] qui durera jusqu'aux [[accords du Latran]], en [[1929]]. La forme de gouvernement proclamée est celle d'une [[monarchie constitutionnelle]], avec un [[parlement]] élu au suffrage restreint. Rome devient officiellement capitale de l'Italie en [[1871]]. En même temps, dans le nord de la péninsule, se développe une puissante industrialisation, facilitée par les capitaux d'une agriculture modernisée dans la plaine du Pô, les ressources hydroélectriques des Alpes dans le dernier quart du siècle et la délocalisation des industries du sud, notamment textiles, vers le nord<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Guerra d'indipendenza italiana - La Seconda - Anna 1859 |url=http://cronologia.leonardo.it/storia/a1861m.htm |site=cronologia.leonardo.it |consulté le=2018-05-22}}.</ref>. Cette industrialisation se concentre essentiellement sur le {{citation|Triangle d'Or}}: [[Turin]], [[Milan]] et [[Gênes]]. Le Sud reste dominé par la production agricole mais aussi par des structures agraires quasi féodales : c'est le système des ''latifundia'', grandes exploitations aux propriétaires absentéistes et routiniers, aux ouvriers agricoles sous-payés et des ''microfundia'', minuscules propriétés destinées principalement à l'auto-consommation. Cette situation économique conduit au développement du [[brigandage post-unitaire|brigandage]], mouvement insurrectionnel politique et social de l'Italie méridionale, violemment réprimé et donnera naissance au début de l'[[Émigration italienne|immigration]] méridionale. === De la Première à la Seconde Guerre mondiale === {{Article détaillé|Italie dans la Première Guerre mondiale|Histoire de l'Italie fasciste|Histoire militaire de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale}} Bien qu'ayant adhéré à la [[triplice|Triple-Alliance]] en 1882, l'Italie reste neutre au début de la [[Première Guerre mondiale]], puis décide de s'allier à la [[Triple-Entente]]. Le {{date|24 mai 1915}}, l'Italie déclare la guerre à l'[[Autriche-Hongrie]]. La guerre s'avère plus difficile que prévu : les armées autrichiennes et italiennes ne parviennent pas à prévaloir l'une sur l'autre. En 1917, après la défaite russe, les Allemands concentrent sept divisions sur le front italien pour aider leurs alliés autrichiens. Dans la bataille qui suit, à [[Bataille de Caporetto|Caporetto]], les Italiens subissent une très grave défaite et reculent de plus de {{unité|100|km}} sur la ligne du [[Piave]]. En {{date|juin 1918}}, s'engage la [[bataille du Piave]] au cours de laquelle, les Autrichiens essayent sans succès de briser la ligne nord du front italien. Le {{date-|24 octobre 1918}}, l'armée italienne lance une offensive victorieuse à [[Vittorio Veneto]] et contraint l'Autriche-Hongrie à demander un armistice. Le {{date-|4 novembre 1918}} est signé l'[[armistice de Villa Giusti]]. Par le [[traité de Versailles]], les frontières italiennes furent rectifiées en sa faveur. Toutefois l'Italie n'obtint pas tous les territoires qu'elle revendiquait, notamment sur la question de l'[[irrédentisme]], qui fut ressentie comme une {{Citation|victoire mutilée}}, ce qui va favoriser l'agitation nationaliste et l'ascension de Mussolini. En [[1912]], l’Italie s’empare de la [[Régence de Tripoli|Libye]] qui était sous domination ottomane depuis plusieurs siècles. La résistance [[Famille Al-Sanoussi|libyenne]] soutenu par les chefs militaires [[Turcs (peuple)|Turcs]] ([[Mustafa Kemal Atatürk|Mustafa Kemal]] et [[Ismail Enver|Enver Bey]])s’avère efficace mais, les [[Italiens]] prennent l’avantage sur l’Empire qui combat aussi dans les [[Première guerre balkanique|Balkans]]. [[Fichier:Altare della Patria (Roma).jpg|vignette|Le [[Monument à Victor-Emmanuel II|Vittoriano]].]] [[Benito Mussolini]] était dans les {{nobr|années 1900}} un jeune militant [[socialisme|socialiste]] proche du syndicalisme révolutionnaire, un groupe qui ne croyait pas au {{citation|parlementarisme bourgeois}} et était favorable à une révolution violente. Toutefois lors de l'entrée en guerre de l'Italie en 1915, Mussolini avait mûri également un fort penchant nationaliste. Il estimait notamment que la guerre était [[anticapitalisme|anticapitaliste]] car elle exaltait la valeur des masses paysannes et ouvrières au combat. Il estime toutefois qu'une révolution socialiste ne peut se réaliser qu'à travers la collaboration de toutes les classes, populaires et bourgeoises, pour le salut de la nation. [[Fichier:Duce Benito Mussolini.jpg|vignette|upright|[[Benito Mussolini]].]] De [[1919]] à [[1922]], l'Italie est secouée par une grave crise sociale, économique et politique. Mussolini, figure politique montante du fascisme, qui cherche des soutiens d'abord au sein des mouvements de gauche, puis, dès 1920, à droite (conservateurs, monarchistes, nationalistes), exploite ce contexte de tensions économiques et sociales en brisant les grèves et les syndicats par la violence : il se fait ainsi connaître et bien voir par les milieux d'affaires et le patronat (''[[Confindustria]]'' et ''Confagricoltura''). Il utilise pour cela des ''[[squadrisme|squadre]]'' (escouades), sortes de milices, issues en grande partie des rangs des ''arditi'' (venant des troupes d'élite démobilisées en 1918) [[nationalisme|nationalistes]], dont l'uniforme est la chemise noire — qui deviendra un des symboles du [[fascisme]]. Après la [[marche sur Rome]] en {{date|octobre 1922}}, le roi d'Italie, {{souverain2|Victor-Emmanuel III}}, lui confie le gouvernement. En 1924 le parti fasciste remporte les élections législatives. Le député socialiste [[Giacomo Matteotti|Matteotti]] dénonce les violences et les intimidations dont sont victimes les opposants politiques. Il est assassiné quelques jours plus tard. Jouant habilement de mansuétude et de menaces, Mussolini installe progressivement l'appareil fasciste dans le pays, lequel devient rapidement une dictature autoritaire réprimant violemment toute opposition. Les [[lois fascistissimes]], instaurées entre 1925 et 1926, témoignent de cette transformation en État autoritaire (voire totalitaire, selon certains historiens). Elles instaurent un parti unique, une police secrète et un tribunal spécial pour juger les opposants ; elles suppriment également la liberté de la presse, désormais contrôlée par la censure fasciste, et interdisent les syndicats et les associations non affiliés au régime fasciste. L'alliance militaire de l'Italie fasciste avec l'[[Troisième Reich|Allemagne nazie]] provoque l'entrée de l'Italie dans la guerre aux côtés des forces de l'[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]]. Mussolini déclare la guerre à l'Angleterre et à la France le {{date-|10 juin 1940}}, à la veille de l'entrée des Allemands dans Paris. Lors de la signature du [[Pacte d'acier]] en 1939 avec l'Allemagne, l'Italie avait estimé ne pas pouvoir participer à une guerre de vaste ampleur avant {{nobr|l'année 1943}}, à cause de l'usure et de la vétusté de son armement. Les victoires éclair des Allemands poussent Mussolini à entrer en guerre dès 1940, pensant que l'issue du conflit est alors proche. Contrairement à la [[Première Guerre mondiale]] où elle combattait sur un seul front, l'armée italienne est forcée de s'engager sur quatre fronts différents : en Afrique du Nord, en Afrique orientale, dans les Balkans et en URSS. Les Italiens subissent plusieurs graves défaites et sont de plus en plus dépendants de leurs alliés allemands. Après la défaite de [[Seconde bataille d'El Alamein|El Alamein]] et le débarquement anglo-américain au Maghreb en novembre 1942, Italiens et Allemands abandonnent l'Afrique en mai 1943. De plus, les armées de l'Axe ayant subi une [[Bataille de Stalingrad|grave défaite à Stalingrad]] en janvier 1943, l'armée italienne en URSS se désagrège dans une déroute catastrophique. Le {{date-|10 juillet 1943}}, [[Opération Husky|les Alliés débarquent en Sicile]] puis pénètrent dans le sud de l'Italie ; [[Benito Mussolini|Mussolini]] est renversé puis emprisonné, sur ordre du roi. Le dictateur est délivré par un commando allemand le {{date|12 septembre 1943}}. Alors que les Allemands se transforment d'alliés en occupants, le Duce installe, sous l'ordre d'[[Adolf Hitler]], une [[République sociale italienne]] (appelée aussi République de Salò) dans le nord du pays, qui est en réalité un État fantoche fasciste entièrement dépendant des forces allemandes. Le maréchal [[Pietro Badoglio]] signe la capitulation le {{date-|8 septembre 1943}}, et l'Italie du Sud poursuit la guerre aux côtés des Alliés, en même temps que s'engage une guerre civile en Italie du nord (fasciste) de Mussolini soutenue par les Allemands. L'Italie devient alors un vaste champ de bataille où s'affrontent plusieurs armées étrangères. Le {{date-|28 avril 1945}}, tentant de fuir vers la Suisse, Mussolini est exécuté (puis pendu) par des partisans [[communisme|communistes]]. === Époque contemporaine === {{Article détaillé|Naissance de la République italienne}} Le {{date|2 juin 1946}}, un référendum met fin à la monarchie : la [[Naissance de la République italienne|République italienne est proclamée]] et la [[maison de Savoie|famille royale]] est exilée. [[Fichier:0 Cordonata - Dioscuri - Palazzo Senatorio (2).JPG|vignette|Le [[Palais sénatorial]] à [[Rome]].]] L'Italie s'installe alors dans un [[régime parlementaire]], dominé par la [[Démocratie chrétienne (Italie)|Démocratie chrétienne]] et des partis [[laïcité|laïques]] antifascistes, qui favorise, malgré de fréquentes crises ministérielles, à la fois la reconnaissance internationale, l'intégration européenne et un [[Histoire des bourses de valeurs#Le nouvel essor boursier des années 1950|développement économique sans précédent]]. Le secteur du tourisme est dopé par la mode des villages de vacances contribuant à [[Tourisme en Sardaigne#Les débuts dans les années 1950|la découverte des paysages et du potentiel touristique de l'Italie du sud]] auprès de la clientèle internationale. Vedette de la [[Borsa Italiana|bourse italienne]] milanaise, [[Fiat]] est le symbole du [[Miracle économique italien|miracle italien]], dont la période va des élections d'{{date-|avril 1948}} aux [[Jeux olympiques d'été de 1960|Jeux olympiques de Rome]] en [[1960]] : {{unité|700000|automobiles}} en 1955, {{nobr|10 millions}} cinq ans après<ref>{{Lien web |titre=Les années 1950 à l'italienne |url=https://www.lesechos.fr/04/03/2005/LesEchos/19364-514-ECH_les-annees-1950-a-l-italienne.htm |site=[[les Échos|lesechos.fr]] |date=4 mars 2005 |consulté le=10 avril 2018}}.</ref>. Le fabricant de [[scooter]]s [[Vespa]] n'est pas en reste. Entre [[1945]] et [[1965]], il s'en vendra {{unité|3,5 millions}}. Un [[Parti communiste italien]] de plus en plus fort, et relativement modéré, empêche toute alternance électorale jusqu'en [[1976]], moment du {{Citation|[[compromis historique]]}} mais aussi des [[Années de plomb (Italie)|années de plomb]], marquées par le [[terrorisme]] d'extrême gauche et d'extrême droite. Peu à peu, la [[Démocratie chrétienne (Italie)|démocratie chrétienne]], tout en restant incontournable, laisse une partie du pouvoir à des partis moins importants comme le [[Parti républicain italien]] ou le [[Parti socialiste italien]]. Des réformes sociales majeures sont adoptées après référendum (le [[divorce]], l'[[Interruption volontaire de grossesse|avortement]]) ou après le vote de lois, ainsi qu'une transformation du [[Système de retraite en Italie]], afin de développer des formules de retraite par capitalisation. [[Fichier:Skyline Milano - 05.JPG|vignette|Les gratte-ciel de [[Milan]].]] Un climat affairiste corrompu s'installe, ce qui provoque l'opération judiciaire dite ''[[Opération Mains propres|Mani pulite]]'' (Mains propres). Il s'ensuit une réorganisation politique massive qui voit l'explosion des trois grandes forces politiques (la Démocratie chrétienne, le Parti communiste et le Parti socialiste) en une myriade de partis, changements accentués par le référendum de [[1993]] et l'adoption en [[1994]] d'une loi électorale posant les bases d'un système électoral mixte. Ces changements provoquent la ''descente'' politique de [[Silvio Berlusconi]] dont les affaires avaient bénéficié du gouvernement du socialiste [[Bettino Craxi]]. S'il est rapidement lâché par ses alliés (comme la [[Ligue du Nord]]), il n'en revient pas moins au pouvoir en [[2001]] avec une victoire électorale écrasante, après un intermède, dominé par le centre gauche, incapable de faire aboutir une réforme [[Constitution de l'Italie|constitutionnelle]] majeure. Ce [[gouvernement Berlusconi II|gouvernement Berlusconi {{II}}]] est jusqu'à présent le plus long de toute l'histoire républicaine. En [[2006]], la gauche, menée par [[Romano Prodi]], revient au pouvoir à la suite d'une courte victoire aux [[Élections générales italiennes de 2006|élections législatives]]. En août 2006, [[Ehud Olmert]] demande à Romano Prodi que l'Italie prenne la direction de la [[Force intérimaire des Nations unies au Liban|Finul]] ''renforcée'' après le [[Conflit israélo-libanais de 2006|conflit israélo-libanais]], ce qui fut le cas en {{date-|février 2007}}. À partir de février 2020, l’Italie est l’un des pays les plus touchés par la [[pandémie de Covid-19 en Italie|pandémie de Covid-19]]. L'Italie du Nord est mise en quarantaine, qui s'étend à la totalité du pays par la suite<ref>{{Lien web |titre=Podcast. En Italie, « le moment où les hôpitaux ont été débordés a été terrible » |url=https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2020/04/12/en-italie-le-moment-ou-les-hopitaux-ont-ete-debordes-a-ete-terrible_6036382_5463015.html |site=Le Monde.fr |date=2020-04-12 |consulté le=2020-07-22}}</ref>. == Politique == {{Section à recycler|date=août 2023}} {{Article détaillé|Politique en Italie}} [[Fichier:Sergio Mattarella Presidente della Repubblica Italiana.jpg|upright|thumb|[[Sergio Mattarella]], [[président de la République italienne]] depuis le {{date|3 février 2015|en Italie}}.]] [[Fichier:Giorgia Meloni Official 2022 (cropped).jpg|upright|thumb|[[Giorgia Meloni]], [[Président du Conseil des ministres d'Italie|présidente du Conseil des ministres]] depuis le {{date|21 octobre 2022|en Italie}}.]] La [[Constitution de l'Italie|Constitution italienne]] date de [[1947]] et a établi la Première République, {{Citation|fondée sur le travail}} ({{art.|{{1er}}}}). Elle consacre le principe de la [[séparation des pouvoirs]] exécutif, législatif et judiciaire (respectivement confiés au [[Gouvernement de l'Italie|Gouvernement]], au [[Parlement de la République italienne|Parlement]] et à la [[Justice]]) et fonde un [[régime parlementaire]] [[Bicamérisme|bicaméral]] : * une [[Chambre des députés (Italie)|Chambre des députés]] (''{{Langue|it|texte=Camera dei deputati}}'') de {{nobr|630 députés}} ; * un [[Sénat de la République (Italie)|Sénat]] (''Senato della Repubblica'') de {{nobr|315 sénateurs}} (ainsi que d'anciens présidents de la République et de cinq [[Sénateur à vie de la République italienne|sénateurs à vie]], au plus, nommés par le chef de l'État). Le [[Parlement]] est élu au [[suffrage universel]]. La loi électorale a été substantiellement modifiée à la suite d'un [[référendum]] abrogatif en [[1993]], pour introduire une part de scrutin majoritaire (75 %). L'objectif de cette réforme était d'éviter l'instabilité gouvernementale chronique du début de la République due, entre autres, à un [[multipartisme]] excessif et à l'absence d'alternance. La loi électorale a été à nouveau modifiée à la fin de l'année 2005, pour rétablir un [[scrutin proportionnel plurinominal|scrutin proportionnel]] de listes bloquées, de façon à réduire l'échec probable de la [[Maison des libertés]]. Critiquée, y compris par le ministre qui en a présenté le projet, cette réforme est qualifiée de ''Porcellum'' (de ''porcata'', une cochonnerie) contrairement à la précédente, le ''Mattarellum'' (en réalité, la ''loi Mattarella'', du nom de son rapporteur). Une certaine présidentialisation de la vie politique italienne s'est opérée dans les [[années 1990]] et [[années 2000|2000]], incarné par la rivalité entre deux personnalités autour desquelles ont convergé plusieurs partis réunis en vastes coalitions, aboutissant à la formation du premier véritable bipartisme italien : [[Silvio Berlusconi]] qui crée un parti personnel, ''[[Forza Italia (1994)|Forza Italia]]'', en [[1994]] qui réunit autour de lui une coalition successivement appelée [[Pôle des libertés - Pôle du bon gouvernement]] (''Polo delle Libertà'' - ''Polo del Buon Governo'', au pouvoir de [[mai]] à {{date||décembre|1994}}), [[Pôle pour les libertés]] (''Polo per le Libertà'', principale formation d'opposition de [[1996]] à [[2000]]), [[Maison des libertés]] (''Casa delle libertà'', au pouvoir de [[2001]] à [[2006]], principale force d'opposition de [[2006]] à [[2007]]) et [[Le Peuple de la liberté|Peuple de la liberté]] (''Popolo della Libertà'', transformé en parti politique en [[2009]], au pouvoir de [[2008]] à [[2011]]) au [[centre droit]] ; [[Romano Prodi]] qui forme successivement les coalitions de [[L'Olivier]] (''L'Ulivo'', au pouvoir de [[1996]] à [[2001]], principale force d'opposition de [[2001]] à [[2006]]) puis de [[L'Union (Italie)|L'Union]] (''L'Unione'', qui se transforme en {{date||octobre|2007}} en parti politique appelé [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]], au pouvoir de [[2006]] à [[2008]]) au [[centre gauche]]. Le [[président de la République italienne]] (''Presidente della Repubblica Italiana'') est le chef de l'État, élu par les députés et les sénateurs ainsi que des représentants de régions pour un mandat de sept ans. Bien qu'ayant un rôle considéré comme symbolique, il est le garant de la [[Constitution de l'Italie|Constitution]], et pour cela, dispose d'une aura reconnue par la classe politique. Il nomme le président du Conseil des ministres et les ministres du gouvernement ; il dispose, également, du droit de dissolution du Parlement. S'il ne peut assumer ses fonctions, c'est le [[Président du Sénat de la République (Italie)|président du Sénat]] qui devient président de la République par intérim, jusqu'à ce qu'un successeur soit trouvé au chef de l'État sortant. Il s'agit depuis le {{date|3|février|2015}} de [[Sergio Mattarella]], désormais sans étiquette après avoir été membre du [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]]. Le gouvernement de la République est présidé par le [[Président du Conseil des ministres d'Italie|président du Conseil des ministres]] (''Presidente del Consiglio dei ministri'') et constitué des ministres et secrétaires d'État, lesquels sont responsables devant le Parlement. Dans les [[années 2010]], le paysage politique a beaucoup changé : le [[centre gauche]] a convergé en un seul parti, le [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]] (''Partito Democratico''), et le [[centre droit]] a fait, provisoirement de même avec la création du [[Le Peuple de la liberté|Peuple de la liberté]] (''Popolo della Libertà''), le parti créé par [[Silvio Berlusconi]] et [[Gianfranco Fini]]. Cela a pour conséquence d'enrayer l'instabilité chronique de la vie politique italienne, même si le PDL subit le départ de [[Futur et liberté pour l'Italie]], doit abandonner la direction du gouvernement à la suite de la [[crise de la dette dans la zone euro]] en [[2011]] et finit par éclater en [[2013]]. D'un autre côté, une formation [[populisme (politique)|populiste]], anti-[[corruption]] et partisane d'une [[démocratie directe]] par opposition aux formes de [[démocratie représentative|démocraties représentatives]], le {{nobr|[[Mouvement 5 étoiles]]}} (''Movimento {{nobr|5 Stelle}}'') de l'ancien humoriste et polémiste [[Beppe Grillo]], a joué du rejet croissant des partis traditionnels au sein d'une partie de l'opinion publique pour devenir l'une des principales forces électorales du pays. Le [[Gouvernement Berlusconi IV|quatrième gouvernement]] dirigé par [[Silvio Berlusconi]], qui entamait son troisième mandat, a été nommé le {{date|8|mai|2008}} et était composé d'une alliance entre le parti [[Le Peuple de la liberté|Peuple de la liberté]] et le parti de la [[Ligue du Nord]] (''Lega Nord'', [[droite (politique)|droite]] voire [[extrême droite]] [[fédéralisme|fédéraliste]], [[Régionalisme (politique)|régionaliste]], [[Populisme (politique)|populiste]], [[euroscepticisme|eurosceptique]]). À la suite de la démission de Silvio Berlusconi, en {{date-|novembre 2011}}, un gouvernement dit technique est dirigé par l'économiste [[Mario Monti]] qui démissionne le {{date-|21 décembre 2012}} mais reste en fonction jusqu'au {{date-|28|avril|2013}} et annonce sa montée en politique à travers la coalition électorale [[Avec Monti pour l'Italie]] puis le parti [[centrisme|centriste]] et [[libéralisme|libéral]] [[Choix civique pour l'Italie]] (''Scelta Civica per l'Italia''). Les [[élections générales italiennes de 2013|élections générales]] des {{date-|24 février- 2013-}} et {{date-|25 février 2013}} aboutissent à des résultats incertains. La coalition de [[gauche (politique)|gauche]] [[Italie. Bien commun]] (''{{Langue|it|texte=Italia. Bene Comune}}'') formée autour du [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]] et comprenant la [[Gauche, écologie et liberté]] (''Sinistra Ecologia Libertà'', [[gauche (politique)|gauche]] [[écosocialisme|écosocialiste]] et [[eurocommunisme|eurocommuniste]]), le [[Parti socialiste italien (2007)|Parti socialiste italien]] (''Partito socialista italiano'', [[gauche (politique)|gauche]] [[social-démocratie|sociale-démocrate]] et [[socialisme démocratique|socialiste démocratique]]) et le [[Centre démocrate (Italie)|Centre démocrate]] (''Centro democratico'', [[centrisme|centre]] [[christianisme social|chrétien social]]) arrive en tête en nombre de voix et sécurise la majorité absolue à la [[Chambre des députés (Italie)|Chambre des députés]], mais ne peut obtenir le contrôle du [[Sénat de la République (Italie)|Sénat]] où elle fait presque jeu égal avec la coalition de centre droit de [[Silvio Berlusconi]]. Le {{nobr|[[Mouvement 5 étoiles]]}} fait une percée avec un quart des suffrages exprimés, talonnant les deux formations politiques traditionnelles et les forçant à s'entendre pour stabiliser une majorité à la chambre haute. Enfin, dernière coalition à obtenir des sièges, [[Avec Monti pour l'Italie]] réunissant [[Choix civique pour l'Italie]], [[Futur et liberté pour l'Italie]] (''Futuro e libertà per l'Italia'', [[centre droit]] [[libéral-conservatisme]] et [[europhilie|europhile]]) et l'[[Union de centre]] (''Unione di Centro'', [[centrisme|centre]] [[démocratie chrétienne|démocrate chrétien]]). À la suite de ce scrutin, une [[Grande coalition#Italie|Grande coalition]] (''{{langue|it|texte=Grande coalizione}}'') est formée entre le [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]] (centre gauche), qui prend la tête du gouvernement, [[Le Peuple de la liberté]] (centre droit), le [[Choix civique pour l'Italie]] (centre) et l'[[Union de centre]] (centre), ainsi qu'avec l'appui extérieur du [[Parti socialiste italien (2007)|Parti socialiste italien]], du [[Centre démocrate (Italie)|Centre démocrate]] et de plusieurs formations régionalistes, autonomistes ou à la représentation spécifique ([[Parti populaire sud-tyrolien]], [[Parti autonomiste tridentin et tyrolien]], l'[[Union pour le Trentin]], l'[[Unione Sudamericana Emigrati Italiani|Union sud-américaine des émigrés italiens]], le [[Mouvement associatif des Italiens à l'étranger]] et l'[[Union valdôtaine]]). Puis, [[Le Peuple de la liberté]] se scinde en deux en {{date||novembre|2013}} : une majorité des parlementaires suivent [[Silvio Berlusconi]] dans l'opposition et reforment ''[[Forza Italia (2013)|Forza Italia]]'', tandis qu'une forte minorité emmenée par le ministre de l'Intérieur [[Angelino Alfano]] reste au sein de la Grande coalition et fondent le [[Nouveau Centre droit]] (''Nuovo Centrodestra''). Enfin, en {{date||décembre|2013}}, le [[centrisme|centre]] [[démocratie chrétienne|démocrate chrétien]] se réunit au sein des groupes communs [[Démocratie solidaire - Centre démocrate|Pour l'Italie]] (''Per l'Italia'') dans les deux chambres du Parlement, toujours membres de la majorité gouvernementale et coalisant l'aile [[démocratie chrétienne|démocrate chrétienne]] du [[Choix civique pour l'Italie]] qui crée en {{date||février|2014}} le parti [[Populaires pour l'Italie]] (''Popolari per l'Italia'') et l'[[Union de centre]]. Le [[Gouvernement Gentiloni|gouvernement]], formé le {{date-|12|décembre|2016}}, est présidé par [[Paolo Gentiloni]]. La [[Chambre des députés (Italie)|Chambre des députés]] est présidée par [[Laura Boldrini]], députée de la [[Gauche, écologie et liberté]] élue le {{date-|16|mars|2013}} juste après les élections de 2013 alors que la coalition [[Italie. Bien commun]], et alors que son parti est entré immédiatement dans l'opposition au gouvernement de grande coalition qui s'est formé ensuite. Au [[Sénat de la République (Italie)|Sénat]], c'est l'ancien juge antimafia et membre du [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]] [[Pietro Grasso]] qui préside depuis le {{date-|16|mars|2013}}. Le {{date-|24 mars 2018}}, après divers blocages, le parlement italien parvient à élire les nouveaux présidents des deux chambres. La présidence Chambre des députés revient à [[Roberto Fico]], membre du Mouvement {{nobr|5 étoiles}}, et celle du Sénat à Elisabetta Alberti Casellati, proche de [[Silvio Berlusconi]]. Cet accord permet de convoquer l'ensemble des mouvements politiques afin de former le nouvel exécutif<ref>{{Lien web |titre=Italie : le M5S et Forza Italia se partagent les présidences du Parlement |url=http://www.rfi.fr/europe/20180324-italie-presidences-parlement-fico-casellati-formation-gouvernement |site=[[radio France internationale|rfi.fr]] |date=24 mars 2018 |consulté le=28 mars 2018}}.</ref>. [[Transparency International]] (TNI) place en 2018 l'Italie au {{53e}} rang sur {{nobr|180 pays}} pris en compte dans son classement selon d'indice de perception de corruption<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Italy |url=https://www.transparency.org/country/ITA |site=transparency.org |consulté le=13-2-2019}}.</ref>. En janvier 2021 en pleine [[Pandémie de Covid-19]] et en crise économique, [[Giuseppe Conte]] démissionne de son poste de [[Président du Conseil des ministres d'Italie]] dans l'espoir de retrouver une nouvelle majorité depuis la défection d'un parti pivot ''L'Italia Viva'', le parti de son prédécesseur [[Matteo Renzi]] après des semaines de critiques sur la gestion de la crise sanitaire et les plans de dépenses économiques de Giuseppe Conte<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Italie : le Premier ministre Conte démissionne dans l'espoir de former un nouveau gouvernement |url=https://www.france24.com/fr/europe/20210126-en-quête-d-une-nouvelle-majorité-le-premier-ministre-italien-giuseppe-conte-va-démissionner |site=France 24 |date=2021-01-26 |consulté le=2021-01-27}}</ref>. Le 2 février suivant, il est annoncé que les négociations ouvertes pour la formation d'un nouveau gouvernement dirigé par [[Giuseppe Conte|Conte]] ont échoué en raison de tensions provoquées par la mésentente entre le chef d'[[Italia Viva]], [[Matteo Renzi]], et les responsables du [[Mouvement 5 étoiles]] et du [[Parti démocrate (Italie)|Parti démocrate]]. C'est [[Mario Draghi]] qui est chargé par le président Mattarella de former un gouvernement, ce qu'il réussit quelques jours plus tard<ref>{{Lien web |titre=Mario Draghi prête serment pour diriger l'Italie |url=https://www.lepoint.fr/monde/mario-draghi-prete-serment-pour-diriger-l-italie-13-02-2021-2413805_24.php |site=lepoint.fr |date=13/2/2021 |consulté le=27/3/2022}}</ref>. A la suite des [[Élections parlementaires italiennes de 2022]] largement remportées par la [[coalition de centre-droit]], et en particulier le parti d'extrême-droite [[Frères d'Italie (parti politique)|Frères d'Italie]], [[Giorgia Meloni]] devient [[Président du Conseil des ministres d'Italie|première ministre]]. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Italie|Environnement en Italie}} <gallery mode="packed"> Fichier:Spiaggia Isola dei Coniglio Lampedusa.JPG|L'île de [[Lampedusa]] au sud de la [[Sicile]]. Fichier:Cala Goloritzé (spiaggia).jpg|Crique de [[Cala Goloritzé]] en [[Sardaigne]]. Fichier:Pinus pinaster Sierra Bermeja.jpg|[[Province d'Oristano]] en [[Sardaigne]]. Fichier:Mont Blanc from Punta Helbronner, 2010 July.JPG|[[Mont Blanc]] en [[Vallée d'Aoste]]. Fichier:Val-d'Orcia-landscape-1.jpg|[[Val d'Orcia]] en [[Toscane]]. Fichier:Fiume Po a Boretto.JPG|Le [[Pô]] à [[Boretto]] ([[Émilie-Romagne]]). Fichier:Deserto di Accona-1.jpg|Le [[désert d'Accona]] en [[Toscane]]. Fichier:Eruzione Etna 13-01-2011 B.jpg|L'[[Etna]], volcan [[Sicile|sicilien]]. Fichier:Cascata delle Marmore 2.jpg|La [[cascade des Marmore]], située en [[Ombrie]]. Fichier:Orizzonte golfi di napoli e pozzuoli.jpg|La [[baie de Naples]] en [[Campanie]]. Fichier:La Grotta di Byron.jpg|La [[Riviera ligure|Riviera]] en [[Ligurie]]. Fichier:Castelnuovo Calcea from San Marzano Oliveto.jpg|La région historique du [[Montferrat (Italie)|Montferrat]] au [[Piémont]]. Fichier:Campagna di Soresina.jpg|La [[plaine du Pô]] entre [[Lombardie]] et [[Émilie (Italie)|Émilie]]. Fichier:Lago-Maggiore 1387.JPG|Lac Majeur, l'un des lacs préalpins. </gallery> [[fichier:Italie-carte.png|Carte de l'Italie.|vignette]] [[fichier:Altimetria Italia-fr.svg|Les zones altimétriques d'Italie.|vignette]] [[fichier:Satellite image of Italy in March 2003.jpg|Photo satellite de l'Italie.|vignette]] [[fichier:Interaction des plaques tectoniques en Italie.svg|L'Italie entre la [[plaque africaine|plaque tectonique africaine]] et [[Plaque eurasiatique|européenne]].|vignette]] L'Italie est une péninsule de l'[[Europe du Sud]] située au centre du [[bassin méditerranéen]]. D'une superficie de {{unité|301300|km|2}}, elle est longue de {{unité|1360|km}} du nord au sud et couvre à 92 % la superficie de la [[Italie (région géographique)|région géographique italienne]]<ref>{{Ouvrage |langue=it |titre=L'Enciclopedia Geografica - Vol.I |sous-titre=Italia |éditeur=De Agostini |année=2004}}.</ref>. Ouverte sur la [[mer Adriatique]] au nord-est, la [[mer Tyrrhénienne]] au sud-ouest, la [[mer Ionienne]] au sud-est et la [[mer de Ligurie]] à l'ouest-nord-ouest, elle englobe de nombreuses îles dont les principales sont la [[Sicile]] et la [[Sardaigne]]. Au sud, l'Italie est séparée de [[Malte]], de l'[[Afrique]] dont la [[Tunisie]] par le [[Canal de Sicile|détroit de Sicile]] et au nord les [[Alpes]] constituent une frontière naturelle avec le reste de l'[[Europe]] ([[France]], [[Suisse]], [[Autriche]], [[Slovénie]]). Au sud-est le [[canal d'Otrante]] sépare l'Italie de l'[[Albanie]]. Dans le sud de l'Italie, on trouve les derniers [[volcan]]s en activité d'Europe (si on exclut l'[[Islande]]), le [[Vésuve]] près de [[Naples]], l'[[Etna]] en Sicile et le [[Stromboli]] dans les [[îles Éoliennes]]. Le Centre de la péninsule et le Nord du pays sont occupés par des chaînes de montagnes, les [[Apennins]] et la face interne de l'[[arc alpin]]. Ces zones sont un réservoir d'eau très important et donc un grand fournisseur d'[[énergie hydroélectrique]]. Pour faciliter les liaisons nationales et internationales, les autorités ont fait de gros efforts d'aménagement. Huit mille kilomètres d'autoroute ont été construits. L'équipement des cols et le percement de grands tunnels comme ceux du [[Tunnel du Mont-Blanc|Mont-Blanc]] ou du Fréjus relient l'Italie au reste de l'[[Europe]]. Au nord de l'Italie la plaine du [[Pô]] est une riche zone agricole. Le méthane présent dans son sous-sol est la seule source d'énergie fossile présente en Italie. Les autres plaines sont situées sur le littoral. Longtemps marécageuses, elles ont été drainées et amendées pour permettre le développement de l'[[agriculture]] et du [[tourisme]]. La botte italienne connaît un [[climat méditerranéen]], avec des nuances. Plus on va vers le sud, plus les étés sont longs et secs. Dans le Sud des [[Pouilles]] et de la [[Calabre]], la sécheresse estivale est supérieure à cinq mois. Dans les [[Apennins]], les hivers sont plus froids. Le nord de l'Italie connaît un climat de type [[climat subtropical humide|subtropical humide]] avec des hivers plutôt froids mais des étés très chauds et humides et des précipitations plus abondantes que dans la péninsule. Les montagnes les plus hautes sont le [[mont Blanc]], le [[mont Rose]], le [[Cervin]] et le [[Grand Paradis]]. Les fleuves et rivières les plus importants sont : le [[Pô]], le [[Tanaro]], le [[Tessin (rivière)|Tessin]], l'[[Adige]], l'[[Adda]], l'[[Arno (fleuve)|Arno]], le [[Tibre]], en italien Tevere. Les lacs les plus importants sont : le [[lac Majeur]], le [[lac de Côme]], le [[lac de Garde]] et le [[lac Trasimène]]. Le point culminant est le [[mont Blanc]] ({{unité|4806|m}}) ou le [[mont Blanc de Courmayeur]] ({{unité|4748|m}}) selon le regard que l'on porte au litige entre l'Italie et la France sur la [[Histoire de la frontière sur le mont Blanc|frontière du mont Blanc]]. [[Madesimo]] est la commune italienne la plus éloignée de la mer, soit par la route {{unité|292|km}} jusqu'à [[Gênes]]. === Climat === Le climat italien est à la fois [[climat méditerranéen|méditerranéen]] dans la péninsule, [[climat subtropical humide|subtropical humide]] aux hivers parfois froids dans le nord, et [[climat montagnard|montagnard]] à l'intérieur des terres. Au nord et sur un axe central du pays, le relief est montagneux. Les températures moyennes en zones de montagnes varient de {{Température|-5|°C}} l'[[hiver]] à {{Température|20|°C}} l'[[été]]. Les côtes bénéficient d'un climat plus doux grâce à la proximité de la [[mer Méditerranée]]. Les températures varient de {{Température|1|°C}} l'hiver à {{Température|30|°C}} l'été. Au sud de la péninsule, la [[Sicile]] est la région la plus chaude du pays. Les températures en hiver varient de {{Température|-2|°C}} à l'[[Etna]] à {{Température|11|°C}} sur la côte sicilienne. En été, les températures sur l'île varient de {{Température|17|34|°C}}. À l'ouest de la péninsule, la [[Sardaigne]] est dotée, comme ses voisines, d'une influence méditerranéenne et montagnarde. Les précipitations varient de {{nobr|800 mm}} du côté du Val d'Aoste au nord à {{nobr|350 mm}} en [[Sicile]] et en [[Calabre]]. En été, des épisodes de Sirocco peuvent survenir sur le sud du pays, notamment en [[Sicile]], pouvant faire grimper la température à plus de {{Température|40|°C}} quelques jours consécutifs. La [[neige]] tombe chaque hiver sur tous les massifs italiens. De façon générale, l'Italie bénéficie d'une [[durée d'ensoleillement]] comprise entre {{unité|1700|et=2900|h}} par an. {{article détaillé|Climat de l'Italie}} === Effets du changement climatique === Le [[Réchauffement climatique|changement climatique]] a aggravé les problèmes environnementaux existants en Méditerranée. Ceci s'applique également à l'Italie<ref name="cramer2018">Cramer, W. et al. (2018). Climate change and interconnected risks to sustainable development in the Mediterranean. Nature Climate Change, 8, 972–980. https://doi.org/10.1038/s41558-018-0299-2</ref>. Dans cinq domaines (eau, écosystèmes, nutrition, santé et sécurité), les changements actuels et les scénarios futurs font systématiquement apparaître des risques importants et croissants dans les décennies à venir<ref name="cramer2018" />. Dans de grandes parties de l'Italie, les précipitations diminuent, les températures augmentent et les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus fréquents. Les conséquences des changements dans les [[Alpes]] sont particulièrement visibles. Certaines parties du glacier de [[Planpincieux]], à la frontière avec la France, menacent maintenant de plonger dans la vallée en raison de la hausse des températures. Les conséquences sont également évidentes dans l'agriculture. Au cours de la saison 2018/2019 en Italie, la pire récolte d'olives depuis {{nobr|25 ans}} a été prise et l'Association des agriculteurs italiens parle déjà d'un {{Citation|effondrement de l'huile d'olive}}. En Sicile, les agriculteurs ont commencé à cultiver des plantes tropicales telles que la mangue ou l'avocat, en raison de l'évolution des conditions, plutôt que les oranges et les olives, qui étaient auparavant indigènes. La [[Réchauffement climatique|crise climatique]] menace également le patrimoine culturel du pays. Treize des quinze sites du patrimoine mondial de l'UNESCO sont menacés par l'[[Érosion du littoral|érosion côtière]] en Italie car ils sont situés dans la région côtière de basse altitude<ref>Reimann, L., Vafeidis, A. T., Brown, S., Hinkel, J., & Tol, R. S. (2018). Mediterranean UNESCO World Heritage at risk from coastal flooding and erosion due to sea-level rise. Nature communications, 9(1), 4161. https://doi.org/10.1038/s41467-018-06645-9</ref>. === Environnement === La [[pollution de l'air]] est à l'origine de {{nombre|60000|décès}} par an en Italie selon les chiffres communiqués en 2016 par l'[[Agence européenne pour l'environnement]]<ref>{{Lien web |titre=Pollution de l'air: voici les points noirs de la carte européenne |url=https://www.nicematin.com/environnement/pollution-de-lair-voici-les-points-noirs-de-la-carte-europeenne-383200 |site=[[Nice-Matin]] |date=2019-05-18 |consulté le=2019-09-03}}</ref>. Le pays est épinglé en 2020 par la [[Cour de justice de l'Union européenne]], laquelle soulignant que l’Italie avait « enfreint le droit de l’Union sur la qualité de l’air ambiant » en dépassant de « manière systématique et persistante » les valeurs limites fixées pour les particules fines<ref>{{Lien web|titre=Pollution : l’Italie condamnée pour avoir dépassé les normes européennes de façon « systématique »|url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/10/pollution-l-italie-condamnee-pour-avoir-depasse-les-normes-europeennes-de-facon-systematique_6059216_3244.html|site=[[lemonde.fr]]|date=10 novembre 2020|consulté le=1 janvier 2021}}</ref>. La vétusté des canalisations en Italie est responsable d’un gaspillage d’eau permanent : plus de 40 % de l’eau qui coule dans les installations se perd en route. Le taux de perte atteint même les 70 % dans la [[province de Chieti]]. Parmi les régions les plus touchées figurent également la [[Sicile]] ou encore la [[Basilicate]]. Cette situation est surtout due à l'ancienneté du réseau de canalisation, dont 60 % à plus de trente ans et 25 % à plus de cinquante ans<ref>{{Article|langue=fr|titre=En Italie, la vétusté des canalisations responsable d’un gaspillage d’eau permanent|périodique=Le Monde.fr|date=2022-08-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/08/14/en-italie-la-vetuste-des-canalisations-responsable-d-un-gaspillage-d-eau-permanent_6137997_3210.html}}</ref>. Le [[jour du dépassement]] (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) de l'Italie{{efn|Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.}} est le 15 mai<ref>{{Article |auteur1=Frédéric Mouchon |titre=Jour du dépassement : quelles solutions pour la planète ? |périodique=[[Le Parisien]] |date=10 mai 2019 |lire en ligne=http://www.leparisien.fr/environnement/jour-du-depassement-quelles-solutions-pour-la-planete-10-05-2019-8069085.php |consulté le=20 mai 2019}}.</ref>. == Subdivisions == {{Carte régions Italie}} {{Article détaillé|Administration territoriale de l'Italie}} L'organisation territoriale de l'Italie se compose de : * 20 [[Régions d'Italie|régions]] (''{{Langue|it|regioni}}'') : {{nobr|15 de}} statut normal et cinq régions autonomes(Vallée d'Aoste, Trentin-Haut-Adige, Frioul-Vénétie Julienne, Sicile, Sardaigne) ; * 110 [[Provinces d'Italie|provinces]] (''{{Langue|it|province}}'') : {{nobr|107 de}} statut normal, deux provinces autonomes et une province statistique ; * {{unité|8101 [[commune (Italie)|communes]]}} (''{{Langue|it|comuni}}''). == Population == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Italie|Immigration en Italie}} [[Fichier:Italy-demography.png|thumb|alt=Consulter les données associées à cette image, dont la description suit ci-après|Évolution de la démographie entre 1961 et 2004 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d'habitants.]] En janvier 2023, l'Italie compte {{unité|58851000|habitants}}<ref name="pop" />. La densité est de {{unité|195|habitants/km|2}}. [[Émigration italienne|Longtemps réservoir démographique de l'Europe et de l'Amérique]], l'Italie est devenue une terre d'immigration. En effet l'indice de fécondité est particulièrement bas depuis de nombreuses années. Il était en 2022 de {{unité|1,24 enfant}} par femme. Le taux d'accroissement naturel est négatif. Le vieillissement de la population commence déjà à grever le budget social (financement des retraites). La longévité des [[Italiens]] est cependant la plus forte d'Europe et une des plus élevées au monde : les hommes y vivent en moyenne {{unité|80,4 ans}} tandis que les femmes vivent {{unité|85,3 ans}}<ref>Les Italiennes sont dépassées très légèrement par les Françaises, avec {{unité|85,4| ans}}, mais la moyenne globale est nettement favorable aux Italiens, tous sexes confondus. ''[[The Lancet]]'', 18 novembre 2008.</ref>. En {{date-|avril 2017}}, l'[[Istituto nazionale di statistica|ISTAT]] publie une étude intitulée ''Il futuro demografico del Paese'' (le futur démographique du pays) dont il ressort une forte chute prévisible de la population italienne qui va passer des plus de {{nobr|60 millions}} actuels à {{unité|58,6| millions}} en 2025 et {{unité|53,7| millions}} en 2065. Avec un pic négatif jusqu'en 2045, quand seulement 54,3 % de la population sera en âge de travailler. Les prévisions démontrent toutefois une Italie toujours plus déséquilibrée, avec un Nord qui croît et attire les migrants et un Sud qui se dépeuple et où reste une population vieillissante. Les politiques de relance de la natalité ont jusqu'ici échoué du fait de la grande instabilité gouvernementale (chaque nouvel exécutif voulant mettre en place ses propres mesures, n'hésitant pas à annuler des dispositions en vigueur ou à les réactualiser) et du déséquilibre entre le Nord et le Sud, marqué par des inégalités dans l’accès aux structures de santé et d’aide à l’enfance. Les femmes trouvent par ailleurs des difficultés à se réinsérer dans le marché du travail après avoir élevé leurs enfants<ref>{{Article|auteur1=Olivier Bonnel|titre=En Italie, Giorgia Meloni face à l’« hiver démographique »|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|date=6 juillet 2023|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/06/en-italie-giorgia-meloni-face-a-l-hiver-demographique_6180732_3232.html|consulté le=4 janvier 2024|accès url=payant}}</ref>. Le nombre d'étrangers résidant sur le territoire italien était de {{unité|1,25| million}} au début du {{s-|XXI}}. En 2008, il semble désormais approcher les {{unité|2,5 millions}}, principalement des ressortissants d'Europe de l'Est (Roumanie, Ukraine, [[Albanie]] surtout) et du [[Maghreb]]. Les citoyens étrangers résidant en Italie au {{date-|1 janvier 2008}} sont évalués à {{formatnum:2432651}} par l'[[Istituto nazionale di statistica|ISTAT]] (octobre 2009). Ils ont augmenté de {{formatnum:493729}} en une année (+ 16,8 %). Il s'agit de la plus forte augmentation jamais enregistrée en Italie, essentiellement due aux Roumains (+{{formatnum:283078}}). La longueur des côtes, la proximité du Sud du bassin méditerranéen et de pays en voie de développement, comme l'Albanie, font de l'Italie, à l'instar de l'[[Espagne]], un important lieu de transit pour les filières de l'immigration clandestine. La répartition de la population est largement dictée par les contraintes naturelles. Les montagnes et les régions très sèches du sud de l'Italie connaissent des densités assez faibles alors que les plaines littorales, et l'industrieuse plaine du [[Pô]], supportent de très fortes densités. Environ 67 % de la population est urbaine. Le réseau urbain est dense en Italie du Nord et centrale, où l'on trouve la capitale économique du pays, Milan, et des grandes villes industrielles comme Gênes ou Turin. L'Italie possède un grand nombre de villes comptant entre {{unité|100000|et=500000|habitants}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=J.-P. Matthieu |directeur1=oui |titre=Géographie {{1re}} |éditeur=[[Nathan (éditions)|Nathan]] |année=2003}}.</ref>. Avec un [[taux de fécondité]] de {{unité|1,3 enfant}} par femme, plus de 20 % de la population a plus de {{nobr|65 ans}}, contre 15 % de moins de {{nobr|15 ans}} (chiffres de 2012)<ref>{{Article |titre=L'amer réveil de l'Italie |périodique=[[Geo (magazine)|Geo]] |numéro=397 |date=mars 2012 |consulté le=12 2 2019 |pages=109}}.</ref>. L’Italie compte environ {{formatnum:160000}} [[Roms]] sédentarisés. Près de {{formatnum:26000}} d’entre eux vivent dans des [[Bidonville|bidonvilles]]<ref>{{Article|titre=À Rome : des Roms au milieu des rats, la honte des camps italiens|périodique=La Croix|date=2019-07-04|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/Europe/A-Rome-Roms-milieu-rats-honte-camps-italiens-2019-07-04-1201033380}}</ref>. Entre 1860 et 1960, environ {{nobr|26 millions}} d'Italiens ont quitté leur pays natal en raison de l'instabilité économique, de la pauvreté et des tensions politiques. En 2018, la population est en diminution depuis quatre années consécutives, perdant {{nombre|90000|personnes}}. En 2019, ce sont {{nombre|160000|Italiens}} qui ont émigré, soit 3 % de plus qu'en 2017<ref>{{Lien web |titre=Italie, la fuite des cerveaux s’accentue |url=https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Italie-fuite-cerveaux-saccentue-2020-01-08-1201070442 |site=La Croix |date=2020-01-08 |issn=0242-6056 |consulté le=2020-08-04}}</ref>. === Inégalités entre les genres === Les écarts de salaires horaires entre hommes et femmes en Italie sont relativement faibles par rapport à la moyenne européenne — presque inexistants dans le secteur public et de 17 % dans le secteur privé. Cependant, les obligations familiales qui s’imposent aux femmes en conduisent beaucoup à interrompre leur carrière professionnelle, notamment en raison du caractère particulièrement onéreux des services de garde d'enfants ou de personnes âgées. Ainsi, le patrimoine construit par les femmes en Italie au moment de la retraite ne correspond qu'à 76 % de celui des hommes et les pensions perçues ne représentent que 60 % de celles reçues par les hommes<ref>{{Article|titre=Retraites : en Italie des inégalités persistantes entre les femmes et les hommes|périodique=Le Monde.fr|date=2023-01-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/01/18/retraites-en-italie-des-inegalites-persistantes-entre-les-femmes-et-les-hommes_6158374_3234.html}}</ref>. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Italie|Énergie en Italie|Histoire de l’agriculture en Italie}} [[Fichier:Sentinel-2 and vega.jpg|vignette|redresse|Fusée italienne VEGA.]] [[Fichier:ICub sciencefestival 1.jpg|vignette|Robot ICUB développé à Gênes.]] L'Italie est membre du [[Groupe des sept (économie)|G7]]. Elle est la huitième puissance économique du monde en 2018<ref>{{Lien web |titre=Les 10 plus grandes puissances économiques passées au crible |url=https://bfmbusiness.bfmtv.com/diaporama/les-10-plus-grandes-puissances-economiques-passees-au-crible-2052/8-l-italie-2-141-milliards-de-dollars-8/ |site=[[BFM Business]] |consulté le=18 9 2018}}.</ref> et est avec la France l'un des plus grands exportateurs mondiaux de produits de luxe. En 2023, l'Italie est classée en {{26e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. L'économie italienne a des dimensions européennes : produits agricoles (huile, fruits, [[vinaigre balsamique]], fromages, [[Pâtes alimentaires|pâtes]]), produits industriels (voitures), vêtements (deuxième rang mondial), services (tourisme : avec {{nobr|65 millions}} de touristes l'Italie se classe comme le quatrième pays le plus visité). L'Italie est la quatrième puissance européenne, son produit brut étant de {{unité|1850 milliards}} de dollars ([[Dollar américain|USD]]). [[Fichier:PIB par habitant Italie 2004.jpg|vignette|alt=Représentation géographique du produit intérieur brut par habitant.|PIB par habitant ({{nobr|l'indice 100}} étant la moyenne de l'Europe<ref>''Les Échos'' du 11 avril 2008.</ref>).]] Les régions du nord, notamment la [[Lombardie]] et l'[[Émilie-Romagne]], ont un des PIB par habitant les plus élevés de l'Union européenne ({{unité|30200|euros}} par habitant en 2018) et comparable à celui de l'[[Île-de-France]] ou de la région de [[Londres]]. En revanche, les régions méridionales accusent toujours un retard économique notable par rapport aux régions du nord. Le taux de chômage en 2007 était de 5,6 %<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Cala ancora la disoccupazione: è al 5,6 per cento |url=https://www.ilsole24ore.com/art/SoleOnLine4/Economia%20e%20Lavoro/2007/12/Disoccupazione.shtml |site=[[Il Sole 24 Ore|ilsole24ore.com]] |date=20-12-2007 |consulté le=6 5 2018}}.</ref> mais varie selon les régions, notamment entre le nord (3 %) le centre (6 %) et le sud (15 %) du pays. En décembre 2017, le chômage était à 10,8 %<ref>{{Lien web |langue=it |titre=Occupati e disoccupati (dati provvisori) |url=https://www.istat.it/it/archivio/208681 |site=istat.it |date=30 11 2017 |consulté le=8 4 2019}}.</ref>. La pension des retraités italiens se calcule depuis 1996 au prorata des cotisations versées tout au long de la carrière, et indexée sur l'espérance de vie. Depuis 2001 et à la suite de la crise financière de 2008, les pensions ont été revues à la baisse et l'âge donnant droit à la retraite a été repoussé à {{nobr|66 ans}}<ref>{{Lien web |titre=Retraites : et comment font les autres pays européens ? |url=https://www.lexpress.fr/actualite/societe/retraites-et-comment-font-les-autres-pays-europeens_2111293.html |site=LExpress.fr |date=2019-12-15 |consulté le=2020-08-04}}</ref>. L'Italie a une longue tradition de fabrication de qualité et de dynamisme commercial (les premières banques furent Italiennes, la puissance des cités-État médiévales reposaient déjà sur leur puissance commerciale). Encore aujourd'hui, son économie est tirée par le dynamisme entrepreneurial, que ce soit grâce aux grands groupes industriels comme [[Fiat]] (qui connaît aujourd'hui un renouveau), [[Olivetti]], [[Fincantieri]], [[Prysmian]], [[Saipem]] ou [[Benetton]], à des sociétés d'État largement privatisées comme l'[[Eni]], [[Enel]], [[Leonardo (entreprise)|Leonardo]] et à l'existence d'un dense réseau de PME constitué de sous-traitants ou de petites structures tournées vers l'excellence, la qualité, le design et constituant la force d'exportation de l'économie italienne. Les grands noms du luxe italien comme [[Ferrari (entreprise)|Ferrari]], [[Maserati]] dans l'automobile, [[Gucci]], [[Dolce & Gabbana]], [[Giorgio Armani (entreprise)|Armani]], [[Alberta Ferretti]], [[Prada (entreprise)|Prada]], [[Max Mara]] dans la mode et [[Ferretti (groupe)|Ferretti]], [[Azimut Yachts|Azimut]] et [[Riva (bateaux)|Riva]] dans le yachting font de l'Italie une référence mondiale dans le domaine de l'élégance et design. Parallèlement, il existe une économie souterraine surtout présente dans le sud de l'Italie. Le travail au noir représenterait 20 % du PIB. Les grandes organisations criminelles comme la ''[[mafia]]'' sicilienne, la ''[[camorra]]'' napolitaine et la ''[['Ndrangheta]]'' calabraise pratiquent l'extorsion de fonds, le trafic de stupéfiants, de cigarettes, d'armes, les paris clandestins et l'usure. La plupart des entreprises ainsi que les réseaux de PME dynamiques sont implantés dans le centre et le nord ou dans les régions méridionales. Le triangle industriel Milan-Gênes-Turin fait partie de la [[mégalopole]] européenne. Il en représente la partie sud. Avec l'Émilie-Romagne et la Vénétie, il compose le cœur industriel de l'Italie, fortement ancré vers l'Europe et les exportations. On y trouve des industries puissantes comme [[Fiat]] et l'[[Eni]] mais aussi des PME dynamiques. Les PME de la troisième Italie sont elles aussi fortement tournées vers l'exportation. Cette partie de l'Italie est beaucoup plus riche que le Sud et ne compte que 2 % de chômage alors que le sud atteint les 15 %. Entre les deux, il existe une région que les géographes ont appelé la troisième Italie. Elle base son développement économique sur des réseaux de PME dynamiques dans des secteurs diversifiés comme le textile, le cuir, les industries métalliques et mécaniques. L'Italie est le deuxième fabricant et exportateur de machines-outils après l'Allemagne. Ce pays est le premier partenaire économique de l'Italie, le suivant étant la France. Concernant les échanges commerciaux, 60 % sont effectués en Europe. L'Italie dispose d'infrastructures de communication vers l'Europe (lignes ferroviaires, autoroutes, cols aménagés) ainsi qu'une ouverture sur l'Europe Centrale et de l'Est grâce à la Slovénie et l'Autriche. L'allègement des prélèvements obligatoires, l'assouplissement du marché du travail, la réforme du système de retraites, avancent lentement du fait de l'opposition des [[syndicat]]s qui craignent une précarisation des conditions de travail des employés et un appauvrissement des futurs retraités. Le gouvernement de Silvio Berlusconi dispose de plus de latitude pour engager ces transformations car il ne repose pas sur une coalition trop hétéroclite. Toutefois, l'Italie ayant une situation financière ([[dette publique]]) délicate, ses marges de manœuvres sont réduites. En 1991, la dette publique dépassait les 100 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]. En 2011, cette proportion a atteint 120 %, puis 135 % en 2019<ref>{{Lien web |auteur=Nathalie Janson |titre=« Mini-bots », quand l’Italie agite le chiffon rouge monétaire |url=http://theconversation.com/mini-bots-quand-litalie-agite-le-chiffon-rouge-monetaire-121056 |site=The Conversation |date=26 juillet 2019 |consulté le=10 décembre 2019}}</ref>. En 2019 la production industrielle est en baisse et le chômage en hausse. Selon la Commission européenne et le FMI, la croissance prévue pour 2019 est proche de zéro. Pour l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]], elle serait même négative<ref>{{Lien web |titre=L'économie italienne fait le grand plongeon |url=http://www.rfi.fr/economie/20190402-economie-italienne-fait-grand-plongeon |date=2 4 2019 |consulté le=8 4 2019}}.</ref>. Le [[déficit]] (2, 4 % en 2019) est dû à la charge de la dette (3,8 % du PIB). Si l'on exclut cette dernière, les recettes fiscales dépassent les dépenses publiques de 1,4 % du PIB. Le ressentiment est élevé en Italie à l'égard de l'[[Union européenne]]. Depuis l'adoption de l'[[euro]], le [[Revenu par tête|revenu par habitant]] de l'Italie n'a quasiment pas augmenté (le salaire moyen brut est passé, à prix constants, de {{unité|28939|euros}} en 2001 à {{unité|29214|euros}} en 2017)<ref>{{Lien web |prénom=Matteo |nom=Pucciarelli |titre=Matteo Salvini, héraut des nationalistes européens |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/PUCCIARELLI/59962 |date=2019-06-01}}</ref>. En 2018, le gouvernement promet des [[privatisation]]s massives à la [[Commission européenne]]. Les actifs cessibles devraient être essentiellement immobiliers, les gouvernements précédents ayant déjà privatisé la plupart des entreprises publiques<ref>{{Lien web |titre=Budget : l'Italie promet des privatisations massives à Bruxelles |url=http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/14/20002-20181114ARTFIG00320-budget-l-italie-promet-des-privatisations-massives-a-bruxelles.php |site=Le Figaro |date=2018-11-14}}</ref>. Une amnistie fiscale, mesure défendue par la [[Ligue du Nord]], est adoptée afin d'éponger les contentieux dans la limite de {{unité|500000|euros}}. Une baisse de la fiscalité pour le petit patronat et les travailleurs indépendants est également décidée. Elle devrait par la suite concerner l'ensemble de l'[[impôt sur les sociétés]], selon un mécanisme de ''[[Impôt à taux unique|flat tax]]'' (système d'imposition à taux unique) tout en avantageant principalement les revenus les plus élevés<ref>{{Lien web |prénom=Stefano |nom=Palombarini |titre=En Italie, une fronde antieuropéenne ? |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2018/11/PALOMBARINI/59217 |date=2018-11-01}}</ref>. Des dispositions favorables aux étrangers fortunés sont également introduites, leur permettant de bénéficier de privilèges fiscaux s'ils transfèrent leur résidence fiscale en Italie. Le régime fiscal du pays, qui en outre ne prévoit pas de droits de donation et de succession, rencontre un certain succès auprès de riches ressortissants britanniques effrayés par le [[retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne]]<ref>{{Article|langue=en|titre=A flat-tax scheme is luring the wealthy to Italy|périodique=The Economist|lien périodique=The Economist|date=29 octobre 2020|lire en ligne=https://www.economist.com/europe/2020/10/29/a-flat-tax-scheme-is-luring-the-wealthy-to-italy|accès url=payant}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=L’Italie veut attirer les (riches) expatriés|périodique=Courrier international|lien périodique=Courrier international|date=9 décembre 2020|lire en ligne=https://www.courrierinternational.com/article/fiscalite-litalie-veut-attirer-les-riches-expatries|accès url=libre}}</ref>. === Régions économiques === L'Italie présente de fortes inégalités de développement entre ses régions. En 2019, selon l’[[Istituto nazionale di statistica|Institut national de statistique]] (Istat), le PIB des régions du Sud et des îles ([[Sardaigne]] et [[Sicile]]) ne représentait que la moitié de celui des régions du nord-ouest du pays. Les efforts de l’État visant à amoindrir ces inégalités ont été abandonnés dans les années 1990 : « l’État a dû s’attaquer à son problème de dette publique considérable, et il a commencé à vivre au jour le jour, en investissant prioritairement sur les régions les plus fortes du pays, là où le bénéfice semblait plus immédiat », explique l’économiste Gianfranco Viesti. Entre le début des années 2000 et la période 2017-2019, les investissements publics annuels dans le Sud et les îles ont chuté de 50 %<ref>{{Article |langue=fr |titre=Le rattrapage économique du sud italien n’a pas eu lieu |périodique=Le Monde.fr |date=2020-12-10 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/12/10/le-rattrapage-economique-du-sud-italien-n-a-pas-eu-lieu_6062882_3234.html }}</ref>. [[Fichier:2014-01-01-Pavia Certosa.jpg|alt=Photographie de la Chartreuse de Pavie|vignette|[[Chartreuse de Pavie]].]] [[Fichier:Assisi San Francesco BW 2.JPG|vignette|[[Assise (Italie)|Assise]] - la [[Basilique Saint-François d'Assise|basilique de San Francesco]].]] [[Fichier:Torino-mole10.jpg|vignette|alt=Photographie du Mole Antonelliana à Turin|[[Mole Antonelliana]] de [[Turin]].]] [[Fichier:Florence Duomo from Michelangelo hill.jpg|vignette|alt=Photographie du Dôme de Florence|[[Cathédrale Santa Maria del Fiore|Dôme de Florence]].]] [[Fichier:Here it is, The Piazza dei Miracoli! Pisa, Italy.jpg|vignette|alt=Vue générale de la [[Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Pise|cathédrale]], avec en fond la [[tour de Pise]]|[[Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Pise|Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption]] et [[Tour de Pise]].]] [[Fichier:Naples from the Castello Sant Elmo with Abbazia San Martino the port and the Vesuv.jpg|vignette|alt=Photographie de la Piazza del Gesù|[[Naples]] et sa célèbre [[Baie de Naples|baie]], veillée par le [[Vésuve]].]] [[Fichier:Fontana, Piazza De Ferrari, Genoa, Italy, 2018.jpg|vignette|alt=Photographie de Piazza de Ferrari à Gênes|Piazza De Ferrari à [[Gênes]].]] [[Fichier:Panorama of Trevi fountain 2015.jpg|vignette|alt=Photographie de la Fontaine de Trevi de Rome|[[Fontaine de Trevi]] à [[Rome]].]] L'Italie se divise en quatre grandes régions économiquement distinctes : * le Nord-Ouest, le {{Citation|Triangle économique}}, qui appartient au cœur économique de l'[[Europe]] et occupe le sud de la mégalopole européenne. La région concentre les principales activités lourdes ainsi que les sièges d'entreprise et s'organise autour des trois grandes villes : ** [[Milan]], métropole industrielle et tertiaire, médias et industries culturelles, capitale financière du pays, ** [[Turin]], construction automobile, banque-finance-assurance, ** [[Gênes]], premier port d'Italie et second de la [[mer Méditerranée]] après [[Marseille]], associant dans la région construction navale et tourisme haut-de-gamme ; * le Nord-Est, correspond à la région des PME-PMI, où leur concentration est la plus forte d'Europe. Le tissu urbain est composé de villes moyennes telles que : [[Vérone]], [[Padoue]], [[Venise]]-[[Mestre (Venise)|Mestre]], [[Trieste]], [[Modène]], [[Parme]], [[Bologne]]. Deux ports d'importance (Venise et Trieste) concentrent les activités d'industrie lourde et de construction navale (chantiers [[Fincantieri]]) et offrent un débouché pour les industries locales, s'ajoutant à la proximité des pays de l'Europe Centrale (qui connaissent un fort développement depuis peu) ; * l'''Italie du centre'' ou troisième Italie est une région dynamique de l'[[Europe]] grâce à des PME innovantes à structures familiales et de puissantes coopératives. Le réseau urbain est également composé de villes moyennes qui conjuguent patrimoine historique et zones d'activités industrielles et artisanales (tissus, automobile, haute couture). Le nord et Bologne influent sur la façade adriatique des [[Marches]] mais c'est davantage le pôle florentin ([[Florence]], [[Prato]] et [[Pistoia]]) associé au port de [[Livourne]], d'une part, et [[Rome]], d'autre part, qui dominent le centre ; [[Fichier:Museo Diocesano Tridentino.jpg|vignette|Piazza Duomo de [[Trente (Italie)|Trente]].]] * l'''Italie du Sud'', (ou ''[[Mezzogiorno]]'') est un espace moins industrialisé et, globalement, moins aisé que le reste d'Italie. Les territoires méridionaux bénéficient des aides de l'État et de l'[[Union européenne]] notamment pour financer un réseau routier performant et installer des complexes industrialo-portuaires, bien que ces projets se soient souvent révélés être des "cathédrales dans le désert", selon l'expression créé par [[Luigi Sturzo]]<ref>[https://books.google.at/books?hl=fr&id=RHMUAQAAIAAJ&dq=sturzo+cattedrali+nel+deserto&focus=searchwithinvolume&q=cattedrali+nel+deserto Luigi Sturzo, "Politica di questi anni: consensi e critiche : dal gennaio 1957 all'agosto 1959" : &#91;l'ultima battaglia di Luigi Sturzo&#93;, Gangemi, Volume 14 de Opera omnia di Luigi Sturzo: Ser. 2.: Saggi discorsi articoli / Istituto Luigi Sturzo, 1998, pag. IX]</ref>{{,}}<ref>[https://www.treccani.it/magazine/lingua_italiana/domande_e_risposte/lessico/lessico_043.html Cattedrali nel deserto, Treccani.it]</ref>. L'ensemble des difficultés socio-économiques éprouvées par les Italiens du Sud sont connues, dans le débat public, sous l'expression « [[question méridionale|question méridionale'''&nbsp;''']]» (''questione meridionale''), terme forgé après l'unification de l'État<ref>{{Ouvrage|langue=it|auteur1=Francesco Saverio Nitti|titre=L'Italia all'alba del secolo XX|lieu=Rome et Turin|éditeur=Casa Editrice Roux e Viarengo|année=1901|pages totales=19-21}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=it-IT |prénom=Di |nom=cibal |titre=Considerazioni sulla Questione Meridionale |url=https://lapennadallarete.wordpress.com/2013/02/27/considerazioni-sulla-questione-meridionale/ |site=La Penna dalla Rete |date=2013-02-27 |consulté le=2024-01-23}}</ref>. Or, les moindres opportunités économiques alimentent une [[Émigration italienne#Migrations internes|émigration interne]] du Sud au Nord-Ouest de la peninsule. Parmi les régions les plus performantes, l'on trouve les Pouilles, qui accueille la deuxième plaine d'Italie et, partant, une activité agricole intense en sus d'un secteur touristique développé; cette région dispose d'importants ports situés à [[Tarente]], [[Bari]] et [[Brindisi]]. Le [[Molise]] et les [[Abruzzes]], qui sont moins exposés à la mainmise de la [[mafia]] ou de la [[camorra]], ont connu une croissance plus forte que le sud-ouest de l'Italie. {|class="wikitable" |- !scope=col|Région !scope=col|Chef-lieu |- |{{IT-VAO}}*||[[Aoste]] |- |{{IT-PMN}}||[[Turin]] |- |{{IT-LIG}}||[[Gênes]] |- |{{IT-LOM}}||[[Milan]] |- |{{IT-TAA}}*||[[Trente (Italie)|Trente]] |- |{{IT-VEN}}||[[Venise]] |- |{{IT-FVG}}*||[[Trieste]] |- |{{IT-EMR}}||[[Bologne]] |- |{{IT-TOS}}||[[Florence]] |- |{{IT-UMB}}||[[Pérouse]] |- |{{IT-MAR}}||[[Ancône]] |- |{{IT-LAZ}}||[[Rome]] |- |{{IT-ABR}}||[[L'Aquila]] |- |{{IT-MOL}}||[[Campobasso]] |- |{{IT-CAM}}||[[Naples]] |- |{{IT-PUG}}||[[Bari]] |- |{{IT-BAS}}||[[Potenza]] |- |{{IT-CAL}}||[[Catanzaro]] |- |{{IT-SIC}}*||[[Palerme]] |- |{{IT-SAR}}*||[[Cagliari]] |} {|class="wikitable" |- bgcolor="lightsteelblue" ! scope=col|Rang ! scope=col|Ville ! scope=col|Agglomération urbaine ! scope=col|Aire urbaine ! scope=col|Superf.<br>(en km{{2}}) |- |'''1'''||[[Milan]]||align="right"|'''{{formatnum:5248000}}'''||align="right"|{{formatnum:7400000}}||align="right"|{{formatnum:8054}} |- |'''2'''||[[Rome]]||align="right"|'''{{formatnum:3798000}}'''||align="right"|{{formatnum:4194000}}||align="right"|{{formatnum:5352}} |- |'''3'''||[[Naples]]||align="right"|'''{{formatnum:3726000}}'''||align="right"|{{formatnum:4150000}}||align="right"|{{formatnum:2300}} |- |'''4'''||[[Turin]]||align="right"|'''{{formatnum:1460000}}'''||align="right"|{{formatnum:1700000}}||align="right"|{{formatnum:1127}} |- |'''5'''||[[Palerme]]||align="right"|'''{{formatnum:860000}}'''||align="right"|{{formatnum:1040000}}||align="right"|{{formatnum:1391}} |- |'''6'''||[[Gênes]]||align="right"|'''{{formatnum:745000}}'''||align="right"|{{formatnum:1400000}}||align="right"|{{formatnum:4200}} |- |'''7'''||[[Bari]]||align="right"|'''{{formatnum:620000}}'''||align="right"|{{formatnum:1000000}}||align="right"|{{formatnum:2270}} |- |'''8'''||[[Florence]]||align="right"|'''{{formatnum:600000}}'''||align="right"|{{formatnum:1500000}}||align="right"|{{formatnum:4844}} |- |'''9'''||[[Bologne]]||align="right"|'''{{formatnum:580000}}'''||align="right"|{{formatnum:980000}}||align="right"|{{formatnum:3703}} |- |'''10'''||[[Catane]]||align="right"|'''{{formatnum:580000}}'''||align="right"|{{formatnum:760000}}||align="right"|939 |- |'''11'''||[[Cagliari]]||align="right"|'''{{formatnum:370000}}'''||align="right"|{{formatnum:470000}}||align="right"|{{formatnum:1800}} |- |'''12'''||[[Venise]]||align="right"|'''{{formatnum:360000}}'''||align="right"|{{formatnum:3270000}}||align="right"|{{formatnum:6680}} |- |'''13'''||[[Messine]]||align="right"|'''{{formatnum:250000}}'''||align="right"|{{formatnum:480000}}||align="right"|{{formatnum:1135}} |- |'''14'''||[[Trieste]]||align="right"|'''{{formatnum:220000}}'''||align="right"|{{formatnum:240000}}||align="right"|212 |} === Agriculture === {{Article détaillé|Agriculture en Italie}} On compte près de deux millions d'exploitations agricoles en Italie. Elles sont spécialisées dans la culture des produits traditionnels dans le monde méditerranéen, c'est-à-dire la vigne, le blé, l'olivier, les fruits et légumes et les agrumes (notamment la [[bergamote]] à [[Reggio de Calabre]]) et les produits laitiers. En 2018, [[Global Slavery Index]], une organisation calculant le nombre de personnes réduites à l'esclavage par pays, a estimé le taux de travailleurs agricoles exploités en Italie au nombre de {{formatnum:50000}}. Un rapport de l'Union européenne sur l'esclavagisme indique en 2019 que {{nombre|400000|travailleurs}} agricoles en Italie risquent d'être réduits à l'esclavage et près de {{formatnum:100000}} sont contraints à vivre dans des conditions inhumaines. Beaucoup sont des travailleurs immigrés<ref>{{Lien web |auteur=Diletta Bellotti |titre=« Tomates rouges sang » : en Italie, la réduction en « esclavage » des immigrés dans les exploitations agricoles |url=https://lvsl.fr/tomates-rouges-sang-en-italie-la-reduction-en-esclavage-des-immigres-dans-les-exploitations-agricoles/ |site=Le Vent Se Lève |date=2019-09-11 |consulté le=2020-08-04}}</ref>. === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme en Italie}} Le [[Tourisme en Italie|tourisme]] constitue une activité motrice de l'économie : l'Italie, troisième pays touristique d'Europe derrière la France et l'Espagne, accueille {{nobr|62 millions}} de touristes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Italie, Fiche pays, PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/italie/ |site=PopulationData.net |consulté le=2019-05-05}}</ref> et la deuxième au monde en nombre de nuitées (221 millions) après [[Espagne]] (299), et devant [[Royaume-Uni]] (192) et [[France]] (137). La fréquentation totale est de 432,6 millions grâce aux Alpes, sur les littoraux et dans les villes d'art et d'histoire comme Milan, Gênes, Venise, Florence, Palerme, Naples et Rome. La présence des vestiges archéologiques fait également beaucoup dans la réputation touristique du pays ; l'Italie développe également depuis quelques années un tourisme œno-gastronomique (appelé [[agritourisme]]). Selon les estimations de la [[Banque d'Italie]] de 2018, le secteur du tourisme génère directement plus de 5 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] national (13 % compte tenu également du PIB généré indirectement) et représente plus de 6 % de l'emploi<ref>{{lien web|url=https://www.bancaditalia.it/pubblicazioni/collana-seminari-convegni/2018-0023/Petrella_11dic.pdf|titre=Il peso del turismo in Italia, le caratteristiche della domanda e la capacità ricettiva|éditeur=Banca d'Italia|date=2018-12-11|langue=it}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.bancaditalia.it/pubblicazioni/indagine-turismo-internazionale/2019-indagine-turismo-internazionale/statistiche_ITI_18062019.pdf|titre=Indagine sul turismo internazionale|éditeur=Banca d'Italia|date=2019-06-18|langue=it}}</ref> == Transports == [[Fichier:120527-Mailand-Hbf-Panorama.jpg|upright=2|centre|thumb|alt=Gare de Milan-Centrale|[[Gare de Milan-Centrale]].]] L'Italie est située au Centre du bassin méditerranéen. Sa position géographique centrale a permis à ses cités de jouer un rôle majeur dans le commerce entre l'Orient et l'Occident au Moyen Âge. La Méditerranée est traversée par des routes maritimes mondiales via le [[canal de Suez]]. Le [[port de Gioia Tauro]] est devenu le premier port de conteneurs de la Méditerranée bien que mal desservi et ne disposant pas de plateforme logistique adéquate ; il reste donc un port de transbordement. L'Italie cherche à renforcer ses liaisons avec l'UE : l'aéroport international de Milan Malpensa, achevé en 2001, permet de relier plus facilement le cœur économique de l'Italie au reste du monde, intention relayée par les projets ferroviaires [[Berlin]]-[[Palerme]] et Lyon-[[Turin]]-[[Budapest]] qui accentueront le rôle central de l'Italie du Nord. On note aussi un réseau de ports très efficace, aussi bien dans le trafic de marchandises que dans le trafic de passagers/touristes. Malgré un arc alpin très marquant, les flux économiques entre le nord de l'Europe et l'Italie ne sont pas limités grâce aux bonnes relations entretenues avec ses voisins et les nombreuses coopérations. === Transport aérien === {{Article connexe|ITA Airways|Aéroport Léonard-de-Vinci de Rome Fiumicino}} Le pays compte en tout {{nobr|29 aéroports}} internationaux. Rome avec {{nobr|46 millions}} de passagers par an est le hub le plus important du pays, deux aéroports se partagent ce trafic ; Leonardo da Vinci (ou Fiumicino) et Ciampino. Le hub de Milan est en deuxième position, avec trois aéroports (Malpensa, Linate et Orio al Serio) dont le trafic cumulé est de {{nobr|44 millions}} de passagers par an. Les autres aéroports importants sont Bologne-Borgo Panigale, Venise-Marco-Polo, Naples-Capodichino et Catane-Fontanarossa. === Réseau routier === Il y a {{unité|7500|km}} d'autoroute parcourant le pays du nord au sud (y compris la Sicile). La plupart de ces autoroutes sont payantes, sauf, par exemple, {{nobr|l'autoroute A3}} reliant Naples à Reggio di Calabria. La première autoroute mise en service au monde fut celle reliant Milan à Varese et ne comptait qu'une seule voie dans chaque sens. Inaugurée en 1927 par Mussolini, elle est toujours en fonction {{nobr|en 2008}} et élargie à trois ou cinq voies dans chaque sens. À cela s'ajoute un réseau de ''superstrada'', route nationale (SS : ''Strada Statale'') à deux ou trois voies dans chaque sens d'un total de {{unité|2500|km}}, qui connecte les régions périphériques aux grands axes. Le réseau est toutefois surchargé et de nombreux projets de réhabilitation des plus anciennes autoroutes sont en cours de réalisation, afin de réduire les risques liés à la vétusté de certains ouvrages<ref>{{Lien web |titre=L'entretien des autoroutes en Italie, scandale d'une ampleur insoupçonnée |url=https://fr.euronews.com/my-europe/2020/02/28/l-entretien-des-autoroutes-en-italie-scandale-d-une-ampleur-insoupconnee |site=fr.euronews.com |date=20/3/2020 |consulté le=19/3/2022}}</ref> et d'en augmenter les capacités. === Réseau ferroviaire === {{Article connexe|Ferrovie dello Stato Italiane|Trenitalia}} Le [[Treno alta velocità|TAV]], équivalent du TGV français, utilise le réseau [[Grande vitesse ferroviaire en Italie|AV/AC italien]] (Alta Velocità/Alta Capacità) qui est composé de deux axes principaux : l'axe Turin-Milan-Verone-Venise et l'axe Milan-Bologne-Florence-Rome-Naples-Salerne. À cela s'ajoutera l'axe Milan-Gênes et Naples-Bari (ce dernier étant déjà desservi par un système à grande vitesse mais plus lent que le TAV). Actuellement le réseau TAV compte {{unité|1243|km}} de lignes AV/AC. L'ensemble du réseau ferroviaire est de {{unité|16726|km}}. == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Italie}} === Langues === ==== Langues en usage ==== {{Article détaillé|Langues en Italie}} [[Fichier:Linguistic map of the Italian language.svg|vignette|L'[[italien]] dans le monde.]] [[Fichier:ItalophoneEuropeMap.png|vignette|L'[[italien]] principalement parlé dans la [[Italie (région géographique)|zone géographique italienne]] en [[Europe]].]] La réalisation de l'unité nationale seulement en 1870, à l'issue du ''[[Risorgimento]]'' avec la prise de Rome, a contribué, en partie, à la persistance de plusieurs langues régionales ainsi que de différentes variantes locales, donnant ainsi vie à un phénomène de dysglossie<ref>{{Lien web |langue=it-IT |nom=admin |titre=La lingua italiana: la sua evoluzione dal 1960 fino ad oggi |url=https://www.ultimavoce.it/la-lingua-italiana-dagli-anni-60-fino-ad-oggi/ |site=Ultima Voce |date=2022-11-29 |consulté le=2023-11-10}}</ref>. Or, l'unification linguistique d'Italie s'est opérée sur fond d'une réelle diversité culturelle et linguistique, qui reste toujours d'actualité. L'italien doit composer avec les langues minoritaires et [[dialecte]]s locaux. D'après une étude de l'[[Istituto nazionale di statistica]], en 2015, 45,9 % de la population résidant sur le territoire italien s'exprimait principalement en [[italien]], tandis que 32,2 % employait à la fois l'italien et une autre langue régionale ou dialectale. Seul 14 % de la population utilisait exclusivement une langue régionale ou dialectale et 6,9 % une langue étrangère<ref>{{Lien web |langue=it |titre=L’uso della lingua italiana, dei dialetti e di altre lingue in Italia |url=https://www.istat.it/it/archivio/207961 |site=www.istat.it |date=2018-03-09 |consulté le=2023-11-10}}</ref>. Dans la République italienne, les minorités linguistiques sont protégées en vertu de l'Article 6 de la Constitution de 1948, sachant que certaines langues minoritaires ont un statut de langue co-officielle dans certaines régions. Parmi l'ensemble des langues minoritaires, l'on trouve le [[frioulan]] (ou ladin oriental), le [[ladin]] dolomitique (ou ladin occidental), l'[[allemand]], le [[slovène]], l'[[occitan]], le [[français]], le [[francoprovençal]], l'[[albanais]], le [[grec]], le [[sarde]], le [[catalan]] et le [[croate]]<ref name="parlamento.it" />. Outre l'italien, les langues les plus parlées sont l'anglais (29 %), le français (14 %) et les langues régionales (6 %)<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=Europeans and their Languages |url=http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_243_en.pdf |site=Europa.eu |page=14}}.</ref>. ==== Italien ==== En Italie, l'[[italien]] est la langue officielle principalement par consuétude. Alors que la Constitution de 1948 ne dispose rien au sujet de la langue nationale, l'article 1 alinéa {{1er}} de la loi n° 482/1999 relative à la protection des minorités linguistiques prévoit que « la langue italienne […] est la langue officielle de l'État »<ref>{{Lien web |titre=LEGGE 15 dicembre 1999, n. 482 - Normattiva |url=https://www.normattiva.it/uri-res/N2Ls?urn:nir:stato:legge:1999;482 |site=www.normattiva.it |consulté le=2023-11-15}}</ref>. L'italien fait partie de la famille des [[langues romanes]] et est la langue moderne la plus proche du [[latin]], 90% des mots la composant y dérivant directement<ref>{{Ouvrage|langue=It|auteur1=Gugliemina Morelli|titre=Dal latino all'italiano|éditeur=Hoepli|année=2011|lire en ligne=https://www.severi-correnti.edu.it/sites/default/files/pagine-docenti/morelli-guglielmina/dal-latino-allitaliano.pdf|consulté le=15 novembre 2023}}</ref>. Son histoire remonte au bas Moyen Âge lorsque la [[Toscan|langue vulgaire toscane]] commença à s'imposer comme [[langue vernaculaire]] pour l'expression littéraire et ainsi à se propager au-delà de son aire géographique d'origine. Jusqu'alors, dans la péninsule, seul le [[sicilien]] avait brièvement émergé comme langue écrite aux côtés du latin. Le succès du toscan littéraire se doit notamment aux œuvres de [[Dante Alighieri]], [[Pétrarque]] et [[Boccace]], réputés les [[Histoire de la langue italienne#Les « trois couronnes » et le succès du toscan littéraire|trois couronnes]] de la langue italienne et auteurs de la ''[[Divine Comédie]]'', du'' [[Canzoniere]]'' et du ''[[Décaméron]]'' respectivement. Grâce à leur travail naît l'italien vulgaire, lequel sert de base pour la formation de l'italien moderne entre les {{S2-|XVII|XVIII}} par la succession de courants littéraires dont le [[romantisme italien]]. À cette époque, [[Alessandro Manzoni]] et [[Giacomo Leopardi]] figurent parmi les pères linguistiques fondateurs. D'autres représentants majeurs de la littérature italienne sont [[Grazia Deledda]], [[Eugenio Montale]], [[Alda Merini]] et [[Erri De Luca]]. L'italien est principalement parlé en Italie, en [[Suisse italienne]], au [[Vatican]] et à [[Saint-Marin]] comme langue officielle, mais aussi en [[Slovénie]] et [[Croatie]], où elle bénéficie du statut de langue officielle de minorité<ref>{{Lien web |langue=Anglais |auteur=UNESCO |titre=Italian in Slovenia |url=https://en.wal.unesco.org/countries/slovenia/languages/italian |site=https://en.wal.unesco.org |consulté le=22 March 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Ministarstvo pravosuđa RH |url=https://web.archive.org/web/20131227001603/http://www.pravosudje.hr/europska-povelja-o-regionalnim-ili-manjinskim-jezi |site=web.archive.org |date=2013-12-27 |consulté le=2024-03-22}}</ref>, ainsi qu'en [[Libye]]. Une communauté italophone subsiste en [[Éthiopie]], là où des langues nationales comme l'[[Amharique]] et le [[Tigrigna]] ont été influencées par la présence coloniale<ref>{{Lien web |langue=it-IT |prénom=Mister |nom=Totalitarismo |titre=Italianismi nel somalo e nell’amarico |url=https://www.totalitarismo.blog/italianismi-nel-somalo-e-nell-amarico/ |site=totalitarismo.blog |date=2018-12-02 |consulté le=2023-11-15}}</ref>. À travers le monde, une communauté [[italophone]] d'[[Expatrié|expatriés]] continue à exister, y compris d'Italiens de deuxième voire troisième génération. En France, l'italien s'est diffusé à raison de l'[[immigration italienne en France|immigration]] économique, puis politique sous le Fascisme, ayant eu lieu entre le {{XIXe|s}} et la première moitié du {{s-|XX}}. Or, l'influence de l'italien sur le français remonte au moins aux {{S2-|XVI|XVII}}, lorsque l’engouement de la France pour l’art et la musique italienne avait pris une importance et une densité considérables, surtout à la Cour royale ce dont témoigne la présence de deux reines italiennes<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=SMG |titre=Influence des langues étrangères sur le français : l’italien |url=https://www.smglanguages.com/influence-des-langues-etrangeres-sur-le-francais-litalien/?lang=fr |site=SMG Languages |date=2017-02-16 |consulté le=2023-11-15}}</ref>. ==== Français ==== {{Article détaillé|Langue française en Vallée d'Aoste}} Le français est une langue co-officielle dans la région de la [[Vallée d'Aoste]]. Il est compris par environ 19 % de la population italienne<ref>{{Lien web |titre=La langue française en Italie |url=https://it.ambafrance.org/La-langue-francaise-en-Italie |site=[[Ambassade de France en Italie|ambafrance-it.org]] |consulté le=11 2 2019}}.</ref>. L'influence culturelle de la France remonte jusqu'au Moyen Âge, et a aussi contribué au développement du français en Italie<ref>{{Lien web |titre=Italie - histoire de la langue italienne |url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/italieetat-HST.htm |site=[[Université Laval|ulaval.ca]] |consulté le=27 4 2018}}.</ref>. Cette situation se traduit par : * le nombre de chaires d'études francophones dans les universités italiennes ; * le réseau français comporte cinq instituts français, trente-huit associations regroupées dans les Alliances françaises d'Italie et seize régions où sont présentes les Alliances françaises ; * la force du réseau francophone italien composé de nombreux organismes tels : l'Associazione culturale italo-francese et la lingua E nuova didattica<ref>{{Lien web |titre=Langue – La place de la francophonie en Italie |url=https://lepetitjournal.com/milan/actualites/langue-la-place-de-la-francophonie-en-italie-31713 |site=[[le Petit Journal (web)|lepetitjournal.com]] |date=18 mars 2014 |consulté le=23 5 2018}}.</ref>. L'importance du français en Italie est due aussi au origines linguistiques latines, qui le rendent plus compréhensible que toute autre langue étrangère, est palpable à la présence d'une littérature franco-italienne diversifiée et historique<ref>{{Article |auteur1=Liana Nissim |titre=Les littératures francophones en Italie |périodique=Cahiers de l'Association internationale des études françaises |volume=59 |numéro=1 |date=2007 |issn=0571-5865 |doi=10.3406/caief.2007.1637 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/caief_0571-5865_2007_num_59_1_1637 |consulté le=18 mai 2018 |pages=69–78}}.</ref>. === Religions === [[Fichier:Saint Peter's Basilica facade, Rome, Italy.jpg|vignette|alt=Basilique Saint-Pierre|[[Basilique Saint-Pierre]] au Vatican.]] {{Article détaillé|Religion en Italie}} L'Italie reconnaît la liberté de culte au niveau individuel<ref>{{Lien web |langue=Italien |titre=Articolo 19 Costituzione |url=https://www.senato.it/istituzione/la-costituzione/parte-i/titolo-i/articolo-19 |site=senato.it}}</ref>, collectif<ref>{{Lien web |langue=Italien |titre=Articolo 8 Costituzione |url=https://www.senato.it/istituzione/la-costituzione/principi-fondamentali/articolo-8 |site=senato.it}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=Italien |titre=Articolo 7 Costituzione |url=https://www.senato.it/istituzione/la-costituzione/principi-fondamentali/articolo-7 |site=senato.it}}</ref> et institutionnel<ref>{{Lien web |langue=Italien |titre=Articolo 20 Costituzione |url=https://www.senato.it/istituzione/la-costituzione/parte-i/titolo-i/articolo-20 |site=senato.it}}</ref>, ainsi que la liberté de toutes les confessions quant à leur organisation interne, tant que celle-ci ne porte pas atteinte à la loi. Cela consiste dans la liberté de croire, de ne pas croire, de manifester sa foi en public et en privé<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Giacomo Costa|titre=La laïcité à l'italienne|périodique=Revue Projet|volume=5|numéro=2014|pages=40-44|date=2014|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-projet-2014-5-page-40.htm}}</ref>. L'État italien est laïque, sachant que, selon la position assumée par le [[Conseil d'État (Italie)|''Consiglio di stato'']], le principle de laïcité (it. ''laicità'') implique une attitude favorable à l’égard du phénomène religieux et des confessions religieuses engageant le pouvoir public à préserver toutes les confessions et maintenir une position équidistante et impartiale à l’égard de chacune d’elles, dans un régime de pluralisme confessionnel et culturel<ref name=":0">{{Article|langue=Français|auteur1=Ignazio Spadaro|titre=Tendances récentes du modèle italien de laïcité de l’État|périodique=Revue du droit des religions|volume=14|numéro=2022|pages=71-85|date=15 novembre 2022|lire en ligne=https://journals.openedition.org/rdr/1899#quotation}}</ref>. Or, la ''laicità'' n'impose ni aux agents publics de ne pas manifester leur foi, pour autant que cela ne porte pas atteinte aux obligations de service public, ni l'indifférence du pouvoir public à l'égard du phénomène réligieux<ref name=":0" />. Dans la jurisprudence de la [[Cour constitutionnelle de la République italienne]], toutes les croyances, cultures et traditions différentes doivent vivre ensemble dans l’égalité et la liberté devant la loi<ref>{{Lien web |langue=Italien |auteur=Corte costituzionale |titre=Sentenza 440/1995 |url=https://giurcost.org/decisioni/1995/0440s-95.htm |site=giurcost.org |date=18 octobre 1995}}</ref>. L'[[Église catholique]] - dont le siège mondial se situe dans la [[Basilique Saint-Pierre]] dans la [[Vatican|Ville du Vatican]] - représente la confession religieuse la plus importante en Italie. En nombre d'adhérents, la religion catholique est suivie de très loin par ce qu'on appelle les ''{{Langue|it|texte=Assemblee di Dio}}'', les [[Pentecôtisme|communautés pentecôtistes]] ainsi que les [[témoins de Jéhovah]]. Les flux migratoires au {{s-|XXI}} vers l'Italie ont permis le développement de communautés [[Église orthodoxe|orthodoxes]] et [[islam|musulmanes]], auparavant inexistantes ou fortement minoritaires<ref>{{Lien web |titre=Livre: panorama des religions en Italie – Entretien avec Massimo Introvigne |url=http://religion.info/french/entretiens/article_284.shtml |site= religion.info |consulté le=2018-05-24}}.</ref>. Les [[Histoire des Juifs en Italie|juifs]]<ref>{{Lien web |titre=Jewish Population Rises to 15.7 Million Worldwide {{!}} The Jewish Agency |url=https://www.jewishagency.org/jewish-population-rises-to-15-7-million-worldwide-in-2023/ |site=www.jewishagency.org |consulté le=2024-02-28}}</ref> et les ''Valdesi''<ref>{{Lien web |titre=Histoire des vaudois |url=https://museeprotestant.org/notice/histoire-des-vaudois/ |site=museeprotestant.org |consulté le=2024-02-28}}</ref> ([[Église évangélique vaudoise|Vaudois]] dans les régions [[francoprovençal]]es) du [[Piémont]] ont, quant à eux, une présence séculaire sur le territoire italien bien que marginale. === Fêtes === {| class="wikitable centre" |+Fêtes et jours fériés<ref>{{Lien web |titre=Governo Italiano - Dipartimento per il Cerimoniale dello Stato |url=https://presidenza.governo.it/ufficio_cerimoniale/cerimoniale/giornate.html |site=presidenza.governo.it |consulté le=2024-04-26}}</ref> !scope=col | Date!! scope=col | Nom français!! scope=col | Nom local!!scope=col | Remarques |- | {{1er janvier}} || [[Théotokos|Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu]] || ''{{Langue|it|Solennità di Maria Santissima Madre di Dio}}'' || |- | {{1er janvier}} || [[Jour de l'an]] || ''{{Langue|it|Capodanno}}'' || |- | [[6 janvier]] || [[Épiphanie]] || ''Epifania'' (nom populaire : ''Befana'') ||Le jour de l'Epiphanie commémore principalement la visite des rois Mages à l'[[Enfant Jésus]], ainsi que la révélation ([[théophanie]]) de Dieu incarné dans sa qualité de [[Jésus-Christ]]. Ce jour férié a une deuxième signification de nature civile, liée à la légende de la Befana. Lors de cette nuit, l'on veut qu'une sorcière, portant le nom de Befana, se rende de maison en maison pour distribuer des présents aux enfants. Les enfants ayant été sages pendant l'année écoulée reçoivent des petits cadeaux ainsi qu'une orange ou une pomme, tandis que les enfants s'étant mal conduits reçoivent du charbon. Selon la tradition, les présents sont déposés dans une chaussette (que l'on appelle chaussette de la Befana, it. ''calza della Befana''), le plus souvant accrochée à la porte de chambre de l'enfant ou à la cheminée. Comme dans le cas du père Nöel, tout enfant sait que la Befana ne passera que si ce dernier est endormi. |- | Mobile || [[Pâques]] || ''{{Langue|it|Pasqua}}'' || |- | Mobile || [[Lundi de Pâques]] || ''{{Langue|it|Lunedì dell'Angelo}}'' ou ''{{Langue|it|Lunedì di Pasqua}}'' (nom populaire : ''{{Langue|it|Pasquetta}}'') || |- | [[25 avril]] || Anniversaire de la Libération || ''{{Langue|it|Anniversario della Liberazione}}'' || Anniversaire (25 avril [[1945]]) de la libération d'Italie du nazifascime, de la fin de l'occupation nazie et de la chute du régime fasciste. |- | {{1er mai}} || [[Fête du Travail]] || ''{{Langue|it|Festa dei lavoratori}}'' || |- | [[2 juin]] || [[Fête de la République]] || ''{{Langue|it|Festa della Repubblica italiana}}'' || Anniversaire du référendum (2 juin [[1946]]) par lequel les Italiens ont été appelés aux urnes pour choisir la forme de l'État, donnant ainsi vie à la République italienne. |- | [[15 août]] || [[Assomption]] || ''{{Langue|it|Assunzione}}'' (nom populaire : ''{{Langue|it|Ferragosto}}'') || |- | {{1er novembre}} || [[Toussaint]] || ''{{Langue|it|Tutti i Santi}}'' ou ''{{Langue|it|Ognissanti}}'' || |- | [[8 décembre]] || [[Immaculée Conception]] || ''{{Langue|it|Immacolata Concezione}}'' || |- | [[25 décembre]] || [[Noël]] || ''{{Langue|it|Natale}}'' || |- | [[26 décembre]] || [[Étienne (martyr)|Saint Étienne]] || ''{{Langue|it|Santo Stefano}}'' ||[[Fête de la Saint-Étienne|Commémoration]] de [[Étienne (martyr)|Saint Étienne]], premier martyr chrétien condamné pour blaphémie et mort par lapidation. |} Un décret de 1985 fixe les fêtes religieuses ([[église catholique|catholiques]]), en application de l'accord concordataire ({{art.|6}}) signé à Rome le {{date|18|février|1984}} entre la République italienne et le [[Saint-Siège]], ratifié par la loi {{numéro|121}} du {{date-|25|mars|1985}} : * quasiment tous les mois ; * le {{1er janvier}}, ''{{langue|it|Maria Santissima Madre di Dio}}'' (Marie saintissime, mère de Dieu) ; * le [[6 janvier]], ''{{langue|it|Epifania del Signore}}'' (Épiphanie du Seigneur) ; * le [[29 juin]], ''{{langue|it|SS. Pietro e Paolo}}'' (Saints Pierre et Paul), pour la commune de [[Rome]] ; * le [[15 août]], ''{{langue|it|Assunzione della Beata Vergine Maria}}'' (Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie) ; * le {{1er novembre}}, ''{{langue|it|Tutti i Santi}}'' (Toussaint) ; * le [[7 décembre]], ''{{langue|it|S. Ambrogio}}'' (la Saint-Ambroise), pour la commune de [[Milan]] ; ouverture de la nouvelle saison du théâtre [[La Scala]] ; * le [[8 décembre]], ''{{langue|it|Immacolata Concezione della Beata Vergine Maria}}'' (Immaculée Conception) ; * le [[25 décembre]], ''{{langue|it|Natale del Signore}}'' (Noël du Seigneur). === Littérature === {{Article détaillé|Littérature italienne}} [[Fichier:Dante Domenico di Michelino Duomo Florence.jpg|thumb|[[Dante Alighieri|Dante]], [[Purgatoire (Divine Comédie)|Le Purgatoire]].]] La [[littérature italienne]] naît avec les œuvres poétiques écrites en diverses langues régionales de l'Italie, issues du [[latin]], et qui se développent aux environs du {{s-|XI}}, mais c'est seulement au {{s-|XIII}} que débute la tradition littéraire en [[Italien|langue italienne]], c'est-à-dire dans le dialecte [[toscan]], de [[Florence]], [[Pise]] et [[Sienne]], qui s'est imposé et enrichi, sous l'influence et les apports [[langues romanes|romans]], principalement de la [[Occitan|langue d'oc]] et de la [[langue d'oïl]], même si certains considèrent le ''[[Cantique des créatures]]'' de [[François d'Assise|saint François d'Assise]], écrit dans le [[dialecte]] italien de l'[[Ombrie]] autour de 1220, comme le premier document littéraire italien. Après les grands fondateurs du [[Trecento]] ({{s-|XIV}}) : [[Dante Alighieri|Dante]], [[Pétrarque]] et [[Boccace]], on remarque au {{s-|XVI}} les figures de [[L'Arioste]], de [[Nicolas Machiavel|Machiavel]] et du [[Le Tasse|Tasse]]. Plus tard la [[comédie]] italienne connaît son maître avec [[Carlo Goldoni]] au {{s-|XVIII}}, tandis que la période romantique voit apparaître le grand romancier [[Alessandro Manzoni]] et le poète [[Giacomo Leopardi]]. Si la fin du {{s-|XIX}} est illustrée par [[Carlo Collodi]], le père de [[Pinocchio]], le {{s-|XX}} est riche de grands [[dramaturge]]s comme [[Luigi Pirandello]] ou [[Ugo Betti]], à côté de [[romancier]]s comme [[Gabriele D'Annunzio]], [[Curzio Malaparte]], [[Giuseppe Tomasi di Lampedusa]], [[Alberto Moravia]] ou [[Dino Buzzati]], et leurs cadets [[Primo Levi]], [[Leonardo Sciascia]], [[Italo Calvino]], [[Umberto Eco]] ou [[Erri De Luca]]. La poésie occupe, cependant, jusqu'à nos jours, une place primordiale. === Cinéma === {{Article détaillé|Cinéma italien}} L'histoire du cinéma italien a commencé quelques mois après que les [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]] eurent présenté au public leur appareil original, le [[Caméra Cinématographe]], le {{date-|28 décembre 1895}} à Paris : ce sont eux qui l'introduisent en Italie au cours de l'année 1896. À la fin de l'après-guerre, le cinéma italien était l'un des cinémas nationaux les plus influents et reconnus au niveau mondial, avec des mouvements très forts comme celui du [[néoréalisme (cinéma)|néoréalisme]]. Certains remarquables réalisateurs italiens sont [[Vittorio De Sica]], [[Federico Fellini]], [[Sergio Leone]], [[Pier Paolo Pasolini]], [[Luchino Visconti]], [[Michelangelo Antonioni]], [[Roberto Rossellini]], [[Luigi Comencini]], [[Dino Risi]], [[Dario Argento]], et [[Roberto Benigni]]. Le cinéma italien a aussi ses acteurs et actrices vedettes comme [[Sophia Loren]], [[Claudia Cardinale]], [[Rudolph Valentino]], [[Anna Magnani]], [[Rosanna Schiaffino]], [[Gino Cervi]], [[Monica Bellucci]], [[Roberto Benigni]], [[Nino Manfredi]], [[Bud Spencer]] ou [[Terence Hill]]. Le cinéma italien se déploie dans de nombreux sous-genres, dont le fameux [[western spaghetti]] ou le [[giallo]]. Souvent méprisé par la critique, le [[cinéma de genre]] italien a pourtant donné de véritables œuvres d'art et inspiré le reste du cinéma mondial. D'un point de vue technique, le cinéma italien se caractérise par la généralisation dès l'après-guerre de la [[postsynchronisation]], technique de [[doublage]] consistant à réenregistrer en studio ''a posteriori'' les dialogues d'un film. Ceci facilitera l'emploi de grandes vedettes étrangères dans les films italiens, en faisant substituer par des acteurs italiens la voix d'acteurs s'étant exprimés dans des langues différentes lors du tournage. === Musique === {{article détaillé|Chanson italienne}} L'histoire de la musique écrite en Italie remonte au {{s-|XVI}} avec des pièces composées pour le luth par [[Francesco Canova da Milano]]. La période de la [[Renaissance]] voit s'imposer le compositeur [[Giovanni Pierluigi da Palestrina|Palestrina]] (1525-1594) qui par ses messes et motets renouvelle l'art de la polyphonie religieuse. [[Gregorio Allegri]] (1582-1652) quant à lui compose de nombreux motets et son célèbre [[Miserere (Allegri)|Miserere]] à neuf voix. La période classique du {{s-|XVII}} voit la naissance de l'opéra en Italie avec les chanteurs-compositeurs [[Jacopo Peri]] et [[Giulio Caccini]] qui composent en 1597-1600 deux drames en musique ''Dafné'' et [[Euridice (Caccini)|Euridice]]. Premier maître de l'opéra italien [[Claudio Monteverdi]] (1567-1643) compose [[l'Orfeo]] en 1607 et ''Ariane'' en 1608. Pour la musique instrumentale [[Arcangelo Corelli]] (1653-1713) compose de nombreux concertos. Le {{s-|XVIII}} voit s'affirmer le génie d'[[Antonio Vivaldi]] qui compose des centaines de concertos, des dizaines d'opéras et de cantates, et de [[Domenico Scarlatti]], extraordinaire innovateur de sonates pour instruments à clavier. Le {{s-|XIX}} voit l'apogée de l'opéra romantique italien avec [[Gioachino Rossini]] (1792-1868) qui compose l'opéra-bouffe [[Le Barbier de Séville (Rossini)|Le Barbier de Séville]] en 1816 et un opéra seria [[Guillaume Tell (opéra)|Guillaume Tell]]. [[Gaetano Donizetti]] (1797-1848) compose [[Lucie de Lammermoor]] tandis que [[Vincenzo Bellini]] (1801-1835) compose son célèbre opéra [[La Norma]]. Né en 1813, [[Giuseppe Verdi]] atteint la renommée avec ses opéras [[Il trovatore|Le Trouvère]], [[La traviata]], [[Rigoletto]], [[Aida|Aïda]], [[Don Carlos (opéra)|Don Carlos]]. L'école vériste est représentée par [[Giacomo Puccini]] (1858-1924) qui compose les opéras [[Turandot]], [[Madame Butterfly]], [[La Bohème]]. Au {{s-|XX}} [[Ottorino Respighi]] compose des poèmes symphoniques au style descriptif. Parmi les plus célèbres compositeurs de musiques de film figurent [[Ennio Morricone]] et [[Nino Rota]]. L'Italie donne également naissance à des chanteurs à tendance pop dès les {{nobr|années 1980}} comme [[Eros Ramazzotti]], [[Giorgia]], [[Laura Pausini]], [[Toto Cutugno]], [[Zucchero]], [[Umberto Tozzi]] ou encore [[Andrea Bocelli]]. L'Italie voit chaque année depuis 1951 s'organiser le [[Festival de Sanremo]], dont le vainqueur se voit offrir la possibilité de représenter le pays au [[concours Eurovision de la chanson]]. C'est le cas par exemple de [[Gigliola Cinquetti]]{{refsou}} en 1964 et du groupe [[Måneskin]] en 2021, tous deux vainqueurs de Sanremo et de l'Eurovision. === Cuisine === [[Fichier:Eq it-na pizza-margherita sep2005 sml.jpg|vignette|La ''pizza Margherita'', créée en l'honneur de [[Marguerite de Savoie (reine d'Italie)]] en [[1889]] par le pizzaiolo Raffaele Esposito.]] [[Fichier:Troffiette genovese.jpg|vignette|[[Trofie]] au [[pesto]] de la cuisine [[Ligurie|ligurienne]].]] {{article détaillé|Cuisine italienne}} La cuisine italienne est ancrée dans le régime méditerranéen, basé notamment sur les produits frais, et constitue l'expression des arts culinaires développés au sein de l'Italie entière. A ce titre, la cuisine italienne se caractérise par la variété des produits utilisés et des saveurs ainsi que par une grande diversité régionale<ref>{{Lien web |titre=Piccola storia della cucina italiana {{!}} Vie del Gusto - Rivista di Enogastronomia e Turismo |url=https://web.archive.org/web/20211031013059/https://www.viedelgusto.it/piccola-storia-della-cucina-italiana/ |site=web.archive.org |date=2021-10-31 |consulté le=2024-03-31}}</ref>. Parmi les plats les plus célèbres on peut citer la [[pizza]] ou les [[pâtes alimentaires|pâtes]]. Les desserts les plus connus sont les glaces, qui existent en de nombreux parfums, ainsi que le [[tiramisu|tiramisù]]. Pour finir, le [[Torréfaction|café italien]] ([[cappuccino (café)|cappuccino]], [[expresso|espresso]], [[lungo (café)|lungo]]), est une boisson extrêmement répandue dans le pays. === Sports === {{Article détaillé|Sport en Italie}} Le sport le plus populaire en Italie est le [[football]]<ref name="sp">{{Lien brisé |url=http://sport.playtennis.it/badminton-10%C2%B0-sport-piu-praticato-ditalia/ |titre=Sport piu praticato d'Italia |site=playtennis.it |consulté le=29 11 2012 |brisé le=10 4 2019 |langue=it |archiveurl=https://web.archive.org/web/20130415013806/http://sport.playtennis.it/badminton-10%C2%B0-sport-piu-praticato-ditalia/ |archivedate=15 4 2013}}.</ref>, dit ''calcio'' en italien. L'[[Équipe d'Italie de football|équipe nationale]] (connue sous le surnom de ''Gli Azzurri'') a remporté la [[Coupe du monde de football]] à quatre reprises ([[Finale de la Coupe du monde de football 1934|1934]], [[Finale de la Coupe du monde de football 1938|1938]], [[Finale de la Coupe du monde de football 1982|1982]] et [[Finale de la Coupe du monde de football 2006|2006]]) soit autant que l'Allemagne et seulement derrière le Brésil au niveau mondial. L'Italie a été championne d'Europe en [[Championnat d'Europe de football 1968|1968]] et est tenante du titre de la dernière manifestation organisée en [[Championnat d'Europe de football 2020|2020]]. Le [[tennis]] est un autre sport pratiqué par de nombreux Italiens, ayant vu sa popularité accroître à compter des années '70, lorsque le succès de [[Adriano Panatta]], [[Corrado Barazzutti]], [[Paolo Bertolucci]] e [[Tonino Zugarelli]] à la [[Coupe Davis 1976|Coupe Davis organisée en 1976]] contribuent à son affirmation comme sport de masse<ref>{{Lien web |titre=FITP - Il Tennis in Italia |url=https://www.fitp.it/Federazione/Storia/Il-tennis-in-Italia |site=www.fitp.it |consulté le=2024-03-27}}</ref>. De nos jours, [[Jannik Sinner]] est le jouer italien à avoir obtenu le plus haut [[classement ATP]] (2e place<ref>{{Article|langue=en-GB|titre=Miami Open: Jannik Sinner beats Grigor Dimitrov in straight sets to win men's title|périodique=BBC Sport|date=2024-03-31|lire en ligne=https://www.bbc.com/sport/tennis/68705252|consulté le=2024-04-02}}</ref>) ainsi que le seul à avoir remporté l'[[Open d'Australie]]. La ville de [[Rome]] est le siège des [[Tournoi de tennis de Rome|Internationaux d'Italie]]. En [[Formule 1]], l'Italie accueille le [[Grand Prix automobile d'Italie]] sur le célèbre circuit de l'[[Autodromo nazionale di Monza]], dans le [[Province d'Italie|département]] de [[Monza]]. Plusieurs pilotes italiens ont participé au [[Championnat du monde de Formule 1|Championnat du monde]], mais seuls les pilotes [[Giuseppe Farina]] (en [[Championnat du monde de Formule 1 1950|1950]]) et [[Alberto Ascari]] (en [[Championnat du monde de Formule 1 1952|1952]] et [[Championnat du monde de Formule 1 1953|1953]]) ont remporté le titre mondial. Quant à elle, la [[Scuderia Ferrari]], l'écurie de matrice italienne et parmi les plus emblématiques de l'Histoire de la {{nobr|Formule 1}}, est la seule à avoir présenté ses voitures au départ d'une course au moins une fois chaque saison depuis la création du championnat du monde {{nobr|en 1950}}. Huit pilotes ont été titrés dans une Ferrari pour quinze titres cumulés, seize titres de champion du monde des constructeurs ont été remportés par la Scuderia. D'autres sports populaires sont le [[cyclisme]], l'[[escrime]], le [[volley-ball]], le [[basket-ball]], le {{nobr|[[rugby à XV]]}}, la [[pêche sportive]], l'[[athlétisme]], le [[sport motocycliste]] et le [[sport équestre]]<ref name="sp" />. == Dans les arts == Cette section présente des œuvres ne se déroulant pas que dans une seule ville italienne, mais plutôt dans plusieurs lieux du pays. === Littérature === ==== Récits de voyage ==== Quand on pense aux [[Récit de voyage|récits de voyage]], on imagine réellement à des contrées lointaines dans lesquels une bonne partie d'entre eux s'y déroulent. Pourtant, fait méconnu, l'Italie est un pays qui a beaucoup servi de décors à ces récits. Il semble que ce soit surtout sa voisine la [[France]] où les auteurs voyageurs aiment à décrire ce pays dans leurs écrits : * Carlo Maggi (Charles Magius), gentilhomme [[Venise|vénitien]] du {{s-|XVI}} (dont on ne sait s'il a réellement existé), s'y est rendu lors d'une mission. Lorsque le sultan ottoman Selim a déclaré la guerre à la [[République de Venise|Sérénissime]], il fut envoyé par le Sénat en tant qu'homme sûr pour vérifier l'état des postes méditerranéens. Lors de son voyage à travers la [[Mer Méditerranée#Toponymie|Mer Intérieure]], il fut chargé de se rendre à Rome pour implorer l'aide du pape. Il profita de sa mission pour faire des relevés des vues cavalières et des plans précis des lieux visités. Il en tire, à la suite de son retour, une série de peintures (peut-être réalisées par un paysagiste flamand), visibles dans le Codex Maggi, actuellement conservé à la [[Bibliothèque nationale de France]]. Ainsi, on y découvre des tableaux représentant différents sites : [[Rome]], [[Venise]], [[Pesaro]], [[Florence]], [[Bologne]], [[Ferrare]], [[Istrie|Cap d'Istrie]] ; * le [[Charles de Brosses|président (Charles) de Brosses]], [[magistrat]] et [[historien]] [[France|français]], par l'œuvre du romain [[Salluste]] (auteur des ''Histoires'', sur l'histoire de Rome), partit en Italie, à la recherche de fragments perdus de ses œuvres. Bien qu'il n'y parvint pas, il écrivit de nombreuses lettres au cours de son séjour, qui seront envoyées à plusieurs destinataires. Elles seront publiées en recueil sous différents titres, le plus courant étant ''Lettres familières écrites d'Italie'' ; * le [[France|Français]] [[Stendhal]] (Henri Beyle de son vrai nom), ayant beaucoup séjourné en Italie, a tiré plusieurs récits de ses voyages. Dans ''[[Rome, Naples et Florence]]'' (paru en 1817), il raconte ses voyages dans de nombreuses villes italiennes : [[Milan]], [[Bologne]], [[Florence]], [[Naples]] et [[Rome]] ; * [[François-René de Chateaubriand]], écrivain [[France|français]], se rendit plusieurs fois dans ce pays, en particulier pour remplir des missions officielles. Il accompagna, sous ordre de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]], le [[Joseph Fesch|cardinal Fesch]] à [[Rome]] en 1803. Il est ensuite nommé en 1828 [[Liste des ambassadeurs de France près le Saint-Siège|ambassadeur]] [[Ambassade de France près le Saint-Siège|à Rome]]. De ces voyages, il rédigea un récit de voyage, compilé avec d'autres dans ''Voyages en Amérique et en Italie'', Ladvocat, 1827 ; * [[Alexandre Dumas|Alexandre Dumas père]], écrivain [[France|français]] surtout célèbre pour ses romans, a aussi rédigé une trilogie de récits de voyage : ''Impressions de voyage dans le [[Royaume de Naples]].'' Parue entre 1842 et 1843, elle se compose de : ''[[Le Speronare]], Le Capitaine Arena'' et ''[[Le Corricolo (Dumas)|Le Corricolo]]'' ; * les [[Frères Goncourt]], duo d'artistes [[France|français]], ont remarquablement bien décrit le pays quand ils y ont voyagé en 1855-1856, dans ''Carnet des Goncourt : Voyage en Italie'', avec [[Jules de Goncourt|Jules]] à la plume et [[Edmond de Goncourt|Edmond]] au pinceau, les deux étant si complémentaires. Le passage à [[Florence]] est un des plus connus de l'ouvrage ; * dans son ''Voyage en Italie'' (1866), le [[philosophe]] et historien [[France|français]] [[Hippolyte Taine]] porte un regard mélancolique sur ce pays et sa culture. Il est à noter qu'il publia la même année ''Philosophie de l'art en Italie : leçons professées à l'[[Beaux-Arts de Paris|École des beaux-arts]]'' ; * [[André Suarès]], [[Liste chronologique de poètes|poète]] et écrivain français, raconte ses nombreux voyages italiens, réalisés {{nobr|entre 1893}} {{nobr|et 1928}}, dans ''[[Le Voyage du condottière]]'' ([[1932 en littérature|1932]]), où il décrit autant de villes que d'artistes ; * un autre récit intitulé ''Voyage en Italie'' fut écrit par l'écrivain [[France|français]] [[Jean Giono]]. Accompagné de son épouse et de deux amis, il prit le volant de sa décapotable pour traverser le pays trois semaines durant, ralliant [[Turin]] et [[Assise (Italie)|Assise]], via [[Milan]], [[Vérone]], [[Venise]], [[Padoue]], [[Bologne]] et [[Florence]]. ==== Guides ==== * {{Ouvrage |auteur1=Richard Heuzé |titre=Italie |sous-titre=L’esthétique du miracle |éditeur=Nevicata |collection=L'âme des peuples |année=2015 |pages totales=88 |isbn=978-2-87523-068-3 |isbn2=2-87523-068-9}}. ==== Romans ==== * {{Ouvrage |auteur1=Pascal Corazza |titre=Voyage en Italique |éditeur=[[Transboréal (éditions)|Transboréal]] |année=2012}} * {{Ouvrage |auteur1=Daphné Kauffmann |titre=Un personnage en Italie |éditeur=Intervalles |année=2012}} * {{Ouvrage |auteur1=Gérard Guerrier |titre=L'Opéra alpin, À pied de la [[Bavière]] à [[Bergame]] |éditeur=[[Transboréal (éditions)|Transboréal]] |collection=Voyage en poche |année=2015}}. === Bande dessinée === * ''[[Astérix et la Transitalique]]'', épisode d'''[[Astérix]]'' réalisé par le scénariste [[Jean-Yves Ferri]] et le dessinateur [[Didier Conrad]], dans lequel les héros traversent une Italie composée d'une multitude de peuples, que [[Jules César]] rêve d'unifier. Si deux aventures de la série se déroulent dans ce pays ([[René Goscinny]] au scénario et [[Albert Uderzo]] au dessin), elles ne prennent place qu'à [[Rome]]. Cette histoire est donc l'occasion de montrer que l'Italie n'est pas composée que de [[Rome antique|Romains]]. === Cinéma === * ''[[Le Corniaud]]'', [[Comédie (cinéma)|film comique]] [[Cinéma français|franco]]-[[Cinéma italien|italo]]-[[Cinéma espagnol|espagnol]] réalisé par [[Gérard Oury]], sorti en [[1965 au cinéma|1965]]. [[Road movie]] à travers l'Italie et le Sud de la France, différents sites italiens sont montrés : [[Naples]] (autour du [[Castel dell'Ovo]], [[Pausilippe]]) et sa [[Baie de Naples|baie]], [[Rome]] (aux alentours du [[Colisée]], du [[Vatican]], du [[château Saint-Ange]]), la [[villa d'Este]] à [[Tivoli]], [[Sutri]], [[Pise]] etc. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Bibliographie == * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Alain Blondy]] |titre=Le monde méditerranéen |sous-titre={{unité|15000|ans}} d'histoire |lieu=Paris |éditeur=Perrin |année=2018 |pages totales=452 |isbn=978-2-262-06556-0 |oclc= 1032807046 |bnf=45491704 |lire en ligne=https://www.cairn.info/le-monde-mediterraneen-15000-ans-d-histoire--9782262065560.htm |accès url=inscription }}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Catherine Brice]] |postface=de l'auteur |titre=Histoire de l'Italie |lieu=Paris |éditeur=Perrin |collection=Tempus |numéro dans collection=28 |année=2019 |numéro édition=2 |année première édition=2002 |pages totales=588 |isbn=978-2-262-08305-2 |oclc=1138898655 |bnf=45806659 |lire en ligne= }}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=Aurélien Delpirou |auteur2=Stéphane Mourlane |préface=[[Marc Lazar]] |illustrateur=Aurélie Boissière |titre=Atlas de l'Italie contemporaine |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Autrement]] |collection=Atlas |année=2019 |numéro édition=2 |année première édition=2011 |pages totales=96 |isbn=978-2-7467-5118-7 |oclc=1127391654 |bnf=46711163 |présentation en ligne=https://www.autrement.com/atlas-de-litalie-contemporaine/9782746751187 |lire en ligne= }}. * {{Ouvrage |langue=français |auteur1=[[Pierre Milza]] |titre=Histoire de l'Italie |sous-titre=Des origines à nos jours |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2005 |pages totales=1104 |isbn=2-213-62391-0 |oclc=62176359 |bnf=40056980 |présentation en ligne=https://www.fayard.fr/histoire/histoire-de-litalie-9782213623917 |lire en ligne= }}. == Voir aussi == === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=2|1= * [[Drapeau de l'Italie]] * [[Ferrovie dello Stato Italiane]] * [[Forces armées italiennes]] * [[Gentilés d'Italie]] * [[Irrédentisme italien en Corse]] * [[Italophilie]] * [[Liste de fromages italiens]] * [[Liste de journaux en Italie]] * [[Liste des présidents de la République italienne]] * [[Liste des villes d'Italie par nombre d'habitants]] * [[Italie (région géographique)|Région géographique italienne]] * [[Régions d'Italie]] * [[Université en Italie]] * [[Viticulture en Italie]] * [[Liste des provinces italiennes par population]] * [[Liste du patrimoine mondial en Europe]] * [[Liste des mammifères en Italie]] * [[Liste des rois d'Italie]] * [[Plaque d'immatriculation italienne]] * [[Chômage en Italie]] * [[Chanson italienne]] }} === Liens externes === {{Autres projets |wikt=Italie |commons=Category:Italy |wikiquote=Italie |wikisource=Catégorie:Italie |wikinews=Catégorie:Italie |wikivoyage=Italie }} {{catégorie principale}} {{Liens}} {{Palette|Pays d'Europe|Conseil de l'Europe|Organisation de coopération et de développement économiques|Organisation du traité de l'Atlantique nord|Union latine|G8|G20}} {{Portail|Italie|Union européenne|mer Méditerranée}} [[Catégorie:Italie|*]] [[Catégorie:État fondé au XXe siècle]] [[Catégorie:1946 en Italie]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Fondation en 1946]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Informatique
Informatique
{{Semi-protection}} [[Fichier:Salle informatique de la bibliothèque d'Art et d'Archéologie de Genève.jpg|alt=Salle informatique de la bibliothèque d'Art et d'Archéologie de Genève|vignette|Salle informatique de la [[Bibliothèque d'art et d'archéologie (Genève)|bibliothèque d'Art et d'Archéologie de Genève]] (2017).]] L''''informatique''' est un domaine d'activité [[Science|scientifique]], [[technique]], et [[Industrie|industriel]] concernant le [[Système de traitement de l'information|traitement automatique de l'information numérique]] par l'exécution de [[Programme informatique|programmes informatiques]] hébergés par des [[Composant électronique|dispositifs électriques-électroniques]] : des [[système embarqué|systèmes embarqués]], des [[ordinateur]]s, des [[robot]]s, des [[automate]]s{{etc.}} Ces champs d'application peuvent être séparés en deux branches : * [[Informatique théorique|théorique]] : concerne la définition de concepts et modèles ; * pratique : s'intéresse aux [[Technique|techniques]] concrètes de mise en œuvre. Certains domaines de l'informatique peuvent être très [[Abstraction (informatique)|abstraits]], comme la [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité algorithmique]], et d'autres peuvent être plus proches d'un public [[profane]]. Ainsi, la [[théorie des langages]] demeure un domaine davantage accessible aux professionnels formés (description des [[ordinateur]]s et méthodes de [[Programmation informatique|programmation]]), tandis que les métiers liés aux [[Interface homme-machine|interfaces homme-machine]] (IHM) sont accessibles à un plus large public. == Définitions == {{citation bilingue bloc|langue=en|Computer science is no more about computers than astronomy is about telescopes|La science informatique n'est pas plus la science des ordinateurs que l'[[astronomie]] n'est celle des [[télescope]]s.|[[Hal Abelson]]<ref group=note>Cette citation est souvent attribuée à tort à [[Edsger Dijkstra|Edsger W. Dijkstra]]. {{Note autre projet|wikiquote|Edsger_W._Dijkstra|Edsger W. Dijkstra|langue=en}}.</ref>.}} Le terme « informatique » résulte de l'association du terme « [[information]] » au [[suffixe (linguistique)|suffixe]] « -ique » signifiant « qui est propre à » : * Comme [[adjectif]], il s'applique à l'ensemble des traitements liés à l'emploi des [[Ordinateur|ordinateurs]] et systèmes [[numérique]]s. * Comme [[substantif]], il désigne les activités liées à la [[Conception de produit|conception]] et à la [[mise en œuvre]] de ces machines. Des questions de [[télécommunications]] comme le [[traitement du signal]] ou la [[théorie de l'information]], aussi bien que des problèmes [[mathématiques]] comme la [[calculabilité]] s'y rattachent. Dans le vocabulaire [[Université|universitaire]] [[Américains (peuple)|américain]], l'informatique ({{Citation étrangère|langue=en|computer science}}) désigne surtout l'[[informatique théorique]] : un ensemble de [[science formelle|sciences formelles]] qui ont pour objet d'étude la notion d'information et des procédés de traitement automatique de celle-ci, l'[[algorithmique]]. Les applications de l'informatique depuis les années 1950 forment la base du secteur d'activité des [[technologies de l'information et de la communication]]. Ce secteur industriel et commercial est lié à la fois aux procédés ([[logiciel]]s, à l'[[Architecture (informatique)|architectures de systèmes]]) et au matériel ([[Électronique (technique)|électronique]], [[Télécommunications|télécommunication]]). Le secteur fournit également de nombreux [[Service (économie)|services]] liés à l'utilisation de ses produits : [[développement de logiciel|développement]], [[maintenance]], [[enseignement]], [[Services d'assistance|assistance]], [[Surveillance (informatique)|surveillance]] et [[Maintenance|entretien]]. == Étymologie == En [[1957]], l'[[ingénieur]] [[Allemands|allemand]] [[Karl Steinbuch]] crée le terme « {{lang|de|''Informatik''}} » pour son [[essai]] intitulé {{lang|de|''Informatik: Automatische Informationsverarbeitung''}}, pouvant être rendu en [[français]] par « Informatique : traitement automatique de l'information »<ref>{{pdf}} {{en}} [http://citeseer.ist.psu.edu/cache/papers/cs2/334/http:zSzzSzhelios.informatik.uni-kl.dezSzeuology.pdf/unknown.pdf Karl Steinbuch], Bernard Widrow, Reiner Hartenstein, Robert Hecht-Nielsen.</ref>. En mars [[1962]], [[Philippe Dreyfus]], ancien directeur du Centre national de calcul électronique de [[Bull (entreprise)|Bull]], utilise pour la première fois en France le terme « Informatique »<ref>[[Maurice Roy (journaliste)|Maurice Roy]], ''Le patron de l'Informatique'', in ''[[L'Express]]'' {{n°|798}} du 3-9 octobre 1966, {{p.|51}}</ref> pour son entreprise « Société d'informatique appliquée » (SIA)<ref>{{CNRTL|Informatique}}, consulté le 29 octobre 2014.</ref>. Selon certains, ce néologisme est un [[mot-valise]] qui agglomère « information » et « automatique », pour désigner le traitement automatique des [[donnée (informatique)|données]]<ref>[http://www.volle.com/opinion/informatique.htm Michel Volle - étymologie du mot informatique], sur le site volle.com.</ref>{{,}}<ref>[http://www.snv.jussieu.fr/enseignement/DOB/Histoire.html Histoire de l'informatique], sur le site snv.jussieu.fr, consulté le 13 novembre 2012.</ref>. En [[1966]], l'[[Académie française]] consacre l'usage officiel du mot pour désigner la {{citation|science du traitement de l'information}}. La presse, l'industrie et le milieu universitaire l'adoptent dès cette époque. En [[Juillet 1968|juillet]] [[1968]], le [[Ministère fédéral de l'Éducation et de la Recherche (Allemagne)|ministre fédéral de la Recherche scientifique]] d'[[Allemagne de l'Ouest]], [[Gerhard Stoltenberg]], prononce le mot « {{lang|de|''Informatik''}} » lors d'un [[discours]] officiel sur la nécessité d'enseigner cette nouvelle [[Discipline (spécialité)|discipline]] dans les [[Université en Allemagne|universités]] de son pays ; on emploie ce même terme pour nommer certains cours dans les universités allemandes<ref >{{Lien web|langue=de|auteur1=Heinz G. Schwärtzel|titre=40 Jahre GI|sous-titre=Die Informatik Revolution|url=https://gi.de/fileadmin/GI/Hauptseite/Themen/40-jahre-gi.pdf|format=pdf|page=9|site=gi.de|consulté le=7 mars 2018}}.</ref><!-- D'où vient l'idée que le mot est bien dérivé du français alors qu'il existe un usage antérieur en allemand ? -->. Le mot {{lang|it|''informatica''}} fait alors son apparition en [[Italie]] et en [[Espagne]], de même qu’{{lang|en|''informatics''}} au [[Royaume-Uni]]. Les fondateurs de la [[CGI Informatique|Compagnie Générale d'Informatique]] (CGI) reprennent le mot « informatique » en [[1969 en informatique|1969]]<ref>Compagnie Générale d'Informatique, ''Livret d'accueil des jeunes embauchés'', 1981.</ref>. === Évolution sémantique === Dans l'usage [[Époque contemporaine|contemporain]], le substantif « informatique » devient un mot [[polysémique]] qui désigne autant le domaine industriel en rapport avec l'ordinateur (au sens de calculateur fonctionnant avec des [[algorithme]]s), que la [[science]] du traitement des informations par des algorithmes. Les expressions « science informatique », « informatique fondamentale » ou « [[informatique théorique]] » désignent sans ambiguïté la [[science]], tandis que « [[Technologie de l'information|technologies de l'information]] » ou « [[technologies de l'information et de la communication]] » désignent le secteur industriel et ses produits. Des institutions assimilent parfois la compétence des utilisateurs dans la manipulation des appareils à l'[[alphabétisation]] ou à la [[conduite automobile]], comme veut le faire entendre l'expression {{lang|en|''[[Passeport de compétences informatique européen|European Computer Driving License]]''}} (traduction littérale : « permis de conduire un ordinateur »)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ecdl.org/|titre=''{{lang|en|European Computer Driving License Foundation}}''}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur1=Bernard Lang|titre=L'Informatique, Science, Technique et Outil|url=http://bat8.inria.fr/~lang/ecrits/ailf/|site=INRIA|date=3 décembre 1998|consulté le=2019-05-13}}</ref>. === Équivalents en anglais === Plusieurs termes en [[anglais]] désignent l'informatique : * ''{{Lien|langue=en|fr=informatics}}'' : surtout en tant que domaine scientifique (se rencontre en [[Europe de l'Ouest]])<ref>TERMIUM plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada, donne la précision suivante : {{Citation étrangère|langue=en|In France and West Germany, as well as other places throughout western Europe, informatics designates applied computer science}}.</ref> ; * ''computer science'' : l'informatique fondamentale ou science des calculateurs, une branche de la science en rapport avec le [[Système de traitement de l'information|traitement automatique d'informations]]<ref>{{en}} « ''Computer Science is the study of all aspects of computer systems, from the theoretical foundations to the very practical aspects of managing large software projects.'' » [http://study.massey.ac.nz/major.asp?major_code=2010&prog_code=93068 Massey University].</ref> ; * ''{{Lien|langue=en|fr=computing}}'' : qui qualifie les activités nécessitant une masse d'opérations mathématiques et [[logique]]s (par exemple, dans ''[[cloud computing]]'' ou ''[[Informatique décisionnelle|decision support computing]]'')<ref>TERMIUM plus donne de ''computing'' la définition suivante : {{Citation étrangère|langue=en|The process of using a computer to perform mathematical or logical operations on data in order to obtain desired results. […] The term "computing" extends far beyond its original meaning of performing mathematical calculations, although the original computers and computing devices were designed specifically, for that relatively narrow purpose}}.</ref> ; * ''[[Traitement électronique des données|electronic data processing]]'' : traitement des données à l'aide de l'électronique ; * ''[[Technologie de l'information|Information technology]]'' : souvent utilisé pour désigner le secteur industriel des [[Technologies de l'information et de la communication|technologies de l'information]]<ref>{{en}} [http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=1&index=ent&__index=ent&srchtxt=information%20technology Définition] sur TERMIUM plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada : {{Citation étrangère|langue=en|The acquisition, processing, storage and dissemination of vocal, pictorial, textual and numerical information by a microelectronic-band combination of computing, telecommunication and video}}, source : {{Ouvrage|langue=en+de|auteur1=Hans-Dieter Junge|titre=Dictionary of information technology|sous-titre=English/German|lieu=Weinheim, Federal Republic of Germany New York, NY, USA|éditeur=VCH|collection=Parat|année=1989|pages totales=949|isbn=978-3-527-26430-8|isbn2=978-3-527-26420-9|isbn3=978-0-895-73528-7}}, viii, 566 p., {{3e|éd.}}.</ref>{{,}}<ref>{{GDT|mot=information technology|fiche=8875723|consulté le=15 juillet 2012}}</ref>. Dans le [[Travail|monde du travail]], on parle volontiers d’''I.T.'', le département informatique étant ''{{lang|en|the I.T. department}}<ref>[http://www.materiel-informatique.be/it.php IT - Abréviation de IT technology], sur materiel-informatique.be, consulté le 14 mai 2019</ref>'' (les autres termes ne sont quasiment jamais utilisés). == Histoire == {{Article détaillé|Histoire des ordinateurs|Histoire de l'informatique|Chronologie de l'informatique}} Depuis des [[Millénaire|millénaires]], l'[[Homme]] a créé et utilisé des [[instrument de calcul|outils l'aidant à calculer]] ([[abaque (calcul)|abaque]], [[boulier]]{{etc.}}), exigeant, comme les [[Calcul mental|opérations manuelles]], des [[Algorithmique|algorithmes]] de [[Calcul (mathématiques)|calcul]], dont des tables datant de l'époque d'[[Hammurabi|Hammourabi]] (environ [[Années 1750 av. J.-C.|1750 av. J.-C.]]) figurent parmi les exemples les plus anciens. Si les [[Calculatrice mécanique|machines à calculer]] évoluent constamment depuis l'[[Antiquité]], elles n'exécutent pas elles-mêmes l'algorithme : c'est l'homme qui doit apprendre et exécuter la suite des opérations, comme pour réaliser les différentes étapes d'une [[division euclidienne]]. En [[1642]], [[Blaise Pascal]] imagine une machine à calculer{{sfn|Marguin|1994|p=48}}{{,}}{{sfn|Taton|1963}}, la ''[[Pascaline]]'', qui fut commercialisée. Sept exemplaires subsistent dans des [[Musée|musées]] comme celui des [[Musée des Arts et Métiers|Arts et Métiers]]<ref>[http://cugnot.cnam.fr:8000/SEARCH/BASIS/COLLEC/INTERNET/OBJET/DDW?W%3DDOM++PH+LIKE+%27CALCUL+MECANIQUE/CALCUL+INFORMATIQUE%27%26M%3D20%26K%3D520%26R%3DY%26U%3D1 Description de la machine des Arts et métiers].</ref> à [[Paris]], et deux sont dans des collections privées ([[IBM]] en possède une){{sfn|Mourlevat|1988|p=43–44}}. [[Joseph Marie Jacquard]] avec ses [[métier à tisser|métiers à tisser]] à [[Carte perforée|cartes perforées]] illustre en premier le concept de [[programmation]], comme enchaînement [[automatique]] d'opérations élémentaires. [[George Boole]] et [[Ada Lovelace]] esquissent une théorie de la programmation des opérations [[mathématiques]]. Le secteur très féminisé à ses débuts avec des pionnières comme Ada Lovelace, [[Grace Hopper]], [[Frances Allen]], [[Adele Goldberg]] est devenu progressivement plus masculin avec la professionnalisation des différents métiers dans l'informatique (premiers diplômes en informatique{{ref|{{lien web|auteur=Université de Lille, Marie-Paule Quetu et Yann Secq|titre=Les premiers diplômes en informatique|date=2013|url=https://webtv.univ-lille.fr/video/6480/naissance-des-premiers-diplomes-d8217informatique-et-leurs-developpement-entre-1968-et-1990}}}}). La [[Femmes dans l'informatique|place des femmes en informatique]] décroît dès le milieu des années 1980 en France<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pourquoi les femmes ont déserté l’informatique dans les 80’s |url=https://start.lesechos.fr/societe/egalite-diversite/pourquoi-les-femmes-ont-deserte-linformatique-dans-les-80s-1179159 |site=Les Echos Start |date=2016-11-25 |consulté le=2021-12-31}}</ref>. === Mécanographie === Dans les années 1880, [[Herman Hollerith]], futur fondateur d'[[IBM]], fonde la [[mécanographie]] en inventant une machine [[électromécanique]] destinée à faciliter le [[Recensement de la population|recensement]] en stockant les informations sur une [[carte perforée]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’invention de la mécanographie|url=https://interstices.info/linvention-de-la-mecanographie/|site=interstices.info|consulté le=2019-05-13}}</ref>. Le gouvernement des États-Unis utilise pour la première fois à grande échelle les trieuses et les tabulatrices lors du recensement de [[1890]], à la suite de l'afflux des immigrants dans ce pays dans la seconde moitié du {{s-|XIX}}. L'ingénieur [[Norvégiens|norvégien]] [[Fredrik Rosing Bull]] a créé la première entreprise européenne qui a développé et commercialisé des équipements mécanographiques. Installé en [[Suisse]] dans les [[années 1930]] il est ensuite venu en France pour s'attaquer au marché français. Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], [[René Carmille]] utilisait des machines mécanographiques [[Bull (entreprise)|Bull]]. Les Allemands étaient équipés de machines mécanographiques avant la Seconde Guerre mondiale. Ces équipements étaient installés dans des ateliers composés de trieuses, interclasseuses, perforatrices, tabulatrices et calculatrices connectées à des perforateurs de cartes. Des machines électromécaniques utilisant aussi des lampes radio comme les [[Triode (électronique)|triodes]] effectuaient les traitements. Ces lampes dégageaient de la chaleur qui attirait les insectes, et les {{lang|en|''[[bug (informatique)|bugs]]''}} (terme anglais pour ''insectes'', francisé en « bogue ») étaient une cause de panne courante. Les femmes occupent une [[Femmes dans l'informatique|place prépondérante]] au début de l'informatique dans les activités de calcul et de programmation. Les programmeuses de l'ordinateur [[ENIAC]] en 1944 sont six mathématiciennes : [[Marlyn Meltzer]], [[Betty Holberton]], [[Kathleen Antonelli]], [[Ruth Teitelbaum]], [[Jean Bartik]], [[Frances Spence]]{{Sfn|Evans|2018|p=39}}. [[Adele Goldstine]] est leur formatrice et elles sont surnommées les « ''ENIAC girls'' »{{Sfn|Light|1999|p=459}}. L'informatique moderne n'a pu émerger qu'à la suite de l'invention du [[transistor]] en 1947 et son industrialisation dans les [[années 1960]]. === Naissance de l'informatique moderne === L'informatique moderne commence avant la [[Seconde Guerre mondiale]], lorsque le [[Mathématiques|mathématicien]] [[Alan Turing]] pose les bases d'une théorisation de ce qu'est un ordinateur, avec son concept de [[Machine de Turing|machine universelle de Turing]]. Turing pose dans son article les fondements théoriques de ce qui sépare la machine à calculer de l'ordinateur : la capacité de ce dernier à réaliser un calcul en utilisant un algorithme conditionnel. Après la Seconde Guerre mondiale, l'invention du transistor, puis du [[circuit intégré]] permettront de remplacer les [[relais électromécanique]]s et les [[tube électronique|tubes à vide]], qui équipent les machines à calculs pour les rendre à la fois plus petites, plus complexes, plus économiques et plus fiables. Le [[capital-risque]] finance des [[Histoire des bourses de valeurs#JFK face à la bulle sur l'électronique de 1961|dizaines de sociétés électroniques]]. Avec l'[[architecture de von Neumann]], mise en application de la [[Machine de Turing|machine universelle de Turing]], les ordinateurs dépassent la simple faculté de calculer et peuvent commencer à accepter des programmes plus évolués, de nature algorithmique. En 1961, [[Marion Créhange]] soutient une des premières thèses en informatique en France<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Trois mille ans d’informatique |url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/trois-mille-ans-dinformatique |site=CNRS Le journal |consulté le=2021-04-22}}</ref>. Dans les [[années 1970]], l'informatique se développe avec les [[télécommunications]], avec [[ARPANET|Arpanet]], le [[Cyclades (réseau)|réseau Cyclades]] et la [[Distributed System Architecture]] (DSA) de [[Protocole réseau#Les couches|réseau en couches]], qui donnera naissance en [[1978]] au [[modèle OSI]], appelé aussi « OSI-DSA », puis aux protocoles TCP-IP dans les [[années 1990]], grâce à la baisse des prix des [[microprocesseurs]]. Les concepts de [[datagramme]]<ref name="ReferenceB">[http://www.feb-patrimoine.com/histoire/articles/bulltelecom.html "Bull et les communications", par Claude Rolland, sur FEB Patrimoine].</ref> et d'[[informatique distribuée]], d'abord jugés risqués, s'imposeront grâce à l'[[Internet]]. === Développement des applications informatiques === La série de livres {{lang|en|''The Art of Computer Programming''}} de [[Donald Knuth]], publiée à partir des années [[1960]], fait ressortir les aspects mathématiques de la [[programmation informatique]]<ref>{{en}} Donald Knuth, ''The Art of Computer Programming'', tome 1 (''fundamental algorithms''), tome 2 (''seminumerical algorithms''), tome 3 (''sorting and searching''), tome 4 (''combinatorial algorithms'').</ref>. [[Edsger Dijkstra]], [[Niklaus Wirth]] et [[Christopher Strachey]] travaillent et publient vers un même axe. Ces travaux préfigurent d'importants développements en matière de langage de programmation. L'amélioration de l'expressivité des [[langages de programmation]] a permis la mise en œuvre d'algorithmes toujours plus sophistiqués, appliqués à des données de plus en plus variées. La [[miniaturisation]] des [[Composant électronique|composants]] et la réduction des [[Coût de production|coûts de production]], associées à une augmentation de la demande en traitements des informations de toutes sortes ([[Science|scientifiques]], [[Finance|financières]], [[Commerce|commerciales]]{{etc.}}), ont eu pour conséquence une diffusion de l'informatique dans tous les [[secteurs économiques]], ainsi que dans la [[vie quotidienne]] des individus. Dans les années 1970, [[Xerox]] fait réaliser des études en [[psychologie cognitive]] et en [[ergonomie]] en vue de simplifier l'utilisation des outils informatiques. L'[[interface graphique]] propose un accès à la machine plus proche des objets ordinaires que l'[[interface en ligne de commande]] existant jusque-là. [[Histoire des bourses de valeurs#De l'Affaire Bull à l'encerclement de l'empire IBM|Les constructeurs souhaitant concurrencer le géant IBM promeuvent]] une informatique plus décentralisée. La [[démocratisation]] de l'utilisation d'Internet – réseau basé sur [[ARPANET]] – depuis [[1995]], a amené les outils informatiques à être de plus en plus utilisés dans une logique de [[réseau]]{{sfn|Foray|1990}} comme moyen de télécommunication, à la place des outils tels que la [[poste]] ou le [[téléphone]]. Elle s'est poursuivie avec l'apparition des [[Logiciel libre|logiciels libres]]<ref>N. Jullien, 2001, ''Impact du logiciel libre sur l’industrie informatique'', Thèse de Doctorat en Sciences Économiques.</ref>, puis des [[Réseau social|réseaux sociaux]] et des outils de [[travail collaboratif]] dont [[Wikipédia]] n'est qu'un des nombreux exemples. Face à la demande pour [[Numérisation|numériser]] photos et musiques, les capacités de stockage, de traitement et de partage des données explosent et les sociétés qui ont parié sur la croissance la plus forte l'emportent le plus souvent, en profitant d'une [[Histoire des bourses de valeurs#Les deux bulles financières géantes : Nikkeï en 1990, Nasdaq en 2000|énorme bulle spéculative sur les sociétés d'informatique]]. En France, l'informatique n'a commencé à se développer que dans les années 1960, avec le [[Plan Calcul]]. Depuis lors, les gouvernements successifs ont mené des politiques diverses en faveur de la [[recherche scientifique]], l'[[enseignement]], la tutelle des [[Télécommunications en France|télécommunications]], la [[nationalisation]] d'entreprises clés. == Science informatique == {{Article détaillé|Informatique théorique}} La [[Computer science|science informatique]] est une [[science formelle]], dont l'objet d'étude est le [[Calcul (mathématiques)|calcul]]<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Louis Giavitto|titre=Le calcul, une notion difficile à attraper|url=http://interstices.info/calcul-notion|site=interstices.info|année=2009}}</ref> au sens large, c'est-à-dire, non pas exclusivement [[arithmétique]], mais en rapport avec tout type d'information que l'on peut représenter par une [[numérisation|suite de nombres]]. Ainsi, textes, séquences d'[[ADN]], images, sons ou formules logiques peuvent faire l'objet de calculs. Selon le contexte, on parle d'un calcul, d'un algorithme, d'un programme, d'une procédure. === Calculabilité === {{Article détaillé|Calculabilité}} Un algorithme est une manière systématique de procéder pour arriver à calculer un résultat<ref>{{Lien web|auteur=Philippe Flajolet et Étienne Parizot|titre=Qu'est-ce qu'un algorithme ?|url=http://interstices.info/algo|année=2004|site=interstices.info}}</ref>. Un des exemples classiques est l'[[algorithme d'Euclide]] du [[Calcul (mathématiques)|calcul]] du « Plus grand commun diviseur » ([[PGCD]]) qui remonte au moins à [[300 av. J.-C.|300 {{av JC}}]], mais il s'agit déjà d'un calcul complexe. Avant cela, le simple fait d'utiliser un [[Abaque (calcul)|abaque]] demande d'avoir réfléchi à un moyen systématique (et correct) d'utiliser cet outil pour réaliser des opérations arithmétiques. Des algorithmes existent donc depuis l'[[Antiquité]], mais ce n'est que depuis les années 1930, avec les débuts de la théorie de la calculabilité, que les scientifiques se sont posés les questions « qu'est-ce qu'un modèle de calcul ? », « est-ce que tout est calculable ? » et ont tenté d'y répondre formellement<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Stephen C. |nom1=Kleene |titre=Origins of recursive function theory |périodique=Annals of the History of Computing |volume=3 |éditeur=IEEE |date=1981 |doi=10.1109/sfcs.1979.33 |lire en ligne=https://ieeexplore.ieee.org/document/4392910 |consulté le=2020-12-03 |pages=52-67 }}</ref>. Il existe de nombreux modèles de calcul, dont les deux principaux sont la « [[machine de Turing]] » et le « [[lambda-calcul]] ». Ces deux systèmes formels définissent des objets qui peuvent représenter ce qu'on appelle des procédures de calcul, des algorithmes ou des programmes. Ils définissent ensuite un moyen systématique d'appliquer ces procédures, c'est-à-dire de calculer. Le résultat le plus important de la [[Théorie de la calculabilité|calculabilité]] est probablement le fait que les principaux modèles de calcul ont exactement la même [[FLOPS|puissance]]<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Gabriel Ganascia|titre=Alan Turing : du calculable à l'indécidable|url=http://interstices.info/turing|année=2004|site=interstices.info}}</ref>, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de [[Procédure (informatique)|procédure]] que l'on pourrait exprimer dans un modèle mais pas dans un autre. La [[thèse de Church]] postule que ces modèles de calcul équivalents décrivent complètement et mathématiquement tout ce qui est physiquement calculable. Un deuxième résultat fondamental est l'existence de fonctions incalculables, une fonction étant ce que calcule une procédure ou un algorithme (ceux-ci désignant plutôt comment faire le calcul). On peut montrer qu'il existe des fonctions, bien définies, pour lesquelles il n'existe pas de procédure pour les calculer. L'exemple le plus connu étant probablement le [[problème de l'arrêt]], qui montre qu'il n'existe pas de machine de Turing calculant si une autre machine de Turing donnée s'arrêtera (et donc donnera un résultat) ou non. Tous les modèles de calcul étant équivalents, ce résultat s'applique aussi aux autres modèles, ce qui inclut les programmes et logiciels que l'on peut trouver dans les ordinateurs courants. Il existe un lien très fort entre les fonctions que l'on ne peut pas calculer et les problèmes que l'on ne peut pas décider (voir [[Décidabilité]]). === Algorithmique === {{Article détaillé|Algorithmique}} L'algorithmique est l'étude comparative des différents algorithmes. Tous les algorithmes ne se valent pas : le nombre d'opérations nécessaires pour arriver à un même résultat diffère d'un algorithme à l'autre. Ce nombre d'opérations, appelé la [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité algorithmique]] est le sujet de la [[théorie de la complexité des algorithmes]], qui constitue une préoccupation essentielle en algorithmique. La [[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité algorithmique]] sert en particulier à déterminer comment le nombre d'opérations nécessaires évolue en fonction du nombre d'éléments à traiter (la taille des données) : * soit l'évolution peut être indépendante de la taille des [[donnée]]s, on parle alors de complexité constante ; * soit le nombre d'opérations peut augmenter selon un rapport logarithmique, linéaire, [[Polynôme|polynomial]] ou exponentiel (dans l'ordre décroissant d'efficacité et pour ne citer que les plus répandues) ; ** une augmentation exponentielle de la complexité aboutit très rapidement à des durées de calcul déraisonnables pour une utilisation en pratique ; ** tandis que pour une complexité polynomiale (ou meilleure), le résultat sera obtenu après une durée de calcul réduite, même avec de grandes quantités de données. Nous arrivons maintenant à un problème ouvert fondamental en informatique : « [[Problème P = NP|P est-il égal à NP]] ? »<ref>{{Lien web|auteur=Jean-Paul Delahaye|titre=P=NP, un problème à un million de dollars ?|url=http://interstices.info/probleme-np|année=2007|site=interstices.info}}</ref>. En simplifiant beaucoup : P est « l'ensemble des problèmes pour lesquels on connaît un algorithme efficace » et NP « l'ensemble des problèmes pour lesquels on connaît un algorithme efficace pour vérifier une solution à ce problème ». Et en simplifiant encore plus : existe-t-il des problèmes difficiles ? Des problèmes pour lesquels il n'existe pas d'algorithme efficace ? Cette question est non seulement d'un grand intérêt théorique mais aussi pratique. En effet, un grand nombre de problématiques courantes et utiles sont des problèmes que l'on ne sait pas résoudre de manière efficace. C'est d'ailleurs un des [[problèmes du prix du millénaire]] et le [[Institut de mathématiques Clay|Clay Mathematics Institute]] s'est engagé à verser un million de [[Dollar américain|dollars]] aux personnes qui en trouveraient la solution. C'est un problème ouvert, donc formellement, il n'y a pas de réponse reconnue. Mais, en pratique, {{référence nécessaire|la plupart des spécialistes}} s'accordent pour penser que P≠NP, c'est-à-dire qu'il existe effectivement des problèmes difficiles qui n'admettent pas d'algorithme efficace. === Cryptologie === {{Article détaillé|Cryptologie}} Ce type de problème de complexité algorithmique est directement utilisé en [[cryptologie]]. En effet, les méthodes de cryptologie modernes reposent sur l'existence d'une fonction facile à calculer qui possède une fonction réciproque difficile à calculer. C'est ce qui permet de chiffrer un message qui sera difficile à décrypter (sans la clé). La plupart des [[Chiffrement|chiffrements]] (méthode de [[cryptographie]]) reposent sur le fait que la procédure de [[décomposition en produit de facteurs premiers]] n'a pas d'[[algorithme]] efficace connu. Si quelqu'un trouvait un tel algorithme, il serait capable de décrypter la plupart des cryptogrammes facilement. On sait d'ailleurs qu'un [[calculateur quantique]] en serait capable, mais les calculateurs quantiques actuels n'ont pas encore cette capacité. === Autre === {{Article détaillé|Traitement automatique du langage naturel}} Depuis les années 1960, et à la frontière avec la [[logique mathématique]] : la [[correspondance de Curry-Howard]] a jeté un pont entre le monde des démonstrations formelles et celui des programmes, dans la discipline des [[méthode formelle|méthodes formelles]]. Citons aussi l'étude de la mécanisation des procédés de calcul et de pensée qui a permis de mieux comprendre la réflexion humaine, et apporté des éclairages en [[psychologie cognitive]] et en [[linguistique]], par exemple, à travers la discipline du traitement automatique du langage naturel<ref>{{Lien web|titre=Science & Informatique : Le donnant-donnant de l'informatique et des sciences|url=http://www.journaldunet.com/solutions/0411/041125_science_intro.shtml|site=journaldunet.com|consulté le=2019-05-13}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.psychoweb.fr/articles/intelligence-artificielle/156-science-cognitive-et-informatique-opposition-et-conver.html|titre=Sciences cognitives et informatique - opposition et convergence|site=psychoweb.fr}}.</ref>. == Technologies de l'information et de la communication == Le terme ''technologies de l'information et de la communication'' désigne un secteur d'activité et un ensemble de biens qui sont des applications pratiques des connaissances scientifiques en ''informatique'' ainsi qu'en [[électronique numérique]], en [[télécommunication]], en [[sciences de l'information et de la communication]] et en [[cryptologie]]. * Le ''[[matériel informatique]]'' est un ensemble d'équipements (pièces détachées) servant au traitement des informations. * Un ''logiciel'' contient des suites d'[[Instruction machine|instructions]] qui décrivent en détail les algorithmes des opérations de traitement d'information ainsi que les informations relatives à ce traitement (valeurs clés, textes, images, etc.). Les appareils en électronique numérique utilisent tous un système [[logique]]. Les entrées et sorties des [[Composant électronique|composants électroniques]] n'ont que deux états ; l'un correspondant à ''vrai'', l'autre à ''faux''. On démontre qu'en assimilant ''vrai'' au [[nombre]] 1 et ''faux'' au nombre 0, on peut établir les règles logiques qui fondent un [[système de numération]] [[système binaire|binaire]]. Les appareils représentent toute l'[[information]] sous cette forme. Les [[appareil informatique|appareils informatiques]] se décomposent en quatre ensembles qui servent respectivement à entrer des [[Donnée (informatique)|données]], les stocker, les traiter, puis les faire ressortir de l'appareil, selon les principes de la [[machine de Turing]] et l'[[architecture de von Neumann]]. Les données circulent entre les pièces des différentes unités par des lignes de communication, les [[Bus informatique|bus]]. Le [[processeur]] est la pièce centrale qui anime l'appareil en suivant les instructions des [[programme informatique|programmes]] qui sont enregistrés à l'intérieur. === Appareils informatiques === {{Article détaillé|Appareil informatique}} [[Fichier:Postomat-Windows-p1020441.jpg|vignette|Un [[distributeur de billets]] contient un logiciel d'ordinateur.]] Il existe aujourd'hui une gamme étendue d'appareils capables de traiter automatiquement des informations. De ces appareils, l'[[ordinateur]] est le plus connu, le plus ouvert, le plus complexe et un des plus anciens. L'ordinateur est une machine modulable et universelle qui peut être adaptée à de nombreuses tâches par ajout de matériel ou de logiciel. Un [[système embarqué]] est un appareil équipé de matériel et de logiciel informatique, et affecté à une tâche bien précise. Exemples d'appareils : * la [[console de jeu]] est un appareil destiné au [[jeu vidéo]], une activité que l'on peut aussi exercer avec un ordinateur ; * le NAS (acronyme de l'anglais ''{{lang|en|[[Serveur de stockage en réseau|network attached storage]]}}'', littéralement « mémoire attachée à un réseau ») est un appareil destiné à garder des informations en mémoire et à les mettre à disposition via un [[réseau informatique]] ; * le [[Guichet automatique bancaire|distributeur de billets]] : un [[automate]] qui distribue sur demande des billets de banque ou des tickets de transport public ; les distributeurs sont souvent des ordinateurs effectuant un nombre limité de tâches ; * le [[télévision par satellite|récepteur satellite]] tout comme le décodeur de [[Télévision numérique terrestre|Télévision Numérique Terrestre]] : les émissions de télévision se font en [[numérique]] et sont captées et décodées par des appareils informatiques ; * les appareils d'[[avionique]] sont des appareils électroniques et informatiques placés dans les [[avion]]s et les [[véhicule spatial|véhicules spatiaux]] ; ils servent à la navigation, la prévention des collisions et la télécommunication ; * le [[Global Positioning System|GPS]] : un appareil qui affiche une carte géographique, et se positionne sur la carte grâce à un réseau de satellites ; les cartes géographiques sont des informations créées par ordinateur ; * le [[téléphone mobile]] : initialement c'est un simple appareil [[Électronique analogique|analogique]] utilisable par un nombre restreint d'utilisateurs, le téléphone portable numérisé est utilisable en masse et sert aussi à jouer, à visionner des images ou des vidéos ; * Les [[smartphone]]s sont de véritables ordinateurs de poche, intégrant de nombreux capteurs (positionnement [[Global Positioning System|GPS]], [[accéléromètre]]s multi-axes, [[Capteur photographique]], [[thermomètre]], [[hygromètre]]), regroupant ainsi plusieurs appareils différents dans un même boîtier ; * les [[systèmes d'arme]] sont des dispositifs informatiques qui permettent l'organisation et le suivi des opérations militaires : positionnement géographique, [[Balistique|calcul des tirs]], guidage des appareils et des véhicules ; * les [[robot]]s sont des appareils électromécaniques qui effectuent, de manière autonome, des tâches pour assister ou remplacer des humains ; l'autonomie est assurée par un appareil informatique placé à l'intérieur et/ou à l'extérieur du robot. === Matériel informatique === {{Article détaillé|Matériel informatique}} {{section à recycler|date=avril 2017}} L'ensemble des composants électroniques, nécessaires au fonctionnement des appareils numériques, est appelé « en anglais {{lang|en|''hardware''}} ». Dans un boîtier se trouvent les pièces centrales, par exemple, le [[processeur]] et des pièces périphériques servant à l'acquisition, au stockage, à la restitution et la transmission d'informations. L'appareil est un assemblage de pièces qui peuvent être de différentes marques. Le respect des [[norme et standard techniques|normes industrielles]] par les différents fabricants assure le fonctionnement de l'ensemble. ==== Carte mère ==== [[Fichier:ASRock K7VT4A Pro Mainboard.jpg|vignette|redresse|Carte mère avec le [[Socket (processeur)|support du microprocesseur]], les [[Slot (informatique)|connecteurs mémoire]] et périphériques]] {{voir|carte mère}} La [[carte mère]] est un [[circuit imprimé]] avec de nombreux composants et [[Port matériel|ports de connexion]] constituant le support principal des éléments essentiels d'un ordinateur (Supports des [[microprocesseur]], [[Mémoire vive|mémoires]], connecteurs divers et autres [[Port matériel|ports d'entrée-sortie]])<ref>[https://cours-informatique-gratuit.fr/dictionnaire/carte-mere/ Définition - Carte mère], sur cours-informatique-gratuit.fr, consulté le 24 février 2017.</ref>. ==== Boîtier et périphériques ==== L'intérieur du boîtier d'un appareil informatique contient un ou plusieurs [[circuit imprimé|circuits imprimés]] sur lesquels sont soudés des [[composant électronique|composants électroniques]] et des [[connectique|connecteurs]]. La [[carte mère]] est le circuit imprimé central, sur lequel sont connectés tous les autres équipements. Un [[bus informatique|bus]] est un ensemble de lignes de communication qui servent aux échanges d'information entre les composants de l'appareil informatique. Les informations sont transmises sous forme de [[signal électrique|signaux électriques]]. Le plus petit élément d'information manipulable en informatique correspond à un [[bit]]. Les bus transfèrent des [[byte]]s d’informations composés de plusieurs bits en parallèle. Les [[périphérique informatique|périphériques]] sont par définition, les équipements situés à l'extérieur du boîtier. ==== Équipements d'entrée ==== [[Fichier:Asus_P5K-SEIntel_E6320.jpg|vignette|redresse|Le boîtier avec la carte mère, le ventilateur du processeur, l'alimentation et la mémoire.]] [[Fichier:Gorf game board.jpg|vignette|redresse|Carte interchangeable, circuit imprimé assurant support et liaison pour les composants numériques.]] Les périphériques d'entrée servent à commander l'appareil informatique ou à y envoyer des informations. L'envoi des informations se fait par le procédé de [[numérisation]]. Il s'agit de transformer des informations brutes (une page d'un livre, les listes des éléments périodiques, etc.) en suite de nombres binaires pouvant être manipulées par un appareil informatique. La transformation est faite par un [[circuit électronique]]. La construction du circuit diffère en fonction de la nature de l'information à numériser. L'ensemble des dispositifs de commande et les périphériques de sortie directement associés forment une façade de commande appelée [[interface homme-machine]]. ==== Stockage d'information ==== Une [[mémoire informatique|mémoire]] est un dispositif électronique ([[circuit intégré]]) ou électromécanique destiné à conserver des informations dans un appareil informatique. * Une [[mémoire de masse]] : dispositif de stockage de grande capacité, souvent électromagnétique (bandes magnétiques, disques durs), destiné à conserver longtemps une grande quantité d'informations. Sur ces supports les données sont enregistrées dans des [[Fichier informatique|fichiers]]. ** Un [[disque dur]] : mémoire de masse à accès direct, de grande capacité, composée d'un ou de plusieurs disques rigides superposés et magnétiques. L'[[IBM RAMAC 305|IBM Ramac 305]], le premier disque dur, a été dévoilé en [[1956 en informatique|1956]]. Le disque dur est une des mémoires de masse les plus utilisées en informatique. Pour gérer de grandes volumétries, ces disques sont associés par des mécanismes logiciels permettant d'étendre leur capacité (jusqu'à plusieurs Po) et d'y intégrer une protection avancée ([[RAID (informatique)#RAID|RAID]] et [[Réplication (informatique)|Réplication]] au niveau bloc. Réplication, Versioning et [[Instantané (informatique)|Snapshot]] au niveau fichier). * Une [[mémoire morte]] (« ''Read Only Memory'' » en anglais, ou ROM) : mémoire composée de circuits intégrés où les informations ne peuvent pas être modifiées. Ce type de mémoire est toujours installé par le constructeur et utilisé pour conserver définitivement des logiciels embarqués. * Une [[mémoire vive]] : mémoire composée de circuits intégrés où les informations peuvent être modifiées. Les informations non enregistrées sont souvent perdues à la mise hors tension. ==== Processeur ==== [[Fichier:PB200609.JPG|vignette|redresse|microprocesseur.]] Le [[processeur]] est le ou les composants électroniques qui exécute des [[Instruction machine|instructions]] (calcul, choix, gestion des taches). Un appareil informatique contient au moins un [[microprocesseur]], voire deux, quatre, ou plus. Les [[Superordinateur|ordinateurs géants]] contiennent des milliers de processeurs. Le sigle [[Processeur|CPU]] (pour l'anglais {{lang|en|''Central Processing Unit''}}) désigne le ou les processeurs centraux de l'appareil. L'exécution des instructions par le ou les CPU influence tout le déroulement des traitements. Un [[microprocesseur multi-cœur]] réunit plusieurs [[circuits intégrés]] de [[processeur]] dans un seul [[Boîtier de circuit intégré|boîtier]]. Un composant électronique construit de cette manière effectue le même travail que plusieurs processeurs. ==== Équipements de sortie ==== Les équipements de sortie servent à présenter les informations provenant d'un appareil informatique sous une forme reconnaissable par un [[homo sapiens|humain]]. * Un [[convertisseur numérique-analogique]] (en anglais {{lang|en|''Digital to Analog Converter''}} ou DAC) est un [[composant électronique]] qui transforme une information [[numérique]] (une suite de nombres généralement en [[Système binaire|binaire]]) en un [[signal électrique]] [[analogique]]. Il effectue le travail inverse de la [[numérisation]] (exemple : un lecteur de CD audio). * Un [[Écran (optique)|écran]] est une surface sur laquelle s'affiche une image (exemple : des fenêtres de dialogue et des documents). Les images à afficher sont générées par un [[circuit électronique]] [[convertisseur numérique-analogique]] en sortie des [[Carte graphique#Connectique|cartes vidéos]] pour l'affichage sur les écrans analogiques. De plus en plus souvent, l'étape du [[Convertisseur numérique-analogique|DAC]] est supprimée grâce à la connexion [[HDMI]] avec les écrans interprétant directement les images numériques. * Un [[Écran d'ordinateur|moniteur]] est un écran utilisant les mêmes techniques que celles utilisées par les [[téléviseur]]s, qui affiche des graphiques et des textes provenant de l'appareil informatique. * Une [[imprimante]] est un équipement servant à produire des informations non volatiles, sous forme d'impression sur papier. Il peut s'agir de textes, de tableaux, de graphiques, de schémas, de photos{{etc}} * Un [[haut-parleur]] ou un [[Jack (prise)|« jack »]] : on peut brancher un casque, un système d'enceintes amplifiées, ou tout système audio, afin de reproduire les sons dans le [[spectre électromagnétique|spectre]] audible par les humains, fabriqués ou passant par la [[carte son]]. Cette dernière utilisant aussi un [[convertisseur numérique-analogique|DAC]] mais aussi [[Convertisseur analogique-numérique|ADC]], permettant de numériser les signaux analogiques provenant de [[microphone]]s ou de tout [[Hi-fi|appareil électronique de reproduction sonore]] que l'on connecte au connecteur ''{{lang|en|[[Microphone|mic]]}}'' ou ''{{lang|en|line}}''. [[Fichier:Network-connections.png|vignette|redresse|Transmission par câbles.]] ==== Équipements de réseau ==== Les équipements de réseau servent à la communication d'informations entre des appareils informatiques, en particulier, à l'envoi d'informations, à la réception, à la retransmission, et au filtrage. Les communications peuvent se faire par [[paire torsadée|câble]], par [[onde radio]], par [[Satellite de télécommunications|satellite]], ou par [[fibre optique]]. Un [[protocole de communication]] est une [[norme industrielle]] relative à la communication d'informations. La norme établit autant le point de vue électronique (tensions, fréquences) que le point de vue informationnel (choix des informations, format), ainsi que le déroulement des opérations de communication (qui initie la communication, comment réagit le correspondant, combien de temps dure la communication, etc.). Selon le [[modèle OSI]] – qui comporte sept niveaux –, une norme industrielle (en particulier un protocole de communication) d'un niveau donné, peut être combinée avec n'importe quelle norme industrielle d'une couche située en dessus ou en dessous. Une [[carte réseau]] est un circuit imprimé qui sert à recevoir et envoyer des informations conformément à un ou plusieurs protocoles. Un [[modem]] est un équipement qui sert à envoyer des informations sous forme d'un [[signal électrique]] [[Modulation du signal|modulé]], ce qui permet de les faire passer sur une ligne de communication [[analogique]] telle une ligne [[téléphonie|téléphonique]]. === Logiciel informatique === {{Article détaillé|Logiciel}} Un ''logiciel'' est un ensemble d'informations relatives à un traitement automatisé, qui correspond à la {{citation|procédure}} d'une [[Machine de Turing]]. La mécanique de cette [[machine de Turing|machine]] correspondant au processeur. Le logiciel peut être composé d'instructions et de données. Les instructions mettent en application les algorithmes en rapport avec le traitement d'information voulu. Les données incluses dans un logiciel sont les informations relatives à ce traitement ou exigées par lui (valeurs clés, textes, images, etc.). Le logiciel peut prendre une forme exécutable (c'est-à-dire, directement compréhensible par le micro-processeur) ou source, c'est-à-dire que la représentation est composée d'une suite d'[[Instruction machine|instructions]] directement compréhensible par un individu. Ainsi donc, on peut considérer le logiciel comme une abstraction qui peut prendre une multitude de formes : il peut être imprimé sur du papier, conservé sous forme de [[fichier informatique|fichiers informatiques]] ou encore stocké dans une [[mémoire informatique|mémoire]] (une disquette, une clé USB). [[Fichier:Operating system placement-fr.svg|vignette|redresse|Catégories de logiciels.]] Un appareil informatique peut contenir de très nombreux logiciels, organisés en trois catégories : * ''[[logiciel applicatif]]'' : contient les instructions et les informations relatives à une ''activité'' automatisée. Un ordinateur peut stocker une panoplie de logiciels applicatifs, correspondant aux très nombreuses activités pour lesquelles il est utilisé ; * ''[[logiciel système]]'' : contient les instructions et les informations relatives à des ''opérations de routine'' effectuées par les différents logiciels applicatifs ; * ''[[système d'exploitation]]'' : logiciel système qui contient l'ensemble des instructions et des informations relatives à l’utilisation commune du matériel informatique par les logiciels applicatifs ; * ''[[micrologiciel]]'' ({{lang|en|''firmware''}} en anglais) : logiciel de bas niveau permettant la configuration, le démarrage d'un système et de rendre celui-ci « standard » quels que soient son constructeur et sa technologie. Un micrologiciel contient les instructions et les informations relatives au déroulement de cette opération sur l'équipement en question. Un appareil informatique peut contenir de nombreux micrologiciels. Chaque micrologiciel contient les instructions et les informations relatives à tous les traitements qui peuvent être effectués par les équipements d'une série ou d'une marque déterminée. Un ''logiciel embarqué'', un ''[[logiciel libre]]'', un ''[[logiciel propriétaire]]'' font référence à une manière de distribuer le logiciel. Voir « [[distribution de logiciels]] ». ==== Domaines d'activités informatisées ==== Lire en ligne : ''IEEE Computer Society - Keywords''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.computer.org/mc/keywords/keywords.htm|titre={{lang|en|Associated Computer Machinery Taxonomy}}|site=computer.org}}.</ref>. * Manipulation d'informations administratives : commerciales, financières, légales, industrielles et comptables depuis [[1962]]. * Ingénierie : [[conception assistée par ordinateur]] et fabrication assistée par ordinateur dans les domaines de l'aéronautique, l'astronautique, la mécanique, la [[chimie numérique|chimie]], l'électronique et l'[[génie logiciel|informatique]]. * Sciences de la vie : biologie, santé. * Sciences sociales : psychologie, sociologie, économie. * Design et artisanat : architecture, littérature, musique. * {{lang|en|''[[Malware]]''}} ou [[logiciel malveillant]] : espionnage, vol d'informations, usurpation d'identité. ==== Logiciel applicatif ==== Un logiciel applicatif ou [[application (informatique)|application informatique]] contient les instructions et les informations relatives à une ''activité'' automatisée par un appareil informatique (''informatisée''). Il peut s'agir d'une activité de ''production'' (exemple : activité professionnelle), de recherche, ou de loisir. * Par exemple, une application de [[gestion des données|gestion]] est un logiciel applicatif servant au stockage, au tri et au classement d'une grande quantité d'informations. Les traitements consistent en la collecte et la vérification des informations fraîchement entrées, [[Recherche d'information|la recherche d'informations]] et la rédaction automatique de documents (rapports). * Un autre exemple, un [[jeu vidéo]] est un logiciel applicatif servant à jouer. Les traitements consistent en la manipulation d'images et de sons, la création d'images par [[Infographie|synthèse]], ainsi que l'arbitrage des règles du jeu. ==== Logiciel système ==== Un logiciel système contient les instructions et les informations relatives à des opérations de routine susceptibles d'être exécutées par plusieurs logiciels applicatifs. Un logiciel système sert à fédérer, unifier et aussi simplifier les traitements d'un logiciel applicatif. Les logiciels systèmes contiennent souvent des [[bibliothèque logicielle|bibliothèques logicielles]]. Lorsqu'un logiciel applicatif doit effectuer une opération de routine, celui-ci fait appel au logiciel système par un mécanisme appelé [[appel système]]. La façade formée par l'ensemble des appels systèmes auquel un logiciel système peut répondre est appelée [[Interface de programmation]] ou API (acronyme de l'anglais {{lang|en|''Application programming Interface''}}). Un logiciel applicatif effectue typiquement un grand nombre d'appels système, et par conséquent, il peut fonctionner uniquement avec un système d'exploitation dont l'[[interface de programmation]] correspond. Le logiciel est alors dit ''compatible'' avec ce système d'exploitation, et inversement. ===== Système d'exploitation ===== {{Article détaillé|Système d'exploitation}} Le système d'exploitation est un logiciel système qui contient l'ensemble des instructions et des informations relatives à l’''utilisation commune'' du matériel informatique par les logiciels applicatifs. Les traitements effectués par le système d'exploitation incluent : répartition du temps d'utilisation du processeur par les différents logiciels ([[multitâche]]), répartition des informations en mémoire vive et en mémoire de masse. En mémoire de masse, les informations sont groupées sous formes d'unités logiques appelées [[fichier informatique|fichiers]]. Les traitements effectués par le système d'exploitation incluent également les mécanismes de protection contre l'utilisation simultanée par plusieurs logiciels applicatifs d'équipements de matériel informatique qui par nature ''ne peuvent pas'' être utilisés de manière partagée (voir [[Exclusion mutuelle]]). [[POSIX]] est une [[norme industrielle]] d'une [[interface de programmation]] qui est appliquée dans de nombreux systèmes d'exploitation, notamment la famille [[UNIX]]. ===== Environnement graphique ===== [[Fichier:Arosrus.jpeg|vignette|redresse|Environnement graphique.]] L’[[environnement graphique]] est le logiciel système qui organise automatiquement l'utilisation de la surface de l'écran par les différents logiciels applicatifs et redirige les informations provenant des dispositifs de pointage ([[souris (informatique)|souris]]). L'environnement graphique est souvent partie intégrante du système d'exploitation. ===== Système de gestion de base de données ===== Une [[base de données]] est un stock structuré d'informations enregistré dans un dispositif informatique. Un [[système de gestion de base de données]] (sigle : SGBD) est un [[logiciel système]] dont les traitements consistent à l'organisation du stockage d'informations dans une ou plusieurs bases de données. Les informations sont disposées de manière à pouvoir être facilement modifiées, triées, classées, ou supprimées. Les automatismes du SGBD incluent également des protections contre l'introduction d'informations incorrectes, contradictoires ou dépassées<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.fb.com/amikinfo|titre={{lang|en|Database functionality}}|site=fb.com}}.</ref>. ==== Micrologiciel ==== [[Fichier:AMI 486DX EISA BIOS 20051109.jpg|vignette|redresse|Puce contenant un micrologiciel.]] * Dans un équipement informatique utilisation d'un équipement matériel déterminé, opération de routine. Un micrologiciel contient les instructions et les informations relatives au traitement de cette opération sur l'équipement en question. Chaque micrologiciel contient les informations relatives à tous les traitements de routine qui peuvent être effectués par les équipements d'une série ou d'une marque déterminée. ** BIOS (acronyme de l'anglais {{lang|en|''[[BIOS (informatique)|Basic Input Output System]]''}}) : nom du micrologiciel incorporé à la [[carte mère]] d'un [[ordinateur personnel|ordinateur]], qui est développé spécifiquement pour celle-ci. Il contient toutes les [[routine (informatique)|routines]] spécifiques : [[boot]] ou démarrage du système d'exploitation, gestion des [[entrées-sorties]], gestion de l'[[énergie (physique)|énergie]] et du [[refroidissement]], etc. C'est à lui que s'adresse le système d'exploitation pour effectuer une grande diversité de tâches. * Dans un appareil électronique : les micrologiciels sont utilisés pour réaliser des automatismes difficiles à concevoir uniquement avec des [[circuit électronique|circuits électroniques]]. Par exemple, dans des appareils [[Électronique domestique|électroménagers]] ([[lave-linge]], [[lave-vaisselle]]) ou les [[Moteur à combustion interne|moteurs]] (calcul de la durée d'[[Injection (moteur)|injection]]). Le micrologiciel est souvent distribué sur une [[Circuit intégré|puce]] de [[mémoire morte]] faisant partie intégrante du matériel en question. Il peut être mis à jour soit en changeant la [[Mémoire morte|ROM]] ou pour les systèmes les plus récents en réécrivant la [[mémoire flash]]. == Utilisations et domaines d'activités == {{Article connexe|Application (informatique)}} Le traitement de l'information s'applique à tous les domaines d'activité et ceux-ci peuvent se trouver associés au mot « informatique », comme dans « informatique médicale », où les outils informatiques sont utilisés dans l'aide au diagnostic (ce champ d'activité se rapportera plutôt à l'informatique scientifique décrite ci-dessous), ou dans « informatique bancaire », désignant des systèmes d'information bancaire qui relèvent plutôt de l'informatique de gestion, de la conception et de l'implémentation de produits financiers qui relèvent plutôt de l'informatique scientifique et des mathématiques, ou encore de l'automatisation des salles de marché qui en partie relève de l'informatique temps réel. On peut dire de l'informatique, capable de traiter mathématiquement des commandes de langage formel, qu'elle réalise le projet de la modernité juridique. (la [[gouvernance]]) De la sorte, l'informatique a une fonction politique, conformément à la pensée [[cybernétique]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Pierre-Yves|nom1=Mistoulon|prénom2=Ronan,.|nom2=Le Roux|titre=Cybernétique et société l'usage humain des êtres humains|éditeur=Éditions du Seuil|date=2014|isbn=978-2-7578-4278-2|isbn2=2-7578-4278-1|oclc=879318247}}</ref>. L'informatique déploie des [[Machine à gouverner|machines à gouverner]], qui complètent et se synchronisent avec les lois et procédures. Les grands domaines d'utilisation de l'informatique sont : ; [[Informatique de gestion]] :informatique en rapport avec la [[gestion de données]], à savoir le traitement en masse de grandes quantités d'information. L'informatique de gestion a de nombreuses applications pratiques dans les entreprises : manipulation des informations relatives aux employés, commandes, ventes, statistiques commerciales, journaux de comptabilité générale y compris, en son temps, le calcul du décalage pour les déclarations de TVA à récupérer et gestion de la production et des approvisionnements, gestion de stocks et des inventaires, etc. Ce domaine est de loin celui qui représente la plus forte activité. <!-- à placer dans la section histoire : Jusqu'en [[1962]], la [[mécanographie]], et par la suite la simple mécanisation de la mécanographie connue sous le vocable « informatique fiabilisée par la [[transistor]]isation », savait faire tout ce qui est énuméré ci-dessus, sauf de la [[comptabilité générale]] avec [[suivi des créances]] innové par Le lettrage conversationnel de qualification des écritures, en 1962 en Grandes entreprises. Gilbert Bitsch, chef de projets à la SACM de Mulhouse, réalisa le premier positionnement de compte sur une tabulatrice IBM 421. Cette réalisation ouvrait la comptabilité à l'informatique. Cette révolution en gestion mit fin à l'ère des ateliers de machines comptables en grandes entreprises. --> ;[[Sciences numériques|Informatique scientifique]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Acsysteme|url=http://www.acsysteme.com/fr/informatique-scientifique|site=acsysteme.com|consulté le=2018-11-19}}</ref> :consiste à aider les ingénieurs de conception dans les domaines de l'ingénierie industrielle à concevoir et dimensionner des équipements à l'aide de programmes de calcul : [[réacteur nucléaire|réacteurs nucléaires]], avions et automobiles (langages souvent employés : historiquement le [[Fortran]], de plus en plus concurrencé par [[C (langage)|C]] et [[C++]]). L'informatique scientifique est surtout utilisée dans les bureaux d'étude et les entreprises d'ingénierie industrielle car elle permet de simuler, par la recherche opérationnelle ou par [[itération]], des scénarios de façon rapide et fiable. Par exemple, l'écurie italienne de [[Formule 1]] [[Scuderia Ferrari]] s'est équipée en 2006 avec un des plus [[Superordinateur|puissants calculateurs du monde]] afin de permettre les essais numériques de sa monoplace et accélérer la mise au point de ses prototypes ; ; [[Informatique embarquée]] :consiste à définir les logiciels destinés à être embarqués dans des dispositifs matériels autonomes interagissant avec leur environnement physique. L'informatique embarquée assure alors parfois le pilotage de systèmes électromécaniques plus ou moins complexes. Elle est ainsi à rapprocher de la production de [[Système temps réel|systèmes informatiques temps réel]] tant le [[temps]] devient une préoccupation clef lorsque l'informatique est acteur du monde réel. Elle trouve aussi ses domaines d'applications dans de nombreux objets de notre vie quotidienne en enrichissant les performances et les fonctionnalités des services proposés. Historiquement d'abord liés à l'aéronautique, le spatial, l'armement, le nucléaire, on en trouve aujourd'hui de nombreuses illustrations dans notre vie quotidienne : automobile, machine à laver, téléphone portable, carte à puce, domotique, etc. ; [[Gestion des connaissances|Ingénierie des connaissances]] : forme d'ingénierie informatique, qui consiste à gérer les processus d'innovation, dans tous les domaines, selon des modèles assez différents de ceux jusqu'alors employés en informatique de gestion. Cette forme d'ingénierie permettra peut-être d'accroître la cohérence des trois domaines, qui sont la gestion, le temps réel, et le scientifique dans l'organisation des entreprises. Elle s'intéresse plus au contenu et à la qualité des bases de données et de connaissances qu'à l'automatisation des traitements. Elle se développe déjà beaucoup aux États-Unis. ; Les [[Intelligence économique|applications du renseignement économique et stratégique]] : font appel aux techniques de l'information, notamment dans l'analyse du contexte, pour la recherche d'informations ([[moteur de recherche|moteurs de recherche]]). D'autre part, dans une optique de développement durable, il est nécessaire de structurer les relations avec les [[Partie prenante|parties prenantes]], ce qui fait appel à d'autres techniques telles les protocoles d'échange et les moteurs de règles. === Exemples de domaines d'utilisation === Les différents domaines d'utilisation de l'informatique sont les suivants : * [[Automatique]] : appareils de régulation tels le [[pilote automatique]]. * [[Bio-informatique]] : outils d'aide dans la recherche en biologie. * [[Bureautique]] : outils d'aide au travail de bureau : rédaction de documents commerciaux et correspondance. * [[Calcul parallèle]] : pour des applications qui demandent de nombreux calculs : prévisions météo ou image de synthèse. * [[Cryptographie]] : déchiffrage d'informations chiffrées par un code secret. * [[Domotique]] : commande d'appareils domestiques et systèmes d'alarme. * [[Exploration de données]] : extraction automatique de connaissances. * [[Gestion de contenu]] : collecte des documents électroniques d'une entreprise : mail, fax, contrats. * [[Hypermédias]] : manipulation de documents de présentation contenant des vidéos, des images et du son. * [[Imagerie informatique]] : création ou manipulation d'images : images de synthèse, traitement d'images, jeux vidéo, simulateurs de vol. * [[Informatique décisionnelle]] : analyses et statistiques en vue d'aide à la décision pour les responsables d'entreprise. * [[Informatique de gestion]] : manipulation en masse de grandes quantités d'informations : listes de clients, des fournisseurs, de produits. * [[Informatique industrielle]] : utilisation dans des chaînes de fabrication industrielles. * [[Informatique médicale]] : manipulations d'images médicales (scanner, échographies), dossiers médicaux. * [[Informatique musicale]] : composition musicale. * [[Instrumentation (science)|Instrumentation]] : collecte d'informations provenant de capteurs, lors d'expériences scientifiques. * [[Linguistique informatique]] : correction d'orthographe, traduction automatique. * [[Logiciel malveillant|Logiciels malveillants]] : logiciels mal intentionnés qui s'installent et agissent à l'insu de l'utilisateur : vol d'informations, falsification, usurpation d'identité. * [[Nanotechnologie]] : aide à la recherche en nanotechnologie. * [[Publication assistée par ordinateur]] : outils de création de la presse et du livre. * [[Robotique]] : pilotage des machines autonomes que sont les robots. * [[Télécommunications]] : transmission d'informations. == Terminologie de l'informatique == {{Article détaillé|Terminologie informatique}} L'informatique est un secteur d'activité scientifique et industriel important aux [[États-Unis]], en [[Europe]] et au [[Japon]]. Les produits et services de cette activité s'échangent dans le monde entier. Les [[Production|produits]] immatériels tels que les [[connaissance]]s, les [[norme]]s, les logiciels ou les [[langages de programmation]] circulent très rapidement par l'intermédiaire des [[réseaux informatiques]] et de la presse spécialisée, et sont suivis par les groupes de [[veille technologique]] des [[entreprise]]s et des [[institution (sociologie)|institutions]]. Les [[matériels informatiques]] peuvent être conçus sur un continent et construits sur un autre. L'[[anglais international]] est la [[langue véhiculaire]] du secteur d'activité. Il est enseigné dans les écoles<ref>{{Lien web|format=pdf|titre=Initiation à l'anglais informatique|url=http://www.restode.cfwb.be/download/programmes/docref_soc/730252U11D1.pdf|site=restode.cfwb.be}}.</ref>. C'est la langue des publications scientifiques ainsi que de nombreux ouvrages techniques. La grande majorité des [[langages de programmation]] utilisent le vocabulaire anglais comme base. Les termes peuvent provenir des instituts de [[Recherche scientifique|recherche]], des entreprises, ou des organismes de [[norme et standard techniques|normalisation]] du secteur. De nombreux néologismes sont des [[abréviation]]s ou des [[mots-valise]] basés sur des mots en anglais. Le grand nombre d'[[anglicisme]]s reflète la domination actuelle des [[États-Unis]] sur ce marché<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Guerlain|titre=Miroirs transatlantiques : la France et les États-Unis entre passions et indifférences|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|collection=Harmathèque|année=1996|isbn=978-2-7384-4044-0|oclc=848151788|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=hOj5o7FVFtMC&pg=PP1}}</ref>. L'usage d'abréviations joue le même rôle que celui des [[formule chimique|formules chimiques]] : l'ébauche d'une nomenclature internationale qui facilite l'accès des lecteurs non anglophones à la littérature informatique. Il existe en outre, un phénomène d'[[emprunt lexical]] réciproque entre les [[Langage de programmation|langages de programmation]] – dont le lexique est basé sur l'anglais – et le jargon informatique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Arnaud|directeur1=oui|auteur2=Philippe Thoiron|directeur2=oui|titre=Aspects du vocabulaire|lieu=Lyon|éditeur=Presses universitaires de Lyon|collection=Travaux du CRTT|année=1993|pages totales=147|isbn=978-2-7297-0465-0|oclc=751111863|présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=xI4qKFEI2AwC&pg=PP1}}</ref>. == Marché de l'informatique == {{Article connexe|Terminologie de la distribution informatique}} On trouve dans le monde environ un milliard de [[Ordinateur personnel|micro-ordinateurs]]<ref>{{Lien web|titre=PC Adoption Worlwide|url=http://www.forrester.com/Research/Document/Excerpt/0,7211,42496,00.html|brisé le=13/5/2019|site=forrester.com}}.</ref>, trois cent mille stations de travail, quelques dizaines de milliers de {{lang|en|''mainframes''}}, et deux mille [[superordinateur]]s en état de marche. On ne connaît pas avec certitude la part de marché occupée par l'industrie des [[système embarqué|systèmes embarqués]], mais on estime que l'informatique représente le tiers du coût d'un avion ou d'une voiture<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=http://www.csti.pm.gouv.fr/elements/etude_AUSI_22oct03.pdf|titre=L'industrie du logiciel}}.</ref>. La distribution des produits informatiques est faite sous la forme de multiples canaux de distribution, parmi lesquels on compte la vente directe, le commerce en ligne, les chaînes de revendeurs, les groupements de revendeurs, la vente par correspondance. Les grossistes informatiques ont un rôle clef dans la distribution informatique et sont un point de passage quasi obligé pour les sociétés qui ont choisi la vente indirecte (par un réseau de revendeurs). Les grossistes, qu'ils soient généralistes ou spécialisés, adressent la multitude de petits points de vente ou les sociétés de service pour lesquelles l'activité de négoce représente un volume d'activité faible. Aujourd'hui, la plupart des constructeurs sont spécialisés soit dans le matériel, soit dans le logiciel, soit dans les services. [[Apple]] et [[Oracle Corporation|Oracle]] ([[Sun Microsystems|Sun]]) sont parmi les seuls constructeurs spécialisés à la fois dans le matériel et le logiciel. [[IBM]] et [[Hewlett-Packard|HP]] sont parmi les seuls constructeurs spécialisés à la fois dans le matériel et les services. Dans le sultanat d'[[Oman]] entre 2002 et 2005, 16 % des ventes concernaient du logiciel, 30 % concernait des ordinateurs, 28 % concernait des services, et 25 % concernait des équipements de transmission<ref>{{pdf}} {{Lien web|url=http://www.mafhoum.com/press5/153T41.pdf|titre=Le marché informatique en Oman}}.</ref>. En [[Autriche]], en 2007, 21 % des ventes concernent le logiciel, 34 % concernent le matériel, et 45 % concernent des services<ref name="ccinet.cci.fr">{{Lien web|url=http://ccinet.cci.fr/ressourcesweb/Public/f.aspx?ficId=111171|titre=Le marché informatique autrichien|site=ccinet.cci.fr}}.</ref>. === Histoire === Historiquement, le [[matériel informatique]] était distribué par les grands constructeurs qui traitaient en direct avec leurs clients ; la plupart de ceux-ci étant de grandes entreprises ou des organismes publics. Les logiciels étaient créés par les clients. Les constructeurs fournissaient uniquement un système d'exploitation, et assistaient leurs clients par l'organisation de cours de programmation à la formation des analystes programmeurs. Au fur et à mesure de la baisse des prix des systèmes, le marché s'est élargi, obligeant plusieurs constructeurs à se structurer pour mieux diffuser leur produit et à s'appuyer sur des partenaires. Ces partenaires étaient au départ mono-marque et travaillaient souvent sous la forme d'agent semi-exclusif, puis ils se sont transformés au fil du temps en revendeurs indépendants multi-marques. Dans les années 1980, en même temps que les premiers mini-ordinateurs, sont apparus les premiers éditeurs spécialisés dans le logiciel. Depuis [[1987 en informatique|1987]], le marché du micro-ordinateur est le principal secteur du marché informatique, et les micro-ordinateurs, initialement utilisés à des fins domestiques, sont désormais largement utilisés dans les entreprises et les institutions, où ils tendent à remplacer les [[station de travail|stations de travail]] et les {{lang|en|''[[mainframes]]''}}. Du fait de la croissance très rapide du marché, vecteur de forte concurrence, de nombreuses sociétés ont disparu dans les années 1980. Des quatorze grands fabricants de l'époque, en 1997 il n'en reste plus que deux ([[Intel]] et [[Advanced Micro Devices|AMD]])<ref>{{Lien web|url=http://cerig.efpg.inpg.fr/Note/1998/MicInf2_22-10-97.html|titre=Futur et évolution de la micro-informatique|site=cerig.efpg.inpg.fr}} 1997!.</ref>. === Marché du matériel === L'ordinateur est un appareil modulable, construit par assemblage de composants de différentes marques. Le développement et la construction des composants est le fait de quelques marques très spécialisées. La majorité des constructeurs d'ordinateurs sont des assembleurs : un ''assembleur'' est une société qui vend des ordinateurs construits par assemblage de composants provenant d'autres marques, y compris de concurrents. ==== Loi de Moore ==== [[Fichier:Transistor Count and Moore's Law - 2008.svg|vignette|Alignement à la loi de Moore.]] En [[1965]], [[Gordon Earle Moore]], cofondateur d'[[Intel]], un grand fabricant de [[microprocesseur]]s, émettait la [[Loi de Moore]]. Cette loi, basée sur l'observation, prédit que la complexité des microprocesseurs devrait doubler tous les deux ans. Quarante ans plus tard, cette observation se confirme toujours. Selon le magazine ''Ligne de crédit'', l'alignement à la [[Loi de Moore]] n'est pas le fait du hasard, mais une volonté de l'industrie informatique<ref>{{Lien web|url=http://www.lignedecredit.com/article-3339-Loi-de-Moore--j--10-ans-.html|titre=Loi de moore j-10 ans|site=lignedecredit.com}}.</ref>. ==== Offre en matériel ==== {{Article connexe|Liste de constructeurs informatiques}} Le matériel informatique est aujourd'hui produit par diverses multinationales, majoritairement du [[Japon]] et de [[Taïwan]]. Exemples : En Autriche par exemple, les principales marques d'ordinateur sont, en 2007 : [[Hewlett-Packard]] (Palo Alto, États-Unis), [[Dell]], (Round Rock, États-Unis), [[Fujitsu]] (Japon), [[Siemens]] (Berlin, Allemagne), [[Sony]] (Tokyo, Japon) et [[Acer (entreprise)|Acer]] (Taïwan)<ref name="ccinet.cci.fr"/>. Les principales marques de consoles de jeux sont en 2007 : [[Sony]] (Tokyo, Japon), [[Nintendo]] (Kyoto, Japon), et [[Microsoft]] (Redmond, États-Unis)<ref>{{Lien web|titre=Consoles et parts de marché|url=http://www.news-hs.com/Consoles_et_parts_de_march%C3%A9-258.html|brisé le=13/05/2019|site=news-hs.com}}.</ref>. === Marché du logiciel === La fabrication d'un logiciel ([[développement de logiciel|développement]]) demande très peu de moyens techniques, et par contre beaucoup de temps et de savoir-faire. Il existe aujourd'hui un très grand nombre d'auteurs de logiciels, il peut s'agir de multinationales comme [[Microsoft]], de petites entreprises locales, voire de particuliers ou de bénévoles. Les grosses entreprises, utilisant du matériel informatique pour leurs propres besoins, ont souvent des équipes spécialisées, qui créent des logiciels sur mesure pour les besoins de l'entreprise. Ces logiciels ne seront jamais mis sur le marché. Un [[progiciel]] est un logiciel prêt-à-porter et générique prévu pour répondre à un besoin ordinaire. Par opposition à un [[logiciel spécifique]], qui est développé sur mesure en vue de répondre au besoin d'un client en particulier. La création de logiciels spécifique est le principal sujet de contrats de services des entreprises informatiques. Dans des secteurs industriels comme l'[[aviation]], des équipes créent des logiciels pour les ''systèmes embarqués'' de ce secteur. Ces logiciels ne sont jamais mis sur le marché séparément. Un logiciel étant un ensemble d'informations, il peut être transmis par les moyens de télécommunications. Le [[téléchargement]] est l'opération qui consiste à utiliser un réseau de télécommunication pour récupérer un logiciel en provenance d'un autre appareil. Le [[commerce en ligne]] est l'activité qui consiste à vendre des logiciels (ou d'autres biens) en les distribuant par des réseaux de télécommunication comme [[Internet]]. ==== Types de logiciels ==== On peut distinguer quatre grands types de logiciels : [[Logiciel libre|libres]], [[Logiciel propriétaire|propriétaires]], {{lang|en|[[shareware]]}}, {{lang|en|[[freeware]]}}, en fonction du type de [[Licence de logiciel|contrat de licence]] qui régit leur distribution, utilisation et copie. * Un [[logiciel libre]] (ou {{lang|en|''[[open source]]''}}) est un logiciel que l'on peut utiliser, étudier, modifier et redistribuer librement. Un tel logiciel peut être soumis au [[droit d'auteur]] (sous une certaine [[licence (juridique)|licence]]) ou non (dans le [[domaine public (propriété intellectuelle)|domaine public]]). Les logiciels libres sont souvent distribués gratuitement. * Un [[logiciel propriétaire]] peut être utilisé, mais ne peut pas être ni étudié, ni modifié, ni redistribué librement. Ces logiciels sont le plus souvent distribués par l'intermédiaire de réseaux de vente et, pour certains d'entre eux, associés de manière plus ou moins licite, à la vente d'un micro-ordinateur. * Un [[gratuiciel]] (en anglais {{lang|en|''freeware''}}) est un logiciel qui peut être distribué gratuitement. L'auteur se réserve le droit exclusif de le modifier. * Un [[partagiciel]] (ou {{lang|en|''shareware''}}) est un logiciel propriétaire qui est gratuit pendant une période d'essai et payant ensuite. De nombreuses variantes de shareware existent, selon le paiement demandé (qui est parfois un don à une organisation caritative, l'envoi d'une carte postale à l'auteur, etc.) et le fonctionnement du logiciel à la fin de la période d'essai (le logiciel peut tomber en panne, ou alors il reste utilisable mais [[Harceliciel|importune]] l'utilisateur en l'avertissant de façon répétée qu'il doit acheter le produit, etc.). * Un micrologiciel (ou {{lang|en|''firmware''}}) est un logiciel incorporé dans un matériel informatique, et indissociable de celui-ci. ==== Terminologie de la distribution de logiciels ==== {{Article détaillé|Terminologie de la distribution informatique}} ==== Offre générale en logiciels ==== Il existe aujourd'hui une offre très large de logiciels, de tous les types : libres, propriétaires, {{lang|en|shareware}} et {{lang|en|freeware}}. L'industrie du logiciel est un des principaux secteurs économiques en Europe et aux États-Unis. De nombreux constructeurs de logiciels sont aux États-Unis. La création de logiciels applicatifs représente 52 % de l'activité<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hervé Rannou|auteur2=Maurice Ronai|titre=Étude sur l'industrie du logiciel|éditeur=Conseil stratégique des technologies de l’information|date=22 octobre 2003|lire en ligne=http://www.csti.pm.gouv.fr/elements/etude_AUSI_22oct03.pdf|format électronique=pdf}}</ref>. Si le Japon est un des pays les mieux équipés en matériel informatique, on y trouve les plus grands fabricants de matériel, il n'en va pas de même pour le logiciel, et de nombreux logiciels posent des problèmes pour l'écriture de textes en utilisant l'[[Écritures du japonais|alphabet japonais]]<ref>{{Lien web|titre=L'informatique au Japon|url=http://www.fredshack.com/docs/frcomputersinjapan.html|site=fredshack.com}}</ref>. Il existe en 2008 environ quatre-vingts [[Liste des systèmes d'exploitation|systèmes d'exploitation]] différents. Le marché est largement occupé par la famille [[Microsoft Windows|Windows]] : cette famille de systèmes d'exploitation, propriété de [[Microsoft]] ([[Redmond (Washington)|Redmond]], [[États-Unis]]) occupe environ 90 % du marché des systèmes d'exploitation pour ''ordinateurs personnels''. La société Microsoft a fait l'objet de divers procès pour monopolisation du marché<ref name=valeur>{{Lien web|langue=fr|titre=L'écosystème Linux a une valeur de 25 milliards de dollars|url=https://www.generation-nt.com/linux-foundation-marche-valeur-fedora-actualite-175291.html|site=Génération-NT|consulté le=2019-05-13}}</ref>. En 2019, le marché des [[smartphone]]s, [[Tablette tactile|tablette]]s et objet connectés a fortement évolué et utilise très majoritairement le système [[Android]] développé par [[Google]]. ===== Offre en logiciels libres ===== ''[[GNU]]'' est un projet de système d'exploitation lancé en 1985, entièrement basé sur des produits {{lang|en|''open source''}}. [[Linux]] est un système d'exploitation {{lang|en|''open source''}}, écrit par une équipe de plus de {{formatnum:3200}} bénévoles. La valeur de revente de Linux est estimée à plus de {{nobr|1,4 milliard}} de dollars<ref name=valeur/>. L'offre en logiciels libres consiste notamment en des ensembles qui contiennent à la fois des produits GNU et Linux. Ils sont distribués avec des [[magazine]]s, ou mis à disposition pour le [[téléchargement]]. Aujourd'hui la majorité des téléphones portable sont basés sur des systèmes d'exploitation libres : OS X a été développé à partir de Free BSD, Android est quant à lui basé sur un système Linux classique. Ce qui fait des systèmes Open Source Linux et Free BSD les systèmes les plus répandus sur le marché du téléphone portable. ==== Copie et Contrefaçon ==== [[Fichier:Pirate street vendor.jpg|vignette|Vendeur à la sauvette de contrefaçons.]] La [[Contrefaçon numérique]] consiste à utiliser ou à mettre à disposition tout ou partie d'un logiciel alors que sa licence ne l'autorise pas, les éditeurs logiciel parlent volontiers de pirates pour désigner les auteurs voir, les utilisateurs de ces contrefaçons. La [[licence de logiciel|licence d'utilisation]] s'apparente à un contrat (dont la valeur juridique varie selon les pays) accepté implicitement par tout acheteur d'un logiciel (ou explicitement lors de l'installation ou du premier lancement de celui-ci). Par une [[logiciel propriétaire|licence propriétaire]], l'éditeur octroie le droit, généralement exclusif et non transmissible, à l'acheteur d'utiliser le logiciel. Si une copie de ce logiciel est mise à disposition d'autrui, l'utilisation par autrui est alors une violation des clauses du contrat de licence et la mise à disposition est considérée comme un acte de [[contrefaçon]]. La vente de licences d'utilisation est la première source de revenus de nombreux éditeurs logiciels et la copie voir la diffusion illégale représente pour eux un important manque à gagner. La contrefaçon touche le marché du logiciel comme les marchés d'autres biens immatériels tels que la musique ou la vidéo. Les éditeurs vendent souvent leur logiciel accompagné de services tels que garantie et mises à jour, des services qui ne sont, la plupart du temps, disponibles que sur les logiciels légalement utilisés. Le nombre de copies de logiciels vendues par des contrefacteurs est plus ou moins élevé selon les pays. Selon la [[Business Software Alliance]], en [[Algérie]] 85 % des logiciels vendus en 2008 seraient issus du piratage<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’Algérie premier pays du monde arabe dans le piratage informatique|url=https://www.lematindz.net/news/1030-lalgerie-premier-pays-du-monde-arabe-dans-le-piratage-informatiq.html|site=Le Matin d'Algérie|consulté le=2019-05-13}}</ref>. Toujours selon la Business Software Alliance, au [[Luxembourg]], ce taux aurait été de 21 % en 2007, ce qui serait le taux le plus bas du monde<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le piratage de logiciels baisserait en France, pas dans le monde|url=https://www.01net.com/actualites/le-piratage-de-logiciels-baisserait-en-france-pas-dans-le-monde-516641.html|site=01net|consulté le=2019-05-13}}</ref>. === Marché des services === {{Section à actualiser|date=avril 2017}} Le passage d'un marché industriel<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Dréan|titre=L'Industrie informatique|sous-titre=structure, économie, perspectives|lieu=Paris Milan Barcelone|éditeur=Masson|collection=Stratégies et systèmes d'information|année=1996|pages totales=389|isbn=978-2-225-85018-9|oclc=34336407}}</ref> de produits à un marché des services est relativement récent et en forte progression<ref>Eurostaff, 2000, ''L’informatique : le passage d’une logique de produit à une logique de services'', Eurostaf éditions.</ref>. Le commerce de services consiste principalement en la vente et l'exécution de [[Contrat de mandat|mandats]] concernant des modifications sur des [[système d'information|systèmes d'information]] d'entreprises ou de collectivités. Les systèmes d'information des entreprises sont parfois composés de centaines d'ordinateurs, sur lesquels sont exécutés des centaines de logiciels de manière simultanée. Il existe de nombreux liens entre les différents logiciels et les différents ordinateurs, et le simple fait d'arrêter un seul des éléments risque de déranger des milliers d'usagers, voire de provoquer le [[chômage technique]] de l'entreprise. Selon le cabinet [[Gartner|Gartner Dataquest]], les services informatiques ont généré {{nombre|672.3|milliards de dollars}} dans le monde en 2006. Soit un marché en augmentation de 6,4 % par rapport à 2005<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le marché mondial des services informatiques croît de 6,4 %|url=https://bfmbusiness.bfmtv.com/01-business-forum/le-marche-mondial-des-services-informatiques-croit-de-6-4-pour-cent-348952.html|site=bfmbusiness.bfmtv.com|consulté le=2019-05-13}}</ref>. Un [[consultant]] est une personne chargée d'une mission de services. ==== Offre en services ==== * Une ''[[Entreprise de services du numérique|SSII]]'' (abréviation de Société de Service en Ingénierie Informatique) est une société qui met à disposition des spécialistes pour des missions de service sur des systèmes informatiques. De nombreuses SSII se trouvent aux [[États-Unis]] et en [[Inde]]. Parmi les leaders du marché on trouve [[IBM]] – la plus ancienne société d'informatique encore en activité –, ainsi que [[Electronic Data Systems|EDS]], [[Accenture]] et [[Hewlett-Packard]], toutes originaires des États-Unis. Les principaux sujets des mandats sont la création de logiciels sur mesure, la mise en place de [[progiciel]]s et la modification des [[Fichier de configuration|fichiers de configuration]] en fonction des besoins, des opérations de réglage, d'expertise et de surveillance du système informatique. En France la majorité des constructeurs de logiciels sont des SSII. * ''SAP'' désigne par abus de langage un [[progiciel de gestion intégré]] pour les entreprises, construit par la société [[SAP (entreprise)|SAP AG]] (Walldorf, Allemagne). L'adaptation aux besoins des entreprises de ce logiciel riche et multi-fonctionnel est une activité courante des SSII. == Métiers et activités == L'[[informaticien]] est d'une manière générale une personne qui travaille dans le secteur de l'informatique. Il existe dans ce secteur diverses activités qui sont orientées vers la création de [[logiciel]]s ou la maintenance d'un système informatique – matériel et logiciels. Le secteur dépend également des activités des fabricants de semi-conducteurs et de pièces détachées, des assembleurs, ainsi que des fournisseurs de [[télécommunications]] et des services d'assistance. === Maintenance d'un système informatique === La maintenance d'un système informatique consiste à la préparation d'ordinateurs tels que [[Serveur informatique|serveurs]], [[Ordinateur personnel|ordinateurs personnels]], ainsi que la pose d'[[imprimante]]s, de [[routeur]]s ou d'autres appareils. L'activité consiste également au dépannage des machines, à l'adaptation de leur [[configuration (informatique)|configuration]], l'[[Installation (informatique)|installation de logiciels]] tels que systèmes d'exploitation, [[système de gestion de base de données|systèmes de gestion de base de données]] ou [[Application (informatique)|logiciels applicatifs]], ainsi que divers travaux de prévention des pannes, des pertes ou des fuites d'informations telles que l'attribution de [[Droit d'accès (informatique)|droits d'accès]] ou la création régulière de copies de [[sauvegarde (informatique)|sauvegarde]] (''{{lang|en|backup}}'' en anglais). Le [[directeur informatique]] décide des évolutions du système informatique dans les grandes lignes, conformément à la politique d'évolution de la société qui l'emploie. Il sert d'intermédiaire entre les fournisseurs et les clients (employés de l'entreprise), ainsi que la direction générale. Il propose des budgets, des évolutions, puis mandate des fournisseurs pour des travaux. L'[[ingénieur système]] travaille à la mise en place et l'entretien du système informatique : la pose de matériel informatique, l'[[installation de logiciel]]s tels que systèmes d'exploitation, [[système de gestion de base de données|systèmes de gestion de base de données]] ou [[Application (informatique)|logiciels applicatifs]], et le réglage des paramètres de [[configuration (informatique)|configuration]] des logiciels. L'[[administrateur de bases de données]] est chargé de la disponibilité des informations contenues dans des [[base de données|bases de données]] et la bonne utilisation des [[système de gestion de base de données|systèmes de gestion de base de données]] – les logiciels qui mettent à disposition les informations et qui occupent une place stratégique dans de nombreuses entreprises. Il s'occupe des travaux de construction, d'organisation et de transformation des bases de données, ainsi que du réglage des paramètres de configuration du système de gestion de base de données et de l'attribution de droit d'accès sur le contenu des bases de données. Le responsable d'exploitation veille à la disponibilité constante du système informatique. Il effectue des tâches de sauvegarde régulière en vue de prévenir la perte irrémédiable d'informations, organise les travaux de transformation du système informatique en vue de limiter la durée des mises hors service et attribue des droits d'accès en vue de limiter les possibilités de manipulation du système informatique au strict nécessaire pour chaque usager – ceci en vue de prévenir des pertes ou des fuites d'information. === Création de logiciels === Le [[développement de logiciel]]s consiste à la création de nouveaux logiciels ainsi que la transformation et la correction de logiciels existants. En font partie la définition d'un [[cahier des charges]] pour le futur logiciel, l'écriture du logiciel dans un ou l'autre langage de programmation, le contrôle du logiciel créé, la planification et l'estimation du budget des travaux. Dans une équipe d'ingénieurs, le [[chef de projet]] est chargé d'estimer la durée des travaux, d'établir un planning, de distribuer les tâches entre les différents membres de l'équipe, puis de veiller à l'avancée des travaux, au respect du planning et du cahier des charges. Le chef de projet participe également à la mise en place du logiciel chez le client et récolte les avis des usagers. L'[[analyste-programmeur]] est chargé d'examiner le cahier des charges du futur logiciel, de déterminer la liste de toutes les tâches de programmation nécessaire pour mettre en œuvre le logiciel. Il est chargé de déterminer les automatismes les mieux appropriés en fonction du cahier des charges et des possibilités existantes sur le système informatique. L'analyste-programmeur est ensuite chargé d'effectuer les modifications nécessaires dans le logiciel, de rédiger ou de modifier le [[code source]] du logiciel et de vérifier son bon fonctionnement. L'[[architecte informatique|architecte]] des systèmes d'informations est chargé de déterminer, d'organiser et de cartographier les grandes lignes de systèmes informatiques ou de logiciels. Il réalise des plans d'ensemble, détermine les composants (logiciel et matériel) principaux de l'ensemble, ainsi que les flux d'informations entre ces composants. Lors de la création de nouveaux logiciels il est chargé de découper le futur logiciel en composants, puis d'organiser et de cartographier le logiciel et les produits connexes. === Sous-traitance, infogérance, intégration === Les entreprises et les institutions qui ont un système informatique de grande ampleur ont souvent une équipe d'informaticiens qui travaillent à la maintenance du système ainsi qu'à la création de logiciels pour le compte de l'entreprise. Cette équipe, dirigée par le directeur informatique peut faire appel à des éditeurs de logiciel ou des [[Entreprise de services du numérique|sociétés de services en ingénierie informatique]] (abréviation SSII) pour certains travaux. Par exemple, lorsque l'équipe interne est trop peu nombreuse ou ne possède pas les connaissances nécessaires. Les entreprises peuvent également faire appel à des consultants – des employés d'une société tierce – pour prêter main-forte ou conseiller leur équipe sur un sujet précis. L'[[infogérance]] consiste à déléguer toute la maintenance du système d'information à une société de services. Ces services sont parfois réalisés ''[[offshore]]'' : des équipes [[Délocalisation|délocalisées]] (parfois situées dans un pays lointain) pilotent les ordinateurs à travers les réseaux informatiques ([[télémaintenance]]). L'[[intégration verticale]] consiste pour une société informatique à non seulement créer un logiciel, mais également travailler sur des opérations antérieures et postérieures au développement du logiciel en question, tels que le [[management du système d'information]], l'aide à la décision de la [[Directeur des systèmes d'information|direction des systèmes d'information]], les opérations de [[migration (informatique)|migration]] ou les [[services d'assistance]]. En [[cloud computing]], un site informatique - matériel, logiciel et raccordements réseau - appartenant à un fournisseur, est mis à disposition des consommateurs en libre-service payé à l'usage. Selon le service offert, la responsabilité du système d'exploitation, des logiciels moteurs et des logiciels applicatifs incombe soit au fournisseur soit au consommateur. == Informatique et développement durable == {{Article détaillé|Informatique et développement durable}} On applique souvent l'adjectif « virtuel » ou « [[Bien immatériel|immatériel]] » aux produits de l'informatique, ce qui pourrait laisser croire que l'informatique est peu consommatrice de [[Ressource naturelle|ressources naturelles]]. [[Jean-Marc Jancovici]] montre que la [[dématérialisation]], souvent présentée comme une solution pour le [[développement durable]] de l'économie, ne s'est pas accompagnée d'une diminution des flux physiques par rapport aux flux d'information<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La croissance économique « fait-elle » de l’effet de serre ?|url=https://jancovici.com/changement-climatique/economie/la-croissance-economique-fait-elle-de-leffet-de-serre/|site=Jean-Marc Jancovici|consulté le=2019-05-13|libellé=paragraphe Que peut-on espérer de la « dématérialisation de l'économie ?»}}</ref>. En pratique, dans les [[années 2010]], les [[Directeur des systèmes d'information|directions des systèmes d'information]] sont généralement tenues à l'écart des [[programme (gestion de projet)|programmes]] de [[développement durable]] des entreprises. On se rend compte aujourd'hui, avec les premières études des experts en [[informatique verte]] (TIC durables), que l'informatique serait directement à l'origine de 5 % des émissions de [[gaz à effet de serre]] de la France<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Rapport TIC et développement durable|url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/094000118/index.shtml|site=La Documentation française|consulté le=2019-05-13}}</ref>. L'informatique générerait également une forte consommation d'[[électricité]]. Mais les impacts environnementaux sont surtout concentrés lors de la fabrication des équipements et leur fin de vie. Les principaux impacts sont l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables et les pollutions (eau, air, sol) qui dégradent les écosystèmes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Groupe EcoInfo|titre=Les impacts écologiques des technologies de l’information et de la communication|éditeur=[[EDP Sciences]]|année=2012|pages totales=220}}</ref>. L'application des principes de [[développement durable]] à l'informatique donne naissance aux TIC durables. Elle englobe les trois piliers du [[développement durable]] ([[environnement]], social, économique) et se caractérise par une double démarche (souvent menée en parallèle) : * le premier périmètre, désigné par le terme informatique écoresponsable (ou officiellement éco-TIC en France et ''Green IT 1.0 ''en anglo-américain) désigne l'ensemble des méthodes qui réduisent l'impact de l'informatique sur l'[[environnement]] par une démarche écoresponsable ([[écoconception]], [[économies d'énergie]], [[gestion des déchets]]). Elle s'applique principalement au [[matériel informatique]], aux flux (kWh électriques, papier, etc.), ainsi qu'aux méthodes de [[développement logiciel]] qui diminuent leur empreinte ressource ; * le deuxième périmètre, parfois désigné par [[écoinformatique]] (ou ''Green IT 2.0'' en anglo-américain), désigne la réduction de l’[[empreinte écologique]] de la société grâce aux [[technologies de l'information et de la communication]] : c'est l'utilisation des TIC pour réorganiser et optimiser les [[Processus d'affaires|processus métiers]] en fonction de leur empreinte écologique grâce à l'[[analyse du cycle de vie]] (ACV) ; À terme, le [[développement durable]] devrait faire évoluer les modèles employés en informatique. Il est, en effet, nécessaire d'expliciter la [[sémantique]] des [[Donnée (informatique)|données]], [[document]]s ou modèles, ce qui relève de la branche de l'informatique appelée [[représentation des connaissances]]. Plusieurs projets en écoinformatique se déroulent dans le cadre d'initiatives telles que le [[web sémantique]]<ref>[http://www.mondeca.com/index.php/fr/mondeca/developpement_durable Un exemple d'une telle initiative].</ref>. == Enseignement == {{...}} === France === {{Article détaillé|Études d'informatique en France}} {{...}} == Notes et références == === Notes === {{Notes}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Computer science | wiktionary = informatique | wikiversity = Faculté:Informatique | wikibooks = Accueil/Informatique | wikinews = Catégorie:Informatique }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Harold Abelson|prénom2=Gerald|nom2=Jay Sussman|titre=[[Structure et interprétation des programmes informatiques|{{lang|en|Structure and Interpretation of Computer Programs}}]]|éditeur=[[MIT Press]]|année=2001|pages totales=657|isbn=978-0-262-51087-5|libellé=Abelson et Jay Sussman 2001}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Martin Campbell-Kelly]]|titre=Une histoire de l'industrie du logiciel|sous-titre=des réservations aériennes à Sonic le Hérisson|éditeur=[[Vuibert]]|année=2003|pages totales=368|isbn=978-2-7117-4818-1|libellé=Campbell-Kelly 2003}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Paul E.|nom1=Ceruzzi|titre=A History of Modern Computing|éditeur=[[MIT Press]]|année=2003|pages totales=445|isbn=978-0-262-53203-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=x1YESXanrgQC&printsec=frontcover|libellé=Ceruzzi 2003}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=David Fayon|titre=L'informatique|éditeur=[[Vuibert]]|année=1999|isbn=978-2-7117-6903-2|libellé=Fayon 1999}}. * {{article|auteur1=D. Foray|année=1990|titre=Exploitation des externalités de réseau versus évolution des normes|sous-titre=les formes d’organisation face au dilemme de l’efficacité, dans le domaine des technologies de réseau|périodique= Revue d’économie Industrielle|volume=51|numéro=1|doi=10.3406/rei.1990.1307|pages=113-140|langue=fr|libellé=Foray 1990}}. * {{ouvrage|langue=en|auteur1=[[Tracy Kidder]]|titre={{lang|en|{{Lien|langue=en|fr=The Soul of a New Machine}}}}|éditeur=Atlantic-Little|année=1981|ISBN=978-0-316-49197-6|libellé=Kidder 1981}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Donald Knuth]]|titre=The Art of Computer Programming|sous-titre=Fundamental algorithms|éditeur=Addison Wesley|année=1997|pages totales=634|isbn=978-0-201-48541-7|libellé=Knuth 1997}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Marguin|titre=Histoire des instruments et machines à calculer, trois siècles de mécanique pensante 1642-1942|éditeur=[[Hermann (maison d'édition)|Hermann]]|année=1994|pages totales=206|isbn=978-2-7056-6166-3|libellé=Marguin 1994}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Mounier-Kuhn|titre=L'Informatique en France, de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul|sous-titre=L'émergence d'une science|lieu=Paris|éditeur=[[Sorbonne Université Presses|PUPS]]|année=2010|pages totales=718|isbn=978-2-84050-654-6|lire en ligne=http://pups.paris-sorbonne.fr/pages/aff_livre.php?Id=838/|libellé=Mounier-Kuhn}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy Mourlevat|titre=Les Machines arithmétiques de Blaise Pascal|lieu=Clermont-Ferrand|éditeur=La Française d'Édition et d'Imprimerie|année=1988|libellé=Mourlevat 1988}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[John von Neumann]]|titre=The Computer and the Brain|éditeur=Yale Nota Bene|année=2000|pages totales=82|isbn=978-0-300-08473-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Q30MqJjRv1gC&printsec=frontcover|libellé=von Neumann 2000}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=René Taton|titre=Le calcul mécanique|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Que sais-je ?|année=1963|libellé=Taton 1963}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Michel Volle]]|titre=De l'Informatique|sous-titre=savoir vivre avec l'automate|éditeur=[[Economica]]|année=2006|pages totales=614|isbn=978-2-7178-5219-6|libellé=Volle 2006}}. === Articles connexes === <!-- note : utiliser une palette à la place serait mieux --> {{colonnes|taille= 29| * [[Adresse IP]] * [[Abréviations en informatique]] * [[ADSL]] * [[Base de données]] * [[Bug (informatique)|Bug]] * [[Bus de contrôle]] * [[Bus de données]] * [[Carte d'extension]] * [[Carte mère]] * [[Carte réseau]] * [[Circuit intégré]] * [[Clavier d'ordinateur]] * Cohérence du [[langage naturel]] * [[Commission nationale de l'informatique et des libertés (France)|Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL)]] * [[Débit binaire]] * [[Disque dur]] * [[Donnée (informatique)|Données informatiques]] * [[Écran d'ordinateur]] * [[Enseignement de l'informatique au lycée]] * [[Green computing]] (informatique verte ou écologique) * {{lang|en|''[[Hello world]]''}} * [[Histoire de l'informatique]] * [[Humanités numériques]] * [[Imprimante]] * [[Informathèque]] * [[Informatique dans les nuages]] * [[Informatique et développement durable]] * [[Intelligence artificielle]] * [[Internaute]] * [[Internet]] * [[Intranet]] * [[Instrument de calcul]] * [[Ordinateur à ADN]] * [[Ordinateur de bord]] * [[Ordinateur de bureau]] * [[Calculateur quantique|Ordinateur quantique]] * [[Ordinateur neuronal]] * [[Ordinateur optique]] * [[Ordinateur personnel]] * [[Ordinateur portable]] * [[Pavé numérique]] * [[Plantage]] * [[Programme informatique]] * [[Liste d'informaticiens et précurseurs de l'informatique]] * [[Liste d'ordinateurs du passé par constructeur]] * [[Liste de revues informatiques sur papier]] * [[Logiciel]] * [[Mémoire cache]] * [[Mémoire vive]] * [[Micro-informatique]] * [[Microprocesseur]] * [[Mini PC]] * [[Mini-ordinateur]] * [[Minitel]] * [[Musique et informatique]] * [[Ontologie (informatique)]] * [[Périphérique informatique]] * [[Processeur]] * [[Réseau informatique]] * [[Révolution informatique]] * [[Sciences du numérique]] * [[Sécurité du système d'information]] * [[Serveur informatique]] * [[Smartphone]] * [[Souris (informatique)]] * [[Superordinateur]] * [[Système embarqué]] * [[Tablette tactile]] * [[Ultraportable]] * [[Wi-Fi]] }} === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Domaines de l'informatique}} {{Portail|informatique|Technologies|sciences|Internet}} [[Catégorie:Informatique| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Iron%20Maiden
Iron Maiden
{{Voir homonymes|Iron (homonymie)|Maiden|Iron Maiden (homonymie)}} {{Infobox Musique (artiste) | charte = groupe | nom = Iron Maiden | image = Iron Maiden in the Palais Omnisports of Paris-Bercy (France).jpg | légende = Iron Maiden à [[Paris]] ([[Palais Omnisports de Paris-Bercy]]) le {{1er}} juillet 2008.<br>Au premier plan, de gauche à droite, [[Adrian Smith]], [[Steve Harris]], [[Dave Murray]], [[Janick Gers]].<br>Au fond à gauche, [[Bruce Dickinson]]. | genre = [[Heavy metal traditionnel|Heavy metal]]<ref name="PhillipsCogan2009">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=William Phillips|auteur2=Brian Cogan|titre=Encyclopedia of Heavy Metal Music|éditeur=[[ABC-CLIO]]|date=20 mars 2009|pages totales=285|passage=117|isbn=978-0-313-34801-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=52hFCQAAQBAJ&pg=PA117}}.</ref>{{,}}<ref name="AM">{{Allmusic|artist|mn0000098465|consulté le=2013-04-01}}</ref>{{,}}<ref name="metal-archives.com">{{lien web|langue = en|url = http://www.metal-archives.com/band.php?id=25|titre = Iron Maiden|éditeur = Metal-Archives.com|consulté le = 31 mai 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue = en|url = http://heavymetal.about.com/od/traditionalmetal/Traditional_Metal.htm|titre = Traditional heavy metal bands|éditeur = Heavymetal.about.com|consulté le = 31 mai 2010}}.</ref>, [[metal progressif]] | années actives = Depuis [[1975 en musique|1975]] | label = [[EMI Group|EMI]], [[Parlophone (label)|Parlophone]], [[Universal Music Group|Universal]], [[Sanctuary Records|Sanctuary]] | site web = [http://www.ironmaiden.com www.ironmaiden.com] | logo = Iron maiden logo.png | pays d'origine = {{Royaume-Uni}} | membres actuels = [[Steve Harris]]<br />[[Dave Murray]]<br />[[Adrian Smith]]<br />[[Bruce Dickinson]]<br />[[Nicko McBrain]]<br />[[Janick Gers]] | ex membres = [[Clive Burr]] †<br />[[Paul Di'Anno]]<br />[[Blaze Bayley]]<br />[[Dennis Stratton]]<br />[[Dennis Wilcock]]<br />[[Paul Day (musicien)|Paul Day]] <br /> [[Doug Sampson]] | upright = 1.3 | membres additionnels = [[Michael Kenney]] }} '''Iron Maiden''' est un [[Groupe musical|groupe]] [[Royaume-Uni|britannique]] de [[Heavy metal traditionnel|heavy metal]] formé en décembre [[1975 en musique|1975]] par le bassiste [[Steve Harris]], rejoint très rapidement par le guitariste [[Dave Murray]]. Il figure parmi les pionniers de la {{langue|en|[[new wave of British heavy metal]]}}<ref group=note>En français : « nouvelle vague de heavy metal britannique »</ref>. Ayant vendu plus de cent millions d'albums, il représente l'un des plus grands succès commerciaux du heavy metal<ref>{{Lien web|url = http://www.chroniclelive.co.uk/whats-on/music-nightlife-news/iron-maiden-newcastle-review-arena-13035092?service=responsive|titre = The Band|site = www.chroniclelive.co.uk|consulté le = 14 mai 2017|langue = en}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url = http://www.glasgowlive.co.uk/whats-on/music-nightlife-news/10-facts-about-iron-maiden-13034073|titre = The Band|site = www.glasgowlive.co.uk|consulté le = 13 mai 2017|langue = en}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Band |url=https://www.ironmaiden.com/the-band |site=www.ironmaiden.com |consulté le=2022-02-17}}</ref>. Son sens de la mélodie et une certaine complexité le rapprochent parfois du [[metal progressif]]. Sa longévité, ses compositions puissantes et mélodiques, la diversité de sa discographie et surtout sa qualité de précurseurs du genre en ont fait l'un des groupes phares de la scène heavy metal. Le nom du groupe se réfère à un instrument de torture inventé à la fin du {{s-|XVIII}}, la [[vierge de fer]]. Il est fréquemment accusé de [[Satanisme théiste|satanisme]], à cause notamment de l'imagerie fantastique véhiculée (notamment sa mascotte [[Eddie the Head]]) ou de ses références aux écrits bibliques tels que l'''[[Apocalypse]]''<ref>[http://www.ironmaidencommentary.com/?url=album03_notb/commentary03_notb&lang=eng&link=albums#track5 La chanson "The Number of the Beast"].</ref>{{,}}<ref>[http://www.ironmaidencommentary.com/?url=album04_pom/commentary04_pom&lang=eng&link=albums l'exergue de l'album ''Piece of Mind''].</ref> ou encore à ceux d'[[Aleister Crowley]]<ref>[http://www.ironmaidencommentary.com/?url=album04_pom/commentary04_pom&lang=eng&link=albums#track2 La chanson "Revelations"] ou [http://www.ironmaidencommentary.com/?url=album07_ssoass/commentary07_ssoass&lang=eng&link=albums#track1 "Moonchild"].</ref>. Les membres du groupe ont cependant toujours démenti ces accusations. == Biographie == === Débuts (1975-1981) === [[Fichier:Steve Harris 30nov2006.jpg|gauche|vignette|[[Steve Harris]].]] Iron Maiden est formé le jour de Noël en [[1975 en musique|1975]] par le bassiste [[Steve Harris]], bientôt rejoint par [[Dave Murray]], guitariste. Durant les deux années qui suivent, le groupe change plusieurs fois de membres, excepté Harris et Murray, et joue des chansons influencées par des groupes comme [[Black Sabbath]], [[UFO (groupe)|UFO]], [[Thin Lizzy]] ou [[Deep Purple]]. En [[1978 en musique|1978]], le line-up est stabilisé par l'arrivée de [[Doug Sampson]] à la batterie et du chanteur [[Paul Di'Anno]]. Ce dernier apporte une attitude plus punk bien que la musique reste incontestablement heavy. Le groupe se forge une grande popularité au [[Royaume-Uni]] en parcourant tous les clubs du pays qui acceptent d'engager des formations de hard rock en pleine tempête punk. Les musiciens font la connaissance de Rod Smallwood, leur futur manager et « sixième membre » . En décembre [[1978 en musique|1978]], le groupe enregistre enfin sa première démo, ''{{langue|en|[[The Soundhouse Tapes|Soundhouse Tapes]]}}'', éditée à {{nombre|5000|exemplaires}}. Grâce au bouche à oreille, ce premier enregistrement s'arrache en quelques jours. En [[1979 en musique|1979]], [[Clive Burr]] remplace Sampson et [[Dennis Stratton]] entre dans le line-up en tant que deuxième guitariste. Quelques mois plus tard, [[EMI Group|EMI]], se basant sur le buzz autour des musiciens, signe un contrat pour quatre albums. [[Fichier:Dave Murray 30nov2006.jpg|vignette|[[Dave Murray]].]] Après ces nombreux changements de line-up, les musiciens entrent en studio en [[1979]] et enregistrent leur premier vrai album, ''{{langue|en|[[Iron Maiden (album)|Iron Maiden]]}}'' qui prend aussitôt la {{4e|place}} du [[hit-parade]] britannique<ref name=":0">{{Lien web|url = http://www.officialcharts.com/artist/_/iron%20maiden/|titre = Charts britannique du groupe|lien auteur = The Officials Charts Company}}.</ref>. Malgré une production très sommaire, on retrouve l'ensemble de tout ce que le groupe peaufine depuis des années (Phantom of the Opera, Remember Tomorrow, Iron Maiden, Prowler{{etc.}}). Invité à {{langue|en|[[Top of the Pops]]}}, le quintette refuse de jouer ''{{langue|en|[[Running Free]]}}'' en [[Playback|play-back]] et devient le premier groupe à jouer ''live'' depuis [[The Who]] en [[1972 en musique|1972]]. Bien établi en [[Angleterre]], le groupe ouvre aux [[États-Unis]] pour [[Judas Priest]] et en [[Europe]] pour [[Kiss (groupe américain)|Kiss]]. Stratton est ensuite remercié et remplacé par [[Adrian Smith]], un ami d'enfance de Dave Murray. Sur la pochette du maxi ''{{langue|en|Sanctuary}}'', Eddie poignarde [[Margaret Thatcher]] qui vient d'arracher une affiche annonçant un concert du groupe. On raconte que [[Derek Riggs]] a été obligé de recouvrir les yeux de sa victime d'un bandeau noir pour la rendre moins reconnaissable<ref>Information incertaine, une autre version de l'incident : [http://www.crosstowntraffic.fr/fr/iron_maiden_virgin_killer Crosstown Traffic].</ref>. Pour le single suivant, ''{{langue|en|[[Women in Uniform]]}}'', la Dame de Fer a sa revanche. Cette fois c'est elle, placée en embuscade avec un fusil, qui attend la mascotte du groupe pour lui faire sa fête. L'année suivante, le groupe sort ''{{langue|en|[[Killers (album)|Killers]]}}'' ({{numéro}}12 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}70 US), son {{2e|album}} très attendu. Seules ''{{langue|en|Killers}}'', ''{{langue|en|Prodigal Son}}'', ''{{langue|en|Genghis Khan}}'', ''{{langue|en|[[Purgatory (chanson)|Purgatory]]}}'' et ''{{langue|en|Murders in the Rue Morgue}}'' sont de nouvelles compositions, le reste faisant déjà partie du répertoire rodé sur scène depuis la fin des [[années 1970]]. Cette fois, le groupe a fait appel au producteur [[Martin Birch]] ([[Deep Purple]], [[Whitesnake]], [[Black Sabbath]]{{etc.}}) pour obtenir un son bien plus clair et puissant. Iron Maiden entame sa première tournée mondiale, le ''{{langue|en|Killers World Tour}}'', qui mène le groupe pour la première fois de sa carrière au Japon à la suite de la tournée européenne et américaine. === Succès international (1981-1988) === [[Fichier:Brucedickinson.jpg|vignette|gauche|[[Bruce Dickinson]].]] {{Section à sourcer|date=septembre 2021}} En septembre [[1981 en musique|1981]], [[Paul Di'Anno]] est renvoyé du groupe pour cause d'abus de [[drogue]]s et de son rejet de tout projet de longue tournée. Il est remplacé par [[Bruce Dickinson]] ex-[[Samson (groupe)|Samson]], qui se démarque de son prédécesseur par une voix se rapprochant plus de la mouvance heavy metal lyrique, dont la discipline et la technicité doivent être irréprochables, des textes élaborés se distinguant des groupes évoluant dans cette période ainsi qu'un style bien plus mélodique et varié. Une tournée italienne de cinq concerts a lieu à la mi-octobre 81 pour présenter le nouveau chanteur ainsi que 2 concerts en angleterre. ''{{langue|en|[[The Number of the Beast]]}}'' ({{numéro}}1 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}4 FR, {{numéro}}33 US) sort le {{date-|22 mars 1982}} et connaît un succès international. L'album atteint la première position au [[Royaume-Uni]] et est certifié disque d'or aux [[États-Unis]]. Aux États-Unis, la réaction des milieux puritains, qualifiant la pochette de ''{{langue|en|[[The Number of the Beast]]}}'' de « sataniste », lui vaut un bon coup de publicité. Les titres ''{{langue|en|[[The Number of the Beast (chanson)|The Number of the Beast]]}}'', ''{{langue|en|[[Run to the Hills]]}}'' et ''{{langue|en|[[Hallowed Be Thy Name]]}}'' seront régulièrement joués en concert. Le groupe amorce alors sa deuxième tournée internationale, 179 concerts devant un million de spectateurs. Aux États-Unis, le groupe y monte sa première tournée en tête d'affiche, qui inaugure une ère de prospérité. Le quatrième disque est conçu aux [[Bahamas]] dans un pub converti en studio. Épuisé par les tournées, Clive Burr est remplacé par [[Nicko McBrain]] (ex-[[Trust (groupe)|Trust]]), un batteur autodidacte (Iron Maiden trouve ainsi sa formation la plus populaire). Les relations se détendent entre Harris et Dickinson qui, sur la précédente tournée, avaient tendance à se disputer la première place sur scène. En 1983 paraît ''{{langue|en|[[Piece of Mind]]}}'' ({{numéro}}3 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}14 US). Certifié disque de platine aux États-Unis, il comprend le ''{{langue|en|[[The Trooper]]}}''. En 1984, le groupe s'accorde quelques mois de repos avant de retrouver le chemin des studios et d'enregistrer son cinquième album ''{{langue|en|[[Powerslave]]}}'' ({{numéro}}2 GB, {{numéro}}21 US). L'album comprend les deux singles ''{{langue|en|[[Aces High (chanson)|Aces High]]}}'' et ''{{langue|en|[[2 Minutes to Midnight]]}}''. Figurent également sur l'album ''Losfer Words'' (qui signifie ''Sais Pas Quoi Dire''), l'un des trois seuls instrumentaux du groupe (avec ''Genghis Khan'' sur l'album ''{{langue|en|[[Killers (album)|Killers]]}}'' et ''Transylvania'' sur l'album ''{{langue|en|[[Iron Maiden (album)|Iron Maiden]]}}''), et ''{{langue|en|The Rime of the Ancient Mariner}}'' qui s'étale sur treize minutes (et sera joué pendant toute la tournée). Suivra le {{langue|en|[[World Slavery Tour]]}}, une tournée d'un an passant par l'Europe de l'Ouest, l'[[Amérique du Nord]], le [[Japon]], l'[[Australie]], l'Amérique du Sud (passage au festival {{langue|en|[[Rock in Rio (festival)|Rock in Rio]]}}) et certains pays du bloc de l'Est (ce qui est alors peu courant). Elle prévoit 187 concerts dans les plus grandes salles et stades du monde, le déplacement d'une infrastructure énorme, dont des décors inspirés de l'Égypte antique. Les membres du groupe, et plus particulièrement Bruce Dickinson, sortent éreintés de la tournée. Iron Maiden entre au panthéon du rock. Paru en 1985, ''{{langue|en|[[Live After Death]]}}'' ({{numéro}}2 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}19 US) est probablement l’un des plus grands [[album live]] de l’histoire du [[heavy metal|metal]]<ref>{{Lien web|url = http://metal.nightfall.fr/index_470_-live-after.html|titre = Critique de l'album sur NIME|jour = 30|mois = avril|année = 2005}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre = Iron Maiden : Live After Death|périodique = [[Kerrang!]]|année = 2008|langue = en|auteur1 = Alastai Riddell|jour = 1|mois = février|résumé = http://www.ironmaiden.com/kerrang-review-lad-dvd.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url = http://www.allmusic.com/album/live-after-death-mw0000650284|titre = ''Live After Death''|site= AllMusic|passage = Live After Death is easily one of heavy metal's best live albums|langue = en}}.</ref>. Il est enregistré lors du {{langue|en|World Slavery Tour}} au Long Beach Arena de Los Angeles ({{nombre|50000|spectateurs}} en quatre représentations) (à l’exception de ''{{langue|en|Wrathchild}}'', ''{{langue|en|Children of the Damned}}'', ''{{langue|en|Phantom of the Opera}}'', ''{{langue|en|Die With Your Boots On}}'' et ''{{langue|en|22, Acacia Avenue}}'' enregistrés à l'[[HMV Hammersmith Apollo|Hammersmith Odeon]] de Londres). L’album est un nouveau succès international. Parvenu à un sommet de popularité, le groupe innove en rajoutant quelques touches électroniques à son nouvel opus, ''{{langue|en|[[Somewhere in Time]]}}'' ({{numéro}}3 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}11 US). Le groupe abandonne l'antiquité des pharaons pour le monde futuriste du film ''{{langue|en|[[Blade Runner (film)|Blade Runner]]}}'' (le thème servira d'ailleurs d'introduction au ''{{langue|en|Somewhere on Tour}}''). Adrian Smith y signe trois morceaux dont ''{{langue|en|[[Wasted Years]]}}'' et ''{{langue|en|[[Stranger in a Strange Land (chanson)|Stranger in a Strange Land]]}}'' qui serviront de singles. Même s'il surprend certains fans, l'album connaît un succès équivalent au précédent et annonce les évolutions du prochain. Une nouvelle tournée occupe le groupe jusqu'à la mi-1987. L'année suivante, Iron Maiden atteint le point culminant de sa carrière avec ''{{langue|en|[[Seventh Son of a Seventh Son]]}}'' ({{numéro}}1 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}16 FR, {{numéro}}12 US), concept album magistral où le groupe croise metal et rock progressif. Il apparaît comme l'achèvement d'une évolution entamée dès le premier album et qui a fait passer un modeste groupe de banlieusard londonien au statut de plus grand groupe de metal européen. Trois singles, ''{{langue|en|[[Can I Play with Madness]]}}'', ''{{langue|en|[[The Evil that Men Do]]}}'' et ''{{langue|en|[[The Clairvoyant (chanson)|The Clairvoyant]]}}'' se classent dans le Top Ten britannique. Cet album est souvent considéré comme le meilleur exemple de ce que peut donner la collaboration entre Harris, principal compositeur depuis les débuts, Smith et Dickinson. En chauffe salle de la tournée américaine, on retrouve [[Megadeth]] puis [[Guns N' Roses]]. En août, Iron Maiden est tête d'affiche de la plus grosse édition du festival {{langue|en|Monsters of Rock}} de [[Donington Park|Donington]], devant {{nombre|110000|spectateurs}}. === Instabilité (1989-1994) === [[Fichier:Janick Gers 30nov2006.jpg|vignette|[[Janick Gers]].]] À la fin de la tournée, Bruce Dickinson se lance dans son premier album solo accompagné à la guitare par [[Janick Gers]] et part en tournée en solitaire. De son côté, Adrian Smith fait de même en formant le groupe ASAP (Adrian Smith And Project), avant de quitter Iron Maiden au début de l'année 1990. Entretemps, Gers est intronisé comme remplaçant de Smith. Iron Maiden sort un single initialement prévu pour l'album solo de Dickinson, ''{{langue|en|[[Bring Your Daughter... to the Slaughter]]}}''. Le titre est {{numéro}}1 en Angleterre et figure sur la BO du film ''[[L'Enfant du cauchemar|Freddy 5]]''. Parallèlement, le groupe édite la collection ''{{langue|en|[[First Ten Years]]}}'', une série de dix doubles CD singles, correspondant à tous les {{nobr|45 tours}} du quintette depuis ses débuts. Peu après sort ''{{langue|en|[[No Prayer for the Dying]]}}'' ({{numéro}}2 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}28 FR, {{numéro}}17 US), un album qui abandonne toute idée de concept (Égypte, futur...) des précédents opus. Il ne rejoint pas tous les fans, dont certains trouvent les compositions et l'ensemble moins inspirés. Néanmoins, l'affluence reste la même lors des concerts. Le groupe est alors conscient qu'il lui faut se ressaisir pour ne pas finir englouti comme une bonne partie des groupes des années 1980. Les temps changent, le [[Grunge]] de [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] s'apprête à exploser et une nouvelle génération de groupes de metal, [[Metallica]] en tête, s'affirme avec un son beaucoup plus moderne. Iron Maiden sort un nouvel album en [[1992]] avec ''{{langue|en|[[Fear of the Dark (album)|Fear of the Dark]]}}'' ({{numéro}}1 GB<ref name=":0" />, {{n°|1}} fr, {{numéro}}12 US), annoncé par le single, ''{{langue|en|[[Be Quick or Be Dead]]}}''. Malgré quelques chansons considérées par certains fans comme de moindre qualité et une tendance à lorgner vers [[AC/DC]] (''{{langue|en|[[From Here to Eternity (chanson)|From Here to Eternity]]}}''), il présente deux nouveaux titres qui acquerront un statut de classique, ''{{langue|en|Afraid to Shoot Strangers}}'' et surtout ''{{langue|en|[[Fear of the Dark (chanson)|Fear of the Dark]]}}''. L'album se vend à un million d'exemplaires la semaine de sa sortie et permet d'attirer de nouveaux fans. L'été suivant, le groupe est une nouvelle fois tête d'affiche des {{langue|en|[[Monsters of Rock]]}}. Début 1993, le groupe annonce la sortie d'un album live en deux parties, ''{{langue|en|[[A Real Live One]]}}'' ({{numéro}}3 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}106 US), consacré à la période 1986-1992 et ''{{langue|en|A Real Dead One}}'' ({{numéro}}12 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}140 US) à 1980-1984. [[Bruce Dickinson]] annonce alors qu'il quitte le groupe pour se consacrer à sa carrière solo, mais il honore la deuxième partie de la tournée jusqu'à son terme. Le groupe clôt l'année avec un troisième album live, ''{{langue|en|[[Live at Donington (album d'Iron Maiden)|Live at Donington]]}}'' ({{numéro}}23 GB<ref name=":0" />) et l'avenir du groupe parait incertain. [[Fichier:Blaze Bayley - Iron Maiden, Paris 1998.jpg|vignette|Blaze Bayley - Iron Maiden, Paris 1998]] === Arrivée de Blaze Bayley, ''{{langue|en|The X Factor}}'' et ''{{langue|en|Virtual XI}}'' (1994-1999) === [[Fichier:Iron Maiden - Paris 1998.jpg|gauche|vignette|Iron Maiden - Paris 1998]] L'année suivante, le groupe présente à la presse son nouveau chanteur, [[Blaze Bayley]], ancien chanteur du groupe [[Wolfsbane]], à la voix plus grave et moins typique des années 1980. Après une longue attente, ''{{langue|en|[[The X Factor (album)|The X Factor]]}}'' ({{numéro}}8 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}11 FR, {{numéro}}147 US) sort en 1995. Album radicalement différent, le succès commercial n'est pas vraiment au rendez-vous (bien qu'il contienne des morceaux jugés de bonne qualité). La tournée qui suit passe pour la première fois en [[Israël]] et en [[Afrique du Sud]]. Si le groupe maintient sa popularité en [[Europe]], ce n'est pas le cas aux [[États-Unis]] où le metal classique rencontre moins de succès qu'auparavant. En [[1996]], Harris gère la conception du premier best of du groupe, ''{{langue|en|[[Best of the Beast]]}}'' (qui sous son format {{nobr|33 tours}} collector inclut les ''{{langue|en|[[The Soundhouse Tapes|Soundhouse Tapes]]}}''). Le best of contient un inédit, ''{{langue|en|Virus}}''. En 1998 ''{{langue|en|[[Virtual XI]]}}'' ({{numéro}}16 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}12 FR<ref name=":1">{{Lien web|url = http://www.chartsinfrance.net/Iron-Maiden/charts.html|titre = Charts françaises du groupe|lien auteur = Charts in France}}.</ref>, {{numéro}}124 US) réitère le semi-échec commercial de ''{{langue|en|[[The X Factor (album)|The X Factor]]}}'' et confirme le déclin du groupe. Néanmoins, Iron Maiden continue d'être populaire en Amérique du Sud. === Du retour de Dickinson et Smith, à ''{{langue|en|A Matter of Life and Death}}'' (1999-2007) === Le {{date-|10 février 1999}}, le groupe annonce dans un communiqué officiel le retour de [[Bruce Dickinson]] (en remplacement de [[Blaze Bayley]]). Il est accompagné par [[Adrian Smith]], sans que cela n'entraîne le départ de [[Janick Gers]]. Le groupe évoluera donc avec trois guitaristes, chacun étant à la fois rythmique et soliste. Une tournée de 31 dates, le {{langue|en|Ed Hunter Tour}}, est ensuite planifiée (à noter que ce sont les fans qui ont choisi la setlist de la tournée en votant sur le site officiel du groupe), le groupe rejoue alors à [[palais omnisports de Paris-Bercy|Bercy]] le 9/9/1999 (une première depuis 1988). Les six musiciens font paraître, en 2000, l'album du grand retour (enregistré au [[Studio Guillaume Tell]]), ''{{langue|en|[[Brave New World (album d'Iron Maiden)|Brave New World]]}}'' ({{numéro}}7 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}3 FR<ref name=":1" />, {{numéro}}39 US). On retrouve modernisés les éléments progressifs qui avaient fait la réussite des plus grands disques de la formation. Les fans de la nouvelle génération adhèrent en masse et le groupe ressuscite aux États-Unis, la tournée permet de renouer avec les plus grandes salles et s'achève en 2001 en tête d'affiche du {{langue|en|[[Rock in Rio (festival)|Rock in Rio]]}} devant {{nombre|254000|spectateurs}} (le groupe profite de l'occasion pour enregistrer son premier DVD live, ''{{langue|en|[[Rock in Rio (album)|Rock in Rio]]}}''). Début 2003, le groupe annonce vouloir privilégier les concerts ''{{langue|en|outdoor}}''. Une nouvelle tournée {{langue|en|best-of}} (le {{langue|en|Give me Ed... 'Til I'm Dead Tour}}) se déroule entre mai et {{date-|août 2003}}. {{date-|Septembre 2003}}, Iron Maiden poursuit son retour avec ''{{langue|en|[[Dance of Death (album)|Dance of Death]]}}'' ({{numéro}}2 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}3 FR<ref name=":1" />, {{numéro}}18 US) puis repart sur la route avec une tournée plus théâtrale qu'auparavant. Le DVD ''{{langue|en|[[Death on the Road]]}}'' ({{numéro}}22 GB, {{numéro}}14 FR<ref name=":1" />), témoignage du {{langue|en|Dance of Death World Tour}} sortira durant l'été 2005. Fin 2004, sort le DVD ''{{langue|en|[[The Early Days]]}}'' retraçant les débuts du groupe (1975-1983), s'ensuit une tournée estivale consacrée exclusivement aux quatre premiers albums (en Scandinavie les billets partent en un temps record). Aux États-Unis Iron Maiden est en tête d'affiche du {{langue|en|''[[Ozzfest]]''}} d'[[Ozzy Osbourne]] et les membres sont invités à laisser leurs empreintes de mains sur le [[Hollywood's Rock Walk of Fame]]<ref>[http://www.rockwalk.com Hollywood's Rock Walk].</ref>. Ils se retrouvent ainsi inscrits dans la légende aux côtés de plus de 160 autres groupes ou artistes célèbres. En 2006, le groupe atteint de nouveaux sommets avec ''{{langue|en|[[A Matter of Life and Death]]}}'' ({{numéro}}4 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}5 FR<ref name=":1" />, {{numéro}}9 US) son quatorzième album. L'album est unanimement apprécié par la critique (comparaison avec ''{{langue|en|Seventh Son of a Seventh Son}}''). Pour la tournée, le groupe surprend le public, en jouant l'intégralité du disque (chose que leurs concurrents, [[Kiss (groupe américain)|Kiss]], [[AC/DC]] ou [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] par exemple, ne peuvent pas se permettre), le show se termine avec seulement une poignée de vieux classiques. La tournée 2007 (dont la setlist est plus équilibrée) passe pour la première fois aux Émirats arabes unis (tête d'affiche du {{langue|en|Desert Rock Festival}} de [[Dubaï (ville)|Dubaï]]) ainsi qu'en Inde (premier concert d'un groupe de rock d'une telle envergure). Les ventes d'album au [[Proche-Orient]] et en [[Inde]] suivent. En {{date-|juin 2007}}, pour les {{nobr|25 ans}} de ''{{langue|en|[[The Number of the Beast]]}}'', le groupe entame une tournée des festivals européens et ''{{langue|en|Children of the Damned}}'' est ajouté à la setlist. === De ''{{langue|en|Flight 666}}'' au {{langue|en|Maiden England World Tour}} (depuis 2008) === {{Section à sourcer|date=septembre 2021}} [[Fichier:Boeing 757-23A, Astraeus Airlines JP6187959.jpg|vignette|gauche|Le [[Boeing 757]] loué pour les tournées entre 2008 et 2015.|alt=Le Boeing 757 loué pour les tournées entre 2008 et 2015.]] [[Fichier:Air Atlanta Icelandic (Iron Maiden livery), Boeing 747-428, TF-AAK (25233518611).jpg|vignette|Le [[Boeing 747-400]] utilisé pour la tournée 2016.|alt=Le Boeing 747-400 utilisé pour la tournée 2016.]] En 2008, parallèlement à la réédition [[DVD]] du ''{{langue|en|Live After Death}}'', le groupe se lance dans une nouvelle tournée mondiale nommée {{langue|en|Somewhere Back in Time World Tour}}. Cette tournée reprend essentiellement les décors du célèbre {{langue|en|World Slavery Tour}} et la setlist y est largement inspirée (retour de ''{{langue|en|Powerslave}}'' et ''{{langue|en|The Rime of the Ancient Mariner}}'' notamment). Autre particularité, un [[Boeing 757]]-200, baptisé {{langue|en|Ed Force One}}, est affrété par le groupe (cela deviendra ensuite une habitude) et la première partie de la tournée fait l'objet d'un documentaire, [[Iron Maiden: Flight 666|Flight 666]]. Pour la première fois il passe au [[Costa Rica]], en [[Colombie]], en Équateur et au Pérou, l{{'}}{{langue|en|Ed Force One}} lui permet également de retourner en [[Australie]] et en [[Nouvelle-Zélande]]. La dernière partie de la tournée s'achève en avril [[2009]], au total le {{langue|en|Somewhere Back in Time World Tour}} aura attiré deux millions de spectateurs pour 90 représentations. En {{date-|février 2009}}, Iron Maiden remporte le {{langue|en|[[Brit Awards]]}} (équivalent britannique des [[Victoires de la musique]]) pour la meilleure prestation scénique 2008. {{date-|Août 2010}}, le groupe sort ''{{langue|en|[[The Final Frontier (album d'Iron Maiden)|The Final Frontier]]}}'' ({{numéro}}1 GB<ref name=":0" />, {{numéro}}1 FR<ref name=":1" />, {{numéro}}4 US), pour la première fois l'album atteint la première position des ventes d'albums en France depuis ''Fear of the dark'' numéro 1 au Multitop Nuggets lors de sa sortie, bien que la formation britannique n'ait plus rien à prouver aux yeux de la presse comme des fans. Dans la veine d'''A Matter of Life and Death'', c'est l'album le plus progressif de sa carrière. Sur la pochette, Eddie change une nouvelle fois d'apparence. En 2012 sort un énième album live, ''{{langue|es|[[En Vivo!]]}}'', enregistré à Santiago du Chili pendant le [[The Final Frontier World Tour|Final Frontier World Tour]]. [[Fichier:Iron Maiden au Hellfest 2014.jpg|vignette|Iron Maiden au [[Hellfest]] 2014.|alt=Iron Maiden au Hellfest 2014.]] Été 2012, sur le même principe que le ''{{langue|en|Somewhere Back in Time World Tour}}'', Iron Maiden repart sur les routes avec un spectacle inspiré de la tournée ''{{langue|en|Seventh Tour of a Seventh Tour}}''. En référence à la VHS du concert de Birmingham de {{date-|novembre 1988}}, la tournée s'appelle ''{{langue|en|[[Maiden England World Tour]]}}''. En 2015 paraît l'album ''[[The Book of Souls]]'' qui, par maints aspects, évoque autant le metal que le rock progressif. Si ''The Final Frontier'' se voulait comme l'album le plus progressif, ''The Book Of Souls'' se veut plus épique dans ses compositions mais ne délaisse pas leur compositions progressives pour autant ; à noter que ce dernier opus compte le morceau le plus long de la discographie d'Iron Maiden : [[Empire of the Clouds|Empire Of The Clouds]] (dix-huit minutes au compteur) composé par Bruce Dickinson. Bien que l'album soit numéro un dans seize pays, sa tournée ne débute qu'en 2016 en raison de problèmes de santé pour Bruce Dickinson, qui s'est vu diagnostiqué d'un [[cancer]] à la langue. Pour sa tournée 2016, dans trente-cinq pays, dont la [[Chine]] pour la première fois, le groupe utilise un [[Boeing 747-400]] racheté par [[Air Atlanta Icelandic]] l'année précédente à [[Air France]] à la place du [[Boeing 757]] employé précédemment. Il est piloté par le chanteur du groupe, [[Bruce Dickinson]]<ref>{{Lien web|auteur= Pierre Monnier |titre=Quand Iron Maiden se déplace en avion, c'est le leader du groupe qui pilote|url=http://www.usinenouvelle.com/article/quand-iron-maiden-se-deplace-en-avion-c-est-le-leader-du-groupe-qui-pilote.N381251|date= 24 février|site=[[L'Usine nouvelle]] |consulté le= 1er mars 2016}}.</ref>. En 2020, le groupe est contraint de mettre en pause sa nouvelle tournée ''{{langue|en|Legacy of the Beast}}'', à la suite de la sortie du [[jeu vidéo]] mobile du même nom, et de décaler ou d'annuler certains concerts en raison de la [[pandémie de Covid-19]]. En 2021, la tournée est de nouveau décalée pour l'année 2022, elle s'étendra du mois de juin à juillet. En parallèle, un mystérieux jeu de piste est lancé via divers médias. Entre autres, des affiches annoncent le « Belshazzar's Feast » dans les rues de Londres et au Download Pilot Festival, avec une date donnant rendez-vous le 15 juillet. Interrogé sur le Brexit, Bruce Dickinson apparaitra sur Sky News avec un t-shirt à l'effigie de ces posters. Aussi, l'inscription WOTW signifiant « writing on the wall » revient à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux de Maiden : cachée sur les pochettes d'album du groupe en stories Instagram, sur l'affiche de la tournée 2022, en message codé sur Twitter, etc.. Les fans s'empressent de trouver chaque élément qui fera avancer l'enquête et sont convaincus qu'il s'agit bien là de l'annonce du dix-septième album de la bande à Steve Harris. Le vendredi 9 juillet est organisée la « Tim Twitter listening Party » et c'est l'album ''Seventh Son of a Seventh Son'' qui est mis à l'honneur. À l'issue de cette session une vidéo est dévoilée, on y retrouve Bruce Dickinson au Shepherd's Bush Empire s'adressant au public : {{Citation|July the 15, rain or shine, heaven or hell, man or beast, you're invited to Belshazzar's Feast but your mom can't come.}}. Une invitation est donnée aux fans qui se réuniront sur un livestream YouTube le jeudi même, après une longue attente ils découvriront le nouveau single du groupe nommé ''The Writing on the Wall'', celui-ci est accompagné d'un clip animé. Le lundi suivant le nouvel album au nom de ''[[Senjutsu]]'' est révélé au public, sa sortie est prévue pour le 3 septembre de la même année. == Mascottes == === Eddie et les pochettes === [[Fichier:Eddie-DSC 2355.jpg|vignette|gauche|[[Eddie the Head|Eddie]] sur la [[Dérive (empennage)|dérive]] du [[Boeing 747]] d'Iron Maiden|alt=Eddie sur la dérive du Boeing 747 d'Iron Maiden]] [[Fichier:Iron Maiden au Hellfest 2018.jpg|vignette|Iron Maiden au [[Hellfest]] 2018.|alt=Iron Maiden au Hellfest 2018.]] La mascotte du groupe se nomme [[Eddie the Head|Eddie]], une sorte de [[mort-vivant]] reproduit dans différentes postures sur toutes les pochettes du groupe (à l'exception de celles de quelques maxis {{unité|45|t}} et CD 2 titres : ''{{langue|en|[[The Soundhouse Tapes]]}}'', ''{{langue|en|[[Live!! +one]]}}'', ''{{langue|en|Running Free/Sanctuary}}'', ''{{langue|en|From Here to Eternity}}'', ''{{langue|en|Wasting Love}}'', ''{{langue|en|Wrathchild}}'' (réédition 1999) et ''{{langue|en|The Wicker Man}}'') et présent sur scène en concert. Elle est surnommée « {{langue|en|Eddie the 'ead}} » (« Eddie la tête ») car, au début, seule sa tête était affichée sur scène. Les pochettes sont quasiment toutes signées du dessinateur Derek Riggs, du moins jusqu'en [[1992 en musique|1992]]. Au fil des albums, Eddie évolue et a ainsi une histoire. Sur les trois premières pochettes, c'est un zombie aux cheveux longs comme tous les hard rockers de l'époque. Sur l'album ''{{langue|en|Piece of Mind}}'', Eddie se fait lobotomiser ; on voit la cicatrice purulente de la trépanation, et la calotte crânienne est maintenue par une plaquette vissée. La pochette le représente enchaîné dans une camisole de force, dans une chambre capitonnée. Sur l'album ''{{langue|en|Somewhere in Time}}'', Eddie se cybernétise et gagne un œil électronique qu'il gardera sur l'album suivant : ''{{langue|en|Seventh Son of a Seventh Son}}''. Les pochettes du groupe sont souvent très travaillées, on peut citer celles de ''{{langue|en|Powerslave}}'', de ''{{langue|en|Live after Death}}'' et de ''{{langue|en|Somewhere in Time}}'', sorties à l'époque des vinyles qui favorisait, de par son grand format, la représentation à l'échelle de fresque. On y trouve une multitude de détails, de citations d'œuvres fantastiques et de science-fiction, et des références aux anciens albums. Dans ''{{langue|en|Powerslave}}'', on distingue parmi les hiéroglyphes une tête de [[Mickey Mouse]], [[Kilroy was here|Kilroy]] et des graffiti : {{Citation étrangère|lang=en|Indiana Jones was here 1941}}, {{Citation étrangère|lang=en|Wot? No Guiness}}, {{Citation étrangère|lang=en|Bollocks}} et {{Citation étrangère|lang=en|Wot a load of crap}}. La [[Mort (mythologie)|faucheuse]] est également présente au bas du mur de gauche, au dos de la pochette. Sur ''{{langue|en|Live After Death}}'', une citation de [[H. P. Lovecraft]] est apposée sur une tombe : {{Citation étrangère|lang=en|That is not dead which can eternal lie, yet with strange eons, even death may die}} (« N'est pas mort ce qui à jamais dort, et au long des siècles peut mourir même la mort »). Le chat noir de la pochette est le même que celui présent sur l'album ''Killers'' et l'ombre de la faucheuse de nouveau visible en arrière-plan. La pochette de ''{{langue|en|[[Somewhere in Time]]}}'', elle, est extrêmement travaillée, avec près de {{nobr|40 références}}. === Charlotte === Charlotte est une prostituée de 40 ans qui revient dans quatre chansons: ''[[Charlotte the Harlot]]'' (album ''Iron Maiden''), ''22, Acacia Avenue'' (album ''The Number of the Beast''), ''Hooks in You'' (album ''No Prayer for the Dying'') et ''[[From Here to Eternity (chanson)|From Here to Eternity]]'' (album ''Fear of the Dark''). {{refsou|Dave Murray dit qu'elle existe vraiment, elle aurait exercé son métier dans le quartier où il a grandi}}. == Influences == === Influences musicales === Les influences musicales du groupe sont multiples et incluent notamment [[Jethro Tull (groupe)|Jethro Tull]], [[The Who]], Beckett, [[Thin Lizzy]], [[UFO (groupe)|UFO]], [[Deep Purple]], [[Queen]], [[Uriah Heep (groupe)|Uriah Heep]]<ref name="earlydaysdvd">{{lien vidéo|date= 2004-11-23|titre=The History Of Iron Maiden - Pt. 1: The Early Days|medium=DVD|éditeur= Sony}}.</ref>, [[Wishbone Ash]]<ref name="guitartab">{{Ouvrage|langue=en|titre=Iron Maiden Guitar Tab Edition|lieu=Miami|éditeur=Alfred Publishing Company|année=1994|année première édition=1999|isbn=978-0-7692-6019-8|oclc=46986365}}.</ref>, [[Rush (groupe)|Rush]] et [[Black Sabbath]]<ref name="Blabbermouth Iron Maiden">{{Lien web | langue = anglais | titre = IRON MAIDEN Bassist Talks About His Technique And Influences | url = https://web.archive.org/web/20041012120714/http://www.roadrunnerrecords.com/blabbermouth.net/news.aspx?mode=Article&newsitemID=27275 | site = roadrunnerrecords.com | date = 24 septembre 2004 | consulté le = 2 septembre 2019}}.</ref>. === Inspirations === Les sources d'inspiration des paroles sont très variées. « Inspiration » ne signifie pas que la chanson relate la source, les paroles se contentent parfois simplement de capter une ambiance ou un élément de l'œuvre originale. ==== Littérature ==== * ''[[Jules César]]'', tragédie de [[William Shakespeare]] (''The Evil that Men Do'', album ''Seventh Son of a Seventh Son''). Le titre de la chanson est tiré du célèbre discours de Marc Antoine aux funérailles de Jules César (Acte III, Scène 2) {{Citation étrangère|lang=en|The evil that men do lives after them; The good is oft interred with their bones; So let it be with Caesar.}} * ''[[Le Fantôme de l'Opéra]]'', roman de [[Gaston Leroux]] (''Phantom of the Opera''), album ''Iron Maiden''. * La nouvelle ''The Murders in the Rue Morgue'' (''[[Double Assassinat dans la rue Morgue]]'') d'[[Edgar Allan Poe]] pour la chanson du même nom, album ''Killers''. * Le roman ''[[Dune (roman)|Dune]]'' de [[Frank Herbert]] pour la chanson ''To Tame a Land'', album ''Piece of Mind''. * Le poème ''The Charge of the Light Brigade'' publié en [[1854]] par [[Alfred Tennyson]] pour la chanson ''The Trooper'', album ''[[Piece of Mind]]'', qui se réfère à un épisode de la [[guerre de Crimée]]. Steve Harris dit qu'il s'est {{Citation|inspiré de la guerre de Crimée, qui opposa les Britanniques aux Russes. L'introduction est censée recréer la galopade des chevaux lors de la charge de la brigade légère. C'est un morceau d'atmosphère}}. * Le poème ''[[La Complainte du vieux marin]]'' de [[Samuel Taylor Coleridge]] (poète britannique romantique) pour la chanson ''The Rime of the Ancient Mariner'', album ''[[Powerslave]]''. * Le roman ''[[Le Nom de la rose (roman)|Le Nom de la rose]]'' (''Il nome della rosa'') d'[[Umberto Eco]] pour la chanson ''The Sign of the Cross'', album ''[[The X Factor (album)|The X Factor]]''. * Le roman ''Lord of the Flies'' (''[[Sa Majesté des mouches]]'') de [[William Golding]] pour la chanson du même titre, album ''The X Factor''. * Le roman ''Brave New World'' (''[[Le Meilleur des mondes]]'') d'[[Aldous Huxley]] pour la chanson et l'album du même nom. * Le ''[[Cycle des Chroniques d'Alvin le Faiseur]]'' d'[[Orson Scott Card]] pour les chansons ''Seventh Son of a Seventh Son'', ''The Prophecy'' et ''The Clairvoyant'' dans l'album ''[[Seventh Son of a Seventh Son]]''<ref>{{Lien web | langue = anglais | titre = Seventh Son of a Seventh Son | url = http://www.ironmaidencommentary.com/?url=album07_ssoass/commentary07_ssoass&lang=eng&link=albums#track5 | site = ironmaidencommentary.com | consulté le = 2 septembre 2019}}.</ref>. * La nouvelle ''The Loneliness of the Long Distance Runner'' (''[[La Solitude du coureur de fond (nouvelle)|La Solitude du coureur de fond]]'') de [[Alan Sillitoe]], publiée en 1959, pour la chanson du même nom, album ''Somewhere in Time''. * Le roman ''Heart of Darkness'' (''[[Au cœur des ténèbres]]'') de [[Joseph Conrad]] pour la chanson ''The Edge of Darkness'' (''X-Factor''). Le film ''[[Apocalypse Now]]'' ([[1979]]) de [[Francis Ford Coppola]] est également tiré du livre. * ''Le [[livre des cinq anneaux]]'' de [[Miyamoto Musashi]] pour la chanson ''Sun and Steel'', album ''Piece of Mind''. La chanson parle de l'auteur, un légendaire [[samouraï]] japonais, et cite quelques passages du livre. ==== Bible ==== * La chanson ''Stranger in a Strange Land'' (album ''Somewhere in time'') est une référence à Exode 2,22 et au roman de science-fiction du même nom de Robert A. Heinlein. Le Tétragramme figure verticalement sur une façade de la pochette du même album. * Le [[fils prodigue]] pour la chanson ''Prodigal Son'' (album ''Killers''). Le titre s'inspire de la parabole de l'Évangile selon Luc (15:11–32), mais n'en est pas une interprétation directe<ref>[http://www.maidenfans.com/imc/?url=album02_killers/commentary02_killers&lang=eng&link=albums#track9 The Iron Maiden commentary:The prodigal son].</ref>. * [[Lucifer]] dans ''Lord of Light'', album ''A Matter of Life and Death''. * Le [[Purgatoire]] pour ''Purgatory'', album ''Killers''. * La chanson ''Lord of the Flies'', issue de l'album ''X factor'' (« Seigneur des mouches » est la traduction littérale de [[Belzébuth]] en [[hébreu]]). *''The Writing On The Wall'' (album ''Senjutsu'') est une référence au Festin de Balthazar, aussi appelé [[l'inscription sur le mur]] ([[Livre de Daniel]], Chapitre 5) ===== L'Apocalypse ===== * ''[[The Number of the Beast (chanson)|The Number of the Beast]]'' (album du même nom), qui commence par une citation de [[Apocalypse|l'Apocalypse]] (Chapitre 12, verset 12 et chapitre 13, verset 18) : {{Citation étrangère|Woe to you, oh Earth and Sea, for the Devil sends the beast with wrath, because he knows the time is short ... Let him who hath understanding reckon the number of the beast, for it is a human number, its number is 666. |lang=en}} — « ''Malheur à vous, la Terre et la Mer, car le Diable a envoyé la bête en fureur, car il sait qu'il lui reste peu de temps... Que celui qui a de l'intelligence calcule le nombre de la bête, car c'est un nombre d'homme, ce nombre est 666.'' » * ''Revelations'' (qui désigne l'Apocalypse en anglais, album ''Piece of Mind''), mais le thème de cette chanson n'est pas directement concerné par le récit de [[Corpus johannique|Saint-Jean]]. La chanson utilise plutôt les symboles chrétiens comme un premier niveau de lecture du texte, aux côtés de la [[mythologie hindoue]] et des théories mystiques d'[[Aleister Crowley]]<ref>[http://www.maidenfans.com/imc/?url=album04_pom/commentary04_pom&lang=eng&link=albums#track2 The Iron Maiden commentary].</ref>. * ''Moonchild'', qui évoque les sept sceaux de l'apocalypse ainsi que [[Babylone]], la prostituée écarlate. Mais le thème de la chanson se réfère d'abord au roman de [[Aleister Crowley]] du même nom<ref>[http://www.maidenfans.com/imc/?url=album07_ssoass/commentary07_ssoass&lang=eng&link=albums#track1 The Iron Maiden commentary: Moonchild].</ref>. ==== Cinéma et séries télévisées ==== * Le nom de la série ''The Twilight Zone'' (''[[La Quatrième Dimension (série télévisée)|La quatrième dimension]]'') de [[Rod Serling]] est utilisé dans la chanson homonyme du maxi {{unité|45|t}} tiré de l'album ''Killers'', mais les paroles de la chanson elle-même ne font pas directement référence à des éléments concrets de cette série. * La série télévisée ''The Prisoner'' (''[[Le Prisonnier]]''), pour la chanson du même titre, album ''The Number of the Beast'' ainsi que pour la chanson ''Back in the Village'', album ''Powerslave''. * La série télévisée ''[[Doctor Who]]'', très célèbre en Grande-Bretagne, pour la chanson ''Caught Somewhere in Time''. * Le film ''Where Eagles Dare'' (''[[Quand les aigles attaquent]]'') de [[Brian G. Hutton]] ([[1969]]) pour la chanson du même nom, album ''Piece of Mind''. * Le film ''The Duellists'' (''[[Les Duellistes]]'') de [[Ridley Scott]] ([[1977]]) pour la chanson du même nom, album ''Powerslave''. * Le film ''Run Silent, Run Deep'' (''[[L'Odyssée du sous-marin Nerka]]'') de [[Robert Wise]] ([[1958]]) pour la chanson du même nom, album ''No Prayer for the Dying''. * Le film ''When Worlds Collide'' (''[[Le Choc des mondes (film, 1951)|Le Choc des mondes]]'') de [[Rudolph Maté]] ([[1951]]) pour la chanson ''When Two Worlds Collide'', album ''Virtual XI''. * Le film ''[[Le Dieu d'osier|The Wicker Man]]'' de [[Robin Hardy (réalisateur)|Robin Hardy]] est utilisée comme référence dans la chanson du même nom. Mais la chanson ne traite pas de l'histoire du film, elle ne fait qu'une brève référence à l'idole de paille du film<ref>[http://www.maidenfans.com/imc/?url=album12_bnw/commentary12_bnw&lang=eng&link=albums#track1 The Iron Maiden Commentary: ''The Wicker Man''].</ref>. * Le film ''[[Braveheart]]'' de [[Mel Gibson]] ([[1995]]) pour la chanson ''The Clansman'' (''Virtual XI''). * Le film ''Children of the Damned'' (''Les Enfants des damnés'') ([[1963]]) de Anton Leader pour la chanson du même nom, album ''The number of the beast''. Le film est lui-même inspiré du roman de [[John Wyndham]], ''The Midwich Cuckoos'' (''[[Le Village des damnés (roman)|Le Village des damnés]]''). * Le film ''[[La Guerre du feu (film, 1981)|La Guerre du feu]]'' de [[Jean-Jacques Annaud]] ([[1981]]) pour la chanson ''Quest for Fire'', album ''Piece of Mind''. * Le film ''Falling Down'' (''[[Chute libre (film)|Chute libre]]'') ([[1992]]) de [[Joel Schumacher]] pour la chanson ''Man on the Edge'', album ''X-Factor''. * Le film ''[[Apocalypse Now]]'' ([[1979]]) de [[Francis Ford Coppola]] pour la chanson ''The Edge of Darkness'', album ''X-Factor''. ==== Mythologie ==== Le mythe de [[Dédale]] et [[Icare]] est librement adapté dans ''Flight of Icarus'' (album ''Piece of Mind'') mais le texte de la chanson prend de grandes libertés avec le mythe originel<ref>[http://www.maidenfans.com/imc/?url=album04_pom/commentary04_pom&lang=eng&link=albums#track3 The Iron Maiden commentary].</ref>. ==== Histoire ==== * [[Gengis Khan]] (chanson éponyme), album ''Killers''. * La mort de [[Jules César]], assassiné par Brutus ''(Tu quoque mi fili)'' aux Ides de mars en -44 pour ''The Ides of March'' sur l'album ''Killers''. * La vie d'[[Alexandre le Grand]] pour la chanson ''Alexander the Great'', album ''Somewhere in Time''. * Le bûcher des hérétiques [[Catharisme|cathares]] à [[Montségur]] pour la chanson ''Montségur'', album ''Dance of Death''. * Les pèlerins du [[Mayflower]] dans ''The Pilgrim''. * La [[Bataille d'Angleterre]] pour la chanson ''Aces High'', album ''Powerslave'', 1984. * Le [[Bataille de Normandie|débarquement de Normandie]], le {{date-|6 juin 1944}}, dans ''Longest Day'' (''A Matter of Life and Death''). * Le [[Projet Manhattan]], la conception de la première [[Bombe A|bombe atomique]] ainsi que le [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki|bombardement d'Hiroshima]] dans ''Brighter Than a Thousand Suns''. * Les [[Guerres indiennes]] en Amérique du Nord (vers 1860) pour la chanson ''Run to the Hills'', album ''The Number of the Beast'', 1982. * La [[Première Guerre mondiale]] dans ''Paschendale'', album ''Dance of the Death'' (2003). * L'[[Horloge de la fin du monde]] pour la chanson ''2 Minutes to Midnight'', album ''Powerslave''. * Les [[croisade]]s pour la chanson ''For The Greater Good of God'' de l'album ''A Matter of Life and Death'' et la [[Croisade des albigeois|croisade contre les Albigeois]] pour la chanson ''Montségur'' de l'album ''Dance of Death''. * Le crash du dirigeable [[R101]], le {{date-|5 octobre 1930}}, pour la chanson ''Empire of the Clouds'' de l'album ''[[The Book of Souls]]''. * La [[guerre des Malouines]], pour la chanson ''Como estais amigos''<ref>{{Lien web|titre=Virtual XI – Commentaire|url=http://ironmaidencommentary.com/index.php?url=album11_vxi/commentary11_vxi&lang=fra&link=albums#track8|site=ironmaidencommentary.com|consulté le=10 avril 2017}}.</ref> de l'album ''Virtual XI''. == Membres == === Membres actuels === * [[Steve Harris]] – basse, chœurs (depuis 1975), claviers (1988, depuis 1998) * [[Dave Murray]] – guitares (1976–1977, depuis 1978) * [[Adrian Smith]] – guitares, chœurs (1980–1990, depuis 1999), claviers (1988) * [[Bruce Dickinson]] – chant (1981–1993, depuis 1999), piano (2015) * [[Nicko McBrain]] – batterie (depuis 1982) * [[Janick Gers]] – guitares (depuis 1990) ==== Anciens membres ==== {{Col-début}} {{Col-2}} * [[Paul Day (musicien)|Paul Day]] – chant (1975–1976) * [[Terry Rance]] – guitares (1975-1976) * [[Dave Sullivan]] – guitares (1975-1976) * [[Ron Matthews|Ron (Rebel) Matthews]] – batterie (1975-1977) * [[Dennis Wilcock]] – chant (1976-1978) * [[Bob Sawyer]] (Rob Angelo) – guitares (1977) * [[Terry Wapram]] – guitares (1977-1978) * Thunderstick (Barry Purkis) – batterie (1977) * [[Tony Moore (musicien)|Tony Moore]] – claviers (1977) {{Col-2}} * [[Doug Sampson]] – batterie (1977–1979) * [[Paul Di'Anno]] – chant (1978–1981) * [[Paul Cairns]] ("Mad Mac") – guitares (1978-1979) * Paul Tod – guitares (1979) * Tony Parsons – guitares (1979) * [[Dennis Stratton]] – guitare, chœurs (1979–1980) * [[Clive Burr]] (†) – batterie (1979–1982), mort le 13 mars 2013 * [[Blaze Bayley]] – chant (1994–1999) *[[Michael Kenney]] – claviers live (1988-2022){{Col-fin}} == Chronologie == T : tournée uniquement † : mort d'un musicien{{#tag:timeline| ImageSize = width:920 height:auto barincrement:20 PlotArea = left:100 bottom:90 top:0 right:5 Alignbars = justify DateFormat = dd/mm/yyyy Period = from:25/12/1975 till:{{#time:d/m/Y}} TimeAxis = orientation:horizontal format:yyyy Legend = orientation:vertical position:bottom columns:3 ScaleMajor = increment:5 start:1976 ScaleMinor = increment:1 start:1977 Colors = id:Lvocals value:red legend:Chant id:Bvocals value:pink legend:Choeurs id:Guitars value:green legend:Guitares id:Bass value:blue legend:Basse id:Drums value:orange legend:Batterie id:Keys value:purple legend:Claviers id:Studio value:black legend:Albums_studios id:Live value:gray(0.5) legend:Albums_live id:bars 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from:25/12/1975 till:01/06/1977 color:Drums bar:Thunderstick from:01/09/1977 till:01/11/1977 color:Drums bar:Sampson from:01/12/1977 till:23/12/1979 color:Drums bar:Burr from:26/12/1979 till:01/11/1982 color:Drums bar:McBrain from:01/12/1982 till:end color:Drums bar:Moore from:01/09/1977 till:01/11/1977 color:Keys bar:Kenney from:28/04/1988 till:end color:Keys text:T shift:-12 bar:Burr from:13/03/2013 till:13/03/2013 color:Dead text:† Align:right }} == Discographie == {{Article détaillé|Discographie d'Iron Maiden|Discographie pirate d'Iron Maiden}}{{Col-début}} {{Col-2}} === Albums studios === (*) Réédités en [[1998]] * [[1980 en musique|1980]] : ''[[Iron Maiden (album)|Iron Maiden]]'' (*) * [[1981 en musique|1981]] : ''[[Killers (album)|Killers]]'' (*) * [[1982 en musique|1982]] : ''[[The Number of the Beast]]'' (*) * [[1983 en musique|1983]] : ''[[Piece of Mind]]'' (*) * [[1984 en musique|1984]] : ''[[Powerslave]]'' (*) * [[1986 en musique|1986]] : ''[[Somewhere in Time]]'' (*) * [[1988 en musique|1988]] : ''[[Seventh Son of a Seventh Son]]'' (*) * [[1990 en musique|1990]] : ''[[No Prayer for the Dying]]'' (*) * [[1992 en musique|1992]] : ''[[Fear of the Dark (album)|Fear of the Dark]]'' (*) * [[1995 en musique|1995]] : ''[[The X Factor (album)|The X Factor]]'' * [[1998 en musique|1998]] : ''[[Virtual XI]]'' * [[2000 en musique|2000]] : ''[[Brave New World (album d'Iron Maiden)|Brave New World]]'' * [[2003 en musique|2003]] : ''[[Dance of Death (album)|Dance of Death]]'' * [[2006 en musique|2006]] : ''[[A Matter of Life and Death]]'' * [[2010 en musique|2010]] : ''[[The Final Frontier (album d'Iron Maiden)|The Final Frontier]]'' * [[2015 en musique|2015]] : ''[[The Book of Souls]]'' * [[2021 en musique|2021]] : ''[[Senjutsu]]'' {{Col-2}} === Albums live === * 1985 : ''[[Live After Death]]'' * 1993 : ''[[A Real Live One]]'' * 1993 : ''[[A Real Dead One]]'' * 1993 : [[Live at Donington (album d'Iron Maiden)|''Live at Donington'']] * 2002 : ''[[Rock in Rio (album)|Rock in Rio]]'' * 2002 : ''BBC Archives'' * 2002 : ''[[Beast over Hammersmith]]'' * 2005 : ''[[Death on the Road]]'' * 2009 : ''Flight 666'' * 2012 : ''[[En Vivo!]]'' * 2013 : ''Maiden England '88'' * 2017 : ''The Book of Souls: Live Chapter'' * 2020 : ''Nights of the Dead, Legacy of the Beast: Live in Mexico City'' {{Col-fin}} == Apparitions == === Jeux vidéo === {{Section à sourcer|date=septembre 2021}} * ''[[Ed Hunter]]'' (1999) * ''{{langue|en|Two Minutes to Midnight}}'' de ''{{langue|en|Powerslave}}'' est repris dans le jeu ''[[Grand Theft Auto: Vice City]]'' (''VRock OST'') et est présent dans le jeu ''{{langue|en|[[Guitar Hero 5]]}}''. * ''{{langue|en|Wrathchild}}'' de l'album ''{{langue|en|Killers}}'' est repris dans le jeu ''{{langue|en|Guitar Hero 80's Rocks}}''. * ''{{langue|en|[[Run to the Hills]]}}'' de l'album ''{{langue|en|The Number of the Beast}}'' est repris dans les jeux Skate 3, ''{{langue|en|[[Rock Band (jeu vidéo)|Rock Band]]}}'', ''{{langue|en|[[SSX on Tour]]}}'' et ''{{langue|en|[[Grand Theft Auto: The Lost and Damned]]}}''. * ''{{langue|en|[[The Trooper]]}}'', de l'album ''{{langue|en|Piece of Mind}}'', est repris dans le ''{{langue|en|Best of Greatest Hits}}'' de ''{{langue|en|Guitar Hero}}''. * ''{{langue|en|[[The Number of the Beast (chanson)|The Number of the Beast]]}}'' de l'album du même nom est repris dans le jeu ''{{langue|en|[[Guitar Hero 3: Legends of Rock]]}}'' et dans la bande-son du jeu ''{{langue|en|[[Tony Hawk's Pro Skater 4]]}}''. * ''{{langue|en|[[Man on the Edge]]}}'', ''{{langue|en|Aces High}}'', ''{{langue|en|The Trooper}}'' et ''{{langue|en|Be Quick or be Dead}}'' font partie des musiques d'ambiance du jeu ''{{langue|en|[[Carmageddon 2]]}}''. * Un pack Iron Maiden est disponible en téléchargement pour ''{{langue|en|Rock Band 2}}''. * ''{{langue|en|[[Different World]]}}'' dans le jeu ''{{langue|en|[[Tony Hawk's Downhill Jam]]}}''. * ''{{langue|en|The Trooper}}'' est repris dans le jeu ''{{langue|en|[[Rocksmith 2014]]}}''. Un pack Iron Maiden contenant ''{{langue|en|Two Minutes to Midnight}}'', ''{{langue|en|Run to the Hills}}'', ''{{langue|en|The Number of the Beast}}'', ''{{langue|en|Aces High}}'', et ''{{langue|en|Fear of the Dark}}'' est aussi disponible en téléchargement. * ''Iron Maiden : Legacy of the Beast'' (2016) * ''Iron Maiden : Speed of Light''<ref>{{lien web|url=https://www.20minutes.fr/culture/1666911-20150814-video-iron-maiden-rend-hommage-jeu-video-clip-speed-of-light|titre=VIDEO. Iron Maiden rend hommage au jeu vidéo dans le clip de «Speed of Light»|date=14 août 2015|site=20minutes|consulté le=10 août 2018}}.</ref> * * Des skins de personnages issus de Iron Maiden sont disponibles dans le jeu [[Dead by Daylight|Dead by daylight]]. == Vidéographie == * ''[[Live at the Rainbow]]'' (VHS) ([[1981]]) * ''[[Video Pieces]]'' (VHS) ([[1983]]) * ''[[Behind the Iron Curtain]]'' (VHS) ([[1984]]) * ''[[Live After Death]]'' (VHS) ([[1985]]) * ''[[12 Wasted Years]]'' (VHS) ([[1987]]) * ''[[Maiden England]]'' (VHS & VHS+CD) ([[1989]] & [[1994]]) * ''[[First Ten Years]]'' - The Videos (VHS) ([[1990]]) * ''[[Live at Donington (album d'Iron Maiden)|Donington Live 1992]]'' (VHS) ([[1993]]) * ''[[Raising Hell]]'' (VHS) ([[1994]]) * ''Classic Albums - [[The Number of the Beast (DVD)]]'' ([[2001]]) * ''[[Rock in Rio (album)|Rock in Rio]]'' (DVD) ([[2002]]) * ''[[Visions of the Beast]]'' (DVD) ([[2003]]) * ''[[The Early Days]]'' (DVD) ([[2004]]) * ''[[Death on the Road]]'' (DVD) ([[2005]]) * ''[[Live After Death]]'' (DVD) ([[2008]]) * ''[[Iron Maiden: Flight 666]]'' (DVD et Blu-Ray) ([[2009]]) * ''En Vivo! Live at Estadio Nacional, Santiago'' (DVD et Blu-Ray) ([[2012]]) * ''Maiden England '88'' (DVD) ([[2013]]) * ''The Writing on the Wall'' (2021)<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Daniel |nom=Kreps |prénom2=Daniel |nom2=Kreps |titre=Iron Maiden Drops Biblical Epic 'The Writing on the Wall,' First New Music in 6 Years |url=https://www.rollingstone.com/music/music-news/iron-maiden-the-writing-on-the-wall-video-1197955/ |site=Rolling Stone |date=2021-07-15 |consulté le=2021-07-16}}</ref> == Bibliographie == * [[Jérôme Alberola]] (2009), ''Anthologie du hard rock, De Bruit, de fureur et de larmes'', Camion Blanc {{ISBN|978 -2- 35-779-000-1}} * [[Mick Wall]], ''{{langue|en|Run To The Hills: The Authorized Biography of Iron Maiden}}''<ref name="hills">Selon l’''{{langue|en|Integrated Catalogue}}'' de la ''{{langue|en|[[British Library]]}}'', la première édition de ce livre serait parue en 1997.</ref>, Sanctuary, [[Londres]], 1997. ** Première édition au format de poche<ref name="hills_1998_enr">Édition non référencée dans l’''{{langue|en|Integrated Catalogue}}'' de la ''{{langue|en|[[British Library]]}}''.</ref> : ''{{langue|en|Run To The Hills: The Official Biography of Iron Maiden}}'', Sanctuary Books, Londres, {{date-|avril 1998}}, {{nobr|352 p.}}, {{ISBN|978-1-86074-666-6}}. ** Deuxième édition au format de poche<ref name="hills_1998_per">Première édition référencée dans l’''{{langue|en|Integrated Catalogue}}'' de la ''{{langue|en|[[British Library]]}}''.</ref> : ''{{langue|en|Run To The Hills: The Authorized Biography of Iron Maiden}}'', Sanctuary, Londres, 2001, {{nobr|359 p.-24 p.}} de planches illustrées, {{ISBN|978-1-86074-287-3}}. ** Traduction française : {{fr}} ''Iron Maiden : l'épopée des killers'' (traduction de [[Sébastien Raizer]]), éditions Camion blanc, Rozières-en-Haye, 2005, {{nobr|377 p.}}, {{ISBN|978-2-910196-95-0}}, {{BNF|40020549m}}. * Iron Maiden, numéro spécial de ''[[Hard Rock Magazine]]'', par Nelly Saupiquet, 1988 * Petesch Jean-Philippe, ''Iron Maiden, Morceaux d'esprit'', éditions Camion blanc, Rozières-en-Haye, 2009, {{nobr|352 p.}}, {{ISBN|978-2-35779-004-9}} ** ''Iron Maiden, l'ED'dictionnaire'', éditions Camion blanc, Rozières-en-Haye, 2010, {{nobr|726 p.}}, {{ISBN|978-2-35779-068-1}} ** ''Iron Maiden, La tribu de la vierge de fer'', éditions Camion blanc, Rozières-en-Haye, 2010, {{nobr|544 p.}}, {{ISBN|978-2-35779-076-6}} == Références à Iron Maiden == {{Section à sourcer|date=septembre 2021}} * Dans le roman ''[[World War Z]]'', les soldats américains se « chauffent » en écoutant la chanson ''[[The Trooper]]'', avant l'assaut des zombies. Le survivant décrit la scène : « après 4 minutes de ce rock là, nous étions chauffés à blanc, prêts, sur-excités ». * La chanson ''Teenage Dirtbag'' de [[Wheatus]], dans le passage ''« {{langue|en|Listen to Iron Maiden maybe with me}} »''. * Iron Maiden suscite le débat dans un chapitre de la bande dessinée ''[[Persepolis (bande dessinée)|Persepolis]]'' : peu après la révolution iranienne, les parents de la petite Marjane vont en Turquie faire des achats et lui demandent ce qu'elle voudrait. Elle demande notamment un poster d'Iron Maiden. La mère demande : {{citation|Iron Maiden ? Les quatre brutes là ?}}. Son père défend le groupe et la petite obtient son poster. Peu après, des gardiennes de la Révolution l'arrêtent pour ses « baskets punk ». La scène est transformée dans le film, où la petite Marjane achète une cassette d'Iron Maiden sur un marché noir. Iron Maiden est ici le symbole de la nouvelle génération et de la liberté culturelle occidentale rejetée par le régime iranien. * Dans l'épisode 3 de la saison 4 de la série britannique [[Sherlock (série télévisée)|Sherlock]], Mrs Hudson écoute la chanson [[The Number of the Beast (chanson)|The Number of the Beast]] tout en faisant le ménage. * "The Prisoner" fait partie de la bande originale du film de [[Bernie Bonvoisin]] ([[Trust (groupe)|Trust]]) [[Les Démons de Jésus]] (1997). * Dans le roman ''Le plongeur'' de [[Stéphane Larue (écrivain)|Stéphane Larue]], le personnage principal écoute à plusieurs reprises, des chansons du groupe<ref>{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Larue, Stéphane, 1983-|titre=Le plongeur|sous-titre=roman|lieu=Montréal (Québec)/Paris|éditeur=le Quartanier / la Librairie du Québec (diff.)|pages totales=568|isbn=978-2-89698-272-1|isbn2=2896982728|oclc=991393486|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/991393486|consulté le=2019-04-16}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références}} == Liens externes == {{Autres projets|commons=Category:Iron Maiden}} * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} * {{Site officiel|titre=Site du groupe}} * {{en}} [http://www.screamforme.com/ Site du chanteur Bruce Dickinson] {{Palette|Iron Maiden|Bruce Dickinson}} {{Portail|Rock|Metal|Londres}} [[Catégorie:Iron Maiden|*]] [[Catégorie:Groupe anglais de heavy metal]] [[Catégorie:Groupe musical de Londres]] [[Catégorie:Groupe musical formé en 1975]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 1970]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 1980]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 1990]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 2000]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 2010]] [[Catégorie:Groupe musical britannique des années 2020]] [[Catégorie:Hollywood's RockWalk of Fame]] [[Catégorie:Lauréat du Grammy Award]] [[Catégorie:Artiste de Parlophone]] [[Catégorie:Artiste d'EMI Records]] [[Catégorie:Artiste d'Harvest Records]] [[Catégorie:Artiste d'Universal Music Group]] [[Catégorie:Artiste d'Epic Records]] [[Catégorie:Artiste de Capitol Records]] [[Catégorie:Artiste de Sanctuary Records]] [[Catégorie:Lauréat d'un Ivor Novello Award]] [[Catégorie:Groupe musical ayant au moins quarante ans de carrière]] [[Catégorie:Quintette britannique]] [[Catégorie:Sextuor britannique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ier%20mill%C3%A9naire
Ier millénaire
{{Titre mis en forme|{{Ier}} millénaire}} {| class="toc" align="right" style="margin:1em" |- align="center" | {{-m|I}} • '''{{mi-|I}}''' • {{mi|II}} • {{mi|III}}<br /> {{s|I}} • {{s|II}} • {{s|III}} • {{s|IV}} • {{s|V}}<br /> {{s|VI}} • {{s|VII}} • {{s|VIII}} • {{s|IX}} • {{s|X}} ---- <small>[[Liste de chronologies par périodes]] • [[Liste des siècles]]</small> |} Le '''{{mi-|I}}''' de notre ère (dite [[ère commune]], EC) a commencé le {{1er}} janvier de l'année suivant la date conventionnelle de la [[Anno Domini|naissance de Jésus]] et s'est achevé le 31 décembre 1000 du [[calendrier julien]]. Il s'étend entre les [[Jour julien|jours juliens]] {{formatnum:1721423.5}} à {{formatnum:2086672.5}} inclus<ref>Jours juliens à 0h du premier jour et à 24h du dernier jour.</ref>{{,}}<ref>[http://www.patricklecoq.fr/convert/cnv_calendar.html Le convertisseur de calendrier]</ref>. == Évènements == === Afrique === [[Fichier:Stelae, Aksum, Ethiopia (7158408756).jpg|vignette|Stèles géantes d'Aksoum : [[obélisque d'Aksoum]] (au centre), [[stèle d'Ezana]] (à droite), Au sol, la grandes stèle en [[phonolite]], brisée volontairement pendant l'antiquité, est le plus grand monolithe taillé par l'homme, haut de 32,60 mètres pour une masse de 517 tonnes.]] * '''{{Ier siècle}}-650''' : puissance du [[royaume d'Aksoum|royaume d’Aksoum]], en [[Éthiopie]], mentionné par ''Le [[ Périple de la mer Érythrée]]'' qui décrit le port d’[[Adulis]] et déclare que, à huit jours de voyage dans l’intérieur, se trouve la « métropole des Aksoumites », et au {{IIe siècle}} par le géographe [[Claude Ptolémée|Ptolémée]] qui indique l’existence d’[[Aksoum]] « où est la cour royale ». Il lie des alliances avec le [[royaume de Saba]] ([[GDRT|Gadarat]], vers 200) et exerce sa suprématie sur le commerce en [[mer Rouge]]. Le roi [[Ezana]] se convertit au christianisme [[Années 340|vers 340-350]] et détruit le [[Royaume de Koush#Royaume de Méroé|royaume de Méroé]]. Aksoum frappe des monnaies d’or, d’argent et de cuivre de [[270]] à [[630]] environ{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=360|loc=|id=}}. * '''200''' : la [[Métallurgie en Afrique ancienne|métallurgie]] est attestée en [[Afrique australe]] (objets de parure en cuivre et fer, couteaux et pointes de flèches en fer) ; trois courants de diffusion du premier âge du fer ont été proposés : la tradition « Kalundu » à l’ouest de la [[Luangwa (rivière)|Luangwa]], « Kwale » le long de la côte orientale, « Nikope » par la [[Vallée du Grand Rift|vallée du Rift]] au centre{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=360|loc=|id=}}. * '''{{s2|III|e|IV|e}}''' : la [[Métallurgie en Afrique ancienne|métallurgie]] du fer et du cuivre se développe dans le sud de la [[République démocratique du Congo]] ([[Kipushi]]) et le nord de la [[Zambie]] ([[mine de Kansanshi|Kansanshi]]). Elle atteint la [[dépression de Kamalondo|dépression de l'Upemba]], berceau de l’[[empire luba]], au {{s2|VI|e|VII|e}} (Kamilambien){{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=360|loc=|id=}}. * '''300-800''' : [[Djenné-Djeno]], une des premières villes en Afrique subsaharienne, s’entoure d’une muraille de deux kilomètres de long. C’est alors un centre d’artisanat et de commerce régional, important du minerai de fer et des pierres de [[Meule à grains|meule]] et exportant de la nourriture (poissons et céréales) vers les nouvelles cités sur les franges du désert<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jacques Giri |titre=Histoire économique du Sahel |sous-titre=des empires à la colonisation |année=1994 |pages totales=259 |isbn=978-2-86537-507-3 |présentation en ligne={{Google Livres|ol8jjEJG870C|page=33}}}}</ref>. Vers 450, il atteint les dimensions d’une ville aux maisons rondes en terre couvrant 33 hectares pour une population estimée à {{nombre|26000|habitants}}<ref name="Demoule"/>. * '''Vers le {{IVe siècle}}''' : une population maîtrisant le fer s’installe entre le [[Zambèze]] et le [[Limpopo (fleuve)|Limpopo]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Larry M. Hyman |titre=L'Expansion bantoue : actes du Colloque international du CNRS , Viviers (France), 4-16 avril 1977 |volume=3 |éditeur=Peeters Publishers |année=1980 |pages totales=848 |isbn=978-2-85297-069-4 |présentation en ligne={{Google Livres|R_hgkNXJi4sC|page=653}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Louis Balans |auteur2=Michel Lafon |titre=Le Zimbabwe contemporain |éditeur=Karthala Éditions |année=1995 |pages totales=388 |isbn=978-2-86537-557-8 |présentation en ligne={{Google Livres|nJKr6Y8pVWgC|page=65}}}}</ref>. Ces mineurs rhodésiens viendraient du nord, peut-être de la région de [[Méroé]] et du sud du [[royaume d'Aksoum]]. Ils exploitent l’or, le cuivre et l’étain. On a relevé jusqu’à maintenant environ {{formatnum:60000}} exploitations minières dans cette région. Cette civilisation est l’ancêtre de celle de [[Grand Zimbabwe|Zimbabwe]], qui prendra une grande extension à partir du {{s-|X}}. * '''Vers 350''' : le [[royaume d'Aksoum]] détruit le [[Royaume de Koush|royaume de Méroé]]. * '''Vers 400''' : le [[dromadaire]] est attesté au [[Sénégal]] et semble témoigner du [[commerce transsaharien]] en lien avec le commerce de l’or, comme le confirme la présence de perles en verre importées à Kissi, au Burkina-Faso, depuis le {{IVe siècle}} <ref name="Demoule"/>. * '''[[439]]''' : les [[Vandales]] prennent [[Carthage]]. * '''Vers 570-580''' : après le déclin de [[Méroé]], trois royaumes chrétiens se constituent en Nubie et au Soudan nilotique, soutenus par les Byzantins<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marianne Cornevin |auteur2=Jean Leclant |titre=Secrets du continent noir révélés par l'archéologie |lieu=Paris |éditeur=Maisonneuve & Larose |année=1998 |pages totales=323 |isbn=2-7068-1251-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=VCVm6PQ2jLYC&pg=PA246}}</ref> : le royaume de [[Nobatie|Nobatia]] au nord (capitale Ballana), de [[Makurie]] en Nubie (capitale [[Dongola]]) et d’[[Royaume d'Alodie|Alodia]] (Aloa, capitale Soba, au sud de la {{VIe}} cataracte) au Soudan. Ils subsistent jusqu’aux {{sp-|XIV|-|XV|s}}. * '''647-709''' : [[conquête musulmane du Maghreb]]. * '''{{sp-|VII|-|XV|s}}''' : [[Histoire de l'Afrique#Du VIIe au XVe siècle|Moyen Âge africain]]. Du [[Sahel]] aux [[mangrove]]s de la côte orientale (arc sahélo-swahili), de vastes région de l’[[Afrique subsaharienne]] entrent en relation directe avec le monde islamique. Ces sociétés et formations politiques diverses ([[Empire du Ghana|Ghana]], [[Royaume du Kanem-Bornou|Kanem]], [[Empire du Mali|Mali]], [[Sultanat de Kilwa|Kilwa]]…) forment une interface économique et culturelle entre l’Afrique « intérieure » et le monde islamique, du Maghreb au Bengale et à l’Asie centrale{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=483|loc=|id=}}. Du {{sp-|VII|au|XI}}, les Arabes établissent un grand nombre de comptoirs le long des côtes africaines de l’océan Indien : [[Mogadiscio]], [[Kismaayo|Kismayou]], [[Malindi]], [[Mombasa]], les îles de [[Pemba (île)|Pemba]] et de [[Zanzibar (archipel)|Zanzibar]], [[Kilwa Kisiwani|Kiloa]], [[Sofala (ville ancienne)|Sofala]]… Ils prennent pied également dans les îles des [[Archipel des Comores|Comores]] et ont des relations avec [[Madagascar]]. En échange de tissus et de verroterie, ils obtiennent du fer, de l’ivoire et de l’or du [[Zimbabwe]], de l’ambre gris et un grand nombre d’esclaves qu’ils vendent en Asie<ref>{{Ouvrage |auteur1=Anne Stamm |titre=Les Civilisations africaines |éditeur=[[Presses universitaires de France]] |isbn=978-2-13-067048-3 |présentation en ligne={{Google Livres|MDFYDwAAQBAJ|page=PT28}}}}</ref>. Au {{VIIIe siècle}}, le [[Royaume du Kanem-Bornou|royaume de Kanem]] se forme autour du [[lac Tchad]] avec pour capitale [[Njimi]], et connait son apogée au {{XIIIe siècle}} sous le règne de [[Dounama Dibalami]]. Vers 700-1250, l'[[empire du Ghana]] se développe en [[Afrique de l'Ouest|Afrique occidentale]]<ref name="Domian">{{Ouvrage |auteur1=Sergio Domian |titre=Architecture soudanaise : vitalité d'une tradition urbaine et monumentale : Mali, Côte-d'Ivoire, Burkina Faso, Ghana |éditeur=European Schoolbooks Limited |année=1989 |pages totales=191 |isbn=978-2-7384-0234-9 |présentation en ligne={{Google Livres|d5Yn7CHDv8kC|page=13}}}}</ref>. Les sites de [[Aoudaghost]] et de [[Koumbi Saleh]], avec leurs maisons en pierre et leurs mosquées, contrôlent le [[commerce transsaharien]] de l'or et du sel{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=360|loc=|id=}}. L'[[Empire du Mali]] le supplante au {{XIIIe siècle}}. * '''[[789]]-[[985]]''' : dynastie des [[Idrissides]] au Maroc. [[Idris Ier|Idris {{Ier}}]] fonde la ville de [[Fès]]. === Amérique === * '''1-1540''' : développement de la culture des [[Anasazis]] dans le sud-ouest de l’Amérique du Nord<ref name="Shaw"/>. * '''1-1760''' : culture des Eskimo du Pacifique ([[Alutiiq]]) au sud de l’[[Alaska]] (au moins 2000 ans avant l'arrivée de [[Vitus Béring]] en 1741)<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Barry Pritzker |titre=A Native American Encyclopedia |sous-titre=History, Culture, and Peoples |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2000 |pages totales=591 |passage=524 |isbn=978-0-19-513877-1 |présentation en ligne={{Google Livres|ZxWJVc4ST0AC|page=524}}}}</ref>. Outillage sur plaque de pierre, basalte et os. Lampes à huile en pierre. Chasse aux mammifères marins et pêche (saumon). * '''100-500''' : période des [[Pueblos#Période Basketmaker II (100–500)|Basketmaker II]] dans le sud-ouest de l’Amérique du Nord<ref name="Brisset">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Bertrand Brisset |titre=Les Amérindiens d'Amérique du Nord |sous-titre=de la Préhistoire aux premiers colons européens |lieu=Equeurdreville |éditeur=TheBookEdition |année=2011 |pages totales=53 |isbn=978-2-9538158-7-0 |présentation en ligne={{Google Livres|FCcQUu1NLN0C|page=39}}}}</ref>. Des hameaux regroupent jusqu’à onze maisons circulaires au sol légèrement enfoncé, construites sur des falaises dominant les plaines fluviales où l’on cultive le maïs. La plupart des plantes nourricières sont encore ramassées. Des javelots et des propulseurs de flèches (''atlatl'') sont utilisés pour la chasse<ref name="Rohn">{{Ouvrage |auteur1=Arthur H. Rohn |auteur2=William M. Ferguson |titre=Puebloan Ruins of the Southwest |éditeur=UNM Press |année=2006 |pages totales=320 |isbn=978-0-8263-3970-6 |présentation en ligne={{Google Livres|kddJCkboTS8C|page=9}}}}</ref>. [[Fichier:Mascara en el museo del Señor de Sipan.jpg|vignette|gauche|Masque funéraire du « Seigneur de [[Sipán]] », découvert dans la [[huaca Rajada]].]] * '''100-700''' : culture [[Moche (culture)|Moche]] ou Mochica sur la côte nord du [[Pérou]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Haagen D. Klaus, J. Marla Toyne |titre=Ritual Violence in the Ancient Andes : Reconstructing Sacrifice on the North Coast of Peru |éditeur=University of Texas Press |année=2016 |isbn=978-1-4773-0963-6 |présentation en ligne={{Google Livres|QIl8DAAAQBAJ|page=9}}}}</ref>. Centrée sur la vallée de [[Moche (fleuve)|Moche]] et de [[Chicanos|Chicana]], elle agrandit plus tard son territoire par conquête militaire de la vallée de [[Pacasmayo]] au nord jusqu’à celles de [[Río Santa|Santa]] et de Nepeña au sud. Elle entreprend de grands travaux d’irrigation autour du [[Moche (fleuve)|fleuve Moche]], qui permettent de faire pousser dans le désert du maïs, des cacahuètes, des poivrons et des patates douces. Elle construit des sites funéraires et politiques : ''[[Huaca Rajada]]'', ''[[Huaca de la Luna]]'', ''[[Huaca del Sol]]'', dans la vallée du Moche, longue de 350 m et haute de 40 m, dont la construction dure six siècles sans s'achever. Sculptures réalistes, [[Céramique mochica|céramique]], orfèvrerie (dorure, alliage, fonte à la cire perdue, moulage). [[Fichier:Teotihuacán - via dei morti.JPG|vignette|[[Teotihuacan]]. Vue sur la chaussée des Morts et la [[pyramide de la Lune]] depuis la [[pyramide du Soleil]].]] * '''100-750''' : civilisation de [[Teotihuacan|Teotihuacán]] au Mexique<ref>{{Ouvrage |auteur1=Richard Bulliet, Pamela Crossley, Daniel Headrick, Steven Hirsch, Lyman Johnson |titre=The Earth and Its Peoples |sous-titre=A Global History : To 1550 |volume=1 |éditeur=Cengage Learning |année=2014 |pages totales=512 |isbn=978-1-285-98302-8 |présentation en ligne={{Google Livres|JMSiAgAAQBAJ|page=199}}}}</ref> ; vers 150-450, elle compte {{nombre|20000|habitants}}, puis à son apogée vers 450-650 (Teotihuacán III) elle réalise l’unification de toute la [[vallée de Mexico]] et sa population atteint environ {{formatnum:125000}} à {{nombre|200000|habitants}} ce qui en fait la plus grande agglomération de l’[[Civilisation précolombienne|Amérique précolombienne]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=William M. Ferguson, Richard E. W. Adams |titre=Mesoamerica's ancient cities |sous-titre=aerial views of pre-Columbian ruins in Mexico, Guatemala, Belize, and Honduras |lieu=Albuquerque |éditeur=UNM Press |année=2001 |pages totales=260 |isbn=978-0-8263-2801-4 |présentation en ligne={{Google Livres|Ef1EYezJfFkC|page=22}}}}</ref>. L’absence de dirigeants ou d’une élite clairement définie par les fouilles archéologiques laisse penser à une organisation sociale horizontale entre les habitants des différents quartiers de la ville. De nombreux étrangers sont installés dans des quartiers spécifiques (Mayas, Zapotèques, habitants originaires de [[Veracruz (État)|Veracruz]] ou de l’ouest du Mexique). La ville contrôle les gîtes de production d’[[Utilisation de l'obsidienne en Mésoamérique|obsidienne verte]], très recherchée<ref name="Demoule">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Paul |nom1=Demoule|prénom2= Dominique |nom2=Garcia|prénom3= Alain |nom3=Schnapp |titre=Une histoire des civilisations |sous-titre=comment l'archéologie bouleverse nos connaissances |lieu=Paris |éditeur=[[La Découverte|Éditions La Découverte]] |année=2018 |pages totales=601 |passage=355-359, 492 |isbn=978-2-7071-8878-6 |présentation en ligne={{Google Livres|AildvQEACAAJ|page=355}}}}.</ref>. À la fin de la [[Mésoamérique#Époque classique|période classique ancienne]] en Mésoamérique, son influence se fait sentir en territoire [[Civilisation maya|Maya]], à plus de 1100 km : des comptoirs commerciaux et des villes sont édifiés dans le style de Teotihuacán, comme à [[Kaminaljuyú]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jorge Enrique Hardoy |titre=Pre-Colombian Cities |éditeur=[[Routledge]] |année=2014 |isbn=978-1-135-68731-1 |présentation en ligne={{Google Livres|ssYJBAAAQBAJ|page=PT80}}}}</ref>. * '''200-1400''' : civilisation [[Mogollon]] dans le sud-ouest des [[États-Unis]]<ref name="Shaw">{{Ouvrage |auteur1=Ian Shaw |auteur2=Robert Jameson |titre=A Dictionary of Archaeology |éditeur=[[John Wiley & Sons]] |année=2008 |pages totales=736 |isbn=978-0-470-75196-1 |présentation en ligne={{Google Livres|8HKDtlPuM2oC|page=45}}}}</ref>. * '''200-1450''' : civilisation [[Hohokams|Hohokam]] dans le sud-ouest des [[États-Unis]]. Prospérité du village Hohokam de {{Lien|langue=en|fr=Snaketown}}, en [[Arizona]], de l’an [[1]] à [[1150]]<ref name="Shaw"/>. Il s’étend sur plus de 120 ha. Mosaïque de sol de maison, puits, plates-formes, tertres, jeux de balle et ateliers de poterie. * '''200-900''' : période classique de la [[Zapotèques|civilisation zapotèque]] centrée sur [[Monte Albán]], alors à son apogée<ref>{{Ouvrage |auteur1=Joel W. Palka |titre=The A to Z of Ancient Mesoamerica |éditeur=Rowman & Littlefield |année=2010 |pages totales=199 |isbn=978-0-8108-7566-1 |présentation en ligne={{Google Livres|gdWV8mFF4LYC|page=166}}}}</ref>. * '''300-900''' : [[Mésoamérique#Époque_classique|période classique]] de la civilisation [[mayas|maya]] au [[Chiapas]] et au [[Yucatán]]. Une civilisation plus ou moins uniforme se répand sur tout le territoire maya, caractérisée par de fortes influences mexicaines. Les grands centres cérémoniaux comme [[Palenque]], [[Tikal]] et [[Copán]] sont élevés à cette époque<ref>{{Ouvrage |auteur1=Eric h. Cline |titre=Trois pierres c'est un mur... Une histoire de l'archéologie |éditeur=CNRS |année=2018 |pages totales=431 |isbn=978-2-271-12493-7 |présentation en ligne={{Google Livres|0W90DwAAQBAJ|page=PT113}}}}</ref>. Ils comportent des temples dynastiques [[Architecture maya|construits]] sur des soubassements pyramidaux, des palais, des terrains de [[Jeu de balle (Mésoamérique)|jeu de balle]] dont les parties se terminent par des [[Sacrifice humain chez les Mayas|sacrifices humains]]. L’[[Écriture maya|écriture]] est largement utilisée pour glorifier les souverains. Les Mayas pratiquent une agriculture intensive, avec des champs en terrasse, qui produisent du maïs, des haricots, des courges, des poivrons et des racines comestibles. Entre 750 et 1050, la [[effondrement de la civilisation maya classique|civilisation maya classique des Basses Terres s’effondre]], à la suite d'une nouvelle série de sécheresses à partir de [[780]], dans un contexte de surexploitation du milieu par l’agriculture sur brûlis et de guerres constantes. Les principales villes sont abandonnées entre 850 et 900 et les populations se dispersent et migrent vers le nord et le [[Yucatán]]{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=492|loc=|id=}}. * '''Vers 300-600''' : tradition culturelle barrancoïde dans le bas-[[Orénoque]]<ref>{{Article|auteur=[[Stéphen Rostain]] et Aad H. Versteeg|titre= Recherche sur l’archéologie de la côte occidentale de Guyane|volume=89|numéro=1|périodique= Journal de la Société des américanistes|année=2003|passage= 161-175|présentation en ligne=http://jsa.revues.org/document3973.html}}</ref>. * '''Vers 350-900''' (1600-1050 [[avant le présent]]) : culture ipiutak en [[Alaska]] occidentale, identifié pour la première fois à [[Point Hope]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charles E. Hilton, Benjamin M. Auerbach, Libby W. Cowgill |titre=The Foragers of Point Hope : The Biology and Archaeology of Humans on the Edge of the Alaskan Arctic |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2014 |isbn=978-1-139-99210-7 |présentation en ligne={{Google Livres|WzL6AwAAQBAJ|page=22}}}}</ref>. Disparition de la céramique, des lampes, des plaques de pierre et de l’équipement de chasse à la baleine. Migration saisonnières entre l’intérieur (hiver) et les côtes de l’océan Arctique (été) pour chasser de petits mammifères marins. [[Fichier:Cylindrical vessel Collection H Law 170 n2.jpg|vignette|Grande urne funéraire. Île de Marajo, Brésil, Groupe des agriculteurs subandins, style Joanes peint, phase Marajoara, vers 400-1000.]] * '''400-1350''' : [[culture Marajoara]] sur l'[[île de Marajó]], à l’embouchure de l’[[Amazone (fleuve)|Amazone]], une des plus anciennes principautés d’[[Amazonie]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Helaine Silverman |auteur2=William Isbell |titre=Handbook of South American Archaeology |éditeur=Springer Science & Business Media |année=2008 |pages totales=1192 |isbn=978-0-387-75228-0 |présentation en ligne={{Google Livres|yZr-lxQgJiAC|page=340}}}}</ref> ; organisation sociale complexe sous l'autorité d'un « [[Cacique (chef)|cacique]] », céramique polychrome caractérisée par des motifs géométriques curvilignes ou rectilignes élaborés, peints en rouge, noir, marron, orange et blanc<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Bertrand, Jean-Michel Blanquer, Antoine Coppolani, Isabelle Vagnoux |titre=Les Amériques |sous-titre=Du Précolombien à 1830 |volume=1 |éditeur=Groupe Robert Laffont |année=2016 |pages totales=1380 |isbn=978-2-221-19791-2 |présentation en ligne={{Google Livres|8-xjDQAAQBAJ|page=PT112}}}}</ref>. Culte des ancêtres, organisé autour des momies des chefs. Urnes funéraires anthropomorphiques<ref>{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur=UNESCO |année=2000 |isbn=978-92-3-202812-9 |présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=1324}}}}</ref>. * '''500-750''' : troisième période des vanniers ([[Pueblos#Basketmaker III (500–750)|Basketmaker III]]) dans le sud-ouest des actuels [[États-Unis]]<ref name="Brisset"/>. Des villages comptant jusqu’à 50 maisons semi-enterrées sont installés sur des terrasses, près des plaines d’inondation où poussent le [[maïs]], les [[courge]]s et les [[haricot]]s. Les maisons des Basketmaker III sont surmontées par des greniers de stockage. Les arcs et les flèches sont introduits pour remplacer le javelot et les [[propulseur]]s<ref name="Rohn"/>. La céramique est introduite dans les villages des Basketmaker III par la culture voisine de [[Mogollon]] (céramique grise, parfois décorée de motifs noirs, montée au colombin et finie par lissage). * '''Vers 500-700''' : les [[Chumash]], établis aux environs de [[Santa Barbara (Californie)|Santa Barbara]], de [[Ventura (Californie)|Ventura]] et des [[Channel Islands de Californie]] adoptent de grands canots en planches de séquoia [[Bateau cousu|cousues]] (''{{lien|tomol}}'') qui leur permettent de pêcher en haute mer à 100 km des côtes<ref>{{Ouvrage |auteur=Kent Flannery|titre=The Creation of Inequality : How Our Prehistoric Ancestors Set the Stage for Monarchy, Slavery, and Empire|éditeur=Harvard University Press |année=2012|isbn=9780674064973|présentation en ligne={{Google Livres|yXYGjcSaARkC|page=68}}}}</ref>. * '''500-1100''' : [[culture de Thulé]] ancien en [[Alaska]], avec une économie bien adaptée dans laquelle la [[Chasse à la baleine|pêche à la baleine]] joue un rôle de premier plan (harpons, lances), avec la chasse au [[Phocidae|phoque]], au [[Morse (animal)|morse]], au [[Caribou des bois|caribou]] et au gibier à plume. Elle utilise des traîneaux [[Chien d'attelage|tirés par des chiens]] et des [[kayak]]s. La céramique, décorée, est en usage et les villages permanents sont faits de maisons d’hiver bien isolées. Outils sur plaques de pierre. * '''600-1000''' : période horizon moyen au [[Pérou]] et en [[Bolivie]] ; apogée des civilisations [[Huari]] et [[Tiwanaku]] (ou Tiahuanaco) dans les Andes<ref name="Malpass">{{Ouvrage |auteur1=Michael A. Malpass |titre=Daily Life in the Inca Empire, 2nd Edition |éditeur=[[ABC-CLIO]] |année=2009 |pages totales=176 |isbn=978-0-313-35549-3 |présentation en ligne={{Google Livres|XGtFCQAAQBAJ|page=9}}}}</ref>. Il semble que le phénomène climatique ''[[El Niño]]'', qui provoque des sécheresses intenses entrecoupées de pluies diluvienne, soit à l’origine de leur disparition vers 1000. * '''700-1450''' : développement de la culture des [[Sinaguas]] dans le sud-ouest de l’Amérique du Nord<ref name="Shaw"/>. [[Fichier:Pueblo Bonito Aerial.JPG|vignette|gauche|Vue aérienne de la grande maison de [[Pueblo Bonito]] de la culture [[Chaco Canyon|Chaco]], entre 800 et 1100. Elle compte 350 pièces rectangulaires, 32 ''[[kiva]]s'' et trois grandes ''kivas'' (sales communautaires circulaires).]] * '''750-1150''' : [[Pueblos#Pueblo I et II (750–1150)|période Pueblo]] I et II en [[Amérique du Nord]]<ref name="Brisset"/>. Des villages complexes se forment à [[Parc national de Mesa Verde|Mesa Verde]] dans le Colorado vers 750 et à [[Chaco Canyon]] au Nouveau-Mexique après 900{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=505|loc=|id=}}. * '''Vers 800-1500''' : [[civilisation du Mississippi]]. [[Mound Builders|Tumulus]] et tombes dans la vallée du Mississippi<ref>{{Ouvrage |auteur1=Louise Spilsbury |titre=The Mississippian Culture |sous-titre=The Mound Builders |éditeur=Gareth Stevens Publishing LLLP |année=2018 |pages totales=48 |isbn=978-1-5382-2567-7 |présentation en ligne={{Google Livres|N2piDwAAQBAJ|page=4}}}}</ref>. * '''825-1000''' : à la suite de violentes éruptions volcaniques qui causent des changements climatiques importants, de nombreux [[Athabaskans]] émigrent d'Alaska vers le sud ; une partie le long de la côte dans la région actuelle de [[Vancouver]] et de l'[[Washington (État)|État de Washington]] (Chasta Costa, Tututni, Galice, [[Hupa]], Kato), un autre groupe à l’intérieur des terres par le [[Grand Bassin des États-Unis|Grand Bassin]] vers les actuels [[Arizona]] et [[Nouveau-Mexique]]. Il se divise plus tard en deux groupes linguistique, les [[Navajos]] et les [[Apaches]] ([[Jicarillas]], [[Mescaleros]], [[Chiricahuas]], [[Apaches de l'Ouest]]) dans les régions voisines du territoire des [[Anasazis]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Judith Nies |titre=Native American History : A Chronology of a Culture's Vast Achievements and Their Links to World Events |éditeur=Random House Publishing Group |année=2012 |pages totales=432 |isbn=978-0-307-81405-0 |présentation en ligne={{Google Livres|1k_7OqXfg1MC|page=PT77}}}}</ref>. Ils entretiennent des rapports hostiles avec les sociétés indigènes. * '''Vers 800-1450''' : civilisation [[Patayan]] sur le cours inférieur du [[Colorado]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Ian Shaw, Robert Jameson|titre=A Dictionary of Archaeology|éditeur= John Wiley & Sons|année=2008|isbn =9780470751961|présentation en ligne={{Google Livres|8HKDtlPuM2oC|page=45}}}}</ref>. * '''Vers 900-1200''' : [[postclassique mésoaméricain]] ancien ; les [[Toltèques]] s'installent au [[Mexique]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Eduardo Williams|titre= Ancient West Mexico in the Mesoamerican Ecumene|éditeur= Archaeopress Publishing Ltd|année=2020|isbn =9781789693546|présentation en ligne={{Google Livres|3_MPEAAAQBAJ|page=220}}}}</ref>. * '''[[982]]''' : découverte du [[Groenland]] par le [[Norvège|Norvégien]] [[Erik le Rouge|Érik le Rouge]] qui en organise la colonisation après [[985]]<ref name="Lacoursière">{{Ouvrage |auteur1=Jacques Lacoursière |titre=Histoire populaire du Québec |sous-titre=Des origines à 1791 |éditeur=[[Éditions du Septentrion|Les éditions du Septentrion]] |année=1995 |pages totales=480 |isbn=978-2-89448-050-2 |présentation en ligne={{Google Livres|_4hBdiDOv_AC|page=10|surligne=}}}}</ref>. === Asie et Pacifique === * '''[[57 av. J.-C.]]-[[668]]''' : [[période des Trois Royaumes de Corée]], qui voit s'affronter trois royaumes principaux et d'autres plus petits en [[Corée]] et en [[Mandchourie]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Soutif |titre=Fondements des civilisations de l'Asie |éditeur=[[EDP Sciences]] |année=2012 |pages totales=384 |isbn=978-2-7598-0337-8 |présentation en ligne={{Google Livres|t1W__qGfAnEC|page=331}}}}</ref>. [[Fichier:Longmen-binyang-middle-cave-wideshot.jpg|vignette|redresse|Grand Bouddha de la grotte de Binyang, haut de 9,55 m, sculpté entre 520 et 523 au sein des [[grottes de Longmen]].]] * '''[[220]]''' : le [[Histoire de la Chine#Période des Trois Royaumes|Moyen Âge chinois]] commence avec la partition en [[trois Royaumes de Chine|trois Royaumes]] ([[Royaume de Wei|Wei]], [[Royaume de Wu|Wu]] et [[Royaume de Shu|Shu]]) à la fin de l'[[Dynastie Han|empire Han]]. Il s'ensuit une brève réunification par la [[dynastie Jin (265-420)]] et l'annexion du [[Royaume de Wu]] en [[280]], puis avec la période des [[Seize Royaumes]] (304-539) une longue division entre les [[dynasties du Sud et du Nord]] (520-589). Le [[Bouddhisme en Chine|bouddhisme]] s'installe et se diffuse, d'abord soutenu par les dirigeants des [[Liang septentrional|Liang du Nord]] (397-439) d'origine [[Xiongnu]], puis par les [[Dynastie Wei du Nord|Wei du Nord]], issus des [[Tabghach]], qui les remplacent ([[grottes de Mogao]] à [[Dunhuang]], [[grottes de Yungang]]). En [[494]], la capitale des Wei est transférée de [[Datong]] (Pingcheng) à [[Luoyang]] où sont construits {{formatnum:1367}} temples bouddhiques et creusées à proximité les [[grottes de Longmen]]{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=457-458|loc=|id=}}. * '''Vers 250/300-710''' : [[période Yamato]] au [[Japon]], divisée en [[période Kofun]] (250-538) et [[période d'Asuka|période d’Asuka]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Rémi Scoccimarro |titre=Atlas du Japon. L'ère de la croissance fragile |éditeur=[[Autrement]] |année=2018 |pages totales=98 |isbn=978-2-7467-4729-6 |présentation en ligne={{Google Livres|sJ9PDwAAQBAJ|page=PT14}}}}</ref>. La métallurgie du bronze et du fer, venue de Corée, permet le développement de la riziculture dans le [[Région du Kansai|Kansai]] au début du millénaire et favorise la formation de petites chefferies. Au {{IIIe siècle}}, les chefs locaux de la région de [[Nara]] commencent à faire construire de grands tertres funéraires, les ''[[kofun]]'', ce qui témoigne d’une forte mobilisation sociale. Au {{Ve siècle}}, de nouvelles populations venues de Corée amènent des innovations techniques et culturelle (tour de potier, écriture, céramique, maçonnerie, four domestique, cuisson du riz à l’étuvée). La période d’[[Asuka (Nara)|Asuka]] est caractérisée par l’introduction du [[Bouddhisme au Japon|bouddhisme]] (538) et la création d’un État unifié ([[réforme de Taika]]) gouverné par un empereur (''[[Empereur du Japon|Tennō]]'') vers [[670]]. [[Forteresses de style coréen au Japon|Douze forteresses]] sont construites à cette époque, puis les nouvelles capitales de [[Fujiwara-kyō]] ([[694]]) et de [[Palais Heijō|Heijō]] à la fin de la période{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=462|loc=|id=}}. [[Fichier:Polynesian Migration.svg|vignette|[[Peuplement de l'Océanie|Migration des Polynésiens]].]] * '''Vers [[300]]-[[800]]''' : [[Peuplement de l'Océanie|peuplement de la Polynésie orientale]]. Selon le modèle discontinu ou orthodoxe proposé par [[Yosihiko Sinoto]], les [[Polynésiens]] venus des [[Samoa]] et de [[Tonga]], atteignent les [[îles Marquises]] (300), [[Tahiti]] et l'[[Archipel de la Société]] (600) l’[[île de Pâques]] (400) les îles [[Hawaï]] (500) et la [[Nouvelle-Zélande]] (800). Selon le scénario discontinu réinterprété par Spriggs et Anderson, les Marquises sont atteintes vers 300-600, les autres archipels entre 600 et 950 (l’île de Pâques vers la fin du millénaire) et la Nouvelle-Zélande entre 1000 et 1200. Kirch propose un modèle alternatif sur la base d'un peuplement ancien : les archipels centraux vers 300-200, Hawaii et l’île de Pâques vers 300-500, la Nouvelle-Zélande entre 800 et 1000. Les recherches archéologique récentes semble confirmer un peuplement récent (les îles de la Société entre 590-780 et 650-890, les îles Hawaii vers 800, l’île de Pâques pas avant le {{XIIe siècle}}, la Nouvelle-Zélande pas avant le {{XIIIe siècle}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Guillaume Molle |titre=Ua Huka, une île dans l'histoire ; histoire pré-et post-européenne d'une société marquisienne |volume=1 |éditeur=CIRAP |année=2011 |présentation en ligne=https://www.academia.edu/16341054/Molle_G._2011._Ua_Huka_une_%C3%AEle_dans_lHistoire._PhD_vol.1}}</ref>. * '''552-774''' : [[khaganat turc]] en Asie centrale. * '''[[581]]-[[618]]''' : [[dynastie Sui]] en Chine du Nord<ref>{{Ouvrage |titre=Papers on Far Eastern history, Numéros 35 à 38 |éditeur=Dept. of Far Eastern History, Australian National University |année=1987 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=edtBAAAAYAAJ&q=%2213+February+581%22}}</ref>. Elle réussit à réunifier la Chine en [[589]] à la chute de la [[dynastie Chen]]. Elle diffuse le bouddhisme et entreprend un programme de réformes économiques ambitieux. Le [[Grand Canal (Chine)|Grand Canal]] est creusé entre le [[Yangtsé]] au [[Fleuve Jaune]]{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=457-458|loc=|id=}}. * '''Vers 600-900 {{av JC}}''' : [[Empire du Tibet|empire de Pugyel]] au [[Tibet]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Kurtis R. Schaeffer, Gray Tuttle, Matthew T. Kapstein |titre=Sources of Tibetan Tradition |éditeur=[[Columbia University Press]] |année=2013 |isbn=978-0-231-50978-7 |présentation en ligne={{Google Livres|VmkMBcsXxdkC|page=|surligne=}}}}</ref> (selon la tradition aux {{sp-|II|-|III|s}}). La société est alors probablement structurée en clans, dirigés par des seigneurs indépendants et alliés par mariage. Les Annales chinoises consignent des renseignements sur le [[Histoire du Tibet|Tibet]], appelé ''Tufan''. [[Fichier:Dayanta Gisela-Brantl 01.JPG|vignette|redresse|[[Grande pagode de l'oie sauvage]], édifiée en 652 et reconstruite en 704, à [[Chang'an]], capitale de la [[dynastie Tang]].]] * '''618-907''' : [[dynastie Tang]] en Chine ; son deuxième empereur [[Tang Taizong|Taizong]] (626-649) lance une politique d'expansion militaire [[Campagnes des Tang contre les Turcs orientaux|contre les Turcs orientaux]] (629-630), les [[Campagnes des Tang contre les Turcs occidentaux|Turcs occidentaux]] (630-642), [[Campagne de l'empereur Taizong contre les Tuyuhun|le royaume Tuyuhun]] au Tibet (634-635) et le [[Koguryo]] en Corée (645-648). Les empereurs Tang, qui prétendent que [[Lao Tseu]] est leur ancêtre favorisent le [[taoïsme]], mais le bouddhisme devient la religion dominante, favorisé par la présence de reliques du Bouddha ([[temple Famen]]). Entre [[755]] et 763, la [[révolte d'An Lushan]] déclenche l’anarchie et l'empereur [[Tang Xuanzong|Xuanzong]] abdique. À la suite de ces événements, la dynastie Tang, jadis cosmopolite, se replie sur elle-même avant de disparaitre en [[907]]. La Chine connait une nouvelle période de divisions, dite [[période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes]] ([[907]]-[[979]]) avant d'être de nouveau unifiée sous la [[dynastie Song]] ([[960]]-[[1279]]). Les [[Khitans]] fondent la [[dynastie Liao]] qui dominent le nord de la Chine entre 907 et 1125{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=457-458|loc=|id=}}. * '''668-935''' : [[période de Silla unifié]] en [[Corée]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Mark Peterson |titre=Brief History |sous-titre=Brief History of Korea |éditeur=[[Infobase Publishing]] |année=2009 |pages totales=328 |isbn=978-1-4381-2738-5 |présentation en ligne={{Google Livres|ByIo1D9RY40C|page=32}}}}</ref>. * '''710-1185''' : [[époque de Nara]] (710-794) et [[Époque de Heian|de Heian]] (794-1185) au [[Japon]]. Le pouvoir ce centralise, les structures administratives et l’usage de l’écriture se développent, la circulation des biens entre les provinces et la capitale s’organise. Des tablettes de bois gravées (''mokkan'') émises par l’administration nous renseignent sur ces activités : production de sel, approvisionnement en poisson, travail du métal, de la laque. L’implantation de gouvernements de province, dont les palais (''[[kokufu]]'') fonctionnent sur le modèle de la capitale, permet la domination progressive de l’archipel, achevée par la soumission militaire des chefferies du nord-est aux {{s2|IX|e|X|e}}{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=462|loc=|id=}}. L’autorité du gouvernement de Kyōto est alors en perte de vitesse au profit des grands propriétaires terriens du [[clan Fujiwara]] qui détiennent le pouvoir réel. * '''744-848''' : [[Khaganat ouïgour]] en Mongolie. * '''Vers 800-900''' : les populations polynésiennes reprennent leur expansion depuis les [[Samoa]], [[Futuna]] et [[Uvea]] vers les [[îles Cook du Sud]] et les [[îles Australes]]. Elle colonisent les [[îles Gambier]] et l’[[île de Pâques]] entre 1000 et 1200. Au début du {{IIe millénaire}}, des pirogues peut-être venues de [[Mangareva]]-[[Pitcairn]]-[[Île de Pâques|Rapa Nui]] atteignent le littoral de l'Amérique du Sud d'où elles apportent la [[patate douce]], cultivée dans le [[Polynésie#Le_triangle_polynésien|triangle polynésien]] à l'arrivée des explorateurs européens{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=498|loc=|id=}}. ==== Asie du Sud-Est ==== * '''[[200 av. J.-C.]]-[[900]]''' : les [[Pyu]] fondent en [[Birmanie]] centrale des cités-États bouddhistes, dont Beikthano, Maingmaw, Binnaka, Hanlin et [[Sri Ksetra]] ({{sp-|V|au|IX}})<ref>{{Ouvrage |titre=Birmanie : Géographie, économie, histoire et politique |volume=18 |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2015 |isbn=978-2-85229-881-1 |présentation en ligne={{Google Livres|KeyYBAAAQBAJ|page=PT61}}}}</ref>. La cité bouddhiste de {{Lien|langue=en|fr=Beikthano}}, entourée d’un mur de briques cuites ouvert par trois portes, s’étend sur 800 ha. On y a relevé les vestiges de plus de cent structures de briques : sépultures en urne, bâtiments de brique utilisés pour l’administration, la religion ou les rites, monastère semblable à ceux du sud de l’Inde, entouré de deux stupas. La plupart des résidences sont en bambous ou en bois<ref>{{Ouvrage |auteur1=John Guy, Pierre Baptiste, Lawrence Becker, Bérénice Bellina, Robert L. Brown, Federico Carò, Pattaratorn Chirapravati (M.L.), Janet G. Douglas, Arlo Griffiths, Agustijanto Indradjaya, Thị Liên Lê, Pierre-Yves Manguin, Stephen A. Murphy, Ariel O'Connor, Peter Skilling, Janice Stargardt, Donna K. Strahan, Thein Lwin (U.), Geoff Wade, Win Kyaing (U.), Hiram W. Woodward, Thierry Zéphir |titre=Lost Kingdoms |sous-titre=Hindu-Buddhist Sculpture of Early Southeast Asia |éditeur=[[Yale University Press]] |année=2014 |pages totales=336 |isbn=978-0-300-20437-7 |présentation en ligne={{Google Livres|gCw_AwAAQBAJ|page=65}}}}</ref>. * '''[[192]]-[[1471]]''' : [[royaume de Champa|royaume hindouiste du Champā]] dans le centre du [[Viêt Nam]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Thành Khôi Lê |titre=Histoire du Viêt Nam |sous-titre=des origines à 1858 |éditeur=sudestasie |année=1982 |pages totales=450 |isbn=978-2-402-18010-8 |présentation en ligne={{Google Livres|xMZYDwAAQBAJ|page=PT120}}}}</ref>. * '''{{sp-|I|-|VI}}''' : au [[Cambodge]], un royaume [[Indianisation de la péninsule Indochinoise|indianisé]], le [[Fou-nan|Funan]], établi sur le delta et le cours moyen du [[Mékong]], domine le sud de l’Indochine par sa puissance économique et militaire. Il entretient des relations politiques et culturelles avec la [[Chine]] et l’[[Inde]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Madeleine Giteau |titre=Histoire du Cambodge |éditeur=[[Didier (maison d'édition)|Didier]] |isbn=978-2-402-19093-0 |présentation en ligne={{Google Livres|tspYDwAAQBAJ|page=PT22}}}}</ref> avant d'être annexé par un royaume vassal, le [[Chenla]], en [[598]]. * '''{{sp-|VII|-|VIII}}''' : le royaume du [[Chenla]] (ou Zhenla) au [[Cambodge]]. Construction du temple d'[[Ak Yum]], premier [[temple-montagne]] de la région d'[[Angkor]] attribué à [[Bhava Varman Ier|Bhavavarman {{Ier}}]] et de [[Sambor Prei Kuk]], capitale d’[[Içanavarman Ier|Içanavarman {{Ier}}]]. * '''Vers 650-[[1377]]''' : le royaume bouddhiste de [[Sriwijaya]], centré sur la côte sud-est de [[Sumatra]], contrôle [[île de Java|Java]] et les îles environnantes, puis après [[689]] les [[détroit de la Sonde|détroits de la Sonde]] et de [[détroit de Malacca|Malacca]]. Il favorise l'expansion du [[bouddhisme]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Angela Sutton |titre=Gale Researcher Guide for : Trade Networks and Cultural Exchange in the Indian Ocean |éditeur=Gale, Cengage Learning |année=2018 |isbn=978-1-5358-6645-3 |présentation en ligne={{Google Livres|k_N1DwAAQBAJ|page=PP5}}}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Viviane Sukanda-Tessier |titre=Parlons soundanais |sous-titre=langue et culture sunda |lieu=Paris/Budapest/Kinshasa etc. |éditeur=Harmattan |année=2007 |pages totales=521 |isbn=978-2-296-02364-2 |présentation en ligne={{Google Livres|0zsaAQAAIAAJ|page=97|surligne=689}}}}</ref>. [[Fichier:KITLV 40541 - Sem Céphas - Borobudur - Around 1910.jpg|vignette|Le [[temple de Borobudur]], vers 1910.]] * '''Vers 732-1016''' : [[Ancien royaume de Mataram|premier royaume de Mataram]] à Java. Construction du [[temple de Borobudur]] par les [[Sailendra]], bouddhistes, et du [[temple de Prambanan]] par les [[Sanjaya]], hindouistes. * '''{{VIe s}} au {{XIe siècle}}''' : [[Royaumes môns|royaume]] bouddhiste [[Môns|môn]] de [[Dvâravatî]] dans le centre de la [[Thaïlande]] et le sud de la [[Birmanie]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Xavier Galland |titre=Histoire de la Thaïlande. Que sais-je ? |éditeur=[[Presses universitaires de France]] |année=2015 |pages totales=128 |isbn=978-2-13-067727-7 |présentation en ligne={{Google Livres|_jtYDwAAQBAJ|page=PT35}}}}</ref>. Les [[Môns]] s’installent en [[basse-Birmanie]] où ils fondent le [[royaume de Thaton]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Po Dharma, Pham Cao Duong, B. Gay|titre=Introduction à la connaissance de la péninsule indochinoise|éditeur= |année=1983|isbn =9782402231411|présentation en ligne={{Google Livres|z-VYDwAAQBAJ|page=PT12}}}}</ref>. * '''802''' : fondation de l'[[Empire khmer]] au Cambodge. Il domine la péninsule indochinoise jusqu'au {{XIIIe siècle}}. * '''849-1297''' : [[royaume de Pagan]] en Birmanie. ==== Asie du Sud ==== * '''78-101 ou 127-150''' : le roi kouchan [[Kanishka]] règne sur un vaste [[Empire kouchan|empire]] qui s’étend de l’Asie centrale au Nord de l’Inde jusqu’à Bénarès, à partir de sa capitale Purushapura ([[Peshawar]])<ref name="Astier">{{Ouvrage |auteur1=Alexandre Astier |titre=Petite histoire de l'Inde |éditeur=[[Eyrolles|Éditions Eyrolles]] |année=2011 |pages totales=212 |isbn=978-2-212-86213-3 |présentation en ligne={{Google Livres|NwzKDJElQGsC|page=22}}}}</ref>. * '''{{sp-|I|-|XIV}}''' : les dynasties [[Dynastie Chola|Chola]] ({{sp-|I|-|IV|s}}), [[Dynastie des Pallava|Pallava]] ({{sp-|IV|-|IX|s}}), [[Chera]] (au [[Kerala]] jusqu’au {{s-|X}}) et [[Empire Pandya|Pandya]] ({{sp-|II|-|XIV|s}}) règnent dans le sud de l’[[Inde]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nanditha Krishna, S. Madanacalliany, Pierre-Yves Trouillet, Selvaraj Velayutham, Dr Prema Nandakumar, Vasumathi Badrinathan, Delon Madavan |titre=Le Tamil Nadu |éditeur=[[Éditions L'Harmattan]] |année=2017 |pages totales=154 |isbn=978-2-14-002912-7 |présentation en ligne={{Google Livres||page=|surligne=}}}}</ref>. La dynastie [[Chera]] domine le pays dravidien vers la fin du {{s-|II}}. Selon le ''[[Silappatikaram]]'' d’[[Ilango Adigal]], un de ses rois, {{Lien|langue=en|fr=Senguttuvan}}, aurait tenté d’envahir la vallée du [[Gange]]. * '''Vers [[320]]-[[510]]''' : [[empire Gupta]] en Inde du Nord, qui atteint son apogée sous le règne de [[Chandragupta II]] ([[375]]-[[415]]) ; doté d'institutions étatiques fortes, il est prospère, favorise la tolérance réciproque entre l'hindouisme et le bouddhisme, et connaît un « âge d'or » de la culture indienne dite « classique ». Chandragupta II aurait ainsi entretenu à sa cour les « neuf joyaux », un groupe de neuf poètes et savants de grand renom, parmi lesquels le philosophe Amarasinha, l'astronome [[Varahamihira]] et surtout le poète [[Kâlidâsa]]. l’empire décline après [[Années 550|550]]. [[Fichier:Mahabalipuram Caves detailing.JPG|vignette|Détail d'un bas-relief monumental du {{VIIe siècle}} à [[Mahabalipuram]], représentant ''La descente du Gange'', épisode du ''[[Mahabharata]]''.]] * '''Vers [[325]]-[[897]]''' : règne de la [[dynastie des Pallava]] dans le Sud-Ouest de l'[[Inde]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Radhey Shyam Chaurasia |titre=History of ancient India |sous-titre=earliest times to 1000 A.D. |éditeur=Atlantic Publishers & Dist |année=2002 |pages totales=308 |isbn=978-81-269-0027-5 |présentation en ligne={{Google Livres|cWmsQQ2smXIC|page=228}}}}</ref>. * '''543-757''' : dynastie [[Chalukya]] en Inde du Sud<ref>{{Ouvrage |auteur1=Reddy |titre=Indian Hist (Opt) |éditeur=Tata McGraw-Hill Education |année=2006 |isbn=978-0-07-063577-7 |présentation en ligne={{Google Livres|CeEmpfmbxKEC|page=227}}}}</ref>. * '''606-647''' : [[Harsha]], roi de la {{Lien|langue=en|trad=Pushyabhuti dynasty|fr=dynastie Pushyabhuti}} réunifie l'[[Plaine indo-gangétique|Inde du Nord]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=N. Jayapalan |titre=History of India |éditeur=Atlantic Publishers & Distri |année=2001 |pages totales=1140 |isbn=81-7156-928-5 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tU1yDpYlu38C&pg=PA142}}</ref>. * '''711-713''' : début de la [[Conquêtes musulmanes des Indes|conquête musulmane de l'Inde]]. Les Arabes, dirigés par [[Muhammad ibn al-Qasim]], envahissent le [[Sind]] et prennent [[Multan]], dans le [[Pendjab]]. * '''757-973''' : la dynastie [[Rashtrakuta]] domine l’ouest du [[Deccan]]<ref name="Allan">{{Ouvrage |auteur1=John Allan, Sir Wolseley Haig, Henry Dodwell |titre=The Cambridge Shorter History of India |éditeur=CUP Archive |présentation en ligne={{Google Livres|egY9AAAAIAAJ|page=157}}}}</ref>. === Proche-Orient === * '''Environ [[30]]''' : [[crucifixion]] de [[Jésus-Christ]]<ref>Peut-être le vendredi 3 avril 33, juste avant une [[éclipse lunaire|éclipse partielle de Lune]].</ref> ; début du [[christianisme]], propagé notamment par [[Paul de Tarse]] à la suite de sa [[Conversion de Paul|conversion]] sur le chemin de Damas, qui prêche auprès des non-juifs qu’il dispense des interdits alimentaires et de la circoncision, ce qui donne à la nouvelle religion une vocation universelle{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=393|loc=|id=}}. * '''[[67]] à [[90]]''' : rédaction des [[Évangile]]s et du [[Nouveau Testament]]. * '''[[224]]-[[651]]''' : l'[[Sassanides|Empire sassanide]] succède à l'[[Empire parthe]] en Iran. * '''[[610]]-[[750]]''' : apparition de l'[[Islam]] ; début des prédications de [[Mahomet]] (610). [[Hégire]] ; exil de Mahomet à Médine et point de départ du calendrier musulman ([[622]]). Mort de [[Mahomet]] ([[632]]). [[Califes bien guidés|Califat des Rachidoune]] (632-661) ; début de l'[[expansion de l'islam]] hors d'[[Arabie]]. Dissidence [[Chiisme|chiite]] ([[661]]). [[Califat omeyyade]] (dit de Damas) ([[661]]-[[750]]) ; une élite tribale domine les populations romanisées dans les provinces conquises (Syrie) et lance un [[Art omeyyade|programme]] de construction de mosquées, de « [[châteaux du désert]] » et de villes de garnisons (''ʾAmṣār'', pluriel de ''miṣr'', comme [[Fostat]], [[Bassorah]], [[Koufa]] et [[Kairouan]] ou [[Anjar]] au Liban){{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=405|loc=|id=}}. * '''[[750]]-[[1258]]''' : [[califat abbasside]], avec [[Bagdad]] pour capitale ([[762]]). Elle devient un centre intellectuel et scientifique. Le commerce international se développe par la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] et l’[[océan Indien]], et l’amélioration des transports maritimes concurrence la [[route de la soie]]. La prospérité des califes dépend de l’impôt foncier (''[[kharâj]]'') levé principalement en [[Irak]], pays dont l’agriculture repose sur l’irrigation ; le réseau de canaux dérivés de l’Euphrate et du Tigre commence à décliner au {{Xe siècle}}, et le pouvoir politique et économique passe alors de l’Irak à l’Iran et l’Égypte. La dynastie se maintient en théorie, mais le pouvoir se morcelle après 934-944 par la création de petits États féodaux favorisés par la généralisation de l’[[iqtâ]]){{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=405|loc=|id=}}. === Europe === * '''Vers 1-400''' : [[Histoire de la Scandinavie#Âge du fer romain|âge du fer romain]] en Scandinavie<ref name="Boyer"/>. Les [[Danois (nation)|Danes]], venus de Suède du Sud, s’installent au Danemark pendant l’âge du fer romain. Les Scandinaves, par divers intermédiaires, nouent des liens commerciaux intermittents avec le monde romain (objets d’origine romaine dans les tombes). Les échanges portent aussi sur des esclaves des deux sexes et le cuir. Il est probable que les Frisons aient joué un rôle important de relais par le Rhin, mais il existe d’autres itinéraires par le [[Danube]] et la [[Bohême]] ([[Marcomans]]) ou au départ de [[Gotland]] par l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]], l’[[Oder]] ou la [[Vistule]]. Une voie mène déjà à la [[mer Noire]] par les fleuves et les lacs russes. * '''{{sp-|I|-|V}}''' : occupation du site [[Frisons|frison]] de [[Feddersen Wierde]] dans l’estuaire de la [[Weser]] (''[[terp]]'')<ref>{{Ouvrage |auteur1=Alain Daubigney |titre=Archéologie et rapports sociaux en Gaule : Protohistoire et Antiquité. Table ronde de Besançon, mai 1982 |éditeur=Presses Univ. Franche-Comté |année=1984 |pages totales=247 |isbn=978-2-251-60290-5 |présentation en ligne={{Google Livres|yoQJKK4IzXEC|page=42}}}}</ref>. * '''{{s-|I|er}} au {{IIe siècle}}''' : paix romaine et apogée de l'[[Empire romain]] ([[Haut-Empire romain|Haut-Empire]]) ; c'est la ''[[Pax Romana]]'', suivie de l'[[anarchie militaire]] et de la [[crise du troisième siècle]] ([[235]]). * '''[[64]]''' : grand incendie de [[Rome]] sous le règne de [[Néron]] ; * '''[[79]]''' : éruption du [[Vésuve]], relatée par [[Pline le Jeune]] ; * '''[[105]]-[[115]]''' : invasion de la [[Dacie]] et de la [[Mésopotamie]] par l'empereur [[Trajan]], plus grande extension de l'Empire romain. * {{IIIe siècle}} : début de la [[transgression marine Dunkerque II|deuxième transgression marine dunkerquienne]]. La mer se réinstalle dans la [[plaine maritime flamande]] et l'habitat côtier recule de plusieurs dizaines de kilomètres. Elle est suivie au {{VIIIe siècle}} par la [[régression carolingienne]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Claude Gauvard |titre=La France au Moyen Âge du Ve au XVe siècle |éditeur=Presses universitaires de France |année=2014 |pages totales=592 |isbn=978-2-13-063136-1 |présentation en ligne={{Google Livres|QIkKCwAAQBAJ|page=PT37}}}}</ref>. * '''[[284]]-[[476]]''' : [[Bas-Empire romain]]. [[Fichier:Venice city scenes - in St. Mark's square - St Mark's Basilica (11002237996).jpg|vignette|redresse|[[Statue des quatre tétrarques]], érigée par Constantin au [[Philadelphion]] de Constantinople.]] * '''[[293]]-[[324]]''' : [[Tétrarchie]] ; l’Empire romain est divisé en quatre parties. * '''[[313]]''' : [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]] et son collègue [[Licinius]] tiennent des conférences à Milan pour instaurer la paix sociale dans l'Empire romain. Ce qui est improprement appelé « [[Édit de Milan]] » instaure la liberté de culte, marque la fin de la [[persécution des chrétiens dans la Rome antique]] et le début de la [[Paix de l'Église]]. * '''[[325]]''' : [[Premier concile de Nicée|concile de Nicée]], premier [[concile œcuménique]]. Le [[christianisme]] est adopté par les rois d'[[Royaume d'Arménie|Arménie]] ([[301]]), de [[Royaume d'Ibérie|Géorgie]] (334), d'[[Royaume d'Aksoum|Aksoum]] (vers 341-346) , les [[Goths]] (à partir de [[341]]). En [[380]], l'[[Édit de Thessalonique]] fait du christianisme la seule religion de l'Empire romain. * '''[[330]]''' : inauguration de [[Constantinople]], la nouvelle capitale de l'Empire romain. * '''[[375]]''' : début des [[Invasions barbares]] ou [[Invasions barbares|Grandes migrations]] jusqu'à la chute de Rome en 476. * '''[[375]]-[[455]]''' : [[Empire hunnique]]. * '''[[395]]''' : partage de l'[[Empire romain]] en [[Empire byzantin|empire d'Orient]] et [[Empire romain d'Occident|d'Occident]]. * '''400-750''' : maxima glaciaire attesté par la tourbière du glacier de Fernau (Tyrol)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Godet |titre=Manuel de prospective stratégique |sous-titre=Une indiscipline intellectuelle |volume=1 |éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] |année=2007 |pages totales=296 |isbn=978-2-10-053161-5 |présentation en ligne={{Google Livres|2G9ouWLCysIC|page=96}}}}</ref>. * '''400-600''' : [[âge du fer germanique]] ancien en Scandinavie<ref name="Boyer">{{Ouvrage |auteur1=Régis Boyer |titre=L'art viking |éditeur=Renaissance du Livre |année=2001 |pages totales=205 |isbn=978-2-8046-0556-8 |présentation en ligne={{Google Livres|JSHOdXTmvb8C|page=48}}}}</ref>. * '''[[410]]''' : [[Sac de Rome (410)|sac de Rome]] par les [[Wisigoths]] d'[[Alaric Ier|Alaric]]. * '''[[451]]''' : défaite des [[Huns]] d'[[Attila]] aux [[champs Catalauniques]]. * '''[[476]]''' : [[Déclin de l'Empire romain d'Occident|chute de l’Empire romain d’Occident]]. Les [[Royaumes barbares]] se substituent à l’Empire en Occident, mais la civilisation romaine perdure. Les rois barbares sont eux-mêmes romanisés et se considèrent comme les héritiers de l’Empire, faisant une allégeance théorique à l’[[Empire byzantin]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Stéphane Coviaux |titre=Le haut Moyen Âge en Occident |sous-titre=({{sp-|V|-|X}}) |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2011 |pages totales=144 |isbn=978-2-200-27560-0 |présentation en ligne={{Google Livres|nkb6lklmFqMC|page=|surligne=}}}}</ref>. * '''[[476]]-[[987]]''' : [[Haut Moyen Âge]] en [[Occident]]. * '''[[496]]''' : [[Remi de Reims|Remi]], évêque de [[Reims]], [[Baptême de Clovis|baptise]] [[Clovis Ier|Clovis {{Ier}}]], évènement interprété au {{XVIIe siècle}} comme la naissance de la [[Royaume de France|monarchie française]]. * '''500-800''' : migration des [[Tribus magyares|tribus hongroises]] de l’[[Oural]] ([[Magna Hungaria]]) à la région de la [[mer Noire]] ([[Levédia]], puis [[Etelköz]]). * '''[[527]]-[[565]]''' : apogée de l’[[Empire byzantin]] sous le règne de [[Justinien Ier|Justinien {{Ier}}]]. Reconquête [[Guerre des Vandales|de l’Afrique]] (533-534), de [[Guerre des Goths (535-553)|l’Italie]] (535-553), de la [[Bétique]] ([[554]]). * '''[[529]]''' : fondation d'une [[Abbaye territoriale du Mont-Cassin|abbaye]] sur le [[mont Cassin]] par [[Benoît de Nursie]], établissement de la [[règle de saint Benoît]]. Cet évènement est considéré comme l'acte fondateur du grand mouvement monastique européen. * '''541-767''' : [[peste de Justinien]]. * '''550''' : des tribus [[slaves]] traversèrent le Danube ; les [[Avars]] et les Slaves assiègent Thessalonique en 586. En 626, alliés aux Perses, ils échouent à [[Siège de Constantinople (626)|prendre Constantinople]]. Les Slaves s’établissent à l’[[Sklavinies|intérieur des terres]], en Macédoine et en Thessalie, puis dans le Péloponnèse. * '''550-800''' : [[âge de Vendel]] en [[Scandinavie]], du nom d’un site archéologique suédois<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pierre Bauduin |titre=Les Vikings |sous-titre=« Que sais-je ? » n° 1188 |éditeur=Presses universitaires de France |année=2018 |isbn=978-2-13-080813-8 |présentation en ligne={{Google Livres|XQFLDwAAQBAJ|page=PT23}}}}</ref> ([[Bateau-tombe|tombes à navire]], tumuli funéraires des sites de [[Valsgärde]] (550) et de [[Vendel]] (500). ''La [[Histoire des Goths|Getica]]'', de l’historien goth [[Jordanès]], mentionne les Finnois (Scretefennae, les « Finnois qui glissent ») et établit que les [[Danois (nation)|Danes]], venus de [[Scanie]], ont expulsé définitivement les [[Hérules]] du [[Danemark]]. * '''{{VIe siècle}}''' : colonisation forte des [[Frisons]] et des [[Saxons]] sur le [[Plaine maritime flamande|littoral flamand]]. * '''{{VIIe siècle}}''' : [[évangélisation]] du Nord-Ouest de l'Europe, fondation de [[monastère]]s et d'[[évêché]]s. * '''Vers 650-965''' : le khaganat [[Khazars|Khazar]] soumet les Slaves de la Russie méridionale au tribut. * '''{{sp-|VIII|-|X}}''' : les cultures slaves de Louka-Raïkovetskaïa et de Romny-Borschevo sont attestées à l’ouest et à l’est du [[Dniepr]]. Au nord de la Russie actuelle, les civilisations des « Longs kourganes » et des « grands tertres » (''Sopki'') sont peut-être slaves, finnoises ou baltes. Entre la [[Volga]] et l’[[Oka (Volga)|Oka]] ([[Mordves|Merïa]]) et autour du [[lac Ladoga]] (culture des tumuli de Ladoga), les sites archéologiques sont bien identifiés comme [[Peuples finno-ougriens|finnois]] ; au cours {{IXe siècle}} apparaissent progressivement des [[Khaganat de la Rus'|formations pré-étatiques]] : forteresses (Sarskoe<ref>{{lien|Sarskoye Gorodishche}}</ref>, [[Forteresse d'Izborsk|Izborsk]], [[Korosten|Iskorosten]], Supruty), armes (épées, sabres, cottes de maille) et pièces de [[Harnachement du cheval|harnachement]] de prestige appartenant à des chefs militaires et des guerriers professionnels. La ''[[Chronique des temps passés]]'' mentionne les principautés slaves des Polianes, des [[Drevliens|Drevlianes]], des Drégovitchi, des Slovènes de Novgorod et les [[Principauté de Polotsk|Polotchanes]]. Ces peuples sont en contact avec les [[Khazars]] de la steppe et les [[Varègues]] de Scandinavie ; ces derniers, installés dès [[753]] à [[Staraïa Ladoga]], sont à l’origine de la formation du premier État russe. Des centres proto-urbains, où vit une population cosmopolite occupée au commerce et à l’artisanat apparaissent : [[Riourikovo Gorodichtche]] près de [[Novgorod]], sur le [[Volkhov]], {{Lien|langue=en|fr=Gnezdovo}} près de [[Smolensk]] sur le Dniepr, {{Lien|langue=en|fr=Timerevo}} sur la Volga, Kroutik sur le [[lac Beloïe]]. Les nécropoles témoignent de l’installation d’un pouvoir militaire fort et de l’essor des élites. Selon la ''Chronique des temps passés'', en [[862]], [[Riourik]] devient le premier [[prince de Novgorod]] et [[882]], son successeur [[Oleg le Sage|Oleg]] s’empare de [[Kiev]] et y établit la capitale de la [[Rus' de Kiev|Rus']], qui soumet les peuples slaves, finnois et baltes entre le [[lac Ladoga]] au nord et la [[Steppe boisée d'Europe orientale|steppe boisée]] au sud. Après sa conversion au christianisme en [[988]], la Russie médiévale reçoit l’influence déterminante de l’[[Empire byzantin]]{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=435|loc=|id=}}. * '''[[711]]-[[726]]''' : [[conquête musulmane de l'Hispanie]]. * '''[[722]]-[[910]]''' : point de départ de la ''[[Reconquista]]''. [[Al-Andalus]] voit son territoire se réduire progressivement face aux royaumes chrétiens pour se limiter à l’[[Royaume de Grenade|émirat de Grenade]] (1238-1492). * '''[[730]]-[[787]] et [[815]]-[[843]]''' : la [[Période iconoclaste de l'Empire byzantin|crise iconoclaste]] divise l'empire byzantin. * '''750-1200/1230''' : petit [[optimum climatique médiéval]]. Retrait des glaciers dans les [[Alpes]]<ref>Emmanuel Le Roy Ladurie, Georgette Delibrias, Madeleine Le Roy Ladurie [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1975_num_30_1_293593 ''La forêt de Grindelwald : nouvelles datations ''] Annales. Économies, Sociétés, Civilisations 1975</ref>. * '''[[768]]-[[877]]''' : le règne de [[Charlemagne]] roi des Francs, marque le début de la [[Renaissance carolingienne]] première période de [[renaissances médiévales|renouveau culturel majeur au Moyen Âge]]. En [[800]] il est sacré de [[Charlemagne]] à [[Rome]] par le pape [[Léon III (pape)|Léon III]], acte fondateur de l'[[Empire carolingien]]. * '''[[793]]''' : le premier raid [[Vikings|viking]] sur l'[[Angleterre]] marque le début de l'[[âge des Vikings]] (793-[[1066]]) ; dans une première phase ils mènent des incursions et Grande-Bretagne, en Irlande, dans l'[[Empire carolingien]] (après [[834]]) jusqu'en Espagne ([[844]]). À l'est, les [[Varègues]] (mentionnés en [[839]] et en [[859]]) installent une [[Route commerciale des Varègues aux Grecs|route commerciale]] sur les cours de la [[Volga]] et du [[Dniepr]] liée à [[Constantinople]] et aux États musulmans. Dans une deuxième phase (850-900) les Vikings organisent leurs expéditions dans des buts de conquête et de colonisation. Les Norvégiens créent le [[royaume de Dublin]] en Irlande, colonisent les [[îles Féroé]] vers 825, puis [[colonisation de l'Islande|l'Islande]] (874-930), le [[Groenland]] ([[982]]) et fondent des établissements éphémères au [[Labrador]] et à [[Terre-Neuve]] vers l'an mille. Les Danois établissent le [[royaume viking d'York|royaume de Jórvík]] ([[York]]) en Angleterre (866-954). Le [[Danelaw]] s’étend du nord vers le sud et les colons affluent. En [[911]] le chef norvégien [[Rollon]] fonde le premier établissement durable sur le continent en recevant la [[Normandie]] au [[traité de Saint-Clair-sur-Epte]]. * '''[[827]]-[[902]]''' : [[conquête musulmane de la Sicile]] qui reste sous domination musulmane jusqu’à la [[Conquête normande de l'Italie du Sud|conquête normande]] achevée en [[1091]]. * '''[[843]]''' : [[Traité de Verdun|partage de Verdun]]. * '''867-1057''' : période d’expansion de l’[[Empire byzantin]] sous la [[dynastie macédonienne]]. Il atteint son apogée sous [[Basile II]] (976-1025). * '''[[878]]''' : achèvement de la conquête de la Sicile par les [[Aghlabides]]<ref>{{fr}} [https://books.google.fr/books?id=e8p4DUAMMekC&pg=PA102&dq=aghlabides+conquete+sicile+878&hl=fr&sa=X&ei=tMT-T_SSH4_BtAborqDWBQ&ved=0CEUQ6AEwAQ#v=onepage&q=aghlabides%20conquete%20sicile%20878&f=false Jean Jolly, ''Histoire du continent africain : de la Préhistoire à 1600'', éd. L'Harmattan, 1996, p. 102]</ref>. * '''[[909]]''' : fondation de l'[[ordre de Cluny]]. * '''[[962]]''' : [[Otton Ier (empereur du Saint-Empire)|Othon {{Ier}}]] couronné empereur à [[Rome]]. Début de la [[Renaissance ottonienne]]. == Religion == * {{IVe siècle}} ** '''[[325]]''' : [[Premier concile de Nicée]], convoqué par [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]]. Les évêques ont reconnu que « Dieu s'est fait homme en Jésus-Christ qui est fils de Dieu ». ** '''[[381]]''' : [[Premier concile de Constantinople]], convoqué par [[Théodose Ier|Théodose {{Ier}}]]. Les évêques adoptent le dogme de la [[Trinité (christianisme)|Trinité]]. * {{Ve siècle}} ** '''[[431]]''' : [[concile d'Éphèse]], convoqué par [[Théodose II]]. Le concile affirme l'unité du Christ dès sa conception et appelle sa mère « Mère de Dieu » (Mère de Celui qui est Dieu par nature). ** '''[[451]]''' : [[concile de Chalcédoine|Chalcédoine]], convoqué par [[Marcien]]. Le concile affirme que Jésus-Christ est à la fois Dieu et homme, les deux natures humaine et divine en la personne de Jésus-Christ sont consacrées (voir le [[Symbole de Chalcédoine]]). * {{VIe siècle}} ** '''[[553]]''' : [[Deuxième concile de Constantinople]], convoqué par [[Justinien Ier|Justinien]]. Ce concile réaffirme la condamnation du [[nestorianisme]]. * {{VIIe siècle}} ** '''[[680]]-[[681]]''' : [[Troisième concile de Constantinople]], convoqué par [[Constantin IV]]. Ce concile condamne les [[Monothélisme|monothélistes]] qui affirment que le Christ a une seule énergie, une seule volonté divine, malgré ses deux natures. * {{VIIIe siècle}} ** '''[[787]]''' : [[Deuxième concile de Nicée]], convoqué par [[Irène l'Athénienne]]. Le concile affirme que l'honneur rendu aux images s'adresse non à l'image elle-même mais à la personne qui y est représentée. * {{IXe siècle}} **'''[[869]]''' : [[Quatrième concile de Constantinople (Église catholique)|Quatrième concile de Constantinople]] == Inventions, découvertes, introduction == * Codification de l'art de fabriquer le [[papier]] (Chine, déjà connu au {{s-|II|e}} av. J.-C.). * {{Ier siècle}} : [[sismographe]], premier appareil rudimentaire de mesure sismologique, le « séismoscope », inventé par un mathématicien et astronome chinois, [[Zhang Heng]]. * {{IIe siècle}} : [[cartographie]], par [[Claude Ptolémée|Ptolémée]]. * {{Ve siècle}} : les [[arts libéraux]] se répartissant entre ''quadrivium'' et ''trivium'', par Martianus Capella. * {{VIe siècle}} : ** [[Trivium (éducation)|Trivium]], par [[Cassiodore]]. ** [[Quadrivium]], disciplines scientifiques des arts libéraux, par [[Boèce]]. * {{VIIIe siècle}} : [[Comput ecclésiastique|comput]], par [[Bède le Vénérable]]. * {{IXe siècle}} : [[feu d'artifice]] en Chine. * {{Xe siècle}} : ** [[Balancier]], introduit par [[Sylvestre II|Gerbert d'Aurillac]] (Sylvestre II). ** [[Horloge]], introduite par Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II). ** [[Abaque (calcul)|Abaque]], introduite par Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II). == Références == {{références}} {{Palette|Portails Ie millénaire}} {{Portail|monde antique|temps}} [[Catégorie:Millénaire|+0001]] [[Catégorie:1000|+]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IIe%20mill%C3%A9naire
IIe millénaire
{{Titre mis en forme|{{IIe}} millénaire}} {| class="toc" align="right" style="margin:1em" |- align="center" | {{mi|I}} • '''{{mi-|II}}''' • {{mi|III}}<br /> {{s|XI}} • {{s|XII}} • {{s|XIII}} • {{s|XIV}} • {{s|XV}}<br /> {{s|XVI}} • {{s|XVII}} • {{s|XVIII}} • {{s|XIX}} • {{s|XX}} ---- <small>[[Liste de chronologies par périodes]] • [[Liste des siècles]]</small> |} Le '''{{mi-|II}}''' ap. J.-C. a commencé le {{date-|1 janvier 1001}} (du [[calendrier julien]]) et s'est achevé le {{date-|31 décembre 2000}} (du [[calendrier grégorien]]). Il s'étend entre les [[Jour julien|jours juliens]] {{formatnum:2086672.5}} à {{formatnum:2451910.5}} inclus<ref>Jours juliens à 0h du premier jour et à 24h du dernier jour.</ref>{{,}}<ref>[http://www.patricklecoq.fr/convert/cnv_calendar.html Le convertisseur de calendrier].</ref>. == Évènements marquants == * '''1550-1850''' : [[Petit Âge glaciaire|maxima glaciaire]] attesté par la tourbière du glacier de Fernau (Tyrol)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Godet |titre=Manuel de prospective stratégique |sous-titre=Une indiscipline intellectuelle |volume=1 |éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] |année=2007 |pages totales=296 |isbn=978-2-10-053161-5 |présentation en ligne={{Google Livres|2G9ouWLCysIC|page=96}}}}</ref>. === Afrique === [[Fichier:Ife Kings Head.jpg|vignette|redresse|gauche|Tête d'un roi d’[[Ife]], British Museum.]] * '''900-1300''' : apogée de la culture des [[Yoruba (peuple)|Yorubas]] d’[[Ife]], caractérisée par ses têtes en [[terre cuite]] et en [[bronze]] à la [[cire perdue]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Bethwell A. Ogot|titre=Histoire générale de l'Afrique. L'Afrique du XVIe au XVIIIe siècle|volume=5|éditeur=UNESCO |année=1999|isbn =9789232017116|présentation en ligne={{Google Livres|qUGYlKG2t-0C|page=491}}}}</ref>. * '''1040-1147''' : la dynastie berbère des [[Almoravides]] règne sur le Maroc et le [[Conquête almoravide d'al-Andalus|Sud de l'Espagne]]. [[Fichier:UP rhino.JPG|vignette|[[Rhinocéros d'or de Mapungubwe]], trouvé en décembre 1932]] * '''1075-1220''' : royaume de [[Mapungubwe]] au nord de la [[Limpopo (province)|province du Limpopo]] en Afrique du Sud<ref>{{Ouvrage |auteur1=van Hrbek, M. El Fasi |titre=UNESCO General History of Africa : Africa from the Seventh to the Eleventh Century |volume=3 |éditeur=[[University of California Press]] |année=1992 |pages totales=398 |isbn=978-0-520-06698-4 |présentation en ligne={{Google Livres||page=|surligne=}}}}</ref>. La découverte dans une tombe d’un [[Rhinocéros d'or de Mapungubwe|petit rhinocéros]], d’un sceptre et d’une coupe plaqués d’or, atteste d’échanges lointains avec l’Inde et la Chine. * '''1121/1147–1269''' : règne des [[Almohades]] sur le Maghreb et l'Andalousie. [[Fichier:Biet Gyiorgis Church, Lalibela (10065935595) 1.jpg|vignette|[[Bete Giyorgis]], [[Églises rupestres de Lalibela|églises rupestres]] de [[Lalibela]].]] * '''1140-1270''' : la [[Zagwés|dynastie Zagwé]] règne en [[Éthiopie]] ; elle installe sa capitale à [[Lalibela]]. En 1270, le pouvoir passe à la [[dynastie salomonide]]. Parallèlement un [[État]] musulman, le [[sultanat d'Ifat]] se développe aussi à partir du {{XIIIe siècle}} et annexe en [[1285]] le [[Sultanat du Choa|sultanat de Makhzumi]] dans la partie orientale du [[Choa]]. Sur ces hauts plateaux, la fouille des cités médiévales musulmanes de Asbäri, Mäsal et Nora, datées des {{s2|XIV|e|XV|e}}, a livré des fortifications, de vastes nécropoles et des tumuli, des mosquées dont celle de Asbäri, la plus vaste jamais découverte dans la Corne de l'Afrique<ref>{{Article|auteur=François-Xavier Fauvelle-Aymar, Bertrand Hirsch, Laurent Bruxelles, Chalachew Mesfin, Amélie Chekroun, Deresse Ayenatchew |titre= Reconnaissance de trois villes musulmanes de l'époque médiévale dans l'Ifat|volume=22|périodique= [[Annales d'Éthiopie]] |année=2006 |passage=133-175|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/ethio_0066-2127_2006_num_22_1_1486}}</ref>. * '''1220–1450''' : {{lien|trad=Kingdom of Zimbabwe|fr=royaume du Zimbabwe}} sur les territoires du Zimbabwe (qui tient son nom de la cité du [[Grand Zimbabwe]]) et du [[Mozambique]] actuels. * '''1325-1450''' : [[empire du Mali]] fondé par [[Soundiata Keïta]] en [[Afrique de l'Ouest|Afrique occidentale]]<ref name="Domian">{{Ouvrage |auteur1=Sergio Domian |titre=Architecture soudanaise : vitalité d'une tradition urbaine et monumentale : Mali, Côte-d'Ivoire, Burkina Faso, Ghana |éditeur=European Schoolbooks Limited |année=1989 |pages totales=191 |isbn=978-2-7384-0234-9 |présentation en ligne={{Google Livres|d5Yn7CHDv8kC|page=14}}}}</ref>. Il devient la principale formation politique d’[[Afrique subsaharienne]], contrôlant le [[Commerce transsaharien|commerce de l’or]] avec les marchands arabes et berbères venus d’Afrique du Nord. Le voyageur tangérois [[Ibn Battûta]], parti de [[Sijilmassa]] visite le Mali en [[1352]] et laisse une description détaillée de la vie à la cour de [[Mansa Souleiman]]. * '''[[1415]]''' : [[Bataille de Ceuta (1415)|conquête portugaise]] de la ville [[Maures|maure]] de [[Ceuta]], début de l'[[Maroc portugais|Empire portugais au Maroc]]. Les [[Découvertes portugaises|marins portugais]] s'installent à [[Madère]] ([[1419]]), aux [[Açores]] ([[1427]]) et sur les îles du [[Cap-Vert]] ([[1455]]). * '''[[1441]]''' : début de la [[traites négrières|traite négrière portugaise]] dans l'Atlantique. * '''1464-1592''' : [[Empire songhaï]] en [[Afrique de l'Ouest|Afrique occidentale]]<ref name="Domian"/>. * '''[[1541]]-[[1543]]''' : les [[Empire colonial portugais|troupes portugaises]] mettent en déroute le [[général]] et [[sultan]] [[musulman]] [[Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi]] en [[Abyssinie]], stoppant l'expansion musulmane en [[Afrique de l'Est]]. * '''1648''' : les colons portugais du [[Brésil]] parviennent à chasser les Néerlandais d'[[Angola]]. * '''Après [[1674]]''' : essor du [[commerce triangulaire]] avec la fondation de la [[Compagnie royale d'Afrique]] par les Anglais et de la [[Compagnie du Sénégal]] par les Français. Plus de dix millions d'Africains sont déportés pendant trois siècles en Amérique, principalement pour satisfaire la demande européenne en sucre. * '''[[1884]]''' : la [[conférence de Berlin]] fixe les règles du [[partage de l'Afrique]] par les puissances européennes. * '''[[1954]]-[[1962]]''' : [[guerre d'Algérie]] conclue par les [[Accords d'Évian]]. * '''[[1956]]-[[1974]]''' : [[décolonisation de l'Afrique]]. * '''[[1961]]-[[1974]]''' : [[guerres coloniales portugaises]]. * '''[[1994]]''' : [[Génocide des Tutsi au Rwanda|Génocide au Rwanda]]. === Amérique === [[Fichier:Cahokia Aerial HRoe 2015.jpg|vignette|Reconstitution artistique de [[Cahokia]]. Le ''[[Monk's Mound]]'' est au centre du site avec une grande place au sud. Ce centre cérémoniel monumental est entourée d'une palissade. À l'ouest se trouve le cercle de poteaux de cèdre de ''Woodhenge'' considéré comme un observatoire astronomique.]] * '''900-1100''' : deuxième [[Pueblos|période Pueblo]] en [[Amérique du Nord]]<ref name="Lyman">{{Ouvrage |auteur1=R. Lee Lyman, Michael J. O'Brien, Robert C. Dunnell |titre=Americanist Culture History |sous-titre=Fundamentals of Time, Space, and Form |éditeur=Springer Science & Business Media |année=2013 |pages totales=499 |isbn=978-1-4615-5911-5 |présentation en ligne={{Google Livres|blDtBwAAQBAJ|page=189}}}}</ref>. * '''950-1250''' : apogée de [[Cahokia]], le plus grand centre de la [[civilisation du Mississippi]], près de [[Saint-Louis (Missouri)|Saint-Louis]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Philippe Moreau Defarges |titre=L'Histoire du monde Pour les Nuls |éditeur=edi8 |année=2010 |présentation en ligne={{Google Livres|CxH5AgAAQBAJ|page=128}}}}</ref>. Le site comprend plus de cent-vingt monticules dont certains, comme le ''[[Monk's Mound]]'', sont de forme pyramidale, avec une population de près de {{nombre|40000|personnes}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Brian R. Chapman |auteur2=Eric G. Bolen |titre=Ecology of North America |éditeur=[[John Wiley & Sons]] |année=2015 |isbn=978-1-118-97154-3 |présentation en ligne={{Google Livres|78bCCQAAQBAJ|page=269}}}}</ref>. * '''Vers l'[[an mille]]''' : ** le [[Vikings|viking]] [[Leif Erikson]] découvre ce qui deviendra l'[[Amérique]] ([[Terre-Neuve]]…). L'[[Colonies vikings en Amérique|établissement]] n'est pas durable<ref>{{Ouvrage |auteur=Jean-Christian Petitfils|titre=Les énigmes de l'histoire du monde|éditeur= Place des éditeurs|année=2019|isbn =9782262080181|présentation en ligne={{Google Livres|eNOSDwAAQBAJ|page=PT110}}}}</ref>. ** au début du {{IIe}} millénaire, la généralisation de l’utilisation de l’[[Arc (arme)|arc]] et de la [[Flèche (arme)|flèche]] en [[Amérique du Nord]], technologie introduite par les [[Paléoesquimaux]] puis diffusée progressivement du nord au sud, entraîne une plus grand fréquence des conflits armés, ce qui contribue au déclin de certaines cultures ([[Culture Hopewell|Hopewell]], [[Cahokia]], [[Parc national de Mesa Verde|Mesa Verde]] et [[Chaco Canyon]]) et à l’expansion d’autre cultures ([[culture de Thulé|Thulé]] vers le [[Groenland]], [[Païutes]] dans le [[Grand Bassin des États-Unis|Grand Bassin]])<ref name="Demoule507">Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, ''op. cit'', {{p.|507}}.</ref>. * '''1000-1438''' : période intermédiaire récent au [[Pérou]] ; civilisation [[Chimú]] sur le littoral<ref name="Malpass">{{Ouvrage |auteur1=Michael A. Malpass |titre=Daily Life in the Inca Empire, 2nd Edition |éditeur=[[ABC-CLIO]] |année=2009 |pages totales=176 |isbn=978-0-313-35549-3 |présentation en ligne={{Google Livres|XGtFCQAAQBAJ|page=9}}}}</ref>. * '''Entre 1000 et 1450''' : Deganawida et [[Hiawatha (légende)|Hiawatha]] créent la [[Iroquoisie|confédération iroquoise]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Lauric Guillaud |titre=Histoire secrète de l'Amérique|éditeur= FeniXX réédition numérique|année=1996|isbn =9782402057615|présentation en ligne={{Google Livres|eHtYDwAAQBAJ|page=PT317}}}}</ref>. * '''1100-1300''' : troisième [[Pueblos|période Pueblo]] en [[Amérique du Nord]]<ref name="Lyman"/>. * '''Vers 1200-1521''' : [[Postclassique mésoaméricain|postclassique récent]] en [[Mésoamérique]] ; émergence des empires des [[Aztèques]] et des [[Royaume tarasque|Tarasques]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Patrice Lecoq |auteur2=Eric Taladoire |titre=Les civilisations précolombiennes |sous-titre=« Que sais-je ? » n° 567 |éditeur=Presses universitaires de France |année=2019 |isbn=978-2-13-081565-5 |présentation en ligne={{Google Livres|Y32CDwAAQBAJ|page=|surligne=}}}}</ref>. Les Aztèques, population nomade de guerriers, émergent en [[1325]] avec la fondation de [[Mexico-Tenochtitlan]], cité qui prend la tête de la [[Triple Alliance (Mésoamérique)|Triple alliance]] en [[1428]] et conquiert militairement la plus grande partie du plateau mexicain. L’[[Chute de l'Empire aztèque|Empire aztèque est conquis]] de [[1519]] à [[1521]] par le [[conquistador]] castillan [[Hernán Cortés]]. * '''1300-1600''' : quatrième [[Pueblos|période Pueblo]] en [[Amérique du Nord]]<ref name="Lyman"/>. * '''[[1438]]-[[1532]]''' : période horizon récent au [[Pérou]] ; [[civilisation inca]]<ref name="Malpass"/> à l'origine de l’[[Empire inca]], [[Conquête espagnole du Pérou|conquis]] de [[1531]] à [[1534]] par les [[Conquistador|conquistadors]] [[Espagnols|castillans]] [[Francisco Pizarro]] et [[Diego de Almagro]]. * '''[[1492]]''' : [[Christophe Colomb]] atteint les côtes des [[Antilles]]. Début de la [[colonisation espagnole de l'Amérique]]. * '''[[1500]]''' : [[Pedro Álvares Cabral]] prend possession de la terre de Santa Cruz, le futur [[Brésil]], au nom du roi du [[Portugal]]. * '''[[1507]]''' : dans son planisphère intitulé ''Universalis Cosmographia'', le cartographe lorrain [[Martin Waldseemüller]] donne au nouveau continent découvert par [[Christophe Colomb]] le nom d'[[Amérique]], d'après le nom du navigateur italien [[Amerigo Vespucci]]. * '''[[1534]]''' : [[Jacques Cartier]] prend pied au Canada. Début de la [[Colonisation française des Amériques|colonisation française]] de la [[Nouvelle-France]] (1534-[[1763]]). * '''1600-1900''' : cinquième [[Pueblos|période Pueblo]] en [[Amérique du Nord]]<ref name="Lyman"/>. * '''[[1607]]''' : arrivée de 105 [[Colonisation britannique des Amériques|colons anglais]] sur le site de la future [[Jamestown (Virginie)|Jamestown]] (Amérique du Nord). Fondation des [[Treize Colonies]] entre [[1607]] et [[1732]]. * '''[[1608]]''' : fondation de la [[Québec (ville)|ville de Québec]]. * '''[[1654]]''' : les Néerlandais sont expulsés définitivement du [[Brésil]] par les Portugais. * '''[[1716]]''' : fondation de [[La Nouvelle-Orléans]] (la colonie française s'étend sur les grands lacs et toute la vallée du Mississippi). * '''[[1776]]''' : Les [[Treize Colonies|Treize Colonies américaines]] de l'[[Angleterre]], aidées par la [[Royaume de France|France]], proclament leur indépendance, et forment les [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]]. * '''[[1810]]-[[1825]]''' : processus institutionnel et militaire menant aux [[Guerres d'indépendance hispano-américaines|Guerres d'indépendance de l'Amérique espagnole]]. * '''[[1821]]-[[1825]]''' : conflit institutionnel et militaire violent entre les Portugais du [[Portugal]] et les Portugais du [[Brésil]] aboutissant à l'[[Indépendance du Brésil]]. * '''[[1861]]-[[1865]]''' : [[Guerre de Sécession]] aux [[États-Unis]]. * '''[[1889]]''' : [[Esclavage au Brésil|Abolition de l'esclavage au Brésil]], dernière grande puissance esclavagiste. * '''[[1929]]''' : [[Krach de 1929]], effondrement des [[Cours boursier|cours boursiers]] dans le monde, entraînant la plus grande [[crise économique]] du {{s|XX}}. * '''[[1941]]''' : [[Attaque de Pearl Harbor]], entrée en guerre des [[États-Unis]]. * '''[[1945]]''' : création de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]. * '''[[1947]]-[[1991]]''' : [[Guerre froide]] entre les [[États-Unis]] et l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. * '''[[1962]]''' : [[Crise des missiles de Cuba]]. * '''[[1969]]''' : premier pas sur la [[Lune]] par [[Neil Armstrong]]. === Asie et Pacifique === * '''{{sp|IX|-|XIV}}''' : l’[[Empire khmer]] domine la [[Indochine|péninsule indochinoise]] ; l’époque est marquée par la construction de [[Temple-montagne|temples-montagnes]] de [[Pyramide|forme pyramidale]] et d’aménagements hydrauliques (''[[baray]]'', [[Canal (voie d'eau)|canaux]]) dans la région d’[[Angkor]] au [[Cambodge]]. * '''[[960]]-[[1279]]''' : [[dynastie Song]] en [[Chine]] ; elle atteint son apogée vers [[1100]]. Période de grande prospérité : force militaire, imprimerie, révolution industrielle (développement de la production de fer, canon, poudre à canon…). En [[1038]], les [[Tangoutes]] proclament leur indépendance vis-à-vis des [[dynastie Liao|Liao]] et fondent la [[dynastie des Xia occidentaux]] (Xixia), installée dans une boucle du [[fleuve Jaune]] coupant la route de l'[[Asie centrale]]. En [[1125]], la [[Dynastie Jin (1115-1234)|dynastie Jin]], d'origine [[Jürchen]], qui a remplacé les Liao au Nord, [[Guerres entre les dynasties Jin et Song|chasse les Song]] au-delà du [[fleuve Jaune]]. Ils se replient au sud du [[Huai He]] (1127–1279). Jin, Song et Xia sont [[Invasion mongole en Chine|submergés par les Mongols]] de 1205 à 1279. [[Fichier:Voyaging canoes (left to right) - Marumaru Atua, Hine Moana, and Haunui - arriving in San Francisco in the Te Mana o Te Moana expedition (2011).jpg|vignette|gauche|Marumaru Atua, Hine Moana, et Haunui, trois « [[Vaka purua|vaka]] » modernes construit dans le style des navires transocéaniques traditionnels polynésiens ; à San Francisco (2011).]] * '''Après 1000''' : arrivée des [[Polynésie]]ns à [[Hawaï]] et à [[Île de Pâques|Rapa Nui]] probablement vers l’an 1000 ; ils atteignent la [[Nouvelle-Zélande]], une des dernières terres à être colonisée par l’homme, vers 1250-1300. Durant les premiers siècles après l’an mille des pirogues [[Polynésie|polynésiennes]], probablement originaires de la région [[Mangareva]]-[[Île Pitcairn|Pitcairn]]-[[île de Pâques]], atteignent les côtes d’[[Amérique du Sud]] d’où elles rapportent notamment la [[patate douce]]<ref>{{Article|auteur=Éric Conte|titre=Le Pacifique d'avant le contact : un espace de culture globale ? |volume=1|numéro=65|périodique= Hermès, La Revue |année=2013|passage=27 à 29|présentation en ligne=https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2013-1-page-27.htm}}</ref>. La colonisation sur grande distance du « [[Polynésie|triangle polynésien]] » est rendue possible grâce à l’utilisation de grandes [[Pirogue|pirogues]] doubles (''[[vaka purua]]''), les plus grandes atteignaient plus de 25 mètres et pouvant embarquer une cinquantaine d'individus ainsi que leurs provisions ([[eau]], [[Porc|cochons]], [[Taro (plante)|taro]], [[noix de coco]], fruits de l'[[arbre à pain]]…). Leurs connaissances géographiques, leur maîtrise de la [[navigation astronomique]], leurs connaissances de la direction de la [[houle]] et des [[vent]]s permettent aux [[Navigateur (marine)|navigateurs]] [[polynésiens]] de s’orienter dans l’[[Océan Pacifique|océan]]. Pour assurer leur subsistance, les Polynésiens disposent d’une intense adaptation aux milieux naturels, notamment pour l’exploitation des ressources marines. Ils introduisent et adaptent des plantes alimentaires dans les îles où ils s’établissent ([[Taro (plante)|taro]], [[igname]], [[canne à sucre]], [[bananier]], etc.), favorisent les plantes multiusages ([[cocotier]], [[pandanus]]…) et pratiquent le [[bouturage]]<ref name="Demoule499">Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, ''op. cit'', {{p.|499}}.</ref>. [[Fichier:Delhi, The Kutab Minar LACMA M.90.24.20.jpg|vignette|Le [[Qûtb Minâr]], premier [[minaret]] de l’[[Inde]] édifié en 1199 à [[Delhi]], « projette l'ombre de Dieu sur la cité conquise ».]] * '''[[1001]]-[[1206]]''' : [[Conquêtes musulmanes des Indes|conquête musulmane de l'Inde]]. De [[1001]] à [[1026]], le [[mercenaire]] [[Turcs (peuple)|turc]] [[Mahmoud de Ghazni]], établi à [[Ghazni (ville)|Ghazni]], en [[Afghanistan]], mène 17 campagnes de [[pillage]] en [[Inde]], notamment sur les villes et les temples de [[Mathura]], [[Kânnauj]], [[Somnāth]]. En [[1175]]-[[1186]] les chefs de guerre [[Muhammad Ghûrî]] et [[Qûtb ud-Dîn Aibak]] chassent les [[Ghaznévides]] puis entreprennent la conquête du Nord de l'Inde et du Bengale. En [[1206]], ils fondent le [[sultanat de Delhi]] qui contrôle vers [[1330]] quasiment l’ensemble du [[sous-continent indien]], à l’exception du [[royaume de Vijayanagara]] qui résiste à l’emprise [[Islam|musulmane]] de [[1336]] à [[1565]]. Le sultanat résiste aux invasions mongoles malgré le sac de Delhi par [[Tamerlan]] en [[1398]] mais doit céder la place à l'[[Empire moghol]] en [[1526]]. * '''[[1185]]-[[1603]]''' : Moyen Âge au Japon, qui englobe les époques de [[Époque de Kamakura|Kamakura]] (1185-1333), [[Époque de Muromachi|de Muromachi]] (1333-1568) et [[Époque Azuchi Momoyama|Momoyama]] (1568-1603). La perte progressive de pouvoir des fonctionnaires de cour au profit de l’élite guerrière provinciale à partir du {{XIIe siècle}} voit l’émergence d’un [[Féodalité|système féodal]] face à l’[[État]] central. [[Heian-kyō|Kyōto]] garde son importance, comme le port d’[[Fukuoka|Hakata]] qui assure le lien avec le continent, mais de nouveaux centres urbains apparaissent comme [[Hiraizumi]], fief des [[Clan Fujiwara|Fujiwara]] aux {{s2|XI|e|XII|e}}, [[Kamakura]], capitale des [[Clan Minamoto|Minamoto]] après 1180, et [[Château d'Ichijōdani|Ichijōdani]], contrôlé par les [[Clan Asakura|Asakura]], aux {{s2|XV|e|XVI|e}} pendant l’[[Époque Sengoku|époque des provinces en guerre]]<ref name="Demoule463">Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, ''op. cit'', {{p.|463}}.</ref>. * '''Vers 1200-1600''' : phase Ahu-[[Moaï]] marquée par l’érection des [[Moaï|statues monumentales]] de l’[[île de Pâques]]<ref>{{Ouvrage |auteur=Marion Dowd, Robert Hensey|titre=The Archaeology of Darkness|volume=Oxbow Books|éditeur= |année=2016|isbn =9781785701924|présentation en ligne={{Google Livres|XFXFDQAAQBAJ|page=PT97}}}}</ref>. Les habitants de l’[[île de Pâques]], qui seraient arrivés vers [[Années 400|400]], semblent ne pas avoir dépassé le nombre de {{formatnum:7000}}. Leur culture décline avec la baisse de production de nourriture et de bois à partir de 1600. Toutes les statues seront jetées face contre terre à la fin du {{s-|XVIII}} et au début du {{s-|XIX}}. De nombreuses statues sont restées inachevées et en partie enfouies dans les carrières de basalte du [[Rano Raraku]], ce qui semble indiquer une catastrophe brutale. * '''[[1209]]-[[1260]]''' : la [[Conquêtes mongoles|conquête mongole]] s'étend [[Invasion mongole en Chine|vers la Chine]] [[Invasion mongole de la dynastie Jin|des Jin]] ([[1211]]-[[1234]]) et [[Conquête mongole de l'empire des Song|des Song]] ([[1267]]-[[1279]]), puis [[Invasions mongoles en Asie centrale|l'Asie centrale]] ([[Invasion mongole de l'Empire khwarezmien|Khorezm]], [[1219]]-[[1221]]), l'[[Iran]] ([[1231]]-[[1235]]), la [[steppe eurasienne]] jusqu'à la [[Invasion mongole de la Rus' de Kiev|Rus']] ([[1223]]-[[1240]]) et [[Invasion mongole de l'Europe|l'Europe orientale]] ([[1240]]-[[1242]]), l'[[Irak]] ([[1258]]), l'[[Anatolie|Asie mineure]] et le [[Invasions mongoles en Syrie|Nord de la Syrie]] ([[1260]]). Elles aboutissent à la constitution d'un [[Empire mongol|Empire]] étendu en [[1279]] sur 30 millions de km², le plus vaste qui ait jamais existé, qui contribue aux relations commerciales et culturelles entre l'[[Orient (géographie)|Orient]] et l'[[Occident]]. À la mort de [[Gengis Khan]] en [[1227]], l'[[Empire mongol]] est partagé entre ses quatre fils, [[Djötchi]], [[Djaghataï (khan)|Djaghataï]], [[Ögedeï]] et [[Tolui]] sous l'autorité du [[Khagan|grand Khan]]. Dans la seconde moitié du {{XIIIe siècle}}, il se [[Division de l'Empire mongol|morcelle en États indépendants]] : [[dynastie Yuan]] en [[Chine]] ([[1279]]-[[1368]]), [[Khanat de Djaghataï|Djaghataïdes]] en [[Asie centrale]] ([[1261]]-[[1363]]), [[Ilkhanat de Perse|Ilkhanides]] en [[Iran]] ([[1256]]–[[1335]]), [[Horde d'or]] dans la [[steppe eurasienne]] ([[1243]]–[[1502]])<ref name="Demoule440">Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, ''op. cit'', {{p.|440}}.</ref>. * '''[[1238]]-[[1438]]''' : [[royaume de Sukhothaï]] en Thaïlande. * '''Entre 1250 et 1300''' : les [[Maoris (Nouvelle-Zélande)|Maoris]], originaires de l’est de la [[Polynésie]], s’installent en [[Nouvelle-Zélande]]<ref name="Demoule499"/>. Les premiers colons polynésiens acclimatent la patate douce et le chien en Nouvelle-Zélande. L’igname, le taro et la calebasse n’ont que de petites surfaces cultivées dans l’[[Île du Nord]]. Dans l’[[Île du Sud]], les [[Maoris (Nouvelle-Zélande)|Maoris]] abandonnent l’[[agriculture]] et vivent de la [[Pêche (halieutique)|pêche]], de la [[chasse]] et de la collecte des plantes indigènes, en petits groupes mobiles<ref>{{Ouvrage |auteur1=Christophe Vielle |auteur2=Pierre Swiggers |auteur3=Guy Jucquois |titre=Comparatisme, mythologies, langages |sous-titre=en hommage à Claude Lévi-Strauss |éditeur=Peeters Publishers |année=1994 |pages totales=454 |isbn=978-90-6831-586-8 |présentation en ligne={{Google Livres|YblCNVg8avgC|page=104}}}}</ref>. * '''[[1351]]-[[1767]]''' : [[royaume d'Ayutthaya]] en Thaïlande ; en 1431, il met à sac [[Angkor]] et vassalise l'[[Empire khmer]], en [[1438]] il annexe le [[royaume de Sukhothaï]], et atteint son extension maximale vers 1600. * '''[[1368]]''' : la [[Dynastie Yuan|dynastie mongole Yuan]] est renversée en [[Chine]]. [[Hongwu|Chu Yüan-chang]] est proclamé empereur sous le nom de Hongwu et fonde la [[dynastie Ming|dynastie des Ming]] ([[1368]]-[[1644]]) avec [[Nankin]] pour capitale. De [[1405]] à [[1433]] l'amiral [[Zheng He]] mène sept expéditions maritimes dans l'[[Océan Indien|océan indien]]. En [[1421]] la capitale est transférée à [[Pékin]] (capitale du Nord). Une période de grande prospérité commence. * '''[[1498]]''' : parti de [[Lisbonne]] en {{date-|juillet 1497}}, [[Vasco de Gama]] accoste à [[Kozhikode|Calicut]], en [[Inde]], en mai de l'année suivante. Le voyage inaugure l'ouverture de la [[Cap de Bonne-Espérance|route du Cap]] par les [[Portugais (peuple)|Portugais]], qui permet une liaison maritime directe entre l'[[Europe]], l'[[Afrique de l'Est]] et l'[[Asie]]. En [[1505]] [[Francisco de Almeida]] devient le premier [[vice-roi]] de l’[[Inde portugaise|État portugais des Indes orientales]]. En [[1509]], à la [[bataille de Diu]], la [[Marine portugaise|flotte portugaise]] bat les forces d'une coalition [[Islam|musulmane]] constituée de la flotte du [[Égypte|Pacha d’Égypte]], de navires indiens de [[Kozhikode|Calicut]] et du [[Gujarat|sultan du Gujarat]], avec des renforts de [[République de Venise|Venise]] et de l'[[Empire ottoman]]. Cette bataille marque le début de la suprématie européenne dans l'[[océan Indien]]. En [[1511]], le gouverneur portugais [[Afonso de Albuquerque]] conquiert [[Malacca (ville)|Malacca]], capitale du [[sultanat de Malacca]], et ouvre aux [[Européens]] l'accès aux [[Moluques]] et à la [[Mer de Chine méridionale|mer de Chine]]. Les [[Portugais (peuple)|Portugais]] arrivent au [[Japon]] en [[1543]] ([[époque du commerce Nanban]]). De [[1552]] à [[1553]], ils mettent un terme à la [[campagne ottomane contre Ormuz]], et confirment leur suprématie militaire pour encore cinquante ans dans l'ouest de l'[[océan Indien]]. En 1557, ils fondent la ville de [[Macao]], dans le sud de la Chine. En [[1580]] le ''[[daimyo]]'' japonais [[Ōmura Sumitada]], qui s'est converti au [[christianisme]], cède [[Nagasaki]] « à perpétuité » aux [[Padroado|Jésuites portugais]]. * '''[[1526]]-[[1857]]''' : [[Empire moghol]] fondé par [[Babur]] après sa victoire sur le dernier sultan de Delhi [[Ibrahim Lodi]] à la [[Première bataille de Panipat|bataille de Panipat]]. Affaiblit par la constitution de l’[[Empire marathe]] par [[Shivaji]] en Inde centrale (1674), par la [[Compagnie britannique des Indes orientales|politique coloniale britannique]] après [[1763]] ([[Traité de Paris (1763)|traité de Paris]] qui met fin à la [[Guerres carnatiques|rivalité franco-britannique]] en Inde), il dure jusqu’à la déposition du [[Muhammad Bahâdur Shâh|dernier souverain]] lors de la [[révolte des cipayes]] en 1857 et l’instauration du [[Raj britannique]]. * '''[[1602]]''' : fondation de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]] (''Vereenigde Oost-Indische Compagnie'' : VOC), l’une des plus puissantes [[Capitalisme|entreprises capitalistes]] qui ait jamais existé. * '''[[1603]]-[[1867]]''' : période pré-moderne, ou [[époque d'Edo]] au Japon, dominée par le [[shogunat Tokugawa]] qui reconstitue une autorité politique centrale. Elle connaît une paix relative, le développement et la multiplication des pôles urbains. Le système tributaire instauré par les [[Shogunat Tokugawa|Tokugawa]] favorise une large circulation des hommes et des marchandises<ref name="Demoule463"/>. * '''1608''' : premières implantations anglaises en Inde. * '''[[1664]]''' : fondation par [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]] de la [[Compagnie française des Indes orientales]]. * '''1800-1942''' : les [[Indes orientales néerlandaises]], [[Empire colonial néerlandais|administrées]] directement par les [[Pays-Bas]], succèdent à la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales|VOC]] en [[Indonésie]]. * '''[[1868]]''' : la [[restauration de Meiji]] marque la fin de la politique d'isolement (''[[sakoku]]'') et ouvre le début de la modernisation de l'[[empire du Japon]]. * '''[[1945]]''' : [[Bombe A|Bombe atomique]] sur [[Hiroshima]] et [[Nagasaki]]. * '''[[1946]]-[[1954]]''' : [[Guerre d'Indochine]]. * '''[[1947]]''' : [[Mouvement pour l'indépendance de l'Inde|Indépendance de l'Inde]]. * '''[[1949]]''' : instauration de la [[Chine|république populaire de Chine]] par [[Mao Zedong]]. Fondation de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]]. * '''[[1962]]-[[1975]]''' : [[Guerre du Viêt Nam]]. * '''1997''' : rétrocession par le [[Royaume-Uni]] de [[Hong Kong]] à la [[Chine]]. * '''[[1999]]''' : rétrocession par le [[Portugal]] de [[Macao]] à la [[Chine]]. === Proche-Orient === * '''[[1038]]-[[1194]]''' : empire des [[Seldjoukides]] en Irak et en Iran. * '''[[1071]]''' : l'[[Empire byzantin]] perd l'[[Anatolie|Asie Mineure]] au profit des [[Seldjoukides]] après la [[bataille de Manzikert]]. Fondation du [[sultanat de Roum]] (1080-1308). * '''[[1095]]-[[1291]]''' : [[croisade]]s ; prise de [[Jérusalem]] par les croisés en [[1099]], création des [[États latins d'Orient]]. * '''[[1194]]-[[1220]]''' : empire des [[Khwarezmchahs]] en [[Iran]]. * '''[[1219]]-[[1221]]''' : [[Invasion mongole de l'Empire khwarezmien|invasion mongole de l'empire khwarezmien]]. * '''[[1256]]-[[1335]]''' : [[khanat]] des [[Ilkhanat de Perse|Ilkhanides]] en [[Iran]]. * '''[[1299]]''' : premiers sultans turcs [[Empire ottoman|ottomans]]. * '''[[1370]]-[[1507]]''' : règne de [[Tamerlan]] ([[1370]]-[[1405]]) et [[empire timouride]]. * '''[[1915]]-[[1916]]''' : [[génocide arménien]]. * '''[[1920]]''' : démembrement de l’[[Empire ottoman]] au [[traité de Sèvres]]. * '''[[1956]]''' : [[crise du canal de Suez]]. * '''[[1979]]''' : [[révolution iranienne]] par [[Rouhollah Khomeini]]. * '''[[1991]] ''': [[Guerre du Golfe]]. === Europe === {{encadré texte |align=right| width=30% |texte= * '''[[1054]]''' : [[Séparation des Églises d'Orient et d'Occident|Grand Schisme d'Orient]]. * '''[[1066]]''' : [[conquête normande de l'Angleterre]]. * '''[[1159]]-[[1259]]''' : [[conflit entre Capétiens et Plantagenêt]]. * '''[[1209]]-[[1229]]''' : [[croisade des Albigeois]]. * '''[[1215]]''' : ''[[Magna Carta]]'', grande charte anglaise encore en vigueur. * '''[[1230]]-[[1669]]''' : activité des villes marchandes de la [[Hanse]] en [[Europe du Nord]]. * '''[[1249]]''' : le [[Royaume de Portugal]] achève sa ''[[Reconquista]]'' par la conquête du [[Gharb al-Ândalus]]. * '''[[1291]]''' : naissance de la [[Confédération des III cantons|Confédération suisse]].}} * '''{{s mini|XI}}, {{s2|XII|XIII}}''' : '''[[Moyen Âge central]]''' en Occident. La [[querelle des Investitures]] (1075-1122), qui oppose la [[papauté]] et le [[Saint-Empire romain germanique]], pose la question de la relation entre le pouvoir temporel et l’autorité de l’Église. Avec la [[Réforme grégorienne]], l’émergence de la [[féodalité]] et la croissance et la vitalité des [[Ville au Moyen Âge|villes]], elle marque le passage vers le Second Moyen Âge. Le nombre d'habitants, qui était entre 15 et 18 millions dans l’[[Empire carolingien]], a quadruplé vers [[Années 1300|1300]], ce qui marque durablement les paysages du continent avec la création de centaines de [[Village|villages]]. C’est une période de [[Renaissance du XIIe siècle|renaissance culturelle]], avec l'essor des [[École cathédrale|écoles urbaines]] et la naissance des [[Université médiévale|universités]] ([[université de Bologne|Bologne]] en [[1088]], [[Ancienne université de Paris|Paris]] en [[1200]]). L’[[ordre de Cluny]], fondé vers [[909]]/[[910]], connaît un développement sans précédent dans toute l’[[Europe]]. Avec l’[[ordre cistercien]] fondé en [[1098]] et dominé par la personnalité de [[Bernard de Clairvaux]], les [[Ordre de Cluny|Clunisiens]] soutiennent la [[Réforme grégorienne|réforme de l'Église]]. Les [[Château fort|châteaux]] de terre, de bois ou de pierre se multiplient à partir du {{Xe siècle}} et correspondent à l’implantation du pouvoir féodal. Ils assurent la sécurité et le contrôle des territoires ruraux, des routes, des ponts, des abbayes et sont souvent à l’origine, aux {{s2|XII|XIII}}, d’une agglomération. Les [[Ville au Moyen Âge|villes]] s’émancipent. Certaines sont un héritage de l’Antiquité et se sont maintenues en particulier quand elles sont le siège d’un évêché. D’autres sont apparues pendant le [[Haut Moyen Âge]] auprès des monastères ou comme places portuaires et commerçantes sur le littoral et les voies navigables. Enfin de nouvelles villes et [[bourg]]s apparaissent à partir du {{XIIe siècle}} : [[Sauveté|sauvetés]], [[Bastide (ville)|bastides]], [[Ville nouvelle#Moyen Âge|villeneuves]], ''planted towns'', ''nuevas ciudades'' ou ''terre nuove''. Les citadins obtiennent de nouveaux droits. Le [[Commune (Moyen Âge)|mouvement communal]] favorise le développement de l’économie urbaine<ref name="Demoule">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp |titre=Une histoire des civilisations |sous-titre=comment l'archéologie bouleverse nos connaissances |lieu=Paris |éditeur=[[La Découverte|Éditions La Découverte]] |année=2018 |pages totales=601 |passage=429 |isbn=978-2-7071-8878-6 |présentation en ligne={{Google Livres|AildvQEACAAJ|page=429}}}}</ref>. * '''[[1054]]-1721''' : la [[Rus' de Kiev|Russie kiévienne]] est morcelée en principautés rivales à la mort de [[Iaroslav le Sage|Iaroslav]] en 1054 ; [[Principauté de Polotsk |Polotsk]], [[Principauté de Tchernigov|Tchernigov]], [[Principauté de Vladimir-Souzdal|Vladimir]], [[Principauté de Galicie|Galitch]], [[Principauté de Riazan|Riazan]], [[Principauté de Smolensk|Smolensk]], etc. Au nord, les [[République|républiques]] [[Oligarchie|oligarchiques]] de [[République de Novgorod|Novgorod]] ([[1136]]-[[1478]]) et de [[République de Pskov|Pskov]] ([[1348]]-[[1510]]) dotées de vastes territoires, sont dirigées par des [[boyard]]s au nom de l'assemblée populaire ou ''[[vétché]]''. Ces dernières sont attaquées par l'[[Ordre Teutonique|Ordre teutonique]], qui est repoussé par [[Alexandre Nevski]] en [[1240]] et [[1242]]. Après l’[[Invasion mongole de la Rus' de Kiev|invasion mongole]] de [[1223]]/[[1237]]-[[1240]], les [[Liste des principautés slaves de l'Est|principautés russes]] dirigées par les [[Riourikides]] deviennent tributaires de la [[Horde d'or]]. De [[1328]] à [[1547]], la [[Grande-principauté de Moscou]] domine le nord-est de la Russie. Elle entre en conflit avec la [[Horde d'or]] sous [[Dimitri Ier Donskoï |Dimitri Donskoï]] qui remporte la [[bataille de Koulikovo]] en [[1380]], puis s'émancipe complètement du joug [[Tatars|tatar]] en [[1480]]. Entre-temps elle se développe, annexant les principautés voisines. La reprise économique à partir du {{XIVe siècle}} permet le développement des villes, la croissance de la population, la colonisation au nord vers la [[mer Blanche]] et la construction de [[Fortification|forteresses]] et d'[[Église (édifice)|églises]] en bois ou en pierre<ref name="Demoule"/>. En [[1547]] est formé le [[tsarat de Russie]]. L’État moscovite s’étend à l’est et au sud avec l’annexion des [[Khanat|khanats]] de [[Khanat de Kazan|Kazan]] ([[1552]]), d’[[Khanat d'Astrakhan |Astrakhan]] ([[1556]]) et de [[Sibir]] ([[1598]]). En [[1721]] [[Pierre Ier le Grand|Pierre le Grand]] fonde l'[[Empire russe]] ([[1721]]-[[1917]]). * '''1081-1185''' : redressement de l'[[Dynastie des Comnènes|Empire byzantin sous les Comnènes]]. Les [[Petchénègues]], qui ont franchi le Danube en [[1048]], sont définitivement battus en [[1122]]. En [[1071]], les [[Empire byzantin|Byzantins]] perdent l'[[Anatolie|Asie Mineure]] au profit des [[Seldjoukides]], et l’[[Catépanat d'Italie |Italie du Sud]] est prise par les [[Normands]] de [[Robert Guiscard]] qui envahissent les [[Balkans]] ([[1081]]-[[1085]]). Le [[Siège de Constantinople (1204)|sac de Constantinople]] par la [[quatrième croisade]] en [[1204]] voit la création de l'[[empire latin de Constantinople]] et ouvre la dernière phase de l'histoire byzantine. L'[[Empire byzantin]] connaît une ultime renaissance [[Dynastie des Paléologues|sous les Paléologues]] de [[1261]] à [[1453]] avant d'être définitivement remplacé par l'[[Empire ottoman]]. * '''[[1347]]-[[1352]]''' : la [[peste noire]] arrive dans plusieurs ports de la Méditerranée (Constantinople, Gênes, Marseille…) et se propage dans toute l'Europe, tuant plus du tiers de la population européenne. Elle ne sera éradiquée qu'au {{XVe siècle}}. Avec la [[grande famine de 1315-1317]], elle marque la [[crise de la fin du Moyen Âge]] et le début du [[Moyen Âge tardif]] ({{sp|XIV|-|XV}}). * '''[[1385]]''' : l'[[union de Krewo]] entre le [[grand-duché de Lituanie]] et le [[Royaume de Pologne (1320-1386)|royaume de Pologne]] entraîne la formation d'une grande puissance en [[Europe de l'Est]], parachevée par l'[[union de Lublin]] et la création de la [[république des Deux Nations]] en [[1569]]. Elle dure jusqu'aux [[partages de la Pologne]] en 1772, 1793 et 1795. {{encadré texte |align=left| width=30% |texte=* '''[[1492]]''' : prise de [[Royaume de Grenade|Grenade]] par la [[Monarchie catholique espagnole|monarchie espagnole]], fin de la ''[[Reconquista]]''. * '''[[1494]]''' : le [[traité de Tordesillas]] répartit les zones d'influences respectives entre les [[Empire colonial portugais|Portugais]] et les [[Empire espagnol|Espagnols]]. * '''[[1494]]-[[1559]]''' : [[guerres d'Italie]]. [[Bataille de Marignan]] (1515). * '''[[1529]]''' : [[Siège de Vienne (1529)|siège de Vienne]] par les armées ottomanes de [[Soliman le Magnifique]]. * '''[[1571]]''' : [[bataille de Lépante]]. * '''[[1582]]''' : introduction du [[calendrier grégorien]]. * '''1640''' : fin de l'[[Union ibérique]]. * '''[[1685]]''' : [[Édit de Fontainebleau (1685)|révocation de l'édit de Nantes]]. * '''[[1721]]-[[1917]]''' : [[Empire russe]]. * '''[[1751]]-[[1772]]''' : ''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers]]'' de d'Alembert et Diderot.}} * '''1453/1492-1789''' : '''[[Époque moderne]]''', dont le début est marqué par la [[Chute de Constantinople|prise de Constantinople]] par les [[Empire ottoman|Ottomans]], la fin de la [[guerre de Cent Ans]] ([[1453]]), l'invention de l'[[imprimerie]] ([[1455]]) et la [[Découverte et exploration de l'Amérique|découverte de l'Amérique]] ([[1492]]). Les pratiques sociales médiévales perdurent cependant jusqu’à la seconde moitié du {{XVIe siècle}}. La [[Renaissance]], courant artistique et intellectuel amorcé [[Renaissance italienne|en Italie]] dès le ''[[Trecento]]'', se diffuse en Europe du {{s mini|XIV}} au {{XVIe siècle}}, est suivie par le [[Baroque]] du {{s mini|XVI|e}} au {{XVIIIe siècle}} et le [[Classicisme]] aux {{s2|XVII|XVIII}}. En [[1517]] les [[95 thèses]] de [[Martin Luther]] lancent le mouvement de la [[Réforme protestante]] qui divise l'[[Europe]] entre l'[[Église catholique|Église catholique romaine]] et les [[Protestantisme|Églises protestantes]] et génère des conflits (divorce d'[[Henri VIII]] et formation de l'[[Anglicanisme|Église anglicane]], [[Guerres de Religion (Europe)|guerres de Religion]] [[Guerres de Religion (France)|en France]] et en Europe. La [[Contre-Réforme]] catholique engagée à l'issue du [[concile de Trente]] ([[1545]]-[[1563]]) ne permet à l'Église catholique qu'une reconquête partielle des populations passées au protestantisme. La [[guerre de Trente Ans]] qui affecte toute l'[[Europe centrale]], l'[[Europe du Nord]] et l'[[Alsace]] de [[1618]] à [[1648]] est conclue par les [[traités de Westphalie]], qui modifient profondément les équilibres politiques et religieux en [[Europe]], à la base du « [[Système international (relations internationales)|système international]] westphalien ». L'[[absolutisme]] monarchique atteint alors son apogée, en particulier dans la [[Royaume de France|France]] des [[Maison capétienne de Bourbon|Bourbons]], l'[[Espagne des Habsbourgs|Espagne]] et l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] des [[Maison de Habsbourg|Habsbourgs]]. L'Europe est déchirée par de nombreux conflits : [[guerre de Quatre-Vingts Ans]], {{page h'|Guerre anglo-espagnole|guerres anglo-espagnoles}}, [[guerre de Dévolution]], [[guerre de Hollande]], [[guerre de la Ligue d'Augsbourg]], [[guerre de Succession d'Espagne]], [[guerre de Sept Ans]]... La période se conclut par le « [[Siècle des Lumières]] » dont les philosophes prônent le « [[despotisme éclairé]] » et se termine en France par la [[Révolution française|Révolution]] et la fin de l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]]. {{encadré texte |align=right| width=30% |texte= * '''[[1789]]-[[1799]]''' : [[Révolution française]]. * '''[[1799]]-[[1804]]''' : [[Consulat (histoire de France)|Consulat]]. * '''[[1804]]-[[1815]]''' : [[Premier Empire]], constitué par [[Napoléon Ier|{{nobr|Napoléon {{Ier}}}}]]. * '''[[1848]]''' : [[Printemps des peuples]] ; en France, [[Révolution française de 1848|révolution]], [[abolition de l'esclavage]] et [[Deuxième République (France)|{{IIe}} République]]. * '''[[1852]]-[[1871]]''' : [[Second Empire]]. * '''[[1863]]-[[1918]]''' : [[Autriche-Hongrie]]. * '''[[1871]]''' : [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]] et [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République en France]]. * '''[[1871]]-[[1918]]''' : [[Empire allemand]]. * '''[[1914]]-[[1918]]''' : [[Première Guerre mondiale]]. * '''[[1917]]''' : [[Révolution russe]]. * '''[[1922]]''' : instauration de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. [[Marche sur Rome]] par [[Benito Mussolini]]. * '''[[1933]]''' : [[Adolf Hitler]] devient [[Chancelier]] du [[Troisième Reich]]. [[Estado Novo (Portugal)|''Estado Novo '']] au Portugal. * '''[[1936]]''' : [[Guerre d'Espagne]]. [[Front populaire (France)|Front populaire]] en France. * '''[[1938]]''' : [[accords de Munich]]. * '''[[1939]]-[[1945]]''' : [[Seconde Guerre mondiale]]. [[Shoah]]. * '''[[1958]]''' : [[Cinquième République (France)|{{Ve}} République]] en France. * '''[[1968]]''' : [[Mai 68]]. [[Printemps de Prague]]. * '''[[1974]]''' : [[Choc pétrolier]]. Crise occidentale. [[Révolution des Œillets]] au Portugal. * '''[[1975]]''' : mort de [[Francisco Franco|Franco]], [[Transition démocratique espagnole|démocratisation de l'Espagne]]. * '''[[1986]]''' : [[catastrophe de Tchernobyl]]. * '''[[1989]]''' : chute du [[Mur de Berlin]]. [[Révolution roumaine de 1989|Révolution roumaine]] et [[Révolution de Velours|Révolution de velours]]. * '''[[1990]]''' : [[Réunification allemande]]. * '''[[1991]]''' : chute de l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. * '''[[1992]]''' : instauration de l'[[Union européenne]]. * '''[[1992]]-[[1996]]''' : [[Siège de Sarajevo]]. * '''[[1999]]''' : [[Guerre du Kosovo]].}} * '''1789-1815''' : la [[Révolution française]] ([[1789]]-[[1799]]) et le [[Premier Empire]] (1804-1815) marquent la fin de l’[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]] et le début de l’'''[[Époque contemporaine]]''' pour les historiens français. À la suite des [[Guerres de la Révolution française|guerres de la Révolution]] et de [[Guerres napoléoniennes|l’Empire]] (1792-1815) le [[congrès de Vienne]] (1814-1815) redessine la carte de l’Europe et rétablit l’absolutisme. Le maintien de l’[[équilibre des puissances en Europe|équilibre des puissances]] favorise la paix. L’Europe connaît au {{XIXe siècle}} de grands bouleversements politiques, sociaux, et économiques : [[révolution industrielle]] ([[Années 1770|1770]]-[[Années 1880|1880]]), période d’[[industrialisation]], d’[[Histoire du capitalisme|émergence du capitalisme]] et de la [[société industrielle]], [[Trois Glorieuses|révolution de Juillet]] et [[révolution belge]] ([[1830]]), montée des nationalismes avec le [[Printemps des peuples]] ([[1848]]), les unifications [[Risorgimento|italienne]] ([[1848 en Italie|1848]]-[[1870 en Italie|1870]]) et [[unification allemande|allemande]] ([[1871]]). Entre [[1815]] et [[1914]], l’[[Empire britannique]] devient le premier empire colonial avec 33 millions de km² et 390 millions d’habitants en 1914, devant [[Second empire colonial français|celui de la France]] (10 millions de km² et 48 millions d’habitants) et [[Empire colonial allemand|de l’Allemagne]] (3 millions de km² et 18 millions d’habitants)<ref name="Chassaigne">{{Ouvrage |auteur1=Philippe Chassaigne |titre=La Grande-Bretagne et le monde |sous-titre=De 1815 à nos jours |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2009 |pages totales=320 |isbn=978-2-200-24598-6 |présentation en ligne={{Google Livres|QrY_44axkTUC|page=PT47}}}}</ref>. Les rivalités impérialistes débouchent au {{XXe siècle}} sur les deux [[Guerre mondiale|guerres mondiales]]. Les empires [[Empire allemand|allemands]], [[Autriche-Hongrie|austro-hongrois]], [[Empire ottoman|ottoman]] et [[Empire russe|russe]] s’effondrent à l’issue de la [[Première Guerre mondiale|Première]] (1914-1918). La [[révolution russe]] de [[1917]] entraîne l’instauration de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] [[Communisme|communiste]] en [[1922]]. La très forte croissance économique des [[années 1920]] mène à la [[Grande Dépression|crise de 1929]]. L’effondrement du système économique et financier mondial se traduit par une forte remontée du nationalisme et de l’impérialisme ([[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]], [[Troisième Reich|Allemagne nazie]], [[Espagne franquiste]], ''[[Estado Novo (Portugal)|Estado Novo]]'' au Portugal...) et se solde par la [[Seconde Guerre mondiale]] (1939-1945), caractérisée par les crimes nazis contre l’humanité (massacres commis par les [[Einsatzgruppen]]) et le [[Shoah|génocide des juifs]] et des [[Porajmos|Roms]]. L’[[Après-guerre]], avec l’introduction de la [[dissuasion nucléaire]] ouvre la [[guerre froide]] qui oppose le [[Bloc de l'Ouest|bloc de l’Ouest]] et le [[Bloc de l'Est|bloc de l’Est]] jusqu’à la [[chute des régimes communistes en Europe]] en [[1989]] et la [[Dislocation de l'URSS|dislocation de l’URSS]] en [[1991]]. C’est la période de la [[décolonisation]] (1945-1975), de la [[Intégration européenne|construction européenne]] ([[Communauté européenne du charbon et de l'acier|CECA]] en [[1951]], [[Communauté économique européenne|CEE]] en [[1957]], [[Union européenne|UE]] en [[1992]]) et des « [[Trente Glorieuses]] », époque de forte croissance et de politiques économiques [[Keynésianisme|keynésiennes]], stoppées par la crise économique déclenchée par le [[Premier choc pétrolier|choc pétrolier de 1973-1974]]. La [[société de consommation]] se développe après la guerre, tandis qu’un mouvement de [[désindustrialisation]] s’amorce au lendemain de la crise de 1974 et ouvre la voie à une [[économie post-industrielle]] ou [[Économie de l'information|de l’information]]. L’arrivée au pourvoir de [[Ronald Reagan]] aux [[États-Unis]] ([[1981 aux États-Unis|1981]]-[[1989 aux États-Unis|1989]]) et de [[Margaret Thatcher]] au [[Royaume-Uni]] ([[1979]]-[[1990]]) ouvre une nouvelle phase [[Néo-conservatisme|néoconservatrice]], [[libéralisme|libérale]] et [[Financiarisation|financiarisée]] de la [[mondialisation]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Laurent Carroué |titre=Atlas de la mondialisation. Une seule terre, des mondes |éditeur=[[Autrement]] |année=2018 |pages totales=98 |isbn=978-2-7467-4647-3 |présentation en ligne={{Google Livres|m-9GDwAAQBAJ|page=PT22}}}}</ref>. == Religion == {{...}} === {{XIXe siècle}} === * '''[[1869]]-[[1870]]''' : [[Premier concile œcuménique du Vatican]], convoqué par [[Pie IX]]. * '''[[1891]]''' : encyclique sociale ''[[Rerum novarum]]'' de [[Léon XIII]]. === {{XXe siècle}} === * '''[[1962]]- [[1965]]''' : [[IIe concile œcuménique du Vatican|concile Vatican II]]. * '''[[1963]]''' : [[encyclique]] ''[[Pacem in Terris]]'' de [[Jean XXIII]]. * '''[[1994]]''' : [[lettre apostolique]] ''[[Tertio millennio adveniente]]'' de [[Jean-Paul II]]. * '''[[1998]]''' : encyclique ''[[Fides et ratio]]'' de [[Jean-Paul II]]. * '''[[2000]]''' : [[Jubilé de l'an 2000]] et repentance de l'Église catholique. == Inventions, découvertes, introductions == === {{XIe siècle}} === * Début de l'introduction de la [[Sciences arabes|science musulmane]] et [[Moyen Âge#Vie intellectuelle|grecque]] en Europe ''via'' [[Sylvestre II|Gerbert d'Aurillac]] : [[algèbre]] ([[Al-Khwârizmî]]), [[astronomie]]. * Apparition de la [[cogue]], navire utilisé dans la [[Hanse]] ([[mer du Nord]], [[Mer Baltique|Baltique]]). * Utilisation de la [[boussole]] par les Chinois, pour la navigation (ils la connaissaient déjà). * Apparition du [[papier]] à San Felipe, en [[Espagne]], en [[1056]], introduit par les musulmans (le papier fut inventé en [[Chine]] vers les {{s2-|II|III|}}). * En Chine, invention des caractères mobiles en [[imprimerie]] ([[1041]]), par un artisan inconnu, rend possible la presse à imprimer. * Introduction du [[zéro]] par [[Sylvestre II|Gerbert d'Aurillac]] (introduit d'Inde par Al-Khwârizmî). * Développement de l'architecture religieuse (architecte lombard [[Guillaume de Volpiano]]). * Technique de [[Peinture (art)|peinture]] ''[[fresque|a fresca]]'', ou ''a fresco'' (fresque). * Développement des [[arts libéraux]] et du [[Comput ecclésiastique|comput]] dans les écoles. * Première [[chanson de geste]] : la [[Chanson de Roland]] (vers [[1098]]). * Invention de la [[Portée (musique)|portée]] musicale par [[Guido d'Arezzo]]. * Invention des degrés de la [[gamme musicale|gamme]] selon les syllabes de l'hymne à saint Jean. * Premières [[tapisserie]]s (Bayeux). * Châteaux forts (en pierre). === {{XIIe siècle}} === * En [[Chine]] : [[Canon (artillerie)|canon]], [[Poudre noire|poudre à canon]], développement de l'industrie du fer (révolution industrielle). * Entre 1120 et 1190, deuxième vague, la plus importante, de l'introduction des [[Renaissance du XIIe siècle#Un apport de connaissances d.C3.A9cisif|sciences et arts musulmans]] en Occident (Tolède, Palerme, Pise, Venise) : mathématiques, astronomie, algèbre, médecine, chimie, pharmacie, mécanique (hydraulique, engins de levage), architecture, musique… * Introduction de la philosophie grecque : [[Aristote]], et bien d'autres. * Introduction de la science grecque : géométrie (Euclide), géographie et techniques de cartographie (Ptolémée), médecine ([[Claude Galien|Galien]], [[Hippocrate]])… * Invention du [[compas (navigation)|compas magnétique]] vers 1100. * Utilisation en Occident d'engins de levage pour les chantiers de [[cathédrale]]s (premiers chantiers de 1137 à 1180). * [[Polyphonie]] en musique ([[École de Notre-Dame|École de Notre-Dame de Paris]] ([[musique]]). * Introduction du [[luth]], du [[psaltérion]], des petites [[Timbales (musique classique)|timbales]], et de la [[lyre]] à trois cordes (par les Arabes). * Introduction du [[collier d'épaule]] (ou collier de harnais), connu en [[Chine]], qui permet le développement de l'[[agriculture]]. * Apparition de [[charrue]]s à roue (''plógr'') en Scandinavie, attestées dans les fouilles archéologiques à partir du {{s-|XII|e}}. Elles remplacent les [[Araire|araires]] rudimentaires (''ardhr'') utilisées depuis la [[Préhistoire]]. === {{XIIIe siècle}} === * En Occident, nouvelle représentation du monde, terre ronde selon la représentation de Ptolémée. * Développement des premières [[université]]s, école [[scolastique]]. * Fin de l'introduction de la philosophie d'[[Aristote]] en Occident. * Introduction des [[moulin à vent|moulins à vent]] depuis l'Orient. * Par les contacts avec les [[Musulman|musulmans]], les [[Normands]] introduisent la [[boussole]] en [[Occident]] et l'utilisent en [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] vers [[Années 1200|1200]]. * Technique du [[vitrail]]. * Introduction de la [[Poudre noire|poudre à canon]] (connue en [[Chine]] pour les [[Feu d'artifice|feux d'artifice]] depuis le {{VIIe siècle}}), * Apparition de grandes [[nef]]s pour le commerce atlantique. * Emploi du [[gouvernail d'étambot]] et de la [[girouette]]. * Premiers [[portulan]]s, donnant une représentation des côtes. * Apparition de la [[brouette]] en [[Occident]]. * La [[quenouille]] est remplacée dans plusieurs régions d’Occident par le [[rouet (outil)|rouet]] actionné au moyen d’une manivelle pour filer les textiles. * premières [[lunettes]] pour [[Presbytie|presbytes]]. * [[horloge]]s mécaniques. === {{XIVe siècle}} === * le [[République de Gênes|Génois]] [[Lancelot Maloisel]] découvre deux îles de l’archipel des [[îles Canaries]]. * apparition du [[papier]] en France, alors que l'apparition en Espagne date de 1056, et l'invention en [[Chine]] des {{-s2-|III|II}} * Perfectionnement du [[métier à tisser]] en [[Italie]] du Nord, en [[Comté de Flandre|Flandre]] et en [[Angleterre]]. * Couple bielle-manivelle, transformant le mouvement rotatif en mouvement alternatif. * [[Engrenage]]s métalliques. * Premières [[horloge]]s mécaniques, vers 1300. * [[arbalète]] et naissance de l'[[artillerie]]. === {{XVe siècle}} === * Début de l'[[imprimerie]] en [[Occident]] ([[Chine]], {{XIe siècle}}), perfectionnements par l’imprimeur allemand [[Johannes Gutenberg]] ([[1453]]) qui consistent en : [[presse typographique]] ; invention des [[Caractère (typographie)|caractères mobiles]] en alliage de plomb (les [[Chinois (nation)|Chinois]] connaissaient déjà les [[Caractère (typographie)|caractères mobiles]]) ; ainsi que des [[Encre|encres]] adhérant au [[métal]]. * Apparition du mot ''[[clavicymbalum]]'' en [[1404]] ([[clavecin]], ''clavicembalo'' en [[italien]]). * [[Perspective (représentation)|Perspective]] en peinture ([[Masaccio]]). * Premières cartographies complètes du monde livrées par les cartographes portugais. * Apparition du [[trois-mâts]] : [[caraque]], navire utilisé par les Espagnols et les Portugais ; [[Caravelle (navire)|caravelle]], navire conçu et utilisé massivement par les Portugais. * Introduction du [[sextant]] en Europe (inventé en Inde). * [[Christophe Colomb]] met le pied en Amérique, plusieurs siècles après les hommes d'[[Erik le Rouge]]. * Développement de la technique de la [[coupole]] en architecture (dôme de Florence). * Généralisation de l'utilisation du [[Compas (navigation)|compas magnétique]] en Occident. * Le système [[Bielle (mécanique)|bielle]]/manivelle, sans doute la plus importante [[innovation]] technique du {{s-|XIV}}, se répand. === {{XVIe siècle}} === * Invention de la « [[munition|cartouche]] de poudre portugaise » par le capitaine portugais {{lien|Vicente Sodré}}, afin d'améliorer la rapidité de rechargement des armes à feu de ses soldats pendant les campagnes portugaises en Orient, un siècle avant la « cartouche française Balt ». * Renouvellement de la technique du [[vitrail]], et perfectionnement de la technique du [[verre]] en Occident. * Toile pour la [[Peinture (art)|peinture]]. * Invention du concept de [[loxodromie]] par le mathématicien portugais [[Pedro Nunes]] permettant de représenter les [[longitude]]s sur les cartes. * Apparition en [[Mongolie]] d’[[Imprimerie|imprimeries]] utilisant des [[Matrice (typographie)|matrices]] de bois, technique sans doute d’origine [[Tibet|tibétaine]] mais utilisée par les [[Ouïghours]] et d’autres peuples d’[[Asie centrale]]. * Expansion de l’agriculture en [[Hongrie]], par l’augmentation des surfaces ensemencées. La faux remplace la faucille. Les gros bourgs de la plaine occupés par les [[Empire ottoman|Turcs]] se spécialisent dans l’élevage intensif des bovins, exportés vers la Hongrie royale, [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et l’[[Allemagne]] (près de {{formatnum:100000}} bêtes par an). === {{XVIIe siècle}} === * Prise de conscience d'une nouvelle représentation du monde, l'[[héliocentrisme]] avec [[Galilée (savant)|Galilée]] (déjà apparue avec Copernic, mais non encore diffusée). * Apparition du premier [[journal]] (''gazzetta'') en [[Italie]]. * [[Pression]], [[Vide (physique)|vide]] ([[Blaise Pascal]]). * [[Télescope]] ([[1630]]). * Introduction du [[triangle]] [[arithmétique]] (improprement appelé [[triangle de Pascal]]). * [[Coordonnées cartésiennes|Système de coordonnées cartésiennes]]. * [[Loi universelle de la gravitation|Force de gravitation]] ([[Isaac Newton]]). * [[Lois de Kepler]] sur le mouvement des [[planète]]s. * [[Mouvement uniformément accéléré]] ([[Galilée (savant)|Galilée]]). * « [[Lois de Snell-Descartes|Loi » de Snell]] (appelée aussi loi de Snell-Descartes) sur l'[[optique]]. * [[Manufacture]]s de [[tapisserie]]s. === {{XVIIIe siècle}} === * Procédé de production de [[Fonte (métallurgie)|fonte]] de fer avec du [[Coke (charbon)|coke]], [[Abraham Darby]], [[1709]]. * [[Géométrie descriptive]] : [[Gaspard Monge]]. * [[Machine à vapeur]] : [[Thomas Newcomen]], [[1712]], [[James Watt]], [[1765]]. * Invention du [[piano-forte]]. * [[Métier à filer]] : [[James Hargreaves]], [[1770]]. * Premier voyage aérien en [[Montgolfière|ballon]], [[Jean-François Pilâtre de Rozier]], [[1783]]. === {{XIXe siècle}} === * Perfectionnements du piano-forte, piano moderne. * [[Métier Jacquard]], métier à tisser automatique (1801). * Utilisation du [[macadam (route)|macadam]] pour le revêtement des routes, [[John Loudon McAdam]] ([[1815]]). * [[Photographie]], [[Nicéphore Niépce]] (1816). * Découverte de la force électromagnétique, Maxwell (1831-1879). * [[Induction électromagnétique]], [[Michael Faraday]] ([[1831]]). * Première bicyclette à pédales [[Kirkpatrick Macmillan]] ([[1839]]). * Premier dirigeable ([[1852]]). * [[Thermodynamique]], Carnot. * [[Chemin de fer]]. * Applications de l'[[électromagnétisme]] en [[électricité]]. * [[Téléphone]], [[Alexander Graham Bell|Graham Bell]] (1876). * [[Moteur à combustion interne]]. * [[Automobile]], [[Gottlieb Daimler]] et [[Carl Benz]] ([[1876]]). * [[Lampe à incandescence|Ampoule électrique]], [[Thomas Edison]] ([[1879]]). * [[Pellicule photographique]], [[George Eastman]] ([[1883]]). * [[Caméra]]. * [[Caméra Cinématographe|Cinématographe]] : [[Auguste et Louis Lumière|frères Lumière]]. * [[Carte perforée|Carte Hollerith]], première utilisation pour le recensement de [[1890]] aux États-Unis. * [[Radiodiffusion|Radio]], [[Guglielmo Marconi]] ([[1895]]<ref name=dateMarconiRadio/>). === {{XXe siècle}} === * Nouvelle représentation du monde : univers composé de galaxies, amas de galaxies, et super-amas de galaxies, Soleil tournant autour du centre de la Voie Lactée, théorie cosmologique de l'[[Univers]] en expansion ([[Big Bang]]), découverte de nouveaux objets célestes (trous noirs, pulsars, quasars…) * Découverte de l'[[interaction forte]] et de l'[[interaction faible]]. * [[Avion]], [[Orville et Wilbur Wright|frères Wright]] ([[1903]]). * Radioactivité naturelle (Becquerel). * Radioactivité artificielle (Curie). * [[Lobotomie]] : [[Egas Moniz]], prix Nobel portugais. * Découverte des nouvelles méthodes de télécommunication : téléphonie fixe puis mobile, télévision, réseaux hertziens. * [[Mécanographie]] : extension à partir de la [[carte perforée|carte Hollerith]]. * Applications électroniques aux [[Technologies de l'information et de la communication|technologies de l'information]] : [[ordinateur]], micro-ordinateur, toile ([[World Wide Web|web]]) et réseau net ([[intranet]], [[extranet]], [[Internet]]…). * Appareils électroménagers. * [[Histoire du vol spatial|conquête spatiale]] : premier homme dans l'espace : [[Youri Gagarine]] ([[1961]]) ; premiers pas sur la Lune : Armstrong, Aldrin (1969). * Satellites artificiels. * Essor de la biologie moléculaire : Structure de la molécule d'ADN ([[James Dewey Watson|Watson]] et [[Francis Crick|Crick]]), élucidation du code génétique, utilisation d'OGM en agriculture. * Diversification des [[divertissement]]s : en plus des [[ordinateur]]s, les [[télévision]]s, ou encore [[Console de jeux vidéo|consoles de jeux]] apparaissent. == Arts et culture == === {{XIe siècle}} === {{...}} === {{XIIe siècle}} === * En [[Europe]], premières constructions de [[Architecture gothique|cathédrales gothiques]] s'appuyant sur la [[Théologie de la Lumière|théologie de la lumière]] ; * le [[Minnesang]] (chant d'Amour) s'épanouit en Allemagne, ainsi que le [[Roman de Renart]] en France ; * apparition de la [[légende]] de [[Tristan et Iseut]] et de la [[chanson des Nibelungen]]. === {{XIIIe siècle}} === * En [[Comté de Flandre|Flandre]], construction généralisée de [[halle (construction)|halles]], [[beffroi]]s, nouvelles enceintes urbaines, [[Béguinages flamands|béguinages]], [[Église (édifice)|églises]], [[collégiale]]s et [[cathédrale]]s. * triomphe du [[Architecture gothique|gothique]], temps des [[cathédrale]]s et de la [[Sainte-Chapelle]], à [[Paris]]. === {{XIVe siècle}} === * Premières [[sculpture]]s selon le style antique grec (Pisano). * Apparition du [[théâtre]], à l'origine [[passion (théâtre)|passions]] jouées devant le [[parvis]] des [[cathédrale]]s. === {{XVe siècle}} === * Naissance d'un mouvement artistique et culturel en [[Italie]] qui va bouleverser l'art en Europe occidentale, la [[Renaissance]]. === {{XVIe siècle}} === * Apogée de la [[Renaissance]]. * Émergence du [[style manuélin]] au Portugal. * 1528 : première création de la [[Commedia dell'arte]]. * Vers 1550 : naissance du [[maniérisme]]. * Vers [[Années 1570|1570 ]]: évolution de l'[[art de la Renaissance]] et du [[maniérisme]], émergence de l'[[Baroque|art baroque]]. === {{XVIIe siècle}} === * Début de l'[[Baroque|âge baroque]] en [[Années 1660|1660]] environ. * Naissance de l'[[opéra]] ([[Jacopo Peri]]) aux alentours de 1650. * Vers 1660 : naissance du [[classicisme]] en France. === {{XVIIIe siècle}} === * Fin de l'[[Baroque|âge baroque]] en [[Années 1770|1770]] environ. * Apogée et fin du [[classicisme]]. * [[Années 1780]] : Émergence du [[romantisme]]. === {{XIXe siècle}} === * [[1822]] : Invention de la [[photographie]] par [[Nicéphore Niépce]]. * [[Années 1830]] : Apogée du [[romantisme]]. * [[1848]] : Rédaction des [[lois de Cambridge]], qui donnent naissance au [[football]] moderne. * [[Années 1850]] : Fin du mouvement du [[romantisme]]. Émergence du mouvement [[Réalisme (littérature)|réaliste]] en [[littérature]] et en [[Peinture (art)|peinture]]. En [[Peinture (art)|peinture]], émergence d'un nouveau mouvement, l'[[impressionnisme]]. * [[Années 1860]] : Émergence du [[Naturalisme (littérature)|naturalisme]]. * [[1891]] : [[James Naismith]] invente le [[basket-ball]]. * [[1895]] : Invention du [[cinéma]] par [[Auguste et Louis Lumière|les frères Lumière]]. === {{XXe siècle}} === * [[1907]] : naissance du [[cubisme]], mouvement artistique marqué par deux figures majeures : [[Pablo Picasso]] et [[Georges Braque]]. Mouvement existant jusqu'en [[1914]]. * [[1916]] : naissance du [[dada]]ïsme, mouvement artistique et culturel né en [[Suisse]] au cours de la [[Première Guerre mondiale]], marqué par la figure du poète [[Tristan Tzara]]. * [[1924]] : naissance du [[surréalisme]], mouvement artistique et culturel créé par [[André Breton]]. Il a fait naître de grands talents comme [[Salvador Dalí]], [[Louis Aragon]], [[Balthus]], [[Paul Éluard]], [[René Magritte]], [[Federico García Lorca]] ou [[Marcel Duchamp]]. Ce mouvement s'essouffla à partir de [[1939]], pour s'éteindre après la [[Seconde Guerre mondiale]]. * [[Années 1930]] : Émergence du mouvement littéraire et philosophique, l'[[existentialisme]], né en [[Allemagne]], puis s'étend développé dans le monde après [[1945]]. Il est représenté par des figures majeures, telles que [[Karl Jaspers]], [[Gabriel Marcel]], [[Martin Buber]], [[Martin Heidegger]], [[Jean-Paul Sartre]], [[Albert Camus]], [[Jacques Lavigne (philosophe)|Jacques Lavigne]] ou [[Simone de Beauvoir]]. * [[1955]] : Naissance du [[Pop art]], illustré par des artistes tels que [[Andy Warhol]] ou [[Roy Lichtenstein]]. * [[Années 1950]] - [[Années 1960]] : Émergence d'un mouvement du cinéma [[France|français]], [[Nouvelle Vague|la Nouvelle Vague]]. Il est représenté par des nouveaux réalisateurs, tels que [[François Truffaut]], [[Jean-Luc Godard]], [[Claude Chabrol]], [[Éric Rohmer]] ou [[Jacques Rivette]]. == Économie et société == {{...}} * {{XIIIe siècle}} : Fondation et essor de la [[Hanse flamande]], dite de Londres. * Milieu du {{XIVe siècle}} : hégémonie de la [[Hanse]] allemande en [[mer Baltique]] et en [[mer du Nord]]. == Références == {{Références | références = <ref name=dateMarconiRadio>Guglielmo Marconi, [http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/1909/marconi-lecture.pdf ''Wireless telegraphic communication''] [La communication télégraphique sans fil] (discours d'acceptation du prix Nobel), 11 décembre 1909.</ref> }} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:2nd millennium|commons titre=Le {{IIe}} millénaire }} * [[Moyen Âge]] * [[Civilisation islamique]] * [[Histoire de la Chine]] * [[Histoire de l'Inde]] * [[Renaissance]] * [[Siècle des Lumières]] * [[Mondialisation]] {{Palette|Portails IIe millénaire}} {{Portail|Moyen Âge central|Moyen Âge tardif|Époque moderne|Époque contemporaine}} [[Catégorie:Millénaire|+0002]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele-de-France
Île-de-France
{{Redirect2|Région parisienne|Île de France|homonymie=Île-de-France (homonymie)}} {{Voir homonymes|IDF}} {{Infobox Région de France | nom = Île-de-France | logo = Région_Île-de-France_(logo).svg | insee = 11 | siège du conseil régional = [[Saint-Ouen-sur-Seine]] | préfecture = [[Paris]] | départements = [[Paris]] (75)<br />[[Seine-et-Marne]] (77)<br />[[Yvelines]] (78)<br />[[Essonne (département)|Essonne]] (91)<br />[[Hauts-de-Seine]] (92)<br />[[Seine-Saint-Denis]] (93)<br />[[Val-de-Marne]] (94)<br />[[Val-d'Oise]] (95) | arrondissements = 25 | cantons = 155 | communes = 1268 | conseil régional = [[Conseil régional d'Île-de-France]] | présidente = [[Valérie Pécresse]] ([[Les Républicains|LR]]) | mandat = [[Élections régionales françaises de 2021|2021]]-[[2028]] | site web = {{Url|https://www.iledefrance.fr/}} | préfet = [[Marc Guillaume (haut fonctionnaire)|Marc Guillaume]] | préfète = | superficie = 12011 | rang superficie = {{13e}} sur 18 | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | rang population = {{1er}} sur 18 | gentilé = Francilien, Francilienne | langue = [[Francien]], [[champenois]] (est de la [[Seine-et-Marne]]), [[normand]] (extrême-nord-ouest des [[Yvelines]] et du Val-d'Oise) }} L{{'}}'''Île-de-France''' ({{MSAPI|/il də fʁɑ̃s/}}<ref group=N>Prononciation en [[français de France]] standardisé retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est une [[Région française|région]] historique et [[Administration publique française|administrative]] [[France|française]]. Il s'agit d'une région très fortement peuplée, qui représente à elle seule 18,8 % de la population de la [[France métropolitaine]] sur seulement 2,2 % de sa superficie, ce qui en fait la région la plus peuplée ({{unité|12.40|millions}} d'habitants en 2022) et la plus densément peuplée ({{unité|1017|hab/km|2}}) de France. Ses habitants sont [[gentilé|appelés]] les ''Franciliens''. Parfois désignée par son ancien nom de « ''[[wikt:région parisienne|région parisienne]]'' », elle est fortement centralisée sur l'[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]], qui s'étend sur 23,7 % de la surface régionale, mais où habite 88,6 % de sa population. L'[[aire d'attraction de Paris]] recouvre, quant à elle, la totalité de la superficie francilienne et des portions de régions limitrophes. Avec un [[produit intérieur brut|PIB]] estimé à {{unité|764,8|milliards}} d'[[euro]]s et un [[PIB par habitant]] de {{unité|62105|euros}} en 2021<ref name=":1">{{Lien web |titre=L'essentiel sur… l'Île‑de‑France {{!}} Insee |url= https://www.insee.fr/fr/statistiques/4481962#titre-bloc-17|site=www.insee.fr |date=20 octobre 2023|consulté le=2023-12-18}}</ref>, c'est la [[Statistique économique sur les régions françaises|région qui produit le plus de richesses en France]]. L'Île-de-France est également un pôle européen de premier ordre puisque c'est la deuxième région européenne pour le produit intérieur brut (PIB) comparé selon la méthode dite « à [[parité de pouvoir d'achat]] » (PPA), juste derrière la [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]], et la sixième région d'[[Europe]] selon le PIB par habitant (PPA), derrière la [[Prague|région métropolitaine de Prague]] en [[Tchéquie]], mais devant les [[Liste des régions de l'Union européenne, de l'Association européenne de libre-échange et des pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne#Irlande|Southern and Eastern]] ([[Dublin]]) en [[Irlande (pays)|Irlande]]<ref>[http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=STAT/10/25&format=PDF&aged=0&language=FR&guiLanguage=fr ''PIB régionaux par habitant en 2007''], [[Eurostat]], 18 février 2010 {{pdf}}. {{Commentaire biblio|Les tableaux indiquent {{unité|513705|millions}} SPA pour la [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]] contre {{nombre|488598|millions}} SPA pour l'Île-de-France en 2007.}}</ref>. La région est limitrophe de cinq autres régions françaises : les [[Hauts-de-France]], au nord, le [[Grand Est]], à l'est, la [[Bourgogne-Franche-Comté]], au sud-est, le [[Centre-Val de Loire]], au sud-ouest, et la [[Normandie (région administrative)|Normandie]], à l'ouest. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Île-de-France}} === Localisation === La géographie de l'Île-de-France est marquée, sur le plan physique, par sa situation au centre d'un [[bassin sédimentaire]], le [[Bassin parisien]], au relief relativement plat, irrigué par un fleuve navigable, la [[Seine]], dont les principaux affluents convergent précisément dans cette région ; par un [[climat]] tempéré et des [[Sol (pédologie)|sols]] agricoles très fertiles, et sur le plan économique, par la présence en son centre de [[Paris]], [[capitale]] et principale [[Unité urbaine|agglomération urbaine]] de la [[France]]. Avec une superficie de {{unité|12012 km2}}, l'Île-de-France est l'une des plus petites [[région française|régions françaises]] (la plus petite de la France métropolitaine après la [[Corse]]), mais de loin la plus importante par sa population (environ {{nombre|12|millions}} d'habitants en 2015, soit un peu moins de 18 % de la population française, [[Département et région d'outre-mer|départements d'outre-mer]] inclus) et par son [[produit intérieur brut]] qui représentait, en 2014, 30,94% du PIB de la France<ref name=":2">{{Lien web |titre=Économie {{!}} La préfecture et les services de l'État en région Île-de-France |url=https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Region-et-institutions/Portrait-de-la-region/Chiffres-cles/Les-chiffres-de-la-region-Ile-de-France/Economie/#:~:text=PIB%20(produit%20int%C3%A9rieur%20brut)%20:,%E2%82%AC%20pour%20la%20France%20m%C3%A9tropolitaine). |site=prefectures-regions.gouv.fr |consulté le=2021-10-18}}</ref>. Concentrant les pouvoirs économiques, administratifs et politiques d'un pays très centralisé, elle est au centre d'un réseau de communication qui se ramifie en étoile autour de Paris. === Liste de points extrêmes === {| class="wikitable" |+Liste des points extrêmes d'Île de France par département. |- !scope=col| Département !scope=col| Nord !scope=col| Est !scope=col| Sud !scope=col| Ouest |- !scope=row| [[Essonne (département)|Essonne]] | [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]] | [[Varennes-Jarcy]] | [[Angerville (Essonne)|Angerville]] | [[Chatignonville]] |- !scope=row| [[Hauts-de-Seine]] | [[Gennevilliers]] | [[Villeneuve-la-Garenne]] | [[Antony]] | [[Vaucresson]] |- !scope=row| [[Paris]] | [[Quai de l'Allier]] ([[19e arrondissement de Paris|{{19e|arrondissement}}]]) | [[Avenue de la Belle-Gabrielle]], [[Bois de Vincennes]] ([[12e arrondissement de Paris|{{12e|arrondissement}}]]) | [[Avenue de Mazagran]] ([[13e arrondissement de Paris|{{13e|arrondissement}}]]) | [[Passerelle de l'Avre]], [[Bois de Boulogne]] ([[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}}]]) |- !scope=row| [[Seine-et-Marne]] | [[Crouy-sur-Ourcq]] | [[Louan-Villegruis-Fontaine]] | [[Beaumont-du-Gâtinais]] | [[Nanteau-sur-Essonne]] |- !scope=row| [[Seine-Saint-Denis]] | [[Tremblay-en-France]] | [[Vaujours]] | [[Noisy-le-Grand]] | [[Épinay-sur-Seine]] |- !scope=row| [[Val-de-Marne]] | [[Fontenay-sous-Bois]] | [[La Queue-en-Brie]] | [[Périgny (Val-de-Marne)|Périgny-sur-Yerres]] | [[Fresnes (Val-de-Marne)|Fresnes]] |- !scope=row| [[Val-d'Oise]] | [[Saint-Clair-sur-Epte]] | [[Vémars]] | [[Bezons]] | [[La Roche-Guyon]] |- !scope=row| [[Yvelines]] | [[Gommecourt (Yvelines)|Gommecourt]] | [[Vélizy-Villacoublay]] | [[Allainville (Yvelines)|Allainville]] | [[Blaru]] |} === Environnement === [[Fichier:Carte foret ile de france.jpg|thumb|Carte des forêts de l'Île-de-France.]] Le territoire de la région est très urbanisé malgré la fragmentation éco-paysagère d'une grande partie du territoire (par les routes) et des grandes vallées de la [[Seine]], de la [[Marne (rivière)|Marne]], et de l'[[Oise (rivière)|Oise]] (par l'urbanisation). Elle possède de grands massifs forestiers ({{unité|285000|ha}} dont {{unité|87000|ha}} de forêt publique) et de nombreux grands parcs urbains qui ceinturent presque la région au sud et au nord (massif des trois forêts). Les trois quarts du territoire régional sont toujours recouverts de forêts ou de terres agricoles. La région a cependant moins perdu de [[biodiversité]] que certaines zones d'agriculture intensive de surface équivalente plus au nord. Cette ceinture forme un réservoir de biodiversité, principalement constitué du Vexin, des forêts de Rambouillet et d'Yvelines, connectés par des vallées de l'Essonne et certaines boucles de la Seine, repérés comme éléments du [[réseau écologique national]]. Selon son [[Profil environnemental local|profil environnemental régional]], l'Île-de-France est du point de vue de la biodiversité dans une situation moyenne à l'échelle du continent européen, plus riche que les régions du Nord, mais moins que celles du sud. Un réseau relictuel et fragile, à conforter de [[corridors biologiques]] a permis un minimum de dispersions animales et végétales entre les grands noyaux de nature (massifs [[forêt|forestiers]], [[zones humides]]) par la Carte des corridors biologiques d'intérêt régional<ref>{{pdf}} [http://www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr/profilenvironnement/5cartes/Carte_6.pdf carte des corridors biologiques d'intérêt], sur ile-de-france.ecologie.gouv.fr</ref>. La région est à 80 % constituée d'espaces naturels et ruraux, 20 % du territoire étant construit. On y trouve {{nombre|228|espèces}} d'oiseaux sur les {{nombre|375|observables}} en France, {{nombre|18000|espèces}} d'insectes sur {{nombre|35200}} les plus facilement observables et {{nombre|60|espèces}} de mammifères sur 121, ou encore {{nombre|1620|espèces}} et sous-espèces de plantes sur {{nombre|6000}}. Les données communiquées par les autorités sur la qualité de l'air en région Île-de-France seraient délibérément faussées, les niveaux de pollution étant nettement plus élevés que les données officielles, selon une enquête du journal ''Le Parisien''. Interrogé par le quotidien, le journaliste Jean-Christophe Brisard explique que ces données sont faussées « parce qu’au lieu d’avoir des pics de pollution quelques jours par an, on serait presque toujours en pic »<ref>{{Article|auteur1=Émilie Torgemen|titre=«On ment à la population» : le scandale de l’air pollué en France|périodique=Le Parisien|date=11 mars 2019|lire en ligne=http://www.leparisien.fr/societe/on-ment-a-la-population-le-scandale-de-l-air-pollue-en-france-11-03-2019-8029620.php#xtor=AD-1481423552}}</ref>. La région parisienne est touchée par le problème des décharges sauvages. La très grande majorité de ces déchets proviennent d'artisans et d'entreprises du BTP<ref>{{lien web |auteur=AFP |titre=En région parisienne, la maladie chronique des décharges sauvages |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-region-parisienne-la-maladie-chronique-des-decharges-sauvages_123307 |site=Sciences et Avenir |date=20-04-2018 |consulté le=05-07-2020}}.</ref>. Les études de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] menées sur l’Île-de-France révèlent que 31 % des {{nb|1600 espèces}} de [[fougères]] et [[plantes à fleurs]] sont menacées de disparition, 27 % des [[papillons de jour]], 30 % des [[chauves-souris]], ou encore 39 % des [[Oiseau nicheur|oiseaux nicheurs]]. Sans être menacées de disparition, certaines populations « encore abondantes il y a peu » ont considérablement diminué, comme certaines espèces de chauve-souris ([[Pipistrellus pipistrellus|pipistrelles communes]] et [[Nyctalus noctula|noctules communes]]) ou d'oiseaux, dont les [[hirondelle]]s et le [[moineau domestique]], qui a perdu 73 % de ses effectifs parisiens entre 2004 et 2017. L'usage des [[pesticide]]s, l'[[urbanisation]] et le [[réchauffement climatique]] semblent en être les principales causes<ref>https://actu.orange.fr/societe/environnement/la-nature-bouleversee-par-l-homme-encore-plus-fragile-en-ile-de-france-CNT000001gCI15/photos/vue-d-un-champ-a-l-ouest-de-paris-le-27-juin-2018-69e615e10b37d21a6ed1bfcb6fce9a75.html</ref>. En 2019, selon la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs, sur les 14 espèces de rapaces diurne d'Île-de-France, huit sont menacées d'extinction<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Inquiétude sur le sort des rapaces en Ile-de-France |url=https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/inquietude-sur-le-sort-des-rapaces-en-ile-de-france-3926387 |périodique=[[Le Journal du dimanche]] |date=19/10/2019 |consulté le=2019-10-21}}.</ref>. {| class="center" |+ Comparaison des pollutions PM10 |- | {{Graph:Chart|width=120|height=120|type=pie|legend=Composition des PM10 en site urbain, pollution de fond |colors=#008b8b,#00ced1,#ff7f50,#ffd700,#a9a9a9,#86aae0,#db7093,#ba55d3,#b22222,#deb887,#228b22,#d38d5f,#32cd32,#b9b9b9,#c9c9c9,#d9d9d9,#e9e9e9,#f9f9f9, |x=Non déterminé,Ammonium,NaCl,Sulfates,Nitrates,Matières organiques,Poussières minérales,Carbone élémentaire |y1=27,7,4,13,15,20,9,5 |y2=8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,9,9,9,9,9,9|showValues=}} |- | {{Graph:Chart|width=120|height=120|type=pie|legend=Composition des PM10 en site trafic, pollution de proximité |colors=#008b8b,#00ced1,#ff7f50,#ffd700,#a9a9a9,#86aae0,#db7093,#ba55d3,#b22222,#deb887,#228b22,#d38d5f,#32cd32,#b9b9b9,#c9c9c9,#d9d9d9,#e9e9e9,#f9f9f9, |x=Non déterminé,Ammonium,NaCl,Sulfates,Nitrates,Matières organiques,Poussières minérales,Carbone élémentaire |y1= 19,4,3,10,10,22,19,13 |y2=8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,8,9,9,9,9,9,9|showValues=}} |- || Source ORS-IDF<ref name="ors-idf.org">http://www.ors-idf.org/dmdocuments/erpurs_synth_poll_prox.pdf</ref>. |} === Géologie === En dehors des zones construites le long des rivières, les carrières et zones rocheuses exploitables sont encore nombreuses dans la région. On trouve du [[gypse]] au Nord ([[Cormeilles-en-Parisis]], [[Forêt de Montmorency|butte de Montmorency]], monts de la Goële{{etc.}}), beaucoup de [[sablon (géologie)|sablons]] notamment dans le [[Gâtinais]] et les boucles de la Marne, de l'[[argile]] autour de la ville de [[Provins]] ([[Seine-et-Marne]]) et dans le [[Mantois]] ainsi que du [[calcaire]] aux limites [[Champagne-Ardenne|champenoises]] et le long du [[Loing]]<ref>''Services Collectifs des Espaces Naturels et ruraux d'IDF''</ref>. {{article détaillé|Géologie de l'Île-de-France selon l'échelle des temps géologiques}} === Relief === {{boîte déroulante|titre=Cartes détaillées de l'Île-de-France.|align=center|alignB=left|contenu= {{Carte/Île-de-France|type=administrative|légende=Voir la carte administrative}} {{Carte/Île-de-France|type=relief|légende=Voir la carte physique}}}} Le point culminant de la région d'Île-de-France, au sens administratif, est situé à [[Neuilly-en-Vexin]] ([[Val-d'Oise]]) sur les [[buttes de Rosne]] et culmine à {{unité|216|mètres}}. Le point le plus bas est à {{unité|11|mètres}} à [[Port-Villez]] (Yvelines). L'altitude moyenne est de {{unité|108|mètres}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les treize nouvelles régions visualisées sans carte|url=https://www.liberation.fr/france/2015/12/04/les-treize-nouvelles-regions-visualisees-sans-carte_1418026|site=Libération.fr|date=2015-12-04|consulté le=2019-10-16}}</ref>. Le point le plus haut de la région historique, qui comprend des terres hors de la région administrative actuelle (notamment dans l'actuel département de l'[[Oise (département)|Oise]]), est le mont Pagnotte, en [[forêt d'Halatte]] au nord de [[Senlis (Oise)|Senlis]] qui culmine à {{unité|221|mètres}}. La [[colline d'Élancourt]] (anciennement colline de la Revanche) est plus haute avec ses {{unité|231|mètres}}, mais il s'agit d'une colline en partie artificielle, élevée avec les remblais de construction de la ville nouvelle de [[Saint-Quentin-en-Yvelines]] : son sommet n'est pas d'origine naturelle. Le point culminant de Paris et de sa proche banlieue (départements 75, 92, 93 et 94) se trouve dans la forêt de [[Meudon]] qui culmine à {{unité|180|mètres}}. === Hydrographie === La région Île-de-France est entièrement comprise dans le [[bassin versant]] de la [[Seine]]. Tous les cours d'eau de la région sont des [[affluent]]s ou des sous-affluents de la Seine. Nombre des rivières sont drainées par les grands affluents de la rive droite ([[Marne (rivière)|Marne]], [[Oise (rivière)|Oise]], [[Epte]]) ou de la rive gauche ([[Eure (rivière)|Eure]]). Cette dernière bien qu'elle ne coule pas en Île-de-France, reçoit de nombreuses rivières issues du sud et de l'ouest des Yvelines ([[Drouette]], [[Vesgre]]…)<ref>{{Lien web | url=http://www.eau-seine-normandie.fr/fileadmin/mediatheque/rivieres-ile_de_france/Images/RIVIERESILEDEFRANCE.pdf | titre=Carte du réseau hydrogrpahique de l'Île-de-France | éditeur=Agence de l'eau Seine-Normandie| consulté le=22 juin 2011}}.</ref>. Les cours d'eau principaux (Seine, Marne et Oise) sont navigables et se caractérisent par leurs nombreux [[méandre]]s, boucles typiques de l'Île-de-France qui ont modelé le paysage. La formation de ces méandres s'explique par la très faible pente de ces cours d'eau. L'altitude du terrain totalement aléatoire (oscillant toujours entre 10 et {{unité|200|m}}) a laissé, souvent aux abords des boucles, des lacs et des étangs aujourd'hui aménagés en bases de loisirs (Moisson-Mousseaux, Cergy-Neuville, Villeneuve-Saint-Georges, etc.). === Climat === La région Île-de-France bénéficie d'un [[climat tempéré]], modéré par des influences océaniques. La température moyenne s'élève à {{unité|11|°C}} et les précipitations moyennes à {{unité|600|mm}}. == Urbanisme == [[Fichier:Île-de-France.jpg|thumb|Aire urbaine et zones de l'Île-de-France.]] === Occupation des sols === Malgré sa forte urbanisation qui la situe au premier rang national sur ce plan, l'Île-de-France est majoritairement agricole et rurale pour ce qui est de l'occupation des sols<ref name="GrandeRégionAgricole">{{Lien web |titre=Dossiers : L'Île-de-France, première région urbaine de France est aussi une grande région agricole et rurale |url=https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Region-et-institutions/L-action-de-l-Etat/Agriculture-foret-developpement-rural-et-alimentation/Agriculture-et-Alimentation2/L-Ile-de-France-premiere-region-urbaine-de-France-est-aussi-une-grande-region-agricole-et-rurale |date=25 février 2020 |site=prefectures-regions.gouv.fr |consulté le=6 octobre 2020}}.</ref> : sur ses {{unité|12070|km|2}}, environ 50 % sont consacrés à l'[[agriculture]]<ref>http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files//crocis/wysiwyg/CC-secteurs-actvite-2019.pdf</ref>{{,}}<ref name="GrandeRégionAgricole"/> (une des plus productives de France) et environ 23 % à la [[forêt]] ({{Unité|287000 hectares}}), contre une moyenne nationale de 30 %<ref name="GrandeRégionAgricole"/>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Une richesse naturelle insoupçonnée |url=https://www.onf.fr/onf/+/78::lonf-en-ile-de-france.html |site=onf.fr |consulté le=6 octobre 2020}}.</ref>. Parmi les plus importantes forêts de la région, on peut citer celles de [[Forêt de Fontainebleau|Fontainebleau]], [[Forêt de Rambouillet|Rambouillet]], [[Forêt de Montmorency|Montmorency]], [[Forêt de Saint-Germain-en-Laye|Saint-Germain-en-Laye]] et [[Forêt de Sénart|Sénart]]. Cependant, la progression de l'urbanisation continue, année après année, de grignoter la surface agricole qui a perdu mille kilomètres carrés au cours des cinquante dernières années face à l'[[étalement urbain]] et aux développements des infrastructures. === Logement === Avec {{unité|1263700|logements}} locatifs sociaux, l’Île-de-France totalise 26 % du [[Logement social en France|parc social]] de la [[France métropolitaine]]<ref>{{lien web|url=https://www.iau-idf.fr/savoir-faire/societe-et-habitat/habitat-et-logement/chroniques-de-la-reforme-du-logement/faut-il-reduire-le-nombre-doperateurs-pour-maintenir-la-dynamique-du-logement-social.html|titre=Faut-il réduire le nombre d’opérateurs pour maintenir la dynamique du logement social ?|site=iau-idf.fr|date=6 juin 2018|auteur=Cécile Hagmann, Hélène Joinet|consulté le=7 juin 2018}}</ref>. Les créations de logements sociaux dans la région ont atteint en 2024 leur plus bas niveau depuis seize ans alors que les demandes sont en augmentation. Fin décembre 2023, il y avait 836 000 demandes de logements sociaux, soit deux fois plus qu’en 2010. La région compte 1,3 million de personnes mal logées ou sans domicile<ref>{{Article | langue = fr | titre = En Ile-de-France, la chute de la production HLM suscite une mobilisation inédite | périodique = Le Monde.fr | date = 2024-02-21 | lire en ligne = https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/21/en-ile-de-france-la-chute-de-la-production-hlm-suscite-une-mobilisation-inedite_6217778_3224.html | consulté le = }}</ref>. Les catégories socioprofessionnelles les plus favorisées représentent en 2018 73 % des transactions de logements contre 60 % en 1998. Inversement, la part des employés et ouvriers achetant un logement est tombé de 27 % à 19 %<ref>{{lien web |titre=Ouvriers et employés ont totalement disparu du marché immobilier parisien |url=https://immobilier.lefigaro.fr/article/ouvriers-et-employes-ont-totalement-disparu-du-marche-immobilier-parisien_d81a5b44-b13f-11e9-ab5f-6e2ebdddf449/ |site=Le Figaro |consulté le=05-07-2020}}.</ref>. === Transports === {{Article détaillé|Transports en Île-de-France}} [[Fichier:Paris europe train map fr.png|thumb|Durée de voyage en train depuis Paris par le train (2007). La mise en service du [[LGV Est européenne|TGV-Est]] vers l'est de la France et l'Allemagne et de la [[LGV Sud Europe Atlantique]] vers Bordeaux ont modifié les données.]] [[Fichier:A86 BP.svg|vignette|Plan schématique du [[boulevard périphérique de Paris]] (en noir) et des autres autoroutes de la [[Petite Couronne]].]] Tous les [[mode de transport|modes de transport]] urbains ou presque, sont représentés en Île-de-France. Malgré sa position en marge de la [[Mégalopole européenne|banane bleue]] européenne, l'Île-de-France et en particulier l'[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]] dispose d'atouts qui contribuent à en faire un pôle essentiel des transports européens : poids économique de la région, position sur des axes de circulation importants entre nord et sud de l'Union, qualité du réseau existant (en particulier du réseau [[TGV]] qui désormais la connecte à cinq pays européens), poids de Paris en tant que centre [[Tourisme|touristique]], première ville mondiale pour les congrès… Jusque dans les années 1960, le métro était presque cantonné à Paris ''intra-muros'', ayant en plusieurs décennies étendu encore relativement peu les terminus de ses stations à la proche banlieue (ce qu'il fit ensuite progressivement), le bus et le train de banlieue restant les transports principaux pour la banlieue et grande couronne. En [[1969]], le premier tronçon du métro régional, futur RER, fut inauguré : ce nouveau parcours reliant la [[Gare de Nation|Nation]] à [[Gare de Boissy-Saint-Léger|Boissy-Saint-Léger]], complètement électrifié, fut réalisé en grande partie sur l’ex « [[ligne de Paris-Bastille à Marles-en-Brie|ligne de Vincennes]] » auparavant desservie par des trains à vapeur et diminua considérablement les temps de parcours. L’année suivante, une liaison ferroviaire directe [[Gare de Charles-de-Gaulle - Étoile|Étoile]] – [[Gare de la Défense|la Défense]] à grand gabarit fut mise en service, dix ans après les débuts de la construction du nouveau quartier d’affaires. Elle fut prolongée vers la nouvelle [[gare d'Auber]] dans le quartier de l’Opéra en [[1972]], puis à l’ouest vers [[Gare de Saint-Germain-en-Laye|Saint-Germain-en-Laye]] en intégrant une partie de la [[ligne de Paris-Saint-Lazare à Saint-Germain-en-Laye|ligne historique]] en [[1973]]. En [[1977]], la traversée de Paris par le nouveau [[RER A]] fut achevée par la liaison entre les stations Auber et [[Gare de Châtelet - Les Halles|Châtelet - Les Halles]], tandis qu’une nouvelle branche en direction de [[Marne-la-Vallée]] fut construite. En même temps, la [[ligne de Sceaux]] desservant la [[vallée de Chevreuse]] et le sud-est des [[Hauts-de-Seine]] fut prolongée vers le nouveau cœur du réseau aux [[Gare de Châtelet - Les Halles|Halles]] et devint le [[RER B]]. Au cours des années suivantes, ces deux lignes furent prolongées en empruntant des voies de chemin de fer déjà existantes ou prolongées mais exploitées avec d’autres trains de la [[SNCF]] ayant pour terminus les gares de surface, vers le nord-est et l’[[aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle|aéroport de Roissy]] pour le RER B, vers la ville nouvelle de [[Cergy-Pontoise]] pour le RER A. Ce réseau fut ensuite complété par la création de nouvelles liaisons ferroviaires traversant Paris, dont seuls les tunnels passant sous le centre-ville étaient nouveau : [[RER C]] connectant les réseaux de banlieue des [[gare des Invalides]] et d’[[Gare de Paris-Austerlitz|Austerlitz]] à partir de [[1979]] puis la [[vallée de Montmorency]] en [[1988]] ; [[RER D]] reliant le réseau de la [[Paris-Gare-de-Lyon|Gare de Lyon]] aux Halles et à la [[Pays de France|plaine de France]] au nord en [[1987]] ; puis [[RER E]] destiné à délester le RER A d’une partie de son trafic, mais non achevé avant les années 2020 au moins. En [[1990]], les tramways qui avaient été complètement abandonnés et dont la dernière rame avait circulé dans Paris en 1937, reprirent naissance sous forme plus moderne, avec des véhicules plus confortables et entièrement électrifiés, cette fois pour desservir les banlieues dans le cadre d’un projet de rocade à quelques kilomètres des limites de Paris, réalisé en partie seulement. Le [[Ligne 1 du tramway d'Île-de-France|T1]], au Nord-Est de la capitale, en fut le premier tronçon, nouvellement construit sur les chaussées jusque-là réservées aux voitures. Le [[Ligne 2 du tramway d'Île-de-France|T2]] à l’Ouest, reprenant en grande partie la « [[Ligne de Puteaux à Issy-Plaine|ligne des Moulineaux]] » peu rentable à partir de [[1997]], fut un succès et une reconversion similaire fut effectuée au nord-est ([[Ligne 4 du tramway d'Île-de-France]]) pour la « [[ligne de Bondy à Aulnay-sous-Bois|ligne des Coquetiers]] ». Sur les [[boulevards des Maréchaux]], qui formaient une limite entre la partie urbanisée de la ville de Paris et l'ancienne zone ''non aedificandi'' correspondant à celle des fortifications de Thiers – sur laquelle des ensembles de logements à bon marché (HBM), différents équipements et le boulevard périphérique ont été bâtis –, circulaient les autobus de la ligne de petite ceinture (le PC). Le tramway T3 remplace progressivement le bus PC, avec les actuelles lignes [[Ligne 3a du tramway d'Île-de-France|T3a]] et [[Ligne 3b du tramway d'Île-de-France|T3b]]. De plus en plus de lignes de tramways inter-banlieue, dont le manque se faisait sentir pour les salariés devant se rendre de leur domicile à leur travail, soit en passant par Paris, soit par de multiples changements de bus, sont construites. L’agglomération parisienne s'étendant et devenant de plus en plus peuplée au fil des années (extension de l'urbanisation), des projets de construction de tramways de grande banlieue sont en cours, dont l'un correspondant à une « grande ceinture », analogue mais en transport en commun à la [[Francilienne]] utilisée par les voitures automobiles. Une ligne de télécabines, à l'instar de celle enjambant la Tamise à Londres, ou de celle de Cologne, devrait être construite également vers 2016 au-dessus de Créteil, pour désengorger en « hauteur », la circulation toujours très intense du Carrefour Pompadour (le métro et train y existant déjà eux-aussi). Le [[transport fluvial]] de voyageurs est relativement peu répandu en raison de sa commodité moins grande et de son accès restreint, dû à la nécessité de relier un point à l'autre devant être situés sur la Seine, voire l'Oise ou la Marne (ou encore les canaux Saint-Martin ou de Saint-Denis, mais avec des écluses) ou depuis quelques ports fluviaux. L'usage du « batobus » est néanmoins de plus en plus prisé. ==== Infrastructures ==== ===== Réseau routier ===== Le réseau routier comporte environ {{unité|800|km}} d'autoroutes en Île-de-France. On distingue une dizaine de radiales : les principales étant l'[[Autoroute A6 (France)|Autoroute du Soleil]] ([[Dijon]], [[Lyon]], [[Marseille]]), [[Autoroute A1 (France métropolitaine)|du Nord]] (Lille), [[Autoroute A13 (France)|de Normandie]] ([[Rouen]], [[Caen]], [[Le Havre]]), [[Autoroute A4 (France)|de l'Est]] ([[Reims]], [[Metz]], [[Nancy]], [[Strasbourg]]), et l'[[Autoroute A10 (France)|Aquitaine]] et l'[[Autoroute A11 (France)|Océane]] ([[Nantes]], [[Bordeaux]], [[Rennes]]) ainsi que des autoroutes concentriques : le [[boulevard périphérique de Paris|périphérique]] entoure le Paris historique, l'[[Autoroute A86 (France)|A 86]], la proche banlieue et la [[Francilienne]] en cours de bouclage est située à une dizaine de kilomètres plus à l'extérieur. En Île-de-France, les principaux axes de circulation incluant des autoroutes urbaines côtoient des zones densément peuplées très avoisinantes ces axes routiers, ce qui conduit 58 % des Franciliens à ressentir les effets de la pollution atmosphérique sur leur santé ou celle de leur entourage proche<ref name="ors-idf.org"/>. ===== Réseau ferroviaire ===== {{Article détaillé|Transport en commun en Île-de-France}} [[Fichier:SNCF TGV PBKA 4343.JPG|thumb|TGV [[Thalys]] en [[gare de Paris-Nord]].|gauche]]Paris dispose de six grandes gares de chemin de fer terminus assurant à la fois un trafic grandes lignes et banlieue. Chaque gare dessert à la fois une portion de la banlieue et est un point de départ de grandes lignes vers les autres régions de France et l'étranger. Le réseau ferré de l'agglomération parisienne comporte environ cinq cents gares et mille cinq cents kilomètres de lignes pratiquement entièrement électrifiées en {{unité|25|kV}} alternatif ou en {{unité|1500|V}} continu. ===== Réseau fluvial ===== L'Île-de-France dispose d'un réseau de {{unité|700|km}} de voies navigables<ref name="Tourisme fluvial">[http://www.iau-idf.fr/nos-etudes/detail-dune-etude/etude/le-tourisme-fluvial-en-ile-de-france-une-image-a-valo.html IAU IdF - Le tourisme fluvial en Île-de-France : une image à valoriser.]</ref>. ===== Aéroports ===== [[Fichier:Charlesdegaulleairportaerial.jpg|thumb|Vue aérienne du complexe aéroportuaire de [[Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle|Paris-Charles de Gaulle]].]] Paris possède trois aéroports, qui ont accueilli {{nombre|95.4|millions}} de passagers et {{nombre|2|millions}} de tonnes de fret en 2015 : * l'[[aéroport de Paris-Le Bourget]] : historiquement le premier aéroport, trop proche du centre-ville, est aujourd'hui réservé à l'aviation d'affaires ; * l'[[aéroport de Paris-Orly]] : créé après la Seconde Guerre mondiale, est dédié au trafic intérieur non desservi par le [[TGV]] et à la desserte de l'Europe du Sud et de l'Afrique du Nord ({{nombre|29.7|millions}} de passagers)<ref>[http://www.aeroport.fr/view-statistiques/paris-orly Trafic de l'aéroport de Paris-Orly], consulté le 6 février 2016 sur le site de l'Union des aéroports français</ref> ; * l'[[aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle]] : le plus récent ([[1974]]), reçoit aujourd'hui l'essentiel du trafic international ({{nombre|65.7|millions}} passagers)<ref>[http://www.aeroport.fr/view-statistiques/paris-charles-de-gaulle Trafic de l'aéroport de Paris Charles de Gaulle], consulté sur le site de l'Union des aéroports français le 6 février 2016</ref> et du fret. Deux autres sont beaucoup plus éloignés du centre-ville de Paris : * l'[[aéroport de Paris-Beauvais|aéroport de Beauvais-Tillé]] : situé à environ {{unité|70|km}} de la capitale, il est utilisé par les compagnies à bas coût desservant Paris ({{nombre|4.3|millions}} de passagers en 2015)<ref>[http://www.aeroport.fr/view-statistiques/beauvais-tille Trafic de l'aéroport de Beauvais - Tillé], consulté sur le site internet de l'Union des aéroports français le 6 février 2016</ref> ; * l'[[aéroport Châlons-Vatry|aéroport de Paris - Vatry]] : situé près de [[Châlons-en-Champagne]], donc éloigné de la capitale, spécialisé dans le fret aérien, il reste, malgré une forte croissance de son trafic jusqu'en 2013, un aéroport relativement secondaire ({{nombre|83700|passagers}} en 2015). ===== Héliport ===== Paris possède aussi un [[héliport]], situé dans le {{15e|arrondissement}} mais au sud du boulevard périphérique, en limite de la commune d'[[Issy-les-Moulineaux]], ce qui explique son nom ([[héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux - Valérie André|héliport de Paris - Issy-les-Moulineaux]]). Le site est exploité par [[Groupe ADP|Aéroports de Paris]]<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Deharo|prénom1=Ambre|titre=Paris va-t-elle perdre son héliport ?|url=https://www.capital.fr/lifestyle/paris-va-t-elle-perdre-son-heliport-1343006|site=Capital.fr|date=2019-06-26|consulté le=2019-10-17}}</ref>. ===== Pistes cyclables ===== En 2019 on compte {{unité|591|km}} de pistes cyclables<ref name="Vélo2019">{{Lien web |auteur=Sébastian Compagnon |titre=La Région Île-de-France veut multiplier par trois les déplacements à vélo |url=http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/la-region-ile-de-france-veut-multiplier-par-trois-les-deplacements-a-velo-13-03-2019-8031105.php |périodique=[[Le Parisien]] |date=13/03/2019 |consulté le=2019-10-17}}.</ref>. ==== Mobilité ==== Un jour ouvré, on compte environ vingt-trois millions de déplacements mécanisés en Île-de-France (soit deux tiers des déplacements). Plus de la moitié de ceux-ci sont effectués par des véhicules privés (le parc est supérieur à quatre millions de voitures) ou par des véhicules utilitaires. Le solde est assuré par les transports en commun. Le trafic routier a connu une forte croissance durant les [[années 1980]], mais cette progression n'a pas été linéaire et tend à ralentir depuis 1992, en particulier dans la zone agglomérée. Les déplacements routiers demeurent prépondérants, mais les flux tendent à se modifier au fil du temps. Si les axes radiaux et le [[Boulevard périphérique de Paris|boulevard périphérique]] voient leur fréquentation stagner voire diminuer, les axes de rocade voient leur trafic augmenter, provoquant des phénomènes de saturation chroniques, à l'exemple du tronc commun des autoroutes [[Autoroute A4 (France)|A4]] et [[Autoroute A86 (France)|A86]] dans le [[Val-de-Marne]]. Cette évolution est en relation avec le développement des emplois, commerces et services en banlieue, alors que l'emploi régresse dans Paris intra-muros, les transports en commun demeurant peu compétitifs pour des déplacements en rocade<ref>[http://www.iau-idf.fr/nos-etudes/detail-dune-etude/etude/la-circulation-routiere-en-ile-de-france.html IAU IdF - La circulation routière en Île-de-France. Évolution des flux et conditions de circulation dans la zone centrale]</ref>. ===== Vélo ===== En 2019, la part du vélo dans les déplacements quotidien est de 2 %<ref name="Vélo2019" />. Si cette part était en augmentation à Paris au début des années 2000, elle restait stable voire en baisse dans les autres départements de la région<ref>[http://www.stif.org/IMG/pdf/4.marche_et_velo_en_IDF.pdf ''Mobilité et transports en Île-de-France''], [[Île-de-France Mobilités|STIF]] {{pdf}}</ref>. ===== Transports en commun ===== {{Article détaillé|Transport en commun en Île-de-France}} [[Fichier:Le tramway - Flickr - besopha.jpg|thumb|Le [[Tramway d'Île-de-France|tramway francilien]].]] Les [[Transport en commun|transports en commun]] de l'agglomération parisienne offrent plusieurs modes de transports distincts. La ville de Paris et sa proche banlieue sont accessibles par le [[Métro de Paris|métro]], un système ferroviaire où les stations sont très proches. Au-delà des limites de la ville, l'Île-de-France est couverte par les trains des réseaux [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]] et [[Transilien]], créant un réseau ferroviaire étendu. L'offre est complétée localement par un réseau extensif de lignes d'[[Autobus d'Île-de-France|autobus]] et quelques lignes de [[Tramway d'Île-de-France|tramways]]. L'organisation des transports en commun de la région relève de [[Île-de-France Mobilités]], anciennement le ''Syndicat des Transports d'Île-de-France (STIF)'', établissement public composé de la région Île-de-France, de la ville de Paris et des sept autres collectivités départementales de la région. ÎdF Mobilités organise, coordonne et finance les transports publics de voyageurs assurés par la [[Régie autonome des transports parisiens]] (RATP), la [[Société nationale des chemins de fer français|SNCF]] et l'[[Organisation professionnelle des transports d'Île-de-France]] (OPTILE) qui regroupe 80 entreprises privées exploitant des lignes régulières d'autobus dans la région. Les principaux transports en commun d'Île-de-France sont : * [[Métro de Paris]] : {{nombre|16|lignes}} exploitées par la RATP, desservant Paris ''intra-muros'' et la proche banlieue. Il a été ouvert en 1900, et totalise aujourd'hui {{nombre|304|stations}} et {{unité|225|km}} de voies. Il est emprunté par environ {{nombre|1|milliard}} de personnes à l'année. * [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]] : trains desservant à la fois Paris et la banlieue proche, moyenne ou grande. Il comporte {{nombre|5|lignes}} : les lignes A et B sont exploitées en commun par la RATP et la SNCF et les lignes C, D et E sont exploitées par la SNCF. * [[Tramway d'Île-de-France]] : {{nombre|14|lignes}} (dont {{nombre|9|exploitées}} par la RATP, la ligne T4 étant exploitée par la SNCF, la ligne T9 par Keolis et les lignes T11, T12 ,T13 par Transkeo filiale commune de Keolis et SNCF.). La première ligne est entrée en service en 1992. * [[Transilien]] : réseau de transport express régional (TER) de [[SNCF Voyageurs]] qui comporte, outre les lignes de [[Réseau express régional d'Île-de-France|RER]] et la ligne T4 du tramway précédemment citées, {{nombre|9|autres}} lignes de trains de banlieue. * [[Autobus d'Île-de-France|Bus]] : environ {{Unité|1500|lignes}} de bus parcourent la région, dont plus de {{nombre|350|exploitées}} par la seule [[Régie autonome des transports parisiens|RATP]] pour Paris et sa proche banlieue, et les autres par [[Keolis]], [[Transdev]], [[RATP Cap Île-de-France]] et d'autres opérateurs indépendants regroupés au sein de l'[[Optile]]. ===== « Vélib' » et « Autolib' » ===== {{Article détaillé|Vélib' Métropole|Autolib' (Paris)}} En 2007, la [[mairie de Paris]], décide, face au nombre important de cyclistes et de pistes cyclables, de mettre à disposition, pour des périodes allant d'une demi-heure à un an moyennant caution et abonnement dans ce cas, des vélos répartis et stationnés à différents endroits stratégiques de la capitale. L'utilisateur prend l'un des vélos de son choix disponible à l'une des stations du service [[Vélib' Métropole|Vélib']], et peut le ramener à une autre station avec emplacements disponibles Vélib'. Au départ uniquement situés dans Paris, les points des Vélib' sont étendus progressivement, tout comme, par la suite, les [[Autolib' (Paris)|Autolib']], dans la banlieue parisienne. Les pistes cyclables sont de mieux en mieux aménagées, permettant éventuellement aux [[Patinage à roulettes|rollers]] ou [[skateboard]]s, sous toute réserve, d'y circuler aussi. En 2011, un service d'autopartage de petites voitures électriques est lancé sous le nom d'Autolib'. Il est nécessaire de s'inscrire au préalable dans une des stations plus spécifique en présentant sur machine, le permis de conduire. ===== Trafic ferroviaire grandes lignes ===== Environ mille trains de grandes lignes quittent chaque jour ouvré les six grandes gares tête de ligne parisiennes. Ces trains desservent l'essentiel des villes de France, ainsi que de nombreuses villes d'Europe occidentale. Le trafic est en augmentation avec l'ouverture de lignes à grande vitesse en direction de la [[Grande-Bretagne]], de la [[Belgique]] et de l'[[Allemagne]] en particulier. La [[Paris-Gare-de-Lyon|gare de Lyon]] se place en tête, suivie des [[Gare de Paris-Nord|gares du Nord]] et [[Gare de Paris-Montparnasse|Montparnasse]]. Le développement du TGV a permis la création de liaisons directes entre métropoles de [[Province (littérature)|Province]], mais passant par le réseau francilien. La réalisation de la [[LGV Interconnexion Est]] en 1994 a ainsi permis le net développement des relations entre le Nord et le [[Grand Sud-Est français|Sud-Est]] ou le [[Grand Ouest français|grand Ouest]], mais ces liaisons profitent également à la région par la présence de gares, permettant d'assurer un meilleur remplissage des trains et un allègement de la charge des grandes gares parisiennes, pour l'essentiel au bord de la saturation. Le trafic grandes lignes (environ {{nombre|50|millions}} de passagers en [[2004]] toutes gares confondues) s'est considérablement développé avec les [[TGV]] qui partent de la [[Paris-Gare-de-Lyon|Gare de Lyon]], de la [[Gare de Paris-Montparnasse|gare Montparnasse]], de la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]] et depuis [[2007]] de la [[gare de Paris-Est]]. La [[Gare de Paris-Saint-Lazare|gare Saint-Lazare]] est la première gare pour le nombre de trains en partance (banlieue et grandes lignes) alors que la [[Gare de Paris-Nord|gare du Nord]] est la première pour le trafic. ===== Transport fluvial ===== Le transport fluvial de voyageurs demeure globalement marginal dans la région, mais tend à progresser. Si le [[tourisme fluvial à Paris]] est particulièrement développé, des croisières fluviales se créent progressivement sur les autres cours d'eau d'Île-de-France, par exemple sur l'Oise, ou sur les canaux<ref name="Tourisme fluvial"/>. Un service régulier sur la Seine et la Marne, [[Voguéo]], accessible aux personnes titulaires d'un abonnement de transport, a été expérimenté entre 2008 et 2011, et n'a pas redémarré depuis<ref>{{article|auteur=Caroline Sallé|titre=Le projet de « vaporetto » parisien Voguéo fait naufrage|périodique=Le Figaro|date=10 février 2013|lire en ligne=https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/02/10/01016-20130210ARTFIG00206-le-projet-de-vaporetto-parisien-vogueo-fait-naufrage.php|consulté le=24 mai 2021}}.</ref>. ==== Transport de marchandises ==== En 2006, {{nombre|296|millions}} de tonnes de marchandises ont transité en Île-de-France, soit environ 12 % du tonnage total transporté en France, volume en hausse de 2 % par rapport à l'an 2000. Quatre catégories de marchandises représentent à elles seules 90 % du total : les matériaux de construction représentent {{nombre|101|millions}} de tonnes soit 40 % du total, suivis par les produits manufacturés et messageries avec {{nombre|78|millions}} de tonnes soit 31 %, les produits alimentaires avec vingt-deux millions de tonnes soit 9 % et les produits agricoles avec vingt-et-un millions de tonnes soit 8 % du total. Près de la moitié des marchandises transportées ne quittent pas la région, les courtes distances étant quasi exclusivement assurées par la voie routière. Le rail est privilégié en revanche pour les plus longues distances, la voie navigable étant très concentrée sur les échanges avec la Normandie, qui représentent près de la moitié du tonnage transporté, en particulier les ports de Rouen et du Havre, assurant essentiellement le transport de matériaux de construction, et, dans une bien moindre mesure, de combustible. La part du transport aérien se monte à {{nombre|2.2|millions}} de tonnes, assuré à 88 % par les deux principaux aéroports parisiens. Les marchandises sont majoritairement échangées avec les États-Unis et le Sud-Est asiatique<ref>{{pdf}} [http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/Le_fretIdeF2006bis_cle5a499b.pdf Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Le fret en Île-de-France : statistiques 2006]</ref>. ===== Transport routier ===== Le transport routier de marchandises domine largement dans la région, avec plus de deux cents millions de tonnes transportées par la route en 2008. Les transports ferroviaires ou fluviaux n'en ont assuré que de dix à quinze millions de tonnes chacun la même année<ref>[http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1058 Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Transport par modes]</ref>. La part modale de la route atteignait alors 89,9 %, contre 5,4 % pour la voie navigable et 4,8 % pour le rail<ref>[http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1013 Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Répartition du trafic national par mode]</ref>. ===== Transport ferroviaire ===== [[Fichier:27000 bobigny.jpg|thumb|Une [[BB 27000]] tracte un train de céréales à [[Bobigny]], point le plus fréquenté de la [[ligne de la grande ceinture de Paris|ligne de Grande Ceinture]].]] Durant les [[années 1990]], on compte chaque jour plus de cinq-cents convois de fret sur les lignes ferroviaires régionales, transportant près de {{Unité|240000|tonnes}} de marchandises. Si la dimension de l'agglomération peut expliquer les volumes constatés, c'est avant tout la situation de carrefour de la région qui explique l'importance des flux, majoritairement de transit. Ainsi, le trafic généré par la région elle-même peut être évalué à {{Unité|50000|tonnes}} en moyenne quotidienne, pour {{Unité|90000|tonnes}} de flux inter-régionaux. Les principaux flux observables relient le Nord au [[Grand Sud-Est français|Sud-Est]], ou les produits lourds de l'industrie métallurgique dominent, et l'Est à Ouest liant la [[Lorraine]] et l'[[Alsace]] à la basse-Seine et à la [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]]. D'autres flux de moindre importance existent, parfois orthogonaux, dont la présence en Île-de-France s'explique pour partie par la médiocrité des liaisons ferroviaires transversales, souvent mal équipées. Si les axes radiaux Paris - [[Lille]], Paris - [[Bruxelles]], Paris - [[Bordeaux]] et Paris - [[Le Havre]] sont les plus fréquentés, c'est la [[ligne de la grande ceinture de Paris|ligne de Grande Ceinture]], particulièrement à l'Est de Paris, qui détient le record national pour le trafic fret<ref>Gérard Blier, ''Nouvelle géographie ferroviaire de la France'', tome II, {{p.}}61</ref>. Le transport ferroviaire de marchandises demeure relativement stable. La part des marchandises importées dans la région représente environ le double en volume des marchandises exportées, ce qui s'explique par les besoins d'une importante population et la quasi-absence d'exportation de matières premières ou de produits énergétiques ; la part du trafic interne reste très faible<ref>[http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1015 Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Transport ferroviaire]</ref>. Le transport combiné, après une hausse jusqu'en 2001, est désormais en recul. Il dépassait trois millions de tonnes en 2008<ref>[http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1017 Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Transport combiné]</ref>. ===== Transport fluvial ===== {{Article détaillé|Ports de Paris}} [[Fichier:Peniches sur la Seine a Boulogne P1000112.JPG|vignette|Deux péniches se croisent sur la Seine au niveau du bois de Boulogne.]] Paris est le premier port fluvial de France avec un trafic de {{nobr|21 millions}} de tonnes en 2005<ref>{{pdf}} [http://www.paris-ports.fr/fr/pdf/trafics05.pdf Rapport 2005 du Port Autonome de Paris].</ref>. Les installations du port sont échelonnées le long de la [[Seine]] et des canaux de la [[Mairie de Paris|Ville de Paris]] : le [[canal Saint-Denis]] et le [[canal de l'Ourcq]]. Les terminaux les plus importants sont le [[Port de Gennevilliers]] et le [[Port de Bonneuil-sur-Marne]]<ref>IAU IdF, [http://www.iau-idf.fr/nos-etudes/detail-dune-etude/etude/la-place-de-lile-de-france-dans-lhinterland-du-havre.html La place de l'Île-de-France dans l'hinterland du Havre : le maillon fluvial].</ref>. L'activité est gérée par le [[Port autonome de Paris]]. Le trafic est constitué majoritairement par les matériaux de construction (16,8 MT), les [[granulat]]s (10,9 MT), les déblais (4,8 MT) et les céréales (2,1 MT)<ref>http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files//crocis/wysiwyg/CC-infrastructures-transports-2019.pdf</ref>. Le trafic de marchandises par voie fluviale au port de Gennevilliers demeure relativement stable, la part des marchandises importées dans la région étant en moyenne le triple de celle des marchandises exportées. Le transport de conteneurs est, lui, en augmentation rapide et constante : il a été multiplié par quatre entre 2000 et 2007<ref>Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France, [http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1016 Transport fluvial et port de Gennevilliers]</ref>. ===== Transport aérien ===== Le transport aérien de marchandises est quant à lui en augmentation constante : il a doublé entre 1998 et 2008<ref>[http://www.ile-de-france.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=1018 Direction régionale de l’Équipement d'Île-de-France - Transport aérien de fret]</ref>. == Toponymie == La région reprend le nom de la région historique : elle est née du domaine royal constitué depuis le {{s-|X}} par les [[Capétiens|rois Capétiens]]. Étant située en pleine terre, le nom d'« [[île]] » de France peut paraître étrange, mais il semble que ce nom désigne la langue de terre délimitée par l’[[Oise (rivière)|Oise]], la [[Marne (rivière)|Marne]], la [[Seine]] et l'[[Ourcq]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Michel Giraud|titre=Histoire de l'Ile-De-France|éditeur=Éd. France-Empire|année=1996|passage=14|isbn=}}</ref>. Une explication plus historique voit en « Île-de-France » une altération de ''{{langue|gem|Liddle Franke}}'', c'est-à-dire « Petite France » en [[Vieux-francique|langue franque]]<ref>{{Lien web|langue =fr|titre = la question : l'Île de France Karembolage (Arte.tv)|url = http://www.arte.tv/fr/la-question-l-le-de-france/2043908,CmC=2043916.html|date = 08/06/2008|consulté le = 30/07/2014|auteur = Catherine Bérange}}</ref>. Cette région est en effet une des terres d'enracinement du peuple des [[Francs]], depuis leur pénétration en [[Gaule]], lors des [[Invasions barbares|grandes invasions]]. Cette explication pose cependant problème car le nom est apparu des siècles après l'extinction de la langue franque. En effet, selon l'historien [[Marc Bloch]], le nom apparaît pour la première fois en 1387, dans les [[Chroniques (Froissart)|Chroniques]] de [[Jean Froissart]], en lieu et place de « Pays de France »<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Levron|titre=Les Grandes heures de l'Ile-de-France|éditeur=[[Éditions Perrin]]|année=1969|passage=12}}</ref>. Lors du débat parlementaire sur la création administrative de la région, en 1976, {{citation|Île-de-France}} s'impose grâce au soutien du sénateur-maire de [[Versailles]] [[André Mignot]] face à {{citation|région parisienne}} qui était promu par les [[Liste des députés de Paris|députés de Paris]], mais qui marquait peu de considération pour la banlieue et les régions rurales de la nouvelle région<ref name="FR3-Nom">{{lien web|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/on-vous-dit-pourquoi-l-ile-de-france-s-appelle-comme-cela-2184889.html|titre=On vous dit pourquoi : l'Île-de-France s’appelle comme cela|site=france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france|date=25 juillet 2021|auteur=Tom Rousset|consulté le=26 juillet 2021}}</ref>. Ses habitants sont nommés les {{citation|Franciliens}}, [[gentilé]] proposé en 1985 par [[Michel Giraud]], dans son ouvrage ''L'Île-de-France, région capitale'' et adopté par l’[[Académie française]] en 1986<ref>[http://www.cdu.urbanisme.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/giraud.pdf Entretien du {{date-|4 septembre 2002}} avec Michel Giraud].</ref>{{,}}<ref name="FR3-Nom" />. == Histoire == {{Infobox Ancienne entité territoriale | nom français = Gouvernement général militaire d'Île-de-France | nom = | nom langue = | nom2 = | nom2 langue = | blason = Blason Île-de-France moderne 1.svg | année début = 1519 | année fin = 1789 | drapeau = Flag of Île-de-France.svg | carte = Ile-de-France in France (1789).svg | légende = Le gouvernement militaire de l'Île-de-France en 1789 | langues = [[Français]], [[francien]], [[picard]] | religion = [[Catholicisme]] | gouvernement = [[Gouvernements généraux et particuliers|Gouvernement général militaire]] | capitale = [[Paris]], [[Versailles]] (fin de l'Ancien Régime) }} [[Fichier:ChâteauMontlhéry1897MinCult.jpg|vignette|La [[Château de Montlhéry|tour de Montlhéry]] au sud de l’Île-de-France, entre [[Orléanais]] et [[Pays de France|France]], clef du [[Domaine royal français|domaine royal]] et enjeu d'un célèbre épisode au début du {{s-|XII}} de la lutte entre [[capétiens]] et [[maison de Blois|thibaldiens]].]] {{Article détaillé|Histoire de l'Île-de-France}} Sous la [[Royaume de France|monarchie]], on trouvait, administrativement, un [[gouvernements généraux et particuliers|gouvernement militaire]], relevant directement de l'autorité du [[roi de France]]. La [[généralité de Paris]], autre entité administrative d’Ancien Régime ayant à sa tête un [[Liste des intendants de la généralité de Paris|intendant]], avait des limites qui ne coïncidaient pas avec celles du gouvernement. Comme les autres entités administratives françaises de l'époque, sa reconnaissance officielle fut supprimée en [[1789]] lors de l'instauration des [[département français|départements]]. L'Île-de-France retrouva de nouveau un statut officiel avec la [[loi]] de [[décentralisation]] de [[1982]] impulsée par [[Gaston Defferre]]. Aujourd'hui, elle regroupe huit [[Département français|départements]] : l’[[Essonne (département)|Essonne]], les [[Hauts-de-Seine]], [[Paris]], la [[Seine-Saint-Denis]], la [[Seine-et-Marne]], le [[Val-de-Marne]], le [[Val-d'Oise]] et les [[Yvelines]]. Jusqu'à la fin de l'[[Ancien Régime]], ce gouvernement administratif, dénommé gouvernement d'Île-de-France, s'étendait en réalité bien plus loin que ne l'est l'Île-de-France en tant que [[Territoires du royaume de France#Les « provinces » et leurs « pays »|province]], comme le précise [[Mathias Robert de Hesseln|Robert de Hesseln]] dans son ''Dictionnaire universel de la France''. La province d'Île-de-France proprement dite comporte le [[Pays de France]] avec le Parisis, le [[Mantois]], la [[Brie française]], le [[Vexin français]], le [[Hurepoix]], le [[Gâtinais|Gâtinais français]] et la [[Goële]]<ref name=":2" />. En plus des pays de la province d'Île-de-France, le gouvernement englobait vers le nord et le nord-est des pays détachés de la province de Picardie<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=L'Intermédiaire des chercheurs et curieux|date=1996|passage=79|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=rzxcAAAAMAAJ&q=beauvaisis+d%C3%A9tach%C3%A9+picardie&dq=beauvaisis+d%C3%A9tach%C3%A9+picardie&hl=fr&newbks=1&newbks_redir=0&source=gb_mobile_search&sa=X&ved=2ahUKEwjYgZak9-KFAxVIcKQEHXGLDGcQ6AF6BAgOEAM#D%C3%A9tach%C3%A9|consulté le=2024-04-27|extrait=Il comprenait, outre l'Île-de-France proprement dite, le Laonnois, le Noyonnais, le Soissonnais, le Valois et le Beauvaisis, détachés de la Picardie}}</ref> comme le [[Soissonnais]] ou le [[Laonnois]], actuellement situés dans l'[[Aisne (département)|Aisne]], ainsi que le [[Beauvaisis]], le [[Noyonnais]] et le [[Valois (région)|Valois]], actuellement situés dans l'[[Oise (département)|Oise]] ([[Hauts-de-France]]), mais était moins étendue vers l'est, excluant la [[Brie (région)|Brie champenoise]], autour de Meaux, rattachée à la Champagne. Vers le sud ses limites étaient sensiblement les mêmes qu'aujourd'hui englobant le [[Gâtinais]], tandis que vers l'ouest, la limite avec la [[Normandie]] est restée inchangée le long de la ligne de l'[[Epte]]. Elle correspondait à une zone de gouvernement militaire qui ne coïncidait pas complètement avec la zone d'intérêts économiques des corporations marchandes de Paris. Par parenthèse, cette remarque historique vient renforcer l'hypothèse d'une étymologie franque (''liddle franke'') du nom ''Île-de-France'', et en affaiblir l'hypothèse géo-fluviale{{référence nécessaire}}. Au {{s-|XVII|e}}, un nombre important d'habitants vinrent coloniser la [[Nouvelle-France]] ([[Canada]]), en particulier les fameuses « [[filles du Roy]] ». {{double image|right|Ile-de-France historique1.svg|200|Carte de l'Ile de France.svg|200|À gauche, le gouvernement militaire de l’Île-de-France sous l’Ancien Régime et ses pays ; à droite, les communes et départements actuels transposés sur ledit gouvernement militaire.}} À la suite de la [[Révolution française|Révolution]], elle fut découpée en cinq départements : [[Seine (département)|Seine]], [[Seine-et-Oise]], [[Seine-et-Marne]], [[Oise (département)|Oise]] et [[Aisne (département)|Aisne]]. La [[Région française|région]] fut reconstituée après [[1945]] à partir des trois premiers et la décentralisation administrative à partir de [[1964]], puis politique en [[1982]] a consolidé les anciennes [[province]]s. === Découpage des départements === Les limites des départements de la Seine, de Seine-et-Oise et de la Seine-et-Marne avaient été fixées pendant la Révolution française, le 16 février 1790, à la suite du [[Décret de la division de la France en départements|décret divisant la France en départements]]. Pour éviter la domination de la capitale sur une trop vaste région tout en assurant néanmoins à la ville une zone de ravitaillement, le département de la Seine fut inscrit en principe à l'intérieur d'un rayon de trois lieues ({{unité|12|km}}) autour de la cathédrale Notre-Dame et fut entouré de tous côtés par la Seine-et-Oise, dont le chef-lieu fut fixé à Versailles<ref>[[Jean Bastié]], ''Géographie du Grand Paris'', Paris, Masson, 1984, {{p.|54}}.</ref>. Les limites actuelles de la région datent de l'arrêté ministériel du {{date-|28 novembre 1956}}<ref>''Journal officiel'', 6 décembre 1956, {{p.|11649}} [http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19561206&numTexte=&pageDebut=11649&pageFin= en ligne] {{pdf}}.</ref>, définissant les régions de programme à la suite du décret du {{date-|30 juin 1955}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19550702&numTexte=&pageDebut=06638&pageFin= Décret {{n°}}55-873 du 30 juin 1955] relatif à l'établissement de programmes d'action régionale {{pdf}}</ref> sur les plans d'action régionale. Appelée initialement ''région parisienne'', elle recouvre les [[Département français|départements]] de la [[Seine (département)|Seine]], de la [[Seine-et-Marne]] et de [[Seine-et-Oise]], soit ceux qui étaient sous l'autorité du ''préfet régional'', haut fonctionnaire institué par le [[régime de Vichy]] à partir de mars 1941 et ayant sous sa tutelle les [[préfet (France)|préfets]] de ces départements. Elle devient par la suite l'une des neuf zones régionales d'action administratives dites « [[igamie]]s » ayant à sa tête un [[Inspection générale de l'administration|inspecteur général d'administration]] en mission extraordinaire (IGAME) instauré en 1948. En 1960, lors de la transformation des régions de programme en circonscriptions d'action régionale, la composition de la région parisienne fut inchangée. Cependant, l'État cherche à exercer un contrôle étroit sur l'aménagement et l'urbanisme de la région, au détriment des conseils généraux des départements et des conseils municipaux. Aussi, le gouvernement de [[Michel Debré]] publie l'ordonnance du {{date-|4 février 1959}} créant le District de la région de Paris, confirmé par la loi du {{date-|2 août 1961}}, à la tête duquel est nommé un délégué général, [[Paul Delouvrier]]. Il met aussi à l'étude un nouveau découpage de la région en départements, une commission présidée par le [[Conseiller d'État (France)|conseiller d'État]] Roland Maspétiol y travaillant de 1961 à 1963. Mais les propositions de celle-ci sont peu suivies. Sous l'impulsion de Paul Delouvrier, qui bénéficie du soutien du président de la République [[Charles de Gaulle]], le gouvernement de [[Georges Pompidou]] fait voter la loi du {{date-|10 juillet 1964}} et publie le décret d'application du {{date-|25 février 1965}} portant de trois à huit le nombre des départements<ref>Claude Cottour, [http://www.driea.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Chapitre5_de_Breve_histoire_de_amenagement_de_Paris_DREIF_Auteur_Claude_Cottour_cle0344bc.pdf Du District à la Région Île-de-France], DREIF, septembre 2008 {{pdf}}.</ref>. Le nouveau découpage entre en vigueur le {{date-|1 janvier 1968}}. Le très important département de la Seine ({{Unité|5646446|habitants}} au recensement de 1962), portant le {{n°|75}} dans l'ordre logique alphabétique des départements, est alors démembré, la commune de Paris étant isolée, alors que trois départements de banlieue limitrophes de [[Paris]] sont créés, incluant les {{nombre|80|autres}} communes de l'ex-Seine et {{nombre|43|communes}} de l'ex-Seine-et-Oise et constituant la [[petite couronne]], particulièrement urbanisée et densément peuplée : * la ville de [[Paris]] (75) forme à elle seule un département, au centre ; * les [[Hauts-de-Seine]] (92) à l'ouest ; * la [[Seine-Saint-Denis]] (93) au nord-est ; * le [[Val-de-Marne]] (94) au sud-est. La majeure partie de l'ex-Seine-et-Oise, qui portait le {{n°|78}}, moins dense et plus rurale, est elle-même découpée en trois départements constituant, avec la Seine-et-Marne, la [[grande couronne]] : * le [[Val-d'Oise]] (95), plus au nord-ouest ; * les [[Yvelines]] (78), plus à l'ouest ; * l'[[Essonne (département)|Essonne]] (91), plus au sud. La [[Seine-et-Marne]] (77), à l'est, reste, quant à elle, inchangée, devenant ainsi le plus vaste département d’Île-de-France (près de la moitié de la superficie régionale)<ref>[https://aghg.files.wordpress.com/2011/12/ile-de-france1.gif Image de la région], sur le site wordpress.com.</ref>. L'objectif de cette réforme était de rapprocher l'État de ses administrés dans le cadre de départements de taille plus réduite et de faire coïncider les nouvelles préfectures avec des pôles restructurant la banlieue dense dans le cadre de vastes opérations d'urbanisme en petite couronne ([[Nanterre]], [[Bobigny]], [[Créteil]]) et avec des villes nouvelles en grande couronne ([[Évry]], [[Pontoise]], [[Melun]] et Saint-Quentin-en-Yvelines près de [[Versailles]]). Nommé préfet de la région en 1966, tout en demeurant délégué général au District de Paris, Paul Delouvrier eut ainsi toute latitude pour mettre en œuvre l'aménagement de la région parisienne. D'un point de vue politique, il s'agissait aussi de démanteler le département de la Seine, dont le [[Préfet (France)|préfet]] avait plus de pouvoir que le délégué général du district de Paris. Cette concurrence à la tête de la région capitale était jugée néfaste par Charles de Gaulle et par les premiers ministres de l'époque, Michel Debré puis Georges Pompidou, pour entreprendre l'aménagement de la région parisienne (« remettre de l'ordre »). Ainsi, la [[réorganisation de la région parisienne en 1964]] aboutit à démembrer le Grand Paris pour trois raisons principales<ref name=":0">Exposés par le chercheur CNRS Emmanuel Bellanger dans le [https://www.youtube.com/watch?v=2EA-T7odWeE Film documentaire en ligne], réalisé à l'occasion de la parution du livre "Val-de-Marne : Anthologie 1964 - 2014" paru aux Éditions de l'Atelier en 2014.</ref> : * imposer le district de la région de Paris en démembrant le département de la Seine pour éviter l'émergence d'un contre-pouvoir trop important dans la [[Cinquième République (France)|{{Ve}} République]] naissante ; * rétablir une solidarité à l'échelle régionale et en particulier une solidarité à l'égard du territoire qui a été le plus délaissé dans l'histoire urbaine, sociale et politique du {{s-|XIX}} et du {{s-|XX}}, le département de Seine-et-Oise ; * cantonner l'influence du [[Parti communiste français]] à un seul territoire, la [[Seine-Saint-Denis]], et éviter que le PCF, à la faveur d'une alliance avec le parti socialiste de l'époque (la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]), ne reprenne les rênes du Grand Paris, donc du département de la Seine<ref name=":0" />. En 1965, l'équipe de Paul Delouvrier réalise le [[Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région de Paris]] (SDAURP), un document de planification spatiale ambitieux, qui remodèle profondément le visage et le fonctionnement de la région capitale : constitution d'un [[réseau express régional d'Île-de-France|Réseau Express Régional]] (RER) et création des [[Politique des villes nouvelles françaises|villes nouvelles]] ([[Évry]], [[Marne-la-Vallée]], [[Cergy-Pontoise]], [[Saint-Quentin-en-Yvelines]] et [[Sénart]]). Le district de la région parisienne est devenu la [[région française|région]] Île-de-France en 1976 (loi {{n°|76-394}} du 6 mai 1976 portant création et organisation de la région d’Île-de-France). Le schéma directeur de la région (Sdrif) appuie depuis 2008, sa politique sur un nouvel outil : les fronts urbains. Cette ligne de contact entre la ville et l'espace ouvert des champs et des bois représente près de {{unité|13000|km}} en Île-de-France. Pour le Sdrif, il s'agit d'en faire des lignes de démarcation au-delà desquelles il ne sera plus possible d'empiéter<ref>''[[Geo (magazine)|GEO]]'' {{numéro|404}} d'octobre 2012 {{p.|130}}</ref>. == Politique et administration == === Politique === La région compte 155 [[Canton français|cantons]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Par C. Dubois Auteur |nom=Val-de-Marne |titre=Population 2019 Ile-de-France par cantons |url=https://94.citoyens.com/2019/population-2019-ile-de-france-par-cantons,07-01-2019.html |site=Citoyens.com |date=2019-01-07 |consulté le=2022-08-19}}</ref> pour 96 [[Député|députés]]<ref>{{Lien web |titre=Liste des députés par région - XVIe législature - Assemblée nationale |url=https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/liste/region#Hauts-de-France |site=www2.assemblee-nationale.fr |consulté le=2022-08-19}}</ref> et 53 [[Sénateur français|sénateurs]]<ref>{{Lien web |titre=Ile-de-France - Sénat |url=http://www.senat.fr/senateurs/ile_de_france.html |site=www.senat.fr |consulté le=2022-08-19}}</ref>. {| class="wikitable" align="center" |+ Résultat des principaux scrutins. ! Élection ! Candidat ! Pourcentage des votes exprimés |- | rowspan="2" | [[Élection présidentielle française de 2022|Élection présidentielle de 2022]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats de l'élection présidentielle 2022 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2022 |site=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle-2022 |consulté le=2022-08-19}}</ref> | [[Emmanuel Macron]]|| 73,02 % |- | [[Marine Le Pen]] | 26,98 % |- | rowspan="4" | [[Élections régionales françaises de 2021|Élections régionales de 2021]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections régionales 2021 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales-2021 |site=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Regionales/elecresult__regionales-2021 |consulté le=2022-08-19}}</ref> | [[Valérie Pécresse]] | 43,69 % |- | [[Julien Bayou]] | 33,06 % |- | [[Jordan Bardella]] | 13,81 % |- | [[Laurent Saint-Martin]] | 9,44 % |- | rowspan="2" | [[Élections européennes de 2019 en France|Élections européennes de 2019]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ministère de |nom=l'Intérieur |titre=Résultats des élections européennes 2019 |url=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes-2019 |site=http://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Europeennes/elecresult__europeennes-2019 |consulté le=2022-08-19}}</ref> | [[Renaissance (parti français)|Renaissance]] | 27,26 % |- | [[Europe Écologie Les Verts]] | 15,89 % |} === Administration === {{Article détaillé|Conseil régional d'Île-de-France}} [[Fichier:Ile de France.svg|thumb|Carte administrative de l'Île-de-France.]] Le [[Conseil régional (France)|conseil régional]] administre la [[Région française|région]] Île-de-France. Il siège à [[Saint-Ouen-sur-Seine]], au 2 rue Simone Veil, et est présidé depuis [[Élections régionales françaises de 2015|2015]] par [[Valérie Pécresse]] ([[Soyons libres]]). Ses 209 sièges sont répartis comme suit entre les groupes<ref>[https://www.iledefrance.fr/liste-des-209-elus-du-conseil-regional-dile-de-france-pour-la-mandature-2021-2028 liste des 209 élus du conseil régional d'Île-de-France pour la mandature 2021-2028], consulté le 4 juillet 2021</ref> : * [[Soyons libres]]-[[Les Républicains]]-[[Union des démocrates et indépendants]]-[[Mouvement radical]] : 205 élus ; * [[Europe Écologie Les Verts]]-[[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]]-[[La France insoumise]] : 53 élus ; * [[Rassemblement national]] (RN) : 16 élus ; * [[La République en marche]] (LREM) : 15 élus ; Le [[préfet de région]] de la région Île-de-France est le [[préfet de Paris]]. === Finances publiques === Pour 2011 les dépenses (hors gestion de la dette) atteignaient {{nombre|5.37|milliards}} d'euros et l'endettement {{nombre|3.52|milliards}} d'euros<ref>[http://www.dgcl.interieur.gouv.fr/workspaces/members/desl/documents/finances/region/bpr2011/les_budgets_primitif/downloadFile/file/BPR_2011.pdf?nocache=1317377564.27 Non trouvé le 29 décembre 2015], sur le site interieur.gouv.fr</ref>. == Population et société == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de l'Île-de-France}} ==== Évolution et structures démographiques ==== Avec {{nombre|180271|naissances}} et un excédent naturel de plus de {{nombre|108000|personnes}} en 2013, l'Île-de-France est une des régions d'[[Europe]] démographiquement les plus dynamiques. À titre de comparaison, le nombre des naissances est à peu près égal à celui des [[démographie des Pays-Bas|Pays-Bas]] dont la population dépasse les seize millions, et correspond à la moitié du chiffre enregistré dans une [[démographie de la Pologne|Pologne]] de plus de trente-huit millions d'habitants. L'Île-de-France a une densité de {{unité|1006|hab./km|2}} en 2015. En 2016, la région compte {{nb|12117132 habitants}}<ref name="Chiffres2019">{{Ouvrage |auteur institutionnel=[[Chambre de commerce et d'industrie en France|CCI]] Île-de-France, [[L'Institut Paris Région]], [[INSEE]] |titre=Chiffres-clés de la région Île-de-France 2019 |éditeur= |date=06/2019 |pages totales=66 |passage=15 |isbn= |présentation en ligne=http://www.cci-paris-idf.fr/etudes/organisation/crocis/chiffres-cles/chiffres-cles-region-ile-de-france-crocis |lire en ligne=http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files//crocis/wysiwyg/Chiffres-cles-2019-light.pdf |format électronique=pdf |consulté le=21/10/2019}}.</ref>. Près de 90 % des habitants d'Île-de-France vivent à domicile, et plus de 70 % des ménages âgés sont propriétaires de leur habitation. On voit ainsi un développement assez important des structures d'accueil pour personnes âgées, tel que les résidences services, résidences autonomies, et autres maisons de retraite<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=INSEE|titre=Les seniors en Ile de France|lieu=Ile-de-France|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=REG-11}}.</ref>. {{Évolution de la population en Île-de-France}}<!-- Pour modifier les données : [[Modèle:Évolution de la population en Île-de-France]] --> {{Population de France/graphique}} Tout au long du {{s-|XIX|e}} la région d'Île-de-France connut une croissance spectaculaire de sa population, liée surtout à l'attraction qu'exerçait la ville de [[Paris]] sur les [[province]]s. En [[1911]], [[Paris]] dont la population constituait déjà l'essentiel de celle de l'Île-de-France ({{formatnum:2833351}} sur {{formatnum:5182151}}), était la troisième ville la plus peuplée du monde (après [[Londres]] {{formatnum:7160441}} et [[New York]] {{formatnum:4766883}}, et avant [[Vienne (Autriche)|Vienne]] {{formatnum:2083630}} et [[Berlin]] {{formatnum:2071257}}). Entre la [[Première Guerre mondiale]] et [[1945]], la croissance de la population d'Île-de-France ralentit quelque peu, à la suite des guerres, mais se maintint malgré la dénatalité qui sévissait dans le pays. De 1946 à 1975, la population de la région fit un bond de près de 50 %, cette période correspondant à celle du [[baby-boom]] et au maximum des migrations des provinces vers l'Île-de-France. Les vingt-cinq années suivantes se caractérisent par une croissance nettement moindre, liée avant tout à une émigration importante vers d'autres régions de France (régions atlantiques et méridionales), cela malgré un dynamisme des naissances et une fécondité devenue supérieure à la moyenne du pays, et malgré l'apport d'un courant migratoire positif en provenance de l'étranger. Depuis la fin des années 1990 cependant, il semble que l'on assiste à une nouvelle période de croissance soutenue due au fort excédent des naissances sur les décès et à la réduction du déficit migratoire à l'égard des autres régions. {{Évolution de la population de l'Île-de-France par département}}<!-- Pour modifier les données : [[Modèle:Évolution de la population de l'Île-de-France par département]]--> {{Pays & territoires de naissance des Franciliens}} Alors qu'entre [[1990]] et [[1999]] la population de la région n'avait augmenté que de {{Unité|291000|habitants}} - soit {{formatnum:32000}} par an -, le rythme d'accroissement s'est considérablement accéléré depuis lors<ref>[http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1116/ip1116.html Insee Première {{numéro|1116}} - Enquêtes du recensement 2004-2006 (janvier 2007)].</ref>. De 1999 à [[2009]], le taux d'accroissement annuel moyen a été de 0,69 %, soit plus de {{Unité|77600|habitants}} supplémentaires chaque année, principalement dû à l'excédent naturel. Au {{1er}} janvier 2010, la population de l'Île-de-France est passée à {{Unité|11786234|habitants}}<ref>[http://insee.fr/fr/ppp/bases%2Dde%2Ddonnees/recensement/populations%2Dlegales/france-regions.asp?annee=2010 Insee Population légale de l'Île-de-France au {{1er|janvier 2010}}].</ref>. Au recensement de 2006, 40 % des [[Immigration en France|immigrés]] vivant en France résident en Île-de-France. En 2020-2021, plus de 41 % des franciliens (soit plus de cinq millions de personnes) sont immigrés ou ont au moins un parent immigré, soit environ 21 % d'immigrés et 20 % d'enfants d'immigrés (nés en France)<ref>{{Lien web |titre=Localisation des immigrés et des descendants d’immigrés − Immigrés et descendants d'immigrés {{!}} Insee |url=https://www.insee.fr/fr/statistiques/6793282?sommaire=6793391 |site=www.insee.fr |consulté le=2023-05-05}}.</ref>. La part des immigrés est passée de 14 % en 1990 à 16,9 % en 2006, et celle des enfants de moins de {{nobr|18 ans}} nés en France de parents immigrés de 24,6 % à 32,5 %<ref>''Les descendants d'immigrés vivant en Île-de-France'', IAU Idf, Note rapide Société, {{numéro|531}}.</ref>. 43 % des franciliens âgés de {{unité|18|à=50|ans}} en 2008 ont un lien direct avec la migration vers la métropole, sur deux générations, au sens d’être immigrés, descendants d’immigrés, natifs d’un département d’Outre-Mer (DOM) ou descendants de natifs de DOM<ref>Pierre-Emile Bidoux, [http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=20&ref_id=19076 Les descendants d'immigrés se sentent au moins autant discriminés que les immigrés], Insee Île-de-France, octobre 2012.</ref>. Par ailleurs, 51,6 % des enfants nés en Île-de-France en [[2014]], soit {{formatnum:94610}} sur {{formatnum:182671}}, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité) ou dans un DOM-TOM, soit la plus forte proportion devant la région [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]] (35,3 %) et l'[[Alsace]] (33,7 %)<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=0&ref_id=fd-etatcivil2014 État civil : naissances et décès en 2014], Insee, octobre 2015.</ref>{{,}}<ref name="insee">[http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir-sd20141 Données détaillées des statistiques d'état civil sur les naissances en 2014], Insee, 2014.</ref>{{,}}<ref>[http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?ref_id=ir-sd20111 Données détaillées des statistiques d'état civil sur les naissances en 2011], Insee, 2012.</ref>. Sur les {{Unité|1281|communes}} franciliennes des [[Yvelines]], de [[Seine-et-Marne]], de [[Seine-Saint-Denis]], de l'[[Essonne (département)|Essonne]], des [[Hauts-de-Seine]], du [[Val-d'Oise]] et du [[Val-de-Marne]], la moitié compte moins de {{Unité|1200|habitants}}<ref>[[Geo (magazine)|GEO]] {{numéro|404}} d'octobre 2012 {{p.|129}}.</ref>. Il y aurait {{nombre|1.5|million}} de musulmans en Île-de-France dont près de {{nombre|500000}} à Paris<ref>[http://paris-ile-de-france.france3.fr/2013/04/29/le-manque-de-mosquee-en-ile-de-france-243225.html Le manque de mosquée en Île-de-France], france3.fr (Paris Île-de-France), {{date-|29 avril 2013}}.</ref>. Avec plus de deux millions de personnes âgées de {{nobr|60 ans}} et plus, l’Île-de-France est la région qui compte le plus d’aînés<ref>[http://www.medipages.org/articles/loffre-en-maisons-de-retraite-en-ile-de-france-c1c2ebb8-25a6-e817-f0fa-52fb3e5b1593.html L’offre en maisons de retraite en Île-de-France], sur le site ''medipages.org'', {{date-|12 février 2014}}, consulté le {{date-|18 décembre 2015}}.</ref>. Toutefois, l’Île-de-France reste une région jeune, puisque la population francilienne compte 18,5 % de personnes âgées de {{nobr|60 ans}} ou plus contre 23,4 % au niveau national<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=1001 Résidences Seniors |titre=Etude - Les Seniors en Île de France - Mars 2024 |url=https://1001residences-seniors.com/wp-content/uploads/2024/03/Etude-Les-seniors-en-Ile-de-France-Mars-2024.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=1001 Résidences Seniors |date=13 Mars 2024}}</ref>. ==== Communes les plus peuplées ==== <center> {{Composition en communes division de France |charte=région |titre=Liste des communes les plus peuplées de la région Île-de-France |commune 1 = Paris |commune 2 = Boulogne-Billancourt |commune 3 = Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) |commune 4 = Montreuil (Seine-Saint-Denis) |commune 5 = Argenteuil (Val-d'Oise) |commune 6 = Nanterre |commune 7 = Vitry-sur-Seine |commune 8 = Créteil |commune 9 = Aubervilliers |commune 10 = Asnières-sur-Seine |commune 11 = Colombes |commune 12 = Aulnay-sous-Bois |commune 13 = Versailles |commune 14 = Courbevoie |commune 15 = Rueil-Malmaison |commune 16 = Champigny-sur-Marne |commune 17 = Saint-Maur-des-Fossés |commune 18 = Drancy }} </center> === Enseignement supérieur === L'Île-de-France regroupe encore la plupart des [[grande école|grandes écoles]] les plus prestigieuses malgré un mouvement de décentralisation qui a conduit notamment au transfert de l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] à [[Strasbourg]] et de l'[[École normale supérieure de Fontenay-Saint-Cloud]] à [[Lyon]]. {{Article détaillé|Enseignement supérieur en Île-de-France}} === Santé === Les cas de [[tuberculose]] ont augmenté de 10 % en Île-de-France entre 2015 et 2017. Les populations précaires, vivant en hébergement collectif ou [[Sans-abri|sans domicile fixe]], sont les plus exposées à la maladie<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Santé publique: les cas de tuberculose en hausse de 23,4% à Paris|url=http://www.rfi.fr/science/20190507-france-cas-tuberculose-hausse-paris-migrants-precaires|site=RFI|date=2019-05-07|consulté le=2019-05-12}}.</ref>. En [[2020]], c'est la région de France qui a été le plus touchée par la [[pandémie de Covid-19]] avec notamment près d'un décès sur quatre survenus dans le pays ({{formatnum:7328}} sur un total de {{formatnum:29407}} au 15 juin)<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Cas de Coronavirus à Paris et dans les régions de France|url=https://www.coronavirus-statistiques.com/stats-departement/coronavirus-nombre-de-cas-paris/|site=coronavirus-statistiques.com|date=2020-06-15|consulté le=2020-06-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Coronavirus nombre de cas en France|url=https://www.coronavirus-statistiques.com/stats-pays/coronavirus-nombre-de-cas-en-france/|site=coronavirus-statistiques.com|date=2020-06-15|consulté le=2020-06-15}}.</ref>. La [[mortalité infantile]] augmente de 1,2 % en moyenne chaque année en Île-de-France depuis 2011. La [[Seine-Saint-Denis]] est depuis longtemps le département qui enregistre le plus grand nombre de décès infantiles, avec {{unité|2788 morts}} entre 2001 et 2019, tandis que le [[Val-de-Marne]] connaît l'augmentation de mortalité la plus rapide depuis dix ans, avec une croissance moyenne de 2,8 % chaque année. Cette mortalité s'explique en particulier par des facteurs sociaux-économiques, la pauvreté étant un facteur aggravant, ainsi que par la hausse de la prévalence de certaines maladies chez les femmes enceintes comme le diabète<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Clara Hidalgo|titre=Pourquoi la mortalité infantile augmente plus en Île-de-France que dans les autres régions |url=https://www.lefigaro.fr/sciences/pourquoi-la-mortalite-infantile-augmente-plus-en-ile-de-france-que-dans-les-autres-regions-20230622 |site=Le Figaro |date=2023-06-22 |consulté le=}}.</ref>. === Sport et loisirs === La région dispose de nombreux hippodromes, notamment les hippodromes parisiens ([[Hippodrome d'Auteuil|Auteuil]], [[Hippodrome de Longchamp|Longchamp]], [[Hippodrome de Vincennes|Vincennes]], etc.). Mais il existe également deux hippodromes situés en Île-de-France et qui dépendent de la Fédération des courses d'Île-de-France et de [[Normandie]] : l'[[hippodrome de Rambouillet]] et l'[[hippodrome de Fontainebleau]]. Elle possède en outre des équipements sportifs reconnus internationalement pour l'organisation de grandes compétitions : cinq grands stades de [[football]] et de [[Rugby (sport)|rugby]] (pouvant servir aussi pour des compétitions d'athlétisme ou d'autres manifestations, notamment culturelles) : * le [[Parc des Princes]], le [[Stade Jean-Bouin (Paris)|stade Jean Bouin]] et le [[stade Charléty]] à [[Paris]] ; * le [[Stade de France]] à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et le [[stade Bauer]] à [[Saint-Ouen-sur-Seine]] au nord de la capitale ; * le [[Paris La Défense Arena|Paris la Défense Arena]] (anciennement U Arena Stadium) inauguré le {{date-|16 octobre 2017}} ; * un stade de tennis : le [[stade Roland-Garros]] où sont organisés chaque printemps les [[Internationaux de France de tennis]] ; * le [[palais omnisports de Paris-Bercy]] où sont organisées régulièrement d'importantes manifestations sportives comme le [[Trophée de France (patinage artistique)|trophée de France]] de [[patinage artistique]] ou les [[Tournoi de tennis de Paris-Bercy|Masters de Paris-Bercy]] ; * D'autres équipements sportifs sont moins courus, mais néanmoins nécessaires : l' [[Paris Arena II|Arena II de la Porte de la Chapelle]], le [[stade Pierre-de-Coubertin]] et la [[halle Georges-Carpentier]] (tous deux à [[Paris]]) pour d'autres sports collectifs en salle ([[handball]], [[basket-ball]], [[Volley-ball|volley]]), le [[Palais des sports Marcel-Cerdan|palais des sports Marcel Cerdan]] de [[Levallois-Perret]] (Hauts-de-Seine) également pour le [[basket-ball|basket]] et la [[boxe]], le [[stade départemental Yves-du-Manoir|stade olympique Yves-du-Manoir de Colombes]] au nord-ouest de [[Paris]] et le [[stade Dominique-Duvauchelle]] de [[Créteil]] au sud-est de la capitale pour le [[football]], le [[Rugby (sport)|rugby]] ou encore le [[hockey sur gazon]]. Par ailleurs, la région accueillera les [[Jeux olympiques d'été de 2024|jeux olympiques de 2024]]. Elle possède douze [[Base de plein air et de loisirs|bases de plein air et de loisirs]] nommés « [[îles de loisirs]] » : [[Île de loisirs de la Corniche des Forts|Corniche des Forts]] en Seine-Saint-Denis ; [[Île de loisirs des Boucles de Seine|Boucles de la Seine]], [[Île de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines|Saint-Quentin-en-Yvelines]] et [[Île de loisirs du Val-de-Seine|Val-de-Seine]] dans les Yvelines ; [[Île de loisirs de Cergy-Pontoise|Cergy-Pontoise]] dans le Val-d'Oise ; [[Île de loisirs du Port-aux-Cerises|Port-aux-Cerises]] et [[Île de loisirs d'Étampes|Étampes]] dans l'Essonne ; [[Île de loisirs de Créteil|Créteil]] dans le Val-de-Marne ; [[Île de loisirs de Bois-le-Roi|Bois-le-Roi]], [[Île de loisirs de Buthiers|Buthiers]], [[Île de loisirs de Jablines-Annet|Jablines-Annet]] et [[Île de loisirs de Vaires-Torcy|Vaires-Torcy]] en Seine-et-Marne. Des manifestations comme [[Paris Plages]], ou Clamart Plage ([[Hauts-de-Seine]]) sont organisés chaque année. == Économie == L'Île-de-France est un des principaux moteurs de l'économie mondiale. En 2021, le [[Produit intérieur brut|PIB]] de l'Île-de-France était de {{nombre|764800 millions}} d'euros, soit {{nombre|62105 euros}} par habitant<ref name=":1" />. Ainsi, la région parisienne est la plus importante région européenne par son PIB<ref>{{Lien brisé|langue=fr|auteur=|titre=L'Île-de-France première région d'Europe par le PIB|url=https://www.lesechos.fr/info/france/afp_00108786-l-ile-de-france-premiere-region-d-europe-par-le-pib.htm|site=[[Les Échos]]|consulté le=20 mai 2018}}.</ref>. {{refnec|Bien que sa population n'en fasse que la {{20e|métropole}} mondiale, le PIB de l'Île-de-France est le cinquième des grandes villes du monde après l'aire métropolitaine de [[Tokyo]], le [[Grand New York]], [[Los Angeles]] et [[Osaka]]}}. Avec plus de {{nobr|5,9 millions}} d'emplois, dont 85,5 % dans le secteur tertiaire<ref>Source Insee Estimations localisées au {{date-|31 décembre 2008}}.</ref>, l'Île-de-France se caractérise par sa place prépondérante dans l'[[Économie de la France|économie nationale]] et par l'importance du secteur tertiaire. De nombreux groupes nationaux ou internationaux ont leur siège en Île-de-France et la région représente 29 % de la [[valeur ajoutée]] brute du pays (en 2002). Bien que réalisant 83 % de sa valeur ajoutée dans les services, l'économie francilienne reste extrêmement diversifiée par rapport aux autres villes de sa taille. Bien que la région a subi une forte désindustrialisation, elle reste la première région [[industrie]]lle française. L'[[agriculture]], qui occupe 45 % du territoire régional (48 % hors Paris), dont les deux tiers sont consacrés aux [[céréale]]s, est l'une des plus productives de France. L'Île-de-France est aussi une destination [[Tourisme|touristique]] de premier plan. Le taux de pauvreté en Île-de-France s’élève à 15,9 % en 2015, contre 12,3 % en 2006. La région est par ailleurs de plus en plus inégalitaire. Les prix du logement ont poussé les plus modestes en dehors de [[Paris]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=En quinze ans, Paris s'est enrichi, mais sa région s'est appauvrie, révèle une étude. L'Ile-de-France est le territoire le plus inégalitaire de France, montre une étude sur la trajectoire des revenus de ses habitants entre 2001 et 2015.|url=https://www.francetvinfo.fr/france/en-quinze-ans-paris-s-est-enrichi-sa-region-appauvrie-revele-une-etude_3472489.html|site=Franceinfo|date=2019-06-03}}.</ref>. === Comparaison internationale === L'Île-de-France représente en 2015 31,1% du PIB de France métropolitaine<ref>http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files//crocis/wysiwyg/CC-economie-generale-2019.pdf.</ref>, alors que sa population représente 18,2 % de la population française métropolitaine<ref>http://www.cci-paris-idf.fr/sites/default/files//crocis/wysiwyg/CC-population-2019.pdf.</ref>. En [[2002]], [[Eurostat]] évaluait le PIB francilien à 4,5 % du PIB total de l'[[Union européenne]] (à {{nobr|25 membres}})<ref>{{pdf}} [http://epp.eurostat.cec.eu.int/pls/portal/docs/PAGE/PGP_PRD_CAT_PREREL/PGE_CAT_PREREL_YEAR_2005/PGE_CAT_PREREL_YEAR_2005_MONTH_04/1-07042005-FR-AP.PDF Regional GDP in the EU25], ''[[Eurostat]]'', avril 2005.</ref>, alors que la région comporte moins de 2,45 % du total de la population de l'UE à 25. En Europe de l'Ouest, la seule métropole qui puisse se comparer à Paris est [[Londres]]. {{quoi|À titre de comparaison}}, Eurostat évaluait le PIB total du [[Grand Londres]] en 2002 à {{unité|264 milliards}} d'euros. La région métropolitaine londonienne est toutefois un peu plus large que le grand Londres ce qui fausse un peu la comparaison (et les chiffres que l'on peut composer à l'occasion donnent les deux métropoles au coude à coude). Cependant, les PIB de ces deux régions métropolitaines dépassent largement ceux de toutes les autres métropoles européennes, que ce soit la [[Randstad (région)|Randstad Holland]], les conurbations [[Ruhr (région)|Rhin-Ruhr]] ou [[Région Rhin-Main|Rhin-Main]], la [[région de Bruxelles-Capitale|région bruxelloise]], le [[Milan|triangle d'or italien]] ou celle de [[Région métropolitaine de Berlin-Brandebourg|Berlin-Brandebourg]]. === Grands secteurs d'activité === L'économie francilienne est diversifiée. L'industrie du tourisme, par exemple, (Paris est la première destination mondiale) emploie {{unité|395000 personnes}} en 2011 (dont {{unité|261500 emplois}} directs), soit 30 % des emplois touristiques nationaux, mais à peine 6,9 % des Franciliens en 2011<ref>{{pdf}} [http://insee.fr/fr/insee_regions/idf/themes/insee-analyses/ina_20/ina_20.pdf ''Insee Analyses Île-de-France'', « L'Île-de-France, première région touristique française »], {{n°|20}}, juin 2015, consulté le {{date-|1 juillet 2015}}.</ref> : dans de nombreux domaines, Paris est le premier ou l'un des tout premiers centres mondiaux sans être totalement dépendant d'aucun. D'ailleurs, si l'économie francilienne est essentiellement une économie de services, sa base industrielle demeure très importante. L'Île-de-France est toujours l'un des principaux centres de production européens, qui a su préserver sa compétitivité en augmentant toujours plus la part de la recherche dans son activité industrielle. Il n'en demeure pas moins que l'Île-de-France est aujourd'hui surtout une région de services de très haut de gamme, en particulier à destination des entreprises. L’Île-de-France est une place-forte du cinéma avec 50 % des tournages de France ({{unité|1500 autorisations}} par an, dont un tiers sont des productions étrangères) et 90 à 95 % du travail de [[postproduction]] générant {{unité|135000 emplois}}, {{unité|20000 permanents}}, {{unité|115000 intermittents}}), l’Île-de-France est la première région d’Europe à peu près à égalité avec le grand Londres en termes de volume d’activité. Première région en Europe pour les tournages, la région offre {{nobr|80 plateaux}}, dont des studios récents comme la [[Cité du cinéma]] à [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]]. et se situe en pointe dans le secteur des effets visuels et de la [[Cinéma en relief|3D]] avec des entreprises comme [[Mac Guff]] ([[les Minions]])<ref>{{lien web|url=http://www.echoidf.fr/2016/01/29/lindustrie-du-cinema-un-secteur-porteur-pour-la-region/|titre=L’industrie du cinéma, un secteur porteur pour la région|site=echoidf.fr|date=29 janvier 2016|auteur=François Clay|consulté le=1er février 2016}}.</ref>. ==== Répartition de l'emploi ==== {| class="wikitable center" |+ Emplois au {{date-|1 janvier 2015}}<ref>[https://insee.fr/fr/statistiques/3569057?sommaire=3569067&geo=REG-11#EMP2_V2_ENS Insee - Recensement de la population de 2015 - Emploi au lieu de travail par sexe, statut et secteur d'activité économique], consulté le {{date-|23 mai 2019}}.</ref> !Secteur !Emploi !En pourcentage |- !Agriculture, sylviculture, pêche ! {{formatnum:11537}} ! 0,2 % |- !Industrie et construction ! {{formatnum:732274}} ! 12,9 % |- | Industrie |{{formatnum:439740}} |7,7 % |- | Construction |{{formatnum:292534}} |5,1 % |- !Commerce, transports et services ! {{formatnum:4947705}} ! 86,9 % |- | Commerce, hébergement et restauration |{{formatnum:943398}} |16,6 % |- | Transports et entreposage |{{formatnum:365026}} |6,4 % |- | Information, communication, activités financières et d'assurance, activités immobilières |{{formatnum:824562}} |14,5 % |- | Activités scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien |{{formatnum:910795}} |16,0 % |- | Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale |{{formatnum:1552156}} |27,3 % |- | Autres activités de services |{{formatnum:351769}} |6,2 % |- !Total ! {{formatnum:5691516}} ! 100 % |} {| class="wikitable center" |+ Valeur ajoutée par secteur d'activité en millions d'euros en 2009<ref>[http://www.iau-idf.fr/fileadmin/Etudes/etude_800/chiffres-cles-2011.pdf Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France - Chiffres clés 2011], consulté le 15 novembre 2011.</ref>. !SECTEUR!!Millions d'euros!!En pourcentage |- !Agriculture, sylviculture, pêche!!609!!0,1 % |- !Industrie, énergie et construction!!{{formatnum:63278}} !!12,7 % |- | Construction ||{{formatnum:19775}}||4,0 % |- | Biens de consommation||{{formatnum:12756}}||2,6 % |- | Biens d’équipement||{{formatnum:9079}}||1,8 % |- | Énergie||{{formatnum:8876}}||1,8 % |- | Biens intermédiaires||{{formatnum:6981}}||1,4 % |- | Automobile||{{formatnum:3101}}||0,6 % |- | Agro-alimentaire||{{formatnum:2710}}||0,5 % |- !Transports, commerce, services!!{{formatnum:434231}}!!87,2 % |- | Services aux entreprises||{{formatnum:121744}}||24,4 % |- | Finance et immobilier||{{formatnum:117183}}||23,5 % |- | Éducation, santé, action sociale, administration||{{formatnum:81817}}||16,4 % |- | Commerce||{{formatnum:45975}}||9,2 % |- | Services aux particuliers||{{formatnum:41867}}||8,4 % |- | Transports||{{formatnum:25645}}||5,1 % |} ==== Industrie ==== L'industrie emploie {{Unité|463000|personnes}} en Île-de-France, ce qui en fait la première région industrielle française devant [[Rhône-Alpes]]. Mais c'est en même temps, avec seulement 8,2 % des emplois dans l'industrie, l'une des régions les moins industrialisées de France (après Provence-Alpes-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon et Corse) et une région qui s'est fortement désindustrialisée depuis une vingtaine d'années. ===== Aéronautique, espace et industries de défense ===== Le secteur de l'aérospatiale et des industries de défense emploie {{Unité|72000|salariés}} en Île-de-France (dont {{Unité|36000|emplois}} directs). Plusieurs sociétés d'importance européenne y sont présentes, notamment [[Airbus (groupe)|Airbus Group]], [[Thales]], [[Dassault Aviation]], [[Snecma]], [[Agence spatiale européenne|ESA]], [[Alcatel-Lucent]], [[Arianespace]], etc. avec des sites de production, des centres de recherche, des sièges sociaux… ===== Automobile ===== Le secteur de l'automobile en Île-de-France emploie {{Unité|145000 salariés}} (dont {{Unité|60000 emplois}} directs et le solde en sous-traitance). Les deux constructeurs nationaux sont présents et exploitent deux usines de production parmi les plus importantes ([[Renault]] à [[Usine Renault de Flins|Flins-sur-Seine]], [[Groupe PSA|PSA]] à [[Usine Stellantis de Poissy|Poissy]] et plusieurs [[Laboratoire de recherche|centres de recherche]], dont le [[technocentre Renault]] de [[Guyancourt]] et le centre [[Stellantis]] de [[Centre technique Stellantis de Vélizy|Vélizy]]). La plupart des équipementiers y sont également implantés, notamment ([[Aptiv|Delphi]], [[Valeo]], [[Faurecia]], [[Johnson Controls|Johnson Controls Automotive Electronics]], [[Bosch (entreprise)|Bosch]] Braking System, Lear Corporation, etc.) Le secteur de la recherche en automobile emploie {{Unité|17500 personnes}}, dont {{Unité|6600 chercheurs}}, en Île-de-France, soit 75 % du potentiel du secteur en France. ===== Énergie ===== Depuis la découverte de la [[radioactivité]] à Paris, le nucléaire est un des secteurs où la recherche et l'industrie francilienne sont en pointe. Le groupe [[Areva]] y a son siège social. [[TotalEnergies|Total]], un autre leader mondial de l'exploitation d'énergie, a également son siège mondial en Île-de-France ainsi que de nombreux laboratoires de recherche. [[Électricité de France|EDF]] est également très fortement implanté en Île-de-France. De même, [[Engie]] (ex GDF Suez) a son siège en Île-de-France (à La Défense). ==== Services ==== Les [[Service (économie)|services]] constituent la majeure partie de l'emploi francilien. Au {{date-|1 janvier 2012}}, l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] recense {{Unité|426000 personnes}} travaillant dans les services (74,4 % de l'emploi régional) auxquelles il faut ajouter {{Unité|680000 personnes}} travaillant dans les commerces (12 % de l'emploi régional). ===== Services collectifs ===== Au quotidien, ce sont plus de {{nobr|1,5 million}} de personnes qui travaillent dans l'administration, la santé humaine, l'action sociale ou l'éducation. De grands groupes de services collectifs (électricité, téléphonie, eau, etc.) à capitaux publics ou privés ont leur siège dans la région ([[Électricité de France|EDF]], [[Veolia]], [[France Télécom]]). ===== Services aux entreprises ===== Les activités de conseil sont en très fort développement et la région parisienne compte environ {{Unité|500000 emplois}} dans ce domaine. Les principales entreprises mondiales sont présentes à Paris, y ayant implanté leur siège européen ou un bureau. Les activités financières ({{Unité|337000 emplois}}), connaissent actuellement une réorganisation très rapide. L'Île-de-France accueille le siège de grandes Banques mondiales ([[BNP Paribas]], [[Société générale]], [[Crédit agricole]]) et le siège d'[[Euronext]]. La Bourse de Paris, par sa proximité avec plus de {{unité|400 banques}} et institutions est considérée comme étant la {{4e|Bourse}} mondiale derrière Tokyo, New York et Londres. De plus, Paris accueille les bureaux de grandes banques comme [[Lazard]] ou [[Goldman Sachs]]. ==== Agriculture ==== L’évolution des modes de transports et l’invention de la réfrigération ont progressivement recomposé sur l'organisation spatiale des régions urbaines et fait perdre sa couronne maraîchère à Paris. Transportées d’abord par le train puis par la route, les denrées périssables ont pu être produites plus loin et la ceinture horticole a petit à petit cédé la place à l’étalement urbain<ref>{{lien web|url=http://www.metropolitiques.eu/Entre-ville-et-agriculture-une.html|titre=Entre ville et agriculture, une proximité à reconstruire|site=metropolitiques.eu|date=18 avril 2011|auteur=Roland Vidal|consulté le=1 novembre 2016}}.</ref>. L’Île-de-France n’est ainsi autonome qu’à hauteur de 10 % pour les légumes frais, de 1,5 % pour les fruits, de 12 % pour les œufs ou encore de 1 % pour le lait, l’autonomie alimentaire n’étant atteinte que pour le blé (159 %) et le sucre (117 %)<ref>{{lien web|url=http://territoires.blog.lemonde.fr/2016/03/15/les-chiffres-de-lagriculture-urbaine-et-periurbaine/|titre=Les chiffres de l’agriculture urbaine et périurbaine|site=lemonde.fr|date=15 mars 2016|auteur=Benjamin Taveau|consulté le=01-11-2016}}.</ref>. En 2020, l'[[agriculture]] couvre environ 50 % du territoire régional (soit {{Unité|600000}} hectares), mais elle n'emploie que {{Unité|6300 personnes}} sur {{Unité|5000}} exploitations<ref>{{lien web |titre=L'Île-de-France au Salon de l'agriculture |url=https://www.iledefrance.fr/lile-de-france-au-salon-de-lagriculture|site=iledefrance.fr|consulté le=27-09-2020}}.</ref>. La [[Seine-et-Marne]] est de loin le département le plus agricole : il consacre à l'agriculture 58 % de son territoire d'où provient 57 % de la production de blé régionale. La proximité d'un marché de onze millions de consommateurs, la fertilité des sols, la technicité agricole, la mécanisation des exploitations, le développement de la qualité, font que l'Île-de-France demeure une grande région agricole, notamment dans le domaine céréalier. Sur les {{unité|365000 ha}} de superficies [[céréale|céréalières]] de 2013, le [[blé tendre]] couvre à lui seul {{unité|239000 ha}} (dont {{unité|3882 ha}} en culture biologique) pour une production de {{unité|2 millions}} de tonnes. L’[[orge commune|orge]] et le [[maïs]] ont une production respective de {{unité|571000 tonnes}} et {{unité|471000 tonnes}}. {{formatnum:3000}} des {{unité|5000 exploitations}} franciliennes sont tout ou en partie céréalières et les rendements sont assez élevés pour le blé tendre ({{unité|86,2 [[quintal (unité)|quintaux]]/ha}}) et l’orge ({{unité|76,1 q/ha}}). Avec {{unité|22 [[meunerie]]s}}, la région produit 15 % de la production nationale de [[farine]], ce qui en fait la première région française<ref>{{lien web|url=http://idf.passioncereales.fr/filiere-cerealiere/chiffres-cl%C3%A9s-5|titre=Les chiffres clés|site=passioncereales.fr|consulté le=3 mai 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://idf.passioncereales.fr/filiere-cerealiere/la-production-8|titre=La production|site=passioncereales.fr|consulté le=3 mai 2017}}.</ref>. La production agricole régionale couvre globalement plus de 20 % des besoins du marché francilien, ce qui est très important. Outre les grandes cultures, une caractéristique régionale est la permanence des productions spécialisées péri-urbaines (plantes en pot, plantes à massifs, roses coupées, plantes de pépinières, légumes et frais), bien que celles-ci aient tendance à régresser sous la pression de l'urbanisation, mais l'Île-de-France reste une des premières régions horticoles de France. Les cultures maraîchères ou horticoles occupent 40 % de la population active agricole. La production animale ne représente que 8 % de la valeur de la production agricole francilienne. L'industrie agro-alimentaire place l'Île-de-France au premier rang des régions françaises pour son chiffre d'affaires {{quoi|({{Unité|127000 MF}})}} et sa valeur ajoutée (23 %){{quand}}. Elle compte {{unité|545 entreprises}} productrices ([[Coca-Cola]], [[LU (biscuiterie)|Lu]], [[Panzani]], etc.). ==== Entreprises implantées ==== {{…}} === Géographie de l'emploi francilien === La géographie de l'emploi francilien inclut les pôles économiques qui, eux-mêmes, incluent pôle central ([[Paris]]), pôles scientifiques et techniques régionaux d'échelle mondiale ([[La Défense]] - [[Plateau de Saclay]] - [[Aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle|Roissy]] - [[La Plaine Saint-Denis]]) et autres pôles scientifiques et techniques régionaux majeurs ([[Marché de Rungis]] - [[Évry]] - [[Marne-la-Vallée]]). Pour l'organisation régionale, voir les [[Pôles de compétitivité en Île-de-France|pôles de compétitivité]], les articles sur l'[[Unité urbaine de Paris|agglomération parisienne]] et le [[Bassin parisien]] ainsi que le cadre régional du [[Schéma directeur de la région Île-de-France|SDRIF]]. {| class="wikitable center sortable" |+Chiffres du recensement au {{date|1er|janvier|2015}}<ref>[https://insee.fr/fr/statistiques/zones/3569067?debut=0 - Résultats du recensement de la population de 2015, Tableaux ACT1 et EMP T5], consulté le 23 mai 2019.</ref>. !Département !Superficie<br />en km{{2}} !Population !Nombre d'emplois !Emplois<br />par hectare !Actifs résidents !Emplois<br />par actif résident |- |[[Paris]] |105 |{{formatnum:2206488}} |{{formatnum:1797745}} |171,21 |{{formatnum:1228177}} |1,46 |- |[[Seine-et-Marne]] (2) |{{formatnum:5915}} |{{formatnum:1390121}} |{{formatnum:453659}} |0,77 |{{formatnum:702411}} |0,65 |- |[[Yvelines]] (2) |{{formatnum:2285}} |{{formatnum:1427291}} |{{formatnum:533120}} |2,33 |{{formatnum:706250}} |0,75 |- |[[Essonne (département)|Essonne]] (2) |{{formatnum:1804}} |{{formatnum:1276233}} |{{formatnum:442935}} |2,46 |{{formatnum:633735}} |0,70 |- |[[Hauts-de-Seine]] (1) |176 |{{formatnum:1601569}} |{{formatnum:949628}} |53,96 |{{formatnum:844401}} |1,12 |- |[[Seine-Saint-Denis]] (1) |236 |{{formatnum:1592663}} |{{formatnum:565179}} |23,95 |{{formatnum:777044}} |0,73 |- |[[Val-de-Marne]] (1) |245 |{{formatnum:1372389}} |{{formatnum:517097}} |21,11 |{{formatnum:698027}} |0,74 |- |[[Val-d'Oise]] (2) |{{formatnum:1246}} |{{formatnum:1215390}} |{{formatnum:422085}} |3,39 |{{formatnum:600228}} |0,70 |- |(1) '''Petite couronne''' |657 |{{formatnum:4566641}} |{{formatnum:2031904}} |30,93 |{{formatnum:2319472}} |0,88 |- |(2) '''Grande couronne''' |{{formatnum:11250}} |{{formatnum:5309035}} |{{formatnum:1851799}} |1,65 |{{formatnum:2642624}} |0,70 |- |'''Île-de-France''' |{{formatnum:12012}} |{{formatnum:12082144}} |{{formatnum:5682048}} |4,73 |{{formatnum:6190275}} |0,92 |} {| class="wikitable center sortable" |+'''Principales communes en termes d'emploi en 2020<ref>[https://insee.fr/fr/statistiques/zones/3569047?geo=COM-92026+COM-92012+COM-93066+COM-92050+COM-92062+COM-95527+COM-92044+COM-92040+COM-93048+COM-94028+COM-78646+COM-92051+COM-92063+COM-92036+COM-92036+COM-91228&debut=0 Insee - Recensement de la population de 2020, Population active, emploi et chômage en 2020, tableaux EMP T5], consulté le 28 juin 2023.</ref>.''' !Commune !Nombre d'emplois |- |[[Paris]] |{{formatnum:1865785}} |- |[[Courbevoie]] |{{formatnum:100483}} |- |[[Boulogne-Billancourt]] |{{formatnum:90146}} |- |[[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] |{{formatnum:88808}} |- |[[Nanterre]] |{{formatnum:88087}} |- |[[Puteaux]] |{{formatnum:80522}} |- |[[Roissy-en-France]] |{{formatnum:73318}} |- |[[Levallois-Perret]] |{{formatnum:60624}} |- |[[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] |{{formatnum:56848}} |- |[[Issy-les-Moulineaux]] |{{formatnum:55742}} |- |[[Créteil]] |{{formatnum:55346}} |- |[[Neuilly-sur-Seine]] |{{formatnum:47315}} |- |[[Versailles]] |{{formatnum:47176}} |- |[[Rueil-Malmaison]] |{{formatnum:41944}} |- |[[Gennevilliers]] |{{formatnum:41931}} |- |[[Évry-Courcouronnes]] |{{formatnum:40181}} |} == Culture locale et patrimoine == {{Article détaillé|Culture de l'Île-de-France}} === Patrimoine culturel === ==== Architecture, routes historiques et touristiques ==== [[Fichier:Versailles chateau.jpg|vignette|Château de [[Versailles]] dans les [[Yvelines]], inscrit sur la liste du [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].]] [[Fichier:Tour Eiffel, École militaire, Champ-de-Mars, Palais de Chaillot, La Défense - 03.jpg|vignette|Au {{1er|plan}}, la [[tour Eiffel]] et le [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] à [[Paris]] et, en arrière-plan, les gratte-ciel de [[La Défense]] à [[Puteaux]], [[Courbevoie]] et [[Nanterre]] dans les [[Hauts-de-Seine]].]] [[Fichier:ChateauEcouenfacade.jpg|thumb| La façade principale du [[château d'Écouen]] donnant sur la Plaine de France.]] L'Île-de-France est le berceau de l'[[architecture gothique]] dont les joyaux sont la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]], la [[basilique Saint-Denis]], l'[[abbaye de Royaumont]], le [[château de Vincennes]], l'[[Église Saint-Eustache de Paris|église Saint-Eustache]], la [[Conciergerie (palais de la Cité)|Conciergerie]] et la [[Sainte-Chapelle]]. Des témoignages de l'architecture Renaissance, tel que le monumental [[château d'Écouen]] (Val-d'Oise) bâti par [[Anne de Montmorency (1493-1567)|Anne de Montmorency]] au {{s-|XVI|e}}, peuvent être visités. La commune d'[[Écouen]] présente par ailleurs un grand nombre de monuments architecturaux de cette époque. L'[[arc de triomphe de l'Étoile]] et l'[[Hôtel des Invalides|hôtel national des Invalides]] à Paris, et les châteaux [[château de Versailles|de Versailles]], [[château de Vincennes|de Vincennes]], [[château de Vaux-le-Vicomte|de Vaux-le-Vicomte]], [[château de Fontainebleau|de Fontainebleau]], [[château de Rambouillet|de Rambouillet]] sont également des monuments d'architectures [[Architecture classique|classique]] et [[Architecture néo-classique|néoclassique]] en Île-de-France. La [[basilique du Sacré-Cœur de Montmartre]] à Paris est de style [[Architecture romano-byzantine|romano-byzantin]]. La [[Grande Mosquée de Paris]] est de style [[Art hispano-mauresque|hispano-mauresque]]. La Grande Synagogue de la Victoire à Paris est de style roman fleuri. L'[[architecture moderne]] et [[Architecture contemporaine|contemporaine]] est bien représentée en Île-de-France, par le [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Centre Georges-Pompidou]], la [[tour Montparnasse]], la [[Arche de la Défense|Grande Arche]] et [[Liste des bâtiments de la Défense|les tours]] de [[la Défense]], la [[Bibliothèque nationale de France]], le [[Stade de France]], et dans les [[Politique des villes nouvelles françaises|villes nouvelles]] de [[Marne-la-Vallée]] ([[Noisy-le-Grand]]), de [[Cergy-Pontoise]], d’[[Évry]] ([[Cathédrale de la Résurrection Saint-Corbinien d'Évry|cathédrale de la Résurrection]]), de [[Sénart|Melun-Sénart]] et de [[Saint-Quentin-en-Yvelines]]. La région possède à ce jour huit [[Villes et Pays d'art et d'histoire|villes d'Art et d'Histoire]] : [[Paris]], [[Boulogne-Billancourt]], [[Étampes]], [[Rambouillet]], [[Saint-Quentin-en-Yvelines]], [[Pontoise]], [[Meaux]] et [[Noisiel]]. Elle a quatre routes historiques et touristiques : la [[Route historique des maisons d'écrivains|route historique des maisons d'écrivain]], la route Normandie-Vexin, la route François {{1er}} et le parcours des Impressionnistes. Elle possède 4 plus beaux jardins de France : [[Château de Breteuil]], [[Château de Saint-Jean de Beauregard (Essonne)|Château de Saint-Jean-de-Beauregard]], [[Château de Vaux-le-Vicomte]], Domaine de Courson. Quatre sites franciliens sont classés [[UNESCO]] : les [[Rives de la Seine à Paris]], [[Château de Fontainebleau|Palais]] et [[forêt de Fontainebleau|parc de Fontainebleau]], [[château de Versailles|Palais]] et [[parc de Versailles]] et [[Provins]] ville de [[Foires de Champagne|foire médiévale]]. === Culture rurale === [[Fichier:Theodore Rousseau Panoramic view of-the Ile-de-France 1830.jpg|thumb|left|700px|''Vue de l'Île-de-France'', de [[Théodore Rousseau]], en 1830. En fait, vue depuis Montmorency sur le lac d'Enghien.]]{{clr}} L'Île-de-France, dans sa partie la plus périphérique, a été jusqu’à l'époque de la création des [[Politique des villes nouvelles françaises|villes nouvelles]] un ensemble très rural constitué de terres très fertiles. Aujourd'hui, près de 80 % de la surface régionale est toujours constituée de cultures et de [[forêt]]s. Chacune des petites régions qui entourent la capitale conserve, malgré l'expansion de l'[[agglomération parisienne]], une vocation rurale marquée et très souvent, un important patrimoine tant monumental ([[château]]x, [[Église (édifice)|églises]] classées…) que [[Architecture vernaculaire|vernaculaire]] ([[Lavoir (bassin public)|lavoirs]], [[Croix monumentale|croix de chemin]], [[Ferme (agriculture)|fermes]] fortifiées, quelques [[moulin]]s…). Depuis les [[années 1980]], le classement de certains sites (Vexin français) puis la création de quatre [[parc naturel régional de France|parcs naturels régionaux]] contribuent à préserver ce patrimoine. Parmi les régions historiques qui entourent [[Paris]] on compte : # le ''[[Vexin français]]'' au nord-ouest, borné à l'est par [[Pontoise]] et la vallée de l'[[Oise (rivière)|Oise]], à l'ouest par l'[[Epte]], au nord par le [[Thelle]] et au sud par la vallée de la [[Seine]]. Cette région est pour sa partie francilienne devenue le [[parc naturel régional du Vexin français]] ; # le ''[[Pays de France]]'', au nord de Paris, dont la partie nord, très rurale, est maintenant préservée grâce au [[parc naturel régional Oise-Pays de France]] ; # le ''[[Goële|Multien et la Goële]]'' au nord-est de Paris ; # la ''[[Brie (région)|Brie]]'' à l'est ; # le ''[[Gâtinais|Gâtinais français]]'' au sud-est, en partie préservé grâce au [[parc naturel régional du Gâtinais français]] ; # le ''[[Hurepoix]]'' au sud, pour partie intégré dans le [[parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse]] ; # le ''[[Mantois]]'' à l'ouest. === Culture urbaine === L'Île-de-France concentre, notamment grâce à [[Paris]], un ensemble d'activités culturelles urbaines de grande densité : la capitale mais aussi d'autres villes franciliennes abritent un nombre très important de musées, théâtres, salles de concert et de spectacles. Cette présence de la culture en ville contribue à la capacité d'attraction touristique de la région. L'activité culturelle liée au patrimoine urbain contribue au rayonnement de la région. Par ailleurs, bien que le [[tag (graffiti)]] soit interdit en de nombreux endroits et coûte en dépense de nettoyage à la collectivité, certains avancent qu'il est devenu un art des [[cultures urbaines]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Nicolas|nom1=Gzeley|prénom2=Stéphanie|nom2=Lemoine|prénom3=Nicolas|nom3=Laugero-Lasserre|prénom4=Sophie|nom4=Pujas|titre=L'art urbain|éditeur=Presses universitaires de France|collection=Que sais-je ?|date=2019-06-05|isbn=978-2-13-081786-4|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/puf.gzele.2019.01|consulté le=2022-02-01}}</ref>. Dans les différents quartiers de Paris et de la banlieue, se développe dans les centres culturels, les maisons de jeunes et les écoles de cirque, la pratique des arts urbains émergents croisés avec les arts du cirque. Naissent avec ce nouveau courant artistique des festivals comme celui de [[Bagneux (Hauts-de-Seine)|Bagneux]] (92) appelé HipCirqHop, mêlant les arts du cirque, le hip hop, le graff, le free-style… === Équipements culturels === ==== Musées principaux ==== Les musées incluent notamment le [[Palais du Louvre]], le [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|Musée National d'Art Moderne-Centre Pompidou]], le [[Muséum national d'histoire naturelle|Museum National d'Histoire Naturelle]], le [[musée d'Orsay]], le [[Musée du Quai Branly - Jacques-Chirac]], le [[Musée Rodin]], le [[Musée national des Arts asiatiques - Guimet|Musée national des arts asiatiques Guimet]], la [[Cité des sciences et de l'industrie|Cité des Sciences et de l'Industrie]], le [[Château d'Écouen|Musée national de la Renaissance]] d'[[Écouen]] (Val-d'Oise), le [[Musée de l'Air et de l'Espace |Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget]] (Seine-Saint-Denis) et le [[Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux]] (Seine-et-Marne). ==== Salles de spectacles principales ==== L' [[AccorHotels]] [[Bercy Arena]], l'[[Olympia (Paris)|Olympia]], le [[Palais des congrès de Paris]], le [[Casino de Paris]], le [[Le Grand Rex|Grand Rex]], le Chapiteau Alexis-Gruss, le [[Dôme de Paris - Palais des Sports|Palais des Sports de Paris]], la [[Philharmonie de Paris]], la [[Cité de la musique - Philharmonie de Paris|Cité de la Musique]] de Paris, l'[[Opéra Garnier|Opéra National Garnier]] et l'[[Opéra Bastille]] de Paris, le [[Cirque d'hiver Bouglione|Cirque d'Hiver-Bouglione]] à [[Paris]]. En banlieue, [[La Seine musicale]] de [[Boulogne-Billancourt]], le Théâtre de [[Saint-Quentin-en-Yvelines]], le [[Théâtre de Gennevilliers]], le Théâtre de Nanterre-Amandiers, la [[MC93 Bobigny|MC93]] de Bobigny, l'[[Académie Fratellini]] de [[La Plaine Saint-Denis|la Plaine-Saint-Denis]], ainsi que le [[Stade de France]] de [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]] et le [[Paris La Défense Arena|Paris la Défense Arena]] (anciennement U Arena) de [[Nanterre]], couramment utilisés en tant que lieux de représentation et lieux de concert. === Événements culturels majeurs === ==== Principaux festivals ==== {{source de la section|du blog d'actualité financière de Paris et de l'Île-de-France<ref>{{lien brisé |brisé le=28/04/2022 |url=http://www.nouveau-paris-ile-de-france.fr/evenements-paris/festivals-et-spectacles/festivals-20275.html |titre=Festivals à Paris Île-de-France |site=nouveau-paris-ile-de-france.fr}}.</ref>}} {{catégorie détaillée|Festival en Île-de-France}} {{colonnes|nombre=2| * [[Banlieues Bleues]] ; * [[Solidays]] ; * [[Rock en Seine]] ; * Festival Chorus des Hauts-de-Seine ; * [[Festival de l'Imaginaire]] ; * Festival d'Automne de Paris ; * Festival Chopin Paris ; * Festival de musique de l'Institut du Monde Arabe de Paris ; * [[Festival de musique de Saint-Denis]]<ref>[http://www.festival-saint-denis.com Site internet du festival de musique de Saint-Denis], consulté le 23 juillet 2015</ref> ; * Festival de l'Orangerie de Sceaux ; * Automne musical du château de Versailles ; * Festival de musique de Royaumont ; * Journées Ravel de Montfort-l'Amaury ; * Festival Frisson baroque et Festival Printemps de Paroles de Marne et Gondoire ; * Festival des musiques sacrées de Paris ; * [[Fête de l'Humanité]] ; * [[Suresnes Cités Danse]] ; * Les étés de la danse de Paris ; * Artdanthé de Vanves ; * [[Le Printemps des poètes]] ; * Pestacles, Paris Jazz Festival et Festival Classique au Vert du Parc floral de Paris ; * We Love Green de Paris ; * Villette Sonique ; * Jazz à Saint-Germain-des-Prés Paris ; * [[Jazz à la Villette]] ; * Festival international de musique d'Auvers-sur-Oise ; * [[Le Potager du Rock]] ; * [[Paris Hip Hop]] ; * Festival Paris l'été ; * Festival de cinéma en plein air de La Villette ; * Festival Silhouette ; * Festival Africolor ; * Les [[Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis]] ; * Festival Paris-cinéma ; * Champs-Elysées Film Festival ; * [[Terra di cinema]] de [[Tremblay-en-France]] ; * Festival du court-métrage de Pantin ; * Festival Val-d'Oise du Court ; * Polar dans la ville de Saint-Quentin-en-Yvelines ; * [[Festival international du cirque de Massy]] ; * Festival mondial du cirque de demain de Paris ; * [[Festival international de films de femmes de Créteil]] ; * Festival America de Vincennes ; * [[La Défense Jazz Festival]] ; * Enghien jazz festival ; * Festival jazz Musette des Puces de Saint-Ouen ; * [[Festival Django Reinhardt]] de [[Samois-sur-Seine]] ; * Festival Jazz aux Capucins de Coulommiers ; * Festival Blues sur Seine ; * [[Festival du Livre de Paris]] ; * Festival Paris en toutes lettres ; * Salon du Livre et de la Presse jeunesse de Montreuil ; * Festival théâtral du Val-d'Oise. }} ==== Fêtes traditionnelles ==== * [[Fête des Loges]] ([[Saint-Germain-en-Laye]]) ; * [[Foire du Trône]] (Bois de Vincennes à Paris) ; * [[Foire nationale à la brocante et aux jambons]] ([[Chatou]]) ; * [[Fête à Neu-Neu]] ([[Neuilly-sur-Seine]]). === Spécialités régionales === * En crèmerie et fromagerie on trouve le [[brie de Melun]] ([[Appellation d'origine contrôlée|AOC]]), [[Coulommiers (fromage)|coulommiers]], [[brie de Nangis]], [[brie de Montereau]], [[brie de Provins]], [[brie de Meaux]], [[brie noir]], [[brie (fromage)|brie fermier]], [[brie de Melun|brie de Melun bleu]], [[Fontainebleau (fromage)|fontainebleau]], chevru, [[fougerus]], brie en pot (lait de chèvre), butte de doue, [[Gratte-Paille|gratte-paille]], lucullus, [[Brillat-savarin (marque fromagère)|grand vatel]], explorateur, vignelait. * En boucherie : l'agneau d'Île-de-France, poule gâtinaise, [[poule de Houdan]], escargots et dérivés. * En charcuterie : pâté de Houdan, [[saucisson de Paris]], [[jambon de Paris]], [[boudin noir de Paris]]. * En épicerie : la [[moutarde de Meaux]], vinaigre de Lagny, le confit de pétales de rose, le safran du [[Gâtinais]], les plantes utilitaires et aromatiques de [[Milly-la-Forêt]]. * Comme fruits et légumes, il y a les asperges d'Argenteuil, figue blanche d'Argenteuil, carottes, [[Agaric|champignons de Paris]], pissenlit de Montmagny, pomme de terre belle de Fontenay, pomme de terre du Gâtinais, petit pois de [[Clamart]], haricot vert de [[Massy (Essonne)|Massy]], haricot d'[[Arpajon]], oignon de [[Mantes-la-Jolie]], poireau de [[Mézières-sur-Seine|Mézières]], potiron de [[Montlhéry|Monthléry]], [[potiron rouge vif d'Étampes]], cresson de [[Méréville (Essonne)|Méréville]], tomate de [[Croissy-sur-Seine|Croissy]], cerise de [[Montmorency (Val-d'Oise)|Montmorency]], fraise de [[Marcoussis]], poire de Groslay, chasselas de [[Thomery]], pêche de [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]], reine-claude de [[Chambourcy]], pomme belle de [[Pontoise]]. * En boulangerie, pâtisserie et confiserie : le [[Croissant (viennoiserie)|croissant]] parisien et la [[Baguette (pain)|baguette]] parisienne, le gâteau [[Paris-brest]], la brioche de [[Nanterre]], le [[Saint-honoré (pâtisserie)|saint-honoré]], l'[[Opéra (pâtisserie)|opéra]], [[Financier (pâtisserie)|financier]], [[macaron]] de Paris, macaron fondant de [[Réau]], sablé briard de [[Mormant]], mauresses de [[Moret-sur-Loing|Moret]], bonbon à la menthe de [[Milly-la-Forêt]], sucre d'orge de [[Moret-sur-Loing|Moret]], cailloux monterelais, coquelicot et gelée de [[Nemours]], pavés de [[Meaux]] et de [[Lagny-sur-Marne|Lagny]], melunettes, niflettes de [[Provins]], chocolats, miels de [[Brie (région)|Brie]] et du [[Gâtinais]]. * En boissons, on trouve le vin des [[Vigne de Montmartre|clos-Montmartre]], clos de [[Bercy (Seine)|Bercy]], clos de Bellevue, clos des Morillons, clos de [[Clamart]], picolo vin d'[[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]], vin de [[Suresnes]], clos de Rueil [[Buzenval]], clos Saint-Vincent de [[Noisy-le-Grand]], vin de [[Bagneux (Hauts-de-Seine)|Bagneux]], vin de [[Gagny]], vin de [[Neuilly-Plaisance]], bières artisanales de [[Brie (région)|Brie]], du [[Vexin]] et du [[Gâtinais]], cidre fermier de la Brie, jus de pomme et sirops fermiers de la Brie, du Vexin et du Gâtinais, et [[noyau de Poissy]]<ref>Carte gastronomique de l’Ile-de-France [http://www.carto-mondo.fr/carte/carte-gastronomique-de-lile-de-france Carto-mondo.fr].</ref>. === Emblèmes : Des trois lys d'or à l'étoile rouge-orangé === ==== Héraldique ==== Le blason d'Île-de-France, en écu ou en bannière d'armes (drapeau armorié), est l'emblème traditionnel qui reste le plus connu et qui est utilisé officiellement par la région militaire, par la légion de gendarmerie d'Île-de-France, ou par exemple en 2010 par la [[Monnaie de Paris]] qui a frappé une pièce de {{unité|10|€}} à trois fleurs de lys pour représenter la région d'Île-de-France. Il s'agit du blason d'une région appelée France, comme l'attestent des toponymes comme [[Roissy-en-France]], parce que c'était le [[Domaine royal français|domaine particulier des rois de France]]. Il est la forme moderne du blason dit « ''de France ancien'' » (''d’azur semé de fleurs de lys'') comme le montre un timbre-poste de vingt francs émis le {{date-|1er|mai|1943}} et conçu par [[Robert Louis]]<ref>[http://www.wikitimbres.fr/timbres/7669/ile-de-france Timbre : ÎLE DE FRANCE], sur le site wikitimbres.fr, consulté le 4 janvier 2015.</ref>, ou encore les écussons régionaux de plusieurs mouvements scouts, de produits régionaux. Les fleurs de lys sur fonds d'azur figurent dans nombre de blasons des villes d'Île-de-France : [[Saint-Denis (Seine-Saint-Denis)|Saint-Denis]], [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]], [[Puteaux]], [[Cachan]], [[Villepinte (Seine-Saint-Denis)|Villepinte]], [[Juziers]], etc. Les villes comme [[Paris]] qui possèdent dans le haut de leur blason trois fleurs de lys sur fonds d'azur étaient des [[Bonne ville (France)|bonnes villes]]. {|width=100% border=0 |- |width=50%|{{Blason-ville-fr | img1= Blason_Île-de-France_ancien_1.svg | legende1=Blason historique d'Île-de-France | texte= Région de France ou de l'Île-de-France, armoiries anciennes semées de fleurs de lys d'or sur fonds d'azur. Utilisées dans les blasons des départements de la région. }} |width=50%|{{Blason-ville-fr | img1= Blason_Île-de-France_moderne_1.svg | legende1=Blason historique d'Île-de-France | texte= Île-de-France, [[Héraldique|armes]] modernes se [[blasonnement|blasonnent]] ainsi : ''d'azur à trois fleurs de lys d'or''<ref>''Armes de l'Île-de-France'', ''Nouveau Larousse Universel'', tome 1, [[Éditions Larousse|Librairie Larousse]], 1948, p. 969.</ref>. }} |} ==== Des armes traditionnelles au logo commercial ==== Après la recréation en [[1976]] de l'entité administrative '''Région Île-de-France''' qui avait été supprimée en 1946, le [[Conseil régional d'Île-de-France]] a voulu remplacer le blason millénaire de l'Île-de-France, {{citation|D'azur à trois fleurs de lys d'or}}, par un logotype publicitaire commandé à des agences de communication, résultant en cinq changements successifs de 1976 à 2014{{refnec}}. Le premier logo adopté était formé {{citation|d'une rose stylisée vue de dessus, de couleurs bleu, blanc, rouge, représentant la région, les quatre pétales extérieurs bleus}} représentant les quatre départements de la grande couronne ([[Essonne (département)|Essonne]], [[Seine-et-Marne]], [[Val-d'Oise]] et [[Yvelines]]), les trois pétales intérieurs blancs ceux de la petite couronne ([[Hauts-de-Seine]], [[Seine-Saint-Denis]] et [[Val-de-Marne]]) et le bouton rouge le département de [[Paris]]. Cette rose est traversée par une ligne bleue et au-dessus des mots {{citation|RÉGION}} en lettres bleues et {{citation|ÎLE-DE-FRANCE}} en lettres blanches sur fond bleu. Ce logo a ensuite été légèrement modifié pour donner un deuxième logo, en faisant apparaître un cadre bleu à la place de la simple ligne, et transformant le texte en {{citation|MA RÉGION C'EST}} (sur deux lignes, toujours en bleus sur fond blanc) et {{citation|L'ÎLE-DE-FRANCE}} (en blanc sur fond bleu), avec sous le cadre la mention {{citation|Conseil régional}} en lettres bleues. Un troisième logo a été commandé en novembre 2000 par le Conseil régional à l'agence de publicité ''Ailleurs exactement'' (filiale du groupe [[Havas|Havas Advertising]])<ref>{{Article|jour=10|mois=novembre|année=2000|titre=Le nouveau visage de l'Île-de-France|périodique=Stratégies|lien périodique=Stratégies|numéro=1167|lire en ligne=http://www.strategies.fr/actualites/marques/r15645W/le-nouveau-visage-de-l-ile-de-france.html}}.</ref> qui a proposé {{citation|une [[Étoile (symbole)#Étoile à huit branches|étoile à huit branches]] orange dans un tourbillon bleu, surmontant la mention {{citation|Région Île-de-France}} en lettres bleues}}. Ils ont donné huit pointes à l'étoile pour symboliser les huit départements de la région, tandis que le tourbillon bleu symbolise la volonté de dynamisme du Conseil régional. Un quatrième logo a été commandé en 2005 par le [[conseil régional d'Île-de-France]], qui l'a fait déposer le {{date-|10 octobre 2005}} comme marque à l'[[Institut national de la propriété industrielle]] (INPI) sous le {{numéro|05 3 385 919}}, dont l'enregistrement a été publié au {{nobr|BOPI<ref group=N>Le BOPI est le Bulletin officiel de la propriété industrielle, publié par l'[[Institut national de la propriété industrielle|INPI]].</ref> 2005-46}} le {{date-|18 novembre 2005}} et modifié au {{nobr|BOPI 2006-12}} du {{date-|24 mars 2006}}<ref>BOPI 06/12 - VOL. II Enregistrements effectués avec modification par rapport à la demande publiée, {{p.|109}}, {{lire en ligne|lien=http://www.inpi.fr/fileadmin/mediatheque/BOPI/marques/2006/2006-12v2.pdf}} {{pdf}}.</ref>. Ce logotype est composé {{citation|d'une étoile à huit branches de couleur rouge-orangé<ref group=N>Le déposant de la marque précise que {{citation|Le logotype ci-dessus est toujours en couleur pantone {{nobr|485 C}}, à l'exception de la version noire sur fond blanc, et blanche sur fond rouge. Pas de possibilité d'autres couleurs en dehors des déclinaisons citées ci-dessus.}}.</ref> accolée au nom de la région en lettres minuscules. {{citation|Les huit branches de l'étoile symbolisent les huit départements franciliens}}<ref>{{Lien web |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.iledefrance.fr/decouvrir-lile-de-france/?0= |titre=Le logo de l'Île-de-France |site=Conseil régional de l'Île-de-France |consulté le =22 novembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=http://www.admirabledesign.com/Ile-de-France-demandez-le-dernier |titre=Île de France, demandez le dernier logo ! |date=19 décembre 2005 |site=Admirable Design |consulté le =22 novembre 2014}}.</ref>}}. Un cinquième logo a été adopté en 2014<ref>{{Lien web |url=http://emblemes.free.fr/site/index.php?option=com_content&view=article&id=448:drapeaux-du-conseil-regional-dile-de-france&catid=60:ile-de-france&Itemid=110 |titre=Drapeaux du conseil régional d'Île-de-France |date=27 septembre 2009 |site=« Les emblèmes de France » |consulté le =22 novembre 2014}}.</ref>, la couleur est rouge-orangé alors que les précédents étaient de couleur bleue, ce qui a suscité une controverse<ref>{{Lien web |url=http://www.drapazur.com/126-drapeau-ile-de-france |titre=Île de France (région) |date=27 septembre 2009 |site=« Les emblèmes de France » |consulté le =22 novembre 2014}}.</ref>. Une sixième variante a été adoptée en 2019 : le texte repasse sur deux lignes, le lettrage de ''région'' est en caractères bleu, tandis que celui de ''Île-de-France'' reste en caractères gras de couleur orange. {{Clr}} <gallery> Image:Blason_Île-de-France_moderne_1.svg|Blason traditionnel de la région d'Île-de-France depuis le {{VIIIe siècle}} Image:Ile-de-France logo0.gif|Logo du Conseil régional d'Île-de-France de 1976 à novembre 2000. Image:Ancien logo Conseil régional d'Île-de-France.png|Logo du Conseil régional d'Île-de-France de novembre 2000 au {{date-|10 octobre 2005}}. Fichier:Région Île-de-France (logo 2005).svg|Logo du Conseil régional d'Île-de-France de 2005 à 2019. Fichier:Région Île-de-France (logo).svg|Logo du Conseil régional d'Île-de-France depuis le {{date|18|septembre|2019}}. </gallery> == Projets et réalisations == === Smart Region Initiative === {{Pertinence section|date=avril 2022|texte=Section peu sourcée et promotionnelle}} {{Section à sourcer|date=avril 2022}} La région Île-de-France accueille plus de {{nombre|500000|emplois}} et de {{nombre|150000 sociétés}} du numérique et constitue un territoire dynamique dans ce domaine<ref name="institutparisregion.fr">{{Lien web |langue=fr|titre=De la Smart City à la région intelligente |url=https://www.institutparisregion.fr/nos-travaux/publications/de-la-smart-city-a-la-region-intelligente/ |site=L'Institut Paris Region |consulté le=2022-04-10}}</ref>. Le lancement, et la réussite, de cette initiative se base sur quatre piliers<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Smart Region Initiative - Dossier de presse |url=https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/2019-05/smart_region_initiative.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=Région Île-de-France |date=21 novembre 2017 |consulté le=10/04/2022}}</ref> : # La généralisation du Très Haut Débit, pour permettre le développement d'infrastructures de communication performantes qui favorisent l'innovation, dont de nouveaux usages et services. {{nombre|40|millions}} d'euros ont été versés par la région aux départements en tant que soutien pour le déploiement du réseau de fibre optique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Île-de-France veut devenir une « smart région » inclusive et innovante |url=https://www.nouvelobs.com/transition-ecologique/20200608.OBS29835/l-ile-de-france-veut-devenir-une-smart-region-inclusive-et-innovante.html |site=L'Obs |date=2020-06-08 |consulté le=2022-04-10}}</ref>{{,}}<ref name="smart_region_initiative">{{Lien web |langue=fr|auteur=Région Île-de-France |titre=Smart Region Initiative - Dossier de presse |url=https://www.iledefrance.fr/sites/default/files/2019-05/smart_region_initiative.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=Région Île-de-France |date=21 novembre 2017 |consulté le=10 avril 2022}}</ref>. # Un "concentrateur de données" à destination des acteurs du territoire francilien, publics et privés, sous la forme d'une plateforme numérique 3D lancée mi-décembre 2017, dont le budget est de {{nombre|5|millions}} d'euros. Cette plateforme à vocation à devenir le "double numérique" du territoire en accueillant toutes les données qui y sont produites, pour favoriser l'innovation. L'Île-de-France affiche sa stratégie en faveur de l'[[Données ouvertes|Open data]] et de la donnée d'intérêt régional. # De nouveaux services innovants dans le cadre des compétences régionales telles que la mobilité, la culture, le développement économique, le tourisme ou l'environnement. Ces services prennent la forme d'applications mobile/web et de déploiement d'objets connectés sur le territoire. # Une démarche pérenne d'innovation ouverte, avec une volonté de co-construction de ce projet. Les acteurs de la région, entreprises, associations, collectivités, citoyens, sont mobilisés dans ce cadre, autour du lancement des "Rendez-vous de la Smart Region" et autres évènements. Pour se démarquer comme le premier techno hub européen, le programme Smart Region Initiative prévoit aussi de soutenir la création de pôle de recherches technologiques autour des enjeux de l'intelligente artificielle, des véhicules autonomes ou encore de l'impression 3D<ref name="smart_region_initiative" />. Des inégalités persistes dans la prise en main des outils numériques par les différents niveaux de [[Collectivité territoriale en France|collectivités territoriales]] (région, départements, intercommunalités et communes). Dans cette démarche, la région d'Île-de-France doit s'assurer de la cohérence globale des initiatives sur son territoire pour que tous les franciliens soient intégrés, et développe en même temps des initiatives à son échelle, en particulier sur les questions de mobilités. C'est l'objectif d'Île-de-France Mobilité qui souhaite rendre accessible une offre d'accès global à la mobilité, intégrant tous les modes de déplacement<ref name="institutparisregion.fr"/>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:Île-de-France |wiktionary=Île-de-France |wikinews=Catégorie:Île-de-France |wikivoyage=Île-de-France}} === Bibliographie === * {{Ouvrage | auteur1=André Lesort, Pierre Bernus, Maurice-Pierre Boyé, Monique Richard | titre=Visages de l'Île-de-France | lieu=Paris | éditeur=Horizons de France | année=1946 | pages totales=216 }} * {{Ouvrage | auteur1=Pierre Bernus | titre=Histoire de l'Île-de-France | lieu=Toulouse | éditeur=Ancienne Librairie Furne, Boivin et Cie | année=1971 | pages totales=599 | isbn=}} * {{Ouvrage | auteur1=Michel Mollat (dir.) | titre=Histoire de l'Île-de-France et de Paris | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Privat|Privat]] | collection=Univers de la France | année=1934 | pages totales=283 }} * {{Ouvrage | auteur1=Collectif | titre=Île-de-France : Produits du terroir et recettes traditionnelles | lieu=Paris | éditeur=Albin Michel / Conseil national des arts culinaires | collection=L'inventaire du patrimoine culinaire de la France | année=1993 | pages totales=335 | isbn=2-226-06348-X}} * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Colette Vallat (dirigé par) | titre=Île-de-France : Éclats des terroirs, des savoirs, des pouvoirs | lieu=Paris | éditeur=[[Autrement]] | collection=France | année=2000 | pages totales=205 | isbn=2-86260-967-6}} * {{Ouvrage | auteur1=Collectif | titre=Atlas des franciliens | lieu=Paris | éditeur=IAU Île-de-France | année=2013 | isbn=}} * Hervé Blumenfeld, Philippe Montillet et Pierre Pinon, ''Les environs de Paris : atlas des cartes du {{s-|XVI}} à nos jours'', Paris, La Découverte, 2019. * Annie Fourcaut (dir.), ''Un siècle de banlieue parisienne (1859-1964)'', CNRS, L’Harmattan, 1988. * Monique Depraetère-Dargery (dir.), ''L’Île-de-France médiévale'', deux tomes, Somogy éditions d’art, 2000. * Xavier Panon, ''L’Île-de-France et les Franciliens'', éditions des Syrtes, 2004. === Articles connexes === {{colonnes|taille=25| * [[Conseil régional d'Île-de-France]] * [[Économie de l'Île-de-France]] * [[Géographie de l'Île-de-France]] * [[Flore de l'Île-de-France]] * [[Histoire de l'Île-de-France]] * [[Paris]] * [[Grand Paris]] * [[Métropole du Grand Paris]] * [[Forum métropolitain du Grand Paris]] * [[Société du Grand Paris]] * [[L'Institut Paris Région]] * [[Liste des plus hauts bâtiments d'Île-de-France]] * [[IDF1]] * [[ViàGrandParis]] * [[Téléssonne]] * [[NRJ Paris]] * [[BDM TV]] * [[Cinaps TV]] * [[Télé Bocal]] * [[BFM Business]] * [[France 3 Paris Île-de-France]] * La Locale TV * [[Multi 7]] * [[Ondes sans frontières]] * [[TV77]] }} === Liens externes === * [http://www.iledefrance.fr/ Site web du conseil régional de l'Île-de-France] * [http://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france Site web de la préfecture de la région Île-de-France] {{Liens}} {{Palette|Aire urbaine de Paris|Régions et territoires de France|Provinces historiques de France}} {{Portail|Île-de-France|régions de France}} {{DEFAULTSORT:Ile-de-France}} [[Catégorie:Île-de-France|*]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1976]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ille-et-Vilaine
Ille-et-Vilaine
{{Infobox Département de France | nom = Ille-et-Vilaine{{-}}<small>''Il-ha-Gwilen''</small> | insee = 35 | imageloc = Ille-et-Vilaine-Position.svg | région = {{drapeau|Bretagne}} [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]] | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Rennes]] | Sous-préfectures = [[Saint-Malo]]<br />[[Fougères]]<br />[[Redon]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6775 | arr = [[Arrondissements d'Ille-et-Vilaine|4]] | circonscription = [[Liste des députés d'Ille-et-Vilaine|8]] | canton = [[Liste des cantons d'Ille-et-Vilaine|27]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités d'Ille-et-Vilaine|18]] | comm = [[Liste des communes d'Ille-et-Vilaine|333]] | président = [[Jean-Luc Chenut]] ([[Parti socialiste (France)|PS]]) | préfet = [[Philippe Gustin]]<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=IOMA2319238D|texte=Décret du 13 juillet 2023 portant nomination du préfet de la région Bretagne, préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest, préfet d'Ille-et-Vilaine - M. GUSTIN (Philippe))}}.</ref> | gentilé = [[#Gentilé|Bretillien]]<ref name="France3">{{Lien web|auteur=Sylvaine Salliou|titre=Les habitants d'Ille et Vilaine s'appelleront les Bretilliens|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/les-habitants-d-ille-et-vilaine-s-appelleront-les-bretilliens-274177.html|site=france3-regions.francetvinfo.fr|éditeur=France 3 Bretagne|date=2013-06-20|consulté le=2020-01-15}}.</ref> | latitude = 48/10/N | longitude = 01/40/W | logo = Logo_Ille_Vilaine_2008.svg | site web = [https://www.ille-et-vilaine.fr ille-et-vilaine.fr] }} L{{'}}'''Ille-et-Vilaine''' ({{MSAPI|/il‿e.vi.lɛn/}}<ref>Prononciation en [[français de France]] [[français standard]] retranscrite phonémiquement selon la [[Alphabet phonétique international|norme API]].</ref>) est un [[département français]] situé en [[Bretagne (région administrative)|région Bretagne]]. Il porte le {{nobr|numéro 35}} dans la numérotation départementale française. Il est situé dans l’est de la région Bretagne et fait partie de la [[Haute-Bretagne]]. La population totale, de {{nombre|{{Population de France/dernière_pop}}|habitants}} en {{Population de France/dernière_année}}, est en augmentation depuis plusieurs décennies. [[Rennes]] est le [[chef-lieu]] de département et préfecture de la région Bretagne. Le département compte {{nombre|333|[[Commune (France)|communes]]}}. == Géographie == [[Fichier:FR-35-RD94.JPG|vignette|Panneau d'entrée dans le département en venant de [[Maine-et-Loire]], sur la commune de [[Martigné-Ferchaud]].]] L'Ille-et-Vilaine est un département de la [[Bretagne (région administrative)|région Bretagne]]. Il est limitrophe des départements de la [[Manche (département)|Manche]], de la [[Mayenne (département)|Mayenne]], de [[Maine-et-Loire]], de la [[Loire-Atlantique]], du [[Morbihan]] et des [[Côtes-d'Armor]], et il est baigné par la [[Manche (mer)|Manche]], son littoral appartenant à la [[côte d'Émeraude]] pour sa partie occidentale (de la [[pointe du Grouin]] située à [[Cancale]] jusqu'à [[Saint-Briac-sur-Mer]]) et à la [[baie du Mont-Saint-Michel]] pour sa partie orientale (de la pointe du Grouin, [[Cancale]] à [[Roz-sur-Couesnon]]). [[Image:Rennes Mairie.jpg|vignette|[[Mairie de Rennes]].]] [[Image:Centre historique.JPG|vignette|La ville médiévale de [[Vitré (Ille-et-Vilaine)|Vitré]].]] [[File:Rennes Jardin Confluence.jpg|thumb|La confluence entre l'Ille et la Vilaine à Rennes.]] Le département s’étend sur {{unité|6775|km|2}}. Il se situe entre les méridiens 1° et {{nobr|2° 20′ ouest}} et les parallèles {{nobr|47° 40′}} et {{nobr|48° 40′ nord}}. Il s’agit du département breton le moins maritime puisque son littoral, s’ouvrant sur la Manche, n’est que de {{unité|110|kilomètres}} (de [[Saint-Briac-sur-Mer]] à l'ouest, à Roz-sur-Couesnon à l'est). L'Ille-et-Vilaine est localisé sur une dépression topographique correspondant à une fosse sédimentaire<ref>{{Lien web|url=http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-57855-FR.pdf|titre=Carte géologique harmonisée du département de l’Ille-et-Vilaine. Notice technique|date=décembre 2009|site=[[brgm.fr]]}}.</ref>. Le département est protégé des flux d’ouest par les hauteurs du [[Massif armoricain]] et des influences continentales à l’est avec les collines normandes et du [[Maine (province)|Maine]]. Par sa géologie, la majeure partie de la moitié septentrionale appartient au domaine nord-armoricain, l’autre moitié relevant du domaine centre-armoricain traversé par le [[Synclinal|synclinorium]] médian armoricain (Brest-Laval), seule une petite partie autour de [[Redon]] étant comprise dans le domaine sud-armoricain. En effet, la partie centrale et littorale du département est de faible altitude, le plus souvent inférieure à {{unité|50|m}} dans la bande côtière et dans les vallées et moins de {{unité|100|m}} quasiment partout. Ce n’est qu’en limites occidentale et orientale que se situent des reliefs plus élevés : * à l’ouest, les collines de [[Bécherel]] ({{unité|190|m}}) et la [[forêt de Paimpont]] où le département culmine à {{unité|256|m}} ; * à l’est, le [[Coglais]] et le pays de [[Fougères]] ({{unité|245|m}} à [[La Chapelle-Janson]]). Les plateaux se trouvent : * au sud, sous forme de barres rocheuses constituées de schistes durs ou de grès armoricain, orientés ouest - nord-ouest - est - sud-est, séparés par de larges vallées où coulent des affluents de la Vilaine ; * au nord, en bandes plus larges et plus uniformes constituées de [[schiste]] dur ou de [[granite]] alternant avec les bassins. Les régions maritimes comprenant l’est de Cancale, les [[marais de Dol]] et du [[Le Mont-Saint-Michel|mont Saint-Michel]], et à l’ouest un plateau de roches cristallines profondément entaillé par la Rance. Pour ce qui est de la [[Pédologie (géoscience)|pédologie]] et la [[botanique]] (1480 [[Tracheophyta|plantes vasculaires]] recensées)es{{Pas clair|date=juillet 2021}}<ref>{{ouvrage|auteur=Louis Diard|titre=Atlas floristique de Bretagne. La flore d'Ille-et-Vilaine|éditeur=éditions Siloe|date=2005|pages totales=670}}</ref>, le [[sous-sol (géologie)|sous-sol]] est souvent imperméable du fait de la présence de roches granitiques. Si bien que l’on trouve très peu de [[nappe phréatique|nappes phréatiques]] et l’on ne trouve que des eaux de surface. Les cours d’eau voient leur débit varier selon les flux océaniques amenant la pluie. S’il y a une longue période sans précipitations, l'Ille-et-Vilaine peut souffrir de la sécheresse. Mais un apport [[pluviométrie|pluvial]] important peut provoquer des inondations car les sols peuvent être gorgés d’eau. L’[[agriculture]] est principalement basée sur l’[[élevage]], ce qui en fait le premier département laitier de France. Cela a pour conséquences, une adaptation de l’agriculture avec des cultures orientées pour l’alimentation animale avec du blé, du maïs, des plantes fourragères et des prairies. Hormis ces espaces anthropisés, il subsiste des espaces naturels comme la lande sur les plateaux au sud et les falaises du littoral, environ {{unité|65000|ha}} de forêt ([[forêt de Paimpont]], [[forêt de Fougères|{{nobr|de Fougères}}]], [[forêt de Rennes|{{nobr|de Rennes}}]], [[Forêt domaniale de Liffré|{{nobr|de Liffré}}]], [[forêt de Teillay|{{nobr|de Teillay}}]]{{etc.}}) ; les [[zones humides d'Ille-et-Vilaine|zones humides du département]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages d'Ille-et-Vilaine :"> Barrage Haute Vilaine.JPG|L'[[étang de Haute-Vilaine]] à l'est. Bruz - Canal de Cicé vue aérienne 20180504.jpg|[[Bruz]] et son canal, dans le centre. La pointe du Christ à Rothéneuf.jpg|La côte à [[Saint-Malo]], au nord. </gallery> === Hydrographie === {{Article détaillé|Réseau hydrographique d'Ille-et-Vilaine}} Les bassins, creusés par l’érosion dans les [[schiste]]s tendres, se développent de part et d’autre des rivières principales : * au nord, bassin des affluents de la [[Rance (fleuve)|Rance]] et bassins du [[Couesnon]] ; * au centre et au sud, bassins de la [[Vilaine]] dont le plus important, celui de Rennes. <gallery mode="packed" heights="300"> Fichier:35-Bassins DCE.jpg|L'Ille-et-Vilaine est quasi en totalité dans le bassin DCE [[Bassin Loire-Bretagne|Loire-Bretagne]]. Fichier:35-Cours eau.jpg|Carte de l'ensemble du réseau hydrographique de l'Ille-et-Vilaine. </gallery> == Climat == {{article détaillé|Climat d'Ille-et-Vilaine}} L'Ille-et-Vilaine bénéficie d'un [[climat océanique]] (de type Cfb selon la [[classification de Köppen]]). La station Météo-France de référence est celle de l'[[aéroport de Rennes-Bretagne]] à [[Saint-Jacques-de-la-Lande]]. L'autre station est celle à l'[[aéroport de Saint-Malo-Dinard-Pleurtuit]]. À Rennes, les hauteurs annuelles de précipitations sont inférieures à {{unité|700|mm}}. Les hivers sont humides et en moyenne doux. Les étés sont relativement secs, modérément chauds et ensoleillés. Le département bénéficie d’environ {{nombre|1850|heures}} d’ensoleillement chaque année. Néanmoins, le climat n'est pas uniforme dans le département. Il varie suivant l'exposition à la mer, aux perturbations océaniques, au vent et à l'altitude. [[Image:Villas de Dinard.JPG|vignette|centre|Villas de [[Dinard]].]] == Toponymie == Le nom du département vient du fleuve de la [[Vilaine]] et de son affluent l’[[Ille]], qui ont leur confluence dans le centre de [[Rennes]]. Le département est nommé ''{{lang|br|Il-ha-Gwilen}}''<ref>{{Lien web |titre=Traduction de Il-ha-Gwilen en français, dictionnaire breton - français |url=https://fr.glosbe.com/br/fr/Il-ha-Gwilen |site=fr.glosbe.com |consulté le=2022-09-11}}</ref> en [[breton]]. == Histoire == {{article détaillé|Histoire d'Ille-et-Vilaine}} [[Image:France Bretagne Ille-et-Vilaine Combourg chateau 01.jpg|vignette|Le [[château de Combourg]].]] [[Image:hautebretagne(nord-est).jpg|vignette|Carte des paroisses du futur département d'Ille-et-Vilaine.]] Le département a été créé à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}} en application du [[Décret de la division de la France en départements|décret du 22 décembre 1789]]. C'est l'un des cinq départements issus du découpage de l'ancienne [[province de Bretagne]]. Auparavant, se sont succédé sur le même territoire : * le peuple des [[Riedones]] (peuple armoricain qui a donné son nom à Rennes et au pays Rennais), organisé en [[Cité (ville)|cité]] par l’[[Empire romain]], et la frange orientale de celui des [[Coriosolites]] ; * la [[Bailliage et sénéchaussée|baillie]] médiévale de Rennes plus une partie de celle du [[Porhoët]] ; * la moitié orientale du [[présidial]] de Rennes, tel qu’il était en 1689, comprenant les [[Bailliage et sénéchaussée|sénéchaussées]] de Rennes (avec quelques aménagements au sud avec la sénéchaussée de Nantes), Saint-Aubin-du-Cormier, Fougères, Bazouges, Antrain, Hédé et Saint-Malo plus une partie des sénéchaussées de [[Dinan]] et de [[Ploërmel]] ; * l'ancien diocèse de Rennes ainsi qu'une partie des anciens diocèses de Saint-Malo et de Dol. Le nom de ce département a été forgé comme beaucoup d’autres en reprenant les particularités géographiques principales qui s'y trouvent. Ici, il est basé sur deux rivières, l'[[Ille]] et la [[Vilaine]], qui se rejoignent à Rennes, à l'ouest du centre-ville. Le nouveau [[Archidiocèse de Rennes, Dol et Saint-Malo|diocèse de Rennes]] reprend les limites du département. Le [[coup d'État du 2 décembre 1851]] de [[Napoléon III]] est largement soutenu en Ille-et-Vilaine, département catholique, conservateur et [[monarchie|monarchiste]] ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté<ref>[[Jacques-Olivier Boudon]], ''Les Bonaparte : regards sur la France impériale''. La Documentation photographique, dossier 8073, janvier-février 2010, {{p.|11}} (carte de [[Gilles Pécout]]).</ref>. [[Fichier:Carte postale Émulsion Scott.png|vignette|Carte postale, Ille-et-Vilaine, collection du [[Musée de Bretagne]].]] Un problème identitaire a agité les esprits du conseil général en 1989, qui aurait alors souhaité rebaptiser le département en « [[Marche de Bretagne|Marche-de-Bretagne]] », ce à quoi la [[Direction départementale de l'Équipement|DDE]] s’est opposé et qui n'a pas fait l'unanimité des habitants. En 2005, après de longues réflexions, un nouveau projet a été proposé à la consultation populaire par questionnaire : « [[Haute-Bretagne]] ». Il a été refusé par 75 % des répondants. Devant ce résultat, le conseil général a renoncé à ce projet qu'avait avancé le comité départemental du tourisme. == Emblèmes == === Logotype === Créé en 1986, le premier logotype du conseil général d’Ille-et-Vilaine est formé par la silhouette très stylisée de la Bretagne en noir (couleur régionale) avec un gros disque rouge symbolisant l’emplacement géographique du département dans la région. En 2008, l’assemblée départementale a modifié son logo<ref>Catherine Durfort, « Une nouvelle jeunesse pour le logo du Département », ''Nous Vous Ille'', {{numéro|83}}, juillet-août-septembre 2008, {{ISSN|0764-3926}}, {{p.|14}}.</ref> qui a été retravaillé par l’agence de communication {{nobr|[[Euro RSCG]]}}. Les évolutions les plus marquantes sont : * des lignes simplifiées pour les contours de la Bretagne ; * un effet 3D sur le disque rouge pour marquer la modernité ; * dans l’écriture « Ille-et-Vilaine », une esperluette stylisée intégrant une [[Hermine (héraldique)|hermine]] qui marque l’[[Symbole de la Bretagne|attachement à la Bretagne]]. * Le nom du territoire « Ille-et-Vilaine » est mis en valeur et placé avant celui de l’institution. « Département » remplace « Conseil général ». <gallery> Fichier:Logo France Ille-et-Vilaine Conseil General.png|Logo d'Ille et Vilaine(De 1986 à 2008) Fichier:Logo Ille Vilaine 2008.svg|Logo d'Ille & Vilaine(Depuis 2008) </gallery> === Armoiries et drapeau === {{Blason-ville-fr | img1=Blason département fr Ille-et-Vilaine.svg | l1=100px | legende1= Armoiries d’Ille-et-Vilaine proposées par [[Robert Louis]] | texte=Les armoiries symbolisent la Bretagne et les deux rivières qui ont donné leurs noms au département : l’Ille et la Vilaine. Elles se décrivent : :''D’hermine aux deux pals ondés d’[[Azur (héraldique)|azur]].'' }} Ce blason n’est qu’une proposition de Robert Louis, et n’a donc pas de caractère officiel. L'Ille-et-Vilaine ne dispose pas de drapeau officiel<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Divi|nom1=Kervella|lien auteur1=Divi Kervella|prénom2=Mikael|nom2=Bodlore-Penlaez|lien auteur2=Mikael Bodlore-Penlaez|titre=Guide des drapeaux bretons et celtes|lieu=Fouenant|éditeur=Yoran Embanner|année=2008|pages totales=192|passage=50|isbn=978-2-916579-12-2}}</ref>. Le conseil départemental utilise toutefois un drapeau blanc avec son logo au centre. === Autres symboles === * Animaux : ** mammifère : l’[[hermine]] ; ** insecte : la [[coccinellidae|coccinelle]] rouge{{Référence nécessaire}}. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Ille-et-Vilaine}} Comme une grande partie du reste de l’Ouest de la France, l'Ille-et-Vilaine a longtemps eu la réputation d’être un département de droite ; en effet, de tradition catholique, le département vota à droite tout au long de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], en opposition à la gauche [[Anticléricalisme|anticléricale]]<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Jean | nom1=El Gammal | lien auteur1=Jean El Gammal | titre=Politique et poids du passé dans la France “fin de siècle” | éditeur=presses universitaires de Limoges | année=1999 | pages totales=789 | passage=25 | isbn=978-2-84287-121-5 | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hFvc-_KNATYC&pg=PA25 | consulté le=27 juillet 2011}}.</ref>. Une tradition qui se retrouve encore, avec un personnel politique parfois très anciennement enraciné comme en témoigne l’élection, depuis désormais plus de deux cent vingt ans, d’un représentant de la famille Méhaignerie sur le pays de Vitré. Le courant de gauche a longtemps été marginal, ne rencontrant d’influence notable que dans quelques milieux ouvriers (chaussure à Fougères, imprimerie sur Rennes). Au sortir de la [[Seconde Guerre mondiale]], l’électorat du département s’est tourné vers le [[Mouvement républicain populaire|MRP]]<ref>{{fr}} {{Lien web |url=http://www.ina.fr/fresques/ouest-en-memoire/elements/parcours/html_print/Parcours_02_3_La-vie-politique-en-Bretagne-depuis-la-Seconde-Guerre-mondiale_Le-basculement-a-gauche-de-la-region-.html |titre=La vie politique en Bretagne depuis la Seconde Guerre mondiale (3/5) (par Étienne Mathieu et Sklaerenn Scuiller) |site=www.ina.fr |consulté le =11 octobre 2010}}.</ref>, de sensibilité [[Démocratie chrétienne|démocrate-chrétienne]], confirmant son ancrage à droite de l’échiquier politique. Cependant, trois phénomènes essentiels ont motivé une évolution durable des comportements politiques des habitants d’Ille-et-Vilaine : * le premier phénomène est la crise profonde du monde rural, à compter des [[années 1950]], se traduisant par un [[Exode rural|exode]] de plus en plus marqué ; * le second phénomène est celui de la [[déchristianisation (société)|déchristianisation]], par la baisse de la pratique religieuse, qui a progressivement distendu les liens entre sentiment religieux et choix politique ; * enfin, dans les [[années 1960]], le département a commencé de connaître un relatif développement industriel, motivé notamment par la politique de [[décentralisation]] et par l’intégration de la Bretagne dans l’économie nationale. Cela est notamment manifeste pour ce qui concerne l’industrie automobile avec l’ouverture des [[Usine PSA de Rennes|deux grandes usines]] de {{nobr|La Janais}} et de la Barre-Thomas du groupe [[Citroën]], usines qui ont embauché largement dans le monde rural et où, malgré un contexte social tendu, le [[Syndicalisme|mouvement syndical]] et les idées de gauche ont peu à peu pris corps et trouvé de nouveaux soutiens. L’autre grande industrie du département, l’[[Industrie agroalimentaire|agroalimentaire]], a connu une progression liée à la demande grandissante du marché parisien en produits frais et en produits alimentaires transformés. Tout ceci transforme la population du département, de plus en plus ouvrière alors et de moins en moins attachée à l’activité agricole, même si nombre d’ouvriers de l’automobile demeuraient, dans un premier temps, également exploitants agricoles. De fait, à compter du début des [[années 1970]], la gauche progresse de façon continue. Pourtant, de 1958 à 1981, le département est exclusivement représenté à l’Assemblée nationale par des élus de la droite et du centre, parfois réélus avec de très confortables majorités. Ainsi, en 1978, [[Pierre Méhaignerie]] est élu député avec plus de 72 % des suffrages au premier tour. Mais l’électorat est toutefois de plus en plus gagné à d’autres choix. Les [[Élections municipales françaises de 1977|élections municipales de 1977]] sont comme un coup de tonnerre dans le paysage politique local : Rennes passe à gauche, ainsi que Saint-Malo, autre ville importante du département. [[Edmond Hervé]] devient le maire de la ville préfecture et le reste jusqu’en {{date-|mars 2008}}, date à laquelle lui succède [[Daniel Delaveau]]. D’autres communes de l’agglomération rennaise choisissent également d’élire des maires de gauche, toujours dans la mouvance ou appartenant au [[Parti socialiste (France)|PS]], la spécificité d’Ille-et-Vilaine au regard des autres départements bretons étant de n’avoir jamais eu de représentation significative du [[Parti communiste français|PCF]]. Le mouvement engagé en 1977 s’est depuis prolongé, l’implantation de la gauche faisant tache d'huile autour de Rennes et des autres villes du département, repoussant de plus en plus les forces de droite sur les seules zones rurales. Lors des [[Élections législatives françaises de 1981|élections législatives de 1981]], le parti socialiste obtient les deux sièges de députés de Rennes et la tendance ne s’est pas inversée depuis, à l'exception de la période 2017-2022 ou les deux sièges sont revenus à des élus [[Renaissance (parti)|LREM]]. À la suite de la débâcle nationale de la droite aux [[Élections cantonales françaises de 2004|cantonales de 2004]], cette dernière a perdu le contrôle du [[Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine|conseil général d’Ille-et-Vilaine]] pour la première fois depuis la Révolution française. À la suite des [[élections cantonales françaises de 2008]], le {{abréviation discrète|PS|parti socialiste}} a ainsi obtenu la totalité des élus représentant la ville de Rennes à l’assemblée départementale. L'Ille-et-Vilaine a voté oui à la constitution européenne lors du [[référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum du 29 mai 2005]], avec un pourcentage de 53,8 % et {{nombre|33955|voix}} de majorité. Ce résultat confirmait d’ailleurs l’implantation des forces dominantes de la vie politique locale : un {{abréviation discrète|PS|parti socialiste}} très pro-européen et un courant [[Centrisme|centriste]] demeurant influent. Cependant, ce résultat, presque inverse du résultat national du scrutin, était en sensible baisse sur le [[référendum français sur le traité de Maastricht|référendum de 1992 sur le traité de Maastricht]], où le oui avait obtenu 62,8 % des voix et une majorité de {{nombre|96601|suffrages}}. Lors du deuxième tour de l’[[Élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle du 6 mai 2007]], avec 87,46 % de participation et supérieure à la moyenne nationale de 3,5 %, le département a voté à 52,39 % pour [[Ségolène Royal]] et à 47,61 % pour [[Nicolas Sarkozy]] soit {{nombre|26677|voix}} d’écart. Au premier tour, [[François Bayrou]] est arrivé en troisième position 23,81 % des suffrages exprimés. À l’occasion des [[Élections législatives françaises de 2007|législatives de juin 2007]], quatre des [[Liste des députés d'Ille-et-Vilaine|sept députés du département]] sont de gauche (trois candidats officiels du parti socialiste et un candidat apparenté, s’étant présenté contre l’avis de la direction nationale du parti).<!-- Les [[élections sénatoriales françaises de 2008|élections sénatoriales de 2008]] --> == Économie == [[Image:Rennes4.JPG|thumb|La [[place du Champ-Jacquet]] à Rennes.]] Pour l’aménagement du territoire, le département est couvert par sept bassins d’activité appelés « pays » : * le [[pays de Rennes]], au centre, couvre 67 communes sur {{unité|1145|km|2}}, et compte {{nombre|419559|habitants}} ({{nobr|+ 12,5 %}} entre 1990 et 1999) soit 48,4 % de la population du département ({{nombre|460000|habitants}} au {{nobr|{{1er}} janvier}} 2008) ; * le [[Pays de Saint-Malo (pays d'aménagement du territoire)|pays de Saint-Malo]], au nord, couvre 71 communes sur {{unité|1106|km|2}}, dont 67 en Ille-et-Vilaine (4 dans les [[Côtes-d'Armor]]), et compte {{nombre|149360|habitants}} ({{nobr|+ 4,7 %}} entre 1990 et 1999) soit 17,2 % de la population du département ; * le [[pays de Fougères]], au nord-est, couvre 58 communes sur {{unité|1026|km|2}}, et compte {{nombre|76517|habitants}} ({{nobr|+ 0,04 %}} entre 1990 et 1999) soit 8,8 % de la population du département ; * le [[pays de Vitré]] (Porte-de-Bretagne), à l’est, couvre 64 communes sur {{unité|1282|km|2}}, et compte {{nombre|106410|habitants}}<ref>http://www.ille-et-vilaine.gouv.fr/content/download/22411/155322/file/ETRELLES%20-%20ZAC%20de%20la%20Plesse%20-%20Rapport%20CE.pdf</ref> ({{nobr|+ 7,7 %}} entre 1990 et 1999) soit 10,1 % de la population du département ; * le [[pays de Brocéliande]], à l’ouest, couvre 43 communes sur {{unité|929|km|2}}, et compte {{nombre|57683|habitants}} ({{nobr|+ 7,3 %}} entre 1990 et 1999) soit 6,6 % de la population du département ; * le [[pays des Vallons de Vilaine]], au sud, couvre 25 communes sur {{unité|620|km|2}}, et compte {{nombre|41624|habitants}} ({{nobr|+ 10,6 %}} entre 1990 et 1999) soit 4,8 % de la population du département ; * le [[pays de Redon - Bretagne Sud]], au sud-ouest, couvre 54 communes sur {{unité|1434|km|2}}, dont 28 en Ille-et-Vilaine (les autres dans le [[Morbihan]] et la [[Loire-Atlantique]]) et compte {{nombre|77987|habitants}} ({{nobr|+ 2,3 %}} entre 1990 et 1999) dont près de {{nombre|37000}} en Ille-et-Vilaine, soit 4,1 % de la population du département. Au vu de la situation géographique de Redon et les difficultés administratives liées à la gestion du bassin économique par trois départements, il a été envisagé de créer un nouveau département autour de Redon et de son pays, cependant la coordination des moyens départementaux au plan de la région semble suffire. Le fort développement très centralisé de l’agglomération de Rennes, renforcé par une excellente desserte routière, ferroviaire, voire aérienne, et l’attractivité de la zone en termes d’enseignement et d’emplois a conduit à une concentration rapide de population dans son bassin, mais répartie aussi dans une vaste zone périphérique, nécessitant des trajets transversaux. Aussi l’agglomération a développé un système de transport en commun visant à déconcentrer le centre-ville de Rennes et faciliter et accélérer les échanges. Le succès de ce mode de transport, complété par une excellente desserte des lignes transdépartementales a conduit l’agglomération à redéfinir les lignes de bus urbains. Aussi Rennes dispose d’un [[Métro de Rennes|métro]] souterrain, le [[Véhicule automatique léger|VAL]] et construit une deuxième ligne. Pour contrecarrer cette attractivité de Rennes, le département a développé des échanges efficaces dans les autres pays, et renforcé le rôle des communautés de communes afin de reconvertir l’industrie et les zones agricoles en zones de développement tertiaire (de service ou touristique). Aussi le développement démographique du département a su rester positif même dans les zones d’anciennes industries en déclin (Fougères) ou peu facilitées par leurs situations excentrées (Redon). <gallery mode="packed"> Fougeres ch teau1.jpg|Le [[Château de Fougères|château fort de Fougères]]. </gallery> == Démographie == {{Article détaillé|Démographie d'Ille-et-Vilaine{{!}}Démographie d’Ille-et-Vilaine}} Entre 1990 et 1999, la croissance de la population a été très soutenue ({{nobr|+ 69 100 hab.}}) avec un taux annuel moyen de variation de la population de {{nobr|+ 0,97 %}} soit la septième position française. Il y a un équilibre entre le [[solde naturel]] ({{nobr|+ 34 874 hab.}}) et le [[solde migratoire]] ({{nobr|+ 33 941 hab.}}). La progression, stimulée par le dynamisme économique, continue encore à l’heure actuelle. Depuis les années 2000, l'Ille-et-Vilaine gagne entre {{formatnum:10000}} et {{formatnum:12000}} nouveaux habitants par an, il est ainsi l'un des départements des plus dynamiques de France.{{Population de France/section}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Rennes | commune 2 = Saint-Malo | commune 3 = Fougères | commune 4 = Bruz | commune 5 = Vitré (Ille-et-Vilaine) | commune 6 = Cesson-Sévigné | commune 7 = Saint-Jacques-de-la-Lande | commune 8 = Betton | commune 9 = Pacé (Ille-et-Vilaine) | commune 10 = Châteaugiron | commune 11 = Chantepie | commune 12 = Dinard | commune 13 = Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) | commune 14 = Le Rheu | commune 15 = Redon }} === Gentilé === ''Bretillien'' ({{MSAPI|/bʁe.ti.ljɛ̃/}}) est un [[gentilé]] créé pour désigner les habitants d'Ille-et-Vilaine qui en étaient dépourvus jusqu'alors. Il est choisi le {{Date|20 juin 2013}} par le Conseil général du département qui achète et dépose le nom à l'[[Institut national de la propriété industrielle]] (INPI). Le terme est construit sur les noms « [[Bretagne|Breton]] » et « Illien » (d'après le nom de la rivière [[Ille]]). L'orthographe (sans accent) du mot ne correspond pas à la prononciation retenue<ref name="France3"/>. L'adoption du gentilé a suscité la polémique auprès de la population, une partie n'en étant pas satisfaite et critiquant l'absence de consultation populaire<ref>{{Article|auteur=Jérôme Gicquel|titre=Un gentilé pas très apprécié|périodique=20 Minutes|lien périodique=20 Minutes (France)|date=2013-11-05|issn=1771-1142|lire en ligne=https://www.20minutes.fr/rennes/1245739-20131105-gentile-tres-apprecie|consulté le=2002-01-16}}.</ref>. == Culture == [[Image:Dol - cathédrale - façade.jpg|vignette|La [[Cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne|cathédrale Saint-Samson]] de [[Dol-de-Bretagne]].]] Une bonne partie des équipements culturels sont concentrés sur la préfecture de Rennes à rayonnement départemental, régional voire davantage. Voici la liste des principaux équipements. === Formation === Outre les nombreuses grandes écoles, les universités ou l’antenne universitaire de Saint-Malo, le département compte beaucoup de lycées ouverts sur des filières BTS, ou des centres de formation en lien avec la chambre des métiers ou le rectorat. === Théâtres, cinéma, salles de spectacle et de concert === * Le [[Théâtre national de Bretagne]] * L'[[Opéra de Rennes]] * [[Le Liberté (Rennes)|Le Liberté]] * La Nouvelle Vague (Saint-Malo) * L’Odyssée (Dol de Bretagne) * [[L'Ubu]] * L'[[Antipode MJC]] * Le [[Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne]] * Théâtre de Saint-Malo * Théâtre Chateaubriand (Saint-Malo) * [[La Granjagoul]] (Parcé) === Musées et lieux d’exposition === * [[Les Champs libres]] * Le Palais du Grand Large (Saint-Malo) * Le [[Musée des Beaux-Arts de Rennes|Musée des Beaux-Arts]] * [[Musée de Bretagne]] * [[Écomusée de la Bintinais]] * Centre Allende (Saint-Malo) * L'aparté (Iffendic) * [[Centre français du patrimoine culturel immatériel]] - Maison des Cultures du Monde (Vitré) * Les musées de principaux monuments du département (Fougères, Combourg, Dol, Vitré{{etc.}}) === Médias === ''[[Ouest-France]]'', {{1er|journal}} quotidien de France, a son siège à Chantepie, près de Rennes ; [[France 3 Bretagne]] a son siège à Rennes. L'Ille-et-Vilaine est l’un des premiers à bénéficier de la [[télévision numérique terrestre]] (TNT) grâce à l’émetteur de [[Saint-Pern]] à [[Bécherel]]. L'Ille-et-Vilaine dispose d’une chaîne locale : [[TVR (Bretagne)|TVR]] ainsi que de plusieurs journaux d'information locale : ''[[Le Pays malouin]], [[Le Journal de Vitré]], [[La Chronique républicaine]], [[Les Infos du Pays de Redon]], [[Le Mensuel de Rennes]]. '' === Festivals et évènements === De nombreux festivals se déroulent à Rennes chaque année, comme les [[Rencontres trans musicales]] (musique), le festival [[Mettre en scène]] (théâtre et danse), [[Les Tombées de la nuit]] (spectacles de rue), le [[Festival Travelling de Rennes|Travelling]] (cinéma), le festival de la parole [[Mythos (festival)|Mythos]], le festival [[Rock'n Solex]] (concerts et courses de solex), l’[[Un Des Sens]] (festival multiculturel), ainsi que le [[festival Marmaille]] (spectacles jeunes et tout public). Il y a également à Saint-Malo [[La Route du Rock]], [[Étonnants Voyageurs]] (festival du livre), la [[Route du Rhum]] (course de voiliers), [[Quai des Bulles]] ({{2e}} festival de bande dessinée en France, après Angoulême) ou même les [[Folklores du monde]] (concerts, danses, spectacles…) et beaucoup d'autres… Le [[Pays de Redon - Bretagne Sud|Pays de Redon]] accueille chaque année depuis 1975 la [[Bogue d'or]], festival de chant, de conte et de musique traditionnels (festival inscrit à [[Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France|l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France]]). == Langues == === Historique === Le [[gallo]], langue d'origine romane était la langue « traditionnelle » du territoire d’Ille-et-Vilaine, elle était surtout parlée dans la limite occidentale du département, ce qui coupe plusieurs « [[Pays de Bretagne|pays]] » en deux : [[Poudouvre]], [[Porhoët]], [[Redon]], etc. En 2001-2002, on dénombrait {{nombre|1761|élèves}} (écoles, collèges, lycées) étudiant la langue gallèse en Bretagne. Au {{s-|X}}, on peut retrouver la limite breton-roman par l'opposition des noms dérivant de [[-acum]] qui se différencient en -ac du côté bretonnant et en -ée ou -é du côté roman. D'autres oppositions (-euc...-oc; gu...v). On estime que la limite linguistique de la zone bretonnante se situe sur une ligne allant de [[Plouha]] à [[Presqu'île de Rhuys|Rhuys]]. Dans l’ancien [[Diocèse de Saint-Malo|évêché de Saint-Malo]], dont une partie a été rattachée à l'Ille-et-Vilaine pendant la Révolution française, on parla breton jusqu’au {{s-|XII}} ; dans certaines poches, son usage s’est perpétué jusqu’au {{s-|XV}}. Au {{s-|XI}}, on signale une communauté bretonnante importante à Châteaugiron<ref>[[Paul Banéat]], ''{{harvsp|id=Banéat|texte=Le Département d’Ille-et-Vilaine}}''.</ref>. En 1835, [[Abel Hugo]] indique que : {{Citation|L'idiome en usage chez les cultivateurs de l'Ille-et-Vilaine est un vieux français qui a peu varié depuis plusieurs siècles. Dans les cantons du sud particulièrement, les paysans parlent comme au temps de ''Joinville'' ; mais avec une prononciation gutturale et sifflante, que notre alphabet figurerait difficilement. Sur les côtes, leur langage est aussi mêlé de quelques mots armoricains ou bretons.}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Abel Hugo]]|titre=France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France|lieu=Paris|éditeur=Delloye|année=1835}}</ref> === Langue gallèse === D'après l'Enquête sociolinguistique sur les Langues de Bretagne de TMO Régions pour la Région Bretagne de 2018, 9,8 % de la population de l'Ille-et-Vilaine, âgée de 15 ans et plus, parlent le gallo, soit environ {{nombre|83350|locuteurs}} <ref>[https://www.bretagne.bzh/app/uploads/Etude-sur-les-langues-de-bretagne.pdf Langues de Bretagne. Enquête sociolinguistique. 6 oct 2018. TMO Régions / Région Bretagne]</ref>. 17,2 % de la population de l'Ille-et-Vilaine comprennent le gallo, soit environ {{nombre|146300|personnes}}. Sur {{nombre|100|personnes}} parlant le gallo, 43,2 % sont en Ille-et-Vilaine. Sur {{nombre|100|personnes}} comprenant le gallo en Ille-et-Vilaine, 55 % sont locuteurs et 45 % locuteurs passifs. 19 % de la population de l'Ille-et-Vilaine entendent parler gallo autour d'eux au moins une fois par mois. Sur {{nombre|100|personnes}} originaires de l'Ille-et-Vilaine, 14 % sont locuteurs du gallo. === Langue bretonne === Selon les effectifs pondérés que fournit l’enquête ''Étude de l’histoire familiale''<ref>Alexandra Filhon, Cécile Lefevre et François Heran, ''Étude de l’histoire familiale'', [[Institut national d'études démographiques|INED]], 2005 {{ISBN|2-7332-0156-5}}.</ref> menée par l’INSEE en 1999, plus de {{nombre|8500|bretonnants}} de plus de {{nobr|18 ans}} résident en Ille-et-Vilaine. À cela, il faut ajouter les effectifs des [[École Diwan|écoles bilingues Diwan]] qui se montent à plus de {{Nombre|1200}} à la rentrée 2013, ou encore les élèves suivant des cours de breton dans les établissements publics du secondaire (plus de 200 en 2002/2003). Plusieurs communes mènent une politique en faveur des langues régionales, notamment l’affichage bilingue. Quelques entreprises et communes sont signataires de la charte ''{{lang|br|[[Ya d'ar brezhoneg]]}}''. Par rapport au trois autres départements de la Bretagne administrative, le breton reste très peu parlé puisque originellement non dans la zone bretonnante. Le breton est enseigné en maternelle et primaire à Rennes, Bruz, Fougères, Redon, Saint-Malo. Des écoles Diwan existent à Rennes, Guipel et Fougères. == Transports == {{article détaillé|Transports en Ille-et-Vilaine}} [[Fichier:Hochbahnabschnitt Pontchaillou - Anatole France der Metro Rennes.jpg|vignette|Le [[métro de Rennes]].]] [[Rennes Métropole]] organise également son propre réseau de transports sur le territoire de ses {{nombre|43|communes}}, le [[Service des transports en commun de l'agglomération rennaise|STAR]], qui comporte plus de cinquante lignes de bus ainsi que le [[Métro de Rennes|métro]]. D’autres communautés comme celles [[Saint-Malo Agglomération|de Saint-Malo]] ({{nombre|16|lignes}}), [[Fougères]] et [[Vitré (Ille-et-Vilaine)|Vitré]] gèrent également leur propre réseau de transport en commun. Jusqu'au {{date|1 septembre 2017}} et l'application de la [[loi portant nouvelle organisation territoriale de la République|loi NOTRe]], le conseil départemental assurait les transports en commun non urbains sur son périmètre, et ce à travers le réseau [[Lignes routières BreizhGo en Ille-et-Vilaine|Illenoo]]. Depuis 2017, c'est la [[Bretagne (région administrative)|région Bretagne]] qui assure cette compétence, à travers le réseau [[BreizhGo]]. == Tourisme == [[Fichier:Pont rouge du Jardin du soleil levant.JPG|thumb|Le [[Parc botanique de Haute-Bretagne]] près de Fougères.]] [[File:Entree-aquarium-stmalo.jpg|thumb|L'[[Grand aquarium Saint-Malo|Aquarium de Saint-Malo]].]] En Ille-et-Vilaine, le tourisme est l’un des moteurs du développement économique. Le Conseil général participe à la promotion, au développement et à la diversification des activités touristiques en partenariat avec le Comité départemental du tourisme. Il soutient les investissements relatifs aux projets de loisirs ou aux projets culturels à vocation touristique et contribue au développement de l’offre d'hébergement. Il accompagne aussi le développement du tourisme rural et aide les professionnels à diversifier leurs activités touristiques en basse saison grâce au tourisme d'affaires. L'Ille-et-Vilaine est riche en monuments historiques ou religieux, cités médiévales remarquables, musées et patrimoine naturel. Voici les principaux monuments ou équipements visités (> {{nombre|50000|visiteurs}} - chiffres 2014 du comité départemental du Tourisme<ref>[http://pro.bretagne35.com/sites/cdt35pro/files/chiffres_cles_2015_v_def.pdf Travaux de l'Observatoire du Tourisme sur le site du Comité départemental du tourisme]</ref>) : * [[Grand aquarium Saint-Malo|<!--- « Grand Aquarium » est le nom propre → sans article, parler sinon de « l’aquarium » --->Grand Aquarium]] à [[Saint-Malo]] ({{nombre|326661|visiteurs}}) ; * la [[Chapelle Saint-Yves (Rennes)|chapelle Saint-Yves]] à Rennes ({{nombre|299291|visiteurs}}) ; * L'[[Espace des sciences]] à [[Rennes]] ({{nombre|193637|visiteurs}}) ; * [[Château de la Bourbansais|le château]] et [[Zoo de la Bourbansais|le parc zoologique]] de la Bourbansais à [[Pleugueneuc]] ({{nombre|140336|visiteurs}}) ; * les jardins de Brocéliande à [[Bréal-sous-Montfort]] ({{nombre|100322|visiteurs}}) ; * le [[musée des Beaux-Arts de Rennes]] ({{nombre|85228|visiteurs}}) ; * [[Cobac Parc]] à [[Lanhélin]] ({{nombre|83796|visiteurs}}) ; * le [[château de Fougères]] ({{nombre|81886|visiteurs}}) ; * [[Usine marémotrice de la Rance|l’usine marémotrice]] de [[La Richardais]] ({{nombre|64909|visiteurs}}) ; * le [[manoir de l'automobile]] à [[Lohéac]] ({{nombre|63000|visiteurs}}) ; * l'[[écomusée de la Bintinais]] à Rennes ({{nombre|56442|visiteurs}}) ; * le petit train de [[Saint-Malo]] ({{nombre|52105|visiteurs}}) . Au {{Date|1|janvier|2015}}, la capacité d’accueil touristique est de {{nombre|220645|lits}} touristiques, dont {{nombre|68445|lits}} marchands classés : * 58 terrains de camping pour {{nombre|21285|lits}} ; * 220 hôtels pour {{nombre|16330|lits}} ; * 506 meublés classé tourisme pour {{nombre|2332|lits}} ; * 139 meublés Clévacances pour {{nombre|1120|lits}} ; * 531 meublés Gîtes de France pour {{nombre|5148|lits}} ; * 295 chambres d’hôtes labellisées pour {{nombre|2113|lits}} ; * 28 résidences de tourisme pour {{nombre|9765|lits}} ; * {{nombre|4931|lits}} en hébergements collectifs ; et {{nombre|30440|résidences}} secondaires pour {{nombre|152200|lits}} (R.G.P. 2010). En 2014, la fréquentation touristique atteint {{nombre|11670542|nuitées}} extra-départementales et encore davantage si l’on ajoute les Bretiliens qui séjournent dans leur propre département. Le nombre de nuitées est de {{nombre|2709479}} dans les hôtels, de {{nombre|988650}} dans les campings. En 2005, environ {{nombre|5|millions}} d’excursions ont été réalisées (c’est-à-dire les déplacements en journée). La dépense moyenne par jour et par personne est de {{unité|31.70|€}} et la durée moyenne du séjour est de {{nombre|8.2|jours}} (source : enquête de fréquentation hôtelière/Direction du Tourisme/DR INSEE/Réseau MORGOAT module Hôtellerie). === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2012}}, 6,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les communes d’Ille-et-Vilaine dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 20 % des logements totaux en 2012 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Commune ! style="text-align:left"| Population SDC ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Saint-Briac-sur-Mer]] | {{formatnum:1951}} | {{formatnum:2710}} | {{formatnum:1644}} | 60,66 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Lunaire]] | {{formatnum:2301}} | {{formatnum:2688}} | {{formatnum:1540}} | 58,33 % |- |style="text-align:left"| [[Dinard]] | {{formatnum:10141}} | {{formatnum:11095}} | {{formatnum:4963}} | 44,73 % |- |style="text-align:left"| [[Cancale]] | {{formatnum:5231}} | {{formatnum:4328}} | {{formatnum:1613}} | 37,27 % |- |style="text-align:left"| [[Cherrueix]] | {{formatnum:1131}} | 820 | 298 | 36,34 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Coulomb]] | {{formatnum:2554}} | {{formatnum:1551}} | 439 | 28,3 % |- |style="text-align:left"| [[Roz-sur-Couesnon]] | {{formatnum:1020}} | 691 | 186 | 26,92 % |- |style="text-align:left"| [[Le Tronchet (Ille-et-Vilaine)|Le Tronchet]] | {{formatnum:1108}} | 613 | 158 | 25,77 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Suliac]] | 975 | 598 | 146 | 24,41 % |- |style="text-align:left"| [[Le Minihic-sur-Rance]] | {{formatnum:1421}} | 834 | 201 | 24,1 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Malo]] | {{formatnum:44620}} | {{formatnum:32337}} | {{formatnum:7744}} | 23,95 % |- |style="text-align:left"| [[La Chapelle-de-Brain]] | 970 | 738 | 161 | 21,81 % |- |style="text-align:left"| [[Hirel]] | {{formatnum:1363}} | 806 | 173 | 21,46 % |- |style="text-align:left"| [[Saint-Marcan]] | 470 | 288 | 60 | 20,83 % |} Sources : * [http://www.insee.fr/fr/themes/detail.asp?reg_id=99&ref_id=base-cc-logement-2012 Source INSEE],chiffres au 01/01/2012. === Galerie photos === <gallery mode="packed"> Place Saint Anne Rennes.JPG|[[Quartier Centre (Rennes)|Centre historique]] de [[Rennes]]. Bretagne Ille Vitre1 tango7174.jpg|[[Château de Vitré]]. Dinard Plage de l'Ecluse-2007-08-08.jpg|Plage de l'Écluse à [[Dinard]]. ValsansRetour09.JPG|Forêt de [[Brocéliande]] à [[Paimpont]]. Fougères (35) Porte Notre-Dame 13.JPG|[[Château de Fougères]]. Saint-Suliac - Novembre 2011 (4).jpg|[[Saint-Suliac]]. Roche-aux-fées1.jpg|[[La Roche-aux-Fées]] à [[Essé]]. </gallery> [[Fichier:Saint Malo from Dinard, France - July 2011.jpg|vignette|centre|900px|Vue de [[Saint-Malo]] intra-muros.]] == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wiktionary=Ille-et-Vilaine | commons=Category:Ille-et-Vilaine | wikivoyage=Ille-et-Vilaine}} === Bibliographie === * {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Paul | nom1=Banéat | lien auteur1=Paul Banéat | titre=Le Département d’Ille-et-Vilaine | sous-titre=Histoire, archéologie, monuments | lieu=Rennes | éditeur={{nobr|J. Larcher}} | année=1927 | id=Banéat}}{{Commentaire biblio|Quatre volumes. Importante étude sur l'Ille-et-Vilaine, son histoire, sa géographie et ses bourgades. L’auteur se penche sur l’intérêt archéologique de chaque site ancien, châteaux, monuments, mais s’intéresse aussi au passé des lieux communs les plus fréquentés : rues, routes, voies commerciales, ports{{etc.}}}} * [[Henri-François Buffet]], ''En [[Haute-Bretagne]]. Coutumes et traditions d'Ille-et-Vilaine, des [[Côtes-d'Armor gallèses|Côtes-du-Nord gallèses]] et du [[Morbihan gallo]] au XIX{{e}} siècle'' - Librairie Celtique, Paris, 1954 (prix international de folklore [[Giuseppe Pitrè]], [[Palerme]], 1958). * [[Henri-François Buffet]], ''Ille-et-Vilaine, Bretagne'' - Éditions Alépée et Cie , Paris, 1960. * {{ouvrage |auteur=[[Jean-Pierre Mathias]] |titre=Contes et légendes d'Ille-et-Vilaine |éditeur= De Borée éditions |année= 2012 |présentation en ligne=https://www.leslibraires.fr/offres/6567778}} === Articles connexes === * [[Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des cantons d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des communes d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des églises d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des anciennes communes d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des intercommunalités d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des députés d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des sénateurs d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des conseillers départementaux d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste des préfets d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste de ponts d'Ille-et-Vilaine]] * [[Zones humides d'Ille-et-Vilaine]] * [[Liste de films tournés dans le département d'Ille-et-Vilaine]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Ille-et-Vilaine|Volontaires nationaux d'Ille-et-Vilaine pendant la Révolution]] * [[Sites mégalithiques d'Ille-et-Vilaine]] === Liens externes === * [http://www.ille-et-vilaine.gouv.fr/ Préfecture d’Ille-et-Vilaine] * [http://www.ille-et-vilaine.fr/ Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine] {{Liens}} {{Palette|Bretagne|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français|Gallo}} {{Portail|Ille-et-Vilaine}} [[Catégorie:Ille-et-Vilaine|*]] [[Catégorie:Langue gallèse]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Indre%20%28d%C3%A9partement%29
Indre (département)
{{voir homonymes|Indre}} {{Infobox Département de France | nom = Indre | logo = Logo_Département_Indre_2015.svg | imageloc = Indre-Position.svg | région = [[Centre-Val de Loire]] | insee = 36 | Date de création = {{Date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Châteauroux]] | Sous-préfectures = [[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]]<br>[[La Châtre]]<br>[[Issoudun]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6791 | arr = [[Liste des arrondissements de l'Indre|4]] | circonscription = [[Liste des circonscriptions législatives de l'Indre|2]] | canton = [[Liste des cantons de l'Indre|13]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Indre|15]] | comm = [[Liste des communes de l'Indre|241]] | président = Marc Fleuret ([[Union des démocrates et indépendants|UDI]]) | préfet = Thibault Lanxade | latitude = 46/46/N | longitude = 01/36/E | gentilé = Indriens | site web = [https://www.indre.fr indre.fr] }} L''''Indre''' ({{MSAPI|/ɛ̃dʁ/}}<ref group="Note">Prononciation en [[français de France]] [[Français standard|standardisé]] retranscrite phonétiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] de la région [[Centre-Val de Loire]] qui tire son nom de l'[[Indre (rivière)|Indre]], une rivière qui le traverse. L'[[Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le code 36. Le [[chef-lieu]] du département est [[Châteauroux]]<ref>{{Lien web|titre=Préfecture de l'Indre|url=http://www.indre.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Prefecture-et-sous-prefectures/Prefecture-de-l-Indre|site=le site de la [http://www.indre.gouv.fr Préfecture de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et les [[sous-préfectures]] sont [[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Sous préfecture du Blanc|url=http://www.indre.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Prefecture-et-sous-prefectures/Sous-Prefecture-du-Blanc|site=le site de la [http://www.indre.gouv.fr Préfecture de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[La Châtre]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Sous préfecture de La Châtre|url=http://www.indre.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Prefecture-et-sous-prefectures/Sous-Prefecture-de-la-Chatre|site=le site de la [http://www.indre.gouv.fr Préfecture de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et [[Issoudun]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Sous préfecture d'Issoudun|url=http://www.indre.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Prefecture-et-sous-prefectures/Sous-Prefecture-d-Issoudun|site=le site de la [http://www.indre.gouv.fr Préfecture de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. == Géographie == === Situation === L'Indre s'étend sur une [[superficie]] de {{Unité|6791|km|2}} et il regroupe avec le département du [[Cher (département)|Cher]], la plus grande partie de la région historique du [[Berry]]. === Départements limitrophes === Les départements limitrophes sont: le [[Loir-et-Cher]] (au nord), le [[Cher (département)|Cher]] (du nord-est au sud-est), la [[Creuse (département)|Creuse]] (du sud-est au sud), la [[Haute-Vienne]] (au sud-ouest), la [[Vienne (département)|Vienne]] (du sud-ouest à l'ouest) et l'[[Indre-et-Loire]] (de l'ouest au nord-ouest). {{Localisation ville | nord-ouest = [[Indre-et-Loire]] | nord = [[Loir-et-Cher]] | nord-est = [[Cher (département)|Cher]] | ouest = [[Indre-et-Loire]] <br /> [[Vienne (département)|Vienne]] | ville = Indre | est = [[Cher (département)|Cher]] | sud-ouest = [[Vienne (département)|Vienne]] <br /> [[Haute-Vienne]] | sud = [[Creuse (département)|Creuse]] | sud-est = [[Cher (département)|Cher]] <br /> [[Creuse (département)|Creuse]] }} === Relief et géologie === L’Indre appartient à la partie [[méridionale]] du [[Bassin parisien]], soulevé sur les marges du [[Massif central]]. Au [[calcaire]] [[jurassique]] de la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]] succède les tourangelles du [[crétacé]]. les sables et argiles tertiaires masque irrégulièrement ce substrat<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Atlas des paysages de l’Indre : Atlas Indre p1-30|url=http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Atlas_paysages_Indre_p_1-30_cle291b6c.pdf|format=pdf|site=le site de la [http://www.centre-val-de-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-atlas-des-paysages-disponibles-en-region-a1804.html DREAL Centre-Val de Loire]|passage=19|consulté le=4 avril 2020}}.</ref>. Située au carrefour des axes de liaison historique entre [[Paris]] et [[Toulouse]] (nord-sud), l'Indre est divisée en cinq [[Région naturelle de France|régions naturelles]] : * le [[Boischaut Nord]]<ref name="CG36 un territoire et des hommes">{{Lien web|langue=fr|titre=Le département de l’Indre : un territoire, des hommes|url=http://www.indre.fr/le-d%C3%A9partement-de-l%E2%80%99indre-un-territoire-des-hommes|site=le site du [http://www.indre.fr Conseil départemental de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> au nord-ouest du département ; * le [[Blancois]] à l'ouest du département ; * le [[Boischaut Sud]]<ref name="CG36 un territoire et des hommes"/> au sud-est du département ; * la [[Brenne (région naturelle)|Brenne]]<ref name="CG36 un territoire et des hommes"/> au sud-ouest du département ; * la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]]<ref name="CG36 un territoire et des hommes"/> quant à elle au nord-est du département. Il est essentiellement composé de plaines vers le [[parc naturel régional de la Brenne]] et dans la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]]. En revanche le [[Boischaut Nord]] est légèrement vallonné avec une altitude située entre 80 et {{unité|215|mètres}} d'altitude, mais surtout le [[Boischaut Sud]] est beaucoup plus bosselé ; le point culminant du département réside dans la commune de [[Crevant]] à environ {{unité|483|mètres}} d'altitude<ref>{{Géoportail|latitude=46.432681|longitude=1.930765}}</ref>. Le département compte 28 [[Cavité souterraine|cavités souterraines]] <small>(au {{date-|31|décembre|2018}})</small>, de développement supérieur ou égal à {{Unité|50|m}}, se trouvant dans les régions du [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] et d'[[Argenton-sur-Creuse]]. {{Article détaillé|Liste des cavités naturelles les plus longues de l'Indre}} Le département est classé en zone de sismicité 2, correspondant à une sismicité faible<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Didacticiel de la règlementation parasismique : Indre|url=http://www.planseisme.fr/spip.php?page=didacticiel2&dept=36|site=le site de la [http://www.planseisme.fr Prévention du risque sismique]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Indre :"> Champagne berrichonne.jpg|Paysage de la [[Champagne berrichonne (région naturelle)|Champagne berrichonne]], dans le nord, entre [[Reuilly (Indre)|Reuilly]] et [[Vatan]]. Rosnay (Indre) - Étang de la Mer Rouge - 1.jpg|[[Douadic]] Chêne de l'étang de la Mer Rouge, dans l'ouest. Ceaulmont (Indre) (16615486563).jpg|Le [[Boischaut Sud]] à [[Ceaulmont]], dans le sud. </gallery> === Hydrographie === {{Article détaillé|Réseau hydrographique de l'Indre|Liste des cours d'eau de l'Indre}} Les principaux cours d'eau sont : {{colonnes|taille=15| * [[Abloux]] ; * [[Anglin]] ; * [[Arnon]] ; * [[Auzon (rivière de l'Indre)|Auzon]] ; * [[Benaize]] ; * [[Bouzanne]] ; * [[Bouzanteuil]] ; * [[Céphons]] ; * [[Chinan]] ; * [[Cité (rivière)|Cité]] ; * [[Claise]] ; * [[Clecq]] ; * [[Couarde]] ; * [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]] ; * [[Fouzon]] ; * [[Gargilesse (rivière)|Gargilesse]] ; * [[Gartempe (rivière)|Gartempe]] ; * [[Igneraie]] ; * [[Indre (rivière)|Indre]] ; * [[Indrois]] ; * [[Lamps (rivière)|Lamps]] ; * [[Modon (rivière)|Modon]] ; * [[Nahon]] ; * [[Nichat]] ; * [[Pozon]] ; * [[Renon (Indre)|Renon]] ; * [[Ringoire]] ; * [[Salleron]] ; * [[Sinaise]] ; * [[Sonne (rivière)|Sonne]] ; * [[Théols]] ; * [[Tourmente (affluent de l'Indrois)|Tourmente]] ; * [[Trégonce]] ; * [[Vauvre]] ; * [[Yoson]]. }} <gallery mode="packed" heights="145"> Anglin - Concremiers (36) - Vue vers Mauvières.jpg|alt=L'Anglin à Concremiers en 2011.|L'[[Anglin]] à [[Concremiers]] en 2011. Le Blanc (36) - Pont rue de Souvigny et la Creuse.jpg|La [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]] au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] en 2011. Indre - Pouligny-Saint-Martin (36) - Vue vers Sainte-Sévère-sur-Indre.jpg|alt=L'Indre à Pouligny-Saint-Martin en 2012.|L'[[Indre (rivière)|Indre]] à [[Pouligny-Saint-Martin]] en 2012. Théols Issoudun.JPG|alt=La Théols à Issoudun en 2015.|La [[Théols]] à [[Issoudun]] en 2015. </gallery> === Climat === {{Article détaillé|Climat de l'Indre}} {{Tableau Climat de l'Indre}} === Occupation du territoire === {{...}} === Voies de communication et transports === {{article détaillé|Transports dans l'Indre}} ==== Réseau routier ==== {{Article détaillé|Réseau routier de l'Indre}} Au {{date-|31|décembre|2018}}, la longueur totale du réseau routier du département de l'Indre est de {{unité|11334|kilomètres}}, se répartissant en {{unité|98|kilomètres}} d'autoroutes, {{unité|37|kilomètres}} de routes nationales, {{unité|4982|kilomètres}} de routes départementales et {{unité|6217|kilomètres}} de voies communales. <gallery mode="packed" heights="150"> Route départementale 36 (Indre) - Sainte-Sévère-sur-Indre (36) - Vue vers Champillet.jpg|alt=La route départementale 36 à Sainte-Sévère-sur-Indre en 2012.|La route départementale 36 à [[Sainte-Sévère-sur-Indre]] en 2012. Ciron (36) - Route départementale 24.jpg|alt=La route départementale 24 à Ciron en 2018.|La route départementale 24 à [[Ciron (Indre)|Ciron]] en 2018. Saint-Christophe-en-Boucherie (36) - Le Bourg RD 940 - vue vers Lignières.jpg|alt=La route départementale 940 à Saint-Christophe-en-Boucherie en 2012.|La [[Route nationale 140|route départementale 940]] à [[Saint-Christophe-en-Boucherie]] en 2012. Mézières-en-Brenne (36) - RD 21 à proximité des Guillaumières.jpg|alt=La route départementale 21 à Mézières-en-Brenne en 2020.|La route départementale 21 à [[Mézières-en-Brenne]] en 2020. </gallery> ==== Transport ferroviaire ==== {{Article détaillé|Liste des gares de l'Indre}} Le département fut autrefois traversé par six lignes ferroviaires, qui sont les lignes [[Ligne de Saint-Benoît au Blanc|de Saint-Benoît au Blanc]]<ref>Journal Officiel de la République Française du 17 novembre 1993, page {{formatnum:15854}}.</ref>, [[Ligne de Port-de-Piles à Argenton-sur-Creuse|de Port-de-Piles à Argenton-sur-Creuse]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Connaissance du rail|numéro dans collection=187|année=1997|mois=janvier|passage=8 à 14}}.</ref>, [[Ligne du Blanc à Argenton-sur-Creuse via Saint-Benoît-du-Sault|du Blanc à Argenton-sur-Creuse via Saint-Benoît-du-Sault]], [[Ligne d'Argenton-sur-Creuse à La Chaussée|d'Argenton-sur-Creuse à La Chaussée]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Reinhard Douté|titre=Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français|volume=1|éditeur=[[Les Éditions La Vie du rail|La Vie du Rail]]|année=2011|mois=août|passage=205|isbn=978-2-918758-34-1}}.</ref>, [[Ligne de Salbris au Blanc|de Salbris au Blanc]]<ref>{{Gallica|id=bpt6k214107p|t=Bulletin des lois de la République Française n° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général}}.</ref> et [[Ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon|des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Reinhard Douté|titre=Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau ferré français|volume=1|éditeur=[[Les Éditions La Vie du rail|La Vie du Rail]]|année=2011|mois=août|passage=203|isbn=978-2-918758-34-1}}.</ref>. Aujourd’hui seulement deux lignes sont encore en service, ou partiellement. Il s'agit de la [[ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon]] (en service sur la totalité de son parcours) et la [[ligne de Salbris au Blanc]] (en service d'[[Gare d'Argy|Argy]] à [[Gare de Salbris|Salbris]]). Dans l'Indre 23 gares sont en service (voyageurs et ou marchandises). La desserte est assurée par des trains : [[Intercités]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Destination : Paris - Orléans - Limoges - Toulouse|url=https://www.sncf.com/fr/offres-voyageurs/voyager-en-train/intercites/destination-et-reseaux|site=le site [http://www.intercites.sncf.com SNCF Intercités]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Réseau de mobilité interurbaine]]<ref name="TER Centre-Val de Loire">{{Lien web|langue=fr|titre=Télécharger une fiche horaire|url=https://www.ter.sncf.com/centre-val-de-loire/depliant/recherche|site=le site [https://www.ter.sncf.com/centre-val-de-loire SNCF TER Centre-Val de Loire]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> (Rémi) et par le [[Train du Bas-Berry]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://traintouristiquedubasberry.com/|site=le site du [http://traintouristiquedubasberry.com Train du Bas-Berry]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="160"> Gare d'Argenton-sur-Creuse (36) - Bâtiment voyageurs.jpg|alt=La gare d'Argenton-sur-Creuse en 2014.|La [[gare d'Argenton-sur-Creuse]] en 2014. GareChateaurouxBV2016.JPG|alt=La gare de Châteauroux en 2016.|La [[gare de Châteauroux]] en 2016. Gare d'Éguzon (36) - Bâtiment voyageurs.jpg|alt=La gare d'Éguzon en 2016.|La [[gare d'Éguzon]] en 2016. Issoudun - Train station - 1.jpg|alt=La gare d'Issoudun en 2009.|La [[gare d'Issoudun]] en 2009. </gallery> ==== Autobus / Autocars ==== Le département<ref group="Note">Les communes suivantes ne sont par desservies pau un réseau de transport en commun : [[Bélâbre]], [[Chalais (Indre)|Chalais]], [[Chouday]], [[Giroux (Indre)|Giroux]], [[Lizeray]], [[Luçay-le-Libre]], [[Mauvières]], [[Meunet-sur-Vatan]], [[Préaux (Indre)|Préaux]], [[Saint-Cyran-du-Jambot]], [[Saint-Hilaire-sur-Benaize]], [[Saint-Médard (Indre)|Saint-Médard]], [[Saint-Pierre-de-Jards]] et [[Thizay (Indre)|Thizay]].</ref> est desservi par les lignes du [[Réseau de mobilité interurbaine]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Horaires des cars Rémi : Rémi 36|url=https://www.remi-centrevaldeloire.fr/indre/fiches-horaires-indre/|site=le site du [http://www.indre.fr Réseau de mobilité interurbaine]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, qui est géré par le [[conseil régional du Centre-Val de Loire]]. De plus cinq lignes d'autocars [[TER Centre-Val de Loire]]<ref name="TER Centre-Val de Loire"/> traversent le département. L'agglomération de [[Châteauroux]] est desservie par les vingt lignes du réseau [[Horizon (réseau de bus)|Horizon]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=https://www.bus-horizon.com/|site=bus-horizon.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> (gratuit depuis le {{Date-|22|décembre|2001}}). La [[communauté de communes du Pays d'Issoudun]] est desservie par les trois lignes du réseau [[Transport Intercommunal Gratuit Rural (Issoudun)|Transport Intercommunal Gratuit Rural]]. [[Issoudun]] est desservie par la seule ligne du réseau [[Transport Issoudun Gratuit]]. <gallery mode="packed" heights="145"> Argenton-sur-Creuse (36) - Arrêt de bus « Gare ».jpg|alt=L'arrêt de bus TER Centre-Val de Loire à Argenton-sur-Creuse en 2015.|L'arrêt de bus [[TER Centre-Val de Loire]] à [[Argenton-sur-Creuse]] en 2015. Briantes (36) - Arrêt de bus.jpg|alt=L'arrêt de bus L'Aile Bleue à Briantes en 2012.|L'arrêt de bus [[L'Aile Bleue]] à [[Briantes]] en 2012. Ciron-FR-36-abribus-1.jpg|alt=L'arrêt de bus L'Aile Bleue à Ciron en 2016.|L'arrêt de bus [[L'Aile Bleue]] à [[Ciron (Indre)|Ciron]] en 2016. Arthon (36) - Arrêt de bus - Le Pont au Chat.jpg|alt=L'arrêt de bus Horizon à Arthon en 2012.|L'arrêt de bus [[Réseau de bus Horizon|Horizon]] à [[Arthon]] en 2012. </gallery> ==== Transport aérien ==== {{Article détaillé|Aéroport de Châteauroux-Centre}} Le département possède un aéroport appelé [[aéroport de Châteauroux-Centre]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.chateauroux-airport.com/|site=le site de l'[http://www.chateauroux-airport.com Aéroport de Châteauroux-Centre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, qui est situé sur les [[commune (France)|communes]] de [[Déols]] et [[Coings]], à proximité de [[Châteauroux]]. <gallery mode="packed" heights="180"> Tour Châteauroux.JPG|upright|alt=La tour de l'aéroport de Châteauroux-Centre en 2005.|La tour de l'aéroport de Châteauroux-Centre en 2008. </gallery> ==== Sentiers de randonnée ==== Le département est traversé par les [[Sentier de grande randonnée|sentiers de grandes randonnée]] : [[Sentier de grande randonnée 41|41]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte IGN - Le GR 41 à Chabris|url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=1.6484302418093049,47.26186378275551&z=15&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN25TOUR::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=ADMINISTRATIVEUNITS.BOUNDARIES::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l3=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGN::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes|site=le site du [http://geoportail.fr Géoportail]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Sentier de grande randonnée 46|46]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte IGN - Le GR 46 à Palluau-sur-Indre|url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=1.3008141656158103,46.947425798820575&z=14&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN25TOUR::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=ADMINISTRATIVEUNITS.BOUNDARIES::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l3=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGN::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes|site=le site du [http://geoportail.fr Géoportail]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Sentier de grande randonnée 48|48]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte IGN - Le GR 48 à Angles-sur-l'Anglin|url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=0.884466904707435,46.70287385809809&z=15&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN25TOUR::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=ADMINISTRATIVEUNITS.BOUNDARIES::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l3=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGN::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes|site=le site du [http://geoportail.fr Géoportail]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et [[Sentier de grande randonnée 654|654]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte IGN - Le GR 654 à Crozant|url=https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=1.625906613531334,46.395552753664674&z=15&l0=ORTHOIMAGERY.ORTHOPHOTOS::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l1=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN25TOUR::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l2=ADMINISTRATIVEUNITS.BOUNDARIES::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&l3=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.PLANIGN::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1;h)&permalink=yes|site=le site du [http://geoportail.fr Géoportail]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> ; par les [[Sentier de grande randonnée de pays|sentiers de grande randonnée de pays]] : [[Sentier de grande randonnée de pays de Valençay|Valençay]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=GR de Pays de Valençay|url=http://www.berryprovince.com/itineraire/grp-de-valencay-valencay/|site=berryprovince.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Sentier de grande randonnée de pays de la Brenne|Brenne]]<ref name="PNRB Les randonnées en itinérance sur plusieurs jours">{{Lien web|langue=fr|titre=Randonnées et Activités : Les randonnées en itinérance sur plusieurs jours|url=http://www.parc-naturel-brenne.fr/fr/?option=com_content&view=article&id=292&Itemid=407|site=le site du [http://www.parc-naturel-brenne.fr Parc naturel régional de la Brenne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Sur les pas des maîtres sonneurs]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Tour des Maîtres Sonneurs (Indre-Cher-Allier)|url=http://www.gr-infos.com/grp-sonneurs.htm|site=le site de [http://www.gr-infos.com gr-infos.com]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Sentier de grande randonnée de pays du Val de Creuse|Le Val de Creuse]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=GR de Pays Val de Creuse|url=http://www.berryprovince.com/itineraire/gr-de-pays-val-de-creuse-eguzon-chantome/|site=berryprovince.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et [[Sentier de grande randonnée de pays de la Champagne berrichonne|Champagne berrichonne]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=GR de Pays de la Champagne berrichonne|url=http://www.berryprovince.com/itineraire/gr-de-pays-de-la-champagne-berrichonne-issoudun/|site=le site de [http://www.berryprovince.com/ Berry Province]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> ainsi que par la [[voie verte des Vallées]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=V94 Étoile Verte du Blanc : Fiche|url=http://www.af3v.org/-Fiche-VVV-.html?voie=293|site=le site des [http://www.af3v.org Véloroutes et Voies Vertes de France]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="170"> GRP du Val de Creuse de Fresselines à Pont des Piles - Lac de Chambon - 9.jpg|alt=Le GRP du Val de Creuse entre Fresselines et le Pont des Piles en 2018.|Le [[Sentier de grande randonnée de pays du Val de Creuse|GRP du Val de Creuse]] entre [[Fresselines]] et le Pont des Piles en 2018. Voie verte entre Ruffec et Le Blanc (Indre).jpg|alt=Voie verte des Vallées au Blanc en 2020.|[[Voie verte des Vallées]] au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] en 2020. Voie verte des Vallées - Thenay (36) - Rue de la Chaumelle - vue vers Saint-Marcel.jpg|alt=Voie verte des Vallées à Thenay en 2017.|[[Voie verte des Vallées]] à [[Thenay (Indre)|Thenay]] en 2017. </gallery> === Énergie === {{Article détaillé|Énergie dans l'Indre}} Le département compte trois barrages hydroélectriques exploités par [[Électricité de France]] ainsi que des micro-centrales exploitées par des propriétaires. Le département est alimenté par dix-sept [[Poste source|postes sources]] repartis sur seize communes. <gallery mode="packed" heights="150"> Barrage d'Éguzon (36) - Vue générale - rive droite.jpg|alt=Le barrage d'Éguzon en 2008.|Le [[barrage d'Éguzon]] en 2008. Barrage de La Roche-au-Moine (36) - Vue générale.jpg|alt=Le barrage de La Roche-au-Moine en 2016.|Le barrage de La Roche-au-Moine en 2016. Barrage de La Roche-Bat-L'Aigue (36) - Vue générale.jpg|alt=Le barrage de La Roche-Bat-L'Aigue en 2018.|Le barrage de La Roche-Bat-L'Aigue en 2018. Châteauroux (36) - Poste source Mousseau.jpg|alt=Poste source de Mousseau en 2020.|Poste source de Mousseau en 2020. </gallery> <center>{{Commons-inline|Category:Barrage d'Éguzon|Le barrage d'Éguzon}}</center> == Toponymie == Ses habitants sont appelés les ''[[Noms des habitants des départements français|Indriens]]'' et plus familièrement les ''[[Berrichons]]''. Il doit son nom à l'[[Indre (rivière)|Indre]], une rivière qui le traverse. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Indre}} Le département de l'Indre a été créé à la [[Révolution française]], le [[1790 en France|4 mars 1790]] en application de la loi du {{Date-|22|décembre|1789}}, à partir de l'ouest de l'[[anciennes provinces de France|ancienne province]] du [[Berry]], du sud-est de la [[Touraine]] ([[Châtillon-sur-Indre]], [[Mézières-en-Brenne]]), de la frange nord de la [[Comté de la Marche|Marche]] ([[Bélâbre]], [[Saint-Benoît-du-Sault]], [[Éguzon-Chantôme|Éguzon]]) et quelques communes du [[Poitou]] ([[Ingrandes (Indre)|Ingrandes]]). Son [[chef-lieu]] était fixé à [[Châteauroux]], avec des [[District (France)|districts]] : au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]], à [[La Châtre]], à [[Issoudun]], à [[Argenton-sur-Creuse]] et à [[Chatillon-sur-Indre]]. [[Fichier:Indre et provinces.svg|vignette|left|alt=Le Berry, la Touraine, la Marche et le Poitou, avant 1790.|Le [[Berry]], la [[Touraine]], la [[Comté de la Marche|Marche]] et le [[Poitou]], avant 1790.]] Le {{Date-|28|mars|1773}} est né à [[Châteauroux]], [[Henri Gatien Bertrand|Henri Gatien]]<ref name="La tradition militaire">{{article|titre=L'Indre militaire une histoire : la tradition militaire dans l'Indre|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=22|mois=mai|année=2012}}.</ref>, comte Bertrand. Le {{Date-|26|mars|1807}}, Napoléon ordonna la création du [[train des équipages]]<ref name="La tradition militaire" /> depuis la ville d'Osterode ([[Prusse-Orientale]]). En 1844, la ville de [[Châteauroux]] acquiert trois hectares au Champ aux Pages<ref name="La tradition militaire" />. Par la suite l'État y construira une caserne destinée à recevoir un escadron du train des équipages. En 1854, le nouveau quartier<ref name="La tradition militaire" /> est construit pour accueillir 379 hommes et 112 chevaux. Ce quartier sera appelé Bordesoule. En 1875, le ministère de la Guerre décide d'implanter une division<ref name="La tradition militaire" /> d’infanterie à [[Châteauroux]], ce qui fut réalisé en 1876. Le [[90e régiment d'infanterie de ligne|{{90e|régiment}} d'infanterie de ligne]] s’installe provisoirement dans des casernes avant d’emménager en 1877 dans de nouveaux bâtiments en ville, comme la caserne Bertrand née en 1882 et baptisée ainsi en 1886, construite par l'architecte [[Alfred Dauvergne]]<ref name="La tradition militaire" />. De 1875 à 1920, les communes<ref name="La tradition militaire" /> d'[[Issoudun]] et du [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] accueillent le [[68e régiment d'infanterie de ligne|{{68e|régiment}} d'infanterie de ligne]]. De plus, de 1940 à 1942, [[Issoudun]] tiendra lieu de garnison<ref name="La tradition militaire" /> pour le [[1er régiment d'infanterie de ligne|{{1er|régiment}} d'infanterie de ligne]], le {{1er|régiment}} de Flandres et le {{72e|régiment}} d'artillerie. En 1934, après l'arrivée du [[14e régiment de tirailleurs algériens|{{14e|régiment}} de tirailleurs algériens]]<ref name="La tradition militaire" /> à la caserne Bertrand, celle-ci deviendra une cité administrative<ref name="La tradition militaire" />. == Administration et politique == === Présidents === {| class="wikitable" align="center" |- ! colspan="2"|Période ! Identité ! colspan="2"|Étiquette |- ! colspan="5" |<small>Liste des président successifs du conseil général</small> |- |1945 |1951 |[[Max Hymans]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|SFIO}}| |[[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] |- |1951 |1975 |[[Vincent Rotinat]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|Rad}}| |[[Parti républicain, radical et radical-socialiste|PRRRS]] |- |1975 |1979 |André Gasnier |{{Infobox Parti politique français/couleurs|PRG}}| |[[Parti radical de gauche|MRG]] |- |1979 |1985 |[[André Laignel]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|PS}}| |[[Parti socialiste (France)|PS]] |- |1985 |1998 |[[Daniel Bernardet]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|UDF}}| |[[Union pour la démocratie française|UDF]] |- |1998 |2015 |[[Louis Pinton]] |{{Infobox Parti politique français/couleurs|UMP}}| |[[Union pour un mouvement populaire|UMP]] |- ! colspan="5" |<small>Liste des président successifs du conseil départemental</small> |- |2015 |2016 |[[Louis Pinton]]<ref>{{article|titre=Le sénateur Louis Pinton, d'origine creusoise, est mort|périodique=La Montagne|lieu=Creuse|jour=17|mois=novembre|année=2016|lire en ligne=http://www.lamontagne.fr/bonnat/politique/2016/11/17/le-senateur-louis-pinton-d-origine-creusoise-est-mort_12156991.html|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> |{{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |[[Les Républicains|LR]] |- |2016 |2021 |Serge Descout<ref name="auto-généré1">{{Lien web|langue=fr|titre=Élus|url=https://www.indre.fr/territoires-elus/territoires/indre|site=le site du [https://www.indre.fr Conseil départemental de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Serge Descout élu président du conseil départemental de l'Indre|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=8|mois=février|année=2016|lire en ligne=https://www.lanouvellerepublique.fr/actu/serge-descout-elu-president-du-conseil-departemental-de-l-indre|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> |{{Infobox Parti politique français/couleurs|LR}}| |[[Les Républicains|LR]] |- |2021 |''En cours'' |Marc Fleuret<ref name="auto-généré1" />{{,}}<ref>{{article|titre=Marc Fleuret à la tête du conseil départemental|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=1|mois=juillet|année=2021|lire en ligne=https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/indre-marc-fleuret-a-la-tete-du-conseil-departemental|consulté le=1er juillet 2021}}.</ref> |{{Infobox Parti politique français/couleurs|UDI}}| |[[Union des démocrates et indépendants|UDI]] |} === Politique locale === {{Article détaillé|Liste des conseillers départementaux de l'Indre|Liste des sénateurs de l'Indre|Liste des préfets de l'Indre}} Le [[Département français|département]] de l’Indre est dirigé par le [[conseil départemental de l'Indre]], [[Conseil général (France)|assemblée délibérante départementale]] composée de vingt-six [[Conseiller départemental|conseillers départementaux]] dont quatre dans l'opposition. Au [[Sénat (France)|Sénat]], le département de l’Indre est représenté par deux sénatrices qui sont : * [[Nadine Bellurot]] ([[Les Républicains|LR]]), depuis le {{Date-|01|octobre|2020}} ; * [[Frédérique Gerbaud]] ([[Les Républicains|LR]]), depuis le 25 septembre 2014. {{Fonctionnaire/Début|Titre=Liste des préfets de la {{Ve}} République}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|28|juillet|1958}}|Fin={{Date-|22|octobre|1959}}|Identité=Pierre Aubert|Fonction précédente=[[Préfet de l'Aveyron]]|Observation=Nommé [[préfet du Jura]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|22|octobre|1959}}|Fin={{Date-|8|juillet|1963}}|Identité=André Dupuy|Fonction précédente=[[Préfet du Gers]]|Observation=Nommé [[préfet des Landes]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|8|juillet|1963}}|Fin={{Date-|17|septembre|1965}}|Identité=[[Pierre Lefranc]]|Fonction précédente=Conseiller technique au secrétariat général de la Présidence de la République|Observation=PDG de la société financière de radio-diffusion}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|17|septembre|1965}}|Fin={{Date-|13|décembre|1968}}|Identité=[[Michel Aurillac]]|Fonction précédente=Conseiller technique de [[Georges Pompidou]] (1963-1965)|Observation=Nommé secrétaire général de la préfecture de la région parisienne}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|13|décembre|1968}}|Fin={{Date-|14|juin|1973}}|Identité=Jean Francis Philippe|Fonction précédente=Directeur du cabinet du secrétaire d'état [[André Bord]]|Observation=Nommé [[préfet de l'Essonne]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|14|juin|1973}}|Fin={{Date-|22|juillet|1974}}|Identité=Christian Dablanc|Fonction précédente=Secrétaire général du comité interministériel pour l'information|Observation=A la disposition du Secrétaire d'Etat aux DOM-TOM [[Olivier Stirn]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|22|juillet|1974}}|Fin={{Date-|25|avril|1977}}|Identité=René Heckenroth|Fonction précédente=Préfet délégué à la police auprès du [[préfet des Bouches-du-Rhône]]|Observation=En service détaché à la disposition du Secrétaire d'Etat aux anciens combattants}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|25|avril|1977}}|Fin={{Date-|13|juillet|1979}}|Identité=Hervé Bourseiller|Fonction précédente=[[Préfet de la Guyane]]|Observation=Devient Trésorier-Payeur-Général du Lot}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|13|juillet|1979}}|Fin={{Date-|16|juillet|1981}}|Identité=[[Dominique Le Vert]]|Fonction précédente=Directeur du Cabinet du ministre de la santé|Observation=Nommé [[préfet de la Vendée]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|16|juillet|1981}}|Fin={{Date-|22|juillet|1982}}|Identité=Jacques Seval|Fonction précédente=[[Préfet de la Réunion]]|Observation=Détaché en tant que conseiller technique au cabinet du Premier ministre [[Pierre Mauroy]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|22|juillet|1982}}|Identité=Jean-Louis Dufeigneux|Fonction précédente=Sous-préfet hors classe|Observation=Nommé directeur central de la sécurité publique}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|7|juillet|1983}}|Fin={{Date-|8 mars 1985}}|Identité=Claude Bozon|Fonction précédente=?|Observation=Nommé préfet hors cadre}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|8|mars|1985}}|Fin={{Date-|19|décembre|1988}}|Identité=André Aubry-Lecomte|Fonction précédente=?|Observation=Au congé spécial}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|19|décembre|1988}}|Fin={{Date-|1|août|1990}}|Identité=Jean-René Garnier|Fonction précédente=?|Observation=Nommé [[préfet des Pyrénées-Orientales]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|1|octobre|1990}}|Fin={{Date-|13|décembre|1993}}|Identité=Alain Rondepierre|Fonction précédente=Directeur de la logistique de la police au ministère de l'intérieur|Observation=Nomme [[préfet du Tarn]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|13|décembre|1993}}|Fin={{Date-|30|novembre|1995}}|Identité=Robert Pommiès|Fonction précédente=?|Observation=Nommé [[préfet de la Réunion]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|30|novembre|1995}}|Fin={{Date-|16|avril|1998}}|Identité=Nicolas Theis|Fonction précédente=Administrateur civil hors classe|Observation=Nommé [[préfet de l'Aube]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|16|avril|1998}}|Fin={{Date-|21|juin|2000}}|Identité=[[Jean-Claude Vacher]]|Fonction précédente=[[Préfet de Lot-et-Garonne]]|Observation=Nommé [[préfet des Ardennes]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|21|juin|2000}}|Fin={{Date-|10|octobre|2002}}|Identité=[[Anne Boquet]]|Fonction précédente=Sous-directrice au ministère de l'intérieur|Observation=Nommée directrice des affaires politiques, administratives et financières de l'outre-mer}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|9|novembre|2002}}|Fin={{Date-|17|février|2005}}|Identité=Jean-François Tallec|Fonction précédente=?|Observation=Nommé [[préfet de l'Yonne]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|17|février|2005}}|Fin={{Date-|1|février|2007}}|Identité=François Philizot|Fonction précédente=Directeur adjoint au délégué à l'aménagement du territoire et à l'action régionale|Observation=Nommé [[préfet du Tarn]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|1|février|2007}}|Fin={{Date-|24|juillet|2009}}|Identité=Jacques Millon|Fonction précédente=[[Préfet des Alpes-de-Haute-Provence]]|Observation=Nommé [[préfet de la Charente]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|24|juillet|2009}}|Fin={{Date-|11|novembre|2010}}|Identité=Philippe Derumigny|Fonction précédente=Sous-préfet de Mulhouse|Observation=Nommé [[préfet de la Haute-Savoie]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|11|novembre|2010}}|Fin={{Date-|31|juillet|2012}}|Identité=Xavier Peneau|Fonction précédente=Administrateur civil hors classe|Observation=Nommé préfet hors cadre}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|1|aout|2012}}|Fin={{Date-|10|octobre|2014}}|Identité=Jérôme Gutton|Fonction précédente=Sous-préfet de Dunkerque|Observation=Nommé [[préfet des Deux-Sèvres]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|10|octobre|2014}}|Fin={{Date-|23|mai|2016}}|Identité=Alain Espinasse|Fonction précédente=Secrétaire général de la préfecture de l'Essonne|Observation=Nommé Directeur à l'administration centrale du ministère de l'intérieur}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|23|mai|2016}}|Fin={{Date-|24|octobre|2018}}|Identité=Seymour Morsy<ref>{{article|titre=Pour Seymour Morsy il est plus facile de dire oui|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=24|mois=mai|année=2016|lire en ligne=http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2016/05/24/Pour-Seymour-Morsy-il-est-plus-facile-de-dire-oui-2725385|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>|Fonction précédente=[[Préfet de Mayotte]]|Observation=Nommé [[préfet de la Haute-Vienne]]}} {{Fonctionnaire|Début={{Date-|24|octobre|2018}}|Fin={{Date-|8|mars|2021}}|Identité=Thierry Bonnier<ref>{{article|auteur=Bertrand Slezak|titre=Thierry Bonnier, nouveau préfet de l'Indre, remplace Seymour Morsy|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=24|mois=octobre|année=2018|lire en ligne=https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/thierry-bonnier-nouveau-prefet-de-l-indre-remplace-seymour-morsy|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Aziliz Le Berre|titre=Châteauroux : le nouveau préfet installé lors du 11 novembre|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=11|mois=novembre|année=2018|lire en ligne=https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/chateauroux-le-nouveau-prefet-installe-lors-du-11-novembre|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>|Fonction précédente=Directeur de cabinet de [[Jacqueline Gourault]]<br>Directeur de cabinet adjoint du ministre de l'Intérieur}} {{Fonctionnaire|Observation=Nommé [[préfet du Calvados]]|Identité=[[Stéphane Bredin]]|Fin={{Date-|21|août|2023}}|Début={{Date-|8|mars|2021}}|Fonction précédente=Directeur de l'[[Administration pénitentiaire en France|Administration pénitentiaire]]}} {{Fonctionnaire actuel|Début={{Date-|21|août|2023}}|Fin= |Identité= [[Thibault Lanxade]]<ref>{{article|auteur=Rédaction|titre=Thibault Lanxade nommé préfet de l’Indre|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=13|mois=juillet|année=2023|lire en ligne=https://www.lanouvellerepublique.fr/chateauroux/thibault-lanxade-nomme-prefet-de-l-indre#:~:text=St%C3%A9phane%20Bredin%2C%20pr%C3%A9fet%20de%20l'Indre%20depuis%20le%208%20mars,issue%20de%20la%20soci%C3%A9t%C3%A9%20civile.|consulté le=10 septembre 2023}}.</ref>|Fonction précédente=Ambassadeur à l’intéressement et à la participation|Observation=?}} {{Fonctionnaire/Fin}} === Découpage administratif et électoral === L’Indre connut de 1790 à 1795 six [[District (France)|district]]s ([[District d'Argenton|Argenton]], [[District du Blanc|Le Blanc]], [[District de Châteauroux|Châteauroux]], [[District de Châtillon (Indre)|Châtillon]], [[District de La Châtre|La Châtre]] et [[District d'Issoudun|Issoudun]]). En 2017, le département de l’Indre est subdivisé en : * 4 [[Arrondissement français|arrondissements]] ; {{Article détaillé|Liste des arrondissements de l'Indre}} * 13 [[Cantons français|cantons]] ; {{Article détaillé|Liste des cantons de l'Indre}} * 241 [[Commune (France)|communes]] ; {{Article détaillé|Liste des communes de l'Indre}} {{Article détaillé|Liste des anciennes communes de l'Indre}} * 15 [[Intercommunalité en France|intercommunalités]] ; {{Article détaillé|Liste des intercommunalités de l'Indre}} * 2 [[Circonscriptions législatives (France)|circonscriptions législatives]], avec deux députés ([[Jean-Paul Chanteguet]] et [[Isabelle Bruneau]]). {{Article détaillé|Liste des circonscriptions législatives de l'Indre}} {{Article détaillé|Liste des députés de l'Indre}} <gallery mode="packed" heights="150"> Cantons de l'Indre 2015.svg|alt=La carte des cantons de l'Indre.|La carte des cantons de l'Indre. Résultats des élections législatives de l'Indre en 2012.png|alt=La carte des circonscriptions législatives de l'Indre.|La carte des circonscriptions législatives de l'Indre. </gallery> === Tendances et résultats politiques === {{...}} === Enseignement === Le département compte quatre<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=DSDEN36 : Liste des écoles publiques par circonscriptions des inspecteurs de l'Éducation nationale du 1er degré|url=http://www.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/ia36/cartes/1314_EcolesParCircoIEN.pdf|format=pdf|site=le site de l'[http://www.ac-orleans-tours.fr Académie Orléans-Tours]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> circonscriptions dans le {{1er}} degré : Le Blanc (57 écoles), Châteauroux (37 écoles), La Châtre (67 écoles) et Issoudun (60 écoles). Il dispose de 32<ref name="AOT REN">{{Lien web|langue=fr|titre=REN : Indre 36|url=https://extranet.ac-orleans-tours.fr/ren/#/|site=le site de l'[http://www.ac-orleans-tours.fr Académie Orléans-Tours]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> collèges (27 publics et 5 privés) et 12<ref name="AOT REN"/> lycées. Le centre d'examen du permis de conduire se trouve à [[Déols]]. <gallery mode="packed" heights="150"> Vicq-Exemplet (36) - École élémentaire bis.jpg|alt=L'école élémentaire de Vicq-Exemplet en 2012.|L'école élémentaire de [[Vicq-Exemplet]] en 2012. Le Blanc (36) - Collège des Ménigouttes - entrée.jpg|alt=Le collège des Ménigouttes au Blanc en 2011.|Le collège des Ménigouttes au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] en 2011. Argenton-sur-Creuse (36) - Lycée Rollinat.jpg|alt=Le lycée Rollinat d'Argenton-sur-Creuse en 2012.|Le [[lycée Rollinat d'Argenton-sur-Creuse]] en 2012. Déols (36) - Centre d'examen du permis de conduire - pistes.jpg|alt=Les deux pistes du centre d'examen du permis de conduire en 2014.|Les deux pistes du centre d'examen du permis de conduire en 2014. </gallery> === Santé === ==== Hôpitaux ==== Le département dispose de huit [[Centre hospitalier (France)|centres hospitaliers]] de tailles différentes : [[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]]<ref name="CH CHTX-LBL">{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=https://www.ch-chateauroux-leblanc.fr/|site=le site du [https://www.ch-chateauroux-leblanc.fr/ Centre hospitalier Châteauroux - Le Blanc]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Buzançais]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.ch-buzancais.fr/|site=le site du [http://www.ch-buzancais.fr/ Centre hospitalier de Buzançais]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Châteauroux]]<ref name="CH CHTX-LBL"/>, [[Châtillon-sur-Indre]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=A la une|url=http://www.ch-chatillonsurindre.fr/|site=le site du [http://www.ch-chatillonsurindre.fr/ Centre hospitalier de Châtillon-sur-Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[La Châtre]], [[Issoudun]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.ch-issoudun.fr/|site=le site du [http://www.ch-issoudun.fr/ Centre hospitalier de la Tour Blanche]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Levroux]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.hl-levroux.fr/|site=le site du [http://www.hl-levroux.fr/ Centre hospitalier de Levroux]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et [[Valençay]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.hlvalencay.fr/|site=le site du [http://www.hlvalencay.fr/ Centre hospitalier de Valençay]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="180"> Le Blanc (36) - Centre hospitalier - entrée principale.jpg|alt=Le centre hospitalier du Blanc en 2011.|Le centre hospitalier du Blanc en 2011. Le Blanc (36) - Centre hospitalier - entrée urgence.jpg|alt=Le centre hospitalier du Blanc en 2011.|Le centre hospitalier du Blanc en 2011. </gallery> ==== Samu 36 ==== Le [[service d'aide médicale urgente]] 36 est basé au centre hospitalier de [[Châteauroux]]. Il dispose de trois antennes du [[service mobile d'urgence et de réanimation]] qui sont basées à [[Châteauroux]]<ref name="CH CHTX-LBL SAMU">{{Lien web|langue=fr|titre=SMUR et Hélicoptère Sanitaire|url=https://www.ch-chateauroux-leblanc.fr/offresoinsch/6/smur-et-helicoptere-sanitaire|site=le site du [https://www.ch-chateauroux-leblanc.fr/ Centre hospitalier Châteauroux - Le Blanc]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]] et [[Issoudun]]<ref name="CH CHTX-LBL SAMU"/>. Le SAMU a doté l’hôpital de [[La Châtre]]<ref name="CH CHTX-LBL SAMU"/> d'un véhicule pour les interventions en zone rurale, afin que les médecins correspondants du SAMU (MCS 36), soient déclenchés simultanément au SMUR pour permettre une médicalisation précoce et débuter les traitements d’urgence en présence d’une détresse vitale. Ces médecins sont formés aux soins d’urgence par le centre d’enseignement des soins d’urgence et équipés du matériel d’intervention du SMUR. 35 MCS sont opérationnels dans le département<ref name="CH CHTX-LBL SAMU"/>. En 2015, l'antenne de Châteauroux a réalisé {{nb|3299}}<ref name="CH CHTX-LBL SAMU"/> interventions dont {{nb|2326}}<ref name="CH CHTX-LBL SAMU"/> interventions de type primaire<ref group="Note">Interventions en dehors de l’hôpital auprès de patients victimes d’accidents ou de malaises.</ref> et 973 interventions de type secondaire<ref group="Note">Interventions pour des patients déjà hospitalisés et transférés vers un autre établissement hospitalier disposant d’un plateau technique adapté à la pathologie, dans le cadre de filières de soins organisées.</ref>. <gallery mode="packed" heights="180"> Le Blanc (36) - Centre hospitalier - véhicule SMUR 36.jpg|alt=La voiture du SMUR du Blanc en 2011.|La voiture du SMUR du Blanc en 2011. </gallery> === Sécurité et justice === Le département possède : * une [[Préfecture en France#Préfectures départementales|préfecture]] ([[Châteauroux]]) ; * trois sous-préfectures ([[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]], [[La Châtre]] et [[Issoudun]]) ; * un [[palais de justice]] ; * deux établissements pénitentiaires. <gallery mode="packed" heights="180"> Châteauroux - Préfecture - 1.jpg|alt=La préfecture de Châteauroux en 2009.|La préfecture de [[Châteauroux]] en 2009. Châteauroux - Palais de justice.jpg|alt=Le palais de justice en 2009.|Le palais de justice en 2009. </gallery> === Organisation militaire === L'Indre dispose de plusieurs sites militaires. Tous d'abord à [[Neuvy-Pailloux]] se trouve le site central de la [[12e base de soutien du matériel|{{12e}} base de soutien du matériel]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=12e base de soutien du matériel|url=https://www.defense.gouv.fr/terre/l-armee-de-terre/le-niveau-divisionnaire/smiter/12e-base-de-soutien-du-materiel|site=le site du [https://www.defense.gouv.fr/ Ministère des Armées]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. La commune de [[Rosnay (Indre)|Rosnay]] abrite quant à elle un [[Centre de transmissions de la Marine nationale de Rosnay|centre de transmissions de la Marine nationale]] qui est une [[Émetteur radio|station d'émission radio]]<ref name="NR 2010-1">{{article|auteur=Xavier Benoit|titre=Le bunker brennou pilote les sous-marins nucléaires|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=23|mois=décembre|année=2010|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20101226144026/http://www.lanouvellerepublique.fr/indre/ACTUALITE/24-Heures/Le-bunker-brennou-pilote-les-sous-marins-nucleaires|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref name="NR 2010-2">{{article|auteur=Xavier Benoit|titre=Une petite ville coupée du monde|périodique=La Nouvelle République du Centre-Ouest|lieu=Indre|jour=23|mois=décembre|année=2010|lire en ligne=https://web.archive.org/web/20101226175012/http://www.lanouvellerepublique.fr/indre/ACTUALITE/24-Heures/Une-petite-ville-coupee-du-monde|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> en très basse fréquence ([[VLF]]) utilisée par les [[forces sous-marines]] de la [[Marine nationale française]] pour transmettre des informations et ordres aux [[sous-marin]]s. Au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]] est implanté le [[Corps de soutien technique et administratif de la Gendarmerie nationale|commandement du soutien opérationnel de la gendarmerie nationale]] (COMSOPGN). === Gestion des déchets === Le département de l'Indre est doté de trois syndicats pour les déchets : * Syndicat mixte de traitement des ordures ménagères (SYTOM) de la région de Châteauroux<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://www.sytom36.fr/|site=le site du [http://www.sytom36.fr/ SYTOM de la région de Châteauroux]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> ; * Syndicat mixte de collecte & traitement des ordures ménagères (SYMCTOM) du Blanc<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://symctomleblanc.fr/|site=le site du [http://symctomleblanc.fr/ SYMCTOM du Blanc]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> ; * Syndicat intercommunal de collecte et traitement des ordures ménagères (SICTOM) de Champagne Berrichonne<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Accueil|url=http://sictom-cb.fr/le-sictom/|site=le site du [http://sictom-cb.fr/le-sictom/ SICTOM de Champagne Berrichonne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. En ce qui concerne les autres communes qui n'ont pas adhérées a des syndicats, c'est l'[[établissement public de coopération intercommunale]] qui a en la gestion. ==== SYTOM de la région de Châteauroux ==== Le syndicat mixte de traitement des ordures ménagères de la région de Châteauroux est un établissement public local chargé du traitement des déchets ménagers et assimilés. Il comporte 46 communes réparties sur trois [[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] ([[Châteauroux Métropole]], [[Communauté de communes Val de l'Indre - Brenne|Val de l'Indre - Brenne]] et [[Communauté de communes Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse|Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Données générales|url=http://www.sytom36.fr/donnees-generales/|site=le site du [http://www.sytom36.fr/ SYTOM de la région de Châteauroux]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. Le syndicat comprend huit déchetteries, deux quais de transferts ([[Buzançais]] et [[Saint-Marcel (Indre)|Saint-Marcel]]) et une usine de traitement des ordures ménagères ([[Le Poinçonnet]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte_SYTOM36_2019-1|url=http://www.sytom36.fr/wp-content/uploads/2020/06/Carte_SYTOM36_2019-1.pdf|format=pdf|site=le site du [http://www.sytom36.fr/ SYTOM de la région de Châteauroux]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. ==== SYMCTOM du Blanc ==== Il comporte 45 communes réparties sur deux [[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] ([[Communauté de communes Marche Occitane - Val d'Anglin|Marche Occitane - Val d'Anglin]] et [[Communauté de communes Brenne - Val de Creuse|Brenne - Val de Creuse]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Historique et Fonctionnement|url=http://symctomleblanc.fr/presentation/historique.html|site=le site du [http://symctomleblanc.fr/ SYMCTOM du Blanc]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. Le syndicat comprend cinq déchetteries et un centre de tri ([[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Carte des Territoires|url=http://symctomleblanc.fr/presentation/carte-des-territoires.html|site=le site du [http://symctomleblanc.fr/ SYMCTOM du Blanc]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. ==== SICTOM de Champagne Berrichonne ==== Il comporte 39 communes (30 dans l'Indre et 9 dans le Cher) réparties sur deux [[Établissement public de coopération intercommunale|EPCI]] ([[Communauté de communes Champagne Boischauts|Champagne Boischauts]] et [[Communauté de communes FerCher - Pays Florentais|FerCher - Pays Florentais]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Sictom|url=http://sictom-cb.fr/le-sictom/|site=le site du [http://sictom-cb.fr/le-sictom/ SICTOM de Champagne Berrichonne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. Le syndicat comprend six déchetteries<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Déchetterie|url=http://sictom-cb.fr/dechetterie/jours-douvertures/|site=le site du [http://sictom-cb.fr/le-sictom/ SICTOM de Champagne Berrichonne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, un quai de transfert<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Quai de transfert|url=http://sictom-cb.fr/les-installations/le-quai-de-transfert/|site=le site du [http://sictom-cb.fr/le-sictom/ SICTOM de Champagne Berrichonne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et un centre de tri<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Centre de Tri|url=http://sictom-cb.fr/les-installations/le-centre-de-tri/|site=le site du [http://sictom-cb.fr/le-sictom/ SICTOM de Champagne Berrichonne]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. === Jumelage et coopération === {{...}} === Coopération internationale === {{...}} === Identité visuelle === Logos successifs du département de l'Indre. <gallery> Logo conseil général de l'Indre avant 2000.gif|Le logo représente un [[Émouchet (oiseau)|émouchet]], nom vernaculaire de l'[[Épervier d'Europe]] ou de l'[[Autour des palombes]]. Logo conseil général de l'Indre de 2000 à 2015.jpg|Idem que le logo de 2000. Logo_Département_Indre_2015.svg|Le logo, créé en 2015, à l'occasion de la suppression du conseil général de l'Indre. </gallery> == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Indre}} === Évolution démographique === {{Population de France/section}} L'Indre est confrontée au vieillissement de sa population ainsi qu'au déclin démographique (faible natalité et solde migratoire négatif). En 2020, elle perd 2 places dans le classement des départements par population et figure à la {{87e}} place alors qu'elle se situe pourtant à la 23° place des départements métropolitains par sa superficie ; elle fait partie avec plusieurs départements proches ([[Creuse (département)|Creuse]], [[Allier (département)|Allier]], [[Cher (département)|Cher]], [[Loir-et-Cher|Loir et Cher]]) de la " [[diagonale du vide]] ". Les agglomérations de l'Indre après avoir bénéficié des migrations des communes rurales maintenant exsangues, stagnent voire entament leur déclin, en effet ces agglomérations subissent elles-mêmes la concurrence des métropoles proches ([[Tours]], [[Limoges]], [[Orléans]] et [[Poitiers]]) ou celle de la capitale. L'Indre pourrait passer sous la barre des 200 000 habitants autour de 2040 - 2045. Cependant un espoir réside dans l'installation de néo-ruraux ainsi que les implantations consécutives à l'épidémie de COVID. === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Châteauroux | commune 2 = Issoudun | commune 3 = Déols | commune 4 = Le Blanc (Indre) | commune 5 = Le Poinçonnet | commune 6 = Argenton-sur-Creuse | commune 7 = Buzançais | commune 8 = La Châtre | commune 9 = Ardentes | commune 10 = Saint-Maur (Indre) | commune 11 = Levroux | commune 12 = Chabris | commune 13 = Villedieu-sur-Indre | commune 14 = Châtillon-sur-Indre | commune 15 = Valençay }} === Logement === Les résidences secondaires sont présentées selon le recensement général de la population du {{Date|1|janvier|2008}}, 10,6 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Indre dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Commune ! style="text-align:left"| Population SDC ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Cuzion]] | 453 | 476 | 211 | 44,33 % |- | style="text-align:left" | [[Saint-Plantaire]] | 549 | 535 | 214 | 40,04 % |- | style="text-align:left" | [[Lignac]] | 584 | 488 | 161 | 32,95 % |- | style="text-align:left" | [[Éguzon-Chantôme]] | {{formatnum:1386}} | {{formatnum:1098}} | 283 | 25,79 % |- | style="text-align:left" | [[Chaillac]] | {{formatnum:1153}} | 816 | 207 | 25,33 % |- | style="text-align:left" | [[Mézières-en-Brenne]] | {{formatnum:1081}} | 765 | 192 | 25,03 % |- | style="text-align:left" | [[Valençay]] | {{formatnum:2642}} | {{formatnum:1673}} | 234 | 13,98 % |- | style="text-align:left" | [[Chabris]] | {{formatnum:2768}} | {{formatnum:1667}} | 187 | 11,22 % |} == Vie quotidienne == === Culture === {{...}} === Sport === Labélisé Terre de Jeux 2024, le label des territoires de [[Jeux olympiques d'été de 2024|Paris 2024]], le Département accueillera le passage du Relais de la flamme<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=La flamme olympique passera dans l’Indre, mais pas dans le Cher |url=https://www.magcentre.fr/229569-la-flamme-olympique-passera-dans-lindre-mais-pas-dans-le-cher/ |site=Magcentre |consulté le=2022-08-05}}</ref>. * Maison départementale des sports de Châteauroux. {{...}} === Lieux de culte === {{Article détaillé|Liste des édifices religieux de l'Indre}} {{...}} === Médias === '''Journaux''' * ''[[La Nouvelle République du Centre-Ouest]]'' * ''[[Le Berry républicain]]'' * ''[[La Bouinotte]]'' * ''Le Petit Berrichon'' * ''[[L'Écho du Berry]]'' '''Télévision''' * [[Berry Issoudun Première]] '''Radios''' * [[Vibration (radio)|Vibration]] * [[Forum (radio)|Forum]] * [[France Bleu Berry]] * [[Radios chrétiennes francophones|RCF en Berry]] == Économie == === Développement économique === {{Article détaillé|Économie de l'Indre}} {{...}} === Emplois, revenus et niveau de vie === {{...}} === Agriculture === Les [[Culture (agriculture)|culture]]s de [[céréale]]s, comme le [[blé]], l'[[avoine cultivée|avoine]], le [[maïs]], l'[[Hordeum|orge]], le [[colza]], le [[miel]], et le [[tournesol]] se sont développées dans le département. La [[viticulture]] est présente, avec les vins d'[[appellation d'origine contrôlée]] : [[Valençay (AOC)|valençay]]<ref name="Valençay vin">{{Lien web|langue=fr|titre=Les vins et Fromages de Valençay|url=http://www.vins-fromages-valencay.fr/index.php|site=le site des [http://www.vins-fromages-valencay.fr Vins et Fromages de Valençay]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, [[Reuilly (AOC)|reuilly]]<ref name="Reuilly vin">{{Lien web|langue=fr|titre=Quincy Reuilly|url=http://vins-quincy-reuilly.com/|site=le site de [http://vins-quincy-reuilly.com/ Quincy Reuilly]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et [[Châteaumeillant (AOC)|châteaumeillant]]<ref name="Châteaumeillant vin">{{Lien web|langue=fr|titre=Châteaumeillant|url=https://www.vins-centre-loire.com/fr/1/62/APPELLATION-CHATEAUMEILLANT.html|site=vins-centre-loire.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>. L’[[élevage]] [[Élevage bovin|bovin]], [[Élevage ovin|ovin]] et [[Élevage caprin|caprin]] perdure dans l'Indre. Des fromages d'[[appellation d'origine contrôlée]], comme le [[Pouligny-saint-pierre (fromage)|pouligny-saint-pierre]]<ref name="Pouligny-saint-pierre fromage">{{Lien web|langue=fr|titre=Pouligny Saint-Pierre|url=http://www.fromages-aop.com/fromage/pouligny-saint-pierre-2/|site=fromages-aop.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le [[sainte-maure de touraine]]<ref name="Sainte-maure de touraine fromage">{{Lien web|langue=fr|titre=Sainte-Maure de Touraine|url=http://www.stemauredetouraine.fr|site=le site de l'[http://www.stemauredetouraine.fr AOP Sainte-Maure de Touraine]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> et le [[Valençay (fromage)|valençay]]<ref name="Valençay fromage">{{Lien web|langue=fr|titre=Valençay|url=http://www.fromages-aop.com/fromage/valencay/|site=fromages-aop.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> font partie de la gastronomie indrienne. En [[Brenne (région naturelle)|Brenne]], la [[pisciculture]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le Territoire : Pisciculture|url=https://www.parc-naturel-brenne.fr/le-territoire/vie-economique/pisciculture|site=parc-naturel-brenne.fr|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> s'est fortement développée dans le territoire. === Commerce === {{...}} === Industrie === ==== Aéronautique ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière aéronautique dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/aeronautique.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de l’aéronautique représente 58 entreprises et {{nombre|3506|salariés}} : * 13 entreprises et {{nombre|2152|salariés}} réalisent 100% de leur activité dans le domaine aéronautique ; * 45 PME sous-traitantes avec {{nombre|1354|salariés}} exercent partiellement une activité aéronautique. ==== Agroalimentaire ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière agroalimentaire dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/agroalimentaire.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de l'agroalimentaire représente 52 entreprises et {{nombre|1920|salariés}}, avec une vingtaine d’entreprises et {{nombre|1150|emplois}} en lien avec l’industrie agroalimentaire sur des secteurs connexes : packaging, logistique et agroéquipementiers. Il est présent des entreprises leaders dans la collecte et transformation des céréales : boulangerie, viennoiserie, malterie, minoterie et nutrition animale et la laiterie et fromagerie. ==== Arts graphiques - Packaging ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière arts graphiques - packaging dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/arts-graphiques-packaging.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de l'arts graphiques et packaging représente 54 entreprises et 644 salariés. Il est présent 2 leaders de l’industrie de l’emballage et un leader de l’industrie des arts graphiques : * Groupe Plastic Systems packaging avec PSP, Syspack, SPI et SIM pour la fabrication de contenants plastiques ; * Covepa-Michelspackaging, pour la fabrication d’emballages carton ; * Raulteppe Solutions. ==== Automobile ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière automobile dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/automobile.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de l’automobile représente 37 entreprises et {{nombre|2135|salariés}}. ==== Biens d'équipements industriels ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière biens d’équipements industriels dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/biens-equipements-industriels.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur des biens d'équipements industriels représente 34 entreprises et {{nombre|1256|salariés}}. Il est présent des entreprises leaders : * fabricant de produits aluminium extrudés : Hydro Extrusion ; * fabricant d’équipements de centrifugation : Andritz ; * fabricants de pompes et équipements hydrauliques : KSB et Sainte Lizaigne ; * fabricant de centres d’embouteillage de gaz de pétrole liquéfié : Makeen Eergy ; * fabricant d’équipements médicaux de tensiométrie : Spengler. ==== Bâtiment et Travaux Publics ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière bâtiment et travaux publics dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/batiment-et-travaux-publics.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur du bâtiment et travaux publics représente 710 entreprises et {{nombre|3050|salariés}}. ==== Equipements de la maison et du bâtiment ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière équipement de la maison et du bâtiment dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/equipements-de-la-maison-et-du-batiment.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur des équipements de la maison et du bâtiment représente 50 entreprises et {{nombre|1464|salariés}}. Il est présent des entreprises leaders : * revêtementsde sol et mural : Balsan et Alsapan ; * articles ménagers : Internationalcookware et Sitram ; * menuiserie : Amcc(groupe Atrya) ; * cheminées : Beirens (groupe Poujoulat). On compte aussi de nombreuses PME dans le secteur de l’ameublement et la décoration. ==== Logistique et transport ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière logistique et transport dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/logistique-et-transport.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de la logistique et du transport représente 120 entreprises et {{nombre|2400|salariés}}, dont une dizaine d’entreprises industrielles intégrant en parallèle une activité logistique. Il est présent également : * la plate-forme multimodale de Châteauroux-Déols ([[Autoroute A20 (France)|autoroute A20]], [[Ligne des Aubrais - Orléans à Montauban-Ville-Bourbon|ligne ferroviaire Paris - Limoges - Toulouse]] et [[aéroport de Châteauroux-Centre]]) ; * les plates-formes nationales avec les groupes : La Halle (équipement de la personne), Alliancehealthcare (produits pharmaceutiques) et [[Alcura|Alcura France]] (matériels d’hospitalisation à domicile). ==== Services aux entreprises ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière services aux entreprises dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/services-aux-entreprises.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur des ervices aux entreprises représente 877 entreprises et {{nombre|2945|salariés}}. Il est présent également : * un leader national des centres d’appels : Armatis ; * des entreprises de très petites tailles : 90% ont moins de 5 salariés (et 77% n’ont aucun salarié) ; * de nombreuses entreprises dans les services d’aménagement paysager et de conseil en management. ==== Sous-traitance ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière sous-traitance industrielle dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/sous-traitance-industrielle.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur de la sous-traitance représente 63 entreprises et {{nombre|1471|salariés}}. Les activités principalaux sont : la mécanique, la chaudronnerie, la tôlerie, le traitement de surface. Ils ont comme principaux clients : l'aéronautique, l'automobile et les biens d’équipements industriels. ==== Textile - Cuir - Habillement ==== En {{date-||septembre|2019}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La filière textile - cuir - habillement dans l’Indre|url=https://www.indre.cci.fr/images/pdf/filieres-industrielles/textile-cuir-habillement.pdf|format=pdf|site=le site de la [https://www.indre.cci.fr/ Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre]|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref>, le secteur du textile, cuir et habillement représente 52 entreprises et {{nombre|1810|salariés}}, dont quatre entreprises et 652 salariés dans le secteur de la logistique et la confection. Il est présent des entreprises leaders : * pour la maroquinerie de luxe : Les ateliers Louis Vuitton ; * pour la confection d’uniformes de prestige et vêtements d’image : Balsan Confection ; * pour la mégisserie très haut de gamme : Bodin Joyeux. === Recherche === {{...}} === Tourisme === ==== Hébergement ==== Le département dispose de 45 [[camping]]s<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Les communes de l' Indre|url=https://www.campingfrance.com/recherchez-votre-camping/centre/indre/communes-de-indre|site=campingfrance.com|consulté le=25 janvier 2020}}.</ref> : {|class="wikitable alternance" width:55%;" |+ Communes et étoiles<ref group="Note">Chaque croix dans le tableau représente uniquement un seul camping.</ref> |- | ! scope="col" width="10%" | * * * * ! scope="col" width="10%" | * * * ! scope="col" width="10%" | * * ! scope="col" width="10%" | Aucune |- | [[Argenton-sur-Creuse]] | | align="center" |X | | |- | [[Baraize]] | | | align="center" |X | |- | [[Bélâbre]] | | | | align="center" |X |- | [[Le Blanc (Indre)|Le Blanc]] | | | | align="center" |X |- | [[Buzançais]] | | align="center" |X | | |- | [[Chabris]] | | | | align="center" |X |- | [[Chaillac]] | | | | align="center" |X |- | [[La Chapelle-Saint-Laurian]] | | | | align="center" |X |- | [[Châteauroux]] | | align="center" |X | | |- | [[Châtillon-sur-Indre]] | | | align="center" |X | |- | [[La Châtre]] | align="center" |X | | | |- | [[Crozon-sur-Vauvre]] | | | align="center" |X | |- | [[Écueillé]] | | | align="center" |X | |- | [[Éguzon-Chantôme]] | align="center" |X | align="center" |X | | |- | [[Fléré-la-Rivière]] | | | | align="center" |X |- | [[Gargilesse-Dampierre]] | | | align="center" |X | |- | [[Issoudun]] | | | align="center" |X | |- | [[Levroux]] | | | | align="center" |X |- | [[Lignac]] | | align="center" |X | align="center" |X | |- | [[Lingé]] | | | | align="center" |X |- | [[Luçay-le-Mâle]] | | | | align="center" |X |- | [[Lurais]] | | | | align="center" |X |- | [[Luzeret]] | | | align="center" |X | |- | [[Le Menoux]] | | | align="center" |X | |- | [[Mérigny]] | | | | align="center" |X |- | [[Mers-sur-Indre]] | | | | align="center" |X |- | [[Mézières-en-Brenne]] | | | align="center" |X | align="center" |X |- | [[Migné]] | | | | align="center" |X |- | [[Montgivray]] | | | align="center" |X | |- | [[Néret]] | | | align="center" |X | |- | [[Neuvy-Saint-Sépulchre]] | | | align="center" |X | |- | [[Palluau-sur-Indre]] | | | | align="center" |X |- | [[Le Pont-Chrétien-Chabenet]] | | | | align="center" |X |- | [[Reuilly (Indre)|Reuilly]] | | | | align="center" |X |- | [[Rosnay (Indre)|Rosnay]] | | | align="center" |X | |- | [[Ruffec (Indre)|Ruffec]] | | | align="center" |X | |- | [[Saint-Chartier]] | | | | align="center" |X |- | [[Saint-Gaultier]] | align="center" |X | | | align="center" |X |- | [[Saint-Plantaire]] | | align="center" |X | | |- | [[Sainte-Sévère-sur-Indre]] | | | | align="center" |X |- | [[Sarzay]] | | | | align="center" |X |- | [[Tournon-Saint-Martin]] | | | | align="center" |X |- | [[Valençay]] | | align="center" |X | | |- | [[Vatan]] | | | align="center" |X | |- | [[Velles (Indre)|Velles]] | | align="center" |X | | |} ==== Zone touristique ==== * Châteauroux et le Val de l'Indre : [[Abbaye de Déols]], Quartier médiéval de Châteauroux (couvent des Cordeliers et son jardin et [[Musée-hôtel Bertrand]]), Forêt domaniale de Châteauroux, Prieuré Saint-Laurent de Palluau-sur-Indre, Château d'Argy. <gallery mode="packed" heights="180"> Déols - Abbey - 2.jpg|alt=L'abbaye Notre-Dame de Déols en 2009.|L'[[abbaye Notre-Dame de Déols]] en 2009. Châteauroux Musée Hôtel Bertrand 01.jpg|alt=Le musée Bertrand en 2010.|Le musée Bertrand en 2010. </gallery> * Pays de Valençay : [[Château de Bouges]], [[Château de Valençay]] et son parc, et musée de l'Automobile, Église de l'abbatiale de Saint-Genou, Donjon ou tour César de Châtillon-sur-Indre. <gallery mode="packed" heights="150"> Valencay-chateau-1.jpg|alt=Le château de Valençay en 2010.|Le [[château de Valençay]] en 2010. Bouges-le-Château.jpg|alt=Le château de Bouges en 2008.|Le [[château de Bouges]] en 2008. Vatan-FR-36-musée du cirque-1.jpg|alt=Le musée du cirque en 2016.|Le musée du cirque en 2016. </gallery> * Champagne berrichonne : Musée de l'Hospice Saint-Roch à Issoudun, Musée du Cirque de Vatan. <gallery mode="packed" heights="180"> Issoudun - Musée de l'Hospice Saint-Roch - 2.jpg|alt=Le musée de l'Hospice Saint-Roch en 2009.|Le musée de l'Hospice Saint-Roch en 2009. </gallery> * Pays de George Sand : Abbaye de Varennes de Fougerolles, Demeure de George Sand à Nohant, [[Église Saint-Étienne de Neuvy-Saint-Sépulchre]], Église Saint-Laurent à Lourouer-Saint-Laurent, Fresques de l'église Saint-Martin de Vic, Maison de Jour de fête à Sainte-Sévère, Maison des Traditions à Chassignolles, Musée George-Sand et de la Vallée Noire à La Châtre, Parc des Parelles de Crevant, Viaduc de Cluis. <gallery mode="packed" heights="150"> Nohant 06 2009.jpg|alt=Le domaine de George Sand en 2009.|Le [[domaine de George Sand]] en 2009. Neuvy-Saint-Sépulchre-36-Église Saint-Étienne-A10.JPG|L'[[église Saint-Étienne de Neuvy-Saint-Sépulchre]] en 2013. Sainte-Sévère-sur-Indre (36) - Maison de jour de fête.jpg|alt=La Maison de jour de fête en 2012.|La Maison de jour de fête en 2012. </gallery> * Vallée de la Creuse : [[Barrage d'Éguzon]], Barrage de La Roche-au-Moine, Barrage de La Roche-Bat-L'Aigue, La Boucle du Pin, [[Gargilesse-Dampierre]], son église Notre-Dame, Église peinte du Menoux, [[Musée de la chemiserie et de l'élégance masculine]], vieilles maisons et moulins d'Argenton-sur-Creuse, Musée archéologique d'[[Argentomagus]] de [[Saint-Marcel (Indre)|Saint-Marcel]]. <gallery mode="packed" heights="180"> Gargilesse - Place devant l'entrée du château.JPG|alt=La place du château en 2010.|La place du château en 2010. Le Musée d'[[Argentomagus]] Saint-Marcel (Indre).JPG|alt=Le musée Argentomagus en 2009.|Le musée Argentomagus en 2009. </gallery> * Parc naturel régional de la Brenne : [[Abbaye Notre-Dame de Fontgombault]], Église Saint-Étienne de Paulnay, Base de loisirs à Bellebouche, [[Château d'Azay-le-Ferron]], son parc et ses jardins, Château du Bouchet-en-Brenne, Château Naillac-Ecomusée de la Brenne au Blanc, Musée Henry-de-Monfreid à Ingrandes, Musées de Prissac, Maison de la nature et de la réserve à Saint-Michel-en-Brenne, Maison du Parc à Rosnay, [[Parc naturel régional de la Brenne]] (étangs et observatoires), [[Réserve naturelle nationale de Chérine]] à Saint-Michel-en-Brenne, [[Réserve naturelle régionale des terres et étangs de Brenne, Massé, Foucault]] à Rosnay, [[Réserve naturelle régionale du Bois des Roches]] à Pouligny-Saint-Pierre, [[Réserve zoologique de la Haute-Touche]] à Obterre, [[Viaduc du Blanc]]. <gallery mode="packed" heights="180"> Fongombault2.jpg|alt=L'abbaye Notre-Dame en 2005.|L'[[Abbaye Notre-Dame de Fontgombault|abbaye Notre-Dame]] en 2005. Viaduc du Blanc (36) - Rue des Ménigouttes.jpg|alt=Le viaduc du Blanc en 2007.|Le [[viaduc du Blanc]] en 2007. Brenne - Saint-Michel-en-Brenne (36) - Étang de la Sous.jpg|alt=La réserve naturelle nationale de Chérine en 2014.|La [[réserve naturelle nationale de Chérine]] en 2014. Réserve de la Haute-Touche - Jeune daim.jpg|alt=La réserve zoologique de la Haute-Touche en 2008.|La [[réserve zoologique de la Haute-Touche]] en 2008. </gallery> == Culture locale et patrimoine == === Patrimoine environnemental === * [[Parc naturel régional de la Brenne]] * [[Réserve naturelle nationale de Chérine]] * [[Réserve naturelle régionale des terres et étangs de Brenne, Massé, Foucault]] * [[Réserve naturelle régionale du Bois des Roches]] === Patrimoine architectural === * [[Liste des monuments historiques de l'Indre]] * [[Liste de ponts de l'Indre]] * [[Liste des anciennes abbayes du Berry]] === Personnalités === * [[Philibert de Naillac]] (1396-1421), {{34e|grand}} maître des [[Hospitaliers]] de l'[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]]. * [[Claire-Clémence de Maillé]] (1628-1694), princesse de Condé. * [[Claude Dupin]] (1686-1769), financier français. * [[Louis Dupin de Francueil]] (1715-1786), figure du {{s-|XVIII|e}}. * [[Gilles Porcher de Lissonay]] « comte de Richebourg » (1752-1824), médecin et homme politique français. * [[Talleyrand]] (1754-1838), homme politique et diplomate français. * [[Henri Gatien Bertrand]] (1773-1844), général d’Empire, fidèle à [[Napoléon Ier|Napoléon {{Ier}}]]. * [[Dorothée de Courlande]] (1793-1862), duchesse de Dino, nièce de Talleyrand. * [[Pierre Leroux]] (1797-1871), journaliste fondateur du ''Globe''. * [[François Frichon Duvignaud de Vorys]] (1800-1885), homme politique français. * [[George Sand]] (1804-1876), romancière et femme de lettres française, morte à [[Nohant-Vic]]. * [[François Rollinat]] (1806-1867), avocat à Châteauroux, [[député de l'Indre]] pendant la Deuxième République, ami de [[George Sand]], mort à Châteauroux. * [[Henri Pougeard-Dulimbert]] ou Pougeard du Limbert (1817-1898), haut fonctionnaire français, préfet sous la Deuxième République puis le [[Second Empire]]. * [[Alfred Dauvergne]] (1824-1885), architecte français. Il est enterré à [[Tendu]]. * [[Maurice Rollinat]] (1846-1903), [[poète]], né à Châteauroux. * [[Henry Dauvergne]] (1848-1918), architecte français du {{s2-|XIX|e|XX|e}}. * [[Louis Dauvergne (architecte)|Louis Dauvergne]] (1854-1903), juriste et architecte français du {{s2-|XIX|e|XX|e}}. * [[Henry de Monfreid]] (1879-1974), commerçant et écrivain français, mort à [[Ingrandes (Indre)|Ingrandes]]. * [[Lucien Coupet]] (1888-1969), mécanicien et pilote d’essais, né à [[Issoudun]]. * [[Max Hymans]] (1900-1961), homme politique, résistant et président d'[[Air France]]. * [[Jacques Tati]] (1907-1982), cinéaste français, a tourné son premier film Jour de Fête (1949) à [[Sainte-Sévère-sur-Indre]]. * [[Jean-Louis Boncoeur]] (1911-1997), pseudonyme d'Edouard Lévêque, comédien et homme de lettres français. * [[Aurore Chabrol]] née Aurore Pajot (1934), actrice et scripte française, troisième épouse de [[Claude Chabrol]]. * [[Michel Denisot]] (1945), né à [[Buzançais]], est un journaliste. * [[Gérard Depardieu]] (1948), né à [[Châteauroux]], est un acteur. * [[Bernard Le Coq]] (1950), né au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]], est un acteur. * [[Dominique Lacaud]] (1952), pilote automobile français. * [[Michel Sapin]] (1952), ancien ministre des finances, fut maire de la commune d'[[Argenton-sur-Creuse]]. * [[Christine Angot]], née Schwartz (1959), autrice et réalisatrice, née à [[Châteauroux]]. * [[Dominique Bijotat]] (1961), footballeur français reconverti entraîneur. * . * * [[Jeannette Bougrab]] (1973), maître des requêtes au conseil d'État et ancienne secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de la Vie associative. === Héraldique === {{Blason-ville-fr | img1 = Blason département fr Indre.svg | l1 = 100px | legende1 = Armes de l'Indre | texte = Les armes de l'Indre se blasonnent ainsi : <br /> <br /> ''D'azur à trois jumelles ondées d'argent, accompagnées en chef d'un château d'argent ouvert de sable, couvert et pavillonné de gueules, accosté de deux fleurs de lys d'or en chef et accompagnées en pointe d'une fleur de lys aussi d'or, à la bordure engrêlée de gueules.'' }} {{article détaillé|contenu=Article connexe : [[Armorial des communes de l'Indre]]}} === Gastronomie === {| class="wikitable" style="text-align:left; width=100%;" |- ! scope="col" | Types ! scope="col" | Noms ! scope="col" | Descriptions ! scope="col" | Photos |- |rowspan="14"| Spécialités <br /> culinaires | width="25%" | '''''Pâté berrichon''''' | [[Pâté en croûte]], servi chaud, il a une farce de viande au lait et à la mie de pain, surmontée d'œufs durs, le tout emballé dans une pâte brisée ou feuilletée. Il est appelé aussi « Pâté de Pâques ». | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Jau au sang''''' | Coq flambé et coupé en morceaux qui est cuit pendant une heure. Le sang cuit à feu doux, de la crème, un jaune d'œuf et le foie pilé sont ensuite ajoutés, donnant ainsi un poulet en sauce. Il est appelé aussi « Coq en barbouille ». | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Pâté de pommes de terre''''' | Il connait de nombreuses versions. La recette aujourd'hui la plus répandue, également cuisinée en [[Limousin (ancienne région administrative)|Limousin]], consiste à couper des pommes de terre en lamelles plus ou moins fines et à en garnir une tourte en pâte feuilletée, dans laquelle on ajoutera de la crème, de l'ail et éventuellement quelques oignons et fines herbes. En ajoutant un peu de lard, cette recette prend le nom de « truffiat ». D'autres recettes, plus spécifique au Haut-Berry, garnissent la pâte de pommes de terre écrasées en une purée grossière (conservant une partie des pommes de terre en morceaux), assaisonnées d'ail et de fines herbes. Cette dernière version est en général préparée en forme de pâté ou de friand. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Galette aux pommes de terre''''' | Elle se consomme chaude, est également très répandue et consiste à ajouter à l'appareil d'une pâte feuilletée une quantité variable de purée lisse de pommes de terre. Plus la quantité ajoutée est élevée, moins la pâte lèvera à la cuisson, et plus le cœur de la galette sera moelleux. Certaines versions incorporent seulement, ou en plus de celle intégrée à la pâte, de la purée entre deux feuilles de pâte feuilletée. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''[[Œufs en couille d'âne]]''''' | Ce sont des œufs en meurette préparés avec des échalotes et l'un des vins rouges berrichons. On les appellent aussi « Œufs en couille d'âne ». | |- | '''''Langue de bœuf au gratin''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Beugnons''''' | Ce sont des beignets à la fleurs d'acacias ou au miel. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Sanciaux''''' | Crêpes épaisses, traditionnellement salées ou sucrées et aujourd'hui le plus souvent agrémentées de pommes (et de miel ou de sucre), que l'on cuit à la poêle pour obtenir une galette à la consistance intermédiaire entre une crêpe et un far breton. Elles sont appelées « Chanciaux » ou « Omelette à la farine ». | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Millats''''' | Ce sont plusieurs recettes à base de cerises noires. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Soupe à l'oseille''''' | Elle est aussi appelée « Soupe aux orties ». | [[Fichier:Zupa szczawiowa 5.jpg|180px]] |- | '''''Poirat''''' | Tourte garnie de poires (simplement sucrées et généralement sans appareil). | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''Citrouillat''''' | C'est une variante du « Pâté de pommes de terre ». On l’appelle aussi « Pâté à la citrouille ». | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | '''''[[poire à la beaujolaise|Poires au vin]]''''' | | [[Fichier:Poire au vin.JPG|180px]] |- | '''''Daguenettes''''' | [[Tranches de pommes séchées]], servies comme desserts telles quelles ou réhydratées dans une sauce au vin rouge. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} |rowspan="2"| Légumes | '''''[[Lentille verte du Berry|Lentilles vertes du Berry]]''''' | [[Label rouge]] et [[Indication géographique protégée|IGP]]. | |- {{ligne grise}} | '''''Courge Sucrine du Berry<ref name="u">Union pour les Ressources Génétiques du Berry.</ref>''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- |rowspan="5"| Fromages |- | '''''[[Pouligny-saint-pierre (fromage)|Pouligny-saint-pierre]]<ref name="Pouligny-saint-pierre fromage" />''''' | C'est un fromage à base de lait cru de chèvre de race [[Alpine (race caprine)|Alpine]], [[Saanen (race caprine)|Saanen]] ou [[Poitevine (race caprine)|Poitevine]]. Il est à pâte molle à croûte fleurie, d'un poids moyen de {{unité|250|grammes}}, et a une forme caractéristique de pyramide, une pâte d'un blanc lumineux qui contraste avec une croûte qui se colore et se teinte de bleu avec l'affinage, sauf lorsque des bloquants sont ajoutés au lait afin d'empêcher le développement de la bactérie responsable de cette coloration. | [[Fichier:AOP Pouligny-saint-pierre fromage - artisanal.jpg|180px]] |- | '''''[[Sainte-maure de touraine]]<ref name="Sainte-maure de touraine fromage" />''''' | C'est un fromage à base de [[lait de chèvre]] entier, [[Pasteurisation|pasteurisé]] ou de [[Fromage au lait cru|lait cru]], à [[Fromage à pâte molle à croûte naturelle|pâte molle]], d'un poids moyen de {{unité|250|grammes}}. Il est caractérisé par son allure tronconique, d'une longueur de 16-{{unité|17|cm}}, et éventuellement d'un brin de [[paille]] de [[seigle]] gravé avec le numéro d'identification du fromager, qui le traverse d'un bout à l'autre. | [[Fichier:Sainte-Maure de touraine 02.jpg|180px]] |- | '''''[[Valençay (fromage)|Valençay]]<ref name="Valençay fromage" />''''' | C'est un fromage à base de lait de chèvre, à pâte blanche molle à croûte naturelle, d'un poids moyen de {{unité|220|grammes}}. | [[Fichier:AOP Valençay fromage.jpg|180px]] |- | '''''Fromagée''''' | Préparation à base de fromage frais (de chèvre et/ou de vache), auquel sont ajoutés des herbes fraîches (en particulier cive et ciboulette), de l'échalote, du poivre et du sel. Elle peut être consommée avec des pommes de terre tièdes cuites à l'eau, ou en accompagnement d'une salade avec du pain. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} |rowspan="8"| Fruits |- {{ligne grise}} | '''''Poires Curé<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Poires Cuisse Dame du Berry<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Cerises Muant<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Cerises Petite Noire<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Cerises Marin du Berry<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Châtaignes du Berry<ref name="u" />''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Genouillet''''' | Cépage ''[[vitis vinifera]]'' du Berry<ref name="u" />. | [[Fichier:Genouillet.jpg|180px]] |- |rowspan="3"| Vins | '''''[[Reuilly (AOC)|Reuilly]]<ref name="Reuilly vin" />''''' | | [[Fichier:Vue de Reuilly.jpg|180px]] |- | '''''[[Valençay (AOC)|Valençay]]<ref name="Valençay vin" />''''' | | [[Fichier:Valençay Vue depuis le château 2.jpg|120px]] |- | '''''[[Châteaumeillant (AOC)|Châteaumeillant]]<ref name="Châteaumeillant vin" />''''' | | [[Fichier:Vignoble de Chateaumeillant au Printemps.JPG|120px]] |- {{ligne grise}} |rowspan="1"| Bières | '''''L'atelier de la Bière''''' | On le trouve à [[Villedieu-sur-Indre]]. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- | rowspan="1"| Alcool | '''''Kirsch du Blanc''''' | On le trouve au [[Le Blanc (Indre)|Blanc]]. | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} |rowspan="2"| Condiments | '''''Huile de noix''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |- {{ligne grise}} | '''''Huile de noisette''''' | | [[Fichier:Image manquante.jpg|180px]] |} === L’Indre dans la culture et les arts === {{...}} == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note|colonnes=2}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Indre (department) |commons titre=Le département de l'Indre |wikinews=Catégorie:Indre|wikinews titre=L'Indre |wiktionary=Indre }} {{GeoGroup}} === Articles connexes === * {{page h|Indre}} * [[Centre-Val de Loire]] * [[Département français]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Indre|Volontaires nationaux de l'Indre pendant la Révolution]] * [[Liste des églises de l'Indre]] === Bibliographie === * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Stéphane Gendron|titre=Les noms de lieux de l'Indre|éditeur=Académie du Centre|année=2004|pages totales=537}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anthony Perrot|titre=La Vallée noire dans l’Indre|sous-titre=À l’ombre des bocages|éditeur=Les Ardents Éditeurs|année=2016|isbn=9782917032763}}. === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Préfectures et sous-préfectures du Centre-Val de Loire|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Indre|Berry}} [[Catégorie:Indre (département)|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Indre-et-Loire
Indre-et-Loire
{{coord|47.25|0.666|display=title|scale:300000}} {{Infobox Département de France | nom = Indre-et-Loire | insee = 37 | région = [[Centre-Val de Loire]] | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Tours]] | Sous-préfectures = [[Chinon]]<br>[[Loches]] | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | gentilé = Tourangeau, Indroligérien ou Indréloirien<ref>Voir [http://www.liberation.fr/societe/2013/06/29/les-habitants-de-votre-departement-ont-ils-un-nom_914412 « Les habitants de votre département ont-ils un nom ? »] sur ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 29 juin 2013.</ref> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 6127 | arr = [[Liste des arrondissements d'Indre-et-Loire|3]] | circonscription = [[Liste des députés d'Indre-et-Loire|5]] | canton = [[Liste des cantons d'Indre-et-Loire|19]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités d'Indre-et-Loire|11]] | comm = [[Liste des communes d'Indre-et-Loire|272]] | président = Nadège Arnault ([[Divers droite|DVD]]) | préfet = [[Patrice Latron]] | préfète = | imageloc = Indre-et-Loire-Position.svg | latitude = 47/25/22/N | longitude = 00/50/39/E | logo = Logo Indre-et-Loire - 2019.svg | site web = [https://www.touraine.fr touraine.fr] }} L''''Indre-et-Loire''' ({{MSAPI|/ɛ̃.dʁ‿e.lwaʁ/}}<ref group=Note>Prononciation en [[français de France]] [[français standard|standardisé]] retranscrite phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref>) est un [[département français]] situé en [[Centre-Val de Loire|région Centre-Val de Loire]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[la Poste (entreprise française)|la Poste]] lui attribuent le code 37. Peuplé de {{Unité|{{Population de France/dernière pop}}|habitants}}, sa préfecture est [[Tours]]. Le département correspond à l'ancienne province de [[Touraine]]. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire d'Indre-et-Loire}} Le département d'Indre-et-Loire est créé en 1790 avec les 82 autres départements français. Son territoire reprend presque exactement les limites de l'ancienne province de [[Touraine]] à laquelle est ajoutée toute la partie orientale de l'ancienne province d'[[Anjou]] allant de [[Bourgueil]], sur la [[Loire]], jusqu'à [[Château-la-Vallière]] au nord en passant par le domaine de [[Gizeux]]. La ville de [[Richelieu (Indre-et-Loire)|Richelieu]], rattachée, dès sa création par le cardinal de [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]], sur le plan administratif, judiciaire et financier, au gouverneur de [[Saumur]] et au pays saumurois, est intégrée au tout nouveau département d'Indre-et-Loire en 1790. En revanche la partie orientale de l'ancienne province de Touraine est rattachée aux départements de [[Loir-et-Cher]] (région de [[Montrichard]]) ou de l'[[Indre (département)|Indre]] (environs de [[Mézières-en-Brenne]] et [[Écueillé]]). [[Fichier:Indre-et-Loire-ligne demarcation.png|gauche|thumb|200px|L'Indre-et-Loire coupée par la [[Ligne de démarcation (France)|ligne de démarcation]].]] Après la victoire des [[Septième Coalition|coalisés]] à la [[bataille de Waterloo]] ({{date-|18 juin 1815}}), le département est [[Occupation de la France à la fin du Premier Empire|occupé par les troupes prussiennes de {{date-|juin 1815}} à {{date-|novembre 1818}}]]. En 1840, le département qui relève de la cour royale d'Orléans comporte trois [[Arrondissement français|arrondissement]]s, vingt-quatre [[canton]]s et {{nobr|282 [[commune]]s}}. Au recensement de 1846, le département est subdivisé en trois arrondissements, vingt-quatre cantons et seulement {{nobr|281 communes}}, après l'annexion de [[Saint-Etienne-Extra]] par [[Tours]] en 1845. Il compte {{nombre|312400|habitants}}. La France métropolitaine selon le même recensement officiel compte environ {{nobr|35,4 millions}} d'habitants dans ses {{nobr|86 départements}}. Durant l'[[Occupation de la France par l'Allemagne (Seconde Guerre mondiale)|occupation allemande]], pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], le département est coupé en deux par la [[Ligne de démarcation (France)|ligne de démarcation]]<ref>{{Lien web|titre=Archives départementales d'Indre et Loire|url=http://archives.cg37.fr/Article.php?idcat=ACDB&idarticle=338|site=archives.cg37.fr|consulté le=2019-05-01}}</ref>. == Emblèmes == === Blason === {{Blasonnement |image = Blason département fr Indre-et-Loire.svg |descript = « D'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure componée d'argent et de gueules de vingt-deux pièces. » |texte = }} == Politique == === 1789-1870 : une terre conservatrice mais modérée === La Touraine, séjour des rois de France, demeura longtemps une terre conservatrice, comme le note [[Honoré de Balzac]] dans plusieurs de ses romans. Néanmoins, avant tout, elle demeure une terre modérée, rarement en proie aux passions politiques. Au cours des premières années de la [[Troisième République (France)|Troisième République]] elle demeurait royaliste<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Universalis|prénom1=Encyclopædia|titre=TROISIÈME RÉPUBLIQUE|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/troisieme-republique/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2019-05-01}}</ref>. === L'Indre-et-Loire sous la République : une terre radicale === ==== Vers le républicanisme rural ==== Peu à peu néanmoins, le département d'Indre-et-Loire devint une terre de républicanisme et, plus précisément, de radicalisme tempéré puis de [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radical-socialisme]], à dominante rurale<ref>{{Chapitre|prénom1=Julien|nom1=Papp|lien auteur1=Julien Papp|titre chapitre=I. Le combat républicain en Indre-et-Loire à l’époque de la Séparation (1880-1905)|titre ouvrage=L’éveil du socialisme à Tours : Sigismond Losserand 1882-1888|éditeur=Presses universitaires François-Rabelais|collection=Perspectives Historiques|date=2013-05-22|isbn=9782869063556|lire en ligne=http://books.openedition.org/pufr/1855|consulté le=2019-05-01|passage=17–96}}</ref>. C'est ainsi que le gendre du président [[Jules Grévy]], M. Wilson, fut député de Loches. [[Camille Chautemps]] fut député d'Indre-et-Loire durant l'entre-deux-guerres. Après la victoire de 1918 la rue Royale à Tours devint la rue Nationale. Cet ancrage au centre-gauche fut une constante jusqu'à la guerre de 1939-1945, même si, les décennies passant, il se colora d'un certain conservatisme. ==== Saint-Pierre-des-Corps, bastion communiste ==== [[Fichier:Salle fêtes St Pierre des Corps.JPG|vignette|La salle des fêtes de [[Saint-Pierre-des-Corps]].]] Dès sa naissance en 1920 au [[congrès de Tours (SFIO)|congrès de Tours]], le [[Parti communiste français]] (PCF) a compté un bastion en Indre-et-Loire, celui de [[Saint-Pierre-des-Corps]], près de Tours, qui, par ses implantations ferroviaires, est doté d'une forte identité ouvrière<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Saint-Pierre-des-Corps: comment le plus vieux bastion communiste de France résiste encore|url=https://www.lesinrocks.com/2015/12/20/actualite/actualite/saint-pierre-des-corps-linebranlable-cite-communiste/|site=Les Inrocks|consulté le=2019-05-01}}</ref>. De 1920 à 2020, tous les premiers magistrats de la commune sont membres du PCF, notamment [[Marie-France Beaufils]] élue pour la première fois maire en 1983. Elle fut également sénatrice d'Indre-et-Loire de 2001 à 2017. === L'après-guerre en Touraine : Royer et Voisin === L'Indre-et-Loire de l'après-guerre est assez largement dominée par deux figures fortes : celle de [[Jean Royer (homme politique)|Jean Royer]], maire de Tours de 1958 à 1995 et député du département de 1958 à 1999, infatigable bâtisseur, et celle d'[[André-Georges Voisin]] (1918-2008), conseiller général de [[l'Île-Bouchard]], président du Conseil Général des {{nobr|années 1970}} au début des {{nobr|années 1990}}, qui dota la Touraine de son étoile autoroutière à cinq branches et construisit un grand nombre de ponts. Ces deux personnalités gaullistes n'en demeurent pas moins singulières, et peu en phase avec les découpages partisans classiques. === Le retour à la tradition de centre-gauche ? === Le basculement de la mairie de Tours à gauche en [[Élections municipales françaises de 1995|1995]] et celui du département en [[Élections cantonales françaises de 2008|mars 2008]] confirment le retour d'une gauche modérée sur la scène politique tourangelle. [[Jean Germain (homme politique)|Jean Germain]], en ce sens, s'inscrit bel et bien dans une tradition radicale et socialiste dont [[Yves Dauge]], sénateur de [[Chinon]], n'a cessé d'être le représentant. Quant au conseil général présidé par [[Claude Roiron]] puis [[Marisol Touraine]], il a basculé pour la première fois à gauche lors des cantonales de {{date-|mars 2008}} ; la carte politique du département n'en est pas moins très duale, entre des campagnes massivement à droite et une agglomération tourangelle à gauche. À ce titre, il semble hasardeux de parler de retour à une tradition politique : le socialisme urbain d'aujourd'hui semble ''a priori'' bien éloigné du radicalisme rural d'hier. == Géographie == {{article connexe|Transports en Indre-et-Loire}} === Situation === [[Fichier:Carteroute37.jpg|vignette|250px|Carte d'Indre-et-Loire.]] Le département d'Indre-et-Loire fait aujourd'hui partie de la région [[Centre-Val de Loire]] qui regroupe également les départements d'[[Eure-et-Loir]], de [[Loir-et-Cher]], du [[Loiret (département)|Loiret]], de l'[[Indre (département)|Indre]] et du [[Cher (département)|Cher]]. Le département a une superficie de {{unité|6127|km}}{{2}} qui le place au {{41e|rang}} national en importance de taille et au {{5e|rang}} régional sur 6. Il est limitrophe des départements de Loir-et-Cher au nord-est, de l'Indre au sud-est, de la [[Vienne (département)|Vienne]] au sud-ouest, de [[Maine-et-Loire]] à l'ouest et de la [[Sarthe (département)|Sarthe]] au nord. Il est situé géographiquement dans le centre-ouest de la France. Un parc naturel régional concerne en partie le département d'Indre-et-Loire : le [[parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine]], situé entre [[Angers]] (Maine-et-Loire) et Tours. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Indre-et-Loire :"> Orbigny Brouard.jpg|alt=Photographie en couleurs de grandes parcelles agricoles avec une forêt en arrière-plan.|Paysage de [[openfield|grands champs ouverts]] avec au lointain la forêt de Brouard. Orbigny bocage.jpg|alt=Photographie en couleurs d'un troupeau de bovins dans des prés limités par des haies et des bosquets.|Paysage de bocage consacré à l'[[élevage bovin en France|élevage bovin]]. Indrois (Chédigny).jpg|gauche|alt=Photographie en couleurs d'une rivière bordée d'arbres, vue depuis un pont.|L'[[Indrois]] à [[Chédigny]]. Indrois vallée (Chédigny).jpg|alt=Photographie en couleurs d'paysage de pente boisée descendant la vallée d'une rivière.|La « pente du Merlaudier ». </gallery> === Géographie physique === Le département d'Indre-et-Loire se situe à l'extrémité sud du [[Bassin parisien]]. Il est traversé d'est en ouest par la [[Loire]] qui sépare le département en deux parties avec au nord la Gâtine et au sud la Champeigne. C'est dans ce département que le [[Cher (rivière)|Cher]], l'[[Indre (rivière)|Indre]] et la [[Vienne (rivière française)|Vienne]] se jettent dans la Loire. Le relief du département dépasse souvent les {{nobr|100 mètres}} mais jamais les {{nobr|200 mètres}} et est assez vallonné au sud toujours à proximité des rivières ([[Céré-la-Ronde]] près de [[Montrichard]] est le point culminant du département avec {{nobr|187 mètres}} d'altitude), alors que le nord demeure tabulaire ([[Gâtine tourangelle]]). En revanche, la rive nord longeant la Loire est un peu plus vallonnée. === Hydrographie === Les plus longues rivières traversant le département d'Indre-et-Loire :{{colonnes| * [[Aigronne]] ; * [[Amasse (rivière)|Amasse]] ; * [[Authion (rivière)|Authion]] ; * [[Brenne (Cisse)|Brenne]] ; * [[Bresme]] ; * [[Cher (rivière)|Cher]] ; * [[Choisille]] ; * [[Cisse]] ; * [[Claise]] ; * [[Creuse (affluent de la Vienne)|Creuse]] ; * [[Dême]] ; * [[Dêmée]] ; * [[Escotais]] ; * [[Esves]] ; * [[Fare (rivière)|Fare]] ; * [[Gartempe (rivière)|Gartempe]] ; * [[Gault (rivière)|Gault]] ; * [[Indre (rivière)|Indre]] ; * [[Indrois]] ; * [[Lathan]] ; * [[Luire (affluent de la Creuse)|Luire]] ; * [[Mable]] ; * [[Madelon (rivière)|Madelon]] ; * [[Manse (rivière)|Manse]] ; * [[Maulne]] ; * [[Muanne]] ; * [[Négron (rivière)|Négron]] ; * [[Ramberge]] ; * [[Roumer]] ; * [[Suin (rivière)|Suin]] ; * [[Tourmente (affluent de l'Indrois)|Tourmente]] ; * [[Vandœuvre (rivière)|Vandœuvre]] ; * [[Veude (affluent de la Vienne)|Veude]] ; * [[Vienne (rivière française)|Vienne]] ;|taille = 15}} == Climat == Le climat d'Indre-et-Loire est tempéré de type [[Climat océanique|océanique dégradé]] avec une température moyenne d'environ {{tmp|11|°C}}. La Loire est souvent utilisée comme frontière climatique entre nord et sud de la France. Les étés sont en règle générale assez chauds (température maximale annuelle dépassant toujours les {{tmp|33|°C}}), des températures supérieures à {{tmp|42|°C}} ont ainsi été enregistrées en 1947 et 2003. À l'inverse, les températures très basses sont rares, descendant rarement sous les {{tmp|-10|°C}} seuil franchi aux hivers 1985-1986 et 199-1997. La Loire gèle alors, on rapporte ainsi que lors de l'hiver particulièrement rigoureux de 1956 on a pu la traverser à pied. Le fleuve charrie des blocs de glace lorsque la température descend sous les {{tmp|-10|°C}}. La pluviométrie est assez faible (de 500 à {{nobr|700 mm}} par an), ce qui peut engendrer de graves situations de sécheresse comme en 1976, 2003 ou 2006. La neige est également rare (pas plus de dix jours par an). <!-- DÉBUT DU TABLEAU DES DONNÉES MÉTÉO --> {{Climat |titre=Relevé observé de 1981 à 2010, à la station météorologique de Tours (37) |source=[http://www.meteo-centre.fr/norme-tours.php Météo-Centre.fr] |diagramme=oui <!-- PARTIE A : TEMPÉRATURES MOYENNES, ENSOLEILLEMENT ET HUMIDITÉ --> <!--température minimale moyenne (en°C)--> |tmin-jan=2.0 |tmin-fev=1.9 |tmin-mar=3.9 |tmin-avr=5.6 |tmin-mai=9.2 |tmin-jui=12.1 |tmin-jul=14.0 |tmin-aou=13.8 |tmin-sep=11.1 |tmin-oct=8.6 |tmin-nov=4.6 |tmin-dec=2.5 |tmin-ann=7.4 <!--température moyenne (en°C)--> |tmoy-jan=4.7 |tmoy-fev=5.2 |tmoy-mar=8.1 |tmoy-avr=10.4 |tmoy-mai=14.2 |tmoy-jui=17.5 |tmoy-jul=19.8 |tmoy-aou=19.6 |tmoy-sep=16.5 |tmoy-oct=12.7 |tmoy-nov=7.8 |tmoy-dec=5.0 |tmoy-ann=11.8 <!--température maximale moyenne (en°C)--> |tmax-jan=7.3 |tmax-fev=8.5 |tmax-mar=12.3 |tmax-avr=15.2 |tmax-mai=19.1 |tmax-jui=22.8 |tmax-jul=25.5 |tmax-aou=25.5 |tmax-sep=21.8 |tmax-oct=16.8 |tmax-nov=10.9 |tmax-dec=7.5 |tmax-ann=16.1 <!--ensoleillement moyen (en h) --> |soleil-jan=69.2 |soleil-fev=92.0 |soleil-mar=142.1 |soleil-avr=180.4 |soleil-mai=202.5 |soleil-jui=228.2 |soleil-jul=249.1 |soleil-aou=239 |soleil-sep=186 |soleil-oct=123.3 |soleil-nov=79.5 |soleil-dec=57.1 |soleil-ann=1848 <!-- PARTIE B : PRÉCIPITATIONS --> <!--précipitations mensuelles (en mm) --> |prec-jan=66.3 |prec-fev=55.9 |prec-mar=50.2 |prec-avr=55.9 |prec-mai=62.3 |prec-jui=46.1 |prec-jul=53.2 |prec-aou=42.6 |prec-sep=53.3 |prec-oct=71.0 |prec-nov=67.9 |prec-dec=71.2 |prec-ann=695.9 }} <!-- FIN DE TABLEAU DE DONNÉES MÉTÉO --> == Économie == {{Section à sourcer|date=mai 2019}} === Une province prospère durant le Moyen Âge et l'époque moderne === Au {{s-|XV}}, et notamment sous les règnes de [[Charles VII (roi de France)|Charles VII]] et de [[Louis XI]], la navigation en Loire et le [[Commerce|négoce]] apportaient une grande activité à Tours<ref name=":0">Archives départementales de l'Indre-et-Loire, 143W17, "La Touraine à l'heure de l'expansion", exposé du général Dancourt, président du Comité de l'orientation économique de l'Indre-et-Loire, 1961.</ref>. La soierie de Touraine rivalisait avec celle de [[Lyon]] grâce aux {{nombre|8000|métiers}} présents au sein de la province. L'[[imprimerie]] y connaissait un rayonnement important. Tours fut [[capitale de la France]]<ref name=":0" /> durant la [[Guerre de Cent Ans]], entre 1422 et 1528, bien que Paris ait été repris en 1436 par Charles VII, et entre 1588 et 1594, comme cela fut décidé par le roi [[Henri III (roi de France)|Henri III]], à la suite de la [[Journée des Barricades (1588)|Journée des Barricades]]. === Le déclin économique durant le {{s-|XIX}} jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale === L'entrée dans l'époque contemporaine marqua un ralentissement de la prospérité économique, avec la [[Révolution industrielle]]. Le sous-sol de l'Indre-et-Loire ne disposant pas de houille, le territoire ne put bénéficier de cette révolution économique. Seuls les domaines de l'imprimerie, du meuble et de la confection tenaient à bout de bras l'économie du département. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la situation économique de l'Indre-et-Loire était toujours alarmante. L'industrie tourangelle n'employait que 20 % de la population active du département. Seuls 17 % de cette même population active travaillaient au sein des bâtiments de transformations, contre 25 % à l'échelle nationale<ref name=":0" />. L'économie tourangelle déclinait, et les investissements manquaient. Il était donc nécessaire de trouver des solutions, et de profiter du contexte économique favorable des [[Trente Glorieuses]]. === La décentralisation parisienne === À la suite du second conflit mondial, les gouvernements qui se succédèrent cherchèrent à décentraliser les activités de Paris vers la Province. Cette problématique fut abordée par exemple par le professeur Milhau dans un article consacré à l'aménagement des régions du Bas-Rhône et du Languedoc. Celui-ci faisait le constat de la nécessité d'un aménagement rationnel du territoire. En effet, durant la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]], la région parisienne comptait à elle seule une population largement supérieure à celle des trente-trois plus grandes villes de France. De plus, près d'un cinquième de la population active y travaillait, dont plus de 23 % provenant de l'industrie nationale. Cela pouvait même atteindre des chiffres comme 50 % voire 60 % pour certains domaines industriels telles que l'automobile, l'industrie électrique et électronique, ou bien encore l'aéronautique. Cette zone comptabilisait également 50 % des cadres industriels et 30 % des administrateurs et dirigeants de sociétés<ref name=":0" />. Il en était de même dans le secteur tertiaire (le commerce, les établissements financiers, les services de tous types{{, etc.}}) De ce fait, le Général Dancourt, qui fut directeur du Comité de l' Orientation Économique de l'Indre-et-Loire expliquait que le taux d'activité, à Paris, dans les domaines du commerce et des banques était à hauteur du tiers de l'activité française. Quant aux services publics, la région parisienne en représentait le quart. À titre d'exemple, l'Université de Paris accueillait près de 40 % des étudiants d'[[France d'outre-mer|Outre-Mer]]<ref name=":0" />. Cette [[Centralisation (histoire)|centralisation]] des activités avait des conséquences socio-économiques. Tout d'abord et non des moindres, le coût. En effet, cette capitalisation demandait des investissements considérables en équipements de toutes sortes : logements, transports, adduction d'eau, énergie, équipements scolaires et hospitaliers. De plus, le prix des réalisations, pour les logements, les routes et les écoles était de 25 à 40 % plus élevé à Paris qu'en Province. Aussi, les dépenses d'administration par habitant en Seine furent de l'ordre de {{nobr|80 Nouveaux}} Francs contre {{nobr|17 NF}} pour la population résidant en Province. En comparaison, les coûts dans les domaines de la Sécurité, de la Justice et de la Police furent de {{nobr|71 NF}} par habitant à Paris contre {{nobr|7 NF}}, en moyenne, pour les autres régions. La centralisation incitait les provinciaux à migrer en région parisienne. Ainsi, Paris accueillait annuellement {{nombre|140000|habitants}}, dont 70 % étaient originaires de Province. La conséquence fut simple : un essoufflement socio-économique des régions provinciales, nuisant dès lors au bon équilibre du pays<ref name=":0" />. Les gouvernements, depuis 1950, ont tenté de freiner l'afflux d'activités au sein de la région parisienne. La voie vers la [[décentralisation]] fut engagée sous le gouvernement de [[Pierre Mendès France|Pierre Mendès-France]]. Dans cette perspective, il réalisa une série de réformes. En premier lieu, les comités départementaux d'orientation économique composés de leurs branches principales dont les collectivités locales furent fondées le {{date-|11 décembre 1954}}. Le {{date-|5 janvier 1955}}, une loi fut prescrite afin de faciliter la meilleure répartition des industries sur l'ensemble du territoire ainsi que pour soumettre la création ou l'extension des entreprises industrielles. Enfin, les programmes d'action régionaux virent le jour le {{date-|30 juin 1955}}. Ceux-ci devaient coordonner les initiatives publiques et privées en vue de favoriser l'essor économique des régions mais aussi pour compléter le Plan national de modernisation et d'équipement. Pour soutenir cela, il y eut la mise en place du [[Fonds de développement économique et social|Fonds de Développement Économique et Social]] afin de financer les projets. En 1956, la France fut découpée en vingt-deux régions de programmes par le [[Commissariat général du Plan|Commissariat général au Plan]]<ref>{{Ouvrage|langue=Français|auteur1=Philippe Langevin, Jean-Pierre Oppenheim, Maurice Parodi, et al|titre=La question sociale de la France depuis 1945|éditeur=Armand-Colin|date=2000}}.</ref>. Toutes ces idées devaient faciliter l'expansion des régions et des départements. En effet, la décentralisation parisienne avait comme objectif {{cita|de contribuer à une meilleure répartition territoriale des activités et des hommes, et, ce faisant, d'accroître la productivité de "l'entreprise France" par une utilisation meilleure, plus complète et plus humaine des ressources du pays. Elle doit aboutir en définitive à une élévation d'ensemble du niveau et des conditions de vie de la population<ref name=":0" />.}} Le [[préfet]] d'Indre-et-Loire créa donc le Comité départemental d'orientation économique de l'Indre-et-Loire qui travailla à sensibiliser l'opinion en entreprenant une série de campagnes de publicité. Ces dernières commencèrent à porter leurs fruits à partir de 1959. En effet, cette année marqua les premières implantations des entreprises décentralisées au sein du département. [[Michel Debré]], alors [[Premier ministre français|Premier ministre]] et [[conseiller général]] de la commune d'Amboise, écrivait {{Citation|La Touraine du {{s-|XX}} est en voie de se transformer par une belle volonté de modernisation. Le paysan des nouvelles générations est sur la voie d'une véritable mue. Aux cultures traditionnelles s'ajoutent des cultures neuves et surtout les méthodes de travail, la conception même du labeur agricole évoluent sous nos yeux. Coopératives, zones-témoins, concours pour la meilleure qualité des produits, désir de conquérir des marchés : le Tourangeau traditionnel devient un homme moderne. À cet effort agricole commence à s'ajouter un effort industriel. La Touraine à cet égard n'a pas de situation privilégiée, tant s'en faut et les efforts des générations précédentes se sont souvent heurtés à bien des difficultés dans cette terre pauvre en matières premières et énergie. Mais les techniques nouvelles changent la situation ancienne et la décentralisation de la région parisienne peut profiter à la vallée de la Loire. Autour du chef-lieu qui est vraiment la capitale du département, Tours et son district ; autour de quelques grandes villes dont le nom évoque des siècles d'histoire, nous verrons, nous commençons déjà à voir des usines neuves, image d'une transformation qui peut et doit aller très loin. N'est-ce pas d'ailleurs une nécessité<ref name=":0" /> ?}} === Les atouts pour faciliter l'implantation d'entreprises === ==== Une position géographique favorable ==== Géographiquement, le département possède des arguments importants pour inciter les entreprises à venir s'y installer. L'Indre-et-Loire est situé à {{nobr|200 kilomètres}} de Paris. De ce fait, comme l'explicite le général Dancourt {{cita|Tours peut accueillir des entreprises qui, pour des raisons commerciales ou techniques, doivent conserver dans la capitale : siège social, magasin de vente ou organismes d'études et laboratoire... À ce titre, elle est parfaitement apte à jouer un rôle de premier plan dans la décentralisation parisienne<ref name=":2">Archives départementales de l'Indre-et-Loire, 144W30, "Industriels,la Touraine vous offre...", bulletins pour la promotion des zones industrielles, 1966.</ref>.}} Cette proximité avec Paris est renforcée par la création de l'[[Autoroute A10 (France)|autoroute A10]], entre 1960 et 1981, reliant Paris et Bordeaux en passant par Tours. Le département de la région Centre, se trouve être également une zone charnière entre la région parisienne et les régions qui furent ou qui sont encore peu prospères économiquement parlant et qui subissent une forte pression démographique de l'ouest et du sud-ouest. De ce fait, l'Indre-et-Loire pouvait (et peut) être dans la capacité d'accueillir une partie des excédents démographiques en provenance de la [[Bretagne (région administrative)|Bretagne]], des pays de la [[Basse-Loire]] et du [[Poitou]]. En outre, le département numéroté 37 devait {{cita|jouer à leur égard le rôle d'un pôle relais d'expansion de la région parisienne et ce, dans tous les domaines : industrie, commerce, culture et arts… Ainsi, Tours a incontestablement une mission à remplir dans le cadre d'une véritable décentralisation<ref name=":2" />.}} Plus encore, l'Indre-et-Loire se trouve être un carrefour international, puisqu'il se trouve au croisement de grands axes transfrontaliers. Cela lui donne un rayonnement économique dépassant les frontières nationales, tout en lui donnant une dimension touristique. ==== Une démographie jeune et en augmentation ==== L'Indre-et-Loire vit, durant la période dite des Trente Glorieuses, une augmentation considérable de sa démographie (cf. le tableau évoquant l'évolution de la population du département dans la partie consacrée à sa démographie.) Cette hausse peut s'expliquer par plusieurs raisons, parmi lesquelles le phénomène dit du ''[[Baby boom|baby-boom]]'', le rapatriement des [[Pieds-noirs]] à la suite de la [[guerre d'Algérie]], les migrations de travailleurs étrangers et nationaux etc. Surtout, le département possédait une population jeune. Ainsi, le Général Dancourt racontait que {{cita|la tranche d'âge quinquennal (15 à 19 ans) passera progressivement de {{formatnum:23976}} en 1960 à {{formatnum:34024}} en 1965 et {{formatnum:36000}} dans les années consécutives<ref name=":2" />.}} ==== L'Indre-et-Loire : un carrefour énergétique ==== Au {{s-|XIX}}, le manque de ressources du sous-sol fut un frein à l'expansion économique du département. La donne a changé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Tours est un des sièges régionaux des [[Charbonnages de France]], couvrant près de dix départements. La capitale de l'Indre-et-Loire use de son avantage géographique pour être un dépôt important pour la distribution des combustibles solides<ref name=":2" />. Si l'Indre-et-Loire n'est pas producteur de pétrole, sa capacité de stockage des ressources pétrolières n'a pas cessé d'augmenter. La Touraine est alimentée par les raffineries de [[Donges]] et de [[Grand port maritime de La Rochelle|La Pallice]]. Il existe une station Primagaz à Saint-Pierre-des-Corps qui s'occupe du chargement de gaz liquéfiés pour le département. Toutes les Sociétés pétrolières sont présentes dans le département. L'Indre-et-Loire profite de sa proximité géographique avec les raffineries pour être livrée rapidement en produits pétroliers et à des prix compétitifs. Le transport se fait soit par route, soit via le réseau de chemins de fer<ref name=":2" />. L'agglomération tourangelle s'est convertie au [[gaz naturel]] entre les {{nobr|années 1963}} et 1965. Cette énergie s'est substituée au [[gaz manufacturé]], qui était produit par l'usine à gaz de Tours, dont les capacités de production ne suffisaient plus pour répondre aux besoins énergétiques d'une population qui ne cessait de croître. La possession du gaz naturel, véritable innovation technique, pouvait être un motif pour les industriels pour s'installer dans le département. Les agglomérations de Loches, Chinon, Langeais et Amboise détiennent des distributions autonomes alimentées en air propané pour les trois premières et en propane pour la quatrième<ref name=":2" />. Surtout, l'Indre-et-Loire bénéficie d'une bonne desserte électrique. Cette alimentation est permise grâce au complexe général d'interconnexion du réseau de transport d’[[Électricité de France]]. La principale sous-station est celle de Larcay, localisée sur l'artère de {{nobr|225 [[Volt|kilovolts]]}} reliant [[Marmagne (Cher)|Marmagne]], près de [[Bourges]] à [[Arnage]] dans la région du [[Le Mans|Mans]]. Cette ligne est renforcée par une nouvelle artère de {{unité|225|kV}} évacuant dans le réseau général la production de la [[centrale nucléaire de Chinon]]. Le carrefour que représente le département d'Indre-et-Loire lui confère une alimentation sans interruption puisqu'il est relié aux sources hydrauliques de production du [[Massif central]] et des [[Pyrénées]], et aux sources thermiques de la centrale de Nantes-[[Cheviré]] et dès 1962 à la centrale atomique E.D.F. de Chinon, permettant à l'Indre-et-Loire d'être exportatrice en électricité (et donc de lui donner un rendement économique). Plus encore, elle peut obtenir de l'électricité provenant de la Basse-Seine via la voie de {{unité|225|kV}} reliant Tours à Arnage mais aussi en provenance de la région parisienne via la double ligne de {{unité|90|kV}} provenant d'[[Orléans]]. La Touraine est également bien servie en électricité de par le réseau de {{unité|30|kV}} issu du poste principal 90/30/5 kV situé à Tours. Ce réseau {{unité|30|kV}} détient une ceinture de forte section qui dessert Tours et sa banlieue. De ce fait, toutes les industries peuvent être alimentées directement à ce réseau. Celui-ci possède également un coût compétitif, à condition que la puissance n'excède pas 5 à {{unité|6000|kW}}. Il existe également un réseau de {{unité|90|kV}} couvrant l'Indre-et-Loire sur une longueur de {{nobr|138 km}}, qui permet l'installation de grosses entreprises dans l'agglomération tourangelle. Enfin, un réseau de {{unité|30|kV}} dessert tout le département avec une boucle reliant Azay-le-Rideau, Langeais, Chinon, Loches, La Haye-Descartes et Preuilly ; des antennes vers le nord alimentant Semblancay et Château-la-Vallière. Les régions d'Amboise, de Bléré et de Château-Renault sont servies par un réseau à {{unité|30|kV}} issu du poste de la commanderie<ref name=":2" />. Cette bonne desserte énergétique doit favoriser l'implantation d'industries au sein du département. === Les investissements consentis par le département pour se relancer économiquement === Certes, la situation géographique de l'Indre-et-Loire, sa population active en hausse et qui plus est juvénile, ainsi que sa bonne desserte énergétique, furent des atouts non négligeables qui incitèrent certaines entreprises à ouvrir des établissements dans le département. Néanmoins, les pouvoirs publics locaux comprirent rapidement que cela n'était pas suffisant. En accord avec les grands [[Planification en France|plans de modernisation et d'équipement]], l'Indre-et-Loire fit de nombreux investissements non seulement pour se moderniser, mais également pour accentuer l'afflux d'agents économiques. Ces investissements étaient de différents types. ==== Les aménagements industriels ==== Pour attirer les industriels, l'Indre-et-Loire a réalisé de lourds investissements dans le domaine industriel. En premier lieu, des zones industrielles furent aménagées dans différentes communes, comme celle de Saint-Pierre-des-Corps ({{nobr|50 hectares}}), équipée par la Chambre de commerce de Tours et d'Indre-et-Loire. Une autre à Joué-lès-Tours ({{nobr|48 hectares}}), réalisée par la ville de Joué-les-Tours et la Société d'équipement de Touraine. Il fut également aménagé des ZI à Menneton ({{nobr|25 hectares}}) par la ville de Tours et sans aide extérieure, à Chambray-lès-Tours, à Saint-Avertin (une quarantaine d'hectares), à La Riche (une vingtaine d'hectares) et une autre à Saint-Symphorien. Les zones rurales n'ont pas été délaissées. De ce fait, certaines communes périphériques possèdent des zones industrielles ou du moins des réserves foncières à vocation industrielle. C'est le cas à Château-Renault, à Amboise, à Pocé, à Bourgueuil, à Sainte-Maure, à Bléré, à Langeais, etc. De plus, des bâtiments vacants ont été achetés et reconvertis par des industriels venant de la région parisienne. Comme l'expliquait le général Dancourt, la création d'activités dans une nouvelle région coûte cher. C'est pour cette raison que l'Indre-et-Loire offrait des aides pour ces investisseurs. Dans cette optique, ces derniers avaient accès au crédit à long terme. Ce procédé fut facilité par l'action de la Société de Développement Régional de l'Ouest. Outre le crédit à long terme, d'autres avantages furent proposés selon les lieux et les conditions d'implantation. Ces offres étaient de différentes natures. Il existait une indemnité de décentralisation, une exonération des droits de mutation, une aide pour la formation de la main-d’œuvre, des indemnités pour le personnel selon l'entreprise, des facilités pour l'acquisition des terrains. Enfin, certaines communes étaient dans la capacité de demander la construction d'usines qui furent payées en une ou en plusieurs fois. Ces investissements ont porté leurs fruits. En effet, entre 1959 et 1964, plus de quatre-vingts entreprises se sont installées en Touraine. C'est le cas de certaines entreprises d'envergure régionale comme Usinor, Longométal, Transports et Exportation Danzas, Unilever, Antargaz, Berlict, Dépôt ou encore l'Agence Commerciale de la Régie Renault. Certains industriels qui se sont implantés dans le département ont un rayonnement international, offrant à l'Indre-et-Loire une dimension identique. De plus, l'offre de travail n'a cessé d'augmenter. De ce fait, entre ces six années, près de {{nombre|12000|emplois}} ont été créés, {{refnec|le tout avec une parité hommes-femmes}}. Certaines entreprises se sont basées dans les communes périphériques de Tours, participant dès lors au renouveau économique et social de ces villes. Ces dernières étaient d'ailleurs très intéressantes pour le recrutement de la main-d’œuvre féminine. Sur le plan national, selon l'examen des statistiques du Ministère de la Construction en 1961, l'Indre-et-Loire se classait {{10e}} des {{nobr|90 départements}} français pour le nombre des implantations industrielles réalisées en 1960 et {{13e}} pour la superficie des planchers industriels autorisés ({{unité|84000|mètres}} carrés<ref name=":1" />.) ==== Un effort réalisé dans la construction et la rénovation de logements ==== Dans le cadre général des Plans d'aménagement, pour faire face à la hausse de la population mais aussi dans l'objectif d'expansion économique du département d'Indre-et-Loire, il était nécessaire pour le département de réaliser de nouveaux logements, voire de rénover des bâtiments vétustes. De ce fait, entre 1955 et 1960, près de {{nombre|11000|logements}} avaient été construits. La création de ces logements fut l'occasion de moderniser certaines zones. Ainsi, il y eut la construction de près de {{nombre|2200|logements}} sur la "Rive du Cher". De même à La Rabattière, à Saint-Pierre des Corps, dans laquelle {{nobr|200 logements}} virent le jour. Deux zones à Joué-lès-Tours profitèrent de cette politique de construction pour s'urbaniser. Il s'agit d'une part du quartier du Morier qui a vu l'érection de près de {{nombre|1250|logements}}, et d'autre part de La Martellière avec ses {{nobr|250 nouveaux}} habitats. À cela s'ajoutait une [[zone à urbaniser en priorité]] de {{nobr|200 hectares}} pour fonder aux alentours de {{nombre|5200|logements}}. Les communes rurales ne furent pas mises de côté, puisque de nouveaux logements apparurent par exemple à Loches, Château-Renault, ou Amboise. {| class="wikitable" |+Construction de logements en Indre-et-Loire durant le {{Ve}} Plan<ref name=":1">Archives départementales de l'Indre-et-Loire, 143W24, Comité d'orientation économique d'Indre-et-Loire, rapport du groupe de travail {{n°|7}}, commission logement, 1970.</ref> !Année !Logements autorisés (permis de construire) !Logements mis en chantier !Logements terminés |- |'''1965''' |{{formatnum:6880}} |{{formatnum:4802}} |{{formatnum:4164}} |- |'''1966''' |{{formatnum:4192}} |{{formatnum:4103}} |{{formatnum:4760}} |- |'''1967''' |{{formatnum:6000}} |{{formatnum:4625}} |{{formatnum:5013}} |- |'''1968''' |{{formatnum:4500}} |{{formatnum:4300}} |{{formatnum:4300}} |- |'''1969''' |{{formatnum:5000}} |{{formatnum:4600}} |{{formatnum:4500}} |- |'''1970''' |{{formatnum:5100}} |pas de données |{{formatnum:4600}} (estimations) |- |'''Total''' |{{formatnum:26672}} |{{formatnum:22430}} |{{formatnum:22837}} |} En moyenne, durant le {{Ve}} Plan, près de {{nombre|5000|logements}} furent construits annuellement. Au cours de ces six années, près de {{nombre|22000|logements}} virent le jour au sein de l'Indre-et-Loire. L'objectif des {{nombre|20000|logements}} réalisés durant cette période a été largement rempli. Le tableau suivant traite de la répartition de ces logements pour les trois types de zones de l'Indre-et-Loire, à savoir l'agglomération tourangelle, les localités urbaines possédant au moins {{nombre|2000|habitants}} comme Amboise ou encore Château-Renault, et les zones rurales de moins de {{nombre|2000|habitants}}. {| class="wikitable" |+Répartition géographique des logements créés durant le {{Ve}} Plan<ref name=":1" /> !Année !Agglomération tourangelle !Localités urbaines !Secteur rural |- |'''1965''' |{{formatnum:3100}} |760 |263 |- |'''1966''' |{{formatnum:3400}} |{{formatnum:1067}} |324 |- |'''1967''' |{{formatnum:3675}} |919 |460 |- |'''1968''' |{{formatnum:2500}} |{{formatnum:1200}} |485 |- |'''1969''' |{{formatnum:2900}} |{{formatnum:1200}} |980 |- |'''1970''' |{{formatnum:3250}} |{{formatnum:1000}} |350 |- |'''Total''' |{{formatnum:15575}} |{{formatnum:6146}} |{{formatnum:2862}} |} Ce tableau confirme le constat fait par le Comité Départemental d'Orientation Économique de l'Indre-et-Loire. Ainsi, pour les années 1966 et 1967 la proportion de logements construits à Tours et dans sa banlieue atteignait 73 % de l'ensemble des réalisations. Ce taux est tombé à 60 % pour l'année 1968 pour être de nouveau à 65 % pour les années 1969 et 1970. Certaines localités urbaines, comme Château Renault et Amboise ont noté une recrudescence des implantations industrielles. De ce fait, les pouvoirs publics locaux devaient réaliser des habitats dans ces villes pour loger les travailleurs. Le secteur rural était aussi en expansion. Néanmoins, les résultats sont faussés, puisque, à cette époque, Chambray-lès-Tours était considérée comme étant rural<ref name=":1" />. Les habitations créées étaient accessibles en location ou en accession à la propriété. ;Parc locatif Les cadres moyens et les techniciens logeaient surtout dans des [[habitations à loyer modéré]] (HLM). Il existait d'autres types de [[logements collectifs]] ainsi que des pavillons jumelés ou individuels à l'extérieur de Tours dans lesquels ils étaient en mesure de résider. La Société Immobilière Interprofessionnelle de Touraine avait construit des logements en location sous condition que les entreprises qui allaient les louer souscrivent aux actions correspondant aux nombre d'habitats à créer, soit un versement de 1 %. À la suite de cela, les logements devenaient propriété de la Société immobilière de Touraine et les entreprises étaient alors actionnaires. La ville de Tours ainsi que des sociétés immobilières privées construisirent des logements destinés aux cadres. ;Accession à la propriété Dans ce cadre, la Coopérative d'HLM d'Amboise et d'Indre-et-Loire construisit des logements en pavillons avec l'assistance du département et de divers organismes. Ces derniers{{qui}} bénéficiaient d'{{quoi|un Crédit Foncier}}. Initialement, ils devaient verser une part personnelle, dont le montant variait selon la taille du logement. Ainsi, pour un logement de type 3, le versement était de {{formatnum:2700}} Nouveaux Francs, de {{formatnum:3000}} NF pour un F4 et enfin de {{formatnum:3200}} NF pour un F5. Le CIL, qui recevait l'action de 1 % de la part des entreprises pouvait également construire des logements avec accès à la propriété. Les sociétés immobilières privées construisaient également des pavillons ou des appartements. Les constructions directes représentaient un substitut à {{quoi|ce qui a été dit précédemment}}. Dès lors, trois cas de figure existaient. En premier lieu, si un cadre souhaitait entreprendre la création de son logement, {{Pas clair |il avait la possibilité de recevoir une prime de {{nobr|6 NF}} selon le type de pavillon}}. La surface « primable » était de {{unité|90|m|2}} avec comme plafond {{unité|140|m|2}}. De plus, le [[Comptoir des Entrepreneurs]] pouvait lui octroyer un crédit à hauteur de {{formatnum:15000}} NF, avec un intérêt de 3,75 %. Le remboursement s'étalait sur vingt ans. Un industriel pouvait servir d'alternative. Il investissait le fameux 1 % jusqu'à concurrence de 20 % du coût total de construction. {{Pas clair |La deuxième option correspondait à celui où ce fut un industriel}} qui souhaitait construire sa propriété. Ainsi, le processus était le même, excepté qu'il n'a pas forcément besoin d'{{quoi|acquérir le Crédit Foncier}}. Enfin, très exceptionnellement, une commune du département était dans la capacité de construire une habitation avec un prêt du Crédit Foncier à rembourser avec un taux d'intérêt de l'ordre de 5,50 % pendant quinze ans. Cet effort fait par les pouvoirs publics dans la construction de logements modernes symbolisa une nouvelle fois sa volonté d'expansion économique. Grâce à cet aménagement, ils signalaient aux industriels et aux ouvriers que l'Indre-et-Loire était en mesure de les accueillir. Surtout, la multiplication des logements augmentait la possibilité d'avoir son habitation proche de son lieu de travail même dans les zones périphériques de Tours. Enfin, il existait des moyens fonciers pour devenir propriétaire des logements<ref name=":2" />. === Tours : une agglomération tertiaire et administrative === [[Fichier:Tram et hôtel de ville de Tours.JPG|vignette|[[Hôtel de ville de Tours]].]] Ville bourgeoise et commerçante, Tours, en dépit des implantations ferroviaires à Saint-Pierre-des-Corps, ne fut jamais un centre industriel de grande ampleur. Son centre, classiquement, abrite des services de qualité, de commerce et de restauration, dans les domaines culturel ou de l'habillement ; en matière d'enseignement, il est doté de plusieurs lycées dont le [[lycée Descartes (Tours)|lycée Descartes]], et de l’[[université François-Rabelais de Tours|université François-Rabelais]]. Il est structuré autour d’importantes administrations, la [[Hôtel de ville de Tours|mairie de Tours]], le [[Conseil départemental d'Indre-et-Loire]], ainsi que la préfecture du département. === L'économie rurale en Indre-et-Loire === Il convient de distinguer en Indre-et-Loire quatre ensembles ruraux, bien distincts sur les plans géographique et économique. ==== L'axe ligérien ==== Traditionnellement, la Loire est propice au développement des cultures maraîchères. Elle le demeure aujourd'hui. S'y rattachent également les vignobles de [[Vouvray (AOC)|Vouvray]], [[Montlouis-sur-Loire (AOC)|Montlouis-sur-Loire]], [[Bourgueil (AOC)|Bourgueil]] et [[Saint-nicolas-de-bourgueil (AOC)|Saint-Nicolas-de-Bourgueil]]. ==== Le Chinonais ==== Les pays de la Vienne se distinguent par l'importance du vignoble de [[Chinon]], et la structure en domaines et coopératives viticoles, très prégnante dans l'économie rurale. La [[centrale nucléaire de Chinon]] emploie plus de {{nb|1200 personnes}}, plus de {{nobr|800 personnes}} dans la sous-traitance, et environ {{nobr|700 emplois}} dans les entreprises installées sur la zone industrielle du Véron (actuellement {{nobr|400 emplois}}). ==== La Gâtine (Touraine du nord et du nord-ouest) ==== Espace pauvre et en déprise partielle, la [[Gâtine tourangelle]] est touchée de plein fouet par les mutations du monde agricole. ==== La Touraine du sud-est ==== Espace rural préservé, traditionnel et polyvalent sur le plan agricole, la Touraine du sud-est, autour de [[Loches]], est surtout un lieu de tourisme, de villégiature ; les résidences secondaires y tiennent une place importante. == Démographie == {{article détaillé|Démographie d'Indre-et-Loire}} Les habitants d'Indre-et-Loire sont appelés ''[[Tourangeaux]]'' (par analogie entre le département actuel et l'ancienne province de Touraine qui lui correspondait). Cette appellation peut parfois prêter à confusion, et différentes tentatives ont été faites sans succès pour trouver un autre gentilé aux habitants du département, comme Indréloiriens ou Indro-ligériens.{{Population de France/section}} [[Fichier:Prefecture Tours.jpg|vignette|La préfecture et Conseil départemental d'Indre-et-Loire à [[Tours]].]] === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Tours | commune 2 = Joué-lès-Tours | commune 3 = Saint-Cyr-sur-Loire | commune 4 = Saint-Pierre-des-Corps | commune 5 = Saint-Avertin | commune 6 = Amboise | commune 7 = Chambray-lès-Tours | commune 8 = Montlouis-sur-Loire | commune 9 = Fondettes | commune 10 = La Riche | commune 11 = Ballan-Miré | commune 12 = Chinon | commune 13 = Monts (Indre-et-Loire) | commune 14 = Veigné | commune 15 = Esvres }} === Les résidences secondaires === {{Section à actualiser|2008|date=janvier 2022|commentaire=Ce passage comprend des informations qui n'ont pas été actualisées depuis plus de dix ans.}} Selon le recensement général de la population du {{date-|1 janvier 2008}}, le département comptait 4,4 % de résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes d'Indre-et-Loire dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Ville ! style="text-align:left"| Population SDC ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % Résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Chaveignes]] | 549 | 398 | 130 | {{formatnum:32.76}}% |- | style="text-align:left" | [[Bossay-sur-Claise]] | 827 | 553 | 130 | {{formatnum:23.51}}% |- | style="text-align:left" | [[Yzeures-sur-Creuse]] | {{formatnum:1466}} | 867 | 144 | {{formatnum:16.66}}% |- | style="text-align:left" | [[Genillé]] | {{formatnum:1526}} | 861 | 120 | {{formatnum:13.96}}% |- | style="text-align:left" | [[La Chapelle-sur-Loire]] | {{formatnum:1538}} | 791 | 103 | {{formatnum:12.97}}% |- | style="text-align:left" | [[Chouzé-sur-Loire]] | {{formatnum:2081}} | {{formatnum:1147}} | 127 | {{formatnum:11.07}}% |} Sources : * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Culture == La Direction déléguée du Livre et de la Lecture Publique (DDLLP)<ref>{{Lien web |titre=Accueil DdLLP - Lire en Touraine |url=https://www.lirentouraine.com/ |site=www.lirentouraine.com |consulté le=2022-01-10}}</ref> permet aux petites communes et à ses habitants de disposer d'une offre en matière de lecture. La bibliothèque d'étude de la [[Société archéologique de Touraine]] met à la disposion des curieux et des chercheurs autorisés un important fonds d'ouvrages concernant l'histoire, l'archéologie et le patrimoine de l'Indre-et-Loire et de l'ancienne Touraine, {{pas clair|l'histoire de France, ses problématiques et méthodes}}<ref>{{lien web|titre=Bibliothèque : informations pratiques |url=http://www.societearcheotouraine.eu/1742/sa-bibliotheque/informations-pratiques |site=le site de la Société archéologique de Touraine |consulté le=6 juillet 2015}}.</ref>. Le département accueille par ailleurs de nombreux événements culturels tels que le [[Carnaval de Manthelan]], qui depuis 1869 organise le plus grand carnaval de la région [[Centre-Val de Loire|Centre Val de Loire]] près de Loches. On retrouve également les festivals [[Festival Terres du Son|Terres du son]] à Monts, [[Avoine Zone Groove]], [[Jazz en Touraine]], Yzeures n Rock, et [[Aucard de Tours]] pour les plus connus. La métropole tourangelle organise pour sa part, depuis 2007, le festival international du cirque. Des initiatives récentes développent la mémoire de la batellerie ligérienne en Indre-et-Loire, dans le périmètre du Val de Loire classé au patrimoine mondial de l'UNESCO<ref>[http://whc.unesco.org/fr/list/933 Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes - patrimoine mondial de l'UNESCO].</ref>, avec la préservation ou la reconstitution d'anciens bateaux de Loire comme à Tours, grâce à l'association Boutavant<ref>[http://resistanceinventerre.wordpress.com/2011/08/21/tours-–-balades-en-loire-une-toue-de-la-ville-de-tours-remontera-la-loire-jusqu’a-l’abbaye-de-marmoutier/ Tours – Balades en Loire : une toue de la Ville de Tours remontera la Loire jusqu’à l’abbaye de Marmoutier.] sur le site resistanceinventerre.wordpress.com (consulté le 13 juillet 2012).</ref>, à [[Savonnières]] avec le [[Scute (bateau)|scute]] ''Dame Périnelle'', classé au Patrimoine fluvial depuis 2012<ref>[http://www.patrimoine-maritime-fluvial.org/BDDBIP/Public/ConsPublic.php?fiche=665 Dame Périnelle] sur le site officiel de la Fondation du patrimoine maritime et fluvial</ref>, construit par l'association Les bateliers du Cher<ref>[http://bateliers-du-cher.net/v2/scute/scute.php Le projet de scute médiéval fluvial à Savonnières]</ref> ou à [[Lignières-de-Touraine]] avec le [[Blin (chaland)|chaland]] ''La Fillonnerie'' construit par l'association Ancre de Loire<ref>[http://www.ancredeloire.ouvaton.org/fillonnerie/projet.php Le chaland La Fillonnerie].</ref>, qui sont le prétexte à des actions archéologiques et pédagogiques. === Bibliographie === * Chanoine Bosseboeuf, ''Histoire de Langeais'', Le Livre d'histoire, Paris 1990 [http://histoire-locale.fr/pg-detail.php?REF=0524.] {{ISBN|2-87760-471-3}} * [[Daniel Schweitz]], ''Une vieille France : la Touraine. Territoire, histoire, patrimoine, identités ({{sp-|XIX|-|XX}}s)'', Tours, CLD, 2012, 194 p., ill., {{ISBN|2854435443}}. * Daniel Schweitz, ''Histoire et patrimoine de la Touraine. Introduction aux études locales. Guide du lecteur et du chercheur en bibliothèque'', préface de Jean-Pierre Chaline, professeur émérite à la Sorbonne, in Mémoire de la Société archéologique de Touraine, LXVIII, 2011, 192 p. (vente à la Bibliothèque SAT). * Daniel Schweitz, ''Aux origines de la France des pays : Histoire des identités de pays en Touraine ({{sp-|XVI|-|XX}}s)'', préface de [[Daniel Nordman]], directeur de recherche au CNRS, Paris, L’Harmattan, 2001, 463 p.-XXVII p. de pl., {{ISBN|9 782747 512503}}. * Daniel Schweitz, ''Historiens, « antiquaires » et archéologues de la Société archéologique de Touraine. Répertoire biographique et bibliographique (1840-2018)'', in ''Mémoires de la Société archéologique de Touraine'', LXXVII, 2020, 291 p., ill. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|wiktionary=Indre-et-Loire}} === Articles connexes === * [[Conseil départemental d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des arrondissements d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des cantons d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des communes d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des églises d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des anciennes communes d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des députés d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des sénateurs d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des conseillers généraux d'Indre-et-Loire]] * [[Liste des préfets d'Indre-et-Loire]] * [[Département français]] * [[Liste de ponts d'Indre-et-Loire]] * [[Archives départementales d'Indre-et-Loire]] * [[Liste de films tournés en Indre-et-Loire]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Indre-et-Loire|Volontaires nationaux d'Indre-et-Loire pendant la Révolution]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} * [http://www.Indre-et-Loire.pref.gouv.fr/ Préfecture d'Indre-et-Loire] * [https://www.touraine.fr/accueil.html Conseil départemental d'Indre-et-Loire] * {{bases géographie}} {{Palette|Préfectures et sous-préfectures du Centre-Val de Loire|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Indre-et-Loire}} [[Catégorie:Indre-et-Loire|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Is%C3%A8re%20%28d%C3%A9partement%29
Isère (département)
{{Voir homonymes|Isère}} {{Infobox Département de France | nom = Isère | insee = 38 | logo = Logo_Département_Isère_2015.svg | région = {{drapeau|Auvergne-Rhône-Alpes}} [[Auvergne-Rhône-Alpes]] | Date de création = {{date|4|mars|1790}} | Préfecture = [[Grenoble]] | Sous-préfectures = [[La Tour-du-Pin]]<br>[[Vienne (Isère)|Vienne]] | gentilé = Isérois | population = {{Population de France/dernière_pop}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | année_pop = {{Population de France/dernière_année}}<!-- Insertion automatique, ne pas modifier --> | superficie = 7431 | arr = [[Arrondissements de l'Isère|3]] | circonscription = [[Liste des députés de l'Isère|10]] | canton = [[Liste des cantons de l'Isère|29]] | intercommun = [[Liste des intercommunalités de l'Isère|18]] | comm = [[Liste des communes de l'Isère|512]] | président = [[Jean-Pierre Barbier]] ([[Les Républicains (parti français)|LR]]) | préfet = [[Laurent Prévost]]<ref>[https://www.isere.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Prefecture-et-sous-prefectures/Prefecture-de-l-Isere/Le-corps-prefectoral/Laurent-PREVOST-prefet-de-l-Isere Laurent PREVOST, préfet de l'Isère], isere.gouv.fr du 8 juin 2021, consulté le 4 juillet 2021</ref> | imageloc = Isère-Position.svg | latitude = 45/20/N | longitude = 05/30/E | site web = [https://www.isere.fr isere.fr] }} L''''Isère''' ({{MSAPI|/i.zɛʁ/}}<ref>Prononciation en [[français standard]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] phonémiquement selon la norme [[Alphabet phonétique international|API]].</ref> ; {{en langue|frp|Isara}}) est un [[département français]] de la [[région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]] et tirant son nom de la rivière [[Isère (rivière)|Isère]], [[affluent]] de la rive gauche du [[Rhône]]. L'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] et [[La Poste (entreprise française)|La Poste]] lui attribuent le {{nobr|code 38}}. Sa préfecture est [[Grenoble]]. Au sein de la région [[Auvergne-Rhône-Alpes]], l'Isère recouvre une grande partie de l'ancienne région du [[Dauphiné]] dont la capitale était Grenoble et est par ailleurs le dixième département le plus vaste de France, et le deuxième de sa région par la population ; ses [[Gentilé|habitants]] sont les ''Isérois'' et ''Iséroises''. == Étymologie == L'origine du mot Isère n'est pas clairement identifiée et pourrait avoir deux origines différentes : * du [[Langues celtiques|celtique]] ''Isar'', c'est-à-dire « fer », minerai qui devait sans doute être abondant le long des rives de l'Isère à l'époque [[protohistoire|protohistorique]] ; * du [[Gaulois (langue)|gaulois]] ''Isara'' (« l'impétueuse, la rapide »), qui caractérise bien cette rivière alpine avant que la régulation du débit ait été effectuée (grâce, entre autres, au [[barrage du Chevril]] mis en service en 1953, sans pour autant supprimer totalement les risques d’inondation) ; Ce nom de rivière se retrouve un peu partout en [[Europe]], comme l’''Isar'' en [[Bavière]] ou l’''Yser'' en [[Plaine de Flandre|Flandres]], et même l’''[[Oise (rivière)|Oise]]'' (''Isara'', selon César). L'origine celtique du terme n'est pas assurée puisqu'on retrouve ce nom de rivière dans des zones que l'on suppose non influencées par la culture celtique ([[Vénétie]], [[Thrace]], [[Lituanie]]{{etc.}})<ref>Xavier Delamarre - Dictionnaire de la langue gauloise - [[Éditions Errance]]</ref> mais sans certitude. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Isère}} Une partie de l’ancienne [[province du Dauphiné]] viennois est devenue le département de l'Isère à la [[Révolution française]], le {{date|4|mars|1790}} en application de la loi du {{date|22|décembre|1789}}. === Limites du département === Ses limites avec le département du [[Rhône (département)|Rhône]] furent plusieurs fois modifiées. En 1852, l'apparition de zones urbanisées en périphérie de [[Lyon]] conduit à rattacher les communes iséroises de [[Bron]], [[Vaulx-en-Velin]], [[Vénissieux]], [[Villeurbanne]] et [[La Guillotière]] au Rhône<ref>{{Gallica|n=bpt6k486128d/f899.image.langFR|t=Décret relatif à la commune de Lyon du 24 mars 1852}} : la Guillotière, la Croix-Rousse et Vaise sont réunies à la commune de Lyon, et les communes de Villeurbane, Vaux, Bron et Venissieux sont distraites du département de l'Isère et réunies au département du Rhône.</ref>. Avant cette date, la commune de Lyon était limitrophe de l'Isère. En 1967 est créée la [[Grand Lyon|communauté urbaine de Lyon]]. Les structures intercommunales de l'époque ne pouvant dépasser les limites des départements, 23 communes de l'Isère et 6 communes de l'[[Ain (département)|Ain]] sont rattachées au Rhône<ref>[[Chaponnay]], [[Chassieu]], [[Communay]], [[Corbas]], [[Décines-Charpieu]], [[Feyzin]], [[Genas]], [[Jonage]], [[Jons]], [[Marennes (Rhône)|Marennes]], [[Meyzieu]], [[Mions]], [[Pusignan]], [[Saint-Bonnet-de-Mure]], [[Saint-Laurent-de-Mure]], [[Saint-Pierre-de-Chandieu]], [[Saint-Priest]], [[Saint-Symphorien-d'Ozon]], [[Sérézin-du-Rhône]], [[Simandres]], [[Solaize]], [[Ternay (Rhône)|Ternay]] et [[Toussieu]])</ref>. En 1971, [[Colombier-Saugnieu]] est détachée de l'Isère. === Préhistoire === L'histoire du territoire qu'occupe actuellement le département de l'Isère est riche et les premières traces humaines remonteraient au [[paléolithique moyen]] vers {{nombre|200000}} av. J.-C. où les hommes s'installèrent dans les massifs de la [[Massif de la Chartreuse|Chartreuse]] et du [[Massif du Vercors|Vercors]] malgré le climat froid qui pouvait régner à cette époque. Plusieurs sites isérois confirment cette présence notamment sur la grotte de Bury qui aurait été occupée pendant une période allant de {{nombre|120000}} à {{nombre|14000}} av. J.-C<ref>[http://www.patrimoine-en-isere.fr/pages/FicheSite/id/4/ids/site38451/typerecherche/theme/select1/periode/select2/4/select3/3 « Grotte de Bury »], sur le site officiel du conseil général de l'Isère</ref>.. La répartition géographique de ces premiers « isérois » dépendit beaucoup de la météorologie, des périodes de glaciation, et de la répartition du gibier. Autour de {{nombre|5000}} av. J.-C. les premiers groupes sédentaires prirent place sur les bords de la Chartreuse, du Vercors, du [[Trièves]], dans la [[cluse de Voreppe]] et dans la plaine de Bièvre-Valloire où régnait à l'époque un climat chaud et humide rappelant celui que l'on pouvait trouver sur les bords de la Méditerranée et favorable à l'essor d'une agriculture locale. La fin de la Préhistoire dans le département vit la naissance d'un site néolithique remarquable sur la rive sud du [[lac de Paladru]] où s’installa vers {{nombre|2700|av. J.-C.}} un village composé de cinq maisons familiales en bois, équivalant à une population d'environ {{nombre|50|habitants}}. Ce site aujourd'hui sous les eaux du lac fait l'objet de fouilles. À cette période succéda la protohistoire et l'âge du bronze, avec l'apparition des premiers métallurgistes alpins entre 1300 et 1100 av. J.-C., certainement afin de répondre à une demande émanant d'utilisateurs locaux. La découverte de nombreux objets en bronze (haches, couteaux, bracelets…) sur les communes de [[Goncelin]] et d'[[Allevard]] montre l'importance de la métallurgie pratiquée par les bronziers autochtones. S'ensuivit l'âge du fer et l'apparition des premières tribus gauloises des Alpes<ref>Bibliographie : Auteur : Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, {{p.|20-22-32}}, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Édition : Glénat, {{ISBN|978-2-7234-2632-9}}</ref>… === Époque romaine === Avant l'arrivée des [[Empire romain|Romains]] se trouvaient dans la région principalement quatre peuples gaulois, le plus important d'entre eux étaient les Allobroges dont le territoire s'étendait depuis [[Genève]] jusqu'à [[Cularo]] ([[Gratianopolis]] puis [[Grenoble]]) puis a [[Vienne (Isère)|Vienne]] qui en était la [[Capitale]]. Entre 125 et 118 av. J.-C., les peuples gaulois du Sud-Est qu’étaient les [[Allobroges]], les [[Arvernes]] et les [[Voconces]], connurent un certain nombre de défaites face à Rome, et cette dernière put dominer une vaste contrée allant des Alpes aux Pyrénées donnant naissance à la province de la Gaule transalpine. Vienne devint une cité romaine prospère et était à cette époque le principal centre économique politique et culturel du territoire qu'occupe aujourd'hui l'Isère. De nombreux monuments de cette époque sont encore visibles dans cette cité, notamment le [[Temple d'Auguste et de Livie|temple d'Auguste]] et de [[Livie]], le [[Théâtre antique de Vienne|théâtre antique]]… === Moyen Âge === Lors du [[Moyen Âge]], l'Isère et Grenoble connurent une période de développement. Rome céda sa place au [[Burgondes|royaume burgonde]] de 443 à 524 (date de la [[bataille de Vézeronce]]) qui lui-même fut suivi par les [[royaumes francs]]. Aux côtés de cette autorité royale se trouvaient les [[évêque]]s qui jouissaient d'un rôle administratif et juridique croissant sur leurs diocèses, devenant ainsi des personnages d'autorité parmi les principaux. En Isère comme partout en Europe, la construction de nombreux châteaux marque la période du Moyen Âge inférieur au bas Moyen Âge (de 750 à 1500). Les fortifications connaissent de fortes évolutions, passant de la [[motte castrale]] avec des fortifications en bois, comme le montrent les recherches menées sur le site de la motte du Châtelard à [[Chirens]]<ref>[http://www.patrimoine-en-isere.fr/pages/FicheSite/id/4/ids/site38403/typerecherche/theme/select1/categorie/select2/4 ''« Motte du Châtelard »''] sur le site officiel du conseil général de l'Isère</ref>, à des châteaux en pierre destinés à protéger le seigneur et à symboliser son autorité au sein du fief. Vers {{nobr|l'an 1000}} arrive une vague de construction de châteaux en Isère : cinq fortifications sont dénombrées en [[980]], et ce sont {{nombre|120|châteaux}} en 1120. C'est à cette époque qu’apparaissent le [[Dauphiné]] et ses dauphins de Vienne, avec [[Guigues Ier d'Albon|Guigues {{Ier}} d'Albon]], reconnu comme le premier des [[Dauphin (titre)|dauphins]]. Cet homme ambitieux possède, à la fin du {{s-|X}}, un château, un village et une église à [[Vizille]] mais aussi des terres vers [[Roussillon (Isère)|Roussillon]] au sud de [[Vienne (Isère)|Vienne]]. Il gagne ensuite, plusieurs titres et agrandit son domaine grâce à ses liens de parenté avec les évêques de Grenoble et Valence et grâce à une fine stratégie de mariages<ref>[http://www.atelierdesdauphins.com/index.htm Histoire du Dauphiné], sur l'atelier des dauphins</ref>. Ainsi naît le [[Dauphiné]], qui devient un état indépendant du [[Saint-Empire romain germanique]]. Le Dauphiné fut un état indépendant sur une période de plus de deux siècles pendant laquelle se déroulèrent de nombreux conflits avec le [[comté de Savoie]]. Et c'est le {{date|29|mars|1349}} par le [[Traité de Romans (1349)|traité de Romans]] que [[Humbert II de Viennois|Humbert II]] céda le Dauphiné au roi de France [[Philippe VI de France|Philippe VI de Valois]]. === Époque moderne === [[Fichier:Blason departement Isere.svg|upright|thumb|left|Blason du département.]] [[Fichier:Journée des Tuiles (Alexandre Debelle), Musée de la Révolution française - Vizille.jpg|vignette|upright|alt=Tableau représentant la journée des Tuiles de 1788.|''La Journée des Tuiles du {{date|7|juin|1788}}'' par [[Alexandre Debelle]],<br>([[musée de la Révolution française]]).]] L'époque moderne voit la multiplication des places fortes lors du {{s-|XVI}} dans le département et notamment autour de Grenoble, afin de se défendre d'éventuelles attaques de la Savoie dont les souverains se trouvent souvent parmi les rangs des ennemis des rois de France. Le {{s-|XVII}} est profondément marqué par le travail de [[François de Bonne de Lesdiguières]], lieutenant-général du Dauphiné, qui se donne pour mission de maintenir la paix et de remettre en route la vie économique de la province. Le {{s-|XVIII}}, tout en étant une période de prospérité pour les Isérois, fut limité par l'exode protestant de la fin du {{s-|XVII}}, comme tout le reste de la France. Cependant, un célèbre paysan qui devint contrebandier, [[Louis Mandrin]], mit à mal l'autorité, notamment en s'attaquant aux impopulaires [[ferme générale|fermiers généraux]]. Il reçut ainsi rapidement le soutien de la population. Cette période de calme et de prospérité permit ainsi le développement d'une vie intellectuelle qui se révéla très vivante, notamment à Grenoble où se fonda la [[Bibliothèque municipale de Grenoble|bibliothèque publique]] qui comptait parmi ses membres Henri Gagnon, grand-père de [[Stendhal]]. Plusieurs « grands noms » isérois sont à noter dans ce [[siècle des Lumières]] comme [[Déodat Gratet de Dolomieu|Dolomieu]], un des premiers géologues et litho-logiste français ; [[Jacques de Vaucanson|Vaucanson]], inventeur et mécanicien qui contribua entre autres à l'automatisation des [[Métier à tisser|métiers à tisser]] ; [[Gabriel Bonnot de Mably|Mably]], philosophe et frère de [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]] lui aussi adepte de la philosophie ; [[Antoine Barnave|Barnave]] homme politique… Ce dernier avec [[Jean-Joseph Mounier]] fut à l'origine de la [[journée des Tuiles]], émeute qui se déroula le {{date|7|juin|1788}} à [[Grenoble]], pendant laquelle la population de la ville affronta à coup de tuiles les troupes royales. C'est l'émeute notable du début de la [[Révolution française]]. Les siècles suivant furent marqués par la révolution industrielle et l'essor du tourisme de [[montagne]]. Pour se développer, toutes les industries ont besoin de ressources naturelles, et l'Isère en propose de nombreuses, certaines issues des richesses apportées par la montagne (forêts, eau des torrents, sous-sols). Ces ressources ont permis de développer des activités de transformation comme la [[Industrie papetière|papeterie]], le [[textile]], la [[métallurgie]] ou des activités d'extraction ([[Mine (gisement)|mine]] de [[fer]], de [[plomb]], d'[[argent]]…) qui sont pour certaines mises en place dès le Moyen Âge, comme l'atteste la présence de l'agglomération minière médiévale de [[L'Alpe d'Huez|Brandes]]<ref>Bibliographie: ''Brandes, une agglomération minière médiévale'' / par Marion Frison Isère Magazine novembre 2008 - {{p.|32}} visible sur le [http://espace-documentaire.cg38.fr/uploads/Document/70/WEB_CHEMIN_35924_1225378511.pdf site du CG38]</ref>. Le département dispose aussi de [[Énergie hydroélectrique|forces hydrauliques]] considérables et il est dès la fin du {{s-|XIX}} un des départements les plus industrialisés du pays<ref>Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies. 3, E-K / publié sous la direction de Paul Joanne - Paris: Hachette 1890-1905 - 710 pages [http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k733913.zoom.r=Is%C3%A8re.f633.langFR# Page sur l'Isère sur Gallica]</ref>, comme en témoigna l'[[exposition internationale de la houille blanche]] et du tourisme qui se déroula à Grenoble du 21 mai au 25 octobre 1925. Différents secteurs d'activités bénéficièrent en plus de forts progrès de l'industrie de la fin du {{XIXe|s}} et du début du {{s-|XX}}. Ainsi [[Paul Héroult]] installa en 1886 le premier four électrique de l'industrie métallurgique et commença la première coulée d'aluminium par voie [[Électrolyse|électrolytique]] en France dans la ville de [[Froges]]<ref>Bibliographie : Auteur : Collectif sous la direction de Chantal Mazard, Atlas du patrimoine de l'Isère, {{p.|220-223}}, 1998, Collection: Patrimoine en Isère, Édition: Glénat, {{ISBN|978-2-7234-2632-9}}</ref>. Cette usine d'[[aluminium]] qui existe toujours mais n'est plus en activité constitue un bel exemple d'architecture industrielle du début du {{s-|XX}}<ref>[http://www.patrimoine-en-isere.fr/pages/FicheSite/id/4/ids/site00249/typerecherche/theme/select1/categorie/select2/7 « Usine d'aluminium »], sur le site officiel du conseil général de l'Isère</ref>. === Seconde Guerre mondiale === Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], le département fut occupé par l’[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]] de novembre 1942 à septembre 1943. Cependant de nombreux résistants montèrent dans les massifs environnant notamment dans le [[maquis du Vercors]] qui fut une importante base de la [[Résistance intérieure française|Résistance]] française. La [[massif de la Chartreuse|Chartreuse]] a aussi accueilli, dans une moindre mesure, des troupes de combattants [[Résistance intérieure française|résistants]] du {{3e}} Bataillon et d'une compagnie du {{4e}} Bataillon des [[Francs-tireurs et partisans|francs-tireurs et partisans français]] des [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]], de {{date|mars 1943}} à {{date||août|1944}}. === {{s-|XXI}} === Au {{date-|1 janvier 2016}} la région [[Rhône-Alpes]], à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région [[Auvergne (ancienne région administrative)|Auvergne]] pour devenir la nouvelle région administrative [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. == Politique == [[Fichier:Carte depart. Isere.jpg|thumb|upright|Préfecture et sous-préfectures de l'Isère.]] Le [[conseil départemental de l'Isère]] est depuis avril 2015 présidé par [[Jean-Pierre Barbier]] ([[Les Républicains|LR]]). Le département de l'Isère est divisé en {{nombre|13|territoires}} chacun ayant une maison du conseil départemental afin d'apporter au plus près les services du conseil départemental : {{colonnes|taille=20|1= * [[Isère Rhodanienne]] ([[Vienne (Isère)|Vienne]]) * [[Porte des Alpes (Isère)|Porte des Alpes]] ([[Bourgoin-Jallieu]]) * [[Haut-Rhône dauphinois]] ([[Crémieu]]) * [[Vals du Dauphiné]] ([[La Tour-du-Pin]]) * [[Bièvre-Valloire]] ([[Beaurepaire (Isère)|Beaurepaire]]) * [[Voironnais Chartreuse]] ([[Voiron]]) * [[Sud Grésivaudan]] ([[Saint-Marcellin (Isère)|Saint-Marcellin]]) * [[Massif du Vercors|Vercors]] ([[Villard-de-Lans]]) * [[Agglomération grenobloise]] ([[Grenoble]]) * [[Grésivaudan]] ([[Bernin (Isère)|Bernin]]) * [[Oisans]] ([[Le Bourg-d'Oisans]]) * [[Matheysine]] ([[La Mure]]) * [[Trièves]] ([[Mens]]) }} Le département a manifesté, à de maintes reprises, une personnalité politique originale, marquée notamment par l'influence des forces progressistes, puis de la gauche, dès la fin du {{s-|XIX}}. On peut considérer que la [[Révolution française]] a commencé avec la [[Journée des Tuiles]] où les envoyés du Roi de France se firent faire une « conduite de Grenoble » par les Dauphinois en colère. Le département a expérimenté après la [[Libération de la France|Libération]] une période de [[communisme municipal]] avec la création d'une véritable « [[ceinture rouge]] de Grenoble », une douzaine de communes étant administrées par le [[Parti communiste français|PCF]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pour les 100 ans du Parti communiste français, retour sur l'histoire du "communisme municipal" en Isère |url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/cent-ans-du-parti-communiste-francais-quand-parlait-de-communisme-municipal-en-isere-1609169167 |site=France Bleu |date=2020-12-29 }}</ref>. Plus récemment, les rapports de forces politiques isérois ont connu une progressive inflexion vers la gauche, notamment à partir de l'expérimentation de la concertation locale à [[Grenoble]], pendant le long mandat municipal de [[Hubert Dubedout]]. La représentation parlementaire du département est plus équilibrée que ne le sont les rapports de forces nationaux, avec deux sénateurs de gauche sur quatre et une majorité de députés de gauche dans la représentation à l'Assemblée nationale. Cette situation n'est pas nouvelle. En 1967, sur les sept députés représentant alors le département, deux étaient des élus du [[Parti communiste français|PCF]], trois représentaient la [[Fédération de la gauche démocrate et socialiste|FGDS]] (dont [[Pierre Mendès France]]), deux seulement la majorité parlementaire d'alors. Lors des consultations présidentielles de 1974, 1981 et 1988, le candidat de la gauche ([[François Mitterrand]]) est toujours arrivé en tête au premier comme au second tour, passant même à deux reprises la barre des 55 % en 1981 et 1988. En 1995, [[Lionel Jospin]] est arrivé en tête au premier comme au second tour, mais avec une majorité plus faible (50,2 % seulement). Lors de l'élection présidentielle de 2007, [[Nicolas Sarkozy]] est arrivé en tête au second tour, obtenant en effet {{nombre|335314|voix}} et 52,1 % des suffrages contre {{formatnum:308072}} et 47,9 % à son adversaire [[Ségolène Royal]]. Celle-ci est toutefois arrivée en tête à Grenoble avec plus de 58 % des suffrages. Cette situation inédite depuis trente ans pour les partis de droite n'a cependant pas empêché l'élection de six députés socialistes sur neuf lors des législatives de juin 2007. Les trois élus [[Union pour un mouvement populaire|UMP]] du département le sont dans les arrondissements du Nord Isère (Vienne et La Tour-du-Pin) tandis que les députés PS sont élus dans les six circonscriptions issues du découpage de l'arrondissement de Grenoble. De 2012 à 2017, 10 députés sur 13 appartiennent au PS. En 2018, il n'en reste plus qu'un sur 10, face à 8 députés LREM et 1 MoDem. Cette situation politique se retrouve d'ailleurs dans la répartition des sièges au conseil départemental. En effet, lors des élections départementales de mars 2015, la grande majorité des cantons nord-isérois (arrondissements de Vienne et de La Tour-du-Pin) sont détenus par des élus UMP et divers droite (10 cantons sur 12). Au contraire, la majorité des cantons sud-isérois (arrondissement de Grenoble) sont détenus par la gauche (PS, PCF et EELV) avec 10 cantons sur 17. Le département a connu une évolution sensible de son comportement lors des deux ''referenda'' européens de 1992 et 2005. Pour le [[traité sur l'Union européenne|traité de Maastricht]], les Isérois avaient en effet dit Oui à 55,6 %. Lors de la consultation sur le [[Traité de Rome de 2004|Traité Constitutionnel Européen]], ils ont par contre voté Non à 53,6 %, avec une majorité de près de {{nombre|36000|voix}}. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Isère}} Le département de l'Isère se situe dans l'est et/ou dans le sud-est de la France et fait partie de la [[Région française|région]] [[Auvergne-Rhône-Alpes]]. Il est limitrophe des départements du [[Rhône (département)|Rhône]], de la [[métropole de Lyon]] et de la [[Loire (département)|Loire]] au nord-ouest, de l'[[Ain (département)|Ain]] au nord, de la [[Savoie (département)|Savoie]] à l'est, des [[Hautes-Alpes]] au sud-est et au sud, de la [[Drôme (département)|Drôme]] au sud-ouest et à l'ouest et enfin de l'[[Ardèche (département)|Ardèche]] à l'ouest. * La ville principale du département est [[Grenoble]], préfecture, {{unité|158346|habitants}} ([[2012]]). * Un fleuve, le [[Rhône]], coule en Isère. Ce département est très contrasté, avec : * au nord, les [[Terres froides|Terres Froides]], le plateau calcaire de l'[[Isle-Crémieu]] au bord du Rhône et au pied du [[Massif du Jura|Jura]] ; * à l'ouest, la vallée du Rhône au pied du [[Massif central]] ; * à mi-distance entre [[Grenoble]] et [[Vienne (Isère)|Vienne]] : la plaine de la Bièvre, les Chambarans, le pays de Valoire et le Pays Voironnais ; * au centre-est, le [[massif de la Chartreuse]] ; * au centre, l'axe nord-sud constitué par la vallée du [[Grésivaudan]] (ou Graisivaudan), morceau du [[sillon alpin]] qui mène de [[Grenoble]] à [[Chambéry]] ; * sur la rive gauche de l'Isère, les massifs du Vercors, de [[Chaîne de Belledonne|Belledonne]], des [[Grandes Rousses]] et des [[Massif des Écrins|Écrins]], où se situe le point culminant du département, à {{unité|4087|m}}, le [[pic Lory]], antécime de la [[barre des Écrins]]. <gallery mode="packed" caption="Paysages de l'Isère :"> Saint-Didier Paysage.jpg|Vers [[Saint-Didier-de-Bizonnes]], dans l'ouest. Autrans summer.jpg|[[Autrans]], dans le centre. Mont Aiguille vu du Pas de l'Aiguille.JPG|Le [[Mont Aiguille]] sur la commune de [[Chichilianne]], une des [[sept merveilles du Dauphiné]], dans le sud. Cirque de Saint-Même.JPG|alt=Cours d'eau de montagne serpentant au milieu de prairies vertes et d'arbres épars dans un cirque naturel.|Vue du [[Guiers Vif]] en aval du [[cirque de Saint-Même]], dans le nord-est. </gallery> == Environnement == L'Isère, pour des raisons [[biogéographie|biogéographiques]] notamment, possède un patrimoine environnemental exceptionnellement riche. Dès les années 1990, le département a été précurseur, d'une politique de restauration et protection de [[corridor biologique|corridors biologiques]] (avec des [[écoduc]]s dans le cadre d'une [[trame verte|trame verte et bleue]]), qui depuis 2001 a retenu l'attention de la [[Convention alpine]], ce qui a justifié un prix et un diplôme remis au département par le ministère de l'environnement en 2011<ref>[http://www.isere.fr/TPL_CODE/TPL_ACTUALITE/PAR_TPL_IDENTIFIANT/929/789-actualite-isere.htm Environnement : un prix et un diplôme pour l'Isère], communiqué du département, juin 2011</ref>. Le [[parc national des Écrins]] est pour partie en Isère. == Climat == {{Article détaillé|Climat de l'Isère}} L'Isère est soumise à un climat très diversifié selon l'altitude et l'exposition : se mêlent les influences atlantique, continentale, alpine et aussi méditerranéenne dans le sud du département. Une partie du département connaît un climat montagnard marqué en raison de l'altitude élevée, jusqu'à plus de {{unité|4000|mètres}} d'altitude dans le [[massif des Écrins]]. == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Isère|Comtés-rhodaniens}} === Industrie === L'Isère est un département très urbanisé, dont les activités économiques sont diverses. Ces activités ont notamment tiré parti, dans le passé, de l'existence d'une ressource énergétique disponible et renouvelable : la [[houille blanche]] qui a permis de développer de nombreuses activités industrielles. Les activités économiques ont aussi été développées à partir de l'exploitation des ressources forestières comme des ressources agricoles, et de l'exploitation du gisement houiller de [[La Mure]] à partir du [[Premier Empire]] et plus encore au tournant du {{s-|XIX}} et du {{s-|XX}}. Mais la qualité des réseaux de communication, le niveau élevé de qualification des salariés, la réalité d'une immigration de travail ancienne et importante, notamment venue d'Italie, sont autant d'autres éléments ayant conduit au développement de l'activité et à ses mutations les plus récentes. De fait, les grandes entreprises iséroises sont présentes dans bien des domaines : industrie du papier, métallurgie, composants électroniques, biens d'équipement, chimie, agroalimentaire, etc. Peu de secteurs d'activité manquent à l'appel. Plusieurs sites nucléaires se trouvent en Isère, notamment la [[centrale nucléaire de Saint-Alban]], le [[site nucléaire de Creys-Malville]] et l'ancienne [[Société industrielle de combustible nucléaire|usine de combustible de Veurey-Voroize]]. === Secteur des services === Grenoble, centre administratif et universitaire important, a développé de nombreux emplois liés au commerce et aux services, avec un impact particulier de l'économie de matière grise, autour des activités informatiques, d'ingénierie et de conseil qui constituent de véritables filières d'activité. === Tourisme === Le tourisme contribue de manière relativement importante à l'économie du département, avec plus d'une vingtaine de domaines skiables alpins et plusieurs domaines de ski nordique renommés. Le chiffre d'affaires des stations iséroises se situe au-dessus des {{nombre|110|millions}} d'euros, soit le troisième rang français<ref>{{Lien web|titre=Top 100 stations de ski 2013|url=http://www.montagneleaders.fr/reportages/top-100-2012-2013-domaines-skiables-chiffre-affaires|site=Montagne Leaders|consulté le=1 décembre 2014}}</ref>, après les départements de [[Savoie (département)|Savoie]] (plus de {{nombre|550|millions}} d'euros) et de la [[Haute-Savoie]] (plus de {{nombre|310|millions}} d'euros), voisin de celui du département des [[Hautes-Alpes]]. === Agriculture === En 2020, le département compte 4830 exploitations agricoles sur 240 300 hectares de surface agricole utile, soit 30 % de la superficie du département<ref name=":1">{{Lien web |langue=FR-fr |titre=Infographie. Exploitations, surface, cultures... les grands chiffres de l'agriculture en Isère |url=https://www.ledauphine.com/economie/2024/01/27/exploitations-surface-cultures-les-grands-chiffres-de-l-agriculture-en-isere |site=www.ledauphine.com |consulté le=2024-01-30}}</ref>. L'agriculture iséroise génère 460 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009<ref name=":02">{{Lien web |langue=fr |prénom=Chambres d'agriculture |nom=Auvergne-Rhône-Alpes |titre=Agriculture de l'Isère |url=https://aura.chambres-agriculture.fr/notre-agriculture/agriculture-de-lisere/ |site=aura.chambres-agriculture.fr |date=2022-11-03 |consulté le=2024-01-30}}</ref>. L'agriculture est présente sur tout le département, y compris en région montagneuse, ce qui mène à la production de produits divers<ref name=":02" /> : la [[noix de Grenoble]], le fromage [[Bleu de Sassenage]] et les vins de Savoie (produits aussi dans la commune iséroise de [[Chapareillan]]) sont des [[Appellation d'origine protégée|appellations d'origine protégée]], tandis que les [[Isère (IGP)|vins de l'Isère]] (20 cépages), le fromage [[Saint-marcellin|Saint-Marcellin]] et une petite partie de la zone du fromage [[Gruyère (fromage)|Gruyère]] français en Chartreuse sont d'[[indication géographique protégée]]<ref name=":02" />. Le bassin de consommation entre Grenoble, Lyon et Chambéry est propice au [[circuit court]], qui représente une exploitation sur trois dans le département<ref name=":02" />. L'Isère est aussi le département avec le plus de [[Point de vente collectif|points de vente collectifs]] en 2010<ref name=":02" />. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Isère|Aire urbaine de Grenoble}} Pour la première fois depuis 1945, la population légale du département n'augmente quasiment pas entre les années 2015 et 2016 : {{unité|1252912|habitants}} soit seulement {{unité|1852|habitants}} de plus. Grenoble, avec {{unité|158180|habitants}} perd plus de {{unité|2000|habitants}} en 2015. C'est également le cas de la circonscription de Grenoble qui perd {{unité|2000|habitants}} avec {{unité|738149|habitants}}. Seule la partie nord du département gagne des habitants ({{formatnum:4000}}) en raison surtout de la proximité et du dynamisme de [[Lyon]]. En 2020, la population du département se monte à {{unité|1277513}}. (INSEE){{Population de France/section}} === Communes les plus peuplées === {{Composition Division de France | charte = autre | titre = Liste des quinze communes les plus peuplées du département | commune 1 = Grenoble | commune 2 = Saint-Martin-d'Hères | commune 3 = Échirolles | commune 4 = Vienne (Isère) | commune 5 = Bourgoin-Jallieu | commune 6 = Fontaine (Isère) | commune 7 = Voiron | commune 8 = Villefontaine | commune 9 = Meylan | commune 10 = L'Isle-d'Abeau | commune 11 = Saint-Égrève | commune 12 = Seyssinet-Pariset | commune 13 = Sassenage | commune 14 = Le Pont-de-Claix | commune 15 = Charvieu-Chavagneux }} === Aires urbaines === Le département comporte trois aires urbaines : * l'[[aire urbaine de Grenoble]], {{11e|de France}} avec {{nombre|684398|habitants}} en 2013<ref>{{Lien web |url=http://www.insee.fr/fr/bases-de-donnees/esl/comparateur.asp?codgeo=au2010-010 |titre= Aire urbaine de Grenoble : Population en 2013 |site=insee.fr |consulté le=27 février 2013.}}</ref> ; * l'[[aire urbaine de Vienne]] ; * l'[[aire urbaine de Lyon]]. En 2012, l'Isère compte quelque {{nombre|260000|personnes}} âgées de {{nombre|60|ans}} ou plus<ref>[http://www.medipages.org/articles/les-maisons-de-retraite-en-isere-95e6b0da-aaa6-3bb6-4708-52fa554fc6f2.html La population des personnes âgées en Isère], sur le site medipages.org, consulté le 8 avril 2015</ref>, ce qui représente 21,5 % de la population et situe le département en deçà de la moyenne régionale de 22,5 % et de la moyenne nationale de 23,7 %. L'Isère recense moins de {{nombre|100000|personnes}} âgées de {{nombre|75|ans}} (8 % de la population totale). === La communauté anglo-saxonne === L'Isère abrite une importante communauté [[anglophone]]. Il s'agit souvent de cadres travaillant pour des entreprises internationales comme [[Hewlett-Packard|HP]], [[Caterpillar]] ou [[STMicroelectronics]], principalement installés en vallée du [[Grésivaudan]]. Une partie de cette population n'est que de passage dans la région, de l'ordre de {{unité/2|2|ou=3|ans}}. === La communauté italienne === Arrivés souvent aux alentours de la [[Seconde Guerre mondiale]], les Italiens se sont installés en Isère pour fuir le [[Faisceaux italiens de combat|fascisme]] ou trouver du travail et gagner leur vie. Le quartier Saint-Laurent et la ribambelle de pizzerias sur les quais de l'[[Isère (rivière)|Isère]] à Grenoble en sont les témoins. À l'époque, ils se sont souvent vus confier les terres ''réputées infertiles'' des coteaux de la [[Massif de la Chartreuse|Chartreuse]] ([[Meylan]], [[Saint-Ismier]]{{etc.}}). De nombreux Isérois portent aujourd'hui {{quand}} un nom à consonance italienne, parfois originaires du [[Vallée d'Aoste|Val d'Aoste]], région francophone d'Italie, qui ont la nationalité italienne mais dont le nom peut aussi être à consonance française. Le flux de nouveaux arrivants est aujourd'hui {{quand}} quasiment tari. == Agriculture == Le [[Conseil départemental de l'Isère|Conseil départemental de l’Isère]] mène une politique agricole agissant à plusieurs niveaux. == Gastronomie == L’Isère riche de son identité agricole forte a développé une gastronomie authentique, fidèle à son terroir. Son emblème : le [[gratin dauphinois]]. D’autres produits isérois sont réputés. À commencer par la [[Noix de Grenoble]], le [[Saint-marcellin|Saint-Marcellin]] ou encore la [[Chartreuse (liqueur)|Chartreuse]]. L'Isère possède de nombreux produits locaux qui font la spécificité de la [[cuisine dauphinoise]]. Le département comporte des zones d'appellations décernées par l'[[Institut national de l'origine et de la qualité|INAO]] : [[Appellation d'origine contrôlée|AOC]]-[[Appellation d'origine protégée|AOP]] que la commune de [[Grenoble]], capitale française des Alpes, liste dans son patrimoine [[Grenoble#Patrimoine gastronomique|gastronomique]]. Autant de produits mis à l’honneur par les [https://www.isere-tourisme.com/selection/maitres-restaurateurs maîtres restaurateurs isérois] mais aussi différentes confréries, à l’instar de la Confrérie du Gratin dauphinois créée en 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Claire Guédon |titre=La Confrérie du gratin dauphinois lancée lors de l'anniversaire de France Bleu Isère |url=https://www.francebleu.fr/infos/insolite/lacement-d-une-nouvelle-confrerie-en-isere-celle-du-gratin-dauphinois-1547770779 |site=francebleu.fr |date=18 janvier 2019 }}</ref>. Pour soutenir les produits issus du territoire, le [[Conseil départemental de l'Isère]] lance en partenariat avec [[Grenoble-Alpes Métropole]], le [[Pays Voironnais|Pays voironnais]], le [[Grésivaudan]], Entre Bièvre et Rhône, les chambres consulaires, et avec les professionnels agricoles, de la transformation et de la distribution, le [https://produits-locaux.ishere.fr/ Pôle Agroalimentaire de l'Isère]. Cette association a pour mission de gérer la [[Conseil départemental de l'Isère#La marque Is(H)ere|marque Is(H)ere]]. == Transports == {{Article détaillé|Transports en Isère}} {{...}} == Culture == {{Article détaillé|Culture dans l'Isère}} {{...}} == Sport == {{Article détaillé|Sport en Isère}} {{...}} == Tourisme == [[Fichier:Panneau pneus hiver - Isère 2013.JPG|vignette|Panneau conseillant l'utilisation des [[pneu d'hiver|pneus hiver]]]] {{Article détaillé|Tourisme dans l'Isère}} === Stations de sport d'hiver === [[Fichier:Les_Oeufs_d'Huez.jpg|vignette|[[Remontée mécanique]] à Alpe d'Huez]] Avec un chiffre d'affaires aux remontées mécaniques de {{unité|115079025|€}} pour la saison 2013/2014<ref name=":0">{{Article|langue=Français|titre=Top 100 2014|périodique=Montagne Leaders|date=Septembre Octobre 2014|lire en ligne=http://www.montagneleaders.fr/sites/default/files/reportage/ML/ml245/top100-2014-p54-58.pdf}}</ref>, l'Isère se place au {{3e|rang}} des départements français en matière de tourisme de montagne. Deux stations du département figurent parmi les {{nombre|10|principales}} stations françaises quant à la fréquentation et la taille : l'[[Alpe d'Huez]] et [[Les Deux Alpes (station touristique)|les Deux Alpes]]. En [[2017]], les {{nombre|26|domaines}} de ski alpins isérois sont les suivants : ; [[Oisans]] (massifs des [[Grandes Rousses]] et des [[Massif des Écrins|Écrins]]) : 1. l'Alpe d'Huez Grand Domaine Ski (domaine relié incluant les secteurs suivants : [[Alpe d'Huez]], [[Huez]], [[Vaujany]], [[Oz-en-Oisans]], [[Villard-Reculas]], [[Auris-en-Oisans]], [[Le Freney-d'Oisans]], [[La Garde (Isère)|La Garde]]) ; : 2. [[Les Deux Alpes (station touristique)|les Deux Alpes]] (incluant liaison piste et télésiège avec [[Mont-de-Lans]] et liaison télécabine avec [[Venosc]] ; station notamment célèbre pour son glacier permettant la pratique du [[ski d'été]]) ; : 3. Les Hauts du Col (station haute du [[col d'Ornon]] avec 2 téléskis) ; : 4. Le Plan du Col (en bord de la route peu avant le [[col d'Ornon]] avec 1 téléski) ; ; [[Chaîne de Belledonne|Belledonne]] : 5. [[Chamrousse]] (site des épreuves de ski alpin des [[Jeux olympiques d'hiver de 1968]] ; portes d'entrées Chamrousse 1400, 1650, 1700 et 1750) ; : 6. [[Les Sept Laux (station)|Les Sept Laux]] ([[Prapoutel]], [[Pipay]] et [[Le Pleynet]]) ; : 7. [[Le Collet d'Allevard]] ; : 8. [[Crêts en Belledonne|Domaine alpin du Barioz]] ; ; [[Massif du Taillefer|Taillefer]] : 9. l'[[Alpe du Grand Serre]] ; ; [[Massif du Vercors|Matheysine]] : 10. [[La Motte-d'Aveillans|La Motte-d'Aveillans (Les Signaraux)]] ; : 11. [[Notre-Dame-de-Vaulx]] ; ; [[Massif du Vercors|Vercors]] : 12. [[Saint-Nizier-du-Moucherotte]] ; : 13. [[Lans-en-Vercors#Sport|Lans-en-Vercors]] (Montagnes de Lans) ; : 14. [[Lans-en-Vercors#Sport|Lans-en-Vercors]] (L'Aigle) ; : 15. [[Autrans]] (célèbre pour la [[Foulée blanche]] ; un seul site à [[La Sure]], les téléskis du village ayant été démontés) ; : 16. [[Méaudre]] ; : 17. [[Rencurel (Isère)|Rencurel]] [[Col de Romeyère|(Les Coulmes/Col de Romeyère)]] ; : 18. [[Villard-de-Lans]]/[[Corrençon-en-Vercors]] ; : 19. [[Gresse-en-Vercors#Station de ski|Gresse-en-Vercors]] ; : ; [[Massif de la Chartreuse|Chartreuse]] : 20. [[Saint-Pierre-de-Chartreuse#Station de ski|Saint-Pierre-de-Chartreuse (Le Planolet]]) ; : 21. [[Saint-Hugues-de-Chartreuse|Les Egaux]] ; : 22. [[Col de Porte (Chartreuse)|Col de Porte]] - domaine de la Prairie ; : 23. [[Col de Porte (Chartreuse)|Col de Porte]] - domaine de Chamechaude ; : 24. [[Le Sappey-en-Chartreuse]] ; : 25. [[Saint-Hilaire (Isère)|Saint-Hilaire-du-Touvet]] ; : 26. [[Saint-Bernard (Isère)#.C3.89conomie|Saint-Bernard-du-Touvet]] ([[Col de Marcieu]]). : Le domaine skiable alpin du [[Col du Coq]] a été abandonné pendant plusieurs années, avant que les téléskis y soient finalement démontés. === Festivals === {{section à sourcer|date=décembre 2022}} {{refins|Le département accueille des festivals de renommée mondiale comme la [[Coupe Icare]], un festival de [[vol libre]], comprenant des [[Parapente|parapentistes]], [[Parachutisme|parachutistes]]{{etc.}}, avec notamment toute une journée dédiée à des sauts en [[déguisement]]s plus ou moins farfelus<ref>{{Site officiel|http://www.coupe-icare.org/}} Sur le site coupe-icare.org</ref>.}} À [[Vienne (Isère)|Vienne]], se déroule chaque année, en été, depuis [[1981]], le festival de jazz [[Jazz à Vienne]], avec les plus grands noms du jazz mondial ; en mars-avril le Festival de l'humour ; mi-novembre, le Festival du polar "Sang d'Encre". Le [[Festival Berlioz]] a lieu chaque année à la Côte Saint-André. {{refins|À [[Allemond]] et ses environs, a lieu le « festival de la magie de l'Eau » d'Olle<ref>[http://www.festivals-ra.com/38-Isere/097_FESTIVAL-DE-MAGIE-DE-LA-VALLE-D-EAU-D-OLLE.php Festival international de magie de la vallée d'Olle] Sur le site festivals-ra.com</ref>.}} À l'[[Alpe d'Huez|Alpe-d'Huez]] se déroulent chaque année le [[Festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez|Festival international du film de comédie de l'Alpe-d'Huez]] et le Festival de la Bande dessinée. À Chamrousse a lieu le Chamrousse Adventure Festival en juillet. À Saint-Pierre-de-Chartreuse, les Rencontres Brel, en juillet. À Uriage-les-Bains, le Festival de musiques du monde "Uriage en voix", en septembre. À Grenoble, le [[Festival des Maudits Films]], en janvier, le Festival de la marionnette, en février, le Festival du film sur la Résistance, en mars, les Détours de Babel et Grenoble Gospel Jazz Festival, en avril, le Festival Quartiers Libres, en juin, les Rencontres du jeune théâtre européen, le festival de musique Cabaret Frappé, le festival du court-métrage en plein air, en juillet, le Festival Magicbus en mai, le Festival Holocène, le Festival Musée Électronique, la Fête du Travailleur Alpin en juin, le Noise Fest en juin également, le Festival {{38es}} Rugissants, le Festival international du cirque et la Rencontre du cinéma italien en novembre. Le Festival folklorique de Montseveroux (ORCIV), dernière semaine de juillet et première d'août. Le Festival Musiques en Vercors au mois d'août. Le Festival de la voix soliste de Méaudre en septembre. Le Festival d'humour et de création de Villard-de-Lans en octobre. Le festival du film pour enfants à [[Lans-en-Vercors]] pendant les vacances de Noël. Le Festival international du film "Montagne et Aventure" d'Autrans, en décembre. À Corps, le Festival "Les Nuits Musicales", de fin juillet à mi-août. À Voiron, le Festival de jazz de Voiron, début avril, le Festival des cultures du monde, début juillet. À Mens, le Festival "Mens Alors", de fin juillet à début août. À Saint-Antoine-l'Abbaye, le Festival de musique sacrée de fin juin à fin septembre et festival de théâtre contemporain "Textes en l'air" en juillet. Le festival des randonnées musicales du Ferrand qui a lieu chaque année dernière semaine de juillet et première d'août. À l'[[Alpe d'Huez|Alpe-d'Huez]] se déroule le grand festival Tomorrowland dans sa version hiver : Tomorrowland Winter === Les résidences secondaires === Selon le recensement général de la population du {{date|1|janvier|2008}}, 8,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires. Ce tableau indique les principales communes de l'Isère dont les [[Résidence secondaire|résidences secondaires]] et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008. On peut remarquer que les communes concernées se situent, essentiellement, dans des [[Station de sports d'hiver|stations de sport d'hiver]] : {|class="wikitable sortable" style="text-align:right;" ! style="text-align:left"| Commune ! style="text-align:left"| Population SDC ! style="text-align:left"| Nombre de logements ! style="text-align:left"| Résidences secondaires ! style="text-align:left"| % résidences secondaires |- | style="text-align:left" | [[Chamrousse]] | 466 | {{formatnum:2944}} | {{formatnum:2706}} | {{formatnum:91.92}}% |- | style="text-align:left" | [[Auris]] ([[Auris-en-Oisans]], [[L'Alpe d'Huez|Alpe d'Huez Grand Domaine]]) | 203 | {{formatnum:1130}} | {{formatnum:1017}} | {{formatnum:90.00}}% |- |style="text-align:left"| [[Huez]] ([[L'Alpe d'Huez|Alpe d'Huez Grand Domaine]]) | {{formatnum:1311}} | {{formatnum:5991}} | {{formatnum:5340}} | {{formatnum:89.14}}% |- |style="text-align:left"| [[La Morte]] ([[Alpe du Grand Serre]]) | 147 | 643 | 561 | {{formatnum:87.28}}% |- |style="text-align:left"| [[La Ferrière (Isère)|La Ferrière]] ([[Les Sept Laux (station)|Les Sept Laux]]) | 226 | 858 | 747 | {{formatnum:87.11}}% |- | style="text-align:left" | [[Mont-de-Lans]] ([[Les Deux Alpes (station touristique)|Les Deux Alpes]]) | {{formatnum:1130}} | {{formatnum:4595}} | {{formatnum:3998}} | {{formatnum:87.00}}% |- |style="text-align:left"| [[Oz (Isère)|Oz]] ([[L'Alpe d'Huez|Alpe d'Huez Grand Domaine]]) | 212 | 857 | 743 | {{formatnum:86.90}}% |- |style="text-align:left"| [[Villard-Reculas]] ([[L'Alpe d'Huez|Alpe d'Huez Grand Domaine]]) | 63 | 292 | 252 | {{formatnum:86.29}}% |- |style="text-align:left"| [[Corrençon-en-Vercors]] | 362 | {{formatnum:1082}} | 922 | {{formatnum:85.20}}% |- |style="text-align:left"| [[Venosc]] ([[Les Deux Alpes (station touristique)|Les Deux Alpes]]) | 830 | {{formatnum:2723}} | {{formatnum:2301}} | {{formatnum:84.52}}% |- |style="text-align:left"| [[Les Adrets]] ([[Les Sept Laux (station)|Les Sept Laux]]) | 796 | {{formatnum:1738}} | {{formatnum:1395}} | {{formatnum:80.28}}% |- |style="text-align:left"| [[Gresse-en-Vercors]] | 382 | 971 | 776 | {{formatnum:79.96}}% |- |style="text-align:left"| [[Valjouffrey]] | 135 | 296 | 216 | {{formatnum:73.10}}% |- |style="text-align:left"| [[Vaujany]] ([[L'Alpe d'Huez|Alpe d'Huez Grand Domaine]]) | 319 | 588 | 428 | {{formatnum:72.81}}% |- |style="text-align:left"| [[Villard-de-Lans]] | {{formatnum:4035}} | {{formatnum:5524}} | {{formatnum:3653}} | {{formatnum:66.12}}% |- |style="text-align:left"| [[Château-Bernard]] | 277 | 393 | 256 | {{formatnum:65.09}}% |- |style="text-align:left"| [[Autrans]] | {{formatnum:1681}} | {{formatnum:1904}} | {{formatnum:1126}} | {{formatnum:59.14}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Pierre-de-Chartreuse]] | 950 | {{formatnum:1052}} | 592 | {{formatnum:56.30}}% |- |style="text-align:left"| [[Saint-Pierre-d'Entremont (Isère)|Saint-Pierre-d'Entremont]] | 565 | 527 | 262 | {{formatnum:49.71}}% |- |style="text-align:left"| [[Allemond]] | 880 | 882 | 405 | {{formatnum:45.92}}% |- |style="text-align:left"| [[Lans-en-Vercors]] | {{formatnum:2474}} | {{formatnum:1895}} | 806 | {{formatnum:42.50}}% |- |style="text-align:left"| [[Méaudre]] | {{formatnum:1281}} | 928 | 375 | {{formatnum:40.38}}% |- | style="text-align:left" | [[Allevard]] | {{formatnum:3796}} | {{formatnum:2778}} | 941 | {{formatnum:33.88}}% |- | style="text-align:left" | [[Mens]] | {{formatnum:1421}} | 917 | 258 | {{formatnum:28.17}}% |- | style="text-align:left" | [[Le Bourg-d'Oisans]] | {{formatnum:3377}} | {{formatnum:1896}} | 307 | {{formatnum:16.19}}% |} Sources : * [http://www.insee.fr/fr/recensement/page_accueil_rp.htm Source INSEE], chiffres au 01/01/2008. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Isère | wikinews = Catégorie:Isère }} === Articles connexes === {{colonnes|taille=20|1= * [[Arrondissements de l'Isère]] * [[Liste des cantons de l'Isère]] * [[Liste des intercommunalités de l'Isère]] * [[Liste des communes de l'Isère]] * [[Liste des anciennes communes de l'Isère]] * [[Liste des députés de l'Isère]] * [[Liste des sénateurs de l'Isère]] * [[Liste des conseillers généraux de l'Isère]] * [[Liste des préfets de l'Isère]] * [[Département français]] * [[Liste de ponts de l'Isère]] * [[Réseau routier de l'Isère]] * [[AD Isère Drac Romanche]] * [[Liste de films tournés dans l'Isère]] * [[Volontaires nationaux pendant la Révolution#Isère|Volontaires nationaux de l'Isère pendant la Révolution]] * [[Liste des églises de l'Isère]] }} === Liens externes === * [http://www.isere.pref.gouv.fr/ Préfecture de l'Isère] * [https://www.isere.fr/ Site du conseil départemental de l'Isère] {{Liens}} {{Palette|Auvergne-Rhône-Alpes|Découpage administratif de Auvergne-Rhône-Alpes|Départements et métropole à statut de collectivité territoriale français}} {{Portail|Isère|Alpes}} {{DEFAULTSORT:Isere (departement)}} [[Catégorie:Isère| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Indon%C3%A9sie
Indonésie
{{coord|-5|120|format=dec|region:IDN_type:landmark_scale:5000000| display=title}} {{En-tête label|AdQ|année=2009}} {{Infobox Pays | nom_français = République d'Indonésie | nom_local1 = {{langue|id|Republik Indonesia}} | nom_local2 = <!-- {{langue|kaw|Nusantara}} Nusantara est le nom de la future capitale qui remplacera Jakarta --> | langue1 = id | langue2 = kaw | image_drapeau = Flag of Indonesia.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Indonésie | image_blason = National emblem of Indonesia Garuda Pancasila.svg | lien_blason = Armoiries de l'Indonésie | image_carte = Indonesia (orthographic projection).svg | image_carte2 = Indonesia, administrative divisions - fr - monochrome.svg | devise = [[Bhinneka Tunggal Ika]] | langue_devise = [[kawi]] | transcription_devise = Unité dans la diversité | fête_nationale = {{date-|17 août}} | fête_evt = [[Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie|Proclamation d'Indépendance]] vis-à-vis des [[Pays-Bas]] et du [[Japon]] ({{date-|1945}}) | type_langues = [[Langue officielle]] | langues_officielles = [[Indonésien]] | capitale = [[Jakarta]] <!-- Le changement de capitale vers Nusantara a été annoncé mais ne sera effectif qu'en 2024. Ne pas modifier par anticipation --> | coordonnées_capitale = {{coord|6|10|5|S|106|49|7|E}} | lien_villes = Liste de villes d'Indonésie | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Jakarta]] | type_gouvernement = [[République]] [[État unitaire|unitaire]] à [[régime présidentiel]]<ref>{{Lien web |titre=Indonésie (l'), f. *Nom officiel* : République d'Indonésie… |url=http://typo.mondediplo.net/messages/1089 |site=typo.mondediplo.net |consulté le=2021-01-11}}</ref> | titres_dirigeants = [[Liste des présidents de la République d'Indonésie|Président]] | noms_dirigeants = [[Joko Widodo]] | titre_dirigeant2 = [[Vice-président d'Indonésie|Vice-président]] | nom_dirigeant2 = [[Ma'ruf Amin]] | titre_dirigeant3 = [[Cabinet de la République d'Indonésie|Cabinet]] | nom_dirigeant3 = [[Cabinet Indonésie En avant|Indonésie En avant]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée délibérative du peuple]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Conseil représentatif des régions]]<br>[[Conseil représentatif du peuple]] | superficie_rang = 15 | superficie_totale = 1904569 | pourcentage_eau = 4,88 %<ref name="CIA">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/indonesia/#people-and-society |site=www.cia.gov |consulté le=2021-01-28}}.</ref> | population_rang = 4 | population_totale = 270203917 | population_année = 2020<ref name="bps2020">{{lien web|url=https://www.bps.go.id/website/materi_ind/materiBrsInd-20210121151046.pdf|format=PDF|page=9|éditeur=[[Statistics Indonesia]]|titre=Hasil Sensus Penduduk 2020|langue=id|date=21 Janvier 2021|consulté le=21 janvier 2021}}</ref> | type_indépendance = Proclamée<br>&nbsp;- Reconnue | pays_indépendance = {{Pays-Bas}} | date_indépendance = {{date-|17|août|1945}}<br>{{date-|27|décembre|1949}} | gentilé = [[Indonésiens|Indonésien]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|3995.064|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 12,02 %<ref name="IMF">{{en}} ''[https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report]'', consulté le 28 juillet 2022.</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{7e}} | PIB = {{augmentation}} {{unité|1289.295|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,70 %<ref name="IMF" /> | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{16e}} | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|14534.953|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 10,95 %<ref name="IMF" /> | PIBHAB_année = 2022 | monnaie = ''[[Roupie indonésienne]]'' | code_monnaie = IDR | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.705}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{114e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.585}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{87e}} | Gini = {{augmentation négative}} 37,9 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2021 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.444}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{110e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:28.2}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{164e}} | fuseau_horaire = +7 à +9 | hymne_national = [[Indonesia Raya (hymne national)|Indonesia Raya]] | langue_hymne = [[indonésien]] | traduction_hymne = Grande Indonésie | audio_hymne = Indonesia Raya instrumental.ogg | domaine_internet = [[.id]] | iso3166-1 = IDN, ID | indicatif_téléphonique = 62 | PIBV_année = 2014 | PIBV = {{augmentation}} {{unité|8568115.600|milliards}} de [[Roupie indonésienne|IDR]]<br>+ 5,02 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|4690.749|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 7,67 % | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br/>{{augmentation négative}} {{nombre|7915729.891|milliards}} de [[Roupie indonésienne|IDR]]<br/>+ 8,90 %<br>'''Relative :'''<br>{{diminution positive}} {{formatnum:42.707}}% du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br>- 0,28 % | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 6,0 % de la pop.active<br>- 7,55 % | organisations_internationales = [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]]{{-}}[[Commission internationale du riz|CIR]]{{-}}[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[Global Green Growth Institute|GGGI]]{{-}}[[Groupe de Cairns]]{{-}}[[G33]]{{-}}[[Groupe des quinze|G15]] | note = }} L’'''Indonésie''', en forme longue la '''république d'Indonésie''' (en [[indonésien]] {{langue|id|''Indonesia''}} et {{langue|id|''Republik Indonesia''}}) est un [[liste des États transcontinentaux|pays transcontinental]] principalement situé en [[Asie du Sud-Est]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Indonesia {{!}} History, Flag, Map, Capital, Language, Religion, & Facts {{!}} Britannica |url=https://www.britannica.com/place/Indonesia |site=www.britannica.com |date=2023-08-16 |consulté le=2023-08-18}}</ref>. Avec, comptabilisées à ce jour, [[Liste des îles d'Indonésie|{{unité|17000|îles}}]], dont 922 habitées<ref name="CIA" />, il s'agit du plus grand [[archipel]] au monde<ref>{{Loi |type=Law |index=9 |date=1996 |article=Explanatory notes of Law 9/1996 |legislature=People's Representative Council |title=Undang-undang RI Nomor 9 Tahun 1996 tentang Perairan Indonesia |trans-title=Law No 9/1996 on Maritime Territory of Indonesia |page= |url=https://peraturan.bpk.go.id/Home/Details/46096/uu-no-6-tahun-1996 |language=id}}</ref>{{,}}<ref name="Jumlah Pulau di indonesia">{{article|url= https://economy.okezone.com/read/2020/02/10/470/2166263/hingga-desember-2019-indonesia-miliki-17-491-pulau|titre= Hingga December 2019, Indonesia Miliki 17.491 Pulau|date=2020-02-10|périodique=okezone.com|langue=id|consulté le=2020-07-05}}</ref>. Avec une population estimée à {{nobr|270 millions}} de personnes, composée de plus de {{nombre|1300 groupes}} ethniques et parlant plus de {{nobr|700 langues}}, c'est le [[Liste des pays par population|quatrième pays le plus peuplé]] au monde et le premier pays à majorité [[islam|musulmane]] pour le nombre de croyants. L'Indonésie est une [[république]] dont la [[capitale]] est [[Jakarta]], et qui doit être transférée dans une nouvelle ville nommée [[Nusantara (ville)|Nusantara]], sur l'île de [[Bornéo]], à partir de 2024. Dans les premiers siècles av. J.-C., l'archipel indonésien est une importante région d'échanges avec l'[[Inde]] et la [[Chine]] au cœur d'un réseau centré sur le [[Fou-nan]]. Les chefs de ces cités portuaires indonésiennes adoptent des modèles culturels, religieux et politiques indiens. À partir du {{s-|VII}}, le centre des échanges se déplace vers le royaume de [[Sriwijaya]] dans le sud de [[Sumatra]]. Le {{s-|VIII}} voit se développer dans le centre de Java une [[culture du riz]] prospère qui permet à différents royaumes de bâtir de grands monuments religieux. C'est le début de la [[période classique indonésienne]]. Avec le déclin de la [[route de la soie]], le [[détroit de Malacca]] devient un carrefour maritime majeur pour le commerce entre l'Indonésie et la Chine d'une part et l'Inde et le [[Moyen-Orient]] d'autre part. L'archipel indonésien est intégré à un réseau commercial international bientôt dominé par des marchands musulmans. Les princes des ports se convertissent progressivement à l'islam. Au {{s-|XVI}}, l'âge des [[Grandes découvertes]], les puissances européennes cherchent à accéder directement aux [[Moluques]], région productrice d'[[épice]]s. En 1511, les [[Royaume de Portugal|Portugais]] de [[Goa]] conquièrent Malacca et s'y établissent. Les [[Provinces-Unies|Néerlandais]] les chassent en 1605. Au {{s-|XVII}}, ils éliminent leur rival dans l'Est de l'archipel, dans ce qui deviendra le [[royaume de Gowa]], et s'établissent à Java. L'île est minée par les guerres de succession du [[Ancien royaume de Mataram|royaume de Mataram]] qui cède peu à peu une partie de ses territoires aux Néerlandais. Au {{s-|XIX}}, les colonisateurs peuvent commencer l'exploitation économique de l'île et imposer leur loi au reste de l'archipel. Un mouvement national naît au début du {{s-|XX}}. En 1945, [[Soekarno]] et [[Mohammad Hatta]] [[Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie|proclament l'indépendance de l'Indonésie]]. Les années 1950 sont marquées par de nombreux mouvements [[Séparatisme|séparatistes]]. À la suite des événements de 1965-66, le général [[Soeharto]] prend le pouvoir. Il démissionne en 1998, ce qui permet au pays d'entamer le début d'un processus de [[démocratisation]]. À travers ses nombreuses îles, l'Indonésie comprend de nombreux groupes distincts culturellement, linguistiquement et religieusement. Les [[Javanais]] forment la population la plus représentée sur le plan du nombre et de l'influence politique. En tant qu'[[État unitaire]] et en tant que [[nation]], l'Indonésie a développé une identité commune en définissant une langue nationale appelée « [[indonésien]] » (qui est une des formes du [[malais (langue)|malais]]), et en respectant sa diversité et le pluralisme religieux au sein de sa majorité musulmane. Malgré sa forte population et ses régions densément peuplées, l'Indonésie comporte de vastes zones sauvages, ce qui donne au pays une grande [[biodiversité]] même si ce patrimoine régresse à cause d'activités humaines en forte augmentation. {{sommaire|niveau=2}} == Étymologie == Le nom « Indonésie » est un [[néologisme]] tiré des mots [[Grec ancien|grecs]] ''Indos'', signifiant « Indien », et ''nêsos'', signifiant « île »<ref>Louis Deroy et Madeleine Mulon, ''Dictionnaire de noms de lieux'', Éditions Le Robert, Paris, 1992.</ref>. Ce nom date du {{s-|XIX}}, bien avant la formation de l'Indonésie indépendante<ref name="indoety">{{id}} Irfan Anshory, ''[http://www.pikiran-rakyat.com/cetak/0804/16/0802.htm Asal Usul Nama Indonesia]'', Pikiran Rakyat, 16 août 2004.</ref>. En 1850, l'[[ethnologie|ethnologue]] anglais George Earl crée le terme « ''Indu-nesians'' » pour désigner les habitants des archipels indonésien et [[Philippines|philippin]] ainsi que ceux de la [[Péninsule Malaise|péninsule de Malacca]]. Un de ses étudiants, [[James Richardson Logan]], utilise le nom « Indonésie » comme synonyme d'« archipel indien »<ref name="JIAEA_1">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=George S.W. Earl |titre=On The Leading Characteristics of the Papuan, Australian and Malay-Polynesian Nations |éditeur=Journal of the Indian Archipelago and Eastern Asia (JIAEA) |année=1850}}, page 119.</ref>{{,}}<ref name="JIAEA_3">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=James Richardson Logan |titre=The Ethnology of the Indian Archipelago: Embracing Enquiries into the Continental Relations of the Indo-Pacific Islanders |éditeur=Journal of the Indian Archipelago and Eastern Asia (JIAEA) |année=1850}}, pages 252-347.</ref>. Néanmoins, les universitaires néerlandais écrivant sur les [[Indes orientales néerlandaises]] n'étaient pas très enclins à utiliser le nom « Indonésie ». Ils utilisent plus volontiers les termes d'« Archipel malais » (''Maleische Archipel''), « Indes orientales néerlandaises » (''Nederlandsch Oost Indië'' raccourci par ''Indië''), ''de Oost'' (« l'Est ») ou encore ''Insulinde'' (terme introduit en 1860 dans le roman ''[[Max Havelaar (roman)|Max Havelaar]]'' de [[Multatuli]] où le colonialisme néerlandais est critiqué)<ref name="Origin">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Justus M. van der Kroef |titre=[http://links.jstor.org/sici?sici=0003-0279%28195107%2F09%2971%3A3%3C166%3ATTIIOA%3E2.0.CO%3B2-5 The Term Indonesia: Its Origin and Usage] |éditeur=Journal of the American Oriental Society vol. 71 {{numéro|3}} |année=1850}}, pages 166-171.</ref>. À partir de 1900, le nom « Indonésie » est utilisé de manière commune par les universitaires aussi bien étrangers que néerlandais et également par les groupes nationalistes indonésiens<ref name="Origin" />. [[Adolf Bastian]], de l'université de Berlin, popularisa le nom dans les milieux universitaires néerlandais à travers son livre ''Indonesien oder die Inseln des Malayischen Archipels, 1884-1894''. Le premier Indonésien à utiliser le nom « Indonésie » est le journaliste [[Ki Hajar Dewantara]] lorsqu'il établit un bureau de presse aux [[Pays-Bas]] sous le nom d{{'}}''Indonesisch Pers-bureau'' en 1913<ref name="indoety" />. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Indonésie}} === Préhistoire === [[File: Sangiran 17-02.JPG|vignette|left|La réplique du crâne de l'[[Homme de Java]], découverte à l'origine à [[Sangiran]], dans le centre de Java]] Des restes fossilisés d’''[[Homo erectus]]'', connus sous le nom d'[[homme de Java]], suggèrent que l'archipel indonésien était peuplé il y a {{nobr|2 millions}} d'années<ref>{{en}} G. Pope, ''Recent advances in far eastern paleoanthropology'', ''Annual Review of Anthropology'' vol. 17, 1988, pages 43-77.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur= G. Pope|titre=Evidence on the Age of the Asian Hominidae|périodique=Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America| volume= 80|numéro=16|date= 15 août 1983| page= 4988-4992}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{pdf}} J.P. de Vos et P.Y. Sondaar, ''[http://www.sciencemag.org/cgi/reprint/266/5191/1726.pdf Dating hominid sites in Indonesia]'', ''[[Science (revue)|Science]]'' vol. 266 {{numéro|16}}, 9 décembre 1994.</ref>. Sur l'île de [[Florès]] fut retrouvée une espèce supposée d'hominidés aujourd'hui disparus : l'[[Homme de Florès]] (''Homo floresiensis''). À l'époque de la [[glaciation de Würm]], le niveau des mers est plus bas qu'aujourd'hui et la partie occidentale de l'archipel indonésien, qui fait partie du [[plateau continental]] appelé "[[Sunda (géologie)|Sunda]]", est à cette époque reliée au continent asiatique. L'Indonésie est alors le lieu de passage des migrations qui, de {{nobr|70000 à 40000 ans}} [[avant le présent]], vont de l'Asie vers l'Australie. Plus tard, d'autres migrations ont lieu d'Australie vers ce qui est aujourd'hui la Nouvelle-Guinée, car les deux forment un plateau continental appelé "[[Sahul]]". Les migrations de population de [[langues austronésiennes]], qui forment la majorité de la population moderne, commencent vers [[Années 2000 av. J.-C.|2000 {{av JC}}]] depuis [[Taïwan]] vers les Philippines. Vers [[Années 1500 av. J.-C.|1500 {{av JC}}]], d'autres migrations austronésiennes commencent vers l'Indonésie et le Pacifique<ref>Taylor (2003), pages 5-7.</ref>. === Premiers royaumes === [[File:Panoramic views of Borobudur.jpg|vignette|[[Temple de Borobudur|Borobudur]], le plus grand temple bouddhiste du monde.]] [[Fichier:Borobudur ship.JPG|vignette|La navigation et le commerce façonnèrent l'histoire de l'Indonésie (bas-relief à Borobudur réalisé aux alentours de l'an 800).]] La position stratégique de l'Indonésie comme carrefour maritime favorise les liens entre les îles et le commerce avec l'Inde et la Chine<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jean Gelman Taylor |titre=Indonesia |éditeur=Yale University Press, Londres |isbn=0-300-10518-5}}, pages 15-18.</ref>. Au {{s-|I}} de notre ère, l'ouest de l'Indonésie fait partie d'un réseau d'états portuaires qui commercent entre eux et avec l'Inde et la Chine. C'est ainsi que le [[Giroflier|clou de girofle]], apporté en [[Inde]] par des commerçants de l'archipel indonésien et de là, acheminé au Moyen-Orient, est connu dès l'[[Antiquité]]. Le centre de réseau est alors le royaume du [[Fou-nan]], situé dans le sud de l'actuel Viêt Nam. Le déclin du Fou-nan déplace le centre de ce réseau vers le sud de Sumatra. Au {{s-|VII}}, la cité de [[Sriwijaya]] connaît un essor important grâce à son contrôle du commerce maritime dans le [[détroit de Malacca]]<ref>Taylor (2003), pages 22-26.</ref>{{,}}<ref>Ricklefs (1991), page 3.</ref>. Le commerce a depuis cette époque fondamentalement façonné l'histoire indonésienne<ref>Taylor (2003), pages 3, 9, 10-11, 13, 14-15, 18-20, 22-23.</ref>{{,}}<ref>Vickers (2005), pages 18-20, 60, 133-134.</ref>. Dans le centre de [[Java (île)|Java]], des conditions idéales pour l'agriculture et la maîtrise de la technique des [[rizière]]s dès le {{s-|VIII}} permettent le développement d'une riziculture prospère<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jean Gelman Taylor |titre=Indonesia |éditeur=Yale University Press, Londres |isbn=0-300-10518-5}}, pages 8-9.</ref>. Entre les {{s2-|VIII|X}}, les souverains du centre de Java, dont les plus connus sont les dynasties [[Sailendra]], bouddhiste, et [[Sanjaya]], hindouiste, parviennent à la fois à respecter l'autonomie des villages et à construire de grands monuments religieux comme le temple bouddhiste de [[Temple de Borobudur|Borobudur]] et le complexe religieux hindouiste de [[Temple de Prambanan|Prambanan]]. On est dans ce que l'on appelle la « [[période classique indonésienne]] ». À la fin du {{s-|X}}, le centre du pouvoir s'est déplacé du centre à l'est de Java. Là aussi, une agriculture prospère fait de l'île le grenier à riz de l'archipel, assurant la puissance des royaumes successifs de [[royaume de Kediri|Kediri]], [[royaume de Singasari|Singasari]] et finalement [[Majapahit]], fondé à la fin du {{s-|XIII}}. Sous le règne de [[Hayam Wuruk]] (règne 1350-89), ce dernier est la puissance dominante de l'archipel. Cette période est souvent mentionnée comme étant « l'âge d'or » de Java<ref>{{en}} Peter Lewis, « The Next Great Empire », ''Futures'' vol. 14 {{numéro|1}}, 1982, pages 47-41.</ref>. === Royaumes musulmans === Les marchands musulmans de Perse, d'Inde et de Chine abordent dans les ports de l'archipel indonésien. Sans doute au {{s-|XIII}}, des princes du nord de Sumatra se convertissent à l'islam, désireux de s'intégrer dans ce réseau commercial<ref name="Ricklefs314">Ricklefs (1991), pages 3-14.</ref>. Majapahit commerçait avec des royaumes musulmans indiens, comme celui de [[Gaur (Inde)|Gaur]]. Des tombes musulmanes datées du {{s-|XIV}}, situées dans un cimetière sur le site de [[Trowulan]] et portant un symbole du royaume hindou-bouddhique de Majapahit surnommé "Soleil de Mahapahit", suggèrent que des personnages importants du royaume, sans doute membres de la famille royale, se convertissent à l'islam. L'essor du commerce à l'intérieur même de l'archipel se traduit par la diffusion de l'islam<ref name="Ricklefs1214">Ricklefs (1991), pages 12-14.</ref>. Les {{s2-|XV|XVI}} voient ainsi l'essor des États côtiers musulmans, dont le plus prospère est [[Malacca (État)|Malacca]] sur la [[péninsule Malaise]], qui devient le plus grand port d'Asie du Sud-Est. À Java, les principautés de la côte nord, le ''[[Pasisir]]'', certaines fondées par des [[Chinois d'Indonésie|Chinois]] musulmans, s'affranchissent peu à peu de leurs suzerains hindou-bouddhiques de Majapahit. Le plus puissant d'entre eux est [[Demak]]. À la fin du {{s-|XVI}}, une nouvelle puissance du centre de Java, le [[Ancien royaume de Mataram|royaume de Mataram]], entreprend la conquête de ces cités portuaires musulmanes. Il oblige les cités côtières à détruire leur flotte et interdit le commerce maritime. Ce royaume se proclame l'héritier de Majapahit<ref name="Ricklefs1214" />. Sous Mataram s'épanouit une culture de cour dont les références continuent d'être les modèles représentés par les grandes épopées indiennes du [[Mahabharata]] et du [[Ramayana]]. Dans la partie orientale de Java, la [[principauté de Blambangan]] échappe au contrôle de Mataram et est vassale de Bali. Ces princes, [[hindouisme|hindouistes]], seront contraints en 1770 de se convertir à l'islam par les Hollandais, soucieux de soustraire l'est de Java à l'influence balinaise<ref>Ricklefs (1991), page 99.</ref>. Au {{s-|XVII}}, dans le nord de Sumatra, sous le règne d'[[Iskandar Muda]], le [[sultanat d'Aceh]] entreprend la conquête des régions côtières de l'île, aussi bien de l'est sur le détroit de Malacca, que de l'ouest sur l'océan Indien. Dans l'est de l'archipel, sous le [[sultan Hasanuddin]], le [[royaume de Gowa]], dont les souverains se sont convertis à l'islam en 1605, soumet l'une après l'autre chaque principauté du sud de Sulawesi. === Déclin des royaumes indonésiens et essor de la puissance néerlandaise === [[Fichier:Andries Beeckman - The Castle of Batavia.jpg|vignette|Batavia, Indes orientales néerlandaises, 1661.]] Les [[Portugal|Portugais]], qui ont pris [[Goa]] en Inde en 1510, conquièrent Malacca en 1511. Ils sont dirigés par [[Francisco Serrão]] et cherchent à monopoliser les sources de [[noix de muscade]], de [[Giroflier|clou de girofle]] et de [[cubèbe]] dans les [[Moluques]]<ref name="RICKLEFSp24">Ricklefs (1991), pages 22-24.</ref>. Ils signent dans le port de [[Kalapa]] un [[traité d'alliance luso-sundanais|traité de paix]] avec le royaume [[sunda]]nais de [[Royaume de Pajajaran|Pajajaran]]<ref>{{id}} {{Ouvrage |titre=Sumber-sumber asli sejarah Jakarta, Jilid I: Dokumen-dokumen sejarah Jakarta sampai dengan akhir abad ke-16 |éditeur=Cipta Loka Caraka |année=1999}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Herwig Zahorka |titre=The Sunda Kingdoms of West Java, From Tarumanagara to Pakuan Pajajaran with Royal Center of Bogor, Over 1000 Years of Propsperity and Glory |éditeur=Yayasan Cipta Loka Caraka |année=2007}}.</ref>. S'appuyant sur leur base de Malacca, ils passent des alliances avec les princes [[moluquois]] et établissent des postes de commerce, des forts et des missions dans les Moluques, principalement sur [[Ambon (Indonésie)|Ambon]], [[Ternate (Indonésie)|Ternate]] et les [[îles Solor]]. En 1575, ils sont expulsés du [[sultanat de Ternate]]. [[Fichier:VOC.svg|vignette|redresse|left|[[Monogramme]] de la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]]]] En 1596, l'explorateur néerlandais [[Cornelis de Houtman]] parvient avec une flottille à [[Sumatra]] et [[Banten (ville)|Banten]]. Alors que les chroniques [[Orangisme (Provinces-Unies)|orangistes]] font d'emblée de cette expédition le début de l'aventure hollandaise en Indonésie, les sources malaise et javanaise ne font pratiquement pas mention de cette rencontre qui offre peu d'intérêt de leur côté, ce qui souligne la vision européocentriste de ces expéditions<ref>[[Romain Bertrand]], ''L'Histoire à parts égales. Récits d'une rencontre Orient-Occident ({{sp-|XVI|-|XVII|s}})'', Paris, Le Seuil, 2011</ref>. En 1602, le parlement [[Pays-Bas|néerlandais]] donne à la [[Compagnie néerlandaise des Indes orientales]] (VOC) le monopole des activités commerciales et coloniales en Indonésie, prenant ainsi à revers le pouvoir hispanique de [[Philippe II (roi d'Espagne)|Philippe {{II}} d'Espagne]] sur son côté asiatique. À partir de 1605, ils expulsent les Portugais d'Ambon, des [[Moluques du Nord]] et des [[îles Banda]]<ref name="MILLER_XV">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=George Miller |titre=To The Spice Islands and Beyond: Travels in Eastern Indonesia |éditeur=Oxford University Press, New York |année=1996 |isbn=967-65-3099-9}}, page 15.</ref>. Les Portugais restent établis au [[Timor oriental]] mais laissent aux Moluques une certaine influence culturelle (langue, arts). En 1619, la VOC <u>conquiert la ville de [[Jakarta]], à l'ouest de Java, où ils fondent la ville de [[Batavia (Indes néerlandaises)|Batavia]] (aujourd'hui Jakarta)</u>{{style}}. La Compagnie prend le contrôle de la politique javanaise et combat le [[sultanat de Mataram]] et le [[sultanat de Banten]]. Elle parvient, contrairement aux Portugais, à contrôler le commerce d'épices dans l'archipel. Elle utilisa la division des petits royaumes javanais pour s'établir de manière permanente dans ce qui devint l'une des plus riches possessions coloniales du monde<ref name="Ricklefs2226">Ricklefs (1991), pages 22-26.</ref>. Dans la deuxième moitié du {{s-|XVII}}, après la mort du [[Sultan Agung]], Mataram est miné par les guerres de succession et doit céder petit à petit des territoires aux Hollandais. Ceux-ci défont Gowa en 1664 et contrôlent désormais l'est de l'archipel. À la fin du {{s-|XVIII}}, la VOC contrôle également toute la côte nord de Java. [[Fichier:Batavia tea warehouse.jpg|vignette|Fabrique de thé à [[Batavia (Indes néerlandaises)|Batavia]] dans les années 1860.]] En 1800, la VOC est dissoute pour banqueroute. De 1808 à 1811, [[Herman Willem Daendels]] devient gouverneur-général des [[Indes orientales néerlandaises]], nommé par [[Louis Bonaparte]], roi de Hollande, et réforme l'administration coloniale. En 1811, les Britanniques occupent les Indes néerlandaises, presque pacifiquement, car les militaires néerlandais sur place, refusent la domination française du royaume des Pays-Bas, et l'Europe des Bonaparte. Le britannique [[Thomas Stamford Raffles]] devient lieutenant-gouverneur de Java de 1811 à 1814. En 1824, par le [[traité de Londres (1824)|traité de Londres]] entre les Britanniques et les Néerlandais, le contrôle des territoires revendiqué au sud de [[Singapour]] revient aux Néerlandais. Le [[monde malais]] se retrouve divisé en deux. Entre 1825 et 1830, la [[guerre de Java]] met aux prises le gouvernement colonial avec une partie de l'aristocratie javanaise, dirigée par le prince [[Diponegoro]]. Celle-ci prend fin grâce à l'arrestation de Diponegoro. Les Hollandais peuvent alors mettre en place le ''[[cultuurstelsel]]'', un système d'agriculture forcée orienté vers les cultures commerciales. Ce système enrichit considérablement les Pays-Bas. Les paysans indonésiens sont alors obligés, {{nobr|60 jours}} par an, de travailler pour le gouvernement. Le système sera aboli en 1870. En 1901, les Néerlandais lancent ce qu'ils nomment la [[politique éthique des Pays-Bas en Indonésie|politique éthique]]. Elle inclut des réformes politiques mineures et l'éducation des populations indigènes. La paix à Java permet également aux Hollandais de soumettre progressivement les différents [[État princier d'Indonésie|États princiers]] du reste de l'archipel, à Sumatra, dont notamment le [[sultanat d'Aceh]], mais aussi à Bornéo et dans les [[Petites îles de la Sonde]]. En 1908, la fin de la conquête de [[Bali]] et de la [[guerre d'Aceh]] parachève la formation des Indes néerlandaises. Contrairement aux autres puissances coloniales, les Néerlandais ont peu laissé d'héritage linguistique dans leur colonie, au point qu'actuellement pas un Indonésien sur dix mille ne pratique le néerlandais. Cependant certains mots néerlandais sont passés dans la langue indonésienne (comme « wortel » : carotte, du néerlandais ''wortel'', ou « koran » : journal, du néerlandais ''krant''). === Mouvement national === On considère que la création, cette même année, du ''[[Budi Utomo]]'' par de jeunes nobles javanais marque le début du mouvement national indonésien. Un « Serment de la Jeunesse » est prononcé en 1928, émettant le vœu de créer une patrie indonésienne. Le débarquement en 1942 des [[Japon]]ais dans les Indes orientales néerlandaises en pleine [[Seconde Guerre mondiale]] est accueilli par la majorité du mouvement nationaliste avec l'espoir d'obtenir l'indépendance. === Seconde Guerre mondiale === Le 8 décembre 1941, le Japon, État faisant partie de l’[[Axe Rome-Berlin-Tokyo|Axe]], envahit l’Indonésie alors que les Pays-Bas sont envahis par l’Allemagne. La politique d’occupation du Japon oblige d’après un rapport tardif de l’ONU à {{nobr|4 millions}} d’indigènes d’être employés dans des travaux forcés comme le « [[Ligne Siam-Birmanie|chemin de fer de la mort]] ». Quant aux colons néerlandais, métis ou autre ressortissants occidentaux, ils furent déportés dans des camps où le taux de mortalité était de 25 %. À la fin de la guerre, 10 % des {{unité|350000 occidentaux}} (principalement Néerlandais) moururent{{ref nec}}. === Indépendance === [[Fichier:Soekarno.jpg|vignette|redresse|[[Soekarno]], le premier président de l'Indonésie.]] Durant la plus grande partie de la période coloniale, le contrôle néerlandais était réduit. C'est seulement au début du {{s-|XX}} que la domination néerlandaise s'étendit dans les frontières actuelles de l'Indonésie. L'[[invasion des Indes orientales néerlandaises|invasion du territoire]] puis son occupation par les Japonais lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], dont les pertes humaines sont estimées à quatre millions de morts, mit fin à cette domination et encouragea le mouvement pour l'indépendance de l'Indonésie autrefois étouffé<ref>{{en}} Gert Oostindie et Bert Paasman, ''[http://muse.jhu.edu/journals/eighteenth-century_studies/v031/31.3oostindie.html Dutch Attitudes towards Colonial Empires, Indigenous Cultures, and Slaves]'', 1998, ''Eighteenth-Century Studies'' vol.31 {{numéro|3}}, pages 349-355.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=M.C. Ricklefs |titre=History of Modern Indonesia Since c.1300 |éditeur=MacMillan (deuxième édition) |année=1993 |isbn=0-333-57689-6}}.</ref>. Deux jours après la [[capitulation du Japon]], le {{date-|17|août|1945}}, [[Soekarno]] et [[Mohammad Hatta]] [[Proclamation de l'indépendance de l'Indonésie|proclament l'indépendance du pays]] et deviennent respectivement le premier président et le premier vice-président du pays. Les Pays-Bas tentent alors de rétablir leur pouvoir provoquant une lutte diplomatique, un conflit armé et une révolution sociale appelée ''[[Révolution nationale indonésienne|Revolusi]]''. Cette période s'achève le {{date-|27|décembre|1949}} avec la création de la [[république des États-Unis d'Indonésie]], les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance partielle du pays. Le {{date-|17|août|1950}}, le gouvernement proclame le retour à l'[[état unitaire]]. La [[Nouvelle-Guinée occidentale]] ne sera incorporée à la nouvelle république d'Indonésie qu'en 1962 à la signature de l'[[accord de New York]]<ref>{{en}} Charles Bidien, ''[http://links.jstor.org/sici?sici=0362-8949%2819451205%2914%3A24%3C345%3AITI%3E2.0.CO%3B2-S Independence the Issue]'', 5 décembre 1945, ''Far Eastern Survey'' vol.14 {{numéro|24}}, pages 345-348.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[http://www.globalsecurity.org/military/world/war/indo-inde.htm Indonesian War of Independence]'', GlobalSecurity.org.</ref>. === Période Soekarno === Les années 1950 sont marquées par de nombreuses rébellions séparatistes : ''[[Darul Islam]]'' pour la création d'un état islamique en Indonésie, la constitution de la [[république des Moluques du Sud]], les mouvements de la [[Permesta]] à [[Sulawesi du Nord]] et du [[Gouvernement révolutionnaire de la République d'Indonésie|PRRI]] à [[Sumatra occidental]]. En 1955 se tiennent les premières élections parlementaires. En 1957, Soekarno dissout l'assemblée constituante issue des élections de 1955 et établit la « démocratie dirigée ». En 1955 se tient également la [[conférence de Bandung]]. L'Indonésie est un des plus fervents défenseurs du principe de [[Mouvement des non-alignés|non-alignement]] et d'indépendance du [[tiers monde]]. Soekarno est obligé de composer avec deux formations importantes dans les pays : les [[forces armées indonésiennes|forces militaires]] et le [[parti communiste indonésien]] (''PKI'')<ref>Ricklefs (1991), pages 237-280.</ref>. Au cours des années 1960 Soekarno infléchit sa politique vers le communisme en instituant le principe du Nasakom. [[Fichier:Soeharto.jpg|vignette|redresse|[[Soeharto]] prend le pouvoir en 1966 et le garde plus de {{nobr|30 ans}}.]] === Période Soeharto === {{Article connexe|Massacres de 1965-1966 en Indonésie|Invasion indonésienne du Timor oriental|Conflit en Papouasie occidentale}} Dans les années 1960, les tensions montent dans la population, et plus encore dans l'armée entre conservateurs et procommunistes. Le {{1er}} octobre au matin, un officier de la garde présidentielle, le lieutenant-colonel Oentoeng, annonce qu'un complot fomenté par l'armée contre Soekarno a été déjoué. La nuit précédente, six des principaux généraux de l'[[armée de terre indonésienne]] ont été tués sur la base aérienne de [[Aéroport Halim-Perdanakusuma|Halim]]. Le général [[Soeharto]], qui commande le corps du {{Lien|trad=Kostrad|fr=Kostrad|texte=Kostrad}}, organise la répression contre ce que l'Armée de terre va s'empresser d'appeler ''GErakan September TigAPUluh'', c'est-à-dire le « [[Mouvement du 30 septembre 1965 en Indonésie|Mouvement du 30 septembre 1965]] » (sur lequel est créé l'[[Acronymie|acronyme]] évocateur de ''Gestapu''). Soeharto ordonne la dissolution du ''PKI'', que l'armée accuse d'avoir organisé la tentative de coup d'État<ref>Friend (2003), pages 107-109.</ref>{{,}}<ref>Ricklefs (1991), pages 280-283, 284, 287-290.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''Shadowplay'', documentaire télévisé de Chris Hilton, 2001, Vagabond Films and Hilton Cordell Productions.</ref>. La thèse du complot communiste a plus tard été démontée par des universitaires américains se basant entre autres sur des rapports de la [[Central Intelligence Agency|CIA]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Benedict R.|nom1=Anderson|prénom2=Ruth|nom2=McVey|titre=What Happened in Indonesia?|périodique=The New York Review|date=1978-06-01|issn=0028-7504|lire en ligne=https://www.nybooks.com/articles/1978/06/01/what-happened-in-indonesia/|consulté le=2014-06-12}}</ref>. Ils suggèrent au contraire que Soeharto était dans la confidence du coup d'État qu'il a lui-même réprimé. Rapidement le parti communiste est interdit et les militants et sympathisants communistes massacrés de façon systématique. Le nombre de victimes des [[Massacres de 1965-1966 en Indonésie|massacres qui s'ensuivent]] est estimé entre {{formatnum:500000}} et {{nobr|3 millions}} de personnes<ref>{{en}} John Roosa et Joseph Nevins, ''[http://www.counterpunch.org/roosa11052005.html 40 Years Later: The Mass Killings in Indonesia]'', 5 novembre 2005, Counterpunch.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Robert Cribb, ''Unresolved Problems in the Indonesian Killings of 1965-1966'', 2002, ''Asian Survey'' vol. 42 {{numéro|4}}, pages 550-563.</ref>. Plus d’un million de personnes sont détenues sans procès pendant des années, pour beaucoup torturées. Leurs familles et leurs descendants sont privés de droits politiques comme d’accès à l’université et à l’administration<ref name="www.leofigueres.fr">[[Le Monde diplomatique]] {{ lien web | langue=fr | url=http://www.leofigueres.fr/wp-content/uploads/2015/12/Indon%C3%A9sie-1965-m%C3%A9moire-de-limpunit%C3%A9.pdf | titre=« L’un des pires crimes de masse du XXe siècle »Indonésie 1965, mémoire de l’impunité | auteur=Lena Bjurström, | date=décembre 2015 | consulté le=29 décembre 2022}}.</ref>. Les historiens interrogent la responsabilité du gouvernement américain, qui a fourni à l'armée indonésienne des listes de militants communistes. Les services secrets britanniques, qui menaient depuis des années une campagne de propagande et de désinformation en Indonésie pour déstabiliser le gouvernement de Soekarno, ont également encouragé l'armée indonésienne à procéder à l’extermination des militants communistes<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Paul Lashmar, Nicholas Gilby and James |nom=Oliver |titre=Revealed: how UK spies incited mass murder of Indonesia’s communists |url=https://www.theguardian.com/world/2021/oct/17/revealed-how-uk-spies-incited-mass-of-indonesias-communists |site=the Guardian |date=2021-10-17 }}</ref>. En {{date-||mars|1966}}, Soeharto force Soekarno, dont la force politique est affaiblie, à lui transférer le pouvoir. Celui-ci est nommé officiellement président en {{date-||mars|1968}} avec le soutien du gouvernement [[États-Unis|américain]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=RG 59 Records of Department of State; cable no. 868, ref: Embtel 852 |url=http://www.state.gov/r/pa/ho/frus/johnsonlb/xxvi/4445.htm |site=state.gov |date=5 octobre 1965}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Adrian Vickers|titre=A History of Modern Indonesia|éditeur=Cambridge University Press|année=2005}}, page 163.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Slater|titre=Geopolitics and the Post-Colonial: Rethinking North-South Relations|éditeur=Blackwell}}, page 70.</ref>. « Les massacres de 1965 ont marqué la naissance du régime de l’"Ordre nouveau”, explique la chercheuse Saskia Wieringa. En détruisant le PKI, le général Suharto a considérablement affaibli le pouvoir du président Sukarno, proche des idées communistes et cofondateur du Mouvement des pays non-alignés, avant de prendre le contrôle de l’État<ref name="www.leofigueres.fr" />. » Pendant les trente années suivantes, Soeharto exerce un pouvoir dictatorial. Les restes du PKI qui cherchent à se reconstituer en sont les premières victimes : en 1968-1969, dans la province de Purwodadi ([[Kabupaten de Grobogan]], au centre de [[Java (île)|Java]]), deux cents villages « infectés » de communistes sont purgés par l'armée, sans doute au prix de {{nombre|6000|victimes}} environ. En décembre 1975, l'Indonésie envahit et annexe l'ancienne colonie portugaise du [[Timor oriental]], soumettant la population locale à une terrible répression. Les massacres causent la mort d'environ {{nombre|200000|Timorais}}, soit le quart de la population du pays. === Construction démocratique === [[Fichier:SusiloBambangYudhoyono.jpg|vignette|redresse|Susilo Bambang Yudhoyono.]] En 1997 et 1998, l'Indonésie est le pays le plus touché par la [[crise économique asiatique]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Philippe F. Delhaise |titre=Asia in Crisis: The Implosion of the Banking and Finance Systems |éditeur=Willey |année=1998 |isbn=0-471-83450-5}}, page 123.</ref>. Comme les autres pays asiatiques, l'Indonésie fait face à un afflux massif de capitaux étrangers<ref>"Flux financiers et marchés émergents en Asie", par Pieter Van Dijk, dans ''[[Revue d'économie financière]]'' (1999) [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecofi_0987-3368_1997_num_44_6_2617]</ref> qui se retirent ensuite, déstabilisant la monnaie puis l'économie des pays<ref>"Globalisation in Question", par Paul Hirst et Grahame Thompson, seconde édition, Cambridge, Polity Press (1999), {{p.|134-162}}.</ref>. La dévaluation de la [[Roupie indonésienne|roupie]] indonésienne, est alors suivie de celle du [[ringgit]] [[Malaisie|malais]] puis du [[peso philippin]] et des monnaies de [[Corée du Sud]], [[Taïwan]], [[Singapour]] et [[Hong Kong]], avec la fin au [[Régime de change#Régime de change fixe|système de change fixe]] ou quasi-fixe qui régnait depuis des décennies dans ces pays. Le mécontentement populaire s'amplifie et mène aux [[émeutes de Jakarta de mai 1998]]<ref>{{en}} Jonathan Pincus et Rizal Ramli, ''[http://cje.oxfordjournals.org/cgi/content/abstract/22/6/723 Indonesia: from showcase to basket case]'', 1998, ''Cambridge Journal of Economics'' vol. 22 {{numéro|6}}, pages 723-734.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/events/indonesia/latest_news/97848.stm|titre= President Suharto resigns|date= 21 mai 1998|site= [[British Broadcasting Corporation|bbc.co.uk]]}}.</ref>. Soeharto démissionne et son vice-président, [[Bacharuddin Jusuf Habibie]], devient président. En août 1999 se tient à [[Timor oriental]] un référendum proposant à la population du territoire une autonomie régionale dans le cadre d'un maintien dans la république d'Indonésie. Près de 80 % des votes refusent la proposition. Après {{nobr|25 ans}} d'occupation militaire par l'Indonésie qui fut marquée par la condamnation par la communauté internationale de la répression brutale qui y sévissait<ref>{{en}} W. Burr et M.L. Evans, ''[http://www.gwu.edu/~nsarchiv/NSAEBB/NSAEBB62/ Ford and Kissinger Gave Green Light to Indonesia's Invasion of East Timor, 1975: New Documents Detail Conversations with Suharto]'', ''National Security Archive Electronic Briefing Book'' {{numéro|62}}, 6 décembre 2001, The George Washington University, Washington</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2002/13873.htm International Religious Freedom Report |work=Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor]'', 17 octobre 2002, U.S. Department of State.</ref>, les Timorais de l'Est expriment leur souhait d'un détachement de l'Indonésie. Cette même année se tiennent les premières élections démocratiques d'Indonésie depuis 1955. Celles-ci voient la victoire d'[[Abdurrahman Wahid]], destitué en 2001. Sa vice-présidente, [[Megawati Sukarnoputri]], la fille de Soekarno, prend alors la présidence. Depuis 2000, l'Indonésie fait face à une [[terrorisme en Indonésie|vague d'attentats terroristes]] islamistes dont l'[[attentat de la Bourse de Jakarta]] en 2000 et [[Attentats de Bali du 12 octobre 2002|celui de Bali]] en 2002. En 2004, grâce à un amendement de la constitution, se tient la première élection présidentielle au suffrage direct. [[Susilo Bambang Yudhoyono]] est élu président. Le pays peine à se défaire de la corruption institutionnalisée qui prévalait sous le dictateur Soeharto et connaît encore de nombreuses affaires de corruption impliquant aussi bien les milieux d’affaires que les autorités<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Pot-de-vin {{!}} Napoléon Bonaparte condamné à quatre ans de prison en Indonésie |url=https://www.lapresse.ca/actualites/insolite/2021-03-10/pot-de-vin/napoleon-bonaparte-condamne-a-quatre-ans-de-prison-en-indonesie.php |site=La Presse |date=2021-03-10 }}</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Indonésie}} === Géographie physique === ==== Données synthétiques ==== [[Fichier:Ngaraisianok.jpg|vignette|Le canyon de Sianok en [[Bukittinggi]], [[Sumatra occidental]].]] [[Fichier:Mount Bromo at sunrise, showing its volcanoes and Mount Semeru (background).jpg|vignette|Les monts [[Semeru]] et [[Bromo]] à l'est de Java, témoins de l'activité volcanique de l'île.]] Selon le ''[[The World Factbook|CIA World Factbook]]'', l'Indonésie est constituée de {{nombre|13466|îles}}<ref name="CIA" />. D'après des estimations du gouvernement indonésien en 2008, 922 d'entre elles sont habitées<ref>{{id}} ''Seminar Nasional Penetapan Nama Pulau-pulau Kecil Dalam Presektif Sejarah''", 16 au 18 juillet 2008, [[Palembang]].</ref>. Elle s'étend des deux côtés de l'[[équinoxe|équateur]]. Les quatre plus grandes îles sont [[Célèbes]], [[Sumatra]], [[Kalimantan]] (partie indonésienne de [[Bornéo]]) et la [[Nouvelle-Guinée]] (partagée avec la [[Papouasie-Nouvelle-Guinée]])<ref>{{en}} ''[http://www.worldatlas.com/articles/biggest-islands-in-indonesia.html Biggest Islands in Indonesia]'', worldatlas.com. Consulté le 26 octobre 2016.</ref>. L'Indonésie a des frontières terrestres communes avec la [[Malaisie]] sur les îles de Bornéo et [[Sebatik]], la Papouasie-Nouvelle-Guinée en [[Nouvelle-Guinée]] et avec le [[Timor oriental]] sur l'île de [[Timor]]. L'Indonésie a des frontières maritimes avec [[Singapour]], la [[Thaïlande]], [[Palaos]], la Malaisie, les [[Philippines]] et l'[[Australie]] au sud. La capitale du pays est [[Jakarta]], sur l'île de [[Java (île)|Java]]. C'est la plus grande ville du pays, suivie par [[Surabaya]], [[Bandung]], [[Medan]] et [[Semarang]]<ref name="LonelyEN">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Patrick Witton |titre=Indonesia |éditeur=Lonely Planet, Melbourne |année=2003 |isbn=1-74059-154-2}}, pages 139, 181, 251, 435.</ref>. Le gouvernement a annoncé en 2019 qu'il comptait installer la capitale dans une nouvelle ville ([[Nusantara (ville)|Nusantara]]) qui sera construite sur l'île de [[Bornéo]]. Les raisons invoquées sont la position plus centrale et le peu de risques naturels du nouvel emplacement, ainsi que la surpopulation et l'enfoncement dans les eaux de Jakarta. Le transfert devrait commencer en 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=AFP |prénom1=avec |titre=Indonésie. Le président annonce le transfert de Jakarta, la capitale politique du pays, dans l’est de Bornéo |url=https://www.ouest-france.fr/monde/indonesie/indonesie-le-president-annonce-le-transfert-jakarta-la-capitale-politique-du-pays-dans-l-est-de-6492051 |site=Ouest-France.fr |date=2019-08-26 |consulté le=2020-02-01}}</ref>. Avec ses {{nombre|1919440|kilomètres carrés}}, l'Indonésie est le {{16e}} plus grand pays du monde en superficie<ref name="ciarank">{{Lien web |langue=en |auteur1=[[The World Factbook]] |titre={{Langue|en|texte=Country Comparisons - Area}} |url=https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2147rank.html |consulté le=2 juin 2009}}.</ref>. Sa densité de population est de {{nobr|134 habitants}} par kilomètre carré, la {{79e}} mondiale<ref>{{en}} ''[http://www.photius.com/rankings/geography/population_density_2006_1.html Population Density - Persons per km{{2}} - 2006]'', [[The World Factbook|CIA World Factbook]], Photius Coutsoukis, 17 octobre 2006.</ref>, Java étant l'île la plus peuplée du monde<ref name="JOSHUA">{{en}} Joshua Calder, ''[http://www.worldislandinfo.com/POPULATV2.htm Most Populous Islands]'', World Island Information, 3 mai 2006.</ref> avec une densité de population de {{nobr|940 habitants}} par kilomètre carré. Avec {{nombre|4884|mètres}} d'altitude, le [[Puncak Jaya]] en [[Papouasie (province indonésienne)|Papouasie]] est le point culminant de l'Indonésie. Le [[lac Toba]], à Sumatra, est le plus large [[Maar|lac volcanique]] avec une étendue de {{formatnum:1145}} kilomètres carrés. Les fleuves les plus longs du pays sont à Kalimantan, le [[Mahakam]] et le [[Barito]], qui servent de moyen de communication et de transport entre les différentes installations sur les rives des fleuves<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://encarta.msn.com/encyclopedia_761573214/Republic_of_Indonesia.html#s4 |titre=Republic of Indonesia |consulté le=2013-05-06}}'', [[Encarta]], 2006.</ref>. L'archipel est bordé à l'ouest par l'[[océan Indien]] et à l'est par l'[[océan Pacifique]], et comprend en son sein des mers comme la [[mer de Java]], la [[mer de Banda]], la [[mer de Célèbes]] ou encore la [[mer des Moluques]]. L'Indonésie est située à la convergence de la [[plaque pacifique]], de la [[plaque eurasiatique]] et de la [[plaque australienne]]. Il en résulte une très forte [[volcan|activité volcanique]] et des [[Séisme|tremblements de terre]] fréquents. Le pays compte au moins [[Liste des volcans d'Indonésie|150 volcans actifs]]<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://www.volcano.si.edu/world/region.cfm?rnum=06&rpage=list |titre=Volcanoes of Indonesia |consulté le=2013-08-16}}'', Global Volcanism Program, [[Smithsonian Institution]].</ref>, dont le [[Krakatoa]] et le [[Tambora]], tous les deux célèbres pour leurs éruptions dévastatrices au {{s-|XIX}}. L'éruption du [[supervolcan]] [[lac Toba|Toba]] il y a {{nombre|70000|ans}} a été l'une des plus grandes éruptions de la préhistoire humaine et une [[Théorie de la catastrophe de Toba|catastrophe planétaire]]. Le pays a également dû faire récemment face à des catastrophes naturelles importantes comme le [[Séisme et tsunami de 2004 dans l'océan Indien|tsunami de 2004]] dont on estime les victimes à Sumatra à {{nombre|167736|personnes}}<ref>{{en}} ''[http://www.tsunamispecialenvoy.org/country/humantoll.asp The Human Toll]'', UN Office of the Special Envoy for Tsunami Recovery, [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], 19 mai 2007.</ref> et le [[Séisme de mai 2006 à Java|tremblement de terre de Yogyakarta de 2006]]. D'autre part, les [[Cendre volcanique|cendres volcaniques]] ont beaucoup contribué à la fertilité des sols, ce qui permit à l'agriculture de se développer et de maintenir possible l'alimentation des îles densément peuplées comme Java et [[Bali]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=T. Whitten, R.E. Soeriaatmadja et A.A. Suraya |titre=The Ecology of Java and Bali |éditeur=Periplus Editions Ltd., Hong Kong |année=1996}}, pages 95-97.</ref>. ==== Climat ==== Par sa situation, l'Indonésie présente soit un [[climat tropical]], avec alternance de [[saison humide]] et de [[saison sèche]], soit un [[climat équatorial]], sans variation ni de température, ni de pluviométrie, humide toute l'année. Les précipitations annuelles moyennes varient, à basse altitude, entre {{nombre|1780 et 3175|millimètres}} jusqu'à, dans les régions montagneuses, {{nombre|6100|millimètres}}. Les régions montagneuses sont situées en particulier sur la côte ouest de Sumatra, l'ouest de Java, Kalimantan, Sulawesi et la Papouasie, et sont très arrosées. Le taux d'humidité est souvent très haut, avoisinant 80 %. La température moyenne varie peu au fil de l'année ; la température moyenne quotidienne à Jakarta varie entre 26 et {{tmp|30|°C}}<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://www.ui.ac.id/english/menu_statis.php?id=c6&hal=c_about_jkt |titre=About Jakarta And Depok |consulté le=2013-08-16}}'', Université d'Indonésie.</ref>. L’Indonésie sera le pays le plus affecté par les inondations provoquées par le [[réchauffement climatique]]. La [[Banque asiatique de développement]] estime qu'avant l’an 2050, {{nobr|42 millions}} de maisons indonésiennes seront envahies par les eaux et {{nombre|2000|îles}} seront submergées par la montée du niveau de l’océan. Ce processus est déjà en cours et force de nombreux [[Indonésiens]] à l’exil<ref>{{Lien web |titre=L’Indonésie en première ligne des catastrophes naturelles |url=https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/LIndonesie-premiere-ligne-catastrophes-naturelles-2018-09-30-1200972638 |site=www.la-croix.com |date=30 septembre 2018 |consulté le=30 juin 2019}}.</ref>. === Géographie administrative === {{Article détaillé|Subdivisions de l'Indonésie}} [[Fichier:Indonesia provinces map-fr.svg|right|upright=2.5|vignette|Provinces d'Indonésie]] L'Indonésie est divisée en une succession de quatre niveaux d'unités de gouvernement territoriales qui sont, en allant de la plus grande à la plus petite unité : * {{1er}} niveau : la ''[[Provinces d'Indonésie|provinsi]]'' (province) ; * {{2e}} niveau : le ''[[kabupaten]]'' (département) et la ''[[kota]]'' (ville) ; * {{3e}} niveau : le ''[[kecamatan]]'' (district) ; * {{4e}} niveau, selon la région ou la province : le ''kelurahan'' (commune), le ''[[desa]]'' (village), le ''gampong'' (village en Aceh), le ''nagari'' (village en pays [[minangkabau]] au Sumatra oriental), le ''kampung'' (village en Papouasie). Espace très étendu et aux populations très variées, l'Indonésie est un État unitaire qui, en 1999, a accordé une certaine autonomie aux ''kabupaten'' (départements), qui sont par ailleurs des subdivisions des provinces. Ces dernières sont au nombre de 33 en 2007, 7 ayant été créées depuis 2000, généralement sur la base de spécificités culturelles et historiques. Les provinces d'[[Aceh]], de [[Papouasie (province indonésienne)|Papouasie]] et de [[Papouasie occidentale (province indonésienne)|Papouasie occidentale]] ont reçu un statut d'[[autonomie spéciale en Indonésie|autonomie spéciale]] qui leur donne une plus grande autonomie législative vis-à-vis du gouvernement central, par rapport aux autres provinces. Jakarta étant fortement menacée par la montée du niveau de la mer sous l'effet du [[réchauffement climatique]] et par le pompage excessif des eaux souterraines, le gouvernement annonce en 2019 sa décision de transférer la capitale dans une autre ville, [[Nusantara (ville)|Nusantara]]<ref name=":0">{{Lien web |titre=Urbanisme. Jakarta, une métropole loin d’être sauvée des eaux |url=https://www.humanite.fr/urbanisme-jakarta-une-metropole-loin-detre-sauvee-des-eaux-672211 |site=L'Humanité |date=15 mai 2019 |consulté le=30 juin 2019}}.</ref>. ==== Provinces indonésiennes et leurs capitales ==== [[Fichier:Tangkoko National Park, North Sulawesi, Indonesia.jpg|vignette|Sulawesi.]] [[Fichier:Bali panorama.jpg|vignette|Bali.]] [[Fichier:Peat Forest Swamp (10712654875).jpg|vignette|Kalimantan.]] <small>Nom indonésien entre parenthèses si différent du nom français</small> {{début de colonnes|taille=40}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Sumatra]] ===== * [[Aceh]] <small>(1)</small> - [[Banda Aceh]] * [[Îles Bangka Belitung]] <small>(2)</small> (''Kepulauan Bangka-Belitung'') - [[Pangkal Pinang]] * [[Bengkulu (province)|Bengkulu]] - [[Bengkulu (ville)|Bengkulu]] * [[Îles Riau (province)|Îles Riau]] <small>(2)</small> (''Kepulauan Riau'') - [[Tanjungpinang]] * [[Jambi (province)|Jambi]] - [[Jambi (ville)|Jambi]] * [[Lampung]] - [[Bandar Lampung]] * [[Riau]] - [[Pekanbaru]] * [[Sumatra du Nord]] (''Sumatera Utara'') - [[Medan]] * [[Sumatra occidental]] (''Sumatera Barat'') - [[Padang]] * [[Sumatra du Sud]] (''Sumatera Selatan'') - [[Palembang]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Java (île)|Java]] ===== * [[Jakarta]] <small>(3)</small> - Jakarta * [[Banten (province)|Banten]] <small>(2)</small> - [[Serang]] * [[Java central]] (''Jawa Tengah'') - [[Semarang]] * [[Java oriental]] (''Jawa Timur'') - [[Surabaya]] * [[Java occidental]] (''Jawa Barat'') - [[Bandung]] * [[Territoire spécial de Yogyakarta|Yogyakarta]] <small>(4)</small> - [[Yogyakarta]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Petites îles de la Sonde]] ===== * [[Bali (province)|Bali]] - [[Denpasar]] * [[Petites îles de la Sonde occidentales]] (''Nusa Tenggara Barat'') - [[Mataram (Lombok)|Mataram]] * [[Petites îles de la Sonde orientales]] (''Nusa Tenggara Timur'') - [[Kupang]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Kalimantan]] ===== * [[Kalimantan central]] (''Kalimantan Tengah'') - [[Palangka Raya]] * [[Kalimantan du Sud]] (''Kalimantan Selatan'') - [[Banjarmasin]] * [[Kalimantan occidental]] (''Kalimantan Barat'') - [[Pontianak]] * [[Kalimantan oriental]] (''Kalimantan Timur'') - [[Samarinda]] * [[Kalimantan du Nord]] (''Kalimantan Utara'') - [[Tanjung Selor]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Célèbes|Sulawesi]] ===== * [[Gorontalo]] <small>(2)</small> - [[Gorontalo (ville)|Gorontalo]] * [[Sulawesi central]] (''Sulawesi Tengah'') - [[Palu (Indonésie)|Palu]] * [[Sulawesi du Sud-Est]] (''Sulawesi Tenggara'') - [[Kendari]] * [[Sulawesi du Sud]] (''Sulawesi Selatan'') - [[Makassar (ville)|Makassar]] * [[Sulawesi occidental]] <small>(2)</small> (''Sulawesi Barat'') - [[Mamuju]] * [[Sulawesi du Nord]] (''Sulawesi Utara'') - [[Manado]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Moluques]] ===== * [[Moluques (province)|Moluques]] (''Maluku'') - [[Ambon (Indonésie)|Ambon]] * [[Moluques du Nord]] <small>(2)</small> (''Maluku Utara'') - [[Ternate (Indonésie)|Ternate]] {{fin de bloc solidaire}} {{début de bloc solidaire}} ===== [[Nouvelle-Guinée occidentale]] ===== * [[Papouasie (province indonésienne)|Papouasie]] (''Papua'') <small>(5)</small> - [[Jayapura]] * [[Papouasie occidentale (province indonésienne)|Papouasie occidentale]] <small>(2)</small> (''Papua Barat'') - [[Manokwari]] * [[Papouasie du Sud-Ouest]] (''Papua Barat Daya'') - [[Sorong (ville)|Sorong]] * [[Papouasie des hautes terres]] (''Papua Pegunungan'') - [[Wamena]] * [[Papouasie méridionale]] (''Papua Selatan'') - [[Merauke]] * [[Papouasie centrale]] (''Papua Tengah'') - [[Nabire]] {{fin de bloc solidaire}} {{fin de colonnes}} <small>(1) Statut spécial. - (2) Province créée depuis 2000. - (3) Le ''Daerah Khusus Ibukota'' (DKI) est le territoire spécial de la capitale. - (4) Le [[territoire spécial de Yogyakarta]] est le territoire de l'[[Sultanat de Yogyakarta|ancien sultanat du même nom]], qui doit son statut spécial au rôle joué par son sultan, [[Hamengkubuwono IX]], lors du [[Révolution nationale indonésienne|conflit]] qui a opposé de 1945 à 1949 la république d'Indonésie à l'[[Empire colonial néerlandais|ancienne puissance coloniale néerlandaise]] - (5) Statut spécial.</small> === Faune, flore et environnement === {{Article détaillé|Faune de l'Indonésie|Flore de l'Indonésie|Environnement en Indonésie}}D'après l’[[Agence française de développement]] (AFD) : « l’Indonésie est très exposée aux conséquences du [[Réchauffement climatique|changement climatique]], qui sont déjà présentes : hausse des températures, des précipitations, des inondations, élévation du niveau de la mer, glissements de terrain et sécheresse »<ref name=":0" />. [[Fichier:Man of the woods.JPG|vignette|redresse|left|L'[[orang-outan]] de [[Sumatra]] est une [[espèce en danger]] [[Endémisme|endémique]] en Indonésie.]] La taille de l'Indonésie, son [[climat tropical]], et le fait que ce soit un archipel, donnent au pays le statut de seconde zone de [[biodiversité]] du monde (après le [[Brésil]])<ref name="LESTER">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Brown R. Lester |titre=State of the World 1997: A Worldwatch Institute Report on Progress Toward a Sustainable Society (14th edition) |éditeur=W. W. Norton & Company, New York |année=1997 |isbn=0393040089}}, page 7.</ref>. Sa [[faune (biologie)|faune]] et sa [[flore]] mêlent [[espèce]]s asiatiques et [[Australasie|australasiatiques]]<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://www.islamonline.net/English/Science/2003/05/article13.shtml |titre=Indonesia's Natural Wealth: The Right of a Nation and Her People |consulté le=2013-09-14}}'', Islam Online, 22 mai 2003.</ref>. Anciennement reliées à l'Asie, les îles de [[Sunda (géologie)|plaque continentale de Sunda]] (Sumatra, Java, Bornéo et Bali) possèdent une riche faune asiatique. De grandes espèces comme les [[Tigre de Sumatra|tigres]], les [[rhinocéros]], les [[Orang-outan|orangs-outans]], les [[Éléphant d'Asie|éléphants]] ou les [[léopard]]s étaient abondantes jusqu'à Bali à l'est du pays, mais le nombre et la répartition de ces espèces se sont fortement réduits. Les [[Environnement en Indonésie|forêts]] couvrent environ 60 % du pays<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://globalis.gvu.unu.edu/country.cfm?Country=ID |titre=Globalis-Indonesia |consulté le=2013-05-06}}'', Global Virtual University.</ref>. [[Fichier:Waterfall Madakaripura B.JPG|vignette|redresse|Le [[parc national de Bromo-Tengger-Semeru]].]] À [[Sumatra]] et [[Kalimantan]], les espèces prédominantes sont asiatiques. Néanmoins, les forêts des plus petites îles ou de celles plus densément peuplées comme [[Java (île)|Java]], ont été largement remplacées par des zones d'habitation et d'agriculture. Sulawesi, Nusa Tenggara et les Moluques, ayant été séparées depuis plus longtemps des continents, ont développé une faune et une flore uniques<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=T. Whitten, G. Henderson et M. Mustafa |titre=The Ecology of Sulawesi |éditeur=Periplus Editions Ltd., Hong Kong |année=1996 |isbn=962-593-075-2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=K.A. Monk, Y. Fretes et G. Reksodiharjo-Lilley |titre=The Ecology of Nusa Tenggara and Maluku |éditeur=Periplus Editions Ltd., Hong Kong |année=1996 |isbn=962-593-076-0}}.</ref>. La [[Papouasie (province indonésienne)|Papouasie]], ancienne partie de l'Australie, est le lieu d'une faune et d'une flore uniques proches de celles de l'Australie, incluant par exemple plus de {{nobr|600 espèces}} d'oiseaux<ref>{{en}} ''[http://www.geographia.com/indonesia/indono02.htm Indonesia]'', InterKnowledge Corp.</ref>. L'Indonésie est seconde après l'Australie en ce qui concerne le degré d'[[endémisme]], avec par exemple 26 % des {{nombre|1531|espèces}} d'oiseaux ou 39 % des {{nobr|515 espèces}} de [[mammifère]]s étant endémiques<ref>{{en}} Marco Lambertini, ''[http://www.press.uchicago.edu/Misc/Chicago/468283.html A Naturalist's Guide to the Tropics]'', site de l'[[Université de Chicago]].</ref>. Les {{nombre|50000|kilomètres}} de côtes de mers tropicales de l'Indonésie contribuent également au haut niveau de biodiversité du pays. L'Indonésie abrite 47 grands [[écosystème]]s naturels distincts où sont répertoriées environ 17 % des espèces de la planète ; probablement 11 % des plantes à fleurs, 12 % des mammifères et 37 % des poissons<ref>Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, plaquette intitulée ''[http://www.cbd.int/doc/publications/gti-brochure-fr.pdf l’Initiative taxonomique mondial]''</ref>. Parmi ces écosystèmes, figure une grande variété d'[[écosystème]]s maritimes et côtiers comme des plages, des [[dune]]s, des [[estuaire]]s, des [[mangrove]]s, des [[récif corallien|récifs coralliens]] ou des [[vasière]]s<ref name="EcoSeas1">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=T. Tomascik, J.A. Mah, A. Nontji, M.K. Moosa |titre=The Ecology of the Indonesian Seas - Part One |éditeur=Periplus Editions Ltd., Hong Kong |année=1996 |isbn=962-593-078-7}}.</ref>. Le naturaliste anglais [[Alfred Russel Wallace]], décrivit une ligne de division entre la distribution des espèces asiatiques et australasiennes<ref name="Severin">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Tim Severin |titre=The Spice Island Voyage: In Search of Wallace |éditeur=Abacus Travel |année=1997 |isbn=0-349-11040-9}}.</ref>. À l'ouest de cette ligne, connue sous le nom de [[ligne Wallace]], les espèces sont asiatiques, et à l'est, elles sont de plus en plus australiennes. Dans son livre de [[1869]], ''[[The Malay Archipelago]]'', Wallace décrit de nombreuses espèces uniques à cette région<ref name="Wallace">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Alfred R. Wallace |titre=The Malay Archipelago |éditeur=Periplus Editions Ltd., Hong Kong |année=2000 (édition originale en 1869) |isbn=962-593-645-9}}.</ref>. La région des îles se trouvant entre la ligne et la Nouvelle-Guinée est aujourd'hui appelée [[Wallacea]]<ref name="Severin" />. [[Fichier:FLII_Indonesia.png|vignette|En 2019, L'Indonésie avait un score moyen de l'[[indice d'intégrité du paysage forestier]] de 6,6, le classant {{71e}} sur {{nobr|172 pays}}<ref name="FLII_Supplementary">{{article|nom1=Grantham|prénom1=H. S.|nom2=Duncan|prénom2=A.|nom3=Evans|prénom3=T. D.|nom4=Jones|prénom4=K. R.|nom5=Beyer|prénom5=H. L.|nom6=Schuster|prénom6=R.|nom7=Walston|prénom7=J.|nom8=Ray|prénom8=J. C.|nom9=Robinson|prénom9=J. G.|nom10=Callow|prénom10=M.|nom11=Clements|prénom11=T.|nom12=Costa|prénom12=H. M.|nom13=DeGemmis|prénom13=A.|nom14=Elsen|prénom14=P. R.|nom15=Ervin|prénom15=J.|nom16=Franco|prénom16=P.|nom17=Goldman|prénom17=E.|nom18=Goetz|prénom18=S.|nom19=Hansen|prénom19=A.|nom20=Hofsvang|prénom20=E.|nom21=Jantz|prénom21=P.|nom22=Jupiter|prénom22=S.|nom23=Kang|prénom23=A.|nom24=Langhammer|prénom24=P.|nom25=Laurance|prénom25=W. F.|nom26=Lieberman|prénom26=S.|nom27=Linkie|prénom27=M.|nom28=Malhi|prénom28=Y.|nom29=Maxwell|prénom29=S.|nom30=Mendez|prénom30=M.|nom31=Mittermeier|prénom31=R.|nom32=Murray|prénom32=N. J.|nom33=Possingham|prénom33=H.|nom34=Radachowsky|prénom34=J.|nom35=Saatchi|prénom35=S.|nom36=Samper|prénom36=C.|nom37=Silverman|prénom37=J.|nom38=Shapiro|prénom38=A.|nom39=Strassburg|prénom39=B.|nom40=Stevens|prénom40=T.|nom41=Stokes|prénom41=E.|nom42=Taylor|prénom42=R.|nom43=Tear|prénom43=T.|nom44=Tizard|prénom44=R.|nom45=Venter|prénom45=O.|nom46=Visconti|prénom46=P.|nom47=Wang|prénom47=S.|nom48=Watson|prénom48=J. E. M.|langue=en|titre=Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material|journal=Nature Communications|volume=11|numéro=1|année=2020|issn=2041-1723|doi=10.1038/s41467-020-19493-3}}</ref>.]] La forte population et l'[[industrialisation]] rapide de l'Indonésie créent de nombreux problèmes environnementaux auxquels la priorité n'est pas donnée en raison de l'instabilité politique et du niveau de pauvreté du pays<ref name="forestprob">{{en}} Jason R. Miller, ''[http://www.american.edu/TED/orang.htm Deforestation in Indonesia and the Orangutan Population]'', TED Case Studies, 30 janvier 1997.</ref>. Les problèmes concernent entre autres la [[déforestation]] massive (souvent illégale) et les feux de forêt causant l'apparition de [[brume sèche]] au-dessus de l'ouest de l'Indonésie, de la Malaisie et de Singapour. Ils concernent également la [[surexploitation]] des ressources marines et les problèmes ayant trait à l'[[urbanisation]] et le développement économique rapides causant des problèmes de [[pollution de l'air]], d'[[embouteillage (route)|embouteillages]], de gestion des déchets et de retraitement des eaux usées<ref name="forestprob" />. La [[perturbation écologique]] menace de nombreuses espèces indigènes dont {{nobr|140 espèces}} de mammifères répertoriées par l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]] parmi lesquelles 15 sont en danger critique<ref>{{en}} Paul Massicot, ''[http://www.animalinfo.org/country/indones.htm Indonesia]'', Animal Info - Information on Endangered Mammals.</ref>. L'Indonésie compte aujourd'hui [[Parcs nationaux d'Indonésie|51 parcs nationaux]]<ref>{{id}} {{Lien brisé |url=http://www.dephut.go.id/INFORMASI/TN%20INDO-ENGLISH/tn_index.htm |titre=50 Taman Nasional di Indonesia |site=Ministère des Forêts |consulté le=17 juin 2010}}.</ref>. Six millions d’hectares de forêts ont été perdus entre 2000 et 2012. D'après les ONG, la perte nette représente près d’un tiers de la forêt tropicale de [[Sumatra]]. Les multinationales emploient essentiellement la méthode du [[Agriculture sur brûlis|brûlis]] après avoir abattu les arbres. Cette technique sert à fertiliser rapidement de nouvelles terres. Seulement, cette méthode, pratiquée à l’échelle industrielle, génère une très grande pollution. En 2015, deux millions d’hectares sont ainsi partis en fumée, principalement sur [[Kalimantan]] (île de Bornéo), et Sumatra. Ce feu de forêt gigantesque a dégagé dans l’atmosphère {{nombre|1.6|million}} de tonnes de [[Dioxyde de carbone|{{fchim|CO|2}}]]<ref>{{Lien web |titre=Déforestation : anatomie d’un désastre annoncé |url=http://grand-angle.lefigaro.fr/deforestation-anatomie-desastre-environnement-enquete |site=Atavist |date=19 juillet 2017 |consulté le=30 juin 2019}}.</ref>. La capitale du pays, Jakarta dépasse régulièrement de 4 ou {{nobr|5 fois}} les recommandations de l’[[Organisation mondiale de la santé|Organisation Mondiale de la Santé]] relatives à la pollution atmosphérique<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Indonésie: le président Widodo et trois ministres condamnés pour la pollution de l'air |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20210917-indon%C3%A9sie-le-pr%C3%A9sident-widodo-et-trois-ministres-condamn%C3%A9s-pour-la-pollution-de-l-air |site=RFI |date=2021-09-17 }}</ref>. En comparaison de la période 2000-2013, l'Indonésie a perdu en moyenne 62 % de forêts de plus chaque année entre 2014 et 2016<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Disparition accélérée des forêts vierges de la planète |url=https://reporterre.net/Disparition-acceleree-des-forets-vierges-de-la-planete |site=Reporterre |date=21 juin 2018}}.</ref> Après la décision de la [[Chine]] de cesser d’être la « poubelle du monde » en important les déchets plastiques des pays occidentaux, les importations de déchets plastiques en Indonésie ont augmenté de 56 % en 2018<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Laura Parker |titre=La Chine refuse l'importation de déchets plastiques, provoquant une crise sans précédent |url=https://www.nationalgeographic.fr/environnement/la-chine-refuse-limportation-de-dechets-plastiques-provoquant-une-crise-sans |site=National Geographic}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Indonésie}} === Données synthétiques === [[File:Indonesia Ethnic Groups Map English.svg|upright=1.5|thumb|Une carte des groupes ethniques en Indonésie|alt=]] La population de l'Indonésie est estimée à plus de {{nobr|275 millions}} d'habitants en 2021<ref name="CIA" />. L'Indonésie est le [[Liste des pays par population|quatrième]] pays le plus peuplé du monde après la Chine, l'Inde et les États-Unis<ref>{{en}} {{pdf}} ''[[Organisation des Nations unies]]'', ''[https://esa.un.org/unpd/wpp/publications/files/key_findings_wpp_2015.pdf World Population Prospects]'', 2015, {{p.|23}}.</ref>. Il s'agit de la {{3e|[[démocratie]]}} en nombre d'habitants<ref>Wendy Kristiansen, « [http://www.monde-diplomatique.fr/2010/11/KRISTIANASEN/19833#nh4 Indonésie, musulmans contre islamistes] », [[Le Monde diplomatique]], novembre 2010.</ref>. En 2012, {{nobr|141 millions}} de personnes vivaient sur [[Java (île)|Java]], l'île la plus peuplée du monde<ref name="JOSHUA" />{{,}}<ref>{{en}} ''[https://citypopulation.de/Indonesia-MU.html Indonesia: Urban Population of Cities]'', citypopulation.de. Consulté le 21 novembre 2016.</ref>. En 2016, 25,4 % de la population était âgée de moins de {{nobr|15 ans}}<ref name="CIA" />. L'[[taux de fécondité|indicateur de fécondité]] est de {{nombre|2,4|enfants}} par femme de {{nobr|15 à 49 ans}} (2017)<ref>[https://www.dhsprogram.com/Countries/Country-Main.cfm?ctry_id=17 Indonésie] sur le site du programme d'[[Enquêtes démographiques et de santé]]</ref>. Sur la base de l'auto-déclaration, le recensement de 2010 dénombre plus de {{nombre|1100|groupes}} ethniques en Indonésie<ref>{{id}} ''Indonesia Miliki 1.128 Suku Bangsa'', jpnn.com, 3 février 2010.</ref>. Les linguistes dénombrent plus de {{nobr|700 langues}}<ref>{{en}} ''[https://www.ethnologue.com/country/ID Indonesia]'', ethnologue.com.</ref>. Le groupe le plus nombreux sont les [[Javanais (peuple)|Javanais]], qui représente 40 % de la population totale. Certains auteurs les décrivent comme politiquement et culturellement dominants<ref name="CIA" />{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Damien Kingsbury |titre=Autonomy and Disintegration in Indonesia |éditeur=Routledge |isbn=0-415-29737-0}}, page 131.</ref>. Viennent ensuite les [[Soundanais (peuple)|Sundanais]] (16 %), les [[Malais (peuple)|Malais]] (4 %) et les [[Batak (Indonésie)|Batak]] (4 %). Il existe un sentiment national indonésien qui cohabite avec des identités régionales<ref name="RICKLEFS_256">Ricklefs (1991), page 256.</ref>. Les dernières années du régime [[Soeharto]] et les premières années qui ont suivi sa démission en 1998 ont été marquées par des violences inter-religieuses et inter-ethniques. Ces dernières sont dues à l'installation dans certaines régions de populations originaires d'autres régions, soit de manière individuelle (comme les « BBM », [[Bugis]], [[Buton]] et [[Makassar (peuple)|Makassar]] originaires de [[Célèbes|Sulawesi]] et établis aux [[Moluques]]), soit dans le cadre du programme de ''[[Transmigration (Indonésie)|transmigrasi]]'' du gouvernement, dans le cas des [[Madurais (peuple)|Madurais]] de [[Kalimantan occidental]]<ref>{{en}} {{pdf}} T.N. Pudjiastuti, ''[http://www.iussp.org/Bangkok2002/S15Pudjiastuti.pdf Migration & Conflict in Indonesia]'', 2002, International Union for the Scientific Study of Population (IUSSP), Paris.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://www.preventconflict.org/portal/main/maps_kalimantan_conflict.php |titre=Kalimantan: The Conflict |consulté le=2013-05-06}}'' in ''Program on Humanitarian Policy and Conflict Research'', Conflict Prevention Initiative, Harvard University.</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{pdf}} Sulawesi Kaken Team & Center for Southeast Asian Studies, ''[http://sulawesi.cseas.kyoto-u.ac.jp/lib/pdf/MRidwanAlimuddin.pdf Bugis Sailors]'', Kyoto University.</ref>. Les [[Chinois d'Indonésie|Chinois]] sont souvent décrits comme une minorité très influente<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Indonesia's Population: Ethnicity and Religion in a Changing Political Landscape |éditeur=Institute of Southeast Asian Studies |année=2003}}, page 131.</ref>. Ils passent pour contrôler la majorité des commerces privés et de la richesse du pays<ref>Schwarz (1994), pages 53, 80-81</ref>{{,}}<ref>Friend (2003), pages 85-87, 164-165, 233-237.</ref>. Cette perception provoque un fort ressentiment envers eux et même des violences anti-chinoises<ref>{{en}} M. F. Swasono, ''[http://ignca.nic.in/cd_05008.htm Indigenous Cultures in the Development of Indonesia]'' in ''Integration of endogenous cultural dimension into development'', 1997, Indira Gandhi National Centre for the Arts, New Delhi.</ref>{{,}}<ref>{{en}} S. Long, ''[http://www.prospect-magazine.co.uk/article_details.php?id=4212 The Overseas Chinese]'', 9 avril 1998, ''Prospect Magazine''.</ref>{{,}}<ref>{{en}} M. Ocorandi, ''[http://www.hartford-hwp.com/archives/54b/083.html An Analysis of the Implication of Suharto's resignation for Chinese Indonesians]'', 28 mai 1998, Worldwide HuaRen Peace Mission.</ref>{{,}}<ref>{{id}} F.H. Winarta, ''[http://ignca.nic.in/cd_05008.htm Bhinneka Tunggal Ika Belum Menjadi Kenyataan Menjelang HUT Kemerdekaan RI Ke-59]'', août 2004, Komisi Hukum Nasional Republik Indonesia (National Law Commission, Republic of Indonesia), Jakarta.</ref>. L'économiste indonésien George Aditjondro a démonté ce mythe<ref>George J. Aditjondro, "The Chinese economic domination myth", 10 août 1998</ref>. Le [[naturaliste]] britannique [[Alfred Russel Wallace]] avait noté la présence de « deux races très fortement contrastées [habitant] l’Archipel - les Malais [dans] la moitié occidentale […] et les Papous [en] Nouvelle-Guinée [dans] les îles adjacentes. Entre [les deux], on trouve des tribus qui sont aussi intermédiaires dans leurs caractéristiques principales »<ref>''The Malay Archipelago'', 1869</ref>. Aujourd’hui dans le monde scientifique, on ne parle plus de « race » à propos des humains mais de « phénotype ». Ainsi, des généticiens peuvent écrire que « phénotypiquement, les groupes dans l’ouest sont similaires à leurs voisins d’Asie du Sud-Est continentale, que les groupes orientaux près de la Nouvelle-Guinée sont similaires aux Mélanésiens et que les populations entre les deux ont une apparence intermédiaire »<ref>Murray P. Cox, Tatiana M. Karafet, J. Stephen Lansing, Herawati Sudoyo, Michael F. Hammer, "Autosomal and X-linked single nucleotide polymorphisms reveal a steep Asian–Melanesian ancestry cline in eastern Indonesia and a sex bias in admixture rates", ''Proceedings of the Royal Society B: Biological Sciences, Vol. 277 (1687), 22 mai'', 2010, {{p.|1589-1596}}.</ref>. Ces mêmes généticiens, associés à d'autres, proposent un modèle de peuplement de l’archipel indonésien par ''[[Homo sapiens]]'' en quatre phases<ref>Tatiana M. Karafet, Brian Hallmark, Murray P. Cox, Herawati Sudoyo, Sean Downey, J. Stephen Lansing, Michael F. Hammer, "Major East–West Division Underlies Y Chromosome Stratification across Indonesia", ''Molecular Biology and Evolution 27(8)'', 2010, {{p.|1833–1844}}.</ref>. La première est l’arrivée d’''H. sapiens'' il y a au moins quarante-six mille ans. La deuxième est constituée de migrations de [[chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] depuis l’Asie continentale au début de l’[[Holocène]] il y a moins de onze mille ans, qui ont laissé des témoignages d’une culture du [[Hoabinhien]] à [[Sumatra]]. La troisième est l’arrivée d’agriculteurs de [[langues austronésiennes|langue austronésienne]] venus du nord il y a environ trois mille ans. Enfin, la dernière phase concerne les mouvements liés aux échanges commerciaux, qui commencent sans doute dès le {{s-|IV}} avant notre ̠ère avec l'Inde, et plus tard avec la Chine. <gallery mode="packed"> File:Traditional Javanese marriage costume.jpg|<small>[[Javanais (peuple)|Javanais]]</small> File:Baju Demang Betawi.png|<small>[[Betawi]]</small> File:Bali Hindu Wedding Traditional Dress.jpg|<small>[[Balinais (peuple)|Balinais]]</small> File:My Wedding.jpg|<small>[[Malais (peuple)|Malais]]</small> File:Gayo Wedding.JPG|<small>[[Gayo (population)|Gayo]]</small> File:Bantenese wedding.jpg|<small>[[Bantenais]]</small> File:Batak Karo Wedding.jpg|<small>[[Batak (Indonésie)|Batak]]</small> </gallery> {{Article connexe|Peuplement de l'Asie du Sud-Est}} === Religions === {{Article détaillé|Religion en Indonésie}} La liberté de religion est énoncée dans la [[Constitution de l'Indonésie|constitution indonésienne]]<ref>''[http://mjp.univ-perp.fr/constit/id2002.htm#Chapitre_XI._Religion._ Indonésie : Constitution du 18 août 1945]'' : « ''L'État garantit à chacun la liberté de choisir sa propre religion et d'en exercer les devoirs selon ses dogmes et ses croyances.'' ».</ref>. L'État reconnaît officiellement cinq religions : l'[[islam]], le [[christianisme]], l'[[hindouisme]], le [[bouddhisme]] et le [[confucianisme]]<ref>{{en}} Haeril Halim, ''[http://www.thejakartapost.com/news/2016/10/06/bill-aims-recognize-faiths-outside-six-official-religions.html Bill aims to recognize faiths outside six official religions]'', 6 octobre 2016, ''[[The Jakarta Post]]''.</ref>. En 2010, 87,2 % de la population se déclarait musulmane<ref name="CIA" />, ce qui fait de l'Indonésie le pays du monde comptant le plus de musulmans<ref>Sandrine Marcy, ''[https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/planete-geo/l-indonesie-le-plus-grand-pays-musulman-au-monde_1781825.html L'Indonésie, le plus grand pays musulman au monde]'', 28 juin 2015, [[France Info (offre globale)|France Info]].</ref>. Cette même année, 7 % de la population se déclare protestante, 2,9 % catholique, 1,7 % hindouiste, 0,9 % autre (dont bouddhiste et confucianiste) et 0,4 % sans religion<ref name="CIA" />. L'hindouisme est particulièrement présent sur l'île de [[Bali]]<ref>Lesley Reader & Lucy Ridout, ''[https://books.google.fr/books?id=JlcL6HeY-uAC&pg=PA504&dq=bali+hindu&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjUwNfS167QAhXKVRoKHRQgB18Q6AEIQzAD#v=onepage&q=bali%20hindu&f=false Bali and Lombok]'', 2002, Rough Guides, {{p.|504}}.</ref>. La plupart des bouddhistes d'aujourd'hui sont des Indonésiens d'origine chinoise<ref>{{en}} ''[http://countrystudies.us/indonesia/40.htm Indonesia - Buddhism]'', U.S. Library of Congress.</ref>{{,}}<ref name="LP">''[https://books.google.fr/books?id=BWzUAQAAQBAJ&pg=PT80&dq=bouddhistes+indon%C3%A9sie+chinois&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjE8sKtnbjQAhXCExoKHaAiCvgQ6AEIKTAA#v=onepage&q=bouddhistes%20indon%C3%A9sie%20chinois&f=false Comprendre l'Indonésie et Indonésie pratique]'', 2013, [[Lonely Planet]].</ref>. Si l'hindouisme et le bouddhisme sont aujourd'hui deux religions minoritaires en Indonésie, elles ont eu beaucoup d'influence dans le passé et ont défini des aspects de la culture du pays<ref name="LP" />. L'islam est arrivé en Indonésie avec des marchands musulmans d'origine arabe, indienne et chinoise<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Florence Lamoureux |titre=Indonesia: a global studies handbook |passage=15 |éditeur=ABC-CLIO |série=Global studies |année=2003 |pages totales=251 |isbn=1576079139 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=nr3DuQKDfRYC&pg=PT34}}.</ref>. Il s'est lentement diffusé en suivant les routes commerciales<ref name="RM">Rémy Madinier, ''[https://books.google.fr/books?id=vEZhiUUpD7AC&pg=PA20&dq=essor+de+l%27islam+en+indon%C3%A9sie&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjVgpqhoLjQAhVFfhoKHRE7DgEQ6AEILzAB#v=onepage&q=essor%20de%20l'islam%20en%20indon%C3%A9sie&f=false L'Indonésie, entre démocratie musulmane et islam intégral]'', 2011, Éditions Karthala, {{p.|20-21}}.</ref>. Au terme de trois siècles, il était devenu la religion dominante dans l'archipel<ref name="RM" />. La religion [[Christianisme|chrétienne]] a été importée par l'église catholique et les premiers colons missionnaires portugais<ref>Ricklefs (1991), pages 25, 26, 28.</ref>. Le protestantisme a lui été apporté par les missionnaires [[luthéranisme|luthériens]] et [[calvinisme|calvinistes]] néerlandais lors de la période coloniale<ref>Ricklefs (1991), pages 28, 62</ref>{{,}}<ref>Vickers (2005), page 22.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Robbie B.H. Goh |titre=Christianity in Southeast Asia |éditeur=Institute of Southeast Asian Studies |isbn=9812302972}}.</ref>. L'islam d'Indonésie est [[Sunnisme|sunnite]], ce qui est un des éléments de compréhension - parmi d'autres, se reporter au [[#Politique étrangère|paragraphe Politique étrangère]] ci-dessous - de l'alliance avec l'[[Égypte]], l'[[Arabie saoudite]] et l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|Otan]]. En Indonésie, la religion est souvent pratiquée de manière [[syncrétisme|syncrétique]], influencée par les coutumes et les croyances locales, citons par exemple la fête [[Chiisme|chiite]] du [[Tabuik]] en pays [[Minangkabau]]s dans les deux provinces voisines de [[Sumatra occidental]] et [[Bengkulu (province)|Bengkulu]], le christianisme chez les [[Batak (Indonésie)|Batak]]s, et l'hindou-bouddhisme aux abords du mont [[Bromo]]<ref>[https://asialyst.com/fr/2017/07/11/10-idees-fausses-sur-islam-en-indonesie/#:~:text=Les%20quelque%20225%20millions%20de,%C3%A0%203%20millions%20d'adeptes. 10 idées fausses sur l'islam en Indonésie], Anda Djoehana Wiradikarta et Sarah Suong Mazelier, Asialyst, 11 juillet 2017</ref>{{,}}<ref>''[https://books.google.fr/books?id=XSMGAgAAQBAJ&pg=PT72&dq=syncr%C3%A9tisme+indon%C3%A9sie&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj54cGwtrjQAhVGcBoKHZbGCc84ChDoAQgoMAA#v=onepage&q=syncr%C3%A9tisme%20indon%C3%A9sie&f=false Indonésie : Sumatra]'', 2013, [[Lonely Planet]].</ref>{{,}}<ref>''[https://books.google.fr/books?id=udH0NlJpGkkC&pg=PT121&dq=syncr%C3%A9tisme+indon%C3%A9sie&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjkzs_9tbjQAhUJfhoKHUoDDesQ6AEIUzAI#v=onepage&q=syncr%C3%A9tisme%20indon%C3%A9sie&f=false Indonésie : Chapitre numérique]'', 2011, [[Lonely Planet]].</ref>{{,}}<ref>''[https://books.google.fr/books?id=sxiMBAAAQBAJ&pg=PP5&dq=syncr%C3%A9tisme+indon%C3%A9sie&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj54cGwtrjQAhVGcBoKHZbGCc84ChDoAQgtMAE#v=onepage&q=syncr%C3%A9tisme%20indon%C3%A9sie&f=false Idée d'itinéraire : Indonésie, l'archipel des Dieux]'', 2014, Ulysse.</ref>. {{clr}} {{Article connexe|Bouddhisme en Indonésie|Église catholique en Indonésie|Église orthodoxe indonésienne (Patriarcat de Moscou)|Hindouisme en Indonésie|Histoire des Juifs en Indonésie|Irréligion en Indonésie|Islam en Indonésie}} <gallery mode="packed"> Masjid Menara Kudus.jpg|Mosquée Menara Kudus dans le centre de Java Exterior of Blenduk Church, Semarang, 2014-06-18.jpg|L'[[église Blenduk]] de [[Semarang]]. COLLECTIE TROPENMUSEUM De kathedraal TMnr 20025493.jpg|La [[cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption de Jakarta]]. Balinese Traditional Temple 1454.jpg|Temple hindouiste traditionnel au nord de [[Denpasar]] ([[Bali]]). Candi Sewu viewed from the south, 23 November 2013.jpg|[[Candi Sewu]] temple bouddhiste de [[Java (île)|Java]]. </gallery> === Langues === {{Article détaillé|Langues en Indonésie}} La [[langue officielle]] de l'Indonésie est l'[[indonésien]] (''bahasa indonesia'')<ref>Robert Aarsse, ''L'Indonesie'', 1993, Khartala Editions, {{p.|38}}.</ref>. Elle est enseignée dans les écoles et parlée par presque tous les Indonésiens. C'est la langue utilisée dans le commerce, la politique, les médias nationaux, l'école et les universités. C'est une forme du [[malais (langue)|malais]], un groupe de langues très proches les unes des autres au point de permettre une certaine intercompréhension. La norme officielle pour l'indonésien est le malais de [[Riau]]. En réalité, l'indonésien a adopté de nombreux mots de différentes [[langue régionale|langues régionales]], notamment du [[javanais]] mais aussi du [[soundanais]]. Le malais était la ''[[lingua franca]]'' dans l'archipel indonésien, comme en témoignent les Européens qui arrivent dans la région au début du {{s-|XVI}}, notamment l'Italien [[Antonio Pigafetta]], qui accompagnait [[Fernand de Magellan|Magellan]] dans son périple. Le malais était la langue que les Hollandais utilisaient pour s'adresser aux indigènes<ref>RuthMcVey, "Nation versus state in Indonesia", ''in'' Damien Kingsbury, et Harry Aveling, ''Autonomy and Disintegration in Indonesia'', 2003, {{p.|11-27}}</ref>. C'était aussi une des langues de l'administration à partir de 1865<ref>Scott Paauw, "One Land, One Nation, One Language: An Analysis of Indonesia’s National Language Policy", ''[[University of Rochester]] Working Papers in the Language Sciences, 5(1)'', 2009, {{p.|2-16}}</ref>. L'indonésien est toutefois distinct de ce malais véhiculaire. Il a été promu par les nationalistes dans les années 1920 et a été déclaré langue officielle en 1945. L'indonésien se caractérise en fait par une [[diglossie]] dans laquelle on peut distinguer un niveau formel, que certains linguistes appellent « élevé », et un niveau informel, qualifié de « bas »<ref>J. N. Sneddon (2003), « Diglossia in Indonesian », ''{{Lien|trad=Bijdragen tot de Taal-, Land- en Volkenkunde|fr=Bijdragen tot de Taal-, Land- en Volkenkunde|texte=Bijdragen tot de Taal-, Land- en Volkenkunde}}'', Vol. 159, No. 4, {{p.|519-549}}.</ref>. Dans les situations de la vie courante, c'est le niveau informel qui est utilisé, mais il est déconseillé aux étrangers d'y recourir s'ils ne maîtrisent pas les deux niveaux de langues, car des impairs peuvent être commis. En outre, socialement, la difficulté est de comprendre à partir de quel moment on peut passer du registre formel à l'informel. Par ailleurs, la plupart des Indonésiens parlent également l'une des langues parmi les plusieurs centaines de langues locales (''bahasa daerah'') existantes, souvent comme [[langue maternelle]]. Parmi ces langues, la plus parlée est le [[javanais]], suivie par le [[Soundanais|sundanais]]<ref name="CIA" />. En [[Nouvelle-Guinée]], il existe, en plus de ces langues, 500 [[langues papoues]] ou [[Langues austronésiennes|austronésiennes]] parlées. Après la période coloniale, le [[néerlandais]] reste parlé par quelques Indonésiens ({{nombre|30000|locuteurs}} en 2007, souvent très partiels, et qui ne connaissent que quelques mots, souvent âgés de plus de {{nobr|65 ans}}). Deux créoles néerlandais presque éteints se sont également formés sur l'archipel : le [[petjo]] (ou pecok) et le {{Lien|trad=javindo|fr=javindo|texte=javindo}}. Le néerlandais est aussi présent chez des citoyens néerlandais qui vivent en Indonésie, et qui ne sont pas des descendants de Néerlandais qui vivaient en Indonésie avant 1949: ce sont surtout des commerçants, ou des hommes d'affaires, et autres, dont des coopérants, dont les contrats de travail n'excèdent généralement pas {{nombre|3 ou 5|ans}} de présence sur le territoire Indonésien, et les chiffres de ces ressortissants néerlandais sont très fluctuants, et changent d'une année à une autre. L'anglais est de nos jours une langue bien plus courante que le néerlandais, et il est estimé qu'au moins 1 % des Indonésiens maîtrisent l'anglais en seconde langue, en 2018, ce qui fait plus de {{nobr|2 millions}} de locuteurs en langue seconde de l'anglais. L'anglais est une langue très utile pour les secteurs du tourisme, et du commerce. En tout, il existe {{nobr|742 langues}} différentes en Indonésie dont certaines sont éteintes ou en voie de disparition<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Ethnologue: Languages of the World|auteur= Raymond G. Gordon Jr.|édition= [[SIL International]]|année= 2005}}.</ref>. == Société == === Fêtes et jours fériés === Les jours fériés en Indonésie, en dehors de la fête de l'Indépendance, reflètent la diversité religieuse et culturelle du pays et le respect des coutumes de celles-ci, indépendamment de la taille de la population concernée. {| class="wikitable centre" |+ Fêtes et jours fériés en 2009 ! scope=col|Date !! scope=col|Nom |- | {{date-|1er janvier}} || Jour de l'an |- | 20 janvier || ''Satu [[Mouharram]]'' (premier jour du mois de ''Muharram'', nouvel an musulman) |- | 26 janvier || ''Imlek'' (nouvel an chinois) |- | 9 mars || ''[[Mawlid|Maulud]]'' (naissance de Mahomet) |- | 18 mars || ''Nyepi'' (jour du Silence hindouiste) |- | 10 avril || [[Vendredi saint]] |- | 2 mai || ''[[Anniversaire de Bouddha|Waisak]]'' (jour de l'Éveil du Bouddha) |- | 21 mai || [[Ascension (fête)|Ascension]] |- | 20 juillet || ''[[Isra et Miraj|Isra Mi'raj]]'' (ascension de Mahomet) |- | 17 août |Fête de l'[[proclamation de l'indépendance de l'Indonésie|Indépendance]] |- | 21 septembre || ''[[Aïd el-Fitr|Idul Fitri]]'' (fin du Ramadan) |- | 28 novembre || ''[[Aïd al-Adha|Idul Adha]]'' (fête du Sacrifice) |- | 25-26 décembre || [[Noël]] |- | 29 décembre || ''Muharram'' (premier jour du mois de ''Muharram'', nouvel an musulman) |- |colspan="2" | <small> Note : la date du nouvel an chinois est calculée sur le [[calendrier chinois]], celles du ''Nyepi'' hindouiste et du ''Waisak'' sur le calendrier [[ère Saka|Saka]] et celles des fêtes musulmanes sur le [[calendrier hégirien|calendrier musulman]], distincts du [[calendrier grégorien]]. Elles varient donc d'une année sur l'autre.</small> |} === Système éducatif === [[Fichier:Anak SD di Ciwidey.jpg|vignette|redresse|Écolier indonésien en uniforme.]] {{Article détaillé|Système éducatif en Indonésie}} Il n'y a pas de crèches publiques en Indonésie. Divers systèmes d'éducation publique des jeunes enfants existent en Indonésie dont des écoles maternelles (''taman kanak-kanak'') qui accueillent les enfants qui ont entre {{unité|4|et=6|ans}}<ref>{{en}} Daniel Suryadarma & Gavin W. Jones, ''Education in Indonesia'', 2013, Institute of Southeast Asian Studies, {{p.|88}}.</ref>. L'école primaire (''sekolah dasar'') commence à l'âge de {{nobr|7 ans}} et dure {{nobr|6 ans}}. Les cours ont généralement lieu le matin. À l'école primaire succède un premier cycle secondaire de {{nobr|3 ans}} dans les ''sekolah menengah pertama''. L'instruction est [[Instruction obligatoire|obligatoire]] jusqu'à la fin de ce premier cycle<ref name="IDedu">{{id}} {{pdf}} ''{{Lien brisé |url=http://www.indonesia.go.id/id/files/UUD45/satunaskah.pdf |titre=Undang-undang dasar negara Republik Indonesia tahun 1945 Dalam Satu Naskah |consulté le=2013-05-06}}'', Majelis Pemusyawaratan Rakyat Sekretariat Jenderal, site officiel du gouvernement indonésien.</ref>. Le deuxième cycle en ''sekolah menengah atas'', également d'une durée de {{nobr|3 ans}}, s'atteint après le passage d'un examen. Les élèves peuvent y suivre différents cursus : cours préparatoires pour l'université, formation professionnelle ou formation d'instituteur. Avant le début de la [[crise économique asiatique]], le taux de scolarisation dans les écoles primaires était de 90 % mais il a chuté depuis<ref name="CPedu">{{Lien brisé |url=http://www.cp-pc.ca/french/indonesia/learning.html |titre=Indonésie : L'éducation |consulté le=2013-05-06}}, {{lien brisé|consulté le=2013-05-06|url=http://www.cp-pc.ca/|titre=Projet des profils culturels}}, Citoyenneté et immigration Canada.</ref>. L'école a beau être obligatoire, elle engendre des frais pour les familles (l'uniforme entre autres), ce qui empêche les plus pauvres d'y accéder<ref name="LonelyEdu">{{Ouvrage |auteur1=Peter Turner, Brendan Delahunty, Paul Greenway et Emma Miller |titre=Indonésie : Système éducatif |éditeur=[[Lonely Planet]] ({{3e}} édition), Paris}}, page 48.</ref>. Moins de la moitié des jeunes Indonésiens accèdent au cycle secondaire<ref name="LonelyEdu" />. L'accès à l'université, publique ou privé, nécessite le passage d'un examen difficile<ref name="CPedu" />. Peu d'Indonésiens y accèdent. Les femmes représentent environ la moitié de la population universitaire<ref name="CPedu" />. Les frais de scolarité étant très élevés, celles-ci sont globalement concentrées sur Java<ref name="LonelyEdu" />. Les cours de religion (''[[agama (sanskrit)|agama]]'') sont obligatoires dès l'école primaire. Ils correspondent à la religion de chacun, les musulmans étudiant par exemple l'islam et la langue [[arabe]]<ref name="CPedu" />. Les écoles privées, dépendant généralement de mosquées ou d'églises, sont très prisées bien que chères, car le niveau d'enseignement y est plus élevé<ref name="LonelyEdu" />. En [[2006]], 17,2 % du budget de l'état était considéré à l'éducation, ce qui est moins que ce qui est stipulé par la Constitution (20 %)<ref name="IDedu" />{{,}}<ref>{{en}} ''[http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/document.aspx?ReportId=121&IF_Language=eng&BR_Country=3600 UNESCO Institute for Statistics]'', site officiel de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].</ref>. Le taux d'alphabétisation du pays est de 87,9 %<ref name="CIA" />. Si l'école est obligatoire en Indonésie, le [[travail des enfants]] existe encore dans le pays (avec près de {{nombre|700000|enfants}} domestiques à Jakarta)<ref>{{pdf}} ''[http://www.ilo.org/ipecinfo/product/viewProduct.do?productId=359 Coup de main ou vie brisée ? Comprendre le travail domestique des enfants pour mieux intervenir]'', Organisation Internationale du Travail.</ref>. === Santé === Dans les grandes villes indonésiennes, il y a généralement des hôpitaux et des centres de soin publics ainsi que des cliniques privées. Dans les endroits reculés, ce sont les ''puskesmas'' (de Pusat Kesehatan Masyarakat, ou Centre de Santé Populaire), qui accueillent les patients. L'accès aux soins est gratuit dans les centres publics mais pas les médicaments ou la nourriture durant la période des soins. La qualité des soins dans le pays est dépendante de l'aide internationale. L’[[Organisation mondiale de la santé]] et le gouvernement ont mis en place une campagne de vaccination contre la [[tuberculose]] qui tue {{nombre|175000|personnes}} par an<ref name="CPPCSanté">[http://www.cp-pc.ca/french/indonesia/health.html Indonésie : Les soins médicaux], [http://www.cp-pc.ca/ Projet des profils culturels], Citoyenneté et immigration Canada.</ref>. L'Indonésie est le deuxième pays d'Asie ayant le plus grand nombre de nouveaux cas de [[lèpre]] par an<ref>[http://www.fairmed.ch/fm/f/4_2_asien.php La lèpre en Asie], FairMed.</ref>. La propagation du [[Syndrome d'immunodéficience acquise|SIDA]] y est actuellement très rapide<ref>[http://www.arcat-sante.org/actus/774/Propagation_rapide_du_VIH_en_Indonesie Propagation rapide du VIH en Indonésie], Arcat.</ref>. Les problèmes d'eau potable et de qualité de l'air ont un effet très néfaste sur la santé<ref>{{en}} {{pdf}} Federal Research Division, ''[http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/Indonesia.pdf Indonesia]'', décembre 2004, [[Bibliothèque du Congrès]].</ref>. Entre 2004 et 2007, des mesures importantes ont été [[Grippe aviaire en Indonésie|mises en place contre la grippe aviaire]]. Le [[tabagisme]] est très répandu en Indonésie et pèse commercialement pour 1,2 % du [[produit intérieur brut]]<ref name="Tabac">[http://tobaccofreecenter.org/fr/resources_country/indonesia Indonésie: Vue d’ensemble], Action pour une enfance sans tabac, 2009.</ref>. Les Indonésiens consacrent en moyenne {{nombre|3,2|fois}} plus d'argent au tabac qu'aux dépenses de santé<ref name="Tabac" />, entre autres pour l'achat des cigarettes locales : les ''[[kretek]]s'' aromatisés au [[Giroflier|clou de girofle]]. La médecine traditionnelle a encore une place prépondérante dans la société indonésienne. La [[mortalité infantile]] est élevée dans l'archipel (39/1000) même si une politique de formation de [[sage-femme|sages-femmes]] a été mise en place<ref name="CPPCSanté" />. L'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] en Indonésie est de {{nobr|63 ans}}<ref name="CPPCSanté" />. === Homosexualité === L'homosexualité n'est pas criminalisée en Indonésie, à l'exception de la province d'Aceh<ref>[https://irb-cisr.gc.ca/fr/renseignements-pays/rdi/Pages/index.aspx?doc=456013&pls=1 "Indonésie : information sur la situation des minorités sexuelles, y compris sur les lois, le traitement que la société et les autorités leur réservent, la protection que l’État leur offre et les services de soutien disponibles (2013-juin 2015) "], site de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, 8 juillet 2015</ref>. Le mariage entre personnes de même sexe n'est lui pas autorisé. Cependant, le gouvernement a introduit en 2022 une loi interdisant les relations sexuelles hors-mariage, rendant de fait les relations homosexuelles illégales<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Indonésie : le Parlement criminalise les relations sexuelles hors mariage |url=https://www.rtbf.be/article/indonesie-le-parlement-criminalise-les-relations-sexuelles-hors-mariage-11118056 |site=RTBF |consulté le=2023-05-19}}</ref>. === Arts et culture === {{Article détaillé|Culture indonésienne}} [[Fichier:Borobudur Temple Compounds-111340.jpg|vignette|Détail du temple de Borobudur.]] Les différents [[Ethnie|groupes ethniques]] d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition. Le régime de [[Soeharto]] s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (''kebudayaan daerah'') sur la base des provinces<ref>« ''[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1982_num_23_1_1721 Les Sciences sociales en Indonésie - II. La Recherche]'' » de Christian Pelras, ''Archipel'' {{numéro|23}}, 1982, pages 35-73.</ref>. Cette action créait des artifices comme la « culture du Java oriental », la « culture du Kalimantan oriental » ou la « culture du Sulawesi du Nord », sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. En effet, une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme au Java oriental, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture de [[Banten (province)|Banten]], une culture [[betawi]] (Jakartanais « autochtones »), une culture [[soundanais (peuple)|sundanaise]] et une culture de [[Cirebon]]. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture [[Malais (peuple)|malaise]], qu'on trouve dans les provinces de Sumatra du Nord, Riau et Jambi à Sumatra ainsi qu'à Kalimantan occidental et du Sud à [[Bornéo]]. Depuis la démission de Soeharto en 1998, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de la ''suku'' (« ethnie »). Il existe ainsi maintenant des organisations comme l'Institut de la culture [[minahasa]], nom dans lequel se reconnaît un groupe de populations de la province de Sulawesi du Nord. ==== Architecture ==== {{Article détaillé|Architecture indonésienne}} L'architecture indonésienne, à l'instar des autres aspects de la culture indonésienne, a emprunté à de nombreuses sources : [[Architecture en Inde|indienne]] puis [[Architecture chinoise|chinoise]] et arabe et enfin européenne, tout en gardant ses caractéristiques propres. À Java, l'architecture religieuse s'est développée dès le {{s-|VIII}}, laissant des monuments, imposants témoignages du passé, comme [[Temple de Borobudur|Borobudur]] (temple bouddhiste) ou [[Temple de Prambanan|Prambanan]] (complexe de temples hindouistes)<ref>{{en}} « ''[http://candi.pnri.go.id/jawa_tengah_yogyakarta/index_e.htm Temples Located in Central Java and Yogyakarta]'' », Temples in Indonesia, {{Lien|trad=National Library of Indonesia|fr=Bibliothèque nationale d'Indonésie|texte=Bibliothèque nationale d'Indonésie}}.</ref>. C'est à partir du {{s-|XV}} que les mosquées sont apparues et se sont répandues dans le pays<ref>{{pdf}} {{en}} « ''[http://arts.monash.edu.au/mai/asaa/annedickson.pdf A Chinese Indonesian Mosque’s Outreach in the Reformasi Era]'' » d'Anne Dickson, [[Université de Sydney]].</ref>. Il existe également en Indonésie, et particulièrement sur Java, de nombreux palais royaux (''[[kraton]]'') ou princiers (''puro'' ou ''dalem'')<ref>« ''[http://www.insecula.com/salle/MS04333.html Kraton]'' », insecula.</ref>. L'architecture coloniale se développe à partir du {{s-|XVI}}<ref>{{pdf}} {{en}} « ''[http://www.pascaunhas.net/jurnal_pdf/sci_1_2/bambang%20urban.pdf Urban Form of Indonesian Cities During the Colonization Period]'' » de Bambang Heryanto, [[université Hasanuddin]].</ref>. Certaines architectures sont néanmoins traditionnelles et n'ont été que peu influencées par l'extérieur : chez les [[Batak (Indonésie)|Bataks]], les [[Minangkabau]]s, les [[Dayak]]s, les [[Toraja]]s ou encore les [[Dani (peuple)|Danis]]. Aujourd'hui, le modernisme architectural a fait son entrée en Indonésie. Il fut introduit par [[Soekarno]], ingénieur civil de formation, qui approuva et lança de grands projets architecturaux comme la [[mosquée Istiqlal]], le [[stade Gelora-Bung-Karno]] ou le ''[[Monumen Nasional]]''<ref>{{pdf}} {{en}} « ''[http://www.ar.itb.ac.id/ekomadyo/media/ASEModernismNoemanCSAAR.pdf Architectural Representation of Islamic Modernism and Neo-Modernism in Indonesia]'' » d'Agus S. Ekomadyo, [[Institut technologique de Bandung]], 2007.</ref>. <gallery mode="packed"> Batak Toba House.jpg|Maison [[batak (Indonésie)|batak]]. Tana Toraja.jpg|Allée de maisons [[toraja]]s. Mosque-IMG 3176.JPG|La Grande mosquée de [[Sungai Penuh]] à Sumatra. Building in Keraton Kasepuhan.jpg|Pavillon du palais Kasepuhan à [[Cirebon]]. </gallery> ==== Artisanat ==== {{Article détaillé|Artisanat indonésien}} L'artisanat, à l'instar de l'art indonésien, reflète la diversité du pays. Certains auteurs distinguent les trois catégories suivantes<ref name="LonelyArti">{{Ouvrage |auteur1=Peter Turner, Brendan Delahunty, Paul Greenway et Emma Miller |titre=Indonésie : Art et artisanat |éditeur=[[Lonely Planet]] ({{3e}} édition), Paris}}, pages 55-63.</ref> : * l'artisanat issu d'un art tribal dans lequel les ouvrages ont une dimension religieuse ; * l'artisanat de Java et Bali, mélange d'art bouddhique et d'art hindouiste ; * l'artisanat influencé par l'islam, qui a beaucoup influencé les arts locaux mais qui reste moins important étant donné que les représentations humaines et animales y sont interdites. Il est plus simple de parler d'un artisanat traditionnel dans lequel les gens produisent les objets nécessaires à leur vie quotidienne, matérielle et spirituelle. [[Fichier:Kris and scabbard.jpg|vignette|redresse|Un ''[[Kriss (arme)|kriss]]'' et son étui.]] La plupart des œuvres ont aujourd'hui perdu leur dimension spirituelle au profit d'une dimension économique et touristique<ref name="LonelyArti" />. [[Fichier:Bird-God woodcarving.jpg|vignette|left|[[Garuda]] balinais en bois.]] La forme artisanale la plus répandue d'Indonésie est celle du textile : l’''[[ikat]]'' (tissage d'étoffes avec des motifs originaire de Nusa Tenggara mais répandu dans tout l'archipel), le ''[[songket]]'' (étoffe de soie entremêlées de fils d'or et d'argent), le ''[[tapis (Indonésie)|tapis]]'' de [[Lampung]] ou encore le fameux ''[[batik]]'' (dessin avec de la cire et de la teinture sur les étoffes) javanais. La poterie indonésienne est brute et naïve sur [[Lombok]], très influencée par la céramique chinoise dans la région de [[Singkawang]]. Elle très influencée par l'Occident et vernie sur Bali. La [[vannerie]] est très développée sur Lombok et chez les [[Dayak]]s avec des techniques de tissage du rotin traditionnelles. Les Torajas pratiquent le travail des perles alors que chez les Dayaks et sur Lombok, on travaille les [[Monetaria moneta|cauris]], petits coquillages de grande valeur. La [[sculpture sur bois]] est également très répandue en Indonésie<ref name="LonelyArti" />. Ces sculptures avaient originellement pour but de protéger les maisons contre les mauvais esprits. Cette fonction est toujours présente. À Java par exemple, il existe un couple de figurines en bois, les ''loro blonyo'', qu'on expose lors d'un mariage à l'écart des mariés pour attirer sur eux les esprits malfaisants, ou à l'entrée d'une maison pour accueillir les visiteurs. À [[Nias]], [[Sumba (Indonésie)|Sumba]], dans le pays [[toraja]] et dans les villages [[Dayak|ngaju]] et [[dusun]] à Kalimantan, les statues de bois représentant les ancêtres participent encore pleinement à la vie religieuse des communautés<ref name="LonelyArti" />. Sur de nombreuses îles, des objets utilitaires sont sculptés en bois : des récipients en [[bambou]] à Sulawesi ou des bols en bois laqué à Sumatra par exemple. À Bali et Java en particulier, la fabrication de meubles ornés est très développée, notamment les meubles en [[teck]] (''jati''), très recherchés. Les masques en bois sculptés sont très fréquemment utilisés lors de rites communautaires ou dans le théâtre. Le travail du bronze en Indonésie a été introduit par la [[culture Dong Son]] ({{-s mini-|VIII}}-{{-s-|III}}])<ref name="LonelyArti" />. L'apparition du travail du fer est plus tardif, en partie en raison de la rareté du minerai local, essentiellement d'origine météorique. À Java et dans les autres îles de l'ouest de l'archipel, on fabrique des ''[[Kriss (arme)|kriss]]'', dagues d'apparat à la lame droite ou sinueuse richement travaillées. La région d'[[Aceh]] est spécialisée dans la bijouterie, surtout dans le travail de l'or. À Bali, les bijoux sont davantage en argent. Le quartier de [[Kotagede]] à [[Yogyakarta]], à Java, est spécialisé dans la création d'argenterie et principalement, d'argenterie de table. ==== Cinéma ==== {{Article détaillé|Cinéma indonésien}} [[Fichier:Nurman hakim.jpg|vignette|Le réalisateur indonésien [[Nurman Hakim]] (g.) au festival du film asiatique de Vesoul en 2009.]] Le premier film réalisé en Indonésie était un [[cinéma muet|film muet]], ''Loetoeng Kasaroeng'', réalisé en [[1926 au cinéma|1926]] par les réalisateurs néerlandais G. Kruger et L. Heuveldorp<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Patrick Robertson |titre=The Guinness Book of Movie Facts & Feats |éditeur=[[Abbeville Publishing Group|Abbeville Press]] |année=1993 |mois=septembre |isbn=1558596976}}.</ref>. Il fut tourné à [[Bandung]] avec des acteurs locaux. Depuis lors, des centaines de films ont été produits par l'Indonésie<ref>{{en}} [https://www.imdb.com/Sections/Countries/Indonesia/ Country Browser: Indonesia], [[Internet Movie Database|IMDb]].</ref>. Durant l'occupation japonaise, l'industrie cinématographique indonésienne a été réquisitionné comme outil de [[propagande]]. Le gouvernement de [[Soekarno]], le cinéma était utilisé pour diffuser des messages nationalistes et anti-Occident. L'importation de films étrangers était illégale. Durant l'ère [[Soeharto]], la [[censure]] régissait la diffusion d'œuvres cinématographiques<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Krishna Sen et Anne Tereska Giecko |titre=Contemporary Asian Cinema, Indonesia: Screening a Nation in the Post-New Order |éditeur=Oxford/New York: Berg |année=2006 |isbn=1845202376}}, pages 96-107.</ref>. Dans les années 1980, le cinéma indonésien connaît son âge d'or avec entre autres le succès des [[comédie]]s de la [[Warkop]]. Le début de l'import de films étrangers dans les années 1990 fit perdre une partie de leur succès aux films locaux. Le nombre de films locaux produits passa de 115 en 1990 à 37 en 1993<ref>{{id}} [http://www.geocities.com/Paris/7229/film.htm Kondisi Perfilman di Indonesia].</ref>. L'essor de la [[contrefaçon]] et de la [[télévision]] contribua également à ce déclin. Les films alors produits sont surtout des [[série B|séries B]] pour adultes, des [[Direct-to-video|vidéofilms]] et des [[téléfilm]]s. Dans l'Indonésie post-Soeharto, le [[cinéma indépendant]] connaît un nouveau départ. Le premier [[Direct-to-video|vidéofilm]] d'[[animation (audiovisuel)|animation]] indonésien, ''[[Beauty and Warrior]]'', sort en 2002. En 1998, le [[festival international du film de Jakarta]] (JiFFest) voit le jour. Il existe quelques complexes cinématographiques en Indonésie ainsi que de nombreuses salles indépendantes. Le film étranger le plus célèbre se passant en Indonésie est le film [[australie]]n ''[[L'Année de tous les dangers (film)|L'Année de tous les dangers]]'' de [[Peter Weir]] sorti en 1982. ==== Danse ==== {{Article détaillé|Danse indonésienne}} [[Fichier:Shinta.jpg|vignette|redresse|Danseuse représentant [[Sītā]] dans le ballet du [[Ramayana]] dans le [[temple de Prambanan]] à Java.]] Quand on parle de « danse indonésienne », il faut distinguer deux choses : les danses traditionnelles (religieuses, protocolaires, rituelles ou de cérémonies), qui sont propres à un groupe donné, et la danse au sens moderne, qui concerne l'ensemble de l'Indonésie. Parmi les danses modernes, on trouve le ''[[dangdut]]'' et le ''[[poco-poco]]''. À [[Bali]] comme à Java, les danses traditionnelles peuvent avoir une fonction religieuse mais aussi cérémonielle. Ainsi, le ''[[pendet]]'' balinais ou le ''[[bedhaya]]'' javanais ont une fonction spirituelle<ref>{{en}} « ''[http://www.balivision.com/Article_Resources/Pendet.asp Pendet Dance]'' », BaliVision.</ref>{{,}}<ref>{{en}} « ''[http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1982_num_24_1_1774 Bedhaya Semang : The Sacred Dance of Yogyakarta]'' » de Jan Hostetler, ''Archipel'' {{numéro|24}}, 1982, pages 127-142.</ref>, alors que le ''[[legong]]'' balinais ou le ''[[serimpi]]'' javanais ont un rôle cérémoniel<ref>{{en}} « ''[http://www.worldartswest.org/main/discipline.asp?i=3 Legong]'' », World Arts West.</ref>{{,}}<ref>{{en}} « ''[https://www.scribd.com/doc/4730934/Introduction-to-Javanese-Gamelan Introduction to Javanese Gamelan]'' », Scribd, page 27.</ref>. Les [[Minahasa]] du nord de [[Célèbes|Sulawesi]] pratiquent des danses en partie d'origine européenne comme le ''katrili'' ou [[quadrille (danse)|quadrille]] et la ''polineis'' ou [[polonaise (danse)|polonaise]], résultat d'une influence qui remonte à l'époque de la colonisation de l'archipel<ref>{{id}} « ''[http://www.theminahasa.net/social/tradition/weddingid.html The Minahasa - Struktur Sosial]'' » de Jessy Wenas, 4 juin 2007, theminahasa.net.</ref>. À [[Java (île)|Java]], on reconnaît quatre écoles de danses de cour : celles du ''[[kraton]]'' de [[Surakarta]], du ''kraton'' de [[Yogyakarta]], du [[Principauté du Mangkunegaran|Puro Mangkunegaran]] (cour princière « mineure » de Surakarta) et du Puro Pakualaman (cour mineure de Yogyakarta). La danse est souvent mêlée au théâtre de marionnettes et à la musique dans les spectacles indonésiens<ref>{{en}} « ''[https://www.jstor.org/pss/1124435 Wayang Wong in the court of Yogyakarta: The Enduring Signifiance of Javanese Dance Drama]'' » de Garrett Kam, ''Asian Theatre Journal''.</ref>. ==== Gastronomie ==== {{Article détaillé|Cuisine indonésienne}} [[Fichier:Sambal lampung.JPG|left|vignette|[[Sambal (cuisine)|Sambal]].]] La gastronomie indonésienne n'existe pas en tant que telle, il s'agit plutôt d'un ensemble de gastronomies régionales. L'influence des cuisines étrangères a fait changer la cuisine indonésienne au fil du temps. C'est tout d'abord la [[cuisine indienne]] qui l'a influencée, puis la [[cuisine chinoise]]. Enfin, ce sont les cuisines [[cuisine espagnole|espagnole]] et [[cuisine portugaise|portugaise]] puis finalement [[cuisine néerlandaise|néerlandaise]] qui l'ont influencée. Elle est assez proche de la [[cuisine malaisienne]]<ref>{{en}} « ''[http://www.spainexchange.com/guide/ID-gastronomy.htm Gastronomy in Indonesia]'' », SpainExchange.</ref>{{,}}<ref>{{en}} « ''[http://www.uv.es/EBRIT/macro/macro_5002_55_15.html Gastronomy - The Pacific and Southeast Asia]'' », ''[[Encyclopædia Britannica]]'', 1995.</ref>. Le riz compose la base de la cuisine indonésienne<ref>« ''[http://www.kuoni.fr/kuoni/infopays/ASIE,ID,Indonesie,Cuisine,4.htm Indonésie - Cuisine]'' », guide de voyage [[Kuoni]].</ref>. Parmi les préparations indonésiennes les plus connues, on trouve le [[sate|saté]], le ''[[rendang]]'', le ''[[boulette de viande|bakso]]'' ou encore les ''[[krupuk]]''. De nombreux ingrédients locaux agrémentent la cuisine indonésienne : le [[lait de coco]], le [[piment]] (''[[Sambal (cuisine)|sambal]]''), la [[Arachide|cacahuète]] (sauce saté), le [[soja]] ([[tofu]] et [[tempe (aliment)|tempeh]]). Les fruits locaux y sont consommés tels quels ou préparés : le [[mangoustanier|mangoustan]], le [[ramboutan]], le fruit du [[jacquier]], le [[durian]] et la [[banane]]. Les Indonésiens consomment peu de porc (''babi'') étant donné la prédominance de la religion musulmane dans le pays. Les plats avec du poulet (''ayam''), du canard (''bebek''), du bœuf (''sapi'') ou du poisson (''ikan'') sont, eux, très communs. ==== Théâtre ==== [[Fichier:WayangKulit Scene Zoom.JPG|vignette|redresse|''[[Wayang|Wayang kulit]]'' côté spectateur.]] {{Article détaillé|Théâtre indonésien}} Le théâtre indonésien traditionnel englobe les spectacles de danse scénarisée, le [[théâtre masqué balinais]] et plus généralement le ''[[wayang]]''. Le ''wayang'' est un spectacle de marionnettes traditionnelles. Le ''[[wayang|wayang kulit]]'' est un théâtre d'ombre avec des marionnettes plates en cuir. Il a un aspect rituel et dure plusieurs heures (initialement toute une nuit) lors d'évènements importants : fête du village, mariages<ref>« ''[http://www.svabhinava.org/friends/JeanMarcDeGrave/chap-VI-French-frame.php Trois écoles de Kanuragan javanais - Chapitre VI]'' » de Jean-Marc de Grave, [[Éditions L'Harmattan]], 2001, 372 pages {{ISBN|978-2-7475-0242-9}}.</ref>{{,}}<ref>{{pdf}} « ''[http://www.trident-scenenationale.com/download.php?m=3c59dc048e8850243be8079a5c74d079&f=fc490ca45c00b1249bbe3554a4fdf6fb Wayang Kulit]'' », site officiel du [[Le Trident|Trident]].</ref>… Il est surtout présent sur Java. Le ''[[wayang|wayang golek]]'' est un spectacle de marionnettes en bois vraisemblablement apparu vers le {{s-|XVII}} dans les royaumes musulmans certainement sous l'influence chinoise<ref>{{en}} « ''[http://www.destiga.com/index.php?option=com_content&task=view&id=84&catid=34 Issue 1978-07-22] {{Lien archive|url=http://www.destiga.com/index.php?option=com_content&task=view&id=84&catid=34 |horodatage archive=20190219024748 |titre=Copie archivée }}'' », Stamps of Indonesia.</ref>. À la suite du processus de démocratisation, un théâtre à l'occidentale commence à se développer dans le pays. ==== Littérature et poésie ==== {{Article détaillé|Littérature indonésienne}} [[Fichier:Puang Matoa 2004.JPG|vignette|redresse|left|Le [[bissu]] Puang Matoa, qui a participé au spectacle de [[Bob Wilson]], ''[[La Galigo]]''.]] De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne. Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au {{s-|XVI}}<ref>« ''[http://www.ac-orleans-tours.fr/musique/bali%20java%20cours.htm Musiques de Bali, Java et Sunda - Introduction]'' », [[Académie d'Orléans-Tours]].</ref>. Avant le {{s-|XV}}, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle [[Javanais|vieux-javanais]]. Le texte le plus important de cette période est le ''[[Nagarakertagama]]'', une [[épopée]] écrite par [[Mpu Prapanca]] en [[1365]] qui fait l'[[éloge]] du roi [[Hayam Wuruk]] de [[Majapahit]]. Au {{s-|XVI}}, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle [[Javanais|moyen-javanais]]<ref>{{en}} « ''[https://books.google.fr/books?id=3xxcn51j7_IC&printsec=frontcover&source=gbs_v2_summary_r&cad=0#v=onepage&q=&f=false Polarising Javanese society: Islamic and other visions, c. 1830-1930]'' » de Merle Calvin Ricklefs, 2007, 297 pages.</ref>. Le principal texte de l'époque est le ''[[Pararaton]]'', une [[chronologie|chronique]] qui décline la généalogie des rois de [[Royaume de Singasari|Singasari]] et [[Majapahit]]<ref>« ''[http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php-URL_ID=21208&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html Manuscrit du Pararaton]'' », [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].</ref>. À la fin du {{s-|XVIII}}, la conversion à l'islam du dernier prince hindou de [[Péninsule de Blambangan|Blambangan]] sous la pression des Hollandais sépare Bali de Java<ref>{{pdf}} {{en}} « ''[https://openaccess.leidenuniv.nl/bitstream/1887/12547/13/05.pdf From Blanbangan to Banyuwangi: The Administrative Change and Population in Blambangan]'' », [[Université de Leyde]].</ref>. À cette époque, la langue [[javanais]]e a déjà sa forme moderne. Les quelque {{nobr|70 années}} de paix relative qui sépare la fin des guerres de successions javanaises de la [[guerre de Java]] (1825-30) vont voir éclore dans les cours royales et princières un renouveau littéraire. Le monument littéraire de cette époque est la ''[[Serat Centhini]]'', épopée mystique et paillarde de {{nombre|200000|vers}} écrite aux alentours de [[1814]] à la demande d'un prince de [[Surakarta]]<ref>{{en}} « ''[http://greatliteraryworks.blogspot.com/2008/05/serat-centhini-well-known-ancient-java.html Serat Centhini, a well known ancient Java literature]'' », The Greatest Literary Works, {{1er}} mai 2008.</ref>. Dans l'ouest de Java, les [[Sunda]]nais possèdent une littérature dans leur propre langue<ref>{{en}} « ''[https://books.google.fr/books?id=yY9zHyfu8DQC&printsec=frontcover&source=gbs_v2_summary_r&cad=0#v=onepage&q=&f=false Sundanese print culture and modernity in nineteenth-century West Java]'' » de Mikihiro Moriyama, 2005, 287 pages.</ref>. Les [[Bugis]] et les [[Makassar (peuple)|Makassar]] du sud de [[Célèbes|Sulawesi]] ont une tradition littéraire surtout faite d'épopées, dont le célèbre ''[[La Galigo]]'' (littérature Bugis) mis en scène par [[Bob Wilson]] en [[2004 en musique|2004]]. Dans l'ouest de l'archipel indonésien, l'essor de l'islam au {{s mini-|XV}} et au {{s-|XVI}} se traduit par la floraison d'une littérature en [[malais (langue)|malais]] d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque. La poésie en malais s'est constituée autour de la forme du ''[[pantun]]''<ref>{{nl}} « ''Vier eeuwen Maleische literatuur in vogelvlucht'' » de T. J. Bezemer, 1943, {{p.|58}}.</ref>. L'auteur contemporain le plus connu d'Indonésie est certainement [[Pramoedya Ananta Toer]] qui a reçu en [[1995 en littérature|1995]] un [[prix Ramon-Magsaysay]]<ref name="LonelyLitt">{{Ouvrage |auteur1=Peter Turner, Brendan Delahunty, Paul Greenway et Emma Miller |titre=Indonésie : la Littérature |éditeur=[[Lonely Planet]] ({{3e}} édition), Paris}}, page 49.</ref>. Parmi les écrivains indonésiens modernes connus internationalement, on peut citer [[Chairil Anwar]] (poète de l’''[[Révolution nationale indonésienne|Angkatan '45]]'' ou « Génération 45 »), [[Taufiq Ismail]] (poète de l’''Angkatan '66'' ou « Génération 66 »), [[Mochtar Lubis]] (auteur de ''Twilight in Jakarta''), [[Ayu Utami]] (auteur de ''Saman'' et lauréate d'un [[prix du Prince Claus]]), [[Dewi Lestari]] et [[Eka Kurniawan]] (journaliste et nouvelliste). {{clr}} ==== Musique ==== {{Article détaillé|Musique indonésienne}} [[Fichier:Traditional indonesian instruments02.jpg|vignette|[[Gamelan]] traditionnel.]] Il existe des centaines de formes différentes de musique en Indonésie. Celle-ci est souvent utilisée pour accompagner le théâtre et la danse. La forme de musique la plus emblématique d'Indonésie est le [[gamelan]], un ensemble d'instruments de percussion métalliques, surtout présent sur Java<ref>{{pdf}} « ''[http://www.citedelamusique.fr/pdf/concerts_samedimatin_0809.pdf Raconte-moi un concert !]'' », [[Cité de la musique]].</ref>. L'arrivée des Portugais au {{s-|XVI}} en Indonésie fut marquée par la diffusion de la musique [[keroncong]]<ref name="Musical">{{en}} « ''[http://www.rootsworld.com/rw/feature/cho_indonesia.html Indonesia: A Musical Archipelago]'' » de John Cho, RootsWorld.</ref>. Au milieu du {{s-|XX}}, sous l'occupation néerlandaise, le ''[[tembang Sunda|tembang]]'' et le ''[[kacapi suling]]'' apparaissent en pays [[Sunda]]. À [[Surakarta]], dans les années 1920, le kroncong et le gamelan ont fusionné pour former le ''[[langgam Jawa]]''<ref name="Musical" />. Dans les années 1960, la culture musicale occidentale n'entre pas dans le pays et les cultures locales sont remises sur le devant de la scène. [[Gugum Gumbira]] modernise et popularise une musique locale, le [[jaipongan]]<ref>{{en}} « ''[http://www.thejakartapost.com/news/2009/02/07/039jaipong039-dance-becomes-latest-victim-pornography-law.html Jaipong dance becomes latest victim of pornography law]'' » d'Abdul Khalik, ''[[The Jakarta Post]]'', 7 février 2009.</ref>. Dans les années 1970, influencé par la [[Filmi|musique filmi]] apparaît le [[dangdut]] dont [[Elvy Sukaesih]] et [[Rhoma Irama]] sont les célèbres représentants<ref>{{en}} « ''[http://worldmusic.nationalgeographic.com/view/page.basic/artist/content.artist/elvy_sukaesih/en_US Elvy Sukaesih]'' », ''[[National Geographic]]''.</ref>. Avec la démocratisation, les genres musicaux occidentaux se développent dans le pays et se mêlent avec la musique locale, on voit ainsi apparaître le [[hip-hop]] indonésien — [[Iwa K]] étant le premier et plus célèbre [[rap]]peur du pays — ou encore le jazz indonésien dans lequel le groupe [[Krakatau (groupe)|Krakatau]] a inséré du gamelan<ref>{{en}} « ''[http://www.highbeam.com/doc/1P1-87800267.html Krakatau's gamelan-inspired jazz]'' » de Hafidah Samat, ''[[New Straits Times]]'', 26 novembre 2003.</ref>. [[Anggun]] est une des chanteuses les plus populaires du pays, la plupart de ses albums se classant régulièrement numéro 1 des ventes. Le [[Heavy metal|Heavy Metal]] est également très populaire en Indonésie (fait rare pour un pays à majorité musulmane) les sous-genre [[Death metal|Death Metal]], [[Grindcore]] et [[Groove metal|Groove Metal]] étant les plus appréciés par les metalleux Indonésiens, l'archipel compte environ {{nombre|1500|groupes}}{{référence nécessaire}}. [[Fichier:Combats de coqs.jpg|vignette|[[Combat de coqs]] à [[Bali]].]] ==== Jeux ==== Les loisirs indonésiens, à la suite de l'ouverture du pays, sont comparables aux loisirs occidentaux : loisirs culturels, sport, jeux vidéo ou encore la musique. Les [[jeu de société|jeux de société]] y ont néanmoins une part très importante. Hormis les [[échecs]], le [[backgammon]] ou le [[mah-jong]], l'Indonésie possèdent des jeux locaux dont le plus célèbre est le [[congklak]], un jeu [[mancala]]. Il y a également en Indonésie une grande tradition de [[cerf-volant|cerfs-volants]] (''layang-layang''). L'industrie des paris est également très développée par exemple, lors des [[combat de coqs|combats de coqs]], même si ceux-ci sont bien souvent illégaux. ==== Sport ==== [[Fichier:Badminton Beijing 2008 Lu Lan vs Yulianti.jpg|vignette|redresse|[[Maria Kristin Yulianti]] (en haut), médaille de bronze de badminton aux [[Jeux olympiques d'été de 2008|J.O. 2008]].]] {{Article détaillé|Sport en Indonésie}} Les sports sont populaires en Indonésie aussi bien au niveau de la participation que du nombre de spectateurs. Les deux sports les plus populaires en Indonésie sont le [[football]] et le [[badminton]]<ref name="CPPC">''[http://www.cp-pc.ca/french/indonesia/sports.html Indonésie : Sports et loisirs]'', [http://www.cp-pc.ca/ Projet des profils culturels], Citoyenneté et immigration Canada.</ref>. Les équipes de football sont financés par des entreprises et les sportifs y jouant travaillent dans les dites entreprises pour compléter leurs salaires<ref name="CPPC" />. La [[Fédération d'Indonésie de football]] a été fondée en 1930, pendant l'époque coloniale néerlandaise. Le [[football australien]] y est également pratiqué. En badminton, les Indonésiens ont remporté de nombreux titres comme 13 [[Championnat du monde de badminton par équipes masculines|Thomas Cups]] sur 24<ref name="CPPC" />. L'un des joueurs de badminton le plus célèbre du pays, [[Rudy Hartono]], a remporté sept fois de suite le [[Open d'Angleterre (badminton)|championnat All England]]. Le joueur indonésien [[Taufik Hidayat]] a remporté une médaille d'or aux JO en 2004, en simple monsieur. Il est considéré comme une légende en Indonésie. D'autres sports classiques sont pratiqués en Indonésie, principalement le [[tennis]] (plusieurs trophées d'Asie remportés), le [[polo]] (pratiqué depuis l'époque coloniale) ou encore la [[course à pied]]<ref name="CPPC" />. Bali possède des spots de [[surf]] très prisés des surfeurs du monde entier. Il y a de nombreux sports traditionnels encore pratiqués en Indonésie : l'art martial du ''[[Pencak-Silat]]'', le ''[[sepak takraw]]'', les courses de taureaux (les ''{{Langue|min|[[pacu jawi]]}}'' dans le Sumatra occidental ; les ''{{Langue|mad|[[karapan sapi]]}}'' sur l'île de Madura) ou de canards volants (les ''{{Langue|min|[[pacu itiak]]}}'' dans le Sumatra occidental), les courses de bateau ou encore les concours de [[cerf-volant|cerfs-volants]]<ref name="CPPC" />. Les événements sportifs en Indonésie sont organisés par le comité national des sports appelé [[Comité national des sports d'Indonésie]] (ou KONI). Le comité a décidé, avec l'appui du gouvernement une Journée nationale des sports le [[9 septembre]]<ref name="CPPC" />. Des jeux nationaux, les [[Pekan Olahraga Nasional]] ont lieu tous les quatre ans. Le pays a organisé à deux reprises les Jeux asiatiques : la [[Jeux asiatiques de 1962|{{4e}}édition]], en 1962 à Jakarta, et le [[Jeux asiatiques de 2018|{{18e}} édition]], en 2018, à [[Jakarta]] et à [[Palembang]]. {| width="450" class="wikitable centre" style="text-align: center;" |+'''[[Indonésie aux Jeux olympiques]]''' !Sport | width=30 bgcolor="gold"| {{médaille|1|JO}} | width=30 bgcolor="silver"| {{médaille|2|JO}} | width="30" bgcolor="#cc9966" | {{médaille|3|JO}} !Total |- |[[Badminton aux Jeux olympiques|Badminton]] |6 |6 |6 |18 |- |[[Haltérophilie aux Jeux olympiques|Haltérophilie]] |0 |2 |4 |6 |- |[[Tir à l'arc aux Jeux olympiques|Tir à l'arc]] |0 |0 |1 |1 |- !Total !6 !8 !11 !25 |} ==== Médias et communication ==== La [[liberté de la presse]] dans le pays s'est considérablement améliorée avec la démocratisation du pays. Depuis [[1998]], le nombre de publications a augmenté considérablement. Des centaines de nouveaux magazines, journaux et [[Presse people|tabloids]] sont apparus. Il existe également dix chaînes de télévision nationales qui concurrencent la chaîne d'État [[TVRI]]. Elles sont complétées par des chaînes régionales à travers tout le pays. Il en va de même pour la radio dont le service public est [[Radio Republik Indonesia]]. Des stations de diffusion pirates fleurissent également dans tout le pays. [[Internet]] est relativement répandu en Indonésie par 24 [[fournisseur d'accès à Internet|fournisseurs d'accès]] car c'est un moyen de communication efficace pour un archipel si morcelé. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Indonésie}} L'Indonésie est une [[république]] avec un [[régime présidentiel]]. En tant qu'[[État unitaire]], le pouvoir est concentré au niveau du gouvernement national. À la suite de la chute de [[Soeharto]] en [[1998]], les structures politiques et gouvernementales indonésiennes ont été largement réformées. Quatre amendements à la [[Constitution de l'Indonésie|constitution de 1945]] ont redéfini le [[pouvoir exécutif]], le [[pouvoir législatif]] et le [[pouvoir judiciaire]]<ref name="Harijanti2006">{{en}} Susi Dwi Harijanti et Tim Lindsey, ''Indonesia: General elections test the amended Constitution and the new Constitutional Court'', ''International Journal of Constitutional Law'' vol.4 {{numéro|1}}, 2006, pages 138-150.</ref>. Depuis le coup d’État militaire de 1965 toute propagation des idées communistes ou de leur représentation politique est interdite. Afficher des symboles comme la faucille et le marteau ou des images du révolutionnaire argentin [[Che Guevara]] peut conduire en prison. Des raids sont menés contre les librairies ou bibliothèques suspectées de contenir des ouvrages d'auteurs communistes<ref>{{Article |langue=fr-FR |titre=La "peur des rouges" relancée en Indonésie avant les élections |périodique=[[La Croix]] |date=2019-03-17 |issn=0242-6056 |lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/peur-rouges-relancee-Indonesie-elections-2019-03-17-1301009349}}.</ref>. === Répartition des pouvoirs === ==== Pouvoir exécutif ==== Le président de l'Indonésie est le [[chef d'État]], le [[commandant en chef]] de l'[[Forces armées indonésiennes|armée indonésienne]], le responsable du gouvernement, des prises de décisions et des affaires étrangères. Le président nomme le conseil des ministres, ministres qui ne sont pas nécessairement des membres élus de la législature. L'élection présidentielle de 2004 fut la première fois où le peuple a élu au suffrage universel direct le président et le vice-président<ref>{{en}} {{pdf}} ''[http://www.cartercenter.org/documents/2161.pdf The Carter Center 2004 Indonesia Election Report]'', 2004, [[Fondation Carter]].</ref>. Le président peut enchaîner au maximum deux mandats consécutifs de cinq ans. Les gouverneurs de province, élus jusqu'en 2005 par les parlements provinciaux, sont désormais au fur et à mesure élus au suffrage direct. Les préfets (''bupati'') sont élus par les assemblées départementales et les maires (''walikota'') par les assemblées municipales. ==== Pouvoir législatif ==== [[Fichier:Indonesia DPR session.jpg|vignette|Une session du [[Conseil représentatif du peuple]] à Jakarta.]] La plus haute structure représentative au niveau national est l'[[Assemblée délibérative du peuple]] (''Majelis Permusyawaratan Rakyat'' abrégé ''MPR''). Son rôle principal est d'appuyer et d'amender la constitution, d'introniser le président et de formaliser les grandes lignes de la politique nationale<ref>{{id}} {{pdf}} ''[http://www.mpr.go.id/pdf/ketetapan/putusan%20MPRRI%202000.pdf Ketetapan MPR-RI Nomor II/MPR/2000 tentang Perubahan Kedua Peraturan Tata Tertib Majelis Permusyawaratan Rakyat Republik Indonesia]'' {{Lien archive|url=http://www.mpr.go.id/pdf/ketetapan/putusan%20MPRRI%202000.pdf |horodatage archive=20110721122810 |titre=Copie archivée }}, [[Assemblée délibérative du peuple]].</ref>. Le ''MPR'' comprend deux chambres<ref name="Harijanti2006" /> : * le [[Conseil représentatif du peuple]] (''Dewan Perwakilan Rakyat'' abrégé ''DPR''), qui est la [[chambre basse]] et dont les {{nobr|575 membres}} sont élus au suffrage direct pour cinq ans dans un [[système électoral|système]] globalement proportionnel ; * le [[Conseil représentatif des régions]] (''Dewan Perwakilan Daerah'' abrégé ''DPD''), sorte de [[chambre haute]] dont les membres sont élus au suffrage direct pour cinq ans à raison de quatre par province ou territoire spécial. Le nombre total de membres du DPD (actuellement 136) ne peut pas dépasser le tiers de celui du ''DPR''. Les réformes menées depuis 1998 ont augmenté le rôle national du ''DPR'' au niveau gouvernemental. Le ''DPD'' s'occupe des questions régionales<ref>{{en}} {{pdf}} ''[http://www.gtzsfdm.or.id/documents/laws_n_regs/con_decree/3_AmdUUD45_eng.pdf Third Amendment to the 1945 Constitution of The Republic of Indonesia]'', [[Assemblée délibérative du peuple]]</ref>. Au niveau des [[Provinces d'Indonésie|provinces]], des ''[[kabupaten]]'' (départements) et des ''[[kota]]'' (municipalités), il existe également des assemblées régionales (''Dewan Perwakilan Rakyat Daerah'') dont les membres sont également élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système proportionnel. ==== Pouvoir judiciaire ==== La plupart des conflits civils sont résolus à la Cour d'État et les appels sont entendus à la Haute Cour. La plus haute autorité judiciaire est la Cour Suprême (''Mahkamah Agung''). Elle s'occupe des cassations et des révisions de cas. Parmi les autres cours, on peut citer la Cour de Commerce, qui s'occupe des problèmes de faillite et d'insolvabilité ; la Cour Administrative, qui s'occupe des cas légaux mettant en cause le gouvernement ; la Cour constitutionnelle qui débat de la légalité de la loi, des élections, des dissolutions de partis politiques et de l'envergure de l'autorité des institutions d'état ; et la Cour religieuse qui traite les cas religieux spécifiques<ref name="USCONGRESS">{{en}} {{pdf}} ''[http://lcweb2.loc.gov/frd/cs/profiles/Indonesia.pdf Country Profile: Indonesia]'', décembre 2004, [[Bibliothèque du Congrès]].</ref>. === Politique étrangère === [[Fichier:Diplomatic Mission of Indonesia.svg|vignette|400px|Bleu : représentations diplomatiques de l'Indonésie (présence d'une ambassade ou d'un consulat). Vert : Indonésie. Gris : absence de relations diplomatiques.]] [[Fichier:Joko Widodo and Mahathir Mohamad in Putrajaya, 2019.jpg|vignette|redresse|Le [[Liste des présidents de la république d'Indonésie|président de la république d'Indonésie]] [[Joko Widodo]] et le [[Liste des Premiers ministres malaisiens|Premier ministre malaisien]] [[Mahathir Mohamad]] en 2019.]] Contrastant avec l'anti-impérialisme de [[Soekarno]] et la [[Konfrontasi|confrontation indonésio-malaisienne]] (''Konfrontasi''), la politique étrangère de l'Indonésie s'est axée, depuis l'ère [[Soeharto]], sur la coopération économique et politique avec les nations occidentales<ref>{{en}} ''[http://countrystudies.us/indonesia/97.htm Indonesia - Foreign Policy]'', [[Bibliothèque du Congrès]].</ref>. L'Indonésie maintient des relations de proximité avec ses voisins asiatiques et est membre fondateur de l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est]] (ASEAN) et du [[Sommet de l'Asie orientale]]<ref name="USSTATE">{{en}} ''[http://www.state.gov/r/pa/ei/bgn/2748.htm Background Note: Indonesia]'', [[Bibliothèque du Congrès]].</ref>. L'Indonésie a renoué des liens avec la Chine en 1990, relations jusqu'alors gelées à la suite des purges anti-communistes des débuts de l'ère Soeharto<ref name="USCONGRESS" />. Elle est membre de l'[[Organisation des Nations unies]] depuis 1950 et fonda le [[Mouvement des non-alignés]] (soutenu lors de la [[conférence de Bandung]] en 1955) et l'[[Organisation de la coopération islamique]]<ref name="USSTATE" />. Elle fait partie du [[Groupe de Cairns]], de l'[[Organisation mondiale du commerce]] mais s'est retiré en 2008 de l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole]]. L'Indonésie reçoit de l'[[aide humanitaire]] et de l'[[aide au développement]] depuis 1966 en particulier en provenance des États-Unis, de l'Europe occidentale, de l'Australie et du Japon<ref name="USSTATE" />. L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est à être membre du [[Groupe des vingt|G20]]. === Défense et sécurité === {{Article détaillé|Forces armées indonésiennes|Police nationale indonésienne}} [[Fichier:Insignia of the Indonesian Army.svg|vignette|Emblème de l'[[Forces armées indonésiennes|armée indonésienne]].]] Les [[forces armées indonésiennes]] (''Tentara Nasional Indonesia'' ou ''TNI'') ont un effectif total d'un peu plus de {{nombre|432000|personnes}}. Elles comprennent l'Armée de terre (''[[armée de terre indonésienne|TNI Angkatan Darat]]''), la marine (''[[marine indonésienne|TNI Angkatan Laut]]'') et l'armée de l'air (''[[armée de l'air indonésienne|TNI Angkatan Udara]]''). ''Global Fire Power'' classe les forces armées indonésiennes {{13e}} mondial quant à la puissance et {{5e}} en Asie derrière la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud<ref>{{en}} ''[http://www.globalfirepower.com/country-military-strength-detail.asp?country_id=Indonesia Indonesia Military Strength]'', [http://www.globalfirepower.com/ GlobalFirePower].</ref>. Les femmes peuvent intégrer l'armée dans un corps spécial séparé des hommes. Le budget de l'armée en 2008 était de {{nombre|4.74|milliards}} de [[dollar américain|dollars américains]] soit 0,8 % du [[produit intérieur brut]] environ. L'armée a eu et a toujours un rôle très important dans la politique intérieure du pays. La [[police nationale indonésienne]] (''Kepolisian Republik Indonesia'') dépend directement du président de la République. Jusqu'en 1999, elle faisait partie des forces armées. Ses effectifs sont de {{nombre|150000|hommes}} dont un corps de {{nombre|12000|hommes}}, la ''[[Brigade Mobil]]'' (ou ''Brimob''), organisé comme une unité militaire. La petite délinquance est assez répandue en Indonésie malgré une loi qui autorise la [[peine de mort]] à partir de faits tels que le [[trafic de stupéfiants|trafic de drogue]]. L'administration pénitentiaire dispose de 527 prisons d’une capacité maximale théorique d’environ {{formatnum:90000}} détenus mais en accueille, début 2010, {{formatnum:132000}}<ref>{{Lien web|langue=id |titre=Sementara, Dikarantina Dulu |url=http://majalah.tempointeraktif.com/id/arsip/2010/01/18/HK/mbm.20100118.HK132521.id.html |éditeur=Majalah Tempo |consulté le=24 Janvier 2010}}.</ref>. Le spectre du [[terrorisme]] plane sur le pays depuis le très médiatisé [[attentats de Bali du 12 octobre 2002|attentat de Bali]] de 2002. Il existe un [[Conflit en Papouasie occidentale|mouvement séparatiste]] en {{page h'|Papouasie occidentale}}. Ce territoire, anciennement [[Nouvelle-Guinée néerlandaise]], fut conquis par l'Indonésie en 1963. Des dizaines de milliers de Papous ont été tués par les forces de sécurité indonésiennes depuis les années 1960. Selon Usman Hamid, directeur d'Amnesty International Indonésie : « La Papouasie est l'un des trous noirs de l'Indonésie dans le domaine des droits humains. C'est la région où les forces de sécurité ont pendant des années été autorisées à tuer des femmes, des hommes, des enfants, sans craindre de devoir assumer la moindre responsabilité<ref>{{Lien web |prénom1=Philippe Pataud |nom1=Célérier |titre=Nettoyage ethnique en Papouasie |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/PATAUD_CELERIER/61147 |site=Le Monde diplomatique |date=2019-12-01}}</ref>. » La sécurité des côtes est assurée conjointement par la [[Garde maritime et côtière indonésienne|garde maritime et côtière]] et l'[[Agence de la sécurité maritime de la République d'Indonésie|Agence de la sécurité maritime]]. == Droits de l’homme == Le 21 juillet 2022, [[Human Rights Watch]] a déclaré que la majorité des provinces indonésiennes, ainsi que de nombreuses villes et réengences, ont des codes vestimentaires oppressifs et discriminants pour les [[femmes]] et les [[filles]]. Les témoignages personnels ci-dessous des femmes indonésiennes - scolaires, enseignants, médecins et autres - ont consulté les effets néfastes de ces règles<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Indonesian Women Speak Out on Dress Codes|url=https://www.hrw.org/news/2022/07/21/indonesian-women-speak-out-dress-codes|site=France 24|consulté le=21 juillet 2022}}</ref>. Le [[Assemblée délibérative du peuple|parlement d'Indonésie]] a changé le 6 décembre 2022 le [[code pénal]] sous prétexte qu’il était un héritage du droit colonial néerlandais<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/droits-humains-fornication-liberte-d-expression-en-indonesie-une-reforme-du-code-penal-pour-le-pire Fornication, liberté d’expression : en Indonésie, une réforme du Code pénal pour le pire] [[Courrier international]]</ref>. Celui-ci est considéré comme un recul en matière de droits humains<ref>[https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-onu-critique-le-nouveau-code-indonesien-incompatible-avec-les-droits-humains-20221208 L'ONU critique le nouveau code indonésien «incompatible» avec les droits humains] [[Le Figaro]]</ref>. Il rend les relations sexuelles hors mariage passibles d’un an de prison et la cohabitation d’un couple non marié de six mois afin de « protéger l’institution du mariage »<ref>(https://www.ledevoir.com/monde/asie/773540/l-indonesie-en-voie-de-criminaliser-les-relations-sexuelles-hors-mariage L’Indonésie en voie de criminaliser les relations sexuelles hors mariage] [[Le Devoir]]</ref>. Les relations homosexuelles sont en conséquence de facto interdites<ref>[https://www.lapresse.ca/international/asie-et-oceanie/2022-12-07/indonesie/le-nouveau-code-penal-attise-les-inquietudes-des-lgbtq.php Le nouveau code pénal attise les inquiétudes des LGBTQ] [[La Presse (Montréal)|La Presse]]</ref>. Il comprend également un élargissement de la définition du [[blasphème]]<ref>[https://mistertravel.news/2022/12/06/indonesie-le-pays-devient-plus-conservateur-et-reduit-les-droits-fondamentaux/ Indonésie: le pays devient plus conservateur et réduit les droits fondamentaux - MisterTravel]</ref>, déjà considéré comme un crime, et introduit celui d’[[apostasie]]. Enfin, il prévoit une peine de quatre ans de prison pour toute personne reconnue coupable de « propagande [[Marxisme|marxiste]] ou [[Communisme|communiste]] »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’Indonésie en proie à un tournant fondamentaliste |url=https://www.humanite.fr/monde/indonesie/l-indonesie-en-proie-un-tournant-fondamentaliste-774313 |site=L'Humanité |date=2022-12-11 |consulté le=2022-12-13}}</ref>. == Économie == === Données synthétiques === {{Article détaillé|Économie de l'Indonésie}} [[File:Historical economic growth of Indonesia.jpg|thumb|Évolution du PIB réel par habitant d'Indonésie.]] [[Fichier:Kerbau Jawa.jpg|vignette|Un attelage de deux [[Bubalus bubalis|buffles d'eau]] labourant les rizières de Java. L'agriculture est le secteur ayant le plus d'employés depuis des siècles.]] Le [[produit intérieur brut|produit intérieur brut (PIB)]] était de {{nombre|1011|milliards}} de [[dollar américain|dollars américains]] en 2017, ce qui fait de l'Indonésie la {{16e}} économie mondiale<ref name="CIA" />. Le [[secteur tertiaire]] est le plus important et pèse pour 45,4 % du PIB (en 2017)<ref name="CIA" />. Il est suivi par le [[secteur secondaire]] (41 %) et l'[[agriculture]] (13,7 %)<ref name="CIA" />. Les principales industries sont celles du pétrole et du gaz naturel, des textiles et de l'habillement ainsi que des mines<ref>{{pdf}} {{en}} Stephen Elias et Clare Noone, ''[https://www.rba.gov.au/publications/bulletin/2011/dec/pdf/bu-1211-4.pdf The Growth and Development of the Indonesian Economy]'', décembre 2011, [[Banque de réserve d'Australie|Reserve Bank of Australia]].</ref>. L’Indonésie est le premier pays au monde pour ses réserves de [[nickel]]<ref>Brice Pedroletti, [https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/08/11/forte-de-ses-reserves-en-nickel-l-indonesie-parie-sur-l-industrie-de-la-voiture-electrique_6137756_3234.html Forte de ses réserves en nickel, l’Indonésie parie sur l’industrie de la voiture électrique], lemonde.fr, 11 août 2022</ref>. Les produits agricoles principaux sont l'[[huile de palme]], le riz, le thé, le café (même si sa production a stagné au cours de la décennie des années 2010, [[Histoire de la caféiculture#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|l'Indonésie est toujours quatrième au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café]]<ref name="Arcadia">Selon Arcadia, déclinaison africaine du [[Cyclope (rapport)|Rapport Cyclope]]</ref>), les [[épice]]s (qui ont été exploitées dès la colonisation hollandaise<ref>{{en}} ''[https://www.britannica.com/topic/Dutch-East-India-Company Dutch East India Company]'', [[Encyclopædia Britannica]]. Consulté le 27 novembre 2018.</ref>) et le [[caoutchouc (matériau)|caoutchouc]], au succès plus récent<ref>{{pdf}} {{en}} ''[http://www.fao.org/3/i8881en/I8881EN.pdf Indonesia: Small Family Farms Country Factsheet]'', 2018, [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture]].</ref>. Sur les six premières années de la décennie des années 2010, [[Histoire de la culture du cacao#Évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|l'Indonésie est aussi resté quatrième au palmarès des producteurs mondiaux de cacao]], mais loin derrière ses rivaux ivoirien et ghanéen d'Afrique de l'Ouest<ref name=Arcadia />. En 2016, les principaux marchés d'exportation de l'Indonésie étaient les États-Unis ({{nombre|19.5|milliards}} de dollars), la Chine ({{nombre|18.6|milliards}}), le Japon ({{nombre|17.5|milliards}}), Singapour ({{nombre|13.3|milliards}}) et l'Inde ({{nombre|11.3|milliards}})<ref name="MIT_Eco">{{en}} ''[https://atlas.media.mit.edu/en/profile/country/idn/ The Observatory of Economic Complexity: Indonesia]'', 2016, [[Massachusetts Institute of Technology]].</ref>. L'Indonésie importe principalement depuis la Chine ({{nobr|31 milliards}}), Singapour ({{nombre|15.1|milliards}}), le Japon ({{nombre|12.1|milliards}}), la [[Thaïlande]] ({{nombre|8.46|milliards}}) et la [[Malaisie]] ({{nombre|7.17|milliards}})<ref name=MIT_Eco />. En 2016, la [[balance commerciale]] de l'Indonésie était excédentaire de {{nobr|29 milliards}} de dollars américains avec {{nobr|165 milliards}} à l'[[Exportation|export]] et {{nobr|136 milliards}} à l'[[importation|import]]<ref name=MIT_Eco />. Le pays possède d'importantes ressources naturelles de [[pétrole|pétrole brut]], [[gaz naturel]], d'[[étain]], de [[cuivre]] et d'[[or]]. L'Indonésie importe principalement de l'équipement et des machines, des produits chimiques, de l'essence et des denrées alimentaires<ref name="CIA" />. En 2023, l'Indonésie est classée en {{66e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. [[Fichier:Jakarta Skyline Part 2.jpg|left|vignette|[[Jakarta]], la capitale et le centre économique de l'Indonésie.]] Dans les années 1960, l'économie se détériora à cause de l'instabilité politique et d'un gouvernement encore inexpérimenté fraîchement mis en place, ce qui provoqua [[pauvreté]] et [[famine]]<ref name="SCHWARZ">Schwarz (1994), pages 52-57.</ref>. Après la chute de [[Soekarno]] au milieu des années 1960, l'administration qui fut mise en place par [[Soeharto]], composées d'Indonésiens instruits aux États-Unis, remit le pays sur les rails de la croissance économique. Le [[Indice des prix à la consommation|taux d'inflation]] diminua fortement et la [[roupie indonésienne]] (''rupiah'') se stabilisa. Les règlements de la [[dette extérieure]] furent redéfinis. Grâce à cela, l'investissement et les aides étrangères devinrent plus importants<ref name="SCHWARZ" />. Grâce à la hausse des prix du pétrole dans les années 1970 permit au pays d'atteindre des taux de croissance très élevées (variant autour de 7 % de 1968 à 1981)<ref name="SCHWARZ" />. À la suite des réformes entreprises pour accroître la compétitivité économique du pays vers la fin des années 1980, l'investissement étranger en Indonésie augmenta énormément dans le secteur de l'industrie et ainsi, entre 1989 et 1997, l'économie indonésienne s'améliora de 7 %<ref name="SCHWARZ" />{{,}}<ref name="CountryBrief">{{en}} ''[http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/COUNTRIES/EASTASIAPACIFICEXT/INDONESIAEXTN/0,contentMDK:20095968~pagePK:141137~piPK:141127~theSitePK:226309,00.html Indonesia: Country Brief]'' in ''Indonesia: Key Development Data & Statistics'', septembre 2006, [[Banque mondiale]].</ref>. En 1997 et 1998, l'Indonésie fut le pays le plus touché par la [[crise économique asiatique]]. Le dollar américain passa de l'équivalent de {{formatnum:2000}} ''rupiah'' a {{formatnum:18000}} et l'économie s'effondra de 13,7 %<ref name="CountryBrief" />. La monnaie se stabilisa et un dollar s'échangea finalement contre {{formatnum:10000}} ''rupiah'', ce qui était la marque lente mais significative d'une relance économique. L'instabilité politique qui s'ensuivit ainsi que la corruption de masse contribuèrent à la sporadicité des signes de relance<ref>{{en}} G. Guerin, ''[http://www.atimes.com/atimes/Southeast_Asia/HE23Ae01.html Don't count on a Suharto accounting]'', 23 mai 2006, Asia Tims Online.</ref>{{,}}<ref name="Poverty">{{en}} ''[http://www.economist.com/world/asia/displaystory.cfm?story_id=8001604 Poverty in Indonesia: Always with them]'', 14 septembre 2006, ''[[The Economist]]''</ref>. [[Transparency International]] plaça l'Indonésie {{143e}} sur {{nobr|180 pays}} dans son [[indice de perception de la corruption]]<ref>{{en}} ''[http://www.transparency.org/policy_research/surveys_indices/cpi/2007 Corruption Perceptions Index]'', 2007, [[Transparency International]]</ref>. Cependant, la croissance du PIB dépassa 5 % en 2004 et 2005 et les prévisions attendent l'augmentation de chiffre<ref>{{en}} ''[http://www.economist.com/countries/Indonesia/profile.cfm?folder=Profile-Forecast Indonesia: Forecast]'', 3 octobre 2006, ''[[The Economist]]''.</ref>. Le [[chômage]] reste néanmoins élevé et la croissance a peu d'impact sur celui-ci<ref name="Poverty" />{{,}}<ref>{{en}} Ridwan Max Sijabat, ''[http://www.thejakartapost.com/review/nat05.asp Unemployment still blighting the Indonesian landscape]'', 23 mars 2007, [[The Jakarta Post]].</ref>. Les bas salaires stagnants et l'augmentation des prix du pétrole et du riz ont augmenté les niveaux de pauvreté du pays<ref name="Poverty" />. En 2006, il fut estimé que 17,8 % de la population vivait en dessous du [[seuil de pauvreté]] et 49 % vivait avec moins de {{unité|2|$}} par jour<ref>{{en}} {{pdf}} ''[http://siteresources.worldbank.org/INTINDONESIA/Resources/Publication/280016-1152870963030/2753486-1165385030085/Overview_standalone_en.pdf Making the New Indonesia Work for the Poor - Overview]'', 2006, [[Banque mondiale]].</ref>. Le [[taux de chômage]] atteignait en [[2008]], 9,75 % de la population active<ref>{{id}} {{pdf}} ''[http://www.bps.go.id/leaflet/leaflet-desember-07-ind.pdf Beberapa Indikator Penting Mengenai Indonesia]'', 2 décembre 2008, Bureau Central des Statistiques d'Indonésie.</ref>. L'[[oligarchie]] née sous le régime de l'Ordre nouveau s'approprie l'essentiel des fruits de la solide croissance économique indonésienne. En 2017, un rapport d'[[Oxfam International|Oxfam]] situe l'Indonésie au sixième rang des pays les plus inégalitaires ; les 1 % les plus fortunés détiennent 49 % des richesses. À travers le contrôle des médias et le financement des partis, ces oligarques exercent une influence considérable sur la vie politique<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=Madinier |prénom1=Rémy |titre=L’Indonésie choisit la démocratie |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/MADINIER/59960 |date=2019-06-01}}</ref>. En octobre 2020, une loi est approuvée par le Parlement et destinée à attirer les investisseurs étrangers en Indonésie. Cette loi entraîne la perte de certains acquis sociaux, facilite les licenciements, réduit les indemnités de licenciements et augmente le nombre d'heures supplémentaires. En outre, selon les associations pour la protection de l’environnement, en assouplissant la législation environnementale elle pourrait aboutir à une « déforestation sauvage ». Les syndicats de travailleurs et les écologistes organisent des manifestations, ce qui aboutit à des affrontements avec la police et à des centaines d'arrestations<ref>{{Article|titre=En Indonésie, une vague de colère contre une réforme ultralibérale|périodique=Le Monde.fr |date=2020-10-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/09/en-indonesie-une-vague-de-colere-contre-une-reforme-ultraliberale_6055386_3210.html}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Indonésie: violents affrontements dans des manifestations contre une loi sur le travail |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20201008-indonésie-violents-affrontements-manifestations-contre-une-loi-le-travail |site=RFI |date=2020-10-08}}</ref>. {{article connexe|Science en Indonésie}} === Industrie === Le pays s'est lancé dans les années 2020 dans plusieurs projets d'intégration de la transformation de ses matières premières. Cela s'est traduit par la création de deux parcs industriels aux [[Moluques]] et sur l'île de [[Célèbes]]. Ces projets sont axés notamment sur la production d'acier inoxydable, de batteries électriques et de véhicules<ref>{{Ouvrage|titre=Le Bilan du Monde|lieu=Paris|éditeur=Société éditrice du Monde SA|pages totales=2023|isbn=978-2-36804-132-1}}</ref>. === Transports === [[Fichier:Check in hall.JPG|vignette|L'[[aéroport international Soekarno-Hatta]], {{12e}} aéroport mondial en 2014 avec {{nobr|57 millions}} de passagers.]] {{Article détaillé|Transport en Indonésie}} La plupart des voyageurs arrivent en Indonésie en avion<ref>''[https://www.lonelyplanet.fr/destinations/asie/indonesie/comment-sy-rendre Indonésie : Comment s'y rendre]'', ''[[Lonely Planet]]''. Consulté le 22 novembre 2018.</ref>. Outre l'[[aéroport international Soekarno-Hatta]] de [[Jakarta]], les principales portes d'entrées aériennes internationales d'Indonésie sont l'[[aéroport international Ngurah-Rai]] de [[Denpasar]] à Bali, l'[[aéroport international Juanda]] de [[Surabaya]] à Sidoarjo dans l'est de Java et l'[[aéroport international Sultan-Hasanuddin]] de [[Makassar (ville)|Makassar]] dans le sud-est de Sulawesi<ref>{{en}} ''[https://www.worldatlas.com/articles/which-are-the-busiest-airports-in-indonesia.html The Busiest Airports In Indonesia]'', worldatlas.com. Consulté le 22 novembre 2018.</ref>. Les [[Transport aérien en Indonésie|compagnies aériennes indonésiennes]] les plus importantes la compagnie nationale [[Garuda Indonesia]] et sa filiale à bas coût [[Citilink]] et les compagnies privées [[Lion Air]] et [[Sriwijaya Air]]<ref>{{en}} ''[https://web.archive.org/web/20160305112537/http://jakartaglobe.beritasatu.com/business/lion-loses-market-share-air-travel-growth-slows/ Lion Loses Market Share as Air Travel Growth Slows]'', 2016, ''[[The Jakarta Globe]]''.</ref>. En 2002, le réseau routier de l'Indonésie faisait au total {{unité|368360|kilomètres}}, dont {{unité|213649|kilomètres}} avec un revêtement<ref name="CIA" />. Le [[transport ferroviaire en Indonésie]] est concentré sur l'île de Java qui possède deux lignes principales qui traversent l'île d'ouest en est et plusieurs lignes secondaires<ref>{{en}} ''[https://www.lonelyplanet.com/indonesia/transport/getting-around/train Getting Around Indonesia by Train]'', [[Lonely Planet]]. Consulté le 22 novembre 2018.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Kevin Smith, ''[https://web.archive.org/web/20140507102339/http://www.railjournal.com/index.php/metros/fron-daydreams-to-reality.html From daydreams to reality]'', 10 février 2014, {{Lien|trad=International Railway Journal|fr=International Railway Journal|texte=International Railway Journal}}.</ref>. Quant au transport maritime, l'entreprise d'état [[Pelni]] (''Pelayaran Nasional Indonesia'' ou Compagnie de Navigation Nationale d'Indonésie) exploite vingt-six navires qui desservent des routes et des destinations dans l'archipel<ref>{{en}} ''[https://www.pelni.co.id/?lang=en Welcome]'', site officiel de Pelni. Consulté le 22 novembre 2018.</ref>. === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme en Indonésie}} [[Fichier:Jimbaran200507-1.jpg|vignette|left|Plage aménagée de [[Jimbaran]] à [[Bali]]. L'île attire les touristes du monde entier<ref>{{en}} Kumar Ramakrishna & See Seng Tan, ''After Bali: The Threat of Terrorism in Southeast Asia'', 2003, [[Université de technologie de Nanyang]], Institut de Défense et Études stratégiques, {{p.|188}}.</ref>.]] Le tourisme est une activité économique importante pour l'Indonésie. En 2014, il représentait 3,2 % du [[Produit intérieur brut|PIB]] du pays et soutenait directement environ {{nombre|3326000|emplois}} (2,9 % de l'emploi total)<ref>{{pdf}} {{en}} ''[https://www.wttc.org/-/media/files/reports/economic%20impact%20research/countries%202015/indonesia2015.pdf Travel & Tourism: Economic Impact 2015 - Indonesia]'', 2015, {{Lien|trad=World Travel and Tourism Council|fr=World Travel and Tourism Council|texte=World Travel and Tourism Council}}</ref>. Les campagnes touristiques internationales ont été concentrées largement sur l'aspect « destination paradisiaque » avec pour vitrine le sable blanc des plages et le ciel toujours bleu et éclatant<ref>{{en}} ''[https://www.indonesia.travel/gb/en/destinations Destinations]'', Wonderful Indonesia, site du Ministère du tourisme indonésien.</ref>{{,}}<ref>''[https://www.lonelyplanet.fr/article/les-plus-belles-plages-dindonesie Les plus belles plages d'Indonésie]'', [[Lonely Planet]]. Consulté le 23 novembre 2018.</ref>. Les stations balnéaires et hôtelières se sont développées dans quelques îles indonésiennes avec [[Bali]] comme destination principale<ref>{{Article |auteur1=Franck Michael |titre=Bali (Indonésie) : le patrimoine culturel contre ou avec le développement touristique ? Un paradis en sursis et le risque d’un tourisme de luxe non maîtrisé |périodique=Études caribéennes |numéro=20 |date=20 décembre 2011 |lire en ligne=https://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5385}}.</ref>. Riche en diversité biologique, l'Indonésie offre un gros potentiel naturel qui comble notamment les plongeurs<ref>{{en}} Sarah Ann Wormald, ''Diving in Indonesia: The Ultimate Guide to the World's Best Dive Spots: Bali, Komodo, Sulawesi, Papua, and more'', 22 mars 2016, Tuttle Publishing, 320 p.</ref>. Le tourisme culturel représente aussi une partie importante de l'industrie touristique du pays<ref>{{en}} ''[http://www.unesco.org/new/en/jakarta/culture/cultural-tourism/ Cultural Tourism]'', site du bureau régional de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] à [[Jakarta]]. Consulté le 23 novembre 2018.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[https://www.indonesia.travel/gb/en/attractions Attractions]'', Wonderful Indonesia, site du Ministère du tourisme indonésien.</ref>. Le pays [[toraja]] et le pays [[minangkabau]] attirent les amateurs de dépaysement culturel<ref>{{en}} Farida Susanty, ''[http://www.thejakartapost.com/news/2017/02/09/tana-toraja-set-to-prosper-as-major-tourist-destination.html Tana Toraja set to prosper as major tourist destination]'', 9 février 2017, ''[[The Jakarta Post]]''.</ref>{{,}}<ref>''[http://garudaholiday.fr/blog-voyage-indonesie/a-la-rencontre-des-ethnies-indonesienne-voyage-en-pays-minang-a-sumatra À la rencontre des ethnies indonésiennes : Voyage en pays Minang à Sumatra]'', garudaholiday.fr, site touristique francophone de la [[Garuda Indonesia]]. Consulté le 23 novembre 2018.</ref> tandis que les temples de [[Temple de Borobudur|Borobudur]] et [[Temple de Prambanan|Prambanan]] sur Java par exemple attirent les passionnés d'histoire ou de spiritualité<ref>{{en}} Nigel Richardson, ''[https://www.telegraph.co.uk/travel/destinations/asia/indonesia/articles/Borobudur-and-Prambanan-temples-Indonesia-a-visitors-guide/ Borobudur and Prambanan temples, Indonesia: a visitor's guide]'', 8 septembre 2014, ''[[The Daily Telegraph]]''.</ref>. Le tourisme commercial est également en expansion : de grands centres commerciaux ont vu le jour pour accueillir des touristes recherchant des lieux de ''shopping'' à prix raisonnables<ref>{{pdf}} {{en}} ''[https://pata.org/store/wp-content/uploads/2018/01/PATA-VE-Bulletin-January-2018-1.pdf The Future of Shopping Tourism]'', janvier 2018, Pacific Asia Travel Association, {{p.|2}}.</ref>. En 2010, {{nobr|7 millions}} de touristes étrangers ont visité l'Indonésie<ref name="stat">{{en}} ''[http://www.budpar.go.id/page.php?ic=621&id=180 Visitor Arrivals to Indonesia 2000-2005]'' {{Lien archive|url=http://www.budpar.go.id/page.php?ic=621&id=180 |horodatage archive=20110721120843 |titre=Copie archivée }}, 2005, Ministère de la Culture et du Tourisme d'Indonésie</ref>. Ces chiffres sont à comparer à ceux des touristes indonésiens qui visitent l'étranger, dont le nombre était de {{nombre|5.3|millions}} et qui ont dépensé {{nombre|5.7|milliards}} de dollars en 2008<ref>{{en}} ''Indonesia: Outbound tourism: International departures and expenditure'', ''OECD Tourism Trends and Policies 2010''.</ref>. == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=35}} == Voir aussi == {{Autres projets |wiktionary=Indonésie |commons=Indonesia |wikivoyage=Indonésie |wikinews=Page:Indonésie }} === Bibliographie === {{Article détaillé|Bibliographie sur l'Indonésie}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=1 T. |nom1=Friend |titre=Indonesian Destinies |éditeur=Harvard University Press |année=2003 |isbn=978-0-674-01137-3}}. * {{Ouvrage |auteur1=Françoise Cayrac-Blanchard |auteur2=[[Stéphane Dovert]] |auteur3=Frédéric Durand |titre=Indonésie, un demi-siècle de construction nationale |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=2000}}. * {{Ouvrage |prénom1=Philippe |nom1=Raggi |titre=Indonésie, la nouvelle donne |lieu=Paris |éditeur=L'Harmattan |année=2000 |isbn=2-7384-9982-1}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=1 M. C. |nom1=Ricklefs |titre=A History of Modern Indonesia since c.1300 |éditeur=MacMillan |année=1991 |isbn=0-333-57689-6}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=1 A. |nom1=Schwarz |titre=A Nation in Waiting: Indonesia in the 1990s |éditeur=Westview Press |année=1994 |isbn=1-86373-635-2}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=1 Jean Gelman |nom1=Taylor |titre=Indonesia: Peoples and Histories |éditeur=Yale University Press |année=2003 |isbn=0-300-10518-5}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=1 Adrian |nom1=Vickers |titre=A History of Modern Indonesia |éditeur=Cambridge University Press |année=2005 |isbn=0-521-54262-6}}. === Articles connexes === * [[Nusantara (archipel)]] * [[Bhinneka Tunggal Ika]] * [[Pancasila]] === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases géographie}} * {{Bases vie publique}} * {{en}} [http://www.indonesia.go.id/en/ Site officiel du gouvernement indonésien] * {{en}} [https://www.bps.go.id/ Site officiel de l'office des statistiques indonésien] * {{YouTube|AO5mW382gDM|Indonésie, un nouvel émergent}}, ''[[Le Dessous des cartes]]'' * {{Relation OSM|304751}} {{Palette|Pays d'Asie|Pays d'Océanie|Tigres asiatiques|G20|Association des nations de l'Asie du Sud-Est|Organisation de la coopération islamique|Histoire de l'Indonésie|Provinces d'Indonésie}} {{Portail|Indonésie|îles}} {{Article de qualité|oldid=47101453|date={{1er}} décembre 2009}} [[Catégorie:Indonésie|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inde
Inde
{{Semi-protection étendue}} {{coord|22|78|format=dec|region:IND_type:landmark_scale:4000000| display=title}} {{Voir homonymes|Inde (homonymie)|Sous-continent indien|Plaque indienne}} {{Unicode langues indiennes}} {{Infobox Pays | nom_français = République de l'Inde | nom_local1 = भारत गणराज्य | langue1 = hi | prononciation1 = Bharat Ganarajya.ogg | nom_local2 = Republic of India | langue2 = en | image_drapeau = Flag of India.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Inde | image_blason = Emblem of India.svg | lien_blason = Emblème de l'Inde | image_carte = India (orthographic projection).svg | descr_carte = Zone contrôlée par l'Inde représentée en vert foncé ; régions revendiquées mais non contrôlées en vert clair | image_carte2 = Inde carte.png | devise = {{langue|sa|सत्यमेव जयते}} | langue_devise = [[sanskrit]] | transcription_devise = [[Satyameva jayate]] | traduction_devise = Seule la vérité triomphe | langues_officielles = [[Hindi]] <small>(langue officielle du gouvernement central)</small><br>[[Anglais]] <small>(langue officielle associée)</small><br> Et [[Langues officielles de l'Inde|22 langues régionales]] <small>(dont le [[français]])</small><ref group="Note">L'Inde compte 860 langues « indiennes », 22 d'entre elles, dont le [[hindi]], étant reconnues par la Constitution de l'Inde comme langues régionales officielles. Le [[français]] est quant à lui une des langues officielles du [[Territoire de Pondichéry]].</ref> | capitale = [[New Delhi]] | coordonnées_capitale = {{coord|28|34|N|77|07|E|type:city}} | lien_villes = Municipalité (Inde) | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Bombay|Mumbai (Bombay)]] | type_gouvernement = [[République]] [[Fédéralisme|fédérale]] et [[république parlementaire|parlementaire]] | titre_dirigeant = [[Président de l'Inde|Présidente]] | nom_dirigeant = [[Droupadi Murmu]] | titre_dirigeant2 = [[Vice-président de l'Inde|Vice-président]] | nom_dirigeant2 = [[Jagdeep Dhankhar]] | titre_dirigeant3 = [[Premier ministre de l'Inde|Premier ministre]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Parlement de l'Inde|Parlement]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Rajya Sabha]]<br>[[Lok Sabha]] | nom_dirigeant3 = [[Narendra Modi]] | superficie_rang = 7 | superficie_totale = 3287263 | pourcentage_eau = 9,5 % | population_rang = 1 | population_totale = 1428627663 | population_année = {{date|juillet 2023}}<ref>{{lienweb|url=https://population.un.org/wpp/|langue=en|titre=World Population Prospects 2023 - United Nations|site=population.un.org}}</ref> | type_indépendance = Date <br> &nbsp;République | pays_indépendance = {{Royaume-Uni}} | date_indépendance = {{date-|15|août|1947}}<br>{{date-|26|janvier|1950}} | gentilé = [[Indiens (Inde)|Indien, Indienne]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|11745.260|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 14,93 %<ref name="WEO April 2022 (FMI)" /> | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{3e}}/62 | PIB = {{augmentation}} {{nombre|3534.743|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br>+ 11,22 %<ref name="WEO April 2022 (FMI)">{{Lien web |langue=en |titre=WEO April 2022 |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|site=imf.org}}.</ref> | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{5e}}/62 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{formatnum:8358.299}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 13,85 % | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{125e}} | monnaie = [[Roupie indienne]] | code_monnaie = INR | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.633}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = moyen | IDH_rang = {{132e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.475}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{108e}} | Gini = {{augmentation négative}} 35,7 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2019 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.490}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{122e}} | IPE = {{diminution}} {{formatnum:18.9}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{180e}} | fuseau_horaire = [[Heure normale de l'Inde|+ 5:30]] | hymne_national = [[Jana Gana Mana]] | langue_hymne = [[hindi]] | traduction_hymne = Tu es le souverain de toutes les âmes | audio_hymne = Jana Gana Mana instrumental.ogg | fête_nationale = [[Jour de l'Indépendance (Inde)|15 août]]<br>[[Jour de la République (Inde)|26 janvier]]<br>[[Gandhi Jayanti|2 octobre]] | fête_evt = [[Histoire de l'Inde#L'Inde indépendante (1947)|Indépendance]] du pays vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] (1947)<br>Entrée en vigueur de la [[Constitution de l'Inde]] (1950)<br>Anniversaire de [[Mohandas Karamchand Gandhi]] | domaine_internet = [[.in]], [[.in|.भारत]]<ref group=Note>Ainsi que pour les langues régionales.இந்தியா ([[tamoul]]),.ভারত ([[bengali]]),.ਭਾਰਤ ([[Gurmukhi|gourmoukhi]]),.ભારત ([[gujarati]]),.భారత్ ([[télougou]]),.بھارت ([[ourdou]]),.ಭಾರತ ([[kannada]]),.ভাৰত ([[assamais]]), بارت. ([[cachemiri]]),.ഭാരതം ([[malayalam]]),.ଭାରତ ([[odia]]),.भारतम् ([[sanskrit]]),.भारोत ([[santali]]), ڀارت. ([[sindhi]]).</ref> | iso3166-1 = IND, IN | indicatif_téléphonique = 91 | organisations = {{drapeau|ONU}}[[Organisation des Nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|Commonwealth}}[[Commonwealth]] {{-}}[[BRICS]]{{-}}[[Mouvement des non-alignés]]{{-}} [[Association sud-asiatique pour la coopération régionale|SAARC]]{{-}} [[Organisation mondiale du commerce|OMC]]{{-}} [[Groupe des vingt-quatre|G24]]{{-}}[[Banque africaine de développement|BAD]] [[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Organisation internationale sur le bambou et le rotin|INBAR]]{{-}}[[Commission internationale du riz|CIR]]{{-}}[[Groupe des vingt|G20]]{{-}}[[G33]]{{-}}[[Communauté des démocraties|CD]]{{-}}[[Organisation de coopération de Shanghai|OCS]] | p1 = {{drapeau|Inde}} [[Dominion de l'Inde]] | p2 = {{drapeau|France}} [[Inde française]] | p3 = {{drapeau|Portugal}} [[Inde portugaise]] | p4 = {{Sikkim}} | p5 = [[Fichier:Asafia flag of Hyderabad State.svg|bordure|20px]] [[État de Hyderabad|Hyderabad]] | p6 = [[Fichier:Flag of Jammu and Kashmir (1936-1953).svg|bordure|20px]] [[Jammu-et-Cachemire (État princier)|Jammu-et-Cachemire]] | p7 = [[Fichier:State Flag of Junaghad.jpg|bordure|20px]] [[État de Junagadh|Junagadh]] | de = d' | PIBV_année = 2014 | PIBV = {{augmentation}} {{nombre|106322.726|milliards}} de ₹<br>+ 7,17 % | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{formatnum:2515.435}} [[Dollar américain|$]]<br>+ 10,18 % | PIBHABNOM_rang = {{145e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br>{{augmentation négative}} {{nombre|233023.855|milliards}} de [[Roupie indienne|₹]]<br>+ 13,59 %<br/>'''Relative :'''<br>{{augmentation négative}} {{formatnum:86.902}} % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br/>+ 0,16 % }} L{{'}}'''Inde''' ({{en langue|en|India}}), historiquement et constitutionnellement aussi appelé le '''Bharat''' (en {{lang-hi|भारत}} / ''{{Langue|hi-Latn|Bhārat}}'') et en forme longue la '''république de l'Inde'''<ref>{{Lien web |titre=#pays |url=http://typo.mondediplo.net/tag/pays?pagination=I |site=typo.mondediplo.net |consulté le=2018-11-26}}.</ref> (en {{lang-hi|भारत गणराज्य}} / ''{{Langue|hi-Latn|Bhārat Gaṇarājya}}'' ; {{en langue|en|Republic of India}}), est un pays d'[[Asie du Sud]] occupant la majeure partie du [[sous-continent indien]]. Sa capitale est [[New Delhi]]. Il est le [[Liste des pays par population|pays le plus peuplé au monde]] ainsi que le [[Liste des pays et territoires par superficie|septième pays le plus étendu au monde]]. Le littoral indien s'étend sur plus de sept mille kilomètres. Le pays a des frontières communes avec le [[Frontière entre l'Inde et le Pakistan|Pakistan]] au nord-ouest, la [[Frontière entre la Chine et l'Inde|Chine]] au nord et à l'est-nord-est, le [[Frontière entre l'Inde et le Népal|Népal]] au nord-est, le [[Frontière entre le Bhoutan et l'Inde|Bhoutan]], le [[Frontière entre le Bangladesh et l'Inde|Bangladesh]] et la [[Frontière entre la Birmanie et l'Inde|Birmanie]] à l'est-nord-est. Sur l'[[océan Indien]], l'Inde est à proximité des [[Maldives]] au sud-sud-ouest, du [[Sri Lanka]] au sud et de l'[[Indonésie]] au sud-est. L'Inde revendique également une frontière avec l'[[Afghanistan]] au nord-ouest. L'Inde dispose de l'[[arme nucléaire]] depuis 1974 après avoir fait des [[Essai nucléaire|essais nucléaires]] officiels. L'Inde est un foyer de civilisations parmi les plus anciennes du monde, la [[civilisation de la vallée de l'Indus]] s'y est développée dès {{date-|-3000}}. Le sous-continent indien a abrité de vastes empires et est présent sur les routes commerciales dès l'Antiquité. L'Inde est la terre de naissance de quatre religions majeures {{incise|l'[[hindouisme]], le [[jaïnisme]], le [[bouddhisme]] et le [[sikhisme]]}} alors que le [[zoroastrisme]], le [[christianisme]] et l'[[islam]] s'y sont implantés durant le [[Ier millénaire|{{Ier}} millénaire]]. L'hindouisme y est la religion majoritaire avec environ 80 % de fidèles. L'Inde est le troisième pays ayant la communauté musulmane la plus importante. L'Inde est aujourd'hui un pays très divers sur le plan religieux, linguistique et culturel. Le pays a été progressivement annexé par la [[Compagnie britannique des Indes orientales|Compagnie anglaise des Indes]] avant de passer [[Raj britannique|sous le contrôle]] du [[Royaume-Uni]] au {{s-|XIX}}. L'Inde devient [[Mouvement pour l'indépendance de l'Inde|indépendante]] en 1947 après une lutte marquée par la résistance [[non-violence|non-violente]] de [[Mohandas Karamchand Gandhi]] et plusieurs autres. Le pays est depuis 1950 une [[république parlementaire]] [[fédéralisme|fédérale]] considérée comme la [[démocratie]] la plus peuplée au monde. En 2017, l'[[économie de l'Inde|économie indienne]] est la septième du monde en [[Liste des pays par PIB nominal|PIB nominal]] et la troisième en [[Liste des pays par PIB (PPA)|PIB à parité de pouvoir d'achat]]. Elle passe au cinquième rang mondial en 2023 en PIB nominal<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Top 25 Economies in the World |url=https://www.investopedia.com/insights/worlds-top-economies/ |site=Investopedia |consulté le=2023-09-25}}</ref>. L'Inde, pays à forte croissance économique, est considérée comme un [[Nouveaux pays industrialisés|nouveau pays industrialisé]]. Cependant certains problèmes comme la [[pauvreté]], l'[[analphabétisme]] ou la [[corruption]] restent très importants. Les inégalités de revenus sont en augmentation. En 2016, les 10 % les plus riches disposaient de 55 % des revenus nationaux<ref>{{Lien web |titre=Les inégalités de revenus augmentent, surtout aux États-Unis, en Russie et en Inde |url=https://www.france24.com/fr/20171214-inegalites-revenus-augmentation-echec-etats-unis-piketty-russie-inde-economie-riches |site=France 24 |date=14 décembre 2017 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. L'Inde est passée de la {{140e}} à la {{177e}} place entre 2016 et 2018 sur l'Indice de performance environnementale réalisé par des chercheurs des universités de [[Université Yale|Yale]] et de [[Université Columbia|Columbia]]. L'étude souligne en particulier la détérioration « alarmante » de la [[Norme de qualité de l'air|qualité de l'air]]<ref>{{Lien web |titre=Dégradation périlleuse de l'environnement en Inde |url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20180130-inde-environnement-rapport-ide-pollution-energie-solaire |site=RFI |date=2018-01-30 |consulté le=2019-04-26}}.</ref>. En juin 2022, l'Inde se classe dernière de ce classement, à la {{180e}} place<ref>{{Lien web |titre=L’Inde dernière du classement dans l’indice de performance environnementale 2022 |url=https://lepetitjournal.com/bombay/actualites/inde-derniere-indice-performance-environnementale-2022-340128 |site=lepetitjournal.com |consulté le=2023-09-25}}</ref>. {{sommaire|niveau=2}} == Toponymie == {{Article détaillé|Noms de l'Inde}} Selon l’''[[Oxford English Dictionary]]'' (troisième édition 2009), le nom « Inde » est dérivé du [[latin classique]] ''India'', une référence à [[Asie du Sud|l'Asie du Sud]] et à une région incertaine à l'est. À son tour, le nom « Inde » dérive successivement du [[Koinè (grec)|grecque hellénistique]] Ἰνδία/India, du [[grec ancien]] Ἰνδός/Indos et du [[vieux perse]] ''hindoush'' (une province orientale de l' [[Achéménides|empire achéménide]]) et finalement de son [[Mot apparenté|apparenté]], le [[sanskrit]] ''sindhu'' « rivière », en particulier le [[Indus|fleuve Indus]] et, par implication, son bassin sud largement habité<ref>{{ouvrage|titre=India (noun)|url=https://www.oed.com/view/Entry/94384#eid677811|série=[[Oxford English Dictionary]]|année=2009|numéro d'édition=3rd}} (subscription required)</ref> {{Sfn|Thieme|1970|p=447–450}}. Les [[Grèce antique|anciens Grecs]] appelaient les Indiens ''Indoi'' ( ''Ἰνδοί'' ), ce qui se traduit par « le peuple de l'Indus »{{Sfn|Kuiper|2010|p=86}}. Le terme ''[[Noms de l'Inde|Bhārat]]'' (भारत / {{Transl|hi|ISO|Bhārat}}), mentionné à la fois dans [[Itihâsa|la poésie épique indienne]] et dans la [[Constitution de l'Inde]]{{Sfn|Clémentin-Ojha|2014}}<ref>{{ouvrage|titre=The Constitution of India|date=1 December 2007|url=https://lawmin.nic.in/coi/coiason29july08.pdf|consulté le=3 mars 2012|archive-url=https://web.archive.org/web/20140909230437/https://lawmin.nic.in/coi/coiason29july08.pdf|éditeur=[[Ministry of Law and Justice (India)|Ministry of Law and Justice]]|extrait=Article 1(1): India, that is Bharat, shall be a Union of States.|archive-date=9 September 2014}}</ref> est utilisé dans ses variations par de nombreuses langues indiennes. Une interprétation moderne du nom historique ''Bharatavarsha'', qui s'appliquait à l'origine à l'[[Inde du Nord]]<ref name="Jha2014">{{ouvrage|nom=Jha|prénom=Dwijendra Narayan|titre=Rethinking Hindu Identity|url=https://books.google.com/books?id=dqDgBQAAQBAJ&pg=PA11|page=11|année=2014|éditeur=[[Routledge]]|isbn=978-1-317-49034-0}}</ref>{{,}}{{Sfn|Singh|2017|p=[https://books.google.com/books?id=dYM4DwAAQBAJ&pg=PA253 253]}}, ''Bharat'', a gagné en popularité à partir du milieu du {{s-|XIX}} en tant que nom indigène de l'Inde{{Sfn|Clémentin-Ojha|2014}} {{Sfn|Barrow|2003}}. ''[[Hindustan (région)|Hindoustan]]'' est un nom [[Moyen perse|moyen persan]] désignant l'Inde, devenu populaire au {{s-|XIII}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Joseph|nom1=Paturi|prénom2=Roger|nom2=Patterson|directeur2=oui|titre=World Religions & Cults Volume 2: Moralistic, Mythical and Mysticism Religions|lieu=United States|éditeur=New Leaf Publishing Group|date=2016|pages totales=59–60|isbn=978-0-89051-922-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=oCo5DAAAQBAJ|titre chapitre=Hinduism (with Hare Krishna)|extrait=The actual term Hindu first occurs as a Persian geographical term for the people who lived beyond the Indus River. The term Hindu originated as a geographical term and did not refer to a religion. Later, Hindu was taken by European languages from the Arabic term al-Hind, which referred to the people who lived across the Indus River. This Arabic term was itself taken from the Persian term Hindū, which refers to all Indians. By the 13th century, Hindustan emerged as a popular alternative name for India, meaning the "land of Hindus."}}</ref>, largement utilisé depuis l'époque de l'[[Empire moghol]]. La signification de l'« Hindoustan » varie, faisant référence à une région englobant le Nord de l'Inde et le [[Pakistan]] actuels ou à l'Inde dans sa quasi-intégralité{{Sfn|Clémentin-Ojha|2014}}{{,}}{{Sfn|Barrow|2003}}{{,}}<ref>{{ouvrage|titre=Hindustan|url=https://www.britannica.com/EBchecked/topic/266465/Hindustan|encyclopedia=[[Encyclopædia Britannica]]|consulté le=17 juillet 2011}}</ref>. == Climat == [[Fichier:India southwest summer monsoon onset map-fr.svg|vignette|Carte des zones climatiques en Inde.]] {{article détaillé|Climat de l'Inde}} L'Inde a un climat de [[mousson]], tropical semi-aride et chaud<ref>{{Lien web |titre=Le climat de l'Inde et carte climatique de l'Inde |url=https://www.voyagesphotosmanu.com/climat_inde.html |site=voyagesphotosmanu.com |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. Il y a quatre saisons en Inde<ref>[https://fr.climate-data.org/asie/inde-129/ Climat: Inde/data].</ref> : * la saison fraîche (de décembre à février) où les températures sont les plus froides de l'année (d'où le nom « fraîche »), et où les températures varient entre {{tmp|25|°C}} et {{tmp|28|°C}} au nord et entre {{tmp|30|°C}} et {{tmp|33|°C}} au sud ; * la [[saison sèche]] (de mars à juin) où les températures sont les plus chaudes, et où on atteint en moyenne jusqu'à {{tmp|43|°C}} au nord et jusqu'à {{tmp|48|°C}} au sud où le record de chaleur est de {{tmp|54|°C}} ; * la [[Saison humide|saison des pluies]] (juillet-août) où il pleut durant toute la saison avec des averses d'eau chaude, les températures variant entre {{tmp|28|°C}} et {{tmp|31|°C}} au nord et pouvant néanmoins atteindre jusqu'à {{tmp|35|°C}} au sud ; * la saison de mousson (de septembre à novembre)<ref>[https://blog.courrierinternational.com/ma-decouverte-de-l-inde/2017/04/28/__trashed/ L’Inde, pays aux six saisons].</ref>. Cette saison représente la saison la plus douce de l'année où les températures sont similaires à celles de la saison des pluies. Le temps est très nuageux et non pluvieux. Le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] relève que la mousson indienne s'est considérablement affaiblie en quelques décennies, probablement en raison du réchauffement de l'[[océan Indien]]. Selon Harjeet Singh, chargé des questions climatiques chez [[ActionAid]], l'Inde est particulièrement vulnérable à l'[[élévation du niveau de la mer]] et des millions de personnes pourraient être déplacées au cours des prochaines décennies<ref>[https://www.futura-sciences.com/alternative/amp/actualite/60711/ La hausse des océans n'épargnera pas les grandes puissances mondiales], Futura Planète, 2019</ref>{{'}}<ref>[https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/04/27/l-inde-ecrasee-par-une-vague-de-chaleur-precoce-et-extreme_6123864_3244.html {{tmp|46|°C}} à Delhi, {{tmp|48|°C}} dans le Rajasthan... L’Inde écrasée par une canicule précoce et extrême - avril 2022].</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Inde}} === Antiquité === [[Fichier:Battle_at_Lanka,_Ramayana,_Udaipur,_1649-53.jpg|droite|vignette|Illustration du manuscrit, v. 1650, de l'épopée sanskrite Ramayana, composée à la manière d'un conte c. 400 avant notre ère – ch. 300 CE <ref name="Lowe2017-epic">{{Ouvrage|prénom1=John J.|nom1=Lowe|titre=Transitive Nouns and Adjectives: Evidence from Early Indo-Aryan|passage=58|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2017|isbn=978-0-19-879357-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=nSgmDwAAQBAJ&pg=PA58|extrait=The term 'Epic Sanskrit' refers to the language of the two great Sanskrit epics, the Mahābhārata and the Rāmāyaṇa. ... It is likely, therefore, that the epic-like elements found in Vedic sources and the two epics that we have are not directly related, but that both drew on the same source, an oral tradition of storytelling that existed before, throughout, and after the Vedic period.}}</ref>]] Les plus anciennes traces humaines trouvées en Asie du Sud remontent à environ {{unité|30000|ans}}<ref name="Singh">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Upinder Singh |titre=A History of Ancient and Medieval India : from the Stone Age to the {{12th}} Century |éditeur=Logman |année=2009 }}.</ref>. Autour de 7000 {{av JC}}, la première installation [[néolithique]] apparaît sur le sous-continent à [[Mehrgarh]] et dans d'autres sites dans l'ouest du Pakistan<ref name="Possehl">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Gregory Possehl |titre=The Indus Civilization |sous-titre=A Contemporary Perspective |éditeur=Rowman Altamira |année=2003 }}.</ref>. Ceux-ci se développent pour former la [[civilisation de la vallée de l'Indus]], la première culture urbaine de l'Asie du Sud<ref name="Singh" /> qui existe entre 2500 et 1900 av. J.-C. au Pakistan et dans l'ouest de l'Inde<ref name="Possehl" />. Centrée autour de villes comme [[Mohenjo-daro]], [[Harappa]], Dholavira, et Kalibangan, et reposant sur différents moyens de subsistance, la civilisation s'engage dans la production artisanale et le commerce à grande échelle<ref name="Singh" />. [[Fichier:Indischer Maler des 6. Jahrhunderts 001.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Peintures endommagées d'un homme et d'une femme|Peintures dans les grottes d'[[Ajantâ]] près d'[[Aurangabad]], [[Maharashtra]], {{s-|VI}}.]] De 2000 à 500 {{av JC}}, en termes de culture, beaucoup de régions du sous-continent passent de l' [[âge du cuivre]] à l'[[âge du fer]]<ref name="Singh" />. Les [[Veda]], les plus vieux textes de l'hindouisme<ref name="Singh" />, sont, selon certaines hypothèses, composés pendant cette période et les historiens les ont analysés pour en déduire l'existence d'une culture védique au [[Pendjab]] et dans la haute [[plaine indo-gangétique|plaine du Gange]]<ref name="Singh" />. La plupart des historiens considèrent cette période comme celle de plusieurs vagues de migrations indo-aryennes vers le sous-continent depuis le nord-ouest<ref name="Singh" />. Le [[Castes en Inde|système des castes]], qui crée une hiérarchie entre les prêtres, les guerriers et les paysans libres, mais exclut les indigènes en déclarant leurs occupations impures, serait apparu à cette période. Sur le [[Trapps du Deccan|plateau du Deccan]], des preuves archéologiques suggèrent l'existence d'une organisation politique fondée sur les chefferies<ref name="Singh" />. Dans l'Inde du Sud, une progression de la vie sédentaire est indiquée par le nombre de monuments [[mégalithe|mégalithiques]] pendant cette période ainsi que par des traces d'agriculture, de bassins d'irrigation et de traditions d'artisanat<ref name="Singh" />. À la fin de la période védique, vers le {{-s-|V}}, les petites chefferies des plaines du Gange et du nord-ouest se consolident autour de seize oligarchies et monarchies importantes connues comme les [[Mahajanapadas]]<ref name="Singh" />. Le développement de l'urbanisation et des orthodoxies religieuses pendant cette période est à l'origine des mouvements de réforme religieuse que sont le [[bouddhisme]] et le [[jaïnisme]] qui deviennent tous deux des religions indépendantes. Le bouddhisme, fondé sur les enseignements de [[Siddhartha Gautama]] attire des fidèles de toutes les classes sociales et les chroniques de la vie de Bouddha sont centrales dans les débuts de l'histoire écrite de l'Inde. Le jaïnisme devient important durant la même période, lors de la vie de [[Mahāvīra]]<ref name="Singh" />. Alors que dans cette période, la richesse urbaine augmente, ces deux religions font de la [[Naishkramya|renonciation]] un idéal<ref name="Singh" /> et toutes deux établissent des monastères<ref name="Singh" />. Politiquement, au cours du {{-s-|III}}, le royaume de [[Magadha]] annexe ou réduit d'autres États pour devenir l'[[Empire maurya]]<ref name="Singh" />. On a longtemps pensé que l'empire contrôlait la totalité du sous-continent à l'exception de l'extrême sud, mais il apparaît que ses régions les plus importantes étaient probablement séparées par de grandes zones autonomes. Les rois maurya sont connus pour la construction de leur empire et pour leur gestion de la vie publique, notamment [[Ashoka]] qui renonce au militarisme et propage le [[dharma]] [[bouddhisme|bouddhique]]<ref name="Singh" />. La littérature [[Littérature tamoule classique|sangam]] en [[tamoul]] révèle qu'entre 200 {{av JC}} et 200 {{ap JC}}, le sud de la péninsule est contrôlé par les [[Chera]], les [[Dynastie Chola|Chola]] et les [[Empire Pandya|Pandya]], qui commercent avec l'[[Empire romain]], l'ouest et le [[Asie du Sud-Est|sud-est]] de l'Asie<ref name="Singh" />. Dans le nord de l'Inde, l'hindouisme développe le contrôle patriarcal de la famille<ref name="Singh" />. Au cours des {{s2-|IV|V}}, l'[[Empire Gupta]] crée dans la plaine du Gange un système complexe d'administration et de taxation qui devient un modèle pour les royaumes suivants<ref name="Singh" />. Sous les Gupta, l'hindouisme connaît les débuts d’un renouveau, reposant sur la dévotion plutôt que les rituels. Celui-ci s'exprime dans la {{lien| trad=Sculpture in the Indian subcontinent| fr=Sculpture en Inde| texte=sculpture}} et l'[[Architecture en Inde|architecture]]<ref name="Singh" />. La littérature sanskrite se développe, les [[Sciences indiennes|sciences]], l'astronomie, la médecine et les mathématiques font d'importantes avancées<ref name="Singh" />. === Moyen Âge indien === {{Article connexe|Antiquité et Moyen Âge indien}} [[Fichier:Big Temple-Temple.jpg|vignette|redresse|La [[Gopura|tour]] en granit du [[Temple de Brihadesvara]] à [[Thanjavur]] a été construite en 1010 par [[Rajaraja|Rajaraja Chola {{Ier}}]].]] La première partie du Moyen Âge indien, entre 600 et 1200, se caractérise par des royaumes régionaux et une grande diversité culturelle. Quand [[Harsha]] de [[Kânnauj]], qui contrôle la majeure partie de la plaine du Gange de 606 à 647, essaye d'étendre son royaume vers le sud, il est défait par la [[Chalukya|dynastie Chalukya]] qui contrôle le Deccan. Quand son successeur entreprend de conquérir l'est, il est défait par l'[[Dynastie Pala|Empire Pala]] du [[Bengale]]. Quand les Chalukya eux-mêmes tentent de s'étendre au sud, ils sont défaits par les [[Dynastie des Pallava|Pallava]], qui à leur tour s'opposent aux Pandya et aux Chola plus au sud. Aucun dirigeant de cette époque n'est capable de créer un empire et de contrôler des territoires au-delà du cœur de son royaume. Dans le même temps, les peuples pastoraux, dont les terres sont utilisées pour la croissante économie agricole, sont intégrés dans la société de castes, à la suite de quoi le système des castes commence à voir émerger des différences régionales. Aux {{s2-|VI|VII}}, les premiers [[Bhakti|hymnes de dévotion]] sont créés en tamoul. Ils sont imités à travers toute l'Inde et provoquent une résurgence de l'hindouisme et le développement des [[Langues en Inde|langues modernes du sous-continent]]. Les rois indiens et les temples qu'ils financent attirent des fidèles en grand nombre. Des villes de pèlerinage de tailles diverses apparaissent un peu partout et l'Inde s'urbanise à nouveau. Au cours des {{s2-|VIII|IX}}, la culture et le système politique indiens se répandent en Asie du Sud-Est, dans ce qui est aujourd'hui la [[Thaïlande]], le [[Laos]], le [[Cambodge]], la [[Malaisie]] et [[Java (île)|Java]]. Des marchands indiens, des érudits et parfois les armées sont impliqués dans cette expansion alors que dans le même temps des envoyés d'Asie du Sud-Est séjournent en Inde et traduisent les textes bouddhistes et hindous dans leurs langues. Après le {{s-|X}}, les clans nomades musulmans d'Asie centrale, avec leur [[cavalerie]] et leurs vastes armées, pénètrent régulièrement dans les plaines du nord-ouest, ce qui aboutit en 1206 à la création du [[Sultanat de Delhi]]. Le Sultanat réussit à contrôler la majorité de l'Inde du Nord et à pénétrer dans le Sud. Cette invasion est d'abord perturbante pour les élites locales, cependant le Sultanat s'accommode de sa population majoritairement non-musulmane et en préserve les lois et traditions<ref name="Asher">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Catherine B. Asher |auteur2=Cynthia Talbot |titre=India Before Europe |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2006 |pages totales=336 |isbn=978-0-521-00539-5 |présentation en ligne=https://www.cambridge.org/fr/academic/subjects/history/south-asian-history/india-europe?format=PB}}.</ref>{{,}}<ref name="Metcalf">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Barbara D. Metcalf |auteur2=Thomas R. Metcalf |titre=A Concise History of Modern India |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2006 |lire en ligne=http://apnaorg.com/books/english/concise-history-india/concise-history-india.pdf}}.</ref>. En repoussant les raids [[mongol]]s au {{s-|XIII}}, le Sultanat protège l'Inde des dévastations connues dans l'ouest et le centre de l'Asie. Pendant des siècles, des soldats, érudits, mystiques, commerçants, artistes et artisans de ces régions trouvent refuge dans le sous-continent, contribuant à l'émergence d'une culture indo-islamique syncrétique dans le nord<ref name="Asher" />. L'affaiblissement des royaumes du sud par le Sultanat permet l'émergence de l'[[Royaume de Vijayanagara|Empire de Vijayanagara]]<ref name="Asher" />. Adoptant une forte tradition [[Shivaïsme|shivaïte]] et apprenant des traditions militaires du Sultanat, l'empire parvient à contrôler la majorité de l'Inde péninsulaire<ref name="Metcalf" /> et influence fortement la culture du sud de l'Inde<ref name="Asher" />. === Débuts de l'Inde moderne === [[Fichier:Moghul.1590-95гг.jpg|vignette|redresse|Scribes et artistes à la cour moghole, 1590–1595.]] Au début du {{s-|XVI}}, l'Inde du Nord tombe aux mains d'une nouvelle génération de guerriers d'Asie centrale. L'[[Empire moghol]] qui en résulte ne supprime pas la société locale mais, au contraire, l'équilibre et la pacifie par de nouvelles pratiques administratives<ref name="Asher" /> et l'émergence d'une nouvelle élite diverse et inclusive<ref name="Metcalf" />, amenant à un gouvernement plus systématiquement centralisé et uniformisé<ref name="Asher" />. Cela n'empêche pas l'Empire moghol de s'en prendre à piller des lieux sacrés du bouddhisme et à imposer l'islam dans certaines régions. Le commerce avec l'Occident se développe via [[Histoire des bourses de valeurs#Anvers, première place mondiale, relie l'Inde à l'Amérique|Anvers, première place financière mondiale]], qui fait transiter vers l'Inde les métaux précieux de l'Amérique. Grâce aux liens tribaux et à l'identité islamique, spécialement sous [[Akbar]], les Moghols unifient leur État par la loyauté, exprimée par une culture personnifiée, à un empereur au statut quasiment divin<ref name="Metcalf" />. L'Empire moghol tire la plupart de ses revenus de l'agriculture<ref name="Asher" /> et ordonne que les impôts soient payés dans une monnaie d'argent bien régulée, permettant aux paysans et artisans de pénétrer des marchés plus importants<ref name="Asher" />. La paix relative maintenue par l'empire durant presque tout le {{s-|XVII}} est un facteur d'expansion économique pour l'Inde<ref name="Asher" /> et voit émerger des nouvelles formes de peinture, de littérature, de textiles et d'architecture<ref name="Asher" />. Des groupes sociaux cohérents émergent alors dans le nord et l'ouest de l'Inde, comme les [[Empire marathe|Marathas]], les [[Rajput]]s et les [[Empire sikh|Sikhs]]<ref name="Metcalf" />. Le commerce s'étend sous le règne moghol et permet la création de nouvelles élites commerciales et politiques le long des côtes sud et est de l'Inde<ref name="Metcalf" />. Quand l'empire moghol commence à se désagréger, beaucoup parmi ces élites parviennent à prendre contrôle de leurs propres affaires<ref name="Asher" />. === Période coloniale === {{Article connexe|Inde britannique|inde danoise|Inde portugaise|Inde française|Inde néerlandaise}} Au début du {{s-|XVIII}}, les clivages entre la [[Empire informel|domination commerciale]] et la domination politique disparaissent et des compagnies de commerce européennes, notamment la [[Compagnie britannique des Indes orientales]], établissent des comptoirs sur les côtes<ref name="Asher" />{{,}}<ref name="Metcalf" />. Le contrôle de la Compagnie anglaise sur les mers, ses importantes ressources et son avance militaire et technologique lui permettent de prendre le contrôle du [[Bengale]] en 1765 et de mettre sur la touche les autres compagnies européennes<ref name="Asher" />{{,}}<ref name="Metcalf" />. En aggravant par de lourdes taxes la [[famine au Bengale de 1770|famine au Bengale]], qui cause, en raison de mauvaises récoltes de riz et d'un conflit armé avec les pouvoirs locaux<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Prasannan Parthasarathi |titre=Why Europe Grew Rich and Asia Did Not |sous-titre=Global Economic Divergence, 1600–1850 |lieu=Cambridge et New York |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2011 |pages totales=365 |passage=78 |bnf=42714713d |doi=10.1017/CBO9780511993398 |lire en ligne={{Google Livres|1_YEcvo-jqcC|page=78|surligne=Bengal famine cotton}}}}.</ref>, de sept millions à dix millions de morts, cette compagnie [[Histoire des bourses de valeurs#La crise de l'East India en 1772 : du Bengale et l'Écosse à Londres, Amsterdam et Gênes|traverse une profonde crise dès 1772]]. Ses actions chutent à [[Londres]] et [[Amsterdam]]. Plusieurs de ses actionnaires sont en [[faillite]], comme l'[[Ayr Bank]] et la [[Banque Clifford]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Charles Kindleberger|Charles P. Kindleberger]] |auteur2=Robert Z. Aliber |titre=Manias, panics and crashes |sous-titre=a history of financial crises |lieu=Basingstoke |éditeur=[[Palgrave Macmillan]] |année=2011 |numéro d'édition=6 |année première édition=1978 |pages totales=356 |passage=58 |isbn=978-0-230-36535-3 |bnf=42531750z |lire en ligne={{Google Livres|Er-6QkkQkeEC|page=58|surligne=%22The%20crisis%20of%201772%20was%20precipitated%20by%20speculation%20in%20Amsterdam%20and%20London%20in%20the%20stock%20of%20the%20East%20India%20Company%20and%20by%20the%20collapse%20of%20the%20Ayr%20Bank%22Clifford failed}}}}.</ref>. Au cours des [[années 1820]], la Compagnie s'appuie sur les richesses du Bengale pour accroître la puissance de son armée et annexe ou domine la majeure partie de l'Inde<ref name="Metcalf" />. Cette domination marque le début de la période coloniale : l'Inde cesse d'exporter des biens manufacturés et devient un fournisseur de matières premières pour l'[[Empire britannique]]<ref name="Asher" />. Dans le même temps, les pouvoirs économiques de la Compagnie sont réduits et celle-ci s'engage de plus en plus dans des domaines non-économiques, comme l'éducation, les réformes sociales et la culture<ref name="Asher" />. [[Fichier:British Indian Empire 1909 Imperial Gazetteer of India.jpg|vignette|L'Empire britannique des Indes dans l'édition de 1909 du ''Imperial Gazetteer of India''. Les zones gouvernées directement par les Britanniques sont en rose ; les États princiers sous suzeraineté britannique sont en jaune.]] La nomination en 1848 de [[James Broun-Ramsay]] comme Gouverneur général de la Compagnie des Indes orientales marque le début d'un certain nombre de réformes de modernisation de l'État. Parmi ces changements, des avancées technologiques comme les chemins de fer, les canaux et le [[télégraphe]], qui sont introduits en Inde peu de temps après l'Europe<ref name="Metcalf" />. Entre 1840 et 1860, l'Angleterre multiplie par huit ses importations de coton indien : {{unité|463000|balles}} {{nobr|contre {{formatnum:56923}}}}<ref>François Verdeil, [https://books.google.fr/books?id=ezNRAAAAYAAJ&pg=PA99 ''De l'industrie moderne''], éditions V. Masson, [[1861]], {{p.|343}}.</ref>, mais avec des inconvénients: elle a introduit le coton américain en Inde, avec ses maladies végétales, et parasites, comme le [[Charançon du cotonnier|ver de la capsule]]. De plus, le coton américain (Gossypium hirsutum) [[Histoire de la culture du coton#L'implantation en Inde|exige beaucoup plus d’eau et d’intrants que le coton indien (Gossypium herbaceum), et il épuise les sols plus vite]]. Cependant, le mécontentement envers la Compagnie grandit pendant cette période et aboutit à la [[Révolte des cipayes|Rébellion indienne de 1857]]. Nourrie par divers ressentiments, notamment par les réformes sociales des Britanniques, de dures taxes foncières et les traitements sommaires des propriétaires et des princes, la rébellion traverse de nombreuses régions du nord et du centre de l'Inde et menace la domination de la Compagnie<ref name="Metcalf" />. Matée en 1858, la rébellion conduit à la dissolution de la Compagnie et à l'[[Raj britannique|administration directe de l'Inde]] par la couronne britannique. Proclamant un État unitaire et un système parlementaire limité, le nouveau régime protège les princes et l'aristocratie comme garde-fou féodal contre de futures rébellions<ref name="Metcalf" />. Dans les décennies qui suivent, une vie publique commence à émerger et, en 1885, est créé le [[Congrès national indien]]<ref name="Metcalf" />. Un peu plus tard, la terrible [[Famine en Inde de 1866]] décime près d'un million de personnes. [[Fichier:Nehru gandhi.jpg|vignette|[[Jawaharlal Nehru]] (gauche), devenu le premier [[Premier ministre de l'Inde]] en 1947, et le [[Mohandas Karamchand Gandhi|Mahatma Gandhi]] (droite), chef de file du mouvement pour l'Indépendance.]] Les avancées technologiques et la commercialisation de l'agriculture dans la seconde moitié du {{s-|XIX}} sont marquées par des problèmes économiques - de nombreux petits paysans étant devenus dépendants de marchés lointains. De plus, alors que les activités industrielles permettent l'enrichissement d'une bourgeoisie indienne, la masse populaire continue d'utiliser des techniques agricoles stationnaires. Les [[féodaux]] tels les ''[[zamindar]]'' négligent les travaux productifs comme l'[[irrigation]]. Ainsi, l'Inde reste le pays des famines parce que certaines années les pluies font défaut. En 1877, dans la grande famine du Dekkan, cinq millions d'individus trouvent la mort<ref>[[Jacques Dupuis (indianiste)|Jacques Dupuis]], ''Histoire de l'Inde'', {{2e|éd.}}, Éditions Kailash, 2005, {{p.|312-313}}.</ref>. Le nombre de famines de grande échelle augmente et peu d'emplois industriels sont créés. Cependant, l'agriculture commerciale, notamment au Pendjab nouvellement irrigué par des [[canal (voie d'eau)|canaux]], conduit à une augmentation de la nourriture pour la consommation interne<ref name="Metcalf" />. Le réseau de chemins de fer est essentiel dans la lutte contre les famines<ref name="Metcalf" />, réduit les coûts des transports de biens<ref name="Metcalf" /> et aide à la naissance d'une industrie indienne<ref name="Metcalf" />. Entre les années 1870 et 1890, près de trente millions d'Indiens meurent de famines successives. Le degré de responsabilité de l’administration coloniale britannique est sujet à controverses entre historiens, D'après l'historien [[Niall Ferguson]], « il y a des preuves claires d'incompétence, de négligence et d'indifférence au sort des affamés », mais pas de responsabilité directe, l’administration coloniale étant simplement restée passive. Au contraire pour le journaliste [[Johann Hari]] : « Loin de ne rien faire pendant la famine, les Britanniques ont fait beaucoup - pour empirer les choses. Les autorités auraient en effet continué d'encourager les exportations vers la métropole sans s’inquiéter des millions de morts sur le sol indien »<ref name=":0">{{Article |langue=en-GB |titre=The truth? Our empire killed millions |périodique=[[The Independent]] |date=2006-06-19 |lire en ligne=https://www.independent.co.uk/voices/commentators/johann-hari/johann-hari-the-truth-our-empire-killed-millions-404631.html|auteur=Johann Hari|consulté le=2018-01-09}}.</ref>. L'historien et activiste politique [[Mike Davis (historien)|Mike Davis]] soutient également l'idée que « Londres mangeait le pain de l'Inde » pendant la famine. En outre, le vice-roi [[Robert Lytton]] fait interdire de porter assistance aux personnes affamées, parfois décrites comme « indolentes » ou « incompétentes pour le travail ». Les journaux des régions épargnées par la famine reçoivent l'instruction d'en parler le moins possible. D'après Mike Davis, Lord Lytton aurait été guidé par l'idée qu'en « s'en tenant à l'économie libérale, il aidait obscurément le peuple indien »<ref name=":0" />. Après la [[Première Guerre mondiale]], dans laquelle un million d'Indiens servent, une nouvelle période commence, marquée par des réformes des Britanniques mais également par une législation répressive et des appels répétés pour l'autodétermination et les débuts du mouvement non-violent de non-coopération dont le [[Mohandas Karamchand Gandhi|Mahatma Gandhi]] devient le leader et le symbole<ref name="Metcalf" />. Ce mouvement aboutit dans les années 1930 à quelques réformes législatives et le Congrès gagne les élections qui en résultent<ref name="Metcalf" />. Mais la décennie qui suit est marquée par les crises : le gouvernement colonial [[Histoire de l'Inde pendant la Seconde Guerre mondiale|engage l'Inde dans la Seconde Guerre mondiale]], le Congrès pousse plus en avant la non-coopération alors que le nationalisme musulman s'intensifie. Le mouvement pour l'Indépendance aboutit le {{date-|15 août 1947}}. Mais le pays subit une [[Partition des Indes|partition sanglante]] et le sous-continent est divisé en deux États : l'Inde et le Pakistan<ref name="Metcalf" />. La [[colonisation|période coloniale]] représente pour l'Inde un fort déclin économique, en comparaison du reste du monde : d'après les statistiques réalisées par l’historien britannique [[Angus Maddison]], la part de l'Inde dans la richesse mondiale est tombée de 22,6 % en 1700 à 3,8 % en 1952<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Of Oxford, economics, empire, and freedom |url=http://www.thehindu.com/2005/07/10/stories/2005071002301000.htm |site=thehindu.com |date=2005/07/10 |consulté le=2017-12-10|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les 5 comptoirs français des Indes, [[Inde française#Intégration à l'Inde|ne seront restitués à l'Inde qu'en 1954]] de facto, et officiellement qu'en 1962 (ratification par l'Assemblée nationale du traité de 1956). Cette période coloniale a un impact sur la production artistique de l'Inde<ref>{{Ouvrage|prénom1=Partha|nom1=Mitter|titre=Art and nationalism in colonial India, 1850-1922 : occidental orientations|éditeur=Cambridge University Press|date=1994|isbn=0-521-44354-7|isbn2=978-0-521-44354-8|oclc=28024531|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/28024531|consulté le=2021-06-03}}</ref>. === Inde indépendante === Après avoir été une [[Dominion de l'Inde|monarchie constitutionnelle]] pendant trois ans, la [[constitution de l'Inde]] entre en vigueur en 1950, elle fait alors du pays une république parlementaire fédérale et démocratique<ref name="Metcalf" />. Depuis, l'Inde est demeurée une démocratie, la plus peuplée du monde : les libertés civiles sont protégées et la presse est largement indépendante<ref name="Metcalf" />. La libéralisation économique commencée dans les années 1990 a permis la création d'une large classe moyenne urbaine et a fait de l'Inde l'un des pays au taux de croissance le plus élevé au monde. Le cinéma, la musique et les spiritualités d'Inde jouent un rôle de plus en plus important dans la culture globale<ref name="Metcalf" />. Cependant l'Inde est toujours touchée par une importante pauvreté urbaine et rurale<ref name="Metcalf" />, par des conflits et violences religieuses ou de caste<ref name="Metcalf" />, par les rébellions des [[Naxalisme|naxalites]] et des séparatistes au [[Jammu-et-Cachemire (territoire de l'Union)|Jammu-et-Cachemire]]<ref name="Metcalf" />. Des conflits opposent toujours l'Inde avec la [[Chine]] et le [[Pakistan]] au sujet des frontières. Ces conflits ont abouti à la [[guerre sino-indienne]] de 1962 et à trois guerres indo-pakistanaises en [[Première guerre indo-pakistanaise|1947]], [[Deuxième guerre indo-pakistanaise|1965]] et [[troisième guerre indo-pakistanaise|1971]]<ref name="Metcalf" />. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Inde|Élections en Inde|Fonction publique en Inde}} Avec un corps électoral de {{nobr|814 millions}} d'électeurs<ref>{{Lien web |titre={{nobr|814 millions}} de votants : comment l’Inde organise les plus grandes élections au monde |url=https://www.sudouest.fr/2014/04/07/814-millions-de-votants-comment-l-inde-organise-les-plus-grandes-elections-au-monde-1518358-4803.php|éditeur=[[Sud Ouest]]|date=7 avril 2014}}.</ref>, l'Inde est souvent présentée comme « la plus grande démocratie du monde<ref>[http://www.senat.fr/ga/ga57/ga57.html Inde : à la découverte de la plus grande démocratie du monde], [[Sénat (France)|Sénat]].</ref> ». De 1947 à 1950, l'Inde était une [[Dominion de l'Inde|monarchie constitutionnelle]]. En 1950, trois ans après l'[[Mouvement pour l'indépendance de l'Inde|Indépendance]], la [[Constitution de l'Inde|constitution]] a fait du pays une [[république parlementaire]] [[fédéralisme|fédérale]] dans laquelle le pouvoir est partagé entre le [[gouvernement de l'Inde|gouvernement central]] et les [[États et territoires de l'Inde|États et territoires]]. === Institutions === ==== Gouvernement central ==== [[Fichier:New Delhi government block 03-2016 img5.jpg|vignette|Les bâtiments du ''Central Secretariat'' à [[Delhi]], siège du gouvernement indien.]] Promulgué le {{date-|26|janvier|1950}}, la [[Constitution de l'Inde|Constitution]] crée la « république d'Inde » et la dote d'institutions inspirées du [[système de Westminster|parlementarisme britannique]]. [[Fichier:President Droupadi Murmu official portrait higher version.jpg|vignette|[[Droupadi Murmu]], la [[Président]]e actuelle de l'Inde.]] Le [[Président de l'Inde]] est le chef de l'État, mais ses pouvoirs sont avant tout symboliques. Avec le [[Vice-président de l'Inde|Vice-président]], il est élu au suffrage indirect pour un mandat de cinq ans. L'essentiel du pouvoir exécutif est dans les mains du [[Premier ministre de l'Inde|Premier ministre]] et du [[Conseil des ministres de l'Inde]]. Celui-ci est responsable devant la [[Lok Sabha]] (« Chambre du peuple »), élue tous les cinq ans au suffrage universel direct. Le [[Parlement de l'Inde|Parlement]] comprend également la [[Rajya Sabha]] (« Chambre des États »), une chambre haute élue au suffrage indirect et renouvelée par tiers tous les deux ans. La [[Cour suprême de l'Inde]] est la plus haute juridiction du pays. Elle est à la fois tribunal fédéral, cour d'appel et cour constitutionnelle. Au fil des ans, la Cour s'est dotée d'un très important pouvoir de contrôle de constitutionnalité des lois et même des amendements à la Constitution. Elle dispose également de pouvoirs particuliers pour remédier aux atteintes aux [[droits de l'homme]]. Ses membres sont nommés par le Président de l'Inde. [[Fichier:Glimpse of the new Parliament Building, in New Delhi.jpg|vignette|Le [[Parlement de l'Inde]].]] ==== États et territoires ==== {{Article détaillé|États et territoires de l'Inde}} [[Fichier:India (+claimed hatched), administrative divisions - fr - colored 2020.svg|vignette|États et territoires de l'Inde.]] Après l'[[Mouvement pour l'indépendance de l'Inde|Indépendance]], les [[États et territoires de l'Inde|États]] ont été organisés sur la base des anciennes provinces et [[État princier (Raj britannique)|États princiers]] qui existaient pendant le [[Raj britannique]]. En 1956 est adopté le ''[[Réorganisations des États indiens|States Reorganisation Act]]'', qui réorganise les États selon des bases [[Langues en Inde|linguistiques]]. Cette politique se poursuit dans les années qui suivent par la création de nouveaux États pour atteindre le chiffre actuel de 28. Dans chaque État, le pouvoir exécutif est détenu par un [[Gouverneur (Inde)|gouverneur]] nommé par le Président de l'Inde, et dont le pouvoir est surtout symbolique, et un [[Ministre en chef (Inde)|ministre en chef]] responsable devant la législature de l'État. Celle-ci comprend une [[Vidhan Sabha]] (Assemblée législative) et, pour sept États plus importants, un [[Vidhan Parishad]] (Conseil législatif). En cas d'instabilité dans un État, le gouvernement central peut imposer le ''[[President's rule]]'' : les institutions représentatives de l'État se voient retirer leurs pouvoirs au profit du Gouverneur, normalement pour un temps limité. Les [[Gouverneur (Inde)|gouverneurs]] sont nommés pour cinq ans par le [[Président]] à la tête des vingt-huit États composant le pays. À l'opposé du Président de l'Inde qui doit concilier son pouvoir avec le [[Vidhan Sabha]], les gouverneurs ont un pouvoir [[constitution]]nel beaucoup plus indépendant. En fait on pourrait dire que les gouverneurs sont les Présidents constitutionnels des États de l'Inde en marge des véritables dirigeants indiens<ref>{{Lien web |langue=en |titre=राज्यपाल से सम्बंधित विवरण : Governor of India in Hindi |url=http://www.sansarlochan.in/governor-india-appointment-eligibility-hindi/ |site=sansarlochan.in |date=17 février 2017}}.</ref>. Les [[États et territoires de l'Inde|territoires de l'Union]] sont au nombre de huit. À la différence des États, ils sont directement gouvernés par l'État central. Toutefois, trois d'entre eux, [[Delhi]], [[Territoire de Pondichéry|Pondichéry]] et le [[Jammu-et-Cachemire (territoire de l'Union)|Jammu-et-Cachemire]], ont obtenu le droit d'élire leur propre Vidhan Sabha et Conseil des Ministres. Le [[fédéralisme]] est un important facteur de stabilité en Inde. Les gouvernements des États possèdent de vastes compétences notamment en ce qui concerne la fourniture et la répartition de prestations publiques de base et de subventions et le pourvoi de postes dans la fonction publique. C'est ce qui explique en grande partie le fait que lors des élections au niveau des États, les électeurs portent souvent leur préférence sur des partis bien ancrés au niveau régional<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Joachim Betz |titre=Indien |sous-titre=Politisches System |périodique=Informationen zur politischen Bildung |numéro=335 |année=2017 |pages=36}}.</ref>. La cohésion d'un pays d'une telle diversité ethnique, religieuse et linguistique et présentant du fait de la tradition de tels clivages sociaux ne peut être assurée que dans le cadre d'un système démocratique laissant suffisamment d'autonomie aux États de l'Union, plus homogènes<ref>{{Article |langue=de |auteur1=Joachim Betz |titre=Indien |sous-titre=Gesellschaftliche Strukturen |périodique=Informationen zur politischen Bildung |numéro=335 |année=2017 |pages=12-13}}.</ref>. ==== Panchayat raj ==== Depuis 1992, un amendement à la [[Constitution de l'Inde]] oblige tous les États à mettre en place des [[panchayati raj|panchayats]]. Tous les cinq ans dans chaque village, est élu au suffrage universel un [[gram panchayat]] présidé par un [[sarpanch]]. Ces institutions sont chargées de l'administration locale et de préparer les plans de développement économique et pour la justice sociale. En fonction de leur nombre d'habitants, les [[Municipalité (Inde)|villes]] sont administrées par un nagar panchayat (conseil municipal), nagar palika (municipalité) ou nagar nigam (corporation municipale) élu tous les cinq ans au suffrage universel. Pour ces institutions locales, un système de quotas existe afin d'assurer la représentation des femmes, des [[Intouchables (Inde)|Dalits]] (intouchables) et des [[Adivasis]] (aborigènes). === Contexte politique === [[Fichier:PM Modi 2015.jpg|vignette|redresse|[[Narendra Modi]], Premier ministre depuis 2014.]] Dans les années qui suivent l'Indépendance, le [[Congrès national indien]], le parti du [[Mohandas Karamchand Gandhi|Mahatma Gandhi]] et de [[Jawaharlal Nehru]] (premier Premier ministre de 1947 à sa mort en 1964) domine largement le paysage politique. En 1975, [[Indira Gandhi]], la fille de Nehru, devenue Première ministre en 1966 et impliquée dans des scandales de fraudes électorales, déclare l'[[État d'urgence (Inde)|état d'urgence]] et suspend les [[Droits fondamentaux|libertés fondamentales]] et les [[élection]]s. À la fin de l'état d'urgence, le Congrès perd les [[Élections législatives indiennes de 1977|élections de 1977]] au profit d'une [[Janata Party|coalition d'opposition]] : c'est la première fois que le Congrès se retrouve dans l'opposition. Depuis, le paysage politique indien se caractérise par la montée progressive de partis régionaux, contraignant les principaux partis à s'engager dans des coalitions parfois instables. En [[Élections législatives indiennes de 1999|1999]], le [[Bharatiya Janata Party]] (BJP, droite nationaliste), devenu au fil des années 1990, le principal opposant au Congrès, parvient à former un [[Alliance démocratique nationale (Inde)|gouvernement de coalition]] qui, pour la première fois, se maintient au pouvoir jusqu'au terme de son mandat de cinq ans. Cependant, en [[Élections législatives indiennes de 2004|2004]], le Congrès remporte les élections et forme l'[[Alliance progressiste unie]]. Cette coalition est largement défaite par le BJP [[Élections législatives indiennes de 2014|en 2014]] et [[Narendra Modi]] devient Premier ministre et conserve son poste après les [[Élections législatives indiennes de 2019|élections de 2019]], qui voient le BJP accroître sa majorité. Depuis le 25 juillet 2022, la [[président de l'Inde|présidente de l'Inde]], poste aux fonctions essentiellement protocolaires, est [[Droupadi Murmu]]. == Relations étrangères, économiques et stratégiques == [[Fichier:Bush Singh Ovaloffice july18 2005.jpg|vignette|L'ancien Premier ministre indien, [[Manmohan Singh]], avec l'ancien président des États-Unis, George Bush.]] [[Fichier:The Prime Minister, Shri Narendra Modi meeting the Prime Minister of Malaysia, Dr. Mahathir Bin Mohamad, in Kuala Lumpur, Malaysia on May 31, 2018.JPG|vignette|Les Premiers ministres d'Inde, [[Narendra Modi]] et de Malaisie, [[Mahathir Mohamad]], à Kuala Lumpur en 2018.]] Dans les années 1950, l’Inde a fortement soutenu [[Décolonisation|la décolonisation]] en [[Afrique]] et [[Asie|en Asie]] et a joué un rôle de premier plan dans le [[Mouvement des non-alignés|Mouvement des pays non alignés]] . {{Sfn|Rothermund|2000|p=48, 227}} Après des relations initialement cordiales avec la Chine voisine, l’Inde est entrée en [[Guerre sino-indienne|guerre contre la Chine en 1962]] et a été largement considérée comme humiliée<ref name="62-humiliation">(a) {{ouvrage|nom=Guyot-Rechard|prénom=Berenice|titre=Shadow States: India, China and the Himalayas, 1910–1962|éditeur=Cambridge University Press|page=235|url=https://books.google.com/books?id=FbktDQAAQBAJ&pg=PA235|année=2017|isbn=978-1-107-17679-9|extrait=By invading NEFA, the PRC did not just aim to force a humiliated India to recognise its possession of the Aksai Chin. It also hoped to get, once and for all, the upper hand in their shadowing competition.}} (b) {{ouvrage|nom=Chubb|prénom=Andrew|chapter=The Sino-Indian Border Crisis: Chinese Perceptions of Indian Nationalism|titre=Crisis|directeur1=oui |nom1=Golley|prénom1=Jane|nom2=Jaivan|prénom2=Linda|directeur2=oui |directeur3=oui |nom3=Strange|prénom3=Sharon|éditeur=Australian National University Press|année=2021|pages=231–232|isbn=978-1-76046-439-4|url=https://books.google.com/books?id=D1crEAAAQBAJ&pg=PA230|extrait=The ensuing cycle of escalation culminated in the 1962 Sino-Indian border war in which Mao Zedong's troops overran almost the entire state of Arunachal Pradesh in the eastern sector before unilaterally withdrawing, as if to underline the insult; most of the war's several thousand casualties were Indian. The PLA's decisive victories in the 1962 war not only humiliated the Indian Army, they also entrenched a status quo in Ladakh that was highly unfavourable for India, in which China controls almost all of the disputed territory. A nationalistic press and commentariat have kept 1962 vivid in India's popular consciousness.}} (c) {{ouvrage|nom=Lintner|prénom=Bertil|titre=China's India War: Collision Course on the Roof of the World|éditeur=Oxford University Press|année=2018|isbn=978-0-19-909163-8|url=https://books.google.com/books?id=-L9DDwAAQBAJ&pg=PT106|extrait=Lin Biao was put in charge of the operation and that alliance between Mao and his loyal de facto chief of the PLA made the attack on India possible. With China's ultimate victory in the war, Mao's ultra-leftist line had won in China; whatever critical voices that were left in the Party after all the purges fell silent.}} (d) {{ouvrage|nom=Medcalf|prénom=Rory|titre=Indo-Pacific Empire: China, America and the contest for the world's pivotal|éditeur=Manchester University Press|année=2020|isbn=978-1-5261-5077-6|url=https://books.google.com/books?id=RCjXDwAAQBAJ&pg=PT81|extrait=From an Indian perspective, the China-India war of 1962 was a shocking betrayal of the principles of co-operation and coexistence: a surprise attack that humiliated India and personally broke Nehru.}} (e) {{ouvrage|nom=Ganguly|prénom=Sumit|titre=The Crisis in Kashmir: Portents of War, Hope of Peace|éditeur=Woodrow Wilson Center Press and Cambridge University Press|année=1997|page=44|isbn=978-0-521-65566-8|url=https://books.google.com/books?id=Fi66mjIqR1IC&pg=PA44|extrait=In October 1962 India suffered the most humiliating military debacle in its post-independence history, at the hands of the Chinese People's Liberation Army (PLA). The outcome of this conflict had far-reaching consequences for Indian foreign and defence policies. The harsh defeat that the Chinese PLA had inflicted on the Indian Army called into question some of the most deeply held precepts of Nehru's foreign and defence policies.}} (f) {{ouvrage|nom=Raghavan|prénom=Srinath|chapter=A Missed Opportunity? The Nehru-Zhou Enlai Summit of 1960|titre=India and the Cold War|directeur1=oui|nom1=Bhagavan|prénom1=Manu|éditeur=University of North Carolina Press|page=121|année=2019|isbn=978-1-4696-5117-0|url=https://books.google.com/books?id=h-yoDwAAQBAJ&pg=PA121|extrait=The 'forward policy' adopted by India to prevent the Chinese from occupying territory claimed by them was undertaken in the mistaken belief that Beijing would be cautious in dealing with India owing to Moscow's stance on the dispute and its growing proximity to India. These misjudgments would eventually culminate in India's humiliating defeat in the war of October–November 1962.}}</ref>. Cela a été suivi par un autre conflit militaire en 1967, au cours duquel l’Inde a réussi à repousser l’attaque chinoise<ref>{{Ouvrage|langue=en|nom1=Brahma Chellaney|lien auteur1=Brahma Chellaney|titre=Asian Juggernaut: The Rise of China, India, and Japan|éditeur=[[HarperCollins]]|date=2006|pages totales=195|isbn=978-8172236502|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZCmFAAAAMAAJ|extrait=Indeed, Beijing's acknowledgement of Indian control over Sikkim seems limited to the purpose of facilitating trade through the vertiginous Nathu-la Pass, the scene of bloody artillery duels in September 1967 when Indian troops beat back attacking Chinese forces.}}</ref>. L'Inde a eu [[Relations entre l'Inde et le Pakistan|des relations tendues]] avec le Pakistan voisin ; les deux nations sont entrées en guerre quatre fois : en [[Première guerre indo-pakistanaise|1947]], [[Deuxième guerre indo-pakistanaise|1965]], [[Troisième guerre indo-pakistanaise|1971]] et [[Conflit de Kargil|1999]] . Trois de ces guerres ont eu lieu sur le [[Conflit du Cachemire|territoire contesté du Cachemire]], tandis que la troisième, celle de 1971, faisait suite au soutien de l'Inde à l' [[Guerre de libération du Bangladesh|indépendance du Bangladesh]] . {{Sfn|Gilbert|2002|p=486–487}} À la fin des années 1980, l’armée indienne est intervenue à deux reprises à l’étranger à l’invitation du pays hôte : une [[Force indienne de maintien de la paix|opération de maintien de la paix]] au [[Sri Lanka]] entre 1987 et 1990 ; et une intervention armée pour empêcher une [[Tentative de coup d'État de 1988 aux Maldives|tentative de coup d'État de 1988]] aux Maldives. Après la guerre de 1965 avec le Pakistan, l’Inde a commencé à entretenir des liens militaires et économiques étroits avec l’Union soviétique ; à la fin des années 1960, l’Union soviétique était son plus grand fournisseur d’armes. {{Sfn|Sharma|1999|p=56}} Outre ses [[Relations entre l’Inde et la Russie|relations privilégiées avec la Russie]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=N.K.|nom1=Gvosdev|prénom2=C.|nom2=Marsh|titre=Russian Foreign Policy: Interests, Vectors, and Sectors|passage=353|éditeur=SAGE Publications|année=2013|isbn=978-1-4833-1130-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=9ipzAwAAQBAJ&pg=PA353|extrait=Putin's visit to India in December 2012 for the yearly India–Russia summit saw both sides reaffirming their special relationship.}}</ref>, l’Inde entretient des relations de défense étendues avec Israël et [[Relations entre la France et l'Inde|la France]] . Ces dernières années, elle a joué un rôle clé au sein de l’ [[Association sud-asiatique pour la coopération régionale|Association sud-asiatique de coopération régionale]] et de l’ [[Organisation mondiale du commerce]] . Le pays a fourni {{unité|100000|[[Forces armées indiennes|militaires]]}} et [[Application de la loi en Inde|policiers]] pour servir dans 35 [[Force de maintien de la paix des Nations unies|opérations de maintien de la paix des Nations Unies]] sur quatre continents. Elle participe au [[Sommet de l'Asie orientale|Sommet de l'Asie de l'Est]], au G8+5 et à d'autres forums multilatéraux. {{Sfn|Alford|2008}} L'Inde entretient des liens économiques étroits avec des pays d' [[Amérique du Sud]]<ref>{{Lien web |auteur=Jorge Heine |auteur2=R. Viswanathan |titre=The Other BRIC in Latin America: India |url=https://www.americasquarterly.org/india-latin-america |série=[[Americas Quarterly]] |date=Spring 2011 |consulté le=19 mai 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20170525115121/https://www.americasquarterly.org/india-latin-america |archive-date=25 May 2017}}</ref>, d'Asie et d'Afrique ; elle poursuit une [[Look East policy|politique de « regard vers l'Est »]] qui cherche à renforcer les partenariats avec les pays [[Association des nations de l'Asie du Sud-Est|de l'ASEAN]], [[Relations entre l'Inde et le Japon|le Japon]] et [[Relations entre la Corée du Sud et l'Inde|la Corée du Sud]] qui tournent autour de nombreuses questions, mais surtout celles impliquant l'investissement économique et la sécurité régionale. {{Sfn|Ghosh|2009|p=282–289}} {{Sfn|Sisodia|Naidu|2005|p=1–8}} [[596 (test nucléaire)|L'essai nucléaire chinois de 1964]], ainsi que ses menaces répétées d'intervenir pour soutenir le Pakistan dans la guerre de 1965, ont convaincu l'Inde de développer des armes nucléaires. {{Sfn|Perkovich|2001|p=60–86, 106–125}} L’Inde a procédé à son [[Bouddha souriant|premier essai d’armes nucléaires]] en 1974 et a procédé à [[Pokhran-II|des essais souterrains supplémentaires]] en 1998. Malgré les critiques et les sanctions militaires, l'Inde n'a signé ni le [[Traité d'interdiction complète des essais nucléaires]] ni le [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires|Traité de non-prolifération nucléaire]], les considérant comme imparfaits et discriminatoires. {{Sfn|Kumar|2010}} L'Inde maintient une politique nucléaire de « [[Non recours en premier aux armes nucléaires|non-utilisation en premier]] » et développe une capacité de triade nucléaire dans le cadre de sa doctrine de « dissuasion minimale crédible ». {{Sfn|Nair|2007}} {{Sfn|Pandit|2009}} Elle développe un [[Programme de défense antimissile balistique indien|bouclier de défense antimissile balistique]] et un [[HAL Medium Combat Aircraft|avion de combat de cinquième génération]] . {{Sfn|Pandit|2015}}{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Iyer-Mitra |prénom=Abhijit |auteur2=Das |prénom2=Pushan |titre=The Advanced Medium Combat Aircraft:A Technical Analysis |url=https://dhqxnzzajv69c.cloudfront.net/wp-content/uploads/2015/12/IssueBrief_105.pdf |série=[[Observer Research Foundation]] |consulté le=17 octobre 2021}}</ref> D'autres projets militaires indigènes impliquent la conception et la mise en œuvre de [[INS Vikrant (2013)|porte-avions de classe ''Vikrant'']] et [[Classe Arihant|de sous-marins nucléaires de classe ''Arihant'']]<ref name="Hindu 2011">{{Lien web|date=5 octobre 2011|consulté le=8 octobre 2011|url=https://www.thehindu.com/news/national/article2514142.ece|éditeur=[[The Hindu]]|titre=India, Russia review defence ties|archive-url=https://web.archive.org/web/20111007183650/https://www.thehindu.com/news/national/article2514142.ece|archive-date=7 October 2011|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Depuis la fin de la [[guerre froide]], l’Inde a accru sa coopération économique, stratégique et militaire avec les [[Relations entre les États-Unis et l'Inde|États-Unis]] et l’ [[Relations entre l'Inde et l'Union européenne|Union européenne]] . {{Sfn|European Union 2008}} En 2008, un accord nucléaire civil a été signé entre l'Inde et les États-Unis. Bien que l'Inde possédait des armes nucléaires à l'époque et n'était pas partie au Traité de non-prolifération nucléaire, elle a reçu des dérogations de l' [[Agence internationale de l'énergie atomique]] et du [[Groupe des fournisseurs nucléaires]], mettant fin aux restrictions antérieures sur la technologie et le commerce nucléaires de l'Inde. En conséquence, l’Inde est devenue de facto le sixième État doté de l’arme nucléaire. {{Sfn|The Times of India 2008}} L'Inde a ensuite signé des accords de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile avec la Russie, {{Sfn|British Broadcasting Corporation 2009}} la France, {{Sfn|Rediff 2008 a}} le Royaume-Uni, {{Sfn|Reuters|2010}} et [[Relations entre le Canada et l'Inde|le Canada]]{{Sfn|Curry|2010}}. Le président de l'Inde est le commandant suprême des forces armées du pays ; avec {{nombre|1,45|millions}} de soldats actifs, ils constituent la [[Liste des armées nationales par effectif|deuxième plus grande armée du monde]] . Il comprend l' [[Armée de terre indienne|armée indienne]], la [[marine indienne]], l' [[Force aérienne indienne|armée de l'air indienne]] et la [[garde côtière indienne]] . {{Sfn|Central Intelligence Agency}} Le [[Liste des pays par dépenses militaires|budget officiel de la défense]] indienne pour 2011 était de {{nombre|36,03|milliards de dollars américains}} soit 1,83% du PIB. {{Sfn|Behera|2011}} Les dépenses de défense étaient fixées à {{nombre|70,12|milliards de dollars américains}} pour l’exercice 2022-2023 et ont augmenté de 9,8 % par rapport à l’exercice précédent<ref>{{Lien web |titre=Ministry wise Summary of Budget Provisions, 2022–23 |url=https://www.indiabudget.gov.in/doc/eb/sumsbe.pdf |série=Ministry of Finance, Government of India |consulté le=3 février 2022}}</ref>. {{Sfn|Pandit|2022}} L'Inde est le deuxième importateur d'armes au monde ; entre 2016 et 2020, elle représentait 9,5 % du total des importations mondiales d’armes. {{Sfn|Pandit|2021}} Une grande partie des dépenses militaires était axée sur la défense contre le Pakistan et la lutte contre l’influence chinoise croissante dans l’océan Indien. {{Sfn|Miglani|2011}} En mai 2017, l' [[Organisation indienne pour la recherche spatiale|Organisation indienne de recherche spatiale]] a lancé le [[satellite d'Asie du Sud]], un cadeau de l'Inde aux pays voisins de [[Association sud-asiatique pour la coopération régionale|l'ASACR]]<ref name="Deccan Herald">{{Lien web|date=12 janvier 2015|consulté le=22 avril 2015|url=https://www.deccanherald.com/content/452938/isro-saarc-satellite-communication-vehicle.html|titre=Isro-Saarc satellite to be a communication vehicle|éditeur=[[Deccan Herald]]|archive-url=https://web.archive.org/web/20150628084201/https://www.deccanherald.com/content/452938/isro-saarc-satellite-communication-vehicle.html|archive-date=28 June 2015}}</ref>. En octobre 2018, l'Inde a signé un accord de {{nombre|5,43|milliards de dollars}}&nbsp;(plus 400 milliards de ₹ ) avec [[Russie|la Russie]] pour l'acquisition de quatre systèmes de défense antimissile sol-air [[S-400|S-400 Triumf]], le système [[Défense antimissile|de défense antimissile]] à longue portée le plus avancé de Russie<ref>{{Lien web|date=4 octobre 2018|consulté le=9 octobre 2018|url=https://m.timesofindia.com/india/india-russia-s-400-missile-deal-all-you-need-to-know/articleshow/66066460.cms|titre=India Russia S-400 missile deal: All you need to know|éditeur=[[The Times of India]]|archive-url=https://web.archive.org/web/20181005130114/https://m.timesofindia.com/india/india-russia-s-400-missile-deal-all-you-need-to-know/articleshow/66066460.cms|archive-date=5 October 2018}}</ref>. === Défense === [[Fichier:Agni V Ballistic missile successfully launched on December 10, 2018.jpg|vignette|Septième lancement d'essai d'Agni-V tiré le {{date-|10 décembre 2018}}.]] {{Article détaillé|Forces armées indiennes|Budgets de la défense dans le monde#Évolutions en Asie}} L'Inde a l'une des plus grandes armées du monde : les forces armées indiennes disposaient en 2018 d'un effectif de {{unité|1362500|militaires}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |titre=Total Available Active Military Manpower by Country |url=https://www.globalfirepower.com/active-military-manpower.asp |site=globalfirepower.com |consulté le=1er février 2019}}.</ref> et {{unité|2844750|réservistes}}<ref>{{Lien web |titre=Total Available Reserve Military Components by Country |url=https://www.globalfirepower.com/active-reserve-military-manpower.asp |site=globalfirepower.com |consulté le=1er février 2019}}.</ref>. Le budget pour la défense s'élève à {{nobr|66,5 milliards}} de dollars (2018), soit 2,42 % du [[produit national brut]] (PNB)<ref>{{Drapeau|Inde}} [[Forces armées indiennes|Inde]]|14,3|66,5|129 %|2,95|2,42| (2018).</ref>. Elles disposent de {{unité|4426 tanks}}, {{unité|3147 autres}} véhicules blindés, {{nobr|590 avions}} de combat (ainsi que des forces aéronavales), 16 sous-marins, 1 [[porte-avions|porte-aéronef (l']][[Amiral Gorchkov (porte-avions)|INS ''Vikramaditya'']]) et 11 destroyers<ref>{{Lien web |titre=India Military Strength |url=https://www.globalfirepower.com/country-military-strength-detail.asp?country_id=india#land |site=globalfirepower.com |consulté le=1er février 2019}}.</ref>. L'Inde vient de commencer le remplacement de 126 [[Mikoyan-Gourevitch MiG-21|MiG-21]]<ref>Véronique Guillermard, [https://www.lefigaro.fr/societes/dassault-livre-son-premier-rafale-a-l-inde-20191008 Le constructeur français Rafale doit livrer {{nobr|36 avions}} de combat d’ici à 2022], ''[[Le Figaro]]'', 8 octobre 2019.</ref>. {{article détaillé|Programme nucléaire de l'Inde|Agni (missile)}} L'Inde dispose d'[[arme nucléaire|armes nucléaires]] depuis 1974, date de l'explosion d'une bombe atomique au plutonium dans le désert du Rajasthan<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Chauvin |titre=De l'atome au nucléaire : un siècle de prouesses scientifiques et d'enjeux politiques |éditeur=Presses inter Polytechnique |année=2009 |pages totales=618 |passage=p. 303 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=y4bvOW1jrtMC}}.</ref>. Ces armes sont réparties dans l'aviation ou dans des missiles [[Missile balistique à portée intermédiaire|IRBM]]. Le {{date-|9|décembre|2009}}, l'Inde prévoit de sécuriser ses [[Base navale|ports militaires]] avec des clôtures électriques contre les menaces clandestines maritimes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=India to 'fence' naval harbours |url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/south_asia/8402973.stm |site=[[BBC News|news.bbc.co.uk]] |date=9 décembre 2009}}.</ref>. Le {{date-|19 avril 2012}}, elle teste avec succès son premier [[Missile balistique intercontinental]], l'''[[Agni V]]'', d'une portée de {{unité|5000|km}}<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=[[Agence France-Presse|AFP]] |titre=Essai nucléaire : l'Inde bientôt dans le petit cercle des rois de l'atome |url=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20120419trib000694341/essai-nucleaire-l-inde-bientot-dans-le-petit-cercle-des-rois-de-l-atome.html |site=[[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]] |date=19 avril 2012 |consulté le=13 décembre 2019}}.</ref>, puis la génération suivante d'une portée de {{unité|12000|km}}, l{{'}}''{{Lien|trad=Agni-VI|fr=Agni-VI|texte=Agni-VI}}''<ref>{{en}} Franz-Stefan Gady, [https://thediplomat.com/2018/12/india-test-fires-agni-v-nuclear-capable-icbm/ India Test Fires Agni-V Nuclear-Capable ICBM], ''[[The Diplomat (magazine)|The Diplomat]]'', {{date-|10 décembre 2018}}.</ref>. Par ailleurs, l'Inde est membre de l'[[Organisation de coopération de Shanghai]]. === Corruption === La corruption constitue encore un défi majeur pour les institutions du pays. Parmi les parlementaires élus en 2019, 43 % ont des dossiers judiciaires en cours<ref name=":1">{{Lien web |nom1=Racine |prénom1=Jean-Luc |titre=La corruption, mal endémique chez les élus indiens |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/09/RACINE/60337 |site=Le Monde diplomatique |date=2019-09-01 |consulté le=2020-01-23}}</ref>. Les partis politiques se tournent de plus en plus vers les grandes fortunes et les entreprises pour se financer. Sur l'année fiscale 2017-2018, les entreprises et les personnes fortunées avaient contribué douze fois plus au financement du [[Bharatiya Janata Party|BJP]] qu'à celui de six autres partis nationaux, y compris le Congrès<ref>{{Lien web |auteur1=Carole Dieterich |titre=Inde : les milieux d'affaires au cœur des élections |url=https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/les-milieux-daffaires-au-coeur-des-elections-en-inde-1013265 |site=Les Echos |date=2019-04-23 |consulté le=2020-01-23}}.</ref>. Alors que les milieux d'affaires sont mis en cause dans de nombreux dossiers spectaculaires, des hommes d’affaires compromis ont dû fuir le pays et les liens entre milieu politique et financements obscurs nourrissent l’« empire des milliardaires », selon la formule du journaliste James Crabtree. Les médias sont également secoués par des affaires de trafics d'influence, certains d'entre eux couvrant les activités de personnalités politiques en échange de paiements<ref name=":1" />. L’Inde est le pays de la région Asie-Pacifique où dessous-de-table et pots-de-vin sont le plus pratiqués. Les plus pauvres en sont fortement victimes : 73 % d'entre eux sont contraints d'y recourir au moins une fois par an, contre 55 % des plus favorisés, selon ''Transparency International''. Cette corruption facilite l’accès à des services qui devraient être publics : documents administratifs, affaires de police, raccordement à l’électricité, voire soins hospitaliers<ref name=":1" />. == Géographie == [[Fichier:India north.jpg|vignette|alt=pâturage vert au premier plan, un plan d'eau au milieu des sol, et les montagnes en arrière-plan. L'ombre des nuages sont visibles sur les montagnes, tandis que les plus hauts sommets les plus éloignés ont une dispersion de la neige|L'Himalaya forme le paysage montagneux du nord de l'Inde. Vu ici [[Ladakh]].]] {{Article détaillé|Géographie de l'Inde|Climat de l'Inde|Municipalité (Inde)|Liste des États et territoires de l'Inde}} L'Inde occupe la majeure partie du [[sous-continent indien]], qui est placé entre la [[plaque indienne]] et la partie nord-ouest de la [[plaque indo-australienne]]. Une partie du territoire des États du nord et du nord-est de l’Inde est située dans la chaîne de l'[[Himalaya]]. Le reste de l’Inde septentrionale, centrale, et orientale est occupé par la zone fertile de la plaine indo-gangétique. Dans la partie occidentale, bordée par le Pakistan du sud-est, se trouve le [[désert du Thar]]. L’Inde méridionale se compose presque entièrement du plateau péninsulaire du Deccan, flanqué de deux massifs côtiers au relief accidenté, les [[Ghats occidentaux]] et les [[Ghats orientaux]]. De grands fleuves et rivières, tels le [[Gange]], le [[Brahmapoutre]], la [[Yamuna]], la [[Godavari]], la [[Narmada]], la [[Kaveri]] traversent le pays. L’Inde possède par ailleurs trois archipels : les [[îles Laquedives]], en [[mer des Laquedives]], qui se trouvent au large de la côte du sud-ouest ; la chaîne volcanique des îles d’[[Îles Andaman|Andaman]] et de [[Îles Nicobar|Nicobar]], en [[mer d'Andaman]], au sud-est, et les [[Sundarbans]] dans le delta du Gange au Bengale occidental. Le [[climat de l'Inde]] varie, de tropical dans le sud à plus tempéré dans le nord de l'Himalaya et où les régions montagneuses reçoivent les chutes de neige continues en hiver. [[Fichier:Andaman.jpg|vignette|gauche|Les îles Andaman.]] Le climat de l'Inde est fortement influencé par l’Himalaya et le désert du Thar. L'Himalaya et les montagnes de l'[[Hindou Kouch]] au Pakistan, font obstacle aux [[Vent catabatique|vents catabatiques]] venus d'[[Asie centrale]] et les empêchent ainsi de pénétrer dans le continent, ce qui préserve la chaleur dans la majeure partie de ce dernier, contrairement à la plupart des régions situées à la même latitude. Le désert du Thar, quant à lui, attire les vents humides de la mousson d’été qui, entre juin et septembre, est responsable de la plus grande partie des précipitations de l’Inde. La superficie de l'Inde est de {{unité|3287263|km|2}}. [[Fichier:Map India Bhopal.png|vignette|Carte de l'Inde.]] Délimitées par le [[Pakistan]], la [[Chine]], le [[Népal]], le [[Bhoutan]], le [[Bangladesh]], la [[Birmanie]], les frontières indiennes sont longues de {{unité|15168|km}}. === Environnement === {{Article détaillé|Environnement en Inde|Aires protégées d'Inde}} ==== Ressources en eau ==== L'Inde est une zone en [[stress hydrique (écologie)|déficit hydrique]]<ref group="Note">Voir carte mondiale dans l'article [[eau douce]].</ref>. 230 milliards de mètres cubes d'eau sont prélevés chaque année en Inde<ref>{{Article |langue=Français |prénom1=E.B. |nom1=V. |titre=La surexploitation des nappes phréatiques a été évaluée |périodique=Science & Vie |lien périodique=Science et Vie |numéro=1141 |mois=octobre |année=2012}}.</ref>. La plaine du [[Pendjab]], à cheval entre l'Inde et le Pakistan, présente un déficit en [[eau douce|eau]] qui concerne l'ensemble de l'Inde, car on y cultive du [[blé]] en hiver et du [[riz]] en été, avec un surplus qui s'exporte dans les autres États de l'Inde. Dans cette région d'[[irrigation|agriculture irriguée]], les paysans puisent de l'eau dans la [[nappe phréatique]], dont le niveau baisse de {{unité|0.6|mètre}} par an<ref>Lester Brown, Éco-économie, une autre croissance est possible, écologique et durable, Seuil, 2001, {{p.|71}}.</ref>. Selon la [[Banque mondiale]], 60 % des nappes phréatiques de l'Inde seront dans une situation « critique » d'ici 2034<ref name="Le Monde">Julien Bouissou, [https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/21/en-inde-les-effets-pervers-d-une-electricite-gratuite_4387222_3244.html En Inde, les effets pervers d'une électricité gratuite], Le Monde, le 21 mars 2014, consulté le 25 mars 2014</ref>. Au niveau national, les activités agricoles sont les principales consommatrices d'eau souterraine, représentant 85 % de l'eau extraite du sous-sol. La politique d'électricité gratuite ou à bas prix mise en place par les gouvernements des États indiens incite en effet les agriculteurs à privilégier l'extraction des eaux souterraines grâce à un système de pompage pour irriguer leurs cultures<ref name="Le Monde" />. L'[[eau souterraine]], source de 40 % des besoins en eau de l'Inde, s'épuise rapidement selon un rapport publié en 2018 par un organisme gouvernemental. Vingt et une villes indiennes - dont [[Delhi]], [[Bangalore]], [[Madras]] et [[Hyderabad]] - devraient manquer d'eau souterraine dès 2021, et 40 % de la population indienne n'aura pas un accès suffisant à l'eau potable en 2030<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Sam Relph |titre=Indian villages lie empty as drought forces thousands to flee |url=https://www.theguardian.com/world/2019/jun/12/indian-villages-lie-empty-as-drought-forces-thousands-to-flee |site=theguardian.com |date=12 juin 2019 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. === Faune et flore === [[Fichier:Asiatic lion 01.jpg|vignette|Autrefois présent de la [[Grèce]] jusqu'aux confins du [[Bengale]], le [[Lion asiatique|lion d'Asie]] ne vit plus à présent que dans l'enceinte du Parc national de la Forêt de Gir ([[Gujarat]]).]] Située dans l'[[écozone Indomalaise]], l'Inde abrite une grande [[biodiversité]] : 7,6 % des [[mammifère]]s, 12,6 % des [[oiseau]]x, 6,2 % des [[reptile]]s, et des 6,0 % des [[Angiosperme|plantes à fleurs]] vivant sur la Terre s'y trouvent{{référence nécessaire}}. Elle possède beaucoup d'[[écorégion]]s, comme les forêts de Shola, qui présentent des taux extrêmement élevés d'[[endémisme]] : au total, 33 % des espèces de plantes indiennes sont des [[endémisme|espèces endémiques]]. La couverture de la forêt indienne s'étend de la [[forêt tropicale]] des [[îles Andaman]], des [[Ghats occidentaux]], et de l'Inde du nord-est jusqu'aux [[forêts de conifères tempérées]] de l'[[Himalaya]]. Entre ces extrémités se situent la forêt tropicale humide de l'Inde orientale, dominée par le [[Sal (plante)|sal]] ; la [[forêts décidues sèches tropicales et subtropicales|forêt tropophile]] de l'Inde centrale et méridionale, dominée par le [[teck]] ; ainsi que la forêt épineuse du Deccan central et de la plaine du Gange occidentale, dominée par l'[[acacia mimosa]]. On compte parmi les arbres importants le [[Margousier|neem]] aux propriétés médicinales, largement utilisé pour des remèdes en [[phytothérapie]] rurale. Le [[figuier des pagodes]], visible sur les sceaux de [[Mohenjo-daro]], a ombragé le [[Siddhartha Gautama|Gautama Bouddha]] pendant qu'il atteignait le [[Nirvana (monde indien)|Nirvana]]. Beaucoup d'espèces indiennes descendent directement des [[taxon]]s provenant du supercontinent [[Gondwana]], duquel l'Inde est originaire. Le supercontinent [[Laurasia]] a permis un large échange d'espèces lors de son mouvement en direction de la [[plaque indienne]], et de leur [[Paléogéographie du système de collision Inde-Asie|collision]]. Cependant, le [[volcanisme]] et les changements climatiques survenus il y a 20 millions d'années ont causé l'extinction de beaucoup de formes endémiques en Inde. Peu après, les mammifères entrèrent en Inde depuis l'Asie au cours de deux passages zoogéographiques de chaque côté de l'Himalaya naissant. En conséquence de cela, on compte parmi les espèces indiennes seulement 12,6 % de mammifères et 4,5 % d'oiseaux qui sont des espèces endémiques, contrastant avec les 45,8 % de reptiles et 55,8 % d'[[Amphibia|amphibiens]]. Les endémiques notables sont le singe [[Trachypithecus johnii|semnopithèque du Nilgiri]] et le crapaud brun ou carmin de l'espèce [[Duttaphrynus beddomii|bufo beddomii]] des [[Ghats occidentaux]]<ref>La aussi les [[Sahyadria]]</ref>. L'Inde contient 172 soit 2,9 % d'espèces menacées selon l'[[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]], parmi lesquelles on retrouve le [[lion asiatique]], le [[tigre du Bengale]], et le [[vautour chaugoun]] indien, qui fut très proche de l'extinction à cause d'ingestion de charognes de [[bétail]] traités au [[diclofénac]]. Depuis les dernières décennies, la faune de l'Inde a été sérieusement menacée par la forte augmentation démographique humaine. Pour contrer cela, le gouvernement a considérablement étendu sa liste des secteurs protégés et des [[parcs nationaux d'Inde|parcs nationaux]] (liste initialement établie en 1935). En 1972, l'Inde a mis en place un plan de sauvegarde de la faune, et un projet spécialement consacré à la préservation du tigre et de son habitat naturel. Ce plan de sauvegarde fut étendu par d'autres protections fédérales promulguées dans les années 1980. En plus des 500 zones de sauvegarde de la faune, l'Inde accueille maintenant 14 [[réserve de biosphère|réserves de biosphère]], dont 4 font partie du [[réserve de biosphère|réseau mondial des réserves de biosphère]]. 25 [[zone humide|zones humides]] sont protégées par la [[convention de Ramsar]]. La population de tigres en Inde est passée de {{formatnum:40000}} en 1947 à {{formatnum:3000}} en 2021 ; ce nombre représente 75 % de la population totale dans le monde de ces animaux<ref>[https://www.sudouest.fr/international/en-inde-126-tigres-sont-morts-en-2021-un-chiffre-record-7481790.php En Inde, 126 tigres sont morts en 2021, un chiffre record], le 30/12/2021, Sud Ouest</ref>. ==== Politique environnementale ==== {{Article connexe|Déforestation en Inde}} Dès la fin du {{s-|XIX}}, voyant les ressources naturelles diminuer, les Britanniques ont mis en place des lois et des organismes afin de gérer l'immense territoire que représentent les Indes. Le ''[[Fonction publique en Inde|Indian Forest Service]]'' est créé en 1866, la ''[[Indian Forest Act]]'' est édicté en 1878. Les Britanniques cherchaient alors avant tout à préserver le couvert forestier sur ces zones de façon à assurer une pérennité pour l'exploitation du [[Bois (matériau de construction)|bois d'œuvre]], le principal levier étant le prélèvement des taxes de douane. Accessoirement, ces dispositions permettaient de préserver également le gros gibier qui peu à peu disparaissait. C'est ainsi que plusieurs aires protégées ont vu le jour comme le [[Parc national de Kaziranga]] en 1905. Les mesures de protection se sont renforcées avec l{{'}}''[[Indian Forest Act]]'' de 1927. [[Fichier:FLII_India.png|vignette|L'Inde avait un score moyen de l'[[Indice d'intégrité du paysage forestier]] 2019 de 7,09, le classant {{58e}} sur 172 pays<ref name="FLII_Supplementary">{{article|nom1=Grantham|prénom1=H. S.|nom2=Duncan|prénom2=A.|nom3=Evans|prénom3=T. D.|nom4=Jones|prénom4=K. R.|nom5=Beyer|prénom5=H. L.|nom6=Schuster|prénom6=R.|nom7=Walston|prénom7=J.|nom8=Ray|prénom8=J. C.|nom9=Robinson|prénom9=J. G.|nom10=Callow|prénom10=M.|nom11=Clements|prénom11=T.|nom12=Costa|prénom12=H. M.|nom13=DeGemmis|prénom13=A.|nom14=Elsen|prénom14=P. R.|nom15=Ervin|prénom15=J.|nom16=Franco|prénom16=P.|nom17=Goldman|prénom17=E.|nom18=Goetz|prénom18=S.|nom19=Hansen|prénom19=A.|nom20=Hofsvang|prénom20=E.|nom21=Jantz|prénom21=P.|nom22=Jupiter|prénom22=S.|nom23=Kang|prénom23=A.|nom24=Langhammer|prénom24=P.|nom25=Laurance|prénom25=W. F.|nom26=Lieberman|prénom26=S.|nom27=Linkie|prénom27=M.|nom28=Malhi|prénom28=Y.|nom29=Maxwell|prénom29=S.|nom30=Mendez|prénom30=M.|nom31=Mittermeier|prénom31=R.|nom32=Murray|prénom32=N. J.|nom33=Possingham|prénom33=H.|nom34=Radachowsky|prénom34=J.|nom35=Saatchi|prénom35=S.|nom36=Samper|prénom36=C.|nom37=Silverman|prénom37=J.|nom38=Shapiro|prénom38=A.|nom39=Strassburg|prénom39=B.|nom40=Stevens|prénom40=T.|nom41=Stokes|prénom41=E.|nom42=Taylor|prénom42=R.|nom43=Tear|prénom43=T.|nom44=Tizard|prénom44=R.|nom45=Venter|prénom45=O.|nom46=Visconti|prénom46=P.|nom47=Wang|prénom47=S.|nom48=Watson|prénom48=J. E. M.|langue=en|titre=Anthropogenic modification of forests means only 40% of remaining forests have high ecosystem integrity - Supplementary material|journal=Nature Communications|volume=11|numéro=1|année=2020|issn=2041-1723|doi=10.1038/s41467-020-19493-3}}</ref>.]] Devant la dégradation continue des zones protégées, le gouvernement indien a fait promulguer le ''{{Lien|trad=Wildlife Protection Act|fr=Wildlife Protection Act|texte=Wildlife Protection Act}}'' en 1972 sur la protection de la faune et de la flore sauvages<ref>[https://www.indiatoday.in/education-today/gk-current-affairs/story/wildlife-protection-act-1972-enacted-on-this-day-know-about-the-act-and-its-changes-1319842-2018-08-21 La loi de 1972 sur la protection de la faune a été adoptée ce jour: à propos de la loi et de son évolution].</ref>. La loi relative à la conservation des forêts, le ''Forest Protection Act'' de 1980, dispose qu'aucune superficie boisée ne peut être soumise à des utilisations non forestières sans l'approbation préalable du gouvernement indien. Cette loi, adoptée rapidement avec peu de concertation, a servi de façon très efficace à interdire la conversion des zones forestières. Cependant, elle pose localement des difficultés aux petites communautés rurales. Dans la foulée, le ''Forest survey of india'', un organisme destiné à évaluer les résultats de la protection du couvert forestier, a été créé en 1981. La loi relative à la protection de l'environnement, l{{'}}''{{Lien|trad=Environment Protection Act, 1986|fr=Environment Protection Act, 1986|texte=Environment Protection Act, 1986}}'', a joué un rôle crucial dans la conservation et la gestion des écosystèmes notamment dans le traitement des eaux et des déchets<ref>[http://legislative.gov.in/actsofparliamentfromtheyear/environment-protection-act-1986 LOI DE 1986 SUR LA PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT. Fichier joint.].</ref>. La loi de 2006 sur les tribus répertoriées et autres habitants traditionnels des forêts (reconnaissance des droits forestiers) est un texte clé de la législation forestière adoptée en Inde le {{date-|18 décembre 2006}} ''([[Forest Rights Act|The Scheduled Tribes and Other Traditional Forest Dwellers (Recognition of Forest Rights) Act, 2006]])''. En 2008, le ''[[Forest Rights Act]]'' fait craindre à certains protecteurs de l'environnement une perte d'autorité de l'État sur les zones protégées<ref>[https://tribal.nic.in/index.aspx Le ministère des Affaires tribales est le ministère nodal pour la politique globale, la planification et la coordination des programmes de développement des ST].</ref>. Il existe plusieurs niveaux de protection, le plus élevé étant les [[parcs nationaux d'Inde|parcs nationaux]] et le plus petit les ''Village forests''. En outre, certaines zones protégées peuvent l'être par des personnes privées. 4 % de la surface du pays doit, d'après une décision gouvernementale, être protégée. À ces aires protégées, se superposent des zones où des moyens complémentaires sont offerts pour protéger une espèce particulièrement ou un [[biome]] important. C'est le cas par exemple des ''Tiger Reserves'' et des ''Elephant reserves'', qui peuvent le cas échéant se superposer. Ces réserves sont pilotées dans le cadre de plans comme le ''[[Project Tiger]]'', le ''[[Project Elephant]]'', l{{'}}''[[Asiatic Lion Reintroduction Project]]''. Le ''Yamuna Action Plan'' a pour objectif à réhabiliter la [[Yamuna|rivière Yamuna]]. La protection de l'environnement est aujourd'hui pilotée par le [[ministère de l'Environnement, des Forêts et du Changement climatique|ministère de l'Environnement et des Forêts]] qui dirige de nombreuses agences gouvernementales comme l{{'}}''[[Fonction publique en Inde|Indian Forest Service]]'', des centres de formations et d'autres institutions. Face à la forte pollution présente dans le pays, le gouvernement indien a lancé en 2016 l'objectif d'électrifier à 100 % le parc automobile d'ici 2030<ref>{{Article |langue=fr-FR |titre=Voiture électrique : le pari fou de l'Inde |périodique=lesechos.fr |date=2017-12-03 |lire en ligne=https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/030965714719-voiture-electrique-le-pari-fou-de-linde-2135238.php |consulté le=2017-12-04}}.</ref>. Le pays prévoit également d'électrifier à 100% le réseau ferroviaire d'ici à 2030<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Inde : un réseau ferroviaire 100% électrique d'ici 2030 |url=https://www.oneheart.fr/actualites/inde-un-reseau-ferroviaire-100-electrique-dici-2030 |site=oneheart.fr |consulté le=2022-09-01}}</ref>. Ces dernières années, les événements météorologiques extrêmes, avec des sécheresses, des canicules et des cyclones récurrents, sont un facteur majeur de la chute de revenus des fermiers. Selon le Centre for Science and Environment, la plus grande ONG environnementale de l'Inde : « On fait face à une crise agricole, avec une vague de suicides de fermiers et des manifestations paysannes qui se sont multipliées par trois […] Les partis n’ont pas l’intelligence ni la vision à long terme pour prendre les mesures nécessaires. À la place, ils répondent à chaque sécheresse, à chaque inondation, par de la gestion de crise. Il n’y a aucun plan d’ensemble pour agir à l’échelle nationale pour la prévention et l’adaptation<ref>https://reporterre.net/En-Inde-les-partis-politiques-ignorent-le-changement-climatique|site=Reporterre, le quotidien de l'écologie</ref>. La [[pollution de l'air]] provoque la mort de {{nombre|100 000|enfants}} de moins de cinq ans chaque année selon le Centre pour la science et l'environnement de [[New Delhi]]. Elle est responsable de 12,5 % des morts en Inde<ref>{{Lien web |titre=Inde : la pollution de l'air tue 100.000 enfants par an (étude)_French.news.cn |url=http://french.xinhuanet.com/2019-06/07/c_138124706.htm |site=french.xinhuanet.com |date=2019-06/07 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>{{Référence à confirmer}}. L'Inde génère actuellement, en 2019, 62 millions de tonnes de poubelles par an, mais cette production pourrait s'élever d'ici 2030 à 165 millions de tonnes annuellement selon les estimations du gouvernement<ref>{{Lien web |titre=À New Delhi, une montagne de déchets haute comme le Taj Mahal |url=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/pollution/a-new-delhi-une-montagne-de-dechets-haute-comme-le-taj-mahal_134199 |site=Sciences et Avenir |date=04.06.2019 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. === Géologie === {{Article connexe|Plaque indienne}} {{provinces géologiques mondiales}} La [[tectonique des plaques]] montre qu'au [[Extinction Permien-Trias|Permo-Trias]] (250-200 [[Million d'années|Ma]]), [[Madagascar]], l’Inde (le [[craton]] indien était alors une grande île, située à {{unité|6400|km}} au sud du continent asiatique et dont la côte sud-ouest actuelle était reliée à Madagascar, la côte sud-est à l'Australie<ref>[http://www.columbia.edu/cu/pr/95/18688.html Geologists Find: An Earth Plate Is Breaking in Two], 1995</ref>), l’[[Afrique]], l’[[Australie]], l’[[Antarctique]] et l’[[Amérique du Sud]] étaient réunis en un [[supercontinent]] appelé [[Gondwana]] et qui commençait à se démanteler. Il y a 250 millions d’années, le Gondwana s'est disloqué pour former les cinq [[continent]]s : à une première phase de [[rift]]ing qui a commencé au Permo-Trias, suit une phase d’[[Océanisation|ouverture océanique]] du [[Jurassique moyen]] au [[Crétacé supérieur]] (180-70 Ma) avec la formation des [[Bassin océanique|bassins]] de [[Bassin de Somalie|Somalie]] au nord et de [[Mozambique]] au sud, relié par la [[ride de Davie]] entraînant la [[Plaque indienne|plaque Indo-Malgache]] vers le sud<ref>Raillard, S., 1990. Les marges de l’Afrique de l‘Est et les zones de fractures associées: chaine de Davie et ride du Mozambique. Thèse, Université de Pierre-et-Marie Curie, Paris, France, 234 p.</ref>. L’extension de la [[dorsale centrale indienne]] il y a 150 Ma sépare l’Inde de Madagascar avec un épisode de compression le long de la ride de Davie alors exhumée. Au cours de cette [[océanisation]], se forment un [[Épaulement (géologie)|épaulement]] de [[rift]] (l'actuelle chaîne de montagne occidentale indienne, les [[Ghats occidentaux]]) et l'Inde opère une remontée du sud au nord vers l'Asie, il y a entre {{nombre|150|et=50|millions}} d'années, à une vitesse estimée d'environ {{unité|15|cm}}/an. Au cours de cette migration, la [[plaque indienne]] dérive sur le [[point chaud de La Réunion]], une zone à forte [[Activité d'un volcan|activité volcanique]]. Les terres de l'Inde actuelle subissent alors d'intenses [[Éruption volcanique|éruptions volcaniques]] il y a environ 65 millions d'années qui forment les [[trapps du Deccan]], constitués d'un empilement successifs de [[lave]]s [[Basalte|basaltiques]]. Aujourd'hui, cette zone couvre une bonne partie du centre-ouest de l'Inde. La dérive vers le nord aboutit à une [[Paléogéographie du système de collision Inde-Asie|collision avec l'ancienne plaque eurasienne]] (l'ancien Tibet), provoquant la surrection de l'Himalaya et l'expulsion du bloc indochinois vers le sud-est<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Claude Allègre]] |titre=Himalaya-Tibet |sous-titre=le choc des continents |éditeur=Muséum national d'histoire naturelle |année=2002 |passage=32 }}.</ref>. <gallery> Laurasia-Gondwana-fr.svg|Carte des terres émergées au [[Trias]], montrant deux supercontinents, la [[Laurasia]] et le [[Gondwana]]. 100 global.png|Mouvements continentaux dans le cadre de la [[tectonique des plaques]]. Himalaya-formation.gif|[[collision continentale|Collision]] de la [[plaque indienne]] et de la [[plaque eurasiatique]]. Tectonic plates-fr.png|Carte terrestre illustrant les principales [[Plaque tectonique|plaques tectoniques]] actuelles. </gallery> == Démographie, langues et religion == {{Article détaillé|Démographie de l'Inde}} [[Fichier:India Population Density, 2000 (6171910727).jpg|thumb|Carte de la densité de population de l'Inde (2000)]] [[Fichier:Kabaddi in Bagepalli Karnataka.jpg|vignette|Une partie de [[kabaddi]] dans le [[Karnataka]].]] Selon les projections de l'ONU pour 2021, l'Inde est [[Liste des pays par population|le deuxième pays le plus peuplé du monde]] et compte près de {{nombre|1393409000|habitants}}, dont 215 millions dans l'[[Uttar Pradesh]] ([[Kanpur]], [[Agra]]) et 120 millions dans le [[Maharashtra]] ([[Bombay]], [[Pune]]). C'est un pays jeune avec {{nobr|790 millions}} de personnes de moins de {{nobr|25 ans}}<ref>Marc Epstein, Gilbert Charles, Michel Faure et Marie Huret, « Les enfants de la mondialisation » dans [http://www.lexpress.fr/info/monde/dossier/inde/dossier.asp?ida=430952 ''L'Express'' du 20/12/2004].</ref>. En 2004, un Indien sur deux avait moins de {{nobr|25 ans}} et 70 % de la population habitait à la campagne. Selon les dernières prévisions, le 26 avril 2023, l'Inde aurait dépassé la [[Chine]] pour devenir le pays le plus peuplé du monde avec {{nombre|1,4286|milliard}} d'habitants<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=India is the World’s Most Populous Country: What it Means |url=https://thediplomat.com/2023/01/india-is-the-worlds-most-populous-country-what-it-means/ |site=thediplomat.com |consulté le=2023-04-11}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=India overtakes China to become world’s most populous country |url=https://www.theguardian.com/world/2023/apr/24/india-overtakes-china-to-become-worlds-most-populous-country |site=[[The Guardian]] |consulté le=2023-06-19 |langue=en}}</ref>. {|class="wikitable" style="text-align: center;" |+Évolution de la population<ref>[http://indiabudget.nic.in/es2006-07/chapt2007/tab97.pdf].</ref> |- ! scope=col | Année !! scope=col | Population !! scope=col | {{abréviation|%±|Croissance démographique}} |- | 1951 || {{formatnum:361088000}} || — |- | 1961 || {{formatnum:439235000}} || + 21,6 |- | 1971 || {{formatnum:548160000}} || + 24,8 |- | 1981 || {{formatnum:683329000}} || + 24,7 |- | 1991 || {{formatnum:846421000}} || + 23,9 |- | 2001 || {{formatnum:1028737000}} || + 21,5 |- | 2011 || {{formatnum:1210193000}} || + 17,6 |} Cinq ans à peine après l'[[Mouvement pour l'indépendance de l'Inde|Indépendance]], en 1947, l'Inde fut le premier pays à mettre en place une politique de contrôle de la population. Depuis, le gouvernement s'est fixé des objectifs ambitieux aussi régulièrement qu'il les a manqués. L'Inde, du fait de la nature démocratique de son régime politique, axe sa politique sur la responsabilisation individuelle, avec par exemple des centres d'information sur la [[contraception]]. Cette politique non contraignante diffère de celle de [[Politique de l'enfant unique|l'enfant unique]] de la [[Chine]]. Adoptée en 2000, une politique nationale appelait le pays à atteindre avant 2010 le [[Taux de fécondité|seuil de renouvellement]] de 2,1. Il n'y parviendra sans doute pas avant une décennie au moins. Les facteurs qui semblent avoir eu le plus d'impact sur la natalité semblent être l'amélioration générale du niveau de vie ainsi que l'alphabétisation des femmes dans certains États (par exemple, au [[Kerala|Kérala]]). Ainsi, l'Inde connaît une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d'environ dix-neuf millions d'individus par an (conséquence d'une fécondité de {{nobr|2,4 enfants}} par femme en moyenne, contre 1,5 pour la [[Chine]]). L'[[espérance de vie humaine|espérance de vie]] est passée de {{nobr|38 ans}} en 1952 à {{nobr|64 ans}} en 2011. [[Fichier:Pondichery Panneau4.jpg|vignette|Campagne pour les filles à [[Pondichéry]].]] Néanmoins, l'Inde est aujourd'hui confrontée à un phénomène problématique : la baisse du nombre de femmes par rapport au nombre d'hommes, en raison de l'élimination prénatale des fœtus féminins. Le ratio dans la population est de l'ordre de neuf femmes pour dix hommes. Dans certaines parties de l'Inde, il n'y a plus que huit femmes pour dix hommes. En conséquence, de nombreux hommes vivent aujourd'hui un célibat forcé, en même temps que se développent de vastes trafics de filles à marier étrangères, que l'on fait venir des Philippines, de Birmanie ou d'Indonésie. La cause souvent avancée pour expliquer l'élimination des fœtus féminins est d'ordre socioculturel : le destin d'une fille en Inde est de quitter sa famille à son mariage pour vivre dans celle de son époux et contribuer ainsi à enrichir le foyer de ses beaux-parents. En outre, la famille de la fiancée doit s'acquitter d'une dot envers la belle-famille, {{référence nécessaire|pratique autrefois circonscrite aux familles de caste brahmane}} mais qui tend à s'étendre à l'ensemble de la population malgré une loi l'interdisant, et qui donne parfois lieu à des abus. Son versement peut ainsi entraîner de graves difficultés financières, voire la ruine, pour la famille de la mariée. Les cas de meurtres de jeunes mariées perpétrés par leur belle-famille sont souvent dénoncés dans la presse indienne et sont présentés comme la conséquence d'un défaut de paiement de la dot par leur famille d'origine. En 2006, on estimait ainsi officiellement qu'un cas de meurtre lié à la dot était rapporté à la police toutes les {{nobr|77 minutes}}<ref>source : National Crime Records Bureau, cité par A. Gentleman, ''Indian brides pay a high price'', ''International Herald Tribune'', {{date-|26 octobre 2006}}.</ref>, soit près de {{unité|6800|jeunes}} mariées, insuffisamment dotées, assassinées par an. === L'Inde par langue === [[Fichier:South Asian Language Families.png|vignette|Les familles linguistiques d'Asie du Sud]] Avec {{nombre|1210193422|habitants}} déclarés dans le [[Recensement de l'Inde de 2011|rapport de recensement provisoire de 2011]] {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=160}}, l'Inde était le deuxième pays le plus peuplé du monde. {{Efn| groupe="Note" |According to estimates by the [[United Nations Department of Economic and Social Affairs|U. N. Population Division]], India's population is expected to overtake China's sometime in 2023<ref>{{article|nom1=Schneider |prénom1=Mike |nom2=Arasu |prénom2=Sibi |titre=When exactly will India surpass China as most populous? |url=https://apnews.com/article/china-india-world-population-census-fertility-193b45b5ae69e7ce9f870f5ce60909d9 |périodique=AP News |date=10 April 2023 |langue=en}}</ref>.|nom=fnPopulation}} Sa population a augmenté de 17,64 % entre 2001 et 2011, {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=165}} contre une croissance de 21,54 % au cours de la décennie précédente (1991-2001). {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=165}} Le sex-ratio humain, selon le recensement de 2011, est de 940 femmes pour {{nombre|1000|hommes}}. {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=160}} L'âge médian était de 28,7 {{Depuis quand|2020}} . {{Sfn|Central Intelligence Agency}} Le premier recensement postcolonial, réalisé en 1951, dénombrait 361 millions de personnes<ref>{{Lien web |titre=Population Of India (1951–2001) |url=https://indiabudget.nic.in/es2006-07/chapt2007/tab97.pdf |série=[[Census of India]] |éditeur=[[Ministry of Finance (India)|Ministry of Finance]] |consulté le=13 février 2013 |archive-url=https://web.archive.org/web/20110812042806/https://indiabudget.nic.in/es2006-07/chapt2007/tab97.pdf |archive-date=12 August 2011 }}</ref>. Les progrès médicaux réalisés au cours des 50 dernières années ainsi que l'augmentation de la productivité agricole provoquée par la « [[Révolution verte en Inde|Révolution verte]] » ont entraîné une croissance rapide de la population indienne. {{Sfn|Rorabacher|2010|p=35–39}} L'espérance de vie en Inde est de 70 ans : 71,5 ans pour les femmes et 68,7 ans pour les hommes. {{Sfn|Central Intelligence Agency}} Il y a environ 93 médecins pour {{nombre|100000|habitants}}<ref>{{Lien web |titre=Physicians (per 1,000 people) – India |url=https://data.worldbank.org/indicator/SH.MED.PHYS.ZS?locations=IN&most_recent_value_desc=true |éditeur=[[World Bank]] |année=2019 |consulté le=27 mars 2022}}</ref>. La migration des zones rurales vers les zones urbaines a constitué une dynamique importante dans l'histoire récente de l'Inde. Le nombre de personnes vivant dans les zones urbaines a augmenté de 31,2 % entre 1991 et 2001. {{Sfn|Garg|2005}} Pourtant, en 2001, plus de 70 % vivaient encore dans les zones rurales. {{Sfn|Dyson|Visaria|2005|p=115–129}} {{Sfn|Ratna|2007|p=271–272}} Le niveau d'urbanisation a encore augmenté, passant de 27,81 % lors du recensement de 2001 à 31,16 % lors du recensement de 2011. Le ralentissement du taux de croissance démographique global est dû à la forte baisse du taux de croissance dans les zones rurales depuis 1991. {{Sfn|Chandramouli|2011}} Selon le recensement de 2011, il existe plus de 53 millions d'agglomérations urbaines en Inde ; parmi eux [[Bombay|Mumbai]], [[Delhi]], [[Calcutta]], [[Madras|Chennai]], [[Bangalore]], [[Hyderabad]] et [[Ahmedabad]], par ordre décroissant de population<ref name="censusindia 2011">{{Lien web |titre=Urban Agglomerations/Cities having population 1 lakh and above |url=https://censusindia.gov.in/2011-prov-results/paper2/data_files/India2/Table_3_PR_UA_Citiees_1Lakh_and_Above.pdf |éditeur=[[Office of the Registrar General & Census Commissioner]], India |consulté le=12 mai 2014 |archive-url=https://web.archive.org/web/20131017153124/https://censusindia.gov.in/2011-prov-results/paper2/data_files/India2/Table_3_PR_UA_Citiees_1Lakh_and_Above.pdf |archive-date=17 October 2013}}</ref>. Le taux d'alphabétisation en 2011 était de 74,04 % : 65,46 % chez les femmes et 82,14 % chez les hommes. {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=163}} L'écart d'alphabétisation entre zones rurales et urbaines, qui était de 21,2 points de pourcentage en 2001, est tombé à 16,1 points de pourcentage en 2011. L’amélioration du taux d’alphabétisation en milieu rural est deux fois supérieure à celle des zones urbaines. {{Sfn|Chandramouli|2011}} [[Kerala|Le Kerala]] est l'État le plus alphabétisé avec un taux d'alphabétisation de 93,91 % ; tandis que [[Bihar|le Bihar]] est le moins avec 63,82 %. {{Sfn|Provisional Population Totals Paper 1 of 2011 India|p=163}}{{Image multiple | align = left | image1 = Interior of San Thome Basilica.jpg | caption1 = L'intérieur de la basilique San Thome, Chennai, Tamil Nadu. On pense que le christianisme a été introduit en Inde à la fin du IIe siècle par les [[Christianisme en Inde#Premier christianisme en Inde|Chrétiens de langue syriaque]]. | image2 = | total_width = 220 }} Parmi les locuteurs des [[Langues en Inde|langues indiennes]], 74 % parlent [[Langues indo-aryennes|les langues indo-aryennes]], la branche la plus orientale des [[langues indo-européennes]] ; 24 % parlent [[Langues dravidiennes|des langues dravidiennes]], indigènes d' [[Asie du Sud]] et largement parlées avant la diffusion des langues indo-aryennes et 2 % parlent [[Langues austroasiatiques|des langues austroasiatiques]] ou des [[langues sino-tibétaines]] . L'Inde n'a pas de langue nationale. {{Sfn|Dharwadker|2010|p=168–194, 186}} [[Hindi|L'hindi]], avec le plus grand nombre de locuteurs, est la langue officielle du gouvernement. {{Sfn|Ottenheimer|2008|p=303}} {{Sfn|Mallikarjun|2004}} [[Anglais|L'anglais]] est largement utilisé dans les affaires et l'administration et a le statut de « langue officielle subsidiaire » ; {{Sfn|Ministry of Home Affairs 1960}} il est important dans [[Système éducatif en Inde|l'éducation]], notamment en tant que moyen d'enseignement supérieur. Chaque État et territoire de l'Union possède une ou plusieurs langues officielles, et la constitution reconnaît notamment 22 « langues programmées ». Le recensement de 2011 a révélé que la [[religion en Inde]] comptant le plus grand nombre d'adeptes était [[Hindouisme en Inde|l'hindouisme]] (79,80 % de la population), suivi de [[Islam en Inde|l'islam]] (14,23 %) ; les autres étaient [[Christianisme en Inde|le christianisme]] (2,30 %), [[Le sikhisme en Inde|le sikhisme]] (1,72 %), [[Histoire du bouddhisme en Inde|le bouddhisme]] (0,70 %), [[Statistiques du jaïnisme|le jaïnisme]] (0,36 %) et d'autres (0,9 %)<ref name="Census2011religion">{{Lien web |titre=C −1 Population by religious community – 2011 |url=https://www.censusindia.gov.in/2011census/C-01/DDW00C-01%20MDDS.XLS |éditeur=[[Office of the Registrar General & Census Commissioner]] |consulté le=25 août 2015 |archive-url=https://web.archive.org/web/20150825155850/https://www.censusindia.gov.in/2011census/C-01/DDW00C-01%20MDDS.XLS |archive-date=25 August 2015 }}</ref>. L’Inde possède la [[Nombre de musulmans par pays|troisième plus grande]] population musulmane, la plus importante pour un pays à majorité non musulmane<ref>{{article|périodique=The Indu|titre=Global Muslim population estimated at 1.57 billion |archive-url=https://web.archive.org/web/20130601012428/https://www.thehindu.com/features/friday-review/religion/global-muslim-population-estimated-at-157-billion/article30568.ece|archive-date=1 June 2013|date=8 Octobre 2009|consulté le=18 octobre 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=India Chapter Summary 2012 |url=https://www.uscirf.gov/sites/default/files/resources/2012ARChapters/india%202012%20two-pager.pdf |éditeur=[[United States Commission on International Religious Freedom]] |consulté le=18 octobre 2021 |archive-url=https://web.archive.org/web/20140407100620/https://www.uscirf.gov/sites/default/files/resources/2012ARChapters/india%202012%20two-pager.pdf |archive-date=7 April 2014}}</ref>. === Culture === [[Fichier:Golden Temple nighttime.jpg|vignette|Vue du Temple d'Or (Harmandir Sahib) la nuit.]] L'histoire culturelle indienne s'étend sur plus de {{nb|4500 ans}}{{Sfn|Kuiper|2010|p=15}}. Durant la [[période védique]] ({{Circa|{{BCE|1700}}|{{BCE|500}}}}), les fondements de la philosophie, [[Mythologie hindoue|de la mythologie]], [[Astika et nastika|de la théologie]] et [[littérature hindu|de la littérature]] [[Philosophie hindoue|hindoues]] ont été posés, et de nombreuses croyances et pratiques qui existent encore aujourd'hui, telles que ''[[Dharma|le dhárma]]'', ''[[Karma|le kárma]]'', ''[[Yoga|le yóga]]'' et ''[[Moksha|le mokṣa]]'', ont été établies{{Sfn|Kuiper|2010|p=86}}. L'Inde se distingue par [[Religion dharmique|sa diversité religieuse]], avec [[Hindouisme en Inde|l'hindouisme]], [[Histoire du bouddhisme en Inde|le bouddhisme]], [[Le sikhisme en Inde|le sikhisme]], [[Islam en Inde|l'islam]], [[Christianisme en Inde|le christianisme]] et [[Le jaïnisme en Inde|le jaïnisme]] parmi les principales religions du pays{{Sfn|Heehs|2002|p=2–5}}. La religion prédominante, l'hindouisme, a été façonnée par diverses écoles de pensée historiques, dont celles des ''[[Upanishad|Upanishads]]''{{Sfn|Deutsch|1969|p=3, 78}}, les ''[[Yoga sūtra|Yoga Sutras]]'', le [[Bhakti|mouvement ''Bhakti'']]{{Sfn|Heehs|2002|p=2–5}} et la [[philosophie bouddhiste]]{{Sfn|Nakamura|1999}}. === L'art visuel === L'Inde a une tradition artistique très ancienne, qui a échangé de nombreuses influences avec le reste de [[Eurasie|l'Eurasie]], en particulier au cours du premier millénaire, lorsque [[Art bouddhique|l'art bouddhiste]] s'est répandu avec les religions indiennes en Asie [[Asie centrale|centrale]], [[Asie de l'Est|de l'Est]] et [[Asie du Sud-Est|du Sud-Est]], cette dernière étant également fortement influencée par l'hindouisme. art<ref>Rowland, 185–198, 252, 385–466</ref>. Des milliers de [[Civilisation de la vallée de l'Indus|sceaux de la civilisation de la vallée de l'Indus]] du troisième millénaire avant notre ère ont été découverts, généralement sculptés d'animaux, mais quelques-uns de figures humaines. Le [[Sceau "Pashupati"|sceau « Pashupati »]], découvert à [[Mohenjo-daro]], au Pakistan, en 1928-1929, est le plus connu. {{Sfn|Craven|1997|p=14–16}} {{Sfn|Harle|1994|p=17–18}} Après cela, il y a une longue période sans que pratiquement rien ne survive. {{Sfn|Harle|1994|p=17–18}} {{Sfn|Rowland|1970|p=46–47}} Presque tout l'art indien ancien survivant par la suite se présente sous diverses formes de [[sculpture indienne|sculpture]] religieuse en matériaux durables ou en pièces de monnaie. Il y avait probablement à l'origine beaucoup plus de bois, qui est perdu. Dans le nord de l'Inde, [[Art maurya|l'art Mauryan]] est le premier mouvement impérial. {{Sfn|Craven|1997|p=35–46}} {{Sfn|Rowland|1970|p=67–70}} {{Sfn|Harle|1994|p=22–24}} Au premier millénaire de notre ère, [[Art bouddhique|l'art bouddhiste]] s'est répandu avec les religions indiennes en Asie [[Asie centrale|centrale]], [[Asie de l'Est|de l'Est]] et [[Asie du Sud-Est|du Sud-Est]], cette dernière étant également fortement influencée par [[Art hindou|l'art hindou]] . {{Sfn|Rowland|1970|p=185–198, 252, 385–466}} Au cours des siècles suivants, un style distinctement indien de sculpture de la figure humaine s'est développé, avec moins d'intérêt pour l'articulation d'une anatomie précise que [[Sculpture grecque antique|la sculpture grecque antique]] mais montrant des formes fluides exprimant ''le prana'' (« souffle » ou force vitale). {{Sfn|Craven|1997|p=22, 88}} {{Sfn|Rowland|1970|p=35, 99–100}} Ceci est souvent compliqué par la nécessité de donner aux personnages plusieurs bras ou têtes, ou de représenter des sexes différents à gauche et à droite des personnages, comme avec la forme [[Ardhanarishvara]] de Shiva et [[Parvati]] . {{Sfn|Craven|1997|p=18–19}} {{Sfn|Blurton|1993|p=151}} La plupart des premières grandes sculptures sont bouddhistes, soit provenant de [[Stūpa|stupas]] bouddhistes tels que [[Sanchi]], [[Sarnath]] et [[Stupa d'Amaravati|Amaravati]], {{Sfn|Harle|1994|p=32–38}} soit constituées [[Relief (sculpture)|de reliefs]] taillés dans la roche sur des sites tels [[Ajantâ|qu'Ajanta]], [[Grottes de Karli|Karla]] et [[Ellorâ|Ellora]] . Les sites hindous et jaïns apparaissent un peu plus tard. {{Sfn|Harle|1994|p=43–55}} {{Sfn|Rowland|1970|p=113–119}} Malgré ce mélange complexe de traditions religieuses, en général, le style artistique dominant à tout moment et en tout lieu a été partagé par les principaux groupes religieux, et les sculpteurs étaient probablement généralement au service de toutes les communautés. {{Sfn|Blurton|1993|p=10–11}} [[Art Gupta|L'art Gupta]], à son apogée {{Circa|{{CE|300}}|{{CE|500}}}}, est souvent considérée comme une période classique dont l'influence a persisté pendant plusieurs siècles ; on y vit une nouvelle domination de la sculpture hindoue, comme dans les [[Grottes d'Éléphanta|grottes d'Elephanta]] . {{Sfn|Craven|1997|p=111–121}} {{Sfn|Michell|2000|p=44–70}} Dans tout le nord, cela est devenu plutôt rigide et formel après {{Circa|{{CE|800}}}}, bien que riche en détails finement sculptés autour des statues. {{Sfn|Harle|1994|p=212–216}} Mais dans le Sud, sous les [[Dynastie Chola|dynasties]] [[Dynastie des Pallava|Pallava]] et Chola, la sculpture en pierre et en bronze connut une période soutenue de grands succès ; les grands bronzes avec Shiva en [[Nataraja]] sont devenus un symbole emblématique de l'Inde. {{Sfn|Craven|1997|p=152–160}} {{Sfn|Blurton|1993|p=225–227}} La peinture ancienne n'a survécu que sur quelques sites, parmi lesquels les scènes bondées de la vie de cour dans les [[Ajantâ|grottes d'Ajanta]] sont de loin les plus importantes, mais elle était évidemment très développée et est mentionnée comme une réalisation courtoise à l'époque Gupta. {{Sfn|Harle|1994|p=356–361}} {{Sfn|Rowland|1970|p=242–251}} Des manuscrits peints de textes religieux survivent de l'Inde orientale vers le {{s-|X}}, la plupart des premiers étant bouddhistes et plus tard jaïns. Il ne fait aucun doute que leur style a été utilisé dans des peintures plus grandes. {{Sfn|Harle|1994|p=361–370}} La [[Peinture déccan|peinture du Deccan]] d'origine persane, commençant juste avant la [[Peinture moghole|miniature moghole]], constitue à elle seule le premier grand corpus de peinture profane, avec un accent sur les portraits et l'enregistrement des plaisirs et des guerres princiers. {{Sfn|Craven|1997|p=202–208}} {{Sfn|Harle|1994|p=372–382, 400–406}} Le style s'est répandu dans les cours hindoues, en particulier [[Peinture rajput|parmi les Rajputs]], et a développé une variété de styles, les cours plus petites étant souvent les plus innovantes, avec des figures telles que [[Nihâl Chand]] et [[Nainsukh]] . {{Sfn|Craven|1997|p=222–243}} {{Sfn|Harle|1994|p=384–397, 407–420}} À mesure que le marché se développait parmi les résidents européens, il était approvisionné par [[Company Paintings|la peinture de la Compagnie]] par des artistes indiens ayant une influence occidentale considérable. {{Sfn|Craven|1997|p=243}} {{Sfn|Michell|2000|p=210}} Au {{s-|XIX}}, [[Kalighat|les peintures Kalighat]] bon marché représentant les dieux et la vie quotidienne, réalisées sur papier, étaient de [[Arts et traditions populaires|l'art populaire]] urbain de [[Calcutta]], qui a ensuite vu naître l' [[École du Bengale|École d'art du Bengale]], reflétant les écoles d'art fondées par les Britanniques, les premier mouvement de [[Peinture indienne moderne|la peinture indienne moderne]] . {{Sfn|Michell|2000|p=210–211}} {{Sfn|Blurton|1993|p=211}}<gallery mode="packed" heights="200"> Fichier:Bhutesvara Yakshis Mathura reliefs 2nd century CE front.jpg|Bhutesvara Yakshis, reliefs bouddhistes de Mathura, Fichier:MET DT5237 (cropped).jpg|Relief en terre cuite Gupta, Krishna tuant le démon cheval Keshi, {{s-|V}} Fichier:Elephanta Caves (27804449706) (cropped).jpg|Grottes d'Elephanta, triple buste (trimurti) de Shiva, 18 pieds ({{unité|54864|m}}) de hauteur, env. 550 Fichier:Shiva as Lord of the Dance (Nataraja).jpg|Bronze Chola de Shiva comme Nataraja ("Seigneur de la Danse"), Tamil Nadu, {{10e}} ou {{s-|XI}} Fichier:Jahangir Receives Prince Khurram at Ajmer on His Return from the Mewar Campaign.jpg|Jahangir reçoit le prince Khurram à Ajmer à son retour de la campagne Mewar, Balchand, v. 1635 Fichier:Unknown, Kangra, India - Krishna Fluting to the Milkmaids - Google Art Project.jpg|Krishna jouant de la flûte aux laitières, peinture de Kangra, 1775-1785 </gallery> == Économie == {{Article détaillé|Économie de l'Inde|Agriculture en Inde}} === Caractéristiques générales === [[Fichier:Gdpcapita.png|vignette|redresse|[[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]], par état en [[roupie indienne|roupie]]s (1 [[Lakh (numération indienne)|lakh]] = {{nombre|100000}}).]] [[Fichier:BangaloreInfosys.jpg|vignette|La « pyramide », bureaux de la SSII [[Infosys]] à Bangalore.]] * Le [[produit intérieur brut]] (PIB) de l'Inde était de {{nb|1670 milliards de dollars US}} en 2013 selon ''[[The World Factbook]]'' de la CIA<ref name="ciaFactbook">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/india |site=cia.gov}}.</ref>. Atteignant {{nb|2597 milliards de dollars US}} d'après la banque mondiale, il a dépassé pour la première fois celui de la France en 2017<ref>{{Article|auteur=Mathilde Damgé|titre=La France n'est plus la sixième économie mondiale |périodique=[[Le Monde]] |date=11 juillet 2018 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/07/11/la-france-n-est-plus-la-sixieme-economie-mondiale_5329891_4355770.html | consulté le=11 juillet 2018}}.</ref>. * Le [[produit intérieur brut par habitant]] était de {{nb|3700 dollars US}} en 2011 selon le World Factbook de la CIA<ref name="ciaFactbook" />. * Le PIB au prix intérieur (en [[parité de pouvoir d'achat]]) était par contre de {{nb|4990 milliards de dollars US}} en 2013<ref name="ciaFactbook" />. [[Fichier:Delhi Airport FTT Banners Wikivoyage 03.jpg|vignette|270x270px|[[Aéroport international Indira-Gandhi]], [[New Delhi]].]] * En 2011, l’agriculture représentait 17,4 % du PIB, les industries 25,8 % et les services 56,9 %<ref name="ciaFactbook" />. Connu pour le thé et les épices, l'Inde était effectivement [[Histoire du thé#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|deuxième au palmarès producteurs mondiaux de thé sur la décennie 2010]]. Le pays [[Histoire de la caféiculture#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|occupe aussi la septième place au palmarès des quinze plus grands producteurs mondiaux de café]], même si cette culture ne progresse plus très vite. Sur les six premières années des [[années 2010]], [[Histoire de la culture des plantes sucrières#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|le pays a également confirmé deuxième place au palmarès des grands producteurs mondiaux de sucre]]<ref>Selon Arcadia, déclinaison africaine du [[Cyclope (rapport)|Rapport Cyclope]]</ref>. Et c'était le [[Histoire de la culture des céréales#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|quatrième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis]]. * Le PIB de l'Inde est le {{10e}} du monde calculé au taux de change courant mais le {{4e}} en parité de pouvoir d'achat après les États-Unis, la Chine et le Japon. * Répartition des emplois (2012) : agriculture 49 %, industrie 20 %, services 31 %<ref name="ciaFactbook" />. * Taux de pauvreté (2013) : 13,8 % * Taux de chômage (2013) : 8,8 %<ref name="ciaFactbook" /> * Exportation (2013) : {{nombre|313,2|milliards}} de dollars<ref name="ciaFactbook" /> * Importations (2013) : {{nombre|467,5|milliards}} de dollars * Dette extérieure (31 décembre 2013) : {{nombre|412,2|milliards}} de dollars * Inflation (2013) : 9,6 %<ref name="ciaFactbook" /> * En 2023, l'Inde est classée en {{40e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. L'Inde a réalisé d'énormes progrès économiques depuis l'[[Indépendance de l’Inde|indépendance]]. En 2015, l'Inde était la {{9e|puissance}} économique mondiale avec un PIB de {{nombre|2074|milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |langue=en |titre=India Home |url=http://www.worldbank.org/en/country/india |site=worldbank.org |consulté le=2016-12-13}}.</ref>. [[Fichier:Bangalore Panorama edit1.jpg|vignette|500x500px|Un panorama de [[Bangalore]], le centre de l'économie du développement logiciel en Inde. Dans les années 1980, lorsque les premières multinationales ont commencé à établir des centres en Inde, elles ont choisi Bangalore en raison du grand bassin de diplômés qualifiés dans la région, lui-même en raison des nombreuses écoles de sciences et d'ingénierie des environs. région.]] Néanmoins, le mode de calcul du PIB a été modifié en 2014, permettant de gonfler artificiellement les chiffres de la croissance. Le taux de chômage est si considérable que le ministère du travail ne communique plus de statistiques depuis 2016. Les secteurs bancaire et ferroviaire ont commencé à être privatisés. Ces dernières années les budgets de la santé et de l'éducation, déjà très faibles (respectivement 1,2 % et 0,6 % du PIB), ont été réduits, de même que d'autres dépenses sociales : aides à l'emploi, allocations aux cantines scolaires, plans pour l'accès à l'eau potable. Sur la question du droit du travail, des amendements votés en 2018 restreignent davantage les activités syndicales et tendraient à faciliter les licenciements et à allonger la durée de travail hebdomadaire des salariés<ref>{{Lien web |auteur1=Alice Brogat |titre=Élections en Inde: «Les partis politiques appellent à la haine, au rejet, à la peur» |url=https://www.lefigaro.fr/international/2019/03/25/01003-20190325ARTFIG00035-elections-en-inde-les-partis-politiques-appellent-a-la-haine-au-rejet-a-la-peur.php |site=Le Figaro.fr |date=25 mars 2019 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur1=Naïké Desquesnes |titre=En Inde, les « beaux jours » attendront |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/03/DESQUESNES/59621 |site=Le Monde diplomatique |date=1 mars 2019 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. L'Inde s'efforce d'approfondir ses relations avec l'[[Association des nations de l'Asie du Sud-Est]] , de resserrer ses liens avec la [[Chine]] et d’accroître ses interactions avec les pays d’[[Asie centrale]], les [[États-Unis]] et l’[[Europe]]. [[Fichier:India andhra-pradesh hyderabad hitec-city.jpg|vignette|gauche|[[Hyderabad]], le nouvel eldorado du secteur quaternaire en Inde.]] === Chambre de commerce === [[Fichier:UB City at night .jpg|vignette|Vue aérienne de la ville d'UB la nuit.]] De son côté, la Chambre de commerce indienne est le principal organe de [[commerce]] et d'[[industrie]] de l'Est et du Nord-Est de l'Inde. Fondé en [[1925]], la Chambre est composées de plusieurs des plus grands groupes d'[[entreprise]]s du pays. La Chambre a été créée par un groupe d'industriels pionniers dirigé par {{Lien|trad=G. D. Birla|fr=G. D. Birla|texte=G. D. Birla}}. Enfin, historiquement la Chambre indienne était étroitement associée à la liberté indienne<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Indian Chamber of Commerce |url=https://www.indianchamber.org/ |site=indianchamber.org |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Madhuparna Das |titre=East gears up with policy recast & goodies to attract investments |url=https://economictimes.indiatimes.com/news/economy/policy/east-gears-up-with-policy-recast-goodies-to-attract-investments/articleshow/61829475.cms |site=The Economic Times |date=28 novembre 2017 |consulté le=23 janvier 2020}}</ref>. === Emploi et chômage === Les [[travaux publics]] emploient à eux seuls plus de {{nobr|30 millions}} d'Indiens et représentent environ 10 % du PIB avec de gigantesques projets d'élargissement de routes, d'aéroports et de barrages pour les années 2016-2025<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IN PICTURES: Top 10 Indian megaprojects |url=https://www.thebig5hub.com/news/2015/may/in-pictures-top-10-indian-megaprojects/ |site=thebig5hub.com |consulté le=2016-12-13}}.</ref>. Plus des deux tiers de la population (68,8 %) vivent avec moins de {{nobr|2 dollars}} ({{unité|1.70|euro}}) par jour<ref>{{lien web |titre=L’Inde sous la menace du retour de l’inflation |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/08/07/l-inde-sous-la-menace-du-retour-de-l-inflation_6090817_3234.html |date=7 août 2021 |consulté le=août 2021}}.</ref>. La question de l'accès à l'emploi devient cependant un problème majeur. Le nombre d'emplois dans le pays a diminué de {{nobr|9 millions}} entre 2012 et 2019, alors que plusieurs millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail. En conséquence, le nombre de chômeurs chez les moins de {{nobr|29 ans}} a bondi de {{nobr|9 millions}} en 2012 à {{nobr|25 millions}} en 2018. D'autre part, 90 % des emplois en Inde relèvent encore du secteur informel, caractérisé par l’absence de contrat de travail, d’assurance et de cotisation retraite<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/06/en-six-ans-l-inde-a-perdu-neuf-millions-d-emplois_6018224_3234.html L’Inde a détruit {{nobr|9 millions}} d’emplois en six ans], ''Le Monde'', 06 novembre 2019</ref>. En 2023, le taux de chômage des jeunes est de plus de 23 %, selon la [[Banque mondiale]]. Ce nombre est toutefois en deçà de la réalité, puisqu'il ne prend pas en compte le sous-emploi chronique<ref name=":2">{{Article|langue=fr|titre=A Kota, dans l’« usine à prépas » de l’Inde, la course désespérée à l’ascension sociale|périodique=Le Monde.fr|date=2023-04-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/13/a-kota-dans-l-usine-a-prepas-de-l-inde-la-course-desesperee-a-l-ascension-sociale_6169301_3210.html}}</ref>. Chaque année, des millions d’Indiens, parmi les plus défavorisés, quittent leur village pour travailler dans les mégalopoles. Le nombre de ces {{Citation|travailleurs migrants}} se situerait entre 50 millions et 100 millions. Cette main-d’œuvre non qualifiée et mal payée est essentielle dans l’économie indienne. Elle est le plus souvent utilisée dans des emplois précaires et parfois dangereux, sans contrat de travail ni sécurité sociale, dans le secteur informel, sur les chantiers de construction, dans les usines, dans les hôtels et restaurants. Le reste forme le bataillon des vendeurs de rues ou de conducteurs de rickshaws<ref>[https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/17/covid-19-en-inde-la-tragedie-des-migrants-invisibles_6036920_3210.html Covid-19 : En Inde, la tragédie des migrants « invisibles »], Le Monde, 17 avril 2020</ref>. === Agriculture === {{Article détaillé|Agriculture en Inde}} La situation des paysans est également préoccupante. Chaque jour, des agriculteurs se suicident, criblés de dettes ; d’autres sont obligés de mettre fin à leur activité et de quitter leur lopin de terre pour rejoindre les bidonvilles. === Modernisation économique === Dans le domaine spatial, le pays a réussi à lancer en janvier 2007, une fusée transportant une capsule qui a ensuite été récupérée sur Terre, dans le cadre de la préparation d’un vol spatial habité. La fusée indienne [[Polar Satellite Launch Vehicle|PSLV]] ({{langue|en|Polar Satellite Launch Vehicle}}) a placé sur orbite quatre satellites, une première pour l’Inde, dont deux satellites indiens, un indonésien et un argentin. Aujourd'hui, avec neuf satellites géostationnaires opérationnels, le pays a mis à profit son succès technologique spatial pour créer la télé-éducation ainsi que des réseaux de télé-médecine au service de la population. L'Inde compte plus de {{nobr|3 millions}} de nouveaux abonnés au téléphone mobile chaque mois et a dépassé début 2016 plus d'un milliard d'abonnements de lignes mobiles. Des jeunes du monde entier, dont un nombre croissant d'Européens, viennent étudier en Inde et effectuer des stages dans le pays. Un autre indice du développement économique est l’équipement des foyers en [[téléviseur]]s. Le nombre de foyers équipés était de {{nobr|88 millions}} en 2000 contre {{nobr|105 millions}} en 2007 (50 % des foyers). La classe moyenne indienne compte plus de {{nobr|120 millions}} de personnes et est en constante évolution<ref>{{Lien web |titre=Inde : le boom de la classe moyenne |url=https://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/dossier/300248376-inde-le-boom-de-la-classe-moyenne.htm |site=[[les Échos|lesechos.fr]] |date=10/03/2008|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les secteurs qui tirent profit de la conjoncture sont, avant tout, l'informatique, le BTP, les services, dont le tourisme et les industries manufacturières. L'Inde est aussi le premier producteur et exportateur de [[médicaments génériques]] du monde. La capitale de l’industrie pharmaceutique est [[Hyderabad]], où se trouve un gigantesque parc industriel pharmaceutique, [[Hyderabad Pharma City]]. Plusieurs entreprises occidentales s'y sont implantées, attirées par une main-d'œuvre bon marché, de faibles taxes, et des règlementations environnementales peu exigeantes, au détriment de l'environnement et de la santé de la population locale<ref>« Inde : Hyderabad, la plus grande pharmacie du monde », documentaire diffusé sur Arte en 2023, [https://www.arte.tv/fr/videos/113917-000-A/inde-hyderabad-la-plus-grande-pharmacie-du-monde/ consulter en ligne]</ref>. La première entreprise du secteur est [[Ranbaxy Laboratories|Ranbaxy]], avec plus de {{unité|10000|salariés}} et {{nombre|1.5|milliard}} de dollars de chiffre d’affaires. Les exportations indiennes se chiffrent à plus de {{nobr|2 milliards}} de dollars. === Inégalités sociales === L'Inde se caractérise par des [[Inégalité sociale|inégalités sociales]] très élevées. Le 1 % de la population la plus riche gagne en 2021 plus de 20 % du revenu national total, alors que les 50 % les plus pauvres gagnent seulement 13 % du revenu national total. L’Inde fait désormais partie des pays les plus inégalitaires dans le monde selon le ''Rapport sur les inégalités mondiales 2022'', qui qualifie l’Inde « de pays pauvre et très inégalitaire, avec une élite aisée »<ref>{{Lien web |titre=En 2021, l'Inde est un pays pauvre et très inégalitaire avec une élite aisée |url=https://lepetitjournal.com/bombay/comprendre-inde/2021-inde-pays-pauvre-inegalitaire-327344 |site=lepetitjournal.com |date=13/12/2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=En Inde, le fossé entre riches et pauvres se creuse |url=https://www.rfi.fr/fr/asie-pacifique/20220124-en-inde-le-foss%C3%A9-entre-riches-et-pauvres-se-creuse |site=RFI |date=2022-01-24}}</ref>. == Société == === Religions === {{Article détaillé|Religion en Inde}} [[Fichier:Lotus Temple in New Delhi 03-2016.jpg|vignette|gauche|Le [[temple du Lotus]] à [[Delhi]] est un temple bahai.]] [[Fichier:Shiva Bangalore.jpg|vignette|Statue de [[Shiva]]. L'[[hindouisme]] est la religion dominante de l'Inde.]] La religion la plus pratiquée en Inde est l'[[hindouisme]] (79,8 %) d'après le recensement de 2011<ref>[http://www.news.va/fr/news/asieinde-augmentation-du-nombre-des-musulmans-et-s ASIE/INDE - Augmentation du nombre des musulmans et stabilité de celui des chrétiens dans le cadre du recensement relatif aux communautés religieuses], consulté le 14 septembre 2015.</ref>. Viennent ensuite l'[[islam]] (14,2 %), le [[christianisme]] (2,3 %), le [[sikhisme]] (1,7 %), le [[bouddhisme]] (0,7 %), le [[jaïnisme]] (0,4 %), le [[Histoire des Juifs en Inde|judaïsme]] et le [[zoroastrisme]] 0,009 % ([[parsis]]). Parmi ces religions, l'[[hindouisme]], le [[jaïnisme]], le [[bouddhisme]] et le [[sikhisme]] sont nés en Inde. Par ailleurs, des religions classées comme [[Animisme|animistes]] sont encore très vivantes parmi les [[Adivasis|groupes tribaux]] du centre et du nord-est du pays. L’Inde constitue le berceau de religions pratiquées par plus de 2 milliards de personnes sur la planète, il est donc très important d'un point de vue historique et culturel . Les religions indiennes sont présentes en [[Asie du Sud]] , [[Asie du Sud-est]] , [[Asie de l’Est]] . La communauté chrétienne d'[[Inde du Sud]] est issue de deux périodes d'[[évangélisation]], soit très ancienne, dès le {{s-|I}} ([[chrétiens de saint Thomas]] au [[Kerala]] et au [[Tamil Nadu]]), soit consécutive à l'arrivée des Européens à partir du {{s-|XVI}} : Portugais, Français, Anglais, Danois et Italiens. Les chrétiens de l'[[Inde du Nord-Est]] sont quant à eux issus de l'évangélisation de masse effectuée par les missionnaires [[États-Unis|américains]] et [[Royaume-Uni|britanniques]] durant la colonisation britannique. Le [[jaïnisme]] est une religion de l'Inde qui rassemble à peu près {{nombre|4,4|millions}} de fidèles (environ 0,4 %) de la population et dont la majorité des pratiquants habitent au [[Maharashtra]], au [[Karnataka]] et au [[Gujarat]]. Il existe toutefois actuellement des communautés jaïnes aux [[États-Unis]], au [[Canada]], au [[Royaume-Uni]], en [[Thaïlande]], au [[Népal]], au [[Japon]], en [[Belgique]] ([[Anvers]]), en [[Malaisie]], au [[Kenya]]{{etc.}} Le jaïnisme se caractérise par un respect absolu de toute forme de vie. Alors que le [[bouddhisme]] est originaire d'Inde, il est pratiqué à l'heure actuelle par une minorité de la population, notamment par les habitants du [[Ladakh]], du [[District de Lahaul et Spiti|Lahaul-et-Spiti]], de l'[[Arunachal Pradesh]] et du [[Sikkim]]. Il y a également les [[Tibétains]] réfugiés depuis l'[[intervention militaire chinoise au Tibet|intervention au Tibet]] par la [[Chine]], et les communautés d'[[Intouchables (Inde)|ex-intouchables]] du [[Maharashtra]] (5 % de la population) qui se sont convertis en suivant l'exemple de [[Bhimrao Ramji Ambedkar]], un grand leader intouchable de l'indépendance. Mais depuis quelques années, l'élite urbaine et la classe moyenne indiennes commencent doucement à s'intéresser de plus en plus au bouddhisme avec l'arrivée des [[Bouddhisme au Japon|écoles bouddhistes]] du [[Japon]]. La population [[Zoroastrisme|zoroastrienne]], qui forme la deuxième population de cette religion derrière l'[[Iran]] décroît rapidement à cause du taux de fécondité extrêmement bas (environ {{unité|116569|individus}}). Les zoroastriens indiens se divisent en deux communautés issues de deux périodes d'arrivées différentes : les ''[[Parsis]]'' (établis en Inde vers l'an 717 à la suite des invasions musulmanes en Perse) et les ''[[Iranis]]'' (venus d'Iran durant le règne de la [[dynastie Kadjar]] au {{S-|XIX}}). Le gouvernement indien organise des campagnes de sensibilisation auprès de ces groupes au sujet de la contraception et du planning familial, incitant les couples à avoir de nombreux enfants afin de sauver leurs ethnies de la disparition. ==== Tensions communautaires ==== {{Article détaillé|Conflits intercommunautaires en Inde}} Les tensions interreligieuses peuvent être vives en Inde. Après l'indépendance en 1947, les déplacements forcés de populations entre l'Inde et le [[Pakistan]] avaient provoqué des émeutes extrêmement violentes entre les communautés hindoues et musulmanes, qui firent, selon certaines estimations, un million de morts<ref>Henri Tincq, « La monstrueuse vivisection de l'Inde », dans ''[[Le Monde]]'' du 05/08/2007, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-781732,36-941922@51-940408,0.html}}.</ref>. En 1984, après l'[[Assassinat d'Indira Gandhi|assassinat]] d'[[Indira Gandhi]], les [[pogrom]]s touchent la communauté sikh ({{unité|5000|à=50000|morts}} dont beaucoup de brûlés vivants{{référence nécessaire}}). En 1992, la destruction de la mosquée historique d'[[Ayodhya]]<ref group="Note">La structure qui fut détruite le 6 décembre 1992 ne fonctionnait plus en tant que mosquée depuis des décennies, mais comme un temple hindou depuis 42 ans.</ref> par des hindous avait entraîné des violences entre musulmans et hindouistes, notamment à [[Bombay|Mumbai]], faisant plus de {{unité|2000|morts}} dans le pays. En {{date-|octobre 2001}}, un attentat suicide frappe le Parlement du [[Jammu-et-Cachemire (territoire de l'Union)|Jammu-et-Cachemire]] à [[Srinagar]] (38 morts)<ref name="Therwath">[[Ingrid Therwath]], « Les principaux attentats en Inde depuis 2001 », dans ''[[Courrier international]]'' du 27-08-2007, {{lire en ligne|lien=https://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=76813}}.</ref>. Le {{date-|13|décembre|2001}}, le Parlement fédéral subit une attaque suicide qui provoque la mort de 14 personnes<ref name="Therwath" />. Des [[violences au Gujarat en 2002]] entre hindous et musulmans font plus de {{nobr|250 morts}} en trois jours à [[Ahmedabad]], et plus de {{formatnum:2000}} au Gujarat<ref>{{Article |langue=Français |titre=Les musulmans en ligne de mire |périodique=Courrier international |numéro=1114 |jour=du 8 au 14 |mois=mars |année=2012 |issn=1154-516X |pages=36}}.</ref>. Les émeutes font suite à l’incendie, le {{date-|27 février}}, d’un train ramenant des pèlerins hindous, dans un climat de tensions liées à la destruction de la mosquée d'Ayodhya en 1992. En {{date-|octobre 2005}}, trois explosions attribuées aux islamistes provoquent la mort de {{nobr|66 personnes}} à [[Delhi]]<ref name="lemonde.fr">« Série d'explosions à New Delhi, revendiquées par un groupe islamiste », dans ''[[Le Monde]]'' du 13-09-2008, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/08/28/nouvelles-violences-anti-chretiennes-dans-l-est-de-l-inde_1088862_3216.html#ens_id=1079890}}.</ref>. Le {{date-|7|mars|2006}}, la ville de [[Bénarès|Varanasi]] connaît un triple attentat, revendiqué par le Lashkar-e-Qadar<ref name="Therwath" />. Le {{date-|8|septembre|2006}}, l’explosion de trois bombes près de la mosquée de Malegaon, dans le Maharashtra, fait 37 morts<ref name="Therwath" />. Le {{date-|25|août|2007}}, deux attentats à la bombe frappent la ville d'[[Hyderabad]], tuant au moins {{nobr|43 personnes}}<ref>« Une série d'attentats font au moins {{nobr|43 morts}} dans le sud de l'Inde », dans ''[[Le Monde]]'' du 25-08-2007, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-947659@51-933460,0.html}}.</ref>. Le {{date-|23|novembre|2007}}, les villes de [[Bénarès]], [[Lucknow]] et [[Faizabad]], sont touchées par des attentats contre des tribunaux, faisant au moins treize morts et une cinquantaine de blessés<ref>« Des explosions simultanées tuent au moins treize personnes dans trois villes du nord de l'Inde », dans ''[[Le Monde]]'' du 23-11-2007, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3216,36-981672@51-981681,0.html}}.</ref>. Ces attentats arrivent au moment où les avocats de l'[[Uttar Pradesh]] annoncent ne pas assurer la défense des militants islamistes dans leur région. Le {{date-|13|mai|2008}}, plusieurs attentats dans la ville de [[Jaipur]] font au moins {{nobr|80 morts}} et {{nobr|200 blessés}}<ref>Julien Bouissou, « Des attentats font {{nobr|80 morts}} à Jaïpur, centre touristique indien », dans ''[[Le Monde]]'' du 15-05-2008, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/05/14/des-attentats-font-80-morts-a-Jaïpur-centre-touristique-indien_1044752_3216.html#ens_id=1044554}}, mis en ligne le 14-05-2008</ref>. Une bombe a explosé dans un temple hindou. Les [[25 juillet|25]] et {{date-|26|juillet|2008}}, les attentats revendiqués par des islamistes à [[Bangalore]] et [[Ahmedabad]] provoquent la mort de {{nobr|51 personnes}}<ref name="lemonde.fr" />. À la fin du mois d'[[août 2008]], des hindous s'en prennent aux chrétiens dans l'état d'[[Odisha]], à l'est du pays : les violences font au moins une dizaine de morts et {{nobr|25 églises}} ont été incendiées<ref>Henri Tincq, « Nouvelles violences anti - chrétiennes dans l'est de l'Inde », dans ''[[Le Monde]]'' du 29-08-2008, {{lire en ligne|lien=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/08/28/nouvelles-violences-anti-chretiennes-dans-l-est-de-l-inde_1088862_3216.html#ens_id=1079890}}.</ref>. Le {{date-|13|septembre|2008}}, plusieurs explosions touchent [[Delhi]]<ref name="lemonde.fr" />. Ces derniers attentats sont revendiqués par les Moudjahidines indiens, un groupe [[islamisme|islamiste]]. Le {{date-|26|novembre|2008}}, c'est [[Bombay|Mumbai]] (Bombay) qui est touchée par une série d'attaques faisant au moins {{nobr|100 morts}}, et environ {{nobr|300 blessés}}<ref>"Plus de {{nobr|100 morts}} et des otages occidentaux dans une série d'attaques à Bombay", dans ''[[Le Monde]]'' du 26-11-2008, {{lire en ligne |lien=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/11/26/au-moins-seize-morts-dans-des-fusillades-et-explosions-a-bombay_1123575_3216.html#ens_id=1123577}}.</ref>. Ces attentats sont revendiqués par l'organisation islamiste des Moudjahidines du Deccan. Plus récent encore, les tensions inter-communautaires de l'ouest de l'[[Assam]] durant l'été 2012, a opposé les populations indigènes hindous [[bodos (peuple)|bodos]] et les [[Bengalis (peuple)|bengalis]] musulmans. Ces tensions ont provoqué un regain de violence dans l'ensemble du pays. Les grandes villes, dont Bangalore, étaient très exposées aux risques d'attentats terroristes de la part des extrémistes hindous et musulmans. Le gouvernement nationaliste de [[Narendra Modi]] entreprend à partir de 2018 de déchoir de la nationalité indienne les personnes qui ne peuvent prouver que leurs ancêtres étaient présents en Inde avant le {{date-|24 mars 1971}}. Dans l’État de l'Assam, quatre millions de personnes sont subitement devenues apatrides en 2018, et deux millions d'autres en 2019<ref>{{Lien web|titre=Les musulmans de l'Assam ne sont plus des Indiens|url=https://www.lenouveleconomiste.fr/les-musulmans-de-lassam-dechus-de-leur-nationalite-indienne-72183/|site=Le nouvel Économiste|date=2019-09-03}}</ref>. La forte proportion d'hindous (environ les deux tiers) parmi les personnes déchues de leur nationalité a été une surprise pour le gouvernement indien. Ce dernier, qui conduit une politique antimusulmane, antichrétienne et nationaliste hindou, a réagi en adoptant la loi sur la nationalité visant à permettre aux hindous de retrouver leur nationalité indienne. La construction de plus d'une dizaine de camps de détentions est en projet pour rassembler les personnes devenues apatrides. Le [[Bangladesh]] voisin, d'où les personnes ayant perdu leur nationalité sont censées être originaires, a indiqué qu'il n'accepterait de recevoir ces « migrants » que si la preuve de leur nationalité bangladaise était apportée. En attendant, les exclus — hommes, femmes et enfants — seront placés en détention provisoire. Pourtant, cette preuve semble dans la plupart des cas impossible à fournir, et les détentions pourraient donc être définitives<ref>{{lien web|url=https://www.humanite.fr/linde-une-puissance-mondiale-confrontee-une-honte-nationale-687560 |titre=L'Inde, une puissance mondiale confrontée à "une honte nationale"|site=L'Humanité|date= 9 avril 2020|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Pierre Daum |titre=En Inde, la chasse aux « infiltrés » |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/DAUM/61510 |accès url=libre |site=monde-diplomatique.fr |date=mars 2020 |consulté le=23 novembre 2023}}</ref>. L’Inde ne compte que 0,5 lit d’hôpitaux pour {{nombre|1000|habitants}} (contre {{nobr|4,3 lits}} pour {{nombre|1000|habitants}} en Chine)<ref>[https://www.humanite.fr/en-inde-comment-letat-communiste-du-kerala-jugule-lepidemie-687847 En Inde, comment l’État communiste du Kerala a jugulé l’épidémie], 15 avril 2020</ref>. == Génétique == Depuis les années 2010 et l'étude de l'[[ADN fossile|ADN ancien]], les [[Génétique des populations|études génétiques]] ont permis de mieux connaître le peuplement du sous-continent sud-asiatique qui se caractérise par une histoire complexe de migrations et d’interactions humaines, ainsi que par une variété de pratiques traditionnelles, qui ont toutes contribué à une vaste diversité culturelle et génétique. La diversité génétique de l’Inde peut être ainsi décrite par un modèle de mélange entre deux populations ancestrales statistiquement reconstruites : les « Indiens du Nord ancestraux (ANI) », qui sont génétiquement apparentés aux Eurasiens de l’Ouest, y compris les [[Moyen-Orient|Moyen-Orientaux]], les Asiatiques centraux et les Européens, et les « Indiens du Sud ancestraux (ASI) », qui sont lointainement apparentés aux insulaires autochtones d’Andaman<ref>Reich, D., Thangaraj, K., Patterson, N., Price, A. L. &Singh, L. Reconstructing Indian population history. Nature 461, 489-494 (2009)</ref>. L’ascendance ANI est proportionnellement plus élevée chez les locuteurs indo-européens et est également plus répandue dans les castes supérieures que dans les castes inférieures ou moyennes. En outre, la composante ANI présente une structure géographique discernable en Asie du Sud, qui diminue par rapport au nord-ouest. Ce gradient reliant l’ANI à l’ASI est connu sous le nom de « gradient Indien (Indian Cline) »<ref>Reich, D., Thangaraj, K., Patterson, N., Price, A. L. &Singh, L. Reconstructing Indian population history. Nature 461, 489-494 (2009).</ref>. Les dernières études intégrant des données génomiques provenant à la fois de l’ADN ancien (ADNa) et des Asiatiques du Sud actuels ont permis d'affiner la modélisation de la formation de ce « gradient indien » comme une combinaison de trois populations sources : (1) les « Anciens Indiens du Sud ancestraux (AASI) », qui représentent une lignée de chasseurs-cueilleurs sud-asiatiques hypothétique découlant d’une division de population qui s'est produite en même temps que la séparation des populations de l’Asie de l’Est, des ancêtres des [[Onges (peuple)|Onge]] et des aborigènes australiens; (2) les Iraniens anciens et (3) les populations de steppes de l’âge du bronze moyen et tardif (Steppe-MLBA). Ces études suggèrent qu’un mélange génétique distinctif d’anciens Iraniens et d’AASI aurait pu former la base génétique de la [[Civilisation de la vallée de l'Indus|civilisation de la vallée de l’Indus]] (IVC), ainsi ce mélange a été désigné par les auteurs, la « périphérie de l’Indus ». On a émis l’hypothèse que la « périphérie de l’Indus » a joué un rôle central dans la transformation des trois populations sources en deux populations ancestrales, l’ANI et l’ASI, qui façonnent l’actuel « gradient indien ». Pendant le déclin de l’IVC, une partie de la population de la « périphérie de l’Indus » s’est mélangée à l’AASI pour former l’ASI dans les régions du sud de l’Inde, tandis que l’interaction ultérieure entre la « périphérie de l’Indus » et les populations entrantes steppiques-MLBA dans les régions du nord a entraîné la formation de l’ANI. Notamment, après cette période de mélange (il y a 4200-{{nombre|1900|ans}}), les populations indiennes semblent avoir montré un changement vers l’endogamie, réduisant par la suite le flux génétique. Dans ce contexte, une série de migrations historiques et de divisions socioculturelles de longue date ont structuré la variation génétique de l’Inde en un modèle unique de différents groupes endogames<ref>Narasimhan, V. M. et al. ''The genomic formation of South and Central Asia''. bioRxiv 292581 (2018). Narasimhan, V. M. et al. ''The formation of human populations in South and Central Asia''. Science 365, eaat7487 (2019). Shinde, V. et al. ''An Ancient Harappan Genome Lacks Ancestry from Steppe Pastoralists or Iranian Farmers''. Cell 179, 729–735. e10 (2019)</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture en Inde}} [[Fichier:Indiadem.jpg|redresse|vignette|Beaucoup de groupes culturels composent la société indienne.]] La culture indienne est le résultat de traditions qui ont combiné des éléments hétérogènes de civilisations présentes sur le territoire à la suite d'invasions, de mouvements migratoires et de colonisation qui ont marqué le pays à un moment ou à un autre de son histoire. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Inde}} L'Inde est un des pays au monde où la diversité linguistique est la plus importante : le recensement de 2001 a comptabilisé 234 [[langue maternelle|langues maternelles]], dont 122 langues importantes ainsi que plusieurs milliers de dialectes<ref name="Census2001a">{{Lien web |langue=en |titre=Abstract of speakers’ strength of languages and mother tongues –2001 |url=http://www.censusindia.gov.in/Census_Data_2001/Census_Data_Online/Language/Statement1.aspx |site=CensusIndia.gov.in |consulté le=23 mars 2017}}.</ref>. 77 % des Indiens parlent une [[Langues indo-aryennes|langue indo-aryenne]] (dont la plus parlée du pays, l'[[hindi]], est la [[langue maternelle]] de 422 millions d'Indiens, soit 41 % de la population<ref name="Census2001b">{{Lien web |langue=en |titre=Scheduled Languages in descending order of speaker's strength - 2001 |url=http://www.censusindia.gov.in/Census_Data_2001/Census_Data_Online/Language/Statement4.aspx |site=CensusIndia.gov.in |consulté le=23 mars 2017}}.</ref>), 20 % une [[Langues dravidiennes|langue dravidienne]]<ref name="Census2001c">{{Lien web |langue=en |titre=Family-wise grouping of the 122 Scheduled and Non-Scheduled Languages -2001 |url=http://www.censusindia.gov.in/Census_Data_2001/Census_Data_Online/Language/statement9.aspx |site=CensusIndia.gov.in |consulté le=23 mars 2017}}.</ref>. Les autres familles représentées sont les [[langues austroasiatiques]], [[Langues sino-tibétaines|sino-tibétaines]] et [[Langues taï-kadaï|tai-kadai]] ainsi que quelques [[Isolat (linguistique)|isolats]]<ref name="Moseley2008">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Christopher |nom1=Moseley |titre=Encyclopedia of the World's Endangered Languages |éditeur=[[Routledge]] |date=10 mars 2008 |pages totales=670 |isbn=978-1-135-79640-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=p-7ON7Rvx_AC&pg=PT528}}.</ref>. La [[Langues officielles de l'Inde|langue officielle]] du [[Gouvernement de l'Inde|gouvernement central]] est l'[[hindi]]. Depuis plusieurs années, le gouvernement central tente de renforcer l'usage d'un hindi standardisé à travers tout le pays. Cependant, une certaine partie de la population juge cet hindi comme trop complexe, perçu même comme « nouveau symbole de l’oppression et du pouvoir d’État » envers les intérêts locaux<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Annie |nom1=Montaut |titre=L'anglais en Inde et la place de l'élite dans le projet national |périodique=Hérodote |numéro=115 |date=2004 |issn=0338-487X |doi=10.3917/her.115.0063 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-herodote-2004-4-page-63.htm |consulté le=2018-03-10 |pages=63–89}}.</ref>. L'[[anglais]], langue de l'ancien [[Raj britannique|colonisateur britannique]], a le statut de seconde langue officielle. L'anglais n'est cependant utilisé que par une faible partie de la population, notamment par l'élite indienne dans les affaires, le tourisme, l'administration, le milieu universitaire ou encore diplomatique. Si de nombreux intellectuels depuis [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] voient dans l’anglais une langue de l'[[aliénation sociale|aliénation]], créant de surcroît un schisme entre l'élite indienne et le peuple, l'anglais a néanmoins le mérite de transcender en certaines occasions les particularismes linguistiques régionaux, très présents et parfois opposés, comme le prouve notamment le conflit en Inde entre États [[Langues dravidiennes|dravidophones]] et États [[hindi]]phones. En outre, une [[Langues officielles de l'Inde|vingtaine de langues sont officielles]] dans les différents [[États et territoires de l'Inde|États]] et [[Territoire de l'Union|territoires]], dont le [[français]] (bien que peu parlé) dans le [[territoire de Pondichéry]], en raison de l'[[Inde française|histoire coloniale de ce territoire]]. === Musique et danse === [[Fichier:Kathak.jpg|vignette|Danseuse de [[Kathak]], une danse classique native des états de l'[[Uttar Pradesh]] et du [[Rajasthan]].]] {{article détaillé|Musique indienne}} La musique indienne est très diversifiée<ref>[https://yoga-ashtanga.net/les-differentes-formes-de-musique-en-inde/ Les différentes formes de musique en Inde].</ref>{{'}}<ref>[https://www.symphozik.info/la-musique-de-l-inde,452,dossier.html La musique de l’Inde].</ref>. La musique classique compte principalement les [[Musique hindoustanie|traditions hindoustanies]] du Nord et [[Musique carnatique|carnatiques]] du Sud. La musique populaire est généralement régionale. Elle inclut de très nombreuses musiques de film (dont [[Allah Rakha Rahman|A. R. Rahman]] auteur et compositeur) et de la musique folklorique comme le [[Bhangra]]. Les danses sont également variées, selon les régions et les communautés<ref>[http://www.destination-inde.fr/a-la-decouverte-des-danses-indiennes/ La danse est omniprésente en Inde, et s’apprend dès le plus jeune âge].</ref>. Parmi les danses classiques les plus connues : le [[bharata natyam]], le [[kathakali]], le [[kathak]] (qui partage ses racines avec le [[flamenco|flamenco d'Espagne]]), le [[kuchipudi]], le [[Manipuri (danse)|manipuri]], l'[[odissi]] et le yakshagana. Ces danses sont habituellement imprégnées par des éléments religieux et de dévotion. === Littérature === [[Fichier:Folio from a Ramayana manuscript, text in Devanagari.jpg|vignette|Manuscrit de la célèbre [[épopée]] indienne du [[Ramayana]].]] {{article détaillé|Littérature indienne}} La tradition littéraire la plus ancienne, le [[Veda]], fut composée et transmise oralement. La littérature religieuse hindoue écrite en sanskrit, tels que le [[Ramayana]], le [[Mahabharata]] ou les [[Purana]], tient une grande place dans la culture indienne, et donne lieu à des réminiscences et des adaptations jusque dans les œuvres contemporaines de fiction, de théâtre ou de cinéma. Une autre littérature importante de la période est la « [[Littérature tamoule classique|Littérature du Sangam]] » de langue tamoule produite dans le [[Tamil Nadu]], également très ancienne. Le [[sanskrit]] comme le [[tamoul]] classique sont des langues savantes qui ne sont accessibles qu'à un groupe très restreint d'individus cultivés. Les littératures en langue vernaculaire (telle que l'[[hindi]], [[bengali]] ou [[ourdou]] par exemple) se développent quant à elles à partir du {{s-|X}}. Les textes sont en vers ou en prose, d'essence religieuse et bien souvent inspirés de légendes anciennes ou d'épopées. Sous l'influence de la colonisation britannique, les auteurs indiens de l'ère moderne, dont le bengali [[Rabindranath Tagore]], écrivent en anglais comme dans leur langue maternelle. [[Fichier:Rabindranath Tagore in 1909.jpg|redresse|vignette|[[Rabindranath Tagore]] fut l'un des plus grands écrivains de l'Inde moderne, récompensé par le [[Prix Nobel de littérature]] en 1913.]] À partir du {{s-|XX}} et à l'époque contemporaine, beaucoup d'écrivains, dont certains jouissent d'une audience internationale ([[Salman Rushdie]], [[Anita Desai]], [[Amitav Ghosh]], [[Vikram Seth]], [[Arundhati Roy]], [[Vijay Singh (écrivain)|Vijay Singh]], [[Tarun Tejpal]], [[Rohinton Mistry]]{{, etc.}}) ont contribué au développement d'une fiction indienne de langue anglaise en rupture avec la narration classique caractérisant leurs prédécesseurs (et notamment [[R. K. Narayan]], considéré comme l'un des pères du roman indien écrit en anglais). Leurs œuvres portent l'empreinte du courant postcolonialiste, où les thèmes de l'identité nationale, de l'histoire, de la réflexion sur l'oppression coloniale s'allient à une interrogation sur ce qui fonde l'identité de l'individu, sur la difficulté à vivre la rupture entre la tradition et la modernité, sur le conflit des cultures et des influences qui se joue dans la conscience de l'homme de l'Inde indépendante. Cette recherche d'identité passe par le recours à la langue anglaise, langue du colonisateur réinventée et réappropriée, qui témoigne par ailleurs de la volonté de créer un langage et une esthétique propre, et par là même de s'exprimer en dépassant la difficulté de se dire avec des mots « venus d'ailleurs », suivant l'expression de R. K. Narayan<ref>cité par D. Coussy sur le site de France 2 {{Lien web |titre=Un salon du livre aux couleurs de l'Inde |url=https://web.archive.org/web/20070817201842/http://cultureetloisirs.france2.fr/livres/actu/29012449-fr.php?page=1 |consulté le=2013-05-06}} consulté le 18 mai 2007</ref>. Auteur de fiction, de poèmes et d'essais littéraires, dont plusieurs ont obtenu des prix internationaux, Amit Chaudhuri<ref>site du British Council http://www.contemporarywriters.com/authors/?p=auth21, consulté le 27 mai 2007</ref> occupe également un rang notable dans la toute jeune génération de la littérature anglo-indienne. Dans un registre intimiste, il s'attache à la description des mutations de la famille et à une réflexion sur la conjugalité dans les foyers de la classe moyenne émergente. De même, [[Hari Kunzru]]<ref>http://www.sitartmag.com/harikunzru.htm, consulté le 27 mai 2007</ref> a récemment publié une épopée comique sur le thème de la recherche de l'identité, illustrant le surgissement de tendances individualistes qui semble à l'œuvre dans cette même classe moyenne résidant dans les métropoles indiennes. On peut enfin citer [[Kiran Desai]] qui a remporté le ''Man Booker Price'' en 2006 avec un récit illustrant la tension vécue par la génération actuelle, entre héritage familial et aspirations individuelles<ref>http://books.guardian.co.uk/manbooker2006/story/0,1892438,00.html, consulté le 9 septembre 2007</ref>. Le [[postcolonialisme]], mouvement littéraire de grande ampleur qui a touché à la fois les pays du sud et l'Occident, en amorçant un détachement des formes élitistes, a également favorisé en Inde l'expression littéraire de groupes minoritaires qui traditionnellement se voyaient dénier la capacité de produire des œuvres culturelles. Ainsi des écrivains, dramaturges et poètes ''[[Intouchables (Inde)|dalits]]'' (ou « hommes brisés » en [[marathi (langue)|marathi]], nom que se sont donné les individus originaires des castes intouchables pour contester leur statut social issu de leur position hiérarchique dans la société hindoue) ont également ébranlé les formes littéraires classiques, par l'usage d'un langage inhabituellement concret, voire cru, pour décrire leur condition d'opprimés, contribuant ainsi au renouvellement des thèmes et des formes de la littérature nationale. === Cinéma === {{Article détaillé|Cinéma indien}} [[Fichier:Bollywood dance show in Bristol.jpg|vignette|Bollywood est la plus grande industrie cinématographique du monde.]] L'industrie cinématographique indienne est la plus prolifique du monde. Son fleuron est constitué par la production de [[Bollywood]] (mot valise dérivée de [[Bombay]], l'ancien nom de [[Bombay|Mumbai]], et [[Hollywood]]), dont les studios sont situés dans la capitale du [[Maharashtra]], et qui réalisent principalement des films commerciaux en hindi. L'industrie est également importante dans la région de [[Calcutta]], de [[Madras]], et au [[Kerala]]. Il existe ainsi une production non négligeable de films en telugu ([[Tollywood]]), kannada, malayalam ([[Mollywood]]), tamoul ([[Kollywood]]), penjabi, bengali ou marathi. Le cinéma est un art et une distraction particulièrement populaire en Inde. Les acteurs les plus connus jouissent ainsi d'un grand prestige et les liens entre l'industrie du film et la politique sont parfois très étroits. Ainsi, certains acteurs ont occupé des postes gouvernementaux importants, comme [[M. G. Ramachandran]] et [[Jayalalithaa|Amma]], acteurs tamouls populaires devenus [[ministre en chef]] du [[Tamil Nadu]]<ref>Lequeret, Élisabeth, [http://www.monde-diplomatique.fr/2004/08/LEQUERET/1148 « En Inde, la religion du cinéma »], ''Le Monde diplomatique'', août 2004</ref>. En marge de cette production de masse, il existe également un cinéma d'auteur, dont le représentant le plus connu hors des frontières de l'Inde est le bengali [[Satyajit Ray]]. On peut également citer parmi les réalisateurs classiques [[Guru Dutt]], [[Raj Kapoor]] (également acteur), [[Adoor Gopalakrishnan]] et [[Yash Chopra]] pour ses grands succès. Parmi les réalisateurs indiens contemporains ayant connu le succès, [[Mira Nair]], figure de proue du cinéma indien indépendant, a récemment obtenu plusieurs récompenses internationales, dont un [[Lion d'or]] à Venise en 2001 ; ses films sont travaillés par les thèmes de l'exil et de la fracture entre les générations, ou aussi par ceux de la sexualité féminine et de sa censure. Citons également [[Shyam Benegal]], [[Deepa Mehta]], {{lien|trad=Sudhir Mishra}} ou encore [[Vijay Singh (écrivain)|Vijay Singh]], cinéaste indien vivant à Paris, dont les films touchent à la fois à l'Inde et à la France. Sur un mode plus léger, [[Karan Johar]], issu d'une famille de réalisateurs de [[Bollywood]], possède sa propre société de production et tente de renouveler les codes du genre en introduisant des thèmes de réflexion sur les mœurs familiales en mutation dans ses intrigues par ailleurs très représentatives du cinéma commercial produit à Mumbai. === Médias === L'Inde compte, en 2018, {{unité|17000 titres}} de presse, {{nobr|550 stations}} de radio et {{nobr|880 chaînes}} de télévision par satellite. Au niveau national, quatre quotidiens représentent les trois quarts du lectorat en hindi, et il en est de même pour les quatre principaux quotidiens nationaux anglophones. La propriété des médias est essentiellement concentrée entre les mains de quelques de grands groupes. Il n’existe dans le pays « aucune limite fixée à la concentration de l’actionnariat dans les domaines de la presse écrite, de l’audiovisuel ou du numérique », ni d’organisme de régulation du secteur des médias<ref name=":médias">Frédéric Lemaire, [https://www.acrimed.org/Les-medias-en-Inde-oligarques-triomphants Les médias en Inde : oligarques triomphants, journalistes en péril], [[Acrimed]], {{date-|23 septembre 2020}}.</ref>. Les propriétaires des médias sont fréquemment engagés en politique, à l'image des milliardaires [[Subhash Chandra]] et [[Shobhana Bhartia]], respectivement propriétaire du groupe [[Zee News]] et de [[HT Media]], et tous deux élus au Parlement. Au niveau local, comme le relève l'ONG [[Reporters sans frontières]] (RSF) : « La principale chaîne de télévision de l’État de l’[[Odisha]] est détenue par la famille Panda, dont l’un des membres éminents, Baijayant Jay Panda, n’est nul autre que le vice-président national et porte-parole officiel du BJP, le parti du Premier ministre Modi. De même, dans l’État de l'[[Assam]], la propriétaire de la principale chaîne, [[NewsLive]], est l’épouse d’un des principaux ministres de l’exécutif régional, lui aussi dominé par le BJP. » Ainsi les partis politiques et les milieux d'affaires possèdent des leviers d’influence considérable sur l’information en Inde<ref name=":médias" />. Ces dernières années, les violences contre les journalistes ont augmenté dans le pays. Sur les réseaux sociaux, des groupes nationalistes mènent, selon RSF, « d’effrayantes campagnes coordonnées de haine et d’appels au meurtre contre les journalistes qui oseraient parler ou écrire sur les sujets qui dérangent »<ref name=":médias" />. === Alimentation === {{Article détaillé|Cuisine indienne}} [[Fichier:Indian curry with dosa.jpg|vignette|La cuisine indienne : le [[curry]] (« sauce »).]] La [[cuisine indienne]] est extrêmement diversifiée selon les régions, les communautés, les religions ou les familles, et inclut de nombreuses [[épice]]s souvent moulues et mélangées dans des assortiments appelés masalas (ou ''curry'' en anglais ou en français, ''curry'' à l'origine signifiant « [[sauce]] » en [[hindi]]) : [[tandoori|tandoori masala]] de la cuisine [[Empire moghol|islamique moghole]], [[rasam masala]] de la cuisine du sud de l'Inde, [[garam masala]] de la cuisine du nord de l'Inde{{, etc.}} Les épices et les méthodes changent de région en région. Le [[riz]], les [[lentille cultivée|lentilles]] et le [[blé]] sont la base alimentaire de la [[nation]] indienne. On consomme en Inde également {{nombre|2,6|millions}} de tonnes par an de bœuf, {{nombre|1.4|million}} de tonnes de porc et {{unité|600000|tonnes}} de mouton<ref>{{Article |langue=Français |prénom1=Neeta |nom1=Lal |titre=Touche pas à ma vache ! |périodique=Courrier international, traduction du Asia Times Online |numéro=1114 |jour=du 8 au 14 |mois=mars |année=2012 |issn=1154-516X |pages=36}}.</ref>. Le pays est connu pour sa grande variété de cuisines [[Végétarisme|végétariennes]] et non-végétariennes. La nourriture et les bonbons épicés sont populaires. Il existe également une grande variété de plats sucrés et de boissons qui varient de région en région. === Sport === {{Article détaillé|Inde aux Jeux olympiques|Inde aux Jeux paralympiques|Inde aux Jeux du Commonwealth}} Si le sport national est le [[hockey sur gazon]], c'est le [[cricket]] qui, en Inde, est élevé au rang de véritable passion nationale. L'équipe indienne joue au plus haut niveau international, et certains joueurs, tel [[Sachin Tendulkar]] et [[Virat Kohli]], sont extrêmement populaires dans tout le pays et au-delà. Certains matches sont suivis avec ferveur par tout le pays, notamment les rencontres entre l'Inde et son voisin le [[Pakistan]], ou les confrontations de la sélection nationale avec l'Angleterre. [[Fichier:Hockey india.jpg|vignette|Une équipe indienne de hockey sur gazon.]] Dans quelques États, en particulier dans le nord-est et les États côtiers du Bengale-Occidental, de Goa et du Kérala, le football {{incise|dont le berceau en Inde est la ville de [[Calcutta]]}} est largement répandu. Le [[Championnat d'Inde de football]] existe depuis 1996. Récemment, le tennis a gagné en popularité, en particulier grâce à la joueuse professionnelle [[Sania Mirza]]. L'Inde est par ailleurs présente dans le monde de la course automobile avec les pilotes de F1 comme [[Karun Chandhok]] ou [[Narain Karthikeyan]] au volant de l'ancienne écurie « [[Force India]] », constructeur qui était détenu par le milliardaire indien [[Vijay Mallya]], racheté en 2018 par [[Lawrence Stroll]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Force India rachetée par un consortium d'investisseurs - F1 |url=https://www.lequipe.fr/Formule-1/Actualites/Force-india-rachetee-par-un-consortium/928864 |site=L'Équipe |consulté le=2020-08-30}}</ref>, pour nommer l'équipe [[Racing Point F1 Team|Racing Point]] et y apporter l'expertise d'[[Aston Martin F1 Team|Aston Martin]] en 2021 après son rachat l'année précédente. On peut enfin citer le catcheur [[The Great Khali]]. Le jeu d'[[échecs]], réputé originaire de l'Inde, progresse également du fait de l'augmentation du nombre de grands maîtres indiens, à commencer par [[Viswanathan Anand]], régulièrement [[Classement Elo|classé]] numéro un mondial et sacré champion du monde le 29 septembre 2007 à Mexico, qui conservera son titre en 2008, 2010 et 2012, avant de s'incliner devant [[Magnus Carlsen]] en 2013. Les autres sports traditionnels comprennent le [[Kabaddi]], le [[Kho-Kho]], et le [[Gilli-Danda]], qui sont joués dans tout le pays. L'Inde est la source de la discipline historique et religieuse du yoga, et également de l'art martial antique, le [[Kalarippayatt]]. === Fêtes === {{article détaillé|Fêtes en Inde}} [[Fichier:Diwali Diya.jpg|vignette|Les diyas sont les lampes à huile traditionnelles allumées pour la fête de [[Divali]].]] [[Fichier:India_-_Sights_%26_Culture_-_004_-_Xmas_in_Chennai_(342050433).jpg|vignette|[[Noël]] à [[Madras]], au [[Tamil Nadu]].]] Les fêtes indiennes sont nombreuses et variées<ref>[https://www.cityzeum.com/evenement/inde Principaux événements en Inde].</ref>. En plus des trois jours fériés nationaux, la plupart des fêtes sont d'origine religieuse. Certaines sont fêtées partout dans le pays, comme [[Divali]] à l'automne ou [[Holi]] au printemps, d'autres sont plus régionales, comme l'[[Ugadi]]/Gudi Padwa au [[Deccan]], [[Pongal]] au [[Tamil Nadu]] ou [[Onam]] au [[Kerala]]<ref>{{Lien web |auteur1=Olivia |titre=Les jours feriés en Inde - Geoffroy et Olivia en Inde |url=http://www.indiablognote.com/article-les-jours-feries-en-inde-37590914.html |site=indiablognote.com |auteur=2 Geoffroy}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Inde (Delhi) : jours fériés, fermeture des banques, congés scolaires |url=http://www.jours-feries.com/country/Inde-Delhi_260.htm |site=jours-feries.com}}.</ref>. {| class="wikitable" |+Fêtes et jours fériés ! scope=col | Date !! scope=col | Nom français !! scope=col | Nom local !! scope=col | Remarques |- | 14 janvier || [[Solstice]] du Capricorne || [[Makar Sankranti]] au Nord, [[Pongal]] au Sud || Inaugure la moitié lumineuse de l'année |- | 5 jours après la nouvelle lune (lune noire) de janvier || ''Cinquième du printemps''|| [[Basant Panchami]]|| Les écoliers vénèrent [[Sarasvati (déesse)|Sarasvati]], déesse de la connaissance. Cette fête est principalement dédiée à l'arrivée imminente du printemps. |- | 26 janvier || [[Jour de la République (Inde)|Jour de la République]] | ''{{langue|en|Republic Day}}'' | Adoption de la constitution indienne |- | 23 février || ''La Grande Nuit de Shiva'' |[[Mahashivatri|Mahashivaratri]] |Mahashivaratri est une grande fête consacrée à [[Shiva]], l'un des trois grands dieux du panthéon hindou. |- | Pleine lune de mars || Fête des couleurs || [[Holi]] || Victoire du bien sur le mal |- | 3 avril || Ram Navami | |Cette fête célèbre la naissance de Rama. |- | 7 avril || Mahavir Jayanti | |Cette fête célèbre l'anniversaire de la naissance de [[Mahāvīra|Vardhamana Mahavira]] qui est le fondateur du [[Jaïnisme]]. |- |{{1er}} jour du mois de [[Chawwal]] |[[Aïd el-Fitr|Aïd el Fitr]] | |Fête qui célèbre la rupture du jeûne du mois de [[Ramadan]]. |- |{{10e}} jour du mois de [[Dhou al-hijja|Dhou al-Hijja]] |[[Aïd al-Adha|Aïd el Kebir]] | |Fête qui célèbre d'après l'Islam, le sacrifice d'[[Ismail]] par son père [[Ibrahim|Abraham]]. |- |{{10e}} jour du mois de [[Mouharram]]|| [[Achoura]] |Moharum |Fête qui commémore le martyr Imam [[Hussein Ibn Ali|Hussein ibn Ali]]. Observée principalement par les [[Chiisme|Chiites]]. |- | Pleine lune d'août || Fête des frères || [[Raksha bandhan|Raksh Bandan]] || Actualisation de l'attachement sœurs-frères |- | 15 août || [[Jour de l'Indépendance (Inde)|Jour de l'indépendance]] | ''{{langue|en|Independence Day}}'' | Proclamation de l'indépendance |- |{{12e}} jour du mois de [[Rabia al awal]] |[[Moulid]] |Milad un Nabi |Fête qui célèbre la naissance de [[Mahomet]], fondateur de l'Islam. |- | 28 septembre || [[Dussehra|Dasara]] | |Fête religieuse hindoue (victoire du bien sur le mal, et aussi prière pour les moissons) célébrée pendant dix jours principalement dans le sud de l'Inde. |- | 2 octobre || [[Gandhi Jayanti]] | |Célèbre l'anniversaire de [[Mohandas Karamchand Gandhi]]. Les fidèles se réunissent pour prier Au [[Raj Ghat]] à Delhi, là où le Mahatma fut incinéré. |- | Nouvelle lune de novembre || Fête des lumières || [[Divali]] (Deepavali) || Cinq jours de fêtes et commémoration, observés principalement par les hindous, les jaïns et les sikhs. |- |Pleine lune du mois de [[Kartika|Kartik]] | |Guru Nanak Gurupurab (Guru Nanak Jayanti) |Fête qui célèbre la naissance du Guru [[Nanak]], fondateur du [[Sikhisme]]. |- | 25 décembre || [[Noël]] | |Célèbre la naissance du Christ. |} == Galerie == <gallery mode="packed"> Fichier:Joueursindienspushkar.jpg|Joueurs et public d'un jeu de rue à [[Pushkar]] ([[Rajasthan]]). Fichier:LakshadweepIsland.jpg|Atoll de l'archipel des [[Îles Laquedives|Laquedives]]. Fichier:A close-up of Hawa Mahal.jpg|Façade est du [[Palais des vents]] à [[Jaipur]]. Fichier:Malabar coast (मालाबार) - panoramio (1).jpg|Plage sur la [[côte de Malabar]] au [[Kerala]]. Fichier:(The) Western Ghats Lake Forest Nature Scene, India December 2013.jpg|Forêt tropicale de la chaîne montagneuse des [[Ghats occidentaux]]. Fichier:Delhi-Humanyum's tomb mausoleum-20131006.jpg|Mausolée du [[Tombeau d'Humayun|Tombeau d'Humâyûn]], [[New Delhi]]. Fichier:Thikse Monastery2.jpg|[[Thiksey|Monastère de Thiksey]], [[Ladakh]]. Fichier:Marine Lines Mumbai 2021.jpg|[[Bombay|Mumbai]] (Bombay), la capitale économique. Fichier:Taj Mahal by anurag.jpg|Le [[Taj Mahal]] à [[Agra]]. Fichier:Shikara in Dal Lake in Kashmir.JPG|Shikara (gondoles cachemiri) sur le lac Dal à [[Srinagar]], [[Vallée du Cachemire|Cachemire]]. Fichier:Kerala backwater scene.jpg|[[Backwaters]] du [[Kerala]]. Fichier:Thar desert Rajasthan India.jpg|[[Désert du Thar]], [[Rajasthan]]. Fichier:1 Bandhavgarh National Park Madhya Pradesh India.jpg|[[Parc national de Bandhavgarh]], [[Madhya Pradesh]]. Fichier:Ali-ai-ligang.jpg|Célébration de [[Bihu]] par des femmes [[Mising (peuple)|Mishing]] dans la Vallée de l'[[Assam]]. Fichier:Pahalgam Valley.jpg|Vallée de Pahalgam, [[Cachemire]]. Fichier:Varanasi 2010 Munshi Ghat2.jpg|[[Ghats]] à [[Bénarès|Varanasi]] (Bénarès). Fichier:Rani ki vav in Gujarat.jpg|Puits à degrés du [[Rani-ki-Vav]] à [[Patan (Inde)|Patan]] ([[Gujarat]]). Fichier:Kuchipudi.jpg|Le [[Kuchipudi]] d'[[Andhra Pradesh]]. Fichier:People in Jodhpur 07.jpg|Femmes de [[Jodhpur]]. Fichier:Kanchenjunga India.jpg|Le [[Kangchenjunga]] ([[Himalaya]]), est le plus haut sommet d'Inde culminant à {{unité|8586|m}}. Fichier:Flehmen Response in a Sub Adult Tiger.jpg|[[Tigre du Bengale]]. Fichier:Joga in July^ Shimoga - Flickr - lensnmatter.jpg|[[Chutes de Jog]], [[Karnataka]]. Fichier:Narora Atomic Power Plant.jpg|[[Centrale nucléaire de Narora]]. Fichier:Chhatris of Barsana 07.jpg|Célébration de [[Holi]] dans la ville sainte de [[Barsana]], non loin de [[Vrindavan]] ([[Uttar Pradesh]]). Fichier:BaijNath.jpg|alt=Temple de Baijnath, Himachal Pradesh. L'hindouisme est la religion majoritaire (près de 80 %) en Inde.|Temple de Baijnath, [[Himachal Pradesh]]. Fichier:Meenakshi Medhi.JPG|Danseuse de [[Sattriya]], une danse classique d'[[Assam]]. Fichier:Tulshi Baag by Suyash Abhyankar (2).jpg|Rue commerçante dans le Vieux [[Pune]]. Fichier:Chennai metro during trail run.JPG|Tronçon aérien du [[métro de Chennai]] ([[Madras]]). Fichier:4 umbrellas of farmers, rains in Jharkhand India 2016.jpg|Parapluies plantés en rizières, [[Jharkhand]]. </gallery> == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe="Note" }} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=India |commons titre=L'Inde |wiktionary=Inde |wikinews=Page:Inde |wikinews titre=L'Inde |wikiquote=Inde |wikiquote titre=L’Inde |wikisource=Catégorie:Inde |wikisource titre=L’inde }} === Infographies et dossiers === * {{Lien web |langue=fr |auteur1=Dorothée Vandamme |titre=Inde/Pakistan : la paix improbable ? |url=https://www.areion24.news/2019/02/27/inde-pakistan-la-paix-improbable/ |site=[[Diplomatie (magazine)]] |date=27 février 2019 |consulté le=13 décembre 2019}} * {{Lien web |langue=fr |auteur1=Emmanuel Derville |titre=L’Inde met fin à l’autonomie du Cachemire |url=https://www.lefigaro.fr/international/l-inde-met-fin-a-l-autonomie-du-cachemire-20190805 |site=[[Le Figaro]] |date=5 août 2019 |consulté le=12 décembre 2019}} * {{Lien web |auteur1=Carole Dieterich |titre=Inde : la Banque centrale intensifie ses efforts pour relancer la croissance |url=https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/inde-la-banque-centrale-intensifie-ses-efforts-pour-relancer-la-croissance-1137673 |site=[[Les Échos]] |date=6 octobre 2019 |consulté le=13 décembre 2019}} * {{Lien web |langue=fr |auteur1=Véronique Guillermard |titre=Dassault livre son premier Rafale à l’Inde |url=https://www.lefigaro.fr/societes/dassault-livre-son-premier-rafale-a-l-inde-20191008 |site=[[Le Figaro]] |date=8 octobre 2019 |consulté le=12 décembre 2019}} * {{Lien web|langue=fr |auteur1=Carol Isoux |titre=ASEAN : l'Inde s'oppose à l'union économique promue par la Chine |url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20191102-thailande-asean-blocage-inde-accord-chine |site=[[Radio France internationale|RFI]] |date=3 novembre 2019 |consulté le=14 décembre 2019}} * {{Lien web|langue=fr|auteur1=[[Olivier Da Lage]] |titre=La puissance démographique indienne : quels atouts ? Quels défis ? |url=https://www.areion24.news/2019/12/12/la-puissance-demographique-indienne-quels-atouts-quels-defis/ |site=[[Groupe Areion]] |date=12 décembre 2019 |consulté le=13 décembre 2019}} * {{Lien web|langue=fr |auteur1=Le Monde avec AFP |titre=En Inde, la Chambre basse adopte un texte controversé sur l’attribution de la citoyenneté |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/12/10/inde-la-chambre-basse-adopte-un-texte-controverse-sur-l-attribution-de-la-citoyennete_6022270_3210.html |site=[[Le Monde]] |date=11 décembre 2019 |consulté le=13 décembre 2019}} * {{Lien web|auteur=Didier Chaudet|titre=Demain, une nouvelle guerre entre Inde et Pakistan est-elle possible ?|url=https://www.areion24.news/2020/06/18/demain-une-nouvelle-guerre-entre-inde-et-pakistan-est-elle-possible/|date=18 juin 2020|site=[[Groupe Areion]]|consulté le=20 juin 2020}} === Bibliographie === {{colonnes|nombre=2| <!-- Bibliographie trop longue. N'hésitez pas à retirer des références --> * {{Ouvrage |auteur1=[[Michel Angot]] |titre=Histoires des Indes }} * {{Article |langue=en |auteur1=Balveer Arora |auteur2=Stéphanie Tawa Lama-Rewal |titre=Introduction: Contextualizing and Interpreting the {{15th}} Lok Sabha Elections |périodique=[[South Asia Multidisciplinary Academic Journal]] |numéro=3 |année=2009 |lire en ligne=http://samaj.revues.org/index2845.html}} * {{Ouvrage |auteur1=Christian Bardot |titre=L'Inde au miroir du monde. Géopolitique, démocratie et développement de 1947 à nos jours |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]] |date=septembre 2007 }}. * {{Ouvrage |auteur1=Véronique Beneï |titre=La dot en Inde. Un fléau social ? Socio-anthropologie du mariage au Mâhârâstra |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=1996 }} * {{Ouvrage |auteur1=Jean-Joseph Boillot |titre=L'économie de l'Inde |lieu=Paris |éditeur=[[La Découverte]] |année=2006 }} * {{Ouvrage |auteur1=Denise Coussy |titre=Le roman indien de langue anglaise |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=2004 }} * {{Ouvrage |auteur1=Nicole Elfi |titre=Aux sources de l'Inde |sous-titre=L'initiation à la connaissance |lieu=Paris |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |année=(2008) }}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Bernard de Give]] |titre=Les rapports de l’Inde et de l’Occident des origines au règne d’Asoka |lieu=Paris |éditeur=Les Indes savantes |année=2006 }} * {{Ouvrage |auteur1=Christophe Jaffrelot |directeur1=oui |titre=L’Inde contemporaine. De 1950 à nos jours |lieu=Paris |éditeur=Fayard CERI |année=1997 }} * {{Ouvrage |auteur1=Mira Kamdar |titre=Planet India, l'ascension turbulente d'un géant démocratique |éditeur=[[Actes Sud]] |année=2008 }} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jaffrey Madhur |titre=A Taste of India }} * {{Ouvrage |auteur1=Liliane Jenkins |titre=L'Inde au féminin, Mille et une femmes |lieu=France |éditeur=Mercure |année=1998 }} * {{Ouvrage |auteur1=Larry Collins |titre=Cette nuit la liberté |lieu=Paris |éditeur=[[Pocket]] |année=2004 }} * {{Ouvrage |auteur1=Bénédicte Manier |titre=Quand les femmes auront disparu. L’élimination des filles en Inde et en Asie |lieu=Paris |éditeur=[[La Découverte]] |année=2006 }} * {{Ouvrage |auteur1=Claude Markovits |titre=Histoire de l’Inde moderne (1480-1950) |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1994 }} * {{Ouvrage |auteur1=Eric Paul Meyer |titre=Une histoire de l'Inde. Les Indiens face à leur passé |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2007 }} * {{Ouvrage |auteur1=[[Vijay Singh (écrivain)|Vijay Singh]] |titre=Jaya Ganga, le Gange et son double |lieu=Paris |éditeur=[[Ginkgo éditeur|Ginkgo]] |année=2005 }} * {{Ouvrage |auteur1=[[Vijay Singh (écrivain)|Vijay Singh]] |titre=La Déesse qui devint Fleuve |lieu=Paris |éditeur=[[Gallimard Jeunesse]] |année=1994 }} * {{Ouvrage |auteur1=[[Vijay Singh (écrivain)|Vijay Singh]] |titre=La Nuit Poignardée, les Sikhs |lieu=Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=187 }} * {{Ouvrage |auteur1=Guy Taillefer |titre=L'Inde dans tous ses états |éditeur=Presses de l'Université de Montréal |année=2015 }} * {{Ouvrage |auteur1=[[Pavan K. Varma]] |titre=Le Défi Indien |lieu=France |éditeur=[[Actes Sud]] }} * Ruth Van der Molen (photographies), [[Jean-Claude Perrier]] (introduction), texte de Gérard Clot, ''L’Inde avant l’Inde'', Éditions du Passage, 2007. * {{Ouvrage |langue originale=en |auteur1=Lingot, R., |auteur2=Dermott, J. A. M. |titre=Les origines du droit dans le système traditionnel de l'Inde |titre original=The classical law of India |éditeur=University of Massachussetts Press |année=1983 }}. }} === Filmographie === * [http://www.cerium.ca/article1685.html Démocratie et économie de marché : La surprenante modernité indienne] Conférence en ligne de [[Christophe Jaffrelot]], spécialiste de l'Inde au [[Centre de recherches internationales|CERI]] donnée en avril 2006. * {{en}} [http://www.cerium.ca/article1684.html Chindia : The next Decade] Pete Engardio, Responsable Asie de Business Week, compare les progrès de l'Inde et de la Chine dans cette conférence en ligne de mars 2006. === Articles connexes === {{colonnes|taille=30|1= * [[Bibliographie sur l'Inde]] * [[Histoire de l'Inde]] * [[Tourisme en Inde]] * [[Énergie en Inde]] * [[Religion en Inde]] * [[Superpuissance émergente]] * [[États et territoires de l'Inde]] * [[Transport en Inde]] * [[(78118) Bharat]], astéroïde nommé d'après un des noms du pays. }} === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * {{en}} [http://www.india.gov.in/ Portail du gouvernement de l'Inde] * [http://www.presidentofindia.nic.in Site du Président de l'Inde] * [http://supremecourtofindia.nic.in Cour suprême de l'Inde] * [http://parliamentofindia.nic.in/ Parlement de l'Inde] * [https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/12/08/au-rajasthan-les-chaleurs-extremes-poussent-les-paysans-a-migrer_6105205_3234.html Au Rajasthan, les chaleurs extrêmes poussent les paysans à migrer] * [https://www.lemonde.fr/climat/article/2021/11/08/les-promesses-indiennes-sur-le-climat-se-heurtent-a-la-realite_6101362_1652612.html COP26 : les promesses de l’Inde se heurtent à la réalité] {{Palette|États et territoires de l'Inde|Pays d'Asie|G20|Association sud-asiatique pour la coopération régionale}} {{Portail|Inde|monde indien|Commonwealth}} [[Catégorie:Inde|*]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Division administrative fondée en 1947]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Iran
Iran
{{Voir homonymes|Iran (homonymie)|Perse|JEI}} {{coord|32|53|scale:3000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = République islamique d'Iran | nom_local = {{langue|fa|جمهوری اسلامی ايران}} | langue = fa | transcription = {{langue|fa-Latn|Jomhuriye Eslâmiye Irân}} | image_drapeau = Flag_of_Iran.svg | lien_drapeau = Drapeau de l'Iran | image_blason = Emblem of Iran.svg | lien_blason = Emblème de l'Iran | image_carte = Iran (orthographic projection).svg | image_carte2 = Iran map-fr.png | devise = {{langue|fa|استقلال، آزادی، جمهوری اسلامی}} | langue_devise = [[persan]] | transcription_devise = Esteqlâl, Âzâdi, Jomhuriye Eslâmi | traduction_devise = Indépendance, Liberté, République islamique<ref name="ciafactbook">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook : Iran : People and Society |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/iran/|éditeur=[[Central Intelligence Agency]] |consulté le=29 8 2023}}.</ref> | langues_officielles = [[Persan]] | langues = [[Azéri]], [[kurde]], [[Lori (langue)|lori]], [[guilaki]], [[baloutchi]], [[mazandarani]], [[soureth]], [[kachkaï]] et [[arabe]] | capitale = [[Téhéran]] | coordonnées_capitale = {{Coord|35.683333|51.416667|format=dms|display=inline}} | lien_villes = Liste de villes d'Iran | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Téhéran]] | type_gouvernement = [[République islamique|République théocratique islamique]] à [[régime présidentiel]] | titre_dirigeant = [[Guide de la Révolution|Guide suprême]] | nom_dirigeant = [[Ali Khamenei]] | titre_dirigeant2 = [[Président de la république islamique d'Iran|Président]] | nom_dirigeant2 = [[Ebrahim Raïssi]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Madjles (Iran)|Madjles]] | superficie_rang = 18 | superficie_totale = 1648195 | pourcentage_eau = 0,7 % | population_rang = 17 | population_totale = {{unité|87590873}}<ref name="ciafactbook" /> | population_année = 2023 | densité = 48 | groupes_ethniques = [[Persans]], [[Azéris]], [[Tadjiks]], [[Kurdes]], [[Lors]], [[Bakhtiaris]], [[Baloutches]], [[Assyro-Chaldéens]], [[Arméniens]], [[Turkmènes]], [[Kachkaïs]], [[Arabes d'Iran|Arabes]] | type_indépendance = [[République islamique]] | date_indépendance = {{date-|1|Avril|1979}} | type_formation = [[Constitution de l'Iran|Actuelle constitution]] | date_formation = {{date-|24|Octobre|1979}} | gentilé = Iranien, Iranienne | PIB_PPA = {{augmentation}} 1631 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 9,50 %<ref name="fmi">[[Produit intérieur brut|PIB]] à [[parité de pouvoir d'achat]], d'après le [[Fonds monétaire international]] (FMI).</ref> | PIBPPA_année = 2017 | PIBPPA_rang = {{19e}} | PIB_année = 2017 | PIB = {{augmentation}} 427,7 milliards de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 21,92 %<ref name="fmi" /> | PIBHABNOM_année = 2022 | PIBHAB_année = 2021 | PIBHAB_rang = {{101e}} | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|33586697.966 milliards}} de [[Rial iranien|IRR]]<br/>+ 15,97 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 40,275 % du PIB<br/>- 16,68 % | monnaie = [[Rial iranien|Rial]] | code_monnaie = IRR | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.774}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{76e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.686}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{56e}} | Gini = {{diminution positive}} 40,9 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2019 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.459}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{115e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:34.5}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{133e}} | fuseau_horaire = [[UTC+03:30|+3:30]] | hymne_national = {{langue|fa|سرود ملی جمهوری اسلامی ایران}} | langue_hymne = [[persan]] | transcription_hymne = [[Sorud-é Djomhuri-yé Eslami|Sorude Melliye Jomhuriye Eslâmiye Irân]] | traduction_hymne = Hymne national de la République islamique d'Iran | audio_hymne = Sorud-e Mellí-e Yomhurí-e Eslamí-e Irán (instrumental).oga <!-- | fête_nationale = {{date-|11 février}} --> | fête_evt = Instauration de la [[République islamique]] et fin de la [[révolution iranienne]] ({{date-|1979}}) | domaine_internet = [[.ir]] | iso3166-1 = IR, IRN | indicatif_téléphonique = 98 | p1 = [[File:State flag of Iran (1964–1980).svg|20px]] [[État impérial d'Iran]] | chômage_année = 2022 | chômage = {{augmentation négative}} 10,1 % de la pop. active<br/>+ 3,64 % | fête_nationale = {{date-|1 avril}} | pays frontaliers = {{PAK}}{{clr}}{{TUR}}{{clr}}{{AFG}}{{clr}}{{TKM}}{{clr}}{{IRQ}}{{clr}}{{AZE}}{{clr}}{{ARM}} | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des nations unies|ONU]]{{-}}{{drapeau|OPEP}} [[Organisation des pays exportateurs de pétrole|OPEP]]{{-}}[[BRICS]]{{-}}[[Groupe des vingt-quatre|G24]]{{-}}[[Groupe des quinze|G15]]{{-}}[[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Forum des pays exportateurs de gaz|FPEG]]{{-}}[[Organisation de coopération spatiale Asie-Pacifique|APSCO]]{{-}}[[Commission internationale du riz|CIR]]{{-}}[[Organisation de coopération économique|ECO]]{{-}}[[Organisation de coopération de Shanghai|OCS]] }} L’'''Iran''' {{persan|ايران|Irân|audio-f=Fa-f-ايران.ogg}}, en forme longue la '''république islamique d'Iran''' {{persan|جمهوری&nbsp;اسلامی&nbsp;ايراﻥ|{{langue|fa-Latn|Jomhuriye Eslâmiye Irân}} ou JEI|audio-f=Fa-f-جمهوری اسلامی ايراﻥ.ogg}}, est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Asie de l'Ouest]], historiquement appelé la '''Perse'''<ref name="eyarshateris">Un décret de décembre 1934 remplace le nom de « Perse » (ou « {{langue|en|Persia}} » en anglais) par celui d'« Iran » ; cependant, en 1959 les deux noms sont désormais autorisés. Voir :<br>a. [http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00210868908701726 « {{langue|en|texte=Communication}} »], ''[[Iranian Studies]]'', janvier 1989, {{vol.|22}}, {{n°|1}}, Ehsan Yarshater, {{p.|62-65}}.<br>b. {{Lien web |langue=en |titre=Persia |url=http://www.historyfiles.co.uk/KingListsMiddEast/EasternPersia.htm |site=historyfiles.co.uk |consulté le=31 mai 2015}}.</ref>. Bordé au nord par la [[mer Caspienne]], au sud-est par le [[golfe d'Oman]] et au sud par le [[golfe Persique]], l'Iran partage des frontières avec le [[Turkménistan]] au nord-est, l'[[Afghanistan]] à l'est, le [[Pakistan]] au sud-est, l'[[Irak]] à l'ouest, la [[Turquie]], l'[[Arménie]] et l'[[Azerbaïdjan]] au nord-ouest. Le pays a une superficie de {{unité|1648195|km|2}}. L'Iran est un pays fortement diversifié tant sur le plan des grands ensembles naturels que de sa population et sa culture. Le relief de l'Iran est en grande partie montagneux {{incise|les sommets sont parmi les plus hauts d'[[Eurasie]] à l'ouest de l'[[Hindou Kouch]]-[[Himalaya]]}}, le [[plateau iranien]] s'insérant entre les monts [[Zagros]] à l'ouest et [[Elbourz]] au nord et les plaines étant circonscrites aux côtes de la mer Caspienne et du golfe Persique. À la rencontre des [[Plaque tectonique|plaques]] [[Plaque eurasiatique|eurasiatique]], [[Plaque arabique|arabique]] et [[Plaque indienne|indienne]], le pays est sujet aux [[séisme]]s. L'ouest et au nord, plus humides et couvertes de steppes ou {{incise|dans les provinces de la mer Caspienne}} de forêts, rassemblent la plus grande partie de la population, les régions de l'est et du sud étant semi-désertiques ou désertiques. L'Iran est l'un des plus anciens berceaux civilisationnels du monde, ayant été habité par les [[Élam]]ites dès le {{-mi-|IV}}. Unifié par les [[Mèdes]], le territoire vint à constituer l'un des plus vastes empires à avoir jamais existé, s'étendant de l'est de l'[[Europe]] à la vallée de l'[[Indus]] sous le règne des [[Achéménides]], ainsi que le plus important foyer du [[monothéisme]] [[zoroastrisme|zoroastrien]] pendant plus de mille ans. Conquis en 331 avant notre ère par [[Alexandre le Grand]] et placé sous la domination des rois [[séleucides]], l'Iran redevint un empire indépendant au siècle suivant sous l'impulsion des [[Empire parthe|Parthes]]. Régnant à partir du {{s-|III}} de notre ère, les [[Sassanides]] érigèrent l'Empire perse au rang de grande puissance de l'[[Asie de l'Ouest]] pendant plus de quatre cents ans. La [[Conquête musulmane de la Perse|conquête arabo-musulmane]] au {{s-|VII}} conduisit à l'islamisation de l'Iran, dont les contributions aux arts, aux sciences et à la philosophie au cours de l'[[Âge d'or de l'islam]] furent nombreuses. Après le déclin du [[califat abbasside]], l'Iran fut gouverné par des dynasties locales puis par les Turcs [[seldjoukides]] puis les [[Ilkhanat de Perse|Ilkhans]] mongols. La dynastie [[Séfévides|séfévide]] unifia à nouveau l'Iran au {{s-|XV}} et fit de l'[[Chiisme|islam chiite]] la religion officielle. Après que l'Iran eut été une puissance majeure sous [[Nader Chah]] au {{s-|XVIII}}, des rivalités tribales créèrent le désordre qui permit l'émergence de la [[dynastie Kadjar]]. Cette dynastie stabilisa le pouvoir pendant un siècle et demi en résistant avec force aux tentatives de colonisation des Britanniques et des Russes, sans pouvoir empêcher des pertes territoriales face à l'[[Empire russe]]. Au début du {{s-|XX}}, la [[révolution constitutionnelle persane]] aboutit à l'instauration d'un parlement (1905-1911). La [[dynastie Pahlavi]] régna sur le pays de 1925 à 1979, période au cours de laquelle la Perse devint officiellement l'empire d'Iran (1935). Le pays fut gouverné de façon parlementaire ou autoritaire de façon fluctuante pendant cette période, marquée par un [[opération Ajax|coup d'État américano-britannique]] contre le Premier ministre [[Mohammad Mossadegh]] en 1953. La [[Révolution iranienne|révolution islamique]] en 1979 aboutit à l'établissement de l'actuel régime politique de l'Iran. La république islamique est un régime [[autoritarisme|autoritaire]] [[théocratie|théocratique]] où le [[clergé]] [[chiisme|chiite]] exerce le pouvoir, qui incorpore des éléments démocratiques dont l'élection au suffrage universel du [[président de la république islamique d'Iran|président]] et des députés au [[Madjles (Iran)|Madjles]]. Le [[Guide de la révolution]], [[Ali Khamenei]] depuis 1989, détient l'autorité suprême. La [[politique étrangère de l'Iran]] se caractérise par son opposition à [[Israël]] et aux [[États-Unis]], et son soutien à certaines forces du [[monde arabe]], le plus souvent chiites {{incise|milices [[irak]]iennes, gouvernement [[syrie]]n, [[Hezbollah]] libanais|stop}}. L'Iran compte {{unité|82801633 habitants}}<ref name="ciafactbook" />. La [[langue officielle]] est le [[persan]] et des minorités parlant [[azéri]], [[kurde]], [[Lori (langue)|lori]], [[guilaki]], [[soureth]], [[baloutchi]], [[mazandarani]], [[kachkaï]] et [[arabe]]<ref name="ciafactbook" /> peuplent certaines des {{nobr|31 [[provinces d'Iran|provinces]]}}. La capitale est [[Téhéran]]. Le calendrier officiel est le [[calendrier persan]]. L'Iran est la [[Liste des pays par PIB nominal|{{28e}}]] puissance économique mondiale selon le [[produit intérieur brut]] (PIB) [[Valeur nominale|nominal]] et la [[Liste des pays par PIB (PPA)|dix-huitième]] selon le PIB à [[parité de pouvoir d'achat]] (2015). Le [[Produit intérieur brut par habitant|PIB par habitant]] s’élève à {{unité|11200 $US}} (2011)<ref name="ciafactbook" />. Membre de l'[[Organisation des pays exportateurs de pétrole]] (OPEP), c'est un important producteur de [[pétrole]] à l'échelle mondiale. Il dispose de la plus grande réserve de [[gaz naturel]]. La monnaie est le [[Rial iranien|rial]]. == Toponymie == Le [[Toponymie|toponyme]] ''Iran'', qui signifie « royaume des [[Aryens]] »<ref>a. LSS.wis.edu, « {{langue|en|texte=Iranian Languages}} », ''Political, Social, Scientific, Literary & Artistic (Monthly)'' October 2000, No. 171, {{Dr}} Suzan Kaviri, {{p.}}26–27.<br>b. About.com, « Iran — The Ancient Name of Iran », N. S. Gill.</ref>, d'usage natif depuis [[Sassanides|l'ère sassanide]], est officiellement adopté le {{date-|21|mars|1935}} pour l'usage international<ref name="Iranicaonline.org">{{Lien web |auteur1=D. N. Mackenzie |titre=Ērān, Ērānšahr |url=http://www.iranicaonline.org/articles/eran-eransah |série=Encyclopædia Iranica |éditeur=iranicaonline.org |date=1998-12-15 |consulté le=2010-08-25}}.</ref>. Auparavant, le pays était connu en [[Occident]] sous le nom de Perse. Les noms « Perse » et « Iran » sont souvent utilisés indifféremment dans le contexte culturel, bien que le terme « Iran » demeure utilisé officiellement dans le contexte politique<ref name="artarena">[http://www.art-arena.com/history.html Iransaga], « Persia or Iran, a brief history ».</ref>. Le mot ''Iran'' a une racine aussi ancienne que les [[langues indo-européennes]]. Aussi bien mythologiquement qu'historiquement, c'est la base d'un mot à la fois complexe et commun, couvrant un espace étendu allant de l'Iran à l’[[Écosse]]<ref>Voir les travaux de James Darmesteter et Theodor Nöldeke.</ref>. Pendant la dynastie des [[Achéménides]] (559 à 330 av. J.-C.), les Iraniens appelaient leurs territoires ''Parsa'' du nom de l'empire de [[Cyrus le Grand]], de la tribu perse, qui se retrouve aujourd'hui sous la forme de [[Fars]] ou Pars, ville et province d’Iran. Cependant, la totalité de l’État était alors appelée ''Aryanam''. Ce mot est apparenté au terme « [[Aryens|Aryen]] », qui signifie ''noble''<ref name="gene">{{en}} [http://www.blackwellpublishing.com/content/BPL_Images/Content_store/Sample_chapter/9781557868602/Garthwaite_sample%20chapter_Persians.pdf « Persia: Place and Idea »], chap. {{unité|1|in}} ''The Persians'', Gene R. Garthwaite, Blackwell Publishing, 2005, {{ISBN|978-1-55786-860-2}}.</ref>. À l’époque [[Parthie|parthe]] (248 av. J.-C. à 224 ap. J.-C.), ''Aryanam'' a été modifié en ''Aryan'' pour évoluer vers ''[[Iranchahr]]'' et ''Iran'' à l’époque [[Sassanides|sassanide]]. Les Grecs appelaient les Perses du nom de [[Mèdes]], les confondant avec un peuple que les Perses avaient soumis auparavant. Ils utilisaient les termes ''Aryana'' et ''Persis'' pour désigner la région aujourd’hui connue comme le [[plateau Iranien]]<ref name="keddie">{{en}} {{pdf}} {{Lien brisé|url=http://meria.idc.ac.il/journal/1998/issue3/keddie.pdf |titre=« {{langue|en|texte=Iran: Understanding the Enigma: A Historian’s View}} »}}, Nikki Keddie, ''Middle East Review of International Affairs'' Vol. 2, No. 3, septembre 1998</ref>. Le terme ''Persis'' est passé au [[latin]] pour devenir ''Persia'', puis en français ''Perse'', terme encore utilisé dans les pays occidentaux. Le {{date-|21|mars|1935|en Iran}}, [[Reza Chah]] [[Dynastie Pahlavi|Pahlavi]] publie un décret demandant à toutes les relations étrangères du pays de le désigner sous le nom d'''Iran'' dans leur correspondance officielle, sans que le terme ''Perse'' tombe dans l'inusité<ref name="keddie" />. En 1959, le gouvernement annonce que les deux noms (''Perse'' et ''Iran'') peuvent être officiellement utilisés de manière interchangeable<ref name="eyarshateris"/>. En 1979, la [[révolution iranienne]] proclame la « [[république islamique]] d’Iran », désignation officielle actuelle. Les termes ''Perse'' et ''Iran'' sont toujours largement utilisés. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de l'Iran}} L’Iran ou la Perse est l’une des civilisations continues les plus anciennes du monde. L’[[histoire de l'Iran]] couvre des milliers d’années, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en [[Azerbaïdjan]], de [[Shahr-e Sokhteh]] (« Ville brûlée ») dans la province du [[Sistan-et-Baloutchistan]], et l’ancienne [[civilisation de Jiroft]], suivie du royaume d’[[Élam]], de l’empire [[Achéménides|Achéménide]], des [[Parthie|Parthes]], des [[Sassanides]] jusqu’à l’actuelle [[République islamique]]. Cette histoire est marquée par des alternances de périodes de domination étrangère et de périodes d'essor du pouvoir étatique iranien, elles-mêmes segmentées par des changements constitutionnels majeurs. === Préhistoire et protohistoire === {{Article détaillé|Civilisation proto-élamite|Civilisation de Jiroft}} Des vestiges d’occupation humaine remontant au [[Paléolithique inférieur]] ont été retrouvés au [[Baloutchistan]], dont certains {{incise|parmi les plus anciens}} ont un âge estimé à {{unité|800000|ans}}. Au nord-ouest du pays, dans la région de la [[mer Caspienne]], des vestiges datant du {{-mi-|X}} attestent de l’apparition d’une économie de production de biens au [[Mésolithique]]. Des études génétiques et des sites [[néolithique]]s attestent que la pratique de l’agriculture remonte à près de {{unité|10000|ans}} dans les [[monts Zagros]]<ref>{{en}} Farnaz Broushaki et al., [https://science.sciencemag.org/content/353/6298/499 Early Neolithic genomes from the eastern Fertile Crescent], ''Science'', 29 juillet 2016, Vol. 353, Issue 6298, {{p.|499-503}}</ref> et à 6 ou {{unité|7000|ans}} dans la vallée de [[Gorgan]], à [[Turang Tepe]], [[Yarim Tepe]], et au centre du pays à [[Sialk|Sialk {{II}}]] (près de [[Kachan]])<ref>R. Ghirshman, ''Fouilles de Sialk près de Kashan, 1933, 1934, 1937'', Paris, 1938.</ref>. Des objets de cuivre et des céramiques peintes remontant à l’[[âge du cuivre]] (il y a {{unité|4000|ans}}), ont été retrouvés en [[Élam|Susiane]] ([[Khouzistan]]) et à [[Sialk]]. Des recherches archéologiques commencent à peine à faire connaître des civilisations très anciennes comme la [[civilisation de Jiroft]] qui bâtit des villes {{unité|3000|ans}} {{av JC}} === Antiquité === {{Article détaillé|Achéménides|Séleucides|Sassanides}} Le début du {{-mi-|III}} voit apparaître une forme d’écriture, probablement dérivée du système sumérien, à [[Suse (Iran)|Suse]]. L’[[Élam|Empire Élamite]] (précédé par la [[civilisation proto-élamite]]) établit un nouveau pouvoir régional dans le sud-ouest de l’Iran, et concurrence les empires voisins de [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] et d’[[Assyrie]]. C’est au cours du second millénaire avant notre ère qu’arrivent sur le plateau iranien divers [[peuples iraniens]], provenant d’Asie centrale. Au milieu du {{-s-|VII}}, les [[Mèdes]], groupes de tribus établis au nord et au nord-ouest du pays, établissent leur pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les Mèdes et les Babyloniens se libèrent définitivement du joug assyrien en prenant [[Ninive]] en 610 av. J.-C.. C’est à la même période qu’apparaissent les premières sources mentionnant [[Cyrus Ier|Cyrus {{Ier}}]], roi d’[[Anshan (Élam)|Anshan]], petit-fils d’[[Achéménès]], fondateur du premier [[Empire perse]], celui des [[Achéménides]]<ref>Pierre Briant, ''Histoire de l’empire Perse'', Fayard, Paris, 2003, 1247 p. {{ISBN|978-2-213-59667-9}} {{p.}}39</ref>. [[Fichier:persepolis iran.jpg|vignette|Ruines des palais des Achéménides à Persépolis.]] Les Achéménides construisent un immense empire s’étendant de l’[[Inde]] à l’[[Égypte]], organisé en [[Satrape|satrapies]] reliées entre elles par un immense réseau routier. Le [[cylindre de Cyrus]] est la première trace écrite d’une déclaration de liberté religieuse, datant de [[Cyrus le Grand]]<ref>{{en}} Shapour Suren-Pahlav [http://www.iranchamber.com/history/cyrus/cyrus_charter.php ''Cyrus Charter of Human Rights''] Iran Chamber (consulté le 10 octobre 2006)</ref>. La dynastie achéménide établit des capitales à [[Pasargades]], [[Persépolis]], [[Suse (Iran)|Suse]] et [[Ecbatane]]. Leur règne est marqué par les [[Guerres médiques]] les opposant aux [[Grèce antique|Grecs]]. L’empire perse décline après le règne de [[Xerxès Ier|Xerxès {{Ier}}]] et chute en 330 av. J.-C., conquis par [[Alexandre le Grand]], sous [[Darius III]]. Les généraux d’Alexandre établissent la dynastie des [[Séleucides]], qui s’effondre à son tour en 60 av. J.-C., le dernier reliquat de l’empire, en [[Syrie]] étant transformé en province romaine par [[Pompée]]. L’[[Parthie|empire Parthe]] (aussi appelé [[Arsacides|Arsacide]]), fondé par [[Arsace Ier de Parthie|Arsace]] et [[Tiridate Ier de Parthie|Tiridate]] en 250 av. J.-C., leur succède jusqu’en 224, quand le roi [[Artaban IV]] est défait par un de ses vassaux perses. Une nouvelle dynastie naît : les [[Sassanides]], qui donnent naissance au second empire perse (224-651)<ref name="iranica">{{Iranica|url=articles/sasanian-dynasty|article=Sasanian Dynasty|auteur=A. Shahpur Shahbazi|date={{1er}} mars 2005}}.</ref>. Les [[Sassanides]] sont les premiers à appeler leur empire ''Iranshahr'' ou ''Eranshahr'' {{persan| ايرانشهر|Terre des Aryens}}. Il s’agit d’une des périodes les plus importantes de l’histoire de l’Iran : la civilisation perse s’accomplit dans de nombreux domaines, et influence considérablement le monde [[Rome|romain]], les deux empires étant perpétuellement en guerre<ref>A. Grabar, « Le rayonnement de l’art sassanide dans le monde chrétien », ''La Persia nel Medioevo'', Rome, 1971, {{p.}}679-707.</ref>. L’influence culturelle atteint l’Europe occidentale, l’Afrique, la Chine et l’Inde, et continue durant la période islamique<ref>{{fa}} Abdolhossein Zarinkoub, ''Ruzgaran: tarikh-e Iran az aghz ta saqut saltnat Pahlvi'', Sukhan, 1999. {{ISBN|978-964-6961-11-1}} - {{p.}}305.</ref>{{,}}<ref>M. M. Mango, « Byzantine, Sasanian and Central Asian Silver, Kontakt zwischen Iran, Byzanz und der Steppe » in 6-7. Jh., ed. Cs. Balint, ''Varia Archaeologica Hungarica'', IX, Budapest, 2000, {{p.}}267-284.</ref>. === Période islamique === {{Article détaillé|Conquête musulmane de la Perse}} [[Fichier:Carte Iran 1000.png|vignette|Carte de la Perse (Iran) vers l’an 1000.]] La [[conquête musulmane de la Perse]] commence en 637, avec [[Omar ibn al-Khattâb|'Umar]]. Après avoir occupé [[Ctésiphon]], capitale de l’empire, les musulmans battent l’armée sassanide à [[bataille de Nahavand|Nahavand]] en 641-642. L’Iran est ensuite rapidement conquis. La conversion à l’islam est progressive jusqu’au {{s-|IX}}. L’Iran a été islamisé, mais n’a jamais été arabisé, contrairement aux autres régions conquises par le califat<ref name="lewis">{{en}} [http://www.tau.ac.il/dayancenter/mel/lewis.pdf ''Iran in history''], Bernard Lewis, Moshe Dayan Center for Middle Eastern and African Studies, université de Tel Aviv, 2001</ref>. Les Persans ont même réussi à se distinguer au sein de l’[[islam]], et l’apport culturel, politique et même religieux des Iraniens à cette religion est d’une importance fondamentale<ref name="lewis" />. Au {{s-|VIII}}, le [[Khorassan]] se rallie à la doctrine dissidente du [[chiisme]] et s’émancipe de la domination [[arabe]]. Une révolte renverse la dynastie [[Omeyyades|Omeyyade]], installant les [[Abbassides]] à [[Bagdad]] en [[748]]<ref>{{en}} [http://www.iranicaonline.org/articles/abbasid-caliphate "Abbassid Caliphate], C. E. Bosworth, ''[[Encyclopædia Iranica]]'' (consulté le 1/10/2006)</ref>. Le pouvoir des califes diminue progressivement, et plusieurs dynasties régionales émergent en Iran entre [[820]] et [[1005]], dont les [[Samanides]]. Ces derniers rivalisent avec Bagdad, et créent d’importants foyers de vie intellectuelle. Outre la culture arabe classique, ils favorisent l’éclosion de la littérature persane et accordent leur protection à des penseurs. En 962, la dynastie des [[Ghaznévides]] s’installe à [[Ghazni (ville)|Ghazna]] et règne du [[Khorassan|Khorasan]] au [[Pendjab]]. C’est sous le patronage de [[Mahmoud de Ghazni]] que [[Ferdowsi]] écrit en persan le ''[[Livre des Rois (Ferdowsi)|Shâh Nâmâ]]'' (signifiant « Le livre des Rois »), poème épique qui recueille les histoires de la [[mythologie perse]]<ref>« Ghaznavids », C.E. Bosworth ''[[Encyclopædia Iranica]]'' (consulté le 2/10/2006)</ref>. Un groupe turc, les [[Seldjoukides]], arrive dans la région au {{XIe siècle}}<ref name="gene" />. Les [[Ghaznévides]], puis les Samanides, sont défaits. L’Iran connaît une renaissance culturelle et scientifique. L’observatoire d’[[Ispahan]] est créé, où [[Omar Khayyam]] met au point un nouveau calendrier qui introduit l’année bissextile : le [[calendrier persan]], encore utilisé aujourd’hui. Cette époque voit aussi une production artistique très riche : l’[[art des Seldjoukides d'Iran]]. Après les Seldjoukides, l’Iran est encore dirigé par des petites dynasties locales avant d’être envahi par les [[Mongols]] de [[Gengis Khan]] en 1219. Le pays est dévasté et l’invasion est désastreuse pour la population<ref>« Mongols », Peter Jackson, novembre 2002, ''[[Encyclopædia Iranica]]''</ref>. La destruction de nombreux [[qanat]]s (un système d’irrigation traditionnel performant) détruit le réseau d’habitat. Les villes sont détruites et remplacées par des [[oasis]] isolées, la démographie chute et le pays se tribalise. De petites dynasties locales se mettent en place après la fin de la première période mongole en 1335. Mais rapidement, le pays est de nouveau envahi : [[Tamerlan]] (ou Timur), d’origine turque et mongole, conquiert la totalité de l’Iran et en devient l’empereur en 1381. L’empire [[Empire timouride|Timouride]] dure jusqu’en 1507 : les [[Chaybanides]] prennent [[Samarcande]] tandis que les [[Séfévides|Safavides]] reconquièrent une bonne partie du territoire iranien à partir de l’[[Azerbaïdjan iranien]]. === Époque moderne === {{Article détaillé|Séfévides|Afcharides|Dynastie Kadjar|Chiisme en Iran}} [[Fichier:Intérieur masjed-e-sheikh lotfollah esfahan.jpg|vignette|gauche|redresse|Mosquée du cheikh Lutfallah, Ispahan.]] [[Fichier:Map Safavid Persia-fr.png|vignette|État safavide.]] L’Iran se convertit au [[chiisme]] [[Chiisme duodécimain|duodécimain]] au {{s-|XVI}}, sous l’impulsion d’[[Ismaïl Ier|Ismail {{Ier}}]], premier souverain [[séfévides|safavide]]. {{Référence nécessaire|Cette conversion résulte d’une volonté de s’affirmer face à la domination de l'[[Empire ottoman]] sunnite et de créer une identité iranienne spécifique|date=avril 2018}}. La conversion des sunnites est obligatoire, sous peine de mort<ref>{{en}} Ehsan Yarshater, [http://www.iranicaonline.org/articles/iran-ii2-islamic-period-page-4 « Iran - The Safavids »], ''[[Encyclopædia Iranica]]'', 2006.</ref>{{Source insuffisante||date=avril 2018}}. L’apogée des Safavides est atteinte sous le shah [[Abbas Ier le Grand|Abbas {{Ier}}]]. Le pays est pacifié, son territoire étendu et son administration centralisée. Le commerce et les arts connaissent un essor important, avec l'accueil de commerçants et d’artistes étrangers, le développement de la production de [[Tapis persan|tapis]] et la construction d’Ispahan. L'invasion de l’Iran par des tribus afghanes met un terme à la dynastie des Safavides. La suprématie afghane est toutefois assez brève. Tahmasp Quli, un chef de tribu [[Afcharides|afchar]], chasse les Afghans et prend le pouvoir en 1736 sous le nom de [[Nader Chah]]. Tout le territoire iranien est repris, depuis la [[Géorgie (pays)|Géorgie]] et l’Arménie jusqu’à l’Afghanistan. Des campagnes militaires sont même menées jusqu’à [[Delhi]] en 1739. Nâdir Shâh est assassiné en 1747 par d’autres chefs afchars. Le pays est ensuite l'objet de luttes tribales pour la conquête du pouvoir entre Afcharides, [[Hotaki|Afghans]], [[Dynastie Kadjar|Qajars]] et [[Dynastie Zand|Zands]]. [[Karim Khan Zand]] réussit à réunifier presque tout le pays en 1750. Il refuse de prendre le titre de shah et préfère se nommer ''Vakil ar-Ra’aayaa'' (« Le Régent des paysans »). Sa mort en 1779 est encore suivie de luttes. Le kadjar [[Agha Mohammad Chah]] prend le pouvoir en 1794, établissant une dynastie qui dure jusqu’en 1925. Sous les règnes de [[Fath Ali Chah Qadjar]], [[Mohammad Chah Qadjar]], et [[Nassereddine Shah]], le pays retrouve ordre, stabilité et unité. Les marchands (''[[bazar|bāzāris]]'') et les [[Ouléma]]s (chefs religieux) deviennent des membres importants de la [[société iranienne]]. Cependant, l’autorité centrale est plutôt faible, la classe dirigeante relativement corrompue et le peuple exploité par ses dirigeants. Les puissances coloniales [[Russie|russe]] et [[Royaume-Uni|britannique]] tirent parti de cette situation : grâce à leur supériorité militaire et technologique, elles dominent le commerce de l’Iran et interfèrent dans les affaires internes du pays. === Révolution constitutionnelle et État impérial === {{Article détaillé|Révolution constitutionnelle persane|Invasion anglo-soviétique de l'Iran|Révolution blanche|État impérial d'Iran}} [[Fichier:TabrizRevolutionaries.JPG|vignette|gauche|Groupe de révolutionnaires à [[Tabriz]]. Au centre : [[Sattar Khan]] et [[Bagher Khan]].]] [[Fichier:28mordad1332.jpg|vignette|redresse|gauche|Soldats iraniens entourant le bâtiment de la [[Madjles (Iran)|Majles]] à [[Téhéran]] le {{date-|19|août|1953}}.]] [[Fichier:Mossadeghmohammad.jpg|vignette|redresse|[[Mohammad Mossadegh]], figure de la nationalisation du pétrole iranien.]] Les premières tentatives iraniennes de modernisation commencent sous le premier ministre de [[Nassereddine Shah]], [[Amir Kabir]]. Le système fiscal est réformé, le contrôle central sur l’administration est renforcé, le commerce et l’industrie sont développés. L’influence du clergé [[chiisme|chiite]] et des puissances étrangères se réduisent et la première école polytechnique a été créée. Mais les réformes d'Amir Kabir eurent des ennemis notamment parmi la classe aisée et en 1852 il fut assassiné. La montée de la colère populaire et une demande de réforme mènent le pays à la [[révolution constitutionnelle persane]] de 1906. L’Iran devient le premier pays moyen-oriental à faire une révolution et à se doter d’une [[constitution de l'Iran|constitution]]. La [[Première Guerre mondiale]] voit grandir l’influence des Britanniques, déjà intéressés par la découverte de pétrole dans le [[Khouzistan]] en [[1908]]. Ils essaient d’imposer l’accord anglo-persan en 1919, qui est refusé par le parlement. Peu de temps après, un coup d’État fait changer le pouvoir de main, au profit d’un officier, [[Reza Chah|Reza Khan]], qui devient quatre ans plus tard Reza Shah Pahlavi. Au moyen d’un gouvernement centralisé et fort, il modernise l’Iran : développement d’industries lourdes, projets majeurs d’infrastructures, construction d’un [[Chemin de fer transiranien|chemin de fer national]], création d’un système public d’éducation nationale, réforme de la justice (jusque-là contrôlée par le clergé chiite), création du [[code civil (Iran)|code civil iranien]], amélioration de l’hygiène et du système de santé. Les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant l’époque [[Dynastie Kadjar|Qajar]] sont annulés pour diminuer la dépendance vis-à-vis du [[Royaume-Uni]] et de la [[Russie]]. Le {{date-|21|mars|1935}}, la [[communauté internationale]] est officiellement sommée de ne plus utiliser le nom « Perse » mais « Iran » (nom local depuis les Sassanides, le nom officiel de la monarchie est « État impérial d'Iran »). Interdiction du port du voile pour les femmes et obligation de porter un habit « à l’occidentale » pour les hommes sont décrétés la même année. En 1941, [[Reza Shah]] déclare la neutralité de l'Iran et refuse l'expulsion des ressortissants allemands, alors que le [[Royaume-Uni]] a le contrôle de son pétrole. Les forces britanniques et soviétiques [[Invasion anglo-soviétique de l'Iran|envahissent le pays]] et forcent [[Reza Shah]] à abdiquer en faveur de son fils [[Mohammad Reza Pahlavi]]. Il est alors envoyé en exil et meurt en 1944. L’occupation du pays est d'une importance stratégique majeure pour les Alliés. Ayant déclaré la guerre à l’[[Troisième Reich|Allemagne]] en 1943, l’Iran se rapproche des puissances occidentales. La même année, la [[conférence de Téhéran]] voit [[Winston Churchill|Churchill]], [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]] et [[Joseph Staline|Staline]] réaffirmer leur engagement sur l’indépendance de l’Iran, qui devient rapidement membre des Nations unies. Pourtant, en décembre 1945, bénéficiant du soutien de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]], le [[Gouvernement populaire d'Azerbaïdjan|Gouvernement du peuple d’Azerbaïdjan]] et la [[république de Mahabad]] déclarent leur indépendance dans les régions de l’[[Azerbaïdjan iranien]] et du [[Kurdistan iranien]]. Des parties du [[Khorassan]], du [[Gorgan]], du [[Mazandéran]] et du [[Guilan (province)|Guilan]] sont occupées par les troupes soviétiques : la [[crise irano-soviétique]], première de la [[guerre froide]], se termine en décembre 1946 avec l’effondrement des gouvernements républicains ayant perdu le soutien de l’[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]. En 1951, le premier ministre [[Mohammad Mossadegh]] nationalise l'anglo-iranien Oil Company (AIOC). En août 1953, il est éloigné du pouvoir à la suite d’un complot orchestré par les services secrets [[Royaume-Uni|britanniques]] et [[États-Unis|américains]], l'[[opération Ajax]]. Après sa chute, [[Mohammad Reza Pahlavi|Mohammad Reza Shah Pahlavi]] met en place un régime politique autocratique et [[Dictature|dictatorial]] fondé sur l’appui américain. En 1955, l’Iran appartient au [[pacte de Bagdad]] et se trouve alors dans le camp américain pendant la [[guerre froide]]. [[Mohammad Reza Pahlavi|Mohammad Reza Shah]] modernise l’industrie et la société grâce aux revenus très importants du pétrole et à un programme de réformes nommé la « [[révolution blanche]] ». L’Iran entre dans une période de prospérité fulgurante et de modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de liberté. === République islamique === {{Article détaillé|Révolution iranienne|Gouvernement provisoire de l'Iran|Guerre Iran-Irak}} En 1963 ont lieu les premières émeutes, au cours desquelles se fait remarquer un homme du nom de [[Rouhollah Khomeini|Khomeini]]. En 1971, le faste des cérémonies de célébration des {{unité|2500|ans}} de [[Persépolis]] irrite les pauvres et les paysans. En 1976, le calendrier islamique est remplacé par un calendrier solaire impérial<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean Pierre|nom1=Digard|prénom2=Yann|nom2=Richard|titre=L'Iran au {{s-|XX}} : entre nationalisme, islam et mondialisation|éditeur=Fayard|date=2007|isbn=978-2-213-63210-0|isbn2=2-213-63210-3|oclc=244785549|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/244785549|consulté le=2021-06-03}}</ref>. [[Fichier:Portrait of Ruhollah Khomeini By Mohammad Sayyad.jpg|vignette|redresse|Portrait de [[Rouhollah Khomeini]], atelier de Sayyad Mohammad. (1981)]] Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre son gouvernement, [[Mohammad Reza Pahlavi]] quitte l’Iran le {{date-|16|janvier|1979}}. Le {{date-|1 février 1979}}, [[Rouhollah Khomeini]] revient en Iran après un exil de {{nobr|15 ans}}. Après la proclamation de la neutralité des forces armées dans la révolution, Khomeini déclare la fin de la [[monarchie]] le {{date-|11 février}} et met en place un [[gouvernement provisoire de l'Iran|gouvernement provisoire]]. Il existait une grande jubilation en Iran autour de la destitution du Shah, mais il existait aussi beaucoup de désaccords sur l'avenir de l’Iran<ref>Ibrahim, « Jubilation, Anarchy and Sadness Mix as Tehran Erupts in Frenzy », ''New York Times'', 12/02/1979, {{p.}}1</ref>. Alors que Khomeini était la figure politique la plus populaire, il existait des douzaines de groupes révolutionnaires, chacun ayant sa propre vue concernant l'avenir. Des factions libérales, marxistes, anarchistes et laïques, ainsi qu’un large panorama de groupes religieux cherchaient en effet à modeler ce dernier<ref name="keddie" />. Les théologiens sont les premiers à rétablir l’ordre dans le pays, avec l’aide des comités locaux. Connus sous le nom de [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la révolution]] à partir de mai 1979, ces groupes ont vite pris le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l’Iran, et récupèrent ainsi la plupart des pouvoirs. Les tribunaux révolutionnaires mis en place permettent l’élimination de figures de l’ancien gouvernement et des opposants de tous bords. La République islamique est instituée par référendum les 30 et 31 mars 1979. Un second référendum adopte une constitution le 2 décembre suivant, conformément à laquelle le premier président élu au suffrage universel, le {{date-|25 janvier 1980}}, est Abolhassan Bani Sadr, qui avait été ministre des Finances et ministre provisoire des Affaires étrangères pour résoudre la crise des otages de l’ambassade américaine de Téhéran, à laquelle il s’opposait. Il est élu avec 76 % des voix. Le candidat des religieux n'obtint que 4 % des voix. Le président est destitué par le parlement en juin 1981. [[Rouhollah Khomeini|Khomeini]] devient le [[Guide de la Révolution|Guide suprême]]. La [[crise des otages américains en Iran]] (occupation de l'ambassade des États-Unis à Téhéran entre le {{date-|4|novembre|1979}} et le {{date-|20|janvier|1981}} et prise en otage de son personnel) pousse l'administration [[Jimmy Carter|Carter]] à rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, puis à imposer des sanctions économiques le {{date-|7|avril|1980}}. Le {{date-|22|septembre|1980}}, profitant de la faiblesse des forces armées iraniennes qui subissent des purges du nouveau gouvernement islamique<ref>{{en}} [http://www.cmc.sandia.gov/links/cmc-papers/mcnair48.pdf « Khomeini’s Incorporation of the Iranian Military »], Mark Roberts, ''McNair Paper 48'', Institute for National Strategic Studies, janvier 1996</ref>, l'[[Guerre Iran-Irak|Irak envahit l'Iran]]. La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l'Iran. Ainsi, les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à [[Saddam Hussein]], qui a pour objectif de s'emparer des champs de pétrole du [[Khouzistan]]<ref>{{en}} [http://www.twq.com/07winter/docs/07winter_bradley.pdf « Iran’s Ethnic Tinderbox »], John R. Bradley, ''The Washington Quarterly'', hiver 2006-2007</ref>. Ironiquement, des membres de l'administration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à l'Iran dans ce qui est connu sous le nom de [[affaire Iran-Contra]]. L'Iran accepte de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du [[Conseil de sécurité des Nations unies|conseil de sécurité de l'ONU]] le {{date-|20|juillet|1987}}. Le {{date-|15|août|1990}}, [[Saddam Hussein]] accepte de revenir aux [[Accords d'Alger (1975)|accords d’Alger]] de 1975 : retour à un ''[[statu quo ante bellum|{{latin|statu quo}} ante]]''. Le bilan de la guerre est, selon les estimations de plusieurs centaines de milliers à plus d'un million de morts<ref name="Monde121213">Christophe Ayad, [https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/12/12/pierre-razoux-la-guerre-iran-irak-a-faconne-la-geopolitique-actuelle-du-golfe_4333434_3218.html Pierre Razoux : « La guerre Iran-Irak a façonné la géopolitique actuelle du Golfe »], ''Le Monde'', 12 décembre 2013.</ref>. Le « culte du martyre » qui a été l'un des moteurs de la mobilisation nationale durant la guerre, sera largement utilisé par la suite par le gouvernement comme « clé de voûte de l'action politique et de la raison d'État »<ref name="Sorg2008">Henry Sorg, [https://www.cairn.info/revue-raisons-politiques-2008-2-page-59.htm# Le massacre des prisonniers politiques de 1988 en Iran : une mobilisation forclose ?], ''Raisons politiques'', 2008/2 ({{n°|30}}), pages 59 à 87</ref>. La fin de la guerre approchant, des milliers de prisonniers politiques présents dans les prisons sont exécutés durant l'été 1988 sur l'ordre de Khomeini<ref name="Sorg2008" />. Après la mort de Khomeini le {{date-|3|juin|1989}}, l'[[Assemblée des experts]] choisit le président sortant [[Ali Khamenei]] comme [[Guide de la Révolution|Guide de la révolution]]. La [[constitution de l'Iran|constitution]] est modifiée à la suite de son arrivée au pouvoir. Pendant la [[Guerre du Golfe|deuxième guerre du Golfe]] en 1991, le pays reste neutre (il permet toutefois à l'aviation irakienne de se poser en Iran et aux réfugiés irakiens de pénétrer sur son territoire). [[Fichier:Mohammad Khatami.jpg|gauche|vignette|redresse|[[Mohammad Khatami]].]] La révolution et la guerre avec l'Irak ont beaucoup pesé sur l'économie du pays, ce qui conduit des pragmatiques comme [[Hachemi Rafsandjani]] à devenir président en 1989 puis 1993. L'échec des politiques économiques et de la modernisation de l'État iranien voit l'élection de [[Mohammad Khatami]], un religieux modéré, en 1997. Celui-ci doit diriger le pays en tenant compte des exigences d'une [[société iranienne|société]] demandeuse de réformes et de l'influence d'un clergé très conservateur, qui souhaite garder la mainmise sur le pouvoir. Ce décalage atteint son paroxysme en juillet 1999, où des [[Protestations étudiantes en Iran de juillet 1999|protestations massives contre le gouvernement]] ont lieu dans les rues de Téhéran. Khatami est réélu en {{date-|juin 2001}} mais, aussitôt, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaire et présidentielle. L'échec de Khatami à réformer le gouvernement cause une apathie grandissante parmi la jeunesse. Le maire ultra-conservateur de Téhéran, [[Mahmoud Ahmadinejad]] est élu président en 2005 (plus de 1000 candidatures sont invalidées par le [[Conseil des gardiens de la Constitution|Conseil des Gardiens]]). On observe alors un durcissement du discours nationaliste par le président, qui vise ainsi à asseoir la légitimité du [[programme nucléaire de l'Iran]] et les décisions de [[politique étrangère de l'Iran|politique étrangère]] malgré l'opposition américaine. [[Fichier:Hassan Rouhani Supporters in 2013 Election 12 June 2013 - Nishapur (5).JPG|vignette|[[Élection présidentielle iranienne de 2013|Élection présidentielle de 2013]].]] L'[[élection présidentielle iranienne de 2009|élection présidentielle de 2009]] est marquée par la [[Soulèvement postélectoral de 2009 en Iran|réélection contestée]] de [[Mahmoud Ahmadinejad]], ce qui donne lieu à des manifestations de masse d'opposition, probablement les plus importantes depuis la révolution de 1979. Ces manifestations pacifiques sont réprimées avec violence par le pouvoir islamique : même si leur nombre exact est encore inconnu à ce jour, des centaines de manifestants auraient été tués<ref>{{Lien web |titre=150 IRANIAN FREEDOM HEROES KILLED BY THE ISLAMIC REGIME FROM JUNE 2009 TO JULY 2010 |url=http://iranworldinstitute.org/pdf/150%20IRANIAN%20FREEDOM%20HEROES%20KILLED%20BY%20REGIME%20FROM%20JUNE%202009%20TO%20JULY%202010.pdf |site=iranworldinstitute.org |consulté le=12 novembre 2019}}.</ref> à l'instar de [[Affaire Neda Agha-Soltan|Neda Agha-Soltan]] par les milices pro-gouvernementales [[Basij]] ou les policiers antiémeutes faisant aussi de nombreux blessés, et plus de deux mille arrestations auraient été opérées selon [[Amnesty International]]. Le {{date-|14 juin 2013}}, [[Hassan Rohani]], présenté comme le seul candidat modéré de la campagne présidentielle, est élu président de la république islamique d'Iran au premier tour, avec 50,7 % des suffrages exprimés. {{Article détaillé|programme nucléaire de l'Iran}} Après l'élection de Hassan Rohani à la présidence de la République iranienne en juin 2013 et son entrée en fonctions en août, l'Iran fait publiquement part de sa plus grande disposition à trouver un accord sur le nucléaire, alors que les sanctions prises par les pays occidentaux depuis plusieurs années portent leurs fruits. Fin novembre 2015, un accord est trouvé entre Téhéran et le groupe 5 + 1 (États-Unis, Royaume-Uni, France, Chine, Russie + l'Allemagne), qui prévoit un arrêt de l'enrichissement de l'uranium et une surveillance accrue de la part de l'AIEA, contre une levée partielle des sanctions occidentales<ref>Isabelle Lasserre, [http://www.lefigaro.fr/international/2013/11/24/01003-20131124ARTFIG00184-un-accord-historique-freine-le-nucleaire-iranien.php « Un accord historique freine le nucléaire iranien »], in ''[[Le Figaro]]'', 25 novembre 2013, page 6.</ref>{{,}}<ref>« Les principaux points de l'accord », in ''[[Le Figaro]]'', 25 novembre 2013, page 6.</ref>. Le 16 septembre 2022, [[Mort de Mahsa Amini|Mahsa Amini]], une jeune femme iranienne de 22 ans, décède trois jours après avoir été arrêtée par la police de la moralité iranienne. Les autorités l'accusaient d'avoir enfreint le code vestimentaire strict en vigueur au pays, qui stipule que toutes les femmes doivent obligatoirement porter le hijab en public. La nouvelle de sa mort engendre une vague de contestations importante en Iran, qui donne lieu à de nombreuses [[Manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini|manifestations dans les différentes villes du pays]]. En 6 semaines, au moins 122 personnes perdent la vie dans ces protestations à cause de la forte répression des manifestants par la police des mœurs. Le mouvement de contestation iranien s'est également répandu à l'international, donnant lieu à de nombreuses manifestations dans plusieurs pays<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Agence France-Presse |titre=Grèves en Iran : les protestations entrent dans leur sixième semaine |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1926871/femmes-iraniennens-manifestation-population-monde-istanbul?depuisRecherche=true |site=Radio-Canada |date=22 octobre 2022 |consulté le=23 décembre 2022}}.</ref>. Face à l'extension de la révolte, le pouvoir durcit encore la répression, arrêtant des centaines de personnes dans tout le pays et prononçant des condamnations à mort lors de procès expéditifs<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Le Monde / AFP|titre=En Iran, trois nouvelles condamnations à mort liées au mouvement de contestation|périodique=Le Monde|date=9 janvier 2023|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/09/en-iran-trois-nouvelles-condamnations-a-mort_6157181_3210.html|accès url=limité}}</ref>. {{Article détaillé|Mort de Mahsa Amini|Manifestations de 2022 en Iran}} === Frise chronologique === {{Article détaillé|Liste des dirigeants de la Perse et de l'Iran}} {{Frise chronologique Iran}} == Géographie == {{Article détaillé|Géographie de l'Iran}} === Géographie physique === [[Fichier:Damavand in winter.jpg|vignette|gauche|[[Mont Damavand]] en hiver.]] [[Fichier:Iran topo-fr.jpg|vignette|Carte physique de l’Iran.]] L'Iran se situe un peu au nord du [[tropique du Cancer]] entre les [[Parallèle (géographie)|parallèles]] [[25e parallèle nord|25° N]] et [[40e parallèle nord|40° N]] de [[latitude]] et entre les [[méridien]]s [[44e méridien est|44° E]] et [[63e méridien est|63° E]] de [[longitude]]. L'Iran fait partie du [[fuseau horaire]] [[UTC+03:30]] qui correspond à peu près à l'heure réelle à Téhéran. L'Iran est un pays montagneux et partiellement désertique d'une superficie de {{unité|1648195|km|2}}, dont {{unité|1531595|km|2}} terrestres et {{unité|116600|km|2}} d'eaux intérieures<ref name="ciafactbook" />. Au nord-ouest, il a des [[frontière]]s communes avec l’[[Arménie]] ({{unité|44|km}}), l’[[Azerbaïdjan]] ({{unité|689|km}}), au nord-est, il cumule {{unité|740|km}} de côtes sur la [[mer Caspienne]], puis au nord-est il partage une frontière terrestre avec le [[Turkménistan]] ({{unité|1148|km}}). À l’est, l'Iran est borné par l’[[Afghanistan]] ({{unité|921|km}}) au nord et le [[Pakistan]] ({{unité|959|km}}) au sud. Les frontières occidentales sont partagées avec la [[Turquie]] ({{unité|534|km}}) au nord-ouest et l’[[Irak]] ({{unité|1599|km}}) au sud-ouest, finissant au [[Chatt-el-Arab]]. Le [[golfe Persique]] et le [[golfe d'Oman|golfe d’Oman]] forment l’intégralité de sa limite méridionale de {{unité|2440|km}}. Cette situation sur les lignes maritimes des [[hydrocarbure]]s est stratégique<ref name="ciafactbook" />. Au territoire continental s'ajoutent plusieurs [[Liste des îles d'Iran|îles]] dans le golfe Persique, quelques-unes dans la mer Caspienne. L’Iran connaît un contentieux avec les [[Émirats arabes unis]] depuis les [[années 1970]] portant sur les [[Petite et Grande Tunb|îles Tunbs]] et [[Abou-Moussa]], occupées militairement par l’Iran. La distance entre les extrêmes en [[Azerbaïdjan occidental|Azerbaïdjan de l'Ouest]] au nord-ouest et au [[Sistan-et-Baloutchistan]] au sud-est est approximativement de {{unité|2330|km}}<ref name="ciafactbook" />. [[Fichier:Kaluts, Iran (5072510138).jpg|vignette|gauche|Dacht-e-Lout.]] Le relief iranien est dominé par plusieurs chaînes de montagnes qui séparent divers [[Bassin sédimentaire|bassins]] et [[Plateau (géographie)|plateaux]]. Le sommet le plus haut de l’Iran, le [[mont Damavand]], culmine à {{unité|5610|m}}<ref>{{lien web |titre=Elburz |url=https://www.peakbagger.com/range.aspx?rid=431 |site=peakbagger.com |consulté le=12-04-2023}}.</ref>. Plus haute montagne eurasiatique à l'ouest de l'[[Hindou Kouch]], il fait partie des monts [[Elbourz]], qui surplombent la mer Caspienne au nord. Les [[monts Zagros]] coupent le pays du nord-ouest au sud-est, d'une [[altitude]] dépassant les {{unité|3000|m}}, avec au moins cinq sommets de plus de {{unité|4000|m}}. Vers le sud du pays, l'altitude moyenne des sommets descend brusquement jusqu'en dessous de {{unité|1500|m}}. L’Iran est situé dans une [[Liste de séismes en Iran|zone sismique]] très instable et est régulièrement touché par des [[Séisme|tremblements de terre]]. Le [[paysage]] accidenté de l'Iran a surgi de la dernière grande collision tectonique des continents. En s'éloignant de l'[[Plaque africaine|Afrique]], le nord de la [[plaque arabique]] a heurté la [[plaque eurasiatique]], il y a {{unité|25|ou=30 millions}} d'années, peu après la création de l'[[Himalaya]] lors de la poussée de la [[plaque indienne]]. L'impact a soulevé pratiquement toutes les chaînes de montagnes de l'Iran, ainsi que le plateau central, qui passe de {{unité|2000|m}} d'altitude dans le Nord-Ouest à moins de {{unité|500|m}} dans les bassins désertiques de l'Est. La collision, toujours à l'œuvre, est responsable des nombreux tremblements de terre<ref name="JR">{{en}} Jahandar Ramezani, [http://www.payvand.com/news/04/jan/1109.html ''Earthquakes in Iran: A Geological Perspective''] Payvand.com, consulté le 6 août 2008</ref>{{,}}<ref name="JSEE">{{en}} M. Moghtaderi-Zadeh, F. Nadim, M.J. Bolourchi, {{Lien brisé|url=http://www.iiees.ac.ir/English/Publication/jsee/jsee12_14.html |titre=''Performance of Lifeline Systems in Bam Earthquake of 26 December 2003''}}, Journal of Seismology and Earthquake Engineering 2004 {{vol.|5}} {{numéro|4}} & {{vol.|6}} {{numéro|1}}, consulté le 6 août 2008</ref>. Le [[plateau Iranien]], constitué de plusieurs bassins fermés, est la zone située entre les chaînes de montagnes localisées à l’est et à l’ouest du pays. L'altitude moyenne de ce plateau est d'environ {{unité|900|m}}, mais plusieurs sommets surplombant le plateau s'élèvent à plus de {{unité|3000|m}}. La partie orientale du plateau est couverte par deux déserts salés, le [[Dacht-e Kavir]] et le [[Dacht-e Lout]]. La plaine du [[Khouzistan]], au sud-ouest, est une extension de la plaine de [[Mésopotamie]] d'une largeur moyenne de {{unité|160|km}}. Elle entre sur environ {{unité|120|km}} à l'intérieur des terres avant de se heurter aux contreforts des monts Zagros. S'élevant à quelques mètres, elle est recouverte de marais. La plaine Caspienne, à la fois plus longue et plus étroite ({{unité|640|km}} sur {{unité|50|km}}), s'insère entre la mer Caspienne et les contreforts des monts Elbourz. Sur la côte du golfe Persique et du golfe d'Oman, la chaine des Zagros vient se terminer directement sur le littoral. [[Fichier:Kandelu 9.JPG|vignette|gauche|Rivière Haraz.]] Le [[Hydrographie|réseau hydrographique]] compte peu de [[cours d'eau]] importants. Le [[Karoun]] ({{unité|725|km}}), le plus long cours d'eau d'Iran et la seule [[Réseau des voies navigables|voie navigable]], est un [[affluent]] du [[Chatt-el-Arab]], [[fleuve]] du [[Bassin versant|bassin]] du golfe Persique. Le [[Sefid Roud]] ({{unité|670|km}}) se jette dans la mer Caspienne. D'autres rivières permanentes se jettent dans le golfe Persique, et plusieurs rivières ayant leur source dans le nord-ouest des Zagros ou dans l'Elbourz font partie du bassin de la mer Caspienne. Sur le plateau iranien, de nombreuses rivières intermittentes se jettent dans des [[Lac salé|lacs salés]], qui ont tendance à sécher pendant les mois d'été. Le [[lac d'Ourmia]], dans l'[[Azerbaïdjan iranien]] au nord-ouest, est le plus grand lac d'Iran avec une superficie moyenne de {{unité|6500|km|2}}. La salinité y est trop élevée pour permettre aux poissons ou à d'autres formes de vie aquatique d'y vivre. Plusieurs lacs salés se trouvent au [[Sistan-et-Baloutchistan]], le long de la frontière avec l'[[Afghanistan]]. [[Fichier:Iran-climate.png|vignette|Zones climatiques de l'Iran : {{Légende/Début}} {{Légende|#2adb34|Caspien doux et humide}} {{Légende|#70ff40|Caspien doux}} {{Légende|#cae4ff|Méditerranéen à pluies printanières}} {{Légende|#caffff|Méditerranéen}} {{Légende|#9dbfff|Froid de montagne}} {{Légende|#ffffff|Très froid de montagne}} {{Légende|#f0f099|Semi-désertique froid}} {{Légende|#f5ce88|Semi-désertique chaud}} {{Légende|#f0f0f0|Désertique sec}} {{Légende|#f5d8ea|Désertique sec chaud}} {{Légende|#ffca93|Côtier sec chaud}} {{Légende|#ffeb6d|Côtier sec}} {{Légende/Fin}}]] [[Fichier:Khezr Beach, Hormoz Island, Persian Gulf, Iran, 02-09-2008.jpg|vignette|gauche|Île Hormoz dans le golfe Persique.]] Le [[climat]] de l'Iran est caractérisé au nord par les masses [[Climat continental|continentales]] [[Anticyclone|anticycloniques]] de l'Asie centrale, au centre par les vents [[Climat méditerranéen|méditerranéens]] amenant systèmes dépressionnaires et [[précipitations]] occasionnelles, et au sud et au sud-est par un [[climat désertique]] ou aride<ref name="ehlers2011">{{Article |langue=en |auteur1=Eckart Ehlers |titre=Ecology |périodique=Encyclopædia Iranica |année=2011 |lire en ligne=http://www.iranicaonline.org/articles/ecology |consulté le=23 janvier 2017}}.</ref>. Le climat aride ou semi-aride occupe la plus grande partie du pays, dans les bassins orientaux et centraux, avec moins de {{unité|200|mm}} de précipitations annuelles et des températures estivales dépassant les {{tmp|38|°C}}. La [[plaine côtière caspienne|plaine côtière Caspienne]] connaît un [[climat subtropical humide|climat subtropical]] : les [[température]]s y tombent rarement en dessous de {{tmp|0|°C}} en [[hiver]] et le climat reste [[Humidité relative|humide]] toute l’année. L’ouest du pays, dans les vallées et [[monts Zagros]], connaît des températures moyennes souvent en dessous de {{tmp|0|°C}} et de fortes chutes de [[neige]] en hiver. Les températures estivales montent rarement au-dessus des {{tmp|29|°C}}. Les [[précipitations]] annuelles sont de moins de {{unité|100|mm}} dans les secteurs désertiques à l’est, jusqu'à {{unité|2000|mm}} dans les basses terres de la Caspienne. La [[plaine côtière]] du golfe Persique a des hivers tempérés, et des étés très chauds et très humides. Les précipitations y varient entre 135 et {{unité|355|mm}}. La composition des [[Sol (pédologie)|sols]] varie selon les régions. Environ la moitié du pays, dans les pentes et montagnes, est rocheux et le sol y est pauvre et mince. Les alluvions forment un sol [[calcaire]] texturé dans les vallées sur une superficie d'environ {{unité|300000|km|2}}. La côte Caspienne offre un sol forestier riche couvrant {{unité|35000|km|2}}. Le sol brun des plateaux sur {{unité|470000|km-2}} semi-désertiques permet l'établissement d'herbes. Les sols désertiques salins et alcalins se composent de [[quartz (minéral)|quartz]] et d'autres minéraux<ref name="ehlers2011" />{{,}}<ref name="britannicaland">{{Article |langue=en |auteur1=Encyclopædia Britannica |lien auteur1=Encyclopædia Britannica |titre=Iran: Land |périodique=Encyclopædia Britannica |année=2017 |lire en ligne=https://www.britannica.com/place/Iran/Soils |consulté le=20 janvier 2017}}.</ref>. La géologie de l'Iran est particulièrement dotée en [[ressource naturelle|ressources naturelles]], notamment la première [[Réserves (ressource)|réserve]] de [[gaz naturel]] et deuxième ou troisième de [[Réserve pétrolière|pétrole]] au monde<ref name="bp2013">a. {{Lien brisé |auteur1=Alex Lawler et Dmitry Zhdannikov |titre=BP cuts global gas reserves estimate, mostly for Russia |périodique=Reuters |date=12 juin 2013 |lire en ligne=https://www.reuters.com/article/2013/06/12/bp-reserves-idUSL5N0EO1I720130612}}.<br>b. {{Lien brisé |auteur1=[http://www.bp.com/en/global/corporate/about-bp/statistical-review-of-world-energy-2013/using-the-review/links-to-the-contributors.html Liste des contributeurs] |titre=BP Statistical Review of World Energy - June 2013 |url=http://www.bp.com/content/dam/bp/pdf/statistical-review/statistical_review_of_world_energy_2013.pdf |page=22}}.</ref>. Le territoire comporte également des ressources de [[charbon]], de [[chrome]], de [[fer]], de [[plomb]], de [[manganèse]], de [[zinc]] et de [[soufre]]<ref name="ciafactbook" />. === Environnement === [[Fichier:Ghaleye Rud Khan (40) 4.jpg|vignette|gauche|Forêt en Gilan (Caspienne).]] [[Fichier:Map iran biotopes simplified-fr.png|vignette|[[Biotope]]s d’Iran : {{Légende/Début}} {{Légende|#32cd32|Forêts et zones arborées}} {{Légende|#aeff2f|Steppes arborées}} {{Légende|#c8fb98|Steppes}} {{Légende|#fff0b9|Plaines désertiques}} {{Légende|#ffc0a8|Zones semi désertiques}} {{Légende|#ffffff|Marais saumâtres alluviaux}} {{Légende/Fin}}]] {{Article détaillé|Flore d'Iran|Faune d'Iran|Environnement en Iran|Eau en Iran}} L'Iran comporte cinq régions écologiques : les basses terres de la Caspienne, l'Elbourz-[[Khorassan]], le plateau iranien, le Zafors et les [[basses terres du golfe Persique]]<ref name="ehlers2011" />. La [[flore d'Iran|flore]] et la [[faune d'Iran|faune d’Iran]], étant donné la grande quantité de [[biome]]s et de [[biotope]]s, accueillent de nombreuses espèces. La [[Région Irano-turanienne|flore irano-turanienne]] couvre plus de 85 % du territoire<ref name="ehlers2011" />. La [[Déserts et terres arbustives xériques|flore semi-désertique]] se compose surtout de [[Halophyte|plantes halophiles]] alors que la [[steppe]] est dominée par l'[[armoise herbe blanche]] et l{{'}}''[[Aristida plumosa]]''. La zone substeppique accueille plusieurs [[Plante herbacée|herbacées]] dont les [[Asteraceae|astéracées]], [[Lamiaceae|lamiaciées]], [[Apiaceae|ombellifères]], [[Fabaceae|légumineuses]], [[Poaceae|graminées]] et [[Brassicaceae|crucifères]], et à son [[Climax (écologie)|climax]] des forêts de [[Pistacia|pistachiers]]<ref name="ehlers2011" />{{,}}<ref name="frey2012">{{Article |langue=en |auteur1=Wolfgang Frey |auteur2=Harald Kürschner |auteur3=Wilfried Probst |titre=Flora II.In Persia |périodique=Encyclopædia Iranica |volume=X |numéro=1 |jour=31 |mois=1 |année=2012 |lire en ligne=http://www.iranicaonline.org/articles/flora-ii-in-persia |consulté le=24 janvier 2017 |pages=46-63}}.</ref>. Les essences à épines, notamment les [[Astragale (flore)|astragales]], poussent dans les zones de haute montagne<ref name="ehlers2011" />. Un dixième de la superficie du pays est couvert de forêts, principalement dans la plaine Caspienne<ref name="britannicaflorefaune">{{Article |langue=en |auteur1=Encyclopædia Britannica |lien auteur1=Encyclopædia Britannica |titre=Iran: Land - Plant and animal life |périodique=Encyclopædia Britannica |volume=VIII |numéro=1 |jour=8 |mois=12 |année=2011 |lire en ligne=https://www.britannica.com/place/Iran/Plant-and-animal-life |consulté le=20 janvier 2017 |pages=84-88}}.</ref>. Les principales familles et essences y sont le [[chêne]] (''[[Quercus castaneifolia]]''), le [[Parrotia persica|parrotie de Perse]], le [[Fagus|hêtre]], l'[[Acer velutinum|érable de Perse]], l'[[Zelkova carpinifolia|orme du Caucase]], le [[charme commun]], le [[Carpinus orientalis|charme d'Orient]], l'[[Albizia julibrissin|albizia]], le [[Gleditsia caspica|févier de la Caspienne]], le [[frêne élevé]], le [[ptérocaryer du Caucase]], l'[[Alnus subcordata|aulne du Caucase]], le {{lien|langue= ca |trad= Populus caspica |fr= Populus caspica |texte=peuplier de la Caspienne }}, le [[noyer]], l'[[ostryer de Virginie]], l'[[aulne]], le [[Tilia|tilleul]] et le [[Ficus carica|figuier]]. Dans les forêts de l'ouest abondent le [[laurier-cerise]], le [[laurier d'Alexandrie]], ''[[Buxus hyrcana]]'', ''[[Ilex spinigera]]'', ''[[Ruscus hyrcanus]]'' et ''{{lien|langue= en |trad= Hedera pastuchovii |fr= Hedera pastuchovii |texte=Hedera pastuchovii }}''<ref name="frey2012" />{{,}}<ref name="metz1987">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Helen Chapin Metz |titre=Iran |sous-titre=A country study |lieu=Washington DC |année=1987 |lire en ligne=http://countrystudies.us/iran/ |consulté le=24 janvier 2017}}.</ref>. [[Fichier:Acinoyx jubatus venaticus.jpg|vignette|gauche|Guépard d'Iran.]] Les zones semi-désertiques accueillent des [[felidae|félins]] et des gazelles tels le [[lynx boréal|lynx d'Eurasie]], le [[Manul|chat de Pallas]], la [[gazella bennettii|gazelle indienne]], la [[gazelle à goitre]] ou encore l’[[hémione|onagre]] du désert. Certaines sont menacées d’extinction, comme le [[guépard asiatique|guépard iranien]], dont il ne subsiste que {{unité|50|à=60|individus}}. D’autres animaux sont endémiques aux régions iraniennes, comme le [[Tétraogalle de Perse]] ou le [[daim de Perse]], qui sont aujourd’hui très rares ; une espèce de [[poisson]] de la [[Famille (biologie)|famille]] des [[cichlidae]] (''[[Iranocichla hormuzensis]]'', [[endémisme|endémique]] de l'[[hormozgan]] et possédant un genre mono-typique — ne comprenant qu'une seule espèce). Les espèces d’[[oiseau]]x sont également très nombreuses en Iran : [[buse féroce]], [[faucon crécerelle]], [[aigle royal]], [[gypaète barbu]], [[ganga unibande]] dans les steppes, [[outarde de Macqueen|outarde houbara d’Asie]] dans les déserts. Dans les forêts de montagne se trouvent des [[sanglier]]s, des [[Ursidae|ours]], des [[Cerf élaphe|cerfs]] et des [[Capra aegagrus|bouquetins]]. Les principaux problèmes environnementaux en Iran sont : la [[pollution de l'air]], particulièrement dans les zones urbaines, liée aux émissions des véhicules, aux opérations de raffinerie et aux effluves industriels ; la [[déforestation]] ; la [[désertification]]<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Ghazal Golshiri |titre=L’Iran menacé de devenir un immense désert |périodique=Le Monde |jour=6 |mois=décembre |année=2014 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2014/12/06/l-iran-menace-de-devenir-un-immense-desert_4535823_3244.html |consulté le=1 septembre 2015}}.</ref> ; la diminution de la surface des [[marais]] à cause de la [[sécheresse]] ; la pollution par le [[pétrole]] dans le golfe Persique (due aux opérations d’[[Industrie pétrolière|extraction]] et de dégazage) ; la [[pollution de l'eau]] causée par les [[Émissions industrielles|rejets industriels]] et les rejets non contrôlés des [[eaux usées]]. Le [[lac d'Ourmia]]<ref>{{Lien brisé|url=http://www.unesco.org/mabdb/br/brdir/directory/biores.asp?code=IRA+07&mode=all |titre=« Lake Oromeeh »}}, [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] - MAB Reserve Mab Biosphere Directory.</ref> et l'[[Arasbaran]]<ref>{{Lien brisé|url=http://www.unesco.org/mabdb/br/brdir/directory/biores.asp?code=IRA+01&mode=all |titre=« Arasbaran »}}, [[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] - MAB Reserve Mab Biosphere Directory.</ref>. La superficie du lac d'Ourmia, reconnu par l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] comme [[réserve de biosphère]], régresse depuis la construction dans les années 1980 de nombreux barrages sur les rivières tributaires du lac afin de drainer les terres agricoles. Son taux de salinité augmente, la végétation et l'agriculture riveraines déclinent alors que le plancton se raréfie<ref name="Castelier">{{Article |prénom1=Sébastien |nom1=Castelier |titre=La disparition du lac d’Ourmia à l’origine de troubles en Iran |périodique=Middle East Eye |jour=9 |mois=12 |année=2015 |lire en ligne=http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/la-disparition-du-lac-d-ourmia-l-origine-de-troubles-en-iran-1254276040 |consulté le=7 septembre 2017}}.</ref>. La qualité de l’air constitue un problème important, particulièrement à [[Téhéran]]. L'Iran est le neuvième plus important émetteur de [[dioxyde de carbone]] au monde avec {{unité|646 millions}} de tonnes en 2019<ref name="ciafactbook" />. Le [[monoxyde de carbone]] représente une partie importante des {{unité|1,5 million}} de tonnes de produits polluants rejetés à Téhéran en 2002. La préservation de l’[[environnement en Iran]] est essentielle afin de réduire et de résorber les dommages causés à des écosystèmes très fragiles<ref name="ehlers2011" />. Cela est une préoccupation dans les [[années 1950]], à la suite des dégradations environnementales et de la [[surexploitation]] des [[Ressource naturelle|ressources naturelles]]. L’Iran se dote d’une association de la vie sauvage en 1956, puis d’une organisation de la [[chasse]] et de la pêche en 1967 et d’un ministère de l’Environnement en 1971. Le but de ces organisations est la [[protection de l'environnement]]. === Utilisation du territoire === [[Fichier:IranOMC.png|vignette|Carte générale de l'Iran.]] Les terres agricoles occupent 30,1 % du territoire, dont 10,8 % en [[terre arable]], 1,2 % en {{lien|langue= en |trad= Permanent crop |fr= Culture pérenne |texte= culture pérenne }} et 18,1 % en [[pâturage]]. Les forêts occupent 6,8 % du territoire et les autres espaces en forment 63,1 %. Les terres irriguées couvrent une superficie de {{unité|95530|km|2}} (2011)<ref name="ciafactbook" />. La population se concentre dans le nord, le nord-ouest et l'ouest, dans les massifs de Zagros et de l'Elbourz<ref name="ciafactbook" />. Les montagnes entourent plusieurs bassins ou plateaux où sont situés des centres agricoles et urbains. Typiquement, une ville domine un bassin et entretient des relations économiques complexes avec les centaines de villages à sa périphérie. Le développement des transports à travers les chaînes montagneuses atténue l'isolement de ces bassins. Dans les hauteurs des chaînes montagneuses délimitant les bassins, des groupes organisés de manière tribale pratiquaient la [[transhumance]], déplaçant leurs troupeaux de moutons et de chèvres entre leurs pâturages traditionnels d’été et d’hiver. En l'absence de système fluvial d’importance et avec des chaînes montagneuses restreignant l’accès au golfe Persique et à la mer Caspienne, les échanges se font par transport terrestre et aérien. En dehors de certaines oasis très dispersées, les déserts sont inhabités. [[Fichier:Farmanieh, Tehran, Tehran, Iran - panoramio.jpg|vignette|Téhéran.]] Les grandes [[Liste de villes d'Iran|villes d'Iran]] se sont développées dans les vallées formant des axes naturels de transport et de communication terrestre, dans plusieurs cas un secteur irrigué à la lisière d'une zone semi-désertique et d'une zone arborée ou steppique. La capitale [[Téhéran]], qui regroupe plus de {{nobr|8 millions}} de personnes, se trouve dans une plaine au pied des monts Elbourz, dont l'essor serait à l'origine attribuable au commerce de fruits et légumes qui poussent dans les jardins de la ville, alimentés par les cours d'eau en provenance de l'Elbourz. [[Mechhed]], [[Ispahan]], [[Tabriz]], [[Chiraz]], [[Ahvaz]], [[Karadj]] et [[Qom]], qui comptent plus de un million d'habitants chacune, s'insèrent toutes dans des plaines, le plus souvent des vallées, dans leurs régions respectives du [[Khorassan]], de la Perse classique, de l'[[Azerbaïdjan iranien|Azerbaïdjan]], du Zagros du Sud, du [[Khouzistan]] alors que les deux dernières sont à proximité de Téhéran. === Transport et communications === {{Article détaillé|Transport en Iran|Transport aérien en Iran|Liste des aérodromes en Iran|Transport ferroviaire en Iran|Transport fluvial et maritime en Iran|Transport routier en Iran|Autoroutes d'Iran|Télécommunications en Iran}} {|class="toccolours" align="right" style="font-size: 85%;margin-left: 15px;margin-bottom: 10px;" |- ! colspan="4" largeur:100px" scope=col | Transport et communications<ref name="ciafactbook" /> |- ! scope=col | Indicateur || scope=col | Valeur || scope=col | Année || scope=col | Rang dans<br>le monde |- | [[Liste des aérodromes en Iran|Aéroports]] || align=center | 319 || align=center | <small>2013</small> || align=center | [[Liste d'aéroports|{{22e}}]] |- | Nombre de passagers aériens || align=center | {{formatnum:15003958}} || align=center | <small>2015</small> || align=center | . |- | Tonnage aérien de marchandises || align=center | {{unité|107184869|Mt-km}} || align=center | <small>2015</small> || align=center | . |- | [[Transport fluvial et maritime en Iran|Voie navigable]]|| align="center" | {{unité|850|km}} || align=center | <small>2012</small> || align=center | [[Liste des pays par longueur des voies navigables|{{69e}}]] |- | Navires de [[marine marchande]] || align=center | 76 || align=center | <small>2010</small> || align=center | [[Liste des pays par longueur des voies navigables|{{60e}}]] |- | [[Chemins de fer de la République islamique d'Iran|Réseau ferroviaire]] || align=center | {{unité|11106|km}} || align=center | <small>2014</small> || align=center | [[Liste des pays classés par longueur du réseau ferroviaire|{{24e}}]] |- | [[Écartement des rails]] || align=center | [[Voie normale]]<ref>La longueur de chemin de fer en voie normale ({{unité|1.435|m}}) est de {{unité|8390|km}} et en [[voie large]] ({{unité|1.676|m}}) est de {{unité|94|km}}.</ref> || align=center | <small>2014</small> || align=center | . |- | [[Pipeline]]s || align=center | {{unité|38906|km}} || align=center | <small>2013</small> || align=center | . |- | [[Réseau routier iranien|Réseau routier]]|| align="center" | {{unité|198866|km}} || align=center | <small>2010</small> || align=center | [[Liste des pays par longueur du réseau routier|{{27e}}]] |- | [[Autoroutes d'Iran|Autoroutes]]|| align="center" | {{unité|2685|km}} || align=center | <small>2018</small> || align=center | . |- | [[Téléphonie fixe|Abonnés téléphonie fixe]] || align=center | {{formatnum:56043006}} || align=center | <small>2018</small> || align=center | . |- | Taux || align=center | 74,93<small>/100 {{hab.}}</small> || align=center | <small>2018</small> || align=center | [[Liste des pays par taux de téléphonie fixe|{{10e}}]] |- | [[Téléphonie mobile|Abonnés téléphonie mobile]] || align=center | {{formatnum:74219000}} || align=center | <small>2015</small> || align=center | . |- | Taux || align=center | 91<small>/100 {{hab.}}</small> || align=center | <small>2015</small> || align=center | [[Liste des pays par taux de téléphonie mobile|{{22e}}]] |- | Usagers [[Internet]] || align=center | {{formatnum:36070000}} || align=center | <small>2015</small> || align=center | . |- | Taux || align=center | 44,1 % || align=center | <small>2015</small> || align=center | [[Internet dans le monde|{{26e}}]] |} Les principaux ports sont [[Assalouyeh]], [[Bandar Abbas]] et [[Bandar-e Emam Khomeyni]]. Le port de Bandar Abbas transporte {{unité|2752460|TEU}}. Le réseau de [[pipeline]] comporte {{unité|20794|km}} de [[gazoduc]] ainsi que {{unité|8625|km}} d'[[oléoduc]] pour le [[pétrole brut]] et {{unité|7937|km}} pour les produits raffinés. Le réseau téléphonique iranien fait l'objet d'une modernisation et d'une extension afin d'améliorer son efficacité, d'accroître sa capacité en milieu urbain et de rejoindre plusieurs collectivités rurales encore non desservies<ref name="ciafactbook" />. === Divisions administratives === {{Article détaillé|Provinces d'Iran}} [[Fichier:IranNumbered.png|vignette|Provinces d'Iran.]] L'Iran est subdivisé en {{nobr|31 [[province]]s}} {{persan|استان|Ostān}}. Celles-ci sont administrées depuis une ville centrale, généralement la plus grande ville de la province. Les gouverneurs de provinces {{persan|استاندار|Ostāndār}} sont nommés par le ministre de l’Intérieur. Chaque [[Provinces d'Iran|province]] (''Ostān'') est divisée en [[préfectures d'Iran|préfectures]] (''Shahrestān''), elles-mêmes divisées en [[bakhsh|districts]] (''Bakhsh''), qui regroupent une ou plusieurs villes (''Shahr''). Les districts sont subdivisés en districts ruraux (''[[dehestan|dehestān]]''), comprenant en général pour chacun d'entre eux plusieurs villages. En 2005, l’Iran comptait {{unité|324 préfectures}}, {{unité|865 districts}}, {{unité|982 villes}} et {{unité|2378 districts ruraux}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Number of shahrestans, bakhshes, cities and dehestans according to the administrative divisions |url=http://www.sci.org.ir/portal/faces/public/sci_en/ |site=sci.org.ir |date=2005}}.</ref>. La structure administrative de l’Iran change périodiquement. Au début du {{s-|XX}}, l'Iran compte douze provinces. En 1950, la division territoriale est réorganisée en dix provinces. Plusieurs provinces sont ensuite créées et en 1986, elles sont au nombre de 24. Dans les années 1990, les provinces d'[[Province d'Ardabil|Ardebil]], du [[Province du Golestan|Golestan]], de [[Province de Qazvin|Qazvin]] et de [[Province de Qom|Qom]] s'ajoutent. En 2004, la province du [[Khorassan]] est divisée en trois provinces : [[Khorassan septentrional]], [[Khorassan méridional]] et [[Khorassan-e Razavi]]. En 2010, la région de [[Karadj]] est détachée de la [[province de Téhéran]] pour former la [[province d'Alborz]]<ref name="statoids">{{Lien web |langue=en |auteur1=Gwillim Law |titre=Provinces of Iran |url=http://statoids.com/uir.html |site=Statoids |jour=28 |mois=11 |année=2015 |consulté le=4 janvier 2017}}.</ref>. {|class="wikitable sortable centre" |+ Provinces d'Iran<ref name="rec2001">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Statistical Center of Iran |titre=National Population and Housing Census 2011 (1390) |sous-titre=Selected Findings |lieu=Téhéran |éditeur=The President's Office, Deputy of Strategic Planning and Control |année=2011 |pages totales=32 |format livre=pdf |lire en ligne=http://iran.unfpa.org/Documents/Census2011/2011%20Census%20Selected%20Results%20-%20Eng.pdf}}.</ref> |- bgcolor="#f0ebaa" ! scope=col| {{n°maj}} !! scope=col| Province !! scope=col| Superficie terrestre ({{unité|km2}}) !! scope=col| Population ([[Recensement de l'Iran de 2011|2011]]) !! scope="col" | Densité ({{unité|hab. km2}}) !! scope=col| Capitale |- | 1 || [[Province de Téhéran|Téhéran]] || align="center" | {{formatnum:13692}} || align="center" | {{formatnum:12183391}} || align="center" | {{formatnum:889.8}} || [[Téhéran]] |- | 2 || [[Province de Qom|Qom]] || align="center" | {{formatnum:11526}} || align="center" | {{formatnum:1151672}} || align="center" | {{formatnum:99.9}} || [[Qom]] |- | 3 || [[Markazi]] || align="center" | {{formatnum:29127}} || align="center" | {{formatnum:1413599}} || align="center" | {{formatnum:48.5}} || [[Arak (Iran)|Arak]] |- | 4 || [[Province de Qazvin|Qazvin]] || align="center" | {{formatnum:15567}} || align="center" | {{formatnum:1201565}} || align="center" | {{formatnum:77.2}} || [[Qazvin]] |- | 5 || [[Guilan (province)|Guilan]] || align="center" | {{formatnum:14042}} || align="center" | {{formatnum:2480974}} || align="center" | {{formatnum:176.7}} || [[Racht]] |- | 6 || [[Province d'Ardabil|Ardabil]] || align="center" | {{formatnum:17800}} || align="center" | {{formatnum:1248488}} || align="center" | {{formatnum:70.1}} || [[Ardabil]] |- | 7 || [[Province de Zandjan|Zandjan]] || align="center" | {{formatnum:21773}} || align="center" | {{formatnum:1015734}} || align="center" | {{formatnum:46.7}} || [[Zandjan]] |- | 8 || [[Azerbaïdjan oriental]] || align="center" | {{formatnum:45651}} || align="center" | {{formatnum:3724620}} || align="center" | {{formatnum:81.6}} || [[Tabriz]] |- | 9 || [[Azerbaïdjan occidental]] || align="center" | {{formatnum:37411}} || align="center" | {{formatnum:3080576}} || align="center" | {{formatnum:82.3}} || [[Ourmia]] |- | 10 || [[Province iranienne du Kurdistan|Kurdistan]] || align="center" | {{formatnum:29137}} || align="center" | {{formatnum:1493645}} || align="center" | {{formatnum:51.3}} || [[Sanandaj]] |- | 11 || [[Province de Hamedan|Hamedan]] || align="center" | {{formatnum:19368}} || align="center" | {{formatnum:1758183}} || align="center" | {{formatnum:90.8}} || [[Hamadan]] |- | 12 || [[Province de Kermanchah|Kermanshah]] || align="center" | {{formatnum:25009}} || align="center" | {{formatnum:1945227}} || align="center" | {{formatnum:77.8}} || [[Kermanchah]] |- | 13 || [[Province d'Ilam|Ilam]] || align="center" | {{formatnum:20133}} || align="center" | {{formatnum:557599}} || align="center" | {{formatnum:27.7}} || [[Ilam]] |- | 14 || [[Lorestan]] || align="center" | {{formatnum:28294}} || align="center" | {{formatnum:1754243}} || align="center" | {{formatnum:62.0}} || [[Khorramabad]] |- | 15 || [[Khouzistan]] || align="center" | {{formatnum:64005}} || align="center" | {{formatnum:4531720}} || align="center" | {{formatnum:70.7}} || [[Ahvaz]] |- | 16 || [[Tchaharmahal-et-Bakhtiari]] || align="center" | {{formatnum:16328}} || align="center" | {{formatnum:895263}} || align="center" | {{formatnum:54.8}} || [[Shahrekord]] |- | 17 || [[Kohguilouyeh-et-Bouyer-Ahmad]] || align="center" | {{formatnum:15504}} || align="center" | {{formatnum:658629}} || align="center" | {{formatnum:42.5}} || [[Yassoudj]] |- | 18 || [[Province de Bouchehr|Bouchehr]] || align="center" | {{formatnum:22743}} || align="center" | {{formatnum:1032949}} || align="center" | {{formatnum:45.4}} | [[Bouchehr]] |- | 19 || [[Fars]] || align="center" | {{formatnum:122608}} || align="center" | {{formatnum:4596658}} || align="center" | {{formatnum:37.5}} || [[Chiraz]] |- | 20 || [[Hormozgan]] || align="center" | {{formatnum:70697}} || align="center" | {{formatnum:1578183}} || align="center" | {{formatnum:22.3}} || [[Bandar Abbas]] |- | 21 || [[Sistan-et-Baloutchistan]] || align="center" | {{formatnum:181785}} || align="center" | {{formatnum:2534327}} || align="center" | {{formatnum:13.9}} || [[Zahedan]] |- | 22 || [[Province de Kerman|Kerman]] || align="center" | {{formatnum:180726}} || align="center" | {{formatnum:2938988}} || align="center" | {{formatnum:16.3}} || [[Kerman]] |- | 23 || [[Province de Yazd|Yazd]] || align="center" | {{formatnum:129285}} || align="center" | {{formatnum:1074428}} || align="center" | {{formatnum:8.3}} || [[Yazd]] |- | 24 || [[Province d'Ispahan|Ispahan]] || align="center" | {{formatnum:107018}} || align="center" | {{formatnum:4879312}} || align="center" | {{formatnum:45.6}} || [[Ispahan]] |- | 25 || [[Province de Semnan|Semnan]] || align="center" | {{formatnum:97491}} || align="center" | {{formatnum:631218}} || align="center" | {{formatnum:6.5}} || [[Semnan]] |- | 26 || [[Mazandéran]] || align="center" | {{formatnum:23842}} || align="center" | {{formatnum:3073943}} || align="center" | {{formatnum:77.2}} || [[Sari (Iran)|Sari]] |- | 27 || [[Province du Golestan|Golestan]] || align="center" | {{formatnum:20367}} || align="center" | {{formatnum:1777014}} || align="center" | {{formatnum:87.2}} || [[Gorgan]] |- | 28 || [[Khorassan septentrional]] || align="center" | {{formatnum:28434}} || align="center" | {{formatnum:867727}} || align="center" | {{formatnum:30.5}} || [[Bodjnourd]] |- | 30 || [[Khorassan méridional]] || align="center" | {{formatnum:95385}} || align="center" | {{formatnum:662534}} || align="center" | {{formatnum:6.9}} || [[Birdjand]] |- | 29 || [[Khorassan-e Razavi]] || align="center" | {{formatnum:118851}} || align="center" | {{formatnum:5994402}} || align="center" | {{formatnum:50.4}} || [[Mechhed]] |- | 31 || [[Province d'Alborz|Alborz]] || align="center" | {{formatnum:5122}} || align="center" | {{formatnum:2412513}} || align="center" | {{formatnum:471.0}} || [[Karadj]] |} == Politique et droit == {{Article détaillé|Politique en Iran|Droit iranien}} === Répartition des pouvoirs === [[Fichier:Schema gvt iran.png|vignette|Institutions politiques de l’Iran.]] L’Iran, depuis l’instauration de la République islamique, présente un système institutionnel très singulier. C'est le seul État officiellement [[chiisme|chiite]] et un des rares pays à être une [[théocratie]] ; c’est-à-dire que le pouvoir, censé émaner de Dieu, réside dans les mains du clergé. Cette théocratie découle du concept de ''[[velayat-e faqih]]''<ref name="chely">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Amélie-Myriam |nom1=Chely |titre=Iran, autopsie du chiisme politique |lieu=Paris |éditeur=les Éditions du Cerf |pages totales=380 |isbn=978-2-204-11775-3 |isbn2=2204117757 |oclc=989064048 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/989064048 |consulté le=2018-07-19}}</ref>, théorisé dans les années 1960 par l’[[ayatollah]] [[Rouhollah Khomeini]], premier « [[guide de la Révolution|guide de la révolution]] ». Le ''velayat-e faqih'' consiste en {{citation|la tutelle du juriste-théologien}}, notion notamment développée en France par la sociologue [[Amélie Myriam Chelly]], consistant en une idéologisation du chiisme traditionnel, et donc en son détournement politique<ref name="chely" />. Le chef suprême de la religion a droit de veto sur tout. Quand le chef religieux contrôle le pays, il choisit ce qui est bon ou non en fonction de sa religion. Cependant, il existe aussi une dimension représentative dans ce système, puisque la souveraineté populaire est reconnue et qu’un processus électoral permet l’élection du président de la République, des députés et des membres de l’[[Assemblée des experts]]. Ce système électoral s’inspire des démocraties populaires, mais le pluralisme politique n’existe pas ; les candidats appartiennent aux diverses factions islamiques<ref>[[#reza|Djalili]], {{p.}}83</ref>. Le système politique de la [[République]] islamique est basé sur la [[Constitution]] de 1979 appelée ''Qānun-e Asasi'' (« Loi fondamentale »). Le système comprend plusieurs corps gouvernants intimement reliés, dont la plupart sont nommés par le guide (seuls le président, les membres du parlement et les membres de l’[[Assemblée des experts]] sont élus au suffrage universel). L’âge minimum requis pour voter est fixé à {{nobr|18 ans}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Voting Age {{!}} Iran Data Portal |url=https://irandataportal.syr.edu/voting-age |consulté le=2021-05-16}}.</ref>. ==== Pouvoir exécutif ==== {{Article détaillé|Guide de la Révolution (Iran){{!}}Guide de la Révolution|Président de la république islamique d'Iran}} [[Fichier:2022 Ebrahim Raisi.jpg|vignette|redresse|Le président [[Ebrahim Raïssi]].|alt=homme à l'expression impassible portant barbe blanche, lunettes et turban noir.]] Le [[Guide de la Révolution|Guide de la révolution]] (aussi appelé « Guide suprême ») est responsable de la supervision des « politiques générales de la république islamique d’Iran »<ref name="iran constit">{{fr}} [http://www.jurispolis.com/dt/mat/dr_ir_constit1979/dt_ir_constit1979_index.htm Constitution iranienne de 1979] sur le site [http://www.jurispolis.com jurispolis.com] (traduction en français non officielle). Pour une traduction en anglais officielle, voir sur le site [http://www.salamiran.org/IranInfo/State/Constitution/ Salam Iran]</ref>. Il est élu par l’[[Assemblée des experts]] pour une durée indéterminée. Le Guide de la révolution est commandant en chef des forces armées ; il contrôle le renseignement militaire et les opérations liées à la sécurité ; lui seul a le pouvoir de déclarer la guerre. C’est aussi la seule personne des institutions d’État obligatoirement religieuse. Il peut démettre le président de la République de ses fonctions, après que la Cour suprême a reconnu ce dernier coupable de violation de ses devoirs constitutionnels, ou après un vote du Parlement témoignant de son incapacité sur la base du principe 89 de la constitution. L’Assemblée des experts est responsable de la supervision du Guide suprême dans le cadre de l’exécution de ses devoirs légaux. Le Guide de la révolution actuel est l’[[ayatollah]] [[Ali Khamenei|Ali Hossein Khamenei]] (désigné en [[1989]]). La Constitution définit le [[président de la république islamique d'Iran|président]] comme la plus haute autorité de l’État après le Guide de la révolution<ref name="iran constit" />. Le président est élu au [[suffrage universel]] pour un mandat de quatre ans, renouvelable une fois. Les candidats à la présidence doivent être autorisés à se présenter par le [[Conseil des gardiens de la Constitution|Conseil des gardiens]]. Le président est responsable de l’application de la constitution et de l’exercice des pouvoirs exécutifs, à l’exception de ceux directement liés au Guide suprême. Le président nomme et supervise le [[Liste des dirigeants des institutions iraniennes|Conseil des ministres]], coordonne les décisions du gouvernement et sélectionne les politiques du gouvernement avant qu’elles soient transmises au parlement. Dix vice-présidents assistent le président, ainsi qu’un cabinet de 22 ministres, dont la nomination doit être approuvée par le parlement<ref>{{mul|en|fa}} {{Lien brisé |url=http://www.president.ir/eng/ahmadinejad/cabinet/ |titre=Cabinet}} sur le site du président de l’Iran</ref>. Le président de la république islamique d'Iran est le chef du gouvernement d'Iran. Le premier titulaire a été Abolhassan Bani Sadr. Le président de la République actuel est [[Ebrahim Raïssi]] depuis le {{date|3 août 2021}}. ==== Pouvoir législatif ==== {{Article détaillé|Madjles (Iran)|Assemblée des experts|Conseil des gardiens de la Constitution|Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime}} La ''[[Madjles (Iran)|Majles]]'' ({{MAPI|mæd͡ʒˈles}}), dont le nom complet est « Assemblée consultative islamique » {{persan|مجلس شورای اسلامى|Majles-e Shora-ye Eslami}}, est l’unique assemblée du [[monocamérisme|système monocaméral]] iranien. Elle compte {{nobr|290 membres}} élus pour un mandat de quatre ans. La Majles ébauche la législation, ratifie les [[traité (droit international public)|traités]] internationaux et approuve le budget national. Tout candidat à la législature doit être autorisé à se présenter par le [[Conseil des gardiens de la Constitution|Conseil des gardiens]]. En 2006, 5 [[Sièges réservés (Iran)|sièges sont réservés]] pour les [[Religion en Iran|minorités religieuses]]. L’[[Assemblée des experts]], qui siège une semaine par an, compte {{nobr|86 membres}} du clergé « vertueux et cultivés » élus au suffrage universel pour un mandat de huit ans. Comme pour les élections présidentielle et législatives, c’est le [[Conseil des gardiens de la Constitution|Conseil des Gardiens]] qui détermine l’éligibilité des candidats. L’assemblée élit le Guide suprême et a l’autorité constitutionnelle pour lui retirer le pouvoir à n’importe quel moment. On n’a cependant jamais vu de cas où cette assemblée s’opposait aux décisions du guide suprême. Le [[Conseil des gardiens de la Constitution]] compte {{nobr|12 juristes}} dont 6 sont nommés par le Guide suprême. L’autre moitié est recommandée par le dirigeant du pouvoir judiciaire (lui-même nommé par le Guide de la révolution) et officiellement nommés par le [[Madjles (Iran)|parlement]]. Le conseil interprète la constitution et peut user de son droit de [[veto]] à l’encontre de la Majles : s’il juge une loi incompatible avec la ''constitution'' ou les principes de l’islam, il la renvoie au parlement pour réexamen. Dans l’exercice controversé de son autorité, le conseil se réfère à une interprétation stricte de la constitution afin de mettre son veto aux candidats au parlement. Le [[Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime|Conseil de discernement]], composé de six membres religieux du [[Conseil des gardiens de la Constitution]], des chefs des pouvoirs législatifs, judiciaires et exécutifs, du ministre concerné par l’ordre du jour auxquels s’ajoute une dizaine d’autres personnalités. Il a l’autorité pour faire la médiation des problèmes entre le parlement et le conseil des gardiens, et sert de corps consultatif au guide suprême ; en faisant ainsi un des organes de pouvoir les plus puissants du pays. ==== Pouvoir judiciaire ==== {{Article détaillé|Organisation juridictionnelle (Iran){{!}}Organisation juridictionnelle}} Le guide de la révolution nomme le chef du pouvoir judiciaire (actuellement [[Mahmoud Hashemi Shahroudi]]), qui à son tour nomme le dirigeant de la cour suprême et le procureur en chef. Il existe différents types de tribunaux incluant les tribunaux publics qui sont chargés des cas civils et criminels, et les tribunaux révolutionnaires qui traitent différents cas, dont les crimes contre la [[Politique de sécurité nationale|sécurité nationale]]. Les décisions des tribunaux révolutionnaires sont finales et l’appel n’est pas possible. Le tribunal spécial clérical est chargé des crimes commis par les membres du [[clergé]], bien qu’il se soit aussi chargé de cas impliquant des [[laïc]]s. Le tribunal spécial clérical fonctionne indépendamment du système judiciaire régulier et ne rend compte qu’au guide de la révolution. Les décisions de ce tribunal sont définitives et on ne peut y faire appel. Plusieurs religieux réformistes ont par exemple été jugés et condamnés sous des prétextes divers par le [[Organisation juridictionnelle (Iran)|tribunal spécial du clergé]]<ref name="universality HR">{{en}} [http://www.findarticles.com/p/articles/mi_m2267/is_2_67/ai_63787341 ''The Universality of Human Rights: Lessons from the Islamic Republic - Iran''], Ann Elizabeth Mayer, New School for Social Research, 2000.</ref>, comme le montre l’exemple de l’Hojjat-ol-Eslam Abdollah Nouri, éditeur du journal ''{{Lien|trad=Khordad (newspaper)|fr=Khordad (presse)|texte=Khordad}}''. Ce religieux réformateur, critique de la répression, est accusé d’insultes à Khomeini et de publications d’articles religieux puis condamné à cinq ans d’emprisonnement<ref>{{en}} Abdollad Nouri, ''Acte d’accusation, Défense (extraits de son procès de novembre 1999)'', 10/11/1999, extrait traduit par le FBIS.</ref>. Jusqu'en février 2012, l'article 83 du code pénal iranien prévoyait que l'adultère serait puni de [[lapidation]]. Ce mode d'exécution a disparu du nouveau code, mais une disposition de la constitution permet aux magistrats de statuer en la matière d'après leur connaissance du [[Système juridique islamique|droit islamique]], ce qui leur laisse toute latitude pour appliquer ou non cette sanction. Les associations de défense des [[droits de l'homme]] estiment que cinq hommes et une femme ont été ainsi exécutés depuis 2006. ==== Pouvoirs locaux ==== {{Article détaillé|Conseils de villes et villages en Iran}} [[Fichier:Aerial View of Tehran 26.11.2008 04-35-03.JPG|vignette|Téhéran.]] Les conseils locaux sont élus par un vote public pour des mandats de quatre ans dans toutes les villes et villages d’Iran. D’après l’article 7 de la constitution iranienne, ces conseils locaux, avec le parlement, sont « les organes administratifs et de décision de l’État »<ref name="iran constit" />. Cette section de la constitution n’a pas été appliquée avant [[1999]], quand les premières élections de conseils locaux ont été tenues dans le pays. Les conseils ont différentes responsabilités comme élire les maires, superviser les activités des municipalités, étudier les besoins sociaux, sanitaires, économiques, culturels et éducatifs de leurs administrés. Ils planifient et coordonnent la participation nationale à l’implémentation des décisions sociales, économiques, culturelles, éducatives et autres. === Politique intérieure === L'Iran est souvent considéré comme une dictature. Selon certaines sources, la majorité du peuple iranien serait insatisfaite du gouvernement<ref>{{en}} ''[http://www.worldnetdaily.com/news/article.asp?ARTICLE_ID=56787 Most Iranians oppose regime]'', WorldNetDaily.</ref>. Même si le peuple élit ses représentants au suffrage universel, les personnes éligibles sont choisies par les instances islamiques{{Référence nécessaire}}. [[Amnesty International]] classe l'Iran dans les deux pays avec le plus fort taux d'exécution. Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la [[torture]] et le [[viol]] par les [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la révolution islamique]] se produisent régulièrement<ref name="Batebi,Kazemi,al">voir les articles [[Ahmad Batebi]], [[Zahra Kazemi]], [[Akbar Mohammadi]] et [[Droits de l'homme en Iran]] pour plus de précisions</ref>. [[Amnesty International]] affirme aussi qu'il n'existe pas de [[liberté d'expression]]<ref name="CapMag_210706">{{Lien web |titre=Western Leaders Provide Comedy to Iran’s Dictators|url=http://www.capmag.com/article.asp?ID=4742 |site=capmag.com |consulté le=12 novembre 2019}}.</ref>. ==== Politique générale ==== [[Fichier:Iranians campaigning.jpg|vignette|Partisans de [[Mostafa Mo'in|Mostafa Mo’in]], candidat à l’[[élection présidentielle iranienne de 2005|élection présidentielle]] en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les [[droits de l'homme en Iran|Droits de l’Homme]].]] L’État iranien, à part ces structures institutionnelles, possède d’autres particularités sur le plan politique. Il existe en effet des structures de dédoublement de l’appareil d’État. Ces structures, appelées structures révolutionnaires (''nahadha ye enqelāb''), dépendent directement du Guide de la révolution et prennent en charge des activités généralement sous le contrôle du gouvernement. L’[[Forces armées iraniennes|Armée iranienne]] est ainsi doublée par les [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la révolution]] et les tribunaux par des tribunaux révolutionnaires. Dans chaque ministère et chaque province est nommé un représentant du guide. La politique est réservée aux factions<ref>« faction » est le terme consacré, sans connotation péjorative</ref> islamistes<ref>voir une liste des factions [http://www.wilsoncenter.org/events/docs/MohsenSazegaraText.pdf ici], présentation de Mohsen Sazegara au Woodrow Wilson International Center for Scholars, 23 mai 2005</ref>, puisque tous les autres partis traditionnels sont interdits<ref name="djalili">[[#reza|Djalili]], {{p.}}86-87</ref>. Il existe deux tendances chez les islamistes : conservateurs et réformateurs. Tous deux veulent faire durer le système iranien, mais ils ne sont pas d’accord sur les moyens à employer. Les conservateurs s’opposent à tout changement, et sont pour la ligne dure en vigueur aux débuts de la révolution. Les réformateurs sont pour une certaine libéralisation politique. L’élection de [[Mohammad Khatami]], un réformateur, en 1997, a montré la volonté de changement des Iraniens. Néanmoins, les difficultés créées par les conservateurs pour faire valider les lois des réformateurs ont empêché le moindre changement et ont permis aux conservateurs de revenir sur la scène politique. La perte de crédibilité a entraîné un fort taux d’abstention aux élections municipales en 2003, le retour de députés conservateurs au [[Madjles (Iran)|Majles]] en 2004, jusqu’à l’élection de [[Mahmoud Ahmadinejad]] en juin [[2005]]. Ce dernier sera réélu en 2009 à l'issue d'un scrutin aux résultats très contestés par des millions d'Iraniens favorables à son principal concurrent réformateur l'ex-Premier Ministre [[Mir Hossein Moussavi]] de 1981 à 1989. [[Fichier:Rouhani supporters (1).jpg|vignette|Partisans de [[Hassan Rohani]] rue Valiasr (2013).]] Les catégories de la population les plus sensibles pour les autorités politiques sont les jeunes, les femmes et les intellectuels<ref name="djalili" />. La jeunesse iranienne vit une crise causée par les contraintes morales, le manque de perspectives d’avenir et le chômage<ref>{{fr}} [http://www.senat.fr/rap/r02-385/r02-3852.html « Mission effectuée en Iran du 15 au 18 avril 2003 par une délégation de la commission des Affaires économiques et du Plan du Sénat français »], Gérard Larcher, Gérard César, Michel Bécot, Philippe Arnaud et Daniel Reiner, 07/07/2003</ref>. Les jeunes n’abandonnent pas pour autant leur quête de liberté sociale : liberté de choix vestimentaires, de rencontre entre sexes opposés dans les lieux publics, d’accès à la production culturelle et artistique du monde entier<ref name="djalili" />. Les revendications ayant trait à la [[Histoire des femmes en Iran|condition de la femme en Iran]] n’ont rien perdu de leur vigueur<ref name="AKianmd">{{fr}} Azadeh Kian [http://www.monde-diplomatique.fr/1996/11/KIAN/7382 ''Islamistes et laïques pour la première fois unies: Des femmes iraniennes contre le clergé''], Le monde diplomatique, 1996 (consulté le 5/10/2006)</ref>. Bien que leur statut juridique soit inférieur, comme le montrent notamment l’obligation du port du voile<ref>Le port du voile est également obligatoire pour les étrangères, les touristes et les non-musulmanes : lire la dépêche de l'AFP, « En Iran, les touristes devront mieux respecter le voile islamique », dans ''[[Libération (journal)|Libération]]'' du 01/05/2007, {{lire en ligne |lien=http://www.liberation.fr/actualite/instantanes/histoiredujour/250914.FR.php}}.</ref> et les mesures relatives à la mixité, les femmes participent à tous les aspects de la vie politique, sociale, économique, scientifique et artistique. Il existe aujourd’hui deux mouvements féministes en Iran : un courant féministe islamiste, se réclamant des valeurs religieuses et de la tradition, et un autre se réclamant de la laïcité<ref name="AKianmd" />. Les intellectuels (''{{langue|fa-Latn|roshanfekran}}'') sont eux aussi divisés en religieux et laïques<ref name="yavari">{{Lien web|langue=fr |auteur1=Nouchine Yavari D'Hellencourt |titre=Islam et démocratie : de la nécessité d'une contextualisation |url=http://cemoti.revues.org/document656.html |série=Cemoti, {{numéro|27}} - La question démocratique et les sociétés musulmanes. Le militaire, l'entrepreneur et le paysan |date=16/05/2005 |consulté le=08/12/2005}}.</ref>. Ils ont changé leur vision entre les débuts de la République islamique et aujourd’hui, un quart de siècle après. [[Abdolkarim Soroush]], un philosophe iranien tout d’abord partisan de la révolution, est aujourd’hui considéré comme un ''{{langue|fa-Latn|degarandishan}}'' (« ceux qui pensent autrement ») ; il a développé une approche critique de l’[[islam]] : il distingue une version de la religion qui n’a son mot à dire que dans la sphère du sacré et une autre qui a son mot à dire sur tout, y compris la vie sociale et politique<ref name="yavari" />. De nombreux intellectuels pensent de manière similaire à Soroush et sont opposés à l’imbrication du politique et du religieux. Les laïques, bien que soumis à l’intimidation sont toujours actifs. Des débats réguliers ont lieu sur l’ouverture du système politique, le rôle de la société civile, la démocratie, l’espace public{{etc.}}<ref name="djalili" /> Les jeunes, les femmes, les intellectuels et les classes moyennes forment une société civile qui n’est pas dotée de structures d’encadrement, car l’appareil d’État a infiltré les institutions civiles<ref>{{fr}} {{pdf}} [http://moyen-orient.sciences-po.fr/fr/recherche/docs/resume_abstract_Sepideh_Farkhondeh.pdf Résumé de ''Société civile en Iran : mythes et réalités''] sur le site de la chaire [http://moyen-orient.sciences-po.fr Moyen-Orient Méditerranée] de l’Institut de sciences politiques</ref>. Des groupes existent néanmoins en dehors du contrôle de l’État, qui permettent d’organiser des manifestations, signer des pétitions<ref>{{fr}} Bernard Hourcade. [http://fig-st-die.education.fr/actes/actes_2005/cr/cr_hourcade.htm ''L’Iran contemporain : Voyage au pays des mollahs'']. ''Café géographique de Paris ''</ref>{{,}}<ref name="djalili" />. Des contacts ont aussi lieu avec la [[diaspora iranienne]] et l’extérieur du pays pour informer sur la situation nationale et internationale<ref name="djalili" />. ===== Droits de la personne ===== [[Fichier:Moin human rights.jpg|vignette|Partisans de [[Mostafa Mo'in|Mostafa Mo’in]], candidat à l’[[élection présidentielle iranienne de 2005|élection présidentielle]] en 2005, dont un des slogans était de se battre pour les Droits de l’Homme (il n’a obtenu que 13,83 %).]] {{Article détaillé|Droits de l'homme en Iran|Droits LGBT en Iran|Transidentité en Iran}} La situation des [[droits de l'homme]] est jugée très préoccupante en Iran<ref name="HCR DDH">[http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/35907d5e797d845d802567df005564ff?Opendocument ''Situation des droits de l’homme dans la République islamique d’Iran''], Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, 1994</ref>. Sous le règne du [[Chah]], le non-respect des droits de l'homme avait été constaté et dénoncé par des [[Organisation non gouvernementale|ONG]]. Depuis l'instauration de la République islamique, la violation par le gouvernement iranien des droits civils et de la liberté d’expression politique est toujours dénoncée à travers le monde. L’[[Assemblée générale des Nations unies|Assemblée générale]] et la [[Commission des droits de l'homme des Nations unies|Commission des droits de l’homme]] de l’[[Organisation des Nations unies|ONU]] se déclarent préoccupées par {{citation|le grand nombre d'exécutions capitales, de cas de torture et de traitements ou châtiments inhumains ou dégradants, les normes appliquées en ce qui concerne l'administration de la justice, l'absence de garanties d'une procédure régulière, le traitement discriminatoire de certains groupes de citoyens}}<ref name="HCR DDH" />. Depuis l’établissement de la République islamique en [[1979]], les lois iraniennes sont basées sur une interprétation particulière de la ''[[Charia]]''. Toutes les relations sexuelles qui ont lieu en dehors du traditionnel mariage hétérosexuel sont illégales et aucune distinction légale n’est faite entre les relations consenties ou non consenties. Jusqu'en février 2012, l'article 83 du code pénal iranien prévoyait que l'adultère serait puni de [[lapidation]]. Ce mode d'exécution a disparu du nouveau code, mais une disposition de la constitution permet aux magistrats de statuer en la matière d'après leur connaissance du [[Système juridique islamique|droit islamique]], ce qui leur laisse toute latitude pour appliquer ou non cette sanction. Les associations de défense des droits de l'homme estiment que cinq hommes et une femme ont été ainsi exécutés depuis 2006. Le rapport du [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés|HCR]] de 2001 dit que la chirurgie de changement de sexe est fréquemment et ouvertement menée en Iran, et que les homosexuels et les [[travestissement|travestis]] sont en sécurité tant qu’ils gardent profil bas<ref name="UN">{{en}} ''{{Lien brisé |url=http://www.ecoi.net/pub/mv100_cois2001-irn.pdf |titre=Iran Country Report}}'', {{7th}} European Country of Origin Information Seminar Berlin, 11-12 juin 2001 - Rapport final. La partie sur la transidentité est en {{p.}}104. (consulté le 16 août 2006)</ref>. Le rapport déclare de plus qu’il n’est pas possible actuellement pour les individus transgenres de choisir de ne pas subir de chirurgie - si on leur accorde le droit de changer de sexe, il est attendu qu’ils le fassent immédiatement. Ceux qui ne veulent pas se faire opérer (ainsi que ceux qui se travestissent ou ne peuvent définir leur sexe) sont considérés comme étant de leur genre biologique, et, en tant que tels, peuvent être soumis à harcèlement pour le fait d’être homosexuels et sont donc sujets aux mêmes lois interdisant les actes [[Homosexualité|homosexuels]]<ref>{{en}} Projet Safra [http://www.safraproject.org/Reports/SP_Country_Information_Report_Iran.pdf Rapport d’information sur l’Iran]. rapport 2004. Mentionne la diversité des genres en {{p.}}15. (consulté le 16 août 2006)</ref>. Depuis son élection en 2005, la présidence de [[Mahmoud Ahmadinejad]] est marquée par la priorité donnée à la politique internationale. Le pouvoir se préoccupe plus de la position géostratégique du pays que des problèmes intérieurs. L’efficacité de l’action internationale sur les Droits de l’Homme en est affectée. Le dialogue avec l’Union européenne, rompu en 2004, n’a pas repris malgré une tentative de relance en 2005. L’association ''Action des chrétiens pour l'abolition de la torture'' note toutefois que, malgré des déclarations contradictoires, la position de l’Iran pourrait évoluer sur la question de l’application de la peine capitale aux mineurs<ref>{{fr}} Paul Fontane [http://www.acat.asso.fr/courrier/annee_2006/Courrier_264/iran_264.htm ''L’Iran entre-deux''] Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (accédé le 17 octobre 2006).</ref>. À l’opposé, Amnesty International craint que le nombre d’exécutions de mineurs depuis 2005 soit sous-évalué. L’association avait vu dans les promesses électorales de Mahmoud Ahmadinejad (amélioration des droits sociaux et économiques) une occasion de sensibiliser l’Iran au thème des droits humains. Elle note au contraire que {{citation|les mois ont passé et… répression, limitation du droit à l’expression et d’association, arrestations arbitraires, torture et pour agrémenter le tout, retour massif à la peine de mort, sont à nouveau à la carte}}<ref>{{Lien web |auteur1=Géraldine Fouarge |url=http://www.amnestyinternational.be/doc/article8961.html |site=[[Amnesty International]] Belgique |date=2006 |consulté le=17 octobre 2006 |titre=Iran – 8 ans d’espoirs, 15 mois de recul}}.</ref>. En 2003, Bernard Hourcade, [[Iranologie|iranologue]] au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] dressait un portrait optimiste de l’évolution politique et sociale de l’Iran. Il constatait une modernisation du pays dans les secteurs culturel, social, économique, politique, des relations internationales, et des échanges universitaires internationaux. De nombreux anciens [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Pasdarans]] qui occupent aujourd’hui des postes clefs sont allés étudier à l’étranger. Il notait que les notions de [[république]], de [[démocratie]] ou de libertés s’ancrent de plus en plus dans la [[société iranienne]] et créent les conditions d’un changement profond ; changement dans lequel l’islam politique a une nouvelle place. Selon lui, {{citation|malgré la répression, l’Iran est un pays où les gens débattent, parlent, s’expriment, protestent. Quels que soient leurs efforts, les autorités cléricales qui contrôlent la justice et la police ne sont plus en mesure de contrôler l’accès à l’information ni l’expression des revendications. Les actes de répression ''pour l’exemple'', notamment contre les journalistes, sont d’autant plus violents et systématiques, mais dénoncés avec force et efficacité, même par des membres du gouvernement}}. Si des oppositions bloquent encore les processus électoraux, ou la promulgation de lois, le pays a changé et a pris l’habitude de l’indépendance et de la liberté de parole, avant celle des actes<ref>{{fr}} Bernard Hourcade [http://www.monde-diplomatique.fr/2004/02/HOURCADE/11001 ''Vingt-cinq ans après la révolution islamique. Le réveil de l’Iran''] Le Monde diplomatique 2003.</ref>. Certains experts de la région considèrent que le peuple est contre le gouvernement et a adopté le principe de démocratie depuis longtemps, sans que le gouvernement ne fasse aucun effort que ce soit pour l'écouter. D'ailleurs, la majorité des Iraniens ne penseraient pas qu'une « République islamique réformée » puisse les satisfaire<ref>{{Lien brisé |url=http://www.cfpdusa.org/news.aspx?type=Analysis&id=24}}.</ref>. [[Amnesty International]] classe l'Iran comme ayant le plus fort taux d'exécutions sommaires, de violation des droits de l'homme et des libertés fondamentales en 2008 avec 317 exécutions sommaires. Selon les organismes internationaux de défense des droits de l'homme, la torture et le viol par les Gardiens de la révolution se produiraient régulièrement<ref name="Batebi,Kazemi,al" />. Amnesty International constate aussi qu'il n'existe pas de liberté d'expression<ref name="CapMag_210706" />. Le 29 septembre 2022, le chanteur iranien [[Shervin Hajipour]] a été arrêté par des policiers de [[Téhéran]] pour avoir publié une chanson sur [[Instagram]] sur les manifestations antigouvernementales qui font rage à travers le pays. Sa chanson était basée sur l'effusion de la colère du public après la mort de ''Mahsa Amini'' en garde à vue le 16 septembre<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Iran Arrests Singer Whose Song Became Anthem Of Ongoing Protests|url=https://www.rferl.org/a/32059684.html#0_8_10089_8766_2710_243751283|site=Radio Free Europe Radio Liberty|consulté le=30 septembre 2022}}.</ref>. ===== Situation des femmes ===== {{Article détaillé|Histoire des femmes en Iran}} [[Fichier:Iranian women walking and talking.jpg|redresse|vignette|Deux jeunes femmes.]] [[Fichier:Golestān Palace - Tehran, Iran(19).jpg|vignette|Dames à tête couverte en vêtements traditionnels.]] Les femmes en Iran bénéficient globalement de droits plus étendus que dans bon nombre d'États du [[Moyen-Orient]]. La proportion de femmes diplômées en Iran est plus forte que chez les hommes. Beaucoup de femmes gèrent leur propre affaire ou occupent des postes à responsabilité. Elles peuvent exercer pratiquement tous les métiers, à l’exception de celui de magistrat ou de président de la République<ref name=":2" />. Les femmes en Iran font face à une situation de discrimination vis-à-vis des hommes, comme le montre l'inégalité de leurs droits concernant le mariage. La loi islamique permet, en effet, aux hommes d'épouser quatre femmes à titre permanent et de prendre autant d'épouses « temporaires » par des contrats religieux qui peuvent durer de quelques heures à plusieurs années. Les femmes qui contractent des mariages temporaires sont des veuves ou des divorcées<ref name=":2">https://www.lorientlejour.com/article/572494/ReportageLe_commerce_florissant_de_la_beaute_a_Teheran.html </ref>. Ce mariage temporaire chez les chiites est appelé [[Mut'a|mariage de plaisir]] et connu sous le nom de '''sigheh''' en Iran et rejeté comme prohibé par les [[Mariage sunnite|sunnites]]. Par ailleurs, le port du [[Hidjab|foulard islamique]] est obligatoire pour toutes les femmes, y compris les touristes, en Iran. Plus de {{unité|110000|femmes}} « mal voilées » ont reçu des « avertissements » délivrés par la police pour non-respect du strict code vestimentaire en [[2007]]. Il est cependant fréquent de voir, en particulier dans les villes, des voiles défaits ou de larges mèches dépassant sur le front, des étoffes transparentes, voire une absence de voile. Ils sont nommés avec ironie « voile décapotable » car les jeunes femmes s'empressent de les repositionner à la vue de la police des mœurs<ref>{{Lien web| langue=fr |titre= Iran : "les femmes ne se laissent plus faire" face à la répression croissante de la police des mœurs|site=France 24|lire en ligne= https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20220921-iran-les-femmes-ne-se-laissent-plus-faire-face-%C3%A0-la-r%C3%A9pression-croissante-de-la-police-des-m%C5%93urs |date= 21/09/2022 |consulté le=21-09-2022 }}.</ref>. Ne respectant pas strictement le code vestimentaire (ses cheveux n’étaient pas entièrement couverts par son foulard), Mahsa Amini, une jeune femme âgée de {{nobr|22 ans}} est arrêtée le {{date|13|septembre|2022}} à Téhéran où elle est en visite avec sa famille. Elle décède à la suite de son arrestation par le police des mœurs (''Gasht-e Ershad'') après trois jours de coma. Les femmes peuvent encourir jusqu'à trois mois de prison. À la suite de la [[mort de Mahsa Amini]], des manifestations de protestation ont lieu dans les rues de Téhéran, dispersées par des jets de grenades lacrymogènes<ref>{{Lien web | langue=fr |titre=Iran : une manifestation dispersée à coup de gaz lacrymogènes après la mort d'une jeune femme arrêtée pour sa tenue vestimentaire |url= https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/iran-une-manifestation-dispersee-a-coup-de-gaz-lacrymogenes-apres-la-mort-d-une-jeune-femme-arretee-pour-sa-tenue-vestimentaire_5366716.html |site=France TV Info et AFP|date=17/09/2022 |consulté le=18/09/2022 }}.</ref>. Par solidarité et en signe de protestation, des femmes s'affichent sur les réseaux sociaux se coupant les cheveux ou brûlant leur voile islamique<ref>{{Lien web | langue=fr |titre=Iran: face à la police des mœurs, des femmes brûlent leur hijab et se coupent les cheveux |url= https://www.lefigaro.fr/international/iran-face-a-la-police-des-moeurs-des-femmes-brulent-leur-hijab-et-se-coupent-les-cheveux-20220919 |site=lefigaro.fr|date=19/09/2022 |consulté le=20/09/2022 }}.</ref>. Les manifestations se poursuivent les jours suivants. L'Union Européenne et la France manifestent leur vive émotion à l'égard de ce décès « inacceptable » et « choquant »<ref>{{Article| langue=fr |titre=Iran : Les manifestations contre la police des mœurs se poursuivent|périodique=20 Minutes et AFP|lire en ligne= https://www.20minutes.fr/monde/4001698-20220920-iran-manifestations-contre-police-urs-poursuivent |date=20-09-2022 |consulté le=20-09-2022 }}.</ref>. La Haute Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Nada Al-Nashif, fait part de ''{{Citation|son inquiétude face à la mort en détention de Mahsa Amini (…) et à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations}} ''au [[Kurdistan iranien]] durant lesquelles trois personnes sont tuées le {{date|17|septembre|2022}}. Depuis, la vague de colère se répand au Kurdistan, puis à Téhéran et dans d’autres régions en Iran. Les rassemblements s'étendent à une quinzaine de villes, gagnant également les universités de la capitale<ref>{{Article| langue=fr |titre= En Iran trois personnes tuées dans les protestations contre le décès d'une femme détenue par la police des mœurs|périodique=Nouvel Observateur |lire en ligne= https://www.nouvelobs.com/monde/20220921.OBS63446/en-iran-trois-personnes-tuees-dans-les-protestations-contre-le-deces-d-une-femme-detenue-par-la-police-des-moeurs.html |date=21-09-2022 |consulté le=21-09-2022 }}.</ref>. Les manifestations couvrent l'ensemble du territoire iranien : {{nobr|31 morts}} sont à déplorer<ref>{{Lien web | langue=fr |titre= Iran : 31 personnes mortes dans les manifestations à la suite du décès de Mahsa Amini |url= https://www.francetvinfo.fr/monde/iran/iran-31-personnes-mortes-dans-les-manifestations-a-la-suite-du-deces-de-mahsa-amini_5375959.html |site=France TV Info |date=22/09/2022 |consulté le=23/09/2022 }}.</ref>. Le site web de la présidence iranienne, l'agence de presse Fars affiliée au gouvernement et le centre de recherche médico-légale d'Iran figurent parmi les sites web piratés et rendus inaccessibles par les [[Anonymous (collectif)|Anonymous]], dans un geste de soutien aux manifestations nationales<ref>{{Lien web | langue=en |titre= Several Iranian Government Websites Down; Anonymous Claims Responsibility |url= https://www.rferl.org/a/iran-hacked-anonymous-amini/32046184.html |site=Radio Free Europe - Radio Liberty |date=22/09/2022 |consulté le=23/09/2022 }}.</ref>. Selon la journaliste Sara Saidi, « les Iraniennes sont les femmes les plus socialisées du Moyen-Orient : elles travaillent, conduisent librement, ont le droit de vote et d'éligibilité depuis 1963, contre 2015 en Arabie saoudite. » Les femmes sont également politisées et engagées, la société civile iranienne étant « très en avance sur les institutions qui la gouvernent », indique la sociologue [[Azadeh Kian]]. Le taux de scolarisation des filles est de 95 %<ref>{{Lien web |titre=Les droits des femmes, l'autre combat de l'Arabie saoudite contre l'Iran |url=http://www.slate.fr/story/181545/droits-femmes-competition-progressisme-arabie-saoudite-iran |site=Slate.fr |date=12 septembre 2019 |consulté le=12 novembre 2019}}.</ref>. ===== Problème identitaire ===== À cause du bouleversement révolutionnaire, l’Iran est confronté à la recomposition identitaire et à l’émergence de nouveaux territoires avec trois forces : le nationalisme, l’islam et l’insertion dans la mondialisation<ref>Hourcade Bernard. La recomposition des identités et des territoires en Iran islamique // The making of identities and territories in Islamic Iran. In: Annales de Géographie, t. 113, {{n°|638-639}}, 2004. Composantes spatiales, formes et processus géographiques des identités. {{p.|511-530}};</ref>. Les [[Kurdes]] font l'objet de certaines discriminations : ils représenteraient en 2019 près de la moitié des prisonniers détenus pour atteinte à la sécurité nationale, sont condamnés à des peines jugées disproportionnées par l'ONU et.la langue kurde n'est pas enseignée dans les écoles. Surtout, les provinces peuplées à majorité de Kurdes sont lourdement touchées par la pauvreté. Bien que le gouvernement refuse de leur accorder un statut d'autonomie, ils disposent d'une relative tolérance en matière culturelle — certains médias sont diffusés en langue kurde et les traditions vestimentaires et musicales kurdes sont acceptées<ref name=":0">{{Article |titre=Les Kurdes iraniens piégés entre Téhéran et Washington |périodique=Orient 21 |date=3 octobre 2019 |lire en ligne=https://orientxxi.info/magazine/les-kurdes-iraniens-pieges-entre-teheran-et-washington,3290}}</ref>. Pour ces raisons, l'histoire des kurdes d'Iran a été marquée par plusieurs soulèvements, dont celui de la [[république de Mahabad]] quand, en 1946, des insurgés ont créé un État kurde indépendant avant qu’il ne soit détruit par l’armée iranienne. De nos jours, cinq groupes armés kurdes sont en activité :le [[Parti démocratique du Kurdistan d’Iran]], le [[Parti pour une vie libre au Kurdistan]], le [[Komala]], le [[Parti de la liberté du Kurdistan]] et le [[Parti démocratique du Kurdistan (Iran)]]. Des accords de cessez-le-feu de plus ou moins longue durée avec les militaires iraniens ont cependant permis d'éviter que le conflit ne gagne en intensité<ref name=":0" />. À partir de 2017 notamment, le PDKI est approché par les [[États-Unis]] qui envisagent de l'utiliser afin de priver l'Iran du contrôle de sa frontière occidentale. Ainsi, en juin 2018, le secrétaire général du parti se rend à Washington à l’invitation des autorités américaines où il est reçu par des responsables du département de la défense, dont celui des questions iraniennes. En 2017, avant d’être nommé conseiller à la sécurité nationale, [[John R. Bolton|John Bolton]] appelait dans un éditorial l’administration américaine à se rapprocher des minorités ethniques d’Iran, en particulier les Kurdes, afin de créer un réseau d’alliés régionaux contre l’Iran. La même année, un rapport de l’influent ''think tank'' [[Center for Strategic and International Studies]] suggérait que les États-Unis soutiennent les Kurdes iraniens afin de déstabiliser la République islamique de l’intérieur. Le PDKI serait toutefois sceptique, jugeant notamment les États-Unis peu loyaux vis-à-vis de leurs alliés<ref name=":0" />. ==== Médias ==== {{Article détaillé|Médias en Iran}} Les médias existent depuis l’apparition du premier journal papier en 1835<ref>{{en}} Patrick Clawson. ''Eternal Iran''. Palgrave. 2005. Coécrit avec Michael Rubin. {{ISBN|978-1-4039-6276-8}} {{p.}}43</ref>. Ils regroupent aujourd’hui plusieurs [[agence de presse|agences de presse]] officielles (dont l'[[Agence de presse de la République islamique]] ou IRNA), de très nombreux journaux et magazines, des [[chaîne de télévision|chaînes de télévision]] officielles et libres (émettant depuis l’étranger), des [[station de radio|stations de radio]]. L’explosion du phénomène des [[blog]]s s’observe aussi dans le pays, dans la mesure où ce média permet de s’exprimer librement et anonymement. La [[constitution de l'Iran|constitution de l’Iran]] accorde la liberté de la [[Presse écrite|presse]] aussi longtemps que sont respectés les principes [[islam]]iques. On exige de chaque publicateur de journal ou magazine d’avoir une licence de publication valide<ref name="CSI">{{lien web|lang=en|url=http://countrystudies.us/iran/98.htm|titre= The Mass Media |site=Country Studies|éditeur=Bibliothèque du Congrès|lieu= Washington|date= 1988}}.</ref>. Toute publication perçue comme anti-islamique ne se voit pas attribuer cette licence. En pratique, le critère définissant le caractère anti-islamique englobe tous les supports qui présentent un sentiment anti-gouvernemental<ref name="CSI" />. En [[1987]], tous les journaux et magazines en circulation soutenaient les [[Politique en Iran|institutions]] de la république islamique. Après l’élection de [[Mohammad Khatami]] en [[1997]] et la libéralisation relative qui a suivi dans le pays, les publications se sont beaucoup développées, dont certaines réussissent à être plus critiques envers le gouvernement. Toutes les radios et télévisions émettant depuis l’Iran sont contrôlées par le gouvernement. C’est le [[Guide de la Révolution|Guide de la révolution]] qui nomme les directeurs des chaînes de télévision et des radios nationales. Des chaînes de télévision et des stations de radio existent à Téhéran et dans la plupart des grandes villes provinciales. Les chaînes de l’[[Azerbaïdjan iranien]] et du [[Kurdistan iranien]] sont autorisées à émettre des programmes en [[azéri]] et en [[kurde]]. Plusieurs [[partis d'opposition en Iran|groupes d’opposition]] émettent depuis l’[[Irak]] ou les républiques du [[Caucase]]. [[Radio France internationale|RFI]], la [[British Broadcasting Corporation|BBC]], {{langue|en|''[[Voice of America]]''}} ont des programmes d’actualité en persan émettant sur la [[radio FM|bande FM]] en Iran. La [[censure]] qui s'applique aussi bien à l'actualité qu'à des travaux de fiction est la règle en Iran. Tout éditeur doit soumettre les œuvres qu’il souhaite publier<ref name="CSI" />. Quand le gouvernement a introduit [[Internet]] en Iran, les services étaient complètement ouverts. Cependant, le gouvernement a par la suite décidé de filtrer l’accès à Internet pour bloquer le contenu jugé inapproprié. Les sites pornographiques sont complètement filtrés, ainsi que la quasi-totalité des sites fournissant des outils permettant de contourner les filtrages. Certains blogs et sites d’information sont également bloqués, dans des proportions moindres<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Internet Filtering in Iran in 2004-2005: A Country Study. |url=http://www.opennetinitiative.net/studies/iran |éditeur=Open Net Initiative. |date=26/02/2006 |consulté le=7/12/2006}}.</ref>. Le blocage et la restriction d’Internet sont rendus possibles par la loi iranienne sur la presse de [[1986]], qui définit les conditions d’accès à l’information par le public. La loi requiert aujourd’hui que les [[fournisseur d'accès à Internet|FAI]] installent des mécanismes de filtrage. Les peines prévues pour les violations des lois sur l’accès et la diffusion de l’information peuvent être très sévères. Après l’arrivée au pouvoir de [[Mohammad Khatami|Khatami]] en [[1997]] et l’émergence d’un mouvement réformateur (les réformistes, menés par Khatami, voulaient faciliter l’information du public), les conservateurs ont agi sur la presse et les mouvements se sont déplacés sur la toile. C’est à la même période qu’ont commencé à croître fortement le nombre de [[blog]]s en persan. En effet, les blogs représentent une fenêtre pour les jeunes qui veulent s’exprimer de manière plus libre que dans la [[société iranienne]]. Selon des statistiques non officielles, il y en aurait plus de {{formatnum:100000}} régulièrement mis à jour en février [[2005]]<ref>{{en}} {{pdf}} {{Lien web |auteur1=Orkideh Behrouzian |titre=Persian Blogs against the dual langugage |url=http://www-swiss.ai.mit.edu/6805/admin/admin-fall-2005/weeks/Persian_Blogging.pdf |éditeur=Knowledge exchange, Anthropology news |mois=février |année=2005 |consulté le=7/12/2006}}.</ref>. La [[censure]] persiste et s'est durcie avec le gouvernement de [[Mahmoud Ahmadinejad]]. En {{date-|octobre 2006}}, celui-ci a fait passer un décret forçant les ''FAI'' à limiter les vitesses de téléchargement à 128 kb/s pour tous les clients individuels et les [[cybercafé]]s<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Country report, Iran |url=http://opennet.net/research/profiles/iran |site=opennet.net |éditeur=Open Net Initiative |date=09/05/2007 |consulté le=20/01/2009}}.</ref>. Par ailleurs, une lutte sans merci a été menée par le gouvernement islamique pour éliminer les [[antenne parabolique|antennes paraboliques]] (une saisie de plus de {{formatnum:125000}} antennes a été opérée à Téhéran en {{date-|mars 2009}}<ref>{{Lien brisé |url=http://www.iranfocus.com/fr/sur-le-fil/iran-plus-de-125.000-antennes-paraboliques-saisies-teheran-07016.html}}.</ref>) qui avaient fleuri sur les toits ces dernières années afin de permettre à des millions d'Iraniens de capter les chaînes de télévision étrangères par satellite. === Politique étrangère === {{Article détaillé|Politique étrangère de l'Iran}} [[Fichier:Bagh-melli.jpg|vignette|''Darvāzeh-ye Bāgh-e Melli'' : les portes principales du ministère des Affaires étrangères à Téhéran.]] En Iran, le régime révolutionnaire mis en place par l’[[ayatollah]] [[Rouhollah Khomeini|Khomeini]] a amorcé des changements radicaux dans la politique étrangère qui était menée par le [[Chah|Shah]], particulièrement en inversant l’orientation du pays vis-à-vis de l’Occident. Après l’idéalisme post-révolutionnaire initial, une politique étrangère dure et la [[Guerre Iran-Irak]], le pays a engagé une politique étrangère plus rationnelle, basée sur des objectifs économiques<ref name="chubin">{{en}} {{pdf}} {{Lien web |coauteurs=Daniel Byman, Shahram Chubin, Anoushiravan Ehteshami, Jerrold D. Green, |titre=chap. 6 Impact on Foreign Policy |url=http://www.rand.org/pubs/monograph_reports/MR1320/MR1320.ch6.pdf |série=Iran's security policy in the post-revolutionnary era |éditeur=Rand Corporation |consulté le=08/12/2006 |page=82-92}} {{ISBN|978-0-8330-2971-3}} [http://www.rand.org/pubs/monograph_reports/MR1320/ lire le livre complet en ligne]</ref>. Cependant, celle-ci est occasionnellement occultée par la rhétorique idéologique. Dans les années récentes, l’Iran a fait de grands efforts pour améliorer ses relations avec ses voisins, particulièrement avec l’[[Arabie saoudite]]. Les buts régionaux de l’Iran sont d’essayer de ne pas être dominé en établissant son rôle de leader dans la région, de circonscrire l’influence [[États-Unis|américaine]] et des autres puissances extérieures et de construire des relations commerciales de qualité. En termes généraux, la politique étrangère de l’Iran se base sur trois idées principales : # Elle prend position contre les États-Unis et [[Israël]]<ref>{{en}} [http://countrystudies.us/iran/103.htm « Relations with regional powers »] ''in Country Studies Iran'', Bibliothèque du Congrès des États-Unis</ref>. #: ''Voir aussi : [[Relations entre les États-Unis et l'Iran|Relations Iran-États-Unis]] et [[Relations entre l'Iran et Israël|Relations Iran-Israël]]'' # ''Elle veut éliminer l’influence extérieure dans la région.'' L’Iran se voit comme une puissance régionale, alors que des puissances mondiales telles que les États-Unis ou le [[Royaume-Uni]] ne le souhaitent pas. Elle cherche donc à réduire leur présence dans le [[golfe Persique]] autant que possible. #: ''Voir aussi : [[Relations entre l'Iran et l'Union européenne|Relations Iran-Union européenne]], [[Relations entre la France et l'Iran|Relations franco-iraniennes]] et [[Relations entre l'Allemagne et l'Iran|Relations Iran-Allemagne]]''[[Fichier:IV Каспийский саммит - 26.jpeg|vignette|Sommet de la Caspienne, 29 septembre 2014.]] # ''Elle développe fortement les contacts diplomatiques avec les autres pays en voie de développement'' dans un effort pour construire des relations commerciales et des appuis politiques, maintenant que le pays a perdu son soutien américain d’avant la révolution. #: ''Voir aussi : [[Relations entre l'Inde et l'Iran|Relations Iran-Inde]], [[Relations entre la Chine et l'Iran|Relations Iran-Chine]], [[Relations entre l'Iran et la Russie|Relations Iran-Russie]]'' et ''[[Relations entre la Corée du Nord et l'Iran]]''. Malgré ses lignes directrices, les relations bilatérales sont fréquemment confuses et contradictoires, à cause de l’oscillation permanente de l’Iran entre des aspects pragmatiques et idéologiques. Le pays envisagerait d’entrer dans l’[[Association sud-asiatique pour la coopération régionale]]. ==== Exportation de la révolution ==== {{Article connexe|Guerre froide au Moyen-Orient}} Le concept de l{{'}}''exportation de la révolution islamique'' dérive d’une façon particulière de voir le monde, qui perçoit la [[révolution iranienne]] comme le combat politique à mener par les [[musulman]]s pour se libérer de l’oppression des « [[tyran]]s » ennemis de l'islam, lesquels ne serviraient en réalité que les intérêts de l’[[impérialisme]] international. Il en résulte la volonté de bâtir une sorte d'empire islamique régional, sinon mondial, dont l'Iran serait le cœur. L’article 11 de la constitution de la République islamique d'Iran affirme explicitement que « le gouvernement islamique a l’obligation de mener sa politique (étrangère) sur le principe de l’unité islamique et d’entreprendre une action suivie pour la réalisation de l’unité politique, économique et culturel du monde musulman. »<ref name="IranFocus">{{Lien brisé |url=http://www.iranfocus.com/fr/iran-general-/le-numero-iranien-declare-implicitement-que-son-regime-se-dotera-bient-t-de-la-bombe-07138.html}}.</ref> C'est en cela que, pour [[Ali Khamenei]], « l’exportation de la révolution est une responsabilité constante de la République islamique. »<ref name="ElWatan">http://www.elwatan.com/Un-passe-tumultueux</ref> Il existe plusieurs courants de pensée quant aux moyens à mettre en œuvre pour exporter la [[révolution iranienne]]. En général, ceux qui sont pour l’exportation de la révolution seulement à travers l’[[éducation]] et l’exemple ont dominé le ministère des Affaires étrangères, alors que ceux en faveur d’une assistance active aux groupes révolutionnaires n’ont pas servi à de tels postes. Néanmoins, parce que ces soutiens à l’approche [[Activisme politique|activiste]] sont aussi des dirigeants politiques influents, ils ont pu influencer certains domaines des relations étrangères. Cela est particulièrement vrai au sujet de la politique envers le [[Liban]]<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur1=Bernard Hourcade |titre=Le réveil de l'Iran |url=http://www.monde-diplomatique.fr/2004/02/HOURCADE/11001 |éditeur=Le Monde diplomatique |mois=février |année=2004 |consulté le=08/12/2006 |page=12-13}}.</ref>. En [[1982]], l’Iran déploie {{formatnum:1500}} [[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Gardiens de la révolution]] à [[Baalbek]] au [[Liban]], pour organiser, fournir et entraîner le [[Hezbollah]]<ref>{{en}} Augustus Richard Norton, « Walking Between Raindrops: Hizballah in Lebanon », ''Mediterranean Politics'', vol. 3, no. 1, Summer 1998, {{p.}}86.</ref>. L’Iran aurait diminué son aide au mouvement libanais, mais continue tout de même à armer le [[Hezbollah]] et l’encourage à maintenir une capacité militaire significative<ref name="chubin" />. De plus, Téhéran soutient des mouvements [[chiisme|chiites]] en [[Irak]], à [[Bahreïn]], en [[Arabie saoudite]], en [[Afghanistan]]. L'Iran a aussi soutenu, encadré et financé les mouvements islamistes en [[Algérie]] au début des années 1990, aussi bien le [[Front islamique du salut|FIS]] que le [[Groupe islamique armé|GIA]]{{référence nécessaire}}. Enfin, après la première [[guerre du Golfe]] de 1991, l’Iran a tissé des liens de soutien en [[Palestine (État)|Palestine]] auprès du [[Hamas]] et du [[Jihad islamique palestinien|Jihad islamique]] ainsi qu'à d’autres mouvements [[sunnisme|sunnites]] auxquels ils ont octroyé des financements restreints, en profitant du mécontentement croissant envers la politique étrangère des [[États-Unis]]<ref name="chubin" />. L’exportation de la [[révolution iranienne]] ne cadrant pas avec le désir d’ouverture exprimé durant la période de pouvoir des réformateurs autour du président [[Mohammad Khatami]], certains auteurs ont pu penser que le concept d’exportation de la révolution s’était évanoui dès les premières années du gouvernement<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur1=Chef d'escadron Thierry Dufour, AT française |titre=L'influence de l'Iran au travers du chiisme. Mode opératoire, succès et limites de la politique pro-chiite iranienne. |url=http://www.diploweb.com/forum/dufour06101.htm |site=diploweb.com |mois=octobre |année=2006 |consulté le=08/12/2006}}.</ref>. Mais au lendemain de [[Élection présidentielle iranienne de 2009|sa réélection contestée]] en [[2009]], [[Mahmoud Ahmadinejad]], s'exprimant devant un cercle restreint de dignitaires religieux, a évoqué, sans aucune ambiguïté, une révolution destinée à l'[[islamisation]] du monde entier<ref>{{Lien web |titre=Video clandestine sortie d'Iran: Ahmadinedjad sans masques - Vidéo dailymotion |url=https://www.dailymotion.com/video/x9ojqd |site=Dailymotion |consulté le=12 novembre 2019}}.</ref>. ==== Implication dans le conflit israélo-palestinien ==== {{Article détaillé| Relations entre l'Iran et le Hamas}} L'Iran soutient activement le Hamas en lui procurant une aide militaire, financière et politique. Ils partagent la même idéologie concernant [[Israël]] avec l'objectif déclaré de vouloir la destruction de cet État. Le Hamas et le [[Jihad islamique palestinien|Jihad islamique]], qui est aussi soutenu par l'Iran, sont considérés comme des [[proxy]] de l'Iran. L'ayatollah Khamenei rejette la solution à deux États et a déclaré que « la [[Palestine (État)|Palestine]] est indivisible » et la considère comme étant « sous occupation sioniste »<ref>{{en}} http://avalon.law.yale.edu/20th_century/hamas.asp The Covenant of the Islamic Resistance Movement (Charte du Hamas), 18 août 1988, publié par ''The [[Avalon Project]]'' at Yale Law School</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.worldtribune.com/worldtribune/WTARC/2010/me_hamas0005_01_05.asp Hamas 2010 budget mainly 'foreign aid' from Iran, WorldTribune.com, 5 janvier 2010]</ref>{{,}}<ref>{{en}}http://english.farsnews.com/newstext.php?nn=9003174296</ref>. ==== Implication dans la guerre civile syrienne ==== {{Article détaillé| Intervention de l'Iran dans la guerre civile syrienne}} L'intervention de l'Iran dans la [[guerre civile syrienne]] commence dès son début en 2011 avec la réorganisation des combattants progouvernementaux, appuyées par le [[Hezbollah]] auxquels elle se joint et un soutien financier évalué entre {{unité|6|et=35|milliards}} de dollars par an par l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{Lien web |titre=Après l’accord avec l’Iran, les espoirs d’Assad |url=ttp://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/07/22/apres-l-accord-avec-l-iran-les-espoirs-d-assad_4693652_3218.html#e0PYXYeX7QDOYIXJ.99 |site=Le Monde |date=22 juillet 2015}}.</ref>. En octobre 2015, les forces iraniennes en [[Syrie]] représentent environ {{unité|5000|[[Corps des Gardiens de la révolution islamique|Pasdarans]]}} en plus des milliers de combattants du Hezbollah, soit de quinze à vingt mille hommes, ainsi que des miliciens [[chiisme|chiites]] venus du [[Liban]], d’[[Irak]] et d’[[Afghanistan]] recrutés, pour certains de force, et formés en Iran. Elles les équipent en armes légères et lourdes<ref>{{Lien web |titre=En Syrie, des Afghans chiites combattent pour le compte de l’Iran |url=https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/02/01/en-syrie-des-afghans-chiites-combattent-pour-le-compte-de-l-iran_4857095_3218.html |site=Le Monde |date=1 février 2016}}.</ref>. En 2016, le général iranien Ali Arasteh annonce que des commandos de l'[[Forces armées iraniennes|armée régulière iranienne]] ont été envoyés en Syrie comme « conseillers »<ref>{{Lien web |titre=Des commandos iraniens déployés en Syrie |url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/04/97001-20160404FILWWW00158-des-commandos-iraniens-deployes-en-syrie.php |site=Le Figaro |date=4 avril 2016}}.</ref>. ==== Affrontement israélo-iranien en Syrie ==== {{Article détaillé|Confrontations israélo-syriennes pendant la guerre civile syrienne}} Ce conflit est la résultante de l'opposition politique et religieuse à l'existence d'Israël du gouvernement iranien et à la lutte de l'[[État juif]] contre le [[terrorisme]] qui accuse l'Iran d'encourager, financer et armer le Hezbollah libanais ainsi que des organisations [[Territoires palestiniens occupés|palestiniennes]] dans le cadre du [[conflit israélo-palestinien]] : le [[Hamas]], le [[Jihad islamique palestinien]] et le [[Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général]] installé Syrie. Au cours de la [[guerre civile syrienne]] en cours, Israël était soupçonné d'avoir perpétré des attaques contre le Hezbollah et des cibles iraniennes sur le territoire syrien. Le premier incident de ce type a eu lieu le 30 janvier 2013, lorsque des avions israéliens ont été accusés d'avoir frappé un convoi syrien transportant des armes iraniennes au Hezbollah<ref>{{Lien web |langue=en |titre='Israel strikes Syrian weapons en route to Hezbollah' |url=https://www.jpost.com/Defense/Israel-strikes-Syrian-weapons-en-route-to-Hezbollah |site=Jerusalem Post |date=30 janvier 2013}}.</ref>. Le premier affrontement militaire direct entre les deux pays a lieu dans la nuit du 9 au 10 mai 2018, un [[lance-roquettes]] de la [[Force Al-Qods]] tire peu après minuit une vingtaine de roquettes de type [[Fajr-3 (missile)|Fajr]] et [[BM-21 Grad|Grad]] vers une position frontalière de [[Armée de défense d'Israël|Tsahal]] sur le [[plateau du Golan]]. Tous les missiles sont tombés sur la partie syrienne du Golan, quatre ont été interceptés par une batterie du système israélien de défense aérienne mobile [[Dôme de fer]]. L'attaque ne fait ni victimes ni dégâts. Tsahal riposte par des raids sur une cinquantaine de bases iraniennes, dont des sites de renseignement, de logistique, de stockage et des postes d'observation en Syrie<ref name="lepoint">{{Lien web |titre=Syrie: la communauté internationale s'inquiète de l'escalade entre Israël et Iran |url=http://www.lepoint.fr/monde/syrie-escalade-militaire-entre-israel-et-l-iran-la-communaute-internationale-inquiete-10-05-2018-2217418_24.php |site=Le Point |date=10 mai 2018}}.</ref>. ==== Programme nucléaire iranien ==== [[Fichier:Foreign Ministers of Germany, the US, Great Britain, France, Russia and China in Berlin discussing Iran nuclear program March 2006.jpg|vignette|Les ministres des affaires étrangères de France, d'Allemagne, des États-Unis, du Royaume-Uni, de Russie et de Chine pendant une réunion sur le [[programme nucléaire de l'Iran]] en mars 2006.]] {{Article détaillé|Programme nucléaire de l'Iran}} Sous le règne du Shah [[Mohammad Reza Pahlavi|Mohammed Reza Pahlavi]], le pays se dote d'un programme de nucléaire civil dès la deuxième moitié des années 1950. Un accord de coopération dans le nucléaire civil est par ailleurs conclu entre l’Iran et les États-Unis en 1957 dans le cadre du programme [[Atoms for Peace]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nucléaire iranien : douze années de crise diplomatique (2003-2015) |url=http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000560-jusqu-ou-ira-l-iran/nucleaire-iranien-douze-annees-de-crise-diplomatique-2003-2015 |site=[[La Documentation française]] |consulté le=2017-04-06}}.</ref>. En 1970, l’Iran ratifie le [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]] (TNP), ce qui l’engage à ne pas fabriquer d’[[arme nucléaire|armes nucléaires]] et à ne pas essayer de s’en procurer. Au début du {{s-|XXI}}, le [[programme nucléaire de l'Iran]] est la cause de tensions entre l'Iran et les Occidentaux. L’[[Agence internationale de l'énergie atomique]] (AIEA) estime, que la non-coopération iranienne rend impossible la conduite d’inspections afin de s’assurer que la technologie n’est pas détournée pour un usage militaire, comme l'a déclaré un rapport de son directeur général le 31 août 2006<ref>{{en}} {{pdf}} {{Lien web |titre=Rapport du directeur général de l'AIEA sur l'implémentation du TNP en Iran |url=http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2006/gov2006-53.pdf |site=iaea.org |éditeur=Agence Internationale de l'énergie atomique |date=14/09/2006 |consulté le=08/12/2006 |page=5}}.</ref>. Les Occidentaux soupçonnent le gouvernement iranien d'utiliser son programme nucléaire civil pour chercher à fabriquer une arme nucléaire<ref name="Barzin">{{pdf}} {{Lien web |auteur1=Nader Barzin |titre=L'économie politique de développement de l'énergie nucléaire en Iran |url=http://www.payre.com/iran/theses/Political_Economy_of_the_Iranian_Nuclear_Industry.pdf |éditeur=thèse en socio-économie de développement de l'[[École des hautes études en sciences sociales|EHESS]] |année=2004 |consulté le=08/12/2006 |page=216-218}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La question nucléaire iranienne|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/iran/la-question-nucleaire-iranienne/ |éditeur=ministère français des Affaires étrangères |consulté le=17 2 2024}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|lang=en|titre=L'Iran Nucleaire|auteur=Nader Barzin|lieu=Paris|éditeur=L'Harmattan|date= 2005|isbn=2-7475-9332-0|pages totales= 304|série=[[Iranian Studies]]|auteur=Farideh Farhi|numéro=4|volume=39|année=2006|éditeur=[[Cambridge University Press]]}}</ref>. La crise s'apaise {{nobr|12 ans}} plus tard avec l'[[Accord de Vienne sur le nucléaire iranien]] (JCPoA ou PAGC), conclu le 14 juillet 2015. Début mai 2018, le président américain [[Donald Trump]] annonce que les États-Unis se retirent de l'accord de Vienne<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=Mark |nom1=Landler |titre=Trump Abandons Iran Nuclear Deal He Long Scorned |périodique=The New York Times |date=2018-05-08 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2018/05/08/world/middleeast/trump-iran-nuclear-deal.html |consulté le=2019-02-07}}</ref>. Pendant un an, malgré le rétablissement des sanctions, l’Iran affirme respecter l'accord et demande aux Européens de respecter leur engagement lié à celui-ci. L'Iran attendait des Européens qu'ils « résistent » à la pression américaine en maintenant leurs activités commerciales. Ceux-ci ont cependant cédé aux pressions et l’Iran a à son tour adopté des mesures contraires à l’accord – qui demeurent réversibles dans le cas où les Européens tiendraient leurs promesses et permettraient de compenser les sanctions américaines<ref name=":1" />. Les Iraniens voient la puissance nucléaire comme un moyen de diversifier les sources d’énergie et d’affirmer son rôle politique international<ref name="Barzin" />. Les Iraniens, pratiquement tous les candidats politiques et le gouvernement, sont unis sur ce point : l’Iran devrait développer son [[industrie nucléaire]] civile, car ils ne peuvent accepter que d’autres pays, comme [[Israël]], l’[[Inde]] ou le [[Pakistan]] soient dotés de l’[[énergie nucléaire|énergie atomique]] en dehors du cadre du TNP<ref>{{Lien web |auteur1=Entretien de Thierry Coville par François Gremy |titre=Les dessous du programme nucléaire iranien |url=http://www.caucaz.com/home/breve_contenu.php?id=221 |série=Dossier Iran 9/10 |site=caucaz.com |date=14/06/2005 |consulté le=08/12/2006}}.</ref>. À partir de décembre 2022, l'Iran est capable de produire de l'uranium enrichi à 60 % ce qui le rapproche du seuil de 90 % nécessaire pour une arme nucléaire<ref>[https://www.letemps.ch/opinions/perspective-effrayante-dun-regime-iranien-dote-larme-nucleaire La perspective effrayante d'un régime iranien doté de l'arme nucléaire / Le Temps]</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Isabelle Laserre|url=https://www.lefigaro.fr/international/en-iran-la-bombe-a-gagne-face-a-la-diplomatie-20221207|titre=En Iran, la bombe a gagné face à la diplomatie|éditeur=[[Le Figaro]]|date=9 décembre 2022}}</ref>. === Puissance militaire === {{Article détaillé|Forces armées iraniennes}} [[Fichier:Iranian kilo class submarine.jpg|vignette|Un des trois [[sous-marin]]s [[classe Kilo]] de la marine iranienne.]] Les [[forces armées iraniennes]] se sont modernisées et ont été organisées après la [[Première Guerre mondiale]], surtout après la prise de pouvoir de [[Reza Chah|Reza Shah]] en 1921. Sous le règne du dernier shah d’Iran, [[Mohammad Reza Pahlavi]], l’armée iranienne a été entraînée et équipée par des armées étrangères. La mission militaire américaine en Iran était par exemple la plus importante du monde en 1978<ref name="globalsecurity intro">{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/iran/intro.htm Iran : Introduction] sur globalsecurity.org</ref>. Les ventes d’armes américaines à l’Iran se sont élevées à {{nombre|11.2|milliards}} de dollars entre 1950 et 1979<ref name="globalsecurity intro" />. Après la [[révolution iranienne]] et la prise de pouvoir du nouveau gouvernement, l’armée iranienne a perdu plus de 60 % de ses effectifs (désertions)<ref name="global security army">{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/iran/army.htm Iran Army], sur le site globalsecurity.org</ref>, alors que parallèlement, l’ayatollah Khomeini créait par décret le [[Corps des Gardiens de la révolution islamique]] le 5 mai 1979, avec pour objectif de défendre les intérêts de la révolution islamique. Les forces armées iraniennes sont organisées de la façon suivante : * l’armée régulière, divisée en trois armes : ** [[Armée de terre de la république islamique d'Iran|Armée de terre]] (''artesh''), comptant {{unité|350000|hommes}} (dont {{unité|220000|conscrits}}) en [[2012]]<ref name="prémonville">Antoine-Louis de Prémonville, « Les fondements de la puissance iranienne », ''Conflits'', {{n°|6}}, juillet-septembre 2015, {{p.|58-61}}.</ref> ; ** [[Force aérienne de la République islamique d'Iran|Armée de l’air]] (''Niru Havayi''), comptant environ {{unité|180000|hommes}} en 1997<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/iran/airforce.htm Iran Air force], sur le site globalsecurity.org</ref>{{source insuffisante}} ; ** [[Marine de la république islamique d'Iran|Marine]] (''Niru Daryāi''), comptant environ {{unité|18000|hommes}} en 2001<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/iran/navy.htm Iranian Navy], sur le site globalsecurity.org</ref> ; * le [[Corps des Gardiens de la révolution islamique]] (''Sepah-e Pasdaran-e Enghelāb-e Islami''), qui a repris l’organisation en trois armes de l’armée régulière et compte plus de {{unité|130000|militaires}} en 2012<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/military/world/iran/pasdaran.htm Pasdaran] sur le site globalsecurity.org</ref>{{,}}<ref name="prémonville" />. Les forces armées iraniennes peuvent aussi compter sur le corps appelé ''[[Basij]]'', une force d’intervention populaire rapide composée de volontaires (comparable à une milice civile). Les Basij ont été initialement créés pour permettre l’envoi de forces sur le front lors de la guerre Iran-Irak ; aujourd’hui, leur rôle est de faire respecter les préceptes islamiques. Ils comptent également des unités spéciales anti-émeutes et une forte présence dans les universités et parmi les étudiants. Leur nombre est difficile à estimer, entre {{nobr|11 millions}} selon leur commandant, et {{formatnum:400000}} à un million selon d’autres sources<ref>{{en}} [http://www.globalsecurity.org/intell/world/iran/basij.htm Niruyeh Moghavemat Basij/Mobilisation Resistance Force] sur le site globalsecurity.org</ref>. [[Fichier:Conscription in Iran 4.jpg|vignette|De jeunes soldats effectuant leur [[service militaire]] pour les forces de l'ordre à la caserne de Malik al-Ashtar en Iran.]] La [[constitution de l'Iran]] de 1979 désigne le Guide de la révolution comme commandant suprême des forces armées<ref>{{fr}} [http://www.jurispolis.com/dt/mat/dr_ir_constit1979/dt_ir_constit1979_chap08.htm#_Toc96573856 Principe 110] de la [[constitution de l'Iran|constitution de l’Iran]], sur le site jurispolis.com</ref>. La puissance militaire iranienne a été fortement amoindrie par la [[guerre Iran-Irak]] et par l’embargo auquel la république islamique d'Iran est soumise (malgré des livraisons d'armes américaines grâce à des intermédiaires [[Israël|israéliens]], européens ou latino-américains au début des années 1980<ref name="globalsecurity intro" />). À partir de 1988, les achats d'armes reprennent (notamment auprès de la [[Corée du Nord]], de la [[Chine]], de la [[Syrie]], de la [[Russie]], de la [[France]], de l’[[Italie]], et d'autres<ref name="globalsecurity intro" />) et le pays décide de se doter d’une industrie militaire nationale. En 2006, l'Iran produit donc des aéronefs (par ex. l'hélicoptère ''[[Société iranienne de soutien et de renouvellement des hélicoptères|Panha]] [[Panha Shabaviz 2-75|Shabaviz 2-75]]''), des blindés (par ex. ''[[Zulfiqar]]''), des missiles balistiques (par ex. ''[[Shahab-3]]''). La réussite iranienne dans le domaine balistique est notable et confère à la république islamique d'Iran un pouvoir de dissuasion vis-à-vis des autres pays de l'aire régionale<ref name="brunelli">Michel Brunelli, « Autarcie: l’industrie militaire iranienne. Projets et développements de systèmes d’armes », ''Conversion'', École de la Paix de Grenoble, janvier 2001. [http://generisfrance.free.fr/esgmpo/brunelli0101.html lire en ligne]</ref>. Le pays possède en 2015 trois sous-marins d'origine russe et d'une marine peu étendue et vieillissante<ref name="prémonville" />. D’après [[RAND Corporation]], en 2003 le budget militaire de l'Iran est estimé à environ {{nobr|5 milliards}} de dollars<ref>{{en}} [http://www.rand.org/pubs/monograph_reports/MR1320/MR1320.ch4.pdf « Major security institutions and their composition » (chap.4)], ''Iran’s Security Policy in the Post-Revolutionary Era'', Daniel Byman, Shahram Chubin, Anoushiravan Ehteshami, Jerrold D. Green, Rand Corporation, 2003, {{ISBN|978-0-8330-2971-3}}.</ref>, et est plus destiné à la défense qu'à l'offensive<ref>{{en}} [http://www.rand.org/pubs/monograph_reports/MR1320/MR1320.ch7.pdf « Implications » (chap.7)], ''Iran’s Security Policy in the Post-Revolutionary Era'', Daniel Byman, Shahram Chubin, Anoushiravan Ehteshami, Jerrold D. Green, Rand Corporation, 2003, {{ISBN|978-0-8330-2971-3}}.</ref>. Cependant, ce budget a considérablement augmenté au cours des dernières années puisqu'il est passé à {{nombre|8.64|milliards}} de dollars en 2009, à {{nombre|9.02|milliards}} en 2010, pour arriver à {{nobr|11 milliards}} en 2011<ref name="Military Balance 2011">Budgets issus du "Military Balance 2011" de l'Institut International d'études stratégiques de Londres (IISS). Cité dans Le Monde, Hors Série 2011: Bilan Géostratégique, Les forces armées de {{nobr|150 États}}, {{p.|162}},</ref>. Ce budget reste en deçà des standards d'une puissance moyenne pour assurer un conflit conventionnel<ref name="prémonville" />. Bien que l'Iran soit fréquemment représenté comme une menace par les politiciens et diplomates américains, [[Barack Obama]] reconnait quant à lui en 2015 que le budget militaire iranien s’élève à seulement un huitième de celui des alliés régionaux des États-Unis, et à un quarantième de celui du Pentagone<ref>{{Lien web |auteur1=Serge Halimi |titre=La cible iranienne |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2018/01/HALIMI/58241 |site=Le Monde diplomatique |date=1 janvier 2018 |consulté le=9 janvier 2020}}.</ref>. De manière générale, l'armée iranienne n'est pas en mesure de se projeter sur un théâtre d'opération extérieur et son dispositif militaire est essentiellement organisé dans une perspective défensive. En 2016, le budget militaire iranien (pasdarans compris) s'élève à {{nombre|15.9|milliards}}. Un montant proche de celui de certains de ses voisins, comme la [[Turquie]] ou le [[Pakistan]], mais très loin de l'[[Arabie saoudite]] (plus de {{nobr|60 milliards}}), son principal adversaire régional<ref>{{Article |auteur1=Akram Kharief |titre=Défense à double détente en Iran |périodique=Le Monde diplomatique |date=juin 2019 |lire en ligne=https://www.monde-diplomatique.fr/2019/06/KHARIEF/59961}}</ref>. == Économie == {| class="wikitable toccolours" align="right" style="font-size: 85%;margin-left: 15px;margin-bottom: 10px;" |+Principaux indicateurs économiques, Iran<ref name="ciafactbook" /> |- ! scope=col | Indicateur || scope=col | Valeur || scope=col | Année || scope=col | Rang dans<br>le monde |- | [[Produit intérieur brut]] || align="center" | {{unité|412 G$}}US || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | [[Liste des pays par PIB nominal|{{29e}}]] |- | Produit intérieur brut (PPA) || align="center" | {{unité|1459 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par PIB (PPA)|{{19e}}]] |- | [[Exportation]]s || align="center" | {{unité|87,5 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par volume d'exportation|{{38e}}]] |- | [[Importation]]s || align="center" | {{unité|62,1 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par volume d'importation|{{41e}}]] |- | Épargne nationale brute (% PIB) || align="center" | 33,0 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{16e}} |- | [[Investissement direct à l'étranger|Investissements directs étrangers]] || align="center" | {{unité|46,1 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{60e}} |- | [[Dépenses publiques]] || align="center" | {{unité|72,3 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | [[Recettes publiques]] (% du PIB) || align="center" | 16 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{171e}} |- | [[Dette publique]] (% du PIB) || align="center" | 11,9 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste de pays par dette publique|{{179e}}]] |- | [[Indice des prix à la consommation|Taux d'inflation]] || align="center" | 8,0 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays et territoires par taux d'inflation|{{195e}}]] |- | [[Taux de référence|Taux préférentiel]] || align="center" | 13,0 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{57e}} |- | [[Bourse (économie)|Valeur des actions transigées]] || align="center" | {{unité|89,4 G$}}US || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | {{42e}} |- | [[Balance courante]] || align="center" | {{unité|17,2 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{18e}} |- | [[Dette extérieure]] || align="center" | {{unité|7,1 G$}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste de pays par dette extérieure|{{123e}}]] |- | [[Taux de change]] (pour {{unité|1|$}}US) || align="center" | {{unité|30462 IRR}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" |... |- | [[Population active]] || align="center" | {{formatnum:29750000}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{24e}} |- | Production d'[[électricité]] || align="center" | {{unité|258 TWh}} || align="center" | <small>2014</small> || align="center" | {{lien|trad=List of countries by electricity production|lang=en|fr=Liste des pays par production d'électricité|texte={{17e}}}} |- | [[Industrie pétrolière]] || align="center" | {{unité|3,3 M[[Baril|bbl]]/j}} || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | [[Liste des pays par production de pétrole|{{7e}}]] |- | [[Réserve pétrolière|Réserves de pétrole]] || align="center" | {{unité|157,8 Gbbl}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par réserves de pétrole prouvées|{{4e}}]] |- | Production de [[gaz naturel]] || align="center" | {{unité|174,5 Gm3}} || align="center" | <small>2014</small> || align="center" | [[Liste des pays par production de gaz naturel|{{3e}}]] |- | Réserves de gaz naturel || align="center" | {{unité|34,0 Tm3}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par réserves de gaz naturel prouvées|{{2e}}]] |- | [[Taux de chômage]] || align="center" | 10,7 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | {{121e}} |- | PIB par habitant (PPA) || align="center" | {{unité|18100 $}}US || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par PIB (PPA) par habitant|{{93e}}]] |- | [[Ratio de dépendance démographique|Taux de dépendance]] || align="center" | 40,2 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | . |- | [[Coefficient de Gini]] || align="center" | 44,5 || align="center" | <small>2006</small> || align="center" | {{46e}} |- | Population sous le seuil de la pauvreté || align="center" | 18,7 % || align="center" | <small>2007</small> || align="center" | . |- | Accès à l'eau potable || align="center" | 96,2 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | . |- | Couverture de l'[[assainissement]] || align="center" | 90 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | . |- | Taux de lettrisme || align="center" | 86,8 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | . |} {{Article détaillé|Économie de l'Iran}} === Structure économique === [[Fichier:Tokhme foroush.jpg|vignette|gauche|Vendeur de fruits secs au bazar de Tajrish à Téhéran.]] L’Iran est un [[pays en développement]] marqué par une forte [[interventionnisme|intervention de l’État]] et la domination du secteur [[hydrocarbure|pétrolier et gazier]]. L'économie bénéficie de certains atouts [[agriculture|agricoles]], industriels et maritimes. Le contrôle des prix, les subventions, l'inflation et les faibles taux d'intérêt freinent l'essor de l'économie, notamment le potentiel de croissance de l'entreprise privée{{Citation nécessaire}}. Le secteur privé comporte des petites entreprises en agriculture, fabrication et services, de même que des entreprises moyennes en construction, ciment, mines et métallurgie. Le chômage élevé amène plusieurs jeunes Iraniens à chercher de l'emploi à l'étranger. La [[croissance économique]] (augmentation du PIB réel de 4,5 % en 2016<ref name="ciafactbook" />) fait apparaître l’économie iranienne sous un jour dynamique, malgré la stagnation observée en 2015 liée à la faiblesse des cours du pétrole. L'[[inflation]] demeure élevée à 8 % bien qu'ayant fortement diminué. La levée des sanctions économiques devrait permettre à moyen terme l'amélioration des conditions économiques. Les [[exportation]]s s'élèvent à 87,5 G$US (2016) et sont générées à 80 % par le pétrole. Les principaux clients de l'Iran sont la [[Chine]] (22,2 %), l'Inde (9,9 %), la Turquie (8,4 %) et le Japon (4,5 %) (2016). Les [[importation]]s, de l'ordre de 62,1 G$US, composées principalement de matériel industriel, de produits alimentaires et autres biens de consommation, se traitent surtout avec les Émirats arabes unis (39,6 %) et la Chine (22,4 %)<ref name="ciafactbook" />. Le [[niveau de vie]] iranien demeure inférieur à celui des [[années 1970]]<ref name="CFR">a. {{Lien web |titre=Iran - PIB par habitant |url=http://fr.tradingeconomics.com/iran/gdp-per-capita |site=Trading Economics |consulté le=27 janvier 2017}}.<br>b. Council of Foreign Relations, ''What Sanctions Mean for Iran’s Economy'', 2006.</ref>, entre autres du fait du doublement de la population. Les sanctions économiques et la déficience de la gestion publique et des entreprises d'État amènent une récession en 2012-2013, la première depuis 1990 et la croissance demeure ténue depuis 2013, quoique l'inflation ait reculé de manière appréciable et malgré les efforts de relance et de détente du gouvernement Ruhahi. La [[consommation]] des ménages représente un peu plus (50,8 %) de la moitié du PIB, l'[[investissement]] des entreprises 33,2 %, les [[dépenses publiques]] 10 % et les exportations nettes 6,0 % (23,2 % pour les exportations contre 17,2 % en importations) (2016). Le pays souffre à la fois d'un chômage élevé, d'une pénurie de [[main-d'œuvre]] spécialisée et de l'exode de la jeunesse scolarisée<ref name="ciafactbook" />. Les États-Unis imposent à partir de 2018 à l'Iran des sanctions particulièrement dures. Le projet américain est d’étouffer l’économie iranienne en stoppant ses échanges avec le reste du monde. Depuis lors, si une entreprise travaille avec l’Iran, elle n’a plus le droit de commercer avec les États-Unis. L’inflation, qui était tombée en-dessous de 10 %, est remontée au-dessus de 40 %. L’économie est en récession et le chômage connait une nouvelle hausse (il est estimé à au moins à 20 % en 2019)<ref name=":1">{{Lien web |titre=« Les sanctions américaines contre l’Iran sont d’une grande brutalité et les Européens laissent faire » - Entretien avec Thierry Coville |url=https://lvsl.fr/les-sanctions-americaines-contre-liran-sont-dune-grande-brutalite-et-les-europeens-laissent-faire-entretien-avec-thierry-coville/ |site=lvsl.fr |date=31 octobre 2019 |consulté le=9 janvier 2020}}.</ref>. En septembre 2019, le gouvernement américain instaure de nouvelles sanctions visant notamment « la dernière source de revenus de la [[Banque centrale d'Iran]] », déjà sur la liste noire américaine, mais aussi le Fonds national de développement souverain qui coupé » du système bancaire américain, selon le secrétaire au Trésor [[Steven Mnuchin]]. D'après [[Donald Trump]], il s'agit des « sanctions les plus sévères jamais imposées à un pays »<ref>{{Lien web |titre=Les sanctions les plus sévères jamais imposées à un pays » : Trump renIran |url=https:/-unis/sres-jama-tru-|site=[[Ouest-France]] |date=20190920}}.</ref>. === Secteurs d'activité === Le [[produit intérieur brut]] (PIB) de l'Iran est estimé à {{nombre|1,46|billion}} de dollars américains à [[parité de pouvoir d'achat]] (PPA) (2016). La part de l’agriculture dans la production nationale est relativement réduite pour un pays en développement : elle n'y contribue qu'à hauteur d'un peu plus de 9,1 % ; l'[[industrie]] contribue pour 39,9 % et les [[service (économie)|services]] pour un peu plus de la moitié (51,0 %) du revenu national<ref name="ciafactbook" />. En 2005, le secteur pétrolier a généré à lui seul {{nobr|70 milliards}} de dollars et explique 80 % des exportations du pays<ref name="Eco">.{{en}} « Country Profile — Iran » ''in The Economist'', 2004</ref>. Le pays a perdu sa deuxième place au [[Histoire du pétrole#L'évolution des producteurs OPEP sur la décennie 2010|palmarès des producteurs OPEP pendant la décennie 2010]], derrière l'Arabie saoudite et l'Irak, se plaçant troisième, juste devant les Émirats arabes unis. Ces déséquilibres économiques se retrouvent aussi dans la répartition des richesses. Alors qu'elle ne contribue qu'au dixième de la production nationale, l'agriculture occupe 25 % de la population employée, contre 31 % à l'industrie et 45 % aux services<ref name="ciafactbook" />. Malgré un [[produit national brut]] (PNB) par habitant relativement correct de {{unité|12800|dollars}} en PPA (contre 1390 à l’Égypte)<ref name="Monde">{{fr}} ''Bilan du Monde'', éd. 2005, ''Le Monde''</ref>, 18 % des Iraniens vivent en dessous du [[seuil de pauvreté]]<ref name="ciafactbook" />. En 2008, un peu plus de 12,5 %<ref name="ciafactbook" /> d'une [[population active]] de {{nombre|24.35|millions}} de personnes est au [[chômage]], et 90 % de la population occupée est payée par l’État<ref name="CFR"/>. L’âge légal du travail est fixé à {{nobr|15 ans}}, mais les principaux secteurs d’activité jouissent d’une exemption, rendant souvent légal le [[travail des enfants]]<ref name="Brit">« Iran », ''in Encyclopædia Britannica'', 2007</ref>. [[Fichier:Hyper.star.jpg|vignette|gauche|Magasin « Iran Hyper Star ».]] L’agriculture iranienne est relativement diversifiée grâce à la multiplicité des climats à l'intérieur d’un pays pouvant produire de nombreuses [[céréale]]s, du [[riz]], une grande variété de [[Fruit (alimentation humaine)|fruits]], du [[coton]]… Sa [[productivité]] demeure relativement faible. Alors qu'un tiers du territoire iranien est arable, seul un dixième est exploité, et moins d’un tiers des terres cultivées profitent d'un système d'[[irrigation]] performant. La plupart des exploitations sont inférieures à dix hectares. L'opposition entre propriétaires et ouvriers agricoles à partir des années 1970 a longtemps découragé les investissements et donc freiné les gains de productivité. L'engagement du gouvernement dans l'agriculture a toutefois permis, durant les années 1990, de se rapprocher de l'objectif d'autosuffisance alimentaire en agrandissant la surface irriguée<ref name=Brit/> et a réorienté certaines productions à l'exportation ([[datte]]s, [[fleur]]s, [[pistache]]s…). Le pays doit cependant compter avec des aléas climatiques comme la [[sécheresse]], susceptible d’amoindrir les récoltes, comme entre 1999 et 2001<ref name="Eco" />. L'Iran profite par ailleurs de la richesse de la [[mer]], [[Pêche (halieutique)|pêchant]] de nombreuses espèces de poisson et étant un important producteur de [[caviar]]<ref name=Brit/>. La part de l'industrie pétrolière dans l'économie nationale s'est nettement réduite depuis les années 1970, en partie en raison des dégradations ou des destructions subies par l'appareil productif au cours des guerres<ref name=Brit/>. Avec une production de {{nobr|4 millions}} de barils par jour<ref name="ciafactbook" />, soit la quatrième du monde, dont {{nombre|2.6|millions}} sont exportés elle reste toutefois largement prépondérante et assure près de la moitié des revenus de l’État<ref name="Eco" />. Elle profite actuellement de l'envolée du [[cours du pétrole]] et a permis au pays d’amasser d’importantes [[réserves de change]]<ref name="ciafactbook" />. Cependant, le manque de raffineries fait que le pays importe un tiers de son carburant<ref>{{Lien web |titre=Présentation de l'économie iranienne par le ministère des Affaires étrangères français |url=http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/iran_420/presentation-iran_976/economie_13492.html |site=diplomatie.gouv.fr |consulté le=12 novembre 2019|brisé le = 2024-02-13}}.</ref>. Dans ce domaine de l’[[énergie (économie)|énergie]], la volonté de l'Iran de développer son [[industrie nucléaire]] civile se heurte aux suspicions de la communauté internationale quant à ses objectifs militaires. Le reste de l'industrie connaît une croissance honnête d'environ 3 % par an. Elle est dominée par quelques secteurs comme le [[textile]], les industries minières, les matériaux de construction, l'[[automobile]], l'[[artisanat]], l'[[Secteur agroalimentaire|agroalimentaire]], et l’[[arme]]ment<ref name="ciafactbook" /> (le budget militaire était de {{nobr|6 milliards}} de dollar en 2010)<ref name="Monde" />. Dans le cas du textile, la réputation des [[tapis persan]]s tissés à la main en fait une des premières activités exportatrices du pays et contribue de façon substantielle aux revenus des familles rurales<ref name=Brit/>. Le [[secteur économique|secteur tertiaire]] représente environ 40 % de la production nationale et occupe une part similaire de la population. L’activité [[tourisme|touristique]] est largement handicapée par le régime politique<ref name=Brit/>. En {{date-|mai 2007}}, le gouvernement a annoncé le renforcement de la vigilance à l'égard du code vestimentaire, qui concerne également les touristes, rappelant l'obligation de porter un voile en public qui doit couvrir les cheveux et les épaules, ainsi que des jupes et robes longues masquant les chevilles. Selon le chef de la police de Téhéran, le général [[Hossein Sajedi-Nia]], en cas de manquement à ces obligations, de sévères amendes sont prévues voire des peines de prison en cas de récidive<ref>''Le Figaro'' du 7 mai 2007</ref>. Une partie de la population est engagée dans une économie informelle<ref>{{en}} [http://www.cudenver.edu/NR/rdonlyres/eyunoz75a3oz6zt37wp4cpgmytinfrecgvjh2thfqhwnow6zpqp6lmiassrr3vo7xif3pb45rdanxucv3e3l6lrok4d/Iran+and+the+geopolitics+of+the+Mideast.pdf ''Iran and the geopolitics of the Mideast''] {{Lien archive|url=http://www.cudenver.edu/NR/rdonlyres/eyunoz75a3oz6zt37wp4cpgmytinfrecgvjh2thfqhwnow6zpqp6lmiassrr3vo7xif3pb45rdanxucv3e3l6lrok4d/Iran+and+the+geopolitics+of+the+Mideast.pdf |horodatage archive=20060909103253 |titre=Copie archivée }}, Daniel Brumberg et Marvin Weinbaum, {{langue|en|texte=University of Colorado at Denver and Health Sciences Center, Institute for International Business and Center for International Business Education & Research, Global Executive Forum}}, décembre 2003</ref>. Depuis le début du {{s-|XXI}}, le dynamisme réel de l’économie procède de plus en plus de sa dimension informelle (la contrebande et la fraude impliquent désormais l’ensemble des provinces)<ref>{{fr}} [[Fariba Adelkhah]] et Jean-François Bayart, [http://www.ceri-sciencespo.com/publica/critique/article/ci06p20-28.pdf « Iran : les enjeux des élections législatives »] in ''Critique internationale'', 6, hiver 2000.</ref>. Le secteur subventionné du commerce d'organes pour transplant est en pleine expansion du fait de la pauvreté poussant des milliers de jeunes iraniens à vendre leurs organes (essentiellement des reins) à une des 137 agences gouvernementales spécialisées. Un rein se négocie environ {{unité|2400|€}}<ref>Nima Sarvestani [http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=692468,day=7,week=33,year=2007.html ''Reins à vendre''], documentaire ZDF 2007, diffusé le 17 août 2007 sur Arte</ref>. [[Fichier:Gran Mezquita de Isfahán, Isfahán, Irán, 2016-09-20, DD 64.jpg|vignette|[[Grande mosquée d'Ispahan]], un des sites touristiques majeurs en Iran.]] Le [[tourisme en Iran]], après avoir chuté à la suite de la [[Révolution iranienne|révolution islamique de 1979]] et de la [[guerre Iran-Irak]] de 1980-1988, connaît un renouveau depuis les années 2000, malgré les pressions internationales. En effet les autorités ont mis en place une politique de développement du [[tourisme]] avec la construction de nouvelles infrastructures. L'Iran avec ses nombreux monuments et ses lieux de culture ([[Ispahan]], [[Chiraz]], [[Téhéran]], [[Persépolis]], etc.), ainsi que ses possibilités de loisir (plages du [[golfe Persique]] et de la [[mer Caspienne]] et pistes de ski de l'[[Elbourz]] par exemple) offre une grande palette de découvertes. Le pays s'ouvre et se développe donc de plus en plus, l'élection du président modéré [[Hassan Rohani]] y ayant participé pour beaucoup ainsi que la levée des sanctions internationales à la suite de l'[[Accord préliminaire de Genève sur le programme nucléaire iranien|accord sur le nucléaire]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Maud Descamps |titre=Tourisme : l'Iran, une destination qui séduit de plus en plus |périodique=Europe 1 |date=18 Janvier 2016 |lire en ligne=http://www.europe1.fr/international/tourisme-liran-une-destination-qui-seduit-de-plus-en-plus-2652573}}.</ref>. === Dirigisme étatique === D’après la [[Constitution de l'Iran|Constitution de l’Iran]], l’économie est divisée en trois secteurs : * ''le secteur public'', qui regroupe toutes les grandes industries de base, le [[commerce international|commerce extérieur]], les [[mine (gisement)|mines]], la [[banque]], les [[assurance]]s, l’[[énergie (économie)|énergie]], les [[barrage]]s et les réseaux d’[[aqueduc]]s, la [[Radiodiffusion|radio]] et la [[télévision]], les [[poste]]s, [[télégraphe]] et [[téléphone]], l’[[aviation]], les [[transport maritime|lignes maritimes]], les [[route]]s et les [[chemin de fer|chemins de fer]] ; * ''le secteur coopératif'', qui regroupe les sociétés et établissements coopératifs de production et de distribution créés conformément aux principes islamiques ; * ''le secteur privé'', qui regroupe les activités de l’agriculture, de l’[[élevage]], de l’industrie, du [[commerce]] et des services complémentaires aux deux autres secteurs. Bien qu’à la suite de la [[révolution iranienne|révolution islamique]], la question des [[nationalisation]]s et de l’intervention étatique ait été l’objet d’un débat traditionnel [[gauche (politique)|gauche]]-[[droite (politique)|droite]] où les conservateurs défendaient la propriété privée, la guerre contre l’Irak a suscité un [[dirigisme]] croissant. À terme, il a donné à l’État un contrôle quasi total de toutes les activités économiques. De fait, les grandes entreprises du pays sont dirigées par l’[[administration publique]], ainsi que l’activité pétrolière via le Ministère du Pétrole et la [[National Iranian Oil Company|Compagnie pétrolière nationale iranienne]]. L’activité du secteur privé est généralement limitée aux petites structures, tels les ateliers [[artisanat|artisanaux]] et les [[Ferme (agriculture)|fermes]] agricoles<ref name=Brit/>. Malgré des velléités de réforme et de [[privatisation]] ayant pris quelques formes concrètes dans les années récentes, l’État conserve son [[monopole]] sur l’essentiel de l’économie<ref name="Monde" />. La législation d’inspiration islamique est, par ailleurs, extrêmement problématique pour les activités [[finance|financières]] internationales. Aux termes de ces principes religieux, la rétribution d’[[intérêt (finance)|intérêts]] en échange d’un [[emprunt (finance)|prêt monétaire]] est illégale. Ces restrictions rendent virtuellement impossible la réalisation d’accords entre le pays et des institutions ou entreprises financières internationales, condamnant l’Iran à se satisfaire des sources internes de financement<ref name=Brit/>. Les banques islamiques ont remplacé l’usure par différents modes de partage du profit. L’activité principale des banques consiste donc à obtenir des fonds du public et à les offrir aux hommes d’affaires sur la même base<ref>{{fr}} [http://www.irtipms.org/OpenSave.asp?pub=128.pdf ''Défis au système bancaire islamique''], Munawar Iqbal, Ausaf Ahmad et Tariqullah Khan, Institut islamique de recherches et de formation de la Banque islamique de développement, 1998. {{p.}}13 et</ref>. [[Fichier:Near chaldoran.jpg|vignette|gauche|Un hameau d’éleveurs entre [[Makou]] et [[Tchaldoran]] dans l’[[Azerbaïdjan iranien]].]] Le secteur coopératif est constitué de fondations religieuses, ou [[bonyad]]s. Mis en place juste après la révolution iranienne, parfois sur la base de fondations royales existant auparavant, les bonyads ont été utilisés pour redistribuer les revenus du pétrole aux pauvres et aux familles des martyrs (morts lors de la [[guerre Iran-Irak]]). Aujourd’hui, les bonyads sont des consortiums de compagnies qui sont exemptées de [[taxe]]s et qui rendent compte directement au Guide de la révolution. Malgré leur légalité, les [[syndicat]]s sont absents en Iran. Les travailleurs sont généralement représentés par des institutions elles-mêmes dépendantes de l’État et qui ne s’opposent jamais à ses décisions. L’existence et la pratique du [[Grève|droit de grève]] n’empêche pas sa répression parfois violente par la police<ref name=Brit/>. Étant donné son emprise sur l’économie, le gouvernement iranien a une dette publique relativement faible (30 % du PIB), ce qui n’empêche pas l’existence d’une inflation importante (en moyenne autour de 15 %<ref name="ciafactbook" />). === Perspectives économiques === [[Fichier:Iran oil exports 1385.jpg|vignette|Carte des partenaires commerciaux de l'Iran.]] En conséquence de ses prises de positions sur la scène internationale, l’Iran subit de nombreuses sanctions économiques. Depuis 1996, les États-Unis ont imposé un [[embargo]] sur les importations de pétrole et d’autres produits iraniens, puis d’interdiction d’investissements des firmes américaines, et dans certains cas non américaines ([[loi d'Amato-Kennedy]]), vers l’Iran. Sous la présidence de [[Hachemi Rafsandjani|Rafsandjani]] (1989-1997), le pays a dû entamer une nouvelle politique économique de privatisation et d’ouverture et d’encouragement des investissements étrangers en Iran. Pour financer ses projets, l’État iranien a même sollicité des emprunts de la part de ses partenaires étrangers ou des instances financières internationales. La baisse des subventions qui s’est ensuivi, et la mauvaise gestion de l’économie, a entraîné la hausse des prix et du chômage<ref>{{fr}} [http://www.ceri-sciencespo.com/publica/cemoti/textes20/kian.pdf « L’invasion culturelle occidentale : mythe ou réalité ? »], Azadeh Kian, ''Cahiers d’étude sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien'', {{numéro|20}}, juillet-décembre 1995</ref>. Cependant, l’ouverture aux investissements extérieurs est parfois freinée par le nationalisme économique des députés du Majles<ref>{{fr}} [http://www.ceri-sciencespo.com/publica/etude/etude18.pdf « Les élections législatives en Iran »], Faribah Abdelkah, ''Les études du CERI'', {{numéro|18}}, juillet 1996</ref>. Du fait de l’importance de l’industrie pétrolière et de la dépendance extérieure du pays pour de nombreux produits, le taux d’ouverture (importations plus exportations en pourcentage du PIB) de l’Iran est cependant relativement élevé (54 %, soit un taux comparable à celui de l’Allemagne). Ses principaux partenaires commerciaux sont l’Allemagne, les Émirats arabes unis et la Chine, suivis par des pays européens (la France est le troisième fournisseur de l’Iran<ref>{{fr}} [http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/iran_420/france-iran_1158/relations-economiques_4582/index.html Relations économiques] sur le site du ministère français des Affaires étrangères, 10/01/2006</ref>). La situation de l’Iran vis-à-vis de l’extérieur est donc celle d’une dépendance à ses exportations de pétrole et d’un handicap provoqué par les sanctions internationales. À court terme, les tensions actuelles sur la [[Programme nucléaire de l'Iran|question nucléaire]] peuvent, selon le jeu diplomatique, tout à la fois provoquer l’allègement ou l’aggravation de ces sanctions. En 2006, les revenus du gaz et du pétrole ont été le moteur principal de l’économie et de la stabilité sociale précaire du pays. L’économie iranienne ne se développe toujours pas, et les revenus pétroliers représentent une bouée de sauvetage pour un pays possédant une économie administrée et inefficace<ref>{{fr}} [http://www.frstrategie.org/barreFRS/publications/colloques/20060517.pdf ''Actes de la journée d’étude du 17 mai 2006, Où va l’Iran''], Fondation pour la recherche stratégique</ref>. Les pays de l'Union européenne ont décidé le 23 janvier 2012 d'imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran, et de sanctionner sa banque centrale afin d'assécher le financement de son programme nucléaire controversé, des décisions vouées à l'échec selon Téhéran<ref>{{fr}} [http://www.leparisien.fr/international/embargo-petrolier-l-ue-frappe-l-iran-au-portefeuille-23-01-2012-1825399.php l'UE frappe l'Iran au portefeuille]</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie de l'Iran}} === Population === {| class="wikitable toccolours" align="right" style="font-size: 85%;margin-left: 15px;margin-bottom: 10px;" |+Principaux indicateurs démographiques, Iran<ref name="ciafactbook" /> |- ! scope=col | Indicateur || scope=col | Valeur || scope=col | Année || scope=col | Rang dans<br>le monde |- | [[Population|Population totale]] || align="center" | {{formatnum:82801633}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par population|{{17e}}]] |- | [[Croissance démographique|Taux de croissance démographique]] || align="center" | 1,18 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays et territoires par taux de croissance démographique|{{99e}}]] |- | [[Taux de fécondité]] || align="center" | {{unité|1,83|naissance}} par femme || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux de fécondité|{{147e}}]] |- | [[Taux de natalité]] || align="center" | {{unité|17,8 ‰}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux de natalité|{{103e}}]] |- | [[Taux de mortalité]] || align="center" | {{unité|5,9 ‰}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux de mortalité|{{168e}}]] |- | Taux de mortalité infantile || align="center" | {{unité|37,1 ‰}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux de mortalité infantile|{{53e}}]] |- | [[Espérance de vie humaine|Espérance de vie à la naissance]] || align="center" | {{unité|71,4|ans}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par espérance de vie|{{150e}}]] |- | [[Taux de migration|Taux de migration nette]] || align="center" | {{unité|-0,1 ‰}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux de migration nette|{{107e}}]] |- | [[Âge médian]] || align="center" | {{unité|29,4|ans}} || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | [[Liste des pays par âge médian|{{122e}}]] |- | 0-{{nobr|14 ans}} || align="center" | 23,65 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | 15-{{nobr|24 ans}} || align="center" | 16,57 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | 25-{{nobr|54 ans}} || align="center" | 47,59 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | 55-{{nobr|64 ans}} || align="center" | 6,79 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | {{nobr|65 ans}} et plus || align="center" | 5,4 % || align="center" | <small>2016</small> || align="center" | . |- | [[Urbanisation|Taux d'urbanisation]] || align="center" | 73,4 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux d'urbanisation|{{65e}}]]. |} [[Fichier:Iran population.svg|vignette|gauche|Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la [[Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture|FAO]], 2005). Population en milliers d’habitants.]] La [[population]] de l'Iran est estimée à {{unité|82801633 habitants}} (2016), ce qui en fait le [[Liste des pays par population|{{17e}}]] pays le plus peuplé dans le monde, comparable à l'[[Égypte]], la [[république démocratique du Congo]], l'[[Allemagne]] ou la Turquie<ref name="ciafactbook" />. La [[démographie]] iranienne a été complètement bouleversée au cours du {{s-|XX}}. La population est à environ {{formatnum:76923300}} en 2010, alors qu’elle était de {{nobr|10 millions}} au début du siècle précédent. En 2015, on estime la population à {{nombre|81.8|millions}}. Cependant, il apparaît que l’Iran a récemment maîtrisé son très fort [[taux de fécondité]] grâce à une [[planning familial en Iran|régulation des naissances]] efficace, passant de cinq enfants par femme en âge de procréer à la fin des [[années 1970]] à 1,89 aujourd’hui<ref>{{en}} [http://www.un.org/Depts/escap/pop/journal/v10n1a1.htm « A New Direction in Population Policy and Family Planning in the Islamic Republic of Iran »], Akbar Aghajanian, ''Asia-Pacific Population Journal'', {{vol.|10}}, {{n°|1}}, 1995, {{p.|3-20}}</ref>. Toutefois, la population continue à croître à un rythme élevé (1 % par an)<ref>{{en}} [http://www.payvand.com/news/04/aug/1017.html ''Iran’s population growth rate falls to 1.5 percent: UNFP''], IRNA cité par payvand.com, {{date-|2 août 2004}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://unstats.un.org/unsd/demographic/products/indwm/tab1c.htm {{langue|en|''Population growth and distribution''}}], ONU (2000-2005)</ref> : en effet, de la faible proportion de personnes âgées {{incise|5 % de la population a {{nobr|65 ans}} et plus}} résulte un faible [[taux de mortalité]] ({{unité|5,5 %}}) ; la forte proportion de personnes en âge de procréer explique le [[taux de natalité]] soutenu ({{unité|17 ‰}})<ref name="ciafactbook" />. À terme, le [[vieillissement démographique|vieillissement de la population]] devrait tendre à faire baisser la natalité, de sorte que la population se stabiliserait au-dessus de {{nobr|100 millions}} d’habitants en 2050<ref>{{en}} [https://www.census.gov/ipc/www/idb/country.php US Census Bureau, 2010]</ref>. Le [[solde migratoire]] est faible (-{{unité|0,5 ‰}})<ref name="ciafactbook" />. La répartition géographique de la population a aussi connu un bouleversement : les urbains formaient environ 10 % de la population iranienne au début du {{s-|XX}}, ils sont 70 % en 2010. L’urbanisation est continue : le taux de croissance démographique des villes est de 1,8 % par an tandis que les zones rurales perdent annuellement 0,7 % de leur population<ref name="ONU-urban">{{en}} [http://unstats.un.org/unsd/demographic/products/socind/hum-sets.htm {{langue|en|Indicators on human settlements}}], ONU (2004)</ref>. Les plus grandes agglomérations urbaines d'Iran sont Téhéran, la capitale au centre-nord avec {{unité|8432000 habitants}}, [[Mechhed]] dans le Khorassan au nord-est ({{unité|3014000 habitants}}), [[Ispahan]] au centre ({{unité|1880000 habitants}}), [[Karadj]] ({{unité|1807000 habitants}}) à l'ouest de Téhéran, [[Chiraz]], au sud et centre historique de la Perse ({{unité|1661000 habitants}}) et [[Tabriz]], au nord-ouest, centre économique et culturel de l'Azerbaïdjan ({{unité|1572000 habitants}})<ref name="ciafactbook" />. Le [[taux d'alphabétisation|taux d’alphabétisation]] est de 80 % chez les plus de {{nobr|15 ans}}<ref name="ciafactbook" />. La durée moyenne de scolarisation est de {{nobr|12 ans}}<ref name="ONU-school">{{en}} [http://unstats.un.org/unsd/demographic/products/socind/education.htm {{langue|en|Indicators on education}}], ONU (2001/2002)</ref>. Le taux de fécondité est de {{unité|1,89|enfant/femme}} ce qui place l'Iran au {{148e|rang}} mondial. [[Fichier:IranProvPopDen.PNG|vignette|Densité de population par province en Iran.]] === Migration === La position géographique de l'Iran, sa démographie et sa situation économique en font à la fois un pays d'origine, de transit et de destinations pour les migrants<ref>{{en}} {{Lien brisé |url=http://www.iom.int/jahia/Jahia/cache/offonce/pid/493;jsessionid=972064AD7D102D8CC41D8F1A5E374E0D.worker02 |titre=Iran - Facts & Figures}}, Organisation internationale pour les migrations</ref>. Bien que le pays accueille une des plus grandes populations de réfugiés au monde, il est aussi un pays d'émigration. L'Iran compte près d’un million de réfugiés, la plupart originaires d’[[Afghanistan]] et d’[[Irak]]. En 2001, le nombre de réfugiés afghans en Iran était de {{formatnum:3809600}}, et le nombre de réfugiés irakiens de {{formatnum:530100}}<ref>David Cockroft, [http://www.ilo.org/public/french/dialogue/actrav/publ/129/13.pdf Asile, Immigration et travailleurs du transport] (cf Tableau 1 Origine des 10 principales populations réfugiées en 2001, {{p.}}86), ''Éducation ouvrière'' 2002/4, Numéro 129, Organisation internationale du Travail</ref>. Cet afflux de réfugiés a lieu depuis le tout début des années 1980, causé par les guerres qui ont eu lieu aux frontières de l'Iran (en Afghanistan à partir de 1980), ou par des décisions prises par les pays voisins (la décision de [[Saddam Hussein]] d'expulser des [[Persans en Irak|irakiens d'origine iranienne]] vers l'Iran entre 1980 et 1981)<ref>{{en}} [http://countrystudies.us/iran/35.htm « Refugees »], {{langue|en|''Country Studies Iran''}}, [[Bibliothèque du Congrès]], 1987</ref>. La politique officielle du gouvernement vise à rapatrier ces réfugiés et près de {{nobr|2 millions}} l’ont été, pour une bonne part en coopération avec le [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés]]<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3971711.stm ''Iran’s Afghan refugees feel pressure to leave''], Frances Harrison, BBC News, 1/11/2004</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=48323&SelectRegion=Middle_East&SelectCountry=IRAN ''IRAN: Extension of Afghan repatriation agreement under possible threat''], 27/07/2005, IRIN News</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/view01/5E72D6B7B624AABBC125713700572D09?opendocument Communiqué de presse], ''{{langue|en|texte=Special rapporteur on freedom of religion or belief concerned about treatment of followers of Bahá’í faith in Iran}}'', Nations unies, 20/03/2006</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.unhcr.org/news/NEWS/452b78394.html {{langue|en|''Tripartite meeting on returns to Afghanistan''}}], {{langue|en|UNHCR Briefing Notes}}, 10 octobre 2006, sur le site du [[Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés|HCR]]</ref>. La [[diaspora iranienne]] est estimée à environ {{unité|2|à=3|millions}} de personnes, qui ont émigré en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest, en Australie, dans les pays du Golfe Persique ou en Israël<ref>{{en}} [http://www.farsinet.com/pwo/diaspora.html {{langue|en|''The Persian Diaspora''}}] de l’{{langue|en|''Iranian Christian International''}} recense près de {{nombre|4.2|millions}} en 2006</ref>, la plupart après la [[révolution iranienne|révolution]] de [[1979]]. Le solde migratoire actuel est négatif, et correspond au départ d’environ {{unité|40000|personnes}} par an<ref name="ciafactbook" />. Les facteurs des migrations au départ de l'Iran peuvent être multiples : instabilité économique de l'Iran, instabilité de son régime politique, niveau d'éducation, attentes démocratiques, présence de famille dans le pays hôte, montant du salaire et taux de chômage<ref name="braindrain">{{en}} Mahdiyeh Entezarkheir, {{Lien brisé |url=https://www.unb.ca/econ/acea/documents/paperoflaboureconomicsnew.pdf |titre=''Why is Iran experiencing migration and brain drain to Canada''}}, Thèse d'économie, University of Waterloo, 2005</ref>. Cependant, il faut signaler que les données précises sur les phénomènes de migration en Iran ne sont pas toutes disponibles<ref name="braindrain" />, il est donc difficile d'apprécier l'étendue du phénomène. === Langues et groupes ethniques === {{Article détaillé|Langues en Iran}} [[Fichier:Iran-Ethnicity-2004.PNG|vignette|Carte de répartition ethnoreligieuse (selon la [[Central Intelligence Agency]])<ref name="Iran Country Profile 2004">{{en}} [https://www.loc.gov/resource/g7620.ct003101/]</ref> :{{légende|#78eebd|[[Persan]]}} {{légende|#6eb5e8|[[Lori (langue)|Lori]]}} {{légende|#d5a846|[[Talysh (langue)|Talyche]]}} {{légende|#39b739|[[Gilaki|Guilaque]]}} {{légende|#ea6ff3|[[Mazandarani|Mazandaranais]]}} {{légende|#fed867|[[Kurde]]}} {{légende|#c591f0|[[Azéri]]}} {{légende|#bac12f|[[Turkmène]]}} {{légende|#fab672|[[Kachkaï]]}} {{légende|#9cb9a8|[[Arabe]]}} {{légende|#ea7425|[[Baloutchi|Baloutche]]}} {{légende|#b36526|autres}} {{légende|#fde5d3|désert}}]] Le [[persan]] ou farsi est la [[langue officielle]] de l'Iran. Le farsi est parlé en langue maternelle, ou seconde langue, par au moins 89 % des Iraniens., et environ 10 % d'autres ont des notions de la langue, surtout des personnes âgées. Le farsi est obligatoire à l'école, en Iran, et dans le système éducatif, en général, surtout depuis 1981. Les principales langues parlées sont le [[Persan|farsi]], l'[[azéri]], le [[kurde]], le [[Lori (langue)|lori]], le [[guilaki]], le [[baloutchi]], le [[mazandarani]], le [[kachkaï]] et l'[[arabe]]<ref name="ciafactbook" />. L’Iran est une mosaïque de plus de {{nobr|80 groupes}} ethniques différents. Les deux origines principales des langues sont indo-européennes ou turques. La majorité des Iraniens parlent une langue du [[Langues iraniennes|groupe iranien]] et ils comprennent le persan. Les principaux groupes ethniques sont : * parlant une [[Langues iraniennes|langue iranienne]] : [[Persans]] (61-66 %), [[Kurdes]] (7-10 %), [[Baloutches]] (2 %), [[Lors]] (6 %), Tats, Talyshes, Gilaki, Mazandari, Pachtounes{{, etc.}} * parlant une [[langues turciques|langue turcique]] : [[Azéris]] (13-15 %), [[Turkmènes]] (1 %), [[Kachkaïs|Qashqais]] * autres : [[Arabes]] (2 %), [[diaspora arménienne|Arméniens]], [[Histoire des Juifs en Iran|Juifs]] (0,014 %), [[Assyriens en Iran|Assyriens]], [[Géorgiens]], Chaldéens, [[Circassie]]ns et autres (1 %). == Société == {{Article détaillé|Société iranienne}} {| class="wikitable toccolours" align="right" style="font-size: 85%;margin-left: 15px;margin-bottom: 10px;" |+Principaux indicateurs sociaux, Iran<ref name="ciafactbook" /> |- ! scope=col | Indicateur || scope=col | Valeur || scope=col | Année || scope=col | Rang dans<br>le monde |- | Densité de médecins || align="center" | {{unité|0.89|‰}} || align="center" | <small>2005</small> || align="center" |. |- | Densité de lit d'hôpital || align="center" | {{unité|0.1|‰}} || align="center" | <small>2012</small> || align="center" |. |- | [[Obésité|Taux d'obésité]] || align="center" | 24.9 % || align="center" | <small>2014</small> || align="center" | [[Liste des pays par taux d'obésité|{{99e}}]] |- | [[Littératie|Taux de littératie]]<br><small>({{nobr|15 ans}} et plus)</small>|| align="center" | 86.8 % || align="center" | <small>2015</small> || align="center" |. |- | [[École|Scolarisation]] || align="center" | {{nobr|15 ans}} || align="center" | <small>2014</small> || align="center" |. |- | Religion officielle || align="center" | [[Islam]] || align="center" | || align="center" |... |- | Chiites || align="center" | 92 % || align="center" | <small>2011</small> || align="center" |... |- | Sunnites || align="center" | 7 % || align="center" | <small>2011</small> || align="center" |... |} === Religion === {{Article détaillé|Religion en Iran|Mythologie perse|Chiisme duodécimain|Chiisme en Iran}} [[Fichier:Tazieh2.jpg|vignette|Une particularité du [[chiisme duodécimain]] en Iran : le ''[[Ta'zieh]]'', un genre théâtral qui rejoue le massacre de l’imam [[Al-Hussein ibn Ali|Hussein]]. [[Palais du Golestan]], Téhéran, fin du {{s-|XIX}}.]] [[Fichier:Hamadan - Mausoleum of Esther and Mordechai.jpg|vignette|Mausolée de l’[[Esther (Bible)|Esther biblique]] et de son oncle [[Mardochée|Mordekhaï]] à [[Hamadan|Hamedan]], l’un des centres de pèlerinage [[histoire des Juifs en Iran|juif]] les plus importants en Iran.]] La [[mythologie perse]] est à la fois très voisine et profondément différente de la mythologie de l’[[hindouisme]]. Elle en est très voisine parce que les Iraniens sont, de tous les peuples [[indo-Européens|indo-européens]], celui dont la langue a le plus d’affinités avec le [[sanskrit]] et aussi celui qui est resté avec les [[Aryens]] de l’[[Inde]] en relations les plus fréquentes. Elle en est profondément différente, parce que la religion des anciens [[Perses]] acquiert de bonne heure un caractère beaucoup plus moral que mythologique. Le nouvel an Iranien ([[Norouz]]) est célébré le 21 mars, premier jour du [[printemps]]. Norouz est reconnu en tant que [[patrimoine culturel immatériel|patrimoine culturel immatériel de l’humanité]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] depuis 2009<ref>{{Lien web |titre=UNESCO - |url=https://ich.unesco.org/fr/listes |site=ich.unesco.org |consulté le=12 novembre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |titre={{langue|en|Nowrouz Vital Meeting to be Held in Tehran}} |url=http://www.payvand.com/news/04/jul/1090.html |site={{langue|en|Payvand's Iran News}} |date=14 juillet 2004 |consulté le=16/12/2006|brisé le = 2023-11-02}}.</ref>. L’[[islam]] [[chiisme|chiite]] [[chiisme duodécimain|duodécimain]] est la religion officielle d’Iran à laquelle 89 % de la population appartient. L’Iran est, avec l'Azerbaïdjan, l'Irak et [[Bahreïn]], un des seuls pays du monde musulman à avoir plus de la moitié de sa population majoritairement chiite. L’Iran a sur son territoire deux sites saints du chiisme : [[Mechhed]], où est enterré l’[[imam]] [[Ali ar-Rida|Reza]] et [[Qom]], où est enterrée [[Fatima Masoumeh]], sœur de Reza. Qom est de plus un des centres théologiques chiites les plus influents du monde, rivalisant avec [[Nadjaf]] en [[Irak]]<ref>{{en}} {{pdf}} {{Lien web |auteur1=Noah Feldmann |titre=The democratic Fatwa : Islam and democracy in the realm of constitutionnal politics |url=http://adams.law.ou.edu/olr/articles/vol58/feldman581.pdf |éditeur=Oklahoma Law Review, vol. 58, {{numéro|1}} |année=été 2005 |consulté le=08/12/2006}}.</ref>. Qom compte de nombreux [[Hawza|séminaires chiites]], comme le ''[[Howzeh ye Elmiyeh Qom]]'' et est aussi le siège de nombreuses associations cléricales. C’est à partir des séminaires et universités religieuses de Qom qu’a eu lieu la consolidation du pouvoir du clergé en Iran depuis l’ouverture du ''Howzeh ye Elmiye Qom'' en [[1922]]<ref>{{en}} {{pdf}} {{Lien web |auteur1=Mehdi Khalaji |titre=The Last Marja. Sistani and the end of traditionnal religious authority in chiism |url=https://www.washingtoninstitute.org/policy-analysis/last-marja-sistani-and-end-traditional-religious-authority-shiism |éditeur=The Washington Institute for Near East Policy |mois=septembre |année=2006 |consulté le=08/12/2006}}.</ref>. [[Fichier:Masjed-e Imam (Imam Mosque), Isfahan (5113691065).jpg|vignette|[[Mosquée du Chah]], Ispahan.]] Les sunnites (la branche majoritaire dans le reste du monde musulman) représentent 9 % de la population iranienne. Les autres minorités incluent les [[Histoire des Juifs en Iran|juifs]], les [[bahaïsme|baha’is]], les [[christianisme en Iran|chrétiens]]<ref>{{Article |titre=Les Chrétiens d’Iran |périodique=Les Cahiers de l'Orient |volume=1 |numéro=93 |année=2009 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2009-1-page-93.htm#no6 |pages=93-98}}.</ref>, les [[zoroastriens en Iran|zoroastriens]], les [[mandéisme|sabéens]] (ou mandéens) ou d’autres. Trois « [[Gens du Livre|religions révélées]] » autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par la constitution et disposent de [[sièges réservés (Iran)|leurs représentants au Parlement]] ([[Madjles (Iran)|Majles]]) : les [[christianisme|chrétiens]], les [[judaïsme|juifs]] et les [[zoroastrisme|zoroastriens]]. Les musulmans [[sunnisme|sunnites]], minoritaires en Iran, ne disposent pas de sièges réservés. À la veille de la révolution islamique, l'Iran abrite la plus importante communauté juive du monde musulman avec, selon les estimations, entre {{unité|60000|et=100000|membres}}. En 2015, il reste moins de {{formatnum:10000}} juifs dans le pays qui sont néanmoins représentés par un député<ref name="berthelot">Pierre Berthelot, « Israël et l'Iran. Deux ennemis paradoxaux », ''Conflits'', {{n°|6}}, juillet-septembre 2015, {{p.|66-67}}.</ref>. La minorité sabéenne qui ne compte que quelques centaines de fidèles, et les plus de {{formatnum:300000}} [[bahaïsme|baha’is]], durement persécutés sous tous les gouvernements iraniens, n’ont jamais été reconnus comme minorités religieuses. Depuis l’avènement de la République islamique en 1979, les baha’is d’Iran, sont considérés comme des « infidèles non protégés, (…) des non-personnes, et n’ont ni droits, ni protection », des "moins que rien", indique la [[Fédération internationale pour les droits humains]] (FIDH) dans son rapport de 2003 sur les discriminations religieuses en Iran<ref name="fidh">{{en}} [http://www.fidh.org/IMG/pdf/ir0108a.pdf Discrimination against religious minorities], FIDH, août 2003</ref>. Selon l’article 14 de la [[constitution de l'Iran|constitution iranienne]] et conformément au [[Coran]]<ref>Sourate LX ; 8</ref> {{citation|Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et droiture ceux qui n'ont pas lutté contre vous en raison de votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos logements}}, le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l'islam ou la république islamique d’Iran<ref name="constitution chapitre 3">[http://www.jurispolis.com/dt/mat/dr_ir_constit1979/dt_ir_constit1979_chap03.htm#_Toc96573761 ''Principe 19''] ''de la loi fondamentale de l’Iran'', Juripolis.com, consulté le 21 août 2006.</ref>{{,}}<ref name="Leclerc ULaval">[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/asie/iran.htm ''L’aménagement linguistique dans le monde''], Jacques Leclerc, CIRAL (Centre international de recherche en aménagement linguistique), Université Laval (consulté le 21 août 2006)</ref>. Les représentants des minorités religieuses reconnues ont confirmé que l'enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités<ref name="Amor1996" />. Cependant, peu après la révolution iranienne, le gouvernement a créé un bureau des minorités (religieuses) afin de les surveiller (et de les contrôler). En 1993, le [[Madjles (Iran)|Majles]] (parlement) adopte une loi rendant obligatoire la mention de la religion sur les cartes d’identité, ce qui permet au gouvernement de contrôler plus facilement les minorités. Une des conséquences est l'éviction des chrétiens des services publics, des écoles, de l'armée et d'autres institutions de l'État. D'après le rapport de [[Abdelfattah Amor]], {{citation|Outre le non-accès aux postes gouvernementaux, il apparaît que les minorités ne peuvent accéder professionnellement à l'armée et à la justice et seraient limitées dans leur plan de carrière dans le reste de l'administration, sauf cas exceptionnels.}}<ref name="Amor1996">{{fr}} [http://www.unhchr.ch/Huridocda/Huridoca.nsf/TestFrame/98d1663b1bd5af988025670600424fa0?Opendocument Rapport présenté par Abdelfattah Amor], Commission des droits de l’homme des Nations unies, 9 février 1996 (réf.E/CN.4/1996/95/Add.2) (consulté le 4/11/2006)</ref> === Éducation === {{Article détaillé|Système éducatif en Iran}} [[Fichier:Ferdowsi Statue in Front of Literature Faculty.jpg|vignette|Faculté de littérature de l’[[université de Téhéran]].]] Un programme pré-primaire non obligatoire d’une durée d’un an est dispensé pour les enfants de cinq ans. L’[[Enseignement primaire|éducation primaire]] (''dabestan'') commence à l’âge de six ans et dure cinq ans. L’[[Enseignement secondaire|éducation secondaire]] de base, également connue sous le nom de cycle d’orientation (''Râhnamâï''), englobe la sixième à la huitième année. Le cycle d’orientation sert à déterminer les aptitudes à suivre des études générales ou professionnelles/techniques au niveau de l’éducation secondaire supérieure (''dabirestan''), qui est constituée d’un cycle de trois ans et n’est ni obligatoire ni gratuite<ref name="WES">{{fr}} [http://www.wes.org/ca/wedb/iran/firedov.htm Aperçu du système éducatif de l’Iran], World Education Services</ref>. Les études secondaires supérieures sont subdivisées en trois filières : théorique, technique/professionnelle et pratique, elles-mêmes subdivisées en diverses spécialités. [[Fichier:UIS Literacy Rate Iran population plus 15 1975-2015.png|droite|vignette|[[Institut de statistique de l'Unesco|UIS]] alphabétisation des adultes en Iran 1975-2015.]] L'enseignement supérieur est assuré par les universités, les universités technologiques, les universités de médecine, les établissements d’enseignement professionnel, les collèges et les centres de formation des professeurs, et des établissements privés. Les conditions requises pour l’accès à l'enseignement supérieur sont d’avoir achevé les études secondaires supérieures et le programme d’un an de préparation à l’université et de réussir l’examen national d’entrée à l’université (concours). Les études supérieures délivrent plusieurs diplômes : ''Fogh-Diplom'' ou ''Kârdâni'' (équivalent à un grade de technicien supérieur) pour deux ans d’études supérieures, ''Karshenasi'' (également connu sous le nom de licence), sanctionnant quatre ans d’études supérieures. Deux ans après la licence, la ''Fogh Licence'' (maîtrise). Un examen d’entrée permet ensuite aux étudiants de commencer un programme doctoral<ref name="WES" />. En [[1999]], les étudiants avaient été aux premiers rangs de la contestation du régime islamique, violemment réprimée. [[2004|En 2004]], l’Iran comptait plus de {{nombre|2.2|millions}} d’étudiants à l’université dont 60 % de filles<ref>{{fa}} [http://www.irphe.ir/fa/statistics/Statictics%20Forms/w-br.bruoshoor83-84.pdf Statistiques] du ministère iranien de la Science, de la Recherche et de la technologie, 2004-2005</ref>{{,}}<ref>{{fr}} Delphine Minoui, ''Geodossier L'iran dévoilé'', GEO {{numéro|335}}, janvier 2007</ref>. L’Iran a actuellement 54 universités d’État, et {{nobr|42 écoles}} médicales d’État. Il existe également 289 universités privées<ref>{{fa}} [http://www.msrt.ir/htm/Ministry/History.htm Présentation du système éducatif iranien], ministère iranien de la Science, de la Recherche et de la technologie</ref>. 6 % environ des établissements d’éducation secondaire supérieure sont des établissements privés<ref name="WES" />, qui suivent le même programme que les écoles publiques et doivent se conformer aux directives du ministère de l’éducation, même si leurs dépenses sont payées par les frais de scolarité des élèves. En [[2009]], l'[[université de Téhéran]] a été au cœur de la contestation<ref>{{vidéo}} {{Lien web |langue=fr |titre=L'université, au cœur de la contestation à Téhéran |url=https://www.lemonde.fr/proche-orient/video/2009/06/15/l-universite-au-c-ur-de-la-contestation-a-teheran_1206814_3218.html |site=[[Le Monde#Le Monde.fr|lemonde.fr]] |date=15 juin 2009}}.</ref> après la proclamation de la réélection du président sortant, l'opposition dénonçant les raids des forces de sécurité dans des dortoirs universitaires où « le sang a coulé et des jeunes ont été battus »<ref>https://fr.news.yahoo.com/3/20090701/twl-iran-presidentielle-ba66223.html</ref>. La première forme d'assurance sociale {{persan|Bimeh-ye ejtekmāi}} existant en Iran a été introduite en 1931 par le ministère des Routes pour les ouvriers travaillant à son service sous la forme d'un fonds de compensation ; deux années plus tard, le même type de fonds est introduit pour les ouvriers d'État des secteurs de l'industrie et des mines. Plusieurs fonds de compensation sont ensuite créés jusqu'à ce qu'une loi régulant la sécurité sociale des ouvriers soit votée en 1953 (''Bimehā-ye ejtemāi-e kārgarān''), par la suite étendue aux non-ouvriers en 1960, aux employés agricoles en 1963. En 1975, une loi est votée pour l'unification des statuts de sécurité sociale pour tous les travailleurs<ref name="bimeh">{{en}} Willem Floor, [http://www.iranicaonline.org/articles/bima-bime-insurance « Bīma »], ''[[Encyclopædia Iranica]]''</ref>. L'État a tout d'abord pris en compte l'assurance maladie et les pensions de retraite étaient d'abord réservées au secteur public, et la loi de 1975 a étendu la loi sur l'assurance sociale au secteur privé<ref name="remm">Élisabeth Longuenesse, Myriam Catusse et Blandine Destremau, « Le travail et la question sociale au Maghreb et au Moyen-Orient », ''Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée'' [http://remmm.revues.org/document2340.html En ligne], {{numéro|105}}-106 - Le travail et la question sociale au Maghreb et au Moyen-Orient, janvier 2005, {{p.}}15-43</ref>. Après la [[révolution iranienne|révolution de 1979]], plusieurs fondations sont créées pour aider les plus démunis (appelés ''mostaz'afin'') et améliorer leurs conditions de vie sous formes d'aides financières ou de pensions. Le Comité de secours de l'Imam Khomeini (CSIK), la fondation des martyrs ou la fondation du ''15 khordad'' sont des exemples de ces fondations qui disposent de moyens financiers importants (subventions de l'État, exemption de taxes et dons religieux)<ref name="fouladi">{{fr}} Marie Ladier-Fouladi, « La famille en Iran entre l'inflexion démographique et la naissance de l'État providence », ''Population'', {{57e}} année, No. 2. (mars-avril 2002), {{p.}}391-400. [http://links.jstor.org/sici?sici=0032-4663%28200203%2F04%2957%3A2%3C391%3ALFEIEL%3E2.0.CO%3B2-S En ligne]</ref>. En 1986, la protection sociale est étendue aux travailleurs indépendants<ref name="ssa">{{en}} [http://www.ssa.gov/policy/docs/progdesc/ssptw/2004-2005/asia/iran.pdf ''Social Security in Iran''] sur le site de la sécurité sociale des États-Unis</ref>, qui doivent cotiser volontairement entre 12 et 18 % de leurs revenus selon la protection souhaitée. La protection sociale couvre les employés entre {{nobr|18 et 65 ans}}, et le financement est partagé entre l'employé (7 % du salaire), l'employeur (20 à 23 % de la masse salariale) et l'État (qui complète la contribution de l'employeur à hauteur de 3 % de la masse salariale). La sécurité sociale permet d'assurer les employés contre le chômage, la maladie, la vieillesse (pension de retraite), les accidents professionnels. L'Organisation de la sécurité sociale, gérée par le Ministère de la Protection sociale, délivre aussi des allocations familiales et de maternité dans certaines conditions<ref name="ssa" />. L'Iran n'a pas légiféré en faveur d'une protection sociale universelle, mais en 1996, le Centre des statistiques d'Iran estime que plus de 73 % de la population iranienne est couverte par une assurance sociale<ref name="fouladi" />. === Santé === Habituellement, les structures sanitaires iraniennes et les professionnels de santé ont un bon niveau. La situation a cependant changé depuis le durcissement des sanctions. « Si vous enlevez à un pays 40 % de ses recettes budgétaires en l’empêchant d’exporter son pétrole et son gaz, il est évident que l’efficacité de son système de santé en sera affectée », résume le 13 mars l’économiste Thierry Coville<ref>{{lien web |auteur=Marmar Kabir |titre=Dans un Iran fragilisé, le coronavirus fait des ravages |url=https://orientxxi.info/magazine/dans-un-iran-fragilise-le-coronavirus-fait-des-ravages,3720 |site=Orient XXI |date=21-03-2020 |consulté le=09-06-2020}}.</ref>. Dans le contexte de crise sanitaire liée à la [[pandémie de Covid-19]], Covid-19, l'ONU appelle à alléger les sanctions{{référence souhaitée}}. === Sécurité et criminalité === La criminalité y est faible et vise davantage les biens que les personnes. Dans un contexte d’augmentation du flux de touristes vers l’Iran, le fait que ces derniers voyagent souvent avec d’importantes sommes d’argent liquide accroît toutefois le risque de vols ou d’escroqueries diverses. L’attention des visiteurs est appelée sur le fait que certaines formes de tourisme comme le couchsurfing, - officiellement interdit, les randonnées dans des secteurs isolés, les circuits à moto dans des régions désertiques, exposent davantage au risque de vols ou d’incidents divers. Selon l'[[Office des Nations unies contre les drogues et le crime]], l'Iran déplore un taux de 3 assassinats pour {{nombre|100000|habitants}}, se classant ainsi à la {{84e}} place devant la Turquie (3,3 pour {{formatnum:100000}}), les États-Unis et même les Antilles françaises (4,2 pour {{nombre|100000|habitants}}), mais derrière la Suisse (0,7 pour {{nombre|100000|habitants}}). === Sciences === [[Fichier:Astrolabe-Persian-18C.jpg|vignette|Astrolabe]] {{Article détaillé|Science et technologie en Iran}} L’histoire des sciences en Iran remonte à l’Antiquité, avec des exemples comme l’[[académie de Gondichapour]], premier hôpital d’enseignement connu. Suivant la [[conquête musulmane de la Perse|conquête islamique de la Perse]], le savoir de la Grèce antique, de l’Inde et d’[[Alexandrie]] a été traduit en arabe par des scientifiques d’origine perse et arabe, créant ainsi un des plus grands trésor scientifique du Moyen Âge. Des scientifiques iraniens très importants ont, lors de la période islamique, posé les bases de nombreuses disciplines : [[algèbre]] et [[mathématiques]] avec [[al-Khwârizmî]], [[Nasir al-Din al-Tusi]] ou [[Al-Kashi|Ghiasseddin Jamshidi Kashani]] ; [[médecine]] avec [[Avicenne]] ou [[Rhazès|Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi]] (dit Rhazes) ; [[chimie]] et physique avec [[Jabir ibn Hayyan]] ou [[Alhazen]], astronomie avec [[Al-Biruni]] ou [[Omar Khayyam]]. Les sciences appliquées et les sciences fondamentales sont assez développées en Iran. Les physiciens et les chimistes sont régulièrement publiés dans des revues à fort [[facteur d'impact|facteur d’impact]]. Malgré les limites posées par les fonds, les installations et les collaborations internationales, les scientifiques iraniens ont été très productifs dans des domaines tels que la [[pharmacologie]], la [[chimie pharmaceutique]], et la [[chimie organique]] et [[Chimie analytique|analytique]]. Des scientifiques iraniens ont aidé à construire le [[CMS (expérience)|Compact Muon Solenoid]], un détecteur destiné au [[Grand collisionneur de hadrons|Large Hadron Collider]] du [[Organisation européenne pour la recherche nucléaire|CERN]], mis en opération en 2007. Des installations de [[Résonance magnétique nucléaire|RMN]], de microcalorimétrie, de dichroïsme circulaire ou d’autres permettant d’étudier les protéines existent en Iran depuis des décennies. La recherche sur la réparation de [[tissu biologique]] émerge à peine dans les départements de biophysique. L’Iran est le bon exemple d’un pays qui a fait des avancées considérables en se concentrant sur l’éducation et la formation. Malgré les sanctions subies pendant les décennies passées, les scientifiques iraniens ont tout de même produit des recherches de très bonne qualité. Leur taux de publication dans les journaux internationaux a quadruplé durant la décennie passée. Bien que ce taux de publication soit toujours très bas par rapport aux pays développés, cela place l’Iran à la première place parmi les pays islamiques<ref name="nature">{{en}} [http://www.nature.com/nature/journal/v441/n7096/full/441932d.html « {{langue|en|texte=Education and training put Iran ahead of richer states}} »], ''Nature'', Mohammad Reza Mohebbi et Mehri Mohebbi, 21/06/2006 (consulté le 6/09/2006)</ref>. L’Iran a multiplié par dix ses publications entre 1996 et 2004 et a été classé premier en termes de taux de croissance, suivi par la [[Chine]]<ref>{{Lien brisé |url=http://www.ost.gov.uk/research/funding/psa_metrics_report.pdf}}.</ref>. En 2023, l'Iran est classé en {{67e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. === Sport === {{Article détaillé|Sport en Iran}} [[Fichier:Eople watching IRNPOR match at 2018 WC in Tehran's Azadi Stadium 10.jpg|vignette|[[Coupe du monde de football 2018]].]] Le sport traditionnel iranien est le ''[[Varzesh-e Pahlavani]]'' (« sport des héros »), un art martial remontant à l’époque [[parthie|parthe]] ou [[sassanides|sassanide]]. Ce sport consiste en une série de techniques de [[culturisme]] accompagnées de [[lutte]]. De plus, ce sport accorde une grande importance à l’esprit chevaleresque, à la courtoisie et à la bravoure. Le Varzesh-e Pahlavani est normalement pratiqué dans une Zurkhaneh où différents accessoires sont utilisés pour l’entraînement ({{Ex}} ''Mīl, Kabbadeh, Sang'' et ''Takhteh Shena''). Les pratiquants de ce sport sont appelés des ''Pahlavan'' (littéralement « athlète »). L'Iran gagne sa première médaille [[Jeux olympiques|olympique]] avec la médaille d’argent en [[lutte]] obtenue à [[Helsinki]] en [[1952]] par [[Gholamreza Takhti]]. Il gagne par la suite une médaille d’or à [[Jeux olympiques d'été de 1956|Melbourne]] en [[1956]] puis l’argent de nouveau à [[Jeux olympiques d'été de 1960|Rome]]. Le pays se distingue régulièrement dans des compétitions internationales en [[lutte]] et en [[haltérophilie]]. [[Hossein Reza Zadeh]] est actuellement (2006) détenteur du [[Haltérophilie#Records masculins|record du monde]] d’[[haltérophilie]] dans la catégorie des plus de {{unité|105|kg}}, il est le premier Iranien à avoir remporté deux médailles d’or [[Jeux olympiques|olympiques]]. [[Nassim Hassanpour]] a représenté l’Iran en tir au pistolet à {{unité|10|m}} aux [[Jeux olympiques d'été de 2004|Jeux olympiques de Sydney]] en [[2004]]. Elle était la plus jeune et la seule représentante féminine de la délégation iranienne. [[Fichier:Ali-Daei-cropped.jpg|gauche|vignette|Ali Daei.]] L’[[équipe d'Iran de football|équipe de football]] a participé à trois phases finales de [[Coupe du monde de football|Coupe du monde]]. Des joueurs comme [[Ali Daei]], [[Vahid Hashemian]], [[Ali Karimi]], [[Andranik Teymourian]] et [[Javad Nekounam]] jouent ou ont joué à l’étranger dans des clubs de première division européens tels que le [[Bayern Munich]], [[VfL Bochum]], [[Hambourg SV]], [[Club Atlético Osasuna|Osasuna Pampelune]] ou au [[Bolton Wanderers Football Club|Bolton Wanderers FC]]. Le [[ski]] est également un sport très prisé des classes aisées iraniennes, pratiqué dans nombre de [[Liste des stations de sports d'hiver d'Iran|stations de sports d’hiver]] comme [[Dizin]], situé à proximité de Téhéran, ou [[Sepidan]], dans le [[Fars]]. En 2002, les sports les plus pratiqués sont le [[football]], le [[culturisme]], les [[art martial|arts martiaux]], la [[natation]], les sports de montagne ([[alpinisme]], [[ski]], [[Randonnée pédestre|randonnée]]) et la lutte. Le [[tennis]], le [[golf]], le [[basket-ball]], la [[gymnastique]] et le [[Varzesh-e Pahlavani]] sont pratiqués dans des proportions moindres<ref>{{fr}} {{pdf}} {{Lien web |auteur1=Centre de Statistiques d'Iran |coauteurs=CNRS, Université Paris III, INaLCO, EPHE |titre=Population 10 ans et plus présente dans le ménage, par sexe, activité sportive durant le passe-temps au cours de l'année précédente, le type de l'activité sportive et activité économique : 2002 |url=http://www.ivry.cnrs.fr/iran/Archives/archiveRecherche/statistique/Tableaux-pdf/Tab50.pdf |série=Enquête sur les caractéristiques socio-économiques des ménages iraniens (2002) |site=i vry.cnrs.fr/iran/index.html |éditeur=Unité de recherche « Monde iranien » |année=2003 |consulté le=7/12/2006}}.</ref>. On note que les équipes de basket-ball iraniennes sont autorisées à disposer de deux joueurs américains maximum. Le pays se distingue également en [[volley-ball]], notamment grâce aux victoires de l'[[Équipe d'Iran de volley-ball|équipe nationale]] dans le [[Championnat d'Asie et d'Océanie de volley-ball masculin]] en 2011 et 2013, ce qui place l'Iran à la {{12e}} place du [[Classement de la Fédération internationale de volley-ball|classement mondial de volley-ball]]. En 2011, l'équipe nationale iranienne a remporté de nombreux podiums aux championnats du monde de Viêt Vo Dao à Ho Chi Minh Ville (Saïgon), Viêt Nam. === Fêtes et jours fériés === {| class=wikitable |+ Fêtes et jours fériés en 2020 ! scope=col| Date !! scope=col| En français !! scope=col| Nom local !! scope=col| Remarques |- | [[11 février]]* || Anniversaire de la [[révolution iranienne|révolution]] de 1979 || Enghelāb-e Eslāmi || |- | [[20 mars]]* || Jour de la nationalisation du pétrole || Melli Shodan-e Saneat-e Naft || |- | Le mercredi avant le nouvel an* || La Fête du mercredi ||[[Tchaharchanbé-Souri]] || d'origine [[zoroastrisme|zoroastrienne]]. Non ferié |- | [[21 mars]]* || Nouvel An persan|| [[Norouz]] || d'origine [[zoroastrisme|zoroastrienne]], le premier jour du printemps |- | [[1er avril]]* || [[Fête de la République|Jour de la République]] islamique || || proclamation de la république islamique en 1979 |- | [[2 avril]]* ||{{13e}} jour de l'an ||[[Sizdah bedar|Sizdah Bedar]] || {{13e}} jour de la nouvelle année, fin des festivités de [[Norouz]] |- | [[4 juin]]* ||Mort de l'Ayatollah Khomeini ||Rehlat-e Ayatollah Khomeyni || |- | [[5 juin]]* || Anniversaire du soulèvement contre le [[Mohammad Reza Pahlavi|Chah]] || Ghiām-e Pānzdah-e Khordād || |- | [[20 décembre]]* || Le dernier jour de l'automne, le plus court jour de l'année || [[Shab-e Yalda]] || d'origine [[zoroastrisme|zoroastrienne]] |} Les dates des fêtes sont basées sur le [[calendrier persan]]* (solaire) et le [[calendrier hégirien|calendrier musulman]] (lunaire); la correspondance entre le [[calendrier grégorien]] et le calendrier persan (tous les deux, solaires) est régulière avec une variation probable d'un jour, d'une année sur l'autre. En revanche le calendrier lunaire (musulman) se déplace d'une dizaine de jours chaque année par rapport au calendrier solaire. == Culture == {{Article détaillé|Culture de l'Iran}} L’Iran a une longue histoire [[art]]istique, [[Philosophie|philosophique]], de [[tradition]]s et d’[[idéologie]]s. Beaucoup d’Iraniens pensent que leur culture est la seule et unique raison ayant permis à leur civilisation de survivre à des milliers d’années de perturbations. La quête de justice sociale et d’équité est une partie importante des caractéristiques de la culture iranienne. Le respect des anciens et l’hospitalité aux étrangers est aussi partie intégrante de cette étiquette iranienne. === Littérature === {{Article détaillé|Littérature persane}} {{Citation bloc|{{langue|rtl|fa|که ایران بهشت است یا بوستان}}<br> {{langue|rtl|fa|همی بوی مشک آید از دوستان}}}} {{Citation bloc|Que quelqu’un pense à l’Iran comme Eden ou comme Jardin,<br> L’odeur du musc de l’ami, du compagnon, abonde ici bas.|''[[Ferdowsi|Firdawsi]]''}} {{Citation bloc|{{langue|rtl|fa|همه عالم تن است و ایران دل}}<br> {{langue|rtl|fa|نیست گوینده زین قیاس خجل}}}} {{Citation bloc|L’Iran est le cœur et l’univers le corps,<br> De cette parole, le poète ne ressent humilité ni remords.|''[[Nizami]]''}} Les travaux subsistants écrits en langues persanes (comme le [[vieux perse]] ou le [[moyen perse]]) remontent aussi loin qu’en 650 {{av JC}}, date des plus anciennes inscriptions [[Achéménides]] retrouvées. L’essentiel de la littérature persane, cependant, remonte à la période de la [[conquête musulmane de la Perse|conquête de l'Iran par l'Islam]] aux environs de 650 de notre ère. Après que les [[Abbassides]] furent arrivés au pouvoir (750), les Persans sont devenus les scribes et les bureaucrates de l’empire Islamique et aussi, de plus en plus, ses écrivains et poètes. Les Persans écrivaient à la fois en arabe et en persan ; le persan a ensuite prédominé dans les cercles littéraires successifs. Les poètes perses tels que [[Saadi]], [[Hafez (poète)|Hafez]] et [[Djalâl ad-Dîn Rûmî|Rûmi]] sont lus dans le monde entier et ont eu une grande influence sur la littérature dans de nombreux pays. La littérature persane contemporaine est peut-être moins connue. La littérature persane est notamment renommée pour sa poésie, qui peut être épique, historique, philosophique, amoureuse… Les principaux écrivains persans sont [[Ferdowsi]], auteur du [[Livre des Rois (Ferdowsi)|Shâh Nâmâ]], la grande épopée iranienne, [[Nizami]], auteur du ''[[Khamsé]]'' (ou « Cinq Poèmes »), [[Djalâl ad-Dîn Rûmî|Rûmi]] avec ''[[Masnavi|Mesnâvi]]'' et le ''Chant des oiseaux'', [[Saadi|Sa’adi]], [[Hafez (poète)|Hafez]], [[Omar Khayyam]], Attar avec le ''Mémorial des Saints'', ''[[La Conférence des oiseaux]]'' et ''Le Livre des secrets''… Parmi les écrivains et les poètes contemporains, on peut citer aussi [[Sadegh Hedayat]], [[Ahmad Chamlou]], [['Alî Sharî'atî]], [[Fereydoun Moshiri]], [[Forough Farrokhzad]]. === Cinéma === {{Article détaillé|Cinéma iranien}} Le cinéma n’est âgé que de cinq ans quand il arrive en Perse au début du {{s-|XX}}. Le premier réalisateur iranien fut sûrement Mirza Ebrahim Khan [[Akkās Bāshi|Akkas Bashi]], le photographe officiel de [[Mozaffareddine Chah]], le [[Chah|Shah]] d’Iran (1896-1907). Après une visite à Paris en {{date-|juillet 1900}}, [[Akkās Bāshi|Akkas Bashi]] obtint une caméra et filma la visite du Shah en [[Belgique]]. Le [[cinéma]] iranien d’après la révolution rencontre un important succès sur les forums internationaux pour son style distinct, ses thèmes, ses auteurs, son idée de nationalité et la manifestation de la culture. De nombreux réalisateurs iraniens de classe mondiale ont émergé, comme [[Abbas Kiarostami]] et [[Jafar Panahi]]. La présence régulière de films iraniens dans de prestigieux festivals internationaux comme le [[Festival de Cannes]], la [[Mostra de Venise]] ou le [[Berlinale|Festival de Berlin]] ont attiré l’attention du monde entier sur des chefs-d’œuvre<ref>{{en}} [http://www.festival-cannes.fr/aide/search_film.php?langue=6002&titre_film=&realisateur=&acteur=&anneefilm=&paysfilm=IRN Liste de films iraniens présentés à Cannes].</ref>. Les films iraniens ont été régulièrement sélectionnés ou ont gagné des prix prestigieux tels que le ''Lion d’Or'' de la [[Mostra de Venise]], la ''Palme d’Or'' du [[Festival de Cannes]] ou l{{'}}''Ours d’argent ou d’or'' de la [[Berlinale]]. En 2006, 6 films iraniens, de 6 styles différents, ont représenté le [[cinéma]] iranien au festival du film de [[Berlin]]. Cela a été considéré par les critiques comme un évènement remarquable pour le cinéma iranien<ref>{{fa}} [http://www.bbc.co.uk/persian/arts/story/2006/02/060209_pm-berlin-film-festival.shtml ''Carton plein pour le cinéma iranien au festival de Berlin''], Pouria Mohavarian, BBC Persian, 9/02/2006</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/4726682.stm ''Iran films return to Berlin festival''], Ray Furlong, 18/02/2006</ref>. === Musique et danse === {{Article détaillé|Musique d'Iran|Danses d'Iran}} La musique iranienne a une histoire plusieurs fois millénaire remontant au [[Néolithique]], telles que peuvent l’attester les fouilles archéologiques à [[Élam]], au sud-ouest de l’Iran. Il faut distinguer la science de la musique, ou musicologie (''Elm-e Musiqi'') qui, en tant que branche des mathématiques, a toujours été très bien considérée dans le pays, et la performance musicale (''Tarab, Navakhteh, Tasneef, Taraneh'' ou plus récemment ''Muzik'') qui a souvent eu une relation conflictuelle avec les autorités religieuses. La [[musique d'Iran|musique classique iranienne]] (''Musiqi Asil'') est basée sur les théories acoustiques et esthétiques exposées par Farabi et Shirazi dans les premiers siècles de l’[[Islam]]. Ce genre musical préserve les formules mélodiques attribuées aux musiciens des Cours impériales de Khosro Parviz à la période [[Sassanides|Sassanide]]. Ces modes sont connus sous le nom de ''[[dastgâh]]'' et représentent un répertoire (''radif'') dans lequel les autres genres musicaux iraniens puisent leurs idées et leur inspiration<ref>{{en}} [http://www.rhythmweb.com/persia/forms.htm Rhythmic Forms of Persian Art Music], Rythm Web</ref>. [[Fichier:Navazandegan musiqi.jpg|vignette|Musiciens jouant de la [[musique de chambre]] iranienne traditionnelle.]] La musique religieuse n’est pas un genre homogène. Les pièces de théâtre (''tazieh'') représentant la passion de l’imam Hussein ont leur origine dans la musique martiale. D'une manière similaire, la musique des confréries [[Soufisme|soufies]], par l’utilisation d'instruments mystiques ''[[daf (instrument)|daf]]'' et ''[[tambûr]]'' et la pratique de cérémonies rituelles (''zikr'' et ''jam''), possède une liberté de composition plus grande et est rythmiquement plus sophistiquée que la musique classique<ref>{{en}} [http://fp.arizona.edu/mesassoc/Bulletin/caton.htm Introduction to Traditional Iranian Dastgâh Music], Margaret Caton, Los Angeles CA, Middle East Studies Association Bulletin, juillet 1994</ref>. La musique populaire et folklorique joue un rôle important dans la vie quotidienne des Iraniens ruraux, comme les chansons folkloriques du [[Province iranienne du Kurdistan|Kurdistan]] et du [[Khorassan|Khorasan]], mais aussi des citadins car elle inspire la musique populaire et classique. L’Iran a développé sa propre musique pop dans les années 1970, utilisant des formes et des instruments indigènes et ajoutant de la guitare électrique et d’autres caractéristiques importées ; le musicien le plus populaire de cette époque était une chanteuse, [[Gougoush]]. La musique pop a cependant été bannie après la révolution de 1979<ref name="yadegari">{{en}} Shahrokh Yadegari, [http://www.internews.org/visavis/BTVPagesInews/Persian_trad_music.html Introduction to Persian Traditional Music], Internews</ref> qui a lancé une renaissance dans la musique classique perse permettant l'émergence de célébrités nationales et internationales comme [[Mohammad Reza Lotfi]], [[Hossein Alizadeh]], [[Shahram Nazeri]] et [[Mohammad Reza Shadjarian]]. Toutefois, beaucoup d’Iraniens très conservateurs ne voyaient pas d’un bon œil même les mélodies et les paroles les plus simples. Ainsi fut-il interdit aux femmes de chanter en public ; elles peuvent toujours jouer d’un instrument<ref name="yadegari" />. La [[danse]] en Iran possède une longue histoire et s’est développée depuis les temps datant de l’époque pré-[[achéménides]]. En effet, des fouilles durant ces 30 dernières années donnent accès à la preuve de son existence depuis l’apparition du culte de Mithra {{nombre|2000|ans}} avant notre ère<ref name="dance">{{en}} [http://www.iranicaonline.org/articles/dance-raqs « Dance »], ''[[Encyclopædia Iranica]]'', Robyn C. Friend.</ref>. Pour cette nation ancienne, la danse peut être envisagée comme un phénomène important et social et/ou un rituel religieux. Cependant, des restrictions politiques aux danses iraniennes et traditionnelles ont eu lieu après la [[révolution iranienne|révolution]] de [[1979]], la danse et la musique ont un temps été mal vues, voire interdites temporairement, mais cette histoire millénaire se perpétue toujours, parfois dans un cadre plus privé. La danse peut intervenir dans de nombreux contextes très différents : les événements sociaux, les rites de passage, les exorcismes et les cérémonies<ref name="dance" />. Ces contextes peuvent être associés à des événements traditionnels ou historiques (fêtes nationales, jours religieux festifs, fêtes pré-islamiques, migrations tribales…) ou avoir lieu de manière improvisée. === Miniatures === [[Fichier:Kelileh va Demneh.jpg|vignette|redresse|[[Pañchatantra|Kelileh va Demneh]], Manuscrit persan datant de 1429, provenant de [[Hérat|Herat]], l’illustration représente un [[chacal]] essayant de faire fuir un [[lion]].]] {{Article détaillé|Miniature persane}} Les thèmes de la miniature persane sont pour la plupart liés à la [[mythologie perse]] et à la poésie. Les artistes occidentaux ont découvert la [[Enluminure|miniature]] [[persan]]e au début du {{s-|XX}}. Les miniatures persanes utilisent de la [[géométrie]] pure et une palette de couleurs vives. Il est difficile de tracer les origines de l’art de la miniature persane, qui a atteint son sommet pendant les périodes [[Histoire de la Mongolie#L'Empire mongol|Mongoles]] et [[Empire timouride|Timourides]] ({{sp-|XII|-|XVI}}). Les dirigeants [[Mongolie|mongols]] de l’Iran ont répandu le culte de la peinture chinoise et l’ont amené avec eux, comme un certain nombre d’artisans chinois. Le [[papier]] lui-même, est arrivé en Perse depuis la [[Chine]] en 753. L’influence chinoise est donc très grande sur cet art. La fonction la plus importante de la miniature était l’illustration. Elle donnait une image à un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre. La richesse poétique iranienne a permis l’émergence de nombreuses écoles importantes de la miniature, chacune possédant son style unique, et créant ainsi une grande diversité de peintures. C’est à travers ces écoles que la peinture miniature a atteint son apogée, à la fois en Iran et en [[Asie centrale]]. Les trois écoles ayant eu le plus d’influence sur la miniature étaient situées à [[Chiraz|Shiraz]], [[Tabriz]] et [[Hérat|Herat]] (actuel [[Afghanistan]]). Un des peintres les plus connus et ayant eu le plus d’influence dans l’école d’Herat était [[Behzad|Kamaleddin Behzad]]. Les œuvres de Behzad ont influencé le développement ultérieur de l’art de la miniature. Le thème des miniatures est devenu plus limité au fur et à mesure que le temps passa. Au {{s-|XVII}}, les thèmes portaient principalement sur des scènes d’amour, des portraits et même des copies d’images européennes. Au {{s-|XVIII}} apparut un nouveau genre faisant apparaître des fleurs et des oiseaux. === Tapis === [[Fichier:Farsh tabriz.JPG|vignette|Un [[tapis de Tabriz]].]] {{Article détaillé|Tapis persan}} Probablement né à l'âge du bronze, le [[tapis persan]] est un élément essentiel de l’art et de la culture persane. Au {{s-|XVI}}, les [[Séfévides|Safavides]] en ont développé la production et en ont élevé le tissage au rang d'art<ref>{{en}}. [http://www.iranicaonline.org/articles/carpets-i « Carpets »], ''[[Encyclopædia Iranica]]'', Roger Savory</ref>. C'est aujourd'hui un mode d’expression artistique par la liberté qu’autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication sont passés de génération en génération. Les [[artisanat|artisans]] utilisaient les [[insecte]]s, les [[plante]]s, les [[Racine (botanique)|racines]], les [[écorce]]s et d’autres matières comme source d’inspiration. === Cuisine === {{Article détaillé|Cuisine iranienne}} La cuisine d’Iran est diverse, chaque province ayant ses propres plats aussi bien que ses styles et traditions culinaires, distinctes selon les régions. Elle n’est pas épicée. Les herbes sont beaucoup utilisées, de même que les fruits tels que [[prune]]s, [[Grenade (fruit)|grenades]], [[raisin]]s, [[coing]]s ou autres. La plupart des plats iraniens sont une combinaison de [[riz]] avec de la [[viande]] ([[poulet]], [[viande d'agneau|agneau]]) ou du [[poisson]] et beaucoup d’[[Ail cultivé|ail]], d’[[oignon]], de [[légume]]s, de [[noix]] et de fines herbes. Dans son livre ''La nouvelle nourriture de la vie'', Najmieh Batmanglij écrit que la {{citation|[[cuisine iranienne|cuisine d’Iran]] a beaucoup en commun avec d'autres cuisines du [[Moyen-Orient]], mais est souvent considérée comme la plus sophistiquée et la plus imaginative de toutes, aussi colorée et complexe qu'un [[tapis persan]].}}<ref>{{en}} Najmieh Batmanglij, ''New food of life'', 440 {{p.}}, 1992, {{ISBN|978-0-934211-34-5}}.</ref> '''Célébrations iraniennes''' {{colonnes|nombre=3|1= * [[Norouz]] * [[Sizdah bedar]] * [[Farvardinegan]] * [[Ordibeheshegan]] * [[Khordadegan]] * [[Tirgan]] * [[Amordadegan]] * [[Shahrivaregan]] * {{lien|Mehregan}} * [[Abanegan]] * [[Azargan]] * [[Deugan]] * [[Bahmanegan]] * [[Sepandarmazgan]] * [[Shab-e Yalda]] * [[Sadeh|Jashne Sade]] * [[Tchaharchanbé-Souri]] * [[Kuse bar Neshin]] }} == Notes et références == === Notes === {{Notes | groupe = N }} === Références === {{extrait country studies|iran}} {{Références nombreuses| taille=15 }} == Voir aussi == === Bibliographie === ==== Civilisation ==== * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Yves Bomati |auteur2=Houchang Nahavandi |titre=Les grandes figures de l'Iran |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2015 |pages totales=392 |isbn=978-2-262-04732-0}} * {{Ouvrage |auteur1=Yves Porter |titre=Les Iraniens |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2006 |pages totales=342 |isbn=978-2-200-26825-1}} * {{Ouvrage |auteur1=Fabien Ronchail |titre=Comprendre les Iraniens |lieu=Paris |année=2018 |isbn=978-2-36315-747-8}} * ''[[Abstracta Iranica]]''. Revue annuelle de bibliographie sélective et critique sur l'Iran et le monde iranien. Paris-Téhéran, Institut Français de Recherche en Iran. {{ISSN|0240-8910}} http://abstractairanica.revues.org/ * Yann Richard, ''100 mots pour dire l'Iran moderne,'' Maisonneuve et Larose, 2003. * [[Bernard Hourcade]], ''L'Iran. Nouvelles identités d'une république.'' Paris, Belin, 2002, 223 p. (coll. Asie plurielle) * {{en}} J. A. Boyle, ''The Cambridge History of Iran'', Cambridge University Press, 1968, {{unité|778 p.}} {{ISBN|978-0-521-06936-6}} * Ramine Kamrane, ''Iran, l’islamisme dans l’impasse'', Buchet-Chastel, Paris, 2003, 159 p. {{ISBN|978-2-283-01976-4}} * Fariba Abdelkah, ''Être moderne en Iran'', CERI - KARTHALA, Paris, 2006, {{ISBN|978-2-84586-782-6}} * [[Omar Khayyam]], ''Cent et un quatrains de libre pensée (Robāiat)'', tr. et éd. par G. Lazard, Gallimard, Paris, 2002, éd. bilingue, 98 p. {{ISBN|978-2-07-076720-5}} * Ramine Kamrane et Frédéric Tellier, ''Iran : les coulisses d'un totalitarisme'', Climats, 2007, {{ISBN|978-2-08-120055-5}} * Daniel Clairvaux, ''Iran la contre-révolution islamique'', Paris, L'Harmattan, 2013 {{ISBN|978-2-343-00631-4}} * Firouzeh Nahavandi, ''Iran'', Bruxelles, De Boeck, 2013, collection ''Monde arabe / Monde musulman'' dirigée par Mathieu Guidère {{ISBN|978-2-8041-8144-4}} * Davood Vakilzadeh, ''Iran Soleil de l'Antiquité'', traduit par Nahid Djalili Marand, Téhéran, 2015 {{ISBN|978-600-04-3094-8}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Amélie Myriam Chelly]] |titre=Iran, autopsie du chiisme politique |lieu=Paris |éditeur=Les éditions du Cerf |collection=Religions |année=2017 |pages totales=380 |isbn=978-2-204-11775-3}} ==== Histoire ==== * Yves Bomati et Houchang Nahavandi, ''Iran, une histoire de {{nombre|4000|ans}}'', éd. Perrin, Paris, France, 2019, 413 p. ''{{ISBN|978-2262075972}}'' * {{Ouvrage |auteur1=Pierre Briant |titre=Histoire de l’empire perse |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1996 |pages totales=1247 |isbn=978-2-213-59667-9}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Houchang Nahavandi |auteur2=Yves Bomati |titre=Mohammad Réza Pahlavi, le dernier shah 1919-1980 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |collection=Biographies |année=2013 |pages totales=617 |isbn=978-2-262-03587-7 |oclc=828407890}} * {{Ouvrage |auteur1=Philip Huyse |titre=La Perse antique |lieu=Paris |éditeur=[[Les Belles Lettres]] |année=2005 |pages totales=298 |isbn=978-2-251-41031-9}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Amélie Kuhrt |titre=The Persian Empire. A corpus of sources from the Achaemenid Period |lieu=Londres-New York |éditeur=[[Routledge]] |année=2007 |pages totales=465 |isbn=978-0-415-43628-1}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Dominique Lenfant |titre=Les Perses vus par les Grecs. Lire les sources classiques sur l'empire achéménide |lieu=Paris |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2011 |pages totales=432 |isbn=978-2-200-27035-3}} * {{en}} [[Ferdowsi]], ''[[Livre des Rois (Ferdowsi)|Shah Nameh]]'' (traduit en anglais par Reuben Levy), Yassavoli, Téhéran, 2003, 212 p. {{ISBN|978-964-306-208-8}} * [[Farah Pahlavi]], ''Mémoires'', XO éditions, Paris, 2003, 428 p. {{ISBN|978-2-84563-065-9}} * [[Jean-Pierre Digard]], [[Bernard Hourcade]], [[Yann Richard (iranologue)|Yann Richard]], ''L'Iran au {{s-|XX}}'', Paris, Fayard 2007 (Édition revue et augmentée) * colonel David Smiley, ''Irregular regular'', 1994, Chapitre 5 (traduction de Thierry Le Breton sous le titre ''Au cœur de l'action clandestine. Des Commandos au MI6'', L'Esprit du Livre éditions, 2008) sur l'intervention britannique de 1941 * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Pierre Razoux]] |titre=La guerre Iran-Irak |lieu=Paris |éditeur=Tempus Perrin |année=2017 |pages totales=768 |isbn=978-2-262-07282-7}} * Yann Richard, ''100 mots pour dire l'Iran moderne'', Maisonneuve et Larose, 2003. * Yann Richard, ''L'Iran - Naissance d'une république islamique'', Editions de la Martinière, 2006 (nouvelle édition en 2023 chez Champs-Flammarion : ''L'Iran - de 1800 à nos jours''). * Yann Richard, ''Le grand Satan, le Shah et l’Imam - Les relations Iran / États-Unis jusqu’à la révolution de 1979'', Cnrs éditions, 2022. * Emmanuel Ravazi : ''La face cachée des [[Mollahs]]. Le livre noir de la ''République Islamique'' d'Iran'', 2024, éd. du Cerf, {{ISBN|9782204161244}}. ==== Géopolitique ==== * {{mul|en|fa}} Irancarto. Site de cartes et recherches cartographiques sur l'Iran. http://www.irancarto.cnrs.fr * Mohammad-Reza Djalili, ''Géopolitique de l’Iran'', Éditions Complexe, Bruxelles, 2005 {{ISBN|978-2-8048-0040-6}} * Voir aussi la [[Portail:Iran/Bibliothèque|bibliographie indicative]] du [[Portail:Iran]] * Amir-Khalil Yahyavi (ancien, Premier Consul d'Iran en Turquie et Attaché culturel d’ambassade d'Iran à Paris de 1969 à 1976 et anciennement Docteur de l'Université en Économie politique de l'Université d'Istanbul). Thèse de Doctorat intitulé ''La croissance économique de l 'Iran et la contribution de la France à cette croissance''. Thèse en Sciences Économiques et sociales 1973 Paris IV - École Pratiques des Hautes Études en Sciences Sociales (EPHE Paris). 337 pages, folio ronéot, Publication autorisée par le jury. Sous la direction du professeur André Piatier. Voir la référence {{SUDOC|nu=|017194830}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Bernard Hourcade]] |titre=Géopolitique de l'Iran - {{2e}} éd. |sous-titre=Les défis d'une renaissance |lieu=Paris |éditeur=[[Armand Colin]] |collection=Perspectives géopolitiques |année=2016 |pages totales=336 |isbn=978-2-200-61344-0}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Antoine-Louis de Prémonville |titre=Géopolitique de l'Iran |lieu=Paris |éditeur=Presses Universitaires de France - PUF - {{2e}} éd. |collection=Major |année=2017 |pages totales=176 |isbn=978-2-13-078735-8}} * {{Ouvrage |auteur1=[[Hérodote (revue)]] |titre=Regards géopolitiques sur l'Iran |éditeur=[[La Découverte]] |année=2018 |pages totales=280 |isbn=978-2-7071-9963-8}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Léa Michelis |titre=L'Iran et le détroit d'Ormuz : Stratégies et enjeux de puissance depuis les années 1970 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|Editions L'Harmattan]] |collection=Comprendre le Moyen-Orient |année=2019 |pages totales=218 |isbn=978-2-343-16805-0}} === Articles connexes === * [[Assassinats et terrorisme en Iran]] * [[Empire perse]] * [[Peuples iraniens]] * [[Moyen-Orient]] * [[Provinces d'Iran]] * [[Politique étrangère de l'Iran]] * [[Tourisme en Iran]] === Liens externes === {{Autres projets |commons=Category:Iran |wikinews=Page:Iran |wiktionary=Iran |wikivoyage=Iran |wikiquote=Iran }} {{Liens}} * [http://french.irib.ir/ Radio iranienne officielle francophone : galeries, analyses, archives, liens], [[Islamic Republic of Iran Broadcasting|IRIB]] * {{fa}} [http://www.majlis.ir/ Site officiel du Parlement iranien] * [http://www.archives.tsr.ch/dossier-khomeiny ''Vidéo'' : L'Iran, {{nobr|30 ans}} de révolution islamique], archives de la [[Télévision suisse romande]] * [[Mohammad Javad Kamali]] {{Lien web |titre=''Bibliographie française de la littérature persane'' |url=http://kamali.mshdiau.ac.ir/Bibliographie%20francaise%20de%20la%20littérature%20persan.pdf |éditeur=Sokhangostar |date=Automne 2014}} * [http://www.jurispolis.com/dt/mat/dr_ir_constit1979/dt_ir_constit1979_index.htm Constitution iranienne de 1979] (traduction en français non officielle sur le site [http://www.jurispolis.com jurispolis.com]) {{Palette|Histoire de l'Iran|Politique en Iran|Provinces d'Iran|Pays d'Asie|Pays et territoires du Moyen-Orient|Républiques islamiques|Organisation de la coopération islamique|Croissant fertile|Association sud-asiatique pour la coopération régionale}} {{Portail|Chiisme|Iran|Moyen-Orient}} [[Catégorie:Iran|*]] [[Catégorie:Éponyme d'une météorite]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Indice%20boursier
Indice boursier
{{Sources|date=octobre 2016}} {{À wikifier|date=décembre 2020}} Un '''indice boursier''' représente le taux de croissance, entre deux dates, de la [[juste valeur]] d'un portefeuille théorique d'actions cotées sur les marchés organisés appartenant à une liste d'entreprises sélectionnée par des choix raisonnés. == Généralités == Un '''indice'''<ref>Le mot « indice », dérivé du latin « ''indicium'' » (indication, signe apparent), a pris plusieurs sens spécifiques dans différents domaines à partir du début du {{s-|XX|e}}. En économie, l'usage du nom composé '''nombre-indice''' (« ''index number'' » en anglais) pour désigner le rapport d’une même grandeur observée dans deux situations n'a commencé qu'à partir de la publication aux États-Unis en 1922 du célèbre ouvrage [[iarchive:makingofindexnum00fishrich|The making of index numbers]] d'[[Irving Fisher]]. L'ouvrage ''Common-Stocks Indexes'' publié par Alfred Cowles en 1938 est l'un des premiers à s’intéresser aux différentes formules d'indices boursiers (cf. {{en}} [http://cowles.yale.edu/sites/default/files/files/pub/mon/m03-2-all.pdf Criticisms of Well-Known Indexes] {{pp.|33-40}}) {{pdf}}</ref> '''boursier'''<ref>Un premier indice boursier au sens moderne du terme (indicateur de tendance centrale d’indices élémentaires) a été calculé sur une base hebdomadaire à partir de 1923 par Standard & Poor's en retenant les cours des actions d'un échantillon composé de 233 entreprises cotées aux États-Unis (cf. {{en}} [http://www.standardandpoors.com/about-sp/timeline/en/us/ A History of Standard & Poor's, Beginnings, Timeline : 1915-1940]. À peu près quarante ans auparavant, Charles Dow avait eu l'idée de publier dans une lettre d'information quotidienne (la « ''Customer’s Afternoon Letter'' ») une moyenne des cours boursiers d'entreprises de transport principalement issues du secteur ferroviaire, cotées à [[New York]] (cf. {{en}} [http://www.anb.org/articles/16/16-03537.html American National Biography Online]). S'il n'y a aucun inconvénient à utiliser l'expression « moyenne boursière » pour traduire le terme « ''average'' » utilisé en anglais pour désigner l'indicateur conçu par Charles Dow, il n'en est pas de même pour les ''Averages'' publiés de nos jours par la société S&P Dow Jones Indices. Pour conserver la notoriété de ces indicateurs boursiers, le ''[[The Wall Street Journal|Wall Street Journal]]'' a en effet décidé d'abandonner la moyenne arithmétique retenue par Charles Dow le {{1er}} octobre 1928 (cf. §6).</ref> désigne, quasiment toujours<ref>Quelques rares indices boursiers n'ont pas cette propriété. Il en est ainsi par exemple de ceux, destinés à classer les différents taux de croissance d'un ensemble de cours d'actions d'entreprises les uns par rapport aux autres (cf. VLG §1.6).</ref> depuis la fin du {{s-|XX|e}}<ref>Diverses définitions sont données par les dictionnaires francophones. Il en est ainsi par exemple à l'entrée « indice » * du dictionnaire ''[[Éditions Larousse|Larousse]]'' : {{citation|Bourse. Expression de la variation des cours par rapport à une période de référence.}} (cf. [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/indice/42580 indice] - Larousse.fr), * du dictionnaire de l'Académie française ({{9e|édition}}) : {{citation|[...] ÉCON. STAT. [...] Indice boursier, indicateur de l'évolution du marché, calculé d'après les cours d'un échantillon [...] de valeurs mobilières.}} : Ce sens statistico-économique d'indice n'apparaît pour la première fois dans ce dictionnaire qu'en 2000 (parution du second fascicule de sa neuvième édition). La construction des indices boursiers au {{s-|XXI|e}} n'a plus rien à voir depuis bien longtemps avec la méthode statistique. Depuis plusieurs années en France , l'[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]] se contente d'ailleurs de publier des indices boursiers élaborés par des sociétés qui en font commerce. On trouvera par exemple sur son site internet (avril 2016) une page présentant l'évolution des indices DJIA, Nikkei 225, Footsie, DAX 30 TR, et CAC40 (cf. [http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08234 Indices boursiers en 2015]) respectivement diffusés par S&P Dow Jones Indices, Nikkei Inc., FTSE Group, Deutsche Börse et Euronext. Les statisticiens calculaient autrefois des indices boursiers représentatifs selon une procédure statistique classique (cf. par exemple : Jacques Vacher, ''Statistiques économiques et sociales'', 1960, chapitre XXII-La bourse des valeurs, {{pp.|261-262}}, polycopié publié par l'[[ENSAE ParisTech|ENSAE]]), rendue inutile du fait de l'avènement des ordinateurs. Ces indices étaient utilisés pour réaliser des synthèses macroéconomiques patrimoniales et estimer les actifs des entreprises non cotées.</ref>, un nombre dont le taux de croissance, entre deux dates, est celui de la [[juste valeur]]<ref>La juste valeur d’un portefeuille de titres de sociétés [[Cotation (finance)|cotées]] en bourse est une valorisation conventionnelle, incluant tout ou partie des dividendes et coupons distribués (pleine propriété du portefeuille avant ou après avoir tenu compte d'impôts) ou non (nue-propriété du portefeuille), dans une [[Devise (monnaie)|devise]] choisie pour référence par l'homme de l'art et en utilisant les derniers cours boursiers et [[taux de change]] observés sur les [[Marché financier|marchés]].</ref> d'un portefeuille théorique<ref>Ce portefeuille choisi par l'« homme de l'art » est théorique car il pourra : * être modifié, par autofinancement, en vendant et achetant à leurs justes valeurs des nombres fractionnaires de titres des différentes entreprises sélectionnées, à des dates dites de révision ou lors des encaissements éventuels de dividendes et de coupons ; * comprendre tout ou partie des valeurs mobilières émises par ces entreprises, ce qui est en pratique impossible sans procéder à des offres publiques d’achat (OPA) qui modifieraient considérablement les cours des titres concernés. Les financiers s'intéressent en fait non seulement à la juste valeur d'un portefeuille de référence mais également aux dividendes et coupons versés aux détenteurs de ces titres (cf. §1.3.1). Quand une action (respectivement une obligation) détache un dividende (respectivement un coupon), le cours du titre diminue du montant de la rémunération distribuée aux actionnaires (respectivement aux obligataires). L'indice de rentabilité qui tient compte de ces rémunérations est donc, par construction, supérieur ou égal à l'indice nu qui les ignore. L'[[Autorité des marchés financiers (France)|AMF]] impose depuis 2012 d'utiliser {{citation|de manière systématique un indice dividendes réinvestis aux fins de comparaison d’un OPCVM avec son indicateur de référence}}. Au contraire du CAC 40 français, le [[DAX]], principal indice boursier allemand, est diffusé par les médias dans sa version dividendes réinvestis (appelée DAX TR) tandis que l'indice nu correspondant (appelé DAX PR) reste quasiment inconnu du grand public.</ref> d'actions cotées sur les marchés organisés appartenant à une liste d'entreprises sélectionnée par des choix raisonnés<ref>Pour construire un portefeuille théorique initial, l'« homme de l'art » doit en effet associer un nombre de titres à chacune des entreprises d'une première liste puis, s'il décide de le réviser, choisir la façon de répartir sa juste valeur entre des actions d'une éventuelle nouvelle liste. Un premier portefeuille de référence théorique a par exemple été retenu pour créer le CAC 40 en choisissant comme date de référence la clôture du 31 décembre 1987 et {{formatnum:1000}} pour valeur de base. L'indice a été rétropolé jusqu'en juillet 1987. Des règles édictées par la société [[NYSE Euronext]] définissent comment ce portefeuille peut être révisé en fin de trimestre. Ces règles ont été modifiées à la suite de la démission de l’un des membres d'un conseil dit « scientifique ». Cet expert contestait à juste titre l’entrée de la société belge [[Solvay (entreprise)|Solvay]] dans l’échantillon retenu en septembre 2012 pour calculer l'indice en considérant qu'une société dont les titres s’échangeaient majoritairement sur [[Bourse de Bruxelles|Euronext Bruxelles]] et non sur [[Bourse de Paris|Euronext Paris]] ne pouvait pas faire partie de l'échantillon compte tenu des règles en vigueur à l'époque. Le choix raisonné (judgement sampling ou {{Lien|trad=Nonprobability sampling|lang=en|fr=Choix raisonné|texte=purposing sampling}} en anglais) est une sélection non probabiliste (éventuellement parfaitement arbitraire) de l'échantillon des titres sur lequel porte l'indice. Voir : [http://www.numdam.org/item?id=RSA_1963__11_1_5_0 Méthodes empiriques d'échantillonnage] - Jacques Désabie, ''Revue de statistique appliquée'', 11 {{numéro|1}}, 1963</ref>. Cette liste est susceptible d'être remaniée<ref>Réviser un indice boursier revient à changer d'instrument de mesure de l'évolution de l'ensemble des cours boursiers du portefeuille de référence. Pour fixer les idées, le compte titres associé au [[CAC 40]] est composé d'actions appartenant à 40 entreprises choisies par la société [[NYSE Euronext|Nyse-Euronext]] parmi celles dont les capitalisations sont parmi les plus élevées à la [[bourse de Paris]]. Pour un statisticien, l'échantillon des entreprises utilisées par Nyse-Euronext pour calculer l'indice CAC 40 n'est pas représentatif car, par construction, il ne possède pas les caractéristiques de l'ensemble des sociétés cotés sur la place parisienne : il ne peut donc le représenter. L'instant initial utilisé pour calculer l'indice élémentaire de la juste valeur de ce portefeuille est la clôture de la séance du 31 décembre 1987. Il est révisé éventuellement quatre fois par an par [[autofinancement]] lors des clôtures des troisièmes vendredis des mois de mars, juin, septembre et décembre ; les modifications ne sont donc en fait effectives qu’à l’ouverture de la séance des lundis qui suivent.</ref> au cours du temps par l'« homme de l'art »<ref>Cet « homme de l'art » est généralement le salarié d'une société spécialisée qui fait commerce d'indices boursiers.</ref> en utilisant cette même méthode non probabiliste à des dates dites « de révision de l'indice ». Tant que ce portefeuille n'est pas modifié<ref>En pratique, les modifications apportées aux portefeuilles de référence associés aux indices les plus suivis par les financiers sont annoncées quelques jours avant leurs révisions effectives, souvent périodiques, mais pas toujours. Dans le cas du Dow Jones Industrial Average, par exemple, la liste des trente titres composant le portefeuille de référence est connue quelques jours avant chaque révision décidée selon le bon vouloir de la société commerciale S&P Dow Jones Indices. Cette coentreprise a ainsi officiellement annoncé vendredi 6 mars 2015 que l'action Apple remplacerait celle AT&T au sein du portefeuille de référence du DJIA à l'ouverture de la séance du jeudi 19 mars 2015. Cette décision modifie ainsi l'univers de son indice. Dans le cas des indices CAC, les révisions sont trimestrielles et sont annoncées en trois étapes successives. Euronext a ainsi publié mercredi 5 mars 2015 les modifications des portefeuilles de référence des huit indices parisiens que cette société maintient. Cinq d'entre eux sont composés d'un nombre de titres fixe (CAC 40, CAC Next 20, CAC Large 60, SBF 120, CAC Mid 60), les nombres de titres des trois autres (CAC Small, CAC Mid & Small, CAC All-Tradable) est variable. Les révisions ne sont effectives qu'à l'ouverture de la bourse du lundi 23 mars. Les 18 mars puis à la clôture de la séance du 20 mars, Euronext a publié les informations nécessaires qui définissent précisément les nombres de titres des huit portefeuilles de référence dont elle suit l'évolution relative de la juste valeur (cf. §3). Des règles révisables annuellement (cf. [https://www.euronext.com/fr/indices/index-rules Règles des indices CAC, §5.2 - Univers de l'indice et principe de sélection]) sont également publiées par Euronext et définissent de plus en plus précisément les champs des huit indices parisiens.</ref>, l'indice élémentaire<ref>Un cours boursier est une grandeur simple (on dit également « unidimensionnelle ») car il s'énonce, dans une situation donnée (un instant), à l'aide d'un seul nombre (un prix libellé dans une devise : [[euro]], [[Dollar américain|dollar]], [[yen]]...). Il est parfois nécessaire de procéder à des corrections plus ou moins compliquées des cours boursiers afin d’éliminer l’effet d’événements exceptionnels engendrés par des décisions susceptibles de changer la nature du droit que représente chacune des valeurs mobilières indépendamment de la loi de l’offre et la demande ([[Opération sur titre|Opérations Sur Titres]]/OST, [[Scission (entreprise)|scissions]], [[Offre publique d'achat|Offres Publiques d'Achat]]/OPA, etc.). On appelle « indice élémentaire d'une grandeur simple » observée à différentes dates (ou périodes), le rapport de deux de ses valeurs. La plus ancienne, placée au dénominateur, est dite de référence et l'autre, placée au numérateur, est qualifiée de courante. On parlera en conséquence de valeur de référence et de valeur courante, de date (ou période) de référence et de date (ou période) courante {cf. {{Lien web|format=pdf|titre=Introduction à la pratique des indices statistiques (Note de cours), Jean-Pierre Berthier, administrateur de l'Insee, Division Agriculture, page 6|url=http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/docs_doc_travail/m0503.pdf|éditeur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]}}. '''Propriété''' : selon que l'indice élémentaire est supérieur, égal ou inférieur à 1, la grandeur augmente, reste constante ou diminue au cours du temps.</ref> de sa juste valeur à une date courante est également un indice synthétique<ref>À une grandeur simple, s'oppose une grandeur complexe (on dit également « multidimensionnelle ») qui se repère par plusieurs nombres dans une situation donnée. Il en est ainsi d'un échantillon de cours boursiers (à tel ou tel instant) des actions d'entreprises cotées sur une place financière. On appelle « indice synthétique » une moyenne des indices élémentaires des grandeurs simples qui composent la grandeur complexe. Contrairement à un [[indice des prix à la consommation]] dont la construction et la maintenance posent des problèmes statistiques théoriques et pratiques redoutables (un lecteur courageux pourra s’en rendre compte en consultant l’épais [http://www.imf.org/external/pubs/ft/cpi/manual/2004/fra/cpi_fr.pdf « Manuel de l’indice des prix à la consommation »] publié conjointement en 2004 par un aréopage d’institutions et organismes impressionnant) voire insolubles (cf. [http://www.epsilon.insee.fr/jspui/bitstream/1/17888/1/imethode15.pdf « Indices statistiques, Quels outils pour quelles mesures ? », Jacques Vacher, Insee Méthodes {{numéro|15}}, juillet 1991] {{pdf}}), celle d’un indice boursier n'en pose aucun. En particulier, l'homme de l'art n'a pas besoin d'une méthode d'échantillonnage pour composer son portefeuille de référence. La construction d'un indice des prix à la consommation pose des problèmes car il n'y a pas de solution unique pour décomposer l'évolution de la dépense du « panier de la ménagère » qui évolue dans le temps sous l'effet simultané des variations des prix et de celles des quantités des produits et services achetés. Il n'y a, par contre, aucune difficulté pour construire un indice de la juste valeur d'un compte titres qui n'évolue que sous le seul effet de la variation des cours boursiers, des taux de change et de ses révisions généralement périodiques décidées par l'homme de l'art. De plus, même les problèmes de calcul ont été résolus par l'informatisation des bourses dans le monde et l'utilisation d'internet qui permet de disposer chez soi en temps quasiment réel d'un nombre important de cotations de valeurs mobilières.</ref> des cours des titres qui le composent, susceptible d'être retenu pour résumer leur évolution relative d'ensemble<ref>Le DJIA résume l'évolution d'ensemble des cours des titres, cotés sur les marchés de New York (NYSE et NASDAQ) d'un échantillon de 30 entreprises, leaders dans leurs secteurs d'activité, considérés comme prestigieuses par le rédacteur en chef du [[The Wall Street Journal|Wall Street Journal]]'' en considérant leurs tailles, leurs profits et l'intérêt qu'elles suscitent auprès des investisseurs.'' Le S&P 500 résume l'évolution relative d'ensemble des cours des titres de 500 entreprises cotées sur le NYSE et le NASDAQ en sélectionnant celles dont les capitalisations sont parmi les plus importantes, ce qui n'induit pas qu'il puisse être une référence de meilleure qualité que le DJIA de la rentabilité d'un portefeuille!</ref> depuis une date de base<ref>Le terme base associé à la valeur placée au dénominateur et choisie pour référence pour calculer un indice élémentaire est utilisé dans plusieurs expressions du jargon statistique. On le trouve dans : * valeur de base d’un indice qui désigne le facteur d'échelle éventuellement retenu par l'homme de l'art pour calculer son indice boursier à partir de l'indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille théorique de référence suivi ; dans ce cas, on parle d'indice en base 100, en base {{formatnum:1000}}, en base {{formatnum:5000}}, etc. * date (ou période) de base d’un indice qui désigne la date (ou période) de référence choisie par l'homme de l'art comme référence pour calculer l’indice boursier. * changement de base d’un indice qui désigne une modification de la date (ou période) de base ; le facteur d'échelle s'applique alors au nouvel indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille suivi et on dit que l'indice a été « rebasé »: l'IPI (indice de la production industrielle calculé par l'Insee depuis 1990) est par exemple rebasé tous les cinq ans (cf. [http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=sources/ope-ind-prod-indus-ipi.htm Caractéristiques techniques, Méthodologie] - [[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]).</ref>. === Indices boursiers usuels === L'utilisateur interprète plus ou moins commodément les variations d'un indice boursier quand le portefeuille théorique de référence associé comprend, pour chaque entreprise sélectionnée, à sa construction puis lors de chacune de ses éventuelles révisions : * un même nombre d'actions ; dans ce cas, le portefeuille et l'indice de sa juste valeur sont dits, par abus de langage, {{Lien|langue=en|trad=Price-weighted index|fr=indice boursier pondéré par les prix|texte=« pondérés par les prix »}}<ref>La formule de l’indice de la juste valeur d'un portefeuille dont la composition reste inchangée entre les deux dates à comparer peut en effet s'écrire sous la forme d'une moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers des différents titres dont les coefficients sont proportionnels aux cours boursiers observés à la date choisie comme base pour calculer l'indice. Le portefeuille théorique associé DJIA est pondéré par les prix. L'indice élémentaire du DJIA en séance, base 1 à la clôture de la veille, est un indice boursier pondéré par les prix.</ref> ; * des nombres d'actions tels que la juste valeur allouée à chacune représente une même fraction du total ; dans ce cas, le portefeuille et l'indice de sa juste valeur sont dits, par abus de langage, « équipondérés »<ref>La formule de l’indice de la juste valeur d'un portefeuille dont la composition reste inchangée entre les deux dates à comparer peut en effet s'écrire sous la forme d'une moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers des différents titres dont les coefficients sont tous égaux : chaque titre représente une fraction identique de la juste valeur totale du portefeuille à la date de sa création puis de ses révisions. Il en est ainsi par exemple de l'indice « S&P 500 équipondéré » dans lequel chacun des 500 indices élémentaires des cours boursiers des actions des entreprises retenues pour construire le S&P 500 a pour pondération 1/500, soit 0,2 % lors de sa création puis de ses révisions.</ref> ; * des nombres d'actions proportionnels à ceux des titres inscrits à la cote (respectivement à ceux appartenant aux « flottants<ref>Le flottant d'une entreprise désigne en finance une estimation conventionnelle et très discutable du nombre d'actions réellement négociables sur les marchés, c'est-à-dire appartenant à des investisseurs susceptibles de les céder à court terme. Ces nombres, adoptés par exemple pour le CAC 40 à partir de décembre 2003, semblent à première vue correspondre à une idée séduisante mais possèdent en fait un inconvénient majeur : celui d'être arbitrairement fixés par les sociétés commerciales fournisseurs d'indices, susceptibles de variations brutales. L'utilisation de flottants se révèle être en fait un sérieux obstacle à la transparence souhaitée par les utilisateurs d'indices boursiers.</ref> ») ; dans ce cas, le portefeuille et l'indice de sa juste valeur sont dits, par abus de langage, « {{Lien|langue=en|trad=Capitalization-weighted index|fr=Indice boursier pondéré par les capitalisations|texte=pondérés par les capitalisations}}<ref>La formule de l’indice de la juste valeur d'un portefeuille dont la composition reste inchangée entre les deux dates à comparer peut en effet s'écrire sous la forme d'une moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers des différents titres dont les coefficients sont proportionnels aux capitalisations totales ou partielles des titres à la date choisie comme base pour calculer l'indice. L'indice élémentaire du CAC 40 en séance, base 1 à la clôture de la veille, est un indice boursier pondéré par les capitalisations flottantes.</ref> » totales (respectivement flottantes). '''Remarques''' : # Ce jargon se comprend en interprétant la formule mathématique de l'indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence associé à l'indice sous la forme d'une moyenne arithmétique pondérée des indices élémentaires des cours des actions des entreprises sélectionnées (cf. §1.4.2). # L'estimation statistique d'une variation relative d'ensemble de cours boursiers depuis une date de base dépend avant tout du champ couvert par l'indice, c'est-à-dire des caractéristiques<ref>Les indices publiés par la société Euronext, par exemple, reposent sur un classement par ordre décroissant des capitalisations flottantes des sociétés cotées remplissant certains critères d’éligibilité. À quelques détails près, les champs des indices CAC 40 et CAC Next 20 sont respectivement formés par les quarante sociétés les mieux classées et les vingt suivantes. Le champ de l’indice CAC Large 60 est celui formé par la réunion des deux précédents. Le champ du CAC Mid 60 est celui des soixante sociétés suivantes. Il s’agit donc des mieux classées qui ne font pas partie du champ du CAC Large 60. Le champ du SBF 120 est celui formé par la réunion des entreprises du CAC Large 60 et de celles du CAC Mid 60. Le champ du CAC Small est celui de toutes les sociétés éligibles qui ne font pas partie du champ de l’indice SBF 120. Le champ du CAC Mid & Small est celui formé par la réunion des entreprises du CAC Mid 60 et du CAC Small. Enfin le champ couvert par le CAC All-Tradable est celui de toutes les sociétés éligibles.</ref> des entreprises retenues pour construire puis réviser<ref>L'immense succès du DJIA est lié à la pertinence du choix des trente « blue chips » retenus par le rédacteur en chef du ''Wall Street Journal'' depuis près de {{unité|90|ans}} pour maintenir son indice vedette.</ref> le portefeuille de référence associé. Sur une période courte, l'expérience montre que le choix d'une formule de pondération plutôt qu'une autre ne joue qu'un rôle secondaire<ref>Les variations d'un indice boursier dépendent peu du choix des pondérations pendant de courtes périodes car la dispersion des indices élémentaires journaliers des cours est généralement faible. Dans ce cas, la pratique statistique montre qu'une moyenne arithmétique ne change pas de façon significative quand on fait varier les pondérations dans d'assez grandes limites (cf. [[Michel-Louis Lévy]], ''L'information statistique'', Collection Économie et Société, 1975, Chapitre V « Les moyennes, Variabilité de la moyenne avec le système de pondération », {{pp.|107-108}}).</ref>. # La juste valeur d’un portefeuille n'est une estimation raisonnable de sa valeur en bourse que si les actions qui le composent sont liquides<ref>Voir par exemple : [http://www.marc-aragon.net/article-29337395.html La liquidité à tout prix] - Blog de Marc Aragon, 22 mars 2009</ref>, ce qui suppose que les nombres de titres retenus pour le construire soient négligeables par rapport à ceux négociées chaque jour. La juste valeur de l’ensemble des actions d'une société est ainsi, du point de vue d’un financier ou d’un comptable, une estimation farfelue<ref>Voir par exemple : [http://www.marc-aragon.net/article-3616032.html Capitalisation boursière] - Blog de Marc Aragon, 24 août 2006</ref> de sa valeur comme le montre sa brusque évolution lors d'une [[offre publique d'achat]] (OPA), par exemple. Cette estimation fluctue d'ailleurs à la hausse comme à la baisse sous l'effet d'anticipations spéculatives contradictoires d'une poignée d'investisseurs qui s'échangent entre eux chaque jour des volumes insignifiants de titres par rapport à ceux inscrits à la cote. # Même si la plupart des fournisseurs d’indices utilisent de nos jours des portefeuilles de référence pondérés par des capitalisations totales ou flottantes, souvent plafonnées (cf. §3), ce qui rend leurs constructions opaques<ref>Les sociétés commerciales spécialisées, fournisseurs d'indices, aidés par les médias ont réussi ce tour de force extraordinaire de faire taire toute critique concernant les indices de capitalisation inutilement compliqués qu'ils publient, suggérant d'ailleurs que ces indicateurs, construits à l'aide de coefficients dits du flottant (souvent plafonnés) choisis sans aucun contrôle, possédaient de mystérieuses vertus scientifiques que les autres n'auraient pas. Le lecteur est invité à méditer les remarques et recommandations d'un groupe d'experts suffisamment impressionnant en nombre et en qualité, missionnés par la [[Commission des opérations de bourse]] (la COB, devenue « [[Autorité des marchés financiers (France)|Autorité des marchés financiers]] », ou AMF, en 2003) pour que ses conclusions soient prises au sérieux (cf. [http://www.amf-france.org/Publications/Revue-mensuelle-de-l-AMF/Bulletin-mensuel-de-la-COB/annee_1990-2003.html?isSearch=true&xtmc=indices-boursiers&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FLANGUAGE%3Dfr%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26TEXT%3Dindices%26%2343%3Bboursiers%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2F38786499-6459-4522-aa43-465dfd451aee&xtcr=5 Rapport sur les indices boursiers])... Les variations d'un indice boursier étant liées aux anticipations spéculatives des investisseurs à la hausse ou à la baisse, il est déraisonnable de croire qu'il puisse être utilisé de façon pertinente pour mesurer la bonne santé des entreprises sélectionnées par l'homme de l'art. La naïveté des investisseurs est déroutante et semble sans limite. </ref>, cette méthode ne possède aucun avantage particulier pour celui qui souhaite investir en bourse. Un indice boursier pondéré par les capitalisations n'est d'ailleurs pas utilisé de la même manière par un économiste et un financier : son évolution relative sur une période donnée peut être éventuellement retenue par le premier pour estimer la « [[Tendance (économie)|tendance]] »<ref>Pour un statisticien, l'analyse de la chronique d'un indice boursier consiste à tenter d'en extraire trois composantes éventuelles : * Une première, appelée « tendance », est une variation lente s'effectuant dans un sens déterminé qui se maintient pendant une durée significative. * Une seconde, appelée « saisonnalité », est liée à l'organisation de l'activité humaine (l'expérience montre cependant que les cours boursiers ne présentent aucune régularité saisonnière : « si une hausse saisonnière existait, elle serait connue et créerait un courant d'achats qui l'annulerait » (cf. [[Michel-Louis Lévy]], ''L'information statistique'', Éditions du seuil, 1975, collection Économie et Société, {{p.|161}} ; note {{n°|2}}). * Une troisième, appelée « fluctuations accidentelles », regroupe des influences de toutes sortes que le statisticien ne peut ou ne veut prendre en compte pour interpréter l'évolution du cours boursier qui l'intéresse. Au cours d'une séance boursière, l'évolution d'un indice boursier est le plus souvent bien trop erratique pour qu'un statisticien se risque à établir une tendance suffisamment fiable... </ref> d'un marché boursier, et par le second comme référence pour juger de la rentabilité d'un investissement. === Utilité des indices === Les indices boursiers sont utilisés principalement : * par les opérateurs en bourse désireux de réagir rapidement à l’évolution des différents marchés, * par les investisseurs à la recherche de références susceptibles de juger de la rentabilité de leurs placements, * par les gérants de fonds indiciels engagés auprès de leurs clients à répliquer le plus fidèlement possible les évolutions d'indices, * par les économistes qui ont besoin de réévaluer, au cours du temps, certains types d'actifs dans tel ou tel secteur. Les médias attachent beaucoup d'importance aux variations des indices qu'ils diffusent, sans se soucier de la variabilité habituelle des mesures<ref>La volatilité de l'indice CAC 40 est par exemple plus élevée que celle du CAC Next 20.</ref> et lient à tort les évolutions des indices boursiers des différentes places financières à la plus ou moins bonne santé des économies nationales<ref>Voir par exemple : [http://www.marc-aragon.net/article-3653520.html « Ces marches financiers qui marchent seuls », blog de Marc Aragon du 28 août 2006] ou encore {{Lien web|titre=Les grands indices boursiers ne sont pas représentatifs des économies sous-jacentes, Bertrand Jacquillat, Professeur des Universités à Sciences Po Paris, 10 octobre 2013|url=http://www.lenouveleconomiste.fr/les-grands-indices-boursiers-ne-sont-pas-representatifs-des-economies-sous-jacentes-20005/|éditeur=''[[Le Nouvel Économiste]]''}}.</ref>. ==== Sous-jacent à un fonds indiciel ==== Le portefeuille de référence théorique associé à un indice boursier destiné à être choisi comme sous-jacent à un [[fonds indiciel|fonds indiciel coté]]<ref>On appelle « [[fonds indiciel|fonds indiciel coté]] » en France, « fonds indiciel négociable en bourse » (FNB) au Canada, ou encore « Exchange Traded fund » (ETF) aux États-Unis, un fonds géré par un [[organisme de placement en valeurs mobilières]]/[http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/opcvm.htm OPCVM] de manière que la valeur de l’action ou de la part, négociable en Bourse comme une action, demeure proportionnelle, autant que faire se peut, à un indice boursier. À la création d’un fonds indiciel coté, son émetteur choisit par commodité pour les futurs souscripteurs de fixer le nombre de parts ([[Fonds commun de placement|FCP]]) ou d’actions ([[Société d'investissement à capital variable|SICAV]]) afin qu’il soit facile de suivre leurs cours en observant l’indice. Il y parvient en choisissant ce nombre de façon que le premier cours soit égal à une fraction simple de sa valeur (par exemple <math>\textstyle\frac{1}{10}</math> ou <math>\textstyle\frac{1}{100}</math> de l'indice). Les cours s’en écartent ensuite parfois légèrement du fait des révisions périodiques successives décidées par le gestionnaire de l’indice retenu.<br /> Dans la terminologie de l'économie et des finances proposée au [[Journal officiel de la République française|''Journal officiel'' de la République française]], un fonds indiciel coté sur un marché est un {{citation|fonds commun de placement exclusivement composé de valeurs mobilières qui entrent dans un indice de la place. Note : la COB a intitulé ce type de fonds « OPCVM indiciel coté ». Équivalent étranger : exchange traded fund (EFT), index tracking fund, tracker, tracker fund. Source : ''Journal officiel'' du 30 janvier 2005}} (voir : [https://mioga.finances.gouv.fr/RSP/public/TERMINOLOGIE/Vocabulaire_de_l_economie_et_des_finances2012.pdf Vocabulaire de l'économie et des finances] - ''JO'', 22 novembre 2012, {{p.|120}} {{pdf}})</ref> doit comprendre des titres suffisamment [[Liquidité du marché|liquides]] de façon à pouvoir être calculé à tout instant de façon fiable<ref>Cf. [http://www.marc-aragon.net/article-29337395.html « La liquidité à tout prix ! »] - blog de Marc Aragon du 22 mars 2009. Les actions appartenant aux échantillons d'entreprises sélectionnées pour concevoir et maintenir les indices-vedettes cités ci-dessus étant particulièrement liquides, certains sont utilisés également comme indices sous-jacents à des fonds indiciels cotés.</ref> et d'une taille raisonnable<ref>La gestion d'un fonds indiciel est [[Gestion passive|passive]] entre les deux dates de révision de l’indice qu’il réplique. Le succès de ces fonds est lié aux frais limités qu’entraîne une gestion automatique et transparente des sommes collectées, élément rassurant et de plus en plus déterminant pour convaincre des investisseurs potentiels échaudés par les pratiques bien trop souvent obscures des banques qui distribuent des fonds de placement collectifs... Il est a priori plus commode de reproduire l'évolution du DJIA ou du CAC 40 composés respectivement de 30 et {{unité|40|titres}} que du [[S&P 500]] ({{unité|500|titres}}) ou du [[MSCI mondial|MSCI World]] (1612 titres). On notera cependant que les émetteurs de fonds indiciels en France appliquent des frais plus de deux fois plus élevés pour répliquer le [[CAC 40]] que leurs homologues américains pour le S&P 500! Il en est d'ailleurs de même des émetteurs d'OPCVM en France (cf. [http://www.agefi.fr/articles/les-frais-de-gestion-des-opcvm-remis-en-cause-1150405.html Les frais de gestion des OPCVM remis en cause, L'AGEFI, 23 septembre 2010.]</ref> pour faciliter sa réplication<ref>Le 13/12/2000, la Valeur Liquidative Unitaire de la part/VLU de l'ETF Lyxor CAC 40 valait {{unité|60.96|€}} lors de sa création et le CAC 40 de clôture : {{unité|6096.6|€}} ; ces deux valeurs sont passées respectivement à {{unité|50.030|€}} et {{unité|5033.64|€}} le 31 mars 2015.</ref>. ==== Benchmark ==== Le portefeuille théorique associé à un indice boursier susceptible d'être choisi comme ''benchmark'' (i.e. comme référence) pour juger de la rentabilité d'un portefeuille détenu par un investisseur (ou de celle d'un fonds géré par un [[organisme de placement collectif en valeurs mobilières]]) doit comprendre des titres appartenant à la même classe de [[Risque financier|risque]]<ref>Pour pallier l'absence d'indices adaptés à chaque cas, les utilisateurs ont recours à des expédients qui consistent généralement à construire cette référence à partir du taux de variation d'un indice boursier plus ou moins bien adapté, augmenté d'un taux de rendement approximatif des dividendes... Les banquiers ont recours à un vocabulaire imagé (et discutable) pour parler des différents types de [[Portefeuille (finance)|risque]] (portefeuilles prudents, équilibrés ou dynamiques) des fonds de placements qu'ils distribuent à leurs clients.</ref> que ceux composant le portefeuille réel (ou le [[fonds commun de placement]]). === Indices de la juste valeur d'un portefeuille === ==== Valeur de base ==== À quelques exceptions notables près (Dow Jones averages et Nikkei 225), la plupart des indices boursiers sont déduits des indices élémentaires de la juste valeur de portefeuilles de référence théoriques en appliquant un facteur d'échelle (un grossissement : ×100, ×{{formatnum:1000}}, ×{{formatnum:1500}}, ×{{formatnum:3000}}, ×{{formatnum:5000}}, etc.), appelé « valeur de base » dans le jargon statistique, suivi généralement d'un arrondi à la deuxième décimale<ref>Les financiers trouvent par exemple souvent commode de retenir le facteur d'échelle {{formatnum:1000}} et l'arrondi à la deuxième décimale pour énoncer leurs indices boursiers sans trop de chiffres après la virgule. On observera que ce choix est homogène au calcul en « pour mille » et l'arrondi à la deuxième décimale signifie que les calculs sont publiés au cent millième près...</ref> ce qui fixe la précision des calculs<ref>L'indice [[CAC 40]] dont la date de référence est le 31 décembre 1987 est par exemple publié avec deux décimales en retenant {{formatnum:1000}} comme valeur de base. L'indice de la juste valeur du portefeuille suivi s'exprime donc en « pour mille » du CAC 40 et sa variation absolue entre la période de référence et la période courante tout comme celle de la grandeur observée est donc mesurée au millième de pour cent près (0,001%). Les fournisseurs d’indices boursiers retiennent presque toujours deux décimales pour fixer la précision du calcul de leurs indicateurs, mais le choix du facteur d'échelle est variable. L'homme de l'art ayant retenu la base {{formatnum:3000}} pour énoncer le [[CAC Next 20]], il est équivalent de dire qu’à la clôture de la séance du 23/05/2015 le CAC Next 20 valait 11.141,98 sur base {{formatnum:3000}} au 31/12/2002, ou que l’indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence suivi était égal à : <math>\scriptstyle\frac{9293,52}{3000}</math>=3,7139933. Le calcul du taux de croissance de cette juste valeur depuis la date de référence (2,7139933≈+271,4 %) est très précis puisqu'il est donné à <math>\scriptstyle\frac{0,01}{3000}</math>=0,00033 % près.</ref>. La variation relative de la juste valeur du portefeuille de référence entre deux dates s'obtient donc indifféremment, aux erreurs d’arrondis près, en calculant la variation relative de l'indice élémentaire de cette juste valeur ou celle de l’indice boursier publié, utilisant la valeur de base choisie par l'homme de l'art. * ''Exemple'' : [[NYSE Euronext]] publie l’indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence associé au CAC large 60<ref>[https://www.euronext.com/products/indices/QS0011213657-XPAR/market-information?page=1 Composition du CAC large 60].</ref> dont la date de référence est le {{date-|3 janvier 2006}} en retenant un facteur d’échelle égal à {{formatnum:5000}}<ref>On observera que : 1÷{{formatnum:5000}}=0,02 %.</ref>. Dire que le CAC large 60 du vendredi {{date-|22 mai 2015}} à {{heure|17|22|30}} (date courante) valait {{formatnum:5693.00}} sur base {{formatnum:5000}} le {{date-|3 janvier 2006}} est équivalent à dire que la juste valeur du portefeuille de référence a augmenté de ({{formatnum:5693}}-{{formatnum:5000}})÷{{formatnum:5000}}=13,86 % entre la date de référence et la date courante. : Pour rappeler le facteur d’échelle (5000) utilisé pour énoncer cet indice boursier ainsi que la date de référence (clôture du mardi {{date-|3 janvier 2006}}), il est d’usage de noter « 3/1/2006=5000 » à la suite du nombre {{formatnum:5693.00}}. Pour reconstituer l'indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille théorique qui rapporte celle observée à la date courante à celle du {{date-|3 janvier 2006}}, il suffit de diviser le CAC large 60 par {{formatnum:5000}}, ce qui conduit à : {{formatnum:5693}}÷{{formatnum:5000}}={{formatnum:1.1386}}. : À la clôture précédente, le CAC large 60 valait {{formatnum:5700.30}}. On en déduit sa variation absolue : {{formatnum:5693.00}}-{{formatnum:5700.30}}=-7,30 ainsi que sa variation relative : -7,3÷5700,30≈-0,13 % ; autrement dit, la baisse de cet indice boursier depuis la clôture du jeudi {{date-|21 mai 2015}} à {{heure|17|35|15}} est égale à 7,30 en valeur absolue et environ 0,13 % en valeur relative. Pour ne pas compliquer inutilement la lecture des formules utilisées dans les développements théoriques, il est d’usage de présenter ces indices boursiers en vraie grandeur, c’est-à-dire sans procéder à un changement d’échelle, on dira ci-après en « base 1 », ce qui a l'avantage de faire disparaître tout problème éventuel d’interprétation<ref>Comme le relèvera le paragraphe suivant consacré aux chimériques points d'indice, trop souvent utilisés à tort et à travers par les médias, la plupart des financiers dans les banques et parfois malheureusement par quelques universitaires en finance, devraient s'abstenir d'utiliser les expressions « {{Lien|trad=Basis points|lang=en|fr=Points de base|texte=points de base}} » et « {{Lien|trad=Percentage points|lang=en|fr=Points de taux|texte=points de taux}} » (synonymes respectivement de « pour dix-mille » et de « pour cent ») pour exprimer des variations absolues d'indices boursiers. Pour ne pas entretenir la confusion, il est essentiel de renoncer à s'exprimer en utilisant un langage « pseudo-savant » quand on ne le domine pas soi-même... La locution « pour cent » aide à énoncer les nombres décimaux sans partie entière : 10 % c'est 0,10 et rien d'autre... Mais cette pratique introduite au siècle des lumières crée une ambiguïté quand un financier souhaite exprimer une variation d'un taux en utilisant un pourcentage. Dire qu'un taux de rémunération ou d'intérêt de 3 % a augmenté de 12 % par exemple peut en effet aussi bien dire qu'il passe à 18 % si la variation est absolue (0,03+0,12) ou à 3,36 % [0,03(1+0,12)] si cette variation est relative. Pour préciser que la variation envisagée est absolue, le jargon financier a adopté à la fin du millénaire dernier « le point de taux » et « le point de base » au lieu du « pour cent » (0,01) et du « centième de pour cent » (0,0001). Ainsi, dire qu'un taux d'intérêt de 3 % a augmenté de deux points de taux signifie qu'il est passé à 5 % ; dire qu'un taux d'intérêt a diminué de 8 points de base, qu'il est passé à 2,92 % » (cf. Tangente HS {{numéro|32}}, Maths et finance, Paris : Éditions Pole 2008, {{p.|40}}). L'utilisation de ces points de base et points de taux ne se justifie donc que pour lever cette ambiguïté quand on parle d'une variation d'un taux de rémunération ou d'intérêt et non pour commenter une variation d'un indice boursier...</ref>. ==== Points d'indice ==== L'homme de l'art choisit souvent {{formatnum:1000}} comme valeur de base (CAC 40, [[FTSE 100|FTSE]], [[DAX]], etc.) mais pas toujours. Le [[CAC Next 20]] et le [[CAC Mid 60]] s'énoncent par exemple en base {{formatnum:3000}}, le CAC Large 60 en base {{formatnum:5000}}, le {{Lien|langue=en|trad=Nasdaq Composite|fr=Nasdaq Composite|texte=NASDAQ Composite}} en base 100, le [[S&P 500]] en base 10... Les indices élémentaires des justes valeurs des portefeuilles associés à ces indices boursiers pourraient donc se déduire des indices boursiers correspondants en les exprimant respectivement en « pour mille », « pour trois mille », « pour cinq mille », « pour cent », « pour dix »<ref>Toutes ces locutions aident à énoncer une variation relative ou une proportion. L’expérience montre en effet qu'il est moins facile d'énoncer un quotient que la partie entière de sa multiplication par {{formatnum:1000}} par exemple, en limitant le nombre de décimales (une ou deux), suivie de la locution « pour mille », notée « ‰ ». Dire « 8,94 % », « 89,40 ‰ », « 268,2 pour trois mille », « 4470,00 pour cinq mille » sont ainsi cinq façons équivalentes d’énoncer le nombre 0,0894 en économie ou en finance !</ref> mais les médias en ont décidé autrement puisqu'ils ont choisi d’énoncer tous ces indices boursiers en utilisant d’illusoires et énigmatiques « points », comme s'il s'agissait d'une unité, générant ainsi de regrettables confusions auprès du public qui ne connaît pas nécessairement par cœur toutes les bases des indices boursiers proposés par les sociétés spécialisées<ref>Qui sait par exemple que les valeurs de base choisies pour le S&P 500 équipondéré et le BEL Mid sont respectivement de 353,4 (au 29 décembre 1989) et de 2.631,03 (au 31 décembre 2004)?</ref>. Bref, qu'on se le dise : le point d'indice<ref>En pratique, on ne raisonne qu'à partir des variations relatives d'un indice boursier pour évaluer l'évolution de la valeur du portefeuille de référence suivi. '''Exemple''' : Sachant que le CAC 40 (sur base {{formatnum:1000}} le 31 décembre 1987) valait respectivement {{unité|4272.75|}} à la clôture du 31 décembre 2014, {{unité|5088.28|}} à celle du 24 mars 2015 puis {{unité|5048.99|}} lors de la séance du 25 mars 2015 à {{heure|15|18|45}}, on peut en déduire que la juste valeur du portefeuille théorique de référence #inchangé depuis le 23 mars 2015, date de sa dernière révision trimestrielle, a diminué d'environ <math>\scriptstyle 1- \frac{5048,99}{5088,28}=0,8 \%</math> entre la clôture du 24 mars et le 25 mars à {{heure|15|18|45}}. #révisé le 23 mars 2015 (les nombres fractionnaires d'actions du portefeuille de référence ont tous été modifiés à la suite du remplacement de Gemalto par Peugeot à partir de cette date) a augmenté d'environ <math>\scriptstyle\frac{5048,99}{4272,75}-1=18,2 \%</math> entre la clôture du 31 décembre 2014 et le 25 mars 2015 à {{heure|15|18|45}}. #révisé un nombre de fois considérable depuis sa création a augmenté d'environ <math>\scriptstyle\frac{5048,99}{1000,00}-1=404,9\%</math> entre la clôture du 31 décembre 1987 et le 25 mars 2015 à {{heure|15|18|45}}. Le portefeuille de référence suivi en 2015 n'ayant plus grand-chose à voir avec celui retenu en juin 1988 par l'homme de l'art, on notera que cette mesure est très critiquable pour résumer l'évolution d'ensemble des cours des titres à la bourse de Paris entre les deux dates. Elle ne peut être guère qu'une référence pour juger l'évolution de la juste valeur (hors dividendes) du portefeuille d'un éventuel investisseur en actions françaises entre ces deux dates...</ref> est une chimère dont les professionnels doivent avoir appris à se méfier. Un « point » du CAC Large 60 n'a par exemple rien de commun avec un « point » du CAC 40 puisque les bases de ces deux indices ne sont pas les mêmes. Contrairement à la plupart des indices boursiers qui sont des nombres purs (i.e. qui n'ont pas d'unité), les Dow Jones Averages (cf. §6) et le Nikkei 225 sont égaux aux justes valeurs de portefeuilles de référence construits puis révisés en utilisant respectivement des titres cotés à New York et à Tokyo. Ils s'énoncent également avec deux décimales mais évidemment en [[Dollar américain|dollars]] (et en cents) pour les premiers et en [[yen]]s (et centièmes de yens) pour le second... Ces indices boursiers s'exprimant en unités monétaires, il n'y a aucun intérêt à les affubler d'une base pour les énoncer, c'est-à-dire à les multiplier par un facteur d'échelle<ref>S&P Dow Jones Indices, éditeur du DJIA précise curieusement que 40,94 est la valeur de base choisie pour son indice. Le rédacteur du document [https://www.djindexes.com/mdsidx/downloads/fact_info/Dow_Jones_Industrial_Average_Fact_Sheet.pdf Dow Jones Industrial Average - Quick Facts] confond le choix d’une base, c’est-à-dire d’un multiplicateur retenu par l'homme de l'art pour aider l’utilisateur à énoncer l’indice et la valeur de l'indice à la date du 26 mai 1896. {{unité|40.94|$}} est la valeur du portefeuille de référence en dollars à cette date et non un nombre « pur » choisi pour énoncer plus commodément l'indice. On pourrait éventuellement envisager de multiplier le Dow Jones Industrial Average par cent ou de diviser le Nikkei 225 par cent pour raisonner respectivement en cents et en centaines de yens si les financiers souhaitaient changer la précision de leurs calculs, mais tel n’est pas le cas...</ref>. ==== Indice nu, indice de rentabilité ==== Les financiers appellent respectivement indice de la « [[nue-propriété]] » (indice « nu » en abrégé) et « [[Indice avec dividendes réinvestis|indice de rentabilité]] » d’un portefeuille de valeurs mobilières, l'indice élémentaire de la juste valeur du compte titres seul (sur lequel sont inscrits les différents titres) et celui de sa pleine propriété<ref>Le nu-propriétaire et l'usufruitier d'une valeur mobilière sont respectivement celui qui possède le droit d'en disposer (la vendre ou la conserver) et celui qui possède le droit d'encaisser les rémunérations liées au titre (coupons ou dividendes). En cas de démembrement, la juste valeur de sa nue-propriété est calculée par différence entre celle de sa pleine propriété et celle de son usufruit.</ref>, qui tient compte également de l'éventuel [[usufruit]] (dividendes et coupons) crédité sur le [[compte courant]] bancaire associé puis éventuellement plus ou moins rapidement réinvesti en achetant de nouveaux titres. Les achats ou ventes étant comptabilisés à leurs justes valeurs, les frais liés à la détention et au négoce de valeurs mobilières (droits de garde, commissions, taxes, impôts, etc.) sont négligés. * '''Notations''' : On désignera ci-après par : ::<math>\scriptstyle H</math>, la liste des différentes valeurs mobilières <math>\scriptstyle h ~(h\in H)</math> des entreprises choisies par l'homme de l'art pour composer un portefeuille de référence, inchangé depuis sa dernière révision à une date<ref>Cette révision sera généralement effectuée en utilisant les cours des valeurs mobilières observés à la clôture d'une séance boursière.</ref> notée « r », :: « k », un numéro d'ordre chronologique utile pour repérer les différentes séances boursières successives qui se sont déroulées depuis celle de la dernière révision (en particulier,« k=j » et « k=j-1 » désigneront respectivement la séance courante et celle qui la précède), :: <math>\scriptstyle {q^h_r}</math>, le nombre de titres de la valeur mobilière <math>\scriptstyle h</math> retenu lors de la dernière révision<ref>L'invariance de la composition du portefeuille de référence depuis la date « r » de la dernière révision entraîne à tout instant « t » de la séance <math>\scriptstyle {n{}^\circ {j}}</math> en cours : <math>\scriptstyle {q^h_t=q^h_r},\scriptstyle ~\forall h\in H</math>.</ref> du portefeuille de référence, à la date « r », :: <math>\scriptstyle {c^h_t}</math> et <math>\scriptstyle {c^h_r}</math>, les cours en bourse dans la devise retenue par l'homme de l'art (supposée être ici l'euro<ref>Ces deux cours seront notés respectivement : <math>\scriptstyle {p^h_t}</math> et <math>\scriptstyle {p^h_r}</math> quand le titre « h » est coté dans une autre devise (cf. §2.3). Les justes valeurs en euros aux dates « t » et « r » des <math>\scriptstyle {q^h_r}</math> titres de la société « h » appartenant au portefeuille de référence depuis la dernière révision se déduisent des cotations de cette devise à l'incertain (notées respectivement : <math>\scriptstyle \pi_t^h</math> et <math>\scriptstyle \pi_r^h</math>) de la manière suivante : <math>\scriptstyle {\pi_t^h \times {p^h_t} \times q^h_r}</math> et <math>\scriptstyle {\pi_r^h \times {p^h_r} \times q^h_r}</math>.</ref>) de la valeur mobilière <math>\scriptstyle h</math> respectivement à l'instant « t » de la séance courante et à la date « r » de la dernière révision. * '''Propriété de transitivité''' : La juste valeur (en euros) d'un portefeuille de valeurs mobilières étant une grandeur simple (c'est-à-dire repérée par un seul nombre, à un instant donné), son indice élémentaire possède, comme toute fraction, une propriété essentielle dite de transitivité. Cette dernière permet de calculer par récurrence l’indice de la juste valeur du portefeuille, « base 1 » à une date choisie pour référence, notée traditionnellement « 0 », en enchaînant les différents indices successifs mesurant son évolution depuis cette date, c’est-à-dire en les multipliant<ref>Si <math>\scriptscriptstyle P\!I_{2/1}</math> et <math>\scriptscriptstyle P\!I_{1/0}</math> désignent les indices de la juste valeur d'un compte titres respectivement à l'« instant 2 base 1 » à l'instant « 1 », et à l'instant « 1 base 1 » à l'instant « 0 », cette propriété permet d'en déduire l'indice <math>\scriptscriptstyle P\!I_{2/0}</math>, base 1 à l'instant « 0 » par une simple multiplication : <math>\scriptscriptstyle P\!I_{2/0}={P\!I_{2/1} \times P\!I_{1/0}}</math>.</ref>. * '''Calcul de l'indice nu''' :1°) L'indice nu <math>\scriptstyle\ {P\!I_{t/r}}</math> (« ''price index'' » en anglais) à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la date « r » de la dernière révision, s'obtient<ref>Pour simplifier l'écriture des formules d'indices boursiers, le petit repère « h » utile pour distinguer les différentes valeurs mobilières considérées dans les sommations est parfois sous-entendu. La juste valeur du portefeuille suivi par l'indice à la date de référence : <math>\displaystyle\sum_{h\in H} \scriptstyle {{c^h_r} \times{q^h_r}}</math> sera donc éventuellement notée plus simplement : <math>\scriptstyle\sum {{c_r} \times{q_r}}</math>. La juste valeur du portefeuille à l'instant « t » s'écrit : <math>\scriptstyle\sum {{c_t} \times{q_r}}</math> et n'évolue que sous l'effet des variations des cours boursiers puisque les nombres de titres sont inchangés entre deux révisions successives (<math>\scriptstyle {q^h_t=q^h_r},\scriptstyle ~\forall h\in H</math>).</ref> : ::- soit, directement, en rapportant la juste valeur du portefeuille de référence calculée à l'instant « t » à celle à la date « r » de la dernière révision : <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} = \frac {\scriptstyle\sum \scriptstyle{{c_t} \times {{q_r}}}}{\scriptstyle\sum \scriptstyle{{c_r} \times {q_r}}}</math> ; ::- soit, par récurrence (en utilisant la propriété de transitivité des indices élémentaires), c'est-à-dire en enchaînant l'indice nu <math> \scriptstyle {P\!I_{t/j-1}}</math> à l'instant « t », base 1 à la clôture de la séance boursière précédente<ref><math>\scriptstyle\ P\!I_{t/j-1} = \frac {\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {{c_t} \times {\scriptstyle{q_r}}}}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle{{c_{j-1}} \times \scriptstyle {q_r}}}</math> mesure l'évolution de la juste valeur du portefeuille de référence entre la clôture de la séance précédente et l'instant « t » de la séance courante. Dans cette équation <math>\scriptstyle{c^h_{j-1}}</math> et <math>\scriptstyle{q^h_r}</math> désignent respectivement le cours de la valeur mobilière de l'entreprise <math>\scriptstyle h~(h\in H)</math> à la clôture de la séance de la veille et le nombre de titres de cette société, appartenant au compte titres de référence, inchangé depuis la date « r » de sa dernière révision éventuelle.</ref> à celui <math>{\scriptstyle P\!I_{j-1/r}}</math>, base 1 à la date « r » de la dernière révision, calculé à la clôture de la veille : <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} = P\!I_{t/j-1} \times P\!I_{j-1/r}</math>. :2°) L’indice nu <math>\scriptstyle {P\!I_{t/0}}</math> à l'instant « t » de la séance boursière courante, base 1 à la date « 0 » de référence, s’obtient en enchaînant celui calculé à la date « r » de la dernière révision <math> ({\scriptstyle P\!I_{r/0}})</math> à l'indice <math>{\scriptstyle P\!I_{t/r}}</math> calculé ci-dessus : <math>\scriptstyle P\!I_{t/0} = P\!I_{t/r} \times P\!I_{r/0}</math>. * '''Calcul de l'indice de rentabilité''' :1°) L’indice de [[rentabilité]] <math>{\scriptstyle R\!I_{t/j-1}}</math> (« ''return index'' » en anglais) à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la clôture de la séance précédente, s'obtient de la façon suivante : <math>\scriptstyle R\!I_{t/j-1} = \frac {\textstyle (\scriptscriptstyle \sum \scriptstyle{{c_t} \times {{q_r}}}\textstyle )+\scriptstyle C\!F_j}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {{c_{j-1}} \times {q_r}}}</math> où <math>\scriptstyle {C\!F_j}</math> désigne le flux de trésorerie engendré par la détention des valeurs mobilières composant le portefeuille de référence, encaissé en « [[Date de valeur|date valeur]] » de la séance courante (la « j<sup>ème</sup> » depuis celle de la dernière révision). L'indice de rentabilité se déduit donc de l’indice nu de la façon suivante : <math>\scriptstyle R\!I_{t/j-1} = P\!I_{t/j-1}+\frac {\scriptstyle C\!F_j}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {{c_{j-1}} \times {q_r}}}</math>, c'est-à-dire en l'augmentant d'un taux de rendement en valeur absolue<ref>Le taux de rendement figurant dans cette équation (appelé « ''income yield'' » en anglais) rapporte le flux de trésorerie <math>\scriptscriptstyle{C\!F_j}</math> (encaissé en date valeur du jour « j ») à la juste valeur de la nue-propriété du compte titres évaluée à la clôture de la séance boursière précédente <math>(\scriptscriptstyle \frac {\scriptscriptstyle C\!F_j}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {{c_{j-1}} \times {q_r}}}\textstyle)</math>. On notera que l'indice de rentabilité se déduit également de l’indice nu de la façon suivante : <math>\scriptstyle R\!I_{t/j-1} = {P\!I_{t/j-1}} {(1+\frac {\scriptstyle C\!F_j}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {c_t} \times {q_r}}\displaystyle )}</math>, c'est-à-dire en l'augmentant en valeur relative d'un taux de rendement (appelé « ''running yield'' » en anglais), généralement peu différent du précédent puisqu'il rapporte le flux de trésorerie <math>\scriptscriptstyle{C\!F_j}</math> à la juste valeur de la nue-propriété du compte titres évaluée à l'instant « t » de la séance courante et non à la clôture de la séance précédente <math>(\scriptscriptstyle \frac {\scriptscriptstyle C\!F_j}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle {{c_t} \times {q_r}}}\textstyle)</math>.</ref>. :2°) L’indice de rentabilité <math>{\scriptstyle R\!I_{t/0}}</math> à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la date « 0 » de référence, dépend de la façon de gérer les éventuelles rémunérations encaissées liées à la détention des titres appartenant au portefeuille de référence. L'indice de rentabilité s'obtient en enchaînant l’indice journalier <math> {\scriptstyle R\!I_{t/j-1}}</math> à celui <math> {\scriptstyle R\!I_{j-1/0}}</math> calculé à la clôture de la séance précédente quand on suppose que le flux de trésorerie <math>{\scriptstyle C\!F_j}</math> est réinvesti à chaque séance en achetant les différentes valeurs mobilières composant le compte titres sur la base des coefficients budgétaires et des cours de clôture de la veille : <math>\scriptstyle R\!I_{t/0} = R\!I_{t/j-1} \times R\!I_{j-1/0}</math>. * '''Bases de données boursières''' : Des bases de données boursières<ref>Il en est ainsi par exemple de « ''datastream'' » maintenue par la société d'informations financière [[Thomson Reuters]].</ref> sont construites pour faciliter le calcul des indices de rentabilité et des taux de rendement. ==== Indices nets et bruts ==== Un indice boursier est qualifié de « net » ou de « brut » selon qu’il est calculé après ou avant d’avoir tenu compte d’un prélèvement fiscal. Il existe ainsi par exemple trois [[CAC 40]] de capitalisation<ref>Même si les deux premiers (CAC 40 GR ou CAC 40 NR) sont à l’évidence des références plus adaptées que le troisième (CAC 40 nu) pour apprécier la rentabilité d’un portefeuille de titres à la bourse Euronext-Paris, seul ce dernier est omniprésent dans les médias. Cette pratique n’a en effet guère de conséquence au cours d’une séance boursière puisque les évolutions des trois indices sont alors identiques, mais ce n’est plus le cas sur des périodes plus longues. : le CAC 40 GR intègre les dividendes bruts versés aux actionnaires des quarante entreprises suivies, le CAC 40 NR, des dividendes dits « nets d’impôt », et le CAC 40 (tout court ou CAC 40 nu), aucun dividende.</ref>. === Interprétation statistico-mathématique de l'indice nu === ==== Indice-chaîne ==== L'indice nu proposé par l'homme de l'art est presque toujours un indice-chaîne<ref>Un indice-chaîne (on dit également « indice chaîné ») est obtenu en forçant la transitivité (cf. [http://www.insee.fr/fr/publications-et-services/docs_doc_travail/m0503.pdf Jean-Pierre Berthier, Introduction à la pratique des indices statistiques] {{pp.|18-20}} {{pdf}}, c'est-à-dire calculé sur une période en multipliant entre eux les indices calculés sur les différentes sous-périodes adjacentes qui la composent.</ref> dans lequel chaque maillon est l'indice élémentaire<ref>Seuls quelques rares indices boursiers échappent à cette définition ; il en est ainsi par exemple des maillons du DJIA qui ne sont pas des nombres-indices mais des valeurs (en dollars) ou encore de ceux du ''Value Line geometric'' (cf. §1.6) qui ne sont pas des indices élémentaires mais des indices synthétiques de cours boursiers.</ref> de la juste valeur de la nue-propriété d'un portefeuille théorique bien précis dont la composition<ref>Le portefeuille de référence associé au [[CAC 40]] est par exemple composé d’actions [[Liquidité du marché|liquides]] de quarante entreprises faisant partie des plus fortes [[Capitalisation boursière|capitalisations boursières]] négociées sur [[Bourse de Paris|Euronext Paris]] ; celui suivi par le [[CAC Small]] regroupe quatre-vingt-dix sociétés de dimension nationale dont les capitalisations sont bien moindres...</ref> demeure inchangée au cours du temps entre deux dates de révision successives. ==== Forme « développée » ==== Un statisticien-économiste analyse la construction du dernier maillon de la chaîne en développant sa formule, c'est-à-dire en écrivant l'indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence pour l'interpréter comme une moyenne d'indices élémentaires appelée « indice synthétique »<ref name="indices synthétiques">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/indice-synthetique.htm|titre=Indice synthétique|éditeur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]}}. À une grandeur complexe composée de plusieurs grandeurs simples est associée autant d'indices élémentaires dont la date de référence est la même. Définition : On appelle « indice synthétique » une moyenne des indices élémentaires des différentes grandeurs élémentaires composant une grandeur complexe tous calculés à une période courante, base 1 à une même date de référence.</ref> des cours boursiers des valeurs mobilières des sociétés sélectionnées. L'indice élémentaire de la juste valeur d'un compte titres à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la date « r » de sa dernière révision, est en effet également une moyenne pondérée des indices élémentaires des cours <math>(\scriptstyle \frac{c^h_t} {c^h_r},\scriptstyle ~h\in H\displaystyle )</math>, appelée sa « forme développée », à condition de choisir des coefficients de pondération <math>(\scriptstyle \alpha^h, ~h\in H \displaystyle )</math> en conséquence<ref>Comme les nombres de valeurs mobilières composant le portefeuille de référence sont inchangés depuis sa dernière révision à la date « r », l'indice élémentaire de la juste valeur de sa nue-propriété peut s'écrire : *soit à l'aide d'une moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers <math>\scriptstyle (\scriptscriptstyle\frac{c^h_t} {c^h_r},\scriptstyle ~h\in H)</math>, à condition de choisir les coefficients de pondération <math>\scriptstyle\alpha^h ~{(\scriptscriptstyle\sum {\scriptstyle{{\alpha^h}}}=1}{~;}{{\scriptstyle ~\alpha^h} \ge {0}}\scriptstyle ~\forall h\in H)</math> suivants : <math>\scriptscriptstyle\alpha^h =\frac {\scriptstyle {c^h_r} \times {{q^h_r}}}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle{{c_r} \times{q_r}}},\scriptscriptstyle ~\forall h\in H</math>. Les coefficients de pondération utilisés dans cette moyenne arithmétique sont fixés lors de la dernière révision du portefeuille de référence. *soit d'une moyenne harmonique des mêmes indices élémentaires à condition de choisir les coefficients de pondération suivants : <math>\scriptscriptstyle\alpha^h =\frac {\scriptstyle {c^h_t} \times {{q^h_r}}}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle{{c_t} \times{q_r}}},\scriptscriptstyle ~\forall h\in H</math>. Contrairement au cas précédent, une modification des cours entraîne celle des coefficients de pondération dans une moyenne harmonique.</ref>. Plus précisément, si la moyenne utilisée est arithmétique (respectivement harmonique), ces coefficients sont les proportions de la juste valeur du portefeuille que représentent les différents titres à la date « r » de sa dernière révision (respectivement à l'instant « t » de la séance courante). Deux économistes allemands<ref>[[Étienne Laspeyres]] et [[Hermann Paasche]] sont bien connus des économistes parce qu'ils sont à l'origine d'indices de prix encore utilisés de nos jours et que des chapitres entiers leur sont consacrés dans les manuels scolaires et universitaires d'économie.</ref> de la deuxième moitié du {{s-|XIX|e}} sont devenus célèbres pour avoir proposé de construire des indices synthétiques de prix à la consommation<ref name="indice des prix">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/indice-prix-consommation.htm|titre= Prix à la consommation (Indice des) / IPC|éditeur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]}}. L'« indice de Laspeyres » est la moyenne arithmétique des indices élémentaires des grandeurs simples composant la grandeur multidimensionnelle suivie, pondérée par des coefficients connus à la date de référence. <br />Le calcul de l'indice de Laspeyres des cours boursiers d'un échantillon de valeurs mobilières s'obtient en deux étapes : * On détermine d'abord chaque indice élémentaire en rapportant le cours du titre observé à la date du calcul à celui à la date de base. * On effectue ensuite une moyenne arithmétique en pondérant les indices élémentaires précédents par des coefficients budgétaires décrivant la structure des justes valeurs des différentes valeurs mobilières composant le compte titres retenu à la date de référence (c'est-à-dire lors de sa création ou de sa dernière révision). L'« indice de Paasche » est la moyenne harmonique des indices élémentaires de ces mêmes cours boursiers pondérée par des coefficients évalués à la date « t » du calcul. L'« indice de la juste valeur » du compte titres, base 1 lors de la dernière révision, est en fait à la fois un indice de Laspeyres et de Paasche des mêmes cours boursiers car sa composition demeure inchangée depuis la date « r ».</ref> en utilisant pour pondération des coefficients budgétaires<ref name="coefficient budgétaire">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/coefficient-budgetaire.htm|titre=Coefficient budgétaire|éditeur=[[Institut national de la statistique et des études économiques|Insee]]}}.</ref>, le premier en effectuant une moyenne arithmétique et le second une moyenne harmonique d'indices élémentaires de prix. ==== Coefficients budgétaires ==== Pour un statisticien-économiste, * construire un indice boursier d'actions revient à choisir un système de « coefficients budgétaires » <math>\scriptstyle (\alpha^h {~;~}{\scriptstyle\sum {\scriptstyle{{\alpha^h}}}=1}{~;}{{\scriptstyle ~\alpha^h} \scriptstyle \ge {\scriptstyle 0,}}\scriptstyle ~\forall h\in H)</math>, c'est-à-dire les proportions d'un budget à allouer à l’achat des différentes actions des entreprises retenues <math>\scriptstyle(h\in H)</math> d'un premier portefeuille de référence pour en déduire les nombres de titres (éventuellement fractionnaires) à acquérir de l'observation des cours et taux de change sur les marchés financiers ; * réviser par autofinancement le portefeuille de référence précédent consiste à évaluer sa juste valeur à une date et choisir de nouveaux coefficients budgétaires pour en déduire sa nouvelle composition à partir de cette date de révision. Si pour un statisticien, le choix de coefficients budgétaires est une préoccupation secondaire, il n'en est pas du tout de même d'un éventuel investisseur qui s'intéresse d'autant plus à un indice boursier qu'il est en mesure d'interpréter<ref>Les coefficients de pondération choisis en pratique dans les formules d'indices boursiers (« pondérations par les cours », « pondérations égales », « pondérations par les capitalisations ») permettent à leurs éventuels utilisateurs d'interpréter leurs variations plus ou moins commodément. On notera que pour réviser son portefeuille, un investisseur a intérêt à ce que les coefficients budgétaires soient les plus stables possible dans le temps afin de minimiser les frais de transaction qui existent dans le monde réel.</ref> simplement<ref>Le cours d'une valeur mobilière étant de la même nature qu'un prix, un économiste pourrait songer à appliquer la formule habituelle d'un indice de Laspeyres des prix obtenue à l'aide d'une moyenne arithmétique pondérée des indices élémentaires des cours boursiers des entreprises retenues pour construire puis réviser le portefeuille suivi, en utilisant des coefficients de pondération proportionnels aux montants des transactions observés à une date (ou une période) de référence. Cette méthode n'est pas retenue par les fournisseurs d'indices boursiers pour deux raisons : * elle fournirait en pratique une répartition des transactions entre les différentes valeurs mobilières composant le compte titres trop instable (on observe en effet des fluctuations journalières considérables des volumes des titres échangés en bourse), * elle conduirait à une formule d'indice non seulement sans grand intérêt pour un économiste mais encore et surtout sans interprétation satisfaisante pour un investisseur.</ref> l'évolution de la juste valeur du portefeuille théorique de référence (cf. §1.1). Pour construire le dernier maillon de son indice, l'homme de l'art retient le plus souvent, en pratique, une moyenne arithmétique d'indices élémentaires <math>\scriptstyle (I^h_{t/r}=\scriptstyle\frac{c^h_t} {c^h_r},\scriptstyle ~h\in H)</math> des cours boursiers des titres des entreprises qu'il a sélectionnées <math>\scriptstyle (h\in H)</math>, en utilisant l'un des trois systèmes de {{Lien|langue=en|fr=Stock market index#Weighting|texte=pondération}} <math>\scriptstyle ~(\alpha^h {~;~}{\scriptstyle\sum {\scriptstyle{{\alpha^h}}}=1}{~;}{{\scriptstyle ~\alpha^h} \scriptstyle \ge {\scriptstyle 0,}}\scriptstyle ~\forall h\in H)</math> suivants : * <math>{\alpha^h}=\frac {\scriptstyle {c^h_r}}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle{{c_r}}}\scriptstyle ~(h\in H)</math> qui conduit à l'indice boursier pondéré par les cours (« ''price-weighted index'' » en anglais) dont il a été question au §1.1 puisque : <math>\sum \scriptstyle{{\alpha^h} \times \frac{c^h_t} {c^h_r}}=\frac {\sum \scriptstyle {c_t}} {\scriptstyle \sum {c_r}}</math>. Cette pondération par les cours consiste à retenir des coefficients budgétaires proportionnels aux cours en bourse relevés lors de la création du portefeuille de référence puis lors de ses révisions successives. Pour l'utilisateur, l'indice-maillon s'interprète alors comme étant celui de la juste valeur de la nue-propriété d'un portefeuille comprenant un même nombre de titres de chacune des entreprises appartenant à l'échantillon sélectionné lors de sa création puis à chaque date de révision. * <math>{\alpha^h}=\scriptstyle\frac {1} {Card~H}\scriptstyle ~(h\in H)</math> qui conduit à l’indice boursier « équipondéré » (« ''equally weighted index'' » en anglais) dont il a été question au §1.1 puisque : <math>\sum \scriptstyle{{\alpha^h} \times \frac{c^h_t} {c^h_r}}=\scriptstyle \frac {1}{Card ~H} \times \displaystyle {\sum \scriptstyle \frac {c_t} {\scriptstyle {c_r}}}</math>. Cette pondération égale consiste à retenir des coefficients budgétaires égaux. Pour l'utilisateur, l'indice-maillon s'interprète alors comme étant celui de la juste valeur de la nue-propriété d'un portefeuille construit en rendant égales les différentes justes valeurs des titres détenus de chacune des entreprises appartenant à l'échantillon sélectionné lors de sa création puis à chaque date de révision. * <math>{\alpha^h}=\frac {\scriptstyle {c^h_r} \times {{q^h_r}}}{\scriptscriptstyle\sum \scriptstyle{{c_r} \times{q_r}}}\scriptstyle ~(h\in H)</math> qui conduit à l’indice boursier de capitalisation dont il a été question au §1.1 puisque : <math>\sum \scriptstyle{{\alpha^h} \times \frac{c^h_t} {c^h_r}}=\frac {\displaystyle {\sum {\scriptstyle c_t \times q_r}}}{\displaystyle {\sum {\scriptstyle c_r \times q_r}}}</math>. Cette pondération par les capitalisations (« ''capitalization-weighted index'' » en anglais) consiste à retenir des coefficients budgétaires proportionnels aux [[Capitalisation boursière|capitalisations boursières]]<ref>Les sociétés spécialisées adoptent presque exclusivement ce type de pondération pour produire leurs indices-vedettes en sélectionnant les sociétés dont les capitalisations sont parmi les plus importantes sur chacune des différentes places financières. Quand le nombre d'entreprises composant le portefeuille de référence est fixé, cette pondération concerne en effet alors un maximum d'unités monétaires investies en actions sur une place financière donnée. Il est alors raisonnable d'espérer intéresser ainsi un grand nombre d'utilisateurs. Par ailleurs, la structure des capitalisations s'avère être en pratique relativement stable pendant de courtes périodes. Il n'y a cependant aucune raison d'attribuer aux indices de capitalisation des qualités imaginaires que... d'autres n'auraient pas (cf. [[:en:Stock market index#Criticism of capitalization-weighting|Criticism of capitalization-weighting]]). D'autant que l'interprétation d'un indice boursier de capitalisation (totale ou flottante) peut sembler à juste titre bien théorique à un investisseur « normal », voire très savant.</ref> calculées lors de la création du portefeuille de référence puis lors de ses révisions successives. Pour un économiste, l'{{Lien|langue=en|fr=Capitalization-weighted index|texte=indice-maillon}} ainsi créé s'interprète alors comme étant celui de la juste valeur de la nue-propriété d'un gigantesque portefeuille construit puis révisé en retenant tous les titres émis par les différentes entreprises de l'échantillon sélectionné lors de sa création puis à chaque date de révision (capitalisation totale) ou seulement ceux considérés comme négociables sur le marché (capitalisation flottante). Pour un financier, la capitalisation d'une entreprise est une estimation spéculative<ref>Cette pondération adoptée de nos jours par la majorité des fournisseurs d'indices boursiers est devenue au fil du temps de moins en moins transparente et surtout de moins en moins compréhensible pour un utilisateur même extrêmement averti... # Un lecteur curieux pourra s'en convaincre en parcourant le « ''Rapport sur les indices boursiers'' » rédigé puis publié en 1992 par un groupe d'experts impressionnant en nombre et en qualité, missionné par la [[Commission des opérations de bourse|COB]]. Le commentaire suivant est en effet édifiant et sans appel : {{citation|La pondération par le flottant présente l'inconvénient de laisser trop d’arbitraire au constructeur de l'indice et reste un obstacle à la transparence souhaitée par les utilisateurs. De plus cette notion est relative : des participations historiquement stables peuvent se révéler flottantes à la faveur de mouvements boursiers}} (cf. [http://www.amf-france.org/Publications/Revue-mensuelle-de-l-AMF/Bulletin-mensuel-de-la-COB/annee_1990-2003.html?isSearch=true&xtmc=indices-boursiers&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FLANGUAGE%3Dfr%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26TEXT%3Dindices%26%2343%3Bboursiers%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2F38786499-6459-4522-aa43-465dfd451aee&xtcr=5 Bulletin mensuel d'information de la Commission des Opérations de Bourse {{n°|264}}, décembre 1992. ''Rapport sur les indices boursiers'' ; cf. page 61 : « Une pondération inhabituelle pour l'Insee », page 66 : « Liste des personnes ayant participé aux travaux du groupe », pages 62-65 : « Recommandations du groupe de travail »).] # L'indice de rentabilité déduit d'un indice de capitalisation repose par ailleurs sur un calcul théorique contraire aux hypothèses formulées par l'homme de l'art comme l'expliquait déjà la très célèbre [[Cowles Foundation for Research in Economics]] en 1939 puisque les dividendes éventuellement distribués aux actionnaires des entreprises concernées ne peuvent justement pas être utilisés pour acheter les titres composant le portefeuille de référence. Par construction, il ne peut y avoir d'autres actions négociables sur le marché : elles sont en effet toutes présentes dans l'immense portefeuille théorique de référence (cf. [http://cowles.econ.yale.edu/P/cm/m03-2/m03-2-int.pdf Common-Stock Indexes 1871-1937, ''Cowles Commission Indexes'', note 15 au bas de la page 14 de l'introduction, Principia Press, 1939])!</ref>, donc peu fiable, de son prix puisqu'elle varie sous l'effet de comportements tantôt euphoriques, tantôt déprimés, des opérateurs en bourse qui s'échangent chaque jour des volumes insignifiants de titres par rapport à ceux inscrits à la cote et comme le montrent les énormes variations du prix des actions proposé aux actionnaires d'une société cible lors d'une [[Offre publique d'achat|OPA]]. L'interprétation de l'indice-maillon de la juste valeur du portefeuille de référence déduit des capitalisations (totales ou flottantes) des sociétés de l'échantillon retenu par l'homme de l'art peut ainsi sembler bien théorique voire ésotérique à un investisseur qui se propose de s'inspirer des pondérations d'un indice de capitalisation pour construire concrètement son compte titres! === Indicateurs et indices boursiers === Quelques indicateurs boursiers sont appelés « indices boursiers » sans mesurer directement la variation relative d’une grandeur simple ou complexe entre deux dates : pour un statisticien ils ne sont donc ni « élémentaires » ni « synthétiques ». Il en est ainsi des ''averages'' publiés par le ''[[Wall Street Journal]]'', en particulier le [[Dow Jones Industrial Average]] (DJIA)<ref>Il en est de même du [[Nikkei 225]], égal à la juste valeur (en [[yen]]s) d'un portefeuille composé d'actions appartenant à 225 entreprises cotées sur le marché Nippon. Cet indicateur a d'ailleurs été appelé « Nikkei Dow Jones Stock Average » de 1975 à 1985 car sa construction s’inspire de celle du DJIA mais tient compte de spécificités du marché sur lequel les cours des actions de quelques entreprises sont jugées soit trop faibles soit trop élevés par rapport à la majorité des autres pour être utilisés tels quels dans le calcul de l'indice. Les cours de certaines actions sont donc corrigés en les multipliant par un coefficient égal à 50 divisé par une valeur nommée « par ». L'indice élémentaire du NIKKEI 225 pendant la séance, base 1 à la clôture de la veille) mesure l'évolution relative de la juste valeur d'un portefeuille comprenant une action des entreprises dont le « par » est de 50 (la grande majorité : [[Toshiba]] Corp., par exemple), deux actions des entreprises dont le par est 25 ([[Kyocera]] Corp., par exemple), un dixième d'action des entreprises dont le par est de 500 ([[Mitsubishi]] Motors Corp., par exemple). Un tel perfectionnement aurait permis au DJIA d'intégrer le cours de l'action [[Apple]] dans son échantillon bien avant la date du 19 mars 2015 décidée par le ''Wall Street Journal'' pour réaliser cette opération rendue raisonnable après le fractionnement 7:1 du 7 juin 2014 des actions de cette société.</ref> (cf. §6.1) égal à la juste valeur en dollars de la nue-propriété d’un portefeuille-type théorique composé d’un même nombre fractionnaire<ref>Ce nombre étant égal à environ 6,67, fin mars 2015, la formule de l'indice DJIA s'écrivait à l'instant « t » de la façon suivante (aux erreurs d'arrondis près) : <math>\scriptstyle D\!J\!I\!A_t = 6,67~ \times\sum \scriptstyle {{p^h_t}},</math> équation dans laquelle <math>\scriptstyle{p^h_t}</math> désigne le cours en bourse (en dollars) de la valeur mobilière <math>\scriptstyle h</math> appartenant au portefeuille de référence. Si l'indice DJIA augmente d’un certain pourcentage entre la clôture de la séance précédente et l’instant présent cela veut donc dire que la juste valeur d’un portefeuille composé d’une action de chacune des 30 sociétés suivies a augmenté de ce même pourcentage.</ref> d'actions de trente entreprises industrielles américaines choisies selon le bon vouloir du rédacteur en chef du ''Wall Street Journal'' parmi les plus réputées, cotées au [[New York Stock Exchange|NYSE]] ou au [[NASDAQ]]. D'autres indicateurs devraient être appelés « indices boursiers »<ref>On pourrait en effet trouver logique d'appeler « indice boursier » tout nombre visant à résumer non seulement l'évolution des cours mais également ce qui se passe en [[Bourse (économie)|bourse]] c'est-à-dire sur tel ou tel marché d'[[Instrument financier|instruments financiers]] à un instant donné ou pendant une période donnée : émissions, [[Volume (finances)|volumes]] des transactions (nombre de titres échangés pendant une période donnée), [[Volatilité (finance)|variabilités]] des cours, rémunérations diverses distribuées aux détenteurs de titres ([[Dividende|dividendes]], [[Coupon (finance)|coupons]]...), etc.</ref> mais ne le sont guère souvent. Arrondir le DJIA à la deuxième décimale puis l'énoncer en points est absurde puisque cet indice boursier possède une unité<ref>Observer par exemple que le DJIA est passé à clôture des séances des 31 décembre 2014 et 27 février 2015 de {{unité|17823.07|}} à {{unité|18132.70|}} signifie que la juste valeur du portefeuille de référence (composé de 6,42 actions environ de chacune des trente actions retenues par le ''WSJ'' à ces deux dates) a augmenté de la différence, soit de {{unité|309.63|$}} c'est-à-dire de 1,7 % environ. On en déduit que la juste valeur d'un portefeuille de référence composé d'une action de chacune de ces trente entreprises a augmenté de {{unité|48.21|$}} (≈309,63÷6,42) entre ces deux dates.</ref> : le dollar<ref>Dans le même ordre d'idées, le Nikkei 225 devrait s'énoncer en yens. Le Nikkei 225 est en effet un indice boursier du même type que le DJIA (il a d’ailleurs été appelé « Nikkei Dow Jones Stock Average » jusqu’en 1985). Il est calculé depuis le 7 septembre 1950 et a été rétropolé jusqu’à la date du 16 mai 1949. Il valait respectivement {{unité|110.82|¥}} et {{unité|176.21|¥}} à ces deux dates et son premier diviseur a été choisi égal à 225. À la clôture de la séance du 12 avril 2013, cet indice valait {{unité|13485.14|¥}} et son diviseur 25.</ref>. === L'indice Value Line Geometric === Un indice boursier peut être synthétique sans être également l’indice élémentaire de la juste valeur d’un portefeuille-type. Il en est ainsi du [[Value Line Composite Index]] (VLG) égal à la moyenne géométrique simple<ref>Le premier indice boursier établi à l'aide d'une moyenne géométrique simple est le Financial Times Ordinary Index/FTOI créé le {{1er}} juillet 1935 pour résumer l’évolution du marché des cours des titres d'un échantillon de trente entreprises cotées sur le marché londonien. Une moyenne géométrique simple des indices élémentaires des cours boursiers des actions des trente entreprises sélectionnés, base 1 à la date de la dernière révision du portefeuille de référence, s'écrit : <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} =\displaystyle\sqrt[\scriptstyle30] \scriptscriptstyle{(\prod {\scriptscriptstyle \frac {c^h_t} {c^h_r}})}</math>.</ref> des indices élémentaires de plus ou moins-value des actions d’un échantillon composé d'un peu moins de {{formatnum:1700}} entreprises américaines (cotées aux États-Unis et au Canada). À l’aide de cette moyenne<ref>Une moyenne géométrique est en effet mieux adaptée qu’une moyenne arithmétique pour estimer le paramètre central de la distribution des indices élémentaires des cours boursiers des différentes valeurs mobilières quand on suppose que ces indices sont tirés indépendamment d’une même population log-normale (hypothèse classique, souvent adoptée sur les marchés pour construire des modèles).</ref>, la société new-yorkaise d'informations financières [[Value Line]] propose depuis de nombreuses années un classement des entreprises appartenant au portefeuille de référence : le groupe des plus performantes en rassemble une centaine (cf. Value Line Ranking System<ref name="The Value Line ranking system">{{Lien web |langue=en|url=http://www3.valueline.com/pdf/The_Value_Line_Ranking_System.pdf|titre=The Value Line ranking system|éditeur=Value Line Publishing|format=pdf}}</ref>). Une formule de moyenne géométrique simple d'indices élémentaires a été proposée en 1863 par un Anglais, [[William Stanley Jevons]], pour construire un indice synthétique des prix à la consommation. == Propriétés des indices boursiers == === Comparaisons à long terme === La propriété de transitivité (cf. §1.3.3) de l’indice élémentaire de la juste valeur d'un portefeuille de valeurs mobilières permet de calculer l’évolution de cette grandeur entre deux instants quelconques par une simple division des deux indices correspondants (base 1, au même instant « 0 » de référence). L’indice obtenu par la division de deux observations d'un indice-chaîne de cours boursiers ne permet pas d'effectuer aussi simplement des comparaisons de l'évolution de ces cours. L'interprétation<ref name="Le chaînage des indices">{{Lien web|url=http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/cs108b.pdf|titre= Le chaînage des indices ; entre nécessité pratique et justification théorique, Courrier des statistiques {{numéro|108}}, Jean-Pierre Berthier, {{pp.|15-26}}, décembre 2003|éditeur=[[Insee]]|format=pdf}}. La variation de la juste valeur du portefeuille de référence résulte en effet non seulement de l'évolution des cours boursiers mais également de changements de structure qui l'affectent lors de chacune de ses révisions successives.</ref> de l'indice obtenu devient en effet d'autant plus discutable pour mesurer l'évolution d'ensemble des cours que le nombre de révisions de l'échantillon suivi a été important et que la dispersion des indices élémentaires des différents cours est plus grande entre les deux dates à comparer<ref>Même si le rapport de deux observations du [[CAC 40]], par exemple, est bien l'indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence, il est de moins en moins adapté pour mesurer l'évolution des cours boursiers entre deux dates que ces deux dernières sont éloignées. Ce rapport tient compte en effet non seulement de l'évolution des cours boursiers des titres mais également des modifications plus ou moins nombreuses des valeurs mobilières composant le portefeuille de référence, décidées par le gestionnaire de l'indice entre les deux dates à comparer. Ainsi, vingt-six ans après sa création, moins de la moitié des entreprises sélectionnées le 31 décembre 1987 dans l'échantillon initial y sont encore présentes. Constater que l'indice CAC40-nu vaut {{formatnum:4300}} environ le 31 décembre 2013 signifie que la juste valeur de la nue-propriété du portefeuille de référence, composé de titres d'entreprises dont les capitalisations ont été parmi les plus importantes, a augmenté de 330 % depuis la clôture de la bourse de Paris du 31 décembre 1987 (date à laquelle l'indice valait {{formatnum:1000}}) soit de 5,8 % à peu près par an en moyenne. Cette mesure n'est ni celle de la variation relative d'ensemble des cours boursiers des titres des entreprises de l'échantillon initial ni celle de l'échantillon suivi actuellement. Il devient de plus en plus absurde de lier l'évolution du CAC 40 à celle des cours des actions de l'ensemble des entreprises françaises (cf. {{Lien web|url=http://www.lenouveleconomiste.fr/le-cac-40-na-plus-grand-chose-de-francais-18224/|titre=Le CAC 40 n’a plus grand chose de français, Patrick Arnoux, rédacteur en chef, Le Nouvel Économiste, 18 avril 2013|éditeur=[[Le Nouvel Économiste]]}}).</ref>. === Effet « distribution des dividendes » === Les distributions éventuelles de dividendes affectent plus les indices de plus ou moins-value des portefeuilles construits avec des actions françaises qu’anglo-saxonnes car les dividendes versés aux actionnaires sont majoritairement annuels en France<ref>Les actionnaires des sociétés [[L’Oréal]] et [[AT&T]] ont ainsi décidé de distribuer au titre de l'année 2014 respectivement un dividende annuel de {{unité|2.50|€}} euros par action en date valeur du 5 mai 2014 et quatre dividendes trimestriels égaux de {{unité|0.46|$}} (payables les 3/02, 1/05, 1/08 et 3/11). On observera que cette pratique n’est pas immuable ; la société [[Total (entreprise)|Total]] verse par exemple des dividendes trimestriels depuis septembre 2011 (ils étaient annuels auparavant).</ref> alors qu’ils sont plus souvent trimestriels aux États-Unis et en Grande-Bretagne. C’est pourquoi, on observera des écarts plus importants entre les indices de rentabilité et ceux de plus ou moins-value aux mois traditionnels de distribution de dividendes en France (avril, mai et juin). == Typologie des indices boursiers == === Indices boursiers de capitalisation === ==== Capitalisations ==== On appelle [[capitalisation boursière]]/CB d’une société, la juste valeur de ses actions inscrites à la cote<ref>Les capitalisations des différentes sociétés cotées sont des valeurs plus ou moins spéculatives car elles fluctuent au cours du temps sous l'effet des variations des cours boursiers des valeurs mobilières induites par celles des anticipations des opérateurs.</ref>. Cette capitalisation est qualifiée de [[Flottant (finance)|flottante]] quand l’estimation précédente est limitée aux titres considérés comme réellement négociables sur le marché<ref>En pratique, certaines actions ne peuvent en effet faire l’objet d’une transaction. Il en est ainsi des [[Agence des participations de l'État|participations]] de l'État français dans le capital de certaines sociétés, celles dans la compagnie EDF par exemple. Il en est de même du capital social détenu par des actionnaires qui s’interdisent de vendre sans préavis leurs actions du fait d’un pacte conclu avec des tiers pour la contrôler, etc.</ref>. Plus précisément, si <math>\scriptstyle q_r^h</math> et <math>\scriptstyle Q_r^h</math> désignent respectivement le nombre de titres de l’entreprise « h » considérés par l'homme de l'art comme réellement négociables (en pratique de façon peu transparente) et celui inscrit à la cote à la date « r », la fraction <math>\scriptstyle F^h_r=\scriptscriptstyle\frac{q^h_r} {Q^h_r}</math>, invariante jusqu'à la prochaine date de révision du portefeuille de référence, est appelée coefficient du « flottant » des actions de cette société. La « capitalisation totale » (respectivement la « capitalisation flottante ») d'un échantillon de sociétés sélectionnées par l'homme de l'art lors de la dernière révision d'un compte titres à la date « r » s’écrit en conséquence : <math>\scriptstyle \scriptscriptstyle \sum {\scriptstyle {c_r \times Q_r}}</math> (respectivement <math>\scriptstyle \scriptscriptstyle \sum {\scriptstyle {c_r \times F_r \times Q_r}})</math>, équation dans laquelle <math>\scriptstyle c_r^h</math> désigne le cours de l'action <math>\scriptstyle h~(h\in H)</math>, à cette date. La capitalisation totale (ou flottante) d'une société semble parlante à un économiste mais elle ne l'est pas du tout pour un financier ou un comptable car cette valeur est spéculative<ref>Cf. [http://www.marc-aragon.net/article-3616032.html « Capitalisation boursière », blog de Marc Aragon du 24 août 2006]. Les économistes tentent parfois de justifier l'utilisation de « pondérations par les capitalisations » (totales ou flottantes) en s'appuyant sur la [[théorie moderne du portefeuille]] dont la formalisation actuelle est connue sous le nom du [[Modèle d'évaluation des actifs financiers|MEDAF]]. Pour les financiers qui évaluent constamment leurs portefeuilles de valeurs mobilières, cette théorie économico-mathématique idyllique, sans rapport avec la réalité, est sans utilité pratique (cf. [[Théorie moderne du portefeuille#Critiques|théorie moderne du portefeuille]]). </ref> et ne peut donc être utilisée telle quelle par exemple pour estimer le prix d'une entreprise ni d'ailleurs celle de son actif net. ==== Formules des indices boursiers de capitalisation ==== Les fournisseurs d'indices boursiers choisissent presque systématiquement de nos jours, de construire leurs indices en calculant une moyenne arithmétique des indices élémentaires pondérée par des coefficients proportionnels aux capitalisations boursières, éventuellement flottantes, des entreprises d'un portefeuille de référence, évalué lors de la création de l'indice puis lors de ses éventuelles révisions périodiques<ref>Le dernier maillon du [[CAC 40]] par exemple est un indice construit de cette manière pour mesurer l’évolution des cours des actions d’entreprises de grandes capitalisations cotées à Paris. Il en est de même du [[FTSE 100]] (communément appelé « Footsie ») ou encore du [[S&P 500]] pour suivre l'évolution des cours boursiers d'entreprises cotés respectivement à Londres et aux États-Unis. Il en est également de même du [[:en:NYSE Composite|Nyse Composite]] index ou du [[:en:Nasdaq Composite|Nasdaq Composite]] index mais à la différence des indices précédents, ces derniers concernent quasiment l’ensemble des actions des entreprises cotées au [[New York Stock Exchange|NYSE]] et au [[NASDAQ]] et non celles des sociétés dont les capitalisations sont parmi les plus grandes. Le [[DAX]] 30 (Francfort) étant un indice de rentabilité, son évolution ne peut être comparé directement à celles des indices boursiers-vedettes des autres places financières puisque c'est le seul à être un indice de rentabilité (les autres sont des indices nus).</ref>. Cette pondération n'est pourtant pas la panacée<ref>L'adoption quasi universelle par l'ensemble des fournisseurs d'indices de coefficients de pondération déduits de capitalisations peut faire croire à l'ensemble de la communauté financière que ce choix est le seul vraiment moderne et scientifique. Les apparences étant souvent trompeuses, le lecteur est invité à se faire son idée en parcourant par exemple la référence indiscutable suivante : [http://cowles.econ.yale.edu/P/cm/m03-2/m03-2-int.pdf Criticisms of Well-Known Indexes] {{pp.|33-40}} {{pdf}}</ref> même si elle est souvent présentée à tort comme telle<ref>Les différents maillons de l'indice-chaîne de Laspeyres engendrés par ce choix possèdent une interprétation relativement claire pour un économiste puisqu'ils sont également des indices élémentaires de la juste valeur de gigantesques portefeuilles-type théoriques comprenant toutes les actions inscrites en bourse des entreprises retenues dans l’échantillon suivi (ou de celles réellement négociables si les capitalisations sont flottantes. La structure des pondérations d'un indice de capitalisation est par ailleurs habituellement stable pendant des durées infra annuelles ; ce n'est plus le cas pour des durées de 5 ans par exemple (cf. [http://www.pwc.com/gx/en/audit-services/capital-market/publications/assets/document/pwc-global-top-100-march-update.pdf « Global Top 100 Companies by market capitalisation 31 March 2014 », slides 39-43]).</ref> par les fournisseurs d'indices qui ont réussi à les imposer aux médias. Par ailleurs, ces indicateurs intéressent évidemment les détenteurs de plus en plus nombreux de fonds dont ces indices sont les sous-jacents... L'indice nu de la capitalisation flottante à l'instant « t » de la séance courante possède les qualités requises pour intéresser des utilisateurs (cf. §1.1) à condition de raisonner sur des périodes pendant lesquelles les indices élémentaires des cours boursiers des différents titres composant le portefeuille de référence ne soient pas trop dispersés. Il s'écrit : * <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} = \frac {\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_t \times F_r \times Q_r}}}{\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_r \times F_r \times Q_r}}}</math>, base 1 à la date « r » de sa dernière révision, équation dans laquelle <math>\scriptstyle F^h_r</math> désigne le coefficient du flottant des actions de la société « h », * <math>\scriptstyle P\!I_{t/0} = \frac {\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_t \times F_r \times Q_r}}}{\scriptstyle d_r}</math>, base 1 à la date « 0 » de référence, équation dans laquelle <math>\scriptstyle d_r</math> désigne une valeur monétaire appelée « diviseur de l'indice », obtenu par récurrence à chaque date de révision : <math>\scriptstyle d_r = ({\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_r \times F_r \times Q_r}}})/{\displaystyle (\prod_{i=1}^r \scriptstyle P\!I_{i/i-1}} \displaystyle )</math>. ==== Indices CAC ==== Ces indices boursiers sont des [[:en:Capitalization-weighted index|indices de capitalisation]]. Les échantillons d’entreprises retenus pour construire les portefeuilles de référence associés aux indices CAC<ref>Le portefeuille de référence associé au CAC 40 (1.000=31/12/1987) comprend les quarante premières de la liste, le [[CAC Next 20]] (3.000=31/12/2002) les vingt suivantes et le [[CAC Mid 60]] (3.000=31/12/2002) les soixante suivantes. L’échantillon des entreprises suivies par le CAC Large 60 (5.000=3/1/2006) rassemble celles du CAC 40 et celles du CAC Next 20. L’échantillon des entreprises du SBF 120 (1.000=31/12/1990) rassemble celles du CAC Large 60 et celles du CAC Mid 60. La même méthode de calcul est appliquée à tous les indices CAC. L'indice CAC 40 est calculé toutes les quinze secondes. Selon les règles adoptées par NYSE Euronext en 2015, sa composition et les pondérations retenues pour son calcul sont révisables trimestriellement à la clôture du troisième vendredi des mois de mars, juin, septembre et décembre (elles sont effectives à partir du lundi qui suit). Euronext a ainsi annoncé le remplacement de [[Gemalto]] par [[PSA Peugeot Citroën]] à compter du 23 mars 2015.</ref> sont choisis après avoir sélectionné celles dont les titres s’échangent, sur le marché réglementé d'Euronext-Paris en nombre suffisant pendant l’année qui précède chaque révision, et après avoir dressé un classement par ordre décroissant des capitalisations flottantes de ces sociétés. Pour limiter l'effet des pondérations jugées trop importantes, le gestionnaire des indices CAC a décidé depuis le {{date-|1 décembre 2003}} d'appliquer un coefficient de réduction (inférieur ou égal à 1), appelé « facteur de plafonnement », aux capitalisations des différentes sociétés composant les différents portefeuilles suivis de telle sorte que la proportion de la capitalisation flottante et plafonnée<ref>La « mise au flottant » et l'introduction d'un plafonnement des coefficients de pondération dans la formule développée du CAC 40 le {{1er}} décembre 2003 s'inscrivent dans une logique purement commerciale sur laquelle il convient de longuement s'interroger. Comme cela l'a été dit au début de l'article, cette méthode est compliquée et non transparente pour un éventuel investisseur, qu'il soit novice ou expert...</ref> demeure inférieure ou égale à 15 % dans chacun des indices. L'indice CAC 40 nu à l'instant « t » de la séance courante, base {{formatnum:1000}} le {{date-|31 décembre 1987}}, peut se calculer de la manière suivante : <math>\scriptstyle C\!A\!C40_{t/0} = 1000 \times{ \frac {\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_t \times F_r \times f_r \times Q_r}}}{\scriptstyle d_t}}</math>, équation dans laquelle <math>\scriptstyle f^h_r</math> et <math>\scriptstyle d_t =d_r = ({\scriptstyle {\sum {\scriptstyle c_r \times F_r \times f_r \times Q_r}}})/\displaystyle ( {\scriptstyle \displaystyle {\prod_{i=1}^r {\scriptstyle \frac {C\!A\!C40_{i/i-1}} {1000}}} } \displaystyle )</math> désignent, à la date « r » de la dernière révision du portefeuille de référence, respectivement le coefficient de plafonnement attribué à la société « h » et le diviseur de l'indice (en euros), qui demeure inchangé jusqu'à la date de la prochaine révision<ref>Euronext publie les révisions du diviseur du CAC 40 sur son site : il valait par exemple <math>\scriptstyle {d_{22/09/2014}}= {202.281.707.374,534} \textstyle \scriptstyle {~euros}</math> (cf. [https://europeanequities.nyx.com/sites/europeanequities.nyx.com/files/eia_2014-203_-_fr_-_cac_fam_-_annual_review_new_divisor.pdf Communiqué du 19/09/2014]) le 22 septembre 2014 et est passé à <math>\scriptstyle {d_{23/03/2015}}= {201.709.714.137,002} \textstyle \scriptstyle {~euros}</math> (cf. [https://europeanequities.nyx.com/sites/europeanequities.nyx.com/files/eia_2015-034_-_nxt_-_new_divisors_blue_chip_indices%20(1).pdf Communiqué du 20/03/2015]) à partir du 23 mars 2015. La précision étonnante (en pratique inutile) du diviseur publié au dixième de centime d'euro près fera probablement sourire les scientifiques qui liront cet article...</ref>. Les coefficients <math>\scriptstyle F_r^h ~(h\in H)</math> du flottant ne sont révisables qu'une fois l’an, le troisième vendredi du mois de septembre<ref>Les nombres d'actions ainsi que les coefficients du flottant retenus par Euronext font l'objet d'une publication sur son site (cf. [https://europeanequities.nyx.com/sites/europeanequities.nyx.com/files/eia_2015-023_-_fr_-_cac_fam_-_quarterly_review_ref_data_0%20(1).pdf Communiqué du 18 avril 2015])</ref>. Deux versions du CAC 40 avec dividendes réinvestis sont disponibles : le « CAC 40 Gross total Return/GR » ne tient pas compte de la fiscalité ; depuis le {{date-|1 janvier 2010}}, le « CAC 40 Net total Return/NR » tient compte d’une retenue fiscale forfaitaire à la source<ref>{{en}} [http://indices.nyx.com/fr/index-rules Withholding Tax Table].</ref>. Un financier averti lira les règles des indices CAC<ref name="Règles des Indices">{{Lien web|url=http://indices.nyx.com/fr/index-rules/|titre=Méthodologie Indices - CAC 40 Family Index Rules - FR, cf. §2.3 - Superviseur, 15 mars 2015)|éditeur=[[NYSE Euronext]]}}</ref> ainsi que celles du comité de pilotage<ref name="Rules of Procedure of the French Steering Committe (Jun 2014)">{{Lien web|url=https://indices.euronext.com/sites/indices.nyx.com/files/rules_of_procedure_of_conseil_scientifique_-_the_french_steering_committee_jun_2014.pdf|titre=Rules of procedure for the steering committee for the french family of indices, juin 2014|éditeur=[[NYSE Euronext]]}}</ref> avec beaucoup de... détachement. Les règles actuelles précisent en effet qu’un conseil dit « scientifique » {{citation|agit en tant que superviseur indépendant [...], avec pour mission de gérer les échantillons des indices français d’Euronext Paris et d’en contrôler la fiabilité et la représentativité}}. Or cette indépendance vis-à-vis de NYSE Euronext a été mise en cause par la démission de l’un de ses membres qui contestait à juste raison l’entrée de la société belge [[Solvay (entreprise)|Solvay]] dans l’échantillon retenu en {{date-|septembre 2012}} pour calculer l'indice CAC 40. Cet expert<ref name="Le CAC 40 et ses critères de sélection en accusation">{{Lien web|auteur=Audrey Tonnelier|url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/10/le-cac-40-et-ses-criteres-de-selection-en-accusation_1804150_3234.html|titre=Le CAC 40 et ses critères de sélection en accusation|éditeur=''[[Le Monde]]''|date=10 décembre 2012}}</ref> a considéré qu'une société dont les titres s’échangent majoritairement sur [[Bourse de Bruxelles|Euronext Bruxelles]] et non sur [[Bourse de Paris|Euronext Paris]] ne pouvait pas faire partie du portefeuille de référence... compte tenu des règles en vigueur. L'ancienne définition de l'« Univers de l'indice » et la « Règle d'éligibilité » font l'objet d'une nouvelle rédaction<ref>L'ancienne règle d'éligibilité : {{citation|L'indice CAC 40 est composé uniquement des actions émises par des sociétés jugées représentatives du marché d’actions d’Euronext Paris.}} a été complétée de la manière suivante (cf. §5.2.1 des règles actuelles définissant l'univers de l'indice) : {{citation|L'indice est constitué de : a. Sociétés ayant comme marché de référence Euronext Paris ; et b. Sociétés n’ayant pas comme marché de référence Euronext Paris mais qui ont : 1. Une présence significative (relativement à la taille du groupe) en termes d’actifs économiques et/ou de centres de décisions et/ou un nombre significatif de salariés en France ; ou 2. Un volume d’activité significatif sur les produits dérivés négociés sur le marché d’Euronext Paris ; ou 3. Un historique de présence dans les indices (en tenant compte des opérations de rapprochement), dans la mesure où le point 1. et/ou le point 2. sont applicables à la valeur candidate.}}</ref> pour se plier au ''desiderata'' de la société Euronext. Même si l'essentiel des échanges quotidiens à la bourse de Paris concerne les actions des entreprises du CAC 40, cet indice n'est qu'une simple référence et ne peut d'une quelconque manière être considéré comme le reflet de l'économie française<ref name="Pourquoi il faut se méfier des indices boursiers">{{Lien web|auteur=Catherine Brault|url=http://votreargent.lexpress.fr/placements/pourquoi-il-faut-se-mefier-des-indices-boursiers_354089.html|titre=Pourquoi faut-il se méfier des indices boursiers|date=5 décembre 2013|éditeur=''[[L'Express]]''}}</ref>... === Indices boursiers équipondérés === Les fournisseurs d’indices boursiers ont diversifié leur offre déjà pléthorique en proposant des indices dits « équipondérés » parfois associés aux indices boursiers de capitalisation les plus suivis (CAC 40, S&P 500, etc.). Un indice nu « équipondéré » s'écrit à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la date « r » de la dernière révision du portefeuille de référence, de la manière suivante : <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} =\scriptstyle \frac {1}{Card ~H} \times {\sum \scriptstyle \frac {c_t} {\scriptstyle {c_r}}}</math> et possède les qualités requises pour intéresser des utilisateurs (cf. §1.1) à condition de raisonner sur des périodes pendant lesquelles les indices élémentaires des cours boursiers des différents titres composant le portefeuille de référence ne soient pas trop dispersés. On dit qu’un compte titres est « équipondéré » à une date donnée si les justes valeurs de la nue-propriété des valeurs mobilières de chacune des entreprises faisant partie de l’échantillon retenu sont égales à cette date. Dans ce cas le dernier maillon de l’indice nu de la juste valeur du portefeuille de référence est également un indice synthétique obtenu en effectuant une moyenne arithmétique simple<ref>Le CAC 40 nu équipondéré (base {{formatnum:1000}} au 31 décembre 2008) est ainsi construit en faisant la moyenne arithmétique simple des quarante indices élémentaires des cours des actions des mêmes entreprises que celles retenues pour le calcul du CAC 40 nu. Cet indice mesure l’évolution de la nue-propriété d’un portefeuille de référence autofinancé dont la composition est calculée en rendant égales les justes valeurs des actions de ces entreprises aux dates de révision du CAC 40 (c’est-à-dire aux clôtures de la bourse des {{3e|vendredi}} des mois de mars, juin, septembre et décembre). Les coefficients de pondération de la moyenne arithmétique des cours boursiers valent donc 2,5 % (=<math>\textstyle\frac{100\%}{40}</math>). Il existe en fait trois CAC 40 équipondérés : au contraire du CAC 40 EW (tout court), le CAC 40 EW GR (Gross Return) et le CAC 40 EW NR (Net Return) intègrent respectivement les dividendes bruts ou « nets d’impôt » versés aux actionnaires des 40 entreprises suivies en chaînant les indices de rentabilité journaliers bruts ou nets.</ref> des indices élémentaires des cours boursiers, base 1 lors de la dernière révision. Comparée à la stratégie de gestion du portefeuille de référence associé à un indice de capitalisation (le CAC 40 nu par exemple), celle de l'indice équipondéré correspondant (le CAC 40 EW nu) consiste à « vendre haut et acheter bas »<ref>{{Lien web|langue=en|url= http://www.investopedia.com/articles/exchangetradedfunds/08/market-equal-weight.asp|titre=''Market Weight Vs. Equal Weight'', Ken Hawkins, Investopedia, 21 mars 2012|éditeur=[[:en:Investopedia|Investopedia]]}} {{Lien web|langue=en|url= http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424127887324162304578304164051191422|titre= ''The Problem With All Things Being Equal'', Jonathan Burton, MarketWatch-WSJ, 3 mars 2013|éditeur=''[[The Wall Street Journal]]''}}</ref>. Pour rééquilibrer le portefeuille-type associé à l’indice équipondéré lors de sa révision trimestrielle, il faut en effet vendre les actions qui ont le plus augmenté et acheter celles qui ont le plus baissé. On notera que la pondération des 4 plus grosses capitalisations du CAC 40 nu (soit 10 % des 40 entreprises) est d’environ 33 %, alors qu’elle n’est évidemment que de 10 % pour ces mêmes entreprises dans le CAC 40 EW. Plusieurs indices boursiers français étaient autrefois calculés en effectuant une moyenne simple d'indices élémentaires<ref name="Bulletin mensuel de la COB ">{{Lien web|url= http://www.amf-france.org/Publications/Revue-mensuelle-de-l-AMF/Bulletin-mensuel-de-la-COB/annee_1969-1979.html?isSearch=true&xtmc=Indices&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FLANGUAGE%3Dfr%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26TEXT%3DIndices%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2F35ee69a1-3f30-40bf-97c5-50c7dcc61169&xtcr=1|titre=La mesure de l'évolution des cours : les différentes sortes d'indices en France et à l'étranger, Bulletin mensuel d'information de la Commission des Opérations de Bourse {{numéro|74}} {{pp.|8-13}}, septembre 1975.|éditeur=[[Autorité des marchés financiers (France)|AMF]]}}. Deux indices « équipondérés » sont cités dans ce bulletin : l'Agefi au comptant, base 100 au 2 janvier 1962 et l'indice Opinion, base 100 au 31 décembre 1957 dont les échantillons des entreprises suivies étaient respectivement de taille 130 et 30.</ref>. * Le [[Value Line Composite Index|Value Line Arithmetic index]] (VLA), calculé à partir du {{date-|1 février 1988}}, est également un indice équipondéré puisqu’on l'obtient en faisant la moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers du même échantillon composé d’environ {{formatnum:1700}} entreprises que celui du VLG (cf. §1.6). Les coefficients de pondération de cette moyenne arithmétique valent 0,06 % environ (≈<math>\textstyle\frac{100\%}{1700}</math>). Le VLA est nécessairement plus élevé que le VLG pour une raison de nature mathématique ([[Inégalité arithmético-géométrique|inégalité]] entre les moyennes arithmétique et géométrique d'une même série statistique). * Le tracker le plus connu du S&P 500 EW (créé en 2003, à révision trimestrielle) est le Rydex S&P 500 EW ETF dans lequel chaque indice élémentaire a une pondération égale à <math>\textstyle\frac{1}{500}</math>=0,002. La pondération des 10 plus grosses capitalisations du S&P 500<ref>Le portefeuille de référence associé au « S&P 500 Equal Weight » est révisé à la clôture de la séance du {{3e|vendredi}} des mois de mars, juin, septembre et décembre mais sur la base des cours de clôture du vendredi qui précède. Les justes valeurs des titres des 500 entreprises retenues dans le portefeuille de référence lors de la révision de l'indice équipondéré sont donc en fait très légèrement inégales du fait des variations de cours pendant la {{3e|semaine}} des mois de mars, juin, septembre et décembre. On notera que la base choisie pour le S&P 500 EW est égale à 353,4 au 29 décembre 1989 et qu'une étude réalisée entre décembre 2002 et décembre 2007 a montré que la volatilité du S&P 500 EW était sensiblement plus élevée que celle du S&P 500 : 11 % par an contre 8,5 % par an.</ref> est d’environ 19 %, alors qu’elle n’est que de 2 % (soit à peu près dix fois moins) pour ces mêmes entreprises dans le S&P 500 EW (10×0,002=2 %). * Le {{Lien|langue=en|fr=Barron's 400 Index|texte=Barron’s 400}} (B400), calculé à partir du {{date-|25 juin 2007}}, est un indice équipondéré égal à la moyenne arithmétique des indices élémentaires des cours boursiers d’un échantillon de 400 entreprises. Il est révisé deux fois par an (en mars et septembre) et est diffusé par NYSE Euronext. Les coefficients de pondération de cette moyenne arithmétique valent 0,25 % (=<math>\textstyle\frac{100\%}{400}</math>). Une formule de moyenne simple d’indices élémentaires a été proposée en 1764 par un Italien, [[Gian Rinaldo Carli]], pour construire un indice des prix à la consommation. === Indices boursiers pondérés par les cours === Les financiers qualifient ainsi l’indice élémentaire de la juste valeur de la nue-propriété d’un portefeuille-type composé d’un même nombre (éventuellement fractionnaire) d’actions de chacune des entreprises de l’échantillon retenu lors de sa dernière révision. Un indice nu « pondéré par les cours » s'écrit à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la date « r » de sa dernière révision, de la manière suivante : <math>\scriptstyle P\!I_{t/r} =\scriptstyle \frac {\sum \scriptstyle {c_t}} {\scriptstyle \sum \scriptstyle {c_r}}</math> et possède les qualités requises pour intéresser des utilisateurs (cf. §1.1) à condition de raisonner sur des périodes pendant lesquelles les indices élémentaires des cours boursiers des différents titres composant le portefeuille de référence ne soient pas trop dispersés (ce qui entraîne en pratique une relative stabilité des coefficients de pondération). D'un point de vue numérique, cet indice élémentaire de la juste valeur du portefeuille de référence est également un indice synthétique des cours boursiers des titres des entreprises sélectionnées puisqu'il s'écrit comme une moyenne arithmétique pondérée d'indices élémentaires dont les coefficients sont proportionnels à ces cours. Une formule de moyenne arithmétique d’indices élémentaires des prix pondérée par des coefficients proportionnels à ces prix a été proposée en 1738 par un Français, [[Nicolas Dutot]], pour construire un indice des prix à la consommation. == Les « moyennes » du ''Wall Street Journal'' == Comme l'atteste un court article intitulé « ''Average Movement of Prices.'' » (cf. §6.2), paru le {{date-|8 juillet 1889}} à la une du premier numéro du ''Wall Street Journal''<ref>{{en}} [http://online.wsj.com/125/wsj-first-edition/ ''The Wall Street Journal'''s First Edition''] - Site officiel</ref>, l'analyse de la chronique des moyennes journalières des cours des actions d'entreprises de transport<ref>Le « Railroads » (ancêtre du {{lien|Dow Jones Transportation Average}}, ou DJTA) ne jouit pas de la même notoriété que l'« Industrials » (ancêtre du célébrissime [[Dow Jones Industrial Average|DJIA]]) mais mérite une attention particulière car il est considéré comme l'ancêtre commun de la quasi-totalité des indices boursiers en usage de nos jours.</ref> cotées à New York menée par son auteur est celle d'un conjoncturiste des temps modernes qui tente d'isoler les « retournements » (dits conjoncturels<ref>Une comparaison assise sur deux observations seulement d'un indice boursier (le dernier connu et celui de la clôture de la veille pour fixer les idées) ne permet pas d'apprécier la conjoncture du marché des titres des entreprises du portefeuille de référence, c'est-à-dire l'évolution d'ensemble récente des cours de ces valeurs mobilières car à une même variation de l'indice peut correspondre deux états opposés du mouvement général récent : une baisse ou une hausse! Pour se prononcer, il faut pouvoir isoler de façon plus ou moins précise le dernier retournement de la tendance (un point haut ou un point bas local) à l'aide d'un graphique ou d'un programme ad hoc, ce qui se révèle en pratique impossible quand on raisonne sur des chroniques boursières à périodicité courte. L'expérience montre qu'on ne peut espérer qualifier la tendance boursière de haussière ou de baissière que sur des périodes d'une durée bien plus longue (quinquennale, annuelle, trimestrielle, parfois mensuelle) et après avoir examiné le mouvement général de la suite des valeurs observées pour y déceler ces indispensables points de retournement. Des générations de statisticiens-économistes ont été formés à l'ENSAE par Jacques Méraud à l'étude des profils conjoncturels utilisant des chroniques économiques à périodicité courte, infra-annuelles, pour isoler ces retournements. La boîte à outils des conjoncturistes modernes (qu'il ne faut d'ailleurs pas confondre avec celle des « chartistes » qui prétendent à tort s'inspirer des éditoriaux de Charles Dow publiés dans le ''Wall Street Journal'' de 1899 à 1902, à la fin de sa vie : cf. Dow Theory unplugged : Charles Dow's Original Editorials & Their Relevance Today publié en 2009), s'est bien développée à la fin du {{s-|XX|e}} : test KPSS de stationnarité, test de causalité, modèles markoviens cachés (MMC), modèles autorégressifs (VAR), modèle probit, bootstrap, périodogrammes, etc.</ref>) du marché (à des dates plus ou moins précises) pour présenter son évolution<ref>À la date de sa parution (8 juillet 1889), cet article décrit la conjoncture du marché sur une durée de plus de cinq ans.</ref> comme une succession de phases haussières et baissières. On observera que l'objectif de l'auteur de l'article est bien plus ambitieux que celui qui consiste à estimer une variation d'ensemble de cours boursiers entre telle et telle autre date. === ''Industrials'' === ==== Naissance du « ''12 Industrials'' » ==== Pour commenter la conjoncture des cours des titres des entreprises industrielles cotés au NYSE à l'aide d'une statistique suffisamment fiable, un journaliste financier [[Charles Dow]] de la fin du {{s-|XIX|e}}, persuadé de l'avenir prometteur réservé à ce marché, dû attendre que les actions d'un nombre significatif d'entreprises de ce type soient inscrites en bourse. C'est ce qu'il a fait le {{date-|26 mai 1896}} en publiant pour la première fois dans le ''Wall Street Journal'' une moyenne arithmétique simple des cours des titres de toutes les entreprises cotées au NYSE qui n'étaient ni ferroviaires ni de services<ref>{{en}} [https://books.google.co.il/books?id=i1cmSlZTxyYC&pg=PA17&hl=fr&source=gbs_toc_r&cad=3#v=onepage&q&f=false Capital Ideas: The Improbable Origins of Modern Wall Street] - Peter L. Bernstein {{p.|27}}</ref>, qualifiées, à tort ou à raison d'« industrielles ». Au début de l'année 1896, l'essentiel des actions cotées à la bourse de New York étaient celles d'entreprises ferroviaires : cinquante-sept appartenaient à cette catégorie, six à celles de sociétés de services et douze seulement n'étaient ni ferroviaires ni de services. ==== Problèmes de maintenance ==== La première moyenne publiée dans le ''WSJ'' à l'aide des titres de ces douze entreprises étant égale à {{unité|40.94|$}}<ref>Il fallait être riche à cette époque pour acheter des actions à la bourse de New York puisque, compte tenu de l'inflation, cette moyenne correspond à plus de {{unité|1200|dollars}} actuels. En 2015, la moyenne des cours des actions des titres associés au DJIA était d'environ {{unité|90|dollars}}.</ref>, on en déduit qu'à la date de sa première publication, la juste valeur d'un portefeuille comprenant une action de chacune de ces sociétés était égale à : 40,94x12={{unité|1491.28|$}}. De façon équivalente, on peut dire que cette moyenne est la juste valeur (en dollars) d'un portefeuille de référence théorique composé d'un même nombre fractionnaire d'actions égal à : 1÷12=0,08333... de chacune des douze entreprises. Pour prendre en compte les opérations sur titres de ces douze sociétés, Charles Henry Dow a appliqué les décisions des actionnaires<ref>Multiplier par deux le nombre d'actions en cas de split 2:1, par 3 en cas de split 3:1, etc.</ref> des entreprises concernés aux titres appartenant au portefeuille de référence associé à sa moyenne. Les coefficients de pondération initialement tous égaux entre eux sont ainsi devenus de plus en plus différents les uns des autres au fur et à mesure des modifications apportées aussi bien à la liste des entreprises qu'aux nombres d'actions résultant des opérations sur les titres des douze sociétés. Peu à peu cette moyenne a fait l'objet de critiques de plus en plus justifiées car ses variations se révélaient trop dépendantes de celles des cours des actions ayant le plus augmenté, générant ainsi un problème de représentativité. En portant de douze à vingt la taille de l'échantillon de titres des sociétés du portefeuille de référence le {{date-|4 octobre 1916}}, les successeurs de [[Charles Dow]] n'ont fait que remettre la résolution du problème à plus tard<ref>Pour calculer l'indice en 1927, une dizaine d'années plus tard, il fallait multiplier le cours d'{{lien|American Can Company|texte=American Can}} par six, celui de [[General Electric]] ainsi que de [[Sears, Roebuck and Company|Sears Roebuck & Company]] par quatre, et celui d'[[American Car and Foundry Company|American Car and Foundry]] ainsi que d'{{lien|American Tobacco Company|texte=American Tobacco}} par deux avant de diviser le total par vingt. L'évolution de l'indice était ainsi dictée par les variations des cours des titres de ces six entreprises. L'indice SMI de la [[SIX Swiss Exchange|bourse de Zurich]] (dont le portefeuille de référence contient également les titres de vingt sociétés) est de nos jours dans une situation semblable, voire pire, puisqu'il dépend essentiellement des variations relatives des cours de trois entreprises seulement ([[Nestlé]], [[Roche (entreprise)|Roche]] et [[Novartis]] dont la somme des coefficients de pondération des indices élémentaires dans la formule du dernier maillon de l'indice-chaîne était en avril 2015 de l'ordre de 62 %).</ref>. ==== Naissance du DJIA ==== Le ''Wall Street Journal'' s'est finalement résigné le {{date-|1 octobre 1928}} à changer la méthodologie utilisée jusqu'alors pour tenter de rétablir la bonne réputation de son indice vedette devenu très célèbre et faire taire les critiques. Une première modification, similaire à celle prise mercredi {{date-|4 octobre 1916}} qui avait déjà augmenté le nombre de titres des entreprises du portefeuille de référence de douze à vingt, quinze ans après la disparition de Charles Dow, l'a fait passer à trente, sa taille actuelle ; plus précisément quatorze titres des sociétés de la liste précédente ont été conservées et seize ont été rajoutées le {{date-|1 octobre 1928}}. Et une deuxième modification, toujours en vigueur de nos jours, a modifié la façon de prendre en compte les révisions de la liste des titres du portefeuille de référence et des opérations sur titres. À compter du {{date-|1 octobre 1928}}, la formule adoptée par Charles Dow et utilisée pendant plus de trente ans a été purement et simplement abandonnée. Le changement consiste à s'intéresser à l'évolution de la juste valeur d'un portefeuille de référence théorique composé systématiquement d'un même nombre d'actions de chacune des entreprises sélectionnées et non à revenir à celle d'un portefeuille fixe du passé modifié sous l'effet des différentes révisions décidées par l'homme de l'art et des opérations sur titres votées par les actionnaires. Plus précisément, le nouvel indicateur, appelé « Dow Jones Industrial Average » (DJIA) à partir de cette date, devient égal à la juste valeur<ref>Lorsque l'unité de cotation est le dollar, la juste valeur d'un portefeuille s'exprime en dollars sonnants et trébuchants... et non en points.</ref> (en dollars) d'un portefeuille composé d'un même nombre fractionnaire d'actions de chacune des 30 entreprises retenues. Pour fixer les idées, ce nombre valait à peu près 0,06<ref>Ce premier nombre fractionnaire d'actions a été calculé pour assurer une continuité numérique des valeurs du nouvel indicateur avec l'ancien.</ref> le {{date-|1 octobre 1928}}, 0,50 le {{date-|19 août 1968}}, 1,0 le {{date-|11 avril 1986}}, 3,0 le {{date-|17 mars 1997}}, 4,0 le {{date-|19 décembre 1997}}, 5,0 le {{date-|28 mai 1999}}, 6,14 le {{date-|23 septembre 2013}}; 6,67 le {{date-|19 mars 2015}}<ref name="DJIA"/>, 6,85 le {{date-|24 décembre 2015}}. Cette nouvelle méthodologie s'est révélée si efficace qu'elle a décidé de la forme de plusieurs autres indicateurs publiés par le ''Wall Street Journal'', appelés abusivement « Averages »<ref>Depuis le {{1er}} octobre 1928, ces indicateurs ne sont en effet plus des indicateurs de tendance centrale de cours boursiers.</ref>. Le ''Wall Street Journal'' a préféré choisir l'inverse de ce nombre fractionnaire d'actions, appelé « diviseur », pour écrire la nouvelle formule de calcul de son indice vedette sous la forme d'une pseudo-moyenne de cours boursiers : <math>\displaystyle D\!J\!I\!A_t =\displaystyle \frac {\displaystyle \sum_{h=1}^{30} \displaystyle {p^h_t}}{d_t}</math>. Dans cette équation <math>\scriptstyle {{p^h_t}}</math> et <math>\scriptstyle {{d_t}=d_r}</math> désignent respectivement le cours (en dollars) de l'action de la « h-ième » entreprise du portefeuille de référence associé à l'indice (« h »=1, 2, etc., 30) lors d'une « t-ième » séance boursière et ce diviseur<ref>Contrairement au diviseur du CAC40 qui s'exprime en euros, celui du DJIA est un nombre «pur » (i.e. sans unité).</ref>, inchangé depuis la date « r » de la dernière révision<ref>On notera que la juste valeur d'un portefeuille composé d'une action de chacune des trente entreprises retenues par le ''Wall Street Journal'' pour composer son indice s'obtient en multipliant cette pseudo-moyenne par le diviseur « d<sub>t</sub>=d<sub>r</sub> » en vigueur à la date « t » et non par 30.</ref>. Ce diviseur tient compte de l'ensemble des modifications ayant affecté le portefeuille de référence depuis le {{date-|1 octobre 1928}}, date de naissance du nouvel indice. La continuité de l'indice est assuré en calculant un nouveau diviseur « d<sub>r</sub> » à chaque modification de la composition du portefeuille de référence ou lors d'opérations sur titres susceptibles d’affecter les cours des actions des sociétés en faisant partie. La composition du portefeuille de référence ainsi que les différentes valeurs du « diviseur » sont disponibles sur le site de S&P Dow Jones Indices<ref>{{en}} [http://www.djaverages.com/docs-private/level2/djia-history.pdf Dow Jones Industrial Average : Historical Components] - S&P Dow Jones Indices, mars 2015 {{pdf}}</ref>{{,}}<ref name="DJIA">{{en}} [http://www.djaverages.com/docs-private/level2/djia-history-divisor.pdf Dow Jones Industrial Average : Historical Divisor Changes] - S&P Dow Jones Indices, mars 2015 {{pdf}}</ref>. Tant que la composition du portefeuille de référence demeure inchangée, l'indice élémentaire du DJIA est un indice boursier « pondéré par les cours ». L'utilisateur peut donc suivre l'évolution de la juste valeur (en dollars) d'un portefeuille composé d'un même nombre d'actions de chacune des trente entreprises retenues en analysant celle de l'indice élémentaire du Dow Jones Industrial Average. L'indice élémentaire du DJIA à l'instant « t » de la séance courante, base 1 à la clôture de la précédente, s'écrit : <math>\scriptstyle P\!I_{t/j-1} =\scriptstyle \frac {\sum \scriptstyle {p_t}} {\scriptstyle \sum \scriptstyle {p_{j-1}}}</math>, équation dans laquelle <math>\scriptstyle {{p^h_{j-1}~}(h\in H)}</math> désigne le cours (en dollars) des actions de l'entreprise <math>\scriptstyle {h}</math> lors de cette clôture. ==== Supervision du DJIA ==== Une entité commerciale, {{Lien|langue=en|fr=S&P Dow Jones Indices}} (détenue très majoritairement par la société Chicago Mercantile Exchange, ou CME), assure la gestion de l'indice. La procédure de sélection des entreprises retenues pour construire l'indice DJIA est présentée dans une fiche d'information publiée par S&P Dow Jones Indices de manière particulièrement élusive<ref>{{en}} [http://www.djindexes.com/mdsidx/downloads/fact_info/Dow_Jones_Industrial_Average_Fact_Sheet.pdf Dow Jones Industrial Average : Fact Sheet] - S&P Dow Jones Indices, 12 septembre 2016 {{pdf}} : * Components are added and deleted on an as-needed basis. For the sake of continuity, such changes are rare, and typically occur following corporate acquisitions or other significant changes in a component company's core business. When one component is replaced, all of them are reviewed. * While stock selection is not governed by quantitative rules, a stock typically is added only if the company has an excellent reputation, demonstrates sustained growth and is of interest to a large number of investors. Maintaining adequate sector representation within the index is also a consideration in the selection process.</ref>. En pratique l’échantillon sélectionné comprend des entreprises dont la capitalisation est très importante, leaders dans les différents secteurs de l’industrie américaine, dont les actions sont cotées à New York. La capitalisation des trente entreprises retenues représente en gros le quart de celle du NYSE. L'avant-dernière modification de la composition du DJIA a été importante ; elle a pris effet le {{date-|23 septembre 2013}} date à laquelle [[Goldman Sachs|Goldman Sachs Group Inc.]], [[Visa (entreprise)|Visa Inc.]] et [[Nike|Nike Inc.]] ont respectivement remplacés [[Bank of America|Bank of America Corp.]], [[Hewlett-Packard|Hewlett-Packard Co.]] et [[Alcoa|Alcoa Inc.]]. Le diviseur a alors subi une modification substantielle puisqu’il est passé de 0,1302 à 0,1557 (soit une augmentation d'environ 20 %) ; il est passé à 0,149859 le {{date-|19 mars 2015}} à la suite du remplacement d'[[AT&T]] par [[Apple]] dans l'échantillon suivi par le DJIA puis à 0.146021 le {{date-|24 décembre}} à la suite du split 2/1 des actions Nike. === ''Transportation'' === ==== ''Railroads'' ==== [[Fichier:WSJ july 2 1889.jpg|thumb|right|380px]] Charles Henry Dow avait déjà publié une moyenne de cours<ref>À l'instar des obligations considérés autrefois par les investisseurs comme la référence des placements en bourse, la cotation d'une action s'énonçait au NYSE, à la fin du {{s-|XIX|e}}, sous la forme d'un pourcentage d'une valeur appelée « son par » (souvent égal à {{unité|100|$}}, mais parfois à {{unité|50|$}}, {{unité|25|$}} ou même à {{unité|5|$}}). Jusqu'en 1913, année pendant laquelle cette méthode a été abandonnée au profit d'une cotation directe en dollars, une multiplication était donc nécessaire pour déterminer le cours d'un titre en dollars à partir de sa cotation en bourse. La publication des moyennes de cours publiées dans le ''Wall Street Journal'' n'est devenue journalière qu'à partir du 7 octobre 1896, date à laquelle le journal a publié également les trente dernières valeurs du ''12 industrials'' et du ''20 railways'' (cf. [http://www.cftech.com/BrainBank/FINANCE/DowJonesAvgsHist.html#anchor301012 Dow Jones Averages Chronology 1884 - 1995]).</ref> d'actions cotées au [[New York Stock Exchange|NYSE]] dans sa lettre d'informations financières quotidienne de deux pages qui deviendra ''[[The Wall Street Journal]]'' à partir du {{date-|8 juillet 1889}}. Dans l'article ci-contre, intitulé « Average Movement of Prices », paru à la une du premier numéro du ''Wall Street Journal'' daté du lundi {{date-|8 juillet 1889}}, l'auteur commente la conjoncture<ref>L'auteur de l'article (probablement Charles Dow) ne tente pas de chiffrer l'ordre de grandeur de l'évolution relative journalière des cours des actions des entreprises ferroviaires. Après avoir identifié des points de retournement (« ''turning points'' » en anglais, c'est-à-dire les hauts et les bas relatifs de cette chronique) de la période passée, l'auteur qualifie a ''posteriori'' le marché d'[[Tendance (économie)#Marché haussier|haussier]] (''bull market'', entre un point bas et un point haut) et de [[Tendance (économie)#Marché baissier|baissier]] (''bear market'', entre un point haut et un point bas). L'auteur de l'article ne précise malheureusement pas comment il s'y prend pour identifier ces points hauts et ces points bas... et c'est bien dommage.</ref> des cours boursiers d'entreprises essentiellement ferroviaires à la bourse de New York sur une période passée d'une durée d'environ cinq ans, en utilisant une chronique journalière calculée depuis 1884. L'analyse est fondée uniquement sur l'évolution d'une moyenne de cours d'un échantillon de douze sociétés<ref>Charles Henry Dow a d'abord retenu onze sociétés lors de la première publication, le 3 juillet 1884, de sa célèbre moyenne. Ce nombre est passé à douze le 16 février 1885. Le 24 septembre 1889, Charles Dow a montré dans un article paru dans le ''WSJ'' qu'il n'est pas nécessaire de raisonner sur vingt entreprises plutôt que sur douze pour caractériser l'état du marché (haussier ou baissier) à partir d'une moyenne (cf. {{en}} [http://www.djindexes.com/mdsidx/downloads/brochure_info/Five_Questions_Brochure.pdf 5. Is The Dow an index or an average, and why does it get so much media attention?] {{pdf}}). Le problème de la mesure de la variation relative d'ensemble des cours boursiers entre deux dates est une autre affaire! Les successeurs de Charles Dow et de Edward Jones à la tête du journal l'ont d'ailleurs bien compris puisqu'ils ont fait passer le nombre des entreprises appartenant au portefeuille de référence associé au DJIA à 20, le 4 octobre 1916, puis à 30 (sa taille actuelle), le {{1er}} octobre 1928.</ref> ferroviaires (''Railroad stocks''). ==== Naissance du DJTA ==== Le ''Wall Street Journal'' a choisi le {{date-|26 octobre 1896}} comme début de la chronique du ''Railroads'' car c'est à partir de cette date d'une part que toutes les entreprises du portefeuille de référence sont devenues exclusivement ferroviaires et, d'autre part, que le nombre de titres a été porté à sa taille actuelle, égale à 20. Le {{date-|2 janvier 1970}}, soit plus de soixante-dix ans plus tard, ce « 20 Railroads » fut appelé « Dow Jones Transportation Average » (DJTA) lorsque l'« homme de l'art » introduisit neuf sociétés de transport non ferroviaires (principalement des compagnies d'aviation) dans l'univers de l'indice. Cet indicateur utilise une formule de calcul du même type que celle retenue le {{date-|1 octobre 1928}} pour le DJIA : somme des cours des valeurs mobilières composant le portefeuille de référence divisé par un coefficient modifié en cas d'opérations sur les titres en faisant partie ou en cas de révision de sa composition. La composition du portefeuille de référence du DJTA est disponible<ref>{{en}} [http://www.djindexes.com/mdsidx/downloads/brochure_info/Dow_Jones_Industrial_Average_Historical_Components.pdf Dow Jones Industrial Average : Historical Components] - Dow Jones Indexes, septembre 2013 {{pdf}}</ref> depuis le {{date-|26 mai 1884}} sur le site de S&P Dow Jones Indices mais les valeurs de son diviseur seulement depuis le {{date-|3 avril 1945}}<ref>{{en}} [http://www.djaverages.com/docs-private/level2/Dow_Jones_Transportation_Average_Historical_Divisor_Report.pdf Historical Dow Jones Transportation Average : Divisor Changes] - S&P Dow Jones Indices, 31 janvier 2015 {{pdf}}</ref>. Tant que la composition du portefeuille de référence demeure inchangée, l'indice élémentaire du DJTA est un indice pondéré par les cours. L'utilisateur peut donc suivre l'évolution de la juste valeur (en dollars) d'un portefeuille composé d'un même nombre d'actions de chacune des vingt entreprises retenues en analysant celle de l'indice élémentaire du Dow Jones Transportation Average. === ''Utilities'' === Le ''WSJ'' a publié un nouvel indicateur à partir du {{date-|2 janvier 1929}} pour commenter la conjoncture des plus importantes entreprises de services américaines cotées au NYSE en suivant la même méthodologie que celle décidée le {{date-|1 octobre 1928}} pour le calcul du DJIA. L'univers de l'indice comprenait à son début dix-huit titres mais a été réduit à quinze ultérieurement. C'est pourquoi un Dow Jones Utility Average (DJUA), dont l'univers est celui de quinze titres de sociétés de services (sa taille actuelle), a été recalculé à partir du {{date-|1 juillet 1929}}. La composition du portefeuille de référence ainsi que son diviseur sont disponibles depuis cette date<ref>{{en}} [http://www.djaverages.com/docs-private/level2/djua-history-divisor.pdf Dow Jones Utility Average : Historical Divisor Changes, October 2014] - S&P Dow Jones Indices, {{1er}} octobre 2014 {{pdf}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.djaverages.com/docs-private/level2/djua-history.pdf Dow Jones Utility Average : Historical Components] - S&P Dow Jones Indices, 2014 {{pdf}}</ref>. Tant que la composition du portefeuille de référence demeure inchangée, l'indice élémentaire du DJUA est un indice pondéré par les cours. L'utilisateur peut donc suivre l'évolution de la juste valeur (en dollars) d'un portefeuille composé d'un même nombre d'actions de chacune des quinze entreprises retenues en analysant celle de l'indice élémentaire du Dow Jones Utility Average. === ''Composite'' === Depuis le {{date-|2 janvier 1934}}, le ''WSJ'' publie également dans sa rubrique appelée « ''Averages'' », un indicateur destiné à commenter la conjoncture de l'ensemble des cours des titres des entreprises composant les portefeuilles de référence des trois indices précédents : DJIA, DJTA et DJUA. Cet indice, appelé « Dow Jones Composite Average », est calculé en suivant la même méthodologie que les trois autres. Le portefeuille de référence de taille 65 (=30+20+15) est celui obtenu en réunissant les trois autres. Tant que la composition demeure inchangée, l'indice élémentaire du « ''Composite'' » est un indice pondéré par les cours. L'utilisateur peut donc suivre l'évolution de la juste valeur d'un portefeuille (en dollars) composé d'un même nombre d'actions de chacune des soixante-cinq entreprises en analysant celle de l'indice élémentaire du ''Composite''. Le calcul du ''Composite'' se déduit facilement des trois précédents indices (DJIA, DJTA et DJUA) calculés et publiés par le ''WSJ''<ref>Si « d<sub>t</sub> », « d'<sub>t</sub> », « d"<sub>t</sub> » et « d"'<sub>t</sub> » désignent respectivement les diviseurs du Dow Jones Composite, du DJIA, du DJTA et du DJUA à un instant « t » quelconque d'une séance, la valeur du composite se déduit simplement des trois autres « averages » de la façon suivante : ''Composite<sub>t</sub> ={(d'<sub>t</sub>×DJIA<sub>t</sub>)+(d"<sub>t</sub>×DJTA<sub>t</sub>)+(d"'<sub>t</sub>×DJUA<sub>t</sub>)}÷d<sub>t</sub>''.<br />Les données sont disponibles au lien suivant : {{en}} [http://online.wsj.com/mdc/public/page/2_3022-djiahourly.html Dow Averages Hour by Hour Performance & Volume] - '' [[The Wall Street Journal]]''</ref>. == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=30|colonnes=3}} == Voir aussi == === Bibliographie === * « Rapport sur les indices boursiers », ''Bulletin mensuel de la [[Commission des opérations de bourse|COB]]'' {{numéro|264}}, {{date-|décembre 1992}}, {{pp.|45-65}} {{lire en ligne|url=http://www.amf-france.org/Publications/Revue-mensuelle-de-l-AMF/Bulletin-mensuel-de-la-COB/annee_1990-2003.html?isSearch=true&xtmc=indices-boursiers&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FLANGUAGE%3Dfr%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26TEXT%3Dindices%26%2343%3Bboursiers%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2F38786499-6459-4522-aa43-465dfd451aee&xtcr=5}} {{pdf}} * « Indices boursiers », ''Bulletin mensuel de la [[Commission des opérations de bourse|COB]]'' {{numéro|243}}, {{date-|janvier 1991}}, {{pp.|28-32}} {{lire en ligne|url=http://www.amf-france.org/Publications/Revue-mensuelle-de-l-AMF/Bulletin-mensuel-de-la-COB/annee_1990-2003.html?isSearch=true&xtmc=indices&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FLANGUAGE%3Dfr%26PAGE_NUMBER%3D2%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26TEXT%3Dindices%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2Ff183eb75-b511-4646-a308-f99815e12f51&xtcr=18}} {{pdf}} * Gérard Neuberg, ''Mathématiques financières et actuarielles'', Collection TD, [[Éditions Dunod|Dunod]], 2012 {{ISBN|978-2-1005-7467-4}}, « Indices boursiers » {{pp.|38-57}} * Jacques Vacher, « Indices statistiques : Quels outils pour quelles mesures ? », ''Insee Méthodes'' {{numéro|15}}, {{date-|juillet 1991}}, {{pp.|5-16}} {{lire en ligne|url=http://www.epsilon.insee.fr/jspui/bitstream/1/17888/1/imethode15.pdf}} {{pdf}} * Noël Amenc, « Le gérant professionnel est-il mieux armé qu'un particulier ? », in ''Les Entretiens de la COB - Table ronde {{numéro|2}}'', {{date-|21 novembre 2002}}, {{pp.|60-68}} {{lire en ligne|url=http://www.amf-france.org/Publications/Colloques-et-journees-d-information/Entretiens-de-l-AMF.html?isSearch=true&xtmc=indices-boursiers&lastSearchPage=http%3A%2F%2Fwww.amf-france.org%2FmagnoliaPublic%2Famf%2FResultat-de-recherche.html%3FTEXT%3Dindices%26%2343%3Bboursiers%26LANGUAGE%3Dfr%26PAGE_NUMBER%3D7%26valid_recherche%3DValider%26isSearch%3Dtrue%26simpleSearch%3Dtrue&docVersion=1.0&docId=workspace%3A%2F%2FSpacesStore%2Fe6f03dfe-ab50-408b-b506-f9b9533955aa&xtcr=65}} {{pdf}} * {{en}} Noël Amenc, Felix Goltz, et Véronique Le Sourd, ''Assessing the Quality of Stock Market Indices : Requirements for Asset Allocation and Performance Measurement'', [[EDHEC Business School|EDHEC]] Risk & Asset Management Research Centre Publication, {{date-|septembre 2006}}, {{pp.|11-16}} {{lire en ligne|url=http://www.edhec-risk.com/features/RISKArticle.2006-10-18.3754/attachments/Af2i%20EDHEC%20Assessing%20Quality%20of%20Stock%20Market%20Indices.pdf}} {{pdf}} * {{en}} Alfred Cowles 3rd and Associates, ''Common-Stock Indexes'', Second Edition, Principia Press Inc., Bloomington, Indiana, 1939 {{pp.|1-50}} {{lire en ligne|url=http://cowles.yale.edu/sites/default/files/files/pub/mon/m03-2-all.pdf}} {{pdf}} === Articles connexes === * {{lien|Nasdaq Composite}} / [[S&P/TSX|S&P/TSX Composite]] * [[S&P/ASX 200]] / {{lien|NZX50 Index}} * [[Histoire des bourses de valeurs]] * [[Liste des places boursières]] * [[Liste d'indices boursiers]] * [[Indice avec dividendes réinvestis]] * [[Indice sans dividendes]] * [[Prix moyen pondéré en fonction du volume]] === Liens externes === * {{en}} [https://www.bloomberg.com/markets/stocks/ Indices boursiers] - [[Bloomberg Commodity Index|Bloomberg]] * [http://bourse.lesechos.fr/bourse/indices/indices.jsp Indices boursiers] - ''[[Les Échos]]'' * [http://fr.investing.com/indices/principaux-indices Indices nationaux et sectoriels] - Investing.com * [https://www.euronext.com/indices Indices boursiers européens] - [[NYSE Euronext]] '''Principaux indices boursiers sur [[Google Finance]] : ''' {| | * [[Fichier:Flag of France.svg|25px]] [http://www.google.com/finance?cid=9237947 CAC 40] * [[Fichier:Flag of the United Kingdom.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=12590587 FTSE] * [[Fichier:Flag of the United States.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=626307 S&P 500] * [[Fichier:Flag of Russia.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=30528377252679 RTS] | * [[Fichier:Flag of France.svg|25px]] [http://www.google.com/finance?cid=9510716 CAC Next 20] * [[Fichier:Flag of Germany.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=14199910 DAX] * [[Fichier:Flag of the United States.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=983582 DJIA] * [[Fichier:Flag of Japan.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=15513676 NIKKEI 225] | * [[Fichier:Flag of France.svg|25px]] [http://www.google.com/finance?cid=6028054 CAC Small] * [[Fichier:Flag of Europe.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=7354851 Euro Stoxx 50] * [[Fichier:Flag of the United States.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=11517216 NASDAQ 100] * [[Fichier:Flag of China.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=13414271 HANG SENG] | * [[Fichier:Flag of France.svg|25px]] [http://www.google.com/finance?cid=14536239 CAC All-Tradable] * [[Fichier:Flag of the Netherlands.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=15909468 AEX] * [[Fichier:Flag of the United States.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=13756934 NASDAQ Composite] * [[Fichier:Flag of Australia.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=14240693 S&P/ASX 200] | * [[Fichier:Flag of France.svg|25px]] [http://www.google.com/finance?cid=9671059 SBF 120] * [[Fichier:Flag of Belgium (civil).svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=9502087 BEL 20] * [[Fichier:Flag of Canada.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=9291235 S&P/TSX Composite] * [[Fichier:Flag of New Zealand.svg|25px|border]] [http://www.google.com/finance?cid=10240920 NZX 50] |} {{Palette|Bourse|Indices boursiers}} {{Portail|finance|économie}} [[Catégorie:Indice boursier|#]] [[Catégorie:Liste en rapport avec l'économie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Intel
Intel
{{Coord|37|23|16.54|N|121|57|48.74|W|display=title|type:landmark_source:enwiki}} {{Infobox Société | couleur boîte = 0071c5 | titre blanc = oui | nom = Intel Corporation | logo = Intel logo 2023.svg | taille logo = 165 | légende logo = | image = 2200 Mission College Boulevard.jpg | légende image = Le siège d'Intel à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]] en [[Californie]] | slogan = | forme juridique = [[Société anonyme]] ({{nasdaq|INTC}}) | action = | date de création = {{date de naissance|18|juillet|1968}} | date de disparition = | dates-clés = | fondateur = [[Gordon Moore]], [[Robert Noyce]] et [[Andrew Grove]] | personnages-clés = Pat Gelsinger | siège (ville) = [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]] ([[Californie]]) | siège (pays) = États-Unis | direction actuelle = [[Pat Gelsinger]] | secteurs d'activités = [[Informatique]], [[micro-électronique]] | produits = Microprocesseurs (principalement) | société mère = | société sœur = | filiales = | actionnaires = | effectif = {{formatnum:107000}} (2016)<ref>{{Lien brisé |url= http://www.intc.com/releasedetail.cfm?ReleaseID=359441 |titre=intc.com/releasedetail.cfm?Rel… |brisé le=27-05-2023}}.</ref> | chiffre d'affaires = {{augmentation}} 79 milliards [[Dollar américain|US$]] (2021)<ref name="autogenerated1" /> | évolution du CA = | résultat net = {{augmentation}} 20 milliards [[Dollar américain|US$]] (2021)<ref name="autogenerated1">[http://finance.google.com/finance?q=NASDAQ%3AINTC INTC - Intel Corporation - Google Finance]</ref> | évolution du résultat net = | fonds propres = | dette = | capitalisation boursière = 226,96 milliards [[Dollar américain|US$]] (Février 2019)<ref>{{lien web |titre=Intel Corporation (INTC) Cours des actions, actualités, cotations et historique - Yahoo Finance |url=https://fr.finance.yahoo.com/q?s=INTC |site=yahoo.com |consulté le=27-10-2021}}.</ref> | site web = [http://www.intel.com www.intel.com] }} '''Intel Corporation''' est une [[entreprise]] [[États-Unis|américaine]] fondée en 1968 par [[Gordon Moore]], [[Robert Noyce]] et [[Andrew Grove]]. Elle est le second fabricant mondial de [[semi-conducteur]]s après [[Samsung Electronics|Samsung]]<ref>{{Lien web|titre=Samsung détrône Intel pour devenir le premier fabricant de semiconducteurs en termes de chiffre d'affaires au deuxième trimestre |url=https://hardware.developpez.com/actu/317831/Samsung-detrone-Intel-pour-devenir-le-premier-fabricant-de-semiconducteurs-en-termes-de-chiffre-d-affaires-au-deuxieme-trimestre/ |site=Developpez.com |consulté le=2021-08-23}}</ref> si on se fonde sur le chiffre d'affaires. Elle fabrique des microprocesseurs — c'est d'ailleurs elle qui a créé le premier [[microprocesseur]] [[x86]] —, des [[carte mère|cartes mères]], des [[mémoires flash]] et des [[processeur graphique|processeurs graphiques]] notamment. Intel est cotée au [[Nasdaq]] sous le sigle INTC. Sa [[capitalisation boursière]] s'élève à {{unité|226,96|milliards}} de dollars (en date de février 2019) avec pour principal concurrent [[Advanced Micro Devices|Advanced Micro Devices (AMD)]]. À compter de février 2021, l'entreprise est dirigée par [[Pat Gelsinger]], jusqu'alors PDG de VMWare<ref>{{Lien web |prénom=Par Larry Dignan {{!}} Modifié le mercredi 13 janv 2021 |nom=à 18:43 |titre=Le PDG de VMware, Pat Gelsinger, remplace Bob Swan à la tête d'Intel |url=https://www.zdnet.fr/actualites/le-pdg-de-vmware-pat-gelsinger-remplace-bob-swan-a-la-tete-d-intel-39916137.htm |site=ZDNet France |consulté le=2021-01-19}}</ref>. == Histoire == {{article détaillé|Liste des principaux fabricants de semi-conducteurs au fil des ans}} Le {{date-|18|juillet|1968}}, [[Gordon Moore]], [[Robert Noyce]] et [[Andrew Grove]], trois [[doctorat|docteurs]] en [[chimie]] et en [[physique]] issus du monde de l'[[électronique numérique]], décident de quitter leur précédente entreprise [[Fairchild Semiconductor]] (société de conception et fabrication de [[Circuit intégré|circuits intégrés]] inventés par [[Robert Noyce]]) pour cofonder la société Intel<ref>''Intel'' est un [[mot-valise]] issu de la contraction de ''Integrated Electronics'', qu'on peut traduire par « Électronique intégrée ».</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=FRANCOIS FRANCIS BUS|titre=L'EPOQUE OU LES PUCES FONT LEURS LOIS : histoire des semiconducteurs vecue de chez Texas Instruments.|éditeur=BOOKS ON DEMAND|isbn=978-2-322-25685-3}}</ref> à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]]. En 1971, trois ans à peine après sa fondation, Intel invente pour son premier gros client [[japon]]ais, le fabricant de calculatrices [[Busicom]], le [[microprocesseur]]<ref>Alain Binet, ''Le Second {{s-|XX}} (1939-2000)'', Paris, Ellipses, 2003, {{p.|208}}</ref> (l'[[Intel 4004]] de [[Marcian Hoff]], {{nobr|4 [[bit]]s}} et 2300 [[transistor]]s). En 1974, Intel ouvre son premier centre de design et développement à l'extérieur des États-Unis à [[Haïfa]], en Israël<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=David |nom=Shamah |titre=How Intel came to be Israel’s best tech friend |url=http://www.timesofisrael.com/how-intel-came-to-be-israels-best-tech-friend/ |site=www.timesofisrael.com |consulté le=2021-01-19}}</ref>, devenant par la suite le principal employeur privé du pays<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=David |nom=Shamah |titre=Israel Inside: A history of Intel's R&D in Israel |url=https://www.zdnet.com/article/israel-inside-a-history-of-intels-r-d-in-israel/ |site=ZDNet |consulté le=2021-01-19}}</ref>. Le fondeur, par sa démarche, commence à intéresser des constructeurs réfléchissant à des [[Histoire des bourses de valeurs#De l'Affaire Bull à l'encerclement de l'empire IBM|machines moins coûteuses et moins encombrantes face au quasi-monopole IBM]] sur les [[mainframes]] (IBM n'était alors menacé que sur le segment de marché moins important des [[mini-ordinateur]]s). A partir de 1978, Intel commercialise la série des [[microprocesseur]]s dite [[x86]], utilisée par les [[compatibles PC]] depuis 1981. Avec pour produit le plus vendu la série des [[Pentium (marque)|Pentium]]. En 1985, le premier complexe Intel (FAB8) de fabrication de microprocesseurs et mémoires à l'extérieur des États-Unis devient opérationnel à Har Hotzvim à [[Jérusalem]]<ref>{{Article|titre = Intel Va Investir $6 Milliards en Israël. Grande Joie à Kiryat Gat.|périodique = Israel Valley|jour = 1|mois = mai|année = 2014|lire en ligne = http://www.israelvalley.com/news/2014/05/01/43179/intel-va-investir-6-milliards-en-israel-grande-joie-a-kiryat-gat}}</ref>. En 1977, lors d'une école d'été de l'[[AFCET]], François Anceau explique qu'Intel, qui a d'abord utilisé à son profit, puis éliminé commercialement à partir du [[80386]] les [[seconde source|secondes sources]] de ses processeurs possède tout pour devenir un géant de l'envergure d'une [[IBM]]<ref>Il ajoute la boutade : "Ils viennent d'ailleurs déjà d'adopter comme couleur le bleu" (c'était la couleur largement associée à IBM).</ref> Pendant les années 1980, Intel n'était pas le géant que l'on connaît aujourd'hui. Il n'était, par exemple, que le {{10e|plus}} grand fabricant de [[circuit intégré|circuits intégrés]] en 1987, loin derrière l'industrie [[Japon|japonaise]] avec à leur tête [[NEC|NEC Semiconductors]]. C'est dans les [[années 1990]] qu'elle devient le plus gros fabricant de [[microprocesseur]]s et de [[Circuit intégré|circuits intégrés]] avec l'avènement du marché des [[micro-ordinateur]]s [[compatibles PC]] à base de [[microprocesseur]]s [[x86]] [[Intel P5|pentium]] puis la gamme des Pentium. Intel devient alors {{n°|1}} en développement et industrialisation de [[microprocesseur]]s et contribue par ses produits à la [[Histoire des bourses de valeurs#Les deux bulles financières géantes : Nikkeï en 1990, Nasdaq en 2000|très forte hausse des sociétés de technologie]] de la seconde partie des années 1990. En mars 2003, Intel crée la plateforme [[Centrino]] (aussi appelé « Centrino Mobile Technology »)<ref>{{Article|titre = Intel's Centrino notebook platform is 10 years old|périodique = The Register|jour = 12|mois = mars|année = 2013|lire en ligne = https://www.theregister.co.uk/Print/2013/03/12/feature_intel_centrino_notebook_brand_ten_years_old/}}</ref>. Après plusieurs évolutions liées essentiellement à l'évolution des processeurs, Intel lance la plateforme [[Centrino 2]] en {{date-||septembre|2009}}. Le {{Date-|10|janvier|2006}}, [[Apple]] munit sa gamme [[iMac (Core Duo)|iMac]] de [[microprocesseur]]s Intel Core Duo. Le {{Date-|2|février|2006}}, Intel lance le label [[Viiv]] conçue pour simplifier l'accès et la gestion des nouveaux contenus numériques : jeux, photos, musiques, film et télévision. Sur [[compatible PC]], elle fonctionne en association avec [[Windows Media Center]]. Viiv constitue un ensemble de recommandations qui vont donner droit à un [[logo]], que les constructeurs pourront placer sur leurs machines afin que les utilisateurs sachent que celles-ci sont bien adaptées à une utilisation multimédia. Toutefois, ce logo est à double tranchant, car il signifie aussi que la [[gestion des droits numériques|gestion des droits numériques (DRM)]] et la technologie [[NGSCB]] (ex-Palladium) qui l'accompagne (qui permet un effacement automatique des contenus et logiciels non autorisés) sont également présents, ce qui peut prohiber l'usage, voire la simple conservation sur son disque dur, de logiciels ou contenus de source hasardeuse, le tout sans préjudice de sanctions ultérieures éventuelles ; ce qui explique sans doute une des raisons de l’échec commercial de ce label. Le {{Date-|6|septembre|2006}}, Apple équipe ses [[iMac]] de ''Core 2 Duo''<ref>{{Lien web|nom1=LLC|prénom1=Kyle Media|titre=iMac "Core 2 Duo" 2.16 20-Inch Specs (Late 2006, MA589LL, iMac5,1, A1207, 2118): EveryMac.com|url=https://everymac.com/systems/apple/imac/specs/imac-core-2-duo-2.16-20-inch-specs.html|site=everymac.com|consulté le=2018-01-10}}</ref>. Le {{date-|3 juin 2009}}, Intel annonce l'acquisition de [[Wind River (entreprise)|Wind River]] éditeur du [[système d'exploitation temps réel]] [[VxWorks]], au coût d'environ {{nobr|884 millions}} [[Dollar américain|USD]]<ref>{{article |langue=en|url=https://www.nytimes.com/2009/06/05/technology/companies/05chip.html|titre= Intel Buys a Software Company to Extend Chip Market|nom= [[Bloomberg LP]]|périodique= [[The New York Times]]|jour= 4 |mois= juin |année= 2009|consulté le= 6 juin 2009}}</ref>. Le {{date-|19 août 2010}}, Intel rachète l'entreprise de sécurité [[McAfee]] pour {{nobr|7,68 milliards}} [[Dollar américain|USD]] ({{nobr|5,97 milliards}} d'euros)<ref>{{article|url=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/08/19/intel-rachete-l-entreprise-de-securite-mcafee_1400705_651865.html |titre= Intel rachète l'entreprise de sécurité McAfee |périodique= [[Le Monde]] |jour= 19 |mois= août |année= 2010}}</ref>. Le {{date-|14|septembre|2010}}, Intel lance officiellement AppUp, une plate-forme stockant des applications pour les ordinateurs équipés de puces [[Intel Atom|Atom]]<ref>[http://www.01net.com/editorial/520909/intel-lance-appup-un-appstore-pour-les-plates-formes-atom/ Intel lance AppUp, un AppStore pour les plates-formes Atom], le {{date|15|septembre|2010}} dans [[01net.com]]</ref>. Intel annonce, le {{date-|19 octobre 2010}}, 6 à {{nobr|8 milliards}} d'investissements dans des sites de production de nouvelle génération<ref>[http://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/20101019trib000564156/investissement-massif-d-intel-dans-des-puces-de-nouvelle-generation.html Investissement massif d'Intel dans des puces de nouvelle génération], le {{date|19|octobre|2010}} dans [[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]</ref>. En 2013, Intel prend la {{4e|position}} dans le classement des entreprises mondiales les plus innovantes par [[Booz & Company]] car l'entreprise a dépensé {{nobr|10,1 milliards}} de dollars en 2013 en [[Recherche et développement]], soit environ 19 % de son chiffre d'affaires<ref>[https://www.challenges.fr/galeries-photos/galeries-photos/20111028.CHA6249/facebook-entre-dans-le-classement-des-10-entreprises-les-plus-innovantes.html Le top 20 des entreprises les plus innovantes du monde] {{Lien archive|url=https://www.challenges.fr/galeries-photos/galeries-photos/20111028.CHA6249/facebook-entre-dans-le-classement-des-10-entreprises-les-plus-innovantes.html |horodatage archive=20160303214053 |titre=Copie archivée }}, Challenges, {{date-|22 octobre 2013}}</ref>. En avril 2014, Intel annonce un investissement de {{nobr|4,1 milliards}} d'euros pour moderniser son usine de microprocesseurs à [[Kiryat Gat]] (sud d’[[Israël]])<ref>Marie de Vergès, [https://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/05/03/intel-va-realiser-l-un-des-plus-gros-investissements-de-l-histoire-d-israel_4411090_651865.html Intel va réaliser « l'un des plus gros investissements de l'histoire d'Israël], ''Le Monde'', {{date-|4 mai 2014}}</ref>. En {{date||décembre|2014}}, Intel annonce un investissement d'{{nobr|1,6 milliard}} de dollars sur {{nobr|15 ans}} dans son usine de [[Chengdu]]. L'objectif pour l'entreprise est de se positionner sur le marché du mobile<ref>[http://www.journaldunet.com/solutions/mobilite/intel-investit-1-6-milliard-en-chine-pour-percer-dans-les-smartphones-et-tablettes-1214.shtml Intel investit {{nobr|1,6 milliard}} de dollars en Chine pour percer dans le mobile], ''Journal du Net'', {{date-|8 décembre 2014}}</ref>. En {{date-|janvier 2015}}, Intel engage {{nobr|25 millions}} de dollars dans l'entreprise de lunettes connectées Vuzix, poursuivant ainsi son investissement dans l'informatique portable<ref>{{Article|titre = Intel investit 25 millions de dollars dans Vuzix et ses lunettes connectées|périodique = ZDNet|jour = 5|mois = janvier|année = 2015|lire en ligne = http://www.zdnet.fr/actualites/intel-investit-25-millions-de-dollars-dans-vuzix-et-ses-lunettes-connectees-39812183.htm}}</ref>. Le {{date-|1|juin|2015}}, Intel annonce le rachat de l'entreprise américaine [[Altera]], employant {{nombre|3000|personnes}}, spécialisée dans les composants électroniques reprogrammables, pour {{nobr|16,7 milliards}} de dollars<ref>[https://www.reuters.com/article/2015/06/01/us-altera-m-a-intel-idUSKBN0OH2E020150601 Intel to buy Altera for {{unité|16.7 billion|$}} to boost data center business], Lehar Maan, Reuters, {{date|1|juin|2015}}</ref>{{,}}<ref>[https://www.lemonde.fr/economie/article/2015/06/01/electronique-intel-s-apprete-a-racheter-altera_4644406_3234.html Électronique : Intel rachète Altera], Sarah Belouezzane et Anne Evenon, Le Monde, {{date-|1|juin|2015}}</ref>. En {{date-|octobre 2015}}, Intel acquiert les microprocesseurs pour mobile de [[VIA Technologies]] pour un montant estimé à {{nobr|100 millions}} de dollars<ref>[http://www.nextinpact.com/news/96768-intel-rachete-branche-telecoms-via.htm Intel rachète la branche télécoms de VIA], Kevin Hottot, Next Inpact, {{date-|6 octobre 2015}}</ref>. En avril 2016, Intel annonce {{nombre|12000|licenciements}} d'ici à 2017 dans le cadre d'une restructuration visant à diversifier son activité<ref>{{Article|titre=Intel va supprimer jusqu’à 12 000 postes d’ici à 2017|périodique=Le Monde.fr|date=24 avril 2016|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/04/20/intel-va-supprimer-jusqu-a-12-000-postes-d-ici-2017_4905132_1656994.html|consulté le=2016-04-20}}</ref>. En {{date-|août 2016}}, Intel annonce qu'il va produire des puces d'[[architecture ARM]] dans ses propres usines de fabrication grâce à un accord avec [[ARM Ltd]]. Ceci confirme l'échec de sa propre gamme de produits à destination des smartphones<ref>{{lien web |titre=Intel annonce vouloir produire des puces sous architecture ARM |url=http://www.zdnet.fr/actualites/intel-annonce-vouloir-produire-des-puces-sous-architecture-arm-39840784.htm |site=ZDNet France |consulté le=17-08-2020}}.</ref>. En {{date-|septembre 2016}}, Intel fait l'acquisition de Movidus spécialisé dans l’analyse d’image en temps réel afin de renforcer sa position dans le secteur de la réalité virtuelle de haute technologie<ref>[http://www.01net.com/actualites/movidius-l-arme-d-intel-pour-offrir-une-vision-humaine-a-son-intelligence-artificielle-1034090.html Movidius, l'arme d'Intel pour offrir une vision humaine à son intelligence artificielle]</ref>. Le même mois, Intel annonce la vente d'une participation de 51 % dans McAfee au fonds d'investissement TPG pour un montant débattu, mais estimé à {{nobr|1,1 milliard}} de dollars, soit une importante moins-value par rapport à son acquisition de McAfee en 2010 pour environ {{nobr|7,7 milliards}} de dollars<ref>[https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211268951462-intel-se-desengage-de-la-cybersecurite-2025799.php Intel se désengage de la cybersécurité], Sébastien Moulin, Les Échos, {{date-|8 septembre 2016}}</ref>{{,}}<ref>[https://www.reuters.com/article/us-intel-mcafee-sale-idUSKCN11D2MY Intel to spin out security unit, sell stake in business to TPG], Reuters, {{date-|7 septembre 2016}}</ref>{{,}}<ref>[http://www.hardware.fr/news/14776/intel-se-separe-intel-security-group.html Intel se sépare de l'Intel Security Group], Guillaume Louel, Hardware.fr, {{date-|8 septembre 2016}}</ref>. En 2017, Intel a annoncé le rachat de la société israélienne Mobileye, spécialisée dans les capteurs intelligents pour l'automobile, pour un montant de {{nobr|14,3 milliards}} d'euros<ref>{{Article|titre=Voiture autonome : Intel rachète Mobileye pour 15 milliards de dollars|périodique=lesechos.fr|date=2017-03-13|lire en ligne=https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0211875063510-voiture-autonome-intel-rachete-mobileye-pour-15-milliards-de-dollars-2071888.php|consulté le=2017-03-13}}</ref>. En {{date-|octobre 2018}}, [[Micron Technology|Micron]] annonce l'acquisition de sa coentreprise IM Flash Technologies qu'il détenait à parts égales avec Intel, pour {{nobr|1,5 milliard}} de dollars, en plus d'une reprise de dette de {{nobr|1 milliard}}<ref>{{Lien web|titre=Micron to buy Intel's stake in joint venture IM Flash Technologies|url=https://www.reuters.com/article/us-micron-tech-imflash/micron-to-buy-intels-stake-in-joint-venture-im-flash-technologies-idUSKCN1MS34N|site=Reuters|date=18 octobre 2018}}</ref>. En {{date-|janvier 2019}}, Intel lance une offre d'acquisition sur l'entreprise israélienne [[Mellanox]], entreprise de semi-conducteur spécialisée dans les serveurs, pour {{nobr|6 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web|titre=Intel offered up to $6 billion for Israel's Mellanox: reports|url=https://www.reuters.com/article/us-usa-trump-tech/white-house-expects-to-take-action-on-5g-artificial-intelligence-soon-idUSKCN1PV2T5|site=Reuters|date=30 janvier 2019}}</ref>, mais son offre est battue par celle de [[Nvidia]]. En {{date-|juillet 2019}}, Intel annonce la vente de sa division de puces modem pour mobile et ses {{nombre|2200|salariées}} pour {{nobr|1 milliard}} de dollars<ref>{{Lien web |titre=Apple acquiert les puces pour modems d'Intel pour un milliard de dollars |url=http://www.lefigaro.fr/flash-eco/apple-acquiert-les-puces-pour-modems-d-intel-pour-un-milliard-de-dollars-20190725 |site=Le Figaro |date=25 juillet 2019 }}</ref>. En {{date-|décembre 2019}}, Intel annonce l'acquisition de Habana Labs, une entreprise israélienne spécialisée dans les puces pour l'intelligence artificielle, pour {{nobr|2 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web|auteur1=Steven Scheer|auteur2=Ari Rabinovitch|titre=Intel buys Israeli AI startup Habana Labs for $2 billion|url=https://www.reuters.com/article/us-habana-labs-m-a-intel/intel-buys-israeli-ai-startup-habana-labs-for-2-billion-idUSKBN1YK1BU|site=Reuters|date=16 décembre 2019}}</ref>. En 2020, Intel s'associe à la start-up Lightbits Labs pour améliorer les performances des systèmes de stockage dans les centres de données<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intel et Lightbits Labs s'allient pour améliorer les performances du NVMe/TCP - Le Monde Informatique |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-intel-et-lightbits-labs-s-allient-pour-ameliorer-les-performances-du-nvme-tcp-80606.html |site=LeMondeInformatique |consulté le=2020-10-08}}</ref>. En octobre 2020, Intel annonce la vente de ses activités dans les [[mémoires flash]] NAND à [[SK Hynix]] pour {{nobr|9 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |auteur=Hyunjoo Jin |auteur2=Stephen Nellis |titre=South Korea's SK Hynix to buy Intel's NAND business for $9 billion |url=https://www.reuters.com/article/innovationNews/idUSKBN2742IY?il=0 |site=Reuters |date=19 octobre 2020}}</ref>. Le {{date-|2 mars 2020}},Intel est condamnée à payer une amende de {{nobr|2,18 milliards}} de dollars pour avoir enfreint des brevets sur les technologies de fabrication de puces électroniques<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intel condamné à 2,2 milliards de dollars d'amende pour violation de brevets |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/intel-condamne-a-2-2-milliards-de-dollars-d-amende-pour-violation-de-brevets-20210302 |site=LEFIGARO |consulté le=2021-03-03}}</ref>. En février 2022, Intel annonce l'acquisition de Tower Semiconductor, une entreprise israélienne de fonderie de semi-conducteur spécialisée notamment dans les semi-conducteurs analogiques, pour {{nobr|5,4 milliards}} de dollars<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Steven Scheer |titre=Intel expands in specialty chipmaking with $5.4 bln deal for Israel's Tower |url=https://www.reuters.com/technology/israels-tower-semi-shares-halted-amid-talk-firm-be-sold-intel-2022-02-15/ |site=Reuters |date=15 février 2022}}</ref>. En juin 2023, Intel reçoit une subvention de 9,9 milliards d'euros du gouvernement allemand pour la construction de la plus grande fabrique de semi-conducteurs en Europe, à Magdebourg<ref>{{Lien web |titre=Semi-conducteurs: l'Allemagne va verser près de 10 milliards d'euros de subventions pour la future usine d'Intel |url=https://www.lefigaro.fr/flash-eco/semi-conducteurs-l-allemagne-va-verser-pres-de-10-milliards-d-euros-de-subventions-pour-la-future-usine-d-intel-20230619 |site=LEFIGARO |date=2023-06-19 |consulté le=2023-06-21}}</ref>. === Acquisitions === {| class="wikitable sortable" |- ! scope="col" style="width:12px;"| N° ! scope="col" style="width:100px;"| Date ! scope="col" | Entreprise ! scope="col" | Domaine ! scope="col" style="width:80px;"| Pays ! scope="col" style="width:80px;"| Prix <br> <small>([[Dollar américain|dollars US]])</small> ! scope="col" | Utilisé comme / Intégré à ! scope="col" class="unsortable" | Réf. |- scope="row" | 1 | {{date|4|6|2009}} | [[Wind River (entreprise)|Wind River Systems]] | Système embarqué | rowspan="2" | {{Pays|États-Unis}} | 884 millions | rowspan="2" | Logiciel | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.windriver.com/news/press/pr.html?ID=6921|titre=Intel to Acquire Wind River Systems for Approximately $884 Million|site=windriver.com|date=4 juin 2009|consulté le=9 décembre 2013}}</ref> |- scope="row" | 2 | {{date-|19|8|2010}} | [[McAfee]] | Sécurité informatique | 7.6 milliards | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.mcafee.com/us/about/intel-mcafee.aspx|titre=Announcement &#124; McAfee, Inc |site=Mcafee.com |date=28 février 2011|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 3 | {{date-|30|8|2010}} | [[Infineon]] | Sans fil (Wireless) | {{Pays|Allemagne}} | 1.4 milliards | rowspan="2" | Mobile CPUs | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=Peter Ha |url=https://techcrunch.com/2010/08/30/intel-acquires-infineons-wireless-solutions-business-for-1-4-billion/ |titre=Intel acquires Infineon's Wireless Solutions Business for $1.4 billion |site=TechCrunch |date=30 août 2010|consulté le=4 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 4 | {{date-|17|3|2011}} | Silicon Hive | [[Processeur de signal numérique|DSP]] | {{Pays|Pays-Bas}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="2"| | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=Rue Liu |url=http://www.slashgear.com/intel-acquires-silicon-hive-in-push-for-mobile-processing-chips-17140712/ |titre=Intel Acquires Silicon Hive In Push For Mobile Processing Chips |site=SlashGear|date=17 mars 2011|consulté le=21 janvier 2014}}</ref> |- scope="row" | 5 | {{date-|29|9|2011}} | Telmap | Logiciel | {{Pays|Israël}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="1"| | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=https://www.engadget.com/2011/09/29/intel-to-aquire-telmap-dole-out-easy-to-implement-location-apis|titre=Intel to acquire Telmap, dole out easy to implement location APIs to AppUp developers|site=Engadget.com|consulté le=9 décembre 2013}}</ref> |- scope="row" | 6 | {{date-|13|4|2013}} | Mashery | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="1"| | {{Pays|États-Unis}} | 180 millions | rowspan="5" | Logiciel | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=https://techcrunch.com/2013/04/17/source-mashery-is-selling-to-intel-for-more-than-180m |titre=Source: Mashery Is Selling To Intel For More Than $180M |site=TechCrunch |date=17 avril 2013|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 7 | {{date-|3|5|2013}} | Aepona | SDN | {{Pays|Irlande}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="1"| | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=Jeffrey Burt|url=http://www.eweek.com/networking/intel-buys-networking-software-firm-aepona |titre=Intel Buys Networking Software Firm Aepona |site=Eweek.com |date=3 mai 2013|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 8 | {{date-|6|5|2013}} | Stonesoft Corporation | Sécurité informatique | {{Pays|Finlande}} | 389 millions | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=https://techcrunch.com/2013/05/06/intels-mcafee-buys-cloud-based-networked-firewall-specialist-stonesoft-for-389m-in-cash/ |titre=Intel's McAfee Is Buying Stonesoft, A Finnish Networked Firewall Specialist, For $389M In Cash |site=TechCrunch |date=6 mai 2013|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 9 | {{date-|16|7|2013}} | Omek Interactive | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="1"| | {{Pays|Israël}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="3"| | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=https://techcrunch.com/2013/07/16/gesture-in-the-picture-as-intel-reportedly-picks-up-omek-but-primesense-dismisses-apple-acquisition-rumors/|titre=Gesture In The Picture, As Intel Picks Up Omek But PrimeSense Dismisses Apple Acquisition Rumors|site=TechCrunch |date=16 juillet 2013|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="" | 10 | {{date-|13|9|2013}} | Indisys | [[Traitement automatique du langage naturel]] | {{Pays|Espagne}} | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|url=https://techcrunch.com/2013/09/13/intel-has-acquired-natural-language-processing-startup-indisys-price-north-of-26m/|titre=Intel Has Acquired Natural Language Processing Startup Indisys, Price “North” Of $26M, To Build Its AI Muscle|site=TechCrunch |date=13 septembre 2013|consulté le=14 juin 2013}}</ref> |- scope="row" | 11 | {{date-|25|3|2014}} | Basis | [[Technologie portable]] | rowspan="2" | {{Pays|États-Unis}} | New Devices | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=IntelPR|url=http://newsroom.intel.com/community/intel_newsroom/blog/2014/03/25/intel-completes-acquisition-of-basis-science-inc|titre=Intel Completes Acquisition of BASIS Science Inc.|site=Intel Newsroom|date=25 mars 2014|consulté le=3 octobre 2014}}</ref> |- scope="row" | 12 | {{date-|13|8|2014}} | [[Avago Technologies]] | Semi-conducteur | 650 millions | Communications Processors | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=Ian King|url=https://www.bloomberg.com/news/2014-08-13/intel-agrees-to-buy-avago-s-networking-business-for-650.html|titre=Intel Agrees to Buy Avago’s Networking Business for $650 Million |site=Bloomberg.com|date=14 août 2014|consulté le=3 octobre 2014}}</ref> |- scope="row" | 13 | {{date-|1|12|2014}} | PasswordBox | Sécurité informatique | {{Pays|Canada}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="1"| | Security | style="text-align:center;"|<ref>{{en}} {{Lien web|auteur=Euan Rocha|url=https://www.reuters.com/article/2014/12/01/us-passwordbox-m-a-intel-idUSKCN0JF20320141201|titre=Intel acquires Canadian IT security firm PasswordBox |site=Reuters|date=1er décembre 2014|consulté le=1er décembre 2014}}</ref> |- scope="row" | 14 | {{date-|5|1|2015}} | {{Lien|trad=Vuzix|fr=Vuzix|texte=Vuzix}} | [[Technologie portable]] | {{Pays|États-Unis}} | 24.8 millions | New Devices | style="text-align:center;"|<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.theverge.com/2015/1/5/7493439/intel-buys-stake-in-google-glass-rival-vuzix|titre=Intel buys $25 million stake in Google Glass rival Vuzix|éditeur=Vox Media|série=The Verge}}</ref> |- scope="row" | 15 | {{date-|2|2|2015}} | {{Lien|trad=Lantiq|fr=Lantiq|texte=Lantiq}} | Telecom | {{Pays|Allemagne}} | | Gateways | style="text-align:center;"|<ref>{{article|langue=en|url=https://www.reuters.com/article/2015/02/02/us-lantiq-m-a-intel-idUSKBN0L60QB20150202 | titre=Intel buys former Infineon 'Internet of Things' chip unit Lantiq |périodique=Reuters |consulté le=29 juin 2015|date=2 février 2015}}</ref> |- scope="row" | 16 | {{date-|1|6|2015}} | [[Altera]] | Semi-conducteur | {{Pays|États-Unis}} | 16.7 milliards | [[FPGA]] | style="text-align:center;"|<ref name="Wall Street Journal">{{Article |url = https://www.wsj.com/articles/intel-agrees-to-buy-altera-for-16-7-billion-1433162006 |accès url = inscription |titre = Intel Agrees to Buy Altera for $16.7 Billion |périodique = Wall Street Journal |consulté le= 1 juin 2015|auteur1= Don Clark |auteur2 = Dana Cimilluca |date = 1 juin 2015}}</ref> |- | 17 | {{date-|18|6|2015}} | {{Lien|trad=Recon Instruments|fr=Recon Instruments|texte=Recon}} | [[Technologie portable]] | {{Pays|États-Unis}} | 175 millions | New Devices | style="text-align:center;"|<ref>{{lien web|langue=en|url = https://blogs.intel.com/technology/2015/06/intel-acquires-recon/|titre = Intel Acquires Recon|consulté le = 13 janvier 2016}}</ref> |- | 18 | {{date-|26|10|2015}} | {{Lien|trad=Saffron Technology|fr=Saffron Technology|texte=Saffron Technology}} | Cognitive computing | {{Pays|États-Unis}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="4"| | Logiciel | style="text-align:center;"|<ref name=saffron>{{Article |périodique=[[Fortune (magazine)|Fortune]] |titre=Intel buys Saffron AI because it can't afford to miss the next big thing in tech again |url=http://fortune.com/2015/10/26/intel-buys-saffron/ |date=26 octobre 2015 |consulté le=28 janvier 2015}}</ref> |- | 19 | {{date-|4|1|2016}} | Ascending Technologies | Unmanned aerial vehicle|UAVs | {{Pays|Allemagne}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="2"| | style="text-align:center;"|<ref>{{lien web|langue=en|url = https://blogs.intel.com/technology/2016/01/intel-acquires-asctec/|titre = Intel Acquires Ascending Technologies|date = 4 janvier 2016|consulté le = 9 mars 2016}}</ref> |- | 20 | {{date-|9|3|2016}} | Replay Technologies | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="3"| | {{Pays|Israël}} | style="text-align:center;"|<ref>{{article|langue=en|url=https://www.reuters.com/article/us-intel-replay-acquisition-idUSKCN0WB1Y7|titre=Intel buys Israeli 3D video tech firm Replay Technologies|date=2016-03-09|journal=Reuters|consulté le=2016-03-10}}</ref> |- | 21 | {{date-|5|4|2016}} | Yogitech | {{Pays|Italie}} | Logiciel | style="text-align:center;"|<ref>{{article|langue=en|url=http://www.zdnet.com/article/intel-buys-yogitech-aims-to-bolster-iot-safety-efforts/|titre=Intel buys Yogitech, aims to bolster IoT safety efforts|date=2016-04-05|périodique=ZDNet|consulté le=2016-04-05}}</ref> |- | 22 | {{date|9|8|2016}} | Nervana Systems | {{Pays|États-Unis}} | 350 millions | New Technology | style="text-align:center;"|<ref>{{article|langue=en|url=http://www.usine-digitale.fr/editorial/intelligence-artificielle-en-rachetant-nervana-intel-compte-bien-rattraper-nvidia.N422527|titre=Intelligence artificielle : En rachetant Nervana, Intel compte bien rattraper Nvidia|date=2016-04-05|consulté le=2016-08-10|journal=Usine Digitale}}</ref> |} == Site et siège social == [[Fichier:Intelheadquarters.jpg|vignette|droite|Le siège social à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]].]] Le siège social qui porte le nom de [[Robert Noyce]] est basé à [[Santa Clara (Californie)|Santa Clara]] dans la [[Silicon Valley]] en [[Californie]] aux [[États-Unis]]. Intel possède ses propres usines contrairement à son principal concurrent, [[Advanced Micro Devices|AMD]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=AMD lâche ses parts dans les usines GlobalFoundries - Le Monde Informatique|périodique=LeMondeInformatique|date=6 mars 2012|lire en ligne=http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-amd-lache-ses-parts-dans-les-usines-globalfoundries-48059.html|consulté le=2017-03-12}}</ref>. Intel possède 6 usines de fabrication de [[Wafer]] (en [[Arizona]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Chandler, Arizona|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/united-states/sites/chandler.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>, au [[Nouveau-Mexique]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Rio Rancho, New Mexico|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/united-states/sites/rio-rancho.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>, en [[Oregon]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Hillsboro, Oregon|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/united-states/sites/hillsboro.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>, en [[Irlande (pays)|Irlande]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Leixlip, Ireland|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/ireland/sites/leixlip.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>, en [[Israël]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Intel in Qiryat Gat, Israel|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/israel/sites/qiryat-gat.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref> et en [[Chine]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Intel in Dalian, China|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/china/sites/dalian.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>) et 3 usines d'assemblage final et de test (en [[Chine]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Intel in Chengdu, China|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/china/sites/chengdu.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>, au [[Viêt Nam]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Ho Chi Minh City, Vietnam|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/vietnam/sites/ho-chi-minh-city.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref> et en [[Malaisie]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jobs at Intel in Penang, Malaysia|url=https://www-ssl.intel.com/content/www/us/en/jobs/locations/malaysia/sites/penang.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>)<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Global Manufacturing at Intel|url=http://www.intel.com/content/www/us/en/architecture-and-technology/global-manufacturing.html|site=Intel|consulté le=2017-03-12}}</ref>. == Actionnaires == {| class="wikitable" |+Liste des principaux actionnaires au {{date-|1 novembre 2021}}<ref>{{Lien web|titre=INTEL CORPORATION : Actionnaires Dirigeants et Profil Société|url=https://www.zonebourse.com/INTEL-CORPORATION-4829/societe/|site=www.zonebourse.com|consulté le=2021-11-01}}</ref> |[[The Vanguard Group]] |7,91% |- |[[Capital Research & Management]] |5,15% |- |{{lien|trad=State Street Global Advisors}} Funds Management |4,23% |- |[[Capital Research & Management]] (International Investors) |2,59% |- |[[BlackRock Fund Advisors]] |2,25% |- |[[Geode Capital Management]] |1,89% |- |[[Northern Trust Investments]] (Investment Management) |1,24% |- |[[Norges Bank Investment Management]] |1,06% |- |[[Dimensional Fund Advisors]] |0,96% |- |PRIMECAP Management |0,86% |} == Produits == [[Fichier:Moore's Law Transistor Count 1970-2020.png|vignette|Croissance du nombre de [[transistor]]s dans les [[microprocesseur]]s Intel par rapport à la [[loi de Moore]].]] === Historique des microprocesseurs produits === [[Fichier:IntelProcessorRoadmap-fr.svg|vignette|centre|Une partie des architectures x86 Intel|275x275px]] La marque [[Pentium (marque)|Pentium]] est utilisée depuis 1993 (chose ironique , les pentiums étaient le haut de gamme de Intel dans les années 90 alors qu'aujourd'hui c'est devenu l'entrée de gamme ). La marque [[Celeron]] est utilisée depuis 1998 pour les microprocesseurs d'entrée de gamme. La marque [[Xeon]] est utilisée depuis 1998 pour les microprocesseurs destinés aux [[Serveur informatique|serveurs]] et [[Station de travail|stations de travail]]. Le {{Date-|3|janvier|2006}}, Intel met un terme à la [[Pentium (marque)|marque Pentium]], apparue en 1993, pour laisser place au [[Core (microarchitecture)|''Core'']]. Lequel sera décliné en ''[[Core Solo|Solo]]'' pour les processeurs simple cœur et ''[[Core Duo|Duo]]'' pour les puces double cœurs. La [[Pentium (marque)|marque Pentium]] a été reprise avec les [[Pentium E]] ([[Intel Conroe|Conroe]]), sortis le {{date-|3 juin 2007}}. En mars 2006, Intel annonce la sortie début 2007 d'un processeur quadri-cœurs : le ''[[Clovertown]]''. Le {{Date-|27|juillet|2006}}, Intel lance ses nouveaux processeurs basés sur la nouvelle ''[[Core (microarchitecture)|Intel Core Architecture]]'' : les ''[[Intel Core 2|Core 2 Duo]]''. Les processeurs à cœurs [[Intel Conroe|Conroe]] pour les ordinateurs de bureau, à cœurs [[Merom]] pour les ordinateurs portables et à cœurs Woodcrest pour les [[stations de travail]] et serveurs. Avec cette architecture Intel met fin aux problèmes de surchauffe connus avec [[Intel Pentium 4|Prescott]]. Fin {{date-|novembre 2006}}, Intel commercialise son premier quadri-cœurs. Ce nouveau processeur apparaîtra sous le nom de [[Core 2 Quad]] QX6700. D'autres quadri-cœurs arriveront début 2007. En janvier 2007, Intel annonce sa nouvelle famille de processeurs du nom de [[Penryn]], qui consiste en un ''[[die-shrink]]'' de l'architecture [[Intel Conroe|Conroe]] des [[Core 2 Duo]], prévu pour sortir dans le courant de l'année, et annonce que son prochain grand saut d'architecture aura lieu en [[2008]] avec sa prochaine architecture au nom de [[Nehalem (microarchitecture)|Nehalem]]. Cette dernière fera de nouveau appel à l'[[Hyper threading]]. En {{date-|mai 2007}}, Intel présente sa nouvelle génération pour plate-forme mobile Centrino appelé Santa Rosa. Cela apporte plusieurs améliorations comme le passage du FSB des Merom à {{unité|800|MHz}}, ainsi que de nouveaux systèmes conçus par Intel, visant à augmenter l'autonomie des ordinateurs portables. Fin 2007 apparaît la première génération de puces à [[45 nm]] : [[Wolfdale]] héritera de l'architecture [[Intel Conroe|Conroe]] double cœur (''[[die shrink]]'') avec un cache de {{nobr|niveau 2}} augmenté à {{unité|6|Mio}} (ainsi que de la nouvelle instruction [[SSE4]]). Le ''[[Yorkfield]]'' sera un die shrink du [[Kentsfield]] avec {{nobr|2 × {{unité|6|Mio}}}} de cache de {{nobr|niveau 2}}. Au premier {{date-|janvier 2008}}, Intel annonce faire le ménage parmi ses marques. ''Core 2 Quad'' et ''Core 2 Duo'' deviennent ''[[Core 2]]'', les [[Pentium D]] et [[Pentium Dual Core]] deviendront ''Pentium''<ref name="Ménage parmi les marques Intel (InfoMars.fr)">[http://infomars.fr/forum/index.php?showtopic=712 Ménage parmi les marques Intel], InfoMars.fr</ref>. Par ailleurs, la marque [[Intel Atom|Atom]] est utilisée depuis 2008 pour les microprocesseurs destinés aux [[netbook]]s, [[nettop]]s, [[Tablette tactile|tablettes électroniques]] et [[Smartphone|mobiles multifonctions]]. La marque [[Intel Core M|Core M]] est utilisée depuis 2014 pour les microprocesseurs destinés aux [[ultrabook]]s. La firme annonce ensuite : * Fin 2008, les marques Core i7 et Core i5, modèles gravés en {{unité|45|nm}} (architecture [[Nehalem (microarchitecture)|Nehalem]]) * Début 2010, lors du [[Consumer Electronics Show|CES]] de Las Vegas ses nouvelles gammes de puces Core i3, i5 et i7, en {{unité|32|nm}} (architecture Nehalem)<!-- deux cœurs, certaines avec les fonctions « Hyper-Threading » et « Turbo Boost »-->. * Début 2011, les microprocesseurs i3, i5, i7 qu'elle nomme de « {{2de|génération}} », d'architecture [[Sandy Bridge]] toujours en {{unité|32|nm}}. Ils possèdent un contrôleur graphique intégré (HD Graphics 2000 ou 3000). * En {{date-|avril 2012}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{3e|génération}}", gravés en {{unité|22|nm}} et utilisant la nouvelle architecture [[Sandy Bridge#Famille Ivy Bridge|Ivy Bridge]]. Ils possèdent, eux aussi, un contrôleur graphique intégré (HD Graphics 2500 ou 4000). * En {{date-|juin 2013}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{4e|génération}}" gravés en {{unité|22|nm}} inaugurant l'architecture [[Haswell (microarchitecture)|Haswell]] et possédant toujours un contrôleur graphique intégré (HD Graphics 4600). * En {{date-|août 2015}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{5e|génération}}" d'architecture [[Haswell (microarchitecture)|Broadwell]] possédant un nouveau contrôleur graphique intégré (Intel Iris Pro). * En {{date-|août 2015}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{6e|génération}}" en [[14 nm]] d'architecture [[Skylake]]. Leur contrôleur graphique intégré est l'Intel HD Graphics 530. * En {{date-|août 2016}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{7e|génération}}" d'architecture [[Kaby Lake]] toujours en {{unité|14|nm}}. Cette génération n'est qu'une petite "mise à jour" de la génération SkyLake. Leur contrôleur graphique intégré est l'Intel HD Graphics 630. * En {{date-|août 2017}}, les microprocesseurs i3, i5, i7 de "{{8e|génération}}" d'architecture [[Coffee Lake]] encore une fois en {{unité|14|nm}}. Néanmoins, cette génération introduit quelques nouveautés comme l'ajout de deux cœurs supplémentaires aux Core i3 (2 > 4C sans HT), i5 (4 > 6C sans HT) et i7 (4 > 6C avec HT). Leur contrôleur graphique intégré est l'Intel UHD Graphics 630. * En {{date-|août 2018}}, les microprocesseurs i3, i5, i7, i9 de "{{9e|génération}}" d'architecture [[Coffee Lake|Coffee Lake Refresh]], encore en {{unité|14|nm}} (à la suite des problèmes de passage au {{unité|10|nm}}). Cette génération introduit le Core i9 (8 cœurs avec HT) et offre 2 cœurs supplémentaires aux Core i7 (6C > 8C sans HT). * En {{date-|octobre 2019}}, les microprocesseurs i3, i5, i7, i9 de "{{10e|génération}}" d'architecture [[Comet Lake]], encore en {{unité|14|nm}}. * En octobre 2023, Intel annonce l'arrivée de la 14e génération de leur processeur. {| class="wikitable centre" |+ Tableau chronologique des [[microarchitecture]]s [[x86]] d'Intel |- ! scope=col | Architecture ! scope=col | Marque commerciale |----- |- | | [[Intel 8086]], [[Intel 8088]], [[Intel 80186]], [[Intel 80188]] |- | | [[Intel 80286|286]] |- | | [[Intel 80386|386]] |- | | [[Intel 80486|486]] |- | rowspan="2" | [[Intel P5|P5]] | [[Intel Pentium|Pentium]] |- | [[Pentium MMX]] |- | rowspan="3" | [[Intel P6|P6]] | [[Pentium Pro]] |- | [[Pentium II]], [[Celeron]], Pentium II Xeon |- | [[Pentium III]], [[Celeron]], Pentium III Xeon |- | [[NetBurst]] | [[Pentium 4]], [[Pentium D]], [[Celeron]], [[Xeon]] |- | rowspan="2" | [[Intel P6|P6]] | [[Pentium M]], [[Celeron]] |- | [[Core Solo]], [[Core Duo]], [[Pentium Dual-Core#Microprocesseurs Yonah|Pentium Dual-Core]], [[Celeron]], [[Xeon#Sossaman|Xeon]] |- |[[Core (microarchitecture)|Core]] |[[Intel Core 2|Core 2 Solo]], [[Intel Core 2 Duo|Core 2 Duo]], [[Intel Core 2 Quad|Core 2 Quad]], [[Pentium Dual-Core]], [[Celeron]], [[Xeon]] |- |[[Nehalem (microarchitecture)|Nehalem]] | rowspan="3" | [[Intel Core i7|Core i7]], [[Intel Core i5|Core i5]], [[Intel Core i3|Core i3]], Pentium, Celeron, Xeon |- | [[Sandy Bridge]] |- | [[Haswell (microarchitecture)|Haswell]] |- | [[Skylake]] | [[Intel Core i3|Core i3]], [[Intel Core i5|Core i5]], [[Intel Core i7|Core i7]], [[Intel Core i9|Core i9]], Pentium |} ==== Stratégies tic-tac et procédé-architecture-optimisation ==== La stratégie tic-tac (en anglais ''{{langue|en|Tick-Tock}}''<ref>{{Article|titre = Intel donne un coup d'accélérateur à ses puces|périodique = 01net|jour = 19|mois = septembre|année = 2007|lire en ligne = http://pro.01net.com/editorial/359618/intel-donne-un-coup-daccelerateur-a-ses-puces/}}</ref>) est utilisée entre 2007 et 2016, et est rétroactivement appliquée aux processeurs de 2006 ({{unité|65|nm}}). Elle consiste à alterner les nouvelles microarchitectures (tac) à finesse de gravure inchangée et les nouvelles finesses de gravure (tic) à architecture théoriquement inchangée, bien qu’en pratique les [[die shrink]] ne sont pas exempts de nouvelles fonctions<ref>{{Liste horizontale| * [http://www.intel.com/technology/tick-tock/ Intel's Tick-Tock Model] * [http://www.intel.com/technology/45nm/ 45nm Process Technology] * [http://www.intel.com/technology/architecture-silicon/32nm/ 32nm Logic Technology] * [http://www.intel.com/technology/architecture-silicon/22nm/ Intel 22nm Technology] * {{pdf}} [http://download.intel.com/newsroom/kits/idf/2010_fall/pdfs/Day1_IDF_Keynote_Perlmutter.pdf#page%3D15 Intel architecture roadmap] * [http://www.presence-pc.com/tests/Penryn-Intel-QX9650-22724/2/ Intel QX9650 : la révolution Penryn ?] * [http://www.presence-pc.com/actualite/finesse-gravure-8-nm-39324/ Intel parle de son 8 nm] * [http://www.pcgameshardware.com/aid,695821/IDF-2009-Intel-concretizes-CPU-roadmap-for-32-nm-Westmere-and-Sandy-Bridge/News/%26menu%3Dbrowser%26article_id%3D695821 Tick Tock at Intel from Merom to Sandy Bridge (and another yet unkown 22 nm architecture)] * [http://www.canardpc.com/dossier-35-200-Processeur_de_Nehalem_a_Haswell.html Processeur : de Nehalem à Haswell] * [http://www.hardware.fr/articles/780-1/intel-core-i5-i3-32nm.html Intel Core i5 et i3 32nm] * [http://www.hardware.fr/news/lire/11-02-2009/#10095][http://www.hardware.fr/news/11-02-2009/#10095][http://www.hardware.fr/news/10095/32nm-2009-intel-contre.html] * [http://www.cdrinfo.com/sections/news/Details.aspx?NewsId%3D26012 Intel's CPU Roadmap 2009-2011] * [http://www.hardware.fr/news/lire/04-05-2011/#11487][http://www.hardware.fr/news/04-05-2011/#16][http://www.hardware.fr/focus/16/22nm-intel-sera-tri-gate.html] * [http://www.hardware.fr/articles/815-1/intel-core-i7-core-i5-lga-1155-sandy-bridge.html] * [http://communities.intel.com/community/itgalaxy/nederland/blog/2012/03/06/nieuwe-intel-xeon-e5-familie-klaar-voor-de-toekomst] * [http://www.techspot.com/guides/502-intel-ivy-bridge/] * [http://www.hardware.fr/articles/863-1/intel-core-i7-3770k-i5-3570k-ivy-bridge-22nm-test.html] * [http://www.hardware.fr/news/12999/lga-intel-skylake-2015.html] * [http://www.anandtech.com/show/8475/intels-core-m-strategy-cpu-specifications-for-9mm-fanless-tablets] }}</ref>. Cette stratégie connaît une première entorse en 2014, avec deux « rafraîchissements » (en anglais ''{{langue|en|refreshes}}'') de la microarchitecture Haswell avant application du tic. Le tac suivant (Skylake) sera, lui aussi, suivi d’optimisations (en anglais ''{{langue|en|optimizations}}'') et marquera le remplacement du modèle tic-tac à deux étapes par le modèle procédé-architecture-optimisation à trois étapes (en anglais ''{{langue|en|Process-Architecture-Optimization}}''), annoncé par Intel en {{date-|mars 2016}}<ref>{{lien web |langue=en|auteur1=Dr. Ian Cutress |titre=Intel’s ‘Tick-Tock’ Seemingly Dead, Becomes ‘Process-Architecture-Optimization’ |url=http://www.anandtech.com/show/10183/intels-tick-tock-seemingly-dead-becomes-process-architecture-optimization |site=anandtech.com |date=22-03-2016 |consulté le=17-08-2020}}.</ref>. L’étape procédé correspond à l’étape tic (die shrink), l’étape architecture correspond à l’étape tac (nouvelle microarchitecture), et l’étape optimisation officialise l’étape rafraîchissement inattendue de 2014. {| class="wikitable centre" |- ! scope="col" colspan="2" | Changement ! scope="col" | Gravure ! scope="col" | Microarchitecture ! scope="col" | Nom de famille de CPU commercialisées ! scope="col" | Premiers CPU livrés |- | tic | die shrink | rowspan=2 | {{unité|65|nm}} | [[Intel P6|P6]], [[NetBurst]] | [[Pentium D#Presler|Presler]], [[Pentium 4#Cedar Mill|Cedar Mill]], [[Yonah]] | {{date-|5 janvier 2006}} |- | tac | nouvelle microarchitecture | rowspan=2 | [[Core (microarchitecture)|Core]] | [[Intel Conroe|Conroe]] | {{date-|27 juillet 2006}} |- | tic | die shrink | rowspan=2 | {{unité|45|nm}} | [[Penryn]] | {{date-|11 novembre 2007}} |- | tac | nouvelle microarchitecture | rowspan=2 | [[Nehalem (microarchitecture)|Nehalem]] | Nehalem | {{date-|17 novembre 2008}} |- | tic | die shrink | rowspan=2 | {{unité|32|nm}} | [[Westmere]] | {{date-|4 janvier 2010}} |- | tac | nouvelle microarchitecture | rowspan=2 | [[Sandy Bridge]] | Sandy Bridge | {{date-|9 janvier 2011}} |- | tic | die shrink | rowspan=4 | {{unité|22|nm}} | Ivy Bridge | {{date-|29 avril 2012}} |- | tac | nouvelle microarchitecture | rowspan=4 | [[Haswell (microarchitecture)|Haswell]] | Haswell | {{date-|2 juin 2013}} |- | rowspan=2 | {{Abréviation discrète|raf|rafraîchissement}} | rafraîchissement (fréquence) | Haswell Refresh | {{date-|11 mai 2014}} |- | rafraîchissement (thermique) | Devil's Canyon | {{date-|2 juin 2014}} |- | tic | die shrink | rowspan=7 | {{unité|14|nm}} | Broadwell | {{date-|5 septembre 2014}} |- | tac | nouvelle microarchitecture | rowspan="7" | [[Skylake]] | Skylake | {{date-|5 août 2015}} |- | rowspan=5 | {{Abréviation discrète|opt|optimisation}} | optimisation (fréquence) | [[Kaby Lake]] | {{date-|3 janvier 2017}} |- | optimisation (4 [[Microprocesseur multi-cœur|cores]] pour [[Ordinateur portable|portables]]<ref>{{lien web |auteur2=Allen Ngo |titre=Intel Core i5-8250U, i5-8350U, i7-8550U, and i7-8650U Kaby Lake-R series launches today |url=https://www.notebookcheck.net/Intel-Core-i5-8250U-i5-8350U-i7-8550U-and-i7-8650U-Kaby-Lake-R-series-launches-today.241768.0.html |site=notebookcheck.net |date=21-08-2017 |consulté le=17-08-2020}}.</ref>) | [[Kaby Lake Refresh|Kaby Lake R]] | {{date-|21 août 2017}} |- | optimisation (6 [[Microprocesseur multi-cœur|cores]]<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Hassan Mujtaba |titre=Intel Coffee Lake Mainstream 6 Core Processors Launching in Q1 2018 Alongside 300-Series Cannonlake PCH – Coffee Lake-X Details Leaked Too |url=http://wccftech.com/intel-coffee-lake-2018-cpu-details/ |site=wccftech.com |date=19-11-2016 |consulté le=17-08-2020}}.</ref>, 4 pour i3) | [[Coffee Lake]] | {{date-|5 octobre 2017}} |- | optimisation (8 [[Microprocesseur multi-cœur|cores]] pour i9 et i7, 4 pour i3) | [[Coffee Lake|Coffee Lake R]] | {{date-|8 octobre 2018}} |- | optimisation (10 [[Microprocesseur multi-cœur|cores]] pour i9, 8 pour i7) | [[Comet Lake]] | {{date-|21 août 2019}} |- | tic | die shrink | rowspan=5 | {{unité|10|nm}} | {{Lien|trad=Cannon Lake (microprocessor)|fr=Cannon Lake}} | {{date-|15 mai 2018}} |- | tac | nouvelle microarchitecture |Sunny Cove /<br>Cypress Cove (14 nm) | [[Ice Lake]] /<br>[[Rocket Lake]] (14 nm) | septembre 2019 /<br>mars 2021 |- |{{Abréviation discrète|opt|optimisation}} | optimisation |Willow Cove |[[Tiger Lake]] | septembre 2020 |- | tac | nouvelle microarchitecture |Golden Cove / Gracemont |[[Alder Lake]] | novembre 2021 |- |{{Abréviation discrète|opt|optimisation}} | optimisation |Raptor Cove / Gracemont |[[Raptor Lake]] | 20 octobre 2022 |- | tac | nouvelle microarchitecture | {{unité|7|nm}} |Redwood Cove / Crestmont | [[Meteor Lake]] | 14 décembre 2023 |- | | | {{unité|5|nm}} |Lion Cove / Skymont | Arrow Lake | 2024 ? |} === Microprocesseurs IA64 === * Série des [[Itanium]] (architecture [[Explicitly parallel instruction computing|EPIC]]) === Microprocesseurs ARM === * [[Architecture ARM|Processeurs ARM]] pour [[assistant personnel]] (PDA), dont [[XScale]] === Chipsets === {{Article détaillé|Chipsets Intel}} {{...}} === Cartes mères === Intel produit des [[Carte mère|cartes mères]] à base de ses [[chipset]]s. En {{date-|janvier 2013}}, Intel annonce l'arrêt de ses ventes de cartes mères pour ordinateur de bureau<ref>[http://www.pcworld.fr/carte-mere/actualites,intel-abandonne-ses-cartes-meres,535293,1.htm]</ref>{{,}}<ref>[http://www.hardware.fr/news/12894/intel-arreter-cartes-meres-desktop.html]</ref>. === Mémoire flash === {{...}} En {{date-|janvier 2006}}, Intel et [[Micron Technology|Micron]] créent une [[coentreprise]], {{Lien|langue=en|trad=IM Flash Technologies|fr=IM Flash Technologies|texte=IMFT}}, dans le but d'unir leurs forces de développement et de production de mémoire [[NAND]] ([[mémoire flash]]). Aujourd'hui, IMFT est l'une des entreprises les plus puissantes et innovantes dans ce domaine<ref>Comme le prouvent ses récentes innovations : le [http://newsroom.intel.com/click.jspa?searchID=1802738&objectType=38&objectID=4358 module mémoire le plus dense] ou encore le [http://newsroom.intel.com/click.jspa?searchID=1802738&objectType=38&objectID=1171 premier module mémoire 3-bit]...</ref>. === SSD === {| class="wikitable center" style="text-align:center; width:90%;" |+ Intel SSDs |- ! scope="col" | Modèle ! scope="col" | Nom de code ! scope="col" | Capacité (Go) ! scope="col" | [[Mémoire flash#NAND|NAND]] ! scope="col" | Interface ! scope="col" | [[Facteur de forme (informatique)|Facteur de forme]] ! scope="col" | Contrôleur ! scope="col" | Séq {{abréviation|Lec.|Lecture}} / {{abréviation|Écr.|Écriture}} (Mo/s) ! scope="col" | Commercialisation ! scope="col" | Source |- | X18-M/X25-M | Ephraim | 80/160 | 50&nbsp;nm MLC | SATA 3 Gbit/s | 1.8"/2.5" | Intel | 250 / 70 | Sept 2008 |<ref>[http://www.intel.com/pressroom/archive/releases/2008/20080908comp.htm Intel Introduces Solid-State Drives for Notebook and Desktop Computers]. 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SF-2281) | 540/490 | {{date-|Avril 2015}} | style="text-align:center; background:#DCDCDC;" rowspan="2"| |- | 750 | Carmel Ridge | 400/800/1200 | 20&nbsp;nm MLC | PCIe 3.0 x4 NVMe 1.0 | 2.5" avec U.2 /AIC avec PCIe x4 | Intel CH29AE41AB0 | 2500/1200 | {{date-|Avril 2015}} |- |540s |Loyd Star |120/180/240/360/480/1000 |16&nbsp;nm TLC |SATA 6&nbsp;Gbit/s |M.2 / 2.5" |Silicon Motion SM2256 |560/400- 560/480 | {{date-|Mars 2016}} | <ref>{{lien web|langue=en|url=http://ark.intel.com/products/series/94208/Intel-SSD-540s-Series#@Mobile|titre=Intel® SSD 540s Series|site=Intel® ARK (Product Specs)|consulté le=2016-06-10}}</ref> |- |Pro 5400s |Loyd Star Pro |120/180/240/360/480/1000 |16&nbsp;nm TLC |SATA 6&nbsp;Gbit/s |M.2 / 2.5" |Silicon Motion SM2256 |560/400- 560/480 | {{date-|Mars 2016}} |<ref>{{lien web|langue=en|url=https://ark.intel.com/products/codename/94668/Loyd-Star-Pro#@Mobile|titre=Products (Formerly Loyd Star Pro) |site=Intel® ARK (Product Specs)|consulté 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scope="col" | Contrôleur ! scope="col" | Séq {{abréviation|Lec.|Lecture}} / {{abréviation|Écr.|Écriture}} (Mo/s) ! scope="col" | Commercialisation ! scope="col" | Source |} === Cartes graphiques === {{article détaillé|Intel Arc}} == Logos == <gallery> Fichier:Intel Logo.svg|Logo d'Intel ({{date-|18 juillet 1968}} - {{date-|2 janvier 2006}}) Fichier:Intel Inside Logo (1991-2006).svg|Logo d'Intel inside (1991 - {{date-|2 janvier 2006}}) Fichier:Intel-logo.svg|Logo d'Intel ({{date-|3 janvier 2006}} - {{date-|1 septembre 2020}}) Fichier:Intel logo (2020, dark blue).svg|Logo d'Intel ({{date-|2 septembre 2020}} - présent) </gallery> Le premier logo Intel est resté inchangé pendant trente-sept ans. À partir de 1991, malgré l'apparition du slogan « Intel Inside », il est encore le logo de la société. Ce dernier ne sera redessiné et présenté que le {{date-|30 décembre 2005}}. Le logo change encore lors de la sortie de Tiger Lake en 2020<ref>{{Lien web |titre=Intel Logo : histoire, signification de l'emblème |url=https://logo-marque.com/intel-logo/ |site=logo-marque.com |consulté le=2021-12-24}}</ref>. == Polémiques et controverses == === Concurrence === Intel domine très largement le marché des processeurs pour serveurs, avec une part de marché qui dépasse en 2015, les 95 %<ref name=":0">{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Les géants d’internet déterminés à briser le monopole d’Intel dans les serveurs|url=http://www.usine-digitale.fr/article/les-geants-d-internet-determines-a-briser-le-monopole-d-intel-dans-les-serveurs.N394872|site=usine-digitale.fr|consulté le=2016-06-06}}</ref> bien que celles-ci sont descendues à 82,4% en fin 2022<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Andy |nom=Patrizio |titre=AMD gains share in server market while overall x86 sales take a hit |url=https://www.networkworld.com/article/3688288/amd-gains-share-in-server-market-while-overall-x86-sales-take-a-hit.html |site=Network World |date=2023-02-15 |consulté le=2023-03-17}}</ref>. Le principal concurrent d'Intel est AMD, autre entreprise concevant et construisant des microprocesseurs. Les processeurs d'AMD sont compatibles avec les processeurs Intel puisqu'ils utilisent le même [[jeu d'instructions]] : un programme conçu pour fonctionner sur un processeur Intel fonctionne également avec un processeur AMD et inversement. Ces deux entreprises se partagent presque totalement le marché des processeurs [[x86]]. La relation entre les deux entreprises est complexe : en [[1982 en informatique|1982]], Intel a accordé à AMD une licence pour produire les processeurs [[Intel 8086|8086]] et [[Intel 8088|8088]], afin de renforcer la position de son architecture sur le marché. À la suite d'une bataille légale, AMD obtient en [[1995 en informatique|1995]] le droit de produire des processeurs basés sur l'architecture [[IA-32]], initialement développée par Intel. AMD conçut en [[2003 en informatique|2003]] l'architecture {{nobr|[[64 bits]]}} {{nobr|AMD 64}}, totalement compatible avec l'[[IA-32]], ce qui lui permit d'atteindre une part de près de 25 % sur le marché des microprocesseurs x86. Cette architecture fut adoptée par Intel quelques années plus tard après le demi-échec de sa propre formule 64 bits [[Itanium]], incompatible avec IA-32<ref>{{en}}{{lien web |url=https://www.forbes.com/sites/briancaulfield/2012/02/22/how-amd-beat-intel-to-64-bits-and-intel-bounced-back/2/ |titre=How AMD Beat Intel to 64-Bits, and Intel Struck Back |éditeur=Forbes}}</ref>. En {{date-|mars 2012}}, la part de marché d'AMD dans ce marché s'élevait à environ 19 %, celle d'Intel à 80 %<ref>{{en}}{{lien web |url=http://www.tomshardware.com/news/amd-intel-cpu-processor,15041.html |titre=AMD steals market share from Intel}}</ref>. D'autres entreprises ont produit des processeurs compatibles Intel, notamment [[VIA Technologies]]{{Référence nécessaire|date=23 octobre 2021}}. Durant les années 2010, les [[Architecture ARM|processeurs ARM]] concurrencent les processeurs Intel par le bas, basse puissance de calcul et basse consommation électrique. Dans l'électronique embarquée des [[smartphone]]s par exemple, ces puces chauffant peu sont très utilisées. Par ailleurs, les géants d'Internet ([[Google]], [[Facebook (entreprise)|Facebook]], [[Amazon]], [[Alibaba Group|Alibaba]]...) lancent depuis 2015 des initiatives afin d'amoindrir leur dépendance à Intel<ref name=":0" />. === Abus de position dominante === {{...}} Intel fut plusieurs fois poursuivi pour [[abus de position dominante]], notamment au [[Japon]] en 2005 et en [[Corée du Sud]] en 2006<ref>{{lien web |titre=Intel condamné pour abus de position dominante en Corée - Le Monde Informatique |url=http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-intel-condamne-pour-abus-de-position-dominante-en-coree-26263.html |site=[[Le Monde informatique]] |consulté le=17-08-2020}}.</ref> pour être finalement condamnée à une amende d'{{unité|1.06|milliard d'euros}} par la [[Commission européenne]] en {{date-|mai 2009}}<ref>{{fr}} [http://www.liberation.fr/economie/0101567039-amende-record-pour-intel Amende record pour Intel], libération.fr</ref>. Le {{date-|4 novembre 2009}}, le ministre de la justice de l'[[État de New York]], [[Andrew Cuomo]], a annoncé qu'il poursuivait le numéro un des micro-processeurs Intel pour pratiques anticoncurrentielles, l'accusant d'exercer des pressions sur les fabricants d'ordinateurs pour que ceux-ci utilisent ses produits. Le procureur général de New York a déposé une plainte contre Intel, l'accusant de « corruption et de coercition pour maintenir sa position sur le marché »<ref>[http://www.oag.state.ny.us/media_center/2009/nov/NYAG_v_Intel_COMPLAINT_FINAL.pdf Le document de plainte du procureur contre Intel (en anglais, au format PDF)].</ref>. Le procureur affirme notamment que des fabricants ([[Dell]], [[Hewlett-Packard|HP]]...) ont reçu des commissions pour ne pas commercialiser de PC utilisant des puces d'AMD, le concurrent d'Intel. Hewlett Packard a, par ailleurs, subi des pressions lorsqu'il a évoqué l'idée de promouvoir des produits AMD<ref>[http://pro.01net.com/editorial/508252/accablantes-revelations-sur-les-pratiques-anticoncurrentielles-d-intel Accablantes révélations sur les pratiques anticoncurrentielles d’Intel], 01Net, {{date-|6 novembre 2009}}.</ref>. Afin d'éviter toute nouvelle attaque, Intel concède à payer à AMD {{nobr|1,25 milliard}} de dollars en [[2009 en informatique|2009]]<ref>{{Article |auteur1=Le Monde avec Reuters |titre=Intel verse 1,25 milliard de dollar à AMD contre l'abandon des poursuites |périodique=[[Le Monde]] |date=12-11-2009 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/11/12/intel-verse-1-25-milliard-de-dollar-a-amd-contre-l-abandon-des-poursuites_1266494_651865.html}}.</ref> afin que le CO de AMD (Leonardo Travassos) n'engage pas de nouveaux procès antitrust dans le monde. === Meltdown et Spectre === Début 2018, des [[Vulnérabilité (informatique)|failles de sécurité]] touchant en particulier les processeurs Intel sont révélées. Elles sont nommées [[Meltdown (vulnérabilité)|Meltdown]] et [[Spectre (vulnérabilité)|Spectre]]<ref name=":1">{{Article|langue=fr|auteur1=Camille Gévaudan|titre=«Meltdown» et «Spectre», les bugs de l'an 2018|périodique=Libération.fr|date=4 janvier 2018|lire en ligne=http://www.liberation.fr/futurs/2018/01/04/meltdown-et-spectre-les-bugs-de-l-an-2018_1620319|consulté le=2018-01-04}}</ref>, et peuvent conduire à l’interception des données en mémoire par des programmes malveillants<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Des failles de sécurité dans les microprocesseurs menacent ordinateurs et téléphones portables|périodique=Franceinfo|date=2018-01-04|lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/internet/securite-sur-internet/cyberattaques/des-failles-de-securite-dans-les-micro-processeurs-menacent-ordinateurs-et-telephones-portables_2545371.html|consulté le=2018-01-04}}</ref>. Des correctifs sont en préparation pour [[Microsoft Windows|Windows]], [[Linux]] et [[macOS]], qui réduisent cependant les performances des ordinateurs concernés<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Sarah Sermondadaz|titre=Une faille de sécurité contraint Intel à brider la vitesse de ses processeurs|périodique=Sciences et Avenir|date=2018/01/04|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/informatique/la-faille-de-securite-meltdown-contraint-intel-a-brider-la-vitesse-de-ses-processeurs_119588|consulté le=2018-01-04}}</ref>. Leur distribution est prévue pour le mois de janvier 2018<ref name=":1" />. == Sponsoring et marketing == Le {{date-|11 décembre 2013}}, Intel devient sponsor (commanditaire) du [[FC Barcelone (football)|FC Barcelone]] après avoir passé un accord de {{nobr|5 millions}} d'euros par an jusqu'en 2018<ref>[http://www.sport.es/es/noticias/barca/cinco-anos-acuerdo-entre-intel-barca-2919130 Intel, nouveau sponsor du Barça, sport.es, {{date-|12 décembre 2013}}]</ref>. En 2016, Intel collabore avec [[Lady Gaga]] pour créer une performance scénique (alliant face mapping, projection 3D et détection de mouvements) pour rendre hommage à [[David Bowie]] lors des [[Grammy Awards]]<ref>[https://newsroom.intel.fr/chip-shots/intel-collabore-avec-lady-gaga-pour-offrir-une-experience-de-musique-etonnante-lors-des-grammy-awards-de-2016/ « Intel collabore avec Lady Gaga pour offrir une expérience de musique étonnante lors des Grammy Awards de 2016 »], par ''Intel'', ''mise en ligne le {{date-|2 février 2016}}'' (consulté le {{date-|1er décembre 2016}}).</ref>. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Intel Tick-Tock|367442250}} {{Références|taille=24}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Advanced Micro Devices|AMD]] * [[Centrino]] * [[Clear Linux]] * [[Fog computing]] * [[Liste des microprocesseurs Intel]] * [[Liste des microprocesseurs Intel Celeron]] * [[Liste des microprocesseurs Intel d'architecture Core]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:Intel|wiktionary=Intel}} {{Liens}} {{Palette|Microprocesseurs Intel|Société Semi-conducteur|Société mémoire flash|DJIA|NASDAQ-100|Silicon Valley}} {{Portail|Entreprises|région de la baie de San Francisco|informatique}} [[Catégorie:Intel| ]] [[Catégorie:Constructeur informatique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise informatique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise d'électronique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise fondée en 1968]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège à Santa Clara (Californie)]] [[Catégorie:Entreprise ayant son siège dans la Silicon Valley]] [[Catégorie:Entreprise de microélectronique ayant son siège aux États-Unis]] [[Catégorie:Entreprise du Dow Jones]] [[Catégorie:Entreprise du NASDAQ-100]] [[Catégorie:Fabricant de semi-conducteurs]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Internet%20Protocol
Internet Protocol
{{langue du titre|en}} {{Sous-titre|IP}} {{voir homonymes|IP}} [[Fichier:Vinton Cerf.jpg|thumb|upright|[[Vint Cerf]], le concepteur d'IP.]] '''{{lang|en|Internet Protocol}}''' ('''protocole internet''', abrégé en '''IP''') est une famille de [[protocole de communication|protocoles de communication]] de [[réseau informatique|réseaux informatiques]] conçus pour être utilisés sur [[Internet]]. Les protocoles IP sont au [[Couche réseau|niveau 3]] dans le [[modèle OSI]]. Les protocoles IP s'intègrent dans la [[suite des protocoles Internet]] et permettent un service d'adressage unique pour l'ensemble des terminaux connectés. == Fonctionnement == {{Article connexe|Routage IP}} Lors d'une communication entre deux postes, le flux de données provenant de la [[couche transport]] (niveau 4 du [[modèle OSI]] comme les segments TCP) est encapsulé dans des [[Paquet (réseau)|paquets]] par le protocole IP lors de leur passage au niveau de la [[couche réseau]]. Ces paquets sont ensuite transmis à la [[couche liaison de données]] (niveau 2 du modèle OSI) afin d'y être encapsulés dans des [[Trame (informatique)|trames]] (par exemple [[Ethernet]]). Lorsque deux terminaux communiquent entre eux ''via'' ce protocole, aucun chemin pour le transfert des données n'est établi à l'avance : il est dit que le protocole est « non orienté connexion ». Par opposition, pour un système comme le [[réseau téléphonique commuté]], le chemin par lequel va passer la voix (ou les données) est établi au démarrage de la connexion : le protocole est « orienté connexion ». == Services délivrés == Les protocoles IP assurent l'acheminement au mieux (''{{lang|en|best-effort delivery}}'') des paquets. Ils ne se préoccupent pas du contenu des paquets, mais fournissent une méthode pour les mener à destination. == Fiabilité == Les protocoles IP sont considérés comme « non fiables ». Cela ne signifie pas qu'ils n'envoient pas correctement les données sur le réseau, mais qu'ils n'offrent aucune garantie pour les [[Paquet (réseau)|paquets]] envoyés concernant les points suivants : * corruption de données. * ordre d'arrivée des paquets (un paquet A peut être envoyé avant un paquet B, mais le paquet B peut arriver avant le paquet A) * perte ou destruction de paquets * duplication des paquets En matière de fiabilité, le seul service offert par un protocole IP est de s'assurer que les en-têtes de paquets transmis ne comportent pas d'erreurs grâce à l'utilisation de [[somme de contrôle]] (''{{lang|en|checksum}}''). Si l'en-tête d'un paquet comprend une erreur, sa somme de contrôle ne sera pas valide et le paquet sera détruit sans être transmis. En cas de destruction d'un paquet, aucune notification n'est envoyée à l'expéditeur (encore qu'un paquet ''[[Internet Control Message Protocol|ICMP]]'' puisse être envoyé). Les garanties non offertes par un protocole IP sont déléguées aux protocoles de niveau supérieur. La raison principale de cette absence de gestion de la fiabilité est la volonté de réduire le niveau de complexité des [[routeur]]s et ainsi de leur permettre de disposer d'une plus grande rapidité. L'intelligence est alors déportée vers les points d'extrémité du réseau. == Historique des versions == {{Article détaillé|IPv4|IPv6|Suite des protocoles internet}} [[Fichier:Ipv4 header.svg|thumb|En-tête IPv4.]] [[Fichier:Ipv6 header.svg|thumb|En-tête IPv6.]] [[IPv4]] est le protocole le plus couramment utilisé en 2012, sur [[Internet]] tout comme sur les réseaux privés. [[IPv6]] est son successeur. IPv4 utilise des adresses codées sur {{Unité|32|[[bit]]s}} (soit en théorie {{formatnum:4294967296}} adresses possibles) tandis qu'IPv6 les code sur {{Unité|128|bits}} (soit en théorie {{unité|3.4|e=38|adresses possibles}}). Le premier champ d'un paquet d'un protocole IP est composé de 4 bits qui indiquent la version du protocole utilisé. La valeur 0100 (4 en [[système binaire|binaire]]) est utilisée pour IPv4, 0110 (6 en binaire) pour IPv6. La valeur 0101 (5 en binaire) est utilisée pour le protocole ''[[Internet Stream Protocol]]'', la valeur 0111 (7 en binaire) pour TP/IX ({{RFC|1475|titre=TP/IX: The Next Internet|date=juin 1993}}), 1000 (8 en binaire) pour PIP ({{RFC|1621|titre=Pip Near-term Architecture|date=mai 1994}}) et 1001 (9 en binaire) pour TUBA (« ''TCP and UDP with Bigger Addresses'' », {{RFC|1347|titre=TCP and UDP with Bigger Addresses (TUBA), A Simple Proposal for Internet Addressing and Routing|date=juin 1992}})<ref>http://www.ai.univ-paris8.fr/~ga/Public/EnteteProtocoles.pdf</ref>. === Épuisement des adresses IPv4 === {{Distribution de l'espace d'adressage IPv4}} {{loupe|Épuisement des adresses IPv4}} La [[transition d'IPv4 vers IPv6|transition vers le protocole IPv6]] permet de contourner une pénurie d'adresses publiques, ce qui aurait pu freiner la croissance du nombre de terminaux reliés à Internet. En attendant, les opérateurs envisagent le recours à des [[Carrier-grade NAT|traducteurs d'adresses réseaux à grande échelle]] pour prolonger le fonctionnement d'IPv4. === Historique complet === En {{date-|mai 1974}}, l'[[Institute of Electrical and Electronics Engineers|Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens]] (IEEE) publie un document intitulé « A Protocol for Packet Network Intercommunication »<ref>Vinton G. Cerf, Robert E. Kahn, "A Protocol for Packet Network Intercommunication", [[IEEE Transactions on Communications]], Vol. 22, No. 5, May 1974 {{p.|637–648}}</ref>. Les auteurs de ce document, [[Vint Cerf]] et [[Robert Elliot Kahn|Bob Kahn]], y décrivent un protocole qui permet d'interconnecter des réseaux de différents types pour construire un réseau global de très grande taille. Ce protocole doit permettre de partager des ressources en utilisant la [[commutation de paquets]] à travers des [[Nœud (réseau)|nœuds réseau]]. Un composant central de ce nouveau modèle est un programme monolithique (''Transmission Control Program''{{RFC|675|ref=oui |titre=Specification Of Internet Transmission Control Program |date=décembre 1974}}) dont les deux fonctions principales seront scindées plus tard et donneront naissance aux spécifications des protocoles [[Transmission Control Protocol|TCP]] et [[User Datagram Protocol|UDP]]. Avec son adoption par le département de la défense des États-Unis (''Department of Defense Four Layers Internet Model'' ou ''[[Suite des protocoles Internet]]'', il se fait plus largement connaître sous l'acronyme ''[[Suite des protocoles Internet|TCP/IP]]''. ==== Versions du protocole ==== {{Voir homonymes|IPV}} En anglais, ''Internet Protocol Version'' ou ''IPv''. ===== Versions 1 à 3 ===== Les versions 1 à 3 (IPv1, IPv2 et IPv3) du protocole sont restées expérimentales. Elles ont été utilisées entre 1977 et 1979. Des notes IEN (Internet Experiment Note) décrivent ces versions du protocole antérieures à la version moderne IPv4. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien2.txt IEN 2] (''Comments on Internet Protocol and TCP''), datée d'{{date-|août 1977}}, elle décrit le besoin de séparer les fonctionnalités des protocoles IP et TCP (qui étaient ensemble auparavant). Elle propose la première version d'un entête IP, et utilise la valeur 0 pour le champ correspondant à la ''version''. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien26.pdf IEN 26] (''A Proposed New Internet Header Format''), datée de {{date-|février 1978}}, elle décrit une nouvelle version de l'entête IP qui utilise 1 bit pour le champ correspondant à la ''version''. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien28.pdf IEN 28] (''Draft Internetwork Protocol Description Version 2''), datée de {{date-|février 1978}}, elle décrit les caractéristiques d'IPv2. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien41.pdf IEN 41] (''Internetwork Protocol Specification Version 4''), datée de {{date-|juin 1978}}, elle décrit la première mouture du protocole qui sera connu comme IPv4. L'entête IP n'est pas encore finalisé, il va subir encore des changements. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien44.pdf IEN 44] (''Latest Header Formats''), datée de {{date-|juin 1978}} comme la précédente, elle décrit une autre version d'IPv4, avec une autre version de l'entête IPv4. * [http://www.rfc-editor.org/ien/ien54.pdf IEN 54] (''Internetwork Protocol Specification Version 4''), en date de {{date-|septembre 1978}}, il s'agit de la première description connue du protocole IPv4 dont la forme de l'entête a finalement été retenue et standardisée dans la RFC {{RFC|760}} ===== Version 4 ===== La version 4 (IPv4) du protocole est une version qui a été très largement utilisée. Le nombre 4 est le numéro de version du protocole porté par les [[datagramme|datagrammes]] IP qui l'utilisent. IPv4 est défini dans la RFC {{RFC|791}} de 1981. ===== Version 5 ===== La version 5 (IPv5) du protocole est une version expérimentale utilisée dans le cadre de l'étude du [[Internet Stream Protocol]], protocole lui-même expérimental. ===== Version 6 ===== Le successeur officiel du protocole IPv4 est [[IPv6]]. Ce protocole est le résultat de plusieurs années d'expérimentation et d'échanges au cours desquels plusieurs protocoles ont été proposés comme TP/IX ({{RFC|1475}}), PIP ({{RFC|1621}}) et TUBA (TCP and UDP with Bigger Addresses, {{RFC|1347}}). Mais ce sont les spécifications du protocole actuel qui ont été retenues. ===== Version 7 ===== Des études sont en cours afin d'apporter des améliorations notamment en apportant des fonctionnalités X25 pour les migrations N2/N3. Travaux en cours chez OLABS (T.Rosselet/N.Dublinec)<ref>{{lien web|titre=IPv7|url=http://archive.oreilly.com/cs/user/view/cs_msg/25036|website=O'Reilly|éditeur=O'Reilly Media|consulté le=4 July 2015}}</ref>. <!-- TODO: also https://tools.ietf.org/html/draft-ullmann-ipv7-03 and/or others at ietf.org and elsewhere? --> ===== Version 8-9 ? ===== D'autres propositions de protocoles nommées ''IPv8'' et ''IPv9'' peuvent être rarement rencontrées, mais AUCUNE affiliation n'est possible actuellement avec les standards internationaux<ref>{{lien web|url = https://www.theregister.co.uk/2004/07/06/ipv9_hype_dismissed/|titre = China disowns IPv9 hype|date = 6 juillet 2004|consulté le = 4 mai 2014|éditeur = [[The Register]]|nom = Leyden|prénom = John|website = theregister.co.uk}}</ref>. Toutefois, le {{date-|1 avril 1994}}, l'[[Internet Engineering Task Force|IETF]] publiait un [[poisson d'avril]] relatif à IPv9{{RFC|1606|ref=oui |titre=A Historical Perspective On The Usage Of IP Version 9 |date=1 avril 1994}}. == Références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Adresse IP]] * [[Adresse IPv6]] * [[Journée mondiale IPv6]] * [[IPv4]] * [[IPv6]] * [[Internet]] * [[Suite des protocoles Internet]] (TCP/IP) * [[Stream Control Transmission Protocol|SCTP]] * [[Maximum transmission unit]] (MTU) * [[Transmission Control Protocol]] (TCP) * [[RIPE]] * ''[[Internet Corporation for Assigned Names and Numbers]]'' * [[Recursive Internetwork Architecture]] (RINA) === Liens externes === * [[:rfc:791|RFC 791]], {{lang|en|Internet Protocol}} * ''[http://www.cs.princeton.edu/courses/archive/fall06/cos561/papers/cerf74.pdf A Protocol for Packet Network Intercommunication]'' (1974), dans lequel [[Vint Cerf]] et [[Robert Elliot Kahn]] présentent le protocole IP {{Palette|Modèle OSI}} {{Portail|Internet|informatique|Télécommunications}} [[Catégorie:TCP/IP]] [[Catégorie:Protocole de télécommunication]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Parallel%20ATA
Parallel ATA
{{Voir homonymes|ATA|Pata|IDE}} {{À sourcer|date=août 2012}} {{Infobox Connectique | nom = Parallel ATA | type = Connecteur de lecteurs internes | image = Ata 20070127 002.jpg | image2 = ATA on mainboard.jpg | légende = | auteur = [[Western Digital]], puis utilisé de manière importante par d'autres | date_de_création = 1986 | producteur = | date_de_production = | remplace = | remplacé_par = [[SATA]] ([[2003]]) | externe = Non | connexion_à_chaud = Non | poids = | longueur = | diamètre = | largeur = | hauteur = | type_électrique = | terre = | tension_maximale = | courant_maximal = | signal_audio = | signal_vidéo = | données_signal = | nombre_de_bits = 16 | débit = 16 puis 33, 66, 100 et 133 Mo/s | protocole = Parallèle | cable = | connecteur_physique = | nombre_de_broches = | broche_titre_colonne_1 = | broche_titre_colonne_2 = | schémas_connecteur = ATA Plug.svg | légende_schémas_connecteur = | broche_1 = | description_broche_1 = | broche_2 = | description_broche_2 = | broche_3 = | description_broche_3 = | broche_4 = | description_broche_4 = | broche_5 = | description_broche_5 = | broche_6 = | description_broche_6 = | broche_7 = | description_broche_7 = | broche_8 = | description_broche_8 = | broche_9 = | description_broche_9 = | broche_10 = | description_broche_10 = | broche_11 = | description_broche_11 = | broche_12 = | description_broche_12 = | broche_13 = | description_broche_13 = | broche_14 = | description_broche_14 = | broche_15 = | description_broche_15 = | broche_16 = | description_broche_16 = | broche_17 = | description_broche_17 = | broche_18 = | description_broche_18 = | broche_19 = | description_broche_19 = | broche_20 = | description_broche_20 = | broche_21 = | description_broche_21 = | broche_22 = | description_broche_22 = | broche_23 = | description_broche_23 = | broche_24 = | description_broche_24 = | broche_25 = | description_broche_25 = | broche_26 = | description_broche_26 = | broche_27 = | description_broche_27 = | broche_28 = | description_broche_28 = | broche_29 = | description_broche_29 = | broche_30 = | description_broche_30 = | broche_31 = | description_broche_31 = | broche_32 = | description_broche_32 = | broche_33 = | description_broche_33 = | broche_34 = | description_broche_34 = | broche_35 = | description_broche_35 = | broche_36 = | description_broche_36 = | broche_37 = | description_broche_37 = | broche_38 = | description_broche_38 = | broche_39 = | description_broche_39 = | broche_40 = | description_broche_40 = | notes_brochage = }} [[Image:ASUS ATA cable 80wire detail 20041201.jpg|thumb|Une nappe IDE]] La norme '''''{{langue|en|Parallel ATA}}<ref>[http://www.commentcamarche.net/contents/747-ata-ide-et-eide ATA, IDE et EIDE], sur le site commentcamarche.net, consulté le 7 janvier 2015</ref>''''' (PATA) décrit une interface de connexion pour [[mémoire de masse|mémoires de masse]] ([[disque dur]], [[lecteur de CD-ROM]]...). Elle a été conçue à l'origine par [[Western Digital]] sous le nom '''''{{langue|en|Integrated Drive Electronics}}''''' ou '''IDE'''. Elle est gérée par le comité T13 d'[[INCITS]]. Cette norme utilise les normes ATA (''{{langue|en|Advanced Technology Attachment}}'') et ATAPI (''{{langue|en|ATA Packet Interface}}''). En pratique, l'ATAPI qui étend ce standard de communication à des périphériques différents des disques durs, sert à faire passer des commandes [[Small Computer System Interface|SCSI]] sur la [[couche physique]] de l'ATA. La norme SATA ([[Serial ATA]]), qui l'a remplacée, utilise un [[bus (informatique)|bus série]], permettant un câble plus fin et plus flexible tout en permettant des débits supérieurs. == Présentation == [[Image:Parallel ATA (PATA) connector on a motherboard - 34 and 40 pin- fs PNr°0267.jpg|thumb|Deux ports IDE / Parallel ATA sur une carte mère. Le troisième, plus court, est un port pour lecteur de disquettes.]] Les [[Périphérique informatique|périphériques]] ([[Disque dur|disques]], [[Lecteur de CD|lecteurs de CD]]{{Etc.}}) sont reliés à la [[carte mère]] par une nappe souple comportant des [[Connectique|connecteurs]] {{Unité|40|points}}, parfois munis d'un [[détrompeur]]. Ces nappes étaient par le passé{{Depuis quand|date=3 mai 2023}} munies de {{Unité|40|fils}}, mais depuis l'apparition de l’{{Nobr|ATA 100}}, les nappes à {{Unité|80|fils}} deviennent monnaie courante. La largeur standard des nappes est de {{Unité|48|mm}}. * Ces connecteurs sont identiques pour le contrôleur et les périphériques, (voir illustration). * Les cartes mères étaient le plus souvent équipées de deux ports IDE, parfois de quatre. Chaque port permet de brancher deux périphériques : un [[Maître-esclave|maître, un esclave]]<ref>Cette terminologie peut laisser penser que les fonctionnalités des deux sont différentes, mais il n'en est rien.</ref>. Une carte mère disposant de deux ports IDE permet donc de brancher quatre périphériques de stockage ; on parlera alors sur le premier port de maître primaire et d'esclave primaire et sur le second port de maître secondaire et d'esclave secondaire. Le passage progressif à la norme [[SATA]] a conduit dans une phase de transition à l'apparition de cartes mères équipées d'un seul port IDE ; elles formaient la très grande majorité du marché en 2009. En 2012, la plupart des cartes mères n'utilisent plus du tout ce système. * La distinction [[Maître-esclave|maître/esclave]] permet de séparer logiquement les unités de stockage connectées physiquement en parallèle sur le contrôleur, mais n'indique pas une supériorité d'un périphérique sur l'autre, telle qu'un meilleur temps d'accès ou un meilleur débit, qui eux sont similaires. * Pour effectuer cette distinction ''{{Langue|en|texte=master}}'' / ''{{Langue|en|texte=slave}}'' (ou maître ''/ e''sclave en français), on positionne un [[cavalier (électronique)|cavalier]] sur le sélecteur incorporé au périphérique, en général sur la tranche entre le connecteur destiné à la nappe et celui qui est destiné à l'alimentation électrique. Il existe aussi une position CS (''{{Langue|en|texte=cable select}}'', en français « sélection par le câble ») qui permet (si on positionne les deux périphériques en CS) de déterminer automatiquement lequel est maître et lequel est esclave, en fonction de la position sur le câble. Dans ce cas, le fonctionnement standard suppose que le dernier connecteur de la nappe accueille le périphérique maître (utilisé par exemple pour le disque dur contenant le [[système d'exploitation]]) tandis que le connecteur intermédiaire permet le branchement du périphérique esclave. === ATA et ATAPI === La connexion IDE tire parti des protocoles ATA/ATAPI. ATAPI (ATA with Packet Interface extension) est une extension de ATA (AT Attachement). Ce dernier est le protocole utilisé par les [[disques durs]] IDE tandis qu'ATAPI est plutôt utilisé par les lecteurs et graveurs de [[CD-ROM]] et [[DVD-ROM]] ainsi que par quelques lecteurs de [[disquette]]s spéciales de type [[Disque ZIP|ZIP]] par exemple. La principale différence entre les deux protocoles réside dans l'existence, dans ATAPI, de l'extension ''Packet Interface'' qui implémente le [[jeu d'instructions]] ''Packet'', mais interdit de nombreuses commandes ATA. Les commandes réservées à ATA ou à ATAPI sont indiquées dans les sections suivantes. Les commandes communes aux deux protocoles ne porteront pas de mention spéciale. == Les différents standards == {| class=wikitable ! scope=col | Standard ! scope=col | Autres dénominations ! scope=col | Taux de transfert (Mo/s) ! scope=col | Nouveautés ! scope=col | Référence ANSI |- ! scope=row | ATA-1 | ATA, IDE || [[Circuit PIO|PIO]] 0,1,2: 3.3, 5.2, 8.3<br />Single-word DMA 0,1,2: 2.1, 4.2, 8.3<br />Multi-word DMA 0: 4.2|| || [http://www.t13.org/documents/UploadedDocuments/project/d0791r4c-ATA-1.pdf X3.221-1994]<br />(obsolète depuis 1999) |- ! scope=row | ATA-2 | EIDE, Fast ATA, Fast IDE, Ultra ATA || PIO 3,4: 11.1, 16.6<br />Multi-word DMA 1,2: 13.3, 16,6 || || [http://www.t13.org/Documents/UploadedDocuments/project/d0948r4c-ATA-2.pdf X3.279-1996]<br />(obsolète depuis 2001) |- ! scope=row | ATA-3 | EIDE || " || S.M.A.R.T., Sécurité || [http://www.t13.org/Documents/UploadedDocuments/project/d2008r7b-ATA-3.pdf X3.298-1997]<br />(obsolète depuis 2002) |- ! scope=row | ATA-4 | ATAPI-4, ATA/ATAPI-4 || Ultra-DMA/33:<br />UDMA 0,1,2: 16.7, 25.0, 33.3 || jeu d'instructions ''Packet'' || NCITS 317-1998 |- ! scope=row | ATA-5 | ATA/ATAPI-5 || Ultra-DMA/66:<br />UDMA 3,4: 44.4, 66.7 || détecte les câbles à 80 fils || NCITS 340-2000 |- ! scope=row | ATA-6 | ATA/ATAPI-6 || Ultra-DMA/100:<br />UDMA 5: 100 || LBA 48 || NCITS 347-2001 |- ! scope=row | ATA-7 | ATA/ATAPI-7 || Ultra-DMA/133:<br />UDMA 6: 133 || -- || NCITS 361-2002 |} === Jeu d'instructions ''Packet'' === Ce jeu d'instructions constitue la principale différence entre ATA et ATAPI. Il implémente les deux commandes suivantes : * Obtention d'informations : une commande du même type existe dans le protocole ATA mais fournit des informations différentes. Ces deux commandes sont décrites plus bas. * Envoi d'une commande ''Packet'' : cette commande permet l'envoi de commandes ''Packet'' dans un format spécial par le biais du port de données. Ces commandes permettent d'envoyer plus d'informations que les commandes ATA normales. Cette commande est également décrite plus bas. Ces commandes servent d'interface à un jeu d'instructions spéciales spécifiques au type de périphérique ([[CD-ROM]], CD-R/RW, [[DVD]]…). Ces commandes ne sont pas définies par le protocole ATAPI. Dans le cas des [[CD-ROM]] et des [[DVD]], ces commandes sont définies par le T10 (Technical Committee T10, dépendant de NCITS (National Committee for Information and Technology Standards) chargé de [[Small Computer System Interface|SCSI]]) dans les MMC (Multimedia Commands 1, 2 et 3 actuellement). <br />''Note : Ces commandes étaient, pour les [[CD-ROM]], définies dans le document SFF-8020i, maintenant obsolète.'' Tout système digne de ce nom doit impérativement supporter un protocole soit par le biais d'un [[Pilote informatique|pilote]] soit par celui du [[Basic Input Output System|BIOS]] qui fournit déjà des fonctions d'accès aux disques durs ([[interruption (informatique)|interruption]] 13h) mais ces fonctions sont limitées, lentes, et parfois [[bug informatique|buguées]]. Se baser sur le [[Basic Input Output System|BIOS]] ne permet donc pas d'avoir un système fiable sans compter qu'en mode protégé, cela est impossible. C'est pourquoi il faut réécrire les routines d'accès aux disques pour avoir un ''pilote'' satisfaisant. Quelques-unes des commandes de base sont décrites dans ce document == Fonctions plus avancées == === ''{{Langue|en|texte=Logical Block Address}}'' (LBA) === ==== Présentation ==== Le mode CHS permet d'adresser un secteur du disque en indiquant son numéro de secteur, le numéro du cylindre où il se trouve ainsi que le numéro de la tête. Malheureusement, ce mode ne permet d'adresser que {{nombre|1024|cylindres}}, {{nombre|63|secteurs}} et {{nombre|256|têtes}} soit <math display="inline">1\,024 \times 63 \times 256 \times 512 = 8\,455\,716\,864</math>octets, un peu moins de {{unité|8|Go}}, ce qui est peu de nos jours (quoique certains disques supportent des adresses CHS supérieures à cette limite). Au contraire, le mode LBA utilise une adresse logique sur {{unité|28|bits}} : le 1e secteur a l'adresse 0, le {{63e}} l'adresse 62, le 1e secteur du {{2e}} cylindre l'adresse 63 (s’il y a 63 secteurs par cylindres) et ainsi de suite. Le mode LBA permet donc d'adresser 2^28*512=137438953472 octets soit 128 Go. ==== Utilisation, différences par rapport au mode CHS ==== L'utilisation du mode LBA n'est pas beaucoup plus compliquée que le mode CHS, les différences peuvent être résumées de la manière suivante : {| class="wikitable alternance" |+ |- ! scope=col | Registre ! scope=col | Mode CHS ! scope=col | Mode LBA |- ! scope=row | Registre de lecteur et tête, bit 6 | 0 | 1 |- ! scope=row | Numéro de secteur | Numéro du secteur | Bits 0 à 7 de l'adresse LBA |- ! scope=row | Numéro de cylindre, octet de poids faible | Numéro de cylindre, octet de poids faible | Bits 8 à 15 de l'adresse LBA |- ! scope=row | Numéro de cylindre, octet de poids fort | Numéro de cylindre, octet de poids fort | Bits 16 à 23 de l'adresse LBA |- ! scope=row | Registre de lecteur et tête, bits 0 à 3 | Numéro de tête | Bits 24 à 27 de l'adresse LBA |} Pour le reste, tout est identique. ==== Conversion d'une adresse CHS en adresse LBA et inversement ==== adresse logique = (numéro de secteur - 1) + (numéro de tête * nombre de secteurs par cylindre) + (numéro de cylindre * nombre de secteurs par cylindre * nombre de têtes) * secteur CHS = entier(1 + reste de (adresse logique / nombre de secteurs par pistes)) * tête CHS = entier(reste de ((adresse logique / nombre de secteurs par pistes) / nombre de têtes)) * piste CHS = entier(adresse logique / (nombre de secteurs par cylindre * nombre de faces)) Considérons lba l'adresse logique, c le cylindre, h la tête, s le secteur, H le nombre de têtes et S le nombre de secteurs par cylindre, voici les mêmes formules dans une syntaxe de style C (types entiers) : * lba = (s - 1) + (h * S) + (c * S * H); * s = 1 + (lba% S); * h = (lba / S)% H; * c = lba / (S * H); == Évolution du standard == Depuis 2003, le standard d'interface de connexion des mémoires de masse évolue peu à peu de l'IDE vers le [[Serial ATA]] aussi appelé S-ATA ou SATA. == Notes et références == {{Références}} == Bibliographie == * Programmation d'ATA/ATAPI ** {{Ouvrage|langue originale=en|auteur1=Franck van Gilluwe|titre=PC Programmation Système, , , ISBN , traduit de l'américain , Second Edition|titre original=The Undocumented PC|lieu=Paris|éditeur=CampusPress|collection=Ressources d'experts|année=1999|pages totales=1242|isbn=978-2-7440-0559-6}} ** {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Alex T. Ivopol|titre=IDE - Hardware Reference & Information Document|année=1994|mois=janvier|jour=19|lire en ligne=http://www.xuebuyuan.com/1435078.html}}. ** [http://www.ata-atapi.com standard ATA-ATAPI] * Codes sources ** {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Richard A. Burgess|titre=Developing Your Own 32 bits Computer Operating System|lieu=Indianapolis|éditeur=[[Macmillan Publishers|Macmillan]]|année=1995|pages totales=741|isbn=978-0-672-30655-6|lire en ligne=https://openlibrary.org/books/OL1126522M/Developing_your_own_32-bit_operating_system}}. ** ATADRVR v14C, Hale Landis, le webmaster de ATA-ATAPI.com * LBA ** [http://www.t13.org T13 Standard ATA/ATAPI.] ** [http://www.t10.org T10 standard SCSI et MMC] == Voir aussi == {{Autres projets |wikibooks=Integrated Drive Electronics |wikibooks titre=Integrated Drive Electronics }} === Articles connexes === * [[S-ATA]] * [[ATAPI]] * [[Commande SCSI]] === Liens externes === * [http://www.abcelectronique.com/annuaire/connecteurs/controlleurs_stockage/ide_interne.phtml Détail des brochages des connecteurs IDE] * [http://www.commentcamarche.net/contents/pc/ide-ata.php3 explication détaillée du standard ATA] {{Palette|Connectique|Électricité}} {{portail|informatique}} [[Catégorie:Périphérique (informatique)]] [[Catégorie:Connectique]] [[Catégorie:Bus informatique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Bus%20ISA
Bus ISA
{{Infobox Connectique|nom=Industry Standard Architecture|auteur=[[IBM]]|date_de_création=1981|remplacé_par=PCI (informatique)|type=Connecteur parallèle|image=Industry Standard Architecture (ISA).jpg|signal_audio=Non|signal_vidéo=Non|nombre_de_bits=8 ou 16|schémas_connecteur=ISA 8-bits.png|externe=Non|connexion_à_chaud=Non}}'''Industry Standard Architecture (ISA)''' désigne le système de connexion interne de [[Architecture 16 bits|16 bits]] utilisé dans les [[IBM PC AT|IBM PC/AT]] et des ordinateurs similaires qui ont utilisé les processeurs [[Intel 80286]] et leurs successeurs pendant les années 1980. Ce bus, un peu comme un réseau de routes à l'intérieur de l'ordinateur, permet aux différentes parties de l'ordinateur, comme le processeur, la mémoire et les périphériques, de communiquer entre elles. Il a été spécialement conçu pour être compatible avec le bus de [[Architecture 8 bits|8 bits]] des premiers [[IBM PC]] équipés de processeurs [[Intel 8088|8088]], comme l'[[IBM PC XT|IBM PC/XT]], ainsi que les ordinateurs compatibles avec les IBM PC.. Appelé à l'origine bus PC (8 bits) ou bus AT (16 bits), il a également été appelé I/O Channel par [[IBM]]. Le terme ISA a été repris par les fabricants de clones d'IBM PC à la fin des années 1980 ou au début des années 1990, en réaction aux tentatives d'IBM de remplacer le bus AT par sa nouvelle et incompatible architecture [[Micro Channel Architecture|Micro Channel]]. Le bus ISA 16 bits a également été utilisé avec des processeurs [[Architecture 32 bits|32 bits]] pendant plusieurs années. Une tentative d'extension à 32 bits, appelée [[Bus EISA|Extended Industry Standard Architecture]] (EISA), n'a cependant pas été couronnée de succès. Des bus ultérieurs tels que le [[VESA Local Bus|bus local VESA]] et le [[PCI (informatique)|PCI]] ont été utilisés à la place, souvent en même temps que les emplacements ISA sur la même [[carte mère]]. Des dérivés de la structure du bus AT ont été et sont encore utilisés dans [[Parallel ATA|ATA/IDE]], la norme [[PCMCIA]], [[CompactFlash]], le bus [[PC/104]] et en interne dans les puces Super I/O. Bien que l'ISA ait disparu des ordinateurs de bureau grand public il y a de nombreuses années, elle est encore utilisée dans les [[Ordinateur renforcé|PC industriels]], où l'on utilise certaines cartes d'extension spécialisées qui n'ont jamais fait la transition vers PCI et [[PCI Express]]. == Histoire == [[Fichier:Isa1.jpg|vignette|Cinq emplacements ISA 16 bits et un emplacement ISA 8 bits sur une [[carte mère]].]] Le bus PC original a été développé par une équipe dirigée par [[Mark Dean]] chez [[IBM]] dans le cadre du projet [[IBM PC]] en 1981<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Edwin D.|nom1=Reilly|titre=Milestones in computer science and information technology|éditeur=Greenwood Press|date=2003|passage=37|isbn=978-1-57356-521-9|consulté le=2024-04-27}}</ref>. Il s'agissait d'un bus [[Architecture 8 bits|8 bits]] basé sur le bus E/S du système IBM System/23 Datamaster - il utilisait le même connecteur physique, ainsi qu'un protocole de signal et un brochage similaires<ref>{{Lien web |langue=en-US |prénom=Jon |nom=Titus |titre=Whence came the IBM PC? |url=https://www.edn.com/whence-came-the-ibm-pc/ |site=EDN |date=2001-09-15 |consulté le=2024-04-27}}</ref>. Une version [[Architecture 16 bits|16 bits]], le bus [[IBM PC AT|IBM AT]], a été introduite avec la sortie de l'IBM PC/AT en 1984<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=By |titre=How The IBM PC Went 8-Bit |url=https://hackaday.com/2022/05/17/how-the-ibm-pc-went-8-bit/ |site=Hackaday |date=2022-05-18 |consulté le=2024-04-27}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=fr|titre=La Nouvelle Norme IBM PC-AT|volume=25|éditeur=Science & Vie Micro|année=Février 1986|passage=55|lire en ligne=https://www.auditsi.eu/?wpfb_dl=51|consulté le=27 avril 2024}}</ref>. Le bus AT était une extension essentiellement rétro compatible du bus PC - le connecteur du bus AT était un sur ensemble du connecteur. En 1988, la norme [[Bus EISA|EISA]] [[32 bits]] a été proposée par le groupe {{Citation|Gang of Nine}} de fabricants de PC compatibles, dont [[Compaq]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Lionel Lumbroso |prénom= |nom= |titre=EISA |url=https://www.01net.com/actualites/eisa-191669.html |accès url=libre |site=01net.com |date=2002-09-02 |consulté le=2024-04-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Pieterjan Van Leemputten |titre=Le ‘Personal Computer’ souffle ses quarante bougies |url=https://datanews.levif.be/actualite/le-personal-computer-souffle-ses-quarante-bougies/ |accès url=libre |site=https://datanews.levif.be |date=12 août 2021 |consulté le=27 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |auteur=Robin Mitchell |titre=Tales from 80s Tech: How Compaq’s Clone Computers Skirted IBM’s IP and Gave Rise to EISA |url=https://www.allaboutcircuits.com/news/how-compaqs-clone-computers-skirted-ibms-patents-and-gave-rise-to-eisa/ |accès url=libre |site=allaboutcircuits.com |date=14 août 2017 |consulté le=27 avril 2024}}</ref>. Compaq a créé le terme {{Citation|Industry Standard Architecture}} (ISA) pour remplacer {{Citation|compatible PC}} et a renommé rétroactivement le bus AT en "ISA" pour éviter d'enfreindre la marque déposée d'IBM sur ses systèmes PC et [[PC/AT]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=LaPlante, Alice; Furger, Roberta|prénom1=|nom1=|titre=Compaq Vyving To Become The IBM of the '90'|éditeur=InfoWorld Media Group, Inc.|date=1989-01-23|passage=1, 8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=KzoEAAAAMBAJ&pg=PP1&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false|consulté le=2024-04-27}}</ref>{{,}}<ref name=":0" />. [[Fichier:EISA Ethernet NIC.JPG|vignette|Il s'agit d'une carte d'interface réseau Novell [[Ethernet]] 10Mbps de 1988. Elle possède des connecteurs 10Base-5 (AUI) et 10Base-2 (BNC), mais seuls l'un ou l'autre peuvent être utilisés. Elle peut être insérée dans n'importe quel bus compatible ISA.]] IBM a conçu la version 8 bits comme une interface tamponnée avec les bus de la [[carte mère]] du processeur Intel [[Intel 8088|8088]] (16/8 bits) dans les PC et [[IBM PC|PC/XT]] d'IBM, avec des interruptions prioritaires et des canaux DMA<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=vnv |titre=L’ordinateur PC XT fête ses 30 ans |url=https://www.polymedia.ch/fr/lordinateur-pc-xt-fete-ses-30-ans/ |site=POLYMEDIA SA |date=2013-06-22 |consulté le=2024-04-27}}</ref>. La version 16 bits était une mise à niveau pour les bus de carte mère de l'unité centrale Intel [[Intel 80286|80286]] (et des fonctions d'interruption et de DMA étendues) utilisées dans l'IBM AT<ref>{{Lien web |titre=DOS Days - 80286 Motherboards |url=https://www.dosdays.co.uk/topics/286_mobos.php |site=www.dosdays.co.uk |consulté le=2024-04-27}}</ref>, avec une meilleure prise en charge de la maîtrise du bus. Le bus ISA était donc synchrone avec l'horloge du [[Processeur|CPU]], jusqu'à ce que des méthodes sophistiquées de mise en [[mémoire tampon]] soient mises en œuvre par les [[Chipset|chipsets]] pour interfacer l'ISA avec des CPU beaucoup plus rapides. L'ISA a été conçu pour connecter des [[Carte des périphériques|cartes périphériques]] à la carte mère et permet la maîtrise du bus. Seuls les 16 premiers Mo de la mémoire principale sont adressables. Le bus 8 bits d'origine fonctionnait à partir de l'horloge de {{unité|4.77|MHz}} de l'unité centrale [[Intel 8088|8088]] dans les PC et PC/XT d'IBM<ref>{{Lien web |titre=Processeur Intel 8088 |url=https://www.materiel-informatique.be/8088.php |site=www.materiel-informatique.be |consulté le=2024-04-27}}</ref>. Le bus 16 bits d'origine fonctionnait à partir de l'horloge du CPU [[Intel 80286|80286]] dans les ordinateurs IBM PC/AT, qui était de {{unité|6|MHz}} dans les premiers modèles et de {{unité|8|MHz}} dans les modèles ultérieurs<ref>{{Lien web |titre=CPUs: Intel 80286 {{!}} Low End Mac |url=https://lowendmac.com/2014/cpus-intel-80286/ |site=lowendmac.com |consulté le=2024-04-27}}</ref>. L'IBM RT PC utilisait également le bus 16 bits. L'ISA a également été utilisé dans certaines machines non compatibles IBM, telles que les stations de travail Apollo (68020) et [[Amiga 3000]] (68030) basées sur la technologie 68k de [[Motorola]]<ref>{{Lien web |titre=Amiga Hardware Database - Amiga 3000 |url=https://amiga.resource.cx/mod/a3000.html |site=amiga.resource.cx |consulté le=2024-04-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Informations techniques et photos de l'Amiga 3000 |url=http://amigaga.chez-alice.fr/classic/amiga/a3000.htm |site=amigaga.chez-alice.fr |consulté le=2024-04-27}}</ref>, l'éphémère AT&T Hobbit et la [[BeBox]] basée sur le [[PowerPC]]<ref>{{Lien web |titre=NetBSD/bebox |url=https://wiki.netbsd.org/ports/bebox/ |site=wiki.netbsd.org |consulté le=2024-04-27}}</ref>. [[Fichier:ISA TokenRing NIC.jpg|vignette|Il s'agit d'une carte d'interface réseau commutable [[Token ring|Token Ring]] 4/16Mbps de 1987 de Madge Networks. Elle peut être insérée dans n'importe quel bus compatible ISA.]] Des sociétés comme [[Dell]] ont amélioré les performances du bus AT<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Peter H.|nom1=Lewis|titre=THE EXECUTIVE COMPUTER; Introducing the First PS/2 Clones|périodique=The New York Times|date=1988-04-24|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1988/04/24/business/the-executive-computer-introducing-the-first-ps-2-clones.html|consulté le=2024-04-27|accès url=payant}}</ref>, mais en 1987, IBM a remplacé le bus AT par son architecture propriétaire [[Micro Channel Architecture]] (MCA). La MCA a surmonté bon nombre des limitations alors apparentes de l'ISA<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ordinateur - Bus ISA, MCA et VLB |url=https://web.maths.unsw.edu.au/~lafaye/CCM/pc/isa-mca-vlb.htm |accès url=libre |site=web.maths.unsw.edu.au |consulté le=27 avril 2024}}</ref>, mais a également constitué un effort de la part d'IBM pour reprendre le contrôle de l'architecture et du marché des PC. La MCA était beaucoup plus avancée que l'ISA et présentait de nombreuses caractéristiques qui apparaîtraient plus tard dans le [[PCI (informatique)|PCI]]<ref>{{Lien web |titre=Les bus pour ordinateurs PC: ISA, PCI, AGP, PCI-express, PCI-X, ... |url=https://www.ybet.be/hard1ch6/hard1_ch6.php |site=www.ybet.be |consulté le=2024-04-27}}</ref>. Cependant, le MCA était également une norme fermée, alors qu'IBM avait publié des spécifications complètes et des schémas de circuits pour l'ISA. Les fabricants d'ordinateurs ont réagi au MCA en développant l'EISA (Extended Industry Standard Architecture) et, plus tard, le VLB (VESA Local Bus). Le VLB a utilisé certaines pièces électroniques initialement prévues pour le MCA, car les fabricants de composants étaient déjà équipés pour les fabriquer<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-US |prénom=Dave |nom=Farquhar |titre=ISA vs EISA vs VLB |url=https://dfarq.homeip.net/isa-vs-eisa-vs-vlb/ |site=The Silicon Underground |date=2021-10-04 |consulté le=2024-04-27}}</ref>. L'EISA et le VLB étaient des extensions rétro compatibles du bus AT (ISA)<ref name=":1" />. Les utilisateurs de machines basées sur la norme ISA devaient posséder des informations spécifiques sur le matériel qu'ils ajoutaient au système<ref name=":1" />. Bien qu'un petit nombre de périphériques soient essentiellement "prêts à l'emploi", cela était rare<ref name=":2">{{Lien web |langue=en |auteur=[[Intel]], [[Microsoft]] |titre=Plug and Play ISA Specification |sous-titre=Version 1.0a |url=http://www.osdever.net/documents/PNP-ISA-v1.0a.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=osdever.net |date=5 mai 1994 |consulté le=28 avril 2024}}</ref>. Les utilisateurs devaient souvent configurer des paramètres lors de l'ajout d'un nouveau périphérique, tels que la ligne IRQ, l'adresse E/S ou le canal DMA<ref name=":2" />. Le MCA avait éliminé cette complication et le PCI a en fait incorporé de nombreuses idées explorées pour la première fois avec le MCA, bien qu'il soit plus directement issu de l'[[Bus EISA|EISA]]. Ces problèmes de configuration ont finalement conduit à la création de l'ISA PnP, un système [[Plug and play|plug-n-play]] qui utilisait une combinaison de modifications du matériel, du [[BIOS (informatique)|BIOS]] du système et du [[système d'exploitation]] pour gérer automatiquement les allocations de ressources. En réalité, l'ISA PnP pouvait poser des problèmes et n'a bénéficié d'un bon soutien que lorsque l'architecture a vécu ses derniers jours<ref name=":2" />. Les emplacements [[PCI (informatique)|PCI]] ont été les premiers ports d'extension à évincer directement l'ISA de la [[carte mère]] en raison de leur incompatibilité physique. Au début, les cartes mères étaient principalement équipées de connecteurs ISA, avec seulement quelques emplacements PCI. Au milieu des années 1990, les deux types d'emplacements étaient à peu près équilibrés, et les emplacements ISA sont rapidement devenus minoritaires dans les systèmes grand public. La spécification [[PC 99|PC-99]] de [[Microsoft]] recommandait la suppression totale des emplacements ISA<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=PC 99 system design guide|éditeur=Microsoft Press|collection=Microsoft professional editions|date=1998|pages totales=576|isbn=978-0-7356-0518-3|lire en ligne=https://www.tech-insider.org/windows/research/1999/0714.html|consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La fin du bus ISA |url=https://www.touslesdrivers.com/index.php?v_page=3&v_code=1929 |site=www.touslesdrivers.com |consulté le=2024-04-28}}</ref>, bien que l'architecture du système exigeait toujours la présence d'ISA d'une manière ou d'une autre en interne pour gérer le lecteur de disquettes, les [[Port série|ports série]], etc. Les emplacements ISA sont restés en place pendant quelques années encore et, vers la fin du siècle, il était courant de voir des systèmes dotés d'un [[Port AGP|port graphique accéléré]] (AGP) près de l'unité centrale, d'un ensemble d'emplacements PCI et d'un ou deux emplacements ISA à l'extrémité du système<ref>{{Lien web |langue=en-US |nom=By |titre=Resurrecting ISA Hardware |url=https://hackaday.com/2010/06/09/resurrecting-isa-hardware/ |site=Hackaday |date=2010-06-09 |consulté le=2024-04-28}}</ref>. Fin 2008, même les lecteurs de disquettes et les ports série disparaissaient, et l'extinction de l'ISA vestigial (à l'époque le bus LPC) des chipsets se profilait à l'horizon. L'interface de [[disque dur]] [[Parallel ATA|AT Attachment]] (ATA) est directement issue de l'ISA 16 bits du [[PC/AT]]<ref>{{Lien web |titre=Les disques durs |url=https://www.courstechinfo.be/Hard/Disque.html |site=www.courstechinfo.be |consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=InetDaemon |titre=ATA / IDE |url=https://www.inetdaemon.com/tutorials/computers/hardware/drives/ATA/ |accès url=libre |site=www.inetdaemon.com |date=19 mai 2018 |consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |titre=AT Attachment with Packet Interface |url=https://www.atozwiki.com/AT_Attachment_with_Packet_Interface |site=www.atozwiki.com |consulté le=2024-04-28}}</ref>. L'ATA trouve son origine dans l'adaptateur de disque fixe et de disquette d'IBM PC<ref name=":3" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Overview and History of the IDE/ATA Interface |url=http://www.pcguide.com/ref/hdd/if/ide/over.htm |accès url=libre |site=pcguide.com |consulté le=28 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20010418002244/http://www.pcguide.com/ref/hdd/if/ide/over.htm |archive-date=18 avril 2001}}</ref>,le contrôleur de disque fixe de cette carte mettait en œuvre le [[Registre de processeur|jeu de registres]] et le jeu de commandes de base qui sont devenus la base de l'interface ATA (et qui différaient grandement de l'interface de la carte de contrôleur de disque fixe d'IBM pour le [[PC/XT|PC XT]]). == Architecture du bus ISA == Le bus PC/XT est un bus ISA 8-bits utilisé par les systèmes [[Intel 8086]] et [[Intel 8088]] dans l'I[[IBM PC|BM PC]] et l'[[IBM PC XT]] dans les années 1980<ref name=":6">{{Lien web |langue=en |titre=DOS Days - ISA Bus |url=https://www.dosdays.co.uk/topics/isa_bus.php |site=www.dosdays.co.uk |consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web |titre=Références des systèmes - PC XT |url=https://www.gladir.com/LEXIQUE/SYSTEM/pc-xt.htm |site=www.gladir.com |consulté le=2024-04-28}}</ref>. Parmi ses 62 broches se trouvaient des versions [[Multiplexage|démultiplexées]] et électriquement tamponnées des {{nobr|8 lignes}} de données et des {{nobr|20 lignes}} d'adresse du processeur 8088, ainsi que des lignes d'alimentation, des horloges<ref name=":4" />, des [[Stroboscope|stroboscopes]] de lecture/écriture, des lignes d'interruption, etc. Les lignes d'alimentation comprennent -5 V et ±12 V afin de supporter directement les circuits [[pMOS]] et [[nMOS]] en mode d'amélioration, tels que les RAM dynamiques, entre autres. L'architecture du bus XT utilise un seul PIC [[Intel 8259]]<ref name=":4" />, offrant huit lignes d'interruption vectorisées et priorisées. Il dispose de quatre canaux DMA fournis à l'origine par l'[[Intel 8237]]. Trois des canaux DMA sont amenés vers les slots d'extension du bus XT ; parmi ceux-ci, deux sont normalement déjà alloués à des fonctions de la machine ([[lecteur de disquette]] et contrôleur de disque dur) . Le bus PC/AT, une version 16 bits (ou 80286) du bus PC/XT, a été introduit avec le PC/AT d'IBM<ref name=":6" />. Ce bus a été officiellement appelé I/O Channel par IBM<ref>{{Lien web |titre=TechFest - ISA Bus Technical Summary |url=http://wearcam.org/ece385/lecture6/isa.htm |site=wearcam.org |consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref name=":5" />. Il étend le bus XT en ajoutant un deuxième connecteur plus court en ligne avec le connecteur XT-bus 8-bits, qui est inchangé, conservant la compatibilité avec la plupart des cartes 8 bits<ref name=":7">{{Lien web |titre=Références des systèmes - PC AT |url=https://www.gladir.com/LEXIQUE/SYSTEM/pc-at.htm |site=www.gladir.com |consulté le=2024-04-28}}</ref>. Le second connecteur ajoute quatre lignes d'adresse supplémentaires pour un total de 24, et {{nobr|8 lignes}} de données supplémentaires pour un total de 16<ref name=":7" />. Il ajoute également de nouvelles lignes d'interruption connectées à un second PIC 8259 (connecté à l'une des lignes du premier) et 4 canaux DMA 16 bits, ainsi que des lignes de contrôle pour sélectionner les transferts 8 ou 16 bits<ref name=":7" />. <center>[[Fichier:ISA Bus pins.svg|656x656px]] {| class="wikitable" | |+ Brochage 16-bit |- !Broche||Nom||Direction||Description |- |A1||I/O CH CK||||I/O channel check; active low=parity error |- |A2||D7||||Bit de donnée 7 |- |A3||D6||||Bit de donnée 6 |- |A4||D5||||Bit de donnée 5 |- |A5||D4||||Bit de donnée 4 |- |A6||D3||||Bit de donnée 3 |- |A7||D2||||Bit de donnée 2 |- |A8||D1||||Bit de donnée 1 |- |A9||D0||||Bit de donnée 0 |- |A10||I/O CH RDY||||I/O Channel ready, pulled low to lengthen memory cycles |- |A11||AEN||||Address enable; active high when [[Accès direct à la mémoire|DMA]] controls bus |- |A12||A19||||Bit d'adresse 19 |- |A13||A18||||Bit d'adresse 18 |- |A14||A17||||Bit d'adresse 17 |- |A15||A16||||Bit d'adresse 16 |- |A16||A15||||Bit d'adresse 15 |- |A17||A14||||Bit d'adresse 14 |- |A18||A13||||Bit d'adresse 13 |- |A19||A12||||Bit d'adresse 12 |- |A20||A11||||Bit d'adresse 11 |- |A21||A10||||Bit d'adresse 10 |- |A22||A9||||Bit d'adresse 9 |- |A23||A8||||Bit d'adresse 8 |- |A24||A7||||Bit d'adresse 7 |- |A25||A6||||Bit d'adresse 6 |- |A26||A5||||Bit d'adresse 5 |- |A27||A4||||Bit d'adresse 4 |- |A28||A3||||Bit d'adresse 3 |- |A29||A2||||Bit d'adresse 2 |- |A30||A1||||Bit d'adresse 1 |- |A31||A0||||Bit d'adresse 0 |- |B1||GND||||Masse |- |B2||RESET||||Active high to reset or initialize system logic |- |B3||+5V||||+5 VDC |- |B4||IRQ2||||Requête d'interruption 2 |- |B5||-5VDC||||-5 VDC |- |B6||DRQ2||||Requête DMA 2 |- |B7||-12VDC||||-12 VDC |- |B8||/NOWS||||No WaitState |- |B9||+12VDC||||+12 VDC |- |B10||GND||||Masse |- |B11||/SMEMW||||System Memory Write |- |B12||/SMEMR||||System Memory Read |- |B13||/IOW||||I/O Write |- |B14||/IOR||||I/O Read |- |B15||/DACK3||||DMA Acknowledge 3 |- |B16||DRQ3||||Requête DMA 3 |- |B17||/DACK1||||Quittance DMA 1 |- |B18||DRQ1||||Requête DMA 1 |- |B19||/REFRESH||||Rafraîchissement |- |B20||CLOCK||||Horloge système (67 ns, 8-8.33 MHz, 50% duty cycle) |- |B21||IRQ7||||Requête d'interruption 7 |- |B22||IRQ6||||Requête d'interruption 6 |- |B23||IRQ5||||Requête d'interruption 5 |- |B24||IRQ4||||Requête d'interruption 4 |- |B25||IRQ3||||Requête d'interruption 3 |- |B26||/DACK2||||Quittance DMA 2 |- |B27||T/C||||Terminal count; pulses high when DMA term. count reached |- |B28||ALE||||Address Latch Enable |- |B29||+5V||||+5 VDC |- |B30||OSC||||Horloge haute vitesse (70 ns, 14,31818 MHz, 50% duty cycle) |- |B31||GND||||Masse |- |C1||SBHE||||System bus high enable (data available on SD8-15) |- |C2||LA23||||Bit d'adresse 23 |- |C3||LA22||||Bit d'adresse 22 |- |C4||LA21||||Bit d'adresse 21 |- |C5||LA20||||Bit d'adresse 20 |- |C6||LA18||||Bit d'adresse 19 |- |C7||LA17||||Bit d'adresse 18 |- |C8||LA16||||Bit d'adresse 17 |- |C9||/MEMR||||Memory Read (Active on all memory read cycles) |- |C10||/MEMW||||Memory Write (Active on all memory write cycles) |- |C11||SD08||||Bit de donnée 8 |- |C12||SD09||||Bit de donnée 9 |- |C13||SD10||||Bit de donnée 10 |- |C14||SD11||||Bit de donnée 11 |- |C15||SD12||||Bit de donnée 12 |- |C16||SD13||||Bit de donnée 13 |- |C17||SD14||||Bit de donnée 14 |- |C18||SD15||||Bit de donnée 15 |- |D1||/MEMCS16||||Memory 16-bit chip select (1 wait, 16-bit memory cycle) |- |D2||/IOCS16||||I/O 16-bit chip select (1 wait, 16-bit I/O cycle) |- |D3||IRQ10||||Requête d'interruption 10 |- |D4||IRQ11||||Requête d'interruption 11 |- |D5||IRQ12||||Requête d'interruption 12 |- |D6||IRQ15||||Requête d'interruption 15 |- |D7||IRQ14||||Requête d'interruption 14 |- |D8||/DACK0||||Quittance DMA 0 |- |D9||DRQ0||||Requête DMA 0 |- |D10||/DACK5||||Quittance DMA 5 |- |D11||DRQ5||||Requête DMA 5 |- |D12||/DACK6||||Quittance DMA 6 |- |D13||DRQ6||||Requête DMA 6 |- |D14||/DACK7||||Quittance DMA 7 |- |D15||DRQ7||||Requête DMA 7 |- |D16||+5 V||||+5 VDC |- |D17||/MASTER||||Used with DRQ to gain control of system |- |D18||GND||||Masse |} </center> == Utilisation passée et actuelle == L'ISA est encore utilisée aujourd'hui à des fins industrielles spécialisées. En 2008, IEI Technologies a lancé une carte mère moderne pour les processeurs [[Intel Core 2|Intel Core 2 Duo]] qui, en plus d'autres caractéristiques d'E/S spéciales, est équipée de deux emplacements ISA. Elle est destinée aux utilisateurs industriels et militaires qui ont investi dans des adaptateurs de bus ISA spécialisés et coûteux, qui ne sont pas disponibles en version bus PCI<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=IEI Technology Corp |titre=Model: IMBA-945ISA |url=https://theretroweb.com/motherboard/manual/imba-9454isa-umn-v1-00-62b5feb04584b928829691.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=theretroweb.com |date=Mai 2008 |consulté le=28 avril 2024}}</ref>. De même, ADEK Industrial Computers sortira début 2013 une carte mère pour les processeurs Intel Core [[Intel Core i3|i3]]/[[Intel Core i5|i5]]/[[Intel Core i7|i7]], qui contient un emplacement ISA (non DMA)<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=ADEK Indsutrial Computer |titre=MS-98A9 Industrial ATX Motherboard Sheet |url=https://adek.com/pdf/ms-98a9/MS-98A9_Spec_Sheet.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=adek.com |consulté le=28 avril 2024}}</ref>. === XT-IDE === Avant l'interface [[Parallel ATA|ATA/IDE]] 16 bits, il existait une interface XT-IDE (également connue sous le nom de XTA) 8 bits pour les disques durs. Elle n'était pas aussi populaire que l'ATA et le matériel XT-IDE est aujourd'hui assez difficile à trouver. Certains adaptateurs XT-IDE étaient disponibles sous forme de cartes ISA 8 bits, et des prises XTA étaient également présentes sur les cartes mères des derniers clones XT d'[[Amstrad]], ainsi que sur une ligne éphémère d'unités [[Philips]]. Le brochage de XTA était très similaire à celui de l'ATA, mais seules huit lignes de données et deux lignes d'adresse étaient utilisées, et les registres physiques des périphériques avaient des significations complètement différentes. Quelques disques durs (comme le [[Seagate Technology|Seagate]] ST351A/X) pouvaient prendre en charge l'un ou l'autre type d'interface, sélectionné à l'aide d'un [[Cavalier (électronique)|cavalier]]<ref>{{Lien web |titre=Nerdly Pleasures: The Original 8-bit XT IDE Interface |url=https://nerdlypleasures.blogspot.com/2014/04/the-original-8-bit-ide-interface.html |site=Nerdly Pleasures |date=2014-04-27 |consulté le=2024-04-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=XT-IDE Rev 4 (and 4A, and 4B) |url=https://www.minuszerodegrees.net/xtide/rev_4/XT-IDE%20Rev%204%20-%20general.htm |accès url=libre |site=www.minuszerodegrees.net |consulté le=2024-04-28}}</ref>. == Émulation par des puces intégrées == Bien que la plupart des ordinateurs modernes n'aient pas de bus ISA physiques, presque tous les PC - [[IA-32]] et [[x86-64]] - ont des bus ISA alloués dans l'espace d'adressage physique. Certains [[Southbridge (informatique)|Southbridges]] et certains [[Processeur|CPU]] fournissent eux-mêmes des services tels que la surveillance de la température et la lecture de la tension par l'intermédiaire des bus ISA en tant que dispositifs ISA. == Standardisation == L'[[Institute of Electrical and Electronics Engineers|IEEE]] a commencé à normaliser le bus ISA en 1985, sous le nom de spécification P996. Cependant, malgré la publication de livres sur la spécification P996, celle-ci n'a jamais dépassé officiellement le statut de projet<ref>{{Ouvrage|prénom1=Michael|nom1=Graves|titre=A+ guide to PC hardware maintenance and repair|éditeur=Thomson/Delmar Learning|date=2005|isbn=978-1-4018-5230-6|oclc=ocm57401585|lire en ligne=https://www.worldcat.org/title/ocm57401585|consulté le=2024-04-29}}</ref>. == Cartes ISA modernes == Il existe toujours une base d'utilisateurs d'anciens ordinateurs, c'est pourquoi certaines cartes ISA sont encore fabriquées, par exemple avec des ports USB ou des [[Ordinateur à carte unique|ordinateurs à carte unique]] basés sur des processeurs modernes, [[USB 3.0]] et [[Serial ATA|SATA]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PCA-6763 |url=https://advdownload.advantech.com/productfile/PIS/PCA-6763/file/PCA-6763_DS(100421)20211005102154.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=advdownload.advantech.com |consulté le=29 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PCA-6763 |url=http://ftp.emacinc.com/SBC/PCA-6763/Manual/PCA-6763_User_Manual_Ed.1.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=ftp.emacinc.com |consulté le=29 avril 2024}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Alexey Tikhomirov |auteur2=James Drummond |auteur3=Dalhousie University |titre=ISA to USB Adapter for Optech FDC-700 Counter Board |url=http://fizz.phys.dal.ca/~atikhomirov/Documents/ISA_to_USB_adapter.pdf |format=pdf |accès url=libre |site=fizz.phys.dal.ca |lieu=Halifax, Canada |date=25 septembre 2015 |consulté le=29 avril 2024 |archive-url=https://web.archive.org/web/20180106225505/http://fizz.phys.dal.ca/~atikhomirov/Documents/ISA_to_USB_adapter.pdf |archive-date=6 janvier 2018}}</ref>. == Références == {{Traduction/référence|en|Industry Standard Architecture|1212903739}} <references /> {{portail|électronique|informatique}} [[Catégorie:Bus informatique]] [[Catégorie:Connectique]] [[Catégorie:Carte mère]] [[Catégorie:Matériel IBM]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IAM
IAM
{{Voir homonymes|IAM (homonymie)}} {{Infobox Musique (artiste) | charte = groupe | nom = IAM | image = IAM - Fête de l'Humanité 2014 - 003.jpg | upright = 1.2 | légende = IAM (ici [[Shurik'n]], à gauche, et [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]]). | nom alias = Imperial Asiatic Men | pays d'origine = {{France}} | genre = [[Hip-hop]], [[rap français]], [[rap politique]] | années actives = Depuis [[1989 en musique|1989]] | label = Ròker Promocion, Côté obscur, [[Hostile Records]], [[361 Records]], [[Polydor]], [[Virgin Records]], [[AZ (label)|AZ]], [[Def Jam France]] | site web = {{URL|http://www.iam.tm.fr}} | membres actuels = [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] (1988-)<br />[[Shurik'n]] (1988-)<br />[[Kheops (DJ)|Kheops]] (1988-)<br />[[Imhotep (producteur)| Imhotep]] (1988-)<br />[[Kephren (membre du groupe IAM)|Kephren]] (1988-) | ex membres = [[Freeman (rappeur)|Freeman]] (1988-2008) | logo = IAM-Logo.jpg }} '''IAM''' (prononcé en [[anglais]] : {{lang|en|I am}}, {{IPA-en|aɪ æm|}}) est un [[groupe musical|groupe]] de [[hip-hop]] [[France|français]] originaire de [[Marseille]] ([[Bouches-du-Rhône]]). Formé en 1989, il se compose à l'origine d'[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] (Philippe Fragione) et [[Shurik'n]] (Geoffroy Mussard) au chant, de [[Kheops (DJ)|Kheops]] (Éric Mazel), [[Imhotep (hip-hop)|Imhotep]] (Pascal Perez), [[Kephren (membre du groupe IAM)|Kephren]] (François Mendy) aux platines, et anciennement de [[Freeman (rappeur)|Freeman]] (Malek Brahimi). En 1990, IAM publie ''[[IAM Concept|Concept]]'', son premier album, sous forme d'une cassette enregistrée en autoproduction<ref name="piolet">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Piolet|préface=[[Dee Nasty]]|postface=[[Solo (rappeur)|Solo]]|titre=Regarde ta jeunesse dans les yeux. Naissance du hip-hop français 1980-1990|lieu=Marseille|éditeur=[[Le mot et le reste]]|année=2017|année première édition=2015|pages totales=362|isbn=978-2-36054-290-1}}</ref>. Un an après, le groupe enchaîne avec son deuxième album : ''[[… de la planète Mars]].'' L'album bénéficie d'un certain écho et IAM connaît un début de médiatisation. Le groupe fait plusieurs apparitions dans l'émission française ''[[RapLine]]'' (dont il avait d'ailleurs composé quelques mois plus tôt le générique). En 1993, IAM publie son troisième album, ''[[Ombre est lumière]],'' qui contient la chanson ''[[Je danse le mia]]'' – n°1 des hit-parades durant huit semaines en 1994. ''Ombre est lumière'' permet au groupe de gagner en popularité. Il est suivi par ''[[L'École du micro d'argent]]'' (1997) qui remporte deux récompenses aux [[Victoires de la musique]] et est certifié [[Disque d'or|disque de diamant]]. IAM est de retour en 2003 avec son cinquième album, ''[[Revoir un printemps]].'' Si l'accueil est d'abord mitigé, avec le recul, ''Revoir un printemps'' peut être perçu comme un des projets les plus aboutis du groupe. ''[[Saison 5]]'', sixième album d'IAM, est publié en {{date-|avril 2007}}. Six ans plus tard (avril 2013) le groupe donne naissance à son septième album studio : ''[[Arts martiens]]''. Il est suivi la même année de l'album titré ''[[...IAM]]''. En 2017, le groupe sort l'album ''[[Rêvolution]]'', suivi deux ans plus tard par ''[[Yasuke (album)|Yasuke]]'' ; il s'agit du dixième album d'IAM. Leur onzième album, ''[[Rimes essentielles]]'', est publié le {{Date|3 décembre 2021}} et regroupe les [[Extended play|EPs]] ''Première Vague'', ''Deuxième Vague'', ''Troisième Vague'' et ''Quatrième Vague''. IAM {{par qui|est considéré}} comme l'un des pionniers du [[hip-hop français]] et l'un des meilleurs groupes de son histoire. == Origine du nom == À l'époque de la lutte pour les droits civiques aux [[États-Unis]], les manifestants défilaient avec des pancartes ''"I AM A MAN"''. IAM en est la contraction{{note|{{citation|Le nom du groupe, nous l’avions trouvé sur des photos prises pendant la marche pour les droits civiques des Afro-Americains. Les manifestants arboraient des pancartes avec le mot d’ordre : « I am a man ». IAM est la contraction de cette revendication. « J’existe, je ne suis pas un animal ou un numéro mais un être humain{{sfn|Akhenaton|2010|p=159}}.}}|groupe=n}}. IAM a plusieurs significations données par le groupe par amusement{{sfn|Akhenaton|2010|p=159}} : "Imperial Asiatic Men", "Indépendantistes Autonomes Marseillais" ou encore "Invasion Arrivant de Mars"<ref>{{Harvsp|id=IAM|IAM, ''le Livre''|p=30}}.</ref>. Akhenaton, dans son autobiographie ({{harvsp|Akhenaton|2010}}), explique que {{cita|le sens véritable d’IAM réside dans cette affirmation, cruciale pour nous : « Je suis, j’existe<ref>{{harvsp|Akhenaton|2010|p=159-160}}.</ref>}}. == Biographie == === Formation === En 1985, [[Philippe Fragione]] et [[Éric Mazel]] rejoignent l'équipe de ''Vibration''{{note|texte={{citation|Le 10 décembre 1985, Philippe Fragione participe à l'émission pour la première fois de l'intérieur. [...] Éric [Mazel] devient DJ de l'émission<ref>{{Harvsp|Valnet|2013|p=23|loc=Le premier Zulu}}</ref>.}}|groupe=n}}, une émission créée par Philippe Subrini<ref>{{lien web|titre=Philippe Subrini|site=[[Mucem]].org|url=http://www.mucem.org/fr/node/1163}}</ref> sur [[Liste des stations de radio en France#Pour compléter|Radio Sprint]]<ref name="IAM19">{{Harvsp|id=IAM|texte=''IAM, le livre''|p=19}}</ref>. Un premier groupe se forme en 1986 et adopte le nom de Lively Crew. Lively Crew compte cinq membres : [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]], DJ [[Kheops (DJ)|Kheops]]{{note|{{citation|Eric [...] n'est pas membre officiel du Crew... "''Il était difficile à supporter, ''raconte Chill''. Un vrai personnage de comédie italienne ! Il faisait toutes ces conneries de rayer les disques, de les couper avec des ciseaux<ref name=IAM19/>...''"}}|groupe=n}}, Nasty Mister Bollocks (Laurens), MCP One (Philippe), Sudio (Didier)<ref name="IAM19" />{{,}}<ref name="LC35">{{Harvsp|Valnet|2013|p=35|loc=Lively Crew}}</ref>. Leur premier concert a lieu le {{date-|23 mars 1986}} à la MJC Corderie à Marseille<ref name="LC35" />{{,}}{{note|groupe=n|Julien Valnet cite {{article|titre=Les dee-jays envahissent la ville|périodique=La marseillaise|date=27 mars 1986}} mais précise que l’article ne parle pas des rappeurs présents, {{cita|se concentrant essentiellement sur Massilia et Jo Corbeau}}.}}, lors d'un festival ragga-reggae sur invitation du [[Massilia Sound System]]<ref name="IAM19" />. Sur scène, seuls trois membres se produisent : Kheops, Akhenaton (qui rappe en anglais) et Sudio<ref name="IAM19" />. À partir de là, Akhenaton et Kheops voyagent plusieurs fois à [[New York]], et pour Kheops {{citation|l'équation est simple : New York {{=}} vinyl<ref name="IAM19" />}}. Akhenaton et Kheops forment un nouveau groupe, B-Boy Stance, en novembre 1986{{sfn|Valnet|2013|p=42}} et [[Shurik'n]] les rejoint en 1987<ref name=Plumechrono>{{harvsp|id=Plume|texte=''Entre la pierre et la plume''|p=275 sq.}}</ref>. En 1988, ils prennent le nom ''IAM''{{sfn|Valnet|2013|p=43}}{{,}}{{sfn|Akhenaton|2010|p=159}}, [[Imhotep (hip-hop)|Imhotep]] intègre alors le groupe suivi de [[Freeman (rappeur)|Freeman]] et [[Kephren (membre du groupe IAM)|Kephren]] vers 1989{{sfn|Valnet|2013|p=42}}{{,}}<ref name=Plumechrono/>. === Débuts === En janvier 1990, ils sortent leur premier album uniquement au format cassette intitulé ''[[Concept (1990)|Concept]]''<ref name="piolet" /> avec le label indépendant [[Ròker Promocion]] du groupe de reggae [[Massilia Sound System]]. Cette parution leur permet d'intégrer le label Labelle Noire (intégré plus tard au label Delabel), une subdivision de [[Virgin Records|Virgin]]. Entre-temps, IAM se fait connaître en se produisant en première partie des [[Les Rita Mitsouko|Rita Mitsouko]], de [[Public Enemy]], de [[KRS-One|KRS One]] et surtout de [[Madonna]] à Bercy. Le groupe publie un premier maxi intitulé ''[[Red, Black and Green]]'', puis leur deuxième album studio, ''[[… de la planète Mars]]'' en 1991, qui bénéficie d'un certain écho. IAM commence à être diffusé dans les médias (radio, télé...) dont l'émission ''[[RapLine]]''<ref>{{lien web|url=http://www.rfimusique.com/artiste/rap/iam/biographie|titre=IAM Biographie|site=RFI Musique|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/972790-nouvel-album-iam-une-fin-en-apotheose.html|titre=IAM, nouvel et dernier album : une fin en apothéose pour les rappeurs marseillais|date=19 novembre 2013|site=Nouvelobs|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://laplumedauphine.fr/2013/12/03/iam-la-fin-dune-epoque/|titre=IAM : la fin d’une époque|date=3 décembre 2013|site=La dauphine|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>. La formation marseillaise rejoint ainsi d'autres artistes de la scène rap française qui commencent à connaître eux aussi, en ce tout début des [[années 1990]], un certain succès, tels que [[NTM]] et [[MC Solaar]]. === ''Ombre est lumière'' (1993) === {{article détaillé|Ombre est lumière{{!}}''Ombre est lumière''}} Sorti en novembre 1993, l'album ''[[Ombre est lumière]]'' permet à IAM d'accroître encore un peu plus sa notoriété. Alors que les textes sont écrits principalement en 1992 dans un espace de travail de la [[Friche de la Belle de Mai]], l’enregistrement de l’album a lieu en mai-juin 1993 à [[Aix-en-Provence]] {{incise|où ils sont notamment accompagnés par Nicholas Sansano (producteur New-yorkais<ref>{{lien web|titre=Nick Sansano, le producteur dans l’ombre d’IAM|site=[[abcdr du son]]|date=22 octobre 2015|url=https://www.abcdrduson.com/interviews/nick-sansano/}}</ref>)}} et le mixage à [[New York]]. Salué à sa sortie, ''Ombre est lumière'' est suivi de ''[[Je danse le mia]]'' en single {{incise|tube de l’été 1994|stop}}. Le groupe connaît alors un succès considérable<ref>{{article |auteur=Thomas Blondeau|titre=IAM : retour sur la genèse de "Ombre est lumière", un album fondateur|présentation en ligne=https://www.lesinrocks.com/2015/04/01/musique/musique/iam-retour-sur-la-genese-de-ombre-est-lumiere-un-album-fondateur/ |périodique=[[Les Inrockuptibles]]|numéro=1008|date=25 mars 2015|page=58-59}}</ref>. L’album se compose d’une quarantaine de pistes, comprenant des morceaux aux textes engagés, humoristiques ou encore spirituels et où les références sont historiques, mythologiques, scientifiques, sociales, politiques. Tandis qu’Akhenaton le considère comme {{cita|l’album emblématique de l’esprit IAM{{sfn|Akhenaton|2010|p=273}}}}, {{cita|nombreux sont ceux qui disent rétrospectivement de cet album qu’il pose les bases de ''[[L'École du micro d'argent]]''{{sfn|Valnet|2013|p=66-67}}.}} Le {{date-|13 février 1995}}, IAM est élu Groupe de l'année des [[Victoires de la musique 1995#Groupe|Victoires de la musique]]<ref>{{Harvsp|id=IAM|''IAM, Le Livre|p=24''}}.</ref>. Cette même année, [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] publie son premier album solo, ''[[Métèque et mat]]''. === ''L’École du micro d’argent'' (1997) === {{article détaillé|L'École du micro d'argent{{!}}''L'École du micro d'argent''}} Le plus grand succès commercial du groupe reste son album suivant, le quatrième : ''[[L'École du micro d'argent]]'' est publié en 1997 et couronnée de deux récompenses aux [[Victoires de la musique]]. Certifié [[disque d'or]] en seulement deux jours, il se vend au total à plus d'un million et demi d'exemplaires, atteignant le statut de [[disque d'or|disque de diamant]] en 2005. Le groupe américain [[Sunz of Man]], en featuring sur l'album, participe probablement au succès de ''L'École du micro d'argent'' en [[Amérique du Nord]]. Les chansons ''Petit frère'', ''[[Nés sous la même étoile]]'', ''La Saga'' (en [[featuring]] avec Sunz of Man) et ''[[Demain, c'est loin]]'' deviendront des classiques du [[rap français]]. Le milieu du rap français le considère dès sa sortie comme un album d'un niveau exceptionnel avec des textes d'une intelligence rare : {{citation|Dans sa tête le rayonnement du tube cathodique a étouffé les vibrations des tam-tams de l'Afrique<ref>{{lien web|url=http://www.lefigaro.fr/musique/2013/11/18/03006-20131118ARTFIG00177-iam-nous-ne-voulons-pas-de-medaille.php|titre=IAM : « Nous ne voulons pas de médaille »|date=18 novembre 2013|site=[[Le Figaro]]|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>.}} Après le succès colossal de ''L'École du micro d'argent'', les membres du groupe décident de se concentrer sur leurs carrières solos et mettent le groupe en suspens. === ''Revoir un printemps'' et ''Saison 5'' (2003-2012) === [[2003]] marque le grand retour du groupe avec son cinquième album, ''[[Revoir un printemps]]''. Ce dernier est diversement accueilli par la critique<ref>{{lien web|url=http://www.rfimusique.com/musiquefr/articles/060/article_14706.asp|titre=IAM, l'œil du tigre - ''Revoir un printemps''|date=19 septembre 2003|site=RFI Musique|consulté le=23 mai 2016}}.</ref> malgré la richesse musicale déployée (ambiances variées avec cellules orchestrales sur certains instrumentaux) et la densité d'écriture qu'il cristallise. L'année suivante, IAM sort sa première compilation rétrospective : ''[[Anthologie 1991-2004|Anthologie (1991-2004)]]''. L'un de ses titres inédits, ''Où va la vie ?'', sort en single et se vend plutôt bien. Début 2007, le groupe publie ''[[IAM Official Mixtape|Official Mixtape]],'' mixée par [[Kheops (DJ)|DJ Kheops]] et [[Cut Killer]], en guise de [[bande-annonce]] pour leur nouvel album : ''[[Saison 5]]''. ''Official Mixtape'' accueille la collaboration de plusieurs groupes tels que [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]], [[Psy 4 De La Rime]] ou encore MC Arabica. ''[[Saison 5]]'', le sixième album du groupe, est publié le 2 avril 2007. Il débute directement à la deuxième place dans les [[Hit-parade|charts]], prouvant qu'IAM n'a rien perdu de sa popularité dix-neuf ans après les commencements. Afin de fêter les 20 ans du groupe, IAM donne un concert exceptionnel au pied des [[Pyramide]]s de [[Gizeh]] le 14 mars 2008. En résulte l'album live ''Retour aux pyramides'' qui sort le 26 mai 2008 uniquement sur les sites de téléchargement légaux. Le 30 mai 2008 sort le DVD ''[[IAM 20]]'', comprenant la vidéo du concert à Gizeh, le documentaire ''Encore Un Printemps'' sur le groupe ainsi que le CD ''Retour aux pyramides'' en bonus. Pendant l'été 2008, [[Freeman (rappeur)|Freeman]] quitte le groupe. La séparation est officialisée dans une interview accordée au magazine ''Orbeat'' sur son blog<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Orbeat |titre=EXCLU ORBEAT! Freeman : « IAM a été un gâchis monumental » |url=http://orbeatmag.over-blog.com/article-30057603.html |site=Orbeat magazine, le blog |consulté le=2021-12-25}}</ref> puis reprise par ''[[La Provence (presse)|la Provence]].'' [[Freeman (rappeur)|Freeman]] y adresse une série de reproches au groupe, en particulier à [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]]<ref>{{lien web|url=http://orbeatmag.over-blog.com/article-30057603.html|titre=L'interview de Freeman|site=blog du magazine hip hop Orbeat|consulté le=23 mai 2016}}.</ref> qui lui répond quelques jours plus tard sur le même site, soutenu par le reste d'IAM<ref>[http://orbeatmag.over-blog.com/article-30733191.html IAM répond à Freeman] sur le blog du magazine hip hop Orbeat</ref>. En 2020, le groupe écrit « garder de très bons souvenirs de ces deux décennies au cours desquelles [Freeman] a fait partie de notre famille ; comment aurions-nous pu vivre ensemble aussi longtemps s'il n'en avait été autrement ? »<ref name=bouthier65>{{Ouvrage|auteur1=IAM|prénom2=Baptiste|nom2=Bouthier|titre=Entre la pierre et la plume|passage=65|date=2020|isbn=978-2-234-08934-1|isbn2=2-234-08934-4|oclc=1164093954|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/1164093954|consulté le=2021-12-25}}</ref> Et d'ajouter : « Nos conceptions de la vie, de notre musique, de comment la concevoir et la diffuser ont petit à petit divergé jusqu'à devenir trop différentes. »<ref name=bouthier65/> Fin 2011, le groupe annonce la sortie d'un nouvel album, ''IAM Morricone'', « collaboration » avec le célèbre compositeur de musiques de film italien [[Ennio Morricone]]<ref>{{lien web|url=http://www.2kmusic.com/fr/rapfr/news/iam-nouvel-album-iam-morricone-pour-novembre-2012/574811|titre=IAM : nouvel album IAM Morricone pour novembre 2012|site=Rap2k|date=26 mars 2012|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>. Initialement prévu pour 2012, le projet est abandonné en raison de droits d'auteurs trop élevés. Par ailleurs, le groupe quitte [[AZ (label)|AZ]] pour la division française de [[Def Jam]]. En {{date-|décembre 2012}} et {{date-|février 2013}} sortent deux mixtapes : ''Assassins Scribes Vol 1&2'', produites par DJ Daz et proposant, quant au premier volume, des inédits, featurings et versions US, et, pour le second, un mix des singles. === ''Arts martiens'' et ''…IAM'' (2013-2016) === [[Fichier:IAM - Fête de l'Humanité 2014 - 055.jpg|vignette|IAM, à la [[Fête de l'Humanité]] en 2014.]] Le sixième album studio du groupe, ''[[Arts martiens]]'', est publié le 22 avril 2013. Il atteint la première place des classements le jour de sa sortie et surclasse [[Daft Punk]] dans le Top Albums sur [[iTunes]]<ref>{{lien web|url=http://www.chartsinfrance.net/Iam/news-85482.html|titre=IAM débarque numéro 1 sur iTunes avec ''Arts martiens''|date=22 avril 2013|site=[[Charts in France]]|consulté le=23 mai 2016}}.</ref>. Durant la première semaine après sa mise en vente, ''Arts martiens'' conserve la première place des charts français en écoulant quelque {{nombre|25000|copies}} dont {{unité|18000|ventes}} physiques et {{unité|6600|téléchargements}}. IAM se produit le {{date|28|septembre|2013|en musique}} au [[Stade de France]] pour le concert ''[[Urban Peace]] 3,'' qui rassemble également [[Orelsan]], [[Sexion d'Assaut]], [[Maître Gims]], [[Youssoupha]], [[La Fouine]], [[Psy 4 de la Rime]] et [[Stromae]]. Une réédition de l'album ''[[L'École du micro d'argent]]'' sort le 30 septembre 2013. Outre l'opus original, elle comprend nombre de bonus : des remixes, des versions instrumentales, divers projets auxquels le groupe a participé, un DVD et un livre de 96 pages. Le {{date|1|octobre|2013}}, le groupe annonce la sortie d'un nouvel album, intitulé ''[[...IAM]]'', prévue pour le {{date|18|novembre|2013|en musique}}. Le lendemain, une annonce officielle révèle que ce sera le dernier album du groupe. Le {{date-|14 octobre}}, Akhenaton explique qu'IAM reste soudé mais que ce futur album est supposé être le dernier. ''...IAM'' sera composé de titres non retenus de la session d'enregistrement d{{'}}''Arts martiens''. Le premier single, ''Si j'avais 20 ans,'' sort fin {{date-|octobre 2013}}<ref>[http://www.chartsinfrance.net/Iam/news-88717.html IAM dévoile son nouveau single ''Si j'avais 20 ans'', premier extrait de son dernier album] - ChartsInFrance.net</ref> suivi de ''CQFD''. Début {{date-|juin 2014}}, le label Def Jam Recordings France annonce sur Facebook qu'il prolonge le contrat pour deux nouveaux albums du groupe<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=IAM rempile avec Def Jam France !|url=http://www.booska-p.com/new-iam-rempile-avec-def-jam-france-photo-n30530.html|site=[[Booska-P]]|date=5 juin 2014|consulté le=12 février 2017}}.</ref>. Le {{date-|13 février 2015}}, lors de la {{30e|cérémonie}} des [[Victoires de la Musique]], IAM reçoit une Victoire honorifique au titre de sa contribution au [[rap français]]. === ''Rêvolution'', ''Yasuke'' et ''Rimes essentielles'' (2017-2021) === Le {{date-|9 janvier 2017}}, IAM annonce sur les réseaux sociaux la sortie de son neuvième album studio, ''[[Rêvolution]]'', pour le {{date-|3 mars 2017}}<ref>[http://www.eklecty-city.fr/musique/iam-annonce-revolution-pour-mars-prochain/ IAM annonce Rêvolution son huitième album studio] - Eklecty-City.fr</ref>. Le [[clip]] du premier [[single (musique)|single]], ''Monnaie de singe'', est dévoilé le 20 janvier suivant<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=IAM dévoile le clip de ''Monnaie de singe'', premier titre de l'album ''Rêvolution''|url=https://www.huffingtonpost.fr/2017/01/20/iam-monnaie-de-singe-video/|site=[[Le Huffington Post]]|date=20 janvier 2017|consulté le=12 février 2017}}.</ref>. Un deuxième single, ''Grands rêves, grandes boîtes'', est publié le {{date|10|février|2017|en musique}}. Réalisé par Didier D. Daarwin et [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]], le clip qui l'accompagne met en scène Alejandra Gutierrez, une athlète qui rêvait de remporter une [[médaille olympique]] mais qui, après son échec, s'est engagée dans l'armée<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=IAM dévoile le clip de ''Grands rêves, grandes boîtes''|url=http://www.leparisien.fr/laparisienne/societe/culture/iam-devoile-le-clip-de-grands-reves-grandes-boites-10-02-2017-6671106.php|site=[[Le Parisien]]|date=10 février 2017|consulté le=12 février 2017}}.</ref>. Le groupe part ensuite en tournée pour célébrer les 20 ans de la sortie de l'album ''[[L'École du micro d'argent]]''<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=IAM annonce une tournée pour « L'école du micro d'argent »|url=http://www.booska-p.com/new-iam-annonce-une-tournee-pour-l-ecole-du-micro-d-argent-n60665.html|site=[[Booska-P]]|date=11 mai 2016|consulté le=12 février 2017}}.</ref>. En {{date-|novembre 2019}}, IAM publie son dixième album : ''[[Yasuke (album)|Yasuke]]''. Une semaine après sa sortie, l'album s'est écoulé à 10 546 exemplaires<ref>{{Lien web|titre=IAM : les chiffres de ventes de l'album "Yasuke"|url=https://www.mouv.fr/musique/rap-fr/iam-les-chiffres-des-ventes-de-l-album-yasuke-355940|site=Mouv.fr|consulté le=4 janvier 2021}}</ref>. En octobre 2020, IAM publie son premier livre, ''[[#Plume|Entre la pierre et la plume]]'', coécrit avec le journaliste Baptiste Bouthier. Dans le même temps, le Shurik'n et Akhenaton participe au projet collectif marseillais ''[[13'Organisé]]'', regroupant une cinquantaine de rappeurs de la ville, à l'initiative de [[Jul (chanteur)|Jul]]. L'album sera certifié disque de platine<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Certification SNEP|url=https://snepmusique.com/les-certifications/?titre=13%20ORGANISE|site=snepmusique.com|éditeur=[[Syndicat national de l'édition phonographique]]|date=|consulté le=10 novembre 2020}}</ref>. En juin 2021, le groupe publie un EP de six titres, ''Première Vague''. Le premier single est ''Feeling''. Ils sortent ensuite dans les mois suivants, trois nouveaux EP de 6 titres, intitulés ''Deuxième Vague'', ''Troisième Vague'' et ''Quatrième Vague'', titres sous forme de clin d'œil à la [[Pandémie de Covid-19 en France|situation sanitaire liée au Covid]]. Ces 24 morceaux sont ensuite regroupés sous le titre ''[[Rimes essentielles]]'', dans un format double-disque ainsi qu’un coffret de quatre vinyles<ref>{{Lien web|auteur=[[Mathilde Serrell]]|titre=Les "Rimes essentielles" de IAM |url=https://www.franceinter.fr/emissions/le-mur-du-son/le-mur-du-son-du-mercredi-01-decembre-2021 |site=[[France inter]]|série=Le mur du son|consulté le=2022-03-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur= Julien Bouisset |titre=Top vinyle de décembre : du coffret confiné d’IAM à la BD musicale de Serge Gainsbourg |url=https://www.nouvelobs.com/musique/20211222.OBS52458/top-vinyle-de-decembre-du-coffret-confine-d-iam-a-la-bd-musicale-de-serge-gainsbourg.html |site=[[L'Obs]]|date=2021-12-22 |consulté le=2022-03-30}}</ref>. L’album est publié en indépendant et la pochette compile celles des autres albums d'IAM, avec celle de ''[[Concept (album)|Concept]]'' au centre{{note|groupe=n|texte=Akhenaton déclare à ce sujet : {{citation|On a choisi de revenir un peu aux sources […] et c’est pour ça que la pochette de ''Concept'' se retrouve au centre}}<ref>{{Lien web |titre=Akhenaton : "On a choisi de revenir un peu aux sources" |url=https://www.europe1.fr/emissions/linterview-de-nikos-aliagas/akhenaton-on-a-choisi-de-revenir-un-peu-aux-sources-4076929 |site=[[Europe 1]]|série=L'interview de [[Thierry Dagiral]]|consulté le=2022-03-30|format={{audio}}}}.</ref>.}}. == Membres == {{Pertinence section|date=février 2021|texte=Trop de détails}} === Membres actuels === * '''[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]]''' : (prononcé: {{IPA|a.keˈnɑːtɔn}}), de son vrai nom '''Philippe Fragione''', né le {{date de naissance|17|septembre|1968}} à [[Marseille]], est un [[rappeur]], [[Réalisateur artistique|producteur]], [[réalisateur]] et [[animateur de radio]] [[France|français]] issu d'une famille [[Italie|italienne]]. * '''[[Shurik'n]]''' : de son vrai nom '''Geoffroy Mussard''', né le {{date de naissance|11|mars|1966}} à [[Miramas]], dans les [[Bouches-du-Rhône]], est un [[rap]]peur et [[producteur musical|producteur]] [[France|français]] d'origines [[Madagascar|malgache]] et [[La Réunion|réunionnaise]]. * '''[[Kheops (DJ)|Kheops]]''' : de son vrai nom '''Éric Mazel''', né le {{date de naissance|4|mai|1966}} à [[Marseille]], est un [[disc jockey]] et [[Réalisateur artistique|producteur]] de [[hip-hop]] [[France|français]] * '''[[Imhotep (producteur)|Imhotep]]''' : de son vrai nom '''Pascal Perez''', né le {{date de naissance|19|mai|1960}} à [[Alger]], est un [[compositeur]], [[réalisateur artistique|producteur]], [[beatmaker]] et [[mixage audio|mixeur]] [[nationalité française|français]] * '''[[Kephren (membre du groupe IAM)|Kephren]]''' : de son vrai nom '''François Mendy''', né le {{date|31 juillet 1967}} à [[Paris]]<ref name=IAM>{{Ouvrage|auteur1=Gilles Rof|auteur2=Stéphan Muntaner|auteur3=Fred Guilledoux|auteur4=Didier Deroin|titre=IAM|sous-titre=Le livre|éditeur=Soleil productions : Plein Sud|année=1996|passage=16-17|isbn=978-2-87764-549-2}}.</ref> est [[ingénieur du son]] [[France|français]]. Il est d'origine [[sénégal]]aise<ref name=IAM/>. Il était à l'origine l'un des deux danseurs du groupe<ref>« Imhotep et Kephren et Kheops ont fait la mélodie », ''Planète Mars'', IAM, album ''[[... de la planète Mars]]'' (1991 chez Delabel/Virgin)</ref>. Aujourd'hui il est le manager tour du groupe <ref>''Au cœur d'IAM'' (Genèse de l'album ''Revoir un printemps'') (2004)</ref>. <gallery> Festival des Vieilles Charrues 2018 - IAM - 030.jpg|[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] IAM - Fête de l'Humanité 2014 - 002.jpg|[[Shurik'n]] PDB2022Kheops.jpg|[[Kheops (DJ)|Kheops]] IAM - Fête de l'Humanité 2014 - 009.jpg|[[Kephren (membre du groupe IAM)|Kephren]] </gallery> === Membres live === * '''Saïd''' : de son vrai nom '''Saïd Radjiabou''', né le {{date de naissance|23|juillet|1972}} à [[Marseille]]<ref>{{Lien web |titre=Saïd, chanteur |url=https://www.vacarm.net/interview-entretien/said-chanteur/ |date= |consulté le=17 janvier 2021}}.</ref>, est un chanteur et rappeur français, ancien membre du groupe de rap [[Prodige Namor]]. Depuis de nombreuses années, il accompagne IAM lors des concerts live en tant que choriste <ref>{{Lien web |titre=Saïd Music de l’ombre de Iam à la lumière |url=https://musikplease.com/said-music-de-lombre-de-iam-a-la-lumiere-112895// |date= |consulté le=17 janvier 2021}}.</ref>. === Anciens membres === * '''[[Freeman (rappeur)|Freeman]]''' : de son vrai nom '''Malek Brahimi''', né le {{date de naissance|9|mai|1972}} à [[Marseille]]<ref>{{Harvsp|id=IAM|texte=IAM : Le livre|page=14}}.</ref>, dans les [[Bouches-du-Rhône]], est un [[danseur]], [[compositeur]] et [[rappeur]] [[France|français]] d'origine [[Algérie|algérienne]]. Aux débuts d'IAM, il était l'un des deux danseurs avec Kephren. Il a quitté le groupe à l'été 2008. == Discographie == === Album demo === * [[1990 en musique|1990]] : ''[[IAM Concept|Concept]]'' === Albums studio === * [[1991 en musique|1991]] : ''[[... De la planète Mars]]'' * [[1993 en musique|1993]] : ''[[Ombre est lumière]]'' * [[1997 en musique|1997]] : ''[[L'École du micro d'argent]]'' * [[2003 en musique|2003]] : ''[[Revoir un printemps]]'' * [[2007 en musique|2007]] : ''[[Saison 5]]'' * [[2013 en musique|2013]] : ''[[Arts Martiens]]'' * [[2013 en musique|2013]] : ''[[...IAM]]'' * [[2017 en musique|2017]] : ''[[Rêvolution]]'' * [[2019 en musique|2019]] : ''[[Yasuke (album)|Yasuke]]'' * [[2021 en musique|2021]] : ''[[Rimes essentielles]]'' * [[2023 en musique|2023]] : ''[[HHHistory]]'' === Albums live === * [[2005 en musique|2005]] : ''[[IAM Live au Dôme de Marseille]]'' * [[2008 en musique|2008]] : ''[[Retour aux pyramides (IAM)|Retour aux pyramides]]'' * [[2023 en musique|2023]] : ''[[Warrior Tour Live Studio Recordings]]'' === Compilations === * {{Album |titre=[[IAM - Anthologie 1991-2004]] |année=2004 |contenu= <small> Disque 1 # Red, black and green (Sofa Jazz Mix) # Hold-up mental # Tam-Tam de l'Afrique # Attentat # Planète Mars (Homere Mix) # Donne-moi le micro # Une femme seule # [[Je danse le mia]] # Sachet blanc # Le feu # Reste underground # J'aurais pu croire # Harley Davidson Disque 2 # L'aimant # La saga (avec [[Sunz Of Man]]) # L'empire du Côté Obscur # Nés sous la même étoile # L'école du micro d'argent (Version guerrière) # Petit frère # Independenza # [[Demain, c'est loin]] # Noble art (avec [[Method Man]] et [[Redman]]) # Revoir un printemps # Stratégie d'un pion # Où va la vie ? # Bienvenue (avec [[Beyoncé]]) </small> }} * {{Album |titre=[[IAM Platinum]] |année=2005 |contenu= <small> Disque 1 # Planète Mars # Tam Tam De L'Afrique # [[Je danse le mia]] # Remix Sachet Blanc # L'Empire Du Côté Obscur # Petit Frère # L'Ecole Du Micro D'Argent (Version Us) # Nés Sous La Même Etoile # La Saga # Independenza # Revoir Un Printemps # Où Va La Vie? # Stratégie D'Un Pion # Nous # Noble Art Disque 2 # Hold-Up Mental # Non Soumis A L'État # I A M Concept # L'Aimant # Contrat De Conscience # Harley Davidson # J'Aurais Pu Croire # Je Lâche La Meute # Achevez-Moi # Achevez-Les # La {{25e}} Image # Un Bon Son Brut Pour Les Truands # [[Demain, c'est loin]] Disque 3 # La Guerre Sainte Du Rap # Je Fais 1 Avec Ma Musique # Je Suis Vex' # C'Est Donc Ça Nos Vies # Un Jour Comme Un Lion # Tempérament [[Kunta Kinte]] # Pourquoi Je Suis Là # La Tangente # Feu, Flammes, Fumées, Cendres # Live De La Base Remix # J'Aime Pas # Le Couteau Entre Les Dents </small> }} * {{Album |titre=IAM Anthologie / DVD Live au Dôme de Marseille |année=2007 |contenu= <small> Coffret comprenant: * [[IAM - Anthologie 1991-2004]] * [[IAM Live au Dôme de Marseille]] </small> }} * {{Album |titre=[[L'Intégrale (IAM)|L'Intégrale]] |année=2008 |contenu= <small> ... De La Planète Mars # Pharaon Revient # Planète Mars # Jazz # Tam-Tam de l'Afrique # IAM Concept # Crack # Attentat # Disco Club # Nouveau Président # IAM Bercy # Non Soumis à l'État # Un Peu Trop Court # Do the Raï Thing # Red, Black and Green # Lève Ton Slip # Elvis # Unité # Khéops € à l'Horizon # Je Viens de Marseille # Wake Up # Crécelle # Tension Monte # Rapline II Ombre Est Lumière (Partie 1) # Feu # Cosmos # Vos Dieux Ont Les Mains Sales # Méthode Marsimil # J'Aurais Pu Croire # Contrat de Conscience # Rétor de Malek Sultan # Jour Tu Pleures, Un Jour Tu Ris # Le 7 # Harley Davidson # Mousse à Riton # Shit Squad # Femme Seule # [[Je danse le mia]] # Alone Tout Seul Forever # Fugitif # Aimant # Mars Contre-Attaque Ombre Est Lumière (Partie 2) # Dragon Sommeille # Attentat II # Slow de Lai T'Es # Je Veux Être # Échantillon # Affaire en Cours # Repos C'est La Santé # Interview # Laissez-Nous Danser # Transkitchmegatron Hipnokor Spae-Rave-Olitecyborg-Ize and Teknomorshit # Dernier Empereur # Je Lâche La Meute # Achevez-Moi # Achevez-Les # Où Sont Les Roses ? (Intro) # Où Sont Les Roses ? # Bang Bang # RXN # Sachet Blanc # Pharaon Reviens L'École Du Micro D'Argent # L'École du Micro d'Argent # Dangereux # Nés Sous La Même Étoile # La Saga # Petit Frère # Elle Donne Son Corps Avant Son Nom # Empire du Côté Obscur # Regarde # Enfer # Quand Tu Allais, On Revenait # Chez le Mac # Bon Son Brut Pour Les Truands # Bouger La Tête # Cri Court dans La Nuit # Libère Mon Imagination # [[Demain, c'est loin]] L'École Du Micro D'Argent (Bonus) # Hold Up Mental # Donne Moi le Micro # Complexe # Faut Taper # Sans Issue # Sales Hypocrites # Doin' Our Thang # Réalité # C'est Clair Je Suis Sombre # 25 Eme Image [Remix] Revoir Un Printemps # Stratégie d'Un Pion # Nous # Quand Ils Rentraient Chez Eux # Noble Art # Lâches # Mental de Viêt-Cong # Revoir un Printemps # Armes de Distraction Massive # Second Souffle # Visages dans La Foule # Ici ou Ailleurs # Tiens # Bienvenue # Pause # Fruits de La Rage # Murs # 21/04 # Aussi Loin Que l'Horizon Revoir Un Printemps (Bonus) # Live de La Base # Violence # 40 ans de Retour au Ghetto # Noble Art [Instrumental] # Tiens [Instrumental] Live au Dôme de Marseille (Partie 1) # Second Souffle # Stratégie d'Un Pion # Mèche et Les Sens # Mental de Viêt-Cong # Lâches # Barème # Nous # 21/04 # Medley 1 : Nés sous la même étoile - Independenza - Bad boys de Marseille - L'école du micro d'argent # Armes de Distraction Massive # Tiens Live au Dôme de Marseille (Partie 2) # IAM (Science de la rime) # "Interstice" 1 pour le Flow # Murs # Où va la vie ? # Bienvenue (remix) # Revoir un printemps # Encore plus de monde # Medley 2 : L'empire du côté obscur - Petit frère - Un bon son brut pour les truands - [[Demain, c'est loin]] # Pause # Noble art DVD : Au Cœur D'IAM # Cœur d'Iam [DVD] # Red, Black and Green [DVD] # Tam-Tam de l'Afrique [DVD] # Planète Mars [DVD] # [[Je danse le mia]] [DVD] # Feu [DVD] # Femme Seule [DVD] # Remix Sachet Blanc [DVD] # Saga [DVD] # L'Empire du Côté Obscur [DVD] # Nès Sous La Même Étoile [DVD] # Petit Frère [DVD] # Independenza [DVD] # Noble Art [DVD] # Galerie Iam 1989/2003 [DVD][*] # Bonus Materials [DVD][*] CD Bonus # Hector à Troie # Encore Plus de Monde # Live de La Base [Remix] # Peur de Vivre </small> }} * {{Album |titre=[[IAM Galaxie]] |année=2009 |contenu= <small> Disque 1 # Red Black and Green # Planète Mars (Homère Mix) # Je Suis Vex # Je Me Gausse # Donne Moi Le Micro # L’ultra Mia # Une Femme Seule # Reste Underground # Métèque Et Mat # L’américano # Bad Boys De Marseille # Eclater Un Type Des Assedic # Complexe # La Face B (Chill Remix) # J’ai Pas De Face # C’est Donc ça Nos Vies # Un Cri Court Dans La Nuit Disque 2 # Si J’avais Su # Pousse Au Milieu Des Cactus, Ma Rancœur # Il Faut Taper # La {{25e}} Image (Remix) # Sans Issue # L’école du Micro d’argent # Nés sous la même Etoile # [[Demain, c'est loin]] # Indepedenza # La Saga # L’empire Du Côté Obscur # Petit Frère # Lettre # Les Miens # Samurai # Où Je Vis # Manifeste Disque 3 # Paese # Mon Texte, Le Savon # New York City Transit # H AKH (Version Hostile) # Chaque Jour # Quand ça Se Disperse # Petite Apocalypse # Nid De Guèpes # La Violence # Fruits De La Rage # Quand Ils Rentraient Chez Eux # Mur (Remix) # Tiens # Pause # 21/04 # Hector à Troie # La Tangente # Still A War In The East </small> }} * {{Album |titre=[[16 Classiques]] |année=2013 |contenu= <small> # Planète Mars # Red black and green # Tam tam de l'Afrique # Le feu # [[Je danse le mia|Je danse le Mia]] # La saga # L'empire du côté obscur # Nés sous la même étoile # Petit frère # Independenza # [[Demain, c'est loin]] # Revoir un printemps # Noble art # Où va la vie? # Ca vient de la rue # Rap de droite </small> }} === Mixtapes === * {{Album |titre=[[IAM Official Mixtape]] |année=2007 |contenu= <small> # Intro du Mordor - 3:31 # IAM - Quand les feuilles… - 2:57 # [[Freeman (rappeur)|Freeman]] - Mixtape D'IAM - 1:52 # [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] - 12 MC's - 2:35 # IAM - Rap strict - 3:31 # [[Freeman (rappeur)|Freeman]] - La V - 2:28 # [[Bouga (rappeur)|Bouga]] - Ne m'en voulez pas - 3:14 # [[Faf Larage]] - Mefi - 3:30 # [[Shurik'n]] - Qu'est-ce que tu veux? - 2:23 # [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] - Rooney - 2:45 # [[Freeman (rappeur)|Freeman]] - Tuco Theme - 1:41 # [[MC's Arabica]] - On te fait mal - 4:54 # IAM - Le Secret des micros violents - 4:12 # [[Psy4 De La Rime]] - Version originale - 3:43 # [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]] - Si tu savais - 4:13 # [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] - Ferme ta gueule - 1:50 # [[Veust Lyricist]] - La Montagne - 2:53 # IAM - Sale Argot - 4:56 # IAM - Prendre une seconde - 5:32 </small> }} * {{Album |titre=Assassins Scribes |année=2012 |contenu= <small> # ''Intro '' # ''Los Elegidos'' Feat [[Nach (rappeur)|Nach]]/[[Talib Kweli]] # ''Hector à Troie'' # ''Tant que Dieu'' Feat [[Soprano]] # ''Mountzion'' Feat [[Gentleman (chanteur)|Gentleman]] # ''la Connexion'' # ''The Vibe (Bad Boys version originale)'' # ''Les Cons (Inédit IAM 2012)'' # ''Place Your Bet'' - Bruizza # ''Tam Tam de l'Afrique'' # ''La Saga (Soul remix)'' # ''Au Minimum'' # ''Lyrics Files'' # ''Nos Heures de gloire'' # ''Sauver Tonton'' Feat [[Def]] et [[Mombi]] # ''Rien à perdre'' Feat [[Le Rat Luciano]] # ''L’École du micro d'argent'' (version us) # ''Prisoners of Love'' Feat [[Millie Jackson]] # ''AKH (Remix [[Dj Mehdi]]) «One Luv, Peace - IAM»'' # ''Dans le marécage'' Feat [[Faf Larage]] Et Bambi # ''Il en faut peu'' # ''Trop peu pour qui ça paye'' ([[Pit Baccardi]]) # ''L'Art de la guerre'' (Pit baccardi/[[Lino (rappeur)|Lino]]) # ''Un jour comme un lion'' # ''L'Empire (original)'' # ''L'Americain'' Feat [[Faf Larage]] # ''This Is the B Side I'' # ''Donne-moi le micro'' # ''Non soumis à l’État'' # ''Planète Mars'' # ''Attentat'' # ''T'as l'air surpris minable'' # ''Tu le sais'' # ''Visage dans la foule'' # ''Division ruine'' # ''Division ruine (Remix)'' # ''Ma Tete<!-- Pas d'accent sur la pochette--> Tourne'' feat [[Bouga (rappeur)|Bouga]] et [[Admiral T]] # ''Pourquoi je suis là'' # ''Outro - «One Luv, Peace - IAM»'' </small> }} * {{Album |titre=Assassins Scribes 2 |année=2013 |contenu= <small> # ''Intro by Dj Daz & Imhotep'' # ''Dangereux'' # ''Ca vient de la rue'' # ''Entre la pierre et la plume'' # ''Samurai'' # ''Petit frère'' # ''C'est donc ça nos vies'' # ''La fin de leur monde'' # ''Demain c'est loin'' # ''la tangente'' # ''Métèque et Mat'' # ''Une autre brique'' # ''L'école du micro d'argent'' # ''L'americano'' # ''Entrer dans la légende'' # ''Chez le mac'' # ''Je Danse Pas'' # ''Je Danse Le Mia'' # ''Un Bon Son Brute'' # ''Fruit de la Rage'' # ''Ou je Vis'' # ''Nés sous la même étoile'' # ''L'empire du côté obscure'' # ''New York City Transit'' # ''La garde meurt mais ne se rend pas'' # ''J'ai pas de face'' # ''Je me Gausse'' # ''Red black and Green'' # ''Achevez-les'' Feat Soul Swing & Radical # ''Je suis Vex'' # ''Sachet Blanc'' # ''Une Femme Seule'' # ''Pousse au Milieu des cactus ma rancœur'' # ''Un cri court dans la nuit'' Feat [[Daddy Nuttea]] # ''Harley Davidson'' # ''Manifeste'' # ''Outro'' </small> }} === Bandes originales === * {{Album |titre=[[La Haine, musiques inspirées du film]] |année=1995 |contenu= <small> '''''La Haine, musiques inspirées du film''''' est une compilation de rap français regroupant des chansons inspirée du scénario du film [[La Haine]] pour "transformer le spectre visuel du film et amplifier la vision de ''La Haine''". L'album n'est donc pas la bande originale du film. # ''Intro'' - 0:46 # [[Ministère A.M.E.R.]] - ''[[Sacrifice de poulets]]'' - 3:52 # [[Sens Unik]] - ''Le vent tourne'' - 3:51 # IAM et [[Daddy Nuttea]] - ''La 25ème image'' - 5:27 #* Contient un sample de "Doll's Polyphony" de [[Geinoh Yamashirogumi]] # [[Expression Direkt]] - ''Dealer pour survivre'' - 4:41 # [[Sté Strausz]] - ''C'est la même histoire (c'est asmeuk)'' - 4:40 # [[La Cliqua]] - ''Requiem'' - 5:38 #* Contient un sample de "Thankful N' Thoughtful" de [[Sly & The Family Stone]] #* Contient des scratch de "Jungle Boogie" de [[Kool & The Gang]] #* Contient des scratch de "1-800 Suicide Remix" des [[Gravediggaz]] # [[MC Solaar]] - ''Comme dans un film'' - 4:07 # [[Raggasonic]] - ''Sors avec ton gun'' - 3:42 #* Contient un sample de "Gett Off" de [[Prince Rogers Nelson|Prince]] # [[Sages Poètes de la Rue]] - ''Bons baisers du poste'' - 5:35 # [[Asian Dub Foundation]] - ''La Haine'' - 3:54 # [[Assassin (groupe)|Assassin]] - ''L'Etat assassine'' - 6:52 #* Seul titre à ne pas être directement inspiré du film. Il semblerait que la chanson [[Fédération française de funk|FFF]] - ''Le vague à l'arme'' - 3:56 figure sur certaines versions de l'album, remplaçant ''Comme dans un film'' de MC Solaar. La première version de l'album était vendue avec une boite en plastique rouge. Le disque contenait la chanson de FFF et celle de MC Solaar. </small> }} * {{Album |titre=[[Ma 6-T va crack-er]] |année=1997 |contenu= <small> # The French Connection - [[KRS-One]] # Les Flammes du Mal - [[Passi]] # Pas de Timinik - [[Tiwony]] # La Sédition - 2 Bal Niggets/[[Mystik]] # Savoir Dire Non - [[K-Reen]]/[[Shurik'n]] # Ma Té-ci va Ké-kra - [[Ménélik (rappeur)|Menelik]] # Le Temps Des Opprimés - 2 Neg/[[Mystik]] # La Roue Tourne (Feat. [[Mystik]]) - Arco/[[Mystik]] # C'est Donc ça Nos Vies - IAM # Retour Aux Pyramides - [[Les X a.k.a les X-Men|X-Men]] # Trop Dur - Destinée/[[Mystik]] # Le Biz - [[Roots'neg]] # Avoir Le Pouvoir - [[Stomy Bugsy]] # Le Prix Requis - Yazid/Eben # L'Ile de l'inconscient - [[Assassin (groupe)|Assassin]] (Titre vendu uniquement avec l'album) ''Le Cercle rouge'' - Compilation (Cercle Rouge Records, France, 1997) # Ma 6T Va Cracker - Thème d'ouverture La production est assurée par le duo White and Spirit, sauf le titre d'Assassin, mixé en autoproduit. Par ailleurs, l'opening du film (le morceau du générique sur lequel pose [[Virginie Ledoyen]] et servant de sample pour Ménélik sur ''Ma téci va kékra'') a été composé par White and Spirit, et est disponible sur la compilation ''Le Cercle rouge''. Étrangement, le morceau n'a pas été inclus sur la bande originale elle-même. Les 2 albums sont disponibles sur le label Le Cercle rouge. </small> }} * {{Album |titre=[[Taxi (film, 1998)|Taxi]] (Album composé par IAM (Akhenaton & DJ Kheops)) |année=1998 |contenu= <small> [[Luc Besson]] a demandé à [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] du groupe IAM de composer la bande originale du film ''Taxi''. Ce dernier composa l'instrumental de chaque morceau (sauf ''Tu me plais'', composé par [[Kheops (DJ)|DJ Kheops]]), et invita plusieurs artistes émergents à y apposer leurs textes. # ''Maudits Soient Les Yeux Fermés'' - [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]] # ''Scooter'' # ''Dini'' - [[Assia (chanteuse)|Assia]] # ''L'amour du Risque'' - [[Fonky Family]] # ''La Charge'' # ''Give Me Your Love'' - Deni Hines # ''La vie de rêve'' - [[3ème Œil (groupe)|{{3e}} Œil]] # ''{{1re}} Attaque'' # ''Le Dernier Coup'' - [[Freeman (rappeur)|Freeman]], K-Rhyme Le Roi # ''Ne Rien Faire'' - Karl # ''{{2e}} Attaque'' # ''Marseille La Nuit'' - IAM # ''Taxi'' - Mafia Underground # ''Dernière Banque'' # ''Vie Infecte'' - [[Carré Rouge]] # ''Tu Me Plais'' - [[K-Reen]], [[Def Bond]] # ''Thème de Lily III'' # ''Lyrix Files'' - [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] # ''What Makes You a Man'' - Deni Hines </small> }} * {{Album |titre=[[Comme un aimant#Bande originale du film|Comme un aimant]] (Album composé par Akhenaton) |année=2000 |contenu= <small> La bande originale est signée [[Bruno Coulais]] et [[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]], avec la participation de [[Millie Jackson]], [[Isaac Hayes]], [[Cunnie Williams]], et d'autres grands noms de la [[Musique soul|soul]] ou de jeunes artistes, qu'ils soient traditionnels ou rappeurs (source : d'après l'album original). # Prisoners of Love - '''[[Millie Jackson]] (featuring Shurik'n)''' # Life goes on - '''[[Cunnie Williams]]''' # La pluie d'un désert - '''[[Psy 4 De La Rime]]''' # Is it really home? - '''[[Isaac Hayes]]''' # La qibla - '''[[K-Rhyme Le Roi]]''' # Prime Example - '''[[Talib Kweli]]''' # Sugar - '''[[Gerald Alston]]''' # Comme un aimant - '''[[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]]''' # You promised me - '''[[The Dells]]''' # Life - '''[[Marlena Shaw]] (featuring Tony & Paco)''' # Dir yassin - '''[[Millie Jackson]]''' # Ammore Annascunnuto - '''[[Mario Castiglia]]''' # What's your answer - '''[[Marlena Shaw]]''' # S - '''[[Bruizza]]''' # Ultima Forsan - '''[[Coloquinte]]''' # Affrescu - '''[[A Filetta (groupe)|A Filetta]]''' # J'Voulais dire - '''[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]]''' # One Day My Soul Opened Up - '''[[Millie Jackson]]''' # Sta Voglia E'te - '''[[Mario Castiglia]]''' # Riding in my Car - '''[[Dennis Edwards]]''' # Belsunce Breakdown - '''[[Bouga (rappeur)|Bouga]]''' </small> }} === EPs === * {{Album |titre=[[Red, Black and Green (EP)|Red, Black and Green]] |année=1991 |contenu= <small> Maxi # Red, Black and Green # Red, Black and Green (Rainbow Mix) # Red, Black and Green (Sofa Jazz Mix) # Hold-Up Mental # La guerre sainte du rap Version Promo # Red, black and green (version edit) # Le nouveau président </small> }} * {{Album |titre=[[Tam-tam de l'Afrique (EP)|Tam-tam de l'Afrique]] |année=1991 |contenu= <small> Maxi # Tam-tam de l'Afrique (Homere mix) # Tam-tam de l'Afrique (1991 easy mo bee mix) # Mado # Le livre de la jungle # Fuit L.A.I. (laids absolus irrécupérables) # Je viens de Marseille Single # Tam Tam de l'Afrique # Le livre de la jungle </small> }} * {{Album |titre=[[Planète Mars (EP)|Planète Mars]] |année=1992 |contenu= <small> Maxi # Planète Mars (Homère mix) # Keep On Scratching # Je suis vex' # Planète Mars (Mo Bee remix) # Planète Mars (Black Hole mix) Single # Planète Mars (Homère remix) # Kheops appartient à l'horizon </small> }} * {{Album |titre=[[Donne-moi le micro (EP)|Donne-moi le micro]] |année=1993 |contenu= <small> # Donne-moi le micro # Je me gausse # Guinche le style # Fizdou </small> }} * {{Album |titre=[[Je danse le Mia (EP)|Je danse le Mia]] |année=1994 |contenu= <small> Maxi # Je danse le mia le terrible (funk remix extended) # Ombre est lumière # Je fais 1 avec ma musique # L'ultra mia Single # Je danse le Mia (le terrible funk remix radio edit) # Je danse le Mia (version originale) Vinyle # Je danse le Mia (le terrible funk remix radio extended) # Je danse le Mia (le terrible funk remix instrumental) # Ombre est lumière # Je fais 1 avec ma musique </small> }} * {{Album |titre=[[Le Feu (EP)|Le Feu]] |année=1994 |contenu= <small> Maxi # Le feu prodigal (mix) # Reste underground # La mort n'est pas une fin # Le feu fiyah (mix) Single # Le feu (prodigal edit) # Reste underground </small> }} * {{Album |titre=[[Une Femme Seule / Remix Sachet Blanc (EP)|Une Femme Seule / Remix Sachet Blanc]] |année=1995 |contenu= <small> Maxi # Une femme seule # Remix sachet blanc # La {{25e}} image Single # Une femme seule # Remix sachet blanc </small> }} * {{Album |titre=[[L'Empire du côté obscur (EP)|L'Empire du côté obscur]] |année=1997 |contenu= <small> Maxi # L'empire du côté obscur # La saga (soul remix) # La saga (Noir Chateau remix) # Des sous Single # L'Empire du Côté Obscur # L'Empire du Côté Obscur (version épique) </small> }} * {{Album |titre=[[Nés sous la même étoile (EP)|Nés sous la même étoile]] |année=1997 |contenu= <small> Maxi # Nés sous la même etoile # Tempérament kunta kinte # Fait divers # Tempérament kunta kinte (Chill Remix) ''*Uniquement disponible sur le maxi vinyle'' Single # Nés sous la même étoile # Tempérament Kunta Kinte # Fait divers </small> }} * {{Album |titre=[[L'École du micro d'argent (EP)|L'École du micro d'argent]] |année=1997 |contenu= <small> Maxi # L'École du Micro d'Argent (version album) # L'École du Micro d'Argent (a cappella) # L'École du Micro d'Argent (version US) # L'École du Micro d'Argent (album instrumental) Single # L'École du Micro d'Argent (version album) # L'École du Micro d'Argent (version US) </small> }} * {{Album |titre=[[Independenza (EP)|Independenza]] |année=1998 |contenu= <small> Maxi # Independenza # Independenza (instrumental) # Independenza ''(a cappella)'' # Pourquoi je suis là # Pourquoi je suis là (instrumental) # Pourquoi je suis là ''(a cappella)'' Single # Independenza # Pourquoi je suis là # Un bon son brut pour les truands </small> }} * {{Album |titre=[[Les mots (EP)|Les mots]] |année=2013 |contenu= <small> # Les mots # Les mots-Instrumental # Les mots-A Cappella </small> }} * {{Album |titre=Première Vague |année=2021 |contenu= <small> # ''Poursuite du bonheur'' # ''Poison d’avril'' # ''Tout ce qu’on est'' # ''Soundbwoi'' # ''Mes étoiles'' # ''Feeling''</small> }} * {{Album |titre=Deuxième Vague |année=2021 |contenu= <small> # ''Mirages'' # ''Trotteuse'' # ''Change'' # ''Rap inconscient'' # ''Du rêve dans les veines'' # ''Rubans noirs''</small> }} {{Album | titre = Troisième Vague | artiste = | label = | année = 2021 | contenu = <small> # ''Au Final'' # ''Limonade Et Sirop De Menthe'' # ''Oublie Ce Qu’on T’a Dit'' # ''Des mots crasseux'' # ''Été'' # ''Yeah Yeah''</small> }} {{Album | titre = Quatrième Vague | année = 2021 | contenu = <small> # ''Vos hommes ont les mains sales'' # ''Pouvoir au peuple'' # ''Eldorado la continuacion'' # ''Pics et vallée'' # ''N’importe quoi'' # ''Une fleur''</small> }} === Singles === {{Album |titre=Je Danse Le Mia |année=1993 |contenu= <small> Single # Je Danse Le Mia (Version Originale) # L'ultra Mia </small> }} {{Album |titre=La Saga |année=1997 |contenu= <small> Single & Vinyle # La saga (vocal) # La saga (instrumental) # La saga (a cappella) </small> }} * {{Album |titre=Petit Frère |année=1998 |contenu= <small> Single # Petit frère # L'École du Micro d'Argent (version guerrière) Vinyle # Petit frère # L'École du Micro d'Argent (version guerrière) # L'École du Micro d'Argent (instrumental) </small> }} * {{Album |titre=Noble Art |année=2003 |contenu= <small> Single # Noble art # Le couteau entre les dents Vinyle # Noble art # Le couteau entre les dents # Noble art (instrumental) </small> }} * {{Album |titre=Revoir un printemps |année=2003 |contenu= <small> Single # Revoir un printemps # Feu, flamme, fumée, cendre # La mèche et les sens Vinyle # Revoir un printemps (version album edit) # Revoir un printemps (instrumental) # Revoir un printemps (a cappella) </small> }} * {{Album |titre=Nous (Suisse et Belgique uniquement) |année=2004 |contenu= <small> # Nous - 4:38 </small> * {{Album |titre=Où va la vie? |année=2005 |contenu= <small> }} # Où va la vie? - 4:28 # J'aime pas - 4:05 # Bout de chair - 3:47 # Anthologie Mix - 5:02 </small> }} * {{Album |titre=Une autre brique |année=2007 |contenu= <small> # Une autre brique - 4:29 </small> }} * {{Album |titre=Ça vient de la rue |année=2007 |contenu= <small> # Ça vient de la rue - 3:31 </small> }} * {{Album |titre=Offishall |année=2007 |contenu= <small> # Offishall - 3:45 </small> }} * {{Album |titre=Coupe le cake |année=2008 |contenu= <small> # Coupe le cake - 3:59 </small> }} * {{Album |titre=Les raisons de la colère |année=2013 |contenu= <small> # Les raisons de la colère - 3:59 </small> }} {{Album | titre = Petit Scarabée | label = Def Jam Recordings France | année = 2015 | contenu = <small> #Petit Scarabée #Petit Scarabée (Version Instrumentale) #Pain Au Chocolat #Pain Au Chocolat A Capella (+ Scratchs) </small> }} {{Album | titre = CQFD Remix | label = Def Jam Recordings France | année = 2015 | contenu = <small> #CQFD Remix (Version Vinyl) #CQFD Remix (Version Vinyl) (Instrumental) #La Part Du Démon #La Part Du Démon A Capella (+Scratchs) </small> }} {{Album | titre = Étranger | label = Def Jam Recordings France | année = 2017 | contenu = <small> #Étranger - 4:35 #Étranger (Version Instrumentale) #Étranger (Version A Cappella) </small> }} {{Album | titre = Mwa | label = Def Jam Recordings France | année = 2017 | contenu = <small> #MWA - 4:11 #MWA (Version Instrumentale) #MWA (Version A Cappella) </small> }} {{Album | titre = Demain, C'est Loin | label = Parlophone | année = 2017 | contenu = <small> #Demain, C'est Loin - 8:58 #Demain, C'est Loin (Instrumental) #Demain, C'est Loin (Acapella) </small> }} {{Album | titre = IAM 2017 | label = Def Jam Recordings France | année = 2017 | contenu = <small> #IAM 2017 - 2:29 </small> }} {{Album | titre = Passe Passe | label = Def Jam Recordings France | année = 2017 | contenu = <small> #Passe Passe - 3:36 #Passe Passe (Version Instrumentale) #Passe Passe (Version A Cappella) </small> }} {{Album | titre = Monnaie de Singe | label = Def Jam Recordings France | année = 2017 | contenu = <small> #Monnaie de Singe - 3:35 </small> }} === Apparitions === * [[1988 en musique|1988]] : Choice MC's feat. Chill Phil ([[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]]) - ''This is the B Side'' (sur le maxi des Choice MC's ''Some Noise'')<ref>Documentaire ''Alias Akhenaton'', {{46e|minute}}.</ref> * [[1989 en musique|1989]] : MC Sergio feat. Akhenaton (non crédité) - ''In the name of love'' (sur le maxi de MC Sergio In the name of love) * [[1990 en musique|1990]] : IAM - ''Aux pays des rêves'' * [[1992 en musique|1992]] : IAM - ''Rien n'est plus comme avant'' (sur la compilation ''Rapattitude 2)'' * [[1994 en musique|1994]] : IAM - ''Il pleut autour du monde'' (sur la mixtape ''The Cut Killer Show, le combat sans fin'') * [[1994 en musique|1994]] : IAM - ''Le Combat sans fin'' (sur la mixtape ''The Cut Killer Show, le combat sans fin'') * [[1994 en musique|1994]] : Lucas feat. JFR, Al Agami, Zee et IAM - ''Spin the Globe'' (sur l'album ''lucacentric'') * [[1994 en musique|1994]] : [[Soul Swing]] feat. IAM - Le hip hop pour le hip hop (chanson dévoilée par [[Def Bond]] en [[2011 en musique|2011]] mais enregistré en [[1994 en musique|1994]]) * [[1996 en musique|1996]] : IAM feat. [[Les Rieurs]], [[K-Mel]] et Jmi Sissoko - (''À fond dans le style'' sur la compilation ''Hip Hop Soul Party III'') * [[1996 en musique|1996]] : [[Cheb Khaled|Khaled]] feat. IAM - ''Oran Marseille'' (sur l'album de Khaled ''Sahra'') * [[1997 en musique|1997]] : [[Bambi Cruz]] feat. IAM et [[Faf Larage]] - ''Le Marécage'' (sur l'album de Bambi Cruz ''Ouvre les Yeux'') * [[1997 en musique|1997]] : IAM - ''Le Style de la mouette'' (inédit joué lors de la tournée de ''L'École du micro d'argent'') * [[1997 en musique|1997]] : IAM - ''Quand tu allais, on revenait (Remix)'' (inédit joué lors de la tournée de ''L'École du micro d'argent'') * [[1997 en musique|1997]] : [[East (rappeur)|East]] feat. IAM - ''Les Experts'' (sur le maxi ''Eastwoo'') * [[1997 en musique|1997]] : IAM - ''L'Empire du côté obscur'' (version originale ''Interdite'') (inédit de l'album ''L'École du micro d'argent'') * [[1997 en musique|1997]] : IAM - ''Paul'' (inédit de l'album ''L'École du micro d'argent'') * [[1997 en musique|1997]] : IAM - ''Sad Hill'' (sur l'album de [[Éric Mazel|Kheops]] ''Sad Hill'') * [[1999 en musique|1999]] : IAM feat. Scurfy, [[Daddy Lord C]], Leïla Rami et Prime Essence - ''6 Minutes'' sur la compilation ''L'univers des lascars'') * [[1999 en musique|1999]] : IAM - ''Un jour comme un lion'' (sur la compilation ''L'univers des lascars'') * [[1999 en musique|1999]] : [[Faf Larage]] feat. IAM - ''J'accuse'' (sur l'album de Faf Larage ''C'est ma cause'') * [[1999 en musique|1999]] : IAM feat. [[Def Bond]], [[Chiens de paille (groupe)|Sako]], [[K.Rhyme Le Roi]], [[Faf Larage]] et Sista Micky - ''C'est notre hip-hop'' (sur l'album de [[Freeman (rappeur)|Freeman]] ''L' Palais de justice'') * [[1999 en musique|1999]] : [[Pit Baccardi]] feat. IAM - ''Trop peu pour qui çà paie'' (sur l'album eponyme de Pit Baccardi * [[1999 en musique|1999]] : Massive Töne feat. IAM - ''Zeit'' (sur l'album de Massive Töne ''Überfall'') * [[2000 en musique|2000]] : [[Def Bond]] feat. IAM - ''{{date-|Mars 2000}}'' (sur l'album de Def Bond ''Le Thème'' * [[2000 en musique|2000]] : IAM - ''Poussières II Galaxie'' (sur l'album de [[Éric Mazel|Kheops]] ''Sad Hill Impact'') * [[2001 en musique|2001]] : IAM feat. Scurfy, [[Daddy Lord C]], [[Faf LaRage]] et [[K.Rhyme Le Roi]] - ''Contrat'' (sur la compilation ''L'univers impitoyable des damnés'') * [[2001 en musique|2001]] de : IAM - ''Le Barème'' (sur l'album de [[Freeman (rappeur)|Freeman]] ''Mars Eyes'') * [[2003 en musique|2003]] : IAM - ''Le Colysée'' (inédit de l'album ''Revoir un printemps'') * [[2003 en musique|2003]] : IAM - ''X et Y'' (inédit de l'album ''Revoir un printemps'') * [[2003 en musique|2003]] : [[RZA]] feat. IAM - ''Seul face à lui'' (sur l'album de RZA ''The World According to RZA'') * [[2003 en musique|2003]] : [[Beyoncé]] feat. IAM - ''Bienvenue'' (sur l'édition française de [[Dangerously in Love]] de Beyoncé) * [[2004 en musique|2004]] : IAM - ''Anthologie de la traitrise'' (sur la BO du film ''[[Agents secrets]]'') * [[2004 en musique|2004]] : IAM - ''On lâche rien'' (sur la compilation ''OM All Stars'') * [[2004 en musique|2004]] : [[Chiens de paille (groupe)|Chiens de paille]] feat. IAM - ''Tant qu'on sera là'' (sur l'album de Chiens de Paille) ''Sincèrement'' * [[2005 en musique|2005]] : IAM feat. Jo dalton, [[Daddy Lord C]] et [[K.Rhyme Le Roi]] - Débarquement Dallas (sur la compilation ''Nerfs à vif'') * [[2005 en musique|2005]] : IAM - ''Inédit'' (sur la compilation ''Stallag 13'') * [[2005 en musique|2005]] : [[L'Algerino]] feat. IAM et [[Psy 4 de la Rime]] - ''M.A.R.S'' (sur l'album de L'Algerino ''Les Derniers Seront Les Premiers'') * [[2006 en musique|2006]] : IAM feat. [[Chiens de paille (groupe)|Sako]] - ''Bien Paraître'' (sur l'album d'[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] ''Soldats de Fortune'') * [[2006 en musique|2006]] : IAM - ''Entre la Pierre et la Plume'' (sur l'album d'[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] ''Soldats de Fortune'') * [[2006 en musique|2006]] : IAM feat. Veust Lyricist - ''L'école de Samba'' (sur l'album d'[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] ''Soldats de Fortune'') * [[2006 en musique|2006]] : IAM - ''La Fin de leur monde'' (sur l'album d'[[Akhenaton (rappeur)|Akhenaton]] ''Soldats de Fortune'') * [[2006 en musique|2006]] : IAM - ''Cosca Crew Party'' (sur la mixtape ''Cosca Team Vol. 2'') * [[2007 en musique|2007]] : IAM feat. [[Soul Swing]] - ''History'' (sur la mixtape ''La Cosca Mixtape Vol. 2'') * [[2007 en musique|2007]] : IAM feat. [[Psy 4 de la Rime]], [[Chiens de paille (groupe)|Sako]], [[L'Algerino]], [[Bouga (rappeur)|Bouga]], Saïd & Veust Lyricist - ''La Ronde'' (sur la mixtape ''La Cosca Mixtape Vol. 2'') * [[2007 en musique|2007]] : Gentleman feat. IAM - ''Mount Zion'' (sur l'album de Gentleman ''Another Intensity'') * [[2007 en musique|2007]] : [[Kamelancien]] feat. IAM - ''Stressé'' (sur l'album de Kamelancien ''Le Charme en personne'') * [[2007 en musique|2007]] : IAM - ''Ma rébellion'' (inédit de l'album ''Saison 5'') * [[2007 en musique|2007]] : IAM - ''Pas de justice, pas de paix'' (inédit de l'album ''Saison 5'') * [[2011 en musique|2011]] : Soulkast feat. IAM - ''Honoris Causa'' (sur l'album de Soulkast ''Honoris Causa'') * [[2011 en musique|2011]] : OGB feat. IAM, [[Kery James]] & Dry - ''Leader'' sur l'album d'OGB ''La Mémoire'') * [[2016 en musique|2016]] : [[Deluxe]] feat. IAM - À l'heure où (sur l'album Stachelight) * [[2019 en musique|2019]] : Farhad feat IAM - On n est pas né de la dernière pluie * [[2020 en musique|2020]] : [[Ben l'Oncle Soul|Ben L'Oncle Soul]], IAM - All My Life === Concerts vidéo et documentaires === * [[2004]] : ''Au cœur d'IAM : Genèse d’un album'' (''[[Revoir un printemps]]''), accompagné d'un CD * 2004 : ''[[IAM Live au Dôme de Marseille]]'' : Vidéo du concert à Marseille en 2004 accompagné d'un documentaire * [[2008]] : ''[[IAM 20]]'' : Vidéo du concert à Gizeh le {{date-|14 mars 2008}} accompagné d'un documentaire et d'un CD == Publications == * {{Date|6|décembre|2007}} : sortie du premier volume d’''Impérial Asiatic Men'', bande dessinée créée par Freeman. * {{date|14|octobre|2020}} : sortie de ''Entre la pierre et la plume'' d'IAM. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=n}} === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|wikiquote=IAM|commons=Category:IAM (band)}} === Articles connexes === * [[11′30 contre les lois racistes]] === Bibliographie === ==== Ouvrages ==== * {{Ouvrage|auteur1=Akhenaton|champ libre=avec Eric Mandel|titre=La Face B|éditeur=Seuil, Don Quichotte|année=2010|pages totales=462|isbn=978-2-35949-002-2|plume=oui}} * {{Ouvrage|auteur1=IAM|champ libre=avec Baptiste Bouthier|titre=Entre la pierre et la plume|éditeur=Stock|année=2020|isbn=978-2-234-08934-1|plume=oui|id=Plume}}{{commentaire biblio|{{Lien web |auteur=Alexandre Le Quéré |titre="Entre la pierre et la plume" : IAM revient sur 30 ans de carrière dans son premier livre |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/akhenaton/entre-la-pierre-et-la-plume-iam-revient-sur-30-ans-de-carriere-dans-son-premier-livre_4153383.html |site=Franceinfo |date=2020-10-25 |consulté le=2021-04-12}}}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Piolet|préface=[[Dee Nasty]]|postface=[[Solo (rappeur)|Solo]]|titre=Regarde ta jeunesse dans les yeux. Naissance du hip-hop français 1980-1990|lieu=Marseille|éditeur=[[Le mot et le reste]]|année=2017|année première édition=2015|pages totales=362|isbn=978-2-36054-290-1}} * {{IAM (1996)}}{{plume}} * Béatrice Sberna, ''Une sociologie du rap à Marseiile - Identité marginale et immigrée'' - Ed, L'Harmattan - 2002 * {{Bibliographie|Q106190763|plume=oui}} ==== Autres ressources ==== * {{Lien web |langue=fr|auteur=Mouloud Achour|titre=Clique x IAM : Hier c'est loin|éditeur=Canal +|site=Clique TV / Youtube|url=https://www.youtube.com/watch?v=ra5kqz_0exY |date=décembre 2019|consulté le=2021-03-06}} === Liens externes === * {{officiel}} * {{bases}} * {{autorité}} * [http://defjam.fr/iam/ Page officielle] sur le site de [[Def Jam France]] {{Succession/Début}} {{Succession/Ligne |nom=[[Victoire du groupe|Victoires de la musique du groupe de l’année]] |période=1995 |avant=[[Les Innocents (groupe)|Les Innocents]] |après=[[Les Innocents (groupe)|Les Innocents]]}} {{Succession/Fin}} {{Palette|IAM}} {{Portail|hip-hop|Marseille|années 1980|années 1990|années 2000|années 2010}} [[Catégorie:Groupe français de hip-hop]] [[Catégorie:Groupe musical de Marseille]] [[Catégorie:IAM|*]] [[Catégorie:Groupe musical français des années 1980]] [[Catégorie:Groupe musical français des années 1990]] [[Catégorie:Groupe musical français des années 2000]] [[Catégorie:Groupe musical français des années 2010]] [[Catégorie:Groupe de rap politique]] [[Catégorie:Groupe musical formé en 1988]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Instrument%20de%20musique
Instrument de musique
{{Homonyme|Instrument}} {{Article général|Musique}} [[Fichier:Danseurs_et_musiciens,_tombe_des_léopards.jpg|right|thumb|280px|Fresque [[étrusques|étrusque]] de la [[tombe des Léopards]] à [[Monterozzi]] en Italie.]] [[Fichier:Instruments_de_musique_BG.jpg|right|thumb|280px|Planche illustrée d'instruments de musique extraite du "Systematische Bilder-Gallerie zur allgemeinen deutschen Real Encyclopädie in lithographirten Blättern" (1842)]] Un '''instrument de musique''' est un objet pouvant produire un [[son (physique)|son]] contrôlé par un [[musicien]] — que cet objet soit conçu dans cet objectif, ou bien qu'il soit modifié ou écarté de son usage premier. La [[voix (instrument)|voix]] ou les [[main]]s, même si elles ne sont pas des objets à proprement parler, sont considérées comme des instruments de musique dès lors qu'elles participent à une [[œuvre musicale]]. [[Hector Berlioz]] commence son ''[[Traité d'instrumentation et d'orchestration]]'' ([[1843 en musique classique|1843]]) en déclarant que {{Citation|tout corps sonore mis en œuvre par le compositeur est un instrument de musique}}. L'ensemble des instruments utilisés pour une œuvre mais aussi, et surtout, dans une société donnée ou une époque est appelé « instrumentarium ». L'étude académique des instruments de musique est appelée [[organologie]] et prend le plus souvent ses sources dans l'[[ethnomusicologie]]<ref>{{Lien web|titre=Portail sur la discipline (histoire, domaine d'étude, organologie, etc.)|url=http://www.ethnomusicologie.net/|consulté le=17 février 2019}}.</ref>. == Histoire == {{article détaillé|Flûte au Paléolithique|Musique préhistorique#Premiers instruments de musique}} [[Fichier:Flöte aus Gänsegeierknochen vom Hohle Fels im urmu.jpg|vignette|Flûte [[aurignacien]]ne en os de [[vautour]] de [[Hohle Fels]].]] Les plus vieux instruments de musique connus, sont des [[:Catégorie:Flûte à encoche|flûtes à encoche]] de type [[quena]] à 5 [[trou d'harmonie|trous]] datant d'au moins {{formatnum:35000}} ans. Elles ont été retrouvées dans des grottes du [[Jura souabe|Jura Souabe]], région située au sud-ouest de l'[[Allemagne]]<ref>[http://sitemap.dna.fr/articles/200906/27/des-flutes-vieilles-de-35000-ans,culture-et-loisirs,000014402.php Article sur les flûtes du Jura Souabe]</ref>. Dans la mesure où ces flûtes sont déjà techniquement évoluées et si on se base sur la prise en main complexe des [[Quena|quenas]] modernes, elles impliquent très certainement un savoir-faire musical bien antérieur<ref>{{Lien web|titre=Instruments sonores du Néolithique à l'aube de l'Antiquité (Tinaig CLODORÉ-TISSOT, Marie-Barbara LE GONIDEC, Denis RAMSEYER et Caroline ANDERES)|url=http://www.prehistoire.org/offres/file_inline_src/515/515_pj_160119_165336.pdf|date=2009|consulté le=17 février 2019}}.</ref>. Tous les instruments de musique dont on a retrouvé la trace [[archéologie|archéologique]] jusqu'à aujourd'hui sont le fait d'[[Homo sapiens]]. Il existe plusieurs lieux dans le monde dans lesquels des instruments de musique ont été trouvés ; par exemple, un [[Charonia tritonis#Musique|triton nodifer]] a été trouvé à la Font Aux Pigeons ([[Châteauneuf-les-Martigues]])<ref>{{Chapitre|prénom1=Hélène|nom1=Barge|titre chapitre=Les parures du Néolithique ancien dans le Midi de la France|titre ouvrage=Premières communautés paysannes en Méditerranée occidentale : Actes du Colloque International du CNRS (Montpellier, 26-29 avril 1983)|éditeur=CNRS Éditions|collection=Histoire|date=2014-04-30|isbn=978-2-271-07866-7|lire en ligne=http://books.openedition.org/editionscnrs/1145|consulté le=2021-05-21|passage=567–574}}</ref>• {{Référence insuffisante}}. On sait qu'il servait de trompe dans les régions de Grèce aux bergers pour appeler les troupeaux. Des [[Flûte au Paléolithique|flûtes percées paléolithiques]] ont aussi été trouvées au [[Pays basque]] dans la [[Grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya|grotte d'Isturitz]]. Un autre instrument, le [[Rhombe (instrument)|rhombe]] (instrument à vent) pouvait être en os, en bois de cervidé, en ivoire ou en bois. Cet instrument, à la forme foliacée, avait des extrémités percées ; ces perforations permettaient d'attacher un objet et de le faire tournoyer afin d'obtenir un son plus fort<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Toomaï Boucherat|titre=Le grand abri|sous-titre=la vie d'un clan il y a 9000 ans en Basse-Provence|lieu=Theix|éditeur=Actilia multimedia|année=2015|pages totales=57|passage=28|isbn=978-2-915097-29-0}}</ref>. == Classification == Par son mode d'attaque, par la forme et la matière de sa [[caisse de résonance]], par le soutien ou non de sa [[vibration]], l'instrument de musique détermine le [[Timbre (musique)|timbre]] — l'une des quatre caractéristiques du [[Son (physique)|son]] avec la [[Hauteur (musique)|hauteur]], la [[Représentation des durées en musique|durée]] et l'[[Acoustique musicale#Intensité|intensité]]. Les progrès de l'[[acoustique musicale]] permettent de mieux comprendre les composantes du [[Spectre sonore|spectre harmonique]] spécifique à chaque source sonore. Un instrument de musique comporte souvent deux parties distinctes{{Référence nécessaire|date=3 juillet 2019}} : * celle qui crée la vibration ; * celle qui transforme cette vibration en un [[Timbre (musique)|timbre]] qui caractérise cet instrument. Peu importe leur matière, les instruments sont classés par leur méthode de production du son : l'[[organologie]] est l'étude détaillée de ces outils faiseurs de musique et de leurs [[Histoire de la catégorisation des instruments de musique|différentes catégorisations]]. Le timbre de ces instruments peut être parfois transformé par un accessoire comme les [[sourdine]]s pour les [[Instrument à cordes|cordes]] et les [[Cuivres (musique)|cuivres]], ou un [[kazoo]] pour la [[Voix (instrument)|voix]]. Pour un [[Son musical|son]] donné, la vibration peut provenir d'une [[Corde (musique)|corde]], d'une [[colonne d'air]] ou d'une [[instrument de percussion|percussion]] ; des instruments peuvent combiner plusieurs systèmes, les plus récents vont de l'[[électromécanique]] jusqu'au [[virtuel]]. === Instruments à cordes === {{voir aussi|Liste des cordophones dans le système Hornbostel-Sachs}} Les [[instrument à cordes|instruments à cordes]] sont également appelés « cordophones ». De matière, de grandeur et de grosseur variées, les [[Corde (musique)|cordes]] peuvent être frottées, pincées ou frappées. La classification traditionnelle distingue par conséquent : * les [[Instrument à cordes frottées|instruments à cordes frottées]], comme le [[violon]], la [[trompette marine]] ou la [[vielle à roue]] ; * les [[Instrument à cordes pincées|instruments à cordes pincées]], comme la [[guitare]], le [[clavecin]] ou la [[harpe]] ; * les [[Instrument à cordes frappées|instruments à cordes frappées]], comme le [[piano]] ou le [[cymbalum]]. === Instruments à vent === Les [[Instrument à vent|instruments à vent]], également appelés « aérophones », mettent en jeu une [[colonne d'air]]. Celle-ci peut être produite par le souffle du musicien, par une soufflerie mécanique ou par une poche d'air. On distingue : * la [[Voix (instrument)|voix]], qui exploite toutes les possibilités des membranes muqueuses du [[larynx]] ([[Corde vocale|cordes vocales]]) ; * les [[Bois (musique)|bois]], qui comportent un [[Biseau (musique)|biseau]] ou une [[anche]] : ** les [[Biseau (musique)|instruments à biseau]], comme toutes les [[flûte]]s ou les [[orgue#Jeux à bouche|jeux à bouche]] d'[[orgue]], ** les [[Instrument à anche libre|instruments à anche libre]], comme les [[harmonica]]s ou les [[accordéon]]s, ** les [[Instrument à anche simple|instruments à anche simple]], comme les [[clarinette]]s ou les [[saxophone]]s, ** les [[Instrument à anche double|instruments à anche double]], comme les [[hautbois]] ou les [[Bombarde (instrument)|bombardes]], * les [[Cuivres (musique)|cuivres]], qui utilisent la vibration des [[lèvre]]s dans une [[embouchure (musique)|embouchure]], comme les [[trompette]]s, les [[cornet à bouquin|cornets à bouquin]] ou le [[didgeridoo]], ainsi que les [[Cor d'harmonie|cors]], les [[Trombone (instrument)|trombones]] et les [[Tuba (musique)|tubas]]. N.B. Contrairement à ce que cette classification pourrait laisser penser, ce n'est pas la [[matière]] utilisée dans la [[facture instrumentale]] qui est déterminante, mais bien la manière de produire le son. Ainsi, s'il existe des [[flûte]]s et des [[clarinette]]s en métal et en bois, toutes font partie des « [[Bois (musique)|bois]] ». Le [[saxophone]] construit en cuivre est un « bois » car il est muni d'un bec à anche battante. Il existe également des « [[Cuivre (musique)|cuivres]] » fabriqués en bois, comme les [[cornet à bouquin|cornets à bouquin]] et le [[Serpent (musique)|serpent]], et à l'origine, le cor est un [[olifant]] en corne ou fabriqué dans une [[Défense (dent)#Éléphants|défense d'éléphant]]. === Instruments de percussion === [[Fichier:Groupe Tribal Percussions - 248.jpg|upright=0.7|vignette|Groupe Tribal Percussions défilant à [[Annecy]] en jouant de la percussion brésilienne : la [[batucada]].]] Les [[Instrument de percussion|instruments de percussion]] — à [[Hauteur (musique)|hauteur]] déterminée ou non — englobent tout instrument par lequel un corps en frappe un autre. Cette catégorie d'instruments a été subdivisée par les théoriciens en [[membranophone]]s et [[idiophone]]s. Le développement de cette famille nombreuse au {{XXe siècle}} (plus de 500), particulièrement des instruments à claviers ou à lamelles, a imposé une nouvelle catégorisation autant pour les [[percussionniste]]s que pour les enseignants. À l'orchestre ou dans les classes de percussion, la distinction est faite entre : * les '''claviers''', constitués d'une série de lames [[Accord (musique)|accordées]] en bois ou en métal, frappées par des [[Baguettes (musique)|baguettes]] (comme le [[xylophone]] ou le [[steel drum]]) ou par l'intermédiaire d'un [[Clavier (instrument)|clavier]] ([[célesta]]) ; * les '''peaux''', naturelles ou synthétiques, elles sont constitués d'une membrane frappée par les mains ou par des baguettes, accordée ou non, comme le [[djembé]] ou la [[Timbales (musique classique)|timbale]] ; * les '''accessoires''', c'est-à-dire toutes les autres percussions ne produisant généralement qu'un son, du [[Triangle (instrument)|triangle]] aux [[maraca]]s en passant par les [[claves]] ou la [[crécelle]]. === Instruments de combinaison === Les instruments de combinaison associent plusieurs modes de mise en vibration. On distingue : * les [[Instrument de musique mécanique|instruments mécaniques]], comme la [[serinette]] ou l'[[orgue de Barbarie]] ; * le [[claviorganum]], combinant orgue et clavecin actionnés par le(s) même(s) clavier(s). * la Marble Machine<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=IvUU8joBb1Q/ Marble Machine]</ref>, créée par le groupe [[Wintergatan]], combinant guitare basse, vibraphone, cymbale ainsi que des percussions émulées à l'aide de microphones de contact, actionnée par des billes ou directement à la main. L'énergie est fournie par le musicien via une manivelle, et stockée dans un volant d'inertie. Un programmateur mécanique et des embrayages permettent au musicien d'activer des boucles « pré-enregistrées » sur chacun des instruments<ref>[http://www.wintergatan.net/#/m.m.machine], site officiel du groupe [[Wintergatan]]</ref>. === De l'électromécanique au virtuel === * Les [[Instrument électromécanique|instruments électromécaniques]], comme l'[[orgue Hammond]] ou le [[Piano électrique Yamaha|Yamaha CP80]]. * Les [[Instrument de musique électronique|instruments de musique électronique]], comme le [[Thérémine]] et les [[ondes Martenot]]. * Les [[Instrument de musique électronique|instruments électroanalogiques]], comme le [[Moog]] Micromoog (synthétiseur analogique) ou les [[Yamaha]] [[DX7]] et [[Roland (société)|Roland]] [[AX-Synth]] (synthétiseurs numériques portables). * Les [[Instrument virtuel|instruments virtuels]] de l'[[Atari ST|Atari]] au [[Macintosh]]. == Matériaux utilisés pour faire de la musique == {{Article détaillé|Matériaux utilisés pour faire de la musique}} == Musées == === Allemagne === Le [[Musikinstrumenten-Museum]], musée des instruments de musique à [[Berlin]] ; il rassemble environ 3500 instruments. === Belgique === Le [[Musée des Instruments de musique de Bruxelles |Musée des Instruments de musique]] (MIM), créé à [[Bruxelles]] en [[1877]], réunit dans les locaux d'un superbe immeuble [[Art nouveau]] une collection de plus de {{formatnum:8000}} instruments : instruments occidentaux mécaniques, électriques et électroniques, instruments traditionnels européens, instruments du monde. === Burkina Faso === En 1999, fut ouvert à [[Ouagadougou]] ([[Burkina Faso]]), le Musée de la musique qui réunit une collection d'instruments de musique traditionnels des terroirs ethnoculturels du pays. === France === <!--- classement par ordre alphabétique de ville ---> * Le [[musée des Beaux-Arts de Chartres]] abrite un instrumentarium, dont les représentations dans la [[Cathédrale Notre-Dame de Chartres|cathédrale Notre-Dame]] sont au nombre de {{Nombre|320}} pour {{Nombre|26}} instruments différents. La pratique de ces instruments a donné lieu à l'enregistrement de deux albums<ref>{{Lien web |titre=Instrumentarium de Chartres |url=http://www.instrumentariumdechartres.fr/index.php |site=instrumentariumdechartres.fr |consulté le=28 août 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Laurence Gélineau |titre=Enregistrement d'un album : l’Instrumentarium de Chartres au diapason de l’Europe |url=https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/loisirs/enregistrement-d-un-album-linstrumentarium-de-chartres-au-diapason-de-leurope_13986675/ |site=lechorepublicain.fr |date=20 juillet 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=L’Écho républicain |titre=Patrimoine - La musique médiévale à l’honneur avec l’Instrumentarium |url=https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/loisirs/la-musique-medievale-a-lhonneur-avec-linstrumentarium_14081115/?xtor=EPR-41&_ope=eyJndWlkIjoiMjM1NDc0In0%3D |site=lechorepublicain.fr |date=3 février 2022}}.</ref> ; * Le [[musée des Instruments à vent]], à [[La Couture-Boussey]], centre de facture d'[[Instrument à vent|instruments à vent]] depuis le {{s|XVII}} ; * Le [[musée de la Musique (Paris) |Musée de la Musique]], à [[Paris]], fait partie de la [[Cité de la musique - Philharmonie de Paris|Cité de la musique]]. === Italie === Le [[Musée national des instruments de musique de Rome]] ouvert à [[Rome]] en [[1964]], rassemble une collection exceptionnelle de {{formatnum:3000}} instruments, de l'[[Antiquité]] jusqu'à nos jours, couvrant tous les genres musicaux. === Suisse === Le [[Musée de la musique (Bâle)|Musée de la musique]] de [[Bâle]] ('''Musikmuseum''' en [[allemand]]) situé dans l’ancienne [[prison]] ''Lohnhof'' depuis l’an 2000. === Tchéquie === Le Musée national de la musique (České muzeum hudby) à [[Prague]] est installé dans l’ancienne église Sainte-Marie-Madeleine de style baroque<ref>[https://www.prague.eu/fr/objet/lieux/198/musee-national-musee-de-la-musique-ceske-muzeum-hudby Site de présentation du musée de la musique de Prague]</ref>. Il est situé à Malá Strana. Plus de 400 instruments de musique d'époque y sont exposés. == Notes et références == === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Musical instruments | wiktionary = instrument de musique | wiktionary thésaurus = instrument de musique/français | wikiversity = Département:Instruments de musique }}* [[Liste des instruments de musique]] * [[Liste de fabricants d'instruments de musique]] * [[Histoire de la catégorisation des instruments de musique]] * [[Matériaux utilisés pour faire de la musique]] * [[Instrument de musique en bambou]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.virtualmuseum.ca/sgc-cms/expositions-exhibitions/musique/00.html Musée virtuel avec extraits sonores et photos] * [http://www.finallyover.com/article-24158443.html Liste exhaustive et illustrée des instruments de musique] * [http://www.instrumentsdumonde.fr/ Instruments du monde avec extraits sonores, explications et photos] *[http://leventreetloreille.com/numero-3-instruments-et-ustensiles/ ''Ustensiles & Instruments'', Le ventre et l'oreille n°3], 2019, (ISSN 2650-3050). {{Palette|Instruments de la musique classique}} {{Portail|musique|arts}} {{catégorie principale}} === Articles connexes === [[Catégorie:Instrument de musique|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Isis
Isis
{{En-tête label|AdQ|année=2014}} {{Voir homonymes}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Isis | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Egyptian - Isis with Horus the Child - Walters 54416 - Three Quarter Right.jpg | taille image = 250 | légende = Isis allaitant Horus. | autres noms = Aset | nom2 = <hiero>st-t:H8-B1</hiero><br>ou<hiero>st-t:,:y-I12</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Ȝs.t (Aset) | représentation = Femme coiffée d'un trône<br>Femme coiffée du disque solaire<br>Oiseau ([[Milan (oiseau)|milan]] et [[hirondelle]])<br>Serpent [[uræus]] | groupe divin = [[Mythe de la création héliopolitaine|Ennéade d'Héliopolis]] | parèdre = [[Osiris]] | équivalents = [[Hécate]]/[[Trivia (mythologie)|Trivia]]<br>[[Déméter]]/[[Cérès (mythologie)|Cérès]]<br>[[Héra]]/[[Junon]]<br>[[Athéna]]/[[Minerve (mythologie)|Minerve]] | mentions = [[Mythe d'Osiris|Mythe osirien]] | père = [[Geb]] | mère = [[Nout]] | fratrie = [[Osiris]], [[Seth]] et [[Nephtys]] | conjoint1 = [[Osiris]] | enfants1 = [[Harpocrate]], [[Anubis]] (fils adoptif) | région de culte = [[Égypte antique]]<br>[[Grèce antique]]<br>[[Rome antique]] | temples = [[Temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)|Isiopolis]]<br> [[Temple d'Isis (Philæ)|Philæ]]<br>[[Délos]]<br>[[Pompéi]]<br>[[Rome]] <br> {{etc.|virgule = non}} | lieu célébration = | date célébration = [[Mystères d'Osiris|mois de Khoiak]] | attributs = Trône<br>Coiffe hathorique<br>Sistre | animal = Vache<br>Chienne<br>[[Milan (oiseau)|milan]] | végétal = | astre = Étoile [[Sirius]] (Égypte)<br>[[Lune]] (monde gréco-romain) | nombre = | couleur = | jour = {{4e|[[jour épagomène]]}} | fonction principale = Déesse protectrice des enfants et des femmes | fonction secondaire = Déesse de la magie | résidence = | période origine = | associés = | compagnons = [[Osiris]] }} '''Isis''' est une reine [[Mythologie égyptienne|mythique]] et une [[Divinités égyptiennes|déesse]] funéraire de l'[[Égypte antique]]. Le plus souvent, elle est représentée comme une jeune femme coiffée d'un trône ou, à la ressemblance d'[[Hathor]], d'une perruque surmontée par un disque solaire inséré entre deux cornes de [[vache]]. L'astucieuse Isis est l'une des divinités de l'[[Mythe de la création héliopolitaine|Ennéade d'Héliopolis]]. Elle est la sœur et l'épouse du roi [[Osiris]], un être généreux qui plaça son règne sous le signe de l'[[Maât|harmonie cosmique]]. Ce temps heureux prend subitement fin avec l'assassinat d'Osiris lors d'un complot organisé par son frère [[Seth]], un dieu violent et jaloux. Isis retrouve le corps d'Osiris et le cache dans les marécages de [[Bouto|Chemnis]]. Lors d'une partie de chasse, Seth trouve le cadavre et, fou de colère, le dépèce en plusieurs lambeaux. Durant une longue quête, Isis, secondée par [[Nephtys]], [[Thot]] et [[Anubis]], retrouve les membres disjoints et reconstitue le corps d'Osiris en le [[Momification en Égypte antique|momifiant]]. Après avoir revivifié Osiris, Isis fait de lui le souverain éternel de la [[Douât]], un monde paradisiaque peuplé d'[[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|esprits immortels]]. Pour assurer sa protection, elle le place sous la garde attentive du dieu canin Anubis, son fils adoptif. Isis, sous la forme d'un [[Milan (oiseau)|oiseau rapace]], s'unit à la momie de son époux et conçoit [[Harpocrate|Horus]]. Élevé dans les marais de Chemnis et fortifié par le lait maternel d'Isis, Horus parvient à l'âge adulte. Durant de nombreuses décennies, Horus et Isis combattent Seth, soutenu par [[Rê]], lequel est assez mal disposé envers Horus. Après de nombreuses péripéties, Horus réussit à se faire reconnaître comme le successeur légitime de son père, devenant ainsi le modèle du [[pharaon]] idéal. Le culte d'Isis apparaît à la fin de l'[[Ancien Empire]] aux alentours du {{sav-|XXIV}} avant notre ère. D'abord cantonnée au domaine funéraire, Isis devient, durant le premier millénaire avant notre ère, une déesse très populaire à la puissance universelle. La dévotion des [[Dynastie lagide|pharaons ptolémaïques]] dote la déesse Isis de deux lieux de cultes grandioses : l'[[Temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)|Iséum]] en [[Basse-Égypte]] et [[Temple d'Isis (Philæ)|Philæ]] en [[Nubie]]. Entre la fin du {{sav-|IV}} avant notre ère et la fin du {{s-|IV}} de notre ère, le culte d'Isis se répand à travers le bassin méditerranéen et un nombre important de sanctuaires lui sont élevés en [[Grèce]] et en [[Italie]]. En ces nouveaux lieux s'opère un [[syncrétisme]] où les rites égyptiens voués à la déesse sont adaptés à la pensée religieuse gréco-romaine. L'iconographie et le culte d'Isis s'[[wikt:helléniser|hellénisent]], et, par un rapprochement avec la quête de [[Perséphone]] par [[Déméter]] ([[Mystères d'Éleusis]]), se créent les [[#Mystères d'Isis|Mystères d'Isis]], organisés sous la forme d'un cérémonial [[Initiation|initiatique]], progressif et secret. Face à la montée du [[christianisme]], le culte d'Isis périclite puis disparaît au tournant des {{s2-|V|VI}} de notre ère. Toutefois, le souvenir d'Isis ne disparaît pas car il est entretenu par la [[scolastique]] [[Monastère|monacale]] et [[Université|universitaire]]. Cependant, la lecture des [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] étant perdue, son image est biaisée car uniquement perçue à travers le filtre des auteurs grecs et latins de l'[[Antiquité tardive]]. Vers la fin du [[Moyen Âge tardif|Moyen Âge]], Isis devient un objet de curiosité de la part des érudits laïcs. Ce phénomène s'accentue durant la [[Renaissance]]. Nombreux sont alors les [[Humanisme|humanistes]] qui intègrent Isis à leurs objets d'étude en élaborant des [[Mythographe|mythographies]] [[wikt:historiciser|historicisantes]] à son propos. Le mythe d'Isis se fond dans celui de la [[nymphe]] [[Io (mythologie)|Io]] transformée en vache par [[Héra]] et l'aspect d'Isis est confondu avec celui de l'[[Artémis|Artémis ''multimammia'']] d'[[Éphèse]]. Au cours du [[siècle des Lumières]], certains [[philosophe]]s [[Franc-maçonnerie|francs-maçons]] épris d'[[égyptomanie]] portent leur attention sur les Mystères d'Isis et tentent de les réinventer dans le cadre des rituels de leurs [[loge maçonnique|loges initiatiques]]. Les artistes et les poètes, quant à eux, ont sans cesse spéculé sur l'image de la déesse voilée et fait d'Isis le symbole des lois cachées de la [[Nature]]. Depuis le déchiffrement des [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] et la mise en place de la [[égyptologie|science égyptologique]] au {{s-|XIX}}, les aspects purement égyptiens de la déesse ont été redécouverts et vulgarisés par les savants auprès du grand public. La personnalité d'Isis ne s'est toutefois pas entièrement débarrassée de son aura ésotérique longuement élaborée depuis le {{s-|XIV}} par les [[Alchimie|alchimistes]] et les [[wikt:mystagogue|mystagogues]] européens. Isis reste ainsi l'objet de réflexions théologiques et [[Hermétisme|hermétiques]] au sein de cercles confidentiels. Depuis les années 1950, aux [[États-Unis]] surtout, Isis est particulièrement vénérée auprès des [[coven|convents]] [[Kémitisme|kémitistes]] de la [[Wicca]] où un culte [[paganisme|païen]] moderne lui est adressé en tant que [[Déesse Mère|grande déesse]] originelle, maternelle et lunaire. {{Sommaire|niveau=4}} == Déesse égyptienne == Isis est l'une des déesses les plus populaires du [[Divinités égyptiennes|panthéon égyptien]]. On ne sait rien d'elle pour les plus [[Période prédynastique égyptienne|hautes époques]]. Elle semble apparaître à la fin de l'[[Ancien Empire]] aux alentours du {{sav-|XXIV}} avant notre ère. Rusée, grande magicienne et épouse exemplaire, elle revivifie [[Osiris]], son bien-aimé, après son assassinat et son démembrement ; mère aimante, elle élève son fils [[Horus]] et le protège des assauts de [[Seth]]. Le culte d'Isis est actif tout au long de l'histoire de l'[[Égypte antique]] et ne s'éteint qu'au cours des {{s2-|V|VI}}, le dernier bastion de la croyance étant la région nubienne située autour du [[Temple d'Isis (Philæ)|temple]] de [[Philæ]]<ref>{{Harvsp|Corteggiani|2007|p=244-248}}.</ref>. === Dénomination === ==== Hiéroglyphes ==== {{Début d'illustration|right}} {{Egyptopedia/DébutTableau|30%|center}} |+ |- ! scope="col" | Transcription ! scope="col" | Hiéroglyphe ! scope="col" | Traduction |- |align=center| ''aset'' ||align=center|<hiero>Q1-X1-B1</hiero>||align=center | Isis |- |align=center| ''aset'' ||align=center|<hiero>G1-Q1-X1-B1</hiero>||align=center | Isis |- |align=center|''aset'' ||align=center|<hiero>Q1-X1-G7</hiero>||align=center | Isis |- |align=center|''ousir'' ||align=center|<hiero>Q1:D4-A40</hiero>||align=center | Osiris |- |align=center| ''set'' ||align=center|<hiero>Q1-X1:O1</hiero>||align=center | trône |- |align=center| ''set'' ||align=center|<hiero>Q1-X1:O1-F34:Z1</hiero>||align=center | endroit, lieu |} {{Fin d'illustration||Hiéroglyphes.}} {{article connexe|Translittération des hiéroglyphes}} Le [[wikt:théonyme|théonyme]] ''Isis'' est la [[Transcription et translittération|transcription]] en [[alphabet latin]] de la forme [[grec ancien|hellénisée]] ''{{langue|grc|Ίσις}}'' issue de l'[[égyptien ancien]] (''Aset'', ''Iset'', ''Eset'', ''Iouset'', ''Ese'')<ref group=n>L'écriture hiéroglyphique ne restitue que les consonnes et quelques semi-voyelles, les voyelles sont absentes. La vocalisation exacte des mots égyptiens est par conséquent perdue ({{Harvsp|Betrò|1995|p=19-22}}).</ref>. Le théonyme d'Isis, à l'instar de celui d'[[Osiris]] son époux, est basé sur le [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphe]] du « trône » (''set'' en [[Égyptien ancien|langue égyptienne]]). Ce siège est figuré assez haut, pourvu d'un dossier et reposant sur un piédestal<ref>{{Harvsp|Betrò|1995|p=196}}.</ref>. Par rapport à d'autres divinités, telles [[Neith]] ou [[Anubis]], Isis apparaît relativement tard dans l'histoire égyptienne, vers la fin de l'[[Ancien Empire]], au cours du {{sav-|XXIV}}. En l'état actuel des connaissances, les premières mentions certaines de la déesse figurent dans les [[Textes des pyramides|textes]] de la [[pyramide d'Ounas]], un roi de la {{Ve dynastie égyptienne}}. À cette époque, le nom d'Isis est majoritairement écrit uniquement avec le symbole du trône sans aucun signe phonétique complémentaire. L'égyptologue Peter Kaplony<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.worldcat.org/identities/lccn-n90-670978|titre=Kaplony, Peter|horodatage archive=20131227174100}}.</ref>{{Référence incomplète|date=7 mars 2024}} a relevé des [[wikt:théophore|noms théophores]], basés sur le hiéroglyphe du « trône », portés par des notables et datés de la [[Période thinite|période archaïque]] (3000 à 2700 avant notre ère). Il semble toutefois que l'on ne puisse pas les attacher à la déesse car dans ces occurrences, ils ne semblent désigner que le siège royal. L'Allemand [[Hermann Kees]] a pensé pouvoir traduire le nom ''Hem-set'' figurant sur un relief du temple solaire du roi [[Niouserrê]] (vers 2389 avant notre ère) par « Serviteur d'Isis ». Très vite, son compatriote [[Hermann Junker]] a rejeté cette traduction en avançant que l'on ne pouvait pas la lier à la déesse et traduisit plutôt par « Serviteur du Trône »<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|p=1-2}}.</ref>. ==== Étymologie ==== Dès les débuts de la science [[Égyptologie|égyptologique]], des [[Université|universitaires]] se sont efforcés d'avancer une explication raisonnée du nom de la déesse en établissant son [[étymologie]]. La plus ancienne analyse remonte à l'Allemand [[Kurt Heinrich Sethe|Kurt Sethe]], professeur à l'[[université de Göttingen]], qui voyait en la déesse une [[personnification]] du trône royal ''set''. Ses arguments majeurs sont que la déesse est le plus souvent représentée avec le sigle du trône sur la tête et qu'un passage des ''Textes des pyramides'' (chapitre 511) semble évoquer cette personnification<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|p=1}}.</ref>. En 1974, Jürgen Osing, professeur à l'[[université libre de Berlin]]<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.worldcat.org/identities/lccn-n83-193633|titre=Osing, Jürgen|horodatage archive=20131227174019}}.</ref>{{Référence incomplète|date=7 mars 2024}}, remet en question cette vision et fait remarquer que dans le texte en question, Isis n'est probablement pas identifiée au trône. En partant de la forme phonétique du nom ''Aset'' (courante durant le [[Moyen Empire]]), de la graphie ''Iouset'' (rare mais attestée sous {{noble|Ramsès II}}), du dérivé [[copte]] ''Mse'', des formes [[Grec ancien|grecque]] ''Isis'' et [[méroïtique]] ''Wosh / Wosa'', Jürgen Osing pense que le théonyme de la déesse est un dérivé féminin de la racine égyptienne ''as'' / ''asi'' / ''asou'' / ''ouasi'', le mot ''as'' signifiant « [[mésentère]] (repli du [[péritoine]]) », ''ouas'' « avoir du pouvoir » et ''ouasi'' « périr / expirer ». D'après lui, Isis exprime le concept de la puissance seigneuriale et traduit son nom par « Celle du pouvoir / Celle à la puissante influence ». Cette réflexion ne recueillit pas l'approbation de tous les spécialistes et ouvrit la voie à de nouvelles études. En 1978, Winfried Barta<ref>{{Lien archive|langue=en|url=http://www.worldcat.org/identities/lccn-n82-18263|titre=Barta, Winfried 1928-|horodatage archive=20131227181307}}.</ref>{{Référence incomplète|date=7 mars 2024}} envisage plutôt de s'appuyer sur la racine ''as'' (« viscères / intestins ») et de traduire le nom d'Isis par « Celle qui appartient à l'utérus »<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|p=3-5}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|p=18|2010}}.</ref>. [[Fichier:Detail of a model boat from Beni Hassan.JPG|gauche|vignette|alt=photo d'une maquette de bateau en bois|Momie sous la protection de deux jeunes pleureuses. Maquette d'une barque funéraire.]] Selon une réflexion menée en 1999 par l'Allemand [[Hartwig Altenmüller]], professeur à [[Université de Hambourg|Hambourg]], les noms d'Isis et de Nephtys, ''Aset'' et ''Nebet-Hout'' en langue égyptienne, ne seraient à l'origine que de simples [[Épiclèse (Antiquité)|épithètes]] servant à identifier les deux principales [[Pleureuse dans l'Égypte antique|pleureuses]] assignées à la protection du défunt. L'épithète « Aset » devait désigner originellement la pleureuse assignée à la tête du défunt. Cette dernière se postait devant le cadavre durant la momification, puis devant la momie lors de l'acheminement vers la [[nécropole]]. Il est probable que ce rôle rituel tire son origine du cérémoniel funéraire des premiers souverains égyptiens. Dans ce cadre, l'épithète « Aset » pourrait signifier « Celle de l'appui-tête », le terme égyptien ''Aset'' pouvant être une déformation du mot ''ouresit'' (« [[Appuis-tête dans l'Égypte antique|appui-tête]] / repose-tête / chevet »)<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|p=17}}.</ref>. Sa partenaire ''Nebet-Hout'' est quant à elle assignée aux pieds du défunt. La signification de son nom est « Dame de la maison », la maison en question étant le lieu de la momification et non pas le palais royal comme il est généralement admis par les égyptologues. Il est probable que ces deux pleureuses, durant leurs activités dans la salle de momification, intervenaient dans un drame sacré joué lors du rituel. Il semble alors que la pleureuse « Isis » soit liée à [[Hathor]] tandis que la pleureuse « Nephtys » soit assimilée à [[Neith]], ces deux anciennes déesses ayant des caractères funéraires attestés dès la {{Ire dynastie égyptienne}}. Chaque pleureuse devait être une prêtresse recrutée auprès du corps sacerdotal des deux divinités. Avec les progrès de la momification durant la {{IVe dynastie égyptienne}} et sa diffusion auprès des notables, les épithètes ''Aset'' et ''Nebet-Hout'' se seraient autonomisées durant la {{Ve dynastie égyptienne}} et, avec l'apparition du dieu [[Osiris]], auraient été [[Anthropomorphisme|anthropomorphisées]] et érigées en déesses à part entière<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|}}.</ref>. === Iconographie === ==== Représentations ==== Dans l'art égyptien (peintures murales, statues et statuettes, bas-reliefs, [[amulette]]s), Isis est essentiellement figurée comme une déesse [[anthropomorphisme|anthropomorphe]], dépeinte comme une femme à la poitrine dénudée et vêtue d'une longue robe moulante à bretelles, avec la tête couronnée par le signe hiéroglyphique du trône royal. Comme d'autres divinités, Isis peut tenir dans une main le hiéroglyphe [[Ânkh]], symbole du souffle de vie, et, dans l'autre main, le [[sceptre Ouas]], symbole de la puissance divine. Sous le [[Nouvel Empire]], après assimilation des aspects de la déesse [[Hathor]], la coiffe d'Isis est souvent remplacée par celle d'Hathor, consistant en un [[cimier]] représentant un vautour femelle (symbole de l'amour maternel), surmontée de deux longues cornes de bovidé entourant un disque solaire (symbole de la naissance du dieu créateur) avec, dans une main, le [[sistre]] et, à son cou, le lourd collier ''[[ménat]]''<ref>{{Harvsp|Gros de Beler|1998|p=48}}.</ref>. La déesse peut aussi revêtir des formes animales. Dans le contexte funéraire, Isis prend l'aspect d'un [[Milan (oiseau)|milan]], un oiseau [[rapace]] de taille moyenne, en train de voleter auprès de la momie d'[[Osiris]]. Les images d'Isis peuvent aussi combiner les aspects humains et animaliers, tels qu'une femme aux bras pourvus d'ailes d'oiseau ou une femme à tête de vache. Dans le ''[[Livre des Portes]]'', lors de la douzième heure de la nuit, la déesse prend l'aspect d'un terrible serpent [[uræus]] chargé de défendre le dernier portail de l'au-delà<ref>{{Harvsp|Hornung|2007|p=104 et 209}}.</ref>. Ailleurs, dans le ''[[Livre de l'Amdouat]]'', à la cinquième heure, la tête d'Isis surmonte une colline abritant la caverne de [[Sokar]] où [[Rê]] se régénère auprès de la momie d'Osiris<ref>{{Harvsp|Hornung|2007|p=77 et 189}}.</ref>. <gallery mode="packed" heights="250" caption="Représentations d'Isis"> Fichier:Maler der Grabkammer des Thutmosis III. 001.jpg|alt=fresque.|Isis-arbre allaitant le roi {{noble|Thoutmôsis III}}, vers 1500-1450 av. J.-C. Fichier:Flickr - Gaspa - Valle dei Re, tomba di Thutmosi III (7).jpg|alt=fresque.|Isis-colline protégeant la crypte de [[Sokar]], vers 1425 av. J.-C. Fichier:Isis-Hathor allaitant Horus.jpg|alt=Statuette : Isis-Hathor allaitant Horus|Statuette : Isis-Hathor allaitant Horus. {{XXVIe dynastie égyptienne}} : 672-525 avant J.-C. [[Musée des Beaux-Arts de Lyon]]. Fichier:Egyptian - Statue of Isis Protecting Osiris - Walters 22199 - Three Quarter.jpg|alt=photo d'une statuette.|Isis ailée protégeant Osiris momifié. Schiste vert. Vers 589-526 av. J.-C. Fichier:Egyptian - Isis Nursing Harpocrates - Walters 481526 - Right.jpg|alt=photo d'une statuette.|Isis allaitant Horus. Entre 663 et 525 av. J.-C. </gallery> ==== Nœud Tyet ==== {{Article connexe|Nœud d'Isis (hiéroglyphe égyptien V39)}} [[Fichier:Seti Ankh.jpg|vignette|redresse=0.8|gauche|alt=photo d'une amulette en bois|Amulette Tyet du roi {{noble|Séthi Ier}}.]] Le nœud-''Tyet'' (nœud-''Tit'' ou nœud d'Isis) ressemble au nœud [[Ânkh]] sauf que ses deux boucles latérales ne sont pas ouvertes mais aplaties et pointent vers le bas comme deux bras ramenés le long du corps. Le ''Tyet'' est une [[amulette]] funéraire considérée comme sacrée depuis l'[[Ancien Empire]]. Il ne devient toutefois un symbole en lien avec Isis et son sang [[Menstruation|menstruel]] que sous le [[Nouvel Empire]]. D'après le chapitre 156 du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'', ce symbole doit être confectionné en [[jaspe]] rouge. Les exemplaires retrouvés au cours des fouilles archéologiques montrent cependant que le plus souvent, le matériau fut moins noble, en bois, en pierre ou en [[faïence]] mais peint en rouge (ou brun-rouge) pour rappeler la symbolique du sang d'Isis. L'amulette doit être suspendue au cou de la momie le jour de l'enterrement grâce à un fil en fibre de [[sycomore]], un arbuste lié au dieu Osiris. Le but est d'inciter la déesse Isis et son fils le dieu [[Horus]] à protéger magiquement le corps momifié en faisant appel à la fidélité maternelle de la première et à la fureur filiale et vengeresse du second<ref>{{Harvsp|Thibaud|1996|p=349-350}}.</ref> : {{Citation bloc|Tu as ton sang, Isis ; tu as ton pouvoir magique, Isis ; tu as ta magie, l'amulette qui est la protection de ce grand dieu, qui réprime celui qui lui cause du tort.|Extrait du chap. 156 du ''Livre des Morts''. Traduction de [[Paul Barguet]]<ref>{{Harvsp|Barguet|1967|p=225}}.</ref>.}}{{clr}} === Épisodes mythologiques === {{Article connexe|Famille osirienne|Mythe d'Osiris|Osiris|Anubis}} Contrairement aux Anciens Grecs et Romains, les Égyptiens n'ont laissé derrière eux que très peu de récits fabuleux se déroulant dans un monde imaginaire peuplé de puissantes divinités. Toutefois, les textes égyptiens, qu'ils soient sacrés, magiques ou profanes, fourmillent d'allusions aux dieux et à leurs hauts faits. Grâce aux auteurs gréco-romains tardifs ayant visité l'Égypte et ses temples, il est possible d'entrecroiser les différentes sources et de restituer une partie de la pensée mythologique égyptienne, principalement axée sur les figures du dieu solaire Rê et de ses descendants Osiris, Isis, Horus et Anubis<ref group="n">Pour une introduction aux dieux et mythes égyptiens, se référer aux quatre ouvrages de vulgarisation suivants : * {{Ouvrage|auteur1=[[Nadine Guilhou]]|auteur2=Janice Peyré|titre=La mythologie égyptienne|éditeur=Marabout-Hachette livre|collection=Marabout|date=2005|isbn=978-2-501-04135-5|consulté le=2024-03-07}} ; * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Pierre Corteggiani]]|titre=L'Égypte ancienne et ses dieux|sous-titre=dictionnaire illustré|éditeur=Fayard|date=2007|isbn=978-2-213-62739-7|consulté le=2024-03-07}} ; * {{Ouvrage|auteur1=[[Françoise Dunand]]|auteur2=Christiane Zivie-Coche|titre=Hommes et dieux en Egypte: 3000 a.C. - 395 p.C.; anthropologie religieuse|éditeur=Éd. Cybèle|date=2006|isbn=978-2-915840-02-5|consulté le=2024-03-07}} ; * {{Ouvrage|auteur1=[[Jan Assmann]]|titre=Mort et au-delà dans l'Egypte ancienne|éditeur=Ed. du Rocher|collection=Champollion|date=2003|isbn=978-2-268-04358-6|consulté le=2024-03-07}}.</ref>. ==== Vol du nom secret de Rê ==== [[Fichier:800px-Louvre Re tete faucon2.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=figurine de Rê à tête de faucon.|Dieu solaire à tête de faucon.]] Dans la pensée des Anciens Égyptiens, le nom d'un dieu ou d'un humain est intimement lié au [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Ka|Ka]] et participe activement à l'existence de son possesseur. Aussi, toute pratique magique repose sur l'utilisation bénéfique ou maléfique du nom de la personne visée. Dans les [[Divinités égyptiennes#Envoûtement|rituels d'envoûtement]], la destruction symbolique du nom revient à détruire l'âme et la personnalité même de son possesseur, fût-il un dieu. Un mythe consigné sur un des ''Papyrus magiques de Turin'', et traduit pour la première fois en 1883 par l'égyptologue français [[Eugène Lefébure]], expose la plus audacieuse et impertinente ruse d'Isis. La victime est le dieu solaire [[Rê]] contraint par elle à lui révéler son nom secret, la possession de ce mystérieux [[wikt:théonyme|théonyme]] permettant à la déesse de bénéficier de ses pouvoirs vivificateurs et créateurs. Par la suite, la déesse utilisera cette puissance magique pour redonner la vie à son époux Osiris et pour guérir son fils Horus des nombreuses blessures causées par son rival [[Seth]]<ref>{{Harvsp|Franco|1996|p=165-168}}.</ref>. L'action du mythe se déroule en un temps lointain où le dieu Rê vivait encore sur terre auprès des divinités et des humains, qui ne formaient alors qu'un seul et même peuple. À cette époque, le dieu solaire ne bénéficiait pas encore de ses séjours nocturnes et souterrains dans la [[Douât]], gage de ses perpétuelles renaissances matinales. Son corps s'affaiblissait et le dieu sombrait dans la [[wikt:sénilité|sénilité]]. Un jour, {{Citation|la bouche du vieillard s'affaissa et laissa sa salive couler au sol}}. Discrètement, Isis récupéra le filet de salive et avec un peu de terre en fit un serpent venimeux. Elle plaça le reptile près du palais royal et, lors d'une promenade, le dieu solaire fut sévèrement mordu par le serpent. Empoisonné, faible et fiévreux, Rê ne sut que faire. Il fit venir auprès de lui les autres divinités afin qu'elles lui viennent en aide. Isis se présenta devant sa victime avec un air innocent et inquiet : {{Citation|Qu'y a-t-il, mon père divin ? Un serpent a-t-il apporté la faiblesse en toi ? Un de tes enfants a-t-il levé la tête contre toi ? Si c'est le cas alors je le détruirai au moyen de ma sorcellerie efficace, je ferai en sorte qu'il soit repoussé de la vue de tes rayons !}} Le pauvre Rê expliqua ses souffrances à la déesse, qui aussitôt lui répliqua en disant : {{Citation|Dis-moi ton nom, mon père. Un homme vit lorsque l'on récite son nom !}} Le malade s'empressa de dire ses noms et principaux titres de gloire, mais ne se trouva pas rétabli. {{Citation|Alors Isis dit à Rê : ''Ainsi ton nom n'était pas parmi ceux que tu m'as mentionnés. Tu devrais me le transmettre pour que le venin puisse s'en aller ! Un homme vit lorsque son nom est prononcé !'' Le poison fut de plus en plus douloureux, il devint plus puissant que la flamme et que le feu et la majesté de Rê dit : ''Approche tes oreilles, ma fille Isis. Que mon nom passe de mon ventre à ton ventre...''}}<ref>{{Harvsp|Lexa|1925|p=45-48}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Koenig|1994|p=158-162 (pour la traduction des extraits présentés ici)}}.</ref>. ==== Adultère d'Osiris avec Nephtys ==== [[Fichier:SFEC 2009 POT-0005.JPG|vignette|alt=fresque dans un temple.|Anubis et Nephtys.]] Le plus ancien récit continu et complet du mythe d'[[Osiris]] ne nous est pas parvenu par un document égyptien mais par un texte grec, le traité moral ''Sur Isis et Osiris'' rédigé au {{s-|II}} de notre ère par [[Plutarque]]. D'après cet auteur, relativement bien renseigné par des prêtres égyptiens de son époque, le dieu Osiris aurait régné en tant que roi sur le peuple égyptien et lui aurait apporté les bienfaits de la civilisation. Osiris et Isis étaient amoureux l'un de l'autre avant même leur naissance. Déjà dans le ventre de leur mère [[Nout]], le couple s'aimait tendrement. Plutarque rapporte qu'Osiris, Seth, Isis et Nephtys sont respectivement nés le premier, le troisième, le quatrième et le cinquième des [[Jour épagomène|jours épagomènes]] institués à l'aube des temps par [[Thot]]<ref group=n>L'[[Calendrier de l'Égypte antique|année égyptienne]] compte douze mois de trente jours, complétés par cinq jours supplémentaires. Ces cinq jours furent inventés par une ruse du dieu [[Thot]] pour permettre la naissance des cinq dieux qui avait été interdite par Rê fâché de la relation entre Geb et Nout.</ref> ; [[Horsemsou|Horus l'Ancien]], né le deuxième jour, serait l'enfant issu de cette relation intra-utérine<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Plutarque, Sur Isis et Osiris, {{§|12}}}}.</ref>. Un jour, Isis apprit qu'Osiris avait eu, par méprise, en la prenant pour Isis elle-même, une relation sexuelle avec Nephtys sa sœur. La preuve de cette union fut la découverte d'une couronne de [[mélilot]] laissée par Osiris auprès de Nephtys. Cette dernière donna naissance à [[Anubis]] mais l'abandonna le jour de sa naissance dans la crainte d'une fureur de Seth, son époux<ref group=n>Plus loin ({{§|38}}), Plutarque donne une explication naturiste à cet épisode mythologique. L'union d'Osiris avec Isis est la rencontre, lors de la crue du Nil, des eaux avec les terres agricoles, l'eau (Osiris) fécondant la terre (Isis). Horus est l'époque où la nature donne ses fruits (récoltes). Nephtys représente les pentes arides situées en marge du désert, domaine de Seth. L'adultère d'Osiris avec Nephtys représente les fortes crues durant lesquelles les eaux touchent aussi ces terres extrêmes. L'union de Seth avec Nephtys est stérile car la chaleur du désert durcit le sol. La couronne de mélilot représente les graines des plantes qui naissent aux marges du désert et qui éclosent après un apport d'eau même minime. Anubis représente cette union passagère entre l'eau et les terres agricoles extrêmes. Horus le fils légitime de l'eau et de la nature fertile est élevé dans les marais du delta, lieu des verts pâturages où sans cesse l'eau se mélange à la terre. Le meurtre d'Osiris par Seth ({{§|39}}) est la métaphore des années à faibles crues.</ref>. Émue par le sort malheureux d'Anubis, Isis l'adopta et l'éleva comme son propre enfant<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Plutarque, Sur Isis et Osiris, {{§|14}}}}.</ref>. Une formule magique, inscrite dans un [[grimoire]] en écriture grecque trouvé dans la région thébaine et daté du début du {{s-|IV}} de notre ère, expose le désarroi d'Isis après avoir constaté la trahison d'Osiris : {{Citation bloc|C'est Isis qui vient de la montagne à midi en été, la vierge couverte de poussière ; ses yeux sont remplis de larmes, son cœur est plein de chagrin ; son père, Toth, le grand, vient à elle et lui demande : « Pourquoi Isis ma fille, vierge couverte de poussière, tes yeux sont-ils pleins de larmes, et ton cœur plein de chagrin, et le [...] de ta robe souillé ? Trêve de larmes ! » Elle répondit : « Cela ne dépend pas de moi, ô mon père, ô singe Toth, ô singe Toth. J'ai été trahie par ma compagne. J'ai découvert un secret : oui, Nephtys couche avec Osiris [...] Mon frère, le fils de ma propre mère. » Alors, il lui répondit : « C'est une trahison à ton égard, ô ma fille Isis. » Elle lui dit : « C'est une trahison à ton égard, ô mon père, singe Toth, singe Toth, mon père, c'est une grossesse pour moi. |''Papyrus magique de Paris'' (extrait), traduction de Alain Verse<ref>{{Harvsp|Verse|1995|p=15}}.</ref>.}} ==== Meurtre d'Osiris ==== [[Fichier:PikiWiki Israel 19285 Tamarix tree on Tel Nagila.JPG|vignette|alt=photo d'un arbre.|Le [[tamarix]] est un arbre associé à Osiris et dont le bois sert à fabriquer les sarcophages.]] Un jour, le dieu [[Seth]] voulut se débarrasser d'Osiris dont il était jaloux après l'histoire de l'[[adultère]] avec [[Nephtys]]. Il fit construire un coffre en bois précieux et déclara au cours d'un banquet qu'il l'offrirait à celui dont le corps s'ajusterait exactement à ses dimensions. Osiris, qui était très grand, s'y installa, et aussitôt Seth, aidé de soixante-douze complices, referma le lourd couvercle sur lui et le scella avec des clous et du plomb fondu. Puis Seth et ses complices portèrent le coffre vers la [[Delta du Nil#Les branches du Nil|branche tanitique]] du [[Nil]] d'où il dériva jusqu'à la [[mer Méditerranée]]. Cet événement se serait déroulé le 17 du mois d'[[Athyr]] (19 novembre) en la vingt-huitième année du règne d'Osiris<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Meunier|2001|p=57-59}}.</ref>. La déesse Isis fut informée de l'assassinat alors qu'elle se trouvait dans la ville de [[Coptos]]. Elle prit le [[deuil]] et se mit à rechercher le corps du défunt. Durant cette [[wikt:quête|quête]], Isis apprit par des enfants que le coffre d'Osiris, porté par les courants, se situait en [[Phéniciens|Phénicie]], à [[Byblos]], où il s'était encastré dans le tronc d'un [[tamarix]] géant. Isis partit alors en barque à la recherche de son époux et arriva jusqu'à Byblos. S'étant fait connaître auprès du roi Malcandre, Isis se fit donner le tronc avec le cercueil et retourna en Égypte. Là, elle cacha la dépouille dans les environs de [[Bouto]] dans les marais du [[Delta du Nil|delta]]<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Meunier|2001|p=59-69}}.</ref>. Mais, alors qu'il chassait au clair de Lune, [[Seth]] retrouva le corps, qu'il coupa en quatorze morceaux, qu'il dispersa de tous côtés{{Note|texte=D'après [[Diodore de Sicile]] (''Bibliothèque historique'', Livre 1, {{§|XXI}}, et Livre 4, {{§|VI}}), Seth découpa le corps en vingt-six parties<ref>{{Harvsp|Hoefer|1851|p=|id=diod}}.</ref>.|groupe=n}}. Isis remonta alors sur sa barque de [[Cyperus papyrus|papyrus]] à la recherche des morceaux du corps de son bien-aimé, à travers le labyrinthe du marais. Chaque fois qu'elle découvrit un élément, elle fit édifier un tombeau où des prêtres furent chargés d'honorer la mémoire d'Osiris. La seule partie introuvable, malgré tous les efforts d'Isis, fut le [[Osiris#Phallus de Mendès|membre viril]] car il avait été mangé par des poissons. Toutefois, il avait eu le temps de donner au fleuve sa force fécondante<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Meunier|2001|p=69-72}}.</ref>. ==== Quête d'Isis ==== [[Fichier:Cappadoce-Kızılçukur Vadisi-Âne.jpg|vignette|alt=photo d'un âne|Âne couché à terre.]] Rédigé dans la région d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]] durant le règne de {{noble|Psammétique Ier}}, le ''Papyrus Brooklyn'' est un texte qui recense les mythes égyptiens des villes et régions du [[delta du Nil]]. Plusieurs courtes notices relatent le transport des lambeaux du corps d'Osiris. Dans l'une d'elles, le taureau [[Mnévis]] porte sur son dos un paquet où sont rassemblés le foie, les poumons, la rate et les intestins du dieu assassiné<ref>{{Harvsp|Meeks|2008|p=7}}.</ref>. Une autre, lacunaire par endroits, nous renseigne sur le transport d'autres reliques vers la nécropole de Kher-âha ([[Le Caire]]). Le paquet est placé sur le dos d'un âne et le voyage s'effectue sous la surveillance des déesses Isis et [[Nephtys]] : {{Citation bloc|Quant à [[Sepa (mythologie)|Sepa]] c'est Osiris ; on l'appelle le Lambeau. On le mit sur le dos d'un âne, mais il faiblit sous lui et se coucha sur terre. Alors Isis et [[Nephtys]] placèrent de la Divine Semence près de son nez ; il se redressa sous lui et se mit en marche immédiatement. Les dieux rassemblèrent ces écoulements des reliques divines d'Osiris, Isis, Nephtys et [[Tefnout]] les ayant trouvés dans [[Létopolis]], cachés dans un buisson, ni vu, ni entendu. On l'amena dans la caverne située dans la falaise de Pi-Hapi. Les femmes enveloppèrent l'omoplate-''mehaqet'' et le tibia et en firent une momie que l'on appelle Osiris, placée sur l'échine d'un âne. On le fit monter sur son dos en charge. Mais il se renversa sous lui, tombant à terre. Il faiblit sous lui, ses membres étant fatigués. Alors Isis et Nephtys présentèrent leur semence à ses narines ; il renifla leur [...]. Il se relève après avoir éjaculé. On mit la relique-''khem'' sur son dos, c'est le nom du flagellum. Il se roula en tous sens sur terre ; il se renversa sous lui, tombant à terre. Leurs cuisses s'écartèrent [...] elles avaient refermé la main sur son mufle.|''Papyrus Brooklyn 47.218.84'', {{§|11}}. Traduction de Dimitri Meeks<ref>{{Harvsp|Meeks|2008|p=13}}.</ref>.}} Dès les ''[[Textes des pyramides]]'' ({{sav-|XXIV}}), une allusion rapporte que [[Seth]], l'assassin d'Osiris, est condamné à porter sur son dos la dépouille de sa victime et qu'il ploie sous la lourde charge. L'âne est généralement considéré comme un animal séthien et, à ce titre, sacrifié lors de célébrations en l'honneur d'Osiris (mois de [[Khoiak]] à [[Edfou]]). Dans l'épisode relaté par le ''Papyrus Brooklyn'', l'animal n'est pas présenté comme étant maudit. Lorsqu'il défaille sous son fardeau, Isis et Nephtys s'occupent de lui. Elles lui font retrouver ses forces et sa vigueur sexuelle en soulevant leur robe et en exhibant leur intimité sous ses narines. Au {{sav-|I}}, ce rituel [[wikt:génésique|génésique]] est évoqué par [[Diodore de Sicile|Diodore]] à l'occasion de l'investiture du nouveau taureau [[Apis]] : {{Citation|Pendant les quarante jours indiqués, le taureau sacré n'est visible qu'aux femmes : elles se placent en face de lui et découvrent leurs parties génitales ; dans tout autre moment, il leur est défendu de se montrer devant lui.}} (''Bibliothèque historique'', {{nobr romains|Livre I}}, 85<ref>{{Harvsp|Meeks|2008|p=212}}.</ref>.). L'exhibition n'est pas tant destinée à l'animal qu'à l'âme d'Osiris qu'il véhicule. De par son meurtre, le dieu est tombé en langueur et il s'agit de le réveiller en stimulant ses pulsions sexuelles. Cet appel à la vie est probablement inspiré par l'observation du comportement animalier (équidés, bovidés, caprins). Lorsqu'une femelle est en chaleur, elle produit des [[phéromone]]s spécifiques que le mâle détecte en humant les urines ou l'air (ces odeurs peuvent être transportées à plusieurs kilomètres à la ronde) en retroussant la lèvre supérieure afin de se servir de l'[[organe voméronasal]] situé sous la surface intérieure du nez (attitude du [[flehmen]]). ==== Lamentations funéraires ==== [[Fichier:Pleureuses Saqqara.jpeg|vignette|alt=fresque montrant un groupe de pleureuses|Groupe de pleureuses.]] Dans l'[[Égypte antique]], les [[Pleureuse dans l'Égypte antique|pleureuses]], par leurs cris, leurs lamentations et leurs chants, rythment le transport de la dépouille vers sa dernière demeure. Cette coutume, instituée en l'honneur du défunt, est une pratique qui remonte à la plus haute antiquité. La mort est généralement perçue comme un ennemi impitoyable qui sème la confusion et la douleur. Elle provoque, lors des funérailles, de longues lamentations à la fois sincères et surjouées, surtout de la part de professionnelles engagées pour l'occasion<ref>{{Harvsp|Bleeker|1958|p=1-2}}.</ref>. Dans les ''[[Textes des pyramides]]'', des écrits funéraires destinés aux monarques des {{Dynastie égyptienne|Ve}} et {{VIe dynastie égyptienne}}s (vers -2200), les déesses Isis et [[Nephtys]] forment le plus souvent une paire. Dans de nombreuses mentions, elles trouvent ensemble le cadavre de leur frère [[Osiris]], le pleurent, s'occupent de lui, exultent après sa momification, l'escortent vers son tombeau et l'accueillent dans l'[[Au-delà (Égypte antique)|Au-delà]]<ref>{{Harvsp|Altenmüller|1999|p=2}}.</ref> : {{Citation bloc|''Formule à réciter'' — Sont ouverts les deux vantaux de la porte du ciel et sont ouverts les deux vantaux des étendues célestes grâce à la compassion des dieux qui sont dans [[Bouto|Pé]] car ils sont venus à l'[[Pépi Ier|Osiris Pépi]] à cause du bruit des pleurs d'Isis, à cause des cris de Nephtys et à cause des lamentations de ces deux [[Composition de l'être dans l'Égypte antique#Akh|Bienheureux]] pour ce Grand monté dans la [[Douât]]. (...) Ton parfum est répandu par Isis puisque Nephtys t'a purifié. Ce sont les deux sœurs, grandes et imposantes, qui ont regroupé tes chairs, qui ont rattaché tes membres et qui ont fait apparaître tes deux yeux dans ta tête, la barque de la nuit et la barque du jour !|Extraits du chapitre 670 des ''Textes des pyramides''. Traduction de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|Carrier|2009|p=491-493}}.</ref>.}} [[Fichier:Mourning Isis Hildesheim.jpg|vignette|redresse=0.7|alt=photo d'une statuette de femme|Isis en deuil.]] Les lamentations des deux sœurs sont aussi mises en scène lors de grandes festivités religieuses consacrées à la renaissance d'Osiris. Dans la ville d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]], haut lieu de la croyance osirienne, se tenait ainsi chaque année, au sein du temple, un drame sacré mettant en scène deux jeunes vierges chargées de tenir les rôles d'Isis et Nephtys. Entre le 22 et le 26 du mois de [[Khoiak]] (en novembre), les deux actrices chantaient au son du tambourin, accompagnées d'un prêtre. Le plus souvent, la représentante d'Isis chante seule mais, très régulièrement, elle entonne un duo avec Nephtys. Le chant est une longue plainte qui évoque la tristesse de la séparation, mais il s'agit aussi d'un appel exhortant le dieu absent à revenir auprès des éplorées<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=75, 89, 280}}.</ref> : {{Citation bloc|(En duo)<br>Tu as oublié le chagrin, grâce à nous. Nous assemblons tes membres pour toi, dans les lamentations, cherchant à protéger ton corps... Viens-t'en donc vers nous, afin que l'on oublie ton adversaire, Viens-t'en suivant la forme que tu avais sur terre. (...)<br>(Isis)<br>Ah ! viens à moi ! Le ciel est uni à la terre, Une ombre est venue sur la terre, aujourd'hui, Et le ciel est collé à la terre. Ah ! viens avec moi ! (...) Ô seigneur de l'amour, Viens à moi (mon) maître, que je te voie aujourd'hui. Mon frère, reviens, que nous te revoyions. (...)|Courts extraits des ''Lamentations d'Isis et de Nephtys''. Traduction de Claire Lalouette<ref>{{Harvsp|Lalouette|1987|p=75 à 88}}.</ref>}} ==== Naissance d'Horus, fils d'Isis ==== {{Article connexe|Osiris#Osiris l'engendreur{{!}}Osiris l'engendreur}} Dès les ''[[Textes des pyramides]]'' de l'[[Ancien Empire]], il est formellement attesté que le dieu faucon [[Horus]] est le fils du couple que forment [[Osiris]] et Isis. La [[wikt:conception|conception]] d'Horus s'inscrit dans une dimension astrale, son père étant comparé à la constellation d'[[Orion (constellation)|Orion]], ''Sah'' en égyptien, c'est-à-dire « L'Orteil » ou « Le Parcoureur », tandis que sa mère, la déesse Isis, est perçue comme étant la personnification de la constellation du [[Grand Chien]], ''Sopedet'' en égyptien, « L'Efficace »<ref>{{Harvsp|Forgeau|2010|p=45-46}},<br>{{Harvsp|Bonnamy|Sadek|2010|p=514 et 542}}.</ref>. Cette naissance est ensuite réinterprétée et présentée comme une union charnelle posthume où Isis transformée en oiseau-''djeryt'' (ou « [[Milan (oiseau)|milan]] », une espèce de [[rapace]] de taille moyenne) s'accouple avec la momie d'Osiris en se posant sur son [[phallus]]. Cet épisode est représenté pour la première fois au [[Nouvel Empire]] dans le [[Temple funéraire de Séthi Ier (Abydos)|temple funéraire]] du roi {{noble|Séthi Ier}}, à [[Abydos (Égypte)|Abydos]]. Cette scène est ensuite reprise jusqu'à l'[[Égypte romaine et byzantine|occupation romaine de l'Égypte]], par exemple dans la chapelle osirienne située sur le toit du [[temple d'Hathor (Dendérah)|temple d'Hathor]], à [[Dendérah]]<ref>{{Harvsp|Forgeau|2010|p=47}}.</ref>. Dans le ''Grand Hymne à Osiris'' de la stèle d'Amenmès, datée de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}} et conservée au [[Musée du Louvre]], la déesse Isis est décrite comme une femme dont les deux bras sont comme des ailes d'oiseau. Elle bat des ailes et la légère brise produit un souffle vivificateur qui fait s'animer l'âme d'Osiris ; Osiris revigoré, le couple conçoit Horus, le juste héritier de la charge pharaonique<ref>{{Harvsp|Hart|2005|p=80 et 119-120}}.</ref> : {{Citation bloc|Isis, l'Efficace, la protectrice de son frère, le cherchant sans lassitude, parcourant ce pays en deuil, ne se repose pas qu'elle ne l'ait trouvé. Faisant de l'ombre avec son plumage, produisant de l'air avec ses deux ailes, faisant des gestes-de-joie, elle fait aborder son frère, relevant ce qui était affaissé, pour Celui-dont-le-cœur-défaille ; extrayant sa semence, créant un héritier, elle allaite l'enfant dans la solitude d'un lieu inconnu, l'intronise, son bras devenu fort, dans la Grande Salle de [[Geb]]<ref group=n>Les gestes-de-joie sont souvent exécutés par les dieux de Pé et Dep (Bouto) en l'honneur de Rê ou Osiris. Il s'agit d'une danse d'adoration rythmique, genou à terre, poing droit sur la poitrine et poing gauche levé au-dessus de la tête et vice versa. l'expression ''Celui-dont-le-cœur-défaille'' désigne Osiris assassiné et non revigoré.</ref>.|Extrait du ''Grand Hymne à Osiris''. Traduction de A. Barucq et Fr. Daumas<ref>{{Harvsp|Barucq|Daumas|1980|p=95}}.</ref>. }} <gallery mode="packed" caption="" heights="150"> Fichier:Abydos Tempelrelief Sethos I. 36.JPG|alt=photo d'une fresque|Union posthume d'Osiris avec Isis transformée en milan, (temple funéraire de {{noble|Séthi Ier}}). Fichier:Milvus migrans front(ThKraft).jpg|alt=photo d'un rapace en vol|Un milan. Fichier:Ägyptischer Maler um 1360 v. Chr. 001.jpg|alt=photo d'une peinture|Isis aux bras ailés (peinture murale à Karnak). </gallery> ==== Les sept scorpions ==== [[Fichier:Metternich stela 1.jpg|vignette|alt=schéma de la stèle.|Stèle de Metternich, recto de la partie supérieure (schéma).]] La ''[[stèle de Metternich]]'', datée du règne de {{noble|Nectanébo II}} et conservée au [[Metropolitan Museum of Art]] de [[New York]] est une pièce archéologique découverte dans l'enceinte du temple de [[Mnévis]], à [[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]]. Toute sa surface est entièrement recouverte d'images divines et d'inscriptions magiques destinées à soigner les piqûres de [[Scorpiones|scorpions]] et les morsures de [[Serpentes|serpents]]. L'une des formules met en scène un épisode mythologique raconté par la déesse Isis elle-même. L'action se déroule après la mort d'Osiris. Isis réussit à fuir hors de la maison où [[Seth]] l'avait assignée à résidence. Le dieu [[Thot]] vient à sa rencontre et lui conseille de se cacher avec [[Horus]] afin qu'il puisse avoir une chance de grandir et de monter sur le trône d'Égypte. Isis chemine à travers le pays, escortée par sept dangereux scorpions : {{Citation bloc|Je me suis mise en route le soir, et les sept scorpions me suivaient pour m'aider : Tefen et Befen étaient derrière moi, Mestet et Mestetef étaient à côté de moi, Petet, Tsetet et Matet me frayaient le chemin. Je leur ai donné des ordres très sévères et mes paroles, ils les ont exaucées : N'obéissez à personne, n'honorez rien qui soit [[Seth|rouge]], ne faites aucune différence entre celui qui est élevé et celui qui est simple, soyez humbles tout de suite ! Prenez garde d'accompagner celui qui me cherche, tant que nous ne sommes pas arrivés à Persouï, ville des deux sœurs, au lieu où commencent les marais du delta, jusqu'au bout de la terre sèche<ref>Traduction d'après {{Harvsp|Lexa|1925|p=72}}.</ref> !}} Isis arrive devant une belle demeure. Une noble dame se présente à la porte, mais elle lui ferme la porte effrayée par les sept scorpions. Vexés, les sept scorpions se concertent et réunissent ensemble leurs venins sur le [[Dard (anatomie)|dard]] de Tefen. Une servante ouvrit la porte pour laisser entrer Isis mais Tefen se glissa dans la maison jusqu'à la chambre du fils de la dame pour le piquer douloureusement. La violence du poison était si forte qu'un incendie se déclara dans la maison. Miraculeusement, la pluie se mit à tomber pour éteindre le feu. Voyant le désespoir de la noble dame, le cœur d'Isis s'émut et fut pris de pitié. La déesse étendit les mains sur l'enfant qui se mourait et conjura le poison : {{Citation bloc|Poison de Tefen, viens ici et écoule-toi vers la terre ! n'entre pas dedans et ne te promène pas par là ! Poison de Befen, viens ici et va t'écouler vers la terre ! Je suis Isis, la déesse, la maîtresse de la vertu magique, magicienne dont les formules sont puissantes. Tout reptile qui mord m'obéit. Descends en bas, poison de Mestet ! Ne te hâte pas, poison de Mestetef ! Ne monte pas en haut, poison de Petet et Tsetet ! Ne bouge pas, poison de Matet ! Tombez en bas, bouche de celui qui mord ! Isis la grande sorcière, se tenant debout à la tête des dieux, à laquelle Geb donne sa vertu magique pour expulser le poison, parla. N'aie pas de force ! Arrête ! Retourne ! Enfuis-toi en arrière, poison, ne monte pas en haut !}} Après quelques autres paroles magiques, le garçon retrouva la santé, la pluie cessa et l'incendie s'éteignit. Désolée d'avoir été acariâtre, la noble dame embrassa Isis et combla la déesse et la servante de magnifiques présents<ref>{{Harvsp|Lexa|1925|p=71-73}}.</ref>. ==== Horus ou l'enfance menacée ==== {{Article connexe|Horus|Harpocrate}} [[Fichier:Egyptian - Horus the Child - Walters 541983 - Three Quarter Right.jpg|vignette|gauche|alt=photo d'une statuette.|Statuette d'[[Harpocrate|Horus l'enfant]].]] Depuis les débuts de l'[[égyptologie]] de nombreux récits ayant trait à l'enfance d'Horus ont été récoltés, le plus souvent sur des statues magiques ou dans des grimoires destinés à éloigner les esprits malfaisants responsables de terribles maladies. Dans les marais de Chemnis situés autour de la ville de [[Bouto]], Horus, caché du terrible Seth et délaissé par sa mère Isis occupée à trouver des moyens de subsistance, est la victime de piqûres de [[Scorpiones|scorpions]], de morsures de [[Serpentes|serpents]], de fièvres, de diarrhées, de mutilations, etc. Ces nombreuses mésaventures font du petit dieu le [[wikt:prototype|prototype]] de l'enfant malingre, frêle, innocent et sans défense. Toutefois, il apparaît aussi comme un jeune être qui arrive à surmonter chacune de ses souffrances, les autres divinités agissant toujours magiquement en sa faveur, Isis et [[Thot]] en premier lieu<ref>{{Harvsp|Koenig|1994|p=98-118}}.</ref>. Une formule magique de la ''[[stèle de Metternich]]'' rapporte qu'un jour la déesse Isis laissa seul le petit Horus pour partir mendier de la nourriture auprès des habitants de Bouto. Le soir, elle retrouva son fils inanimé proche de la mort. Désespérée, Isis chercha de l'aide auprès des Égyptiens. Personne ne parvint à le guérir mais une vieille femme lui dit qu'il ne s'agissait pas d'une attaque de [[Seth]], mais que son fils avait été piqué par un scorpion. Les plaintes d'Isis firent accourir [[Nephtys]] et [[Serket]]. Cette dernière conseilla aussitôt la mère en détresse de faire appel à [[Rê]]. Ému par le désespoir d'Isis, le dieu solaire arrête sa course, s'immobilisa dans le ciel et envoya [[Thot]] auprès du jeune agonisant. Après de nombreuses paroles incantatoires, Thot réussit à évacuer le poison du corps d'Horus qui aussitôt retourna à la vie. Ceci fait, Thot ordonna aux habitants de Bouto de veiller constamment sur le jeune dieu en l'absence d'Isis. Il retourna ensuite auprès de Rê dans le ciel et annonça à son maître que la course solaire pouvait à présent se poursuivre normalement<ref>{{Harvsp|Lexa|1925|loc={{nobr romains|tome II}}, 78-82 : traduction de la stèle}},<br>{{Harvsp|Gros de Beler|1998|p=44-45 : résumé du mythe}}.</ref>. ==== Décapitation d'Isis par Horus en colère ==== La [[décapitation]] d'Isis est un épisode mythologique attesté dès le [[Moyen Empire]] par trois allusions figurant dans le chapitre 80 des [[textes des sarcophages]], un [[corpus]] de textes funéraires utilisé par les notables de la [[Moyenne-Égypte]] : {{Citation bloc|''N''<ref group=n>Par convention, la lettre N. remplace le nom et les titres honorifiques du défunt égyptien.</ref> est ''Vie'' qui a reconstitué les têtes, qui a rétabli les nuques. C'est ''N'' qui fait vivre les gosiers ! J'ai reconstitué [[Atoum]]. J'ai rétabli la tête d'Isis sur son cou après que j'eus reconstitué la colonne vertébrale de [[Khépri]] à son bénéfice.|Extrait du chap. 80 des ''textes des sarcophages'', traduction de Claude Carrier<ref>{{Harvsp|Carrier|2004|p=225 (C.T. {{II}}, 37, a-d)}}.</ref>.}} Par la suite, à partir du [[Nouvel Empire]], le mythe s'expose dans de véritables récits ; le plus fameux est ''Les Aventures d'Horus et Seth'' consigné sur le ''[[Papyrus Chester Beatty|Papyrus Chester Beatty 1]]''. Pour savoir qui des deux est le plus apte à succéder à [[Osiris]], le vigoureux [[Seth]] lance un défi au jeune [[Horus]]. Les deux dieux prennent l'apparence d'[[Hippopotamidae|hippopotames]] puis plongent dans les eaux du [[Nil]] afin de s'affronter en un duel à mort. Si l'un d'eux émerge hors des flots avant trois mois pleins, celui-là n'est pas digne de la fonction royale. Cet affrontement est aussi consigné sur le calendrier du ''Papyrus du Caire {{n°|86637}}''. D'après ce dernier document, l'affrontement se déroula le vingt-sixième jour du premier mois de la saison d'[[Akhet]] (le premier mois de l'[[Calendrier de l'Égypte antique|année égyptienne]]) situé au début de la [[Nil#Hydrologie|crue du Nil]] vers les mois de juillet-août. La déesse Isis, restée sur le rivage du fleuve, prend peur et craint pour la vie de son fils Horus. Très vite, elle confectionne un [[harpon]] magique qui atteint tout seul sa proie<ref>{{Harvsp|Broze|1996|p=77}}.</ref> : [[Fichier:Action!.jpg|vignette|alt=photo de deux hippopotames en combat.|Combat d'Horus et Seth transformés en deux hippopotames.]] {{Citation bloc|(...) Ils plongèrent, les deux hommes. Et Isis se mit à se lamenter : « Seth veut tuer Horus, mon enfant. » Elle apporta une pelote de fil. Elle fit alors une corde, puis amena un ''[[deben]]'' de cuivre<ref group=n>Le ''deben'' est une unité de mesure égyptienne qui représente un poids de 90 à 92 grammes. Plus loin dans le texte, Horus est armé d'un couteau de 16 deben soit plus de 1.4 kilogrammes.</ref>, le fondit en arme pour l'eau, y noua la corde et la lança dans l'eau à l'endroit où Horus et Seth avaient plongé. Mais le métal mordit le corps de son fils Horus. Si bien qu'Horus hurla : « À moi, mère Isis, ma mère, appelle ton harpon, détache-le-moi de moi. Je suis Horus, fils d'Isis ». À ces mots, Isis cria, et dit au harpon qu'il se détache de lui : « Comprends que c'est mon fils Horus, mon enfant, celui-là ». Et son harpon se détacha de lui. Elle le lança à nouveau dans l'eau et il mordit le corps de Seth. Mais Seth poussa un grand cri : « Que t'ai-je fait, sœur Isis ? Appelle ton harpon, détache-le de moi. Je suis ton [[Frère|frère utérin]], Isis ». Elle en éprouva en son cœur un immense chagrin pour lui. Et Seth l'appela en disant : « Est-ce que tu aimes l'étranger plus que ton frère utérin, Seth ? » Aussi Isis appela ainsi son harpon : « Détache-toi de lui. Comprends que c'est le frère utérin d'Isis, celui dans lequel tu as mordu ». Alors, le harpon se détacha de lui<ref>{{Harvsp|Broze|1996|p=75-76}}.</ref>. Horus, fils d'Isis, se mit en colère contre sa mère Isis et sortit, la face furieuse comme celle d'un léopard, son couteau à la main, de seize deben ; il enleva la tête de sa mère Isis, la prit dans ses bras et grimpa sur la montagne. Isis se métamorphosa en statue de pierre qui n'avait pas de tête. Aussi Rê-Harakhty dit-il à Thot : « Qui est cette femme qui est arrivée, qui n'a pas de tête ? ». Thot lui répondit : « Mon bon maître, c'est Isis la Grande, la mère, cette femme, à qui Horus, son enfant, a enlevé la tête » (...)<ref>{{Harvsp|Broze|1996|p=80-81}}.</ref>.|''Les aventures d'Horus et Seth'' (extrait). Traduction de Michèle Broze.}} ==== Tête de vache ==== La décapitation d'Isis par Horus, consignée dans le papyrus des ''Aventures d'Horus et Seth'', n'indique pas comment la déesse a recouvré la vie ni comment elle s'est retrouvée avec une nouvelle tête sur ses épaules. Au {{s-|II}} de notre ère, le grec [[Plutarque]] dans son traité ''Sur Isis et Osiris'', mentionne de manière déguisée cet épisode, en prévenant toutefois le lecteur que les Égyptiens, eux, ne répugnent pas à narrer des épisodes mythiques mettant en scène le démembrement d'Horus et la décapitation d'Isis : {{Citation bloc|Un grand combat se livra ; il dura plusieurs jours et se termina par la victoire d'Horus. [[Seth|Typhon]] garrotté fut remis entre les mains d'Isis. Mais la déesse ne le fit point périr ; elle le délia et lui rendit la liberté. Horus en conçut une indignation excessive ; et, portant la main sur sa mère, il arracha le bandeau royal qu'elle avait sur la tête. [[Thot|Hermès]] alors, pour remplacer ce bandeau, la coiffa d'un casque à tête de vache<ref group=n>Mis à part Isis, Osiris et Anubis, Plutarque remplace les noms des dieux égyptiens par des équivalents grecs. Le dieu [[Seth]] devient ainsi [[Typhon (mythologie)|Typhon]], [[Thot]] devient [[Hermès]], [[Nout]] devient [[Rhéa (mythologie)|Rhéa]], etc.</ref>.|Plutarque, ''Isis et Osiris'', extrait du paragraphe 19. Traduction de Mario Meunier<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Meunier|2001|p=74-75}}.</ref>.}} [[Fichier:Athor (in Illustrated List of the principal Egyptian Divinities) (1888) - TIMEA.jpg|vignette|upright=0.7|alt=gravure d'une déesse à tête de vache|Isis-Hathor à tête de vache.]] À l'époque [[Dynastie lagide|gréco]]-[[Égypte romaine et byzantine|romaine]], ces données mythologiques apparaissent d'une manière plus explicite dans le ''[[Papyrus Jumilhac]]'', une [[monographie]] religieuse consacrée aux légendes de la Cynopolitaine<ref group=n>La Cynopolitaine est une région située autour de la ville de [[Cynopolis]] et constituée par le regroupement des {{17e}} et {{18e|nomes}} de [[Haute-Égypte]].</ref>, une région égyptienne placée sous la protection active d'[[Anubis]], le fils adoptif d'Isis. Ici, le mythe mêle différentes traditions. Le coupable de la décapitation est le dieu faucon [[Anty]] [[wikt:assimiler|assimilé]] à [[Horus]] et à Anubis, tandis que la victime est la déesse [[Hathor]], assimilée à Isis et à la vache [[Hésat]]. Anty ayant décapité Hathor-Isis (Jumilhac {{IX}}, 1 et {{XII}}, 22) dans la ville d'[[Atfieh]] (Aphroditopolis), le dieu soleil [[Rê]] le condamne à mort par [[écorchement]], le [[bourreau]] étant le dieu [[Thot]]. Mais la vache Isis-Hésat, qui entre-temps a retrouvé la vie et émue par le triste sort de son assassin, fait revivre Anty-Horus en plaçant ses os dans sa peau (telle une [[Anubis#Fétiche imy-out|nébride]]) et en aspergeant le tout de son lait maternel<ref>{{Harvsp|Vandier|1961|p=63-68}}.</ref> : {{Citation bloc|Quelqu'un en vint à commettre, dans le nome d'[[Atfieh|Aphroditopolis]], ce crime, qui eut lieu dans le temple d'Hathor, dame de Mefkat<ref group=n>D'après Jacques Vandier, Mefkat désigne ici une ville du {{3e|nome}} de Basse-Égypte où un prêtre d'Hathor portait le titre de ''shak hat'' « celui qui réunit la tête au corps », voir {{Harvsp|Vandier|1961|p=64}}.</ref>. Rê et l'Ennéade, après l'avoir appris, en éprouvèrent, au plus haut point, de la colère et de l'indignation. Et Rê dit à l'Ennéade : « Quant à ses chairs et à sa peau, sa mère les a créées avec son lait ; quant à ses os, ils existent grâce à la semence de son père. Aussi qu'on éloigne de lui sa peau et ses chairs, ses os restant en sa possession ». (...) Alors, [Rê] se dirigea vers le [[Nome du Faucon aux ailes déployées|nome de Dounâouy]], avec les dieux de sa suite, Thot étant à leur tête, sa peau étant avec lui. Le cœur de [[Hésat]] fut heureux à cause d'elle. Elle fit, de nouveau jaillir son lait pour lui, afin de renouveler sa naissance, et elle fit monter le lait au bout de ses seins, et elle les dirigea vers sa peau, en cet endroit, en y faisant couler le lait. (...) [Horus] fut là, en bonne santé, ses chairs s'étant, de nouveau, affermies pour lui, et sa forme ayant été, de nouveau, mise au monde. Sa mère, Isis, le regarda comme un jeune enfant, après avoir renouvelé sa naissance dans ce nome (...)|Extraits du ''Papyrus Jumilhac'' ({{XII}},22-{{XIII}},10). Traduction de [[Jacques Vandier (égyptologue)|Jacques Vandier]]<ref>{{Harvsp|Vandier|1961|p=124}}.</ref>.}} Un autre passage du ''Papyrus Jumilhac'' indique que la déesse retrouva la vie dans la ville de ''Niout-net-ihet'', c'est-à-dire la « Ville de la Vache ». L'archéologie n'a pas encore découvert cette localité, mais il faut probablement la situer sur une île qui existait près de [[Akoris|Tehnéh]]. Le dieu Thot coupa la tête d'une vache et la plaça sur le corps décapité d'Isis. Après plusieurs [[incantation]]s, la déesse se mit à revivre : {{Citation bloc|La déesse qui s'y trouve est Isis, de la ville de la vache (...) Quant à cette ville de la Vache qui a donné son nom à ce district, c'est (une allusion) à la vache qui fut trouvée par Thot dans cette ville. Il avait rapporté sa ({{=}} la tête de la vache) tête, qu'il avait placée sur le cou de cette déesse, après qu'un crime en fut venu à être commis dans le district d'Aphroditopolis. Mais il ({{=}} Thot) la ({{=}} la tête) réunit au cou, grâce à ses glorifications.|Extraits du ''Papyrus Jumilhac'' ({{XXI}},1-9). Traduction de Jacques Vandier<ref>{{Harvsp|Vandier|1961|p=132}}.</ref>.}} === Lieux de cultes === {{Article connexe|Liste des temples d'Isis}} Tout au long de l'histoire de l'Égypte antique, la déesse Isis a bénéficié de nombreux lieux de culte, grands ou petits, disséminés le long de la vallée du Nil. Les hauts lieux de la croyance ont été le temple de la ville de Per-Hebyt ({{langue|grc-Latn|Isiospolis}} en grec ; {{langue|ar-Latn|Behbeit El-Hagara}} en arabe) et le temple de l'île de Philæ. Si le premier n'est plus qu'une ruine de blocs épars, le second a admirablement résisté au temps. ==== Culte national ==== ===== Basse-Égypte ===== [[Fichier:Isis-pyramide-reine-khéops.jpg|vignette|alt=photo des ruines.|Ruines du temple d'Isis devant la [[pyramide G1C|pyramide de Hénoutsen]].]] La plus ancienne mention d'un sanctuaire dédié à Isis remonte à l'époque de l'[[Ancien Empire]] et se trouve dans les ''[[textes des pyramides]]'' selon lesquels un [[Temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)|temple]] se trouverait dans la ville de Netjerou dans le [[Nome du Veau divin|{{12e|nome}}]] de [[Basse-Égypte]]. Il s'agit probablement de l'actuelle localité de [[Behbeit El-Hagara]] située non loin de [[Bousiris (Égypte)|Bousiris]], cité majeure du [[Nome d'Andjety|{{9e|nome}}]] consacré à [[Osiris]]. Durant le [[Moyen Empire]], Behbeit el-Hagara est probablement le principal lieu de culte d'Isis. Son culte est toutefois aussi attesté dans le [[Nome du Sceptre intact|{{13e|nome}}]] où elle est associée à la déesse chatte [[Bastet]]. Les prêtres d'[[Héliopolis (Égypte)|Héliopolis]], ville du dieu solaire [[Atoum]]-[[Rê]] l'intègrent dès la {{Ve dynastie égyptienne}} à leur croyance en faisant d'elle l'une des neuf divinités de l'[[Mythe de la création héliopolitaine|Ennéade]]. À la même époque, la présence d'Isis est aussi attestée dans le [[Nome de la Muraille blanche|{{1er|nome}}]] et plus particulièrement à [[Memphis (Égypte)|Memphis]], la capitale du pays. À [[Gizeh]], à partir de la {{XVIIIe dynastie égyptienne}}, la chapelle de la [[Pyramide G1C|pyramide]] de [[Hénoutsen]], épouse de [[Khéops]] est modifiée et dédiée à « Isis, Maîtresse de la Pyramide »{{sfn|Schumann Antelme|Rossini|2003|p=204}}. ===== Haute-Égypte ===== [[Fichier:Flickr - Gaspa - Dendara, tempio di Hator (20).jpg|gauche|vignette|alt=photo d'un temple en ruine.|Vestiges du temple d'Isis à Dendérah.]] En [[Haute-Égypte]], le culte d'Isis est omniprésent. Dans le [[Nome de Min|{{9e|nome}}]], elle est vénérée à [[Akhmîm]] (Panopolis), la ville du dieu [[ithyphallique]] [[Min (dieu)|Min]]. Dans le [[Nome de la Grande Terre|{{8e|nome}}]], à [[Abydos (Égypte)|Abydos]], haut lieu du culte osirien, Isis est naturellement présente. Sous la {{XIXe dynastie égyptienne}}, le {{noble|Temple funéraire de Séthi Ier (Abydos)|temple de Séthi Ier}} réserve à Isis l'une de ses sept chapelles intérieures<ref>Au sujet d'Abydos, lire par exemple le guide illustré : François Tonic, ''Les temples d'Abydos'', 2010, (nombreuses photographies).</ref>. Dans le [[Nome du Crocodile|{{6e|nome}}]], à [[Dendérah]], Isis est assimilée à la sensuelle [[Hathor]]. Sous la domination romaine (règne d'[[Auguste]]), un petit sanctuaire à Isis est édifié pour commémorer sa naissance : le ''Mammisi'' ou ''Iséum de Dendérah''. Dès l'[[Ancien Empire]], Isis est aussi révérée dans les villes de [[Qûs]] et [[Coptos]] du [[Nome des Deux Divinités|{{5e|nome}}]]. À partir du [[Moyen Empire]], son culte est aussi attesté à [[Nekhen]] ([[Nome de la Forteresse|{{3e|nome}}]]) et à [[Edfou]] ([[Nome du Trône d'Horus|{{2e|nome}}]]). Le temple le plus considérable se trouve dans le [[Nome du Pays de Nubie|{{1er|nome}}]], à [[Philæ]] actif à partir de la {{XXVIe dynastie égyptienne}}. En amont de l'Égypte, en [[Nubie]], la déesse Isis apparaît aux côtés d'autres divinités égyptiennes dans une série de temples édifiés le long du Nil ou creusés dans les falaises à partir du [[Nouvel Empire]], à [[Temple d'Amon (Debod)|Debod]], à [[Bouhen]], à [[Temples d'Abou Simbel|Abou Simbel]], etc. Son culte est aussi adopté par les rois africains de [[Kerma]] et [[Méroé]], indépendants après la {{XXVe dynastie égyptienne}}{{sfn|Schumann Antelme|Rossini|2003|p=204}}{{,}}<ref> Institut du monde arabe, ''Soudan, Royaumes sur le Nil'', Paris, 1997, Flammarion (''passim'', voir index {{p.|427}}).</ref>. {{clr}} ==== Isiospolis ==== ===== Splendeur disparue ===== {{Article connexe|Temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)}} [[Fichier:BehbeitHigara.jpg|vignette|alt=photo des ruines du temple.|Ruines du temple de Behbeit El-Hagara.]] Dans le nord de l'Égypte, au cœur du [[delta du Nil]] se trouvait le [[Temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)|temple d'Isis]] de l'antique ''{{langue|grc-Latn|Isiospolis}}'', la « Ville d'Isis », située entre les localités de [[Mansourah (Égypte)|Mansourah]] et [[Sebennytos|Samanoud]] (Sebennytos). Cette cité est maintenant connue sous le nom de {{langue|ar-Latn|Behbeit el-Hagar}} (« Behbeit-les-Pierres »). La bourgade doit son nom arabe au toponyme égyptien ''{{langue|ar-Latn|Per-Hebyt}}'' « la demeure de la fête », souvent abrégé en ''{{langue|ar-Latn|Hebyt}}'' et attesté depuis le règne d'{{noble|Amenhotep III}} ({{XVIIIe dynastie égyptienne}}). Son patrimoine antique est aujourd'hui très dégradé ; ''{{langue|ar-Latn|el-Hagar}}'' « les Pierres » provient des nombreux et énormes blocs de [[granite]] gris et rose d'[[Carrières de pierres dans l'Égypte antique#Les carrières de granite d'Assouan|Assouan]] qui s'amoncellent sur le site et seuls restes du temple écroulé. Il est fort probable que le temple ait été construit avec ce matériau pour le lier à la cataracte d'Assouan où Isis et Osiris étaient respectivement vénérés sur les îles de [[Philæ]] et [[Biggeh]]<ref>{{Harvsp|Aufrère|Golvin|1997|p=284-285}}.</ref>. {{clr|left}} ===== Iséum ===== ([[Coordonnées géographiques]] : {{coord|31.0277|31.2895}}) Le [[temple d'Isis (Behbeit El-Hagara)|temple d'Isis de Behbeit El-Hagara]], aussi connu sous le nom latin d'{{langue|lat|''Iséum''}}, est un édifice tardif entièrement bâti en [[granit|pierres granitiques]]. Ce lieu saint n'existe plus mais ses vestiges sont conservés sur un site archéologique de près de {{unité|7.6|hectares}} de superficie. D'après les relevés de l'égyptologue française Christine Favard-Meeks<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n82-124156 | titre = Favard-Meeks, Christine | année = 2014 | site = www.worldcat.org | consulté le = 5 janvier 2014}}.</ref>, les dimensions du temple étaient d'environ {{nobr|100 mètres}} de long sur {{nobr|60 mètres}} de large. Le sanctuaire était précédé d'un [[pronaos]] (ou [[salle hypostyle]]) d'une dizaine de colonnes ; plus aucune n'est intacte mais leur diamètre peut être estimé à {{unité|1.50|mètre}}. On suppose aussi l'existence d'un [[Pylône (Égypte antique)|pylône d'entrée]] monumental. Le temple et ses dépendances (administration et entrepôts) étaient enserrés dans une vaste enceinte. Cette muraille était construite en brique crue à [[Assise (construction)|assises]] ondulées typique du règne de {{noble|Nectanébo Ier}}. D'après les [[Cartouche (hiéroglyphe égyptien V10)|cartouches royaux]] gravés sur les blocs de pierres, le temple a été édifié au cours des {{-s2-|IV|III}} par {{noble|Nectanébo II}}, dernier souverain [[wikt:indigène|indigène]], et par les pharaons lagides {{noble|Ptolémée II}} et {{noble|Ptolémée III}}. Le temple a été très tôt réduit à l'état de ruine, peut-être à la suite d'un [[séisme]] ravageur car plus aucune attestation n'est ultérieure au règne de {{noble|Ptolémée III}}. Il est cependant probable que le temple écroulé ait continué à bénéficier de la visite de [[wikt:pèlerin|pèlerins]] et de dévots après sa destruction. Un de ses blocs a ainsi été envoyé en Italie pour servir de relique dans le [[Temple d'Isis de Rome|temple d'Isis]] édifié au {{s-|I}} à [[Rome]], la capitale de l'[[Empire romain]]<ref>{{Harvsp|Aufrère|Golvin|1997|p=285}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Vestiges de l'Iséum" heights="170"> Fichier:PtolemyIIPhiladelphos-RedGraniteRelief BrooklynMuseum.png|alt=photo d'un bloc.|Le pharaon {{noble|Ptolémée II}}. Fichier:Relief Nectanebo I.jpg|alt=photo d'un bloc de pierre sculpté.|Blocs de pierre conservés au Caire. Fichier:Base of statue of Harsiesis-MBA Lyon H2298-IMG 0537.jpg|alt=photo d'un bloc de pierre.|Base de statue conservée à Lyon. </gallery> ===== Renaissance osirienne ===== L'examen des vestiges de l'''{{langue|lat|Iséum}}'' de Behbeit el-Hagar montre que la théologie locale imaginait Isis comme une puissante divinité primordiale et universelle égalant en puissance le dieu créateur [[Atoum]]. Isis est plus particulièrement chargée de protéger et de vivifier la momie de son frère [[Osiris]] et, partant de là, tous les pharaons défunts. Osiris occupe par conséquent une place de choix dans le temple. Plusieurs chapelles lui sont consacrées au fond du temple, derrière le [[Naos|saint des saints]], ainsi que sur le toit auquel on pouvait accéder grâce à un escalier monumental. Chaque chapelle osirienne rendait un culte à une forme particulière du dieu ; celle dédiée à « Osiris qui s'éveille bien portant » condensait des croyances issues de tout le [[Delta du Nil|Delta]], la religion égyptienne s'organisant autour de croyances locales et d'épisodes mythiques aux nombreuses variantes<ref>{{Harvsp|Favard-Meeks|Benderitter|2006|}}.</ref>{{,}}<ref group=n>Au sujet des mythes et rituels de la ville de Behbeit, voir {{Harvsp|Meeks|2008|p=276-288}} et {{Harvsp|Favard-Meeks|1991}}.</ref>. [[Fichier:Egyptian - Temple Relief Fragment of Ptolemy II Offering to Osiris and Another God - Walters 22200.jpg|centre|vignette|redresse=2.0|alt=photo d'un bloc gravé d'images.|{{noble|Ptolémée II}} faisant une offrande à Osiris, bloc de l'Iséum conservé à New York.]] ==== Philæ ==== {{Article connexe|Philæ}} ===== Sauvé des eaux ===== [[Fichier:GD-EG-Philaé-map.png|vignette|alt=plan général de l'île de Philæ.|Plan du sanctuaire d'Isis sur l'île de [[Philæ]]/[[île d'Aguilkia|Aguilkia]].]] Dans le sud de l'Égypte, en territoire [[nubie]]n, l'ancienne île de Philæ, longue de {{nobr|300 mètres}} et large de {{nobr|135 mètres}}, est à présent submergée sous les eaux du [[lac Nasser]]. Elle était située à cinq kilomètres au sud de la ville d'[[Assouan]] et près de la première [[cataractes du Nil|cataracte du Nil]] où le cours du fleuve est encombré d'îles et d'îlots granitiques. Le [[temple d'Isis (Philæ)|temple d'Isis]] édifié en ce lieu sous la [[dynastie lagide]] et durant l'[[Égypte romaine et byzantine|occupation romaine]] a failli disparaître définitivement à la suite de la montée des eaux causée par l'édification de l'[[ancien barrage d'Assouan]]. Sous le patronage de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], ses monuments ont été déménagés dans les années 1960-1970, à quelque {{nobr|400 mètres}} au nord du lieu originel, sur l'[[île d'Aguilkia]], plus haute de sept mètres<ref>{{Harvsp|Peters-Destéract|1997|p=11-17}}.</ref>. ===== Temple ===== ([[Coordonnées géographiques]] : {{coord|24.0217|32.8889}}) Selon toute vraisemblance, le premier édifice religieux à avoir été construit sur Philæ remonte à la {{XXVIe dynastie égyptienne}} sous la forme d'un petit kiosque à huit colonnes, sans doute pour commémorer en - 595 une victoire du roi {{noble|Psammétique Ier}} sur les Nubiens. Un quart de siècle plus tard, le roi {{noble|Ahmôsis II}} fait édifier, sur une petite butte rocheuse, un petit temple d'Isis à trois salles en enfilade. Sous la {{XXXe dynastie égyptienne}}, {{noble|Nectanébo Ier}} fait édifier un kiosque à dix-huit colonnes qui sera ultérieurement déménagé vers le sud de l'île au cours du règne de {{noble|Ptolémée II}}. La construction de l'actuel sanctuaire d'Isis ne débute qu'au début du {{sav-|III}} sous {{noble|Ptolémée Ier}} à l'arrière du temple d'[[Ahmôsis II|Amasis]] qui sera par la suite rasé pour laisser la place à un [[pronaos]] de dix colonnes fermé par un [[Pylône (Égypte antique)|pylône]]. {{noble|Ptolémée III}} poursuit l'œuvre en faisant établir un [[mammisi]] devant la tour occidentale du pylône. Cet édifice est ensuite agrandi sous {{noble|Ptolémée VIII}}. La période de construction du pylône d'entrée par devant le mammisi n'est pas connue. On admet toutefois que la cour entre les deux pylônes a été fermée à l'est sous {{noble|Ptolémée VIII}} par une colonnade qui forme un portique pour un bâtiment à quatre salles. Le temple d'Isis proprement dit est entouré par une série d'autres sanctuaires : le temple d'[[Harendotès]] (Horus) à l'ouest, le temple d'[[Imhotep]] (l'architecte de la première pyramide) et les temples de [[Mandoulis]] et d'[[Arensnouphis]] (deux dieux nubiens) sur le parvis méridional, le temple d'[[Hathor]] et le kiosque de [[Trajan]] à l'est et le [[Culte impérial dans la Rome antique|temple d'Auguste]] au nord<ref>{{Harvsp|Peters-Destéract|1997|p=49-79}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Temple de Philæ" heights="180"> Fichier:Agilkia Isis-Tempel 03.JPG|alt=photo du temple.|Temple d'Isis vu depuis le fleuve. Fichier:SFEC-ASWAN-2009-095.JPG|alt=photo du premier pylône.|Temple d'Isis vu depuis son parvis. Fichier:Agilkia Isis-Tempel 30.JPG|alt=photo des salles intérieurs.|Intérieur du temple. </gallery> ===== Hymnes à Isis ===== D'après la dizaine d'[[Hymne religieux|hymnes]] gravée sur les murs du temple de Philæ, il apparaît que les prêtres locaux ont élaboré une théologie propre à l'endroit où Isis assure quatre grandes fonctions. La déesse est avant tout la protectrice du cadavre de son frère [[Osiris]], censé reposer dans l'[[Osiris#Philæ et l'Abaton de Biggeh|Abaton]], la place pure inaccessible de l'île voisine de [[Biggeh]]. Tous les dix jours, la statue d'Isis sortait en procession hors du temple portée par des prêtres. Elle se rendait ensuite en barque auprès du tombeau de son époux pour lui faire une [[libation]] de lait et une fumigation d'[[Encens (fumigation)|encens]]. Ce rituel revivifiait Osiris, lui permettait de vivre dans l'au-delà et provoquait la crue annuelle du [[Nil]]. La deuxième fonction fait d'Isis la mère du faucon [[Horus]] qui unit en sa personne la fonction de protecteur du roi défunt et la charge royale du souverain régnant. Le troisième rôle de la déesse est celui d'être le serpent [[uræus]] chargé de défendre le dieu solaire [[Rê]] contre [[Apophis]] lors de son voyage dans le monde inférieur. Mises ensemble, ces trois fonctions font d'Isis, quatrièmement, la déesse bienfaitrice de l'Égypte, une divinité aux pouvoirs [[Démiurge|démiurgiques]] et présidant à toutes les villes du pays<ref>{{Harvsp|id=eao6061|E.A.O. 60|2010|loc=Jean-Luc Fissolo, « ''Isis de Philæ'' », {{p.|6-10}}}}.</ref>. [[Fichier:Bas relief d'Osiris Ounnefer et Isis dans le naos.JPG|vignette|alt=photo d'un bas-relief du temple.|Isis ailée protégeant son frère Osiris<br>(scène du temple de Philæ).]] {{vers|texte=Isis a mis au monde son fils Horus en roi sur le trône de son père. (...) La déesse qui s'est produite au commencement a rempli le ciel et la terre de sa perfection : diadème de Celui-qui-brille-en-or, auguste de son Seigneur résidant dans l'appartement divin souveraine des dieux du ciel, régente des dieux de la terre, fauconne aussi des dieux de la Douat, reine qui s'empare de la fonction royale grâce à ses plans (...) Puissante, Maîtresse du pays Maîtresse de la Nubie, Reine de Haute et Basse-Égypte, Isis, vénérable, Mère divine, faite régente, Dame de Philæ, régente de Senmout, vénérable, puissante, Maîtresse des dieux, dont le nom est distingué parmi les déesses (...) |ouvrage= Extrait d'un Hymne à Isis gravé dans le mammisi de Philæ<ref>{{Harvsp|Barucq|Daumas|1980|p=455-456}}.</ref>. }} === Mystères osiriens === {{Article connexe|Mystères d'Osiris}} ==== Rituels du mois de Khoiak ==== [[Fichier:Osiris effigy.jpg|vignette|alt=figurine égyptienne.|Figurine sacrée et son sarcophage.]] En [[Égypte antique]], le premier millénaire avant notre ère se caractérise par de profondes évolutions dans le domaine des croyances religieuses. L'une des mutations les plus importantes, en germe dès le [[Nouvel Empire]] est la montée en puissance du culte d'[[Osiris]] et Isis durant la [[Basse Époque]] et la [[Dynastie lagide|Période ptolémaïque]]. Osiris devient la figure tutélaire du pouvoir monarchique et son mythe est mis en avant par les pharaons et leurs proches pour constituer une nouvelle idéologie royale. L'importance des rites osiriens ne cesse de croître en particulier ceux exécutés lors du mois de [[Khoiak]] (octobre-novembre). Chaque grand sanctuaire se voit doté d’un ''Osiréion'', à savoir un complexe cultuel composé de chapelles dédiées à la renaissance d'Osiris, assassiné et démembré par [[Seth]]. Chaque année s'y répètent les mêmes rituels calqués sur les gestes magiques et funéraires accomplis dans le mythe par Isis. Par le truchement de petites [[Mystères d'Osiris#Typologie des figurines|figurines sacrées]], les prêtres reconstituent symboliquement le corps du dieu martyrisé. Ceci fait, les figurines sont conservées durant douze mois puis sont inhumées au sein de nécropoles spécialement dédiées à cet effet. Cette régénération est symboliquement placée sous le patronage du pharaon qui dans l'[[iconographie]] ouvre une procession de quarante-deux divinités qui accourent vers Isis la veuve éplorée. Chaque divinité symbolise l'un des quarante-deux [[Nome (Égypte antique)|nomes]] du pays et l'un des quarante-deux lambeaux dispersés par le meurtrier à travers l'Égypte. La recomposition annuelle du corps d'Osiris par le moyen de ces figurines est ainsi érigée en processus de réunification politique accomplie par [[Pharaon]] dans un pays en proie à diverses difficultés (crises dynastiques, invasions étrangères, révoltes populaires)<ref>{{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Coulon|responsabilité1=éditeur|titre=Le culte d'Osiris au {{Ier|millénaire}} av. J.-C.|sous-titre=découvertes et travaux récents, Actes de la table ronde internationale tenue à Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Université Lumière-Lyon 2, les 8 et 9 juillet 2005|volume=BiEtud 153|lieu=Le Caire|éditeur=|année=2010|isbn=}}.</ref>. ==== Chentayt, la veuve éplorée ==== [[Fichier:Flickr - Gaspa - Dendara, tempio di Hator (56).jpg|vignette|gauche|alt=photo d'une fresque.|Relief peint du temple de Dendérah illustrant la renaissance d'Osiris par Isis et Nephtys.]] Lors des [[Mystères d'Osiris|rituels de Khoiak]], Isis apparaît sous les traits de la déesse [[Chentayt]] dont le nom signifie « Celle qui souffre », une désignation de la veuve éplorée. Durant le [[Nouvel Empire]], Chentayt fait à la fois partie du panthéon local d'[[Abydos (Égypte)|Abydos]] et de [[Bousiris (Égypte)|Busiris]], les deux villes majeures du culte d'Osiris. Dans l'iconographie, la déesse se dédouble ainsi en une Chentayt d'Abydos avec la coiffure d'Isis (trône) et en une Chentayt de Busiris avec la coiffure de [[Nephtys]] sœur d'Isis. Plus tardivement, Nephtys apparaît sous la forme de la déesse Merkhetes « Celle dont la flamme est douloureuse » afin de donner à Isis-Chentayt une vraie contrepartie féminine. Le rôle des deux déesses est défini par une inscription du temple d'[[Edfou]], {{Citation|ses deux sœurs sont avec lui (Osiris), elles ordonnent sa protection, c'est Isis avec Nephtys, c'est Chentayt avec Merkhetes qui exaltent la perfection de leur frère.}} Le rôle de Chentayt est essentiel durant les rituels de Khoiak car il apparaît que ces mystères religieux se déroulent dans le ''Per-Chentayt'' ou « Demeure de Chentayt ». Cette dénomination sert, entre autres, à désigner les chapelles osiriennes situées sur le toit-terrasse des temples de [[Temple d'Hathor (Dendérah)|Dendérah]] et de [[Temple d'Isis (Philæ)|Philæ]]. Là, les prêtres confectionnaient les statuettes momiformes d'Osiris. Dans une chapelle de Dendérah, Chentayt est représentée agenouillée devant une balance en présence de [[Khnoum]] et [[Ptah]] les dieux primordiaux qui ont façonné la chair des humains. Elle s'apprête à peser les ingrédients apportés par tous les dieux du pays. La statuette de l'« Osiris végétant » est constituée d'un mélange de céréales (blé ou orge), de terre et d'eau. Chentayt est celle qui {{Citation|[[Transsubstantiation|transsubstantie]] le blé et rajeunit son frère dans le château de l'or}}. Le blé et l'or sont dans la langue égyptienne deux mot à la prononciation similaire (''neb'') et une comparaison poétique s'est mise en place entre la couleur des blés et celle du métal précieux considéré comme la peau des divinités<ref>{{Article|prénom1=Sylvie|nom1=Cauville|titre=Les mystères d'Osiris à Dendera|sous-titre=Chentayt et Merkhetes, des avatars d'Isis et Nephtys|périodique=BIFAO |volume=81|année=1981|lieu=Le Caire|pages=21-40|lire en ligne=http://www.ifao.egnet.net/bifao/81/}}.</ref>. == Diffusion isiaque == Durant plus de sept siècles, entre la fin du {{sav-|IV}} avant et la fin du {{s-|IV}} de notre ère, les cultes d'Isis, de son [[parèdre]] [[Sarapis]] (forme hellénisé d'Osiris), de leur fils [[Harpocrate]] et [[Anubis]] (le dieu chacal) se sont diffusés hors d'[[Égypte]] tout autour du bassin méditerranéen et même au-delà, en [[Arabie]], dans l'[[Empire kouchan]] ([[Inde]]), en [[Germanie]] et en [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]]. Ce phénomène religieux est l'un des plus remarquables des époques [[Époque hellénistique|hellénistique]] et [[Rome antique|romaine]]. La déesse Isis est la figure centrale de ce panthéon. De nombreuses cités grecques et romaines lui ont voué un culte officiel. Dans la littérature scientifique moderne, cette diffusion de la croyance égyptienne prend les noms de « cultes égyptiens », « cultes [[wikt:alexandrin|alexandrins]] », « cultes [[wikt:nilotique|nilotiques]] » ou « cultes [[wikt:isiaque|isiaques]] »<ref>{{Harvsp|Bricault|2004|p=1}}.</ref>. Les spécialistes comme [[Laurent Bricault]] distinguent les cultes d'Isis qui précèdent la diffusion du culte de la déesse à l'époque ptolémaïque, des cultes isiaques qui correspondent à la nouvelle religion égypto-hellénistique établie par les [[Dynastie lagide|Ptolémée]] sous les auspices du dieu [[Sarapis]] à Alexandrie, et qui sera enrichie dans son périple méditerranéen par les apports du monde gréco-romain<ref>{{Article|auteur1 = Fernand Schwarz|titre = Les cultes isiaques|périodique = Pharaon magazine|numéro = 17|mois = mai|année = 2014}}.</ref>. === Territoires grecs === ==== Premiers fidèles ==== À partir de la fin du {{sav-|IV}} avant notre ère, le culte de la déesse Isis est attesté sur le sol grec. Dans un premier temps, la croyance est diffusée par des Égyptiens expatriés, sans doute des marchands, qui désirent vénérer, hors d'Égypte, une divinité qui leur est chère. La plus ancienne mention remonte à -333 dans un décret qui rappelle que l'assemblée athénienne avait accordé à des Égyptiens le droit d'édifier un temple d'Isis dans la ville portuaire du [[Le Pirée|Pirée]]. Un des premiers prêtres expatriés est un certain Ouaphrès (Ouahibparê) né à [[Bousiris (Égypte)|Bousiris]] en [[Basse-Égypte]] et décédé vers -250 à [[Démétrias]] en [[Nome de Magnésie|Magnésie]]. Un autre de ces personnages est le prêtre Apollônios de [[Memphis (Égypte)|Memphis]] qui a fondé, au début du {{sav-|III}}, le culte de [[Sarapis]] et Isis sur l'île sainte de [[Délos]] alors réputée pour être le lieu de naissance du dieu [[Apollon]]<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=133-135}}.</ref>. Autour des décennies 230-220 d'avant notre ère, Isis et Sarapis possèdent des temples en [[Attique]] ([[Le Pirée|Pirée]], [[Athènes]], [[Rhamnonte]]), en [[Béotie]] ([[Orchomène (Béotie)|Orchomène]], [[Chéronée]]), en [[Royaume de Macédoine|Macédoine]] ([[Thessalonique]]), en [[Thrace]] ([[Marmaraereğlisi|Périnthe]]), en [[Carie (Antiquité) |Carie]] ([[Halicarnasse]], [[Milas (Muğla)#Keramos|Kéramos]], [[Stratonicée de Carie|Stratonicée]]), dans les îles du [[Dodécanèse]], des [[Cyclades]]{{, etc.}}<ref> {{Harvsp|Bricault|2004|p=2}}.</ref>. [[Fichier:Map Macedonia 200 BC-fr.svg|centre|redresse=2.5|vignette|alt=carte de la Grèce antique.|Carte politique de la Grèce antique vers l'an 200 avant notre ère.]] ==== Cultes officiels ==== [[Fichier:Sanctuary of Isis, Ancient Dion (6934072192).jpg|vignette|gauche|redresse=1.2|alt=photo de ruines.|Vestiges du temple d'Isis à [[Dion (cité)|Dion]].]] Au {{s-|XX}}, des universitaires ont tenté d'expliquer la rapide diffusion du culte d'Isis en terres grecques. Selon le Belge [[Franz Cumont]] (1868-1947)<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = Franz Cumont | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n50-18732 | titre = Cumont, Franz Valery | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 6 janvier 2014}}.</ref>, cette diffusion est la marque d'une décision impérialiste de la [[dynastie lagide]], opinion contestée en 1960 par l'Anglais Peter Marshall Fraser<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n82-48719 | titre = Fraser, P. M. | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 6 janvier 2014}}.</ref> pour qui ce phénomène est peut-être causé par des mercenaires grecs de l'armée lagide revenant d'Égypte. D'autres comme Richard Harder<ref>{{Lien web | langue = en | url = http://www.worldcat.org/identities/lccn-n91-66236 | titre = Harder, Richard | année = 2013 | site = www.worldcat.org | consulté le = 6 janvier 2014}}.</ref> ont défendu l'idée d'une propagande orchestrée par le clergé égyptien. Il semble cependant que l'on ne puisse pas intégrer la diffusion isiaque dans un schéma cohérent et homogène. La fondation de lieux de cultes est avant tout le fait d'individus ou de groupes d'individus désirant pratiquer leur religion là où ils se trouvent. Les débuts du culte sont généralement modestes et pratiqués chez des particuliers<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|}}.</ref>. Dans un deuxième temps, avec l'augmentation du nombre des fidèles et le recrutement auprès des citoyens aisés, les cultes égyptiens se sont intégrés politiquement dans la vie des cités grecques. D'abord méfiantes, les autorités ont ensuite pris en main l'organisation du culte pour mieux le contrôler, pour édifier des sanctuaires publics et pour payer les prêtres comme à Délos, à Athènes, à [[Priène]] ou à [[Rhodes]]<ref>{{Harvsp|Bricault|2004|p=6-8}}.</ref>. Cette installation officielle fait parfois suite à une demande d'autorisation auprès des dieux grecs. Au milieu du {{sav-|III}}, les [[Histria (site archéologique)|Istriens]] ont ainsi interrogé l'[[Divination dans la Grèce antique|oracle]] d'Apollon de [[Chalcédoine]] à propos de l'opportunité d'introduire un culte officiel à [[Sarapis]] en leur ville<ref>{{Harvsp|Bricault|2004|p=5}}.</ref>. {{clr}} ==== Arétalogie d'Isis ==== {{détail|Arétalogie}} [[Fichier:Temple of Isis, Delos 01.jpg|vignette|alt=photo d'un temple en ruine.|Ruines du temple d'Isis à [[Délos]].]] L'introduction du culte d'Isis ou de [[Sarapis]] dans une ville grecque peut être précisée grâce à des témoignages écrits laissés par les dévots eux-mêmes. L'''Arétalogie d'Isis'' est un texte aux aspects [[prosélytisme|prosélytes]] connu par de nombreuses copies et variantes. Il s'agit d'une longue litanie qui recense les multiples pouvoirs de la déesse : souveraine, législatrice, démiurge, etc. Le texte original semble avoir été rédigé en Égypte par des prêtres de [[Memphis (Égypte)|Memphis]] au cours du {{sav-|III}} peut-être pour s'affirmer comme un allié fidèle du pouvoir royal lagide installé en [[Alexandrie]] face au puissant [[Clergé de l'Égypte antique|clergé]] [[Thèbes (Égypte)|thébain]] prompt à l'insoumission et à la rébellion armée. On ne sait cependant pas si l'Arétalogie est un texte de propagande diffusé par un pouvoir religieux ou politique organisé ou s'il s'agit d'un texte très populaire auprès de dévots enthousiastes<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=75-77}}.</ref> : {{vers|texte=Démétrios, fils d'Artémidôros, appelé aussi Thraséas, de Magnésie sur le Méandre adresse une prière à Isis. Ceci a été copié d'une stèle de Memphis, qui se trouve près du temple d'[[Ptah|Héphaïstos]]. Moi, je suis Isis, la souveraine de toute contrée, j'ai été instruite par [[Thot|Hermès]] et j'ai inventé l'écriture avec Hermès (…) Moi, j'ai donné aux hommes les lois, et j'ai décrété ce que personne ne peut changer. Moi, je suis la fille aînée de [[Geb|Kronos]] ; je suis l'épouse et la sœur du roi Osiris ; je suis celle qui découvrit aux hommes les fruits ; je suis la mère du roi Horus; je suis celle qui se manifeste dans l'[[Sirius|étoile du Chien]] ; je suis celle qui est appelée « Déesse » parmi les femmes ; (…) Moi, j'ai inventé la science nautique. (…) Moi, j'ai rendu le droit plus puissant que l'or et l'argent ; j'ai ordonné que la vérité fut reconnue pour belle ; j'ai inventé les contrats de mariage. Moi, j'ai fixé leur langue aux hellènes et aux Barbares. (…) J'ai fait surgir les îles des abîmes à la lumière ; Je suis la souveraine des pluies. Je vaincs le destin : À moi, le destin obéit. Salut, Égypte qui m'a élevée. |ouvrage=Extraits d'une version découverte en 1925<br> à [[Cymé (Éolide)|Cymé]] en [[Éolide]] par le tchèque A. Salač.<br> Traduction de Laurent Bricault.}} === Monde romain === ==== Italie ==== [[Fichier:4 Pompei0030.jpg|vignette|alt=photo des ruines de Pompéi.|Vue sur les vestiges du [[pronaos]] et [[naos]] du temple d'Isis de Pompéi.]] À partir de la fin du {{sav-|II}} avant notre ère, le culte d'Isis se répand largement en [[Italie]] et autour de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]] occidentale. L'introduction de la croyance égyptienne en terres italiennes débute probablement par les régions de [[Campanie]] et de [[Rome]] grâce à de riches [[Marchand (commerce)|marchands]] [[italiques]] chassés de l'île de [[Délos]] lors des [[Première guerre de Mithridate|guerres mithridatiques]]. Dans l'intérieur des terres, Isis est aussi mentionnée à [[Norcia|Nursia]] et à [[Tusculum]]. Très tôt, la déesse est aussi fortement implantée en [[Sicile]], dès la fin du {{sav-|III}}, grâce aux fortes relations diplomatiques entretenues par le roi {{noble|Hiéron II}} avec les pharaons [[Dynastie lagide|lagides]]. La diffusion de la croyance se réalise à partir de grands centres urbains comme [[Pouzzoles|Puteoli]], [[Pompéi]], [[Rome]], [[Aquilée]] et [[Ostie]]. Dans cette dernière ville, le port aménagé par l'empereur [[Trajan]] attire de nombreux marchands égyptiens et adorateurs de la déesse. Dès l'époque d'[[Auguste]], à [[Monteu da Po|Industria]] en [[Ligurie]], le culte est introduit et entretenu financièrement par deux riches familles (connues à [[Délos]] avant son pillage en l'an -88), les ''Avilli'' et les ''Lollii''. Sous [[Tibère]] et [[Hadrien]], Industria est connue pour son ''Iséum'' et sa fabrique d'objets de culte en bronze de style égyptisant<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=146-149}}.</ref>. Au {{sav-|I}}, à Pompéi, les isiaques semblent former une communauté prospère. Le tremblement de terre qui secoue la ville en l'an 62 de notre ère détruit le temple d'Isis. Celui-ci est cependant reconstruit par Numérus, un riche particulier. En échange, les autorités acceptent son jeune fils au sénat local. Le nouveau temple, détruit en 79 par l'éruption du [[Vésuve]], est redécouvert en 1764 lors de fouilles<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=121}}.</ref>. ==== Empire romain ==== [[Fichier:Heiligtum Mainz1.jpg|gauche|vignette|alt=photo d'une salle d'un musée.|Vestiges du [[Sanctuaire d'Isis et de Mater Magna|temple d'Isis]] de [[Mayence]] (Allemagne).]] [[Fichier:Isis tenant un sistre chapiteau Pise.JPG|vignette|Isis tenant un sistre. Chapiteau romain en marbre, Pise (Italie). Époque sévérienne (début du {{s-|III}}.]] Dès le {{sav-|I}} avant notre ère, le culte d'Isis se répand en dehors de la péninsule italienne vers le reste de l'occident européen par les routes alpines et vers l'Orient grâce aux marins et marchands égyptiens et syriens. Le culte s'implante à [[Rome]] malgré la résistance du [[Sénat romain]] et malgré des persécutions religieuses sous les règnes d'[[Auguste]] et de [[Tibère]]<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=121-126}}.</ref>. L'officialisation date du règne de [[Caligula]] qui décide de faire construire un [[Temple d'Isis de Rome|temple d'Isis]] sur le [[Champ de Mars (Rome)|Champ de Mars]]<ref>{{Harvsp|Bricault|2004|p=9}}.</ref>. En [[Gaule]], en [[Germanie]] et en [[Bretagne (province romaine)|Bretagne]], l'implantation du culte d'Isis est la conséquence de la colonisation romaine et la pénétration du culte correspond aux grands axes marchands, principalement la vallée du [[Rhône]] et dans une moindre mesure celle du [[Rhin]]. Dans les provinces [[Danube|danubiennes]] ([[Dacie]], [[Pannonie]]), les colonies où s'édifient les temples isiaques sont souvent aussi des centres du [[culte impérial]]. En Afrique du Nord, la présence de la déesse reste modeste et se cantonne le long des côtes dans la région de [[Carthage]]. En [[Ibères|Ibérie]], sa présence se remarque dans quelques vallées fluviales ([[Guadiana]] et [[Douro]])<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=342-347}}.</ref>. Vers la fin du règne de [[Commode (empereur romain)|Commode]], Sarapis et Isis deviennent les protecteurs de l'Empereur et de l'Empire. Au {{s-|II}}, la [[Liste des empereurs romains#Dynastie des Sévères|période sévérienne]] marque l'apogée du culte d'Isis dans le monde antique. Durant le {{s-|III}}, malgré la nette progression du [[christianisme]], la croyance en Isis persiste. Jusqu'à la fin du {{s-|IV}}, l'aristocratie romaine qui reste attachée à la défense du paganisme, maintient le culte d'Isis malgré les nombreuses attaques polémiques des cercles chrétiens<ref>{{Harvsp|Bricault|2004|p=10-11}}.</ref>. ==== Provinces gauloises ==== [[Fichier:Dupondius frappé à Nemausus.jpg|vignette|alt=photo d'une monnaie romaine.|Monnaie romaine découverte à Nîmes.]] Les hasards des découvertes archéologiques n'ont pas encore permis de découvrir les vestiges d'un sanctuaire d'Isis sur le territoire français. La présence de son culte est toutefois attestée par de nombreuses sources [[Épigraphie|épigraphiques]] (inscriptions sur des stèles ou sur des statues). La [[Gaule narbonnaise|Narbonnaise]] est la région gauloise qui fournit le plus grand nombre de témoignages de ce genre. Les principaux secteurs sont la vallée de la [[Garonne]], les environs de [[Toulouse#La ville gallo-romaine|Toulouse]] (''{{langue|lat|Tolosa}}''), de [[Narbonne#Antiquité|Narbonne]] (''{{langue|lat|Colonia Narbo Martius}}'') et la vallée du [[Rhône]] depuis le [[Delta du Rhône|delta]] et jusqu'aux villes de [[Lyon]] (''{{langue|lat|Lugdunum}}'') et [[Vienne (Isère)#Antiquité romaine|Vienne]] (''{{langue|lat|Colonia Julia Viennensis}}''). La croyance a sans doute été introduite en Gaule par l'entremise des villes côtières fréquentées par des Grecs, des Orientaux hellénisés et des [[Italiques]] ([[Campaniens]]) pratiquant le commerce maritime. La présence d'un temple d'Isis est attestée à [[Nîmes]] (''[[Nemausus|{{langue|lat|Nemausus}}]]''), une ville fondée par [[Auguste]] pour des vétérans militaire revenus d'[[Égypte]]. Ce fait a été commémoré par des pièces de monnaie frappées d'un [[crocodile]] enchaîné à un [[Arecaceae|palmier]] (ce motif figure sur les [[Nîmes#Héraldique, logotype et devise|armoiries de la ville]] depuis 1535). Nîmes est aussi connue pour sa confrérie des [[Anubis#Anubophores|Anubiaques]] vouées au culte du chacal [[Anubis]]. Les villes de [[Marseille]] (''[[Marseille antique|{{langue|lat|Massalia}}]]'') et [[Arles]] (''[[Histoire d'Arles à l'époque romaine|{{langue|lat|Arelate}}]]'') disposaient elles aussi de temples d'Isis. Celui de la cité de [[Lyon]] (''[[Lyon pendant l'Antiquité|{{langue|lat|Lugdunum}}]]'') se situait probablement sur la colline de [[Fourvière]] où une inscription dédiée à ''{{langue|lat|Isis Augusta}}'' a été découverte sur une statue de [[Fortuna (mythologie)|{{langue|lat|Fortuna}}]]. Depuis cette ville, le culte d'Isis s'est propagé vers les vallées de la [[Loire]], de l'[[Allier (rivière)|Allier]] et de la [[Saône]]. Des statuettes égyptiennes ou de style égyptisant ont été sporadiquement découvertes sur l'ensemble du territoire gaulois. Tel est le cas à [[Strasbourg]] (''[[Argentoratum]]''). Dans cette ville militaire, le culte d'Isis ne semble toutefois pas avoir bénéficié d'un temple, contrairement à [[Mithra]] ([[Mithréum|{{langue|lat|Mithraeum}}]] de [[Koenigshoffen|{{langue|de|Koenigshoffen}}]])<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=251-254}}.</ref>. À [[Paris]], les témoignages sont tout aussi maigres et discutables. On peut toutefois signaler la découverte en août 1944 d'artefacts égyptiens (fragments de statuettes en céramique, restes de papyrus du ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'') dans les vestiges d'un bâtiment que l'on pourrait interpréter comme étant une bibliothèque dépendant d'un sanctuaire isiaque (quartier latin, non loin des [[thermes de Cluny]])<ref>[[Philippe Collombert]], ''Isis à Paris'' ({{Harvsp|Montesino|2011|p=167-173}}).</ref>. === Réinterprétations === ==== Statuaire ==== [[Fichier:Isis Musei Capitolini MC744.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=photo d'une statue.|Isis tenant un sistre et une situle. datée de 117 à 138 av. J.-C. Marbre, H. 1,79 m. [[Musées du Capitole]]]] L'image la plus fréquente dans la sculpture gréco-romaine représente Isis debout le poids du corps porté sur une seule jambe, un [[sistre]] brandi dans la main droite et une [[situle]] (petit vase avec une anse) dans la main gauche pendante. Ce mode de figuration semble apparaître au {{s-|I}} de notre ère. Auparavant, dans les cercles hellénisés, dans l'Égypte des [[Dynastie lagide|Ptolémées]] ou dans les nouveaux territoires grecs acquis à la déesse, Isis est figurée avec une corne d'abondance dans la main gauche et une [[wikt:Patère|patère]] (coupe à boire évasée) dans la main droite. Ce type doit remonter au {{sav-|III}} avant notre ère et se rencontre à [[Alexandrie]], à [[Délos]] ou gravé sur des lampes à huile découvertes à [[Pompéi]]. Un second type fait voir la déesse tenir une [[situle]] dans la main gauche baissée et un [[Uræus]] (serpent) dans la main droite levée vers l'avant. Originaire d'Alexandrie vers le {{sav-|II}}, un type de statuaire montre la déesse vêtue d'une fine tunique, le ''chiton'' et d'un lourd manteau à franges, l'''himation'' dont les extrémités sont nouées entre les seins<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=33-34}}.</ref>. {{Citation bloc|Tout d'abord, sa riche et longue chevelure, légèrement bouclée, et largement répandue sur sa nuque divine, flottait avec un mol abandon. Une couronne irrégulièrement tressée de fleurs variées enserrait le sommet de sa tête. En son milieu, au-dessus du front, un disque aplati en forme de miroir, ou plutôt imitant la lune, jetait une blanche lueur. (...) Mais ce qui surtout et par-dessus tout éblouissait mes yeux, c'était un manteau noir intense, resplendissant d'un sombre éclat. Faisant tout le tour du corps, il passait sous le bras droit pour remonter jusqu'à l'épaule gauche, d'où son extrémité libre retombait par-devant en formant un nœud, pendait en plis étagés jusqu'au bord inférieur, et, terminé par un rang de franges, flottait avec grâce|Apparition d'Isis en songe à Lucius. Apulée, ''Métamorphoses'' (extraits du {{nobr romains|chap. XI}}), trad. de P. Valette<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=31-32}}.</ref>. }} ==== Rapprochements mythologiques ==== Même si Isis est adoptée par les peuples gréco-romains, la déesse reste largement perçue comme une divinité étrangère. De nombreuses [[épiclèse (Antiquité)|épithètes]] signalent son origine égyptienne : ''{{langue|grc-Latn|Isis Aegyptia}}'' (l'Égyptienne), ''{{langue|grc-Latn|Isis Taposirias}}'' d'après l'antique nom de la ville côtière d'[[Abousir]] (située à l'ouest d'[[Alexandrie]]), ''{{langue|grc-Latn|Isis Memphitis}}'' ([[memphis (Égypte)|Memphis]]), ''{{langue|grc-Latn|Isis Tachnèpsis}}'' (Mont Casion près de [[Péluse]]). Les phénomènes de l’[[Interpretatio graeca]] et du [[syncrétisme]] ont fait qu’Isis a été assimilée ou confondue avec des déesses grecques comme [[Aphrodite]], [[Tyché]], [[Déméter]], [[Hygie]]<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=154-156}}.</ref>. En Italie, la déesse a pris les aspects de la déesse [[Fortuna (mythologie)|Fortuna]] adorée à [[Préneste]], une divinité de l'agriculture, de la fécondité et de l'amour. Ces nombreuses associations ont fait d'Isis la déesse aux dix mille noms ''{{langue|grc-Latn|Isis Myrionyma}}''<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=460-465}}.</ref> : {{Citation bloc|Puissance unique, le monde entier me vénère sous des formes nombreuses, par des rites divers, sous des noms multiples. Les Phrygiens, premiers-nés des hommes m'appellent Mère des dieux, déesse de Pessinonte ; les Athéniens autochtones, Minerve Cécropienne ; les Chypriotes baignés des flots, Vénus Paphienne ; les Crétois porteurs de flèches, Diane Dictyme ; les Siciliens trilingues, Proserpine Stygienne ; les habitants de l'antique Éleusis, Cérès Actéenne, les uns Junon, les autres Bellone, ceux-ci Hécate, ceux-là Rhamnusie. Mais ceux que le soleil éclaire à son lever de ses rayons naissants, de ses derniers rayons quand il penche vers l'horizon, les peuples des deux Éthiopies, et les Égyptiens puissants par leur antique savoir m'honorent du culte qui m'est propre et m'appellent de mon vrai nom, Isis reine.|Discours d'Isis à Lucius, [[Apulée]], ''Métamorphoses'' (extrait du {{nobr romains|chap. XI}}), trad. de P. Valette<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=461}}.</ref>.}} <gallery mode="packed" caption="Statues d'Isis" heights="220"> Fichier:AMI - Isis-Persephone.jpg|alt=photo d'une statue.|Isis-Perséphone. Fichier:Isis-Fortuna MBA Lyon E112.jpg|alt=photo d'une statuette.|Isis-Fortuna. Fichier:Roman - Isis-Tyche-Fortuna - Walters 571480.jpg|alt=photo d'une statuette.|Isis-Tyché-Fortuna. Fichier:Venus Isis Met 26.7.1475.jpg|alt=photo d'une statuette.|Isis-Vénus. Fichier:An ancient Roman bust of Isis the goddess, Cherchell, Algeria.jpg|Statue d'Isis au [[Musée public national de Cherchell]] en [[Algérie]]. </gallery> ==== Voile d'Isis ==== [[Fichier:Ägyptisches Museum Leipzig 206.jpg|alt=photo d'une statuette.|vignette|redresse=0.8|Isis-Aphrodite soulevant sa tunique.]] Au {{s-|II}}, dans son traité ''Sur Osiris et Isis'', le grec [[Plutarque]] s'est efforcé de donner une explication philosophique au mythe égyptien. D'après lui, le peuple égyptien est détenteur d'un très ancien savoir réservé à un petit groupe de prêtres et d'initiés<ref>Plutarque, ''Sur Isis et Osiris'', {{§|9}}.</ref>. Cette vérité est dissimulée derrière des symboles et chaque pharaon, lors de son intronisation, est {{Citation|initié à cette philosophie où tant de choses, sous des formules et des mythes qui enveloppaient d'une apparence obscure la vérité et la manifestation par transparence, étaient cachées}}. Pour démontrer cette dissimulation, Plutarque met en avant trois exemples : les [[Sphinx (mythologie égyptienne)|sphinx]], qui suggèrent la présence dans les temples d'une énigmatique sagesse, le nom du dieu [[Amon]] qui signifie « Celui qui est caché » et une inscription gravée sur une statue de [[Neith]] vénérée à [[Saïs]] et assimilée à [[Athéna]] et à Isis<ref>{{Harvsp|Assmann|2009|p=235}}.</ref> : {{Citation bloc|À Saïs, la statue assise d'Athéna, qu'ils identifient à Isis, porte cette inscription : « Je suis tout ce qui a été, qui est et qui sera, et mon voile (''peplos''), aucun mortel ne l'a encore soulevé.|Plutarque, ''Sur Isis et Osiris'', 9. Traduction de Pierre Hadot<ref name="Harvsp|Hadot|2004|p=342">{{Harvsp|Hadot|2004|p=342}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=223}}.</ref>.}} L'inscription de Saïs est évoquée, une seconde fois, au {{s-|V}}, par le grec [[Proclus]] dans son ''Commentaire du Timée'' de [[Platon]], mais sous une forme différente et plus développée : {{Citation bloc|Ce qui est, ce qui sera, ce qui a été, je le suis. Ma tunique (''chitôn''), personne ne l'a soulevée. Le fruit que j'ai engendré, c'est le soleil.|Proclus, ''Commentaire du Timée de Platon'', {{21e}}. Traduction de Pierre Hadot<ref name="Harvsp|Hadot|2004|p=342"/>{{,}}<ref>{{Harvsp|Assmann|2009|p=235-236}}.</ref>.}} L'expression « aucun mortel n'a jamais soulevé mon voile » qu'adopte Plutarque prête à confusion. Il est tentant d'imaginer une statue d'Isis, le visage caché sous un châle que l'initié soulève tel un époux le jour des noces lorsque se présente à lui son [[Voile (vêtement)|épouse voilée]], le dévoilement signifiant la découverte des mystères cachés<ref group="n"> En suivant Plutarque, il faudrait comprendre qu'il existait au sein du temple de [[Neith]] à [[Saïs]] une statue montrant Isis voilée par un vêtement ou une tunique ; cette représentation est une allégorie des secrets divins cachés aux hommes par le créateur éternel ({{Harvsp|Dunand|2008|p=223}}). Il est cependant peu probable qu'il s'agisse d'une statue recouverte d'un voile. L'expression grecque ''{{langue|grc-Latn|to hedos}}'', employée par Plutarque, peut tout aussi bien signifier « statue assise » que « siège » dans le sens de « sanctuaire du temple ». Par conséquent, il est bien plus certain que cette inscription eut été gravée sur une paroi du temple, au plus près de la statue ({{Harvsp|Assmann|2009|p=235}}). De plus, la raison d'être des prêtres égyptiens est de voir les statues divines, de les vivifier par des offrandes et de les glorifier par des chants afin d'entretenir les puissances célestes qu'elles représentent. Ces idoles sont placées dans des [[naos]] (des coffres en pierre fermés par une porte à deux battants), ouverts le matin et scellés le soir. Il est donc pratiquement impossible qu'une statue d'Isis continuellement voilée par un ''[[Péplos (vêtement)|péplos]]'' (un lourd manteau grec ou un équivalent égyptien) ait pu exister au sein d'un temple, ce voilement continuel aurait jeté la déesse dans l'inexistence de la mort. Le philosophe [[Proclus]] cite cette même inscription mais la situe dans l'[[Adyton]] (le saint des saints) du temple de [[Saïs]], voile à la déesse par le ''[[Chiton (vêtement)|chiton]]'' (sous-vêtement léger), remplace « aucun mortel » par « personne » (ce qui inclut donc les dieux) et ajoute à la fin : « Le fruit de mon corps est le soleil » (d'après son ''Commentaire sur le Timé de Platon'' à propos de la visite de [[Solon]] à Saïs). Cette dernière phrase est une référence explicite à [[Neith]], déesse primordiale et [[hermaphrodite]], qui donna naissance à [[Rê]] sans fécondation masculine avant l'apparition de tous les autres dieux. La confusion au sujet du voile d'Isis provient certainement des prêtres égyptiens eux-mêmes. À l'époque tardive, ils sont majoritairement tous [[bilingue]]s et guident aisément les voyageurs Grecs dans leurs cheminements spirituels. Il se peut donc que la phrase ''{{langue|arz|nen ky oup heri}}'' comprise durant le [[Nouvel Empire]] sous « il n'existe pas d'autre que moi » ait été comprise à l'époque ptolémaïque par « aucun autre n'a dévoilé mon visage » ; les mots ''{{langue|arz|oup her}}'' devant se comprendre par « excepté » mais signifiant littéralement « dévoiler le visage » ({{Harvsp|Assmann|2009|p=235-236}}).</ref>. Cette interprétation est peu crédible, les Égyptiens ne voilant pas leurs déesses. Plutarque parle plutôt d'une tunique, le ''[[Péplos (vêtement)|péplos]]'' étant un lourd vêtement en laine, tandis que le soulèvement de la robe et le dévoilement du sexe féminin d'Isis (ou des déesses qui lui sont identifiées) est un motif mythique et iconographique attesté en Égypte. ==== Voyages de la vache Io - Isis ==== Le personnage de [[Io (mythologie)|Io]], prêtresse grecque transformée en [[Vache|génisse]] a très vite été rapproché d'Isis, la déesse égyptienne aux aspects bovins. D'après un mythe grec connu au moins depuis [[Eschyle]], Zeus remarqua Io et la belle devint rapidement une de ses nombreuses maîtresses. Leur relation continua jusqu'à ce que [[Héra]], l'épouse de Zeus, les eût presque surpris. Zeus parvint à échapper à cette situation en transformant Io en une magnifique génisse blanche. Cependant, Héra ne fut pas dupe et exigea de Zeus qu'il la lui donnât comme présent. Héra confia la génisse à la garde d'[[Argos (Panoptès)|Argos]], aux cent yeux, pour qu'il la maintienne à l'écart de Zeus. Ce dernier demanda alors à son fils [[Hermès]] de tuer Argos. Ce geste accompli, Héra se vengea en envoyant sur Io un [[Tabanidae|taon]] chargé de la piquer sans cesse. Celle-ci, affolée et rendue furieuse, s'enfuit et parcourut de nombreux pays. Elle traversa à la nage plusieurs mers d'[[Europe]] et d'[[Asie]] pour arriver finalement en [[Égypte]] où Zeus lui fit retrouver sa forme humaine. Elle y épousa le roi [[Télégonos]] et leurs descendants régnèrent sur le pays<ref>{{Harvsp|Graves|1967|p=157-160}}.</ref>. [[Fichier:Pompeii - Temple of Isis - Io and Isis - MAN.jpg|vignette|redresse=1.3|alt=photo d'une fresque.|Le dieu Nil portant la jeune Io cornue vers Isis, fresque de Pompéi.]] À partir de cette histoire, les auteurs latins ont multiplié les rapprochements entre Isis et Io, tel l'écrivain [[Ovide]] qui, dans ses ''[[Métamorphoses (Ovide)|Métamorphoses]]'' ({{IX}}, 686-694), désigne Isis comme étant la fille d'[[Inachos (mythologie)|Inachos]], le dieu-fleuve réputé être le père de Io. Au {{s-|II}}, [[Pseudo-Apollodore|Apollodore le Mythographe]] résume le mythe de Io dans son ouvrage la ''Bibliothèque'' ({{II}}, 7-9), en assimilant la déesse grecque à Isis<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=483}}.</ref> : {{Citation bloc|Io gagna tout d'abord le [[Mer Ionienne|golfe Ionien]], ainsi nommé à cause d'elle ; ensuite, après avoir parcouru l'[[Illyrie]] et franchi l'[[Hémos et Rhodope|Haimos]], elle traversa le détroit qui s'appelait alors le détroit de Thrace et qui s'appelle maintenant, à cause d'elle, le [[Bosphore#Étymologie|Bosphore]]. Elle s'en alla en [[Scythie]] et au pays des [[Cimmériens]] et, après avoir erré sur de vastes étendues de terre et traversé à la nage de vastes étendues de mer, elle arriva en [[Égypte]]. Là, elle retrouve sa forme primitive et, sur les bords du fleuve [[Nil]], elle met au monde un fils, [[Épaphos]] (l'Attouché). Héra demande aux [[Curètes (mythologie)|Courètes]] de faire disparaître l'enfant, ce qu'ils firent. Zeus, lorsqu'il l'apprend, tue les Courètes. Io, de son côté, se mit à la recherche de son fils. Elle erra dans toute la [[Syrie (province romaine)|Syrie]] (on lui avait révélé que son fils s'y trouvait, nourri par la femme du roi de [[Byblos]]) et, quand elle eut trouvé Épaphos, elle revint en Égypte et se maria avec Télégonos, qui régnait alors sur les Égyptiens. Elle érigea une statue de [[Déméter]] et les Égyptiens appelèrent la déesse Isis. À Io aussi ils donnèrent le même nom d'Isis|Extrait de la ''Bibliothèque d'Apollodore'', trad. de J.-Cl. Carrière et B. Massonie<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=482-483}}.</ref>.}} === Mystères d'Isis === La rencontre des cultures grecques et égyptiennes durant la période ptolémaïque a donné naissance aux Mystères d'Isis, un culte de la déesse basé sur des événements festifs publics et sur des cérémoniels plus confidentiels. Ces derniers ne sont accessibles qu'aux individus ayant entrepris un enseignement spirituel inauguré par une initiation aux mythes et symboles de la croyance en Isis, durant des épreuves, nocturnes et secrètes, tenues dans l'enceinte des temples isiaques. ==== Fêtes publiques ==== [[Fichier:Isiac water ceremony.jpg|vignette|gauche|alt=photo d'une fresque.|Fête isiaque, fresque d'Herculanum.]] De nombreux documents gréco-romains attestent l'existence de journées festives destinées à rendre grâce à Isis. Ces dates rappellent les principaux exploits mythiques de la déesse et structurent la vie communautaire de ses adorateurs. D'une manière générale, une fête commence par une procession destinée à présenter les statues divines à la foule. La manifestation se poursuit par des prières, des libations et des sacrifices, pour s'achever par un banquet dans l'aire du temple. D'après le ''Calendrier de Philocalus'', daté de l'an 354, les journées isiaques sont la Navigation d'Isis (''{{langue|lat|Isidis navigum}}'') le 5 mars, les fêtes de Péluse (''{{langue|lat|Pelusia}}'') du 20 mars, la fête de Sarapis (''{{langue|lat|Serapia}}'') du 25 avril, la fête des lampes (''{{langue|lat|Lychnapsia}}'') du 12 août, les fêtes d'Isis (''{{langue|lat|Isia}}'') du 28 octobre au {{1er|novembre}}, et les réjouissances (''{{langue|lat|Hilaria}}'') du 3 novembre. La navigation d'Isis célèbre la déesse en tant que protectrice des bateaux et des navigateurs, à l'occasion de la réouverture de la navigation en mer après l'arrêt hivernal. L'écrivain [[Apulée|Apulée de Madaure]] nous a laissé une description pittoresque de cette manifestation (''Métamorphoses'' ou ''Âne d'or'', {{nobr romains|chapitre XI}}). Une autre célébration en lien avec la mer est la fête du ''{{langue|lat|Sacrum Pharia}}'' (avril), destinée à protéger les convois de blé entre [[Alexandrie]] et [[Rome]]. Les ''{{langue|lat|Serapea}}'' sont des fêtes agricoles qui correspondent à des célébrations égyptiennes du 30 [[Pharmouti]]. Il est probable que les ''{{langue|lat|Pelusia}}'' sont en rapport avec le jeune dieu [[Harpocrate]], fils d'Isis. À l'automne, la semaine des ''{{langue|lat|Isia}}'' célèbre la passion d'[[Osiris]] ; elle commence le 28 octobre par la mort du dieu et s'achève le 3 novembre par sa résurrection<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=371-392}}.</ref>. Ces journées transposent en terres gréco-romaines les célébrations égyptiennes du [[Mystères d'Osiris|mois de Khoiak]] où, lors de rituels secrets et publics, des officiants rejouaient la quête d'Isis et reconstituaient le corps d'Osiris sous la forme de figurines<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=195-200}}.</ref>. ==== Initiation ==== {{Article connexe|Culte à mystères}} [[Fichier:1499 - Archaeological Museum, Athens - Grave stele - Photo by Giovanni Dall'Orto, Nov 13 2009.jpg|alt=photo d'une stèle romaine.|vignette|Stèle isiaque romaine.]] Dans l'esprit de nombreux Grecs, l'être humain peut échapper à la mort et survivre aux limites fixées par la vie et le [[Destin#Mythologie grecque et romaine|destin]]. Cette idée est pleinement vécue et intégrée dans les [[Mystères d'Éleusis]] et [[Dionysos#La liturgie et les cultes|dionysiaques]]. Là, dans le cadre d'un rituel secret et initiatique, le [[wikt:initié|myste]] prend conscience de la signification profonde des [[mythe]]s et reçoit le réconfort d'un [[Bonheur|bonheur spirituel]]. Très peu de documents parlent des Mystères d'Isis, les initiés ayant l'obligation du secret. L'''Arétalogie d'Isis'' fait dire à la déesse qu'elle a enseigné aux hommes les initiations, ce qui implique qu'il devait exister, dans le cadre de son culte, la révélation d'un enseignement caché à ceux qui lui en faisaient la demande. Cette révélation devait sûrement être accompagnée de rites destinés à tester la détermination, les capacités et le courage du candidat, mais aussi à l'intégrer dans le petit groupe des bénéficiaires du savoir. Un hymne du {{sav-|I}} avant notre ère, mis au jour à Maronée en [[Thrace]], loue Isis pour avoir {{Citation|''découvert avec Hermès les écrits, et parmi ceux-ci, les écrits sacrés pour les mystes, et les écrits à caractère public pour tous''}}<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=212-214 et p.331}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=429}}.</ref>. L'existence de groupes d'initiés est très peu attestée mis à part quelques allusions sur des stèles funéraires des {{s2-|I|II}} exhumées en [[Bithynie]], à [[Rome]] et à [[Brindisi]]<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=442-443}}.</ref>. ==== Origines des Mystères d'Isis ==== ===== Secrets égyptiens ===== {{Article détaillé|Mystères d'Osiris}} Selon une tradition grecque qui remonte à l'historien [[Hérodote]], les dieux hellènes et leurs [[Culte à mystères|cultes à mystères]] ont des origines égyptiennes (''Histoire'', {{II}}, 49-50). Cette affirmation n'a cependant aucun fondement crédible<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=217-218}}.</ref>. Par ailleurs, Hérodote évoque ces cérémoniels égyptiens accomplis en l'honneur d'[[Osiris]]. Il rapporte que l'on donne, de nuit, sur le [[lac sacré]] du temple de [[Saïs]], {{Citation|des représentations de Sa passion, que les Égyptiens appellent des mystères}}. Il rapproche cette fête des [[Mystères d'Éleusis|mystères éleusiens]] de [[Déméter]], mais ne donne guère de détails, préférant garder un pieux silence sur ces deux rites (''Histoire'', {{II}}, 170-171). En l'état actuel des connaissances, il semble toutefois qu'il n'existait pas en Égypte des mystères dans le sens où l'entendaient les Grecs, à savoir des rites d'initiation à des secrets religieux. Le témoignage d'Hérodote se réfère plutôt à une mise en scène théâtralisée des principaux épisodes du [[Mythe d'Osiris|mythe osirien]], un jeu sacré où le personnage d'Isis tenait une grande place. Dans le cas égyptien, le secret évoqué par Hérodote tient au mutisme auquel les prêtres s'astreignaient au sujet du meurtre d'Osiris. Le silence s'exerçait aussi à propos des saintes reliques déposées dans les sépultures fondées par Isis lors de sa quête des membres épars<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=218-220}},<br>{{Harvsp|id=hér|CMO51,|2013|loc=Laurent Coulon, ''Osiris chez Hérodote'', {{p.|167-177}}}}.</ref>. ===== Rituel grec ===== [[Fichier:Demeter.jpg|gauche|redresse=1.2|vignette|alt=photo d'une statue.|Statue moderne de Déméter.]] Si les mystères d'Isis ne découlent pas de traditions égyptiennes, il est alors probable que les [[Mystères d'Éleusis|Mystères]] de [[Déméter]], célébrés à [[Éleusis]], près d'[[Athènes]], soient à l'origine de cette manifestation de piété isiaque. Il est avéré que dès le {{sav-|V}}, les deux déesses, Isis et Déméter, ont été assimilées l'une à l'autre dans la pensée grecque. Hérodote affirme ainsi que {{Citation|dans la ville de Bousiris en l'honneur d'Isis, il y a un très important sanctuaire d'Isis ; la ville est située au milieu du Delta égyptien ; Isis est celle qu'en langue grecque on appelle Déméter}} (''Histoire'', {{II}}, 59). À l'[[Dynastie lagide|époque ptolémaïque]], les prêtres égyptiens du [[Oasis du Fayoum|Fayoum]] ont eux-mêmes popularisé ce rapprochement à l'attention des colons grecs. Dans un hymne à Isis gravé en [[Alphabet grec|caractères grecs]] sur le temple du village de [[Temple de Rénénoutet (Fayoum)|Narmouthis]], il est ainsi affirmé que la déesse est {{Citation|Isis au grand nom, très sainte Déô}}, le dernier [[wikt:théonyme|théonyme]] se rapportant évidemment à Déméter, la « Terre Mère ». Les mystères de Déméter et [[Perséphone]] (sa fille) ont peut-être été célébrés en Égypte-même, un faubourg d'[[Alexandrie]] ayant pris le nom d'Éleusis<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=221-222}}.</ref>. Au {{sav-|II}}, un hymne vantant les vertus d'Isis, l’''Arétalogie de Maronée'' lie clairement la déesse égyptienne au sanctuaire athénien d'Éleusis : {{Citation bloc|L'Égypte t'a plu comme lieu de séjour ; de la Grèce, tu as surtout honoré Athènes ; c'est là en effet que pour la première fois tu as révélé les fruits de la terre. Triptolème, après avoir mis sous le joug tes serpents sacrés, distribua, emporté sur son char, la semence à tous les Grecs ; voilà pourquoi nous avons à cœur d'aller voir, dans la Grèce Athènes, et dans Athènes Éleusis, en estimant que la cité est la parure de l'Europe, et que le sanctuaire est la parure de la cité|''Arétalogie de Maronée'' (extrait), trad. de Y. Grandjean<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=78}}.</ref>.}}{{clr}} ==== Enseignement secret ==== [[Fichier:Priestess of isis.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=photo d'une statue.|Statue d'une prêtresse d'Isis.]] Le récit d'[[Apulée|Apulée de Madaure]] au {{nobr romains|livre XI}} des ''[[Métamorphoses (Apulée)|Métamorphoses]]'' est la seule source antique décrivant le déroulement de l'initiation aux Mystères d'Isis. La déesse n'y occupe pas la place centrale et sert plutôt de médiatrice. Lucius, le héros du roman apuléen, après avoir vu en songe la déesse, se décide à subir l'initiation. Elle est décrite comme une mort volontaire et un salut obtenu par la grâce divine. Le [[wikt:initié|myste]] accomplit une descente aux enfers où il voit briller le soleil en pleine nuit : {{Citation bloc|J'ai approché des limites de la mort ; j'ai foulé le seuil de [[Proserpine]], et j'en suis revenu porté à travers les éléments ; en pleine nuit, j'ai vu le soleil briller d'une lumière étincelante ; j'ai approché les dieux d'en-bas et les dieux d'en haut, je les ai vus face à face et les ai adorés de près. (...) Le matin venu, et tous les rites achevés, je parus, ayant sur moi douze robes de consécration (...) Au milieu même de la demeure sacrée, devant l'image de la déesse, une estrade en bois avait été dressée, sur laquelle je fus invité à monter. Debout et revêtu d'une étoffe de fin lin, mais brodée de vives couleurs, j'attirais les regards. (...) Les initiés donnent à ce vêtement le nom de robe olympienne. Je tenais de la main droite une torche allumée, et ma tête était ceinte d'une noble couronne de palmes, dont les feuilles brillantes se projetaient en avant comme des rayons. Ainsi paré à l'image du soleil, on m'expose comme une statue et, des rideaux s'écartant brusquement, c'est un défilé de passants désireux de me voir. Je célébrai ensuite l'heureux jour de ma naissance à la vie religieuse par un repas de fête et de joyeux banquets. (...)|Apulée, ''Métamorphoses'', {{nobr romains|Livre XI}} (extraits). Traduction de Paul Valette.}} L'initié a été conduit dans les cryptes du temple suggérant la [[Douât]], le royaume des morts égyptiens. Dans l'Égypte antique, le défunt accède à la vie éternelle en étant assimilé à Osiris. Durant le [[Nouvel Empire]], les pharaons bénéficient dans leurs tombeaux d'une littérature funéraire réservée à eux seuls ; les ''Livres du monde souterrain'' présentent, heure par heure, le parcours nocturne de la [[barque solaire]]<ref group="n">Diverses compositions mêlant images et textes existent au sujet de ce voyage souterrain : le ''[[livre de l'Amdouat]]'', le ''[[livre des cavernes]]'', le ''[[livre des portes]]'', le ''[[livre du jour et de la nuit]]'', etc. Pour un aperçu introductif de ces écrits, voir : Erik Hornung, ''Les Textes de l'au-delà dans l'Égypte ancienne'', Monaco, Éditions du Rocher, 2007. Pour la traduction du plus ancien, voir : François Schuler, ''Le Livre de l'Amdouat'', Paris, Librairie José Corti, 2005.</ref>. Dans les Mystères d'Isis, il semble que l'initié bénéficie de son vivant de ce voyage secret. Au milieu de la nuit, il s'identifie à Osiris et naît le matin comme [[Rê]], le soleil régénéré. Ce voyage mystique est placé sous la protection d'Isis. En échange de cette révélation, l'initié est tenu à des obligations de piété, de pureté et d'obéissance. La cérémonie l'ouvre à une vie nouvelle ; sa connaissance du sens profond du mythe lui permet de participer, en tant que prêtre, au culte de la déesse<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=435-437}}.</ref>. ==== Vêtement initiatique ==== [[Fichier:Fortuna Isis MAN Napoli Inv6368.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=Photo d'une statue.|Isis-Fortuna portant une tunique noire (ciel nocturne).]] Lors de l'initiation de Lucius aux Mystères d'Isis (''[[Métamorphoses (Apulée)|Métamorphoses]]'', {{XI}}), Apulée mentionne le port de douze tuniques-''stolæ''. Ces vêtements évoquent les douze heures de la nuit et les douze régions de l'au-delà traversées par [[Rê]] lors de son voyage souterrain : {{Citation|Et sur toutes les faces, j'étais orné de figures d'animaux multicolores : ici c'étaient des dragons de l'Inde, là ces griffons hyperboréens qu'un autre monde engendre, munis d'ailes comme des oiseaux. Les initiés donnent à ce vêtement le nom de robe olympienne}}<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=433}}.</ref>. D'autres sources rapportent l'existence d'initiés ''{{langue|grc-Latn|heptastolos}}'' porteurs de sept tuniques à l'imitation de la déesse Isis. Les sept habits évoquent les sept planètes astrologiques (Soleil, Lune, Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) sur lesquelles la déesse Isis exerce son pouvoir divin en tant que reine du ciel ''regina caeli''<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=440}}.</ref>. D'après le Pseudo-[[Hippolyte de Rome]] dans son ouvrage ''Contre les hérésies'' ({{s-|III}}), les Mystères d'Isis sont pour les Égyptiens {{Citation|sacrés, augustes et impénétrables à quiconque n'est pas initié. Or ces mystères ne sont pas autre chose que l'enlèvement des parties honteuses d'Osiris et leur recherche par Isis vêtue de sept robes noires. Osiris, disent-ils c'est l'eau. La nature est revêtue de sept robes éthérées – il s'agit des sept planètes, auxquelles ils donnent le nom allégorique de robes éthérées}}<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=438: Hyppolyte, ''Contre les hérésies'', {{V}}, 7, 23.}}.</ref>. D'après [[Plutarque]], {{Citation|les vêtements d'Isis sont teints de toutes sortes de couleurs bigarrées, parce que son pouvoir s'étend sur la matière qui reçoit toutes les formes et qui subit toutes vicissitudes, puisqu'elle est susceptible de devenir, lumière, ténèbres, jour, nuit, feu, eau, vie, mort, commencement et fin}}<ref>{{Harvsp|id=Plutarque|Plutarque|loc= §. 77, p. 224-225}}.</ref>. [[Fichier:Tunique de Saqqarah (2).jpg|gauche|vignette|redresse=1.5|alt=Photo d'un détail d'un tunique.|Tunique de Saqqarah (détail).]] Lorsque Lucius reçoit en songe la visite d'Isis celle-ci ne porte pas les sept robes astrologiques mais une tunique lumineuse, symbole du jour et un manteau noir symbole du ciel nocturne : {{Citation|Sa tunique, de couleur changeante, tissée du lin le plus fin, était tour à tour blanche comme le jour, jaune comme la fleur crocus, rougeoyante comme la flamme. Mais ce qui surtout éblouissait surtout mes yeux, c'était un manteau d'un noir intense, resplendissant d'un sombre éclat}}<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=32}}.</ref>. Une tunique en lin d'époque romaine ({{s-|III}}), trouvée en 1922 dans une tombe de [[Saqqarah]], est sans doute un vêtement porté lors d'une séance initiatique<ref group="n">Au sujet de cette tunique cérémonielle, lire : Paul Perdrizet, ''La tunique liturgique historiée de Saqqara'', 1934, {{nobr|128 pages}}.<br> {{Lien web |langue=français |auteur=Françoise Labrique – Ioanna Papadopoulou |titre=Les déesses au métier : Isis et Perséphone tisserandes |url=http://chs.harvard.edu/wa/pageR?tn=ArticleWrapper&bdc=12&mn=4835 |site=chs.harvard.edu |année=2012 |consulté le=12 janvier 2014}}.</ref>. Chaque côté est orné de deux scènes. À l'avant, le registre inférieur montre un groupe de divinités. Isis est représentée au centre, agenouillée dans un fourré de papyrus. Elle est vêtue d'une longue robe égyptienne parsemée d'étoiles. Elle tient à la main un serpent couronné de l'[[atef]] et semble lui donner un baiser. Cette scène évoque probablement l'union d'Isis et d'Osiris, le serpent devant figurer l'époux de la déesse<ref>{{Harvsp|Bricault|2013|p=439-441}}.</ref>.{{clr}} == Isis face au christianisme == === Fin du paganisme === Dès le {{s-|II}}, des groupes chrétiens se montrent actifs en Égypte. Mais, jusque tard dans le {{s-|III}}, il ne s'agit que d'une très faible minorité ; la nouvelle religion peine à se diffuser, hors des villes, dans les campagnes. Il est probable que, sous le règne de l'empereur {{noble|Constantin Ier (empereur romain)}}, la religion païenne conserve sa supériorité numérique. Le christianisme ne commence à montrer sa puissance que vers la fin du {{s-|IV}}, encouragé par une politique impériale très favorable. Sous {{noble|Théodose Ier}}, la destruction du [[Sérapéum d'Alexandrie|Sérapéum]] (temple de [[Sarapis]]) d'Alexandrie en 391 est le signal des très durs affrontements qui vont secouer l'Égypte durant tout le {{s-|V}}. Après 450, la victoire du christianisme est manifeste. La situation demeure pourtant confuse, beaucoup de païens se convertissant pour éviter des persécutions, tout en gardant les anciennes [[divinités égyptiennes]] dans leur cœur. En 485-487 le temple d'Isis du village de [[Canope (cité)|Ménouthis]], situé à quelques kilomètres à l'est d'Alexandrie, est encore en pleine activité. Durant le {{s-|V}}, la déesse Isis reste populaire en [[Haute-Égypte]] où les païens locaux s'allient aux forces [[Blemmyes]] (des nomades) pour piller les monastères chrétiens situés aux portes du désert<ref>{{Harvsp|Rémondon|1952|}}.</ref>. [[Fichier:Flickr - schmuela - Coptic cross inside a wreath.jpg|vignette|alt=photographie.|Croix copte gravée sur une façade du temple d'Isis de Philæ.]] Durant les {{s2-|IV|V}}, sur l'île de [[Philæ]], des prêtres continuent à exercer le culte d'Isis au profit des peuples [[Nubie|Noubades]] et Blemmyes. La pratique réussit à se maintenir après l'an 453 au terme d'une trêve politique conclue entre les [[Empire byzantin|Byzantins]] chrétiens et les Nubiens païens. Selon l'historien [[Procope de Césarée]], ces païens furent privés du temple de Philæ lorsque l'empereur [[Justinien Ier|Justinien]] décida d'y envoyer une armée aux ordres du général Narsès, aux alentours des années 535-537 : {{Citation bloc|Ces barbares eurent jusqu'à moi ces sanctuaires de Philæ, mais l'Empereur Justinien décida de les leur enlever. C'est pourquoi Narsès, [[Persarménie]]n d'origine (...), commandant des soldats de là-bas, détruisit les sanctuaires sur l'ordre de l'Empereur, fit mettre les prêtres sous bonne garde et envoya les statues à Byzance.| Procope, ''Guerres perses'', 1.19.36-37. Traduction de A. Bernand. }} Selon l'égyptologue Jitse Dijkstra, l'affirmation de Procope est à l'évidence une exagération. Le temple de Philæ est l'un des mieux conservés d'Égypte, il n'a donc pas été détruit. Tout au plus, les militaires ont-ils été réquisitionnés afin de marteler quelques bas-reliefs représentant les divinités honnies. Il est fort douteux que le culte d'Isis fût encore très florissant à Philæ durant la décennie 530. Les témoignages épigraphiques laissés par les pèlerins sont encore nombreux au {{s-|III}} mais commencent à s'épuiser au {{s-|IV}}. Quant aux dernières mentions, elles ne dépassent pas les années 456-457 et n'ont été laissées que par des prêtres isolés issus d'une même fratrie<ref group="n">Il s'agit du prêtre Pachoumios époux de la dame Tsensmèt, de leurs trois fils Smèt, Smèt l'Ancien et Smèt le Jeune et des fils issus du couple de Smèt l'Ancien avec la dame Tashretour ; Harpaesis et Harmaesis.</ref>. Depuis la fin du {{s-|IV}}, l'île est le siège d'un évêché. Entre 525 et 577, son évêque est un certain Théodore qui fit placer, après le passage des soldats, un portrait de [[Étienne (martyr)|saint Étienne]] au sein d'un temple converti en église [[copte]]<ref>{{Harvsp|id=eao6061|E.A.O 60|loc=Jitse H.F. Dijkstra, Les derniers prêtres de Philæ, un mystère ?, {{p.|57-66}}}}.</ref>. Dans les décennies suivantes, les trois royaumes [[nubie]]ns se convertissent au christianisme, en l'an 543 pour la [[Nobatie]], en 550 pour la [[Makurie]] et vers 570 pour l'[[Royaume d'Alodie|Alodie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Jolly|titre=L'Afrique et son environnement européen et asiatique|éditeur=[[L'Harmattan]]|année=2008|passage=39|isbn=|titre chapitre=Le Christianisme remplace le culte d'Isis}}<br>{{Ouvrage|auteur=Ramsey MacMullen|titre=Christianisme et paganisme du {{s-|IV}} au {{s-|VIII}}|éditeur=Perrin|collection=Tempus|lieu=Paris|année=2011|isbn=978-2-262-03401-6}}.</ref>. === D'Isis à la Vierge Marie === Durant les quatre premiers siècles de l'ère chrétienne, les figures maternelles d'Isis, mère d'[[Horus]] et de [[Marie (mère de Jésus)|Marie]], mère de [[Jésus-Christ|Jésus]] ont coexisté. Tant en Égypte qu'autour de la [[mer Méditerranée]], le culte d'Isis est florissant jusqu'au {{s-|IV}} et ses figurations sont très répandues. La plus ancienne représentation connue de la mère du Christ est une peinture de la [[catacombe de Priscille|catacombe de sainte Priscille]] à [[Rome]] qui pourrait être datée du {{s-|II}}. La Vierge est assise et elle allaite son fils, tandis qu'un personnage montre du doigt une étoile située au-dessus de sa tête. La chrétienté a pris naissance dans le [[Judaïsme|milieu juif]], où l'interdit des images divines est très fort, {{Citation|Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre}} ([[Livre de l'Exode|Exode]], 20, 4). Les premiers croyants chrétiens n'ont donc pas disposé d'une tradition picturale monothéiste. Par conséquent, il est fort possible qu'ils aient puisé dans le répertoire polythéiste. Or, l'[[iconographie]] d'Isis montre très souvent la déesse assise sur un trône en train d'[[Allaitement maternel|allaiter]] le très jeune Horus. L'emprunt aux cultes isiaques est d'autant plus probable que la culture gréco-romaine n'offre pas d'autre modèle de déesse allaitante<ref>{{Harvsp|Dunand|2008|p=277-292}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Déesse mère" heights="200"> Fichier:Goddess Suckling the Child Horus, Egypt, Late Third Intermediate Period, 800-650 BC, faience - Hood Museum of Art - DSC09278.JPG|alt=photo d'une figurine|Isis allaitante, statuette égyptienne. Fichier:Musee Pio Clementino-Isis lactans.jpg|alt=photo d'une statue|''Isis lactans'', statue romaine. Fichier:Madonna catacomb.jpg|alt=photo d'une fresque|Vierge allaitante de Sainte-Priscille. Fichier:Artgate Fondazione Cariplo - (Scuola fiorentina - XV), Madonna con il Bambino.jpg|alt=photo d'une statue|Vierge à l'enfant ({{s-|XV}}). </gallery> == Imaginaire européen == Malgré la disparition du culte d'Isis en Égypte et en Europe, balayé par la croyance en Jésus-Christ, la déesse égyptienne est restée dans la mémoire des lettrés et érudits européens en tant qu'objet de curiosité intellectuelle, artistique et savante. Entre la fin du Moyen Âge et le déchiffrement des hiéroglyphes en 1822, les érudits n'ont cessé de se pencher sur le phénomène de la présence d'Isis en Europe. De nombreuses théories historiques et étymologiques ont ainsi été élaborées. Tenues pour vraies en leur temps, la plupart de ces réflexions ont depuis été invalidées par les sciences modernes (égyptologie, archéologie, philologie, etc.). === Moyen Âge tardif === ==== Une dame de renom ==== [[Fichier:Isis BnF Français 599 fol. 10v.jpg|vignette|redresse=1.2|alt=Dame en costume médiéval tenant une rame dans un bateau.|Isis arrivant en Égypte dans une barque à enseigne bovine,<br/>miniature de [[Robinet Testard]] tirée d'un manuscrit du ''[[De mulieribus claris]]'' de [[Boccace]], vers 1488-1496,<br/>[[Bibliothèque nationale de France|BNF]], Fr.599, f.10v.]] Dans la littérature [[scolastique]] avec ses encyclopédies savantes et ses recueils grammaticaux, les allusions aux dieux égyptiens sont nombreuses. La connaissance de la langue égyptienne s'étant perdue, leurs mythes ne sont cependant plus perçus qu'à travers le prisme des auteurs latins tardifs et transformés en [[Parabole (rhétorique)|paraboles]] pieuses. L'histoire d'Isis-[[Io (mythologie)|Io]] est ainsi régulièrement reprise et commentée entre les {{s2-|V|XIII}}<ref group="n">En introduction de la place des dieux et mythes égyptiens dans la pensée européenne avant la fondation de la science égyptologique, lire Erik Iversen, « Égypte. La fortune des dieux égyptiens du Moyen Âge au {{s-|XVIII}} » {{p.|656-674}} dans : Yves Bonnefoy (dir), ''Dictionnaire des Mythologies'', volume 1, Paris, Flammarion, 1999, (réed. 2000, Grand Livre du Mois).</ref>. Dans sa ''Généalogie des Dieux'' et dans ses ''[[De mulieribus claris|Dames de Renom]]'', le [[Toscane|toscan]] [[Boccace]], est le premier érudit à se dégager des préjugés de la théologie chrétienne. Chez cet auteur, Isis, [[Apis]] et [[Thot]]/[[Mercure (mythologie)|Mercure]] sont complètement grécisés. Identifiée à la déesse Io, Isis passe pour être la fille d'[[Inachos (mythologie)|Inachos]], une tradition qu'il juge inaugurée par le latin [[Ovide]]. Boccace interprète les errances de la génisse piquée par un taon d'une manière double. En s'inspirant de [[Macrobe]], il donne à la légende une explication naturelle et physique en disant qu'Isis/Io est la Terre, Jupiter/Zeus le Soleil, Junon/Héra la Lune et le géant [[Argos (Panoptès)|Argos]] la [[Raison]]. Boccace s'inscrit toutefois aussi dans une tradition [[Évhémérisme|évhémériste]] et fait de ces personnages des héros historiques. Il les inscrit dans une chronologie humaine en leur donnant des origines généalogiques grecques. En s'inspirant d'un passage tiré de [[Clément d'Alexandrie]], Boccace fait d'Isis la fille de [[Prométhée]]. Dans cette seconde interprétation, Isis est en guerre contre Argos, le roi des [[Danéens|Argiens]]. Ce dernier fait d'elle sa prisonnière et Jupiter suggère alors à Mercure, fils de Nilus d'assassiner le geôlier. L'assassinat accompli, Isis prend alors la fuite dans un bateau qui a pour pavillon et enseigne une vache. Elle navigue jusqu'en Égypte où elle épouse le roi Apis. Boccace note aussi une certaine contradiction dans l'œuvre d'[[Eusèbe de Césarée]] ({{s-|IV}}). Selon ce dernier, Io fille d'Inachos serait soit née en l'an 3397 du monde soit en l'an 3547, tandis qu'Isis censée être la même personne ne serait née qu'en l'an 3783<ref name="mond">Cette chronologie débute avec les vies d'Adam et Ève mis au monde par Dieu selon la croyance [[créationniste]] de la formation de l'univers.</ref>. Dans sa nouvelle patrie, Isis enseigne aux Égyptiens l'écriture, à vivre ensemble sous le règne de la loi, leur apprend les travaux agricoles et à faire du pain. En remerciement, ils la hissèrent au rang de déesse et instituèrent son culte<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=88-92}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|id=boc1403|Boccace|1403|loc=folio 16verso - folio 18recto}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|id=boc1551|Boccace|1551|p=38-41}}.</ref> : {{Citation bloc|La majesté, la déité et excellence, après la mort fut tant grande et tant renommee que les rommains, les seigneurs de tout le monde, lui firent edifier un temple moult grant auquel ils instituèrent faire à elle sacrifice et reverences grandes et solemnelles selon que on avoit accoustume faire en egipte.|Boccace, ''Des claires et nobles femmes'', traduction de 1401 par Laurent de Premierfait<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=92}}.</ref>.}} ==== Allégorie théologique ==== Vers 1400, la poétesse française [[Christine de Pizan]], dans son ''Épitre d'Othéa'', utilise le mythe d'Isis-[[Io (mythologie)|Io]] pour inciter les hommes à la foi chrétienne. Les deux déesses sont traitées séparément comme deux [[allégorie]]s, l'une ayant trait aux [[Nouveau Testament|Saintes Écritures]], l'autre à la [[Conception virginale|Conception du Christ]]. La transformation d'Io en vache et l'invention de l'écriture hiéroglyphique une fois arrivée en Égypte doit être comprise [[Métaphore|métaphoriquement]] par le chrétien comme une incitation à se délecter de la lecture des [[Évangile]]s<ref> {{Lien web | url = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60007552/f38.image.r=Christine%20de%20Pisan.langFR | titre = ''L'Epistre Othea la deesse, que elle envoya à Hector de Troye, quant il estoit en l'aage de quinze ans'', {{nobr romains|Allégorie XXIX}} | site = www.gallica.bnf.fr | consulté le = 12 janvier 2014}}.</ref>{{,}}<ref> {{Lien web | url = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71372b/f34.image.r=Epitre%20Othea.langFR | titre = ''Les cent histoires de Troye. Lepitre de Othea deesse de Prudence envoyee a lesperit chevalereux Hector de Troye avec cent hystoires'', {{nobr romains|allégorie XXIX}}. | site = www.gallica.bnf.fr | consulté le = 12 janvier 2014 }}.</ref> : {{Citation bloc|Elle devint vache car si comme la vache qui donne laict lequel est doulx et nourrissant, elle donna par les lettres qu'elle trouva, doulce nourriture à l'entendement|''Épitre d'Othéa'', {{nobr romains|allégorie XXIX}}<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=94}}.</ref>.}} [[Fichier:Othea's Epistle (Queen's Manuscript) 26.jpg|vignette|alt=photo d'une enluminure.|Isis soignant les arbres, enluminure de l'{{nobr romains|Allégorie XXV}}, début du {{s-|XV}}.]] L'{{nobr romains|allégorie XXV}} se base sur la tradition gréco-romaine qui fait d'Isis l'incarnation de la terre fertile et l'inventrice de l'agriculture. La déesse est aussi celle qui sema pour la première fois les blés et qui, chaque année, fait fructifier les arbres<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=94-95}},<br>{{Harvsp|Dunand|2008|p=299-300}}.</ref>. Cette image de la fertilité doit inviter le chrétien à cultiver en son esprit les graines de la connaissance : {{Citation bloc|Toutes vertus entes et plantes en toy comme Ysis faict les plantes et tous les grains fructifier ; ainsi doidbs tu edifier|''Épitre d'Othéa'', {{nobr romains|allégorie XXV}}}} Christine de Pisan inaugure aussi une nouvelle idée en faisant d'Isis la préfiguration de la Vierge Marie. La fertilité d'Isis qui fait naître les plantes est une métaphore de la conception de [[Jésus-Christ]] : {{Citation bloc|Là ou il dit que a Isys qui est plantureuse doibt ressembler, povons entendre la benoiste conception de jesucrist par le sainct esperit en la benoiste Vierge Marie mere de toute grace (...) Laquelle digne conception doit le bon esperit avoir entee en soy et tenir fermement le digne article comme dit sainct [[Jacques de Zébédée|Jacques le grand]] ''{{langue|lat|Qui conceptus est de spiritu sancto natus es Maria virgine}}''|''Épitre d'Othéa'', {{nobr romains|allégorie XXV}}<ref> {{Lien web | url =https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60007552/f34.image.r=Christine%20de%20Pisan.langFR | titre = ''L'Epistre Othea la deesse, que elle envoya à Hector de Troye, quant il estoit en l'aage de quinze ans'', {{nobr romains|Allégorie XXV}} | site = www.gallica.bnf.fr | consulté le = 12 janvier 2014}}.</ref>{{,}}<ref> {{Lien web |url =https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71372b/f30.image.r=Epitre%20Othea.langFR | titre = ''Les cent histoires de Troye. Lepitre de Othea deesse de Prudence envoyee a lesperit chevalereux Hector de Troye avec cent hystoires'', {{nobr romains|allégorie XXV}}. | site = www.gallica.bnf.fr | consulté le = 12 janvier 2014 }}.</ref>.}} === Renaissance === ==== Reine d'Italie ==== [[Fichier:Viterbo05.jpg|gauche|vignette|alt=photo panoramique sur une ville.|Vue sur [[Viterbe]], lieu de séjour d'Isis-Cérès selon [[Annius de Viterbe|Giovanni Nanni]].]] Au début de la [[Renaissance]], le vif intérêt des érudits pour la mythologie égyptienne se manifeste le plus spectaculairement en la personne de [[Annius de Viterbe|Giovanni Nanni]] dit « ''Annius de Viterbe'' », véritable érudit et faussaire de génie. En 1498, il publie un recueil connu en langue française sous le titre des ''Antiquités d’Annius''. Dans cette [[Anthologie|anthologie commentée]] se trouvent rassemblés des écrits attribués à des auteurs de l'[[Antiquité]], tels [[Bérose]] ou [[Manéthon de Sebennytos]]. Ces textes sont des faux, sans doute fabriqués par Annius lui-même, car ils sont manifestement influencés par les travaux de [[Boccace]]. Il n'en reste pas moins qu'Annius a grandement influencé ses contemporains. En s'appuyant sur [[Diodore de Sicile]] plus que sur [[Ovide]]<ref group=n>Voir [[Diodore de Sicile]], ''Bibliothèque historique'', Livre 1, {{§|{{XIV}}-{{XXI}}}} (Osiris, héros civilisateur) et Livre 4, {{§|VI}} (quête d'Isis), [cf. {{Harvsp|id=diod|Hoefer|1851|p=}}] et Ovide, ''Métamorphoses'', {{I}}, 568-688 (mythe de Io) et {{IX}}, 773 (Songe de [[Téléthuse]]).</ref>, son principal apport fut d'avoir scindé en deux les mythes d'Isis et de [[Io (mythologie)|Io]], jusqu'alors intimement unifiés dans la pensée européenne. D'après son pseudo-Bérose, Annius élabore une chronologie où les personnages mythologiques sont des héros divinisés ({{nobr romains|Livre V}}, ''Antiquités babyloniennes'') et où sont résumés les évènements marquants des règnes de dix-sept rois [[Babylone|babyloniens]]. Annius insère dans ce cadre temporel les hauts faits du couple égyptien. Osiris serait né de [[Rhéa (mythologie)|Rhéa]] la vingtième année du règne de [[Ninos|Nino]], troisième roi de Babylone. Sous la quarante-troisième année, il aurait été adopté par [[Dionysos]] le fils d'[[Zeus Ammon|Ammon]] et intronisé roi d'Égypte. Sa sœur et épouse Isis, quant à elle, serait née la première année du règne de la reine [[Sémiramis]] et aurait inventé le jardinage et la culture des céréales sous Zaméa, cinquième roi de Babylone. En s'inspirant des pérégrinations d'Osiris narrées par Diodore (''Bibliothèque historique'', {{nobr romains|Livre I}}, 20), Annius relate un voyage d'Osiris et Isis en [[Europe]]. Durant ce séjour, le héros s'attarde plus particulièrement en Italie où il est occupé à batailler contre des géants durant dix longues années. Après la mort d'Osiris en Égypte, Isis retourne en Italie où elle poursuit son œuvre civilisatrice (sous le nom de [[Cérès (mythologie)|Cérès]]) et où, selon Annius, la déesse aurait cuit du pain pour la première fois (à [[Viterbe]]). Ce dire s'inspire de [[Pline l'Ancien]] (''Histoires naturelle'', {{nobr romains|Livre VII}}, chap. 57, 1) qui rapporte que la déesse a remplacé les [[Gland (fruit)|glands]] par les céréales pour nourriture des humains en [[Attique]] et en [[Sicile]]<ref> {{Lien web | url = http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-052606 | titre= Nanni Giovanni, ''Antiquitatum variarum {{nobr romains|volumina XVII}}'' | site = www.gallica.bnf.fr | consulté le = 12 janvier 2014}}.</ref>{{,}}<ref> {{Lien web | url = http://remacle.org/bloodwolf/erudits/plineancien/livre7.htm | titre= Pline l'Ancien, ''Histoire naturelle'', Livre 7 | site = www.remacle.org | consulté le = 12 janvier 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=178-183}}.</ref>. ==== Plafond peint de Pinturicchio ==== {{Article général|Appartements Borgia|position=section}} [[Fichier:Appartamento borgia, sala dei santi, episodi del mito di iside e osiride 01.jpg|centre|vignette|redresse=2.2|alt=photo d'un plafond peint.|Scènes du mythe d'Osiris d'après Pinturicchio. En haut, enseignement du jardinage ; à gauche, enseignement de l'arboriculture ; en bas, mariage d'Isis et d'Osiris ; à droite, enseignement de l'agriculture.]] Proche du pape {{noble|Alexandre VI}}, le [[mythographe]] [[Annius de Viterbe|Giovanni Nanni]] influença l'artiste [[Pinturicchio]] quant à la mise en scène du mythe d'Osiris sur le plafond de l'Appartement Borgia, situé dans le palais du [[Vatican]] à [[Rome]]. Cette version peinte rompt avec la traditionnelle version de Isis-[[Io (mythologie)|Io]] maîtresse de [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]. On y voit six épisodes successifs, le mariage d'Isis et d'Osiris, le couple enseignant les savoirs agricoles, le meurtre d'Osiris par [[Seth|Typhon]] et les Géants, Isis cherchant le corps démembré d'Osiris et ses funérailles, l'apparition du taureau [[Apis]] devant la tombe d'Osiris (imaginée comme un objet d'[[orfèvrerie]] pyramidal), et le triomphe final d'Apis. La dernière scène montre une procession où le bœuf sacré est porté à l'intérieur d'un [[Tabernacle (meuble)|tabernacle]] portatif. Cet ultime épisode est une invention de Giovanni Nanni destinée à glorifier le pape {{noble|Alexandre VI}} dont l'emblème familial est le taureau. La famille des [[Famille Borgia|Borgia]] aurait en effet une origine fabuleuse et descendrait en ligne directe de l'[[Horus|Hercule égyptien]], fils d'Isis et d'Osiris<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=183-187}}.</ref>. [[Fichier:Appartamento borgia, sala dei santi, episodi del mito di iside e osiride 02.jpg|vignette|redresse=2.2|centre|alt=photo d'un plafond peint.|Scènes du mythe d'Osiris d'après Pinturicchio. En haut, meurtre d'Osiris ; à gauche, quête d'Isis ; en bas, apparition d'Apis, à droite, apothéose d'Apis.]] ==== Fille du Trismégiste ==== {{Article détaillé|Hermétisme}} [[Fichier:Borgia Apartment 020.jpg|gauche|vignette|alt=photo d'une peinture.|Isis enseignant les sciences à Moïse et Hermes Trimégiste ([[Pinturicchio]]).]] Durant la [[Renaissance]], les lettrés européens redécouvrent le [[Hermetica|Corpus Hermeticum]], un ensemble hétéroclite de textes philosophiques basés sur un enseignement [[mystique]] et [[ésotérisme|ésotérique]] attribué à [[Hermès Trismégiste]], le « Trois fois grand ». Derrière ce maître, se cache le fameux dieu égyptien [[Thot]] assimilé aux figures divines de [[Hermès]] et de [[Mercure (mythologie)|Mercure]]. Déjà lors de la période [[Moyen Âge|médiévale]], les clercs chrétiens ont été intrigués par le savant Trismégiste et ont tenté de cerner sa personnalité. La question était alors de savoir si ce dernier devait être considéré comme un antique dieu ou seulement comme un sage qui avait perçu certains mystères divins. Une des solutions fut de reconnaître en lui un homme réel, un héros divinisé dans les temps obscurs de l'histoire humaine. Certains ont vu en lui le valeureux Mercure qu'envoya Jupiter pour endormir et tuer Argos, le geôlier de Io-Isis. Influencé par les ''Arétalogies d'Isis'' qui font dire à la déesse qu'elle a été engendrée par Hermès et que tous deux ont inventé l'écriture, les personnages d'Isis et de Trismégiste ont été considérés comme des contemporains historiques de [[Moïse]], voire des annonciateurs ou des rivaux de ce prophète, connu et reconnu comme l'inventeur des lois juives et comme le précurseur du christianisme<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=148-148}}.</ref>. {{Citation bloc|Aussi dit-on qu'elle trouva (qui fut beaucoup plus merveilleuse en une femme) moyennant les subtilités de son esprit, certaines figures et lettres, non seulement convenables à leur parler, mais, d'avantage, propres à comprendre les sciences, leur montrant par quel ordre ils les devaient conjoindre, et par quelle manière en user|[[Boccace]], ''Les Dames de renom'', invention des hiéroglyphes et de la science par Isis<ref>{{Harvsp|id=boc1551|Boccace|1551|p=40}}.</ref>.}}{{clr}} ==== Voyages germaniques ==== À partir du [[Moyen Âge tardif]], la déesse Isis connaît un nouvel intérêt de la part des érudits grâce à l'étude attentive des auteurs de l'Antiquité et aussi par les nombreuses découvertes de statues et figurines égyptiennes ou égyptisantes laissées par les adeptes des antiques cultes isiaques. La [[Renaissance]] est une époque où nombre de savants croient pouvoir affirmer la présence, un peu partout, d'anciens temples d'Isis : à Paris, à Augsbourg, à Soissons, à Tournai, etc. Les progrès des sciences historiques, durant le {{s-|XIX}}, ont démontré que la plupart de ces affirmations se sont montrées abusives et sans réels fondements sérieux. ===== Attestations antiques ===== [[Fichier:Eisernes Tor Durchbruch.JPG|vignette|alt=vue sur le Danube.|Selon le grec Diodore, Osiris et Isis auraient remonté le cours du Danube.]] Deux auteurs gréco-romains rapportent la présence des dieux Osiris et Isis en Europe. Selon [[Tacite]], sénateur et historien romain du {{s-|I}}, les Anciens Germains auraient porté un culte à la déesse égyptienne : {{Citation bloc|Une partie des [[Suèves]] sacrifie aussi à Isis. Je ne trouve ni la cause ni l'origine de ce culte étranger. Seulement la figure d'un vaisseau, qui en est le symbole, annonce qu'il leur est venu d'outre-mer. Emprisonner les dieux dans des murailles, ou les représenter sous une forme humaine, semble aux Germains trop peu digne de la grandeur céleste. Ils consacrent des bois touffus, de sombres forêts ; et, sous les noms de divinités, leur respect adore dans ces mystérieuses solitudes ce que leurs yeux ne voient pas.|Tacite, ''Mœurs des Germains'', {{nobr romains|chap. IX}}<ref>{{Harvsp|Burnouf|1859|id=taci|loc=Mœurs des Germains, {{nobr romains|chap. IX}}}}.</ref>.}} La présence d'Osiris en Europe centrale est attestée par [[Diodore de Sicile]], historien grec du {{s-|I}}, qui rapporte une inscription lapidaire censée avoir été gravée sur une colonne commémorative à [[Nysa (mythologie)|Nysa]] en Arabie : {{Citation bloc|J'ai parcouru toute la terre jusqu'aux lieux inhabités des Indes et aux régions inclinées vers l'Ourse, jusqu'aux sources de l'[[Danube|Ister]], et de là dans d'autres contrées jusqu'à l'Océan.|Diodore, ''Bibliothèque historique'', {{nobr romains|Livre I}}, chap. 27<ref>{{Harvsp|Hoefer|1851|id=diod|loc=''Bib. hist.'' {{nobr romains|Liv. I}}, 27}}.</ref>.}} ===== Mythographes allemands ===== À l'image des Italiens, les érudits allemands ont eux aussi porté leurs réflexions sur le mythe d'Isis et Osiris. En s'inspirant de [[Tacite]] et de [[Diodore de Sicile|Diodore]], [[Johann Turmair]] publie en 1554 à [[Ingolstadt]] une chronique très détaillée du voyage en Allemagne du couple Oryz et Eysen (Osiris et Isis). De nombreux détails sont puisés, sans retenue ni esprit critique, dans l'œuvre du faussaire [[Viterbe|viterbois]] [[Annius de Viterbe|Giovanni Nanni]], comme la mention de l'expédition guerrière d'Osiris en Italie, son règne de dix ans en cette contrée, le retour d'Isis en Europe après le meurtre de son époux ou l'existence d'une stèle osirienne à Viterbe — en réalité un faux grossier prétendument découvert par Nanni en sa ville natale. Le [[mythographe]] allemand situe l'expédition égyptienne vers l'an 2200 du monde<ref name="mond"/> et en présentant le couple comme des humains héroïques déifiés après leur mort : [[Fichier:FalstaffBreweryNOLAStatueHowieluvzus new.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=Photo d'un statue.|Statue du roi Gambrinus auquel Isis a enseigné le brassage de la bière.]] {{Citation bloc|Le roi Apis ou Oryz a continué à remonter le Danube jusqu'à ses sources, où il a été admirablement accueilli par notre roi Marsus auquel il a enseigné avec sa femme Eysen l'art de forger le métal, l'agriculture, la médecine, les vertus des herbes et la fabrication de la bière avec de l'orge. (...) (Eysen) a vécu quatre cents ans environ. Après la mort de son époux, elle repartit pour enseigner à tous les peuples les connaissances qu'elle partageait avec son conjoint. Elle vint aussi chez le roi Schwab, en Allemagne. Elle y a enseigné, entre autres, la cuisson du pain et le tissage du lin, montré aux hommes l'utilité du vin et de l'huile. Aussi fut-elle considérée comme une bienfaitrice et reconnue comme reine des dieux. Son image a été peinte en forme de bateau pour indiquer par cela qu'elle est venue des pays étrangers en traversant les mers. La reine Frauw Eysen se rendit ensuite en Italie où elle fut appelée Cérès, Junon, ''{{langue|la|regina dearum}}'' ou reine du ciel.|Johann Turmair, ''Chronica'' (extraits), 1566, {{nobr romains|folio XXXIX}} verso<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=176-117}}.</ref>.}} Si Johann Turmair place le voyage d'Isis sous le règne du mythique Marsus, cinquième roi d'Allemagne, d'autres comme [[Konrad Peutinger]], Andreas Althamer ou Burckard Waldis, placent ce voyage sous le règne de son successeur le fameux roi [[Gambrinus]] : {| | :{{langue|de|Er hat auss Gerten Maltz gemacht}}, :{{langue|de|und des Bierbrauwen erst erdacht}}, :{{langue|de|Wie er solchs von Osiride}} :{{langue|de|Gelehrnt hat und von Iside}} | :De l'orge il en a fait du malt :Et le premier de la bière il brassa :Comme Osiris le lui enseigna :Ainsi qu'Isis<ref>Burckard Waldis, ''{{langue|de|Ursprung und Herkommen der zwölf ersten alten Könige und Fürsten Deutscher Nation}}'', 1543.</ref> | |} ===== Eysen ou Isis en Germanie ===== [[Fichier:Rouffach braun hogenberg.jpeg|gauche|vignette|redresse=1.5|alt=gravure ancienne.|Gravure montrant la ville de Rouffach et le château Issenburg dédié à Isis selon l'étymologie fabuleuse du {{s-|XVI}}.]] Entre le {{s-|XVI}} et le {{s-|XVIII}}, les [[Humanisme|humanistes]] et [[historien]]s [[Allemagne|allemands]] n'ont cessé de s'intéresser au personnage d'Isis et de gloser sur les citations de [[Tacite]] et de [[Diodore de Sicile]] qui affirment la présence d'un culte d'Isis en [[Germanie]] antique (lire plus haut). En 1506, [[Konrad Peutinger]] croit pouvoir relier la fondation de sa ville d'[[Augsbourg]] au culte d'Isis. En se basant sur une chronique du {{s-|XIII}} qui affirme que les [[Suèves]] vénéraient la déesse Zisa (Cisa) avant l'arrivée des Romains et sur Tacite qui prétend qu'il s'agit d'Isis, Peutinger écrit {{Citation|Le temple qui s'élevait comme on le croit à l'endroit où se trouve actuellement l'hôtel de ville, était dédié non pas à Cisa mais à Isis. De même, la montagne, où s'élève la prison, n'est pas le Cisen mais le Isenberg}}. Selon Andreas Althamer, la ville de [[Eisenach]] (Isenac) en [[Thuringe]] a reçu son nom d'Isis car {{Citation|les Suèves qui dans l'Antiquité rendaient un culte à Isis habitaient sur l'[[Elbe (fleuve)|Elbe]] pas loin d'Isenac}}. La ville d'[[Eisleben]] (Islebia) en [[Royaume de Saxe|Saxe]], patrie de [[Martin Luther]], a elle aussi été associée à ce culte. La question s'est vite posée de savoir si ces étymologies reposent vraiment sur le nom d'Isis (baptisé Eysen par [[Johann Turmair]]) ou sur le mot « [[fer]] », ''Eisen'' en allemand. La question fut rondement tranchée par [[Georg Fabricius]] pour qui seuls les incultes pouvaient s'opposer à l'explication mythologique ; les Souabes ayant baptisé le fer d'après le nom de la déesse pour la remercier de leur avoir enseigné l'art de forger le métal. Selon [[Sebastian Münster]], le roi [[Dagobert Ier|Dagobert]] fit construire un château à [[Rouffach]] en [[Alsace]] et {{Citation|lequel il fit appeler Isenbourg, c'est-à-dire bourg de fer [parce] que c'est une forteresse bien sûre contre les ennemies, combien que les autres disent qu'à cause de la déesse Isis qui trouva les blés (pour ce qu'ils estiment qu'elle ait été autrefois adorée en ce coteau pour la fertilité d'iceluy) le dit château doit été appelé Isisbourg}}. De semblables explications sont avancées pour un nombre considérable de villes, villages, ruisseaux, rivières et autres lieux-dits, par exemple pour [[Issenheim]] près de [[Colmar]] ou pour l'Isenberg, une montagne dans le canton suisse de [[Canton de Zurich|Zurich]]{{, etc.}}<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=151-159}}.</ref>. ==== Paris, auprès d'Isis ==== ===== Statue d'Isis de Saint-Germain-des-Prés ===== [[Fichier:St Germain des Pres.jpg|vignette|alt=photo d'un clocher.|Selon les moines de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, leur sanctuaire aurait été fondé sur un temple d'Isis.]] Plusieurs histoires fabuleuses ont été élaborées à propos de la fondation de la ville de [[Paris]]. Selon [[Annius de Viterbe|Giovanni Nanni]], la ville aurait été fondée {{nombre|900|ans}} après le [[Déluge]] (vers l'an 1440 avant notre ère), par le prince Paris fils du roi {{noble-|Romus XVIII}} des Gaulois. L'humaniste et poète italien [[Baptiste Spagnoli|Battista Mantovano]] allègue, lui, que la cité a pour origines le peuple grec des Parrasiens venu en Gaule à la suite du dieu [[Héraclès|Hercule]]. À ces spéculations savantes de la Renaissance, précède toutefois une thèse isiaque élaborée par les clercs de l'[[Abbaye de Saint-Germain-des-Prés|abbaye royale]] de [[Quartier Saint-Germain-des-Prés|Saint-Germain-des-Prés]]. Selon eux, leur abbaye a été fondée en un lieu où se situait un temple d'Isis. La plus ancienne mention connue de cette thèse est une [[wikt:notule|notule]] ajoutée à la chronique ''{{langue|lat|De Gestis Francorum}}'' du moine [[Aimoin de Saint-Germain-des-Prés|Aimoin]] ({{s-|IX}}). Cet ajout est difficilement datable, des {{s mini-|XIII}} et {{s-|XIV}}s ou peut-être plus précisément du règne de {{noble|Charles V le Sage|-}} ; il y est dit que : {{Citation bloc|cette Isis fut adorée et vénérée jadis par le peuple de la ville de Lutèce dit maintenant Paris, en un lieu nommé Lutoticia, à l'opposé du [[Montmartre|Mont de Mars]]. Elle s'y voit jusqu'à présent et elle y était adorée et vénérée par plusieurs princes francs païens, Francion, Pharamond, Mérovée, Childéric, jusqu'au temps de Clovis, premier chrétien. Un temple y fut élevé en l'honneur de Saint Étienne, de la Sainte Croix et de Saint Vincent<ref group=n>Il s'agit de l'ancien vocable de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés.</ref>. Childebert, fils de Clovis, roi des Francs, l'avait fondé.}} La notule mentionne la présence d'une statue d'Isis au sein de l'abbaye. L'affirmation n'est pas surprenante en soi, car, jusqu'au {{s-|XVI}}, nombres d'édifices religieux abritaient d'antiques statues : une [[Artémis]] ''[[wikt:multimammia|multimammia]]'' en l'église [[Église Saint-Étienne de Lyon|Saint-Étienne]] de [[Lyon]], un [[Héraclès|Hercule]] en la [[Cathédrale Notre-Dame de Strasbourg|cathédrale]] de [[Strasbourg]], etc. D'après la description de l'écrivain et éditeur [[Gilles Corrozet]], dans son guide, ''Les Antiquitez et Singularitez de Paris'' : {{Citation|Elle était maigre, haute, droite, noire pour son antiquité, nue sinon avec quelque figure de linge entassé autour de ses membres (...) elle fut ôtée par un [[Guillaume Briçonnet (1470-1534)|monseigneur Briçonnet]], [[Liste des évêques de Meaux|évêque de Meaux]] et abbé du dit lieu, environ l'an 1514}}. En acceptant ce témoignage, il est bien peu probable qu'il s'agissait réellement d'une figuration d'Isis : la nudité de la statue et les habits à ses pieds font plus penser à une déesse gréco-romaine célibataire de type [[Vénus (mythologie)|Vénus]] ; les déesses mariées comme Isis ou [[Junon]] ne sont généralement pas représentées entièrement dévêtues<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|loc=p.82-83, 132-134 et ''[[wikt:passim|passim]]''}}.</ref>. ===== Étymologies isiaques ===== [[Fichier:Blason de Paris 1811.svg|vignette|redresse=0.8|alt=blason isiaque de Paris.|Blason isiaque de Paris (1811-1814).]] Entre la fin du [[Moyen Âge]] et le milieu du {{s-|XIX}}, les érudits français et européens ont massivement accepté et diffusé l'idée que la fondation de la ville de Paris est en lien avec le culte de la déesse Isis. À partir de la légendaire statue d'Isis de [[Quartier Saint-Germain-des-Prés|Saint-Germain-des-Prés]], s'est élaborée une étymologie qui fait de Paris la ville située près de l'Isis de Saint-Germain ; le mot latin de ''Parisis'' devant être issu de l'expression ''Para Isis'' « qui jouxte, qui est près (du temple) d'Isis »<ref group="n">Selon Gilles Corrozet : Touchant l'imposition du nom, aucun dient que là ou est S. Germain des prez y avoit un temple dedié à la superstition de l'idole ou deesse Isis, qu'on racompte avoir esté féme du Grand Osiris ou Jupiter le Juste, la statue de laquelle a esté veue de nostre temps, et ay souvenance (...) Ce lieu est appelé temple d'Isis et pour ce que la cité en estoit prochaine, elle fut nommee Parisis (quasi juxta Isis), pres du temple d'Isis.</ref>. Cette explication est cependant concurrencée par une étymologie alternative qui présente la ville de [[Melun]] comme un ancien lieu dédié à la déesse, sous le nom d'Iséos : ''Parisis'' serait alors ''quasi par Isis'' c'est-à-dire « pareil à Iséos », les villes de Paris et de Melun/Iséos étant toutes deux situées sur une île de la [[Seine]], Paris autour de l'[[Île de la Cité]] et Melun autour de l'[[Melun#Île Saint-Étienne|Île Saint-Étienne]]<ref group="n">Selon Gilles Corrozet : Les autres asseurent que ceste deesse estoit adoree à Melun, qui estoit a cette cause nommee Iseos ; et pource que la cité de paris est quasi semblable (quant à l'assiette), à la cité de Melun, elle fut nommée Parisis (quasi par Isis), c'est-à-dire pareille à la cité d'Iseos, qui, depuis a esté nommee Melun, comme y aiant mil et un ans depuis la fondation jusques au changement de son nom. La version du ''Sophologium'' de Jacques Legrand est très semblable : « Il y avait une ville dite Yseos nommée ainsi d'après le nom de la déesse Isis que l'on y vénérait et qui s'appelle maintenant Melun. Paris doit son nom à cette circonstance, Parisius se dit comme pareil à Iseos (quasi par Iseos), car il est situé sur la Seine à la manière de Melun ».</ref>. Sous le [[Premier Empire]], des [[Lettres patentes]] signées le 20 janvier 1811 par {{noble|Napoléon Ier}} accordent à la municipalité de Paris la possibilité de se doter de nouvelles [[Héraldique|armoiries]] inspirées par le culte d'Isis. Sur proposition d'une commission d'experts, le blason municipal pré-révolutionnaire portant le vaisseau de la [[Corporation sous le royaume de France|corporation]] des [[Nautes de Lutèce|Nautes]] (mariniers) est réinterprété comme étant le symbole de la déesse Isis, perçue durant l'époque gréco-romaine comme la protectrice des marins. La [[proue]] du vaisseau est surmontée d'une figure d'Isis assise sur un trône (''"proue isis" ou "parisis", Paris'') inspiré par le motif central de la [[:commons:Category:Bembine table of Isis|table isiaque]] de Turin. Le blason est abandonné en 1814 avec le rétablissement de la monarchie<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=75-78}}.</ref>. === Grand Siècle === ==== Allégorie alchimique ==== À partir du {{s-|XVII}}, Isis apparaît dans les réflexions et les spéculations des philosophes pratiquant l'[[alchimie]]. En tant que déesse symbolisant la Nature et ses mystères, Isis devient la « Mère alchimie » qui préside au [[Grand œuvre (alchimie)|Grand Œuvre]] et à la [[transmutation]] des métaux (plan physique) et des âmes (plan psychique). En 1672-73, dans un chapitre de la ''[[Recueil alchimique#Bibliothèque des philosophes chimiques|Bibliothèque des Philosophes chimiques]]'' publiée par William Salmon, Esprit Gobineau de Montluisant, gentilhomme à [[Chartres]], disserte sur la symbolique cachée de la [[cathédrale Notre-Dame de Paris]], sur les origines isiaques de la capitale française et sur le symbolisme des antiques statues de la déesse Isis. Selon lui, Isis et Osiris forment un couple alchimique où la femme représente la nature et l'humide, tandis que l'homme est le feu solaire et la chaleur naturelle<ref>{{Harvsp|id=gobi|Gobineau|1740|p=494-495}}.</ref>. {{Citation bloc|Pour expliquer l’énigme en un seul mot, Isis figurait l’assemblage de toutes les vertus supérieures et inférieures en unité dans un seul sujet essentiel et primordial. Enfin, cette idole était l’image de toute la nature en abrégé, le symbole de l'épitome et du thélème de tout. C’était sous cette allégorie que les philosophes avaient donné leur science à la nation et qu'ils avaient dépeint et assorti la nature même ou la matière première qui la contient, comme mère de tout ce qui existe et qui donne la vie à tout. Telle était la raison pour laquelle ils attribuaient tant de merveilles à la nature en la personne de la fausse divinité d'Isis.|Esprit Gobineau, ''Enigmes et hiéroglyphes physiques'' (extrait)<ref>{{Harvsp|id=gobi|Gobineau|1740|p=495-496}}, {{Harvsp|Quentin|2012|p=149-158}}.</ref>.}} <gallery mode="packed" caption="Deux illustrations alchimiques" heights="220"> Fichier:Fotothek df tg 0008217 Theosophie ^ Alchemie.jpg|alt=photo d'un symbole.|Arbre anthropomorphe symbolisant la Nature et le processus alchimique. Fichier:Roi et Reine Alchimie.jpg|alt=gravure ancienne.|Noces alchimiques du Roi solaire et de la Reine lunaire. </gallery> ==== L’''Isis'' de Lully et Quinault ==== {{Article connexe|Jean-Baptiste Lully|Philippe Quinault|Isis (opéra)}} Le 5 janvier 1677, [[Jean-Baptiste Lully]] présente au roi {{noble|Louis XIV}} une [[tragédie lyrique]] intitulée ''[[Isis (opéra)|Isis]]'' d'après un [[Livret (musique)|livret]] de [[Philippe Quinault]]. L'histoire s'inspire du mythe gréco-romain de la [[nymphe]] [[Io (mythologie)|Io]], maîtresse de [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]] devenue déesse en Égypte sous le nom d'Isis. Cet opéra, baptisé aussi l'opéra des musiciens, du fait d'une écriture harmonique particulièrement riche, se caractérise par un prologue triomphant avec trompettes, timbales et tambours afin de célébrer la gloire de {{noble|Louis XIV}} après ses victoires aux [[Pays-Bas]]. Un des passages les plus remarquables est le chœur des trembleurs ({{nobr romains|Acte IV}}, scène 1) qui se déroule dans l'endroit le plus glacé de [[Scythes|Scythie]] après que Io y a été envoyée par une [[Érinyes|furie]] aux ordres de [[Junon]], l'épouse jalouse de Jupiter. L'opéra s'achève en Égypte avec le pardon de Junon envers Io et l'[[apothéose]] de cette dernière, sa transformation en divinité éternelle et son acceptation parmi les dieux du ciel au titre de déesse révérée par les peuples du Nil ({{nobr romains|Acte V}}, scène 3)<ref>Buford Norman, ''Quinault, librettiste de Lully : le poète des grâces'', Wavre (Belgique), 2009, {{nobr|385 pages}}.</ref> : [[Fichier:Juno Discovering Jupiter with Io by Pieter Lastman.jpg|vignette|redresse=1.5|alt=photo d'un tableau peint.|Junon transformant Io-Isis en génisse, tableau de [[Pieter Lastman]].]] {{vers|texte= ;Apothéose finale Paroles de Junon : ''Après un rigoureux supplice'' ''Goûtez les biens parfaits que les Dieux ont choisis'' ''Et sous le nouveau nom d'Isis'' ''Jouissez d'un bonheur qui jamais ne finisse.'' Paroles de Junon et Jupiter : ''Dieux, recevez Isis au rang des immortels !'' ''Au rang des immortels. '' ''Peuples voisins du Nil, dressez lui des Autels.'' Paroles des Égyptiens : ''Venez, venez, Divinité nouvelle,'' ''Isis, Isis, Tournez sur nous vos yeux,'' ''Voyez l'ardeur de notre zèle.'' ''La céleste Cour vous appelle,'' ''Tout vous révère dans ces lieux,'' ''Isis, Isis est immortelle,'' ''Isis va briller dans ces lieux.'' ''Isis jouit avec les Dieux '' ''D'une gloire éternelle.''}} ==== Fille de l'Atlantide hyperboréenne ==== Dans les pays de [[langues germaniques]], le nom d'Isis a surtout été rapproché du mot ''Eisen''-[[fer]]. Toutefois, sa [[Consonance (linguistique)|consonance]] avec le mot ''Eis''-[[glace]] a permis au suédois [[Olof Rudbeck]], figure emblématique des [[Gothicisme|théories gothicistes]], d'intégrer la déesse égyptienne dans son système visant à faire de la [[Scandinavie]] le berceau de la civilisation européenne. Entre 1679 et 1702, il publie les quatre volumes de son ''{{langue|lat|Atlantica sive Manheim}}'' où, pensant trouver des liens entre les personnages des [[saga]]s nordiques avec ceux des mythes grecs, il arrive à situer le pays des [[Hyperboréens]] et le continent englouti de l'[[Atlantide]], deux contrées fabuleuses, sur le territoire de l'actuelle [[Suède]]<ref>{{Article|auteur1=Muriel Marchal|titre=Le mouvement göticiste en Scandinavie à travers l'exemple d'Atlantica d'Olaus Rudbeck|sous-titre=décomposition et assimilation des mythes antiques classiques dans l'histoire nationale suédoise |lieu=Université Paris Sorbonne|année=2012|périodique=www.paris-sorbonne.fr|lire en ligne=http://www.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/Muriel_Marchal_ED4_le_mouvement_goticiste_en_Suede.pdf}}.</ref>. [[Fichier:Isis laponie (2).jpg|vignette|redresse=1.5|alt=gravure ancienne.|Idoles en bois fichée dans le sol enneigé de Laponie entre des cornes de rennes interprétées comme des figurations d'Isis par Olof Rudbeck.]] En se basant sur une citation de [[Plutarque]], {{Citation|Ils pensent aussi qu'Homère, comme Thalès, apprit des Égyptiens à considérer l'eau comme le principe et la force productrice de tous les êtres. Ils affirment en effet, que l'Océan est Osiris et que Téthys regardée comme la déesse qui nourrit et entretient toute chose, est Isis}}<ref>{{Harvsp|Plutarque,|id=Plutarque|''Sur Isis et Osiris'', {{§|34}}}}.</ref>, Rudbeck croit déceler un lien théologique entre [[Téthys (mythologie)|Téthys]] l'emblème grec de la fécondité marine et Isis, la glace-''Eis'', première substance solide de l'univers, la terre et la vie étant issu de cette eau glacée primordiale. En suivant le mythe de la nymphe grecque [[Io (mythologie)|Io]] baptisée Isis par les Égyptiens, Rudbeck donne au roi [[Inachos (mythologie)|Inachos]], le père de Io, une origine nordique, son nom devant signifier d'après une étymologie germanique ''Jonchor'' ou ''Jonätor'' (Pays de la Vache) décomposé en ''Jon / Jona'' (terre) et ''Kor'' (vache), Isis-Io ayant été transformé en vache en une certaine contrée. Les origines de la déesse égyptienne sont ainsi entièrement inversées. Le culte d'Isis ne provient pas du chaud pays d'Afrique mais du Grand Nord enneigé et Io-Isis serait descendue en Égypte, non pas à partir de la Grèce mais depuis la Scandinavie<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=160-161}}.</ref>.{{clr|left}} === Siècle des Lumières === ==== Franc-maçonnerie ==== {{Article détaillé|Franc-maçonnerie|Légende d'Hiram}} [[Fichier:LogeAdoption.jpg|vignette|redresse=1.2|gauche|alt=vieille gravure colorée.|Cérémonie d'initiation à la Franc-maçonnerie au début du {{s-|XIX}} en France.]] La [[franc-maçonnerie]], apparue vers la fin du {{s-|XVI}} en Grande-Bretagne, s'inspire avant tout du mythe d'[[Mythes maçonniques|Hiram]], l'architecte du [[Temple de Salomon|temple]] de [[Salomon (roi d'Israël)|Salomon]], et des textes des [[Anciens devoirs]] (les corporations des constructeurs des cathédrales). Toutefois, vers la fin du {{s-|XVIII}}, le mythe d'Isis et ses [[#Mystères d'Isis|mystères]] deviennent un autre aspect fondamental de cet [[Franc-maçonnerie#Ésotérisme|enseignement ésotérique]] et [[élitisme|élitiste]]. En 1783, le grand maître anglais George Smith voit dans le couple d'Osiris et Isis une représentation mythique de l'Être suprême dont l'influence s'étend sur la nature à travers les deux luminaires (Soleil et Lune). En 1784, le comte [[Joseph Balsamo|Cagliostro]], un célèbre imposteur, profite de la fascination de la bonne société envers l'Antiquité et ses mythes pour créer à Paris la ''Mère Loge de l'Adaptation de la haute maçonnerie égyptienne'' où il officie en tant que grand-prêtre dans un temple d'Isis. En 1812, lors d'un [[convent]] philosophique, le français [[Alexandre Lenoir]], médiéviste et franc-maçon, considère l'[[Égypte antique]] comme la véritable source et l'inspiratrice de la tradition maçonnique<ref>Alexandre Lenoir, ''La Franche-Maçonnerie rendue à sa véritable origine'', Paris, 1814.</ref>. Cette thèse est à présent démentie par les historiens contemporains mais continue à être entretenue dans certaines loges, en particulier par celles qui suivent les [[Rites maçonniques égyptiens|rites de Memphis et de Misraïm]]. Lors de son initiation, le nouvel adepte apprend que les maçons se désignent sous l'expression des « enfants de la Veuve ». L'institution maçonnique est généralement interprétée comme étant la « Veuve » d'Hiram, une communauté constituée par les fils et filles spirituels d'Hiram, le fondateur mythique assassiné par trois de ses ouvriers avides de ses secrets. Cependant, la « Veuve » maçonnique peut aussi être perçue comme une reformulation du mythe d'Osiris, assassiné par [[Seth]], pleuré et régénéré par Isis. En assimilant Hiram à Osiris, la Maçonnerie peut alors considérer Isis comme la personnification de la [[Loge maçonnique|loge]] et [[Horus]], fils d'Osiris comme le premier franc-maçon, l'initié primordial. L'enseignement étant progressif, l'initié passe par une structure philosophique et rituelle constituée de multiples grades. Dans sa forme la plus élaborée, le rite de Memphis-Misraïm compte quatre-vingt-dix-neuf grades ; le {{76e}} s'intitulant « Patriarche d'Isis ». Dans un rituel remanié en 1862 et réduit au tiers, il s'agit du {{27e|grade}} sur un parcours initiatique qui en compte trente-trois (Grand Ordre Égyptien du [[Grand Orient de France]])<ref>{{Ouvrage|prénom1=Roger|nom1=Dachez|titre=Les rites maçonniques égyptiens|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|collection=Que sais-je ?|année=2012|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Elvira|nom1=Gemeinde|titre=Les francs-maçons « enfants de la Veuve » et les mystères d'Isis|éditeur=MdV éditeur|collection=Les Symboles maçonniques|année=2012|isbn=}}.</ref>. ==== ''La Flûte enchantée'' de Mozart et Schikaneder ==== {{Article détaillé|La Flûte enchantée|Wolfgang Amadeus Mozart}} [[Fichier:Schinkel Szenenentwurf Zauberflöte Feuer- und Wasserprobe.jpg|vignette|redresse=1.2|alt=esquisse d'un décor de théâtre.|Temple égyptien avec ses souterrains initiatiques (épreuves de l'eau et du feu), projet pour un décor de théâtre.]] Dans l'Europe du {{s-|XVIII}}, il est un [[lieu commun]] de considérer l'Égypte comme le pays des [[ésotérisme|enseignements secrets]], des [[Culte à mystères|mystères religieux]] et des [[Initiation|pratiques initiatiques]]. Cette vision se reflète le plus parfaitement dans l'[[opéra]] en deux actes ''[[La Flûte enchantée]]''. Cette œuvre fut jouée pour la première fois à [[Vienne (Autriche)|Vienne]], en 1791, la musique est une composition de [[Wolfgang Amadeus Mozart]] et le [[Livret (musique)|livret]] est d'[[Emanuel Schikaneder]]. Même si l'action n'est pas explicitement située en Égypte, l'utilisation du thème des ''Mystères d'Isis'' est flagrante ({{nobr romains|Acte II}}). Une prétendue version française a d'ailleurs été donnée à Paris en 1801, sous le titre ''Les Mystères d'Isis''. Une des sources d'inspiration est le roman français ''Séthos'', de l'abbé [[Jean Terrasson]], paru en 1731 et traduit en allemand en 1732 et 1777, qui donne la part belle aux descriptions des rites initiatiques égyptiens (ou plutôt tels que l'on se les imaginait à l'époque). L'opéra est sans doute aussi influencé par les activités maçonniques de Mozart et Schikaneder, membres de la Loge ''Zur Wahren Eintracht'' fondée en 1781 à Vienne. Entre 1782 et 1786, la loge est dirigée par [[Ignaz von Born]] qui s'attachait, entre autres, à étudier les cultes à mystères. ''La Flûte enchantée'' peut donc être considérée comme un opéra maçonnique décrivant une religion double où les secrets divins ne sont réservés qu'à une élite d'initiés, tandis que le peuple est laissé dans l'ignorance. Deux puissances s'opposent : d'un côté, les ténèbres sont incarnées par [[La Reine de la nuit (personnage)|la Reine de la Nuit]] et, de l'autre, la lumière personnifiée sous les traits de [[Sarastro (personnage)|Sarastro]], grand-prêtre du Royaume du Soleil et chef de la communauté des prêtres d'Osiris et d'Isis. Quand le prince [[Tamino (personnage)|Tamino]] apprend que sa bien-aimée [[Pamina]], fille de la Reine de la Nuit, est retenue prisonnière par [[Sarastro (personnage)|Sarastro]], pour son bien et non pour lui nuire, le couple Tamino et Pamina décide de subir les épreuves de l'initiation à travers les [[quatre éléments]] <ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=57-65}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Assmann|2009|p=83-103}}.</ref>. Sarastro et le chœur des prêtres entonnent alors une supplique aux dieux égyptiens : {{Citation bloc|Isis, Osiris, faites descendre l'esprit de votre sagesse sur le jeune couple qui soupire après la lumière du temple. Vous qui guidez les pas du pèlerin, armez-les de courage dans l'épreuve et faites briller à leurs yeux le prix de la vertu.|''la Flûte enchantée'', extraits de l'air « [[O Isis und Osiris]] » ({{nobr romains|Acte II}})<ref>{{Harvsp|Baltrušaitis|1985|p=58}}.</ref>.}} ==== Isis ou la Nature dévoilée par les Sciences ==== [[Fichier:Mundi subterranei.jpg|vignette|gauche|alt=vieille gravure.|Frontispice du tome 2 du ''Mondus subterraneus'' d'[[Athanasius Kircher]] montrant une statue d'Isis-Artémis aux multiples seins.]] Depuis l'Antiquité, la pensée européenne est traversée par l'idée du secret de la [[Nature]]. Cette idée est formulée pour la première fois sous l'aphorisme : {{Citation|La Nature aime à se cacher}} par [[Héraclite]], un [[philosophe]] [[Grèce antique|grec]] de la fin du {{sav-|VI}} avant notre ère. Dans l'art, ce secret est fréquemment personnifié sous les traits de la mystérieuse Isis qui, selon [[Plutarque]], ne se laisse point dévoiler par les mortels. Entre la fin de l'Antiquité et le début du {{s-|XIX}}, Artémis et Isis sont volontairement confondues pour personnifier la générosité de la Nature. Cette confusion fait ainsi dire à [[Macrobe]], au {{s-|IV}}, qu'{{Citation|Isis est ou la terre ou la nature qui est sous le soleil. C'est pourquoi le corps tout entier de la déesse est hérissé d'une multitude de seins serrés les uns contre les autres, parce que l'ensemble des choses est nourri par la terre ou par la nature<ref>Macrobe, {{nobr romains|''Saturnales'' I}}, 20, 18.</ref>.}}. Au début du {{s-|XVI}}, les artistes de la [[Renaissance]] s'approprient cette description, et, très souvent, la Nature (Isis) prend les traits de l'Artémis ''multimammia'' « aux multiples seins » figurée comme une femme couronnée et voilée, les jambes étroitement gainées et dont la poitrine porte de nombreux seins. Avec le développement de la pensée scientifique aux {{s2-|XVII|XVIII}}, l'esprit humain tente de percer les secrets de la Nature et, métaphoriquement parlant, de soulever le voile d'Isis. De nombreux ouvrages scientifiques, de [[botanique]] ou d'[[anatomie]] par exemple, s'ornent alors d'un [[Frontispice (livre)|frontispice]] montrant le dévoilement de la Nature. Plusieurs types de représentations existent. La plus fréquente consiste en une réinterprétation de l'Artémis ''multimammia'' figurée sous les traits d'une jeune femme vivante portant plusieurs seins, où le geste du dévoilement est amplement mis en valeur. Une des plus anciennes figure dans le traité ''{{langue|lat|Anatome animalium}}'', publié en 1681 par le néerlandais Gerhard Blasius, où l'on voit la Science dévoiler la Nature. En 1687, dans le ''{{langue|lat|Anatomia seu interiore rerum}}'' d'[[Antoni van Leeuwenhoek]], Isis se dévoile elle-même, mais aidée par le vieillard du Temps devant la Philosophie et la Recherche scientifique. En 1793, un Philosophe dévoile Isis en ouverture du livre ''De la Nature et de ses lois'' de [[François Peyrard]]. En 1899, la métaphore du dévoilement d'Isis reste d'actualité grâce au sculpteur [[Louis-Ernest Barrias]], qui dote les facultés de médecine de Paris et Bordeaux d'une figuration où une Isis, portant un [[Khépri|scarabée]] entre ses deux seins, se dévoile elle-même. L'exemplaire parisien de cette ''Nature se dévoilant devant la Science'' est désormais conservé au [[Musée d'Orsay]]<ref>{{Harvsp|Hadot|2004|p=305-317}}.</ref>. <gallery mode="packed" caption="Dévoilement de la Nature (Isis) par les Sciences" heights="220"> Fichier:Gerhard Blasius anatomie des animaux.jpg|alt=gravure.|La Science dévoilant la Nature, 1681, Gerhard Blasius. Fichier:Antonie von Leeuwenhoek Anatomie.jpg|alt=gravure.|Isis se dévoilant aux sciences, 1687, Antonie van Leeuwenhoek. Fichier:Nature dévoilée par Philosophie.jpg|alt=gravure.|La Nature dévoilée par la Philosophie, 1793, François Peyrard. Fichier:Barrias La Nature se dévoilant.jpg|alt=sculpture.|Nature se dévoilant devant la Science, 1899, Louis-Ernest Barrias. </gallery> ==== Être Suprême ==== Vers la fin du {{s-|XVIII}}, la figure d'Isis en tant que personnification de la Nature connaît une évolution très nette et, désormais, les dangers du dévoilement sont mis en avant. Sous l'influence de la [[franc-maçonnerie]], les idéaux des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] et de la [[philosophie]] se répandent dans la société. Le mouvement franc-maçon, épris d'[[égyptomanie]], se proclame comme étant l'héritier des [[Culte à mystères|cultes à mystères]] de l'Antiquité. Dans ce cadre, la figure d'Isis va, peu à peu, jouer un rôle éminent. À [[Vienne (Autriche)|Vienne]], dans la [[Loge maçonnique]] ''{{Langue|de|texte=Zur wahren Eintracht}}'', s'élabore une nouvelle interprétation de l'Isis-Nature. En 1787, le philosophe [[Karl Leonhard Reinhold]] disserte sur les mystères hébraïques ([[Kabbale]]) et prend la suite de [[John Spencer (théologien)|John Spencer]] et [[William Warburton]], en voulant démontrer que la Révélation de Dieu à [[Moïse]] n'est qu'un emprunt à l'antique sagesse des Égyptiens. D'une manière forcée, il assimile les paroles d'Isis « Je suis tout ce qui a été, qui est et qui sera » à celles que [[Yahweh]] prononça devant Moïse lors de l'épisode du [[Buisson ardent (Bible)|Buisson ardent]] « Je suis qui je suis (YHWH) » ([[Livre de l'Exode|Exode]] 3:13-14). Toutefois, si Isis affirme qu'elle est tout, à savoir la « Nature », Yahvé s'affirme quant à lui comme étant « Celui qui Existe ». En étant comparée à Yahvé, la déesse Isis-Nature devient la divinité suprême des cercles francs-maçons. Cette identification [[Panthéisme|panthéiste]] s'inscrit aussi dans la mouvance des philosophes qui se réclament de [[Baruch Spinoza]], pour qui Dieu et Nature sont d'autres appellations de l'Être éternel (''{{Langue|lat|texte=deus sive natura}}''). Isis étant Dieu et la Nature, l'Un et le Tout, Dieu et le Cosmos, la déesse doit inspirer au philosophe terreur, respect et vénération. Entourée d'une aura de mystère et d'indicible, Isis ne peut pas être atteinte par le raisonnement et le cheminement scientifique. Le philosophe ne peut l'atteindre que par la voie contemplative et seulement au terme d'un long cheminement initiatique graduel<ref>{{Harvsp|Hadot|2004|p=345-346}}.</ref>. [[Fichier:Fontaine Régénération 1793.jpg|vignette|alt=gravure de 1793.|Fontaine d'Isis lors de la Fête de l'Unité (1793).]] Influencés par la pensée maçonnique, les [[Révolution française|Révolutionnaires français]] ont tenté de restreindre l'influence du christianisme sur la société, entre autres, en mettant en avant le [[culte de l'Être suprême]]. Lors de la ''Fête de l’Unité et de l’indivisibilité'' du 10 août 1793, la déesse Isis-Nature, en tant que symbole visible de l'Être suprême, a été l'objet d'une cérémonie symbolique. Pour l'occasion, une imposante [[Fontaine de la Régénération|Fontaine d'Isis]] fut édifiée sur les ruines de la [[Bastille]]. La déesse apparaissait sous la forme d'une statue assise sur un trône, flanquée de deux lions assis, et qui faisait jaillir de l'eau régénératrice de ses seins<ref>{{Harvsp|Hadot|2004|p=347}}.</ref> : {{Citation bloc|Le rassemblement se fera sur l’emplacement de la Bastille. Au milieu de ses décombres, on verra s’élever la fontaine de la Régénération, représentée par la Nature. De ses fécondes mamelles qu’elle pressera de ses mains, jaillira avec abondance l’eau pure et salutaire, dont boiront tour à tour quatre-vingt-six commissaires des envoyés des assemblées primaires, c’est-à-dire un par département ; le plus ancien d’âge aura la préférence ; une seule et même coupe servira pour tous.|Extrait du Décret ordonnant la fête}} {{clr}} === Époque du Romantisme === ==== Goethe ou Isis sans voile ==== À la fin du {{s-|XVIII}} et au début du {{s-|XIX}}, Isis reste dans l'imaginaire européen la déesse voilée, et l'inscription de Saïs rapportée par Plutarque « Je suis tout ce qui est, qui fut et qui sera, et nul mortel n'a soulevé mon voile » est sans cesse reprise par les poètes ; en particulier par les [[Romantisme allemand|Romantiques allemands]] qui se posent la question s'il faut ou non dévoiler la déesse. Pour [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], les sciences expérimentales ne doivent pas arracher par des moyens violents les secrets à l'Isis-Nature. Pour lui, seuls les poètes et les artistes sont aptes, par des moyens affectifs, à s'approcher de ces secrets. La Nature se tient sous les regards et seuls les sens humains peuvent l'apercevoir, Isis est sans voile et se montre à celui qui veut bien l'admirer. Mais Goethe, s'il s'oppose aux expérimentations scientifiques comme celles qu'[[Isaac Newton]] mena sur la [[Isaac Newton#Optique|réfraction de la lumière]], se montre aussi réticent face à l'approche symboliste de [[Georg Friedrich Creuzer]], pour qui les mythes ont nécessairement un sens caché<ref>{{Harvsp|Hadot|2004|p=321-327}}.</ref>. [[Fichier:Apollon dévoilant une statue.jpg|vignette|alt=gravure ancienne.|La Poésie (Apollon) dévoilant une statue de la Nature (Isis-Artémis).<br>Dédicace à Goethe du livre d’[[Alexander von Humboldt]], ''{{Langue|de|texte=Ideen zu einer Geographie der Pflanzen}}'', 1807.]] {{vers|texte= ''Si vous, prétendants méprisés,'' ''Ne faites pas taire votre lyre désaccordée,'' ''Je désespère totalement.'' ''Isis se montre sans voile,'' ''Mais l'homme, il a la cataracte.'' ''Les symboles expliqués par l'histoire,'' ''Bien fou est celui qui y attache de l'importance.'' ''Sans fin il mène une recherche stérile'' ''Et il laisse échapper la richesse du monde.'' ''Ne cherche pas d'initiation secrète.'' ''Sous le voile, laisse ce qui est figé.'' ''Si tu veux vivre, pauvre fou,'' ''Regarde seulement derrière toi vers l'espace libre.''|ouvrage=Goethe, ''Xénies apprivoisées'', {{nobr romains|Livre VI}}}} {{clr}} ==== ''L’Image voilée de Saïs'' de Schiller ==== {{Autres projets|wikisource=L’Image voilée de Saïs (tr. Marmier) |wikisource titre=L'Image voilée de Saïs}} [[Fichier:Erasmus Darwin Temple of Nature.jpg|gauche|vignette|redresse=1.2|alt=gravure ancienne.|Une initiée saisie d'effroi lors du dévoilement d'Isis-Artémis par une prêtresse, ''{{Langue|en|texte=The Temple of Nature, or, the Origin of Society}}'', [[Erasmus Darwin]], 1809.]] En 1795, [[Friedrich von Schiller]] s'empare du thème de l'initiation isiaque dans son poème intitulé ''L’image voilée de Saïs'', où la déesse se montre terrifiante pour qui ose s'approcher d'elle en forçant les étapes de ses mystères. Dans cette composition, la déesse représente la Vérité au sujet de la Nature, mais aussi la Vérité au sujet de l'Homme. Un jeune homme entre dans le temple de la ville de Saïs afin d'entreprendre un parcours initiatique. Une nuit, impatient et désireux de s'approcher au plus près de l'entière Vérité, le jeune homme soulève le voile de la déesse. La terreur et l'effroi se saisissent de lui ; il tombe inanimé, perd sa joie de vivre et meurt dans les jours qui suivent<ref>{{Harvsp|Hadot|2004|p=349-350}}.</ref> : {{Citation bloc|Demandez maintenant ce qu’il a vu. Je ne le sais ; le lendemain les prêtres le trouvèrent pâle et inanimé, étendu aux pieds de la statue d’Isis. Ce qu’il a vu et éprouvé, sa langue ne l’a jamais dit. La gaieté de sa vie disparut pour toujours. Une douleur profonde le conduisit promptement au tombeau, et lorsqu’un curieux importun l’interrogeait : Malheur, répondait-il, malheur à celui qui arrive à la vérité par une faute ! Jamais elle ne le réjouira.|Schiller, ''L’image voilée de Saïs'', extrait.}} {{clr}} ==== Lilith-Isis de Victor Hugo ==== [[Fichier:Hugo rodin.jpg|vignette|alt=photo d'un buste.|Buste de Victor Hugo par Rodin.]] Pour [[Victor Hugo]], l'Égypte ancienne est une civilisation vouée à la mort et Isis est une déesse noire, obscure, dangereuse car liée aux enfers. Dans le poème ''Tristesse du philosophe''<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Victor Hugo |url=http://www.kalliope.org/en/digt.pl?longdid=hugo1999091212 |titre=Tristesse du philosophe |site=www.kalliope.org |consulté le =2 février 2014}}.</ref>, la déesse est une prostituée, métaphore de l'enseignement catholique payant, et, aux ordres du régime tyrannique de {{noble|Napoléon III}} : {{Citation bloc|Dire au seuil rayonnant des écoles : Payez ! Tant que le fisc tendra devant l'aube sa toile ; Tant qu'Isis lèvera pour de l'argent son voile, Et pour qui n'a pas d'or, pour le pauvre fatal, Le fermera,|''Tristesse du philosophe'', extrait}} En 1854, dans ''[[La Fin de Satan]]'', Isis est un être monstrueux en lien avec [[Lilith]], un démon femelle de la tradition hébraïque et considérée comme la première femme d'[[Adam]] avant la création d'[[Ève]]. Par elle, le Mal se transmet au monde et, sans cesse, elle s'abat sur l'humanité. {{Citation bloc|La fille de Satan, la grande femme d'Ombre, Cette Lilith qu'on nomme Isis au bord du Nil.|''La Fin de Satan'', Le Gibet - Livre deuxième, {{II}}. Jésus-Christ, {{X}}. Lilith-Isis.}} Cependant, Hugo s'inscrit aussi dans la tradition littéraire qui fait d'Isis la lumineuse incarnation des secrets de la Nature, une puissance qui collabore à l'enseignement et à la connaissance. Comprendre la Vérité, dévoiler la déesse, c'est comme déshabiller sensuellement une femme : {{Citation bloc|Un jour, dans le Portique, on demandait : quelle déesse voudriez-vous voir nue ? Platon répondit : Vénus. Socrate répondit : Isis. Isis, c'est la Vérité. Isis c'est la Réalité. Dans l'absolu, le réel est identique à l'idéal|''[[Les Travailleurs de la mer]]'', 1866<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Agnès Spickel |url=https://books.google.fr/books?id=lftyWUISoAYC&pg=PA173&lpg=PA173&dq=Lilithisis&source=bl&ots=PVVFB4ONnh&sig=242Ku3gvGraVl_2xkqyN-58Z3kE&hl=fr&sa=X&ei=Y_3tUozgAq3s0gW_kIGABA&ved=0CGAQ6AEwCA#v=onepage&q=Lilithisis&f=false |titre=La dissémination du mythe d'Isis dans les romans hugoliens de l'exil |année=1998 |site=books.google.fr/ |consulté le =2 février 2014}}.</ref>.}} == Période contemporaine == Durant la fin du {{s-|XIX}} et le {{s-|XX}}, Isis s'est révélée être très populaire auprès d'une multitude de cercles confidentiels pratiquant de nouvelles religions syncrétiques. Certains d'entre eux ont même reconstitué le culte d'Isis en s'inspirant plus ou moins des pratiques cultuelles des Anciens Égyptiens révélées par les avancées de la science égyptologique. En parallèle, Isis continue à fasciner les artistes tels les sculpteurs, les romanciers ou les auteurs de bandes dessinées. === Nouvelles religions === ==== Occultisme ==== {{Article connexe|Nouveau mouvement religieux|Occultisme}} Depuis le déchiffrement de l'[[écriture hiéroglyphique égyptienne]] par [[Jean-François Champollion]] en 1822, la littérature religieuse et funéraire de l'[[Égypte antique]] a été abondamment traduite et publiée dans les langues modernes (français, allemand, anglais, etc.). Des écrits comme les ''[[Textes des pyramides]]'', les ''[[Textes des sarcophages]]'' ou le ''[[Livre des morts des Anciens Égyptiens|Livre des Morts]]'' sont largement diffusés auprès du grand public grâce à des traductions complètes ou partielles. De nombreux ouvrages de vulgarisation rendent compte des progrès de la science [[égyptologie|égyptologique]] et la vision théologique des Anciens Égyptiens est amplement exposée et commentée dans des ouvrages de référence aisément compréhensibles<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=219}}.</ref>. Malgré ce fait, de nombreuses sociétés [[Occultisme|occultes]] continuent à spéculer autour de prétendus « mystères » et « secrets » égyptiens. La fondatrice de la [[Théosophie|Théosophie moderne]], la [[Empire russe|russe]] [[Helena Blavatsky]], publie en 1877 son ouvrage majeur ''Isis dévoilée'' (titre anglais : ''{{langue|en|Isis Unveiled}}'') où elle cherche à faire la synthèse de multiples anciens savoirs (Égypte, Inde, Tibet). Mais, en fin de compte, à propos d'Isis, cette auteure s'inscrit dans une vision assez traditionnelle et ne fait de la déesse qu'un simple symbole de la [[Nature]]<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=219-220}}.</ref>. Pour l'[[Autriche-Hongrie|autrichien]] [[Rudolf Steiner]], le fondateur de l'[[Anthroposophie]], l'Isis des Égyptiens, la [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] des [[Christianisme|chrétiens]], la [[Shekhina]] des [[Kabbale|kabbalistes]] [[Judaïsme|juifs]] et la [[Pistis Sophia|Sophia]] des [[Gnosticisme|gnostiques]] ne sont que des formes différentes d'un même féminin sacré<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=221}}.</ref>. Le mage [[Angleterre|anglais]] [[Aleister Crowley]], d'abord membre du temple Isis-Urania de l'[[Ordre hermétique de l'Aube dorée]], élabore, après son exclusion, une démarche initiatique propre où la magie sexuelle a une grande place. Dans son poème « ''Le chant d'Isis'' », intégré dans la pièce ''{{langue|de|Tannhäuser}}'' consacrée au voyage de l'âme, la déesse égyptienne assimile l'[[érotisme]] et la [[sensualité]] des déesses [[Hathor]] et [[Vénus (mythologie)|Vénus]]. Cette puissance [[syncrétisme|syncrétique]] est ambivalente, à la fois porteuse de vie et de mort, de ténèbres et de lumière<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=221-223}}<br> {{Lien web |langue=en |auteur=A. Crowley |url=http://crowleyquotes.hrmtc.com/post/37653973272/isis-am-i-and-from-my-life-are-fed-all-showers |titre={{langue|en|Thelema and the Libri of Aleister Crowley}} |année=2012-2014 |site=Hermetic.com |consulté le =4 février 2014}}.</ref>. ==== Néopaganisme ==== [[Fichier:Horned God and Mother Goddess (Doreen Valiente's Altar).jpg|vignette|alt=photo d'un autel wicca.|Autel wicca dédié au [[dieu cornu]] et à la [[Déesse Mère]].]] Dès la fin du {{s-|XIX}}, la [[société secrète]] anglaise du [[Ordre hermétique de l'Aube dorée|Golden Dawn]] (Aube dorée) vénère Isis comme une déesse de la fertilité, de la magie, de la maternité et comme une incarnation mythique de la régénération. Depuis les années 1950, Isis est une des divinités majeures de la [[Wicca]] (du [[vieil anglais]] : ''wiccacraeft'', sorcellerie) en tant que manifestation de la grande [[Déesse Mère]] et du féminin sacré. Cette mouvance religieuse, fondée par [[Gerald Gardner]], regroupe quelque {{unité|150000|fidèles}} aux [[États-Unis]] au début du {{s-|XXI}}. La Wicca se rattache, dès ses origines, au [[néopaganisme]] et s'inspire du [[Druide|druidisme]], du [[chamanisme]] et des mythologies [[Mythologie slave|slave]], [[Mythologie nordique|germanique]], [[Mythologie grecque|gréco]]-[[Mythologie romaine|romaine]] et [[Mythologie égyptienne|égyptienne]]. Depuis les années 1970, la Wicca s'est augmentée des valeurs de la [[contre-culture]] [[Hippie]], du [[féminisme]], de l'[[écologisme]] et du [[New Age]]. Pour les groupes qui se rattachent plus spécialement à l'[[Égypte antique]] et au [[Kémitisme]] (reconstruction du paganisme égyptien), Isis est le symbole de l'énergie magique féminine, de la nuit, de l'eau et sa puissance se manifeste principalement dans les [[Phase de la Lune|phases de la Lune]]<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=223-224}}.</ref>. Parmi les mouvances pratiquant de pseudo-rites égyptiens, on peut citer le groupe de la ''{{Langue|en|texte=Fellowship of Isis}}'' (Confrérie d'Isis), fondé en 1976 par la grande prêtresse Olivia Robertson, à [[Clonegal]] en [[Irlande (pays)|Irlande]]. Ce groupe revendique en 2002 près de {{unité|21000|adeptes}} à travers le monde<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Fellowship of Isis |url=http://www.fellowshipofisis.com/intro.html |titre={{langue|en|Introduction to the Fellowship of Isis}} |année=2014 |site=www.fellowshipofisis.com |consulté le =7 février 2014}}.</ref>. L'une des disciples, [[Tamara Siuda]], fonde à [[Chicago]] en 1988 la ''{{Langue|en|texte=Kemetic Orthodoxy}}'' ([[Orthodoxie khémite]]), enregistrée en 1993 comme association cultuelle dans l'[[Illinois]] sous le nom de ''{{Langue|en|texte=House of Netjer}}''<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=T. Siuda |url=http://kemet.org/about |titre={{langue|en|The Kemetic Orthodox Faith}} |année=2014 |site=kemet.org |consulté le =7 février 2014}}.</ref>. === Sculpture === ==== L’''Isis'' de Georges Lacombe ==== [[Fichier:Lacombe isis23.jpg|gauche|vignette|alt=photo d'un panneau sculpté.|''Isis'' par Georges Lacombe.]] Vers 1893-1895, l'artiste [[Postimpressionnisme|postimpressionniste]] [[Georges Lacombe (peintre)|Georges Lacombe]], attaché au mouvement des [[Nabi (peinture)|Nabis]], sculpte un panneau en bois d'acajou rouge montrant Isis. L'artiste ne cherche aucunement à rappeler le passé pharaonique de la déesse en reprenant les [[Canon esthétique|canons esthétiques]] de l'[[Peinture dans l'Égypte antique|art égyptien]] ou en s'inscrivant dans un [[Orientalisme|style orientaliste]] alors en vogue dans les [[Art académique|milieux académiques]]. La déesse est représentée à l'image d'une figure féminine nue, aux formes généreuses, debout et juchée sur un crâne. La déesse personnifie une Nature bienveillante et régénératrice telle qu'elle est perçue dans la pensée [[Théosophie|théosophique]], un mouvement [[Ésotérisme|ésotérique]] aux multiples influences (Égypte antique, Inde, alchimie) dans lequel les adeptes tentent de connaître le Divin et les mystères de la Vérité. Influencé par cette philosophie, l'artiste choisit un mode représentatif symboliste. La chevelure d'Isis devient les racines des arbres qui couronnent sa tête tandis que de ses seins, qu'elle presse, jaillit un fleuve de lait perpétuel. Ce flot, d'un rouge ardent telles des flammes de feu, naît des fleurs à cinq pétales, symboles de vie<ref>{{Harvsp|Montesino|2011|loc=Anne Forgeau, « Les mamelles d'Isis », {{p.|160-163}}}}.</ref>. {{clr}} ==== ''Le Réveil de l'Égypte'' de Mahmoud Mokhtar ==== [[Fichier:Nahdet Misr.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=photo d'une statue.|''Le Réveil de l'Égypte''.]] En 1920, l'artiste égyptien Mahmoud Mokhtar, alors étudiant en sculpture à [[Paris]], gagne un prix pour la première version de son œuvre ''Le Réveil de l'Égypte'' (en arabe ''{{langue|arz|Nahdet Misr}}'', en anglais ''{{langue|en|Egypt's Awakening}}'' ou ''{{langue|en|Egypt's Renaissance}}''). La composition s'inspire des premières manifestations survenues en [[Révolution égyptienne de 1919|1919]] en faveur de l'indépendance du pays alors sous [[Sultanat d'Égypte|protection coloniale britannique]]. La sculpture représente deux figures tournées vers le même horizon. À droite, un sphinx couché, les griffes vigoureusement ancrées dans le sol, symbolise l'histoire plurimillénaire de la nation égyptienne. À gauche, une paysanne debout qui soulève son voile est une référence implicite au dévoilement d'Isis. Le dévoilement de la femme symbolise l'avenir et la modernisation du pays tourné vers les lumières de la science. Après l'indépendance, une souscription est ouverte par les nationalistes égyptiens pour une réalisation monumentale de l'œuvre en granit rose d'Assouan. En 1928, la sculpture est achevée et inaugurée devant la gare de chemin de fer du [[Le Caire|Caire]]. Après la révolution de 1952, qui conduisit à l'instauration de la république, l'œuvre est déménagée vers l'extrémité de l'avenue qui mène à l'[[université du Caire]]<ref>{{Harvsp|Quentin|2012|p=225-226}}.</ref>. {{clr}} ==== ''Isis déesse de la vie'' d’Auguste Putemanns ==== [[Fichier:Auguste Puttemans Isis 2.jpg|vignette|gauche|redresse=0.8|alt=photo d'une statue.|Statue d'Isis voilée par Auguste Puttemans.]] Depuis 1939, une statue d'Isis en bronze est installée à West Branch, une petite localité de l’[[Iowa]], devant la maison natale de [[Herbert Hoover]], président des [[États-Unis|États-Unis d'Amérique]] entre 1929 et 1933. La statue est l'œuvre du sculpteur [[Belgique|belge]] [[Auguste Puttemans]], connu pour son engagement [[Franc-maçonnerie|franc-maçonnique]]. Elle a été offerte en 1922 par un comité belge de victimes de guerre à Herbert Hoover en remerciement pour son engagement humanitaire lors de la [[Première Guerre mondiale]]. Entre 1922 et 1939, elle est d'abord installée sur le campus de l'université californienne de [[Université Stanford|Stanford]]. Elle trouve sa place définitive en 1939 lorsque la propriété familiale des Hoover devient un mémorial dédié aux années de présidence. La déesse est représentée assise sur un trône dont les accoudoirs sont deux faucons, rappels du dieu [[Horus]] dont elle est la mère. Isis est liée à la sphère céleste par une frise circulaire, située entre les quatre pieds du siège, qui montre les symboles [[Astrologie|astrologiques]] du [[zodiaque]]. Les pieds d'Isis sont calés sur le symbole du [[♈|bélier]], animal lié à [[Amon]], le dieu suprême et créateur de l'univers (pouvoir cosmique éternel). La déesse est vêtue d'une tunique à la mode grecque ornée d'étoiles, sa tête porte le [[némès]], la coiffe des pharaons (pouvoir terrestre). Le visage d'Isis est voilé par un châle à franges, allégories des mystères de la Nature. Le socle du trône porte l'inscription en langue française : {{Citation|Je suis ce qui a été, ce qui est et qui sera et nul mortel n'a encore levé le voile qui me couvre}}. Isis tient dans sa main gauche la croix [[Ânkh]], le symbole de la vie, et l'[[Index (anatomie)|index]] est pointé vers le bas (sphère humaine). Sa main droite tient en avant un brûle-parfum à trois flammes, symboles du passé, du présent et de l'avenir (sphère divine)<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=National Park Service |url=http://www.nps.gov/heho/historyculture/isis-statue.htm |titre={{langue|en|Statue of Isis}} |année=2014 |site=www.nps.gov |consulté le =3 février 2014}}.</ref>.{{clr}} === Culture de masse === ==== Bandes dessinées ==== En 1975, la déesse [[Isis (Marvel Comics)|Isis]] devient un personnage des éditions [[Marvel Comics]] (magazine ''Thor'', {{n°|240}}, octobre 1975) surtout connues pour ses célèbres [[Spider-Man]], [[X-Men]], [[Hulk]], [[Thor (Marvel Comics)|Thor]], [[Captain America]], [[Iron Man (comics)|Iron Man]], etc. Voulant régner sans partage sur l'Héliopolis céleste (située dans une autre dimension), [[Seth (Marvel Comics)|Seth]] enferme Isis, Osiris et Horus dans une pyramide. Mais, en contactant [[Odin (Marvel Comics)|Odin]], roi des dieux d'[[Asgard (Marvel Comics)|Asgard]], les captifs parviennent à faire apparaître la pyramide aux [[États-Unis]]. Le personnage d'Isis possède différentes capacités surhumaines. Elle est capable de soulever environ {{unité|25|tonnes}}, de courir et se déplacer à grandes vitesses. Peu sujette à la fatigue, elle peut se dépenser à pleine capacité pendant plusieurs jours. Le corps d'Isis est très résistant aux dommages corporels. Isis est tout à fait capable de supporter de grandes forces d'impact, des températures et des pressions extrêmes, et subit sans préjudices les explosions d'énergie les plus puissantes. Comme tous les membres de sa race, Isis est capable de guérir très rapidement ou de régénérer des membres ou des organes manquants, ce qui la rend en pratique immortelle : à l'abri du vieillissement, elle n'a pas vieilli depuis qu'elle a atteint l'âge adulte et est immunisée contre toutes les maladies et les infections terrestres connues<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = Marvel Universe Wiki | url = http://marvel.com/universe/Isis | titre = Isis | année = 2014 | site = marvel.com | consulté le = 17 février 2014}}.</ref>{{,}}<ref> {{Lien web | langue = en | auteur = marvel.wikia.com | url = http://marvel.wikia.com/Isis_(Deity)_(Earth-616) | titre = {{langue|en|Isis (Deity) (Earth-616)}} | année = 2014 | site = marvel.wikia.com | consulté le = 17 février 2014}}.</ref>. En 2002, Darren G. Davis lance les aventures d'une Isis guerrière représentée sous les traits d'une plantureuse rousse, à forte poitrine, vêtue d'un pagne minimaliste inspiré des [[maillot de bain|maillots]] [[Bikini (vêtement)|bikini]] et cachant peu de son physique avantageux. Prise au piège durant {{unité|5000|ans}}, Isis réapparaît au {{s-|XXI}} dans la ville de [[Los Angeles]]. Non sans difficultés, Isis doit s'adapter à sa nouvelle vie et protéger le monde du mal qui le menace. Très vite, elle se lie d'amitié avec le policier Scott Dean et sa fiancée Crystal Van Howe, naturellement jalouse. Le policier lui crée une nouvelle identité sous le nom de Jessica Eisen pour lui permettre de travailler dans un musée exposant de nombreux objets anciens du monde entier ; la spécialité d'Isis est, bien sûr, la culture égyptienne<ref>{{Lien web | langue = en | auteur = Bluewater Productions | url = http://www.bluewaterprod.com/comics/legend_of_isis.php | titre = {{langue|en|Legend of Isis}} | année = 2013 | site = www.bluewaterprod.com | consulté le = 18 février 2014}}.</ref>. Isis fait partie des nombreux dieux cités dans la série de [[bande dessinée]] ''[[Astérix]]''. ==== Mona L’Isa ==== [[Fichier:Mona Lisa, by Leonardo da Vinci, from C2RMF retouched.jpg|vignette|redresse=0.8|alt=photo de la Joconde.|Mona Lisa / Amon l’Isa.]] En 2003, l'écrivain américain [[Dan Brown]] développe dans le roman ''[[Da Vinci Code|{{langue|lat|Da Vinci}} {{langue|en|Code}}]]'' ({{nombre|86|millions}} d'exemplaires vendus en 2010), la thèse d'un secret vieux de {{unité|2000|ans}} caché par l'[[Catholicisme|Église catholique]]. [[Jésus de Nazareth|Jésus]] aurait été marié à [[Marie Madeleine]]. Après la crucifixion, elle se serait installée dans le sud de la France afin de protéger leur fille [[Sara la noire|Sarah]] de la persécution romaine. Depuis 1099, les membres du [[Prieuré de Sion]], fondé par [[Godefroy de Bouillon]], seraient chargés de protéger les descendants de Sarah c'est-à-dire le ''[[Graal#Interprétations pseudo-historiques|Saint Graal]]'' ou ''Sang Réel''. Ces initiés maintiennent aussi vivace l'enseignement ésotérique du culte de la [[Déesse Mère]] dont Marie Madeleine serait une incarnation. Le peintre [[Léonard de Vinci]], en son temps chef du prieuré, aurait mis dans ses peintures des symboles codés de ce secret. La déesse Isis, autre incarnation de cet Éternel féminin, est citée çà et là au cours de l'intrigue. Le tableau ''[[La Joconde]]'' serait une représentation d'Isis. Mona Lisa porterait au cou un pendentif, seulement visible par [[rayon X]], représentant Isis (chapitre 40). De plus, le nom ''Mona Lisa'' serait l'[[anagramme]] de ''Amon L'Isa'', une expression qui révélerait que le dieu égyptien [[Amon]] a pour contrepartie féminine Isa, variante pictographique d'Isis (chapitre 26). Dan Brown cite aussi la légende de la pseudo-statue d'Isis de l'[[abbaye de Saint-Germain-des-Prés]] détruite en 1514 (chapitre 19). Toutefois, pour les besoins de l'intrigue, l'église où cette statue était vénérée n'est pas l'abbaye mais l'église paroissiale de [[Église Saint-Sulpice de Paris|Saint-Sulpice]] qui a pour pittoresque avantage de renfermer, depuis 1743, un [[gnomon]] dont la forme s'inspire des [[Obélisque|obélisques égyptiens]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Dan|nom1=Brown|titre={{langue|lat|Da Vinci}} {{langue|en|Code}} (Édition anniversaire)|éditeur=Éditions J.C. Lattès|année=2013|pages totales=570|isbn=}}.</ref>. Il est à noter qu'un petit opuscule [[Pseudoscience|pseudo-scientifique]] rédigé en 2011 par Thierry Gallier reprend le thème de l'inspiration égyptienne de la Joconde. Le tableau raconterait par d'ingénieux artifices picturaux le mythe d'Isis et d'Osiris<ref>{{Ouvrage|prénom1=Thierry|nom1=Gallier|titre=Isis, la Joconde révélée|sous-titre=500 ans après sa création...|éditeur=Éditions Maxiness|année=2011|pages totales=84|isbn=}}.</ref>. ==== Billet de banque ==== La déesse Isis est représentée simplement par son visage, tel qu’il apparaît au [[Musée public national de Cherchell]], sur le billet de banque d’une valeur de {{unité|1000|francs}} émis en Algérie en 1948<ref>[https://www.bourseducollectionneur.com/billet-de-banque-de-lalgerie/ Billet de banque d’Algérie].</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|taille=36|groupe=n}} === Références === {{Références nombreuses|taille=25}} == Bibliographie == === Architecture === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Sydney|nom1=Aufrère|lien auteur1=Sydney Hervé Aufrère|prénom2=Jean-Claude|nom2=Golvin|lien auteur2=Jean-Claude Golvin|titre=L'Égypte restituée|sous-titre=Tome 3 Sites, temples et pyramides de Moyenne et Basse Égypte|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Errance]]|année=1997|pages totales=363|isbn=2-87772-148-5}}. * {{Ouvrage|prénom1=Christine|nom1=Favard-Meeks|titre=Le temple de Behbeit el-Hagara|sous-titre=Essai de reconstitution et d'interprétation|lieu=Hambourg|éditeur=Buske Verlag|collection=Studien zur altägyptischen Kultur|année=1991|isbn=}}. * {{Article|prénom1=Christine|nom1=Favard-Meeks|titre=Behbeit el-Hagara|prénom2=Thierry|nom2=Benderitter|périodique=osiris.net|année=2006|url=http://www.osirisnet.net/monument/behbeit/behbeit.htm}}. * {{Article|nom=Collectif|titre=Philæ|périodique=[[Égypte, Afrique et Orient]]|volume= 60 (première partie) & vol. 61 (deuxième partie)|année=2011|lieu=Villeneuve-lès-Avignon|issn=1276-9223|id=eao6061}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Madeleine|nom1=Peters-Destéract|titre=Philae le domaine d'Isis|lieu=Monaco|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|collection=Champollion|année=1997|pages totales=312|isbn=2-268-02743-0}}. === Cultes isiaques === * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Bricault|lien auteur1=Laurent Bricault|titre=Atlas de la diffusion des cultes isiaques|lieu=Paris|éditeur=[[Académie des inscriptions et belles-lettres|Académie des Inscriptions et Belles-Lettres]]|année=2001|isbn=}}. * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Bricault|titre=La diffusion isiaque|sous-titre=une esquisse|lieu=Poitiers|éditeur=|année=2004|pages totales=11|isbn=|url=http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/25/06/PDF/version_A_crite.pdf}}. * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Bricault|lien auteur1=Laurent Bricault|titre=Isis, dame des flots|lieu=Liège|éditeur=Université de Liège|année=2006|isbn=}}. * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Bricault (dir.)|lien auteur1=Laurent Bricault|titre={{langue|la|Sylloge nummorum religionis Isiacae et Sarapiacae}}'' (SNRIS)''|lieu=Paris|éditeur=[[Académie des inscriptions et belles-lettres|Académie des Inscriptions et Belles-Lettres]]|année=2008|isbn=}}. * {{Ouvrage|prénom1=Laurent|nom1=Bricault|lien auteur1=Laurent Bricault|prénom2=P.-J.|nom2=Franceschini|titre=Isis, la dame du Nil|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]]|année=2008|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurent|nom1=Bricault|lien auteur1=Laurent Bricault|titre=Les cultes isiaques dans le monde gréco-romain|lieu=Paris|éditeur=les Belles lettres|année=2013|pages totales=575|isbn=978-2-251-33969-6}}. * [[Françoise Dunand]], ''Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée'', Leyde, 1973, {{unité|3|t}}. {{nobr romains|t. I}} : ''Le culte d'Isis et les Ptolémées'' ; {{nobr romains|t. II}} : ''Le culte d'Isis en Grèce'' ; {{nobr romains|t. III}} : ''Le culte d'Isis en Asie Mineure. Clergé et rituel des sanctuaires isiaques''. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Dunand|lien auteur1=Françoise Dunand|titre=Isis, mère des dieux|lieu=Arles|éditeur=[[Actes Sud]]/Babel|année=2008|pages totales=355|isbn=978-2-7427-7715-0}}. * F. Le Corsu, ''Isis. Mythe et Mystères'', Paris, Les Belles Lettres, 1977. * Jean Servier (dir), ''Dictionnaire critique de l'ésotérisme'', PUF, Paris, 1998, {{p.|660-663}}. * Tran Tam Tinh, ''{{langue|la|Isis lactans}}, Corpus des monuments gréco-romains d'Isis allaitant Harpocrate'', 1973, {{ISBN |90-04-03746-2}}. * R. Turcan, ''Les cultes orientaux dans le monde romain'', Les Belles Lettres, 1992. === Hiéroglyphes === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maria Carmela|nom1=Betrò|titre=Hiéroglyphes|sous-titre=Les mystères de l'écriture|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1995|pages totales=251|isbn=2-08-012465-X}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yvonne|nom1=Bonnamy|prénom2=Ashraf|nom2=Sadek|titre=Dictionnaire des hiéroglyphes|sous-titre=hiéroglyphes-français|lieu=Arles|éditeur=[[Actes Sud]]|année=2010|pages totales=986|isbn=978-2-7427-8922-1}}. === Inscriptions === * [[Laurent Bricault]], ''Recueil des inscriptions concernant les cultes isiaques'' (RICIS), Paris : Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2005, 3 vol. {{ISBN |2-87754-156-8}}. * L. Vidman, ''{{langue|la|Sylloge inscriptionum religionis Isiacae et Sarapiacae}}'' (SIRIS), Berlin, 1969. * L. V. Zabkar, ''{{langue|en|Hymns to Isis in her Temple at Philae}}'', Hanovre et Londres, 1988. === Magie === * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Lexa|titre=La magie dans l'Égypte ancienne|tome={{II}}|titre volume=Les textes magiques |lieu=Paris|éditeur=[[Librairie orientaliste Paul Geuthner]]|année=1925|pages totales=235}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|prénom1=Alain|nom1=Verse|titre=Manuel de magie égyptienne|sous-titre=Le papyrus magique de Paris|lieu=Paris|éditeur=Les Belles lettres|collection=Aux sources de la tradition|année=1995|pages totales=165|isbn=2-251-47006-9}}. * {{Article|auteur=Michel Tardieu|titre=Isis. Magicienne dans les papyrus grecs et coptes|périodique=Dictionnaire des Mythologies|année=1999|lieu=Paris|éditeur=Flammarion|pages=1138-1145}}. === Mythologie === * {{Article|langue=de|prénom1=Hartwig|nom1=Altenmüller|lien auteur1=Hartwig Altenmüller|titre=Zum Ursprung von Isis und Nephthys|périodique=Studien zur Altägyptischen Kultur|éditeur={{langue|de|Helmut Buske Verlag GmbH}}|année=1999|volume=27|passage=1-26|jstor= 25152793}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Jan|nom1=Assmann|lien auteur1=Jan Assmann|titre=L'Égypte ancienne|sous-titre=entre mémoire et science|lieu=Paris|éditeur=Hazan/Musée du Louvre éditions|année=2009|pages totales=341|isbn=978-2-7541-0395-4|écouter en ligne=http://www.louvre.fr/l-egypte-ancienne-entre-memoire-et-science-par-jan-assmann}}. * Camille Aubaude, ''Le Mythe d'Isis'', Paris, ed. Kimé, 1997. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jurgis|nom1=Baltrušaitis|titre=Les perspectives dépravées|tome=3 La quête d'Isis|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1985|réimpression=2009|pages totales=366|isbn=978-2-0812-2773-6}}. * {{de}} J. Bergman, « Isis », in ''{{langue|de|Lexikon der ägyptologie}}'', {{nobr romains|t. III}}, 1978, {{p.|186-203}}. * {{Article|langue=en|prénom1=C. J.|nom1=Bleeker|titre=Isis and Nephthys as Wailing Women|périodique={{langue|en|Numen}}|volume= 5, fasc. 1|année=1958|passage=1-17|éditeur=[[Éditions Brill]]|jstor=3269492}}. * {{Ouvrage|prénom1=Émile|nom1=Chassinat|lien auteur1=Émile Chassinat|titre=Le mystère d'Osiris au mois de Khoiak|lieu=Le Caire|éditeur=[[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]]|année=1966|pages totales=834|référence=Référence:Le mystère d'Osiris au mois de Khoiak}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Corteggiani|lien auteur1=Jean-Pierre Corteggiani|illustrateur=Laïla Ménassa|titre=L'Égypte ancienne et ses dieux, dictionnaire illustré|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|éditions Fayard]]|année=2007|pages totales=589|isbn=978-2-213-62739-7}}. * {{Ouvrage|id=ChrisPis|prénom1=Christine|nom1=de Pizan|lien auteur1=Christine de Pizan|titre=L'Epistre Othea la deesse, que elle envoya à Hector de Troye, quant il estoit en l'aage de quinze ans|année=début du {{s-|XV}}|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b60007552/f34.image.r=Christine%20de%20Pisan.langFR}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=laurent|nom1=Coulon|lien auteur1=Laurent Coulon|prénom2=Pascale|nom2=Giovannelli-Jouanna|prénom3=Flore|nom3=Kimmel-Clauzet|titre=Hérodote et l'Égypte|sous-titre=Regards croisés sur le {{nobr romains|livre II}} de l'Enquête d'Hérodote|volume=Collection de la Maison de l'Orient Méditerranéen 51|lieu=Lyon|éditeur=[[Maison de l'Orient et de la Méditerranée]]|année=2013|pages totales=200|isbn=978-2356680372|url=http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/issue/mom_0151-7015_2013_act_51_1#|id=hér}}. * [[Françoise Dunand]], ''Isis, mère des dieux'', Paris, Errance, 2000. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne|nom1=Forgeau|titre=Horus-fils-d'Isis|sous-titre=La jeunesse d'un dieu|lieu=Le Caire|éditeur=[[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]]|année=2010|pages totales=529|isbn=978-2-7247-0517-1}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Isabelle|nom1=Franco|titre=Mythes et dieux|sous-titre=Le souffle du soleil|lieu=Paris|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=1996|pages totales=285|isbn=2-85704-476-3}}. * {{Ouvrage|auteur1=Roland Harari|auteur2=Gilles Lambert|titre=Dictionnaire des Dieux et Mythes égyptiens|lieu=Paris|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|année=2002|pages totales=242|isbn=978-2702877814}}. * {{Chapitre|id=gobi|nom1=Esprit Gobineau de Montluisant|titre chapitre=Énigmes et Hiéroglyphes physiques qui sont au grand portail de l'église cathédrale et métropolitaine de Notre-Dame de Paris, avec une instruction très curieuse sur l'antique situation et fondation de cette église et sur l'état primitif de la cité. |titre ouvrage=Bibliothèque des Philosophes chimiques|auteur ouvrage= William Salmon|lieu=Paris|année=1740-1754|éditeur=A. Cailleau| présentation en ligne =https://gallica.bnf.fr/Search?ArianeWireIndex=index&p=1&lang=FR&q=Biblioth%C3%A8que+des+Philosophes+Chimiques+statues+d%27isis&x=15&y=14 . |url=http://www.labirintoermetico.com/01Alchimia/Montluisant_Gobineau_de_Enigmes_et_hieroglyphes_physiques.pdf}}. * {{Ouvrage|prénom1=Robert|nom1=Graves|titre=Les mythes grecs|lieu=Paris|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|année=1967|réimpression=2001|pages totales=666|isbn=2-7028-6793-6}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Aude|nom1=Gros de Beler|lien auteur1=Aude Gros de Beler|titre=La mythologie égyptienne|lieu=Paris|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|année=1998|pages totales=133|isbn=2-7028-1107-8}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=George|nom1=Hart|titre=The Routledge Dictionary Of Egyptian Gods And Goddesses|lieu=New York|éditeur=[[Routledge]]|année=2005|pages totales=180|isbn=0-415-36116-8}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=de|prénom1=Erik|nom1=Hornung|lien auteur1=Erik Hornung|titre=Les Textes de l'au-delà dans l'Égypte égyptienne|lieu=Monaco|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|année=2007|pages totales=253|isbn=978-2-268-06344-7}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yvan|nom1=Koenig|lien auteur1=Yvan Koenig|titre=Magie et magiciens dans l'Égypte ancienne|lieu=Paris|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=1994|pages totales=360|isbn=2-85704-415-1}}. * {{Ouvrage|prénom1=Dimitri|nom1=Meeks|titre=Mythes et légendes du Delta|sous-titre=d'après le papyrus Brooklyn 47.218.84|lieu=Le Caire|éditeur=[[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]]|année=2008|pages totales=498|isbn=9782724704273}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Montesino|responsabilité1=éditeur|titre=De Cybèle à Isis|lieu=Paris|éditeur=Éditions Cybèle|année=2011|pages totales=173|isbn=978-2-915840-27-8}}. * {{Ouvrage|prénom1=Florence|nom1=Quentin|lien auteur1=Florence Quentin (égyptologue)|titre=Isis l'éternelle|sous-titre=Biographie d'un mythe féminin|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2012|pages totales=242|isbn=978-2-226-24022-4}}. * {{Article|prénom1=Roger|nom1=Rémondon|titre=L'Égypte et la suprême résistance au christianisme ({{Ve|s}}-{{s-|VII}}s).|périodique=[[Bulletin de l'Institut français d'archéologie orientale|BIFAO]]|volume=51|année=1952|lieu=Le Caire|passage=63-78|url=http://www.ifao.egnet.net/bifao/51/}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ruth|nom1=Schumann Antelme|lien auteur1=Ruth Schumann Antelme|prénom2=Stéphane|nom2=Rossini|titre=Dictionnaire illustré des dieux|lieu=Monaco|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|collection=Champollion|année=2003|pages totales=580|isbn=2-268-04793-8}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Robert-Jacques|nom1=Thibaud|titre=Dictionnaire de Mythologie et de Symbolique Égyptienne|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dervy|Dervy]]|année=1996|pages totales=375|isbn=2-85076-750-6}}. === Philosophie === * {{Article|prénom1=Jacques|nom1=Darriulat|titre=Kant et la sentence isiaque|périodique=www.jdarriulat.net|année=2006|url=http://www.jdarriulat.net/Auteurs/Kant/KantIsis.html}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Hadot|titre=Le voile d'Isis|sous-titre=Essai sur l'histoire de l'idée de nature|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2004|pages totales=515|isbn=978-2-07-035654-6}}. === Traductions === * {{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Barguet|lien auteur1=Paul Barguet|titre=Le Livre des morts des anciens égyptiens|éditeur=Édition du Cerf|collection=Littérature Ancienne du Proche-Orient|année=1967|pages totales=320|isbn=9782204013543}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Barucq|prénom2=François|nom2=Daumas|lien auteur2=François Daumas|titre=Hymnes et prières de l'Égypte ancienne|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cerf|Le Cerf]]|année=1980|pages totales=559|isbn=2204013374}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Boccace]]|traducteur=Anonyme|titre={{langue|la|De Claris mulieribus}} (Des Dames de Renom)|éditeur=|année=1403|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84521932/f42.image|titre chapitre=Cy apres sensuit de la tres ancienne Ysis deesse et royne des egiptiens|id=boc1403}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Boccace]]|traducteur=Luc Antonio Ridolfi|titre=Des Dames de Renom|lieu=Lyon|éditeur=Guillaume Rouville|année=1551|passage=38-41|url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k545021/f39.image.r=Boccace%20dames%20de%20renom.langFR|numéro chapitre={{VII}}|titre chapitre=Isis, royne et patronne des Egiptiens|id=boc1551}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michèle|nom1=Broze|titre=Les aventures d'Horus et Seth dans le Papyrus Chester {{nobr romains|Beatty I}}|sous-titre=Mythe et roman en Égypte ancienne|lieu=[[Louvain]]|éditeur=[[Peeters Publishers|Peeters]]|collection=O.L.A.|numéro dans collection=76|année=1996|pages totales=306|isbn=2-87723-312-X}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Carrier|lien auteur1=Claude Carrier|préface=[[Bernard Mathieu]]|titre=Textes des Sarcophages du Moyen Empire Égyptien|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|collection=Champollion|année=2004|pages totales=2732|isbn=226805229X}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claude|nom1=Carrier|lien auteur1=Claude Carrier|titre=Textes des Pyramides de l'Égypte ancienne |sous-titre={{nobr romains|Tome II}}, Textes de la pyramide de {{noble-|Pépi Ier}}|lieu=Paris|éditeur=Cybèle|année=2009|isbn=978-2-915840-12-4}}. * {{Ouvrage|prénom1=Émile|nom1=Chassinat|lien auteur1=Émile Chassinat|titre=Le mystère d'Osiris au mois de Khoiak|lieu=Le Caire|éditeur=[[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]]|année=1966 (fascicule 1) - 1968 (fascicule 2)|pages totales=834|id=k |référence=Référence:Le mystère d'Osiris au mois de Khoiak}}. * {{Ouvrage|langue=fr, grc|auteur=[[Diodore de Sicile]]|titre=Bibliothèque historique|éditeur=Adolphe Delahays Libraire|lieu=Paris|année=1851<!--|id=Diodore-->|tome=1|traducteur=Ferd. Hoefer|url=http://remacle.org/bloodwolf/historiens/diodore/index.htm|id=diod}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claire|nom1=Lalouette|lien auteur1=Claire Lalouette|préface=[[Pierre Grimal]]|titre=Textes sacrés et textes profanes de l'ancienne Égypte|volume={{II}}|titre volume=Mythes, contes et poésies|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1987|pages totales=315|isbn=2-07-071176-5}}. * {{Ouvrage|nom1=Ovide|lien auteur1=Ovide|traducteur=G.T. Villenave|titre=Les Métamorphoses|lieu=Paris|éditeur=|année=1806|url=http://bcs.fltr.ucl.ac.be/META/01.htm|id=ovid}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=grc|nom1=Plutarque|lien auteur1=Plutarque|traducteur=Mario Meunier|titre=Isis et Osiris|lieu=Paris|éditeur=Guy Trédaniel Éditeur|année=2001|année première édition=1924|pages totales=237|isbn=2-85707-045-4 |id=Plutarque}}. * {{Ouvrage|nom1=Tacite|lien auteur1=Tacite|traducteur=J L. Burnouf|titre=Œuvres complètes de Tacite traduites en français avec une introduction et des notes|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1859|url=http://remacle.org/bloodwolf/historiens/tacite/table.htm|id=taci}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Vandier|lien auteur1=Jacques Vandier (égyptologue)|titre=Le Papyrus Jumilhac|lieu=Paris|éditeur=CNRS|année=1961|pages totales=350}}. === Wicca === * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ellen Cannon Reed|titre=Circle of Isis|sous-titre=Ancient Egyptian Magick for Modern Witches|éditeur=New Page Books|année=2001|pages totales=320|isbn=978-1564145680}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Isidora Forrest|titre=Isis Magic|sous-titre=Cultivating a Relationship With the Goddess of 10,000 Names|éditeur=Llewellyn Publications|année=2001|pages totales=600|isbn=978-1567182866}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Traci Regula|titre=The Mysteries of Isis|sous-titre=Her Worship and Magick|éditeur=Llewellyn Publications|collection={{langue|en|World Religion & Magic}}|année=1996|pages totales=320|isbn=978-1567185607|url=https://books.google.com/books?id=-mtlCPm70KcC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Jyareth Sa-Aset|titre=Celestine Isian Wicca|sous-titre=A Wiccan Tradition|éditeur=CreateSpace Independent Publishing Platform|année=2013|pages totales=106|isbn=978-1484055144}}. == Annexes == === Articles connexes === {{Autres projets |commons = Isis}} * [[Culte à mystères]] * [[Nœud d'Isis (hiéroglyphe égyptien V39)|Tyet]] (nœud d'Isis) * [[Études isiaques]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://www.mediterranees.net/civilisation/religions/egypte/isis.html Isis - Daremberg et Saglio, 1877] {{Palette|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|mythologie égyptienne|mort}} {{Article de qualité|oldid=105094296|date=1 juillet 2014}} [[Catégorie:Culte à mystères]] [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:Divinité romaine d'origine égyptienne]] [[Catégorie:Divinité de la fertilité]] [[Catégorie:Personne mentionnée sur The Dinner Party]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IP
IP
{{homonymie}} {{sigle|2}} {{Autres projets |wikt=IP}} == Ip comme sigle == === Sigle IP en [[français]] === ; Biologie :* '''[[Intensité Photosynthétique]]''' :* '''[[Immunoprécipitation]]''' :* '''[[Inhibiteur de protéase]]''' :* '''[[Investissement parental]]''' :* '''[[Iodure de propidium]]''' ; Divers :* '''[[Importation]] privée''', particulièrement dans le domaine des [[vin]]s et [[Boisson spiritueuse|boissons spiritueuses]] :* '''[[Indice de plasticité]]''', en [[géotechnique]] :* '''[[Injonction de payer en procédure civile française|Injonction de payer]]''', en procédure civile française :* '''Installateur Privé''', en [[télécommunications]] :* '''[[Institut de prévoyance]]''' :* '''[[surdoué#Définition populaire|Intellectuellement Précoce]]''', abrégé de EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) :* '''[[Indice de protection|Indice de Protection]]''', un standard international relatif à l'étanchéité :* '''[[Indice de profitabilité]]''', rapport entre le cumul actualisé des [[flux de trésorerie]] (''{{lang|en|cash flows}}'') et le capital investi :* '''[[Liste d'abréviations en médecine#I|information préoccupante]]''' (en lien avec les services de l'[[aide sociale à l'enfance]]), en France :* [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|Instruction Publique]], ancien nom du ministère de l'Education nationale === Sigle IP en [[anglais]] === ; En informatique : :* '''''{{lang|en|[[Internet Protocol]]}}''''', le protocole de communication fondamental de la suite des protocoles internet. Il nécessite l'attribution d''''[[Adresse IP|adresses IP]]'''. :** en référence à ''{{lang|en|Internet Protocol}}'' : /sbin/ip, le programme du paquetage logiciel [[Iproute2]] pour gérer le réseau dans les linux modernes :* abréviation parfois employée pour '''{{lang|en|[[install party]]}}''', événement consistant à installer un nouveau [[système d'exploitation]] sur sa machine :* En [[informatique théorique]], la [[théorie de la complexité (informatique théorique)|classe de complexité]] '''[[IP (complexité)|{{lang|en|Interactive Proofs}}]]''' ; Divers : :* '''''{{lang|en|Intellectual Property}}''''' pour ''[[Propriété intellectuelle]]''. :* code postal de [[Woodbridge (Suffolk)|{{lang|en|Woodbridge}}]] dans le [[Suffolk]] en Angleterre. == Sociétés et organismes == * [[Institut Pasteur]] * '''IP''' (pour : ''Information et Publicité'') est la régie publicitaire des filiales radio et télévision du [[RTL Group|groupe RTL]] en Allemagne, en Belgique, en France au Luxembourg et en Suisse. * '''[[Infopresse]]''' est un éditeur canadien d'informations, sur le marketing, la publicité la création et la communication. * '''{{lang|en|[[International Power]]}}''', compagnie de gaz et d'électricité britannique filiale du groupe [[GDF Suez]]. == Patronyme ou toponyme == '''Ip''' peut faire référence à : * un [[nom de famille chinois]], représenté par {{lang|zh|葉}}, * [[Nancy Ip]] (née en 1955), [[biologiste]] [[Chine|chinoise]], spécialiste des [[neurosciences]]. * [[Ip (Sălaj)|Ip]], une commune de [[Roumanie]] dans le [[județ de Sălaj]]. == Voir aussi == * [[Adresse IP]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Isaac%20Asimov
Isaac Asimov
{{Redirect|Asimov}} {{Infobox Écrivain | nom = Isaac Asimov | image = Isaac.Asimov01.jpg | légende = Isaac Asimov avant 1959. | nom de naissance = {{Lang|ru|texte=Исаак Юдович Азимов}} | surnom = Paul French | activités = [[Roman (littérature)|Romancier]], [[Biochimie|biochimiste]] | date de naissance = vers le {{date|2|janvier|1920|en littérature}} | lieu de naissance = [[Petrovitchi]], {{drapeau|RSFS de Russie|1918}} [[République socialiste fédérative soviétique de Russie|RSFSR]] | date de décès = {{Date de décès|6|avril|1992|2|janvier|1920|en littérature}} | lieu de décès = [[New York]], [[État de New York]], {{États-Unis}} | langue = [[Anglais américain]] | mouvement = [[The Futurians]], [[Mensa]] | genre = [[Science-fiction]], [[vulgarisation|vulgarisation scientifique]] | distinctions = [[Prix Nebula]]<br>[[Prix Hugo]]<br>[[Prix Locus]]<br>[[Prix E. E. Smith Memorial]]<br>[[Prix Damon-Knight Memorial Grand Master]] | adjectifs dérivés = | œuvres principales = * ''[[Cycle des robots]]'' * ''[[Cycle de Fondation]]'' * ''[[Cycle de l'Empire]]'' | complément = | signature = {{Wikidata|P109}} }} '''Isaac Asimov'''<ref group="N">Son nom complet d'origine {{Lang|ru|texte=Исаак Юдович Озимов}} « Issaak Ioudovitch Ozimov » fut raccourci et traduit en ''Isaac Asimov'' puis retranscrit dans sa langue d'origine en {{Lang|ru|texte=Айзек Азимов}}</ref> (« Aïzek Azimov »<ref group="N">{{MSAPI|ˈaɪzək ˈæzɪmɒv}} [[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]]</ref>) est un [[Roman (littérature)|écrivain]] [[États-Unis|américain]], né vers le {{date|2|janvier|1920}} à [[Petrovitchi]], en [[Russie]], et mort le {{Date de décès|6|avril|1992}} à [[New York]]. Également professeur de [[biochimie]] à l'[[Université de Boston]], il est surtout connu pour ses œuvres de [[science-fiction]] et ses livres de [[vulgarisation|vulgarisation scientifique]]. Écrivain prolifique, Asimov a écrit ou édité plus de {{unité|500|livres}} et répondu à environ {{unité|90000|lettres}} et cartes postales. Ses livres ont été publiés dans 9 des 10 grandes catégories de la [[classification décimale de Dewey]]. L'œuvre la plus célèbre d'Asimov est la série ''[[Cycle de Fondation|Fondation]]'' (''Foundation''), dont les trois premiers livres ont remporté l'unique [[prix Hugo]] de la « Meilleure série de tous les temps » en 1966. Ses autres séries majeures sont le ''[[cycle de l'Empire]]'' (''Galactic Empire'') et le ''[[cycle des robots]]'' (''Robot series''). À ce titre, il est souvent considéré, avec [[Arthur C. Clarke]] et [[Robert A. Heinlein]], comme un des « Trois Grands » auteurs (''Big Three'') de science-fiction de langue anglaise<ref>{{lien web|titre=The Big Three Asimov, Clarke and Heinlein|url=https://sfandfantasy.co.uk/php/the-big-3.php| site=Standfatasy.co.uk}}</ref>{{,}}<ref> {{citation|Asimov and Heinlein are considered by many to be among the “Big Three” of science fiction writing, along with Sir Arthur C. Clarke (...)}} - {{Lien web|auteur=Eric Adelson|titre=An unofficial list of the most influential science fiction works ever|url=https://www.washingtonpost.com/technology/2023/01/11/science-fiction-space-travel/ |date=11 janvier 2023|site=The Washington Post}}</ref>. Il a également écrit des ouvrages ayant pour thèmes la [[Roman à mystère|fiction mystérieuse]] et la [[fantasy]], ainsi que de nombreux ouvrages de [[non-fiction]]. La plupart de ses livres de sciences populaires expliquent les concepts de manière historique, remontant aussi loin que possible à une époque où la science en question était à son stade le plus simple. Des exemples incluent le ''{{lien|langue=en|trad=The Intelligent Man's Guide to Science|texte=Guide to Science}}'', la série en trois volumes ''{{lien|Understanding Physics}}'', et ''Asimov's Chronology of Science and Discovery''. Il a écrit sur de nombreux autres sujets scientifiques et non scientifiques, tels que la [[chimie]], l'[[astronomie]], les [[mathématiques]], l'[[histoire]], l'[[exégèse biblique]] et la [[critique littéraire]]. En 1959, sur invitation de son ami le chercheur Arthur Obermayer, il participe à des séances de recherches créatives organisées par une filiale du [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]] pour améliorer l'armement américain. À la suite de cette expérience, il rédige un court essai intitulé ''On Creativity''<ref>Isaac Asimov, ''[https://www.technologyreview.com/2014/10/20/169899/isaac-asimov-asks-how-do-people-get-new-ideas/ On Creativity]'', 1959, MIT Technology Review, 20/10/2014.</ref>. Il y donne des recommandations précises considérées parfois comme une des bases du [[brainstorming]]<ref>Adrian Hanft, [https://medium.com/swlh/brainstorming-advice-from-a-long-lost-isaac-asimov-letter-be79f513964a ''Brainstorming Advice from a Long Lost Isaac Asimov Lette''r], Medium, 19/01/2015.</ref>. Asimov a été président de l'[[American Humanist Association]]. Un [[Asimov (cratère)|cratère]] sur la planète [[Mars (planète)|Mars]], une école primaire à [[Brooklyn]] et un [[prix littéraire]] ({{lien|Isaac Asimov Awards}}) sont nommés en son honneur. == Biographie == === Enfance russe === Issu d'une famille [[juifs|juive]], fils de Judah Asimov et de Anna Rachel Berman, Isaac naît à [[Petrovitchi]] {{incise|près de [[Smolensk]], en [[Russie]]}} à une date inconnue, entre le {{date-|4|octobre|1919}} et le {{date-|2|janvier|1920}} (date à laquelle il célébrait son anniversaire à l'âge adulte)<ref group="N">Asimov, Isaac. {{Lang|en|texte=In Memory Yet Green}}. {{citation bloc|''The date of my birth, as I celebrate it, was January 2, 1920. It could not have been later than that. It might, however, have been earlier. Allowing for the uncertainties of the times, of the lack of records, of the Jewish and Julian calendars, it might have been as early as October 4, 1919. There is, however, no way of finding out. My parents were always uncertain and it really doesn't matter. I celebrate January 2, 1920, so let it be.''<br>(« La date de ma naissance, telle que je la célèbre, fut le 2 janvier 1920. Elle n'aurait pas pu être ultérieure. Elle pourrait, toutefois, avoir été antérieure. Considérant les incertitudes de l'époque, l'absence de [[État civil|registres]], les [[Calendrier hébraïque|calendriers juif]] et [[Calendrier julien|julien]], ça pourrait aussi bien être dès le 4 octobre 1919. Il n'est cependant pas possible de savoir. Mes parents étaient toujours incertains, et cela n'a aucune importance. Je la célèbre le 2 janvier 1920 : ainsi soit-il. »)}}<br></ref>. Pour des raisons mal définies et sur invitation de Joseph Berman, demi-frère de la mère d'Asimov, sa famille émigre aux [[États-Unis]] au début de l'année 1923, alors qu'il a trois ans<ref>{{en}} Isaac Asimov, ''Homo Obsoletus ?'' (''{{lang|en|The Roving Mind}}''), {{ISBN|978-2-9517573-4-9}}, {{p.|205}} et suivante.</ref>. Sa sœur cadette, prénommée Rachel, choisit de se faire appeler Marcia ultérieurement, souhait qu'Asimov respecte quand il la mentionne plus tard dans son autobiographie<ref>Isaac Asimov, ''Moi, Asimov'', paragraphe « Marcia ».</ref>. === Éducation et carrière professionnelle === À la maison, à [[Brooklyn]], les parents ne parlaient russe que quand « ses grandes oreilles ne devaient pas entendre »<ref>''I.Asimov'', chapitre 3, [https://books.google.ca/books?id=mATFyeVI7IUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PT20#v=onepage&q&f=false lire en ligne]</ref> : il n'apprit donc jamais la langue. Le [[yiddish]] est sa langue maternelle. Asimov se définit comme un [[enfant prodige]]. Ses parents qui, en Russie, étaient loin d'être illettrés, ne lisaient pas l'anglais ; il demanda l'aide d'enfants du voisinage et savait déjà lire à son entrée à l'école en {{date-|septembre 1925}}<ref>{{en}} ''I.Asimov'', chapitre 1, [https://books.google.ca/books?id=mATFyeVI7IUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PT14 lire en ligne]</ref>. Il est [[Naturalisation|naturalisé]] Américain en 1928. Il passe sa jeunesse à travailler dans le magasin familial, où il a l'occasion de lire les magazines de [[science-fiction]] que ses parents vendaient. Vers l'âge de onze ans, il commence à écrire ses premières nouvelles (il aurait déclaré avoir commencé à écrire pour enfin pouvoir conserver des livres sans que son père libraire ne les vende)<ref>{{en}} ''I.Asimov'', chapitre 3, [https://books.google.ca/books?id=mATFyeVI7IUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PT20#v=onepage&q&f=false lire en ligne]</ref>. Ses études sont assez brillantes pour lui permettre, grâce à une bourse, d'entrer à l'[[université Columbia]]. Il passe d'abord une licence en sciences (1939) avant d'obtenir une maîtrise en chimie (1941) et, finalement, un doctorat en [[biochimie]]<ref>{{en}} [http://www.asimovonline.com/asimov_FAQ.html#non-literary12 « ''Isaac Asimov FAQ'' »], ''asimovonline.com''</ref> (1948), puis il obtient un poste de chargé de cours à l'école de médecine de l'[[université de Boston]] (1951)<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Rudolf|nom1=Seising|titre chapitre=Science Visions, Science Fiction and the Roots of Computational Intelligence|titre ouvrage=Computational Intelligence in Intelligent Data Analysis|volume=445|éditeur=Springer Berlin Heidelberg|date=2013|isbn=978-3-642-32377-5|doi=10.1007/978-3-642-32378-2_9|lire en ligne=http://link.springer.com/10.1007/978-3-642-32378-2_9|consulté le=2021-04-15|passage=123–150}}</ref>. Entre-temps, il accomplit son service militaire, au cours duquel il est nommé [[caporal]]. Parallèlement, il commence à écrire de la science-fiction et voit sa première nouvelle, ''{{Lang|en|texte=Marooned Off Vesta}}'' (''Au large de Vesta''), publiée en 1939. [[John W. Campbell]], alors rédacteur en chef de la revue ''[[Analog Science Fiction and Fact|{{Lang|en|texte=Astounding Stories}}]]'', n'aura de cesse de l'encourager à écrire. Dès lors, il est régulièrement publié, et quinze nouvelles voient le jour jusqu'en 1941. === Carrière d'écrivain === [[Fichier:Heinlein-decamp-and-asimov.jpg|vignette|[[Robert Heinlein]], [[L. Sprague de Camp|{{nobr|L. Sprague}} de Camp]] et Isaac Asimov au [[Philadelphia Naval Shipyard]] (1944).]] Lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], Asimov est déjà considéré comme un auteur de [[science-fiction]] majeur. Son licenciement de l'université de Boston en 1958<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Rudolf |nom1=Seising |titre=Science Visions, Science Fiction and the Roots of Computational Intelligence |périodique=Computational Intelligence in Intelligent Data Analysis |série=Studies in Computational Intelligence |éditeur=Springer |date=2013 |isbn=978-3-642-32378-2 |doi=10.1007/978-3-642-32378-2_9 |lire en ligne=https://link.springer.com/chapter/10.1007%2F978-3-642-32378-2_9 |consulté le=2021-04-15 |pages=123–150 }}</ref> lui fait prendre un tournant dans sa carrière. Il se consacre ensuite pleinement à l'écriture. Prolifique, il travailla sans relâche car {{incise|comme il le disait lui-même}} c'est là qu'il prenait du plaisir. La suite de la vie d'Asimov est celle d'un auteur à succès, presque entièrement consacrée au travail d'écriture et aux conférences. Il laisse derrière lui plus de 500 livres (dont 116 anthologies qu'il a lui-même constituées et préfacées). On y trouve des ouvrages de science-fiction et de vulgarisation scientifique, des romans policiers, des romans pour la jeunesse et même des titres plus étonnants comme ''La Bible expliquée par Asimov'' ou encore ''Le Guide de [[Shakespeare]] d'Asimov''. Son dernier livre est un essai autobiographique, plus thématique que chronologique, paru en français sous le titre ''Moi, Asimov'' (Paris, [[Éditions Denoël|Denoël]], coll. [[Présences (collection)|Présences]], 1996). L'épilogue a été écrit par sa seconde épouse, après le décès de l'auteur. === Mort === Isaac Asimov meurt le {{date-|6|avril|1992}} d'une [[Insuffisance cardiaque chez l'humain|insuffisance cardiaque]] et [[Insuffisance rénale aiguë|rénale]] consécutive à son infection par le [[Virus de l'immunodéficience humaine|VIH]] (détecté en 1989). Asimov avait été infecté lors d'une [[transfusion sanguine]]<ref>{{lien web | langue=en | titre=''Frequently Asked Questions about Isaac Asimov'' | url=http://www.asimovonline.com/asimov_FAQ.html#non-literary2 | site=asimovonline.com | date=2014-07-11}}</ref> pour un [[pontage aorto-coronarien]] en 1983. Cette information n'a été révélée qu'en 2002, dans une version de l'autobiographie d'Asimov revue par Janet Asimov, sa veuve<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Isaac|nom1=Asimov|titre=It's been a good life|éditeur=Prometheus Books|date=2002|isbn=1-57392-968-9|isbn2=978-1-57392-968-4|consulté le=2021-04-15}}</ref>. Selon elle, Asimov avait souhaité rendre sa maladie publique, mais en aurait été dissuadé par ses médecins et par la crainte des [[préjugé]]s dont sa famille aurait pu souffrir. Après son décès, la famille garda le silence, notamment en raison des controverses auxquelles donna lieu la maladie d'[[Arthur Ashe]], le tennisman. Ce n'est qu'après le décès des médecins d'Asimov que sa seconde épouse et sa fille Robyn décidèrent de révéler la vérité<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Isaac|nom1=Asimov|titre=It's been a good life|passage=251-253|éditeur=Prometheus Books|date=2002|isbn=1-57392-968-9|isbn2=978-1-57392-968-4|consulté le=2021-04-15}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Janet Asimov |titre=Letter from Janet Asimov |url=http://www.locusmag.com/2002/Issue04/Letter.html |date=4 avril 2002 |consulté le=15 avril 2021}}</ref>. === Vie privée === Isaac Asimov épouse le {{date-|26 juillet 1942}} Gertrude Blugerman (1917–1990). De ce premier mariage naissent deux enfants : David (né en 1951) et Robyn Joan (née en 1955). Après leur séparation en 1970, puis leur divorce en 1973, il épouse la psychiatre et romancière [[Janet Opal Jeppson]] le {{date-|30|novembre|1973}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://thehumanist.com/news/aha_news/in-memoriam-janet-jeppson-asimov-1926-2019/|titre=In Memoriam: Janet Jeppson Asimov, 1926 – 2019|site=thehumanist.com|date=4 mars 2019}}</ref>. ==== Personnalité ==== Bien que de tradition familiale juive, Isaac Asimov se déclare [[Athéisme|athée]] et [[rationalisme|rationaliste]], ce que suggère aussi sa nouvelle ''[[Raison (nouvelle)|Reason]]'' dans le ''[[cycle des robots]]''. Il fut un ami proche de [[Gene Roddenberry]], le créateur de l'univers de ''[[Star Trek]]''. Concernant la « [[psychohistoire (Asimov)|psychohistoire]] » d'Asimov, qui sert de fil conducteur à la série ''[[Fondation (Asimov)|Fondation]]'', outre la [[théorie cinétique des gaz]] explicitement mentionnée, elle semble s'inspirer de la [[cybernétique]], de la [[psychologie]] ainsi que du [[matérialisme historique]]. Le tout est mâtiné de la [[loi des grands nombres]] telle qu'on la concevait alors, avant que [[Benoît Mandelbrot]] ne mette en évidence les formes [[fractale]]s, même si le personnage du ''Mulet'' réintroduit opportunément un facteur humain important (voir [[effet papillon]]). Membre de l'association [[Mensa]], Asimov en a été un moment le vice-président (le président étant alors un autre passionné du futur, l'architecte [[Richard Buckminster Fuller]]). Il a plus tard quitté l'association<ref>''I Asimov'', chapitre 121, [https://books.google.ca/books?id=mATFyeVI7IUC&lpg=PP1&hl=fr&pg=PT14 lire en ligne] sur [[Google Books]].</ref>. Asimov voyageait rarement en dehors de [[New York]], principalement parce qu'il n'aimait pas cela, mais aussi par manque de temps, étant absorbé par ses travaux d'écriture<ref>{{Lien web | titre=Interview d'Asimov par Slawek Wojtowicz | url=http://www.slawcio.com/asimov.html | site=slawcio.com}}.</ref>. {{citation bloc|[La] seule chose en moi que je considère comme suffisamment grave pour justifier un traitement psychanalytique, c'est ma compulsion à écrire ... Cela signifie que mon idée d'un moment agréable est de monter dans mon grenier, de m'asseoir devant ma machine à écrire électrique (comme je le fais en ce moment), et de taper dessus, regardant les mots prendre forme comme par magie devant mes yeux<ref>{{en}} Traduction libre de : {{citation étrangère|langue=en|[T]he only thing about myself that I consider to be severe enough to warrant psychoanalytic treatment is my compulsion to write ... That means that my idea of a pleasant time is to go up to my attic, sit at my electric typewriter (as I am doing right now), and bang away, watching the words take shape like magic before my eyes.}}</ref>. |Asimov, en 1969<ref>{{ouvrage | langue=en | auteur=Isaac Asimov | titre=Nightfall, and other stories | lire en ligne=https://archive.org/stream/nightfallotherst00asim#page/204/mode/2up | date=1969 | éditeur=Doubleday | passage=205, 244}}</ref>}} ==== Attitude déplacée à l'égard des femmes ==== Dans un livre paru en {{date-|octobre 2018}}<ref>{{en}} Alec Nevala-Lee, ''Astounding'', Harper Collins publisher, 2018. {{ISBN|006257194X}} {{présentation en ligne|lien=https://www.harpercollins.com/9780062571946/astounding/}}</ref>, Alec Nevala-Lee affirme qu'Isaac Asimov était connu pour harceler les femmes de son entourage<ref>{{en}} Anthony Ha, [https://techcrunch.com/2020/01/02/reading-isaac-asimov-at-100/ « ''Reading Isaac Asimov at 100 : Will science fiction leave the Good Doctor behind?'' »], [[TechCrunch]].com, 3 janvier 2020.</ref> à tel point qu'il aurait été surnommé, selon [[Judith Merril]], {{citation|''The man with a hundred hands'' (L'homme aux cent mains)}}<ref name=Nevala-Lee>{{en}} Alec Nevala-Lee, [https://www.publicbooks.org/asimovs-empire-asimovs-wall/ « ''Asimov’s Empire, Asimov’s Wall'' »], ''publicbooks.org'', 7 janvier 2020.</ref>. Certains témoignages tels celui de Judith Merril rendent compte de ses comportements déplacés<ref>Nicolas Gary, [https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/l-homme-aux-cent-mains-asimov-adepte-du-harcelement-sexuel/98666 « “L'homme aux cent mains” : Asimov, adepte du harcèlement sexuel »], ''actualitte.com'', 11 janvier 2020.</ref>{{,}}<ref name=Nevala-Lee/>. == Œuvre == {{Article détaillé|Univers de Fondation}} {{Catégorie principale|Œuvre d'Isaac Asimov}} Isaac Asimov, en dehors d'une inventivité débordante, se caractérise par la simplicité de son écriture. Pour lui, comme pour nombre d'auteurs anglo-saxons, les styles tourmentés ne font que rebuter le lecteur. C'est donc l'histoire, et elle seule, qui est mise en avant. Il fonde ses livres sur des dialogues entre protagonistes. {{citation bloc|J'ai un style informel, ce qui signifie que j'ai tendance à utiliser des mots courts et une structure de phrase simple, sans oublier d'occasionnelles expressions familières. Cela agace les gens qui aiment les choses poétiques, lourdes, complexes et, par-dessus tout, obscures. D'un autre côté, le style informel plaît aux gens qui aiment la sensation de lire un essai sans se rendre compte qu'ils en lisent un, et de sentir que les idées coulent du cerveau de l'écrivain dans le leur sans friction mentale<ref>{{en}} Traduction libre de : {{citation étrangère|langue=en|I have an informal style, which means I tend to use short words and simple sentence structure, to say nothing of occasional colloquialisms. This grates on people who like things that are poetic, weighty, complex, and, above all, obscure. On the other hand, the informal style pleases people who enjoy the sensation of reading an essay without being aware that they are reading and of feeling that ideas are flowing from the writer's brain into their own without mental friction.}}</ref>.|Asimov, en 1980<ref>{{en}} Isaac Asimov, « ''On Style'' », introduction à « ''Who Done It?'' » (anthologie éditée par Isaac Asimov et Alice Laurance), Houghton Mifflin Co.<!-- Taken from "Opus 300", p. 296, Robert Hale Ltd edition. -->, 1980</ref>}} C'est avec la nouvelle ''[[Quand les ténèbres viendront (nouvelle)|Quand les ténèbres viendront]]'' (''{{Lang|en|texte=Nightfall}}'', 1941), écrite à 21 ans, que la carrière littéraire d'Asimov a véritablement débuté. Jusqu'alors il n'avait connu que des publications occasionnelles dans les magazines auxquels il proposait ses histoires. [[John W. Campbell|John Campbell]] fut si enthousiasmé par ''Quand les ténèbres viendront'' qu'il envoya à son auteur un chèque plus important que prévu : {{unité|150|dollars}} au lieu de 120. On payait à l'époque un ''cent'' par mot, et la nouvelle en compte {{formatnum:12000}}… ''Quand les ténèbres viendront'' est très vite devenu un {{Citation|classique}} du genre. Asimov a ensuite écrit de nombreuses autres nouvelles, policières (''Mortelle est la nuit''), humoristiques (''[[À Port Mars sans Hilda]]'', ''L'amour, vous connaissez ?'') et évidemment de science-fiction, notamment sur les robots (''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]''). Il y met à l'épreuve l'esprit hypothético-déductif du lecteur et y montre la fantaisie dont il est capable (par exemple, dans ''[[Le Plaisantin]]''). Dans l'une d'elles, ''[[Menteur !]]'', Asimov invente un nouveau mot qui allait passer dans le langage courant : la [[robotique]]. Certaines, telles ''Profession'' ou ''[[La Dernière Question]]'', ont une portée [[Philosophie|philosophique]] indéniable et d'autres, telles ''[[L'Affreux Petit Garçon|Le Petit Garçon très laid]]'', sont très émouvantes. Asimov a principalement traité deux grands thèmes : les [[robot]]s et la [[psychohistoire (Asimov)|psychohistoire]]. [[André-François Ruaud]] et Vivian Amalric considèrent pour leur part que le style d'Isaac Asimov est plutôt médiocre, froid, cérébral et sa prose truffée de répétitions<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=André-François Ruaud|auteur2=Vivian Amalric|titre=Space Opera ! L'imaginaire spatiale avant 1977|lieu=Lyon|éditeur=[[Les Moutons électriques|Les moutons électriques]]|année=2009|pages totales=426|passage=127-128|isbn=978-2-915793-72-7}}</ref>. Les traductions françaises auraient paradoxalement plutôt gommé ces imperfections qui alourdissent les œuvres originales<ref name=":0" />. === Les robots et le ''Cycle des robots'' === {{Article détaillé|Cycle des robots{{!}}''Cycle des robots''}} L'œuvre d'Asimov sur les robots regroupe de très nombreuses nouvelles et plusieurs romans : * recueils de nouvelles : ** {{Écrit|langue=en|titre=I, Robot|année=1950|titre fr=[[Les Robots]]|année fr=1967|traducteur=Pierre Billon}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=The Rest of the Robots|année=1964|titre fr=[[Un défilé de robots]]|année fr=1967|traducteur=Pierre Billon}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=The Complete robot|année=1982|titre fr=[[Nous les robots]]|année fr=1982}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=Robot Dreams|année=1986|titre fr=[[Le Robot qui rêvait]]|année fr=1988|traducteur=[[France-Marie Watkins]]}} ; * romans : ** {{Écrit|langue=en|titre=The Caves of Steel|année=1953|titre fr=[[Les Cavernes d'acier]]|année fr=1956|traducteur=Jacques Brécard}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=The Naked Sun|année=1956|titre fr=[[Face aux feux du soleil]]|année fr=1961|traducteur=André-Yves Richard}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=Robots of Dawn|année=1983|titre fr=[[Les Robots de l'aube]]|année fr=1984|traducteur=[[France-Marie Watkins]]}}, ** {{Écrit|langue=en|titre=Robots and Empire|année=1985|titre fr=[[Les Robots et l'Empire]]|année fr=1986|traducteur=Jean-Paul Martin}}. L'ensemble forme une seule grande histoire, le ''cycle des robots'', qui s'étale sur plusieurs millénaires. En France, toutes les nouvelles de robotique publiées par l'auteur ont été regroupées dans un recueil composé de deux tomes nommé ''[[Le Grand Livre des robots]]''. Le premier tome (''Prélude à Trantor'') contient ''Nous les robots'', ''Les Cavernes d'acier'' et ''Face aux feux du soleil''. Le second tome (''La Gloire de Trantor'') regroupe ''Les Robots de l'aube'', ''Les Robots et l'Empire'', ''[[Les Courants de l'espace]]'', ''[[Tyrann|Poussière d'étoiles]]'' et enfin ''[[Cailloux dans le ciel]]'' (ces trois derniers ouvrages composant le cycle de l'Empire). Il renouvelle complètement ce thème en inventant des {{Citation|robots positroniques}} gouvernés par [[trois lois de la robotique|trois lois]] protégeant les êtres humains et, ''a priori'', parfaites et inviolables. Le jeu d'Asimov consiste à imaginer des situations révélant des failles de ces lois (exemple : un robot peut-il, restant passif, laisser un humain ''fumer une cigarette'' ?) et des bizarreries de comportement de robots qui ''semblent'' les enfreindre, puis à faire découvrir au lecteur comment cela est possible, à la manière d'une enquête policière. Les trois lois sont<ref>''Les Robots'', Isaac Asimov, éditions ''[[J'ai lu]]'', traduction de C.L.A., [[1967]]</ref> : * Première Loi''' :''' « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. » ; * Deuxième Loi''' :''' « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. » ; * Troisième Loi''' :''' « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi. » {{article détaillé|Trois lois de la robotique}} Deux robots exceptionnels, [[R. Daneel Olivaw]] et [[R. Giskard Reventlov]], en viennent à ajouter une '''Loi Zéro''', qui précise qu'un robot ne peut porter atteinte à l'humanité dans son ensemble, même pour protéger un être humain : ''Un robot ne peut ni nuire à l'humanité ni, restant passif, permettre que l'humanité souffre d'un mal''. Cette loi est apparue dans ''Les Robots et l'empire'' (chapitre LXIII). Asimov laissa l'un de ses amis, [[Lester del Rey]], écrire lui aussi une histoire utilisant les trois lois de la robotique : ''Une Morale pour Sam''<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=imaJn'ère |titre=« Ecce homo ! » Isaac Asimov (1920-1992) Des robots et des fondations… |url=https://imajnere.fr/2018/08/22/ecce-homo-isaac-asimov-1920-1992-des-robots-et-des-fondations/ |site=imaJn'ère |date=2018-08-22 |consulté le=2022-05-09}}</ref>. Cette histoire constitue une moquerie gentille sur la viabilité réelle des trois lois. Le thème des robots, tel que traité par Asimov, constitue aussi un plaidoyer antiraciste ''discret, mais sûr'' : les robots, de plus en plus perfectionnés et dotés d'aspects de plus en plus humains, deviennent méprisés, voire haïs, par bien des êtres humains — d'autant que les trois lois les mettent à l'abri de défauts qu'on pourrait leur reprocher. ''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]'' évoque cette question. En {{Date-|novembre 2009|en littérature}}, l’''{{Lang|en|texte=Isaac Asimov estate}}'' a annoncé la prochaine publication d'une trilogie de romans centrée sur [[Susan Calvin]] et écrite par l'auteur de fantasy {{Lien|langue=en|trad=Mickey Zucker Reichert|fr=Mickey Zucker Reichert}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre={{Lang|en|texte=Meet The Young, Frisky Susan Calvin, In "I, Robot" Prequel Trilogy}}|url=http://io9.com/5390043/meet-the-young-frisky-susan-calvin-in-i-robot-prequel-trilogy|consulté le=16 janvier 2013}}.</ref>. En 2019, une équipe de chercheurs s'inspire d'Asimov et publie dans la revue ''[[Science (revue)|Science]]'' une étude dans laquelle ils proposent des algorithmes dits « seldoniens » qui intègrent les trois lois de la robotique<ref>{{Article |titre=Apprentissage automatique : Isaac Asimov à la rescousse ? |périodique=[[Le Monde]] |date=2019-12-04 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/12/04/apprentissage-automatique-asimov-a-la-rescousse_6021649_1650684.html}}.</ref>. ; Trilogie ''{{Lang|en|texte=I, Robot}}'' # {{Écrit|langue=en|titre=I, Robot: To Protect|année=2011|titre fr=Protéger|éditeur fr=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]], {{Coll|[[Ailleurs et Demain]]}}|année fr=2013}} # {{Écrit|langue=en|titre=I, Robot: To Obey|année=2013|titre fr=Obéir|éditeur fr=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]], {{Coll|[[Ailleurs et Demain]]}}|année fr=2014}} # {{Écrit|langue=en|titre=I, Robot: To Preserve|année=2016|titre fr=|éditeur fr=|année fr=}} === La psychohistoire et le ''Cycle de Fondation'' === {{Article détaillé|Cycle de Fondation{{!}}''Cycle de Fondation''}} Dans le ''Cycle de Fondation'' (qui a reçu, en [[1966 en littérature|1966]], le [[prix Hugo]] de « la meilleure série de science-fiction de tous les temps »), Asimov imagine l'avenir de l'humanité. Il commence avec l'effondrement d'un empire galactique qui se décompose. Un savant, [[Hari Seldon]], invente une nouvelle science, la [[psychohistoire (Asimov)|psychohistoire]], fondée sur la loi des grands nombres et le calcul des probabilités qui permet de {{Citation|prévoir l'avenir}}, ou, plus exactement, de calculer les probabilités de différents avenirs. Le scénario est d'autant plus aisément assimilé par le lecteur qu'il lui rappelle des repères connus : l'émiettement du pouvoir des empires romain et ottoman, d'une part, en ce qui concerne l'empire de Trantor, l'ascension de personnalités charismatiques comme Alexandre le Grand, Jules César ou Napoléon Bonaparte, d'autre part, en ce qui concerne le personnage du ''Mulet'', qui manipule à ses propres fins les émotions de son entourage. Le roman ''[[Fondation (Asimov)|Fondation]]'' {{incise|le premier paru}} forme le {{Citation|cœur}} du cycle et peut être lu isolément. En y ajoutant ''[[Fondation et Empire]]'' et ''[[Seconde Fondation]]'', on obtient la trilogie de ''Fondation'', qui constitue elle aussi une histoire à part entière. Cela correspond à l'ordre d'écriture des romans. D'autres romans, comme ''[[Prélude à Fondation]]'' et ''[[L'Aube de Fondation]]'' {{incise|chronologiquement situés avant}} ou ''[[Fondation foudroyée]]'' et ''[[Terre et Fondation]]'' {{incise|chronologiquement situés après}}, se sont par la suite greffés à la trilogie, pour constituer le ''Cycle de Fondation''. === L'histoire du futur selon Asimov === [[Fichier:GXY5101 0000fc.jpg|vignette|Le premier volet du roman ''[[Tyrann]]'' d'Asimov était en couverture du quatrième numéro de la revue ''[[Galaxy Science Fiction]]'' en 1951. La nouvelle a été publiée sous forme de livre plus tard cette année-là, sous le nom de ''The Stars Like Dust''.]] [[Fichier:Galaxy 195310.jpg|vignette|Le premier volet du roman ''[[Les Cavernes d'acier]]'' d'Asimov, en couverture du numéro d'octobre 1953 de ''Galaxy Science Fiction'', illustré par Ed Emshwiller.]] Après avoir publié ses deux grands cycles, l'éditeur d'Asimov lui a demandé pour son public de les relier pour construire une « histoire du futur » cohérente. Il a alors écrit des ouvrages intermédiaires pour faire le lien entre les deux cycles. L'ensemble final incluant les nouvelles est composé de dix-sept ouvrages que l'on peut subdiviser en cinq parties, ou cycles, qui peuvent se lire séparément les uns des autres et qui sont ici classés par ordre chronologique. À cela on peut ajouter ''[[La Fin de l'Éternité]]'', roman à part, qui prend cependant sa place dans l'ensemble comme point de départ vers l'empire galactique. On pourrait également ajouter ''[[Némésis (Isaac Asimov)|Némésis]]'' juste après ce prélude, puisque l'histoire, qui se déroule dans le futur, est mentionnée dans le cycle de ''Fondation''. # {{Écrit|langue=en|titre=The End of Eternity|année=1955|titre fr=[[La Fin de l'Éternité]]|éditeur fr=[[Éditions Denoël|Denoël]], [[Présence du futur]] {{Numéro|105}}|année fr=1967}} {{ISBN|978-2-207-30105-0|2-207-25065-2|2-07-042264-X|978-2-07-042264-7}} # Le [[cycle des robots]] : ## {{Écrit|langue=en|titre=I, Robot|année=1950|titre fr=[[Les Robots]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Club du livre d'anticipation]] {{Numéro|7}}|année fr=1967}} {{ISBN|978-2-290-34248-0|2-290-31290-8|2-277-13453-8|2-277-12453-2}} ## {{Écrit|langue=en|titre=The Rest of the Robots|année=1964|titre fr=[[Un défilé de robots]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Club du livre d'anticipation]] {{Numéro|7}}|année fr=1967}} {{ISBN|978-2-277-12542-6|2-290-31125-1}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Robot Dreams|année=1986|titre fr=[[Le Robot qui rêvait]]|éditeur fr=[[J'ai lu]] {{Numéro|2388}}|année fr=1988}} {{ISBN|978-2-277-22388-7|2-290-31715-2}} ## {{Écrit|langue=en|titre=The Complete robot|année=1982|titre fr=[[Nous les robots]]}} # Le cycle d'[[Elijah Baley]] : ## {{Écrit|langue=en|titre=The Caves of Steel|année=1953|titre fr=[[Les Cavernes d'acier]]|éditeur fr=[[Hachette Livre|Hachette]]/[[Éditions Gallimard|Gallimard]], [[Le Rayon fantastique]] {{Numéro|41}}|année fr=1956}} {{ISBN|978-2-277-12404-7|2-290-32794-8}} ## {{Écrit|langue=en|titre=The Naked Sun|année=1956|titre fr=[[Face aux feux du soleil]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Club du livre d'anticipation]] {{Numéro|23}}|année fr=1970}} {{ISBN|978-2-277-12468-9|2-290-32794-8}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Robots of Dawn|année=1983|titre fr=[[Les Robots de l'aube]]|éditeur fr=[[J'ai lu]] {{Numéro|6792}}|année fr=1984}} {{ISBN|978-2-7242-3983-6|2-277-21602-X|2-277-21603-8|2-290-30718-1|2-290-30719-X|2-290-33275-5}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Robots and Empire|année=1985|titre fr=[[Les Robots et l'Empire]]|éditeur fr=[[J'ai lu]] {{Numéro|5895}}|année fr=1986}} {{ISBN|978-2-277-21996-5|2-277-21996-7|2-290-31116-2}} # Le [[cycle de l'Empire]] : ## {{Écrit|langue=en|titre=The Currents of Space|année=1952|titre fr=[[Les Courants de l'espace]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Galaxie-bis]]|année fr=1967}} {{ISBN|978-2-7024-0232-0|2-266-04209-2|2-266-13641-0|2-266-15093-6}} ## [[Tyrann]], [[J'ai lu]] no 484, 1973 ((en) The Stars Like Dust, 1951) {{ISBN|978-2-277-12484-9}}, 2-290-00484-7 et 2-290-33281-X) (parfois nommé Poussière d'étoiles) ## {{Écrit|langue=en|titre=Pebble in the Sky|année=1950|titre fr=[[Cailloux dans le ciel]]|éditeur fr=[[Hachette Livre|Hachette]]/[[Éditions Gallimard|Gallimard]], [[Le Rayon fantastique]] {{Numéro|16}}|année fr=1953}} {{ISBN|2-277-11552-5|2-290-31297-5}} # Le [[cycle de Fondation]] : ## {{Écrit|langue=en|titre=Prelude to Foundation|année=1988|titre fr=[[Prélude à Fondation]]|éditeur fr=[[Presses de la Cité]], Univers sans limites|année fr=1989}} {{ISBN|2-258-02597-4|2-7242-4640-3|2-266-03471-5|2-266-15253-X}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Forward the Foundation|année=1993|titre fr=[[L'Aube de Fondation]]|éditeur fr=[[Presses de la Cité]], Univers sans limites|année fr=1993}} {{ISBN|2-258-03720-4|2-7242-7987-5|2-266-06733-8|2-266-15736-1}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Foundation|année=1951|titre fr=[[Fondation (Asimov)|Fondation]]|éditeur fr=[[Hachette Livre|Hachette]]/[[Éditions Gallimard|Gallimard]], [[Le Rayon fantastique]] {{Numéro|44}}|année fr=1957}} {{ISBN|2-7242-2249-0|2-207-30089-7|2-207-24911-5|2-07-041570-8}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Foundation and Empire|année=1952|titre fr=[[Fondation et Empire]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Club du livre d'anticipation]] {{Numéro|1}}|année fr=1965}} {{ISBN|2-7242-2326-8|2-207-30092-7|2-207-24912-3|2-07-041571-6}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Second Foundation|année=1953|titre fr=[[Seconde Fondation]]|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], [[Club du livre d'anticipation]] {{Numéro|1}}|année fr=1965}} {{ISBN|2-7242-2418-3|2-207-30094-3|2-207-24913-1|2-07-041611-9}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Foundation's Edge|année=1982|titre fr=[[Fondation foudroyée]]|éditeur fr=[[Éditions Denoël|Denoël]], [[Présence du futur]] {{Numéro|357}}|année fr=1983}} {{ISBN|2-207-30357-8|2-7242-2564-3|2-207-24930-1|2-07-041646-1}} ## {{Écrit|langue=en|titre=Foundation and Earth|année=1986|titre fr=[[Terre et Fondation]]|éditeur fr=[[Éditions Denoël|Denoël]], [[Présence du futur]] {{Numéro|438}}|année fr=1987}} {{ISBN|2-7242-3566-5|2-207-30438-8|2-207-25106-3|2-07-041752-2}} === Cycle de David Starr === {{Article détaillé|Cycle de David Starr{{!}}''Le Cycle de David Starr''}} Le ''cycle de David Starr'', écrit sous le pseudonyme de '''Paul French''', est composé de six romans écrits dans les [[années 1950]]. [[David Starr]] est chargé par le Comité Scientifique Terrestre d'enquêter sur les planètes du système Solaire, récemment colonisées, pour y résoudre des énigmes. Dès le premier tome, il est aidé par un petit homme natif de Mars, John Bigman Jones, et par une étrange rencontre avec des entités martiennes, qui se cachent des humains. Les autres tomes le voient explorer les lieux les plus emblématiques du système Solaire : les Astéroïdes, Vénus, Mercure, les lunes de Jupiter (qui, par son gigantisme, empêche toute colonisation), les anneaux de Saturne. # {{Écrit|langue=en|titre=David Starr, Space Ranger|année=1952|titre fr={{Lien|langue=en|trad=David Starr, Space Ranger|fr=Les Poisons de Mars|texte=Sur la planète rouge}}|éditeur fr=[[Fleuve Noir Anticipation|Fleuve noir]]|année fr=1954|commentaire=Réédition sous le titre ''Jim Spark, le chasseur d'étoiles'', [[Hachette Jeunesse]], {{Coll.|[[Bibliothèque verte]]}}, [[1977 en littérature|1977]] puis sous le titre ''Les Poisons de Mars'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|D'aventure}}, [[1991 en littérature|1991]] puis sous le titre ''Les Poisons de Mars'' dans le recueil ''David Starr justicier de l'espace'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}, [[1993 en littérature|1993]] puis sous le titre ''Les Poisons de Mars'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Lefrancq en poche}}, [[1996 en littérature|1996]]}} # {{Écrit|langue=en|titre=Lucky Starr and the Pirates of the Asteroids|année=1953|titre fr={{Lien|langue=en|trad=Lucky Starr and the Pirates of the Asteroids|fr=Les Pirates des astéroïdes|texte=Jim Spark et les Écumeurs de l'espace}}|éditeur fr=[[Hachette Jeunesse]], {{Coll|[[Bibliothèque verte]]}}|année fr=1978|commentaire=Réédition sous le titre ''Les Pirates des astéroïdes'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], [[1991 en littérature|1991]] puis sous le titre ''Les Pirates des astéroïdes'' dans le recueil ''David Starr justicier de l'espace'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}, [[1993 en littérature|1993]] puis sous le titre ''Les Pirates des astéroïdes'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Lefrancq en poche}}, [[1996 en littérature|1996]]}} # {{Écrit|langue=en|titre=Lucky Starr and the Oceans of Venus|année=1954|titre fr={{Lien|langue=en|trad=Lucky Starr and the Oceans of Venus|fr=Les Océans de Venus|texte=Jim Spark et la Cité sous la mer}}|éditeur fr=[[Hachette Jeunesse]], {{Coll|[[Bibliothèque verte]]}}|année fr=1978|commentaire=Réédition sous le titre ''Les Océans de Venus'' dans le recueil ''David Starr justicier de l'espace'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}, [[1993 en littérature|1993]] puis sous le titre ''Les Océans de Venus'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Lefrancq en poche}}, [[1997 en littérature|1997]]}} # {{Écrit|langue=en|titre=Lucky Starr and the Big Sun of Mercury|année=1956|titre fr={{Lien|langue=en|trad=Lucky Starr and the Big Sun of Mercury|fr=La Fournaise de Mercure|texte=Jim Spark et le Projet Lumière}}|éditeur fr=[[Hachette Jeunesse]], {{Coll|[[Bibliothèque verte]]}}|année fr=1979|commentaire=Réédition sous le titre ''La Fournaise de Mercure'' dans le recueil ''David Starr justicier de l'espace'', [[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}, [[1993 en littérature|1993]]}} # {{Écrit|langue=en|titre=Lucky Starr and the Moons of Jupiter|année=1957|titre fr={{Lien|langue=en|trad=Lucky Starr and the Moons of Jupiter|fr=Les Lunes de Jupiter}}|éditeur fr=[[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}|année fr=1993}} # {{Écrit|langue=en|titre=Lucky Starr and the Rings of Saturn|année=1957|titre fr={{Lien|langue=en|trad=Lucky Starr and the Rings of Saturn|fr=Les Anneaux de Saturne (roman, Asimov)|texte=Les Anneaux de Saturne}}|éditeur fr=[[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]], {{Coll.|Volumes}}|année fr=1993}} === Autres recueils de nouvelles de science-fiction === [[Fichier:Weird Tales September 1950.jpg|vignette|La nouvelle courte ''Bon sang ne saurait mentir'' (« ''Legal Rites'' », du recueil ''[[Chrono-minets]]''), une collaboration avec [[Frederik Pohl]], est la seule histoire d'Asimov à apparaître dans la revue ''[[Weird Tales]]''.]] * {{Écrit|langue=en|titre=The Martian Way and Other Stories|année=1955|titre fr=[[La Voie martienne]]|éditeur fr=[[J'ai lu]] {{Numéro|870}}|année fr=1978}} {{ISBN|978-2-29033283-2|2-277-11870-2|}} * {{Écrit|langue=en|titre=Earth Is Room Enough|année=1957|titre fr=[[Espace vital (recueil)|Espace vital]]|éditeur fr=Le Masque Science Fiction {{Numéro|40}}|année fr=1976}} {{ISBN|2702404723|2277220558}} * {{Écrit|langue=en|titre=Nine Tomorrows|année=1959|titre fr=[[L'avenir commence demain]]|éditeur fr=[[Pocket Science-fiction|Presses Pocket Science-fiction]] {{Numéro|5034}}|année fr=1978}} {{ISBN|2266036327|2266006436}} * {{Écrit|langue=en|titre=Asimov's Mysteries|année=1968}} ** {{Écrit|titre=[[Histoires mystérieuses|Histoires mystérieuses (1)]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|113}}|année=1969|isbn=2207301133}} ** {{Écrit|titre=[[Histoires mystérieuses|Histoires mystérieuses (2)]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|114}}|année=1969|isbn=2207301141}} * {{Écrit|langue=en|titre=Nightfall and Other Stories|année=1969|titre fr=Quand les ténèbres viendront|éditeur fr=[[Éditions Denoël|Denoël]], coll. [[Lunes d'encre]]|année fr=2014}} ** {{Écrit|titre=[[Quand les ténèbres viendront]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|123}}|année=1970|isbn=2207250261|2207301230}} ** {{Écrit|titre=[[L'amour, vous connaissez ?]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|125}}|année=1970|isbn=2207249190|2207301257}} ** {{Écrit|titre=[[Jusqu'à la quatrième génération]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|301}}|année=1979|isbn=2207303012}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Early Asimov|année=1972|titre fr=[[Période d'essai (recueil)|Période d'essai]]|éditeur fr=[[Éditions Gallimard|Gallimard]], {{Coll|[[Folio SF]]}} {{Numéro|553}}|année fr=2016|isbn=978-2070467396}} ** {{Écrit|titre=[[Dangereuse Callisto]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|182}}|année=1974|isbn=2207249239}} ** {{Écrit|titre=[[Noël sur Ganymède]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|187}}|année=1974|isbn=2207247988}} ** {{Écrit|titre=[[Chrono-minets]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|191}}|année=1975|isbn=2207301915}} ** {{Écrit|titre=[[La Mère des mondes]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|199}}|année=1975|isbn=2207301990}} * {{Écrit|langue=en|titre=Buy Jupiter and Other Stories|année=1975}} ** {{Écrit|titre=[[Flûte, flûte et flûtes !]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|232}}|année=1977}} {{ISBN|2207247368|2070314448}} ** {{Écrit|titre=[[Cher Jupiter]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|233}}|année=1977|isbn=2207249182}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Bicentennial Man and Other Stories|année=1976|titre fr=[[L'Homme bicentenaire (recueil)|L'Homme bicentenaire]]|éditeur fr=[[Présence du futur]] {{Numéro|255}}|année fr=1978}} {{ISBN|2207250253|2207302555}} * {{Écrit|langue=en|titre=Limericks d'Isaac Asimov & [[John Ciardi]]|année=1978|titre fr=Limericks}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Winds of Change and Other Stories|année=1983}} ** {{Écrit|titre=[[Au prix du papyrus]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|395}}|année=1985|isbn=2207248577}} ** {{Écrit|titre=[[Les Vents du changement]]|éditeur=[[Présence du futur]] {{Numéro|403}}|année=1985}} {{ISBN|2207304035|2070419789}} * {{Écrit|langue=en|titre=Azazel|année=1988|titre fr=[[Azazel (recueil)|Azazel]]|éditeur fr=[[Pocket Science-fiction|Presses Pocket Science-fiction]] {{Numéro|5508}}|année fr=1990}} {{ISBN|2-7242-6122-4|2-266-05520-8}} * {{Écrit|langue=en|titre=Robot Visions|année=1990|commentaire=La seule nouvelle inédite de ce recueil, ''La Vision d'un robot'' (''Robot Visions'') est disponible en [[France]] dans le recueil ''Robots temporels d'Issac Asimov (1)'' de [[William F. Wu]] chez [[J'ai lu]] {{Numéro|3473}} [[1993 en littérature|1993]] {{ISBN|2-277-23473-7}}}} * {{Écrit|langue=en|titre=Gold|année=1995|titre fr=[[Mais le docteur est d'or]]|éditeur fr=[[Pocket Science-fiction|Presses Pocket Science-fiction]] {{Numéro|5621}}|année fr=1996|isbn=2266069268}} * {{Écrit|langue=en|titre=Magic|année=1996|titre fr=[[Légende (recueil)|Légende]]|éditeur fr=[[Pocket Science-fiction|Presses Pocket Science-fiction]] {{Numéro|5627}}|année fr=1996|isbn=2-266-06863-6}} * {{Écrit|titre=La Pierre parlante et autres nouvelles|année=2002|éditeur fr=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] {{Numéro}}129}} {{ISBN|2-277-30129-9|2-290-33130-9}} * ''Asimov parallèle'' (The Alternate Asimovs), 1986 === Livres d'histoire === * ''The Kite That Won the Revolution'' (1963) {{ISBN|0-395-06560-7}} * ''The Greeks'' (1965) * ''The Roman Republic'' (1966) ; trad. fr. Christophe Jaquet, illustr. Benjamin Van Blancke, ''La République romaine'', Paris, [[Les Belles Lettres]], 294 p., octobre 2023 {{ISBN|978-2251455075}} * ''The Roman Empire'' (1967) * ''The Egyptians'' (1967) * ''The Near East'' (1968) * ''The Dark Ages'' (1968) * ''Words from History'' (1968) * ''The Shaping of England'' (1969) * ''Constantinople: The Forgotten Empire'' (1970) * ''The Land of Canaan'' (1971) * ''The Shaping of France'' (1972) * ''The Shaping of North America'' (1973) * ''The Birth of the United States'' (1974) * ''Our Federal Union'' (1975) {{ISBN|0-395-20283-3}} * ''The Golden Door'' (1977) * ''Asimov's Chronology of Science and Discovery'' (1989) * ''Asimov's Chronology of the World'' (1991), HarperCollins {{ISBN|0-06-270036-7}} * ''The March of the Millennia'' (1991) (avec Frank White), Walker & Company {{ISBN|0-8027-7391-5}} === Recueils de nouvelles policières et autres nouvelles policières === Le ''[[Cycle des veufs noirs]]'' (''{{Lang|en|texte=The Black Widowers}}'') constitue une sorte de reprise du ''Club du mardi'' d'[[Agatha Christie]]. Il s'agit d'un groupe se réunissant périodiquement autour d'un bon dîner. Ni forcément veuf, ni forcément célibataire, chacun des six membres, à tour de rôle, doit venir accompagné d'un invité. Une anecdote racontée par ce dernier sert généralement de point de départ à la nouvelle. Beaucoup de personnages sont inspirés d'écrivains proches d'Asimov. C'est toujours le serveur du restaurant qui résout l'énigme ou du moins présente la solution la plus plausible. Les veufs noirs ne se déplacent pas, n'examinent pas des indices matériels : tout se fait par discussion autour d'un repas. {{Article détaillé|Cycle des veufs noirs}} * {{Écrit|langue=en|titre=Tales of the Black Widowers|année=1974|titre fr=Le Club des veufs noirs|éditeur fr=[[10/18]] {{Numéro}}1980|année fr=1989}} * {{Écrit|langue=en|titre=More Tales of the Black Widowers|année=1976|titre fr=Retour au club des veufs noirs|éditeur fr=[[10/18]] {{Numéro}}2015|année fr=1989}} * {{Écrit|langue=en|titre=Casebook of the Black Widowers|année=1980|titre fr=Casse-tête au club des veufs noirs|éditeur fr=[[10/18]] {{Numéro}}2146|année fr=1990}} * {{Écrit|langue=en|titre=Banquets of the Black Widowers|année=1984|titre fr=À table avec les veufs noirs|éditeur fr=[[10/18]] {{Numéro}}2061|année fr=1989}} * {{Écrit|langue=en|titre=Puzzles of the Black Widowers|année=1990|titre fr=Puzzles au club des veufs noirs|éditeur fr=[[10/18]] {{Numéro}}2183|année fr=1991}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Return of the Black Widowers|année=2003}} En France, plusieurs nouvelles du cycle sont d'abord parues dans ''[[Mystère magazine]].'' Les cinq premiers recueils du cycle ont été regroupés et réédités en un tome chez [[Omnibus]] (2010). Isaac Asimov a également publié quelques nouvelles policières n'appartenant pas au ''Cycle des veufs noirs''. Certaines font partie du recueil ''[[Histoires mystérieuses]]'', d'autres ont été réunies dans le recueil ''{{Lang|en|texte=The Union Club Mysteries}}'' paru en [[1985 en littérature|1985]] et jamais traduit en français * {{Écrit|langue=en|titre=Death of a Honey-Blond|année=1956|titre fr=Cyanure à volonté|éditeur fr=[[Fayard (maison d'édition)|Fayard]], ''[[Le Saint détective magazine]]'' {{numéro|28}}|année fr=1957|commentaire=Publiée également sous le titre ''What's in a Name?'' et reprise dans ''[[Histoires mystérieuses]]'' sous le titre ''Le Patronyme accusateur''}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Dust of Death|année=1957|titre fr=Poussière de mort|éditeur fr=[[Éditions OPTA|OPTA]], ''[[Fiction (magazine)|Fiction]]'' {{numéro|64}}|année fr=1959|commentaire=Publiée également dans ''[[Histoires mystérieuses]]'' sous le titre ''La Poussière qui tue''}} === Romans indépendants === * {{Écrit|langue=en|titre=The Death Dealers|année=1958|titre fr=[[Une bouffée de mort]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=Fantastic Voyage|année=1966|titre fr=Le Voyage fantastique|commentaire=À partir du [[Le Voyage fantastique (film, 1966)|film du même nom]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Gods Themselves|année=1972|titre fr=[[Les Dieux eux-mêmes]]|commentaire=[[Prix Nebula]] [[1972 en littérature|1972]], [[prix Hugo]] [[1973 en littérature|1973]] et [[prix Locus]] [[1973 en littérature|1973]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Heavenly Host|année=1974|titre fr=[[L'Invité du ciel]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=Fantastic Voyage II: Destination Brain|année=1987|titre fr=[[Destination cerveau]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=Nemesis|année=1989|titre fr=[[Némésis (Isaac Asimov)|Némésis]]}} * {{Écrit|langue=en|titre=Nightfall|année=1990|titre fr=[[Le Retour des ténèbres]]|coauteur=[[Robert Silverberg]]|commentaire=À partir de la nouvelle ''[[Quand les ténèbres viendront (nouvelle)|Quand les ténèbres viendront]]''}} * {{Écrit|langue=en|titre=Child of Time|année=1991|titre fr=[[L'Enfant du temps]]|coauteur=[[Robert Silverberg]]|commentaire=À partir de la nouvelle ''[[L'Affreux Petit Garçon]]'' (''The Ugly Little Boy'')}} * {{Écrit|langue=en|titre=The Positronic Man|année=1992|titre fr=[[Tout sauf un homme]]|coauteur=[[Robert Silverberg]]|commentaire=À partir de la nouvelle ''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]'' (''The Bicentennial Man'') - Ce roman a été adapté au cinéma en [[1999 au cinéma|1999]] sous le titre ''[[L'Homme bicentenaire (film)|L'Homme bicentenaire]]'', réalisé par [[Chris Columbus]].}} == Autobiographies == * {{Écrit|langue=en|titre=In Memory Yet Green: The Autobiography of Isaac Asimov, 1920-1954|année=1979}} * {{Écrit|langue=en|titre=In Joy Still Felt: The Autobiography of Isaac Asimov, 1954-1978|année=1980}} * {{Écrit|langue=en|titre=I, Asimov|année=1994|titre fr=[[Moi, Asimov]]|éditeur fr=[[Éditions Denoël|Denoël]], coll. [[Présences (collection)|Présences]] {{Numéro|29}}|année fr=1996}} == Vulgarisation == Isaac Asimov a écrit plusieurs dizaines d'ouvrages de [[vulgarisation]], principalement sur des sujets scientifiques, mais également sur des sujets aussi divers que la [[Bible]] ou [[William Shakespeare|Shakespeare]]. Voici une liste non exhaustive (portant notamment sur l'[[astronomie]]) : {{début de colonnes|taille=30}} * ''Civilisations extraterrestres'' * ''Fusées, satellites et sondes spatiales'' * ''La Colonisation des planètes et des étoiles'' * ''La Course à l'espace : de la rivalité à la coopération'' * ''La Pollution de l'espace'' * ''Les Astronomes d'autrefois'' * ''Les comètes ont-elles tué les dinosaures ?'' * ''Les Objets volants non identifiés'' *''La Lune, satellite de la Terre'' * ''Mercure, la planète rapide'' * ''Neptune, la plus petite des géantes'' * ''Notre voie lactée et les autres galaxies'' * ''Science-fiction et faits de science'' * ''Saturne et sa parure d'anneaux'' * ''Uranus, la planète couchée'' * ''Y a-t-il de la vie sur les autres planètes ?'' * ''La comète de Halley'' * ''La Terre, notre base de départ'' * ''Trous noir'' * ''[[X comme inconnu]]'' * ''{{Lang|en|texte=The Roving Mind}}''<ref>Jean-Pierre Thomas [http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article64 SPS {{numéro|198}}], juillet-août 1992</ref> (La pensée vagabonde) ** Volume 1/2 : 37 essais édités sous le titre ''Les moissons de l'intelligence'', éd Chimérique, coll. « collection zététique » ** Volume 2/2 : 25 essais édités en français sous le titre "Homo obsoletus" au format papier et pdf par les éditions book-e-book.com * ''L'univers de la science'' {{fin de colonnes|}} == Influence == [[Paul Krugman]] (récipiendaire du [[prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel|prix Nobel d'économie]] 2008) est devenu économiste en partie grâce aux livres d'Asimov, l'économie étant selon Krugman ce qui existe de plus proche de la [[psychohistoire (Asimov)|psychohistoire]]<ref>[https://www.pbs.org/newshour/bb/business-july-dec08-nobelkrugman_10-13/ "PBS, Jim Lehrer News Hour"], October 13, 2008, transcript Retrieved October 14, 2008</ref>{{,}}<ref>''[[The New York Times]]'', August 6, 2009, [https://www.nytimes.com/2009/08/09/books/review/Upfront-t.html?_r=1 "Up Front: Paul Krugman"]</ref>. == Récompenses == * 1963 : [[prix Hugo]] spécial pour ses contributions à la [[science-fiction]] * 1966 : [[prix Hugo]] de la meilleure série de tous les temps pour le [[cycle de Fondation]] * 1967 : [[prix E. E. Smith Memorial|Prix Skylark]] du meilleur écrivain * 1972 : [[prix Nebula du meilleur roman]] pour ''[[Les Dieux eux-mêmes]]'' * 1973 : [[prix Hugo du meilleur roman]] pour ''[[Les Dieux eux-mêmes]]'' * 1973 : [[prix Locus du meilleur roman]] pour ''[[Les Dieux eux-mêmes]]'' * 1975 : [[prix Locus]] de la meilleure anthologie pour ''Before the Golden Age'' * 1976 : [[prix Nebula de la meilleure nouvelle longue]] pour ''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]'' * 1977 : [[prix Hugo de la meilleure nouvelle longue]] pour ''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]'' * 1977 : [[prix Locus de la meilleure nouvelle longue]] pour ''[[L'Homme bicentenaire (nouvelle)|L'Homme bicentenaire]]'' * 1981 : [[prix Locus]], catégorie non fiction/article scientifique pour ''In joy still felt: The autobiography of Isaac Asimov, 1954-1978'' * 1983 : [[prix Hugo du meilleur roman]] pour ''[[Fondation foudroyée]]'' * 1983 : [[prix Locus du meilleur roman]] pour ''[[Fondation foudroyée]]'' * 1985 : [[prix Cosmos 2000]] pour ''[[Les Robots de l'aube]].'' * 1986 : [[prix Nebula]] spécial de [[Prix Damon-Knight Memorial Grand Master|Grand Maître]] (''Life achievement'') * 1987 : [[prix Locus de la meilleure nouvelle courte]] pour ''[[Le Robot qui rêvait (nouvelle)|Le Robot qui rêvait]]'' * 1987 : prix Asimov des lecteurs de la meilleure nouvelle pour ''[[Le Robot qui rêvait (nouvelle)|Le Robot qui rêvait]]'' * 1992 : [[prix Hugo de la meilleure nouvelle longue]] pour ''[[Un sujet en or]]'' * 1993 : prix Asimov des lecteurs de la meilleure nouvelle pour ''Cleon the emperor'' * 1995 : [[prix Hugo]], catégorie non fiction/article scientifique pour ''Moi, Asimov'' * 1995 : [[prix Locus]], catégorie non fiction/article scientifique pour ''Moi, Asimov'' * 1996 : [[Prix Hugo du meilleur roman|prix Hugo rétrospectif du meilleur roman]] 1941 pour ''[[Fondation et Empire#Le Mulet|Le Mulet]]'' * 2016 : [[Prix Hugo de la meilleure nouvelle courte|prix Hugo rétrospectif de la meilleure nouvelle courte]] 1941 pour ''[[Robbie (nouvelle)|Robbie]]'' == Films réalisés d'après l'œuvre d'Isaac Asimov == * ''[[La Mort des trois soleils]]'' ([[1988]]), de Paul Mayersberg, tiré de la nouvelle ''[[Quand les ténèbres viendront (nouvelle)|Quand les ténèbres viendront]]'' (''{{Lang|en|texte=Nightfall}}''). * ''[[L'Homme bicentenaire (film)|L'Homme bicentenaire]]'' ([[1999]]), de [[Chris Columbus]]. Ce film se veut fidèle à la nouvelle éponyme d'Asimov. * ''[[I, Robot (film)|I, Robot]]'' ([[2004]]), d'[[Alex Proyas]], avec [[Will Smith]]. Le scénario du film n'a pas grand rapport avec le recueil éponyme (qui regroupe le ''Livre des robots'' et ''Les Robots''), hormis qu'on y retrouve le {{Pr}} Lanning et le {{Dr}} Calvin, chers à l'auteur, ainsi que le principe et l'énoncé des [[Trois lois de la robotique|Trois lois de la Robotique]]. La fin du film reprend le thème de la nouvelle du ''Robot qui rêvait''. Voulant s'inspirer des romans d'Asimov sur les robots, le film a cependant lancé une polémique sur le respect de l'esprit d'écriture d'Asimov. * ''Sueños de Robot'' (''Rêves de Robots''), court-métrage réalisé par [[Christian Toro]] et [[Carlos Ramos]] en 2007<ref>[https://archive.is/bqrc Anima 2007: Festival de Animación de Valparaíso]</ref>. * ''Kurchatov'', court métrage russe réalisé par [[Alexander Korolev]] en 2020 et adapté de la nouvelle ''[[La Pause (nouvelle)|La Pause]]''<ref> [https://www.kinoglaz.fr/index.php?page=fiche_film&num=11253&lang=fr Fiche sur le film]</ref>. == Série télévisée inspirée de l'œuvre d'Isaac Asimov == ''[[Foundation (série télévisée)|Foundation]]'' est une série télévisée américaine créée par [[David S. Goyer]] et [[Josh Friedman]]. Sa diffusion a débuté le 24 septembre 2021 sur [[Apple TV+]]. La série est basée sur le [[Cycle de Fondation]] d'Isaac Asimov. La première saison comporte 10 épisodes et une deuxième saison est en cours de diffusion. Si David S. Goyer prend de larges libertés avec l'œuvre originale d'Isaac Asimov, sa fille Robyn Asimov (productrice exécutive de la série) se montre en parfait accord avec la direction prise : « La série transpose à l’écran la philosophie et les idées de mon père mieux qu’il n’aurait pu le faire, sans rien trahir de son œuvre »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Série. “Foundation” : Apple valide une deuxième saison et parie sur le long terme |url=https://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/serie-foundation-apple-valide-une-deuxieme-saison-et-parie-sur-le-long-terme |site=Courrier international |date=2021-10-08 |consulté le=2021-12-04}}</ref> == Hommages et reprises dans la fiction == === Astronomie === * Sur la planète [[Mars (planète)|Mars]], le cratère [[Liste des cratères de Mars#A|Asimov]]<ref>[http://www.google.com/mars/#lat=-47.06&lon=4.80&zoom=7 représentation du cratère Asimov dans Google Mars]</ref>, ainsi baptisé officiellement en {{date-|mai 2009}}<ref>[http://planetarynames.wr.usgs.gov/Feature/14567 fiche IAU du cratère martien Asimov]</ref> se situe dans le [[Quadrangle (Mars)|quadrangle]] [[Noachis Terra|Noachis]], non loin du cratère [[Liste des cratères de Mars#R|Roddenberry]], du nom de [[Gene Roddenberry#Hommages|Gene Roddenberry]], un de ses proches amis et célèbre créateur de l'univers de ''[[Star Trek]]''. * Un astéroïde est nommé en son honneur : [[(5020) Asimov]]. === Physique === * Une méthode [[statistique]] utilisée en [[physique des particules]] utilise des « ensembles de données d'Asimov » (''Asimov dataset'' en anglais), qui sont censés être un échantillon représentatif de toutes les données. Ce nom a été inspiré par la nouvelle ''Franchise'' d'Asimov, dans laquelle un seul électeur est choisi pour représenter l'ensemble des électeurs<ref>[https://link.springer.com/article/10.1140%2Fepjc%2Fs10052-011-1554-0 lien vers l'article (en anglais)]</ref>. === Industrie === * Le constructeur japonais [[Honda]] a dévoilé en 2000 un robot humanoïde nommé [[ASIMO]], pour « ''Advanced Step in Innovative MObility'' ». Ce nom constitue pour un grand nombre de lecteurs d'Isaac Asimov un clin d'œil, bien qu'involontaire, à l'écrivain du ''Livre des Robots'', dans lequel il met en scène des robots humanoïdes. * C'est en référence à l'auteur de science-fiction que la firme informatique [[Nvidia]] a baptisé son programme de développement de puces électroniques ciblées robotique et [[Intelligence artificielle|IA]], l’« ''Isaac Initiative'' », comme annoncé au salon [[Computex]] 2017 de [[Taiwan]]<ref>{{en}} [https://www.engadget.com/2017/05/30/nvidia-isaac-initiative-robots/ « ''NVIDIA aims to build better robots with the Isaac Initiative'' »], Devindra Hardawar, ''[[Engadget]].com'', 30 mai 2017.</ref>. === Télévision === * Dans la seconde saison de la série télévisée ''[[Buck Rogers (série télévisée)|Buck Rogers]]'' qui se déroule au [[XXVe siècle#Comics|{{XXVe|s}} siècle]], l'un des personnages principaux s'appelle l'amiral Efram Asimov (interprété par [[Jay Garner]]), commandant d'un [[vaisseau spatial]] baptisé ''Searcher'' et descendant d'Isaac Asimov. * Dans le {{200e|épisode}} de la série ''[[Stargate SG-1]]'' (''[[Wormhole X-Treme, le film]]''), les dernières paroles de l'épisode sont une citation d'Isaac Asimov : « ''Individual SF stories may seem as trivial as ever to the blind critics and the philosophers of today, but the core of SF, his essence has become crucial for our salvation, if we are to be saved at all'' »<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Isaac Asimov - Wikiquote|url=https://en.wikiquote.org/wiki/Isaac_Asimov|site=en.wikiquote.org|consulté le=2017-03-10}}</ref>. Cet épisode se distingue des autres de la série en ce qu'il apporte une réflexion sur la science-fiction, avec des références nombreuses à d'autres monuments du genre et une autodérision certaine : la citation d'Asimov est donc très symbolique et porteuse de sens dans ce contexte. * Dans le premier épisode de la série animée ''[[Cowboy Bebop]]'' de [[Shinichiro Watanabe]] qui a lieu dans un univers de science fiction, le personnage dont la tête est mise à prix se nomme « Asimov Solensan » en hommage à Asimov. * Le bar dans la série US « Upload » se nomme « Asimov » === Jeu vidéo === * Dans la série ''[[Dead Space (jeu vidéo)|Dead Space]]'', le héros est nommé « Isaac Clarke » en référence à Isaac Asimov et [[Arthur C. Clarke]]. *Dans [[Counter-Strike: Global Offensive|''Counter-Strike : Global Offensive'']], plusieurs apparences d'armes dans un style futuristique rappelant son univers portent le nom ''d'Asiimov'' (M4A4, AWP, P250, P90, AK-47)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=M4A4 {{!}} Asiimov - CS:GO Stash |url=https://csgostash.com/skin/237/M4A4-Asiimov |site=csgostash.com |consulté le=2021-09-29}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Isaac Asimov|909260260}} {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets||commons=Isaac Asimov|wikiquote=Isaac Asimov}} === Bibliographie === * {{en}} Jean Fiedler et Jim Mele, ''Isaac Asimov'', 1982. * {{en}} Joseph D. Oleander et Martin H. Greenberg (dir), ''Isaac Asimov'', 1971. * {{en}} Joseph F. Patrouch, ''The Science Fiction of Isaac Asimov'', 1977. * {{en}} William F. Touponce, ''Isaac Asimov'', 1991. * {{en}} Michael White, ''Asimov: The Unauthorized Life'', 1994. * {{en}} Michael White, ''Isaac Asimov: A Life of the Grand Master of Science Fiction'', Carroll & Graf Publishers, 2005. === Articles connexes === * ''[[Asimov's Science Fiction]]'' * [[Trois lois de la robotique]] * [[Psychohistoire (Asimov)|Psychohistoire]] * [[Personnalités et sida|Personnalités et SIDA]] * [[Robot dans la littérature]] * [[Scepticisme scientifique]] === Liens externes === * {{Site officiel}} * {{lien web | format=audio | auteur=[[Nicolas Martin (journaliste)|Nicolas Martin]] | titre=Asimov, le petit père des robots | url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-vendredi-18-septembre-2020 | éditeur=émission ''[[La Méthode scientifique]]'' (59 minutes), [[France Culture]] | date=18 septembre 2020}}. * {{Lien vidéo |langue= |people=Mathias Théry (réalisateur) |date= |année= |titre=Isaac Asimov, l'étrange testament du père des robots |émission= |chaine=ARTE |durée=55 |url=https://www.arte.tv/fr/videos/095168-000-A/isaac-asimov-l-etrange-testament-du-pere-des-robots/ |format= |medium= |éditeur= |lieu=France |consulté le=5 octobre 2022 |temps= |oclc= | extrait= |id= }} {{Liens|site officiel=-}} {{Palette|Isaac Asimov|Cycle des Robots|Cycle de l'Empire|Cycle de Fondation}} {{Portail|littérature américaine|science-fiction|Robotique|New York}} {{CLEDETRI:Asimov, Isaac}} [[Catégorie:Isaac Asimov| ]] [[Catégorie:Écrivain américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain américain de science-fiction]] [[Catégorie:Nouvelliste américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Autobiographe américain]] [[Catégorie:Écrivain du cycle de Fondation]] [[Catégorie:Auteur de littérature dystopique]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Denoël]] [[Catégorie:Lauréat du prix Cosmos 2000]] [[Catégorie:Lauréat du prix Damon-Knight Memorial Grand Master]] [[Catégorie:Lauréat du prix E. E. Smith Memorial]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo de la meilleure nouvelle courte]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo de la meilleure nouvelle longue]] [[Catégorie:Lauréat du prix Hugo du meilleur roman]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus de la meilleure anthologie]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus de la meilleure nouvelle courte]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus de la meilleure nouvelle longue]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus du meilleur roman]] [[Catégorie:Lauréat du prix Locus du meilleur roman de science-fiction]] [[Catégorie:Lauréat du prix Nebula de la meilleure nouvelle longue]] [[Catégorie:Lauréat du prix Nebula du meilleur roman]] [[Catégorie:Docteur de l'université Columbia]] [[Catégorie:Membre de Mensa]] [[Catégorie:Science Fiction Hall of Fame]] [[Catégorie:Personnalité ayant donné son nom à une loi de fiction]] [[Catégorie:Personnalité américaine née d'un parent russe]] [[Catégorie:Humaniste de l'Année]] [[Catégorie:Écrivain professeur]] [[Catégorie:Vulgarisateur scientifique]] [[Catégorie:Scepticisme scientifique]] [[Catégorie:Étudiant de l'université Columbia]] [[Catégorie:Robotique]] [[Catégorie:Futurians]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Naissance en janvier 1920]] [[Catégorie:Naissance dans l'oblast de Smolensk]] [[Catégorie:Décès en avril 1992]] [[Catégorie:Décès à New York]] [[Catégorie:Décès à 72 ans]] [[Catégorie:Mort du sida]] [[Catégorie:Polygraphe]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/ISP
ISP
{{Homonymie}} {{Sigle|3}} == Abréviation == '''ISP''' est une abréviation qui peut signifier : * [[impulsion spécifique]], en [[astronautique]]. == Code == '''ISP''' est un code qui peut signifier : * {{CodeAviation|I|S|aAITA|[[Aéroport de Long Island MacArthur]] aux États-Unis}}. == Sigle == '''ISP''' est un sigle qui peut signifier : ;en français * [[Infirmier sapeur-pompier]] ; * [[Infirmier de secteur psychiatrique]] ; * [[Insertion socioprofessionnelle]], en Belgique ; * [[Informatique et systèmes de production]], une option en classe de [[seconde (lycée)]] ; * [[Initiation aux systèmes de production]], un ancien enseignement de détermination en [[seconde générale et technologique]] ; * [[Interrupteur statique de puissance]], en [[électrotechnique]] ; * [[Intérêt de santé publique]], en [[pharmacie]] ; * [[Institut scientifique de santé publique]], en Belgique ; * [[Institut supérieur pédagogique de Bukavu]] ; * [[Institut supérieur de pédagogie]], une faculté d'éducation dépendante de l'[[Institut catholique de Paris]] ; *[[Institut supérieur de préparation]] aux grandes écoles, une école privée de préparation aux concours juridiques et administratifs et d'entrée aux grandes écoles aujourd'hui appelée [[Prépa ISP]] ; * [[Institut des sciences sociales du politique]] (ou ''[[Institute for Social sciences of Politics]]''), [[Unité mixte de recherche|UMR]] [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] 7220 : Institut de recherches sur la sociologie politique de la construction démocratique dans les sociétés complexes contemporaines, implanté sur les campus de l'[[université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense]] et de l'[[École normale supérieure de Cachan]] ; * [[Institut supérieur de philosophie]], à l'[[Université catholique de Louvain (depuis 1968)|université catholique de Louvain]] ; * [[Institut du service public]], en France, annoncé le 8 avril 2021 comme futur successeur de l’[[École nationale d'administration (France)|ENA]]. ;en anglais * ''[[Internet service provider]]'' (en français, [[fournisseur d'accès à Internet]]) ; * ''[[International Standardized Profile]]'' (en français, [[profil international standardisé]]) ; * ''[[In-System Programming]]'' ; * ''[[India Security Press]]'', entreprise d'imprimerie du gouvernement indien ; * ''[[Immortal Sound Productions]]'', une entreprise événementielle néerlandaise ; * ''[[International School of Paris]]'' ; * ''{{Lien|International Science Programme}}'', unité de l'[[université d'Uppsala]]. [[Catégorie:Symbole]] [[Catégorie:Code]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Infogrames%20Entertainment
Infogrames Entertainment
{{Autre|la partie développement|Infogrames Interactive}} {{Infobox Société | couleur boîte = #000000 | titre blanc = oui | nom = Infogrames Entertainment SA | logo = Infogrames Entertainment Logo.png | légende = | date de création = {{date-|Juin 1983}} | date de disparition = {{date-|7 mai 2003}} (fusion avec [[Atari]]<ref>{{lien web|url=https://www.jeuxvideo-live.com/news/infogrames-et-atari-fusionnent-7991|titre=[BUSINESS] Infogrames et Atari fusionnent|site=jeuxvideo-live.com|consulté le=22 février 2018}}.</ref>) | fondateur = | personnages-clés = [[Bruno Bonnell]], Thomas Schmider, Jean-Michel Perbet, Christophe Sapet, Phill Harrison | forme juridique = Public | action = | slogan = | siège (ville) = [[Lyon]] | direction actuelle = | secteurs d'activités = [[Jeu vidéo]] | produits = ''[[North and South (jeu vidéo)|North and South]]'', ''[[Alone in the Dark (série de jeux vidéo)|Alone in the Dark]]'', ''[[V-Rally]]'', ''[[Neverwinter Nights|Neverwinter Nights 1]]''/''[[Neverwinter Nights 2|2]]'', ''[[Kya: Dark Lineage]]'' | société mère = | société sœur = | filiales = Atari, Inc., Atari Interactive, Inc. | effectif = 20 (en 2020) | site web = {{URL|http://www.atari.com/}} | siège (pays) = France | actionnaires = | capitalisation boursière = | fonds propres = | dette = | chiffre d'affaires = {{augmentation}} 20,6 millions d'[[Euro|€]] en [[2019]]<ref>[http://www.boursorama.com/bourse/profil/resume_societe.phtml?symbole=1rPATA Boursorama]</ref> | somme du bilan (banques) = | primes brut (assurances) = | résultat net = | évolution du CA = | évolution du résultat net = | disparition = 7 mai [[2003]] : reprend le nom [[Atari]] | date de mise à jour = }} '''Infogrames Entertainment SA''' (ou '''Infogrames''', ou '''IESA''') est une [[entreprise|société]] [[France|française]] de [[Développeur de jeux vidéo|développement]], d'[[Éditeur de jeux vidéo|édition]] et de [[Liste des distributeurs de jeux vidéo|distribution]] de [[Jeu vidéo|jeux vidéo]], fondée en [[1983 en jeu vidéo|1983]] par [[Bruno Bonnell]] et Christophe Sapet. Infogrames Entertainment SA devient [[Atari SA]] en 2009. En 2024, Atari annonce le retour d'Infogrames<ref name=":01"/>. == Histoire == Dans une interview diffusée à la télévision française en 1994, [[Bruno Bonnell]] explique que le nom de la société avait été créé en associant deux mots « Informatique » et « programmes » (un des « m » de programmes étant supprimé). Christophe Sapet aurait écrit un programme pour générer un nom de société au hasard<ref>{{Lien web |langue=fr |nom1=GameTrip.net |titre=Ces histoires derrière les noms des studios du jeu vidéo (dossier) {{!}} GameTrip {{!}} Jeux Vidéo Oldies |url=http://www.gametrip.net/dossier-40-ces-histoires-derriere-les-noms-des-studios-du-jeu-video.html |site=GameTrip.net |consulté le=2019-09-08}}.</ref>. De 1983 à 1989, la société édite plus de 75 jeux pour les ordinateurs [[SIMIV|Thomson]]<ref>[http://dcmoto.free.fr/programmes/_html/editeur_infogrames.html Émulateur DCMOTO] — Programmes Infogrames pour DCMOTO et ordinateurs Thomson. Consulté le 25 mars 2012</ref> mais aussi [[Amstrad CPC]], [[MSX]], [[Atari ST]] et [[Amiga]]. Outre les jeux, elle a également commercialisé un temps des composeurs de page [[vidéotex]] sur PC pour les services [[Minitel]], chassant au passage les onéreux appareils spécialisés FIET qui étaient utilisés pour cette fonction. Gilles Lioret fut chargé du développement de cette activité. À partir de la fin des années 1980, Infogrames, en partenariat avec le studio espagnol [[Bit Managers]], se fait une spécialité de l'adaptation en jeu vidéo de célèbres séries de [[bande dessinée franco-belge]], avec des titres tels que ''[[Astérix (jeu vidéo, 1993)|Astérix]]'', ''[[Tintin au Tibet (jeu vidéo)|Tintin au Tibet]]'', ''[[Spirou (jeu vidéo)|Spirou]]'', ''[[Les Schtroumpfs (jeu vidéo, 1994)|Les Schtroumpfs]]'', ''[[North and South (jeu vidéo)|North and South]]'' (d'après ''[[Les Tuniques bleues]]''), ou encore [[Bobo (bande dessinée)|Bobo]]. Dans les années 1980 puis 1990, Infogrames se démarque par son importante politique d'acquisitions<ref>Alexis Blanchet, Guillaume Montagnon, ''Une histoire du jeu vidéo en France - 1960/1991 : Des labos aux chambres d'ados'', Houdan, Pix'n love éditions, 2020, p. 300-304.</ref> : rachat de la marque [[Cobra soft]] en 1986<ref name=":0">Colin Sidre et Élisabeth Parinet ({{dir.}}), (thèse pour le diplôme d'archiviste paléographe), Paris, École nationale des chartes, 2014, p. 304-307.</ref>, d'[[Ère informatique]] en juin 1987<ref>{{Ouvrage|prénom1=Daniel|nom1=Ichbiah|titre=La saga des jeux vidéo|éditeur=Pix'n love éd|date=2011|isbn=978-2-918272-32-8|consulté le=2024-03-13}}</ref> et des éditeurs Nice Ideas et Carraz Editions en 1987<ref name=":0" /> ; rachat des sociétés britanniques [[Ocean Software]] et [[Gremlin Graphics Software|Gremlin]], et des sociétés américaines [[Accolade (entreprise)|Accolade]], [[GT Interactive Software|GT Interactive]], [[Paradigm Entertainment]], [[Hasbro Interactive]] et [[Shiny Entertainment]] dans les années 1990. La société acquiert par ailleurs le studio français [[Eden Games]] en 2002. Ces achats font augmenter fortement la dette du groupe, qui atteint 580 millions d'euros en 2002<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Euro Vision: 'Bye-Bye Bruno'|url=http://www.gamasutra.com/view/news/13471/The_Euro_Vision_ByeBye_Bruno.php|site=gamasutra.com|date=11 avril 2007|consulté le=5 mai 2012}}</ref>. La charge de cette dette rend déficitaires tous les exercices comptables suivants, faisant chuter le cours de l'action en bourse de {{unité|5160|euros}} en juin 2000 à 0,80 euros en 2012. Une grande partie des actifs d'Infogrames doit être revendue. Avec l'achat d'Hasbro Interactive, le {{date|7|mai|2003}}, Infogrames est associé au nom d'[[Atari]], commercialement plus parlant sur le continent américain. Le site Games.com, hérité d'Hasbro, est revendu en mai 2006 à [[AOL]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=John Fox Jr |titre=The New Games.com: The Latest From AOL, an Online Gaming Pioneer |url=https://www.huffpost.com/entry/the-new-gamescom-the-late_b_1949462 |site=huffpost.com |date=9 octobre 2012 |consulté le=5 avril 2023}}</ref>. Le {{date-|15 novembre 2006}}, à l'issue de l'assemblée générale, le plan de recapitalisation qui prévoit une augmentation de capital de 74 millions d'euros, suivie d'une offre publique d'échange visant les obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes (Océanes) qui représentent un encours de 124,3 millions d'euros, est accepté (réduction de la dette d'Infogrames). Le fonds d'investissement britannique BlueBay détient 20 % du capital. Il est, de très loin, le premier actionnaire et a deux sièges d'administrateurs. Le {{date-|5 avril 2007}}, le conseil d'administration d'Infogrames décide du départ de [[Bruno Bonnell]] en tant que PDG. Il est remplacé par [[Patrick Leleu]] puis par David Gardner, ex-vice-président d'[[Electronic Arts]]. Le {{date-|3 mars 2008}}, Phil Harrison, ex-responsable des [[Sony Interactive Entertainment|studios Sony]] pour les consoles [[PlayStation]], devient directeur général délégué. Depuis le {{date-|2 juin 2009}}, Infogrames change définitivement sa dénomination officielle en [[Atari SA]], entreprise américaine qu'elle a acquise en 2001, par le biais du rachat d'Hasbro Interactive. En raison des pressions économiques continues sur l'entreprise et de la difficulté à trouver des investisseurs, l'entreprise est placée en [[cessation de paiements]] dans le cadre de la loi française en {{date-|janvier 2013}}<ref>{{Lien web|titre=Atari, de la gloire à la faillite|url=http://www.lsa-conso.fr/atari-de-la-gloire-a-la-faillite,137563|site=lsa-conso.fr|date=24 janvier 2013}}</ref>. Ses filiales américaines obtiennent la protection du [[chapitre 11 de la loi sur les faillites des États-Unis]]. Depuis {{date-|décembre 2013}}, Atari SA et ses trois filiales sont sorties de la faillite et mènent une campagne de redressement. Le {{date-|23 avril 2024}}, Atari annonce sur ses réseaux sociaux réutiliser le nom Infogrames en tant que label d'édition. Le PDG, Wade Rosen, déclare à ce propos : {{citation|pendant des décennies, Infogrames s'est bâti une réputation d'éditeur et de développeur de jeux étonnants et éclectiques, et nous sommes ravis de le ramener<ref name=":01">{{lien web|lang=fr-FR|titre=Atari ressuscite Infogrames, marque iconique du jeu vidéo français|url=https://www.bfmtv.com/tech/gaming/atari-ressuscite-infogrames-marque-iconique-du-jeu-video-francais_AV-202404230384.html |site=BFM TV|date=23 avril 2024|consulté le=23 avril 2024}}.</ref>.}} == Logo, signification et évolution == Infogrames a choisi comme [[logo|logo publicitaire]] un [[tatou]] à cause de la pérennité de cet animal, comme l'explique [[Bruno Bonnell]] : {{citation|Ce dinosaure est notre symbole, déclare alors Bonnell. Le tatou a toujours survécu aux changements de son environnement, de la fonte des glaces aux pires des canicules. Nous voulons pareillement être là dans des millions d’années}}<ref>{{ouvrage|titre=Bâtisseur de rêves|auteur=Daniel Ichbiah|titre chapitre=5. L'arche du capitaine Blood|éditeur=First Interactive|lire en ligne=http://ichbiah.online.fr/extraits/jeuvid.htm|mois=février|année=1997}}.</ref>. Ce logo, fixe aux débuts de la société, est présenté en 3D et en rotation sur ses productions récentes. <gallery> Image:Infogrames Entertainment (1983) Logo 1.png|Logo présent sur les premiers jeux d'Infogrames, {{Date||septembre|1983|en jeu vidéo}} à {{Date||septembre|1996|en jeu vidéo}}. Image:Infogrames Entertainment (1983) Logo 2.png|Logo utilisé sur les jeux de {{Date||septembre|1983|en jeu vidéo}} à {{Date||septembre|1996|en jeu vidéo}}. Image:Infogrames Entertainment (1983) Logo 3.png|Logo alternatif utilisé sur les jeux de {{Date||septembre|1983|en jeu vidéo}} à {{Date||septembre|1996|en jeu vidéo}}. Image:Infogrames Entertainment (1996) Logo.png|Logo utilisé sur les jeux de {{Date||septembre|1996|en jeu vidéo}} à {{Date||juin|2000}}. Image:Infogrames Entertainment Logo.png|Logo utilisé sur les jeux de {{Date||juin|2000|en jeu vidéo}} à {{Date||mai|2003}}. </gallery> == Ludographie == La politique de rachat de sociétés menée par Infogrames dès les années 1980 permet à la société de diversifier son catalogue d'offre de jeux vidéo et de logiciels : jeu d'aventure et d'enquêtes avec [[Cobra soft]], logiciel éducatif avec Carraz Editions<ref name=":0" />{{etc.}} A partir de la deuxième moitié des [[années 1980]], Infogrames se démarque par une production importante de jeux à licence, en particulier des adaptations de bandes dessinées franco-belges (adaptation des [[Les Passagers du vent|Passagers du vent]] en 1986, d'[[Iznogoud]] en 1987, des [[Les Tuniques bleues|Tuniques bleues]] en 1989 avec le jeu [[North and South (jeu vidéo)|North & South]]...), mais également de romans (adaptations de [[Bob Morane]]) et de films (''[[Les Ripoux]]'' adapté en jeu vidéo par Cobra Soft en 1987)<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alexis Blanchet, Guillaume Montagnon|titre=Une Histoire du jeu vidéo en France - 1960/1991 : Des labos aux chambres d'ados|lieu=Houdan|éditeur=Pix'n love éditions|année=2020|passage=p. 311-312.}}</ref>. * [[Liste de jeux Infogrames]] == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * [http://www.lsa-conso.fr/atari-de-la-gloire-a-la-faillite,137563 Histoire d'Infogrames] sur lsa-conso.fr {{Liens}} {{Portail|Entreprises|Jeu vidéo|Lyon}} [[Catégorie:Infogrames Entertainment|*]] [[Catégorie:Développeur de jeux vidéo]] [[Catégorie:Éditeur de jeux vidéo]] [[Catégorie:Distributeur de jeux vidéo]] [[Catégorie:Entreprise de jeux vidéo ayant son siège à Lyon]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Imprimante
Imprimante
{{Infobox Objet}} Une '''imprimante''' est un appareil, permettant d'obtenir un document sur papier à partir d'un modèle informatique du document. Par exemple, un texte écrit ''via'' un logiciel de [[traitement de texte]] sur [[ordinateur]] pourra être imprimé pour en obtenir une version papier (c'est un changement du [[support d'information]]). Les imprimantes ont été conçues dès l’apparition des premiers ordinateurs, pour permettre la consultation et la conservation sur support [[papier]] des résultats produits par les [[programme informatique|programmes informatiques]]. En effet, à l’époque des premiers calculateurs, les [[Moniteur d'ordinateur|écrans]] n’existaient pas encore et les méthodes de [[Stockage d'information|stockage de l’information]] étaient très rudimentaires et très coûteuses. Avec le temps, les imprimantes ont énormément évolué dans leur méthode d’impression et de traction du [[papier]], mais également dans leur qualité d’impression, leur encombrement et leur coût. L’[[informatisation]] massive des entreprises, les projets de « [[dématérialisation]] », et les économies escomptées par le « zéro papier » n’ont pas supprimé les imprimantes et l’usage du [[papier]] comme [[Information#Support de l'information|support d’information]]. [[Image:Canon S520 ink jet printer.jpg|right|thumb|Imprimante à jet d’encre [[Canon (entreprise)|Canon]].]] [[Fichier:HP Laserjet 1022.png|thumb|Imprimante laser [[Hewlett-Packard|HP]]-1022.]] [[Fichier:Imprimante-braille.jpg|thumb|Imprimante [[braille]].]] == Histoire == [[Fichier:Bundesarchiv B 145 Bild-F031434-0011, Aachen, Technische Hochschule, Rechenzentrum.jpg|thumb|Imprimante en 1970.]] {{Article détaillé|Histoire de l'imprimerie}} Les imprimantes d'avant la [[mécanographie]] ([[xylographie]] par exemple) n'étaient pas automatisées et chaque page devait être préparée manuellement, avant d'imprimer à la chaine ce qu'on a spécialement préparé. Dans le monde de la mécanographie qui a précédé l’informatique, la fonction d’impression était assurée par l’imprimante incluse dans la [[tabulatrice]]. Les premières imprimantes sont inventées par Powers en 1914, et par Hollerith en 1921<ref>[http://www.columbia.edu/acis/history/tabulator.html#top Tabulateur {{nobr|Type {{III}}}}].</ref>. Il s’agissait d’imprimantes impact à barres porte-caractères permettant d’imprimer au départ uniquement des chiffres. L’introduction d’imprimantes à roues, à tambour ou à chaîne va permettre d’accroître la vitesse d’impression ({{nobr|150 lignes}} par minute pour l’AN7 de CMB, record qui tient de 1934 à 1951) et surtout d’imprimer des caractères alphanumériques (uniquement des majuscules) à partir de 1931<ref>[http://www.feb-patrimoine.com/projet/bull_t30/tabu_t30.htm Tabulatrice T30 avec imprimante alphanumérique], sur ''feb-patrimoine.com''.</ref>. La synchronisation correcte entre l’imprimante et l’avancement du papier est assurée à partir de 1933 par les « bandes Caroll », bandes perforées situées de part et d'autre de la liasse d'impression, entraînées par des roues à picots. Dans les années 1950 et 1960, les ancêtres des imprimantes étaient appelées en français des « tireuses ». L'impression en couleur apparaît dans les années 1960<ref>{{Lien web |titre=Évolution de l'imprimante |url=http://imprimante-3d-tpe.e-monsite.com/pages/evolution-de-l-imprimerie.html |site=imprimante-3d-tpe.e-monsite.com |consulté le=2020-06-10}}.</ref>. Ce n’est qu’avec l’émergence de l’informatique au début des années 1970 que les imprimantes deviennent des machines périphériques autonomes découplées de la fonction tabulatrice. En 1971, Xerox, un laboratoire, invente l’imprimante laser. == Caractéristiques == === Caractéristiques générales === * La vitesse d’impression : le nombre de pages imprimées par minute ; pour les imprimantes couleur, peut varier selon que l’impression se fasse en noir et blanc ou en couleur. * La [[Impression photo numérique#Résolution d'impression et résolution photo|résolution]] : la précision de l’impression ; la précision est mesurée en [[Point par pouce|points par pouce]] (ppp) ou ''dpi'' pour ''{{lang|en|dot per inch}}'' en anglais) ; pour les imprimantes couleur, la résolution peut varier selon que l’impression se fasse en noir et blanc ou en couleur. * La mémoire de l’imprimante : elle mesure la quantité d’information en attente d’impression que l’imprimante peut conserver dans sa mémoire. * Les [[consommable]]s : ** les produits d'impression : comme les cartouches ; ** le papier conditionné par : *** le [[format de papier]] : la taille maximale des feuilles que l’imprimante peut accepter ; *** le type d’alimentation du papier vierge : les deux principaux types d’alimentation sont : **** l’alimentation par bac ou tiroir qui utilise un stockage interne d’un grand nombre de feuilles de papier, **** l’alimentation par plateau qui utilise un stockage externe d’une petite quantité de feuilles (de 50 à 100) ; * L’interface : [[port série|liaison série]], [[port parallèle]], [[Universal Serial Bus|USB]], [[Wi-Fi]], [[ethernet]]/[[IPv4]], ethernet/[[IPv6]]<ref>[http://h10010.www1.hp.com/wwpc/be/fr/sm/WF13a/7875-7881-7887-7887-1567231-12155050.html#1928 Imprimante HP Color LaserJet série 3000 - consommables, accessoires et autres], sur ''h10010.www1.hp.com''.</ref>. * D’autres caractéristiques physiques : la dimension, le poids, le niveau sonore peuvent aussi être importants dans certains cas et même le temps de préchauffage avant le début de l’impression. === Imposition === L'imposition, terme désigne la manière dont les pages composées sont placées sur le papier. ==== Recto seul ==== La désignation « mode simplex » est parfois utilisé pour le fait d'imprimer sur une seule face. ==== Recto-verso ==== Le mode recto-verso, appelé aussi mode duplex, permet d’imprimer sur les deux côtés d’une feuille. Il existe le mode recto-verso manuel et le mode recto-verso automatique. Le mode manuel consiste à repositionner le papier de la manière indiquée pour imprimer sur le second côté. Le mode automatique n’a besoin d’aucune manipulation mais dépend des capacités de l’imprimante, il n’est donc pas valable sur toutes les imprimantes. Il existe également les dénominations Tumble et NoTumble, elles correspondent respectivement, à imprimer en recto-verso de manière à obtenir une lecture en tournant les pages comme un bloc-notes, et comme un livre normal. ==== Mode livret ==== Il permet d’imprimer en recto-verso et de manière que chaque côté d’une feuille contienne deux pages === Méthodes de traction du support === ==== Feuille à feuille ==== [[Fichier:HP LaserJet P1505.jpg|thumb|Imprimante laser feuille à feuille.]] Depuis l’apparition des premières imprimantes à laser, le papier à bandes Caroll a petit à petit disparu : la traction du papier se fait dorénavant par des rouleaux qui enserrent et guident le papier tout au long de son chemin dans l’imprimante. Néanmoins, si cette méthode permet l’utilisation de papier normal, elle ne garantit pas toujours un cadrage parfait du papier, et est davantage sujette aux ''bourrages''. ==== Bobine ==== Une part des imprimantes industrielles n'utilisent pas le feuille à feuille mais le mode continu. Ce sont des bobines de papier, qui se présentent comme de gros rouleaux, qui alimentent ces machines. Ce mode est plus rapide et plus sûr que le feuille à feuille. Comme il provoque une gâche importante en début et en fin d'impression et qu'il exige un massicotage en sortie, ce mode convient à de grosses productions avec beaucoup de tirages (comme les journaux, magazines, supports publicitaires, emballages et étiquettes, livres, cahiers, carnets, agendas) et sur différents supports plats (papier, carton fin, films plastiques{{Etc.}}). Il ne convient pas pour les supports non flexibles (comme le carton ondulé ou les emballages plastiques, qui seront plutôt imprimés ou sérigraphiés par transfert). == Techniques d'impression == Les imprimantes peuvent être classées en deux catégories distinctes selon qu’elles utilisent une frappe mécanique (imprimante impact) ou non (imprimante non-impact ou NIP). === Imprimante à impact === Les imprimantes à impact marchent en « tamponnant » le papier avec le caractère et un ruban encreur, comme une machine à écrire. Cette technologie permet d’imprimer sur des [[Copie carbone|liasses carbonées permettant d’avoir un double immédiat du document]]. Elle reste donc utilisée à cette fin dans certaines entreprises, particulièrement celles du transport. ==== Imprimante à marteaux ou imprimante à chaîne ==== Utilisé surtout sur les gros ordinateurs centraux, leur mécanisme d’impression consistait en une chaîne sur laquelle étaient fixés tous les [[caractères imprimables]]. Cette chaîne, entraînée par deux axes - telle une chaîne de vélo - était constamment en mouvement rapide au-dessus de la ligne à imprimer. Le long du parcours de la chaîne étaient disposés des marteaux (autant que de caractères par ligne {{incise|par exemple 132|incise stop}}). Au passage du caractère à imprimer, le marteau de la colonne concernée le frappait pour l’imprimer sur la page. Ce système d’impression était assez rapide (il existait d’ailleurs des imprimantes qui contenaient toute une série de chaînes les unes au-dessous des autres, ce qui permettait d’imprimer une page entière d’un seul coup). Mais le jeu de caractères était limité, et bien entendu, il n’était pas question de ''changer de police'' rapidement, ou d’imprimer des graphiques. Par ailleurs ces imprimantes étaient extrêmement bruyantes (elles existent encore à l’heure actuelle par exemple pour les remises de chèques). ==== Imprimante à aiguilles ou imprimante matricielle ==== Sur les imprimantes à aiguilles, la tête d’impression est constituée d’une série d’aiguilles, alignées verticalement de façon à couvrir la hauteur d’une ligne de texte et propulsée par des [[électroaimant]]s. Le nombre d’aiguilles peut varier d’une imprimante à l’autre (de 9 à 32 en général, 9 et 24 étant les valeurs les plus courantes), la qualité d’impression est proportionnelle au nombre d’aiguilles. Cette tête se déplace le long de la ligne à imprimer. L’encre est fournie par un ruban encreur, similaire aux rubans de machines à écrire (tissu imprégné d’encre), qui circule en boucle entre la tête d’impression et la feuille de papier. Chaque aiguille permet d’imprimer un minuscule point sur la feuille ; chaque caractère est donc constitué de multiples points. <gallery caption="Un modèle répandu d'imprimante matricielle : la Star LC-10"> Image:Star-LC-10-printer-01.jpg | L'imprimante dans son intégralité avec le capot fermé. Image:Star-LC-10-printer-02.jpg | Vue de dessus avec le capot ouvert permet de voir les rouleaux et le ruban. </gallery> ==== Imprimante à sphère, à roue ou imprimante à marguerite (obsolète dès 1988) ==== {{Article détaillé|Imprimante à marguerite}} À l'origine, [[IBM]] (International Business Machines Corporation) crée pour ses machines à écrire une solution avec une sphère comportant un seul jeu de caractères, qui nécessitait le changement de sphère pour changer de police. Cette solution a aussi été utilisée quelques années sur ses imprimantes. Inspirée des machines à écrire, la tête d’impression dite à marguerite est constituée d’une rosace de pétales, à la périphérie desquelles sont fixés les différents caractères imprimables, tels les pétales d’une [[Marguerite commune|marguerite]]… Cette rosace tourne sur un axe motorisé. Le système se déplace le long de la ligne à imprimer. Pour chaque caractère à imprimer, la rosace effectue une rotation pour présenter le caractère demandé devant un marteau, lequel frappe le caractère sur la page, au travers d’un [[ruban encreur]]. Ce système est assez lent et ne présente qu’un jeu de caractères restreint. Il est cependant possible de changer la police en changeant la marguerite. ==== Imprimante à tulipe (obsolète) ==== Dérivée de l’imprimante à marguerite, l’imprimante à tulipe utilise une roue dont les « pétales » sont pliés à 90°. Il s’ensuit une plus grande compacité de l’ensemble et la possibilité de mettre deux caractères au bout de chaque pétale (un seul sur une marguerite), le passage de l’un à l’autre des caractères d’un même pétale se faisant par montée et descente de la tête d’impression. Comparativement à la marguerite, l’impression avec une tulipe est plus rapide et le nombre de caractères par roue est plus important. Comme pour la marguerite, il est possible de remplacer la tulipe en cas de casse ou simplement pour changer de [[Fonte de caractères|type de caractère]]<!-- donc je suppose soit l’aspect général (la fonte/police en comparaison avec l’emploi informatique), soit le corps (taille) des caractères -->. Ce système marque la fin de l’évolution des imprimantes à impact qui seront supplantées à partir des années 1990 par l’arrivée des imprimantes sans impact. === Imprimante sans impact === ==== Imprimante thermique directe ==== Ce mode d’impression nécessite un papier sensible à la chaleur. Le texte et les graphiques sont transférés sur le papier qui se déplace devant une rangée (la largeur du papier) de minuscules [[Résistance (électricité)|résistances électriques]] chauffantes. Ce procédé présente plusieurs inconvénients : * la nécessité d’utiliser un papier spécifique et assez coûteux ; * une mauvaise conservation. Exposé à la chaleur (par exemple : le soleil derrière une vitre), le papier noircit de même qu’il reste sensible à la rayure, mais même à l’abri de la chaleur après plusieurs mois le papier jaunit et les impressions disparaissent.<!-- de plus il me semble qu’en contact avec certains matériaux, tel le plastique des fardes d’extraits de compte, la réaction est accélérée - il faudrait obtenir une étude par exemple par l’intermédiaire d’une banque à ce sujet - qui se sont probablement penchées sur le problème --> A contrario, le fait de ne pas utiliser de réservoir d’encre ou de film d’encrage fait que le système est simple à mettre en œuvre (la seule maintenance nécessaire étant le remplacement des rouleaux de papier vides). Ce type d’impression a longtemps été très présent dans les [[télécopieur]]s mais aussi sur les distributeurs de billets, les balances des supermarchés, la [[billetterie informatisée]]{{etc.}} Plus récemment, ce procédé a permis la création de petites imprimantes portables permettant l'impression de photos et d'étiquettes. ==== Imprimante à tête thermique ==== Ce mode de thermo-impression nécessite un film sensible à la chaleur. Les graphiques venant du RIP ({{Langue|en|texte=Raster Image Processor}} : système transformant les données brutes en mode « ''{{Langue|en|texte=raster/point}}'' ») sont transférés sur le film qui se déplace devant une rangée (la laize du film) de minuscules [[Résistance (électricité)|résistances électriques]] chauffantes. L’avantage de ce type de flashage thermique équivalent au flashage CTF ({{Langue|en|texte=Computer To Film}}) « argentique » est d’éviter toutes les chimies et leurs éliminations. ===== Imprimante à transfert thermique ===== Comme pour le thermique direct, on retrouve une tête d’impression constituée d’une série de petites résistances chauffantes. Ici, ce n’est pas un papier spécial qui est utilisé mais un film d’encrage sensible à la chaleur. Au moment de l’impression l’encre passe intégralement sur le support et le ruban n’est donc utilisable qu’une seule fois (voir toutefois l’application ticket qui utilisait un ruban spécial multipasse). Le film d’impression est habituellement noir mais peut être décliné en une multitude de teintes. Il existe même des rubans bicolores (impression en rouge et noir) et une technique, désormais abandonnée, utilisait des rubans tri ou quadrichromie. La gamme des supports imprimables est grande puisque l’on peut imprimer sur des papiers mats ou brillants, des films d’emballage, des textiles{{etc.}} Les diverses applications sont les suivantes : * étiquetage – impression de textes, logos, code-barres) ; * POP (''{{lang|en|print over packaging}}'') – emballage. Dans ce cas, l’impression peut se faire en deux temps, un premier transfert sur un film spécial puis un deuxième sur l’objet en question (si le premier transfert se fait à plat, l’objet peut présenter un relief, la deuxième impression venant épouser les formes de celui-ci) ; * ticket - l’impression de tickets d’embarquement (ferroviaire, aérien) utilisait des cassettes à ruban transfert thermique dit multi-passe avec lesquelles il était possible d’imprimer jusqu’à six ou sept fois au même endroit, abaissant de ce fait le coût de l’impression mais ce au détriment de la qualité (critère moins important pour ce type d’usage) ; * [[Télécopieur|fax]] – certains télécopieurs utilisent une impression de type transfert thermique ce qui permet l’obtention de documents pouvant être archivés (ce qui n’est pas le cas avec le thermique direct). À l’exception des impressions de tickets, ce type d’impression est de grande qualité, au prix d’un coût de revient assez élevé et d’une vitesse assez faible, mais dans un grand silence. Elle est réservée à des applications industrielles et n’est pas proposée au grand public à l’exception de quelques télécopieurs. Cependant la nouvelle gamme de petites imprimantes portatives d'étiquettes utilise cette technique. ==== Imprimante à jet d'encre ==== {{Article détaillé|Imprimante à jet d'encre}} Les têtes d’impression des imprimantes à jet d’encre utilisent de l’encre liquide contenue dans un réservoir dite [[Cartouche d'encre|cartouche d’encre]]. La tête proprement dite est percée de fins canaux remplis d’encre, et un système [[piézoélectricité|piézo-électrique]] ou de chauffage électrique produit des variations de pression qui expulsent des gouttelettes sur la feuille, formant des points. Comme avec les têtes à aiguilles, les caractères sont formés par des concentrations de points, et l’impression se fait donc ligne par ligne. Néanmoins, la finesse de ces gouttelettes est contrôlable, et la technologie permet un mélange des couleurs, si bien que les imprimantes jet d’encre permettent des impressions de [[Impression photo numérique|qualité photo]]. La technologie du jet d'encre est utilisée pour les particuliers comme pour les professionnels. Il existe des imprimantes grand format avec une laize (largeur d'impression) de cinq mètres. Une imprimante grand format sur bâche est utilisée pour la publicité, pour l'affichage, la décoration, les stands expositions et pour les musées. Il existe deux types de cartouches d'encre, les cartouches avec têtes d'impression intégrées et les cartouches sans têtes d'impression (dans ce cas, les têtes d'impression sont fixées à l'imprimante). Les premières sont plus chères mais permettent de limiter les conséquences de têtes d'impression bouchées (un problème affectant parfois certaines imprimantes restées inactives plusieurs mois). ==== Imprimante à sublimation ==== {{Article détaillé|Imprimante à sublimation}} La sublimation est le passage direct d'un corps de l'[[état solide]] à l'état [[gaz]]eux sans passer par l'état [[liquide]]. Dans une imprimante à sublimation thermique, la [[cire]] pigmentée, qui remplace l'[[encre]], est chauffée à près de {{tmp|200|°C}} par des [[résistance (électricité)|microrésistances]] réparties sur la tête d'impression, puis passe ainsi instantanément de l'état solide à l'état gazeux. Enfin, projetée sur la feuille, elle refroidit à son contact et redevient solide. Ce procédé exploite les propriétés de transparence de la cire. Ainsi, pour imprimer un point d'une couleur donnée, l'imprimante superpose trois couches de cire de densités variables (jaune, [[magenta (couleur)|magenta]] et [[cyan]]), qui ensemble composent la [[teinte]] recherchée, dans une palette de {{nobr|16,7 millions}} de couleurs. Avec la sublimation thermique, un point de [[couleur]] sur l'[[image]] numérique correspond à un point de couleur sur la photo imprimée. Contrairement aux impressions à jet d’encre ne dépassant pas 300 dpi, les imprimantes à sublimation thermique affichent des [[Résolution spatiale des images matricielles|résolutions]] qui peuvent atteindre {{dunité|9600|2400|[[Point par pouce|ppp]]}} (points par pouce). En effet, la technologie jet d’encre ne fait que reproduire par [[effet]] optique un point de la couleur recherchée alors que, dans l’impression par sublimation, un point de couleur à imprimer égale un point de couleur imprimé. L'image numérique correspond alors à une nuée de points de couleur sur la photo imprimée. Cette tricherie optique, utilisée par les imprimantes à jet d'encre ou laser, est parfois visible à l'[[œil]] nu, sous forme de trame ou de points apparents ; un défaut absent des impressions par sublimation thermique. Par ailleurs, les photos obtenues par sublimation ne souffrent d’aucune bavure, le passage direct de la cire de l'état solide à l'état gazeux puis, inversement, du gaz au solide, permettant d'éviter ce problème. Seul inconvénient de cette technologie : l'impossibilité d’obtenir un noir net, la couleur noire étant obtenue par superposition des trois couleurs en densité maximale. Ce type d'impression est donc inadapté aux impressions en noir et blanc. ==== Imprimante à transfert magnétographique ==== Ces imprimantes utilisent de l’encre noire magnétique. Elles impriment uniquement en noir et blanc. Les informations sont enregistrées sur un tambour magnétique (un gros cylindre métallique). Chaque point est placé magnétiquement sur le tambour grâce à des têtes d’écriture. À ce stade, il n’y a rien sur le substrat. Ensuite, l’encre à particule magnétique est attirée sur le substrat par le tambour. Le substrat passe donc à proximité du tambour et du toner. Ensuite, l’encre est fixée au substrat par un flash qui la fond à {{tmp|50|°C}}. L’encre est définitivement fixée sur le substrat. La caractéristique de ce système d’impression est la diversité des substrats utilisables. Ces imprimantes impriment sur du papier (couché ou non), du plastique, du carton plastifié, et elles peuvent également imprimer sur plusieurs couches de papier, sans utiliser la technique classique du carbone. Une substance chimique permet de reporter le motif d’impression sur des couches inférieures. La qualité d’impression peut monter jusqu’à {{nobr|600 ppp}}. La vitesse peut atteindre {{nombre|150|m/min}}. Avec un système adapté, deux machines peuvent imprimer recto-verso, l’un à la suite de l’autre. On peut alors doubler la capacité d’impression en pages imprimées par minute (soit plus de {{nombre|2000|pages}} A4/min). BULL développa ce procédé dans les [[années 1960]] avec sa gamme d’imprimantes Matilde (6060, 6080…) et c’est [[Nipson]] qui poursuit ses avancées. ==== Imprimante laser ==== {{Article détaillé|Imprimante laser}} Sur ce système, l’encre se présente sous la forme d’une poudre extrêmement fine, le [[toner]]. Lors de l’impression, un laser dessine sur un tambour photo-sensible rotatif la page à imprimer, un dispositif électrique polarisant en fait une ''image magnétique''. Sur ce tambour, l’encre en poudre polarisée inversement vient alors se répartir, n’adhérant qu’aux zones marquées par le laser. Une feuille vierge, passe entre le tambour et une grille elle-même chargée électriquement, est appliquée au tambour encré, récupérant l’encre. La fixation de l’encre sur la feuille se fait ensuite par chauffage et compression de la feuille encrée dans un four thermique. Cette technique, bien que sophistiquée, permet une impression rapide (non plus ligne par ligne, mais page par page) très fine et très souple (impression de tous types de textes, de graphismes, de photos…) avec une qualité irréprochable pour le noir et blanc. Cependant, elle est peu adaptée aux niveaux de gris, et de ce fait, à l’impression en couleur. Les évolutions technologiques et des techniques du début du {{XXIe siècle}} ont permis d’adapter la couleur à ce système d’impression. L’imprimante laser permet d’obtenir des tirages papier de qualité, à faible coût et avec une vitesse d’impression élevée. Le coût d’acquisition d’une imprimante laser est en chute libre depuis quelques années. Cette technologie d’impression est directement dérivée de celle utilisée autrefois dans les [[photocopieur]]s. À cela près qu’auparavant, c’est la lumière réfléchie par la page à dupliquer qui déchargeait le tambour. Depuis 2000, la grande majorité des photocopieurs sont en fait des imprimantes laser surmontées d’un scanner et sont utilisés comme imprimante. Le système employé pour charger les différents éléments d'électricité statique était avant 1992 constitué par un fil conducteur placé à un potentiel de plusieurs milliers de volts, ce système était nommé « corona » en référence à l'[[effet corona]]. Son principal inconvénient était un dégagement d'[[ozone]] au cours de l’impression. Le corona faisait réagir l’[[oxygène]] en le transformant en [[ozone]]. Les imprimantes étaient alors dotées d’un filtre piège à ozone, pas toujours remplacé, n’ayant pas d’incidence sur la qualité des impressions. Ce défaut de maintenance pouvait poser problème surtout dans les locaux mal ventilés, l’ozone s’y accumulant, ce qui donnait à ces locaux leur odeur caractéristique (l'exposition prolongée à l'ozone pose également un problème sanitaire sérieux du fait de son caractère très oxydant, mais il est accru par le fait du dégagement gazeux des solvants toxiques présents dans l'encre et parfois aussi dans le papier soumis même de façon brève à des températures élevées). À partir de 1992, le fil corona a été remplacé par un rouleau souple et conducteur nommé rouleau de transfert, directement en contact avec le papier. Dès lors il n'y a plus de production d'ozone significative, le filtre à ozone n'est plus requis<ref>{{ouvrage|langue =en|titre = Combined Service Manual HP LaserJet 4/4M/4+ 5/5M/5N|sous-titre = C3916-90984|numéro d'édition = 1|éditeur = Hewlett-Packard Company|lieu =États-Unis|mois = mars|année = 1996|pages totales=453|passage=25}}, sur ''hp.com''.</ref>. ==== Imprimantes laser couleur ==== On distingue deux technologies pour les imprimantes laser en couleurs : « carrousel » (quatre passages) ou « tandem » (monopasse) : * carrousel : avec la technologie carrousel, l’imprimante effectue quatre passages pour imprimer un document (un par couleur primaire et un pour le noir, ce qui fait que l’impression est en théorie quatre fois moins rapide en couleur qu’en noir) ; * tandem : une imprimante laser exploitant la technologie « tandem » dépose chaque couleur en un seul passage, les toners étant disposés parallèlement. Les sorties sont aussi rapides en noir qu’en couleur. Cette technologie a toutefois un prix de revient plus élevé, la mécanique étant plus complexe. Elle était donc, jusqu’à il y a peu, réservée en principe aux imprimantes laser couleur de milieu ou de haut de gamme. Depuis 2005, de plus en plus de marques proposent des modèles « tandem » dès l’entrée de gamme. Sous la pression du [[gouvernement américain]], la grande majorité des modèles<ref>{{en}} [https://www.eff.org/pages/list-printers-which-do-or-do-not-display-tracking-dots « List of Printers Which Do or Do Not Display Tracking Dots »], sur ''eff.org''.</ref> impriment systématiquement leur [[numéro de série]] sous forme de points colorés invisibles à l’[[œil]] nu et permettant ainsi de retrouver l’origine d’une reproduction et d’éviter les contrefaçons<ref>{{en}} [https://www.eff.org/issues/printers « Printer Tracking - Is Your Printer Spying On You? »], sur ''eff.org''.</ref>. ==== Imprimante à DEL ==== {{Article détaillé|Imprimante à DEL}} D’une technologie similaire aux imprimantes laser, les imprimantes à DEL (diodes électroluminescente ou LED en anglais), utilisaient une barrette de DEL pour insoler le tambour photo-sensible. Comparativement aux imprimantes laser, le coût de mise en œuvre était plus faible, ''a contrario'', la finesse ne dépassait pas les {{nobr|300 points}} par pouce (ppp) ce qui, à terme, a fait que cette technologie a été abandonnée par la plupart des marques<ref>{{en}} [https://www.printresetter.com « How to Reset your Printer? »], sur ''printresetter.com''.</ref>. === Autres catégories d'imprimante === ==== Imprimante en réseau ==== [[Fichier:Eprint printer.png|thumb|upright=1|Principe d'impression en réseau.]] {{Article détaillé|Serveur d'impression}} Une imprimante en réseau est une imprimante accessible à travers un [[réseau informatique]] sur lequel est connecté un client d'impression. ==== Imprimante virtuelle ==== Pour baisser les coûts d'impression ou tester la fonction d'impression d'un logiciel, il est possible d'utiliser des [[imprimantes virtuelles]] telles que [[PDFCreator]]. Dans ce cas, au lieu d'imprimer sur un support physique (par exemple, le papier), l'impression est dirigée sur un support virtuel (par exemple, un fichier PDF). ==== Imprimante 3D ==== {{Article détaillé|Impression 3D}} Ces dernières années ont vu la démocratisation de l'[[Impression 3D]] qui permet de passer d'une modélisation virtuelle en 3D à un objet réel construit par superposition de couches de matières. Bien que le résultat d'impression ajoute une dimension supplémentaire, les techniques restent globalement similaires. == Langage d'impression == Chaque fabricant d'imprimante utilise un langage pour permettre à l’ordinateur de communiquer avec celle-ci. Les imprimantes à aiguilles ont longtemps utilisé un langage codant en réalité une succession de [[pixel]]s binaires sur une matrice rectangulaire {{dunité|8|8}} ou {{dunité|8|16}}. Au cours des [[années 1970]], la société [[Hewlett-Packard]] a mis au point un langage interprété structuré en commandes, le ''{{lang|en|Hewlett-Packard Graphics Language}}'', ou [[HP-GL]]. Avec ce langage, un fichier dessin était pour la première fois un fichier formaté<ref>Et non plus binaire.</ref>, qu’un utilisateur averti pouvait modifier avec un éditeur, sans passer par un programme de dessin ou un langage graphique avec un pilote spécifique. Ce langage était encore utilisé pour les imprimantes laser de ce fabricant à la fin des [[années 1980]]<ref>Ce qui prouve la cohérence et la pertinence de sa conception initiale.</ref>. Au milieu des années 1980, [[IBM]] a également spécifié son langage de mise en forme de document : le langage [[Advanced Function Presentation|AFP]] permet un excellent rendement en matière de vitesse d'impression, il est majoritairement utilisé dans un contexte où le nombre de pages à imprimer est important. À partir de 1989, ce langage fut rapidement amélioré, compte tenu de l’émergence et bientôt de la quasi-suprématie, de [[PostScript]] : cette amélioration déboucha sur {{nobr|HP-GL {{II}}}}. Ce dernier langage comportait la possibilité, comme son rival d’[[Adobe Systems]], de créer des [[sous-programme]]s, et intégrait l’[[algorithme du peintre]] pour la [[détermination des surfaces cachées]], mais il était bridé en termes d’évolution car trop lié à un fabricant. En particulier, il n’intégrait que les polices disponibles sur les imprimantes Hewlett-Packard. Pour rompre avec cette limitation Hewlett-Packard a créé le langage [[Printer Command Language|PCL-5]]. Le langage [[PostScript]] de la société Adobe (1987) s’était trouvé d’emblée adapté aux possibilités des imprimantes laser, et, quoique ''langage propriétaire''<ref>C’est-à-dire que les fabricants d’imprimantes devaient verser une redevance à l’éditeur Adobe pour pouvoir afficher que leur matériel était capable d’interpréter des commandes PostScript.</ref> il s’imposa comme un standard du marché de l'impression. [[Postscript]], [[Printer Command Language|PCL]] et [[Advanced Function Presentation|AFP]] sont aujourd’hui les trois langages standard de l'industrie. {{Article détaillé|Format d'impression}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Printer|commons titre=Imprimantes|wiktionary=imprimante}} === Articles connexes === * [[Spooling]] * [[Obsolescence programmée]] * [[Code d'identification de machine]] * [[Boustrophédon]] * [[Maquette en carton]] pour réaliser des objets avec son imprimante. === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Techniques d'impression|Machine à imprimer}} {{Portail|informatique}} [[Catégorie:Imprimante|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IMac
IMac
{{confusion|IMAC}} {{Minuscule}} {{Infobox Appareil informatique | nom = iMac | famille = [[Macintosh]] | début = {{date-|15/08/1998}} | os = [[MacOS Big Sur]] | processeur = {{Liste cachée |titre = processeurs |1 = [[Intel Core i5]] |2 = [[Intel Core i7]] |3 = [[Apple M1]] }} | prédécesseur = [[iMac G5]] }} L''''iMac''' est la gamme d’[[ordinateur]]s tout-en-un grand public d'[[Apple]] depuis [[1998 en informatique|1998]]. Les premiers modèles, à [[Tube cathodique|écran cathodique]], ont relancé la marque Apple à la fin des [[années 1990]]. Neuf générations de cet ordinateur de bureau ont été commercialisées en quatorze ans, du premier modèle coloré aux formes rondes, jusqu'au tout-en-un à [[Écran à cristaux liquides|écran plat]] 16:9 (24 pouces), aujourd'hui en vente. Les appareils sont animés par les systèmes d'exploitation Apple : [[Mac OS 9]] pour les premières générations, puis [[macOS]]. [[Fichier:IMacLogo.svg|thumb|Logo actuel de l'iMac.]] == Dénomination == Le nom « iMac » comprend « Mac », contraction de l'appellation [[Macintosh]] utilisée pour les ordinateurs de la marque depuis 1984, précédé de la lettre (minuscule) « i ». Dans la présentation du premier iMac par [[Steve Jobs]] le {{date-|6 mai 1998}}<ref>{{en}} [http://lowendmac.com/ed/keel/08tk/imac-perfect-timing.html Perfect Timing: The iMac's Introduction in May 1998] - Tamara Keel, Low End Mac, 6 mai 2008</ref>, le « i » évoque à la fois « internet », « ''individual'' », « ''instruct'' », « ''inform'' » et « ''inspire'' »<ref>{{youtube|0BHPtoTctDY|The First iMac Introduction|en}}, à la {{39e|seconde}}</ref>. == Design == Sculpté par [[Jonathan Ive]]<ref>''Computer Arts'' {{numéro|89}} mai 2006, {{p.|13}}</ref>, l'iMac première version (1998) a créé un véritable choc dans l'industrie informatique, en mettant en avant l'utilisation du [[design]] dans ce secteur. Tout d'abord, l'esthétisme joue à la fois sur la forme ronde, les couleurs chaudes, les plastiques doux et dont la couleur ne passe pas avec le temps. Clavier et souris sont assortis à la couleur de l'iMac ; le clavier est réduit à {{unité|88|touches}}, afin de ne pas être plus large que l'écran. [[Fichier:Timeline of the product Apple iMac.svg|vignette|droite|upright=3|La chronologie de l'iMac de 1998 à 2021, en la comparant à l'original [[Macintosh 128K]] (1984). Ce graphique montre l'évolution des caractéristiques physiques et de l'apparence du produit..]] Design au sens plein du terme, l'esthétisme accompagnant des fonctions [[ergonomie|ergonomiques]] : format monobloc facilitant la prise en main, poignée pour le transport, ouïes pour l'aération, emplacements du processeur, de l'alimentation et de la [[carte graphique]] (principales sources de chaleur) choisis sur la [[carte mère]] pour permettre une évacuation optimale (à la verticale) de la chaleur, et donc la suppression, dans les trois dernières versions, des ventilateurs, sources de bruit. Les branchements sont tous regroupés à portée de la main, sur le côté droit de l'ordinateur (quand on le regarde), donc accessibles pour un droitier : ports [[Universal serial bus|USB]], [[Ethernet]], [[modem]], entrée et sortie son, puis ajout de ports [[FireWire]] ; en façade, deux prises casques supplémentaires permettent un usage à deux d'un logiciel éducatif, par exemple, ce qui ajoute encore une note de convivialité à l'usage de cet ordinateur. L'iMac première version est un des premiers ordinateurs à avoir intégré le port USB qui, à l'époque, venait d'être spécifié, et qui deviendra par la suite très populaire. L'iMac marque aussi une rupture technologique en n'intégrant pas délibérément de lecteur de [[disquette]], ce qui amorcera le déclin de ce format de stockage. == Modèles == === L'iMac G3 === [[Fichier:IMac G3 Indigo.jpg|thumb|upright|iMac G3 500 MHz Indigo.]] {{article détaillé|iMac G3}} L'iMac G3 est le premier modèle d'iMac. Il combine, dans un seul et même boîtier, un [[Écran d'ordinateur|écran]] de {{unité|15|pouces}} et une [[unité centrale]]. Initialement uniquement disponible en bleu bondi, il est plus tard disponible en d'autres couleurs. L'iMac G3 est livré avec un clavier et une souris (branchée sur le clavier), s'accordant avec la couleur du boîtier. Lancé le {{Date-|6|mai|1998}} à [[Cupertino (Santa Clara)|Cupertino]] comme le premier Macintosh, il est commercialisé entre {{date-|août 1998}} et {{date-|mars 2003}}, avant d'être remplacé par l'[[iMac G4]]. {{clr}} === iMac G4 (tournesol) === [[Image:IMac.jpg|thumb|upright|iMac ''Tournesol'' G4.]] {{article détaillé|iMac G4}} En [[2002 en informatique|2002]], Apple sort l'iMac G4, équipé d'un processeur [[PowerPC G4]], avec un design encore plus évolué et une puissance toujours plus grande, le tout étant concentré dans une base hémisphérique d'un diamètre de {{unité|27|cm}}, surmontée d'un écran plat orientable grâce à un bras articulé, ce qui lui a valu son surnom de ''tournesol''. Le modèle haut de gamme possède un graveur de [[DVD]]. Doté à l'origine d'un écran 4:3 de {{unité|15|pouces}}, la gamme s'est étoffée progressivement avec la sortie de modèles à écran 16:10 de 17, puis {{unité|20|pouces}}. === iMac G5 === [[Image:IMac G5 Rev. A front.jpg|thumb|left|upright|iMac G5.]] {{article détaillé|iMac G5}} Le {{Date|31|août|2004}}, à l'[[Apple Expo]] de Paris, Phil Schiller {{Incise|vice-président d'[[Apple]]}} annonce l'iMac de troisième génération. Celui-ci est doté d'un design encore plus compact : l'[[ordinateur personnel|ordinateur]] tient dans ce qui semble n'être que l'[[moniteur d'ordinateur|écran]], plat de surcroit. Cela est rendu possible par l'usage de composants d'ordinateurs portable, ce qui rappelle le [[Twentieth Anniversary Macintosh]] ; l'ensemble ne fait pas plus de {{unité|5|cm}} d'épaisseur, et est porté par un pied unique, permettant l'ajustement vertical de l'écran. Le slogan {{Citation|Où est passé l'ordinateur ?}} jouait sur la confusion que pouvait ressentir une personne croyant n'avoir que l'écran en face d'elle et cherchant l'unité centrale. L'[[iMac G5]] est doté d'un processeur [[PowerPC 970|PowerPC G5]], d'un écran plat 16:10 de 17 ou {{unité|20|pouces}} et d'un graveur de [[CD-ROM]] ou de [[DVD-ROM]] à fente (« mange-disque ») positionné sur sa tranche. === iMac Intel === {{article détaillé|iMac Intel}} Lancés en {{date-|janvier 2006}}, les [[iMac Intel]] sont les premiers Macintosh utilisant un processeur [[Intel]]. Ils marquent avec le [[MacBook Pro]] le coup d'envoi de la [[Transition d'Apple vers Intel|transition progressive]] du PowerPC vers Intel effectuée par Apple. Utilisant d'abord des processeurs [[Intel Core Duo]], une mise à jour fin 2006 remplace ces Core Duo par son successeur l'[[Intel Core 2 Duo]] qui ouvre la voie aux iMac Dual Core (2 cœurs) puis Quad Core (4 cœurs) avec l'apparition des premiers Core iX. Son aspect est directement hérité de l'iMac G5, avec un boîtier en [[polycarbonate]] blanc, et un écran de format 16:10. ==== iMac aluminium ==== [[Fichier:IMac aluminium.png|left|thumb|upright|iMac aluminium de 2007.]] {{Article détaillé|iMac aluminium}} Au mois d'{{date-|août 2007}}, Apple met à jour l'aspect de ses iMac. Le boîtier est désormais en [[aluminium]] avec une dalle en verre pour protéger l'écran (toujours 16:10). Ils sont toujours équipés de processeurs Intel, mais ceux-ci sont plus véloces rendant la machine plus puissante. Deux autres mises à jour suivent en {{date-|avril 2008}} et {{date-|mars 2009}}, celles-ci modifiant principalement les caractéristiques techniques de la machine (on peut les reconnaître au pied plus fin sur le bord avant), et introduisant notamment les premiers processeurs Quad-Core (iMac [[Intel Core i5|i5]] {{unité|27|pouces}}). {{clr}} ==== iMac 16:9 Unibody (fin 2009) ==== [[Fichier:Imac 16-9.png|thumb|iMac 16:9.]] {{article détaillé|iMac Intel#iMac_Unibody_(fin_2009){{!}}iMac Unibody}} En {{date-|octobre 2009}} est présenté un tout nouvel iMac, avec un écran au format 16:9 et une vision à {{Unité|178|°}} ([[Écran_à_cristaux_liquides#IPS_et_S-IPS|IPS]]). Le style aluminium et verre de la génération précédente est conservé, tout en étant remis au goût du jour. Les formats sont aussi modifiés, passant du 20 (1680 x 1050 pixels) et {{unité|24|pouces}} (1920 x 1200 pixels) au 21,5 (1920 x 1080 pixels) et {{unité|27|pouces}} (2560 x 1440 pixels). {{clr}} ==== iMac 2012 ==== Fin {{date-|novembre 2012}}, Apple présente un nouveau modèle d'iMac, presque identique au précédent, avec des bords plus fins<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Matt|nom1=Warman|titre=New iMac confirmed for November launch by Apple|périodique=telegraph.co.uk|date=2012-11-27|issn=0307-1235|lire en ligne=https://www.telegraph.co.uk/technology/apple/9706188/New-iMac-confirmed-for-November-launch-by-Apple.html|consulté le=2018-01-19}}.</ref>. Cet iMac est le premier dans lequel il est possible de rajouter un [[Fusion Drive]] ou un [[SSD]] de grande capacité. Autre nouveauté : le [[SuperDrive]] et le port FireWire ne sont plus présents dans ce Mac. L'appareil perd, par contre, son lecteur enregistreur optique (CD/DVD), situé sur la tranche latérale dans les modèles précédents et désormais considéré comme une technologie obsolète par Apple. ==== iMac 2013 ==== Début {{date-|octobre 2013}}, Apple présente de nouveaux modèles pour sa gamme d'iMac. Sans changement majeur, c'est surtout une mise à jour des composants internes qui est effectuée. * Passage aux processeurs Intel [[Haswell (microarchitecture)|Haswell]]. * Pour les modèles 21,5 pouces, les cartes graphiques [[Nvidia|nVidia]] sont remplacées par les puces Intel Iris Pro. * Les modèles 27 pouces gardent leurs cartes nVidia, mais optent pour de plus récentes. * Support de la norme [[Wi-Fi]] [[IEEE 802.11ac|802.11ac]]. * Possibilité d'avoir {{Unité|1|To}} de [[disque dur]] SSD. * Diminution des prix par rapport à la gamme 2012. ==== iMac Retina ==== Au mois d'{{date-|octobre 2014}}, Apple présente un nouveau modèle d'iMac 27 pouces équipé d'un [[écran Retina]] [[5K]] d'une résolution de {{formatnum:5120}} × {{formatnum:2880}} pixels, supérieure au standard [[4K]] ({{formatnum:3840}} × {{formatnum:2160}}). C'est un modèle à part de la gamme iMac, qui, d'ailleurs, n'a pas été renouvelée lors de cette présentation. Ce modèle intègre de meilleurs processeurs [[Intel Core i5]] (ou [[Intel Core i7|i7]] en option) ainsi qu'une carte graphique AMD, à la différence des autres iMac qui possèdent des puces nVidia. C'est également le seul modèle qui intègre le système [[Fusion Drive]] en standard, avec une capacité de {{Unité|1|To}}. En {{date-|octobre 2015}}, le [[Magic Keyboard]] 2 et la [[Magic Mouse 2]] sont inclus dans l'iMac 5K. Au mois d'{{date-|octobre 2015}}, Apple sort un modèle 4K pour l'iMac 21,5 pouces. L'iMac 4K<ref>{{Lien web|auteur = Clubic |titre=Test des iMac 4K et 5K 2015 : le Retina enfin à l'aise ? |url=http://www.clubic.com/ordinateur-mac/article-790734-1-imac-4k.html |éditeur=[[Clubic]]|date=12/01/2016}}.</ref> est fourni avec de nouveaux périphériques de saisie, la Magic Mouse 2 et le Magic Keyboard. La Magic Mouse 2 intègre désormais une batterie que l'on peut recharger via son port [[Lightning (connecteur)|Lightning]]. Ce modèle intègre des processeurs Intel Core i5 (ou i7 en option). Fin 2020 subsistent un seul modèle 1080p (2,3 GHz, SSD 256 Go), 2 versions 21.5" 4K et 3 versions 27" 5K. ==== iMac Pro ==== {{Article détaillé|iMac Pro}} === iMac (Apple Silicon) === Le {{date-|20|avril|2021}}, Apple annonce un nouvel iMac 24" [[Apple Silicon]] basé sur la puce [[Apple M1|M1]] avec un tout nouveau design remplaçant l'iMac Intel 21,5". {{iMac/timeline}} == Claviers == {{Article détaillé|Claviers Apple}} Au fil du temps, avec les différents designs qu'ont connus les iMac, Apple a aussi à plusieurs reprises changé le design de ses claviers, afin qu'ils s'adaptent à celui des iMac. == Chronologie des ordinateurs Apple == {{Chronologie Macintosh}} == Notes et références == {{références}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:iMac |commons titre=l'iMac }} === Liens externes === * [https://www.apple.com/fr/imac/ L'iMac sur le site d'Apple France] * [https://www.apple.com/ca/fr/imac/ L'iMac sur le site d'Apple Canada] {{Palette|Macintosh}} {{Portail|Apple|informatique}} [[Catégorie:Macintosh]] [[Catégorie:Produit lancé en 1998]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IBook
IBook
{{minuscule}} {{confusion|texte=Ne pas confondre avec l'application de lecture et achats de livres numériques d'Apple [[iBooks]].}} {{À sourcer|date=juin 2020}} {{Infobox Appareil informatique | nom = iBook | image = IBook redjar.jpg | début = {{date-|21/07/1999}} | processeur = [[PowerPC G3]] }} L{{'}}'''iBook''' est une famille d'[[ordinateurs portables]] d'[[Apple]] vendus entre 1999 et 2006. Ils étaient destinés au grand public ainsi qu'aux marchés de l'éducation, à un prix et spécification inférieurs aux [[PowerBook]]s, les ordinateurs portables haut de gamme d'Apple. Durant leur existence, les iBook ont connu trois designs différents. Le premier d'entre eux, connu sous le nom de « palourde » ({{citation étrangère|lang=en|Clamshell}} en anglais), se distingue des autres ordinateurs portables de la même époque par sa forme, ses couleurs vives, la présence d'une poignée et ses connexions sans fil. Deux ans plus tard, ils abandonnent cette forme si particulière pour un aspect rectangulaire plus conventionnel. En {{date-|octobre 2003}}, une troisième génération apporte un processeur [[PowerPC G4]] et un lecteur CD mange-disque. En {{date-|mai 2006}}, Apple remplace les iBook par les [[MacBook]], lors de la [[Transition d'Apple vers Intel|transition à Intel]]. == iBook G3 == À la fin des [[années 1990]], Apple refond ses familles d'ordinateurs, passant d'une déconcertante variété de modèles avec les [[Macintosh Performa|Performa]], Les [[Macintosh LC|LC]], les [[Macintosh Quadra|Quadra]], les [[Power Macintosh]] et les [[PowerBook]] à une stratégie simplifiée avec quatre gammes : les portables et les ordinateurs de bureau, l'un et l'autre à destination du grand public ou des professionnels. Avec l'arrivée de l'iMac en tant qu'ordinateur de bureau grand public, il ne manquait à Apple qu'un ordinateur portable grand public. Cela donna lieu à de nombreuses rumeurs et potentiels concepts sur Internet. En présentant l'{{nobr|iBook G3}}, le {{date-|21 juillet 1999}} à la {{langue|en|[[Macworld Conference & Expo]]}}, Steve Jobs met fin aux rumeurs. Le design de l'iBook est grandement inspiré de l'{{lnobr|iMac G3}}, Apple le présentant même comme {{citation étrangère|lang=en|iMac to go}}, iMac à emporter. La forme palourde rappelle quant à elle, l'[[eMate]]. Pour l'iBook, Apple a continué d'utiliser des plastiques transparents et colorés, à son lancement il est disponible en de nombreux coloris. Tout comme l'iMac, l'{{nobr|iBook G3}} dispose d'un [[processeur]] {{lnobr|PowerPC G3}}, et aucun connecteur conçu par Apple. L'[[Universal Serial Bus|USB]], l'[[Ethernet]], un modem et un lecteur de disque sont présents en standard sur l'ordinateur. L'iBook se démarque aussi par l'absence de verrou pour bloquer l'écran en position fermée et la présence d'une poignée pour le porter. Il est aussi le premier ordinateur grand public à disposer du [[Wi-Fi]] intégré par défaut. En {{date-|mai 2001}}, Apple le remplace par l'iBook « {{langue|en|Dual USB}} ». === Les modèles === [[Fichier:IBook flavors.jpg|vignette|250px|right|Les cinq couleurs des iBook « palourde » :<br>{{Liste pour légende|En haut : ''Tangerine'' et ''Blueberry''|En bas : ''Graphite'', ''Indigo'' et ''Key Lime''}}]] {|class="wikitable" cellpadding="4" cellspacing="0" !colspan=4|'''iBook G3''' |- !style="background:#ffdead;width:10%"|'''Date de commercialisation''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|21 juillet 1999}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|16 février 2000}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|13 septembre 2000}}''' |- |'''Écran''' |colspan=3|12&nbsp;Écran TFT à matrice active, définition : {{dunité|800|600|pixels}} |- |'''Couleurs''' |''Tangerine'' et ''Blueberry'' |'''''Graphite''''' |''Graphite'', '''''Indigo''''', and '''''Key Lime''''' |- |'''{{langue|en|[[Front side bus]]}}''' |colspan=3 | {{unité|66|MHz}} |- | '''Processeur''' | PowerPC G3 (750) : {{unité|300|ou=366|MHz}} | PowerPC G3 (750) : {{unité|366|MHz}} | PowerPC G3 (750cxe) : {{unité|366|ou=466|MHz}} |- | '''Cache''' |colspan=2 | {{unité|64|ko}} L1, {{unité|512|ko}} L2 |colspan=1 | {{unité|64|ko}} L1, {{unité|256|ko}} L2 |- | '''Mémoire vive''' | {{unité|32|ou=64|Mo}} (fixée sur la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extensible jusqu'à {{unité|544|ou=576|Mo}} ({{unité|288|ou=320|Mo}} selon Apple)''</span> |colspan=2| {{unité|64|Mo}} (fixée sur la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extension jusqu'à {{unité|576|Mo}} ({{unité|320|Mo}} selon Apple)''</span> |- | '''Carte graphique''' |colspan=2|ATI Rage Mobility (2× AGP) avec {{unité|4|Mo}} de SDRAM |'''ATI Rage Mobility 128''' (2× AGP) avec '''{{unité|8|Mo}}''' de SDRAM |- | '''Disque dur''' | {{unité|3.2|ou=6|Go}} [[Parallel ATA|ATA]] | {{unité|6|Go}} ATA |'''{{unité|10|Go}}''' ATA |- |'''[[AirPort]]''' |colspan=3|<span style="color:#969696">''Optionnel''</span> {{langue|en|Integrated 802.11b AirPort Card}} |- |'''Lecteur CD''' |colspan=2|Lecteur CD-ROM 24× |Lecteur CD-ROM 24× ou '''Lecteur DVD-ROM 4×''' |- |'''Ports''' |colspan=2|USB 1.1, Jack {{unité|3.5|mm}} pour écouteurs, 10/100 [[Ethernet]] |USB 1.1, '''[[FireWire 400]]''', Jack {{unité|3.5|mm}} pour écouteurs '''avec sortie audio/vidéo composite''', 10/100 Ethernet |- |'''[[Système d'exploitation]] (initial)''' |[[Mac OS 8.6]] |[[Mac OS 9|Mac OS 9.0.2]] |Mac OS 9.0.4 |- |'''Système d'exploitation (avec mises-à-jour)''' |colspan=2|[[Mac OS X 10.3|Mac OS X 10.3.9]] ''{{langue|en|Panther}}'' et [[Mac OS 9|Mac OS 9.2.2]] |[[Mac OS X 10.4|Mac OS X 10.4.11]] ''{{langue|en|Tiger}}'' et [[Mac OS 9|Mac OS 9.2.2]] |- |'''Poids''' |colspan=3| {{unité|3.0|kg}} |- |'''Dimensions''' |colspan=3| {{tunité|34.3|29.5|4.57|cm}} ({{tunité|13.5|11.6|1.8|pouces}}) |} == iBook G3 Dual USB == Apple présente sa seconde génération d'{{nobr|iBook G3}} lors d'une conférence de presse à Cupertino, le {{date-|1 mai 2001}}. Les couleurs vives sont abandonnées, tout comme la poignée et l'absence de verrou. L'iBook résultant est uniquement disponible en blanc avec un boitier en [[polycarbonate]]. Il est 30 % plus léger et moitié moins volumineux que son prédécesseur, étant plus petit dans les trois dimensions. Malgré cela, il comporte un port USB supplémentaire et une plus grande [[définition d'écran]]. Avec cette mise à jour, Apple commence sa transition d'ordinateur coloré vers des ordinateurs avec des boitiers en polycarbonate blanc, comme ça sera le cas avec l'{{lnobr|iMac G5}} ou l'[[eMac]]. Par opposition, les produits orientés professionnels arborent, eux, une finition en [[aluminium]] anodisé. {{clr}} === Modèles === {|class="wikitable" cellpadding="4" cellspacing="0" !'''Component''' !colspan=5|'''iBook G3 Dual USB 12"''' |- !style="background:#ffdead;width:10%"|'''Refresh Date''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:18%"|'''{{date-|1 mai 2001}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:18%"|'''{{date-|16 octobre 2001}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:18%"|'''{{date-|20 mai 2002}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:18%"|'''{{date-|6 novembre 2002}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:18%"|'''{{date-|22 avril 2003}}''' |- |'''Display''' |colspan=5|écran 12.1" TFT XGA à matrice active, définition : 1024×768 |- |'''[[Front side bus]]''' |colspan=1 | {{unité|66|MHz}} |colspan=1 | {{unité|66|MHz}} ou {{unité|100|MHz}} |colspan=3 | {{unité|100|MHz}} |- | '''Processeur''' |{{unité|500|MHz}} PowerPC G3 (750cxe) |{{unité|500|MHz}} ou {{unité|600|MHz}} PowerPC G3 (750cxe ou 745/755) |{{unité|600|MHz}} ou {{unité|700|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |{{unité|700|MHz}} ou {{unité|800|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |{{unité|800|MHz}} ou {{unité|900|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |- | '''Cache''' |colspan=2 | 64kb L1, 256kb L2 cache (1:1) |colspan=3 | 64kb L1, 512kb L2 cache (1:1) |- | '''Mémoire''' |64 MB ou 128 MB (fixé à la carte mère)<br><span style="color:#969696">''extensible à 576 MB ou 640 MB)''</span> |colspan=4|128 MB (fixé à la carte mère)<br><span style="color:#969696">''extensible à 640 MB''</span> |- | '''Puce graphique''' |colspan=2|ATI Rage Mobility 128 (2X AGP) avec 8 MB de SDRAM |ATI Mobility Radeon (AGP 2X) avec 16 MB de SDRAM |ATI Mobility Radeon 7500 (AGP 2X) avec 16MB ({{unité|700|MHz}}) ou 32 MB ({{unité|800|MHz}}) de SDRAM |ATI Mobility Radeon 7500 (2X AGP) avec 32 MB de SDRAM |- | '''Disque dur''' |10 GB ATA |15 GB ou 20 GB (optionnel sur le modèle {{unité|600|MHz}} uniquement) ATA |20 GB ou 30 GB ATA |20 GB ({{unité|700|MHz}}) ou 30 GB ({{unité|800|MHz}}) ATA |30 GB ({{unité|800|MHz}}) ou 40 GB ({{unité|900|MHz}}) ATA |- |'''[[AirPort#Carte AirPort 802.11b|AirPort]]''' |colspan=5|<span style="color:#969696">''Optional''</span> Carte airport 802.11b intégré |- |'''Lecture optique''' |Lecteur CD-ROM ou DVD-ROM ou CD-RW ou DVD-ROM/CD-RW |Lecteur CD-ROM ({{unité|500|MHz}}) ou DVD-ROM ou DVD-ROM/CD-RW ({{unité|600|MHz}}) |Lecteur CD-ROM ({{unité|600|MHz}}) ou DVD-ROM/CD-RW ({{unité|700|MHz}}) |Lecteur CD-ROM ({{unité|700|MHz}}) ou DVD-ROM/CD-RW ({{unité|800|MHz}}) |Lecteur CD-ROM ({{unité|800|MHz}}) ou DVD-ROM/CD-RW ({{unité|900|MHz}}) |- |'''Ports''' |colspan=2|A/V Port supporting VGA, Composite Video and Sound via adaptors. 2x USB 1.1. 1x FireWire 400. 10/100 Ethernet. 56k v.90 modem. Internal Microphone and Kensington Security Lock. |colspan=3|Mini VGA supporting VGA, Composite and S-Video via adaptor. {{unité|3.5|mm}} Sound out. 2x USB 1.1. 1x FireWire 400. 10/100 Ethernet. 56k v.90 modem. Internal Microphone and Kensington Security Lock. |- |'''[[Système d'exploitation]]''' |Mac OS 9.1 |Mac OS 9.2.1 / OS X 10.1 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.1.4 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.2.1 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.2.4 |- |'''Système d'exploitation (au mieux)''' |colspan=5|[[Mac OS X 10.4]].11 "Tiger" et [[Mac OS 9]].2.2 |- |'''poids''' |colspan=5|4.9 lbs ({{unité|2.2|kg}}) |- |'''Dimensions''' |colspan=5|{{tunité|3.4|28.5|23.0|cm}} |} {|class="wikitable" cellpadding="4" cellspacing="0" !'''Composants''' !colspan=4|'''iBook G3 Dual USB 14"''' |- !style="background:#ffdead;width:10%"|'''Date de mise à jour''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|7 janvier 2002}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|20 mai 2002}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|6 novembre 2002}}''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''{{date-|22 avril 2003}}''' |- |'''Display''' |colspan=4|écran 14.1" TFT XGA à matrice active, définition : 1024×768 pixels |- |'''[[Front side bus]]''' |colspan=4 | 100 MHz |- | '''Processeur''' |{{unité|600|MHz}} PowerPC G3 (745/755) |{{unité|700|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |{{unité|800|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |{{unité|900|MHz}} PowerPC G3 (750fx) |- | '''Cache''' |colspan=1 | 64kb L1, 256kb L2 cache (1:1) |colspan=3 | 64kb L1, 512kb L2 cache (1:1) |- | '''Mémoire''' |colspan=4|256 MB (128 MB fixé sur la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extensible à 640 MB''</span> |- | '''Puce graphique''' |ATI Rage Mobility 128 (2X AGP) avec 8 MB de SDRAM |ATI Mobility Radeon (2X AGP) avec 16 MB de SDRAM |colspan=2|ATI Mobility Radeon 7500 (2X AGP) avec 32 MB de SDRAM |- | '''Disque dur''' |20 GB ATA |colspan=2|30 GB ATA |40 GB ATA |- |'''[[AirPort#AirPort 802.11b Card|AirPort]]''' |colspan=4|<span style="color:#969696">''Optional''</span> Integrated 802.11b AirPort Card |- |'''Lecteur optique''' |colspan=4|Lecteur DVD-ROM/CD-RW |- |'''Ports''' |A/V Port supporting VGA, Composite Video and Sound via adaptors. 2x USB 1.1. 1x FireWire 400. 10/100 Ethernet. 56k v.90 modem. Internal Microphone and Kensington Security Lock. |colspan=3|Mini VGA supporting VGA, Composite and S-Video via adaptor. {{unité|3.5|mm}} Sound out. 2x USB 1.1. 1x FireWire 400. 10/100 Ethernet. 56k v.90 modem. Internal Microphone and Kensington Security Lock. |- |'''[[Système d'exploitation]]''' |Mac OS 9.2.1 / OS X 10.1.2 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.1.4 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.2.1 |Mac OS 9.2.2 / OS X 10.2.4 |- |''Système d'exploitation (au mieux)''' |colspan=4|[[Mac OS X 10.4]].11 "Tiger" et [[Mac OS 9]].2.2 |- |'''Poids''' |colspan=4|{{unité|2.7|kg}} |- |'''Dimensions''' |colspan=4|{{tunité|3.4|32.3|25.9|cm}} |} == iBook G4 == Apple apporte le [[PowerPC G4]] aux iBook le {{date-|23 octobre 2003}}, mettant ainsi fin à l'utilisation des processeurs PowerPC G3 par Apple. Le lecteur optique à tiroir est remplacé par un lecteur mange disque. {|class="wikitable" cellpadding="4" cellspacing="0" !style="background:#ffdead;width:10%"|'''Composant''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''iBook G4''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''iBook G4 (Early 2004)''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''iBook G4 (Late 2004)''' !colspan=1 style="background:#ffdead;width:20%"|'''iBook G4 (Mid 2005)''' |- |'''Écran''' |colspan=4|écran 12,1" or 14,1" TFT XGA à matrice active, définition : 1024×768 pixels |- | '''Processeur''' |800, {{unité|933|MHz}}, ou {{unité|1.0|GHz}} PowerPC G4 (7455) |1,07 ou {{unité|1.2|GHz}} PowerPC G4 (7447A) |1,2 ou {{unité|1.33|GHz}} PowerPC G4 (7447A) |1,33 ou {{unité|1.42|GHz}} PowerPC G4 (7447A) |- |'''[[Mémoire cache|Cache]]''' |colspan=1 |64KB L1, 256KB L2 Cache (1:1) |colspan=3 |64KB L1, 512KB L2 Cache (1:1) |- |'''[[Front side bus]]''' |colspan=3 | {{unité|133|MHz}} |colspan=1 | {{unité|133|MHz}} ou {{unité|142|MHz}} (14,1") |- | '''[[Mémoire vive]]''' |256 MB (128 MB fixé à la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extensible à 1,12 GB''</span> |colspan=2|256 MB (fixé à la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extensible à 1,25 GB''</span> |512 MB (fixé à la carte mère)<br><span style="color:#969696">''Extensible à 1,5 GB''</span> |- | '''Puce graphique''' |colspan=3|ATI Mobility Radeon 9200 (4X AGP) avec 32 MB de SDRAM |ATI Mobility Radeon 9550 (4X AGP) avec 32 MB de SDRAM |- | '''Disque dur''' |colspan=2|30, 40, ou 60 GB |30, 60, ou 80 GB {{formatnum:4200}} tr/min |40, 60, 80, ou 100 GB {{formatnum:4200}} tr/min |- |'''[[AirPort]]''' |Carte AirPort Extreme 802.11b/g optionnelle |Carte AirPort Extreme 802.11b/g optionnelle ou intégrée |colspan=2|Carte AirPort Extreme 802.11b/g intégré |- |'''[[Bluetooth]]''' |colspan=3|Bluetooth 1.1 optionnel |Built-in Bluetooth 2.0 + EDR |- |'''Lecteur optique''' |colspan=1|Mange-disque DVD/CD-RW Combo |colspan=2|Mange-disque DVD/CD-RW Combo ou DVD-R/CD-RW SuperDrive |colspan=1|Mange-disque DVD/CD-RW Combo ou DVD±RW/CD-RW SuperDrive |- |'''Ports''' |colspan=4|2 - USB 2.0, 1 - FireWire 400, 10/100BASE-T Ethernet, 56k v.92 modem, Built-in Microphone, 1 - {{unité|3.5|mm}} audio out, Mini VGA supporting VGA, Composite and S-Video via adaptor. |- |'''[[Système d'exploitation]]''' |colspan=2|[[Mac OS X 10.3]] "Panther" |colspan=2|[[Mac OS X 10.4]] "Tiger" à partir du modèle {{unité|1.2|GHz}}. |- |'''Poids''' |colspan=4|({{unité|2.2|kg}}) 12,1" / {{unité|2.7|kg}} 14,1" |- |'''Dimensions''' |colspan=4|{{tunité|3,4|28,4|23.1|cm}} 12,1" / {{tunité|3,4|32,3|25.9|cm}} 14,1" |} == Des problèmes de qualité sur certains modèles == À partir de {{date-|novembre 2003}}, certains utilisateurs de iBook G3 rapportent des problèmes qui concernent l'écran<ref>[http://www.osnews.com/story.php?news_id=5554 ''iBook Issues? You're Not Alone''], OS news, 3. Januar 2004</ref>. Certains plaignants ont même pensé à lancer une [[Class Action|Class action]] contre Apple<ref>{{lien brisé|url=http://blackcider.com/ |titre=''Apple iBook Problems'' }}</ref>. En réponse à ces problèmes, Apple lance en [[janvier 2004]] l'''iBook Logic Board Repair Extension Program''<ref>[https://www.apple.com/support/ibook/faq/ ''Expanded iBook Logic Board Repair Extension Program''], FAQ</ref> qui couvre les coûts de réparation des iBook sur 3 ans. Pas plus d'un an après le lancement de l'iBook G4, il s'est avéré que ce dernier souffrait des mêmes problèmes que son prédécesseur. Cependant, l'''iBook Logic Board Repair Extension Program'' ne couvrait pas les problèmes apparus sur l'iBook G4, ce qui fit perdre à Apple un certain nombre de clients, à cause des réparations très coûteuses et du nombre de machines en panne. En {{date-|décembre 2006}} une nouvelle « class action » fut lancée<ref>[http://www.boston.com/business/technology/articles/2006/12/30/apple_faces_suit_over_ipod_itunes_link/ "Law Suits report in Boston Globe"] {{Lien archive|url=http://www.boston.com/business/technology/articles/2006/12/30/apple_faces_suit_over_ipod_itunes_link/ |horodatage archive=20120725131647 |titre=Copie archivée }}</ref>. Un [http://www.applefritter.com/node/10193 forum de discussion] a avancé la thèse selon laquelle les problèmes des iBook seraient dus à une perte de contact entre le [[Processeur graphique|GPU]] et la [[carte mère]]. L'utilisation d'une cale entre la coque en plastique et le GPU résolvait le problème. Apple utilisa la même solution pour résoudre ces problèmes. Il est possible de retrouver temporairement une image correcte à l'écran en pressant sur la coque à mi-chemin entre le [[trackpad]] et le bord gauche de la coque. {{refnec|Mais Apple refuse toujours de prendre ses responsabilités et de reconnaître le problème récurrent de l'iBook G4 14 pouces. Au contraire, la ligne de conduite dans les centres de réparation Apple est de nier, malgré l'évidence et le gain de cause obtenu par des utilisateurs danois ayant intenté un procès à Apple, tout problème avec la génération G4 des iBook.}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[ebook]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:iBook}} * [http://www.aventure-apple.com/ordis/ibook.html iBook: L'aventure Apple] * [http://thiery.thiery01.free.fr/B323835286/C1050296786/E739407819/index.html iBook: Caractéristiques] {{Palette|Macintosh}} {{Portail|Apple}} [[Catégorie:Matériel Apple]] [[Catégorie:Macintosh]] [[Catégorie:Ordinateur portable]] [[Catégorie:Produit lancé en 1999]] [[Catégorie:Produit arrêté en 2006]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Image%20num%C3%A9rique
Image numérique
L'appellation d''''image numérique''' désigne toute [[image]] ([[dessin]], [[icône (informatique)|icône]], [[photographie]]…) ''acquise'', ''créée'', ''traitée'' et ''stockée'' sous forme [[Système binaire|binaire]]<ref>Autrement dit, une suite de 0 et de 1.</ref> : * acquise par des [[Convertisseur analogique-numérique|convertisseurs analogique-numérique]] situés dans des dispositifs comme les [[Scanner (informatique)|scanners]], les [[Appareil photographique numérique|appareils photo]] ou les [[caméscope]]s numériques, les cartes d’acquisition vidéo (qui numérisent directement une source comme la [[télévision]]) * créée directement par des programmes informatiques, grâce à une souris, des [[Tablette graphique|tablettes graphiques]] ou par de la [[modélisation tridimensionnelle]] (ce que l’on appelle, par abus de langage, les « [[Infographie|images de synthèse]] ») ; * traitée grâce à des [[Logiciel graphique|outils graphiques]], de façon à la transformer, à en modifier la taille, les couleurs, d’y ajouter ou d'en supprimer des éléments, d’y appliquer des [[filtre numérique|filtres]] variés{{nobr|, etc.}} * stockée sur un support informatique ([[clé USB]], [[SSD]], [[disque dur]], [[CD-ROM]]…)<ref>{{Lien web|titre=IMAGE NUMÉRIQUE ET IMAGE DE SYNTHÈSE|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/image-numerique-et-image-de-synthese/|site=Encyclopædia Universalis|consulté le=2019-02-12}}</ref>. == Types d'images == === Image matricielle (ou image bitmap) === {{Article_détaillé|Image matricielle}} Elle est composée d’une [[matrice (mathématiques)|matrice]] ([[tableau (structure de données)|tableau]]) de points à plusieurs dimensions, chaque dimension représentant une [[Dimension|dimension spatiale]] (hauteur, largeur, profondeur), temporelle (durée) ou autre (par exemple, un niveau de résolution). ==== Images 2D ==== Dans le cas des images à deux dimensions (le plus courant), les points sont appelés [[pixel]]s. D'un point de vue [[mathématiques|mathématique]], on considère l'image comme une fonction de <math>\mathbb R \times \mathbb R</math> dans <math>\mathbb R</math> où le couplet d'entrée est considéré comme une position spatiale, le singleton de sortie comme un codage. Ce type d'image s'adapte bien à l'affichage sur écran informatique (lui aussi orienté pixel) ; il est en revanche peu adapté pour l'[[Imprimante|impression]], car la résolution des écrans informatiques, généralement de 72 à 96 [[point par pouce|ppp]] (« points par pouce », en anglais ''dots per inch'' ou ''dpi'') est bien inférieure à celle atteinte par les imprimantes, au moins 600 ppp aujourd'hui. L'image imprimée, si elle n'a pas une haute résolution, sera donc plus ou moins floue ou laissera apparaître des pixels carrés visibles. ==== Images 2D + t (vidéo), images 3D, images multi-résolution ==== * Lorsqu'une image possède une composante temporelle, on parle d'[[Animation (audiovisuel)|animation]]. * Dans le cas des images à trois dimensions, les points sont appelés des « [[voxel]]s ». Ils représentent un [[volume]]. Ces cas sont une généralisation du cas 2D, la dimension supplémentaire représentant respectivement le temps, une dimension spatiale ou une échelle de résolution. D'un point de vue mathématique, il s'agit d'une fonction de <math>\mathbb R \times \mathbb R\times \mathbb R</math> dans <math>\mathbb R</math>. ==== Images stéréoscopiques ==== Il s'agit d'un cas particulier dans lequel on travaille par couples d'images, ces derniers pouvant être de n'importe lequel des types précédents. Il existe un grand nombre de sortes d'images stéréoscopiques, et un encore plus grand nombre de moyens pour les observer en relief, mais le codage recommandé par les organisations internationales de [[stéréoscopie]] est désigné comme « jps »{{référence nécessaire}}, c'est-à-dire un format jpg dans lequel les deux vues gauche et droite sont juxtaposées dans un même fichier, le plus souvent {{formatnum:2048}} × 768, chacune des deux vues étant inscrite dans un rectangle {{formatnum:1024}} × 768 et, si son rapport largeur/hauteur n'est pas 4/3, chaque vue est complétée dans ce rectangle par deux bandes noires symétriques, soit en haut et en bas, soit à gauche et à droite. === Images vectorielles === {{Article_détaillé|Image vectorielle}} Le principe est de représenter les données de l'image par des formules [[géométrie|géométriques]] qui vont pouvoir être décrites d'un point de vue [[Mathématiques|mathématique]]. Cela signifie qu'au lieu de mémoriser une mosaïque de points élémentaires, on stocke la succession d'opérations conduisant au tracé. Par exemple, un dessin peut être mémorisé par l'ordinateur comme « une droite tracée entre les points (x<sub>1</sub>, y<sub>1</sub>) et (x<sub>2</sub>, y<sub>2</sub>) », puis « un cercle tracé de centre (x<sub>3</sub>, y<sub>3</sub>) et de rayon 30 de couleur rouge ». L'avantage de ce type d'image est la possibilité de l'agrandir indéfiniment sans perdre la qualité initiale, ainsi qu'un faible encombrement. L'usage de prédilection de ce type d'images concerne les schémas qu'il est possible de générer avec certains logiciels de [[Dessin assisté par ordinateur|DAO]] (Dessin Assisté par Ordinateur) comme [[AutoCAD]] ou [[CATIA]]. Ce type d'images est aussi utilisé pour les animations [[Macromedia Flash|Flash]], utilisées sur Internet pour la création de bannières publicitaires, l'introduction de [[site web|sites web]], voire des sites web complets. Étant donné que les moyens de visualisation d'images actuels comme les [[écran d'ordinateur|écrans d'ordinateur]] reposent essentiellement sur des images matricielles, les '''descriptions vectorielles (Fichiers)''' doivent préalablement être converties en '''descriptions matricielles''' avant d'être affichées comme images. == Définition et résolution == Les images matricielles sont également définies par leur définition et leur [[Résolution spatiale des images matricielles|résolution]]. La '''définition''' d'une image est définie par le nombre de points la composant. En image numérique, cela correspond au nombre de pixels qui composent l'image en hauteur (axe vertical) et en largeur (axe horizontal) : ''200 pixels par 450 pixels'' par exemple, abrégé en « 200 × 450 ». La '''[[Résolution spatiale des images matricielles|résolution]]''' d'une image est définie par un nombre de pixels par unité de longueur de la structure à numériser (classiquement en [[point par pouce|ppp]]). Ce paramètre est défini lors de la [[numérisation]] (passage de l’image sous forme [[bit|binaire]]), et dépend principalement des caractéristiques du matériel utilisé lors de la numérisation. Plus le nombre de pixels par unité de longueur de la structure à numériser est élevé, plus la quantité d'information qui décrit cette structure est importante et plus la résolution est élevée. La résolution d'une image numérique définit le degré de détail de l’image. Ainsi, plus la résolution est élevée, meilleure est la restitution. Cependant, pour une même dimension d'image, plus la résolution est élevée, plus le nombre de pixels composant l'image est grand. Le nombre de pixels est proportionnel au carré de la résolution, étant donné le caractère bidimensionnel de l'image : si la résolution est multipliée par deux, le nombre de pixels est multiplié par quatre. Augmenter la résolution peut entraîner des temps de visualisation et d'impression plus longs, et conduire à une taille trop importante du fichier contenant l'image et à de la place excessive occupée en mémoire. [[Image:Resolution test.jpg|600 px|résolutions du format différentes]] == Représentation des couleurs == Il existe plusieurs modes de [[codage informatique des couleurs]], le plus utilisé pour le maniement des images est l'[[espace de couleur]] rouge, vert, bleu ([[Rouge-vert-bleu|RVB]] ou RGB - ''red green blue''). Cet espace est basé sur une [[synthèse additive]] des couleurs, c'est-à-dire que le mélange des trois composantes R, V, et B à leur valeur maximum donne du blanc, à l'instar de la [[lumière]]. Le mélange de ces trois couleurs à des proportions diverses permet de reproduire à l'écran une part importante du [[spectre visible]], sans avoir à spécifier une multitude de fréquences lumineuses. Il existe d'autres modes de représentation des couleurs : * cyan, magenta, jaune, noir ([[CMJN]] ou CMYK) utilisé principalement pour l'impression, et basé sur une [[synthèse soustractive]] des couleurs ; * teinte, saturation, luminance ou valeur ([[Teinte saturation luminosité|TSL]]/HSL ou [[Teinte Saturation Valeur|TSV]]/HSV), où la couleur est codée suivant le cercle des couleurs ; * base de couleur optimale [[YUV]], Y représentant la [[luminance]], U et V deux [[chrominance]]s orthogonales. Les images bitmap en couleurs peuvent être représentées soit par une image dans laquelle la valeur du pixel est une combinaison linéaire des valeurs des trois composantes couleurs, soit par trois images représentant chacune une composante couleur. Dans le premier cas, selon le nombre de [[Bit (informatique)|bits]] (unité d’information élémentaire qui peut prendre deux valeurs distinctes) alloués pour le stockage d'une couleur de pixel (nombre appelé [[profondeur de couleur]]), on distingue généralement les différents types d'images suivants : === Images 24 bits (ou « couleurs vraies ») === Le codage de la couleur est réalisé sur trois [[octet]]s, chaque octet représentant la valeur d'une composante couleur par un entier de 0 à 255. Ces trois valeurs codent généralement la couleur dans l'espace RVB. Le nombre de couleurs différentes pouvant être ainsi représenté est de 256 × 256 × 256 possibilités, soit environ 16,7 millions de couleurs. Comme la différence de nuance entre deux couleurs très proches mais différentes dans ce mode de représentation est quasiment imperceptible pour l'œil humain, on considère commodément que ce système permet une restitution exacte des couleurs, c'est pourquoi on parle de « couleurs vraies ». {| border="0" align="center" style="border: 1px solid #999; background-color:#FFFFFF" |-align="center" bgcolor="#CCCCCC" ! R ! V ! B ! Couleur |----- align="center" | 0 || 0 || 0 | style="background:black;color:white" | noir |----- align="center" | 255 || 0 || 0 || style="background:#F00" | rouge |----- align="center" bgcolor="#EFEFEF" | 0 || 255 || 0 || style="background:#0F0" | vert |----- align="center" | 0 || 0 || 255 || style="background:#00F;color:white" | bleu |----- align="center" bgcolor="#EFEFEF" | 128 || 128 || 128 | style="background:rgb(128,128,128);color:white" | gris moyen |----- align="center" | 255 || 255 || 255 || style="background:#FFF" | blanc |} Les images bitmap basées sur cette représentation peuvent rapidement occuper un espace de stockage considérable, chaque pixel nécessitant trois octets pour coder sa couleur. === Images à palettes, images en 256 couleurs (8 bits) === Pour réduire la place occupée par l'information de couleur, on utilise une ''palette de couleurs'' « attachée » à l'image. On parle alors de couleurs indexées : la valeur associée à un pixel ne véhicule plus la couleur effective du pixel, mais renvoie à l'entrée correspondant à cette valeur dans une table (ou palette) de couleurs appelée ''look-up table'' ou [[Table de correspondance|LUT]] en anglais, dans laquelle on dispose de la représentation complète de la couleur considérée. Selon le nombre de couleurs présentes dans l'image, on peut ainsi gagner une place non négligeable : on considère en pratique que 256 couleurs parmi les 16 millions de couleurs 24 bits sont suffisantes. Pour les coder, on aura donc une palette occupant 24 bits × 256 entrées, soit 3 × 256 octets, et les pixels de l'image seront associés à des index codés sur un octet. L'occupation d'une telle image est donc de 1 octet par pixel plus la LUT, ce qui représente un peu plus du tiers de la place occupée par une image en couleurs 24 bits (plus l'image contient de pixels, plus le gain de place est important, la limite étant le tiers de la place occupée par l'image en couleurs vraies). Une autre méthode existante consiste à se passer de palette, et de coder directement les trois couleurs en utilisant un octet : chaque composante couleur est codée sur deux bits, le bit restant peut servir soit à gérer plus de couleurs sur une des composantes, soit à gérer la transparence du pixel. Avec cette méthode, on obtient des images bitmap avec un codage couleur effectivement limité à 8 bits, bien que la plage des couleurs possibles soit très réduite par rapport à celle qu'offre la méthode utilisant une palette. Dans le cas des images en couleurs indexées, il est possible de spécifier que les pixels utilisant une des couleurs de la palette ne soient pas affichés lors de la lecture des données de l'image. Cette propriété de ''transparence'' est très utilisée (et utile) pour les images des [[page web|pages web]], afin que la couleur de fond de l'image n'empêche pas la visualisation de l'arrière-plan de la page. === Images en teintes (ou niveaux) de gris === On ne code ici plus que le niveau de l'intensité lumineuse, généralement sur un octet (256 valeurs). Par convention, la valeur zéro représente le noir (intensité lumineuse nulle) et la valeur 255 le blanc (intensité lumineuse maximale) : {| align="center" |- | style="background:#000000;color:white" | 000 | style="background:#080808;color:white" | 008 | style="background:#101010;color:white" | 016 | style="background:#181818;color:white" | 024 | style="background:#202020;color:white" | 032 | style="background:#282828;color:white" | 040 | style="background:#303030;color:white" | 048 | style="background:#383838;color:white" | 056 | style="background:#404040;color:white" | 064 | style="background:#484848;color:white" | 072 | style="background:#505050;color:white" | 080 | style="background:#585858;color:white" | 088 | style="background:#606060;color:white" | 096 | style="background:#686868;color:white" | 104 | style="background:#707070;color:white" | 112 | style="background:#787878;color:white" | 120 | style="background:#808080" | 128 | style="background:#888888" | 136 | style="background:#909090" | 144 | style="background:#989898" | 152 | style="background:#A0A0A0" | 160 | style="background:#A8A8A8" | 168 | style="background:#B0B0B0" | 176 | style="background:#B8B8B8" | 184 | style="background:#C0C0C0" | 192 | style="background:#C8C8C8" | 200 | style="background:#D0D0D0" | 208 | style="background:#D8D8D8" | 216 | style="background:#E0E0E0" | 224 | style="background:#E8E8E8" | 232 | style="background:#F0F0F0" | 240 | style="background:#F8F8F8" | 248 | style="background:#FFFFFF" | 255 |} Ce procédé est fréquemment utilisé pour reproduire des photos en noir et blanc ou du texte dans certaines conditions (avec utilisation d'un filtre pour adoucir les contours afin d'obtenir des caractères plus lisses). Ce codage de la simple intensité lumineuse est également utilisé pour le codage d'images couleurs : l'image est représentée par trois images d'intensité lumineuses, chacune se situant dans une composante distincte de l'espace colorimétrique (par exemple, intensité de rouge, de vert et de bleu). === Images avec gestion de la translucidité === On peut attribuer à une image un canal supplémentaire, appelé [[canal alpha]], qui définit le degré de transparence de l'image. Il s'agit d'un canal similaire aux canaux traditionnels définissant les composantes de couleur, codé sur un nombre fixe de bits par pixel (en général 8 ou 16). On échelonne ainsi linéairement la translucidité d'un pixel, de l'opacité complète à la transparence. === Autres formats === D'autres formats originaux furent utilisés : * Le [[mode HAM]] sur [[Amiga]] est un format célèbre pour son codage assez spécial des couleurs. En effet, la couleur d'un pixel était décrite à l'aide de celle du pixel immédiatement à sa gauche dont une des composantes de couleur était modifiée ou bien tirée d'une palette de 16 couleurs. * Le [[mode Halfbrite]], toujours sur Amiga, permettait de contourner la limitation des palettes Amiga à 32 couleurs. 32 autres couleurs étaient déduites des premières en diminuant leur intensité de moitié. == Formats d'image == === Définition === Un format d'image est une représentation [[informatique]] de l'image, associée à des [[information]]s sur la façon dont l'image est codée et fournissant éventuellement des indications sur la manière de la décoder et de la manipuler. === Structuration, utilisation de [[métadonnée]]s === {{article détaillé|Métadonnées}} La plupart des formats sont composés d'un en-tête contenant des [[attribut (informatique)|attributs]] (dimensions de l'image, type de codage, LUT, etc.), suivi des [[Donnée (informatique)|donnée]]s (l'image proprement dite). La structuration des attributs et des [[Donnée (informatique)|donnée]]s diffère pour chaque format d'image. De plus, les formats actuels intègrent souvent une zone de [[métadonnée]]s (''metadata'' en anglais) servant à préciser les [[information]]s concernant l'image comme : * la [[date (métadonnée)|date]], l'heure et le lieu de la prise de vue, * les caractéristiques physiques de la photographie ([[sensibilité ISO]], [[vitesse d'obturation]], usage du flash…) Ces [[métadonnée]]s sont par exemple largement utilisées dans le format [[Exif]] (extension du format [[JPEG]]), qui est le format le plus utilisé dans les [[appareil photographique numérique|appareils photo numériques]]. === Précautions à prendre === Quelques précautions à prendre concernant les formats d'images : * les formats dits « propriétaires », peuvent différer selon le logiciel qui les manipule. De plus, leur pérennité n'est pas garantie : réaliser de nouveaux programmes pour les lire peut s'avérer difficile (surtout si leurs spécifications n'ont pas été rendues publiques), cela peut même s'avérer illégal si les algorithmes utilisés sont protégés par des [[brevet]]s ; * il faut prêter attention aux différentes versions que peut recouvrir un format particulier, notamment pour le format [[Tagged Image File Format|TIFF]] qui varie selon les versions ; certaines d’entre elles ne sont pas reconnues par certains logiciels. === Tableau comparatif === {| border="0" align="center" style="border: 1px solid #999; background-color:#FFFFFF" |-align="center" bgcolor="#CCCCCC" | align="center" | ''' ''' | align="center" | '''Type<br /> (matriciel/<br /> vectoriel)''' | align="center" | '''Compression<br /> des données''' | align="center" | '''Nombre de couleurs<br /> supportées''' | align="center" | '''Affichage<br /> progressif''' | align="center" | '''Animation''' || align="center" | '''Transparence''' |- | align="center" | '''[[JPEG]]''' || align="center" | matriciel | align="center" | Oui,<br /> réglable<br /> (avec perte) | align="center" | 16,1 millions || align="center" | Oui | align="center" | Non || align="center" | Non |-bgcolor="#EFEFEF" | align="center" | '''[[JPEG2000]]''' || align="center" | matriciel | align="center" | Oui,<br />avec ou sans perte | align="center" | 4,4 milliards || align="center" | Oui | align="center" | Oui || align="center" | Oui |- | align="center" | '''[[Graphics Interchange Format|GIF]]''' | align="center" | matriciel || align="center" | Oui,<br />Sans perte | align="center" | 256 maxi (palette) | align="center" | Oui || align="center" | Oui | align="center" | Oui |-bgcolor="#EFEFEF" | align="center" | '''[[Portable Network Graphics|PNG]]''' | align="center" | matriciel | align="center" | Oui,<br /> sans perte | align="center" | Palettisé (256 couleurs ou moins) ou<br /> 16 millions | align="center" | Oui || align="center" | Non | align="center" | Oui<br /> (couche Alpha) |- | align="center" | '''[[Tagged Image File Format|TIFF]]''' || align="center" | matriciel | align="center" | Compression ou pas<br />avec ou sans pertes | align="center" | de monochrome à 16 millions | align="center" | Non || align="center" | Non | align="center" | Oui<br />(couche Alpha) |-bgcolor="#EFEFEF" | align="center" | '''[[Scalable Vector Graphics|SVG]]''' || align="center" | vectoriel | align="center" | compression possible | align="center" | 16 millions | align="center" | * ne s'applique pas * | align="center" | Oui || align="center" | Oui<br /> (par nature) |} === Formats propriétaires === Le format TIFF est considéré comme un format propriétaire, le brevet étant contrôlé par la firme [[Aldus]] qui a fusionné avec [[Adobe Systems|Adobe]] en 1994. Dans le passé, le format GIF était soumis au brevet Unisys contrôlé par la société [[CompuServe]], c'était donc un format propriétaire. Mais les brevets d'Unisys sont arrivés à expiration<ref>Le 20 juin 2003 aux États-Unis, le 18 juin 2004 dans la plupart des pays d'Europe, le 20 juin 2004 au Japon et le 7 juillet 2004 au Canada.</ref>. Ce format est donc devenu depuis un format libre de droits. == Image numérique et droits d'auteur == {{article détaillé|tatouage numérique}} Pour tenter de faire respecter le [[droit d'auteur]] (en France) et le [[copyright]] (dans presque tous les autres pays), il existe des techniques de marquage numérique d'une image. Ces techniques, que l'on nomme empreinte, sont de plus en plus utilisées. L'empreinte est supposée conserver une preuve de l'origine de l'image, sous la forme d'une signature visible ou invisible, qui doit résister aux traitements susceptibles d'être appliqués à l'image. Ce « tatouage » peut se faire selon deux méthodes, généralement désignées par le même terme de ''filigrane''. === Protection par signature visible === [[Image:Groix-watermark.jpg|thumbnail|right|Photo de l'île de Groix avec signature visible.]] Cette technique consiste à intégrer une indication sur l'image, par exemple l'organisme ou l'auteur à qui appartient l'image, afin de dissuader les pirates de s’en servir. L'inconvénient de cette méthode est qu'il est très facile d'éliminer ce type de tatouage avec un outil de traitement d'images, puisque le tatouage est visible. === Protection par tatouage invisible === Cette technique consiste à cacher le tatouage dans les données de l'image. Cette approche a l'avantage de ne pas gêner la lecture de l'image par le simple spectateur tout en permettant une facile identification. L'auteur en tire un avantage complémentaire : l'éventuel pirate inattentif ne sera pas tenté de retirer ou modifier la signature ; le pirate plus volontaire verra son activité illégale rendue un peu plus difficile ou facilement prouvable (par la seule présence du tatouage). == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == === Articles connexes === {{Colonnes|nombre=3| * [[Appareil photographique numérique]] * [[Caméra numérique]] * [[Convertisseur analogique-numérique]] * [[Digital imaging and communications in medicine|DICOM]] * [[Codage de l'information|Encodage numérique]] * [[Numérique]] * [[Numérisation]] * [[Télévision numérique]] }} === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Palette|Logiciels d'imagerie numérique}} {{Portail|informatique|photographie|Imagerie numérique}} [[Catégorie:Imagerie numérique| ]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Imhotep
Imhotep
{{Voir homonymes}} {{Infobox Personnalité de l'Égypte antique | nom = Imhotep | image = Imhotep-Louvre.JPG | taille image = | légende = Statuette d'Imhotep, [[Paris]], [[Musée du Louvre]]. | surnom = | hiéroglyphe = <hiero>M18-m-R4 </hiero> | trans = Im ḥtp | date de naissance = {{sav-|XXVII}} av. J-C. | lieu de naissance = | date de décès = | lieu de décès = | période = | dynastie = {{IIIe dynastie égyptienne}} | fonction = [[Vizir dans l'Égypte antique|Vizir]] et [[architecte]] | prédécesseur = | date de fonction = | successeur = | père = Khanofer (architecte) ou [[Ptah]] | mère = Cheredou-ânkh | conjoint = Ronpetnofret | descendants = | fratrie = | sépulture = | type = | emplacement = | découverte = | découvreur = | fouilles = | objets = }} '''Imhotep''' (« Ἰμούθης » en [[grec]]) dont le nom signifie « celui qui vient en paix », est un personnage historique emblématique de l'[[Égypte antique]]. Ayant vécu au troisième millénaire avant notre ère<ref>Vers -2670 d'après {{Ouvrage | prénom1=Maurizio | nom1=Damiano-Appia | lien auteur1=Maurizio Damiano-Appia | titre=Dictionnaire encyclopédique de l'ancienne Égypte et des civilisations nubiennes | passage=141 | référence=Référence:Dictionnaire encyclopédique de l'Ancienne Égypte (Maurizio Damiano-Appia)}} ; vers -2800 d'après {{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Henri | nom1=Stierlin | lien auteur1=Henri Stierlin | titre=Les pharaons bâtisseurs | lieu=Paris | éditeur=Terrail | année=1992 | pages totales=220 | passage=19 | isbn=2-87939-062-1}}.</ref>, il fut un homme aux multiples talents. [[Vizir dans l'Égypte antique|Vizir]] et [[architecte]] du roi [[Djéser]] ({{IIIe dynastie égyptienne}}), on le dit également [[médecin]] et [[philosophe]]. Sur le socle d'une statue du roi Djéser (aujourd'hui au [[Musée égyptien du Caire|Musée du Caire]]), il est présenté comme {{citation|Chancelier du roi de Basse-Égypte}}, {{citation|Premier après le roi de [[Haute-Égypte]]}}, {{citation|administrateur du grand palais}}, {{citation|noble héréditaire}}, {{citation|grand prêtre d'Héliopolis}}, {{citation|Imhotep, le constructeur, le sculpteur}}. == Biographie == Peu d'éléments directs demeurent sur l'existence d'Imhotep. Ses liens familiaux restent hypothétiques, aucun portrait n'est parvenu jusqu'à notre époque, et sa tombe n'a pas été retrouvée. L'unique trace directe est une inscription portée sur un fragment de statue du roi [[Djéser]] ({{IIIe dynastie égyptienne}}) qui cite Imhotep et le présente de la manière suivante : {{citation bloc|Chancelier du roi de Basse-Égypte », « Sous-ordre du roi de Haute-Égypte », « Chef de grand domaine », « Chef des pât », « Grand des voyants (grand prêtre d'Héliopolis) », « Maître artisan des sculpteurs et des maçons<ref name="sage divinisé">{{lien web|titre=Le sage Imhotep divinisé|prénom=Élisabeth|nom=David|site=Œuvres du Louvre|lire en ligne=https://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-sage-imhotep-divinise}}.</ref>.}} Des écrits datant du {{sav-|XIII}} avant notre ère le désignent comme le « Fils de [[Ptah]] » ; sa mère est parfois assimilée à [[Sekhmet]]<ref>{{Ouvrage | prénom1=Miriam | nom1=Lichtheim | lien auteur1=Miriam Lichtheim | titre=Ancient Egyptian Literature | sous-titre=A Book of Readings | éditeur=[[University of California Press]] | année=1980 | pages totales=228 | passage=106 | isbn=978-0-520-04020-5 | isbn10=0-520-04020-1 | lire en ligne=https://books.google.com/books?id=NhdV8Z9oVkgC&printsec=frontcover}}.</ref>{{,}}<ref name="sage divinisé"/>. === Architecture === [[Fichier:Saqqara BW 5.jpg|vignette|Complexe funéraire de Saqqarah.]] Son œuvre architecturale la plus connue est sans conteste le [[Complexe funéraire de Djéser|complexe funéraire]] qu'il édifie à [[Saqqarah]] (près du [[Le Caire|Caire]]) pour [[Djéser]] et plus particulièrement la plus ancienne [[pyramide à degrés]] du monde. Imhotep apporte à l'Égypte quelques innovations : * l'historien égyptien [[Manéthon de Sebennytos|Manéthon]] le crédite de la généralisation de l'utilisation de la pierre comme matériau de construction des temples et tombeaux funéraires, alors qu'ils étaient faits auparavant de briques de [[terre cuite]]. Il est aussi le premier à utiliser des [[colonne (architecture)|colonnes]] dans l'architecture ; * il innove architecturalement avec l'invention de la [[pyramide à degrés]] comme [[tombeau (architecture)|tombeau]] (« demeure d'éternité ») du roi. === Médecine === Imhotep est considéré comme le fondateur de la [[Médecine dans l'Égypte antique|médecine égyptienne]] et l'auteur présupposé d'un traité médical, le [[papyrus Ebers]] (même si le document a été probablement rédigé postérieurement vers -1700 d'après une datation au carbone, avec des écrits complémentaires de plusieurs médecins). Ce texte décrit en détail des observations anatomiques, l'examen, le diagnostic, le traitement et le pronostic de nombreuses blessures. Les traitements sont associés aux formules magiques. En 2017, la momie de l'un de ses disciples, Nespamedou, est radiographiée et son visage reconstitué<ref>{{article|titre=Los secretos que escondía el sacerdote de Imhotep|prénom=David|nom=Ruiz Marull|périodique=La Vanguardia|jour=13|mois=juin|année=2017|lang=es|lire en ligne=https://www.lavanguardia.com/cultura/20170613/423373968363/secretos-momia-nespamedu-sacerdote-imhotep.html}}.</ref>. === Religion === Il réforme la religion égyptienne et introduit le [[mythe d'Osiris|mythe osirien]]. Personnage historique de la {{IIIe dynastie égyptienne}}, il est ensuite associé à [[Thot]], dieu de la connaissance et de l'écriture. Dès le règne d'{{noble|Amenhotep III}}, les scribes offrent des libations au défunt Imhotep. À la [[Basse époque]], il est divinisé et adoré au temple de [[Deir el-Bahari]]<ref name="sage divinisé"/>. Il connaît son apogée à [[Memphis (Égypte)|Memphis]] où il détrône [[Néfertoum]] pour être le fils du puissant [[Ptah]]. Plus tard encore, il finit par le surpasser et reçoit le titre de dieu [[Memphis (Égypte)|memphite]], reléguant [[Ptah]] à la seconde place. Le culte se répand dans toute l'Égypte et même, associé au dieu grec [[Asclépios]] foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, son influence se répand également dans le bassin méditerranéen<ref name="sage divinisé"/>. À [[Philæ]], un temple lui est consacré près de celui de la déesse [[Isis]]. == Représentations == <gallery> Fichier:Imhotep JE 49889.png|Reconstitution de l’inscription portée sur le fragment de statue du roi Djéser. Fichier:Karnak Egyptische goden.JPG|Représentation de [[Ptah]], [[Hathor]] et Imhotep à [[Karnak]]. Fichier:Stele Imhotep Amenhotep Munich.JPG|Stèle représentant Imhotep et {{noble-|Amenhotep III}} datant du -{{sav-|II}}. Fichier:Imhotep-Louvre3.1.jpg|Inscription au dos de l'une des trois statuettes d'Imhotep exposées au Louvre. Fichier:Collection of figures of Imhotep, Egyptian. Wellcome M0017655.jpg|Collection de figurines d'Imhotep. </gallery> == Dans la culture populaire == * Imhotep est l'identité originale du fameux mort-vivant momifié du film ''[[La Momie (film, 1932)|La Momie]]'' (1932), interprété par [[Boris Karloff]]. Ce film connaîtra de nombreuses suites. ** À ce titre, il revient donc en tant que principal antagoniste du remake de la franchise, démarrée avec ''[[La Momie (film, 1999)|La Momie]]'' (1999), et suivi par ''[[Le Retour de la momie|Le Retour de la Momie]]'', dans lequel il disparaît définitivement, emporté par les âmes damnées en Enfer. Il est interprété par [[Arnold Vosloo]]. * Dans la [[bande dessinée]] ''[[Papyrus (bande dessinée)|Papyrus]]'' et son [[Papyrus (série télévisée d'animation)|adaptation en série d'animation]], le personnage d'Imouthep est très largement inspiré par l'architecte Imhotep, lequel apparaît dans le tome 8 (et dans l'adaptation de celui-ci en épisode animé). * Dans la série télévisée ''[[Stargate SG-1]]'', il est identifié comme étant un [[Goa'uld]]. * Dans le film ''[[Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre]]'', les Égyptiens disent « Imhotep » en guise de [[Assalamu alaykum|salamalec]]. * Dans un manga appelé ''Im : great priest Imhotep'', de Makoto Morishita, il incarne le héros principal. * Dans la série S.H.I.E.L.D. (2010-2018), écrite par [[Jonathan Hickman]], la « Confrérie du Bouclier » qui donnera naissance au [[SHIELD]] de [[Marvel Comics|Marvel]] est créée par Imhotep. * Imhotep est le protagoniste du livre ''Imhotep, l'inventeur de l'éternité'' de [[Christian Jacq]], publié en 2010. == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Annexes == {{Autres projets |commons=Category:Imhotep |commons titre=Imhotep }} === Bibliographie === * [[Jean-Philippe Lauer]], « Remarques concernant l'inscription d'Imhotep gravée sur le socle de statue de l'Horus Neteri-khet (roi Djoser) », in ''Studies in Honor of William Kelly Simpson'', Volume 1, (ed. Peter Der Manuelian) Boston: Museum of Fine Arts, 1996, {{p.|493-498}} ({{pdf}} [http://www.gizapyramids.org/pdf%20library/festschrift_simpson/34_lauer.pdf en ligne]). * [[Jean-Philippe Lauer]], « À propos de l'invention de la pierre de taille par Imhotep pour la demeure d'éternité du roi Djéser », in P. Posener-Kriéger (dir), ''Mélanges Gamal Eddin'', Mokhtar, Le Caire, [[Institut français d'archéologie orientale |IFAO]], 1985, {{p.|61-67}}. * [[Christiane Desroches Noblecourt]], ''Le Patrimoine de l'Égypte ancienne'', Éd. Edhasa, 2006. * Jean-Pierre Pätznick, « Imhotep, premier architecte et savant universel », ''[[Dossiers d'archéologie]]'', janvier-février 2018, {{numéro|385}}, {{p.|14-19}}. * Jean-Pierre Pätznick, « Être ou comment Imhotep accéda au monde des dieux et en revint », in ''Et in Aegypto et ad Aegyptum'', Montpellier, Université Paul-Valéry, 2012, {{p.|563-592}}. {{Commentaire biblio|Recueil d'études dédiées à Jean-Claude Grenier.}} * {{de}} [[Dietrich Wildung]], « Imhotep und Amenhotep. Gottwerdung im Alten Ägypten », ''Münchner ägyptologische Studien'', {{numéro|36}}, Berlin, Munich, 1977. * [[Michel Baud]], ''Djéser et la {{IIIe dynastie égyptienne}}'', Paris, [[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]], 2002. * {{en}} J. B. Hurry, ''Imhotep: the vizier and Phyof King Zoser'', Oxford, [[Oxford University Press]], 1926. * {{en}} [[Kim Steven Bardrum Ryholt]], « The Life of Imhotep (P. Carsberg 85) », in G. Widmer et [[Didier Devauchelle]] (dir), ''Actes du {{IXe|Congrès}} internatinal des études démotiques'', Paris, 2005, Le Caire, [[Institut français d'archéologie orientale|IFAO]], 2009, {{p.|305-315}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christian Jacq]]|titre=Imhotep, l'inventeur de l'éternité|sous-titre=le secret de la pyramide|lieu=Paris|éditeur=[[Pocket]]|année=2011|mois=avril|jour=21|pages totales=572|isbn=978-2-266-21084-3}}. * Pierre Montlaur, ''Imhotep, le Mage du Nil'', éd : Albin Michel, 1984 et éd. France Loisirs. === Articles connexes === * [[Mythologie égyptienne]] * [[Thot]] * [[Ptah]] * [[(1813) Imhotep]] === Liens externes === * [http://www.egyptos.net/egyptos/dieux/imhotep.php Imhotep sur Égyptos] * [http://www.historel.net/egypte/11egypt.htm Imhotep sur Historel] {{Liens}} {{Palette|IIIe dynastie égyptienne|Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne|architecture}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Vizir de l'Égypte antique]] [[Catégorie:Médecin dans l'Égypte antique]] [[Catégorie:Architecte de l'Égypte antique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]] [[Catégorie:IIIe dynastie égyptienne]] [[Catégorie:Grand des voyants]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Personnalité du XXVIIe siècle av. J.-C.]] [[Catégorie:Religion au IIIe millénaire av. J.-C.]] [[Catégorie:Mononyme]] [[Catégorie:Personnalité divinisée]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Iaid%C5%8D
Iaidō
{{Sources secondaires|date=octobre 2022}} {{Travail inédit|date=octobre 2022|Cet article peut contenir}} {{Infobox Art martial | nom = ''Iaidō'' (居合道) | autre noms = <!-- autres appellations --> | image = Sensei iaido-rework.jpg | taille image = <!-- si besoin de redimensionner --> | légende = Haruna Matsuo ''sensei'' (1925-2002), {{8e|dan}} ''hanshi''. | domaine = | forme combat = <!-- degré de violence des duels : semi-contact, full-contact --> | pays = {{Japon}} | fondateur = | parents = | dérivés = <!-- arts ayant dérivés de cet art --> | célébrités = <!-- pratiquants célèbres --> | olympique = Non | nbpratiquants = <!-- nombre de pratiquants dans le monde (amateurs et pros) --> | fédération = <!-- si fédération mondiale (peu contestée) --> }} L’{{japonais|'''''iaidō'''''|居合道}} est un [[art martial]] d'origine [[japon]]aise basé sur l'action de dégainer le [[Sabre (arme)|sabre]] et de frapper (de taille ou d'estoc) en un seul geste. Plus exactement, le but est d'exécuter une technique, avant l'adversaire, choisie en fonction du lieu et du contexte de la situation. Tout comme pour les autres ''[[budō]]'', cette discipline se focalise principalement sur la perfection des mouvements et la démarche spirituelle (influence du [[zen]]), l'efficacité technique, quant à elle, devient de plus en plus importante au fur et à mesure que le pratiquant augmente en grade. Depuis quelques années, certains ''[[sensei]]'' japonais prônent une démarche plus offensive, dirigée vers un ''iaidō'' de « combat », plus proche du ''[[#Le iaidō et le iaijutsu|iaijutsu]]''. == Description == Le terme {{japonais|''iaidō''|居合道}} est composé de trois [[kanji]]s signifiant approximativement : * {{japonais|« vivre », « exister »|居|i}}, * {{japonais|« harmonie », « union »|合|ai}}, * {{japonais|« voie »|道|dō}}. ''Iaidō'' peut donc se traduire par « la voie de la vie en harmonie », ou « exister en union avec la voie ». Le préfixe « i » peut aussi être interprété par le chiffre 1, l'unité : « la voie de l'unité de l'individu », en lui-même pour être en harmonie avec soi et avec les autres. Nakamura Taisaburō ''hanshi'', {{10e|dan}}, en dit ceci : {{début citation bloc}}''Iai to wa, hito ni kirarezu, hito kirazu''. » « Le ''iai'', c'est ne pas tuer les autres et ne pas se faire tuer par eux à la fois.{{fin citation bloc}} {{début citation bloc}}''Jiko no renma ni, shuyou no michi''. » « L'entraînement, le polissage des aptitudes, la voie de la discipline, c'est se cultiver soi-même.{{fin citation bloc}} L'essentiel de la pratique du ''iaidō'' consiste en l'apprentissage et l’exécution de katas (séquences de mouvements précis), s'exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario. Ils démarrent soit debout (''tachi iai''), soit à genoux au sol (''[[seiza]]''), soit dans une position avec un seul genou au sol (''tate hiza''). Ces formes constituent autant de supports à l'enseignement et permettent la transmission de l'ensemble des techniques d'une école. Ces katas se composent à la base des quatre mêmes étapes : * Dégainer et première coupe : ''nukitsuke'' ou ''nukiuchi'' ; * Coupe principale : ''kiri tsuke'' ou ''kiri oroshi'' ; * Nettoyer la lame : ''chiburi'' ; * Remettre la lame au fourreau : ''notō''. On distingue aussi une partie importante propre à de nombreux katas selon les écoles : ''furikabutte'', l’action de « brandir le sabre ». De nombreuses variantes, coupes, frappes d’estoc, frappes avec la poignée du sabre, sont ajoutées dans certains katas. Ces katas doivent être « habités » par le pratiquant, et induisent des notions fondamentales propres à tous les ''[[budō]]'' : * ''Zanshin'' : la vigilance active, le ressenti, la perception de l'environnement ; * ''Seme'' : la menace, construction de l'attitude exprimant la capacité de réaction instantanée ; * ''Netsuke'' : le regard global, non focalisé, perception visuelle large ; * ''Kokoro'' : le cœur, l'esprit, l'audace, l'honnêteté, la sincérité (terme difficilement traduisible). == Histoire == ===Avant le {{s-|XX|e}}=== Autour de la pratique du sabre des samouraïs existaient deux types de ''[[koryū]]'' (écoles anciennes) complémentaires, les ''[[kenjutsu|ken-jutsu]]'' ou techniques de maniement du sabre, et les ''iai-jutsu'', techniques consistant à trancher en dégainant. L’''iai'' a été codifié à la fin du {{s-|XVI|e}} par [[Hayashizaki Jinsuke Shigenobu]], et rapidement répandu à travers les écoles traditionnelles. Shigenobu serait le nom d’une personne née à [[Sagami]] (actuellement Kanagawa), en [[Ère Tenbun|Tenmon]] 17, soit en 1549<ref>Selon le professeur Yamada Jirokichi, de l’université [[Shoka]], auteur de « La Tradition des arts martiaux », cité dans ''L’Histoire du kendo au Japon ''.</ref>. Selon des récits plus anciens, les techniques de Shigenobu ont porté différents noms: ''hayashisaki'', ''shinmei musō'', ''shin musō'', ''shigenobu''. Il existe de nombreuses variations dans la biographie de Shigenobu et il est difficile, parmi tous ces récits, d’établir une certitude. Mais on peut dire qu’ils ont pour point commun de désigner Shigenobu comme celui qui est à l’origine des différents styles de ''iaido''. Parmi ceux-ci, on compte Tamiya Heibei Narimasa (style ''[[Tamiya]]''), Katayama Hoki Morinaga Yasu (style ''[[Hoki]]''). Le sanctuaire du ''iai hayashisaki'' se trouve à [[Murayama]], [[Préfecture de Yamagata|Yamagata ken]]. [[Miyamoto Musashi]] créa une ''koryū'', nommée tout d'abord Niken ryū (« École des deux sabres »), puis Niten ryū (« École des deux cieux »), et enfin [[Hyoho Niten Ichi Ryu|Niten ichi ryū]] (« École des deux ciels comme une terre »), mais ayant un style hors du commun (utilisation simultanée de deux sabres, l'un court, l'autre long) et peu d'{{quoi|audience}} auprès de l'empereur. Son apport tant technique que stratégique (positionnement lors d'attaques multiples, prise en compte du terrain, de l'environnement, des conditions météo)<ref>Miyamoto Musashi, ''[[Livre des cinq anneaux|Traité des cinq roues]]''.</ref> fut considérable pour les kendokas (ou ''kenshi'') et ''iaidoka'' modernes. Il fit du ''[[bokken]]'' une arme à part entière, aussi létale qu'un katana ; il fut le lien entre le combat d'extérieur avec katana et ''[[wakisashi]]'' ou katana seul et du combat d'intérieur avec uniquement le ''wakisashi'', à cause de l'encombrement du katana trop long pour être efficace dans les demeures du Japon d'alors. Ses duels les plus emblématiques sur une soixantaine au total, sont décrits dans ''[[La Pierre et le Sabre]]'' et ''[[La Parfaite Lumière]]''. Son style, très individuel, s'apparente plus au duel tel qu'on le connaît en Occident (comme au temps du [[roman de cape et d'épée]], de l'[[escrime]] et des [[bretteur]]s). La survivance de son style est assurée par une lignée de maîtres qui descendent directement des disciples de Musashi. Cette école est la [[Hyoho Niten Ichi Ryu|Hyōhō niten ichi ryū]] (« Première École des deux cieux »). Le ''hyōhō'' (« stratégie ») y occupe une place capitale. Elle est dirigée aujourd'hui par le {{11e|successeur}} de Miyamoto Musashi, Iwami ''sōke''<ref>[http://nitenichiryu.wordpress.com/2011/11/11/koryu-en-fete-a-itsukushima-jinja/] reçoit sur la photo en lien (bas de page) une distinction pour ses efforts dans la promotion des ''koryū'' entre les maîtres de la Musō shinto ryū et de la Eishin ryū, lors d'une réunion de la Nihon Kobudo Kyokai.</ref>. ==={{s-|XX|e}}=== Ce n'est qu'au {{s-|XX|e}} que le terme ''iaidō'' fait son apparition, et devient un art plus philosophique, consacré à la recherche du geste pur et à l'éveil spirituel. Un nom important à citer pour cette évolution est [[Hakudo Nakayama|Nakayama Hakudo]] (entre autres {{29e}} ''sōke'' de Musō shinden ryū iaidō, ''sōke'' de Shinto musō ryū jodo). Les [[kata#Les katas en Koryu Bujutsu|katas]] enseignés par les ''koryū'' répertorient les gestes et situations courantes de combat. Leur pratique permet un apprentissage conduisant à une fluidité des mouvements et une réponse rapide dans ces situations de combat. Les deux ''koryū'' qui recensent le plus d’élèves dans le monde sont ''[[Musō jikiden eishin ryū]]'' et ''[[Musō shinden ryū]]''. Comme la très grande majorité des écoles d’''iai'', elles sont issues de ''hayashizaki ryū'', style proposé par le fondateur qui s'est ensuite subdivisé en de multiples ''koryū''. Bien qu'issues d'une seule et même école, les deux enseignements se sont séparés en 1936. Il existe donc également de nombreuses autres ''koryū'' actives, certaines n'enseignant que l’''iai'' comme Hoki ryū, d'autres pluri-disciplinaires comme [[Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū|Katori shintō ryū]], [[Suiō-ryū]], Take no uchi, Kashima shinto ryū. La tradition de ces ''koryū'' s'est perpétuée sans interruption d'enseignement parfois depuis plusieurs siècles. Liste des ''koryū'' de ''iaijutsu'' de la Nihon Kobudo Kyokai établie par Guy Buyens en {{date-|février 2009}}<ref>[http://www.koryu.com/library/gbuyens4.html Article de Guy Buyens] sur koryu.com.</ref> : # Hayashizaki musō ryū iaijutsu (林崎夢想流居合術) # Musō jikiden eishin-ryū iaijutsu (無雙直傳英信流居合術) # Tamiya-ryū iaijutsu (田宮流居合術) # [[Suiō-ryū|Suiō-ryū iai kenpō]] (水鷗流 居合 剣法) # Hoki-ryu iaijutsu (伯耆流 居合術) # Enshin-ryu Iai suemonogiri kenpō (円心流居合据物斬剣法) # Kanshin-ryu iaijutsu (貫心流居合術) Avec les ''koryū'' qui intègrent le ''iaïjutsu'' dans leur curriculum : # Kashima shinto-ryū kenjutsu (鹿島新當流剣術) # [[Tenshin Shōden Katori Shintō-ryū|Tenshin shoden katori shinto-ryū kenjutsu]] (天真正伝香取神道流剣術) #[[Yagyū Shinkage-ryū|Yagyu Shinkage-ryu kenjutsu]] (柳生新陰流剣術) La fédération japonaise de [[kendo]] (Zen nihon kendō renmei, dite ZNKR) propose une série de douze [[kata]]s (formes) nommée ''zen ken ren iai'' ou ''seitei iai''. À l'origine, les dirigeants des différentes ''[[koryū]]'' souhaitaient faire en sorte que leurs cadres acquièrent une certaine pluridisciplinarité. Cette série de katas, provenant de plusieurs ''koryū'', devait permettre — c'était presque un passage obligé à partir du {{5e|dan}} — aux pratiquants de haut niveau d'avoir un aperçu du ''iai''. Aujourd'hui, cette série offre aux pratiquants de kendo et aux débutants dans l’''iaidō'' un ensemble cohérent donnant un aperçu des techniques d’''iai'' sans pour autant s'engager dans une ''ryū''. Il s'agit de révéler un « panorama » des katas anciens. Pour certains puristes, elle est considérée comme un amalgame des divers éléments. Sur la longue durée, les katas d'origines différentes et conçus avec des ambitions différentes perdraient leurs qualités distinctives et de leur richesse plurielle. Il deviendrait difficile de retrouver l'esprit originel qui fait que chaque kata vit pour celui qui tient le sabre. Comportant à sa création, en 1968, sept katas, issus essentiellement des ''koryū'' Musō shinden ryū et Musō jikiden eishin ryū, la série s'est enrichie en 1980 de trois formes supplémentaires puis, en 2001, de deux nouvelles. Cette série permet la rencontre des écoles autour d'un style qui, pour « artificiel » et contemporain qu'il soit, est commun à de nombreux pratiquants. Elle offre également la possibilité de passages de grades fédéraux, qui sont les seuls actuellement reconnus par l’International Kendo Federation (IKF) et les ministères nationaux appropriés, comme celui de la [[Ministère de la Jeunesse et des Sports (France)|Jeunesse et Sports]] en France (grade reconnu au niveau international par l'IKF). == Le ''iaidō'' et le ''iaijutsu'' == Deux termes sont proposés pour désigner l'enseignement des techniques de sabre depuis le fourreau : le ''iaidō'' et le ''iaijutsu''. Si, en règle générale, le terme ''iaidō'' est logiquement préféré pour l'usage courant dans la mesure où, aujourd'hui, toutes les pratiques ont la vocation du ''dō'' (de l'épanouissement personnel), la connaissance de cette notion ''jutsu'' est essentielle pour la bonne compréhension des écoles historiques, ou ''[[koryū]]'' pétris par essence de cette notion. Pratiquer ''Musō shinden ryū'' (école de ''iadō'') avec l’esprit ''jutsu'' n'a pas plus de sens qu'exécuter des katas de Katori shinto ryū (école de ''iai-jutsu'') sans l’idée ''jutsu'', composante essentielle de cette école, leurs katas spécifiques perdant alors une bonne partie de leur substance technique et historique. Le ''iaidō'' (de ''dō, michi'', « voie ») insiste sur la fluidité et la justesse du mouvement. Le ''iaijutsu'' (de ''jutsu'', « technique ») met l'accent sur la vitesse et le réalisme de la coupe. Respecter ces notions dans la pratique provoque des gestes, des saisies de sabre et des attentions différentes. Le ''dō'' privilégie fluidité, esthétique, sobriété, le ''jutsu'' justesse et efficacité. De nos jours, la plupart des enseignants admettent cette distinction tout en lui reconnaissant peu de pertinence, car ''jutsu'' implique la notion d'efficacité martiale (se débarrasser au plus vite de son ennemi). Enfin, ces ''koryū'', ou écoles anciennes, respectueuses de la tradition et la transmission historique, nomment elles-mêmes leur pratique ''iai jutsu''. De telles résiliences de tradition ''jutsu'' qui ne font aucune concession à une quelconque modernité constituent un des principaux dénominateurs communs des ''[[budō]]''. Par ailleurs, on constate la même différenciation en [[judo]] et [[jujutsu]], ''[[jōdō]]'' et ''[[jojutsu]]'' et l’extrême de distance est donnée par les disciplines, qui ont divergé de manière encore plus radicale pour autoriser la compétition. Par exemple, le ''[[kenjutsu]]'' enseigne comment toucher l'adversaire aux points faibles de l’armure, alors que le [[kendo]] accorde des points pour des « touches » aux points forts de celle-ci, sécurisant ainsi les compétitions. == Technique == === Tenue du sabre === Le sabre se porte et se tient de la même façon que l'on soit droitier ou gaucher. La main droite et la main gauche ont chacune un rôle particulier qui n'est pas directement lié au fait que ce soit la main dominante ou non. Il existe d'ailleurs des sabreurs gauchers : par exemple [[Saitō Hajime]]. La coupe en ''iai'' est perçue comme rapide car le peu de force apparente que nécessite le retrait du sabre tout au long du ''[[Saya (fourreau)|saya]]'' (ou fourreau) augmente la vitesse. L'''iaidō'' ne nécessite pas ou peu de force, si ce n'est celle nécessaire au maintien du sabre, car la longueur du [[katana]] ou ''[[shinken]]'' (lame d'environ {{Unité|75|cm}}) ajoutée à la longueur d'un bras font que l'extrémité de la lame se déplace très vite et c'est cette extrémité (le dernier 1/3) qui sert à trancher. Or, le katana pèse entre 1 et 1,5 kilogramme et se déplace à grande vitesse, il faut donc le maintenir assez fermement pour que l'inertie ne le fasse pas partir. La main exerce une prise « au-dessus » du sabre (le pratiquant est toujours derrière son sabre, seul rempart contre une attaque), les doigts servant au « déroulé » et au maintien; un [[yakuza]] ayant failli, se coupait une phalange de l'auriculaire droit en expiation et l'offrait à son patron, il lui devenait donc extrêmement difficile de se battre, ce doigt étant extrêmement important pour saisir un objet (en l'occurrence la poignée du sabre, cependant cela est valable pour tout manche d'outil). Ce rituel d'[[automutilation]] se nomme ''[[yubitsume]]'' ou ''[[yubitsume|otoshimae]]''. À l'origine, le ''yubitsume'' était une coutume des tenanciers de tripots et autres casinos clandestins pour punir un mauvais client (entre autres). Les samouraïs qui jouaient de l'argent craignaient donc le ''yubitsume'', non seulement car il les pénalisait au sabre, mais également parce qu'il exposait leur vice aux yeux de la société, entraînant ainsi une double humiliation. ===Entrainement=== L’entraînement au ''iaidō'' peut se qualifier de pratique « individuelle / collective ». Individuelle car sans partenaire direct, hormis dans la situation virtuelle du kata. Intellectuellement, c'est principalement un travail approfondi sur la concentration. Physiquement, sous des aspects souvent calmes, l'entraînement — surtout pour les départs en ''seiza'' (à genoux) ou ''tate hiza'' (un genou au sol, assis sur le talon de la même jambe) — fait intervenir des muscles puissants des jambes — fessiers, adducteurs, psoas iliaque, jumeaux, ischio-jambiers gourmands en énergie —, ainsi que toute la ceinture abdominale, à partir de positions en flexion maximum, et fournit un effort propre à l'endurance et la puissance (force-vitesse). Cette pratique bien menée ne provoque aucun traumatisme et peut se poursuivre sans problème jusqu'à un âge avancé, avec toutefois une réserve pour les genoux. On note en effet que certaines écoles exigent le port de protections de type genouillères, lors de la pratique des katas notamment. Collective, car l'exercice d'apprentissage demande un rythme spécifique pour chaque niveau d'étude et pour chaque école. Ce rythme, ce déploiement collectif d'énergie, appelé ''ki awase'', « porte » le pratiquant, bien au-delà du stade où il aurait arrêté s'il était seul. De plus, l'exercice consistant à suivre exactement le rythme du professeur ou d'un élève avancé, fait partie de l'étude dans l'objectif de la mise en harmonie instantanée indispensable lors d'un duel (''i'', « unité » et ''ai'', « harmonie »). === Matériel === L'entrainement se fait avec un ''[[iaito]]'' ou un ''[[bokken]]'' afin de ne pas abîmer son [[katana]] ou son ''[[shinken]]''. En effet, l'utilisation d'un [[katana]] peut provoquer un accident chez les débutants (un proverbe japonais prétend que si l'on approche ses doigts du fil d'un katana, ceux-ci seront instantanément découpés…). Le ''[[wakizashi]]'' et le [[katana]] forment le ''[[daisho]]''. Le ''wakizashi'' est un sabre court manié d'une seule main, il servait d'arme secondaire et sa présence était donc salutaire pendant les mêlées les plus intenses. Dans le Japon médiéval, une fois au corps à corps (moins d'un mètre), un sabre de petite taille était en effet préférable à un grand pour, comme avec une dague, achever un ennemi à terre, viser les points faibles de l'armure et lui trancher la gorge ou le décapiter. Cependant, le ''iaidō'' se pratique essentiellement avec un katana. Le ''[[keikogi]]'' du ''iaidōka'' est composé d'un ''[[Vêtement|gi]]'' en coton, d'un ''[[hakama]]'', d'un [[obi]] (d'une largeur de 13 à {{Unité|14|cm}}) ; on peut porter des ''[[tabi]]''. La couleur « historique » est le blanc, couleur du deuil et de la mort au [[Japon]]. Beaucoup de ''iaidōka'' portent de l'indigo car ils pratiquent également le [[kendo]] (la tenue du kendo est indigo). Le noir est aussi utilisé ainsi que le panachage de ces trois couleurs ; toutefois le gris, le marron, le vert ainsi que les obis rouges et blancs (dans ce cas très larges > {{Unité|14|cm}}), sont réservés par tradition aux ''[[sensei]]'' japonais. La règle étant d'afficher une tenue cohérente (''hakama'' blanc et ''iaidogi'' blanc, ''hakama'' noir et ''iaidogi'' noir, etc.). Il n'y a aucune notion de grade ([[kyu]] et [[Dan (grade)|dan]]) dans le choix des couleurs. == Références == {{références}} == Bibliographie == * Eiji Yoshikawa, ''La Pierre et le Sabre'', Balland, 1983 {{ISBN|2-7158-0425-3}}. * Eiji Yoshikawa, '' La Parfaite Lumière'', Balland, 1983 {{ ISBN|2-7158-0440-7}}. * Miyamoto Musahi, ''Traité des Cinq roues'', Albin Michel, 1986 {{ISBN|2-226-01852-2}}. * Risuke Otake, ''Katori shinto ryū. Le sabre et le divin. Héritage et tradition'', Budo Éditions, 2002, 352 p. {{ISBN|9782846172639}}. * Pierre Delorme, ''Iaidō. Le tranchant du sabre'', Maisnie Trédaniel, 1990 {{ISBN|978-2857070887}}. * Jean-Pierre Réniez, '' Seite Iai'', trèfle Communication, 1982. * Jean-Pierre Réniez, '' Musō Shinden Ryu Iaidō'', Nordis, 1985. * Pascal Fauliot, ''Contes des sages samouraïs'', Seuil, 2011 {{ISBN|978-2-0210-4476-8}}. * Olivier Debaudre, ''Le Livret explicatif du iaidô'', Libres Neurones, 2012 {{ISBN|978-1-4716-9198-0}}. * Philippe Sabatier, '' Iaïdô, l'art vivant du sabre japonais. Musô jikiden Eïshin ryû iaïdô'', P. Sabatier, 2013 {{ISBN|978-2-7466-5502-7}}. == Voir aussi == === DVD === * ''Kenki'' mis en scène par [[Kenji Misumi]] ([[1964]]). ''La Trilogie du sabre'' chez Wild Side Vidéo. * ''[[Baby Cart]]'', série de 6 films, série télévisée japonaise et manga, mettant en avant le style [[Suiō-ryū]]. * ''[[Zatoichi]]'', une série de films japonais où l'acteur [[Shintarō Katsu]] utilise cet art. * ''[[Après la pluie (film, 1999)|Après la pluie]]'' le dernier film posthume d'[[Akira Kurosawa]] très apprécié par tous les ''iaidōka''. * ''[[Le Dernier Samouraï]]'' ([[Edward Zwick]], 2003), pour les quelques scènes de combat au ''[[bokken]]'' ou au [[katana]] mais surtout pour la vision romancée de la fin de l'ère des [[samouraï]]s, les guerriers au katana. Une phrase de ce film à retenir, elle prend tout son sens pour le ''iaidoka'' : « “non-pensée” ; les gestes doivent devenir automatiques lors d'un combat, on ne réfléchit plus, on anticipe et idéalement on a la vision ''a priori'' du déroulement du combat. » * ''Ken zen kaï, école du sabre zen'', film français de 45 minutes, réalisé par Loïc Blériot au dojo de la Montagne Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine). === Articles connexes === * [[Art martial]] * [[Arts martiaux japonais]] * [[budō]] | [[battōdō]] * [[kenjutsu]] | [[koryu]] * [[Livre des cinq anneaux]] * [[La pierre et le sabre]] | [[La parfaite lumière]] * [[Miyamoto Musashi]] * [[Tose Kenji]] * [[Sabre japonais]] Certaines ''[[koryū]]'' dispensent un enseignement du ''iaido'' et du ''iaijutsu''. Voir ci-dessous. {{Palette Koryu}} == Liens externes == * {{fr}} [http://www.cnkendo-da.com/disciplines/iaido/index.html Comité national de kendo et disciplines associées, ZNKR Zen Nihon Kendo Renmeï] * {{fr}} [http://www.eej-battodo.fr EEJ-Battodo iaido kenjutsu dojo] * {{mul|fr|nl|en}} [http://www.abkf.be Fédération belge de kendo, iaido et jodo] * {{mul|fr|de|it|en}} [http://www.kendo.ch/ski/index.php?sel_lang=french Fédération suisse de kendo, iaido et jodo] * {{fr}} [http://www.fei-iai.ch/ La Fédération européenne de iaido, affilié à Muso shinden ryū] {{Portail|Japon|Arts martiaux}} {{DEFAULTSORT:Iaido}} [[Catégorie:Art martial japonais]] [[Catégorie:Kenjutsu]] [[Catégorie:Culture japonaise]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ikebana
Ikebana
L’{{japonais|'''ikebana'''|生け花}}, également connu sous le nom de {{japonais|'''''kadō'''''|華道/花道}}, « la voie des fleurs » ou « l'art de faire vivre les fleurs », est un [[art]] traditionnel [[japon]]ais fondé sur la [[composition florale]]. [[Fichier:挿花百規-11.jpg|vignette|Arrangement {{transl|ja|Shōka}} composé par le 40<sup>e</sup> directeur de l'école [[Ikenobō]] Senjō, dessiné par {{transl|ja|Sōka Hyakki}} de l'école de peinture [[Shijō school|Shijō]], 1820.]] == Ikebana et représentation == [[Fichier:Ikebana Bunjin.jpg|vignette|upright|Ikebana.]] [[Fichier:Kyoto SubwayStation.jpg|vignette|Exposition d'ikebanas dans le [[métro]] de [[Kyoto]].]] Au contraire de la forme décorative des arrangements floraux dans les pays occidentaux, l’arrangement floral japonais crée une harmonie de construction linéaire, de rythme et de couleurs. Alors que les Occidentaux tentent d'accentuer la quantité et les couleurs des [[Fleur|fleurs]], portant leur attention essentiellement sur la beauté de la fleur, les Japonais accentuent l'aspect linéaire de l’arrangement. Ils ont développé un art qui valorise aussi bien le [[Vase (récipient)|vase]], les [[Tige|tiges]], les [[Feuille|feuilles]] et les [[Branche (botanique)|branches]] que la fleur elle-même. La structure complète de l'arrangement floral japonais est axée sur trois points principaux symbolisant le [[ciel]], la [[terre]] et l’[[humanité]] à travers les trois piliers, asymétrie, espace et profondeur. == Histoire et origines == En Occident, des fresques égyptiennes, des vases grecs et des mosaïques [[Sumer|sumériennes]] figurent des arrangements floraux pouvant indiquer que l’histoire de la composition florale remonterait à plus de {{unité|3000|ans}}. En [[Asie de l'Est]], durant la période des « [[Six Dynasties]] » ({{sp-|III|-|VI}}), l’art floral serait apparu en Chine comme un élément de rites religieux. Il s'est ensuite développé sous la [[dynastie Tang]] (618-907), atteignant son âge d'or sous la [[dynastie Song]] (960-1279)<ref name="TaiwanInfo_2009_04_01">{{Lien web|langue=fr|auteur institutionnel=Taiwan Info|titre=Sculpteurs de fleurs|année=2009|mois=avril|jour=1|url=http://taiwaninfo.nat.gov.tw/news.php?post=65855&unit=63,75,81,90,182|éditeur=[[Ministère des Affaires étrangères (Taïwan)]]|consulté le=7 novembre 2017}}.</ref>. Il est introduit au Japon au {{s-|VIII}}, par des [[Bhikshu|moines bouddhistes]]. Dans les temples bouddhiques, les bonzes élaboraient de {{citation|vastes agencements de branches et de fleurs figurant certains paysages<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Chantal Deltenre]]|auteur2=Maximilien Dauber|titre=Japon|sous-titre=miscellanées|lieu=Cork|éditeur=Primento Digital Publishing|année=2014|mois=décembre|numéro d'édition=3|année première édition=2011|pages totales=345|passage=203|isbn=978-2-511-00688-7|oclc=914149685|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tovaBQAAQBAJ&printsec=frontcover|id=Deltenre2011}}.</ref>}}, suivant les règles d'un art religieux appelé ''rikka'' ou ''tatebana''<ref group="l">{{japonais|''Rikka'' ou ''tatebana''|立花}}.</ref>{{,}}<ref name="TaiwanInfo_2009_04_01" />{{,}}<ref name="Bersihand_1959_158_159">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Roger Bersihand|titre=Histoire du Japon|sous-titre=des origines à nos jours|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|collection=Bibliothèque historique|année=1959|pages totales=492|passage=158-159|oclc=299835922|bnf=31805151}}.</ref>. Le ''rikka'' reflète la splendeur de la nature et l’expose. Les branches de pin, par exemple, symbolisent les pierres et les rochers, et le chrysanthème blanc symbolise une rivière ou un petit ruisseau. De nos jours, il est perçu comme une forme antique d’arrangement floral, et est rarement pratiqué. Le terme « ''ikebana'' » est forgé au début du {{s-|XVI}}, lorsqu'il est devenu une pratique artistique codifiée et répandue parmi la noblesse, avec ses spécialistes et ses diverses écoles<ref name="Bersihand_1959_158_159" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Akira Tamba|directeur1=oui|auteur2=Tomonobu Imamichi|auteur3=Oshiya Soeda|auteur4=Hashimoto Noriko|et al.=oui|titre=L'esthétique contemporaine du Japon|sous-titre=théorie et pratique à partir des années 1930|lieu=Paris|éditeur=[[CNRS Éditions]]|année=1997|pages totales=215|passage=201|isbn=978-2-271-05427-2|oclc=301566116|bnf=36165089}}.</ref>. Le changement le plus significatif dans l'histoire de l’ikebana advient au {{s-|XV}}, lorsque le shōgun [[Ashikaga Yoshimasa]] (1436-1490) dirigeait le Japon. Yoshimasa fit bâtir de larges constructions et de petites maisons pour exprimer son amour de la simplicité. Celles-ci contenaient un ''tokonoma'' (alcôve), où les gens pouvaient placer des objets d’art ou des arrangements floraux. Ce fut à cette période que les règles de l’ikebana furent simplifiées afin que toutes les classes sociales puissent jouir de cet art. D’autres développements majeurs eurent lieu à la fin du {{s-|XVI}}. Un style plus simple d'arrangement floral appelé ''nageire''<ref group="l">{{japonais|''Nageire''|投げ入れ}}.</ref> vit le jour et fut intégré dans la [[Cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]]. Dans ce style, les fleurs sont arrangées dans un vase aussi naturellement que possible et quels que soient les matériaux utilisés. Du fait de cette association avec la cérémonie du thé, ce style est aussi appelé ''chabana''<ref group="l">{{japonais|''Chabana''|茶花||littéralement « fleurs de thé »}}.</ref>. Dans les années 1890, peu après la [[Ère Meiji|constitution Meiji]], qui conduisit à la modernisation et à l’occidentalisation du Japon, fut développé un nouveau style d’ikebana appelé ''moribana''<ref group="l">{{japonais|''Moribana''|盛り花}}.</ref>. Ce style apparaît, d'une part, du fait de l’introduction de fleurs occidentales et, d’autre part, du fait de l'occidentalisation du mode de vie japonais. Le style ''moribana'', qui crée une nouvelle forme de liberté dans l'arrangement floral, est utilisé pour les jardins. C'est un style que l'on peut apprécier quel que soit son emplacement et qui peut être adapté à la fois aux situations officielles (cérémonies) qu’aux situations non formelles. En France, la pratique et l'enseignement de l'ikebana furent introduits par [[Kikou Yamata]], écrivaine franco-japonaise qui en fit les premières démonstrations à [[Paris]] en 1930, au [[Salon d'automne]]. Au même titre que la [[Cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]] et la [[calligraphie]], l’ikebana était un des arts que les femmes étudiaient traditionnellement à l’école en vue de se marier. Aujourd'hui, les arrangements floraux sont considérés comme l'un des trois arts traditionnels japonais (avec le ''[[kōdō]]'' et la [[cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]]). L'ikebana est pratiqué en de nombreuses occasions, comme les fêtes et les cérémonies, et son enseignement n'a cessé de se répandre chez nombre de nos contemporains, intéressés par la tradition, l'art et la culture du Japon. == Écoles d'ikebana == Il existe de très nombreuses écoles d'ikebana au [[Japon]] qui représentent autant de courants et de styles différents. Mary Averill, dans un livre intitulé ''Japanese flower arrangement, Ikebana applied to western needs'', (1913) donne un aperçu des nombreuses écoles d'ikebana<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mary Averill |titre=Japanese Flower Arrangement |url=https://en.wikisource.org/wiki/Japanese_flower_arrangement/Chapter_22 |site=Wikisource}}</ref>. Une école est normalement dirigée par un [[iemoto]]{{Japonais||家元}}, souvent transmis au sein d'une famille d'une génération à l'autre. En France, les écoles les plus répandues sont : * L'école [[Ikenobō]] remonte au 8e siècle (période Heian) et est considérée comme la plus ancienne école. Cette école marque ses débuts à partir de la construction du [[Rokkaku-dō]] à Kyoto, le deuxième plus ancien temple bouddhiste du Japon, construit en 587 par le prince [[Shōtoku (prince)|Shōtoku]], qui avait campé près d'un étang dans l'actuel centre de Kyoto, et l'avait fait bâtir pour enchâsser une statue de la déesse [[Guanyin|Kannon]]. Au cours du XIIIe siècle, [[Ono no Imoko|Ono-no-Imoko]], un émissaire officiel de l'État, rapporta de Chine la pratique consistant à placer des fleurs bouddhiques sur un autel. Il est devenu prêtre du temple et a passé le reste de ses jours à s'exercer à la décoration florale. Les prêtres originels du temple vivaient au bord de l'étang, dont le mot japonais est " Ike " (" 池 "), et le mot " Bō " (" 坊 "), signifiant prêtre, relié par la particule possessive " no " (" の "), donne le mot " Ikenobō " (" 池坊 ", " prêtre du lac "). Le nom "Ikenobō", accordé par l'empereur, s'est attaché aux prêtres qui y étaient spécialisés dans l'aménagement des autels. L'école [[Ikenobō]] est la seule école qui n'a pas la terminaison -ryū dans son nom, car elle est considérée comme l'école originelle. Les premiers styles classiques systématisés, dont le ''rikka'', ont commencé au milieu du XVe siècle. Les premiers étudiants et enseignants étaient des prêtres bouddhistes Ikenobō et des membres de la communauté bouddhiste. Au fil du temps, d'autres écoles sont apparues, les styles ont changé, et l'ikebana est devenu une coutume dans l'ensemble de la société japonaise<ref name="Kubo">{{ouvrage|titre=Keiko's Ikebana: A Contemporary Approach to the Traditional Japanese Art of Flower Arranging|url=https://books.google.com/books?id=MZbTAgAAQBAJ|chapter=introduction|nom=Kubo|prénom=keiko|isbn=978-1-4629-0600-0|année=2013|éditeur=Tuttle Publishing|consulté le=25 août 2016}}</ref>. * L'école Sōgetsu-ryū (草月流), fondée en 1927 par Teshigahara Sofu, qui repose sur l'idée qu'il peut être créé n'importe quand, n'importe où, par n'importe qui dans n'importe quelle partie du monde et avec n'importe quel matériau. Le principe de base Sogetsu est : "l'Ikebana reflète la personne qui l'a composé"<ref>{{Lien web |auteur=La Branche Française de l’école d’Ikebana Sogetsu (I.S.B.F.) |titre=Ikebana Sogetsu |url=https://www.ikebana-sogetsu.fr/ikebana-sogetsu}}</ref>. * Ohara-ryū (小原流), fondée en 1912<ref>{{Lien web |langue=en |titre=About Ohara School |url=https://www.ohararyu.or.jp/english/aboutoharaschool.html}}</ref> par Ohara Unshin, qui a joué un grand rôle dans le développement du style moribana et cherche à intégrer dans les compositions les fleurs éclatantes qui commencent alors à être introduites d'Occident au Japon. == Styles d'ikebana == À l'origine, l'arrangement floral de l'ikebana était très simple, composé à partir de quelques tiges de fleurs et de branches au feuillage persistante. Cette première forme d'ikebana était appelée kuge (供華). Les motifs et les styles ont évolué et, à la fin du XVe siècle, les arrangements étaient suffisamment courants pour être appréciés par les gens ordinaires et plus seulement par la famille impériale et ses serviteurs : en effet, les styles d'ikebana ont changé durant cette période, transformant la pratique en une forme d'art avec des instructions établies. Des livres ont été écrits sur cet art, notamment le "Sedensho", le plus ancien d'entre eux, couvrant les années 1443 à 1536. L'Ikebana devint une partie importante des festivals traditionnels et des expositions étaient organisées ponctuellement. Les premiers styles se caractérisaient par une tige centrale haute et droite accompagnée de deux tiges plus courtes. Pendant la période [[Époque Azuchi Momoyama|Momoyama]] (1573-1603), un certain nombre de châteaux fastueux ont été construits et les nobles et les serviteurs royaux ont réalisé de grandes compositions florales de style rikka, considérées comme une décoration appropriée pour les châteaux. De nos jours, chaque école (Sogetsu, Ohara, Senshin Ikenobo sont les principales en France) a ses styles propres et certains styles classiques se retrouvent dans plusieurs écoles, mais avec des noms différents. === Styles traditionnels === * Le {{japonais|''Rikka''|立花}} <ref>{{lien web|titre=立花正風体、立花新風体とは|いけばなの根源 華道家元池坊 |url=http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/rikka.html |website=www.ikenobo.jp |archive-url=https://web.archive.org/web/20171004191601/http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/rikka.html |archive-date=4 October 2017 }}</ref> s'est développé en tant qu'expression bouddhiste de la beauté des paysages naturels. L'essence de ce style réside dans les neuf tiges qui représentent les éléments de la nature<ref>{{lien web|titre=ikebana-flowers.com |url=http://ikebana-flowers.com/forms-of-ikebana/ |consulté le=19 octobre 2016 |archive-url=https://archive.is/20150312114840/http://ikebana-flowers.com/forms-of-ikebana/ |archive-date=12 March 2015 }}</ref>. Une variante de ce style est appelée suna-no-mono {{Japonais|suna-no-mono|砂の物}}, "arrangement avec du sable"<ref>https://kotobank.jp/word/砂の物-542801 {{lien brisé|url=https://web.archive.org/web/20171111150135/https://kotobank.jp/word/%E7%A0%82%E3%81%AE%E7%89%A9-542801|date=11 November 2017}}</ref>. * Lorsque la [[Cérémonie du thé japonaise|cérémonie du thé]] est apparue, un autre style a été développé pour les pièces à thé, appelé ''chabana''. Ce style est à l'opposé du style issu de la période [[Époque Azuchi Momoyama|Momoyama]] et met l'accent sur la simplicité rustique. Le ''chabana'' n'est pas considéré comme un style de l'ikebana mais est distinct et relève de la cérémonie du thé. La simplicité du ''chabana'' a contribué à son tour à la création du ''nageirebana'' ou style "jeté". *Le {{japonais|''Nageire''|投げ入れ}}, est un arrangement non structuré qui a conduit au développement du style ''seika'' ou ''shōka''. Il est caractérisé par un faisceau serré de tiges qui forment un arrangement asymétrique triangulaire, à trois branches, qui était considéré comme classique. * Le {{japonais|''Seika'' ou ''shōka''|活花 / 生花}}, "fleur pures"<ref>{{lien web|titre=生花正風体、生花新風体とは|いけばなの根源 華道家元池坊 |url=http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/shoka.html |website=www.ikenobo.jp |archive-url=https://web.archive.org/web/20171004191521/http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/shoka.html |archive-date=4 October 2017 }}</ref>, est un arrangement qui consiste en seulement trois parties principales, représentant l'humain, le ciel et la terre. Il s'agit d'une composition simple conçue pour révéler la beauté unique de la plante elle-même. C'est la formalisation du style nageire qui a abouti au style shōka, plus formel. === Styles « récents » === [[File:Kenzan under water.jpg|alt=Un outil rond composé d'une base plate en fer hérissée de pics sur lesquels sont plantées des tiges. Il est plongé dans un récipient blanc.|vignette|Un ''kenzan'' immergé dans de l'eau et planté de tiges.]] * Le {{japonais|''Moribana''|盛り花}} , "fleurs empilées", les fleurs sont disposées dans un vase peu profond appelé {{Japonais|suiban|水盤}}, un petit pot ou un panier, et fixées sur un [[kenzan]], support métallique hérissé d'aiguilles sur lesquelles on plante les fleurs. * {{japonais|''Shizenka''|自然花||parfois orthographié ''chizenka''}}, « style naturel »<ref>{{Lien web |titre=Le Moribana |url=http://www.ikebana-toulouse.com/2014-07-26-12-34-16/le-moribana |site=www.ikebana-toulouse.com |consulté le=2024-04-20}}</ref>, consistant en un arrangement de végétaux sous leur forme « naturel », en assemblant des plantes qui proviennent d’un même type de végétation et de même saison ; * Le {{japonais|''Jiyūka''|自由花||parfois orthographié ''djyuka''}} , "style libre"<ref>{{lien web|titre=自由花とは|いけばなの根源 華道家元池坊 |url=http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/jiyuka.html |website=www.ikenobo.jp |archive-url=https://web.archive.org/web/20171004191605/http://www.ikenobo.jp/ikebanaikenobo/ikebana/jiyuka.html |archive-date=4 October 2017 }}</ref>, où l'accent est mis sur la conception créative des arrangements floraux, tous les matériaux étant autorisés, y compris les matériaux non floraux. Au XXe siècle, avec l'avènement du modernisme, les trois écoles principales d'ikebana ont partiellement cédé la place à ce qui est communément appelé au Japon le "style libre" * {{japonais|''Shinseika''|新生花}}, est une composition comportant 3 végétaux et devant indiquer 3 directions différentes (le "shin" [le ciel], le "taé" [la terre] et le "soé" [l'homme]). Le shin est central à la composition, se plaçant au centre du vase. Le taé se place derrière le shin et, finalement, le soé se place devant le shin. L'énergie du bouquet se ressent essentiellement dans la composition qui ne doit pas croisée ses végétaux<ref>{{Lien web |titre=Homestyle: IKEBANA |url=http://jb-homestyle.blogspot.com/p/ikebana.html |site=Homestyle |consulté le=2024-04-23}}</ref>. == Dans les autres arts == L'ikebana est présent dans l'iconographie (estampes traditionnelles, photographie) et dans la littérature. [[Kazuo Kamimura]] en fait un des éléments de son oeuvre "''[[Maria (manga)|maria]]''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Kazuo|nom1=Kamimura|prénom2=Thibaud|nom2=Desbief|titre=Maria|éditeur=Kana|date=2012|isbn=978-2-505-01628-1|consulté le=2023-12-02}}</ref>" (Soseï Ryu) où la mère de Kirito, aveugle disant se contenter des katas, est montrée dans son art (p123 à 127). La soumission aux codes, de la société, de l'ikebana, en est un ressort principaux. De nombreuses compositions sont ainsi présentées, alternant avec de simples fleurs et feuilles naturelles. == Notes et références == === Notes lexicales bilingues === {{Références|groupe=l}} === Références === {{Références}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Ikebana|commons titre=Ikebana}} === Bibliographie === * Gusty Luise Herrigel, ''La Voie des fleurs. Le zen dans l'art japonais des compositions florales'', [[Éditions Dervy]], Paris, 2000 ; rééd. [[Arléa]], Paris, 2016 {{ISBN|9782363081117}}. * [[Georges Ohsawa|Sakurazawa Nyoiti]], ''Le Livre des Fleurs'', Librairie Plon, 1935, rééd. [[Librairie philosophique J. Vrin|Vrin]], 1972, 1989. * Evi Zamperini Pucci, ''Ikebana. L'art du bouquet japonais'', Grange Batelière, Paris, 1973. * Evi Zamperini Pucci, ''Ikebana. L'arrangement des fleurs au Japon'', Société Française du livre, Paris, 1964. === Articles connexes === * [[Art floral]] * ''[[Kenzan]]'' * ''[[Kusamono]]'' * [[Jun'ichi Kakizaki]] * [[Shogo Kariyazaki]] * [[Sōfu Teshigahara]] * [[Chögyam Trungpa Rinpoché]], né au [[Tibet]], exilé en 1959 en [[Inde]] rejoint en 1963 l'Angleterre. Il étudia notamment l'arrangement floral japonais ikebana et reçut la qualification d'enseignant de l'école Sogetsu. {{Portail|jardinage et horticulture|sculpture|Japon}} [[Catégorie:Art floral]] [[Catégorie:Art japonais]] [[Catégorie:Sculpture au Japon]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence%20artificielle
Intelligence artificielle
{{Voir homonymes|mef=[[A.I. Intelligence artificielle|A.I. Intelligence artificielle (film)]] et {{page h|IA}}}} [[Fichier:スマートスピーカー.jpg|vignette|redresse=0.8|Dans les années 2010, les [[Assistant personnel intelligent|assistants personnels intelligents]] sont l'une des premières applications grand public de l'intelligence artificielle.]] L''''intelligence artificielle''' ('''IA''') est un ensemble de théories et de techniques visant à réaliser des machines capables de [[Simulation informatique|simuler]] l'[[intelligence humaine]]<ref>{{Larousse|mot=intelligence artificielle|numéro=187257|encyclopédie=divers}}.</ref>. Souvent classée dans le groupe des [[mathématiques]] et des [[sciences cognitives]], elle fait appel à la [[Réseau de neurones (biologie)|neurobiologie computationnelle]] (particulièrement aux [[Réseau de neurones artificiels|réseaux neuronaux]]) et à la [[logique mathématique]] (partie des mathématiques et de la philosophie). Elle utilise des méthodes de résolution de problèmes à forte complexité [[logique]] ou [[algorithmique]]. Par extension, elle comprend, dans le langage courant, les dispositifs imitant ou remplaçant l'homme dans certaines mises en œuvre de ses [[cognition|fonctions cognitives]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[Ministère de l'Enseignement supérieur (France)|Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche]] |titre=France intelligence artificielle |url=https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Actus/86/1/Conclusions_Groupes_Travail_France_IA_738861.pdf |format=pdf |date=21 mars 2017 |archive-url=https://web.archive.org/web/20170329090007/https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Actus/86/1/Conclusions_Groupes_Travail_France_IA_738861.pdf |archive-date=29 mars 2017}}.</ref>. Les [[Applications de l'intelligence artificielle|applications de l'IA]] incluent notamment [[Moteur de recherche|moteurs de recherche]], [[Système de recommandation|systèmes de recommandation]], [[compréhension du langage naturel]], [[Véhicule autonome|voitures autonomes]], [[Chatbot|chatbots]], outils de [[Art créé par intelligence artificielle|génération d'images]], outils de prise de décision automatisée et programmes compétitifs dans des jeux de stratégie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les applications les plus populaires de l'Intelligence Artificielle (IA) |url=https://pandia.pro/guide/les-applications-les-plus-populaires-de-lia/ |site=PandIA |date=2023-03-15 |consulté le=2023-05-27}}.</ref>. Ses finalités et enjeux, ainsi que son développement, suscitent depuis l'apparition du concept de nombreuses interprétations, fantasmes ou inquiétudes, retrouvées dans les récits ou films de [[science-fiction]], comme dans les [[Philosophie|essais philosophiques]]<ref>{{lien web |langue=en |url=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0007681319301260|titre=Rulers of the world, unite! The challenges and opportunities of artificial intelligence|éditeur=Business Horizons|date=janvier 2020}}.</ref>. Des outils d'intelligence artificielle (spécialisée ou générative) ont accompli des progrès spectaculaires dans les années 2010-2020, mais restent loin des performances du vivant dans toutes ses aptitudes naturelles, selon le magazine ''[[Slate (magazine)|Slate]]'' en 2019<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Nicolas P. Rougier |titre=Votre chat est plus intelligent qu'une IA |url=http://www.slate.fr/story/183020/tech-intelligence-artificielle-ia-chat-etre-humain-marche-reconnaissance-objet-experience-sensible |date=18 octobre 2019 |site=[[Slate (magazine)|slate.fr]] |consulté le=19 octobre 2019}}.</ref>. == Définition == Le terme « intelligence artificielle », créé par [[John McCarthy]], est souvent abrégé par le sigle « IA » (ou « AI » en anglais, pour ''{{langue|en|artificial intelligence}}''). McCarthy définit l'IA ainsi : {{Citation|C'est la science et l'ingénierie de la fabrication de machines intelligentes, en particulier de programmes informatiques intelligents. Elle est liée à la tâche similaire qui consiste à utiliser des ordinateurs pour comprendre l'intelligence humaine, mais l'IA ne doit pas se limiter aux méthodes qui sont biologiquement observables<ref>{{Lien web |langue=fr-fr |titre=Qu'est-ce que l'intelligence artificielle (IA) ? |url=https://www.ibm.com/fr-fr/topics/artificial-intelligence |site=[[IBM]] |consulté le=2023-04-06}}.</ref>.}} Elle est également définie par l'un de ses créateurs, [[Marvin Minsky|Marvin Lee Minsky]], comme {{citation|la construction de programmes informatiques qui s'adonnent à des tâches qui sont, pour l'instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l'apprentissage perceptuel, l'organisation de la mémoire et le raisonnement critique}}<ref group="alpha">{{en}} {{citation étrangère|langue=en|the building of computer programs which perform tasks which are, for the moment, performed in a more satisfactory way by humans because they require high level mental processes such as: perception learning, memory organization and critical reasoning}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Intelligence artificielle |url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/intelligence_artificielle/187257 |site=Larousse |consulté le=15-08-2020}}.</ref>. On y trouve donc le côté « artificiel » atteint par l'usage des [[ordinateur]]s ou de processus électroniques élaborés et le côté « intelligence » associé à son but d'imiter le [[comportement]]. Cette imitation peut se faire dans le raisonnement, par exemple dans les jeux ou la pratique des [[mathématiques]], dans la [[Compréhension du langage naturel|compréhension des langues naturelles]], dans la perception : visuelle (interprétation des images et des scènes), auditive (compréhension du langage parlé) ou par d'autres capteurs, dans la commande d'un [[robot]] dans un milieu inconnu ou hostile. Même si elles respectent globalement la définition de Minsky, certaines définitions de l'IA varient sur deux points fondamentaux<ref>{{RusselNorvig2003}}, section 1.1.</ref> : * les définitions qui lient l'IA à un aspect ''humain'' de l'[[intelligence]], et celles qui la lient à un modèle idéal d'intelligence, non forcément humaine, nommée ''[[rationalité]]'' ; * les définitions qui insistent sur le fait que l'IA a pour but d'avoir ''toutes les apparences'' de l'intelligence (humaine ou rationnelle), et celles qui insistent sur le fait que le ''fonctionnement interne'' du système d'IA doit ressembler également à celui de l'être humain et être au moins aussi [[inférence bayésienne|rationnel]]. [[Fichier:Carto IA deepLearning.svg|alt=Bulles imbriquées pour positionner les notions d'IA, de {{lang|en|machine learning}} et de {{lang|en|deep learning}}.|vignette|[[Diagramme de Venn]] montrant comment s'imbriquent les notions d'intelligence artificielle, d'apprentissage automatique et d'apprentissage profond.]] Il y a une confusion fréquente dans le débat public entre intelligence artificielle, [[apprentissage automatique]] (''{{lang|en|machine learning}}'') et [[apprentissage profond]] (''{{lang|en|deep learning}}''). Pourtant, ces notions ne sont pas équivalentes, mais imbriquées. L'intelligence artificielle englobe l'apprentissage automatique, qui lui-même englobe l'apprentissage profond<ref>{{lien web |titre=Intelligence artificielle, machine learning, deep learning : kézako ? |url=https://www.ledigitalab.com/fabrique/intelligence-artificielle-machine-learning-deep-learning-kezako/ |site=ledigitalab.com |date=2017-10-02}}.</ref>. Pour l'[[OCDE]], un système d'IA est {{Citation|un système basé sur une machine qui, pour des objectifs explicites ou implicites, déduit, à partir des informations qu’il reçoit, comment générer des résultats tels que des prédictions, du contenu, des recommandations ou des décisions, qui peuvent influencer les environnements physiques ou virtuels. Les différents systèmes d’IA varient dans leurs niveaux d’autonomie et d’adaptabilité après leur déploiement}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Avis {{n°|2024-01}} du 17 janvier 2024 pour mieux encadrer l’usage de l’intelligence artificielle |éditeur=[[Commission supérieure du Numérique et des Postes|CSNP]] |pages totales=21 |lire en ligne=https://csnp.fr/wp-content/uploads/2024/01/AVIS-N%C2%B02024-01-du-17-JANVIER-2024-pour-mieux-encadrer-lusage-de-lintelligence-artificielle-2.pdf |format=pdf |consulté le=2024-02-22}}.</ref> == Techniques == === Apprentissage automatique === L'[[apprentissage automatique]] consiste à permettre au modèle d'IA d'apprendre à effectuer une tâche au lieu de spécifier exactement comment il doit l'accomplir<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur=Mark Esposito |auteur2=Kariappa Bheemaiah |auteur3=Terence Tse |titre=Vous avez dit « machine learning » ? Quand l'ordinateur apprend à apprendre |url=http://theconversation.com/vous-avez-dit-machine-learning-quand-lordinateur-apprend-a-apprendre-76049 |site=theconversation.com |date=2017-05-01 |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. Le modèle contient des paramètres dont les valeurs sont ajustées tout au long de l'apprentissage. La méthode de la [[rétropropagation du gradient]] est capable de détecter, pour chaque paramètre, dans quelle mesure il a contribué à une bonne réponse ou à une erreur du modèle, et peut l'ajuster en conséquence. L'apprentissage automatique nécessite un moyen d'évaluer la qualité des réponses fournies par le modèle<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Daniel Nelson |titre=Qu'est-ce que la rétropropagation ? - Unite.AI |url=https://www.unite.ai/fr/qu'est-ce-que-la-r%C3%A9tropropagation/ |site=Unite.ai |date=23 août 2020 |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. Les principales méthodes d'apprentissage sont : ;[[Apprentissage supervisé]] :Un [[jeu de données]] annoté est utilisé pour entraîner l'algorithme. Il contient des données d'entrée fournies au modèle et les réponses correspondantes attendues, que le modèle est entraîné à produire<ref name=":0" />. Il est parfois difficile de se procurer suffisamment de données annotées avec les réponses attendues<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Nick Heath |titre=What is machine learning? Everything you need to know |url=https://www.zdnet.com/article/what-is-machine-learning-everything-you-need-to-know/ |site=[[ZDNet]] |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. ;[[Apprentissage non supervisé]] :Un jeu de données est fourni au modèle, mais n'est pas annoté avec les réponses attendues. Le but peut par exemple être de regrouper les données similaires entre elles<ref name=":0" /> ([[Partitionnement de données|{{anglais|clustering}}]]). ;[[Apprentissage auto-supervisé]] :Un problème d'apprentissage supervisé est ''automatiquement'' généré à partir d'un jeu de données non annoté. Cela fonctionne souvent en cachant une partie des informations (des mots d'un texte, des morceaux d'images…) afin d'entraîner la modèle à les prédire<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Émilie Dedieu |titre=Comment l'apprentissage auto-supervisé accélère l'intelligence artificielle |périodique=[[L'Usine nouvelle]] |date=2022-04-12 |lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/article/comment-l-apprentissage-auto-supervise-accelere-l-intelligence-artificielle.N1991622 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. ;[[Apprentissage par renforcement]] :L'[[Agent intelligent|agent]] est plongé dans un environnement où ce qu'il fait est évalué. Par exemple, un agent peut apprendre à jouer aux échecs en jouant contre lui-même, et le résultat (victoire ou défaite) permet à chaque itération d'évaluer s'il a bien joué. Il n'y a dans ce cas pas besoin de jeu de données<ref name=":0" />. === Réseaux de neurones === [[Fichier:Neural network.svg|vignette|Exemple de réseau de neurones comprenant deux neurones d'entrée (en vert), une couche « cachée » de neurones (en bleu) et un neurone de sortie (en jaune).]] Les [[Réseau de neurones artificiels|réseaux de neurones artificiels]] sont inspirés du fonctionnement du [[cerveau humain]] : les [[neurone]]s sont en général connectés à d'autres neurones en entrée et en sortie. Les neurones d'entrée, lorsqu'ils sont activés, agissent comme s'ils participaient à un [[vote pondéré]] pour déterminer si un neurone intermédiaire doit être activé et ainsi transmettre un signal vers les neurones de sortie. En pratique, pour l'équivalent artificiel, les « neurones d'entrée » ne sont que des nombres et les poids de ce « vote pondéré » sont des paramètres ajustés lors de l'apprentissage<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Antoine Crochet-Damais |titre=Réseau de neurones artificiels : réseaux neuronaux pour l'IA |url=https://www.journaldunet.fr/intelligence-artificielle/guide-de-l-intelligence-artificielle/1501851-reseau-de-neurones-artificiels/ |site=[[Le Journal du Net]] |date=2022-06-29 |consulté le=2024-01-03}}.</ref>{{,}}<ref name=":12">{{Lien web |langue=fr |titre=Qu'est-ce qu'un réseau de neurones convolutifs ? |url=https://www.ibm.com/fr-fr/topics/convolutional-neural-networks |site=[[IBM]] |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. À part la [[fonction d'activation]], les réseaux de neurones artificiels n'effectuent en pratique que des additions et des [[Produit matriciel|multiplications matricielles]], ce qui fait qu'ils peuvent être accélérés par l'utilisation de [[Processeur graphique|processeurs graphiques]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Ram |nom=Sagar |titre=Can We Speed Up Matrix Multiplication? |url=https://analyticsindiamag.com/can-we-speed-up-matrix-multiplication/ |site=Analytics India Magazine |date=2021-09-14 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. En théorie, un réseau de neurones peut apprendre n'importe quelle [[Fonction_(mathématiques)|fonction]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Kurt Hornik|auteur2=Maxwell Stinchcombe |auteur3=Halbert White|titre=Multilayer Feedforward Networks are Universal Approximators|périodique=Neural Networks |date=1989 |lire en ligne=https://cognitivemedium.com/magic_paper/assets/Hornik.pdf |format=pdf}}.</ref>. Pour de simples [[Réseau de neurones à propagation avant|réseaux de neurones à propagation avant]] (''{{lang|en|feedforward}}'' en anglais), le signal ne passe que dans une direction. Avec les [[Réseau de neurones récurrents|réseaux de neurones récurrents]], le signal de sortie de chaque neurone est réinjecté en entrée de ce neurone, permettant un mécanisme de mémoire à court terme<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Bastien |nom=L |titre=Réseau de neurones artificiels : qu'est-ce que c'est et à quoi ça sert ? |url=https://www.lebigdata.fr/reseau-de-neurones-artificiels-definition |site=lebigdata.fr |date=2019-04-05 |consulté le=2024-01-03}}.</ref>. Les [[réseaux neuronaux convolutifs]], qui sont particulièrement utilisés en [[traitement d'images]], introduisent une notion de localité. Leurs premières couches identifient des motifs relativement basiques et locaux comme des contours, là où les dernières couches traitent de motifs plus complexes et globaux<ref name=":12" />. ==== Apprentissage profond ==== L'[[apprentissage profond]] (''{{lang|en|deep learning}}'' en anglais) utilise de multiples couches de neurones entre les entrées et les sorties, d'où le terme « profond »<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Stephane Nachez |titre=Qu'est-ce que le {{anglais|Deep Learning}} ? |url=https://www.actuia.com/actualite/quest-deep-learning/ |site=ActuIA |date=5 février 2018 |consulté le=2024-01-03}}.</ref>. L'utilisation de [[Processeur graphique|processeurs graphiques]] pour accélérer les calculs et l'augmentation des données disponibles a contribué à la montée en popularité de l'apprentissage profond. Il est utilisé notamment en [[vision par ordinateur]], en [[reconnaissance automatique de la parole]] et en [[Traitement automatique du langage naturel|traitement du langage naturel]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Sharon |nom=Goldman |titre=10 years later, deep learning ‘revolution’ rages on, say AI pioneers Hinton, LeCun and Li |url=https://venturebeat.com/ai/10-years-on-ai-pioneers-hinton-lecun-li-say-deep-learning-revolution-will-continue/ |site=VentureBeat |date=2022-09-14 |consulté le=2024-01-06}}.</ref> (ce qui inclut les [[Grand modèle de langage|grands modèles de langage]]). === Grands modèles de langages === Les [[Grand modèle de langage|grands modèles de langage]] sont des [[Modèle de langage|modèles de langage]] ayant un grand nombre de paramètres, typiquement des milliards. Ils reposent très souvent sur l'architecture [[transformeur]]<ref name=":22">{{Lien web |langue=en |auteur=Sean Michael Kerner |titre=What are Large Language Models? |url=https://www.techtarget.com/whatis/definition/large-language-model-LLM |site=TechTarget |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. Les [[Transformeur génératif pré-entraîné|transformeurs génératifs pré-entraînés]] (''{{lang|en|Generative Pretrained Transformers}}'' ou ''GPT'' en anglais) sont un type particulièrement populaire de grand modèle de langage. Leur « pré-entraînement » consiste à prédire, étant donnée une partie d'un texte, le [[Analyse lexicale|{{anglais|token}}]] suivant (un {{anglais|token}} étant une séquence de caractères, typiquement un mot, une partie d'un mot, ou de la ponctuation). Cet entraînement à prédire ce qui va suivre, répété pour un grand nombre de textes, permet à ces modèles d'accumuler des connaissances sur le monde. Ils peuvent ensuite générer du texte semblable à celui ayant servi au pré-entraînement, en prédisant un à un les {{anglais|tokens}} suivants. En général, une autre phase d'entraînement est ensuite effectuée pour rendre le modèle plus véridique, utile et inoffensif. Cette phase d'entraînement (utilisant souvent une technique appelée RLHF) permet notamment de réduire un phénomène appelé « [[Hallucination (intelligence artificielle)|hallucination]] », où le modèle génère des informations d'apparence plausible mais fausses<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Craig S. |nom=Smith |titre=ChatGPT-4 Creator Ilya Sutskever on AI Hallucinations and AI Democracy |url=https://www.forbes.com/sites/craigsmith/2023/03/15/gpt-4-creator-ilya-sutskever-on-ai-hallucinations-and-ai-democracy/ |site=[[Forbes (magazine)|Forbes]] |date=15 mars 2023 |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. Avant d'être fourni au modèle, le texte est découpé en {{anglais|tokens}}. Ceux-ci sont [[Plongement lexical|convertis en vecteurs]] qui en encodent le sens ainsi que la position dans le texte. À l'intérieur de ces modèles se trouve une alternance de réseaux de neurones et de couches d'attention. Les couches d'attention combinent les concepts entre eux, permettant de tenir compte du contexte et de saisir des relations complexes<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |auteur=Aayush Mittal |titre=NLP Rise with Transformer Models: A Comprehensive Analysis of T5, BERT, and GPT |url=https://www.unite.ai/nlp-rise-with-transformer-models-a-comprehensive-analysis-of-t5-bert-and-gpt/ |site=Unite.ai |date=8 novembre 2023 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. Ces modèles sont souvent intégrés dans des [[Agent conversationnel|agents conversationnels]], où le texte généré est formaté pour répondre à l'utilisateur. Par exemple, l'agent conversationnel [[ChatGPT]] exploite les modèles [[GPT-3|GPT-3.5]] et [[GPT-4]]<ref>{{Article |langue=fr |titre=Microsoft annonce l'intégration de la technologie GPT-4 dans ses outils Word, Excel, Outlook et Teams |périodique=[[Le Monde]] |date=2023-03-16 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/03/16/microsoft-annonce-l-integration-de-la-technologie-gpt-4-dans-ses-outils-word-excel-outlook-et-teams_6165789_4408996.html |consulté le=2024-01-03}}.</ref>. En 2023 font leur apparition des modèles grand public pouvant traiter simultanément différents types de données comme le texte, le son, les images et les vidéos, tel [[Google Gemini]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Beatrice |nom=Nolan |titre=Here's what we know so far about Google's Gemini |url=https://www.businessinsider.com/google-gemini-explainer-ai-model-2023-9 |site=Business Insider |date=6 décembre 2023 |consulté le=2024-01-02}}.</ref>. === Recherche et optimisation === Certains problèmes nécessitent de chercher intelligemment parmi de nombreuses solutions possibles. ==== Recherche locale ==== [[Fichier:Gradient descent.gif|vignette|Illustration de la [[descente de gradient]] pour trois points de départ différents, faisant varier deux paramètres de sorte à minimiser la [[Fonction objectif|fonction de coût]] représentée par la hauteur.]] La [[Recherche locale (optimisation)|recherche locale]], ou recherche par optimisation, repose sur l'optimisation mathématique pour trouver une solution numérique à un problème, en améliorant progressivement la solution choisie<ref name=":42">{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 4}}.</ref>. En particulier, en apprentissage automatique, la [[Algorithme du gradient|descente de gradient]] permet de trouver une solution [[Extremum|localement optimale]], étant donné une [[Fonction objectif|fonction de coût]] à minimiser en faisant varier les paramètres du modèle. Elle consiste, à chaque étape, à modifier les paramètres à optimiser dans la direction qui permet de réduire le mieux la fonction de coût. La solution obtenue est ''localement'' optimale, mais il se peut qu'il y ait globalement de meilleures solutions, qui auraient pu être obtenues avec différentes valeurs initiales de paramètres<ref name=":42" />. Les modèles d'IA modernes peuvent avoir des milliards de paramètres à optimiser, et utilisent souvent des variantes plus complexes et efficaces de la descente de gradient<ref name=":22" />. Les [[Algorithme évolutionniste|algorithmes évolutionnistes]] (inspirés de la [[Théorie synthétique de l'évolution|théorie de l'évolution]]) utilisent une forme de recherche par optimisation. À chaque étape, des opérations telles que la {{Citation|mutation}} ou le {{Citation|croisement}} sont effectuées aléatoirement pour obtenir différentes variantes, et les variantes les mieux adaptées sont sélectionnées pour l'étape suivante<ref name=":42" />. ==== Recherche dans l'espace des états ==== La recherche dans l'[[Espace des phases|espace des états]] vise à trouver un état accomplissant l'objectif à travers un arbre des états possibles<ref>{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 3}}.</ref>. Par exemple, la recherche antagoniste est utilisée pour des programmes jouant à des jeux tels que les [[échecs]] ou le [[Go (jeu)|go]]. Elle consiste à parcourir l'[[Arbre de jeu|arbre]] des coups possibles par le joueur et son adversaire, à la recherche d'un coup gagnant<ref>{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 5}}.</ref>. La simple [[recherche exhaustive]] est rarement suffisante en pratique vu le nombre d'états possibles. Des [[heuristique]]s sont utilisées pour prioriser les chemins les plus prometteurs<ref>{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 3.5}}.</ref>. === Logique === La [[logique formelle]] est utilisée pour le [[raisonnement]] et la [[représentation des connaissances]]. Elle se décline en deux principales formes, la [[Calcul des propositions|logique propositionnelle]] et la logique prédicative. La logique propositionnelle opère sur des affirmations qui sont vraies ou fausses, et utilise la logique connective avec des [[Connecteur logique (linguistique)|opérateurs]] tels que « et », « ou », « non » et « implique ». La logique prédicative étend la logique propositionnelle et peut aussi opérer sur des objets, prédicats ou relations. Elle peut utiliser des [[Quantification (logique)|quantificateurs]] comme dans « ''Chaque'' X est un Y » ou « ''Certains'' X sont des Y »<ref name=":52">{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitres 6 à 10}}.</ref>. L'[[Inférence (logique)|inférence]] logique (ou [[Déduction logique|déduction]]) est le processus qui consiste à fournir une nouvelle affirmation (la conclusion) à partir d'autres affirmations connues comme étant vraies (les [[prémisse]]s). Une [[règle d'inférence]] décrit les étapes valides d'une [[preuve]] ; la plus générale est la [[règle de résolution]]. L'inférence peut être réduite à la recherche d'un chemin amenant des prémisses aux conclusions, où chaque étape est une application d'une règle d'inférence<ref name=":52" />. Mais à part pour de courtes preuves dans des domaines restreints, la recherche exhaustive prend trop de temps. La [[logique floue]] assigne des [[Valeur de vérité|valeurs de vérité]] entre 0 et 1, permettant de gérer des affirmations vagues, comme « il fait chaud »<ref>{{Lien web |langue=en |titre=What is 'fuzzy logic'? Are there computers that are inherently fuzzy and do not apply the usual binary logic? |url=https://www.scientificamerican.com/article/what-is-fuzzy-logic-are-t/ |site=[[Scientific American]] |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. La [[logique non monotone]] permet d'annuler certaines conclusions<ref name=":52" />. Divers autres formes de logique sont développées pour décrire de nombreux domaines complexes. === Méthodes probabilistes et gestion de l'incertitude === [[Fichier:SimpleRéseauBayésien.svg|vignette|redresse=1.3|Un exemple de [[réseau bayésien]], et les tables de probabilité conditionnelle associées.]] De nombreux problèmes en IA (raisonnement, planification, apprentissage, perception, robotique…) nécessitent de pouvoir opérer à partir d'informations incomplètes ou incertaines<ref>{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 13}}.</ref>. Certaines techniques reposent sur l'[[inférence bayésienne]], qui fournit une formule pour mettre à jour des [[Probabilité bayésienne|probabilités subjectives]] étant données de nouvelles informations. C'est notamment le cas des [[Réseau bayésien|réseaux bayésiens]]. L'inférence bayésienne nécessite souvent d'être approximée pour pouvoir être calculée<ref name=":02">{{Harvsp|Russell|Norvig|2021}}.</ref>. Les [[Méthode de Monte-Carlo|méthodes de Monte-Carlo]] sont un ensemble de techniques pour résoudre des problèmes complexes en effectuant aléatoirement de nombreuses simulations afin d'approximer la solution<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Qu'est-ce que la simulation de Monte-Carlo ? |url=https://www.ibm.com/fr-fr/topics/monte-carlo-simulation |site=[[IBM]] |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. Les réseaux de neurones peuvent aussi être optimisés pour fournir des estimations probabilistes<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Vijaysinh |nom=Lendave |titre=A Beginners' Guide to Cross-Entropy in Machine Learning |url=https://analyticsindiamag.com/a-beginners-guide-to-cross-entropy-in-machine-learning/ |site=Analytics India Magazine |date=2021-09-11 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>. [[Fichier:EM Clustering of Old Faithful data.gif|vignette|Séparation des données en deux groupes ([[Partitionnement de données|partitionnement]]) par un [[Algorithme espérance-maximisation|algorithme de maximisation de l'espérance]].]] Des outils mathématiques précis ont été développés pour analyser comment des [[Agent intelligent|agents]] peuvent faire des choix et des plans en utilisant la [[théorie de la décision]], la maximisation de l'[[Espérance mathématique|espérance]] et la théorie de la valeur de l'information. Ces techniques comprennent des modèles tels que les [[Processus de décision markovien|processus de décision markoviens]], la [[théorie des jeux]] et les [[Théorie des mécanismes d'incitation|mécanismes d'incitation]]<ref name=":02" />. === Classifieurs et méthodes statistiques === De nombreux modèles d'IA ont pour but d'assigner une catégorie ([[Classement automatique|classification]]), une valeur (régression) ou une action à des données fournies. Les méthodes de classification comprennent [[Arbre de décision|arbres de décision]], [[k plus proches voisins]], [[machine à vecteurs de support]] ou [[Classification naïve bayésienne|classification bayésienne naïve]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Kassidy Kelley |auteur2=Gaétan Raoul |titre=Machine Learning : les 9 types d'algorithmes les plus pertinents en entreprise |url=https://www.lemagit.fr/conseil/Machine-Learning-les-9-types-dalgorithmes-les-plus-pertinents-en-entreprise |site=LeMagIT |date=8 juin 2020 |consulté le=2024-01-07}}.</ref>{{,}}<ref name=":02" />. Les réseaux de neurones peuvent également faire de la classification<ref>{{Harvsp|Russell|Norvig|2021|loc=chapitre 21}}.</ref>. == Histoire == {{article détaillé|Histoire de l'intelligence artificielle}} [[Fichier:Digesting_Duck.jpg|vignette|Le [[Canard digérateur|canard artificiel]] de [[Jacques Vaucanson|Vaucanson]] (1738).]] Comme précurseur à l'intelligence artificielle, divers [[automate]]s ont été créés au cours de l'histoire, dont le [[canard de Vaucanson]] ou les automates d'[[Al-Jazari]]. Certains automates remontent à l'[[Antiquité]] et étaient utilisés pour des cérémonies religieuses<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=HP Newquist |titre=The Brain Makers : Genius, Ego, And Greed in the Quest For Machines That Think |éditeur=New York: Macmillan/SAMS |année= |passage=30 |isbn=978-0-9885937-1-8}}.</ref>. Des mythes et rumeurs rapportent également la création d'êtres intelligents, par exemple les [[golem]]s<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Matthew |nom=Kressel |titre=36 Days of Judaic Myth: Day 24, The Golem of Prague |url=https://www.matthewkressel.net/2015/10/01/36-days-of-judaic-myth-day-24-the-golem-of-prague/ |date=2015-10-01 |consulté le=2023-12-16}}.</ref>. Des philosophes et mathématiciens comme [[Raymond Lulle]], [[Leibniz]] ou [[George Boole]] ont cherché à formaliser le raisonnement et la génération d'idées<ref name=":33">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Pamela McCorduck |titre=Machines Who Think |éditeur= |année=2004 |pages totales=604 |isbn=1-56881-205-1}}.</ref>. Au {{s-|XX}}, [[Alan Turing]] a notamment inventé un modèle de calcul par la suite appelé [[machine de Turing]], exploré la notion de [[calculabilité]] et d'intelligence des machines, et proposé le {{Citation|jeu de l'imitation}} ([[test de Turing]]) pour évaluer l'intelligence de futures machines<ref name=":33" />. Le terme {{Citation|intelligence artificielle}} a été mis en avant par [[John McCarthy]] lors de la [[conférence de Dartmouth]] en 1956, où l'intelligence artificielle a été établie en tant que discipline à part entière<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jacques Henno |titre=1956 : et l'intelligence artificielle devint une science |url=https://www.lesechos.fr/2017/08/1956-et-lintelligence-artificielle-devint-une-science-181042 |site=[[Les Échos]] |date=2017-08-21 |consulté le=2020-06-30}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Daniel Crevier, ''AI: The Tumultuous Search for Artificial Intelligence'', New York, BasicBooks, 1993 {{ISBN|978-0-465-02997-6}}, {{p.|17}}.</ref>. Dans les années qui ont suivi, des chercheurs ont proposé diverses [[Preuve de concept|preuves de concept]], dans des situations spécifiques, de ce que les machines peuvent faire en théorie. Par exemple, le programme [[ELIZA]] pouvait se faire passer pour un psychothérapeute, et le {{lang|en|[[Logic Theorist]]}} pouvait démontrer des théorèmes<ref name=":03">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Nick |nom1=Bostrom |titre=Superintelligence |sous-titre=paths, dangers, strategies |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2017 |pages totales=353 |passage=6 et 7 |isbn=978-0-19-967811-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7_H8AwAAQBAJ&printsec=frontcover |consulté le=2023-12-17}}.</ref>. La fin du siècle a été marquée par des périodes d'enthousiasme, et deux périodes de désillusion et de gel des financements appelées {{Citation|hivers de l'IA}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Antoine Crochet-Damais |titre=AI winter : qu'est-ce que l'hiver de l'IA ? |url=https://www.journaldunet.fr/intelligence-artificielle/guide-de-l-intelligence-artificielle/1501295-ai-winter/ |site=[[Le Journal du Net]] |date=2022-01-06 |consulté le=2023-12-16}}.</ref>, la première de 1974 à 1980 et la seconde de 1987 à 1993. Les [[Système expert|systèmes experts]] ont été particulièrement populaires dans les années 1980, malgré leur fragilité et la difficulté à implémenter manuellement les bonnes règles d'[[Inférence (logique)|inférences]]<ref name=":03" />. Des techniques d'[[apprentissage automatique]] se sont développées ([[Réseau de neurones artificiels|réseaux de neurones]], [[rétropropagation du gradient]], [[Algorithme génétique|algorithmes génétiques]]) ainsi que l'approche [[Connexionnisme|connexionniste]]<ref name=":03" />. Mais les faibles puissances de calcul et le manque de données d'entraînement limitait leur efficacité. Certains domaines n'ont progressivement plus été considérés comme faisant partie de l'intelligence artificielle, à mesure qu'une solution efficace était trouvée<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Pamela McCorduck |titre=Machines Who Think |éditeur= |année=2004 |pages totales=604 |passage=423 |isbn=1-56881-205-1}}.</ref> ; un phénomène parfois appelé {{Citation|[[effet IA]]}}. Dans les années 2000, le [[Web 2.0]], le ''[[big data]]'' et de nouvelles infrastructures et capacités de calcul ont permis l'exploration de masses de données sans précédent. En 2005, le projet ''{{lang|en|[[Blue Brain]]}}'' a débuté, ayant pour objectif de [[Cerveau artificiel|simuler le cerveau]] de [[mammifère]]s<ref>{{Lien web |titre=Un cerveau artificiel annoncé dans dix ans |url=http://www.lefigaro.fr/sciences/2009/07/31/01008-20090731ARTFIG00452-un-cerveau-artificiel-annonce-dans-dix-ans-.php |périodique=[[Le Figaro]] |date=8 septembre 2009}}.</ref>. En 2012, avec le [[réseau neuronal convolutif]] Alexnet, a débuté l'utilisation de [[Processeur graphique|processeurs graphiques]] pour entraîner des [[Réseau de neurones artificiels|réseaux de neurones]], décuplant ainsi les capacités de calcul dédiées à l'apprentissage<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Rogue superintelligence and merging with machines: Inside the mind of OpenAI's chief scientist |url=https://www.technologyreview.com/2023/10/26/1082398/exclusive-ilya-sutskever-openais-chief-scientist-on-his-hopes-and-fears-for-the-future-of-ai/ |site=MIT Technology Review |consulté le=2023-12-17}}.</ref>. Des organisations visant à créer une [[intelligence artificielle générale]] ont vu le jour, comme {{lang|en|[[DeepMind]]}} en 2010<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Cade |nom1=Metz |prénom2=Karen |nom2=Weise |prénom3=Nico |nom3=Grant |prénom4=Mike |nom4=Isaac |titre=Ego, Fear and Money: How the A.I. Fuse Was Lit |périodique=[[The New York Times]] |date=2023-12-03 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2023/12/03/technology/ai-openai-musk-page-altman.html |consulté le=2023-12-17}}.</ref> et [[OpenAI]] en 2015<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=OpenAI : l'association de recherche ouverte d'Elon Musk devient une entreprise fermée |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/openai-lassociation-de-recherche-ouverte-delon-musk-devient-une-entreprise-fermee-999865 |site=[[Les Échos]] |date=2019-03-12 |consulté le=2023-12-17}}.</ref>. En 2017, des chercheurs de [[Google]] ont proposé l'architecture [[transformeur]], qui a servi de base aux grands modèles de langage. En 2018, [[Yann Le Cun]], [[Yoshua Bengio]] et [[Geoffrey Hinton]] ont remporté le [[prix Turing]] pour leurs travaux sur l'[[apprentissage profond]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Stephane Nachez |titre=Yann LeCun, Geoffrey Hinton et Yoshua Bengio reçoivent le prix Turing |url=https://www.actuia.com/actualite/yann-lecun-geoffrey-hinton-et-yoshua-bengio-recoivent-le-prix-turing/ |site=ActuIA |consulté le=2023-12-17}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Fathers of the Deep Learning revolution receive 2018 ACM A.M. Turing Award |url=https://www.acm.org/media-center/2019/march/turing-award-2018 |site=acm.org |consulté le=2023-12-17}}.</ref>. En 2022, des programmes générant des images à partir de descriptions textuelles, comme [[Midjourney]] ou [[DALL-E|DALL-E 2]], se sont popularisés<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Laurie |nom1=Clarke |titre=When AI can make art – what does it mean for creativity? |périodique=[[The Observer]] |date=2022-11-12|issn=0029-7712|lire en ligne=https://www.theguardian.com/technology/2022/nov/12/when-ai-can-make-art-what-does-it-mean-for-creativity-dall-e-midjourney |consulté le=2023-12-17}}.</ref>, et l'agent conversationnel [[ChatGPT]] a affiché une croissance inédite, gagnant un million d'utilisateurs en seulement cinq jours<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Grace |nom=Kay |titre=The history of ChatGPT creator OpenAI, which Elon Musk helped found before parting ways and criticizing |url=https://www.businessinsider.com/history-of-openai-company-chatgpt-elon-musk-founded-2022-12 |site=[[Business Insider]] |consulté le=2023-12-17}}.</ref> et cent millions d'utilisateurs en deux mois<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Liam |nom=Tung |titre=ChatGPT devient l'application à la croissance la plus rapide de tous les temps |url=https://www.zdnet.fr/actualites/chatgpt-devient-l-application-a-la-croissance-la-plus-rapide-de-tous-les-temps-39953618.htm |site=ZDNet France |date=2023-02-04 |consulté le=2023-12-17}}.</ref>, ce qui a accentué un phénomène de {{Citation|course}} à l'IA<ref>{{Article|auteur1=Benoît Mathieu|titre=Voici les enjeux de la course à l'intelligence artificielle|périodique=[[L'Écho]] |date=3 juin 2023|lire en ligne=https://www.lecho.be/dossiers/intelligence-artificielle/voici-les-enjeux-de-la-course-a-l-intelligence-artificielle/10472118.html}}.</ref>. En 2023, les progrès rapides de l'IA ont suscité des inquiétudes quant à un potentiel risque d'[[extinction de l'humanité]]<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Alexandre Piquard|titre=L'intelligence artificielle serait aussi dangereuse que « les pandémies ou la guerre nucléaire », selon des leaders du secteur|périodique=[[Le Monde]] |date=2023-05-30|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/05/30/l-intelligence-artificielle-serait-aussi-dangereuse-que-les-pandemies-ou-la-guerre-nucleaire-selon-des-leaders-du-secteur_6175471_3234.html|consulté le=2023-12-17}}.</ref>. Des modèles traitant simultanément plusieurs modalités (texte, images, son), ont émergé (dont [[Google Gemini]])<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Beatrice |nom=Nolan |titre=Here's what we know so far about Google's Gemini |url=https://www.businessinsider.com/google-gemini-explainer-ai-model-2023-9 |site=[[Business Insider]] |consulté le=2023-12-17}}.</ref>. == Intelligence artificielle générale == {{Article détaillé|intelligence artificielle générale}} L'intelligence artificielle générale (IAG) comprend tout système informatique capable d'effectuer ou d'apprendre pratiquement n'importe quelle tâche [[Cognition|cognitive]] propre aux humains ou autres animaux<ref name="Intelligence artificielle générale — DataFranca">{{Lien web |langue=fr |nom=Pitpitt |titre=Intelligence artificielle générale |url=https://datafranca.org/wiki/Intelligence_artificielle_g%C3%A9n%C3%A9rale |site=DataFranca |consulté le=2023-04-11}}.</ref>. Elle peut alternativement être définie comme un système informatique surpassant les humains dans la plupart des tâches ayant un intérêt économique<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=OpenAI Charter |url=https://openai.com/charter |site=[[OpenAI]] |consulté le=2023-04-11}}.</ref>. L'intelligence artificielle générale a longtemps été considérée comme un sujet purement spéculatif<ref name=":32">{{Lien web |langue=en |auteur=Philip Boucher pour le Scientific Foresight Unit (STOA) au parlement Européen |titre=How artificial intelligence works |url=https://www.europarl.europa.eu/at-your-service/files/be-heard/religious-and-non-confessional-dialogue/events/en-20190319-how-artificial-intelligence-works.pdf |site=[[Parlement européen]] |date=mars 2019 |consulté le=6 juillet 2020 |page=9}}.</ref>. Certains travaux de recherche ont déjà décrit [[GPT-4]] comme ayant des « étincelles » d'[[intelligence artificielle générale]]<ref>{{Article |prénom1=Sébastien |nom1=Bubeck |prénom2=Varun |nom2=Chandrasekaran |prénom3=Ronen |nom3=Eldan |prénom4=Johannes |nom4=Gehrke |titre=Sparks of Artificial General Intelligence: Early experiments with GPT-4 |périodique=arXiv |date=2023-03-27 |arxiv=abs/2303.12712 |consulté le=2023-04-11}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=Jaesa |titre=GPT-4 présente des étincelles d'intelligence artificielle générale |url=https://iatranshumanisme.com/2023/03/23/gpt-4-presente-des-etincelles-dintelligence-artificielle-generale/ |site=Intelligence artificielle et transhumanisme |date=2023-03-23 |consulté le=2023-04-11}}.</ref>. Les experts en intelligence artificielle affichent de larges désaccords et incertitudes quant à la date potentielle de conception des premières intelligences artificielles générales (parfois appelées « intelligences artificielles de niveau humain »), leur impact sur la société, et leur potentiel à déclencher une « [[explosion d'intelligence]] »<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=2022 Expert Survey on Progress in AI |url=https://aiimpacts.org/2022-expert-survey-on-progress-in-ai/ |site=AI Impacts |date=2022-08-04 |consulté le=2023-04-11}}.</ref>. Un sondage de 2022 suggère que 90 % des experts en IA pensent que l'IAG a plus d'une chance sur deux d'être réalisée dans les 100 ans, avec une date [[Médiane (statistiques)|médiane]] de 2061<ref>{{Article|prénom1=Max|nom1=Roser|titre=AI timelines: What do experts in artificial intelligence expect for the future?|périodique=Our World in Data|date=2023-10-29|lire en ligne=https://ourworldindata.org/ai-timelines|consulté le=2023-11-21}}.</ref>. Une [[superintelligence]] artificielle est un type hypothétique d'intelligence artificielle générale dont les capacités intellectuelles dépasseraient de loin celles des humains les plus brillants<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Superintelligence |url=https://datafranca.org/wiki/Superintelligence |site=datafranca |consulté le=2023-12-18}}.</ref>. Le philosophe [[Nick Bostrom]] note que les machines disposent de certains avantages par rapport aux cerveaux humain, notamment en ce qui concerne la mémoire, la vitesse (la fréquence des [[processeur]]s étant de l'ordre de dix millions de fois plus élevée que celle des neurones biologiques) et la capacité à partager des connaissances<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Nick|nom1=Bostrom|titre=Superintelligence: paths, dangers, strategies|éditeur=Oxford University Press|date=2017|isbn=978-0-19-967811-2|consulté le=2023-12-18|titre chapitre=Sources of advantage for digital intelligence}}.</ref>. === Tests === ==== Test de Turing ==== Dans le [[test de Turing]], une machine et un humain répondent textuellement aux questions d'un interrogateur humain. L'interrogateur ne les voit pas mais doit déterminer à partir des réponses textuelles lequel des deux est la machine. Pour passer le test, la machine doit parvenir une bonne partie du temps à tromper l'interrogateur. Ce test a été conçu par [[Alan Turing]] en 1950 dans l'article « ''{{lang|en|[[Computing Machinery and Intelligence]]}}'' ». Initialement appelé le {{Citation|jeu de l'imitation}}, son but était de fournir une expérience concrète pour déterminer si les machines peuvent penser<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Antoine Crochet-Damais |titre=Test de Turing : définition, principe, cas réussis, date… |url=https://www.journaldunet.fr/intelligence-artificielle/guide-de-l-intelligence-artificielle/1501899-test-de-turing/ |site=[[Le Journal du Net]] |date=2022-07-12 |consulté le=2023-12-18}}.</ref>. ==== Test du café ==== Imaginé par [[Steve Wozniak]], le test du café consiste à placer un système intelligent dans un habitat américain moyen et à lui demander de faire un café<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Olga Blinova |titre=Artificial intelligence: No humor, no coffee |url=https://investforesight.com/artificial-intelligence-no-humor-no-coffee/ |site=Invesforesight |date=2018-11-18 |consulté le=2020-08-10}}.</ref>. La réussite du test implique donc plusieurs tâches comme l'orientation dans un environnement inconnu, déduire le fonctionnement d'une machine, trouver les ustensiles nécessaires… ==== Test de l'étudiant ==== Proposé par [[Ben Goertzel]], le test de l'étudiant évalue la capacité d'un robot à s'inscrire dans un établissement d'enseignement supérieur, suivre les cours, passer les examens et obtenir le diplôme final<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Disha |nom=Misal |titre=5 Ways To Test Whether AGI Has Truly Arrived |url=https://analyticsindiamag.com/5-ways-to-test-whether-agi-has-truly-arrived/ |site=Analytics India Magazine |date=2018-12-31 |consulté le=2020-08-10}}.</ref>. ==== Test de l'embauche ==== Proposé par le chercheur [[Nils John Nilsson]], le test de l'embauche consiste à faire postuler un système intelligent à un travail {{c'est-à-dire|important|date=janvier 2024}}, où il doit travailler au moins aussi bien qu'un humain<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Nils John Nilsson |titre=Human-Level Artificial Intelligence? Be Serious! |périodique=AI Magazine |éditeur=[[Université Stanford]] |date=2005 |lire en ligne=https://ai.stanford.edu/~nilsson/OnlinePubs-Nils/General%20Essays/AIMag26-04-HLAI.pdf |format=pdf}}.</ref>. == Personnalités == === Prix Turing === {{Article détaillé|Prix Turing}} Plusieurs [[prix Turing]] ({{lang|en|ACM Turing Award}}) ont été attribués à des pionniers de l'intelligence artificielle, notamment : * [[Marvin Minsky]] (1969) ; * [[John McCarthy]] (1971) ; * [[Allen Newell]] et [[Herbert Simon]] (1975) ; * [[Edward Feigenbaum]] et [[Raj Reddy]] (1994) ; * [[Judea Pearl]] (2011) ; * [[Yann Le Cun]], [[Geoffrey Hinton]] et [[Yoshua Bengio]] (2019)<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le prix Turing récompense trois pionniers de l'intelligence artificielle (IA)|périodique=[[Le Monde]] |date=2019-03-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/03/27/le-prix-turing-recompense-trois-pionniers-de-l-intelligence-artificielle_5441937_4408996.html|consulté le=2022-08-16}}.</ref>. === Autres personnalités === * [[Claude Shannon]], fondateur de la [[théorie de l'information]], inventeur de la [[porte logique]], concepteur de [[Programme d'échecs|programmes d'échecs]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Rodney Brooks |titre=How Claude Shannon Helped Kick-start Machine Learning - IEEE Spectrum |url=https://spectrum.ieee.org/claude-shannon-information-theory |site=spectrum.ieee.org |date=25 janvier 2022 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. * [[Rodney Brooks]], un [[roboticien]] australien. * [[Demis Hassabis]], cofondateur et PDG de [[DeepMind]]. * [[Ian Goodfellow]], inventeur des [[réseaux antagonistes génératifs]]. * [[Andrew Ng]], connu comme directeur scientifique de [[Baidu]] et comme créateur de [[Coursera]]. * [[Terry Winograd]], pionnier en traitement du [[langage naturel]]. * [[Vladimir Vapnik]] co-inventeur des [[Machine à vecteurs de support|machines à vecteurs de support]]. * [[Seymour Papert]], ancien directeur du [[MIT Computer Science and Artificial Intelligence Laboratory|Laboratoire d'intelligence artificielle du MIT]]. * [[Jacques Pitrat]], pionnier français en intelligence artificielle symbolique. En 2023, le magazine ''[[Time (magazine)|{{lang|en|Time}}]]'' publie une liste de {{nobr|100 personnalités}} influentes du domaine de l'IA et leurs biographies<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The 100 Most Influential People in AI 2023 |url=https://time.com/collection/time100-ai/ |site=[[Time (magazine)|Time]] |consulté le=2023-11-06}}.</ref>. == Différentes facettes == On peut considérer différents dispositifs intervenant, ensemble ou séparément, dans un système d'intelligence artificielle tels que : * le dialogue automatique : se faire comprendre en lui parlant ; * la [[traduction automatique]], si possible en temps réel ou très légèrement différé ; * le [[traitement automatique du langage naturel]] ; * le raisonnement automatique (voir [[système expert|systèmes experts]]) ; * le [[Partitionnement de données|partitionnement]] et la [[Classement automatique|classification]] automatique ; * la [[Musique assistée par ordinateur|composition musicale automatique]] (voir les travaux de [[René-Louis Baron]] et de l'[[Institut de recherche et coordination acoustique/musique|Ircam]] ; plus récemment les recherches de [[François Pachet]], ainsi que le développement de flowmachines telles que Deepbach<ref>{{lien web | auteur=Corentin Durand | titre=Saurez-vous entendre la différence entre Bach et l'IA musicale DeepBach ? | url=https://www.numerama.com/pop-culture/219959-est-ce-du-bach-ou-une-intelligence-artificielle-se-faisant-passer-pour-le-genie-du-baroque.html | site=[[Numerama]].com | date=2016-12-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=en-US | titre=Polyphonic music generation in the style of Bach| lire en ligne=http://www.flow-machines.com/deepbach-polyphonic-music-generation-bach-chorales/ | site=flow-machines.com | consulté le=2018-06-02}}.</ref>) ; * la [[reconnaissance de formes]], des visages et la vision en général{{, etc.}} ; * l'intégration automatique d'informations provenant de sources hétérogènes, ([[fusion de données]]) ; * l'[[émotion]] artificielle (voir les travaux de [[Rosalind Picard]] sur l'émotion) et l'éventualité d'une [[subjectivité]] artificielle ; * etc. Les réalisations actuelles de l'intelligence artificielle peuvent intervenir notamment dans les fonctions suivantes : * l'aide aux [[diagnostic (médecine)|diagnostics]] ; * l'[[aide à la décision]] ; * la résolution de problèmes complexes, tels que les [[Problème d'affectation|problèmes d'allocation de ressources]] ; * l'assistance par des machines dans les tâches dangereuses, ou demandant une grande précision ; * l'automatisation de tâches. == Domaines d'application == {{Article détaillé|Applications de l'intelligence artificielle}} L'intelligence artificielle a été utilisée (ou intervient) dans une variété de domaines. === Finance et banques === Plusieurs grands noms de la finance se sont montrées intéressées par de telles technologies, avec des projets comme ceux de [[Bridgewater Associates]] où une intelligence artificielle va gérer entièrement un fonds<ref>[http://bfmbusiness.bfmtv.com/bourse/bientot-un-hedge-fund-controle-par-intelligence-artificielle-869581.html « Bientôt un hedge fund contrôlé par intelligence artificielle ? »], [[BFM TV]], {{date|17 mars 2015}}.</ref> ou encore la plateforme d'analyse prédictive [[Sidetrade]]. Sont également développés des systèmes de [[trading algorithmique]], dont les gains de vitesses permis par l'automatisation peuvent leur donner un avantage par rapport à des [[Opérateur de marché|traders]] humains, en particulier grâce au [[Transactions à haute fréquence|trading à haute fréquence]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=La Finance Pour |nom=Tous |titre=Trading haute fréquence |url=https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/marches-financiers/produits-financiers/trading-haute-frequence/ |site=La finance pour tous |consulté le=2020-08-14}}.</ref>. === Militaire === Le domaine [[militaire]] utilise de plus en plus l'intelligence artificielle, notamment pour le [[Pilote automatique|pilotage automatique]], le [[Guidage de missile|guidage de missiles]], l'identification, le commandement, l'[[aide à la décision]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Eric Autellet |auteur2=Alexandre Papaemmanuel |titre=L’intelligence artificielle transforme les paradigmes traditionnels de la guerre |périodique=[[Le Monde]] |date=2024-01-31 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/31/l-intelligence-artificielle-transforme-les-paradigmes-traditionnels-de-la-guerre_6214012_3232.html |consulté le=2024-02-06}}.</ref>, la [[cyberguerre]] et la [[cyberdéfense]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Cyril Bras |titre=L'Impact transformateur de l'intelligence artificielle sur la cybersécurité |url=https://www.journaldunet.com/cybersecurite/1526089-l-impact-transformateur-de-l-intelligence-artificielle-sur-la-cybersecurite/ |site=[[Le Journal du Net]] |date=2023-11-07 |consulté le=2024-02-08}}.</ref>, ou pour la documentation et les processus administratifs<ref name=":04">{{Article |langue=en |auteur1=Robert Solano |titre=ChatGPT in DOD acquisitions |périodique=USAASC |date=31 mai 2023 |lire en ligne=https://asc.army.mil/web/news-chatgpt-in-dod-acquisitions/}}.</ref>. Cette [[course aux armements]] est notamment illustrée par le projet ''Maven'' aux États-Unis<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Project Maven to Deploy Computer Algorithms to War Zone by Year’s End |url=https://www.defense.gov/News/News-Stories/Article/Article/1254719/project-maven-to-deploy-computer-algorithms-to-war-zone-by-years-end/ |site=[[Département de la Défense des États-Unis]] |date=21 juillet 2017 |consulté le=2024-02-08}}.</ref>. Dès 2015, une IA nommée ''ALPHA'' a {{citation|systématiquement triomphé d'un pilote de chasse chevronné}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Nathalie Guibert |titre=Les défis militaires de l’intelligence artificielle |périodique=[[Le Monde]] |date=2018-10-16 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/16/les-defis-militaires-de-l-intelligence-artificielle_5369924_3232.html |consulté le=2024-02-08}}.</ref>. En 2018, l'ONU a tenté d'interdire les [[Système d'armes létales autonome|systèmes d'armes létales autonomes]] {{Citation|avant qu'il ne soit trop tard}}, mais peine encore en {{date|janvier 2024}} à établir le moindre cadre légal international face aux réticences, notamment de la Russie, des États-Unis et d'Israël, dont le [[veto]] peut bloquer une proposition<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Marie-Claude Benoit |titre=Robots tueurs : {{lang|en|Human Rights Watch}} appelle les états ayant signé la résolution de l'ONU à l'action |url=https://www.actuia.com/actualite/robots-tueurs-human-rights-watch-appelle-les-etats-ayant-signe-la-resolution-de-lonu-a-laction/ |site=ActuIA |date=9 janvier 2024 |consulté le=2024-02-08}}.</ref>. Des [[Drone de combat|drones tueurs]] pilotés par intelligence artificielle ont été utilisés lors du [[Guerre russo-ukrainienne|conflit ukraino-russe]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Clément Poursain |titre=Les drones ukrainiens pilotés par l'IA pourraient tuer sans qu'on leur en donne l'ordre |url=https://korii.slate.fr/tech/drones-ukrainiens-intelligence-artificielle-tuer-sans-ordre-pilote-robots-tueurs-armes-autonomes-droit-guerre-russie |site=[[Slate (magazine)|Korii]] |date=2023-10-16 |consulté le=2024-02-08}}.</ref>. Le {{date|10 janvier 2024}}, [[OpenAI]] a modifié ses conditions d'utilisation ; il continue d'interdire l'usage de ses services tels que ChatGPT à des fins illégales ou de destruction des biens, mais n'interdit plus explicitement les usages militaires<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Sam |nom=Biddle |titre=OpenAI Quietly Deletes Ban on Using ChatGPT for “Military and Warfare” |url=https://theintercept.com/2024/01/12/open-ai-military-ban-chatgpt/ |site=[[The Intercept]] |date=2024-01-12 |consulté le=2024-02-07}}.</ref>. L'[[intelligence artificielle générative]] est parfois utilisée par les institutions militaires pour rédiger plus vite la documentation, mais son adoption est limitée par la confidentialité des données, les réglementations, ou le risque d'erreur et le besoin de vérification<ref name=":04" />. En France, la [[force opérationnelle]] IA du [[ministère des Armées]] rend en {{date|septembre 2019}} un rapport détaillant sa stratégie, qui inclut la création d'une Cellule de coordination de l'intelligence artificielle de défense (CCIAD) rattachée à l'[[Direction générale de l'Armement#L'agence de l'innovation de défense|Agence de l'innovation de défense]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur institutionnel=Task Force IA|titre=L'intelligence artificielle au service de la défense |année=2019 |lire en ligne=https://www.defense.gouv.fr/sites/default/files/aid/20200108-NP-Rapport%20de%20la%20Task%20Force%20IA%20Septembre.pdf |format=pdf |consulté le=7 février 2024}}.</ref>. La [[Loi de programmation militaire 2019-2025|loi de programmation militaire]] prévoit un budget de {{nobr|700 millions}} d'euros pour les missions en faveur de l'IA, soit une moyenne de {{nobr|100 millions}} par an<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'intelligence artificielle et le monde de la défense |url=https://www.entreprises.gouv.fr/fr/numerique/enjeux/l-intelligence-artificielle-et-monde-de-la-defense |site=entreprises.gouv.fr |consulté le=2024-02-06}}.</ref>. La France est opposée aux armes pouvant attaquer des cibles de façon complètement autonome, estimant qu'il est au moins nécessaire de conserver une supervision humaine<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Alice |nom1=Vitard |titre=Le Comité d'éthique de la défense approuve sous conditions les armes létales autonomes|périodique=[[L'Usine digitale]] |date=2021-05-05 |lire en ligne=https://www.usine-digitale.fr/article/le-comite-d-ethique-de-la-defense-approuve-sous-conditions-les-armes-letales-autonomes.N1090269 |consulté le=2024-02-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[ministère de l'Europe et des Affaires étrangères]] |titre=Systèmes d'armes létales autonomes, quelle est l'action de la France ? |url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/securite-desarmement-et-non-proliferation/desarmement-et-non-proliferation/systemes-d-armes-letales-autonomes-quelle-est-l-action-de-la-france/ |site=France Diplomatie |éditeur=[[ministère de l'Europe et des Affaires étrangères]] |consulté le=2024-02-06}}.</ref>. === Médecine === {{Article détaillé|Intelligence artificielle dans la santé}} La [[médecine]] a aussi vu de grands progrès grâce à l'utilisation de systèmes d'aide au [[Diagnostic (médecine)|diagnostic]] ou de diagnostic automatisé<ref>{{Article |langue=fr |titre=L'intelligence artificielle, as du diagnostic médical |périodique=[[Le Monde]] |date=2018-10-03 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/10/03/l-intelligence-artificielle-as-du-diagnostic_5363627_1650684.html |consulté le=2020-06-27}}.</ref>. En 2018, {{lang|en|[[Google DeepMind]]}}, filiale de [[Google]] spécialisée dans la recherche avancée en intelligence artificielle, a publié les résultats d'une expérimentation d'intelligence artificielle pouvant détecter les maladies oculaires. Les résultats indiquent que l'IA le fait avec une marge d'erreur plus faible que les ophtalmologues<ref>{{Article | titre=Maladies de l'œil : l'intelligence artificielle meilleure que les médecins ? | périodique=[[Les Échos]] | date=14 août 2018 | lire en ligne=https://www.lesechos.fr/intelligence-artificielle/veille-technologique/0302115279120-maladies-de-loeil-lintelligence-artificielle-meilleure-que-les-medecins-2197970.php}}.</ref>. Google DeepMind a également conçu [[AlphaFold]], un système d'intelligence artificielle utilisant l'apprentissage profond qui permet de prédire la façon dont des [[protéine]]s se replient. Les protéines sont composées de chaînes d'[[Acide aminé|acides aminés]] et la façon dont elles se replient détermine leur fonction. Cette nouvelle méthode, introduite en 2018 et améliorée en 2020, est nettement plus rapide que les approches traditionnelles et a été décrite comme une révolution dans le domaine de la recherche en biologie<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Nathan|nom1=Mann|titre=Une intelligence artificielle de Google dénoue le problème cinquantenaire du repliement des molécules |périodique=[[L'Usine nouvelle]] |date=2020-11-30|lire en ligne=https://www.usinenouvelle.com/editorial/une-intelligence-artificielle-de-google-denoue-le-probleme-cinquantenaire-du-repliement-des-molecules.N1034924|consulté le=2024-01-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=François |nom=Manens |titre=Google vient-il de résoudre un problème vieux de 50 ans en biologie ? |url=https://www.numerama.com/sciences/672896-google-vient-il-de-resoudre-un-probleme-vieux-de-50-ans-en-biologie.html |site=[[Numerama]] |date=2020-12-01 |consulté le=2024-01-28}}.</ref>. La France crée en 2019 le {{lang|en|[[Health Data Hub]]}} afin d'encadrer et de faciliter l'utilisation des données de santé dans la recherche<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Sandrine Cabut|auteur2=Alexandre Piquard|auteur3=Martin Untersinger|titre=Controversé et retardé, le {{lang|en|Health Data Hub}} veut pourtant faire ses preuves dans la santé|périodique=Le Monde|date=2022-01-26|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/26/controverse-et-retarde-le-health-data-hub-veut-pourtant-faire-ses-preuves-dans-la-sante_6111091_3234.html|consulté le=2024-01-28}}</ref>. En 2023, la version de ChatGPT reposant sur [[GPT-4]] s'est montrée facilement capable d'obtenir le diplôme de médecin aux États-Unis<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Hilary |nom=Brueck |titre=The newest version of ChatGPT passed the US medical licensing exam with flying colors — and diagnosed a 1 in 100,000 condition in seconds |url=https://www.businessinsider.com/chatgpt-passes-medical-exam-diagnoses-rare-condition-2023-4 |site=Business Insider |date=6 avril 2023 |consulté le=2024-01-28}}.</ref>. === Renseignement policier === {{Article connexe|Prévision policière}} Un usage de l'IA se développe dans le domaine de la prévention des [[crime]]s et [[Délit pénal|délits]]. La [[Police au Royaume-Uni|police britannique]], par exemple, développe une IA de ce genre, annoncée comme pouvant être opérationnelle dès {{date|mars 2019}}<ref>{{Lien web | auteur=Alexandre Boero | titre=La police britannique travaille sur une IA qui sera capable de devancer votre crime |date=2 décembre 2018 | url=https://www.clubic.com/technologies-d-avenir/intelligence-artificielle/actualite-848035-police-britannique-travaille-ia-devancer-crime.html | site=[[Clubic]] }}.</ref>. Baptisée {{langue|en|National Data Analytics Solution}} (Solution nationale d'analyse de données ou NDAS), elle repose sur l'IA et des statistiques et vise à estimer le risque qu'une personne commette un crime ou en soit elle-même victime, pour orienter les services sociaux et médicaux qui peuvent la conseiller. L'usage d'outils de prédiction des crimes à partir des données préalablement existantes est toutefois l'objet de controverses, compte tenu des biais sociaux (notamment raciaux) qu'il comporte<ref>{{Lien web |langue=en |auteur1=Stephen Buranyi |titre=The rise of the racist robots |url=https://www.theguardian.com/inequality/2017/aug/08/rise-of-the-racist-robots-how-ai-is-learning-all-our-worst-impulses |périodique=[[The Guardian]] |date=9 aout 2017}}.</ref>. En effet, la logique d'identification de schémas propre à ces technologies joue un rôle de renforcement des préjugés déjà existants. === Cybercrime === L'intelligence artificielle (IA) est de plus en plus exploitée dans le domaine du cybercrime, comme le révèle une étude de la société spécialisée en cybersécurité [[SlashNext]]. Cette tendance croissante à l'utilisation de l'IA pour commettre des crimes en ligne montre une sophistication accrue des attaques. L'entreprise SlashNext a notamment identifié l'usage de deux IA malicieuses, [[FraudGPT]] et [[WormGPT]], tout en suggérant que ces découvertes ne représentent que la partie visible d'une menace potentiellement colossale. Lors de leurs investigations, les chercheurs ont également mis en lumière l'existence de DarkBart et DarkBert<ref group="alpha">DarkBert a été initialement conçu comme un outil de lutte contre le cybercrime.</ref>, deux chatbots malveillants en développement, capables d'intégrer la technologie de reconnaissance d'images de Google [[Google Lens]]. Ces chatbots pourraient envoyer du texte et des images, et participer à des attaques d'[[Ingénierie sociale (sécurité de l'information)|ingénierie sociale]] avancées. Face à cette menace croissante, les solutions actuelles de lutte contre le cybercrime semblent insuffisantes, estime un rapport d'Immunefi, qui souligne les limites de certaines IA, telles que ChatGPT, dans la détection des exploits<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur1=Romaric Saint-Aubert |titre=Quand l'IA devient l'arme du crime |site=Business2Community.com |date=1 août 2023 |lire en ligne=https://www.business2community.com/fr/actu/quand-lia-devient-larme-du-crime |accès url=libre}}.</ref>. === Droit === {{Article détaillé|Justice prédictive}} Le [[droit]] fait appel à l'IA dans la perspective de prédire les décisions de justice, d'aider à la décision et de trancher les cas simples<ref>{{Lien web|titre=Justice Prédictive : de l'idée à la réalité|url=https://www.justice-predictive.com/index.php/2-non-categorise/24-justice-predictive-de-l-idee-a-la-realite|site=justice-predictive.com|consulté le=2019-01-27}}.</ref>. L'[[Estonie]] a par exemple développé une intelligence artificielle capable de prendre des décisions de justice sur des délits mineurs<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |prénom=Harold |nom=Grand |titre=En Estonie, une intelligence artificielle va rendre des décisions de justice |url=https://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/en-estonie-une-intelligence-artificielle-va-rendre-des-decisions-de-justice-20190401 |site=Le Figaro |date=2019-04-01 |consulté le=2020-06-29}}.</ref>. Les États-Unis utilisent par ailleurs dans certaines juridictions le système {{Lien|langue=en|trad=COMPAS |fr=}}(''{{langue|en|Correctional Offender Management profiling for Alternative Sanctions}}''), un système d'aide à la prise de décision pour les juges<ref name=":1" />. Plusieurs ''startups'' se sont spécialisées dans ce créneau, créant le domaine de la ''{{langue|en|[[legaltech]]}}''<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Les avocats face à la révolution numérique. S'adapter pour rebondir |url=https://www.atlantico.fr/decryptage/2707979/les-avocats-face-a-la-revolution-numerique-s-adapter-pour-rebondir-thierry-wickers-pierre-aidan |site=Atlantico.fr |consulté le=2020-08-10}}.</ref>. === Logistique et transports === Le domaine de la [[logistique]] a vu certains projets utilisant de l'intelligence artificielle se développer notamment pour la gestion de la [[Gestion de la chaîne logistique|chaîne logistique]] (''supply chain'') ou des problématiques de livraison telle celle du [[dernier kilomètre]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Vincent |nom=Bouquet |titre=Supply chain : l'intelligence artificielle, une promesse de levier d'amélioration |url=https://business.lesechos.fr/directions-financieres/comptabilite-et-gestion/logistique/0602147719753-supply-chain-l-intelligence-artificielle-une-promesse-de-levier-d-amelioration-332796.php#Xtor=AD-6000 |site=Les Echos Executives |date=2019-11-04 |consulté le=2020-06-29}}.</ref>. L'intelligence artificielle est également fortement utilisée dans le domaine des [[transports en commun]], car elle permet de faciliter la régulation et la gestion du trafic au sein de réseaux de plus en plus complexes, comme le système [[UrbanLoop]] actuellement en cours d'étude dans la ville de [[Nancy]]<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Urbanloop – smart urban mobility |url=http://urbanloop.univ-lorraine.fr/ |consulté le=2020-06-29}}.</ref>. Même si les problèmes d'optimisation de temps de trajet ou de transports font partie des plus anciennes applications de solutions à base d'intelligence artificielle (voir le [[problème du voyageur de commerce]] ou l'[[algorithme de Dijkstra]]), les avancées récentes, notamment en [[apprentissage profond]], ont permis des progrès significatifs en matière de précision. Certains projets comme [[Google Maps]] utilisent par exemple des systèmes d'IA en milieu urbain pour compenser la réflexion du signal [[Global Positioning System|GPS]] sur les immeubles avoisinant<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Google Maps roule à l'IA pour optimiser la navigation|url=https://www.journaldunet.com/solutions/dsi/1445415-google-maps-roule-a-l-ia-pour-optimiser-la-navigation|site=journaldunet.com|consulté le=2020-07-10}}.</ref>, ou pour cartographier des zones où peu d'informations sont disponibles<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Stéphanie Condon|titre=Vidéo : comment l'intelligence artificielle a contribué à améliorer Google Maps |url=https://www.zdnet.fr/actualites/video-comment-l-intelligence-artificielle-a-contribue-a-ameliorer-google-maps-39898773.htm|site=ZDNet France|consulté le=2020-07-10}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr |auteur=Larry Dignan |titre=Facebook associe son service Map With AI au projet OpenStreetMap |url=https://www.zdnet.fr/actualites/facebook-associe-son-service-map-with-ai-au-projet-openstreetmap-39888195.htm|site=ZDNet France|consulté le=2020-07-10}}.</ref>. Plusieurs entreprises ont par ailleurs annoncé avoir développé des programmes de recherche en [[Véhicule autonome|voiture autonome]], notamment [[Google]] à travers sa filiale [[Voiture sans conducteur de Google|Waymo]], l'entreprise française [[Navya]] ou encore [[Tesla (automobile)|Tesla]]. === Industrie === {{Article détaillé|Industrie 4.0}} Les systèmes intelligents deviennent monnaie courante dans de nombreuses industries. Plusieurs tâches peuvent leur être confiées, notamment celles considérées comme trop dangereuses pour un humain<ref name=":5">{{harvsp|Acatech|2011|id=Acatech 2013}}.</ref>. Certains applications se concentrent sur les systèmes de [[Maintenance prévisionnelle|maintenance prédictive]], permettant des gains de performance grâce à une détection des problèmes de production en amont. [[Fichier:NAO waving.JPG|vignette|redresse=0.8|Un [[robot]] [[NAO (robotique)|NAO]] en 2014.]] === Robotique === {{Article connexe|Robotique}} La [[robotique]] a recours à l'intelligence artificielle à plusieurs égards. Notamment pour la perception de l'environnement ([[Reconnaissance de formes|objets]] et [[Système de reconnaissance faciale|visages]]), l'[[Apprentissage automatique|apprentissage]] et l'intelligence artificielle développementale<ref name="JITEC2018">{{Article |titre=Les enjeux de l'intelligence artificielle dans la robotique |périodique=Journal Innovations et Technologies |numéro=210 |date=juillet/août 2018 |passage=I-VI |url=http://www.coboteam.fr/wp-content/uploads/jitec210-enjeux-ia-robotique-1.pdf |format=pdf |consulté le=3 février 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |nom1=Amélie Cordier |titre=Introduction à l'intelligence artificielle développementale |éditeur=[[Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information]] |nature ouvrage=cours |année= |pages totales=41 |isbn= |lire en ligne=https://perso.liris.cnrs.fr/amelie.cordier/wiki/lib/exe/fetch.php?media=ens:iad1.pdf |format électronique=pdf |consulté le=15/01/2020}}.</ref>. L'[[interaction homme-robot]] manque encore souvent de naturel et est un enjeu de la robotique. Il s'agit de permettre aux robots d'évoluer dans le monde dynamique et social des humains et d'échanger avec eux de façon satisfaisante<ref name="JITEC2018" />. L'échange nécessite également, à l'inverse, une évolution du regard que les humains portent sur les robots ; selon Véronique Aubergé, chercheuse à l'[[Université Grenoble-Alpes]] {{Citation|la vraie révolution n'est pas technologique, elle est culturelle}}. D'ores et déjà, à travers les robots dotés d'intelligence artificielle, tel [[Google Home]], les utilisateurs combleraient un [[isolement social]]<ref name="JITEC2018" />. === Jeux vidéo === {{Article détaillé|Intelligence artificielle dans le jeu vidéo}} L'intelligence artificielle est par exemple utilisée pour animer les [[Personnage non-joueur|personnages non-joueurs]] de jeux vidéo, qui sont conçus pour servir d'opposants, d'aides ou d'accompagnants lorsque des joueurs humains ne sont pas disponibles ou désirés. Différents niveaux de complexité sont développés, d'une simple assistance à un comportement complexe imitant (ou dépassant) les meilleurs joueurs humains. === Art === {{articles connexes|Art génératif|Art créé par intelligence artificielle}} Dès la fin des années 1980, des artistes s'emparent de l'intelligence artificielle pour donner un comportement autonome à leurs œuvres. Les Français [[Michel Bret]], [[Edmond Couchot]] et Marie-Hélène Tramus sont des pionniers, ainsi qu'en témoignent des œuvres comme ''La Plume'' et ''Le Pissenlit'' (1988)<ref>{{Lien web |titre=Les Pissenlits |description=vidéo de l'installation interactive, durée {{heure||1|8}} |auteur1=Michel Bret |auteur2=Edmond Couchot |auteur3=Patrice Besnard |responsabilité3=restauration |date=2006 |url=http://www.archives-video.univ-paris8.fr/video.php?recordID=232 |site=[[Université Paris-VIII]] |consulté le=2018-06-21}}.</ref>, puis ''La Funambule'' (2000), animée par un [[Réseau de neurones artificiels|réseau de neurones]]. L'Américain [[Karl Sims]], en partenariat avec la société [[Thinking Machines Corporation|Thinking Machines]], crée en 1993 ''Genetic Images'', machines incorporant{{Comment|date=janvier 2020}} des [[Algorithme génétique|algorithmes génétiques]]. Le couple franco-autrichien [[Christa Sommerer et Laurent Mignonneau]] crée depuis le début des années 1990 de nombreuses œuvres dans le champ de la vie artificielle, parmi lesquelles ''Interactive plant growing'' (1992) ou ''A-Volve'' (1994){{Référence nécessaire|date=janvier 2020}}. Le Français [[Florent Aziosmanoff]] propose quant à lui de considérer que l'emploi de l'intelligence artificielle dans l'art conduit à l'émergence d'une nouvelle discipline d'expression, qu'il nomme le Living art<ref>{{Ouvrage |titre={{langue|en|Living art}} |sous-titre=L'art numérique |éditeur=[[CNRS Éditions]] |année= |isbn= |présentation en ligne=http://www.cnrseditions.fr/art/6207-living-art-florent-aziosmanoff.html |consulté le=2018-06-21}}.</ref>. Le {{date|23 octobre 2018}}, la société de vente aux enchères [[Christie's]] met en vente le tableau ''[[Portrait d'Edmond de Belamy]]'' réalisé par une intelligence artificielle à l'aide de [[réseaux antagonistes génératifs]]. La peinture est signée par la [[formule mathématique]] à l'origine de sa création (« Min (G) max (D) Ex [log (D(x))] + Ez [log(1-D(G(z)))] »)<ref>{{Lien web | titre=Obvious, les Français derrière la première peinture d'une IA vendue aux enchères | url=https://www.france24.com/fr/20181019-peinture-christies-obvious-algorithme-ia-edmond-belamy-vente-encheres |site=[[France 24]] | date=2018-10-19}}.</ref>. Cette vente soulève de nombreux débats sur son statut de [[création artistique]] et sur l'auteur de l'œuvre : il peut être l'intelligence artificielle elle-même ou les trois créateurs qui l'ont programmée<ref>{{Lien web | titre=Une peinture, réalisée par une Intelligence artificielle, mise aux enchères | url=https://www.objetconnecte.net/peinture-intelligence-artificielle-encheres/ | site=objetconnecte.net | consulté le=2018-11-28}}.</ref>. [[Fichier:"young Elon Musk stops playing Mars Marauder and starts coding web software" (fictional AI-generated Joseph Ayerle artwork).jpg|vignette|redresse|Une fausse photo du jeune Elon Musk jouant au jeu vidéo Mars Marauder en 1995, générée par l'IA ]]Des [[réseaux antagonistes génératifs]] ont parfois été utilisés pour créer de fausses images réalistes, comme avec le générateur de visages [[StyleGAN]] introduit en 2018<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Floriane|nom1=Leclerc|titre=Que sont les GANs, ces systèmes de machine learning à l'origine des deepfakes ?|périodique=L'Usine Digitale|date=2019-11-20|lire en ligne=https://www.usine-digitale.fr/article/que-sont-les-gans-ces-systemes-de-machine-learning-a-l-origine-des-deepfakes.N905544|consulté le=2024-02-11}}</ref>'','' ou avec « Terre Seconde » de [[Grégory Chatonsky]] qui imagine en 2019 une version alternative de la planète Terre<ref>{{Article|langue=fr|titre=Arts : l'autre Terre de Grégory Chatonsky au Palais de Tokyo|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-06-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/27/arts-l-autre-terre-de-gregory-chatonsky-au-palais-de-tokyo_5482045_3246.html|consulté le=2022-08-25}}.</ref>. Dès 2022 apparaissent des modèles d'intelligence artificielle qui sont capables de créer des images réalistes à partir de descriptions textuelles, comme [[Midjourney]], [[Stable Diffusion|Stable Diffussion]] et [[DALL-E]]<ref>{{Lien web |titre=OpenAI's DALL-E creates plausible images of literally anything you ask it to |url=https://techcrunch.com/2021/01/05/openais-dall-e-creates-plausible-images-of-literally-anything-you-ask-it-to/ |site=[[TechCrunch]] |date=2021-01-06 |consulté le=2022-04-20}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=ChatGPT et Midjourney font évoluer vos pratiques professionnelles ? Racontez-nous| périodique=[[Le Monde]]| date=8 avril 2023| lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/appel-temoignages/2023/04/08/chatgpt-et-midjourney-font-evoluer-vos-pratiques-professionnelles-racontez-nous_6168771_4408996.html|consulté le=2023-06-03}}.</ref>. En mars 2023, des fausses photos d'actualité sont ainsi générées et diffusées sur Internet, mettant en scène des personnalités dans des situations extravagantes (le président [[Emmanuel Macron|Macron]] ramassant des poubelles, [[Donald Trump]] arrêté par des policiers<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Victor |nom=Vasseur |titre=Les fausses images de Macron en éboueur et de Trump en prison montrent l'incroyable potentiel de l'IA |url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/les-fausses-images-de-macron-en-eboueur-et-de-trump-en-prison-montrent-l-incroyable-potentiel-de-l-ia-2140206 |site=France Inter |date=2023-03-22 |consulté le=2023-06-03}}.</ref>, le [[François (pape)|pape François]] habillé en doudoune blanche<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Cette fausse photo du pape François en doudoune blanche est devenue virale, voici son histoire - Edition du soir Ouest-France - 27/03/2023 |url=https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-03-27/cette-fausse-photo-du-pape-francois-en-doudoune-blanche-est-devenue-virale-voici-son-histoire-562b46f9-a655-4744-84e9-c2b2559ed288 |site=Ouest-France.fr |date=2023-03-27 |consulté le=2023-06-03}}.</ref>). Elles deviennent rapidement virales, augmentant les craintes de manipulation de l'opinion<ref>{{en}} Jordan Hart, [https://www.businessinsider.com/midjourney-suspends-free-trials-fake-images-pope-trump-viral-photographers-2023-3?r=US&IR=T The AI program used to generate fake viral images of Pope Francis and Donald Trump just suspended free trials — but professional photographers say they're still concerned], [[Business Insider]], 30 mars 2023, ''[[Business Insider]]''.</ref>. Cela pose aussi des questions de droits d'auteur<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Clémentine |nom=Mercier |titre=Intelligence artificielle : «Le droit d'auteur protège une création précise, mais pas une manière de créer» |url=https://www.liberation.fr/culture/intelligence-artificielle-le-droit-dauteur-protege-une-creation-precise-mais-pas-une-maniere-de-creer-20221231_W6AOOKULC5HMHDEUCRL76HEY4A/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=31 décembre 2022 |consulté le=2023-11-19}}.</ref>. {{Média externe | image1 = [https://www.liberation.fr/resizer/Pn9RvKgk0v-CTyhuXAhk2EE7fP0=/600x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(774x418:784x428)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/NRFKWQBPSRDNNDA6ZDNBIYGZCM.jpg Fausses photos d'actualité générées par Midjourney (mars 2023)]<ref>[https://www.liberation.fr/politique/photos-creees-par-des-ia-une-bascule-vertigineuse-et-dangereuse-20230331_G3ZTL7HYTVEENMQ5DBJ7VT3FJQ/ Photos créées par des IA : une bascule vertigineuse et dangereuse], Jonathan Bouchet-Petersen, 31 mars 2023, ''[[Libération (journal)|Libération]]'' : {{Citation|Emmanuel Macron ramassant les poubelles, le Pape en doudoune blanche type Bibendum, Donald Trump se débattant au milieu de policiers venus l'arrêter… Ces images ont en commun d'avoir été générées par des intelligences artificielles.}}</ref>. | align = center }} De plus en plus de romans ont été coécrits avec une IA générative, tels que ''Internes'' en 2022<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Stéphanie Lemoine |titre=Grégory Chatonsky : « L’intelligence artificielle est une nouvelle façon de naviguer dans la culture humaine » |url=https://www.lejournaldesarts.fr/creation/gregory-chatonsky-lintelligence-artificielle-est-une-nouvelle-facon-de-naviguer-dans-la |site=Le Journal Des Arts |date=11 août 2023 |consulté le=2024-02-11}}.</ref> ou {{Traduction|langue=en|東京都同情塔|La Tour de la compassion de Tokyo}}, qui a reçu le [[prix Akutagawa]] en 2024<ref>{{Lien web |langue=fr |nom= |nom2= |titre=Au Japon, une autrice lauréate d’un prix littéraire dit avoir écrit en partie son roman avec ChatGPT |url=https://www.liberation.fr/culture/livres/au-japon-une-autrice-laureate-dun-prix-litteraire-dit-avoir-ecrit-en-partie-son-roman-avec-chatgpt-20240118_3LA4XHUGKBFAJCFKGNZ74UZPAY/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |date=18 janvier 2024 |consulté le=2024-02-11}}.</ref>. En février 2024, le modèle [[Sora (conversion texte-vidéo)|Sora]] de OpenAI s'est montré capable de générer des vidéos relativement réalistes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Avec Sora, OpenAI impressionne dans la génération de vidéo |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-avec-sora-openai-impressionne-dans-la-generation-de-video-92986.html |site=[[Le Monde informatique]] |date=2024-02-16 |consulté le=2024-02-17}}.</ref>. Des modèles d'IA capables de générer un [[Œuvre musicale|morceau de musique]] à partie d'une description du style souhaité ont également fait leur apparition, comme [[Suno AI]] en 2023 et [[Udio]] en 2024<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Vandana |nom=Nair |titre=AI-Music Platform Race Accelerates with Udio |url=https://analyticsindiamag.com/ai-music-platform-race-accelerates-with-udio/ |site=Analytics India Magazine |date=2024-04-11 |consulté le=2024-04-15}}</ref>. === Autres domaines === La [[domesticité]], avec des robots [[employé de maison]]<ref>{{Lien web |titre=Comment l'intelligence artificielle va-t-elle changer notre vie quotidienne ?|url=http://www.robots-et-compagnie.com/intelligence-artificielle-changer-notre-vie-quotidienne/|site=Robots & Cie|date=2016-11-30|consulté le=2019-01-27}}.</ref>, ou pour certaines tâches précises comme en [[domotique]]. En programmation informatique, notamment pour la [[maintenance prédictive]], l'[[Auto-complétion|autocomplétion]] ou l'aide au développement<ref>{{Lien web |titre=Quand l'IA aide les développeurs à programmer|url=https://experiences.microsoft.fr/technique/intelligence-artificielle-ia-technique/ia-developpeurs-programmer/ |site=[[Microsoft]]|consulté le=27 janvier 2019}}.</ref>. En [[journalisme]] : des IA (appelées improprement « robots journalistes ») pourraient à terme aider les journalistes en les débarrassant de certaines tâches, notamment la veille, le bâtonnage de dépêches ou la vérification des ''[[fake news]]''<ref>{{Article |auteur1=Ivan Capecchi |titre=Médias, faites GAFA à l'IA ! |lire en ligne=http://www.ladn.eu/nouveaux-usages/etude-marketing/medias-faites-gafa-a-lia/ |périodique=L'ADN.eu |date=11 mai 2017}}.</ref>. La Corée du Sud propose la toute première animatrice télé virtuelle en {{date|novembre 2020}} lors d'un JT<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La première animatrice télé virtuelle fait ses débuts en Corée du Sud |url=https://www.20minutes.fr/high-tech/2912063-20201119-la-premiere-animatrice-tele-virtuelle-fait-ses-debuts-en-coree-du-sud |site=20minutes.fr |consulté le=2020-11-23}}.</ref>. En [[design]] : la [[conception assistée par ordinateur]] fait depuis longtemps appel à des algorithmes d'optimisation. En 2019, le créateur [[Philippe Starck]] lance ainsi une chaise développée en collaboration avec la société [[Autodesk]], la « A.I.chair »<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The A.I. Chair |date=17/04/2019 |url=https://www.gessato.com/artificial-intelligence-chair/ |site=Gessato |consulté le=2020-02-27}}.</ref>. == Questionnements == {{Article connexe|Éthique de l'intelligence artificielle}} Les succès en IA encouragent les spéculations. Dans les [[Technophilie|milieux technophiles]], on verse en général dans l'enthousiasme, le [[Transhumanisme|mouvement transhumaniste]] en est la meilleure expression. Mais certains s'inquiètent et s'interrogent, parfois alarmistes, y compris dans la sphère de la haute technologie. Ainsi, des figures réputées telles que [[Bill Gates]] {{incise|ancien PDG de [[Microsoft]] et {{citation|figure emblématique de la révolution informatique de la fin du {{s|XX}}}}<ref>{{Lien web | titre=Bill Gates | url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/gates-william-h-iii-dit-bill/ | site=[[Universalis]].fr | consulté le=16 octobre 2016}}.</ref>}} pensent qu'il faut rester très prudent quant aux développements futurs de ces technologies, qui pourraient devenir liberticides ou dangereuses. Le développement de l'intelligence artificielle suscite un grand nombre de questions, notamment en ce qui concerne la possibilité pour les IA ou algorithmes d'accéder un jour à la [[conscience]], d'éprouver des émotions ou de finalement se substituer aux humains. Certaines réactions sont ouvertement optimistes, d'autres sont au contraire pessimistes. En 2016, l'[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]] publie un premier [[Livre blanc]] consacré à l'IA<ref>{{Lien web|langue=fr |titre=Intelligence artificielle, les défis actuels et l'action d'Inria |site=[[Institut national de recherche en informatique et en automatique|Inria]] |date=2016 |lire en ligne=https://www.inria.fr/actualite/actualites-inria/livre-blanc-sur-l-intelligence-artificielle |consulté le=2016-12-15}}.</ref>. Dans son essai ''Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme'', le philosophe [[Daniel Andler]] considère que le rêve d'une intelligence artificielle qui rejoindrait celle de l'homme est une chimère, pour des causes conceptuelles et non techniques. L'intelligence humaine va selon lui plus loin que la simple résolution de problèmes : toutes ses autres tâches, reposant sur des affects, de la spontanéité et une forme de contingence, ne seront jamais accessibles à une intelligence non humaine<ref>{{Article |langue=fr |titre=« Intelligence artificielle, intelligence humaine : la double énigme », de Daniel Andler : chimériques machines qui pensent |périodique=[[Le Monde]] |date=2023-06-04|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2023/06/04/intelligence-artificielle-intelligence-humaine-la-double-enigme-de-daniel-andler-chimeriques-machines-qui-pensent_6176109_3260.html |consulté le=2023-06-12 |accès url=limité}}.</ref>. === Singularité === {{Article détaillé|Singularité technologique|Superintelligence artificielle}} Une description d'un possible avenir de l'intelligence artificielle a été faite par le statisticien anglais [[Irving John Good]] :[[Fichier:Raymond_Kurzweil_Fantastic_Voyage.jpg|vignette|redresse|Pour l'Américain [[Raymond Kurzweil|Ray Kurzweil]], l'intelligence artificielle dépassera bientôt l'intelligence naturelle.]]{{Citation bloc|Supposons qu'existe une machine surpassant en intelligence tout ce dont est capable un homme, aussi brillant soit-il. La conception de telles machines faisant partie des activités intellectuelles, cette machine pourrait à son tour créer des machines meilleures qu'elle-même ; cela aurait sans nul doute pour effet une ''réaction en chaîne'' de développement de l'intelligence, pendant que l'intelligence humaine resterait presque sur place. Il en résulte que la machine ultra intelligente sera la dernière invention que l'homme aura besoin de faire, à condition que ladite machine soit assez docile pour constamment lui obéir.|[[Irving John Good]]<ref>{{en}} [[Irving John Good]], {{Citation étrangère|langue=en|Speculations Concerning the First Ultraintelligent Machine}}, ''Advances in Computers'', {{vol.|6}}, 1966, {{p.|31-88}}.</ref>}} Cette hypothétique courte période de progrès drastique dont il est difficile de prédire les conséquences a été nommée « singularité ». Elle a été étudiée par [[Vernor Vinge]] dans les années 90 et par [[Raymond Kurzweil|Ray Kurzweill]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Vernor|nom1=Vinge|titre=The coming technological singularity: How to survive in the post-human era|périodique=NASA|date=1993-12-01|lire en ligne=https://ntrs.nasa.gov/citations/19940022856|consulté le=2024-03-03}}</ref> dans les années 2000<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Ray|nom1=Kurzweil|traducteur=Adeline Mesmin|titre=Humanité 2.0: la bible du changement|éditeur=M21|date=2007|isbn=978-2-916260-04-4|consulté le=2024-03-05}}</ref>. Ce concept est central pour de nombreux [[Transhumanisme|transhumanistes]], qui s'interrogent sur les dangers ou les espoirs d'un tel scénario, certains allant jusqu'à envisager l'émergence d'un « dieu » numérique appelé à prendre le contrôle du destin de l'[[humanité]], ou à fusionner avec elle<ref name=":6" />. En 2014, [[Nick Bostrom]] a popularisé le concept de [[Superintelligence#Superintelligence artificielle|superintelligence artificielle]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Raffi Khatchadourian |titre=The Doomsday Invention |url=https://www.newyorker.com/magazine/2015/11/23/doomsday-invention-artificial-intelligence-nick-bostrom |site=The New Yorker |date=2015-11-16 |consulté le=2024-03-03}}</ref>. === Risques existentiels === {{Article détaillé|Risque existentiel lié à l'intelligence artificielle générale}} [[Fichier:Vice President Harris at the group photo of the 2023 AI Safety Summit.jpg|vignette|Un premier sommet en [[sûreté de l'IA]] s'est tenu en novembre 2023 pour aborder les risques liés aux modèles d'IA les plus avancés<ref>{{Lien web |langue=fr |nom= |titre=Sommet sur les risques de l’intelligence artificielle : ce que l’on sait du programme |url=https://www.ouest-france.fr/high-tech/intelligence-artificielle/sommet-sur-les-risques-de-lintelligence-artificielle-ce-que-lon-sait-du-programme-dc3c8434-78a7-11ee-b7ba-95ef9cb6f5e8 |site=Ouest-France.fr |date=2023-11-01 |consulté le=2024-03-04}}</ref>.]] Le développement de l'intelligence artificielle génère de l'enthousiasme, mais aussi de vives inquiétudes. Certains auteurs de [[science-fiction]], tels [[Isaac Asimov]], [[William Gibson]] ou [[Arthur C. Clarke]], sur le modèle du récit de ''[[L'Apprenti sorcier (poème)|L'Apprenti sorcier]]'', décrivent le risque d'une perte de contrôle des humains sur le processus technique. Dans les années 2010, différents intellectuels ont également pris position. Notamment l'[[Astrophysique|astrophysicien]] [[Stephen Hawking]], selon qui l'intelligence artificielle risque réellement de surpasser un jour l'intelligence humaine et de finir par dominer l'humanité, voire de s'y substituer<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Rémi Sussan |titre=Stephen Hawking craint l'intelligence artificielle. Et s'il avait tort ? |url=https://www.nouvelobs.com/rue89/rue89-connexions-dangereuses/20150206.RUE7731/stephen-hawking-craint-l-intelligence-artificielle-et-s-il-avait-tort.html |site=L'Obs |date=2015-02-06 |consulté le=2023-04-15}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Selon Stephen Hawking, l'intelligence artificielle est un danger pour l'humanité |url=http://www.webdeveloppementdurable.com/selon-stephen-hawking-lintelligence-artificielle-danger-pour-lhumanite/ |site=Web Développement Durable |consulté le=2016-02-28}}.</ref>. Il pose en {{date|novembre 2017}} au salon technologique [[Web Summit]] de [[Lisbonne]] la question suivante « Serons-nous aidés par l'intelligence artificielle ou mis de côté, ou encore détruits par elle ? »<ref>{{Lien web |auteur=Alexandre Piquard |titre=Intelligence Artificielle Web Summit |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/11/10/l-intelligence-artificielle-star-inquietante-du-web-summit-a-lisbonne_5213087_3234.html |périodique=[[Le Monde]] |date=10 Novembre 2017}}.</ref>. Dans le milieu de la haute technologie, certains expriment publiquement des craintes similaires. C'est ainsi le cas, en 2015, de [[Bill Gates]], [[Elon Musk]] et [[Bill Joy]]<ref>[http://www.france24.com/fr/20150202-bill-gates-ia-risque-intelligence-artificielle-stephen-hawking-humanite-elon-musk-robot-algorithme L'intelligence artificielle inquiète les grands cerveaux contemporains], France 24, {{date|2 février 2015}}.</ref>. Selon le spécialiste américain de l'informatique [[Moshe Vardi]] en 2016, l'intelligence artificielle pourrait mettre 50 % de l'humanité au [[chômage]]. {{Citation|Nous approchons d'une époque où les machines pourront surpasser les hommes dans presque toutes les tâches}}<ref>{{lien archive|langue=fr|url=http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/l-intelligence-artificielle-pourrait-mettre-50-de-l-humanite-au-chomage_1763475.html|horodatage archive=20170502114530|titre=L'intelligence artificielle pourrait mettre 50% de l'humanité au chômage|site=L'Express|date=2016-02-13|consulté le=2020-12-30}}.</ref>. [[Hilary Mason (entrepreneure)|Hilary Mason]], directrice de la recherche à [[Cloudera]], critique le sensationnalisme entourant l'intelligence artificielle et prône une vision utilitariste et technique de cette technologie<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Joe |nom=McKendrick |titre=Let's Make Artificial Intelligence 'Boring' Again |url=https://www.forbes.com/sites/joemckendrick/2018/11/13/lets-make-artificial-intelligence-boring-again/ |site=Forbes |consulté le=2023-02-24}}.</ref>. Ajouter un mécanisme d'arrêt pourrait ne pas suffire face à une IA suffisamment avancée, qui pourrait s'avérer en mesure de cacher des intentions dangereuses, de manipuler ses détenteurs, de désactiver le mécanisme d'arrêt ou encore de se dupliquer. Selon Nick Bostrom, la seule solution viable à long terme consiste à trouver comment [[Alignement des intelligences artificielles|aligner les intelligences artificielles]] avec des valeurs humaines et morales<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Nick |nom=Bostrom |titre=What happens when our computers get smarter than we are? |url=https://www.ted.com/talks/nick_bostrom_what_happens_when_our_computers_get_smarter_than_we_are/transcript |date=2015-04-27 |consulté le=2023-04-15 |extrait=We should not be confident in our ability to keep a superintelligent genie locked up in its bottle forever. Sooner or later, it will out. I believe that the answer here is to figure out how to create superintelligent A.I. such that even if—when—it escapes, it is still safe because it is fundamentally on our side because it shares our values.}}</ref> : {{Citation bloc|nous ne devrions pas être confiants dans notre capacité à garder indéfiniment un génie [[Superintelligence|superintelligent]] enfermé dans une bouteille. Je crois que la réponse ici est de trouver comment créer une IA superintelligente de sorte que si — ou plutôt quand — elle s'échappe, elle reste sans danger, parce qu'elle est fondamentalement de notre côté, elle partage nos valeurs.|[[Nick Bostrom]]}} Roman V. Yampolskiy, professeur de science informatique à l'[[Université de Louisville]], évoque pourquoi et comment une IA obtient un résultat, pour s'assurer qu'il corresponde bien à l'attendu, sans [[Biais cognitif|biais]] : {{Citation|si nous nous habituons à accepter les réponses de l'IA comme des paroles d'oracles ne nécessitant pas d'explication, alors nous serons incapables de vérifier si ces résultats ne sont pas biaisés ou manipulés}}<ref>{{Lien web |url=https://www.parismatch.com/actu/sciences/lintelligence-artificielle-devient-de-plus-en-plus-incomprehensible-218444 |titre=L'intelligence artificielle devient de plus en plus incompréhensible |auteur=DR |site=[[Paris Match]] |en ligne le=8 novembre 2022}}.</ref>. En mai 2023, une déclaration du {{Traduction|langue=en|[[Center for AI Safety]]|Centre pour la [[sûreté de l'IA]]}} affirme que réduire le risque d'extinction de l'humanité lié à l'IA devrait être une priorité mondiale, au même titre que pour d'autres risques civilisationnels tels les [[pandémie]]s ou les [[Guerre nucléaire|guerres nucléaires]]. Elle est signée par des dirigeants de laboratoires d'IA comme [[OpenAI]], [[Google DeepMind]] ou [[Anthropic]], ainsi que par des chercheurs en intelligence artificielle<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'IA pourrait poser un « risque d'extinction » pour l'humanité, affirment {{nobr|350 experts}} |url=https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/lia-pourrait-poser-un-risque-dextinction-pour-lhumanite-affirment-350-experts-1947735 |site=[[Les Échos]] |date=2023-05-30 |consulté le=2023-11-04}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr-CA|prénom1=Kevin|nom1=Roose|titre=Vie numérique: L'IA constitue un « risque d'extinction » pour l'humanité|périodique=[[La Presse (Montréal)|La Presse]] (traduit depuis [[The New York Times]])|date=2023-05-30|lire en ligne=https://www.lapresse.ca/affaires/techno/2023-05-30/vie-numerique/l-ia-constitue-un-risque-d-extinction-pour-l-humanite.php|consulté le=2023-11-04}}.</ref>. === Critique de la technique et de la technologie === Comme l'explique l'historien François Jarrige, la critique de l'intelligence artificielle trouve son origine dans celle - plus ancienne et plus générale - des techniques et de la technologie, dont [[Lewis Mumford]] (aux États-Unis)<ref>Lewis Mumford, ''Le Mythe de la machine'', deux volumes, 1967-1970; tard., Fayard, 1974.</ref>, [[Jacques Ellul]] (en France)<ref>Jacques Ellul, ''[[La Technique ou l'Enjeu du siècle]]'', 1954; {{3e|édition}} : Economica 2008.</ref> et [[Günther Anders]] (en Allemagne)<ref>Günther Anders, ''L'obsolescence de l'homme'', tome 1, 1956; tome 2, 1980; tard. fr.2002 et 2011.</ref> sont au {{s-|XX}} les principaux instigateurs, et qui inspire aujourd'hui différents cercles militants (en France, par exemple : ''Pièces et Main d'Œuvre''<ref>[http://www.piecesetmaindoeuvre.com ''Pièces et Main d'Œuvre'' Site officiel].</ref> et ''Technologos''<ref>[http://technologos.fr ''Technologos'' Site officiel].</ref>)<ref>François Jarrige, ''Techno-critiques. Du refus des machines à la contestation des technoscience''s, La Découverte, 2014.</ref>. Dans un rapport en date de {{date|février 2018}} intitulé ''The Malicious Use of Artificial Intelligence'' 26 experts spécialistes en intelligence artificielle mettent en garde contre les dangers d'un usage criminel de l'IA : augmentation de la cybercriminalité, conduire à des utilisations de drones à des fins terroristes, manipulation de masse{{etc.}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intelligence artificielle : les risques d'une utilisation malveillante |url=https://www.futura- sciences.com/tech/actualites/intelligence-artificielle-intelligence-artificielle-risques-utilisation-malveillante-70247/ |éditeur=[[Futura (portail web)|Futura]] |date=21/02/2018 |consulté le=21/02/2018}}.</ref>. ==== Enjeux environnementaux ==== Un autre problème est l'énorme quantité de ressources rares, de serveurs et d'énergie consommée par l'informatique sous-jacente à l'IA. === {{anglais|Open source}} === Divers projets open source d'IA ont été menés par [[Hugging Face]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Ashley Stewart, Monica |nom=Melton |titre=Hugging Face CEO says he's focused on building a 'sustainable model' for the $4.5 billion open-source-AI startup |url=https://www.businessinsider.com/hugging-face-open-source-ai-approach-2023-12 |site=Business Insider |consulté le=2024-04-13}}</ref> et EleutherAI<ref name=":8">{{Lien web |langue=en |titre=The open-source AI boom is built on Big Tech’s handouts. How long will it last? |url=https://www.technologyreview.com/2023/05/12/1072950/open-source-ai-google-openai-eleuther-meta/ |site=MIT Technology Review |consulté le=2024-04-13}}</ref>, [[Google]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Kyle |nom=Wiggers |titre=Google open sources tools to support AI model development |url=https://techcrunch.com/2024/04/09/google-open-sources-tools-to-support-ai-model-development/ |site=TechCrunch |date=2024-04-09 |consulté le=2024-04-13}}</ref>, ou encore [[Meta (entreprise)|Meta]]<ref name=":8" />. En mars 2023, comme alternative aux géants du Web et du {{anglais|[[cloud computing]]}}, qui ont le plus de pouvoir et d'influence, [[Mozilla Foundation|Mozilla]] a annoncé vouloir investir {{nobr|30 millions}} de dollars dans un projet baptisé Mozilla.ai, qui est à la fois une [[startup]] et une communauté, indépendante des géants de la tech et de la recherche académique<ref>Intelligence artificielle digne de confiance ; La majorité des efforts de Mozilla pour donner de l'élan au mouvement sont orientés vers le développement d'une intelligence artificielle (IA) digne de confiance. La santé d'Internet ; Qu'entendons-nous par « santé d'Internet » ?, [[Mozilla Foundation|Mozilla Fondation]] (2023) ([https://foundation.mozilla.org/fr/internet-health/trustworthy-artificial-intelligence/ lire en ligne], consulté le 22 avril 2023).</ref>. Le projet vise à créer, dans le respect des valeurs de son [[manifeste]] (notamment transparence et responsabilité), un système d'IA {{Citation|[[open source]], digne de confiance et indépendant}} qui puisse faire {{Citation|contrepoids}} aux IA privées en émergence<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Pierre |nom=Fontaine |titre=Comment la fondation Mozilla veut créer une IA de confiance pour nous sauver des géants de la tech |url=https://www.01net.com/actualites/comment-la-fondation-mozilla-veut-creer-une-ia-de-confiance-contre-les-geants-de-la-tech.html |site=[[01net (site web)|01net]] |date=2023-03-23 |consulté le=2023-04-21}}.</ref>. De nombreux grands modèles de langage ont été rendus {{anglais|open source}}, ou plus exactement « {{anglais|open weight}} », ce qui signifie que l'architecture et les paramètres entraînés du modèle d'IA sont rendus publics<ref name=":9">{{Lien web |langue=fr |titre=L'équilibre délicat entre sécurité et innovation dans l'IA : « bannir les modèles "open weights" serait un désastre » selon un chercheur |site=[[Developpez.com]] |date=3 avril 2024 |lire en ligne=https://intelligence-artificielle.developpez.com/actu/356012/L-equilibre-delicat-entre-securite-et-innovation-dans-l-IA-bannir-les-modeles-open-weights-serait-un-desastre-selon-un-chercheur-l-administration-Biden-envisage-de-bloquer-l-acces-a-ces-modeles-afin-d-eviter-les-abus/ |consulté le=2024-04-13}}.</ref>. Cela inclut notamment [[Mistral AI|Mistral]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=AI startup Mistral launches a 281GB AI model to rival OpenAI, Meta, and Google |url=https://www.zdnet.com/article/ai-startup-mistral-launches-a-281gb-ai-model-to-rival-openai-meta-and-google/ |site=[[ZDNet]] |date=April 10, 2024 |consulté le=2024-04-13}}</ref>, [[LLaMA|Llama 2]], Vicuna et Falcon{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Alex McFarland |auteur2=Antoine Tardif |titre=5 Best Open Source LLMs (April 2024) |url=https://www.unite.ai/best-open-source-llms/ |site=Unite.ai |date=1 avril 2024 |consulté le=2024-04-13}}.</ref>. Ces modèles peuvent être librement [[Réglage fin|ajustés]], ce qui permet notamment aux entreprises de les spécialiser pour leurs propres données et pour leur cas d'usage<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Matt Marshall|titre=How enterprises are using open source LLMs: 16 examples|périodique=VentureBeat|date=29 janvier 2024|lire en ligne=https://venturebeat.com/ai/how-enterprises-are-using-open-source-llms-16-examples/}}.</ref>. Ces modèles d'IA facilitent l'innovation et la recherche, mais peuvent facilement être détournés. Ils peuvent être réentraînés de sorte à rendre inefficaces les mesures de sécurité, telles que le refus de répondre à une requête dangereuse. Certains chercheurs estiment ainsi que si des modèles développent un jour des capacités dangereuses, comme le fait de faciliter drastiquement les [[cyberattaque]]s ou le [[bioterrorisme]], ils ne devraient pas être rendus {{anglais|open weight}}, d'autant plus qu'une fois diffusé sur internet, un modèle ne peut en général plus être supprimé partout<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Kelsey |nom=Piper |titre=Should we make our most powerful AI models open source to all? |url=https://www.vox.com/future-perfect/2024/2/2/24058484/open-source-artificial-intelligence-ai-risk-meta-llama-2-chatgpt-openai-deepfake |site=Vox |date=2024-02-02 |consulté le=2024-04-13}}.</ref>{{,}}<ref name=":9" />. === Réglementation === {{Article détaillé|Réglementation de l'intelligence artificielle}} En 2017, les [[Émirats arabes unis]] sont le premier pays au monde à se doter d'un ministre dédié à l'intelligence artificielle : [[Omar Sultan Al Olama]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Dom Galeon |titre=The United Arab Emirates is the first country in the world to hire a minister for artificial intelligence |url=https://www.businessinsider.com/world-first-ai-minister-uae-2017-12?IR=T |site=[[businessinsider.com]] |date=16 décembre 2017}}.</ref>. En 2019, l'[[OCDE]] et le [[G20]] adoptent une série de principes sur l'IA<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Appliquer les Principes de l'OCDE sur l'IA : progrès et perspectives - OECD.AI |url=https://oecd.ai/en/mcm-fr |site=oecd.ai |consulté le=2023-11-03}}.</ref>. Le [[Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle]] est lancé en {{date|juin 2020}} pour promouvoir la conformité du développement de l'IA aux droits de l'homme et aux valeurs démocratiques. Il est hébergé par l'[[Organisation de coopération et de développement économiques|OCDE]] à Montréal et à Paris<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Création du partenariat mondial pour l'intelligence artificielle : secrétariat au sein de l'OCDE à Paris |url=https://www.actuia.com/actualite/partenariat-global-sur-lintelligence-artificielle-locde-en-hebergera-le-secretariat/ |site=ActuIA |consulté le=2023-11-03}}.</ref>. Une plateforme de communication, {{Traduction|langue=en|[[AI for Good]]|l'IA pour le bien}}, est créée pour faciliter les échanges et faire avancer les [[objectifs de développement durable]] de l'[[ONU]] grâce à l'IA<ref>{{Lien web |langue=en |titre=AI for Good Global Summit 2018 |url=https://www.itu.int/en/ITU-T/AI/2018/Pages/default.aspx |site=ITU |consulté le=2023-11-03}}.</ref>. En Europe, les services numériques sont réglementés par le [[Règlement général sur la protection des données|RGPD]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Francis Donnat |titre=L'intelligence artificielle, une menace pour la vie privée ? |périodique=Pouvoirs |numéro=170 |page=95-103 |éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]] |date=septembre 2019 |isbn=978-2-02-140678-8 |doi=10.3917/pouv.170.0095 |accès doi=libre |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-pouvoirs-2019-3-page-95.htm}}.</ref>, la [[législation sur les services numériques]] et la [[législation sur les marchés numériques]]. Pour l'intelligence artificielle en particulier, la [[législation sur l'intelligence artificielle]] (''{{lang|en|Artificial Intelligence Act}},'' ou ''{{lang|en|AI Act}}'' en anglais) définit quatre niveaux de risques pour les applications d'IA et met en avant des exigences de transparence, de protection des données, de sécurité et d'éthique<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Lucie |nom=Lequier |titre=Tout comprendre à l'IA Act, le texte européen de réglementation de l'intelligence artificielle |url=https://www.numerama.com/tech/1371250-tout-comprendre-a-lia-act-le-texte-europeen-de-reglementation-de-lintelligence-artificielle.html |site=[[Numerama]] |date=2023-05-11 |consulté le=2023-11-03}}.</ref>. En 2023, plus de {{nombre|1600 politiques}} publiques et stratégies sur l'IA sont recensées dans le monde<ref name="IAHist2023">{{Lien web |prénom=Ausma |nom=Bernot |prénom2=Fan |nom2=Yang |titre=Qui gouvernera l'IA ? La course des nations pour réguler l'intelligence artificielle |url=http://theconversation.com/qui-gouvernera-lia-la-course-des-nations-pour-reguler-lintelligence-artificielle-217320 |site=[[The Conversation (média)|The Conversation]] |date=2023-11-12 |consulté le=2024-01-20}}.</ref>. Elles viennent en particulier de l'Union européenne, la Chine, les États-Unis et le Royaume-Uni. Après les avancées réglementaires de l'UE et de la Chine, la Maison Blanche publie en {{date|octobre 2023}} un décret sur l'IA {{Citation|sûre, sécurisée et digne de confiance}}. En {{date|novembre 2023}} a lieu un premier sommet en [[sécurité de l'IA]] au Royaume-Uni<ref name="IAHist2023" />. ==== Droits des robots ==== En 2017, le [[Parlement européen]] a demandé à une commission d'étudier la possibilité qu'un robot doté d'une intelligence artificielle puisse être considéré comme une personne juridique<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Sylvain Naillat |titre=Faut-il un droit des robots ? |url=https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/faut-il-un-droit-des-robots-697651.html |site=La Tribune |date=28 avril 2017 |consulté le=2024-03-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Règles de droit civil sur la robotique. Résolution du Parlement européen du 16 février 2017 contenant des recommandations à la Commission concernant des règles de droit civil sur la robotique (2015/2103(INL)) |url=http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//NONSGML+TA+P8-TA-2017-0051+0+DOC+PDF+V0//FR}}.</ref>. Advenant un dommage causé à un tiers par une intelligence artificielle, celle-ci pourrait être condamnée à réparer ce dommage. Il serait envisageable de conférer une personnalité électronique à tout robot prenant des décisions autonomes ou interagissant de manière indépendante avec des tiers, au même titre qu'une personne morale et physique. === Appels à des règles éthiques pour l'IA === {{Section à synthétiser|date=5 mars 2024}} Dans la seconde moitié des années 2010, des [[Lanceur d'alerte|lanceurs d'alerte]] et des enquêtes laissent penser que l'IA, encore émergente, est déjà utilisée à des fins malveillantes pour faire basculer des processus électoraux. Le premier cas détecté a été la [[Ripon (plateforme logicielle)|plate-forme RIPON]], secrètement créée par le [[Groupe SCL]], à la demande de [[Steve Bannon]] et du milliardaire américain [[Robert Mercer (homme d'affaires)|Robert Mercer]], mise au service de groupes politiques presque tous libertariens de droite ; Ripon a été un outil de [[désinformation]], de production et de diffusion de {{anglais|[[fake news]]}} à grande échelle<ref name="RapportGvtRU_fev2019c">{{en}} House of Commons Digital, Culture, Media and Sport Committee (2019) [https://publications.parliament.uk/pa/cm201719/cmselect/cmcumeds/1791/1791.pdf Disinformation and ‘fake news': Final Report ; Eighth Report of Session 2017–19 ; Report, together with formal minutes relating to the report] ; rapport commandé par ''the House of Commons'', Ref HC 1791, publié le 18 février 2019, imprimé le 14 février 2019 pour le Gouvernement britannique. Voir notamment paragraphe 149.</ref>{{refnc|date=mai 2023}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Investigation into data analytics for political purposes |url=https://ico.org.uk/action-weve-taken/investigation-into-data-analytics-for-political-purposes/ |site=ico.org.uk |date=06 octobre 2020|consulté le=19 mars 2021}}.</ref>. Ripon ne sera découvert que parce qu'elle a été au cœur du [[scandale Facebook-Cambridge Analytica]]/[[Aggregate IQ]]). Cette IA a été, au moins durant quelques années, dans les années 2010, utilisée pour tromper et manipuler un grand nombre d'électeurs, par exemple, avec succès, pour faire élire [[Donald Trump]] lors de l'[[élection présidentielle américaine de 2016]], ou pour faire advenir le [[Brexit]]<ref name="francetvinfo.fr">{{Lien web |langue=fr |titre="Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit", affirme le lanceur d'alerte Christopher Wylie |url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/la-grande-bretagne-et-l-ue/sans-cambridge-analytica-il-n-y-aurait-pas-eu-de-brexit-affirme-le-lanceur-d-alerte-christopher-wylie_2677946.html |date=28 mars 2018|site=[[France Info (offre globale)|francetvinfo.fr]] |consulté le=28 mars 2018}}.</ref>, ainsi que pour orienter des dizaines d'élections dans le monde. Le {{date|28 septembre 2016}}, les géants du secteur de l'intelligence artificielle mettent en place un « partenariat pour l'intelligence artificielle au bénéfice des citoyens et de la société »<ref>{{Article | auteur=Morgane Tual | titre=Intelligence artificielle : les géants du Web lancent un partenariat sur l'éthique | périodique=[[Le Monde]] | date=2016-09-28 | issn=1950-6244 | lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/09/28/intelligence-artificielle-les-geants-du-web-lancent-un-partenariat-sur-l-ethique_5005123_4408996.html}}.</ref>. L'année suivante, [[DeepMind|Google DeepMind]] se dote d'une unité interne pour aborder les questions éthiques<ref>{{Article | titre=Intelligence artificielle : Google DeepMind se dote d'une unité de recherche sur l'éthique | périodique=[[Le Monde]] | date=2017-10-04 | issn=1950-6244 | lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/10/04/intelligence-artificielle-google-deepmind-se-dote-d-une-unite-de-recherche-sur-l-ethique_5196189_4408996.html}}.</ref>. Le {{date|18 juillet 2018}}, {{unité|2400|chercheurs}}, ingénieurs et personnalités du secteur de l'intelligence artificielle signent une lettre ouverte<ref>{{lien web | langue=en-US | titre=''Lethal Autonomous Weapons Pledge'' | url=https://futureoflife.org/lethal-autonomous-weapons-pledge/? | site=futureoflife.org | consulté le=2018-08-13}}.</ref>, s'engageant à {{citation|ne jamais participer ou soutenir le développement, la fabrication, le commerce ou l'usage d'armes létales autonomes}}. La lettre précise notamment que « La décision de prendre une vie humaine ne devrait jamais être déléguée à une machine. ». Parmi les signataires, se trouvent [[Elon Musk]], les dirigeants de Google DeepMind, [[Stuart Russell]], [[Yoshua Bengio]] ou encore [[Toby Walsh]]<ref>{{Article | titre=Des milliers d'experts en intelligence artificielle s'engagent à ne pas participer à la création d'armes | lire en ligne=https://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2018/07/18/des-milliers-d-experts-en-intelligence-artificielle-s-engagent-a-ne-pas-participer-a-la-creation-d-armes_5333024_4408996.html | périodique=[[Le Monde]] | date=18 juillet 2018}}.</ref>. Fin 2020, l'UNESCO a rejoint (en tant qu'observateur, comme l'OCDE) le Conseil et le Comité directeur du Partenariat mondial sur l'intelligence artificielle, avec la possibilité de participer activement aux travaux de ces organes<ref>[https://www.unesco.org/fr/articles/lunesco-rejoint-le-partenariat-mondial-sur-lintelligence-artificielle-comme-observateur L'UNESCO rejoint le Partenariat mondial sur l'Intelligence Artificielle comme observateur], UNESCO, 2022.</ref>. À la suite de la publication en février 2020 d'un ''Livre blanc sur l'intelligence artificielle''<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Publications Office of the European |nom=Union |titre=Intelligence artificielle Une approche européenne axée sur l'excellence et la confiance, COM/2020/65 final |url=https://op.europa.eu/fr/publication-detail/-/publication/ac957f13-53c6-11ea-aece-01aa75ed71a1 |site=[[Office des publications de l'Union européenne]] |date=2020-02-19 |consulté le=2023-11-05}}.</ref>, la [[Commission européenne]] pose en 2021 les bases de la [[législation sur l'intelligence artificielle]], visant à prévenir les risques et les problèmes éthiques inhérents à ces technologies<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Réglementation de l'Intelligence artificielle en Europe |url=https://france.devoteam.com/paroles-dexperts/reglementation-de-lintelligence-artificielle-en-europe-vers-un-rgpd-de-lia/ |site=Devoteam France |consulté le=2023-11-05}}.</ref>. Ce projet classe les risques en quatre catégories, dont la plus grave est qualifiée comme suit : {{Citation bloc|Risque inacceptable : les systèmes d'IA considérés comme une menace évidente pour la sécurité, les moyens de subsistance et les droits des personnes seront interdits. Il s'agit notamment des systèmes ou applications d'IA qui manipulent le comportement humain pour priver les utilisateurs de leur libre arbitre (par exemple, des jouets utilisant une assistance vocale incitant des mineurs à avoir un comportement dangereux) et des systèmes qui permettent la notation sociale par les États<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Une Europe adaptée à l'ère du numérique : La Commission propose de nouvelles règles et actions en faveur de l'excellence et de la confiance dans l'intelligence artificielle |url=https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_21_1682 |site=[[Commission européenne]] |date=21 avril 2021 |consulté le=2023-04-21}}.</ref>.}} En décembre 2022, le « premier forum mondial sur l'éthique de l'IA », réunion ministérielle internationale, est réuni à [[Prague]], sous l'égide de l'[[Unesco]]<ref>{{Lien web |titre=Premier Forum mondial sur l'éthique de l'IA à Prague, un an après l'adoption de la Recommandation de l'UNESCO |site=[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]|date=9 décembre 2022|lire en ligne=https://www.unesco.org/fr/articles/premier-forum-mondial-sur-lethique-de-lia-prague-un-apres-ladoption-de-la-recommandation-de-lunesco}}.</ref>. L'Unesco, estimant que {{Citation|l'autorégulation de l'industrie n'est manifestement pas suffisante pour éviter ces préjudices éthiques}}, a publié en 2023 un communiqué demandant à tous les États de mettre en œuvre sa recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Intelligence artificielle : l'UNESCO appelle à mettre en œuvre sans délai le cadre éthique mondial |url=https://news.un.org/fr/story/2023/03/1133847 |site=ONU Info |date=2023-03-31 |consulté le=2023-11-19}}.</ref>. Ce texte<ref name="RecomandationsONU_Unesco2022">{{Lien web |titre=Recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle |url=https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000381137_fre |site=[[UNESCO]] |date=2022 |consulté le=2023-03-30}}.</ref>, adopté le 23 novembre 2021 et publié en 2022 vise à construire un cadre législatif et éthique pour l'intelligence artificielle (IA). Il ne s'agit pas de se priver de l'IA, mais de ne l'utiliser que quand les atouts qu'elle peut offrir sont bien identifiés, et que quand on peut éviter, limiter, réparer les risques qui lui sont associés (en particulier lors d'usages non-pacifiques, malveillants et/ou aggravant les inégalités et des clivages) ; l'ONU, via cette recommandation invite à ne pas utiliser l'IA quand elle met en péril la protection des données (tous les individus devraient pouvoir accéder aux enregistrements de leurs données personnelles, et même les effacer, et la capacité des organismes de réglementation du monde entier à faire respecter ces dispositions doit être renforcée). Il s'agit aussi d'interdire la notation sociale et la surveillance de masse, contraires aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, et elles sont utilisées de manière généralisée. {{Citation|La Recommandation souligne que, lors de l'élaboration de cadres réglementaires, les États membres devraient tenir compte du fait que la responsabilité et l'obligation de rendre des comptes incombent toujours aux êtres humains en dernier ressort et que les technologies de l'IA ne devraient pas être dotées elles-mêmes d'une [[personnalité juridique]]}}. Les IA doivent être évaluées du point de vue de leurs impacts éthiques sur les individus, la société et l'environnement en créant une infrastructure juridique et technique ''ad hoc'', et en créant un responsable (indépendant) de l'éthique de l'IA ou d'autre mécanisme pour surveiller les IA. Ceux qui créent des IA devraient {{Citation|privilégier les méthodes d'IA économes en données, en énergie et en ressources}} pour en faire un outil dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation de l'environnement. Les gouvernements sont invités, lors du cycle de vie du système d'IA à analyser son {{Citation|empreinte carbone, sa consommation d'énergie et l'impact environnemental de l'extraction des matières premières pour soutenir la fabrication des technologies d'IA}}, tout en cherchant à diminuer l'impact environnemental du numérique, dont en investissant dans les technologies vertes. {{Citation|si les systèmes d'IA ont un impact négatif disproportionné sur l'environnement, la Recommandation préconise de ne pas les utiliser}}<ref name="RecomandationsONU_Unesco2022" />. Cette recommandation, qui a été adoptée, à l'unanimité, par les {{nobr|193 États}}-membres, faisait suite à trois ans de travail préparatoire. {{Citation|C'est le défi de notre temps}} et en 2023 il est devenu {{Citation|urgent que tous transposent ce cadre sous la forme de stratégies et de réglementations nationales. Nous devons traduire les engagements en actes}} a commenté [[Audrey Azoulay]] (directrice générale de l'Unesco)<ref name="TechIngenieursActu30mars2023" />. L'ONU appelle ainsi les États qui ne l'ont pas déjà fait à rejoindre les plus de {{nobr|40 pays}} « de toutes les régions du monde » qui ont commencé à créer de tels garde-fous, pour notamment créer un outil législatif capable d'encadrer et de surveiller les IA, tout en veillant à la protection des données personnelles et sensibles, et en sensibilisant la population mondiale à un usage responsable de l'IA<ref name="TechIngenieursActu30mars2023" />. === Demandes de moratoire === Début 2023, l'apparition de [[ChatGPT]] suscite une grande curiosité, de l'enthousiasme, mais aussi des craintes sérieuses : {{Citation|Devons-nous laisser les machines inonder nos canaux d'information de propagande et de mensonges? (…) Devons-nous risquer de perdre le contrôle de notre civilisation? Ces décisions ne doivent pas être déléguées à des leaders technologiques non élus}} affirment [[Elon Musk]], [[Steve Wozniak]] (cofondateur d'[[Apple]]) et des centaines d'experts. Le {{date|29 mars 2023}}, ceux-ci, invoquant des {{Citation|risques majeurs pour l'humanité}}, signent une [[Pétition en ligne|pétition]] qui appelle le monde à un moratoire d'au moins six mois sur ces recherches, jusqu'à la mise en place de systèmes de sécurité, incluant : la création d'autorités réglementaires dédiées, des moyens pour efficacement surveiller des IA et des systèmes les utilisant, la mise à disposition de techniques permettant de mieux différencier le réel de l'artificiel, et la création d'institutions pouvant limiter les {{Citation|perturbations économiques et politiques dramatiques (en particulier pour la démocratie) que l'IA provoquera}}<ref name="TechIngenieursActu30mars2023">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ethique: l'Unesco appelle les États à appliquer sa recommandation sur l'intelligence artificielle |url=https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/breves-afp/ethique-lunesco-appelle-les-etats-a-appliquer-sa-recommandation-sur-lintelligence-artificielle-121945/ |site=Techniques de l'Ingénieur |consulté le=2023-03-30 |archive-url=https://web.archive.org/web/20230330234422/https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/breves-afp/ethique-lunesco-appelle-les-etats-a-appliquer-sa-recommandation-sur-lintelligence-artificielle-121945/ |archive-date=30 mars 2023}}.</ref>. == IA et emploi == {{Section à synthétiser|date=5 mars 2024}} {{Article connexe|Chômage technologique}} L'inquiétude du remplacement du travail humain par des machines n'est pas nouveau, et cette question est déjà présente chez certains économistes du {{s-|XIX}} comme {{Lien|trad=Thomas Mortimer (writer)|fr=Thomas Mortimer (écrivain)|texte=Thomas Mortimer}}, ou [[David Ricardo]] dans le premier chapitre ''[[Des principes de l'économie politique et de l'impôt]]''. En 1995, Jeremy Rifkin publie ''End of Work: The Decline of the Global Labor Force and the Dawn of the Post-Market Era'' (en français : « La fin du travail : Le déclin de la force globale de travail dans le monde et l'aube de l'ère post-marché »). Les prédictions de la fin du travail sont donc courantes et accompagnent presque systématiquement les « grappes d'innovations ». Le {{date|17 septembre 2013}}, deux chercheurs d'Oxford, {{lien|Carl Benedikt Frey}} et Michael A. Osborne, publient un rapport prospectif sur les impacts de l'intelligence artificielle et de la robotisation sur l'emploi : ''The Future of Employment: How Susceptible Are Jobs to Computerisation?''<ref>{{en}} Carl Benedikt Frey et Michael A. Osborne, ''The Future of Employment: How Susceptible Are Jobs to Computerisation?'', {{date|17 septembre 2013}} {{lire en ligne|url=https://www.oxfordmartin.ox.ac.uk/downloads/academic/The_Future_of_Employment.pdf}} {{pdf}}.</ref>. Ils y prédisent que 47 % des emplois pourraient être automatisés d'ici 2030. Ce rapport connaît un grand retentissement dans le monde académique et nourrit les inquiétudes autour de l'impact de l'intelligence artificielle sur l'emploi. Des critiques de ce rapport se sont formées. Tout d'abord, Osborne et Frey raisonnent en emploi constant, or selon [[Joseph Schumpeter]] et son principe de [[destruction créatrice]], si certaines innovations détruisent des emplois, elles en créent aussi par ailleurs. [[David Autor]], dans son article « ''Why Are There Still So Many Jobs? The History and Future of Workplace Automation'' » publié en 2015, nuance les prédictions de Frey et Osborne et s'interroge ainsi plutôt sur les modifications de la structure du marché de l'emploi due à l'intelligence artificielle<ref>{{en}} [[David Autor|David H. Autor]], « ''Why Are There Still So Many Jobs? The History and Future of Workplace Automation'' », ''Journal of Economic Perspectives'', {{vol.|29}}, {{numéro|3}}, été 2015, {{p.|3-30}} {{lire en ligne|url=https://economics.mit.edu/files/11563}} {{pdf}}.</ref>. === Intelligence artificielle et travail numérique === Malgré les progrès importants de l'intelligence artificielle ces dernières années, l'hypothèse de la fin du travail ne semble pas encore réalisée. Cependant, la structure du marché de l'emploi connaît de grands changements à cause de l'intelligence artificielle. Selon le sociologue [[Antonio Casilli]], le {{Citation|[[travail numérique]]}} (traduction de {{citation étrangère|langue=en|digital labour}}, un concept forgé dans les années 2000 pour désigner l'ensemble des activités en ligne créatrices de valeurs) est nécessaire pour créer les données servant à la production d'intelligence artificielle. Selon lui, ce travail numérique est le plus souvent capté par les grandes plateformes du numérique, et inclut notamment le micro-travail et certaines formes de travail à la demande<ref>Antonio A. Casilli, ''En attendant les robots : Enquête sur le travail du clic'', [[Éditions du Seuil]], 2019 {{ISBN|978-2-0214-0188-2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Les travailleurs du clic et l'intelligence artificielle |url=https://www.cyberjustice.ca/2019/06/21/les-travailleurs-du-clic-et-lintelligence-artificielle/ |site=Laboratoire de cyberjustice |consulté le=2020-07-07}}.</ref>{{,}}<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=Les robots ne volent pas nos «jobs à la con», ils en créent d'autres |url=https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2446043-20190207-fermier-clic-robot-humain-ia-fait-disparaitre-emplois-precaires-loin |site=20minutes.fr |consulté le=2020-07-07}}.</ref>. ==== Travail à la demande ==== Cette forme a la particularité d'être à la fois en ligne et hors ligne. C'est le travail lié aux plateformes d'appariement algorithmique comme [[Uber (entreprise)|Uber]], [[Deliveroo]], ou même [[Airbnb]], etc. Dans le cas du travail à la demande, l'intelligence artificielle ne remplace pas le travail humain mais elle permet plutôt une optimisation de la rencontre de l'offre et de la demande sur un certain marché. Cette forme de digital labour est moins liée à la production d'intelligence artificielle que les deux suivantes, en revanche, l'intelligence artificielle et l'algorithmique bousculent la structure de l'emploi des secteurs d'activités concernés. L'optimisation algorithmique de la rencontre de l'offre et la demande encourage un système de rémunération à la tâche et prive les travailleurs du statut de salarié. Dans ce cas-là les conséquences de l'intelligence artificielle sur l'emploi concernent davantage une modification du statut des travailleurs, qu'un remplacement de l'homme par la machine. La tâche reste la même, mais les conditions d'emploi et de rémunération changent. ==== Micro-travail ==== Le [[micro-travail]] est très étroitement lié à l'annotation de données permettant l'entraînement et le calibrage de modèles d'IA. En effet, les algorithmes d'apprentissage supervisé ont souvent besoin de données annotées pour leur apprentissage. Même si une partie de ces données est [[Donnée synthétique|synthétique]], la main d'œuvre humaine est encore souvent utilisée pour annoter ces données<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Kinza Yasar |auteur2=Nicole Laskowski |titre=What is Synthetic Data? |url=https://www.techtarget.com/searchcio/definition/synthetic-data |site=Tech Target |consulté le=2024-03-12}}</ref>. [[Amazon (entreprise)|Amazon]], l'un des leaders mondiaux de l'intelligence artificielle, possède la plus grande plateforme de micro-travail, [[Amazon Mechanical Turk]], créée en 2005. Les autres leaders de l'intelligence artificielle utilisent également les services de plateformes de micro-travail : [[Google]] se sert d'EWOK, [[Microsoft]] d'UHRS et [[IBM]] de Mighty IA<ref>{{site officiel|langue=en |url=https://mighty.ai |titre=Site officiel de Mighty IA}}.</ref>. Ces micro-tâches numériques sont en général : rédiger de courts commentaires, cliquer, regarder des vidéos ou des photos, traduire un texte, donner de la visibilité à un site Web, créer des playlists musicales, taguer des images ou reconnaître des visages ou des objets dans les photos. Aux micro-tâches s'appliquent des micro-paiements : certaines sont payées en centimes de dollars, un ou deux dollars pour les plus élaborées. L'institut américain [[Pew Research Center]] estime que les deux tiers des tâches proposées sur Amazon Mechanical Turk sont rémunérées moins de {{nobr|10 centimes}} et la moyenne horaire de salaire était évaluée par des chercheurs à {{nobr|1,38 dollar}} par heure en 2010<ref>{{Article|langue=en|prénom1=John Joseph|nom1=Horton|prénom2=Lydia B.|nom2=Chilton|titre=The labor economics of paid crowdsourcing|périodique=Proceedings of the 11th ACM conference on Electronic commerce - EC '10|éditeur=ACM Press|date=2010|isbn=9781605588223|doi=10.1145/1807342.1807376|présentation en ligne=http://portal.acm.org/citation.cfm?doid=1807342.1807376|consulté le=2019-04-19|pages=209}}.</ref>. Selon une étude de la [[Banque mondiale]] de 2013, il avait alors plus d'une centaine de plates-formes de micro-travail dans le monde, comptabilisant autour d'un million d'inscrits<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/04/12/microtravail-et-microsalaire-pour-experts-ou-tacheron_4900679_1698637.html|titre=Microtravail et microsalaire pour experts ou tâcheron|périodique=[[Le Monde]]|date=2016-04-12|consulté le=2019-04-19}}.</ref>, mais des enquêtes plus récentes ont vu ce nombre largement rehaussé, les estimations les plus actuelles allant de quelques dizaines de millions, à plus de {{nobr|100 millions}} de micro-travailleurs dans le monde<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Avec le sociologue Antonio Casilli, une enquête sur « les galériens du clic »|url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/avec-le-sociologue-antonio-casilli-une-enquete-sur-les-galeriens-du-clic_3143433.html|éditeur=[[France Info]]|date=2019-01-28|consulté le=2019-04-19}}.</ref>. La grande majorité vit en dehors de l'Union Européenne<ref name="mains invisibles" />. En France en 2019, il y aurait environ {{unité|250000|micro-travailleurs}}<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/02/15/jobs-du-clic-la-france-compte-plus-de-250-000-micro-travailleurs_5423810_4408996.html|titre=Jobs du clic : la France compte plus de 250 000 micro-travailleurs|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-02-15|consulté le=2019-04-19}}.</ref> ; la moitié viennent des catégories sociales populaires et 22 % vivent sous le seuil de pauvreté<ref name="mains invisibles">{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-Marc Deltorn |titre=Ces petites mains invisibles, clé de voûte de l'apprentissage machine |url=https://www.larecherche.fr/intelligence-artificielle-politique/ces-petites-mains-invisibles-cl%C3%A9-de-vo%C3%BBte-de-lapprentissage-machine |périodique=[[La Recherche (magazine)|La Recherche]] |date=2022 |consulté le=2023-11-18}}.</ref>. Le micro-travail peut être considéré comme le droit héritier du [[taylorisme]] qui se serait adapté à l'économie numérique. Le micro-travail s'est établi en marge du [[droit du travail]]. Les législateurs parlent de {{Citation|travail de plate-forme}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Amélioration des conditions de travail |url=https://www.senat.fr/ue/pac/EUR000007609.html |site=[[Sénat (France)|Sénat]] |consulté le=2023-11-26}}.</ref> (voir [[Ubérisation]]). On y opère à titre personnel, dans le cadre d'accords de participation<ref name="mains invisibles" />. === Sondage === En 2016, des chercheurs du {{lang|en|[[Future of Humanity Institute]]}}, de l'[[Université Yale]] et d'AI Impact ont sondé 352 experts en apprentissage automatique pour prédire la vitesse des progrès de l'IA dans différentes capacités et professions, ainsi que les implications sociales. Les résultats sont entachés d'une grande incertitude, mais la prédiction [[Médiane (statistiques)|médiane]] était que les machines dépasseront l'humain en traduction en 2024, qu'elles seront capables de rédiger des essais en 2026, de conduire des camions en 2027, de travailler dans le commerce et la vente en 2031, d'écrire un best-seller en 2049, de travailler en tant que chirurgien en 2053, qu'elles dépasseront l'intelligence humaine dans toutes les tâches en 2061 et qu'elles automatiseront tout le travail humain en {{nobr|120 ans}}{{Note|texte=Un nouveau sondage a été effectué en 2023 sur 2778 chercheurs<ref>{{Lien web |langue=en |titre=2023 Expert Survey on Progress in AI |url=https://wiki.aiimpacts.org/ai_timelines/predictions_of_human-level_ai_timelines/ai_timeline_surveys/2023_expert_survey_on_progress_in_ai |site=Ai Impacts |date=17 août 2023 |consulté le=2024-03-13}}</ref>.|groupe=alpha}}{{,}}<ref name="cornell24052017">{{en}} Katja Grace, John Salvatier, Allan Dafoe, Baobao Zhang, Owain Evans, [[arxiv:1705.08807|« ''When Will AI Exceed Human Performance? Evidence from AI Experts'' »]], [[arXiv]], {{date|24 mai 2017}}.</ref>. == Philosophie == {{Article détaillé|Philosophie de l'intelligence artificielle}} === Courants de pensée === {{section à sourcer|date=mars 2024}} La [[cybernétique]] naissante des années 1940 revendiquait très clairement son caractère pluridisciplinaire et se nourrissait des contributions les plus diverses : [[neurophysiologie]], [[psychologie]], [[logique]], [[Sciences humaines et sociales|sciences sociales]]… Et c'est tout naturellement qu'elle envisagea deux approches des systèmes, deux approches reprises par les sciences cognitives et de ce fait l'intelligence artificielle{{Référence souhaitée|date=17 mars 2024}} : une approche par la décomposition (du haut vers le bas, comme avec les systèmes experts) et une approche contraire par construction progressive du bas vers le haut, comme avec l'apprentissage automatique<ref name=":7">{{Lien web |langue=fr |titre=Quelles différences entre l'IA symbolique et l'apprentissage automatique ? |url=https://www.actuia.com/decouvrir/quelles-differences-entre-lia-symbolique-et-lapprentissage-automatique/ |site=ActuIA |date=5 février 2023 |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Ces deux approches se révèlent plutôt complémentaires que contradictoires : on est à l'aise pour décomposer rapidement ce que l'on connaît bien, et une approche pragmatique à partir des seuls éléments que l'on connaît afin de se familiariser avec les concepts [[émergence|émergents]] est plus utile pour les domaines inconnus. Elles sont respectivement à la base des hypothèses de travail que constituent le [[cognitivisme]] et le [[connexionnisme]], qui tentent aujourd'hui ([[2005]]){{Passage à actualiser}} d'opérer progressivement leur fusion. Le guide pratique de [[Linux]] sur l'intelligence artificielle v3.0<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=John Eikenberry|titre=GNU/Linux AI & Alife HOWTO|année=2013|lire en ligne=http://www.ibiblio.org/pub/Linux/docs/HOWTO/other-formats/pdf/AI-Alife-HOWTO.pdf|consulté le=3 février 2024}}</ref>, révisé le {{date|15 décembre 2012}}, adopte pour la commodité du lecteur la taxinomie suivante : * systèmes symboliques ; * connexionnisme ; * calcul évolutif (algorithmes génétiques, par exemple) ; * alife (vie artificielle) et complexité ; * agents et robotique. ==== Cognitivisme ==== {{Article détaillé|Cognitivisme}} Le [[cognitivisme]] considère que le vivant, tel un ordinateur (bien que par des procédés très différents), manipule essentiellement des symboles élémentaires. Dans son livre ''La société de l'esprit'', [[Marvin Minsky]], s'appuyant sur des observations du psychologue [[Jean Piaget]], envisage le processus cognitif comme une compétition d'agents fournissant des réponses partielles et dont les avis sont arbitrés par d'autres agents. Il cite les exemples suivants de Piaget : * l'enfant croit d'abord que plus le niveau d'eau est élevé dans un verre, plus il y a d'eau dans ce verre. Après avoir joué avec des transvasements successifs, il intègre le fait que la notion de hauteur du liquide dans le verre entre en compétition avec celle du diamètre du verre, et arbitre de son mieux entre les deux ; * il vit ensuite une expérience analogue en manipulant de la pâte à modeler : la réduction de plusieurs objets temporairement représentés à une même boule de pâte l'incite à dégager un concept de conservation de la quantité de matière. Au bout du compte, ces jeux d'enfants se révèlent essentiels à la formation de l'esprit, qui dégagent quelques règles pour arbitrer les différents éléments d'appréciation qu'il rencontre, par essais et erreurs. ==== Connexionnisme ==== {{Article détaillé|Connexionnisme}} Le [[connexionnisme]], se référant aux processus [[auto-organisation]]nels, envisage la cognition comme le résultat d'une interaction globale des parties élémentaires d'un système. On ne peut nier que le chien dispose d{{'}}''une sorte de connaissance'' des équations différentielles du mouvement, puisqu'il arrive à attraper un bâton au vol. Et pas davantage qu'un chat ait aussi ''une sorte de connaissance'' de la loi de chute des corps, puisqu'il se comporte comme s'il savait à partir de quelle hauteur il ne doit plus essayer de sauter directement pour se diriger vers le sol. Cette faculté qui évoque un peu l'[[intuition]] des philosophes se caractériserait par la prise en compte et la consolidation d'éléments [[perception|perceptifs]] dont aucun pris isolément n'atteint le seuil de la conscience, ou en tout cas n'y déclenche d'interprétation particulière. ==== Synthèse ==== Trois concepts reviennent de façon récurrente dans la plupart des travaux : * la [[Redondance (ingénierie)|redondance]] (le système est peu sensible à des pannes ponctuelles) ; * la [[réentrance]] (les composants s'informent en permanence entre eux ; cette notion diffère de la [[réentrance]] en [[Programmation informatique|programmation]]) ; * la [[Sélection naturelle|sélection]] (au fil du temps, les comportements efficaces sont dégagés et renforcés). === Intelligence artificielle forte === {{Article détaillé|Conscience artificielle}} Le concept d'intelligence artificielle forte fait référence à une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, notamment de modéliser des idées abstraites, mais aussi d'éprouver une impression d'une réelle [[conscience]], de « vrais [[sentiment]]s » (notion dont la définition n'est pas universelle), et « une compréhension de ses propres raisonnements »<ref>André Le Garff, ''Dictionnaire de l'informatique'', 1975, {{nb p.|576}}</ref>. Contrairement à l'[[intelligence artificielle générale]], l'intelligence artificielle forte fait donc le plus souvent intervenir des notions philosophiques de conscience qui font que les capacités de l'intelligence artificielle ne suffisent pas à dire si elle est « forte ». Cela dit, aucune définition de la conscience pour une IA ne fait consensus<ref>Voir la définition utilisée par [[John Searle]] dans son expérience de la [[chambre chinoise]].</ref>. Les termes « intelligence artificielle forte » et « intelligence artificielle générale » sont parfois en pratique utilisés de manière interchangeable<ref name="Intelligence artificielle générale — DataFranca" />. En partant du principe, étayé par les [[neuroscience]]s<ref>{{Lien web |auteur=Michael David Mitchell |titre=Robotique et neurosciences détectent le siège de la conscience de soi |url=http://actu.epfl.ch/news/robotique-et-neurosciences-detectent-le-siege-de-l/ |série=Actualités |éditeur=[[École polytechnique fédérale de Lausanne]] |date=02/05/2011}}.</ref>, que la [[conscience]] a un support biologique et donc matériel, les scientifiques ne voient généralement pas d'obstacle théorique à la création d'une intelligence consciente sur un support matériel autre que biologique. Selon les tenants de l'IA forte, si à l'heure actuelle il n'y a pas d'ordinateurs ou d'algorithmes aussi intelligents que l'être humain, ce n'est pas un problème d'outil mais de conception. Il n'y aurait aucune limite fonctionnelle (un ordinateur est une [[Machine de Turing|machine de Turing universelle]] avec pour seules limites celles de la calculabilité), seulement des limites liées à l'aptitude humaine à concevoir les logiciels appropriés (programme, base de données…). ==== Diversité des opinions ==== Les principales opinions soutenues pour répondre à la question d'une intelligence artificielle forte (c'est-à-dire douée d'une sorte de conscience) sont les suivantes : * impossible : la conscience serait le propre des organismes vivants (supérieurs), et elle serait liée à la nature des systèmes biologiques. Cette position est défendue par certains philosophes et sociologues comme [[Harry Collins]], pour qui l'intelligence requiert une immersion dans la société humaine, et donc un corps humain<ref name=":32" />, et peut rappeler le courant du [[vitalisme]] ; * impossible avec des machines manipulant des symboles comme les ordinateurs actuels, mais possible avec des systèmes dont l'organisation matérielle serait fondée sur des processus [[Physique quantique|quantique]]s. Des [[Algorithme de Shor|algorithmes quantiques]] sont théoriquement capables de mener à bien des calculs hors de l'atteinte ''pratique'' des calculateurs conventionnels ([[Théorie de la complexité (informatique théorique)|complexité]] en <math>N^3</math> au lieu de <math>2^N</math>, par exemple, sous réserve d'existence du calculateur approprié). Au-delà de la rapidité, le scientifique [[Roger Penrose]] défend dans la théorie de la [[réduction objective orchestrée]] l'idée controversée que la conscience nécessiterait un fonctionnement non compatible avec les lois de la physique classique, et accessible uniquement à des systèmes quantiques<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hilary Putnam |titre=The Best of All Possible Brains? |url=https://archive.nytimes.com/www.nytimes.com/books/97/04/27/nnp/17540.html |site=archive.nytimes.com |date=20 novembre 1994 |consulté le=2023-11-18}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Discovery of quantum vibrations in 'microtubules' inside brain neurons supports controversial theory of consciousness |url=https://www.sciencedaily.com/releases/2014/01/140116085105.htm |site=ScienceDaily |consulté le=2020-07-06}}.</ref> ; * impossible car la pensée n'est pas un phénomène calculable par des processus discrets et finis. Cette théorie est notamment avancée par le philosophe [[John Searle]] et son expérience de la [[chambre chinoise]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le mystère de la "chambre chinoise"|périodique=Le Monde|date=2013-01-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/10/le-mystere-de-la-chambre-chinoise_1815124_1650684.html|consulté le=2020-07-06}}.</ref>. Une conscience est donc nécessaire pour accéder à l'intelligence, mais un système informatique ne serait capable que d'en simuler une, sans pour autant la posséder, renvoyant au concept philosophique du [[Zombie (philosophie)|zombie]] ; * possible avec des ordinateurs manipulant des symboles. La notion de symbole est toutefois à prendre au sens large. Cette option inclut les travaux sur le raisonnement ou l'apprentissage symbolique basé sur la [[Prédicat (logique mathématique)|logique des prédicats]], mais aussi les techniques connexionnistes telles que les réseaux de neurones, qui, à la base, sont définies par des symboles. Cette position est portée par des mouvements comme ceux du [[computationnalisme]] et est portée par des philosophes comme [[Hubert Dreyfus]], pour qui le cerveau suit les lois de la physique et de la biologie, impliquant que l'esprit est donc un processus simulable<ref>{{Ouvrage|langue=en|nom1=Dreyfus, Hubert L.|titre=What computers can't do|sous-titre=a critique of artificial reason|éditeur=[[Harper & Row]]|année=1972|passage=106|isbn=0-06-011082-1|isbn2=978-0-06-011082-6|oclc=257056}}.</ref>. Cette dernière opinion constitue la position la plus engagée en faveur de l'intelligence artificielle forte. Des auteurs comme [[Douglas Hofstadter]] (mais déjà avant lui [[Arthur C. Clarke]] ou [[Alan Turing]] ; voir le [[test de Turing]]) expriment par ailleurs un doute sur la possibilité de faire la différence entre une intelligence artificielle qui éprouverait réellement une conscience, et une autre qui simulerait exactement ce comportement (voir [[Zombie (philosophie)]]). Après tout, nous ne pouvons même pas être certains que d'autres consciences que la nôtre, y compris chez des humains, éprouvent réellement quoi que ce soit, si ce n'est par une pétition de principe qui spécule que chaque humain se retrouve à l'identique chez tous les autres. On retrouve là le problème connu du [[solipsisme]] en [[philosophie]]. Même si une intelligence artificielle forte n'était guère possible, une IA peut être de plus en plus perçue comme forte par une majorité d'individus parallèlement à l'arrivée des [[Intelligence artificielle générative|IA génératives]], dont les LLM (de l'anglais {{anglais|large language model}}) comme [[ChatGPT]] ou Google Bard, et les outils de génération d'images comme [[Midjourney]], [[DALL-E]] ou {{lang|en|[[Stable Diffusion]]}}. En effet, le champ d'applications de ces outils est beaucoup plus large qu'auparavant : création, synthèse, traduction de textes, composition d'images, de vidéos à partir de {{anglais|[[ingénierie de prompt|prompts]]}}, textes descriptifs. Il devient ainsi de plus en plus difficile pour un être humain de distinguer des créations humaines de celles provenant d'une IA générative. [[Emily Bender]] estime que les [[Grand modèle de langage|grands modèles de langage]] comme ChatGPT ne font que régurgiter plus ou moins aléatoirement des morceaux de texte venant des corpus ayant servi à leur entraînement, sans en comprendre le sens. Elle les appelle ainsi des « perroquets stochastiques »<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=George |nom=Musser |titre=How AI Knows Things No One Told It |url=https://www.scientificamerican.com/article/how-ai-knows-things-no-one-told-it/ |site=Scientific American |date=2023-09-01 |consulté le=2023-12-03}}.</ref>. De même, [[Jean-Gabriel Ganascia]] considère que le contenu qu'ils produisent n'est pas original et que leur utilisation dans la rédaction d'articles de recherche constitue une forme de plagiat<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-Gabriel Ganascia |titre=Génération automatique de textes, plagiat et intégrité scientifique |url=https://www.larecherche.fr/ethique-chronique-%C3%A9thique/g%C3%A9n%C3%A9ration-automatique-de-textes-plagiat-et-int%C3%A9grit%C3%A9-scientifique |périodique=[[La Recherche (magazine)|La Recherche]] |consulté le=2023-12-03}}.</ref>. [[Ilya Sutskever]] considère au contraire que ces modèles, à force d'être entraînés à prédire le mot suivant, acquièrent une forme de {{Citation|modèle du monde}} et une représentation {{Citation|compressée, abstraite et utilisable}} des concepts<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Shyam Nandan |nom=Upadhyay |titre=Text is a Projection of the World: OpenAI's Sutskever |url=https://analyticsindiamag.com/text-is-a-projection-of-the-world-says-openais-sutskever/ |site=Analytics India Magazine |date=2023-03-24 |consulté le=2023-12-03}}.</ref>. ==== Intelligence artificielle faible ==== {{Article détaillé|Intelligence artificielle faible}} La notion d'[[intelligence artificielle faible]] constitue une approche pragmatique d'[[ingénieur]] : chercher à construire des systèmes de plus en plus autonomes (pour réduire le coût de leur supervision), des algorithmes capables de résoudre des problèmes d'une certaine classe, etc. Mais, cette fois, la machine simule l'intelligence, elle semble agir comme si elle était intelligente. Les tenants de l'IA forte admettent que s'il y a bien dans ce cas simple simulation de comportements intelligents, il est aisé de le découvrir et qu'on ne peut donc généraliser. En effet, si on ne peut différencier expérimentalement deux comportements intelligents, celui d'une machine et celui d'un humain, comment peut-on prétendre que les deux choses ont des propriétés différentes ? Le terme même de « simulation de l'intelligence » est contesté et devrait, toujours selon eux, être remplacé par « reproduction de l'intelligence ». Si le terme ''intelligence artificielle'' peut désigner un système capable de résoudre plusieurs problèmes de façon relativement autonome tout en ne faisant que simuler le principe d'intelligence, il peut aussi désigner des systèmes capables de résoudre uniquement un type de problème pour un [[jeu de données]] prédéfini<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Challenges Of Building AI Apps |url=https://social.techcrunch.com/2015/10/15/machine-learning-its-the-hard-problems-that-are-valuable/ |site=[[TechCrunch]] |consulté le=2020-07-21}}.</ref>. On peut donner pour exemple un système entrainé à reconnaitre des chiffres écrits à la main, comme ceux utilisés par [[La Poste (entreprise française)|La Poste]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Abdel |nom=Belaïd |titre=La reconnaissance automatique de l'écriture |url=https://www.pourlascience.fr/sd/informatique/la-reconnaissance-automatique-de-lecriture-4509.php |périodique=[[Pour la science]] |consulté le=2020-07-21}}.</ref>, qui malgré sa grande performance sur sa tâche, serait incapable de fonctionner sur un problème sortant de ce pour quoi il a été conçu. Ces intelligences artificielles, aussi nommées « intelligences artificielles étroites » (terme issu de l'anglais ''narrow AI''), sont conçus pour effectuer une tâche précise, contrairement à une intelligence artificielle générale<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Veronica Smink |titre=Les trois stades de l'intelligence artificielle : dans lequel nous nous trouvons et pourquoi beaucoup pensent que le troisième pourrait être fatal ? |url=https://www.bbc.com/afrique/articles/cpw6lj4pqd0o |site=BBC News Afrique |date=2023-05-31 |consulté le=2023-12-20}}.</ref>. === Question de l'intelligence === La définition du terme « intelligence artificielle » pose une question fondamentale : Qu'est-ce que l'intelligence<ref name=":4">{{Ouvrage|auteur1=[[Martin Gibert]]|titre=Faire la morale aux robots|sous-titre=une introduction à l'éthique des algorithmes|éditeur=|année=2020|pages totales=95|isbn=978-2-89759-516-6|isbn2=2-89759-516-7|oclc=1146545386|consulté le=2020-09-29}}.</ref> ? L'[[intelligence]] peut se définir de manière générale comme un ensemble de capacités [[cognitives]] permettant de résoudre des problèmes ou de s'adapter à un environnement<ref>{{Lien web |langue=fr |nom= |titre=Intelligence : qu'est-ce que c'est ? |url=https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/corps-humain-intelligence-13498/ |site=Futura |consulté le=2024-03-17}}</ref>. Le chercheur en IA [[Yann Le Cun]] avance que le noyau de l'intelligence est la faculté de ''prédire''. Les bases de la programmation des premiers [[Système expert|systèmes experts]] supposent de {{Citation|maîtriser parfaitement un problème et d'avoir une vue précise de toutes les solutions}}, afin d'en programmer précisément le comportement<ref name=":4" />. Mais les systèmes d'IA modernes à base d'[[apprentissage automatique]] sont entraînés à prédire la réponse attendue, ou à générer une solution correcte. Leurs capacités émergent ainsi progressivement, par [[Méthode essai-erreur|essai-erreur]], sans que le programmeur n'ait besoin de fournir une solution algorithmique, ou même de savoir comment résoudre le problème<ref name=":7" />. Dans tous les cas, l'efficacité de l'intelligence artificielle dépend de sa capacité à répondre aux objectifs donnés par les programmeurs et à tendre vers l'autonomie décisionnelle<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Michel Lévy-Provençal |titre=Se préparer à l'intelligence artificielle générale |url=https://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/se-preparer-a-lintelligence-artificielle-generale-2026946 |site=Les Echos |date=2023-11-06 |consulté le=2024-03-17}}</ref>, ce qui présuppose, entre autres, une capacité de prédiction. Le philosophe [[John Searle]] considère quant à lui que la faculté de ''comprendre'' est plus importante dans la définition de l'intelligence. Il essaie de démontrer la faiblesse des systèmes d'intelligence artificielle et les limites du [[test de Turing]], par son expérience de la [[chambre chinoise]], concluant : {{Citation|on ne devrait pas dire d'une IA qu'elle comprend les informations qu'elle traite lorsqu'elle manipule des règles de syntaxe sans maîtriser la sémantique, c'est-à-dire sans reconnaître le sens des mots. La question de savoir si on peut parler d'une véritable intelligence reste donc ouverte}}<ref name=":4" />. L'apprentissage automatique fonctionne cependant différemment de l'IA symbolique<ref name=":7" />, qui était populaire à l'époque où Searle a conçu l'expérience de pensée de la chambre chinoise en 1980<ref>{{Lien web |prénom=Jean |nom=Rohmer |titre=Comprendre l'intelligence artificielle symbolique |url=http://theconversation.com/comprendre-lintelligence-artificielle-symbolique-104033 |site=[[The Conversation (média)|The Conversation]] |date=2018-11-19 |consulté le=2023-11-02}}.</ref>. == Dans la science-fiction == [[Fichier:Stanley Kubrick The Exhibition - Krakow - 2001 A Space Odyssey (14961415868).jpg|vignette|redresse=0.9|[[HAL 9000]].]] {{Article connexe|Liste d'ordinateurs de fiction}} {{Catégorie connexe|Intelligence artificielle dans l'art et la culture}} Une machine ayant une conscience et capable d'éprouver des sentiments {{incise|ou de faire comme si c'était le cas}} est un grand thème classique de la [[science-fiction]], notamment des romans d'[[Isaac Asimov]] sur les [[robot]]s<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Quand l'écrivain de science-fiction Isaac Asimov prédisait le futur |url=https://www.franceculture.fr/litterature/quand-lecrivain-de-science-fiction-isaac-asimov-predisait-le-futur |site=France Culture |date=2020-01-02 |consulté le=2020-07-07}}.</ref>. Ce sujet a toutefois été exploité très tôt, comme dans le récit des aventures de [[Pinocchio]], publié en 1881, où une marionnette capable d'éprouver de l'amour pour son créateur cherche à devenir un vrai petit garçon, ou dans ''L'Homme le plus doué du monde'', une nouvelle de l'Américain [[Edward Page Mitchell]] où le cerveau d'un simple d'esprit est remplacé par un ordinateur inspiré des recherches de [[Charles Babbage]]<ref>{{Lien web |langue=english |auteur=Georgia Panteli |titre=From puppet to cyborg: posthuman and postmodern retellings of the Pinocchio myth |url=https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/1528658/13/Panteli_Georgia_PhD%20Thesis.pdf |format=pdf |site=discovery.ucl.ac.uk}}.</ref>. Le roman ''Le Miroir flexible'' de [[Régis Messac]] propose quant à lui le principe d'une intelligence artificielle faible, mais évolutive, avec des automates inspirés de formes de vie simples, réagissant à certains stimuli tels que la lumière. Cette trame a fortement inspiré le film ''[[A.I. Intelligence artificielle]]'' réalisé par [[Steven Spielberg]], sur la base d'idées de [[Stanley Kubrick]], lui-même inspiré de [[Brian Aldiss]]<ref>{{Lien web |titre=Plumbing Stanley Kubrick |url=https://web.archive.org/web/20080703134444/http://www.ianwatson.info/kubrick.htm |site=web.archive.org |date=2008-07-03 |consulté le=2020-07-07}}.</ref>. L'œuvre de [[Dan Simmons]], notamment le cycle d{{'}}''[[Hypérion (Simmons)|Hypérion]]'', évoque l'intelligence artificielle. ''[[Destination vide]]'', de [[Frank Herbert]], met en scène de manière fascinante l'émergence d'une intelligence artificielle forte. Plus récemment, l'écrivain français [[Christian Léourier]] a placé une intelligence artificielle au cœur de son roman court ''[[Helstrid]]'' (2018), dans lequel cette IA laisse un être humain mourir, contrevenant ainsi aux [[trois lois de la robotique]] instaurées par Isaac Asimov près de quatre-vingts ans plus tôt. Les [[androïde]]s faisant preuve d'intelligence artificielle dans la fiction sont nombreux : le personnage de [[Data (Star Trek)|Data]] de la série télévisée ''[[Star Trek : La Nouvelle Génération|Star Trek : The Next Generation]]'' est un être cybernétique doué d'intelligence, avec des capacités importantes d'apprentissage. Il est officier supérieur sur le vaisseau ''[[Enterprise (NX-01)|Enterprise]]'' et évolue aux côtés de ses coéquipiers humains qui l'inspirent dans sa quête d'humanité. Son pendant cinématographique est Bishop dans les films ''[[Aliens, le retour|Aliens]]'' (1986) et ''[[Alien 3]]'' (1992). Dans le [[manga]] ''[[Ghost in the Shell]]'', une androïde s'éveille à la conscience. Dans la saga ''[[Terminator (série de films)|Terminator]]'' avec [[Arnold Schwarzenegger]], le [[T-800]] reprogrammé, conçu initialement pour tuer, semble dans la capacité d'éprouver des sentiments humains. Par ailleurs, les Terminators successifs sont envoyés dans le passé par [[Skynet (Terminator)|Skynet]], une intelligence artificielle qui a pris conscience d'elle-même, et du danger que représentent les humains envers elle-même<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Skynet |url=https://terminator.fandom.com/wiki/Skynet |site=Terminator Wiki |consulté le=2020-07-07}}.</ref>. === Quelques IA célèbres dans la science-fiction === {{Boîte déroulante/début|titre=IA dans la science-fiction}} * [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[2001, l'Odyssée de l'espace]]'' de [[Stanley Kubrick]], inspiré de la nouvelle ''[[La Sentinelle (Clarke)|La Sentinelle]]'' d'[[Arthur C. Clarke]], également auteur du scénario du film, décrit notamment la lutte entre l'ordinateur [[HAL 9000|HAL]] et l'humain Dave. * [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Le Cerveau d'acier]]'', d'après le roman de {{lien|lang=en|Dennis Feltham Jones|trad=}} de 1967, montre un système d'IA militaire américain contacter son homologue russe pour qu'ils coopèrent à leur mission commune, éviter la [[guerre nucléaire]] (en neutralisant les humains). * [[1981 au cinéma|1981]] : dans ''[[Blade Runner (film)|Blade Runner]]'' de [[Ridley Scott]], inspiré d'un [[Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?|roman de Philip K. Dick]], des humains artificiels (des « [[répliquant]]s ») reviennent sur terre après une mission spatiale, mais n'acceptent pas leur mort programmée à la suite du succès de leur mission. * [[1982 à la télévision|1982]] : dans ''[[K 2000 (série télévisée)|K 2000]]'', une [[Pontiac Firebird|Pontiac Trans-Am]] embarque une intelligence artificielle au nom de [[KITT]], conçue pour réaliser des diagnostics pour les dossiers de la F.L.A.G. Elle ne peut ressentir des émotions, ne peut porter atteinte à la vie d'autrui et n'écoute que les ordres de Michael Knight. Une partie de l'histoire repose sur l'importance de la programmation, notamment à travers son jumeau maléfique et prototype K.A.R.R. dont la principale différence est d'avoir un instinct de survie qui prédomine. * [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Tron]]'' de [[Steven Lisberger]], où le Maître contrôle principal (MCP) est un [[programme d'échecs]] qui a évolué en IA et tente de prendre le contrôle total du système. * [[1985 au cinéma|1985]] : ''[[D.A.R.Y.L.]]'' est un [[androïde]] que le gouvernement américain cherche à détruire. * [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[Matrix (film)|Matrix]]'', trilogie cinématographique de science-fiction dans laquelle les humains, enfermés dans un monde créé par l'IA, sont asservis par les machines. Une petite poche de résistance humaine résiste et se bat encore dans l'espoir de la venue de l'Élu : [[Neo (Matrix)|Neo]]. * [[1999 au cinéma|1999]] : ''[[L'Homme bicentenaire (film)|L'Homme bicentenaire]]'', où un exemplaire de NDR-114 dénommé « Andrew » poursuit un long chemin vers l'acquisition de la conscience, au point de se voir reconnaitre le statut d'être humain à la fin de sa « vie ». Il s'agit d'une adaptation de la nouvelle éponyme d'[[Isaac Asimov]]. * [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[A.I. Intelligence artificielle]]'' de [[Steven Spielberg]], inspiré de la nouvelle de [[Brian Aldiss]] ''Les Supertoys durent tout l'été''. Le personnage central est un enfant-robot doué d'émotions et de sentiments. * [[2003]] - [[2007]] : ''[[Code Lyoko]]'' dessin animé où une I.A appelée X.A.N.A tente de prendre le contrôle du réseau mondial après avoir accédé à la conscience. * [[2004 au cinéma|2004]] : ''[[I, Robot (film)|I, Robot]]'', inspiré de l'œuvre de Isaac Asimov et thème semblable au film ''AI''. * [[2008 au cinéma|2008]] : [[Edwin Jarvis|J.A.R.V.I.S.]] (''Just A Rather Very Intelligent System'') dans les films ''[[Iron Man (film)|Iron Man]]'', ''[[Avengers (film)|Avengers]]'', etc. avec [[Robert Downey Jr.]], inspiré des [[comics]] de [[Marvel Comics|Marvel]]. * 2011-2016 : la série télévisée ''[[Person of Interest]]'' met en scène un groupe de personnes guidées par une intelligence artificielle capable de prédire des crimes. * 2012-2014 : la série télévisée ''[[Real Humans : 100 % humain]]'' décrit l'émergence de robots doués de conscience au sein de la société humaine. * [[2015 au cinéma|2015]] : ''[[Ex machina (film)|Ex Machina]]'' de [[Alex Garland]], dans lequel un [[test de Turing]] d'une semaine va dégénérer en faveur d'un robot féminin ([[gynoïde]]) révolutionnaire. * 2016 : la série télévisée ''[[Westworld (série télévisée)|Westworld]]'' met en scène des androïdes à l'apparence humaine qui commencent à adopter des comportements imprévisibles<ref>{{Lien web | titre=Westworld | url=http://www.allocine.fr/series/ficheserie_gen_cserie=16930.html | site=[[Allociné]].fr | consulté le=2016-12-22}}.</ref>. * 2023 : dans la mini-série ''[[Class of '09]]'', l'IA est utilisée par le FBI pour résoudre des enquêtes. {{Boîte déroulante/fin}} == Utilisation dans les jeux == {{Article détaillé|Intelligence artificielle dans le jeu vidéo}} Les jeux, notamment les [[jeux de stratégie]], ont marqué l'histoire de l'intelligence artificielle, même s'ils ne mesurent que des compétences particulières, telles que la capacité de la machine en matière de calcul de [[probabilités]], de prise de décision mais aussi d'[[Apprentissage automatique|apprentissage]]. [[Hans Berliner]] (1929-2017), docteur en science informatique à l'[[université Carnegie-Mellon]] et joueur d'[[échecs]], fut l'un des pionniers de la [[Programmation informatique|programmation]] pour les ordinateurs de jeu. Ses travaux commencèrent par un [[Programme informatique|programme]] capable de battre un humain professionnel au [[backgammon]], puis, à partir des années 1960 et avec l'aide d'[[IBM]], il fit des recherches pour créer un programme capable de rivaliser avec des [[grand maître international|grands maîtres]] du [[Échecs|jeu d'échecs]]. Ses travaux contribuèrent quelques décennies plus tard à la réalisation du supercalculateur [[Deep Blue]]<ref>Article de Dylan L. McClain, ''New York Times'', {{date|16 janvier 2017}}, et article « Hans J. Berliner (1929-2017), Grand Maître d'échecs et programmeur de génie », Denis Rozier, ''Le Courrier des Échecs'' {{numéro|639}}, {{date|mars 2017}}.</ref>. Outre la capacité des jeux à permettre de mesurer les performances de l'intelligence artificielle, que ce soit au travers d'un score ou d'un affrontement face à un humain, les jeux offrent un environnement propice à l'expérimentation pour les chercheurs, notamment dans le domaine de l'[[apprentissage par renforcement]]<ref name="actuia.com">{{Lien web |auteur=Thibault Neveu |titre=Intelligence artificielle : démonstration en direct des nouvelles performances de DeepMind |url=https://www.actuia.com/actualite/intelligence-artificielle-demonstration-en-direct-des-nouvelles-performances-de-deepmind/ |site=actuia.com |date=2019-01-24}}.</ref>. === Othello === Dans le jeu [[Othello (jeu)|Othello]], sur un plateau de 8 cases sur 8, chaque joueur place tour à tour des pions de sa couleur (noir ou blanc). Le vainqueur est celui qui possède les pions de la couleur dominante. L'une des premières intelligences artificielles pour l'Othello est IAGO, développée en 1976 par l'université [[California Institute of Technology|Caltech]] de [[Pasadena]] (Californie), qui bat sans difficultés le champion japonais Fumio Fujita. Le premier tournoi d'Othello hommes contre machines est organisé en 1980. Un an plus tard, un nouveau tournoi de programmes regroupent 20 systèmes<ref>{{Lien web | titre=Les jeux et l'intelligence artificielle | url=https://www.u-picardie.fr/~furst/docs/jeux_ia.pdf | site=u-picardie.fr | consulté le=27 septembre 2016}}.</ref>. C'est entre 1996 et 1997 que le nombre de programmes explose : ''Darwersi'' (1996-1999) par Olivier Arsac, ''Hannibal'' (1996) par Martin Piotte et Louis Geoffroy, ''Keyano'' (1997) par Mark Brockington, ''Logistello'' (1997) par Michael Buro{{Etc.}} === Échecs === {{article détaillé|Programme d'échecs|Matchs Deep Blue contre Kasparov}} [[Fichier:Deep Blue.jpg|vignette|redresse=0.8|Un [[supercalculateur]] [[IBM]] similaire à [[Deep Blue]], qui a battu le [[championnat du monde d'échecs|champion du monde d'échecs]] en titre [[Matchs Deep Blue contre Kasparov|dans un match]] en 1997.]] En 1968, le [[maître international]] anglais [[David Levy (joueur d'échecs)|David Levy]] lança un défi à des spécialistes en intelligence artificielle, leur pariant qu'aucun [[programme informatique]] ne serait capable de le battre aux [[échecs]] dans les dix années à venir. Il remporta son pari, n'étant finalement battu par [[Deep Thought (ordinateur d'échecs)|Deep Thought]] qu'en 1989<ref>{{en}} [[David Levy (joueur d'échecs)|David Levy]] et Monroe Newborn, « ''More Chess and Computers: The Microcomputer Revolution, The Challenge Match'' », ''Computer Science Press'', Potomac (Maryland) et Batsford, Londres, 1980 {{ISBN|0-914894-07-2}}.</ref>. En 1988, l'ordinateur [[HiTech]] de [[Hans Berliner]] est le premier programme à battre un [[Grand maître international|grand maître]] du jeu d'échecs, [[Arnold Denker]] ({{nobr|74 ans}}) en match (3,5-1,5)<ref>{{en}} [https://www.nytimes.com/1988/09/26/nyregion/for-first-time-a-chess-computer-outwits-grandmaster-in-tournament.html « ''For First Time, a Chess Computer Outwits Grandmaster in Tournament'' »], Harold C. Schonberg, ''[[The New York Times]].com'', {{date|26 septembre 1988}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">[[Arnold Denker]] était alors âgé de {{nobr|74 ans}} et crédité d'un [[classement Elo]] de 2300, ce qui relativise un peu la performance du programme, un [[Grand maître international#Grands maîtres de première force|fort grand maître]] étant à cette époque plus vers les {{nombre|2650|–=2700|points}} Elo, voire davantage.</ref>. En 1997, le [[superordinateur|supercalculateur]] conçu par [[IBM]], [[Deep Blue]] (surnommé ''Deeper Blue'' lors de ce [[Matchs Deep Blue contre Kasparov#Match revanche (1997)|match revanche]]), bat Garry Kasparov (3,5–2,5) et marque un tournant : pour la première fois, le meilleur joueur humain du jeu d'échecs est battu en match (et non lors d'une partie unique) par une machine. En {{date|décembre 2017}}, une version généraliste d'[[AlphaGo Zero]] (le successeur du programme [[AlphaGo]] de [[DeepMind]]<ref group="alpha">Voir plus bas dans la section « Go ».</ref>) nommée [[AlphaZero]], est développée pour jouer à n'importe quel jeu en connaissant seulement les règles, et en apprenant à jouer seul contre lui-même. Ce programme est ensuite entraîné pour le [[Go (jeu)|go]], le [[shogi]] et les échecs. Après {{nobr|9 heures}} d'entraînement, AlphaZero bat le programme d'échecs [[Stockfish (programme d'échecs)|Stockfish]] (leader dans son domaine), avec un score de 28 victoires, 72 nulles et aucune défaite. Il faut cependant noter que la puissance de calcul disponible pour AlphaZero (4 [[Tensor Processing Unit|TPU]] v2 pour jouer, soit une puissance de calcul de 720 [[FLOPS|Teraflops]]) était très supérieure à la puissance disponible de Stockfish pour ce match, ce dernier tournant sur un ordinateur équipé de seulement 64 [[Microprocesseur multi-cœur|cœurs]] [[Intel]]<ref>{{en}} {{pdf}} [http://www.alliot.fr/COURS/JEUX/learning.pdf « ''Learning, Deep or not Deep, de MENACE à AlphaGo'' »], sur ''alliot.fr''.</ref>. AlphaZero a également battu (après apprentissage) le programme de shōgi {{lien|langue=en|trad=elmo (shogi engine)|texte=Elmo}}<ref>{{lien arXiv| auteur=David Silver ''et al'' | prénom1=David | nom1=Silver | prénom2=Thomas | nom2=Hubert | prénom3=Julian | nom3=Schrittwieser | prénom4=Ioannis | nom4=Antonoglou | prénom5=Matthew | nom5=Lai | prénom6=Arthur | nom6=Guez | prénom7=Marc | nom7=Lanctot | prénom8=Laurent | nom8=Sifre | prénom9=Dharshan | nom9=Kumaran | lien auteur9=Dharshan Kumaran | prénom10=Thore | nom10=Graepel | prénom11=Timothy | nom11=Lillicrap | prénom12=Karen | nom12=Simonyan | prénom13=Demis | nom13=Hassabis | lien auteur13=Demis Hassabis | eprint=1712.01815 | titre=''Mastering Chess and Shogi by Self-Play with a General Reinforcement Learning Algorithm'' | class=cs.AI | date=5 décembre 2017}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue=en | auteur=Sarah Knapton et Leon Watson | titre=''Entire human chess knowledge learned and surpassed by DeepMind's AlphaZero in four hours'' | url=https://www.telegraph.co.uk/science/2017/12/06/entire-human-chess-knowledge-learned-surpassed-deepminds-alphazero/| site=telegraph.co.uk | date=6 décembre 2017}}.</ref>. === Go === {{article détaillé|Go en informatique|Match AlphaGo - Lee Sedol}} En 2015, l'IA réalise des progrès significatifs dans la pratique du [[Go (jeu)|go]], plus complexe à appréhender que les [[échecs]] (entre autres à cause du plus grand nombre de positions : 10<sup>170</sup> au go, contre 10<sup>50</sup> pour les échecs, et de parties plausibles : 10<sup>600</sup> au go, contre 10<sup>120</sup> pour les échecs)<ref name="pixel996">[https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/09/comment-savoir-si-les-programmes-d-intelligence-artificielle-sont-vraiment-intelligents_4879177_4408996.html « Jeu de go : comment savoir si les programmes d'intelligence artificielle sont vraiment… intelligents »], ''[[Le Monde]].fr'', {{date|9 mars 2016}}.</ref>. En {{date|octobre 2015}}, [[AlphaGo]], un logiciel d'IA conçu par [[DeepMind]], filiale de [[Google]], bat pour la première fois [[Fan Hui]], le triple champion européen de go<ref name="Nature2017">{{article |langue=en |prénom1=David |nom1=Silver |lien auteur1=David Silver (programmer) |prénom2=Julian |nom2=Schrittwieser |prénom3=Karen |nom3=Simonyan |prénom4=Ioannis |nom4=Antonoglou |titre=''Mastering the game of Go without human knowledge'' |journal=[[Nature (revue)|Nature]] |volume=550 |numéro=7676 |date=19 octobre 2017 |issn=0028-0836 |doi=10.1038/nature24270 |url=https://www.nature.com/nature/journal/v550/n7676/full/nature24270.html |consulté le=10 décembre 2017 |accès url=payant |pages=354–359 |nom9=Lai |nom16=Graepel |prénom5=Aja |nom5=Huang |lien auteur5=Aja Huang |prénom6=Arthur |nom6=Guez |prénom7=Thomas |nom7=Hubert |prénom8=Lucas |nom8=Baker |lien auteur17=Demis Hassabis |nom17=Hassabis |prénom17=Demis |prénom16=Thore |prénom10=Adrian |nom15=Driessche |prénom15=George van den |nom14=Sifre |prénom14=Laurent |lien auteur13=Fan Hui |nom13=Fan |prénom13=Hui |nom12=Lillicrap |prénom12=Timothy |prénom9=Matthew |nom11=Chen |prénom11=Yutian |nom10=Bolton |lien auteur11=Chen Yutian }}.</ref> et ainsi relève ce qu'on considérait comme l'un des plus grands défis pour l'intelligence artificielle. Cette tendance se confirme en {{date|mars 2016}} quand AlphaGo [[Match AlphaGo - Lee Sedol|bat par trois fois consécutives]] le champion du monde de la discipline, [[Lee Sedol]], dans un duel en cinq parties<ref>[http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/20160310.AFP9477/jeu-de-go-le-champion-du-monde-de-nouveau-battu-par-l-ordinateur-de-google.html « Jeu de go : Le champion du monde de nouveau battu par l'ordinateur de Google »], ''[[L'Obs]].com'', {{date|10 mars 2016}}.</ref>. Lee Sedol a déclaré au terme de la seconde partie qu'il n'avait trouvé {{citation|aucune faiblesse}} chez l'ordinateur et que sa défaite était {{citation|sans équivoque}}. === Jeopardy! === [[Fichier:IBM Watson w Jeopardy.jpg|vignette|redresse=1|Réplique de [[Watson (intelligence artificielle)|Watson]], lors d'un concours de ''[[Jeopardy!]]'']] En 2011, l'IA [[Watson (intelligence artificielle)|Watson]] conçue par [[IBM]] bat ses adversaires humains au [[jeu télévisé]] américain ''[[Jeopardy!]]''. Dans ce jeu de questions/réponses, la [[Compréhension du langage naturel|compréhension du langage]] est essentielle pour la machine ; pour ce faire, Watson a pu s'appuyer sur une importante [[base de données]] interne lui fournissant des éléments de [[culture générale]], et avait la capacité d'apprendre par lui-même, notamment de ses erreurs. Il disposait néanmoins d'un avantage, la capacité d'appuyer instantanément (et donc avant ses adversaires humains) sur le [[buzzer]] pour donner une réponse<ref name=pixel996/>. === Poker === {{Article connexe|Libratus}} En 2007, Polaris est le premier [[programme informatique]] à gagner un tournoi de [[poker]] significatif face à des joueurs professionnels humains<ref>{{article | langue=en | auteur1=J. Rehmeyer | auteur2=N. Fox | auteur3=R. Rico | titre=''Ante up, human: The adventures of Polaris the poker-playing robot'' | périodique=[[Wired (magazine)|Wired]] | volume=16 | numéro=12 | mois=décembre | année=2008 | pages=86–191}}.</ref>{{,}}<ref name="Heads-up">{{Article |langue=en|auteur1=Michael Bowling | auteur2=Neil Burch | auteur3=Michael Johanson | auteur4=Oskari Tammelin | titre=Heads-Up Limit Hold'em Poker Is Solved | périodique=Comm.of the ACM | page=81 | année=2017 | volume=60 | numéro=11}}.</ref>. En 2017, lors du tournoi de poker « ''{{langue|en|Brains Vs. Artificial Intelligence : Upping the Ante}}'' » (« Cerveau contre Intelligence Artificielle : on monte la mise ») organisé dans un [[Casino (lieu)|casino]] de [[Pennsylvanie]], l'intelligence artificielle [[Libratus]], développée par des chercheurs de l'[[université Carnegie-Mellon]] de [[Pittsburgh]], est confrontée à des adversaires humains dans le cadre d'une partie marathon étalée sur {{nobr|20 jours}}<ref name="Heads-up"/>. Les joueurs humains opposés à Libratus, tous professionnels de poker, affrontent successivement la machine dans une partie en face à face (''{{lien|langue=en|trad=Heads up poker|texte=heads up}}'') selon les règles du « {{langue|en|[[No limit (poker)|No Limit]] [[Texas hold'em]]}} » (''{{langue|en|no limit}}'' signifiant que les mises ne sont pas plafonnées), la version alors la plus courante du poker. Les parties sont retransmises en direct et durant huit heures par jour sur la plateforme {{langue|en|[[Twitch]]}}<ref name=numerama>{{Lien web | titre=Comment une-intelligence artificielle ridiculise les meilleurs joueurs de poker | url=http://www.numerama.com/tech/227764-comment-une-intelligence-artificielle-ridiculise-les-meilleurs-joueurs-de-poker.html | site=[[Numerama]] | date=27 janvier 2017}}.</ref>. Au terme de plus de {{unité|120000|[[Main au poker|mains]]}} jouées, Libratus remporte tous ses duels face aux joueurs humains et accumule {{unité|1766250|dollars}} (virtuels). Le joueur humain ayant perdu le moins d'argent dans son duel face à la machine, Dong Kim, est tout de même en déficit de plus de {{unité|85000|dollars}}. Dans leurs commentaires du jeu de leur adversaire, les joueurs humains admettent que celui-ci était à la fois déconcertant et terriblement efficace. En effet, Libratus « étudiait » chaque nuit, grâce aux ressources d'un supercalculateur situé à Pittsburgh, ses mains jouées durant la journée écoulée, utilisant les {{nobr|15 millions}} d'heures-processeur de calculs du supercalculateur<ref name=numerama/>. La victoire, nette et sans bavure, illustre les progrès accomplis dans le traitement par l'IA des « informations imparfaites », où la réflexion doit prendre en compte des données incomplètes ou dissimulées. Les estimations du nombre de possibilités d'une partie de poker sont en effet d'environ 10{{exp|160}} dans la variante ''{{langue|en|no limit}}'' en face à face<ref name=numerama/>. Auparavant, en 2015, le joueur professionnel {{lien|fr=Doug Polk}} avait remporté la première édition de cet évènement contre une autre IA, baptisée {{lien|fr=Claudico}}<ref name=numerama/>. === Bridge === {{Article détaillé|Logiciel de bridge}} En mars 2022, un logiciel de bridge de la start-up française Nukkai parvient à gagner un tournoi et à expliquer aux perdants leurs erreurs<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'IA de la start-up française Nukkai imbattable au bridge |url=https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-l-ia-de-la-start-up-francaise-nukkai-imbattable-au-bridge-86251.html |site=[[Le Monde informatique]] |date=2022-03-26 |consulté le=2024-01-28}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Artificial intelligence|id1=1194119617}} {{Références|groupe=alpha}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{autres projets | wiktionary = intelligence artificielle | wikiversity = Département:Intelligence artificielle|wikiversity titre=Département:Intelligence artificielle}} === Bibliographie === '''Aspects techniques''' * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Stuart Russell|Stuart J. Russell]] |auteur2=[[Peter Norvig]] |titre=[[Intelligence artificielle : une approche moderne|Intelligence artificielle]] |titre original=Artificial Intelligence: A Modern Approach |lieu=Paris |éditeur=[[Pearson (maison d'édition)|Pearson Education France]] |année=2010 |numéro d'édition=3 |pages totales=1198 |isbn=978-2-7440-7455-4 |présentation en ligne=https://books.google.fr/books?id=DWTlFWSGxJMC}}. * {{Ouvrage|auteurs=[[Alan Turing]], [[Jean-Yves Girard]]|titre=La Machine de Turing|éditeur=Éditions du Seuil|année=1995|isbn=|référence simplifiée=Référence:La machine de Turing}}, ''Les Ordinateurs et l'Intelligence'', {{p.|133–174}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claire Rémy|titre=L'Intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]|année=1994|pages totales=158|isbn=2-10-002258-X}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Jean-Marc Alliot]] et Thomas Schiex|titre=Intelligence artificielle et informatique théorique|lieu=Toulouse|éditeur=CEPADUES|année=2002|pages totales=543|isbn=2-85428-578-6}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Michael R. Genesereth|auteur2=Nils J. Nilsson|titre=Logical Foundations of Artificial Intelligence|lieu=Los Altos, Californie, États-Unis|éditeur=Morgan Kaufmann|année=1987|pages totales=405|isbn=0-934613-31-1|référence simplifiée=Référence:Logical Foundations of Artificial Intelligence}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Louis Laurière|titre=Intelligence Artificielle|éditeur=[[Eyrolles]]|année=1986|isbn=}}. * {{Outils logiques pour l'intelligence artificielle}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Paul Haton]], Marie-Christine Haton|titre=L'Intelligence Artificielle|lieu=Paris|éditeur=Que sais-je ?|année=1990|pages totales=127|isbn=2-13-043164-X}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kate|nom1=Crawford|lien auteur1=Kate Crawford|titre=Atlas of AI|sous-titre=Power, Politics, and the Planetary Costs of Artificial Intelligence|éditeur=[[Yale University Press]]|année=2021|isbn=}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Jacques Pitrat]] Artificial Beings, the conscience of a conscious machine |titre=Artificial Beings, the conscience of a conscious machine |éditeur=ISTE-Wiley |année=2019 |isbn=9781848211018}}. '''Aspects prospectifs''' * Étude : CGET (2019) ''Intelligence artificielle – État de l'art et perspectives pour la France'' ; {{date|21 février 2019}}. URL:https://cget.gouv.fr/ressources/publications/intelligence-artificielle-etat-de-l-art-et-perspectives-pour-la-france {{ISBN|978-2-11-152634-1}} {{ISSN|2491-0058}}. * {{Article| titre=Jusqu'où ira l'intelligence artificielle ?| périodique=[[Pour la science]]| série=hors-série| numéro=115| date=mai-juin 2022| pages=4-119}}. '''Aspects philosophiques''' * {{Ouvrage|auteur1=Marie David|auteur2=Cédric Sauviat|titre=Intelligence artificielle, la nouvelle barbarie|éditeur=[[Éditions du Rocher]]|année=2019|pages totales=313}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Laurent Alexandre]]|titre=La Guerre des intelligences. Intelligence artificielle versus intelligence humaine|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|JC Lattès]]|année=2017|pages totales=250|isbn=978-2-7096-6084-6|lire en ligne={{Google Livres|3qg0DwAAQBAJ}}}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Gilbert Boss]]|titre=Les machines à penser|sous-titre=L'homme et l'ordinateur|lieu=Zurich|éditeur=Éditions du Grand midi|année=1987|pages totales=202|isbn=2-88093-105-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jacques Bolo|titre=Philosophie contre intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=Lingua Franca|année=1996|pages totales=375|isbn=2-912059-00-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Alan Ross Anderson|titre=Pensée et machine|lieu=Seyssel|éditeur=Éditions Champ Vallon|année=1983|réimpression=1993|pages totales=150|isbn=2-903528-28-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Aab_kiv_DwMC&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Sallantin|auteur2=Jean-Jacques Szczeciniarz|titre=Le Concept de preuve à la lumière de l'intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1999|pages totales=370|isbn=2-13-050104-4}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Gabriel Ganascia|titre=L'Âme-machine, les enjeux de l'intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Seuil, Collection Science Ouverte|année=1990|pages totales=284|isbn=2-02-011470-4}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Nick Bostrom]]|titre=Superintelligence|sous-titre=Paths, Dangers, Strategies|éditeur=|année=2014|pages totales=328|isbn=978-0-19-967811-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7_H8AwAAQBAJ&printsec=frontcover}}. '''Fondements cognitifs, psychologiques et biologiques''' * {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Hervé Chaudet | auteur2=Liliane Pellegrin | titre=Intelligence artificielle et psychologie cognitive | lieu=Paris | éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] | année=1998 | pages totales=179 | isbn=2-10-002989-4}}. '''Aspects linguistiques''' * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Gérard Sabah]]|titre=L'Intelligence artificielle et le langage, Représentations des connaissances, Processus de compréhension|volume=1|éditeur=Hermès|année=1989|pages totales=768|isbn=2-86601-134-1}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Sabah|titre=L'Intelligence artificielle et le langage, Représentations des connaissances, Processus de compréhension|volume=2|lieu=Paris|éditeur=Hermès|année=1990|pages totales=768|isbn=2-86601-187-2}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Sabah|titre=Compréhension des langues et interaction (Traité IC2, Série Cognition et Traitement de l'Information)|lieu=Paris|éditeur=Hermès science: Lavoisier|année=2006|pages totales=400|isbn=2-7462-1256-0}}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Krzysztof Wołk |titre=Machine learning in translation corpora processing |lieu=Boca Raton, FL |éditeur=[[Taylor & Francis]] |année=2019 |pages totales=264 |isbn=978-0-367-18673-9}} '''Histoire''' * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Daniel Crevier|auteur2=Nathalie Bukcek|titre=À la recherche de l'intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1997|pages totales=438|isbn=2-08-081428-1}}, (traduction de {{en}} ''The Tumultuous history of the search for artiticial intelligence''.) '''Vulgarisation''' * {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=Gérard Tisseau et [[Jacques Pitrat]]|titre=Intelligence artificielle|sous-titre=problèmes et méthodes|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1996|pages totales=255|isbn=2-13-047429-2}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Jack Challoner|titre=L'Intelligence artificielle : Un guide d'initiation au futur de l'informatique et de la robotique|lieu=Paris|éditeur=Pearson Education|année=2003|pages totales=72|isbn=2-7440-1600-4}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hugues Bersini|titre=De l'intelligence humaine à l'intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=Ellipse|année=2006|pages totales=192|isbn=2-7298-2813-3}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Gabriel Ganascia|titre=L'Intelligence artificielle|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cavalier bleu]]|collection=Idees recues|année=2007|pages totales=127|isbn=978-2-84670-165-5}}. * {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Howard Selina|responsabilité1=illustrations|auteur2=Henry Brighton|responsabilité2=texte|titre=L'Intelligence artificielle en images|lieu=Les Ulis|éditeur=[[EDP Sciences]]|collection=Aperçu|année=2015|pages totales=176|isbn=978-2-7598-1772-6}}. * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marion Montaigne]]|responsabilité1=dessin|auteur2=[[Jean-Noël Lafargue]]|responsabilité2=scénario|titre=L'Intelligence artificielle|sous-titre=fantasmes et réalités|lieu=Bruxelles|éditeur=[[Le Lombard]]|collection=[[La petite bédéthèque des savoirs]]|année=2016|pages totales=72|isbn=978-2-8036-3638-9}}. * {{Lien vidéo |langue=fr |année=2021 |titre=L'IA et l'efficacité |émission=[[L'IA et moi]] |chaine=[[Savoir média]] |durée=30 |url=https://savoir.media/lia-et-moi/clip/lia-et-lefficacite |consulté le=2022-05-31}} '''Politique, relations internationales''' * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Daniel Ventre |titre=Intelligence artificielle, cybersécurité et cyberdéfense |lieu=Londres |éditeur=ISTE |année=2020 |pages totales=246 |isbn=978-1-78405-679-7 |isbn2=978-1-78406-679-6 |sudoc=248481614 |présentation en ligne=https://www.istegroup.com/fr/produit/intelligence-artificielle-cybersecurite-et-cyberdefense/}}. === Articles connexes === '''Aspects juridiques''' * [[Législation sur l'intelligence artificielle]], aussi appelée ''{{lang|en|AI Act}}'' * {{anglais|[[Digital Services Act]]}}, ou loi sur les services numériques de l'Union européenne '''Notions générales''' {{début de colonnes|taille=30}} * [[Agent intelligent]] * [[Agent logiciel]] * [[Agent virtuel]] * [[Algorithme]] * [[Algorithme génétique]] * [[Alignement des intelligences artificielles]] * [[Applications de l'intelligence artificielle]] * [[Automation]] * [[Bio-informatique]] * [[Cerveau artificiel]] * [[Cyborg]] * [[Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'intelligence artificielle]] * [[Effet IA]] * [[Éthique de l'intelligence artificielle]] * [[Explosion d'intelligence]] * [[Histoire de l'intelligence artificielle]] * [[Point de vue d'Hubert Dreyfus sur l'intelligence artificielle]] * [[Intelligence artificielle générale]] * [[Interactions homme-machine]] * [[Philosophie de l'intelligence artificielle]] * [[Principaux projets et réalisations en intelligence artificielle]] * [[Intelligence artificielle de remédiation]] * [[Progrès]] * [[Progrès technique]] * [[Réseau de neurones artificiels]] * [[Singularité technologique]] * [[Singularitarisme]] * [[Système expert]] * [[Informatique de la personnalité]] (Personality computing) * [[Téléchargement de l'esprit]] * [[Test de Turing]] * [[Vie artificielle]] {{fin de colonnes}} '''Notions techniques''' {{début de colonnes|taille=30}} * [[Agent conversationnel]] * [[Apprentissage automatique]] * [[Apprentissage par renforcement]] * [[Apprentissage profond]] (''{{langue|en|Deep learning}}'') * [[Architecture cognitive]] * [[Diagnostic (intelligence artificielle)|Diagnostic]] * [[Exploration de données]] * [[Forêt d'arbres décisionnels]] * [[Inférence bayésienne]] * [[Intelligence artificielle amicale]] * [[Intelligence artificielle distribuée]] * [[Intelligence artificielle faible]] * [[Intelligence artificielle dans la fiction]] * [[Logique floue]] * [[Machine à vecteurs de support]] * [[Métaheuristique]]s * [[Planification (intelligence artificielle)|Planification]] * [[Problème de satisfaction de contraintes]] * [[Programmation génétique]] * [[Programmation par contraintes]] * [[Raisonnement par cas]] * [[Réseau de neurones artificiels|Réseaux de neurones]] * [[Système multi-agents]] * [[Théorème de Cox-Jaynes]] {{fin de colonnes}} '''Chercheurs en intelligence artificielle (espace anglophone)''' {{début de colonnes|taille=30}} * [[Edward Feigenbaum]] * [[Irving John Good]] * [[Douglas Engelbart]] * [[Douglas Hofstadter]] * [[Douglas Lenat]] * [[John McCarthy]] * [[Marvin Minsky|Marvin Lee Minsky]] * [[Allen Newell]] * [[Nils Nilsson]] * [[Seymour Papert]] * [[Rosalind Picard]] * [[Roger Schank]] * [[Herbert Simon]] * [[Ray Solomonoff]] * [[Gerald Jay Sussman]] * [[Alan Turing]] * [[Joseph Weizenbaum]] {{fin de colonnes}} '''Chercheurs en intelligence artificielle (espace francophone)''' {{début de colonnes|taille=30}} * [[Hugues Bersini]] * [[Alain Colmerauer]] * [[Jean-Paul Delahaye]] * [[Rose Dieng-Kuntz]] * [[Yann Le Cun]] * [[François Pachet]] * [[Jacques Pitrat]] * [[Gérard Sabah]] {{fin de colonnes}} '''Laboratoires et entreprises en intelligence artificielle''' * [[OpenAI]], société développant [[ChatGPT]] et [[DALL-E]]. * [[Google DeepMind]] * [[Anthropic]] * [[Facebook Artificial Intelligence Research|Meta AI]] * [[Inflection AI]] === Liens externes === {{Liens}} * « [https://interstices.info/domaine/intelligence-artificielle/ Intelligence artificielle] », publications en ligne, ''[[Interstices]]'', [[Institut national de recherche en informatique et en automatique|INRIA]]. * {{en}} [https://www.eurai.org European Association for Artificial Intelligence (EurAI)] (Association européenne pour l'intelligence artificielle) * [http://www.afia.asso.fr Association française pour l'intelligence artificielle] (AfIA). * [https://www.gdria.fr GdrIA], groupement de recherche du [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]] sur les aspects formels et algorithmiques de l'intelligence artificielle. * [http://savoirs.ens.fr/focus_detail.php?id=52 Dossier sur l'Intelligence artificielle], savoirs.ens.fr (conférences), [[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]]. * Sébastien Konieczny, [https://www.huffingtonpost.fr/sebastien-konieczny/intelligence-artificielle-google_b_9408180.html « L'intelligence artificielle, menace ou avancée ? »], ''[[HuffPost|Huffington Post]]'', {{date|9 mars 2016}} * [https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/conscience-artificielle-4375043 « Intelligence artificielle : en mon âme et conscience »], ''La Science, CQFD'', [[France Culture]], {{date|1 juin 2023}}. * {{Lien web |auteur=William Audureau |titre=Tout comprendre à l’intelligence artificielle, cette technologie source de nombreux malentendus |url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/20/tout-comprendre-a-l-intelligence-artificielle-cette-technologie-source-de-nombreux-malentendus_6228954_4355770.html |site=[[Les Décodeurs]] |éditeur=[[Le Monde]] |date=2024-04-20}} {{Palette|Intelligence artificielle|Robotique|Risque de catastrophe planétaire lié à l'intelligence artificielle générale|Technologies émergentes|Domaines de l'informatique|Science-fiction}} {{Portail|informatique|robotique|science-fiction|jeu vidéo|Web sémantique}} [[Catégorie:Intelligence artificielle| ]] [[Catégorie:Concept de la science-fiction]] [[Catégorie:Transhumanisme]] [[Catégorie:Terminologie du jeu vidéo]] [[Catégorie:Systémique]] [[Catégorie:Page comportant une illustration générée par une IA]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Instructif%20%28cas%29
Instructif (cas)
{{Voir homonymes|instructif}} En [[linguistique]], l''''instructif''' est un [[cas grammatical]] utilisé par certaines [[langue]]s, exprimant la manière dont s'accomplit le [[procès (linguistique)|procès]] exprimé par le [[verbe]]. == Finnois == En [[finnois]], l'instructif a le sens fondamental de « au moyen de ». C'est un cas relativement rarement utilisé, bien qu'on le retrouve dans certaines expressions couramment utilisées, telles que ''omin silmin'' → « de ses propres yeux ». Il est marqué par un [[Affixe|suffixe]] ''-n'' (qui provoque une [[alternance consonantique]]) : ''jalka'' « pied » → ''tulin jalan'' « je suis venu à pied ». {| class="wikitable" |+ Instructif |- | oma || omi- || omin |- | silmä || silmi- || silmin |- | paljas|| paljai- || paljain |- | jalka || jaloi- || jaloin |- | arka || aroi- || aroin |} Lorsque la racine d'un verbe se termine par e, elle devient i dans la flexion, par exemple ''lukea'' → ''lukien'' ; ''itkeä'' → ''itkien''. En finnois moderne, nombre de ses utilisations instrumentales sont remplacées par le cas [[adessif]], comme dans ''minä matkustin junalla'' → « J'ai voyagé en train ». L'instructif est également utilisé avec les seconds infinitifs verbaux finnois pour signifier « par ...ant », par exemple dans ''lentäen'' → « en volant », « en avion » (de ''lentää'' = « voler »). == Estonien == En [[estonien]], le cas instructif (estonien : ''viisiütlev'') existe aussi, mais seulement pour quelques mots. (par exemple : ''jalgsi'' → « à pied » (de ''jalg'' = « pied ») == Turc == En [[turc]], le suffixe -le est utilisé à cette fin, par exemple dans ''Trenle geldim'' → « Je suis venu en train ». == Bibliographie == * {{ouvrage|nom= Karlsson |prénom= Fred |année= 2018 |titre= Finnish - A Comprehensive Grammar |lieu= London and New York |éditeur= Routledge |isbn= 978-1-138-82104-0}} * {{lien web|nom= Anhava |prénom= Jaakko |année= 2015 |titre= Criteria For Case Forms in Finnish and Hungarian Grammars |lieu= Helsinki |website= journal.fi |éditeur= Finnish Scholarly Journals Online |url= https://journal.fi/store/article/view/52392/16242}} {{Portail|linguistique}} [[Catégorie:Cas grammatical]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inf%C3%A9rence%20statistique
Inférence statistique
{{voir homonymes|inférence|Statistique (homonymie)}} {{Ébauche|probabilités et statistiques}} [[Fichier:01fig-inference.png|vignette|Illustration des 4 principales étapes de l'inférence statistique]] L''''inférence statistique''' est l'ensemble des techniques permettant d'[[Induction (logique)|induire]] les caractéristiques d'un groupe général (la [[population]]) à partir de celles d'un groupe particulier (l'[[Échantillon (statistiques)|échantillon]]), en fournissant une mesure de la certitude de la prédiction : [[Erreur de mesure#Approche statistique|la probabilité d'erreur]]<ref name="is">{{harvsp|Madrid Casado|Mangin|2018|id=MadridCasado2018|p=71}}</ref>. == Introduction == Strictement, l'inférence s'applique '''à l'ensemble des membres (pris comme un tout)''' de la population représentée par l'échantillon, et '''non pas à tel ou tel membre particulier''' de cette population. Par exemple, les intentions de vote indiquées par l'échantillon ne peuvent révéler l'intention de vote qu'a tel ou tel membre particulier de la population des électeurs de la circonscription électorale. L'inférence statistique est donc un ensemble de méthodes permettant de tirer des conclusions fiables à partir de données d'échantillons statistiques. L'interprétation de données statistiques est, pour une large part, le point clé de l'inférence statistique. Elle est guidée par plusieurs principes et axiomes. == Histoire == L'union entre les méthodes statistiques rudimentaires de [[Pierre-Simon de Laplace]] et de [[Carl Friedrich Gauss]], confinées à l'astronomie, et la science de l'État, circonscrite à la démographie et aux [[sciences sociales]] naissantes, a lieu à la charnière des {{s-|XIX|e}} et {{s-|XX|e}}, dans le domaine intermédiaire de la [[biologie]], lorsque l'[[Évolution (biologie)|évolution]] fut reformulée en tant que problème statistique grâce à l'influence de l'[[eugénisme]] et de la [[biométrie]]<ref name="is"/>. Les méthodes d'inférence statistiques ont connu deux grandes phases de développement. La première commence à la fin du {{s|XIX}}, avec les travaux de [[Karl Pearson|K. Pearson]], [[Ronald Fisher|R. Fisher]], [[Jerzy Neyman]], [[Egon Sharpe Pearson|Egon Pearson]] et [[Abraham Wald]] qui dégagent les notions fondamentales de [[Fonction de vraisemblance|vraisemblance]], de puissance des [[tests d'hypothèse]] et d’[[intervalle de confiance]]. La seconde période, qui perdure aujourd'hui, a été rendue possible grâce à la puissance de calcul des ordinateurs et à la banalisation de l'outil informatique à partir de la fin des [[années 1940]]. Ces calculateurs ont permis de dépasser les hypothèses traditionnelles d'indépendance et de normalité, commodes du point de vue mathématique mais souvent simplistes, pour donner toute leur fécondité à des concepts même anciens comme l’[[Théorème de Bayes|hypothèse bayésienne]]. L'informatique a permis aussi l'explosion des techniques de simulation par application des techniques de rééchantillonnage : [[méthode de Monte Carlo]], [[Bootstrap (statistiques)|bootstrap]], [[jackknife]] etc. imaginées par [[John von Neumann]], [[Stanislas Ulam]], [[Bradley Efron]], [[Richard von Mises]]. == Principes et axiomes == {{...}} == Notes et références == === Notes === <references group="n" /> === Références === {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | wikiversity = Statistique inférentielle | wikiversity titre = Statistique inférentielle }} === Bibliographie === {{Légende plume}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=George|nom1=Casella|lien auteur1=George Casella|prénom2=Roger|nom2=Berger|titre=Statistical Inference|éditeur=Brooks/Cole|année=2001|numéro d'édition=2|isbn=}} * {{Ouvrage|prénom1=Carlos M.|nom1=Madrid Casado|prénom2=Magali|nom2=Mangin|responsabilité2=Trad.|titre=La statistique, entre mathématique et expérience|sous-titre=Fisher|lieu=Barcelone|éditeur=RBA Coleccionables|année=2018|pages totales=174|isbn=978-84-473-9558-3|id=MadridCasado2018|plume=oui}} === Articles connexes === * [[Identification (statistiques)]] * Hypothèse statistique * [[Estimateur (statistique)]] - estimation de paramètres, estimation ponctuelle ou par intervalles (fourchettes d'estimation) * [[Test d'hypothèse|Tests d'hypothèses]] * [[Statistique mathématique]] * [[Sondage (statistique)|Sondage]] * [[Variable indépendante et identiquement distribuée]] * [[Journalisme de données]] * [[Statistique]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette|Probabilités et statistiques}} {{Portail|probabilités}} {{DEFAULTSORT:Inference statistique}} [[Catégorie:Estimation (statistique)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan%20Krylov
Ivan Krylov
{{Voir homonymes|Krylov}} {{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | image = Krylov monument in SPB 01.jpg | légende = Monument de [[Saint-Pétersbourg]] en hommage à Ivan Krylov dans le [[Jardin d'été (Saint-Pétersbourg)|Jardin d'été]] (1854-55) par [[Peter Clodt von Jürgensburg]]. | tombe = Krylov Grave Summer.jpg | légende tombe = Tombe de Krylov au [[cimetière Tikhvine]] de Saint-Pétersbourg. }} '''Ivan Andreïevitch Krylov''' (en {{lang-ru|Иван Андреевич Крылов}}), né le {{Date de naissance|2|février|1769|julien=oui}} à [[Moscou]] et mort le {{Date|9|novembre|1844|julien=oui}} à [[Saint-Pétersbourg]], est un écrivain et [[fabuliste]] [[Russie|russe]]. Après avoir débuté par des drames et des comédies satiriques, il publie, en 1809, un premier recueil de [[fable]]s. Celui-ci sera suivi de plusieurs autres recueils, qui vaudront à leur auteur une immense popularité. Les fables de Krylov empruntent souvent leur sujet à celles d'[[Ésope]] et de [[Jean de La Fontaine]]. == Biographie == === Premières années === Le père d'Ivan Krylov, Andreï Prokhorovitch Krylov (1736-1778), était soldat, puis officier du rang d'un régiment de dragons qui se distingua en 1772 à Yaïtsk (aujourd'hui [[Oural (Kazakhstan)|Oural]], et qui prit le nom d'Ouralsk de 1775 à 1991) contre les révoltés de [[Emelian Pougatchev|Pougatchev]]. Il devint ensuite substitut à la magistrature de [[Perm]], où il mourut, laissant une veuve avec deux jeunes enfants. Le jeune Krylov fut très tôt attiré par la bibliothèque paternelle et apprit le français. Il fut d'abord éduqué à la maison et enregistré comme petit fonctionnaire au tribunal, mais ce poste était largement nominal, puisqu'il était mineur. Sa mère tenta avec lui de recouvrer une pension d'orphelin en 1782 à Saint-Pétersbourg, mais finalement il se fit accepter comme fonctionnaire de la cour des comptes, poste dont il démissionna en 1788, à la mort de sa mère. Il avait déjà commencé à écrire et, lors de son arrivée à Saint-Pétersbourg, avait réussi à obtenir des livres de [[Jean Racine|Racine]], [[Nicolas Boileau|Boileau]], [[Molière]] (pour un montant de soixante roubles) en échange d'une comédie en vers ''La Vendeuse de café'' écrite d'après un thème de [[Nikolaï Novikov]], auprès d'un libraire-imprimeur d'origine allemande du nom de Breitkopf. Cette comédie, plutôt maladroite, ne fut publiée qu'en 1868. Ensuite, en 1785, Krylov composa une tragédie, ''Cléopâtre'', aujourd'hui disparue, qui lui attira l'attention du grand tragédien de l'époque, {{lien|langue=en|trad=Ivan Dmitrevsky|fr=Ivan Dmitrevski}}. L'année suivante, il composa une autre tragédie, ''Philomène'', dans le goût classique à la mode, mais sans originalité. Par la suite, il se lança dans l'écriture de livrets d'opéras-bouffe, inspirés d'auteurs français, à l'époque de la mort de sa mère qui lui laissait un petit frère, Léon, dont il se considéra toute sa vie, comme un véritable père. Il écrivit alors une œuvre inspirée de {{lien|langue=en|trad=Yakov Knyazhnin|fr=Yakov Kniajnine}}, dramaturge classique prisé des cercles littéraires, qui le brouilla définitivement avec le milieu théâtral. === Éditorialiste === [[Fichier:Ivan Krylov.jpg|vignette|gauche|Portrait de Krylov par [[Karl Brioullov]].]] Krylov trouve alors sa voie à l'âge de vingt ans, lorsqu'il écrit dans une revue mensuelle fondée par lui et à laquelle participe [[Alexandre Radichtchev]], ''Le Courrier de l'esprit'', des [[satire]]s et des critiques littéraires. La revue ne parut que huit mois, de janvier à {{date-|août 1789}}, n'ayant eu que quatre-vingts abonnés. En 1790, il écrit et imprime une [[ode]] à la paix avec la [[Suisse]]. Devenu propriétaire de l'imprimerie, il édite alors à partir de 1792 une nouvelle gazette, ''Le Spectateur'', où il fait paraître ses écrits satiriques et ses contes philosophiques. Il parvint à attirer 170 abonnements, ainsi que l'attention de [[Karamzine]] avec qui il polémiqua. Une année plus tard, ''Le Spectateur'' fusionna avec une autre gazette imprimée par Krylov et son associé Klouchine, ''Le Mercure de Saint-Pétersbourg''. Il lui donna alors un accent plus littéraire et plus artistique, tentant de s'introduire dans les cercles cultivés de la capitale, avec de nouvelles pièces écrites par lui. Cependant ''Le Mercure'' n'eut pas de succès et cessa de paraître au bout d'un an. Krylov partit alors pour [[Moscou]] et fit la connaissance en 1797 du prince {{Lien|trad=Голицын, Сергей Фёдорович|langue=ru|fr=Serge Golitsyne}} qui l'engagea comme secrétaire particulier et précepteur de ses enfants. Krylov était autodidacte, il parlait en plus du français, l'italien et savait jouer du violon. Il écrivit pour le prince une pièce tragi-comique ''Le Triomphe'', parodie d'une tragédie classique qui ne manquait pas de sel. Golitsyne fut nommé gouverneur-général de [[gouvernement de Livonie|Livonie]] en 1801 et Krylov se dévoua entièrement à lui. Il écrivit d'autres pièces comiques et en 1803 donna sa démission. On ne sait pas ce qui se passa pendant les deux années suivantes. Sans doute s'adonna-t-il, d'après certains témoignages, à la vie facile et au jeu. === Fabuliste === Les premières fables de Krylov, inspirées d'[[Ésope]] et de [[Jean de La Fontaine|La Fontaine]], parurent au nombre de 23 en 1809. Il connut enfin une certaine reconnaissance. En 1811, il devient académicien et reçoit une médaille d'or pour ses fables. En 1838, on organise pour lui une grande réception jubilaire et l'empereur [[Nicolas Ier de Russie|Nicolas {{Ier}}]] lui octroie une pension à vie. Il est en pleine gloire. À sa mort en 1844, sa popularité est grande dans tout l'Empire : ses dernières {{nobr|197 fables}} venaient de paraître. Les familles prisaient son mélange d'[[humour]] et de [[sagesse]]. Sa langue est idiomatique, simple, directe et de qualité. Sa fable ''Le cochon sous le chêne'' (''Свинья под дубом'') marqua la romancière et philosophe d'origine russe [[Ayn Rand]] qui y fait allusion dans son essai ''Philosophical Detection'' en 1974. C'est encore aujourd'hui un auteur incontournable pour la jeunesse [[russophone]]. === Bibliothécaire === Ivan Krylov a servi comme bibliothécaire à la Bibliothèque publique russe (maintenant la [[Bibliothèque nationale russe]]) pendant près de trente ans<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=Biographie de Krylov dans Encyclopedia Britannica|url=https://www.britannica.com/biography/Ivan-Andreyevich-Krylov}}</ref>. Son activité professionnelle a exercé une grande influence sur le développement de la bibliothéconomie en Russie. Ivan Andreïevitch a commencé à la bibliothèque en tant qu'aide-bibliothécaire en 1813, lorsqu’un dossier officiel est apparu à la chancellerie d'État "sur proposition du directeur de la Bibliothèque publique, A. N. Olénine, concernant la nomination de "... le conseiller titulaire Krylov en tant que bibliothécaire-adjoint"<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=L'affaire de la nomination de I. A. Krylov en tant que bibliothécaire adjoint, de l'attribution d'un grade, de l'attribution d'une pension et de sa révocation |site= Bibliothèque présidentielle Boris Eltsine|url=https://www.prlib.ru/en/item/1070408}}</ref>. Il nous reste quelques notes de service de Krylov "à son Excellence Monsieur le Directeur de la Bibliothèque Impériale, membre du Conseil d'État, Conseiller intime actuel et Chevalier A. N. Olénine, de la part du bibliothécaire Conseiller de collège Krylov"<ref>{{Lien web|langue=Français |auteur1=Colin, Maurice |titre=Krylov fabuliste, étude littéraire et historique |date=1957 |isbn=2-7169-0039-6 |lire en ligne=http://excerpts.numilog.com/books/9782716900393.pdf|page=6}}</ref>. En 1816, Krylov a assumé le poste de chef du département russe de la Bibliothèque publique, où il a travaillé jusqu'à sa retraite en 1841. En 1814, pour la première fois en Russie, Krylov a introduit la description des livres sous un auteur collectif<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=La vie et la carrière d'Ivan Krylov |site= Bibliothèque présidentielle Boris Eltsine|url=https://www.prlib.ru/en/news/1330838}}</ref>. La description sous le nom de l'institution a grandement facilité le travail des lecteurs et des bibliothécaires. En 1815, c’est Krylov qui a établi des règles spéciales pour l'utilisation des livres dans la salle de lecture publique, dont certaines dispositions ont survécu jusqu'à ce jour. Ces règles ont été publiées en 1921 sous le nom de « Note de Krylov ». Le bibliothécaire a insisté sur la nécessité d'une meilleure organisation des catalogues, soutenait leur transparence et accessibilité pour le public. Ainsi, Krylov avait élaboré un système de chiffrement qui 20 ans plus tard a été introduit à la [[Bibliothèque nationale russe]]. Krylov a personnellement compilé des catalogues (avec Sopikov). Puis, Krylov a également introduit un catalogue topographique simplifié dans son département. Selon lui, toutes les fiches de catalogue avaient leur propre numéro, qui était inscrit dans un "livre de numérotation" spécial. Selon ce numéro, dans une autre colonne, le bibliothécaire a trouvé une indication du numéro de la pièce, de l'armoire, de l'étagère et du numéro du livre sur l'étagère (avant on croyait que le chiffre devait être un secret pour le lecteur). Krylov a personnellement peint les copies requises sur les cartes. Ensuite, ces informations ont été transférées par des scribes dans des livres de catalogue. Krylov a également mené de nombreux travaux bibliographiques, compilé toutes sortes de listes de lecteurs, d'index et effectué des références bibliographiques. Enfin, c'est Krylov qui a changé les principes d'organisation des fonds et de service aux lecteurs. Pour ranger les publications de petit format, il invente des étuis en carton sous forme de livres épais, dans lesquels les livres étaient rangés selon l'ordre alphabétique. Les "signets" de Krylov dans les livres qui ont été envoyés du fonds à la salle de lecture existent toujours. Le Département des manuscrits de la [[Bibliothèque nationale russe]] stocke les "index alphabétiques écrits par Ivan Andreïevitch Krylov"<ref>{{Lien web|langue=Anglais|titre=Le site de la Bibliothèque Nationale Russe, page "Histoire"|url=https://nlr.ru/eng/RA2084/history2-1814-1842 }}</ref> === Le rôle dans la création de fonds russe === La tâche principale de la Bibliothèque publique dans le premier quart du XIXe siècle était la création d'un fonds russe. Le 10 octobre 1811, [[Alexandre Ier (empereur de Russie)]] approuva le «Règlement sur la gestion de la Bibliothèque publique impériale» rédigé par A. N. Olénine, qui prévoyait l'envoi obligatoire à la Bibliothèque de deux exemplaires des publications imprimées de chaque imprimeur<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Zaïtsev, Vladimir N. |titre=La Bibliothèque nationale de Russie à la veille de son bicentenaire |périodique=Documentation et bibliothèques, Volume 39, No 2 |date=Avril-juin 1993 |issn=0315-2340 |e-issn=2291-8949 |lire en ligne=https://id.erudit.org/iderudit/1028738ar |doi=10.7202/1028738ar |page=69}}</ref>. Toutefois, les éditeurs des livres ne se conformant pas toujours à cette disposition. Ivan Krylov est intervenu dans l'affaire. C'est grâce à lui que la Fondation du livre russe a été créée. Si en 1812 le fonds de la littérature nationale ne comprenait que 4 livres russes, en 1814 - 2,3 milles livres, et en 1836, grâce au succès des activités des Krylov - déjà 20 000 livres, et à la fin de son service - environ 30 000 exemplaires<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Cook, Gordon|titre=Civic Criticism and Public Libraries in Early Nineteenth Century Russia: Interplay or Isolation?, The Journal of Library History (1974-1987) Vol. 12, No. 1 (Winter, 1977)|site= JSTOR|url=https://www.jstor.org/stable/25540713}}</ref>. === Distinctions === Pour son travail à la Bibliothèque publique et pour la compilation des catalogues, Krylov a été décoré de l'[[ordre de Saint-Vladimir]] en 1820. En outre, il a reçu l'[[ordre de Sainte-Anne]] en 1829 et l'[[ordre de Saint-Stanislas]] en 1838. De plus, il a reçu une pension à sa retraite de 8 700 roubles supplémentaires par an en plus de sa pension (l'équivalent de son salaire annuel de bibliothécaire). Les activités littéraires et de bibliothécaire de Krylov ne se contredisaient pas, mais se complétaient. Ivan Andreïevitch lui-même a beaucoup apprécié son métier ayant dit : « Je ne changerais pas mon poste pour un autre. Dans la bibliothèque, vous devez être une personne qui travaille... par amour ». == Notes et références == {{Références|colonnes=}} == Annexes == === Sources === * [[Alfred Bougeault]], ''Kryloff, ou, Le La Fontaine russe : sa vie et ses fables'', Paris, Garnier frères, 1860, 107{{nb p.}} ; 8°. * [[François de Labriolle]], ''I. A. Krylov, les œuvres de jeunesse et les courants littéraires'', [[Presses orientalistes de France|POF]]/[[INALCO]], 1971. * [[Vladimir Kallach]] : en quatre volumes recueil de lettres et fables, Saint-Pétersbourg, 1904-1905, en russe. === Articles connexes === * [[Place du Manège (Moscou)|Place du Manège]] de [[Moscou]], où des statues illustrent les contes et fables de Krylov. === Liens externes === {{Liens}} {{Portail|Culture russe|littérature|poésie|théâtre|Contes}} {{CLEDETRI:Krylov, Ivan}} [[Catégorie:Écrivain russe du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Écrivain russe du XIXe siècle]] [[Catégorie:Dramaturge russe du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Poète russe du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Poète russe du XIXe siècle]] [[Catégorie:Fabuliste russe]] [[Catégorie:Librettiste russe d'opéra]] [[Catégorie:Naissance en février 1769]] [[Catégorie:Naissance dans le gouvernement de Moscou]] [[Catégorie:Naissance à Moscou]] [[Catégorie:Décès en novembre 1844]] [[Catégorie:Décès à Saint-Pétersbourg]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière Tikhvine]] [[Catégorie:Décès à 75 ans]] [[Catégorie:Décès dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inessif
Inessif
{{à sourcer|date=septembre 2023}} En [[linguistique]], l’'''inessif''' est un [[cas grammatical]] indiquant le lieu dans lequel se déroule le [[procès (linguistique)|procès]] exprimé par le verbe. Il correspond à la préposition française ''dans''. ==Langues agglutinantes== Dans les [[langue agglutinante|langues agglutinantes]], ce cas est souvent exprimé par un [[affixe]], par exemple : * suffixe ''-ssa'' en [[finnois]] : ''talo'' « maison » → ''talossa'' « dans la maison » * suffixe ''-s'' en [[estonien]] : ''maja'' « maison » → ''majas'' « dans la maison » * suffixe ''-ban/-ben'' en [[hongrois]] : ''a ház'' « la maison » → ''a házban'' « dans la maison » * suffixe ''-ni/-de'' en [[japonais]] : ''ie'' « maison » → ''iede/ieni'' « dans la maison » (selon le mot verbal de la proposition, on utilisera ''de'' ou ''ni''.) * suffixe ''-an'' (singulier) ou ''-etan'' (pluriel) en [[basque]] : ''etxe'' « maison » → ''etxean'' « dans la maison » ==Langues flexionnelles== Dans les [[langue flexionnelle|langues flexionnelles]] il s'exprime généralement une [[préposition]] et, éventuellement, une [[Flexion (linguistique)|flexion]] : * préposition ''en'' en [[espagnol]] : ''la casa'' « la maison » → ''en la casa'' * préposition ''in'' et flexion du [[datif]] en [[allemand]] : ''das Haus'' « la maison » → ''in dem Haus(e)'' ou ''im Haus(e)'' Dans un certain nombre de [[langues indo-européennes]], l'utilisation d'une flexion permet d'opposer l'inessif et l'[[illatif]], qui utilisent souvent la même préposition : * en [[latin]] ** illatif : ''in cubiculum eo'' « je vais dans la chambre » (flexion : [[accusatif]]) ** inessif : ''in cubiculo sum'' « je suis dans la chambre » (flexion : [[ablatif]]) * en [[allemand]] ** illatif : ''ich gehe in den Wagen'' « je vais dans la voiture » (flexion : accusatif) ** inessif : ''ich bin in dem Wagen'' « je suis dans la voiture » (flexion : [[datif]]) Dans d'autres langues de cette famille, dont le français, cette opposition est donnée uniquement par le contexte, par exemple par un verbe indiquant le déplacement (aller) ou l'immobilité (être). == Notes et références == {{Références}} {{portail|linguistique}} [[Catégorie:Cas grammatical]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inuits
Inuits
{{Confusion|Innus}} {{Infobox Groupe ethnique | nom = Inuit | image = Famous Inuit Mosaic.jpg | légende = {{1re}} rangée : [[Arnaq]], {{Lien|langue=en|Mikak}}, [[Hans Hendrik|Suersaq]], [[Changunak Antisarlook Andrewuk]].<br />{{2e}} rangée : [[Henrik Lund|Henning Jakob Henrik Lund]], [[Peter Pitseolak]], [[Ray Mala]], [[Nanouk l'Esquimau|Allakariallak]].<br />{{3e}} rangée : [[Kenojuak Ashevak]], {{Lien|langue=en|Willie Hensley}}, [[Sheila Watt-Cloutier]], [[Eva Aariak]].<br />{{4e}} rangée : [[Kuupik Kleist]], [[Irene Bedard]], [[Tanya Tagaq Gillis]], [[Nive Nielsen]].<br />{{5e}} rangée : {{Lien|langue=en|Natan Obed}}, [[Jordin Tootoo]], [[Elisapie Isaac|Elisapie]], [[Jesse Cockney]]. | region3 = {{Alaska}} | pop3 = {{formatnum:25687}} | date3 = 2010 | ref3 = <ref>{{Lien web |langue=en |titre=Race Reporting for the American Indian and Alaska Native Population by Selected Tribes: 2010 |url=https://factfinder.census.gov/bkmk/table/1.0/en/DEC/10_SF1/QTP7/0400000US02 |site=factfinder.census.gov}}.</ref> | region10 = Reste des États-Unis | pop10 = {{formatnum:7673}} | date10 = 2010 | ref10 = <ref name="nativecensus2010">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre=The American Indian and Alaska Native Population: 2010 |url=https://www.census.gov/prod/cen2010/briefs/c2010br-10.pdf |site=census.gov |éditeur=US Census Bureau |année=2012 |consulté le=25-1-2017}}.</ref> | region6 = {{Territoires du Nord-Ouest}} | pop6 = {{formatnum:4080}} | date6 = 2016 | ref6 = <ref name="pop2016">{{Lien web |titre=Peuples autochtones - Faits saillants en tableaux, Recensement de 2016 |url=https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/hlt-fst/abo-aut/Tableau.cfm?Lang=Fra&T=101&S=99&O=A |site=www12.statcan.gc.ca |consulté le=2017-09-19}}.</ref> | region2 = {{Nunavut}} | pop2 = {{formatnum:30140}} | date2 = 2016 | ref2 = <ref name="pop2016" /> | region4 = {{Québec}} | pop4 = {{formatnum:13945}} | date4 = 2016 | ref4 = <ref name="pop2016" /> | region5 = {{Terre-Neuve-et-Labrador}} | pop5 = {{formatnum:6450}} | date5 = 2016 | ref5 = <ref name="pop2016" /> | region1 = {{Groenland}} | pop1 = {{formatnum:50000}} | date1 = 2010 | ref1 = | region8 = {{Russie}} | pop8 = {{formatnum:1738}} | date8 = 2010 | ref8 = | region9 = Reste du Canada | pop9 = {{formatnum:10410}} | date9 = 2016 | ref9 = <ref name="pop2016" /> | poptot = ≈{{formatnum:150000}} | datetot = | reftot = | origine = | langue = [[langues inuites]] ([[inupiaq]], [[inuvialuktun]], [[inuktitut]] et [[groenlandais]]), [[anglais]], [[russe]] et [[français]], [[danois]]. | religion = [[Animisme]], [[Christianisme]] | groupe lié = [[Esquimaux]] : [[Aléoutes]], {{Lien|fr=Sirenikis|lang=en|trad=Sirenik Eskimos|texte=Sirenikis}}, [[Iñupiat]]s, [[Yupiks]] | carte = }} [[Image:Arctic cultures 900-1500.png|vignette|droite|250px|Cultures arctiques]] Les '''Inuit''' (ou '''Inuits''') sont un groupe de [[Peuple autochtone|peuples autochtones]] partageant des similitudes culturelles et une origine [[Ethnie|ethnique]] commune, car ils vivent tous à l'origine dans les régions [[arctique]]s d'[[Amérique du Nord]] et de [[Sibérie]]. Il y a environ {{unité|150000|Inuit}} vivant au [[Groenland]], au [[Canada]], aux [[États-Unis]] et en [[Russie]]. Bien que le [[Conseil circumpolaire inuit]] regroupe également les [[Yupiks]] de l'[[Alaska]] et de la [[Sibérie]], ceux-ci ne sont pas des Inuit dans le sens d'une descendance [[Culture de Thulé|thuléenne]]. Les Inuit ne sont pas considérés comme des [[Amérindiens]] puisque leurs ancêtres seraient venus en [[Amérique]] plusieurs millénaires après l'arrivée des Paléoasiatiques, les ancêtres des Amérindiens<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Béatrice Kasbarian-Bricout |titre=Les Amérindiens du Québec |sous-titre=Les héritiers de la Terre-Mère |lieu=Paris/Budapest/Torino |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |collection=Inter-national |série=Sciences-Po-Strasbourg |année=2004 |pages totales=117 |passage=12 |isbn=2-7475-5804-5 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B5_WEQxgLMsC&pg=PA12&dq=inuits+%22pas+des+am%C3%A9rindiens%22}}.</ref>. En fait, les Inuit sont davantage similaires aux peuples habitant les régions arctiques [[Asie|asiatiques]] qu'aux peuples amérindiens<ref name="harper">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Judith R. |nom1=Harper |titre=Inuits |lieu=Makato, Minnesota |éditeur=Smart Apple Media |année=2000 |pages totales=32 |isbn=1-887068-74-0}}.</ref>. Il ne faut pas non plus confondre les Inuit avec les [[Innus]] qui sont un peuple amérindien vivant dans la [[forêt boréale canadienne]] du Nord-Est du [[Québec]] et du [[Labrador]]. Historiquement, les Inuit étaient un peuple de chasseurs nomades. De nos jours, si la plupart des Inuit sont devenus sédentaires, une grande partie vit encore de la chasse et de la pêche. Plusieurs questions politiques se posent au sujet des Inuit, principalement des revendications territoriales. Au Canada, ils sont représentés par l'[[Inuit Tapiriit Kanatami]]. En fait, le plus important processus de revendication territoriale dans l'histoire du [[Canada]] a mené, en [[1999 au Canada|1999]], à la création du [[Nunavut]], un nouveau [[Provinces et territoires du Canada|territoire]] conçu comme patrie d'une grande partie des Inuit du Canada et dont le nom signifie {{Citation|notre terre}} en [[inuktitut]], la langue principale des Inuit canadiens. De plus, afin de répondre aux revendications des Inuit de la région du [[Nunavik]] dans le [[Nord-du-Québec]], le [[Gouvernement du Québec|gouvernement québécois]] a créé l'[[Administration régionale Kativik]] dans le cadre de la [[Convention de la Baie-James et du Nord québécois]]. == Étymologie == Le terme ''{{langue|iu-Latn|inuit}}'' signifie « gens », « humains » ou « personnes » en [[inuktitut]] et en [[groenlandais]] et est l'[[Autonymie|autonyme]] par lequel ce peuple se désigne aujourd'hui. Puisque ce sont les deux [[langues inuites]] les plus parlées, c'est le terme qui a été retenu. Il s'agit en fait d'un [[Nom (grammaire)|nom]] pluriel dont la forme singulière est ''{{langue|iu-Latn|inuk}}'' et la forme [[Duel (grammaire)|duelle]] est ''{{langue|iu-Latn|inuuk}}'' (un inuk, deux inuuk, plusieurs inuit)<ref name=":1">Hessel, Ingo. ''Arctic Spirit: Inuit Art from the Albrecht Collection at the Heard.'' Vancouver: Douglas and McIntyre, 2006: x. {{ISBN|978-1-55365-189-5}}.</ref>. Si l'[[Office québécois de la langue française]] approuve l'utilisation du terme « Inuits » au pluriel il reconnaît également la graphie « Inuit » au pluriel <ref name=":0">{{Lien web |auteur=Office québécois de la langue française |titre=Désignations de peuples autochtones |url=https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/index.php?id=25335 |consulté le=14 avril 2023}}</ref>. Les communautés autochtones ont cependant tendance à revendiquer l'utilisation du terme « Inuit » (sans s), pour des questions de respect de la langue inuktitut<ref name=":1" />. C'est d'ailleurs cette graphie qui est retenue par le Gouvernement du Québec sur ses pages officielles<ref name=":2" />. En français, le mot « inuit » est cependant utilisé en tant qu'[[adjectif]] et accordé de manière standard <ref name=":0" />. Les autres langues inuites ont un terme ayant la même [[racine et radical (linguistique)|racine]] [[Étymologie|étymologique]] pour ce [[mot]], par exemple [[inughuit]] en [[tunumiit]] et ''{{langue|iu-Latn|iivit}}'' en [[tunumiit (langue)|tunumiisut]]. Certains peuples des régions [[arctique]]s étaient auparavant communément désignés sous le nom d'[[Esquimaux]] (''{{langue|en|Eskimos}}'' en anglais). Ce terme ne désigne pas exclusivement l'[[ethnie]] inuite puisqu'il inclut également un autre [[peuple autochtone]] vivant dans l'[[Arctique]] : les [[Yupiks]]. Les Inuit de l'[[Alaska]] sont appelés [[Iñupiat]]. En Alaska, le terme ''{{langue|en|[[Autochtones d'Alaska|Alaska natives]]}}'', littéralement « natifs d'Alaska », est préféré pour désigner l'ensemble des peuples autochtones de la région incluant les Iñupiat et les [[Yupiks]] puisque ces derniers n'appartiennent pas à l'ethnie inuite. Les eskimologues, aujourd'hui inuitologues, ont adopté au {{XXe siècle}}, le terme « eskimo », invariable dans l'orthographe danoise, pour désigner traditionnellement le groupe linguistique<ref>{{Ouvrage |prénom1=L. J. |nom1=Dorais |titre=La parole inuit |sous-titre=langue, culture et société dans l'Arctique nord-américain |volume=3 de Arctique (Peeters) |éditeur=Peeters Publishers |année=1996 |pages totales=331 |isbn=90-6831-741-5 |isbn2=9789068317411 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=brOggbVCpBAC&printsec=frontcover|passage=2}}</ref>. Depuis la fin du {{s-|XX}}, en français, le terme « Inuit » est généralement préféré à celui d'« Esquimaux », surtout au Canada, où ce dernier peut même être considéré comme [[péjoratif]]. Cette perception très répandue s'explique par le fait que dans les [[langues algonquiennes]] le terme "Eskimau" est censé signifier {{citation|mangeur de chair crue}} alors que, en fait, ce terme proviendrait d'une langue proto-algonquienne signifiant {{citation|parlant la langue d'une terre étrangère}}<ref name="mailhot">{{Article | nom =Mailhot | prénom =José | titre =L'étymologie de "esquimau" revue et corrigée | périodique =Études/Inuit/Studies | volume = 2 | numéro =2 | année=1978|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/42869777?seq=1}}</ref> : il signifie ''le peuple''. Le [[Renvoi sur les Esquimaux]] de la [[Cour suprême du Canada]] de 1939 a déterminé que les ''inuit'' étaient légalement ''Indiens'', ce qui permit de combler différents vides juridiques quant à leur statut constitutionnel. Au [[Groenland]], les Inuit se désignent comme [[Groenlandais (peuple)|Groenlandais]] ou ''Kalaallit'' en [[groenlandais]]. L'[[Ethnologie|ethnologue]] [[Danemark|danois]] William C. Thalbitzer a rapproché les Inuit et leur nom des [[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|Aïnous]], une ethnie du [[Japon]] et de la [[Russie]], et de leur nom sur le radical ''innu'', d'autant que les [[Mythe de fondation|mythes fondateurs]] des deux communautés sont très semblables<ref>William C. Thalbitzer, 1873 - 1958, spécialiste des Inuit à l'université de [[Copenhague]], a vécu au [[Groenland]]: [http://www.tidsskrift.dk/visning.jsp?markup=&print=no&id=69799], [http://eskimologi.ku.dk/upload/application/pdf/1f05d575/eskimologyandarcticstudies2007.pdf Eskimology and Arctic Studies] et [http://www.litteraturpriser.dk/pris/drhcku.htm Æresdoktor ved Københavns Universitet]</ref>{{,}}<ref>Chez les Inuit comme chez les [[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|Aïnous]], une fois le monde sorti du chaos originel, le genre humain serait issu de l'union entre le chien Innu et la première femme, <br>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Paul-Émile Victor]] |titre=Eskimos |sous-titre=nomades des glaces |lieu=Paris |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] |année=1972 |pages totales=176 |passage=140-141 |bnf=35241303b |présentation en ligne={{Google Livres|IwAiAAAAMAAJ|surligne=chaos}}}}.</ref>. == Préhistoire == {{section à sourcer|date= octobre 2013}} === Cultures néolithiques du Nord-Est de la Sibérie === [[Image:Bering Strait.jpeg|vignette|Le [[détroit de Béring]] et les [[îles Diomède]].]] Vers 8000 {{av JC}} et durant les {{unité|6000|ans}} qui ont suivi, au moment où le [[détroit de Béring]] était envahi par la [[banquise]], des petits groupes de chasseurs arrivent en [[Alaska]]. Il y a de fortes chances que ces gens l'aient traversé sur la banquise pour aller de l'[[Ancien Monde|Ancien]] au [[Nouveau Monde]]. Dans cette partie du détroit de Béring, d'après la situation géographique des [[îles Diomède]], il n'y a qu'une vingtaine de kilomètres tout au plus entre deux terres. Donc, seulement trois ou quatre jours de marche ont été nécessaires pour faire le voyage. D'après les fouilles des plus vieux sites alaskans, ces gens étaient de la tradition [[Microlithe (Préhistoire)|microlithique]] de l'[[Arctique]] qui est très similaire aux groupes du [[Néolithique]] de [[Sibérie]]. Ces chasseurs n'ont jamais atteint la côte sud de l'Alaska et les [[îles Aléoutiennes]]. Ils se sont plutôt répandus rapidement dans l'[[Nord canadien|Arctique canadien]] et au [[Groenland]] à la poursuite de [[bœuf musqué|bœufs musqués]] et de [[mammifère marin|mammifères marins]]. Ils apportèrent avec eux une [[technologie]] d'[[outil]]s en [[pierre taillée]] qui était totalement inconnue{{Qui}} en [[Amérique]], principalement des micro-lames qui sont des petites lamelles de pierre obtenues par percussion. De plus, de minuscules lames triangulaires servant de pointes de projectile constituaient très probablement le premier indice de l'usage de l'[[Arc (arme)|arc]] et de la [[Flèche (arme)|flèche]] en [[Amérique du Nord]]. L'origine des peuples anciens peut être retracée par l'[[Linguistique|étude des langues]] utilisées par ces derniers et par les caractéristiques physiques des populations concernées. Tous les groupes d'Inuit nord-américains ont des langues apparentées. De plus, les [[langues inuites]] ont d'importantes affinités avec celle des [[Aléoutes]], laissant croire qu'elles ont possiblement une même origine. De plus, les [[Langues eskimo-aléoutes|langues inuites et aléoutiennes]] ont un lointain lien de parenté avec les [[Tchouktches]], les [[Koriaks]] et les [[Kamtchadales]] du [[Extrême-Orient russe|Nord-Est de la Sibérie]]. Les [[Esquimaux]] et les Aléoutes ont des [[phénotype]]s similaires avec les gens des péninsules [[Tchoukotka]] et [[Kamtchatka]]. Ils sont désignés comme étant des {{Citation|Arcto-mongoloïdes}}. Le terme {{Citation|Paléoesquimaux}} est employé pour identifier ces groupes de chasseurs d'un lointain passé, mais la relation de descendance avec les diverses cultures inuites qui ont suivi n'est pas aussi claire que ce qui était cru lors des premières découvertes [[Archéologie|archéologiques]]. Il semble que plusieurs nappes de peuplement venues d'[[Asie]] se soient succédé ou se soient côtoyées en Amérique boréale. Ainsi, les {{Citation|[[Paléoesquimaux]]}} des [[Culture de Saqqaq|cultures de Saqqaq]] et de l'[[Culture de l'Indépendance I|Indépendance I]], documentés par des vestiges archéologiques dans le Nord du [[Canada]] et du Groenland, représentent la plus ancienne expansion humaine dans l'extrême Nord du Nouveau Monde. Toutefois, leur origine et leur relation [[génétique]] avec les cultures postérieures ne sont pas connues. Un [[génome mitochondrial]] d'un Paléoesquimau a été séquencé en utilisant des cheveux gelés âgés de {{formatnum:3400}} à {{unité|4500|ans}} excavés d'une installation saqqaq du Groenland. L'échantillon est distinct de ceux des [[Amérindiens]] et des Esquimaux modernes. Ce résultat suggère que les premiers migrants dans l'extrême Nord du Nouveau Monde provenaient des populations dans la zone de la [[mer de Béring]] et n'étaient pas directement liés aux Amérindiens ou Esquimaux postérieurs, qui les ont remplacés<ref name="science-juin-2008">M. Thomas, P. Gilbert ''et al.'', [http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/320/5884/1787 « Paleo-Eskimo mtDNA Genome Reveals Matrilineal Discontinuity in Greenland »], dans ''[[Science (revue)|Science]]'', vol. 320, {{numéro|5884}}, 27 juin 2008, {{p.|1787-1789}}.</ref> ». L'échantillon paraît par contre très proche de celui des Aléoutes de la région du détroit de Béring et des {{Lien|langue=en|trad=Sirenik Eskimos|fr=Sirenikis}} de Sibérie. === Paléoesquimaux anciens === D'après les dates d'ancienneté analogues des sites de la Tradition des outils [[Microlithe (Préhistoire)|microlithiques]], allant de l'[[Alaska]] au [[Groenland]], il est supposé que les Paléoesquimaux anciens ont envahi les territoires [[Pôle Nord|polaires]] avec rapidité. Ils étaient habiles à exploiter un nouveau territoire au-delà des migrations saisonnières. Ces derniers étaient des chasseurs des forêts nordiques de la [[Sibérie]] qui se sont adaptés aux régions de [[toundra]] et de [[banquise]]. C'était la première phase d'extension territoriale d'une bonne partie de l'[[Nord canadien|Arctique canadien]] et du Groenland, encore inhabité à cette époque. La similarité de la [[technologie]] du Paléoesquimau ancien est frappante d'une région à l'autre. Un degré de cohésion culturelle et de conservatisme est remarqué dans le temps et dans l'espace. Les Paléoesquimaux anciens ont été les premiers à réussir une certaine adaptation malgré les contraintes climatiques de l'[[Arctique]] [[Amérique du Nord|nord-américain]], c'est-à-dire un froid glacial, une pauvreté en nourriture d'origine [[végétal]]e, une disponibilité saisonnière des [[protéine]]s [[animal]]es, un nombre limité d'[[espèce]]s disponibles ainsi qu'une rareté du [[combustible]] et des [[Matière première|matières premières]] essentielles. Au départ, ils ont peut-être été attirés par les troupeaux de [[Rangifer tarandus|caribous]] et, une fois sur place, ils auraient découvert les [[Bœuf musqué|bœufs musqués]] et les [[phocidae|phoques]] des côtes arctiques. La défensive en ligne ou en cercle utilisée par ces bêtes se transformait en avantage pour des chasseurs qui possédaient des [[chien]]s. L'immobilité du troupeau ainsi pris au piège permettait aux hommes de s'approcher des bêtes, facilitant l'utilisation de l'[[Arc (arme)|arc]] ou de la [[lance]]. Une fois la [[viande]] débitée, elle était empaquetée dans les peaux et transportée vers les campements. En fait, la chasse au bœuf musqué était très possiblement beaucoup plus facile que la chasse à la [[baleine]] et au [[Morse (animal)|morse]]. Durant l'été, la diète était complétée avec des [[oiseau]]x [[Migration des oiseaux|migrateurs]], des [[œuf (aliment)|œufs]], des [[Lièvre arctique|lièvres arctique]] et des [[poisson]]s [[Migration des poissons|anadromes]]. Rien ne laisse croire qu'ils possédaient des [[bateau]]x et des [[traîneau à chien|traîneaux à chien]], ils se seraient donc déplacés à pied sur cet immense territoire de {{unité|5000|km}} d'ouest en est et {{unité|3000|km}} du sud au nord. De plus, l'[[igloo]] et la [[lampe à huile]] en [[stéatite]] (pierre à savon) étaient absents à cette époque, ce qui devait rendre la vie assez rude et précaire. Les outils de pierre retrouvés dans les campements de la Tradition microlithique de l'Arctique sont des produits de facture complètement différentes des traditions antérieures de l'Alaska mais très similaires à ceux des [[Néolithique]]s de Sibérie. Tout cet outillage était extrêmement petit. Il comprenait des micro-lames, des [[burin]]s pour le découpage des os, de minuscules lames triangulaires servant de pointes de [[harpon]] et de [[Flèche (arme)|flèche]]. Des rencontres possibles avec des [[Amérindiens|Indiens]] de l'[[Archaïque maritime]] du [[Labrador]] leur ont permis de découvrir le harpon à tête détachable qui est très efficace pour la chasse au phoque et au morse. Cette nouveauté se répandit d'un bout à l'autre de l'Arctique et améliora de façon tangible les activités de subsistance. Des recherches par des [[Archéologie|archéologues]] [[Danemark|danois]] démontrent que les trois formations de cette époque, Indépendancien, Saqqaquien et Prédorsétien, sont en réalité trois cultures régionales, légèrement décalées dans le temps mais provenant d'une même culture microlithique. Trois variantes de la Tradition microlithique de l'Arctique ont été découvertes dans le Grand Nord canadien et groenlandais : l'Indépendance I du Haut-Arctique, les Saqqaqiens du Groenland et la culture prédorsétienne des îles et des côtes du Bas-Arctique. ==== Culture de l'Indépendance {{I}} ==== {{article détaillé|Culture de l'Indépendance I}} [[Image:Independence-fjord.svg|vignette|upright|Territoire des Indépendanciens {{I}} et {{II}}.]] Dans l'extrême Nord de la [[calotte glaciaire]] du Groenland, sur les rives du fjord Indépendance ([[Terre de Peary]]), Eigel Knuth, en 1948, découvre les restes de la population la plus septentrionale du globe qui vivait dans la région la plus isolée et désolée de tout l'Arctique. Ces vestiges de campements, situés sur les paliers de plage les plus hauts, donc les plus anciens, remonteraient selon la datation au radiocarbone entre 2000 et {{nombre|1700|ans}} {{av JC}} On a retrouvé plus tard des sites d'occupations semblables dans d'autres endroits du Nord du Groenland ainsi que sur les îles d'[[Île d'Ellesmere|Ellesmere]], [[Île Devon|Devon]] et [[Charles Cornwallis|Cornwallis]] dans le Haut-Arctique canadien. Dans le Nord du Groenland et sur l'[[île d'Ellesmere]], les gens de l'Indépendance I semblent avoir chassé le [[bœuf musqué]] principalement. En revanche, sur l'île Devon, on a trouvé de bonnes quantités d'os de [[phocidae|phoque]], de [[morse (animal)|morse]] et d'[[ours blanc|ours polaire]]. Comme les Esquimaux polaires du {{s-|XIX|e}}, les gens d'Indépendance I ne chassaient que très peu le [[Rangifer tarandus|caribou]]. À cause de cette particularité, on pense que leurs vêtements étaient plutôt confectionnés de peaux de bœuf musqué, d'[[ours blanc|ours polaire]], de [[renard]], de [[lièvre]] ou d'oiseaux. À titre d'exemple, le caribou étant totalement absent des [[îles Belcher]] à l'arrivée des premiers étrangers, les habitants de [[Sanikiluaq]] s'habillaient d'[[anorak]]s confectionnés entièrement de peaux d'oiseaux. Les campements sont formés de une à quatre tentes familiales, munies d'un foyer ouvert au centre avec des espaces de couchage de chaque côté. Chaque tente pouvant abriter quatre à six personnes, un village regroupait donc vingt à trente résidents. Les petites quantités de charbon de bois (saule arctique et [[bois flotté]]) et d'os carbonisés laissent croire que le feu était un luxe très occasionnel. Ils ne construisaient pas d'igloo et ne possédaient pas de lampe à huile. Leurs tentes étaient probablement couvertes de lourdes peaux de bœuf musqué soutenues par des poteaux de bois flotté. Les outils fabriqués d'éclats de pierre, les micro-lames, les [[Burin (Préhistoire)|burins]] pour travailler l'andouiller et l'ivoire, les grattoirs pour préparer les peaux et les pointes de projectiles sont vraiment de facture néolithique. Il n'y a aucune ressemblance avec l'outillage inuk plus récent. Ils ne connaissaient pas le [[traîneau]] à chiens et ne fabriquaient pas d'embarcations pour se déplacer. En conclusion, bien que l'on sache peu de chose sur la vie des petits groupes de l'Indépendance I, il est supposé qu'ils ont sûrement eu une vie très difficile où la [[famine]] revenait régulièrement durant les longues nuits polaires et le froid intense de l'extrême Nord du [[Canada]] et du Groenland. La majorité des matières premières retrouvées dans les sites d'occupation est de provenance locale. Il y a peut-être une exception avec des os de morse échangés avec des gens vivant sur les rives entourant la [[polynie]] du Nord. ==== Culture prédorsétienne ==== [[Image:ARVIAT (NUNAVUT).jpg|vignette|upright|Inuit, Arviat.]] L'occupation des premières populations de la Tradition microlithique de l'Arctique se concentre principalement dans la région au nord de la [[baie d'Hudson]], sur la rive nord du [[détroit d'Hudson]] et autour du [[bassin de Foxe]]. Les régions méridionales de l'[[archipel Arctique]] étaient beaucoup plus riches en ressources alimentaires que le Haut-Arctique. Dans la région d'[[Igloulik]], un site daté au radiocarbone indique qu'il est vieux de {{unité|3900|ans}}. C'est en 1000 {{av JC}}, que les Prédorsétiens traversent dans l'arctique [[Québec|québécois]] ([[Nunavik]]) par les îles Nottingham et Salisbury pendant que les Dorsétiens occupent les îles du Haut-Arctique et la côte nord-ouest du Groenland. Bien qu'il y ait plusieurs similitudes entre l'outillage des Prédorsétiens et ceux de l'Indépendance I, la ressemblance est encore plus prononcée avec les groupes microlithiques de l'Alaska. Ces derniers auraient quitté leurs territoires alaskains pour se répandre dans une grande partie du Bas-Arctique oriental, quelques siècles après les groupes d'Indépendance I. À l'inverse de ces derniers, les campements des Prédorsétiens semblent avoir été utilisés sur plusieurs générations. On{{qui}} y a même trouvé lors de fouilles, de petites lampes à huile qui devaient servir à brûler de la graisse pour donner de la lumière et un peu de chaleur. On{{qui}} a aussi trouvé des cercles de détritus qui permettent de penser qu'ils se construisaient des igloos bien qu'aucun couteau à neige n'ait encore été trouvé. Ils avaient également des chiens sans le traîneau et que l'[[Arc (arme)|arc]] et la [[Flèche (arme)|flèche]] faisaient partie des armes de chasse. ==== Culture Saqqaq du Groenland ==== [[Image:Greenland scenery.jpg|vignette|gauche|Nanortalik (pointe sud du Groenland).]] Le Saqqaquien est la culture que l'on retrouve principalement dans la région de Saqqaq et [[Sermermiut]] sur la côte ouest et sud-est du Groenland. Le territoire s'étend du district de [[Base aérienne de Thulé|Thulé]] au nord jusqu'au district de [[Nanortalik]] au sud. Du côté est, de la pointe sud de l'île jusqu'à la {{Lien|langue=en|trad=Scoresby Bay|fr=baie Scoresby|texte=baie Scoresby}} vers le nord. Il semblerait qu'un nombre assez important d'individus ont occupé cette riche région côtière du Groenland. Leur mode de subsistance reposait principalement sur le [[Rangifer tarandus|caribou]] et les petits mammifères marins. Les fouilles démontrent qu'ils exploitaient toutes les niches écologiques disponibles. Des ossements d'au moins {{nombre|45|espèces}} de [[vertébrés]] ont été retrouvés ainsi que les restes de [[mollusca|mollusques]]. Par l'examen des outils, ils chassaient la [[baleine]], le phoque, les [[mammifère]]s terrestres, les oiseaux en grand nombre et le poisson en y incluant la [[morue]] et l'[[omble chevalier]]. Les sites archéologiques saqqaquiens démontrent qu'il existait un large éventail d'habitations allant de la double maison semi-souterraine avec passage commun jusqu'à la simple tente. Pour la fabrication de l'outillage, ils utilisaient plusieurs sortes de pierres locales, du bois, des os, des andouillers, de l'ivoire et des peaux. Les pierres de taille étaient sûrement la matière première d'échange entre les Saqqaquiens. Le bois de dérive, les andouillers et l'ivoire ont aussi été objets de commerce entre les diverses régions habitées de ce groupe culturel. Lorsque les Saqqaquiens disparaissent du Groenland, ils sont remplacés par les gens d'Indépendance II. ==== Culture de Denbigh en Alaska ==== Les gens de Denbigh vécurent dans le Nord de l'Alaska, il y a {{unité|5000|ans}} (A.A.). Ils vivaient dans la [[toundra]] à la poursuite d'animaux pour la nourriture, les vêtements et les abris. En 1948, l'archéologue américain Louis Giddings excave au [[Cap Denbigh]] (Alaska), sur la côte de la [[mer de Béring]], des microlames de [[chaille]] et d'[[obsidienne]] qui ressemblaient à celles trouvées précédemment dans le [[désert de Gobi]] (Paléo et mésolithique asiatique). Giddings remarque également que les pointes de projectiles ont des similitudes avec celles des Paléoindiens et des cultures archaïques du Nouveau Monde. Le nom de cette culture, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, vient donc de la situation géographique de cette première découverte.Ils passaient l'été sur les côtes de la [[mer de Béring]] et durant les autres saisons, à l'intérieur des terres à la recherche de caribou et de [[Migration des poissons|poissons anadromes]]. Ce groupe culturel est connu pour ses outils de [[pierre taillée]] comme les [[grattoir]]s, les pointes de projectile, les outils pour le travail de l'os, les lames et les [[Gouge (outil)|gouges]]. Le Denbighien est très proche culturellement des trois autres entités nommées les Paléoesquimaux anciens précédemment décrits. Les origines exactes de cette culture ne sont pas très bien connues. La technologie microlithique a sûrement pris racine dans la tradition [[paléolithique]] de l'Alaska et plus sûrement dans la culture paléosibérienne. Toutefois, les Denbighiens sont les ancêtres de toute une série de cultures alaskaines : Baleinières anciennes, Choris et Norton. === Paléoesquimaux moyens === Le terme {{Citation|paléoesquimau moyen}} est utilisé comme expression générique regroupant plusieurs cultures régionales s'étendant de l'[[île d'Ellesmere]] à [[Terre-Neuve]] et du delta du [[Mackenzie (fleuve)|fleuve Mackenzie]] jusqu'au [[Groenland]]. Ce sont les Paléoesquimaux moyens qui ont envahi l'Arctique, une fois de plus. Une différence majeure entre les Paléoesquimaux anciens et moyens a été l'abandon des territoires de l'intérieur des terres de l'[[Alaska]] et du [[Kivalliq]]. Ils délaissèrent la chasse au caribou et intensifièrent la chasse aux mammifères marins sur la banquise. Le refroidissement climatique de l'époque a sûrement eu un effet négatif sur les populations de caribou. Le plus grand impact que le refroidissement du climat a eu sur les gens s'est surtout manifesté par la manière avec laquelle il a influencé les conditions de banquise et les plans d'eau libre de glace que sont les [[polynie]]s. Les abris des Paléoesquimaux moyens vont de la [[tente]] de peaux à des structures rectangulaires semi-souterraines avec foyer central. Les groupes familiaux étaient sûrement petits et très mobiles, vraisemblablement organisés en bandes locales, qui à leur tour, étaient apparentées par le sang avec les bandes voisines. Les outils en pierre ont une taille typiquement minuscule et ils étaient façonnés avec un soin méticuleux. On compte une grande variété de burins, la plupart comportant un tranchant poli. Ces derniers semblent avoir servi à une grande variété de fonctions : couper, creuser, graver et, comme ils étaient toujours façonnés de pierre très dure comme le chert(?) et la [[néphrite (roche)|néphrite]], ils étaient idéalement appropriés pour la fabrication d'instruments en ivoire, en andouiller et en os. Les microlames peuvent ne pas être présentes ou abondantes dans les sites du Paléoesquimau moyen. Dans les endroits comportant des conditions favorables à la conservation du bois, des micro-lames ont été trouvées insérées dans des manches. Leur fonction principale aurait été de servir de couteaux pour trancher la viande ou tailler les peaux pour les vêtements. On croit généralement que les pointes trouvées sur place ont pu servir sur des têtes de [[harpon]] plutôt que sur des [[Flèche (arme)|flèches]]. Il y avait une grande variété de grattoirs, de couteaux et d'herminettes. Les instruments importants en os et en ivoire sont les aiguilles avec un chas creusé au lieu d'être perforé à la mèche et une variété de harpons à tête basculante. Des objets d'art en ivoire, en os, en bois et en stéatite sont présents en nombre croissant. Le chamanisme pratiqué par ces gens se reflète fortement dans la sculpture de l'ivoire de morse, de l'andouiller de caribou, de l'os, de la [[stéatite]] et du bois. ==== Culture de l'Indépendance {{II}} ==== Les terres dénudées du Nord du [[Groenland]] et du Haut-Arctique [[Canada|canadien]] avaient été abandonnées par le groupe d'Indépendance I vers 1700 {{av JC}} Ce n'est que {{nombre|700|ans}} plus tard, vers 1000 {{av JC}}, qu'une deuxième culture que l'on nommera Indépendance II arrive dans ces régions. Sur la Terre de Peary, le bœuf musqué était le principal mammifère terrestre disponible, le caribou en était totalement absent. Il ne faut pas oublier que cette région très nordique est un rude désert de pierres. Dans les lacs de l'intérieur, des ombles chevaliers pouvaient être capturés et de nombreux oiseaux [[migration animale|migrateurs]] visitaient la région durant la belle saison. Sur la côte du [[fjord]] Indépendance, on pouvait trouver quelques [[ours blanc|ours polaires]], des [[Morse (animal)|morses]], des phoques annelés et parfois des [[narval]]s. Les habitations des Indépendanciens II sont principalement des tentes de peaux. Il n'y a pas de structures solides et aucune lampe en stéatite pour le chauffage et l'éclairage n'a été trouvé. L'espace à l'intérieur des tentes est conçu pour quatre à six personnes et une tendance indique qu'un rassemblement de quatre à six tentes formait un clan. On peut affirmer que vingt à quarante personnes voyageaient et chassaient ensemble. Considérant la pauvreté en ressources de la région, il ne semble pas y avoir eu beaucoup de commerces ou d'échanges. D'après la disposition en chapelet des campements sur les plages et la forme des habitations, il y a de grandes similitudes entre Indépendance I et II. C'est dans les pointes de harpon et autres outillages lithiques qu'on remarque une différence notable. Ces objets de [[pierre taillée]] ressemblent plutôt à ceux des Prédorsétiens des îles Cornwallis, Bathurst, Devon et Ellesmere qu'à ceux d'Indépendance I de la Terre de Peary. En résumé, on peut facilement penser qu'il y a eu une double influence (Prédorsétien et Indépendance I) dans la culture des gens d'Indépendance II. ==== Culture dorsétienne ==== [[Image:Cape Dorset Summertime 2002-08-04.jpg|vignette|Cape Dorset (péninsule de Foxe).]] Le monde des [[Culture de Dorset|Dorsétiens]] s'étendait à l'ouest de l'[[île Banks]] jusqu'à [[Tasiilaq|Ammassalik]] (Groenland) à l'est et du district de Thulé (Groenland) au nord à [[Saint-Pierre-et-Miquelon]] au sud. Des sites d'occupations ont été découverts autour de la baie d'Hudson, au [[Labrador]] et à [[Terre-Neuve]]. La culture dorsétienne avait atteint son apogée entre 500 et 1000 {{ap JC}}, au moment où elle occupait la plupart des régions nordiques et que son art unique avait acquis un très haut niveau de développement artistique. Les Dorsétiens ont disparu de l'île de Terre-Neuve entre 500 et 1000 {{ap JC}}, dans le Haut-Arctique, c'est vers l'an 1000 tandis que dans l'Arctique québécois, on a retrouvé des sites datés jusqu'à 1400 {{ap JC}} C'est [[Diamond Jenness]], un ethnologue des Musées nationaux du Canada qui identifia certains {{page h'|Artéfact (archéologie)|artefact}}s en provenance de [[Kinngait]] (Nunavut) comme étant différents des objets thuléens. Il donna donc le nom de Dorset à cette nouvelle culture encore inconnue à cette époque (1924). L'étude des sites dorsétiens démontre, sans l'ombre d'un doute, que ces derniers étaient beaucoup mieux adaptés à leur environnement que leurs ancêtres Prédorsétiens. Ils passaient le printemps et l'été à chasser les morses qui s'aventurent sur la grève, à harponner le phoque depuis la banquette côtière ou sur l'eau, à l'aide de [[kayak]]s. Plus tard, ils se rassemblaient en groupes dans les endroits où l'on trouvait en grand nombre l'omble chevalier et le caribou dans leurs migrations annuelles. Ensuite, ils devaient passer l'automne dans des maisons semi-souterraines en attendant que la glace se forme. Certaines familles demeuraient dans ces maisons de terre pour le reste de l'hiver, mais la plupart des Dorsétiens se rassemblaient dans des villages d'igloos sur la banquise où ils chassaient le phoque près des trous de respiration. Entre 1000 et 500 {{av JC}}, de nouveaux types d'habitations voient le jour, l'usage des microlames se répand, les couteaux et les pointes d'armes en [[silex]] possèdent des encoches latérales pour fixer un manche, de plus, les bols et lampes en stéatite font leur apparition. Les couteaux à neige et les dessous de patins de traîneau en [[ivoire]] indique qu'une nouvelle technique de chasse sur la [[banquise]] devient plus commune. Pour ce qui est des habitations semi-souterraines qu'ils construisaient, elles s'enfonçaient de plusieurs centimètres dans le sol. De forme rectangulaire, elles étaient parfois assez grandes pour loger jusqu'à quatre petites familles. Une aire de travail au centre, bordée de deux banquettes de couchage, était la disposition intérieure usuelle. Les murs et le toit étaient supportés par une charpente de bois de flottage, de côtes de baleine et d'andouiller de caribou recouverts de peaux usagées, de mottes de tourbe, de terre et de pierre. Quant aux tentes d'été, elles auraient eu également une forme rectangulaire et l'aménagement intérieur était très semblable aux maisons de terre. Contrairement aux Prédorsétiens, les populations de la culture dorsétienne construisaient des méga-structures ([[Maison longue amérindienne|maisons longues]]) pouvant abriter de vingt-cinq à deux cents personnes pendant certaines périodes de l'année, principalement l'été et l'automne. Ces rassemblements servaient sûrement à créer une identité commune aux divers groupes qui vivaient habituellement séparés. Il semble que la principale matière d'échanges étaient certaines pierres qui servaient à la fabrication de l'outillage. Il faut savoir que toutes les régions du Nord ne sont pas pourvues uniformément en matériel lithique et minéral. À titre d'exemple, la côte nord-ouest du Groenland possédait du [[fer météorique]] et du [[fer natif|fer tellurique]] tandis que la région de [[Kugluktuk|Coppermine]], du [[cuivre]] natif. Parmi les diverses hypothèses de l'extinction des Dorsétiens, on peut citer la famine causée par le réchauffement climatique du {{s-|XI}}, le [[meurtre]] par les nouveaux arrivants que sont les Thuléens ou bien, la possibilité d'une assimilation totale avec ces derniers, puis finalement, l'arrivée des Norrois, avec leurs lots de [[micro-organisme|microbes]] européens. C'était la fin des Tuniits, nom donné aux Dorsétiens par les Thuléens qui les ont remplacés. === Cultures inuites d'Alaska === [[Image:Barrow beach.jpg|vignette|Barrow (côte nord de l'Alaska).]] Pendant que les Paléoesquimaux développaient leur culture dans le Canada arctique et au Groenland, une évolution fort différente se poursuivait en Alaska dans la région du détroit de Béring. De son côté, les [[îles Aléoutiennes]] ont connu un développement graduel qui a débouché sur la culture des [[Aléoutes]] d'aujourd'hui. La côte pacifique de l'Alaska, quant à elle, a connu une évolution technologique basée sur l'ardoise polie qui a pu être à l'origine des cultures esquimaudes de cette région. Les côtes nord et ouest étaient occupées par des gens de la Tradition des outils microlithiques de l'Arctique, la même culture que ceux de l'Arctique canadien. Vers 1000 {{av JC}}, il y a un arrêt de plusieurs siècles dans l'activité humaine en Alaska. Après cette pause, apparaît une série de groupes comme les cultures Baleinières anciennes, Choris et Norton qui sont un complexe mélange de [[Microlithe (Préhistoire)|microlithisme]] de l'Arctique, de culture de la côte du Pacifique et de groupes du [[Néolithique]] de la [[Extrême-Orient russe|Sibérie orientale]] de la même époque. ==== Cultures baleinières anciennes ==== Nous savons très peu de choses sur les cultures baleinières anciennes. En fait, il n'y a qu'un seul village de cinq maisons qui a été découvert au cap Krusenstern, au nord du [[détroit de Béring]]. Il y avait des os de phoque dans les maisons et des os de baleine étendus sur les plages environnantes. On peut considérer cette culture comme une tentative éphémère de mixité, des Aléoutes peut-être, des Inuit ou des Amérindiens. ==== Culture de Choris ==== Les gens de la culture de Choris vivaient dans de grandes maisons semi-souterraines ovales et chassaient le phoque et le caribou. Ils fabriquaient aussi des outils de [[pierre taillée]] qui rappellent passablement ceux de la Tradition microlithique de l'Arctique. Comme pour les cultures baleinières anciennes, l'origine des gens de Choris reste nébuleuse pour l'instant. Ces petits groupes de chasseurs étaient peut-être des Esquimaux du Sud de l'Alaska, ou des Aléoutes qui migrèrent vers le nord, ou des Amérindiens qui avaient adopté des coutumes esquimaudes, voire des immigrants sibériens. ==== Culture de Norton ==== Encore ici, on sent un curieux mélange de [[Tradition]] des outils microlithiques de l'Arctique et de cultures néolithiques sibériennes. Comme il est possible de suivre les traces de la culture de Norton jusqu'à aujourd'hui, il est certain que les Nortoniens étaient des Esquimaux. En réalité, ce sont les ancêtres des Inuit historiques et modernes de l'Alaska, du Canada et du Groenland. ==== Culture béringienne ancienne ==== Le développement le plus connu de la culture de Norton est la culture béringienne ancienne qui est apparue sur la côte orientale de la péninsule de Tchouktka (Sibérie) et sur l'île Saint-Laurent (Alaska). L'invention majeure de cette culture fut le [[harpon]] à [[Coque (bateau)|flotteur]]. Grâce à ce dernier, les populations de la culture béringienne ont pu chasser de plus gros mammifères marins à bord de leurs embarcations (''kayak'' et ''oumiak''). Le flotteur (''avataq''), fait d'une peau de phoque gonflée, permettait d'épuiser l'animal et l'empêchait de couler, une fois mort. Le [[phocidae|phoque]] et le [[Morse (animal)|morse]] semblent avoir été la nourriture principale de ces Esquimaux. À noter que l'ivoire de morse constituait la matière de base d'une grande partie de leur technologie. Ils en fabriquaient des lunettes à neige, des crampons à glace, des imitations de nageoires de phoque pour attirer l'animal, des arcs, des pointes de flèche et l'important bouchon du flotteur. Dès cette époque, de nouveaux villages permanents voient le jour le long des côtes de la mer de Béring. Ils sont constitués de maisons semi-souterraines recouvertes de peaux et de plaques de gazon. Elles étaient munies d'un porche coupe-froid et étaient chauffées par des lampes à huile en poterie. Ils cuisinaient également dans des marmites de céramique. En résumé, ces gens disposaient d'une technologie assez développée pour leur assurer une relative abondance alimentaire et un certain confort dans leurs maisons très bien isolées et chauffées. ==== Culture de Punuk ==== La grande majorité des outils en [[pierre taillée]] avait été remplacé par de l'[[ardoise]] polie. La principale innovation technique de la culture de Punuk est la grande tête de harpon pour la chasse à la baleine. La carcasse d'une baleine boréale pouvait fournir à une communauté tout entière plusieurs tonnes de viande et de graisse. Dès ce moment, il y eut un important accroissement démographique dans la partie septentrionale de l'Alaska. C'est la culture béringienne ancienne qui donna naissance à la culture de Punuk. Ces derniers ont perpétué la tradition et l'ont même améliorée aux contacts des peuples de la [[Sibérie]] de l'[[Âge du fer]]. Ces grands chasseurs de baleine sont les ancêtres immédiats de tous les Inuit de l'Arctique canadien et du Groenland. === Culture thuléenne (1000 à 1600) === [[Image:Button Point 1995-06-12.jpg|vignette|Île Bylot (Nord de Baffin).]] Vers 1000 apr. J.-C., des chasseurs de baleine (Punuk) du Nord de l'Alaska se déplacent vers l'est. Ils voyagent probablement en ''oumiak'' (grand bateau fait de peaux cousues) et atteignent le Groenland par le Haut-Arctique en très peu de temps. On considère les Thuléens comme étant les représentants de la troisième et dernière vague de migrations de populations de l'Arctique canadien et du Groenland. Ces importants déplacements sont très possiblement liés au réchauffement climatique (réchauffement médiéval) qui affecta tout l'Arctique à cette époque. En poursuivant la baleine boréale, en plus du Groenland, les Thuléens se sont répandus dans l'ensemble de l'archipel arctique et autour de la baie d'Hudson. Cette culture porte ce nom parce que c'est sur la côte nord-ouest du Groenland, près de la communauté de Thulé que l'on a identifié pour la première fois de vieilles maisons de type thuléen. Comme énoncé précédemment, la baleine boréale de l'Alaska (Ouest) et celle du Groenland (Est) étaient la ressource principale de ces populations. Cependant, elles utilisaient également le phoque, le caribou ainsi que le poisson comme ressources alimentaires. Dans la région d'[[Igloulik]], ils firent aussi la découverte de nombreux troupeaux de morses. En réalité, ces grands chasseurs de baleine sont devenus, au cours de leurs migrations vers l'est, des chasseurs polyvalents. Malgré tout, la baleine demeurait la principale source de nourriture et de combustible. Ces grands mammifères marins permirent aux Thuléens de mener une vie passablement sédentaire de sorte que les populations ont rapidement augmenté. De plus, pour des raisons diverses, une scission pouvait survenir dans un groupe et un nouveau campement apparaissait en quelques jours seulement. C'est ce qui expliquerait la rapide extension de leurs territoires d'occupation. Pour se nourrir et se vêtir, les Thuléens chassaient aussi des animaux terrestres comme le caribou et le [[bœuf musqué]]. Quant à lui, le poisson était pêché au trident (karkivak). Les prises étaient dépecées à l'aide d'un couteau d'ardoise, en forme de demi-lune, que l'on appelle {{Citation|ulu}}. En plus de la viande et de la graisse, les baleines fournissaient aux Thuléens leurs os comme matériau de construction. Pour construire des habitations de terre semblables à celles de l'Alaska, les Thuléens devaient utiliser les os, principalement les côtes et maxillaires de baleine, comme armature pour le toit. L'ensemble était recouvert de peaux et d'une épaisse couche de tourbe et de terre. Ces maisons d'hiver semi-permanentes, très bien isolées et chauffées, devaient être passablement confortables. La nourriture et le combustible pour les lampes venaient des caches environnantes, recouvertes de lourdes pierres pour protéger son contenu des chiens, des loups, des renards et des ours. Pendant l'été, tout le groupe emménageait dans des tentes de peaux. De plus, ces gens construisaient un autre type d'habitation hivernale complètement inconnu en Alaska : l'igloo. Ils auraient inventé cette technologie mais auraient emprunté aux Dorsétiens l'utilisation de la [[stéatite]] dans la fabrication des lampes à huile. Ils ont également perfectionné l'usage et la construction des [[traîneau]]x. Des [[harnais]] pour chiens apparaissent dans les sites thuléens du Canada à cette époque. Les villages des premiers Thuléens comptaient seulement quelques maisons d'hiver et moins d'une cinquantaine d'occupants. Cette organisation de la société thuléenne devait se regrouper autour d'un vieil homme qui possédait le savoir et l'expérience. Le reste du groupe comprenait les fils du vieil homme et leurs familles, les familles d'autres parents masculins et parfois, les familles de ses filles. En résumé, on peut aujourd'hui affirmer que l'économie des Thuléens était basée sur la chasse aux mammifères marins comme la baleine et le phoque. Certains éléments de technologie issus de la culture dorsétienne laissent penser qu'il y a eu certains contacts entre ces deux groupes. En revanche, plusieurs légendes inuites racontent qu'il y a eu combat avec les Tuniits (Dorsétiens) et qu'ils ont été chassés des meilleurs territoires de chasse. C'est dans le Québec arctique que sont retrouvés les sites dorsétiens les plus récents (1400 {{ap JC}}) et c'est cette même région qui connut l'arrivée la plus tardive des groupes de Thuléens. Après plusieurs fouilles de sites thuléens, il est prouvé qu'au Groenland, ces populations faisaient commerce avec les populations résidentes en provenance des pays nordiques et qu'au Labrador, des échanges se faisaient avec les baleiniers [[basques]], écossais et américains ainsi qu'avec les [[missionnaire chrétien|missionnaires]]. L'archéologie confirme que les Thuléens sont les derniers arrivants de l'Arctique canadien et du Groenland et que leurs ancêtres, il y a deux ou trois mille ans, vivaient sur les côtes de l'Alaska et de la Sibérie. Les Thuléens sont considérés, sans l'ombre d'un doute, comme étant des Inuit. Il est presque certain que ces gens parlaient l'inuktitut, un [[dialecte]] esquimau très semblable à celui utilisé encore aujourd'hui par les autochtones du Grand Nord. Cependant, il semble que les us et coutumes thuléens d'origine semblent avoir été plus riches, plus sophistiqués et plus uniformes que les cultures inuites subséquentes. === Changements climatiques et culturels === [[Image:Tanquary Fiord 9 1997-08-05.jpg|vignette|Fjord Tanquary (île Ellesmere).]] Le [[petit âge glaciaire]] (1600 à 1850) a forcé les Thuléens à se diviser en de multiples cultures locales s'adaptant au nouvel environnement des différentes régions arctiques. L'occupation du Labrador par les Inuit remonte au {{s-|XVI}}. Dès cette époque, ils rencontrèrent des chasseurs amérindiens et des pêcheurs européens qui exploitaient déjà la partie méridionale de cette côte. En 1770, lorsque les [[Frères moraves|Moraves]] arrivèrent au Labrador, ces derniers relatent que les Inuit locaux chassaient encore la baleine. Les mauvaises conditions climatiques se faisaient possiblement moins sentir dans cette région relativement plus au sud que les autres régions nordiques. Quant à eux, les gens qui habitaient le Sud et l'Est de l'[[île de Baffin]] ont continué à vivre la culture thuléenne jusqu'à l'arrivée des baleiniers américains et écossais au cours du {{s-|XIX}}. Toutefois, il est bon de signaler que les Inuit du Sud de Baffin comme ceux du Labrador et du Québec ont quitté leurs maisons individuelles pour de grandes maisons multifamiliales. Plus on s'approche de l'Arctique central, plus on découvre des groupes culturels différents de leurs ancêtres thuléens. C'est au cours de la petite période glaciaire que les Inuit d'Igloolik (Igloolik veut dire : là où il y a des maisons) quittèrent leurs maisons de terre permanentes pour s'installer sur la banquise dans des villages d'igloos. L'été, ils retournaient sur la côte pour chasser les mammifères marins à l'aide de kayaks et à l'intérieur des terres pour la chasse au caribou ou pour pratiquer la pêche à l'omble chevalier. Quant aux Barren Grounds, à l'ouest de la baie d'Hudson, ces territoires étaient occupés par des Inuit qui subsistaient grâce au caribou et au poisson. En résumé, ils accaparèrent les terres abandonnées par les [[Tchipewyans]] à la suite d'une épidémie en 1780. Avant cette date, les Inuit du caribou d'aujourd'hui étaient de culture maritime comme celle des Thuléens d'autrefois. Entre 1200 et 1500, les Thuléens arrivent dans la région de la baie Pelly et des golfes Dolphin et Union. Vu l'absence de grands mammifères marins dans cette région, ils n'ont d'autres choix que de s'adapter à la chasse aux phoques sur la banquise. Pour les Inuit du cuivre (Kugluktuk), ils continuèrent de passer l'hiver dans des habitations de pierre, de terre et de bois flotté semblables à celles de leurs ancêtres. En résumé, la technologie des Inuit de l'Arctique central semble simpliste, rustique et adaptée à une nouvelle vie de nomade. Pour ce qui est de la [[mer de Beaufort]] et du [[Mackenzie (fleuve)|fleuve Mackenzie]], les gens de l'endroit avaient un mode de vie semblable aux gens du Nord de l'Alaska. L'hiver, ils s'abritaient dans de grandes maisons de bois flotté, ils se servaient de lampes à huile, portaient des labrets aux lèvres et aux joues et se déplaçaient en ''oumiak''. Dans ce coin de l'Arctique de l'Ouest, les changements environnementaux et culturels ont été moins perceptibles qu'ailleurs. Pour terminer, le Haut-Arctique avait été abandonné durant le refroidissement. Les groupes de la région ont dû mourir de faim ou sont partis rejoindre leurs parents sur la côte nord-ouest du Groenland. Il est certain que les Inuit d'aujourd'hui ont hérité du patrimoine génétique et culturel des Thuléens. Les premiers explorateurs de l'Arctique décrivent que les Inuit rencontrés n'étaient pas de culture maritime mais plutôt une multitude de groupes culturellement différents d'une région à l'autre. La véritable culture thuléenne avait disparu. Il semble que toutes ces mutations ont été provoquées par d'importants changements environnementaux lors de la petite période glaciaire. L'isolation pendant plus de trois mille ans, combinée à un environnement des plus extrêmes a produit une culture humaine unique. == Arrivée des Européens == [[Fichier:Histoire de l'Amerique Septentrionale - divisée en quatre tomes (1753) (14577039230).jpg|vignette|Un navire européen dans les glaces de la baie d'Hudson entrant en contact avec les Inuit en 1697.]] [[Image:Eskimo Family NGM-v31-p564.jpg|vignette|droite|Les populations inuites sont restées peu connues avant les récits des premiers explorateurs.]] [[Image:Nanook of the north.jpg|vignette|droite|Les films d'explorateurs et d'ethnologues ont beaucoup contribué à faire connaître les Inuit dans le monde. Voir : ''[[Nanouk l'Esquimau]]'']] [[Fichier:Inuktitut dialect map.svg|vignette|droite|300px|Carte des langues inuites.]] À partir du {{s-|XIX}}, les [[arme à feu|armes à feu]] bouleversent les pratiques de chasse. Les missionnaires tentent de convertir les Inuit au [[catholicisme]] ou au [[protestantisme]] tout en cherchant souvent à les sédentariser. Avec d'autres [[Peuple autochtone|peuples premiers]], les Inuit et populations du Nord de l'Europe cherchent à retrouver une certaine autonomie, au Canada, en partie accordée. Mais l'introduction de l'[[Boisson alcoolisée|alcool]], des maladies microbiennes jusqu'alors inconnues sous ces [[latitude]]s et de la radio, l'accès au commerce global, de la [[télévision]] et du [[motoneige]] sont après quelques décennies, causes de bouleversements sociaux, culturels et du mode de vie<ref name="harper" />. === Statut des Inuit au Canada et au Québec === Au début des années 1920, le problème sur le statut des Inuit refait surface lorsque O. S. Finnie, le directeur du département de l'Intérieur des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon annonce que des obligations sont liées aux droits territoriaux et que le gouvernement canadien ne devrait pas transférer ces responsabilités en éducation et en soins de santé aux commerçants et aux missionnaires. Finnie avait auparavant été choqué par les propos que l'explorateur danois [[Knud Rasmussen]] avait tenus au retour de son expédition de 1921 - 1923 sur la côte occidentale de la baie d'Hudson. Il avait déploré les misérables conditions de vie des Esquimaux de cette région. À la suite de ce constat, Finnie demande alors que cette responsabilité soit transférée au département des Affaires indiennes<ref name=":2">Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien (1966) n'est pas encore créé à cette époque</ref> en proposant un amendement à la [[loi sur les Indiens]] pour pouvoir y inclure les Esquimaux. Cet amendement, très controversé à l'époque, a été l'objet d'intenses débats à la Chambre des Communes au point où Finnie dut prendre sa retraite prématurément. [[Arthur Meighen]], un député de l'opposition conservatrice en 1924, déclare à la Chambre que la meilleure attitude que le gouvernement pourrait avoir face aux Esquimaux {{Citation|serait de les laisser seuls avec eux-mêmes}}. Après de nombreuses discussions, le gouvernement libéral de l'époque, en accord pour une fois avec l'opposition, annonce que la loi sur les Indiens n'est pas applicable aux Inuit. ''Laisser les Esquimaux seuls'' était le slogan à la mode dans les années 1920 et 1930, mais dans la réalité, l'Arctique était envahi par les commerçants de fourrures, les missionnaires, les [[Chasse à la baleine|baleiniers]], les [[prospection (géologie)|prospecteurs]] et autres. On venait de découvrir d'importants [[Gisement (pétrographie)|gisements]] [[pétrole|pétroliers]] dans la région de [[Norman Wells]], dans l'Arctique de l'Ouest. L'attention était focalisée sur le développement économique, sans assumer les responsabilités et les conséquences qui en découlent. À cette époque, la [[Compagnie de la Baie d'Hudson]], la {{Citation|bonne compagnie}} comme la surnommaient certains Inuit, avait instauré depuis un certain temps tout un système de crédit avec les autochtones. Cette façon de faire leur assurait la dépendance et un certain monopole auprès des [[trappeur]]s indiens et inuit. Devant la menace de ce transfert de responsabilités, la compagnie refusa sur le champ et déclara qu'assumer les besoins de base chez les Inuit est une obligation du gouvernement canadien. Lorsque l'administration des affaires inuits a été transférée des affaires indiennes au bureau du commissaire des Territoires du Nord-Ouest en 1927, la question du statut juridique des Inuit du Québec avait refait surface. Le commissaire écrivit alors immédiatement un mémo indiquant que les Inuit du Québec et du [[Manitoba]] ne sont pas sous son autorité. Le département des Affaires indiennes n'eut d'autre choix que d'accepter de couvrir les frais de ce groupe d'Inuit, mais seulement pour l'année 1928-29. Il transféra cette responsabilité aux provinces concernées. Le gouvernement du Québec accepte alors que les Esquimaux qui vivent sur son territoire soient perçus comme des citoyens du Québec à part entière et insiste sur le fait qu'il assumera sa part de responsabilité face aux besoins de ces derniers, mais qu'il ne veut pas payer pour les dépenses antérieures faites par le département de l'Intérieur. Mais le fédéral continue à vouloir donner ses services aux Inuit du Québec et à envoyer la facture à la province. Selon Rowat du département de l'Intérieur, l'aide devrait être distribuée par les missionnaires, les commerçants et la Gendarmerie royale. Ces dépenses seront assumées par le fédéral, puis la facture renvoyée aux autorités provinciales pour qu'elles puissent payer leur part. Le gouvernement fédéral croit qu'il est plus habile à s'occuper des affaires esquimaudes. En 1931, en pleine [[Grande Dépression]], le gouvernement fédéral veut que le Québec assume sa pleine responsabilité sur les Inuit de la province. Québec refuse sur le champ, il a aussi des problèmes financiers. Ce dernier envoie alors une lettre au gouvernement du Canada lui demandant comment il en arrive à décider que les Inuit du Québec n'auraient que le statut de citoyens du Québec. La réponse ne se fit pas attendre. Rowat, du département de l'Intérieur, écrit que les Inuit ne sont pas classés avec les Indiens définis à [[Constitution du Canada|l'Acte de l'Amérique du Nord britannique]] et que la loi sur les Indiens ne s'applique pas aux Esquimaux. Ils sont des citoyens comme n'importe quels [[citoyenneté canadienne|citoyens canadiens]], sans statut particulier. {{citation|Avec tout le respect que j'ai pour les Indiens, les Inuits ne sont pas des pupilles de la Couronne}}. Le Québec réplique aussitôt que l'article 91 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique inclut tous les aborigènes du Canada. Rowat réplique alors que le département de la Justice n'interprète pas le terme ''indien'' comme le fait le Québec. Il annonce dans la même lettre que le bateau de la Compagnie de la baie d'Hudson sera bientôt à Wakeham Bay (aujourd'hui appelé [[Kangiqsujuaq]]) qu'il transporte les représentants officiels du gouvernement fédéral et c'est le dernier endroit où l'on pourra communiquer avec eux. Il veut connaître immédiatement la position du Québec face aux Inuit résidant dans la province. Et cette réponse arriva : {{citation|nous maintenons notre interprétation du mot indien, cependant nous sommes prêts à continuer notre arrangement avec le fédéral pour une autre année}}. Les positions devenaient irréconciliables. Le fédéral continuait à chaque année de réclamer au provincial, le remboursement des dépenses encourues pour les Inuit du [[Québec]]. Encore en [[1933]], le gouvernement fédéral envoie une autre lettre au Québec lui signifiant qu'il n'accepte aucune responsabilité sur les Esquimaux du Québec. Le Québec paie alors le compte de 1930–31 à la Compagnie de la baie d'Hudson et annonce du même coup que c'est son dernier paiement. La compagnie répond avec empressement qu'elle ne peut prendre aucune responsabilité des aides apportées aux Inuit du Québec, mais que d'un autre côté, il ne faut pas que des êtres humains meurent de faim parce qu'il y a divergence de vue entre les deux gouvernements. Pris entre l'arbre et l'écorce, la Compagnie de la baie d'Hudson demande des garanties pour continuer le ravitaillement des postes sur la rive occidentale de la baie d'Hudson. [[Louis-Alexandre Taschereau|Taschereau]], le premier ministre du Québec de l'époque, répond à la compagnie que le gouvernement du Québec prendra bientôt les actions nécessaires, devant la Cour suprême du Canada, pour régler ce problème de juridiction. La Compagnie de la baie d'Hudson continuera alors à faire crédit aux Inuit du Québec pour les besoins de première nécessité comme la farine. Que ce soit le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, la Compagnie de baie d'Hudson, tous jouent au poker avec le bien-être des Inuit du Québec. Le 2 avril 1935, le drame se déplace alors en Cour suprême. Il faut que cette dernière réponde à la question posée par le Québec : {{citation|Est-ce que le terme indien utilisé à l'article 91 de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 inclut aussi les Esquimaux résidant dans la province de Québec ?}}. La réponse affirmative dans un jugement unanime de tous les juges arrivera le 5 avril 1939, et comme c'est le cas pour plusieurs décisions juridiques, cela apporta plus de problèmes que ça n'en régla. La première réaction du fédéral fut d'en appeler de ce jugement devant le Conseil privé de Londres. Des élections fédérales furent déclenchées, puis l'Allemagne envahit l'Europe, déclenchant la [[Seconde Guerre mondiale]] ; on fit en sorte que la cause ne soit jamais rendue jusqu'à Londres. Durant tout ce temps, la situation légale des Inuit du Québec ne s'était pas clarifiée pour autant. Les administrateurs fédéraux séparaient la juridiction d'un côté et la responsabilité de l'autre. Il ne fallait surtout pas que les Inuit obtiennent un statut particulier comme les Indiens. Ce sont des citoyens libres et responsables. On s'occupe d'eux mais sans privilège particulier. De toute façon, que ce soit pour les Inuit ou pour les Indiens, le but était le même : l'assimilation, dans les plus brefs délais, à la culture dominante. Si jamais les administrateurs fédéraux pour l'Arctique avaient eu à écrire une loi sur les Esquimaux, voici l'esprit qui les animait à cette époque : {{citation|Si une loi sur les Esquimaux devait être promulguée, nous aurons besoin de définir le terme esquimau. Cependant, si nous acceptons le fait que les Esquimaux ne sont pas des sujets du gouvernement canadien, mais simplement, un petit groupe de défavorisés vivant dans un environnement difficile, il ne semble pas que nous ayons le besoin de définir plus que la définition que nous donnons aux Canadiens-Français, aux Chinois-Canadiens ou à tout autre groupe ethnique}}. Et ironiquement, c'est cette façon de penser qui a servi au gouvernement du Québec dans les [[années 1960]] lorsqu'il a changé sa position pour ce qui avait trait à sa responsabilité face aux Inuit de la province. Tout à coup, le [[Nord-du-Québec]] et ses habitants devenaient intéressants pour le gouvernement provincial. C'était [[René Lévesque]], député libéral à l'époque, qui était chargé des affaires du Nord pour le Québec. Il ne faut pas oublier qu'il était aussi le ministre des ressources naturelles et qu'il est le père de la nationalisation de l'électricité. Les élus provinciaux de l'époque découvraient les énormes potentiels de développement hydroélectrique à la baie James et dans le Nord québécois. Les intérêts économiques dépassaient une fois de plus les intérêts [[philanthropie|philanthropiques]]. Après toutes ces années de dispute, le gouvernement fédéral a accueilli très favorablement ce transfert de responsabilité vers la province. Le premier ministre Pearson expliqua que la politique gouvernementale, après une période transitoire, était d'intégrer les Autochtones du Canada aux programmes fédéraux et provinciaux normaux pour tous les [[Canadiens (peuple)|Canadiens]]. Ainsi, il sera plus facile pour les Canadiens d'accepter que les Autochtones soient égaux socialement parlant. C'est avec cette même philosophie que Trudeau arriva avec son Livre blanc de 1969 sur les [[Premières Nations]]. Comme vu précédemment, les Indiens l'ont refusé sur le champ et il a dû le mettre de côté. Mais les Inuit du Québec n'étaient pas du tout d'accord avec ce changement d'autorité. Certains résidents de la [[baie d'Hudson]] ont même menacé de déménager sur les [[îles Belcher]]. Les coopératives inuites du Québec ont passé à deux cheveux de se dissoudre et d'aller se reformer à Sanikiluaq<ref>Communauté du Territoire du Nunavut</ref>. Mais les autorités québécoises leur ont assuré qu'elles assumeraient toutes leurs responsabilités de juridiction provinciale. Mais le Québec ne voulait plus que ces services soient assurés par des agents fédéraux. La Direction générale du Nouveau-Québec<ref>DGNQ</ref> était alors fondée et pendant les dix ans qui ont suivi, tous les services ont été disponibles en double. Le pendule de la juridiction était donc revenu à la même place qu'au début des [[années 1920]]. En résumé, les Inuit du Canada ne sont toujours pas inclus dans la loi sur les Indiens, donc n'ont toujours pas de statut juridique particulier. === Assimilation par la déculturation === Les réinstallations étaient considérées comme une solution à certains problèmes perçus par le gouvernement ou d'autres organismes. Dans certains cas, la réinstallation accompagnait d'autres changements touchant la vie des [[Peuple autochtone|Autochtones]], changements qui résultaient souvent eux-mêmes de politiques gouvernementales. L'analyse révèle que si les motifs utilisés pour justifier les réinstallations sont nombreux et difficiles à déterminer, on peut classer les réinstallations en deux grandes catégories : celles qui étaient d'ordre administratif et celles qui étaient liées au développement<ref>[[Affaires autochtones et du Nord Canada]] - Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones, (http://www.ainc.inac.gc.ca/ch/rcap/sgmm_f.html) (28 février 2006)</ref>. Les réinstallations d'ordre administratif sont des déplacements de populations destinées à faciliter les opérations du gouvernement ou à répondre à des besoins qu'on percevait chez les Autochtones. Comme exemple, peuvent être cité : les Micmacs ([[Nouvelle-Écosse]]), les Inuit d'[[Hebron (Terre-Neuve-et-Labrador)|Hebron]] (Labrador), les Dénés Sayisi ([[Manitoba]]) et certaines Premières Nations du Yukon. Pour remettre les autochtones en contact avec la nature pour favoriser l'autosuffisance et les éloigner des influences négatives des établissements non autochtones, il y a les Inuit de l'île de Baffin vers l'[[île Devon]] et les multiples déplacements des Inuit du [[Kivalliq|Keewatin]] et au Québec. Le développement a souvent été utilisé pour justifier les déplacements, et ce partout dans le monde. Les réinstallations sont alors la conséquence de politiques nationales de développement dont le but avoué est principalement le bien des réinstallés ou encore l'implantation de projets industriels. Pour la récupération de terres à des fins agricoles, comme exemple : les [[Ojibwés]] ([[Ontario]]) et les Métis de [[Sainte-Madeleine]] ([[Manitoba]]). Pour la récupération de terres pour l'[[urbanisation]], il y a les Songhees ([[Colombie-Britannique]]). Pour la construction de [[barrage]]s [[Énergie hydroélectrique|hydroélectriques]], par exemple les Cheslattas T'en (Colombie-Britannique), les [[Cris]] [[Nation crie de Chemawawin|Chemawawin]] (Manitoba) et de Fort-George ([[Québec]]). ==== Réinstallations d'ordre administratif ==== Dans les années [[1950]], tout comme les [[Micmac]]s de [[Nouvelle-Écosse]], les Inuit d'[[Hebron (Terre-Neuve-et-Labrador)|Hebron]] et de [[Nutak]] au [[Labrador]] ont vécu une centralisation forcée. Parce que les gouvernements n'avaient pas le choix de fournir des services<ref>logements, écoles, soins médicaux, etc.</ref> à tous les Autochtones, même ceux des régions éloignées, les politiciens décidèrent de regrouper ces populations dans les petites communautés existantes du Sud du Labrador. Bien que l'économie de prédation leur fournissait depuis toujours, tout le nécessaire à une vie heureuse et communautaire, ces Inuit n'eurent d'autres choix que de tenter de s'adapter à la vie des collectivités du Sud. On a même séparé les familles en provenance d'un même village. Cinq familles de Hebron iraient à [[Nain (Terre-Neuve-et-Labrador)|Nain]], 10 à [[Hopedale]] et 43 à [[Makkovik]]. Cette façon désordonnée de faire les choses a été extrêmement douloureuse pour ces Hebronimiuts<ref>Les résidents de Hebron</ref>. Comme en Nouvelle-Écosse, lors des déménagements, la plupart des nouvelles maisons n'étaient pas encore construites dans les villages d'accueil. Plusieurs familles n'ont eu d'autres choix que de s'entasser dans des logements de piètre qualité. Comme pour toutes réinstallations, peut-être la chose la plus importante, les fonctionnaires n'ont pas tenu compte des liens qui unissent les Inuit au territoire. Paulus Nochasak a très bien résumé la situation : {{citation|nous avons dû aller dans un endroit qui n'était pas notre terre}}. La Commission royale sur le Labrador de 1974 a conclu que le programme de réinstallation dans le Nord avait été une opération futile et inconsidérée ayant causé injustices et souffrances aussi bien aux Inuit qu'aux résidents des collectivités d'accueil. Elle a conclu que les programmes gouvernementaux de réinstallation au Labrador avaient été considérés par le gouvernement comme une fin en soi et non comme un élément d'un processus de développement. D'autres erreurs fondamentales ont été commises du fait que l'on n'a pas pris en compte ou cherché à connaître les souhaits et les aspirations de tous ceux touchés par la réinstallation, et aussi du fait que la planification était d'une très grande médiocrité<ref>Report of the Royal Commission on Labrador, {{vol.|6}}, ''The role of the Government'', St. John's, Gouvernement de Terre-Neuve et du Labrador, 1974, {{p.|1209}}.</ref>. C'est avec une [[idéologie]] d'intervention minimaliste auprès des populations inuites que les administrateurs du Nord entreprirent un vaste plan de colonisation des territoires vierges des îles Baffin et Devon<ref name="Marcus">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Alan Rudolph Marcus |titre=Inuit Relocation Pilicies in Canada and Other Circumpolar Countries, 1925-1960 |année=1994 }}.</ref>. Diverses recherches ont toutefois révélé plus tard que des motifs de souveraineté du territoire arctique étaient aussi derrière cette décision d'aller de l'avant avec ''le premier projet officiel de réinstallation des Esquimaux''. En [[1934]], {{nombre|53|hommes}}, femmes et enfants de Pangnirtung, Pond Inlet et Cape Dorset, avec 109 chiens, traîneaux, kayaks et bateaux furent déménagés sur l'île Devon (Dundas Harbour)<ref name="Marcus" />. Après deux années passées sur cette contrée déserte, les très mauvaises conditions climatiques et de glace ont finalement convaincu les Inuit de vouloir rentrer chez eux. La prétendue expérience destinée à éprouver la capacité des Inuit à s'adapter à cet endroit, s'est soldée par un échec total<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Frank Tester |auteur2=Peter Kulchyski |titre=Tammarniit (Mistakes) |sous-titre=Inuit Relocation in the Eastern Arctic, 1939-63 |lieu=Vancouver |éditeur=UBC Press |année=1994 |passage=111 }}.</ref>. Les gens de Pangnirtung furent rapatriés chez eux, en [[1936]]. Par contre, ceux de Cape Dorset et de [[Pond Inlet]] ont appris avec stupeur qu'ils seraient plutôt déplacés à Arctic Bay où un poste de traite était sur le point d'ouvrir. Tout juste un an plus tard (1937), ces familles furent de nouveau déplacées à Fort Ross ([[Île Somerset (Canada)|île Somerset]]). Durant dix ans, en raison des problèmes chroniques d'approvisionnement par bateau à cet endroit, les Inuit vécurent presque exclusivement de thé, de biscuits de ration et de farine. On peut lire dans un rapport de [[1943]], que les réinstallés entretenaient toujours la ''folle idée'' de retourner à Cape Dorset. En [[1947]], on les transféra pour la quatrième fois, à Spence Bay (Taloyoak aujourd'hui) cette fois. On trouve encore aujourd'hui des descendants de ce petit groupe d'Inuit dans ce village. C'est probablement dans l'épisode de l'île Devon que s'illustre le plus clairement l'analogie qui consiste à déplacer des humains comme des pions sur l'échiquier de l'Arctique. En effet, un petit groupe d'Inuit a fait l'objet de transplantations successives dans quatre lieux différents, au gré des intérêts économiques changeants de la Compagnie de la Baie d'Hudson et avec pour toile de fond les intérêts géopolitiques de l'État<ref name="Marcus" />. Malgré l'échec de ce premier plan de réinstallations, dans les [[années 1950]], un administrateur du ministère des Affaires indiennes et du Nord rédige une longue note sur une nouvelle idée de déménagements des populations de l'Arctique. Pour cet auteur anonyme, la solution serait de les déplacer tous, dans deux ou trois villes du Sud du Canada. On pensa en effet, à l'implantation d'un village inuit à [[Hamilton (Ontario)]], un autre à [[Winnipeg]] (Manitoba) et un dernier près d'[[Edmonton]] ([[Alberta]]). Ce plan permettrait une meilleure gestion des besoins de ces gens au lieu de les laisser disséminés le long des {{unité|15000|kilomètres}} de côtes de l'océan Arctique. ''Quant à leur civilisation, il convient de s'y opposer implacablement, en raison du peu d'espoir de la voir évoluer''<ref>Affaires indiennes et du Nord Canada, RG 22, {{vol.|254}}, dossier 40-8-1, partie 2 (1949-1952), ''The Future of the Canadian Eskimo'', 15 mai 1952, {{p.|1}}.</ref>. Voilà un bel exemple d'une certaine idéologie [[racisme|raciste]] qui régnait parmi les fonctionnaires et les politiciens de l'époque. Heureusement, cette idée que l'on peut qualifier d'ethnocentriste, n'a jamais été mise en application. Pendant que les fonctionnaires préparaient la relocalisation des Inuit vers le sud, les projets visant à multiplier les réinstallations dans l'Extrême-Arctique allaient bon train. Encore pour des raisons non avouées de souveraineté sur l'archipel arctique, le gouvernement du Canada préparait l'une des plus tragiques histoires des régions nordiques. Il fallait trouver une solution au ''problème esquimau'' de l'époque et ces déménagements devaient être présentés comme spectaculaires auprès de la population canadienne du Sud. Une fois de plus, il y avait eu promesse de jour meilleur de la part du gouvernement canadien auprès de ces migrants forcés. Le 25 juillet [[1953]]. Trente-quatre personnes (sept familles) de Port Harrison ([[Inukjuak]]) embarquent sur le navire C. D. Howe en direction de l'[[île d'Ellesmere]] et Cornwallis dans le Haut-Arctique. Trois jours plus tard, trois familles (seize personnes) de [[Pond Inlet]] les rejoignent sur le pont d'acier du navire gouvernemental. Le lendemain, le C. D. Howe arrive à [[Craig Harbour]] (île Ellesmere) pour y débarquer cinq familles. Henry Larsen, un officier supérieur de la Gendarmerie royale du Canada, les a décrit comme suit : {{citation|Ils sont sales, déguenillés, d'apparence négligée, un lot de colons n'ayant pas un beau look}}. Les autres, restés sur le bateau, sont transférés sur le [[brise-glace]] Iberville qui tentera vainement de rejoindre Alexandra Fiord un peu plus au nord. Après cette tentative avortée, le brise-glace revient à Craig Harbour pour y débarquer deux autres familles. Les dix-huit Inuit restants, seront amenés quelques jours plus tard à Resolute Bay. Sans avertissement aucun, des familles se trouvaient ainsi séparées. L'un des exilés dira plus tard : {{citation|nous avons été totalement abandonnés sur les plages de Craig Harbour et de Resolute Bay}}. Un an plus tard, ceux de Craig Harbour seront déménagés une seconde fois, à cent kilomètres plus à l'ouest, soit à Grise Fiord. Le caporal Glenn Sargent de la gendarmerie, un an après l'arrivée des Inuit à Craig Harbour informait ses supérieurs en écrivant : {{citation|que la région de Craig Harbour est leur Jardin de l'Éden}}. Il écrivait aussi que les Inuit avaient beaucoup de succès à la chasse, en réalité, c'était exactement le contraire. À ces latitudes si nordiques, le gibier se fait rare. Dans la nuit polaire qui dure quatre mois, un chasseur avait même passé de longues heures à attendre un phoque au-dessus de son trou de respiration, mais en réalité, ce point noir n'était qu'une crotte de renard. Entre [[1953]] et [[1960]], la majorité des enfants de Resolute étaient devenu [[orphelin]]s. Les parents étaient décédés de désespoir, de maladies et de conditions trop extrêmes. Un célèbre politicien de l'époque a même déclaré : {{citation|s'ils veulent revenir, qu'ils payent}}. Ce n'est qu'à la fin des [[années 1990]], que le gouvernement fédéral accepta de dédommager les familles qui furent déplacées. Cependant, il a toujours refusé de s'excuser et d'avouer les vraies raisons de ces réinstallations catastrophiques. == Vulnérabilité sanitaire et environnementale == * Vulnérabilité immunitaire : L'isolement géographique et la rareté des microbes sous les climats froids n'avait pas préparé le système immunitaire des Inuit au contact avec la grippe, la tuberculose ou d'autres maladies. Au {{s-|XX}}, la [[pandémie]] de [[grippe espagnole]] a décimé de nombreuses communautés inuites. * Vulnérabilité aux métaux lourds : L'agriculture est impossible en arctique. La chasse et la pêche sont donc les seules sources traditionnelles d'aliments. Or les [[polluant]]s émis dans l'hémisphère nord tendent à se concentrer dans la zone arctique où ils se déposent en contaminant l'[[Océan Arctique]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Derek C.G. Muir |auteur2=Rudolph Wagemann |auteur3=Barry Hargrave |auteur4=David J. Thomas |auteur5=David B. Peakall |auteur6=Ross J. Norstrom |titre=Arctic marine ecosystem contamination |périodique=Science of the Total Environment |volume=122 |numéro=1-2 |date=15 juillet 1992 |pmid=1514106 |doi=10.1016/0048-9697(92)90246-O |pages=75–134}}.</ref> et/ou les zones polaires émergées<ref>{{Article |langue=en |auteur1=David J. Thomas |auteur2=B. Tracey |auteur3=Hal G. Marshall |auteur4=Ross J. Norstrom |titre=Arctic terrestrial ecosystem contamination |périodique=Science of the Total Environment |volume=122 |numéro=1-2 |date=15 juillet 1992 |pmid=1355310 |doi=10.1016/0048-9697(92)90247-P |pages=135–164}}.</ref>. Qui plus est, une intoxication [[saturnisme|saturnique]] chronique semble avoir touché une grande partie de la génération des enfants nés des [[années 1920]] aux années 1990 au moins, tandis que l'usage des fusils se répandait, ajoutant la toxicité des [[toxicité des munitions|munitions au plomb]] à celle d'autres polluants ; au point que certains chercheurs dans les [[années 1980]] parlaient d'{{Citation|épidémie silencieuse d'empoisonnement par les métaux}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jerome O. Nriagu |titre=A silent epidemic of environmental metal poisoning? |périodique=Environmental Pollution |volume=50 |numéro=1-2 |date=1988 |issn=0269-7491 |pmid=15092656 |doi=10.1016/0269-7491(88)90189-3 |pages=139-161}}.</ref>. Les cartouches à grenailles de [[plomb]] ont contaminé la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]], via notamment le plomb des [[grenaille]]s consommé par les [[oie]]s qui les mangent sur les lieux de chasse. Une [[Isotope|analyse isotopique]] du sang prélevé dans le [[cordon ombilical]]<ref name=cordon/> des bébés inuit, au moment de la naissance, montre que le plomb qui les contamine (huit fois plus de bébés inuit étaient atteints de saturnisme à la naissance qu'au Sud du Québec) provient des cartouches de chasse, et non de retombées atmosphérique ou des poissons ou phoques, autres hypothèses avancées<ref>J. Van Oostdam et al., « ''[http://epub.sub.uni-hamburg.de/epub/volltexte/2010/5135/pdf/VanOostdam_et_al_2005_Human_health_implications_of_environmental_contaminants_STOTEN.pdf Human health implications of environmental contaminants in Arctic Canada: A review]'' », Sci. Total Environ., vol. 351, {{p.|165}}‐246, 2005.</ref>{{,}}<ref name=Dewailly2001/>. Néanmoins, si le plomb est bien interdit pour les chasseurs canadiens, une tolérance a persisté pour les Amérindiens et les Inuit alors que les cartouches au plomb sont encore vendues à moindre prix que celles aux grenailles d'acier doux (métal pourtant moins coûteux). Ce constat de plombémie excessivement élevée a été confirmé au début des années 2000 côté Groenland<ref name=PlombGroenland2005/>. Pour mieux comprendre ce phénomène une étude<ref name="PlombGroenland2005">Nils Milman, Jens Laursen, Keld-Erik Byg, Henning Sloth Pedersen, Gert Mulvad, Jens Carl Hansen, [Lead content in autopsy liver tissue in samples from greenlandic inuit and danes], (Int J Circumpolar Health 2005; 64(4):314-321.)</ref> récente (2005) a comparé le plomb contenu dans des échantillons de foie d'Inuit<ref>Laursen J, Milman N, Pedersen HS, Mulvad G, Jul E, Saaby H, Hansen JC. ''Elements in autopsy liver tissue samples from Greenlandic Inuit and Danes''. I. Sulphur, chlorine, potassium, and bromine measured by X-ray fluorescence spectrometry. J Trace Elem Med Biol 1998; 12: 109-114</ref> et de caucasiens danois décédés de diverses causes. À âge et sexe égal, les différences sont remarquables : les foies d'Inuit se sont montrés beaucoup plus chargés de plomb, et chez les hommes plus que chez les femmes (alors que les femmes accumulent plus de mercure)<ref name=PlombGroenland2005/>. La différence Homme-Femme entre taux de plomb dans le foie était nette chez les Inuit, et à peine marquée chez les Danois. 81 1 % des échantillons danois étaient sous la limite de détection du plomb, alors que tous les foies d'Inuit étaient au-dessus<ref name=PlombGroenland2005/>. Dans les deux cas (Inuit et Danois, le plomb était d'autant plus présent dans le foie que la personne était âgée, ce qui montre une exposition chronique et bioaccumulative. La teneur médiane (percentile 5-95) était de {{unité|14.96|μmol/kg}} de foie sec (4,83 à 74,80) chez les Inuit, et inférieure à {{unité|0.05|μmol/kg}} de foie sec (moins de 0,05 à 29,44) chez les Danois. Toutes les Inuit avaient des teneurs en plomb du foie dessus de la limite de détection, alors que 60 Danois (81 %) avaient la teneur en plomb du foie en dessous de la limite de détection<ref name=PlombGroenland2005/>. Selon les auteurs de ces études, l'explication la plus plausible de cette plombémie est (comme pour les Inuit du Canada) la consommation<ref>Johansen P, Asmund G, Riget F. ''High human exposure to lead through consumption of birds hunted with lead shot''. Environ Pollut 2004; 127: 125-129.</ref> d'oiseaux atteints de [[saturnisme animal|saturnisme aviaire]] à la suite de l'ingestion de grenaille de plomb, laquelle peut se poursuivre longtemps après l'interdiction du plomb, tant que la grenaille tombée au sol reste exposée aux oiseaux qui la recherchent comme [[gastrolithe]]s<ref name=PlombGroenland2005/>, les [[oie]]s et [[Eider (oiseau)|eiders]]<ref>Falk K, Merkel F. ''Embedded lead shots in common and king eiders wintering in West Greenland''. Field Report. Ornis Consult and Greenland Institute of Natural Resources 2001: 14</ref> par exemple. De manière générale, la [[chasse|chasse au fusil]] et la consommation traditionnelle d'animaux situés en haut de la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]] exposent les Inuit à des taux élevés de mercure et autres polluants bioaccumulables<ref>Berti PR, Receveur O, Chan HM, Kuhnlein HV: ''Dietary exposure to chemical contaminants from traditional food among adult Dene/Metis in the western Northwest Territories, Canada''. Environ Res 1998, 76:131-42.</ref>{{,}}<ref>Chan HM, Kim C, Khoday K, Receveur O, Kuhnlein HV: ''http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?tool=pubmed&pubmedid=7588487 Assessment of dietary exposure to trace metals in Baffin Inuit food]''. Environ Health Perspect 1995, 103:740-6 ([résumé])</ref>. Ainsi les taux de [[mercure (chimie)|mercure]] (issu de la chair d'animaux arctiques consommés comme nourriture) et de [[cadmium]] (surtout attribuable au [[tabagisme]]) sont anormalement et excessivement élevés dans les échantillons sanguins de nombreux Inuit, avec toutefois une nette amélioration de la concentration sanguine moyenne de 1992 à 2004 (descendue à {{unité|51.2|nmol/L}}, soit une diminution de 32 % en douze ans<ref name="Mercure92-2004">Fontaine, Julie ; Dewailly, Éric ; Benedetti, Jean-Louis ; Pereg, Daria ; Ayotte, Pierre ; Déry, Serge, ''[http://www.ehjournal.net/content/7/1/25 Re-evaluation of blood mercury, lead and cadmium concentrations in the Inuit population of Nunavik (Québec): a cross-sectional study]'' ; Journal: Environmental Health, Vol. 7, Issue 1 DOI: 10.1186/1476-069X-7-25 ; 2008-06-02</ref>), avec toutefois de fortes différences selon l'âge et selon la consommation de viande de mammifères marins (phoques, morses, cétacés…) qui constituent la première source de mercure chez les Inuit. Le mercure sanguin est statistiquement plus élevé chez les adultes de 45 à 74 par rapport aux jeunes, comme on l'a observé en 1992 et dans d'autres études<ref>Bjerregaard P, Hansen JC: ''Organochlorines and heavy metals in pregnant women from the Disko Bay area in Greenland''. Sci Total Environ 2000, 245:195-202 ([http://www.ehjournal.net/pubmed/10682367 résumé]).</ref>{{,}}<ref>Dumont C, Girard M, Bellavance F, Noel F: ''[http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?tool=pubmed&pubmedid=9629105 Mercury levels in the Cree population of James Bay]'', Québec, from 1988 to 1993/94. Canadian Medical Association Journal 1998, 158:1439-45 ([http://www.ehjournal.net/pubmed/9629105 Résumé])</ref>{{,}}<ref>Milman N, Mathiassen B, Hansen JC, Bohm J, '' Blood levels of lead, cadmium and mercury in a Greenlandic Inuit hunter population from Thule district''. Trace Elements and Electrolytes 1994, 11:3-8. ([résumé])</ref>{{,}}<ref name="cordon">Rhainds M, Levallois P, Dewailly E, Ayotte P: ''Lead, mercury, and organochlorine compound levels in cord blood in Quebec, Canada''. Arch Environ Health 1999, 54:40-7 ([http://www.ehjournal.net/pubmed/10025415 Résumé])</ref>. Le mercure n'étant pas (à la différence du plomb) connu pour s'accumuler dans les tissus humains, ces différences laissent penser que les jeunes adultes dans les années 2000 consomment beaucoup moins d'aliments traditionnels (mammifères marins, oies, canards…) que les plus âgés, ce que les enquêtes alimentaires confirment<ref name=Mercure92-2004/>. D'ailleurs, les études montrent aussi que les résidents de la [[baie d'Hudson]] restent – en moyenne – plus contaminés par le mercure que ceux de la [[Baie d'Ungava]] où la nourriture est moins traditionnelle. On avait déjà démontré en [[1992]] que les taux de mercure étaient plus élevés chez les Inuit plus âgés consommant plus de phoque et de béluga (foie en particulier)<ref name=Dewailly2001>Dewailly E, Ayotte P, Bruneau S, Lebel G, Levallois P, Weber JP:'' Exposure of the Inuit population of Nunavik (Arctic Quebec) to lead and mercury''. Arch Environ Health 2001, 56:350-7. ([http://www.ehjournal.net/pubmed/11572279 Résumé])</ref>. Les enquêtes alimentaires montrent que la portion moyenne quotidienne de viande de mammifère marin est passée de {{unité|28.7|g/jour}} en 1992 à {{unité|17.5|g/jour}} en 2004 (-40 % en douze ans)<ref>Institut national de santé publique du Québec & Nunavik Regional Board of Health and Social Services, ''Nutrition and Food Consumption among the Inuit of Nunavik. Qanuippitaa ? How are we ?'' Nunavik Inuit Health Survey 2004. Québec, Institut national de santé publique du Québec & Nunavik Regional Board of Health and Social Services ; 2008.</ref>, et des aliments moins contaminés ([[omble chevalier]] par exemple) sont plus souvent mangés. Cependant la charge corporelle de mercure ({{unité|51.2|nmol/L}} en moyenne) est encore près de quatorze fois plus élevée au Nunavik que dans la population générale québécoise ({{unité|3.7|nmol/L}})<ref>Institut national de santé publique du Québec, ''Étude sur l'établissement de valeurs de référence d'éléments traces et de métaux dans le sang, le sérum et l'urine de la population de la grande région de Québec''. Québec ; 2004 :-38.</ref> et elle est plus du double de celle observés chez les ''[[Cris]]'' d'[[Oujé-Bougoumou]] ({{unité|21.3|nmol/L}}, moyenne calculée pour {{nombre|169|personnes}}) et bien plus élevée que celle des [[Nation crie de Nemaska|Nemaska]] ({{unité|14.4|nmol/L}}, moyenne calculée pour {{nombre|71|personnes}}) au Québec<ref>Institut national de santé publique du Québec: Exposure and preliminary health assessments of the Oujé-Bougoumou Cree population to mine tailings residues. Report of the survey. Québec, Institut Natuional de Santé Publique du Québec; 2005:118</ref>, sans toutefois atteindre les taux très élevés mesurés chez les grands consommateurs de poisson de luxe ([[Istiophoridae|marlin]], [[espadon]]…) de San Francisco<ref>Hightower JM, Moore D: ''Mercury levels in high-end consumers of fish''. Environ Health Perspect 2003, 111:604-8 ([http://www.ehjournal.net/pubmed/12676623 Résumé])</ref>, ou des [[indiens amazoniens]] exposés au mercure de l'[[orpaillage]]<ref>Passos CJ, Mergler D, Lemire M, Fillion M, Guimaraes JR: ''Fish consumption and bioindicators of inorganic mercury exposure''. Sci Total Environ 2007, 373:68-76 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S004896970600876X Résumé])</ref>. Les Inuit canadiens présentent en outre des taux de mercure moins élevés que celles du [[Groenland]]<ref>Deutch B, Dyerberg J, Pedersen HS, Asmund G, Moller P, Hansen JC: ''Dietary composition and contaminants in north Greenland, in the 1970s and 2004''. Sci Total Environ 2006, 370:372-81</ref>. les progrès fait depuis 1992 ({{unité|51.2|nmol}} de mercure par litre de sang en 2004) ont permis qu'en moyenne et pour le mercure, le seuil de {{unité|99.7|nmol/L}} établi par [[Santé Canada]] pour la population générale adulte<ref>Health Canada Mercury Issues Task Force.: ''Mercury. Your health and the environment. A ressource tool.'' Edited by Canada H. Ottawa; 2004.</ref> ne soit pas dépassé. Néanmoins, chez certaines personnes, des taux de mercure sanguin atteignant {{unité|1200|nmol/L}} étaient encore relevés en 2004 (douze fois le seuil maximal recommandé au Québec), et 28 % de la population générale du Nunavik dépassaient en 2004 ce seuil, et ce sont 72 % des femmes en âge de procréer qui dépassaient le seuil fixé pour limiter les risques pour l'embryon ({{unité|28.9|nmol/L}} au Canada). Chez les enfants exposés in utero, de bas taux de contamination peuvent avoir des effets psychomoteurs et sur le développement du cerveau<ref>Boucher O, Bastien CH, Saint-Amour D, Dewailly É, Ayotte P, Jacobson JL, et al. 2010. ''Prenatal exposure to methylmercury and PCBs affects distinct stages of information processing: an event-related potential study with Inuit children''. Neurotoxicology 31:373–384</ref>{{,}}<ref>Boucher O, Burden MJ, Muckle G, Saint-Amour D, Ayotte P, Dewailly É, et al. 2012. ''Response inhibition and error monitoring during a visual go/no-go task in Inuit children exposed to lead, polychlorinated biphenyls, and methylmercury''. Environ Health Perspect 120:608–615</ref>. Des progrès spectaculaires ont aussi été constaté de 1992 à 2004 pour le plomb, avec une [[plombémie]] moyenne redescendue à {{unité|0.19|mmol/L}} (soit une diminution de 55 % en douze ans). Les plus âgés conservant toutefois des plombémies plus élevées<ref name=Mercure92-2004/>. Le cadmium sanguin a également diminué durant la même période (-22 %) et les analyses sanguines montrent que l'origine de ce cadmium est en grande partie due au tabagisme (les données stratifiées selon l'usage du tabac montrent des moyennes variant de {{unité|5.3|nmol}} par litre de sang chez les Inuit n'ayant jamais fumé, à {{unité|40.4|nmol/L}} chez les fumeurs)<ref name=Mercure92-2004/>. L'autre source identifiée, mais de moindre importance est le foie et les reins du [[Rangifer tarandus|caribou]], deux organes de détoxication connus chez d'autres espèces pour bioaccumuler le cadmium). Ces progrès sont attribués aux campagnes de sensibilisation sur l'alimentation, le passage aux cartouches sans plomb, mais les auteurs pointent le besoin de sensibiliser aux risques du tabagisme<ref name=Mercure92-2004/>. Bien que partiellement protégée grâce à une nourriture riche en Omega, les Inuit restent plus vulnérables que la moyenne à ces contaminants environnementaux. === Les énergies Tarquti === Tarquti est une entreprise [[Québec|québécoise]] spécialisée dans [[Énergie renouvelable|l’énergie renouvelable]]. Entreprise détenue à 100 % par les communautés inuites du [[Nunavik]], dans le [[Nord-du-Québec]]. Elle développe des projets d’énergie renouvelable pour réduire les émissions de [[gaz à effet de serre]]. ==== Contexte arctique ==== Les communautés inuites du Québec sont isolées du réseau électrique principal d’[[Hydro-Québec]]. Chaque communauté est son propre [[Réseaux autonomes d'Hydro-Québec|réseau autonome]], historiquement alimenté entièrement au [[Fioul|diesel]], une [[Combustible fossile|énergie fossile]] à l’origine des [[Réchauffement climatique|changements climatiques]]. En développant de l’énergie renouvelable dont la propriété réside chez les communautés autochtones du Nunavik, Tarquti permet le développement durable de ces collectivités. ==== Énergie renouvelable en milieu arctique ==== L’exemple de la [[Mine Raglan]], où une [[Énergie éolienne|éolienne]] développée par [https://tugliq.com/realisation/raglan-i/ Tugliq] est en fonction depuis 2015, montre que cette forme d’énergie est adaptée au milieu [[arctique]] car elle permet de produire par temps froid, malgré la neige, et la nuit, des moments où l’électricité est particulièrement en demande dans ces latitudes. Tarquti a annoncé en 2022 un partenariat avec Hydro-Québec pour le verdissement des réseaux autonomes de 12 des 14 communautés inuites du Nunavik, soit toutes sauf [[Kuujjuarapik]]-[[Whapmagoostui (municipalité de village cri)|Whapmagootsui]] et [[Inukjuak]], qui seront dotées, dès 2022, d’une installation [[Énergie hydroélectrique|hydroélectrique]] détenue en partie par la communauté. L’énergie [[Énergie solaire photovoltaïque|solaire photovoltaïque]] est également étudiée en milieu arctique, comme dans d’autres communautés situées encore plus au nord, comme au [[Yukon]]. ==== L’énergie renouvelable comme levier de développement durable ==== La transition énergétique vers l’énergie renouvelable pour les communautés du Nunavik crée des opportunités pour permettre aux peuples autochtones de développer des emplois et des entreprises qui ne seraient pas viables écologiquement ou économiquement si elles sont alimentées exclusivement à l’énergie fossile. Ainsi, des projets de serres en milieu arctique sont envisagées afin de d’améliorer l’offre alimentaire. Le savoir-faire inuk en énergie renouvelable pourra également offrir des alternatives moins polluantes aux sociétés minières, par exemple. D’ailleurs, afin de soutenir les efforts de décarbonation du Québec dans son ensemble, les initiatives inuites permettront de réduire encore les émissions de GES due à l’électricité, avec l’objectif de porter à 80 % l’approvisionnement des réseaux autonomes en énergie renouvelable d’ici 2030. {{Article détaillé|saturnisme animal}} * Vulnérabilité aux pesticides et à de nombreux [[polluant organique persistant|polluants organiques persistants]]<ref>Dallaire F, Dewailly É, Muckle G, Ayotte {{p.|2001}}. ''Time trends of persistent organic pollutants and heavy metals in umbilical cord blood of Inuit infants born in Nunavik (Québec, Canada) between 1994 and 2001''. Environ Health Perspect 111:1660–1664.</ref> : L'exposition des enfants et femmes enceintes, et de toute la population inuite aux [[pesticide]]s et à divers [[Composé organochloré|organochlorés]]<ref>Dewailly É, Ayotte P, Bruneau S, Laliberté C, Muir DCG, Norstrom RJ. 1993. ''Inuit exposure to organochlorines through the aquatic food chain in Arctic Québec''. Environ Health Perspect 101:618–620.</ref>. Ces produits sont très bioaccumulables dans les graisses animales. La nourriture traditionnelle contamine ainsi les femmes (plus que les hommes), et à des doses ''{{Citation|inacceptables}}''), notamment via la consommation de viande et de graisse de [[phoque annelé]], de [[morse (animal)|morse]] ou via le [[Lard de mammifère marin|lard]] de mattak ([[Baleine boréale]]) ou la graisse du [[narval]]<ref>Kuhnlein HV, Receveur O, Muir DC, Chan HM, Soueida R., ''Arctic indigenous women consume greater than acceptable levels of organochlorines'' , J Nutr. 1995 Oct;125(10):2501-10.([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7562084 Résumé])</ref>. Divers polluants organiques, tels qu'organophosphorés, HAP, PCB, dioxines, furanes… se concentrent dans la chaine alimentaire. Les Inuit qui consomment traditionnellement beaucoup de graisses animales y sont plus exposés que la moyenne<ref>Froehlich TE, Lanphear BP, Epstein JN, Barbaresi WJ, Katusic SK, Kahn RS. 2007. ''Prevalence, recognition, and treatment of attention-deficit/hyperactivity disorder in a national sample of US children''. Arch Pediatr Adolesc Med 161:857–864.</ref>, avec des troubles neurologiques possibles pour les enfants qui y ont été exposés in utero<ref>Boucher O, Muckle G, Bastien CH. 2009. ''Prenatal exposure to polychlorinated biphenyls: a neuropsychologic analysis''. Environ Health Perspect 117:7–16</ref>. * Vulnérabilité aux cancers : Les Inuit des régions circumpolaires (Alaska, Nord-Ouest du Canada et du Groenland) étaient au début du {{s-|XX}} considérés comme épargnés par les maladies malignes (cancers, tumeurs)<ref name=Pattern2008/>. Ce n'est plus le cas, dont en raison d'une augmentation de l'espérance de vie<ref name=Pattern2008/>, puis à partir des années 1950<ref name=Pattern2008/> d'une pollution croissante de leur environnement et de changements importants de modes et conditions de vie (les cancers du poumon, du côlon et du sein ont alors considérablement augmenté, en lien probablement avec la diffusion du tabagisme<ref name=Pattern2008/>, de l'alcool, d'une autre alimentation<ref name=Pattern2008/>. Après vingt ans d'observation, les épistémologistes ont conclu que les Inuit ne sont pas épargnés par les cancers, mais avec une répartition particulière<ref name="Pattern2008">Friborg JT, Melbye M., ''Cancer patterns in Inuit populations''. Lancet Oncol. 2008 Sep; 9(9):892-900.</ref> et certaines spécificités<ref>Gaudette LA, Freitag S, Dufour R, Blaikie M, Gao R-N et Wideman M., «''Cancer in Circumpolar Inuit ; Background information for cancer patterns in Canadian Inuit''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|527-533}}.</ref>{{,}}<ref>Nielsen NH, Storm HH, Christensen N, Gaudette LA et Lanier AP., «''Cancer among Circumpolar Inuit 1969-1988 ; Introduction and methods''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|539-543}}.</ref> encore non expliquées. Les cancers des voies aérodigestives se distinguent avec un taux élevé de [[cancer des fosses nasales]] chez les hommes inuit (plus élevé qu'en zone cicumpolaire (Danemark, Connecticut et Canada par exemple). L'incidence du cancer du poumon est parmi les plus élevés au monde (pour les hommes et les femmes)<ref name=respiratoryCancerInuits/> alors que le cancer du larynx est parmi les plus bas<ref name=respiratoryCancerInuits/>. ''{{Citation|Le modèle de tabagisme chez les Inuit, éventuellement combiné avec des cofacteurs liés à l'environnement et l'alimentation, sont considérées comme les facteurs pertinents de causalité}}''<ref name="respiratoryCancerInuits">Miller AB et Gaudette LA., «''Cancer of the respiratory system in Circumpolar Inuit''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|571}}- 576</ref>, [[Cancer du sein|du sein]]<ref>Miller AB, et Gaudette LA., «''Breast cancer in Circumpolar Inuit''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|77-80}}.</ref>, mais parfois avec des taux de cancers très bas pour le [[Cancer de la peau|de la peau]] par exemple ([[mélanome]] et non-mélanome), ou inversement très élevés (record du monde en termes de risque de [[cancer du col utérin|cancer du col de l'utérus]] pour les femmes inuites, avec un risque trois à quatre fois plus élevés que pour les femmes danoises, canadiennes et des États-Unis<ref>Kjaer SK, Nielsen NH, ''Cancer of the female genital tract in Circumpolar Inuit''. Acta Oncol. 1996; 35(5):581-7. ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8813065 Résumé])</ref> ; par contre les taux de [[Cancer osseux|cancers des os]]{{Lequel|date=septembre 2018}}, des tissus conjonctifs, [[Tumeur du cerveau|du cerveau]], de l'œil, [[Cancer de la thyroïde|de la thyroïde]] ou des ovaires sont comparables à ceux de la population danoise ou de populations d'autres zones circumpolaires (Connecticut, Canada)<ref>Miller AB, et Gaudette LA., «''Cancers of skin, bone, connective tissues, brain, eye, thyroid and other specified and unspecified sites in Inuit''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|607-616}}.</ref>{{,}}<ref>Nielsen NH, Storm HH, Gaudette LA et Lanier AP., «''Cancer in Circumpolar Inuit 1969-1988 ; A summary''», Acta Oncologica, 35(5), 1996, {{p.|621-628}}.</ref>. Le taux de [[cancer du testicule]] est bas, et celui de [[cancer de la prostate]] chez les hommes inuit est plus bas que dans ces régions circumpolaires et même le plus bas au monde, en raison de facteurs alimentaires semble-t-il<ref>Prener A, Storm HH, Nielsen NH, ''Cancer of the male genital tract in Circumpolar Inuit''. Acta Oncol. 1996; 35(5):589-93. ([https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8813066 résumé])</ref>. * Vulnérabilité aux TDAH (trouble du déficit de l'attention) et aux polluants neurotoxiques: Divers contaminants environnementaux (dont le mercure<ref>Debes F, Budtz-Jørgensen E, Weihe P, White RF, Grandjean {{p.|2006}}. ''Impact of prenatal methylmercury exposure on neurobehavioral function at age 14 years''. Neurotoxicol Teratol 28:363–375.</ref> et le plomb<ref>Brockel BJ, Cory-Slechta DA. 1998. ''Lead, attention, and impulsive behavior: changes in a fixed-ratio waiting-for-reward paradigm''. Pharmacol Biochem Behav 60:545–552</ref>{{,}}<ref>Chiodo LM, Covington C, Sokol RJ, Hannigan JH, Jannise J, Ager J, et al. 2007. ''Blood lead levels and specific attention effects in young children''. Neurotoxicol Teratol 29:538–546.</ref>, même à très faible dose<ref>Chiodo LM, Jacobson SW, Jacobson JL. 2004. ''Neurodevelopmental effects of postnatal lead exposure at very low levels''. Neurotoxicol Teratol 26:359–371.</ref>) sont des causes suspectées ou avérées de [[Trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité|TDAH]] ({{Citation étrangère|langue=en|Troubles de déficit de l’attention avec hyperactivité}})<ref>Braun JM, Kahn RS, Froehlich T, Auinger P, Lanphear BP. 2006. ''Exposures to environmental toxicants and attention deficit hyperactivity disorder in U.S. children''. Environ Health Perspect 114:1904–1909</ref> voire de [[Handicap mental|retard mental]]<ref>Canfield RL, Henderson CR Jr, Cory-Slechta DA, Cox C, Jusko TA, Lanphear BP. 2003. ''Intellectual impairment in children with blood lead concentrations below 10 μg per deciliter''. N Engl J Med 348:1517–1529.</ref> et de diminution de la taille du cerveau<ref>Cecil KM, Brubaker CJ, Adler CM, Dietrich KN, Altaye M, Egelhoff JC, et al. 2008. ''Decreased brain volume in adults with childhood lead exposure''. PLoS Med 5:741–750</ref>. L'analyse du sang de cordon de 279 bébés inuit du Nunavik a confirmé de taux de mercure excessifs pour l’embryon et le fœtus dans cette région. Un suivi épidémiologique de ces enfants a montré chez eux un triplement du risque de TDAH<ref name=TDAH/> (tels que définis aux États-Unis<ref>American Psychiatric Association. 1994. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. {{4th}} ed. Washington, DC:American Psychiatric Association.</ref>). Le mécanisme toxicologique serait une perturbation du [[système dopaminergique]] induite par le mercure<ref name=TDAH/>. L’étude confirme aussi un risque similaire chez les enfants dont le sang (mais non le sang de cordon) est le plus concentré en plomb (lequel peut altérer le développement du cortex préfrontal impliqué dans le contrôle des émotions et de l’impulsivité)<ref name=TDAH/>. Les toxicologues précisent<ref name=TDAH/> que les PCB (présents dans le sang de ces enfants ou dans le sang de cordon) ne semblent pas ici en cause (mais d’autres études laissent penser qu'ils sont aussi un facteur de risque de TDAH<ref name="TDAH">Eubig PA, Aguiar A, Schantz SL. 2010. ''Lead and PCBs as risk factors for attention deficit/hyperactivity disorder''. Environ Health Perspect 118:1654–1667.</ref>). Le taux de mercure sanguin du cordon dépasse souvent le seuil critique de 11,4 microgrammes (µg), seuil rarement dépassé au Canada ou aux États-Unis<ref name=TDAH/>. Et pour le plomb, des effets de type TDAH sont observés dès {{unité|1.6|µg/dl}} de sang, soit très en dessous du seuil de {{unité|10|µg/dl}} retenu pour l’exposition in utero, ce qui {{citation|confirme le besoin de revoir à la baisse le niveau tolérable pour les enfants et de lancer des interventions afin de réduire l’exposition au plomb}}<ref name="TDAH2">Olivier Boucher, Sandra W. Jacobson, Pierrich Plusquellec, Éric Dewailly, Pierre Ayotte, Nadine Forget Dubois, Joseph L. Jacobson et Gina Muckle, ''[http://ehp.niehs.nih.gov/wp-content/uploads/2012/09/ehp.12049761.pdf Prenatal Methylmercury, Postnatal Lead Exposure, and Evidence of Attention Deficit/Hyperactivity Disorder among Inuit Children in Arctic Québec]'' ;: Research | Children’s Health, PDF, 6 pp</ref>. <gallery mode="packed"> Inuit man 1906.jpg|1906 – Natif inuit (Inuk). Inuit women 1907.jpg|Une femme inuk en 1907. The Wolves of North America (1944) Inuit hunter & Wolf.jpg|Chasseur Inuk ayant [[chasse au loup|tué un loup]] en 1914 au Groenland. Image tirée du livre ''The Wolves of North America, Vol. I.'' d'[[Edward Alphonso Goldman]], paru en 1944. Inuit woman and child cooking outdoors in Nome in 1916.jpg|1916 – Femme inuk dans sa cuisine. Inupiat Family from Noatak, Alaska, 1929, Edward S. Curtis (restored).jpg|Famille inuk en 1929. 1956 Alaska - Eskimo and dog team.jpg|1956 – Inuit et son équipage. Igloo inner.jpg|Intérieur d'un igloo. Inuit Amautiq 1995-06-15.jpg|1995. Baby Carriage 2002-08-02.jpg|Portage du bébé. Seal Hunter 1999-04-03.jpg|La chasse a été facilitée par le fusil puis la motoneige. </gallery> == Vie et culture dans l'Arctique == === Mode de vie === Le mode de vie traditionnel des Inuit est adapté à des conditions climatiques extrêmes. Leur survie dépend principalement de la chasse et du [[Trappeur|trappage]], ainsi que de la fabrication d'abris et de vêtements chauds. Comme l'agriculture est impossible dans les millions de kilomètres carrés de la [[toundra]] et les côtes glacée de l'Amérique du Nord et du Groenland, la chasse est au cœur de la culture et de l'histoire des Inuit. Avec des harpons, des arcs et des flèches, ils sont à même de saisir des animaux de toute taille. Dans les villages modernes établis depuis quelques dizaines d'années, la vie quotidienne continue à refléter une culture multimillénaire de la chasse qui leur a permis de peupler l'Arctique depuis cinq mille ans. Environ 80 % de la population inuite pratique encore la [[chasse]] et la [[Pêche (halieutique)|pêche]]. La chasse leur fournit leur alimentation et joue un rôle important dans leur économie, surtout par la vente de la viande, de peaux et quelquefois de graisse. Depuis des siècles, les [[Rangifer tarandus|caribous]] jouent un rôle essentiel chez les Inuit, tant pour la nourriture que pour l'habillement : leur viande est centrale dans le régime alimentaire inuk et leur fourrure aux qualités isolantes exceptionnelles en fait un bien précieux lors des rudes hivers. Le commerce des [[fourrure]]s, qui fournit l'essentiel des revenus, a beaucoup souffert quand, au début des [[années 1980]], des campagnes de défense des animaux ont eu un impact marquant. De nos jours, les Inuit ont un quota à respecter. Ce n'est que tout récemment que les Inuit ont commencé à considérer la chasse comme un travail à temps partiel, beaucoup d'entre eux ayant maintenant un emploi salarié, notamment dans l'industrie minière, gazière ou encore pétrolière. === Langues inuites === {{Article détaillé|Langues inuites}} [[Fichier:Stop Bilingue Anglais Inuktitut.jpg|vignette|[[Signalisation routière bilingue]] en [[français]]/[[anglais]] et en [[inuktitut]], au [[Nunavik]] ([[Québec]]).]] Les Inuit parlent des langues de la famille linguistique eskimo-aléoute. La langue inuite est essentiellement orale. De génération en génération les [[mythe]]s, récits, chants et formules [[chamanisme|chamaniques]] étaient transmis oralement. La langue devient écrite au {{s-|XVIII}} et au {{s-|XIX}} avec l'arrivée des missionnaires au Canada afin de faciliter son adhésion au [[christianisme]]. Elle est transcrite en [[Alphabet latin|caractères latins]] dans les Territoires du Nord-Ouest et au Labrador. Au Nunavut et au Nunavik, la transcription se fait en caractères syllabiques. Actuellement, les caractères latins étant majoritaires, un projet veut imposer un système unique pour l'ensemble des Inuit. Au Nunavut, l'[[inuktitut]] (la langue officielle) est transcrite en caractères syllabiques. Elle est aujourd'hui un symbole identitaire. C'est aussi la langue d'enseignement jusqu'à la troisième année scolaire du primaire. Au [[Nunavik]], l'inuktitut n'est pas langue officielle mais il est toutefois reconnu dans l'administration. Il est enseigné jusqu'à la seconde année scolaire du primaire. Ensuite, les élèves choisissent une seconde langue d'enseignement. === Mythologie inuite === La [[mythologie inuite]] connaît plusieurs similitudes avec certaines [[religion]]s d'autres [[région polaire|régions polaires]]. Des pratiques en matière religieuses traditionnelles des Inuit pourraient être très brièvement récapitulées comme une forme de [[chaman]]isme basée sur des principes [[Animisme|animistes]]. La croyance en une « Terre-Mère spirituelle et nourricière » permet de parler d'une conception du monde [[Holisme|holiste]], où êtres humains et éléments naturels ne sont pas considérés comme des catégories de pensée distinctes<ref>{{Lien web |auteur1=Fabienne Joliet |auteur2=Laine Chanteloup |titre=Le prisme des représentations paysagères arctiques des Inuit et des Qallunaat : l’exemple du Nunavik (Canada) |url=http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/arctique/articles-scientifiques/representations-paysageres-inuites-et-qallunaat |site=Géoconfluences |date=23 janvier 2020}}</ref>. Il est difficile d'aborder leur histoire de manière explicite et structurée car le peuple inuk a une tradition orale, et non écrite. Les mythes sont retranscrits de génération en génération, de bouche à oreilles, à travers des rites, des histoires mythifiées et des prescriptions. === Art === {{article détaillé|Art inuk}} L'[[inuksuk]], un repère directionnel formé par un empilement artificiel de pierres (ou [[cairn]]), est devenu un des thèmes de l'[[art inuit]], entre l'abstrait et le figuratif. L’inuksuk n’est pas la seule forme d’art pratiquée par le peuple Inuk. En effet, il est possible de déterminer cinq grandes périodes distinctes qui définissent les courants d’art inuk<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |prénom=Zone Arts- |nom=ICI.Radio-Canada.ca |titre=Art inuk : des techniques qui évoluent dans le temps |url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1930428/art-inuit-sculpture-gravure-histoire-archives |site=Radio-Canada.ca |consulté le=2023-01-30}}</ref>. '''La période pré-Dorset (2000 av. n. è. à 700 av. n. è.)''' : Les outils du quotidien comme les harpons, sont fabriqués avec une attention aux détails et à l’esthétisme. '''La période Dorset (700 av. n. è. à 1000) :''' Cette période est caractérisée par l’influence des [[Chaman|croyances]] sur l’art. On y retrouve des masques miniatures en ivoire Tyara ainsi que des figurines. '''La période Thulé (1000 à la fin du XIXe siècle) :''' La femme devient une source d’inspiration pour les artistes qui fabriquent pour elles divers objets d’art (peigne, bijoux, etc.). '''La période historique (début du XIXe siècle au milieu du XXe siècle) :''' On voit l’apparition de jouets et de sculptures animalières. Les objets sont davantage mercantiles et perdent ainsi leur aspect mystique. '''La période contemporaine (milieu du XXe siècle à aujourd’hui) :''' Durant cette période, la sculpture et la gravure deviennent des formes d’arts importantes. Ces techniques amènent l’apparition d’artistes ayant un style unique comme [[Kenojuak Ashevak]]. === Musique === La [[Musique inuite|musique traditionnelle]] se caractérise par un chant récitatif à ambitus restreint (d'une sixte), une mélodie favorisant les tierces et une rythmique complexe. On y distingue une musique vocale ''katajjaq'' et une musique à danser, toujours accompagnées de tambours. Ces productions musicales sont liées au [[chamanisme]] (cérémonie pour la chasse ou le jeu) ou à des considérations pratiques ([[berceuse]]s). === Alimentation, cuisine === La [[cuisine inuite|cuisine inuite traditionnelle]] est surtout composée d'aliments crus d'origine animale, provenant de la [[pêche (halieutique)|pêche]] et de la [[chasse]] et préparés dans le milieu naturel<ref>Berthelsen A. Meddelelser om Grønland bind. (1935) 117. Kommissionen for videnskabelige undersøgelser i Grønland, editor. C. A. Reitzels Forlag; 1935.</ref>{{,}}<ref name=Esk1971>Birket-Smith K. (1971) Eskimos. Rhodos.</ref>{{,}}<ref>Larsen F & Oldenburg R. (2000) ''Food in Southern Greenland for 1000 Years''. Hovedland;</ref>. On peut cependant cuisiner du bouillon de [[rangifer tarandus|renne]], de l'intestin de Caribou ou de la viande d'[[ours blanc|ours polaire]], phoque, baleine et, en fonction de ce qu'offre le milieu de vie (banquise, forêt). Sont aussi confectionnées des galettes ([[bannique]]s) faites de [[farine]], de [[levain panaire|levain]] et de graisse de [[phocidae|phoque]].<!--à vérifier : dans la page bannique de wiki, on dit que c'est un pain sans levain--> Des insectes peuvent enrichir le menu<ref name=Insectes2018>Ferreira MP, Cuerrier A, Giroux M & Norton CH (2018) ''Insect Consumption in the Arctic.'' In: Halloran A et al., editor. ''Edible Insects in Sustainable Food Systems''. Springer International Publishing AG. {{p.|19–33}}</ref>. L'alimentation traditionnelle crue tend à disparaitre dans la plupart des communautés<ref>Pars T, Osler M, Bjerregaard P. Contemporary use of traditional and imported food among Greenlandic Inuit. Arctic. 2001;54: 22–31. Available: http://www.scopus.com/inward/record.url?eid=2-s2.0-0035026669&partnerID=40&md5=9f6ef81c147cd2c647494e467207a8ea</ref>{{,}}<ref name=DHSS2005>DHSS (20005). Nutrition Fact Sheet Series: Inuit Traditional Foods.</ref>, et elle contredit les recommandations alimentaires classiques autant que les systèmes alimentaires industriels modernes mais elle a fait ses preuves dans ce milieu. En particulier elle conférait une grande [[biodiversité]] au [[microbiote]] des inuit<ref name=microbiote2020>Hauptmann AL, Paulová P, Hansen LH, Sicheritz-Pontén T, Mulvad G, Nielsen DS (2020) Microbiota in foods from Inuit traditional hunting. PLoS ONE 15(1): e0227819. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0227819</ref>{{,}}<ref>Obregon-Tito AJ, Tito RY, Metcalf J, Sankaranarayanan K, Clemente JC, Ursell LK, et al. Subsistence strategies in traditional societies distinguish gut microbiomes. Nat Commun. 2015;6. {{PMID|25807110}}</ref>. <br>Une étude a récemment commencé à cartographier le microbiote d'une partie du gibier inuk ([[bœuf musqué]], viande de [[caribou]] séchés, [[rumen]] et contenu intestinal du caribou, parasites larvaires des peaux de caribou...)<ref name=microbiote2020/>. Ce travail (qui a bénéficié des progrès de l'analyse de l'[[ADN environnemental]]<ref>Cao Y, Fanning S, Proos S, Jordan K, Srikumar S. A review on the applications of next generation sequencing technologies as applied to food-related microbiome studies. Front Microbiol. 2017;8: 1–16.</ref>) a montré que le froid et la dessiccation traditionnelles des viandes limitent efficacement la croissance microbienne sur les aliments conservés, et que le rumen de caribou est une source hautement diversifiée de microbes (biodégradant les [[lichen]]s et les plantes notamment) et de sous produits d'origine microbienne, vitamines notamment<ref name=Salgado2016>Salgado-Flores A, Hagen LH, Ishaq SL, Zamanzadeh M, Wright A-DG, Pope PB, et al. (2016) ''Rumen and Cecum Microbiomes in Reindeer (Rangifer tarandus tarandus) Are Changed in Response to a Lichen Diet and May Affect Enteric Methane Emissions''. PLoS One. ;11: e0155213. {{PMID|27159387}}</ref>{{,}}<ref>Ilina L, Filippova V, Dubrovin A, Yildirim E, Dunyashev T, Laptev G, et al. (2018) ''The rumen bacterial community of reindeer in different age periods from Russian Arctic regions.'' Agric Sci. ;2: 125–129</ref>. Il a ainsi été montré que le rumen de rennes norvégien contient jusqu'à {{unité|13.4|mg}}/ml de [[n-butyrate]] (moyenne {{unité|4.5|mg}}/ml pour 6 rumens analysés)<ref name=Salgado2016/>. La [[coprophagie]] de matières fécales issues d'herbivores, encore décrite par les ethnographes des [[années 1920]] comme faisant partie du régime alimentaire traditionnel des Inuit au Groenland<ref>Birket-Smith K (1924) ''Ethnography of the Egedesminde District''. Meddelelser om Grønl. ;66: 380</ref>{{,}}<ref>Freuchen P (1927) Storfanger. Hasselbalch.</ref>, pourrait avoir été une stratégie d'apports nutritifs et microbiens supplémentaire. Les Inuit ont donc consommé des microbes adaptés à la bonne digestion de biomasse végétale quand ils mangeaient le rumen (l'un des rares aliments à base de plantes du régime traditionnel au Groenland)<ref name=microbiote2020/>. Le rumen fermenté du caribou est une matière végétale prédigérée, riche source de fibres végétales, de « bons microbes », et de nutriments pour les Inuit<ref name=Esk1971/>{{,}}<ref name=DHSS2005/>. L'intestin de caribou est aussi riche en protéines, graisse et fer<ref name="DHSS2005" />. L'alimentation des populations Nunamiut d'Alaska a longtemps dépendu (à 80 % environ) du caribou<ref>Binford LR (1978) ''Nunamiut Ethnoarchaeology.'' New York: Academic Press Inc.</ref> qui reste un [[gibier]] estival très apprécié, source de viande séchée pour l'hiver au Groenland. Les larves de mouches [[Oestridae]] récoltées en tant que parasites des peaux de caribou étaient mangées lors du dépeçage du caribou<ref name=Insectes2018/>. Divers parasites sont également ingérés, provenant de l'environnement naturel<ref name=microbiote2020/>. Depuis la généralisation des [[Arme à feu|armes à feu]], un risque de [[saturnisme]] augmente (dû à l'ingestion de plomb directement ou indirectement ([[saturnisme animal]]) issu des [[Toxicité des munitions|munitions toxiques]]) == Dans le monde == [[Image:Inuit conf map.png|vignette|droite|300px|[[Conseil circumpolaire inuit]]]] === Sibérie === {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit de Sibérie''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés:''' [[Yupiks de Sibérie]] |} === Alaska === Le 18 décembre 1971, les autochtones de l'Alaska saluaient le début d'une nouvelle ère. En effet, avec l'accord et la signature du président des États-Unis, les Inuit d'Alaska devenaient les heureux propriétaires de seize millions d'hectares et bénéficiaient d'une puissance économique considérable (le sous-sol étant rempli de richesses minières). Actuellement, la population des Inuit d'Alaska est d'environ {{unité|24000|habitants}}, principalement [[Yupiks]] et Inupiaqs. En Alaska, les populations inuites se sont très vite adaptées au mode de vie des Américains vivant en Alaska, appelés {{Citation étrangère|langue=en|out-siders}}. {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit de l'Alaska''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés:''' [[Yupiks|Yupik]] |} === Canada === La population inuite du Canada est composée d'environ {{unité|40000|personnes}}. Dans le Grand Nord canadien, des Inuit ont réussi à créer à [[Kinngait]] une communauté aussi originale que prospère : ils y vivent de l'art. Naguère nomades, aujourd'hui sédentarisés, hommes et femmes esquimaux témoignent ainsi de la vitalité de leur peuple à travers sculptures et dessins que des musées exposent désormais des deux côtés de l'océan Atlantique. {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit (Labradorimiut) de Terre-Neuve & Labrador''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés :''' [[Happy Valley-Goose Bay]] | [[Hopedale]] | [[Makkovik]] | [[Nain (Terre-Neuve-et-Labrador)|Nain]] | [[Postville]] | [[Rigolet]] |} {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit du Nunavut''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Qikirtamiut (Îles Belcher) :''' [[Sanikiluaq]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Sud de Baffin) :''' Kingait (Cape Dorset) | [[Kimmirut]] (Lake Harbour) | [[Iqaluit]] (Frobisher Bay) | [[Pangnirtung]] | [[Qikiqtarjuaq]] (Broughton Island) |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Nord de Baffin) :''' [[Clyde River (Nunavut)|Kangiqtugaapik]] (Clyde River) | [[Pond Inlet|Mittimatalik]] (Pond Inlet) | {{Lien|langue=en|trad=Ikpiarjuk|fr=Ikpiarjuk|texte=Ikpiarjuk}} (Arctic Bay) | [[Resolute (Nunavut)|Resolute]] | [[Grise Fiord]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Inuit d'Igloolik) :''' [[Igloulik]] | [[Sanirajak|Hall Beach]] | [[Naujaat|Repulse Bay]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Inuit Netsilik) :''' [[Kugaaruk|Pelly Bay]] | [[Taloyoak]] | [[Gjoa Haven]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Sallirmiut(Île Southampton) :''' [[Coral Harbour]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Inuit du caribou) :''' [[Rankin Inlet|Kangiqtiniq]] (Rankin Inlet) | [[Whale Cove]] | [[Chesterfield Inlet]] | [[Arviat]] (Eskimo Point) | [[Qamani'tuaq|Baker Lake]] |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés (Inuit du cuivre) :''' [[Umingmaktok]] | [[Bathurst Inlet]] | [[Cambridge Bay]] | [[Kugluktuk]] (Coppermine) | |} {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit (Inuvialuit) des Territoires du Nord-Ouest''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Inuvialuit :''' [[Sachs Harbour]] | [[Ulukhaktok|Holman]] | [[Paulatuk]] | [[Tuktoyaktuk]] | [[Inuvik]] | [[Aklavik]] |} {{Article_détaillé|Inuits Netsilik}} ==== Québec ==== {| class="toccolours" style="margin: 0 2em 0 2em;" | style="background:#ccccff" align="center" width="100%" | '''Les Inuit (Nunavimiut) du [[Administration régionale Kativik|Kativik]] ([[Québec]])''' |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Itivimiut<ref>Communautés de la côte orientale de la baie d'Hudson (Nunavik)</ref>:''' [[Chisasibi (municipalité de village cri)|Chisasibi]] (Malosi) |[[Kuujjuarapik]] (Great Whale | Poste-à-la-Baleine) | [[Umiujaq]] | [[Inukjuak]] (Port Harrisson) | [[Puvirnituq]] | [[Akulivik]] (Cape Smith) |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Taqramiut<ref>Communautés de la côte méridionale du détroit d'Hudson (Nunavik)</ref>:''' [[Ivujivik]] | [[Salluit]] (Sugluk) | [[Kangiqsujuaq]] (Wakeham Bay | Maricourt) | [[Quaqtaq]] (Cape Hope Advanced) |- | align="center" style="font-size: 90%;" | '''Communautés Ungavamiut<ref>Communautés des côtes de la baie d'Ungava (Nunavik)</ref>:''' [[Kangirsuk]] (Payne Bay) | [[Aupaluk (terre réservée inuite)|Aupaluk]] | [[Tasiujaq]] (Leaves Bay | Baie-aux-Feuilles) | [[Kuujjuaq]] (Fort-Chimo) | [[Kangiqsualujjuaq]] (George River | Port-Nouveau-Québec) |} {| class="wikitable centre" |+ Population inuite du [[Québec]] |- !scope=col | Villages nordiques !scope=col | Population (2011) !scope=col | Population (2016) |- |[[Akulivik]] | align="right" |615 | align="right" |633 |- |[[Aupaluk]] | align="right" |195 | align="right" |209 |- |[[Inukjuak]] | align="right" |{{formatnum:1597}} | align="right" |{{formatnum:1757}} |- |[[Ivujivik]] | align="right" |370 | align="right" |414 |- |[[Kangiqsualujjuaq]] | align="right" |874 | align="right" |942 |- |[[Kangiqsujuaq]] | align="right" |696 | align="right" |750 |- |[[Kangirsuk]] | align="right" |549 | align="right" |567 |- |[[Kuujjuaq]] | align="right" |{{formatnum:2375}} | align="right" |{{formatnum:2754}} |- |[[Kuujjuarapik]] | align="right" |657 | align="right" |686 |- |[[Puvirnituq]] | align="right" |{{formatnum:1692}} | align="right" |{{formatnum:1779}} |- |[[Quaqtaq]] | align="right" |376 | align="right" |403 |- |[[Salluit]] | align="right" |{{formatnum:1347}} | align="right" |{{formatnum:1483}} |- |[[Tasiujaq]] | align="right" |303 | align="right" |369 |- |[[Umiujaq]] | align="right" |444 | align="right" |442 |- |'''Total''' | align="right" |'''{{formatnum:12090}}''' | align="right" |'''{{formatnum:13188}}''' |} ==== Québec vers 1980 ==== En 1980, les Inuit du Québec habitent presque tous au Nunavik. C’est le territoire couvrant le nord du Québec. Le Nunavik correspond au tiers de la superficie de la province et il compte plusieurs grands cours d'eau. La majorité des communautés sont situées près des rives de la baie d’Hudson, du détroit d’Hudson ou de la baie d’Ungava. on y trouve 14 villages inuits dans cette grande région. Kuujjuaq est l'un des plus grands villages. La population inuite est très jeune, 64 % des Inuit ont moins de {{nombre|25|ans}} en 1980. [[Fichier:Nunavik villages.PNG|vignette|450x450px|Le territoire des Inuit du Québec]] Chez les Inuit, ce sont les aînés qui sont responsables de transmettre la langue et la culture aux plus jeunes. Les personnes âgées représentent moins de 3% de la population en 1980, elles sont connues par leur sagesse. Les Inuit écrivent très peu, et ce sont les aînés qui gardent la tradition orale. ils transmettent les valeurs et les traditions inuites à travers les histoires et les légendes qu’ils racontent aux plus jeunes. Au Nunavik, la langue est l’inuktitut, ainsi que le français et l'anglais, mais l'inuktitut demeure la langue maternelle des Inuit qui forment la majorité de la population. Cette langue fait partie de la grande famille linguistique esquimaude- aléoute qui rassemble plus de 20 dialectes au Canada<ref>{{Lien web |titre=Bibliothèque virtuelle Micmacs et Inuits vers 1980 (notions avancées) |url=http://www.alloprof.qc.ca/BV/Pages/h1134.aspx#inuits |site=alloprof.qc.ca |consulté le=2019-01-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Jacqueline |nom1=Zonabend |titre=Les représentations que les enfants se font des textes poétiques par rapport aux textes non poétiques |périodique=Repères pour la rénovation de l'enseignement du français à l'école élémentaire |volume=57 |numéro=1 |date=1980 |issn=0755-7906 |doi=10.3406/reper.1980.1699 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3406/reper.1980.1699 |consulté le=2019-01-28 |pages=87–95}}</ref>. === Groenland === {{Article détaillé|Groenlandais (peuple)}} Le [[Groenland]] est le principal fief inuit, avec {{unité|38000|habitants}}. La majeure partie de la population se trouve dans l'Ouest du Groenland. Les Inuit du Groenland sont les Inuit les plus connus, et les plus observés. Leur population est en croissance et leur niveau de vie augmente. === Savoirs vernaculaires dans la géographie === Les Inuit sont, avant tout, une population nomade depuis le {{IIIe}} millénaire {{av JC}} Les déplacements et l'occupation des différentes parties du territoire étaient liés aux variations saisonnières de la zone polaire (températures, luminosité, précipitations). De ces conditions météorologiques, dépend l'activité de chasse essentielle à l'alimentation des Inuit : au cours des périodes d'été, la distance parcourue peut être plus longue, au cours de la période sombre, les déplacements sont limités. Les Inuit circulent sur des dizaines de milliers de kilomètres, disposant de leur propre système toponymique ; on enregistre la traduction de 750 mots différents dont 713 ont pu être traduits en anglais puis en français à partir de l'''innuinnaqtun'', langue des Inuit. Les Inuit parcourent un ensemble caractérisé par des couloirs de circulation fréquentés tout au long de l'année, en fonction des ressources disponibles. Durant chaque trajet, les Inuit évaluent les distances et mémorisent le trajet pour éviter de se perdre. Ils maîtrisent les différentes notions du paysage et les utilisent comme point de repère. Les noms de lieux sont essentiels aux Inuit et par cette opération, ils baptisent le terrain. Les toponymes assurent la pérennité et l'humanisation de l'espace, ils occupent alors une place prépondérante dans la relation entre les Inuit et le territoire. Ces toponymes sont liés aux éléments géographiques et décrivent des caractéristiques pouvant être à la fois physiques ou humaines. Cette charge est un symbole de la culture inuite, car ils séparent le monde nommé et ce qui ne l'est pas. On constate que le savoir géographique vernaculaire est de moins en moins mobilisé et difficilement transmissible, la sédentarisation remplace le mode de vie nomade et l'oubli de ces savoirs vernaculaires s'effectue de façon volontaire. La géographie vernaculaire est sur le point d'être effacée. Les relais de transmission que constituaient la langue inuite et cette culture ancestrale sont sur le point d'être abandonnés, provoquant une perte de repères pour la jeune génération inuite. L'école se calque sur le modèle occidental, elle joue un rôle moteur dans l'acquisition des connaissances, qui sont cependant limitées par le faible niveau de scolarisation. Ces derniers temps, on assiste à un regain d'intérêt pour le territoire ; cependant, il ne consiste qu'à un bref épisode de communion et non pas un retour à l'ancien mode de vie. Le lien avec le territoire est alors maintenu, mais c'est un lien très distendu. == Hommage == [[Image:Inuksuk Quebec city.jpg|vignette|upright|''L'Inuksuk'', devant l'[[Hôtel du Parlement du Québec|Hôtel du Parlement]], [[Québec (ville)|Québec]].]] Un [[inuksuk]] a été inauguré le 24 octobre 2002 sur la place de l'[[Assemblée nationale (Québec)|Assemblée nationale]], à [[Québec (ville)|Québec]], {{citation|en signe d'amitié entre la nation québécoise et la nation inuite}}<ref>Gouvernement du Québec, [http://www.premier-ministre.gouv.qc.ca/salle-de-presse/communiques/2002/octobre/2002-10-24b.shtml ''Le premier ministre du Québec dévoile un inukshuk sur les terrains de l'Hôtel du Parlement''], communiqué de presse, 24 octobre 2002.</ref>. L'œuvre d'art, de {{unité|2.5|mètres}} de hauteur a été réalisée en assemblant de grosses pierres en provenance des quatre coins du [[Nunavik]]. {{clr|right}} == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Inuit | wikinews = Catégorie:Inuits }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Hans-Georg Bandi |titre=Eskimo Prehistory |lieu=Fairbanks (Alaska) |éditeur=University of Alaska Press |année=1967 }}. *{{Ouvrage |auteur1=[[Giulia Bogliolo Bruna]] |préface=[[Jean Malaurie]] |titre=Apparences trompeuses. Au cœur de la pensée Inuit |lieu=Montigny-le-Bretonneux |éditeur=Yvelin |collection=Latitudes humaines |année=2007 }}. *{{Ouvrage |auteur1=[[Giulia Bogliolo Bruna]] |préface=[[Jean Malaurie]] |postface=Sylvie Dallet |titre=Les objets messagers de la pensée inuit |éditeur=L'Harmattan / Institut Charles Cros |collection=Éthiques de la création |année=2015 }}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[Wally Herbert]] |titre=Eskimos |éditeur=Flammarion International Library |année=1976 }}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Wally Herbert]] |titre=Les chasseurs du Grand Nord |sous-titre=les Esquimaux |année=1981 }}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Jean Malaurie]] |titre=[[Les Derniers Rois de Thulé]] |lieu=Paris |éditeur=[[Plon]] |collection=[[Collection Terre humaine|Terre humaine]] |année=1955 }}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Jean Malaurie]] |titre=Hummocks {{I}} et {{II}} |lieu=Paris (France) |éditeur=[[Plon]] |collection=Terre humaine |année=1999 }}. * {{Ouvrage |auteur1=[[Jean Malaurie]] |titre=Ultima Thulé |lieu=Paris (France) |éditeur=Le Chêne |année=2000 |numéro d'édition=2 }}. * {{Ouvrage |auteur1=Robert McGhee |titre=Préhistoire de l'arctique canadien |lieu=Ottawa (Ontario) |éditeur=Musée national de l'Homme et Musées nationaux du Canada |année=1984 }}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Robert McGhee |titre=Ancient People of the Arctic |lieu=Vancouver (Colombie-Britannique) |éditeur=UBC Press |année=1996 }}. * {{Ouvrage |auteur1=Taamusi Qumaq |titre=Je veux que les Inuits soient libres de nouveau |sous-titre=autobiographie (1914-1993) |éditeur=[[Presses de l'Université du Québec]] |année=2010 }}. * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Peter Schledermann |titre=Voices in Stone |lieu=Calgary (Alberta) |éditeur=The Arctic Institute of North America of the University of Calgary |année=1996 }}. *(traduit par Maurice Métayer) Nuligak, ''Mémoires d'un Esquimau ; la vie de Nuligak,'' [[Les Éditions du Jour]], 1972. ;Revues spécialisées * ''Études Inuit Studies'' ([http://www.erudit.org/revue/etudinuit/ 333 contributions en ligne avec Persée en 2012]). Cette revue traite des sociétés inuits traditionnelles et contemporaines (du Groenland à la Russie) avec une approche de type sciences humaines (ethnologie, politique, droit, archéologie, linguistique, histoire{{, etc.}}). === Filmographie === * {{DVDBibliographie|titre=Les derniers Rois de Thule|présentation en ligne =http://www.documen.tv/asset/Ultimate_King_Thule_film.html |prénom réalisateur= Jean|nom réalisateur=Malaurie|commentaire=documentaire| durée={{unité|52|min}}}} ; * {{DVDBibliographie|titre=[[Au-delà de leurs rêves]]|commentaire= documentaire|année=2007}} ; * {{DVDBibliographie|titre=Les Inuits, peuple en détresse|prénom réalisateur= Akli Aït|nom réalisateur = Abdullah|commentaire= reportage}} ; * {{DVDBibliographie|titre=[[Nanouk l'Esquimau]]|prénom réalisateur=Robert|nom réalisateur =Flaherty|lien réalisateur= Robert Flaherty|commentaire= documentaire|année=1922}}. === Articles connexes === {{catégorie principale|Inuit}} * [[Liste de personnalités inuites canadiennes]] * [[Féminisme autochtone]] * [[Igloo]], [[Mokotakan]] * Le [[Chuk chuk]], un jeu inuit qui utilise des [[bolas (arme)|bolas]] * [[Conception de la maladie chez les Inuits|Conception de la maladie chez les Inuit]] * [[Paul-Émile Victor]], [[Jean Malaurie]], [[Wally Herbert]], [[Giulia Bogliolo Bruna]] * [[Institut culturel Avataq]] * Les [[samis]], un autre peuple arctique ;Politique fédérale canadienne * [[Commission royale sur les peuples autochtones]] * [[Liste des communautés inuites du Canada]] ;Droit international * [[Peuple autochtone]], [[Droit des peuples autochtones]] ([[Déclaration des droits des peuples autochtones]]) * [[Anthropologie juridique]], [[Coutume]], [[Savoirs traditionnels]] * [[Doctrine de la découverte]], [[Terra nullius]] * [[Autochtones du Québec]], [[Premières Nations]] ;Travaux théoriques * [[Postcolonialisme]] === Liens externes === {{Liens}} * {{fr}} {{Lien brisé |url=http://www.autochtonesaucanada.gc.ca/acp/site.nsf/fr/index.html |titre=Portail des Autochtones au Canada}} * {{mul|fr|en}} [http://www.avataq.qc.ca La culture, l'art et l'archéologie des Inuit du Nunavik] * {{mul|fr|en}} [http://www.inuktitut.org Le patrimoine écrit des Inuit du Nunavik] * {{fr}} [http://www.civilization.ca/educat/oracle/modules/dmorrison/page01_f.html L'histoire des Inuit du Canada : une odyssée de {{nombre|1000|ans}}] * {{fr}} [http://www.espace-inuit.org Site de l'espace culturel inuit à Paris] * {{en}} [http://www.natmus.dk/sw18630.asp Prehistory of Greenland] * {{en}} [http://www.akhistorycourse.org/ Alaska's prehistoric and protohistoric past] * {{en}} [http://www.nps.gov/akso/akarc/index/htm Prehistory of Alaska] * {{fr}} [http://www.unites.uqam.ca/nunavik/ Projet Tuvaaluk] * {{en}} [https://www.usask.ca/education/ideas/tplan/sslp/pre.htm Prehistoric Inuit cultures] * {{fr}} Un site consacré à l'Art Inuit http://wwww.inuitartofcanada.com * {{en}} [http://www.itk.ca Inuit Tapiriit Kanatami, organisme représentant l'ensemble des Inuit du Canada] * {{mul|en|fr}} [http://stagevu.com/channel/126235 Documentaires et films sur l'Arctique et les Inuit] * {{mul|en|fr}} Un film de la réalisatrice Alethea Arnaquq-Baril présentant l'impact des actions des groupes de défense des animaux sur le mode de vie des Inuit https://www.onf.ca/film/inuk_en_colere/ * [http://classiques.uqac.ca/contemporains/saladin_danglure_bernard/saladin_danglure.html Nombreuses études anthropologiques sur les Inuit de Bernard Saladin d'Anglure.] * {{Article |langue=fr |auteur1=Norman Clermont |titre=Un chapitre marginal dans l’histoire de l’anthropologie |sous-titre=l’origine européenne des Inuit |périodique=Études Inuit Studies |volume=2 |numéro=2 |date=1978 |issn=0701-1008 |lire en ligne=http://classiques.uqac.ca/contemporains/clermont_norman/chapitre_marginal/chapitre_marginal_texte.html#_ftn1 |résumé=https://www.etudes-inuit-studies.ulaval.ca/fr/numero/576 |pages=49-57}}. * [http://data.bnf.fr/11960166/litterature_inuite/ Littérature inuit, sur le site ''data.bnf.fr''] ** {{Ouvrage |auteur1=Markoosie Patsauq |titre=Le harpon du chasseur |lire en ligne=https://archipel.uqam.ca/6584/1/222023410.pdf |nature ouvrage=premier roman inuit }} {{Palette|Peuples de l'Arctique|Autochtones du Canada|Peuples autochtones du Canada}} {{Portail|Nunavut|Arctique|Québec|Sibérie|Alaska|Autochtones du Canada|culture américaine|Groenland|minorités|anthropologie|Territoires du Nord-Ouest|Terre-Neuve-et-Labrador|Russie}} [[Catégorie:Inuit|*]] [[Catégorie:Autochtone du Canada]] [[Catégorie:Droit des peuples autochtones]] [[Catégorie:Groupe ethnique au Danemark]] [[Catégorie:Chasse à la baleine]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Illatif
Illatif
{{ébauche|linguistique}} En [[linguistique]], l''''illatif''' (abréviation {{Petites capitales|ill}}) est un [[cas grammatical]] exprimant le lieu vers l'intérieur duquel se produit un déplacement. Il existe en [[lituanien]] et dans les langues de la famille [[finno-ougrien]]ne. L'illatif est un [[locatif]], c'est-à-dire un cas qui exprime un lieu ou un mouvement ''vers''<sup>non pour tous les locatifs</sup> un lieu. :<small>EX : </small>En hongrois, ''a házba'' signifie ''vers l'intérieur de la maison''. :<small>EX : </small>En estonien, ''majja'' signifie ''vers l'intérieur de la maison''. ==Voir aussi== * [[Locatif]] * [[Inessif]] * [[Élatif]] * [[Adessif]] * [[Allatif]] * [[Ablatif]] == Lien externe == * {{en}} [http://www.hungarianreference.com/Nouns/ba-be-illative.aspx L'illatif en hongrois, site HungarianReference.com] {{portail|linguistique}} [[Catégorie:Cas grammatical]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Inuktitut
Inuktitut
{{Autre|le magazine|Inuktitut (magazine)}} {{Infobox Langue |nom = Inuktitut |nomnatif = {{Langue|iu|ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ}} |pays = [[Canada]] |région = [[Nunavut]], [[Nunavik]], [[Labrador]] |locuteurs = env. {{formatnum:38000}} (2021)<ref name="StatCan2021" /> |typologie = {{SOV}}, {{Langue polysynthétique}}, {{Langue ergative}} | écriture = [[syllabaire inuktitut]], [[alphabet latin]] |couleurfamille = lightcyan |famille = {{Hiérarchie|inuit|inuktitut}} |langueofficielle= {{Nunavut}} ([[Canada]])<br>{{Territoires du Nord-Ouest}} ([[Canada]])<br>'''Régions autonomes :'''<br>{{Nunavik}} ([[Québec|QC]], [[Canada]])<br>{{Nunatsiavut}} ([[Terre-Neuve-et-Labrador|TNL]], [[Canada]]) |académie = [[Inuit Tapiriit Kanatami]] |iso1 =iu |iso2 =iku |iso3-a = iku |iso3-b = ike |iso3-b-texte = inuktitut de l'Est canadien |iso3-c = ikt |iso3-c-texte = inuinnaqtun |iso5 = |ietf =iu |glottolog =east2534 |lingua-1 =60-ABB-d |lingua-1-texte =Inuktitut-CE |lingua-2 =60-ABB-f |lingua-2-texte =Baffin-S |wals-1 =iql |wals-1-texte =inuktitut (Québec, Labrador) |wals-2 =ins |wals-2-texte =inuktitut (Salluit) | elp = 6449 |type =Langue vivante |étendue =Langue individuelle |échantillon =Article premier de la [http://www.ohchr.org/EN/UDHR/Pages/Language.aspx?LangID=esb Déclaration universelle des droits de l'homme], en inuktitut du Nunavut ([https://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/index.html texte en français]) :<br /><br /> {{Langue|iu-cans|'''ᐃᓚᖓ 1.'''<br /> ᐃᓅᔪᓕᒫᑦ ᐊᓂᖅᑎᕆᔪᓕᒫᑦ ᐃᓅᓚᐅᕐᒪᑕ ᐃᓱᒪᕐᓱᕐᖢᑎᒃ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᔾᔨᐅᖃᑎᒌᒃᖢᑎᒃ ᓂᕐᓱᐊᖑᓂᒃᑯᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐱᔪᓐᓇᐅᑎᑎᒍᑦ. ᐃᓱᖃᖅᑐᖁᑎᖃᕐᑎᑕᐅᕙᓕᕐᐳᑦ ᐱᔾᔪᑎᖃᕐᓂᒃᑯᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐃᓱᒪᒋᓯᒪᓂᒃᑯᑦ ᖃᓄᐃᓕᔾᔪᑎᖃᕆᐊᖃᓕᕐᑐᑦ ᐃᒻᒥᖕᓅᖃᑎᒌᒡᓗᑎᒃ ᐅᒃᐱᕐᓂᒃᑯᑦ ᖃᑕᖖᒍᑎᒌᑦᑎᐊᕆᐊᖃᕐᓂᒃᑯᓪᓗ.}}<br /><br /> {{Langue|iu-latn|'''Ilanga 1. '''<br /> Inuujulimaat aniqtirijulimaat inuulaurmata isumarsurɫutik ammalu ajjiuqatigiikɫutik nirsuangunikkut ammalu pijunnautitigut. Isuqaqtuqutiqartitauvalirput pijjutiqarnikkut ammalu isumagisimanikkut qanuilijjutiqariaqalirtut immingnuuqatigiiglutik ukpirnikkut qatanngutigiittiariaqarnikkullu.}} }} L''''inuktitut''' (en [[syllabaire inuktitut]] : {{Langue|iu-Cans|ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ}}, {{MSAPI|/i.nuk.ti.ˈtut/}}), aussi appelé l''''inuktitut de l'Est canadien''', est une des principales [[langues inuites]] du [[Canada]]. Elle est parlée dans toutes les zones au nord de la [[limite des arbres]], y compris dans des zones de [[Terre-Neuve-et-Labrador]], du [[Québec]], des [[Territoires du Nord-Ouest]] et au [[Nunavut]]<ref name="EC">{{EC|ID=inuktitut|auteur=Richard Compton|titre=Inuktitut|publié le=13 décembre 2016|consulté le=9 août 2020}}</ref>. C’est une des langues écrites à l’aide du [[syllabaire inuktitut]]<ref name="EC" />. Il s’agit d’un des quatre grands ensembles dialectaux des [[langues inuites]], les trois autres ensembles étant l’[[inupiaq]], parlé en [[Alaska]], l’[[inuvialuktun]], parlé dans le Nord-Ouest canadien, et le [[groenlandais]], parlé au [[Groenland]]. En 2016, [[Statistique Canada]] recense {{Nombre|39770|locuteurs}}<ref name="StatCan">{{Lien web|titre=Les langues autochtones des Premières Nations, des Métis et des Inuits|url=https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/as-sa/98-200-x/2016022/98-200-x2016022-fra.cfm|site=statcan.gc.ca|éditeur=[[Statistique Canada]]|consulté le=2020-08-09}}.</ref>, ce qui fait de l’inuktitut la deuxième langue autochtone la plus parlée du Canada<ref name="EC"/>. Dans le recensement de la population 2021, {{Nombre|37565|personnes}} déclarent que l'inuktitut est leur langue maternelle<ref name="StatCan2021">{{Lien web|auteur institutionnel=Statistique Canada|titre=Langues maternelles selon la géographie, Recensement de 2021|url=https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2021/dp-pd/dv-vd/language-langue/index-fr.html|site=statcan.gc.ca|date=2022-08-17|consulté le=2022-08-18}}.</ref>. L’inuktitut est une des quatre langues officielles du Nunavut<ref>{{Lien web|titre=Loi sur les langues officielles, LNun 2008, c 10|url=http://canlii.ca/t/d9zq|site=canlii.ca|consulté le=2020-08-09}}.</ref>, où il est la principale langue maternelle<ref>{{Lien web|titre=Proportion de la population selon la langue maternelle déclarée, pour différentes régions au Canada, Recensement de 2016|url=https://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2016/dp-pd/dv-vd/lang/index-fra.cfm|site=statcan.gc.ca|éditeur=Statistique Canada|consulté le=2020-08-09}}.</ref>. C’est aussi une des onze langues officielles des Territoires du Nord-Ouest<ref name="CTNO">{{Lien web|auteur institutionnel=Bureau du commissaire aux langues – TNO|titre=Survol des langues|url=https://olc-nt.ca/fr/langues/survol-des-langues/|site=olc-nt.ca|consulté le=2020-05-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|prénom1=Jacques|nom1=Leclerc|titre=Les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest|url=http://www.axl.cefan.ulaval.ca/amnord/tno-langues-map.htm|site=axl.cefan.ulaval.ca|éditeur=Université Laval|consulté le=2020-08-09}}.</ref>. == Phonologie == === Voyelles === L'inuktitut a trois [[voyelle]]s de base : {{MSAPI|/a/}}, {{MSAPI|/i/}} et {{MSAPI|/u/}}, qui peuvent être courtes ou longues. Le système phonologique comprend donc six [[phonème]]s vocaliques. == Écriture == {{Article détaillé|Syllabaire inuktitut}} [[Image:IqaluitStop.jpg|vignette|droite|[[Signalisation bilingue|Signalisation routière bilingue]] en inuktitut et [[anglais]]/[[français]] à [[Iqaluit]], capitale du [[Nunavut]] (juillet 2004). Le mot inuktitut est {{Langue|iu-Latn|''nuqqarit''}}.]] D’abord traditionnellement orale, cette langue a la particularité d’avoir été transcrite à partir du {{XIXe siècle}} dans un système de notation syllabique, contrairement aux autres [[langue]]s traditionnellement orales qui sont généralement transcrites en [[alphabet latin|caractères latins]]. Des missionnaires venus d’Europe incitèrent les peuples de l’Arctique à adopter un système d’écriture afin de les initier au christianisme et à la Bible. Les Inuits de l’Arctique canadien utilisent soit l’alphabet latin ({{Langue|iu-Latn|''qaliujaaqpait''}}) soit les caractères syllabiques ({{Langue|iu-Latn|''qaniujaaqpait''}}). Le premier système d’écriture utilisé parmi les Inuits utilisait l’alphabet latin, au [[Groenland]], au cours des années 1760. Il s’agit d'une adaptation, dans les années 1880, de l’écriture mise au point pour le [[Cri (langue)|cri]] par le révérend Evans vers la fin des années 1830. Cette écriture n’est donc pas propre à l’inuktitut : elle note aussi d’autres [[langues amérindiennes]], comme le [[naskapi]], mais en revanche elle ne note pas tous les parlers eskimos ; en pratique, l’usage de ce syllabaire est limité à l’inuktitut. Le groenlandais, le dialecte le plus important avec près de {{Nombre|50000|locuteurs}} et le plus solidement implanté, a adopté une orthographe normée en caractères latins. Les [[Yupiks]] et les [[Inupiat]] de l’[[Alaska]] et les Yupik de la [[Sibérie]] employaient également les caractères latins. Par contre, les [[Netsilik]] de [[Pelly Bay]] et l’île de [[Île de Baffin|Baffin]] ont adopté l’écriture syllabique au cours des années 1920 quand ils sont devenus les derniers peuples nordiques à rencontrer les missionnaires<ref>{{Lien web|auteur institutionnel=Bibliothèques et Archives Canada|titre=La langue inuktitut Inuktitut : à la manière des Inuits|url=https://www.collectionscanada.ca/inuit/020018-1200-f.html|site=collectionscanada.ca|consulté le=2020-08-09}}.</ref>. Ce système de notation est également exceptionnel en ce qu’il présente des séries de correspondances terme à terme entre la configuration du signe graphique et la forme du signe phonétique (le signe graphique est systématiquement orienté dans une direction précise en fonction de la nature de la voyelle centrale de la syllabe). Pour être plus précis, le graphème pour une syllabe contenant ''u'' pivote de 90° à droite ou de 180° par rapport au graphème représentant la syllabe contenant ''i'', et pour ''a'' le graphème est le symétrique du graphème ''u''. La partie en haut à gauche du graphème, – pour les quelques graphèmes composés à consonne initiale ''q'', ''ng'' –, reste toujours invariable. Ce [[syllabaire]] fait maintenant partie intégrante de la société inuit, qui y voit une marque de son identité. Les Inuits le considèrent même comme un don de Dieu, par allusion au fait que c’est un missionnaire qui le leur a transmis.{{Référence nécessaire|date=27 octobre 2022}} [[Image:Inuktitut.png|framed|center|L’écriture inuktitut (version de 1976).<br />Un point sur un [[graphème]] permet de doubler la [[voyelle]] qui le compose.]] == Dialectes == [[Image:Inuktitut dialect map.png|thumb|upright=1.6|Carte des dialectes inuit. {{Légende/Début}} {{Légende|#004080|Aivilingmiutut}} {{Légende|#008080|Kivallirmiutut}} {{Légende|#8080ff|Qikiqtaaluk uannangani}} {{Légende|#4e83f4|Qikiqtaaluk nigiani}} {{Légende|#ff0000|Nunavimmiutitut}} {{Légende|#ff00ff|Nunatsiavummiutut}} {{Légende|#804000|Avanersuaq}} {{Légende/Fin}} ]] Au Canada, il y a six dialectes de l'inuktitut : * Au [[Nunavut]] : ** {{Lien|langue=en|trad=Kivalliq dialect|fr=Kivallirmiutut}} (ou kivalliq) ** {{Lien|langue=en|trad=Aivilingmiutut|fr=Aivilingmiutut}} (ou aivilik) ** {{Lien|langue=en|trad=North Baffin dialect|fr=Qikiqtaaluk uannangani}} (ou iglulingmiut) ** [[Qikiqtaaluk nigiani]] * Au [[Nunavik]] ([[Québec]]) : ** [[Nunavimmiutitut]] * Au [[Nunatsiavut]] ([[Labrador]]) : ** [[Inuttitut]] (ou nunatsiavummiutut) Un dialecte est parlé au nord du Groenland : * [[Inuktun]] == Prénoms inuktituts == Les prénoms prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu’ils perçoivent, dans les qualités des personnes, ou bien dans d’autres événements de la vie, souvent liés à la naissance. Tout comme les prénoms des peuples [[Nord-Amérindiens|nord-amérindiens]] dont l’[[Étymologie des prénoms amérindiens|étymologie]] est similaire. == Notes et références == {{Références|taille=35}} == Voir aussi == {{autres projets | wikiversity = Département:Inuktitut|wikiversity titre = Département d'inuktitut | wiktionary = inuktitut }} {{interwiki|iu|inuktitut}} === Bibliographie === * {{Ouvrage|prénom1=Ronald|nom1=Lowe|titre=Analyse linguistique et ethnocentrisme|sous-titre=essai sur la structure du mot en inuktitut|lieu=Ottawa|éditeur=Presses de l'Université d'Ottawa|année=1981|pages totales=126|isbn=9782760324060}}. * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mary D.|nom1=Swift|titre=Time in Child Inuktikut|sous-titre=A Developmental Study of an Eskimo-Aleut Language|lieu=Berlin|éditeur=Mouton de Gruyter|collection=Studies on Language Acquisition|numéro dans la collection=24|jour=26|mois=05|année=2004|pages totales={{XII}}-315|isbn=978-3-11-018120-3|doi=10.1515/9783110197419}}. * {{Ouvrage|langue=en|titre=Nunavik terminology data base|sous-titre=English-Inuttitut|lieu=Inukjuak|éditeur=Avataq Cultural Institute|année=2000}}. === Articles connexes === * [[Linguistique]] ** [[Liste de langues]] *** [[Langues par famille]] **** [[Langues eskimo-aléoutes]] ***** [[Langues inuites]] * ''[[Nanouk l'Esquimau]]'', film documentaire. === Liens externes === * {{Ethnologue|iku|dr l'inuktitut}} * {{Glottolog|east2534|de l'inuktitut}} * {{OLAC|iku|l'inuktitut}} * http://www.native-languages.org/inuktitut.htm Liste de liens dédiés à l'inuktitut * [http://polaires.free.fr/Dictionnaire/ UQAUSIIT en ligne], dictionnaire français - inuktitut * [http://www.inuktitutcomputing.ca/Technocrats/ILFT_1.html Inuktitut Linguistics for Technocrats], Mallon, Mick * [http://www.inuktitutcomputing.ca/Spalding/fr/spalding.shtml ''Inuktitut: A multi-dialectal outline dictionary (with an Aivilingmiutaq base)''], Spalding, Alex (1998), {{ISBN|978-1-896204-29-1}} {{Liens}} {{Palette|Langues au Canada|Langues au Québec|Autochtones du Québec}} {{Portail|Langues|Arctique|Autochtones du Canada|Territoires du Nord-Ouest|Nunavut|Nord-du-Québec|Terre-Neuve-et-Labrador}} [[Catégorie:Langue inuktitut| ]] [[Catégorie:Inventaire de langues]] [[Catégorie:Inventaire de langues amérindiennes]] [[Catégorie:Langue inuite]] [[Catégorie:Langue amérindienne en Amérique du Nord]] [[Catégorie:Langue amérindienne au Canada]] [[Catégorie:Langue amérindienne dans les Territoires du Nord-Ouest]] [[Catégorie:Langue dans les Territoires du Nord-Ouest]] [[Catégorie:Langue amérindienne au Nunavut]] [[Catégorie:Langue au Nunavut]] [[Catégorie:Langue amérindienne au Québec]] [[Catégorie:Langue amérindienne à Terre-Neuve-et-Labrador]] [[Catégorie:Labrador]] [[Catégorie:Langue officielle]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Interlinguistique
Interlinguistique
L{{'}}'''interlinguistique''' est une branche de la [[linguistique]] qui se définit comme l'étude de la communication linguistique internationale entre des personnes qui ne parlent pas la même langue maternelle. Elle s'intéresse entre autres au [[multilinguisme]]{{Note|groupe=Note|D'après un document du Parlement européen, {{citation|le multilinguisme constitue l’un des plus grands atouts de la diversité culturelle en Europe et, en même temps, l’un des plus importants défis à relever pour la création d’une Union européenne véritablement intégrée. Une plus grande attention doit être accordée à la suppression des obstacles au dialogue [[Interculturalisme|interculturel]] et interlinguistique}}<ref>Jill Evans, [http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-%2f%2fEP%2f%2fNONSGML%2bCOMPARL%2bPE-618.224%2b01%2bDOC%2bPDF%2bV0%2f%2fFR Projet de rapport sur l’égalité des langues à l’ère numérique] (2018/2028(INI)) , Parlement Européen, Commission de la culture et de l’éducation, 26/02/2018</ref>.}} et à la structure et au fonctionnement des [[langue construite|langues planifiées]]<ref group=Note>Néologisme pour parer au manque dans la langue française d’un équivalent pour le mot allemand ''Plansprache'', terme plus actuel en science interlinguistique.</ref>, notamment l’[[espéranto]], langue construite devenue par la suite [[langue internationale|langue vivante internationale]], {{Référence nécessaire|mais aussi d'autres langues construites comme l'ido, l’interlingua ou le pandunia|date=11 août 2023}} Le terme d'interlinguistique a été proposé premièrement en français dans une revue rédigé par l'espérantiste belge [[Jules Meysmans]]<ref>{{Article|langue=français|auteur1=Jules Meysmans|titre=Lingua Internationale|périodique=1 Nr 8|date=1911|pages=14-18}}</ref>, qui était lui-même interlinguiste<ref>{{Article|langue=espéranto|titre=Biografio de Jules Meysmans|périodique=Informilo por interlingvistoj|langue périodique=espéranto|date=2015 (1-2)|issn=1385-2191|lire en ligne=http://esperantic.org/wp-content/uploads/2016/06/IpI-92-93-_1-2-2015_.pdf|pages=14}}</ref> et surtout connu en Belgique pour l'invention de son système de [[sténographie]]. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=Note}} === Références === {{Références}} == Bibliographie == * (en) Gobbo, Federico, 2020, ''Introduction to Interlinguistics'', München: GRIN Publishing * (eo) [[Věra Barandovská-Frank]], 2020, ''I[http://interl.home.amu.edu.pl/interlingvistiko/Barandovska_Interlingvistiko_enkonduko.pdf nterlingvistiko. Enkonduko en la sciencon pri planlingvoj]'', 333 pp., Poznań, Univ. Adam Mickiewicz, {{ISBN|9788365483539}} * M. Monnerot-Dumaine, ''Précis d'interlinguistique générale et spéciale'', Paris, Maloine, 1960 *{{de}} [[:de:Detlev Blanke|Detlev Blanke]], ''Interlinguistische Beiträge. Zum Wesen und zur Funktion internationaler Plansprachen.'', Frankfurt, éditions Peter Lang, 2006 * {{de}} Alicja Sakaguchi, ''Interlinguistik. Gegenstand, Ziele, Aufgaben, Methoden'', Frankfurt, Peter Lang, 1998, 494 p. == Voir aussi == === Articles connexes === *[[Équité#Equit%C3%A9 linguistique|Equité linguistique]] *[[Impartialité]] *[[Métalinguistique]] === Liens externes === *(fr) [https://lingvo.info/fr/babylon/interlinguistics Interlinguistique], LIngvo.info *(eo) [[Esperantic Studies Foundation|ESF]] : [http://www.esperantic.org/eo/publikajoj/ipi/ Informilo por interlingvistoj] *(en) [http://video.wired.com/watch/accent-expert-breaks-down-6-fictional-languages-from-film-tv-2017-04-11 Video] : analyse des six "langues construites" les plus célèbres de l'histoire du cinéma et de la télévision et quelles langues nées naturellement ont inspiré des "conlangs" comme Klingon et Dothraki. {{portail|linguistique}} [[Catégorie:Langue internationale ou mondiale]] [[Catégorie:Interlinguistique|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ingrie
Ingrie
{{Infobox Ancienne entité territoriale <!-- TITRE DE LA BOITE --> | nom français = Ingrie | nom = Inkerinmaa | nom langue = finnois <!-- SOUS-TITRE DE LA BOITE --> | nom2 = Ingermanland | nom2 langue = suédois <!-- EN-TETE --> | année début = 1019 | année fin = | année début 2 = | année fin 2 = | année début 3 = | année fin 3 = <!-- IMAGES OFFICIELS --> | drapeau = Flag of Ingrian people.svg | drapeau lien = | blason = Ingria Coat-of-Arms.svg | blason lien = <!-- PHRASES OFFICIELLES --> | hymne = <!-- LOCALISATION --> | devise = | carte = Ingria in Leningrad region.svg | légende = L'Ingrie (jaune) dans l'[[Oblast de Léningrad]], Saint-Pétersbourg et le centre administratif [[Gatchina]] sont marqués d'un point rouge. <!-- INFORMATIONS GENERALES --> | gouvernement = [[République de Novgorod]]<br>[[Suède]]<br>[[Empire russe]]<br>[[URSS]]<br>[[Russie]] | capitale = [[Saint-Pétersbourg]] | langues = | religion = | pib = | pib hab = | monnaie = | fuseau horaire = | domaine internet = | indicatif téléphonique = | info divers = | nom info divers = <!-- DEMOGRAPHIE --> | population = | densité = | pop date = en 1664 | pop2 date = | population2 = | pop3 date = | population3 = | pop4 date = | population4 = | pop5 date = | population5 = | densite2 = | densite3 = | densite4 = | densite5 = <!-- SUPERFICIE --> | superficie = {{unité|15 000 |km|2}} <!-- HISTOIRE ET EVENEMENTS --> | superficie date = | evt1 date = | evt1 = | evt2 date = | evt2 = <!-- CHEFS "A" --> | titre leaderA = <!-- CHEFS "C" --> | titre leaderC = <!-- PARLEMENTS --> | type_parlement1 = | parlement1 = | p1 = | s1 = <!-- NOTES --> | notes = }} L’'''Ingrie''' ({{lang-ru|Ижорская земля|Ijorskaja zemlja}}, {{lang-ru|Ингрия|Ingrija}} ou Ингерманландия, ''Ingermanlandija'', {{lang-fi|''Inkeri'' ou ''Inkerimaa''}}, {{lang-et|Ingeri}} ou ''Ingerimaa'', {{lang-sv|Ingermanland}}) est une région historique située dans le nord-ouest de la [[Russie]] actuelle, au bord du [[golfe de Finlande]], entre le sud du [[lac Ladoga]] et le fleuve [[Narva (fleuve)|Narva]]. Administrativement, elle se trouve actuellement dans l'[[oblast de Léningrad]] et contient la ville de [[Saint-Pétersbourg]]. == Étymologie == Les Suédois appelaient ''Ingermanland'' le territoire de Lod, qui appartenait à la [[république de Novgorod]]. ''Ingermanland'' proviendrait d'[[Ingigerd]] Olofsdotter, fille du roi de Suède [[Olof de Suède|Olof Skötkonung]]. Lors de son mariage avec [[Iaroslav le Sage|Iaroslav {{Ier}} le Sage]], en 1019, elle reçut cette terre en dot. == Histoire == === Moyen Âge === Durant l'[[âge des Vikings]], l'Ingrie était une tête de pont sur la route commerciale des [[Varègue]]s qui se rendaient dans l'Est de l'Europe. L'Ingrie était alors administrée par des [[jarl]]s [[suédois]], comme [[Ragnvald Ulfsson]], sous la souveraineté de la [[république de Novgorod]]. Au {{XIIe siècle}}, l'Ouest de l'Ingrie fut absorbé par cette république. Durant les siècles qui suivirent, elle fut le théâtre de nombreuses guerres, impliquant principalement la [[Suède]] et la [[Empire russe|Russie]], mais aussi le [[Danemark]] et les [[Ordre Teutonique|chevaliers teutoniques]]. Ces derniers établirent d'ailleurs une forteresse dans la ville de [[Narva]]. Les Russes firent de même en 1492 sur la rive opposée du fleuve [[Narva (fleuve)|Narva]], en construisant le château d'[[Ivangorod]]. === Ingrie suédoise === L'Ingrie, nommée ''Ingermanland'' en suédois, est une possession suédoise de [[1580]] à [[1595]] lorsqu'elle revint à la Russie au [[traité de Teusina]], puis de nouveau suédoise après le [[Temps des troubles (Russie)|temps des troubles]], la [[Guerre d'Ingrie]] (1610-1617) et le [[traité de Stolbovo]] de [[1617]], jusqu'en [[1702]], date à laquelle elle est reconquise par la Russie. Elle est officiellement cédée à la [[Russie]] par le [[traité de Nystad]] en 1717. L'intérêt de la Suède pour ce territoire est alors stratégique : il s'agit d'une zone tampon contre les attaques russes sur l'[[isthme de Carélie]] ; par ailleurs, le commerce russe est alors obligé de passer par le territoire suédois. L'Ingrie est enfin le lieu de relégation des déportés suédois. L'Ingrie suédoise comprend la zone située le long de la rivière [[Neva]], entre le [[golfe de Finlande]], la [[Narva (fleuve)|Narva]], le [[lac Peipsi]] et le [[lac Ladoga]]. Elle est voisine de la [[Carélie suédoise]]. Elle reste peu peuplée : {{nombre|15000|habitants}} selon un recensement de [[1664]]. Les tentatives suédoises d'y introduire le [[luthéranisme]] se heurtent à l'hostilité de la paysannerie russe [[Christianisme orthodoxe|orthodoxe]]. Des terres et des réductions d'impôt sont offertes aux personnes qui se convertissaient, mais le luthéranisme est surtout adopté par les colons finnois en provenance de [[Savonie]] et de [[Carélie (région)|Carélie]], qui vont devenir les [[Finnois d'Ingrie]]. L'Ingrie est offerte en fief à des nobles militaires et à des officiers d'état qui amenèrent leur propres travailleurs et domestiques luthériens. === Ingrie russe === [[Fichier:Parishes of the Church of Ingria, 1925.png|vignette|Ingrie, vers 1925.]] Au début des [[années 1700]], la zone fut reconquise par la Russie lors de la [[grande guerre du Nord]], après un siècle d'hégémonie suédoise. En 1703, la nouvelle capitale russe [[Saint-Pétersbourg]] fut fondée à l'emplacement de la ville suédoise de [[Nyenskans]]. [[Pierre Ier de Russie|Pierre le Grand]] éleva l'Ingrie au rang de duché, avec le prince [[Alexandre Danilovitch Menchikov|Menchikov]] comme premier (et dernier) duc. En 1710, elle est intégrée au [[Gouvernement de Saint-Pétersbourg (1721-1917)|gouvernement de Saint-Pétersbourg]]. La [[république russe]] issue de la [[révolution russe]] de février [[1917]] est renversée la même année par la [[révolution d'Octobre]], qui instaure un régime de « [[terreur rouge]] » : pour y échapper, une république auto-proclamée d'[[Ingrie du Nord]] déclare son indépendance, avec le soutien de la [[Finlande]], dans le but d'être rattachée à ce pays. Les bolcheviks s'en emparent aussitôt et la transforment en une République soviétique autonome qui dure jusqu'en 1920, avant d'être réintégrée à la Russie à la suite de la signature du [[Traité de Tartu (russo-estonien)|traité de Tartu]]<ref name="Kurs1994"/>. En [[1927]], le gouvernement de Saint-Pétersbourg fut renommé « [[oblast de Léningrad]] » et bien que la ville de Leningrad ait retrouvé son nom de Saint-Pétersbourg en 1991, l'oblast a gardé le nom d'oblast de Leningrad. === Seconde Guerre mondiale === L'Ingrie fut envahie par la Wehrmacht au cours de l'automne 1941 dans le cadre de l'[[opération Barbarossa]]. Les dirigeants nazis projetaient de coloniser l’Ingrie. Le [[Generalplan Ost]] prévoyait d’implanter dans l’Ingermanland des Allemands dans des « marches du Reich » (colonisées à 50 %) et des « bases de colonies » (colonisées à 25 %). Une grande partie de la population aurait été déportée pour faire place aux colons<ref>[[Wolfgang Michalka]] (Hrsg.): ''Der Zweite Weltkrieg. Analysen, Grundzüge, Forschungsbilanz.'' Im Auftrag des [[Bureau de recherche historique militaire]] herausgegeben. Lizenzausgabe. Seehamer, Weyarn 1997, {{ISBN|3-932131-38-X}}.</ref>. == Population == {{Article détaillé| Ingriens| Finnois d'Ingrie|Votes|Génocide des Finnois d'Ingrie}} Les deux peuples autochtones de l'Ingrie sont les [[Ingriens]] et les [[Votes]], de [[langues finno-ougriennes]]. Après la conquête suédoise, les [[Finnois (peuple)|Finnois]] venus de [[Savonie]] et de [[Carélie (région)|Carélie]] devinrent majoritaires, mais Ingriens, Votes et Russes restèrent présents. À son apogée dans les [[années 1920]], la minorité finnoise d'Ingrie comptait environ {{nombre|160000|personnes}}, avec environ 300 écoles et dix journaux de langue finnoise, mais la majorité de la population était russe. Suspects de sympathies envers la Finlande, les [[Finnois d'Ingrie]], les [[Ingriens]] et les [[Votes]] ont été presque tous [[Déportation des peuples en URSS|déportés]] au [[Goulag]] durant la période soviétique. Soixante-trois mille d'entre eux fuirent en Finlande durant la [[Guerre d'hiver]]. À la fin de la guerre, [[Staline]] exigea leur retour et la Finlande vaincue dut s'exécuter, même si elle n'en livra qu'un petit nombre. Staline exécuta ou exila la plupart d'entre eux. Après la [[dislocation de l'Union soviétique]] en [[1991]], les [[Finnois d'Ingrie]] survivants et leurs descendants russifiés furent autorisés à émigrer en Finlande. Ils ont donné naissance à une minorité russophone en Finlande. == Bibliographie == * {{Ouvrage | langue=fi| auteur =Nevalainen, Pekka & Sihvo, Hannes (ed.) | titre=Inkeri: Historia, kansa, kulttuuri | lieu=Helsinki | éditeur= [[Suomalaisen kirjallisuuden seura]] | année=1991 | isbn = 951-717-668-6}} * {{Ouvrage | langue=fi| auteur=Sihvo, Jouko | titre=Inkerin kansan 60 kohtalon vuotta | lieu=Helsinki | éditeur=Tammi | année=2000 | isbn = 951-31-1872-X}} * {{Ouvrage | langue=fi| auteur=Sihvo, Jouko (ed.) | titre=Inkerinsuomalaisten kohtalo: Suomalaisten salattu kansanmurha Venäjällä ja sen seuraamukset vuosina 1930–2002 | traducteur = Lilja-Emilia Kuivanen | lieu=Helsinki | éditeur=Inkeriläisten sivistyssäätiö | année=2007 | isbn = 978-952-92-2250-6}} * {{Ouvrage | langue=fi| auteur = Saulo Kepsu | titre = Pietari ennen Pietaria | éditeur= [[Suomalaisen kirjallisuuden seura]] | année=1995 | isbn = 951-717-804-2}} * {{Ouvrage | langue=fi| auteur = Jürjo, Villu (ed.) | titre = Ingeri kiriku ristitee | lieu = Narva | éditeur = EELK Narva Aleksandri kogudus | année= 2011 | isbn = 978-9949-21-929-2 | Kieli = {{et}}}} * {{Ouvrage | langue=fi| auteur =Leo Yllö |titre = Inkerin maa ja luonto – Inkerin suomalaisten historia| éditeur = Inkerin kulttuuriseura| année =1931 |lieu = Helsinki }} == Références == {{Références|références= <ref name="Kurs1994">{{article | langue=en | url= https://link.springer.com/article/10.1007/BF00810142 | titre= Ingria: The broken landbridge between Estonia and Finland | auteur= Ott Kurs |page=107-113| année= 1994 | périodique = GeoJournal|numéro=33| consulté le =26.12.2019}}</ref> }} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Ingria}} === Liens externes === {{Liens}} === Articles connexes === * [[Génocide des Finnois d'Ingrie]] {{Traduction/Référence|en|Ingria |87878560}} {{Traduction/Référence|en|Swedish Ingria |75716914}} {{Portail|histoire|Russie|Finlande|Suède}} [[Catégorie:Ingrie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ihi
Ihi
{{Voir homonymes|IHI{{!}}Ihi|IHY{{!}}Ihy}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Ihi | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Ihy (God).png | taille image = | légende = | autres noms = | nom2 = <hiero>M17-V28</hiero> | langue2 = en [[Hiéroglyphe égyptien|hiéroglyphes]] | translittération = Jḥj | représentation = Enfant portant la mèche de l'enfance | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Dendérah]] | lieu célébration = | attributs = | animal = | couleur = }} Dans la [[mythologie égyptienne]], '''Ihi''' (ou Ihy) est le dieu enfant de la joie, fils de la déesse [[Hathor]] (et du dieu [[Horus]] ?). Il est représenté nu portant une cape et portant la mèche de l'enfance (mèche que l'on ne coupait qu'au passage à l'âge adulte) et jouant du [[sistre]] (son objet symbolique) ou l'index pointé vers la bouche (signe de l'enfance). On trouve ses représentations sur les murs du temple d'[[Hathor]] à [[Dendérah]]. On trouve aussi parfois des mentions de Ihi dans le [[Sortir au jour|livre des morts]] et les [[textes des sarcophages]]. Faisant partie de la dernière génération de dieux, celle-ci n'est pas très populaire parmi le peuple. Ainsi il fut toutefois adoré à Dendérah où sa mère et lui attendaient chaque année la venue de l'[[Horbehedety|Horus d'Edfou]]. {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne|Enfance}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Impulsion%20sp%C3%A9cifique
Impulsion spécifique
{{Voir homonymes|ISP}} L''''impulsion spécifique''', généralement notée <math>I_\mathrm{sp}</math>, est une grandeur utilisée pour mesurer l'efficacité de [[Moteur à réaction|moteurs à réaction]] et des [[Moteur-fusée|moteurs-fusées]]. Elle indique la durée pendant laquelle un [[kilogramme]] de [[propergol]] produit la [[poussée]] nécessaire pour élever une masse d'un kilogramme dans le champ gravitationnel terrestre. Dans le domaine de l'[[astronautique]], elle est le quotient de deux grandeurs, dont l'une est la [[poussée (aérodynamique)|poussée]] d'un [[propulseur]], et l'autre le produit du débit massique de [[propergol]] par la valeur normale de l'[[accélération]] de la [[pesanteur]] (ou débit-poids du [[propergol]] éjecté). L'impulsion spécifique permet de comparer l'efficacité d'un système de propulsion : plus elle est grande, plus le système est efficace<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Specific impulse|url = http://www.grc.nasa.gov/WWW/k-12/airplane/specimp.html|site = www.grc.nasa.gov|consulté le = 09/10/2014}}</ref>. == Définition == L'impulsion spécifique, homogène à un [[temps]], s'exprime en unités de temps (le plus souvent en [[seconde (temps)|seconde]]s)<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Arrêté du 20 février 1995 relatif à la terminologie des sciences et techniques spatiales|url = http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000005618147|site = www.legifrance.gouv.fr|date = 29 mars 1995|consulté le = 09/10/2014}}</ref>. Elle indique la durée pendant laquelle un [[kilogramme]] de [[propergol]] produit la [[poussée]] nécessaire pour soulever une masse d'un kilogramme dans le champ gravitationnel terrestre (soit une force d'environ {{nb|9.81|N}}) : :<math>I_\mathrm{sp}=\frac{F}{q\,g_{0}}</math> où <math>F</math> désigne la poussée (en [[newton (unité)|N]]), <math>q</math> le [[débit massique]] d'éjection des gaz (en kg/s) et <math>g_0</math> l'[[pesanteur|accélération de la pesanteur]] (en m/s{{2}} ou N/kg). Attention, la [[quantité de mouvement]] est divisée par la masse de carburant emporté, les turboréacteurs ont donc une impulsion spécifique plus élevée parce qu'ils prennent appui sur une masse extérieure qui n'est pas emportée et leur impulsion spécifique n'est plus proportionnelle à la vitesse de sortie des gaz (pour un moteur-fusée il suffit de multiplier l'impulsion spécifique par 9,81 pour obtenir la vitesse de sortie). À poussée égale, plus l'impulsion spécifique d'un propulseur est grande, moins il consomme d'[[ergol]]s. Le couple [[dihydrogène]] liquide ([[Hydrogène liquide|LH2]])/[[dioxygène]] liquide ([[Oxygène liquide|LOX]]), utilisé sur l'étage principal (EPC) de la [[fusée Ariane|fusée Ariane 5]], a une impulsion spécifique d'environ {{unité|440|s}}. [[File:Specific-impulse-kk-20090105-fr.png|vignette|600 px|center|Valeur de l'impulsion spécifique pour différents types de moteurs à réaction.]] == Impulsion spécifique des moteurs-fusées == L'impulsion spécifique des moteurs-fusées est beaucoup plus faible que celle des moteurs à réaction car la quantité d'énergie consommée pour éjecter les gaz est plus forte (leur vitesse est plus élevée) et le moteur-fusée doit embarquer son [[comburant]]. En pratique les moteurs-fusées ont une impulsion spécifique qui plafonne à environ 500 secondes pour les mélanges carburant/comburant les plus efficaces tandis que les moteurs à réaction peuvent atteindre 6 000 secondes. Pour les moteurs-fusées, la vitesse d'éjection des gaz vaut 9,81 fois l'impulsion spécifique ce qui permet d’appliquer facilement l'[[équation de Tsiolkovski]]. === Valeurs pour quelques mélanges d'ergols === {| class="wikitable" ! Mode de propulsion ! I<sub>sp</sub> (en s) ! Commentaires |----- |[[Propulsion par fusion nucléaire]] |{{nombre|10000}} ([[:en:Direct Fusion Drive]]) | Non opérationnelle à ce jour. |----- |[[Propulsion nucléaire pulsée]] | {{nombre|1000}} à {{nombre|100000}}{{refnec}} | Non opérationnelle à ce jour. |----- | [[Propulseur électrique|Propulsion électrique]] | {{nombre|1500}} à {{nombre|2000}} | Ne permet d'obtenir que des poussées très faibles. Utilisée pour le contrôle d'orientation, les petites corrections d'orbite et de manière semi-expérimentale pour la propulsion des sondes spatiales. Usage impossible pour un décollage depuis une planète. |----- |[[Propulsion nucléaire thermique]] | ~800 | Non opérationnelle à ce jour. |----- | LF2 / LLI + LH<sub>2</sub> | 542 | [[Triergol#Triergols au fluor|Triergol au fluor]]. Concept théorique de combustion chimique la plus énergétique. |- | LOX - [[Hydrogène liquide|LH<sub>2</sub>]] | 435 | ''{{langue|en|Liquid oxygen - liquid hydrogen}}'', le mélange le plus performant en propulsion chimique. Propulseurs coûteux à développer, stockage complexe et volume important occupé par l'hydrogène liquide, optimal pour les étages supérieurs de lanceurs ; les fortes poussées sont difficiles à obtenir. |----- | LOX - CH<sub>4</sub> ([[Méthane]]) | 350 | Utilisé par les moteurs [[Raptor (moteur-fusée)|Raptor]] de [[SpaceX]] |----- | LOX - [[RP-1]] ([[kérosène]]) | 270 à 360 | Mélange relativement performant permettant d'obtenir des poussées importantes avec des propulseurs moins complexes que le mélange LOX-LH. Fréquemment utilisé sur les lanceurs russes. |- | [[Peroxyde d'azote|N<sub>2</sub>O<sub>4</sub>]] - [[1,1-diméthylhydrazine|UDMH]] | 305 | Mélange stockable fréquemment utilisé sur les premiers lanceurs dérivés de missiles. Utilisé pour la propulsion des sondes spatiales car sa conservation est garantie sur de longues durées. Composants toxiques et cancérogènes. |} == Références == {{Références}} == Bibliographie == {{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=John D. Clark|préface=[[Isaac Asimov]]|titre=Ignition!|sous-titre=An Informal History of Liquid Rocket Propellants|éditeur=Rutgers University Press Classics|date=23 mai 2018|pages totales=191}} == Voir aussi == === Articles connexes === * [[Moteur à réaction]] * [[Moteur-fusée]] * [[Poussée]] * [[Consommation spécifique de carburant]] === Liens externes === * http://perso.numericable.fr/fbouquetbe63/gomars/impulsion_specifique.doc {{Portail|astronautique}} [[Catégorie:Propulsion spatiale]] [[Catégorie:Grandeur spécifique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Iounyt
Iounyt
{{Ébauche |Mythologie égyptienne}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Iounyt | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = Luxor Museum Statue Iunit 01.jpg | taille image = | légende = Statue de Iounyt, datant d'{{noble|Amenhotep III}} ({{XVIIIe dynastie égyptienne}}). | autres noms = | nom2 = <hiero>O28-Z1-M17-M17 X1:H8-I12</hiero> | langue2 = en [[Écriture hiéroglyphique égyptienne|hiéroglyphes]] | translittération = Jwnt | représentation = | groupe divin = [[Ennéade]] de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] | parèdre = [[Râttaouy]] | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Hermonthis|Erment]] | lieu célébration = [[Dendérah]] | attributs = | animal = | couleur = }} Dans la [[mythologie égyptienne]], '''Iounyt''' est une déesse de la ville d'[[Hermonthis|Erment]]. Elle est représentée au côté du dieu [[Montou]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Roland Harari|auteur2=Gilles Lambert|titre=Dictionnaire des dieux et des mythes égyptiens|passage=108|éditeur=[[Le Grand Livre du mois]]|date=octobre 2002|pages totales=242|isbn=2-7028-7781-8}}.</ref> accompagnée d'une autre déesse, [[Râttaouy]] (ou [[Tenenet]]). Elles forment toutes deux une paire d'anciennes divinités de la fécondité. À [[Dendérah]], Iounyt est assimilée à la déesse [[Isis]]. Durant le règne de la [[pharaon]]ne [[Hatchepsout]], Iounyt fait partie de l'[[Ennéade]] de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]]. Iounyt est aussi qualifiée de « faucon femelle au beau visage »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Sylvie|nom1=Cauville|titre=Dendara {{V}}-{{VI}} Traduction|sous-titre=Les cryptes du temple d'Hathor|éditeur=Peeters Publishers & Booksellers|année=2004|pages totales=556|isbn=978-90-429-1400-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fdNiAAAAMAAJ&dq=Iounyt|consulté le=2018-07-22}}.</ref> ainsi que « la dame du ciel », « celle au visage parfait », « la souveraine des dieux »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean Pierre|nom1=Corteggiani|lien auteur1=Jean-Pierre Corteggiani|titre=L'Égypte ancienne et ses dieux|sous-titre=dictionnaire illustré|lieu=Paris|éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]|année=2007|pages totales=588|isbn=978-2-213-62739-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XyYRAQAAIAAJ&dq=iounyt|consulté le=2018-07-25}}.</ref>. == Notes et références == {{références}} {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Irta
Irta
{{Ébauche |Mythologie égyptienne}} {{Infobox Divinité | entête = egypte-antique | nom = Irta | mythologie = [[Divinités égyptiennes|Divinité égyptienne]] | image = | taille image = | légende = | autres noms = | nom2 = | langue2 = en [[Hiéroglyphe égyptien|hiéroglyphes]] | translittération = | représentation = | groupe divin = | parèdre = | région de culte = [[Égypte antique]] | temples = [[Ogdoade d'Hermopolis]] | lieu célébration = [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] | attributs = | animal = | couleur = }} Dans la [[mythologie égyptienne]], '''Irta''' (''celui qui fait la Terre'') est le dieu qui créa les huit divinités de l'[[Ogdoade d'Hermopolis]] adaptée à la cosmogonie [[Thèbes (Égypte)|thébaine]]. Dans cette cosmogonie, '''Irta''' est lui-même engendré par [[Kematef]], le serpent primordial. {{Palette |Divinités de l'Égypte antique}} {{Portail|Mythologie égyptienne}} [[Catégorie:Index égyptologique]] [[Catégorie:Divinité égyptienne]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut%20fran%C3%A7ais%20de%20l%27environnement
Institut français de l'environnement
{{Infobox Organisation2 | entête = | couleur boîte = | texte noir = | nom = Institut français de l'environnement<br>IFEN | logo = IFEN-logo.jpg | taille image = | légende = | alt = | carte = | taille carte = | légende carte = | devise = | région = | création = 1991 | dissolution = 2008 | changement de nom = | ancien nom = | type = | domaine = | siège = Orléans | titre siège = | latitude = | longitude = | géolocalisation = | langue = | budget = | membre = | effectifs = | dirigeant = | titre dirigeant = | dirigeant2 = | titre dirigeant2 = | dirigeant3 = | titre dirigeant3 = | personne clé = | option-1 = | valeur-1 = | option-2 = | valeur-2 = | option-3 = | valeur-3 = | option-4 = | valeur-4 = | option-5 = | valeur-5 = | option-6 = | valeur-6 = | affiliation = [[Ministère de l'Écologie (France)|Ministère de l'Ecologie]] | dépend de = | site web = | a remplacé = | remplacé par = [[Commissariat général au développement durable|Service de la donnée et des études statistiques (SDES)]] }} Créé en 1991, l''''Institut français de l'environnement''' ('''IFEN''') était un organisme du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de l'Écologie]] habilité à produire des évaluations sur l'environnement. Il est remplacé depuis 2008 par le '''Service de la donnée et des études statistiques (SDES)'''<ref>{{Lien web|titre=Présentation du SDES|url=https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/qui-sommes-nous|site=statistiques.developpement-durable.gouv.fr|consulté le=27/01/2019}}</ref> rattaché au [[Commissariat général au développement durable]] (CGDD) du même ministère de l'Écologie. L'IFEN était aussi le référent et correspondant en [[France]] de l'[[Agence européenne pour l'environnement]], notamment chargée de l'évaluation et de l'observation de l'[[environnement]] en Europe. == Histoire == L'Institut français de l'environnement (IFEN) a été créé par le décret {{numéro}}91-1177 du {{date|18|novembre|1991}} sous forme d'un [[Établissement public à caractère administratif en France|établissement public à caractère administratif]] (EPA) sous tutelle du ministère de l'Écologie, implanté à [[Orléans]]. Au {{date|1|janvier|2005}}, l'IFEN a été transformé en un [[service à compétence nationale]] (SCN) rattaché directement au ministre de l’Écologie et du Développement durable, par le décret {{numéro}}2004-936 du {{date|30|août|2004}}. L'établissement public national dénommé « Institut français de l'environnement » voit son fonctionnement modifié par l'arrêté du {{date-|16 décembre 2004}} relatif à l'organisation et au fonctionnement de l'Institut français de l'environnement. Son Conseil d'administration laisse la place à un comité d'orientation et son comité des usagers qui faisait une part assez large à la [[société civile]] est supprimé. Les moyens de l'IFEN après avoir augmenté sous le ministère de [[Dominique Voynet]] sont restés très modestes au regard de ses missions (70 agents). La modification de son statut a compliqué les conditions d'exécution de ses missions. Le CODOR (Comité d'orientation), qui devait avoir pour rôle de définir le programme de travail de l'IFEN, n'a jamais été nommé. L'IFEN a finalement été supprimé sous cette dénomination par le décret {{numéro}}2008-1232 du {{date-|27 novembre 2008}}<ref>[http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019830545&dateTexte= Décret numéro 2008-1232 du 27 novembre 2008].</ref>, qui a fusionné trois services : l'IFEN, le service statistique de l'équipement et le service statistique de l'énergie. Les missions de l'IFN sont redistribuées au [[Commissariat général au développement durable]] et au service de la donnée et des études statistiques du ministère. Le Commissariat général au développement durable conserve toutefois un « bureau de proximité » à Orléans<ref>Arrêté du 9 juillet 2008 portant organisation de l'administration centrale du ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, art. 3.5 et 3.6.</ref> dans les locaux de l'ex-IFEN. L'[[Union fédérale des consommateurs—Que choisir]] regrette cette décision qui sous couvert de « réorganisation et rationalisation » a pour résultat de placer « les statistiques et l'observation de l'environnement [...] sous le contrôle du ministre ». L'association conclut que « les données qui fâchent, celles qui mettent en évidence l'échec des politiques menées, et elles sont nombreuses en matière de lutte contre les pollutions, risquent fort de rester sous le boisseau »<ref>« Il n'y a plus de vigie », ''[[Que choisir (magazine)|Que Choisir]]'', n° 466, janvier 2009, page 8.</ref>. {{Article détaillé|Information environnementale}} == Missions == L'Ifen collectait des [[Information environnementale|données environnementales]] ou d'intérêt environnemental, dont les [[Risque naturel|risques naturels]] et [[Risque#Dans l'industrie|technologiques]], afin de les traiter et de les délivrer sous forme d'une information fiable concernant l'environnement et utile pour les aménageurs et citoyens. Cette fonction d'animation et d'organisation s'exerçait vis-à-vis du réseau des principaux producteurs et utilisateurs de l'information environnementale. Il participait à l'élaboration et à l'administration des éléments nécessaires à la constitution de l'information environnementale et devait réaliser à date régulière (tous les 4 ans) un rapport sur l'état de l'environnement en [[France]]. Il réalisait des études tendant à améliorer la connaissance de l'état de l'environnement et de son évolution, notamment par l'élaboration d'indicateurs, de modèles de prévision et d'analyses ou contribuait à leur réalisation. Il participait à l’élaboration et à la mise en œuvre de programmes nationaux, européens et internationaux d’observation et de surveillance. Il développait et harmonisait les méthodes afférentes au traitement des données, à la construction des [[statistique]]s, à la synergie entre la statistique et l'[[information géographique]], à l'élaboration et la production des [[indicateur environnemental|indicateurs environnementaux]] et d'indicateurs de développement durable dans les domaines de compétences du ministère chargé de l'environnement. Il avait créé un observatoire et réseau métiers et emplois de l'environnement (ORME) et un observatoire des pratiques et représentations sociales de l'environnement (OPRESE). Il avait, entre autres, le rôle de service statistique du ministère chargé de l'environnement au sens de la loi du {{date-|7 juin 1951}}. Il était le point focal de l'[[Agence européenne pour l'environnement]] située à [[Copenhague]]. == Publications == L'Ifen produisait des documents de quatre pages sur différents sujets environnementaux et les rapports sur l'état de l'environnement (REE) en 1995, 1999, 2002 et 2006. Le SDES a publié les rapports pour les années 2010 et 2014. Il a inauguré une série sur les ''Cahiers de l'environnement régional'' qui ont été consacrés à la Lorraine, au Centre, au Nord-Pas-de Calais et au Languedoc-Roussillon avec le concours des Directions régionales de l'environnement (DIREN). L'Ifen produisait également des publications sur les indicateurs d'environnement (agriculture-environnement, tourisme-environnement, aménagement du territoire et environnement) et de développement durable (45 indicateurs de développement durable pour la France). == Consultations == Le site du service statistique du [[Ministère de l'Écologie (France)|ministère de la Transition écologique et solidaire]] (SDES) a enregistré {{Nombre|770500 visites}} et {{Nombre|2066000 pages}} vues en 2013<ref name=AarhusRapportFr2017consult>[http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/odt/projet_rapport_2017_soumis_a_consultation_du_public.odt projet "Rapport d’éxecution de la Convention d’Aarhus 2017"] soumis a consultation du public en 2017 (format odt - 67.8 ko - 16/05/2017)</ref>. == Notes et références == {{Références|taille=35}} == Voir aussi == === Articles connexes === {{colonnes|nombre=2|taille=25| * [[Information environnementale]] * [[Biodiversité]] * [[Trame verte]] * [[Grenelle de l'environnement]] * [[Environnement en France]] * [[Chronologie du droit de l'environnement en France]] * [[Réserve naturelle]] * [[Réserve naturelle régionale]] * [[Parc national]] * [[Parc naturel régional de France]] * [[Convention d'Aarhus]] * [[Infrastructure d'information géographique dans la Communauté européenne]] }} === Liens externes === {{liens}} * {{Site officiel|http://www.ifen.fr}} * [https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ Site internet du SDES] {{Portail|environnement|politique française|France|conservation de la nature|Orléans}} [[Catégorie:Association ou organisme lié à l'environnement en France]] [[Catégorie:Ministère de l'Écologie (France)]] [[Catégorie:Administration française historique]] [[Catégorie:Ancien établissement public à caractère administratif en France]] [[Catégorie:Organisme fondé en 1991]] [[Catégorie:Organisme disparu en 2005]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Io%20%28lune%29
Io (lune)
{{Voir homonymes|Io}} {{En-tête label|AdQ|année=2020|TdQ}} {{Infobox Satellite naturel | nom = Io | nom systématique = {{satellite|Jupiter|I}} | image = Io highest resolution true color.jpg | légende image = Io prise en 1999 par ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]'' | catégorisation = [[Satellites naturels de Jupiter|Satellite naturel de Jupiter]] | époque = {{date|16|janvier|1997}}<ref name="jpl_ssd_orbital">{{Lien web|langue=en | url=http://ssd.jpl.nasa.gov/?sat_elem | titre=Planetary Satellite Mean Orbital Parameters | éditeur={{langue|en|Jet Propulsion Laboratory - Solar System Dynamics}} | consulté le=17 décembre 2009 }}.</ref> | demi-grand axe = 421800 | demi-grand axe notes = <ref name="jpl_ssd_orbital" /> | périapside = 420000 | périapside notes = <ref group="N" name="calcul">Donnée calculée sur la base d'autres paramètres.</ref> | apoapside = 423400 | apoapside notes = <ref group="N" name="calcul" /> | excentricité = 0.0041 | excentricité notes = <ref name="jpl_ssd_orbital" /> | période de révolution = 1.769 | période de révolution notes = <ref name="jpl_ssd_orbital" /> | inclinaison = 0.036 | inclinaison notes = <ref name="jpl_ssd_orbital" /> | diamètre = 3643.2±1.0 | diamètre notes = <ref name="jpl_ssd_physical">{{Lien web|langue=en | url=http://ssd.jpl.nasa.gov/?sat_phys_par | titre=Planetary Satellite Physical Parameters | éditeur={{langue|en|Jet Propulsion Laboratory - Solar System Dynamics}} | consulté le=17 décembre 2009 }}.</ref> | masse = 8.93{{x10|22}} | densité = 3.528±0.006 | densité notes = <ref name="jpl_ssd_physical" /> | gravité = 1.80 | vitesse de libération = 2.6 | période de rotation = 1.769 | période de rotation notes = <br>[[rotation synchrone|synchrone]] | magnitude apparente = 5.02 | magnitude apparente notes = <br>à l'opposition | albédo = 0.63 ± 0.02 | albédo notes = <ref name="jpl_ssd_physical" /> | température = moyenne : 130 | température notes = <br>min : {{unité|80|K}}<br>max : {{unité|2000|K}} | atmosphère = Traces | découvreur = [[Galilée (savant)|Galilée]] | date_découverte = {{date|8|janvier|1610}}<ref name="IAUMoonDiscoveries" /> |nommé d'après = [[Io (mythologie)]] }} '''Io''', ou '''Jupiter {{I}}''', est un [[Satellites naturels de Jupiter|satellite naturel de Jupiter]]. Plus spécifiquement, il s'agit de la troisième plus grande [[Satellites galiléens|lune galiléenne]] et celle ayant l'orbite la plus proche de la [[planète]] [[Jupiter (planète)|Jupiter]], possédant un demi-[[grand axe]] de {{unité|421800|[[kilomètre]]s}} et une [[période de révolution]] d'environ {{nobr|42 heures}}. Par ailleurs, elle est la [[Satellites naturels du Système solaire|quatrième plus grande lune du Système solaire]], la plus [[Densité|dense]] d'entre elles et l'[[Objet céleste|objet astronomique]] connu contenant la plus faible quantité d'[[eau]]. Avec plus de {{Unité|400|[[volcan]]s}} actifs, Io est l'objet le plus géologiquement actif du [[Système solaire]]. Cette activité géologique extrême est le résultat d'un [[réchauffement par effet de marée]] dû au [[frottement]] engendré à l'intérieur de la lune par ses [[Force de marée|interactions gravitationnelles]] avec [[Jupiter (planète)|Jupiter]] et les autres satellites galiléens {{Incise|notamment [[Europe (lune)|Europe]] et [[Ganymède (lune)|Ganymède]] avec lesquelles elle est en [[résonance orbitale]]|.}}. Ces volcans produisent des [[Panache volcanique|panaches]] de [[soufre]] et de [[dioxyde de soufre]] qui s'élèvent à plusieurs centaines de kilomètres au-dessus de la surface, puis recouvrent les vastes plaines de la lune d'une couche givrée de matériaux. Les panaches, associés aux coulées de lave pouvant s'étendre sur plus de {{Unité|500|km}} de longueur, produisent de grands changements de surface et la peignent dans diverses nuances de jaune, rouge, blanc, noir et vert. Les matériaux produits par ce volcanisme constituent, d'une part, l'[[Atmosphère planétaire|atmosphère]] mince et inégale de Io, et produisent, d'autre part, un grand [[Tore planétaire|tore de plasma]] autour de Jupiter du fait de leur interaction avec la [[Magnétosphère de Jupiter|magnétosphère de la planète]]. Cette surface est également parsemée de plus de {{Unité|100|[[montagne]]s}} qui sont soulevées par des phénomènes [[tectonique]]s à la base de la [[Croûte planétaire|croûte]] de [[silicate]]. Certains de ces sommets sont plus hauts que le [[Everest|mont Everest]], bien que le rayon de Io soit {{Unité|3,5|fois}} plus petit que celui de la [[Terre]] et environ égal à celui de la [[Lune]]. Contrairement à la plupart des lunes du [[Système solaire#Système solaire externe|Système solaire externe]], qui sont notamment composées de [[Glace|glace d'eau]], Io est composée de roche de [[silicate]] entourant un noyau de [[fer]] fondu ou de [[pyrite]]. Aux {{s2|XVII|XVIII}}, Io joue un rôle important dans le développement de l'[[astronomie]]. Observée pour la première fois en {{Date|janvier 1610}} par [[Galilée (savant)|Galilée]] avec les autres satellites galiléens, cette découverte favorise, par exemple, l'adoption du [[Héliocentrisme|modèle copernicien]] du Système solaire. C'est l'[[astronome]] [[Simon Marius]], affirmant avoir découvert l'astre avant Galilée, qui la nomme ainsi, d'après le personnage de la [[mythologie grecque]] [[Io (mythologie)|Io]], une prêtresse d'[[Héra]] et amante de [[Zeus]]. À la fin du {{S|XIX}}, il devient enfin possible de résoudre ses caractéristiques de surface, telles que ses régions polaires rouge foncé et celles équatoriales brillantes. En 1979, les [[Sonde spatiale|sondes spatiales]] du [[Programme Voyager|programme ''Voyager'']] révèlent son activité géologique et les caractéristiques de sa jeune surface sans [[Cratère d'impact|cratères d'impact]]. Ensuite, ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]'' effectue plusieurs [[survol]]s rapprochés dans les années 1990 et au début des années 2000, obtenant des données sur sa structure interne, la composition de sa surface et son influence sur la magnétosphère de Jupiter. Depuis, d'autres observations sont faites par les sondes ''[[Cassini-Huygens]]'', ''[[New Horizons]]'' et ''[[Juno (sonde spatiale)|Juno]]'', ainsi que depuis la Terre via des [[télescope]]s au sol ou le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']]. [[Fichier:Galilean satellites noborder.jpg|redresse=1.5|vignette|alt=Les lunes sont représentées côte à côte. Ganymède, la troisième, est la plus large.|Comparaison à l'échelle des [[satellites galiléens]], avec de gauche à droite : Io, [[Europe (lune)|Europe]], [[Ganymède (lune)|Ganymède]] et [[Callisto (lune)|Callisto]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA01299: The Galilean Satellites |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA01299 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>.]] == Orbite et rotation == [[Fichier:Galilean moon Laplace resonance animation 2.gif|alt=Trois points représentant les lunes orbitent autour d'un autre, plus gros. Les orbites des lunes sont synchronisées et clignotent lorsqu'elles se trouvent à la même position sur leur orbite respective.|vignette|Animation de la [[résonance orbitale|résonance de Laplace]] de Io, Europe et Ganymède.|gauche]] Le [[Grand axe|demi-grand axe]] de l'orbite de Io autour de Jupiter est de {{Unité|421700|km}} par rapport au centre de la planète<ref name=":0" />. Cette orbite se situe entre celles de [[Thébé (lune)|Thébé]] et d'[[Europe (lune)|Europe]] ; Io est le {{5e|satellite}} le plus proche de Jupiter et la plus interne des [[Satellites galiléens|lunes galiléennes]]. Sa période de révolution est de {{Unité|42.5|h}}<ref name=":0" />. Io est en [[résonance orbitale]] 2:1 avec Europe et 4:1 avec [[Ganymède (lune)|Ganymède]] : quand Europe parcourt une orbite, Io en parcourt deux ; similairement, Io conclut quatre orbites pour une seule de Ganymède {{Incise|comme il y a plusieurs objets en résonance, on parle également de [[résonance de Laplace]]|.}}<ref name=":7" />{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Fabrizio |nom1=Paita |prénom2=Alessandra |nom2=Celletti |prénom3=Giuseppe |nom3=Pucacco |titre=Element history of the Laplace resonance: a dynamical approach |périodique=Astronomy & Astrophysics |volume=617 |date=2018-09 |issn=0004-6361 |issn2=1432-0746 |doi=10.1051/0004-6361/201832856 |lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1807.02516 |consulté le=16 octobre 2020|pages=A35}}</ref>{{,}}<ref name=":19">{{Lien web |langue=fr |auteur=NatGeoFrance |titre=Io, la lune la plus volcanique du système solaire |url=https://www.nationalgeographic.fr/espace/2019/07/io-la-lune-la-plus-volcanique-du-systeme-solaire |site=National Geographic |date=18 juillet 2019|consulté le=24 octobre 2020}}</ref>. Cette résonance permet de maintenir l'[[excentricité orbitale]] de Io ({{formatnum:0.0041}}) et produit ainsi la principale source de chaleur pour son [[Activité d'un volcan|activité volcanique]]<ref name=":19" />{{,}}<ref name="Peale1979a2">{{Article astronomique|titre=Melting of Io by Tidal Dissipation|revue=Science|auteur=S. J. Peale, ''et al.''|pages=892–894|vol=203|année=1979|doi=10.1126/science.203.4383.892}}.</ref>. Sans cette excentricité forcée, l'orbite de Io deviendrait plus circulaire, conduisant à une activité géologiquement très affaiblie<ref name=":15">{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Olivier |nom=Esslinger |titre=Les forces de marée – Astronomie et Astrophysique |url=https://www.astronomes.com/le-systeme-solaire-interne/force-de-maree |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name="Yoder1979" />. Comme les autres [[satellites galiléens]] {{Incise|et similairement à la [[Lune]] vis-à-vis de la [[Terre]]}} Io possède une [[rotation synchrone]] : sa période de révolution est la même que sa période de rotation, impliquant que la lune garde toujours la même face pointée vers Jupiter<ref name=":7" />. Cette particularité permet de définir le système des [[longitude]]s sur Io : son [[premier méridien]] et son [[équinoxe|équateur]] se rencontrent au point subjovien{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=303–340 - "Back Matter"|gr=L&S}}. Aussi, le côté de Io faisant toujours face à Jupiter est connu comme l'hémisphère subjovien, tandis que le côté qui fait toujours face à l'extérieur est connu comme l'hémisphère antijovien. Le côté de Io faisant toujours face à la direction dans laquelle Io se déplace sur son orbite est appelé hémisphère avant, tandis que le côté qui fait toujours face à la direction opposée est appelé hémisphère arrière{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=303–340 - "Back Matter"|gr=L&S}}{{,}}<ref name=":16" />. Depuis la surface de Io, Jupiter sous-tendrait un arc approchant 18,5°, faisant apparaître Jupiter comme ayant environ {{nobr|37 fois}} la [[taille apparente]] de la Lune dans le ciel terrestre<ref group="N">Le diamètre de Jupiter est d'environ {{unité|140000|km}} et sa distance à Io est en moyenne de {{unité|420000|km}}. La taille apparente vaut donc arctan(140 000/420 000) ~= 18,5°. La taille apparente de la Lune dans le ciel terrestre est d'environ 0,5°, soit un ratio de 18,5°/0,5° = 37.</ref>{{,}}<ref name=":0" />. Cela correspond à une surface apparente dans le ciel environ {{Unité|1370|fois}} plus importante<ref group="N">Le ratio de la surface apparente de Jupiter depuis Io sur la surface apparente de Lune depuis la Terre correspondant au carré du ratio des diamètres apparents précédemment calculé, la surface d'un disque étant proportionnelle au carré de son diamètre.</ref>. {{Clr|gauche}} == Caractéristiques physiques == === Masse et diamètre === [[Fichier:Io,_Earth_&_Moon_size_comparison.jpg|vignette|Comparaison de taille entre Io (en bas à gauche), la [[Lune]] (en haut à gauche) et la [[Terre]].|alt=La Lune est représentée au-dessus de Io, la Terre à droite des deux. Io et la Lune ont environ la même taille.]]Io est légèrement plus grande que la [[Lune]] : son rayon moyen est de {{Unité|1821.5|km}} {{Incise|environ 5 % de plus que la Lune}} et sa masse de {{Unité|8.9319|e=22|kg}} {{Incise|environ 21 % de plus que celle de la Lune|.}}<ref name=":0">{{Lien web |titre=Jovian Satellite Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/joviansatfact.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name=":17">{{Lien web |langue=en |titre=Solar System Small Worlds Fact Sheet |url=https://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/galileanfact_table.html |site=nssdc.gsfc.nasa.gov |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>. Le satellite possède une forme d'[[ellipsoïde de révolution]], son plus grand axe étant dirigé vers Jupiter, en conséquence de sa rotation sur lui-même<ref>{{Article |langue=en |prénom1=P. C. |nom1=Thomas |prénom2=M. E. |nom2=Davies |prénom3=T. R. |nom3=Colvin |prénom4=J. |nom4=Oberst |titre=The Shape of Io from Galileo Limb Measurements |périodique=Icarus |volume=135 |numéro=1 |date=01 septembre 1998|issn=0019-1035 |doi=10.1006/icar.1998.5987 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103598959875 |consulté le=10 octobre 2020|pages=175–180}}</ref>. Parmi les [[Satellites galiléens|lunes galiléennes]], Io est plus petite et moins massive que [[Ganymède (lune)|Ganymède]] et [[Callisto (lune)|Callisto]], mais plus grande et massive qu'[[Europe (lune)|Europe]]<ref name=":0" />. Elle est par ailleurs la [[Satellites naturels du Système solaire|quatrième plus grande lune du Système solaire]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=List of Biggest Natural Satellite in the Solar System |url=https://www.jagranjosh.com/general-knowledge/list-of-biggest-natural-satellite-in-the-solar-system-1541488379-1 |site=www.jagranjosh.com |date=06 novembre 2018|consulté le=24 octobre 2020}}</ref>. === Structure interne === [[Fichier:Io_diagram-fr.svg|vignette|Modèle légendé de la structure interne supposée de Io.|redresse=1.5|alt=Diagramme en coupe de Io, avec des légendes. Son noyau apparaît très brillant.|gauche]] Composée principalement de [[silicate]]s et de [[fer]], Io est plus proche par sa composition des [[Planète tellurique|planètes telluriques]] que des autres satellites du [[Système solaire]] externe, qui sont quant à eux composés en majeure partie d'un mélange de glace et de silicates<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Galilean Satellites |url=http://abyss.uoregon.edu/~js/ast121/lectures/lec13.html |site=abyss.uoregon.edu |consulté le=24 octobre 2020}}</ref>. Sa [[densité]] est de {{unité|3.5275|g/cm3}}, faisant de Io le plus dense de tous les [[satellites naturels du Système solaire]], celle-ci étant significativement plus élevée que celle des autres satellites galiléens (Ganymède et Callisto notamment, dont les densités sont d'environ {{Val|1.9|u=g/cm3}}) ou encore légèrement plus élevée que celle de la Lune ({{Val|3.344|u=g/cm3}})<ref name=":17" />{{,}}{{Sfn|Krupp|p=p. 281–306 - "Interior composition, structure and dynamics of the Galilean satellites"}}. Les modèles de la masse, du rayon et des coefficients gravitationnels quadripolaires {{Incise|valeurs numériques associées à la façon dont la masse est distribuée dans un objet}} de Io, calculés à partir des mesures de ''[[Programme Voyager|Voyager]]'' et de ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]'', suggèrent que son intérieur est différencié entre un [[Noyau planétaire|noyau]] de fer ou de [[pyrite]] et un [[Manteau planétaire|manteau]] puis une [[Croûte planétaire|croûte]] riches en silicates{{Sfn|Krupp|p=p. 281–306 - "Interior composition, structure and dynamics of the Galilean satellites"}}{{,}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=89–108 - "The Interior of Io"|texte=|gr=L&S}}. Le noyau métallique représente approximativement 20 % de la masse de Io, avec un rayon qui mesure entre {{unité|350 et 650 km}} s'il est presque entièrement composé de fer, ou entre {{unité|550 et 900 km}} s'il est composé d'un mélange de fer et de soufre<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. D. Anderson |titre=Io's gravity field and interior structure |périodique=J. Geophys. Res. |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|doi=10.1029/2000JE001367 |bibcode=2001JGR...10632963A |pages=32963–32969 |et al.=oui}}</ref>. Le [[magnétomètre]] de ''Galileo'' ne parvient pas à détecter un [[Champ magnétique planétaire|champ magnétique]] intrinsèque à Io, ce qui indique l'absence de [[convection]] au sein du noyau pour générer un champ par [[Effet dynamo (astrophysique)|effet dynamo]]<ref name="Kivelson2001">{{Article |langue=en |auteur1=M. G. Kivelson |titre=Magnetized or Unmagnetized: Ambiguity persists following Galileo's encounters with Io in 1999 and 2000 |périodique=J. Geophys. Res. |volume=106 |numéro=A11 |date= 2001|doi=10.1029/2000JA002510 |bibcode=2001JGR...10626121K |pages=26121–26135 |et al.=oui}}</ref>. La modélisation de la composition intérieure de Io suggère que le manteau est constitué d'au moins 75 % de [[forstérite]], et a une composition en vrac analogue à celle de [[météorite]]s [[Chondrite de type L|chondritiques de type L]] et de [[Chondrite de type LL|type LL]], avec une teneur plus élevée en fer par rapport au [[silicium]] que la Terre ou la [[Lune]], mais plus basse que [[Mars (planète)|Mars]]<ref name="Sohl2002">{{Article |langue=en |auteur1=F. Sohl |titre=Implications from Galileo observations on the interior structure and chemistry of the Galilean satellites |périodique=Icarus |volume=157 |numéro=1 |date= 2002|doi=10.1006/icar.2002.6828 |bibcode=2002Icar..157..104S |pages=104–119 |et al.=oui}}</ref>{{,}}<ref name="Kuskov2001">{{Article |langue=en |auteur1=O. L.Kuskov |auteur2=V. A. Kronrod |titre=Core sizes and internal structure of the Earth's and Jupiter's satellites |périodique=Icarus |volume=151 |numéro=2 |date= 2001|doi=10.1006/icar.2001.6611 |bibcode=2001Icar..151..204K |pages=204–227}}</ref>. Pour soutenir le flux de chaleur observé sur Io, 10 à 20 % du manteau de Io pourrait être fondu, bien que les régions où un volcanisme à haute température est observé puissent avoir des fractions de fusion plus élevées{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=89–108 - "The Interior of Io"|texte=|gr=L&S}}. De plus, la réanalyse des données du [[magnétomètre]] de ''Galileo'' en 2009 révèle la présence d'un [[Induction électromagnétique|champ magnétique induit]] sur Io, impliquant la présence d'un océan de [[Magma (géologie)|magma]] à {{Unité|50|km}} sous sa surface<ref name=":19" />{{,}}<ref name="KerrInducedField">{{Article |langue=en |auteur1=R. A. Kerr |titre=Magnetics Point to Magma 'Ocean' at Io |périodique=Science |volume=327 |numéro=5964 |date= 2010|pmid=20093451 |doi=10.1126/science.327.5964.408-b |pages=408–409}}</ref>{{,}}<ref name=":6">{{article |langue=en |titre=NASA's Galileo Reveals Magma 'Ocean' Beneath Surface of Jupiter's Moon |périodique=Science Daily |date=12 mai 2011|url=https://www.sciencedaily.com/releases/2011/05/110512150723.htm }}</ref>. Cette couche est estimée à {{Unité|50|km}} d'épaisseur et représenterait environ 10 % du manteau de Io. Il est estimé que la température dans l'océan de magma atteint {{Conversion|1500|K|°C|0|disp=|abbr=on}}<ref name="PerryInducedMagmaOcean">{{Lien web |langue=en |auteur=J. Perry |titre=Science: Io's Induced Magnetic Field and Mushy Magma Ocean |url=http://gishbar.blogspot.com/2010/01/science-discovery-of-ios-induced.html |série=The Gish Bar Times |date=21 janvier 2010}}</ref>. La [[lithosphère]] de Io, composée de [[basalte]] et de soufre déposés par le volcanisme, a une épaisseur comprise entre 12 et {{Unité|40|km}}<ref name="Jaeger2003">{{Article |langue=en |auteur1=W. L. Jaeger |titre=Orogenic tectonism on Io |périodique=J. Geophys. Res. |volume=108 |numéro=E8 |date= 2003|doi=10.1029/2002JE001946 |bibcode=2003JGRE..108.5093J |pages=12–1 |et al.=oui}}</ref>. === Réchauffement par effet de marée === [[Fichier:Tidal heating on Io-fr.png|vignette|redresse=1.5|alt=A gauche, schéma des orbites des lunes galiléennes, montrant les interactions sur Io. En haut à droite, schéma d'une orbite de Io, montrant sa déformation lorsqu'elle est au périhélie. En bas à droite, orbite de la Lune autour de la Terre, sans déformation.|Schéma du [[réchauffement par effet de marée]] sur Io<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Tidal Heating Tutorial |url=https://tobyrsmith.github.io/Astro150/Tutorials/TidalHeat/ |site=tobyrsmith.github.io |consulté le=15 octobre 2020}}</ref> : <br>(A) La gravité des autres lunes galiléennes influence l'orbite de Io et maintient son [[Excentricité orbitale|excentricité]] ;<br>(B) Du fait de cette orbite excentrique, la forme de Io change au cours de son orbite.]] Contrairement à la Terre et à la Lune, la principale source de [[chaleur interne]] de Io provient d'un [[réchauffement par effet de marée]], plutôt que de la désintégration des [[isotope]]s [[Radioactivité|radioactifs]]<ref name="Peale1979a2" />. Cet échauffement dépend de la [[résonance orbitale]] de Io avec Europe et Ganymède, de la distance de Io à Jupiter, de son excentricité orbitale, de la composition de son intérieur et de son état physique<ref name=":1" />. Ainsi, sa résonance avec Europe et Ganymède maintient l'excentricité de Io et empêche les [[Force de marée|forces de marée]] de rendre son orbite circulaire<ref name=":15" />. Elle aide également à maintenir la distance de Io à Jupiter, sans quoi la formation de marées sur la planète ferait lentement s'éloigner la lune, comme c'est le cas pour la Lune vis-à-vis de la Terre<ref name="Yoder1979">{{Article |langue=en |auteur1=C. F. Yoder |titre=How tidal heating in Io drives the Galilean orbital resonance locks |périodique=Nature |volume=279 |numéro=5716 |date= 1979|doi=10.1038/279767a0 |bibcode=1979Natur.279..767Y |pages=767–770 |et al.=oui}}</ref>. Les forces de marée subies par Io sont environ {{unité|20000|fois}} plus fortes que celles que subit la Terre du fait de la Lune. Aussi, la différence verticale dans son renflement de marée entre le moment où Io est à l'[[apoapside]] et au [[périapside]] de son orbite pourrait mesurer jusqu'à {{Unité|100|m}}<ref name=":19" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Interplanetary Low Tide {{!}} Science Mission Directorate |url=https://science.nasa.gov/science-news/science-at-nasa/2000/ast04may_1m |site=science.nasa.gov |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>. Le frottement produit à l'intérieur de Io en raison de cette traction variable crée un réchauffement, faisant fondre une quantité importante du manteau et du noyau de Io<ref name="Moore2003geophys" />. La quantité d'énergie produite est jusqu'à {{nobr|200 fois}} supérieure à celle produite uniquement à partir de la désintégration radioactive. Cette chaleur est libérée sous forme d'activité volcanique, générant l'important [[Transfert thermique|flux thermique]] observé de 0,6 à {{Unité|1,6|e=14|[[Watt (unité)|W]]}}<ref name="Moore2003geophys">{{Article |langue=en |auteur1=W. B. Moore |titre=Tidal heating and convection in Io |périodique=Journal of Geophysical Research |volume=108 |numéro=E8 |date=août 2003|doi=10.1029/2002JE001943 |bibcode=2003JGRE..108.5096M |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/59c1/d2eb4a0d539f449533f45d01c1285c182141.pdf |pages=5096}}</ref>. Les modèles de son orbite suggèrent que la quantité de réchauffement de marée dans Io évoluerait avec le temps<ref name="Lainey2009">{{Article |langue=en |auteur1=V. Lainey |titre=Strong tidal dissipation in Io and Jupiter from astrometric observations |périodique=Nature |volume=459 |numéro=7249 |date= 2009|pmid=19536258 |doi=10.1038/nature08108 |bibcode=2009Natur.459..957L |pages=957–959 |et al.=oui}}</ref>. Bien qu'il y ait un consensus scientifique sur le fait que les nombreux volcans de la lune soient une conséquence de cet échauffement par effet de marée, ceux-ci ne se situent cependant pas aux positions prévues par ce modèle<ref name=":19" />. En effet, ils sont décalés de 30 à {{nobr|60 degrés}} vers l'est<ref>{{Lien web |langue=en|prénom=Bill |nom=Steigerwald |titre='Misplaced' Volcanoes on Jupiter's Moon Io |url=http://www.nasa.gov/content/goddard/io-volcano-tides |site=NASA |date=13 août 2015|consulté le=10 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Tricia |nom=Talbert |titre=Scientists to Io: Your Volcanoes Are in the Wrong Place |url=http://www.nasa.gov/topics/solarsystem/features/io-volcanoes-displaced.html |site=NASA |date=19 mars 2015|consulté le=10 octobre 2020}}</ref>. En 2015, une étude suggère que ce déplacement vers l'est pourrait être causé par l'océan de magma sous la surface qui générerait une chaleur supplémentaire par friction en raison de sa [[viscosité]]<ref name="Tyler2015">{{Article |langue=en |auteur1=Robert H. Tyler |auteur2=Wade G. Henning |auteur3=Christopher W. Hamilton |titre=Tidal Heating in a Magma Ocean within Jupiter's Moon Io |périodique=The Astrophysical Journal Supplement Series |volume=218 |numéro=2 |date=juin 2015|doi=10.1088/0067-0049/218/2/22 |bibcode=2015ApJS..218...22T |accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Sarah Lewin|titre=Magma Oceans on Jupiter's Moon Io May Solve Volcano Mystery |url=https://www.space.com/30530-jupiter-moon-io-magma-volcano-mystery.html |site=Space.com |date=14 septembre 2015|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. D'autres satellites naturels du Système solaire subissent des réchauffements similaires. Cette capacité à générer de la chaleur dans un océan souterrain augmente les chances de [[vie]] sur des corps comme [[Europe (lune)|Europe]] ou encore [[Encelade (lune)|Encelade]], une lune de [[Saturne (planète)|Saturne]]<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Cassini Finds Global Ocean in Saturn's Moon Enceladus |url=http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?feature=4718 |site=NASA/JPL |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>. === Géographie === ==== Surface ==== [[Fichier:Io_from_Galileo_and_Voyager_missions.jpg|vignette|redresse=2.5|Mosaïque de la surface de Io d'après les données de ''[[Programme Voyager|Voyager]]'' et de ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA09257: Io in Motion |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA09257 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>.|alt=Projection de la surface de Io. On note notamment les régions polaires plus foncées que celles équatoriales et le grand cercle rouge entourant le volcan Pélé.|centré]]Du fait des surfaces connues de la Lune, de Mars et de [[Mercure (planète)|Mercure]], les scientifiques s'attendaient à observer de nombreux [[Cratère d'impact|cratères d'impact]] sur les premières images de Io par ''[[Voyager 1]]'' en 1979, leur densité d'apparition sur la surface de la lune aurait alors fourni des indices sur son âge<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Dating Planetary Surfaces {{!}} Astronomy |url=https://courses.lumenlearning.com/astronomy/chapter/dating-planetary-surfaces/#:~:text=Counting%20the%20Craters,constant%20for%20several%20billion%20years. |site=courses.lumenlearning.com |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>. Cependant, les images renvoyées par la [[sonde spatiale]] montrent une surface presque complètement dépourvue de cratères d'impact<ref name="Smith19792" />. Celle-ci est plutôt recouverte de [[plaine]]s lisses parsemées de hautes [[montagne]]s, de [[Fossa (exogéologie)|fosses]] de différentes formes et tailles, ainsi que de [[Coulée de lave|coulées de lave]]<ref name=":7" />. ''Voyager 1'' observe par ailleurs au moins neuf volcans actifs lors de son survol<ref name="Strom19792" />. [[Fichier:Io Animated.gif|vignette|Animation d'une rotation de Io réalisée à partir des images de ''Galileo'' et ''Voyager''. Le grand anneau rouge entoure le [[Pélé (volcan)|volcan Pélé]].|alt=La lune tourne, faisant apparaître la même surface que projetée au-dessus sur une sphère en rotation.|gauche]]Contrairement à la plupart des objets célestes observés, la surface de Io est recouverte d'une variété de matériaux colorés à partir de divers composés sulfureux, ce nuancier de couleur amenant parfois la lune à être comparée à une [[Orange (fruit)|orange]] pourrie ou à une [[pizza]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Mike Wall |titre=Internal Fire Bakes Jupiter's Pizza Moon Io |url=https://www.space.com/11647-jupiter-volcanic-moon-io-magma-ocean.html |site=Space.com |date=12 mai 2011|consulté le=10 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-us |titre=You Won’t Believe What Happens on Jupiter’s Moon to Make Volcanos |url=https://www.kqed.org/science/1929750/jupiter-actually-stretches-and-squeezes-its-moon-to-make-volcanos |site=KQED |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=L. A. |nom1=Morabito |titre=Discovery of Volcanic Activity on Io. A Historical Review |périodique=arXiv:1211.2554 [astro-ph, physics:physics] |date=12 novembre 2012|lire en ligne=http://arxiv.org/abs/1211.2554 |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>. L'absence de cratères d'impact indique que la surface de Io est géologiquement jeune : comme pour la surface terrestre, les matériaux volcaniques enfouissent continuellement les cratères au fur et à mesure de leur apparition. En conséquence, l'âge de sa surface serait en moyenne inférieur à un million d'années<ref name=":19" />. L'apparence colorée de Io est le résultat de matériaux déposés par son volcanisme extensif, notamment des [[silicate]]s tels que du [[pyroxène]], du [[soufre]] et du [[dioxyde de soufre]]{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}. Le gel de dioxyde de soufre est omniprésent sur la surface de Io, formant de grandes régions couvertes de matériaux blancs ou gris. Le soufre, quant à lui, forme des régions jaunes à jaune-vert{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}. Déposé dans les régions des latitudes moyennes et polaires, le soufre est souvent endommagé par le rayonnement, brisant le [[cyclooctasoufre]] normalement stable. Cela a pour conséquence de produire la teinte rouge-brune des régions polaires de Io, déjà observée depuis la fin du {{S|XIX}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Barnard18942">{{Article |langue=en |auteur1=E. E. Barnard |titre=On the Dark Poles and Bright Equatorial Belt of the First Satellite of Jupiter |périodique=[[Monthly Notices of the Royal Astronomical Society]] |volume=54 |numéro=3 |date= 1894|doi=10.1093/mnras/54.3.134 |bibcode=1894MNRAS..54..134B |accès url=libre|pages=134–136}}</ref>. Le [[Volcanisme sur Io|volcanisme explosif de Io]], prenant souvent la forme de panaches en forme de parapluie, peint la surface avec des matériaux sulfureux et silicatés. Les dépôts de panache sur Io sont souvent colorés en rouge ou en blanc selon la quantité de soufre et de dioxyde de soufre dans le panache{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}. En règle générale, les panaches formés à partir de la lave dégazée contiennent une plus grande quantité de [[disoufre]] produisant un dépôt rouge voire, dans les cas extrêmes, un grand anneau rouge dépassant souvent {{Unité|450|km}} depuis le volcan{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}. Un exemple proéminent d'un tel dépôt de panache est le très large anneau rouge situé autour du [[Pélé (volcan)|volcan Pélé]]<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Plume of Io |url=https://solarsystem.nasa.gov/resources/11659/plume-of-io |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name="Spencer2000b">{{Article |langue=en |auteur1=J. Spencer |titre=Discovery of Gaseous S2 in Io's Pele Plume |périodique=Science |volume=288 |numéro=5469 |date= 2000|pmid=10817990 |doi=10.1126/science.288.5469.1208 |bibcode=2000Sci...288.1208S |pages=1208–1210 |et al.=oui}}</ref>. Ces dépôts rouges sont principalement constitués de soufre (généralement du soufre moléculaire à 3 et {{Unité|4|chaînes}}), de dioxyde de soufre et peut-être de [[chlorure de sulfuryle]]{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}. En plus des volcans, on trouve à la surface de Io des montagnes non-volcaniques, de nombreux lacs de [[soufre]] fondu, des [[caldeira]]s profondes de plusieurs kilomètres et des étendues d'écoulements de fluides de basse [[viscosité]] de centaines de kilomètres de long, probablement composés d'une certaine forme de soufre fondu ou de silicates{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=194–229. - "Io's surface composition"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Smith19792" />. La cartographie et la haute densité de Io suggèrent que Io contient peu voire pas d'[[eau]], bien que de petites poches de [[Glace|glace d'eau]] ou de minéraux hydratés soient provisoirement identifiés, notamment sur le flanc nord-ouest du [[Gish Bar Patera|Gish Bar Mons]]<ref name="Doute2004">{{Article |langue=en |auteur1=S. Douté |titre=Geology and activity around volcanoes on Io from the analysis of NIMS |périodique=Icarus |volume=169 |numéro=1 |date= 2004|doi=10.1016/j.icarus.2004.02.001 |bibcode=2004Icar..169..175D |pages=175–196 |et al.=oui}}</ref>. Par ailleurs, Io est le corps connu possédant le moins d'eau du Système solaire<ref name="Seeds2012">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Michael A.|nom1=Seeds|prénom2=Dana E.|nom2=Backman|titre=The Solar System|année=2012|numéro d'édition=8|passage=514|isbn=9781133713685}}</ref>{{,}}<ref name=":13" />. La température à la surface de la lune varie de {{Conversion|90|K|°C|0|disp=|lk=on|abbr=on}} à {{Conversion|130|K|°C|0|disp=|abbr=on}} en fonction du moment de la journée{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=127–139 - "Mapping of Io's thermal radiation by the Galileo photopolarimeter–radiometer (PPR) instrument"|gr=L&S}}, pour une température moyenne de {{Conversion|143|K|°C|0|disp=|abbr=on}}<ref name=":19" />. ==== Toponymie ==== [[Fichier:PIA02505.jpg|vignette|alt=Vue du volcan de haut. La surface autour est orangée et panache de fumée noire s'échappe du cratère.|Le volcan [[Prométhée (volcan)|Prométhée]] tire son nom du [[Prométhée|héros grec éponyme]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA02505: Close-up of Prometheus, Io |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA02505 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>.]] Les caractéristiques à la surface de Io obéissent à une nomenclature stricte de la part de l'[[Union astronomique internationale]]<ref name="NomenclatureIo" />[[Union astronomique internationale|{{,}}]]<ref name=":14" />. Ainsi, les centres éruptifs actifs, ''[[fluctus]]'' et [[Patera (volcanisme)|''paterae'']] portent notamment le nom de divinités et héros du [[feu]], de la [[foudre]] et du [[soleil]] dans diverses mythologies, parmi lesquelles [[Pélé]] ([[Hawaï]]), [[Prométhée]] et [[Héphaïstos]] ([[Mythologie grecque|Grèce antique]]), [[Loki]] et [[Surt]] ([[Mythologie nordique|Scandinavie]]), [[Marduk]] ([[Panthéon mésopotamien|Mésopotamie]]), [[Maui (mythologie)|Maui]] ([[Littérature orale polynésienne|Polynésie]]), [[Credne Cerd|Creidne]] et [[Culann]] ([[Mythologie celtique irlandaise|Irlande]]), [[Inti]] ([[Inca]]) ou [[Amaterasu]] ([[Mythologie japonaise|Japon]]). Les autres caractéristiques dont les [[Mensa (Mars)|mensae]], [[Mons (exogéologie)|montes]], [[Planum|plana]], [[Regio (exogéologie)|regiones]], [[Tholus|tholi]] et [[Vallis|valles]] portent le nom de lieux associés au [[Io (mythologie)|mythe de Io]] ou des personnages et des lieux de la ''[[Divine Comédie]]'' de [[Dante Alighieri]], du fait de la nature volcanique de la surface<ref name="NomenclatureIo">{{Lien web |langue=en |titre=Planetary Names: Nomenclature Io |url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/SearchResults?target=IO |site=planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=7 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name=":14">{{Lien web |langue=en |auteur=USGS - Gazetteer of Planetary Nomenclature |titre=Planetary Names: Categories (Themes) for Naming Features on Planets and Satellites |url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/Page/Categories |site=planetarynames.wr.usgs.gov |consulté le=7 octobre 2020}}</ref>. Depuis que la surface a été vue pour la première fois de près par ''[[Voyager 1]]'', l'UAI reconnaît {{nobr|227 noms}} pour les caractéristiques de surface et les grands [[albédo]]s de Io<ref name="NomenclatureIo" />. === Géologie === ==== Volcanisme ==== {{Article détaillé|Volcanisme sur Io}} [[Fichier:Tvastarpic2.jpg|vignette|redresse=1.5|Coulées de lave actives dans la région volcanique de [[Tvashtar Paterae]] en {{Date-|novembre 1999}} et {{Date-|février 2000}}, vues par ''Galileo''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Galileo End of Mission |url=https://www.jpl.nasa.gov/webcast/galileo/img-5-tvashtar.cfm |site=www.jpl.nasa.gov |consulté le=14 octobre 2020}}</ref>.|alt=Deux images sont accolées. À gauche, le volcan n'est pas actif tandis qu'à droite du magma orange s'en échappe.|gauche]] Io est surtout remarquable pour son [[volcan]]isme actif, caractéristique qui autrement n'a été observée que sur la [[Terre]], [[Triton (lune)|Triton]] et [[Encelade (lune)|Encelade]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Active Volcanoes of Our Solar System |url=https://geology.com/articles/active-volcanoes-solar-system.shtml#:~:text=Based%20upon%20observations%20from%20Earth,Enceladus,%20a%20moon%20of%20Saturn. |site=geology.com |consulté le=23 octobre 2020}}</ref>. Par ailleurs, il s'agit de l'[[objet céleste]] le plus actif du [[Système solaire]], comptant plus de 400 centres volcaniques actifs et de vastes [[Lave|coulées de lave]]<ref name=":16">{{Article |langue=en-US |prénom1=Joshua |nom1=Sokol |titre=This World Is a Simmering Hellscape. They’ve Been Watching Its Explosions. (Published 2019) |périodique=The New York Times |date=26 juin 2019|issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2019/06/26/science/io-volcanic-moon.html |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name=":20" />{{,}}<ref name=":19" />. Ce volcanisme est une conséquence du [[réchauffement par effet de marée]]s produit par l'[[excentricité orbitale]] de Io<ref name=":1" />{{,}}<ref name="Moore2003geophys" />. Lors d'une éruption majeure, des coulées de lave de plusieurs dizaines voire centaines de kilomètres de long peuvent être produites, constituées principalement de laves de silicate de [[basalte]] aux compositions [[mafique]]s ou [[Roche ultramafique|ultramafiques]] {{Incise|c'est-à-dire riches en magnésium|.}}<ref name="Battaglia2019">{{Lien conférence|titre=A Jökulhlaup-like Model for Secondary Sulfur Flows on Io|conférence=50th Lunar and Planetary Science Conference. 18–22 March 2019. The Woodlands, Texas.|prénom=Steven M.|nom=Battaglia|date=mars 2019|id=LPI Contribution No. 1189|bibcode=2019LPI....50.1189B|title=A Jökulhlaup-like Model for Secondary Sulfur Flows on Io|langue=en}}</ref>. Cette hypothèse repose sur des mesures de température des [[Point chaud (géologie)|points chauds]] de Io qui suggèrent des températures d'au moins {{Conversion|1300|K|°C|0|disp=|abbr=on}} et certaines aussi hautes que {{Conversion|1600|K|°C|0|disp=|abbr=on}}<ref name="Keszthelyi2007">{{Article |langue=en |auteur1=L. Keszthelyi |titre=New estimates for Io eruption temperatures: Implications for the interior |périodique=Icarus |volume=192 |numéro=2 |date= 2007|doi=10.1016/j.icarus.2007.07.008 |bibcode=2007Icar..192..491K |lire en ligne=https://zenodo.org/record/1259031 |pages=491–502 |et al.=oui}}</ref>.[[Fichier:Tvashtarvideo.gif|vignette|Séquence d'images de ''[[New Horizons]]'' montrant le [[Tvashtar Paterae|volcan Tvashtar]] projetant des [[Éjecta volcanique|éjectas]] {{Unité|330|km}} au-dessus de la surface de Io (2007)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA09665: Tvashtar in Motion |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA09665 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=10 octobre 2020}}</ref>.|alt=La lune est représentée fixe. Au nord, on observe des éjections blanches.]] En tant que sous-produit de cette activité, le soufre, le dioxyde de soufre gazeux et la matière [[Roche pyroclastique|pyroclastique]] silicate (comme les [[Cendre volcanique|cendres]]) sont soufflés jusqu'à {{Unité|480|km}} dans l'espace {{Incise|la matière étant éjectée de la surface à une vitesse d'environ 1 000 m/s}}, produisant de grands panaches en forme de parapluie, peignant le terrain environnant en rouge (à partir du soufre à chaîne courte) et noirs (à partir des pyroclastiques de silicate), et fournissant de la matière pour l'atmosphère inégale de Io et la vaste magnétosphère de Jupiter<ref name=":19" />{{,}}<ref name="Roesler1999" />. Les matériaux supplémentaires qui pourraient être trouvés dans ces panaches volcaniques comprennent le [[sodium]], le [[potassium]] et le [[chlore]]<ref name="Roesler1999">{{Article |langue=en |auteur1=F. L. Roesler |auteur2=H. W. Moos |auteur3=R. J. Oliversen |auteur4=R. C. Woodward, Jr. |titre=Far-Ultraviolet Imaging Spectroscopy of Io's Atmosphere with HST/STIS |périodique=Science |volume=283 |numéro=5400 |date=janvier 1999|pmid=9888844 |doi=10.1126/science.283.5400.353 |bibcode=1999Sci...283..353R |pages=353–357 }}</ref>{{,}}<ref name="Geissler1999">{{Article |langue=en |auteur1=P. E. Geissler |auteur2=A. S. McEwen |auteur3=W. Ip |auteur4=M. J. S. Belton |titre=Galileo Imaging of Atmospheric Emissions from Io |périodique=Science |volume=285 |numéro=5429 |date=août 1999|pmid=10436151 |doi=10.1126/science.285.5429.870 |bibcode=1999Sci...285..870G |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/2234/0ec6c1741fc267ddef24675bcbf33f7e2cf2.pdf |pages=870–874 }}</ref>. Les plus grands panaches de Io, tels que ceux émis par [[Pélé (volcan)|Pélé]], sont créés lorsque du soufre dissous et du dioxyde de soufre gazeux sont libérés par le magma en éruption dans les cratères volcaniques ou les lacs de lave, entraînant souvent avec eux des matériaux pyroclastiques de silicate<ref name="Battaglia2014">{{Article |langue=en |auteur1=Steven M. Battaglia|auteur2=Michael A. Stewart |auteur3=Susan W. Kieffer |titre=Io's theothermal (sulfur) - Lithosphere cycle inferred from sulfur solubility modeling of Pele's magma supply |périodique=Icarus |volume=235 |date=juin 2014|doi=10.1016/j.icarus.2014.03.019 |bibcode=2014Icar..235..123B |pages=123–129}}</ref>{{,}}<ref name="Battaglia2015">{{Lien conférence|titre=Io: The role of Sulfide Droplet Nucleation in Pele-Type Volcanism|conférence=46th Lunar and Planetary Science Conference. 16–20 March 2015. The Woodlands, Texas.|prénom=Steven M.|nom=Battaglia|date=mars 2015|id=LPI Contribution No. 1832|bibcode=2015LPI....46.1044B|title=Io: The role of Sulfide Droplet Nucleation in Pele-Type Volcanism|langue=en}}</ref>. Un autre type de panache est produit lorsque des coulées de lave vaporisent le gel de dioxyde de soufre, relâchant du soufre. Ce type de panache forme souvent des dépôts circulaires blancs et brillants constitués de dioxyde de soufre, comme autour du [[Masubi|volcan Masubi]]<ref name="McEwen1983">{{Article |langue=en |auteur1=A. S. McEwen |auteur2=L. A. Soderblom |titre=Two classes of volcanic plume on Io |périodique=Icarus |volume=55 |numéro=2 |date=août 1983|doi=10.1016/0019-1035(83)90075-1 |bibcode=1983Icar...55..191M |pages=197–226}}</ref>. La surface de Io est parsemée de dépressions volcaniques appelées ''[[Patera (exogéologie)|paterae]]'' qui ont généralement des sols plats délimités par des parois abruptes<ref name="Radebaugh2001">{{Article |langue=en |auteur1=D. Radebaugh |titre=Paterae on Io: A new type of volcanic caldera? |périodique=J. Geophys. Res. |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|doi=10.1029/2000JE001406 |bibcode=2001JGR...10633005R |lire en ligne=http://www.lpl.arizona.edu/%7Ejani/janijgr2001.pdf |pages=33005–33020 |et al.=oui}}</ref>. Ces caractéristiques ressemblent à des [[caldeira]]s terrestres, mais il n'est pas certain que leur mécanisme de production soit par le biais d'effondrement au-dessus d'une chambre de lave vidée, comme c'est le cas sur Terre. Une hypothèse suggère que ces caractéristiques soient produites par l'exhumation de [[sill]]s volcaniques, et que le matériau sus-jacent est soit éjecté, soit intégré au sill<ref name="Keszthelyi2004">{{Article |langue=en |auteur1=L. Keszthelyi |titre=A Post-Galileo view of Io's Interior |périodique=Icarus |volume=169 |numéro=1 |date= 2004|doi=10.1016/j.icarus.2004.01.005 |bibcode=2004Icar..169..271K |lire en ligne=https://zenodo.org/record/1259017 |pages=271–286 |et al.=oui}}</ref>. Des exemples de ''paterae'' à divers stades d'exhumation sont cartographiés à l'aide d'images ''Galileo'' de la [[région de Chaac-Camaxtli]]<ref name="Williams">{{Article |langue=en |auteur1=David Williams |auteur2=Jani Radebaugh |auteur3=Laszlo P. Keszthelyi|auteur4=Alfred S. McEwen |titre=Geologic mapping of the Chaac-Camaxtli region of Io from Galileo imaging data |périodique=Journal of Geophysical Research |volume=107 |numéro=E9 |date= 2002|doi=10.1029/2001JE001821 |bibcode=2002JGRE..107.5068W |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/0698/8ed8d97458bbf77c8b37a798521f4f3677a8.pdf |pages=5068}}</ref>. Contrairement à des caractéristiques similaires sur Terre et Mars, ces dépressions ne se trouvent généralement pas au sommet des [[Volcan bouclier|volcans boucliers]] et sont normalement plus grandes, avec un diamètre moyen de {{Unité|41|km}}, le plus grand étant [[Loki Patera]] avec un diamètre de {{Unité|202|km}}<ref name="Radebaugh2001" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Laurent |nom=Sacco |titre=Loki, le plus puissant volcan de la lune Io, devrait entrer en éruption |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/systeme-solaire-loki-plus-puissant-volcan-lune-io-devrait-entrer-eruption-54913/ |site=Futura |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>. Ce dernier est également le volcan le plus puissant de Io, contribuant en moyenne à 10 % de la production de chaleur globale de Io, alternant des périodes d'activités et d'inactivité d'environ 470 jours chacune<ref name=":19" />. [[Fichier:Io Volcanic Eruption Galileo.png|vignette|Éruption vue par ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]'' (1997)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Galileo Sees Io Erupt |url=https://solarsystem.nasa.gov/resources/1039/galileo-sees-io-erupt |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>.|alt=Une moitié de la lune est représentée, celle-ci apparaissant orangée voire marron. Une éjection brillante blanche est observable à la surface.|gauche]]Quel que soit le mécanisme de formation, les morphologie et distributions de nombreuses ''paterae'' suggèrent que ces caractéristiques sont structurellement contrôlées, avec au moins la moitié délimitées par des failles ou des montagnes<ref name="Radebaugh2001" />. Ces caractéristiques sont souvent le site d'éruptions volcaniques, soit des coulées de lave se répandant sur les planchers des ''paterae'' {{Incise|comme lors d'une éruption dans [[Gish Bar Patera]] en 2001}}, soit sous la forme de [[lac de lave|lacs de lave]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Jason Perry |et al.=oui |titre=Gish Bar Patera, Io: Geology and Volcanic Activity, 1996-2001 |périodique=Lunar and Planetary Science XXXIV |date= 2003|lire en ligne=https://www.lpi.usra.edu/meetings/lpsc2003/pdf/1720.pdf |pages=2}}</ref>{{,}}<ref name=":20">{{Article |langue=en |prénom1=Rosaly M. C |nom1=Lopes |prénom2=Lucas W |nom2=Kamp |prénom3=William D |nom3=Smythe |prénom4=Peter |nom4=Mouginis-Mark |titre=Lava lakes on Io: observations of Io's volcanic activity from Galileo NIMS during the 2001 fly-bys |périodique=Icarus |série=Special Issue: Io after Galileo |volume=169 |numéro=1 |date=01 mai 2004|issn=0019-1035 |doi=10.1016/j.icarus.2003.11.013 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0019103503003774 |consulté le=16 octobre 2020|pages=140–174}}</ref>. Les lacs de lave sur Io ont soit une croûte de lave se retournant continuellement, comme le volcan Pélé, soit une croûte se retournant de manière épisodique, comme pour Loki<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. Radebaugh |titre=Observations and temperatures of Io's Pele Patera from Cassini and Galileo spacecraft images |périodique=Icarus |volume=169 |numéro=1 |date= 2004|doi=10.1016/j.icarus.2003.10.019 |bibcode=2004Icar..169...65R |pages=65–79 |et al.=oui}}</ref>{{,}}<ref name="Howell2007">{{Article |langue=en |auteur1=R. R. Howell |auteur2=R. M. C. Lopes |titre=The nature of the volcanic activity at Loki: Insights from Galileo NIMS and PPR data |périodique=Icarus |volume=186 |numéro=2 |date= 2007|doi=10.1016/j.icarus.2006.09.022 |bibcode=2007Icar..186..448H |pages=448–461}}</ref>. Les coulées de lave représentent un autre terrain volcanique majeur sur Io. Le magma érupte depuis les cratères des ''paterae'' ou à partir de fissures dans les plaines, produisant des coulées de lave similaires à celles observées sur le [[Kīlauea|Kilauea]] à [[Hawaï]]<ref name="Keszthelyi2001" />. Les images de la sonde ''Galileo'' révèlent que bon nombre des principales coulées de lave de Io, comme celles de [[Prométhée (volcan)|Prométhée]] et d'[[Amirani (volcan)|Amirani]], sont produites par l'accumulation de petites poussées de coulées de lave au-dessus des coulées plus anciennes<ref name="Keszthelyi2001">{{Article |langue=en |auteur1=L. Keszthelyi |titre=Imaging of volcanic activity on Jupiter's moon Io by Galileo during the Galileo Europa Mission and the Galileo Millennium Mission |périodique=J. Geophys. Res. |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|doi=10.1029/2000JE001383 |bibcode=2001JGR...10633025K |pages=33025–33052 |et al.=oui}}</ref>. De larges éruptions sont également observées sur Io. Par exemple, le bord d'attaque du flux de Prométhée s'est déplacé de 75 à {{Unité|95|km}} entre ''Voyager 1'' en 1979 et les premières observations de ''Galileo'' en 1996<ref name="Mcewen1998b" />. Aussi, les éruptions volcaniques sont très changeantes : durant les quatre mois séparant l'arrivée des sondes ''[[Voyager 1]]'' et [[Voyager 2|''2'']], certaines d'entre elles se sont arrêtées et d'autres ont commencé{{Sfn|Morrison|Matthews|5=1982|p=598-599}}. {{Clr}} ==== Montagnes ==== [[Fichier:PIA00323 Boösaule Montes crop2 sharp.png|alt=Vue aérienne de la chaîne de montagnes. On a du mal à observer leur taille par rapport à la surface environnante.|vignette|Chaîne des [[Boösaule Montes]], point culminant de Io à environ {{Unité|17,5|km}}<ref name="BoosauleMontes">{{Lien web |langue=en|prénom=Jason |nom=Perry |titre=Boösaule Montes |url=http://www.gishbartimes.org/2009/01/boosaule-montes.html |site=www.gishbartimes.org |consulté le=11 octobre 2020}}</ref>.]] Io possède de 100 à {{Unité|150|[[montagne]]s}}. Ces structures font en moyenne {{Unité|6|km}} de hauteur et atteignent un maximum de {{Unité|17,5|km|±=3}} au sud des [[Boösaule Montes]] {{Incise|on peut également noter les 10,5 ± 1 km d'[[Euboea Montes]]|.}}<ref name=":11">{{Article |langue=en |prénom1=Paul |nom1=Schenk |prénom2=Henrik |nom2=Hargitai |prénom3=Ronda |nom3=Wilson |prénom4=Alfred |nom4=McEwen |titre=The mountains of Io: Global and geological perspectives from Voyager and Galileo |périodique=Journal of Geophysical Research: Planets |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|issn=2156-2202 |doi=10.1029/2000JE001408 |lire en ligne=https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1029/2000JE001408 |consulté le=11 octobre 2020|pages=33201–33222}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Abigail |nom=Beall |titre=Mountains on Io formed through unique mechanism |url=https://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3593051/How-Io-mountains-dwarf-Everest-Giant-peaks-Jupiter-s-moon-form-unique-tectonic-activity.html |site=Mail Online |date=16 mai 2016|consulté le=11 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name="BoosauleMontes" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PSR Discoveries: Mountains on Io |url=http://www.psrd.hawaii.edu/April98/io.html |site=www.psrd.hawaii.edu |consulté le=14 octobre 2020}}</ref>. Ces montagnes sont étendues {{Incise|d'une longueur de 157 km en moyenne}} et isolées, ne présentant pas de motifs tectoniques globaux apparents, contrairement à celles sur Terre<ref name=":11" />. Pour soutenir leur grande taille, elles doivent être principalement composées de roche silicatée et non de soufre<ref name="Clow1980">{{Article |langue=en |auteur1=G. D. Clow |auteur2=M. H. Carr |titre=Stability of sulfur slopes on Io |périodique=Icarus |volume=44 |numéro=2 |date= 1980|doi=10.1016/0019-1035(80)90022-6 |bibcode=1980Icar...44..268C |pages=268–279}}</ref>. Même si le volcanisme étendu donne à Io son apparence distinctive, presque toutes ses montagnes sont des [[Tectonique|structures tectoniques]] et ne sont pas produites par les volcans. Au lieu de cela, la plupart des montagnes ioniennes se forment à la suite de contraintes de [[Compression (physique)|compression]] à la base de la [[lithosphère]], qui soulèvent et inclinent des morceaux de la croûte de Io par [[chevauchement]]<ref name="SchenkBulmer1998">{{Article |langue=en |auteur1=P. M. Schenk |auteur2=M. H. Bulmer |titre=Origin of mountains on Io by thrust faulting and large-scale mass movements |périodique=Science |volume=279 |numéro=5356 |date= 1998|pmid=9488645 |doi=10.1126/science.279.5356.1514 |bibcode=1998Sci...279.1514S |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/136b/6ffa06a36d3131948a9ef322cec92465c07b.pdf |pages=1514–1517}}</ref>. Les contraintes de compression conduisant à la formation des montagnes sont le résultat de la [[Subsidence (géologie)|subsidence]] due à l'enfouissement continu de matériaux volcaniques<ref name="SchenkBulmer1998" />. La répartition des montagnes sur la lune semble être opposée à celle des structures volcaniques : les montagnes dominent les zones avec moins de volcans et inversement<ref name="McKinnon2001">{{Article |langue=en |auteur1=W. B. McKinnon|titre=Chaos on Io: A model for formation of mountain blocks by crustal heating, melting, and tilting |périodique=Geology |volume=29 |numéro=2 |date= 2001|doi=10.1130/0091-7613(2001)029<0103:COIAMF>2.0.CO;2 |bibcode=2001Geo....29..103M |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/6651/f84d9443fc9125392c09ce64230e5e3a40fd.pdf |pages=103–106 |et al.=oui}}</ref>. Cela suggère l'existence de grandes régions dans la lithosphère où la compression {{Incise|support de la formation de la montagne}} et l'extension {{Incise|support de la formation de la ''patera''}} dominent respectivement<ref name="Tackley2001">{{Article |langue=en |auteur1=P. J. Tackley|titre=Convection in Io's asthenosphere: Redistribution of nonuniform tidal heating by mean flows |périodique=J. Geophys. Res. |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|doi=10.1029/2000JE001411 |bibcode=2001JGR...10632971T |pages=32971–32981}}</ref>. Localement, cependant, les montagnes et les ''paterae'' sont souvent contiguës, suggérant que le magma remplit les failles formées lors de la formation des montagnes pour atteindre la surface<ref name="Radebaugh2001" />. [[Fichier:Tohil_Monsstructure.jpg|gauche|vignette|alt=Image composite permettant d'observer la forme de la montagne, présentant un pic abrut.|Topographie de [[Tohil Mons]], culminant à {{Unité|5,4|km}} (''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]])''<ref>{{Lien web |langue=en|titre=Tohil Mons, Io |url=https://www.jpl.nasa.gov/spaceimages/details.php?id=PIA02586 |site=www.jpl.nasa.gov |consulté le=14 octobre 2020}}</ref>.]] Les structures s'élevant au-dessus des plaines de Io présentent une variété de morphologies. Les [[Plateau (géographie)|plateaux]] restent les plus courants, ressemblent à de grandes [[Mesa (géomorphologie)|mesas]] possédant un sommet plat<ref name=":11" />. D'autres montagnes semblent être des blocs crustaux inclinés {{Incise|c'est-à-dire des morceaux de croûte}}, avec une pente faible par rapport à la surface autrefois plate et une pente raide constituée de matériaux autrefois souterrains soulevés par des contraintes de compression<ref name=":11" />. Ces deux types de montagnes présentent souvent des [[escarpement]]s abrupts le long d'un ou plusieurs [[versant]]s. Seules quelques montagnes sur Io semblent avoir une origine volcanique. Elles ressemblent à de petits [[Volcan bouclier|volcans boucliers]], avec des pentes abruptes près d'une petite [[caldeira]] centrale et des pentes faibles le long de leurs versants<ref name="Schenk2004">{{Article |langue=en |auteur1=P. M. Schenk |auteur2=R. R. Wilson|auteur3= A. G. Davies |titre=Shield volcano topography and the rheology of lava flows on Io |périodique=Icarus |volume=169 |numéro=1 |date= 2004|doi=10.1016/j.icarus.2004.01.015 |bibcode=2004Icar..169...98S |pages=98–110}}</ref>. Ces montagnes volcaniques sont souvent plus petites que la moyenne des montagnes sur la lune, mesurant en moyenne seulement 1 à {{Unité|2|km}} en hauteur et 40 à {{Unité|60|km}} de largeur<ref name="Schenk2004" />. Presque toutes les montagnes semblent être à un stade avancé de dégradation. De grands dépôts de [[Glissement de terrain|glissements de terrain]] sont courants à la base des montagnes ioniennes, ce qui suggère que l'[[instabilité gravitaire]] est la principale forme de dégradation<ref name=":12">{{Article |langue=en |prénom1=Jeffrey M. |nom1=Moore |prénom2=Robert J. |nom2=Sullivan |prénom3=Frank C. |nom3=Chuang |prénom4=James W. |nom4=Head |titre=Landform degradation and slope processes on Io: The Galileo view |périodique=Journal of Geophysical Research: Planets |volume=106 |numéro=E12 |date= 2001|issn=2156-2202 |doi=10.1029/2000JE001375 |lire en ligne=http://planetary.brown.edu/pdfs/2559.pdf |consulté le=16 octobre 2020|pages=33223–33240}}</ref>. Les marges festonnées sont également communes parmi les mesas et les plateaux de Io, probablement causé par la remontée de dioxyde de soufre depuis la croûte de Io et produisant des zones de faiblesse le long des bords des montagnes<ref name=":12" />. {{clr}} === Atmosphère === {{Article détaillé|Atmosphère de Io}} ==== Composition ==== [[Fichier:Io_Aurorae_color.jpg|droite|vignette|alt=Image de Io présentant de nombreux points verts, bleus, violets et rouge et deux aurores blanches de part et d'autre de la lune.|Image de Io prise en 1998 lors d'une [[éclipse]] de Jupiter. Les différentes couleurs représentent l'émission de chaque composant de l'atmosphère (le vert provient de l'émission de [[sodium]], le rouge de l'émission d'[[oxygène]] et le bleu de l'émission de gaz volcaniques comme le [[dioxyde de soufre]])<ref name=":10">{{Lien web |langue=en |titre=PIA01637: Io's Aurorae |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA01637 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=16 octobre 2020}}</ref>.]] Io possède une [[Atmosphère planétaire|atmosphère]] extrêmement mince {{Incise|la [[pression atmosphérique]] moyenne y est de 1 µPa, soit {{unité|e11}} fois plus faible que l'[[atmosphère terrestre]]}} composée principalement de [[dioxyde de soufre]] {{formule chimique|SO|2}}, avec des constituants mineurs tels que le [[monoxyde de soufre]] {{Formule chimique|SO}}, le [[chlorure de sodium]] {{Formule chimique|NaCl}} ainsi que le [[soufre]] {{Formule chimique|S}} et l'[[oxygène]] {{Formule chimique|O}} atomiques{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}{{,}}<ref name=":10" />. Ces gaz sont produits majoritairement par le volcanisme actif de la lune via dégazage direct ou par [[photolyse]] causée par le rayonnement ultraviolet solaire sur le {{Formule chimique|SO|2}} produisant des [[cation]]s [[soufre]] et [[oxygène]] : S{{exp|+}}, O{{exp|+}}, S{{exp|2+}} et O{{exp|2+}}{{Sfn|Krupp|p=3-4}}. Une [[pulvérisation cathodique]] de dépôts de surface par des particules chargées de la [[magnétosphère de Jupiter]] se produit également<ref name="Moullet2010" />. L'atmosphère est ténue du fait de la gravité trop faible de la lune pour retenir une atmosphère plus dense, son épaisseur atteignant tout de même {{unité|120 km}} à son maximum{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}. À la différence des autres [[satellites galiléens]], Io ne possède que peu ou pas d'eau dans son atmosphère<ref name=":7" /> et est même l'objet connu du Système solaire possédant le moins d'eau<ref name="Seeds2012" />{{,}}<ref name=":13">{{Lien web |langue=en |titre=Io Atmosphere/Reduction, p.5 |url=https://earthweb.ess.washington.edu/space/ESS590/ioatmos.pdf |site=earthweb.ess.washington.edu }}</ref>. Cela est probablement une conséquence du fait qu'au début de l'[[Formation et évolution du Système solaire|évolution du Système solaire]], Jupiter était assez chaude pour chasser les éléments volatils à proximité de Io mais pas assez chaude pour faire de même avec ses autres lunes<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=Alien Moons Could Bake Dry from Young Gas Giants' Hot Glow |url=https://www.astrobio.net/news-exclusive/alien-moons-could-bake-dry-from-young-gas-giants-hot-glow/ |site=Astrobiology Magazine |date=06 mars 2014|consulté le=16 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Chance for Life on Io |url=https://www.astrobio.net/news-exclusive/the-chance-for-life-on-io/ |site=Astrobiology Magazine |date=10 juin 2010|consulté le=16 octobre 2020}}</ref>. ==== Structure ==== L'atmosphère de Io présente des variations importantes de densité et de température en fonction de l'heure de la journée, de la latitude, de l'activité volcanique et de l'abondance du gel en surface{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}. La [[pression atmosphérique]] maximale sur Io se situe entre {{Unité|3,3|e=-5}} et {{Unité|3,3|e=-4|[[Pascal (unité)|pascals]]}} (Pa) ou 0,3 à {{Unité|3|[[bar (unité)|nbar]]}}, obtenue sur l'hémisphère le long de l'équateur de l'hémisphère antijovien et en début d'après-midi, lorsque la température du gel de surface culmine<ref name="Walker2010">{{Article |langue=en |auteur1=A. C. Walker|titre=A Comprehensive Numerical Simulation of Io's Sublimation-Driven Atmosphere |périodique=Icarus |série=in |volume=press |numéro=1 |date= 2010|doi=10.1016/j.icarus.2010.01.012 |bibcode=2010Icar..207..409W |pages=409–432 |et al.=oui}}</ref>{{,}}<ref name="Spencer2005">{{Article |langue=en |auteur1=A. C. Spencer|titre=Mid-infrared detection of large longitudinal asymmetries in Io's {{formule chimique|SO|2}} atmosphere |périodique=Icarus |volume=176 |numéro=2 |date= 2005|doi=10.1016/j.icarus.2005.01.019 |bibcode=2005Icar..176..283S |lire en ligne=http://www.boulder.swri.edu/~spencer/spencer2005_accepted_fmt.pdf |pages=283–304 |et al.=oui}}</ref>. Des pics localisés au niveau des panaches volcaniques sont également observés, avec des pressions de {{Unité|5|e=-4}} à {{Unité|4|e=-3|Pa}} (5 à {{Unité|40|nbar}})<ref name="Pearl19792" />. La pression atmosphérique de Io est la plus basse du côté nocturne de Io, où la pression chute entre {{Unité||e=-8}} et {{Unité||e=-7|Pa}} (0,0001 à {{Unité|0,001|nbar}}){{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Walker2010" />. La température atmosphérique de Io augmente depuis la température de la surface, où le dioxyde de soufre est en équilibre avec le gel de surface avec une température moyenne de {{Conversion|100|K|°C|0|disp=|abbr=on}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=127–139 - "Mapping of Io's thermal radiation by the Galileo photopolarimeter–radiometer (PPR) instrument"|gr=L&S}}, jusqu'à {{Conversion|1800|K|°C|0|disp=|abbr=on}} à des altitudes plus élevées où, grâce à sa densité plus faible, l'atmosphère est chauffée par le tore de plasma, un anneau de particules [[ion]]isées qui partage l'orbite de Io et qui co-oorbite avec la magnétosphère de Jupiter{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Walker2010" />. Le gaz dans l'atmosphère de Io est emporté par la magnétosphère de Jupiter, s'échappant soit vers le nuage neutre qui entoure Io, soit vers son tore de plasma<ref name="Krimigis2002">{{Article |langue=en |auteur1=S. M. Krimigis |et al.=oui |titre=A nebula of gases from Io surrounding Jupiter |périodique=[[Nature (journal)|Nature]] |volume=415 |numéro=6875 |date= 2002|pmid=11875559 |doi=10.1038/415994a |bibcode=2002Natur.415..994K |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/415994a |pages=994–996}}</ref>. Environ une tonne de gaz est retirée de l'atmosphère par ce mécanisme chaque seconde, nécessitant qu'elle soit constamment reconstituée{{Sfn|Krupp|p=5-7}}{{,}}{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}. Les panaches volcaniques sont les principales sources de nouvellement, envoyant {{Unité||e=4|kg}} de dioxyde de soufre dans l'atmosphère de Io en moyenne par seconde, bien que la plupart se condense à la surface{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=163–192 - "Plumes and their deposits"|gr=L&S}}. Une autre partie est obtenue par la [[Sublimation (physique)|sublimation]] du {{Formule chimique|SO|2}} présent sous forme de glace à la surface de la lune par le chauffage dû aux [[Rayonnement solaire|rayonnements solaires]]<ref name="Moullet2010">{{Article |langue=en |auteur1=A. Moullet |titre=Simultaneous mapping of SO2, SO, NaCl in Io's atmosphere with the Submillimeter Array |périodique=Icarus in press |numéro=1 |date= 2010|doi=10.1016/j.icarus.2010.02.009 |bibcode=2010Icar..208..353M |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0019103510000655 |pages=353–365 |et al.=oui}}</ref>. En conséquence, l'atmosphère du côté jour est en grande partie confinée à moins de 40° de l'équateur, où la surface est la plus chaude et où résident les panaches volcaniques les plus actifs<ref name="Feaga2009">{{Article |langue=en |auteur1=L. M. Feaga |titre=Io's dayside {{formule chimique|SO|2}} atmosphere |périodique=Icarus |volume=201 |numéro=2 |date= 2009|doi=10.1016/j.icarus.2009.01.029 |bibcode=2009Icar..201..570F |pages=570–584 |et al.=oui}}</ref>. Une atmosphère axée sur la sublimation est également cohérente avec les observations selon lesquelles l'atmosphère de Io est la plus dense sur l'hémisphère antijovien, où le {{Formule chimique|SO|2}} solide est le plus abondant et le plus dense lorsque Io est plus proche du Soleil{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=231–264 - "Io's atmosphere"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Moullet2010" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=John Spencer |titre=Aloha, Io |url=https://www.planetary.org/articles/1980 |série=The Planetary Society Blog |éditeur=The Planetary Society |date=8 juin 2009}}</ref>. ==== Impact des éclipses joviennes ==== [[Fichier:New_Horizons_Io_in_Eclipse.jpg|alt=La lune est représentée noire et parcemée de points blancs correspondant aux volcans en éruption.|gauche|vignette|Eclipse de Io par Jupiter en 2007 vue par ''[[New Horizons]]''. La lave est visible : les trois points au sud de l'équateur sont les volcans [[Pélé (volcan)|Pélé]], [[Reiden Patera|Reiden]] et [[Marduk Fluctus|Marduk]] (de gauche à droite)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA09354: Io in Eclipse 2 |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA09354 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=9 octobre 2020}}</ref>.]] Parce que la densité du dioxyde de soufre dans l'atmosphère est directement liée à la température de surface, celle-ci diminue substantiellement la nuit ou lorsque Io est dans l'ombre de Jupiter, provoquant dans le second cas une baisse d'environ 80 % de la [[densité de colonne]]<ref name="Tsang2016">{{Article |langue=en |auteur1=C. C. C. Tsang |auteur2=J. R. Spencer |auteur3=E. Lellouch |auteur4=M. A. Lopez-Valverde |titre=The collapse of Io's primary atmosphere in Jupiter eclipse |périodique=Journal of Geophysical Research: Planets |volume=121 |numéro=8 |date=2 août 2016|doi=10.1002/2016JE005025 |bibcode=2016JGRE..121.1400T |lire en ligne=https://digital.csic.es/bitstream/10261/143708/1/IAA_2016_LopezValverde_AGU-PLANETS.pdf |pages=1400–1410}}</ref>. L'effondrement pendant l'éclipse est quelque peu limité par la formation d'une couche de diffusion de monoxyde de soufre SO dans la partie la plus basse de l'atmosphère, mais la pression atmosphérique de l'atmosphère nocturne de Io est inférieure de deux à quatre ordres de grandeur de celle à son maximum lorsque ensoleillée<ref name="Moore2009">{{Article |langue=en |auteur1=C. H. Moore |titre=1-D DSMC simulation of Io's atmospheric collapse and reformation during and after eclipse |périodique=Icarus |volume=201 |numéro=2 |date= 2009|doi=10.1016/j.icarus.2009.01.006 |bibcode=2009Icar..201..585M |pages=585–597 |et al.=oui}}</ref>. Il est supposé que l'atmosphère de Io se fige à la surface lorsqu'elle passe dans l'ombre de Jupiter. La preuve en est un {{Citation|éclaircissement post-éclipse}}, où la lune apparaît parfois un peu plus brillante, comme si elle était couverte de givre immédiatement après l'éclipse<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Imke |nom1=de Pater |prénom2=Statia |nom2=Luszcz-Cook |prénom3=Patricio |nom3=Rojo |prénom4=Erin |nom4=Redwing |titre=ALMA Observations of Io Going into and Coming out of Eclipse |périodique=arXiv:2009.07729 [astro-ph] |date=16 septembre 2020|lire en ligne=https://arxiv.org/pdf/2009.07729.pdf |consulté le=24 octobre 2020|pages=37}}</ref>. Après environ {{nobr|15 minutes}}, la luminosité revient à la normale, probablement parce que le givre a alors disparu par [[Sublimation (physique)|sublimation]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=F. P. Fanale|auteur2=W. B. Banerdt|auteur3=D. P. Cruikshank|titre=Io: Could SO2 condensation/sublimation cause the sometimes reported post-eclipse brightening? |périodique=Geophysical Research Letters |volume=8 |numéro=6 |date=juin 1981|doi=10.1029/GL008i006p00625 |bibcode=1981GeoRL...8..625F |pages=625–628}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Robert M. Nelson|auteur2=Arthur L. Lane |auteur3=Michael E. Morrill |auteur4=Brad D. Wallis |titre=The Brightness of Jupiter's Satellite Io Following Emergence from Eclipse: Selected Observations, 1981–1989 |périodique=Icarus |volume=101 |numéro=2 |date=février 1993|doi=10.1006/icar.1993.1020 |bibcode=1993Icar..101..223N |pages=223–233}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. Veverka |auteur2=D. Simonelli |auteur3=P. Thomas|auteur4=D. Morrison |titre=Voyager search for posteclipse brightening on Io |périodique=Icarus |volume=47 |numéro=1 |date=juillet 1981|doi=10.1016/0019-1035(81)90091-9 |bibcode=1981Icar...47...60V |pages=60–74}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |auteur1=James J. Secosky |auteur2=Michael Potter |titre=A Hubble Space Telescope study of posteclipse brightening and albedo changes on Io |périodique=Icarus |volume=111 |numéro=1 |date=septembre 1994|doi=10.1006/icar.1994.1134 |bibcode=1994Icar..111...73S |pages=73–78}}</ref>. En plus d'être visible par des télescopes au sol, un éclaircissement post-éclipse est trouvé dans des longueurs d'onde [[proche infrarouge]] lors de la mission ''Cassini''<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Giancarlo Bellucci |auteur2=E. D'Aversa |auteur3=V. Formisano |auteur4=D. Cruikshank |titre=Cassini/VIMS observation of an Io post-eclipse brightening event |périodique=Icarus |volume=172 |numéro=1 |date=novembre 2004|doi=10.1016/j.icarus.2004.05.012 |bibcode=2004Icar..172..141B |pages=141–148}}</ref>. Un soutien supplémentaire à cette idée vient en 2013 lorsque l'[[Observatoire Gemini]] mesure directement l'effondrement de la quantité de dioxyde de soufre dans l'atmosphère pendant une éclipse de Jupiter, puis sa reformation après<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Robert Crowe |titre=SwRI Space Scientists Observe Io's Atmospheric Collapse During Eclipse |url=https://www.swri.org/press-release/swri-space-scientists-observe-io%E2%80%99s-atmospheric-collapse-during-eclipse |éditeur=Southwest Research Institute |date=2 août 2016|consulté le=4 octobre 2018}}</ref>{{,}}<ref name="Tsang2016" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Sarah Lewin|titre=Jupiter's Volcanic Moon Io Has a Collapsible Atmosphere |url=https://www.space.com/33633-jupiter-moon-io-collapsible-atmosphere.html |site=Space.com |date=3 août 2016|consulté le=9 octobre 2020}}</ref>. Les images haute résolution de Io acquises lorsqu'elle subit une éclipse révèlent une lueur semblable à une [[aurore polaire]]<ref name="Geissler1999" />. Comme sur [[Terre]], cela est dû au rayonnement des particules frappant l'atmosphère, bien que dans ce cas les particules chargées proviennent du [[Champ magnétique planétaire|champ magnétique]] de Jupiter plutôt que du [[vent solaire]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Secrets of the Polar Aurora |url=https://pwg.gsfc.nasa.gov/Education/aurora.htm |site=pwg.gsfc.nasa.gov |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Les aurores se produisent généralement près des pôles magnétiques des planètes, mais celles de Io sont les plus brillantes près de son équateur<ref name=":9">{{Lien web |langue=en |auteur=Nola Taylor Redd |titre=Auroras from Jupiter's Volcano Moon Shine Light on Its Interior |url=https://www.space.com/36452-auroras-from-io-reveal-mysterious-interior.html |site=Space.com |date=13 avril 2017|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Io ne possède pas de champ magnétique intrinsèque propre ; par conséquent, les électrons voyageant le long du champ magnétique de Jupiter près de Io ont un impact direct sur l'atmosphère de Io. Les électrons entrent en collision avec son atmosphère, produisant les aurores les plus brillantes là où les [[Ligne de champ|lignes de champ]] sont [[Tangente (géométrie)|tangentes]] à Io {{Incise|c'est-à-dire près de l'équateur car la colonne de gaz qu'ils traversent y est la plus longue|.}}<ref name=":9" />. On observe que les aurores associées à ces points tangents sur Io basculent avec le changement d'orientation du [[dipôle magnétique]] incliné du champ de Jupiter<ref name="Retherford2000">{{Article |langue=en |auteur1=K. D. Retherford |titre=Io's Equatorial Spots: Morphology of Neutral UV Emissions |périodique=J. Geophys. Res. |volume=105 |numéro=A12 |date= 2000|doi=10.1029/2000JA002500 |bibcode=2000JGR...10527157R |pages=27,157–27,165 |et al.=oui}}</ref>.{{Clr}} ==== Interaction avec la magnétosphère jovienne ==== [[Fichier:Jupiter_magnetosphere_schematic.jpg|vignette|alt=Jupiter est au centre, des lignes de champ vert en sortant. Un grand nuage rouge est situé sur l'orbite de Io, correspondant au tore de plasma.|redresse=1.5|Représentation de la magnétosphère de Jupiter et de ses composants, influencés par Io (proche du centre de l'image) : le tore de plasma (en rouge), le nuage neutre (en jaune), le tube de flux (en vert) et les lignes du champ magnétique (en bleu)<ref name="SpencerGraphic">{{Lien web |langue=en |auteur=J. Spencer |titre=John Spencer's Astronomical Visualizations |url=http://www.boulder.swri.edu/~spencer/digipics.html |consulté le=25 mai 2007}}</ref>.]] Io joue un rôle important dans la formation de la [[magnétosphère de Jupiter]], la lune traversant les lignes du [[champ magnétique]] de Jupiter et générant ainsi un [[courant électrique]] de l'ordre du million d'ampères<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Renée |nom1=Prangé |prénom2=Daniel |nom2=Rego |prénom3=David |nom3=Southwood |prénom4=Philippe |nom4=Zarka |titre=Rapid energy dissipation and variability of the lo–Jupiter electrodynamic circuit |périodique=Nature |volume=379 |numéro=6563 |date=1996-01 |issn=1476-4687 |doi=10.1038/379323a0 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/379323a0 |consulté le=15 octobre 2020|pages=323–325}}</ref>. Bien que ce ne soit pas une grande source d'énergie comparé au [[réchauffement par effet de marée]], ce courant dissipe une puissance de plus de {{unité|1|téra[[watt]]}} avec un potentiel de {{unité|400000|[[volt]]s}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=C. K. |nom1=Goertz |prénom2=P. A. |nom2=Deift |titre=Io's interaction with the magnetosphere |périodique=Planetary and Space Science |volume=21 |numéro=8 |date=01 août 1973|issn=0032-0633 |doi=10.1016/0032-0633(73)90232-8 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0032063373902328 |consulté le=15 octobre 2020|pages=1399–1415}}</ref>. La magnétosphère de Jupiter balaie les gaz et la poussière de la mince atmosphère de Io à un taux d'une [[tonne]] par seconde<ref name="Postberg2006">{{Article |langue=en |auteur1=F. Postberg |titre=Composition of jovian dust stream particles |périodique=Icarus |volume=183 |numéro=1 |date= 2006|doi=10.1016/j.icarus.2006.02.001 |bibcode=2006Icar..183..122P |pages=122–134 |et al.=oui}}</ref>. Sans les ions s'échappant de l'atmosphère ionienne par cette interaction, le champ magnétique de Jupiter serait deux fois plus faible{{Sfn|Krupp|p=5-7}}{{,}}<ref name=":7">{{Lien web |langue=en |titre=In Depth {{!}} Io |url=https://solarsystem.nasa.gov/moons/jupiter-moons/io/in-depth |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Io orbite dans une ceinture de rayonnement intense connue sous le nom de [[tore]] de Io composée de [[État plasma|plasma]] qui rayonne intensément dans l'[[ultraviolet]], le premier exemple découvert de [[tore planétaire]]{{Sfn|Krupp|p=5-7}}. Comme le reste du champ magnétique de Jupiter, le tore de plasma est incliné par rapport à l'équateur de Jupiter (et au plan orbital de Io), de sorte que Io est successivement en dessous et au-dessus du noyau du tore de plasma. Le plasma du tore est en co-rotation avec Jupiter, ce qui signifie qu'ils tournent de façon synchrone et partagent la même période de rotation{{Sfn|Krupp|p=5-7}}. Autour de Io, à une distance allant jusqu'à six rayons ioniens de sa surface, se trouve un nuage d'atomes neutres de [[soufre]], d'[[oxygène]], de [[sodium]] et de [[potassium]]{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}. Ces particules proviennent de la haute atmosphère de Io et sont excitées par des collisions avec des ions dans le tore plasma jusqu'à remplir la [[sphère de Hill]] de la lune {{Incise|région où la gravité d'Io est dominante sur celle de Jupiter|.}}. Certaines de ces particules échappent à l'attraction gravitationnelle de Io et se mettent en orbite autour de Jupiter : elles se propagent depuis Io pour former un nuage neutre en forme de [[banane]] qui peut atteindre jusqu'à six rayons joviens depuis Io, soit à l'intérieur de l'orbite de Io et devant elle, soit à l'extérieur de l'orbite de Io et derrière elle{{Sfn|Krupp|p=5-7}}{{,}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}. Le processus fournit également des ions sodium dans le tore plasma, ceux-ci étant ensuite éjectés dans des jets s'éloignant de la planète<ref name="Burger1999">{{Article |langue=en |auteur1=M. H. Burger |titre=Galileo's close-up view of Io sodium jet |périodique=Geophys. Res. Lett. |volume=26 |numéro=22 |date= 1999|doi=10.1029/1999GL003654 |bibcode=1999GeoRL..26.3333B |lire en ligne=https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/1999GL003654 |pages=3333–3336 |et al.=oui}}</ref>. Par ailleurs, le champ magnétique de Jupiter couple l'atmosphère de Io et le nuage neutre à la haute atmosphère polaire de Jupiter en [[Loi de Lenz-Faraday|générant]] un courant électrique appelé le [[Tube de flux magnétique|tube de flux]] de Io{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=NASA's Cosmos - Flux tube and plasma torus |url=https://ase.tufts.edu/cosmos/view_picture.asp?id=1174 |site=ase.tufts.edu |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Ce courant produit des lueurs aurorales dans les régions polaires de Jupiter, connues sous le nom d'{{Citation|empreinte de Io}} ({{En anglais|Io footprint}}), ainsi que des aurores dans l'atmosphère de Io<ref>{{Article |langue=en |prénom1=B. |nom1=Bonfond |prénom2=S. |nom2=Hess |prénom3=J. -C. |nom3=Gérard |prénom4=D. |nom4=Grodent |titre=Evolution of the Io footprint brightness I: Far-UV observations |périodique=Planetary and Space Science |série=Atmospheres, Magnetospheres and Surfaces of the outer planets, their satellites and ring systems: Part IX |volume=88 |date=01 novembre 2013|issn=0032-0633 |doi=10.1016/j.pss.2013.05.023 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0032063313001402 |consulté le=9 octobre 2020|pages=64–75}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Jean Etienne |nom=Futura |titre=Etranges interactions entre Io et Jupiter |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-etranges-interactions-io-jupiter-14998/ |site=Futura |consulté le=9 octobre 2020}}</ref>. Les particules de cette interaction aurorale assombrissent les régions polaires joviennes aux longueurs d'onde visibles. L'empreinte aurorale de Io et son emplacement vis-à-vis de la [[Terre]] et de Jupiter a une forte influence sur l'intensité des émissions d'[[Onde radio|ondes radio]] joviennes captées sur Terre : lorsque Io est visible, les signaux radio reçus de Jupiter augmentent considérablement{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=265–286 - "Io's neutral clouds, plasma torus, and magnetospheric interactions"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="Bigg1964">{{Article |langue=en |auteur1=E. K. Bigg |titre=Influence of the Satellite Io on Jupiter's Decametric Emission |périodique=Nature |volume=203 |numéro=4949 |date= 1964|doi=10.1038/2031008a0 |bibcode=1964Natur.203.1008B |pages=1008–1010}}</ref>. Les lignes du champ magnétique de Jupiter qui dépassent la [[ionosphère]] de Io induisent également un courant électrique, qui à son tour crée un [[Induction électromagnétique|champ magnétique induit]] à l'intérieur de Io<ref name=":8">{{Article |langue=en |auteur1=M. Seufert |titre=Plasma Interaction and Induced Magnetic Fields at the Galilean Moons |périodique=AGU Fall Meeting Abstracts |date=décembre 2011|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/258474779_Plasma_Interaction_and_Induced_Magnetic_Fields_at_the_Galilean_Moons }}</ref>. Il est supposé que le champ magnétique induit de Io soit généré dans un océan de [[Magma (géologie)|magma]] de [[silicate]] partiellement fondu à {{nobr|50 kilomètres}} sous la surface de Io<ref name="KerrInducedField" />{{,}}<ref name=":6" />. Des champs induits similaires sont trouvés sur les autres satellites galiléens par la sonde ''[[Galileo (sonde spatiale)|Galileo]]'', générés quant à eux dans les océans d'[[Eau|eau liquide]] salés souterrains<ref name=":8" />{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Mario |nom1=Seufert |prénom2=Joachim |nom2=Saur |prénom3=Fritz M. |nom3=Neubauer |titre=Multi-frequency Electromagnetic Sounding of the Galilean Moons |périodique=Icarus |volume=214 |numéro=2 |date=2011-08 |doi=10.1016/j.icarus.2011.03.017 |lire en ligne=https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00786869 |consulté le=15 octobre 2020|pages=477}}</ref>. == Histoire des observations == === Découverte === [[Fichier:Galileo.arp.300pix.jpg|redresse=0.5|gauche|alt=Peinture représentant Galilée avec une grande barbe blanche.|vignette|[[Galilée (savant)|Galilée]].]] La première observation rapportée des [[satellites galiléens]] est faite par [[Galilée (savant)|Galilée]] le {{Date-|7 janvier 1610}} à l'aide d'une [[lunette astronomique]] ayant un [[Grossissement optique|grossissement]] de 20 à l'[[Université de Padoue]]{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}{{,}}<ref name=":4">{{Lien web |langue=en |prénom=Kelli |nom=Mars |titre=410 Years Ago: Galileo Discovers Jupiter’s Moons |url=http://www.nasa.gov/feature/410-years-ago-galileo-discovers-jupiter-s-moons |site=NASA |date=07 janvier 2020|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Il s'agit des premiers satellites naturels découverts en orbite autour d'une autre planète que la [[Terre]]<ref name=":7" />. Cependant, durant cette observation, Galilée ne parvient pas à distinguer Io et [[Europe (lune)|Europe]] en raison de la faible puissance de sa lunette ; les deux sont donc enregistrés comme un seul point de lumière à cette occasion. Le lendemain, il les voit pour la première fois comme des corps séparés : le {{Date-|8 janvier 1610}} est donc considéré comme la date de découverte de Io par l'[[Union astronomique internationale|IAU]]<ref name=":7" />{{,}}<ref name="IAUMoonDiscoveries">{{Lien web |langue=en |auteur=Jennifer Blue |titre=Planet and Satellite Names and Discoverers |url=https://planetarynames.wr.usgs.gov/Page/Planets |éditeur=USGS |date=9 novembre 2009}}</ref>. La découverte de Io et des autres satellites galiléens est publiée par l'astronome dans son ouvrage {{langue|la|''[[Sidereus nuncius]]''}} en {{date-|mars 1610}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. En 1614, dans son {{langue|la|''Mundus Jovialis''}}, [[Simon Marius]] prétend avoir découvert ces objets fin 1609, quelques semaines avant Galilée{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. Ce dernier émet un doute sur cette affirmation et rejette le travail de Marius comme du plagiat<ref name="GaliloProjectMarius">{{Lien web |langue=en |auteur=[[Albert Van Helden]] |titre=The Galileo Project / Science / Simon Marius |url=http://galileo.rice.edu/sci/marius.html |éditeur=Rice University |date=14 janvier 2004}}</ref>. Finalement, la paternité de la découverte de Io est attribuée à celui qui a publié en premier son travail, ce qui explique que Galilée soit le seul crédité{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}{{,}}<ref name="GaliloProjectMarius" />. En revanche, Simon Marius est le premier à publier des tables astronomiques des mouvements des satellites en 1614<ref name="GaliloProjectMarius" />{{,}}<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |titre=Simon Mayr - Biography |url=https://mathshistory.st-andrews.ac.uk/Biographies/Mayr/ |site=Maths History |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>.{{Clr|gauche}} === Appellation === [[Fichier:Houghton_GC6_M4552_614m_-_Simon_Marius_-_cropped.jpg|redresse=0.5|alt=Gravure représentant Simon Marius, avec une grande barbe et écrivant. Il est entouré d'un système de lunes faisant référence aux lunes galiléennes.|gauche|vignette|[[Simon Marius]].]] [[Fichier:Paris_Bordone_-_Giove_e_Io_-_Kunstmuseum,_Göteborg.jpg|vignette|alt=Peinture montrant Io, le torse nu, assise sur les jambes de Jupiter.|''[[Jupiter (mythologie)|Jupiter]] et [[Io (mythologie)|Io]]'' par [[Pâris Bordone|Paris Bordone]].]] Galilée décide en tant que découvreur de nommer ces satellites d'après ses [[Mécénat|mécènes]], la [[Maison de Médicis|famille Médicis]], comme les {{Citation|étoiles médicéennes}}<ref name=":4" />. Cependant, bien que [[Simon Marius]] ne soit pas crédité pour la découverte des satellites galiléens, ce sont les noms qu'il leur a donnés qui restent dans la postérité{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}{{,}}<ref name=":5" />. Dans sa publication de 1614, {{langue|la|''Mundus Jovialis''}}, il propose plusieurs noms alternatifs pour la lune la plus proche de Jupiter, y compris {{Citation|la [[Mercure (planète)|Mercure]] de Jupiter}} et {{Citation|la première planète jovienne}}<ref name="GaliloProjectMarius" />{{,}}<ref name="Marius">{{Article |langue=la |auteur1=Simon Marius |titre=Mundus Iovialis anno M.DC.IX Detectus Ope Perspicilli Belgici |périodique=The Observatory |volume=39 |date= 1614|bibcode=1916Obs....39..367. |lire en ligne=https://repository.ou.edu/uuid/748b6fe7-62da-5877-ae84-885372b3030c#page/1/mode/2up |pages=367}}</ref>. À partir d'une suggestion de [[Johannes Kepler]] en {{Date-|octobre 1613}}, il conçoit également un schéma de dénomination selon lequel chaque lune est nommée d'après une amante du [[Mythologie grecque|dieu grec]] [[Zeus]] ou de son équivalent [[Mythologie romaine|romain]], [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]. Il nomme ainsi la lune alors la plus intérieure de Jupiter d'après la figure mythologique grecque [[Io (mythologie)|Io]], une mortelle transformée en [[vache]] par la jalousie d'[[Héra]]<ref name=":7" />. Il commente également : {{Citation bloc|Tout d'abord, trois jeunes femmes qui ont été captivées par Jupiter pour un amour secret seront honorées, à savoir, Io, la fille du fleuve [[Inachos (mythologie)|Inachus]] (...) La première [lune] est appelée par moi Io (...) Io, Europe, le garçon Ganymède, et Callisto ont fait le bonheur du luxurieux Jupiter.|Simon Marius|Mundus Jovialis|dans une liste=|référence=<ref name="VanHelden">{{Lien web |langue=en |nom=Van Helden |prénom=Albert|lien auteur=Albert Van Helden |titre=Satellites of Jupiter |url=http://galileo.rice.edu/sci/observations/jupiter_satellites.html |site=galileo.rice.edu |date= 1995}}</ref>{{,}}<ref group = "N">{{Citation étrangère|lang=la|Inprimis autem celebrantur tres fœminæ Virgines, quarum furtivo amore Iupiter captus & positus est, videlicet Io Inachi Amnis filia... Primus à me vocatur Io... [Io,] Europa, Ganimedes puer, atque Calisto, lascivo nimium perplacuere Jovi.}} - Simon Marius (1614)</ref>}} Ces noms ne sont largement adoptés que des siècles plus tard, vers le milieu du {{S|XX}}<ref name=":4" />{{,}}<ref name="marazzini">{{Article |langue=it |prénom1=Claudio |nom1=Marazzini |titre=I nomi dei satelliti di Giove: da Galileo a Simon Marius |périodique=Lettere Italiane |volume=57 |numéro=3 |date= 2005|jstor=26267017 |pages=391–407 }}</ref>. Dans une grande partie de la littérature astronomique antérieure, Io était généralement désigné par sa désignation [[Numération romaine|numérique romaine]] comme {{Citation|Jupiter {{I}}}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Io: Overview |url=http://solarsystem.nasa.gov/planets/profile.cfm?Object=Jup_Io |éditeur=NASA |consulté le=5 mars 2012}}</ref> ou comme {{Citation|le premier satellite de Jupiter}}<ref name="Barnard18942" />{{,}}<ref name="Barnard18912">{{Article |langue=en |auteur1=E. E. Barnard |titre=Observations of the Planet Jupiter and his Satellites during 1890 with the 12-inch Equatorial of the Lick Observatory |périodique=Monthly Notices of the Royal Astronomical Society |volume=51 |numéro=9 |date= 1891|doi=10.1093/mnras/51.9.543 |bibcode=1891MNRAS..51..543B |pages=543–556}}</ref>, appellation qui perd en popularité après la découverte de satellites ayant des orbites plus intérieures comme [[Amalthée (lune)|Amalthée]]{{Sfn|Morrison|Matthews|5=1982|p=part 1, p. 649}}. Io, du [[Grec ancien]] ''Ἰώ'' a deux racines concurrentes en [[latin]] : ''Īō'' et ''Īōn''. Cette dernière est la base de la [[forme adjectivale]] ''Ionien''{{Sfn|Morrison|Matthews|5=1982|p=part 1, p. 649}}{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=D. J. |nom1=Williams |prénom2=B. H. |nom2=Mauk |prénom3=R. E. |nom3=McEntire |prénom4=E. C. |nom4=Roelof |titre=Electron Beams and Ion Composition Measured at Io and in Its Torus |périodique=Science |volume=274 |numéro=5286 |date=18 octobre 1996|issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |pmid=8832885 |doi=10.1126/science.274.5286.401 |lire en ligne=https://science.sciencemag.org/content/274/5286/401 |consulté le=23 octobre 2020|pages=401–403}}</ref>. {{Clr|gauche}} === Observations ultérieures au télescope === [[Fichier:Transit of Io seen by Barnard.png|vignette|alt=Dessin de Io devant un rond noir représentant Jupiter. Io est montrée comme grisée avec un bandeau équatorial blanc.|Dessin de Io par [[Edward Emerson Barnard|Edward E. Barnard]] lors de son transit devant [[Jupiter (planète)|Jupiter]] en 1893. Il note clairement les zones polaires plus foncées{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}.]] Pendant les deux siècles et demi suivants, Io demeure un point lumineux [[Pouvoir de résolution|non résolu]] de magnitude 5 à l'opposition dans les télescopes des astronomes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ARVAL - Classic Satellites of the Solar System |url=http://www.oarval.org/ClasSaten.htm |site=www.oarval.org |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Au cours du {{S-|XVII}}, Io et les autres satellites galiléens sont utilisés de diverses façons : aider les marins à déterminer leur [[longitude]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=J. J. O'Connor |auteur2=E. F. Robertson |titre=Longitude and the Académie Royale |url=http://www-groups.dcs.st-and.ac.uk/~history/HistTopics/Longitude1.html |éditeur={{langue|en|University of St. Andrews}} |date= 1997|consulté le=17 décembre 2009}}</ref>, valider la [[Lois de Kepler|troisième loi de Kepler]] sur le mouvement des planètes ou encore déterminer le temps nécessaire à la [[Vitesse de la lumière|lumière pour voyager]] entre Jupiter et la Terre{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. Grâce à des [[Éphéméride (astronomie)|éphémérides]] produits par [[Giovanni Domenico Cassini|Jean-Dominique Cassini]], [[Pierre-Simon de Laplace]] crée une théorie mathématique pour expliquer la [[résonance orbitale]] de Io, Europe et Ganymède{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. Cette résonance s'est avérée plus tard avoir un effet profond sur les géologies des trois lunes<ref name=":1" />{{,}}<ref name="Yoder1979" />. [[Fichier:Eso0204b.jpg|vignette|Io prise par un télescope à [[optique adaptative]] de l'[[Observatoire européen austral|ESO]] en 2002<ref name=":2">{{Lien web |langue=en |auteur=ESO |titre=Io |url=https://www.eso.org/public/images/eso0204b/ |site=www.eso.org |consulté le=8 octobre 2020}}</ref>.|alt=La lune est vue comme rouge avec des points sombres et blancs.|gauche]]Les progrès des télescopes à la fin du {{S-|XIX}} permettent aux astronomes de résoudre les grandes caractéristiques de la surface de Io{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. Dans les années 1890, [[Edward Emerson Barnard|Edward E. Barnard]] est le premier à observer des variations de la luminosité de Io entre ses régions équatoriales et polaires, en déduisant correctement qu'elles sont dues à des différences de couleur et d'[[albédo]] entre ces deux régions, et non pas à une hypothétique forme d'[[Œuf (aliment)|œuf]] du satellite, comme cela était proposé par [[William Henry Pickering|William Pickering]], ou bien deux objets distincts, comme initialement pensé par Barnard lui-même<ref name="Barnard18942" />{{,}}<ref name="Barnard18912" />{{,}}<ref name="Dobbins">{{Article |langue=en |auteur1=T. Dobbins|auteur2=W. Sheehan |titre=The Story of Jupiter's Egg Moons |périodique=Sky & Telescope |volume=107 |numéro=1 |date= 2004|lire en ligne=http://connection.ebscohost.com/c/articles/11628322/story-jupiters-egg-moons |pages=114–120}}</ref>. Par la suite, les observations confirment la couleur brun-rouge des régions polaires et la couleur jaune-blanc de la bande équatoriale<ref name="Minton19732">{{Article astronomique|auteur=R. B. Minton|année=1973|titre=The Red Polar Caps of Io|revue=Communications of the Lunar and Planetary Laboratory|vol=10|pages=35–39|bibcode=1973CoLPL..10...35M}}.</ref>. En 1897, Edward E. Barnard estime le diamètre de Io à {{unité|3950|km}}, son estimation étant inférieure d'environ 8 % à la valeur connue plus d'un siècle plus tard{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. Les observations télescopiques du milieu du {{S-|XX}} commencent à mettre en évidence la nature inhabituelle de Io. Les observations [[Spectroscopie|spectroscopiques]] suggèrent que la surface de Io est vierge de [[Glace|glace d'eau]], une substance pourtant trouvée en grande quantité sur les autres satellites galiléens<ref name="Lee19722">{{Article astronomique|auteur=T. Lee|titre=Spectral Albedos of the Galilean Satellites|revue=Communications of the Lunar and Planetary Laboratory|vol=9|no=3|pages=179–180|année=1972|bibcode=1972CoLPL...9..179L}}.</ref>. Les mêmes observations indiquent que la surface est dominée par des sels de [[sodium]] et de [[soufre]]<ref name="Fanale19742">{{Article astronomique|auteur=F. P. Fanale, ''et al.''|titre=Io: A Surface Evaporite Deposit?|revue=[[Science (revue)|Science]]|pages=922–925|vol=186|no=4167|année=1974|doi=10.1126/science.186.4167.922}}.</ref>. Les observations [[Radiotélescope|radiotélescopiques]] révèlent l'influence de Io sur la [[magnétosphère de Jupiter]]<ref name="Bigg1964" />{{,}}{{Sfn|Lopes|Spencer|5=2007|p=5–33 - "A history of the exploration of Io"|gr=L&S}}. [[Fichier:Jupiter_and_Io_-_2.jpg|vignette|alt=Photo de Jupiter. Io est visible au centre de l'image et son ombre à sa droite.|Io projetant son ombre sur Jupiter (''[[Hubble (télescope spatial)|Hubble]]'', 1999)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Hubble Clicks Images of Io Sweeping across Jupiter |url=http://hubblesite.org/contents/news-releases/1999/news-1999-13 |site=HubbleSite.org |consulté le=11 octobre 2020}}</ref>.]]À partir des années 1970, la majorité des informations sur la lune sont obtenues grâce à l'[[Histoire du vol spatial|exploration spatiale]]. Cependant, à la suite de la destruction planifiée de ''Galileo'' dans l'[[atmosphère de Jupiter]] en {{Date-|septembre 2003}}, de nouvelles observations du volcanisme de Io viennent de télescopes terrestres. En particulier, l'imagerie par [[optique adaptative]] du [[Observatoire W. M. Keck|télescope Keck]] à [[Hawaï]] et l'imagerie du [[télescope spatial]] ''[[Hubble (télescope spatial)|Hubble]]'' permettent de surveiller les volcans actifs de Io, même sans engin spatial dans le [[système jovien]]<ref name=":19" />{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref name="Marchis20052">{{Article |langue=en |auteur1=F. Marchis |titre=Keck AO survey of Io global volcanic activity between 2 and 5 μm |périodique=Icarus |volume=176 |numéro=1 |date= 2005|doi=10.1016/j.icarus.2004.12.014 |bibcode=2005Icar..176...96M |pages=96–122 |et al.=oui}}</ref>{{,}}<ref name=":18">{{Lien web |langue=en |titre=The Jovian Moon Io |url=https://sci.esa.int/web/hubble/-/32871-io |site=sci.esa.int |date=01 octobre 1992|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>.{{Clr|gauche}} == Exploration spatiale == {{Article détaillé|Exploration d'Io}} === ''Pioneer'' === {{Article détaillé|Programme Pioneer}} [[Fichier:Pioneer11 Io.gif|vignette|Unique image de Io prise par ''[[Pioneer 11]]'' (améliorée à droite)<ref name=":21">{{Lien web |langue=en |titre=Pioneer 10 & 11 |url=https://solarviews.com/eng/pn10-11.htm |site=solarviews.com |consulté le=7 novembre 2020}}</ref>.|alt=Deux versions de la même image sont mises côte à côte. À gauche, la lune apparaît jaune sans détail, à droite on observe quelques zones sombres.|gauche]] ''{{nobr|{{langue|en|[[Pioneer 10]]}}}}'' et ''{{nobr|{{langue|en|[[Pioneer 11]]}}}}'' sont les premières [[Sonde spatiale|sondes spatiales]] à atteindre Io, les {{date-|3 décembre 1973}} et {{date-|2 décembre 1974}} respectivement<ref name="PioneerChap52">{{Lien web |langue=en |auteur=R. O. Fimmel, ''et al.'' |titre=SP-349/396 PIONEER ODYSSEY - First into the Outer Solar System |url=http://history.nasa.gov/SP-349/ch5.htm |éditeur=NASA |année=1977 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=NASA Content |nom=Administrator |titre=The Pioneer Missions |url=http://www.nasa.gov/centers/ames/missions/archive/pioneer.html |site=NASA |date=03 mars 2015|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Leurs [[survol]]s et le suivi radio permettent de mieux estimer la masse et la taille de Io suggérant que le satellite possède la densité la plus élevée des satellites galiléens et est ainsi principalement composé de roches silicatées plutôt que de glace d'eau<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. D. Anderson |titre=Gravitational parameters of the Jupiter system from the Doppler tracking of Pioneer 10 |périodique=Science |volume=183 |numéro=4122 |date= 1974|pmid=17821098 |doi=10.1126/science.183.4122.322 |bibcode=1974Sci...183..322A |pages=322–323 |et al.=oui}}</ref>. Les sondes Pioneer révèlent la présence d'une mince atmosphère sur Io, ainsi qu'une ceinture de rayonnements intenses près de son orbite<ref name="PioneerChap52" />. La caméra de ''{{nobr|{{langue|en|Pioneer 11}}}}'' prend une seule image correcte de Io, montrant sa région polaire nord<ref name=":21" />. Des prises d'images rapprochées étaient prévues pour le passage de ''{{nobr|{{langue|en|Pioneer 10}}}}'', mais le fort rayonnement entourant la lune a finalement provoqué la perte de ces observations<ref name="PioneerChap52" />. {{Clr}} === ''Voyager'' === {{Article détaillé|Programme Voyager}} [[Fichier:Io_VGR_South_polar_color_mosaic.jpg|vignette|alt=La surface apparaît grise et maron, avec des sortes de croûtes correspondant aux volcans et formations montagneuses.|Mosaïque de ''[[Voyager 1]]'' couvrant la région polaire sud de Io<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA00327: Io, the South Polar Region |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA00327 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=11 octobre 2020}}</ref>.]] Quand les sondes jumelles ''[[Voyager 1]]'' et ''[[Voyager 2]]'' visitent Io en 1979, leur système d'imagerie plus avancé permet d'obtenir des images beaucoup plus détaillées. ''{{nobr|{{langue|en|Voyager 1}}}}'' survole Io le {{date-|5 mars 1979}} à {{Unité|20600|km}} de sa surface<ref name="VoyagerDesc2">{{Lien web |langue=en|titre=Voyager Mission Description|url=http://pds-rings.seti.org/voyager/mission/ |éditeur={{langue|en|NASA PDS Rings Node}} |date=19 février 1997}}.</ref>. Les images prises montrent une surface jeune et multicolore, vierge de tout [[cratère d'impact]] et ponctuée de montagnes plus hautes que l'[[Everest]] et de zones ressemblant à des coulées de lave<ref name="Smith19792">{{Article astronomique|auteur=B. A. Smith, ''et al.''|titre=The Jupiter system through the eyes of {{nobr|Voyager 1}}|revue=Science|pages=951–972|vol=204|année=1979|doi=10.1126/science.204.4396.951}}.</ref>. Après ce survol, l'ingénieur de navigation [[Linda A. Morabito]] remarque un panache provenant de la surface sur l'une des images<ref name="Morabito19792">{{Article astronomique|auteur=L. A. Morabito, ''et al.''|titre=Discovery of currently active extraterrestrial volcanism|revue=Science|vol=204|pages=972|année=1979|doi=10.1126/science.204.4396.972}}.</ref>. L'analyse des autres photographies met en évidence neuf panaches dispersés sur la surface, prouvant l'activité volcanique de Io<ref name="Strom19792">{{Article astronomique|titre=Volcanic eruption plumes on Io|revue=[[Nature (revue)|Nature]]|auteur=R. G. Strom, ''et al.''|pages=733–736|vol=280|no=|année=1979|doi=10.1038/280733a0}}.</ref>. Cette conclusion est prédite peu avant l'arrivée de ''{{nobr|{{langue|en|Voyager 1}}}}'' par Stan J. Peale, Patrick Cassen et R. T. Reynolds : ils calculent que l'intérieur du satellite doit être suffisamment réchauffé par les [[Force de marée|forces de marée]] du fait de sa [[résonance orbitale]] avec [[Europe (lune)|Europe]] et [[Ganymède (lune)|Ganymède]]<ref name="Peale1979a2" />. Les données du survol révèlent que la surface de Io est dominée par des composés de soufre et de [[dioxyde de soufre]]. Ces composés prédominent dans l'atmosphère et le tore de plasma centré sur l'orbite de Io, également découvert par ''{{langue|en|Voyager 1}}''<ref name="Soderblom19802">{{Article astronomique|auteur=L. A. Soderblom, ''et al.''|titre=Spectrophotometry of Io: Preliminary Voyager 1 results|revue=Geophys. Res. Lett.|vol=7|no=|pages=963–966|année=1980|doi=10.1029/GL007i011p00963}}.</ref>{{,}}<ref name="Pearl19792">{{Article astronomique|auteur=J. C. Pearl, ''et al.''|titre=Identification of gaseous {{fchim|S||O|2}} and new upper limits for other gases on Io|revue=Nature|vol=288|no=|pages=757–758|année=1979|doi=10.1038/280755a0}}.</ref>{{,}}<ref name="Broadfoot19792">{{Article astronomique|auteur=A. L. Broadfoot, ''et al.''|titre=Extreme ultraviolet observations from {{nobr|Voyager 1}} encounter with Jupiter|revue=Science|vol=204|no=|pages=979–982|année=1979|doi=10.1126/science.204.4396.979}}.</ref>. ''{{nobr|{{langue|en|Voyager 2}}}}'' survole Io le {{date-|9 juillet 1979}} à une distance de {{Unité|1130000|km}}<ref name="VoyagerDesc2" />. Bien qu'elle ne se soit pas autant approchée que ''Voyager 1'', des comparaisons entre les images prises par les deux engins spatiaux révèlent plusieurs changements de surface survenus au cours des quatre mois d'intervalle entre les survols. Une observation de Io sous forme de croissant par {{nobr|{{langue|en|Voyager 2}}}} montre que huit des neuf panaches observés en {{Date-|mars 1979}} sont toujours actifs en juillet, seul le [[Pélé (volcan)|volcan Pélé]] ayant cessé son activité{{Sfn|Morrison|Matthews|5=1982|p=588 - "Volcanic eruption plumes on Io"}}. === ''Galileo'' === {{Article détaillé|Galileo (sonde spatiale)}} [[Fichier:PIA01667-Io's_Pele_Hemisphere_After_Pillan_Changes.jpg|vignette|Image de ''Galileo'' en fausses couleurs montrant une tache sombre dans l'anneau rouge entourant [[Pélé (volcan)|Pélé]] produite par une éruption majeure à [[Pillan Patera]] en 1997<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA01667: Io's Pele Hemisphere After Pillan Changes |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/?IDNumber=PIA01667 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=11 octobre 2020}}</ref>.|alt=La lune apparaît orangée. On observe le cercle entourant le volcan Pélé. Cependant un point sombre est apparu sur le cercle et il n'est donc plus complet.|gauche]] La sonde spatiale [[Galileo (sonde spatiale)|''Galileo'']] arrive dans le système jovien en 1995 après un trajet de six ans depuis la Terre pour suivre les découvertes des deux sondes ''Voyager'' et les observations au sol prises dans les années intermédiaires<ref name=":3">{{Lien web |langue=en |titre=Galileo - In Depth |url=https://solarsystem.nasa.gov/missions/galileo/in-depth |site=NASA Solar System Exploration |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. L'emplacement de Io dans l'une des ceintures de rayonnement les plus intenses de Jupiter empêche un survol prolongé du satellite, mais ''Galileo'' le survole rapidement avant de se placer en orbite autour de Jupiter deux ans, le {{date-|7 décembre 1995}}''{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=35–59 - "A Summary of the Galileo mission and its observations of Io"|gr=L&S}}''. Bien qu'aucune image ne soit prise lors de ce survol rapproché, la rencontre renvoie des résultats significatifs tels que la découverte de son large noyau de fer, similaire à celui trouvé dans les [[Planète tellurique|planètes telluriques]] du [[Système solaire interne et externe|Système solaire interne]]<ref>{{Article astronomique|auteur=J. D. Anderson|titre=Galileo Gravity Results and the Internal Structure of Io|revue=Science|vol=272|no=|pages=709–712|année=1996|doi=10.1126/science.272.5262.709|et a=}}.</ref>{{,}}{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=35–59 - "A Summary of the Galileo mission and its observations of Io"|gr=L&S}}. En dépit du manque d'imagerie rapprochée et des problèmes mécaniques qui limitent considérablement la quantité de données renvoyées, plusieurs découvertes importantes sont faites pendant la mission principale de ''Galileo{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=35–59 - "A Summary of the Galileo mission and its observations of Io"|gr=L&S}}''. La sonde observe les effets d'une éruption majeure de [[Pillan Patera]] et confirme que les éruptions volcaniques sont composées de magmas silicates avec [[Roche ultramafique|des]] compositions [[mafique]]s et [[Roche ultramafique|ultramafiques]] riches en [[magnésium]]<ref name="Mcewen1998b">{{Article |langue=en |auteur1=A. S. McEwen|titre=High-temperature silicate volcanism on Jupiter's moon Io |périodique=Science |volume=281 |numéro=5373 |date= 1998|pmid=9651251 |doi=10.1126/science.281.5373.87 |bibcode=1998Sci...281...87M |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/3d23/d4126eace55e4e525da42c1af8131c030d5b.pdf |pages=87–90 |et al.=oui}}</ref>. Du dioxyde de soufre et du soufre servant un rôle similaire à l'eau et au [[dioxyde de carbone]] sur Terre<ref name="Mcewen1998b" />. Une imagerie distante de Io est acquise presque à chaque révolution de la sonde au cours de la mission principale, révélant un grand nombre de volcans actifs (à la fois grâce aux émissions thermiques du refroidissement du magma à la surface et aux panaches volcaniques), de nombreuses montagnes aux morphologies très variées et plusieurs changements de surface qui s'étaient déroulés à la fois depuis le [[Programme Voyager|programme ''Voyager'']] et entre chaque orbite de ''Galileo{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=35–59 - "A Summary of the Galileo mission and its observations of Io"|gr=L&S}}''. La mission ''Galileo'' est prolongée à deux reprises, en 1997 et 2000<ref name=":3" />. Au cours de ces missions prolongées, la sonde survole Io trois fois fin 1999 et début 2000 et trois autres fois fin 2001 et début 2002. Ces survols révèlent les processus géologiques se produisant sur les volcans et les montagnes de Io, excluent l'existence d'un champ magnétique intrinsèque et démontrent l'étendue de l'activité volcanique''{{Sfn|Lopes |Spencer|5=2007|p=35–59 - "A Summary of the Galileo mission and its observations of Io"|gr=L&S}}''. En {{date-|décembre 2000}}, la sonde ''[[Cassini-Huygens]]'', en route vers [[Saturne (planète)|Saturne]], observe conjointement le satellite avec ''Galileo''. Ces observations révèlent un nouveau panache sur [[Tvashtar Paterae]] et fournissent des indications sur les aurores de Io<ref name="Porco20032">{{Article astronomique|auteur=C. C. Porco|titre=Cassini imaging of Jupiter's atmosphere, satellites, and rings|revue=Science|vol=299|no=|pages=1541–1547|année=2003|doi=10.1126/science.1079462}}.</ref>. Après la destruction de ''Galileo'' dans l'[[Atmosphère de Jupiter|atmosphère jovienne]] en {{date-|septembre 2003}}, les nouvelles observations du volcanisme de Io proviennent des télescopes terrestres. En particulier, l'[[optique adaptative]] du [[Observatoire W. M. Keck|télescope Keck]] à Hawaï et les photographies du [[télescope spatial Hubble]] permettent de suivre l'évolution des volcans du satellite<ref name=":19" />{{,}}<ref name="Marchis20052" />{{,}}<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":18" />. === ''New Horizons'' === [[Fichier:Iosurface-fr.jpg|alt=Deux images de Io avec une vue similaire sont mises côte à côte. Un cercle jaune entoure une zone ayant changé d'apparence entre les survols.|vignette|Changements dans les caractéristiques de surface au cours des huit années entre les observations de ''Galileo'' et de ''New Horizons''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=PIA09355: Io Surface Changes |url=https://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA09355 |site=photojournal.jpl.nasa.gov |consulté le=11 octobre 2020}}</ref>.]] La sonde {{langue|en|''[[New Horizons]]''}}, en route vers [[Pluton (planète naine)|Pluton]] et la [[ceinture de Kuiper]], survole le système jovien le {{date-|28 février 2007}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Tricia |nom=Talbert |titre=New Horizons: The First Mission to the Pluto System and the Kuiper Belt |url=http://www.nasa.gov/mission_pages/newhorizons/overview/index.html |site=NASA |date=25 mars 2015|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Au cours de la rencontre, de nombreuses observations lointaines de Io sont réalisées. Celles-ci révèlent un énorme panache sur Tvashtar Paterae, fournissant les premières observations détaillées du plus grand panache volcanique ionien depuis les observations du panache de Pélé en 1979<ref name="Spencer2007">{{Article |langue=en |auteur1=J. R. Spencer|titre=Io Volcanism Seen by New Horizons: A Major Eruption of the Tvashtar Volcano |périodique=Science |volume=318 |numéro=5848 |date= 2007|pmid=17932290 |doi=10.1126/science.1147621 |bibcode=2007Sci...318..240S |lire en ligne=http://pdfs.semanticscholar.org/8a93/6fc39a8bab739fa3e128f05600d46e918d5d.pdf |pages=240–243 |et al.=oui}}</ref>. {{langue|en|''New Horizons''}} photographie également un volcan dans les premiers stades d'une éruption<ref name="Spencer2007" />{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=New Horizons sees Io erupting! |url=https://www.planetary.org/articles/0885 |site=The Planetary Society |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. === ''Juno'' === {{Article détaillé|Juno (sonde spatiale)}} La sonde ''[[Juno (sonde spatiale)|Juno]]'' est lancée en 2011 et entre en orbite autour de Jupiter le {{Date-|5 juillet 2016}}. Sa mission est principalement axée sur la récolte de données concernant l'intérieur de la planète, son champ magnétique, ses aurores et de son atmosphère polaire<ref name="NASA-20150921">{{Lien web |langue=en |auteur=Tony Greicius |titre=Juno – Mission Overview |url=http://www.nasa.gov/mission_pages/juno/overview/index.html |éditeur=[[NASA]] |date=21 septembre 2015|consulté le=14 février 2020}}</ref>. L'orbite de ''Juno'' est très inclinée et très excentrique afin de mieux observer les régions polaires de Jupiter et de limiter son exposition aux importantes ceintures de rayonnement internes de la planète. Cette orbite maintient également ''Juno'' hors des plans orbitaux de Io et des autres grandes lunes de Jupiter en général<ref name="NASA-20150921" />. Si l'étude d'Io n'est pas un objectif principal de la mission, des données sont tout de même collectées lorsque le moment est opportun<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Laurent Sacco |titre=La sonde ''Juno'' observe un volcan en éruption sur Io, lune de Jupiter |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-sonde-juno-observe-volcan-eruption-io-lune-jupiter-39410/ |éditeur= [[Futura (portail web)|Futura]] |date=7 janvier 2019}}</ref>. Une approche de ''Juno'' à 12 000 kilomètres, le 15 octobre 2023, permet d'obtenir des clichés d'une qualité exceptionnelle<ref>{{Article|titre=De nouvelles images de Io, bouillant satellite de Jupiter|périodique=Sciences et Avenir|numéro=922|pages=13|date=décembre 2023}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=La photo du jour. Io, l’impressionnante et énigmatique lune de Jupiter |url=https://www.courrierinternational.com/article/la-photo-du-jour-io-l-impressionnante-et-enigmatique-lune-de-jupiter |site=courrierinternational.com |date=19/10/2023 |consulté le=20/1/2024}}</ref>. Des survols à une altitude de {{unité|1500|kilomètres}} sont prévus au début de l'année 2024 dans le projet d'extension de mission<ref name="JunoOPAG">{{Lien web |langue=en |auteur=Scott Bolton |titre=Juno OPAG Report |url=https://www.lpi.usra.edu/opag/meetings/opag2020fall/presentations/Bolton_6011.pdf |éditeur=[[Lunar and Planetary Institute]]-[[NASA]] |date=2 septembre 2020|consulté le=31 août 2020}}</ref>. Au cours de plusieurs orbites, ''Juno'' observe Io à distance à l'aide de JunoCAM, une [[Objectif grand angle|caméra grand angle]] à [[Spectre visible|lumière visible]] pour rechercher des panaches volcaniques, et JIRAM, un [[spectromètre]] et un imageur dans le proche infrarouge pour surveiller les émissions thermiques des volcans de Io<ref name="ChalybesPlumeArticle">{{Lien web |langue=en |auteur=Paul Scott Anderson |titre=New Juno images of Io’s fiery volcanoes |url=https://earthsky.org/space/juno-spacecraft-io-volcanoes-from-a-distance |série=EarthSky |date=6 janvier 2019|consulté le=14 février 2020}}</ref>{{,}}<ref name="Mura2020">{{Article |langue=en |auteur1=A. Mura |titre=Infrared observations of Io from Juno |périodique=[[Icarus (journal)|Icarus]] |volume=341 |date= 2020|doi=10.1016/j.icarus.2019.113607 |et al.=oui}}</ref>. === Missions futures === Plusieurs missions sont prévues vers le système jovien et pourraient fournir plus d'observations de Io. [[Fichier:JUICE spacecraft concept.jpg|gauche|alt=La sonde est représentée au-dessus de Ganymède, qui est elle-même représentée devant Jupiter en fond.|vignette|Vue d'artiste de [[Jupiter Icy Moons Explorer|''JUICE'']] survolant [[Ganymède (lune)|Ganymède]].]] Le [[Jupiter Icy Moons Explorer|''Jupiter Icy Moon Explorer'']] (''JUICE'') est une mission planifiée de [[Agence spatiale européenne|l'Agence spatiale européenne]] sur le système jovien qui devrait se placer sur l'orbite de Ganymède. Le lancement de ''JUICE'' est prévu pour 2022, avec une arrivée à Jupiter estimée à {{Date-|octobre 2029}}. ''JUICE'' ne survolera pas Io mais utilisera ses instruments, tels qu'une caméra à angle étroit, pour surveiller l'activité volcanique de Io et mesurer sa composition de surface<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mission |url=https://juice.cnes.fr/fr/JUICE/Fr/GP_mission.htm |site=juice.cnes.fr |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ESA chooses instruments for its Jupiter icy moons explorer |url=https://sci.esa.int/web/juice/-/51417-esa-chooses-instruments-for-its-jupiter-icy-moons-explorer |site=sci.esa.int |date=21 février 2013|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name="JUICEannouncement">{{article |langue=en |auteur1=Jonathan Amos |titre=Esa selects 1bn-euro Juice probe to Jupiter |journal=BBC News |date=2 mai 2012|url=https://www.bbc.co.uk/news/science-environment-17917102 }}</ref>. ''[[Europa Clipper]]'' est une mission prévue de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] vers le système jovien, centrée quant à elle sur [[Europe]]. Comme ''JUICE'', Europa Clipper n'effectuera aucun survol de Io, mais une surveillance des volcans à distance est probable. Le lancement de la sonde est prévu pour 2025 avec une arrivée sur Jupiter à la fin des années 2020 ou au début des années 2030 en fonction du lanceur choisi<ref name="Phillips">{{Article |langue=en |prénom1=Cynthia B.P. |nom1=Phillips |prénom2=Robert T. |nom2=Pappalardo |titre=Europa Clipper Mission Concept: Exploring Jupiter’s Ocean Moonn |périodique=Eos, Transactions American Geophysical Union |volume=95 |numéro=20 |jour=20 |mois=05 |année=2014 |DOI= |url texte=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2014EO200002/pdf |pages=165-167 |id=Phillips2014}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Europa: How Less Can Be More |url=https://www.planetary.org/articles/20140826-europa-how-less-can-be-more |site=The Planetary Society |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref name="OPAG092018">{{lien web |langue=en |auteurs=Bob Pappalardo et Barry Goldstein |titre=Europa Clipper Update to OPAG : 11 september 2018 |url=https://www.lpi.usra.edu/opag/meetings/sep2018/presentations/Pappalardo-Europa.pdf |éditeur=[[Jet Propulsion Laboratory]] |date=11 septembre 2018}}</ref>. Le ''[[Io Volcano Observer]]'' (IVO) est une proposition de mission de la NASA dans le cadre du [[programme Discovery]]. Mission de plus faible coût, son lancement se déroulerait en 2026 ou 2028. La sonde serait centrée sur l'étude de Io et effectuerait dix survols de la lune depuis une orbite autour de Jupiter à partir du début des années 2030<ref name="McEwenLPSC2015">{{Lien conférence|langue=en|url=https://www.hou.usra.edu/meetings/lpsc2020/pdf/1648.pdf|titre=Io Volcano Observer (IVO): Does Io have a Magma Ocean?|conférence=51st [[Lunar and Planetary Science Conference]]. 16–20 mars 2020. [[The Woodlands]], [[Texas]].|auteur=A. McEwen|nom2=IVO Team|date= 2020|id=|title=Io Volcano Observer (IVO): Does Io have a Magma Ocean?}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Io Volcano Observer (IVO) |url=https://www.space.unibe.ch/research/research_groups/planetary_imaging_group_pig/science/projects/io_volcano_observer_ivo/index_eng.html |site=Space Research & Planetary Sciences (WP) |date=07 juillet 2016|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Alfred |nom1=McEwen |prénom2=Elizabeth |nom2=Turtle |prénom3=Kenneth |nom3=Hibbard |prénom4=Edward |nom4=Reynolds |titre=Io Volcano Observer (IVO): Budget travel to the outer Solar System |périodique=Acta Astronautica |volume=93 |date=01 janvier 2014|issn=0094-5765 |doi=10.1016/j.actaastro.2012.05.028 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0094576512002196 |consulté le=15 octobre 2020|pages=539–544}}</ref>. {{Clr}} == Dans la culture == {{Article détaillé|Lunes de Jupiter dans la fiction#Io}} [[Fichier:Life on Io - Back cover of "Fantastic adventures" - may 1940.jpg|vignette|alt=Dessin de science-fiction. Un homme en combinaison observe des créatures anthropomorphes rouges avec une sorte de grand manteau.|Couverture de ''[[Fantastic Adventures]]'' en {{Date-|mai 1940}} imaginant la vie sur Io.]] Faisant partie des lunes galiléennes, Io a toujours été un décor propice à la [[science-fiction]] depuis, entre autres, ''The Mad Moon'' (1935) de [[Stanley G. Weinbaum]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Mad Moon |url=http://gutenberg.net.au/ebooks06/0604211h.html |site=gutenberg.net.au |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Du fait de sa taille alors déjà estimée, des spéculations sont par exemple faites sur une possible vie à sa surface dans la première moitié du {{S|XX}}, comme dans le [[Pulp (magazine)|pulp magazine]] ''[[Fantastic Adventures]]''<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Publication: Fantastic Adventures, May 1940 |url=http://www.isfdb.org/cgi-bin/pl.cgi?FANTADMAY1940 |site=www.isfdb.org |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Sa nature étant mieux connue depuis diverses [[Exploration d'Io|missions d'exploration spatiale]], le décor décrit par les œuvres de science-fiction a évolué. Ainsi, dans ''[[Ilium (roman)|Ilium]]'' (2003), roman de [[Dan Simmons]], le [[tube de flux magnétique]] de Io est utilisé pour hyper-accélérer des [[Vaisseau spatial|vaisseaux spatiaux]] dans tout le Système solaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dan|nom1=Simmons|titre=Ilium|éditeur=Groupe Robert Laffont|date=26 avril 2012|pages totales=706|isbn=978-2-221-13152-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=GLzNtA0OViYC&pg=PT75&dq=ilium+dan+simmons+tube+de+flux+io|consulté le=15 octobre 2020}}{{Citation bloc|un cylindre bicorne aux poussées magnétiques incroyablement concentrées appelé le tube de flux d'Io.}}</ref> ou encore dans ''[[Le Rêve de Galilée]]'' (2009) et ''[[2312 (roman)|2312]]'' (2012) de [[Kim Stanley Robinson]], elle est décrite comme un monde volcanique où la [[lave]] est omniprésente<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Galileo's Dream {{!}} KimStanleyRobinson.info |url=https://www.kimstanleyrobinson.info/node/366 |site=www.kimstanleyrobinson.info |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Au [[cinéma]], la lune est notamment le décor principal de films comme ''[[Io (film)|Io]]'' (2019) de [[Jonathan Helpert]] ou ''[[Outland (film)|Outland... Loin de la Terre]]'' (1981) de [[Peter Hyams]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Paris Match |titre=Jonathan Helpert, réalisateur de "IO" : "Netflix prend plus de risques" |url=https://www.parismatch.com/Culture/Cinema/Jonathan-Helpert-realisateur-de-IO-Netflix-une-revolution-tres-agreable-pour-nous-1601691 |site=parismatch.com |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Outland... loin de la Terre de Peter Hyams - (1981) - Film de science-fiction |url=https://www.telerama.fr/cinema/films/outland-loin-de-la-terre,6191.php |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Aussi dans ''[[2010 : L'Année du premier contact]]'' (1984) {{Incise|également réalisé par Peter Hyams et suite de ''[[2001, l'Odyssée de l'espace]]'' (1968) de [[Stanley Kubrick]]}} le vaisseau spatial ''[[Discovery One]]'' est en orbite au [[point de Lagrange]] entre Jupiter et Io<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=DoctorSF |titre=2010 l'année du premier contact de Peter Hyams (1984) - Zoom SciFi-Movies |url=https://www.scifi-movies.com/fr/zoom/0000016/2010-l-annee-du-premier-contact-1984/ |site=Scifi-Movies |consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Du fait de son apparence caractéristique, elle apparaît également dans des [[Niveau (jeu vidéo)|niveaux]] de [[Jeu vidéo|jeux vidéo]] tels que ''[[Battlezone (jeu vidéo, 1998)|Battlezone]] (1998), [[Halo (série de jeux vidéo)|Halo]] (2001), [[Warframe]] (2015) ou encore [[Destiny 2]] (2017)''<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=S. Tobias|titre=Halo Encyclopedia|sous-titre=The Definitive Guide to the Halo Universe|éditeur=[[Dorling Kindersley]]|année=2009|passage=293|isbn=978-0-7566-5549-5|isbn2=0-7566-5549-8|isbn3=978-1-4053-4743-3|oclc=465094587|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/465094587|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-us |prénom=Sam |nom=Machkovech |titre=Destiny 3 may never exist—to that end, the series will wipe older campaign content |url=https://arstechnica.com/gaming/2020/06/destiny-2s-three-year-plan-no-sequel-lots-of-content-going-into-a-vault/ |site=Ars Technica |date=09 juin 2020|consulté le=15 octobre 2020}}</ref>. Toute l'action de ''[[POD: Planet of Death]]'' (1997) se déroule sur Io, le scénario fantastique du jeu faisant référence à quelques caractéristiques réelles de cette lune, comme son activité volcanique ou le potentiel minier théorique qu'elle renferme. == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|lang1=en|art1=Io (moon)|id1=982593827}} {{Références|groupe=N}} === ''Io après Galileo'' === {{Références|groupe=L&S}} === Références générales === {{références nombreuses|taille=24}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Io | commons titre = Io }} === Bibliographie === {{Légende plume}} * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=David |nom1=Morrison |prénom2=Mildred Shapley |nom2=Matthews |titre=Satellites of Jupiter |éditeur=University of Arizona Press |année=1982 |pages totales=972 |isbn=0-8165-0762-7 |isbn2=978-0-8165-0762-7 |oclc=7739650 |lire en ligne=https://archive.org/details/satellitesofjupi0000unse/ |consulté le=11 octobre 2020}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=David A. |nom1=Rothery |titre=Satellites of the Outer Planets |sous-titre=Worlds in Their Own Right |éditeur=Oxford University Press (US) |année=1999 |pages totales=242 |isbn=0-19-512555-X |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ukpGOp1tj_QC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=[[David M. Harland]] |titre=Jupiter Odyssey |sous-titre=The Story of NASA's Galileo Mission |lieu=Londres |éditeur=Springer |année=2000 |pages totales=448 |isbn=1-85233-301-4 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=QtxVTDhrRAEC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=N.|nom1=Krupp|prénom2=V.M.|nom2=Vasyliunas|nom3=al.|titre=Jupiter : The Planet, Satellites and Magnetosphere|lieu=Cambridge (GB)|éditeur=F. Bagenal et al.|collection=[[Cambridge University Press]]|année=2004|pages totales=719|format=PDF|isbn=0521818087|lire en ligne=http://www.igpp.ucla.edu/people/mkivelson/Publications/280-Ch25.pdf|titre chapitre=Dynamics of the Jovian Magnetosphere|id=Krupp}}{{Plume}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Rosaly M.C. |nom1=Lopes |prénom2=John R. |nom2=Spencer |et al.=oui |titre=Io After Galileo |sous-titre=A New View of Jupiter's Volcanic Moon |lieu=Berlin/New York/Chichester, UK |éditeur=Springer |année=2007 |pages totales=388 |isbn=978-3-540-48841-5 |isbn2=3-540-48841-3 |isbn3=3-540-34681-3 |oclc=185022041 |lire en ligne=https://link.springer.com/book/10.1007/978-3-540-48841-5 |consulté le=11 octobre 2020}}{{Plume}}. * {{Ouvrage |langue=en |prénom1=Paul |nom1=Schenk |titre=Atlas of the Galilean satellites |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2010 |pages totales=408 |isbn=978-0-511-67749-6 |isbn2=0-511-67749-9 |isbn3=978-0-511-67646-8 |oclc=650509387 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/650509387 |consulté le=11 octobre 2020}}. === Articles connexes === * [[Atmosphère de Io]] * [[Exploration d'Io|Exploration de Io]] * [[Jupiter (planète)|Jupiter]] * [[Satellites naturels de Jupiter]] * [[Satellites galiléens]] * [[Volcanisme sur Io]] * [[(85) Io]], un astéroïde portant le même nom === Liens externes === * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} * {{Lien web |langue=en |titre= Io in True Color |url=https://apod.nasa.gov/apod/ap221211.html | site=[[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=11/12/2022 |consulté le=11-12-2022}} ([https://dpelletier.profweb.ca/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/11_12_22_Io.html traduction/adaptation française]). * {{Lien web |langue=en |titre=Io Eclipse Shadow on Jupiter from Juno |url=https://apod.nasa.gov/apod/ap191007.html | site= [[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=07/10/2019 |consulté le=29-03-2023}} ([https://dpelletier.profweb.ca/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/07_10_19_Io.html traduction/adaptation française]). {{Palette|Io|Satellites de Jupiter|Système solaire}} {{Portail|astronomie|Jupiter}} {{Article de qualité|oldid=176879413|date=23 novembre 2020}} {{Wikipédia:Thèmes de qualité/Propositions/Satellites galiléens}} [[Catégorie:Io (lune)| ]] [[Catégorie:Objet céleste découvert en 1610]] [[Catégorie:Objet céleste nommé d'après un personnage de la mythologie grecque]] [[Catégorie:Objet céleste découvert par Galilée]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Instrumental%20%28cas%29
Instrumental (cas)
{{Voir homonymes|Instrumental}} En [[linguistique]], l’'''instrumental''' est un [[cas grammatical]] exprimant principalement l'instrument ([[actant]] dit ''instrument''), le moyen par lequel s'accomplit l'action. En [[français]], la valeur [[sémantique]] instrumentale s'exprime généralement par la [[préposition]] ''avec'' : « Il peint ''avec un pinceau'' », ou des locutions comme ''à l'aide de'', ''au moyen de''. Dans d'autres langues, elle s'exprime par une [[désinence]] casuelle. En pratique, dans de nombreuses langues, les frontières morphologiques et/ou sémantiques sont floues entre l'instrumental et d'autres cas ou concepts voisins, comme le [[comitatif]] (ou ''sociatif''). Certaines langues, dépourvues de cas instrumental proprement dit, utilisent l'[[ablatif]] (comme en [[latin]]) ou le [[datif]] (comme en [[grec ancien]]). == En basque == En [[basque]], l'instrumental se caractérise par le suffixe ''-z'' (''-az'', -''ez'') : indéfini ''buru-z'', singulier ''buru-az'', pluriel ''buru-ez'' ; avec la tête (il est aussi appelé ''médiatif''). == En espéranto == En [[espéranto]], on utilise une préposition (''per'', ''pere de''...) ou une forme [[adverbe|adverbiale]] : * ''Li frapis vin {{Souligner|per}} bastono'' « Il t'a frappé {{Souligner|avec}} un bâton » * ''Ili interparolas {{Souligner|pere de}} interpretisto'' « Ils se parlent {{Souligner|par l'intermédiaire d'}}un interprète » * ''frapi baston{{Souligner|e}}'' « frapper {{Souligner|avec}} un bâton ». == En estonien == En [[estonien]], il se confond avec le [[comitatif]] (suffixe ''-ga'') : ''auto'' « voiture » → ''auto{{Souligner|ga}}'' « en voiture » ou « avec la voiture ». == En finnois == En [[finnois]], l'instrumental se confond avec l'[[adessif]] (suffixe ''-lla/-llä'') : ''veitsi'' « couteau » → ''veitsellä'' « avec un couteau » ou « sur un couteau ». Le finnois possède aussi un cas ancien, l'instructif (suff. ''-in''), qui ne connaît pas de différence entre singulier et pluriel et a produit des expressions maintenant figées: ''paljain silmin'' « à l'œil nu ». == En hongrois == En [[hongrois]], le cas instrumental s'exprime au moyen du suffixe ''-val/-vel'', dont le ''-v-'' [[Assimilation (phonétique)|s'assimile]] lorsqu'il est suivi d'un mot commençant par une autre consonne. Il correspond en français à la préposition « avec » : * ''Ceruzá{{Souligner|val}} írok'' :&nbsp;« J'écris {{Souligner|avec}} un crayon. » * ''Este elindulunk Előd{{Souligner|del}}'' :&nbsp;« Ce soir, nous partons {{Souligner|avec}} [[w:fr:Előd|Előd]]. » * ''{{Souligner|Ővele}} szívesebben jönnék össze, mint {{Souligner|teveled}}'' :&nbsp;« Je sortirais plus volontiers {{Souligner|avec elle}} qu'{{Souligner|avec toi}}. » On l'utilise également avec certaines [[postposition]]s, notamment ''együtt'' (« ensemble »), ''szembe'' (« en face », avec idée de déplacement) et ''szemben'' (« en face », « contrairement à ») : * ''Nézünk rajzfilmeket a gyerekek'''kel''' {{Souligner|együtt}}'' :&nbsp;« On regarde des dessins animés avec les enfants. » * ''A piac'''cal''' {{Souligner|szemben}} találhatja'' :&nbsp;« Vous pourrez le trouver en face du marché. » * ''Úszom az ár'''ral''' {{Souligner|szemben}}'' :&nbsp;« Je nage à contre-courant. » Le hongrois possède également un suffixe ''-stul/-stül/-ostul/-astul/-estül/-östül'' comme reliquat du [[comitatif]], bien que pas considéré comme un cas d'un point de vue strictement syntaxique. Il convoie une idée d'accompagnement, similaire à celle de l'instrumental, tout en transformant le mot en adverbe : * ''{{Souligner|Család'''ostul'''}} megyünk a vidámparkba'' :&nbsp;« On va au parc d'attractions {{Souligner|en famille}}. » * ''{{Souligner|Öltöny'''östül'''}} táncolt'' :&nbsp;« Il a dansé {{Souligner|en costume}}. » * ''{{Souligner|Ruhá'''stul'''}} ugrott ki a vízbe'' :&nbsp;« Il a sauté dans l'eau {{Souligner|tout habillé}}. » * ''A tojást {{Souligner|héj'''astul'''}} ettem'' :&nbsp;« J'ai mangé l'œuf {{Souligner|avec la coquille}}. » == En letton == En [[letton]], le même cas (appelé « instrumentālis ») exprime l'instrument proprement dit ou l'accompagnement (sens comitatif). Le terme à l'instrumental est précédé de la préposition ''ar'' et prend la forme de l'accusatif au singulier et celle du datif au pluriel : * ''es braucu uz Rīgu {{Souligner|ar mašīnu}}'' « je vais à Riga {{Souligner|en voiture}} » * ''es zīmēju {{Souligner|ar pildspalvu}}'' « je dessine {{Souligner|avec un crayon}} » * ''{{Souligner|ar brāļu}}'' « avec le frère », ''{{Souligner|ar brāļiem}}'' « avec les frères ». == En mongol == En [[mongol]] (classique), la déclinaison instrumentale s'applique notamment aux [[nom (grammaire)|noms]] (auquel on ajoute le suffixe ''-iyer/-iyar'', ''-bar/-ber'', en fonction de l'[[harmonie vocalique]] et [[pronom]]s. * Exemples pour les noms : ''ger'' (maison) devient ''ger{{Souligner|iyer}}'' * Pronoms : nada{{Souligner|bar}} (je), cima{{Souligner|bar}} (tu), man{{Souligner|iyar}} (nous), tan{{Souligner|iyar}} (vous). == En pandunia == Le [[pandunia]] utilise la préposition ''sa'' pour introduire l’instrument. À noter que dans cette langue, toute préposition existe également sous forme postposée, dans ce cas ''su'' : * ''eska te safara {{Souligner|sa tren}}?'' « est-ce que tu voyages {{Souligner|en train}} ? » * ''eska {{Souligner|tren su}} te safara ?'' « est-ce {{Souligner|en train}} que tu voyages ? » == En polonais == En [[polonais]], l'instrumental répond aux questions ''avec quoi ?'' ''avec qui ?'' * ''Pojadę <u>samolotem</u>.'' « J'irai <u>en avion</u>. » * ''Jestem <u>z nimi</u>''. « Je suis <u>avec eux</u>. » L'instrumental est aussi utilisé avec les prédicats, noms qui disent quelque chose du sujet. * ''On jest <u>lekarzem</u>.'' « Il est <u>médecin</u>. » == En russe == En [[russe]], l'instrumental (творительный падеж<ref>Le verbe russe ''творить'' (tvorit') signifie « faire, accomplir ».</ref> ) a ses formes propres : * -ом/-ём pour les substantifs masculins et neutres * -ым/-им pour les adjectifs masculins et neutres * -ой / -ёй (-ью) pour le féminin * -ами au pluriel des 3 genres mais il peut exprimer plusieurs sens différents : * l'instrument proprement dit. Ex : ''Я написал письмо ручк{{Souligner|ой}}'' « J'ai écrit la lettre au (avec un) stylo ». * un changement de statut. Ex : ''сегодня я стал американск{{Souligner|им}} гражданин{{Souligner|ом}}'' « aujourd'hui je suis devenu citoyen américain » * l'insistance sur un attribut ou une profession. Ex : ''я работаю переводчик{{Souligner|ом}}'' « je travaille comme / en tant qu'interprète », qui contraste avec ''я — переводчик'' « je suis interprète ». L'instrumental peut s'expliquer ici parce que la profession représente un moyen d'effectuer son travail. Certaines prépositions se construisent<ref>Nina Potapova, ''Le russe'', Éd. du Progrès, Moscou, {{7e|édition}}, 1971.</ref>, soit systématiquement, soit dans certains contextes (selon le sens) avec l'instrumental : * sens locatif (sans mouvement) ou temporel : ** ''за'', « derrière », ''между'' au sens de « parmi », ''над(о)'' « au-dessus de, sur », ''перед'' « devant, avant », ''под'' « sous » ou « près de », ''рядом с'' « à côté de, auprès de » * accompagnement ou antagonisme : ** ''с(о)'' « avec » * sens particuliers divers : ** ''за'' au sens de « à la recherche de », de « au lieu de, à la place de », de durée, de dépassement ** ''с(о)'' dans le sens de « à l'occasion de ». == En sanskrit == L'instrumental est un des sept cas (huit en comptant le [[vocatif]]) du [[sanskrit]]<ref>Louis Renou, ''Grammaire sanscrite'', Maisonneuve, 1996 (rééed.), {{ISBN|978-2-7200-0941-9}}.</ref>. Il recouvre un large éventail de notions : * le sociatif (accompagnement ou jonction, relations mutuelles, simultanéité ; également : séparation) * le médiatif (dans le sens d'instrument ou manière, en général ; accessoirement : prix, mesure, comparaison, cause, relation) * plus généralement, une circonstance essentielle, une détermination indispensable du procès, d'où aurait dérivé l'usage dans les définitions et équivalences (« en tant que, à l'instar de ») * le temps (la durée), lorsque celui-ci est envisagé comme moyen (période au terme de laquelle le procès vient à achèvement) * avec certains verbes et adjectifs marquant l'association, la séparation, la plénitude, l'égalité, l'analogie ; avec le système passif ; avec des locutions, souvent familières, à nuance prohibitive. == En turc == En [[turc]]<ref>Bernard Golstein, ''Grammaire du turc'', L'Harmattan, 1999 {{ISBN|978-2-7384-8156-6}}</ref>, il existe un cas '''sociatif''' qui peut exprimer l'accompagnement comme le moyen : * ''Ümit’{{Souligner|le}} çalışıyordum'' « Je travaillais {{Souligner|avec Ümit}} » * ''araba{{Souligner|(y)la}} gidilmez'' « on ne peut y aller {{Souligner|en voiture}} ». == Notes et références == <references /> {{portail|linguistique}} [[Catégorie:Cas grammatical]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Indymedia
Indymedia
{{Voir homonymes|IMC}} [[Image:Imclogo2.gif|vignette|Logo d'Indymedia.]] '''Indymedia''' (ou '''IMC''' pour ''Independent Media Center'') est une plateforme américaine de [[média alternatif|médias alternatifs]] qui supporte environ 175 médias internet autonomes dans une soixantaine de pays, avec pour objectif d'assurer la liberté de créer et de diffuser de l'[[information]], en [[publication ouverte]] avec une modération ''a posteriori''. La tonalité des informations se situe à [[Gauche (politique)|gauche]] voire à l'[[extrême gauche]], toutefois elle varie selon les antennes locales. Indymedia se réclame d'un discours [[anti-sexiste]], [[anti-fasciste]] et [[anti-capitaliste]], avec une perspective militante parfois révolutionnaire. == Historique == Indymedia a été créé par divers organismes indépendants, alternatifs et [[militant]]s pour couvrir les [[Manifestations de 1999 à Seattle|contre-manifestations]] de [[Seattle]] en [[1999]], lors de la réunion de l'[[Organisation mondiale du commerce|OMC]] et du [[Fonds monétaire international|FMI]]. Le Centre Médias a permis à des journalistes d'échanger et d'envoyer en temps réel des renseignements, articles, photos, bandes audio et vidéo, ''via'' son site Internet. En regroupant l'ensemble de ces organisations, le Centre Médias de [[Seattle]] a produit une série de cinq documentaires transmis chaque jour par satellite, dans tous les [[États-Unis]], à des points d'accès public<ref>[http://www.whisperedmedia.org/showdown.html Showdown in Seattle: five days that shook the WTO], sur le site [http://www.whisperedmedia.org Whispered Media].</ref>. En septembre [[2004]], le serveur de [[Londres]] est obligé, à la suite d'un accord de coopération policière entre le gouvernement britannique et le [[Federal Bureau of Investigation|FBI]] (pourtant en dehors de sa juridiction), de livrer aux services secrets américains le disque dur qui hébergeait plusieurs sites d'Indymedia (à cause semble-t-il de la publication sur Indymedia Nantes de la photo de deux membres de la police secrète suisse qui tentaient d'infiltrer une manifestation antimondialiste). Certains sites ont été inaccessibles pendant plusieurs jours et un long travail de restauration de leurs archives a dû être lancé<ref>« [http://www.acrimed.org/article1786.html L’internationale policière contre Indymedia] », communiqué d'[[Acrimed]], 12 octobre 2004.</ref>. En octobre [[2006]], [[Bradley Roland Will|Brad Will]], un journaliste d'Indymedia New York, qui couvre la [[révolte de Oaxaca]] ([[Mexique]]) est tué par balle par des hommes qui agiraient à la solde du gouverneur local [[Ulises Ruiz Ortiz|Ulises Ruiz]], selon l'[[Assemblée populaire des peuples de Oaxaca]]<ref>« [http://www.indymedia.org/en/2006/10/849364.shtml Un volontaire d'Indymedia tué lors d'une attaque de paramilitaires à Oaxaca] », article tiré du site Indymedia</ref>, information confirmée par le quotidien mexicain ''[[La Jornada]]''<ref>{{es}} [http://www.jornada.unam.mx/2006/10/30/017a1pol.php Brad Will], article tiré du site de ''[[La Jornada]]''.</ref>. Fin {{date-|août 2017}}, le site linksunten.indymedia.org, considéré comme « la principale plate-forme internet d'extrême gauche en Allemagne », est interdit par le gouvernement. Cette saisie semble directement liée aux manifestations violentes en marge du [[Sommet du G20 de 2017|sommet du G20]], début juillet, à Hambourg<ref>{{Article|nom1=Nathalie Versieux|titre=Les autonomes allemands dans la tourmente|périodique=Libération.fr|année=25 août 2017|url texte=http://www.liberation.fr/planete/2017/08/25/les-autonomes-allemands-dans-la-tourmente_1591906}}.</ref>. == Composition == Independant Media Center, ou Indymedia, se présente comme une plateforme collective internet proposant actuellement à environ 175 [[média]]s installés dans diverses villes autour du monde<ref name="Independant Media Center">[http://www.discoverthenetworks.org/groupProfile.asp?grpid=6282 Independant Media Center]</ref>, et gérés par des modérateurs, de proposer des informations en permettant à tout un chacun de publier sa propre information / analyse. == Controverses == En 2010, les sites de Grenoble et de Paris, pratiquant le [[Copwatch|copwatching]], sont accusés par les syndicats de policiers d'être des {{Citation|sites anti-flics}} après la publication d'articles qualifiant les policiers français d'{{Citation|assassins}} et de {{Citation|déchets}} et comparant la [[Police nationale (France)|police nationale]] à la [[Milice française|Milice]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/26/97001-20100726FILWWW00417-sites-anti-police-plainte-d-hortefeux.php AFP : Sites anti-police: plainte d'Hortefeux]</ref>{{,}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/12/23/01016-20101223ARTFIG00539-brice-hortefeux-porte-plainte-contre-un-site-anti-flics.php ''Le Figaro'' : Brice Hortefeux porte plainte contre un site «anti-flics»]</ref>. == Dans la culture == * ''[[Diaz : un crime d'État]]'' == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * {{autorité}}. {{autres projets|commons=Category:Indymedia}} * [http://www.indymedia.org Indymedia global] * [http://www.indymedia.org/fr/ Indymedia francophone] * {{Dailymotion|x2ik5r|''Eye of the storm'', court-métrage sur la naissance d'Indymedia}} * [http://ithefilm.com ''i, the film'', long-métrage sur la naissance d'Indymedia] * {{autorité}} {{Portail|altermondialisme|médias|anarchisme}} {{DEFAULTSORT:Indymedia}} [[Catégorie:Média Internet]] [[Catégorie:Association ou organisme international]] [[Catégorie:Journalisme citoyen]] [[Catégorie:Média altermondialiste]] [[Catégorie:Critique du journalisme]] [[Catégorie:Extrême gauche sur Internet en France]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Imre%20Kert%C3%A9sz
Imre Kertész
{{Voir homonymes|Kertesz}} {{Nom hongrois|Kertész|Imre}} {{Infobox Écrivain | image = Kertész Imre (Frankl Aliona).jpg | légende = Imre Kertész | activités = [[Écrivain]] | date de naissance = {{Date de naissance|9|novembre|1929|en littérature}} | lieu de naissance = [[Budapest]]<br>{{Hongrie (1920-1946)}} | date de décès = {{date de décès|31|mars|2016|9|novembre|1929|en littérature}} | lieu de décès = [[Budapest]]<br>{{Hongrie}} | langue = [[hongrois]] | mouvement = | genre = | distinctions = [[Prix Nobel de littérature]] (2002)<br>[[Prix Attila József]] (1989)<br>[[Prix Tibor Déry]] (1989)<br>[[Prix Sándor Márai]] (1996)<br>[[Prix Kossuth]] (1997) | œuvres principales = * ''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'' (1975) | complément = | signature = }} '''Imre Kertész''' ({{API|[ˈimrɛ],[ˈkɛrteːs]}}), né le {{Date de naissance|9|novembre|1929|en littérature}} à [[Budapest]] et mort le {{date de décès|31|mars|2016|en littérature}} dans la même ville<ref>{{Article |titre=L’écrivain hongrois Imre Kertész, Prix Nobel de littérature, est mort |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2016/03/31/l-ecrivain-hongrois-imre-kertesz-prix-nobel-de-litterature-est-mort_4892850_3382.html |périodique=[[Le Monde]] |auteur1=[[Florence Noiville]] |date=31/03/2016}}.</ref>, est un écrivain [[Hongrie|hongrois]], survivant des [[camp de concentration|camps de concentration]]. Il est lauréat du [[prix Nobel de littérature]] en [[2002]] {{citation|pour une écriture qui soutient la fragile expérience de l'individu contre l'arbitraire barbare de l'histoire}}. Son œuvre est, par ailleurs, {{Citation|tout entière, interrogation sur les pouvoirs du roman}}<ref>{{Article|auteur1=Emmanuel Bouju|titre=Forme et responsabilité. Rhétorique et éthique de l’engagement littéraire contemporain|périodique=[[Études françaises]]|volume=44|numéro=1|date=2008|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/018160ar|pages=16}}</ref>. L'expérience concentrationnaire nourrit toute son œuvre, intimement liée à l'exorcisation de ce [[traumatisme psychologique|traumatisme]]. L'édification d'une patrie littéraire constitue le refuge d'un être qui constate l'[[absurde|absurdité]] du monde car on lui a un jour {{Citation|refusé le statut d'être humain}}<ref>[http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_941534639/Kert%C3%A9sz_Imre.html Article Encarta sur Imre Kertész]</ref>. Ses ouvrages ouvrent une réflexion sur les conséquences dévastatrices du [[totalitarisme]] et la solitude de l'individu, condamné à la soumission et la souffrance silencieuse<ref>« [http://www.universalis.fr/encyclopedie/imre-kertesz/1-la-trilogie/ Imre Kertész : la trilogie] » par Fridun Rinner sur le site de l'[[encyclopædia Universalis]], consulté le 10 mai 2014.</ref>. == Biographie == === D'Auschwitz à la Hongrie stalinienne === Imre Kertész est né dans une famille juive modeste, d'un père marchand de bois et d'une mère employée. De son père, il dit que {{Citation|son plus cher désir était que son fils s’élève dans la vie au-dessus de lui}}<ref>{{Article|auteur1=Clara Royer|titre=Il doit y avoir de l’Éros, il doit y avoir de l’humour dans l’art.|périodique=Lignes|date=2017|lire en ligne=https://www-cairn-info.gorgone.univ-toulouse.fr/revue-lignes-2017-2-page-23.htm|pages=23-34}}</ref>. Il décrit son enfance comme assez malheureuse, par exemple dans ''Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas'', relatant notamment la violence des internats pour garçons, mais aussi dans ''Le Dossier K.''. Depuis 1920, un quota de 6% de Juifs est instauré à l'Université, si bien que ses parents exercent une grande pression quant à ses résultats scolaires, ce qu'il vit mal<ref>Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 44</ref>. Il supporte mal les disputes de ses parents, qui les mènent au divorce, ainsi que la mise en internat dès ses cinq ans, puis le mépris réciproque de ses parents après leur séparation, et enfin la nouvelle femme de son père, qu'il juge stupide et sans pudeur<ref>Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 37</ref>. En 1944, à l'âge de 14 ans, il est déporté à [[Auschwitz (camps)|Auschwitz]], puis transféré à [[Buchenwald]]. Après la libération du camp, il suit un convoi américain qui amène les rescapés à la frontière. Des soldats américains proposent aux survivants d'émigrer en Suède ou en Suisse, plutôt que de retourner dans la Hongrie communiste, mais Kertész fait le choix de rentrer<ref>Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 38</ref>. Il revient à [[Budapest]] en juillet [[1945]]. Son père est mort, sans doute le 22 mars 1945 à Felsorakos<ref name="Royer40">Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 40</ref>. Sa belle-mère s'est remariée ; elle intègre la police hongroise ; Kertész, après une brève visite à son retour, ne la contacte plus<ref>Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 41</ref>. Il s'installe chez sa mère, avec qui il vit dans la pauvreté<ref>Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017, p. 46</ref>. Il adhère au Parti communiste, dont il voit vite la dimension oppressive sur les consciences. En [[1948]], il devient journaliste. Mais le journal dans lequel il travaille devient l'organe officiel du [[Parti des travailleurs hongrois|Parti communiste]] en [[1951]], et Kertész est licencié. Il travaille alors quelque temps dans une usine, puis au service de presse du [[Ministère de l'Industrie]]. === Les premières activités littéraires === Congédié à nouveau en [[1953]], il se consacre dès lors à l'écriture et à la traduction. La découverte de ''[[L'Étranger]]'' d'[[Albert Camus]] lui révèle, à {{nobr|25 ans}}, sa vocation. La philosophie de l'[[absurde]] devient un modèle fondateur pour son œuvre. À partir de la fin des années [[1950]] et tout au long des [[années 1960]], il écrit des comédies musicales pour gagner sa vie. Il traduit de nombreux auteurs de langue allemande comme [[Friedrich Nietzsche]], [[Hugo von Hofmannsthal]], [[Arthur Schnitzler]], [[Sigmund Freud]], [[Joseph Roth]], [[Ludwig Wittgenstein]] et [[Elias Canetti]] qui ont une influence sur sa création littéraire. Dans les [[années 1960]], il commence ''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'', récit d'inspiration autobiographique qu'il conçoit comme un {{citation|[[roman de formation]] à l'envers}}<ref>{{article|prénom1=Florence|nom1=Noiville|url=https://www.lemonde.fr/shoah-les-derniers-temoins-racontent/article/2005/07/11/imre-kertesz-le-survivant_671440_641295.html|titre=Imre Kertész le survivant|périodique=Le Monde|jour=11|mois=juillet|année=2005}}</ref>. Ce roman sobre, distancié et parfois ironique sur la vie d'un jeune déporté hongrois, constitue le premier opus d'une trilogie sur la survie en camp de concentration. Il évoque notamment le point de vue de la victime dans l'histoire et son conditionnement occasionnel, voire banal, à l'entreprise de déshumanisation menée par l'[[Allemagne nazie]]. Cette acceptation passive et ordinaire de l'univers concentrationnaire se distingue du témoignage de [[Primo Levi]] dans ''[[Si c'est un homme]]''. L'ouvrage ne paraît qu'en [[1975]], avec un accueil assez modeste. Une critique littéraire, [[Eva Haldimann]], du journal suisse allemand ''[[Neue Zürcher Zeitung]]'', remarque cependant le récit et une critique est publiée le {{date-|19 mars 1977}}<ref>{{Article|titre=Das Recht auf Individualität|périodique=NZZ|jour=12|mois=octobre|année=2009|lire en ligne=http://www.nzz.ch/das-recht-auf-individualitaet-1.3848411}}</ref>, ce qui va contribuer à le faire connaître en Europe de l'Ouest. Imre Kertész découvre par hasard la critique dans un journal abandonné dans une piscine de Budapest. Il s'ensuit une correspondance entre la critique littéraire et l'auteur entre 1977 et 2002 qui sera publiée, en 2009, sous le titre : ''Briefe an Eva Haldimann''<ref>{{Article|titre=Briefe aus dem Käfig|périodique=Die Zeit|jour=10|mois=septembre|année=2009|lire en ligne=http://www.zeit.de/2009/38/L-B-Kertesz}}</ref>. Après la publication d'''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'', il est admis à la résidence des écrivains de Szigliget. Le 19 mai 1976, lors d'une soirée qu'il qualifie de {{citation|visionnaire}}, il jette les bases d'une bonne partie de ses œuvres suivantes : ''Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas'', ''Le Refus'', ''Le Drapeau anglais'' et ''L'Ultime auberge''<ref>Clara Royer, note de bas de page dans le livre ''Le Spectateur'' d'Imre Kertész, Arles, Actes-Sud, 2023, {{p.|130}}.</ref>. Il y passe ensuite régulièrement des mois d'écriture intense, qu'il considère par la suite comme les meilleures années de sa vie<ref>Le livre ''Le Spectateur'', reprenant des notes de 1991 à 2001, en témoigne à plusieurs reprises.</ref>. === La reconnaissance internationale === C'est seulement après la réédition en [[1985]] d'''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'' que Kertész connaît le succès dans son pays. Il était par ailleurs tenu à l'écart par le régime communiste. Après la chute du régime en 1989, il connaît un succès de plus en plus grandissant. Il cesse l'activité de traducteur en 1995, date à laquelle il publie une traduction des ''Remarques'' de [[Ludwig Wittgenstein]]<ref>Clara Royer, note de bas de page dans le livre ''Le Spectateur'' d'Imre Kertész, Arles, Actes-Sud, 2023, {{p.|32}}.</ref>. Il obtient en [[2002]] le [[prix Nobel de littérature]], « pour une œuvre qui dresse l'expérience fragile de l'individu contre l'arbitraire barbare de l'histoire »<ref>[http://www.svenskaakademien.se/en/the_nobel_prize_in_literature/laureates/f7322203-0396-4978-be24-75a5576efd75/a119f46d-79a6-4a17-b467-3a4a2d98610d Communiqué de presse] de l'[[Académie suédoise]] pour le prix Nobel 2002, consulté le 6 novembre 2013.</ref>. En 2003, il est élu membre de l'[[Académie des arts de Berlin]]<ref>{{de}} [http://www.adk.de/de/akademie/mitglieder/mitglieder-datenbank.htm?we_objectID=30043 Imre Kertész - Seit 2003 Mitglied der Akademie der Künste, Berlin, Sektion Literatur] sur le site de l'''[[Académie des arts de Berlin|Akademie der Künste]]''</ref> et reçoit en 2004 la croix de grand officier de l'[[Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne]] (''Großen Bundesverdienstkreuz mit Stern''). Ses derniers textes et entretiens évoquent avec lucidité son combat contre la maladie de Parkinson. C'est notamment le cas de ''Sauvegarde'' (2011), autoportrait d'un homme à l'hiver de sa vie, vivant simultanément la [[maladie de Parkinson]], la réception de la [[Médaille Goethe]] et le cancer de son épouse. Kertész y circonscrit réflexions littéraires, notes, souvenirs et anecdotes sur son parcours, notamment sa fuite vers l'Allemagne et l'antisémitisme dont il a à nouveau fait l'objet en [[Hongrie]] après son retour des camps, et surtout lors du début des années 1990, qui voient en Hongrie la reformation de groupes néo-nazis<ref>{{article|prénom1=Bruno|nom1=Corty|url=http://www.lefigaro.fr/livres/2012/09/26/03005-20120926ARTFIG00692--sauvegarde-d-imre-kertesz.php|titre=Sauvegarde d'Imre Kertész|périodique=Le Figaro|jour=26|mois=septembre|année=2009}}</ref>. Il meurt le 31 mars 2016 à Budapest, ville dans laquelle il était né et où il est revenu en 2013 après un exil de dix ans à Berlin<ref>Lucie Campos, Catherine Coquio, Clara Royer, « Présentation », Lignes, 2017/2 ({{n°|53}}), p. 5-11, premier paragraphe, [https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/revue-lignes-2017-2-page-5.htm lire en ligne]</ref>. Son ami [[Péter Esterházy]] prononce son oraison funèbre, qu'il conclut par les mots : {{citation|Souffrance, inquiétude, silence.}}<ref>Péter Esterházy, « Parler à un enterrement », Lignes, 2017/2 ({{n°|53}}), {{p.|13-17}}, traduit par Clara Royer, [https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/revue-lignes-2017-2-page-13.htm lire en ligne]</ref>. Son épouse Magda décède le {{date-|9 septembre 2016}}. == Œuvre == === Présentation générale === L’œuvre d'Imre Kertész a pour objet central l'univers concentrationnaire, qu'il résume sous le terme englobant d'[[Auschwitz]]. ''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'' est souvent perçue comme son œuvre centrale<ref>Georges-Arthur Goldschmidt, « Relire « Être sans destin » », Lignes, vol. 53, no. 2, 2017, {{p.|19-21}}, premier paragraphe, [https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/revue-lignes-2017-2-page-19.htm lire en ligne]</ref>, puisqu'elle raconte l'expérience de l'auteur comme adolescent vivant la souffrance des camps à Auschwitz puis [[Buchenwald]]. Les œuvres suivantes opèrent pour une grande part une méditation sur cette expérience, sa signification, et la capacité ou non de la littérature à pouvoir rendre compte de cela, ou même d'avoir encore un sens après ce {{citation|point zéro}} qu'est Auschwitz pour l'auteur. Autour d'''Être sans destin'' se constitue une {{citation|trilogie de l'absence de destin}}<ref>Quatrième de couverture du roman ''Le Refus'', Actes Sud, 2002, [https://www.actes-sud.fr/le-refus-0 lire en ligne]</ref>, avec les romans ''Le Refus'' et ''Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas''. Le roman ''Liquidation'' vient compléter ce cycle<ref>Frankfurter Rundschau, "Der verschollene Roman', 4 février 2019, consulté le 11 novembre 2023[https://www.fr.de/kultur/literatur/verschollene-roman-11723253.html lire en ligne]</ref>. Un autre cycle est constitué par les journaux de l'auteur, issus des nombreuses notes prises au cours de la rédaction de ses romans, et qui traduisent sa réflexion sur la littérature. On compte ainsi ''Journal de galère'', ''Un Autre. Chronique d'une métamorphose'' et ''L'Ultime Auberge'', à quoi il faut ajouter les notes réunies dans ''Le Spectateur'' (écrites à la même période qu'''Un Autre''). Ce ne sont pas des journaux au sens habituel du terme, puisque l'auteur a retravaillé et réagencé ses notes pour la publication, les constituant en œuvres littéraires à part entière. Ses essais et conférences sont réunis dans le volume ''L'Holocauste comme culture''. === Style === L'esthétique de Kertész ressemble à celle de [[Franz Kafka]] et d'autres écrivains de la ''[[Mitteleuropa]]''<ref name="Rinner">« [http://www.universalis.fr/encyclopedie/imre-kertesz/2-la-langue-comme-recours/ Imre Kertész : la langue comme recours] », Fridun Rinner, site de l'[[encyclopædia Universalis]], consulté le 10 mai 2014.</ref>. Il peut également être rapproché d'Albert [[Albert Camus|Camus]] et de [[Samuel Beckett]] tant pour ses recherches narratives et formelles que pour le thème de l'absurde et du désespoir qui hantent son œuvre. Son expression fonctionne en périodes distinctes et joue du ressassement et de l'ironie mordante, parfois cruelle, mêlés à plusieurs références d'ordre historique, politique, philosophique et artistique<ref name="Rinner"/>. L'auteur se veut un styliste du verbe et combine témoignage autobiographique, délires, ambiguïté, considérations universelles et dimension analytique du langage, héritée de la tradition littéraire austro-allemande dont il est familier<ref name="Rinner"/>. Précise, riche en métaphores et suggestive, son écriture est marquée par le goût des parenthèses juxtaposées avec un aspect très plastique de la phrase au profil raffiné<ref name="Rinner"/>. == Œuvres == {{Autres projets |commons=Category:Imre Kertész |wikiquote=Imre Kertész}} La traduction française de toutes les œuvres d'Imre Kertész publiées chez Actes Sud est de Charles Zaremba et Natalia Zaremba-Huzsvai. * ''Sorstalanság'' (1975) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''[[Être sans destin (livre)|Être sans destin]]'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 1998 (voir [http://culture.revolution.free.fr/critiques/Imre_Kertesz-Etre_sans_destin.html critique]) {{ISBN| 978-2742784899}}}} * ''A nyomkereső'' (1977) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Chercheur de traces'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2003 {{ISBN| 978-2742743551}}}} * ''Detektívtörténet'' (1977) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Roman policier'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2006 {{ISBN| 978-2742759095}}}} * ''A kudarc'' (1988) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Refus'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2001 {{ISBN|978-2742733064}}}} * ''Kaddis a meg nem született gyermekért'' (1990) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 1995 {{ISBN| 978-2742745982}}}} * ''Az angol lobogó'' (1991) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Drapeau anglais'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2005 {{ISBN| 978-2330006419}}}} * ''Gályanapló'' (1992) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Journal de galère'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2010 {{ISBN| 978-2742792382}}}} * ''Jegyzőkönyv'' (1993) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Procès verbal'', inclus dans ''Le Drapeau anglais'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2010}} * ''A holocaust mint kultúra'' (1993) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''L'Holocauste comme culture'', inclus dans ''L'Holocauste comme culture. Discours et essais'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2009 {{ISBN| 978-2742782314}}}} * ''Valaki más: a változás krónikája'' (1997) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Un autre, chronique d'une métamorphose'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 1999 {{ISBN| 978-2742723874}}}} * ''A gondolatnyi csend, amíg a kivégzőosztag újratölt'' (1998) * ''A száműzött nyelv'' (2001) Publié en français sous le titre ''La langue exilée'', inclus dans ''L'Holocauste comme culture.'' Arles, Editions Actes Sud, 2009. * ''Felszámolás'', (2003) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Liquidation'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2004 {{ISBN| 978-2742747634}}}} * ''A K. dosszié'' (2006) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Dossier K'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2008 {{ISBN| 978-2742772384}}}} * ''Briefe an Eva Haldimann'' (2009), traduction de Kristin Schwamm, Rowohlt {{ISBN|978-3498035457}}, parution en hongrois sous le titre ''Haldimann-levele''k en 2010 {{ISBN|978-9631427615}} * ''Mentés másként'' (2011) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Sauvegarde. Journal 2001-2003'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2012 {{ISBN| 978-2330010829}}}} * ''A végső kocsma'' (2014) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''L’Ultime Auberge'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2015 {{ISBN| 978-2330038960}}}} * ''A néző'' (2016) {{Commentaire biblio|Publié en français sous le titre ''Le Spectateur'', Arles, Éditions [[Actes Sud]], 2023, {{ISBN| 978-2330183967}}}} == Références == {{Références}} == Annexes == === Bibliographie === * {{de}} [[Michael Basse]] : ''Auschwitz als Welterfahrung. Der ungarische Schriftsteller Imre Kertesz'', Klett-Cotta en Merkur, Stuttgart 1999, 559 p. {{ISBN|3-608-97004-5}} * Nathalie Georges-Lambrichs et Daniela Fernandez, ''L'homme Kertész : variations psychanalytiques sur le passage d'un siècle à un autre'' [suivi de] ''Le roman de l'échec'', entretien avec Imre Kertész, 2010, Michèle, Paris, 2013, 153 p. {{ISBN|978-2-8156-0014-9}} * Gabrielle Napoli, ''Écritures de la responsabilité : histoire et écrivains en fiction : Kertész et [[Antonio Tabucchi|Tabucchi]]'', Classiques Garnier, Paris, 2013, 276 p. {{ISBN|978-2-8124-1043-7}} (texte remanié d'une thèse) * {{de}} Christian Poetini, ''Weiterüberleben : [[Jean Améry]] und Imre Kertész'', Aisthesis Verlag, Bielefeld, 2014, 367 p. {{ISBN|978-3-8498-1018-4}} * [[Catherine Coquio]], ''La Littérature en suspens'', Paris, L'Arachnéen, 2015. * Revue Lignes, ''Imre Kertész'', Paris, Éditions Lignes, 2017/2, [https://www-cairn-info.wikipedialibrary.idm.oclc.org/revue-lignes-2017-2.htm lire en ligne] * Clara Royer, ''Imre Kertész : "L'histoire de mes morts", essai biographique'', Arles, Éditions Actes Sud, 2017. {{ISBN|978-2-330-07261-2}} === Articles connexes === * [[Littérature de la Shoah]] * [[Liste de romans sur la Shoah]] * [[Bernard Bloch]] * ''[[Le Fils de Saul]]'', film de 2015 === Liens externes === * {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/2002/kertesz/biographical/ |Biographie }} {{Liens}} {{Palette|Prix Nobel de littérature|Lauréats des prix Nobel 2002|Écrivains magyarophones}} {{Portail|Littérature|Prix Nobel|Judaïsme|Seconde Guerre mondiale|Hongrie|Budapest|XXe siècle|XXIe siècle|Shoah}} {{CLEDETRI:Kertesz, Imre}} [[Catégorie:Naissance à Budapest]] [[Catégorie:Écrivain hongrois du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain hongrois du XXIe siècle]] [[Catégorie:Auteur de littérature sur la Shoah]] [[Catégorie:Auteur publié par Actes Sud]] [[Catégorie:Traducteur hongrois du XXe siècle]] [[Catégorie:Traducteur hongrois du XXIe siècle]] [[Catégorie:Traducteur depuis l'allemand vers le hongrois]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université libre de Berlin]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'université Sorbonne-Nouvelle]] [[Catégorie:Lauréat du prix Nobel de littérature]] [[Catégorie:Lauréat hongrois du prix Nobel]] [[Catégorie:Lauréat du prix Herder]] [[Catégorie:Lauréat du prix Attila-József]] [[Catégorie:Lauréat du prix Sándor-Márai]] [[Catégorie:Lauréat du prix Kossuth]] [[Catégorie:Lauréat du prix Tibor-Déry]] [[Catégorie:Lauréat du prix Adalbert-von-Chamisso]] [[Catégorie:Lauréat de la médaille de la Ville de Paris]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des arts de Berlin]] [[Catégorie:Membre de l'Académie allemande pour la langue et la littérature]] [[Catégorie:Grand officier de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne]] [[Catégorie:Récipiendaire de la croix Pour le Mérite (ordre civil)]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Saint-Étienne de Hongrie]] [[Catégorie:Déporté au camp d'Auschwitz]] [[Catégorie:Survivant de Buchenwald]] [[Catégorie:Survivant de la Shoah]] [[Catégorie:Cas de maladie de Parkinson]] [[Catégorie:Naissance en novembre 1929]] [[Catégorie:Décès en mars 2016]] [[Catégorie:Décès à Budapest]] [[Catégorie:Décès à 86 ans]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Interdit
Interdit
{{Homonymie}} {{Autres projets|wiktionary = interdit}} Un '''interdit''' est une condamnation visant à exclure. * En [[anthropologie]], la '''notion d'[[Interdit (anthropologie)|interdit]]''' correspond aux éléments médiateurs entre [[sacré]] et [[profane]]. Ils énoncent ce qu'il ne faut pas faire, mais pas ce qu'il faut faire. La transgression d'un interdit est censée déclencher des conséquences néfastes. * En [[droit canon]], la '''notion d'[[interdit (droit canonique)|interdit]]''' est la censure ecclésiastique défendant la célébration des sacrements et du culte, infligée à une personne ou un territoire. * En [[droit romain]], un '''[[Interdit (Rome antique)|interdit]]''' est une décision d'autorité prise par le [[préteur]] en vertu de son ''[[imperium]]''. * En [[finance]], un '''[[Interdiction bancaire|interdit bancaire]]''' a lieu lorsqu'une personne émet un [[chèque]] sans [[provision]] et du coup perd le droit d'émettre des chèques. * En [[psychanalyse]] les '''''[[Psychanalyse#Interprétation du rêve|interdits]]''''' (souvent [[Refoulement|refoulés]] dans l'[[inconscient]]), peuvent correspondre à des [[Représentation (psychanalyse)|représentations]] liées à des [[Pulsions (psychanalyse)|pulsions]]<ref>* [[Bela Grunberger]], [[Janine Chasseguet-Smirgel]], [[René Diatkine]] (Préface), ''Refoulement — Défenses et interdits'', Ed. Sand & Tchou, 1997, {{ISBN|2-7107-0595-8}}</ref>. Voir aussi : * [[Signalisation routière d'interdiction]] * ''[[L'Interdite]]'', roman de [[Malika Mokeddem]] (1993). == Références == {{Références}}
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Id%C3%A9ologie
Idéologie
Une '''idéologie''' est un système prédéfini d'idées, appelées aussi catégories, à partir desquelles la [[réalité]] est analysée, par opposition à une connaissance intuitive de la réalité sensible perçue. De tels systèmes considérés comme idéologiques existent dans les domaines politique, social, économique, culturel et religieux. Une idéologie est souvent la dimension culturelle d'une [[institution (sociologie)|institution sociale]] ou d'un système de pouvoir. Une idéologie ''dominante'' est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celle ou celui qui la partage, du fait même que cette idéologie fonde la [[Weltanschauung|façon de voir le monde]]. On peut distinguer dans une idéologie les dimensions : * [[cognition|cognitive]] : [[dogme]]s, [[croyance]]s ({{citation|c'est ainsi}}) ; * [[morale]] : [[jugement (philosophie)|jugement]]s, [[Valeur morale|valeurs]] ({{citation|c'est bien ; c'est mal}}) ; * [[Éthique normative|normative]] : [[wikt:norme|norme]]s ({{citation|il faut ; on doit}}). À l'origine, le terme d'idéologie fut créé par [[Antoine Destutt de Tracy]] pour tenter de fonder une discipline qui étudie les idées pour elles-mêmes (la [[mémétique]], si ses axiomes sont corrects, pourrait être une branche ou dimension de cette étude). Mais ce sens s'est perdu en faveur de la notion de système d'idées doctrinaire. Le terme tend à prendre un sens de plus en plus large, et est parfois employé pour sa seule connotation péjorative en vue de dénigrer une école de pensée adverse, qu'elle soit ou non dogmatique. == Origines == === Étymologie === Du [[grec ancien]] {{grec ancien|ἰδέα|idéa}}, « idée », et de {{grec ancien|λόγος|lógos}}, « science, discours ». L'idéologie est donc, étymologiquement, un [[discours]] sur les idées. En grec ancien, le nom ''ἰδέα'' apparenté au verbe ἰ''δεῖν'', « voir », suggèrerait plutôt le sens d'« image ». <!-- Un des philosophes des Idées était à l'origine [[Platon]], qui considérait que les Idées étaient éternelles. Aristote, qui s'opposa à Platon, prônait davantage l'observation des phénomènes naturels.--demande de justification pour apparition dans étymologie ---> L'idéologie est communément interprétée comme : * la logique d'une idée par rapport à sa contrainte ; * la logique d'une vision ; * la logique d'une image développée pour la [[pensée de groupe]]. === Terme === Logique (du [[grec ancien]] : {{grec ancien|λόγος|lógos}}) : c'est à la fois le [[discours]] et la [[rhétorique]] de l'homme, animal politique selon [[Aristote]]<ref name="Aristote, La Politique">Aristote, ''La Politique''.</ref> ; grâce à la parole et donc à la [[rhétorique]], l'homme n'est plus un animal comme les autres<ref name="Aristote, La Politique"/>. Dans l'idéologie, il s'agit d'une logique par les mots, d'un discours, c'est-à-dire de rhétorique incluant la [[logique fallacieuse]] ; depuis la logique dépasse le [[langage humain]]. (voir [[Langage]], [[Logique]] et [[Vérité]]) Le terme d'idéologie apparaît à la fin du {{s-|XVIII}} : il fut forgé en 1796 par [[Antoine Destutt de Tracy]] (''Mémoire sur la faculté de penser''), pour désigner l'étude des idées, de leur caractère, de leur origine et de leurs lois, ainsi que leurs rapports avec les signes qui les expriment. Dans la continuation des [[Lumières (philosophie)|Lumières]], les [[Société des idéologues|idéologues]], groupe animé par Antoine Destutt de Tracy, ([[Pierre Jean Georges Cabanis|Cabanis]], [[Volney]], [[Dominique-Joseph Garat|Garat]], [[Pierre Daunou|Daunou]]), voulaient instaurer une science des idées. Leur projet était de traiter les idées comme des phénomènes naturels exprimant la relation de l'homme avec son milieu naturel de vie. Dans la lignée du [[sensualisme]] de [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]], qui cherchait déjà l'origine des idées, ils voulaient faire une analyse scientifique de la pensée. L'idéologie est alors considérée comme un système de pensée cohérent et naturel, indépendant de son cadre historique. Cependant, selon [[Georges Canguilhem]], ces idéologues étaient des [[Positivisme|positivistes]] avant la lettre, [[Libéralisme|libéraux]], [[Théologie|anti-théologiens]], et [[Métaphysique|anti-métaphysiciens]], cherchant à dissiper les mythes et l'[[obscurantisme]]. Ils ont cru en [[Napoléon Ier|Bonaparte]] comme continuateur de la [[Révolution française]], pour devenir anti-napoléoniens. Et c'est Napoléon {{Ier}} qui a renversé leur image, au nom du réalisme politique et social, en les dénonçant eux-mêmes comme des métaphysiciens à la pensée creuse{{sfn|Canguilhem|1977|p=36|loc=|id=}}. Cette problématique accompagne tout le {{XIXe siècle}}, en parallèle au déploiement de la pensée scientifique et à la [[révolution industrielle]]. Ce qui guide les penseurs, c'est la recherche d'un système global et cohérent, qui s'articule autour de l'application des lois scientifiques aux [[sociologie|phénomènes sociaux]]. Dans certains cas, la polarisation se fait entre [[idéologie scientifique]] et [[croyance]]s religieuses. Au {{s-|XIX|e}}, [[Karl Marx|Marx]] propose de cesser de considérer l'idéologie comme un système neutre et donne un éclairage critique au concept originel de l'idéologie de l'époque : il voit l'utilisation de l'idéologie comme un système d'opinions servant les intérêts de [[classe sociale|classes sociales]] (voir [[#Analyse marxiste|Analyse marxiste]]). Il reprend le concept du renversement du rapport de la connaissance à la chose. L'idéologie désigne désormais un système d'idées issu d'une situation qui méconnaît son véritable rapport au réel{{sfn|Canguilhem|1977|p=36|loc=|id=}}. Selon Georges Canguilhem : {{Citation bloc|La fortune, aujourd'hui, de la notion d'idéologie a des origines non douteuses. Elle tient à la vulgarisation de Karl Marx. Idéologie est un concept épistémologique à fonction polémique, appliqué à ces systèmes de représentations qui s'expriment dans la langue de la politique, de la religion et de la métaphysique. Ces langues se donnent pour l'expression de ce que sont les choses mêmes, alors qu'elles sont des moyens de protection et de défense d'une situation, c'est-à-dire d'un système de rapports des hommes entre eux et des hommes aux choses{{sfn|Canguilhem|1977|p=35|loc=|id=}}.}} À ce propos, Canguilhem pose la question « Qu'est-ce qu'une idéologie scientifique ? » et de sa pertinence en épistémologie et histoire des sciences{{sfn|Canguilhem|1977|p=33-45|loc=|id=}}. === Acceptions actuelles === Une idéologie est un ensemble d'idées sur la structure de la société, sur les forces qui agissent dans la société, sur les sources de conflit qui y sont présentes, et aussi sur les modalités qui permettent de résoudre ces conflits, ensemble d'idées partagées par un groupe, communément appelé parti politique. Une définition dérivée de l'idéologie est celle d'une doctrine [[politique]] qui fournit un principe unique à l'explication du réel. Celle-ci est susceptible d'inspirer rapidement un programme d'action et constitue un ensemble cohérent d'idées imposées et parfois acceptées sans réflexion critique et sans discernement. L'idéologie offre des notions beaucoup plus larges que celles des doctrines qui sont la dimension intellectualisée d'une idée imaginée. Les doctrines font appel à la dimension culturelle des « [[psychologie|comportements psychologiques]] » et s'inscrivent dans un processus collectif important : la notion d'idéal remplace alors l'idéologie en encadrant une « société de masses ». L'idéologie peut être vue sous l'angle [[sociologie|sociologique]] : l'idéologie a été définie par [[Guy Rocher]] comme un {{citation|système d'[[idée]]s et de [[jugement (philosophie)|jugements]], explicite et généralement organisé, qui sert à décrire, expliquer, interpréter ou justifier la situation d'un groupe ou d'une collectivité et qui, s'inspirant largement de valeurs, propose une orientation précise à l'action historique de ce groupe ou de cette collectivité}}<ref>[[Guy Rocher]], ''Introduction à la sociologie générale'', ''Tome 1 :l'action sociale'', {{p.|127}}</ref>. Un autre auteur, [[Jean Baechler]], donne cependant une définition plus fine et plus complète de l'idéologie. # Au départ, l’idéologie est l’ensemble des représentations mentales qui apparaissent dès lors que des hommes nouent entre eux des liens, des associations. # Ces représentations forment ensuite un ensemble d’états de la conscience liés à l’action politique, autrement dit à la façon conflictuelle ou non dont les humains organisent leur vie sociale. Le noyau de ces états de conscience est non verbal, c’est-à-dire composé de pulsions affectives ; ces états idéels s’actualisent dans différents types de registre et peuvent être inférés à partir des manifestations objectives et matérielles auxquelles ils donnent lieu. # L’idéologie se trouve dans le contenu et non dans le contenant. Il n’existe pas de genre discursif qui puisse être décrété idéologique en tant que tel. # Au total, pour cet auteur, une idéologie est une formation discursive polémique, ni vraie ni fausse, efficace ou inefficace, cohérente ou incohérente, élaborée ou non, normale ou pathologique, grâce à laquelle une passion cherche à réaliser une valeur par l’exercice du pouvoir dans une société<ref>Jean Baechler, ''Qu'est-ce que l'idéologie ?'', Gallimard.</ref>. Les analyses épistémologiques amènent une reformulation un peu plus nuancée de l'idéologie : celle-ci, ayant permis la conceptualisation des sciences, est également analysée quant à sa neutralité, sa construction et ses fondements. Et la critique marxiste n'est qu'un angle possible d'étude de ceux-ci. Le philosophe allemand Christian Duncker invoque la nécessité d'« une réflexion critique du concept d'idéologie » (2006). Dans son travail, il tâche d'introduire le concept de l'idéologie dans le premier plan, comme les soucis étroitement reliés de l'épistémologie et de l'histoire. Le terme ''idéologie'' est défini en termes de système de représentation qui explicitement ou implicitement clame la vérité absolue. Dans le {{citation|système totalitaire}}, [[Hannah Arendt]] écrit que l'idéologie est consubstantielle au phénomène totalitaire et qu'elle présente plusieurs caractéristiques indissociables. D’une part, elle forme un système d’interprétation définitive du monde, elle affiche une prétention omnisciente et « omni-explicative » de celui-ci, qu’il s’agisse des événements passés ou futurs. D’autre part, elle affirme son caractère irrécusable, infalsifiable. Elle n’est jamais prise en défaut et s’émancipe de la réalité. Une autre caractéristique de l’idéologie est son « logicisme », son aptitude à se doter d’une cohérence interne, à intégrer en permanence la contradiction dans un processus logique. L’idéologie, de ce point de vue, est exactement ce qu’elle prétend être : la logique d’une idée. L'idéologie est une [[pensée de groupe]], le discours, la vision, et la logique s'adresse au groupe les soutenant et à la totalité de la société afin d'y faire adhérer le plus de monde. Autrement dit, l'idéologie est un moyen pour un groupe d'accroître son pouvoir par l'accumulation de force [[politique]], de soutien, au sein de la société. L'idéologie est pourtant une vision tout à fait partiale qui peut se tromper lourdement (voir [[nazisme]]), cependant ce qui la définit c'est qu'elle cherche à devenir majoritaire, et par là même elle s'impose suivant un énoncé (discours d'une personne et de son groupe, sa minorité) et avec une logique comme structure la soutenant (voir [[totalitarisme]]). C'est la [[tyrannie de la majorité]], mais cette majorité dans l'idéologie est une force majoritaire instrumentalisée : pourtant là où il y a influence d'un groupe sur un autre ou sur la politique de la société, il ne s'agit donc pas à proprement parler de [[démocratie]], mais d'un autre [[type de gouvernement]]. Il existe également des cas d'idéologie se voulant sans chef ni organisation (voir [[anarchisme]]) : mais par le fait même que cette 'logique d'une vision' refuse le discours imposé verticalement, elle refuse donc la pensée de groupe, et son statut d'idéologie en devient dès lors discutable. == Idéologies politiques == === Analyse marxiste === Pour [[Karl Marx]], l'idéologie est l'ensemble des idées, des valeurs et des normes servant à légitimer la division en classes de la société. L’idéologie au sens marxiste décrit donc l'idéologie dominante en tant que {{citation|[[vision du monde]]}} imposée par la [[classe dominante]]. C'est la construction intellectuelle qui expliquerait et justifierait un ordre social existant à partir de raisons naturelles ou religieuses. Cette vision ne serait en réalité qu'un voile destiné à cacher la poursuite d'intérêts matériels égoïstes que la classe dominante utiliserait pour renforcer ou étendre sa domination : ainsi pour renforcer le pouvoir en place, l'idéologie de la classe dominante se présenterait de manière que les intérêts de la classe dominante paraissent être les intérêts de tous. L'idéologie devient une [[infrastructure et superstructure|superstructure]] de la société dont elle émane et qu'elle soutient. Selon [[Friedrich Engels]], {{citation|l’idéologie est un processus que le soi-disant penseur accomplit sans doute consciemment, mais avec une conscience fausse. Les forces motrices véritables qui le mettent en mouvement lui restent inconnues, sinon ce ne serait point un processus idéologique}}<ref>Friedrich Engels, Lettre à F. Mehring, 14 juillet 1893.</ref>. La critique de [[Karl Marx]] de l'idéologie est d'abord une critique de la [[misère]] que cette idéologie cache, misère qui réside dans les rapports sociaux à la fois résultat et moteur de cette misère. La première misère est l'''obligation au travail'' impliquée dans l'organisation de la société par ''[[Le Capital]]'' dans laquelle toute personne dépourvue d'une part de ce capital se voit dans l'obligation de vendre sa [[force de travail]]. Des auteurs comme [[Jürgen Habermas|Habermas]], [[Louis Althusser|Althusser]], {{Lien|John Thompson (sociologue)|trad=John Thompson (sociologist)|texte=Thompson}}, vont développer cette conception critique de l'idéologie. [[Jean-Paul Sartre]] définit une idéologie comme « une conception globale du monde »<ref>''Plaidoyer pour les intellectuels'', Gallimard, coll. NRF, 1972, {{p.|20}}.</ref>, sans en dédouaner le marxisme malgré son appartenance à ce courant. [[Louis Althusser]] utilise le concept d'« [[appareil idéologique d'État|appareils idéologiques d'État]] » (scolaire, famille, religion, information, syndical, juridique, culturel et politique), par distinction avec les « appareils répressifs » d'État (armée, gouvernement, administration). Les études de John B. Thompson concernant l'idéologie dans notre société moderne abordent les dimensions culturelles et politiques de l'idéologie en regard de la communication de masse, caractéristique de notre monde contemporain. L'idéologie concerne le comment le « sens » établit et maintient systématiquement des relations asymétriques de [[Pouvoir (sociologie)|pouvoir]]. === Analyse situationniste === L'idéologie a aussi trouvé ses critiques dans l'[[Internationale situationniste]], qui fait de la critique de l'idéologie la condition ''[[sine qua non]]'' des relations de ses membres entre eux<ref>''Les premiers succès de la lutte de l’Internationale la menaient à s’affranchir des influences confuses de l’idéologie dominante qui subsistaient en elle.'' Thèse 91 de la Société du spectacle</ref> : la représentation du monde répondant à celle de soi ({{citation|le monde du rêve est le rêve du monde}}, [[Raoul Vaneigem]]) chacun est responsable de l'ensemble d'un projet dans lequel il se retrouve ; en l'occurrence, en finir avec le ''spectacle'', organisation sociale où {{citation|tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation}} (''[[La Société du spectacle (livre)|La Société du spectacle]]'', [[Guy Debord]]), spectacle qui est ici considéré comme la forme achevée du Capital. Plus clairement, pour l'Internationale situationniste, toute organisation révolutionnaire se doit de critiquer {{citation|radicalement toute idéologie en tant que pouvoir séparé des idées et idées du pouvoir séparé}}. == Idéologie et sciences sociales == === Saint-Simon === {{article détaillé|Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon}} [[Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon]] (1760-1825), lointain cousin du célèbre mémorialiste [[Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon]], fut l'un des premiers à récupérer le concept d'idéologie afin d'en faire un système philosophique complet, entièrement fondé sur les sciences, en excluant tout apport des [[religion]]s, puisqu'il était [[athéisme|athée]]. Il joua un rôle tout particulier dans la diffusion de l'idéologie. Saint-Simon, très influencé par les idéologues, notamment le docteur [[Jean Burdin]], bâtit entre 1801 et 1825 un système global que [[Pierre Musso]] qualifie de [[philosophie des réseaux]]<ref>Pierre Musso, ''Télécommunications et philosophie des réseaux''</ref>. Pour Saint-Simon, les relations des individus en société sont, par [[métaphore]] avec la [[physiologie]], qui était en plein développement à ce moment, assimilables aux réseaux organiques des êtres humains (réseaux sanguins, système nerveux). Il introduit aussi la notion de capacité du réseau. L'appellation de {{citation|nouveau christianisme}} fut en réalité trompeuse pour un système qui, prenant [[Isaac Newton]] comme référence suprême, prétendait remplacer [[Dieu]] par la [[loi universelle de la gravitation|gravitation universelle]]. Sur le plan spirituel, les sciences se substituent à la religion. Sur le plan temporel, les économistes remplacent les politiques<ref>[[Olivier Pétré Grenouilleau]], ''Saint-Simon, l'utopie ou la raison en actes'', Payot, 2001</ref>. Le système de gouvernement doit comprendre trois chambres (chambre des inventeurs, chambre de savants, chambre d'exécution composée d'industriels)<ref>Pour plus de détails, consulter [[Pierre Musso]], ''Télécommunications et philosophie des réseaux''</ref>. Saint-Simon introduit la croyance exclusive dans le [[progrès]] industriel. Il est l'un des tenants de l'industrialisme, mot qu'il forgea en 1824 dans son ''catéchisme des industriels''. Son système était très empreint de [[religiosité]]<ref>[[Olivier Pétré Grenouilleau]], ''Saint-Simon, l'utopie ou la raison en actes'', Payot, 2001, p. 295-301</ref>. === Recherche d'un système cohérent (1825) === La préoccupation de la recherche d'un système cohérent que l'on trouvait déjà dans l'école des idéologues, un moment oubliée par les guerres de l'Empire et par la Restauration, ressurgit vers 1825<ref>Cette année était celle de la mort de [[Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon]] (19 mai), dont le système trouva une postérité par l'intermédiaire de ses proches et ses anciens élèves.</ref>, dans le contexte du début du règne de [[Charles X de France|Charles X]]. La fin de l'année 1825 et l'année 1826 furent ainsi, en France, un moment de réflexion sur un système philosophique global. On peut considérer que c'est une période charnière dans l'histoire des idées. Les penseurs qui participèrent à cette réflexion furent principalement [[Auguste Comte]], [[Barthélemy Prosper Enfantin]], [[Charles Fourier]]… et probablement [[Félicité Robert de Lamennais|Lamennais]], qui fut engagé dans la réflexion des catholiques. Cette période initia un grand nombre de mouvements de différentes natures : idéologies, [[utopie]]s, qui donneront naissance par la suite aux grandes théories sur le [[libéralisme]], ainsi qu'aux différentes formes de [[socialisme]]. === Saint-Simonisme : continuation === {{Article détaillé|Saint-simonisme}} À la mort de [[Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon|Saint-Simon]] (1825), un polytechnicien, [[Barthélemy Prosper Enfantin]] reprend sa doctrine. Très intéressé par le système de Saint-Simon, il publie avec [[Saint-Amand Bazard]], l'''Exposition de la doctrine de Saint-Simon'' (1829). Ces idées sont ainsi diffusées par le mouvement dit [[saint-simonisme|saint-simonien]], sous des formes transformées au cours du temps. En 1831, [[Saint-Amand Bazard]] se détache du groupe libéral d'Enfantin (schisme) et fonde une branche de sensibilité socialiste, qui influence notamment [[Karl Marx|Marx]] ; [[Lazare Hippolyte Carnot]], second fils de [[Lazare Nicolas Marguerite Carnot|Lazare Carnot]], collabore à l'un des journaux ; [[Michel Chevalier (homme politique)|Michel Chevalier]], saint-simonien de sensibilité libérale, est un proche conseiller de [[Napoléon III]] ; les idées [[saint-simonisme|saint-simoniennes]] se développent dans certains cercles de l'école polytechnique. Les idées saint-simoniennes ont ainsi une forte influence en [[France]] dans la phase de développement industriel du [[Second Empire]], puis de la [[Troisième République (France)|{{IIIe}} République]] ([[révolution industrielle]]). Elles se répandent aussi hors des frontières à travers la [[colonisation]] en [[Afrique]] et au [[Moyen-Orient]] dont [[Barthélemy Prosper Enfantin|Enfantin]] fut l'initiateur (pour plus de détails, voir l'article sur [[Barthélemy Prosper Enfantin]]). C'est ainsi que l'on parle d'une [[idéologie coloniale française]] (voir aussi dans l'article [[cercle Saint-Simon]] les liens avec la colonisation et la propagation de la [[langue française]]). Elles trouvent des applications pratiques dans la construction des [[chemin de fer|chemins de fer]] (étoile de Belgrand), de routes, de canaux, et encore aujourd'hui dans les réseaux de [[télécommunications]]<ref>[[Pierre Musso]], ''télécommunications et philosophie des réseaux''</ref>. === Positivisme d'Auguste Comte === [[Auguste Comte]] fut secrétaire de [[Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon|Saint-Simon]] de 1817 à 1824. Il quitta Saint-Simon pour fonder son propre mouvement philosophique. L'idéologie de Comte se subdivise en deux parties : * Le [[Auguste Comte#Le positivisme scientifique|positivisme scientifique]] : les causes premières sont oubliées. Dans le ''Cours de philosophie positive'' (1830-1842), Comte expose la [[loi des trois états]] : l'humanité passe par trois états : l'état théologique (les dieux gouvernent le monde), l'état [[métaphysique]] (des entités abstraites déterminent le monde), et l'état positif (les sciences parviennent à l'état positif). * Le [[Église positiviste|positivisme religieux]] : Dans cette phase, Auguste Comte définit les relations en société à partir de trois fondements : l'[[altruisme]], l'ordre et le [[progrès]]. La [[sociologie]] (il reprend le terme de [[Sieyès]]) couronne les sciences dites positives : mathématiques, physique, chimie, astronomie, biologie (''[[Système de politique positive]]'', 1851-1854). Le monde est gouverné par les morts. L'humanité est un Grand-Être, sorte de continuation du culte de l'[[Culte de la Raison et de l'Être suprême|Être Suprême]], dont il est le {{citation|grand-prêtre}}<ref>[[Raquel Capurro]], ''Le positivisme est un culte des morts : Auguste Comte''</ref>. Le [[positivisme]] aura une influence déterminante à partir du milieu du {{s-|XIX|e}} sur de nombreuses personnalités et dans de nombreux domaines : le [[positivisme logique]], le [[positivisme juridique]], qui se fonde sur le système de politique positive de la phase religieuse, et le [[positivisme#Le positivisme aujourd'hui|néopositivisme]]. === Caractéristiques des premières idéologies === Les idées de [[Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon|Saint-Simon]] et d'[[Auguste Comte]] ont en commun une certaine [[religiosité]] et une foi absolue dans le [[progrès]] des sociétés humaines par les sciences, la technique, et l'industrie. Tous deux excluent la [[métaphysique]], et remplacent la [[téléologie|finalité]] par l'[[explication]] scientifique des [[phénomène]]s. Ils ignorent les [[littérature antique|auteurs classiques de l'antiquité]] [[Grèce antique|grecque]] et [[Rome antique|romaine]], qui avaient été redécouverts dès le [[Moyen Âge]] et la [[Renaissance]]. Ils ne s'appuient ni sur les [[présocratiques]], ni sur la [[philosophie antique]]. == Idéologie et sciences == La notion d'''idéologie scientifique'' peut apparaître de prime abord comme un « monstre logique » puisque la science s'oppose catégoriquement aux idéologies politiques, juridiques, économiques et religieuses. Marx ne cite pas la science au nombre des idéologies, bien que la science dépende de l'activité matérielle des hommes{{sfn|Canguilhem|1977|p=36|loc=|id=}}. Canguilhem utilise l'expression pour désigner les discours, à prétention de théorie scientifique, qui apparaissent et disparaissent dans l'évolution historique des connaissances. Il distingue l{{'}}''idéologie scientifique'' (domaine de l'[[épistémologie]]) de l'''idéologie des scientifiques''{{sfn|Canguilhem|1977|p=43-44|loc=|id=}}, et qui serait plutôt du domaine de la [[sociologie des sciences]]. === Idéologie des scientifiques === C'est l'ensemble des discours tenus par les scientifiques sur leur méthodes, leur objet, leur place relative dans la culture et la société. Les idéologies ''des'' scientifiques sont des idéologies philosophiques{{sfn|Canguilhem|1977|p=43-44|loc=|id=}}. Par exemple, au {{s-|XIX|e}} est apparu le [[scientisme]] postulant que la connaissance scientifique doit permettre d'échapper à l'ignorance dans tous les domaines et donc d'organiser scientifiquement l'humanité. De même décréter que la science, la technologie sont neutres, peut faire partie intégrante d'une idéologie philosophique (comme d'ailleurs le point de vue opposé : [[relativisme]], voire la réduction de la science à une croyance sociologique déterminée par des intérêts). Canguilhem donne comme exemples de concepts idéologiques de scientifiques au {{S-|XVIII}}, ceux de ''Nature'' et d'''Expérience''{{sfn|Canguilhem|1977|p=43-44|loc=|id=}}. === Idéologie scientifique === Selon Canguilhem, l'idéologie scientifique serait plutôt une idéologie de philosophes à prétention scientifique, ou des scientifiques « présomptifs ou présomptueux », souvent considérés comme des précurseurs. Il donne les exemples de [[Pierre Louis Moreau de Maupertuis|Maupertuis]] (avec son « atome séminal »), de [[Georges-Louis Leclerc de Buffon|Buffon]] (avec sa « molécule organique »), de [[Charles Bonnet (naturaliste)|Charles Bonnet]] (« échelle des êtres ») et de [[Denis Diderot|Diderot]] (dans ''[[Le Rêve de D'Alembert|Le Rêve de d'Alembert]]'' pour l'idée d'évolution du vivant) qui sont des idéologies scientifiques dans le domaine des sciences naturelles. L'idéologie scientifique n'est ni une fausse conscience (comme Marx l'entendait de l'idéologie), ni une fausse science, car la fausse science ne rencontre jamais le faux et ne renonce à rien. La fausse science n'a pas d'histoire, alors que toute science passe par un état préscientifique. L'idéologie scientifique est alors « évidemment »{{sfn|Canguilhem|1977|p=39-40|loc=|id=}} : {{citation bloc|La méconnaissance des exigences méthodologiques et des possibilités opératoires de la science dans le secteur de l'expérience qu'elle cherche à investir, mais elle n'est pas l'ignorance, ou le mépris ou le refus de la science.}} L'idéologie scientifique n'est pas une superstition, car si elle occupe une place usurpée dans l'espace de la connaissance, elle n'est pas dans l'espace des croyances religieuses. L'idéologie scientifique est sur-située (historiquement en amont) par rapport à la science. Elle est aussi dé-portée, car la science constituée se place dans un autre cadre que l'idéologie lui assignait{{sfn|Canguilhem|1977|p=39-40|loc=|id=}}. Canguilhem donne l'exemple de l'[[atomisme]], comme idéologie scientifique jusqu'au {{S-|XVIII}}. Lorsque la chimie et la physique constituent la connaissance scientifique de l'atome, le mot persiste mais dans un cadre différent de l'atomisme grec, qui n'est plus celui de l'indivisible : {{citation|ce que la science trouve n'est pas ce que l'idéologie donnait à chercher}}{{sfn|Canguilhem|1977|p=39-40|loc=|id=}}. De même, la [[théorie de la dégénérescence]] à la fin du {{S-|XIX}} est considérée comme une « idéologie scientifique majeure » dans le domaine de l'[[hérédité]] pathologique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dominique Lecourt|directeur1=Dominique Lecourt|titre=Dictionnaire de la pensée médicale|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=2004|pages totales=1270|passage=310|isbn=2-13-053960-2}}{{Commentaire biblio|article Dégénérescence, par Patrice Pinell.}}</ref>. Dans l'épistémologie des sciences même, chez [[Thomas Samuel Kuhn|Kuhn]], le concept de [[paradigme]] dominant explique la stagnation et la discontinuité de l'évolution des théories scientifiques. === Idéologie et vérité === ==== Histoire des sciences ==== Canguilhem distingue une histoire des sciences qui s'articule selon une succession de ''faits de vérité'', et qui dès lors n'a pas à rendre compte des ''idéologies scientifiques''. Et aussi une histoire des sciences {{citation|qui traite une science dans son histoire comme une purification élaborée de ''normes de vérification''}}, et qui doit ''a contrario'' s'en occuper{{sfn|Canguilhem|1977|p=44-45|loc=|id=}}. L'idéologie et la science devraient être distinguées, mais aussi entrelacées. Distinguées, par exemple pour ne pas projeter ou mettre en continuité des concepts scientifiques modernes avec des concepts antiques ou médiévaux, ou chercher chez Diderot ce qui se trouvera chez Darwin ; entrelacées {{citation|pour empêcher de réduire l'histoire d'une science à la platitude d'un historique, c'est-à-dire sans ombres de relief}}{{sfn|Canguilhem|1977|p=44-45|loc=|id=}}. Selon Canguilhem, la spécificité de l'idéologie scientifique doit être reconnue en lui faisant une place « sur différents plans de scientificité », sans quoi l'histoire des sciences risquerait d'être une idéologie dans son sens péjoratif de fausse conscience. « À ne vouloir faire que l'histoire de la vérité on fait une histoire illusoire »{{sfn|Canguilhem|1977|p=44-45|loc=|id=}}. ==== Épistémologie ==== La constatation de l'origine sociologique d'une théorie scientifique n'implique pas qu'elle soit de valeur limitée. Ainsi l'origine religieuse du concept d'[[énergie]] n'enlève rien à la valeur scientifique de la notion d'[[Énergie nucléaire|énergie atomique]]<ref name=":4">{{Ouvrage|auteur1=Joseph Gabel|titre=Idéologie|éditeur=Encyclopaedia Universalis - Le Monde|année=2009|passage=37-38|isbn=978-2-35856-039-9}}{{Commentaire biblio|dans les Essentiels d'Universalis, volume 19, économie et société.}}</ref>. Des théories scientifiques peuvent être idéologisées, ce qui ne les invalide pas forcément. Des théories scientifiques valables peuvent s'intégrer dans des ensembles idéologiques, et une approche idéologique peut préparer le terrain à une approche scientifique et déclencher des études de valeur scientifiques<ref name=":4" /> (par exemple dans le domaine des [[sciences de l'environnement]]). Une théorie, parmi d'autres théories concurrentes de valeur comparable, peut être sélectionnée par « choix idéologique », mais ceci ne garantit ni la validité, ni le caractère erroné de la théorie choisie. Selon [[Joseph Gabel]] « l'identification scientifique vise à simplifier des réalités compliquées, afin de les mettre à la portée de la science ». Alors que l'identification idéologique simplifie encore plus des réalités parfois simples, « pour gagner, en échange du confort intellectuel ainsi offert, l'adhésion des foules ». Il y aurait une analogie positive de la connaissance qui vise à connaître quelque chose en l'''assimilant à quelque chose de déjà connu'', et une analogie négative de l'idéologie qui tend à faire ''détester quelque chose en l'assimilant à quelque chose de déjà détesté''<ref name=":4" />. == Approches psychologiques == {{Quoi|Cette partie est une traduction du passage sur l'idéologie}}. Certaines recherches en psychologie<ref name="jost2008">{{en}} Jost, J.T., Ledgerwood, A., & Hardin, C.D. (2008). Shared reality, system justification, and the relational basis of ideological beliefs. ''Social and Personality Psychology Compass, 2'', 171-186</ref> suggèrent que les idéologies reflètent les procédés des besoins et désirs, contrairement à la pensée que les convictions politiques dérivent toujours d’une réflexion indépendante et objective. En 2008<ref name="jost2008" />, une recherche a suggéré que les idéologies pourraient fonctionner comme des éléments d’interprétation qui se répandent pour répondre aux besoins de comprendre le monde, d’éviter l’angoisse existentielle et de maintenir des relations d’estime entre les personnes. Les auteurs ont conclu que de tels besoins pourraient conduire de façon disproportionnée à l’adoption de systèmes de justification des visions du monde (voir l'étymologie d'idéologie). Les psychologues ont découvert que des [[trait de personnalité|traits de personnalité]], diverses particularités individuelles, besoins et croyances idéologiques pourraient être liés. Par exemple, une méta-analyse de Jost, Glaser, Kruglanski et Sulloway en 2003 a confronté 88 études originaires de 12 pays différents, comportant plus de {{formatnum:22000}} sujets et a trouvé que l’angoisse de la mort (présente dans le terrorisme dans les médias, le marketing de la peur ; [[théorie de la gestion de la peur]], les intransigeances/intolérance face à l’ambiguïté, le manque d’ouverture aux nouvelles expériences (''lack of openness to experience''), le fait d’éviter l’incertitude ([[aversion à l'incertitude]]), le besoin de se réduire à l’aspect cognitif, le besoin d’une structure identitaire personnelle, et la crainte de perdre sa position ou son [[Estime de soi|estime personnelle]], tous contribuent au degré de conservatisme politique<ref>{{en}} Jost, J.J, Glaser, J., Kruglanski, A.A., & Sulloway, F.J. (2003). Political conservatism as motivated social cognition. ''Psychological Bulletin, 129''(3), 339-375.</ref> chez l’individu. Selon les chercheurs, ces résultats montreraient que les conservateurs en politique mettent l’accent sur la [[Peur du changement|résistance au changement]] et qu’ils sont mus par des besoins qui visent à réduire la peur et l’incertitude. Selon {{lien|Robert Altemeyer}} ainsi que d’autres chercheurs, les individus conservateurs en politique ont tendance à se placer très haut sur l’échelle d'autoritarisme de droite. * {{lien|Right-wing Authoritarianism}} (RWA) : Échelle mesurant la soumission d’un individu aux autorités établies, son agressivité contre les opposants des autorités établies et son adhérence aux normes sociales. En dépit du terme ''right-wing'' (de droite), il a été montré en [[URSS]] que des individus communistes pouvaient donner des scores élevés<ref>{{en}} Altemeyer, B. (1981). ''Right-wing authoritarianism''. [[Winnipeg]], [[Canada]] : University of Manitoba Press.</ref>. La psychologue Felicia Pratto et ses collègues ont obtenu des données soutenant l'idée qu’une grande orientation vers la domination sociale est fortement liée à des visées politiques conservatrices. * {{lien|Social Dominance Orientation Social}} (SDO) : Échelle mesurant la préférence d’un individu pour un système hiérarchique. Il est donc avéré que le conservatisme de droite ou de gauche, défini par une politique et une idéologie rigide et fermée, risque de conduire à choisir {{incise|souvent inconsciemment}} une idéologie caractérisée par l’autoritarisme (pouvant aller jusqu'au fascisme ou au totalitarisme), et favorisant donc ses représentants. En rapport dans le domaine psychologique et sociologique : [[Propagande]], [[langue de bois]], [[sophisme]], [[scientisme]], [[pouvoir (sociologie)]], [[organisation sociale]], [[hégémonie]], [[manipulation mentale]], [[norme]], [[valeur (sociologie)]], [[biais émotionnel]], amalgame (communication), [[conformisme]], [[obéissance]], [[normalité (comportement)|normalité]], [[Statu quo ante bellum|statu quo]], [[effet de simple exposition]], [[effet de halo]], [[lieu commun]], [[pensée de groupe]], [[hyperstimulus]], et [[Ancrage (psychologie)|ancrage]]. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets | Wiktionary = idéologie | wikiquote = Idéologie }} === Bibliographie === * {{Ouvrage |auteur1=[[Georges Canguilhem]] |titre=Idéologie et rationalité dans l'histoire des sciences de la vie |éditeur=Vrin |numéro édition=2 |collection=Bibliothèque des Textes Philosophiques-Poche |année=1977 |isbn=2711622045 |lire en ligne= }}. * [[Régis Debray]], ''Critique de la raison politique'', Paris, [[Gallimard]], 1981 {{ISBN|978-2-070-25994-6}} * {{en}} Christian Duncker (Hg.): ''Ideologiekritik Aktuell – Ideologies Today''. Bd. 1. Londres, 2008. {{ISBN|978-1-84790-015-9}} * {{de}} Christian Duncker, ''Kritische Reflexionen des Ideologiebegriffes'', 2006, {{ISBN|1-903343-88-7}} * Sergio Caruso, ''La galassia ideologica. Per un approccio storico-problematico ai significati di "ideologia"'', Libreria Dessì Éditrice, Sassari 1979 * [[André Gorz]], ''[http://carfree.free.fr/index.php/2008/02/02/lideologie-sociale-de-la-bagnole-1973/ L'idéologie sociale de la bagnole]'', 1973 * [[François-Bernard Huyghe]] et [[Pierre Barbès]], ''La Soft-idéologie'', Éd. Robert Laffont, 1987 * François-Bernard Huyghe, ''L'art de la guerre idéologique'', Le Cerf, 2019 * [[Karl Marx]] avec la collaboration de [[Friedrich Engels]], ''[[L'Idéologie allemande]]'', 1845-1846 * [[Karl Mannheim]], ''Ideologie und Utopie'', Cohen, Bonn 1929 ; suivi par l'éd. anglaise, rev. et augm. ''Ideology and Utopia'', Routledge, Londres, 1936 * {{en}} David M. Minar, ''Ideology and Political Behavior'', dans le ''Midwest Journal of Political Science'', Midwest Political Science Association, 1961 * {{en}} Willard A. Mullins, ''On the Concept of Ideology in Political Science'', dans ''The American Political Science Review'', [[American Political Science Association]], 1972 * Danic Parenteau et Ian Parenteau, ''[http://www.ideologiespolitiques.info/ Les idéologies politiques. Le clivage gauche-droite]'', Presses de l'Université du Québec, 2008, {{ISBN|978-2-7605-1585-7}} * {{en}} Steven Pinker, ''The Blank Slate: The Modern Denial of Human Nature'', New York, Penguin Group, Inc. 2002 {{ISBN|0-670-03151-8}} * [[Paul Ricœur]], ''L'idéologie et l'utopie'', 1997 * {{en}} John B. Thompson, ''Studies in the Theory of Ideology'', Univ. of California Press, Stanford 1984 * {{en}} John B. Thompson, ''Ideology and Modern Culture'', Univ. of California Press, Stanford 1991 * {{en}} Marcello Sorce Keller, ''Why is Music so Ideological, Why Do Totalitarian States Take It So Seriously: A Personal View from History, and the Social Sciences'', dans ''Journal of Musicological Research'', XXVI (2007), no. 2-3, {{p.|91-122}} * [[Jean-Pierre Faye]], ''Le siècle des idéologies'', Paris, Armand Colin 1996, Pocket Agora, 2002 * [[Isabelle Garo]], ''L'idéologie ou la pensée embarquée'', Paris, La Fabrique, 2009 === Articles connexes === {{catégorie principale}} * [[Liste des idéologies politiques]] * [[Liste des concepts de la philosophie]] | [[Glossaire de philosophie]] | [[Doxa]] * [[Utopie]] | [[Saint-simonisme]] | [[Philosophie]] | [[Épistémologie]] | [[Philosophie des sciences]] | [[Relation entre science et religion]] * [[Politique]] | [[Doctrine]] | [[Parti politique]] | [[Mouvements politiques]] * [[Libéralisme]] | [[Libéralisme politique]] | [[Libéralisme économique]] * [[Gauche (politique)]] | [[Droite (politique)]] | [[Extrême gauche]] | [[Extrême droite]] | [[Centrisme]] | [[Centre gauche]] | [[Centre droit]] * [[Démocratie libérale]] | [[Démocratie chrétienne]] * [[Nationalisme]] | [[Patriotisme]] * [[Fascisme]] | [[Nazisme]] * [[Anarchisme]] * [[Socialisme]] | [[Social-démocratie]] | [[Socialisme démocratique]] | [[Communisme]] | [[Histoire du communisme]] | [[Marxisme]] | [[Léninisme]] | [[Marxisme-léninisme]] | [[Stalinisme]] | [[Trotskisme]] | [[Maoïsme]] * [[Guerre froide]] * [[Religion]] | [[Athéisme]] | [[Islamisme]] * [[Psychologie politique]] * [[Mythe idéologique]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Ideologie dossier de l'Agora sur l'idéologie] * [http://www.ideologieforschung.de Ideologieforschung] * [http://netx.u-paris10.fr/actuelmarx/alp0032.htm L'IDEOLOGIE CHEZ MARX: CONCEPT POLITIQUE OU THEME POLEMIQUE?] * [http://www.cnam.fr/lipsor/dso/articles/fiche/ricoeur.html Fiche : "L’IDEOLOGIE ET L’UTOPIE" Paul RICŒUR, Laurent GAYOT.] {{Palette|Philosophie politique|idéologies politiques}} {{Portail|philosophie|politique|société}} {{DEFAULTSORT:Ideologie}} [[Catégorie:Idéologie|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IIIe%20mill%C3%A9naire
IIIe millénaire
{{ébauche|chronologie}} {{Titre mis en forme|{{IIIe}} millénaire}} {| class="toc" align="right" style="margin:1em" |- align="center" | {{mi|II}} • '''{{mi-|III}}''' • {{mi-|IV}}<br /> {{s|XXI}} • {{s|XXII}} • {{s|XXIII}} • {{s|XXIV}} • {{s|XXV}}<br /> {{s|XXVI}} • {{s|XXVII}} • {{s|XXVIII}} • {{s|XXIX}} • {{s|XXX}} ---- <small>[[Liste de chronologies par périodes]] • [[Liste des siècles]]</small> |} Le '''{{mi-|III}}''' du [[calendrier grégorien]] a commencé le {{date|1|janvier|2001}} et se terminera le {{date|31|décembre|3000}}.<br /> Il s'étend entre les [[Jour julien|jours juliens]] {{formatnum:2451910.5}} à {{formatnum:2817152.5}} inclus<ref>Jours juliens à 0h du premier jour et à 24h du dernier jour.</ref>{{,}}<ref>[http://www.patricklecoq.fr/convert/cnv_calendar.html Le convertisseur de calendrier]</ref>. == Autres calendriers == La civilisation de l'[[Égypte antique]] a connu un {{mi-|III}} avant l'[[ère chrétienne]]. Le {{mi-|III}} de la [[Histoire de la Chine|civilisation chinoise]] commença alors que la ville de [[Fondation de Rome|Rome était juste fondée]], et s'étendit jusqu'au début de l'ère chrétienne. == Événements marquants == === Monde === * Extension de la [[révolution numérique]] au grand public, ayant des impacts sur de nombreux aspects de la façon de travailler et de la vie quotidienne. ** Fondation de l'encyclopédie libre et collaborative [[Wikipédia]] en [[2001]]. * Le [[réchauffement climatique]] devient un enjeu de préoccupation majeure, tandis que ses effets deviennent de plus en sensibles à travers la survenance de phénomènes climatiques extrêmes. * 2008 : [[Crise économique mondiale de 2008|Crise économique mondiale]]. * Fin [[2019]] : Début de la [[pandémie de Covid-19]], qui entraîne en [[2020]] et [[2021]], un [[confinement sanitaire]] et des restrictions dans de nombreux pays. === Afrique === * 2011 : [[Crise alimentaire de 2011 dans la Corne de l'Afrique]]. * 2014 : Début de l'[[épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l'Ouest]]. * 2006 : Installations des entreprises chinoises en Afrique. === Amérique === * 2001 : [[Attentats du 11 septembre 2001]] aux [[États-Unis]]. * 2009-2010 : [[Grippe A (H1N1) de 2009|pandémie de Grippe Porcine (H1N1)]] originaire du Mexique. * 2010 : [[Tremblement de terre en Haïti]], causant plus de {{nb|230000 morts}}. === Asie et Pacifique === * 2001-2021 : [[Guerre d'Afghanistan (2001-2021)|continuation de la guerre d'Afghanistan]]. * 2004 : Début de l'[[insurrection islamiste au Pakistan]]. * 2004 : [[Séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien|Séisme dans l'océan Indien]], causant plus de 220 000 victimes. === Proche-Orient === * Poursuite du [[conflit israélo-palestinien]] (commencé en 1948). * 2003-2011 : [[Seconde guerre du Golfe]]. * 2011 : [[Printemps arabe]]. ** 2011 : Début de la [[Guerre civile syrienne]]. === Europe === * 2014 : Début de la [[Guerre russo-ukrainienne]]. * En France : ** 2001 : ouverture de [[Notre-Dame de Pentecôte]], première église ouverte au {{mi-|III}} en France<ref>{{article|date=10 février 2001|titre=À la Défense, Notre-Dame des cadres|auteur1=[[Daniel Licht]]|url=http://www.liberation.fr/societe/0101363615-a-la-defense-notre-dame-des-cadres|périodique=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref> ; ** 2005 : adoption de la [[charte de l'environnement]], à valeur constitutionnelle. == Religion == === {{s|XXI}} === * Saint patron catholique : [[Jean-Paul II]] a considéré [[Joseph (Nouveau Testament)|saint Joseph]] comme étant le modèle du témoin du Royaume de Dieu, en l’appelant « {{lang|la|minister salutis}} » dans son [[exhortation apostolique]] ''{{lang|la|Redemptoris Custos}}'' : « le serviteur du salut »{{sfn|Verlinde|Christen|Laton|Picot|Stramare|2012|p=17|loc=|id=Verlinde2012}}{{,}}<ref name=custos>{{Lien web | langue = fr | format = html | auteur1 = [[Jean-Paul II]] | url = http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/apost_exhortations/documents/hf_jp-ii_exh_15081989_redemptoris-custos_fr.html | titre = Exhortation apostolique ''{{lang|la|Redemptoris Custos}}'' de sa Sainteté Jean-Paul II sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l'Église | jour = 15 | mois = août | année = 1989 | site = vatican.va | éditeur = Libreria Editrice Vaticana | consulté le = 1 avril 2015 }}</ref>. Pour cette raison, il l'a voulu le [[Liste de saints patrons|patron]] du troisième millénaire occidental{{sfn|Verlinde|Christen|Laton|Picot|Stramare|2012|p=19|loc=|id=Verlinde2012}}{{,}}<ref name=custos/> et le [[Liste de saints patrons|patron]] de la [[nouvelle évangélisation]]{{sfn|Verlinde|Christen|Laton|Picot|Stramare|2012|p=20|loc=|id=Verlinde2012}}{{,}}<ref name=custos/>. * [[2015]] : en juin, publication de l’[[encyclique]] du [[pape François]], ''[[Laudato si’]]'', sur l’[[Écologie intégrale|écologie]] et la [[Sauvegarde de la Création|sauvegarde de la « maison commune »]], dont l’impact s’avère considérable, avec un autre événement la même année : la proclamation en septembre, des [[Objectifs de développement durable]] (ODD) qui guideront la communauté internationale jusqu’en 2030. Ces deux événements marqueront durablement l’histoire du développement international<ref>{{Article |langue= |auteur1=Daniel Verger |titre=2015 : une année historique pour le [[développement]] |périodique=Études |volume= |numéro= |date=Décembre 2015 |pages= p.19-29 |issn= |e-issn= |DOI = 10.3917/etu.4222.0019|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-etudes-2015-12-page-19.htm< |consulté le= |id= }}. </ref>. == Inventions, découvertes, introductions == {{vide}} === Informatique === * En 2007, Apple lance l'[[iPhone]], le premier téléphone intelligent tactile, débutant la révolution du smartphone, véritables [[Ordinateur de poche|ordinateurs de poches]] qui servent d'[[assistant personnel]] pour de nombreuses tâches de la vie quotidienne. === Médecine === * L'[[impression d'organes]] apparaît au début du {{S|XXI}}. * Le [[Projet génome humain|séquençage complet du génome humain]] est achevé dans les [[années 2000]]. == Arts et culture == {{vide}} == Projection == {{S|XXIII}} : Vers l'an 2200, on atteindrait la civilisation de type I d’après l'[[échelle de Kardachev]]. == Notes et références == {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:3rd millennium|commons titre=Le {{IIIe}} millénaire }} === Articles connexes === * ''[[Tertio millennio adveniente]]'' === Bibliographie === * {{Ouvrage | langue = fr | prénom1 = Joseph-Marie |nom1=Verlinde | prénom2 = Gilles de |nom2=Christen | prénom3 = Andrzéj |nom3=Laton | prénom4 = Daniel J. |nom4=Picot | prénom5 = Tarcisio |nom5=Stramare | titre = La place de saint Joseph dans la nouvelle évangélisation | sous-titre = actes du colloque, 19-20 mars 2011 | lieu = Les Plans-sur-Bex | éditeur = [[Parole et Silence]] | année = 2012 | mois = mars | pages totales = 133 | format livre = {{Dunité|14|21|cm}} | isbn = 978-2-88918-029-5 | présentation en ligne = http://www.paroleetsilence.com/La-place-de-saint-Joseph-dans-la-nouvelle-evangelisation-_oeuvre_10728.html | id = Verlinde2012 }} {{Portail|histoire|époque contemporaine|XXIe siècle|temps}} [[Catégorie:Millénaire|+0003]] [[Catégorie:3 (nombre)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Ier%20mill%C3%A9naire%20av.%20J.-C.
Ier millénaire av. J.-C.
{{Titre mis en forme|{{Ier|millénaire}} {{av JC}}}} <center> {{-m|II}} | '''{{-m-|I}}''' | {{mi|I}} </center> <center> {{-s|X}} | {{-s|IX}} | {{-s|VIII}} | {{-s|VII}} | {{-s|VI}} |<br /> {{-s|V}} | {{-s|IV}} | {{-s|III}} | {{-s|II}} | {{-s|I}} </center> <center> [[Liste de chronologies par périodes]] | [[Liste des siècles]] </center> ---- Le '''{{Ier|millénaire}} av. J.-C.''' a débuté le {{1er janvier}} -1000 et s’est achevé le [[31 décembre]] -1 dans le [[calendrier julien proleptique]]. == Événements == * '''900-300 {{avjc}}''' : maxima glaciaire attesté par la tourbière du glacier de Fernau, avec un intervalle de retrait d'environ un siècle et demi<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Godet |titre=Manuel de prospective stratégique |sous-titre=Une indiscipline intellectuelle |volume=1 |éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] |année=2007 |pages totales=296 |isbn=978-2-10-053161-5 |présentation en ligne={{Google Livres|2G9ouWLCysIC|page=96}}}}.</ref>. * '''800 {{avjc}}''' : début de la récession thermique [[subatlantique]] qui continue de nos jours<ref name="Otte">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marcel Otte |titre=La protohistoire |lieu=Bruxelles/Paris |éditeur=De Boeck Supérieur |année=2008 |pages totales=382 |isbn=978-2-8041-5923-8 |présentation en ligne={{Google Livres|8vRqfwDGSI0C|page=50}}}}.</ref>. Augmentation sensible de la pluviosité. * '''400-250 {{avjc}} à 150 {{ap JC}}''' : petit optimum climatique romain<ref>{{Ouvrage |auteur1=Emmanuel Le Roy Ladurie |titre=Histoire humaine et comparée du climat |volume=3 |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2009 |pages totales=462 |isbn=978-2-213-64604-6 |présentation en ligne={{Google Livres|b0d7wfF17CgC|page=1861|surligne=}}}}.</ref>. === Afrique === * '''1070-664 {{avjc}}''' : [[Troisième Période intermédiaire]] égyptienne<ref name="Maruéjol">{{Ouvrage |auteur1=Florence Maruéjol |titre=100 Questions sur l’Égypte ancienne |éditeur=La Boétie |année=2014 |pages totales=256 |isbn=978-2-36865-028-8 |présentation en ligne={{Google Livres|c29SCwAAQBAJ|page=PT23}}}}.</ref>. * '''Vers 900 {{avjc}}''' : fondation du royaume de [[Napata]] « deuxième période » du [[royaume de Koush]] (après le royaume de [[Kerma]] et avant celui de [[Méroé]])<ref name="Iliffe">{{Ouvrage |auteur1=John Iliffe |titre=Africans |sous-titre=The History of a Continent |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=1995 |pages totales=323 |isbn=978-0-521-48422-0 |présentation en ligne={{Google Livres|dlHE51ScKTUC|page=28}}}}.</ref>. [[Fichier:Nok sculpture of a sitted person-70.1998.11.1-DSC00321-black.jpg|vignette|Sculpture de la [[Nok (culture)|culture Nok]].]] * '''Vers 900 {{avjc}}-[[200]] {{ap JC}}''' : [[Nok (culture)|culture de Nok]] au [[Nigeria]]. Œuvres de terre cuite (têtes et bustes)<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Ali Moussa Iye |auteur2=Albert Ollé-Martin |auteur3=Violaine Decang |titre=Histoire de l'humanité |sous-titre=1789-1914 |volume=6 |lieu=Paris |éditeur=UNESCO |année=2008 |pages totales=1519 |isbn=978-92-3-202815-0 |présentation en ligne={{Google Livres|VKHPg_UmnZUC|page=1289}}}}.</ref>. * '''Vers 900-300 {{avjc}}''' : début du travail du fer dans l’[[Afrique subsaharienne]], dans le [[massif de Termit]] au Niger (2900-2300 [[avant le présent]]) et à [[Taruga (Nigeria)|Taruga]], sur le [[plateau de Jos]] au [[Nigeria]] (850-230 {{avjc}})<ref name="Coulibaly">{{Ouvrage |auteur1=Élisée Coulibaly |titre=Savoirs et savoir-faire des anciens métallurgistes d'Afrique occidentale : procédés et techniques de la sidérurgie directe dans le Bwamu, Burkina Faso et Mali |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=2006 |pages totales=422 |isbn=978-2-84586-743-7 |présentation en ligne={{Google Livres|NBTv6FFaOfkC|page=13}}}}.</ref>. En Afrique équatoriale, à Otoumbi (Gabon), des bas fourneaux sont datés de 700-450 {{avjc}}<ref>{{Ouvrage |titre=Ancient African Metallurgy |sous-titre=The Sociocultural Context |éditeur=Rowman & Littlefield |année=2000 |pages totales=294 |isbn=978-0-7425-0261-1 |présentation en ligne={{Google Livres|oMgkHFiBTMEC|page=14}}}}.</ref>. * '''814 {{avjc}}''' : date traditionnelle de fondation de [[Carthage]] en [[Tunisie]] ; la présence d’un établissement [[phénicien]] sur le site à la fin du {{sav-|VIII}} est confirmée par l’archéologie ([[tophet de Carthage|tophet de Salammbô]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Ève Gran-Aymarich |titre=Les chercheurs du passé 1798-1945 |sous-titre=Aux sources de l’archéologie |éditeur=[[CNRS Éditions]] |année=2016 |pages totales=1271 |isbn=978-2-271-09424-7 |présentation en ligne={{Google Livres|wIKlDAAAQBAJ|page=391}}}}.</ref>. Après le déclin de Tyr, la ville accède à l’indépendance vers -650 et prend le contrôle des possessions phéniciennes en [[mer Méditerranée|Méditerranée]] où elle établit un [[Civilisation carthaginoise|empire maritime]] qui dure jusqu'à la fin du {{sav-|III}}. La ville est alors organisée selon un plan en damier et elle se dote de massives défenses. En -146, à la suite des [[guerres puniques]], la puissance romaine la détruit définitivement. En -46, une [[Carthage#Cité romaine, vandale et byzantine|nouvelle colonie romaine]] est fondée sur le site même de Carthage. * '''800 {{avjc}}''' : début de l’occupation du site de [[Dia (Mali)|Dia Shoma]] dans le delta intérieur du [[Niger (fleuve)|Niger]] au [[Mali]] ; l’habitat, associé à la tradition céramique de [[Tichitt]], couvre dix-neuf hectares, avant de se réduire vers 200 {{avjc}} à une occupation temporaire sur trois hectares. Vers 500 - 1000 de notre ère, il se développe à nouveau pour atteindre son apogée entre 1000 et 1600<ref>{{Ouvrage |auteur1=Anne Haour |titre=Two Thousand Years in Dendi, Northern Benin |sous-titre=Archaeology, History and Memory |éditeur=BRILL |année=2018 |isbn=978-90-04-37669-4 |présentation en ligne={{Google Livres|ZoN1DwAAQBAJ|page=284}}}}.</ref>. La domestication du [[Oryza glaberrima|riz africain]] (''Oryza glaberrima'') est attestée entre -800 et -700<ref name="Demoule">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Paul |nom1=Demoule|prénom2= Dominique |nom2=Garcia |prénom3= Alain |nom3=Schnapp |titre=Une histoire des civilisations |sous-titre=comment l'archéologie bouleverse nos connaissances |lieu=Paris |éditeur=[[La Découverte|Éditions La Découverte]] |année=2018 |pages totales=601 |passage=216 |isbn=978-2-7071-8878-6 |présentation en ligne={{Google Livres|AildvQEACAAJ|page=216|surligne=}}}}.</ref>. * '''Vers 800 {{avjc}}-[[100]] {{ap JC}}''' : la [[Métallurgie en Afrique ancienne#Métallurgie du cuivre|métallurgie du cuivre]] est attestée dans la [[Agadez (région)|région d’Agadez]], à Azelik, dans l’[[Massif de l'Aïr|Aïr]]. À la même époque sont exploités les gisements de [[malachite]] d’[[Akjoujt]], en [[Mauritanie]]. La technique du moulage à la [[cire perdue]] est connue à [[Sinthiou Bara]] au {{S|V}}<ref name="UNESCO">{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur=UNESCO |année=2000 |passage=770-790 |isbn=978-92-3-202812-9 |présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=770}}}}.</ref>. * '''Vers 700-400 {{avjc}}''' : [[Métallurgie en Afrique ancienne#Métallurgie du fer|métallurgie du fer]] attestée au nord et à l’ouest du [[lac Victoria]], en [[Tanzanie]] occidentale (sites du [[Golfe de Winam|golfe Kavirondo]], de Chobi, de Nsongezi, et du Buhaya) au [[Rwanda]] (Gaziva, 685±95 {{avjc}}) et au [[Burundi]] (Mirama 530±85 {{avjc}})<ref>{{Article|auteur=Van Grunderbeek, H. Doutrelepont|titre= L'Age du Fer Ancien au Rwanda et au Burundi|volume=52|numéro=1-2|périodique= Journal des Africanistes |année=1982 |présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/jafr_0399-0346_1982_num_52_1_2122}}.</ref>, caractérisée par la céramique dite [[urewe]] et associés à l’[[expansion bantoue]]. Des fourneaux en brique sont utilisés pour produire un acier riche en carbone. À l’est, les pasteurs de la [[vallée du Grand Rift]] continuent à utiliser des outils de pierre pendant un millénaire. * '''Vers 700 {{avjc}}''' : des populations [[Royaume de Saba|sudarabiques]] s’établissent en [[Histoire de l'Éthiopie |Éthiopie]] septentrionale ([[Yeha]], Haoulti, Matara), introduisent de nouvelles pratiques agricoles, notamment l’usage de l’[[araire]] et construisant les premiers villages en pierre<ref>{{Ouvrage |auteur1=Albert Adu Boahen, Joseph Ki-Zerbo |titre=Histoire générale de l'Afrique |volume=2 |éditeur=UNESCO |année=1985 |pages totales=925 |isbn=978-92-3-201708-6 |présentation en ligne={{Google Livres|OJ9RJ6snDacC|page=379}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |titre=The Archaeology of Ethiopia |éditeur=[[Routledge]] |année=2013 |pages totales=336 |isbn=978-1-136-75552-1 |présentation en ligne={{Google Livres|MNGIzz1VJH0C|page=119}}}}.</ref>. Une forme de centralisation politique apparait vers le {{-s|V|e}} sous le nom de [[D'mt]] (''Damaat''). * '''728-656 {{avjc}}''' : domination nubienne de l'[[Égypte antique|Égypte]], conquise par le roi de [[Napata]] Piyé ([[Piânkhy]])<ref name="Iliffe"/>. * '''664-132 {{avjc}}''' : [[Basse Époque]] égyptienne<ref name="Maruéjol"/>. * {{sav-|VI}} : [[Métallurgie en Afrique ancienne#Métallurgie du fer|métallurgie du fer]] attestée sur les sites de Mdaga ([[Tchad]]) et de Daïma ([[Nigeria]]) appartenant à la culture [[Sao (civilisation)|Sao]]. L’usage du fer atteint le sud du Cameroun et le Gabon dès le {{-s2-|V|e|IV|e}}, un peu plus tard au Congo{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=359|loc=|id=}}. * '''591 {{avjc}}''' : expédition du pharaon {{noble|Psammétique II}} en [[Nubie]]. [[Napata]] est mise à sac et le roi [[Aspelta]] s’enfuit à [[Méroé]], qui devient la capitale du [[Royaume de Koush]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Albert Adu Boahen, Joseph Ki-Zerbo |titre=Histoire générale de l'Afrique |volume=2 |éditeur=UNESCO |année=1985 |pages totales=925 |isbn=978-92-3-201708-6 |présentation en ligne={{Google Livres|OJ9RJ6snDacC|page=306}}}}.</ref>, puis un centre majeur pour le travail du [[fer]] à partir de 450 {{avjc}}<ref name="Coulibaly"/>. * '''Vers 520 {{avjc}}''' : le roi {{noble|Darius Ier}} fait remettre en état le [[Canal des pharaons|canal]] unissant le [[Nil]] à la [[mer Rouge]]<ref>{{Article|auteur=Jean-Jacques Aubert|titre= Aux origines du canal de Suez ? le canal du Nil à la mer Rouge revisité =|numéro=939|périodique= Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité |année=2004 |passage=219-252|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2004_act_939_1_2107}}.</ref> et le commémore par une [[Inscriptions de Darius le Grand à Suez|série de stèles multilingues]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur=Béatrice André-Salvini |titre=Forgotten Empire: The World of Ancient Persia |éditeur=University of California Press |année=2005 |passage=21, 22, 24 |isbn=0520247310 |isbn2= 9780520247314}}.</ref>. * '''Vers 450 {{avjc}}''' : [[Hérodote]] mentionne les [[Garamantes]], qui nomadisent dans le Sahara central. Ils pourchassent, sur leurs chars, les [[Troglodytes (peuple)|Troglodytes]] éthiopiens, qui pourraient être les ancêtres des [[Teda (peuple)|Teda]] du [[Massif du Tibesti|Tibesti]]<ref>{{Ouvrage |titre=Bulletin de la Société préhistorique française |volume=70 |année=1973 |présentation en ligne={{Google Livres|1Y8nAQAAMAAJ|page=102|surligne=Teda}}}}.</ref>. Les Garamantes seraient pour partie les ancêtres des [[Touaregs]] actuels. Leur capitale, Garama, est dans le [[Fezzan]] ([[Wadi al Hayaat]]). Ils sillonnent le Sahara dans des chars tirés par quatre chevaux et servent d’intermédiaire entre le monde noir et le monde méditerranéen par la route des chars, qui part de [[Gao (Mali)|Gao]], longe l’[[Adrar des Ifoghas]], le [[Tanezrouft]], [[Illizi]] dans le [[Tassili n'Ajjer|Tassili des Ajjers]], puis se sépare en deux tronçons, l’un vers [[Sabratha]] par Cidamus ([[Ghadamès]]), l’autre vers [[Leptis Magna|Lepcis]] ''via'' Garama et Sokna, point de départ de la route [[Siwa (oasis)|Siouah]] de l’[[Égypte antique|Égypte]]. * '''[[331 av. J.-C.]]''' : fondation de la ville d’[[Alexandrie]] dans le [[delta du Nil]] en [[Égypte]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Christophe Couvenhes |auteur2=Bernard Legras |titre=Transferts culturels et politique dans le monde hellénistique : Actes de la table ronde sur les identités collectives (Sorbonne, 7 février 2004) |éditeur=Publications de la Sorbonne |année=2006 |pages totales=188 |isbn=978-2-85944-554-6 |présentation en ligne={{Google Livres|WDP3sSfiyvkC|page=93}}}}.</ref>. * '''Entre 300 et 200 {{avjc}}''' : la domestication du [[Oryza glaberrima|riz africain]] (''Oryza glaberrima'') est attestée sur le site de [[Djenné-Djeno]] dans le delta intérieur du [[Niger (fleuve)|Niger]] au [[Mali]]<ref name="Demoule"/>. * '''{{-s|III}}''' : introduction des moutons et des bovins domestiques dans la vallée du haut [[Zambèze]], puis vers la Botswana et le sud-ouest du Zimbabwe. L’élevage et la céramique se diffusent à partir de ces régions au début du {{Mil|I|er}} à l’extrême sud-ouest de l’[[Afrique]]<ref name="UNESCO"/>. === Amérique === * '''1200-300 {{avjc}}''' : [[Préclassique mésoaméricain|préclassique moyen]] en [[Mésoamérique]]<ref name="Darras">{{Article|auteur=Véronique Darras|titre=La Mésoamérique précolombienne|périodique = Historiens et géographes, Association des professeurs d’histoire et de géographie|année=2000|présentation en ligne=https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00356383}}.</ref>. Les sites [[Civilisation maya|mayas]] de [[El Mirador]], [[Nakbé]] et de [[El Tintal]] au [[Guatemala]] semblent les premiers occupés, avec les premières constructions monumentales à Nakbé dès le {{-s|VIII}}, suivies par celles de [[Sacbé|chaussées surélevées]] et des premiers temples construit sur le modèle triadique, comprenant une pyramide principale et deux secondaires, vers 600-400 {{avjc}} L’élevage du [[Dinde|dindon]] est attesté sur le site d’[[El Mirador]] au {{IVe siècle av. J.-C.}}{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=221 et 356|loc=|id=}}{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Walter Robert Thurmond Witschey, Clifford T. Brown |titre=Historical Dictionary of Mesoamerica |éditeur=Scarecrow Press |année=2012 |pages totales=416 |isbn=978-0-8108-7167-0 |présentation en ligne={{Google Livres|59jPo4mhrOcC|page=22}}}}.</ref>. [[Fichier:Shrum Mound aerial 2.jpg|vignette|Tumulus de la culture Adena de Shrum Mound, près de [[Columbus (Ohio)]].]] * '''1000 {{avjc}}-[[1600]] {{ap JC}} ''' : [[période sylvicole]] dans l’Est de l’Amérique du Nord. Introduction de la céramique, apparition de l’agriculture, construction de tumulus funeraires<ref>{{Ouvrage |auteur1=Liz Sonneborn |titre=Chronology of American Indian History |éditeur=[[Infobase Publishing]] |année=2009 |pages totales=481 |isbn=978-1-4381-0984-8 |présentation en ligne={{Google Livres|OKfBId96DTIC|page=11}}}}.</ref>. Vers 1000-100 {{avjc}} se développent les civilisations [[Adena]] dans les régions boisées de l’Est des [[États-Unis]] — actuels états de l'[[Ohio]], du [[Kentucky]], de l’[[Indiana]], de la [[Pennsylvanie]] et de la [[Virginie-Occidentale]]. Elles construisent de riches tumulus avoisinant des [[Mound Builders|tertres artificiels]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=E. Barrie Kavasch |titre=The Mound Builders of Ancient North America : 4000 Years of American Indian Art, Science, Engineering, & Spirituality Reflected in Majestic Earthworks & Artifacts |éditeur=iUniverse |année=2003 |pages totales=280 |isbn=978-0-595-30561-2 |présentation en ligne={{Google Livres|TmVsbCbvb34C|page=52}}}}.</ref>. * '''900-200 {{avjc}}''' : période horizon ancien au [[Pérou]]. Épanouissement de la [[Chavín (culture)|culture de Chavín]] de [[Chavín de Huántar|Huantar]] dans les [[Cordillère des Andes|Andes]] (850-200 {{avjc}}) : grand complexe sacerdotal avec temple et objets cultuels<ref>{{Ouvrage |titre=Précolombiens d’Amérique du Sud |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2015 |isbn=978-2-85229-758-6 |présentation en ligne={{Google Livres|ZtWaBAAAQBAJ|page=PT47}}}}.</ref>, [[civilisation de Paracas]] sur la côte sud. Textiles et céramique<ref name="Malpass">{{Ouvrage |auteur1=Michael A. Malpass |titre=Daily Life in the Inca Empire, 2nd Edition |éditeur=[[ABC-CLIO]] |année=2009 |pages totales=176 |isbn=978-0-313-35549-3 |présentation en ligne={{Google Livres|XGtFCQAAQBAJ|page=8}}}}.</ref>. Ces cultures sont organisées sur le modèle de petits royaumes ou de chefferies{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=353|loc=|id=}}. [[Fichier:Apuesto Guerrero.JPG|vignette|gauche|[[Tête colossale]] d'un guerrier casqué découverte à [[La Venta (Mexique)|La Venta]].]] * '''Vers 900 {{avjc}}''' : destruction du site de [[San Lorenzo (Veracruz)|San Lorenzo]] ([[Mexique]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Matthew Williams Stirling, Michael D. Coe, David C. Grove |titre=The Olmec & Their Neighbors |sous-titre=Essays in Memory of Matthew W. Stirling |éditeur=Dumbarton Oaks |année=1981 |présentation en ligne={{Google Livres|ZMaNSreOS5wC|page=55}}}}.</ref>. Le site de [[La Venta (Mexique)|La Venta]] devient le principal centre cérémoniel des [[Olmèques]] en [[Mésoamérique]] ([[Années 900 av. J.-C.|-900]]/[[400 av. J.-C.|-400]])<ref>{{Ouvrage |titre=The Cambridge World History : A World with States, Empires and Networks 1200 BCE–900 CE |volume=4 |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2015 |isbn=978-1-316-29830-5 |présentation en ligne={{Google Livres|LAFuCAAAQBAJ|page=PT805}}}}.</ref>. Les [[Olmèques]] établissent des relations commerciales pour se procurer des matières premières : basalte, obsidienne, [[cinabre]], serpentine, jade et or. Le culte de l’[[homme-jaguar]] implique l’existence de prêtres. * '''Vers 800 {{avjc}}''' : introduction de la culture intensive du maïs dans les plaines alluviales de l’[[Amazonie]], ce qui va permettre le développement de communautés plus nombreuses et très hiérarchisées. Création entre 800 {{avjc}} et [[500]] des [[terra preta]], sols de terres noires d’une exceptionnelle fertilité grâce à une grande quantité de charbon de bois et de tessons de poterie dans lesquels des micro-organismes se développent<ref>{{Lien web|url=http://www.gerhardbechtold.com/TP/gbtp1.php|titre=Terra Preta|auteur= Gerhard Bechtold}}.</ref>. * '''Vers 500 {{avjc}}-[[1000]]''' : la [[culture de Dorset]] au [[Groenland]] et dans le nord-est du [[Canada]] succède à la culture de pré-Dorset<ref>{{Ouvrage |auteur1=Marc Azéma |auteur2=Laurent Brasier |titre=Le beau livre de la préhistoire |sous-titre=De Toumaï à Lascaux 4 |éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] |année=2016 |pages totales=420 |isbn=978-2-10-075789-3 |présentation en ligne={{Google Livres|YYo-DQAAQBAJ|page=PT383}}}}.</ref>. Des groupes nomades vivent de la chasse (mammifères marins, caribous) et de la pêche. Les campements s’agrandissent et se modifient, avec le creusement de maisons d’hivers semi-souterraines, où vivent deux à trois familles. L’adaptation aux conditions climatiques est révélée par les traîneaux en os, des crampons à glaces, des raquettes, des skis<ref>{{Ouvrage |auteur1=Yves Coppens |titre=Le Présent du passé |sous-titre=L’actualité de l’histoire de l’homme |éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] |année=2009 |pages totales=288 |isbn=978-2-7381-9686-6 |présentation en ligne={{Google Livres|ayTABQAAQBAJ|page=64}}}}.</ref>. Disparition des arcs et des flèches. Les chiens sont peu attestés<ref>{{Ouvrage |titre=La Recherche |volume=14 |éditeur=Société d'éditions scientifiques |année=1983 |présentation en ligne={{Google Livres|74QoAAAAMAAJ|page=903|surligne=Dorsétiens }}}}.</ref>. * '''Vers 500 {{avjc}}''' : ** occupation du site de [[Monte Albán]] par les [[Zapotèques]]. Les [[Système d'écriture mésoaméricain|premiers hiéroglyphes]] apparaissent vers 500-400 {{avjc}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Éric Taladoire, Brigitte Faugère-Kalfon |titre=La Mésoamérique |sous-titre=archéologie et art précolombiens |éditeur=École du Louvre, Réunion des musées nationaux, La Documentation française |année=1995 |pages totales=351 |isbn=978-2-7118-3382-5 |présentation en ligne={{Google Livres|Qbp6AAAAMAAJ|page=48|surligne=500-400}}}}.</ref>. Monte Albán et le site de [[Cuicuilco]], dans la [[vallée de Mexico]], importants centres religieux, sont considérés comme les premières capitale régionales, aboutissement d'une évolution liée à la croissance démographique, la spécialisation des activités et le dynamisme du commerce{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=353|loc=|id=}}. ** fondation de [[Metepenagiag]] par les [[Micmacs]] et construction du [[tumulus Augustine]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=John H. Jameson |auteur2=Sherene Baugher |titre=Past meets present |sous-titre=archaeologists partnering with museum curators, teachers, and community groups |lieu=New York |éditeur=Springer Science & Business Media |année=2007 |isbn=978-0-387-48216-3 |présentation en ligne={{Google Livres|z40dq_0qLG0C|page=149}}}}.</ref>. * '''[[500 av. J.-C.|500]]/[[400 av. J.-C.]]''' : destruction rituelle de la cité [[olmèques|olmèque]] de [[la Venta (Mexique)|La Venta]]. Les [[Épi-Olmèques]] succèdent aux Olmèques à [[Tres Zapotes]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Susan Milbrath |titre=A Study of Olmec Sculptural Chronology |éditeur=Dumbarton Oaks |année=1979 |pages totales=75 |isbn=978-0-88402-093-6 |présentation en ligne={{Google Livres|XGuW4kJrewwC|page=20}}}}.</ref>. * '''300 {{avjc}}-[[200]]''' : [[Préclassique mésoaméricain|préclassique récent]] en [[Mésoamérique]]<ref name="Darras"/>. Les traits caractéristiques de la [[civilisation maya|civilisation Maya]] sont en place, avec des centres cérémoniels et un système d’écriture. Dans l’ouest du Mexique, les hiérarchies sociales apparaissent dans le domaine funéraire avec l’apparition de [[Culture des tombes à puits|tombes à puits]] monumentales particulièrement riches en mobilier, utilisées pour les membres d’une même lignée{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=353|loc=|id=}}. * '''Vers 300 {{avjc}}-[[650]]''' : la culture Tafí ([[Tafí del Valle]] et la culture Condorhuasi ([[Province de Catamarca|Catarmarca]]) se développent dans la Nord-Est de l’[[Histoire de l'Argentine|Argentine]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=César Sondereguer |titre=El diseño amerindio y su naturaleza creativa : iconografía : géneros plásticos, cerámica, dibujo, escultura, orfebrería, pintura, textilería, diseño y clasificación de 4508 creaciones : memoria del milenario talento plástico precolombino |éditeur=Nobuko |année=2006 |pages totales=411 |isbn=978-987-584-044-7 |présentation en ligne={{Google Livres|yRa_5xkdU2MC|page=12}}}}.</ref>. [[Fichier:Serpent effigy, Hopewell culture, Turner Group, Mound 4, altar, Little Miami Valley, Ohio, 200 BC to 500 AD, mica - Native American collection - Peabody Museum, Harvard University - DSC06095.jpg|vignette|Effigie de serpent en [[mica]] de la [[culture Hopewell]].]] * '''200 {{avjc}}-[[700]]''' : dans les zones forestières d’Amérique du Nord, développement de la [[culture Hopewell]], caractérisée par de grandes sépultures, par l’organisation en chefferie et par le développement d’un réseau de communication à longue distance<ref>{{Ouvrage |auteur1=Carl Waldman |auteur2=Molly Braun |titre=Atlas of the North American Indian |éditeur=[[Infobase Publishing]] |année=2009 |pages totales=450 |isbn=978-1-4381-2671-5 |présentation en ligne={{Google Livres|P2HKD9PgC6wC|page=30}}}}.</ref>. Des hameaux annuels semi-permanents se forment au début du {{Ier millénaire}}. * '''200 {{avjc}}-[[600]]''' : période intermédiaire ancien au Pérou<ref name="Malpass"/>. [[Moche (culture)|Culture Moche]]. Essor de la [[Nazca (civilisation)|civilisation Nazca]] sur la côte méridionale du [[Pérou]], avec d’immenses canaux dessinant des motifs géométriques et animaliers dans les plaines désertiques. * '''Vers 150-50 {{avjc}}-700''' : la culture [[Inuits|inuit]] [[Culture de Thulé|okvik]] se développe en [[Alaska]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Guy E. Gibbon |auteur2=Kenneth M. Ames |titre=Archaeology of Prehistoric Native America |sous-titre=An Encyclopedia |éditeur=[[Taylor & Francis]] |année=1998 |pages totales=941 |isbn=978-0-8153-0725-9 |présentation en ligne={{Google Livres|_0u2y_SVnmoC|page=605}}}}.</ref>. === Asie et Pacifique === * '''Vers 1000-800 {{avjc}}''' : début de la [[période Yayoi]] au Japon. L’agriculture permanente sèche ou irriguée est introduite par des immigrants venus de Corée et se diffuse par acculturation : millet, blé, orge, arboriculture (pêches, mûres), rizières inondées. La métallurgie du cuivre et du fer apparaît{{sfn|Silberman|Bauer|2012|p=155|loc=|id=}}. L’[[agriculture sur brûlis]] (''yakihata'') apparue à la fin du néolithique (8000-300 {{avjc}}) associée à la cueillette, à la chasse et à la pèche, persiste jusqu’au {{s-|XX}}<ref>{{Article|auteur=Charlotte Von Verschuer|titre= L'autre agriculture : les cultures sur brûlis dans le Japon ancien|volume=37|numéro=2|périodique= Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée|année=1995 |passage=129-164|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/jatba_0183-5173_1995_num_37_2_3582}}.</ref>. * '''1000-600 {{avjc}}''' : [[période védique]] tardive en [[Inde]], liée à la découverte archéologique de [[Culture de la céramique grise peinte|poterie grise peinte]] dans la région du [[Gange]], particulièrement dans l'[[Haryana]] (900-500 {{avjc}}). L’introduction des outils de fer permet d’intensifier le défrichement de la région, et la culture du riz se développe<ref>{{Ouvrage |auteur1=Corinne Julien |titre=Histoire de l'humanité |sous-titre=3000 à 700 av. J.-C |éditeur=UNESCO |année=2001 |pages totales=1402 |isbn=978-92-3-202811-2 |présentation en ligne={{Google Livres|HcHJ3CSa_sMC|page=682}}}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=K. Krishna Reddy |titre=Indian History |éditeur=Tata McGraw-Hill Education |année=2011 |isbn=978-1-259-06323-7 |présentation en ligne={{Google Livres|ORnlAAAAQBAJ|page=89}}}}.</ref>. C’est à cette époque que sont rédigés les textes sacrés de l’[[hindouisme]], les [[Veda]], qui attestent du [[Castes en Inde|système des castes]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pravin Kumar Jha |titre=Indian Politics in Comparative Perspective |éditeur=Pearson Education India |pages totales=312 |isbn=978-81-317-9887-4 |présentation en ligne={{Google Livres|I8OuIjo6KOAC|page=100}}}}.</ref>. Sites aryens de [[Hastinapur|Hastinâpura]], [[Ahicchatrâ]] et [[Kosambi|Kausâmbî]]. Hastinâpura est détruite par des inondations vers 900 {{avjc}} et la capitale transférée à Kausâmbî, évènement mentionné dans le ''[[Mahabharata]]''<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pradhan Sv |titre=The Elusive Aryan s : Archaeological Search and Vedic Research; The Origin of the Hindus |éditeur=Cambridge Scholars Publishing |année=2014 |pages totales=315 |isbn=978-1-4438-6592-0 |présentation en ligne={{Google Livres|huMxBwAAQBAJ|page=66}}}}.</ref>. Après 800 {{avjc}}, l’essor des cités et des États de la vallée du [[Gange]] (''[[Mahajanapadas]]'') est favorisé par la riziculture. Au {{-s-|VI}}, l’un de ces royaumes, le [[Magadha]], commence à soumettre ses voisins pour former un empire sur toute la vallée ({{-s-|IV}}) puis sur presque tout le [[Sous-continent indien|sous-continent]] ({{-s-|II}})<ref>{{Ouvrage |auteur1=Marcel Mazoyer |auteur2=Laurence Roudart |titre=Histoire des agricultures du monde. Du néolithique à la crise contemporaine |éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]] |année=2017 |pages totales=533 |isbn=978-2-02-136058-5 |présentation en ligne={{Google Livres|YGkmDwAAQBAJ|page=PT148}}}}.</ref>. * '''950-700 {{avjc}}''' : des peuples [[Lapita]] (polynésiens) sont attestés sur les îles [[Tonga]] (950-900 {{avjc}}), [[Samoa]] (900-850 {{avjc}}) [[Futuna]] et [[Uvea]] (vers 700 {{avjc}})<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Adrienne L. Kaeppler |titre=The Pacific Arts of Polynesia and Micronesia |lieu=Oxford |éditeur=OUP Oxford |année=2008 |pages totales=210 |isbn=978-0-19-284238-1 |présentation en ligne={{Google Livres|o0oSDAAAQBAJ|page=185}}}}.</ref>. Isolés des [[Mélanésie|Mélanésiens]], ils évoluent culturellement vers la « société [[polynésie]]nne ancestrale »{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=498|loc=|id=}}. [[Fichier:Stone sword-Korea late bronze age-No inventory number-on display 15-IMG 8921-gradient.jpg|vignette|Dague en pierre fabriquée en Corée à l'âge du bronze. [[Musée national des arts asiatiques - Guimet|Musée Guimet]].]] * '''Vers 900-800 {{avjc}}''' : [[Préhistoire de la Corée#Âge du bronze (env. 1500 - 300)|introduction de la métallurgie du bronze en Corée]] à partir de la Chine du Nord. Deuxième phase de la [[période de la céramique Mumun]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Neil Asher|nom1= Silberman|prénom2= Alexander A. |nom2=Bauer |titre=The Oxford Companion to Archaeology |volume=1 |éditeur=OUP USA |année=2012 |pages totales=2128 |isbn=978-0-19-973578-5 |présentation en ligne={{Google Livres|xeJMAgAAQBAJ|page=423}}}}.</ref>. [[Culture du poignard de bronze]] en [[Corée]] et au [[Liaoning]] ([[années 800 av. J.-C.]]-[[200]]). La technique du travail du fer est introduite en Corée à partir de la Chine à la fin du {{-s|V}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Chai-Shin Yu |titre=The New History of Korean Civilization |éditeur=iUniverse |année=2012 |pages totales=352 |isbn=978-1-4620-5559-3 |présentation en ligne={{Google Livres|TYKNdiDCGLAC|page=9}}}}.</ref>. [[Fichier:Museum für Vor- und Frühgeschichte Berlin 007a.JPG|vignette|Dagues de bronze de la culture de Tagar, [[Museum für Vor- und Frühgeschichte (Berlin)]].]] * '''700-300 {{avjc}}''' : culture de Tagar dans le bassin de [[Minoussinsk]], dans le sud de la [[Sibérie]] ; établissements permanents (certains fortifiés) des [[Scythes]] dans les steppes, peuple guerrier, riche et puissant ayant une cavalerie cuirassée<ref>{{Ouvrage |auteur1=Anthony Haywood |titre=Siberia : A Cultural HistoryLandscapes of the imagination |éditeur=Andrews UK Limited |année=2012 |pages totales=344 |isbn=978-1-908493-37-8 |présentation en ligne={{Google Livres|2r6_BAAAQBAJ|page=PT249}}}}.</ref>. Dans les steppes asiatiques et européennes, la période qui va du {{-sp-|VIII|au|III}} est appelée en général '''âge scythique''' puisque les représentants les plus remarquables de cette civilisation sont les [[Scythes]]. Des outils analogues sont produits dans presque toute la zone, indépendamment des ethnies. Des flèches et de courtes épées de bronze (avec un papillon sur la poignée) découvertes en Asie centrale sont d’un style typiquement scythique. L’[[Art des steppes|art scythique]] constitue un amalgame entre les arts assyriens et grecs d’une part et les arts typiquement nomades. Les animaux sont souvent représentés (bêtes affrontées). Les chaudrons dits scythiques sont répandus en Asie Centrale. L’expansion de cet art prouve qu’à la fin de l’âge du bronze les peuples nomades entretiennent des rapports du Fleuve Jaune à la mer Noire<ref name="Lőrincz">{{Ouvrage |auteur1=László Lőrincz |titre=Histoire de la Mongolie |sous-titre=des origines à nos jours |éditeur=[[Akadémiai Kiadó]] |année=1984 |pages totales=292 |isbn=978-963-05-3381-2 |présentation en ligne={{Google Livres|uTlwAAAAMAAJ|page=11|surligne=scythique}}}}.</ref>. * '''642-320 {{av JC}}''' : [[Période védique#642-320 av. J.-C. : Période shishunaga-nanda|période shishunaga-nanda]] en [[Inde]] (ou shiskunaga-nanda)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Alain Daniélou |titre=Histoire de l'Inde |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1983 |pages totales=456 |isbn=978-2-213-63953-6 |présentation en ligne={{Google Livres|UPY7LtLc7O8C|page=PT2}}}}.</ref>. Important commerce entre l’[[Inde du Sud]] et [[Babylone]] aux {{-s-|VII}} et {{-s-|VI}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Sanu Kainiraka |titre=From Indus to Independence : A Trek Through Indian History : Prehistory to the Fall of the Mauryas |volume=1 |éditeur=Vij Books India Pvt Ltd |année=2016 |pages totales=272 |isbn=978-93-85563-14-0 |présentation en ligne={{Google Livres|1LJqCwAAQBAJ|page=PT225}}}}.</ref>. C’est l’époque probable de la composition des [[Upanishad]] anciennes (700-500 {{avjc}})<ref name="Astier">{{Ouvrage |auteur1=Alexandre Astier |titre=Petite histoire de l'Inde |éditeur=[[Eyrolles|Éditions Eyrolles]] |année=2011 |pages totales=212 |isbn=978-2-212-86213-3 |présentation en ligne={{Google Livres|NwzKDJElQGsC|page=22}}}}.</ref> « Traités des équivalences », traités sanskrits de religion védique, et de la création de l’école [[Sâmkhya|Sāṃkhya]], reposant sur l’énumération des principes (''[[tattva]]'') constituant l’univers empirique (800-550 {{avjc}}). Sa fondation est attribuée au sage [[Kapila]]. Un texte versifié, les ''[[Samkhya Karika]]'', composé avant le {{s-|IV}} de l'ère chrétienne par {{lien|Isvarakrsna|texte=Îśvarakrişna}}, présente la forme ancienne du système. Le Sāṃkhya est à l’origine du [[Yoga]], méthode de délivrance qu’il préconise<ref>{{Ouvrage |auteur1=Maurice Winternitz |titre=History of Indian Literature |éditeur=Motilal Banarsidass Publ. |année=1985 |pages totales=758 |isbn=978-81-208-0056-4 |présentation en ligne={{Google Livres|ql0BmInD1c4C|page=544}}}}.</ref>. La fin de la période védique voit également l’apparition du [[Bouddhisme]] et du [[Jaïnisme]]. * '''321-185 {{avjc}}''' : [[Empire maurya]], fondé par [[Chandragupta Maurya]] en [[Histoire de l'Inde|Inde]] après l’[[Alexandre le Grand#L’Inde et la fin du périple|expédition d’Alexandre le Grand]] (327-325 {{avjc}}). Son petit fils [[Ashoka]] (269-232 {{avjc}}) adopte le [[bouddhisme]] et fait ériger des [[Piliers d'Ashoka|piliers]] dont les [[Édits d'Ashoka|inscriptions]] sont les plus anciens documents historiques que l'on ait pu déchiffrer en Inde. * '''Vers 255-240 av. J.-C.''' : le satrape [[Diodote Ier|Diodote]] fonde le [[royaume gréco-bactrien]] au détriment des [[Séleucides]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=John Hazel |titre=Who's Who in the Greek World |éditeur=Psychology Press |année=2002 |pages totales=285 |isbn=978-0-415-26032-9 |présentation en ligne={{Google Livres|kHwHP6Y7J0sC|page=83}}}}.</ref>. Il s’étend vers 200 {{avjc}} vers la [[plaine indo-gangétique]] ([[royaumes indo-grecs]]) à la faveur de l’affaiblissement de l’[[Empire maurya]]. Vers 130 av. J.-C., les [[Tokhariens]], issus des [[Yuezhi]] chassés de [[Chine]] par les [[Xiongnu]], se fixent en [[Bactriane]] et en [[Sogdiane]] et détruisent progressivement le [[royaume gréco-bactrien]]. Vers [[Années 150|150]], l'[[Empire kouchan]] règne sur toute l'Inde du Nord et l'[[Afghanistan]]<ref>{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur=UNESCO |année=2000 |isbn=978-92-3-202812-9 |présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=1026}}}}.</ref>. * '''209 av. J.-C.''' : les [[Xiongnu]] créent le premier empire des steppes centré sur la [[Histoire de la Mongolie|Mongolie]] au nord de [[Grande Muraille]] ; ils lancent des raids contre la [[dynastie Han|Chine des Han]] et obtiennent en [[198 av. J.-C.]] le versement d'un tribut annuel et une alliance matrimoniale. Leur empire décline après [[60 av. J.-C.]] et la confédération se divise en deux royaumes en [[48]]. * Dans le sud-est de l’[[Australie]], sont construits de grands villages de maisons rondes en pierre et en chaume qui peuvent atteindre 700 âmes. Des réseaux d’échange à longue distance s’étendent pour le commerce des ornements et les matières premières<ref>{{Ouvrage |auteur1=Claude Mossé |titre=L'Histoire du monde : Afrique, Orient ancien, monde gréco-romain, Extrême-orient, Amériques. L'Antiquité |éditeur=Larousse |année=1993 |pages totales=576 |isbn=978-2-03-209001-3 |présentation en ligne={{Google Livres|Ws8-AQAAIAAJ|page=160|surligne=dingo}}}}.</ref>. Il existe des rites d’initiation, les ''bora'', pratiqués dans des cercles de pierres, et des sortes d’alignements de pierre à signification symbolique mystérieuse. Cueillettes cérémonielles et sites sacrés, comme les abris peints, sont associés au « [[Temps du rêve]] », sorte d’âge d’or. Les cérémonies, qui rassemblent des centaines de personnes, sont souvent associées à la récolte de certains produits, comme la noix de [[cycas]], qui exige une préparation (trempage et fermentation) pour enlever les substances toxiques qu’elle contient, ou le papillon [[bogong]], abondant dans le district des [[Snowy Mountains]]<ref>{{Ouvrage |titre=Harper Collins atlas of archaeology |éditeur=Borders Press in association with Harper Collins Publishers |année=1988 |isbn=978-0-7230-1005-0 |présentation en ligne={{Google Livres|GK29EylDAjwC|page=96|surligne=bora}}}}.</ref>. Sur la [[Murray (fleuve)|Murray River]], la tombe 108 de [[Roonka Flat]], datée vers 3000 [[avant le présent]] comprend un corps d'homme et celui d'un enfant, avec vêtements de peau agrafé, frange de plumes d'oiseau, pendentif en os, collier, traces de teinture d'ocre. Le crâne de l'adulte porte un bandeau de 2 rangées d'incisives de [[wallaby]] percées et disposées<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michelle C. Langley |titre=Osseous Projectile Weaponry : Towards an Understanding of Pleistocene Cultural Variability |éditeur=Springer |année=2017 |pages totales=257 |isbn=978-94-024-0899-7 |présentation en ligne={{Google Livres|9CYDDgAAQBAJ|page=216}}}}.</ref>. ==== Asie du Sud-Est ==== * '''1000 {{avjc}}-[[43]] {{ap JC}}''' : [[culture Dong Son]] au nord du [[Viêt Nam]]. Métallurgie du bronze (tambours de Dong Son), riziculture<ref>{{Ouvrage |auteur1=Dr. Brian Fagan |auteur2=Nadia Durrani |titre=People of the Earth |sous-titre=An Introduction to World Prehistory |éditeur=[[Routledge]] |année=2015 |pages totales=560 |isbn=978-1-317-34682-1 |présentation en ligne={{Google Livres|M8lwCgAAQBAJ|page=368}}}}.</ref>. * '''1000 {{avjc}}-[[200]] {{ap JC}}''' : [[culture de Sa Huỳnh]] dans le centre et le sud du [[Viêt Nam]]. * '''900-300 {{avjc}}''' : phase moyenne de l’occupation du site de [[Ban Chiang]], en [[Thaïlande]]<ref name="Pietrusewsky">{{Ouvrage |prénom1=Michael |nom1=Pietrusewsky |prénom2=Michele Toomay |nom2=Douglas |titre=Ban Chiang, a Prehistoric Village Site in Northeast Thailand |sous-titre=The Human Skeletal Remains |volume=1 |éditeur=UPenn Museum of Archaeology |année=2002 |pages totales=493 |isbn=978-0-924171-92-5 |présentation en ligne={{Google Livres|RTsXTy5aBgQC|page=5}}}}.</ref>. * '''600-400 {{avjc}}''' : occupation du site de {{lien|lang=de|fr=Ban Na Di}} au nord-est de la [[Thaïlande]]{{sfn|Pietrusewsky|Douglas|2002|p=222|loc=|id=}}, construit sur une éminence près de deux cours d’eau et de sols propices à la culture du riz. Les tombes ont laissé des vases d’offrandes, des figurines d’argile d’animaux ou d’humains, des bracelets de marbre et de coquillages, des objets en bronze. [[Fichier:Museum für Indische Kunst Dahlem Berlin Mai 2006 056.jpg|vignette|upright|Poterie de Ban Chiang au ''Museum für Indische Kunst'', Berlin-Dahlem.]] * '''300 {{avjc}}-[[200]]''' : phase tardive de l’occupation du site de [[Ban Chiang]], en [[Thaïlande]]<ref name="Pietrusewsky"/>. Céramique à motif géométrique rouge-sur-crème. * '''257-208 av. J.-C.''' : royaume de [[Âu Lạc]] au [[Viêt Nam]] ; premier site urbain à [[Citadelle de Cổ Loa|Co Loa]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Anne-Valérie Schweyer |auteur2=Paisarn Piemmettawat |titre=Viêt Nam ancien |sous-titre=histoire arts archéologie |lieu=Genève |éditeur=Éditions Olizane |année=2011 |pages totales=426 |isbn=978-2-88086-396-8 |présentation en ligne={{Google Livres|mSrsUuIxZXkC|page=23}}}}.</ref>. * '''{{-s|II}}- {{IVe siècle}}''' : activité du port protohistorique de Khao Sam Kaeo dans la [[province de Chumphon]] en Thaïlande péninsulaire ; ateliers de production de perles, céramique<ref>{{Lien web |auteur=Phaedra Bouvet |titre=Le cas des céramiques indiennes et indianisantes du site archéologique de Khao Sam Kaeo (Thaïlande péninsulaire) - {{IVe}}-{{IIe}} s. av. J.-C. |url=https://hal.campus-aar.fr/AAI/medihal-01574107 |site=hal.campus-aar.fr |date=25 mai 2009 |nature document=Audiovisuel 19min 49s}}.</ref>, figurines de terre cuite à connotation sexuelle, objets de pierre (haches polies, mortiers...), de fer (haches, lances) et de bronze (outils, figurines, bracelets, parures) ; échanges commerciaux attestés par la présence de tambours de [[Culture Dong Son|Dong Son]], de parures de la [[culture de Sa Huỳnh]] au Viêt Nam et d'autres origines indiennes<ref>{{Article|auteur=Bérénice Bellina|titre= Le port protohistorique de Khao Sam Kaeo en Thaïlande péninsulaire | numéro=89|périodique= Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient |année=2002 |passage=329-343|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/befeo_0336-1519_2002_num_89_1_3574}}.</ref>. ==== Chine ==== [[Fichier:Vase gui. Zhou de l’ouest IXe s.– début VIIIe s. av. JC. Bronze. Musée Cernuschi Paris.jpg|vignette|Vase gui en bronze de la [[dynastie Zhou de l'Ouest]]. [[Musée Cernuschi]], Paris.]] * '''1046-770 {{avjc}}''' : [[dynastie Zhou de l'Ouest]], centrée dans le [[Shaanxi]], près de l’actuelle [[Xi'an]]<ref name="Drapeaud">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Pierre Drapeaud |titre=Chine : Chronologie simplifiée. Des origines à 1949 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |année=2017 |pages totales=448 |isbn=978-2-343-11450-7 |présentation en ligne={{Google Livres|TeU8DwAAQBAJ|page=14}}}}.</ref>. Elle livre peu de sites archéologique : Zhouyuan (grands bâtiments, ateliers d'artisanat du bronze, du jade et de l'os), Fengchu (palais, ateliers de bronziers, nombreux [[os oraculaire]]s). Les bronzes rituels, à la fonction politique importante, sont distribués sur un territoire bien plus vaste que sous les [[Dynastie Shang|Shang]]{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=306|loc=|id=}}. {{encadré texte |align=left| width=40% |texte=Lent progrès des défrichements et du peuplement humain en [[Chine]] du Nord entre la fin du {{-mi-|II|e}} et le {{-s-|VII}} Les outils et les modes de culture n’ont pas changé depuis l’époque des [[Dynastie Shang|Shang]] et des [[Dynastie Zhou|Zhou]], mais un indice de l’accroissement de la population est fourni par le recul de la faune. Les animaux tropicaux, comme l’éléphant et le rhinocéros, disparaissent ou se font plus rares, et il semble que les chasses des {{s2-|VIII|VII}} soient moins abondantes et destructrices que les grandes chasses royales de l’époque des Shang. La tradition confirme l’hypothèse d’un progrès des défrichements à l’époque des Zhou qui passent pour avoir favorisé la culture des céréales. La légende veut que l’ancêtre fondateur de la dynastie ait été « ministre de l’Agriculture » du souverain mythique Shun. L’élevage des moutons et des bœufs semble être en régression aux débuts du {{Ier}} millénaire. Le nombre des animaux sacrifiés est réduit à quelques têtes à l’époque des Zhou, et de nombreux caractères d’écriture ayant trait à l’élevage et aux sacrifices d’animaux disparaissent entre l’époque des Shang et le {{s-|VII}}.}} * '''770-256 {{avjc}}''' : dynastie des [[Dynastie Zhou#Zhou de l'Est|Zhou orientaux]]. La capitale est transférée à [[Luoyang]]<ref name="Drapeaud"/>. Le pouvoir royal s’affaiblit au profit des aristocraties locales. Le monopole de la métallurgie du bronze disparait, des murailles sont construites autour des villes provinciales les plus importantes{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=306|loc=|id=}}. * '''722-481 {{avjc}}''' : [[période des Printemps et Automnes]]<ref name="Drapeaud"/>. Les hégémons, princes féodaux du [[Qi (État)|Qi]], du [[Qin (État)|Qin]], du [[Chu (État)|Chu]], du [[Royaume de Wu|Wu]] et du [[Yue (État)|Yue]] triomphent en [[Chine]] car ils président aux rites d’alliance entre cités jusqu’au {{-s|VII|e}}, ce qui leur permet d’imposer leur domination aux plus faibles. Vers l’an [[VIe siècle av. J.-C.|550 {{Av JC}}]], la production de [[fer]] s’intensifie et début du fer moulé. Vers l’an [[VIe siècle av. J.-C.|500 {{Av JC}}]], début du monnayage sous forme de pelles et de couteaux miniatures et [[bronze]]. * '''475-221 {{avjc}}''' : [[période des Royaumes combattants]]<ref name="Drapeaud"/>. Armes de bronze et de fer, fortification des villes. Vers [[IVe siècle av. J.-C.|350 {{Av JC}}]], invention de l’[[arbalète]]. Premier âge d’or de la [[philosophie chinoise]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nicolas Zufferey |titre=Introduction à la pensée chinoise |éditeur=Marabout |année=2008 |pages totales=288 |isbn=978-2-501-06905-2 |présentation en ligne={{Google Livres|0Um7WCDRwKwC|page=PT35}}}}.</ref>. [[Fichier:Guerreros de Terracota, Xi'an (15730552731).jpg|vignette|L'armée de terre cuite du [[mausolée de l'empereur Qin]].]] * '''221 {{avjc}}''' : la [[Dynastie Qin|dynastie des Qin]] réalise l’[[Guerres d'unification de Qin|unification de la Chine]]<ref name="Drapeaud"/>. [[Qin Shi Huang]]di, le premier empereur fait construire la [[Grande Muraille]]. Il remplace le système féodal par un État fortement centralisé doté d'une administration bureaucratique et impose l'unification de l'[[Caractères chinois|écriture]] des [[Unité de mesure chinoise|poids et mesures]] et de la largeur des essieux des charriots pour créer système routier uniforme. En [[210 av. J.-C.]], il est enseveli dans un [[Mausolée de l'empereur Qin|vaste tumulus avec une armée entière en terre cuite]], grandeur nature{{sfn|Demoule|Garcia|Schnapp|2018|p=452|loc=|id=}}. * '''206 {{avjc}}''' : début de la dynastie des [[dynastie Han|Han]]. La capitale est transférée à [[Chang'an|Chang’an]]. En 119 {{avjc}}, l’industrie du fer devient un monopole d’État<ref name="Drapeaud"/>. En 108 {{avjc}}, les Chinois prennent le contrôle de la [[Samhan|péninsule coréenne]] et y établissent des [[Quatre commanderies|postes militaires]]. === Proche-Orient === [[Fichier:Dromedary Rider (10th c. BCE) (15311549311).jpg|vignette|gauche|Dromadaire monté représenté sur une [[orthostate]]s du palais du roi [[Araméens (Antiquité)|araméen]] {{lien|Kapara}}, à [[Tell Halaf|Guzana]], fin du {{Xe siècle av. J.-C.}}]] {{encadré texte |width=30% |texte=En [[Mésopotamie]], les axes économiques de l’âge du fer ne recouvrent pas exactement ceux des deux millénaires précédents : l’[[Euphrate]] perd son rôle qui s’était déjà amoindri au {{IIe millénaire}}. Aucune ville importante ne prospère plus dans la boucle du fleuve. Par contre l’axe est-ouest qui longe le piémont du Taurus ne cesse de prendre de l’importance et joue un rôle essentiel comme en témoigne l’intérêt que lui accordent en permanence les [[Assyriens]]. Ce transfert ne vient pas du fait que les activités agricoles ou pastorales ont périclité en [[Babylone (civilisation)|Babylonie]] ou dans l’ancien pays de [[Sumer]], mais que les relations commerciales avec les pays du golfe Arabo-Persique et l’océan Indien connaissent pour quelques siècles un réel déclin. Le centre d’équilibre se trouve maintenant au nord, à la rencontre entre la plaine et de la montagne, qui fournit le fer<ref name="Margueron">{{Ouvrage |auteur1=Jean-Claude Margueron |titre=Le Proche-Orient et l'Égypte antiques |éditeur=Hachette Éducation Technique |année=2012 |pages totales=416 |isbn=978-2-01-140096-3 |présentation en ligne={{Google Livres|sju7HyZjbIoC|page=310}}}}.</ref>.}} * '''{{-s mini|XI}}-{{-s|VIII}}''' : expansion des royaumes [[Araméens (Antiquité)|araméens]] en Syrie centrale et méridionale : [[Aram-Damas|royaumes de Damas]], d’[[Alep]], d’[[Arpad (Syrie)|Arpad]], de [[Sam'al|Sam’al]], de [[Hama]], et de [[Tell Halaf|Guzana]] sur le site de [[Tell Halaf]], Bît Halupê sur le bas Khabur, Bît Zamâni avec Amedi pour capitale (aujourd’hui Diarbakr)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Georges Roux |titre=La Mésopotamie. Essai d'histoire politique, économique et culturelle |éditeur=[[Éditions du Seuil|Le Seuil]] |année=2015 |isbn=978-2-02-129163-6 |présentation en ligne={{Google Livres|2MmPCgAAQBAJ|page=PT244}}}}.</ref>. Les [[Chaldée]]ns, peuple voisin, s’installent dans la région d’[[Ur (Mésopotamie)|Ur]]. * '''1000-883 {{avjc}}''' : * '''1000-883 {{avjc}}''' : la [[Phéniciens|Phénicie]] devient la principale puissance commerciale du Levant. Les marins phéniciens fondent des comptoirs en Méditerranée, à [[Histoire de Chypre|Chypre]], en [[Histoire de la Sicile phénicienne|Sicile]], en [[Histoire de la Sardaigne#Colonisation phénicienne d'une partie de littoral|Sardaigne]], sur la [[péninsule Ibérique]] et en [[Afrique du Nord]]. Ils franchissent le [[détroit de Gibraltar]] et fondent [[Gadès]] ([[Cadix]]) et [[Lixus (ville antique)|Lixus]] au Maroc vers 1100 {{avjc}} selon les sources classiques, mais plus probablement après {{VIIIe siècle av. J.-C.}} selon l’archéologie<ref name="Elayi">{{Ouvrage |auteur1=Josette Elayi |titre=Histoire de la Phénicie |année=2013 |pages totales=356 |isbn=978-2-262-04325-4 |présentation en ligne={{Google Livres|cT0mpyQIWc4C|page=PT141}}}}.</ref>. L'[[alphabet phénicien]], issu probablement de l’[[alphabet protosinaïtique]], se développe vers 1050 {{avjc}} La première inscription connue en caractères alphabétiques phéniciens, datée d'environ 1000 {{avjc}}, figure sur le [[sarcophage d'Ahiram|sarcophage du roi Ahiram]] de [[Byblos]]. L’usage du système alphabétique se généralise chez les peuples voisins. L’[[alphabet araméen]], qui ne diffère que par des variantes de l’[[alphabet phénicien]] sera repris par l’[[alphabet hébreu|hébreu]], l’[[alphabet arabe|arabe]] et le [[alphabet syriaque|syriaque]] et sera largement diffusé au Proche-Orient. Au {{-s-|VIII}}, les [[Alphabet grec|Grecs]] empruntent la forme phénicienne en y ajoutant les voyelles et permettent sa diffusion dans le monde méditerranéen, puis occidental ([[alphabet étrusque]] puis [[Alphabet latin|latin]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean C. Baudet |titre=Les plus grandes inventions |sous-titre=Essai historique |éditeur=Primento |année=2015 |pages totales=380 |isbn=978-2-39009-051-9 |présentation en ligne={{Google Livres|Q_LjBgAAQBAJ|page=PT37}}}}.</ref>. * '''1020-930 {{avjc}}''' : [[Monarchie unifiée d'Israël et Juda|royaume d'Israël]]. les [[Philistins]] sont contenus puis repoussés par les peuples juifs. La légende de la victoire de [[David (roi d'Israël)|David]] sur le géant [[Goliath (Bible)|Goliath]] illustre la chute des Philistins. En 931, à la mort de [[Salomon (roi d'Israël)|Salomon]], le royaume se divise en [[royaume d'Israël]] (931-722 {{avjc}}) au nord et [[royaume de Juda]] (931-586 {{avjc}}) au Sud<ref>{{Ouvrage |titre=Dictionnaire du Judaïsme |sous-titre=Les Dictionnaires d'Universalis |volume=33 |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2015 |pages totales=1761 |isbn=978-2-85229-142-3 |présentation en ligne={{Google Livres|M96KBAAAQBAJ|page=PT591}}}}.</ref>. [[Fichier:Detail of the wall paintings from the governor's palace at Til Barsip (Tell Ahmar, Syria).jpg|vignette|Détail d'une fresque du [[Palais assyriens|palais]] du gouverneur de [[Til Barsip]] (Tell Ahmar, Syrie).]] * '''911-609 {{avjc}}''' : [[Assyrie#Les débuts du royaume néo-assyrien : la reconquête|période néo-assyrienne]]. L'Assyrie domine la Mésopotamie (728 {{avjc}}), la Syrie (732 {{avjc}}), la Judée (722 {{avjc}})<ref name="Sartre">{{Ouvrage |auteur1=Maurice Sartre |titre=Empires et cités dans la méditerranée antique |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année=2017 |pages totales=352 |isbn=979-10-210-2360-4 |présentation en ligne={{Google Livres|kbYZDgAAQBAJ|page=PT10}}}}.</ref>. * '''883-610 {{avjc}}''' : la [[Phéniciens|Phénicie]] est sous domination assyrienne<ref name="Elayi"/>. * '''Vers 860-590 {{avjc}}''' : royaume d’[[Urartu]] autour du [[lac de Van]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Benjamin Edidin Scolnic |titre=If the Egyptians Drowned in the Red Sea where are Pharaoh's Chariots? |sous-titre=Exploring the Historical Dimension of the Bible |éditeur=[[University Press of America]] |année=2005 |pages totales=198 |isbn=978-0-7618-3147-1 |présentation en ligne={{Google Livres|1afWPqclgHYC|page=38}}}}.</ref>. Sa puissance et sa force militaire lui permettent de résister au pouvoir assyrien. * '''626-539 {{avjc}}''' : l'[[empire néo-babylonien]] domine le Proche-Orient<ref>{{Ouvrage |auteur1=Trevor Bryce |titre=Babylonia |sous-titre=A Very Short Introduction |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2016 |pages totales=160 |isbn=978-0-19-872647-0 |présentation en ligne={{Google Livres|UAfnDAAAQBAJ|page=72}}}}.</ref>. * '''612 {{avjc}}''' : la destruction de [[Ninive]] marque la fin de l'[[Assyrie#Du_royaume_à_l'empire_:_histoire_de_la_puissance_assyrienne|empire assyrien]] * '''539 {{avjc}}''' : conquête de Babylone par les Perses. Après la conquête de l’Égypte en 525 {{avjc}}, l'[[Achéménides|empire perse achéménide]] domine la plus grande partie du Proche-Orient, de l’Égée jusqu'à l'Indus<ref name="Sartre"/>. * '''330 {{avjc}}''' : [[Alexandre le Grand]] prend [[Persépolis]], capitale des [[Achéménides]]. Début de l'[[époque hellénistique]] (323-30 {{avjc}})<ref name="Sartre"/>. === Europe === {{Article détaillé|Europe au Ier millénaire av. J.-C.{{!}}Europe au {{Ier|millénaire}} {{Av JC}}}} * '''Vers 1100-500 {{avjc}}''' : phase finale de l’[[âge du bronze danois|âge du bronze nordique]]<ref name="Price">{{Ouvrage |auteur1=Theron Douglas Price |titre=Ancient Scandinavia : An Archaeological History from the First Humans to the Vikings |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2015 |pages totales=560 |isbn=978-0-19-023197-2 |présentation en ligne={{Google Livres|dbC6BwAAQBAJ|page=199}}}}.</ref>. L’usage de l’incinération se généralise en [[Scandinavie]]. Les rites d’inhumation évoluent vers l’ensevelissement individuel, en particulier dans des sarcophages de pierre (''stenkistor''). Culte rendu à une divinité solaire et aux dieux de la fertilité-fécondité, attesté dans les représentations des grands [[pétroglyphe]]s (''hällristningar''). Richesse de certaines tombes (armes très ornées, bijoux). Instruments de musique (lur). * '''Vers 1000-550 {{avjc}}''' : prospérité du royaume de [[Tartessos]] dans le Sud de l'Espagne le long du [[Guadalquivir]], grâce à ses contacts avec la Phénicie et Carthage<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charles A. Truxillo |titre=By the Sword and the Cross : The Historical Evolution of the Catholic World Monarchy in Spain and the New World, 1492-1825 |éditeur=[[Greenwood Publishing Group]] |année=2001 |pages totales=124 |isbn=978-0-313-31676-0 |présentation en ligne={{Google Livres|vAIUk2xHTRcC|page=13}}}}.</ref>. * '''Vers 1000-500 {{avjc}}''' : séparation des [[Peuples finno-ougriens|Ougriens]]. Formation du peuple pré-[[Hongrois|magyar]] dans les parages de l’[[Oural]] du Sud, entre la [[Volga]] et la [[Kama (rivière)|Kama]] ([[Bachkirie]]). Il appartient à vraisemblablement à la {{lien|lang=en|fr=culture Ananyino|trad=Ananyino culture}}, qui se développe pendant cette période. Leurs parents [[mansis]] (''vogoules'') et [[ostiaks]] auraient migré vers le nord<ref>{{Ouvrage |auteur1=Iván Balassa, Gyula Ortutay, László T. András |titre=Hungarian Ethnography and Folklore |éditeur=Corvina Kiadó |année=1984 |pages totales=818 |isbn=978-963-13-0922-5 |présentation en ligne={{Google Livres|rN1nAAAAMAAJ|page=27|surligne=Ananyino }}}}.</ref>. Vers la même époque les tribus finno-ougriennes venant de l’[[Oural]] seraient arrivées sur les rivages de la [[mer Baltique]]<ref name="Castellan">{{Ouvrage |auteur1=Georges Castellan |titre=Histoire des peuples d'Europe centrale |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1994 |pages totales=528 |isbn=978-2-213-63910-9 |présentation en ligne={{Google Livres|5bLUfUQfP-sC|page=1656}}}}.</ref>. * '''Vers 900-[[500 av. J.-C.]]''' : la [[culture de Villanova|civilisation villanovienne]] pro-[[Étrusques|étrusque]] succède aux cultures [[Terramare]] et proto-villanovienne dans le nord du [[Latium]] et en [[Toscane]]<ref name="Mallory_p651">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. P.|nom1=Mallory|prénom2=Douglas Q.|nom2=Adams|titre=Encyclopedia of Indo-European culture|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=1997|pages totales=829|passage=651|isbn=978-1-884964-98-5|présentation en ligne={{Google Livres|tzU3RIV2BWIC|page=318}}}}.</ref>. [[Culture des tombes à fosses]] (''Fossakultur'') en l’Italie du Sud ([[Calabre]], [[Campanie]], [[Île d'Ischia|Ischia]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pierre Milza |titre=Histoire de l'Italie |sous-titre=Des origines à nos jours |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=2005 |pages totales=1104 |isbn=978-2-213-64034-1 |présentation en ligne={{Google Livres|-wZaAcV1TtgC|page=PT13}}}}.</ref>. * '''Vers 900-[[15 av. J.-C.]]''' : [[culture de Golasecca]] autour du [[lac de Côme]] et du [[lac Majeur]]{{sfn|Mallory|Adams|1997|p=233|loc=|id=}}. * '''Vers 900-[[182 av. J.-C.]]''' : [[culture atestine]] autour d’[[Este]] et en [[Vénétie]]{{sfn|Mallory|Adams|1997|p=183|loc=|id=}} * '''900-500 {{avjc}}''' : quatrième phase de la [[culture nuragique]] en [[Sardaigne]]<ref name="Leurquin">{{Ouvrage |auteur1=Jeannine Léon Leurquin |titre=Atlas préhistorique et protohistorique de la Sardaigne |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |année=1996 |pages totales=288 |isbn=978-2-7384-4826-2 |présentation en ligne={{Google Livres|B8GCWX54LdwC|page=8}}}}.</ref>. * '''800-650 {{avjc}}''' : période de [[Culture de Hallstatt|Hallstatt C]]<ref name="Bernbeck">{{Ouvrage |auteur1=Reinhard Bernbeck, Randall H. McGuire |titre=Ideologies in Archaeology |éditeur=University of Arizona Press |année=2011 |pages totales=410 |isbn=978-0-8165-2673-4 |présentation en ligne={{Google Livres|6E49kpRO52wC|page=152}}}}.</ref>. Premier [[âge du fer]] ; la [[culture de Hallstatt]] est considérée comme le berceau des peuples [[celtes]]. Des sites fortifiés ([[oppidum]]) se développent sur les collines en [[Europe de l'Ouest|Europe occidentale]]. Les sociétés deviennent de plus en plus hiérarchisées, substituant aux structures de l’âge du bronze des chefferies locales qui accumulent des richesses<ref>{{Ouvrage |auteur1=Thierry Rebour |titre=La théorie du rachat |sous-titre=géographie, économie, histoire |éditeur=Publications de la Sorbonne |année=2000 |pages totales=258 |isbn=978-2-85944-390-0 |présentation en ligne={{Google Livres|8xO5JaUoHL0C|page=154}}}}.</ref>. * '''1200-800 {{avjc}}''' : [[siècles obscurs]] en [[Grèce antique|Grèce]]. Émergence de la civilisation grecque. La Grèce est politiquement divisée en petites communautés se faisant parfois la guerre. Celles-ci sont dirigées par des rois ([[basileus]]). Tombeau royal à la nécropole de [[Lefkandí]], près d'[[Érétrie]], probablement un ''[[hérôon]]'', vers 950 av. J.-C.. * '''800-480 {{avjc}}''' : [[époque archaïque]] en [[Grèce antique|Grèce]]<ref name="Barral">{{Ouvrage |auteur1=Xavier Barral I Altet |titre=Histoire de l'art |sous-titre=« Que sais-je ? » n° 2473 |éditeur=Presses universitaires de France |année=2013 |isbn=978-2-13-062338-0 |présentation en ligne={{Google Livres|0AMLCwAAQBAJ|page=PT21}}}}.</ref>. Émergence des [[Polis|cités grecques]] et [[colonisation grecque]] en Méditerranée<ref name="Chamoux">{{Ouvrage |auteur1=François Chamoux |titre=La Civilisation grecque |sous-titre=à l'époque archaïque et classique |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2015 |pages totales=368 |isbn=978-2-08-138228-2 |présentation en ligne={{Google Livres|xfTZCgAAQBAJ|page=|surligne=}}}}.</ref>. [[Économie de marché]]. Activité importante du commerce et de l’artisanat, notamment avec les colonies d’[[Anatolie|Asie Mineure]], le [[golfe de Tarente]] et la [[mer Tyrrhénienne]]. Naissance d’un prolétariat urbain très actif. Chute de la monarchie et avènement de l’aristocratie dans la plupart des cités grecques. Pression des puissants sur les populations rurales. Développement de l’esclavage<ref>{{Ouvrage |auteur1=Alain Blondy |titre=Le monde méditerranéen, 15.000 ans d'histoire |éditeur=edi8 |année=2018 |pages totales=476 |isbn=978-2-262-07623-8 |présentation en ligne={{Google Livres|XlVVDwAAQBAJ|page=PT35}}}}.</ref>. * '''753 av. J.-C.''' : [[fondation de Rome]]. * '''{{-s mini|VIII}}-{{-s|I}}''' : [[Étrusques|civilisation étrusque]] dans le centre de la [[péninsule italienne]]. * '''650-525 {{avjc}}''' : période de [[Culture de Hallstatt|Hallstatt D]]<ref name="Bernbeck"/>. * '''Vers 600 {{avjc}}-[[1]]''' : la [[culture de Jastorf]], première culture de l’âge du fer [[Germains|germanique]], se développe au sud de la Scandinavie et de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]] à l’[[Oder]] en Allemagne{{sfn|Mallory|Adams|1997|p=321|loc=|id=}}. * '''525 {{avjc}}''' : début du second âge du fer ([[La Tène]]), qui se termine avec la conquête romaine<ref name="Bernbeck"/>. Expansion [[Celtes|celtique]] par [[diffusionnisme]] ou [[Migration humaine|migration]], vers les [[Îles Britanniques|îles britanniques]] ([[Bretons insulaires|Celtes insulaires]]), la [[France]] et les [[Pays-Bas (région historique)|Pays-Bas]] ([[Gaulois (peuples)|Gaulois]]), la [[Bohême]], la [[Pologne]] et une grande partie de l'Europe centrale, la [[Péninsule Ibérique|péninsule ibérique]] ([[celtibères]], celtiques, [[lusitaniens]] et [[gallaeci]]) et le [[Italie du Nord|nord de l'Italie]] ([[culture de Golasecca]] et [[Gaule cisalpine|gaules cisalpines]])<ref name="koch2010_core">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John T|nom1=Koch|titre=Celtic from the West Chapter 9 : Paradigm Shift? Interpreting Tartessian as Celtic – see map 9.3 The Ancient Celtic Languages c. 440/430 BC – see third map in PDF at URL provided which is essentially the same map|lieu=Oxford/Oakville, Conn.|éditeur=Oxbow Books, Oxford, UK|année=2010|pages totales=384|passage=193|isbn=978-1-84217-410-4|lire en ligne=http://www.wales.ac.uk/Resources/Documents/Research/ODonnell.pdf}}.</ref> et, suivant la [[Grande Expédition]] à partir de [[279 av. J.-C.]], en [[Anatolie]] centrale ([[Galates]]) dans l'actuelle [[Turquie]]<ref name="koch2010_expansion">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John T|nom1=Koch|titre=Celtic from the West Chapter 9 : Paradigm Shift? Interpreting Tartessian as Celtic – see map 9.2 Celtic expansion from Hallstatt/La Tene central Europe – see second map in PDF at URL provided which is essentially the same map|lieu=Oxford/Oakville, Conn.|éditeur=Oxbow Books, Oxford, UK|année=2010|pages totales=384|passage=190|isbn=978-1-84217-410-4|lire en ligne=http://www.wales.ac.uk/Resources/Documents/Research/ODonnell.pdf}}.</ref>. * '''Vers 500 av. J.-C.''' : disparition de l’[[Âge du bronze danois|âge prospère du Bronze danois]], peut-être liée à la détérioration [[subatlantique]] du climat qui devient plus froid et plus humide. Début de l’âge du fer pré-romain en Scandinavie (500-0 av. J.-C.)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Vagn Fabritius Buchwald |titre=Iron and Steel in Ancient Times |éditeur=Kgl. Danske Videnskabernes Selskab |année=2005 |pages totales=372 |isbn=978-87-7304-308-0 |présentation en ligne={{Google Livres|c947L8YJerUC|page=45}}}}.</ref>. *'''594-593 av. J.-C.''' : [[Solon]] devient [[archonte]] à [[Athènes]] et effectue des réformes constitutionnelles qui lui valent la réputation d'être le père de la [[démocratie]]<ref name="Cabanel">{{Ouvrage |auteur1=Patrick Cabanel |titre=Questions de démocratie |éditeur=Presses Univ. du Mirail |année=2000 |pages totales=456 |isbn=978-2-85816-531-5 |présentation en ligne={{Google Livres|tQPyuSVkCCUC|page=48}}}}.</ref>. * '''509-44 {{avjc}}''' : [[République romaine]]. Conquête de l'Italie ({{-s|IV}}) puis de l'ensemble du bassin méditerranéen par les Romains. * '''508-507 {{avjc}}''' : [[Réformes clisthéniennes|réformes]] de [[Clisthène (Athènes)|Clisthène]]. Naissance de la [[démocratie athénienne]]<ref name="Brun">{{Ouvrage |auteur1=Patrice Brun |titre=Le monde grec à l'époque classique |sous-titre=500-323 av.J.-C. |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2010 |pages totales=272 |isbn=978-2-200-25829-0 |présentation en ligne={{Google Livres|FdoSIbUC5fgC|page=PT8}}}}.</ref>. * '''500 {{avjc}}''' : la [[révolte de l'Ionie]] contre la domination perse et les [[guerres médiques]] marquent le début de l’[[époque classique]] en [[Grèce antique|Grèce]] (500-323 {{avjc}})<ref name="Brun"/>. * '''323 {{avjc}}''' : mort d'[[Alexandre le Grand]] et début de l'[[Époque hellénistique]] en [[Grèce antique|Grèce]] et au Proche-Orient (323-30 {{avjc}})<ref name="Brun"/>. * '''264-146 {{avjc}}''' : les [[guerres puniques]] opposent la [[Rome antique]] et la [[civilisation carthaginoise]] pour le contrôle de la Méditerranée occidentale. * '''[[200 av. J.-C.]]-[[200]]''' : nécropole de {{Lien|Krankmårtenhögen|lang=sv}} en [[Laponie]] méridionale<ref>{{Ouvrage |auteur1=Lars Ivar Hansen |auteur2=Bjørnar Olsen |titre=Hunters in Transition |sous-titre=An Outline of Early Sámi History |éditeur=BRILL |année=2013 |pages totales=416 |isbn=978-90-04-25255-4 |présentation en ligne={{Google Livres|DhFMAgAAQBAJ|page=94}}}}.</ref>. Tombes à crémation marquées par des alignements de pierres triangulaires. Traces de sacrifices d’animaux. * '''Fin {{-s-|II}} - début du {{s-|V}}''' : [[culture de Przeworsk]] dans le Sud de la [[Pologne]], en [[Slovaquie]] et en [[Ruthénie subcarpathique]]<ref>{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur=UNESCO |année=2000 |isbn=978-92-3-202812-9 |présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=643}}}}.</ref>. == Notes et références == {{Références}} {{Portail|histoire|Monde antique}} [[Catégorie:Millénaire|-0001]] [[Catégorie:Ier millénaire av. J.-C.|*]]
1589
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ier%20si%C3%A8cle
Ier siècle
{{Titre mis en forme|{{s-|I}}}} {| class="toc" align="right" style="margin:4px;" |- align="center" | <small>Millénaires :</small><br /> {{-m|I|er}}&nbsp;• '''{{mil|I|er}}'''&nbsp;• {{Mil|II|e}}<br /> ---- <small>Siècles :</small><br /> {{-s|I}}&nbsp;• '''{{s-|I}}'''&nbsp;• {{s|II}}<br /> ---- |- align="center" | <small>Décennies :</small><br /> [[Années 0|0]] • [[Années 10|10]] • [[Années 20|20]] • [[Années 30|30]] • [[Années 40|40]]<br /> [[Années 50|50]] • [[Années 60|60]] • [[Années 70|70]] • [[Années 80|80]] • [[Années 90|90]] ---- |- align="center" | <small>Années :</small><br /> [[1]] • [[2]] • [[3]] • [[4]] • [[5]]<br />[[6]] • [[7]] • [[8]] • [[9]] • [[10]] [[11]] • [[12]] • [[13]] • [[14]] • [[15]]<br />[[16]] • [[17]] • [[18]] • [[19]] • [[20]] [[21]] • [[22]] • [[23]] • [[24]] • [[25]]<br />[[26]] • [[27]] • [[28]] • [[29]] • [[30]] [[31]] • [[32]] • [[33]] • [[34]] • [[35]]<br />[[36]] • [[37]] • [[38]] • [[39]] • [[40]] [[41]] • [[42]] • [[43]] • [[44]] • [[45]]<br />[[46]] • [[47]] • [[48]] • [[49]] • [[50]] [[51]] • [[52]] • [[53]] • [[54]] • [[55]]<br />[[56]] • [[57]] • [[58]] • [[59]] • [[60]] [[61]] • [[62]] • [[63]] • [[64]] • [[65]]<br />[[66]] • [[67]] • [[68]] • [[69]] • [[70]] [[71]] • [[72]] • [[73]] • [[74]] • [[75]]<br />[[76]] • [[77]] • [[78]] • [[79]] • [[80]] [[81]] • [[82]] • [[83]] • [[84]] • [[85]]<br />[[86]] • [[87]] • [[88]] • [[89]] • [[90]] [[91]] • [[92]] • [[93]] • [[94]] • [[95]]<br />[[96]] • [[97]] • [[98]] • [[99]] • [[100]] |} Voir aussi : [[liste des siècles]], [[numération romaine]]. Le '''{{s-|I}}''' commence le {{date|1|janvier|1}} et finit le {{date|31|décembre|100}}. == Événements == === Afrique === * Le [[royaume d'Aksoum]], en [[Éthiopie]] actuelle, atteint son apogée<ref>{{Ouvrage |auteur1=collectif |titre=Etudes 4238 : La "post-vérité" : péril en démocratie |éditeur=SER |année=2017 |pages totales=144 |isbn=978-2-37096-124-2 |présentation en ligne={{Google Livres|16bJDgAAQBAJ|page=PT11}}}}</ref>. En Éthiopie, jusque vers les alentours de l’ère chrétienne, les inscriptions gravées sur pierre utilisent des [[Langues sudarabiques anciennes|dialectes]] [[sabéen (langue)|sabéen]]s ou [[minéens]] purement consonantiques de l’Arabie méridionale, issue de l’écriture phénicienne<ref>{{Ouvrage |auteur1=Gérard Prunier |titre=L'Ethiopie contemporaine |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |année=2007 |isbn=978-2-8111-4043-4 |présentation en ligne={{Google Livres|MUVvDv2U09oC|page=224}}}}</ref>. Jusqu’au {{s-|III}}, l’écriture évolue vers des lettres presque cursives, auxquelles viennent s’attacher des petits signes marquant les voyelles. La langue évolue elle aussi, et l’écriture recevra le nom de [[guèze]], du nom d’un des principaux groupes installés en Éthiopie, les Aguèzat. * Colonisation de [[Madagascar]] par des [[Austronésiens]] à partir du début de l’ère chrétienne<ref>Scott M. Fitzpatrick et Richard Callaghan (2008), « Seafaring simulations and the origin of prehistoric settlers to Madagascar », in ''Islands of Inquiry: Colonisation, Seafaring and the Archaeology of Maritime Landscapes'' (Geoffrey Richard Clark, Sue O'Connor et Bryan Foss Leach éds.), ANU E Press, Canberra, {{p.|47-58}}</ref>. L’île de Madagascar est peuplée de Pygmées venus d’Afrique (les mystérieux [[Vazimbas]]). Au début de l’ère chrétienne, des [[Indonésiens]] auraient débarqué dans l’île après avoir longé la côte orientale de l’Afrique. Vers la même époque, ces Indonésiens auraient introduit des plantes asiatiques jusqu’alors inconnues dans cette région, telles l’[[igname]], la [[banane]] et la [[noix de coco]]. * '''62''' : activité du [[mathématicien]] et mécanicien [[Grèce antique|grec]] [[Héron d'Alexandrie|Héron]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Gilbert Argoud |titre=Science et vie intellectuelle à Alexandrie |sous-titre=Ier-IIIe siècle après J.-C. |éditeur=Université de Saint-Étienne |année=1994 |pages totales=224 |isbn=978-2-86272-058-6 |présentation en ligne={{Google Livres|rToBIu8-xYsC|page=55}}}}</ref>. Il enseigne la [[mécanique (science)|mécanique]] à [[Alexandrie]]. === Amérique === * Émergence de cultures complexes sur la côte nord du Pacifique ; artisanat élaboré en bois. === Asie et Océanie === * '''[[1]]-[[250]]''' : [[Période Yayoi#Yayoi Final, vers 50 EC - 250 EC|période Yayoi récent ou final]] au [[Japon]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Neil Asher Silberman, Alexander A. Bauer |titre=The Oxford Companion to Archaeology |volume=1 |éditeur=OUP USA |année=2012 |pages totales=2128 |isbn=978-0-19-973578-5 |présentation en ligne={{Google Livres|xeJMAgAAQBAJ|page=155}}}}</ref>. Amélioration des moyens de production : irrigation plus performante, surfaces cultivées plus vastes, augmentation de la taille des villages, métallurgie du bronze et du fer. L’existence d’une élite locale, puis régionale et transrégionale, est attestée par l’habitat et les tombes, jusqu’à l’apparition des tertres funéraires en « trou de serrure » (''[[Kofun|zempō-kōen-fun]]'')<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean-Paul|nom1=Demoule|prénom2=Pierre-François|nom2=Souyri|titre=Archéologie et patrimoine au Japon|lieu=Paris|éditeur=Éditions de la [[Maison des sciences de l'homme]]|année=2008|pages totales=142|isbn=978-2-7351-1160-2|présentation en ligne={{Google Livres|doCbDQAAQBAJ|page=77}}}}</ref>. * '''[[9]]-[[23]]''' : usurpation de [[Wang Mang (empereur)|Wang Mang]] en Chine ; les réformes engagées aboutissent à la [[révolte des Sourcils Rouges]]. * '''[[25]]''' : restauration des [[dynastie Han|Han]] en Chine par un descendant de la famille Liu, [[Han Guang Wudi|Guang Wudi]]. * '''[[40]]-[[43]]''' : au [[Viêt Nam]], la rébellion des [[sœurs Trung]] est réprimée par le général chinois Ma Yuan<ref>{{Ouvrage |auteur1=Khăć Viện Nguyêñ |titre=Vietnam |sous-titre=une longue histoire |éditeur=[[Éditions L'Harmattan]] |année=1999 |pages totales=504 |isbn=978-2-7384-8503-8 |présentation en ligne={{Google Livres|qLNqZng1pyoC|page=26}}}}</ref>. * '''60-80''' : [[Kujula Kadphisès]] fonde l’[[Empire kouchan]]. Les peuples [[Kouchans]] (''Kusana'') pénètrent en Inde depuis l’[[Asie centrale]]. Kadphisès et ses successeurs s’emparent du [[Gandhara]] et du [[Pendjab]] et conquièrent la vallée du [[Gange]] jusqu'à [[Pataliputra]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Rafi U. Samad |titre=The Grandeur of Gandhara : The Ancient Buddhist Civilization of the Swat, Peshawar, Kabul and Indus Valleys |éditeur=Algora Publishing |année=2011 |isbn=978-0-87586-858-5 |présentation en ligne={{Google Livres|cJtMBAAAQBAJ|page=82}}}}</ref>. [[Fichier:KABUL MUSEUM (NATIONAL MUSEUM OF AFGHANISTAN).jpg|vignette|Plaquette en ivoire provenant du [[trésor de Begrâm]] conservée au [[musée national afghan de Kaboul]].]] * [[Trésor de Begrâm]], l’ancienne [[Begrâm|Kapisa]] ([[Afghanistan]]) sur la [[route de la soie]] ({{sp-|I|-|IV}}), découvert en [[1938]] dans deux magasins murés : laques de Chine, plaques d’ivoire, statues et coffres de l’Inde, vases d’albâtre, statues de bronze, verrerie et poids de balances romaines du bassin méditerranéen. * Mise en place de systèmes d’irrigation extensifs à Ceylan<ref>{{Ouvrage |auteur1=Éric Meyer |titre=Ceylan |sous-titre=Sri Lanka |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |année=1977 |présentation en ligne={{Google Livres|kusyAAAAMAAJ|page=18|surligne=irrigation}}}}</ref>. * Développement du [[bouddhisme mahāyāna|bouddhisme « mahayana »]] (''Grand Véhicule'') au nord de l'Inde, une forme populaire du [[bouddhisme]] soutenue par le roi [[Empire kouchan|Kouchan]] [[Kanishka]]<ref name="Ludwig2012">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Quentin|nom1=Ludwig|titre=Le grand livre du bouddhisme|éditeur=[[Eyrolles]]|année=2012|pages totales=372|isbn=978-2-212-03008-2|présentation en ligne={{Google Livres|nqD-szpnKOwC|page=182}}}}</ref> ; premières représentations du [[Bouddha]] sous forme humaine influencées par l'[[Art gréco-bouddhique|art grec]] du [[Gandhara]] ou par les représentations des [[Yaksha|yakṣha]] de [[Mathura]]<ref>{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur= UNESCO |année=2000|isbn =9789232028129|présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=163}}}}</ref>. === Proche-Orient === * '''Vers 45-60''' : le [[Christianisme primitif|christianisme]], apparu à la suite de la prédication de [[Jésus de Nazareth]], porté par les [[apôtre]]s, s'étend en Orient parmi les juifs hellénisés et les [[Paganisme|païens]], notamment grâce la [[Conversion de Paul|conversion]] à [[Paul de Tarse]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Frank Lanot, Catherine Roux-Lanier, Daniel Pimbé, André Ropert |titre=La culture générale de A à Z |éditeur=[[Hatier]] |année=2004 |pages totales=420 |isbn=978-2-218-94748-3 |présentation en ligne={{Google Livres|6XUzVT4ZLmEC|page=PT85}}}}</ref>. Par la suite, cette nouvelle [[religion]] se propage dans l'[[Empire romain]] et se sépare du [[judaïsme]] dont elle était issue. * '''Vers 48-49''' : première réunion des apôtres et des anciens, appelée [[concile de Jérusalem]], au sujet de l'observance des règles traditionnelles du [[judaïsme]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Eung Chun Park |titre=Either Jew Or Gentile |sous-titre=Paul's Unfolding Theology of Inclusivity |éditeur=[[Westminster John Knox Press]] |année=2003 |pages totales=116 |isbn=978-0-664-22453-0 |présentation en ligne={{Google Livres|TBmEyFqjX8EC|page=35}}}}</ref>. * '''66-73''' : [[première guerre judéo-romaine]] ; la situation devient difficile en [[Judée (province romaine)|Judée]] ; les gouverneurs romains sont des despotes, et les [[Juifs]] sont poussés à la révolte. Des Juifs fanatiques, les [[Zélotes]] déclenchent une violente insurrection en [[66]], qui est écrasée en [[70]] par le général [[Vespasien]] envoyé par l'empereur [[Néron]] ; [[Jérusalem]] est reprise et le [[Temple de Jérusalem]] détruit, des milliers de [[Juifs]] sont crucifiés. La prise de la [[Massada|forteresse de Massada]] en [[73]] marque la fin de la révolte<ref>{{Ouvrage |titre=Dictionnaire du Judaïsme |sous-titre=Les Dictionnaires d'Universalis |volume=33 |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2015 |pages totales=1761 |isbn=978-2-85229-142-3 |présentation en ligne={{Google Livres|M96KBAAAQBAJ|page=PT591}}}}</ref>. * '''70''' : après la destruction du [[Second Temple de Jérusalem|Second Temple]], les prêtres et les [[Sadducéens]] sont éliminés. [[Yoḥanan ben Zakkaï]] obtint le transfert du [[Sanhédrin]] à [[Yavné]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Marcel Neusch |titre=Le sacrifice dans les religions |éditeur=[[Éditions Beauchesne]] |année=1994 |isbn=978-2-7010-1303-9 |présentation en ligne={{Google Livres|kQZjeHwp00YC|page=62}}}}</ref>, où se tient le [[Académie de Yabneh|concile de Yavné]] (entre [[90]] et [[100]])<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Niels Peter Lemche|titre=The Old Testament between theology and history|sous-titre=a critical survey|lieu=Louisville|éditeur=[[Westminster John Knox Press]]|année=2008|numéro d'édition=1|pages totales=476|isbn=978-0-664-23245-0|lccn=2008002717|présentation en ligne={{Google Livres|RWqLVc7ccG0C|page=279}}}}</ref>. Les [[rabbin]]s [[pharisiens]] restent seuls en lice, et leur vision du [[judaïsme]] se structure progressivement à partir du {{s-|II}}, sous la forme du [[judaïsme rabbinique]]. === Europe === * '''[[27 av. J.-C.]]-[[476]]''' : L'[[Empire romain]] domine tout le bassin méditerranéen. ''[[Pax Romana]].'' [[Haut-Empire romain]]<ref name="Bourel">{{Ouvrage |auteur1=Guillaume Bourel |auteur2=Marielle Chevallier |auteur3=Axelle Guillausseau |auteur4=Guillaume Joubert |titre=Bescherelle Chronologie de l'histoire de France |sous-titre=des origines à nos jours |éditeur=[[Hatier]] |année=2017 |pages totales=432 |isbn=978-2-401-04223-0 |présentation en ligne={{Google Livres|Tok8DwAAQBAJ|page=PT36}}}}</ref>. * '''[[27 av. J.-C.]]-[[68]]''' : dynastie des [[Julio-Claudiens]]<ref name="Bourel"/>. * '''[[12 av. J.-C.]]-[[9]]''' : [[occupation romaine de la Germanie sous Auguste]]. * '''Vers 1-400''' : [[Histoire de la Scandinavie#Âge du fer romain|âge du fer romain]] en Scandinavie<ref>{{Ouvrage |auteur1=Régis Boyer |titre=L'art viking |éditeur=Renaissance du Livre |année=2001 |pages totales=205 |isbn=978-2-8046-0556-8 |présentation en ligne={{Google Livres|JSHOdXTmvb8C|page=48}}}}</ref>. * '''[[43]]-[[83]]''' : [[conquête romaine de la Grande-Bretagne]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Henri Hubert |titre=Les Celtes |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2001 |pages totales=752 |isbn=978-2-226-23434-6 |présentation en ligne={{Google Livres|p-Q_lv4068UC|page=PT250}}}}</ref>. * '''[[69]]-[[96]]''' : dynastie des [[Flaviens]]<ref name="Bourel"/>. * À la fin du siècle, les [[Finnois (peuple)|Finnois]] d’[[Estonie]] s’établissent au sud de la [[Finlande]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pierre Larousse |titre=Grand Larousse encyclopédique |volume=5 |éditeur=[[Éditions Larousse|Librairie Larousse]] |année=1960 |présentation en ligne={{Google Livres|dttMAQAAIAAJ|page=22|surligne=Suomalaiset}}}}</ref>. * Selon [[Jordanès]], historien goth du {{s-|VI}}, les [[Goths]], [[Goths de Scandinavie|originaires de Suède]], franchissent la [[mer Baltique]] pour s’installer sur les rives de la [[Vistule]]. Des poèmes scandinaves, retranscrits tardivement (''Sigurdr ou la parole donnée'', ''La saga de Hervör et du roi Heidrekr'', {{s2|XII|XIII}} ), attestent de la migration des Goths vers l’Est et de celle des [[Burgondes]], venus de [[Norvège]] (Borgung) ou du [[Danemark]] ([[Bornholm]], ancien Burgundarhólmr), vers le sud-ouest. Au {{s-|III}}, les Goths migrent vers le sud et on les trouve dans l’estuaire du [[Danube]] sur les bords de la [[mer Noire]]. [[Pline l'Ancien]] évoque le peuple des [[Vénètes de la Vistule|Vénètes]] qui peuplent la vallée de la Vistule « jusqu’au golfe des Vénètes » (la Baltique). [[Tacite]] hésite s’il faut les considérer comme [[Germains]] ou [[Sarmates]], car leurs coutumes ressemblent à celles de ces deux peuples. * Une lampe à huile décorée du [[Menorah|chandelier à sept branches]] découverte à [[Orgon]], en Provence, témoigne de la [[Histoire des Juifs en France|présence juive en France]] pendant la seconde moitié du siècle<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Pierre Brun, Nadine Richez-Battesti, Jean-Louis Miege, Patrick Boulanger, Marcel Courdurié, Louis Pierrein, Georges J. Aillaud, Henriette Camps-Fabrer, Marc Charlet, L. Denis, Roger Galula, Danièle Iancu-Agou, Henri Mercier, Martine Perney, J. De Régis, André De Reparaz, Gérard Richez, Maurice Wild |titre=L’huile d’olive en Méditerranée : Histoire, anthropologie, économie de l’Antiquité à nos jours |éditeur=Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman |année=2013 |pages totales=211 |isbn=978-2-8218-3012-7 |présentation en ligne={{Google Livres|CnkXCwAAQBAJ|page=PT181}}}}</ref>. == Personnages significatifs == * [[Chef d'État|Chefs]] [[Politique|politiques]] : ** [[Empire romain|Rome]] : *** [[Liste des empereurs romains|Empereurs romains]] : **** [[Auguste]] (63 av J.-C. - 14 ap J.-C.), premier [[empereur romain]] qui règne de 27 av J.-C. 14 ap J.-C. **** [[Tibère]] (42 av J.-C. - 37 ap J.-C.), règne de 14 à 37. **** [[Caligula]] (12 - 41), règne de 37 à 41. **** [[Claude (empereur romain)|Claude]] (10 av J.-C. - 54 ap J.-C.), règne de 41 à 54. **** [[Néron]] (37 - 68), règne de 54 à 68. **** [[Galba]] (-3 - 69), règne de 68 à 69. **** [[Othon (empereur romain)|Othon]], (32 - 69), règne en 69. **** [[Vitellius]], (12 - 69), règne en 69; **** [[Vespasien]] (9 - 79), règne de 69 à 79. **** [[Titus (empereur romain)|Titus]] (39 - 81), règne de 79 à 81. **** [[Domitien]] (51 - 96), règne de 81 à 96. **** [[Nerva]] (30 - 98), règne de 96 à 98. **** [[Trajan]] (53 - 117), règne de 98 à 117. *** Autre : ****[[Livie]] (58 av J.-C. - 29 ap J.-C.), première [[Liste des impératrices romaines et byzantines|impératrice romaine]] qui règne de 27 av J.-C. 14 ap J.-C. **** [[Varus]] (46 av J.-C. - 9 ap J.-C.), général et homme politique. **** [[Antonia la Jeune]] (36 av J.-C. - 37 ap J.-C.), fille de [[Marc Antoine]] et d'[[Octavie la Jeune|Octavie]] et mère de [[Germanicus]] et de [[Claude (empereur romain)|Claude]]. **** [[Séjan]] (20 av J.-C. - 34 ap J.-C.), homme politique. **** [[Germanicus]] (15 av J.-C. - 19 ap J.-C.), général. **** [[Agrippine l'Aînée]] (14 av J.-C. - 33 ap J.-C.), petite-fille d'[[Auguste]], mère de [[Caligula]] et grand-mère de [[Néron]]. **** [[Ponce Pilate]] (12 av J.-C. - 38 ap J.-C.), procureur romain de [[Judée]]. ****[[Agrippine la Jeune]] (15 - 59), impératrice régnant de 49 à 54. ****[[Messaline]] (20 - 48), impératrice régnant de 41 à 48. ****[[Cnaeus Julius Agricola]] (40 - 93), général. **[[Barbare|Barbares]] : *** [[Arminius]] (17 av J.-C. - 21 ap J.-C.), chef militaire [[Germains|germanique]]. *** [[Boadicée]] (30 - 61), reine des [[Iceni]]. *** [[Décébale]] (60 - 106), roi [[Dacie|dace]] qui règne de 87 à 106. **[[Dynastie Han|Chine]] : ***[[Wang Mang]] (45 av J.-C. - 23 ap J.-C.), empereur fondateur de la courte [[dynastie Xin]] qui règne de 9 à 23. ***[[Han Guang Wudi]] (5 av J.-C. - 57 ap J.-C.), empereur qui règne de 25 à 57. ***[[Han Mingdi]] (28 - 75), empereur qui règne de 58 à 75. ***[[Han Zhangdi]] (56 - 88), empereur qui règne de 75 à 88. ***[[Han Hedi]] (78 - 106), empereur qui règne de 88 à 106. *** [[Ban Chao]] (32 - 102), général. *** [[Gan Ying]], ambassadeur à Rome. * [[Littérature]], [[science]] et [[philosophie]] : ** [[Empire romain|Rome]] : *** [[Tite-Live]] (64 av J.-C. - 17 ap J.-C.), historien et auteur de ''[[Ab Urbe condita libri]].'' *** [[Strabon]] (60 av J.-C. - 20 ap J.-C.), géographe, historien et philosophe grec. *** [[Ovide]] (43 av J.-C. - 17 ap J.-C.), poète. *** [[Aulus Cornelius Celsus]] (29 av J.-C. - 37 ap J.-C.), [[Encyclopédie|encyclopédiste]]. *** [[Philon d'Alexandrie]] (20 av J.-C. - 40 ap J.-C.), philosophe [[Judaïsme hellénistique|juif hellénisé]]. *** [[Valère Maxime]], écrivain, historien et [[moraliste]]. *** [[Sénèque]] (4 av J.-C. - 65 ap J.-C.), écrivain, philosophe de l'école [[stoïcisme|stoïcienne]] et homme politique. *** [[Columelle]] (4 - 70), [[Agronomie|agronome]] et écrivain. *** [[Asconius]] (9 - 76), [[Grammaire|grammairien]] et historien. *** [[Héron d'Alexandrie]] (10 - 70), [[ingénieur]], [[mathématicien]] et [[Mécanique (science)|mécanicien]] grec. *** [[Phèdre (fabuliste)|Phèdre]] (14 - 50), [[Fable|fabuliste]]. *** [[Quinte-Curce]], historien, homme politique et auteur de l'''Histoire d'Alexandre le Grand''. *** [[Apollonios de Tyane]] (15 - 100), philosophe [[Néopythagorisme|néopythagoricien]], [[Prédication|prédicateur]] et [[thaumaturge]] grec. *** [[Pline l'Ancien]] (23 - 79), commentateur, écrivain, [[naturaliste]] et auteur d'une [[encyclopédie]] intitulée ''[[Histoire naturelle (Pline l'Ancien)|Histoire naturelle]].'' *** [[Silius Italicus]] (26 - 101), homme politique et poète. *** [[Pétrone]] (27 - 66), écrivain, poète et auteur du ''[[Satyricon]].'' *** [[Quintilien]] (35 - 96), [[pédagogue]], [[Rhétorique|rhéteur]] et auteur l'''[[Institution oratoire]].'' *** [[Flavius Josèphe]] (37- 100), érudit, historien et [[historiographe]] [[Juifs|juif]]. *** [[Martial (poète)|Martial]] (38 - 102), poète. *** [[Plutarque]] (46 - 125), biographe, historien, moraliste et philosophe [[Moyen-platonisme|médio-platoniste]] grec. *** [[Stace]] (45 - 96), poète. *** [[Épictète]] (50 - 135), philosophe grec de l’école [[Stoïcisme|stoïcienne]]. *** [[Tacite]] (54 - 120), historien et homme politique. *** [[Pline le Jeune]] (61 - 113), [[Avocat (métier)|avocat]], écrivain et homme politique. *** [[Suétone]] (70 - 122), écrivain, historien et auteur de la ''[[Vie des douze Césars]]''. ** [[Dynastie Han|Chine]] : *** [[Ban Biao]] (3 - 54), historien. *** [[Ban Gu]] (32 - 92), historien et poète *** [[Ban Zhao]] (45 - 116), historienne et écrivaine. *** [[Wang Chong]] (27 - 97), philosophe. *** [[Cai Lun]] (50 - 121), ministre de l'agriculture qui codifia l'art de fabriquer du [[papier]]. * [[Religion]] : **[[Jésus-Christ|Jésus de Nazareth]], le fils de [[Dieu]] dans diverses croyances. **[[Jean le Baptiste]], prophète juif dans le [[christianisme]] et l'[[islam]]. **[[Douze Apôtres|Apôtres]] : ***[[Pierre (apôtre)|Pierre]], premier [[pape]] de Rome qui règne de 30 à 64. ***[[André (apôtre)|André]] ***[[Jacques de Zébédée|Jacques le Majeur]] ***[[Jean (apôtre)|Jean]] ***[[Philippe (apôtre)|Philippe]] ***[[Barthélemy (apôtre)|Barthélemy]] ***[[Thomas (apôtre)|Thomas]] ***[[Matthieu (apôtre)|Matthieu]] ***[[Jacques d'Alphée|Jacques le Mineur]] ***[[Jude (apôtre)|Jude]] ***[[Simon le Zélote]] ***[[Judas Iscariote]] ***[[Matthias (apôtre)|Matthias]] ***[[Paul de Tarse]], figure centrale du [[christianisme primitif]]. **[[Jacques le Juste]], évêque de l'[[Église de Jérusalem]]. **[[Ignace d'Antioche]], auteur et évêque d'[[Antioche]]. **[[Polycarpe de Smyrne]], disciple de [[Jean (apôtre)|Jean]] et évêque de [[Izmir|Smyrne]]. **[[Lin (pape)|Lin]], pape qui règne de 64 à 76. **[[Anaclet]], pape qui règne de 76 à 88. **[[Clément de Rome]], pape qui règne de 88 à 97. **[[Évariste (pape)|Évariste]], pape qui règne de 97 à 105. **[[Yoḥanan ben Zakkaï]] (47 av J.-C. - 73 ap J.-C.), théologien juif [[tannaïm]] et fondateur du [[judaïsme rabbinique]]. **[[Rabbi Akiva]] (50 - 136), théologien juif [[tannaïm]] et fondateur du [[judaïsme rabbinique]]. == Chronologies thématiques == {{détail|Ier siècle en architecture|Arts plastiques au Ier siècle|Littérature du Ier siècle|Faits économiques et sociaux au Ier siècle|Ier siècle en science}} == Notes et références == {{Références|taille=35}} {{Portail|histoire|monde antique}} [[Catégorie:Ier siècle|*]]
1590
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ier%20si%C3%A8cle%20av.%20J.-C.
Ier siècle av. J.-C.
{{Titre mis en forme|{{-s-|I}}}} {| class="toc" align="right" style="margin:4px;" |- align="center" | <small>Millénaires :</small><br /> {{-m|II|e}}&nbsp;• '''{{-m|I|er}}'''&nbsp;• {{Mil|I|er}}<br /> ---- <small>Siècles :</small><br /> {{-s|II}}&nbsp;• '''{{-s|I}}'''&nbsp;• {{s|I}}<br /> ---- |- align="center" | <small>Décennies :</small><br /> [[Années -90|-90]] • [[Années -80|-80]] • [[Années -70|-70]] • [[Années -60|-60]] • [[Années -50|-50]]<br /> [[Années -40|-40]] • [[Années -30|-30]] • [[Années -20|-20]] • [[Années -10|-10]] • [[Années -0|-0]] ---- |- align="center" | <small>Années :</small><br /> [[-100]] • [[-99]] • [[-98]] • [[-97]] • [[-96]]<br />[[-95]] • [[-94]] • [[-93]] • [[-92]] • [[-91]] [[-90]] • [[-89]] • [[-88]] • [[-87]] • [[-86]]<br />[[-85]] • [[-84]] • [[-83]] • [[-82]] • [[-81]] [[-80]] • [[-79]] • [[-78]] • [[-77]] • [[-76]]<br />[[-75]] • [[-74]] • [[-73]] • [[-72]] • [[-71]] [[-70]] • [[-69]] • [[-68]] • [[-67]] • [[-66]]<br />[[-65]] • [[-64]] • [[-63]] • [[-62]] • [[-61]] [[-60]] • [[-59]] • [[-58]] • [[-57]] • [[-56]]<br />[[-55]] • [[-54]] • [[-53]] • [[-52]] • [[-51]] [[-50]] • [[-49]] • [[-48]] • [[-47]] • [[-46]]<br />[[-45]] • [[-44]] • [[-43]] • [[-42]] • [[-41]] [[-40]] • [[-39]] • [[-38]] • [[-37]] • [[-36]]<br />[[-35]] • [[-34]] • [[-33]] • [[-32]] • [[-31]] [[-30]] • [[-29]] • [[-28]] • [[-27]] • [[-26]]<br />[[-25]] • [[-24]] • [[-23]] • [[-22]] • [[-21]] [[-20]] • [[-19]] • [[-18]] • [[-17]] • [[-16]]<br />[[-15]] • [[-14]] • [[-13]] • [[-12]] • [[-11]] [[-10]] • [[-9]] • [[-8]] • [[-7]] • [[-6]]<br />[[-5]] • [[-4]] • [[-3]] • [[-2]] • [[-1]] |} Voir aussi : [[Liste des siècles]], [[Chiffres romains]] ---- Le {{-s-|I}} commence le {{date|1|1|100}} et finit le [[31 décembre]] de l'an [[1 av. J.-C.]] == Événements == === Afrique === * '''[[30 av. J.-C.]]''' : l'[[Égypte antique|Égypte]] passe sous la [[Période romaine de l'Égypte|domination romaine]] après la mort de [[Cléopâtre VII|Cléopâtre {{VII}}]] ce qui marque la fin de la [[Dynastie lagide|dynastie des Ptolémées]]<ref>Florence Braunsten, ''op. cit'', [https://books.google.fr/books?id=9ERwCgAAQBAJ&pg=PT864 {{p.|864}}].</ref>. * '''[[23 av. J.-C.]]''' : la [[candace]] (reine) [[Amanishakhéto]] (v. 35/ v. 20 av. J.-C.) fille de la reine [[Amanirenas]] règne en [[Nubie]]. Un traité est conclu par les ambassadeurs d'Amanishakhéto avec l'empereur Auguste à [[Samos]] en [[21 av. J.-C.]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Collectif |titre=Histoire générale de l'Afrique |volume=2 |éditeur=UNESCO |année=1985 |pages totales=925 |isbn=978-92-3-201708-6 |présentation en ligne={{Google Livres|OJ9RJ6snDacC|page=310}}}}</ref>. * '''[[21 av. J.-C.]]''' : expéditions du proconsul d'Afrique [[Lucius Cornelius Balbus Minor|Cornelius Balbus]] contre les [[Gétules]] et les [[Garamantes]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Yann Le Bohec |titre=La troisième légion Auguste |éditeur=Éditions du Centre national de la recherche scientifique |année=1989 |pages totales=632 |isbn=978-2-222-03988-4 |présentation en ligne={{Google Livres|jtogAQAAIAAJ|page=|surligne=21-20}}}}</ref>. === Amérique === * '''[[31 av. J.-C.]]''' : première date connue en [[Préclassique mésoaméricain|Mésoamérique]] découverte sur la stèle C du site de [[Tres Zapotes]], attestant l'utilisation d'un [[Calendrier mésoaméricain|calendrier]]<ref>{{Ouvrage |titre=Dictionnaire de la Préhistoire |sous-titre=Les Dictionnaires d'Universalis |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2017 |isbn=978-2-341-00223-3 |présentation en ligne={{Google Livres|5aNsDgAAQBAJ|page=PT865}}}}</ref>. Le {{-s-|I}} voit la consolidation des traits caractéristiques de cette région tels que le calendrier, l'écriture ou le [[Jeu de balle (Mésoamérique)|jeu de balle]] ainsi que l'apparition d'importants foyers de population, dont la future mégalopole de [[Teotihuacan]]. === Asie === * '''Vers 85 av. J.-C.''' : les [[Scythes]] ([[Sakas]]), prennent le [[Gandhara]], au [[Pakistan]] actuel, balayant les [[royaumes indo-grecs]]. Le roi Mauès établit un royaume [[Indo-Scythes|indo-scythe]] avec [[Taxila]] pour capitale<ref>{{Ouvrage |auteur1=Janos Harmatta |titre=History of civilizations of Central Asia |volume=2 |éditeur=UNESCO |année=1994 |pages totales=574 |isbn=978-92-3-102846-5 |présentation en ligne={{Google Livres|9U6RlVVjpakC|page=103}}}}</ref>. Ses successeurs règnent jusqu’au milieu du siècle suivant sur l’[[Afghanistan]] oriental et le Nord du [[Pakistan]]. Ils portent le titre grec de ''Basileus'' et gouvernent par l’intermédiaire de [[Satrapes occidentaux|satrapes]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=John Marshall |titre=A Guide to Taxila |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2013 |pages totales=230 |isbn=978-1-107-61544-1 |présentation en ligne={{Google Livres|JEMbH2aDO0UC|page=25}}}}</ref>. * '''72-27 av. J.-C.''' : la [[dynastie des Kanva]] succède à la [[dynastie Shunga]] et règne sur le [[Magadha]] en Inde<ref name="Barnett">{{Ouvrage |auteur1=Lionel D. Barnett |titre=Antiquities of India : An Account of the History and Culture of Ancient Hindustan |éditeur=Atlantic Publishers & Dist |année=1999 |pages totales=322 |isbn=978-81-7156-442-2 |présentation en ligne={{Google Livres|LnoREHdzxt8C|page=41}}}}</ref>. * '''57 av. J.-C.''' : début de la période des [[Trois Royaumes de Corée]], qui voit s'affronter trois royaumes principaux et d'autres plus petits en [[Corée]] et en [[Mandchourie]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Soutif |titre=Fondements des civilisations de l'Asie |éditeur=[[EDP Sciences]] |année=2012 |pages totales=384 |isbn=978-2-7598-0337-8 |présentation en ligne={{Google Livres|t1W__qGfAnEC|page=331}}}}</ref>. * '''{{-s-|I}} - {{s-|I}}''' : la {{Lien|langue=en|trad=Noin-Ula burial site|fr=nécropole de Noin Ula}}, près de la rivière [[Selenga]], dans les collines du nord de la [[Mongolie]], livre de nombreux objets bien conservés dans des tombeaux inondés de l'aristocratie [[Xiongnu]]<ref>{{Lien web|url=https://depts.washington.edu/silkroad/museums/shm/shmnoinula.html|titre=State Hermitage Museum :: Noin Ula}}</ref>. === Proche-Orient === * '''95-55 av. J.-C.''' : apogée de l’Arménie sous le règne de [[Tigrane II d'Arménie|Tigrane II le Grand]] de la dynastie des [[Artaxiades]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Claire Mouradian |titre=L'Arménie |sous-titre=« Que sais-je ? » n° 851 |éditeur=Presses universitaires de France |année=2013 |pages totales=128 |isbn=978-2-13-062793-7 |présentation en ligne={{Google Livres|84cKCwAAQBAJ|page=PT16}}}}</ref>. * '''88-63 av. J.-C.''' : [[Guerre de Mithridate|guerres de Mithridate]] ([[première guerre de Mithridate|88-85 av. J.-C.]]<ref name="Arnaud-Lindet"/>, [[deuxième guerre de Mithridate|83-81 av. J.-C.]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Michel David |titre=La République romaine. De la deuxième guerre punique à la bataille d'Actium (218-31) |éditeur=[[Éditions Points|Points]] |année=2014 |pages totales=320 |isbn=978-2-7578-4292-8 |présentation en ligne={{Google Livres|UG_4AgAAQBAJ|page=PT158}}}}</ref>, [[troisième guerre de Mithridate|74-63 av. J.-C.]]<ref name="Le Bohec">{{Ouvrage |auteur1=Yann Le Bohec |titre=Histoire des guerres Romaines : Milieu du {{s-|VIII}} avant J.-C. – 410 après J.-C. |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année=2017 |pages totales=608 |isbn=979-10-210-2302-4 |présentation en ligne={{Google Livres|e95WDgAAQBAJ|page=PT11}}}}</ref>). Rome affirme son pouvoir sur l'Asie Mineure. * '''67-63 av. J.-C.''' : le trône de [[Judée]] est l'enjeu d'un grave conflit entre les deux princes hasmonéens [[Hyrcan II]] et [[Aristobule II]]. Le gouverneur [[Antipater (Judée)|Antipater]] s'allie avec les [[Rome antique|Romains]] qui étaient restés depuis un siècle dans la région, et en [[63 av. J.-C.]], l'armée romaine occupe [[Jérusalem]], et le général [[Pompée]] entre dans le [[Temple de Jérusalem]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Christian-Georges Schwentzel |titre=Hérode le Grand |éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]] |année=2011 |pages totales=326 |isbn=978-2-7564-0649-7 |présentation en ligne={{Google Livres|fw_YP53fQ58C|page=PT18}}}}</ref>. * '''64 av. J.-C.''' : la [[Syrie (province romaine)|Syrie]] devient [[province romaine]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''63 av. J.-C.''' : la [[Judée]] passe sous protectorat romain<ref>{{Ouvrage |auteur1=Geoffrey W. Bromiley |titre=International Standard Bible Encyclopedia : E-J |volume=2 |éditeur=Wm. B. Eerdmans Publishing |année=1995 |pages totales=1175 |isbn=978-0-8028-3782-0 |présentation en ligne={{Google Livres|yklDk6Vv0l4C|page=625}}}}</ref>. * '''53 av. J.-C.''' : [[bataille de Carrhes]]<ref name="Gaborit"/>. * '''40-33 av. J.-C.''' : [[Guerre romano-parthique de 40-33 av. J.-C.|guerre romano-parthique]]. Occupation d'une partie de l'Asie mineure, de la Syrie et de la Palestine par les troupes parthes de 40 à 37 av. J.-C. Contre-offensive romaine menée par [[Marc Antoine]] de 37 à 36 av. J.-C.<ref name="Gaborit">{{Ouvrage|prénom1=Justine|nom1=Gaborit|titre=La vallée engloutie|sous-titre=géographie historique du Moyen-Euphrate (du IVe s. av. J.-C. au VIIe s. apr. J.-C.)|volume=1|éditeur=Presses de l’Ifpo|année=2018|pages totales=424|passage=115|isbn=978-2-35159-540-4|présentation en ligne={{Google Livres|WlZHDwAAQBAJ|page=260}}}}</ref>. === Europe === * '''100-50 av. J.-C.''' : présence attestée de [[Histoire des Juifs en Espagne|Juifs]] en [[Hispanie|Espagne]] par des dalles funéraires inscrites en [[hébreu]] ([[Tarragone]], [[Tortosa]], [[Mérida (Espagne)|Mérida]], etc.)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Béatrice Leroy |titre=L'aventure séfarade |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2013 |pages totales=222 |isbn=978-2-08-081253-7 |présentation en ligne={{Google Livres|fbouAgAAQBAJ|page=PT10}}}}</ref>. * '''91-88 av. J.-C.''' : [[Guerre sociale (Rome)|guerre sociale]] en Italie<ref name="Arnaud-Lindet">{{Ouvrage |auteur1=Marie-Pierre Arnaud-Lindet |titre=Histoire et politique à Rome : les historiens romains {{-s-|III}} : {{sap-|V}} |éditeur=[[Éditions Bréal]] |année=2001 |pages totales=383 |isbn=978-2-84291-772-2 |présentation en ligne={{Google Livres|CwEfQ_bcMk8C|page=92}}}}</ref>. * '''82-79 av. J.-C.''' : [[Sylla#Dictature|dictature de Sylla]] à [[Rome antique|Rome]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Pierre Martin, Alain Chauvot, Mireille Cébeillac-Gervasoni |titre=Histoire romaine |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2010 |pages totales=480 |isbn=978-2-200-25838-2 |présentation en ligne={{Google Livres|zJnAd3Xj32sC|page=PT193}}}}</ref>. * '''80-72 av. J.-C.''' : [[guerre sertorienne]] en [[Hispanie]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=George C.|nom1=Kohn|titre=Dictionary of Wars|lieu=New York|éditeur=[[Infobase Publishing]]|année=2007|numéro d'édition=3rd|pages totales=692|isbn=978-1-4381-2916-7|présentation en ligne={{Google Livres|OIzreCGlHxIC|page=PT500}}}}</ref>. Trésor de [[Barcus#Protohistoire|Barcus]]. * '''73-71 av. J.-C.''' : [[troisième Guerre servile]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''63-62 av. J.-C.''' : [[conjuration de Catilina]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''60-53 av. J.-C.''' : [[Pompée]], [[Crassus]] et [[Jules César]] forment le [[premier triumvirat]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Kathryn Tempest |titre=Cicero |sous-titre=Politics and Persuasion in Ancient Rome |éditeur=Continuum |année=2011 |pages totales=256 |isbn=978-1-84725-246-3 |présentation en ligne={{Google Livres|WQrJsSD_ES8C|page=111|surligne=}}}}</ref>. * '''58-51 av. J.-C.''' : [[guerre des Gaules]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''49-45 av. J.-C.''' : [[Guerre civile de César|guerre civile entre César et Pompée]]<ref name="Martin">{{Ouvrage |auteur1=Paul M. Martin |titre=Tuer César ! |éditeur=[[Éditions Complexe]] |année=1988 |pages totales=221 |isbn=978-2-87027-248-0 |présentation en ligne={{Google Livres|1vGVtsyX7lcC|page=205}}}}</ref>. * '''43-30 av. J.-C.''' : [[guerre civile des Libérateurs|troisième guerre civile]] entre [[Marc-Antoine]] et [[Octave Auguste|Octave]]<ref name="Gaillard">{{Ouvrage |auteur1=Jacques Gaillard |titre=Introduction à la littérature latine - 3e éd. |sous-titre=Des origines au Haut-Empire |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2017 |pages totales=160 |isbn=978-2-200-61839-1 |présentation en ligne={{Google Livres|DFiMDgAAQBAJ|page=PT159}}}}</ref>. * '''[[27 av. J.-C.]]''' : instauration du [[principat]] ; passage de la [[République romaine]] à l'[[Empire romain]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Florence Braunstein |auteur2=Jean-François Pépin |titre=Les Grandes Civilisations Pour les Nuls |éditeur=edi8 |année=2011 |isbn=978-2-7540-3416-6 |présentation en ligne={{Google Livres|iLn6AgAAQBAJ|page=244}}}}</ref>. * '''[[-16|16]]-[[-7|7 {{av JC}}]]''' : [[conquête romaine de la Rhétie et de l'arc alpin]]. La frontière de l'[[empire romain]] atteint le [[Danube]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''[[-13|13]]-[[-9|9 {{av JC}}]]''' : [[Campagne d'Illyrie (13-9 av J.-C.)|campagne d'Illyrie]]<ref name="Le Bohec"/>. * '''[[-12|12]]-[[-9|9 {{av JC}}]]''' : [[Occupation romaine de la Germanie sous Auguste|campagnes]] de [[Nero Claudius Drusus|Drusus]] en [[Germanie]]. * Installation de [[Germains]] : [[Aduatiques]] (issus des [[Teutons]], vers [[Namur]], [[Liège]]), [[Bataves]] (à l’embouchure du [[Rhin]]), [[Némètes]] (vers [[Spire (ville)|Spire]]), [[Sicambres]] (issus des [[Cimbres]], dans le nord de la [[Lippe (rivière)|Lippe]] puis au sud de la [[Ruhr (région)|Ruhr]], déportés en [[Gaule belgique|Belgique]] (Cibernodunum, aujourd'hui [[Xanten]]) par [[Rome]] en [[12 av. J.-C.|12]]-[[8 av. J.-C.|8]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bruno|nom1=Dumézil|titre=Les Barbares|éditeur=Presses universitaires de France|année=2016|passage=446|isbn=978-2-13-074960-8|présentation en ligne={{Google Livres|cybdDAAAQBAJ|page=PT1172}}}}.</ref>), [[Triboques]] (en [[Alsace]]), [[Vangions]] (vers [[Worms (ville)|Worms]]). * [[Civilisation des oppida|Développement des oppida]] en Europe occidentale : [[Bibracte]] au [[mont Beuvray]], [[Oppidum de Manching|Manching]] en Bavière, [[Stradonice]] en Bohême et Velem-Szentvid en Hongrie<ref name="Buchsenschutz">{{Ouvrage |auteur1=Olivier Buchsenschutz |titre=L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe |sous-titre=Ier siècle) |éditeur=Presses universitaires de France |année=2015 |pages totales=512 |isbn=978-2-13-065331-8 |présentation en ligne={{Google Livres|nPgICwAAQBAJ|page=PT399}}}}</ref>. == Personnages significatifs == * [[Chef d'État|Chefs]] [[Politique|politiques]] : **[[Rome antique|Rome]] : ***[[Caius Marius]] (157 - 86 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Sylla]] (138 - 78 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Quintus Sertorius]] (126 - 72 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Lucullus]] (117 - 56 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Crassus]] (115 - 53 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Catilina]] (108 - 62 av. J.-C.), homme politique. ***[[Cicéron]] (106 - 43 av. J.-C.), homme politique, écrivain et philosophe. ***[[Pompée]] (106 - 48 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Jules César]] (101 - 44 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Caton d'Utique]] (95 - 12 av. J.-C.), homme politique. ***[[Publius Clodius Pulcher]] (93 ou 92 - 52 av. J.-C.), homme politique et démagogue. ***[[Lépide]] (89 - 13 ou 12 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Marcus Junius Brutus]] (85 - 42 av. J.-C.), homme politique. *** [[Marc Antoine]] (83 - 30 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Mécène]] (70 - 8 av. J.-C.), homme politique et célèbre philanthrope. *** [[Octavie la Jeune]] (69 - 11 av. J.-C.), sœur d'[[Auguste]] et épouse de [[Marc Antoine]]. *** [[Sextus Pompée]] (68 - 35 av. J.-C.), général et fils de [[Pompée]]. ***[[Marcus Vipsanius Agrippa]] (63 - 12 av. J.-C.), général et homme politique. ***[[Auguste]] (63 av J.-C., 14 ap J.-C), premier [[empereur romain]]. ***[[Livie]] (58 av J.-C., 29 ap J.-C), impératrice, mère de [[Tibère]] et épouse d'[[Auguste]]. *** [[Tibère]] (42 av J.-C., 37 ap J.-C), général et homme politique. ***[[Julia Caesaris filia]] (39 av J.-C., 14 ap J.-C), fille d'[[Auguste]] et épouse d'[[Marcus Vipsanius Agrippa|Agrippa]] puis de [[Tibère]]. ** [[Égypte antique|Égypte]] : ***[[Ptolémée X]] (140 ou 139 - 88 av. J.-C.), règne de 107 à 88 avant J.-C.. ***[[Ptolémée IX]] (143 ou 142 - 80 av. J.-C.), règne de 116 à 107 puis de 88 à 80 avant J.-C.. ***[[Ptolémée XI]] (105 ou 104 - 80 av. J.-C.), règne de 80 à 80 avant J.-C.. ***[[Ptolémée XII]] (117 ou 116 - 51 av. J.-C.), règne de 80 à 58 puis de 55 à 51 avant J.-C.. ***[[Bérénice IV]] (77 - 55 av. J.-C.), règne de 58 à 55 avant J.-C.. ***[[Cléopâtre VII]] (69 - 30 av. J.-C.), règne de 51 à 30 avant J.-C.. ***[[Ptolémée XIII]] (61 - 47 av. J.-C.), règne de 51 à 47 avant J.-C.. ***[[Ptolémée XIV]] (59 - 44 av. J.-C.), règne de 47 à 44 avant J.-C.. ***[[Ptolémée XV|Ptolémée XV Césarion]] (47 ou 44 - 30 av. J.-C.), règne de 44 à 30 avant J.-C.. ** [[Barbare|Barbares]] : ***[[Crixos]] (? - 72 av. J.-C.), chef rebelle [[Gaulois (peuples)|gaulois]]. *** [[Spartacus]] (100 - 71 av. J.-C.), [[gladiateur]] et chef insurgé de la [[troisième guerre servile]]. *** [[Cassivellaunos]] (? - 54 av. J.-C.), chef militaire britannique [[Celtes|celtique]]. *** [[Arioviste]] (? - 54 av. J.-C.), chef militaire [[Germains|germanique]]. *** [[Ambiorix]] (? - 53 av. J.-C.), chef militaire gaulois. *** [[Vercingétorix]] (80 - 46 av. J.-C.), chef militaire gaulois. ***[[Burebista]] (? - 44 av. J.-C.), roi de [[Dacie]] qui règne de 82 à 44 avant J.-C.. ** [[Dynastie Han|Chine]] : ***[[Jin Midi]] (134 - 86 av. J.-C.), homme politique. *** [[Huo Guang]] (? - 68 av. J.-C.), homme politique. ***[[Han Xuandi]] (91 - 49 av. J.-C.), empereur qui règne de 74 à 49 avant J.-C.. ** Autre : ***[[Tigrane II d'Arménie]] (140 - 55 av. J.-C.), roi d'[[Royaume d'Arménie|Arménie]]. *** [[Hérode Ier le Grand|Hérode {{Ier}} le Grand]] (73 - 4 av. J.-C.), roi de [[Royaume d'Hérode|Judée]]. *** [[Juba II]] (52 av J.-C., 23 ap J.-C.), dernier roi de [[Royaume de Numidie|Numidie]]. *[[Littérature]], [[science]] et [[philosophie]] : **[[Rome antique|Rome]] : ***[[Varron (écrivain)|Varron]] (116 - 27 av. J.-C.), érudit. ***[[Cornélius Népos]] (100 - 25 av. J.-C.), biographe. ***[[Lucrèce]] (94 - 54 av. J.-C.), poète et philosophe. ***[[Vitruve]] (90 - 15 av. J.-C.), écrivain, architecte et ingénieur. ***[[Salluste]] (86 - 35 ou 34 av. J.-C.), historien et homme politique. ***[[Catulle]] (83 - 30 av. J.-C.), poète. ***[[Virgile]] (70 - 19 av. J.-C.), poète. ***[[Horace]] (65 - 8 av. J.-C.), poète. ***[[Tite-Live]] (64 ou 59 - 17 av. J.-C.), historien. ***[[Verrius Flaccus]] (55 av J.-C., 20 ap J.-C), grammairien. ***[[Sénèque l'Ancien]] (54 av J.-C., 39 ap J.-C), [[Rhétorique|rhéteur]] et écrivain. ***[[Tibulle]] (50 - 19 ou 18 av. J.-C.), poète. ***[[Labéon]] (50 av J.-C., 10 ap J.-C), juriste. ***[[Properce]] (47 - 14 av. J.-C.), poète. ***[[Ovide]] (43 av J.-C., 17 ou 18 ap J.-C), poète. ***[[Trogue Pompée]], historien. **[[Achaïe (province romaine)|Grèce]] : ***[[Diodore de Sicile]] (90 - 30 av. J.-C.), historien. ***[[Strabon]] (60 av J.-C., 20 ap J.-C), historien et géographe. **[[Dynastie Han|Chine]] : ***[[Sima Qian]] (145 - 86 av. J.-C.), historien, père de l'[[historiographie chinoise]]. ***[[Jing Fang]] (78 - 37 av. J.-C.), mathématicien et théoricien de la musique. *[[Religion]] : **[[Hillel Hazaken]], rabbin juif et auteur des sept règles en [[herméneutique]]. **[[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]], le père adoptif de [[Jésus-Christ|Jésus]]. **[[Marie (mère de Jésus)|Marie]], la mère de [[Jésus-Christ|Jésus]] selon le [[Nouveau Testament]] et le [[Coran]]. **[[Jésus-Christ|Jésus de Nazareth]], le fils de [[Dieu]] dans diverses croyances. **[[Jean le Baptiste]], prophète juif dans le [[christianisme]] et l'[[islam]]. == Chronologies thématiques == {{détail|Ier siècle av. J.-C. en architecture|Arts plastiques au Ier siècle av. J.-C.|Littérature du Ier siècle av. J.-C.|Faits économiques et sociaux au Ier siècle av. J.-C.|Ier siècle av. J.-C. en science}} == Notes et références == {{Références|taille=35}} {{Portail|histoire|monde antique}} [[Catégorie:Ier siècle av. J.-C.|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/IIe%20si%C3%A8cle%20av.%20J.-C.
IIe siècle av. J.-C.
{{Titre mis en forme|{{-s-|II}}}} {| class="toc" align="right" style="margin:4px;" |- align="center" | <small>Millénaires :</small><br /> {{-m|II|e}}&nbsp;• '''{{-m|I|er}}'''&nbsp;• {{Mil|I|er}}<br /> ---- <small>Siècles :</small><br /> {{-s|III}}&nbsp;• '''{{-s|II}}'''&nbsp;• {{-s|I}}<br /> ---- |- align="center" | <small>Décennies :</small><br /> [[Années -190|-190]] • [[Années -180|-180]] • [[Années -170|-170]] • [[Années -160|-160]] • [[Années -150|-150]]<br /> [[Années -140|-140]] • [[Années -130|-130]] • [[Années -120|-120]] • [[Années -110|-110]] • [[Années -100|-100]] ---- |- align="center" | <small>Années :</small><br /> [[-200]] • [[-199]] • [[-198]] • [[-197]] • [[-196]]<br />[[-195]] • [[-194]] • [[-193]] • [[-192]] • [[-191]] [[-190]] • [[-189]] • [[-188]] • [[-187]] • [[-186]]<br />[[-185]] • [[-184]] • [[-183]] • [[-182]] • [[-181]] [[-180]] • [[-179]] • [[-178]] • [[-177]] • [[-176]]<br />[[-175]] • [[-174]] • [[-173]] • [[-172]] • [[-171]] [[-170]] • [[-169]] • [[-168]] • [[-167]] • [[-166]]<br />[[-165]] • [[-164]] • [[-163]] • [[-162]] • [[-161]] [[-160]] • [[-159]] • [[-158]] • [[-157]] • [[-156]]<br />[[-155]] • [[-154]] • [[-153]] • [[-152]] • [[-151]] [[-150]] • [[-149]] • [[-148]] • [[-147]] • [[-146]]<br />[[-145]] • [[-144]] • [[-143]] • [[-142]] • [[-141]] [[-140]] • [[-139]] • [[-138]] • [[-137]] • [[-136]]<br />[[-135]] • [[-134]] • [[-133]] • [[-132]] • [[-131]] [[-130]] • [[-129]] • [[-128]] • [[-127]] • [[-126]]<br />[[-125]] • [[-124]] • [[-123]] • [[-122]] • [[-121]] [[-120]] • [[-119]] • [[-118]] • [[-117]] • [[-116]]<br />[[-115]] • [[-114]] • [[-113]] • [[-112]] • [[-111]] [[-110]] • [[-109]] • [[-108]] • [[-107]] • [[-106]]<br />[[-105]] • [[-104]] • [[-103]] • [[-102]] • [[-101]] |} Voir aussi : [[Liste des siècles]], [[Chiffres romains]] ---- Le '''{{-s-|II}}''' commence le {{date|1|1|-200}} et finit le {{date|31|12|-101}} == Événements == === Afrique === * '''305-30 {{avjc}}''' : [[Dynastie lagide|dynastie des Lagides]] en [[Égypte antique|Égypte]]. * '''202-148 {{avjc}}''' : règne de [[Massinissa]] en [[Numidie]], sur un territoire comprenant l’[[Algérie]] et le [[Maroc]] oriental actuel<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Christophe Burgeon |titre=La troisième guerre punique et la destruction de Carthage |sous-titre=le verbe de Caton et les armes de Scipion |lieu=Louvain-la-Neuve |éditeur=Éditions Academia |année=2015 |pages totales=189 |isbn=978-2-8061-0254-6 |présentation en ligne={{Google Livres|HecACwAAQBAJ|page=30}}}}</ref>. Son puissant royaume vend à Rome du blé, des éléphants, des [[lion]]s et des panthères. Les villes numides s’agrandissent et s’ornent de monuments, les bourgs fortifiés contre les nomades se multiplient. Massinissa possède une flotte et fait battre des monnaies de bronze. Il encourage la sédentarisation des nomades et l’urbanisation. Il diffuse la [[civilisation punique]] et les cultes agraires helléniques dans les campagnes. Sa capitale est Cirta ([[Constantine (Algérie)|Constantine]]). Il envoie son blé à [[Délos]] et à [[Athènes]] (un de ses fils, [[Mastanabal]], triomphe aux [[Panathénées]] en [[158 av. J.-C.]]). * Les scribes de [[Méroé]] abandonnent les hiéroglyphes et la langue égyptienne pour inventer un [[Alphabet méroïtique|alphabet de vingt-trois signes]] et écrire dans leur propre langue, qui nous est inconnue<ref>{{Ouvrage |titre=Histoire de l'humanité |volume=3 |éditeur=UNESCO |année=2000 |isbn=978-92-3-202812-9 |présentation en ligne={{Google Livres|uprLc--_opoC|page=735}}}}</ref>. * À partir du {{-s-|II}}, la culture de la [[vigne]] et de l’[[olivier (arbre)|olivier]] se développe en Afrique du Nord parallèlement à celle du [[blé]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Mohamed Ben Jeddou |titre=Vers une étude de la dynamique du peuplement en Tunisie de la protohistoire jusqu'au Haut Moyen Âge |sous-titre=étude comparative de deux regions |volume=1 |lieu=Oxford |éditeur=[[Archaeopress]] |année=2007 |isbn=978-1-4073-0171-6 |présentation en ligne={{Google Livres|ITNoAAAAMAAJ|page=125|surligne=vigne}}}}</ref>. L’élevage des chevaux s’intensifie, mais aussi celui des bovins et des ovins. Le pays fournit un grand nombre de bêtes sauvages pour les jeux du cirque. === Amérique === * '''Vers 200 {{avjc}}''' : développement de [[Teotihuacan]] au [[Mexique]]. La ville compte 80000 habitant au {{Ier siècle}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Brian M. Fagan |auteur2=Chris Scarre |titre=Ancient Civilizations |éditeur=[[Routledge]] |année=2016 |pages totales=536 |isbn=978-1-317-29608-9 |présentation en ligne={{Google Livres|xAy4CwAAQBAJ|page=413}}}}</ref>. * '''200 {{avjc}}-[[700]]''' : dans les zones forestières d’Amérique du Nord, développement de la [[culture Hopewell]], caractérisée par de grandes sépultures, par l’organisation en chefferie et par le développement d’un réseau de communication à longue distance<ref>{{Ouvrage |auteur1=Carl Waldman |auteur2=Molly Braun |titre=Atlas of the North American Indian |éditeur=[[Infobase Publishing]] |année=2009 |pages totales=450 |isbn=978-1-4381-2671-5 |présentation en ligne={{Google Livres|P2HKD9PgC6wC|page=30}}}}</ref>. * '''200 {{avjc}}-[[600]]''' : période horizon moyen au Pérou<ref name="Malpass">{{Ouvrage |auteur1=Michael A. Malpass |titre=Daily Life in the Inca Empire, 2nd Edition |éditeur=[[ABC-CLIO]] |année=2009 |pages totales=176 |isbn=978-0-313-35549-3 |présentation en ligne={{Google Livres|XGtFCQAAQBAJ|page=8}}}}</ref>. [[Moche (culture)|Culture Moche]]. Essor de la [[civilisation nazca|civilisation Nazca]] sur la côte méridionale du [[Pérou]], avec d’immenses [[Géoglyphes de Nazca|géoglyphes]] dessinant des motifs géométriques et animaliers dans les plaines désertiques<ref>{{Ouvrage |auteur1=Bobbie Kalman |auteur2=Tammy Everts |titre=Peru |sous-titre=The People and Culture |éditeur=Crabtree Publishing Company |année=2003 |pages totales=32 |isbn=978-0-7787-9342-7 |présentation en ligne={{Google Livres|9jfjcPESOaIC|page=6}}}}</ref>. Elle continue les traditions locales de céramiques et de tissus fins. Les céramiques, peintes avant cuisson, montrent des animaux, des oiseaux, des plantes mais aussi des têtes humaines coupées et des corps décapités, motifs que l’on retrouve sur les mystérieux [[Géoglyphes de Nazca|alignements de Nazca]]. La culture [[Virú]], également appelée Gallinazo, se développe sur la côte nord péruvienne entre l'an 200 av. J.-C. et l'an [[300]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Haagen D. Klaus, J. Marla Toyne |titre=Ritual Violence in the Ancient Andes : Reconstructing Sacrifice on the North Coast of Peru |éditeur=University of Texas Press |année=2016 |isbn=978-1-4773-0963-6 |présentation en ligne={{Google Livres|QIl8DAAAQBAJ|page=8}}}}</ref>. [[Tiwanaku]] et Pucara, occupé par les [[Aymara (peuple)|aymara]]s, sont les plus puissants États de la région du [[lac Titicaca]] entre 200 {{avjc}} et [[200]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Margaret Young-S¾nchez |titre=Tiwanaku |sous-titre=Ancestors of the Inca |éditeur=U of Nebraska Press |année=2004 |pages totales=215 |isbn=978-0-8032-4921-9 |présentation en ligne={{Google Livres|2pz_ZJhjk2MC|page=17}}}}</ref>. * '''Vers 150-50 {{avjc}}-700''' : la culture [[inuit]] [[Culture de Thulé|okvik]] se développe en [[Alaska]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Guy E. Gibbon |auteur2=Kenneth M. Ames |titre=Archaeology of Prehistoric Native America |sous-titre=An Encyclopedia |éditeur=[[Taylor & Francis]] |année=1998 |pages totales=941 |isbn=978-0-8153-0725-9 |présentation en ligne={{Google Livres|_0u2y_SVnmoC|page=605}}}}</ref>. === Asie et Pacifique === * '''206 {{avjc}}-[[220]]''' : [[dynastie Han]] en Chine. * '''Vers 200 av. J.-C.''' : essor des royaumes grecs ([[royaume gréco-bactrien]] et [[royaumes indo-grecs]]) du [[Pendjab]] et de [[Bactriane]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Éric-Paul Meyer |titre=Une histoire de l'Inde |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2007 |isbn=978-2-226-20129-4 |présentation en ligne={{Google Livres|MGYrAgAAQBAJ|page=|surligne=}}}}</ref>. * '''Vers 185-73 av. J.-C.''' : [[dynastie Shunga]] en [[Inde]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Ashok Pant |titre=The Truth of Babri Mosque |éditeur=iUniverse |année=2012 |pages totales=302 |isbn=978-1-4759-4290-3 |présentation en ligne={{Google Livres|YgAp2MuMR84C|page=24}}}}</ref>. Construction des [[Stûpa]]s de [[Bharhut|Bhârhut]] et de [[Sanchi|Sânchî]]<ref name="Astier">{{Ouvrage |auteur1=Alexandre Astier |titre=Histoire de l'Inde |éditeur=[[Eyrolles|Éditions Eyrolles]] |année=2011 |pages totales=218 |isbn=978-2-212-01141-8 |présentation en ligne={{Google Livres|fKD3vwpgGhgC|page=28}}}}</ref>. * '''Vers 150 {{avjc}}''' : les [[îles Marquises]] sont occupées par des colons [[Lapita]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=André Leroi-Gourhan, José Garanger |titre=La préhistoire dans le monde |éditeur=Presses universitaires de France |année=2015 |pages totales=848 |isbn=978-2-13-073824-4 |présentation en ligne={{Google Livres|6oxjCwAAQBAJ|page=PT812}}}}</ref>. * '''139-126 {{avjc}}''' : mission du général [[Chine|chinois]] [[Zhang Qian]] en [[Asie centrale]], qui atteste l'ouverture de la [[route de la soie]] qui relie la Chine à la [[Méditerranée]]. Le commerce des soieries chinoises atteint Rome à partir du {{-s|I}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Pernot|titre=Les routes de la soie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Artémis]]|année=2007|pages totales=203|isbn=978-2-84416-654-8|présentation en ligne={{Google Livres|XCX7Xvmb6lgC|page=34}}|titre chapitre=Les crises de la soie}}</ref>. * '''133 {{avjc}}-89''' : [[guerre Han–Xiongnu]], série de conflits qui opposent la [[Dynastie Han|dynastie chinoise des Han]] et la confédération nomade des [[Xiongnu]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Pierre Picquart |titre=La renaissance de la route de la soie : L'incroyable défi chinois du XXIe siècle |éditeur=[[Groupe Libella]] |année=2018 |pages totales=195 |isbn=978-2-8289-1707-4 |présentation en ligne={{Google Livres|8d9eDwAAQBAJ|page=|surligne=}}}}</ref>. * '''118-116 {{avjc}}''' : le navigateur [[Eudoxe de Cyzique]] se rend deux fois en [[Inde]]. Il aurait fait le [[Circumnavigation|tour]] de l’[[Afrique]], du golfe persique à [[Gadès]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Joseph Vogt |auteur2=Wolfgang Haase |titre=Aufstieg und Niedergang der römischen Welt : Geschichte und Kultur Roms im Spiegel der neueren Forschung |éditeur=[[Walter de Gruyter|De Gruyter]] |année=1978 |isbn=978-3-11-001885-1 |présentation en ligne={{Google Livres|40poAAAAMAAJ|page=661|surligne=40poAAAAMAAJ}}}}</ref>. * La dernière vague d’[[Peuplement de l'Asie du Sud-Est|émigration malaise]] en [[Indonésie]] introduit des outils et des armes de fer. Les [[Malais (ethnie)|Malais]] pratiquent la navigation d’îles en îles, et se mêlent à des peuples plus anciens (Négritos, Veddas). Les populations indonésiennes qui résultent du métissage entre les [[Malais (ethnie)|Malais]] et les peuples plus anciens sont diverses par les types physiques et les langues mais possèdent une entité de civilisation et de religion. Elles travaillent les métaux (or, cuivre, bronze et fer), connaissent l’art du tissage et de la poterie, pratiquent l’irrigation et la riziculture. Elles vivent dans des maisons de bois bien construites, parfois richement sculptées. Cette civilisation pré-hindoue se développe à [[Sumatra]], à [[Java (île)|Java]], à [[Bali]] et sur le littoral et les plaines accessibles par les cours d’eau de [[Kalimantan]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean Bruhat |titre=Histoire de l'Indonésie |éditeur=P.U.F |année=1976 |présentation en ligne={{Google Livres|HGYdAAAAMAAJ|page=7|surligne=Veddas}}}}</ref>. === Europe === * {{-sp-|III|/|II}} : [[civilisation des oppida]] définie par [[Joseph Déchelette]], du sud de l'Angleterre jusqu'à l'Europe centrale<ref name="Buchsenschutz">{{Ouvrage |auteur1=Olivier Buchsenschutz |titre=L'Europe celtique à l'âge du Fer (VIIIe |sous-titre=Ier siècle) |éditeur=Presses universitaires de France |année=2015 |pages totales=512 |isbn=978-2-13-065331-8 |présentation en ligne={{Google Livres|nPgICwAAQBAJ|page=PT399}}}}</ref>. Apogée des [[oppida]] de [[Provence]] et du [[Languedoc]]. Remparts de [[Glanum]] ([[Saint-Rémy-de-Provence]]). Sous l’impulsion de [[Marseille antique|Marseille]], une belle cité se développe sur un site indigène groupé autour d’un sanctuaire des eaux (maisons de style délien, temple, nymphée monumental élevé autour de la fontaine miraculeuse, reliefs de marbre). Oppidum de {{Lien|Heidengraben}}, près d'Ulm, le plus grand d'Europe avec 1662 ha. * {{-s-|II}}-{{s-|IV}} : cultures de [[Culture de Przeworsk|Przeworsk]] en Pologne, de [[Culture de Tsaroubintsy|Tsaroubintsy]] dans les steppes boisées du nord de l'[[Ukraine]] et de [[Culture de Tcherniakhov|Tcherniakhov]] en Biélorussie, Moldavie et Ukraine, candidates archéologiques privilégiés pour les origines des [[Slaves]]<ref name="Fagan">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Brian M. Fagan |auteur2=Chalrotte Beck |titre=The Oxford Companion to Archeology |lieu=New York/Oxford |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=1996 |pages totales=844 |passage=329 |isbn=0-19-507618-4 |isbn2=9780195076189 |présentation en ligne={{Google Livres|ystMAgAAQBAJ|page=657}} |titre chapitre=Ships and seafaring}}.</ref>. * '''Vers 200 {{avjc}}''' : les [[Sarmates]] envahissent la [[Scythie]] et les colonies grecques de la [[Mer Noire]] avant le début du siècle<ref>{{Article|auteur=Konstantin F. Smirnov|titre= Sauromates et Sarmates|volume=6|périodique= Dialogues d'histoire ancienne |année=1980 |passage=139-154|présentation en ligne=https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256_1980_num_6_1_1405}}</ref>. Les [[Scythes]] se trouvent alors confinés à la [[Crimée]] autour de leur récente capitale de Néapolis et sur les cours inférieurs du [[Dniepr]] et du [[Boug méridional|Boug]]. Ils assiègent à plusieurs reprises puis prennent la colonie grecque d’[[Olbia du Pont|Olbia]]. Les Scythes s’hellénisent, renoncent à la vie nomade et poursuivent un commerce fructueux avec le monde hellénistique (blé, poisson salé, sel, viandes, laines, peaux, fourrures mais aussi or de l’[[Altaï]] et ambre de la [[Caspienne]] contre objets de luxe et vins de grand cru). * '''200-49 av. J.-C.''' : après la [[seconde guerre punique]], [[Marseille antique|Massalia]] ([[Marseille]]), alliée de Rome, réussit à contrôler tout le littoral méditerranéen de la [[Gaule]] et de l’Espagne<ref>{{Article|auteur=Sophie Collin Bouffier|titre= Marseille et la Gaule méditerranéenne avant la conquête romaine|numéro=80|périodique= Pallas|année=2009|passage=35-60|présentation en ligne=https://journals.openedition.org/pallas/1751#tocto1n1}}</ref>. * '''197-179 {{avjc}}''' : [[première guerre celtibère]]. * '''Vers 160-121 {{avjc}}''' : règnes des chefs arvernes [[Luern]] (vers 160-130 {{avjc}}) et de son fils [[Bituitos]] (vers 130-121 {{avjc}}). Les [[Arvernes]] imposent leur hégémonie sur une grande partie de la [[Gaule]] puis sont refoulés dans le Massif Central par Rome qui annexe la [[Gaule transalpine]] en [[121 av. J.-C.]]<ref>{{Ouvrage |titre=Les Grands Articles d'Universalis. Gaule |volume=34 |éditeur=Encyclopaedia Universalis |année=2015 |isbn=978-2-85229-742-5 |présentation en ligne={{Google Livres|prmaBAAAQBAJ|page=PT16}}}}</ref>. * '''155-139 {{avjc}}''' : [[guerre lusitanienne]] (principalement Hispanie du sud). * '''153-133 {{avjc}}''' : [[guerre de Numance]] (nord de l'Hispanie). * '''Vers 150-58 {{avjc}}''' : [[Âge du fer britannique|âge du fer tardif]] en [[Grande-Bretagne]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Barry Cunliffe |titre=Britain Begins |éditeur=[[Oxford University Press]] |année=2013 |pages totales=568 |isbn=978-0-19-967945-4 |présentation en ligne={{Google Livres|lOIVDAAAQBAJ|page=292}}}}</ref>. Arrivée de peuples [[belges]] ([[Atrébates]], [[Cantiaci]], [[Catuvellauni]], [[Iceni]], etc.) dans le sud-est de l'[[Angleterre]]<ref>La numismatique témoigne d’une présence belge dans la zone. Les premières monnaies belges trouvées en Bretagne datent de 100 av. J.-C. ou peut-être de 150 av. J.-C. et se trouvent principalement dans le Kent.</ref>. Homogénéité du style de l’art celtique britannique au {{s-|II}} (fourreaux d’épées et grands boucliers). * '''149-146 {{avjc}}''' : [[troisième guerre punique]]. La [[République romaine]] s'empare de [[Civilisation carthaginoise|Carthage]]. * '''148 {{avjc}}''' : à l’issue des [[guerres de Macédoine]], la [[Macédoine (province romaine)|Macédoine]] devient province romaine<ref>{{Ouvrage |auteur1=Catherine Grandjean, Geneviève Hoffmann, Jean-Yves Carrez-Maratray |titre=Le monde hellénistique |éditeur=[[Armand Colin]] |année=2008 |pages totales=352 |isbn=978-2-200-24237-4 |présentation en ligne={{Google Livres|Be69T8OEoJwC|page=PT354}}}}</ref>. * '''146 {{avjc}}''' : [[Bataille de Corinthe|destruction de Corinthe]] et de Carthage. La [[République romaine]] s'étend tout autour de la [[Méditerranée]]. * '''113-105 {{avjc}}''' : [[guerre des Cimbres]]. Des populations germaniques, comme les [[Cimbres]] (Kimbri) du [[Himmerland]] ([[Danemark]]) et les [[Teutons]] (Teutones, venus de Thy au Danemark), migrent vers le Sud<ref>{{Ouvrage |libellé= Koch 2006 |lang= en |auteur1= John T. Koch |titre= Celtic culture |sous-titre= a historical encyclopedia |volume= 1 |éditeur= [[ABC-CLIO]] |année= 2006 |pages totales= 2128 |isbn= 978-1-85109-440-0 |présentation en ligne= {{Google Livres|f899xH_quaMC|page=437}} }}.</ref>. Inscriptions ibères du [[tumulus de Vielle-Aubagnan]] (Landes). * '''Vers 100 {{avjc}}''' : [[Posidonios]] décrit les [[Helvètes]] comme un peuple ''riche en or et pacifique''. Ils sont établis en [[Allemagne]] du Sud, puis localisés en [[Suisse]] par [[Jules César]] au {{-s-|I}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Laurent Flutsch |titre=L'époque romaine, ou, La Méditerranée au nord des Alpes |éditeur=Collection le savoir suisse |année=2005 |isbn=978-2-88074-636-0 |présentation en ligne={{Google Livres|1jJQSqqo8TgC|page=26}}}}</ref>. * Développement du culte d’[[Isis]] (déesse universelle) et des dieux égyptiens en [[Grèce antique|Grèce]] : [[Attique]] (attesté au [[Le Pirée|Pirée]] avant [[333 av. J.-C.|333]]), [[Eubée]], [[Béotie]], [[Délos]], [[Santorin|Théra]], [[Thessalie]], [[Royaume de Macédoine|Macédoine]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Françoise Dunand |titre=Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée |sous-titre=Le Culte D'Isis En Grece |éditeur=BRILL |année=1973 |pages totales=223 |isbn=978-90-04-03582-9 |présentation en ligne={{Google Livres|QEv_5ugtimgC|page=10}}}}</ref> et en Asie Mineure ([[Smyrne]], [[Éphèse]], [[Magnésie du Méandre]], [[Priène]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=Françoise Dunand |titre=Le culte d'Isis dans le bassin oriental de la Méditerranée |volume=3 |éditeur=BRILL |année=1973 |pages totales=400 |isbn=978-90-04-03583-6 |présentation en ligne={{Google Livres|JttdLW37O-MC|page=|surligne=}}}}</ref>. === Proche-Orient === * '''202-195 av. J.-C.''' : [[Guerres de Syrie|cinquième guerre de Syrie]] entre [[Lagides]] et [[Séleucides]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Martin Sicker |titre=The pre-Islamic Middle East |éditeur=[[Greenwood Publishing Group]] |année=2000 |pages totales=231 |isbn=978-0-275-96890-8 |présentation en ligne={{Google Livres|5MYFOWRZ8Z4C|page=122}}}}</ref>. * '''200-142 av. J.-C.''' : les [[Séleucides]] dominent la [[Judée]]<ref name="Gruson">{{Ouvrage |auteur1=Philippe Gruson |auteur2=Michel Quesnel |titre=La Bible et sa culture : Ancien Testament : Jésus et le Nouveau Testament |éditeur=[[Éditions Desclée de Brouwer|Desclée De Brouwer]] |année=2011 |pages totales=1184 |isbn=978-2-220-02193-5 |présentation en ligne={{Google Livres|_BvrDAAAQBAJ|page=PT188}}}}</ref>. Au {{-s-|II|e}}, apparaissent en [[Judée]] deux sectes antagonistes qui s’opposent sur le rituel (date de la [[Pentecôte]]) et sur le dogme : les [[Sadducéens]] professent un matérialisme et nient la résurrection des morts et la survie de l’âme. Attachés aux biens de ce monde, [[Judaïsme hellénistique|ils composeraient]] volontiers avec l’[[hellénisme]]. Les [[Pharisiens]] vivent dans la rigueur de la Loi mosaïque, observent minutieusement les pratiques. Ils croient aux anges et aux démons et à la résurrection finale des élus (influence des doctrines perses). Ils exercent dès le {{Ier siècle av. J.-C.}} une influence spirituelle profonde sur le peuple grâce à leur connaissance de la Loi, leur vie simple et intègre et à leurs écoles<ref>{{Ouvrage |auteur1=Régine Azria |titre=Le judaïsme |éditeur=[[La Découverte]] |année=2010 |pages totales=128 |isbn=978-2-7071-6473-5 |présentation en ligne={{Google Livres|46y3ICwaGSUC|page=20}}}}</ref>. * '''167-164 av. J.-C.''' : [[révolte des Maccabées]] en Judée<ref name="Gruson"/>. * '''142-63 av. J.-C.''' : [[Hasmonéens|dynastie hasmonéenne]] en Judée<ref name="Gruson"/>. == Personnages significatifs == * [[Chef d'État|Chefs]] [[Politique|politiques]] : **[[République romaine|Rome]] : *** [[Caton l'Ancien]] (234 - 149 av. J.-C.), homme politique, écrivain et historien. *** [[Lucius Æmilius Paullus Macedonicus]] (230 - 160 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Marcus Claudius Marcellus (consul en -166)|Marcus Claudius Marcellus]] (209 - 148 av. J.-C.), homme politique. *** [[Lucius Mummius Achaicus]], général et homme politique. *** [[Quintus Caecilius Metellus Macedonicus]] (188 - 116/115 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Appius Claudius Pulcher (consul en -143)|Appius Claudius Pulcher]] (186 - 133 av. J.-C.), homme politique. *** [[Scipion Émilien]] (185 - 129 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Publius Mucius Scævola (consul en -133)|Publius Mucius Scævola]] (180 - 115 av. J.-C.), homme politique. *** [[Tiberius Gracchus]] (168/163 - 133 av. J.-C.), homme politique. *** [[Lucius Caecilius Metellus Delmaticus]] (162 - 104/103 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Caius Marius]] (157 - 86 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Caius Gracchus]] (154 - 121 av. J.-C.), homme politique. *** [[Quintus Caecilius Metellus Numidicus]] (152 - 91 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Quintus Lutatius Catulus (consul en -102)|Quintus Lutatius Catulus]] (150 - 87 av. J.-C.), général et homme politique. *** [[Sylla]] (138 - 78 av. J.-C.), général et homme politique. ** [[Égypte antique|Égypte]] : ***[[Ptolémée V]] (210 - 180 av. J.-C.), règne de 204 à 181 avant J.-C.. ***[[Ptolémée VI]] (186 - 145 av. J.-C.), règne de 180 à 145 avant J.-C.. ***[[Ptolémée VII]] (? - 144 av. J.-C.), règne de 145 à 144 avant J.-C.. ***[[Ptolémée VIII]] (182 - 116 av. J.-C.), règne de 145 à 116 avant J.-C.. ***[[Ptolémée IX]] (143/142 - 80 av. J.-C.), règne de 116 à 107 puis de 88 à 80 avant J.-C.. ***[[Ptolémée X]] (140/139 - 88 av. J.-C.), règne de 107 à 88 avant J.-C.. ** [[Dynastie Han|Chine]] : *** [[Zhao Tuo]] (230 - 137 av. J.-C.), commandant militaire qui a fondé la dynastie des [[Dynastie des Yue du Sud|Triệu]]. *** [[Han Wudi]] (157 - 87 av. J.-C.), septième empereur de la dynastie Han. *** [[Huo Qubing]] (140 - 117 av. J.-C.), général. *** [[Zhang Qian]] (? - 113 av. J.-C.), diplomate et explorateur. *** [[Wei Qing]] (? - 106 av. J.-C.), général. ** Autre : ***[[Antiochos IV]] (215 - 164 av. J.-C.), le dernier grand souverain de l'[[Séleucides|Empire séleucide]] qui règne de 175 à 164 avant J.-C.. *** [[Persée (roi)|Persée]] (212 - 166 av. J.-C.), dernier roi de la dynastie des [[Antigonides]]. ***[[Judas Maccabée]] (? - 160 av. J.-C.), général et chef de la rébellion hasmonéenne. ***[[Jonathan (hasmonéen)|Jonathan]] (? - 143 av. J.-C.), chef de la rébellion [[Hasmonéens|hasmonéenne]] et premier dirigeant autonome de [[Judée]]. *** [[Andriscos]] (185 - 146 av. J.-C.), dernier souverain indépendant de [[Royaume de Macédoine|Macédoine]]. ***[[Antiochos VII]] (164/160 - 128 av. J.-C.), dernier roi de l'empire séleucide uni qui règne de 138 à 128 avant J.-C.. ***[[Teutobod]] (? - 102 av. J.-C.), roi des [[Teutons]]. ***[[Boiorix]] (? - 101 av. J.-C.), roi des [[Cimbres]]. * [[Littérature]], [[science]] et [[philosophie]] : ** [[République romaine|Rome]] : ***[[Plaute]] (254 - 184 av. J.-C.), poète comique et dramaturge. *** [[Ennius]] (239 - 169 av. J.-C.), poète et dramaturge. *** [[Pacuvius]] (220 - 130 av. J.-C.), poète tragique et dramaturge. *** [[Térence]] (190/185 - 159 av. J.-C.), poète comique et dramaturge. *** [[Lucilius]] (180/148 - 1102/101 av. J.-C.), [[Satire|satiriste]]. ***[[Lucius Accius]] (170 - 85/54 av. J.-C.), poète dramatique. ** [[Grèce antique|Grèce]] : ***[[Apollonios de Perga]] (240 - ? av. J.-C.), géomètre et astronome. *** [[Diogène de Babylone]] (240 - 150 av. J.-C.), philosophe. *** [[Cratès de Mallos]] (220 - 140 av. J.-C.), [[Grammaire|grammairien]] et philosophe. *** [[Carnéade]] (219 - 128 av. J.-C.), philosophe. *** [[Polybe]] (212/211 - 133 av. J.-C.), historien. *** [[Zénodore (mathématicien)|Zénodore]] (200 - 140 av. J.-C.), mathématicien et astronome. *** [[Hipparque (astronome)|Hipparque]] (190 - 120 av. J.-C.), astronome, géographe et mathématicien. *** [[Hypsiclès]] (190 - 120 av. J.-C.), mathématicien et astronome. *** [[Séleucos de Séleucie]] (190 - 150 av. J.-C.), astronome. *** [[Panétios de Rhodes]] (185 - 110/109 av. J.-C.), philosophe. *** [[Apollodore d'Athènes]] (180 - 120/110 av. J.-C.), Écrivain, grammairien et historien. ***[[Moschos]] (150 - ? av. J.-C.), poète [[Poésie pastorale|bucolique]]. ***[[Diodore de Tyr]] (140 - 110 av. J.-C.), philosophe [[École péripatéticienne|péripatéticien]]. ***[[Posidonios]] (135 - 51 av. J.-C.), philosophe, géographe, astronome et historien. ** [[Dynastie Han|Chine]] : ***[[Liu An]] (179 - 122 av. J.-C.), cartographe, géographe et homme politique. *** [[Sima Xiangru]] (179 - 117 av. J.-C.), musicien, poète et écrivain. ***[[Sima Qian]] (145 - 86 av. J.-C.), historien et annaliste. == Chronologies thématiques == {{détail|IIe siècle av. J.-C. en architecture|Arts plastiques au IIe siècle av. J.-C.|Littérature du IIe siècle av. J.-C.|Faits économiques et sociaux au IIe siècle av. J.-C.|IIe siècle av. J.-C. en science}} == Notes et références == {{Références}} {{Portail|Histoire|Monde antique}} [[Catégorie:IIe siècle av. J.-C.|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/John%20McCarthy
John McCarthy
{{Voir homonymes|John MacCarthy (homonymie)|Mac Carthy}} {{Infobox Biographie2 | charte = mathématicien | légende = John McCarthy en 2006 }} '''John McCarthy''', né le {{Date de naissance-|4|septembre|1927}}, à [[Boston]] ([[Massachusetts]]) et mort le {{Date de décès-|24|octobre|2011}} à [[Stanford (Californie)|Stanford]] ([[Californie]])<ref name="death">[https://fr.news.yahoo.com/père-lintelligence-artificielle-mort-094715411.html L'intelligence artificielle est orpheline]; sur Slate.fr.</ref>, est le principal pionnier de l'[[intelligence artificielle]] avec [[Marvin Minsky|Marvin Lee Minsky]] ; il incarne le courant mettant l'accent sur la [[logique symbolique]]. À la fin des années 1950, après un [[doctorat]] en mathématiques, il a créé avec [[Fernando Corbató]] la technique du [[temps partagé]], qui permet à plusieurs utilisateurs d'employer simultanément un même [[ordinateur]]. Il est également le créateur du langage [[Lisp (langage)|LISP]], en 1958. Il reçoit le [[prix Turing]] en [[1971 en informatique|1971]] pour ses travaux en intelligence artificielle. == Adolescence et études == John McCarthy est né à [[Boston]], dans le [[Massachusetts]] le {{date de naissance|4|septembre|1927}} d'un père immigrant Irlandais, John Patrick, et d'une mère juive lituanienne immigrante, Ida Glatt McCarthy<ref>{{en}} Dennis Shasha et Cathy Lazere, ''Out of Their Minds: The Lives and Discoveries of 15 Great Computer Scientists'', printemps 1998.</ref>. Il a été contraint de voyager fréquemment, jusqu'à ce que son père trouve un travail à [[Los Angeles]], en [[Californie]]. McCarthy a dès son jeune âge montré un intérêt pour les mathématiques. Pendant l'adolescence, il apprend les mathématiques en autodidacte, grâce aux livres de l'[[California Institute of Technology|Institut technologique de Californie]] (Caltech). De fait, à son entrée à Caltech, ses connaissances lui permettent de passer les deux premières années de mathématiques<ref name="HayesMorgenstern">{{article|langue=en |nom1= Hayes |prénom= Patrick J. |coauteurs= Leora Morgenstern |titre= On John McCarthy's 80th Birthday, in Honor of his Contributions | journal = AI Magazine | volume = 28 |numéro= 4 | pages = 93–102 |éditeur= Association for the Advancement of Artificial Intelligence |année= 2007 | url = http://www.aaai.org/ojs/index.php/aimagazine/article/view/2063/2057 |consulté le= 2010-11-24}}.</ref>. Après l’obtention du diplôme en 1948, McCarthy continue les études à Caltech, pour finalement passer un [[doctorat]] de mathématiques à l'[[université de Princeton]], en 1951. À cette époque, McCarthy se marie à Vera Watson, une développeuse et alpiniste, morte en 1978 alors qu'elle tentait l’ascension de l'[[Annapurna I]]. == Carrière informatique == {{...}} En 1956, il préside la [[conférence de Dartmouth]], lors de laquelle il présente le principe d'[[élagage alpha-bêta]], un algorithme d'évaluation jouant un rôle majeur dans la programmation en intelligence artificielle, notamment utilisé par la grande majorité des [[programme d'échecs|programmes d'échecs]]. Vers les années 1960, le programme [[Kotok-McCarthy]], dont il est à l'origine, est l'un des plus performants. Il est également l'inventeur en 1958 du langage [[Lisp (langage)|Lisp]]<ref name="death"/>. Il quitte le [[Massachusetts Institute of Technology|MIT]] en 1962 pour créer le laboratoire d'[[intelligence artificielle]] de l'[[université Stanford]]. À partir de 1962, McCarthy est professeur à l'[[université Stanford]], jusqu'à ce qu'il prenne sa retraite en 2000. Il est aussi l'un des pionniers du [[cloud computing]] <ref>{{en}} Elaine Woo, [http://www.latimes.com/news/obituaries/la-me-john-mccarthy-20111027,0,7137805.story ''John McCarthy dies at 84; the father of artificial intelligence''], ''[[Los Angeles Times]]''.</ref>. Il reçoit le [[prix Turing]] en 1971 pour ses travaux en intelligence artificielle. Pendant sa retraite, il écrit une nouvelle de [[science-fiction]], intitulée ''Le Robot et le bébé''<ref>[http://www-formal.stanford.edu/jmc/robotandbaby/robotandbaby.html ''Le Robot et le bébé'' de John McCarthy].</ref>, « pour illustrer en partie ce que les robots domestiques devraient être »<ref>[http://www.slate.fr/lien/45497/john-mccarthy-intelligence-artificielle-mort John McCarthy, père de l'intelligence artificielle, est mort], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', {{date-|26 octobre 2011}}.</ref>. == Publications majeures == * ''Programs with Common Sense'', ''in'' ''Proceedings of the Teddington Conference on the Mechanization of Thought Processes'', 756-91. London: Her Majesty's Stationery Office, 1959<ref>J. McCarthy, [http://www-formal.stanford.edu/jmc/mcc59.html Programs with Common Sense]. ''In Proceedings of the Teddington Conference on the Mechanization of Thought Processes'', 756-91. London: Her Majesty's Stationery Office, 1959.</ref> * ''Recursive functions of symbolic expressions and their computation by machine'', ''Communications of the ACM'' 3(4):184-195, 1960<ref>J. McCarthy, [http://www-formal.stanford.edu/jmc/recursive.html Recursive functions of symbolic expressions and their computation by machine]. ''Communications of the ACM'' 3(4):184-195, 1960.</ref> * ''A basis for a mathematical theory of computation'', ''in'' ''Computer Programming and formal systems''. North-Holland, 1963 * ''Situations, actions, and causal laws. Technical report'', université Stanford, 1963. * Avec P. J. Hayes, ''Some philosophical problems from the standpoint of artificial intelligence'', ''in'' Meltzer, B., and Michie, D., eds., ''Machine Intelligence'' 4. Édimbourg, [[Edinburgh University Press]]. 463-502, 1969<ref>J. McCarthy et P. J. Hayes, [http://www-formal.stanford.edu/jmc/mcchay69.pdf Some philosophical problems from the standpoint of artificial intelligence], ''in'' Meltzer, B., and Michie, D., eds., ''Machine Intelligence'' 4. Édimbourg, [[Edinburgh University Press]]. 463-502, 1969.</ref> * ''Epistemological problems of artificial intelligence'', ''in'' ''IJCAI'', 1038-1044, 1977 * ''Circumscription: A form of non-monotonic reasoning'', ''Artificial Intelligence'' 13(1-2):23-79, 1980 * ''Applications of circumscription to common sense reasoning'', ''Artificial Intelligence'' 28(1):89-116, 1986 * ''Generality in artificial intelligence'', ''in'' Lifschitz, V., ed., ''Formalizing Common Sense''. Ablex. 226-236, 1990 * ''Notes on formalizing context'', ''in'' ''IJCAI'', 555-562, 1993 * Avec S. Buvac, ''Formalizing context: Expanded notes'', ''in'' Aliseda, A.; van Glabbeek, R.; and Westerstahl, D., eds., ''Computing Natural Language'', université Stanford, 1997 * ''Elaboration tolerance'', ''in'' ''Working Papers of the Fourth International Symposium on Logical formalizations of Commonsense Reasoning'', Commonsense-1998, 1998 * Avec T. Costello, ''Useful counterfactuals'', ''[[Electronic Transactions on Artificial Intelligence]]'' 3(A):51-76, 1999 * ''Actions and other events in [[Calcul des situations|situation calculus]]'', ''in'' Fensel, D.; Giunchiglia, F.; McGuinness, D.; et Williams, M., eds., ''Proceedings of KR-2002'', 615-628, 2002. == Récompenses == * [[Prix Turing]] de l’[[Association for Computing Machinery]] (1971). * [[Prix Kyoto]] (1988). * [[National Medal of Science]] ({{États-Unis}}) en mathématiques, statistiques et informatique (1991). * Membre du [[Musée de l'histoire de l'ordinateur]] (1999) * Médaille ''Benjamin Franklin'' en informatique et sciences cognitives de la part du [[Franklin Institute]] (2003). * Introduit à [[IEEE Intelligent Systems]] (2011), pour ses contributions dans la recherche sur l'intelligence artificielle et les systèmes intelligents<ref>{{doi|10.1109.2FMIS.2011.64}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|titre=IEEE Computer Society Magazine Honors Artificial Intelligence Leaders|journal=[[DigitalJournal.com]]|date=24 août 2011|url=http://www.digitaljournal.com/pr/399442|consulté le=18 septembre 2011}} Press release source: ''[[PRWeb]]'' ([[Vocus]]).</ref>. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == === Articles connexes === * [[Fonction 91 de McCarthy]] === Liens externes === {{Autres projets|commons=Category:John McCarthy (computer scientist)}} * {{en}} [http://www-formal.stanford.edu/jmc/ Page professionnelle] * {{en}} [https://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/8851410/John-McCarthy.html Revue nécrologique], ''[[The Daily Telegraph]]'', {{date-|26 octobre 2011}}. * {{Bases recherche}} * {{Autorité}} {{Palette|Lauréats du prix Turing}} {{Portail|informatique théorique|programmation informatique|États-Unis}} {{DEFAULTSORT:Mccarthy, John}} [[Catégorie:Personnalité liée à l'intelligence artificielle]] [[Catégorie:Chercheur en sciences cognitives]] [[Catégorie:Hacker]] [[Catégorie:Étudiant du California Institute of Technology]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Princeton]] [[Catégorie:Lauréat du prix Turing]] [[Catégorie:Lauréat du prix de Kyoto]] [[Catégorie:Récipiendaire de la National Medal of Science]] [[Catégorie:Naissance en septembre 1927]] [[Catégorie:Naissance à Boston]] [[Catégorie:Décès en octobre 2011]] [[Catégorie:Décès à Stanford (Californie)]] [[Catégorie:Décès à 84 ans]] [[Catégorie:Docteur honoris causa de l'Université Concordia]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Japon
Japon
{{coord|36|138|scale:5000000|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Japon | nom_local = {{lang|ja|日本}} | transcription = {{lang|ja-Latn|Nihon}} {{noitalic|ou}} {{lang|ja-Latn|Nippon}} | langue = ja | image_drapeau = Flag of Japan.svg | lien_drapeau = Drapeau du Japon | image_blason = Japanese Imperial Seal.svg | lien_blason = Sceau impérial du Japon | image_carte = Japan (orthographic projection).svg | image_carte2 = Cartedujapon.png | devise = | langues = [[Japonais]] (''{{lang|la|de facto}}'') | capitale = [[Tokyo]] | coordonnées_capitale = {{Coord|35|41|N|139|46|E}} | lien_villes = Ville (Japon) | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Tokyo]]<ref group="note">Tokyo n’est cependant plus une ville aujourd’hui au sens administratif et juridique du terme, mais une mégapole correspondant à l’échelon [[préfectures du Japon|préfectoral]]. La ville la plus peuplée disposant d’une administration est [[Yokohama]].</ref> | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] | titre_dirigeant = [[Empereur du Japon|Empereur]] | nom_dirigeant = [[Naruhito]] | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Fumio Kishida]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Diète du Japon|Diète]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]]<br/>[[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]] | superficie_rang = 62 | superficie_totale = 377975 | pourcentage_eau = 1,7 % | population_rang = 11 | population_totale = 124352000 | population_année = {{1er}} octobre 2023<ref name="data">{{Lien web |langue=en |auteur=Bureau des statistiques du Japon| titre=Population Estimates Monthly Report |url=https://www.stat.go.jp/english/data/jinsui/tsuki/index.html |site=stat.go.jp |consulté le=16 avril 2024}}.</ref> | type_formation = [[Kenkoku kinen no hi|Fondation mythique de la nation]] | date_formation = [[Années 660 av. J.-C.|11 février 660 {{av JC}}]] | type_formation2 = [[Invasions mongoles du Japon]] | date_formation2 = 1274 et 1281 | type_formation3 = [[Époque du commerce Nanban]] | date_formation3 = {{période|1543|1650}} | type_formation4 = [[Bataille de Sekigahara]] | date_formation4 = {{date-|20 octobre- 1600-}} et {{date-|21 octobre 1600}} | type_formation5 = [[Shogunat Tokugawa]] | date_formation5 = {{période|1603|1867}} | type_formation6 = [[Sakoku]] | date_formation6 = {{période|1650|1842}} | type_formation7 = [[Empire du Japon]] | date_formation7 = {{période|1868|1947}} | type_formation8 = [[Constitution de l'Empire du Japon|Constitution Meiji]] | date_formation8 = {{date-|29|novembre|1890}} | type_formation9 = [[Constitution du Japon|Actuelle constitution]] | date_formation9 = {{date-|3|mai|1947}} | gentilé = [[Japonais (peuple)|Japonais, Japonaise]] | PIB_PPA = {{augmentation}} {{nombre|6110,075|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>+ 8,81 %<ref name="WEO April 2022">{{Lien brisé |langue=en |auteur institutionnel=[[Fonds monétaire international|FMI]] |titre=WEO April 2022|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report |site=www.imf.org |jour=29 |mois=juillet |année=2022 |consulté le=29 juillet 2022}}.</ref> | PIBPPA_année = 2022 | PIBPPA_rang = {{5e}}/229 | PIB = {{diminution}} {{nombre|4912,147|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br/>- 0,51 %<ref name="data" /> | PIB_année = 2022 | PIB_rang = {{3e}}/230 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{nombre|48813.674|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 9,10 %<ref name="WEO April 2022" /> | PIBHAB_année = 2022 | PIBHAB_rang = {{42e}}/230 | monnaie = [[Yen]] | code_monnaie = JPY | IDH = {{augmentation}} {{formatnum:0.925}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = très élevé | IDH_rang = {{19e}} | IDHI = {{augmentation}} {{formatnum:0.850}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{16e}} | Gini = 32,9 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2013 | Gini_rang = | IIG = {{augmentation négative}} {{formatnum:0.083}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{22e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:57.2}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{25e}} | fuseau_horaire = +9 | hymne_national = {{lang|ja|君が代}} | langue_hymne = [[japonais]] | transcription_hymne = [[Kimi ga yo]] | traduction_hymne = Votre règne | audio_hymne = Kimi ga Yo instrumental.ogg | fête_nationale = [[Fête nationale du Japon|23 février]]<ref name="feteNat" group="note">La Fête nationale célébrant l'anniversaire de l'empereur, la date change donc à l'avènement de chaque nouveau monarque.</ref> | fête_evt = Anniversaire de l'[[empereur du Japon|empereur]] régnant | domaine_internet = [[.jp]] | iso3166-1 = JPN, JP | indicatif_téléphonique = 81 | p1 = [[Image:Flag of Allied Occupied Japan.svg|20px|Occupation du Japon]] [[Occupation du Japon]] | de = du%20 | pays frontaliers = Aucun | PIBHABNOM_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{diminution}} {{nombre|39243.371|[[Dollar américain|$]]}}<br/>- 0,24 %<ref name="WEO April 2022" /> | PIBHABNOM_rang = | chômage_année = 2022 | chômage = {{diminution positive}} 2,5 % de la pop. active<br/>- 9,47 %<ref name="WEO April 2022" /> | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale :'''<br/>{{augmentation négative}} {{nombre|1462246,907|milliards}} de [[Yen|¥]]<br/>+ 2,54 %<br/>'''Relative :'''<br/>{{diminution positive}} 262,544 % du [[Produit intérieur brut|PIB]]<br/>- 0,22 %<ref name="WEO April 2022" />{{,}}<ref>{{Lien brisé |auteur institutionnel=[[Fonds monétaire international|FMI]] |titre=Profils statistiques par pays : Japon |url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2020/October/weo-report|jour=28 |mois=décembre |année=2020 |consulté le=28 décembre 2021}}.</ref> | organisations_internationales = {{drapeau|ONU}} [[Organisation des Nations unies|ONU]] : {{date|1956}}<br/>[[Fichier:Logo Afrikanische Entwicklungsbank.svg|20x20px]] [[Banque africaine de développement|BAD]] : {{date-|1982}}<br/> [[fichier:Cd%20logo.png|20x20px]] [[Communauté des démocraties|CD]] : {{date|2000}}<br/>[[Fichier:Flag CPLP.svg|20x20px]] [[Communauté des pays de langue portugaise|CPLP]] (observateur)<br/>[[Groupe des vingt|G20]] et [[Groupe des sept (économie)|G7]] }} Le '''Japon''' (en [[japonais]] : {{Langue|ja|日本}}, ''{{Langue|ja-Latn|Nihon}}'', {{MSAPI|/ɲihoꜜɴ/}} {{Prononciation|ja-nihon(日本).ogg}} ou ''{{Langue|ja-Latn|Nippon}}'', {{MSAPI|/ɲippoꜜɴ/}} {{Prononciation|ja-nippon(日本).ogg}}) est un [[État insulaire|pays insulaire]] de l'[[Asie de l'Est]], situé entre l'[[océan Pacifique]] et la [[mer du Japon]], à l'est de la [[Chine]], de la [[Corée du Sud]], de la [[Corée du Nord]] et de la [[Russie]], et au nord de [[Taïwan]]. Étymologiquement, les [[kanji]]s (caractères chinois) qui composent le [[Noms du Japon|nom du Japon]] signifient « pays ({{lang|ja|国}}, ''{{lang|ja-Latn|kuni}}'') d'origine ({{lang|ja|本}}, ''{{lang|ja-Latn|hon}}'') du Soleil ({{lang|ja|日}}, ''{{lang|ja-Latn|ni}}'') » ; c'est ainsi que le Japon est désigné comme le « pays du soleil levant ». Le Japon forme, depuis 1945, un [[archipel]] dont le nombre d'îles varie, suivant les estimations, de {{unité|6852 à 14125|îles}} (de plus de {{unité|100 m2}}), dont les quatre plus grandes sont [[Hokkaidō]], [[Honshū]], [[Shikoku]] et [[Kyūshū]], représentant à elles seules 95 % de la superficie terrestre du pays. L'archipel s'étend sur plus de trois mille kilomètres. La plupart des îles sont montagneuses, parfois volcaniques. Ainsi, le plus haut sommet du Japon, le [[mont Fuji]] ({{unité|3776|m}}), est un [[volcan]] dont la dernière éruption a eu lieu en 1707. Le Japon est le onzième [[Liste des pays par population|pays le plus peuplé]] du monde, avec un peu plus de {{nobr|124 millions}} d'habitants pour {{unité|377975 km2}} ({{unité|329 hab./km2}}), dont l'essentiel est concentré sur les étroites plaines littorales du sud de [[Honshū]] et du nord de [[Shikoku]] et [[Kyūshū]], formant un ensemble pratiquement urbanisé en continu appelé « [[Mégalopole japonaise]] » ou {{japonais|« [[Mégalopole japonaise|Taiheiyō Belt]] »|太平洋ベルト|Taiheiyō beruto|littéralement « ceinture Pacifique »}}. Le [[Grand Tokyo]], qui comprend la capitale [[Tokyo]] et plusieurs préfectures environnantes, est la plus grande région métropolitaine du monde, avec plus de {{nobr|35 millions}} d'habitants. La ville a été [[Histoire des bourses de valeurs#Les deux bulles financières géantes : Nikkeï en 1990, Nasdaq en 2000|première place financière mondiale]] en 1990. Les recherches [[Archéologie|archéologiques]] démontrent que le Japon était peuplé dès la période du [[Paléolithique supérieur]]. Les premières mentions écrites du Japon sont de brèves apparitions dans des textes de l'[[Histoire de la Chine|histoire chinoise]] du {{s-|I}}. L'[[histoire du Japon]] est caractérisée par des périodes de grande influence dans le monde extérieur suivies par de longues périodes d'isolement. Depuis l'adoption de sa [[Constitution du Japon|constitution]] en 1947, le Japon a maintenu une [[monarchie constitutionnelle]] avec un [[Empereur du Japon|empereur]] et un parlement élu, la [[Diète du Japon|Diète]]. Le Japon est la [[Liste des pays par PIB nominal|troisième puissance économique]] du monde pour le [[Produit intérieur brut|PIB]] nominal et la [[Liste des pays par PIB (PPA)|quatrième]] pour le PIB à [[parité de pouvoir d'achat]]. Ce dynamisme économique s'appuie surtout sur une industrie performante et innovante, portée par de grands groupes d'importance mondiale appelés {{japonais|''[[Keiretsu]]''|系列}}, tout particulièrement dans les secteurs de la [[construction automobile]] (troisième producteur mondial en [[2017]])<ref>{{en}} [http://www.oica.net/category/production-statistics/ ''2017 Production statistics''], site de l'[[Organisation internationale des constructeurs automobiles]] (OICA), consulté le {{date-|22 juillet 2020}}.</ref> ou de l'[[électronique (technique)|électronique]] de pointe. Il est aussi le quatrième pays exportateur et le sixième pays importateur au monde. Acteur majeur du commerce international et puissance épargnante, il a ainsi accumulé une {{Lien|langue=en|trad=Net international investment position|fr=position créancière nette vis-à-vis du reste du monde}} de plus de {{nombre|325000|milliards}} de [[yen]]s<ref>{{en}} Ministère japonais des Finances. {{Lien brisé|url=http://www.mof.go.jp/international_policy/reference/iip/2013.htm |titre=Statistiques au 31 décembre 2013}}.</ref>, le plaçant en première position devant la Chine<ref>{{en}}Ministère japonais des finances : {{Lien brisé|url=http://www.mof.go.jp/international_policy/reference/iip/2013_g4.pdf |titre=positions d'investissement nettes des principaux pays{{pdf}}}}.</ref>. C'est un pays développé, avec un niveau de vie très élevé ([[Liste des pays par IDH|dix-neuvième IDH le plus élevé]] en [[2021]]), de faibles inégalités (le [[Liste des pays par IDH ajusté selon les inégalités|troisième IDH ajusté aux inégalités le plus élevé]], toujours en 2018) et la plus longue [[espérance de vie]] au monde selon les estimations de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]]<ref>{{en}} {{Lien brisé|url=http://www.un.org/esa/population/publications/wpp2006/WPP2006_Highlights_rev.pdf |titre=''{{lang|en|United Nations World Population Propsects: 2006 revision}}''{{pdf}}}} – {{lang|en|Table A.17 for 2005-2010}}.</ref>. En 2023, le Japon est classé en {{13e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]] <ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Global Innovation Index 2023, 15th Edition |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=wipo.int |consulté le=2023-10-29}}</ref>. Mais ce tableau idyllique ne doit pas masquer d'importants problèmes qui pèsent sur l'avenir du pays : le Japon souffre d'un des [[taux de natalité]] les plus bas du monde, très en dessous du [[Taux de fécondité|seuil de renouvellement des générations]]<ref>{{en}} En 2010, le taux d’accroissement démographique au Japon est négatif à -0,191 %, et le taux de fertilité est estimé à {{unité|1.2|enfant}} par femme, selon {{Lien brisé|url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/japan |titre=The World Factbook, CIA (2010)}}.</ref>. Le pays est actuellement en [[décroissance démographique|déclin démographique]]<ref>{{Lien brisé |auteur1=Frédéric Lemaître |titre=Les Japonais menacés de disparition |périodique=[[Le Monde]].fr |date=28 septembre 2007|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-960658,0.html}}.</ref>. C'est également le pays pour lequel le poids de la [[Dette publique#Dette brute et dette nette|dette publique brute]] est le plus important au monde<ref>[http://www.latribune.fr/diaporamas/actu-en-images/economie/les-pays-du-monde-les-plus-endettes.html?picture=0-la-dette-japonaise-est-legendaire La Tribune - Les pays du monde les plus endettés - {{date-|11/02/2010}}].</ref>, cette dernière s'élève en 2017 à 240 % du PIB<ref>[https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/JP/bilan-macro-economique-du-japon La dette publique brute du Japon a augmenté de 69 % à 240 % du PIB entre 1990 et 2017].</ref>. == Étymologie == {{Article détaillé|Noms du Japon}} En [[japonais]], « Japon » se dit ''Nihon'' ou ''Nippon'' ({{lang|ja|日本}}), ou éventuellement dans les documents administratifs ''Nipponkoku'' ou ''Nihonkoku'' ({{langue|ja|日本国}}), soit « Nation japonaise ». La forme abrégée {{japonais|''Nichi''|日}}, le plus souvent en préfixe, sert parfois dans un but qualificatif : ainsi trouve-t-on {{japonais|''Nitchū''|日中}}<ref>{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Asahi shinbun]] |titre=日中 |url=https://kotobank.jp/word/日中-592334 |site=[[Kotobank]] |mois=août |année=2017 |consulté le=28 août 2017}}.</ref> pour l'adjectif « nippo-chinois » ou « sino-japonais »<ref>{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Asahi shinbun]] |titre=日 |url=https://kotobank.jp/word/日-109713 |site=[[Kotobank]] |mois=août |année=2017 |consulté le=28 août 2017}}.</ref>. Le nom ''Japon'' est un [[exonymie|exonyme]], c'est-à-dire une prononciation chinoise transmise ensuite aux Européens. Le nom {{langue|ja|日本}} veut dire « origine du soleil » ou « là où naît le soleil », ce que l'on traduit souvent par {{Citation|Empire du soleil levant}} : {{langue|ja|日}} signifie « soleil » (ou jour) et {{langue|ja|本}} signifie « origine » (ou racine). Le drapeau japonais (un disque rouge) évoque justement le soleil. C'est lors des premiers échanges commerciaux avec la Chine (selon la tradition, par le biais d'une lettre du prince régent [[Shōtoku (prince)|Shōtoku]]) que cette appellation, logique du point de vue du voisin occidental chinois, fut introduite, alors que les Japonais de l'époque désignaient leur pays sous le nom de {{japonais|''Yamato''|大和||un ''[[ateji]]'' désignant à l’origine une région géographique de [[préfecture de Nara|Nara]]}}. D'abord prononcé ''Hi-no-moto'', il fut à partir de l'[[époque de Nara]] ({{s-|VIII}}) prononcé ''Nihon'' ou ''Nippon'', appellations encore en usage de nos jours<ref name="Kotobank_109930">{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Asahi shinbun]] |titre=日本 |url=https://kotobank.jp/word/日本-109930 |site=[[Kotobank]] |mois=août |année=2017 |consulté le=28 août 2017}}.</ref>. Le nom [[japonais]] ''Nippon'' est utilisé sur les [[timbre postal|timbres]], les billets de banque, et pour les événements sportifs internationaux, alors que ''Nihon'' est utilisé plus fréquemment dans la vie quotidienne. Une désignation officielle du Japon sous la Constitution de 1889 était ''Dai-Nippon Teikoku'', sans que cela n'ait rendu caduque la lecture ''Nihon''. Dans des contextes liés au nationalisme, ''Nippon'' a tendance à être préféré {{incise|sans que cela implique que cette lecture ait, de manière générale, une telle connotation|stop}}. ''Nihon'' se retrouve dans le gentilé, {{japonais|''Nihonjin''|日本人||littéralement « personne du Japon »}}, et le nom de la [[japonais|langue]], {{japonais|''Nihongo''|日本語}}<ref name="Kotobank_109930" />. Outre ''Nihon-jin'', employé tout particulièrement pour désigner des citoyens japonais résidant au Japon, est également utilisé le terme {{japonais|''Hōjin''|邦人||littéralement « personne du pays »}} pour les citoyens japonais présents à l'étranger, qui désigne autant les touristes que les hommes d'affaires et les étudiants ayant quitté l'archipel pour des durées plus ou moins longues ; ce mot est notamment fréquent dans les médias pour parler d'une catastrophe ayant fait des victimes japonaises. {{japonais|''Nikkeijin''|日系人||littéralement « personne de lignée japonaise »}}, ou {{japonais|''Nikkei''|日系||littéralement « de lignée japonaise »}}, est le mot générique pour les immigrants japonais et leurs descendants dans le monde (dont la principale communauté reste les [[Nippo-Américains]]), de toute génération, y compris ceux venus ou revenus vivre ou travailler au Japon mais n'en ayant pas la citoyenneté<ref>{{Lien brisé |url=http://runker_room.tripod.com/tiestalk/ja_vocab.htm |titre=« {{lang|en|''JA Vocabulary''}} » |langue=en}}, ''Runker Room''.</ref>. {{japonais|''[[Période Yamato|Yamato]]''|大和}} est désormais le nom que l'on donne à la période historique allant de [[250]] à [[710]]. C'est en fait le nom de la première structure impériale connue qui exerçait son pouvoir autour de {{japonais|[[Nara]]|奈良}} aux environs du {{s-|V}}. Aujourd'hui, on trouve toujours le mot ''Yamato'' dans des expressions telles que {{japonais|''[[Yamato-damashii]]''|大和魂||{{Citation|l’esprit japonais}}}}. Le terme Japon vient très certainement de la prononciation chinoise de {{lang|ja|日本}} (''rìbĕn'', prononcé {{MSAPI|ʐ̩˥˩.pən˨˩˦}} , à peu près « Jipeune », en [[mandarin (langue)|mandarin]] d'aujourd'hui)<ref>Dumaine, David.''Petites histoires des noms de pays''. Paris : Flammarion, 2006, {{p.|56-57}}. {{ISBN|978-2-08-163123-6}}.</ref>. [[Marco Polo]] utilisait le terme de ''Cipangu'', dérivé du chinois ''Zipang'' utilisé par les [[Chinois (nation)|Chinois]] pour désigner le Japon à cette époque<ref>Voir {{nobr|page 58}} dans ''{{lang|pt|Uma Epopéia moderna}}'', {{lang|pt|Sociedade Brasileira de Cultura Japonesa. Comissão de Elaboração da História dos {{nobr|80 Anos}} da Imigração Japonesa no Brasil}}, 1992.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire du Japon|Trésor impérial du Japon}} === Préhistoire et Antiquité === {{article détaillé|Paléolithique du Japon}} Le Japon est peuplé depuis le [[paléolithique]]. Une présence humaine y est indiquée par l'[[archéologie]] sur plusieurs niveaux de fouille depuis plus de {{unité|12000|ans}} ; celle-ci débute par l'arrivée des [[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|Aïnous]], peuple indigène paléo-sibérien, les premiers habitants de l'archipel japonais. À la faveur du réchauffement climatique suivant la glaciation de Würm, les Aïnous sont restés isolés de l'Eurasie et ont développé une forme de culture fondée sur la chasse, la cueillette et la pêche qui a perduré jusqu'au début du {{s-|XX}}. Les premières vagues migratoires de l'ère moderne auraient débuté à partir du {{-s-|VII}}<!-- ne pas rajouter de point ici --> [[Amaterasu]] (« Amaterasu-sume-okami » (天照皇大神), « grande déesse impériale illuminant le ciel ») liée à l'[[Empereur du Japon]] par le [[Sanctuaire shinto|sanctuaire shintoïste]] [[sanctuaire d'Ise|d'Ise]]<ref name="Naruhito">{{Lien web |langue=en |prénom=The Asahi Shimbun, |nom=Asia and Japan watch |titre=Naruhito informs sun goddess that all ceremonies now completed |url=http://www.asahi.com/ajw/articles/photo/AS20191123002032.html |site=asahi.com |date=23 novembre 2019|consulté le=14 novembre 2020|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et le [[kamidana]] ((神棚), « maison des kamis », ''ōmikami'' (大御神) signifiant « grande déesse »)<ref>{{Ouvrage |auteur1=Elizabeth Kenney |titre=Shintō Mortuary Rites in Contemporary Japan |passage=404, 439 |éditeur=Cahiers d'Extrême-Asie |date= 1996|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/asie_0766-1177_1996_num_9_1_1124}}.</ref> ordonne à son petit-fils [[Ninigi-no-Mikoto|Ninigi]] de gouverner la Terre. Le ''[[Kojiki]]'' rapporte que le Japon fut fondé au {{-s-|VII}} par le petit-fils de ce dernier, l'[[Jinmu|empereur Jinmu]]. Le [[Caractères chinois|système d'écriture chinois]], ainsi que le [[bouddhisme]] furent introduits durant les {{s2-|V|VI}} par les [[Bhikshu|moines bouddhistes]] [[Chine|chinois]] et [[corée]]ns, amorçant une longue période d'influence culturelle chinoise. <gallery mode="packed-hover"> Fichier:Origin_of_Iwato_Kagura_Dance_Amaterasu_by_Toyokuni_III_(Kunisada)_1856.png|[[Amaterasu]] sortant de sa grotte, partie d'une œuvre d'[[Utagawa Kunisada]], 1856. Fichier:Emperor Jimmu.jpg|[[Jinmu]], fondateur légendaire du Japon (par [[Yoshitoshi|Tsukioka Yoshitoshi]]).[[Jinmu]], fondateur légendaire du Japon (par [[Yoshitoshi|Tsukioka Yoshitoshi]]). </gallery> Les [[Liste des empereurs du Japon|empereurs]] étaient les [[Dirigeants du Japon|dirigeants]] symboliques : le véritable pouvoir était le plus souvent tenu par les puissants nobles de la Cour, des régents du [[clan Fujiwara]] (du {{s-|VIII}} au milieu du {{s-|XI}}) aux [[shogun]]s (généraux en chef des armées, à partir de 1192). L'apogée de l'autorité impériale se situe au début de l'[[époque de Nara]] (première partie du {{s-|VIII}}) et à la fin de [[époque de Heian|celle de Heian]] par le biais du système des [[Insei (système de gouvernement)|empereurs retirés]] (d'environ 1053 jusqu'à 1085-1092). === Moyen Âge et époque d'Edo === {{article détaillé|Féodalité au Japon|Époque d'Edo}} [[Fichier:Takezaki suenaga ekotoba3.jpg|vignette|gauche|Des [[samouraï]]s japonais abordant des navires mongols en 1281. ''[[Rouleaux illustrés des invasions mongoles]]''.]] Par la suite, à partir de la fin du {{s-|XII}}, la réalité du pouvoir est assumée par une classe guerrière étrangère à la cour impériale, celle des [[samouraï]]s. Ce gouvernement militaire s'accompagne d'importants mouvements de population, source de brassage sociétal et d'essor économique. Les [[shogun]]s s'appuient sur des réseaux efficaces d'hommes-liges, les ''[[Gokenin]]'', qui, en échange de leur soutien et de leur fidélité, obtiennent des terres et le gouvernement de provinces ou de châteaux. Se met en place alors un [[féodalité au Japon|système féodal]] qui va perdurer jusqu'au {{s-|XIX}}. Au cours de la deuxième moitié du {{s-|XV}} et au {{s-|XVI}}, durant l'[[époque Sengoku]], le délitement du pouvoir central aboutit à une privatisation des charges publiques et des provinces par leurs gouverneurs, ainsi qu'à une instabilité politique et militaire constante. Le pays se retrouve ainsi divisé entre des domaines de taille variable, dirigés par des clans guerriers rivaux, entretenant les uns contre les autres des intrigues ou des conflits ouverts. Une expression résume cette instabilité : ''{{lang|ja-Latn|[[Gekokujō]]}}'', littéralement « Les plus faibles gouvernent les plus forts », chaque seigneur (ou ''{{lang|ja-Latn|[[daimyo]]}}'') pouvant être renversé par des rivaux comme par ses propres vassaux, qui eux-mêmes sont menacés par des forces inférieures aux leurs, tandis que des bandes rebelles (''{{lang|ja-Latn|[[ikkō-ikki]]}}'') constituées de paysans, de religieux ou de petits nobles locaux se créent de véritables petits royaumes indépendants. Une succession de trois ''{{lang|ja-Latn|[[daimyo]]}}'' conquérants entre 1573 et 1603 ([[époque Azuchi Momoyama]]) permet au Japon de retrouver définitivement une unité politique et d'encadrer l'[[féodalité au Japon|organisation féodale]] par le [[Han (Japon)|système des ''han'']]. Ces trois « unificateurs du Japon » sont successivement : [[Oda Nobunaga]] (1573-1582), [[Toyotomi Hideyoshi]] (1583-1598) et enfin [[Tokugawa Ieyasu]] qui s'impose à la [[bataille de Sekigahara]] en 1600 pour fonder en 1603 un [[shogunat Tokugawa|gouvernement shogunal]] qui, depuis sa capitale d'[[Tokyo|Edo]], va diriger l'archipel pendant deux siècles et demi ([[époque d'Edo]]). [[Fichier:Tokugawa Ieyasu2.JPG|vignette|Représentation de [[Tokugawa Ieyasu]].]] À partir du {{s-|XVI}}, des commerçants venus tout d'abord du [[Portugal]] (1543), puis des [[Pays-Bas]] et d'[[Angleterre]] débarquèrent au Japon avec des [[missionnaire chrétien|missionnaires]] [[christianisme|chrétiens]]. Pendant la première partie du {{s-|XVII}}, le [[Shogunat Tokugawa|''bakufu'' (shogunat) Tokugawa]] craignit que ces missionnaires portugais ne fussent la source de périls analogues à ceux que subirent ses voisins (telles les prémices d'une conquête militaire par les puissances européennes ou un anéantissement<ref group="note">Le royaume [[Tibet|tibétain]] de [[Royaume de Gugé|Gugé]] subit en 1630 un anéantissement à la suite de l’accueil bienveillant de missionnaires chrétiens par son roi. Cet accueil provoqua l’invasion du [[Ladakh]] par son voisin rival, qui profita de l’agitation engendrée par la colère des autorités [[bouddhisme|bouddhistes]] contre la menace de la perte de leur [[monopole]] religieux et de leur influence.</ref>) et la religion chrétienne fut formellement interdite en 1635 sous [[peine de mort]] accompagnée de [[torture]]. Puis, en 1639, le Japon cessa toute relation avec l'étranger, à l'exception de certains contacts restreints avec des marchands [[Chine|chinois]] et [[Pays-Bas|néerlandais]] à [[Nagasaki]], précisément sur l'île de [[Dejima]]. === Empire du Japon === {{article détaillé|Ère Meiji|Empire du Japon}} Cette [[Sakoku|politique d'isolement volontaire]] de deux siècles dure jusqu'à ce que les États-Unis, avec le commodore [[Matthew Perry (militaire)|Matthew Perry]], forcent le Japon à s'ouvrir au commerce par la [[Diplomatie de la canonnière|politique de la canonnière]]. Le pays signe la [[convention de Kanagawa]] en 1854, premier d'une série de [[traités inégaux]] que le pays signe les années suivantes avec d'autres puissances. Ceci plonge le pays dans une [[Purge d'Ansei|période d'instabilité politique]] à l'issue de laquelle de grands clans du sud comme [[Domaine de Satsuma|Satsuma]] et [[Domaine de Chōshū|Chōshū]] s'imposent comme grandes forces politiques Lors de l'[[ère Meiji]] qui commence en 1868 de nombreuses réformes sont mises en œuvre. Le dernier shogun [[Tokugawa Yoshinobu]] remet [[restauration de Meiji|ses pouvoirs à l'empereur Meiji]] en [[1867]]. Le système de type [[Féodalité|féodal]] et l'ordre des [[samouraï]]s sont officiellement abolis. les institutions sont réformées en s'inspirant de modèles occidentaux, étudiés lors de la [[mission Iwakura]] (les [[Préfectures du Japon|préfectures]] sont mises en place, une [[Constitution de l'empire du Japon|constitution adoptée en 1890]]) et le pays s'industrialise rapidement. De nouveaux systèmes juridiques et de gouvernement ainsi que d'importantes réformes économiques, sociales et militaires transforment l'[[empire du Japon]] en une puissance régionale. Ces mutations donnent naissance à une forte ambition qui se transforme en guerres [[Première guerre sino-japonaise|contre la Chine en 1895]] puis [[Guerre russo-japonaise|contre la Russie en 1905]], à l'issue desquelles le Japon incorpore comme colonies la [[Corée]], [[Taïwan]] et d'autres territoires. [[Fichier:Japanese Empire2-fr.png|vignette|200px|Expansion de l'[[empire du Japon]] de 1870 à 1942.]] Le Japon connait une phase de démocratisation des [[années 1900]] aux [[années 1920]], qui culmine lors de la période de [[démocratie Taishō]]. Un bipartisme se met en place au sein de la [[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]] avec l'affirmation du ''[[Rikken Seiyūkai]]'' et du ''[[ Rikken Minseitō]]'', et le suffrage universel masculin est [[Loi sur les élections législatives|adopté en 1925]]. La période voit aussi se développer un foisonnement culturel et intellectuel important. La crise économique de 1929 et la montée des tensions internationales dans les [[années 1930]] mettent ce système sous pression et favorisent la prise de pouvoir des militaires. L'[[expansionnisme du Japon Shōwa|expansionnisme du Japon]] reprend avec l'invasion de la [[Mandchourie]] en 1931 puis des provinces du nord de la Chine. Un important [[complexe militaro-industriel japonais|complexe militaro-industriel]] voit le jour, s'appuyant sur de puissants conglomérats, les ''[[zaibatsu]]''. L'empire se lance en [[1937]] dans une [[guerre sino-japonaise (1937-1945)|invasion de la Chine]], mais s'enlise dans ce conflit et voit se liguer contre lui les puissances occidentales. Le Japon prend alors le parti d'[[attaque de Pearl Harbor|attaquer les Etats-Unis à Pearl Harbor]] en [[1941]] et se lance dans la « libération » de nombreuses colonies occidentales en [[Asie]]. Derrière ce but affiché de libérer ces pays, le Japon vise alors à faire émerger une [[sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale]] qui n'est qu'une sphère d'influence pour le pays. La Japon est cependant vaincu militairement et [[Capitulation du Japon|doit capituler]] le {{date-|15|août|1945}} après les [[bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki]]. Les militaires commettent de [[Crimes de guerre du Japon Shōwa|nombreux crimes de guerre]] lors de cette période ([[massacre de Nankin]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Ikuhiko |nom1=Hata |titre=The Nanking Atrocities: Fact and Fable |périodique=Japan Echo |volume=25 |numéro=4 |mois=août |année=2008 |lire en ligne=http://www.wellesley.edu/Polisci/wj/China/Nanjing/nanjing2.html}}.</ref>, [[femmes de réconfort]], [[Unité 731]], exactions sur des prisonniers de guerre...). === Période contemporaine === [[Fichier:First Japanese Congresswomen.jpg|vignette|Les femmes sont élues au parlement lors des [[élections législatives japonaises de 1946]].]] {{article détaillé|Histoire contemporaine du Japon}} Le Japon, dont plusieurs des villes majeures ont été dévastées par les bombardements, est occupé par les troupes du [[Commandement suprême des forces alliées]], [[Douglas MacArthur|MacArthur]]. Celui-ci met en place le [[Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient|tribunal de Tokyo]] pour juger quelques-uns des dirigeants politiques et militaires de l'empire, mais exonère tous les membres de la famille impériale ainsi que les membres des [[Unité 731|unités de recherche bactériologiques]]. Confiné à l'archipel, le pays demeure sous la tutelle des [[États-Unis]] jusqu'en 1951 ([[traité de San Francisco]]). Ceux-ci imposent une nouvelle [[Constitution du Japon|constitution]], plus [[démocratie|démocratique]], et fournissent une aide financière qui encourage le renouveau du Japon. L'économie se rétablit ainsi rapidement et permet le retour de la prospérité dans l'archipel dont les [[Jeux olympiques d'été de 1964|Jeux olympiques de Tokyo]] et le lancement du [[Shinkansen]] en 1964 sont les symboles. Des années 1950 jusqu'aux années 1980, le Japon connaît un apogée culturel et économique et une formidable croissance. Toutefois, ce « miracle économique » prend fin au début des années 1990, date à laquelle la « [[Histoire des bourses de valeurs#Les deux bulles financières géantes : Nikkeï en 1990, Nasdaq en 2000|bulle spéculative immobilière japonaise]] » éclate, marquant le début de la [[Histoire des bourses de valeurs#Les deux bulles financières géantes : Nikkeï en 1990, Nasdaq en 2000|« décennie perdue »]]. Ces années sont aussi marquées par une certaine instabilité politique (avec la première chute d'un gouvernement par une [[motion de censure]] en 1993) et plusieurs catastrophes d'origines humaine ([[attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo]] en 1995) ou naturelle ([[Séisme de 1995 à Kobe|tremblement de terre de Kōbe]], également en 1995). Au début du {{s-|XXI}}, bien que sa part soit relativement faible dans les finances de l'État, le Japon occupe, en matière de [[budgets de la défense dans le monde|budget militaire]], la cinquième place dans le monde en chiffres absolus, mais l'importance de ce budget ne fait pas pour autant du Japon une grande puissance militaire. La constitution japonaise interdit en effet le maintien d'une [[armée]], le droit de belligérance et le lancement de toute opération militaire en dehors de ses frontières autre que dans le cadre de l'autodéfense. La [[Forces japonaises d'autodéfense|« force d'autodéfense » japonaise]] est un corps militaire professionnel disposant de moyens techniques avancés. Avec la [[guerre d'Irak]] en 2003, l'interprétation de cette clause pacifiste de la Constitution a été revue pour pouvoir déployer des troupes hors de son territoire dans le cadre d'opérations à caractère strictement non militaire (reconstruction, [[aide humanitaire]]…). De la sorte, le Japon espère acquérir un rôle diplomatique plus en rapport avec sa puissance économique. Le {{date-|11|mars|2011}}, un grave [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme]] de {{nobr|magnitude 9,0}}, suivi d'un [[tsunami]], frappe l'est du [[Région du Tōhoku|Tōhoku]] autour de [[Sendai]], provoquant la mort de plusieurs milliers de personnes, de très graves dégâts dans toute la partie nord-est de [[Honshū]] et l'[[accident nucléaire de Fukushima]]<ref name="IPGP Sendai">{{Lien web |titre=Séisme de Sendai au Japon - Magnitude Mw 9 |url=http://www.ipgp.fr/pages/040117.php |éditeur=[[Institut de physique du globe de Paris|IPGP]] |date=11 mars 2011|consulté le=23 mars 2011|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. == Politique == {{Article détaillé|Politique au Japon|Ère Reiwa}} [[Fichier:Emperor Naruhito 20190504a.jpg|gauche|vignette|L'[[empereur du Japon]] (au centre) et son épouse [[Masako Owada]], {{date-|mai 2019}}.]] [[Fichier:Príncipe Naruhito no Brasil em 2018.jpg|vignette|redresse|L'actuel empereur du Japon, [[Naruhito]], ici alors qu'il était encore prince héritier en [[2018]].]] [[Fichier:Yoshihide Suga announcing new imperial era Reiwa 2.jpg|thumb|L'annonce à la presse du nom de la nouvelle ère, le {{date-|1|4|2019}}.]] Le Japon est une [[monarchie constitutionnelle]] à [[régime parlementaire]], régie par la [[Constitution du Japon|Constitution]] de [[1947]]. L'{{japonais|[[Empereur du Japon|empereur]]|天皇|''Tennō''}} n'y occupe plus qu'une place honorifique, étant défini comme le symbole de l'État et de l'unité du peuple japonais dans l'article premier de la loi fondamentale. La [[Constitution du Japon|constitution]] attribue la [[souveraineté]], qui revenait auparavant à l'[[Empereur du Japon|empereur]], au peuple japonais, dans le cadre d'une [[démocratie représentative]] où l'essentiel du pouvoir politique est détenu par un [[parlement]] [[bicamérisme|bicaméral]], la {{japonais|[[diète du Japon|Diète]]|国会|''Kokkai''}}. Bien qu'il ne soit pas officiellement établi comme le [[chef d'État|chef de l'État]] et qu'il ne dispose d'aucun domaine réservé, l'[[Empereur du Japon|empereur]] remplit l'ensemble des fonctions protocolaires d'un [[chef d'État]] : accréditation des ambassadeurs étrangers, investiture du [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] et du juge en chef de la [[Cour suprême du Japon|Cour suprême]], dissolution de la [[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]] sur proposition de ce dernier, ouverture des sessions parlementaires. La population japonaise conserve généralement un fort attachement et une grande déférence à l'égard de l'empereur, dont l'{{japonais|[[Fête nationale du Japon|anniversaire]]|天皇誕生日|Tennō Tanjōbi}} est la [[fête nationale]] du Japon. De même, chaque règne correspond à une ère servant à dater les actes officiels et dont le nom devient l'appellation officielle de l'empereur après sa mort. L'{{japonais|[[Naruhito|empereur actuel]]|天皇陛下|Tennō Heika}} depuis le {{date-|1|mai|2019}}, plus connu internationalement sous son nom de naissance Naruhito, est, selon la tradition, le {{126e|monarque}} japonais issu de la lignée [[Maison impériale du Japon|Yamato]] par la déesse [[Amaterasu]], régnant durant l'{{japonais|[[ère Reiwa|ère ''Reiwa'']]|令和時代|''Reiwa-jidai''|''Reiwa'' signifiant « belle harmonie »}}. Accompagné de serviteurs portant le [[bicorne]] (symbole remémorant les liens étroits entre le [[Shogunat Tokugawa]] et l'empereur {{souverain2|Napoléon III}}), l'empereur Naruhito monte en calèche le {{date-|23 novembre 2019}} pour une visite au Naiku, ou sanctuaire intérieur, du [[sanctuaire d'Ise]] Jingu afin de rendre compte à Amaterasu-omikami, la légendaire déesse du soleil, de l'achèvement de ses cérémonies d'intronisation<ref name="Naruhito" />. La [[Ordre de succession au trône du Japon|succession au trône]] se fait selon la [[loi de la maison impériale]] de [[1947]], par [[Primogéniture|primogéniture masculine]] au sein des descendants, en ligne masculine exclusivement, de l'empereur [[Taishō Tennō|Taishō]]. Les filles nées au sein de la [[Maison impériale du Japon|famille impériale]] la quittent une fois mariées, et ne transmettent donc aucun droit à la succession. Le reste de l'ancienne {{japonais|[[Kazoku|noblesse japonaise]]|華族|''kazoku''|littéralement « ascendance fleurie »}} a été aboli en 1947. La vie politique japonaise est en grande partie dominée par des dynasties, les fils des personnalités politiques leur succédant dans le fief électoral familial. Le phénomène est particulièrement marqué dans le cas du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral démocrate]] (PLD), mais se retrouve aussi, à un degré moindre, au [[Parti démocrate du Japon|Parti démocrate]] (PDJ). La moitié des députés du PLD pour la [[Élections législatives japonaises de 2005|mandature 2005-2009]] appartiennent à des dynasties politiques, tout comme cinq des six premiers ministres qui se sont succédé depuis 1996. Avec l'argent, le « capital d'influence » – le statut social– sont des éléments clés pour faire carrière en politique. La plupart des premiers ministres japonais présentent des liens avec l'[[aristocratie]]<ref>{{Article|titre=Au Japon, la politique est une affaire de famille |périodique=Le Monde.fr |date=2008-09-22 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2008/09/22/au-japon-la-politique-est-une-affaire-de-famille_1097898_3216.html}}</ref>. === Séparation des pouvoirs === [[Fichier:Yoshihide Suga Cabinet 20200916.jpg|vignette|redresse|Les membres du [[Gouvernement Suga|{{99e|Cabinet du Japon}}]] dirigé par [[Yoshihide Suga]], formé le {{date-|16|septembre|2020}}.]] Le [[pouvoir exécutif]] appartient au {{japonais|[[cabinet du Japon|cabinet]]|内閣|''Naikaku''}}, responsable devant la [[diète du Japon|Diète]], dirigé par le {{japonais|[[premier ministre du Japon|Premier ministre]]|総理大臣|''Sōri daijin''}} et composé de {{japonais|[[ministre d'État#Japon|ministres d’État]]|国務大臣|''Kokumu daijin''}} devant tous être des civils. Le [[premier ministre du Japon|Premier ministre]] est choisi au sein de la [[diète du Japon|Diète]] par ses pairs avant d'être nommé par l'[[empereur du Japon|empereur]]. Il a le pouvoir de nommer et de démettre les autres ministres, dont une majorité doit être membre du Parlement, ainsi que celui de [[Dissolution parlementaire|dissolution]] de la [[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]] (formellement prononcée par l'empereur). Tous les membres du [[cabinet du Japon|cabinet]] sont [[Responsabilité politique du gouvernement|responsables]] devant la [[Diète du Japon|Diète]]. [[Fichier:Diet_of_Japan_Kokkai_2009.jpg|vignette|Palais de la [[Diète du Japon|Diète]], le [[Parlement]] japonais.]] La [[Pouvoir législatif|branche législative]], et donc la [[Diète du Japon|Diète]], se compose tout d'abord d'une [[chambre basse]], la {{japonais|[[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]]|衆議院|''Shūgi-in''}} de {{nobr|465 sièges}}, dont {{nobr|289 membres}} sont élus par le [[Scrutin uninominal majoritaire à un tour|mode uninominal à un tour]] et 176 par la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]] régionale. Les représentants sont élus pour quatre ans au [[suffrage universel]] (il faut avoir {{nobr|18 ans}} pour voter<ref>{{Article |titre=Le Japon abaisse l'âge du droit de vote à {{nobr|18 ans}} |périodique=[[L'Obs]].fr |date=17 juin 2015|lire en ligne=http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150617.AFP1099/le-japon-abaisse-l-age-du-droit-de-vote-a-18-ans.html }}.</ref>). La [[chambre haute]], appelée {{japonais|[[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]]|参議院|''Sangi-in''}}, de {{nobr|242 membres}}, est composée de personnes élues pour une durée de six ans, renouvelée par moitié tous les trois ans. Le suffrage est universel et secret. Le mode de scrutin est également mixte : {{nobr|146 conseillers}} sont élus par un [[scrutin majoritaire plurinominal]] dans le cadre des [[préfectures du Japon|préfectures]], et {{nobr|96 conseillers}} à la [[Scrutin proportionnel plurinominal|proportionnelle]] nationale. Les choix exprimés par la majorité absolue de la [[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]] s'imposent à ceux de la [[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des conseillers]] pour l'élection du [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]], des votes de [[vote de confiance|confiance]] ou de [[Motion de censure|censure]] au gouvernement, ou encore de l'adoption du budget. En revanche, tout autre texte non constitutionnel nécessite, en cas de désaccord entre les deux chambres, une majorité des deux tiers des [[Chambre des représentants (Japon)|représentants]] pour le faire adopter malgré tout. Pour les amendements à la [[Constitution du Japon|Constitution]], une majorité des deux tiers dans les deux chambres est nécessaire, ce qui, à la date du {{date-|11|mai|2018}}, n'est encore jamais arrivé depuis 1947. [[Fichier:The Grand Bench of the Japanese Supreme Court.jpg|vignette|Le Grand Banc où siègent les quinze juges de la [[Cour suprême du Japon|Cour suprême]].]] Le [[pouvoir judiciaire]] repose sur une [[organisation juridictionnelle (Japon)|organisation juridictionnelle]] composée de quatre niveaux de base : 483 cours de [[Tribunal de première instance|première instance]], un tribunal de [[District (Japon)|district]] comportant une chambre familiale dans chaque [[Préfectures du Japon|préfecture]], huit Hautes Cours et une [[Cour suprême du Japon|Cour suprême]]<ref>{{Lien web |titre=Le système judiciaire japonais en détail Constitution et système institutionnel |url=http://www.nipponconnection.fr/le-systeme-judiciaire-du-japon/ |site=nipponconnection.fr |consulté le=19 février 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Découvrez le système judiciaire du JaponÉtude synthétique |url=http://www.justice.gouv.fr/europe-et-international-10045/etudes-de-droit-compare-10285/decouvrez-le-systeme-judiciaire-du-japon-25892.html |site=[[Ministère de la Justice (France)|justice.gouv.fr]] |consulté le=19 février 2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=MINISTERE DE LA JUSTICESERVICE DES AFFAIRES EUROPEENNES ETINTERNATIONALESSOUS-DIRECTION DE LA STATISTIQUE, DES ETUDES ET DE LADOCUMENTATIONPARIS Accès au droit et à la justiceJapon |url=http://www.juriscope.org/uploads/etudes/Japon/Droit%20administratif_Acces%20au%20droit%20et%20a%20la%20justice_Japon_2005.pdf |site=juriscope.org |consulté le=19 février 2018|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Shigemirsu Dando |titre=La Cour Suprême du Japon |périodique=Revue internationale de droit comparé |date= 1978|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/ridc_0035-3337_1978_num_30_1_18529 |consulté le=19 février 2018|pages=155-170 |site=persee.fr}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Japon |url=http://legiglobe.rf2d.org/japon/2013/08/22/ |site=legiglobe.rf2d.org |date=2013/08/22|consulté le=19 février 2018}}.</ref>. La {{japonais|[[Cour suprême du Japon|Cour suprême]]|最高裁判所|Saikō-Saibansho}} est l'autorité judiciaire supérieure, à la fois [[tribunal|juridiction]] de dernier ressort et cour [[contrôle de constitutionnalité|contrôlant la constitutionnalité]] des décisions et actions des deux autres pouvoirs, dont les collectivités locales et administrations publiques. Elle est composée de quinze juges. Ils sont nommés par le [[Cabinet du Japon|gouvernement]] puis confirmés par un [[vote de rétention]] (qui n'en a jamais infirmé aucun). La cour est dirigée par un {{japonais|juge en chef|長官|Chōkan}} nommé par l'[[empereur du Japon|empereur]] sur proposition du [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]]. Le Japon pratique la [[peine de mort au Japon|peine de mort]]. Son usage a augmenté entre 2006 et 2009 : les exécutions ont doublé en un an et les condamnations ont été multipliées par six en quatre ans. Toutefois sous l'administration [[Parti démocrate du Japon|démocrate]] au pouvoir de 2009 à 2010, la première [[Ministre de la Justice (Japon)|ministre de la Justice]], [[Keiko Chiba]], et ses successeurs, [[Satsuki Eda]] et [[Hideo Hiraoka]], sont tous trois des opposants historiques à la peine capitale. Tous ont malgré tout signé des [[ordre d'exécution|ordres d'exécution]]. === Forces politiques === [[Fichier:Shinzō Abe Official.jpg|vignette|redresse|[[Shinzō Abe]], [[Premier ministre du Japon]] de 2012 à 2020.]] La vie politique a longtemps été dominée après la fin de l'occupation américaine par le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] (PLD), qui a fourni l'ensemble des [[Liste des Premiers ministres du Japon|Premiers ministres]] au pays de 1955 à 1993, de 1996 à 2009 et depuis 2012. Celui-ci, de tendance [[Libéral-conservatisme|conservatrice libérale]], gouverne seul ou en coalition, notamment avec le [[Kōmeitō]], parti sous influence de la [[Sōka Gakkai]], dont les députés sont majoritairement issus, entre 1999 et 2009 et depuis 2012. Le principal parti d'opposition a longtemps été le [[Parti socialiste japonais]] (PSJ) jusqu'à ce que celui-ci souffre de la perte de son électorat traditionnel à la suite de son alliance de 1994 à 1998 avec le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] dans une grande coalition gouvernementale et sa transformation en 1996 en [[Parti social-démocrate (Japon)|Parti social-démocrate]] (PSD). Depuis les années 1990, l'opposition non communiste a été animée par le [[Parti démocrate du Japon]] (PDJ), fondé en 1996 et réformé en 1998, composé d'anciens dissidents tant de l'ancien [[Parti socialiste japonais|PSJ]] que du [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] et se positionnant au [[centrisme|centre]] voire au [[centre gauche]] de l'échiquier politique japonais avec une idéologie proche de la [[Troisième voie (politique)|Troisième voie]] [[social-libéralisme|sociale-libérale]]. Il est finalement arrivé au pouvoir à l'issue des [[élections législatives japonaises de 2009|élections législatives]] du {{date-|30|août|2009}} et son président, [[Yukio Hatoyama]], est devenu le {{60e|[[Premier ministre du Japon]]}} le {{date-|16|septembre|2009}}. [[Naoto Kan]] lui succède le {{date-|4|juin|2010}}, avant de laisser sa place à son tour à [[Yoshihiko Noda]] le {{date-|2|septembre|2011}}. Il dirige un [[gouvernement Noda|gouvernement de coalition bipartite]] avec le [[Nouveau Parti du peuple]] (NPP, [[centre droit]]). Toutefois, il perd la majorité dès les [[élections législatives japonaises de 2012|élections législatives]] suivantes du {{date-|16|décembre|2012}}, au profit du retour de la coalition [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]]-[[Kōmeitō]]. [[Shinzō Abe]], déjà [[Premier ministre du Japon|Premier ministre]] de [[2006]] à [[2007]], est ainsi revenu à la tête du [[gouvernement Abe II|gouvernement]] le {{date-|26|décembre|2012}}. Par la suite, affaiblie, l'opposition au [[Parti libéral-démocrate (Japon)|PLD]] a subi de multiples fusions, scissions et recompositions : le [[Parti démocrate du Japon|PDJ]] s'est uni au [[Parti de la restauration]] en [[2016]] pour former le [[Parti démocrate progressiste (Japon)|Parti démocrate progressiste]] (PDP) ; l'aile droite de ce dernier rejoint en [[2017]] le [[Parti de l'espoir]] nouvellement créé par la populaire gouverneur de Tōkyō [[Yuriko Koike]], mouvement qui, après une contre-performance aux [[élections législatives japonaises de 2017|élections législatives]] de [[2017]], finit par fusionner avec ce qui reste du [[Parti démocrate progressiste (Japon)|PDP]] pour former le [[Parti démocrate du peuple]] (PDP toujours) en [[2018]], parti qui se définit comme centriste réformiste ; l'aile gauche du [[Parti démocrate progressiste (Japon)|Parti démocrate progressiste]] a pour sa part fondé le [[Parti démocrate constitutionnel (Japon)|Parti démocrate constitutionnel]] (PDC), situé au [[centre gauche]] [[social-libéralisme|social-libéral]] et [[pacifisme|pacifiste]], devenu le premier parti de l'opposition parlementaire après les [[élections législatives japonaises de 2017|élections législatives]] de [[2017]]. === Étrangers résidents === Plusieurs centaines de milliers de [[Coréens]] ont le statut de [[résident]]s permanents au Japon depuis plusieurs générations et parmi eux, un grand nombre refuse de prendre la [[nationalité]] japonaise pour ne pas devoir renoncer à leur nationalité [[corée]]nne ; ils sont donc toujours considérés comme des étrangers sur le plan légal, même si beaucoup d'entre eux utilisent couramment un nom [[japonais]] ou ne savent pas parler [[coréen]]. Ils bénéficient cependant du statut de « résidents permanents spéciaux » qui leur donne certains avantages par rapport aux autres résidents permanents. Ils ne peuvent toutefois pas voter aux élections japonaises ni accéder à certains postes élevés de la [[fonction publique]] sans se faire naturaliser. Il y a cependant un débat sur la possibilité de donner le droit de vote aux élections locales aux résidents permanents, comme c'est le cas depuis 2005 dans certaines régions de [[Corée du Sud]]. Il s'agissait de l'une des principales promesses de campagne du [[Parti démocrate du Japon|PDJ]], au pouvoir de [[Élections législatives japonaises de 2009|{{date-||septembre|2009}}]] à [[Élections législatives japonaises de 2012|{{date-||décembre|2012}}]]. === Relations étrangères et défense === [[Fichier:Helicopter carrier Hyūga (16DDH).jpg|vignette|Le [[Classe Hyūga|JDS ''Hyuga'']], un des deux [[porte-hélicoptères]] de la force maritime japonaise d'auto-défense.]] [[Fichier:Bush Abe, Camp David.jpg|vignette|droite|[[Shinzō Abe]] et [[George W. Bush]].]] {{Article détaillé|Politique étrangère du Japon{{!}}Politique étrangère|Représentations diplomatiques du Japon{{!}}représentations diplomatiques|Forces japonaises d'autodéfense{{!}}forces japonaises d’autodéfense}} Le Japon entretient d'étroites relations économiques et militaires avec son principal allié, les États-Unis<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Michael Green |titre={{lang|en|Japan Is Back: Why Tokyo’s New Assertiveness Is Good for Washington}} |url=http://www.realclearpolitics.com/articles/2007/03/japan_is_back_why_tokyos_new_a.html |éditeur={{lang|en|Real Clear Politics}} |consulté le=28 mars 2007}}.</ref>, officialisées par le [[traité de coopération mutuelle et de sécurité entre les États-Unis et le Japon]] de 1960. État membre de l'[[Organisation des Nations unies]] depuis [[1956]], le Japon a été un membre non-permanent du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité]] pour un [[Liste des membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies|total de {{nobr|18 ans}}]] et l'a été pour la période 2009-2010. Il est également l'une des nations du [[Groupe des quatre|G4]] qui cherchent à devenir des membres permanents au Conseil de sécurité<ref>{{en}} {{Lien brisé |url=http://www.centralchronicle.com/20070111/1101194.htm |titre={{lang|en|UK backs Japan for UNSC bid}} |éditeur={{lang|en|Cenral Chronicle}} |consulté le=28 mars 2007|archiveurl=https://web.archive.org/web/20070221044357/http://www.centralchronicle.com/20070111/1101194.htm|archive-date=21 février 2007}}.</ref>. En tant que membre du [[Groupe des sept (économie)|G8]], de l'[[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique|APEC]], de l'[[ASEAN plus trois]] et participant au [[sommet de l'Asie orientale]], le Japon participe activement aux affaires internationales et renforce ses liens diplomatiques avec des partenaires importants dans le monde entier. Le Japon a signé un pacte de sécurité avec l'[[Australie]] en {{date-||mars|2007}}<ref>{{en}}[http://www.mofa.go.jp/region/asia-paci/australia/joint0703.html {{lang|en|Japan-Australia Joint Declaration on Security Cooperation}}].</ref> et avec l'[[Inde]] en {{date-||octobre|2008}}<ref>{{en}}[http://www.mofa.go.jp/region/asia-paci/india/pmv0810/joint_d.html {{lang|en|Joint Declaration on Security Cooperation between Japan and India}}].</ref>. Il est également le troisième plus grand donateur d'[[aide publique au développement]], après les États-Unis et le [[Royaume-Uni]], avec un don de {{unité|8.86|milliards}} de [[Dollar américain|dollars US]] en [[2004]]<ref>{{en}} [http://www.oecd.org/dataoecd/40/3/35389786.pdf ''{{lang|en|Table: Net Official Development Assistance In 2004}}''{{pdf}}] - {{lang|en|Organisation for Economic Co-operation and Development}}, {{date-|11 avril 2005}}.</ref>. Le Japon a contribué avec des troupes non-combattantes à la [[coalition militaire en Irak]] de 2004 à 2008<ref name="Iraq deployment">{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|Tokyo says it will bring troops home from Iraq}} |url=http://www.iht.com/articles/2006/06/20/news/japan.php |éditeur={{lang|en|[[International New York Times|International Herald Tribune]]}}|date=30 juin 2006|consulté le=28 mars 2007}}.</ref>. Le Japon est engagé dans plusieurs conflits territoriaux avec ses voisins : avec la [[Russie]] sur les [[îles Kouriles]], avec la [[Corée du Sud]] sur les [[rochers Liancourt]], avec la [[Chine|république populaire de Chine]] et [[Taïwan]] sur les [[îles Senkaku]] ([[conflit territorial des îles Senkaku]]) et avec la république populaire de Chine sur la [[zone économique exclusive|ZEE]] autour d'[[Okinotori-shima]], rendant complexes les [[relations entre la Chine et le Japon]]. Le Japon est aussi confronté à un [[Relations entre la Corée du Nord et le Japon|différend avec la Corée du Nord]] au sujet de son enlèvement de citoyens japonais et sur ses [[Armes nucléaires en Corée du Nord|armes nucléaires]]. À la suite de la contestation des [[îles Kouriles]], le Japon est techniquement toujours en guerre avec la [[Russie]], car aucune solution à la question n'a jamais été signée<ref>{{en}} [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/russia ''{{lang|en|CIA - The World Factbook - Russia}}''].</ref>. L'armée du Japon est restreinte par l'[[article 9 de la constitution japonaise|{{nobr|article 9}} de la Constitution japonaise]], qui fait renoncer le Japon à son droit de déclarer la guerre ou à utiliser sa force militaire comme moyen de règlement des différends internationaux. Les [[Forces japonaises d'autodéfense|forces du Japon]] sont régies par le ministère de la Défense, et sont composées d'une force terrestre, maritime et aérienne. Les forces qui ont été récemment utilisées dans des [[Force de maintien de la paix des Nations unies|opérations de maintien de la paix]] et pour le déploiement de troupes japonaises en Irak a marqué la première intervention militaire du Japon à l'étranger depuis la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="Iraq deployment" />. Le pays dispose par ailleurs d'un {{japonais|[[Conseil de sécurité nationale (Japon)|Conseil de sécurité nationale]]|国家安全保障会議}}, qui s'est réuni pour la première fois le {{date-|4|décembre|2013}} pour discuter de la stratégie de sécurité nationale en réponse à l'instauration par la Chine d'une zone d'identification aérienne en [[mer de Chine orientale]]<ref>{{en}} [http://news.xinhuanet.com/english/video/2013-12/04/c_132941116.htm {{lang|en|Japan's NSC meets for first time, with ADIZ issue on agenda}}] {{Lien archive|url=http://news.xinhuanet.com/english/video/2013-12/04/c_132941116.htm |horodatage archive=20140221211315 |titre=Copie archivée }}, Xinhua, {{date-|4 décembre 2013}}.</ref>. Le Japon est devenu en 2014 observateur associé à la [[Communauté des pays de langue portugaise]] (CPLP) lors du sommet de Dili<ref>{{pt}} [http://www.cplp.org/id-50.aspx ''{{lang|pt|Observadores Associados}}''], {{lang|pt|Comunidade dos Países de Língua Portuguesa}}.</ref>. Depuis {{date-|septembre 2015}}, les forces japonaises d'autodéfense peuvent être utilisées en dehors du pays, pour soutenir un [[Alliés|allié]]<ref>{{Article |auteur1=avec AFP |titre=Au Japon, la loi pour renforcer l’armée passe une étape législative cruciale |périodique=[[Le Monde]].fr |date=16 juillet 2015|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2015/07/16/au-japon-la-loi-pour-renforcer-l-armee-passe-une-etape-legislative-cruciale_4685017_3216.html}}.</ref>. [[Fichier:Jinping Xi and Shinzō Abe in Oct. 26th, 2018.jpg|vignette|[[Shinzō Abe]] et [[Xi Jinping]] le {{date-|26 octobre 2018}}.]] ==== Le Japon, un acteur majeur à l'ère de la rivalité sino-américaine ? ==== Compte tenu de ses liens historiques avec Washington, et de son rapprochement plus récent avec Pékin, le Japon pourrait, en confirmant sa légitimité internationale, constituer un pôle de stabilité dans une Asie [[Bassin Indo-Pacifique|indo-pacifique]] sous haute tension. C'est en tout cas l'un de ses objectifs stratégiques majeurs<ref>{{Lien web |auteur=Céline Pajon |titre=Magazine Diplomatie |url=https://www.areion24.news/category/diplomatie/ |site=areion24.news |page=18-22 |numéro=97}}.</ref>. Étant donné l'importance de l'alliance pour la sécurité du Japon, Tokyo continue de multiplier les signes de bonne volonté pour s'assurer du soutien pérenne de son partenaire. En 2019, l'agenda politique et diplomatique du Japon sera chargé en termes de calendrier et de symboles : l'[[Akihito|abdication de l'empereur]] fin avril précédera le [[Groupe des vingt|sommet du G20]], organisé à [[Osaka]] fin juin. À cette occasion, des rencontres importantes sont programmées avec [[Vladimir Poutine]] et [[Xi Jinping]], qui devrait être le premier chef d'État chinois à se rendre au Japon depuis dix ans<ref>[[Nihon keizai shinbun]], Shunsuke Shigeta, « Xi and Abe pledge ''new era'' of cooperation, Nikkei Asian Review, {{date-|27 octobre 2018}}. »</ref>. La stratégie de l'[[Bassin Indo-Pacifique|Indo-Pacifique]] libre et ouvert doit offrir un choix alternatif aux pays de la région pour leur permettre d'élargir leurs options et d'éviter un face-à-face avec la Chine. À rebours des tensions russo-occidentales depuis le début de la [[guerre russo-ukrainienne]] en 2014, le Japon s'est engagé dans une politique de rapprochement et de coopération avec Moscou<ref>Le {{date-|25 septembre 2018}}, lors de son discours devant l'Assemblé des Nations Unies à New York, le [[Premier ministre du Japon|Premier ministre japonais]] consacrait une partie de son discours à la stratégie d'un Indo-Pacifique libre et ouvert (''Free and Open Indo-Pacific''), soulignant la volonté du Japon d'assurer la stabilité et la paix dans les eaux et l'espace aérien allant de l'océan Arctique à la mer du Japon et de l'océan Pacifique à l'océan Indien.</ref>. L'engagement personnel du Premier ministre interroge en creux le devenir de cette diplomatie proactive après son départ, fin 2021. Le Japon bénéficie, certes, d'un certain nombre d'atouts pour se positionner comme force de proposition sur ces sujets, et, plus largement, jouer un rôle international significatif. Il est aujourd'hui au cœur d'un réseau de partenaires qui le reconnaissent comme une démocratie libérale et un acteur international légitime et bienveillant. La normalisation militaire du Japon<ref>En {{date-|décembre 2018}}, le Japon a annoncé sa décision d'augmenter son budget consacré à la défense et prévoir d'acheter aux États-Unis 45 chasseurs furtifs F-35 supplémentaires au cours des cinq prochaines années. Parmi ces derniers, dix-huit F-35B devraient être déployés en [[mer de Chine méridionale]].</ref>, accélérée sous [[Shinzō Abe]], lui donne aujourd'hui des outils pour contribuer davantage à la sécurité et la paix internationale<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Céline Pajon |titre=A New Japan-France Strategic Partnership: A View from Paris |périodique=Lettre du Centre Asie |numéro=74 |date=16 septembre 2018}}.</ref>. ==== Réconciliation entre le Japon et la Corée du Sud ? ==== {{Section rédaction à revoir|date=mars 2023}} Le Jeudi 16 et vendredi 17 mars 2023, le président [[Yoon Seok-youl]] a rendu visite au premier ministre japonais, [[Fumio Kishida]], pour refonder leur relation bilatérale. Depuis son élection à la présidence de la République en mai dernier, le Sud-Coréen s’efforçait de réchauffer les relations entre les deux pays. Pour le dirigeant, les périls régionaux que son pays doit affronter, au premier rang desquels une [[Corée du Nord]] et une [[Chine]] de plus en plus bellicistes. Depuis son élection, une quarantaine de réunions confidentielles entre diplomates sud-coréens, japonais et américains, ont eu lieu pour préparer les esprits à une réconciliation, doit-elle être principalement le fruit des efforts unilatéraux de la [[Corée du Sud]] ?<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=Régis Arnaud|titre=La réconciliation entre le Japon et la Corée du Sud peut-elle aboutir ?|url=https://www.lefigaro.fr/international/la-reconciliation-entre-le-japon-et-la-coree-du-sud-peut-elle-aboutir-20230319|accès url=payant|date=19 mars 2023|site=[[Le Figaro]]|consulté le=20 mars 2023}}.</ref>.<br> Satisfecit à [[Washington (district de Columbia)|Washington]] après le premier sommet en douze ans réunissant les dirigeants japonais et sud-coréen. Très attentifs à l’amélioration des liens entre leurs deux alliés d’[[Asie de l'Est]], les [[États-Unis]] ont salué vendredi 17 mars un « nouveau chapitre » entre [[Tokyo]] et [[Séoul]]<ref>[https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/17/a-l-ombre-des-etats-unis-le-japon-et-la-coree-du-sud-operent-un-rapprochement-dans-les-domaines-de-la-securite-et-de-l-economie_6165955_3210.html A l’ombre des Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud opèrent un rapprochement dans les domaines de la sécurité et de l’économie]. 17 mars 2023, consulté le 21 mars 2023.</ref>. == Géographie == {{Article détaillé|Géographie du Japon}} [[Fichier:Cartedujapon.png|vignette|redresse=0.8|Carte du Japon.]] L'État du Japon forme, dans l'Est de l'[[Asie]], un [[archipel]] de {{unité|6852 à 14125|îles}} {{Incise|bien que ce nombre varie suivant les estimations}} de plus de {{unité|100|m|2}} sur plus de trois mille kilomètres de long, face à la [[Russie]] ([[îles Kouriles]]), [[Taïwan]], la [[Corée]] et la [[Chine]]<ref name=":3">{{Article|langue=fr|auteur1=Philippe Pelletier|titre=Le paysage des extrêmes|périodique=L'Histoire|numéro=333|date=juillet-août 2008|pages=10-13}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien brisé |url=http://fpcj.jp/old/e/mres/publication/ff/pdf_07/01_land.pdf |titre=Facts and Figures of Japan 2007 01: Land |langue=en |format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Justin|nom1=McCurry|titre=Japan sees its number of islands double after recount|périodique=The Guardian|date=2023-02-16|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/world/2023/feb/16/japan-sees-its-number-of-islands-double-after-recount|consulté le=2023-02-19|accès url=libre}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre= Le Japon est composé de 14 125 îles, soit le double du dernier calcul|url=https://www.nippon.com/fr/news/yjj2023022800784/amp/|jour= 02|mois= Mars |année=2023 |consulté le=2 mars 2023}}</ref>. Sur les {{nombre|6852 îles}} que compte le Japon, environ 430 sont habitées<ref name=":3" />. Quatre de ces îles {{incise|du nord au sud, [[Hokkaidō]] ({{unité|79000|km|2}}), historiquement peuplée par les [[Aïnous (ethnie du Japon et de Russie)|Aïnous]], [[Honshū]] ({{unité|227000|km|2}}) la plus grande et la plus peuplée avec {{nobr|105 millions}} d'habitants, [[Shikoku]] ({{unité|18000|km|2}}) qui est l'île de la [[Mer intérieure de Seto|mer intérieure]] et [[Kyūshū]] ({{unité|36000|km|2}})}} représentent l'essentiel d'un territoire de {{unité|377975 km2}}<ref name="area-2019">{{Lien brisé|langue=ja |titre=令和元年全国都道府県市区町村別面積調(10月1日時点) |url=https://www.gsi.go.jp/KOKUJYOHO/MENCHO201910-index.html |éditeur=[[Institut d'études géographiques du Japon]] |date=26 décembre 2019|consulté le=23 janvier 2021}}.</ref> (95 % du territoire des {{unité|4000 îles}} de l'arc insulaire)<ref name="berque-archipel">{{Chapitre |auteur1=[[Augustin Berque]] |titre chapitre=Un archipel montagneux aux multiples climats |auteurs ouvrage=[[Jean-François Sabouret]] |titre ouvrage=Japon, peuple et civilisation |éditeur=La Découverte |collection=Poche |année=2004 |réimpression=2006 |pages totales=232 |isbn=2-7071-4433-9 |partie=Territoire et population |passage=13-16}}.</ref>. Ces quatre îles forment le bloc centralinsulaire (''Hondo'')<ref name=":3" />. Les autres îles de l'archipel sont plus petites, notamment dans la [[préfecture d'Okinawa]]. [[Naha]], sur l'île [[Okinawa (île)|Okinawa Hontō]] dans les [[Archipel Ryūkyū|Ryūkyū]] ([[archipel Nansei]]), est située à plus de six cents kilomètres au sud-ouest de [[Kyūshū]]. Au sud de [[Tokyo]], l'archipel des [[Archipel Nanpō|Nanpō]] s'étire sur plus de mille kilomètres jusqu'à [[Iwo Jima]]. Au nord, [[Sakhaline]] (''{{lang|ja-Latn|Karafuto}}'' en japonais) et les [[îles Kouriles]] (''{{lang|ja-Latn|Chishima rettō}}'', qui s'étendent à plus de mille deux cents kilomètres au nord-est de Hokkaidō), annexées par la [[Russie]] quelques jours après la défaite du Japon face aux États-Unis en {{date-||août|1945}}, sont parfois considérées comme les points extrêmes de l'archipel. Du fait des [[Zone économique exclusive|zones économiques exclusives]], le pays revendique<ref group="note">Des conflits territoriaux existent pour les [[îles Kouriles]], [[Rochers Liancourt]] et [[Îles Senkaku|Senkaku]].</ref> un territoire maritime de {{nobr|4,5 millions}} de {{unité|km2}}, multipliant sa superficie par douze<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Kenʹichi Ômae |titre=Beyond national borders |passage=3 |éditeur=Kodansha International |année=1988}}.</ref>. Le Japon est scindé, d'un point de vue géographique et non pas politique, en huit [[régions du Japon|régions]] (voire neuf, si la [[préfecture d'Okinawa]] n'est pas incluse dans celle de [[Kyūshū]]) qui sont du nord au sud : [[Hokkaidō]], [[Région du Tōhoku|Tōhoku]], [[Région du Kantō|Kantō]], [[Région du Chūbu|Chūbu]], [[Région du Kansai|Kansai]] (couramment appelé Kinki), [[Région du Chūgoku|Chūgoku]], [[Shikoku]] et [[Kyūshū]]. La région du Chūbu est parfois décomposée en trois régions : la [[région du Hokuriku]] sur la côte nord-ouest, la [[région du Kōshinetsu]] à l'est et la [[région du Tōkai]] au sud. Les limites de ces dernières ne sont cependant pas fixées avec précision. === Subdivisions administratives === {{Article détaillé|Subdivisions du Japon}} {{voir aussi|Centralisme au Japon}} [[Fichier:Japan prefectures.png|vignette|redresse|Préfectures du Japon.]] Le Japon est subdivisé en quarante-sept [[Préfectures du Japon|préfectures]] (ou départements), dont une préfecture métropolitaine ou métropole ([[Tokyo]]), une préfecture insulaire ou territoire ([[Hokkaidō]]), deux préfectures gouvernementales ou gouvernements urbains ([[Préfecture d'Osaka]] et [[Préfecture de Kyoto]]) et {{nobr|43 préfectures}} rurales. {| class=wikitable |+ Préfectures |- | (01) {{japonais|[[Hokkaidō]]|北海道}} (territoire) || (02) {{japonais|[[Préfecture d'Aomori|Aomori]]|青森}} || (03) {{japonais|[[Préfecture d'Iwate|Iwate]]|岩手}} |----- | (04) {{japonais|[[Préfecture de Miyagi|Miyagi]]|宮城}} || (05) {{japonais|[[Préfecture d'Akita|Akita]]|秋田}} || (06) {{japonais|[[Préfecture de Yamagata|Yamagata]]|山形}} |----- | (07) {{japonais|[[Préfecture de Fukushima|Fukushima]]|福島}} || (08) {{japonais|[[Préfecture d'Ibaraki|Ibaraki]]|茨城}} || (09) {{japonais|[[Préfecture de Tochigi|Tochigi]]|栃木}} |----- | (10) {{japonais|[[Préfecture de Gunma|Gunma]]|群馬}} || (11) {{japonais|[[Préfecture de Saitama|Saitama]]|埼玉}} || (12) {{japonais|[[Préfecture de Chiba|Chiba]]|千葉}} |----- | (13) {{japonais|[[Tokyo]]|東京||métropole}} || (14) {{japonais|[[Préfecture de Kanagawa|Kanagawa]]|神奈川}} || (15) {{japonais|[[Préfecture de Niigata|Niigata]]|新潟}} |----- | (16) {{japonais|[[Préfecture de Toyama|Toyama]]|富山}} || (17) {{japonais|[[Préfecture d'Ishikawa|Ishikawa]]|石川}} || (18) {{japonais|[[Préfecture de Fukui|Fukui]]|福井}} |----- | (19) {{japonais|[[Préfecture de Yamanashi|Yamanashi]]|山梨}} || (20) {{japonais|[[Préfecture de Nagano|Nagano]]|長野}} || (21) {{japonais|[[Préfecture de Gifu|Gifu]]|岐阜}} |----- | (22) {{japonais|[[Préfecture de Shizuoka|Shizuoka]]|静岡}} || (23) {{japonais|[[Préfecture d'Aichi|Aichi]]|愛知}} || (24) {{japonais|[[Préfecture de Mie|Mie]]|三重}} |----- | (25) {{japonais|[[Préfecture de Shiga|Shiga]]|滋賀}} || (26) {{japonais|[[Préfecture de Kyoto]]|京都||gouvernement urbain}} || (27) {{japonais|[[Préfecture d'Osaka]]|大阪||gouvernement urbain}} |----- | (28) {{japonais|[[Préfecture de Hyōgo|Hyōgo]]|兵庫}} || (29) {{japonais|[[Préfecture de Nara|Nara]]|奈良}} || (30) {{japonais|[[Préfecture de Wakayama|Wakayama]]|和歌山}} |----- | (31) {{japonais|[[Préfecture de Tottori|Tottori]]|鳥取}} || (32) {{japonais|[[Préfecture de Shimane|Shimane]]|島根}} || (33) {{japonais|[[Préfecture d'Okayama|Okayama]]|岡山}} |----- | (34) {{japonais|[[Préfecture de Hiroshima|Hiroshima]]|広島}} || (35) {{japonais|[[Préfecture de Yamaguchi|Yamaguchi]]|山口}} || (36) {{japonais|[[Préfecture de Tokushima|Tokushima]]|徳島}} |----- | (37) {{japonais|[[Préfecture de Kagawa|Kagawa]]|香川}} || (38) {{japonais|[[Préfecture d'Ehime|Ehime]]|愛媛}} || (39) {{japonais|[[Préfecture de Kōchi|Kōchi]]|高知}} |----- | (40) {{japonais|[[Préfecture de Fukuoka|Fukuoka]]|福岡}} || (41) {{japonais|[[Préfecture de Saga|Saga]]|佐賀}} || (42) {{japonais|[[Préfecture de Nagasaki|Nagasaki]]|長崎}} |----- | (43) {{japonais|[[Préfecture de Kumamoto|Kumamoto]]|熊本}} || (44) {{japonais|[[Préfecture d'Ōita|Ōita]]|大分}} || (45) {{japonais|[[Préfecture de Miyazaki|Miyazaki]]|宮崎}} |----- | (46) {{japonais|[[Préfecture de Kagoshima|Kagoshima]]|鹿児島}} || (47) {{japonais|[[Préfecture d'Okinawa|Okinawa]]|沖縄}} |} Deux préfectures ont des subdivisions particulières qui leur sont propres : [[Hokkaidō]] qui a tout son territoire divisé en [[sous-préfectures du Japon|sous-préfectures]] et [[Tokyo]] qui présente elle aussi des circonscriptions administratives particulières à travers les vingt-trois [[arrondissement spécial de Tokyo|arrondissements spéciaux]] (qui ont statut de [[municipalité (Japon)|municipalités]] urbaines sans en avoir toutes les compétences, certaines étant exercées directement par le Gouvernement métropolitain) et les quatre sous-préfectures insulaires du [[Océan Pacifique|Pacifique]]. Sinon, toutes les [[préfectures du Japon|préfectures]] (ou [[sous-préfectures du Japon|sous-préfectures]]) sont organisées en [[municipalité (Japon)|municipalités]] urbaines (les [[ville (Japon)|villes]]) ou rurales (les [[bourg (Japon)|bourgs]] et [[village (Japon)|villages]], eux-mêmes regroupés en [[district (Japon)|districts ruraux]]). [[Fichier:Tokyo_from_the_top_of_the_SkyTree.JPG|vignette|Tokyo.]] [[Fichier:Viewed from the Nakanoshima Festival Tower in 201510 002.JPG|vignette|Osaka.]] Les principales [[ville (Japon)|villes du Japon]] classées par ordre décroissant d'habitants sont (chiffres de 2005)<ref>{{en}} ''{{lang|en|Statistics bureau, Ministry of Internal Affairs and Communications}}'', {{Lien brisé |url=http://www.stat.go.jp/english/data/handbook/c02cont.htm |titre=''{{lang|en|Statistical Handbook of Japan}}'' |consulté le=14 septembre 2013}}.</ref> : * [[Tokyo]] : {{unité|13.2|millions}} pour la préfecture, dont {{unité|8.3|millions}} pour les [[arrondissement spécial de Tokyo|vingt-trois arrondissements spéciaux]]<ref>{{en}} [http://www.metro.tokyo.jp/ENGLISH/PROFILE/overview03.htm ''{{lang|en|Population of Tokyo, Tokyo Metropolitan Government}}''].</ref>. * [[Yokohama]] : {{nombre|3.6|millions}} * [[Osaka]] : {{nombre|2.6|millions}} * [[Nagoya]] : {{nombre|2.2|millions}} * [[Sapporo]] : {{nombre|1.9|million}} * [[Kobe]] : {{nombre|1.5|million}} * [[Kyoto]] : {{nombre|1.5|million}} * [[Fukuoka]] : {{nombre|1.4|million}} * [[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]] : {{nombre|1.3|million}} * [[Saitama]] : {{nombre|1.2|million}} * [[Hiroshima]] : {{nombre|1.1|million}} * [[Sendai]] : {{nobr|1 million}} {{Article détaillé|Liste des villes du Japon par nombre d'habitants}} L'[[Grand Tokyo|agglomération de Tokyo]], englobant entre autres [[Yokohama]], [[Kawasaki (Kanagawa)|Kawasaki]], [[Chiba]] et [[Saitama]] est, avec plus de {{nobr|33 millions}} d'habitants<ref name="ccip">{{Lien web |titre=Tokyo, "la ville dense" |url=https://web.archive.org/web/20081118190556/http://www.ccip75.fr/upload/html/EP_page5.html |site=[[Chambre de commerce et d'industrie de région Paris - Île-de-France|ccip75.fr]] |date=février 2008|consulté le=31 août 2019}}.</ref>, [[Liste des aires urbaines les plus peuplées du monde|l'aire urbaine la plus peuplée du monde]]. === Relief === {{article détaillé|Géologie du Japon}} [[Fichier:Carte topographique du Japon-fr.svg|vignette|redresse=0.9|Carte topographique du Japon.]] Les montagnes occupent 71 % du territoire, les piémonts 4 %, les plaines hautes 12 % et les plaines basses 13 %. Seulement un peu plus du cinquième du territoire est habitable ({{unité|80500|km|2}}) et la plus grande plaine de l'archipel, celle du [[Plaine du Kantō|Kantō]], n'atteint pas {{unité|15000|km|2}}<ref name="berque-archipel" />. Le massif montagneux des [[Alpes japonaises]] s'étire du nord au sud sur plus de {{unité|1800|km}}, le long des {{nobr|4 îles}} principales. Le point culminant du Japon est le célèbre [[mont Fuji]]<ref group="note">L’appellation ''Fujiyama'' est erronée, car le nom [[japonais]] est ''Fujisan''. L’erreur provient du fait que ''yama'' et ''san'' sont deux lectures du même [[kanji]], 山, signifiant montagne.</ref> atteignant {{unité|3776|m}} d'altitude. Il s'agit d'un relief [[volcan]]ique, toujours actif mais peu menaçant. La rareté des [[plaine]]s (excepté près des [[littoral|littoraux]]), très peuplées (plus de {{nobr|800 habitants}} par km{{2}} sur la côte est de [[Honshū]]), oblige l'exploitation des [[colline]]s et des montagnes avec le système des [[Agriculture|cultures]] en plateaux (les versants sont recouverts de bassins successifs de taille décroissante avec la hauteur, permettant la culture du [[riz]], du [[soja]]{{etc.}}). Si les côtes du Japon sont longues ({{unité|33000|km}}) et d'une grande variété, les fleuves sont courts, pentus et violents et se prêtent peu à la navigation<ref name="berque-archipel" />. Le Japon exprime avant tout par sa géographie le contraste le plus remarquable qui soit au monde entre un milieu éminemment ingrat qui n'offre à ses habitants qu'une superficie cultivable inférieure à {{unité|78000|km|2}} (moins de 24 % de la superficie totale) et la présence de {{nobr|127 millions}} d'habitants (chiffre de 2007). === Volcanisme et séismes === {{article détaillé|Liste des volcans du Japon|Liste de séismes au Japon}} [[Fichier:Sakurajima at Sunset.jpg|vignette|Le volcan [[Sakurajima]], sur île de [[Kyūshū]].]] Comme le Japon est situé dans une zone de [[subduction]] de quatre [[plaque tectonique|plaques tectoniques]] (Pacifique, Nord-américaine, des Philippines et Eurasiatique), de nombreux volcans, comme le [[mont Unzen]], sur l'île de [[Kyūshū]], sont actifs. En 2018, le Japon en compte 111<ref>{{Lien web |langue=ja |auteur institutionnel=[[Agence météorologique du Japon]] |titre=活火山とは |traduction titre=Volcans actifs |url=http://www.data.jma.go.jp/svd/vois/data/tokyo/STOCK/kaisetsu/katsukazan_toha/katsukazan_toha.html |site=jma.go.jp |jour=28 |mois=février |année=2018 |consulté le=12 janvier 2019}}.</ref>. Des milliers de [[séisme|secousses telluriques]] d'intensité variable (de {{nobr|4 à 9}} sur l'[[Magnitude (sismologie)|échelle de Richter]]) sont ressenties dans le Japon tout entier chaque année. Par ailleurs, les puissants et ravageurs tremblements du plancher sous-marin génèrent des raz-de-marée appelés [[tsunami]]s. {{fraction|1|5}} des séismes d'une magnitude égale ou supérieure à {{nobr|6 recensés}} dans le monde surviennent au Japon<ref>{{Article |auteur institutionnel==[[Agence France-Presse|AFP]] / [[Reuters]] |titre=Le Japon frappé par un puissant séisme |périodique=[[Le Monde]].fr |date=26 février 2010|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2010/02/26/le-japon-frappe-par-un-puissant-seisme_1311999_3216.html}}.</ref>. Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux en amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les routes d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées. Habitués à ce genre de catastrophes, les habitants ont pris des précautions systématiques. Ils ont mis en place un système doté d'ordinateurs très performants, système qui peut détecter la formation d'un tsunami, en déduire la hauteur des vagues ainsi que la vitesse de leur propagation et le moment où les vagues atteindront les côtes grâce à l'épicentre et à la magnitude du séisme. Ils transmettent aussi ces données aux pays du Pacifique, même à leurs concurrents, contrairement à la surveillance de l'océan Indien. Les [[Source chaude|sources naturelles d'eau chaude]] (appelées ''{{lang|ja-Latn|[[onsen]]}}'') sont nombreuses et très populaires. Elles ont souvent été aménagées en bains publics, hôtels ou [[Station thermale|stations thermales]] pour les séjours de villégiature et retraites de santé. On peut par exemple s'y baigner dans des « baignoires » naturelles de {{température|40|65|°C}}. Quelques séismes aux {{s2-|XX|XXI}} ont été particulièrement dévastateurs : * {{date-|1|septembre|1923}} : le [[séisme du Kantō de 1923|séisme de Kantō]], d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter, fit environ {{unité|140000|morts}} et occasionna la destruction par un incendie de la plupart des maisons en bois ; * {{date-|17|janvier|1995}} : le [[séisme de 1995 à Kobe|séisme de Kōbe]], d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter, fit {{unité|6437|morts}} et {{unité|43792|blessés}} ; * {{date-|11|mars|2011}} : le [[Séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku|séisme de Tōhoku]] au large de [[Sendai]], d'une magnitude de 9,0 sur l'échelle de Richter, ne fit en lui-même que très peu de victimes et dégâts grâce à la qualité des constructions japonaises et à leurs savoir-faire antisismiques sans égal dans le monde, mais il fut suivi d'un tsunami qui vint tout anéantir sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes et fit environ {{nombre|20000|morts}} et disparus. Il est à l'origine de l'[[accident nucléaire de Fukushima]]. === Climat === [[Fichier:Satellite image of Japan in May 2003.jpg|vignette|redresse|Le Japon vu par [[satellite artificiel|satellite]].]] L'archipel est très étiré sur l'axe Nord-Sud de la latitude de [[Québec (ville)|Québec]] à celle de [[Cuba]]<ref name="berque-archipel" />, le Japon possède une gamme climatique étendue<ref>[https://www.climatsetvoyages.com/climat/japon Températures, précipitations, conditions météo prédominantes].</ref>. L'île de [[Hokkaidō]] et le nord de [[Honshū]] connaissent un [[climat tempéré]] de type [[Climat continental|continental]] (acadien), avec des étés doux et des hivers froids avec de fortes chutes de neige qui tiennent au sol durant plusieurs mois. [[Tokyo]], [[Nagoya]], [[Kyoto]], [[Osaka]] et [[Kobe]], à l'est et au centre-ouest de la plus grande île ([[Honshū]]), ont un climat de type [[climat subtropical humide|subtropical humide]] caractérisé par des hivers relativement doux, avec peu ou pas de neige, et des étés chauds et humides, avec une [[Saison humide|saison des pluies]] (''{{lang|ja-Latn|[[Saison des pluies en Asie orientale|tsuyu]]}}'') de début juin à mi-juillet. Le climat de [[Fukuoka|Fukuoka (Hakata)]], sur l'île de [[Kyūshū]], est relativement [[Climat tempéré|tempéré]] avec des automnes et hivers doux. Cependant l'été est tropical, long, étouffant et ultra-pluvieux (de fin mai à fin septembre) combinant températures élevées — voire torrides — et forte humidité. Enfin, le climat des [[Archipel Ryūkyū|îles Ryūkyū]], dont [[Okinawa (île)|Okinawa Hontō]], à l'extrême-sud de l'archipel nippon (latitude de Taïwan), est de type quasi-[[Climat tropical|tropical]], sans gel ni neige, avec des températures minimales hivernales supérieures à {{température|16|°C}}<ref name="berque-archipel" />. L'archipel japonais connaît une alternance des vents et des courants marins qui influent sur son climat. En hiver, les vents [[sibérie]]ns déferlent sur la [[mer du Japon]] et provoquent d'énormes chutes de neige sur la côte occidentale de l'archipel. À l'inverse, la côte orientale est protégée par la chaîne des [[Alpes japonaises]] et connaît des hivers secs et ensoleillés, avec des températures tiédies par l'effet du courant chaud [[Kuroshio]] au sud-est. En été, le courant froid [[Oyashio]] abaisse les températures sur les côtes du nord-ouest<ref name="berque-archipel" />. L'archipel japonais est touché par les [[Nomenclature des cyclones tropicaux#Tempête tropicale|tempêtes tropicales]] et les [[Cyclone tropical|typhons]], surtout entre juin et octobre. En 2004, dix cyclones se sont abattus sur le Japon, parmi lesquels Meari qui a fait vingt-deux morts et six disparus. Le bilan matériel de la saison 2004 est catastrophique : au moins {{nobr|155 milliards}} de [[yen]]s ({{nobr|1,4 milliard}} de [[dollar américain|dollars américains]] ou un milliard d'[[euro]]s) de dégâts. Les typhons les plus violents du {{s-|XX}} au Japon ont dévasté [[Muroto]] ([[typhon Muroto de 1934]]) (trois mille morts) et la [[baie d'Ise]] en 1959 (cinq mille morts). ==== Records ==== {{Relevé météo |titre=Records de Japon |source=[[Agence météorologique du Japon|JMA]]<ref>{{Lien web |langue=jp |titre=歴代全国ランキング 各地点における観測史上1位の値を使ってランキングを作成しています。 |url=https://www.data.jma.go.jp/obd/stats/etrn/view/rankall.php?prec_no=91&block_no=47936&year=&month=&day=&view=h0 |éditeur=JMA |consulté le=23 août 2021}}</ref> |diagramme= |tmax-record-jan=29.7 |tmax-record-date-jan=7/1954 |tmax-record-fev=29.0 |tmax-record-date-fev=25/2001 |tmax-record-mar=30.2 |tmax-record-date-mar=22/1999 |tmax-record-avr=33.3 |tmax-record-date-avr=29/2005 |tmax-record-mai=39.5 |tmax-record-date-mai=26/2019 |tmax-record-jui=38.3 |tmax-record-date-jui=27/1991 |tmax-record-jul=41.1 |tmax-record-date-jul=23/2018 |tmax-record-aou=41.0 |tmax-record-date-aou=12/2013 |tmax-record-sep=38.3 |tmax-record-date-sep=1/2002 |tmax-record-oct=35.1 |tmax-record-date-oct=9/2013 |tmax-record-nov=34.2 |tmax-record-date-nov=4/1953 |tmax-record-dec=31.6 |tmax-record-date-dec=5/1952 |tmax-record-ann=41.1 |tmax-record-date-ann=23/7/2018 |tmin-record-jan= -41.0 |tmin-record-date-jan=25/1902 |tmin-record-fev= -38.3 |tmin-record-date-fev=11/1902 |tmin-record-mar= -35.2 |tmin-record-date-mar=3/1895 |tmin-record-avr= -27.8 |tmin-record-date-avr=3/1965 |tmin-record-mai= -18.9 |tmin-record-date-mai=3/1934 |tmin-record-jui= -13.1 |tmin-record-date-jui=2/1981 |tmin-record-jul= -6.9 |tmin-record-date-jul=4/1966 |tmin-record-aou= -4.3 |tmin-record-date-aou=25/1972 |tmin-record-sep= -10.8 |tmin-record-date-sep=23/1976 |tmin-record-oct= -19.5 |tmin-record-date-oct=30/1984 |tmin-record-nov= -28.1 |tmin-record-date-nov=30/1970 |tmin-record-dec= -34.2 |tmin-record-date-dec=30/1907 |tmin-record-ann= -41.0 |tmin-record-date-ann=25/1/1902 }} === Biodiversité === De très nombreuses [[espèce]]s [[animal]]es et [[végétal]]es ont été découvertes au Japon ou près de ses côtes, parfois [[endémisme|endémiques]]. Elles ont souvent reçu l'[[épithète spécifique]] {{page h|Japonica (homonymie)|''japonicus'', ''japonica'' ou ''japonicum''}}. En 2019, le Japon comptait plus de {{nombre|90000 espèces}} d'animaux sauvages<ref>{{ouvrage| langue=en| auteur1=Ryo Sakurai| titre=Human Dimensions of Wildlife Management in Japan: From Asia to the World| présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=68OWDwAAQBAJ&pg=PA12| date=2019| éditeur=Springer| isbn=978-981-13-6332-0| passage=12-13}}.</ref>, dont l'ours brun, le macaque japonais, le chien viverrin japonais, la petite souris des champs japonaise et la salamandre géante japonaise<ref>{{lien web| langue=en| titre=The Wildlife in Japan| url=https://www.env.go.jp/nature/yasei/pamph/pamph01/WildlifePamphlet-EN_151126.pdf| éditeur=Ministère japonais de l'environnement| date=mars 2015}}.</ref>. Le Japon compte neuf [[écorégion]]s forestières qui reflètent le climat et la géographie des îles. Elles comprennent des forêts subtropicales humides de feuillus dans les îles Ryūkyū et Bonin, des forêts tempérées de feuillus et mixtes dans les régions au climat doux des îles principales, et des forêts de conifères tempérées dans les parties froides des îles du nord<ref>{{lien web| langue=en| url=http://www.us.emb-japan.go.jp/jicc/spotflora.htm| archive=https://web.archive.org/web/20070213035135/http://www.us.emb-japan.go.jp/jicc/spotflora.htm|archivedate=February 13, 2007| titre=Flora and Fauna: Diversity and regional uniqueness|éditeur=Embassy of Japan in the USA| consulté le=1 avril 2007|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Un vaste réseau de parcs nationaux a été créé pour protéger des zones importantes pour la flore et la faune, ainsi que 52 sites de zones humides [[site Ramsar|Ramsar]]<ref>{{lien web| langue=en| url=http://www.env.go.jp/en/nature/nps/park/| titre=National Parks of Japan|éditeur=Ministry of the Environment| consulté le=11 mai 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web| langue=en| url=https://www.ramsar.org/wetland/japan| éditeur=Ramsar| titre=Japan| consulté le=11 décembre 2020}}.</ref>. Quatre sites ont été inscrits au [[patrimoine mondial|patrimoine mondial de l'UNESCO]] pour leur valeur naturelle exceptionnelle<ref>{{lien web| langue=en| url=https://whc.unesco.org/en/statesparties/jp| titre=Japan. Properties Inscribed on the World Heritage List| éditeur=UNESCO| consulté le=11 décembre 2020}}.</ref>. === Environnement === [[Fichier:Ikata Nuclear Powerplant.JPG|vignette|[[Centrale nucléaire d'Ikata]].]] {{Article détaillé|Environnement au Japon|Parc national au Japon}} L'histoire environnementale du Japon et les politiques actuelles reflètent un équilibre fragile entre le développement économique et la [[protection de l'environnement]]. Dans la rapidité de la croissance économique après la [[Seconde Guerre mondiale]], les politiques d'environnement ont été délaissées par le gouvernement et les entreprises industrielles. Conséquence inévitable, la pollution a fortement sévi au Japon dans les années 1950 et 1960 et a entraîné certains fléaux comme la [[maladie de Minamata]]. Avec la montée des préoccupations sur le problème, le gouvernement a introduit de nombreuses lois sur la protection de l'environnement<ref>{{ja}} [http://www.erca.go.jp/taiki/history/ko_syousyu.html {{lang|ja|日本の大気汚染の歴史}}], {{lang|en|Environmental Restoration and Conservation Agency}}.</ref> en 1970 et a créé le Ministère de l'Environnement en 1971. Le [[premier choc pétrolier]] a également encouragé une utilisation plus [[Efficience|efficiente]] de l'énergie au Japon en raison du manque de ressources naturelles<ref>[https://web.archive.org/web/20080216005103/http://nice.erina.or.jp/en/pdf/C-SEKIYAMA.pdf ''{{lang|en|Japan’<!-- ne manque-t-il pas un s ? --> international cooperation for energy efficiency & conservation in Asian region.}}''{{pdf}}], Takeshi Sekiyama, {{lang|en|Energy Conservation Center}}, 2008.</ref>. Les questions environnementales actuellement prioritaires comprennent la [[pollution de l'air]] en zones urbaines (les [[Oxyde d'azote|{{formule chimique|N||O|x}}]], ou oxydes d'azote, sont des substances toxiques irritantes pour les voies respiratoires), la [[gestion des déchets]], l'[[eutrophisation]] de l'eau, la [[conservation de la nature]], la gestion des produits chimiques et la coopération internationale pour la conservation de l'environnement<ref>{{en}} [http://www.oecd.org/dataoecd/0/17/2110905.pdf ''{{lang|en|OECD Environmental Performance Review of Japan}}''{{pdf}}] - {{lang|en|Organisation for Economic Co-operation and Development}}.</ref>. Dans la première décennie du {{s-|XXI}}, le Japon est devenu l'un des leaders mondiaux dans le développement de nouvelles techniques respectueuses de l'environnement. Les [[véhicule hybride|véhicules hybrides]] de [[Toyota]] et [[Honda]] ont été désignés comme ayant la plus haute économie de carburant et les plus basses émissions de [[gaz à effet de serre]]<ref>{{en}} [http://www.ucsusa.org/clean_vehicles/vehicles_health/automaker-rankings-2007.html ''{{lang|en|Automaker Rankings 2007: The Environmental Performance of Car Companies}}''] - {{lang|en|[[Union of Concerned Scientists]]}}, {{date-|15 octobre 2007}}.</ref>. Ceci est dû à la technique de pointe des systèmes hybrides, aux [[biocarburant]]s, à l'utilisation de matériel léger et à une meilleure ingénierie. Le Japon prend également en considération les problèmes entourant le [[Réchauffement climatique|changement climatique]]. En tant que signataire du [[Protocole de Kyoto]], et hôte de la conférence de 1997 qui l'a établi, le Japon est dans l'obligation de réduire ses émissions de [[dioxyde de carbone]] et de prendre d'autres mesures liées à la lutte contre le changement climatique. La [[Cool Biz]], présentée par l'ancien Premier ministre [[Jun'ichirō Koizumi]], avait pour cible la réduction de l'utilisation de l'énergie grâce à la réduction de l'utilisation de la climatisation dans les bureaux du gouvernement. Le Japon va forcer l'industrie à faire des réductions d'émissions de [[gaz à effet de serre]], en vertu de ses obligations liées au Protocole de Kyoto<ref>{{en}} [http://www.wbcsd.org/plugins/DocSearch/details.asp?type=DocDet&ObjectId=MzAyNzQ ''{{lang|en|World Business Council for Sustainable Development (WBCSD)}}''] {{Lien archive|url=http://www.wbcsd.org/plugins/DocSearch/details.asp?type=DocDet&ObjectId=MzAyNzQ |horodatage archive=20090104000000 |titre=Copie archivée }}.</ref>. Le Japon est classé parmi les plus mauvais élèves mondiaux en matière de pêche et de consommation de [[thon rouge]] et de [[chasse à la baleine]]<ref>[http://www.rsr.ch/#/info/les-points-forts/2150935-la-suisse-en-faveur-de-la-reprise-de-la-chasse-a-la-baleine.html La Suisse en faveur de la reprise de la chasse à la baleine], RSR.ch, le {{date-|23 juin 2010}}.</ref>. Il est {{4e|pêcheur}} mondial de [[thunnus thynnus|thon rouge de l'Atlantique]] avec 9 % des captures, ainsi qu'un fort importateur, aboutissant à une consommation locale estimée de 80 % des thons péchés en Méditerranée<ref>{{Article |titre=Les principaux pays pêcheurs de thon rouge dans le monde |périodique=Le Monde.fr |date=6 avril 2009|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/infographie/2009/04/06/les-principaux-pays-pecheurs-de-thon-rouge-dans-le-monde_1177495_3244.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre=Un thon rouge vendu à prix d'or à Tokyo |périodique=La Depeche.fr |date=5 janvier 2010|lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2010/01/05/749008-un-thon-rouge-vendu-a-prix-d-or-a-tokyo.html}}.</ref>. Le thon rouge, en particulier le [[thon gras]], est consommé sous forme de [[sushi]]s, très recherché au Japon malgré la raréfaction de ce poisson. La baleine est chassée dans le cadre d'un [[Programme de recherche japonais sur les baleines|programme de recherche scientifique]], cependant la viande des baleines ainsi pêchée est ensuite vendue dans les restaurants japonais. Le Japon est à ce sujet soupçonné d'acheter les voix de petits pays ([[Tanzanie]], [[Kiribati]], [[îles Marshall]]) à la [[Commission baleinière internationale]], monnayant leur vote contre des aides au développement<ref>{{Article |titre=Le Japon menace de quitter la commission baleinière internationale |périodique=Le Monde.fr |date=01 juin 2007|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/planete/article/2007/06/01/le-japon-menace-de-quitter-la-commission-baleiniere-internationale_917537_3244.html |auteurs=avec AFP, AP et Reuters}}.</ref>. Avec la Chine, le Japon bloque également la lutte contre la pêche des requins, responsable de la mort de plus de {{Nobr|100 millions}} de squales chaque année<ref>{{Article |titre=Le Japon et la diplomatie de la pêche |périodique=Diplomatie, affaires stratégiques et relations internationales, n° 78 |date=Janvier-Février 2016 |pages=41}}.</ref>. Les autorités japonaises sont critiquées par les associations écologistes, notamment en marge de la [[Conférence de Madrid de 2019 sur les changements climatiques|conférence de 2019 sur les changements climatiques]] (COP 25), pour leurs très faibles ambitions en matière de réduction d'émissions de gaz à effet de serre au sein même de l'archipel. En outre, le Japon est devenu le plus grand financier des projets de [[centrale thermique|centrales au charbon]] dans la planète. Les banques japonaises ont représenté, entre 2017 et 2019, 32 % de la totalité des prêts directs accordés dans le monde aux développeurs de centrales au charbon. Les trois mégabanques du pays - [[Banque Mizuho|Mizuho]], [[Mitsubishi UFJ Financial Group]] et [[Sumitomo Mitsui Financial Group]] - prennent les trois premières places du palmarès de ces financements, devant l'américaine [[Citigroup]] ({{4e}}) et la française [[BNP Paribas]] ({{5e}}). L'opinion publique reste très peu sensibilisée aux enjeux environnementaux. Les autorités politiques et les élites économiques du pays se refusent à renoncer aux financements de nouvelles centrales au charbon, mettant en avant des arguments géopolitiques ou financiers<ref>[https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/cop25-malgre-les-critiques-le-japon-reste-le-grand-parrain-du-charbon-1155712 COP25 : malgré les critiques, le Japon reste le grand parrain du charbon], ''Les Échos '', {{date-|10 décembre 2019}}</ref>. Le Japon est classé {{30e}} dans le classement des pays en fonction de leur indice de durabilité environnementale<ref>{{en}} [http://www.yale.edu/esi/ESI2005_Main_Report.pdf ''{{lang|en|2005 Environmental Sustainability Index Benchmarking National Environmental Stewardship}}''{{pdf}}] - {{lang|en|Yale Center for Environmental Law and Policy}} ([[université Yale]]) et {{lang|en|Center for International Earth Science Information Network}} ([[université Columbia]]), 2005.</ref>. En 2018, le [[jour du dépassement]] (date de l'année à partir de laquelle l'humanité est supposée avoir consommé l'ensemble des ressources que la planète est capable de régénérer en un an) du Japon<ref group="note">Le jour du dépassement calculé par pays est le jour où le dépassement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.</ref> est le {{date-|9 mai}}<ref>{{Lien web |titre=Jour du dépassement : les pays bons élèves de l’écologie, et les autres |url=https://start.lesechos.fr/societe/environnement/jour-du-depassement-les-pays-bons-eleves-de-l-ecologie-et-les-autres-11802.php |site=start.lesechos.fr |consulté le=12 janvier 2020}}.</ref>. Le Japon est un des pays au monde, avec la [[Colombie]], le [[Costa Rica]] et le [[Mexique]], à utiliser les plus fortes concentrations de pesticides<ref>{{Lien web |titre=Le Costa Rica présente le plan climat le plus ambitieux au monde |url=https://www.liberation.fr/planete/2019/02/28/le-costa-rica-presente-le-plan-climat-le-plus-ambitieux-au-monde_1711950 |site=Libération.fr |date=28 février 2019|consulté le=12 janvier 2020}}.</ref>. Un tiers des espèces d'insectes recensées au Japon est en risque d'extinction<ref>{{Lien web |titre=Les insectes vous manquent, et tout est dépeuplé |url=https://reporterre.net/Les-insectes-vous-manquent-et-tout-est-depeuple |site=Reporterre, le quotidien de l'écologie |consulté le=12 janvier 2020}}.</ref>. Le Japon est après les États-Unis le deuxième pays le plus gros consommateur de [[Matière plastique|plastique]] au monde. Depuis 2019, le pays ne peut plus exporter vers la [[Chine]] ses déchets plastiques, celle-ci ayant annoncé ne plus accepter d'être la « poubelle du monde ». 60 % des déchets plastiques sont donc désormais brûlés<ref>{{Lien web |titre=Le japon, pays du plastique roi, tente de réduire sa dépendance |url=https://www.goodplanet.info/video/2019/07/05/le-japon-pays-du-plastique-roi-tente-de-reduire-sa-dependance/ |site=goodplanet.info |date=5 juillet 2019|consulté le=12 janvier 2020}}.</ref>. Le {{date-|03|07|2020}}, le [[gouvernement japonais]] propose de fermer les centrales au [[charbon]] inefficaces, avec pour but de réduire sa dépendance énergétique au charbon d'ici 2030 et faire des [[énergie renouvelable|énergies renouvelables]] une source d’électricité majeure<ref>{{Lien web |titre=Le Japon envisage d’arrêter ses vieilles centrales à charbon |url=https://www.tdg.ch/le-japon-envisage-darreter-ses-vieilles-centrales-a-charbon-149368025229 |date=3 juillet 2020|site=La Tribune de Genève}}.</ref>. == Démographie == {{Article détaillé|Démographie du Japon}} Le Japon comptait {{nobr|126 millions}} d'habitants en 2018<ref>{{Lien web|titre=Japon • Fiche pays • PopulationData.net |url=https://www.populationdata.net/pays/japon/ |site=PopulationData.net |consulté le=27 mars 2019}}.</ref>. [[Fichier:Shijo procession girls 197143581 d6ea13f0a2 o.jpg|vignette|''[[Gion matsuri]]''.]] [[Fichier:UenoParkHanami.jpg|vignette|''[[Hanami]]'' au parc d'Ueno.]] Le faible taux d'[[immigration|immigrants]] combiné à un [[taux de natalité]] bas fait que le Japon est actuellement en « [[crash démographique|hiver démographique]] » : le recul de l'âge de la [[Retraite (économie)|retraite]] est à l'ordre du jour et des personnes âgées commencent même à être réembauchées pour combler le manque de [[main-d'œuvre]] jeune de plus en plus patent. Entre 1980 et 2005, la part des plus de soixante-cinq ans dans la population japonaise a doublé pour dépasser les 20 % en 2006, chiffre qui serait porté à 40 % en 2050. Pour la première fois en 2005 la population a reculé, le pays perdant environ trente mille habitants, avec un [[taux de fécondité]] de {{unité|1.25|enfant}} par femme. [[Tokyo]] est passé sous la barre d'{{nobr|1 enfant}} par femme avec un taux de 0,98 dans un pays où les structures destinées à accueillir les enfants en bas âge sont rares. Par ailleurs, la mortalité a atteint son second record en 2008 avec environ {{unité|1.14|million}} de décès dans l'année, ce qui s'est traduit par {{unité|51000|japonais}} de moins qu'en 2007<ref>{{en}} [http://www.kantei.go.jp/foreign/asospeech/2009/01/28housin_e.html Annonce de Monsieur Tarô Asô], Ministère de la Santé, du Travail et du Bien-Être, repris par [http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/59483.htm ADIT-Japon] (BE Japon numéro 505 du {{date-|12 juin 2009}}, [https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/japan]).</ref>. En 2012, l'[[Taux de fécondité|indicateur conjoncturel de fécondité]] du pays a remonté pour la {{3e|année}} consécutive après sa valeur la plus basse pour atteindre {{unité|1.39|enfant}} par femme (1,26 en 2005 ; 1,32 en 2006 ; 1,34 en 2007) : il y a eu {{unité|2000|naissances}} de plus qu'en 2007, ce qui s'explique en partie par la bissextilité de l'année 2012. À l'issue de l'année 2013, la population a continué à diminuer avec une baisse de plus de {{nombre|244000|habitants}}. Sans modification démographique à court terme, le Japon comptera environ {{nobr|90 millions}} d'habitants en 2050. À ce rythme, ils seront moins de soixante millions en 2100. 80 % des Japonais se disent très préoccupés par les conséquences du vieillissement de la population pour leurs retraites, les dépenses de santé et la fiscalité. Selon les prévisions actuelles, un Japonais sur trois sera âgé de plus de {{nobr|64 ans}} en 2035<ref name=":1">{{Lien web |prénom=Yuta |nom=Yagishita |titre=Au pays du « jiko sekinin » |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/YAGISHITA/61761 |site=Le Monde diplomatique |date=01 mai 2020}}.</ref>. De plus, la répartition de la population est hétérogène, essentiellement concentrée sur la bande littorale sud du pays alors que l'intérieur du pays et l'île de [[Hokkaidō]] sont très peu peuplés. Aujourd'hui, les zones urbaines représentent 80 % de la population. La [[mégalopole]] japonaise, qu'on désigne généralement sous le nom de [[Mégalopole japonaise|Taiheiyō Belt]] (« ceinture Pacifique ») et qui s'étire sur mille deux cents kilomètres depuis [[Tokyo]] jusqu'au nord de [[Fukuoka]], concentre plus de cent millions d'habitants. Le Japon comptait {{unité|2217000|[[Gaijin|étrangers]]}} à la fin 2008, soit 1,74 % de la population totale, avec une augmentation de 50 % sur dix ans. Les [[Groupes ethniques de Chine|Chinois]] représentent le groupe le plus important (30 %), avec {{unité|655000|personnes}}, suivis des [[Coréens]] ({{formatnum:589000}}), [[Brésiliens]] ({{formatnum:313000}}), [[Philippines|Philippins]] ({{formatnum:211000}}) et [[Pérou|Péruviens]] ({{formatnum:60000}})<ref>{{en}} {{lang|en|''Registered foreign population in Japan hits record-high 2! million''}}, AP (Kyodo), {{date-|10 juillet 2009}} {{Lire en ligne |lien=http://www.breitbart.com/article.php?id=D99BHMTG0&show_article=1}}.</ref>. Les migrants en situation irrégulière sont très peu nombreux dans le pays. Au début des années 1990, le Japon en recensait {{formatnum:300000}} mais des politiques de plus en plus répressives sont adoptées au début des années 2000, faisant rapidement chuter leur nombre. Ils ne sont plus qu'environ {{formatnum:150000}} en 2008, puis {{formatnum:82000}} en 2020. Les étrangers en situation irrégulière arrêtés par la police sont emprisonnés jusqu’à leur renvoi dans leur pays d’origine. En outre, le séjour illégal est un crime et peut entrainer une condamnation. Plus le séjour est long, plus la condamnation sera lourde. Il arrive que ces expulsions concernent des enfants nés au Japon, même si ceux-ci ont vécu de longues années sur le territoire au point de ne parler que japonais. Enfin, toute condamnation pénale d’un étranger en situation irrégulière entraîne son interdiction d’entrée sur le territoire à vie<ref>{{Lien web |titre=Immigration illégale: le Japon, rêve et cauchemar français |url=https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/immigration-ill%C3%A9gale-le-japon-r%C3%AAve-et-cauchemar-fran%C3%A7ais/ar-BB1aKJWs |site=msn.com |consulté le=17 janvier 2021}}.</ref>. Les Japonais sont vraisemblablement issus de vagues d'immigration successives venues de [[Chine]], de [[Corée]] et des îles du [[Océan Pacifique|Pacifique]]<ref>Voir {{nobr|page 80}} dans ''{{lang|en|Japan: Restless Competitor - The Pursuit of Economic Nationalism}}'', Malcolm Trevor, {{lang|en|Japan Library}}, 2001.</ref>. <gallery mode="packed" heights="300px"> Fichier:Pyramide Japon.PNG|Pyramide des âges du Japon en 2005 (en bleu les hommes et en rose les femmes). Fichier:Population Japon 1900-2000 graphe.png|Évolution démographique. </gallery> == Économie == {{Article détaillé|Économie du Japon|Emploi au Japon}} [[File:GDP per capita development in East Asia.svg|thumb|Évolution du PIB par habitant en Asie de l'Est depuis 1820]] [[Fichier:Tokyo_Stock_Exchange_Main_Building_(1988)_2.jpg|vignette|redresse=0.8|La [[Bourse de Tokyo]] est la deuxième plus grande au monde avec une [[capitalisation boursière]] de plus de treize mille milliards de [[dollar américain|dollars]] <ref>{{lien web| titre=Marché : La capitalisation totale des Bourses mondiales dépasse 100.000 milliards de dollars | url=https://www.tradingsat.com/actualites/marches-financiers/la-capitalisation-totale-des-bourses-mondiales-depasse-100000-milliards-de-dollars-943749.html | consulté le = 28 avril 2022}}.</ref>.]] Le Japon, qui constitue la plus ancienne composante du pôle [[Asie de l'Est|est asiatique]] de la [[Triade (économie)|Triade]], est qualifié de troisième puissance économique mondiale avec {{unité|5,867|milliards}} de dollars (US courant) de PIB, selon les chiffres de la [[Banque mondiale]] de l'année 2011<ref name="BMhab">{{en}} [http://donnees.banquemondiale.org/pays/japon], ''{{lang|en|World Development Indicators database}}'', [[Banque mondiale]], {{date-|juillet 2011}} {{pdf}}.</ref>. Il se situe derrière les [[Économie des États-Unis|États-Unis]] et la [[Économie de la république populaire de Chine|Chine]] mais devant l'[[Économie de l'Inde|Inde]] et l'[[Économie de l'Allemagne|Allemagne]]<ref name="BMhab" />. Membre depuis 1964 de l'[[Organisation de coopération et de développement économiques]] (OCDE) et membre fondateur du [[Groupe des sept (économie)|Groupe des cinq]] (G5 informel, devenu G6 de manière officielle en 1975, G7 dès 1976 et finalement G8 en 1997) depuis 1974 et de la [[Coopération économique pour l'Asie-Pacifique]] (APEC) depuis 1989, l'économie japonaise est l'une des plus fortement intégrées à la [[mondialisation économique|mondialisation]]. Avec un [[indice de développement humain]] (IDH) de {{formatnum:0.925}} en 2021 (le {{19e|rang}} cette année-là parmi l'ensemble des pays de la planète), le Japon est un [[Pays développé|pays développé à économie de marché]] (PDEM). === Atouts et faiblesses d'une puissance industrielle et commerciale === Les immenses groupes ([[Toyota]], [[Fujitsu]], [[Nissan]], [[Honda]], [[Mitsubishi]], [[Canon (entreprise)|Canon]], [[Panasonic]], [[Sony]], [[Akai]], [[Sharp (entreprise)|Sharp]], [[Nintendo]], [[Seiko]], [[Bridgestone]]{{etc.}}) édifiés sur cette modeste surface placent le Japon parmi les grandes nations industrielles : première place mondiale pour l'[[automobile]], longtemps leader en [[électronique (technique)|électronique]], deuxième place pour la [[construction navale]] ([[Navire de charge|cargos]], [[porte-conteneurs]], [[pétrolier]]s…). C'est aussi une économie de services très diversifiée et compétitive, particulièrement performante dans les secteurs de pointe. La plupart des [[Conseil en stratégie|conseils en stratégie]], géographes, économistes ou sociologues classent [[Tokyo]] parmi les cinq principales [[Ville mondiale|villes mondiales]], aux côtés de [[New York]], [[Londres]], [[Paris]] et [[Hong Kong]], en raison de : son poids démographique (aire métropolitaine la plus peuplée au monde), sa [[Bourse de Tokyo|bourse]] (surnommée ''Kabutochō'' 兜町, la deuxième plus importante de la planète en termes de [[capitalisation boursière]]), ses nombreux [[Quartier d'affaires|quartiers d'affaires]] et commerciaux internationaux ([[Shinjuku]], [[Shibuya]]) et son [[Port de Tokyo|port]] ({{31e|[[Liste des plus grands ports à conteneurs|port à conteneurs]]}} au monde en 2016 pour son trafic annuel en millions d'[[équivalent vingt pieds]], principale plateforme multimodale de la façade japonaise du Pacifique, elle-même septième [[façade maritime]] mondiale). Après la [[Seconde Guerre mondiale]], au cours de laquelle le pays a subi de lourdes pertes humaines et matérielles, le Japon a progressé à un rythme extraordinaire jusqu'à conquérir le rang de deuxième économie mondiale. C'est ce qu'on a appelé le [[miracle économique japonais]] années 1950-1960. Les [[Jeux olympiques d'été de 1964]] à Tokyo ont joué un rôle d'accélérateur à cette forte croissance. Ces progrès sont principalement attribués à la présence initiale d'un [[capital humain]] important, à la coopération entre l'État (MITI puis [[Ministère de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie|METI]]) et les [[entreprise]]s, à une production tournée vers les marchés extérieurs (importantes exportations vers l'Asie et l'Amérique), à une forte [[éthique]] du travail, à la maîtrise des techniques de pointe grâce à la recherche, ainsi qu'à la faiblesse relative des [[Budgets de la défense dans le monde|dépenses militaires]] (1 % du [[produit intérieur brut]])<ref>{{Lien web |auteur=Université de Sherbrooke |titre=Évolution des dépenses militaires du Japon en % du PIB |url=http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/JPN/fr/MS.MIL.XPND.GD.ZS.html}}.</ref>. L'organisation économique du Japon présente quelques traits propres : * des liens étroits entre [[industrie]]ls, [[Externalisation|sous-traitants]] et [[Politique de distribution|distributeurs]] dans des groupes appelés ''{{lang|ja-Latn|[[keiretsu]]}}'' ; * de puissants [[syndicat]]s d'entreprise, regroupés au sein de la [[Fédération des organisations économiques japonaises]] (généralement appelé par son acronyme ''Keidanren'', 経団連), avec peu de conflits et une culture du dialogue marqué par un mouvement de revendications [[salaire|salariales]] annuel (''{{lang|ja-Latn|[[shuntō]]}}'') au [[printemps]] ; * de forts investissements dans la [[Recherche et développement|recherche et le développement]]. Jusqu'à récemment, une part importante des employés de l'industrie disposait d'une garantie d'emploi à vie, mais depuis l'éclatement de la [[bulle spéculative japonaise]], les [[licenciement]]s et surtout la fermeture de très nombreux sous-traitants ont écorché ce mythe. La crise a provoqué une croissance du chômage (plus de 5 % au début des années 2000, mais redescendu sous les 4 % en 2008) et de la pauvreté, avec la multiplication des [[sans-abri|sans domicile fixe]] et des travailleurs précaires (''[[Freeter]]'', フリーター). [[Fichier:Shibuya tokyo.jpg|vignette|[[Shibuya]].]] L'industrie, secteur prépondérant de l'économie (avec 39 % du [[produit intérieur brut]], contre 25 % aux États-Unis, et 33 % de la [[population active]], contre 25 % en [[France]]), est très dépendante des [[importation]]s de [[matière première|matières premières]] et d'[[énergie (économie)|énergie]]. En effet, le territoire japonais ne pourvoit qu'à 3 ou 4 % des ressources naturelles dont a besoin le pays. Le [[Agriculture|secteur agricole]], bien moindre, est fortement [[subvention]]né, pour des raisons politiques et sociales. Les [[Rendement agricole|rendements]] sont parmi les plus hauts du monde. Toutefois l'autosuffisance alimentaire plafonne à 40 %. Le plus souvent autosuffisant en riz, le Japon importe la moitié de sa consommation des autres céréales : le pays était ainsi [[Histoire de la culture des céréales#Les grands importateurs mondiaux de céréales sur la décennie 2010|premier au palmarès des importateurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010]]. Le Japon est le [[Histoire de la production du cuivre#L'évolution des grands producteurs mondiaux sur la décennie 2010|deuxième exportateur mondial de cuivre au milieu des années 2010]], derrière le [[Chili]], leader mondial. La [[flotte]] de [[Pêche (halieutique)|pêche]] japonaise est une des plus importantes au monde et réalise presque 15 % des prises totales. Quant à la [[marine marchande]], celle-ci dispose de {{unité|3991|navires}} pour {{unité|223.815|millions}} de tonnes de port en lourd {{incise|dont {{unité|206.598|millions}} sous pavillon étranger}} (au {{date-|1|janvier|2013}}), se plaçant ainsi au deuxième rang des nations maritimes (derrière la [[Grèce]]) et représentant une part importante (13,87 %) du tonnage total mondial<ref name="UNCTAD">{{en}}[http://unctad.org/en/pages/PublicationWebflyer.aspx?publicationid=753 {{lang|en|Review of Maritime Transport}}] / {{lang|en|United Nations Conference on Trade and Development}} (2013).</ref>. Il est à noter que 71,00 % du tonnage total japonais est immatriculé au [[Panama]] ([[pavillon de complaisance]])<ref name="UNCTAD" />. [[Fichier:World locations of Toyota factories.svg|vignette|Pays dans lesquels des usines d'assemblage Toyota sont implantées.]] Pendant trois décennies, la [[Croissance économique|croissance]] a été spectaculaire : en moyenne et hors inflation 10 % par an dans les années 1960, 5 % dans les années 1970 et 4 % dans les années 1980. Au cours des années 1970-1980, le capitalisme japonais a délocalisé sa production de type [[fordisme|fordiste]] dans le reste de l'[[Asie de l'Est|Asie orientale]], en [[Asie du Sud-Est]] et en [[Amérique du Nord]]. Le but est triple : contourner les quotas de plus en plus nombreux imposés par les différentes [[protectionnisme|barrières protectionnistes]] [[Amérique|américaines]] ou [[Europe|européennes]] ; diminuer les [[Coût de production|coûts de production]] grâce à une [[main-d'œuvre]] meilleur marché et faiblement qualifiée ; conquérir, aussi, les marchés locaux et nationaux grâce à une installation sur place. C'est ainsi que le Japon s'est petit à petit ouvert vers le sud-ouest et l'ouest<ref>D’après Philippe Pelletier, ''Japon, crise d’une autre modernité'', éditions Belin, La Documentation française, 2004.</ref>. Dans les années 1990, la croissance a été nettement plus faible, essentiellement à cause de surinvestissements à la fin des années 1980, des [[accords du Plaza]] de 1985, et d'une [[politique économique]] d'austérité destinée à purger les excès antérieurs des marchés [[Bourse (économie)|boursiers]] et [[Bien immobilier|immobiliers]]. Les efforts du gouvernement pour relancer la croissance auront peu de succès, le pays s'enfonçant dans un long cycle de [[déflation]] aux conséquences dévastatrices pour les entreprises les moins compétitives et pour les ménages les plus fragiles. La signature d'accords avec l'[[Organisation mondiale du commerce]] a forcé le Japon à réduire ses subventions aux agriculteurs, ouvrant la voie aux riz américain ou [[Viêt Nam|vietnamien]], sujet sensible dans un pays où cette céréale constitue la base alimentaire quotidienne. La crise économique asiatique de 1997 a eu pour effet d'accentuer cette situation économique tendue. Depuis fin 2002, un mouvement de reprise s'est amorcé, tiré par le rapide développement du voisin [[chine|chinois]], qui est devenu le premier importateur de produits japonais<ref>[http://www.aujourdhuilachine.com/informations-chine-la-chine-est-devenue-le-premier-importateur-de-produits-japonais-13475.asp?1=1 La Chine est devenue le premier importateur de produits japonais], aujourdhuilachine.com.</ref>, et, plus récemment, par la demande intérieure ([[consommation]] des ménages, chômage en baisse…) et l'assainissement du secteur [[banque|bancaire]]. Ceci s'est confirmé début 2006, quand le Japon a pu officiellement annoncer avoir vaincu la [[déflation]] persistante depuis le début des [années 2000. Au cours de cette même décennie, malgré un [[Dette publique|endettement]] public record (environ 160 % à 170 % du produit intérieur brut<ref>L’année Stratégique 2008, Analyse des enjeux internationaux, {{nobr|page 485}}.</ref>), le Japon a réussi à sortir de la crise immobilière. Le ralentissement économique mondial en 2008 apporte cependant à cette économie fortement exportatrice un défi difficile à relever, d'autant plus que sa monnaie forte renchérit le coût des exportations. Mais depuis plusieurs années, la place du pays sur le marché mondial de l'électronique a chuté : leader dans la période de 1970 à 1990, le pays voit ses entreprises en berne depuis le début du millénaire. En une décennie, les dix plus importants [[Groupe d'entreprises|groupes]] perdent un tiers de leur chiffre d'affaires, concurrencés par les Chinois et les Coréens<ref name=chal />. Le manque de réactivité face aux décisions stratégiques à prendre et le coût de la production industrielle sont mis en avant comme défauts majeurs de ce domaine<ref name="chal">{{Article |auteur1=Paul Loubière |titre=L'électronique japonaise prend l'eau |périodique=Challenges |numéro=591 |date=20 décembre 2018|issn=0751-4417 |consulté le=27 décembre 2018|pages=46}}.</ref>. À long terme, la [[surpopulation]] des zones habitables et le [[Vieillissement démographique|vieillissement de la population]] sont deux problèmes majeurs. La [[robotique]] est une des grandes forces de l'économie japonaise à long terme, à tel point qu'elle est considérée comme le laboratoire de la société post-industrielle. {{formatnum:410000}} des {{unité|720000|robots}} industriels du monde se trouvent au Japon, soit 57 %. L'[[emploi au Japon]] reste un sujet de préoccupation de premier plan. En 2018, 19 % des personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui constitue un record pour un pays industrialisé et oblige une partie d'entre elles à reprendre un emploi<ref>{{Article |titre=Japon: la retraite des fonctionnaires repoussée à 80 ans |périodique=[[La Libre Belgique]] |date=12 février 2018|lire en ligne=https://www.lalibre.be/economie/emploi/japon-la-retraite-des-fonctionnaires-repoussee-a-80-ans-5a817ea9cd70fdabb9f87252 |consulté le=30 juin 2020}}.</ref>. Le gouvernement de [[Shinzō Abe]] prévoit de repousser l'âge de la retraite à {{nobr|70 ans}} et entend promouvoir les exosquelettes, sorte de robot accroché au corps qui accompagne et supplée les mouvements d'un individu, pour faire travailler plus longtemps les personnes âgées. En 2017, le taux d'emploi des {{nombre|65-69|ans}} atteignait au Japon 54,8 % chez les hommes et 35 % chez les femmes<ref>Robin Tutenges, [http://www.slate.fr/story/185333/japon-emploi-seniors-personnes-agees-exosquelettes-travail-retraite Au Japon, les seniors portent des exosquelettes pour travailler plus longtemps], ''[[Slate (magazine)|Slate]]'', {{date-|17 décembre 2019}}.</ref>. Depuis le {{date-|1|septembre|2009}}, un accord de libre-échange et de partenariat économique (ALEPE) entre la [[Suisse]] et le Japon est en vigueur<ref>{{pdf}} [http://www.seco.admin.ch/dokumentation/publikation/00008/00023/02429/index.html?lang=fr Accord de libre-échange et de partenariat économique Suisse-Japon (ALEPE) – Opportunités pour l’économie suisse], {{date-|30 septembre 2009}}.</ref>. Depuis 2013, le gouvernement japonais investit dans l'économie africaine, notamment dans les infrastructures. En 2016, lors du Sommet Japon-Afrique de [[Nairobi]], le premier ministre japonais [[Shinzō Abe]] poursuit dans cette voie et s'engage à investir trente milliards de dollars supplémentaires sur le continent africain, dont dix milliards seront affectés au développement des infrastructures<ref>{{Article |titre=Le Japon s’engage à investir {{nobr|27 milliards}} d’euros en Afrique |périodique=Le Monde.fr |date=27 août 2016|issn=1950-6244 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2016/08/27/le-japon-s-engage-a-investir-27-milliards-d-euros-en-afrique_4988811_3210.html |consulté le=27 août 2016}}.</ref>. Le Japon a de nouveau enregistré en 2019 la plus forte croissance des [[dividende]]s versés aux actionnaires à l'échelle mondiale (+ 6,3 % à {{nobr|85,7 milliards}} de dollars). Les dividendes ont augmenté de 173 % au Japon entre 2009 et 2019<ref>{{Lien web |titre=Les dividendes mondiaux ont doublé en 10 ans |url=https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/les-dividendes-mondiaux-ont-double-en-10-ans-1172549 |site=Les Echos |date=17 février 2020}}.</ref>. Selon l'OCDE, 22 % des salariés japonais travaillent plus de {{nobr|50 heures}} par semaine. Les salariés japonais prennent habituellement peu de vacances (dix-huit jours de congés annuels)<ref>{{Lien web |titre=Franceinfo - Actualités en temps réel et info en direct |url=https://www.francetvinfo.fr/ |site=Franceinfo |consulté le=12 janvier 2020}}.</ref>. Au cours de l'[[ère Heisei]] (1989-2019), les conditions de travail des salariés se sont dégradées. L'éclatement de la bulle spéculative du début des années 1990 a eu pour effet d'accentuer la précarité des emplois. Les travailleurs ont connu une réduction de leur rémunération et des primes pour les heures supplémentaires. La proportion des emplois irréguliers (à durée déterminée et peu rémunérés) est passée de 20 % à 40 % en une trentaine d'années. Cette tendance contribue à expliquer la montée des inégalités de revenus au Japon. Le salaire horaire d'un travailleur irrégulier ne représente en effet qu'environ 60 % de celui d'un travailleur régulier. La forte augmentation du nombre de travailleurs précaires tend à tirer les salaires vers le bas. La rémunération horaire dans le secteur privé a ainsi baissé de 9 % entre 1997 et 2017. Le niveau des pensions est également en baisse. De 2004 à 2016, le montant de l'allocation-retraite pour un couple s'est réduit de 5 % en valeur absolue<ref name=":1" />. === Infrastructures === {{Article détaillé|Transport au Japon|Transport routier au Japon}} [[Fichier:Mt.fuji & bullet train - panoramio.jpg|vignette|droite|Un ''[[Shinkansen]]'' devant le [[mont Fuji]].]] Le pays possède l'un des réseaux de transport les plus performants au monde, la quasi-totalité de son territoire étant accessible en transports en commun. Cette facilité à se déplacer a contribué au développement économique et démographique du pays. Au Japon, la [[voie ferrée]] est le principal moyen de transport des passagers : le réseau de [[train]]s, [[métro]]s et [[Ligne à grande vitesse|lignes à grande vitesse]] (''[[Shinkansen]]'') est dense et très efficace. Il est complété par des réseaux de [[autobus|bus]] locaux, en zone urbaine comme en zone rurale. L'[[Réseau routier|infrastructure routière]] japonaise est bien entretenue et couvre efficacement tout le territoire, jusqu'aux zones montagneuses les plus reculées. Les autoroutes sont nombreuses, bien entretenues, et ponctuées de gigantesques aires de repos appelées ''{{lang|en|Service Areas}}''. Ces aires comportent des restaurants, et parfois un accès à Internet gratuit ou des douches. Il y a de plus des projets de dédoublement des grands axes routiers à travers les montagnes (projet nommé ''{{lang|en|Japan corridor}}''). Le Japon possède par ailleurs la deuxième [[flotte]] commerciale maritime du monde (voir le chapitre précédent). Le réseau de transports aériens est très moderne, avec deux [[Compagnie aérienne|compagnies aériennes]] : {{lang|en|[[Japan Airlines]]}} et {{lang|en|[[All Nippon Airways]]}}. Le débit moyen en [[téléchargement]] est de {{unité|14.54|Mb/s}} en {{date-||novembre|2011}}, le neuvième plus élevé du monde<ref>{{en}} [http://www.netindex.com/download/2,78/Japan/ ''{{lang|en|Net Index by Ookla - Household Download Index for Japan}}''], consulté le {{date-|13 décembre 2011}}.</ref>{{référence insuffisante}}<!-- il faudrait éventuellement proposer un lien plus précis, car celui-ci n’atteste que de la valeur actuelle. -->. === Tourisme === {{Article détaillé|Tourisme au Japon}} En 2017, le Japon obtient le {{16e}} rang mondial et le {{5e}} en Asie en termes d'accueil de touristes internationaux. Le tourisme durable et le tourisme responsable sont [[tourisme durable|un sujet de préoccupation au Japon]] depuis les [[années 2020]]. Les hébergements se mettent au vert pour séduire les touristes sensibles à cette question, dans un pays où la fusion entre nature et culture est recherchée depuis longtemps Japon, tant dans les zones rurales sauvages et reculées que dans les mégalopoles<ref>"Les hébergements se mettent au vert pour séduire de nouveaux touristes" Euronews le 29/11/2022 [https://fr.euronews.com/voyages/2022/11/21/le-japon-durable-les-hebergements-se-mettent-au-vert-pour-seduire-de-nouveaux-touristes]</ref>. En 2017, les dix principaux pays d'origine des touristes étaient<ref>{{Lien web |auteur=JNTO |titre=Dec. 2018 Breakdown of Country/Area |url=https://business.jnto.go.jp/japan_tourism_statistics/pdf/japan_tourism_statistics_04.pdf |consulté le=10 décembre 2020}}.</ref> : # {{Chine}} ({{nombre|7355 818|visiteurs}}) ; # {{Corée du Sud}} ({{nombre|7140 438|visiteurs}}) ; # {{Taïwan}} ({{nombre|4654 053|visiteurs}}) ; # {{Hong Kong}} ({{nombre|2231 568|visiteurs}}) ; # {{États-Unis}} ({{nombre|1374 964|visiteurs}}) ; # {{Thaïlande}} ({{nombre|987211|visiteurs}}) ; # {{Australie}} ({{nombre|495054|visiteurs}}) ; # {{Malaisie}} ({{nombre|439548|visiteurs}}) ; # {{Philippines}} ({{nombre|424121|visiteurs}}) ; # {{Singapour}} ({{nombre|404132|visiteurs}}). === Science et technologie === [[Fichier:Honda ASIMO Walking Stairs.JPG|vignette|Photo de presse du plus récent robot [[Honda]], [[ASIMO]].]] Considéré comme étant l'un des pays les plus avancés au monde, le Japon fait figure de locomotive dans la [[recherche scientifique]], en particulier l'[[électronique (technique)|électronique]], les [[machine-outil|machines-outils]] et la [[recherche médicale]]. Près de {{unité|700000|chercheurs}} se partagent un budget de {{nobr|130 milliards}} de [[Dollar américain|dollars US]] alloué à la recherche et au développement, le troisième plus grand au monde<ref>{{en}}McDonald, Joe. ''{{lang|en|China to spend $136 billion on R&D.}}'', ''{{lang|en|BusinessWeek}}'' ({{date-|4 décembre 2006}}<!-- 2006-12-04 ou 12 avril ? -->).</ref>. Par exemple, certaines des plus importantes contributions du Japon à la technologie se trouvent dans les domaines de l'[[électronique (technique)|électronique]] ([[Sony]], [[Panasonic]]), l'[[automobile]] ([[Toyota]], [[Honda]]), les [[machine]]s ([[Brother (entreprise)|Brother]]), la [[construction parasismique]], la [[robotique]] industrielle ([[SoftBank Robotics]]), l'[[optique]], la [[chimie]] ([[DIC Corporation]]), les [[semi-conducteur]]s ([[Tokyo Electron]]), les [[algocarburant]]s ([[Euglena (entreprise)|Euglena]]) et les [[Métal|métaux]] ([[Nippon Steel]]). Le Japon est le {{lang|en|leader}} incontesté en termes de production et d'utilisation de la robotique, et possède plus de la moitié ({{formatnum:402200}} sur {{formatnum:742500}}) des robots industriels utilisés pour la construction dans le monde<ref>{{en}}[http://www.unece.org/press/pr2000/00stat10e.htm ''{{lang|en|The Boom in Robot Investment Continues—900,000 Industrial Robots by 2003.}}''] ''{{lang|en|and United Nations Economic Commission for Europe}}'', communiqué de presse du {{date-|17 octobre 2000}}. Consulté le {{date-|28 décembre 2006}}.</ref>. Les sociétés japonaises sont par exemple à l'origine des robots [[Qrio]], [[ASIMO]] et [[Aibo]]. Le Japon est le plus grand producteur mondial d'[[automobile]]s<ref>{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre={{lang|en|World Motor Vehicle Production by Country}} |url=http://www.oica.net/htdocs/statistics/tableaux2006/worldprod_country-2.pdf |éditeur=[[organisation internationale des constructeurs automobiles|oica.net]] |année=2006 |consulté le=30 juillet 2007|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et regroupe six des quinze plus grandes entreprises de construction automobile au monde, et sept des vingt plus importants [[Liste des principaux fabricants de semi-conducteurs au fil des ans|fabricants de semi-conducteurs]] en 2007. L'[[agence d'exploration aérospatiale japonaise]] (JAXA) est l'[[Liste des agences spatiales|agence spatiale]] du Japon qui fait de la recherche spatiale, de la recherche en [[aviation]] et qui développe des fusées et des satellites. C'est une participante à la [[Station spatiale internationale]] et le {{lang|en|[[Kibō (Station spatiale internationale)|Japanese Experiment Module]]}} ({{lang|ja-Latn|Kibō}}) a été ajouté à la Station spatiale internationale au cours de vols d'assemblage de la [[navette spatiale américaine]] en 2008<ref>{{en}} {{Lien web |titre={{lang|en|Japan Aerospace Exploration Agency Homepage}} |url=http://www.jaxa.jp/index_e.html |éditeur={{lang|en|Japan Aerospace Exploration Agency}} |date=3 août 2006|consulté le=28 mars 2007}}.</ref>. L'agence a des plans d'[[Histoire du vol spatial|exploration de l'espace]], tels que le lancement de [[Akatsuki (sonde spatiale)|{{lang|en|Venus Climate Orbiter}}]] en 2010<ref>{{en}} [http://www.jaxa.jp/projects/sat/planet_c/index_e.html ''{{lang|en|Venus Climate Orbiter "PLANET-C"}}''], JAXA.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.isas.jaxa.jp/e/enterp/missions/planet-c/index.shtml ''{{lang|en|Venus Meteorology PLANET-C}}''], ISAS, JAXA.</ref>, le lancement de la [[BepiColombo|{{lang|en|Mercury Magnetospheric Orbiter}}]] en 2018<ref>{{en}} [http://www.jaxa.jp/projects/sat/bepi/index_e.html ''{{lang|en|Mercury Exploration Mission "BepiColombo"}}''], JAXA.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.isas.jaxa.jp/e/enterp/missions/mmo/index.shtml ''{{lang|en|Mercury Exploration MMO (BepiColombo)}}''], ISAS, JAXA.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Mercury Magnetospheric Orbiter MIO / BepiColombo |url=http://www.isas.jaxa.jp/en/missions/spacecraft/current/mmo.html |série=Spacecraft |site=Institute of Space and Astronautical Science |consulté le=15 avril 2020}}.</ref> et la construction d'une [[Colonisation de la Lune|base lunaire]] en 2030<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|Japan Plans Moon Base by 2030}} |url=http://www.moondaily.com/reports/Japan_Plans_Moon_Base_By_2030_999.html |éditeur=MoonDaily |date=3 août 2006|consulté le=27 mars 2007}}.</ref>. Le {{date-|14|septembre|2007}}, le Japon a lancé [[SELENE]], une mission lunaire japonaise avec une fusée [[H-IIA]] (type H2A2022) de la [[base de lancement de Tanegashima]]. SELENE est également connu sous le nom de Kaguya, la princesse lunaire du conte [[Contes et légendes traditionnels du Japon|folklorique]] {{lang|ja-Latn|[[Kaguya-hime]]}}<ref name="jaxa_nickname">{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|"KAGUYA" selected as SELENE’s nickname}} |url=http://www.jaxa.jp/countdown/f13/special/nickname_e.html |consulté le=13 octobre 2007}}.</ref>. Kaguya est la plus grande mission de sonde lunaire depuis le [[programme Apollo]]. Sa mission est de recueillir des données sur la [[Lune]], son origine et son évolution. Elle est entrée en orbite lunaire en {{date-||octobre|2007}}<ref>{{en}} [http://www.japancorp.net/Article.Asp?Art_ID=15429 ''{{lang|en|Japan Successfully Launches Lunar Explorer "Kaguya"}}''], Japancorp.net.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/6994272.stm ''{{lang|en|Japan launches first lunar probe}}''], {{lang|en|BBC News}}.</ref>, volant à une altitude d'environ {{nobr|100 [[kilomètre]]s}}<ref>{{en}} [http://www.jaxa.jp/press/2008/10/20081009_kaguya_e.html KAGUYA (SELENE) ''{{lang|en|Image Taking of "Full Earth-Rise" by HDTV}}''], JAXA.</ref>. Selon le classement datant de 2011 en ce qui a trait aux pays les plus compétitifs au monde en matière de [[technologie]]s réalisé par le {{lang|en|[[Business Software Alliance]]}}, le Japon se classe au {{16e|rang}}. Selon eux, l'environnement d'affaires, les infrastructures ainsi que l'environnement juridique sont des indicateurs très propices au développement de cette industrie. Cependant, ce sont le soutien public au développement de l'industrie des [[Technologies de l'information et de la communication|TIC]], la recherche et le développement ainsi que le capital humain, trois indicateurs en baisse, qui font perdre quatre places au pays par rapport au classement de 2009<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|IT Industry Competitiveness Index 2011 (Japan)}} |url=http://globalindex11.bsa.org/upload/summaries/media/#japan |site={{lang|en|Business Software Alliance}} |consulté le=9 décembre 2013}}.</ref>. Cependant, le Japon contribue à environ un cinquième du budget mondial dans le domaine de la recherche et du développement. == Éducation et santé == [[Fichier:Yasuda Auditorium, Tokyo University - Nov 2005.JPG|vignette|Un des bâtiments de l'[[Université de Tokyo]], l'une des plus prestigieuses universités du Japon.]] {{Article détaillé|Système éducatif au Japon}} Tout d'abord, les lycées et les universités ont été introduits au Japon en 1872 à la suite de la [[restauration de Meiji]]<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Lucien Ellington |titre=Beyond the Rhetoric: Essential Questions About Japanese Education |url=http://www.fpri.org/footnotes/087.200312.ellington.japaneseeducation.html |éditeur={{lang|en|Foreign Policy Research Institute}} |date=1 décembre 2003|consulté le=1 avril 2007|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Depuis 1947, l'enseignement obligatoire au Japon se compose de l'école primaire et secondaire, qui dure neuf ans (à partir de {{nobr|6 ans}} jusqu'à l'âge de {{nobr|15 ans}}). Au Japon, les services de soins médicaux sont fournis par les gouvernements nationaux et locaux. Le paiement pour les services médicaux est offert par le biais d'une assurance de soins de santé qui assure une relative égalité d'accès, avec des frais fixés par un comité gouvernemental. Les personnes sans assurance peuvent participer à un programme national d'assurance maladie géré par les gouvernements locaux. Depuis 1973, toutes les personnes âgées ont été couvertes par l'assurance parrainée par le gouvernement<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Victor Rodwin |titre={{lang|en|Health Care in Japan}} |url=http://www.nyu.edu/projects/rodwin/lessons.html |éditeur={{lang|en|New York University}} |consulté le=10 mars 2007|brisé le = 2024-02-25}}.</ref>. Les patients sont libres de choisir les médecins et les établissements de leur choix<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|Health Insurance: General Characteristics}} |url=http://www.ipss.go.jp/s-info/e/Jasos/Health.html |éditeur={{lang|en|National Institute of Population and Social Security Research}} |consulté le=28 mars 2007}}.</ref>. == Égalité des sexes == Le Japon se situe, en 2019, à la {{110e|place}} sur {{nobr|149 pays}} dans le rapport du [[Forum économique mondial]] sur les inégalités entre les sexes<ref name=":0">{{Lien web |titre=Japon: fronde contre une loi accusée de protéger les violeurs |url=https://www.journaldemontreal.com/2019/09/11/japon-fronde-contre-une-loi-accusee-de-proteger-les-violeurs |site=journaldemontreal.com |date=11 septembre 2019|consulté le=17 septembre 2019}}.</ref>. Il recule en 2020 à la {{121e|place}}<ref name=":2">{{Article |auteur1=Philippe Mesmer |titre=Le Japon, « une démocratie sans femme » |périodique=[[Le Monde]] |date=26 septembre 2020|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/09/26/le-japon-une-democratie-sans-femme_6053733_3210.html |consulté le=3 décembre 2020}}.</ref>. Selon l'avocate Yukiko Tsunoda, cette situation s'expliquerait en partie par le fait que les principes sexistes sont profondément ancrés dans le système judiciaire et remettent systématiquement en cause les droits des femmes : « lorsque le code pénal a été créé en 1907, le Japon était une société extrêmement patriarcale […] Le viol avait alors été criminalisé dans le but de s'assurer qu'une femme mariée ne porterait d'enfant que de son seul époux et qu'aucun autre homme ne pourrait avoir de rapport avec elle […] C'était une loi de chasteté au seul service d'un mari ou d'un père de famille »<ref name=":0" />. En 2017, le Japon a revu pour la première fois en {{nobr|110 ans}} les lois concernant les agressions sexuelles, pour reconnaître les victimes masculines et rehausser la peine minimale de prison pour viol. Cependant, le fait qu'une victime soit obligée de prouver qu'elle ne pouvait pas résister a été maintenu dans la loi, malgré les protestations des experts<ref name=":0" />. Une femme ayant divorcé ou devenue veuve doit attendre un peu plus de trois mois avant de disposer du droit de se remarier. Jusqu'en 2016, ce délai était de six mois<ref>{{Lien web |auteur=Marion Bellal |titre=Au Chili, une femme divorcée ne doit plus attendre neuf mois pour se remarier |url=https://www.la-croix.com/Monde/Au-Chili-femme-divorcee-doit-attendre-neuf-mois-remarier-2020-09-04-1201112277 |éditeur=[[La Croix]] |jour=4 |mois=septembre |année=2020 |consulté le=2 décembre 2020}}.</ref>. L'[[université de médecine de Tokyo]] a reconnu, en 2018, avoir manipulé les résultats de son examen d'entrée afin que les filles soient désavantagées. Dans les semaines qui ont suivi, 9 des {{nobr|81 écoles}} de médecine du pays ont à leur tour reconnu avoir pratiqué la même politique discriminatoire<ref>{{Lien web |auteur=Johann Fleuri |titre=Le Japon a toujours un sérieux problème avec l'égalité des sexes |url=https://www.lesinrocks.com/2019/01/08/actualite/monde/le-japon-un-serieux-probleme-avec-legalite-des-sexes/ |éditeur=[[Les Inrockuptibles]] |date=08/01/19}}.</ref>. Au sujet de la garde des enfants de parents séparés, le pays ne reconnaît ni le droit de visite ni le partage de l'autorité parentale. Le système japonais fonctionne sur des principes hérités de l'ère Meiji (1868-1912). Une nouvelle forme légale de la famille devait alors renforcer son aspect patriarcal. Fondée sur la {{Citation|continuité et le maintien de la famille}}, elle prévoit qu'en cas de séparation l'un des parents sorte de la famille. Le droit de garde des enfants est attribué à l'un des parents, généralement à celui qui les emmène le premier, sans garantir à l'autre la possibilité de les voir<ref>{{Lien web |auteur=Philippe Mesmer |titre=Au Japon, le drame des parents privés de leurs enfants après une séparation |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/17/le-drame-des-parents-separes-de-leurs-enfants-au-c-ur-d-un-proces-au-japon_6026155_3210.html |éditeur=[[Le Monde]] |date=17 janvier 2020}}.</ref>. Dans un contexte où la politique japonaise est traditionnellement une « affaire d'hommes », les femmes ne représentent que 10 % des parlementaires. Le gouvernement dirigé par le Premier ministre [[Yoshihide Suga]] ne compte que deux femmes sur vingt-et-un ministres<ref name=":2" />. Les inégalités au travail sont importantes, la [[culture d'entreprise]] restant particulièrement sexiste au Japon. L'adoption en 1987 d'une loi sur l’égalité des sexes a permis de faire passer la proportion de femmes exerçant une activité professionnelle de 53 % en 1985 à 64 % en 2016 ; toutefois, seules 44 % d'entre elles ont un emploi stable et à temps plein, la proportion d’[[Emploi précaire|emplois précaires]] ayant tendance à augmenter chaque année. Beaucoup sont confrontées à des discriminations, les dirigeants d'entreprise étant peu enclins à leur confier des responsabilités. La maternité constitue également un frein majeur aux perspectives professionnelles des femmes. Si le [[Congé de maternité|congé maternité]] existe, dans les faits, peu en font usage (17 %), car elles subissent des pressions de leur hiérarchie. Cette situation, combinée au manque de places en crèche, conduit 60 % des salariées à arrêter de travailler après la naissance de leur premier enfant<ref>{{Lien web|auteur=Johann Fleuri |titre=Les Japonaises indésirables au travail |url=https://www.equaltimes.org/les-japonaises-indesirables-au |site=Equal Times |date=14 juin 2016}}.</ref>. == Culture == [[Fichier:Reitaisai -Yushima 02.jpg|vignette|[[Mikoshi]].]] {{Article détaillé|Culture japonaise}} La culture japonaise est influencée par celle de la [[Chine]] et celle de la [[Corée]]. Mais elle en est aussi distincte. Les influences culturelles étrangères se sont historiquement effectuées via la Corée du fait de leur proximité géographique. L'arrivée des [[Portugal|Portugais]] et plus tard des [[États-Unis|Américains]] a quelque peu modifié ce système. === Langues === {{Article détaillé|Langues au Japon|Japonais}} La société japonaise est linguistiquement très uniforme avec 98,2 % de la population ayant le [[japonais]] pour [[langue maternelle]]. Les 1,8 % restant étant constitués principalement de populations d'immigrants venus de Corée (sept cent mille personnes) et de Chine (trois cent cinquante mille personnes), ainsi que de [[Viêt Nam|Vietnamiens]], de [[Brésil]]iens, d'[[États-Unis|Américains]] (quatre-vingt mille personnes), d'Européens (quarante-cinq mille personnes). Il existe quelques variations dialectales dans l'[[archipel Ryūkyū]] appelées [[langues ryūkyū]]. L'[[Aïnou (langue du Japon)|aïnou]] d'[[Hokkaidō]] est toujours parlé à l'intérieur de la communauté du peuple autochtone mais reste néanmoins en voie de disparition. L'anglais est la première langue étrangère apprise dès l'école primaire (et souvent, dès la maternelle), et est une langue très répandue comme langue étrangère, surtout chez les plus jeunes. Le chinois mandarin arrive en seconde position, puis le coréen<ref>{{Lien web |titre=La langue française dans le monde, Édition 2014 |url=http://www.francophonie.org/Langue-Francaise-2014/ |site=francophonie.org |page=254}}.</ref>. === Religions === [[Fichier:Iwashimizu_Hachimangu4.jpg|vignette|Le sanctuaire [[shintoïsme|shintoïste]] d'[[Iwashimizu Hachiman-gū]], dans la [[préfecture de Kyoto]].]] {{Article détaillé|Religion au Japon}} Le [[shintoïsme]] est la principale religion du Japon, les Japonais sont ainsi traditionnellement [[Animisme|animistes]] avec une pratique [[Chamanisme|chamanique]], comme l'atteste l'usage de nombreuses [[amulette]]s, tant à la maison qu'en voyage. Les autres religions subissent souvent une réappropriation animiste de leurs [[divinité|dieux]] dans le panthéon personnel ou collectif des Japonais. La plupart des Japonais ne croient ainsi pas en une [[religion]] particulière et unique, mais font preuve de [[syncrétisme]], notamment à l'égard du [[Bouddhisme au Japon|bouddhisme]], et plus généralement à l'égard de l'ensemble des religions. Beaucoup de Japonais pratiquent donc des rites de plusieurs religions au cours de leur vie. Une personne peut invoquer les dieux au sanctuaire shintoïste à l'occasion du [[Nouvel An japonais|Nouvel An]] et tenter d'attirer leur faveur avant les examens scolaires ou universitaires et, raisonnant de manière [[Confucianisme|confucianiste]], elle peut souhaiter un [[mariage]] à l'occidentale dans une [[Catholicisme au Japon|église chrétienne]] après une cérémonie traditionnelle et avoir des [[Rites funéraires au Japon|funérailles]] dans un temple bouddhiste. [[Fichier:Japanese buddhist monk by Arashiyama.JPG|vignette|Yuzen, un moine bouddhiste de l'école [[Zen]] [[Sōtō]].]] Ce syncrétisme se reflète dans les statistiques de pratiques religieuses du [[ministère des Affaires intérieures et des Communications]] japonais, qui comptabilisait en 2014<ref>{{Lien web |langue=en |auteur institutionnel=Bureau des statistiques du [[Ministère des Affaires intérieures et des Communications]] |titre=Japan statistical yearbook 2017 - Chapter 26 |url=http://www.stat.go.jp/english/data/nenkan/66nenkan/1431-26.htm |site=stat.go.jp |jour=11 |mois=novembre |année=2016 |consulté le=28 août 2017}}.</ref> : * {{unité|92.169|millions}} de shintoïstes (72,5 % de la population) ; * {{unité|87.126|millions}} de bouddhistes (68,6 % de la population) ; * près de {{unité|1.951|millions}} de chrétiens (1,5 % de la population) ; * autres religions : {{unité|8.974|millions}} de Japonais (7,1 % de la population). Le Japon connut un « siècle chrétien » à la suite de l'arrivée des [[missionnaire chrétien|missionnaires]] [[Portugal|portugais]], puis celle du jésuite espagnol [[François Xavier]] en 1549. La nouvelle religion rencontra rapidement un grand succès dans le sud du pays (notamment dans la région de [[Nagasaki]]). Après une relative tolérance initiale, le catholicisme fut cependant rapidement [[Persécution des chrétiens au Japon|persécuté]], puis interdit et puni de mort à partir de 1614. Certains chrétiens rentrèrent en clandestinité, devenant des ''[[kakure kirishitan]]'' (« chrétiens cachés »). Le christianisme fut autorisé de nouveau sous l'[[ère Meiji]]. Durant l'[[ère Meiji]], l'État instaura à la fois la [[Liberté de religion|liberté de culte]] et prit le contrôle du shintoïsme en en faisant une religion privilégiée. Ce [[shintoïsme d'État]] fut indissociable du [[nationalisme japonais|nationalisme nippon]] qui prônait une élimination pure et simple des apports, pourtant anciens, du [[bouddhisme]]. Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], il fut exigé du peuple japonais de participer aux cérémonies shintoïstes et les activités des autres religions furent fortement limitées. Aujourd'hui, de plus en plus nombreux sont les Japonais, particulièrement au sein de la jeune génération, opposés aux religions à la fois pour ces raisons historiques et à cause du développement de la science. En 2010, le centre islamique du Japon estimait à {{formatnum:100000}} le nombre de musulmans dans le pays<ref name="Yomiuri">{{Lien brisé |url=http://www.yomiuri.co.jp/dy/national/T100815001484.htm |titre=Japan Muslims worried by graveyard shortage |langue=en}}, ''Yomiuri Shinbun'', le {{date-|16 août 2010}}.</ref>. Seuls 10 % d'entre eux seraient Japonais<ref>Benjamin Gauducheau, « [http://www.aujourdhuilejapon.com/actualites-japon-le-manque-de-places-dans-les-cimetieres-inquiete-les-musulmans-du-japon-7911.asp Le manque de places dans les cimetières inquiète les musulmans du Japon] », Aujourd'hui le Japon, le {{date-|19 août 2010}}.</ref>. Un certain nombre de nouvelles religions ou [[secte]]s, dont la [[Sōka Gakkai]] et ses six millions de membres, qui se sont établies juste avant ou à la suite de la [[Seconde Guerre mondiale]], occupent une place importante au Japon. === Arts et littérature === {{Article détaillé|Art japonais|architecture japonaise|littérature japonaise|théâtre japonais|cinéma japonais|Patrimoine culturel du Japon}} [[Fichier:Sesshu - View of Ama-no-Hashidate.jpg|vignette|''Vue de l'Ama no Hashidate'', [[Sesshū]], 1501-1506.]] Le Japon a une longue tradition culturelle et artistique forgée par son histoire, sa géographie et sa conception particulière de l'[[Esthétique japonaise|esthétique]]. Bien qu'il existe diverses formes d'arts primitifs sur l'archipel, comme la [[Céramique de la période Jōmon|poterie de la période Jōmon]] ou les ''{{lang|ja-Latn|[[haniwa]]}}'', l'art japonais subit très vite l'influence du [[bouddhisme]] et de la [[Chine impériale]], dès le {{s-|VI}}<ref>[http://www.universalis.fr/encyclopedie/japon-arts-et-culture-les-arts/ Japon (arts et culture), Les arts], [[Encyclopædia Universalis]].</ref>. À l'[[époque de Nara]], les temples fleurissent, dont le {{lang|ja-Latn|[[Tōdai-ji]]}} et le {{lang|ja-Latn|[[Hōryū-ji]]}} comptent parmi les plus connus, et la religion imprègne fortement la sculpture et la peinture{{sfn|Shimizu|1984|p=11}}. Ces influences restent vives jusque vers le {{s-|XVI}}, que ce soit à travers la sculpture réaliste de [[Époque de Kamakura|Kamakura]] ou la peinture monochromatique de [[Époque de Muromachi|Muromachi]], marquée de la pensée [[zen]]{{sfn|Shimizu|1984|p=30, 43}}. Pour autant, l'originalité de l'art japonais se ressent davantage dans des mouvements plus profanes, comme les rouleaux narratifs (''{{lang|ja-Latn|[[emaki]]}}'') ou l'''{{lang|ja-Latn|[[ukiyo-e]]}}'', dont les récits se rattachent souvent à la vie quotidienne et citadine, ainsi qu'aux divertissements<ref>{{Ouvrage |prénom1=Peter Charles |nom1=Swann |traducteur=Marie Tadié |titre=Japon |sous-titre=de l'époque Jomōn à l'époque des Tokugawa |passage=117-121, 194 |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |collection=L'art dans le monde |année=1967}}.</ref>. Puis les Japonais se sont intéressés à des arts très variés, s'appropriant [[calligraphie]], [[Culture japonaise#Vêtements|étoffes]] (dont le [[kimono]]), [[Céramique japonaise|céramique]], [[laque]] et forgeage de [[Sabre japonais|sabres]]. Au {{s-|XX}}, le [[cinéma japonais|cinéma]] et les [[manga]]s (bandes dessinées japonaises) se répandent et deviennent un fort vecteur d'exportation de la culture japonaise<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Paul |nom1=Gravett |titre=Manga |sous-titre=sixty years of Japanese comics |passage=152 |lieu=New York |éditeur=Laurence King Publishing |année=2004 |pages totales=176 |isbn=978-1-85669-391-2 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=VgdjrS-lYwQC&printsec=frontcover |numéro d'édition=2}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Alastair |nom1=Phillips |prénom2=Julian |nom2=Stringer |titre=Japanese cinema |sous-titre=texts and contexts |passage=1 |lieu=Londres |éditeur=[[Taylor & Francis]] |année=2007 |pages totales=363 |format livre=poche |isbn=978-0-415-32848-7}}.</ref>. [[Fichier:Itsukushima floating shrine.jpg|vignette|Le [[Itsukushima-jinja|sanctuaire d'Itsukushima]], 1168.]] L'architecture classique également est tournée vers le bouddhisme, mais aussi le [[shintoïsme|shinto]], et s'exprime pleinement à travers temples et sanctuaires<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Kazuo |nom1=Nishi |prénom2=Kazuo |nom2=Hozumi |titre=What is Japanese architecture? |passage=12 |lieu=Tokyo |éditeur=[[Kōdansha|Kōdansha International]] |année=1996 |pages totales=144 |isbn=978-4-7700-1992-9 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=oZl_yEJGtUYC&printsec=frontcover |numéro d'édition=1}}.</ref>. Plusieurs sites sont ainsi inscrits au [[patrimoine mondial]] de l'humanité à [[Monuments historiques de l'ancienne Nara|Nara]], [[Monuments historiques de l'ancienne Kyoto|Kyoto]] ou [[Sanctuaires et temples de Nikkō|Nikkō]]. {{quand|Plus tard}}, les [[Chashitsu|maisons de thé]] adoptent les principes du bouddhisme zen{{sfn|Shimizu|1984|p=22}}. À partir de l'[[époque Azuchi Momoyama]] fleurissent les [[château japonais|châteaux japonais]], construits en général sur d'imposantes fondations en pierre{{sfn|Shimizu|1984|p=19}} ; le [[château de Himeji]] demeure une structure emblématique de l'époque. L'habitat traditionnel (''[[Minka (Japon)|{{lang|ja-Latn|minka}}]]'' et ''{{lang|ja-Latn|[[machiya]]}}'') est lui aussi en bois. [[Fichier:Himeji-jo Takigi Nou 39 28.jpg|vignette|Acteur de théâtre [[nô]], 2009.]] La calligraphie et la littérature se développent également avec l'arrivée de l'écriture chinoise ([[kanji]]), au {{s-|IV}} environ<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Penelope E. |nom1=Mason |prénom2=Donald |nom2=Dinwiddie |titre=History of Japanese art |passage=45-47 |lieu=Upper Saddle River |éditeur=Pearson Prentice Hall |année=2005 |pages totales=432 |format livre=poche |isbn=978-0-13-117601-0 |numéro d'édition=2}}.</ref>. Les thèmes littéraires se diversifient alors rapidement, allant des récits mythologiques et historiques (comme le ''{{lang|ja-Latn|[[Nihon shoki]]}}'') à la poésie ''[[Waka (poésie)|{{lang|ja-Latn|waka}}]]''. ''[[Le Dit du Genji]]'' (''{{lang|ja-Latn|Genji monogatari}}'', {{s-XI}}), qui raconte de façon intimiste la vie à la cour de [[Époque de Heian|Heian]], est souvent perçu comme l'un des premiers [[Roman (littérature)#Roman psychologique|romans psychologiques]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Royall |nom1=Tyler |titre=The Tale of Genji |lieu=New York |éditeur=Penguin Classics |année=2003 |pages totales={{XXVI}} |format livre=poche |isbn=978-0-14-243714-8 |isbn2=0-14-243714-X}}.</ref>. Le bouddhisme zen et les guerres civiles marquent tout comme l'art la littérature médiévale. À l'[[époque d'Edo]] apparaissent de nouveaux mouvements littéraires majeurs, notamment les {{lang|ja-Latn|[[haïku]]s}} (poèmes brefs et symboliques) et la littérature des ''{{lang|ja-Latn|[[chōnin]]}}'' (des bourgeois), romanesque et parfois frivole<ref>{{Ouvrage |prénom1=Seiichi |nom1=Iwao |prénom2=Hervé |nom2=Benhamou |titre=Dictionnaire historique du Japon |volume=2 |passage=308-310 |lieu=Paris |éditeur=Maisonneuve & Larose |année=2002 |isbn=978-2-7068-1632-1 |isbn2=2-7068-1632-5 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fW9v37poqcQC&printsec=frontcover}}.</ref>. La même transformation peut être observée dans le théâtre, alors que le [[nô]], religieux et élitiste, cède quelque peu la place au [[kabuki]], qui prend naissance dans les quartiers de plaisirs d'Edo{{sfn|Iwao|Benhamou|2002|p=1332|loc=|id=}}. En marge du théâtre apparaissent d'autres formes originales et souvent humoristiques de l'art japonais, comme les [[Masques du théâtre japonais|masques]], les spectacles de marionnettes (''{{lang|ja-Latn|[[bunraku]]}}''), les danses folkloriques (notamment l'''{{lang|ja-Latn|[[odori]]}}'') ou les conteurs (''{{lang|ja-Latn|[[rakugo]]}}''). [[Fichier:Yasunari Kawabata c1946.jpg|vignette|redresse|[[Yasunari Kawabata]] ([[Kamakura]], 1946).]] Puis, l'industrialisation rapide et l'ouverture au monde occidental à partir de l'[[ère Meiji]], ainsi que les effets sur la société japonaise des [[bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki|bombardements atomiques]] et de la [[capitulation du Japon|capitulation]] à la fin de la [[Seconde Guerre mondiale]], contribuent largement à forger la littérature moderne japonaise à la fin du {{s-|XIX}}. Ces évolutions voient tout particulièrement la naissance et le développement d'un nouveau genre, celui du ''[[Watakushi shōsetsu|shishōsetsu]]'' (« roman personnel ») ou ''[[watakushi shōsetsu]]'' (« roman à la première personne »). Se combinent alors les influences existentialistes des anciens écrits zen et les réalités du monde contemporain placées dans un contexte où le progrès rapide ne sert qu'à exacerber le sentiment d'aliénation ressenti par l'auteur, pour donner une grande importance aux thèmes du beau, du mythe, de la fantaisie, de la solitude et de la mort. Parmi les auteurs les plus représentatifs de cette littérature moderne, ayant obtenu souvent une reconnaissance internationale, figurent [[Jun'ichirō Tanizaki]], [[Osamu Dazai]], [[Yasunari Kawabata]] ([[prix Nobel de littérature]] en 1968), [[Yukio Mishima]], [[Kenzaburō Ōe]] ([[prix Nobel de littérature]] en 1994) et [[Haruki Murakami]]<ref>{{Lien web |auteur=André Clavel |titre=La bibliothèque idéale de littérature japonaise |url=http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-chefs-d-oeuvre-de-la-litterature-japonaise_1090743.html |date=15 mars 2012}}.</ref>. De nos jours, les propriétés les plus précieuses du [[Patrimoine culturel du Japon|patrimoine japonais]] sont classées comme [[Trésor national (Japon)|trésors nationaux]] et protégées par une loi de 1950. === Gastronomie === [[Fichier:East_West_sushi_01.jpg|vignette|[[Sushi]], l'un des plats les plus connus de la cuisine japonaise.]] {{Article détaillé|Cuisine japonaise|Gastronomie japonaise|Histoire de la cuisine japonaise}} La [[cuisine japonaise]] est principalement connue dans le monde entier au travers des [[sushi]]s et [[sashimi]]s. Cette omniprésence mondiale ({{nombre|30000|restaurants}} dits japonais dans le monde : {{formatnum:14000}} en Amérique du Nord, {{formatnum:10000}} en Asie et {{formatnum:2500}} à travers l'Europe<ref name="factsheet">{{Lien web |langue=en |format=pdf |titre={{lang|en|Japanese Food Culture}} |url=http://web-japan.org/factsheet/en/pdf/e36_food.pdf |consulté le=4 mai 2013}}.</ref>) masque une cuisine complexe qui comprend de nombreuses déclinaisons et [[cuisine régionale japonaise|spécialités locales]]. La [[Grande cuisine|haute cuisine]] actuelle japonaise est une cuisine raffinée et codifiée dont les deux incarnations les plus connues sont le repas ''{{lang|ja-Latn|[[kaiseki]]}}'' et la collation offerte lors de la cérémonie du thé japonaise (''{{lang|ja-Latn|[[cérémonie du thé japonaise|chanoyu]]}}'') appelée ''[[kaiseki#Cha-kaiseki|{{lang|ja-Latn|cha-kaiseki}}]]''. Au quotidien, les Japonais sont ouverts à la diversité de la cuisine mondiale. On peut trouver facilement des restaurants chinois ou coréens, mais aussi italiens, français, ou encore les grandes chaînes de restauration rapide mondiale. === Jours fériés === {{Article détaillé|Fêtes et jours fériés au Japon}} {| class=wikitable |+ '''Fêtes et jours fériés''' !scope=col| Date !!scope=col| Nom français !!scope=col| Nom local !!scope=col| En japonais !!scope=col| Remarques |- | {{date-|1er janvier}} || Jour de l'An ||[[Nouvel An japonais|Ganjitsu]] || {{lang|ja|元日}} || |- | {{2e|lundi}} de janvier || Jour de l'accession à la majorité | [[Seijin shiki]] || {{lang|ja|成人の日}} ||déplaçable depuis 2000,<br />{{date-|15 janvier}} auparavant |- | {{date-|11 février}} || Anniversaire de la fondation de l'État | [[Kenkoku kinen no hi]] || {{lang|ja|建国記念の日}} || |- | {{date-|23 février}} || Anniversaire de l'empereur | [[Fête nationale du Japon|Tennō Tanjōbi]] || {{lang|ja|天皇誕生日}} ||Fête nationale<ref name="feteNat" group="note"/> |- | 20 ou {{date-|21 mars}} || [[Équinoxe]] de printemps | [[Shunbun no hi]] || {{lang|ja|春分の日}} ||déplaçable selon l'Observatoire |- | {{date-|29 avril}} || Fête de Shōwa || [[Shōwa no hi]] || {{lang|ja|昭和の日}}|| l'anniversaire de l'empereur Shōwa (Hirohito) |- | {{date-|3 mai}} || Commémoration de la constitution | [[Kenpō kinen bi]] || {{lang|ja|憲法記念日}} || |- | {{date-|4 mai}} || Fête de la nature (aussi dit « Fête du vert ») ||[[Midori no hi]] || {{lang|ja|みどりの日}} | |- | {{date-|5 mai}} || Fête des enfants || [[Kodomo no hi]] || {{lang|ja|こどもの日}} | |- | {{3e|lundi}} de juillet || Fête de la mer | [[Umi no hi]] || {{lang|ja|海の日}} ||déplaçable depuis 2003,<br />{{date-|20 juillet}} auparavant |- | {{3e|lundi}} de septembre || Fête des personnes âgées | [[Journée du respect pour les personnes âgées|Keirō no Hi]] || {{lang|ja|敬老の日}}||déplaçable depuis 2003,<br />{{date-|15 septembre}} auparavant |- | 22 ou {{date-|23 septembre}} || Équinoxe d'automne | [[Jour de l'équinoxe d'automne|Shūbun no Hi]] || {{lang|ja|秋分の日}} ||déplaçable selon l'Observatoire |- | {{2e|lundi}} d'octobre|| Fête des sports | [[Taiiku no Hi]] || {{lang|ja|体育の日}} ||déplaçable depuis 2000,<br />{{date-|10 octobre}} auparavant |- | {{date-|3 novembre}} || Fête de la culture || [[Bunka no hi]] || {{lang|ja|文化の日}} || |- | {{date-|23 novembre}} || Fête du travail || [[Kinrō kansha no hi]] || {{lang|ja|勤労感謝の日}} | |} Note : lorsque la date d'un [[jour férié]] tombe un dimanche, c'est le lendemain qui est férié. Exemple : le {{date-|11|février|2007}} était un dimanche, le {{date-|12|février|2007}} a donc été férié. === Symboles nationaux === * Le ''{{lang|ja-Latn|[[Kimi ga yo]]}}'' est l'[[hymne national]] du Japon. * Le [[chrysanthème]] est le symbole de la famille impériale et il figure sur le [[sceau impérial du Japon]]. * La [[Odonata|libellule]] est un symbole du Japon : ''{{lang|ja-Latn|Akitsu Shima}}'' (« les îles des libellules ») est une ancienne désignation du Japon<ref>Voir « [http://web-japan.org/nipponia/nipponia29/fr/animal/animal01.html Les îles de la libellule] » sur web-japan.org pour une explication de la légende.</ref>. * Le [[Prunus serrulata|cerisier du Japon]] symbolise également le pays. <gallery> Fichier:Flag_of_Japan.svg|[[Drapeau du Japon]] appelé ''{{lang|ja-Latn|Hinomaru}}'' (« disque solaire »). Le disque rouge central symbolise le soleil. Fichier:Naval_Ensign_of_Japan.svg|{{japonais|Drapeau de la [[Marine impériale japonaise|marine militaire]] (puis de la [[Force maritime d'autodéfense japonaise|force maritime d'autodéfense]])|旭日旗|Kyokujitsuki}}. Fichier:Roundel of Japan.svg|La cocarde japonaise<ref>[http://cocardes.monde.online.fr/v2html/fr/pays/japon.html Cocarde, Japon].</ref> reprend le disque rouge du drapeau national. La bordure blanche améliore la visibilité. Fichier:Imperial_Seal_of_Japan.svg|Le [[sceau impérial du Japon]], appelé au Japon {{japonais|« noble insigne du chrysanthème »|菊の御紋|Kiku No Gomon}}. Fichier:Prunus_serrulata_2005_spring_007.jpg|Fleur de ''Prunus serrulata'' ou [[Prunus serrulata|cerisier du Japon]]. Fichier:Libellule-Remy_BPL.jpg|[[Odonata|Libellule]]. </gallery> == Sport == {{Article détaillé|Sport japonais}} [[Fichier:Asashoryu fight Jan08.JPG|vignette|Combat de [[sumo]].]] Le [[baseball]] est le [[sport national]] du Japon. Le [[Nippon Professional Baseball|championnat du Japon de baseball]] a été créé en 1937<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Yoichi Nagata |auteur2=John B. Holway |titre=Total Baseball |lieu=New York |éditeur=[[Viking Press]] |année=1995 |pages totales=547 |isbn=978-0-670-86099-9 |titre chapitre=Japanese Baseball |numéro d'édition=4}}.</ref>. Depuis les {{nobr|années 1920}}, c'est le sport le plus populaire dans le pays<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Joseph A. Reaves |titre=Taking in a Game |sous-titre=A History of Baseball in Asia |passage=91 |lieu=Lincoln |éditeur=[[University of Nebraska Press]] |année=2004 |pages totales=220 |format livre=poche |isbn=978-0-8032-9001-3 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=OAsOIRQVQKcC&printsec=frontcover}}.</ref>. L'un des plus célèbres joueurs de baseball japonais est [[Ichirō Suzuki]], qui, après avoir gagné la récompense du meilleur joueur japonais en 1994, 1995 et 1996, joue maintenant pour les {{lang|en|[[Yankees de New York]]}} dans la [[Ligue majeure de baseball]]. Avant cela, [[Sadaharu Oh]] était le plus connu en dehors du Japon, après avoir frappé plus de coups de circuit (?) au cours de sa carrière au Japon que son contemporain [[Hank Aaron]] n'en avait frappé en Amérique. Le [[football]] est devenu le deuxième sport le plus populaire du pays. Le Japon a été le lieu de la [[Coupe intercontinentale]] de 1981 à 2004 et le coorganisateur de la [[Coupe du monde de football 2002]] avec la [[Corée du Sud]]. Son [[Équipe du Japon de football|équipe nationale]] est l'une des plus grandes équipes de football en Asie, ayant remporté la [[Coupe d'Asie des nations de football|Coupe d'Asie]] à quatre reprises, un record. La [[Équipe du Japon féminine de football|sélection féminine]] a gagné la [[Coupe du monde féminine de football 2011|Coupe du monde de football féminin 2011]] en battant en finale les [[Équipe des États-Unis féminine de soccer|États-Unis]] sur le score de 2-2 et 3-1 aux tirs au but. Le [[golf]] est aussi populaire au Japon<ref>{{Lien brisé |url=http://metropolis.co.jp/tokyo/604/sports.asp |auteur=Fred Varcoe |titre={{lang|en|Japanese Golf Gets Friendly}} |éditeur={{lien|trad=Metropolis (English magazine in Japan)|fr=Metropolis (magazine japonais)|texte=Metropolis}} |consulté le=1 avril 2007|langue=en}}.</ref>, de même que les formes de course automobile, comme le [[Super GT]] et la [[Super Formula|Formula Nippon]]<ref>{{Lien brisé |url=http://metropolis.co.jp/tokyo/623/sports.asp |auteur=Len Clarke |titre=Japanese Omnibus: Sports |éditeur={{lien|trad=Metropolis (English magazine in Japan)|fr=Metropolis (magazine japonais)|texte=Metropolis}} |consulté le=1 avril 2007|langue=en}}.</ref>. Le {{lang|en|[[Twin Ring Motegi]]}} a été achevé en 1997 par [[Honda]], qui produit les moteurs de la série, afin d'ajouter une épreuve japonaise au championnat américain de l'{{lang|en|[[IndyCar Series]]}}. {{Article détaillé|Grand Prix automobile du Japon}} Honda a toujours eu une présence active en {{nobr|Formule 1}} et a même remporté plusieurs titres en tant que motoriste avec l'écurie McLaren qui avait pour pilotes entre autres [[Alain Prost]] et [[Ayrton Senna]] dans les années 1980 et 1990. Le [[Grand Prix automobile du Japon|Grand Prix du Japon]] se déroule sur le [[circuit de Suzuka]] depuis [[Championnat du monde de Formule 1 1987|1987]] (sauf en [[Championnat du monde de Formule 1 2007|2007]] et en [[Championnat du monde de Formule 1 2008|2008]]). Ce dernier est l'un des seuls circuits au monde à avoir la particularité d'être en huit et non en boucle, un pont enjambant une autre partie de la piste. Auparavant, le Grand Prix s'était déroulé sur le [[Fuji Speedway|circuit de Fuji]] en [[Championnat du monde de Formule 1 1976|1976]], [[Championnat du monde de Formule 1 1977|1977]], 2007 et 2008. Les sports occidentaux ont été introduits au Japon après la [[restauration de Meiji]], et ont commencé à se répandre à travers le système éducatif<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Culture and Daily Life |url=http://www.uk.emb-japan.go.jp/en/facts/culture_dailylife.html#sports |éditeur={{lang|en|Embassy of Japan in the UK}} |consulté le=27 mars 2007}}.</ref>. Parmi les sports traditionnels, le [[sumo]] est probablement le plus populaire. Les arts martiaux tels que le [[judo]], le [[karaté]], l'[[aïkido]] et le [[kendo]] moderne sont également largement pratiqués et appréciés dans le pays. Le catch est aussi très populaire dans le pays avec plusieurs fédérations comme la {{Langue|en|[[All Japan Pro Wrestling]]}}, la {{lang|en|[[Dragon Gate]]}}, la {{lang|en|[[DDT Pro-Wrestling]]}}, la {{lang|en|[[New Japan Pro-Wrestling]]}}, la {{lang|en|[[Pro Wrestling NOAH]]}} et la {{lang|en|[[Pro Wrestling Zero1]]}}. {{Article connexe|Rugby à XV au Japon}} La neuvième édition de la Coupe du monde de rugby, du {{date-|20 septembre}} au {{date-|2 novembre 2019}}, a été la première organisée dans un pays d'Asie, depuis sa création en 1987. Dix-sept ans après le Mondial de football en 2002, le Japon a de nouveau été au centre du [[Équipe du Japon de rugby à XV|monde sportif]], en accueillant une grande compétition internationale. De quoi préparer les instances sportives du pays avant l'organisation des Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Le Japon accueille en 2021 les [[Jeux olympiques d'été de 2020|Jeux olympiques de 2020]] à Tokyo. == Traditions == Depuis l'an [[760]], une tradition de pêche en apnée est pratiquée autour de l'archipel par de vieilles villageoises nommées ''[[ama (plongeuse)|ama]]''. C'est ainsi que jusqu'au milieu du {{s-|XX}}, ces remarquables plongeuses étaient encore plus de {{formatnum:10000}} à se jouer des profondeurs de l'océan pour y récolter [[perle]]s, [[Mollusca|coquillages]] et [[crustacés]]. {{quand|Aujourd'hui}}<!-- année + refsou -->, les ''ama'' ne sont plus au Japon que {{formatnum:2000}}, dont la moitié se concentre dans la [[préfecture de Mie]], une région peu peuplée, à plus de {{unité|300|km}} au sud-ouest de Tokyo. L'une des raisons du déclin de leur pêche est la régression du tapis d'algues marines et de son biotope. Les nouvelles recrues se faisant rares, la moyenne d'âge est en 2011 de {{nobr|67 ans}}. {{référence souhaitée|Aussi, la décennie prochaine pourrait-elle voir disparaître la pêche en apnée}}. La station balnéaire de Toba abrite de jeunes pêcheuses qui tiennent lieu d'attraction touristique. == Liberté de la presse == Entre 2010 et 2016, le Japon chute de la {{11e}} à la {{72e|place}} dans les classements annuels établis par [[Reporters sans frontières]] en matière de libertés accordées à la presse. Cette situation s'expliquerait notamment par un autoritarisme accru des autorités depuis le retour au pouvoir de [[Shinzō Abe]] : selon ''The Guardian'', plusieurs journalistes auraient perdu leur emploi pour avoir critiqué la politique du gouvernement ; de nombreux manuels scolaires auraient également été censurés s'ils ne correspondaient pas à la vision de l'histoire promue par les autorités. Le vice-Premier ministre japonais, [[Tarō Asō]], avait par ailleurs estimé nécessaire de modifier la constitution jusqu'à la rendre fidèle aux valeurs soutenues par le gouvernement<ref>[http://www.lesinrocks.com/2016/04/21/actualite/japon-sest-retrouve-72eme-place-classement-de-reporters-frontieres-11821402/ Comment le Japon s'est retrouvé en {{72e|place}} du classement de Reporters sans frontières], ''Les Inrocks'', {{date-|21 avril 2016}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{notes}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Catégorie principale}} === Dossiers et infographies === * Infographie : [https://www.courrierinternational.com/grand-format/infographie-le-mode-de-vie-traditionnel-des-japonais-depasse Le mode de vie traditionnel des Japonais dépassé ?]. [[Courrier international]], consulté le {{date-|27 avril 2019}}. * Infographie : [http://www.japannewsroom.com/tous-les-articles/infographie-japon-eu/ Japon-UE : Un accord de partenariat historique]. [[Ambassade du Japon en France]], consulté le {{date-|27 avril 2019}}. * Dossier : [http://premium.lefigaro.fr/international/avec-naruhito-le-japon-a-l-oree-d-une-nouvelle-ere-20190428 Avec Naruhito, le Japon à l'orée d'une nouvelle ère]. [[Le Figaro]], consulté le {{date-|29 avril 2019}}. * Dossier : [https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/26/l-empereur-du-japon-maitre-du-ciel-garant-des-institutions-laiques_5455324_3232.html?xtmc=japon&xtcr=1 L'empereur du Japon : « maître du Ciel » garant des institutions laïques]. [[Le Monde]], consulté le {{date-|29 avril 2019}}. * Dossier : [https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/loccident-face-au-spectre-de-la-japonification-1012391 L'Occident face au spectre de la « japonification »]. [[Les Échos]], consulté le {{date-|29 avril 2019}}. * Infographie : [https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/le-japon-dit-au-revoir-a-son-empereur-revolutionnaire-1015047 Le Japon dit au revoir à son empereur « révolutionnaire »]. [[Les Échos]], consulté le {{date-|30 avril 2019}}. * Infographie : [https://www.france24.com/fr/20190429-japon-empereur-akihito-abdique-faveur-naruhito-premiere-masako-michiko En images : au Japon, {{nobr|30 ans}} de règne de l'empereur Akihito]. [[France 24]], consulté le {{date-|30 avril 2019}}. * Dossier : [https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/30/au-japon-un-changement-d-ere-et-d-empereur-mais-la-meme-volonte-de-moderniser-la-dynastie_5456548_3210.html Au Japon, l'empereur Akihito a abdiqué : un changement d'ère mais la même volonté de moderniser la dynastie]. [[Le Monde]], consulté le {{date-|30 avril 2019}}. * Dossier : [http://premium.lefigaro.fr/international/le-japon-est-il-en-train-de-se-remilitariser-20190428 Le Japon est-il en train de se remilitariser ?]. [[Le Figaro]], consulté le {{date-|1 mai 2019}}. * Dossier : [http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190501-est-naruhito-nouvel-empereur-japonais-ere-reiwa Qui est Naruhito, le nouvel empereur japonais ?]. [[Radio France internationale]], consulté le {{date-|1 mai 2019}}. * {{Lien web |auteur=Frédéric Charles |titre=Japon: Shinzo Abe conciliant pour un accord commercial avec les États-Unis |url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20190526-japon-shinzo-abe-conciliant-accord-commercial-etats-unis |site=[[Radio France internationale|RFI]] |date=26 mai 2019|consulté le=27 mai 2019}}. * {{Lien web |auteur=Michel De Grandi |titre=Commerce : la tension s'aggrave entre Tokyo et Séoul |url=https://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/commerce-le-japon-pret-a-durcir-le-ton-contre-la-coree-du-sud-1118174 |site=[[Les Échos]] |date=2 août 2019}}. * Infographie : [https://www.lefigaro.fr/international/japon-l-empereur-naruhito-proclame-son-intronisation-20191022 Japon : l'empereur Naruhito proclame son intronisation]. [[Le Figaro]], consulté le {{date-|22 octobre 2019}}. * Dossier : {{Lien web |auteur=[[Pierre François Souyri]] |titre=Comment s’est développé le culte de l’empereur du Japon ? |url=https://www.lefigaro.fr/histoire/comment-s-est-developpe-le-culte-de-l-empereur-du-japon-20191028 |site=[[Le Figaro]] |date=28 octobre 2019|consulté le=29 octobre 2019}}. * Dossier : {{Lien web |titre=Japon : guide de voyage, infos et conseils |url=https://www.lefigaro.fr/voyages/dossier/japon |site=[[Le Figaro]] |date=20 novembre 2019}}. * Infographie : {{Lien web |auteur=Pierre Sevaistre |titre=« Le Japon peut-il prétendre à un leadership régional s'il se refuse à reconnaître des faits historiques ? » |url=http://parolesdactu.canalblog.com/archives/2017/09/02/35634705.html |date=2 septembre 2017|consulté le=23 novembre 2019}}. * Dossier : {{Lien web |auteur=Dorian Malovic |titre=Discret, le Japon demeure la {{3e}} puissance mondiale |url=https://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/Discret-Japon-demeure-3e-puissance-mondiale-2020-01-27-1201074456 |site=[[La Croix]] |date=27 janvier 2020|consulté le=28 janvier 2020}}. * Dossier : {{Lien web |auteur=Valentin Paquot |titre=La case BD: Sengo, le Japon d’après guerre à travers les yeux de deux vétérans |url=https://www.lefigaro.fr/bd/la-case-bd-sengo-le-japon-d-apres-guerre-a-travers-les-yeux-de-deux-veterans-20200214 |site=[[Le Figaro]] |date=14 février 2020}} - [[Sansuke Yamada]] dépeint le pays en reconstruction après la Seconde Guerre mondiale à travers les yeux de deux soldats démobilisés. === Bibliographie === {{Article détaillé|Bibliographie sur le Japon}} ==== Série loisirs (jeunesse) ==== * [[Gillian Rubinstein]], ''[[Le Clan des Otori]]'' * {{Ouvrage |prénom1=Christine |nom1=Shimizu |lien auteur1=Christine Shimizu |titre=L'art japonais |lieu=Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |collection=La grammaire des styles |année=1984 |pages totales=62 |isbn=978-2-08-010356-7 |isbn2=2-08-010356-3}}. * {{Ouvrage |auteur1=Marc Bernabé |auteur2=Anne-Sophie Thévenon (traduction) |titre=Le japonais en manga : Cours élémentaire de japonais au travers des mangas |éditeur=[[Glénat]] |collection=BD japonaise |année=2005 |pages totales=293 |isbn=978-2-7234-5120-8 |isbn2=2-7234-5120-8}}. === Liens externes === * {{Site officiel|url=http://www.kantei.go.jp/foreign/index-e.html |langue=en |titre=Site du Premier ministre}} * {{Site officiel|url=http://www.sangiin.go.jp/eng/index.htm |langue=en |titre=Site de la Chambre des Conseillers}} * {{Site officiel|url=http://www.shugiin.go.jp/index.nsf/html/index_e.htm |langue=en |titre=Site de la Chambre des Représentants}} * {{Site officiel|url=http://www.courts.go.jp |langue=ja |titre=Site de la Cour suprême}} * {{Site officiel|url=http://www.kunaicho.go.jp/eindex.html |langue=en |titre=Site de la famille impériale}} * {{Site officiel|url=http://www.nhk.or.jp/french/index.html |titre=NHK (Radio Japon)}}, radio internationale japonaise * {{YouTube|ONuRzpVz7Hc|Japon, monde flottant}}, [[Le Dessous des cartes]]. * ''Japon'', [[Perspective (revue)|Perspective]] 1&nbsp;|&nbsp;2020, Paris, [[Institut national d'histoire de l'art|INHA]] {{identifiants biblio|isbn=978-2-917902-89-9|lire en ligne=https://journals.openedition.org/perspective/13884}}. * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} * {{Bases}} {{Palette|Japon|Conseil de sécurité des Nations unies|Pays d'Asie|Conseil de l'Europe|G8|G20}} {{Portail|Japon}} [[Catégorie:Japon| ]] [[Catégorie:Éponyme d'une épithète spécifique]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jura
Jura
{{homophone|Jurat}} {{Homonymie}} {{Autres projets | wiktionary = Jura }} '''Jura''' peut faire référence à : == Toponyme == {{nom de lieu}} * le '''[[massif du Jura]]''', une chaîne de montagnes qui s'étend en France et en Suisse ** le [[canton du Jura]], un canton suisse dans le massif du Jura ; ** le [[Jura (département)|département du Jura]], un département français dans le massif du Jura ; ** le [[district du Jura-Nord vaudois]], un district du canton de Vaud ; ** le [[Jura bernois]], la région francophone du canton de Berne, dans le massif du Jura ; *** l'[[arrondissement administratif du Jura bernois]], le regroupement administratif des communes du [[Jura bernois]]; ** le [[bassin houiller du Jura]] ; * le [[Jura souabe]], une chaîne de montagnes qui s'étend en Allemagne dans le prolongement du massif du Jura franco-suisse * le [[Jura franconien]], une chaîne de montagnes qui s'étend en Allemagne dans le prolongement du Jura souabe * le [[Jura cracovien]], une région de hauts plateaux calcaires en Pologne ; * l'île de [[Jura (Écosse)|Jura]], en Écosse ; * le [[Jūra]], une rivière en Lituanie ; * l'astéroïde [[(42113) Jura]], découvert à l'[[observatoire astronomique jurassien]] de Viques ; * les [[Montes Jura]], une chaîne de montagnes sur la Lune. == Entreprise == * [[Jura Elektroapparate]], une entreprise suisse fabriquant des appareils électroménagers ; * les [[Chemins de fer du Jura]], compagnie ferroviaire suisse ; == Gastronomie == * le [[Jura (fromage)|jura]], un fromage suisse de la région des Franches-Montagnes dans le massif du Jura ; * le [[Vignoble du Jura|Jura]], un vin fabriqué dans le département du Jura (comme le [[vin jaune]] par exemple) ; * l'[[Isle of Jura (distillerie)|Isle of Jura]], une distillerie de whisky située sur l'île de [[Jura (Écosse)|Jura]] en Écosse ; ==Culture == * le ''[[Jura libre]]'', un hebdomadaire du canton du Jura ; == Sport == * le [[Jura Sud Foot]], un club de football français.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux%20olympiques%20d%27hiver
Jeux olympiques d'hiver
{{En-tête label|BA|année=2012}} {{article général|Jeux olympiques}} {{Infobox Compétition sportive | charte = | nom = Jeux olympiques d'hiver | image = Olympic rings without rims.svg | upright = <!-- taille de l'image. Voir l'aide ci-dessous --> | alt = <!-- alternative textuelle. Voir l'aide ci-dessous --> | légende = <!-- pour commenter une image --> | sport = {{Liste horizontale|titre=[[Sports olympiques|Multisports]]| * [[Biathlon aux Jeux olympiques|Biathlon]] * [[Bobsleigh aux Jeux olympiques|Bobsleigh]] * [[Combiné nordique aux Jeux olympiques|Combiné nordique]] * [[Curling aux Jeux olympiques|Curling]] * [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|Hockey sur glace]] * [[Luge aux Jeux olympiques|Luge]] * [[Patinage artistique aux Jeux olympiques|Patinage artistique]] * [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse]] * [[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse sur piste courte]] * [[Saut à ski aux Jeux olympiques|Saut à ski]] * [[Skeleton aux Jeux olympiques|Skeleton]] * [[Ski acrobatique aux Jeux olympiques|Ski acrobatique]] * [[Ski alpin aux Jeux olympiques|Ski alpin]] * [[Ski de fond aux Jeux olympiques|Ski de fond]] * [[Snowboard aux Jeux olympiques|Snowboard]] }} | création = {{date|||1924|en sport}} | disparition = <!--{{date}}--> | autre nom = | organisateur = [[Comité international olympique]] | nombre d'éditions = 24 (2 annulées) | catégorie = | périodicité = quatre années | nations = | participants = | statut des joueurs = | tenant = | plus titré = | plus médaillés = | meilleure nation = | site web = | navigation = Historique Jeux olympiques d'hiver }} [[Fichier:Opening of XXII Winter Olympic Games (2338-13).jpg|vignette|La [[flamme olympique]] à [[Sotchi]] durant les {{nobr|[[Jeux olympiques d'hiver de 2014]]}}.]] Les '''Jeux olympiques d'hiver''' sont un [[compétition multisports|événement sportif]] international organisé tous les quatre ans. La [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|première édition]] des jeux olympiques d’hiver a lieu dans la station française de [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]] en 1924. Les premiers sports sont le [[Ski de fond aux Jeux olympiques|ski de fond]], le [[Patinage artistique aux Jeux olympiques|patinage artistique]] et de [[patinage de vitesse aux Jeux olympiques|vitesse]], le [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|hockey sur glace]], le [[Combiné nordique aux Jeux olympiques|combiné nordique]], le [[saut à ski aux Jeux olympiques|saut à ski]], le [[Bobsleigh aux Jeux olympiques|bobsleigh]], le [[Curling aux Jeux olympiques|curling]] et la [[patrouille militaire]]. Les Jeux olympiques d'hiver ont lieu tous les quatre ans de 1924 à 1936. Ils sont ensuite interrompus par la [[Seconde Guerre mondiale]] et ont à nouveau lieu tous les quatre ans dès [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]]. Les Jeux d'hiver sont organisés la même année que les [[Jeux olympiques d'été|Jeux d'été]] jusqu'en [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]]. L'organe de direction des [[Jeux olympiques]], le [[Comité international olympique]] (CIO), décide à cette date de placer les Jeux olympiques d'hiver et d'été en alternance sur les années paires d'un cycle de quatre ans. Les Jeux d'hiver évoluent depuis leur création. De nouvelles disciplines sont ajoutées et certaines d'entre elles, telles que le [[Ski alpin aux Jeux olympiques|ski alpin]], le [[biathlon]], la [[Luge aux Jeux olympiques|luge]], le [[patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|patinage de vitesse sur piste courte]], le [[ski acrobatique aux Jeux olympiques|ski acrobatique]] et le [[snowboard]], gagnent une place permanente dans le programme olympique et leurs épreuves se multiplient. D'autres, comme le [[ski de vitesse]], le [[bandy]] et le [[ski joëring]] sont des [[sport de démonstration|sports de démonstration]] lors d'une édition des Jeux, mais ne deviennent pas des sports olympiques officiels. L'essor de la télévision comme le média global de télécommunication améliore le profil des Jeux. Elle crée un flux de revenus via la vente de droits de diffusion et de publicité qui deviennent lucratifs pour le CIO. Cela permet aux entreprises extérieures, comme les chaînes de télévision et les sponsors, d'exercer une influence. Dans l'histoire des Jeux, le CIO doit répondre à plusieurs critiques tels que les scandales internes, l’utilisation de produits dopants par les athlètes ainsi que le [[boycott]] politique de la compétition. Pendant la [[Guerre froide]], des nations utilisent les Jeux d'hiver pour montrer la supériorité revendiquée de leurs systèmes politiques. Depuis 1924, les Jeux d'hiver ont été tenus sur trois continents, mais jamais dans l'[[hémisphère sud]]. Les États-Unis les accueillent quatre fois, la France trois fois tandis que l'Autriche, le Canada, l'Italie, le Japon, la Norvège et la Suisse les organisent à deux reprises. En [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]], [[Sotchi]] est la première ville russe à accueillir les Jeux d'hiver et en [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]], [[District de Pyeongchang|PyeongChang]], en Corée du Sud, est la troisième ville asiatique à les organiser, les Jeux d'hiver restant sur ce continent pour l'édition [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022 à Pékin]], qui est la première à organiser [[Jeux olympiques d'été de 2008|des Jeux d'été]] puis d'hiver. La [[Norvège aux Jeux olympiques|Norvège]] est le pays qui totalise le plus de médailles aux Jeux d'hiver, qui après les [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|Jeux de Pékin 2022]] où elle remporte 16 titres pour 37 podiums, totalise 405 médailles dont 148 en or. Ses athlètes, [[Marit Bjørgen]] en ski de fond et [[Ole Einar Bjørndalen]] en biathlon sont les plus couronnés de tous, avec respectivement 15 et 13 médailles, et huit titres chacun. Entre la victoire de [[Charles Jewtraw]] en patinage de vitesse 500 m le {{date-|26 janvier 1924}} à [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|Chamonix]], premier titre des Jeux d'hiver, et celle de [[Yuzuru Hanyu]] le {{date-|17 février 2018}} dans la compétition de patinage artistique des [[patinage artistique aux Jeux olympiques de 2018|Jeux de PyeongChang]], {{nombre|1000}} médailles d'or ont été attribuées dans la compétition olympique hivernale<ref>{{Lien web | auteur = CIO | titre = Yuzuru Hanyu remporte la médaille d’or de la millième épreuve des Jeux Olympiques d'hiver | jour = 17 | mois = février | année = 2018 | url = https://www.olympic.org/fr/news/yuzuru-hanyu-remporte-la-medaille-d-or-de-la-millieme-epreuve-des-jeux-olympiques-d-hiver | site = International Olympic Committee | consulté le = 1 mars 2018}}</ref>. == Histoire == === Premières années === [[Fichier:1908 Olympic Games Ulrich Salchow.jpg|thumb|upright|alt=Un homme debout sur la glace avec des patins au pied|[[Ulrich Salchow]] aux Jeux olympiques d'été de 1908.]] {{Article connexe|Jeux olympiques#Histoire}} La première compétition multi-sports internationale de sports d'hiver est celle des [[Jeux nordiques]], qui ont lieu en Suède en 1901. À l'origine organisés par le général [[Viktor Balck|Viktor Gustaf Balck]], les Jeux nordiques ont aussi lieu en 1903 et en 1905, puis tous les quatre ans jusqu'en 1926<ref name=origins>{{article|langue=anglais|titre=The Nordic Games and the Origins of the Winter Olympic Games|nom1=Edgeworth|prénom1=Ron|périodique=LA84 Foundation|éditeur=International Society of Olympic Historians Journal|volume= 2|page= 2|date=mai 1994|format=pdf|url=http://www.la84foundation.org/SportsLibrary/JOH/JOHv2n2/JOHv2n2h.pdf|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Balck est un des membres fondateurs du [[comité international olympique]] (CIO) et un ami proche du rénovateur des [[Jeux olympiques]] [[Pierre de Coubertin]]. Il demande que des sports d'hiver, notamment le [[patinage artistique]], soient ajoutés au programme olympique, mais cela échoue jusqu'aux [[Jeux olympiques d'été de 1908]] à [[Londres]] au Royaume-Uni, les organisateurs des Jeux nordiques craignant cette [[concurrence]]<ref name=origins/>. Quatre épreuves de patinage artistique y sont disputées et [[Ulrich Salchow]] (10 fois champion du monde) et [[Madge Syers]] remportent les titres individuels<ref>{{lien web|langue=en|titre=1908 Figure Skating Results|site=CNNSI.com|url=http://sportsillustrated.cnn.com/olympics/events/1998/nagano/medals/1908Results.html|consulté le=26 août 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Figure Skating History|site=CNNSI.com|url=http://sportsillustrated.cnn.com/olympics/2002/sport_explainers/figureskating_history/|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Trois ans plus tard, le comte italien [[Eugenio Brunetta d'Usseaux]] propose que le CIO organise une semaine de sports d'hiver, incluse dans les [[Jeux olympiques d'été de 1912]] à [[Stockholm]] en Suède. Les organisateurs s'opposent à cette idée car ils désirent protéger l'intégrité des Jeux nordiques et sont préoccupés par le manque d'installations pour les sports d'hiver<ref>{{harvsp|Judd|2008|p=21}}</ref>{{,}}<ref name=cbc.ca>{{lien web|langue=en|titre=1924 Chamonix, France|site=CBC.ca|éditeur=CBC Sports|date=18 décembre 2009|url=http://www.cbc.ca/olympics/history/story/2009/11/25/sp-1924-chamonix.html|consulté le=26 août 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=283}}</ref>. L'idée est ressuscitée pour les [[Jeux olympiques d'été de 1916|Jeux de 1916]], qui devaient se tenir à [[Berlin]] en Allemagne. Une semaine de sports d'hiver incluant du [[patinage de vitesse]], du patinage artistique, du [[hockey sur glace]] et du [[ski nordique]] est prévue, mais les Jeux de 1916 sont annulés après le déclenchement de la [[Première Guerre mondiale]]<ref name=cbc.ca/>. Les [[Jeux olympiques d'été de 1920|premiers Jeux après la guerre]] ont lieu à [[Anvers]] en Belgique et comprennent du [[patinage artistique aux Jeux olympiques de 1920|patinage artistique]] et un tournoi de [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 1920|hockey sur glace]]<ref name=cbc.ca/>. Lors du [[Liste des sessions du CIO|congrès du CIO]] ayant lieu l'année suivante, et avec la contribution au débat du prix Nobel de la Paix [[Philip J. Noel-Baker]]<ref>Don Anthony. (1991) ''Man of Sport, Man of Peace'', Ed. Sports Editions Limited, {{p.|31}}.</ref>, il est décidé que la nation organisatrice des [[Jeux olympiques d'été de 1924]], la France, serait l'hôte d'une {{Citation|semaine internationale des sports d'hiver}} séparée, sous le patronage du CIO. [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]] est choisi pour accueillir cette {{Citation|semaine}} (en réalité 11 jours) d'épreuves. [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|Ces Jeux]] s'avèrent être un succès, puisque plus de 250 athlètes de 16 nations participent à 16 épreuves et sont suivis par plus de {{formatnum:10000}} spectateurs<ref name=chamonix>{{lien web|titre=Chamonix 1924|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/chamonix-1924-olympiques-hiver|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Les athlètes [[Finlande aux Jeux olympiques d'hiver de 1924|finlandais]] et [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 1924|norvégiens]] remportent 28 médailles, ce qui représente plus que l'ensemble des autres nations participantes<ref>{{lien web|langue=en|titre=1924 Chamonix Winter Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/1924/|consulté le=26 août 2011}}</ref>. En 1925, le CIO décide de créer des Jeux olympiques d'hiver séparés et la semaine internationale des sports d'hiver de 1924 est rétroactivement désignée comme les premiers Jeux d'hiver<ref name=cbc.ca/>{{,}}<ref name=chamonix/>. [[Saint-Moritz]] en Suisse est choisi par le CIO pour accueillir les [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|seconds Jeux olympiques d'hiver]] en 1928<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=289–290}}</ref>. Les conditions météorologiques variables défient les organisateurs. La [[Cérémonies olympiques|cérémonie d'ouverture]] a lieu dans un blizzard, tandis que les températures élevées sont à déplorer pendant toute la durée des Jeux<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=290}}</ref>. À cause de la météo, l'épreuve du {{unité|10000|mètres}} en patinage de vitesse doit être abandonnée et officiellement annulée<ref name=warmweather>{{lien web|langue=en|titre=1928 Sankt Moritz Winter Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/1928/|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Le temps n'est pas le seul aspect remarquable des Jeux de 1928, puisque la [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 1928|Norvégienne]] [[Sonja Henie]] marque l'histoire en remportant la compétition de [[Patinage artistique aux Jeux olympiques de 1928|patinage artistique]] à l'âge de 15 ans. Elle devient la plus jeune championne olympique de l'histoire, une distinction qu'elle conservera pendant 74 ans<ref name=1928games>{{lien web|titre=Saint-Moritz 1928|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/saint-moritz-1928-olympiques-hiver|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|Jeux olympiques suivants]] sont les premiers à être organisés à l'extérieur de l'Europe. 17 nations et 252 athlètes y participent<ref name=lakeplacid>{{lien web|titre=Lake Placid 1932|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/lake-placid-1932-olympiques-hiver|consulté le=26 août 2011}}</ref>. Il y a moins de participants qu'en 1928 à cause de la longueur du voyage de l'Europe à [[Lake Placid (New York)|Lake Placid]], aux États-Unis, et de son coût élevé pour la plupart des concurrents, qui a peu d'argent au milieu de la [[Grande Dépression]]. Les athlètes concourent dans quatorze épreuves réparties en quatre sports<ref name=lakeplacid/>. Il n'y a presque pas de chute de neige durant les deux mois précédant les Jeux jusqu'à la mi-janvier, quand la neige tombe assez pour organiser toutes les épreuves le mois suivant<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=298}}</ref>. Sonja Henie défend son titre olympique tandis qu'[[Edward Eagan]], champion olympique de boxe en 1920, remporte l'or dans l'[[Bobsleigh aux Jeux olympiques de 1932|épreuve masculine de bobsleigh]] pour devenir le premier et l'unique olympien à ce jour à avoir remporté des médailles d'or dans les Jeux olympiques d'hiver et d'été<ref name=lakeplacid/>. Les villes allemandes de [[Garmisch-Partenkirchen|Garmisch et Partenkirchen]] s'unissent pour organiser l'[[Jeux olympiques d'hiver de 1936|édition de 1936]], qui a eu lieu du 6 au {{date-|16 février}}<ref>{{harvsp|Seligmann|Davison|McDonald|2003|p=119}}</ref>. C'est la dernière fois que les [[Jeux olympiques d'été de 1936|Jeux d'été]] et d'hiver ont lieu la même année dans le même pays. Le [[Ski alpin aux Jeux olympiques de 1936|ski alpin]] fait ses débuts olympiques, mais les professeurs de ski sont privés de compétition, car ils sont considérés comme des professionnels<ref name=gp>{{lien web|titre=Garmisch-Partenkirchen 1936|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/garmisch-partenkirchen-1936-olympiques-hiver|consulté le=26 août 2011}}</ref>. À cause de cette décision, les skieurs [[Suisse aux Jeux olympiques d'hiver de 1936|suisses]] et [[Autriche aux Jeux olympiques d'hiver de 1936|autrichiens]] refusent de participer aux Jeux<ref name=gp/>. === Seconde Guerre mondiale === La [[Seconde Guerre mondiale]] interrompt la célébration des Jeux olympiques d'hiver. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1940|Jeux de 1940]] sont attribués à [[Sapporo]] au Japon, mais la décision est annulée en 1938 à cause de l'[[Guerre sino-japonaise (1937-1945)|invasion]] japonaise de la Chine. Les Jeux sont déplacés à Garmisch-Partenkirchen, mais l'[[Campagne de Pologne (1939)|invasion]] allemande de la Pologne en 1939, qui précipite le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe, force l'annulation des Jeux de 1940<ref>{{article|langue=anglais|titre=The First Four Olympics|nom=Lund|prénom=Mortund|périodique=Skiing Heritage Journal|éditeur=International Skiing History Association|date=décembre 2001|page=21|url=https://books.google.com/books?id=XFgEAAAAMBAJ&pg=PA21&dq=winter+olympics+world+war+2+cancel&hl=en&ei=lmysTcePKebdiALCu9nvDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=7&ved=0CE4Q6AEwBg#v=onepage&q&f=false|consulté le=26 août 2011}}</ref>. En raison de la guerre en cours à ce moment-là, les [[Jeux olympiques d'hiver de 1944|Jeux de 1944]], initialement prévus à [[Cortina d'Ampezzo]] en Italie, sont aussi annulés<ref>{{harvsp|Mallon|Buchanan|2006|p=xxxii}}</ref>. === De 1948 à 1960 === [[Saint-Moritz]] est sélectionné pour accueillir les [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|premiers Jeux de l'après-guerre en 1948]]. La neutralité de la Suisse protège la ville durant la Seconde Guerre mondiale et la plupart des sites sont en place depuis les Jeux de 1928, ce qui fait de Saint-Moritz un choix logique pour devenir la première ville à organiser les Jeux à deux reprises<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=248}}</ref>. Vingt-huit pays concourent en Suisse, mais les athlètes allemands et japonais ne sont pas invités<ref name=stmoritz>{{lien web|titre=Saint-Moritz 1948|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/saint-moritz-1948-olympiques-hiver|consulté le=28 août 2011}}</ref>. Les Jeux sont entachés par la controverse et le vol. Deux équipes [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 1948|américaines]] de hockey sur glace viennent aux Jeux, affirmant chacune être l'équipe nationale olympique légitime. Le [[drapeau olympique]] présenté aux [[Jeux olympiques d'été de 1920]] à Anvers est volé comme son remplaçant. Il y a une parité sans précédent lors de ces Jeux puisque 10 pays remportent des médailles d'or, ce qui est un record<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=250–251}}</ref>. La ville d'[[Oslo]], en Norvège, est invitée à organiser les [[Jeux olympiques d'hiver de 1952]]. La [[flamme olympique]] est allumée dans le foyer du pionnier du ski [[Sondre Norheim]] et le relais de la torche est effectué par 94 participants entièrement sur skis<ref name=oslo>{{lien web|titre=Oslo 1952|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/oslo-1952-olympiques-hiver|consulté le=29 août 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=255}}</ref>. Le [[bandy]], sport populaire dans les pays nordiques, est présenté en tant que [[sport de démonstration]] ; même si seules la [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 1952|Norvège]], la [[Suède aux Jeux olympiques d'hiver de 1952|Suède]] et la [[Finlande aux Jeux olympiques d'hiver de 1952|Finlande]] envoient des équipes. Les athlètes norvégiens remportent 17 médailles, ce qui dépasse toutes les autres nations<ref>{{lien web|langue=en|titre=1952 Oslo Winter Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/1952/|consulté le=29 août 2011}}</ref>. Ils sont menés par [[Hjalmar Andersen]], qui remporte trois médailles d'or en quatre épreuves dans la compétition de [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 1952|patinage de vitesse]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Speed Skating at the 1952 Oslo Winter Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/1952/SSK/|consulté le=29 août 2011}}</ref>. N'ayant pas pu accueillir les Jeux en 1944, la ville de [[Cortina d'Ampezzo]] est sélectionnée pour organiser les [[Jeux olympiques d'hiver de 1956]]. Lors de la cérémonie d'ouverture, le dernier relayeur de la torche, Guido Caroli, entre dans le [[Stadio Olympica|stade olympique]] sur des patins à glace. Alors qu'il patine dans le stade, son patin se prend dans un câble et il tombe, éteignant presque la flamme. Il est quand même capable de se relever et d'allumer la vasque<ref>{{lien web|langue=en|titre=1956 Cortina d'Ampezzo Winter Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/1956/|consulté le=29 août 2011}}</ref>. Ce sont les premiers Jeux d'hiver à être télévisés, même si les droits de télévision ne sont vendus qu'à partir des [[Jeux olympiques d'hiver de 1960]] à [[Squaw Valley]]<ref>{{Lien web|titre=Are Olympic TV rights worth the price?|nom=Spence|prénom=Jim|date=20 novembre 1988|éditeur=New York Times|url=https://www.nytimes.com/1988/11/20/sports/views-of-sport-are-olympic-tv-rights-worth-the-price.html|consulté le=29 juillet 2011}}</ref>. Les Jeux de Cortina sont utilisés pour tester la faisabilité de la retransmission télévisée des grands évènements sportifs<ref name=g136>{{harvsp|Guttman|1986|p=135}}</ref>. L'[[Union soviétique aux Jeux olympiques d'hiver de 1956|Union soviétique]] fait ses débuts olympiques et a un impact immédiat sur les Jeux, puisqu'elle gagne plus de médailles que les autres nations<ref name=cda>{{lien web|titre=Cortina d'Ampezzo 1956|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/cortina-d-ampezzo-1956-olympiques-hiver|consulté le=29 août 2011}}</ref>. Le skieur alpin [[Chiharu Igaya]] remporte la première médaille aux Jeux d'hiver pour le [[Japon aux Jeux olympiques d'hiver de 1956|Japon]] et l'Asie en se plaçant à la seconde place du slalom<ref>{{lien web|langue=en|titre=Chiharu Igaya|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/athletes/ig/chiharu-igaya-1.html|consulté le=29 août 2011}}</ref>. Le CIO attribue les [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|Jeux de 1960]] à [[Squaw Valley]], aux États-Unis. Étant donné le sous-développement de la station, il y a une ruée pour construire des infrastructures et des installations sportives dont une patinoire, une piste pour le patinage de vitesse et un tremplin de saut à ski<ref name=j27>{{harvsp|Judd|2008|p=27–28}}</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=Backstage at Winter Olympics|nom=Shipler|prénom=Gary|périodique=Popular Science|éditeur=Bonnier Corporation|date=février 1960|page=138|url=https://books.google.com/books?id=vyoDAAAAMBAJ&pg=PA136&dq=1960+winter+olympics&ei=Ite6SfzAOYyEkQTF7cmGDA#PPA138,M1|consulté le=29 août 2011|langue=anglais}}</ref>. Les cérémonies d'ouverture et de clôture sont produites par [[Walt Disney]]<ref name=j28>{{harvsp|Judd|2008|p=28}}</ref>. Les Jeux de Squaw Valley ont un certain nombre de premières notables : ce sont les premiers Jeux à avoir un [[village olympique]] dédié ; c'est la première fois qu'un ordinateur est utilisé (avec la permission d'[[International Business Machines|IBM]]) pour compiler les résultats ; et c'est la première fois qu'il y a des épreuves féminines de patinage de vitesse. Les épreuves de bobsleigh sont absentes pour la première et unique fois de l'histoire des Jeux d'hiver, car le comité d'organisation juge trop élevé le coût de construction d'une piste de bobsleigh<ref name=j28/>. === De 1964 à 1980 === [[Fichier:Miracle on Ice.jpg|vignette|alt=Une arène vide avec la surface en glace et le tableau des scores|Le [[Herb Brooks Arena]], site du {{Citation|miracle sur glace}}, photo prise en 2007.]] La ville autrichienne d'[[Innsbruck]] est l'hôte des Jeux d'hiver en [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]]. Même s'il s'agit d'une traditionnelle station de sports d'hiver, le beau temps cause une absence de neige durant les Jeux et l'armée autrichienne est demandée pour transporter de la neige et de la glace vers les sites sportifs<ref name=j28/>. La [[Union soviétique aux Jeux olympiques d'hiver de 1964|Soviétique]] [[Lidia Skoblikova]] marque l'histoire en remportant les quatre épreuves de patinage de vitesse. Son total de six médailles d'or pendant sa carrière établit un record pour les athlètes des Jeux d'hiver<ref name=j28/>. La [[luge de course|luge]] est pour la première fois présente en 1964, bien que ce sport reçoive une mauvaise publicité quand un concurrent décède lors d'une course d'entraînement pré-olympique<ref name=innsbruck>{{lien web|titre=Innsbruck 1964|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/innsbruck-1964-olympiques-hiver|consulté le=2 septembre 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Judd|2008|p=29}}</ref>. Ayant lieu dans la ville française de [[Grenoble]], les [[Jeux olympiques d'hiver de 1968]] sont les premiers Jeux olympiques à être diffusés en couleur à travers le monde depuis le [[Stade olympique de Grenoble]]. 37 nations et {{formatnum:1158}} athlètes concourent dans 35 épreuves<ref name=grenoble>{{lien web|titre=Grenoble 1968|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/grenoble-1968-olympiques-hiver|consulté le=2 septembre 2011}}</ref>. Après l'Autrichien [[Toni Sailer]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]]<ref>{{Lien web |titre=Cortina d'Ampezzo 1956 |éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/cortina-d-ampezzo-1956-olympiques-hiver |consulté le=9 juillet 2012}}</ref>, le [[France aux Jeux olympiques d'hiver de 1968|Français]] [[Jean-Claude Killy]] devient le deuxième à remporter toutes les épreuves masculines de ski alpin d'une édition des Jeux. Le comité d'organisation vend les droits de télévision pour 2 millions de [[dollar américain|dollars]], soit plus du double que pour les Jeux d'Innsbruck<ref name=fp277>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=277}}</ref>. Les sites, répartis sur de longues distances, nécessitent trois villages des athlètes. Les organisateurs prétendent que c'est obligatoire pour s'adapter aux progrès technologiques. Les critiques contestent ceci en alléguant que cette disposition est nécessaire pour fournir les meilleurs sites possibles aux chaînes de télévision, au détriment des athlètes<ref name=fp277/>. Ces jeux sont également l'occasion de voir l'utilisation des premiers tests de féminité sur des athlètes olympiques<ref>{{Lien web| url=http://franceolympique.com/art/25-grenoble_1968.html#para_6|titre=Grenoble 1968 : Les anecdotes|éditeur=[[Comité national olympique et sportif français]]|consulté le=19 octobre 2012}}</ref>, ainsi que l'apparition de la première [[Mascotte olympique|mascotte]] non officielle de l'histoire des Jeux olympiques, [[Schuss le skieur]]<ref>{{Lien web| url=http://fr.beijing2008.cn/spirit/symbols/mascots/n214068547.shtml|titre=Schuss - Grenoble 1968 (hiver)|éditeur=Comité d'organisation des [[Jeux olympiques d'été de 2008]]|consulté le=19 octobre 2012}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|Jeux d'hiver de 1972]], qui ont lieu à [[Sapporo]] au Japon, sont les premiers à être organisés en dehors de l'Amérique du Nord et de l'Europe. La question du professionnalisme est devenue litigieuse durant les Jeux de Sapporo. Trois jours avant les Jeux, le président du CIO [[Avery Brundage]] menace d'interdire à un certain nombre de skieurs alpins de participer parce qu'ils ont pris part à un camp de ski à [[Mammoth Mountain Ski Area|Mammoth Mountain]] aux États-Unis. Brundage estime en effet que les skieurs ont profité financièrement de leur statut d'athlète et n'étaient donc plus amateurs<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=286}}</ref>. Finalement, seul l'[[Autriche aux Jeux olympiques d'hiver de 1972|Autrichien]] [[Karl Schranz]], qui gagne plus d'argent que tous les autres skieurs, n'est pas autorisé à concourir<ref>{{harvsp|Fry|2006|p=153–154}}</ref>. Le Canada n'envoie pas d'équipes aux [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 1972|tournois de hockey sur glace en 1972]] et en [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 1976|1976]] pour protester contre l'interdiction d'utiliser des joueurs de leurs ligues professionnelles, alors que les Soviétiques sont autorisés à le faire<ref name="Num17">{{lien web|langue=en|auteur=Andrew Podnieks et Szymon Szemberg|année=2008|url=http://www.iihf.com/iihf-home/the-iihf/100-year-anniversary/100-top-stories/story-17.html|titre=Story #17–Protesting amateur rules, Canada leaves international hockey|éditeur=[[Fédération internationale de hockey sur glace]]|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>. Le skieur [[Francisco Fernández Ochoa|Francisco Ochoa]] devient le seul [[Espagne aux Jeux olympiques d'hiver de 1972|espagnol]] à remporter une médaille d'or aux Jeux d'hiver en triomphant dans le slalom<ref name=factsheetp5>{{Lien archive|format=pdf|titre=Feuille d'information : Les Jeux olympiques d'hiver|éditeur=Comité international olympique|date=février 2007|horodatage archive=20071113173208|url=http://multimedia.olympic.org/pdf/fr_report_844.pdf|page=5|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1976]] sont décernés à [[Denver]] aux États-Unis, mais en 1972, les électeurs de la ville adoptent un [[référendum]] pour refuser d'accueillir les Jeux<ref>{{harvsp|Fry|2006|p=157}}</ref>. La ville d'Innsbruck, qui avait conservé les infrastructures des Jeux de 1964, est choisie pour remplacer Denver<ref name=innsbruck1976>{{lien web |titre=Innsbruck 1976|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/innsbruck-1976-olympiques-hiver|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>. Deux flammes olympiques sont allumées, car c'est la seconde fois que la ville autrichienne accueille les Jeux<ref name=innsbruck1976/>. Les Jeux de 1976 comprennent la première [[Piste de bobsleigh, luge et skeleton d'Igls|piste de bobsleigh et de luge combinée]] près d'[[Igls]]<ref name=factsheetp5/>. L'[[Union soviétique aux Jeux olympiques d'hiver de 1976|Union soviétique]] remporte sa quatrième médaille d'or consécutive en hockey sur glace<ref name=innsbruck1976/>. C'est aussi lors de ces Jeux qu’apparaît la première mascotte officielle aux Jeux d'hiver : le bonhomme de neige ''Schneemann''<ref>{{Lien web|titre=Jeux olympiques : La mascotte olympique|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-la-mascotte-olympique/|consulté le=19 octobre 2012}}</ref>. En 1980, les [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|Jeux]] retournent à Lake Placid, qui a déjà accueilli ceux de 1932. Le premier boycott aux Jeux d'hiver survient lors des Jeux de 1980 quand Taïwan refuse de participer après qu'un décret du CIO a obligé le pays à changer son nom et son hymne national<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299">{{ harvsp |Findling | Pelle | 1996 | p=299 }}.</ref>. Le CIO tente de s'adapter à la [[Chine aux Jeux olympiques d'hiver de 1980|Chine]], qui souhaite participer en utilisant le même nom et le même hymne que Taïwan<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299"/>. Le patineur de vitesse [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 1980|américain]] [[Eric Heiden]] bat un record du monde ou olympique lors de chacune des cinq [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 1980|épreuves]] auxquelles il participe<ref>{{harvsp|Judd|2008|p=135–136}}</ref>. [[Hanni Wenzel]] remporte le slalom et le slalom géant et son pays, le [[Liechtenstein aux Jeux olympiques d'hiver de 1980|Liechtenstein]], devient la plus petite nation à avoir un ou une médaillé d'or olympique<ref name=lakeplacid/>. Lors du « [[Miracle sur glace]] », l'équipe américaine de hockey sur glace bat les favoris [[Union soviétique aux Jeux olympiques d'hiver de 1980|soviétiques]] et remporte par la suite la médaille d'or<ref>{{en}} {{article|titre=A Golden Moment|nom=Huber|prénom=Jim|périodique=CNNSI.com|date=22 février 2000|url=http://sportsillustrated.cnn.com/thenetwork/news/2000/02/21/cnnsicomprofile_miracleonice/|consulté le=3 septembre 2011}}</ref>. === De 1984 à 1998 === Les villes de [[Sapporo]], au Japon, et de [[Göteborg]], en Suède, sont favorites pour accueillir les [[Jeux olympiques d'hiver de 1984]]. C'est donc une surprise quand celle de [[Sarajevo]], en Yougoslavie, est sélectionnée pour être l'hôte des Jeux<ref name=sarajevosurprise>{{lien web|langue=en|titre=1984 Sarajevo|site=CNNSI.com|url=http://sportsillustrated.cnn.com/olympics/2002/coldwars/popups/change/1984.html|consulté le=4 septembre 2011}}</ref>. Ces Jeux sont bien organisés et ne montrent aucune indication de la guerre qui allait bientôt embraser le pays<ref name=sarajevo>{{lien web|titre=Sarajevo 1984|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/sarajevo-1984-olympiques-hiver|consulté le=4 septembre 2011}}</ref>. Un total de 49 nations et {{unité|1272 athlètes}} participe à 39 épreuves. La nation hôte, la Yougoslavie, remporte sa première médaille olympique aux Jeux d'hiver quand le skieur alpin [[Jure Franko]] gagne l'argent dans le slalom géant. L'autre point fort sportif de ces Jeux est la danse libre des danseurs sur glace [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques d'hiver de 1984|britanniques]] [[Jayne Torvill]] et [[Christopher Dean]]. Leur interprétation du ''[[Boléro (Ravel)|Boléro]]'' de [[Maurice Ravel|Ravel]] permet au couple de remporter la médaille d'or après avoir obtenu à l'unanimité des scores parfaits pour l'impression artistique<ref name=sarajevo/>. En 1988, la ville canadienne de [[Calgary]] organise les premiers [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|Jeux d'hiver]] qui s'étendent sur 16 jours<ref name=calgary>{{lien web|titre=Calgary 1988|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/calgary-1988-olympiques-hiver|consulté le=4 septembre 2011}}</ref>. De nouvelles épreuves sont ajoutées en saut à ski et en patinage de vitesse, tandis que les futurs sports olympiques que sont le [[curling]], le [[patinage de vitesse sur piste courte]] et le [[ski acrobatique]] font leurs apparitions en tant que [[Sport de démonstration|sports de démonstration]]. Pour la première fois, les épreuves de patinage de vitesse ont lieu à l'intérieur, dans le [[Olympic Oval]]. La patineuse [[Pays-Bas aux Jeux olympiques d'hiver de 1988|néerlandaise]] [[Yvonne van Gennip]] remporte trois médailles d'or et établit deux records du monde en battant l'équipe [[Allemagne de l'Est aux Jeux olympiques d'hiver de 1988|est-allemande]], favorite dans chaque course<ref>{{lien web|titre=Yvonne van Gennip|éditeur=Le site officiel des Jeux olympiques de Beijing 2008|url=http://fr.beijing2008.cn/spirit/pastgames/halloffame/v/n214050302.shtml|consulté le=4 septembre 2011}}</ref>. Son total de médailles est égalé par le sauteur à ski [[Finlande aux Jeux olympiques d'hiver de 1988|finlandais]] [[Matti Nykänen]], qui remporte les trois épreuves de son sport. [[Alberto Tomba]], skieur [[Italie aux Jeux olympiques d'hiver de 1988|italien]], fait ses débuts olympiques en remportant le slalom géant et le slalom. L'Est-allemande [[Christa Luding|Christa Rothenburger]] gagne l'épreuve du {{unité|1000|mètres}} féminin en patinage de vitesse. Sept mois plus tard, elle remporte une médaille d'argent en cyclisme sur piste lors des [[Jeux olympiques d'été de 1988|Jeux d'été]] à [[Séoul]] pour devenir la première et unique athlète à remporter des médailles lors des Jeux d'hiver et des Jeux d'été la même année<ref name=calgary/>. [[Fichier:Alberto Tomba Zagreb 2009.jpg|thumb|left|upright|alt=Alberto Tomba avec un bonnet et des vêtement de ski|Alberto Tomba, vainqueur de cinq médailles olympiques à Calgary, Albertville et Lillehammer.]] Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux de 1992]] sont les derniers à avoir lieu la même année que les [[Jeux olympiques d'été de 1992|Jeux d'été]]<ref name=albertville>{{lien web|titre=Albertville 1992|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/albertville-1992-olympiques-hiver|consulté le=6 septembre 2011}}</ref>. Ils sont organisés à [[Albertville]], en France, bien que seulement 18 épreuves sur 57 aient lieu dans la ville en elle-même. Les autres épreuves sont réparties dans le reste de la [[Savoie (département)|Savoie]]<ref name=albertville/>. Les changements politiques de l'époque se reflètent dans les équipes olympiques qui participent aux Jeux en France : ce sont les premiers à avoir lieu depuis la [[chute des régimes communistes en Europe|chute du communisme]] et le [[Mur de Berlin#La chute du Mur|démantèlement du mur de Berlin]] et l'Allemagne participe comme une nation unie pour la première fois depuis les Jeux de 1964. Également, deux des anciennes républiques [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|yougoslaves]] que sont la [[Croatie aux Jeux olympiques d'hiver de 1992|Croatie]] et la [[Slovénie aux Jeux olympiques d'hiver de 1992|Slovénie]] font leurs débuts comme nations indépendantes, tandis que la plupart des anciennes républiques [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétiques]] participe encore dans une seule équipe désignée comme l'[[Équipe unifiée aux Jeux olympiques d'hiver de 1992|équipe unifiée]], mais les [[Pays baltes]] participent comme nation indépendante pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=400}}</ref>. À 16 ans, le sauteur à ski [[Finlande aux Jeux olympiques d'hiver de 1992|finlandais]] [[Toni Nieminen]] marque l'histoire en devenant le plus jeune champion olympique masculin lors des Jeux d'hiver<ref>{{harvsp|Findling|Pelle|2004|p=402}}</ref>. La skieuse [[Nouvelle-Zélande aux Jeux olympiques d'hiver de 1992|néo-zélandaise]] [[Annelise Coberger]] devient la première médaillée de l'hémisphère sud aux Jeux d'hiver en remportant une médaille d'argent dans le slalom féminin. En 1986, le CIO décide de séparer les Jeux d'été et d'hiver et les place en alternance durant les années paires. Ce changement entre en vigueur lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|Jeux de 1994]], organisés à [[Lillehammer]] en Norvège, qui deviennent les premiers Jeux d'hiver à avoir lieu séparément des Jeux d'été<ref name=lillehammer>{{lien web|langue=en|titre=Lillehammer 1994|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/lillehammer-1994-olympiques-hiver/|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Après la [[Dissolution de la Tchécoslovaquie|division]] de la Tchécoslovaquie en 1993, la [[République tchèque aux Jeux olympiques|République tchèque]] et la [[Slovaquie aux Jeux olympiques d'hiver de 1994|Slovaquie]] font leurs débuts olympiques<ref>{{en}} {{article|nom=Araton|prénom=Harvey|titre=Winter Olympics; In Politics and on ice, neighbors are apart|périodique=The New York Times|éditeur=NYTimes.com|date=27 février 1994|url=https://www.nytimes.com/1994/02/27/sports/winter-olympics-in-politics-and-on-ice-neighbors-are-apart.html?n=Top%2FReference%2FTimes%20Topics%2FSubjects%2FO%2FOlympic%20Games|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. La compétition féminine de patinage artistique retient l'attention des médias quand la patineuse [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 1994|américaine]] [[Nancy Kerrigan]] est blessée le {{date-|6 janvier 1994}} lors d'une agression organisée par l'ex-mari de son adversaire [[Tonya Harding]]<ref>{{en}} {{article|titre=Harding-Kerrigan timeline|périodique=The Washington Post|éditeur=The Washington Post Company|année=1998|url=https://www.washingtonpost.com/wp-srv/sports/longterm/olympics1998/history/timeline/timeline.htm|consulté le=7 septembre 2011| date={{1er}} mars 1999}}</ref>. Les deux patineuses participent aux Jeux mais la médaille d'or est remportée par [[Oksana Baiul]]. Elle devient la première championne olympique [[Ukraine aux Jeux olympiques d'hiver de 1994|ukrainienne]]<ref>{{article|langue=en|nom=Barshay|prénom=Jill J|titre=Figure Skating; It's Stocks and Bouquets as Baiul returns to Ukraine|éditeur=Associated Press|périodique=The New York Times|date=3 mars 1994|url=https://www.nytimes.com/1994/03/03/sports/figure-skating-it-s-stocks-and-bouquets-as-baiul-returns-to-ukraine.html|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom=Phillips|prénom=Angus|titre=Achievements still burn bright|périodique=The Washington Post|éditeur=The Washington Post Company|année=1998|url=https://www.washingtonpost.com/wp-srv/sports/longterm/olympics1998/history/1994/1994.htm|consulté le=7 septembre 2011| date={{1er}} mars 1999}}</ref>. Le patineur de vitesse [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 1994|norvégien]] [[Johann Olav Koss]] remporte trois médailles d'or et établit deux records olympiques et un record du monde<ref>{{lien web|langue=en|titre=Johann Olav Koss|site=ESPN.com|url=https://www.sports-reference.com/olympics/athletes/ko/johann-olav-koss-1.html|consulté le=17 juillet 2012}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1998]] ont lieu dans la ville japonaise de [[Nagano]] et sont les premiers Jeux à accueillir plus de {{formatnum:2000}} athlètes<ref name=nagano>{{lien web|titre=Nagano 1998|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/nagano-1998-olympiques-hiver|consulté le=7 septembre 2011}}</ref>. Le [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|tournoi masculin de hockey sur glace]] est ouvert aux professionnels pour la première fois. Le [[Équipe du Canada de hockey sur glace|Canada]] et les [[Équipe des États-Unis de hockey sur glace|États-Unis]], avec leurs nombreux joueurs de la [[Ligue nationale de hockey|LNH]], sont les favoris<ref name=nagano/>. Pour la première fois de son histoire, la [[Équipe de République tchèque de hockey sur glace|République tchèque]] domine la compétition et le pays remporte sa première médaille d'or aux Jeux d'hiver<ref name=nagano/>. Le hockey sur glace féminin fait ses débuts et les États-Unis remportent la médaille d'or<ref>{{harvsp|Judd|2008|p=126}}</ref>. Le [[Norvège aux Jeux olympiques|Norvégien]] [[Bjørn Dæhlie]] remporte trois médailles d'or en ski de fond. Il devient l'athlète le plus décoré de l'histoire des Jeux d'hiver avec douze médailles, dont huit en or<ref name=nagano/>. Le skieur alpin [[Autriche aux Jeux olympiques|autrichien]] [[Hermann Maier]] chute pendant la descente et remporte ensuite le super G et le slalom géant<ref name=nagano/>. Une vague de records du monde est battue en [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 1998|patinage de vitesse]] grâce à l'introduction des [[patin clap|patins clap]]<ref>{{en}} {{article|nom=Nevius|prénom=C.W.|titre="Clap" Skate draws boos from traditionalists|périodique=San Francisco Chronicle|éditeur=Hearst Communications Inc|date=5 février 1998|url=http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?file=/chronicle/archive/1998/02/05/SP30664.DTL|consulté le=9 septembre 2011}}</ref>. === De 2002 à 2022 === [[Fichier:2002 Winter Olympics flame.jpg|thumb|alt=Une armature en acier entrelacé avec une flamme allumée au sommet.|upright|La flamme olympique durant la cérémonie d'ouverture des Jeux de 2002 à Salt Lake City.]] Les [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|{{19e}} Jeux olympiques d'hiver]] ont lieu à [[Salt Lake City]] aux États-Unis et accueillent {{formatnum:2399}} athlètes de 77 nations qui participent à 78 épreuves réparties en 7 sports<ref name=saltlakecity>{{lien web|titre=Salt Lake City 2002|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/salt-lake-city-2002-olympiques-hiver|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. L'[[Allemagne aux Jeux olympiques|Allemand]] [[Georg Hackl]] remporte une médaille d'argent en luge, devenant le premier athlète dans l'histoire olympique à remporter des médailles dans la même épreuve individuelle lors de cinq éditions consécutives des Jeux<ref name=saltlakecity/>. Le [[Canada aux Jeux olympiques|Canada]] réalise un doublé sans précédent en remportant les médailles d'or des compétitions masculines et féminines en [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 2002|hockey sur glace]]<ref name=saltlakecity/>. Ce pays se brouille avec la [[Russie aux Jeux olympiques|Russie]] lors d'une [[Scandale en patinage artistique aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|controverse]] qui implique le jugement de la compétition de [[Patinage artistique aux Jeux olympiques de 2002|patinage artistique]] en couple. La paire russe composée de [[Elena Berejnaïa|Yelena Berezhnaya]] et [[Anton Sikharulidze]] concourt contre les Canadiens [[Jamie Salé]] et [[David Pelletier]] pour la médaille d'or. Les Canadiens semblent avoir suffisamment bien patiné pour gagner la compétition, mais les Russes remportent l'or. Les juges votent selon les zones de la [[Guerre froide]] : ceux des anciens pays [[communisme|communistes]] préfèrent la paire russe et ceux des nations [[démocratie|démocratiques]] votent pour les Canadiens. La seule exception est la juge [[France aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|française]] [[Marie-Reine Le Gougne]] qui décerne l'or aux Russes. Une enquête révèle qu'elle a subi des pressions pour donner l'or à la paire russe quelle que soit la façon dont ils patinent ; en retour, la juge russe donnerait des notes favorables aux participants français dans la compétition de danse sur glace<ref>{{article|langue=en|titre=The pivotal meeting; French judge's early tears indicating controversy to come|nom=Roberts|prénom=Selena|périodique=The New York Times|éditeur=NYTimes.com|date=17 février 2002|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2002/02/17/sports/olympics-pivotal-meeting-french-judge-s-early-tears-indicated-controversy-come.html|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Le CIO décide de décerner aux deux paires la médaille d'or lors d'une seconde [[cérémonies olympiques|cérémonie de médaille]] qui a eu lieu plus tard dans les Jeux<ref>{{article|langue=en|titre=Skating scandal that left IOC on thin ice|nom=Bose|prénom=Mihir|périodique=Telegraph.co.uk|date=17 février 2002|url=https://www.telegraph.co.uk/sport/othersports/2430328/Winter-Olympics-Skating-scandal-that-left-IOC-on-thin-ice.html|consulté le=10 septembre 2011 | lieu=Londres}}</ref>. L'[[Australie aux Jeux olympiques|Australien]] [[Steven Bradbury]] devient le premier médaillé d'or de l'hémisphère sud en remportant l'épreuve du {{unité|1000|mètres}} en patinage de vitesse sur piste courte<ref>{{lien web|langue=en|titre=Australia win first ever gold|éditeur=BBC Sport|date=17 février 2002|url=http://news.bbc.co.uk/winterolympics2002/hi/english/skating/newsid_1825000/1825339.stm|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. La ville italienne de [[Turin]] organise les [[Jeux olympiques d'hiver de 2006]]. C'est la seconde fois que l'Italie organise les Jeux olympiques d'hiver, après ceux de [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]]. Les athlètes [[Corée du Sud aux Jeux olympiques d'hiver de 2006|sud-coréens]] remportent 10 médailles dont 6 en or dans les épreuves de patinage de vitesse sur piste courte. [[Jin Sun-yu]] gagne trois médailles d'or tandis que son coéquipier [[Ahn Hyun-soo]] obtient trois médailles d'or et une de bronze<ref name=torino>{{lien web|titre=Turin 2006|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/turin-2006-olympiques-hiver|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Dans le sprint féminin par équipe en [[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2006|ski de fond]], la [[Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2006|Canadienne]] [[Sara Renner]] casse un de ses bâtons, et en la voyant affronter cette situation, l'entraîneur [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2006|norvégien]] [[Bjørnar Håkensmoen]] décide de lui en prêter un. Grâce à cette aide, elle peut aider son équipe à gagner une médaille d'argent dans cette épreuve au détriment de l'équipe norvégienne, qui termine à la quatrième place<ref name=torino/>{{,}}<ref>{{en}} {{article|nom=Berglund|prénom=Nina|titre=Canadians hail Norwegian coach's sportsmanship|périodique=Aftenposten|éditeur=Aftenposten.no|lire en ligne=http://www.aftenposten.no/english/sports/article1225796.ece|date=20 février 2006|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. L'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2006|Allemande]] [[Claudia Pechstein]] devient la première patineuse de vitesse à remporter neuf médailles dans sa carrière<ref name=torino/>. En {{date-|février 2009}}, Pechstein est testée positive pour une {{Citation|manipulation du sang}} et reçoit une suspension de deux ans, dont elle fait appel. Le [[tribunal arbitral du sport]] confirme cette suspension, mais un tribunal suisse juge qu'elle peut concourir pour une place dans l'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2010|équipe olympique allemande de 2010]]<ref>{{en}} {{article|titre=Germany’s Claudia Pechstein Tries to Restore Reputation|nom=Crouse|prénom=Karen|éditeur=NYTimes.com|périodique=The New York Times|date=11 décembre 2009|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2009/12/12/sports/olympics/12speedskater.html|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Cette décision est portée devant le [[Tribunal fédéral (Suisse)|tribunal fédéral suisse]], qui infirme la décision du tribunal de première instance et l'empêche de participer à Vancouver<ref>{{article|langue=en|titre=Claudia Pechstein's Doping Appeal Denied|nom=Dunbar|prénom=Graham|éditeur=HuffingtonPost.com|périodique=The Huffington Post|date=26 janvier 2010|lire en ligne=http://www.huffingtonpost.com/2010/01/26/claudia-pechsteins-doping_n_436864.html|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. [[Fichier:NodarKumaritashvili-Memorial-Whistler-20100320.jpg|thumb|left|upright|Un mémorial pour Nodar Kumaritashvili à [[Whistler (Colombie-Britannique)|Whistler]], photographié le 20 mars 2010.]] En 2003, le CIO décerne les [[Jeux olympiques d'hiver de 2010]] à [[Vancouver]], permettant ainsi au Canada d'accueillir ses seconds Jeux olympiques d'hiver après ceux de [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]]. Avec une population de plus de 2,5 millions de personnes, c'est la plus grande agglomération à organiser les Jeux d'hiver<ref>{{lien web|langue=en|date=14 août 2009|url=http://www40.statcan.gc.ca/l01/cst01/demo27y-eng.htm|titre=Canadian Statistics – Population by selected ethnic origins, by census metropolitan areas (2001 Census)|éditeur=StatCan|consulté le=10 septembre 2011|archiveurl=https://web.archive.org/web/20110115171531/http://www40.statcan.gc.ca/l01/cst01/demo27y-eng.htm|archivedate=15 janvier 2011}}</ref>. Plus de 80 pays et {{formatnum:2500}} athlètes participent à 86 épreuves<ref>{{lien web|titre=Vancouver 2010|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/vancouver-2010-olympiques-hiver|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Le décès du lugeur [[Géorgie aux Jeux olympiques d'hiver de 2010|géorgien]] [[Nodar Kumaritashvili]] lors d'un entraînement le jour de la cérémonie d'ouverture endeuille les Jeux. Son décès force les officiels du [[Centre des sports de glisse de Whistler]] à changer la piste pour la rendre plus sûre<ref>{{en}} {{article|titre=Quick to Blame in Luge, and Showing No Shame|nom=Longman|prénom=Jere|éditeur=NYTimes.com|périodique=The New York Times|date=13 février 2010|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2010/02/14/sports/olympics/14longman.html|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. La [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2010|Norvégienne]] [[Marit Bjørgen]] remporte cinq médailles au cours des six épreuves féminines de ski de fond. Elle finit les Jeux avec trois médailles d'or, une d'argent et une de bronze<ref>{{article|langue=en|titre=Best and worst of the Winter Olympics in Vancouver|nom=Jones|prénom=Tom|éditeur=Tampabay.com|périodique=St. Petersberg Times|date=28 février 2010|lire en ligne=http://www.tampabay.com/sports/best-and-worst-of-the-winter-olympics-in-vancouver/1076427|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Les Jeux de Vancouver sont marqués par les mauvaises performances des athlètes [[Russie aux Jeux olympiques d'hiver de 2010|russes]]. De leurs premiers Jeux d'hiver en [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]] aux Jeux de 2006, une délégation soviétique ou russe n'avait jamais été en dehors du top cinq du tableau des médailles. En 2010, ils finissent à la sixième place du classement du total des médailles et à la onzième place de celui des médailles d'or. Le [[président de la fédération de Russie|président]] [[Dmitri Medvedev]] appelle à la démission des responsables sportifs de haut niveau immédiatement après les Jeux<ref>{{lien web|langue=en|titre=Russia's president calls for resignations|site=ESPN.com|date={{1er}} mars 2010|url=http://sports.espn.go.com/olympics/winter/2010/news/story?id=4955805|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Le succès des pays asiatiques est en contraste frappant avec les mauvais résultats des athlètes russes. Vancouver marque un point culminant des médailles remportées par ces pays. En 1992, ils remportent quinze médailles, dont trois en or. À Vancouver, le nombre de médailles décernées aux athlètes asiatiques passe à trente-et-un, dont onze en or. La montée des nations asiatiques dans les sports des Jeux d'hiver est due en partie au développement des programmes de sports d'hiver et à l'intérêt pour ces sports dans des pays comme la Corée du Sud, le Japon ou la Chine<ref>{{en}} {{article|titre=Surprising success bodes well for South Korea|nom=Armour|prénom=Nancy|éditeur=Associated Press|périodique=The Seattle Times|date=28 février 2010|lire en ligne=http://seattletimes.nwsource.com/html/sports/2011217829_apolysouthkoreasrise.html|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{article|titre=Winter Olympics: Who will win the most medals?|nom=Sappenfield|prénom=Mark|éditeur=CSMonitor.com|périodique=The Christian Science Monitor|date=12 février 2010|lire en ligne=http://www.csmonitor.com/World/Olympics/Olympics-blog/2010/0212/Winter-Olympics-Who-will-win-the-most-medals|consulté le=10 septembre 2010}}</ref>. Le choix de la ville hôte des [[Jeux olympiques d'hiver de 2014]] est fait le {{date-|4 juillet 2007}}. [[Sotchi]], en Russie, est élue devant les deux autres finalistes : [[Salzbourg]] en Autriche et [[District de Pyeongchang|PyeongChang]] en Corée du Sud. C'est la première fois que la Russie organise les Jeux olympiques d'hiver<ref name=sochi>{{lien web|titre=Sotchi 2014|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/content/Jeux-Olympiques/Tous-les-Jeux-Olympiques-futurs/Hiver/Sotchi-2014/|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. Ces Jeux sont les plus chers de l'histoire, été et hiver confondus : ils coûtent environ 50 milliards de [[Dollar américain|dollars américains]], soit huit fois plus que ceux de Vancouver quatre ans plus tôt. La majorité des sites et des infrastructures doivent en effet être construits à l'occasion des Jeux, la région étant très peu développée auparavant<ref name="coûts Sotchi">{{article|titre=Sotchi : la Russie peut-elle rentabiliser les JO les plus chers de l’histoire ?|nom=Perelstein|prénom=Laszlo|périodique=[[La Tribune (France)|La Tribune]]|date=6 février 2014|lire en ligne=http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140206trib000814048/sotchi-la-russie-peut-elle-rentabiliser-les-jo-les-plus-chers-de-l-histoire-.html|consulté le=6 mai 2014}}</ref>. Le village olympique et le stade olympique sont situés sur la côte de la [[mer Noire]] alors que tous les sites de montagne sont à {{unité|50|kilomètres}} de Sotchi, dans la région montagneuse connue sous le nom de [[Krasnaïa Poliana]]<ref name=sochi/>. Au niveau sportif, les Jeux de Sotchi sont marqués par la domination historique des [[Pays-Bas aux Jeux olympiques d'hiver de 2014|Pays-Bas]] en [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2014|patinage de vitesse]]. Les patineurs néerlandais remportent en effet 23 médailles sur 36 possibles, un record, et réalisent quatre triplés<ref>{{article|titre=JO-2014 - Patinage de vitesse/Poursuite: la quinzaine orange se referme sur un doublé|nom=[[Agence France-Presse]]|périodique=[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]|date=22 février 2014|lire en ligne=http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:ROlbDYkvj_QJ:www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/19a183ca-9bda-11e3-8a0a-dbbfa7fafa0e/JO-2014_-_Patinage_de_vitesse/Poursuite_la_quinzaine_orange_se_referme_sur_un_doubl%25C3%25A9+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=ch|consulté le=6 mai 2014}}</ref>. Le biathlète norvégien [[Ole Einar Bjørndalen]], double médaillé d'or à Sotchi, porte son total à treize médailles olympiques dont huit d'or. Il devient ainsi l'athlète le plus médaillé de l'histoire des Jeux d'hiver en dépassant les douze médailles de son compatriote fondeur [[Bjørn Dæhlie]]<ref>{{lien web|url=http://www.eurosport.fr/biathlon/jeux-olympiques-sotchi/2013-2014/jo-sotchi-2014-ole-einar-bjoerdalen-devient-l-athlete-le-plus-medaille-aux-jo-d-hiver_sto4143550/story.shtml|titre=JO Sotchi 2014 : Ole Einar Bjoerdalen devient l'athlète le plus médaillé aux JO d'hiver|auteur=François-Xavier Rallet|éditeur=[[Eurosport (France)]]|date=19 février 2014|consulté le=6 mai 2014}}</ref>. Ahn Hyun-soo, appelé [[Viktor Ahn]] depuis qu'il représente la Russie après avoir été mis à l'écart par la fédération sud-coréenne, répète sa performance de 2006. Il remporte à nouveau quatre médailles dont trois d'or lors des épreuves de [[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 2014|patinage de vitesse sur piste courte]]<ref>{{lien web|url=http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20140223-coree-sud-le-patineur-viktor-ahn-enflamme-toile-glace/|titre=Corée du Sud: le patineur Viktor Ahn enflamme la Toile et la glace|auteur=Frédéric Ojardias|éditeur=[[Radio France internationale]]|date=23 février 2014|consulté le=6 mai 2014}}</ref>. Le {{date-|6 juillet 2011}}, [[District de Pyeongchang|PyeongChang]] en [[Corée du Sud]] est préférée à [[Munich]] (Allemagne) et [[Annecy]] (France) pour accueillir les [[Jeux olympiques d'hiver de 2018]]. C'est la première fois que le pays organise les Jeux d'hiver, et la deuxième fois que les Jeux olympiques y ont lieu après les [[Jeux olympiques d'été de 1988|Jeux d'été de 1988]] à [[Séoul]]<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/sports/jo-d-hiver-2018-le-triomphe-de-pyeongchang-l-humiliation-d-annecy-06-07-2011-1522792.php|titre=JO d'hiver 2018 : le triomphe de Pyeongchang, l'humiliation d'Annecy|éditeur=[[Le Parisien]]|date=6 juillet 2011|consulté le=3 janvier 2019}}</ref>. Le stade olympique et certains des sites de compétitions se trouvent dans la station d'[[Alpensia]], alors que d'autres épreuves ont lieu dans la ville côtière de [[Gangneung]]. Malgré des [[Relations entre la Corée du Nord et la Corée du Sud|relations tendues avec le Sud]], la [[Corée du Nord]] accepte de [[Corée du Nord aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|participer]] aux Jeux, de défiler avec la Corée du Sud lors de la cérémonie d'ouverture et de présenter une [[Corée aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|équipe unifiée]] au tournoi féminin de [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 2018|hockey sur glace]]<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/jeux-olympiques-pyeongchang-2018/article/2018/02/08/la-coree-du-nord-enjeu-diplomatique-des-jo-de-pyeongchang_5253826_5193626.html|titre=La Corée du Nord, enjeu diplomatique des JO de Pyeongchang|éditeur=[[Le Monde]]|date=8 février 2019|auteur=Philippe Mesmer|consulté le=3 janvier 2019}}</ref>. Les mois menant aux Jeux sont également marqués par le scandale du [[Dopage en Russie|dopage organisé en Russie]]. Le [[Comité international olympique]] suspend le [[Comité olympique russe]] de ces Jeux ; des athlètes russes individuels, qui se sont qualifiés et ont pu démontrer qu'ils ont respecté les règles en matière de dopage, peuvent cependant participer aux Jeux en tant qu'« [[Athlètes olympiques de Russie aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Athlètes olympiques de Russie]] » (OAR)<ref name="dopage Russie" />. Plusieurs épreuves font leur apparition aux Jeux olympiques : le [[big air]] en [[Snowboard aux Jeux olympiques de 2018|snowboard]], le double mixte en [[Curling aux Jeux olympiques de 2018|curling]], le [[mass start]] en [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2018|patinage de vitesse]] et le slalom parallèle par équipes en [[Ski alpin aux Jeux olympiques de 2018|ski alpin]]<ref>{{lien web|url=https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/sport-jo-hiver-pyeongchang-sont-nouvelles-epreuves-olympiques-2018-8346/|titre=JO d’hiver de Pyeongchang : quelles sont les nouvelles épreuves olympiques en 2018 ?|auteur=Pascal Boutreau|éditeur=[[Futura (portail web)|Futura-Sciences]]|consulté le=3 janvier 2019}}</ref>. Les [[Pays-Bas aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Pays-Bas]] dominent à nouveau les épreuves de [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2018|patinage de vitesse]] : ils remportent sept des dix médailles individuelles. La [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Norvège]] est la meilleure nation en [[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2018|ski de fond]] ; [[Marit Bjørgen]] gagne cinq médailles et porte son total à quinze, ce qui est un record pour les Jeux d'hiver. Le Japonais [[Noriaki Kasai]] devient quant à lui le premier athlète à participer à huit éditions des Jeux d'hiver et la Tchèque [[Ester Ledecká]], championne olympique en [[Ski alpin aux Jeux olympiques de 2018|ski alpin]] et en [[Snowboard aux Jeux olympiques de 2018|snowboard]], est la première femme à remporter des médailles dans deux disciplines différentes lors des mêmes Jeux d'hiver. La Norvège domine le classement final avec 39 médailles, ce qui est un record pour les Jeux d'hiver, devant l'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Allemagne]] et le [[Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Canada]]. La [[Corée du Sud aux Jeux olympiques d'hiver de 2018|Corée du Sud]] bat son record des Jeux d'hiver en remportant 17 médailles<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.guinnessworldrecords.com/news/2018/2/top-10-winter-olympics-records-shattered-at-pyeongchang-2018-516125|titre=Top 10 Winter Olympics records shattered at PyeongChang 2018|auteur=Kristen Stephenson|éditeur=[[Livre Guinness des records]]|date=27 février 2018|consulté le=3 janvier 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.huffingtonpost.fr/2018/02/25/le-tableau-final-des-medailles-des-jo-dhiver-2018_a_23370308/|titre=Le tableau final des médailles des JO d'hiver 2018|auteur=[[Agence France-Presse]]|éditeur=[[Huffington Post]]|date=25 février 2018|consulté le=3 janvier 2019}}</ref>. Le {{date-|31 juillet 2015}}, l'organisation des [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|Jeux d'hiver de 2022]] est attribuée à [[Pékin]] lors de la [[128e session du Comité international olympique]]. La seule autre ville candidate était [[Almaty]] au [[Kazakhstan]]. Pékin est devenue la première ville à avoir accueilli les Jeux d'été et les Jeux d'hiver<ref>{{lien web|url=http://www.rts.ch/sport/autres-sports/6975363-jo-pekin-organisera-aussi-les-jeux-d-hiver-2022.html|titre=JO: Pékin organisera aussi les Jeux d'hiver 2022|date=31 juillet 2015|consulté le=31 juillet 2015|éditeur=[[Radio télévision suisse]]}}.</ref>. === Dans le futur === [[Milan]] et [[Cortina d'Ampezzo]] sont quant à elles choisies pour organiser les [[Jeux olympiques d'hiver de 2026]] le {{date-|24 juin 2019}} à [[Lausanne]], lors de la [[134e session du Comité international olympique]]. La seule autre candidature était celle de [[Stockholm]] et [[Åre]] en [[Suède]]. == Controverses == {{article détaillé|Boycotts, scandales et controverses olympiques#Jeux olympiques d'hiver}} === Élection de la ville hôte === [[Fichier:Juan Antonio Samaranch DF-ST-01-00128.JPEG.jpg|thumb|upright|alt=Une photo de la tête de Juan Antonio Samaranch, avec des lunettes|[[Juan Antonio Samaranch]], ancien président du CIO, est impliqué dans le scandale des candidatures des Jeux olympiques d'hiver de 2002.]] Le processus d'attribution des Jeux à une ville est scruté après que [[Salt Lake City]] a reçu le droit d'accueillir les Jeux de 2002<ref name=slcorruption>{{lien web|titre=Olympics corruption probe ordered|auteur=BBC News|date=22 décembre 1998|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/sport/240831.stm|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. Peu après l'annonce de la ville hôte, il est découvert que les organisateurs sont engagés dans un [[Scandale de l'attribution des Jeux olympiques d'hiver de 2002|schéma]] de corruption élaboré pour s'attirer les faveurs des responsables du CIO<ref name=slcorruption/>. Des cadeaux et d'autres considérations financières sont donnés à ceux qui évaluent et votent pour la candidature de Salt Lake City. Ces cadeaux incluent un traitement médical pour des proches, une bourse d'études pour le fils d'un membre et une transaction foncière dans l'Utah. Même le président du CIO [[Juan Antonio Samaranch]] reçoit deux fusils évalués à {{unité|2000|dollars}}. Samaranch défend ce cadeau comme sans importance puisque, en tant que président, il est un membre non-votant<ref name=Cashmore>{{harvsp|Cashmore|2005|p=444}}</ref>. L'enquête subséquente révèle des incohérences dans les candidatures pour chaque Jeux (été et hiver) depuis 1988<ref>{{harvsp|Cashmore|2005|p=445}}</ref>. Par exemple, les cadeaux reçus par les membres du CIO de la part du comité d'organisation japonais lors de la candidature de Nagano pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1998]] sont décrits par la commission d'enquête comme {{Citation|astronomiques}}<ref>{{harvsp|Cashmore|2003|p=307}}</ref>. Bien que rien de strictement illégal n'ait été fait, le CIO craint que les sponsors perdent foi en l'intégrité du processus et que la marque olympique soit ternie au point que les annonceurs commencent à retirer leur soutien<ref>{{harvsp|Payne|2006|p=232}}</ref>. L'enquête aboutit à l’expulsion de 10 membres du CIO et à la sanction de 10 autres. De nouveaux termes et des limites d'âge sont établis pour les membres du CIO et 15 anciens athlètes olympiques sont ajoutés au comité. Des règles plus strictes pour les futures candidatures sont imposées, avec des plafonds sur la valeur des cadeaux que les membres du CIO pourraient accepter des villes candidates<ref>{{harvsp|Miller|Lawrence|McKay|2001|p=25}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{article|titre=Judge Drops Olympic Bid Case|périodique=Los Angeles Times|nom=Abrahamson|prénom=Alan|date=6 décembre 2003|url=http://articles.latimes.com/2003/dec/06/sports/sp-saltlakecity6|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Samaranch reflects on bid scandal with regret|auteur=Deseret News|site=WinterSports2002.com|url=http://www.deseretnews.com/oly/view/0,3949,35000108,00.html|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. === Dopage === En 1967, le CIO commence à adopter des protocoles de dépistage des produits dopants. Il commence par effectuer des tests au hasard sur des athlètes lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1968]]<ref>{{harvsp|Yesalis|2000|p=57}}</ref>. Le premier athlète des Jeux d'hiver à être testé positif pour une substance interdite est [[Alois Schloder]], un joueur de hockey [[Allemagne de l'Ouest aux Jeux olympiques d'hiver de 1972|ouest-allemand]]<ref name="OR1972">{{pdf}} {{ouvrage |titre=The Official Report of XIth Winter Olympic Games, Sapporo 1972 |éditeur=The Organising Committee for the Sapporo Olympic Winter Games |année=1973 |page= 386 |url=http://www.la84foundation.org/6oic/OfficialReports/1972/orw1972.pdf |consulté le=12 septembre 2011|langue=anglais}}</ref>, mais son équipe est toujours autorisée à concourir<ref>{{article|titre=Sports, Drugs, and the Cold War|nom=Hunt|prénom=Thomas M.|périodique=Olympika, International Journal of Olympic Studie|éditeur=International Centre for Olympic Studies|volume=16|numéro=1|année=2007|page=22|url=http://www.la84foundation.org/SportsLibrary/Olympika/Olympika_2007/olympika1601d.pdf|format=PDF|consulté le=12 septembre 2011|langue=anglais}}</ref>. Durant les [[années 1970]], les tests en dehors des compétitions sont intensifiés, car ils dissuadent les athlètes d'utiliser des produits dopants<ref name=Mottram>{{harvsp|Mottram|2003|p=313}}</ref>. Le problème des tests effectués à cette époque est le manque de standardisation des procédures, qui porte atteinte à leur crédibilité. Il faut attendre la fin des années 1980 pour que les fédérations sportives internationales commencent à coordonner leurs efforts pour standardiser les protocoles de dépistage des produits dopants<ref>{{harvsp|Mottram|2003|p=310}}</ref>. Le CIO prend les devants dans la lutte contre les stéroïdes lorsqu'il crée une [[Agence mondiale antidopage]] (AMA) indépendante en {{date-|novembre 1999}}<ref>{{harvsp|Yesalis|2000|p=366}}</ref>{{,}}<ref name=wada>{{lien web|titre=Bref historique de l'antidopage|éditeur=Agence mondiale antidopage|url=http://www.wada-ama.org/fr/A-propos-de-lAMA/Historique/Bref-historique-de-lantidopage/|consulté le=12 septembre 2011}}</ref>. Cette lutte antidopage se ressent dès les [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|Jeux de 2002]] à [[Salt Lake City]] où le fondeur espagnol [[Johann Mühlegg]] et la fondeuse russe [[Larisa Lazutina]], tous deux multi-médaillés, sont exclus des Jeux et par la suite, perdent leurs médailles en raison de tests antidopage positifs<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/une/trois-medailles-exclus-pour-dopage-25-02-2002-2002848292.php |auteur=Hervé Dacquet |titre=Trois médaillés exclus pour dopage |éditeur=[[Le Parisien]] |date=25 février 2002|consulté le=24 octobre 2012}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 2006]] à Turin deviennent notables par un scandale impliquant une tendance émergente du [[dopage (sport)|dopage sanguin]], l'utilisation de transfusions sanguines ou d'hormones synthétiques comme l'[[érythropoïétine]] (EPO) pour améliorer le flux d'oxygène et donc de réduire la fatigue<ref name=torinodoping>{{en}} {{article|titre=Looking for Doping Evidence, Italian Police Raid Austrians|nom=Macur|prénom=Juliet|périodique=New York Times|éditeur=NYTimes.com|date=19 février 2006|url=https://www.nytimes.com/2006/02/19/sports/olympics/19drug.html|consulté le=13 septembre 2011}}</ref>. La police italienne effectue une descente dans la résidence de l'équipe de ski de fond [[Autriche aux Jeux olympiques d'hiver de 2006|autrichienne]] pendant les Jeux où ils saisissent des échantillons et des équipements pour le dopage sanguin<ref name=hearings>{{en}} {{article|titre=IOC to hold first hearings on doping during 2006 Winter Olympics|périodique=USA Today|éditeur=Gannett Co.|date=9 février 2007|url=https://www.usatoday.com/sports/olympics/winter/2007-02-09-2006-games-doping_x.htm|consulté le=13 septembre 2011}}</ref>. Cet évènement suit la suspension avant les Jeux olympiques de 12 fondeurs testés à des niveaux inhabituellement élevés d'[[hémoglobine]], ce qui témoigne d'un dopage sanguin<ref name=torinodoping/>. En novembre et {{date-|décembre 2017}}, à la suite de la mise au jour du [[Dopage en Russie|système institutionnel de dopage en Russie]] s'étalant de 2011 à 2015 et concernant plus particulièrement les [[Jeux olympiques d'hiver de 2014]] s’étant déroulés à Sotchi en Russie, le [[Comité international olympique]] disqualifie quarante-trois sportifs de l'équipe russe ayant concouru à Sotchi et lui retire treize médailles dont quatre en or (chiffres au {{date-|11 janvier 2018}}). Autre conséquence directe, le [[Comité olympique russe]], et donc la Russie en tant que nation participante, est suspendu des [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|Jeux olympiques d'hiver de PyeongChang 2018]], ses athlètes étant toutefois autorisés à y participer sous drapeau olympique et sous certaines conditions<ref name="dopage Russie">{{Lien web | auteur = CIO | titre = Le CIO suspend le Comité olympique russe et ouvre la voie aux athlètes intègres en les invitant à concourir aux Jeux Olympiques d'hiver de 2018 à PyeongChang sous le drapeau olympique | jour =5 | mois = décembre | année = 2017 | url = https://www.olympic.org/fr/news/le-cio-suspend-le-comite-olympique-russe-et-ouvre-la-voie-aux-athletes-integres-en-les-invitant-a-concourir-aux-jeux-olympiques-d-hiver-de-2018-a-pyeongchang-sous-le-drapeau-olympique | site = Olympic.org | consulté le = 11 janvier 2018}}</ref>. === Commercialisation === [[Avery Brundage]], en tant que président du CIO entre 1952 et 1972, rejette toutes les tentatives de lier les Jeux olympiques à des intérêts commerciaux, car il estime que le mouvement olympique doit être complètement séparé de l'influence financière<ref name=cc231>{{harvsp|Cooper-Chen|2005|p=231}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1960]] marquent le début du sponsoring des Jeux par des entreprises<ref name=cc231/>. Malgré une résistance ardue de Brundage, la commercialisation des Jeux durant les années 1960 et les revenus générés par le sponsoring des entreprises grossissent les coffres du CIO<ref name=Senn>{{harvsp|Senn|1999|p=136}}</ref>. Lors des Jeux de Grenoble, Brundage devient tellement préoccupé par la direction des Jeux olympiques d'hiver vers la commercialisation que si elle ne pouvait pas être corrigée, il sentait que les Jeux olympiques d'hiver devraient être abolis<ref>{{harvsp|Senn|1999|p=136-137}}</ref>. Sa résistance à cette source de revenus signifie que le CIO est incapable de gagner une part de la manne financière qui provient des villes hôtes et n'a aucun contrôle sur la structuration des contrats de sponsoring. Lorsque Brundage part à la retraite, le CIO a 2 millions de [[dollar américain|dollars]] en actifs tandis que huit années plus tard, ses comptes passent à 45 millions de dollars. Cela est dû à un changement d'idéologie chez les membres du CIO pour l'expansion des Jeux grâce au sponsoring des sociétés et la vente des droits de télévision<ref name=cc231/>. Les préoccupations de Brundage s'avèrent prophétiques. Le CIO facture de plus en plus les droits de télévision à chaque Jeux successifs. De {{formatnum:50000}} dollars payés par le diffuseur américain [[Columbia Broadcasting System|CBS]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]]<ref name=tvinfluence>{{lien web|langue=en|titre=Olympics and Television|auteur=Jennifer Moreland|éditeur=The Museum of Broadcast Television|url=http://museum.tv/eotvsection.php?entrycode=olympicsand|consulté le=17 septembre 2011}}</ref>, les droits de diffusion totaux passent à {{formatnum:940000}} dollars en [[Jeux olympiques d'été de 1964|1964]], 20,73 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], 102,68 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]] et 324,9 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]]. Les recettes sont de 513,49 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]], de 738 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]] et de 831 millions en [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]<ref name="dictionary of economics">{{Lien web|langue=en|url=http://www.dictionaryofeconomics.com/sample_article1|titre=economic impact of the Olympic Games|auteur=Andrew Zimbalist|éditeur=The New Palgrave Dictionnary of Economics|consulté le=25 octobre 2012}}</ref>. La diffusion des Jeux de Vancouver en [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]] coûte à [[National Broadcasting Company|NBC]] 820 millions de dollars<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704625004575089601324767666.html|titre=The Olympics of Television-Rights Fees|éditeur=[[The Wall Street Journal]]|date=27 février 2010|consulté le=25 octobre 2012}}</ref>. La part des droits pour les États-Unis varie d'environ 80 % du total dans les années 1980 à environ 50 % en 2010. Ces revenus sont destinés actuellement à 49 % au comité d'organisation des Jeux et à 51 % au CIO, au [[Comité national olympique|comités nationaux]] et aux [[Fédération sportive|fédérations sportives]] internationales<ref name="dictionary of economics"/>. Plus les chaînes de télévision paient pour diffuser les Jeux, plus grand est leur pouvoir de persuasion avec le CIO<ref name=tvinfluence/>{{,}}<ref>{{harvsp|Barry|Crawford|2002|p=39–40}}</ref>. Par exemple, le lobby de la télévision influence le programme olympique en dictant quand les finales des épreuves doivent avoir lieu afin qu'elles soient diffusées en [[première partie de soirée]] pour les téléspectateurs. Il fait pression sur le CIO pour inclure de nouvelles épreuves, comme le snowboard, pour attirer un public plus important devant la télévision. Cela stimule les audiences, qui étaient en lente diminution jusqu'aux Jeux de 2010<ref name=cc230>{{harvsp|Cooper-Chen|2005|p=230}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} {{article|titre=Winter Olympics has California flavor|nom=Reid|prénom=Scott M.|éditeur=Orange County Register Communications|périodique=The Orange County Register|date=10 février 2010|url=http://www.ocregister.com/articles/-230656--.html|consulté le=17 septembre 2011}}</ref>. En 1986, le CIO décide d'échelonner les Jeux d'hiver et d'été. Au lieu de se tenir dans la même année civile, le comité décide de les alterner tous les deux ans, bien que les Jeux d'hiver et d'été aient encore lieu sur un cycle de quatre ans<ref name=Whannel>{{harvsp|Whannel|1992|p=174}}</ref>. Il est décidé que 1992 serait la dernière année durant laquelle se déroulent les [[Jeux olympiques d'été]] et d'hiver<ref name=lillehammer/>. Il y a deux raisons à ce changement : la première est le désir du lobby de la télévision de maximiser les recettes publicitaires, car il est difficile de vendre du temps publicitaire pour deux Jeux dans la même année<ref name=Whannel/> ; la seconde est le désir du CIO de gagner plus de contrôle sur les revenus générés par les Jeux. Il est décidé qu'avec l'échelonnement des Jeux, il serait plus facile pour les sociétés de sponsoriser chaque édition des Jeux olympiques, ce qui permettrait de maximiser les revenus potentiels. Le CIO cherche à négocier directement les contrats de sponsoring afin qu'il ait plus de contrôle sur la {{Citation|marque}} olympique<ref>{{harvsp|Whannel|1992|p=174–177}}</ref>. Les premiers Jeux olympiques d'hiver à être organisés dans ce nouveau format sont les [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|Jeux de 1994]] à Lillehammer<ref name=albertville/>. === Boycott === Les Jeux d'hiver n'ont connu qu'un seul boycott d'une équipe nationale lorsque Taïwan a décidé de ne pas participer aux Jeux olympiques d'hiver de 1980 qui se sont déroulés à Lake Placid. Avant les Jeux, le CIO a accepté que la Chine participe pour la première fois depuis 1952. La Chine a obtenu l'autorisation de concourir en tant que « république populaire de Chine » (RPC) et d'utiliser le drapeau et l'hymne de la RPC. Jusqu'en 1980, l'île de Taïwan avait participé sous le nom de « république de Chine » (ROC) et avait utilisé le drapeau et l'hymne de la ROC<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299"/>. Le CIO a tenté de faire participer les deux pays ensemble, mais cela a été jugé inacceptable. Le CIO a alors exigé que Taïwan cesse de s'appeler la « république de Chine »<ref>Hill (1992), p. 48</ref>{{,}}<ref>{{article|titre=History of the Winter Olympics |périodique=BBC Sport |date=5 February 1998 |url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/sport/53103.stm|consulté le=26 mars 2009}}</ref>. Le CIO a renommé l'île en « [[Chinese Taipei]] » et a exigé qu'elle adopte un drapeau et un hymne nationaux différents, des conditions auxquelles Taïwan a refusé de se conformer. Malgré de nombreuses contestations et audiences devant les tribunaux, la décision du CIO est restée en vigueur. Lorsque les athlètes taïwanais sont arrivés au village olympique avec leurs cartes d'identité de la république de Chine, ils n'ont pas été admis. Par conséquent, ils ont quitté les Jeux en signe de protestation, juste avant la cérémonie d'ouverture<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299" />. Taïwan est revenu à la compétition olympique aux Jeux d'hiver de 1984 à Sarajevo en tant que Chinese Taipei. Le pays a accepté de concourir sous un drapeau arborant l'emblème de son Comité national olympique et de jouer l'hymne de son Comité national olympique en cas de médaille d'or remportée par l'un de ses athlètes. Cet accord est toujours en vigueur aujourd'hui<ref>Brownell (2005), p. 187</ref>. == Politique == === Guerre froide === Les Jeux olympiques d'hiver sont une façade idéologique pendant la [[Guerre froide]] à partir de la première participation de l'[[Union soviétique aux Jeux olympiques d'hiver de 1956|Union soviétique]], lors des Jeux d'hiver de 1956. Il ne faut pas longtemps pour que les combattants de la Guerre froide découvrent que les Jeux olympiques pourraient être un outil de propagande puissant. Les politiques soviétiques et américains utilisent les Jeux comme une occasion de prouver la supériorité de leurs systèmes politiques respectifs<ref name=Hazan>{{harvsp|Hazan|1982|p=36}}</ref>. Les athlètes soviétiques qui réussissent sont fêtés et honorés. [[Irina Rodnina]], triple championne olympique en patinage artistique, se voit décerner l'[[Ordre de Lénine]] après sa victoire aux Jeux olympiques d'hiver de 1976 à Innsbruck<ref>{{harvsp|Hazan|1982|p=42}}</ref>. Les athlètes soviétiques qui remportent des médailles d'or peuvent s'attendre à recevoir entre {{formatnum:4000}} et {{unité|8000|dollars}} selon le prestige de leur sport. Un record du monde vaut une somme supplémentaire de {{unité|1500|dollars}}<ref>{{harvsp|Hazan|1982|p=44}}</ref>. En 1978, le congrès américain réagit à ces mesures en adoptant une loi qui réorganise l'[[United States Olympic Committee]]. Il approuve également des récompenses financières aux athlètes médaillés<ref>{{harvsp|Senn|1999|p=171}}</ref>. La Guerre froide crée des tensions entre les pays alliés des deux superpuissances. Les relations tendues entre l'Allemagne de l'Ouest et de l'Est créent une situation politique difficile pour le CIO. À cause de son rôle dans la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne n'est pas admise à concourir aux Jeux olympiques d'hiver de 1948<ref name=stmoritz/>. En 1950, le CIO reconnaît le comité olympique ouest-allemand<ref name=Hill>{{harvsp|Hill|1992|p=34}}</ref> et invite l'Allemagne de l'Ouest et de l'Est à participer dans une équipe unifiée aux Jeux olympiques d'hiver de 1952. L'Allemagne de l'Est décline l'invitation et cherche plutôt une légitimé internationale distincte de l'Allemagne de l'Ouest<ref>{{harvsp|Hill|1992|p=35}}</ref>. En 1955, l'Union soviétique reconnaît l'Allemagne de l'Est comme un État souverain, donnant ainsi plus de crédibilité à la campagne de ce pays pour devenir un participant indépendant aux Jeux. Le CIO accepte de tolérer provisoirement le comité national olympique est-allemand à la condition que l'Allemagne de l'Est et de l'Ouest participent dans une seule équipe : l'[[équipe unifiée d'Allemagne]]<ref>{{Harvsp|Hill|1992|p=36–38}}</ref>. La situation devient fragile quand le [[Mur de Berlin]] est construit en 1962 et les nations occidentales commencent à refuser les visas des athlètes est-allemands<ref>{{harvsp|Hill|1992|p=38}}</ref>. Le compromis précaire d'une équipe unifiée continue jusqu'aux Jeux de Grenoble en 1968, quand le CIO divise officiellement les équipes et menace de rejeter les candidatures de villes des pays qui refusent des visas d'entrée pour les athlètes est-allemands<ref>{{harvsp|Hill|1992|p=38–39}}</ref>. === Boycott === Les Jeux olympiques d'hiver ne subissent qu'un seul [[boycott]] d'une équipe nationale quand [[République de Chine (Taïwan)|Taïwan]] décide de ne pas participer aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1980]], qui ont lieu à Lake Placid. Avant les Jeux, le CIO accepte que la Chine participe aux Jeux olympiques pour la première fois depuis 1952. La Chine reçoit l'autorisation de participer en tant que {{Citation|république populaire de Chine}} (RPC) et d'utiliser le drapeau et l'hymne de la RPC. Jusqu'en 1980, l'île de Taïwan concourait sous le nom {{Citation|république de Chine}} (RDC) en utilisant le drapeau et l'hymne de la RDC<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299"/>. Le CIO tente de faire participer les deux pays ensemble, mais quand cela s'avère impossible, il demande que Taïwan cesse de s'appeler la {{Citation|république de Chine}}<ref>{{harvsp|Hill|1992|p=48}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=History of the Winter Olympics|éditeur=BBC Sport|date=5 février 1998|url=http://news.bbc.co.uk/2/hi/sport/53103.stm|consulté le=18 septembre 2011}}</ref>. Le CIO renomme l'île ''[[Taipei chinois]]'' et exige qu'elle adopte un drapeau et un hymne différents ; des dispositions que Taïwan n'accepte pas. Malgré de nombreux appels et audiences, la décision du CIO reste inchangée. Quand les athlètes taïwanais arrivent au village olympique avec les cartes d'identité de la république de Chine, ils ne sont pas admis. Ils quittent ensuite les Jeux olympiques en signe de protestation juste avant la cérémonie d'ouverture<ref name="Findling and Pelle 1996 p. 299" />. Taïwan retourne dans la compétition olympique lors des Jeux d'hiver de 1984 à Sarajevo en tant que Taipei chinois. Le pays accepte de concourir sous un drapeau portant l'emblème de leur comité national olympique et de jouer l'hymne de leur CNO si l'un de leurs athlètes remporte une médaille d'or. L'accord est toujours en vigueur à ce jour<ref>{{harvsp|Brownell|2008|p=187}}</ref>. == Aspects économiques == Selon le CIO, la ville hôte est chargée d'{{Citation|... établir les fonctions et services pour tous les aspects des Jeux (planification des sports, sites, finances, technologie, hébergement, restauration, services aux médias, etc.), ainsi que les opérations durant les Jeux<ref>{{lien web|format=pdf|titre=Feuille d'information : Rôles et responsabilités durant les Jeux olympiques|éditeur=Comité international olympique|date=janvier 2010|pages=5|url=http://www.olympic.org/Documents/Reference_documents_Factsheets/Roles_et_responsabilite_pendant_les_Jeux.pdf|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>.}} En raison du coût de l'organisation des Jeux olympiques, la plupart des villes hôtes ne réalisent jamais de profit sur leur investissement<ref name=riskreward>{{en}} {{article|titre=Olympic Caveat:Host cities risk debt, scandal|nom=Berkes|prénom=Howard|périodique=National Public Radio|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=113351145|date={{1er}} octobre 2009|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. Ce phénomène est connu sous le nom de la « malédiction du vainqueur ». Pendant la phase de sélection de la ville hôte, les villes ont tendance à surestimer la « valeur » des Jeux, c'est-à-dire ce que les Jeux rapportent. Elles prévoient de plus en plus d'investissements et surenchérissent. Le phénomène est caractérisé par des coûts plus élevés que les recettes, une augmentation du budget, en partie dû à l'inflation, à mesure que les Jeux approchent, des subventions publiques supplémentaires et un nombre de visiteurs étrangers moins élevé que prévu<ref>{{pdf}} {{Lien web|langue=en|url=http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/70/34/66/PDF/Definitely_4_Andreff_in_Maennig-Zimbalist_final_clean_copy_last_revision_August.pdf|titre=The winner's curse : Why is the cost of mega-events so often overestimated ?|auteur=Wladimir Andreff|date=Mars 2012|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. En 1924, un budget commun est établi pour les [[Jeux olympiques d'été de 1924|Jeux d'été]] à Paris et les [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|Jeux d'hiver]] à Chamonix. Sur un budget total d'environ 15,5 millions de [[Franc français|francs français]], les subventions pour les Jeux d'hiver représentent environ {{formatnum:500000}} francs<ref>{{harvsp|Comité olympique français|1924|p=829}}</ref>. Lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|Jeux de 1928]] à Saint-Moritz, en Suisse, les dépenses sont de {{formatnum:706000}} [[franc suisse|francs suisses]], dont la moitié pour les équipements sportifs. Les Jeux se terminent avec un solde négatif de {{formatnum:104800}} francs à la charge de la commune de Saint-Moritz et du club de ski Alpina St. Moritz<ref>Déclaration du {{1er}} avril 1929 sur les décisions du COS à Lausanne du 23 au 24 juin 1928, archives communales, Saint-Moritz</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1932]], à Lake Placid, coûtent environ 1,2 million de [[Dollar américain|dollars américains]], dont plus de la moitié sont des subventions de l'État de New York<ref>{{harvsp|III Olympic Winter Games Comitee|1932|p=90}}</ref>. En [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], la ville d'Oslo finance entièrement les Jeux<ref name=osloor57>{{harvsp|Organising Committee for the VI Winter Olympic Games|1952|p=57}}</ref>. Les dépenses sont de {{formatnum:11663000}} [[Couronne norvégienne|couronnes norvégiennes]] pour les sites olympiques<ref>{{harvsp|Organising Committee for the VI Winter Olympic Games|1952|p=27}}</ref> et {{formatnum:2688000}} couronnes pour le reste<ref name="oslo61">{{harvsp|Organising Committee for the VI Winter Olympic Games|1952|p=61}}</ref>. Le solde positif de {{formatnum:1494000}} couronnes est reversé en majeure partie à la ville d'Oslo, ainsi qu'au comité national olympique norvégien<ref name="oslo61"/>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|Jeux de 1968]], à Grenoble, coûtent 1,1 milliard de francs, dont les trois quarts sont financés par l'État français<ref>{{Lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-le-cout-des-jeux/1-des-depenses-exponentielles/|titre=Jeux olympiques : Le coût des Jeux|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|Jeux de 1980]] coûtent 179 millions de dollars, et [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|ceux de 1984]] coûtent 200 millions de dollars<ref>{{Lien web|url=http://jo-tpe.e-monsite.com/pages/tpe-sur-les-j-o/ii-l-economie-des-j-o.html|titre=L'économie des J.O|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux de 1992]], à Albertville, en France, coûtent 4,2 milliards de francs (640 millions d'euros), et se terminent avec un déficit de 280 millions de francs (42,7 millions d'euros)<ref>{{Lien web|url=http://www.comiteantiolympiqueannecy.com/jo-d-ailleurs/albertville-1992/|titre=Albertville 1992|éditeur=Comité anti-olympique d'Annecy|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. L'organisation des [[Jeux olympiques d'hiver de 1998]] à Nagano au Japon coûte 12,5 milliards de dollars, alors qu'en comparaison celle des [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|Jeux de Turin de 2006]] coûte seulement 3,6 milliards de dollars<ref name=olympiceffect>{{en}} {{article|titre=The Olympic Effect|nom=Payne|prénom=Bob|périodique=MSNBC.com|url=http://www.msnbc.msn.com/id/26042517/|date=6 août 2008|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. Les organisateurs affirment que le coût de l'expansion du service de [[Shinkansen|train à grande vitesse]] entre [[Tokyo]] et [[Nagano]] est responsable du prix élevé à payer<ref name=olympiceffect/>. Le comité organisateur espère que l'exposition des Jeux Olympiques et l'accès rapide de Nagano à Tokyo soit une aubaine pour l'économie locale pendant des années. L'économie de Nagano connaît une stimulation pendant les deux années suivant les Jeux, mais les effets à long terme ne se concrétisent pas<ref name=olympiceffect/>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|Jeux de 2010]] coûtent 1,88 milliard de [[Dollar canadien|dollars canadiens]], et le budget est respecté grâce aux subventions de la province de Colombie-Britannique et de l'État canadien<ref>{{Lien web|url=http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201012/17/01-4353568-le-budget-des-jo-de-vancouver-a-ete-respecte.php|titre=Le budget des JO de Vancouver a été respecté|date=17 décembre 2010|consulté le=26 octobre 2010}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|Jeux de 2014]], organisés à [[Sotchi]] en Russie, coûtent 50 milliards de dollars américains. Ce sont les Jeux olympiques les plus chers de l'histoire, été et hiver confondus<ref name="coûts Sotchi"/>. La possibilité d'une lourde dette, couplée avec des sites sportifs et des infrastructures inutilisés qui encombrent la collectivité locale avec des coûts d'entretien et aucune valeur pratique post-olympique, est un élément dissuasif pour les villes hôtes potentielles<ref>{{en}} {{article|titre=The money pit that is hosting Olympic Games|nom=Koba|prénom=Mark|périodique=CNBC.com|date=11 février 2010|url=https://sports.yahoo.com/olympics/news?slug=ys-cnbcolyhost021110|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>.Afin d'atténuer ces préoccupations, le CIO adopte plusieurs initiatives. D'abord, il accepte de financer une partie du budget de la ville hôte pour la tenue des Jeux<ref>{{harvsp|Preuss|2004|p=277}}</ref>. Deuxièmement, il limite les pays hôtes admissibles à ceux qui ont les ressources et les infrastructures nécessaires pour accueillir avec succès les Jeux olympiques sans nuire à la région ou la nation. Cela élimine une grande partie du monde en développement<ref>{{harvsp|Preuss|2004|p=284}}</ref>. Enfin, les villes candidates pour organiser les Jeux doivent ajouter un {{Citation|plan d'héritage}} à leur proposition. Cela nécessite des villes hôtes potentielles et du CIO de planifier les Jeux avec en vue l'impact économique à long terme et environnemental qu'aura leur organisation dans la région<ref name=legacyplan>{{en}} {{article|titre=Jacques Rogge: Vancouver's Winter Olympic legacy can last for 60 years|nom=Rogge|prénom=Jacques|éditeur=Telegraph.co.uk|périodique=The Daily Telegraph|url=https://www.telegraph.co.uk/sport/othersports/winter-olympics/7215802/Jacques-Rogge-Vancouvers-Winter-Olympic-legacy-can-last-for-60-years.html|date=12 février 2010|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. == Diffusion à la télévision == Les premiers Jeux d'hiver à être télévisés sont ceux de [[Jeux olympiques d'hiver de 1956]], à Cortina d'Ampezzo, et des droits de diffusion sont vendus dès [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]]. En [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]], les Jeux sont diffusés dans plus de {{nobr|120 pays}} et territoires et pour la première fois en Afrique. Ce nombre monte à 180 pays et territoires en [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]]. L'évènement est télévisé pour la première fois en Australie. {{nobr|2,1 milliards}} de téléspectateurs de {{nobr|160 pays}} regardent les [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|Jeux de 2002]]. {{unité|1000 heures}} de diffusion en direct sont proposées lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|Jeux de 2006]]. Pour la première fois, on peut suivre les Jeux en [[haute définition]]. Le nombre de téléspectateurs en [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]] est d'environ {{nobr|1,8 milliard}}<ref>{{Lien web|url=http://www.olympic.org/fr/content/le-cio/sponsors/100-ans-de-marketing-olympique/|titre=100 ans de marketing olympique|éditeur=[[Comité international olympique]]|consulté le=25 octobre 2010}}</ref>. Les Jeux sont alors diffusés dans plus de {{nobr|220 pays}} et territoires par 235 diffuseurs et chaînes de télévision<ref>{{Lien web|url=http://www.olympic.org/fr/content/le-cio/diffuseurs/la-retransmission-des-jeux-olympiques/vancouver-2010/|titre=Vancouver 2010|éditeur=[[Comité international olympique]]|consulté le=25 octobre 2012}}</ref>. === Droits de diffusion aux États-Unis === Le montant acquitté par les réseaux de télévisions américaines, s'il demeure moins élevé que pour les jeux olympiques d'été, constitue une source importante de revenus pour la compétition. La première diffusion date de 1960 : [[Columbia Broadcasting System|CBS]] avait diffusé quelques extraits des [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|Jeux olympiques de Squaw Valley]] aux États-Unis. La chaîne s'était acquitté de droits dérisoires s'élevant à {{unité|50000 $}}<ref name="Har" />. La popularité des jeux olympiques d'hiver à la télévision américaine commence à s'étendre à partir des [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|Jeux olympiques de Grenoble]] en 1968 grâce à l'importante couverture réalisée par le réseau [[American Broadcasting Company|ABC]]. Les droits télévisés des jeux olympiques d'hiver explosent à l'occasion de [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|Jeux de Calgary]] au Canada en 1988. Propulsés par une diffusion horaire favorable aux États-Unis, les droits acquittés par [[American Broadcasting Company|ABC]] sont multipliés par trois par rapport aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|Jeux de 1984]] qui se tenaient à Sarajevo. Les deux éditions suivantes qui se tiennent en Europe sont diffusées par CBS, les droits restent sous la barre des {{nobr|300 millions}} d'euros et CBS parvient même à atteindre l'équilibre budgétaire pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux d'Albertville]] en 1992<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Richard Sandomir|url=https://www.nytimes.com/1992/02/26/sports/olympics-winter-games-broadcast-wasn-t-a-loser-cbs-says.html|titre=Winter Games Broadcast Wasn't a Loser, CBS Says|année=1992|mois=février|jour=26|éditeur=[[New York Times]]|consulté le=11 juin 2017}}.</ref>. L'inflation des droits de diffusion explose au cours des années 2000-2010 avec deux éditions organisées en Amérique du Nord ([[Jeux olympiques d'hiver de 2002|Salt Lake City]] en 2002 puis [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|Vancouver]] en 2010). La chaîne NBC est le diffuseur exclusif des Jeux olympiques d'hiver aux États-Unis de façon ininterrompue depuis 2002. {| Cellpadding="1.5" CellSpacing="0" border=0 style="font-size:85%;border:1px solid #AAAAAA;padding:5px" align="center" |- | align="center"|'''Droits de diffusion aux {{États-Unis}}<ref name="Har">{{Lien web |langue=en |titre=NBC and the 2012 London Olympics: Unexpected Success |url=http://www.hbs.edu/faculty/Publication%20Files/14-028_99a0100c-7dcc-4fc4-bf29-6c0bd2f5561d.pdf |date=15/09/2013 |auteur1=Stephen A. Greyser|auteur2=Vadim Kogan|consulté le=11 juin 2017|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Bidding for the Olympics on TV|url=https://usatoday30.usatoday.com/sports/olympics/2003-04-21-tv-rights_x.htm#fees|date=21/04/2003 |auteur=[[USA Today]]|consulté le=06/08/2017}}.</ref>''' |- |{{Graph:Chart | width=500 | height=250 | xAxisTitle= | yAxisTitle=en millions de $ | type=rect | yGrid= | x=1968,1972,1976,1980,1984,1988,1992,1994,1998,2002,2006,2010,2014,2018 | y1 = 2.50,,10.0,15.5,91.5,309 | y2 = ,,,,,,243,295,375 | y3 = ,6.40,,,,,,,,545,613,820,775,963 | colors=#ffc0c0,#c0c0ff,#c0ffc0 | showValues=fontcolor:grey,angle:90,offset:1,fontsize:12 }} |'''Chaîne'''<br>{{Légende/Début}} {{Légende|#ffc0c0|[[American Broadcasting Company|ABC]]}} {{Légende|#c0c0ff|[[Columbia Broadcasting System|CBS]]}} {{Légende|#c0ffc0|[[National Broadcasting Company|NBC]]}} {{Légende/Fin}} |} == Prédictions sur le nombre de médailles par pays == Plusieurs études statistiques sont effectuées sur les critères déterminant le nombre de médailles qu'un pays obtient lors des Jeux d'hiver. Par exemple, une étude de Wade Pfau essaie de prévoir le nombre de médailles par pays aux [[Jeux olympiques d'hiver de 2006]], à Turin. Il utilise des critères tels que la population, le [[PIB par habitant]], le fait d'être la nation hôte ou pas et le nombre de médailles aux Jeux précédents et sépare les pays en cinq groupes : les pays de l'ex-[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], les pays [[Scandinavie|scandinaves]], les pays germaniques (Allemagne et Autriche), les pays [[Alpes|alpins]] (Suisse, Italie et France) et les pays [[Amérique du Nord|nord-américains]]. Pfau utilise ces critères pour définir une formule. Sa conclusion est que les meilleurs pays sont l'Allemagne, les États-Unis, la Norvège, l'Italie, l'Autriche et le Canada, avec respectivement 35, 31, 24, 20 19 et {{nobr|17 médailles}}. Les résultats des Jeux montrent que les deux meilleurs pays sont effectivement l'Allemagne et les États-Unis, mais avec 29 et {{nobr|25 médailles}}. En revanche, les pays suivants sont le Canada, l'Autriche et la Russie, qui obtiennent un meilleur résultat que la prédiction avec 24, 23 et {{nobr|22 médailles}}. La Norvège, sixième avec {{nobr|19 médailles}}, et l'Italie, dixième avec {{nobr|11 médailles}}, réalisent un résultat inférieur aux prédictions<ref>{{Lien web|langue=en|format=pdf|url=http://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=1267529|titre=Predicting the Medal Wins by Country at the 2006 Winter Olympic Games: An Econometrics Approach|auteur=Wade Pfau, National Graduate Institute for Policy Studies|éditeur=Korean Economic Review|date=décembre 2006|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. Madeleine Andreff et Wladimir Andreff publient en 2011 une étude tentant de prévoir le nombre de médailles par pays aux [[Jeux olympiques d'hiver de 2014]], à Sotchi. Ils définissent une méthode permettant de prévoir le nombre de médailles pour les Jeux d'été dans 70 % des cas et l'adaptent aux Jeux d'hiver. Ils utilisent, comme Pfau, les critères tels de la population, le [[produit intérieur brut]], le fait d'être la nation hôte ou pas et le nombre de médailles aux Jeux précédents et séparent les pays en plusieurs groupes d'après le nombre de stations de sports d'hiver, la couverture neige du pays et le régime politique ([[Capitalisme|capitaliste]] ou [[Communisme|communiste]]). En analysant les médailles remportées par les différents pays dans l'histoire, ils déterminent une formule prévoyant le nombre de médailles. Les résultats prévoyaient que les meilleurs pays seraient les États-Unis, l'Allemagne, le Canada, la Russie, le pays hôte, et la Norvège, avec respectivement 36, 28, 27, 24 et {{nobr|24 médailles}}<ref>{{Lien web|url=http://econpapers.repec.org/article/prgjnleam/v_3a2011_3ay_3a2011_3ai_3a2_3aid_3a132.htm|titre=Economic Prediction of Medal Wins at the 2014 Winter Olympics|auteur=Madeleine Andreff et Wladimir Andreff|éditeur=Ekonomika a Management|consulté le=26 octobre 2012}}</ref>. Les résultats montrent que, contrairement à ces prédictions, la Russie est la meilleure nation avec {{nobr|33 médailles}}. La Norvège, qui est troisième avec {{nobr|26 médailles}}, est également meilleure qu'attendu. Les États-Unis (deuxièmes avec {{nobr|28 médailles}}), l'Allemagne (sixième avec {{nobr|19 médailles}}) et le Canada (quatrième avec {{nobr|25 médailles}}) ont en revanche des moins bons résultats qu'annoncé<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2014/|titre=2014 Sochi Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=6 mai 2014}}</ref>. == Sports == {{article connexe|Sports olympiques}} L'article 6 du chapitre 1 de l'édition de 2007 de la [[charte olympique]] définit les sports d'hiver comme des {{Citation|sports qui se pratiquent sur la neige ou sur la glace}}<ref>{{pdf}} {{ouvrage|titre=Charte olympique|éditeur=Comité international olympique|url=https://web.archive.org/web/20110515212520/http://multimedia.olympic.org/pdf/fr_report_122.pdf|consulté le=13 septembre 2011|date=7 juillet 2007}}</ref>. Depuis 1992, des nouveaux sports sont ajoutés au programme olympique. Ils incluent le [[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|patinage de vitesse sur piste courte]], le [[Snowboard aux Jeux olympiques|snowboard]] et le [[Ski acrobatique aux Jeux olympiques|ski acrobatique]]. L'ajout de ces épreuves élargit l'attrait des Jeux olympiques d'hiver au-delà de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Tandis que les puissances européennes comme la Norvège ou l'Allemagne dominent toujours les sports traditionnels des Jeux d'hiver, des pays comme la Corée du Sud, l'Australie et le Canada connaissent un franc succès dans les nouveaux sports. Les résultats sont plus de parité dans le tableau des médailles par nation, ont davantage d'intérêt pour les Jeux d'hiver et des audiences mondiales télévisées plus élevées<ref>{{en}} {{article|titre=USA, Canada ride new sports to top of Winter Olympics medal count|nom=Sappenfield|prénom=Mark|éditeur=CSMonitor.com|périodique=The Christian Science Monitor|url=http://www.csmonitor.com/World/Olympics/2010/0225/USA-Canada-ride-new-sports-to-top-of-Winter-Olympics-medal-count|date=25 février 2010|consulté le=13 septembre 2011}}</ref>. === Disciplines sportives actuelles === {| class=wikitable ! Sport ! Année ! Nombre d'<br>épreuves ! Épreuves avec médailles présentes en 2022 |- | [[Biathlon aux Jeux olympiques|Biathlon]] | Depuis 1960 | 11 | Individuel (hommes : {{unité|20|km}} ; femmes : {{unité|15|km}}), sprint (hommes : {{unité|10|km}} ; femmes : {{unité|7.5|km}}), poursuite (hommes : {{unité|12.5|km}} ; femmes : {{unité|10|km}}), départ groupé (hommes : {{unité|15|km}} ; femmes : {{unité|12.5|km}}) et relais (hommes : 4 × {{unité|7.5|km}} ; femmes : 4 × {{unité|6|km}} ; mixte : 2 × {{unité|6|km}} F + 2 × {{unité|7.5|km}} H)<ref name=biathlon>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/biathlon|titre=Biathlon|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Bobsleigh aux Jeux olympiques|Bobsleigh]] | 1924–1956<br>Depuis 1964 | 4 | Bob à deux femmes, monobob femmes, bob à deux hommes et bob à quatre hommes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/bobsleigh|titre=Bobsleigh|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Combiné nordique aux Jeux olympiques|Combiné nordique]] | Depuis 1924 | 3 | Tremplin normal et {{unité|10|km}} individuel hommes, grand tremplin et {{unité|10|km}} individuel hommes et par équipes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/combine-nordique|titre=Combiné nordique|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref> |- | [[Curling aux Jeux olympiques|Curling]] | 1924<br>Depuis 1998 | 2 | Tournoi hommes et femmes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/curling|titre=Curling|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|Hockey sur glace]] | {{nobr|Depuis 1924<ref group=note>Un tournoi masculin de hockey sur glace a eu lieu lors des [[Jeux olympiques d'été de 1920]].</ref>}} | 2 | Tournoi hommes et femmes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/hockey-sur-glace|titre=Hockey sur glace|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Luge aux Jeux olympiques|Luge]] | Depuis 1964 | 4 | Simple hommes et femmes, double hommes et relais mixte par équipes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/luge|titre=Luge|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Patinage artistique aux Jeux olympiques|Patinage artistique]] | {{nobr|Depuis 1924<ref group=note>Des épreuves de patinage artistique ont eu lieu lors des [[Jeux olympiques d'été de 1908]] et de [[Jeux olympiques d'été de 1920|1920]].</ref>}} | 5 | Individuel hommes et femmes, couples, danse sur glace et épreuve mixte par équipe<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/patinage-artistique|titre=Patinage artistique|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse]] | Depuis 1924 | 13 | {{unité|500|mètres}}, {{unité|1000|mètres}}, {{unité|1500|mètres}}, {{unité|5000|mètres}}, Mass start et poursuite par équipes hommes et femmes, {{unité|3000|mètres}} femmes et {{unité|10000|mètres}} hommes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/patinage-de-vitesse|titre=Patinage de vitesse|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse sur piste courte]] | Depuis 1992 | 9 |500 mètres, {{unité|1000|mètres}}, {{unité|1500|mètres}} hommes et femmes ; relais {{unité|3000|mètres}} femmes, relais {{unité|5000|mètres}} hommes, relais mixte {{unité|2000|mètres}}<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/patinage-de-vitesse-sur-piste-courte|titre=Patinage de vitesse sur piste courte|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Saut à ski aux Jeux olympiques|Saut à ski]] | Depuis 1924 | 4 | Grand tremplin individuel hommes, petit tremplin individuel hommes et femmes et grand tremplin par équipes hommes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/saut-a-ski|titre=Saut à ski|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Skeleton aux Jeux olympiques|Skeleton]] | 1928, 1948<br>Depuis 2002 | 2 | Individuel hommes et femmes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/skeleton|titre=Skeleton|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Ski acrobatique aux Jeux olympiques|Ski acrobatique]] | Depuis 1992 | 12 |[[ski acrobatique#Disciplines|Bosses]], [[ski acrobatique#Disciplines|saut]], [[skicross]], [[half-pipe]], [[slopestyle]] et [[Big Air]] hommes et femmes<ref>{{lien web|titre=Ski acrobatique|url=http://www.olympic.org/fr/ski-acrobatique|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Ski alpin aux Jeux olympiques|Ski alpin]] | Depuis 1936 | 11 | [[Ski alpin#Descente|Descente]], [[Ski alpin#Super-G|super G]], [[Ski alpin#Slalom géant|slalom géant]], [[Ski alpin#Slalom|slalom]] et [[Ski alpin#Combiné|combiné alpin]] hommes et femmes et épreuve parallèle mixte par équipes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/ski-alpin|titre=Ski alpin|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Ski de fond aux Jeux olympiques|Ski de fond]] | Depuis 1924 | 12 | Sprint hommes, sprint par équipes, poursuite {{unité|30|km}}, {{unité|15|km}}, {{unité|50|km}} et relais 4 × {{unité|10|km}} ; sprint femmes, sprint par équipes, poursuite {{unité|15|km}}, {{unité|10|km}}, {{unité|30|km}} (femmes) et relais 4 × {{unité|5|km}}<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/ski-de-fond|titre=Ski de fond|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref>. |- | [[Snowboard aux Jeux olympiques|Snowboard]] (Surf des neiges) | Depuis 1998 | 10 | slalom géant parallèle, half-pipe, snowboard cross, slopestyle et Big Air hommes et femmes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/surf-des-neiges|titre=Surf des neiges|éditeur=Comité international olympique|consulté le=11 septembre 2011}}</ref> |} === Évolution du nombre d'épreuves par sport === {| class="wikitable" style="font-size:90%; text-align:center;" |- | colspan="3" | ! colspan="20" scope=col |{{XXe siècle}} ! colspan="7" scope=col |{{s mini|XXI|e}} |- ! colspan=3 |Sport (Discipline) !style="width:2em"| ''[[Jeux olympiques d'été de 1908|08]]'' !style="width:2em"| ''[[Jeux olympiques d'été de 1920|20]]'' !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|24]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|28]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|32]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|36]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|48]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|52]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|56]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|60]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|64]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|68]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|72]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|76]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|80]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|84]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|88]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|92]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|94]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|98]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|02]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|06]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|10]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|14]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|18]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|22]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 2026|26]] |- | colspan=2 align=left | '''[[Biathlon aux Jeux olympiques|Biathlon]]''' || [[Fichier:Biathlon pictogram.svg|21px|Biathlon]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||''<small>1</small>''<ref>En 1924 l'épreuve disputée est celle de ski militaire (ski de fond + tir) courue en patrouille. Elle est considérée comme l'ancêtre du biathlon moderne dont les règles n'ont été définies qu'en 1956.</ref>|| || || || || || ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||6 ||6 ||6 ||8 ||10 ||10 ||11 ||11 ||11 ||11 |- | rowspan=2 style="line-height:1" | '''B<br>o<br>b<br>s<br>l<br>e<br>i<br>g<br>h''' | align=left | '''[[Bobsleigh aux Jeux olympiques|Bobsleigh]]''' || [[Fichier:Bobsleigh pictogram.svg|21px|Bobsleigh]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 || ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 |- | align=left | '''[[Skeleton aux Jeux olympiques|Skeleton]]''' || [[Fichier:Skeleton pictogram.svg|21px|skeleton]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| ||1 || || ||1 || || || || || || || || || || || || || ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 |- | colspan=2 align=left | '''[[Curling aux Jeux olympiques|Curling]]''' || [[Fichier:Curling pictogram.svg|21px|Curling]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 || || || || || || || || || || || || || || || || ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 |- | colspan=2 align=left | '''[[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|Hockey sur glace]]''' || [[Fichier:Ice hockey pictogram.svg|21px|Hockey sur glace]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|''1''||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 |- | colspan=2 align=left | '''[[Luge aux Jeux olympiques|Luge]]''' || [[Fichier:Luge pictogram.svg|21px|Luge]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || || || || || || ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||4 ||5 |- | rowspan=3 style="line-height:1" | '''P<br>a<br>t<br>i<br>n<br>a<br>g<br>e''' | align=left | '''[[Patinage artistique aux Jeux olympiques|Patinage artistique]]''' || [[Fichier:Figure skating pictogram.svg|21px|Patinage artistique]] |bgcolor=#bfd7ff|''4''||bgcolor=#bfd7ff|''3''||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||5 ||5 ||5 ||5 |- | align=left | '''[[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse sur piste courte]] ''' || [[Fichier:Short track speed skating pictogram.svg|21px|Short track]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || || || || || || || || || || || || || ||4 ||6 ||6 ||8 ||8 ||8 ||8 ||8 ||9 ||9 |- | align=left | '''[[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse]]''' || [[Fichier:Speed skating pictogram.svg|21px|Patinage de vitesse]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||5 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||8 ||8 ||8 ||8 ||9 ||9 ||9 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||12 ||12 ||12 ||14 ||14 ||14 |- | rowspan=7 style="line-height:1" | '''S<br>k<br>i''' | align=left | '''[[Ski alpin aux Jeux olympiques|Ski alpin]]''' || [[Fichier:Alpine skiing pictogram.svg|21px|Ski alpin]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || ||2 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||11 ||11 ||10 |- | align=left | '''[[Ski-alpinisme aux Jeux olympiques|Ski-alpinisme]]''' || [[Fichier:Ski mountaineering pictogram.svg|21px|Ski alpinisme]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || || || || || || || || || || || || || || || || || || || || || || ||3 |- | align=left | '''[[Ski de fond aux Jeux olympiques|Ski de fond]]''' || [[Fichier:Cross country skiing pictogram.svg|21px|Ski de fond]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||4 ||6 ||6 ||7 ||7 ||7 ||7 ||7 ||8 ||8 ||10 ||10 ||10 ||12 ||12 ||12 ||12 ||12 ||12 ||12 |- | align=left | '''[[Ski acrobatique aux Jeux olympiques|Ski acrobatique]]''' || [[Fichier:Freestyle skiing pictogram.svg|21px|Ski acrobatique]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || || || || || || || || || || || || || ||2 ||4 ||4 ||4 ||4 ||6 ||10 ||10 ||13 ||15 |- | align=left | '''[[Combiné nordique aux Jeux olympiques|Combiné nordique]]''' || [[Fichier:Nordic combined pictogram.svg|21px|Combiné nordique]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 |- | align=left | '''[[Saut à ski aux Jeux olympiques|Saut à ski]]''' || [[Fichier:Ski jumping pictogram.svg|21px|Saut à ski]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||5 ||6 |- | align=left | '''[[Snowboard aux Jeux olympiques|Snowboard]]''' (Surf des neiges) || [[Fichier:Snowboarding pictogram.svg|21px|Snowboard]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;|| || || || || || || || || || || || || || || || || ||4 ||4 ||6 ||6 ||10 ||10 ||11 ||11 |- ! colspan=3 | Compétitions ! !! !!16 !!14 !!14 !!17 !!22 !!22 !!24 !!27 !!34 !!35 !!35 !!37 !!38 !!39 !!46 !!57 !!61 !!68 !!78 !!84 !!86 !!98 !!102 !!109 !!116 |} '''Note''' : Sur fond bleu, sont mentionnées les épreuves disputées à l'occasion des [[Jeux olympiques d'été]]. === Sports de démonstration === Les [[Sport de démonstration#Jeux olympiques d'hiver|sports de démonstration]] ont toujours été présentés par les pays hôtes pour mettre en lumière un sport populaire local à l'occasion d'une compétition sans médailles. Ils ont été abandonnés après [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]]. La [[patrouille militaire]], un précurseur du [[biathlon]], est un sport olympique dès la première édition en 1924, avant de revenir en démonstration en 1928, 1936 et 1948<ref>{{lien web|langue=en|titre=Biathlon history|site=USBiathlon.org|url=http://www.usbiathlon.org/history.html|consulté le=20 septembre 2011}}</ref>. L'épreuve de [[figures spéciales]] en patinage artistique est seulement constatée lors des [[Patinage artistique aux Jeux olympiques de 1908|Jeux olympiques d'été de 1908]]<ref>{{lien web|langue=en|titre=Figure Skating at the 1908 London Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1908/FSK/|consulté le=20 septembre 2011}}</ref>. Le [[bandy]], sport populaire dans les pays nordiques et en Russie décrit comme du hockey sur glace avec une balle, est en démonstration lors des Jeux d'Oslo en 1952<ref name=demosports>{{en}} {{article|titre=Strangest Olympics Sports In History|nom=Arnold|prénom=Eric|éditeur=Forbes.com|périodique=Forbes|date=28 janvier 2010|url=https://www.forbes.com/2010/01/28/olympics-demonstration-sports-lifestyle-sports-strangest-vancouver.html|consulté le=20 septembre 2011}}</ref>. L'[[eisstock]], variante allemande du curling, est en démonstration en 1936 en Allemagne et en 1964 en Autriche<ref name=gp/>. L'épreuve de [[ski acrobatique|ballet]], plus tard connue comme l'acroski, est présente en 1988 et en 1992<ref>{{en}} {{article|titre=Freestyle Skiing History|éditeur=Canadian Broadcasting Company|périodique=The National Post|date=4 décembre 2009|url=http://www.cbc.ca/olympics/history/story/2009/11/25/spo-sport-history-freestyleskiing.html|consulté le=20 septembre 2011}}</ref>. Le [[ski joëring]], qui consiste en une course de ski derrière des chevaux ou des chiens, est un sport de démonstration à Saint-Moritz en 1928<ref name=demosports/>. Une [[Course de chiens de traîneaux aux Jeux olympiques d'hiver de 1932|course de chiens de traîneaux]] a lieu à Lake Placid en 1932<ref name=demosports/>. Le [[ski de vitesse]] est en démonstration à Albertville lors des Jeux olympiques d'hiver de 1992<ref>{{en}} {{article|titre=Hitting the slopes in the fast lane|nom=Janofsky|prénom=Michael|périodique=The New York Times|éditeur=NYTimes.com|date=18 décembre 1991|url=https://www.nytimes.com/1991/12/18/sports/albertville-profile-speed-skiing-hitting-the-slopes-in-the-fast-lane.html?n=Top/Reference/Times%20Topics/Subjects/S/Skiing|consulté le=20 septembre 2011}}</ref>. Le [[pentathlon d'hiver]], version hivernale du [[pentathlon moderne]], est présent comme épreuve de démonstration lors des Jeux de 1948 en Suisse. Il est composé de [[ski de fond]], de [[tir sportif|tir]], d'une [[Ski alpin#Descente|descente à ski]], de l'[[escrime]] et d'[[Équitation aux Jeux olympiques|équitation]]<ref name=biathlon/>. C'est sa version déclinée et repensée à deux disciplines (ski de fond et tir) combinées en une seule épreuve, le [[biathlon|''biathlon d'hiver'']], qui s'imposera quelques années plus tard. == Liste des Jeux olympiques d'hiver == [[Fichier:Winter olympics all cities.svg|thumb|500px|center|Lieux des différents Jeux olympiques d'hiver. Les pays ayant accueilli les Jeux d'hiver plusieurs fois sont en ''bleu''.]] === Villes hôtes === <center> {| class="wikitable" style="text-align:center; font-size:90%;" ! rowspan="2" | Jeux ! rowspan="2" | Année ! rowspan="2" | Hôte ! rowspan="2" | Dates ! rowspan="2" | Nations ! colspan="3" | Athlètes ! rowspan="2" | Sports ! rowspan="2" | Épreuves ! rowspan="2" | Référence |- ! Total ! Hommes ! Femmes |- ! scope=row| [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|I]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|'''1924''']] | align="left" | {{FRA-d}} [[Chamonix-Mont-Blanc|Chamonix]], [[France]] | align="left" | {{date-|25 janvier}} – {{date-|5 février 1924}} | 16 | 258 | 247 | 11 | 6 | 16 |<ref name="chamonix" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|II]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|'''1928''']] | align="left" | {{SUI-d}} [[Saint-Moritz]], [[Suisse]] | align="left" | 11–{{date-|19 février 1928}} | 25 | 464 | 438 | 26 | 6 | 14 |<ref name="1928games" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|III]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|'''1932''']] | align="left" | {{drapeau|États-Unis|1912}} [[Lake Placid (New York)|Lake Placid]], [[États-Unis]] | align="left" | 4–{{date-|15 février 1932}} | 17 | 252 | 231 | 21 | 5 | 14 |<ref name="lakeplacid" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1936|IV]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|'''1936''']] | align="left" | {{drapeau|Allemagne|Nazi}} [[Garmisch-Partenkirchen]], [[Allemagne]] | align="left" | 6–{{date-|16 février 1936}} | 28 | 646 | 566 | 80 | 6 | 17 |<ref name="gp" /> |- ! scope=row| – | [[Jeux olympiques d'hiver de 1940|''1940'']] | colspan="9" | ''Initialement attribués à [[Sapporo]] au [[Japon]], ils sont annulés à cause de la [[Seconde Guerre mondiale]]''<ref name="candidatecities">{{Lien archive|format=pdf|titre=Les villes candidates et organisatrices des Jeux Olympiques d’hiver|éditeur=Comité international olympique|horodatage archive=20040225055939|url=http://multimedia.olympic.org/pdf/fr_report_666.pdf|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. |- ! scope=row| – | [[Jeux olympiques d'hiver de 1944|''1944'']] | colspan="9" | ''Initialement attribués à [[Cortina d'Ampezzo]] en [[Italie]], ils sont annulés à cause de la Seconde Guerre mondiale''<ref name="gamespast">{{lien web|langue=en|titre=The Games:Olympics Past|éditeur=Canadian Broadcasting Centre|auteur=National Post|url=http://www.cbc.ca/olympics/history/|consulté le=10 septembre 2011}}</ref>. |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1948|V]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|'''1948''']] | align="left" | {{SUI-d}} [[Saint-Moritz]], [[Suisse]] | align="left" | {{date-|30 janvier}} – {{date-|8 février 1948}} | 28 | 669 | 592 | 77 | 4 | 22 |<ref name="stmoritz" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1952|VI]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|'''1952''']] | align="left" | {{NOR-d}} [[Oslo]], [[Norvège]] | align="left" | 14–{{date-|25 février 1952}} | 30 | 694 | 585 | 109 | 4 | 22 |<ref name="oslo" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1956|VII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|'''1956''']] | align="left" | {{ITA-d}} [[Cortina d'Ampezzo]], [[Italie]] | align="left" | {{date-|26 janvier}} – {{date-|5 février 1956}} | 32 | 821 | 687 | 134 | 4 | 24 |<ref name="cda" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1960|VIII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|'''1960''']] | align="left" | {{USA-d}} [[Squaw Valley]], [[États-Unis]] | align="left" | 18–{{date-|28 février 1960}} | 30 | 665 | 521 | 144 | 4 | 27 |<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/squaw-valley-1960-olympiques-hiver|titre=Squaw Valley 1960|éditeur=Comité international olympique|consulté le=10 septembre 2011}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1964|IX]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|'''1964''']] | align="left" | {{AUT-d}} [[Innsbruck]], [[Autriche]] | align="left" | {{date-|29 janvier}} – {{date-|9 février 1964}} | 36 | 1 091 | 892 | 199 | 6 | 34 |<ref name="innsbruck" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1968|X]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|'''1968''']] | align="left" | {{FRA-d}} [[Grenoble]], [[France]] | align="left" | 6–{{date-|18 février 1968}} | 37 | 1 158 | 947 | 211 | 6 | 35 |<ref name="grenoble" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1972|XI]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|'''1972''']] | align="left" | {{JAP-d}} [[Sapporo]], [[Japon]] | align="left" | 3–{{date-|13 février 1972}} | 35 | 1 006 | 801 | 205 | 6 | 35 |<ref>{{lien web|titre=Sapporo 1972|éditeur=Comité international olympique|url=http://www.olympic.org/fr/sapporo-1972-olympiques-hiver|consulté le=10 septembre 2011}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1976|XII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|'''1976''']] | align="left" | {{AUT-d}} [[Innsbruck]], [[Autriche]] | align="left" | 4–{{date-|15 février 1976}} | 37 | 1 123 | 892 | 231 | 6 | 37 |<ref name="innsbruck1976" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1980|XIII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|'''1980''']] | align="left" | {{USA-d}} [[Lake Placid (New York)|Lake Placid]], [[États-Unis]] | align="left" | 13–{{date-|24 février 1980}} | 37 | 1 072 | 840 | 232 | 6 | 38 |<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/lake-placid-1980-olympiques-hiver|titre=Lake Placid 1980|éditeur=Comité international olympique|consulté le=10 septembre 2011}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1984|XIV]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|'''1984''']] | align="left" | {{YUG-d}} [[Sarajevo]], [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]] | align="left" | 8–{{date-|19 février 1984}} | 49 | 1 272 | 998 | 274 | 6 | 39 |<ref name="sarajevo" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1988|XV]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|'''1988''']] | align="left" | {{CAN-d}} [[Calgary]], [[Canada]] | align="left" | 13–{{date-|28 février 1988}} | 57 | 1 423 | 1 122 | 301 | 6 | 46 |<ref name="calgary" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1992|XVI]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|'''1992''']] | align="left" | {{FRA-d}} [[Albertville]], [[France]] | align="left" | 8–{{date-|23 février 1992}} | 64 | 1 801 | 1 313 | 488 | 7 | 57 |<ref name="albertville" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1994|XVII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|'''1994''']] | align="left" | {{NOR-d}} [[Lillehammer]], [[Norvège]] | align="left" | 12–{{date-|27 février 1994}} | 67 | 1 737 | 1 215 | 522 | 6 | 61 |<ref name="lillehammer" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 1998|XVIII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|'''1998''']] | align="left" | {{JAP-d}} [[Nagano]], [[Japon]] | align="left" | 7–{{date-|22 février 1998}} | 72 | 2 176 | 1 389 | 787 | 7 | 68 |<ref name="nagano" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2002|XIX]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|'''2002''']] | align="left" | {{USA-d}} [[Salt Lake City]], [[États-Unis]] | align="left" | 8–{{date-|24 février 2002}} | 77 | 2 399 | 1 513 | 886 | 7 | 78 |<ref name="saltlakecity" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2006|XX]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|'''2006''']] | align="left" | {{ITA-d}} [[Turin]], [[Italie]] | align="left" | 10–{{date-|26 février 2006}} | 80 | 2 508 | 1 548 | 960 | 7 | 84 |<ref name="torino" /> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2010|XXI]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|'''2010''']] | align="left" | {{CAN-d}} [[Vancouver]], [[Canada]] | align="left" | 12–{{date-|28 février 2010}} | 82 | 2 566 | 1 522 | 1 044 | 7 | 86 |<ref>{{lien web|format=pdf|url=http://www.olympic.org/Documents/Reference_documents_Factsheets/Les_Jeux_Olympiques_dhiver.pdf|titre=Feuille d'information : Les Jeux olympiques d'hiver|éditeur=Comité international olympique|consulté le=7 février 2013}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2014|XXII]] | [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|'''2014''']] | align="left" | {{RUS-d}} [[Sotchi]], [[Russie]] | align="left" | 7–{{date-|23 février 2014}} | 88 | 2 873 | 1 714 | 1 159 | 7 | 98 |<ref>{{Article|auteur1=Yann Bouchez|titre=Les Jeux de Sotchi en 14 chiffres|périodique=[[Le Monde]]|jour=24|mois=février|année=2014|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2014/02/24/les-jeux-de-sotchi-en-14-chiffres_4371990_1616891.html}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2018|XXIII]] |'''[[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]]''' | align="left" | {{KOR-d}} [[District de Pyeongchang|PyeongChang]], [[Corée du Sud]] | align="left" | 9–{{date-|25 février 2018}} |92 |2 922 |1680 |1242 |7 |102 |<ref>{{en}} {{article|url=https://vancouversun.com/sports/2010wintergames/Pyeongchang+South+Korea+wins+right+host+2018+Winter+Olympics/5058363/story.html|titre=Pyeongchang, South Korea wins right to host 2018 Winter Olympics|périodique=[[Reuters]]|nom=Radford|prénom=Paul|date=6 juillet 2011|consulté le=10 septembre 2011}}</ref> |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2022|XXIV]] |[[Jeux olympiques d'hiver de 2022|'''2022''']] | align="left" | {{CHN-d}} [[Pékin]], [[Chine]] | align="left" | 4–{{date-|20 février 2022}} |91 |2 861 | | |7 |109 | |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2026|XXV]] |''[[Jeux olympiques d'hiver de 2026|2026]]'' | align="left" | {{ITA-d}} [[Milan]]-[[Cortina d'Ampezzo]], [[Italie]] | align="left" | 6–{{date-|22 février 2026}} | | | | |8 |116 | |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2030|XXVI]] |''[[Jeux olympiques d'hiver de 2030|2030]]'' | align="left" | ''{{FRA-d}} [[Nice]]-[[Alpes françaises]], [[France]]'' | align="left" | 8–24 février 2030 | colspan="6" |''attribution non-officielle'' | |- ! scope=row|[[Jeux olympiques d'hiver de 2034|XXVII]] |''2034'' | align="left" | ''{{USA-d}} [[Salt Lake City]], [[États-Unis]]'' | align="left" | 10–26 février 2034 | colspan="6" |''attribution non-officielle'' | |}</center> '''Note :''' Contrairement aux Jeux olympiques d'été, les [[Jeux olympiques d'hiver de 1940]] et les [[Jeux olympiques d'hiver de 1944]] annulés ne sont pas inclus dans le décompte officiel en chiffres romains des Jeux d'hiver. Tandis que la liste officielle des Jeux d'été compte les [[olympiade]]s, la liste des Jeux d'hiver ne compte que les Jeux eux-mêmes. === Récapitulatif des pays hôtes === {| class="wikitable" !Olympiades<br>accueillies !Pays !Années d'accueil !Villes hôtes |- |align=center|5 |{{USA}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]], ''2034'' |[[Lake Placid (New York)|Lake Placid]] (2), [[Salt Lake City]] (2), [[Squaw Valley]] |- |align=center|4 |{{FRA}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2030|''2030'']] |[[Albertville]], [[Chamonix-Mont-Blanc]], [[Grenoble]], [[Nice]]-[[Alpes françaises]] |- |align=center|3 |{{ITA}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]], '''''[[Jeux olympiques d'hiver de 2026|2026]]''''' |[[Cortina d'Ampezzo]] (2<ref group=note>Dont l'édition de 2026, coorganisée avec Milan</ref>), [[Milan]], [[Turin]] |- | rowspan="5" align="center" |2 |{{AUT}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]] |[[Innsbruck]] |- |{{CAN}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]] |[[Calgary]], [[Vancouver]] |- |{{JAP}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1972|1972]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]] |[[Nagano]], [[Sapporo]] |- |{{NOR}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]] |[[Lillehammer]], [[Oslo]] |- |{{SUI}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]] |[[Saint-Moritz]] |- | align=center rowspan="5" |1 |{{GER}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]] |[[Garmisch-Partenkirchen]] |- |{{CHN}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]] |[[Pékin]] |- |{{KOR}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]] |[[PyeongChang]] |- |{{RUS}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]] |[[Sotchi]] |- |{{YUG}} |[[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]] |[[Sarajevo]] |} == Tableaux == === Total des médailles olympiques par pays === {{Article détaillé|Décompte des médailles olympiques par nation}} Ce tableau montre la somme des médailles remportées par les dix premières nations aux Jeux d'hiver depuis [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], d'après le [[Comité international olympique]]. Il a été actualisé après les [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|Jeux olympiques d'hiver de Pékin en 2022]]<ref name="winterreference"/> : {| class="wikitable sortable" style="margin-top:0em; text-align:center; font-size:100%;" !Rang !Nation |style="background:gold; width:4em;"|'''Or''' |style="background:silver; width:4em;"|'''Argent''' |style="background:#cc9966; width:4em;"|'''Bronze''' !style="width:4em;"|Total !style="width:4em;"|<small>Participations</small> |- |1 || align=left | {{NOR-d}} [[Norvège aux Jeux olympiques|Norvège]] || 148 || 133 || 124 || 405 || 24 |- |2 ||align=left | {{USA-d}} [[états-Unis aux Jeux olympiques|États-Unis]] || 113 || 122 || 95 || 330 || 24 |- |3 || align=left | {{GER-d}} [[Allemagne aux Jeux olympiques|Allemagne]] || 102 || 98 || 65 || 267 || 13 |- |4 ||align=left | ''{{URS-d}} [[Union soviétique aux Jeux olympiques|Union soviétique]]'' || 78 || 57 || 59 || 194 || 9 |- |5 ||align="left" | {{CAN-d}} [[Canada aux Jeux olympiques|Canada]] || 77 || 72 || 80 || 229 || 24 |- |6 ||align="left" | {{AUT-d}} [[Autriche aux Jeux olympiques|Autriche]] || 71 || 88 || 91 || 250 || 24 |- |7 || align=left | {{SWE-d}} [[Suède aux Jeux olympiques|Suède]] || 65 || 61 || 60 || 166 || 24 |- |8 ||align=left | {{SUI-d}} [[Suisse aux Jeux olympiques|Suisse]] || 63 || 47 || 57 || 167 || 24 |- |9 ||align=left | {{NED-d}} [[Pays-Bas aux Jeux olympiques|Pays-Bas]] || 53 || 49 || 45 || 147 || 22 |- |10 || align=left | {{RUS-d}} [[Russie aux Jeux olympiques|Russie]] || 47 || 39 || 35 || 121 || 6 |- |11 || align=left | {{FIN-d}} [[Finlande aux Jeux olympiques|Finlande]] || 45 || 65 || 65 || 175 || 24 |- |12 || align=left | {{ITA-d}} [[Italie aux Jeux olympiques|Italie]] || 42 || 43 || 55 || 141 || 24 |- |13 || align=left | {{FRA-d}} [[France aux Jeux olympiques|France]] || 41 || 47 || 55 || 143 || 24 |- |14 || align=left | {{GDR-d}} ''[[Allemagne de l'Est aux Jeux olympiques|Allemagne de l'Est]]'' || 39 || 36 || 35 || 110 || 6 |- |15 || align=left | {{KOR-d}} [[Corée du Sud aux Jeux olympiques|Corée du Sud]] || 32 || 30 || 16 || 78 || 19 |- |16 || align=left | {{CHN-d}} [[Chine aux Jeux olympiques|Chine]] || 22 || 32 || 23 || 77 || 19 |- |17 || align=left | {{JAP-d}} [[Japon aux Jeux olympiques|Japon]] || 17 || 28 || 31 || 76 || 23 |- |18 || align=left | {{GBR-d}} [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques|Grande-Bretagne]] || 12 || 5 || 17 || 34 || 24 |- |19 || align=left | {{GER-d}} ''[[Allemagne de l'Ouest aux Jeux olympiques|Allemagne de l'Ouest]]'' || 11 || 15 || 13 || 39 || 6 |- |20 || align=left | {{CZE-d}} [[République tchèque aux Jeux olympiques|République tchèque]] || 10 || 11 || 12 || 33 || 7 |} <small>''En italique les entités politiques n'existant plus aujourd'hui.''</small> === Tableau récapitulatif des positions de pays participants dans le classement final par année === {| class=wikitable bgcolor="#f7f8ff" style="font-size: 95%; border: gray solid 1px; border-collapse: collapse;" |- bgcolor="#cccccc" !scope="col"|Rang !scope="col"|Équipe !scope="col"|Premières places !scope="col"|Deuxièmes places !scope="col"|Troisièmes places !scope="col"|Quatrièmes places !scope="col"|Cinquièmes places |- align=center |'''1''' |align=left|{{NOR-d}} [[Norvège aux Jeux olympiques|Norvège]] |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]]</small> | |- align=center |'''2''' |align=left|''{{URS-d}} [[Union soviétique aux Jeux olympiques|Union soviétique]]'' |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|1972]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]]</small> | | | |- align=center |'''3''' |align=left|{{GER-d}} [[Allemagne aux Jeux olympiques|Allemagne]]<ref name=GER group=note>Inclut les médailles de l'[[Allemagne]] (GER, de 1896 à 1952 et de 1992 à aujourd'hui), de l'[[Équipe unifiée d'Allemagne]] (EUA, 1956–1964) et de l'[[Allemagne de l'Ouest]] (FRG, 1968-1988). N'inclut pas les résultats de l'[[République démocratique allemande|Allemagne de l'Est]] (GDR, 1968-1988).</ref> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]]</small> |- align=center |'''4''' |align=left|{{RUS-d}} [[Russie aux Jeux olympiques|Russie]] |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]]</small> | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]]</small> |- align=center |'''5''' |align=left|''{{GDR-d}} [[Allemagne de l'Est aux Jeux olympiques|Allemagne de l'Est]]'' |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1972|1972]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]]</small> | | | |- align=center |'''6''' |align=left|{{USA-d}} [[états-Unis aux Jeux olympiques|États-Unis]] |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|1972]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]]</small> |- align=center |'''7''' |align=left|{{SWE-d}} [[Suède aux Jeux olympiques|Suède]] |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]]</small> | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]]</small> | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]]</small> |- align=center |'''8''' |align=left|{{CAN-d}} [[Canada aux Jeux olympiques|Canada]] |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]]</small> | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]</small> |- align=center |'''9''' |align=left|{{AUT-d}} [[Autriche aux Jeux olympiques|Autriche]] | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]], [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]]</small> |- align=center |'''10''' |align=left|{{FIN-d}} [[Finlande aux Jeux olympiques|Finlande]] | |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]], [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]]</small> |<small>[[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]]</small> |} === Sportifs les plus médaillés === {{article détaillé|Liste des multiples médaillés aux Jeux olympiques d'hiver}} [[Fichier:Marit Bjørgen 2009.jpg|vignette|Avec 8 médailles d'or, 4 médailles d'argent et 3 médailles de bronze, [[Marit Bjørgen]] est l'athlète la plus médaillée des Jeux d'hiver.]] Parmi les {{unité|17405 athlètes}} (dont {{unité|12862 hommes}} et {{unité|4543 femmes}}) qui ont participé aux Jeux d'hiver, 22 ont remporté au moins {{nobr|8 médailles}}<ref name="winterreference">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/|titre=Winter Games Index|site=sports-reference.com |consulté le=11 mars 2012}}</ref>. Parmi ces {{nobr|22 athlètes}}, c'est la Norvégienne [[Marit Bjørgen]], qui en a remporté le plus (15) devant le biathlète [[Ole Einar Bjørndalen]] (13) et [[Bjørn Dæhlie]] (12), ce trio comptant aussi le plus grand nombre de médailles d'or (8). Ces trois norvégiens encadrés par la Néerlandaise [[Ireen Wüst]] qui compte depuis les Jeux de Pékin 2022 {{nobr|13 médailles}} dont {{nobr|6 titres}}, puis en termes de podiums, par l'Italienne [[Ariana Fontana]], en Short track, avec {{nobr|11 médailles}}. Liste des athlètes ayant gagné au moins huit médailles aux Jeux d'hiver : {{Légende/Début}}{{Légende|lightblue|Athlètes en activité lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|Jeux de Pékin 2022]]}}{{Légende/Fin}} {| class="wikitable sortable" width=70% style="font-size:90%; text-align:center;" |- ! Rang ! Athlète ! Nation ! Sport ! Sexe ! [[Fichier:Gold medal.svg|20px]] ! [[Fichier:Silver medal.svg|20px]] ! [[Fichier:Bronze medal.svg|20px]] ! [[Fichier:GoldSilverBronze medals.svg|40px]] |- ! 1 | align=left| [[Marit Bjørgen]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Ski de fond]] || F || 8 || 4 || 3 || '''15''' |- ! 2 | align=left| [[Ole Einar Bjørndalen]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || M || 8 || 4 || 1 || '''13''' |- !3 | align="left" bgcolor="lightblue" | [[Ireen Wüst]] || align="left" | {{NED|nome}} || align="left" | [[Patinage de vitesse]] || F ||6||5|| 2 ||'''13''' |- ! 4 | align=left | [[Bjørn Dæhlie]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Ski de fond]] || M || 8 || 4 || 0 || '''12''' |- ! 5 | align=left bgcolor=lightblue | [[Arianna Fontana]] || align=left | {{ITA|nome}} || align=left | [[Short track]] || F || 2 || 4 || 5 || '''11''' |- !6 | align="left" | [[Raisa Smetanina]] || align="left" | {{URS|nome}}<br>{{EUN|nome}} || align="left" | [[Ski de fond]] || F || 4 || 5 || 1 || '''10''' |- !7 |align="left" | [[Stefania Belmondo]] || align="left" | {{ITA|nome}} || align="left" | [[Ski de fond]] || F || 2 || 3 || 5 || '''10''' |- !8 | align="left" | [[Lioubov Iegorova (ski de fond)|Lioubov Iegorova]] || align="left" | {{EUN|nome}}<br>{{RUS|nome}} || align="left" | [[Ski de fond]] || F || 6 || 3 || 0 || '''9''' |- !9 | align="left"| [[Claudia Pechstein]] || align="left" | {{GER|nome}} || align="left" | [[Patinage de vitesse]] || F || 5 || 2 || 2 || '''9''' |- ! 10 | align=left | [[Sixten Jernberg]] || align=left | {{SWE|nome}} || align=left | [[Ski de fond]] || M || 4 || 3 || 2 || '''9''' |- ! 11 | align=left bgcolor=lightblue | [[Sven Kramer]] || align=left | {{NED|nome}} || align=left | [[Patinage de vitesse]] || M || 4 || 2 || 3 || '''9''' |- ! 12 | align=left | [[Charlotte Kalla]] || align=left | {{SWE|nome}} || align=left | [[Ski de fond]] || F || 3 || 6 || 0 || '''9''' |- ! 13 | align=left | [[Uschi Disl]] || align=left | {{GER|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || F || 2 || 4 || 3 || '''9''' |- ! 14 | align=left | [[Viktor Ahn]] || align=left | {{KOR|nome}}<br>{{RUS|nome}} || align=left | [[Short track]] || M || 6 || 0 || 2 || '''8''' |- !15 | align="left" bgcolor="lightblue" | [[Johannes Thingnes Bø]] || align="left" | {{NOR|nome}} || align="left" | [[Biathlon]] || M ||5||2|| 1 ||'''8''' |- ! rowspan=2| 16 | align=left | [[Ricco Groß]] || align=left | {{GER|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || M || 4 || 3 || 1 || '''8''' |- | align=left | [[Emil Hegle Svendsen]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || M || 4 || 3 || 1 || '''8''' |- ! rowspan=3| 18 | align=left | [[Galina Kulakova]] || align=left | {{URS|nome}} || align=left | [[Ski de fond]] || F || 4 || 2 || 2 || '''8''' |- | align=left | [[Kjetil André Aamodt]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Ski alpin]] || M || 4 || 2 || 2 || '''8''' |- | align=left | [[Sven Fischer]] || align=left | {{GER|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || M || 4 || 2 || 2 || '''8''' |- ! rowspan=2| 21 | align=left | [[Karin Enke]] || align=left | {{GDR|nome}} || align=left | [[Patinage de vitesse]] || F || 3 || 4 || 1 || '''8''' |- | align=left | [[Gunda Niemann-Stirnemann]] || align=left | {{GER|nome}} || align=left | [[Patinage de vitesse]] || F || 3 || 4 || 1 || '''8''' |- ! rowspan=2| 24 | align=left | [[Apolo Anton Ohno]] || align=left | {{USA|nome}} || align=left | [[Short track]] || M || 2 || 2 || 4 || '''8''' |- | align=left bgcolor=lightblue | [[Tiril Eckhoff]] || align=left | {{NOR|nome}} || align=left | [[Biathlon]] || F || 2 || 2 || 4 || '''8''' |} == Notes et références == === Notes === {{Traduction/Référence|en|Winter Olympic Games|876589582|type=note}} {{Références|groupe=note}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Annexes == === Bibliographie === {{légende plume}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Revise for Advanced PE for Edexcel|nom1=Barry|prénom1=Tim|nom2=Crawford|prénom2=Dee|éditeur=Heinemann Educational Publishers|lieu=Oxford, Royaume-Uni|année=2002|isbn=0435100459|lire en ligne=https://books.google.com/?id=Ngi6PuEL5U4C&pg=PA40&dq=television+influence+on+IOC|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Beijing's games : What the Olympics mean to China|nom1=Brownell|prénom1=Susan|éditeur=Rowman & Littlefield Publishers|lieu=Plymouth, Royaume-Uni|année=2008|isbn=9780742556409|lire en ligne=https://books.google.com/?id=rXM5fCmM2IcC&pg=PA187&lpg=PA187&dq=nagoya+resolution+olympics&q=nagoya%20resolution%20olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Making sense of sports|nom1=Cashmore|prénom1=Ernest|éditeur=Routledge|lieu=New York|année=2005|isbn=0-415-34853-6|lire en ligne=https://books.google.com/?id=ivNfFOINNigC&pg=PA444&dq=2002+winter+olympics+bid+scandal|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Sports culture|nom1=Cashmore|prénom1=Ernest|éditeur=Routledge|lieu=New York|année=2003|isbn=0-415-18169-0|lire en ligne=https://books.google.com/?id=_hI9mH25E7gC&pg=PA369&dq=2002+winter+olympics+bid+scandal|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Global entertainment media|nom1=Cooper-Chen|prénom1=Anne|éditeur=Lawrence Erlbaum Associates|lieu=Mahwah, New Jersey|année=2005|isbn=0-8058-5168-2|lire en ligne=https://books.google.com/?id=1Su8jRiVVdoC&pg=PA228&dq=tv+influence+on+olympic+games#PPA230,M1|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Encyclopedia of the Modern Olympic Movement|nom1=Findling|prénom1=John E.|nom2=Pelle|prénom2=Kimberly D.|éditeur=Greenwood Press|lieu=Westport, Connecticut|année=2004|isbn=0-313-32278-3|lire en ligne=https://books.google.com/?id=QmXi_-Jujj0C&pg=PA283&dq=winter+games+at+the+1912+summer+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Historical dictionary of the Modern Olympic Movement|nom1=Findling|prénom1=John|nom2=Pelle|prénom2=Kimberly|éditeur=Greenwood Publishing Group|lieu=Westport, Connecticut|année=1996|isbn=0-313-28477-6|lire en ligne=https://books.google.com/?id=InQ_9QaRTlMC&pg=PA299&lpg=PA299&dq=taiwan+boycott+lake+placid+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The story of modern skiing|nom1=Fry|prénom1=John|éditeur=University Press of New England|lieu=Lebanon, New Hampshire|année=2006|isbn=978-1-58465-489-6|lire en ligne=https://books.google.com/?id=FOhrjSuy6rsC&pg=PA150&dq=history+of+skiing+at+the+olympics#PPA157,M1|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Sports Spectators|nom1=Guttman|prénom1=Allen|éditeur=Columbia University Press|lieu=New York|année=1986|isbn=0-231-06401-2|lire en ligne=https://books.google.com/?id=i7va9B45XZ0C&pg=PA135&dq=television+rights+cortina+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Olympics, a history of the modern games|nom1=Guttman|prénom1=Allen|éditeur=University of Illinois press|lieu=Champaign, Illinois|année=1992|isbn=0-252-02725-6|lire en ligne=https://books.google.com/?id=TbLmQQG-2bQC&pg=PA151&dq=taiwan+winter+olympics+boycott}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Olympic sports and propaganda games|nom1=Hazan|prénom1=Barukh|éditeur=Transaction Inc.|lieu=New Brunswick, New Jersey|année=1982|isbn=0-87855-436-X|lire en ligne=https://books.google.com/?id=l15JPKs82LAC&pg=PA39&dq=1980+winter+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Olympic Politics|nom1=Hill|prénom1=Christopher R.|éditeur=Manchester University Press|lieu=Manchester, Royaume-Uni|année=1992|isbn=0-7190-3542-2|lire en ligne=https://books.google.com/?id=VAO9AAAAIAAJ&pg=PA38&dq=east+germany+at+the+1968+winter+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Winter Olympics|nom1=Judd|prénom1=Ron C.|éditeur=The Mountaineers Books|lieu=Seattle, Washington|année=2008|isbn=1-59485-063-1|lire en ligne=https://books.google.com/?id=Hc2dCHfyh0AC&printsec=copyright#PPA4,M1|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Historical dictionary of the Olympic Movement|auteur1=[[Bill Mallon]] |nom2=Buchanan|prénom2=Ian|éditeur=Rowman & Littlefield Publishing Group|lieu=Oxford, Royaume-Uni|année=2006|isbn=0-8108-5574-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=fH3hD3MkIMYC&pg=PR32&dq=1944+winter+olympics+cancelled&hl=en&ei=IXKsTdjAC4_TiAKAmKDvDA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=6&ved=0CEUQ6AEwBQ#v=onepage&q&f=false|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Nazi Olympics|nom1=Mandell|prénom1=Richard D.|éditeur=University of Illinois Press|lieu=Champaign, Illinois|année=1987|isbn=0-252-01325-5|lire en ligne=https://books.google.com/?id=8CYYYeTT5mEC&pg=PA298&dq=1936+winter+olympics}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Globalization and sport|nom1=Miller|prénom1=Toby|nom2=Lawrence|prénom2=Geoffrey|nom3=McKay|prénom3=Jim|éditeur=Sage Publications|lieu=Londres|année=2001|isbn=0-7619-5968-8|lire en ligne=https://books.google.com/?id=V3_DwFH5L4wC&pg=PA24&dq=2002+winter+olympics+bid+scandal|plume=oui}} * {{ouvrage|titre=De Chamonix à Sotchi|sous-titre=Un siècle d'olympisme en hiver|prénom1=Éric|nom1=Monnin|lien auteur1=Éric Monnin|pages totales=224|année=2013|éditeur=Éditions Désiris|isbn=978-2364030664}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Drugs in sport|nom1=Mottram|prénom1=David|éditeur=Routledge|lieu=New York|année=2003|isbn=0-415-27937-2|lire en ligne=https://books.google.com/?id=kSvQ7ANeIJQC&pg=RA7-PA311&dq=steroids+at+the+winter+olympic+games|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Olympic turnaround|nom1=Payne|prénom1=Michael|éditeur=Greenwood Publishing Group|lieu=Westport, Connecticut|année=2006|isbn=0-275-99030-3|lire en ligne=https://books.google.com/?id=vqtLnCWHDX0C&pg=PA311&dq=2002+winter+olympics+bid+scandal|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Economics of Staging the Olympics: A Comparison of the Games 1972–2008|nom1=Preuss|prénom1=Holger|éditeur=Edward Elgar Publishing Limited|lieu=Cheltenham, Royaume-Uni |année=2004 |isbn=1843768933|lire en ligne=https://books.google.com/?id=-8T15RJkepIC&pg=PA257&dq=cost+of+hosting+olympic+games&q=cost%20of%20hosting%20olympic%20games|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|nom1=Schaffer|prénom1=Kay|nom2=Smith|prénom2=Sidonie|titre=Olympics at the Millennium|éditeur=Rutgers University Press|année=2000|lieu=Piscataway, New Jersey|isbn=0-8135-2820-8|lire en ligne=https://books.google.com/?id=nMzYdZpk8qMC&pg=PA170&dq=1992+winter+olympics+television#PPA172,M1}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Daily Life in Hitler's Germany|nom1=Seligmann|prénom1=Matthew S.|nom2=Davison|prénom2=John|nom3=McDonald|prénom3=John|éditeur=Macmillan|année=2003|lieu=New York|isbn=0-312-32811-7|lire en ligne=https://books.google.com/?id=g13k9CMYTbsC&pg=PA119&dq=1936+winter+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|nom1=Senn|prénom1=Alfred Erich|titre=Power, Politics and the Olympic Games|année=1999|éditeur=Human Kinetics|lieu=Champaign, Illinois|isbn=0-88011-958-6|lire en ligne=https://books.google.com/?id=k8geWJ_2wDQC&pg=PA137&dq=commercialization+of+the+winter+olympic+games#PPA136,M1|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=6EThoEOnGuUC&lpg=PA152&dq=Canada%20at%20the%20olympics&pg=PP1#v=onepage&q&f=true|titre=The complete book of the Winter Olympics|prénom1=David |nom1=Wallechinsky|prénom2=Jaime |nom2=Loucky|éditeur=Greystone Books|année=2010|numéro d'édition=8th|isbn=9781553655022}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Fields in vision television sport and cultural transformation|nom1=Whannel|prénom1=Garry|année=1992|éditeur=Routledge|lieu=New York|isbn=0-415-05383-8|lire en ligne=https://books.google.com/?id=rKzeBerGrBsC&pg=PA174&dq=change+olympic+games+1986+ioc|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=Anabolic steroids and sports and exercise|nom1=Yesalis|prénom1=Charles|éditeur=Human Kinetics|lieu=Champaign, Illinois|année=2000|isbn=0-88011-786-9|lire en ligne=https://books.google.com/?id=pKkBbf7doAUC&pg=PA378&dq=1998+winter+olympics|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=fr|titre=Les Jeux de la {{VIIIe}} Olympiade : Rapport officiel|nom1=Comité olympique français|lire en ligne=http://www.aafla.org/6oic/OfficialReports/1924/1924.pdf|année=1924|lieu=Paris, France|format=pdf|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=en|titre=III Olympic Winter Games : Official Report|nom1=III Olympic Winter Games Comitee|lire en ligne=http://www.la84foundation.org/6oic/OfficialReports/1932/1932w.pdf|année=1932|lieu=Lake Placid, États-Unis|format=pdf|plume=oui}} * {{ouvrage|langue=rn+no|titre=Olympic Winter Games Oslo 1952|nom1=Organising Committee for the VI Winter Olympic Games|lire en ligne=http://www.aafla.org/6oic/OfficialReports/1952/or1952w.pdf|année=1952|lieu=Oslo, Norvège|plume=oui|format=pdf}} * {{Chapitre|prénom1=Thierry|nom1=Terret|lien auteur1=Thierry Terret|titre chapitre=Prendre ses repères : la semaine internationale de sports d’hiver à Chamonix|titre ouvrage=Les paris des Jeux olympiques de 1924|volume=1|titre volume=Les paris de la candidature et de l’organisation|lieu=Biarritz|éditeur=[[Éditions Atlantica]]|année=2008|passage=57-81|lire en ligne=http://franceolympique.com/files/File/equipe_de_france/histoire/Chamonix_Terret.pdf|format=pdf}} === Articles connexes === * [[Liste des multiples médaillés aux Jeux olympiques d'hiver]] * [[Liste des pays participants aux Jeux olympiques d'hiver]] * [[Liste des médaillés olympiques]] * [[Boycotts, scandales et controverses olympiques]] * [[Jeux paralympiques]] === Liens externes === * [http://www.olympic.org/fr/ Site officiel du Mouvement olympique] * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} {{Palette|Jeux olympiques d'hiver|Jeux olympiques}} {{Portail|Jeux olympiques|Sports d'hiver}} {{Bon article|vote=BA|oldid=84999032|date=6 novembre 2012}} [[Catégorie:Jeux olympiques d'hiver|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux%20olympiques%20d%27hiver%20de%202002
Jeux olympiques d'hiver de 2002
{{En-tête label|AdQ|année=2016}} {{Infobox Jeux olympiques | charte = sports d'hiver | olympiade=Jeux olympiques d'hiver de 2002 | logo=JO2002.svg | taille logo = 245 | Lien=Jeux olympiques d'hiver de | AnnéePréc=1998 | AnnéeSuiv=2006 | ville hôte=[[Salt Lake City]] | nation hôte={{États-Unis}} | nations=77 | athlètes={{formatnum:2399}} | femmes=886 | hommes={{formatnum:1513}} | nombre d'épreuves=78 | nombre de sports=7 | nombre de disciplines=15 | nombre d'épreuves féminines=34 | nombre d'épreuves masculines=41 | nombre d'épreuves mixtes=3 | date ouverture=[[8 février|8]] | date clôture={{Date|24|février|2002}} | lecteur ouverture=[[George W. Bush]] | fonction lecteur ouverture= Président des États-Unis | lecteur serment=[[Jim Shea]] | fonction lecteur serment=Skeleton | allumeur= Équipe américaine de [[hockey sur glace]] | fonction allumeur=Médaillée d'or aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|Jeux de 1980]] | mascotte=[[Powder, Copper et Coal]] }} Les '''Jeux olympiques d'hiver de 2002''', officiellement connus comme les '''{{XIXes}} Jeux olympiques d'hiver''', ont eu lieu à [[Salt Lake City]] aux [[États-Unis]] du [[8 février en sport|8]] au {{date|24|février|2002|en sport}}. Plusieurs fois candidate par le passé, Salt Lake City obtient les Jeux en s'imposant face à [[Östersund]], [[Sion (Suisse)|Sion]] et [[Québec (ville)|Québec]]. Elle est la troisième ville américaine à accueillir les [[Jeux olympiques d'hiver]] après [[Lake Placid (New York)|Lake Placid]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]] et [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]] et [[Squaw Valley]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]]. L'organisation des Jeux est confiée au « {{langue|en|Salt Lake Olympic Committee}} » (SLOC), présidé par [[Mitt Romney]]. L'ensemble des sites de compétition se situent dans l'[[Utah]], répartis entre les villes de Salt Lake City, [[Provo (Utah)|Provo]], [[Ogden (Utah)|Ogden]] et les stations de sports d'hiver de la [[chaîne Wasatch]]. Les Jeux rassemblent {{unité|2399|athlètes}} de {{nobr|77 pays}}, ce qui constitue un record à l'époque pour les Jeux d'hiver. Ils se mesurent dans quinze disciplines qui regroupent un total de {{nobr|78 épreuves}} officielles, soit dix de plus qu'en [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]]. Le [[skeleton]] fait son entrée au programme des Jeux, de même que le bobsleigh féminin. Cinq pays participent pour la première fois aux Jeux d'hiver : le [[Cameroun aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Cameroun]], [[Hong Kong aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Hong Kong]], le [[Népal aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Népal]], le [[Tadjikistan aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Tadjikistan]] et la [[Thaïlande aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Thaïlande]]. Les Jeux de Salt Lake City sont marqués par plusieurs scandales. Avant les Jeux, une enquête démontre que la ville et le comité de candidature ont acheté les votes de plusieurs membres du [[Comité international olympique]] pour assurer l'attribution des Jeux à Salt Lake City. Un scandale éclate en [[patinage artistique]], où les fédérations russe et française sont accusées d'avoir arrangé les scores des juges pour s'assurer la médaille d'or. Enfin, cinq cas de dopage recensés notamment en [[ski de fond]] aboutissent à l'exclusion de plusieurs athlètes dont les médaillés [[Larisa Lazutina]] et [[Johann Mühlegg]]. L'[[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|équipe américaine]] réalise une performance exceptionnelle en remportant {{unité|34|médailles}} dont {{nobr|10 en or}}, soit {{nobr|21 de plus}} qu'à [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Nagano quatre ans plus tôt]]. Elle est toutefois devancée au nombre de médailles d'or par la [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Norvège]], qui se hisse en tête du tableau des médailles avec treize titres olympiques, et l'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]] qui en compte douze. Le [[Biathlon|biathlète]] norvégien [[Ole Einar Bjørndalen]] est l'athlète le plus médaillé de ces Jeux : il obtient quatre médailles d'or, soit une dans chaque épreuve qu'il a disputée. C'est également le cas du Finlandais [[Samppa Lajunen]], qui obtient deux médailles d'or individuelles et une par équipe en [[combiné nordique]]. La skieuse croate [[Janica Kostelić]] impressionne lors des compétitions de [[ski alpin]], au cours desquelles elle gagne quatre médailles dont trois en or. Au total, dix-huit pays obtiennent au moins une médaille d'or, ce qui constitue alors un record aux Jeux d'hiver. == Sélection de la ville hôte == {{article détaillé|Sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques d'hiver de 2002}} === Candidature et élection de Salt Lake City === L'idée d'une candidature de [[Salt Lake City]] pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver apparaît pour la première fois pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|Jeux de 1972]], à la demande de Calvin Rampton, le [[Liste des gouverneurs de l'Utah|gouverneur de l'Utah]], qui souhaite promouvoir l'industrie du ski de son État, mais la ville s'incline finalement face à sa concurrente japonaise de [[Sapporo]]<ref name="hemphill421">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=421}}.</ref>. Lors de la campagne suivante, pour l'attribution des [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|Jeux de 1976]], le [[Comité olympique américain]] (USOC) choisit finalement [[Denver]] pour défendre les chances américaines. La capitale du [[Colorado]] remporte ensuite les suffrages du [[Comité international olympique]] (CIO), mais doit abandonner l'organisation des Jeux à la suite d'un référendum au cours duquel la population de l'État montre son hostilité à l'égard de la compétition. Le Comité olympique américain se tourne alors vers Salt Lake City pour conserver l'organisation des Jeux, mais le CIO attribue finalement l'édition 1976 à la ville autrichienne d'[[Innsbruck]]<ref name="hemphill421"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/innsbruck-jeux-olympiques-d-1976-contexte-organisation-bilan/|accès url=inscription|titre=Innsbruck (Jeux olympiques d') 1976 - Contexte, organisation, bilan|auteur=Pierre Lagrue|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Alors que Salt Lake City se met à nouveau sur les rangs pour les éditions [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]] et [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]], le Comité olympique américain choisit à chaque fois la ville d'[[Anchorage]] en [[Alaska]] pour représenter les chances du pays, sans succès<ref name="universalis">{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/salt-lake-city-jeux-olympiques-de-2002-contexte-organisation-bilan/|accès url=inscription|titre=Salt Lake City (Jeux olympiques de) 2002 - Contexte, organisation, bilan|auteur=Pierre Lagrue|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=15 décembre 2015}}.</ref>. Pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Jeux d'hiver de 1998]], Salt Lake City est à nouveau candidate, mais s'incline au {{5e|tour}} du scrutin face à la ville de [[Nagano]], qui recueille quarante-six voix, contre quarante-deux pour Salt Lake City<ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/nagano-jeux-olympiques-de-1998-contexte-organisation-bilan/|accès url=inscription|titre=Nagano (Jeux olympiques de) 1998 - Contexte, organisation, bilan|auteur=Pierre Lagrue|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=15 décembre 2015}}.</ref>. Malgré ces échecs, la ville maintient sa volonté d'accueillir les Jeux et reçoit le soutien de la population. En 1993, un sondage révèle que 73 % des résidents de l'[[Utah]] soutiennent les Jeux et que 90 % d'entre eux considèrent que les Jeux donneraient un élan économique à Salt Lake City et à l'Utah. Salt Lake City est à nouveau choisie pour défendre les chances américaines en vue des {{nobr|Jeux d'hiver de 2002}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=11|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Trois autres villes sont candidates : [[Östersund]] pour la [[Suède]], [[Sion (Valais)|Sion]] pour la [[Suisse]] et [[Québec (ville)|Québec]] pour le [[Canada]]. Le {{date-|16 juin 1995}}, à l'occasion de la {{104e|session}} du [[Comité international olympique]] (CIO), qui se déroule à [[Budapest]], en [[Hongrie]], les résultats du vote sont sans appel : un seul tour de scrutin est nécessaire pour désigner Salt Lake City, qui recueille la majorité absolue avec {{unité|54|voix}}, comme ville-hôte des Jeux<ref name="universalis"/>. {| class="wikitable sortable centre" |+ Résultats du choix de la ville candidate |- ! scope=col| Ville candidate ! scope=col|Pays ! scope=col|{{1er|tour}} |- ||'''[[Salt Lake City]]'''||'''{{États-Unis}}''' || '''54''' |- ||[[Östersund]]||{{Suède}} || 14 |- ||[[Sion (Valais)|Sion]]||{{Suisse}} || 14 |- ||[[Québec (ville)|Québec]]||{{Canada}} || 7 |} === Scandale de l'attribution des Jeux === {{Article détaillé|Scandale de l'attribution des Jeux olympiques d'hiver de 2002}} Le {{date-|24 novembre 1998}}, un journaliste de Salt Lake City révèle l'existence d'une lettre adressée par le vice-président du comité d'organisation des Jeux, Dave Johnson, à la fille d'un membre du CIO, Sonia Essomba. Un chèque d'un montant supérieur à {{unité|10000|dollars}} est joint à cette lettre pour financer la scolarité de Sonia Essomba dans une université américaine<ref name="hemphill424">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=424}}.</ref>. En {{date-|décembre 1998}}, le scandale de l'attribution des Jeux de Salt Lake City éclate. Le vice-président suisse du CIO, Marc Hodler, révèle que la ville de Salt Lake City a acheté les votes de plusieurs membres de l'institution afin d'obtenir les Jeux d'hiver de 2002. La corruption est rapidement avérée : Salt Lake City a distribué un total de {{unité|1.3|million}} de dollars de pots-de-vin pour soudoyer plusieurs membres du CIO. Quatre membres démissionnent (le Libyen Bashir Attarabulsi, la Finlandaise [[Pirjo Häggman]], le Kényan Charles Mukora et le Swazi David Sibandze) tandis que six autres sont exclus (l'Équatorien Agustin Arroyo, le Soudanais Zein El-Abdin Gadir, le Congolais [[Jean-Claude Ganga]], le Malien [[Lamine Keïta]], le Chilien Sergio Santander Fantini et le Samoan Seiuli Paul Wallwork)<ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-l-election-des-villes-olympiques/|accès url=inscription|titre=Les Jeux olympiques : l'élection des villes olympiques|auteur=Pierre Lagrue|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=15 décembre 2015}}.</ref>. Les pots-de-vin versés aux membres du CIO sont de diverses natures : argent, bourses universitaires américaines pour les enfants des membres du CIO, soins offerts dans des cliniques renommées, voyages au ski tous frais payés ou encore places pour le [[Super Bowl]]<ref>{{Harvsp|Kessous|2012|p=116}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Boniface|2012|p=29}}.</ref>. Le système de sélection des villes-hôtes des Jeux olympiques est profondément remanié à la suite de ce scandale<ref name="hemphill426">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=426}}.</ref>. == Organisation == [[Fichier:Mitt Romney by Gage Skidmore 6.jpg|vignette|alt=Photographie d'un homme en costume complet.|[[Mitt Romney]] dirige le comité d'organisation.]] Le comité d'organisation (Salt Lake Olympic Committee, SLOC) prend le relais de la candidature dès la fin de {{nobr|l'année 1995}} avec à sa tête Frank Joklik. À la suite du scandale de l'attribution des Jeux, Frank Joklik démissionne, de même que son vice-président, Dave Johnson. L'homme d'affaires [[Mitt Romney]] leur succède à la tête du SLOC<ref name="universalis"/>. === Aspects économiques et financiers === Les revenus générés par le marketing olympique des Jeux de Salt Lake City s'élèvent à {{unité|2.071|milliards}} de dollars. Ils proviennent essentiellement des droits de retransmission, du programme de parrainage local OPUS, mais également des partenaires olympiques, de la billetterie et de l'octroi de licences. Ces revenus sont directement reversés au Comité d'organisation, à hauteur de 67 % soit {{unité|1.39|milliard}} de dollars, afin de financer l'organisation des Jeux dont le budget repose entièrement sur les ressources marketing. La part restante est destinée aux divers membres de la famille olympique, le CIO, les comités nationaux, les fédérations sportives, ainsi qu'au financement de plusieurs programmes de solidarité<ref name="marketing">{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=92-93}}.</ref>. Le montant des dépenses liées à l'organisation des Jeux s'élève à {{unité|1.9|milliard}} de dollars, soit {{unité|2.1|milliards d'euros}}<ref name="andreff">{{article|titre=Pourquoi les Jeux de Sotchi seront plus coûteux que prévu|auteur=Wladimir Andreff|périodique=Revue Internationale et Stratégique|numéro=92|année=2013|passage=109-118}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/sports/jo/organiser-les-jo-combien-ca-coute-combien-ca-rapporte_739153.html|titre=Organiser les JO : combien ça coûte, combien ça rapporte ?|auteur=Bastien Hugues|site=francetvinfo.fr|éditeur=[[France Télévisions]]|date=7 novembre 2014|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. Ce montant dépasse très nettement le montant annoncé au moment de la candidature, estimé à {{unité|1.3|milliard}} de dollars. Sur ce budget, la part consacrée aux divers aménagements des sites de compétition se monte à {{unité|284|millions}} de dollars<ref name="universalis"/>. À la suite des [[attentats du 11 septembre 2001]], le comité d'organisation renforce son programme de sécurité pour les Jeux. Le plan de sécurité est réexaminé en collaboration avec les agences fédérales de police et de sécurité, les services secrets et les forces armées des États-Unis. Le programme de sécurité des Jeux de Salt Lake représente le plus important de toute l'histoire des Jeux, avec {{unité|350|millions}} de dollars<ref name="sloc26">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=26|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Parmi les différentes mesures prises pour éviter les attaques terroristes, l'espace aérien de Salt Lake City est notamment fermé lors des cérémonies d'ouverture et de clôture des Jeux<ref name="hemphill428">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=428}}.</ref>. Lors de sa dernière réunion en tant que président du comité d'organisation, à l'issue des Jeux, [[Mitt Romney]] assure que l'organisation des Jeux réalise des bénéfices de l'ordre de {{unité|56|millions}} de dollars<ref name="hemphill430">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=430}}.</ref>. Ce chiffre est contredit par l'économiste du sport Wladimir Andreff, qui avance un déficit de {{unité|168|millions}} de dollars<ref name="andreff"/>. === Médias === La couverture médiatique des Jeux de Salt Lake City bat des records. Les Jeux sont couverts par {{unité|8730|représentants}} des médias, dont {{unité|2661|journalistes}} de presse écrite et {{unité|6069|personnes}} de la télévision et de la radio<ref name="cio"/>. La chaîne américaine [[National Broadcasting Company|NBC]] acquiert les droits de retransmission télévisée pour {{unité|545|millions}} de dollars, ce qui constitue alors un record dans l'histoire des Jeux d'hiver, ainsi qu'une somme plus importante que ce qu'a déboursé la chaîne pour retransmettre les [[Jeux olympiques d'été de 1996|Jeux d'été d'Atlanta en 1996]]<ref name="hemphill423">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=423}}.</ref>. Au total, les Jeux sont retransmis dans {{unité|160|pays}} et les revenus provenant de la diffusion s'élèvent à {{unité|738|millions}} de dollars<ref>{{harvsp|Monnin|2013|p=211}}.</ref>. La diffusion des Jeux est assurée par l'organisation International Sports Broadcasting (ISB), diffuseur-hôte, qui produit plus de {{unité|930|heures}} de direct grâce à {{unité|400|caméras}}. Le travail de production est assuré par {{unité|21|unités}} mobiles et {{unité|1600|employés}}. Le nombre de téléspectateurs ayant suivi les Jeux est estimé à {{unité|2.1|milliards}} de personnes à travers le monde. Treize milliards d'heures d'écoute ont été consommées, ce qui représente une moyenne de {{unité|6.15|heures}} par téléspectateur<ref name="médias1">{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=15}}.</ref>. Chaque téléspectateur américain a regardé en moyenne {{unité|29|heures}} de couverture olympique, ce qui constitue le double par rapport aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Jeux de Nagano]] et un niveau identique à celui des [[Jeux olympiques d'été de 1996|Jeux d'Atlanta 1996]]. La chaîne NBC diffuse plus de {{unité|370|heures}} de programmes et compte {{unité|187|millions}} de téléspectateurs uniques pendant la période des Jeux, ce qui lui permet de devancer toutes les autres chaînes américaines pendant dix-neuf jours consécutifs en [[première partie de soirée]]<ref>{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=18}}.</ref>. Des records d'audience sont établis dans certains pays, comme au [[Canada]] lors de la diffusion de la finale du tournoi masculin de hockey sur glace, qui réunit {{unité|8.6|millions}} de téléspectateurs, soit la plus forte audience jamais enregistrée dans le pays jusqu'alors, pour une part de marché de 36 %<ref>{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=19}}.</ref>. En [[Norvège]] la retransmission de la poursuite masculine de biathlon atteint 91 % de part de marché<ref>{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=20}}.</ref>. Le Centre principal des médias regroupe le Centre principal de presse (CPP) et le Centre International de Radio et Télévision (CIRTV) au sein d'un même bâtiment, le {{lien|lang=en|Salt Palace Convention Center}} situé dans le centre-ville de Salt Lake City<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=320|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. D'une surface totale de {{unité|47800|m|2}}, le Centre principal des médias met à disposition des journalistes {{unité|15200|m|2}} répartis en {{unité|66|salles}} de réunion<ref>{{ouvrage|langue=en|titre=Salt Lake City : Site of the 2002 Olympic Winter Games|auteur=Nanette McDonald|année=2001|passage=16|isbn=978-0933043497}}.</ref>. Un plan d'attribution des logements est conçu par le comité d'organisation afin d'héberger les journalistes accrédités pour couvrir les Jeux. Vingt hôtels sont sélectionnés, dont la moitié sont situés en centre-ville afin de réduire les temps de transport vers le Centre principal des médias, le plus souvent à pied<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=312-313|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. === Transports === Le département des Transports du comité d'organisation collabore avec l'{{langue|en|Utah Department of Transportation}} (UDOT), l'{{langue|en|Utah Transit Authority}} (UTA) et le {{langue|en|Wasatch Front Regional Council}} (WFRC) pour assurer la sécurité et l'efficacité du déplacement des athlètes, des officiels, des médias et des spectateurs<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=189|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Le travail de planification débuté en {{date-|août 1997}} aboutit à la conception d'un plan des transports olympiques régissant l'organisation des réseaux, les bus, les trams, les parkings de délestage, la circulation et la gestion de la demande, tout en cherchant à garantir le respect de l'environnement et de la qualité de l'air dans les sites concernés<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=190|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Dix projets routiers ou autoroutiers pour les Jeux et quatre projets de transport régional non spécifiques aux Jeux ont été définis et réalisés, parmi lesquels la rénovation des autoroutes [[Interstate 15|I-15]] et [[Interstate 80|I-80]] ou la construction d'une ligne de métro léger nord/sud ainsi qu'une autre desservant l'université de Salt Lake City<ref name="rapport officiel 192"/>. Le transport des athlètes et des officiels d'équipes pendant les Jeux est assuré par {{unité|450|minibus}} à {{unité|15|places}}, {{unité|30|fourgonnettes}} et {{unité|50|autocars}}. L'esplanade des transports du village olympique, située à l'extrémité sud du complexe, est le lieu de départ des différents convois<ref name="rapport officiel 192">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=192|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Le réseau de transport des spectateurs est divisé en trois sous-réseaux interconnectés mais essentiellement autonomes : le transport des spectateurs olympiques dans la vallée de Salt Lake City, géré par l'UTA, le transport des sites de montagne et le Mountain Venue Express, tous deux gérés directement par le comité d'organisation. Ces trois sous-réseaux nécessitent l'utilisation de {{unité|62|voitures}} de métro léger, {{unité|328|bus}} de l'UTA, {{unité|1120|autobus}} empruntés ou loués et {{unité|35|parkings}} de délestage. La gratuité des transports est assurée pour les athlètes, les officiels accrédités et les spectateurs munis d'un billet, à l'exception du Moutain Venue Express, le service d'autocars sur longues distances acheminant les spectateurs du centre de Salt Lake City vers un site de montagne, qui requiert la réservation d'un billet aller-retour d'une valeur de {{unité|5|dollars}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=194|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. === Vente de billets === La billetterie des Jeux atteint elle aussi un niveau sans précédent : sur les {{unité|1605524|billets}} mis en vente par le comité d'organisation, {{formatnum:1525118}} sont vendus, ce qui représente 95 % des billets émis. Il s'agit du meilleur score dans l'histoire olympique, un record qui était jusqu'alors détenu par les [[Jeux olympiques d'été de 2000|Jeux de Sydney]] avec 94,2 %. Les recettes issues de la vente des billets rapportent ainsi {{unité|183|millions}} de dollars à l'organisation des Jeux. Les matchs de hockey sur glace enregistrent la plus grande affluence : ils représentent {{unité|361724|billets}} vendus, soit 23,7 % du total. Le ski alpin génère {{unité|184215|ventes}}, tandis que le ski de fond ({{formatnum:169547}}) et le patinage artistique ({{formatnum:145997}}) constituent eux aussi une part importante de la vente de billets<ref>{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=26}}.</ref>. Grâce au programme éducatif du comité d'organisation, {{unité|138000|élèves}} assistent aux épreuves. Par ailleurs 40 % des billets vendus pour les Jeux le sont à des résidents de l'[[Utah]]<ref name="sloc28">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=28|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. === Marketing et identité visuelle === [[Fichier:JO2002.svg|vignette|alt=Logo des Jeux de Salt Lake City.|Emblème des Jeux.]] En 1997, le [[Comité olympique américain]] et le comité d'organisation créent une entité conjointe chargée du marketing, l'« Olympic Properties of the United States » (OPUS)<ref name="sloc15">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=15|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. L'emblème des Jeux de Salt Lake City est présenté le {{date-|29 août 1997}} par Frank Joklik, le président du SLOC<ref name="monnin158"/>. Il s'agit d'un cristal en forme de flocon de neige, composé de trois sections. La section du haut symbolise la flamme olympique et le courage des athlètes. Celle du centre s'inspire d'un motif de tissage utilisé par les [[Nord-Amérindiens|Indiens]] de l'Ouest américain, tandis que celle du bas représente une cime enneigée. L'emblème des Jeux de Salt Lake City s'inspire du contraste entre les paysages montagneux et les paysages désertiques de l'[[Utah]]<ref name="sloc222"/>{{,}}<ref name="158-159"/>. Plusieurs opérations de marketing sont menées, comme la mise en vente d'une plaque d'immatriculation officielle des Jeux, proposée aux résidents de l'Utah et dont les bénéfices visent à alimenter un fonds pour permettre aux jeunes d'assister aux Jeux<ref name="sloc15"/>. L'identité visuelle des Jeux est construite autour du feu et de la glace et du thème choisi pour ces Jeux, « Attisez votre feu sacré », qui symbolise la passion des athlètes. Une palette de couleur distincte, inspirée des paysages de l'Utah, est ainsi utilisée dans tous les éléments de la création liés aux Jeux, des bleus froids à des rouges et oranges chauds. Les pictogrammes utilisés pour les sports, les sites et les services s'inspirent des fers à marquer le bétail utilisés dans l'Ouest américain. L'épaisseur du trait et l'inclinaison des pictogrammes rappellent le design de l'emblème<ref name="sloc222">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=222|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Trois [[Mascotte olympique|mascottes officielles]] sont choisies pour ces Jeux : un lièvre, un ours noir et un coyote, respectivement nommés ''Powder'' (qui signifie « poudre » en français), ''Coal'' (« charbon ») et ''Copper'' (« cuivre »). Ces noms, dévoilés le {{nobr|15 mai 1999}}, ont été sélectionnés grâce au vote de {{unité|42000|écoliers}}, une première dans l'histoire des Jeux, à l'issue d'une campagne intitulée « 3 noms pour les Jeux »<ref name="monnin158"/>. La rapidité du lièvre, la force de l'ours et la capacité du coyote à grimper sur les hauteurs sont une référence directe à la [[devise olympique]] « ''Citius, Altius, Fortius'' », « plus vite, plus haut, plus fort »<ref name="mascotte">{{lien web|url=http://www.olympic.org/Assets/OSC%20Section/pdf/QR_4F.pdf|titre=Les mascottes des Jeux Olympiques d’hiver d’Innsbruck 1976 à Sotchi 2014|auteur=Centre d'études olympiques|site=olympic.org|éditeur=[[Comité international olympique]]|consulté le=13 décembre 2015}}.</ref>. [[Mitt Romney]], alors président du comité d'organisation, souligne que ces mascottes {{citation|illustrent la terre et la culture de l'Utah et de l'Ouest américain<ref name="monnin158"/>.}} Chaque mascotte porte un collier qui figure l'animal qu'elle incarne sous la forme d'un pétroglyphe de style [[Anasazis]] ou [[Culture Fremont]], d'après l'inspiration des légendes amérindiennes<ref name="mascotte"/>. En dévoilant les mascottes, le comité d'organisation lance également le compte à rebours avant l'ouverture des Jeux. Une horloge monumentale est installée à proximité du [[EnergySolutions Arena|Delta Center]] de Salt Lake City, lieu d'accueil des compétitions de patinage artistique<ref name="monnin158"/>. Le programme de parrainage local OPUS, qui rassemble six partenaires ([[Budweiser]], [[AT&T]], [[Bank of America]], [[Qwest Communications|Qwest]], [[General Motors]] et Havoline), seize sponsors (dont [[Seiko]], [[Hallmark Cards|Hallmark]], [[Delta Air Lines]] ou encore [[Gateway (entreprise)|Gateway]]) et quarante fournisseurs officiels<ref>{{Harvsp|texte=Rapport marketing|id=Rapport Marketing|p=98-99}}.</ref>, rapporte à lui seul {{unité|876|millions}} de dollars, soit la plus grande part des revenus de marketing. Les partenaires internationaux, directement associés au CIO au sein du programme TOP, « The Olympic Partners » contribuent quant à eux à hauteur de {{unité|240|millions}} de dollars. Enfin, les produits et les monnaies sous licence des Jeux rapportent {{unité|84|millions}} de dollars<ref name="marketing"/>. Un jeu vidéo officiel, intitulé ''[[Salt Lake 2002 (jeu vidéo)|Salt Lake]]'' sort à partir de {{date||janvier|2002|en jeu vidéo}} sur [[Microsoft Windows|Windows]], [[PlayStation 2]] et [[Game Boy Advance]]<ref>''[http://www.jeuxvideo.com/jeux/playstation-2-ps2/00008767-salt-lake-2002.htm Salt Lake 2002]'', [[Jeuxvideo.com]]. Consulté le 25 décembre 2017.</ref>. === Nations participantes === [[Fichier:2002 Winter Olympics participants.PNG|vignette|alt=Carte du monde des nations participant aux Jeux indiquées en vert et en bleu.|77 nations participent aux Jeux (en vert foncé).|upright=1.3]] Soixante-dix-huit nations envoient une délégation à Salt Lake City, mais seules soixante-dix-sept d'entre elles participent effectivement aux Jeux : l'[[Porto Rico aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|équipe portoricaine]] de bobsleigh, présente à la cérémonie d'ouverture lors du défilé des délégations, ne peut participer à son épreuve à cause d'un problème de licence non conforme<ref>{{lien web|url=https://doc.rero.ch/record/19048/files/Bilan_des_jeux_olympiques_d_hiver_de_Salt_Lake_City.pdf|titre=Bilan des Jeux olympiques d'hiver de Salt Lake City|auteur=Centre d'étude et de recherche sur le sport et l'olympisme|date=2002|éditeur=[[Université de Franche-Comté]]|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Au total, {{unité|2399|athlètes}} dont {{unité|1513|hommes}} et {{unité|886|femmes}} participent aux Jeux<ref name="cio">{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/salt-lake-city-2002-olympiques-hiver|titre=Salt Lake City 2002|site=olympic.org|éditeur=[[Comité international olympique]]|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="2002 Salt Lake City Winter Games SR"/>. Les femmes représentent 36,93 % des athlètes participants, soit la plus grande part à l'époque depuis la création des Jeux d'hiver en [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]]<ref>{{Harvsp|Monnin|2013|p=218}}.</ref>. Cinq nations participent à des Jeux olympiques d'hiver pour la première fois : le [[Cameroun aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Cameroun]], [[Hong Kong aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Hong Kong]], le [[Népal aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Népal]], le [[Tadjikistan aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Tadjikistan]] et la [[Thaïlande aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Thaïlande]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/CMR/|titre=Cameroon|site=sports-reference.com|consulté le=12 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/HKG/|titre=Hong Kong|site=sports-reference.com|consulté le=12 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/NEP/|titre=Nepal|site=sports-reference.com|consulté le=12 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/TJK/|titre=Tajikistan|site=sports-reference.com|consulté le=12 mai 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/THA/|titre=Thailand|site=sports-reference.com|consulté le=12 mai 2014}}.</ref>. <small>Le nombre indiqué entre parenthèses correspond au nombre d'athlètes engagés dans les épreuves officielles pour chaque pays</small><ref name="2002 Salt Lake City Winter Games SR">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/|titre=2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=16 décembre 2015}}.</ref>. {| | * {{JO|RSA|2002}} (1) * {{JO|GER|2002}} (157) * {{JO|AND|2002}} (3) * {{JO|ARG|2002}} (11) * {{JO|ARM|2002}} (9) * {{JO|AUS|2002}} (25) * {{JO|AUT|2002}} (90) * {{JO|AZE|2002}} (4) * {{JO|BEL|2002}} (6) * {{JO|BER|2002}} (1) * {{JO|BLR|2002}} (64) * {{JO|BIH|2002}} (2) * {{JO|BRA|2002}} (10) * {{JO|BUL|2002}} (23) * {{JO|CMR|2002}} (1) * {{JO|CAN|2002}} (150) * {{CHI-d}} [[Chili aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Chili]] (6) * {{JO|CHN|2002}} (66) * {{JO|CYP|2002}} (1) * {{JO|KOR|2002}} (46) |width=25| |valign=top| * {{JO|CRC|2002}} (1) * {{JO|CRO|2002}} (13) * {{JO|DEN|2002}} (11) * {{JO|ESP|2002}} (7) * {{JO|EST|2002}} (17) * {{JO|USA|2002}} (202) * {{JO|FIJ|2002}} (1) * {{JO|FIN|2002}} (98) * {{JO|FRA|2002}} (114) * {{JO|GEO|2002}} (4) * {{JO|GBR|2002}} (49) * {{JO|GRE|2002}} (2) * {{JO|HKG|2002}} (2) * {{JO|HUN|2002}} (25) * {{JO|ISV|2002}} (8) * {{JO|IND|2002}} (1) * {{JO|IRI|2002}} (2) * {{JO|IRL|2002}} (6) * {{JO|ISL|2002}} (6) |width=25| |valign=top| * {{JO|ISR|2002}} (1) * {{JO|ITA|2002}} (109) * {{JO|JAM|2002}} (2) * {{JO|JPN|2002}} (102) * {{JO|KAZ|2002}} (50) * {{JO|KEN|2002}} (1) * {{JO|KGZ|2002}} (2) * {{JO|LAT|2002}} (47) * {{JO|LIB|2002}} (2) * {{JO|LIE|2002}} (8) * {{JO|LTU|2002}} (8) * {{JO|MKD|2002}} (2) * {{JO|MEX|2002}} (3) * {{JO|MDA|2002}} (5) * {{JO|MON|2002}} (5) * {{JO|MGL|2002}} (4) * {{JO|NEP|2002}} (1) * {{JO|NOR|2002}} (77) * {{JO|NZL|2002}} (10) |width=25| |valign=top| * {{JO|UZB|2002}} (6) * {{JO|NED|2002}} (27) * {{JO|POL|2002}} (27) * {{JO|PUR|2002}} (2) * {{JO|ROM|2002}} (21) * {{JO|RUS|2002}} (151) * {{JO|SMR|2002}} (1) * {{JO|SVK|2002}} (49) * {{JO|SVN|2002}} (40) * {{JO|SWE|2002}} (102) * {{JO|SUI|2002}} (111) * {{JO|TJK|2002}} (1) * {{JO|TPE|2002}} (6) * {{JO|CZE|2002}} (76) * {{JO|THA|2002}} (1) * {{JO|TRI|2002}} (3) * {{JO|TUR|2002}} (3) * {{JO|UKR|2002}} (68) * {{JO|VEN|2002}} (4) * {{JO|YUG|2002}} (6) |} == Sites == [[Fichier:Salt Lake Park City K120 Hill.jpg|vignette|alt=Photographie de deux tremplins de saut à ski vue depuis l'aire d'arrivée en absence de neige.|Tremplins de saut à ski du Parc olympique de l'Utah.]] Dix sites de compétitions sont retenus par le comité d'organisation, tous situés dans l'[[Utah]]. Huit d'entre eux sont déjà achevés et opérationnels avant la sélection de Salt Lake City comme ville hôte des Jeux<ref name="monnin155"/>. === Sites de compétitions === [[Fichier:Peaks Ice Arena 2002 Olympics.JPG|vignette|gauche|alt=Photographie d'une patinoire vue depuis les gradins, des drapeaux suspendus au-dessus de la patinoire.|Le [[Peaks Ice Arena]] de [[Provo (Utah)|Provo]] accueille des matchs de hockey sur glace.]] Les épreuves de ski alpin sont réparties sur trois sites différents. La station de [[Snowbasin]], l'une des plus anciennes stations américaines, accueille les épreuves de vitesse : la descente, le combiné et le super-G masculins et féminins. Elle peut rassembler jusqu'à {{unité|22500|spectateurs}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=81|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Il s'agit du site le plus éloigné de Salt Lake City puisqu'il se situe à {{unité|87|km}} du village olympique, mais son accès est rapide par autoroute<ref name="monnin155">{{harvsp|Monnin|2013|p=155}}.</ref>. Les épreuves de slalom masculin et féminin, de même que les compétitions de ski acrobatique, sont organisées dans la station de [[Deer Valley]], d'une capacité de {{unité|13400|places}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=83|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. La [[Park City Mountain Resort|station]] de [[Park City (Utah)|Park City]], créée en 1963 et qui accueille habituellement des épreuves de la [[coupe du monde de ski alpin]], reçoit le slalom géant masculin et féminin, de même que les compétitions de [[snowboard]], auxquels {{unité|16000|spectateurs}} peuvent assister<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=85|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Park City accueille également le Parc olympique de l'Utah, qui regroupe les [[Utah Olympic Park Jumps|tremplins de saut à ski]] et la [[Piste de bobsleigh, luge et skeleton de Park City|piste de bobsleigh, luge et skeleton]]<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=91-92|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>{{,}}<ref name="universalis"/>. Cette dernière est construite entre 1994 et 1996. D'une longueur de {{unité|1335|mètres}}, elle compte {{unité|14|virages}} et une pente moyenne de 7,8 % pour un dénivelé total de {{unité|103.5|mètres}}<ref name="bobsleigh"/>. C'est l'un des deux sites construits pour les Jeux et son inauguration est effectuée en {{date-|février 1997}} par le lugeur Robert Pipkins<ref name="monnin155"/>. Les épreuves de biathlon et de ski de fond et les courses de ski de fond du combiné nordique se déroulent sur le site de [[Soldier Hollow]], à proximité du [[mont Timpanogos]], dans le parc régional du Wasatch<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=87|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Lors de la présentation de la candidature de Salt Lake City, le comité d'organisation a proposé d'organiser ces compétitions sur le terrain de golf de Mountain Dell, à proximité de l'[[interstate 80]], à seize kilomètres à l'est de la ville, mais il a dû y renoncer en raison de l'enneigement trop faible du site. Pour éviter l'impact négatif sur l'environnement qu'engendrerait le transport de neige par camions, le comité d'organisation envisage alors la construction d'un site permanent de ski nordique. Le site de Soldier Hollow est choisi en collaboration avec les associations écologistes et les fédérations sportives concernées. Situé à {{unité|88|kilomètres}} au sud-est du centre-ville de Salt Lake City, il recouvre une zone de {{unité|200|hectares}}, dépourvue d'arbres<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=15-18|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Deux patinoires sont retenues pour accueillir le tournoi de hockey sur glace : l'[[Maverik Center|E Center]] de Salt Lake City et le [[Peaks Ice Arena]], situé à [[Provo (Utah)|Provo]], qui disposent respectivement de {{formatnum:10500}} et {{unité|8400|places}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=95-97|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Les compétitions de patinage artistique et de patinage de vitesse sur piste courte se tiennent au [[EnergySolutions Arena|Delta Center]], la plus grande patinoire des Jeux, pouvant accueillir {{unité|17500|spectateurs}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=99|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. L'[[Utah Olympic Oval]] est retenu pour les épreuves de patinage de vitesse, d'une capacité de {{unité|5236|places}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=103|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Enfin, le tournoi de curling est organisé au [[The Ice Sheet|Ice Sheet]], situé à [[Ogden (Utah)|Ogden]], un complexe qui regroupe jusqu'à {{unité|2000|spectateurs}}<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=105|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. === Village olympique === Le village olympique, situé dans le campus de l'[[université de l'Utah]], accueille l'ensemble des officiels et des athlètes pendant la durée des Jeux, soit près de {{unité|3500|personnes}}<ref name="monnin155"/>. Il se compose d'une zone résidentielle, constituée de vingt résidences d'appartements et de studios, et d'une zone internationale, destinée aux loisirs, aux services et aux bureaux de l'administration du village. Sa construction nécessite le rattachement d'une partie de la base militaire de Fort Douglas, attenante à l'université, un projet qui aboutit finalement à la fin de l'année 1998<ref name="hemphill423"/>. Le choix du campus de l'université comme site d'accueil du village olympique s'explique par sa position centralisée par rapport au centre-ville et aux différents sites de compétition<ref name="village olympique">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=141-142|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. == Déroulement == === Relais de la flamme olympique === {{article connexe|Relais de la flamme olympique}} {{images |légende = <center>La torche olympique des Jeux de Salt Lake City</center> |image1 = Olympic torch.jpg |légende1 = <center>Un porteur de la flamme.</center> |alternative1= Photographie d'un homme en bonnet et survêtement blanc, portant une torche allumée dans la main droite. |image2 = 2002 Winter Olympics torch relay route.svg |alternative2= Le parcours de la flamme. |légende2 = <center>Carte du parcours de la flamme olympique aux États-Unis.</center> |hauteur = 210 |position = right }} Longue de {{unité|83.5|cm}}, la torche olympique de Salt Lake City, composée de métal argenté, de cuivre et de verre, représente une stalactite décrochée de l'auvent d'un chalet recouvert de neige. Elle est l'œuvre de Scott Given et Matt Manes, du groupe Axiom Design. Le thème des Jeux, « Attisez votre feu sacré », est gravé sur la pointe qui constitue la partie basse de la torche olympique, sur une surface argentée et polie qui symbolise la modernité et la vitesse des athlètes. Le corps nervuré de la torche évoque les paysages escarpés de l'Ouest américain. La torche est surmontée d'une couronne de verre qui entoure la flamme et reflète ainsi le thème des Jeux<ref name="sloc223">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=223|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>{{,}}<ref name="flamme">{{ouvrage|auteur=Centre d'Études Olympiques|titre=Torches et relais de la flamme des Jeux Olympiques d’hiver d’Oslo 1952 à Sotchi 2014|éditeur=[[Comité international olympique]]|année=2014|pages totales=74|passage=58-59|lire en ligne=http://www.olympic.org/Assets/OSC%20Section/pdf/QR_Torches_et_relais_flamme_JOH_Oslo%201952_Sotchi_2014.pdf}}.</ref>. Le parcours de la flamme olympique, qui vise à promouvoir les Jeux de Salt Lake City à travers les États-Unis, est confié à la société Alem International Management, qui avait déjà réalisé le parcours de la flamme pour les [[Jeux olympiques d'été de 1996|Jeux d'Atlanta en 1996]] et tenu le rôle de consultant pour les [[jeux olympiques d'hiver de 1998|Jeux de Nagano en 1998]] et [[Jeux olympiques d'été de 2000|Sydney en 2000]]<ref name="sloc263">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=263|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. La flamme est allumée à [[Olympie (ville)|Olympie]], conformément à la tradition, le {{date-|19 novembre 2001}}. Le premier relayeur est le fondeur grec Lefteris Fafalis<ref name="flamme"/>. Le parcours de la flamme aux États-Unis est sponsorisé par les entreprises [[Coca Cola]] et [[Chevrolet]], qui s'investissent à hauteur de {{unité|25|millions}} de dollars<ref name="sloc263"/>. Il traverse {{unité|46|[[État (États-Unis)|États]]}} pendant {{unité|65|jours}}. La flamme arrive sur le sol américain à [[Atlanta]] le {{date-|4 décembre 2001}}. Elle est reçue au [[Parc du Centenaire]] par le boxeur [[Mohamed Ali]], qui avait allumé la flamme lors des Jeux de 1996 et la transmet à la patineuse artistique [[Peggy Fleming]], médaillée d'or à [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|Grenoble en 1968]]<ref name="flamme"/>. De son arrivée à Atlanta jusqu'à son entrée dans le stade lors de la cérémonie d'ouverture le {{date-|8 février 2002}}, la flamme parcourt {{unité|21700|kilomètres}}, portée par {{unité|12012|personnes}}. Le comité d'organisation, Coca Cola et Chevrolet ont sélectionné chacun un tiers des porteurs de flamme, selon des critères de sélection variés<ref name="sloc265">{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=265|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. === Calendrier === Les Jeux olympiques d'hiver de 2002 se déroulent du vendredi 8 au dimanche {{nobr|24 février}}. Ils s'étendent donc sur dix-sept jours et trois week-ends, comme les éditions précédentes. Soixante-dix-huit épreuves sont au programme, soit dix de plus que lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Jeux de Nagano en 1998]]. Le bobsleigh féminin à deux, le skeleton masculin et féminin, le sprint en ski de fond masculin et féminin, la poursuite en biathlon masculin et féminin, le {{unité|1500|mètres}} en patinage de vitesse sur piste courte masculin et féminin, ainsi que le sprint en combiné nordique masculin, font ainsi leur entrée au programme des Jeux olympiques d'hiver<ref name="monnin158">{{harvsp|Monnin|2013|p=158}}.</ref>. {| class="wikitable" style="margin:0.5em auto; font-size:90%; position:relative; width:55%;" |- style="text-align:center" | style="background:#0c3;" width="5%"|&nbsp;'''CO'''&nbsp;|| align="left" width="20%" | Cérémonie d'ouverture | style="background:#39f;" width="5%"|&nbsp; ●&nbsp;|| align="left" width="20%" | Épreuve(s) | style="background:#fc0;" width="5%"|&nbsp;'''1'''&nbsp;|| align="left" width="20%" | Finale d'épreuve officielle<ref group=Note>Le chiffre indique le nombre de finales qui se tiennent ce jour-là pour chaque discipline.</ref> | style="background:#e33;" width="5%"|&nbsp;'''CC'''&nbsp;|| align="left" width="20%" | Cérémonie de clôture |} {| class="wikitable" style="margin:0.5em auto; font-size:90%; line-height:1.25em; width:75%;" |+ Calendrier des épreuves |- ! scope=col style="width:20%;"|{{date-|février 2002}} ! scope=col style="width:5%;"|8<br />{{abréviation discrète|Ven|Vendredi}} ! scope=col style="width:5%;"|9<br />{{abréviation discrète|Sam|Samedi}} ! scope=col style="width:5%;"|10<br />{{abréviation discrète|Dim|Dimanche}} ! scope=col style="width:5%;"|11<br />{{abréviation discrète|Lun|Lundi}} ! scope=col style="width:5%;"|12<br />{{abréviation discrète|Mar|Mardi}} ! scope=col style="width:5%;"|13<br />{{abréviation discrète|Mer|Mercredi}} ! scope=col style="width:5%;"|14<br />{{abréviation discrète|Jeu|Jeudi}} ! scope=col style="width:5%;"|15<br />{{abréviation discrète|Ven|Vendredi}} ! scope=col style="width:5%;"|16<br />{{abréviation discrète|Sam|Samedi}} ! scope=col style="width:5%;"|17<br />{{abréviation discrète|Dim|Dimanche}} ! scope=col style="width:5%;"|18<br />{{abréviation discrète|Lun|Lundi}} ! scope=col style="width:5%;"|19<br />{{abréviation discrète|Mar|Mardi}} ! scope=col style="width:5%;"|20<br />{{abréviation discrète|Mer|Mercredi}} ! scope=col style="width:5%;"|21<br />{{abréviation discrète|Jeu|Jeudi}} ! scope=col style="width:5%;"|22<br />{{abréviation discrète|Ven|Vendredi}} ! scope=col style="width:5%;"|23<br />{{abréviation discrète|Sam|Samedi}} ! scope=col style="width:5%;"|24<br />{{abréviation discrète|Dim|Dimanche}} ! scope=col style="width:10%;"|Épreuves |- style="text-align:center;" ! scope=row align=left| Cérémonies |style="background:#0c3; text-align:center;"| [[Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2002|'''CO''']] | | | | | | | | | | | | | | | | style="background:#e33; text-align:center;"| [[Cérémonies olympiques|'''CC''']] || — |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Biathlon pictogram.svg|20px|alt=Logo du biathlon|link=]] [[Biathlon aux Jeux olympiques de 2002|Biathlon]] | | | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | |8 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Bobsleigh pictogram.svg|20px|alt=Logo du bobsleigh|link=]] [[Bobsleigh aux Jeux olympiques de 2002|Bobsleigh]] | | | | | | | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | |3 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Nordic combined pictogram.svg|20px|alt=Logo du combiné nordique|link=]] [[Combiné nordique aux Jeux olympiques de 2002|Combiné nordique]] | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | |3 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Curling pictogram.svg|20px|alt=Logo du curling|link=]] [[Curling aux Jeux olympiques de 2002|Curling]] | | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | 2 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Ice hockey pictogram.svg|20px|alt=Logo du hockey sur glace|link=]] [[Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 2002|Hockey sur glace]] | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' |2 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Luge pictogram.svg|20px|alt=Logo de la luge|link=]] [[Luge aux Jeux olympiques de 2002|Luge]] | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | | | | | | |3 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Figure skating pictogram.svg|20px|alt=Logo du patinage artistique|link=]] [[Patinage artistique aux Jeux olympiques de 2002|Patinage artistique]] | | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | |4 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Speed skating pictogram.svg|20px|alt=Logo du patinage de vitesse|link=]] [[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse]] | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | |10 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Short track speed skating pictogram.svg|20px|alt=Logo du patinage de vitesse sur piste courte|link=]] [[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse sur piste courte]] | | | | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | style="background:#fc0;"|'''3''' | | 8 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Ski jumping pictogram.svg|20px|alt=Logo du saut à ski|link=]] [[Saut à ski aux Jeux olympiques de 2002|Saut à ski]] | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | | | |3 |- style="text-align:center;" |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Skeleton pictogram.svg|20px|alt=Logo du skeleton|link=]] [[Skeleton aux Jeux olympiques de 2002|Skeleton]] | | | | | | | | | | | | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | | |2 |- style="text-align:center;" |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Freestyle skiing pictogram.svg|20px|alt=Logo du ski acrobatique|link=]] [[Ski acrobatique aux Jeux olympiques de 2002|Ski acrobatique]] | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | | | |4 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Alpine skiing pictogram.svg|20px|alt=Logo du ski alpin|link=]] [[Ski alpin aux Jeux olympiques de 2002|Ski alpin]] | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | |10 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Cross country skiing pictogram.svg|20px|alt=Logo du ski de fond|link=]] [[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002|Ski de fond]] | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''2''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' |12 |- style="text-align:center;" ! scope=row align="left"|[[Fichier:Snowboarding pictogram.svg|20px|alt=Logo du snowboard|link=]] [[Snowboard aux Jeux olympiques de 2002|Snowboard]] | | | style="background:#fc0;"|'''1''' | style="background:#fc0;"|'''1''' | | | style="background:#39f;"|●&nbsp; | style="background:#fc0;"|'''2''' | | | | | | | | | |4 |- ! scope=row |Nombre total de finales |align="center"|0 |align="center"|4 |align="center"|5 |align="center"|5 |align="center"|5 |align="center"|6 |align="center"|4 |align="center"|6 |align="center"|4 |align="center"|5 |align="center"|4 |align="center"|5 |align="center"|7 |align="center"|5 |align="center"|4 |align="center"|7 |align="center"|2 |align="center"|78 |- ! scope=row |Total |align="center"|0 |align="center"|4 |align="center"|9 |align="center"|14 |align="center"|19 |align="center"|25 |align="center"|29 |align="center"|35 |align="center"|39 |align="center"|44 |align="center"|48 |align="center"|53 |align="center"|60 |align="center"|65 |align="center"|69 |align="center"|76 |align="center"|78 |align="center"|78 |} <references group="Note"/> === Cérémonie d'ouverture === [[Fichier:US Navy 020208-N-3995K-002 2002 Olympics - WTC Flag.jpg|vignette|gauche|alt=Photographie d'un drapeau américain déchiré tenu par huit personnes devant des militaires, dans un stade la nuit.|L'entrée du drapeau américain retrouvé dans les décombres du World Trade Center.]] [[Fichier:2002 Winter Olympics flame.jpg|vignette|upright|alt=Photographie d'une structure métallique surplombant un stade, au sommet de laquelle brûle une flamme, la nuit. Des hommes sont rassemblés à son pied.|La vasque olympique, allumée par l'équipe américaine de hockey des [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|Jeux de 1980]].]] La cérémonie d'ouverture se déroule le {{date-|vendredi 8 février}} au [[Rice-Eccles Stadium]] de Salt Lake City, sur le campus de l'[[Université d'Utah]]. D'une durée de deux heures, elle est conçue par le producteur Don Mischer. Près de {{unité|42000|spectateurs}} y assistent dans le stade, et le nombre de téléspectateurs est estimé à {{unité|3.5|milliards}} à travers le monde. Quelques mois seulement après les [[attentats du 11 septembre 2001]], la cérémonie est marquée par l'entrée dans le stade du drapeau américain retrouvé dans les décombres du [[World Trade Center]], porté par des membres de la délégation olympique américaine et des représentants des pompiers et policiers new-yorkais. L'hymne américain est entonné par les {{unité|360|chanteurs}} du [[chœur du Tabernacle mormon]], accompagnés par l'[[orchestre symphonique de l'Utah]], dirigé par John Williams<ref name="158-159">{{harvsp|Monnin|2013|p=158-159}}.</ref>. Un spectacle de danse sur glace met en scène des centaines de patineurs, dont un enfant de {{nobr|13 ans}} incarnant ''L'enfant de lumière'', une image reprise à travers la chanson des Jeux, ''Allume la flamme en toi''<ref name="monninp159"/>. Conformément à la tradition, le président américain [[George W. Bush]] déclare l'ouverture officielle des {{XIXes}} Jeux olympiques d'hiver et le président du CIO [[Jacques Rogge]] prononce un discours à l'attention des athlètes et de la nation américaine, dans lequel il les invite à rester {{citation|unis pour promouvoir nos idéaux communs et l'espoir d'une paix mondiale}}<ref name="monninp159">{{harvsp|Monnin|2013|p=159}}.</ref>. Le serment olympique est prononcé par le skeletoneur américain [[Jim Shea]] pour les sportifs et Allen Church pour les juges<ref>{{harvsp|Monnin|2013|p=220}}.</ref>. À l'issue du défilé des athlètes, le [[drapeau olympique]] est apporté dans le stade par des personnalités du monde entier, symbolisant les valeurs de sport, de culture et d'environnement du mouvement olympique : l'astronaute américain [[John Glenn]], l'ancien président de la république polonais [[Lech Wałęsa]], l'archevêque sud-africain [[Desmond Tutu]], la sauteur à ski japonais [[Kazuyoshi Funaki]], la sprinteuse australienne [[Cathy Freeman]], le skieur alpin français [[Jean-Claude Killy]], le cinéaste américain [[Steven Spielberg]], ainsi que [[Jean-Michel Cousteau]], le fils de l'océanographe français [[Jacques-Yves Cousteau]]. La vasque olympique est allumée par l'équipe américaine championne olympique de hockey en [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]]. C'est la première fois dans l'histoire des Jeux qu'une équipe entière allume la vasque olympique<ref name="monninp159"/>. Structure en acier inoxydable et en verre, la vasque olympique surplombe le Rice-Eccles Stadium. La flamme brûle dans une vasque translucide, tandis que de petits jets d'eau à l'intérieur de la vasque créent l'effet d'un glaçon en train de fondre, rappelant l'identité visuelle des Jeux autour du feu et de la glace<ref name="sloc223"/>. === Épreuves === ==== Biathlon ==== [[Fichier:Bjoerndalen cutout.JPG|vignette|alt=Photographie d'un homme en survêtement bleu foncé et rouge, portant un bonnet noir et des lunettes de ski relevées sur son crâne.|[[Ole Einar Bjørndalen]] remporte quatre médailles d'or.]] {{article détaillé|Biathlon aux Jeux olympiques de 2002}} Les compétitions de [[biathlon]] se tiennent sur le site de ski nordique de [[Soldier Hollow]]. Huit épreuves sont au programme, quatre pour les hommes et quatre pour les femmes : l'individuel, le sprint, la poursuite et le relais. Elles regroupent {{unité|190|athlètes}}, dont {{unité|102|hommes}} et {{unité|88|femmes}}, de {{unité|34|pays}} différents. Le biathlète norvégien [[Ole Einar Bjørndalen]] marque les Jeux de son empreinte en remportant la médaille d'or dans chacune des quatre courses qu'il dispute. Seul le patineur de vitesse américain [[Eric Heiden]] a fait mieux en remportant cinq médailles d'or lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|Jeux de Lake Placid en 1980]]<ref>{{lien web|url=http://www.eurosport.fr/biathlon/salt-lake-city/2002/bjoerndalen-roi-du-biathlon_sto243005/story.shtml|titre=Bjoerndalen roi du biathlon|site=eurosport.fr|éditeur=[[Eurosport]]|date=20 février 2002|consulté le=22 décembre 2015}}.</ref>. L'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]], avec neuf médailles dont trois en or, est la nation la plus représentée sur les podiums<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BIA/|titre=Biathlon at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Ole Einar Bjørndalen réalise une première performance sur l'individuel {{unité|20|km}} lors duquel il devance l'Allemand [[Frank Luck]] de plus de {{unité|30|secondes}} malgré deux erreurs au tir. [[Viktor Maigurov]], avec sa troisième place, est le seul membre de l'équipe masculine russe à remporter une médaille lors de ces Jeux<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BIA/mens-20-kilometres.html|titre=Biathlon at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's 20 kilometres|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Deux jours plus tard, Ole Einar Bjørndalen domine largement le sprint en réalisant un sans faute au tir et le meilleur temps de ski. Lors de la poursuite, il devance le Français [[Raphaël Poirée]] de {{unité|43|secondes}}<ref name="monninp161">{{Harvsp|Monnin|2013|p=161}}.</ref>. Il remporte un quatrième titre lors de ces Jeux, le cinquième de sa carrière, lors du relais. L'équipe norvégienne, qui compte également sur [[Halvard Hanevold]], [[Frode Andresen]] et [[Egil Gjelland]], devance l'Allemagne et la France<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BIA/mens-4-x-7_5-kilometres-relay.html|titre=Biathlon at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's 4 × 7.5 kilometres Relay|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. L'équipe féminine allemande est plus en réussite que son homologue masculine. [[Kati Wilhelm]] remporte trois médailles en quatre courses, dont deux titres et une médaille d'argent. Elle s'impose notamment sur le sprint devant sa compatriote [[Uschi Disl]], mais est devancée par la Russe [[Olga Pyleva]] sur la poursuite en commettant quatre erreurs au tir<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BIA/womens-10-kilometres-pursuit.html|titre=Biathlon at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's 10 kilometres pursuit|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Elle obtient une autre médaille d'or sur le relais en compagnie d'Uschi Disl, [[Katrin Apel]] et [[Andrea Henkel]]. Cette dernière remporte quant à elle le titre olympique sur l'individuel {{unité|15|km}}<ref name="monninp160">{{Harvsp|Monnin|2013|p=160}}.</ref>. ==== Bobsleigh ==== [[Fichier:Vonetta Flowers & Jill Bakken at press conference after winning gold medal in 2 woman bobsleigh at 2002 Winter Olympics.jpg|vignette|alt=Photographie de deux femmes souriantes en conférence de presse, portant des survêtements bleu ciel.|Vonetta Flowers et Jill Bakken en conférence de presse après leur médaille d'or.]] {{article détaillé|Bobsleigh aux Jeux olympiques de 2002}} Les compétitions de [[bobsleigh]] rassemblent {{unité|195|participants}} de {{nobr|34 pays}}, dont {{unité|130|hommes}} et {{unité|65|femmes}}. L'Allemagne affiche sa domination puisqu'elle remporte quatre médailles, dont deux en or chez les hommes, en bob à deux et en bob à quatre<ref name="bobsleigh">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BOB/|titre=Bobsleigh at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Les femmes concourent pour la première fois aux Jeux dans cette discipline. Le bob américain de [[Jill Bakken]] et [[Vonetta Flowers]] remporte la médaille d'or sur la piste du Parc olympique de l'Utah. Ancienne athlète spécialisée dans le saut en longueur, Vonetta Flowers devient le premier athlète noir à remporter le titre olympique aux Jeux d'hiver<ref>{{lien web|url=http://www.rds.ca/vonetta-flowers-ecrit-son-nom-dans-l-histoire-de-l-olympisme-1.313448|titre=Vonetta Flowers écrit son nom dans l'histoire de l'olympisme|site=rds.ca|éditeur=[[Réseau des sports]]|date=20 février 2002|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Le podium de l'épreuve féminine est complété par deux équipages allemands<ref name="bobsleigh"/>. Champion olympique en bob à quatre aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Jeux de Nagano en 1998]], l'Allemand [[Christoph Langen]] remporte cette fois-ci la médaille d'or en bob à deux, en compagnie de [[Markus Zimmermann]]. Les bobs suisses conduits par [[Steve Anderhub]] et [[Martin Annen]] prennent respectivement les deuxième et troisième places<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BOB/mens-two.html|titre=Bobsleigh at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Two|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. En bob à quatre, Christoph Langen et son équipage partent à la faute dès la première manche et doivent abandonner la compétition. Le titre revient au second équipage allemand, conduit par [[André Lange]]. Les bobs américains pilotés par [[Todd Hays]] et [[Brian Shimer]] complètent le podium<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/BOB/mens-four.html|titre=Bobsleigh at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Four|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. ==== Combiné nordique ==== {{article détaillé|Combiné nordique aux Jeux olympiques de 2002}} Les épreuves de combiné nordique sont disputées sur deux sites, le [[Utah Olympic Park Jumps|Parc olympique de l'Utah]] pour le saut à ski et [[Soldier Hollow]] pour l'épreuve de ski de fond. Elles regroupent {{unité|54|athlètes}} de {{unité|14|pays}}. Avec quatre médailles, la [[Finlande aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Finlande]] domine les compétitions, notamment grâce à [[Samppa Lajunen]] qui remporte les deux épreuves individuelles<ref name="combiné">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/NCO/|titre=Nordic Combined at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Devancé par son compatriote [[Jaakko Tallus]] après le saut lors de la première épreuve individuelle, Samppa Lajunen rattrape son retard en ski de fond pour finalement s'imposer avec près de {{unité|25|secondes}} d'avance. L'Autrichien [[Felix Gottwald]], seulement {{11e}} à l'issue du saut, obtient la médaille de bronze<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/NCO/mens-individual.html|titre=Nordic Combined at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Individual|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Jaakko Tallus et Samppa Lajunen, accompagnés de [[Jari Mantila]] et [[Hannu Manninen]], prennent la tête de l'épreuve par équipes lors du saut et la conservent lors du relais de ski de fond, devant les Allemands et les Autrichiens<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/NCO/mens-team.html|titre=Nordic Combined at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Team|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Lors du sprint, Samppa Lajunen obtient son troisième titre olympique. Vainqueur du saut, il conserve neuf secondes d'avance sur l'Allemand [[Ronny Ackermann]]. Troisième, Felix Gottwald gagne une deuxième médaille de bronze en individuelle, sa troisième en comptant le relais<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/NCO/mens-sprint.html|titre=Nordic Combined at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Sprint|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. ==== Curling ==== [[Fichier:2002 Olympic curling.jpg|vignette|alt=Photographie d'une piste de curling sur laquelle se trouve deux curleurs portant un balai, devant des gradins.|La finale du tournoi masculin oppose la Norvège au Canada.]] {{article détaillé|Curling aux Jeux olympiques de 2002}} Le [[The Ice Sheet|Ice Sheet]] d'[[Ogden (Utah)|Ogden]] accueille les épreuves de [[curling]]. Les tournois masculin et féminin possèdent le même format : ils rassemblent chacun dix équipes, chaque équipe rencontrant les neuf autres lors du premier tour. Les quatre meilleures équipes se qualifient pour les demi-finales<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/CUR/|titre=Curling at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-references.com|consulté le=1er janvier 2016}}.</ref>. Dans le tournoi masculin, le Canada mené par [[Kevin Martin (curling)|Kevin Martin]] finit en tête du premier tour avec huit victoires en neuf matchs. Il affronte en demi-finale la Suède, [[Championnats du monde de curling|championne du monde]] en titre et troisième de ce premier tour, à égalité avec la Suisse. Les Canadiens remportent leur match 6-4 et se qualifient pour la finale. Dans l'autre demi-finale, la Norvège de [[Pål Trulsen]] s'impose face à la Suisse avec un seul point d'avance (7-6), au terme d'un match serré. Les Norvégiens créent la surprise en finale, battant le Canada sur le score de 6-5, et remportent la médaille d'or. Dans le match pour la médaille de bronze, la Suisse domine la Suède<ref>{{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/winterolympics2002/hi/english/curling/newsid_1836000/1836983.stm|langue=en|titre=Norway grab surprise curling gold|auteur=Mike Haggerty|site=news.bbc.co.uk|éditeur=[[British Broadcasting Corporation]]|date=23 février 2002|consulté le=1er janvier 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="curling">{{ouvrage|langue=en|titre=Salt Lake City 2002 Results : Curling|auteur=Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|pages totales=234|lire en ligne=http://library.la84.org/6oic/OfficialReports/2002/SLC2002Results1.pdf}}.</ref>. La Grande-Bretagne crée la surprise dans le tournoi féminin. L'équipe menée par [[Rhona Martin]] se qualifie pour les demi-finales à l'issue d'un jeu décisif, disputé face à l'Allemagne et à la Suède, ces trois nations étant à égalité à la quatrième et dernière place qualificative à l'issue du premier tour. Les Britanniques dominent les Canadiennes en demi-finales. Ces dernières s'étaient pourtant classées en tête à l'issue du premier tour, mais doivent s'incliner au terme d'un match serré (6-5). Dans l'autre demi-finale, la Suisse bat les États-Unis sur le score de 9-4. En finale, la Grande-Bretagne s'impose face à la Suisse (4-3) et remporte sa première médaille d'or dans la discipline depuis la victoire des curleurs masculins aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|Jeux olympiques de Chamonix 1924]]<ref>{{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/winterolympics2002/hi/english/curling/newsid_1833000/1833049.stm|langue=en|titre=Golden glory for Britain's curlers|site=news.bbc.co.uk|éditeur=[[British Broadcasting Corporation]]|date=22 février 2002|consulté le=1er janvier 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="curling"/>. C'est également le premier titre olympique pour la Grande-Bretagne aux Jeux d'hiver depuis [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/GBR/|titre=Great Britain|site=sports-references.com|consulté le=1er janvier 2016}}.</ref>. ==== Hockey sur glace ==== [[Fichier:Canadian men's ice hockey team in 2002.jpg|vignette|alt=Photographie d'une équipe de hockeyeurs en maillot blanc et rouge sur une patinoire.|L'équipe canadienne remporte la médaille d'or.]] {{article détaillé|Hockey sur glace aux Jeux olympiques de 2002}} Les matchs de [[hockey sur glace]] sont disputés au [[Maverik Center|E Center]] de Salt Lake City et au [[Peaks Ice Arena]] de Provo. Comme quatre ans plus tôt [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|à Nagano]], les Jeux sont marqués par l'arrêt de la [[Ligue nationale de hockey]] (LNH), la ligue professionnelle nord-américaine, pendant la durée des Jeux pour permettre aux meilleurs joueurs d'y prendre part. Les tournois masculins et féminins connaissent la même conclusion : la finale voit s'affronter le [[Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Canada]] et les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]], avec à chaque fois la victoire des Canadiens<ref name="hockey">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ICH/|titre=Ice Hockey at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. Le tournoi masculin adopte le même format que lors des derniers Jeux. Les six meilleures équipes du monde (Canada, États-Unis, Suède, Russie, Finlande et Tchéquie) n'entrent dans la compétition qu'au deuxième tour pour que leurs joueurs puissent rester plus longtemps en LNH. Les huit autres équipes engagées disputent un premier tour, réparties en deux groupes, dont le vainqueur se qualifie pour le tour suivant. L'Allemagne et le Biélorussie, premières de leur groupe, sont ainsi qualifiées pour le deuxième tour, qui détermine quels matchs seront joués en quarts de finale<ref name="hockey"/>. Le Canada, favori de son groupe, ne se classe pourtant que troisième avec une victoire, un nul et une défaite. La Suède remporte ses trois matchs et termine première, devant la Tchéquie, championne olympique en titre. Dans l'autre groupe, les États-Unis devancent la Finlande, la Russie et la Biélorussie<ref name="passionhockey">{{lien web|url=http://www.passionhockey.com/hockeyarchives/JO2002.htm|titre=Jeux olympiques de Salt Lake City 2002|site=passionhockey.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. Cette dernière crée l'exploit des quarts de finale : alors qu'elle a perdu ses trois matchs de groupe, elle réussit à battre la Suède par {{nobr|4 buts à 3}}<ref>{{lien web|url=http://www.rds.ca/le-belarus-cause-la-surprise-du-tournoi-en-eliminant-la-suede-1.313452|titre=Le Bélarus cause la surprise du tournoi en éliminant la Suède|site=rds.ca|éditeur=[[Réseau des sports]]|date=20 février 2002|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. En demi-finale, les Biélorusses sont toutefois sèchement battus par les Canadiens sur le score de 7-1. Dans l'autre match, les États-Unis dominent la Russie (3-2). Cette dernière gagne la médaille de bronze en s'imposant largement face à la Biélorussie (7-2). En finale, l'Américain [[Tony Amonte]] ouvre le score mais les Canadiens se montrent supérieurs. Grâce à leur victoire 5-2, ils remportent leur première médaille d'or en hockey sur glace depuis [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ICH/mens-ice-hockey.html|titre=Ice Hockey at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Ice Hockey|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="passionhockey"/>. Le hockey féminin est présent pour la deuxième fois seulement aux Jeux d'hiver. Le tournoi rassemble huit équipes réparties en deux groupes. Le Canada et les États-Unis se retrouvent en finale en ayant remporté tous leurs matchs, et ce sont les Canadiennes qui gagnent l'or en s'imposant 3-2. Le match pour la médaille de bronze est remporté par la Suède face à la Finlande<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ICH/womens-ice-hockey.html|titre=Ice Hockey at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Ice Hockey|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. ==== Luge ==== {{article détaillé|Luge aux Jeux olympiques de 2002}} Cent-dix athlètes dont {{unité|81|hommes}} et {{unité|29|femmes}} sont engagés dans les épreuves de luge au cours de ces Jeux. L'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]] gagne cinq des neuf médailles décernées, dont deux titres olympiques<ref name="luge">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/LUG/|titre=Luge at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. [[Georg Hackl]] rentre dans l'histoire des Jeux d'hiver. Bien qu'il doive se contenter de la médaille d'argent dans l'épreuve simple hommes, dont il est le triple tenant du titre, il devient le premier athlète à remporter cinq médailles lors de cinq éditions consécutives des Jeux d'hiver<ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/georg-hackl/|accès url=inscription|titre=Hackl, Georg (1966-)|auteur=Antony G. Craine|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. La médaille d'or revient à l'Italien [[Armin Zöggeler]], qui avait obtenu le bronze à [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|Lillehammer en 1994]] et l'argent à [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Nagano en 1998]]. Chez les femmes, le podium est exclusivement allemand : [[Sylke Otto]] devance [[Barbara Niedernhuber]] et [[Silke Kraushaar-Pielach]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/LUG/womens-singles.html|titre=Luge at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Singles|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Dans l'épreuve double hommes, c'est la paire allemande [[Patric-Fritz Leitner]]-[[Alexander Resch]] qui remporte le titre<ref name="monninp161"/>. ==== Patinage artistique ==== [[Fichier:Anissina and Peizerat 2001 GPF.jpg|vignette|alt=Photographie de deux patineurs sur une patinoire, un homme debout, une femme penchée en avant se retenant à lui.|Les Français [[Marina Anissina]] et [[Gwendal Peizerat]] titrés en danse sur glace.]] {{article détaillé|Patinage artistique aux Jeux olympiques de 2002}} Les quatre épreuves de [[patinage artistique]] rassemblent {{unité|143|patineurs}} de {{unité|31|pays}}, dont {{unité|72|hommes}} et {{unité|71|femmes}}. La [[Russie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Russie]] obtient cinq des douze médailles mises en Jeux, ce qui en fait la nation la plus médaillée devant les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]], avec trois médailles<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FSK/|titre=Figure Skating at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=21 décembre 2015}}.</ref>. Les compétitions de patinage sont marqués par la révélation de l'arrangement entre juges russes et français pour favoriser le couple russe [[Elena Berejnaïa]]-[[Anton Sikharulidze]] lors de l'épreuve par couples, ce qui aboutit à une réforme du système d'attribution des notes et à l'attribution d'une seconde médaille d'or pour les Canadiens [[Jamie Salé]] et [[David Pelletier]]<ref name="hemphill428"/>. Le couple français composé de [[Marina Anissina]] et [[Gwendal Peizerat]] remporte le titre dans l'épreuve de danse sur glace<ref>{{lien web|url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/02/20/404677-anissina-et-peizerat-un-couple-en-or.html|titre=Anissina et Peizerat : un couple en or|site=ladepeche.fr|éditeur=[[La Dépêche du Midi]]|date=20 février 2002|consulté le=29 décembre 2015}}.</ref>. Dans les épreuves individuelles, l'or revient au Russe [[Aleksey Yagudin]] chez les hommes et à l'Américaine [[Sarah Hughes]] chez les femmes, qui s'impose devant la grande favorite [[Michelle Kwan]], seulement troisième<ref>{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/michelle-kwan/|accès url=inscription|titre=Kwan, Michelle (1980-)|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=29 décembre 2015}}.</ref>. ==== Patinage de vitesse ==== {{article détaillé|Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2002}} L'[[Utah Olympic Oval]] accueille les dix épreuves de [[patinage de vitesse]] organisées lors de ces Jeux : les {{unité|500|mètres}}, {{unité|1000|mètres}}, {{unité|1500|mètres}} et {{unité|5000|mètres}} masculins et féminins, ainsi que le {{unité|3000|mètres}} féminin et le {{unité|10000|mètres}} masculin. Cent-soixante-six patineurs sont engagés, dont {{unité|95|hommes}} et {{unité|71|femmes}}, représentant {{unité|23|pays}}. Trois pays obtiennent chacun huit médailles, l'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]], les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]] et les [[Pays-Bas aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Pays-Bas]], qui remportent également trois titres olympiques. L'Allemande [[Claudia Pechstein]] gagne deux médailles d'or sur {{formatnum:3000}} et {{unité|5000|mètres}}, de même que le Néerlandais [[Jochem Uytdehaage]], sur {{formatnum:5000}} et {{unité|10000|mètres}}. Ce dernier remporte une autre médaille, en argent, sur le {{unité|1500|mètres}}. Une autre patineuse obtient trois médailles lors de ces Jeux, l'Allemande [[Sabine Völker]], en argent sur {{formatnum:1000}} et {{unité|1500|mètres}}, ainsi qu'en bronze sur {{unité|500|mètres}}<ref name="ssk">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SSK/|titre=Speed Skating at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. ==== Patinage de vitesse sur piste courte ==== [[Fichier:YangYang(a) Hotel.jpg|vignette|alt=Photographie d'une femme souriante en t-shirt gris.|[[Yang Yang (A)]] apporte à la Chine la première médaille d'or de son histoire aux Jeux d'hiver.]] {{article détaillé|Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 2002}} Les compétitions de [[patinage de vitesse sur piste courte]], disputées au [[EnergySolutions Arena|Salt Lake Ice Center]], rassemblent {{unité|111|participants}} venus de {{unité|26|pays}} dont {{unité|60|hommes}} et {{unité|51|femmes}}. Huit épreuves sont organisées : le {{unité|500|mètres}}, le {{unité|1000|mètres}}, le {{unité|1500|mètres}} et le relais, chez les hommes comme chez les femmes. La [[Chine aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Chine]] remporte sept médailles dont deux en or, devant le [[Canada aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Canada]], qui compte également deux titres olympiques mais seulement cinq médailles<ref name="stk">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/STK/|titre=Short Track Speed Skating at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. L'histoire de [[Steven Bradbury]] marque les Jeux. Ce patineur australien remporte la médaille d'or du {{unité|1000|mètres}} à la surprise générale. Dès le premier tour, il commet plusieurs faux départs, mais gagne néanmoins sa série, peu relevée. En quart de finale, il se classe troisième et avant-dernier, ce qui signifie son élimination, mais les juges estiment que le Canadien [[Marc Gagnon]], favori de l'épreuve, est responsable de la chute du patineur japonais [[Naoya Tamura (patinage de vitesse)|Naoya Tamura]] dans le dernier virage. Marc Gagnon est disqualifié, ce qui permet à Steven Bradbury d'être repêché pour le tour suivant. Alors qu'ils sont cinq au départ de sa demi-finale, Steven Bradbury parvient à se classer deuxième et à se qualifier pour la finale en bénéficiant de la chute de trois de ses concurrents, dont deux dans le dernier virage. Le scénario se répète lors de la finale : Steven Bradbury est en dernière position, légèrement distancé, mais ses adversaires chutent juste avant la ligne d'arrivée. Le patineur australien gagne le titre olympique et apporte à son pays la première médaille d'or de son histoire aux Jeux d'hiver<ref>{{harvsp|Kessous|2012|p=115}}.</ref>. Un autre pays obtient son premier titre olympique d'hiver : la Chinoise [[Yang Yang (A)]] gagne l'or sur le {{unité|500|mètres}} et le {{unité|1000|mètres}}. Elle complète sa collection de médailles avec la deuxième place obtenue dans l'épreuve du relais, remporté par les patineuses coréennes<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/news/yang-yang-a-permet-a-la-chine-de-s-eveiller/243931|titre=Yang Yang (A) permet à la Chine de s'éveiller|site=olympic.org|éditeur=[[Comité international olympique]]|date=16 février 2002|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="stk"/>. Le Canadien [[Marc Gagnon]] obtient lui aussi deux médailles d'or : la première sur le {{unité|500|mètres}}, devant son coéquipier [[Jonathan Guilmette]], la seconde sur le relais<ref>{{lien web|url=http://ici.radio-canada.ca/allosaltlake/olympiques/nouvelles/patinagecourtepiste/200202/23/002-messieurs500.asp|titre=Une soirée parfaite pour le Canada: deux d'or et une d'argent|auteur=Manon Gilbert|site=radio-canada.ca|éditeur=[[Société Radio-Canada]]|date=23 février 2002|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="stk"/>. ==== Saut à ski ==== {{article détaillé|Saut à ski aux Jeux olympiques de 2002}} Soixante-treize sauteurs venus de {{unité|22|pays}} sont engagés dans les trois épreuves de saut à ski, disputées sur les [[Utah Olympic Park Jumps|tremplins du Parc Olympique de l'Utah]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SKJ/|titre=Ski Jumping at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. Le jeune sauteur suisse [[Simon Ammann]] réalise une performance exceptionnelle : il remporte la médaille d'or dans les deux épreuves individuelles, alors qu'il ne compte aucune victoire, ni aucun podium en [[Coupe du monde de saut à ski|Coupe du monde]]. Lors de sa première participation aux Jeux, à [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Nagano]], il s'était classé seulement {{35e}} sur petit tremplin et {{39e}} sur grand tremplin. À Salt Lake City, il remporte d'abord l'épreuve sur petit tremplin, en devançant les deux grands favoris de l'épreuve, l'Allemand [[Sven Hannawald]] et le Polonais [[Adam Małysz]]. En tête dès le premier saut, il conserve la première place en se classant deuxième du second saut. Au classement final, il obtient {{unité|269|points}}, soit {{nobr|1,5 de plus}} que Sven Hannawald. Sur le grand tremplin, il réalise les deux meilleurs sauts et obtient logiquement un second titre olympique. Adam Małysz est deuxième, devant le Finlandais [[Matti Hautamäki]]<ref name="monnin162"/>. Les sauteurs allemands s'imposent dans l'épreuve par équipes au terme d'un concours serré puisqu'ils ne devancent les Finlandais que d'un dixième de point<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SKJ/mens-large-hill-team.html|titre=Ski Jumping at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Large Hill Team|site=sports-reference.com|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. ==== Skeleton ==== [[Fichier:Jimmy Shea.jpg|vignette|alt=Photographie d'un homme en combinaison bleue et rouge portant un dossard avec le {{numéro|4}} et un casque blanc dans la main gauche, montrant sa joie à la foule sur sa gauche.|Jimmy Shea célèbre sa victoire.]] {{article détaillé|Skeleton aux Jeux olympiques de 2002}} Le [[skeleton]] fait son retour au programme des Jeux, après deux apparitions en [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]] et [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]]. Pour cette occasion, {{unité|39|participants}}, dont {{unité|26|hommes}} et seulement {{unité|13|femmes}} prennent part à la compétition, qui se déroule sur la [[Piste de bobsleigh, luge et skeleton de Park City|piste de Park City]]. Les Américains réalisent le doublé en s'imposant dans l'épreuve masculine et dans l'épreuve féminine<ref name="skeleton">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SKE/|titre=Skeleton at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Dans l'épreuve masculine, [[Jimmy Shea]] remporte la médaille d'or. Il est le troisième membre de sa famille à participer aux Jeux d'hiver : son grand-père [[Jack Shea (patinage de vitesse)|Jack Shea]] est champion olympique de patinage de vitesse aux [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|Jeux de Lake Placid en 1932]] et son père James Shea a participé aux épreuves de ski de fond et de combiné nordique lors des [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|Jeux d'Innsbruck en 1964]]. Son histoire est particulièrement symbolique : il est choisi par le comité d'organisation pour lire le serment olympique, alors que son grand-père, Jack Shea, est tué dans un accident de la route moins d'un mois avant l'ouverture des Jeux<ref name="hemphill429">{{harvsp|Hemphill|2004|id=Hemphill|p=429}}.</ref>. L'Autrichien [[Martin Rettl]] et le Suisse [[Gregor Stähli]] complètent le podium<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SKE/mens-skeleton.html|titre=Skeleton at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Skeleton|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. L'Américaine [[Tristan Gale]] est la surprise de l'épreuve féminine : alors qu'elle dispute sa toute première saison en [[Coupe du monde de skeleton|Coupe du monde]] et qu'elle n'a jamais fait mieux qu'une {{8e|place}} avant l'ouverture des Jeux, elle prend la tête de la compétition après la première descente, puis consolide son avance pour remporter le premier titre olympique de skeleton féminin. Elle devance sa compatriote [[Lea Ann Parsley]], tandis que la Britannique [[Alex Coomber]] obtient la médaille de bronze<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SKE/womens-skeleton.html|titre=Skeleton at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Skeleton|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. ==== Ski acrobatique ==== {{article détaillé|Ski acrobatique aux Jeux olympiques de 2002}} Les compétitions de ski acrobatique comprennent quatre épreuves à Salt Lake City, le saut et les bosses masculins et féminins. Disputées dans la station de [[Deer Valley]], elles rassemblent {{unité|105|athlètes}} de {{unité|21|pays}}, dont {{unité|55|hommes}} et {{unité|50|femmes}}. Avec trois médailles, les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]] sont les plus récompensés, mais ne remportent aucun titre<ref name="ski acrobatique">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FRS/|titre=Freestyle Skiing at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. Les compétitions s'ouvrent avec l'épreuve féminine des bosses. La Norvégienne [[Kari Traa]], médaillée de bronze à Nagano quatre ans plus tôt, en est la grande favorite au regard de sa domination sur la [[Coupe du monde de ski acrobatique|Coupe du monde]] de la discipline lors des deux saisons qui précèdent les Jeux. Elle prend la tête de la compétition dès le tour de qualification, devant l'Américaine [[Shannon Bahrke]]. Les positions restent inchangées au cours de la finale, et Kari Traa obtient la médaille d'or. La skieuse japonaise [[Tae Satoya]], championne olympique en titre, prend cette fois la médaille de bronze<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FRS/womens-moguls.html|titre=Freestyle Skiing at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Moguls|site=sports-reference.com|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. Chez les hommes, le Finlandais [[Janne Lahtela]] s'impose devant l'Américain [[Travis Mayer]] et le Français [[Richard Gay]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FRS/mens-moguls.html|titre=Freestyle Skiing at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Moguls|site=sports-reference.com|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. En l'absence de la favorite australienne [[Jacqui Cooper]], blessée quelques jours avant l'ouverture des Jeux, l'épreuve de saut féminin revient à une autre concurrente australienne, [[Alisa Camplin]]. Le podium est complété par deux Canadiennes, [[Veronica Brenner]] et [[Deidra Dionne]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FRS/womens-aerials.html|titre=Freestyle Skiing at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Aerials|site=sports-reference.com|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. Chez les hommes, le favori américain [[Eric Bergoust]] se place en tête du classement à l'issue du premier tour de la finale, mais chute lors de son dernier saut et doit se contenter de la {{12e|place}}, tandis que le titre revient au Tchèque [[Aleš Valenta]]. Le skieur américain [[Joe Pack]] prend la médaille d'argent devant le Biélorusse [[Alexei Grishin]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/FRS/mens-aerials.html|titre=Freestyle Skiing at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Aerials|site=sports-reference.com|consulté le=24 décembre 2015}}.</ref>. ==== Ski alpin ==== [[Fichier:Super G at 2002 Winter Olympics.jpg|vignette|alt=Photographie de l'aire d'arrivée d'une piste de ski entourée de gradins remplis par la foule.|L'épreuve de super-G masculin.]] {{article détaillé|Ski alpin aux Jeux olympiques de 2002}} Les compétitions de [[ski alpin]] se déroulent sur plusieurs sites : la station de [[Snowbasin]] pour les épreuves de vitesse (descente et super-G), celle de [[Deer Valley]] pour le slalom et celle de [[Park City (Utah)|Park City]] pour le slalom géant. Elles rassemblent {{unité|278|athlètes}} de {{unité|51|pays}}, dont {{unité|157|hommes}} et {{unité|121|femmes}}. Avec neuf médailles, dont sept chez les hommes, l'[[Autriche aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Autriche]] est la nation la plus médaillée. La skieuse croate [[Janica Kostelić]] marque les esprits : elle remporte quatre médailles, dont trois titres olympiques<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. La descente féminine est la seule épreuve que ne dispute pas la Croate. Elle est remportée par la Française [[Carole Montillet]], qui n'est pourtant pas considérée comme l'une des favorites de la course. Elle devient la première Française championne olympique de descente<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/sports/2002/02/13/ok-carole_393602|titre=OK Carole|auteur=[[Lionel Froissart]]|site=liberation.fr|éditeur=''[[Libération (journal)|Libération]]''|date=13 février 2002|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Janica Kostelić commence sa moisson de médailles avec le combiné. Elle prend la tête de l'épreuve à l'issue de la manche de slalom, avec plus d'une seconde d'avance sur ses plus proches concurrentes. Troisième de la manche de descente, elle conserve suffisamment d'avance pour remporter la médaille d'or, devant l'Autrichienne [[Renate Götschl]], déjà troisième de la descente. Il s'agit de la première d'or pour la [[Croatie aux Jeux olympiques|Croatie]] dans l'histoire des Jeux d'hiver. Devancée de cinq centièmes de seconde par l'Italienne [[Daniela Ceccarelli]] lors du super-G, elle gagne néanmoins la médaille d'argent, puis remporte son deuxième titre olympique sur le slalom, sa discipline de prédilection, bien qu'elle soit inquiétée par la Française [[Laure Pequegnot]], deuxième à seulement sept centièmes de seconde<ref name="monninp161"/>. Sa victoire dans le slalom géant, dernière épreuve de ces Jeux, est sans appel puisqu'elle remporte les deux manches. Janica Kostelić est la première skieuse alpine à remporter trois titres lors des mêmes Jeux, une performance que seuls deux hommes ont réussi, [[Toni Sailer]] et [[Jean-Claude Killy]]<ref name="monnin162">{{harvsp|Monnin|2013|p=162}}.</ref>. Favori de la descente masculine, [[Stephan Eberharter]] doit se contenter de la médaille de bronze, et c'est un autre skieur autrichien, [[Fritz Strobl]], qui s'impose<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/mens-downhill.html|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Downhill|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Triple champion du monde du combiné, le Norvégien [[Kjetil André Aamodt]] confirme sa suprématie dans la discipline : quatrième de la descente, cinquième de la première manche de slalom, il remporte la seconde manche et assure ainsi la médaille d'or, devant l'Américain [[Bode Miller]] et l'Autrichien [[Benjamin Raich]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/mens-combined.html|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Combined|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Kjetil André Aamodt remporte un second titre olympique en dominant le super-G devant Stephan Eberharter, le favori de l'épreuve, après avoir remporté trois des quatre super-G de [[Coupe du monde de ski alpin|Coupe du monde]] disputés avant les Jeux<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/mens-super-g.html|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Super-G|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Déjà médaillé de bronze et d'argent, Stephan Eberharter obtient toutefois sa première médaille d'or sur le slalom géant. Meilleur temps de la seconde manche, l'Américain Bode Miller obtient sa deuxième médaille d'argent dans ces Jeux<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/mens-giant-slalom.html|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Giant Slalom|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Le slalom est la dernière épreuve de ski alpin disputée à Salt Lake City, la veille de la cérémonie de clôture, au cours de laquelle les skieurs français réalisent un exploit inédit. Troisième du classement de la Coupe du monde de la spécialité, le Français [[Jean-Pierre Vidal]] remporte la première manche, puis s'assure la médaille d'or en skiant prudemment lors de la seconde. Son compatriote [[Sébastien Amiez]], seulement huitième de la première manche, réalise le meilleur temps de la seconde, ce qui lui permet de remonter au classement, jusqu'à la deuxième marche d'un podium complété par le Britannique [[Alain Baxter]]. Alors que ce dernier est contrôlé positif lors d'un test antidopage, la médaille de bronze revient finalement à Benjamin Raich<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/ASK/mens-slalom.html|titre=Alpine skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Slalom|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. ==== Ski de fond ==== [[Fichier:Stefania Belmondo res.jpg|vignette|alt=Photographie d'une femme souriante en tenue militaire tenant un coffret dans ses mains.|La fondeuse italienne [[Stefania Belmondo]], triple médaillée.]] {{article détaillé|Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002}} Les douze épreuves de [[ski de fond]] au programme des Jeux de Salt Lake City sont disputées sur le site de [[Soldier Hollow]] par un total de {{unité|260|skieurs}} de {{unité|44|pays}}, dont {{unité|157|hommes}} et {{unité|103|femmes}}<ref name="ski de fond">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/CCS/|titre=Cross Country skiing at 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. La compétition est marquée par les affaires de dopage. Le fondeur espagnol [[Johann Mühlegg]], qui avait remporté le {{unité|30|km}} libre et la poursuite, est disqualifié lors de sa victoire dans le {{unité|50|km}} classique. Ses deux premiers titres ne lui sont retirés qu'après de longues procédures. De même, les Russes [[Larisa Lazutina]] et [[Olga Danilova]] sont exclues, Larisa Lazutina perdant son titre sur le {{unité|30|km}} classique et ses médailles d'argent du {{unité|10|km}} classique et {{unité|15|km}} libre<ref name="rétro"/>{{,}}<ref name="chronologie"/>. Avec un total de onze médailles, dont cinq en or, la [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Norvège]] est la nation la plus médaillée, devant l'[[Italie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Italie]] qui compte six podiums dont deux titres olympiques<ref name="ski de fond"/>. Quatre athlètes obtiennent trois médailles lors de ces Jeux. Chez les femmes, elles sont trois à réussir la performance inhabituelle de remporter une médaille de chaque métal : l'or, l'argent et le bronze. Il s'agit de l'Italienne [[Stefania Belmondo]], de la Russe [[Julija Tchepalova]] et de la Norvégienne [[Bente Skari]]. Chez les hommes, le fondeur norvégien [[Frode Estil]] obtient lui aussi trois médailles, dont deux en or. Il remporte le titre olympique de la poursuite à égalité avec son compatriote [[Thomas Alsgaard]] après la disqualification de Johann Mühlegg, et l'or dans le relais. Les fondeurs estoniens apportent à leur pays leurs premières médailles olympiques d'hiver. [[Andrus Veerpalu]] est en or sur le {{unité|15|km}} classique et en argent sur le {{unité|50|km}} tandis que [[Jaak Mae]] est en bronze sur le {{unité|15|km}} classique<ref name="ski de fond"/>. ==== Snowboard ==== {{article détaillé|Snowboard aux Jeux olympiques de 2002}} La station de [[Park City (Utah)|Park City]] accueille les compétitions de [[snowboard]]. Quatre épreuves sont programmées : le half-pipe et le slalom géant parallèle masculins et féminins. Elles rassemblent {{unité|118|participants}} de {{unité|19|pays}}, dont {{unité|65|hommes}} et {{unité|53|femmes}}. Avec cinq médailles dont deux en or, les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]] sont les plus récompensés de ce sport, devant la [[France aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|France]], qui remporte trois médailles dont un titre olympique, toutes remportées par des athlètes féminines<ref name="snowboard">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SNB/|titre=Snowboarding at the 2002 Salt Lake City Winter Games|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Les Françaises dominent notamment l'épreuve de slalom géant parallèle : [[Isabelle Blanc]] s'impose en finale devant sa compatriote [[Karine Ruby]], championne olympique en titre. La médaille de bronze revient à l'Italienne [[Lidia Trettel]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SNB/womens-parallel-giant-slalom.html|titre=Snowboarding at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Parallel Giant Slalom|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. C'est la première fois que deux Françaises réussissent cet exploit aux Jeux d'hiver depuis les sœurs [[Marielle Goitschel|Marielle]] et [[Christine Goitschel]] en [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]]<ref>{{lien web|url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/02/16/403982-isabelle-d-or-et-karine-d-argent.html|titre=Isabelle d'or et Karine d'argent|site=ladepeche.fr|éditeur=''[[La Dépêche du Midi]]''|date=16 février 2002|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Chez les hommes, le Suisse [[Philipp Schoch]], pourtant passé proche de l'élimination lors des tours de qualification, parvient jusqu'en finale et s'impose face à l'un des favoris de l'épreuve, le Suédois [[Richard Richardsson]]. L'Américain [[Chris Klug]] obtient la médaille de bronze en devançant le Français [[Nicolas Huet]], champion du monde en titre<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SNB/mens-parallel-giant-slalom.html|titre=Snowboarding at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Parallel Giant Slalom|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. La domination des snowboardeurs américains est totale en half-pipe : ils remportent notamment les trois médailles dans l'épreuve masculine. [[Ross Powers]], déjà médaillé de bronze à Nagano quatre années plus tôt, gagne cette fois l'or, devant [[Danny Kass]] et [[Jarret Thomas]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SNB/mens-halfpipe.html|titre=Snowboarding at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Men's Halfpipe|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. Chez les femmes, l'Américaine [[Kelly Clark]] s'impose devant la Française [[Doriane Vidal]] et la Suissesse [[Fabienne Reuteler]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/winter/2002/SNB/womens-halfpipe.html|titre=Snowboarding at the 2002 Salt Lake City Winter Games : Women's Halfpipe|site=sports-reference.com|consulté le=26 décembre 2015}}.</ref>. === Cérémonies de remise des médailles === [[Fichier:HobermanArchClose.JPG|vignette|alt=Photographie d'un détail d'une structure métallique vue de nuit.|Détail de l'arche d'Hoberman.]] L'Esplanade de remise des médailles est un espace créé au centre de [[Salt Lake City]] pour accueillir chaque soir les cérémonies de remise des médailles. Sa capacité est de {{unité|20000|places}}, dont {{unité|9000|assises}}. Elle occupe un îlot urbain mis à disposition par l'[[Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours]] en échange de la gratuité pour tous des cérémonies. Chaque spectateur doit néanmoins se munir d'un billet pour éviter une affluence trop importante mettant en péril la sécurité du lieu. L'espace s'articule autour d'une scène et d'une arche, l'arche d'Hoberman, un « rideau » mobile de {{unité|22|mètres}} de diamètre qui découvre chaque soir une reproduction de la vasque olympique. Chaque cérémonie s'accompagne de concerts et de spectacles musicaux, retransmis à la télévision par la chaîne [[National Broadcasting Company|NBC]]. Plusieurs éléments musicaux ont été enregistrés à [[New York]]. Le thème musical officiel des Jeux, « Call of the champions », accompagne l'entrée des athlètes médaillés et la chanson pop officielle « Light the fire within » accompagne leur sortie. Le thème musical officiel du parcours de la flamme olympique, « Carry the flame », est joué pendant le feu d'artifice qui marque la fin de chaque cérémonie<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=229-230|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Plusieurs artistes renommés se produisent sur l'Esplanade de remise des médailles au cours des Jeux, à l'image d'[[Alanis Morissette]], de [[Sheryl Crow]], des [[Foo Fighters]] ou de [[Nelly Furtado]]<ref>{{Harvsp|Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|2002|p=109|texte=Rapport officiel|id=Rapport officiel}}.</ref>. Les médailles décernées aux athlètes sont l'œuvre de Scott Given, de l'atelier Axiom Design. D'un diamètre de {{unité|85|mm}}, elles ont la forme de galets de rivières semblables à ceux que l'on trouve dans les cours d'eau de l'Utah. Chaque médaille est unique et finie à la main, mais elles présentent toutes le même graphisme. Sur l'avers, un athlète surgit des flammes une torche à la main, pour symboliser la détermination de l'esprit humain et la puissance d'inspiration. Le thème des Jeux, « Attisez votre feu sacré », est gravé à côté de l'athlète. C'est la première fois dans l'histoire des Jeux d'hiver qu'un comité d'organisation inscrit sa devise sur une médaille. Sur le revers de la médaille, la déesse grecque de la victoire, [[Niké]], est représenté tenant une petite feuille d'olivier, symbolisant la couronne remise aux vainqueurs des [[Jeux olympiques antiques|Jeux antiques]]. Le nom de la discipline est également inscrit sur le revers. La médaille est reliée à son ruban par le chiffre romain « XIX », rappelant les {{XIXes}} Jeux d'hiver<ref>{{lien web|url=http://www.olympic.org/medailles-salt-lake-city-2002|titre=Médailles Salt Lake City 2002|site=olympic.org|éditeur=[[Comité international olympique]]|consulté le=27 décembre 2015}}.</ref>. === Cérémonie de clôture === La cérémonie de clôture se déroule le dimanche {{nobr|24 février}}, dans le même lieu que la cérémonie d'ouverture, le [[Rice-Eccles Stadium]], en présence du vice-président américain [[Dick Cheney]]<ref>{{lien web|url=http://www.rds.ca/ceremonie-de-cloture-le-rideau-tombe-sur-salt-lake-dans-la-lumiere-1.313521|titre=Cérémonie de clôture : le rideau tombe sur Salt Lake dans la lumière|site=rds.ca|éditeur=[[Réseau des sports]]|date=24 février 2002|consulté le=28 décembre 2015}}.</ref>. Les athlètes entrent dans le stade sans ordre particulier, puis l'hymne américain est interprété par le groupe américain [[NSYNC]]. Le spectacle sur glace réunit plusieurs anciens champions de patinage artistique, comme [[Scott Hamilton (patinage artistique)|Scott Hamilton]] et [[Katarina Witt]], qui dansent sur la musique jouée par le groupe [[Kiss (groupe américain)|Kiss]]. D'autres artistes se produisent lors du spectacle, à l'image de [[Christina Aguilera]], [[Willie Nelson]] et [[Bon Jovi]]. Le maire de Salt Lake City [[Rocky Anderson]] remet le drapeau olympique à son homologue turinois, [[Sergio Chiamparino]], dont la ville accueille l'édition suivante des Jeux d'hiver. La culture italienne est présentée au cours d'un court spectacle, mettant notamment en scène la chanteuse [[Irene Grandi]]. La cérémonie de clôture s'achève sur un spectacle pyrotechnique<ref name="clôture">{{lien web|url=http://ici.radio-canada.ca/allosaltlake/olympiques/nouvelles/jeuxolympiques/200202/24/006-Ceremonie.asp|titre=Salt Lake salue les vrais|auteur=Yannick Cyr|site=ici.radio-canada.ca|éditeur=[[Société Radio-Canada]]|date=24 février 2002|consulté le=28 décembre 2015}}.</ref>. === Tableau des médailles === {{article détaillé|Tableau des médailles des Jeux olympiques d'hiver de 2002}} Vingt-quatre pays obtiennent au moins une médaille lors de ces Jeux, dont dix-huit remportent au moins une médaille d'or, ce qui constitue alors le record des Jeux d'hiver<ref name="universalis"/>. Les [[États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|États-Unis]] réalisent une performance exceptionnelle : avec {{unité|34|médailles}}, ils battent très largement leur record de médailles obtenues lors d'une édition des Jeux d'hiver. Ce nombre est surtout en très forte progression par rapport à l'édition précédente : les athlètes américains n'avaient remporté que {{unité|13|médailles}} à [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|Nagano]], soit {{nobr|21 de moins}} qu'à Salt Lake City<ref name="hemphill428"/>. La [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Norvège]] se place en tête du tableau des médailles, pour la première fois depuis [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]]<ref name="universalis"/>, avec ses {{unité|13|médailles}} d'or. Elle obtient par ailleurs {{unité|5|médailles}} d'argent et {{unité|7|médailles}} de bronze, pour un total de {{unité|25|podiums}}, identique à son bilan des Jeux de Nagano<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/NOR/|titre=Norway|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. L'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]] est la nation la plus médaillée de ces Jeux avec un total de {{unité|36|récompenses}}, mais ne se classe que {{2e}} au tableau des médailles car elle ne compte que {{unité|12|médailles}} d'or, soit une de moins que la Norvège<ref name="2002 Salt Lake City Winter Games SR"/>. La [[France aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|France]] bat son record des Jeux d'hiver avec {{unité|11|médailles}} et se classe au {{6e|rang}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/FRA/|titre=France|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. Le [[Japon aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Japon]], qui avait obtenu dix médailles à Nagano, n'en compte que deux à Salt Lake City, dont aucune en or, son plus faible total depuis les [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|Jeux de Calgary 1988]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/JPN/|titre=Japan|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. Il recule ainsi au {{21e|rang}}<ref name="2002 Salt Lake City Winter Games SR"/>. La [[Chine aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Chine]], l'[[Australie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Australie]], l'[[Estonie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Estonie]] et la [[Croatie aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Croatie]] remportent leurs premières médailles d'or aux Jeux d'hiver<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/CHN/|titre=China|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/AUS/|titre=Australia|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. Ces deux dernières nations n'avaient d'ailleurs jamais remporté la moindre médaille<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/EST/|titre=Estonia|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/countries/CRO/|titre=Croatia|site=sports-reference.com|consulté le=30 décembre 2015}}.</ref>. {| class="wikitable sortable" style="text-align:center" |+ Nations les plus médaillées ! scope=col|Rang ! scope=col|Nation ! scope=col width=40 | {{médaille|or|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|argent|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|bronze|JO}} ! scope=col width=55 | Total |- |-style="background:#ccccff" |1||align=left|{{JO|NOR|2002}}||13||5||7||25 |- |2||align=left|{{JO|GER|hiver de 2002}}||12||16||8||36 |-style="background:#ccccff" |3||align=left|{{JO|USA|hiver de 2002}} (pays hôte)||10||13||11||34 |- |4||align=left|{{JO|CAN|hiver de 2002}}||7||3||7||17 |- |5||align=left|{{JO|RUS|hiver de 2002}}||5||4||4||13 |- |6||align=left|{{JO|FRA|hiver de 2002}}||4||5||2||11 |- |7||align=left|{{JO|ITA|hiver de 2002}}||4||4||5||13 |- |8||align=left|{{JO|FIN|hiver de 2002}}||4||2||1||7 |- |9||align=left|{{JO|NED|hiver de 2002}}||3||5||0||8 |- |10||align=left|{{JO|AUT|hiver de 2002}}||3||4||10||17 |- |11||align=left|{{JO|SUI|hiver de 2002}}||3||2||6||11 |- |12||align=left|{{JO|CRO|hiver de 2002}}||3||1||0||4 |- |13||align=left|{{JO|CHN|hiver de 2002}}||2||2||4||8 |- |14||align=left|{{JO|KOR|hiver de 2002}}||2||2||0||4 |- |15||align=left|{{JO|AUS|hiver de 2002}}||2||0||0||2 |- |16||align=left|{{JO|CZE|hiver de 2002}}||1||2||0||3 |- |17||align=left|{{JO|EST|hiver de 2002}}||1||1||1||3 |- |18||align=left|{{JO|GBR|hiver de 2002}}||1||0||1||2 |- |19||align=left|{{JO|SWE|hiver de 2002}}||0||2||5||7 |- |20||align=left|{{JO|BUL|hiver de 2002}}||0||1||2||3 |- |21||align=left|{{JO|JPN|hiver de 2002}}||0||1||1||2 |- | - ||align=left|{{JO|POL|hiver de 2002}}||0||1||1||2 |- |23||align=left|{{JO|BLR|hiver de 2002}}||0||0||1||1 |- | - ||align=left|{{JO|SLO|hiver de 2002}}||0||0||1||1 |- class="sortbottom" bgcolor=lightgray |colspan=2| '''Total''' ||'''80'''||'''76'''||'''78'''||'''234''' |} === Sportifs les plus médaillés === {{article détaillé|Liste des médaillés aux Jeux olympiques d'hiver de 2002}} Le biathlète norvégien [[Ole Einar Bjørndalen]] réalise une performance exceptionnelle au cours de ces Jeux, en remportant quatre médailles d'or dans les quatre épreuves qu'il dispute. La skieuse croate [[Janica Kostelić]] remporte elle aussi quatre médailles, mais seulement trois en or. Le Finlandais [[Samppa Lajunen]] survole les épreuves de combiné nordique, en remportant deux médailles d'or en individuel et une autre par équipes. Parmi les {{unité|14|athlètes}} les plus médaillés, la [[Norvège aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Norvège]] est la mieux représentée avec trois athlètes, tandis que l'[[Allemagne aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Allemagne]] et l'[[Autriche aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Autriche]] en comptent deux<ref name="2002 Salt Lake City Winter Games SR"/>. {| class="wikitable sortable" style="text-align:center" |+ Sportifs les plus médaillés ! scope=col|Rang ! scope=col|Athlète ! scope=col|Sport ! scope=col width=40 | {{médaille|or|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|argent|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|bronze|JO}} ! scope=col width=55 |Total |- |- | 1 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Ole Einar Bjørndalen]]|NOR|2002}} | align="left" |[[Biathlon aux Jeux olympiques de 2002|Biathlon]] |4 |0 |0 |4 |- | 2 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Janica Kostelić]]|CRO|2002}} | align="left" |[[Ski alpin aux Jeux olympiques de 2002|Ski alpin]] |3 |1 |0 |4 |- | 3 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Samppa Lajunen]]|FIN|2002}} | align="left" |[[Combiné nordique aux Jeux olympiques de 2002|Combiné nordique]] |3 |0 |0 |3 |- | rowspan="4" | 4 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Kati Wilhelm]]|GER|2002}} | align="left" |[[Biathlon aux Jeux olympiques de 2002|Biathlon]] |2 |1 |0 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Yang Yang (A)|Yang Yang]]|CHN|2002}} | align="left" |[[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse sur piste courte]] |2 |1 |0 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Jochem Uytdehaage]]|NED|2002}} | align="left" |[[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse]] |2 |1 |0 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Frode Estil]]|NOR|2002}} | align="left" |[[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002|Ski de fond]] |2 |1 |0 |3 |- | 8 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Marc Gagnon]]|CAN|2002}} | align="left" |[[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse sur piste courte]] |2 |0 |1 |3 |- | rowspan="4" | 9 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Stefania Belmondo]]|ITA|2002}} | align="left" |[[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002|Ski de fond]] |1 |1 |1 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Bente Skari]]|NOR|2002}} | align="left" |[[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002|Ski de fond]] |1 |1 |1 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Stephan Eberharter]]|AUT|2002}} | align="left" |[[Ski alpin aux Jeux olympiques de 2002|Ski alpin]] |1 |1 |1 |3 |- | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Yuliya Chepalova]]|RUS|2002}} | align="left" |[[Ski de fond aux Jeux olympiques de 2002|Ski de fond]] |1 |1 |1 |3 |- | 13 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Sabine Völker]]|GER|2002}} | align="left" |[[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques de 2002|Patinage de vitesse]] |0 |2 |1 |3 |- | 14 | align="left" | {{DrapeauSportifCIO|[[Felix Gottwald]]|AUT|2002}} | align="left" |[[Combiné nordique aux Jeux olympiques de 2002|Combiné nordique]] |0 |0 |3 |3 |} == Affaires et controverses == === Cas de dopage === Trois cas de dopage dans le ski de fond sont révélés le {{date-|24 février 2002}}, lors de la dernière journée des Jeux. Le fondeur espagnol d'origine allemande [[Johann Mühlegg]] est contrôlé positif à la darbépoétine alfa, une hormone apparentée à l'[[Érythropoïétine|EPO]], le {{nobr|21 février}} à l'issue de sa victoire sur le {{unité|50|km}} classique. Son titre lui est immédiatement retiré, mais le règlement lui permet de conserver ses deux autres médailles d'or<ref name="chronologie">{{lien web|url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/2002-19es-jeux-olympiques-d-hiver/|accès url=inscription|titre=Salt Lake City (Jeux olympiques de) 2002 - Chronologie|auteur=Pierre Lagrue|éditeur=[[Encyclopædia Universalis]]|consulté le=15 décembre 2015}}.</ref>. Il est finalement déchu après un jugement du [[Tribunal arbitral du sport]] (TAS) en {{date-|décembre 2003}}<ref>{{lien web|langue=sv|url=http://www.dn.se/sport/muhlegg-aterlamnar-sina-guldmedaljer/|titre=Mühlegg återlämnar sina guldmedaljer|site=dn.se|éditeur=''[[Dagens Nyheter]]''|date=20 décembre 2003|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>. Les fondeuses russes [[Olga Danilova]] et [[Larisa Lazutina]] sont elles aussi convaincues de dopage. La victoire de Lazutina sur le {{unité|30|km}} classique lui est retirée, au profit de l'Italienne [[Gabriella Paruzzi]]<ref>{{lien web|url=http://ici.radio-canada.ca/allosaltlake/olympiques/nouvelles/skidefond/200202/24/002-30kmDames.asp|titre=Lazutina déchue, doublé italien|site=radio-canada.ca|éditeur=[[Société Radio-Canada]]|date=24 février 2002|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>, mais les deux Russes conservent leurs médailles acquises précédemment, comme Johann Mühlegg, avant qu'elles n'en soient déchues après plusieurs mois de procédure<ref name="rétro">{{lien web|url=https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/Salt-lake-city-2002/88905|titre=JO - Rétro - Salt Lake City 2002|site=lequipe.fr|éditeur=''[[L'Équipe]]''|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>{{,}}<ref name="chronologie"/>. Le skieur alpin britannique [[Alain Baxter]], qui avait apporté la première médaille dans l'histoire du ski britannique en prenant la troisième place du slalom, est lui aussi exclu des Jeux après être contrôlé positif à la [[metamphétamine]]. La présence de cette substance est due à l'utilisation d'un inhalateur [[Vicks]] qu'Alain Baxter avait acheté aux États-Unis, ignorant ce qu'il contenait, ce qui le conduit à faire appel devant la tribunal arbitral du sport<ref name="baxter">{{lien web|url=http://www.scotsman.com/lifestyle/campaign-to-return-olympic-medal-to-alain-baxter-1-3304736|titre=Campaign to return Olympic medal to Alain Baxter|langue=en|site=scotsman.com|éditeur=''[[The Scotsman]]''|date=13 février 2014|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>. Dans son jugement, le TAS précise qu'Alain Baxter est {{citation|un homme sincère et honnête qui n'a pas gagné un avantage concurrentiel malgré la trace de méthamphétamine dans son corps}}, mais confirme la décision du Comité international olympique de lui retirer sa médaille<ref>{{lien web|url=http://news.bbc.co.uk/winterolympics2002/hi/english/alpine_skiing/newsid_2341000/2341143.stm|titre=Baxter hails moral victory|langue=en|auteur=Anna Thompson|site=news.bbc.co.uk|éditeur=[[British Broadcasting Corporation]]|date=22 octobre 2002|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>. Une pétition est lancée en 2014 au Royaume-Uni, à l'occasion des [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|Jeux de Sotchi]] pour demander la restitution de la médaille d'Alain Baxter, sans succès<ref name="baxter"/>. Un cinquième cas de dopage marque ces Jeux avec le contrôle positif à la [[nandrolone]] du hockeyeur biélorusse {{lien|fr=Vassili Pankov|trad=Панков, Василий Николаевич|lang=ru}}<ref>{{lien web|url=http://www.liberation.fr/sports/2002/03/07/jo-le-cinquieme-dope-est_396055|titre=JO : le cinquième dopé est...|site=liberation.fr|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|date=7 mars 2002|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>, ce qui en fait l'édition des Jeux d'hiver la plus touchée par les affaires de dopage dans l'histoire<ref name="larousse">{{lien web|url=http://www.larousse.fr/archives/journaux_annee/2003/124/les_xixes_jeux_olympiques_d_hiver_salt_lake_city_etats-unis_9-24_fevrier|titre=Les {{XIXes}} Jeux Olympiques d'hiver (Salt Lake City, États-Unis, 9-24 février)|site=larousse.fr|éditeur=[[Éditions Larousse|Larousse]]|consulté le=20 décembre 2015}}.</ref>. === Scandale dans le patinage artistique === [[Fichier:Sale pelletier love story.jpg|vignette|alt=Photographie d'un couple de patineurs en compétition, se tenant par la main, la femme devant l'homme.|Le couple canadien formé par [[Jamie Salé]] et [[David Pelletier]].]] {{article détaillé|Scandale en patinage artistique aux Jeux olympiques d'hiver de 2002}} Un scandale éclate après la victoire serrée du couple russe [[Elena Berejnaïa]]-[[Anton Sikharulidze]] devant les Canadiens [[Jamie Salé]]-[[David Pelletier]] dans l'épreuve de couples, par seulement {{unité|5|voix}} contre 4. Le public conteste immédiatement ce résultat, de même que la presse nord-américaine, qui juge que les Canadiens étaient techniquement et artistiquement supérieurs aux Russes<ref>{{harvsp|Kessous|2012|p=116-117}}.</ref>. Au cours d'une réunion au lendemain de l'épreuve, la juge française [[Marie-Reine Le Gougne]] reconnaît avoir favorisé les Russes par son vote, sous la pression du président de la [[Fédération française des sports de glace]], [[Didier Gailhaguet]]. Ces révélations confirment les rumeurs d'un arrangement entre les fédérations russe et française, en vue de favoriser la victoire du couple russe dans l'épreuve par couples en échange de celle des Français [[Gwendal Peizerat]] et [[Marina Anissina]] dans l'épreuve de danse sur glace. [[Jacques Rogge]], président du CIO, demande à [[Ottavio Cinquanta]], président de l'[[International Skating Union]], de revoir le jugement avec les différents membres de sa fédération. Il est alors décidé d'attribuer une seconde médaille d'or, décernée à Jamie Salé et David Pelletier<ref name="hemphill428"/>. Furieux de la décision d'attribuer une seconde médaille d'or, les Russes menacent de boycotter la cérémonie de clôture et reçoivent le soutien de leur président [[Vladimir Poutine]]<ref name="larousse"/>. Les conséquences de cette affaire sont multiples : Marie-Reine Le Gougne et Didier Gailhaguet sont bannis pendant trois ans des compétitions de glace, tandis qu'un nouveau système de notation est mis en place pour les épreuves de patinage artistique<ref name="hemphill429"/>. == Réactions et retombées == Malgré les différentes affaires, les Jeux de Salt Lake City sont considérés comme un succès<ref name="universalis"/>. Les conditions météorologiques sont favorables et l'organisation de chacune des épreuves est saluée. La réussite de l'équipe américaine, qui bat très largement son record de médailles, soulève l'enthousiasme du public<ref name="hemphill428"/>. L'édition 2002 des Jeux olympiques d'hiver est également une réussite commerciale sans précédent, avec des revenus générés par le marketing dépassant les deux milliards de dollars. [[Jacques Rogge]], le président du CIO, souligne que {{citation|Salt Lake 2002 a été une fantastique réussite, rendue possible par des succès sans précédent dans le domaine du marketing et par un soutien accru de la part des partenaires olympiques. Leur solide engagement et leurs indispensables contributions ont enrichi l'expérience des Jeux Olympiques d'hiver de 2002<ref>{{article|titre=Parrainage olympique : Salt Lake 2002|périodique=Marketing Matters, le bulletin d'information du marketing olympique|numéro=21|mois=juillet|année=2002|passage=4|lire en ligne=http://www.olympic.org/Documents/Reports/FR/fr_report_456.pdf}}.</ref>.}} Le développement des sites sportifs pour les Jeux permet à l'[[Utah]] de bénéficier d'installations de sports d'hiver de haut niveau, destinées à accueillir d'autres compétitions internationales ainsi que de nombreux touristes. Le comité d'organisation met en place, avec l'aide du Comité olympique américain et du CIO, une dotation de {{unité|70|millions}} de dollars pour l'{{langue|en|Utah Athletic Foundation}} (UAF), une organisation chargée de l'entretien des sites de compétition. L'objectif visé par la mise en place de ce fonds est de maintenir la qualité des sites sans que le coût lié à ces travaux ne soit reporté sur les contribuables de l'Utah<ref name="sloc28"/>. Entre 2002 et 2014, soixante épreuves de Coupe du monde et sept Championnats du monde de différents sports sont organisés dans l'Utah<ref name="héritage">{{lien web|url=http://www.olympic.org/fr/news/salt-lake-city-jouit-toujours-pleinement-de-l-heritage-des-jeux-d-hiver-de-2002/221905|titre=Salt Lake City jouit toujours pleinement de l'héritage des Jeux d’hiver de 2002|site=olympic.org|éditeur=[[Comité international olympique]]|date=21 janvier 2014|consulté le=1er janvier 2016}}.</ref>. L'apport économique des Jeux est positif pour la région de Salt Lake City. Près de {{unité|35000|emplois}} ont été créés à l'approche des Jeux. Le nombre de skieurs dans l'Utah augmente de 42 % entre 2002 et 2011 et les dépenses directes de ces touristes passent de {{unité|704|millions}} à {{unité|1.2|milliard}} de dollars par an sur la même période. La capacité hôtelière des différentes stations de ski s'est elle aussi accrue et la tenue des Jeux a permis la rénovation de plusieurs secteurs du réseau autoroutier<ref name="héritage"/>. == Notes et références == {{Références nombreuses|taille=35}} == Voir aussi == {{Autres projets|commons=Category:2002 Winter Olympics}} === Bibliographie === ;Rapports officiels * {{ouvrage|titre=Rapport officiel {{XIXes}} Jeux olympiques d'hiver|auteur=Comité d'organisation des Jeux de Salt Lake City (SLOC)|pages totales=551|année=2002|lire en ligne=http://library.la84.org/6oic/OfficialReports/2002/SLC2002F.pdf|id=Rapport officiel|isbn=0-9717961-0-6}}. {{plume}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Salt Lake 2002 Marketing Report|auteur institutionnel=[[Comité international olympique]]|auteur1=Karen Webb|directeur1=oui|pages totales=101|année=2002|lire en ligne=https://doc.rero.ch/record/28860/files/Marketing_report_Salt_Lake_-_eng.pdf|id=Rapport Marketing}}. {{plume}} ;Autres ouvrages * {{ouvrage|titre=The complete book of the Winter Olympics|nom1=Wallechinsky|prénom1=David|éditeur=Overlook Press|lieu=Woodstock (New York, États-Unis)|année=2001|isbn=1-58567-195-9|langue=anglais|présentation en ligne={{Google Livres|oftY6V7isL8C}}}}. * {{chapitre|prénom1=Lex|nom1=Hemphill|titre chapitre=Salt Lake City 2002|titre ouvrage=Encyclopedia of the Modern Olympic Movement|éditeur=John E. Findling et Kimberly D. Pelle, Greenwood Press|lieu=Westport (Connecticut, États-Unis)|passage=421-430|pages totales=602|année=2004|isbn=0-313-32278-3|langue=anglais|présentation en ligne={{Google Livres|QmXi_-Jujj0C}}|id=Hemphill}}. {{plume}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The Winter Olympics|sous-titre=An insider's guide to the Legends, the Lore and the Games|auteur1=Ron C. Judd|lire en ligne=https://books.google.ch/books?id=Hc2dCHfyh0AC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false|pages totales=252|éditeur=Mountaineers Books|année=2009|lieu=Seattle, États-Unis}}. * {{ouvrage|titre=JO politiques|prénom1=Pascal|nom1=Boniface|lien auteur1=Pascal Boniface|pages totales=253|année=2012|éditeur=[[Jean-Claude Gawsewitch Éditeur|JC Gawsewitch]]|isbn=978-2350133461}}. * {{ouvrage|titre=Les 100 histoires des Jeux Olympiques|auteur1=[[Mustapha Kessous]]|pages totales=127|année=2012|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|collection=Que sais-je ?|isbn=978-2-13-060629-1}}. {{plume}} * {{ouvrage|titre=De Chamonix à Sotchi|sous-titre=Un siècle d'olympisme en hiver|prénom1=Éric|nom1=Monnin|lien auteur1=Éric Monnin|pages totales=224|année=2013|éditeur=Éditions Désiris|isbn=978-2364030664}}. {{plume}} {{légende plume}} === Articles connexes === * [[Sélection de la ville hôte pour les Jeux olympiques d'hiver de 2002]] * [[Scandale de l'attribution des Jeux olympiques d'hiver de 2002]] * [[Jeux olympiques]] * [[Jeux olympiques d'hiver]] === Liens externes === * [http://www.olympic.org/fr/games/past/index_fr.asp?OLGT=2&OLGY=2002 La page des Jeux olympiques de 2002] sur le site officiel du CIO * [http://www.saltlake2002.com Le site officiel] {{Palette|Jeux olympiques d'hiver de 2002|Délégations aux Jeux olympiques d'hiver de 2002|Jeux olympiques d'hiver|Jeux olympiques}} {{Portail|Jeux olympiques|sports d'hiver|années 2000|Salt Lake City}} {{Article de qualité|oldid=123266490|date=13 février 2016}} [[Catégorie:Jeux olympiques d'hiver de 2002| ]] [[Catégorie:Histoire de l'Utah]] [[Catégorie:Événement sportif en Utah]]
1601
https://fr.wikipedia.org/wiki/Go%20%28jeu%29
Go (jeu)
{{En-tête label|BA|année=2008}} {{Voir homonymes|Go}} {{Infobox Jeu |nom = Go |image = Go game.jpg |légende = Un [[goban]] traditionnel, avec des [[pierre (go)|pierres]] noires et blanches. |fondimage = blanc |année = |format1 = [[tablier (jeu)|tablier]] |mécanisme1 = [[jeu de stratégie combinatoire abstrait|stratégie combinatoire abstrait]] |mécanisme2 = capture |mécanisme3 = territoire |joueurs mini = 2 |âge mini = |durée = environ une heure |physique = non |combinatoire = oui |hasard = non |info = oui }} {{Infobox Sinogramme |titre = Go |image = Go kanji.svg |légende = Forme [[Écriture cursive chinoise|cursive]] du [[kanji]] « go ». <!--chinois--> |c = |t = 圍棋 |s = 围棋 |p = Wéiqí |w = Wei-ch'i |EFEO = Wei-ts'i <!--japonais--> |kanji = 囲碁 |hiragana = いご |romaji = Igo <!--coréen--> |hangul = 바둑 |rr = Baduk |mr = Paduk }} Le '''go''', également appelé '''jeu de go''', appelé en [[japonais]] {{japonais|''igo''|囲碁}}, {{japonais|''go''|碁}} ou dans certaines expressions {{japonais|''ki''|棋}}, en [[Mandarin standard|chinois]] ({{chinois|s=围棋|t=圍棋|court=oui}}), en [[hanyu pinyin]] ''wéiqí'' (prononciation shanghaïenne ''wedji'') et en [[coréen]] ''baduk'' (바둑), est un [[jeu de société]] originaire de [[Chine]]. Il oppose deux adversaires qui placent à tour de rôle des [[Pierre (go)|pierres]], respectivement noires et blanches, sur les intersections d'un [[tablier (jeu)|tablier]] quadrillé appelé ''[[goban]]'' en japonais ({{chinois|court=o|c=棋盤|p=qípán}} en chinois). Le but est de contrôler le plan de jeu en y construisant des « territoires ». Les pierres encerclées deviennent des « prisonniers », le gagnant étant le joueur ayant totalisé le plus de territoires et de prisonniers. Il s'agit du plus ancien [[jeu de stratégie]] [[jeu de stratégie combinatoire abstrait|combinatoire abstrait]] connu, probablement créé en [[Chine]] pendant la [[période des Printemps et Automnes]]. D’abord réservé aux classes dirigeantes, le go jouit d'une grande popularité en [[Chine]], en [[Corée]] et au [[Japon]]. Dans le reste du monde, où sa découverte est récente, sa notoriété est croissante. Son succès tient autant à la simplicité de [[Règles du go|ses règles]] qu'à sa grande richesse combinatoire et sa profondeur stratégique. Le go sous sa forme actuelle a vu le jour au {{s-|XV}} au Japon, puis cette forme a été réintroduite en Chine et en Corée. C'est depuis le Japon que le jeu est arrivé en [[Occident]], et c'est pourquoi la [[Lexique du go|terminologie du jeu]] utilisée en Occident est principalement [[japonais]]e plutôt que [[Chinois classique|chinoise]] ou [[coréen]]ne ; de même, le nom du jeu (« go ») utilisé en Occident est le nom courant utilisé en japonais (''Igo'' appartient au style élevé, et la lecture ''ki'' est réservée à certaines expressions figées, par exemple ''[[Nihon Ki-in]]'', Association japonaise du jeu de go). == Histoire du go == [[Fichier:Zhou-Wenju-Go-Players.jpg|vignette|Go en Chine sous la [[dynastie Song]], {{s|X|e}}.]] La très longue histoire du go s'est déroulée pour une grande part dans des mondes clos et séparés : probablement créé en [[Chine]] pendant la [[période des Printemps et Automnes]] (771-453 {{av JC}}), il arriva en [[Corée]] puis au [[Japon]] au {{s|VI|e}} avec l'apport de la culture chinoise par les moines [[Bouddhisme|bouddhistes]] [[Chán (bouddhisme)|chán]]. Les contacts avec l'[[Occident]] au {{s-|XIX|e}}, après l'ouverture militaire forcée du Japon par les [[navires noirs]] des [[États-Unis]] puis le [[Royaume-Uni]] en [[1854]], lui permirent enfin, avec le [[japonisme]], d'arriver en Occident. C'est seulement depuis la fin du {{s-|XX|e}} que le go commence à s'unifier sur le plan mondial. === Un jeu chinois === ==== Légendes des origines ==== Sur le plan historique, bien que le ''wéiqí'' soit très ancien, les datations qui lui attribuent plus de {{unité|4000|ans}} d'histoire ne reposent que sur des récits légendaires que rien ne vient étayer – mais que beaucoup ont pris pour argent comptant<ref>{{en}} [http://gobase.org/reading/history/china/?sec=part-2 Article de John Fairbairn].</ref>. Seule certitude, le jeu fut inventé en [[Chine]], bien avant [[Ère commune|notre ère]]. Son attribution à l'un ou l'autre des empereurs légendaires [[Yao (empereur)|Yao]] ou [[Shun (empereur)|Shun]], chacun l'ayant utilisé pour l'éducation de son fils<ref>{{lien|lang=en|Richard Bozulich}}, ''The Go Player's Almanac 2001'', chapitre 9. Speculations on the Origins of Go</ref>{{,}}<ref>[[Fan Hui]], ''L'Âme du go'', Chiron, 2007, page 19.</ref>, n'a aucun fondement historique, pas plus d'ailleurs qu'une autre légende qui en attribue l'invention à un vassal nommé U, qui l'aurait imaginé pour distraire son suzerain sous le règne de [[Jie Gui]], au {{-s-|XVII|e}} Certains chercheurs<ref>Shirakawa Masayoshi, ''A Journey in Search of the Origins of Go'', Yutopian 2005.</ref> voient dans l'art divinatoire chinois du ''[[Yi Jing]]'' de nombreuses analogies avec le ''wéiqí'', qui pourrait en être le vecteur matériel<ref>Michael Koulen, ''Go. Die Mitte des Himmels'', page 14.</ref>. ==== Premières attestations ==== On trouve les premières références écrites à un jeu qui pourrait être le go dans les ''[[Annales des Printemps et Automnes]]'' (entre 722 et 481 {{av JC}}). Plus tard, [[Confucius]] (551-479 {{av JC}}) mentionne le go dans ses ''[[Entretiens de Confucius|Entretiens]]''<ref name="histoire">{{en}} [http://www.pandanet.co.jp/English/essay/goancientchina.html Go in ancient China], article de [[John Fairbairn]] écrit pour [[Pandanet]].</ref>. Le jeu connaît un très fort développement avec l'apparition d'un système de classement des joueurs, d'instituts de go et de fonctionnaires. Les livres se multiplient : recueils de parties, écrits théoriques, listes de joueurs{{, etc.}} Des conseils stratégiques précis sont donnés dès le début de [[Ère commune|notre ère]]<ref name=histoire/>{{,}}<ref>Dans le ''Xin Lun'' (nouveau traité), dû à Huan Tan.</ref> ; les premiers traités de go sont écrits à la fin de la [[dynastie Han]] (début du {{s-|III|e}})<ref name=histoire/>. Le go est alors ajouté aux trois « arts sacrés » ([[peinture chinoise|peinture]], [[musique chinoise|musique]] et [[Styles calligraphiques chinois|calligraphie]]) pratiqués par l'empereur et ses courtisans, pour devenir l'un des « quatre arts du lettré ». Il conserve ce statut jusqu'à la fin du {{XIXe siècle}}. Dès la fin des [[Dynastie Han|Han]] et jusqu'à la restauration de l'empire par les [[Dynastie Sui|Sui]] en [[589]], les classes dirigeantes sombrent dans le désœuvrement et se tournent vers le [[taoïsme]] et le go. [[Fichier:Kano Eitoku 010.jpg|vignette|Go au {{XVIe siècle}}. Détail des « Quatre accomplissements » par Kano Eitoku.]] === Arrivée du jeu au Japon === Le ''wéiqí'' arrive en [[Corée]] au {{Ve siècle}} et atteint enfin l'archipel nippon, où il est vite adopté par l'aristocratie locale, très influencée par la [[Chine]]. Selon la tradition, c'est en 735 que le go fut introduit au [[Japon]], mais on trouve des interdictions déjà édictées plusieurs dizaines d'années plus tôt{{sfn|Koulen|2004|p=20}}. Par un décret de l'impératrice [[Jitō]] promulgué en 701, l'aristocratie s'arroge le droit d'y jouer. Les [[monachisme|moines]] [[bouddhisme|bouddhistes]], auxquels on interdit la [[musique]] et les jeux de hasard, obtiennent le droit de jouer au go, qui n'est pas considéré comme un [[jeu de hasard]]{{sfn|Koulen|2004|p=22}}. Réservé à l'élite sociale, le go ne s'est cependant pas démocratisé au [[Japon]] avant le {{s-|XX|e}}<ref>John Power, ''Invincible'', {{p.|3}}.</ref>. La pratique du go se généralisera parmi les [[samouraï]]s comme entraînement à la [[stratégie]] militaire. À [[Kyoto]], les moines [[nichiren]]s ([[Écoles du bouddhisme|secte bouddhiste]] japonaise) seront les fondateurs de la maison [[Hon'inbō]], la première grande école de go, qui demeurera ouverte jusqu'en 1940. Au {{XVe siècle}}, une simple modification de règles va transformer profondément la pratique du jeu. On abolit la règle du ''zuozi'' qui consiste à placer une pierre dans chacun des quatre ''hoshi'' de coin du ''[[goban]]'' et on commence désormais la partie avec un ''[[goban]]'' entièrement vide. Le ''zuozi'' restera en vigueur en [[Chine]] jusqu'au début du {{s-|XX|e}}, avant la réintroduction dans le pays de la règle japonaise, qui est la norme internationale aujourd'hui. Au [[Japon]], le go est désormais libre pour les explorations théoriques sans entrave qui déboucheront sur le développement des ''[[joseki]]'' et des ''[[fuseki]]''{{sfn|Koulen|2004|p=33}}. ==== Âge d'or du go ==== [[Fichier:Gobildalt.jpg|thumb|upright|[[Geisha]] jouant au go (estampe de [[Kikukawa Eizan]], vers 1811).]] Dans la [[Époque Azuchi Momoyama|seconde moitié]] du {{XVIe siècle}}, le go fait l'objet d'un grand intérêt de la part des seigneurs qui se disputent le pouvoir. En 1578, le ''[[daimyo]]'' [[Oda Nobunaga]] invite à [[Époque d'Edo|Edo]] le moine [[Nikkai]], un joueur réputé, pour l'affronter. Impressionné par la force de Nikkai, il lui accorde le titre de ''[[Meijin (jeu de go)|Meijin]]'' (« homme brillant ») qui deviendra par la suite l'un des grades les plus prestigieux du monde du go. Nikkai est nommé instructeur d'[[Oda Nobunaga]]. Quelques années plus tard, en 1582, celui-ci assiste à une partie dans laquelle apparaît un triple [[Règles du go#Ko|ko]]. Le soir même, l'un de ses compagnons d'arme se révolte, provoquant le ''[[seppuku]]'' (le suicide rituel) d'Oda Nobunaga. Depuis, le [[Ko (go)#Triple ko|triple ko]] est considéré comme un présage néfaste{{sfn|Koulen|2004|p=35}}. En 1590, [[Toyotomi Hideyoshi]] organisa le premier tournoi officiel pour désigner le plus fort joueur du pays. [[Hon'inbō Sansa]] – tel est le nouveau nom de Nikkai – remporte ce premier titre. Les autres joueurs sont alors classés par rangs, selon le système nouvellement créé des ''[[Grade dan|dan]]''<ref group="N">Mais qui n'est pas exactement celui en usage actuellement, selon Bozulich.</ref>. Avec l'unification du [[Japon]] par [[Tokugawa Ieyasu]] en 1603, le go, soutenu par les militaires et le [[shogunat Tokugawa]], entre dans sa période classique et connaît un développement ininterrompu, qui dure plus de deux siècles et demi. Grâce à la protection du [[shogun]], le go acquiert un statut officiel et devient une institution gouvernementale. Le meilleur joueur du pays se voit promu au rang de ''[[go-dokoro]]'', une sorte de « ministre du go » qui a la haute main sur toute l'administration du go professionnel. Trois nouvelles grandes écoles voient le jour, Hayashi, Inoue et Yasui, qui disputeront la prééminence à la prestigieuse [[Hon'inbō]], dans un système nobiliaire connu sous le nom de {{citation|[[quatre maisons de go]]}}. Elles s'affrontent pour se partager les prébendes et les postes de fonctionnaires richement dotés. Un tournoi annuel (''o-shiro-go'') oppose les deux meilleurs joueurs en présence de l'[[empereur]] et du [[shogun]]. L'installation de ce système professionnel et la lutte pour les meilleurs titres conduit à une élévation considérable du niveau du jeu japonais, certains joueurs célèbres révolutionnant à eux seuls la théorie du jeu. Ce fut en particulier le cas des deux plus grands joueurs de cette période, [[Hon'inbō Dōsaku]] et [[Hon'inbō Shūsaku]], qui furent tous deux nommés [[Kisei (jeu de go)|Kisei]] (« saint du go »). En 1868, la restauration [[Ère Meiji|Meiji]] met un terme à cet âge d'or. Avec l'entrée du [[Japon]] dans l'ère industrielle, le go perd ses repères féodaux traditionnels et ses mécènes : il sombre dans une crise durable et profonde. Plusieurs tentatives de réorganisation avortent rapidement. En 1879, cependant, est fondée [[Hōensha]], la première organisation qui parvient à fédérer le monde du go. Après de nombreuses vicissitudes, il en émergera la [[Nihon Ki-in]], le {{date|20|mai|1924}}. Les premières décisions de ces organisations visent à démocratiser le go. Grâce à la couverture régulière dont il est l'objet dans certains journaux, comme le ''Daily Yomiuri''<ref group="N">Un journal qui continue à présenter régulièrement des chroniques consacrées au go : {{en}} [http://www.yomiuri.co.jp/dy/columns/0001/ site du Daily Yomiuri].</ref>, le go devient très populaire. C'est aussi à ce moment que sont publiés les premiers règlements concernant les cadences de jeu : en 1922, le temps total dont dispose chaque joueur est réduit à 16 heures. Il n'était en effet pas rare à l'époque qu'une partie durât une semaine ou plus ; certaines parties furent interrompues jusqu'à 20 fois<ref>John Power, ''A Brief History of Modern Go'' in ''The Go Player's Almanc 2001'' page 90 et suivantes.</ref>. Le roman de [[Yasunari Kawabata|Kawabata]], ''Meijin'' (en français, ''[[Le Maître ou le Tournoi de go]]''), met en scène l'ultime partie de [[Hon'inbō Shūsai|Shūsai]], dernier des [[Hon'inbō]], jouée contre [[Kitani Minoru]] (appelé Otake dans le livre) et qui fut aussi la dernière de ces parties interminables : {{Citation|Les joueurs de haut rang se voient généralement attribuer dix heures chacun pour une partie, mais cette fois, par exception, les délais avaient été multipliés par quatre. Il restait encore quelques heures aux Noirs, néanmoins, trente-quatre heures, cela semblait tout à fait inhabituel, et même sans doute unique dans les annales du jeu, depuis qu'on fixait des limites de temps<ref name="Kawabata">[[Yasunari Kawabata|Kawabata]], ''[[Le Maître ou le Tournoi de go]]'', début du roman.</ref>.}} La partie en question, qui se déroule en 1938, s'étale sur six mois et quatorze séances. La première séance, cérémonie d'inauguration, ne comprit, pour la forme, que les deux premiers coups<ref name="Kawabata"/>. La durée des parties sera encore réduite par la suite. ==== Seconde Guerre mondiale ==== Le go continua son chemin malgré toutes les difficultés inhérentes à la [[Seconde Guerre mondiale]]. Une anecdote<ref>L'anecdote est rapportée dans ''The Go Player's Almanac'', {{p.}}101.</ref> illustre bien la rage de jouer des professionnels du go. Au printemps 1945, [[Iwamoto Kaoru]] devint challenger d'[[Hashimoto Utaro]] dans le prestigieux tournoi d’''[[Honinbō]]''. Jouer à [[Tokyo]] étant impensable après les terribles [[Bombardement de Tokyo|bombardements de mars 1945]], il fut décidé que le match se déroulerait durant l'été à [[Hiroshima]]. La première partie eut lieu les 23 et 25 juillet 1945, malgré l'interdiction de jouer signifiée aux joueurs par le chef de la police locale, qui craignait pour leur sécurité. Leur maison fut d'ailleurs mitraillée par l'[[United States Army Air Forces|aviation américaine]] durant la partie. Furieux d'apprendre qu'on avait enfreint ses ordres, le policier leur interdit formellement de rejouer dans la ville. Les adversaires tombèrent d'accord pour disputer la seconde partie<ref>[http://www.go4go.net/v2/modules/collection/sgfview.php?id=9340 partie sur go4go.com]</ref> du 4 au 6 août à [[Itsukaichi]], dans la banlieue d'[[Hiroshima]]. Au troisième jour du match, les joueurs faisaient une pause dans le jardin, lorsqu'ils aperçurent une [[Explosion atomique|explosion fulgurante]] suivie par la formation d'un gigantesque « champignon » et par un coup de vent violent qui brisa les fenêtres et renversa les meubles et la table de jeu. Comme ils en étaient au ''[[yose]]'' (fin de partie après les combats), ils replacèrent la position et terminèrent la partie, qui se finit par une victoire de Hashimoto avec cinq points d'avance. Ce ne fut que plus tard dans la journée, en voyant arriver les rescapés de la première [[bombe A|bombe atomique]], que les joueurs comprirent la tragédie à laquelle ils avaient miraculeusement échappé<ref>{{ja}}le site de la [http://www.nihonkiin.or.jp/match/honinbo/history-e.htm Nikon Ki-in]</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://senseis.xmp.net/?AtomicBombGame AtomicBombGame] sur [[Sensei's Library]].</ref>{{,}}<ref group="N">La confrontation se termina par un résultat nul (3-3) en novembre 1945, durant l'[[Occupation du Japon|occupation américaine]], après la [[reddition du Japon]].</ref>. === Diffusion en Occident === La découverte du go en Europe fut extrêmement tardive. Ce n'est qu'au {{XVIIe siècle}} qu'apparaissent les premières mentions du go. La première attestation écrite remonte à la traduction, publiée en 1615 à [[Augsbourg]], du récit du séjour en [[Chine]] du [[jésuite]] [[Matteo Ricci]]<ref name="Pratesi">Franco Pratesi, ''Eurogo'', Vol. 1, {{p.|11}}.</ref>. Par la suite, les mentions du go se multiplient à travers l'Europe mais toujours assez brièvement dans des récits de voyage. Il faut attendre 1710 pour que [[Gottfried Wilhelm Leibniz]] rédige les premières considérations sur le go<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Gottfried Wilhelm Leibniz]]|titre=Annotatio de quibusdam Ludis; inprimis de Ludo quodam Sinico, differentiaque Scachici & Latrundulorum, genere Ludi Navalis.|éditeur=|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.cs.xu.edu/math/Sources/Leibniz/sinica-latin-english.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=Deleuze|prénom1=Gilles|titre=Deleuze/Leibniz|éditeur=Les cours de Deleuze|url=http://www.webdeleuze.com/php/texte.php?cle=137&groupe=Leibniz&langue=1}}.</ref>. Selon Franco Pratesi<ref name="Pratesi"/>, les premières descriptions du jeu étaient cependant trop sommaires pour que l'on puisse y jouer correctement. C'est seulement à la fin du {{XIXe siècle}} que le [[sinologie|sinologue]] anglais Herbert Giles donne la première présentation utilisable des [[règles du go]], ainsi que des conseils aux débutants (notamment celui d'utiliser un ''[[goban]]'' de 11×11). À la même époque, l'Allemand Oskar Korschelt – qui a passé plusieurs années au [[Japon]] en tant que dentiste et a eu le {{18e}} [[Honinbo]], Shuo, comme patient<ref>[http://rfg.jeudego.org/anthologie/histoire/japon1924.htm Article de Pascal Reysset dans GoRFG].</ref> – publie plusieurs articles puis un livre (''Das japanisch-chinesisch Spiel ‘Go’ : ein Concurrent des Schach'', [[1881]]) qui auront un impact décisif sur la découverte du go : le jeu connaîtra alors ses premiers développements, principalement en [[Allemagne]] (en particulier à [[Leipzig]]) et en [[Autriche-Hongrie]] (à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et [[Graz]]). Le premier club est créé en [[1895]] à [[Pula|Pola]] par des officiers de la [[marine austro-hongroise]] et la première revue, la ''Deutsche Go-Zeitung'', naît à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en [[1909]]. Par la suite, le go prend racine à [[Berlin]] avec quelques joueurs célèbres (Max Lange, un homonyme du joueur d'échecs, [[Edward Lasker]], [[Emanuel Lasker]]{{, etc.}}). En août 1924 se déroule à [[Munich]] le premier tournoi allemand.<!-- (Dénomination à vérifier)--> === Go moderne === Après la [[Seconde Guerre mondiale]], le go se développe sous l'impulsion de la fédération japonaise (''Nihon Ki-in''). En [[République populaire de Chine|Chine]], où il végétait depuis des siècles, le go, après avoir surmonté la crise de la [[révolution culturelle]], connaît un renouveau spectaculaire depuis les [[années 1980]] et un développement sans précédent. Dans les [[années 1990]], c'est au tour de la [[Corée]] d'entrer en scène avec de très forts joueurs, comme [[Lee Chang-ho]], considéré alors comme le meilleur joueur du monde. De fait, à la fin des années 1990, les trois meilleurs joueurs coréens se sont adjugés, à eux seuls, près de 50 % des titres internationaux. Le [[Japon]], qui régnait sans partage sur le monde du go depuis des siècles, voit sa suprématie bousculée et maintenant remise en question tous les ans. À travers le go, les trois pays de l'[[Asie de l'Est]] ont trouvé une nouvelle occasion – pacifique – de vider leurs querelles historiques{{Référence nécessaire}}. Dans le reste du monde, l'intérêt pour le go s'est constamment développé, mais à un rythme moins soutenu, souvent au travers des [[diaspora chinoise|diasporas chinoise]], coréenne ou japonaise. Ainsi, en France, le jeu a connu un important développement à partir de [[1969]], dû presque uniquement à la présence d'un fort joueur amateur coréen, [[Lim Yoo Jong]]<ref>{{lien web|langue=fr |url=http://jhubert.club.fr/Go/Histoire/Fr/go_en_france65-78.htm |titre=Go-RFG {{n°|100}} |site=jerome.hubert1.perso.sfr.fr}}.</ref>. Il faudra attendre [[1978]] pour voir un Européen<ref group="N">L'Autrichien [[Manfred Wimmer]] ({{de}} [http://pokspace.goverband.at/essays/wimmer.htm Pok's Go Space]).</ref> obtenir un titre professionnel de go et 2000 pour qu'un Occidental<ref group="N">L'Américain [[Michael Redmond (joueur de go)|Michael Redmond]] ({{en}} [http://senseis.xmp.net/?MichaelRedmond Sensei's Library]).</ref> obtienne un rang de neuvième [[Grade dan|dan]]. En Europe, au milieu des années 2010, le plus fort joueur professionnel est [[Fan Hui]], Chinois arrivé en [[France]] en 2000 et naturalisé français en 2013. Aujourd'hui, on compte plus de quarante millions de joueurs, dont un million d'Européens. La parution du manga ''[[Hikaru no go]]'', à la fin des années 1990, a ravivé l'intérêt pour ce jeu, notamment chez les jeunes<ref>{{en}} http://www.asiaweek.com/asiaweek/magazine/nations/0,8782,132162,00.html.</ref> ; la même période voit l'apparition de [[Serveur informatique|serveurs]] de [[Jeu vidéo de go|go dématérialisé]] [[Jeu en ligne|en ligne]] ([[KGS]], OGS et IGS<ref group="N">OGS : Online-Go Server ; IGS : {{Lien|IGS Go server}}.</ref> sont sans doute les plus populaires actuellement en Occident), ce qui permet désormais à tous de jouer à toute heure, et d'observer des parties de tous niveaux ; cela entraîne une forte augmentation du nombre des joueurs confirmés et des progrès accélérés. Enfin, en 2016, la [[Match AlphaGo - Lee Sedol|victoire inattendue]] de l'[[intelligence artificielle]] [[AlphaGo]] sur l'un des meilleurs joueurs mondiaux, le Coréen [[Lee Sedol]], a été suivie par des centaines de millions de joueurs asiatiques, suscitant un regain d'intérêt pour le jeu ; dès 2019, des programmes encore plus forts sont devenus accessibles à tous sur des ordinateurs individuels. == Matériel de jeu == [[Fichier:Go-tisch.png|vignette|upright|Équipement traditionnel.]] Le matériel du go est simple, et il existe des équipements basiques et abordables. Ce jeu a cependant donné lieu à des productions [[Luxe|luxueuses]] très élaborées par le choix des matériaux et le soin accordé aux décorations. === ''Goban'' === {{Article détaillé|Goban}} Une partie de go se déroule sur un [[tablier (jeu)|tablier]], le ''[[goban]]'', sur lequel est tracé un quadrillage de 19 lignes [[horizontal]]es par 19 lignes verticales, noté 19×19, qui déterminent 361 intersections (''kōten''). Cette taille de plateau est parfois réduite, typiquement à 13×13 ou 9×9, pour jouer des parties rapides ou pour faciliter l'apprentissage des règles du jeu. Il y a aujourd'hui une tendance à valoriser le jeu sur ces petits ''goban''<ref>Siegmar Steffens, ''Go. Das älteste Brettspiel der Welt spielend lernen'', Rittel Verlag, 2005.</ref>. Le goban traditionnel est très épais et muni de quatre pieds, formant ainsi une petite table. === Pierres === {{Article détaillé|Pierre (go)}} Les deux adversaires placent des jetons noirs et blancs, appelés {{japonais|[[Pierre (go)|pierres]]|碁石|go-ishi}} en japonais et ''weiqizi'' en chinois ({{chinois|court=o|c=围棋子|p=wéiqízǐ}}). Dépourvues de toute inscription ou décoration, les pierres ont toutes la même forme, et ne se différencient que par la couleur. Les équipements vendus dans le commerce se limitent généralement à 181 pierres noires et 180 pierres blanches, nombre permettant de recouvrir un ''goban'' 19×19<ref group="N">19 × 19 = 361 = 180 + 181</ref>. Même si en théorie le nombre de coups n'est pas limité, il est très rare en pratique qu'une partie dépasse trois cents coups ; de plus, en cas de besoin, il est le plus souvent possible de procéder à des échanges de prisonniers. Leur forme est généralement celle de [[Lentille cultivée|lentilles]] (biconvexes), permettant d'être saisies entre l'[[Index (anatomie)|index]] et le [[Majeur (anatomie)|majeur]], selon la gestuelle traditionnelle japonaise. Mais certaines pierres, comme les [[Yunzi|pierres ''yunzi'']] (du chinois {{chinois|court=o|t=雲子|s=云子|p=yúnzǐ}}), sont de forme plan-convexe. Les pierres traditionnelles de luxe étaient en [[ardoise]] pour les pierres noires et en [[Coquille (mollusque)|coquillage]] pour les pierres blanches. Aujourd'hui, le matériau le plus courant est le [[verre]] coloré, mais on en trouve en différentes autres matières : plastique, bois, mais aussi [[jade]], [[agate]] et autres [[pierre fine|pierres semi-précieuses]]. === Accessoires === Les [[Pierre (go)|pierres]] sont conservées dans des {{japonais|bols|碁笥|go-ke}} dont les couvercles peuvent servir à recueillir les prisonniers. Les bols ont également donné lieu à des productions de qualité extrêmement variée, allant du bois précieux au plastique le plus simple. Parfois pour une partie amateur, mais surtout lors des tournois, une [[Pendule de go|pendule]] permet d'imposer une limite au temps de jeu. == Règles du jeu == [[Fichier:Go-board-animated.gif|vignette|Déroulement d'un début de partie.]] {{Article détaillé|Règles du go}} {{Attention|La description qui suit correspond, du point de vue du décompte (territoire plus prisonniers capturés) à la règle japonaise et à la pratique de la majorité des joueurs occidentaux, mais non à celle des joueurs chinois (qui comptent simplement toutes les intersections occupées ou contrôlées) ; elle est par ailleurs trop imprécise pour permettre de traiter vraiment toutes les situations litigieuses; se reporter à l'article détaillé pour une formulation plus rigoureuse.}} === Principe général === Le but est de répartir le plateau entre les deux joueurs en dessinant des territoires, chaque intersection contenue dans un territoire valant un point. Noir commence en déposant une pierre de sa couleur sur une intersection du plateau. Puis, à tour de rôle, les joueurs posent une nouvelle pierre sur une intersection vide du ''goban''. Lors d'une partie typique, les joueurs se placent d'abord proches des coins, les territoires étant plus faciles à construire en s'aidant des bords du plateau. === Capture === [[Fichier:Go capturing.png|thumb|Deux pierres noires en ''[[Atari (go)|atari]]'' (à gauche), capturées au coup suivant (à droite).]] Les pierres adjacentes de même couleur sont dites « connectées » et forment une « chaîne ». Les intersections vides adjacentes à une chaîne sont ses « libertés ». Si un joueur supprime la dernière liberté (voir [[atari (go)|''atari'']]), la chaîne encerclée est « capturée ». Cela signifie que la ou les pierres, alors appelées « prisonniers », sont retirées du plateau, et chacune rapporte un point à celui qui les a capturées. {{Thumb|<center>{{Goban 9x9<!-- a b c d e f g h i 1-->| | | | | | | | | <!-- 2-->| | | | | | | | | <!-- 3-->| | | b| b| b| b| b| | <!-- 4-->| | b| w| w| w| w| w| b| <!-- 5-->| | b| w| | w| | w| b| <!-- 6-->| | b| w| w| w| w| w| b| <!-- 7-->| | | b| b| b| b| b| | <!-- 8-->| | | | | | | | | <!-- 9-->| | | | | | | | | <!-- a b c d e f g h i -->|20}}</center> |légende= Le groupe blanc a deux « yeux »,<br />il est donc impossible à capturer.}} La capture proprement dite est généralement rare au cours d'une partie, mais c'est cette possibilité de capture qui guide les joueurs dans leur manière de former leurs territoires, un territoire étant une zone où le joueur adverse ne peut plus jouer sans finir par être capturé. Un groupe de pierres ne peut plus être capturé s'il forme deux « yeux » car il n'est plus possible de lui supprimer toutes ses libertés. Dans certains cas, capturer des pierres provoquerait une configuration identique à une situation précédente, mais la [[ko (go)|règle du ko]] l'interdit et la partie ne peut donc pas tourner en boucle. === Fin de partie === Lorsqu'un joueur juge que la partie est terminée, il peut passer son tour. La partie s'arrête lorsque les deux joueurs passent consécutivement. À la fin de la partie, les joueurs se mettent d'accord sur les territoires de chacun en identifiant les pierres qui sont impossibles à sauver. On compte un point par intersection libre dans chaque territoire et un point pour chaque prisonnier (pierre prise ou morte). Le vainqueur est celui qui obtient le plus de points. Habituellement, pour faciliter le décompte, les prisonniers sont placés dans le territoire de l'adversaire. === ''Komi'' === {{Article détaillé|Komi (go)}} Noir, qui joue le premier, bénéficie d'un avantage systématique. Pendant des siècles, le go s'est joué sans compensation de ce déséquilibre puis l'avantage de Noir a été évalué à cinq points et demi, sur la base d'études des parties des championnats connus. Blanc s'est donc vu attribuer autant de points supplémentaires dans les parties sans pierre de handicap. C'est cette compensation qu'on appelle le ''komi''. Depuis quelques années, la tendance est à l'augmentation du ''komi'' qui est passé à 6,5 points en [[Corée]] et au [[Japon]] et même 7,5 points en [[République populaire de Chine|Chine]] ainsi que dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Dans le cas des parties avec pierres de handicap, le ''komi'' est réduit à un demi-point. Le demi-point du ''komi'' rend impossible les parties nulles (appelées ''jigo'' en japonais). === Parties à handicap === {{Article détaillé|Handicap (go)}} Pour permettre à des joueurs de niveaux différents de s'affronter, le joueur le plus fort accorde un avantage au plus faible. Ce dernier, qui joue Noir, bénéficie alors de plusieurs pierres dites « de handicap » posées sur le ''goban'' au début de la partie. Noir peut ainsi poser de deux à neuf pierres de handicap pour compenser la différence de niveau des deux joueurs. Contrairement à une partie à égalité, dans une partie à [[Handicap sportif|handicap]], c'est Blanc qui commence à jouer après la pose des pierres noires de handicap. Par convention, les pierres d'avance accordées au joueur le plus faible (noir) sont positionnées sur les ''[[Hoshi (jeu de go)|hoshi]]'', intersections conventionnelles marquées par un point un peu plus épais sur le ''goban''. Cependant, certaines règles permettent à Noir de poser ses pierres de handicap là où il le souhaite. Si la différence de niveau est faible, le handicap peut se limiter à réduire le [[Komi (go)|komi]]. === Décompte du temps === {{Article détaillé|Pendule d'échecs|Byo yomi}} Traditionnellement, dans les grands tournois, le décompte du temps est tenu par un assistant. De nos jours, les amateurs se contentent d'un pendule à double décompte, identique aux [[pendule d'échecs|pendules d'échecs]]. Pour la cadence de jeu, le principe le plus répandu consiste à attribuer un temps global pour la partie, puis à faire suivre celui-ci d'une période supplémentaire, le ''[[byo yomi]]'', durant laquelle chaque joueur se voit attribuer un temps limité pour chacun de ses coups, faute de quoi il perd la partie. {{Exemple|* 30 minutes + byo yomi de 30 secondes : après avoir utilisé ses 30 minutes, le joueur dispose de 30 secondes pour chaque coup ; * 2 heures + byo yomi d'une minute : après avoir utilisé ses 2 heures, le joueur dispose d'une minute pour chaque coup supplémentaire.|nom = Exemples de durées de partie avec [[byo yomi]]}} Vu sa complexité, le décompte du ''byo yomi'' moderne nécessite l'emploi de pendules électroniques ; ce matériel n'étant pas toujours disponible, des compromis ont été développés, comme le [[Byo yomi#Byo yomi canadien|''byo yomi'' canadien]], dans lequel le joueur doit jouer un certain nombre de coups, douze par exemple, en moins de cinq minutes. En France, pour la plupart des tournois, le temps de jeu réglementaire pour chaque joueur est d'une heure suivie d'un ''byo yomi'' canadien de 5 minutes pour 15 pierres<ref>[http://ffg.jeudego.org/informations/competitions/chp.php Règlement du championnat de France sur le site de la FFG] ; le point 2.3 légifère les questions de ''[[byo yomi]]''.</ref>. == Apprentissage et maîtrise du go == === Méthode d'initiation === {{Thumb|<center>{{Goban 9x9<!-- a b c d e f g h i 1-->| | | | | | | | | <!-- 2-->| | | | | | | | | <!-- 3-->| | | | | | | | | <!-- 4-->| | w| | | | | | | <!-- 5-->| b| w| | w| | | | | <!-- 6-->| w| b| w| | w| | | | <!-- 7-->| | b| b| b| w| | | | <!-- 8-->| | | | b| w| | | | <!-- 9-->| | | | | | | | | <!-- a b c d e f g h i -->|20|d=d|l=l}}</center> |légende= [[Tsumego]] de difficulté moyenne,<br /> la consigne étant {{Citation| Noir joue et vit}}<br /> (la solution figure [[Tsumego#Exemples|dans l'article détaillé]]).}} Différentes méthodes se sont développées pour permettre aux débutants de tous âges de découvrir le jeu. Une méthode d'initiation courante et efficace pour le pédagogue est d'expliquer l'essentiel des règles qui est très brièvement : # Le déroulement et le but du jeu (faire des territoires). # Les règles de capture. puis de pratiquer directement sur un goban de petite taille, de préférence 6×6 ou 7×7<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Méthode initiation Hikaru No Go |url=https://www.youtube.com/watch?v=CH8GulBSj-k }}.</ref>. La petite taille permet de jouer des parties rapidement et d'obtenir des positions simples - faciles à appréhender au début. Le but est de faire découvrir les stratégies (connecter ses pierres/couper les pierres de l'adversaire et faire des territoires avec des pierres « impossibles à capturer ») par la pratique directe du jeu plutôt que par des exposés théoriques pénibles. Ensuite les exceptions aux règles telles que le [[ko (go)|ko]] ou le [[Seki (go)|seki]] et les notions stratégiques plus avancées (techniques de capture, yeux, [[tsumego]]s, [[Formes du go|formes]]...) peuvent ainsi être amenées progressivement, naturellement et logiquement. === Analyse de parties === Il y a une tradition de pédagogie très développée au go. En pratique, à la fin de chaque partie de go, l'usage est de remercier son adversaire lorsque l'on perd tandis que le joueur gagnant a alors pour tâche de commenter la partie pour faire progresser son adversaire. Le fait que l'on puisse jouer des parties avec handicap et qu'il soit possible de jouer pédagogique - méthode qui consiste pour le maître à ne pas jouer les coups les plus forts, mais des coups compréhensibles pour son adversaire qui l'aident à progresser - rendent l'approche du go particulièrement accueillante pour les débutants. === Stratégie et tactique === {{Article détaillé|Stratégie et tactique du go}} Progresser au go réclame bien davantage que la simple mémorisation des règles du jeu et un bon entraînement. Le développement séculaire du jeu a en effet produit un corpus considérable de positions de référence : ''[[fuseki]]'', ''[[joseki]]'', ''[[tsumego]]'', ''[[yose]]'', etc. ainsi qu'un ensemble d'outils théoriques (tels que la notion d'« influence »). Au [[Japon]], le système, institutionnalisé de très longue date, est figé et sépare drastiquement « professionnels » et « amateurs » : le [[joueur de go professionnel|go professionnel]] est largement régi par la cooptation et les candidats entrent dans les écoles de go comme ''[[insei (go)|insei]]'' avant de gravir éventuellement les échelons. Dans le reste du monde, le niveau de jeu est très variable selon les pays et les compétitions. Au début du {{s|XXI|e}}, les joueurs occidentaux capables de rivaliser avec les champions japonais, coréens ou chinois étaient rarissimes<ref>{{en}} [http://senseis.xmp.net/?WesternProfessionals WesternProfessionals] sur [[Sensei's Library]].</ref>. Au [[Japon]] et en [[Chine]], les principes stratégiques généraux ont souvent été exprimés sous la forme très accessible de [[Proverbes de go|proverbes]]<ref>The Nihon Ki-in, ''Handbook of Proverbs'', Yutopian 2005.</ref>. En Occident, l'accès à ces informations est compliqué par les difficultés linguistiques : la quasi-totalité de la littérature technique du go est rédigée en [[japonais]], [[langues chinoises|chinois]] ou [[coréen]], mais des traductions sont éditées depuis la hausse de la popularité du go en Occident. Enfin, des sites internet dédiés au go, tel que les wiki [[Sensei's Library]] (en anglais), ou l'Encygopédie<ref group="N">[http://www.jeudego.info/ site de l'EncyGoPedie]</ref> (en français), permettent de partager les connaissances théoriques. == Compétitions de go == [[Fichier:XHikaruNoGo 37 (3108090791).jpg|thumb|Tournoi de go.]] === Tournois et championnats === {{Article connexe|Liste des compétitions de go}} Les compétitions de go sont composées principalement de tournois et de championnats. Des compétitions concernent spécialement les joueurs professionnels et permettent aux participants de gagner des sommes relativement élevées. En Europe, l'organisation des compétitions est à la discrétion des clubs, des fédérations nationales et de la [[Fédération européenne de go]], les prix n'atteignant néanmoins jamais les sommes du circuit professionnel asiatique. === Kifu === {{article détaillé|Kifu}} [[Fichier:Kifu.jpg|thumb|Un ''kifu'' japonais moderne.]] Le déroulement détaillé des parties de go est conservé sur des ''[[kifu]]'', ce qui permet l'analyse de la partie par les joueurs eux-mêmes à la fin du jeu. Les ''kifu'' permettent également de connaître précisément la manière dont on pratiquait le go il y a plusieurs siècles. C'est ainsi que l'amateur éclairé peut apprécier aujourd'hui encore le génie de [[Hon'inbō Dōsaku]] (1645-1702), de [[Hon'inbō Shūsaku]] (1821-1862) ou de [[Go Seigen]] (1914-2014), considérés comme trois des plus brillants joueurs de l'histoire du go. Assez différente de la [[notation algébrique]] utilisée aux [[jeu d'échecs|échecs]] ou même de celle utilisée pour les ''kifu'' de [[shōgi]], la notation « diagramme » utilisée pour les ''kifu'' de go demande au néophyte une certaine pratique. Sa maîtrise était indispensable pour aborder les manuels de go ; beaucoup de maîtres expliquent que reproduire correctement un ''kifu'' (de partie de maitre) sur un ''goban'' suffit à faire progresser un joueur. Cependant, pour ne pas décourager les amateurs, la pratique s'est répandue de publier les parties sous forme de nombreux diagrammes ne contenant que quelques coups. Par ailleurs, la généralisation d'outils électroniques fait qu'il devient de plus en plus fréquent de voir les joueurs noter leurs parties sur des [[smartphone]]s, par exemple. === Classement des joueurs === {{Article détaillé|Rangs et classements au go}} [[Fichier:Tuchola 051.jpg|thumb|Joueurs de go en compétition<br /> au [[Championnat européen de go|congrès européen]] de [[Tuchola]] en 2004.]] Le classement s'effectue différemment selon qu'il s'agit de joueurs amateurs ou de [[joueur de go professionnel|professionnels]]. Dans la catégorie amateur, les niveaux s'échelonnent de {{30e}} ''[[kyū]]'' (débutant) à {{1er}} ''[[kyū]]'' puis de {{1er}} ''[[grade dan|dan]]'' à {{9e}} ''dan''. Le trentième ''[[kyū]]'' étant une valeur indicative, il n'y a théoriquement pas de limite inférieure. Chez les professionnels – on en dénombre près de 400 au Japon –, les classements vont de {{1er}} à {{9e}} ''dan''. Un niveau de {{1er}} ''dan'' professionnel correspond environ à un {{7e}} ''dan'' amateur. Selon d'anciens principes de classification chinois{{note|Il s'agit du système connu sous le nom de {{lien|9 Pin Zhi}} (九品制), décrit dans le ''{{lien|trad=Classic of Arts|Classique des Arts}}'' (艺经) ; ce système s'inspirait du [[système des neuf-rangs]].}}, le niveau de {{9e}} ''dan'' devrait toujours correspondre au meilleur niveau existant, ou même seulement possible, car il arrivait à l'époque classique que ce titre ne soit pas décerné. C'est pourquoi le titre de [[Judan (Go)|{{10e|dan}}]] était honorifique, et presque une plaisanterie respectueuse, avant de devenir le nom de l'une des plus importantes compétitions professionnelles de go au Japon. Entre amateurs, un niveau d'écart correspond à peu près à une pierre de handicap, ou encore à une probabilité de victoire d'environ deux parties sur trois. Entre [[joueur de go professionnel|joueurs professionnels]], c'est environ trois niveaux d'écart (et peut-être même quatre) qui correspondent à une pierre de handicap. En Europe, un [[classement Elo]], commun aux joueurs amateurs et professionnels, est parfois utilisé pour effectuer un classement plus précis<ref>{{en}} [http://www.eurogofed.org/rating/index.htm Fédération européenne de go].</ref>. === Joueurs célèbres === {{Article détaillé|Joueurs de go célèbres}} En août 2013, les joueurs professionnels ayant remporté plus de trois titres internationaux étaient [[Lee Chang-ho]] (21), [[Lee Sedol]] (16), [[Cho Hunhyun]] (11), [[Gu Li]] (7), [[Kong Jie]], [[Yoo Changhyuk]], [[Takemiya Masaki|Masaki Takemiya]] et [[Yoda Norimoto|Norimoto Yoda]] (6). Les joueurs professionnels ayant remporté des titres internationaux étaient majoritairement de nationalité [[Corée du Sud|sud-coréenne]] (66 titres), [[Chine|chinoise]] (29 titres) et [[japon]]aise (23 titres). == Intelligence artificielle == {{Article détaillé|Go en informatique}} La grande taille du ''goban'' détermine une [[combinatoire]] qui dépasse de très loin les possibilités de calcul des ordinateurs, interdisant toute technique de [[recherche exhaustive]] (il y a environ <math>10^{170}</math> configurations légales possibles, et la taille très approximative de l'arbre des possibilités du jeu est de <math>10^{600}</math>, le nombre 361!/100! des différentes parties de moins de 260 coups). Cette difficulté est amplifiée par d'autres caractéristiques du jeu : la nature de la condition de victoire, le placement quasiment sans contrainte de chaque pierre, la nature non locale de la [[Règles du go#Ko|règle du ''ko'']], le haut niveau de [[reconnaissance de formes]] exigé. Alors que l'ordinateur d'IBM [[Deep Blue]] battait le champion du monde d'[[échecs]] [[Garry Kasparov]] en 1997, les ordinateurs étaient alors limités au niveau de joueurs amateurs faibles lorsqu'il s'agissait de jouer au go. Ainsi en [[1997]], Janice Kim, ''shodan'' professionnelle, battait le programme HandTalk malgré un handicap de 25 pierres, tandis que, en [[1998]], Martin Müller, sixième dan amateur, battait ''Many Faces of Go'' malgré un handicap de 29 pierres (il serait difficile pour ces joueurs de gagner à ces handicaps face à n'importe quel novice). Mais le monde de l'[[intelligence artificielle]] voit en cette difficulté un défi à relever et améliore ses algorithmes<ref>{{Lien web|langue = en-US|auteur = Alan Levinovitz|titre = The Mystery of Go, the Ancient Game That Computers Still Can't Win|url = https://www.wired.com/2014/05/the-world-of-computer-go/|site = [[Wired (magazine)|Wired]]|date = 12 mai 2014|consulté le = 2016-01-30}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9C04EFD6123AF93AA15754C0A961958260 Article du ''New York Times''] du 17 juin 1997.</ref>. À partir de 2006, la programmation du go fait des progrès importants notamment grâce à la [[méthode de Monte-Carlo]]<ref>{{lien web|langue=fr |url=https://interstices.info/jcms/c_21056/mogo-maitre-du-jeu-de-go |titre=MoGo, maître du jeu de go ? |auteur1= Sylvain Gelly |auteur2=Joanna Jongwane |site=[[Interstices]] |date=15/02/2007 |consulté le=16 mars 2016}}.</ref>, les programmes parvenant désormais à égaler des joueurs de haut niveau sur un ''goban'' de taille 9×9<ref>[http://fr.biz.yahoo.com/09042008/175/nouvelle-avancee-en-intelligence-artificielle-une-machine-gagne-une-partie.html Une partie gagnée à égalité (sur 9x9) contre un {{5e|dan}} professionnel.].</ref> ou à des handicaps raisonnables sur un ''goban'' de taille 19×19<ref>{{en}} http://www.lifein19x19.com/forum/viewtopic.php?f=18&t=5572&sid=b2ec061c210c4ffea164ed159fd4ca59.</ref>. Ainsi, en 2012, les meilleurs programmes sont parvenus à obtenir un niveau de {{4e|dan}} amateur sur le serveur [[KGS]] en partie « lente »<ref group="N">Il s'agit tout de même de cadences de l'ordre de 30 secondes par coup.</ref> et {{6e|dan}} en partie rapide. En 2013, le programme [[Crazy Stone]] a réussi à l’emporter sur le {{9e|dan}} professionnel [[Ishida Yoshio]] avec quatre pierres de handicap<ref>[http://remi.coulom.free.fr/CrazyStone/ Site de Crazy Stone].</ref>{{,}}<ref>{{en}} Jingning Xue, ''« [http://gogameguru.com/crazy-stone-computer-go-ishida-yoshio-4-stones/ Crazy Stone computer Go program defeats Ishida Yoshio 9 dan with 4 stones] »'', Go Game Guru, 24 mars 2013.</ref>. En octobre 2015, de nouveaux progrès, utilisant en particulier les [[réseau de neurones artificiels|réseaux neuronaux]] et l'[[apprentissage profond]], ont permis au programme [[AlphaGo]] de la société [[DeepMind]] de battre pour la première fois un [[joueur de go professionnel|joueur humain professionnel]] ([[Fan Hui]], actuel champion d'Europe) sans handicap (5-0 en parties lentes et 3-2 en parties rapides)<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Google AI algorithm masters ancient game of Go |url=http://www.nature.com/news/google-ai-algorithm-masters-ancient-game-of-go-1.19234?WT.ec_id=NATURE-20160128&spMailingID=50563385&spUserID=MTgyMjI3MTU3MTgzS0&spJobID=843636789&spReportId=ODQzNjM2Nzg5S0 |site=Nature News & Comment |consulté le=2016-01-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |titre=AlphaGo {{!}} Google DeepMind |url=http://deepmind.com/alpha-go.html |site=deepmind.com |consulté le=2016-01-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en |prénom1=David|nom1=Silver |prénom2=Aja|nom2=Huang |prénom3=Chris J.|nom3=Maddison |prénom4=Arthur|nom4=Guez |titre=Mastering the game of Go with deep neural networks and tree search |périodique=Nature|volume=529 |date=2016-01-28 |issn=0028-0836 |doi=10.1038/nature16961 |lire en ligne=http://www.nature.com/nature/journal/v529/n7587/full/nature16961.html |consulté le=2016-01-28 |pages=484–489}}.</ref>. En mars 2016, lors d'un [[match AlphaGo - Lee Sedol|match médiatisé à Séoul]], il affronte [[Lee Sedol]] ({{9e|dan}}), un des meilleurs joueurs mondiaux, et gagne 4-1<ref>{{Article|langue=fr|titre=Jeu de go : victoire finale de l’intelligence artificielle sur le score de 4 à 1|périodique=[[Le Monde]].fr|date=2016-03-15|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/15/jeu-de-go-victoire-finale-de-l-intelligence-artificielle-sur-le-score-de-4-a-1_4882998_4408996.html|consulté le=2016-03-15}}.</ref>. Ce match fortement symbolique est qualifié d'historique. Un an plus tard [[AlphaGo]] bat le numéro 1 mondial [[Ke Jie]] ; DeepMind annonce alors qu'AlphaGo ne participera plus à d'autres compétitions et sera remplacé par un outil d'apprentissage pour les joueurs humains<ref>{{Lien web|titre=Après avoir terrassé le numéro 1 mondial du jeu de go, AlphaGo prend sa retraite|url=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/27/apres-avoir-terrasse-le-numero-1-mondial-du-jeu-de-go-alphago-prend-sa-retraite_5134882_4408996.html|site=lemonde.fr|date=27 mai 2017|consulté le=3 juin 2017}}.</ref> ; de nombreux joueurs s'attendent alors à un bouleversement dans le monde du go professionnel<ref>{{Article|titre=L’homme battu par la machine au go : « Sur Internet, beaucoup de joueurs sont désespérés »|périodique=[[Le Monde]].fr|date=2016-03-09|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/03/09/l-homme-battu-par-la-machine-au-go-sur-internet-beaucoup-de-joueurs-sont-desesperes_4879606_4408996.html|consulté le=2016-03-13}}.</ref>. Développée en 2017 en n'utilisant aucune connaissance humaine mais uniquement à partir des règles du jeu et par [[apprentissage automatique|auto-apprentissage]], une nouvelle version, [[AlphaGo Zero]], est encore plus compétente que les précédentes<ref name="Nature2017">{{article|prénom1=David|nom1=Silver|lien auteur1=David Silver (programmer)|prénom2=Julian|nom2=Schrittwieser|prénom3=Karen|nom3=Simonyan|prénom4=Ioannis|nom4=Antonoglou|prénom5=Aja|nom5=Huang|lien auteur5=Aja Huang|prénom6=Arthur|nom6=Guez|prénom7=Thomas|nom7=Hubert|prénom8=Lucas|nom8=Baker|prénom9=Matthew|nom9=Lai|prénom10=Adrian|nom10=Bolton|prénom11=Yutian|nom11=Chen|lien auteur11=Chen Yutian|prénom12=Timothy|nom12=Lillicrap|prénom13=Hui|nom13=Fan|lien auteur13=Fan Hui|prénom14=Laurent|nom14=Sifre|prénom15=George van den|nom15=Driessche|prénom16=Thore|nom16=Graepel|prénom17=Demis|nom17=Hassabis|lien auteur17=Demis Hassabis|url=https://www.nature.com/nature/journal/v550/n7676/full/nature24270.html|titre=Mastering the game of Go without human knowledge|journal=[[Nature (journal)|Nature]]|issn=0028-0836|pages=354–359|volume=550|numéro=7676|doi=10.1038/nature24270|date=19 octobre 2017|consulté le=10 décembre 2017}}</ref> ; en décembre 2017, DeepMind en a publié une version plus polyvalente encore, [[AlphaZero]], capable de jouer également aux [[échecs]] et au [[shōgi]] à un niveau supérieur à celui des meilleurs humains ou programmes<ref name="preprint">{{lien arXiv | auteur=David Silver ''et al'' | auteur1=David Silver | auteur2=Thomas Hubert | auteur3=Julian Schrittwieser | auteur4=Ioannis Antonoglou | auteur5=Matthew Lai | auteur6=Arthur Guez | auteur7=Marc Lanctot | auteur8=Laurent Sifre | auteur9=Dharshan Kumaran | auteur10=Thore Graepel | auteur11=Timothy Lillicrap | auteur12=Karen Simonyan | auteur13=[[Demis Hassabis]] | eprint=1712.01815 | titre=''Mastering Chess and Shogi by Self-Play with a General Reinforcement Learning Algorithm'' | class=cs.AI | date = 5 décembre 2017}}</ref>. En 2019, les meilleurs programmes ({{Lien|langue=en|trad=Fine Art (software)|fr=Fine Art}}, Golaxy, etc.), tous développés en s’inspirant des algorithmes d’AlphaGo, rendent de manière consistante deux pierres de handicap aux meilleurs professionnels, ce qui correspondrait à un niveau de {{11e}} dan amateur et de 14 ou {{15e}} dan professionnel{{Note|texte={{article|lang=en|titre=Tencent Fine Art Artificial Intelligence Go program beats top human players after giving two stone handicap|auteur=Brian Wang|date=mars 2018|périodique=nextBIGfuture|url=https://www.nextbigfuture.com/2018/03/tencent-fine-art-artificial-intelligence-go-program-beats-top-human-players-after-giving-two-stone-handicap.html}}}} ; des programmes plus faibles (mais tout de même de la force des meilleurs professionnels), tels que Katago, tournent sur des ordinateurs personnels et même sur des [[Smartphone|smartphones]], permettant désormais à tous les joueurs de s’entraîner dans des conditions encore inimaginables en 2018. == Dans la culture == === Littérature === * ''[[Le Jeu des perles de verre]]'', [[Hermann Hesse]] (1943) ; la ressemblance du jeu d'Hermann Hesse avec le go est d'ordre métaphorique. * ''ε'', [[Jacques Roubaud]], NRF Poésie/Gallimard, 1967. {{commentaire|L'auteur a également participé à l'écriture du ''[[Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go]]'' (qui est en 1969 le premier livre technique en français sur le go), ainsi qu'au recueil ''Échecs et Go'' (2000, Actes Sud).}} * ''[[Le Maître ou le Tournoi de go]]'', [[Yasunari Kawabata]] ([[prix Nobel de littérature]] en 1968), Albin Michel, 1975 {{ISBN|978-2-253-04673-8}}. *''Le Go (El Go)'', poème daté du 9 septembre 1978, paru dans le recueil ''Le Chiffre'' (''La cifra'') (1981), [[Jorge Luis Borges]], trad. Claude Esteban, Gallimard, 1988. * {{en}} Sung-Hwa Hong, ''First Kyu'', 1999, ouvrage coréen traduit seulement en anglais par l'auteur (qui ne souhaite pas que son roman soit traduit dans une autre langue). * ''[[La Joueuse de go]]'', [[Shan Sa]], 2001 ([[prix Goncourt des lycéens]]) {{ISBN|978-2-07-042419-1}}. * ''Mort d'un maître de Go'', [[Frédéric Lenormand]], 2006 {{ISBN|978-2-213-63088-5}}, huitième volume des ''Nouvelles enquêtes du [[juge Ti]]''. * ''[[L'Élégance du hérisson]]'', [[Muriel Barbery]], Gallimard, 2006. * ''[[Shibumi]]'', [[Trevanian]], Gallmeister, 2008. * ''[[Satori (roman)|Satori]]'', [[Don Winslow]], JCLattès, 2011. Inspiré de ''[[Shibumi]]''. === Bandes dessinées et mangas === * ''[[Hikaru no go]]'', manga, [[Yumi Hotta]] (scénario), [[Takeshi Obata]] (dessin), Tonkam 1998-2003. === Cinéma === * [[1998 au cinéma|1998]] : ''[[Pi (film)|Pi]]'' de [[Darren Aronofsky]], met en scène plusieurs rencontres entre des mathématiciens qui jouent au go. * [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[Un homme d'exception]]'' de [[Ron Howard]] ; on y voit le mathématicien John Forbes Nash Jr. disputer une partie de go avec Hansen. * [[2005 au cinéma|2005]] : ''{{langue|en|[[The Taste of Tea]]}}'' de Ishii Katsuhito ; le personnage d'Hajime Haruno est dans le club de go de son établissement scolaire et joue souvent avec son père notamment. * [[2006 au cinéma|2006]] : ''{{langue|en|[[The Go master]]}}'' de [[Tian Zhuangzhuang]] ([[Hong Kong]])<ref>{{Imdb titre|id=0439885|titre=The go master}}.</ref>, retrace la vie de Wu Qingyuan, plus connu sous le nom de [[Go Seigen]]. * [[2008 au cinéma|2008]] : ''{{langue|en|[[Departures (film)|Departures]]}}'' (''Okuribito'') ; on y voit un homme étudier le go seul dans des bains publics, avec un livre. * [[2009 au cinéma|2009]] : ''[[Le Hérisson (film)|Le Hérisson]]'' (basé sur le livre ''L’Élégance du hérisson''), de [[Mona Achache]] ; l'héroïne, Paloma, et son voisin japonais jouent au go ; il est question du jeu lors d'une scène de repas. * [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Tron : L'Héritage]]'' ; on y voit une femme expliquer au personnage principal qu'elle joue avec le père de celui-ci. * [[2011 au cinéma|2011]] : ''[[Le Dernier Royaume]]'' ; les conseillers Zhang Liang et Fan zeng s’affrontent au banquet de Hong Men. * [[2014 au cinéma|2014]] : ''[[The Divine Move]]'', de Beum-gu Cho (Corée), raconte la quête de vengeance d'un joueur de go ayant perdu son frère lors d'une partie de go clandestine. * [[2018 au cinéma|2018]] : ''[[Dans la brume (film, 2018)|Dans la brume]]'', de Daniel Roby ; le couple qui héberge les personnages principaux joue au go au moment de l'arrivée de ceux-ci chez eux. *[[2019 au cinéma|2019]] : ''[[The Divine Move 2: The Wrathful|The Divine Move 2 : The Wrathful]]'', de Khan Lee (Corée). *[[2019 au cinéma|2019]] : ''[[À couteaux tirés (film, 2019)|À couteaux tirés]]'', de [[Rian Johnson]]. === Séries télévisées === * Dans ''[[Esprits criminels]]'', le premier épisode de la [[Saison 1 de Esprits criminels|saison 1]], « Les Profilers », met en scène chez l'un des suspects une partie de go qui permet au {{Dr|Reid}} de déterminer ce suspect comme « agresseur extrême » ; le titre original de l'épisode est « ''{{Langue|en|Extreme Aggressor}}'' ». * Dans ''[[Teen Wolf (série télévisée)|{{Lang|en|Teen Wolf}}]]'', saison 3, Stiles et le Nogitsune jouent sur le nemeton, jusqu’à ce que Stiles renverse le jeu. * Dans ''[[Altered Carbon]]'', on voit les frères Takeshi Kovacs et Reileen Kawahara disputer une partie dans un souvenir. Il y a aussi des gobans dans certains épisodes. * Dans ''[[Star Trek: Enterprise]]'', saison 2 épisode 22, le commandeur Tucker joue au go contre un alien. * Dans ''[[The Glory]]'', Moon Dong-eun, le personnage principal, apprend à jouer au go. Elle aime en effet cette idée de « construire des petites maisons et de détruire celles de l'adversaire ... c'est une bataille intense, qui se fait en silence<ref>''The Glory'', épisode 2.</ref>. » Il s'avère que le plan de sa vengeance est aussi sophistiqué que son talent à jouer à ce jeu. * Dans Astrid et Raphaëlle, série française, Astrid connaît très bien le jeu de go et accepte d'y jouer avec son ami japonais Tetsuo. == Notes et références == === Notes === {{Références|group="N"}} === Références === {{Références nombreuses|taille=24}} == Annexes == {{Autres projets|wikibooks=Jeu de go|commons=Category:Go (game)|wiktionary=go|wiktionary thésaurus=go|wikiversity=Jeu de go}} === Bibliographie === ==== En français ==== * Pierre Lusson, [[Georges Perec]] et [[Jacques Roubaud]], ''[[Petit traité invitant à la découverte de l'art subtil du go]]'', Paris, Christian Bourgois, 1969 (rééd. 2003) {{ISBN|978-2-267-00442-7}}. * Roger Girault, ''Traité du jeu de go'', Ludothèque de l'impensé radical, Flammarion, Paris, 1970 {{ISBN|2-08-202200-5}}. Réédité sous un titre différent en 1977, avec l'adjonction d'un second volume centré sur la tactique. * Hervé Dicky, ''L'ABC du Go'', [[éditions Chiron]], 1974. * Lim Yoo Jong et Hervé Dicky, ''Le jeu à 9 pierres de handicap'', Chiron, 1974. * Pierre Aroutcheff, ''Le Jeu de go'', Hatier, 1983. * Pierre Aroutcheff, ''Perfectionnement au Go'', Hatier, 1986. * Armel Marin et Pierre Decroix, ''L'Art subtil du management ou Le jeu de go comme modèle'', Les Éditions d'organisation, 1988 {{ISBN|2-7081-0949-9}}. * Pascal Reysset, ''Le Go aux sources de l'Avenir'', Chiron, 1992. * Francis Touazi et Cécile Gevrey, ''Management d'entreprise et stratégie du Go'', 1994. * Ka Sei Morii, ''Comment jouer et gagner au jeu de Go'', De Vecchi, Paris, 1995 (réédité en 2004 et en 2007). * [[Takemiya Masaki]], ''Le Go cosmique'', Algo, 1997. * EGCC (European Go Cultural Centre) et EGF (European Go Federation), ''L'Asie et le jeu de go'', trad. Fédération française de go, EGCC, Amstelveen, 1998. * François Lorrain, ''Go, le grand jeu de l'Orient'', Librairie Biosfaire, Montréal, 1998. * Yasutoshi Yasuda, ''Le Go, un outil de communication'', Chiron, Paris, 2003. * Albert Fenech, ''Le Go, un jeu d'enfant'', trois volumes (2003, 2004, 2005). * Lee Chang-Ho, ''Invasion et réduction'', deux tome (2003 et 2005). * Motoki Noguchi, ''Jeu de go. Le langage des pierres. Règles et fondamentaux'', Praxeo, 2005 {{ISBN|2-9520472-1-9}}. * Weidong Xie, ''Le Premier Livre de Go'', Jean-Louis Marchand éditions, Bruxelles, 2005 ; {{2e|édition}} revue et corrigée, 2010 {{ISBN|978-2-9600-247-3-9}}. * Jean-Christian Fauvet et Marc Smia, ''Le Manager joueur de Go'', 2006. * Flore Coppin et Morgan Marchand, ''La Voie du Go'', Chiron, 2006. * [[Fan Hui]], ''L'Âme du go. Les formes et leur esthétique'', Chiron, Paris, 2007 {{ISBN|978-2-7027-1203-0}}. * Motoki Noguchi, ''Tsumego. L'Art du combat au jeu de go'', Praxeo, 20 mars 2009. * Dai Junfu, ''Chûban, la stratégie au jeu de go'', Praxeo, 2010. * Fan Hui, ''Le Go pas à pas'', en 5 volumes, Chiron, Paris, 2010-2013. * Yilun Yang (traduction Finn Dickman), ''Le Jeu de go, principes fondamentaux'', {{coll|jeudego.com}}, 2013 {{ISBN|978-2-9545-882-0-9}}. * Gunnar Dickfeld, ''À Noir de Jouer. Le Livre d'exercices de go'', Plateau et Pierres, Francfort, quatre volumes (2013, 2014 et 2015 pour les trois premiers volumes) {{ISBN|978-3-940563-51-4}} et {{ISBN|978-3-940563-53-8}} pour les volumes 1 et 2. * Dai Junfu et Motoki Noguchi, ''Yose'', Praxeo, 2014. ==== En anglais ==== Sur le wiki [[Sensei's Library]], environ 200 ouvrages en langue anglaise (traductions du japonais ou du coréen ou ouvrages originaux) sont recensés. * {{en}} Z. Volpicelli, ''Journal of the China Branch of Royal Asiatic society'', Londres, Royaume-Uni, 1891. * {{en}} S. Culin, ''Korean games with notes of the corresponding games of China and Japan'', Philadelphie, USA, 1895. * {{en}} Horace F. Cheshire, ''Goh or Wei-Chi - A handbook of the game'', Hastings, Royaume-Uni, 1911. * {{en}} Edward Lasker, ''Go and Go-Moku'', 1934 ({{2e|édition}} 1960). * {{en}} Mihori Fukumensi, ''Japanese game of Go'', traduit par Z.T. Iwado, Tourist Library, Tokyo, Japan, 1939. * {{en}} John Power, ''Invincible. The Games of [[Honinbō Shūsaku|Shusaku]]'', Kiseido Publishing Company, 1982/1996 {{ISBN|978-4-906574-01-8}}. * {{en}} Richard Bozulich, ''The Go Player's Almanac 2001'', Kiseido Publishing Company, 2001 {{ISBN|978-4-906574-40-7}}. * {{en}} Andrew Grant, ''400 Years of Go in Japan'', 2003. * {{en}} Francesco Pratesi, ''Eurogo'' (3 volumes), Florence, 2004 {{ISBN|8879996894}}. * {{en}} Chihyung Nam, ''Baduk, Made Fun and Easy'', EunHaeng NaMu, 2006 {{ISBN|978-89-566-0167-0}}. ==== Autres langues ==== * {{Ouvrage|langue=de|auteur1=Oskar Korschelt|titre=Das Go Spiel|éditeur=Mitteilugen des Deutsche Gesellschaft für Natur-und Völkerkunde Ostasiens|année=1880-1884}}. * {{Ouvrage|langue=de|auteur1=Michael H. Koulen|titre=Go|sous-titre=Die Mitte des Himmels. Geschichte, Philosophie, Spielregeln, Meisterpartien|lieu=Hambourg|éditeur=Hebsacker Verlag|année=2004|pages totales=168|isbn=978-3-937499-02-4}}. * {{Ouvrage|langue=it|auteur1=Marco Milone|titre=Evoluzione e rappresentazione simbolica del gioco del go|éditeur=Aracne|année=2020|pages totales=168|isbn=978-8825537314}}. === Articles connexes === * [[Liste de joueurs de go]] * [[Go-dokoro]] * [[Fédération française de go]] * [[Fédération européenne de go]] * ''[[Revue française de go]]'' === Liens externes === {{Liens}} ==== Wikis ==== * [http://www.jeudego.info/?PageDeGarde Encygopédie] ''jeudego.info'' * [http://senseis.xmp.net/ Sensei's Library] * [http://fr.jeudego.wikia.com/wiki/Wiki_Jeudego Wiki Jeudego] ==== Fédérations ==== * {{en}} [http://www.intergofed.org/ Fédération internationale de go] * {{en}} [http://www.eurogofed.org/ Fédération européenne de go] * {{en}} [http://www.gofed.be/ Fédération belge de go] * [http://ffg.jeudego.org Fédération française de go] * {{en}} [http://www.swissgo.org Fédération suisse de go] * {{vi}} [http://vncovay.org/ Fédération vietnamienne de go] ==== Revues ==== * {{en}} [http://www.kiseido.com/go_world.htm Go World] * [http://rfg.jeudego.org Revue française de go] {{Portail|Corée|Japon|monde chinois|Jeu de go}} {{Bon article|oldid=33346694|date=11 septembre 2008}} [[Catégorie:Jeu de go|*]] [[Catégorie:Jeu chinois]] [[Catégorie:Jeu conçu dans l'Antiquité]] [[Catégorie:Jeu par arrangement]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jordanie
Jordanie
{{coord|31.95|35.9333|type:country_source:enwiki|format=dms|display=title}} {{Infobox Pays | nom_français = Royaume hachémite de Jordanie | nom_local1 = {{langue|ar|المملكة الأردنّيّة الهاشميّة}} | langue1 = ar | nom_local2 = | langue2 = | image_drapeau = Flag of Jordan.svg | lien_drapeau = Drapeau de la Jordanie | image_blason = Coat of arms of Jordan.svg | lien_blason = Armoiries de la Jordanie | image_carte = Jordan (orthographic projection).svg | devise = | transcription_devise = | langue_devise = | traduction_devise = | langues_officielles = [[Arabe]]<ref name="cia" /> | capitale = [[Amman]] | coordonnées_capitale = 31° 57′N, 35° 56′E | lien_villes = Liste de villes de Jordanie | titre_plus_grande_ville = Plus grande ville | plus_grande_ville = [[Amman]] | type_gouvernement = [[Monarchie constitutionnelle]] | titre_dirigeant = [[liste des souverains de Jordanie|Roi]] | nom_dirigeant = {{souverain2|Abdallah|II}} | titre_dirigeant2 = [[Premier ministre de la Jordanie|Premier ministre]] | nom_dirigeant2 = [[Bisher Al-Khasawneh]] | titre_parlement = [[Parlement]] | nom_parlement = [[Assemblée nationale (Jordanie)|Assemblée nationale]] | titre_parlement2 = [[Chambre haute]]<br/>[[Chambre basse]] | nom_parlement2 = [[Sénat (Jordanie)|Sénat]]<br/>[[Chambre des représentants (Jordanie)|Chambre des représentants]] | superficie_rang = 112 | superficie_totale = 89342 | pourcentage_eau = 0,8 % | population_rang = 84 | population_totale = 10820644 | population_année = 2020<ref name="cia">{{Lien web |langue=en |titre=The World Factbook — Central Intelligence Agency |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/jordan |site=cia.gov |consulté le=2018-04-13}}.</ref> | type_indépendance = Date | pays_indépendance = {{Royaume-Uni}} | date_indépendance = {{date|25|mai|1946}} | gentilé = Jordanien | PIB_PPA = {{augmentation}} {{unité|122.180|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br />+ 8,82 % | PIBPPA_année = 2022 | PIB = {{augmentation}} {{unité|47.745|milliards}} de [[Dollar américain|$]]<br />+ 5,27 %<ref>{{Lien web |titre=WEO April 2022|url=https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report|consulté le=25 juillet 2022}}.</ref> | PIB_année = 2022 | PIB_HAB = {{augmentation}} {{unité|11861.124|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 8,48 % | PIBHAB_année = 2022 | PIB_HABNOM = {{augmentation}} {{unité|4635.073|[[Dollar américain|$]]}}<br/>+ 4,94 %<ref name="FMI">[[Fonds monétaire international]], World Economic Outlook Database - [https://www.imf.org/en/Publications/WEO/weo-database/2022/April/weo-report Données pour l'année 2022.]</ref> | PIBHABNOM_année = 2022 | dette_année = 2022 | dette = '''Nominale'''<br/>{{augmentation négative}} {{unité|30.988 milliards}} de [[Dinar jordanien|JOD]]<br/>+ 4,96 %<br/>'''Relative'''<br/>{{diminution positive}} 91,543 % du PIB<br/>- 0,28 % | monnaie = [[Dinar jordanien]] | code_monnaie = JOD | IDH = {{diminution}} {{formatnum:0.720}}<ref name="hdr2021-22">{{HDR|2022}}</ref> | IDH_année = 2021 | IDH_catégorie = élevé | IDH_rang = {{102e}} | IDHI = {{diminution}} {{formatnum:0.617}}<ref name="hdr2021-22" /> | IDHI_année = 2021 | IDHI_rang = {{75e}} | Gini = 33,7 %<ref name="Gini_BM">{{Lien web |langue=en |titre=Gini index |url=https://data.worldbank.org/indicator/SI.POV.GINI?most_recent_value_desc=false |consulté le=24 avril 2023 |site=[[Banque mondiale]]}}.</ref> | Gini_année = 2010 | Gini_rang = | IIG = {{diminution positive}} {{formatnum:0.471}}<ref name="hdr2021-22" /> | IIG_année = 2021 | IIG_rang = {{118e}} | IPE = {{augmentation}} {{formatnum:43.6}}<ref name="IPE2022">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Martin J. Wolf |auteur2=John W. Emerson |auteur3=Daniel C. Esty |auteur4=Alex de Sherbinin |auteur5=Zachary A. Wendling |et al.=oui |titre=2022 Environmental Performance Index |lieu=New Haven, Connecticut, États-Unis |éditeur=Yale Center for Environmental Law & Policy |année=2022 |pages totales=192 |isbn= |lire en ligne=https://epi.yale.edu/downloads/epi2022report06062022.pdf |format électronique=pdf }}.</ref> | IPE_année = 2022 | IPE_rang = {{81e}} | fuseau_horaire = +3 | hymne_national = {{langue|ar|السلام الملكي الأردني}} | langue_hymne = [[arabe]] | transcription_hymne = [[As-salam al-malaki al-ourdouni]] | traduction_hymne = Hymne royal jordanien | audio_hymne = National anthem of Jordan instrumental.ogg | fête_nationale = {{date|25 mai}} | fête_evt = [[Histoire de la Jordanie#Depuis l'indépendance|Déclaration d'indépendance]] au terme du [[Émirat de Transjordanie|mandat britannique]] ({{date-|1946}}) | domaine_internet = [[.jo]] | iso3166-1 = JOR, JO | indicatif_téléphonique = 962 | p1 = [[Fichier:Flag of Jordan.svg|border|20px|Émirat de Transjordanie]] [[Émirat de Transjordanie]]|Langue officielle: arabe|Groupe majoritaire: arabe levantin du Sud (55 %)|Groupes minoritaires: arabe bedawi (11 %), arabe nadji (1 %), adygué ou circassien (1,2 %), arménien (0,1 %), tchétchène (0,05 %) | pays frontaliers = {{KSA}}{{clr}}{{IRQ}}{{clr}}{{SYR}}{{clr}}{{ISR}}{{clr}} | organisations_internationales = [[Organisation des Nations unies|ONU]]{{-}}[[Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures|AIIB]]{{-}}[[Ligue arabe]]{{-}}[[Organisation du monde islamique pour l'éducation, les sciences et la culture|ICESCO]]{{-}}[[Organisation de la coopération islamique|OCI]]{{-}}[[Interpol|OIPC]]{{-}}[[Groupe des 77|G77]]{{-}}[[Union pour la Méditerranée|UPM]] }} La {{arabe|'''Jordanie'''|الأردن|al-urdunn}}, en forme longue le {{arabe|'''royaume hachémite de Jordanie'''|المملكة الأردنيّة الهاشميّة|al-mamlaka al-urduniyya al-hāšimiyya}}, est un [[Liste des pays du monde|pays]] d'[[Asie de l'Ouest|Asie occidentale]]. C'est une monarchie créée en 1946. Son territoire est entouré à l'ouest par les [[Territoires palestiniens occupés|Territoires palestiniens]] et [[Israël]], le long du [[Jourdain]] et de la [[mer Morte]], au sud par l'[[Arabie saoudite]], à l'est par l'[[Irak]] et au nord par la [[Syrie]], avec, en outre, un accès sur le [[golfe d'Aqaba]], celui-ci communiquant plus au sud avec la [[mer Rouge]]. Si l'[[arabe]] est la [[langue officielle]], l'[[anglais]] reste répandu dans les domaines éducatifs et médiatiques. Sa [[capitale]] et sa [[Liste de villes de Jordanie|plus grande ville]] est [[Amman]]. Bien que la Jordanie soit une [[monarchie constitutionnelle]], le [[Liste des souverains de Jordanie|souverain jordanien]] détient une grande partie des [[Pouvoir exécutif|pouvoirs exécutifs]] et [[Pouvoir législatif|législatifs]]. Le roi est, depuis le {{date|7|février|1999}}, {{souverain2|Abdallah II}}, et la reine, son [[Consort (monarchie)|épouse]] [[Rania al-Yassin|Rania]]. == Géographie == [[Fichier:Ajlun Green 02.jpg|thumb|left|Les montagnes d'[[Ajlun]]]] [[Fichier:Wadi Rum2.jpeg|thumb|left|[[Wadi Rum]]]] [[Fichier:Petra Jordan BW 21.JPG|vignette|upright|gauche|220px|La ville antique de [[Pétra]], considérée comme l'une des [[sept nouvelles merveilles du monde]]]] [[Fichier:Carte du Moyen-Orient2.svg|vignette|redresse=2|Le Moyen-Orient moderne]] {{Article détaillé|Géographie de la Jordanie}} La Jordanie est un pays du [[Proche-Orient]], entouré par la [[Syrie]] au nord, l'[[Irak]] au nord-est, l'[[Arabie saoudite]] à l'est et au sud, et enfin [[Israël]] et la [[Cisjordanie]] à l'ouest. Toutes ces frontières représentent {{unité|1619|km}}. La Jordanie possède également {{unité|26|km}} de littoral le long du [[golfe d'Aqaba]] au nord-est de la [[mer Rouge]]. Les principales villes du pays sont [[Amman]] ({{nombre|3216369|habitants}} en 2010), [[Irbid]] et [[Zarka]], toutes trois situées dans le Nord-Ouest du pays. La Jordanie est composée principalement d’un plateau désertique aride à l'Est, et d’une région montagneuse à l'Ouest. La [[vallée du Grand Rift]] et le [[Jourdain]] séparent la Jordanie d'Israël. Le point culminant du pays est le jabal Umm ad Dami ({{unité|1854|mètres}}), tandis que la mer Morte en est le point le plus bas. == Climat == Le climat est généralement sec et chaud entre avril et novembre, surtout sur la plus grande partie du territoire occupé par le [[désert d'Arabie]] à l'Est du pays et dans la [[vallée du Jourdain]] à l'extrême Ouest. Cependant, le pays a une saison pluvieuse mais qui reste faible, qui est de décembre à mars, dans le mois d'hiver la région montagneuse de l'Ouest, y compris [[Amman]] et [[Pétra]] est accompagné par de la neige qui reste tout de même occasionnelle. Le mois où le climat est le plus froid est janvier<ref>{{Lien brisé |url= http://www.worldtravelguide.net/jordan/weather-climate-geography |titre=worldtravelguide.net/jordan/we… |brisé le=30-04-2023}}.</ref>. == Histoire == {{Article détaillé|Histoire de la Jordanie}} Beaucoup de civilisations et de royaumes se sont succédé sur le sol jordanien, à cheval entre le [[croissant fertile]] et le [[désert d'Arabie]]. Certains peuples historiques y ont établi leurs capitales comme les [[Ammonites]], les [[Édom]]ites, les [[Royaume de Moab|Moabites]]. D'autres civilisations ont également dominé cette région, tels les [[Akkadien]]s, les [[Assyriens]], les [[Babylone (civilisation)|Babyloniens]], les [[Perses]], ainsi que l'Égypte pharaonienne ou encore la dynastie juive [[Hasmonéens|hasmonéenne]] des [[Maccabées]]. La civilisation la plus connue en Jordanie a probablement été la civilisation [[Nabatéens|nabatéenne]] qui y a laissé de riches vestiges archéologiques comme [[Pétra]]. L'alphabet arabe semble être né à Pétra. D'autres civilisations ont également régné en Jordanie comme les [[Royaume de Macédoine|Macédoniens]], les [[Empire romain|Romains]], les [[Empire byzantin|Byzantins]] et les [[Empire ottoman|Ottomans]]. Dès le {{VIIe siècle}}, la région a été culturellement musulmane et arabe, à l'exception d'une brève période de domination par les [[croisade|croisés]] et sous le [[Palestine mandataire|mandat britannique]]. === Indépendance === Au cours de la [[Première Guerre mondiale]], les Britanniques conquièrent sur l’Empire ottoman une bande de territoire limitée au sud par la ligne Aqaba - Bassorah et au nord par la ligne Acre - Damas - Mossoul. A l'issue de la Première Guerre mondiale, des territoires anciennement ottomans au Moyen-Orient sont indéfinis: « Palestine », « Syrie » et « Mésopotamie ». En {{date-|avril 1920}}, lors de la [[conférence de San Remo]], les alliés (re)-définissent les frontières de la région en la scindant en quatre mandats dont celui de [[Palestine mandataire]] qui comprend les territoires situés entre la mer Méditerranée et le [[désert de Syrie]], territoires correspondant aujourd’hui aux Territoires Palestiniens, à [[Israël]] et à la Jordanie. Le mandat de la Palestine est attribué aux Britanniques. En 1923, lors de l’officialisation du Mandat sur la Palestine, et avec la volonté de respecter les promesses formulées envers Hussein ibn Ali et le mouvement sioniste ([[Correspondance McMahon-Hussein|accords Hussein-Mac Mahon]] de 1915 et [[Déclaration Balfour de 1917]]), les Britanniques scindent la région en deux parties séparées par le Jourdain: la Palestine mandataire à l’Ouest du Jourdain incluant un « [[Déclaration Balfour de 1917|foyer national juif]] » et, à l’Est du Jourdain, l'« [[Émirat de Transjordanie|émirat hachémite de Transjordanie]] » dit {{référence nécessaire|la Palestine Est}} (''{{langue|en|Eastern Palestine}}'' en anglais). Cette séparation exclut le territoire de Transjordanie des engagements de l'empire britannique en faveur de la création d’un foyer national juif. Ce territoire de Transjordanie est attribué par les Britanniques à [[Abdallah Ier|Abdallah bin al-Hussein]], déjà présent sur place, afin de le dissuader d'intervenir en Syrie avec ses partisans en 1921 contre les Français qui ont pris le dessus sur son [[Fayçal Ier|frère]] lors de la [[Guerre franco-syrienne|révolte syrienne de 1920]]<ref>{{Article |auteur1=Henry Laurens |titre=Le rêve brisé d'Abdallah de Jordanie |périodique=L'Histoire |numéro=143 |date=1991 |lire en ligne=https://www.lhistoire.fr/le-r%C3%AAve-bris%C3%A9-dabdallah-de-jordanie |consulté le=8 février 2020}}.</ref>. Ces liens privilégiés avec la Grande-Bretagne sont la suite de l'alliance victorieuse contre les Ottomans conclue entre sa famille et les Britanniques lors de la Première Guerre mondiale. Au cours de la [[Seconde Guerre mondiale]], l'armée transjordanienne connue sous le nom de [[Légion arabe]] combat en Irak et en Syrie aux côtés des forces britanniques. En 1946, l'[[Émirat de Transjordanie|émirat]] acquiert l'indépendance totale et devient le « royaume hachémite de Transjordanie ». Il est admis à l'[[Organisation des Nations unies]] en 1955<ref>{{Lien web |titre=États Membres {{!}} Nations Unies |url=https://www.un.org/fr/member-states/ |site=un.org |consulté le=2021-03-14|brisé le = 2024-02-25}}.</ref> et rejoint la [[Ligue arabe]]. === Conflit israélo-arabe et histoire récente === En 1948, le royaume de Transjordanie est un [[Protagonistes de la guerre israélo-arabe de 1948|acteur important]] de la [[guerre israélo-arabe de 1948]] à l'issue de laquelle il occupe les collines de Samarie et le désert de Judée qu'il annexe et rebaptise Cisjordanie (faisant écho à la Transjordanie), de même, il avance dans Jérusalem et prend le contrôle d'une moitié de la ville (l'Est de la ville). Cette annexion est condamnée par la communauté internationale, sauf par la Grande-Bretagne. Les pays arabes ne concèdent à la Jordanie que l'administration du territoire annexé. La Judée et la Samarie ainsi que la moitié de Jérusalem sont occupées par la Jordanie jusqu'en 1967, lors de la [[guerre des Six Jours]]. En 1949, pour marquer ses modifications territoriales, le royaume change de nom pour devenir le ''« royaume hachémite de Jordanie »'' (sans le préfixe « Trans- ») ou plus communément, la Jordanie<ref>Le royaume a conservé cette dénomination depuis. En 1967, la Jordanie perd la Cisjordanie lors de la guerre des Six Jours et renonce à '''toute revendication sur celle-ci après le [[Traité de paix israélo-jordanien]] de 1994'''.</ref>. Il accueille également sur son territoire plusieurs centaines de milliers de Palestiniens [[Exode palestinien de 1948|fuyant la guerre]]. En 1951, le roi [[Abdallah Ier|Abdallah]] est tué lors d'un attentat palestinien fomenté par les partisans de [[Mohammed Amin al-Husseini]]. [[File:Jordan 1948-1967.png|thumb|200px|Frontières de 1948 à 1967 figurant la {{Lien|langue=en|trad=Jordanian annexation of the West Bank|fr=Annexion de la Cisjordanie par la Jordanie|texte=Cisjordanie annexée}}.]] Après la [[crise du canal de Suez]], le royaume se rapproche du régime de [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]]. Lors de la guerre des Six Jours en 1967, son armée est vaincue en moins de {{nobr|72 heures}} de combats contre les Israéliens, qui s'emparent de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Le royaume accueille {{unité|300000|Palestiniens}} qui fuient les combats. Face à la déstabilisation engendrée par les mouvements palestiniens et aux tentatives de putsch contre le pouvoir [[Hachémites|hachémite]], le roi [[Hussein]] lance une [[Septembre noir (1970-1971)|répression massive contre les activistes palestiniens]] en {{date-|septembre 1970}} et chasse les groupes armés du pays<ref>Géopolitique de la Jordanie par Alain Renon, octobre 1996, {{p.|134}}, {{ISBN|2870276230}}</ref>. En novembre 1971, le groupe terroriste palestiniens [[Septembre Noir]] assassine le premier ministre jordanien [[Wasfi Tall]]. La Jordanie ne participera pas activement à la [[guerre du Kippour]] de 1973. Après la guerre des Six Jours, le pays perd beaucoup de son prestige aux yeux des Palestiniens qui développent « un État dans l'État ». Ils mènent leur propre lutte contre Israël depuis le territoire jordanien et Israël y répond par des incursions, comme la [[bataille de Karameh]] en 1968. En 1974, Hussein renonce à toute revendication sur la Cisjordanie et reconnait l'[[Organisation de libération de la Palestine|OLP]] comme seul représentant légitime du [[Palestiniens|peuple palestinien]], afin de calmer les revendications nationalistes palestiniennes au sein même de la Jordanie<ref>{{Article |auteur1=Bernard Ravenel |titre=1967-2007 La parabole de l’OLP |périodique=Confluences Méditerranée |numéro=62 |date=2007 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-confluences-mediterranee-2007-3-page-125.htm |consulté le=5 novembre 2018}}.</ref>. 1989 est marquée par la crise économique et une révolte dans le sud du pays, notamment à Ma'an. Un processus de libéralisation politique rapide est entrepris avec la fin de la loi martiale, le rétablissement d'une [[Assemblée nationale (Jordanie)|Assemblée nationale]] et la participation d'une trentaine de partis à la vie politique, incluant le [[Front islamique d'action]]. Le succès des forces islamistes est large lors des premières élections libres en {{date-|novembre 1989}}. En revanche, les élections de {{date-|novembre 1993}} montrent un recul de l'opposition et des islamistes. En 1994 est signé le [[traité de paix israélo-jordanien]], donnant lieu à des modifications mineures sur les frontières et restant en attente d'un règlement final du conflit israélo-palestinien. Le roi Hussein meurt le {{date-|7 février 1999}}. Son fils, [[Abdallah II]], lui succède et poursuit les réformes politiques et économiques du pays commencées dans les années 1990, vers davantage de libéralisme. Dans les années 2000, et malgré les événements affectant la région, le gouvernement jordanien se montre régulièrement soucieux de rester en paix avec ses voisins. == Politique == {{Article détaillé|Politique en Jordanie|Sièges réservés (Jordanie)}} {| class="wikitable" style="text-align:left; float:right; margin-right:9px; margin-left:2px;" |- | style="text-align:left;"| [[File:King Abdullah II of Jordan portrait.jpeg|150px]] || style="text-align:left;" | [[File:Bisher_Al-Khasawneh_(cropped).jpg|150px]] |- | style="text-align:center;"|{{souverain2|Abdallah II}}<br /><small>[[Liste des souverains de Jordanie|Roi]] depuis [[1999]]</small> | style="text-align:center;"|[[Bisher Al-Khasawneh]]<br /><small>[[Liste des Premiers ministres de la Jordanie|Premier Ministre]] depuis 2020</small> |} La Jordanie est une monarchie constitutionnelle [[Assemblée nationale (Jordanie)|parlementaire]] multipartite, où le Premier ministre est le chef du gouvernement. {| class="wikitable centre" |- ! scope=col | Les rois de Jordanie ! scope=col | Période |- | {{souverain2|Abdallah Ier}} | 1946-1951 |- | [[Talal (roi de Jordanie)|Talal]] | 1951-1952 |- | [[Hussein (roi de Jordanie)|Hussein]] | 1952-1999 |- | {{souverain2|Abdallah II}} | depuis 1999 |} === Administration territoriale === {{Article détaillé|Gouvernorats de la Jordanie}} Selon l'article {{2e}} du système de divisions administratives par le ministère de l'Intérieur, le pays, administrativement, est divisé en [[Gouvernorats de la Jordanie|12 provinces (ou ''gouvernorats'')]], chacune dirigée par un [[Liste des dirigeants des gouvernorats jordaniens|gouverneur]] nommé par le [[Liste des souverains de Jordanie|roi]]. Ils sont les seules autorités de tous les ministères et les projets de développement dans leurs domaines respectifs. Ces provinces sont divisées en 52 départements. Les gouvernorats sont les suivants : {| class="wikitable" style="text-align:center; width:100%; font-size:92%" |+Les gouvernorats de Jordanie par population<ref>{{en}} {{pdf}}[http://www.dos.gov.jo/dos_home/census2004/cen04_3.pdf/table_3_1.pdf 2004 census]</ref> |- ! rowspan=23 width:100 scope=col |<br /> [[Fichier:Mahis late winter.JPG|100px]]<br />Mahis ([[Gouvernorat de Balqa]])<br /> [[Fichier:AqabaVueDeLaMer.JPG|100px]]<br />[[Aqaba]], de la [[Mer Rouge]]<br /> <br />[[Irbid]]<br /> ! scope=col | ! scope=col | Province ! scope=col | Population<ref>{{Lien web |langue=ar |titre=دائرة الإحصاءات العامة - الأردن |url=http://www.dos.gov.jo/dos_home_a/main/index.htm |site=dos.gov.jo |consulté le=12 juillet 2020|brisé le = 2024-02-25}}</ref> ! scope=col | Superficie(km{{2}}) ! scope=col | Densité (hab/km{{2}}) ! scope=col | Capitale ! scope=col | Population (estimations pour 2010)<ref>{{Lien brisé |url= http://world-gazetteer.com/wg.php?x=&men=gcis&lng=en&des=wg&geo=-110&srt=pnan&col=adhoq&msz=1500&va=&pt=a |titre=world-gazetteer.com/wg.php?x=&… |brisé le=30-04-2023}}.</ref> ! rowspan=23 width:100 scope=col | <br /> [[Fichier:Shoubak2.jpg|100px]]<br />{{Lien|trad=Shoubak|fr=Shoubak|texte=Shoubak}} ([[Gouvernorat de Ma'an]]).<br /> [[Fichier:Tulul adh-Dhahab and Jabbok in spring.jpg|100px]]<br />La [[Nahr ez-Zarqa]] (Gouvernorat de [[Jerash]])<br /> [[Fichier:Mecca Street 003.JPG|100px]]<br />[[Amman]], la capitale de Jordanie<br /> |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 1 ||align=left | '''[[Gouvernorat d'Amman]]''' || {{formatnum:2027685}} || 8231 || 246,3 ||align=left | [[Amman]] || {{formatnum:1919000}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 2 ||align=left | '''[[Gouvernorat d'Irbid]]''' || {{formatnum:950700}} || 1621 || 570,3 ||align=left | [[Irbid]] || 650 000<ref>[http://www.irbid.gov.jo/Statistics.asp]</ref> |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 3 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Zarqa]]''' || {{formatnum:838256}} || 4080 || 205,5 ||align=left | [[Zarka]] || {{formatnum:447880}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 4 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Balqa]]''' || {{formatnum:349580}} || 1076 || 324,9||align=left | [[Salt (Jordanie)|Salt]] || 96 700<ref>[http://www.salt.gov.jo/ar/inside/History/index.htm]</ref> |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 5 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Mafraq]]''' || {{formatnum:245671}} || 26435 || 9,3 ||align=left | [[Mafraq]] || {{formatnum:56340}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 6 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Karak]]''' || {{formatnum:214225}} || 3217 || 66,6 ||align=left | [[Al-Karak]] || {{formatnum:68810}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 7 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Jerash]]''' || {{formatnum:156675}} || 402 || 370 ||align=left | [[Jerash]] || {{formatnum:39540}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 8 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Madaba]]''' || {{formatnum:135890}} || 2008 || 67,7 ||align=left | [[Madaba]] || {{formatnum:83180}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 9 ||align=left | '''[[Gouvernorat d'Ajlun]]''' || {{formatnum:118496}} || 412 || 287,.1 ||align=left | [[Ajlun]] || 55 000<ref>[http://www.ajloun.gov.jo/muni.htm]</ref> |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 10 ||align=left | '''[[Gouvernorat d'Aqaba]]''' || {{formatnum:107115}}|| 6583 || 16,3 ||align=left | [[Aqaba]] || {{formatnum:95408}} |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 11 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Ma'an]]''' || {{formatnum:103920}} || 33163 || 3,1 ||align=left | [[Ma'an (Jordanie)|Ma'an]] || 50 350<ref>[http://www.maan.gov.jo/GeneralInformation.aspx]</ref> |- | align=center style="background:#f0f0f0;" | 12 ||align=left | '''[[Gouvernorat de Tafilah]]''' || {{formatnum:81000}} || 2114 || 38,3 ||align=left | [[Tafilah]] || {{formatnum:30000}} |} == Économie == {{Article détaillé|Économie de la Jordanie}} [[File:GDP per capita development of Jordan.svg|thumb|Évolution du PIB réel par habitant de Jordanie.]] [[Fichier:Jordan Gate Towers (8).jpg|thumb|upright|[[Amman]]]] L'importance de la Jordanie dans l'économie du Moyen-Orient a longtemps été liée à son rôle de transit pour le pétrole d'Irak par l'[[oléoduc de Mossoul à Haïfa]] jusqu'en 1948, puis d'Arabie saoudite par l'[[oléoduc trans-arabe]] jusqu'en 1983. Au {{s-|XXI|e}}, elle poursuit la politique de modernisation économique entamée par le [[Hussein (roi de Jordanie)|roi Hussein]] dès la fin des années 1980 et amplifiée par son successeur, son fils, le roi {{souverain2|Abdallah II}}. Dans un environnement régional particulièrement difficile, les performances de l’économie jordanienne ont été supérieures aux attentes. Parmi les réussites à porter à l’actif des autorités : l’amélioration de la gestion du secteur public, la gestion des privatisations, la création de la zone économique spéciale d’Aqaba soutenue par son port et de zones industrielles spéciales (QIZ). En 2023, la Jordanie est classée en {{71e|position}} pour l'[[indice mondial de l'innovation]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=WIPO |titre=Indice mondial de l’innovation 2023 - L’innovation dans un climat d’incertitude |url=https://www.wipo.int/global_innovation_index/fr/2023/index.html |site=www.wipo.int |consulté le=2024-02-17}}</ref>. Ces éléments ont contribué à porter la croissance économique du pays (7,5 % en 2005), qui est également soutenue par la position de refuge que connaît la Jordanie pour les capitaux irakiens, palestiniens ou syriens, ainsi que par l’aide extérieure (principalement américaine). Le royaume a accueilli fin {{date-|mai 2005}}, pour la troisième année consécutive, la réunion du ''World Economic Forum'' sur les rives de la mer Morte. La Jordanie a un endettement extérieur de {{nombre|5,522|milliards}} de dollars en 2010<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Jordania |url=https://www.cia.gov/the-world-factbook/countries/jordan |site=cia.gov |consulté le=2018-09-25}}.</ref> et un déficit budgétaire important. Son secteur touristique est sensible aux crises régionales. Une partie non négligeable de la population est pauvre. De plus, la Jordanie n'a pas été touchée par la crise économique de 2008. Elle a seulement connu un ralentissement en 2009, ce qui a permis de relancer l'économie et la baisse des coûts de la matière première et de la production alimentaire de base. Seule conséquence de cette crise, une diminution des exportations. En 2020, le [[taux de pauvreté]] s'élève 15,7% selon les chiffres officiels et la [[dette publique]] représente plus de 106% du produit intérieur brut. En 2021, le [[taux de chômage]] est de 25%<ref>{{Lien web |titre=Un Jordanien sur quatre est au chômage |url=https://www.lorientlejour.com/article/1265960/un-jordanien-sur-quatre-est-au-chomage.html |site=L'Orient-Le Jour |date=2021-06-22 }}</ref>. === Transport === La Jordanie est classée comme ayant la {{35e}} meilleure infrastructure au monde, selon l'indice de la compétitivité économique de 2010 sur le marché mondial. Ce développement infrastructurel élevé est nécessaire par son rôle de pays de transit pour les biens et services à la Palestine et en Irak. Les Palestiniens utilisent la Jordanie comme pays de transit en raison des restrictions israéliennes et des Irakiens l'utilisent en raison de l'instabilité en [[Irak]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Global Competitiveness Report2010–2011|url=https://web.archive.org/web/20160312061219/http://www.petra.gov.jo/Public_News/Nws_NewsDetails.aspx?Site_Id=1&lang=2&NewsID=242529&CatID=13&Type=Home&GType=1|site=web.archive.org|consulté le=6 décembre 2010}}</ref> Selon les données du ministère jordanien des Travaux publics et du Logement, à compter de 2011, le réseau routier jordanien était composé de {{unité|2878|km}} de routes principales ; {{conversion|2592|km|mi|0}} de routes rurales et {{conversion|1733|km|mi|0}} de routes latérales. === Tourisme === Le secteur du tourisme est considéré comme une pierre angulaire de l'économie et constitue une source importante d'emploi, de monnaie dure et de croissance économique. En [[2010]], il y avait {{nobr|8 millions}} de visiteurs en Jordanie. La majorité des touristes se rendant en Jordanie proviennent de pays européens et arabes<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Jordan second top Arab destination to German tourists|url=http://www3.weforum.org/docs/WEF_GlobalCompetitivenessReport_2010-11.pdf|site=weforum.org|consulté le=12 mars 2016}}</ref>. === Ressources naturelles === La Jordanie n'a qu'un très faible accès à l'eau. Avec {{nobr|97 mètres}} cubes d'eau par personne et par an, cet état est considéré comme confronté à une «rareté de l'eau absolue» selon la classification Falkenmark. Le problème d'accès à l'eau s'est aggravé du fait de l'afflux massif de réfugiés syriens en Jordanie, dont beaucoup sont confrontés à des problèmes d'accès à l'eau potable en raison de la vie dans des colonies informelles. === Industrie === Le secteur industriel, bien développé de Jordanie, comprend l'exploitation minière, la fabrication, la construction, et représentaient environ 26% du PIB en 2004 (dont 13,5% pour la fabrication ; 4,6% la construction, ; et 3,1% pour le secteur minier ). == Libertés et droits de l'homme == * La Jordanie est considérée comme un [[Autoritarisme|régime autoritaire]] dirigé par un [[Autocratie|autocrate]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=The uneasy crown |périodique=The Economist |date=22 octobre 2016 |issn=0013-0613 |lire en ligne=https://www.economist.com/middle-east-and-africa/2016/10/20/the-uneasy-crown |consulté le=2020-05-26 |pages= }}</ref>. * Selon un rapport d'[[Amnesty International]], des agents des services de renseignement jordaniens ont fréquemment recours à la [[torture]] pour extorquer des aveux à des suspects de terrorisme<ref>[[Amnesty International]], 24 July 2006, [https://www.amnesty.org/en/library/info/MDE16/008/2006/en "Systematic Torture of Political Suspects Entrenched in Jordan"], Retrieved 12 August 2006</ref>{{,}}<ref>[[Amnesty International]], 23 July 2006, [https://www.amnesty.org/en/library/info/MDE16/005/2006 Jordan: "Your confessions are ready for you to sign": Detention and torture of political suspects]</ref>. * Le « crime d'honneur », qui désigne le meurtre de femmes soupçonnées de relations illicites, est souvent puni de manière légère par la police et les tribunaux. Plusieurs tentatives, soutenues par la famille royale, d'alourdir les peines relatives aux crimes d'honneur ont été rejetées par la Chambre de Jordanie<ref name="amm">[[Amnesty International]]: [http://www.amnestyusa.org/countries/jordan/index.do Human Rights Concerns for Jordan] {{Lien brisé |url=https://web.archive.org/web/20060823191439/http://www.amnestyusa.org/countries/jordan/index.do |date=23 August 2006}} Retrieved 10 August 2006</ref>{{,}}<ref>{{Article |titre='Honour killings' law blocked |périodique=BBC News |date=8 September 2003 |lire en ligne=http://news.bbc.co.uk/2/hi/middle_east/3088828.stm |consulté le=12 août 2006}}</ref>. * La Jordanie pratique couramment la [[traite des êtres humains|traite humaine]], en particulier le [[Esclavage contemporain|travail forcé]] et, dans une moindre mesure, la [[prostitution forcée]] ainsi que le [[travail des enfants]]<ref name="USDOS-TIPR2010-Jordan">[https://web.archive.org/web/20100618114845/http://www.state.gov/g/tip/rls/tiprpt/2010/142760.htm "Jordan Country Narrative"], Trafficking in Persons Report 2010, Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons, U.S. Department of State</ref>. * La loi prévoit une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à trois ans pour avoir insulté le roi, calomnié le gouvernement ou des dirigeants étrangers, offensé des convictions religieuses ou provoqué des troubles sectaires et des séditions. Les autorités surveillent et censurent la presse, les médias et les publications. Des amendes sévères pouvant atteindre {{unité|20000|dinars}} ({{unité|28000|dollars}}) sont ainsi prévues en cas de publication jugée [[Diffamation|diffamatoire]]<ref name="USDOS-HumanRights-Jordan">[https://web.archive.org/web/20110414013104/http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2010/nea/154464.htm "Section 2(a) Freedom of Speech and Press, 2010 Human Rights Report: Jordan"], Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, U.S. Department of State, 8 April 2011</ref>. Selon [[Human Rights Watch]], les autorités jordaniennes ont utilisé les lois antiterroristes pour poursuivre les militants, dissidents, journalistes et prédicateurs islamiques<ref>{{Lien web |titre=Jordan |url=https://www.hrw.org/world-report/2016/country-chapters/jordan |date=2016-01-11 |consulté le=2016-08-22}}</ref>. * Il existe toujours dans la société jordanienne une [[discrimination]] fondée sur le sexe dans le [[droit de la famille]], le versement des pensions et des prestations de sécurité sociale, ainsi que dans l'emploi et la propriété. Les femmes n'ont pas le même statut que les hommes en ce qui concerne la nationalité : un Jordanien peut épouser une étrangère et transmettre sa nationalité à ses enfants, les femmes ne le peuvent pas. Les femmes ne peuvent transmettre leur nationalité à leur mari et il est interdit aux femmes musulmanes d'épouser des hommes d'autres religions<ref name="FHCountryRatings-Jordan-2005">[http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=384&key=14&parent=2&report=56 "Jordan Country Report"] {{Lien brisé |url=https://web.archive.org/web/20110623061504/http://www.freedomhouse.org/template.cfm?page=384&key=14&parent=2&report=56 |date=23 June 2011}}, ''Women's Rights in the Middle East and North Africa 2005'', Reem M. Abu Hassan and Widad Adas, Freedom House, 2005</ref>. * En 2023, le film "Inchallah a boy" (ان شاء الله ولد) du réalisateur Amjad Al Rasheed, évoque le parcours complexe et difficile d'une jeune veuve qui tente de préserver ses biens et la garde de sa fille, face aux cadres juridique, religieux et culturel qui étouffent ses initiatives et sa liberté<ref name="fiche du film">[https://www.semainedelacritique.com/fr/edition/2023/film/inshallah-walad]</ref>. == Population == === Démographie === {{Article détaillé|Démographie de la Jordanie}} La population de Jordanie est estimée à {{nombre|9,52|millions}} en {{date-|novembre 2015}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Population stands at around 9.5 million, including 2.9 million guests |url=http://www.jordantimes.com/news/local/population-stands-around-95-million-including-29-million-guests |site=Jordan Times |date=30 janvier 2016 |consulté le=12 juillet 2020}}</ref>. Environ 98 % de la population sont des [[Arabes]]. De 1948 à 1967, en raison l’annexion de la Cisjordanie et d'une moitié de Jérusalem par la Jordanie, sa population était composée à 70 % de [[Palestiniens]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Riad M. Nasser |titre=Palestinian identity in Jordan and Israel: the necessary 'other' in the making of a nation |passage=64-65 |éditeur=Routledge |année=2005 |pages totales=271 |isbn=0-415-94969-6 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=fcjQFVdiFUcC&pg=PA64}}</ref>. Actuellement{{Précision nécessaire|}}, il y a {{nombre|1951603|réfugiés}} Palestiniens dans le pays et plus de {{nobr|2 millions}} de réfugiés syriens. Les [[Circassiens|Tcherkesses]] composent la grande partie des 2 % restants, mais les autres groupes ethniques minoritaires sont les [[Arméniens]], les [[Tchétchènes]], les [[Turkmènes]], les [[Kurdes]] et les [[Bosniaques]]. Plus de 50 % de la population jordanienne vit à [[Amman]], la capitale du pays. === Langues === {{Article détaillé|Langues en Jordanie}} La langue officielle est l’[[arabe]]. L'anglais est parlé par la classe aisée, l'élite, l'armée et dans les milieux du tourisme<ref>{{Lien web |titre=Welcome to Jordan Tourism Board > General Information > Just the facts > Language |url=http://fr.visitjordan.com/Home/GeneralInformation/Justthefacts/Language.aspx |site=fr.visitjordan.com |consulté le=2020-05-19|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. === Religions === {{Article détaillé|Islam en Jordanie}} [[Fichier:Orthodox church in Amman1.jpg|thumb|Une église grecque orthodoxe à [[Amman]].]] L'[[islam]] est la religion d'État. Selon les estimations officielles, 92 % des habitants sont [[sunnisme|sunnites]] et les [[christianisme|chrétiens]] représentent 8 % de la population<ref name="religion">{{Lien web |auteur=Office du tourisme de Jordanie |titre=« Religion et foi » |url=http://www.fr.visitjordan.com/visitjordan_fr/DécouvrirlaJordanie/Religionetfoi/tabid/74/Default.aspx |consulté le=14.6.2009|brisé le = 2024-02-25}}</ref>. Les chrétiens sont surtout grecs-orthodoxes ; cependant, on compte aussi des grecs-catholiques, des [[Église copte orthodoxe|orthodoxes coptes]], des [[Église apostolique arménienne|orthodoxes arméniens]], des syriens-orthodoxes et un petit nombre de [[protestantisme|protestants]] et de [[Église catholique en Jordanie|catholiques]] latins<ref name=religion/>. Le pays abrite aussi en petit nombre des [[chiisme|chiites]], des [[druzes]]<ref name=religion/> et des [[Bahaïsme|bahaïstes]]<ref>{{Lien web |titre=الصفحة الرئيسية - الدين البهائي - البهائيون في الأردن - حضرة الباب - حضرة بهاء الله - حضرة عبد البهاء - حضرة شوقي أفندي - بيت العدل الأعظم |url=http://www.bahaijo.org/ |site=bahaijo.org |consulté le=12 juillet 2020}}</ref>. == Culture == {{Article détaillé|Culture de la Jordanie|Art jordanien}} === Fêtes et jours fériés === Ces fêtes et jours fériés sont fixés par le calendrier lunaire musulman: <!-- {| class=wikitable |+ '''Fêtes et jours fériés''' ! scope=col | Date !! scope=col | Nom français !! scope=col | Nom local !! scope=col | Remarques |- | || || || |----- | || || || |} --> * {{Lien|Islamic_New_Year|texte=Nouvel An}} du [[calendrier hégirien|calendrier musulman]] (ou ''Ras al-Am'', le {{1er}} [[mouharram]]) * [[Aïd el-Fitr]] : marque la fin du [[ramadan]] * [[Aïd al-Adha]] : c'est la fête du sacrifice * [[Mawlid]] : célèbre la naissance de [[Mahomet]] Ces fêtes et jours fériés sont fixés par le calendrier grégorien : * Le Jour de l'An au {{1er}} janvier * La fête du travail au {{1er}} mai * La Fête de l'indépendance de la Jordanie au {{date-|25 mai}} * Le jour de [[Noël]] au {{date-|25 décembre}} === Sites principaux === [[Fichier:Jerash - Oval Forum 01.jpg|thumb|center|upright=4|La place Ovale de [[Jerash]]]] Le site de [[Pétra]] est inscrit au [[patrimoine mondial]] depuis 1985. La Jordanie compte d'autres sites culturels d'importance, comme le site antique de [[Jerash]], les [[châteaux du désert]] (de période [[omeyyades|omeyyade]], à l'instar de [[Qusair Amra]]), [[Al-Karak|Karak]] ou encore [[Madaba]]. Les principaux sites naturels sont la [[vallée du Jourdain]], la [[mer Morte]], le [[désert d'Arabie]] {{incise|et notamment le [[Wadi Rum]]}}, ainsi que les rives de la [[mer Rouge]] et du [[golfe d'Aqaba]]. == Notes et références == {{Références}} == Annexes == {{Autres projets | commons = Category:Jordan | wiktionary = Jordanie | wiktionary2 = jordanie | wikinews = Catégorie:Jordanie | wikivoyage = Jordanie }} === Bibliographie === * {{mul|ar|en}} Myriam Ababsa (dir.), ''Atlas of Jordan : history, territories and society'', Presses de l'IFPO, Paris, 2013, 485 p. {{ISBN|978-2-35159-378-3}} * ''Jordanie'' (traduit de l'anglais par Philippe Beaudoin et Sophie Paris), Gallimard, Paris, 2014, 336 p. {{ISBN|978-2-74-243142-7}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Beverley Milton-Edwards |auteur2=Peter Hinchcliffe |titre=Jordan |sous-titre=a Hashemite legacy |éditeur=[[Routledge]] |année=2009 |pages totales=147 |isbn=978-0-415-45718-7}} * François Villeneuve (intr.), ''La Jordanie : des origines au {{s-|XXI}}'', Clio, Paris, 2014, 152 p. {{ISBN|978-2-9536161-3-2}} === Filmographie === * ''Jordanie, l'eau en héritage ?'', film documentaire de Bernard Boespflug, Centre national de la cinématographie, 2009 (cop. 1999), 52 min (DVD) === Articles connexes === * [[Histoire de la Jordanie]] * [[Représentations diplomatiques de la Jordanie]] * [[Forces armées jordaniennes]] === Liens externes === {{Liens}} * [http://fr.visitjordan.com/ Site de l'office du tourisme de Jordanie] * [https://jo.ambafrance.org/ La France en Jordanie - Ambassade de France à Amman] * {{lien|Adaptation to climate change in Jordan}} {{Palette|Pays d'Asie|Pays et territoires du Moyen-Orient|Ligue arabe|Organisation de la coopération islamique|Croissant fertile}} {{Portail|Jordanie|monde arabe}} [[Catégorie:Jordanie|*]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules%20Verne
Jules Verne
{{Semi-protection longue}} {{En-tête label|BA|année=2018}} {{Voir homonymes|Jules Verne (homonymie)|Verne}} {{Infobox biographie2 | charte = écrivain }} '''Jules Verne''', né le {{Date de naissance|8|février|1828}} à [[Nantes]] et mort le {{Date de décès|24|mars|1905}} à [[Amiens]], est un [[écrivain]] [[France|français]] dont l'œuvre est, pour la plus grande partie, constituée de [[Roman d'aventures|romans d'aventures]] évoquant les [[progrès scientifique]]s du {{s|XIX}}. [[Fichier:Stamps of Romania, 2005-032.jpg|vignette|200px|]] Bien qu'il ait d'abord écrit des [[Pièce de théâtre|pièces de théâtre]], Verne ne rencontre le succès qu'en [[1863 en littérature|1863]] lorsque paraît, chez l'éditeur [[Pierre-Jules Hetzel]] (1814-1886), son premier roman, ''[[Cinq Semaines en ballon]]''. Celui-ci connaît un très grand succès, y compris à l'étranger. À partir des ''[[Les Aventures du capitaine Hatteras|Aventures du capitaine Hatteras]]'', ses romans entreront dans le cadre des ''[[Voyages extraordinaires]]'', qui comptent {{nobr|62 romans}} et {{nobr|18 nouvelles}}, parfois publiés en [[Roman-feuilleton|feuilleton]] dans le ''[[Magasin d'éducation et de récréation]]'', revue destinée à la jeunesse, ou dans des périodiques destinés aux adultes comme ''[[Le Temps (quotidien français, 1861-1942)|Le Temps]]'' ou le ''[[Journal des débats]]''. Les romans de Jules Verne, toujours très documentés, se déroulent généralement au cours de la seconde moitié du {{s-|XIX}}. Ils prennent en compte les technologies de l'époque {{incise|''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'' ([[1868 en littérature|1868]]), ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' ([[1873 en littérature|1873]]), ''[[Michel Strogoff]]'' ([[1876 en littérature|1876]]), ''[[L'Étoile du Sud]]'' ([[1884 en littérature|1884]]), etc.}} mais aussi d'autres non encore maîtrisées ou plus fantaisistes {{incise|''[[De la Terre à la Lune]]'' ([[1865 en littérature|1865]]), ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]'' ([[1870 en littérature|1870]]), ''[[Robur-le-Conquérant]]'' ([[1886 en littérature|1886]]), etc.|non}} Outre ses romans, on lui doit de nombreuses pièces de théâtre, des [[nouvelle]]s, des [[Autobiographie|récits autobiographiques]], des [[poésie]]s, des [[chanson]]s et des études scientifiques, artistiques et littéraires. Son œuvre a connu de multiples [[Adaptation cinématographique|adaptations]] cinématographiques et télévisuelles depuis l'[[Histoire du cinéma|origine du cinéma]] ainsi qu'en [[bande dessinée]], au [[pièce de théâtre|théâtre]], à l'[[opéra]], en [[musique]] ou en [[jeu vidéo]]. L'œuvre de Jules Verne est universelle ; selon l’''[[Index Translationum]]'', avec un total de {{unité|4751|traductions}}, il vient au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langues étrangères après [[Agatha Christie]] et devant [[William Shakespeare]]<ref>{{lien web |langue=en|url=http://www.unesco.org/xtrans/bsstatexp.aspx?crit1L=5&nTyp=min&topN=50|titre=Top 50 Authors of All Time |consulté le=17 juin 2020 |auteur=Unesco |texte=Index Translationum}}.</ref>. Il est ainsi, en 2011, l'auteur de langue française le plus traduit dans le monde<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Daniel Compère]] |auteur2=[[Jean-Michel Margot]] |titre=Entretiens avec Jules Verne |éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]] |année=1998 |passage=282 |isbn=}}</ref>. L'année [[2005 en France]] a été déclarée « année Jules Verne », à l'occasion du centenaire de la mort de l'écrivain<ref>{{article |langue=fr |périodique=[[Revue Jules Verne]] |numéro=22-23 |année=2006 |titre=2005, année Jules Verne}}{{commentaire biblio SRL|La revue présente le bilan de tous les événements liés au centenaire de la mort de Jules Verne.}}</ref>. == Biographie == === Jeunesse === [[Fichier:Feydeau Nantes 3.JPG|vignette|Plaque apposée sur la maison natale de Jules Verne [[cours Olivier-de-Clisson|cours Olivier de Clisson]] à [[Nantes]].]] Jules Gabriel Verne<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=William Butcher |titre=Jules Verne, the definitive biography |éditeur=Thunder's Mouth Press |année=2006 |passage=6 |isbn=}}, décrit avec précision l'arbre généalogique des Verne en s'appuyant sur les registres d'état civil.</ref> naît au 4 de la [[Cours Olivier-de-Clisson|rue Olivier-de-Clisson]], à l'angle de la [[rue Kervégan]] sur l'[[île Feydeau]] à [[Nantes]], au domicile de sa grand-mère maternelle, Sophie Marie Adélaïde-Julienne Allotte de La Fuÿe (née Guillochet de La Perrière)<ref name="terresdecrivains">{{lien web |langue=fr |url=http://www.terresdecrivains.com/Nantes-et-Jules-Verne |titre=Nantes et Jules Verne |site=terresdecrivains.com}}.</ref>{{,}}<ref group = "N">Une plaque commémorative a été apposée sur la façade de l'immeuble.</ref>. Il est le fils de Pierre Verne, [[Avoué (France)|avoué]]<ref>{{article |langue=fr |auteur1=[[Jean-Yves Paumier]] |titre=La charge d'avoué fondatrice de l'aventure vernienne |périodique=Bulletin de la Société Jules-Verne |numéro=192 |date=août 2016 |passage=13-16}}.</ref>, originaire de [[Provins]], et de Sophie Allotte de La Fuÿe, issue d'une famille nantaise de navigateurs et d'armateurs, d'ascendance [[Écosse|écossaise]]<ref group="N">{{Mme|de Lassée}}, fille de Roger Allotte de la Fuÿe, a pu remonter jusqu'en 1462, année où « N. Allot, Écossais, venu en France avec la [[Garde écossaise (France)|Garde écossaise]] de [[Louis XI|{{nobr|Louis XI}}]], rendit service au roi, qui l'anoblit, et lui donna « le droit de Fuye », c'est-à-dire celui d'avoir un colombier, ce qui était un privilège royal. L'archer écossais se fixa près de [[Loudun]], construisit un château et devint Allotte, seigneur de la Fuÿe ». Cf. {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Jules Verne |titre=Jules Verne |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] |année=1973 |passage=21 |isbn=}}.</ref>. Jules est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants, comprenant son frère [[Paul Verne|Paul]] (1829-1897), qui sera marin, mais aussi écrivain, et trois sœurs, Anne dite Anna (épouse du Crest de Villeneuve), née en 1836, Mathilde (épouse Fleury), née en 1839, et Marie (épouse Guillon, mère de [[Claude Guillon-Verne]]), née en 1842. En 1829, les Verne s'installent au [[Immeuble au 1-2, allée Jean-Bart de Nantes|{{numéro|2}}]] [[Allée Jean-Bart|quai Jean-Bart]] (à une centaine de mètres du lieu de naissance de leur fils aîné)<ref name="terresdecrivains"/>, où naissent Paul, Anna et Mathilde. En 1840, la famille connaît un nouveau déménagement dans un immeuble imposant au 6, [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Nantes)|rue Jean-Jacques-Rousseau]]<ref name="terresdecrivains"/>, proche du port, où naît Marie<ref group = "N">Marie Verne était surnommée « le chou » et avait pour parrain son frère aîné selon {{article |langue=fr |auteur1=Cécile Compère |titre=Jules Verne de Nantes|périodique=[[Revue Jules Verne]] |numéro=4 |année=1997 |passage=13}}.</ref>. En 1834, à l'âge de six ans, il est mis en pension dans une institution tenue par une certaine {{Mme|Sambin}}, veuve [[:wikt:putatif|putative]]<ref group = "N">Le fait n'est pas attesté et repose sur les dires d'une des premières biographies sur Jules Verne, écrite par une de ses petites-nièces par alliance, [[Marguerite Allotte de La Fuÿe]] (Kra, 1928), et dont les développements légendaires ont très souvent été repris par la suite bien que les recherches scientifiques les aient depuis infirmés (cf. {{article |langue=fr |auteur1=[[Volker Dehs]] |titre=Précisions biographiques sur Marguerite Allotte de La Fuÿe |périodique=Revue Jules Verne |numéro=32 |année=2011}}, {{Ouvrage |langue=fr |titre=D'un biographe l'autre |éditeur=Centre international Jules-Verne |année=2011 |passage=69-76 |isbn=}} et {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Charles-Noël Martin]] |titre=La Vie et l’œuvre de Jules Verne |éditeur=Michel de l'Ormeraie |année=1978 |passage=260 |isbn=}}).</ref> d'un capitaine de [[cap-hornier]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Gilbert Prouteau |titre=Le Grand Roman de Jules Verne, sa vie |éditeur=[[Éditions Stock|Stock]] |année=1979 |passage=20 |isbn=}}.</ref>. Il entre avec son frère au [[lycée Saint-Stanislas (Nantes)|collège Saint-Stanislas]], un établissement religieux conforme à l'esprit très catholique de son père (d'une façon générale, le [[Lycée Georges-Clemenceau (Nantes)|lycée Royal]] n'a pas bonne réputation dans la bourgeoisie nantaise), en {{date-|octobre 1837}}{{sfn|Dekiss|1999| p=16}}. On y trouve quelques traces de ses premiers succès scolaires, dont voici le palmarès{{sfn|Compère|1996|p=11}} : * en septième : {{1er|accessit}} de mémoire, {{2e|accessit}} de géographie ; * en sixième : {{1er|accessit}} de thème grec, {{2e|accessit}} de version grecque, {{3e|accessit}} de géographie ; * en cinquième : {{1er|accessit}} de version latine. De plus, plusieurs accessits de musique vocale montrent son goût pour cette matière, goût qu'il conservera toute sa vie<ref group = "N">Jules Verne jouait fort bien du piano. Voir {{article |langue=fr |auteur1=Pierre Terrasse |titre=Les études de Jules Verne |périodique=Bulletin de la Société Jules-Verne |numéro=37-38 |année=1976 |passage=106-107}}.</ref>. De 1844 à 1846, Jules Verne est pensionnaire au ''petit séminaire de Saint-Donatien'' (bâtiments occupés par l'actuel lycée professionnel [[Daniel Brottier|Daniel-Brottier]] à [[Bouguenais]])<ref group="N">. Dans ce séminaire, on accepte deux catégories d'élèves : les ecclésiastiques et les laïcs. Ces derniers paient le double de la somme demandée aux autres. Jules et son frère sont naturellement dans la catégorie des « laïcs ». Voir {{article|auteur=Cécile Compère|titre= Jules Verne de Nantes |périodique=Revue Jules Verne|numéro=4|année= 1997|passage=15}}.</ref>{{,}}{{sfn|Compère|1996|p=125}}, où il accomplit la quatrième, la troisième et la seconde. Son frère le suit, en pension comme lui. Dans son roman inachevé ''Un prêtre en 1839''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jules Verne|titre=Un prêtre en 1839|éditeur=[[Le Cherche midi|Le Cherche-Midi éditeur]]|année=1992|isbn=|numéro chapitre=XXI}}.</ref>, Jules Verne décrit ce petit séminaire de façon peu élogieuse<ref>{{Ouvrage |auteur1=Joëlle Dusseau |titre=Jules Verne |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin]] |année=2005 |passage=45 |isbn=}}.</ref>. Pierre Verne achète à [[Chantenay-sur-Loire|Chantenay]], en 1838<ref>{{article|périodique=Revue Jules Verne|numéro=3|titre=Jules Verne, voyageur ou sédentaire|année=1998|passage=33}}</ref>, une villa pour les vacances, toujours existante au 29 bis, rue des Réformes, face à l'[[église Saint-Martin de Chantenay]]<ref>{{Lien web|titre=Maison des parents de Jules Verne - Notice Patrimoine PDL|url=http://devpatrimoine.paysdelaloire.fr/linventaire/detail-notices/IA44005189/|site=devpatrimoine.paysdelaloire.fr|consulté le=2020-02-22}}</ref>{{,}}<ref name="terresdecrivains"/> (le [[musée Jules-Verne]], situé également à Chantenay, est installé dans un bâtiment sans relation à la famille Verne). Toute la famille aime à se retrouver dans cette maison de campagne<ref>{{article |périodique=Revue Jules Verne |numéro=3 |titre=Jules Verne, voyageur ou sédentaire |année=1998 |pages=34}}</ref>. Les vacances de Jules Verne se passent également à [[Brains]] (à {{unité|20|km}} au sud-ouest de Nantes), dans la propriété que son grand-oncle Prudent Allotte de la Fuÿe a achetée en 1827/1828 au lieu-dit « La Guerche »<ref>{{article|périodique=Revue Jules Verne|numéro=3|titre=Jules Verne, voyageur ou sédentaire|année=1998|passage=35}}</ref>. Prudent Allotte de la Fuÿe est un ancien armateur, {{citation|vieil original, célibataire autoritaire et non conformiste}}{{sfn|Dekiss|2005|p=20}}, qui a beaucoup voyagé avant de revenir s'installer au pays natal. Il est maire de Brains de 1828 à 1837<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Paul Dekiss |titre=Jules Verne, L'enchanteur |éditeur=Éditions du Félin |année=1999 |passage=18 |isbn=}}</ref>. Le jeune garçon aime à faire d'interminables parties de [[jeu de l'oie (jeu de société)|jeu de l'oie]] avec le vieux bourlingueur<ref group ="N">Verne s'en souviendra plus tard lorsqu'il écrira ''[[Le Testament d'un excentrique]]''. Il nomme également « Uncle Prudent » un des personnages de ''[[Robur le Conquérant]]'' (cf. {{article |auteur1=Cécile Compère |titre=Les vacances |périodique=Revue Jules Verne |numéro=4 |année=1997 |pages=35}}).</ref>. [[Fichier:Nantes - lycée Clemenceau.jpg|vignette|left|[[Lycée Georges-Clemenceau (Nantes)|Lycée Royal]] de Nantes (actuellement lycée Georges-Clemenceau) où Jules Verne étudia.]] Une légende veut qu'en [[1839]], à l'âge de onze ans, le petit Jules aurait tenté de s'embarquer sur un long-courrier en partance pour les [[Inde]]s, en qualité de [[Mousse (marine)|mousse]]<ref>Légende inventée par Marguerite Allotte de la Füye dans sa biographie {{Ouvrage|titre=Jules Verne sa vie, son œuvre|éditeur=Kra|année=1928|passage=28}}</ref>. Son père l'aurait récupéré ''in extremis'' à [[Paimbœuf]]. Jules Verne aurait avoué avoir voulu partir pour rapporter un collier de [[corail]] à sa cousine, Caroline Tronson, dont il était amoureux. Rudement tancé par son père, il aurait promis de ne plus voyager qu'en rêve. Ce n'est qu'une légende enjolivée par l'imagination familiale<ref group="N">Cette légende a persisté dans la réédition de l'ouvrage de Marguerite Allotte de la Füye en 1953. La biographe se fonde pour la crédibilité de l'événement sur des faits et des personnes réels, notamment un certain ''Jean-Marie Cabidoulin'' qui tenait le cabaret ''L'Homme-qui-porte-trois-malices'', et le navire ''La Coralie'' qui appartenait effectivement à l'armateur Le Cour Grand-Maison. cf. {{M.|Allotte de la Füye}}, Hachette, 1953, {{p.|21–22}}. Charles-Noël Martin, qui, en 1971, se basant sur Marguerite Allotte de la Füye, dans son ouvrage ''Jules Verne, sa vie et son œuvre'' (éd. Rencontre), avait repris la fugue, démontre en 1978 la supercherie dans son ouvrage {{Ouvrage|titre=La Vie et l’œuvre de Jules Verne|éditeur=Michel de l'Ormeraie|année=|passage=21-22|isbn=}}, notamment ses déformations des lettres de Jules Verne à sa famille, ses citations mensongères et ses interprétations fallacieuses. Il revient avec plus de détails sur le sujet, en 1981, dans son article {{article|titre= La fugue du ''mousse'' Jules Verne |date=1981|périodique=BSJV|numéro=60|passage=136-140}}. Voir aussi : {{article|titre= Faits ou légende ? Le retour de la Coralie |auteur=Volker Dehs|périodique=Revue Jules Verne|numéro=19-20|année= 2006|passage=169-174}} où le chercheur nuance les travaux de Martin et Dumas, en démontrant les faits réels sur lesquels s'est appuyée Allotte de la Füye pour écrire sa biographie, notamment la reprise par celle-ci d'une monographie de 1909 éditée au Crotoy par Paul Eudel, un ami de Jules Verne, relatant la fugue qu'Eudel donne comme un témoignage indirect de la part de Jules Verne. Eudel nomme alors le navire ''Octavie''. Il faut aussi noter que Raymond Ducrest de Villeneuve, autre membre de la famille de Jules Verne, qui écrit en 1929-1930 ses ''Mémoires'' dans l'objectif de corriger les erreurs de sa cousine par alliance Marguerite, ne contredit pas l'histoire de la fugue mais il dit : {{citation|je ne puis laisser passer cette aventure de la ''Coralie'' attribuée à Jules Verne, et je crois bien ne pas me tromper en disant que c'est à Paul qu'elle est arrivée, toujours hanté par son amour de la Mer et son désir d'être marin. Mais passons.}}. Les ''Souvenirs personnels'' de Raymond Ducrest de Villeneuve ont été publiés en mars 2021 aux éditions Paganel.</ref> car, dans ses ''Souvenirs d'enfance et de jeunesse'', il raconte qu'il est monté à bord d'un voilier, l'a exploré, a tourné le gouvernail{{etc.}}, ce en l'absence d'un gardien, ce qui lui vaut la réprobation du capitaine<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jules Verne |titre=Monna Lisa : suivi de Souvenirs d'enfance et de jeunesse |éditeur=Cahiers de l'Herne |année=1995 |passage=97 |isbn=}}</ref>. De 1844 à 1846, Jules et Paul étudient au lycée Royal de Nantes (actuellement [[Lycée Georges-Clemenceau (Nantes)|lycée Clemenceau]])<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Marcel Moré]] |titre=Nouvelle explorations de Jules Verne |sous-titre=musique, misogamie, machine |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=1963 |passage=15-16 }}</ref>. Jules Verne fréquente en compagnie de ses camarades le ''Cercle des externes du collège Royal'', qui se tient dans la librairie du Père Bodin, [[Place du Pilori (Nantes)|place du Pilori]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Charles Noël Martin |titre=La Vie et l'œuvre de Jules Verne |éditeur=Michel de L'Ormeraie |année=1978 |passage=29 |isbn=}}. L'information venant de [[Marguerite Allotte de La Fuÿe]] ({{Ouvrage|titre=Jules Verne sa vie, son œuvre|éditeur=Kra|année=1928|passage=24}}) peut être sujette à caution.</ref>. Après avoir terminé les classes de [[rhétorique]] et [[philosophie]], il passe les épreuves du [[baccalauréat en France|baccalauréat]] à [[Rennes]] et reçoit la mention « assez bien », le {{date-|29 juillet 1846}}<ref>{{article|auteur=Cécile Compère|titre=Jules Verne de Nantes |périodique=Revue Jules Verne|numéro= 4 |année=1997|passage=20}}. Note : Dans l'ordre universitaire, Nantes dépend alors de l'Académie de Rennes.</ref>. En 1847, il est envoyé à [[Paris]] par son père, prioritairement pour suivre ses études, mais aussi peut-être parce qu'on voulait ainsi l'éloigner de Nantes. En effet, Caroline Tronson (1826-1902), sa cousine dont il est épris, doit se marier le {{date-|27 avril}} de la même année avec Émile Dezaunay, un homme de quarante ans originaire de Besançon<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Christian Robin]]|titre=Un monde connu et inconnu|sous-titre=Jules Verne|éditeur=Centre universitaire de recherches verniennes de Nantes|année=1978|passage=20|isbn=}}</ref>. Jules Verne en conçoit une amertume profonde au point d'écrire à sa mère, six ans plus tard, lorsque cette dernière lui demande de les accueillir à Paris : {{citation|Je serai aussi aimable que le comporte mon caractère biscornu, avec les nommés Dezaunay ; enfin sa femme va donc entrevoir Paris ; il paraît qu'elle est un peu moins enceinte que d'habitude, puisqu'elle se permet cette excursion antigestative<ref>Lettre de Jules Verne à sa mère du 6 mai 1853 absente de l'ouvrage d'Olivier Dumas, ''Correspondance de Jules Verne avec sa famille'', La Manufacture, 1988 et reprise dans Charles Noël Martin, ''La Vie et l’œuvre de Jules Verne'', 1978, {{p.|30}} basée sur les dires, non sourcés, de Marguerite Allotte de La Fuÿe (Kra, 1928)</ref>}}. Caroline Tronson, après son mariage avec Dezaunay, aura cinq enfants<ref>Charles-Noël Martin, « Les amours de jeunesse de Jules Verne », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|28}} (1973), {{p.|79-86}}.</ref>. [[Fichier:Jules Verne aged 25.jpg|thumb|Portrait de Jules Verne à {{unité|25|ans}}]] Après un court séjour à Paris, où il passe ses examens de première année de droit<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne L'Enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|17}}</ref>, il revient à Nantes pour préparer avec l'aide de son père la deuxième année<ref group="N">À cette époque, les étudiants provinciaux doivent se rendre obligatoirement à Paris pour passer leurs examens. Voir Cécile Compère, « Le Paris de Jules Verne », dans ''Revue Jules Verne'', 4 (1997), {{p.|41}}.</ref>. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Rose Herminie Arnault de La Grossetière, née en 1827, pour laquelle il va éprouver une violente passion<ref>Philippe Mellot, Jean-Marie Embs, ''Le guide Jules Verne'', Éditions de l'Amateur, 2005, {{p.|15}}</ref>. Son premier cahier de poésie contient de nombreuses allusions à la jeune femme, notamment ''Acrostiche'' ou ''La Fille de l'air''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Charles-Noël Martin]] |titre=La Vie et l’œuvre de Jules Verne |éditeur=Michel de l'Ormeraie |année=1978 |passage=36 |isbn=}}. Il s'agit respectivement du poème {{n°|4}} du premier cahier et du {{n°|11}}, reproduits dans ''Jules Verne : Poésies inédites'', Ville de Nantes/Le Cherche-Midi éditeur, 1989.</ref>. L'amour a peut-être été un moment partagé mais aucune source ne vient corroborer la chose. Les parents d'Herminie voient d'un mauvais œil leur fille se marier à un jeune étudiant dont l'avenir n'est pas encore assuré<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Charles-Noël Martin]] |titre=La Vie et l’œuvre de Jules Verne |éditeur=Michel de l'Ormeraie |année=1978 |passage=34 |isbn=}}</ref>. Ils la destinent à Armand Terrien de la Haye, un riche propriétaire de dix ans son aîné. Le mariage a lieu le {{date-|19 juillet 1848}}<ref>Charles-Noël Martin, « Les amours de jeunesse de Jules Verne » {{2e|partie}}, dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|29}}/30 (1974), {{p.|103-113}}.</ref>. Jules Verne est fou de rage. Il écrit de Paris à sa mère une lettre hallucinante, sans doute composée dans un état de semi-ébriété. Sous couvert d'un songe, il crie sa douleur du mariage d'Herminie en un récit de vengeance de noces maudites : {{citation|La mariée était vêtue de blanc, gracieux symbole de l'âme candide de son fiancé ; le marié était vêtu de noir, allusion mystique à la couleur de l'âme de sa fiancée !}} ou {{citation|La fiancée était froide, et comme une étrange idée d'anciens (sic) amours passait en elle}}<ref>Lettre à sa mère du 30 juillet 1848, dite ''lettre du rêve'', ''Correspondance familiale'', {{pp.|246–251}}.</ref>. Cet amour avorté va marquer à jamais l'auteur et son œuvre, dans laquelle on trouvera un nombre important de jeunes filles mariées contre leur gré (Gérande dans ''[[Maître Zacharius ou l'Horloger qui avait perdu son âme]]'', Sava dans ''[[Mathias Sandorf]]'', Ellen dans ''[[Une ville flottante]]'', etc.) au point que [[Christian Chelebourg]] parle du « complexe d'Herminie » pour les ''[[Voyages extraordinaires]]''<ref>{{article |auteur1=Christian Chelebourg |titre=Le blanc et le noir. Amour et mort dans les « Voyages extraordinaires » |périodique=Bulletin de la Société Jules-Verne |numéro=77 |année=1986 |pages=22–30}}</ref>. L'écrivain gardera également une rancune à l'encontre de sa ville natale et de la société nantaise, qu'il pourfendra dans certaines poésies, notamment ''La Sixième Ville de France'' et ''Madame C…'', une violente diatribe visant sans doute une des commères de la ville<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Eric Weissenberg]] |titre=Jules Verne |sous-titre=Un univers fabuleux |éditeur=[[Éditions Favre|Favre]] |année=2004 |passage=74 |isbn=}}</ref>. === Étudiant à Paris === En {{date-|juillet 1848}}, Jules Verne quitte définitivement Nantes pour Paris. Son père l'envoie poursuivre ses études de droit, en espérant qu'il lui succédera un jour<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=34}}</ref>. À cette date, il travaille sur un roman qui restera inachevé, et qui sera par erreur publié par les Éditions du Cherche-Midi en 1992 sous le titre ''Un prêtre en 1839'', mauvaise lecture du manuscrit qui porte ''en 1835''<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', 2004, {{p.|303}}</ref>, des pièces de théâtre dont deux tragédies en vers, ''[[Alexandre VI (Jules Verne)|{{nobr|Alexandre VI}}]]'' et ''[[La Conspiration des poudres]]'', et des poèmes. Alors qu'en 1847, il avait été accueilli par sa grand-tante Charuel au {{numéro}}2 de la rue Thérèse, près de la [[butte Saint-Roch]]<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=29}}</ref>, en 1848, il obtient de son père de pouvoir louer un appartement meublé, qu'il partage avec Édouard Bonamy, un autre étudiant originaire de Nantes, dans un immeuble situé au 24, [[rue de l'Ancienne-Comédie]], donnant sur la [[place de l'Odéon]]<ref>Cécile Compère, ''Le Paris de Jules Verne'', dans la ''Revue Jules Verne'', 4, 1997, {{p. |42}}.</ref>. Paris vit alors une période révolutionnaire (voir ''[[Révolution française de 1848]]''). En février, le roi [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]] a été renversé et s'est enfui ; le {{date-|24 février}}, a été établi le gouvernement provisoire de la [[Deuxième République (France)|Deuxième République]]. Les manifestations se succèdent et le climat social est tendu. En juin, les barricades se dressent de nouveau dans Paris (voir ''[[Journées de Juin]]'') ; le gouvernement envoie le général [[Eugène Cavaignac (homme politique)|Cavaignac]] écraser l'insurrection. Fin juin, quand le futur écrivain arrive dans la capitale, Cavaignac vient de former un gouvernement qui durera jusqu'à la fin de l'année. Verne écrit à ses parents : {{Citation bloc|Je vois que vous avez toujours des craintes en province ; vous avez beaucoup plus peur que nous n'avons à Paris... J'ai parcouru les divers points de l'émeute, rues Saint-Jacques, Saint-Martin, Saint-Antoine, le Petit Pont, la Belle Jardinière ; j'ai vu les maisons criblées de balles et trouées de boulets. Dans la longueur de ces rues, on peut suivre la trace des boulets qui brisaient et écorniflaient balcons, enseignes, corniches sur leur passage ; c'est un spectacle affreux, et qui néanmoins rend encore plus incompréhensibles ces assauts dans les rues !<ref>Lettre du 17 juillet 1848 à son père, Correspondance familiale, Olivier Dumas, La Manufacture, 1988, {{p.|242}}.</ref>}} Le {{date-|3 août}}, Jules Verne passe avec succès son examen d'entrée en deuxième année de droit<ref>Gilbert Prouteau, ''Le Grand Roman de Jules Verne, sa vie'', 1979, {{p.|87}}</ref>. Lorsqu'Édouard Bonamy quitte Paris pour retourner à Nantes vers la fin de l'année, il obtient une chambre pour lui seul, dans la même maison<ref>Olivier Dumas, ''Édouard Bonamy, le bon ami de Jules Verne'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|151}}, {{3e}} trimestre 2004, {{p.|6-8}}</ref>. Son oncle Chateaubourg<ref group="N">L'oncle Chateaubourg est un parent par alliance de [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]].</ref> l'introduit dans les salons littéraires. Il fréquente celui de {{Mme |de Barrère}}, amie de sa mère, et de {{Mme|Mariani}}<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=45}}</ref>. Tout en continuant ses études, il écrit de nombreuses pièces qui resteront pour la plupart inédites jusqu'en 1991 avant d'être publiées, pour certaines, de manière confidentielle dans les trois volumes des ''Manuscrits nantais''<ref>Jules Verne, ''Manuscrits nantais'', 3 vol. Nantes : Bibliothèque municipale/Le Cherche-Midi, 1991 ([http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36651184n Notice BNF])</ref> et connaîtront une publication ''grand public'' en 2006 aux Éditions du Cherche-Midi sous le titre ''Jules Verne : Théâtre inédit''<ref>Jules Verne : ''Théâtre inédit'', Le Cherche-Midi, 2006, éditions établies sous la direction de Christian Robin, préface de [[Jean-Marc Ayrault]]</ref>. Jules Verne dévore les drames de [[Victor Hugo]], d'[[Alexandre Dumas]], d'[[Alfred de Vigny]], les comédies d'[[Alfred de Musset]]<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p. |26}}.</ref>, mais il avoue une préférence pour deux classiques : [[Molière]] et [[William Shakespeare|Shakespeare]]<ref group = "N">Marie A. Belloc, dans son entretien avec Jules Verne, paru sous le titre ''Jules Verne at home'' dans le ''Strand Magazine'' en février 1895, note : {{Citation|La petite pièce est dépouillée, mis à part les deux bustes de ''Molière'' et de ''Shakespeare''... }}. in ''Entretiens avec Jules Verne - 1873-1905'', réunis par [[Daniel Compère]] et Jean-Michel Margot. Genève, Slatkine. 1998, {{p. |104}}.</ref>. L'influence la plus fortement exercée à cette époque sur le jeune écrivain est celle de [[Victor Hugo]]. Verne raconte à Robert H. Sherard : {{citation|J'étais au plus haut point sous l'influence de Victor Hugo, très passionné par la lecture et la relecture de ses œuvres. À l'époque, je pouvais réciter par cœur des pages entières de ''[[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre-Dame de Paris]]'', mais c'étaient ses pièces de théâtre qui m'ont le plus influencé, et c'est sous cette influence qu'à l'âge de dix-sept ans, j'ai écrit un certain nombre de tragédies et de comédies, sans compter les romans}}<ref>Interview donnée par Jules Verne à Robert H. Sherard, parue in ''Mc Clure's Magazine'' en janvier 1894. Voir ''Entretiens avec Jules Verne'', Slatkine, 1998, {{pp.|88–89}}.</ref>{{,}}<ref group="N">À ce sujet, une coquille malheureuse a été reproduite dans le volume ''Poésies inédites''. En effet une poésie de Victor Hugo est mêlée à celles de Verne. Il s'agit de ''Romance'' (pages 218-219 du volume), écrite en 1825 et parue dans l'édition d' ''[[Odes et Ballades]]''. En fait, Verne avait tout simplement recopié ce poème pour l'incorporer dans son roman noir et gothique qui est resté inachevé. Voir Olivier Dumas, « Quand Jules Verne devient Victor Hugo (et vice-versa !) », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|93}} (1989), {{p.|9-10}}.</ref>. Durant cette période, les lettres de Jules Verne à ses parents concernent essentiellement ses dépenses et l'argent dont il a besoin. Cependant, au mois de {{date-|mars 1849}}, un autre événement inquiète le jeune étudiant : {{Citation|Ma chère maman, le choléra est donc définitivement à Paris, et je ne sais quelles terreurs de malade imaginaire me poursuivent continuellement ! Ce monstre s'est grossi pour moi de toutes les inventions les plus chimériques d'une imagination fort étendue à cet endroit-là ! }}<ref>Lettre à sa mère du 17 mars 1849, ''Correspondance familiale'', {{p.|274}}.</ref>. Au même moment, Jules Verne doit se soumettre à la [[Service militaire en France|conscription]], mais est épargné par le [[tirage au sort]]. Il écrit à son père : {{Citation bloc|Tu as toujours l'air attristé au sujet de mon tirage au sort, et du peu d'inquiétude qu'il m'aurait causé ! Tu dois pourtant savoir, mon cher papa, quel cas je fais de l'art militaire, ces domestiques en grande ou petite livrée, dont l'asservissement, les habitudes et les mots techniques qui les désignent les rabaissent au plus bas état de la servitude. Il faut parfois avoir fait abnégation complète de la dignité d'homme pour remplir de pareilles fonctions ; ces officiers et leur poste préposés à la garde de Napoléon, de Marrast, que sais-je ! - Quelle noble vie ! Quels grands et généreux sentiments doivent éclore dans ces cœurs abrutis pour la plupart ! - Prétendent-ils se relever par le courage, par la bravoure ! Mots en l'air que tout cela ! Il n'y a ni courage, ni bravoure à se battre quand on ne peut pas faire autrement ? Et me cite-t-on un haut fait d'armes accompli dans des circonstances, chacun sait qu'il y en a les 19/20 à mettre sur le compte de l'emportement, la folie, l'ivresse du moment ! Ce ne sont plus des hommes qui agissent, ce sont des bêtes furieuses, excitées par la fougue de leurs instincts. Et en tout cas, vînt-on me montrer le sang-froid le plus calme, la tranquillité la plus surprenante dans l'accomplissement de ces hauts faits que l'on paye d'une croix, je répondrai que l'on n'est généralement pas sur terre pour risquer sa vie ou arracher celle des autres, et qu'en fait de condition, j'en connais de plus honorables et de plus relevées<ref>Lettre à son père du {{date|12|mars|1849}}, ''Correspondance familiale'', {{p.|273}}.</ref>.}} Ce violent pamphlet contre l'armée n'est pas seulement une réaction de jeunesse. Toute sa vie, Jules Verne professera des idées antimilitaristes<ref>Simone Vierne, ''Qui suis-je ? Verne'', Pardès, 2005, {{p.|91}}</ref>, non seulement dans ses lettres, mais aussi dans ses romans où il expose son dégoût de la guerre, à commencer par son premier roman, lorsque le ''Victoria'' survole deux peuplades aux prises au cours d'un combat sanguinaire : {{Citation bloc| - Ce sont de vilains bonshommes ! dit Joe. Après cela, s'ils avaient un uniforme, ils seraient comme tous les guerriers du monde.<br />... Fuyons au plus tôt ce spectacle repoussant ! Si les grands capitaines pouvaient dominer ainsi le théâtre de leurs exploits, ils finiraient peut-être par perdre le goût du sang et des conquêtes !<ref>''[[Cinq Semaines en ballon]]'', Chapitre XX.</ref> }} Mais cet antimilitarisme sera entaché par des idées ambiguës après la [[guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]] et les événements de la [[Commune de Paris (1871)|Commune]]<ref>Makis Trikoukis, « Le Capitaine Nemo et la Commune de Paris », in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|77}}, {{1er}} trimestre 1986, {{p.|5-12}}</ref>, surtout au moment de l'[[affaire Dreyfus]]<ref>Lucian Boia, ''Jules Verne: Les paradoxes d'un mythe'', Les Belles Lettres, 2005, {{p.|176}}</ref>, et de nombreux héros verniens seront des militaires. Ainsi ''[[Face au drapeau]]'' (1896) incarne-t-il l'état d'esprit militariste et revanchard en France, juste avant que n'éclate l'Affaire Dreyfus<ref>Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, ''De la science en littérature à la science-fiction: Actes du {{119e}} Congrès'', 1995 ([https://books.google.fr/books?id=SHZYDwAAQBAJ&pg=PT168&dq=Jules+Verne%22+%22militariste%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjQmvix-pvcAhUTdcAKHZjqDUEQuwUIMDAB#v=onepage&q=Jules%20Verne%22%20%22militariste%22&f=false Lire])</ref>, et ''[[L'Invasion de la mer]]'' (1905) montrera un Jules Verne, à la fin de sa vie, militariste, colonialiste et impérialiste<ref>[[Jean-Pierre Picot]], ''Le testament de Gabès: L'invasion de la mer (1905), ultime roman de Jules'', Edisud, 2004, {{p.|82}}</ref>. À l'hiver 1851, pressé par son père de devenir avocat, il s'inscrit au [[barreau de Paris]] et doit entrer chez le [[jurisconsulte]] Paul Championnière, ami de Pierre Verne<ref name="cnm60">{{Harvsp|Martin|1978|p=60}}</ref>. Mais, le {{date-|6 avril 1851}}, alors que Jules Verne n'est pas encore entré à son service, Paul Championnière meurt<ref>''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|65-66}}, 1983, {{p.|4}}</ref>. Verne n'exercera ainsi jamais<ref>Claude Tillier, ''Jules Verne en 100 questions'', Centre international Jules-Verne, 2004, {{p.|14}}</ref>. Il déménage et occupe une chambre garnie dans un hôtel proche de [[Église Notre-Dame-de-Lorette de Paris|Notre-Dame-de-Lorette]]<ref>''Revue Jules Verne'' {{n°|4}}, ''Jules Verne, voyageur ou sédentaire'', 1998, {{p.|42}}</ref>{{,}}<ref name="cmn111">{{Harvsp|Martin|1978|p=111}}</ref> où il donne quelques leçons, ce que son père désapprouve vivement<ref name="cnm60" />. Puis, il s'installe au sixième étage du 18, [[boulevard de Bonne-Nouvelle]], sur le palier en face de l'appartement de son ami [[Aristide Hignard]]<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=61}} et [[Alexandre Tarrieu]], « Aristide Hignard (1822-1898) » in ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, {{1er}} semestre 2001, {{p.|102-107}}.</ref> avant de s'installer, en face, au 11, boulevard de Bonne-Nouvelle<ref name="cmn111" />. Jules Verne souffre déjà de maux de ventre et d'[[estomac]]<ref>Simone Vierne, ''Jules Verne'', Balland, 1985 ([https://books.google.fr/books?id=2H1YDwAAQBAJ&pg=PT335&dq=%22Jules+Verne%22+%22maux+d%27estomac%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiHhOzDwZ7cAhUIAsAKHVKEBvsQuwUIKjAA#v=onepage&q=%22Jules%20Verne%22%20%22maux%20d'estomac%22&f=false Lire])</ref>. L'[[Wikt:entéralgie|entéralgie]] vernienne provient peut-être de troubles gastriques héréditaires<ref group = "N">Verne écrit à sa mère : {{Citation|Je suis bien Allotte sous le rapport de l'estomac}}. Lettre à sa mère de février 1855, ''Correspondance familiale'', {{p.|372}}.</ref>, mais surtout d'une précoce [[boulimie]], sans doute pathologique<ref>[[Christian Chelebourg]], ''Jules Verne: La science et l'espace. Travail de la rêverie'', Minard, 2005, {{p.|42}}</ref>. En 1851, il connaît sa première crise de paralysie faciale<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, L'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|30}}</ref>. [[Olivier Dumas]] précise ces attaques qui frapperont Verne quatre fois dans sa vie : « La paralysie faciale de Jules Verne n'est pas psychosomatique, mais due seulement à une inflammation de l'oreille moyenne dont l'œdème comprime le nerf facial correspondant. » Le médiocre chauffage du logement de l'étudiant explique la fréquence de ses refroidissements. Les causes de cette infirmité restent ignorées de l'écrivain ; « il vit dans la permanente inquiétude d'un dérèglement nerveux, aboutissant à la folie »<ref>Olivier Dumas, ''Voyage à travers Jules Verne'', Stanké, 2000, {{p.|51}}.</ref>. === Débuts littéraires === À l'occasion de visites de salon, il entre en contact avec [[Alexandre Dumas]]<ref>Alexandre Tarrieu, ''Dumas de père en fils'' in ''Jules Verne, le Poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|28-29}}</ref> par l'intermédiaire d'un [[chiromancie]]n célèbre de l'époque, le chevalier Casimir d'Arpentigny<ref>[[Charles Lemire]], ''Jules Verne'', Berger-Levrault, 1908 et {{Harvsp|Martin|1978|p=53}}</ref>{{,}}<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne et les sciences occultes'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|188}}, avril 2015, {{p.|7-17}} et Philippe Langueneur, ''D Arpentigny et les mains de Nemo'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|166}}, juin 2008, {{p.|29-37}}</ref>. Il se lie d'amitié avec le [[Alexandre Dumas (fils)|fils de l'écrivain]] et lui propose le manuscrit d'une comédie intitulée ''[[Les Pailles rompues]]''<ref>Alexandre Tarrieu, préface in ''Les Pailles rompues'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, 2001, {{p.|30}}</ref>. Les deux hommes corrigent la pièce et [[Alexandre Dumas (fils)|Dumas fils]] obtient de son père qu'elle soit jouée au [[Théâtre-Lyrique|Théâtre-Historique]]. Nous sommes le {{date-|13 juin 1850}}<ref>Volker Dehs, ''La Fortune méconnue des Pailles rompues'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|198}}, mai 2019, {{p.|10}}</ref>, Jules Verne a vingt-deux ans<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur''. Éditions du Félin, 1999, {{p.|29}}.</ref>. En 1851, il rencontre [[Pierre-Michel-François Chevalier]] dit Pitre-Chevalier (1812-1863)<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=58}}</ref>. Celui-ci, breton et nantais comme Jules Verne, est directeur et rédacteur en chef de la revue ''[[Musée des familles]]''<ref>Voir sur le sujet, Jean-Louis Mongin, ''Jules Verne et le Musée des Familles'', Encrage, 2013</ref>. Verne lui soumet une nouvelle, ''Les Premiers Navires de la marine mexicaine''<ref>[[Marc Soriano]], ''Les Premiers Navires de la marine mexicaine'', in ''Portrait de l'artiste jeune, suivi des quatre premiers textes publiés de Jules Verne'', Gallimard, 1978, {{p.|53-78}}</ref> qui parait dans la revue de Pitre-Chevalier en {{date-|juillet 1851}}<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=63}}</ref> et qui sera repris, mais remanié, en 1876 chez Hetzel à la suite de ''Michel Strogoff'' sous le titre ''[[Un drame au Mexique]]''<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8600256m ''Michel Strogoff, Moscou, Irkoutsk'', par Jules Verne. Suivi de ''Un drame au Mexique''. Dessins de J. Férat, gravés par Ch. Barbant, Hetzel, 1876 sur Gallica]</ref>. La même année Pitre-Chevalier accepte une deuxième nouvelle, ''Un voyage en ballon''<ref>Texte original repris dans ''Un voyage en ballon'' suivi de ''À propos du Géant'' et ''24 Minutes en ballon'', Centre international Jules-Verne, 2001</ref>, qui, en 1874, prendra comme titre ''[[Un drame dans les airs]]'', chez Hetzel<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=66}}</ref>. Sans doute par l'entremise d'Alexandre Dumas fils, en 1852, Verne entre en relation avec les frères Seveste<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne : Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|86}}</ref> qui viennent de reprendre le Théâtre-Historique après la faillite due aux prodigalités de Dumas père<ref>Christian Robin, ''Un monde connu et inconnu : Jules Verne'', 1978, {{p.|30}}</ref>. La nouvelle salle devient le [[Théâtre-Lyrique]]. [[Jules Seveste]], le nouveau directeur, engage comme secrétaire Verne, qui ne touche d'abord pas de salaire avant d'être rémunéré à hauteur de {{unité|100|F}}<ref>Volker Dehs, ''Le Théâtre lyrique sous les frères Seveste'', ''BSJV'' {{n°|192}}, août 2016, {{p.|32}}</ref>. En revanche, il peut faire jouer ses pièces, la plupart écrites en collaboration avec [[Michel Carré (librettiste)|Michel Carré]]<ref>Cécile Compère, « Le Paris de Jules Verne », dans ''Revue Jules Verne'', 4 (1997).</ref>. En {{date-|janvier 1852}}, il prend sa décision et refuse la [[Avoué (France)#Formation et nomination|charge]] d'avoué que son père lui propose. {{citation|Je me bornerai à voir si je ferais bien de prendre ta charge, au point de vue moral et matériel. […] D'un autre côté, je commence à bien me connaître ; ces coups de tête contre lesquels tu cherches à me prémunir, je les ferais, tôt ou tard ; j'en suis certain ; la carrière qui me conviendrait le plus, ce serait celle que je poursuis ; […] si je ne puis parvenir, non par manque de talent, mais par défaut de patience, par découragement, eh bien, ce qui me conviendra le plus au monde, ce sera le barreau qui me ramènerait à Paris. […] C'est parce que je sais ce que je suis, que je comprends ce que je serai un jour ; comment donc me charger d'une étude que tu as faite si bonne, que ne pouvant gagner entre mes mains, elle ne pourrait qu'y dépérir<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Éric Weissenberg |titre=Jules Verne |sous-titre=un univers fabuleux |éditeur=[[Éditions Favre|Favre]] |année=2004 |passage=153 |isbn= |partie=Lettre à son père du 17 janvier 1852}}.</ref>.}} Un an plus tôt, il avait écrit à sa mère : « […] je puis faire un bon littérateur, et ne serais qu'un mauvais avocat, ne voyant dans toutes choses que le côté comique et la forme artistique et ne prenant pas la réalité sérieuse des objets. […] »<ref>Lettre du 26 janvier 1851. Cité par Olivier Dumas, ''Jules Verne (avec la correspondance familiale)'', La Manufacture, 1988, {{p.|285}}</ref>. Il fréquente la [[Bibliothèque nationale de France|Bibliothèque nationale]]<ref>Marcel Destombes, « Jules Verne à la Bibliothèque nationale », ''Bulletin de la Bibliothèque nationale'', {{3e}} année, {{n°|2}}, juin 1978</ref>. Au début de 1851, Verne fait la connaissance du géographe et infatigable voyageur, [[Jacques Arago]], célèbre pour un récit de ''Voyage autour du monde'' qu'il a fait sur ''L'Uranie'' avec la [[Louis Claude de Saulces de Freycinet|mission de Freycinet]] entre 1817 et 1821{{sfn|Dekiss|2005|p=32}}, qui continue à parcourir le monde malgré sa cécité<ref group="N">Jacques Arago est aveugle depuis une dizaine d'années, au moment de sa rencontre avec Jules Verne. Il mourra au [[Brésil]] en 1855. cf. François Sarda, ''Les Arago: François et les autres'', Tallandier, 2002, {{p.|190}}</ref> et qui publie le récit de ses voyages autour du monde sous le titre ''Souvenirs d'un aveugle''. Le jeune écrivain retrouve près de lui toutes les sensations de ses premières lectures<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=62}}</ref>. Jacques Arago lui ouvre des horizons et l'entraîne vers un genre nouveau de littérature, alors en pleine expansion, le [[récit de voyage]]<ref name="Jules Verne l'enchanteur de Jean-Paul Dekiss">Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur''. Éditions du Félin, 1999, {{p.|30}}.</ref>. En 1852, deux autres textes de Verne paraissent dans le ''Musée des familles'' : ''[[Martin Paz]]'', une longue nouvelle<ref group = "N">Le personnage de l'indien Martin Paz appartient aux grandes figures verniennes à venir et le final sera repris dans ''[[Famille-Sans-Nom]]''.</ref> et une comédie-proverbe en un acte, en collaboration avec Pitre-Chevalier ''[[Les Châteaux en Californie]]''<ref>''Les châteaux en Californie ou Pierre qui roule n'amasse pas mousse'', comédie-proverbe en prose, neuf personnages, en collaboration avec Pitre-Chevalier. Dessins de [[Paul Gavarni]], 1853</ref>. [[Fichier:Aristide Hignard 1880.jpg|vignette|upright|Portrait d'[[Aristide Hignard]] en 1880.]] En {{date-|août 1853}}, il s'éloigne un moment de Paris pour se rendre à La Guerche, où son oncle Prudent offre un grand repas afin de fêter le retour de [[Paul Verne]], le frère de Jules, aspirant auxiliaire dans la marine<ref>Gilbert Prouteau, ''Le Grand Roman de Jules Verne, sa vie'', Hachette, 1979, {{p.|190}}</ref>. Avec son ami [[Aristide Hignard]]<ref>Alexandre Tarrieu, « Aristide Hignard (1822-1898) », ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, {{p.|103}} et A. Tarrieu, « L'amitié avec Hignard », in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|30-31}}</ref>, Jules Verne fréquente le salon du musicien [[Adrien Talexy|Talexy]]<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=83}}</ref> qui sera plus tard un des « Onze sans femmes »<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, l’enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|39}}</ref>. Ils se lancent dans l'[[opérette]], ou plutôt l'[[opéra-comique]], au moment où [[Jacques Offenbach]] crée un véritable engouement pour ce genre de spectacle. Le {{date-|28 avril 1853}}, est représenté ''[[Le Colin-maillard]]'' au Théâtre-Lyrique<ref>Alexandre Tarrieu, « Voyage au Centre du Théâtre », ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, 2001, {{p.|11-24}}</ref>. C'est une période où Jules Verne ne cesse d'écrire. Des nouvelles de cette époque, on peut citer ''[[Pierre-Jean]]''<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|36}}. Michel Verne transformera la nouvelle en ''La Destinée de Jean Morénas''.</ref> et ''[[Le Siège de Rome]]'' qui restera inédit jusqu'en 1994<ref>[[Samuel Sadaune]], ''Contes et nouvelles de Jules Verne'', Ouest-France, 2000, {{p.|10}}</ref>. Il travaille aussi sur ''[[Monna Lisa (Jules Verne)|Monna Lisa]]'' commencé dès 1851 et qu'il ne finira qu'en 1855<ref>La pièce sera publié pour la première fois en 1974 : ''Monna Lisa'', in ''Jules Verne'', ''Cahiers de l'Herne'' {{n°|25}}, 1974, {{p.|23-56}} </ref>{{,}}<ref>Timothy A. Unwin, ''Jules Verne: Journeys in Writing'', 2005, {{p.|79}}</ref>. Au cours d'un séjour à Nantes, l'écrivain s'est amouraché de Laurence Janmar<ref>''Revue Jules Verne'' {{n°|26}}, 2007, {{p.|55}}</ref>. En {{date-|janvier 1854}}, le président [[Famille Janvier de La Motte|Janvier de la Motte]] donne un grand bal travesti<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=87}}</ref>. Le jeune écrivain y retrouve celle qu'il convoite. Laurence Janmar, habillée en gitane, se plaint à son amie que son corset, trop riche en baleines, lui meurtrit les côtes. Verne, toujours à l'affût d'un bon mot, soupire alors : « Ah ! que ne puis-je pêcher la baleine sur ces côtes ? »<ref>Charles-Noël Martin, « Les amours de jeunesse de Jules Verne. II », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|29}}/30 (1974).</ref>{{,}}<ref>L'épisode Laurence Janmar ayant pour source Marguerite Allotte de la Fuÿe, ''Jules Verne sa vie, son œuvre'', Kra, 1928, {{p.|61}}, est à prendre sous réserve, les dires n'ayant jamais été authentifiés autrement que par la biographe.</ref>. Laurence Janmar épousera finalement un certain Charles Louis Salomon Duvergé<ref>Les biographes écrivent à tort Duverger.</ref> le {{date-|2 août 1854}}. Le vendredi {{date-|30 juin 1854}}, [[Jules Seveste]] meurt d'une [[apoplexie]] foudroyante<ref>A dix heures du soir et non en juillet, du choléra, tel que souvent indiqué. Cf. Nécrologie dans ''La Ruche littéraire'' {{n°|3-5}}, 1854, {{p.|407}} et Volker Dehs, ''Le Théâtre lyrique sous les frères Seveste'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|192}}, août 2016, {{p.|17-36}}</ref>. Son successeur, [[Émile Perrin]]<ref>Jean Gourret, ''Ces hommes qui ont fait l'Opéra'', 1984, {{p.|137-140}}</ref>, tente de retenir Jules Verne, mais ce dernier tient à garder sa liberté. Perrin va jusqu'à lui proposer la direction du Théâtre-Lyrique<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne et Émile Perrin'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|163}}, 2007, {{p.|6-9}}, avec une lettre de Jules Verne à Perrin datée du 2 février 1880 en {{p.|8}}</ref>. « J'ai refusé. Il m'a même offert de diriger le théâtre, moi seul, tout en restant directeur en nom et ayant une part dans les bénéfices ; j'ai refusé encore ; je veux être libre et prouver ce que j'ai fait<ref>Lettre à son père de fin 1854, citée par {{Harvsp|Martin|1978|p=74}}</ref>. » Dans le ''Musée'', en {{date-|avril 1854}}, un nouveau texte de l'écrivain : ''[[Maître Zacharius ou l'Horloger qui avait perdu son âme]]'', un conte fantastique profondément imprégné de l'influence d'[[Ernst Theodor Amadeus Hoffmann|Hoffmann]]. Zacharius, maître-horloger de [[Genève]], a rendu ses horloges si régulières qu'elles sont devenues parfaites… Mais un jour, elles se dérèglent une à une<ref>''Maître Zacharius ou l'Horloger qui avait perdu son âme'', ''Musée des familles: Lectures du soir'', vol. 21, avril-mai 1854, {{p.|225-231}}</ref>. Malgré son refus de devenir directeur du ''Théâtre-Lyrique'', Verne y conserve son poste de secrétaire jusqu'à fin 1855<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne et Émile Perrin'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|163}}, 2007, {{p.|6-9}}</ref>, ce qui lui permet de représenter, le {{date-|6 juin}} de cette année, un second opéra-comique écrit sur une musique d'Hignard, ''[[Les Compagnons de la Marjolaine (opéra-comique)|Les Compagnons de la Marjolaine]]''<ref>Publiée chez [[Michel Lévy (éditeur)|Michel Lévy]] ([https://books.google.fr/books?id=58eE5oPsu90C&printsec=frontcover&dq=%22Jules+Verne%22+%22Les+Compagnons+de+la+Marjolaine%22&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjonPiH9qrcAhXFAewKHU5AAnoQ6AEIJzAA#v=onepage&q=%22Jules%20Verne%22%20%22Les%20Compagnons%20de%20la%20Marjolaine%22&f=false Lire la pièce sur books.google]). Le texte original a été réimprimé en 2002 dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|143}}.</ref> qui connaîtra vingt-quatre représentations<ref>Albert Soubies, ''Histoire du Théâtre-Lyrique'', Paris, Fischbacher, 1899.</ref>. Jules Verne écrit à son père : « J'étudie encore plus que je ne travaille ; car j'aperçois des systèmes nouveaux, j'aspire avec ardeur au moment où j'aurai quitté ce Théâtre-Lyrique qui m'assomme<ref>Lettre de Jules Verne à son père, du 19 avril 1854 (collection Vaulon), sur papier à en-tête du Théâtre Lyrique (Ancien Opéra National) publiée par Olivier Dumas dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' (nouvelle série), {{n°|83}}, {{p.|14}}, troisième trimestre 1982. </ref>. » C'est une période d'intense activité créatrice. Les pièces de théâtre s'accumulent<ref>Voir Alexandre Tarrieu, ''Voyage au centre du théâtre'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, 2001</ref>. Il peaufine notamment l'une d'entre elles, une comédie en cinq actes en vers, ''[[Les Heureux du jour]]'', qui semble lui tenir particulièrement à cœur<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=100}}</ref>. Il écrit plusieurs nouvelles, dont ''[[Le Mariage de M. Anselme des Tilleuls]]''<ref>[[Jean-Michel Margot]], ''Nouvelle de jeunesse : jeunesse d’une nouvelle'' ([http://jv.gilead.org.il/margot/postface.html#n10 Lire en ligne]), </ref> et ''[[Un hivernage dans les glaces]]''. Cette dernière paraît en 1855 dans le ''Musée des familles''<ref>Texte original (version 1855) repris dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|146}} et tiré à part, avec préface d'Olivier Dumas, 2003.</ref> et sera reprise mais modifiée par Hetzel en 1874 pour paraître dans le volume de nouvelles ''[[Le Docteur Ox]]''. De tous les manuscrits de Verne avant sa rencontre avec Hetzel, c'est celui qui se rapproche le plus des ''Voyages extraordinaires'', véritable prélude aux ''[[Les Aventures du capitaine Hatteras|Aventures du capitaine Hatteras]]''<ref>Alexandre Tarrieu, ''Le cercle polaire'' in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|60-61}}</ref>. À cette époque, il est atteint d'une deuxième crise de paralysie faciale<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|148}}</ref>. Son ami et médecin [[Louis Victor Marcé|Victor Marcé]] le soigne à l'aide de l'électricité<ref>Longtemps non identifié en raison d'une erreur de copie de la correspondance de Jules Verne stipulant {{citation|Victor Marie}}. Voir sur Victor Marcé : J-P. Luauté et Th. Lempérière, ''La Vie et l'œuvre pionnière de Louis-Victor Marcé'', Éditions Glyphe, 2012, 264 p. et Éric Weissenberg, ''Jules Verne : Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|148}}</ref>. Il déménage et s'installe au cinquième étage d'un immeuble au 18 [[boulevard Poissonnière]]{{sfn|Dekiss|2005|p=30}}. [[Fichier:A Winter Amid the Ice by Adrien Marie 07.jpg|vignette|upright|Illustration de [[Lorenz Frølich]] pour ''Un hivernage dans les glaces'', paru dans le [[Musée des familles]] en 1855.]] Jules Verne parle alors de mariage dans presque toutes les lettres à sa mère ; il lui demande de lui trouver une épouse, parfois sur le ton de la plaisanterie : « J'épouse la femme que tu me trouveras ; j'épouse les yeux fermés et la bourse ouverte ; choisis, ma chère mère, c'est sérieux ! »<ref>Lettre du 23 avril 1851.</ref> ou « Trouvez-moi une femme bossue et qui ait des rentes {{incise|et tu verras|stop}}. »<ref>Lettre du 10 décembre 1853. Cité, entre autres, par Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|130}}</ref>. Mais on sent bien que l'angoisse de l'avenir le tiraille : « Toutes les jeunes filles que j'honore de mes bontés se marient toutes invariablement dans un temps rapproché ! Voire ! {{Mme|Dezaunay}}, {{Mme|Papin}}, {{Mme|Terrien de la Haye}}, {{Mme|Duverger}} et enfin {{Mlle|Louise François}}. »<ref>Lettre à sa mère du 14 décembre 1854 ''in'' Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|89}}</ref>. Après le mariage de Laurence Janmar avec Duvergé, Verne, amoureux éconduit, s'interroge. Pour le consoler, sa mère l'envoie en {{date-|avril 1854}} à [[Mortagne-sur-Sèvre|Mortagne]] pour y connaître un bon parti. Il lui répond dans une lettre où il invente une rencontre avec le père de sa future, d'un humour scatologique et agressif<ref>Cité par Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|96}}</ref>. En {{date-|mars 1856}}, Auguste Lelarge, ami de Jules Verne va se marier avec Aimée de Viane. Il demande à l'écrivain d'être son témoin. Celui-ci accepte. Le mariage doit se dérouler le {{date-|20 mai}} à [[Amiens]], ville de la fiancée<ref name="cnm103">{{Harvsp|Martin|1978|p=103}}</ref>. À l'occasion de son séjour, Verne y fait la connaissance de la sœur de la mariée, Honorine, veuve à {{unité|26|ans}} d'Auguste Morel<ref>Auguste Morel était clerc de notaire à Amiens. Sa famille était originaire de [[Doullens]]. Il meurt le 5 juillet 1856 à la suite d'une pneumonie. Voir ''Visions nouvelles sur Jules Verne'', Centre de documentation Jules Verne, 1978, {{p.|22}}</ref> et mère de deux filles<ref>Cécile Compère, ''Jules Verne au féminin'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|9}}, 2000, {{p.|17}}</ref>, Louise Valentine (1852-1916) et Suzanne Eugénie Aimée (1853- ?)<ref>[http://www.jules-verne.net/index.php/la-famille-verne Voir la galerie des photographies de la famille Verne sur le site du Centre international Jules-Verne].</ref>. === Mariage et bourse === Honorine du Fraysne de Viane (1830-1910) séduit assez vite Jules Verne. Dans une lettre enthousiaste à sa mère, il lui fait remarquer : « Je ne sais pas, ma chère mère, si tu ne trouveras pas quelque différence entre le style de cette page et celle qui la précède, tu n'es pas habituée à me voir faire ainsi un éloge général de toute une famille, et ta perspicacité naturelle va te faire croire qu'il y a quelque chose là-dessous ! Je crois bien que je suis amoureux de la jeune veuve de vingt-six ans ! Ah ! pourquoi a-t-elle deux enfants ! Je n'ai pas de chance !<ref>Lettre à sa mère du samedi 24 mai 1856. Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|397}} (lettre 113</ref> » Jules Verne envisage rapidement de se marier mais il lui faut une situation stable, ses revenus littéraires étant alors insuffisants. Avec l'aide de son futur beau-frère, Ferdinand de Viane, il envisage des plans d'investissement en bourse et de se lancer dans une activité d'agent de change<ref>Samuel Sadaune, ''Un époux respectable'', in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|37}}</ref>. Or, s'il suffit d'obtenir une charge, il faut de l'argent pour l'acquérir. Il demande {{unité|50000|francs}} à son père pour acheter 1/{{40e}} de cette charge<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=107}}</ref>. Son père s'inquiète de cette nouvelle lubie. Jules Verne lui répond : « Je vois bien que tu me prends encore pour un garçon irréfléchi, se montant la tête pour une idée nouvelle, tournant à tous les vents de la fantaisie et ne voulant m'occuper de ''change'' que par amour du ''changement''. […] Il est moins question que jamais d'abandonner la littérature ; c'est un art avec lequel je me suis identifié et que je n'abandonnerai jamais ; […] mais tout en m'occupant de mon art, je me sens parfaitement la force, le temps et l'activité de mener une autre affaire. […] Il me faut une position, et une position offrable, même aux gens qui n'admettent pas les gens de lettres ; la première occasion de me marier, je la saisis d'ailleurs ; j'ai par-dessus la tête de la vie de garçon, qui m'est à charge […] cela peut paraître drôle, mais j'ai besoin d'être heureux, ni plus ni moins<ref>Lettre à son père du jeudi 29 mai 1856. Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|400-401}} (lettre 115)</ref>. » Et quelques semaines plus tard : « Je n'accepterais d'avoir atteint l'âge de plusieurs de mes amis et d'être à courir comme eux après une pièce de cent sols. Non, certes, cela peut être drôle et faisable à vingt ans, mais pas au-dessus de trente ans<ref>Lettre à son père du 4 juillet 1856. Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|406-407}} (lettre 119)</ref>. » Pierre Verne finit par céder. Jules se retrouve remisier chez l'agent suisse Fernand Eggly, originaire de Genève, au 72, [[Rue de Provence (Paris)|rue de Provence]], à Paris<ref>Jean-Michel Margot, ''Jules Verne en son temps'', Encrage, 2004, {{p.|231}}. J-P. Dekiss écrit par erreur {{citation|placier}}, erreur souvent reprise par la suite (''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|44}})</ref>. Auguste Morel n'est décédé que depuis dix mois. À l'époque, le deuil se portait longtemps<ref group="N">Avant la dernière guerre encore, la veuve était recluse pendant des mois, ensevelie dans le grand voile noir, puis le petit voile, enfin le demi-deuil. Il fallait respecter les usages. Note de Cécile Compère pour son article « Extrapolations autour d'un acte de mariage », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|62}} (1982).</ref>. Pourtant, les événements se précipitent. Aimée De Viane, par son mariage avec Auguste Lelarge, est devenue la belle-sœur d'[[Henri Garcet]], cousin de Jules Verne. C'est sans doute son ami Charles Maisonneuve<ref group = "N">C'est cet ami qui paya les frais d'impression des ''[[Les Pailles rompues|Pailles rompues]]'' et auquel Verne dédicacera la pièce.</ref> qui lui permet d'entrer chez Eggly, étant lui-même remisier chez un confrère. D'ailleurs, il n'est pas certain que Jules Verne ait acheté la part que l'on dit, le remisier étant appointé et non associé. Le futur marié est pris de frénésie, au point de s'occuper de tout durant le mois de {{date-|décembre 1856}}. Il ne veut personne de la famille : « Je me charge, mon cher père, de voir ma tante Charuel<ref group="N">Le nom de Rosalie Verne, veuve Charruel, grand-tante de Jules Verne, est toujours écrit Charuel.</ref> à cet égard et de la mettre au courant de nos affaires. Quant à l'inviter, je tiens essentiellement à n'en rien faire ! Je dirai que le mariage se célèbre à Amiens ; rien ne me serait plus désagréable que cette invitation<ref>Lettre à son père du 7 décembre 1856. Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|421}} (lettre 130)</ref>. » Le {{date-|8 janvier}}, est signé à [[Essômes-sur-Marne|Essome]], chez Auguste Lelarge<ref name="cnm103" />, notaire, le contrat de mariage<ref>Contrat de mariage reproduit dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|65-66}}, 1983, hors pagination.</ref>. Le mariage a lieu le {{date-|10 janvier 1857}}<ref name="cmn111" />. Le matin, ils se retrouvent à la mairie du {{3e|arrondissement}} (actuellement mairie du {{2e}}<ref group = "N">Paris comptait à cette époque douze arrondissements. L'actuel découpage en vingt arrondissements n'entre en vigueur que le {{1er}} janvier 1860.</ref>). Puis le groupe de treize personnes prend la direction de l'église Saint-Eugène qui venait d'être édifiée dans la nouvelle ''rue Sainte-Cécile'', à l'emplacement de l'ancien conservatoire de musique<ref>Philippe Mellot, Jean-Marie Embs, ''Le guide Jules Verne'', Éditions de l'Amateur, 2005, {{p.|16}}</ref>. Après la cérémonie religieuse, c'est le déjeuner, treize couverts « à tant par tête », comme l'avait voulu et annoncé Jules Verne lui-même : « J'étais le marié. J'avais un habit blanc, des gants noirs. Je n'y comprenais rien ; je payais tout le monde : employés de la mairie, bedeaux, sacristain, marmiton. On appelait : ''Monsieur le marié !'' C'était moi ! Dieu merci, il n'y avait que douze spectateurs !<ref>{{article|auteur=Charles-Noël Martin|titre= Le mariage de Jules Verne |périodique=Bulletin de la Société Jules-Verne|numéro=65/66 |année=1983}}</ref> » Le couple et les deux enfants demeurent jusqu'à la mi-avril dans l'appartement du [[boulevard Poissonnière]]<ref>{{article|titre=Jules Verne, voyageur ou sédentaire|périodique=Revue Jules Verne|numéro=4|année= 1998|passage=47}}</ref> puis s'installe [[Rue Saint-Martin (Paris)|rue Saint-Martin]], dans le [[quartier du Temple]]<ref name="cmn111" />. Comme [[coulissier]], d'après le journaliste [[Félix Duquesnel]], il « réussissait plus de bons mots que d'affaires »<ref>Propos tenus par Jules Verne à Félix Duquesnel en 1862 d'après l'article de ce dernier, {{article|titre=A propos de la statue de Jules Verne|périodique=[[Journal d'Amiens|Le Journal d'Amiens]]|date=23 avril 1909}}</ref>. À la même époque, Jules Verne semble avoir eu des maîtresses<ref>{{article|auteur=Charles-Noël Martin|titre= Recherches sur les maîtresses de Jules Verne |périodique= BSJV |numéro=56|année= 1980|passage=292-295}}.</ref> mais si des noms circulent (telles Estelle Henin (morte en 1865) ou une comédienne roumaine), les faits n'ont jamais formellement été établis<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|272}}</ref>. Jules Verne fait la connaissance d'Estelle Hénin en {{date-|août 1859}}<ref>Estelle Hénin est née le 12 juin 1836. Cf. {{article|auteur=Norbert Percereau|titre= Le secret de la « Fiancée invisible |périodique= BSJV |numéro=159|date= septembre 2006|passage=10}}.</ref>. [[Marguerite Allotte de La Fuÿe]] évoque cette femme dans sa biographie de 1928 : {{citation|[...] une mortelle, une seule, captiva durant quelques saisons ce cœur extrêmement secret. La sirène, l'unique sirène, est ensevelie dans le cimetière de corail.}}<ref>''Jules Verne, sa vie, son œuvre'', Kra, 1928, {{pp.}}188 et 243.</ref>. D'après elle, Estelle serait morte en 1885, date reprise par Jean-Jules Verne, qui note qu'elle habitait [[Asnières-sur-Seine|Asnières]]<ref>Jean-Jules Verne, ''Jules Verne'', Hachette, 1973, {{pp.|264–285}}.</ref>. Dans sa thèse sur Jules Verne (1980), Charles-Noël Martin confirme l'existence d'Estelle Duchesne, mais pense qu'elle est morte le {{date-|13 décembre 1865}}<ref>''Recherches sur la nature, les origines et le traitement de la science dans l'œuvre de Jules Verne''. Thèse de doctorat, 1980, note 188.</ref>. Estelle Hénin épouse Charles Duchesne, clerc de notaire à [[Cœuvres-et-Valsery|Cœuvres]], le {{date-|30 août 1859}}. En 1863, Estelle s'installe à Asnières, cependant que son mari continue de travailler à Cœuvres. Les visites de Jules Verne à la maison des Duchesne à Asnières se situent de 1863 à {{date-|février 1865}}. Estelle meurt après la naissance de sa fille Marie<ref>Norbert Percereau, « Le secret de la « Fiancée invisible », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|159}}, {{p.|9–28}}, septembre 2006.</ref>. Pour certains verniens, Marie Duchesne pourrait être la fille de l'écrivain<ref>Claire Marie Duchesne meurt à son domicile à Paris le 2 avril 1942 à {{unité|76|ans}}. Cf. Percereau, « Le secret de la « Fiancée invisible », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|159}}, septembre 2006.</ref>, mais d'autres contestent la méthode de recherche et les conclusions jugées hâtives de Percereau<ref>cf. Jean-Pierre Picot, ''Un Jules très honoré, l'autre pas'', in ''Revue Jules Verne'' {{n°|36}}, ''A la vie à la mort'', 2013, {{p.|88}}.</ref>. Dans cette période, il écrit une nouvelle, ''[[San Carlos (nouvelle)|San Carlos]]'', qui conte comment des contrebandiers espagnols se jouent des douaniers français<ref>Publiée pour la première fois en 1993 dans le volume ''San Carlos et autres récits inédits'' au Cherche-Midi.</ref>. En 1857, paraît le premier recueil de chansons ''Rimes et mélodies'', sur une musique d'Hignard, chez l'éditeur Heu qui comprend sept chansons : ''Tout simplement'', ''Les Bras d'une mère'', ''Les Deux troupeaux'', ''La Douce attente'', ''Notre étoile'', ''Chanson Scandinave'' et ''Chanson turque''<ref>Un deuxième volume paraîtra en 1863. Voir Patrick Barbier, « Hignard et Verne: les mélodies de l'amitié » in ''Voyage autour de Jules Verne'', Académie de Bretagne et des Pays de Loire, 2000 et Alexandre Tarrieu, « Aristide Hignard (1822-1898) » in ''Revue Jules Verne'', {{n°|11}}, {{1er}} semestre 2001 ainsi que le numéro 24 (2007) de la ''[[Revue Jules Verne]]'' entièrement consacré au thème de Jules Verne et la musique.</ref>. L'année suivante, il connaît sa troisième crise de paralysie faciale<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=113}}</ref>. Le {{date-|17 février}}, aux [[Théâtre des Bouffes-Parisiens|Bouffes-Parisiens]], se joue la première de ''[[Monsieur de Chimpanzé]]'', opérette en un acte, toujours avec Hignard. Le sujet est curieux, lorsqu'on sait que l'auteur est tout nouveau marié : Isidore, le héros, est obligé de faire le singe pour pouvoir épouser sa belle<ref>[[Robert Pourvoyeur]], ''À propos de M. de Chimpanzé'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|26-27}}, 1973 et Robert Pourvoyeur, ''Monsieur de Chimpanzé, c'est aussi du Jules Verne !'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|24}}, Centre international Jules-Verne 2007, {{p.|85-95}}. La pièce a été rééditée en 1981 dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|57}} et tiré à part.</ref>. Le {{date-|15 juillet 1859}}, Jules Verne écrit à son père : « Alfred<ref group = "N">Frère d'Aristide.</ref> Hignard m'offre, ainsi qu'à son frère, un passage gratuit d'aller et retour en Écosse. Je me hâte de saisir aux cheveux ce charmant voyage<ref>Lettre à son père du 15 juillet 1859. Olivier Dumas, ''Jules Verne'', La Manufacture, 1988, {{p.|428}}. Lettre {{n°|135}} datée du vendredi 15 juillet 1859.</ref>… » === Voyages et paternité === En 1859, il entreprend ainsi un [[voyage en Angleterre et en Écosse]] en compagnie d'Aristide Hignard<ref>Olivier Dumas, ''Voyage en Angleterre et en Écosse, la première grande œuvre de Jules Verne et le premier Voyage à reculons'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|89}}, 1989.</ref>. Il prend des notes et, dès son retour, couche ses impressions sur le papier<ref>Olivier Dumas, ''À propos de ''Voyage en Angleterre et en Écosse'' (suite)'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|95}}, 1990.</ref>. Ce récit est le premier travail de Jules Verne proposé à son futur éditeur Hetzel, qui le refuse<ref>Volker Dehs, ''La Bi(bli)ographie de Cinq Semaines en ballon'', ''Bulletin de la [[Société Jules-Verne]]'' {{n°|183}}, août 2013 et Volker Dehs, ''Jules Verne, Nadar, Hetzel et quelques autres. Questions de rapports, de chronologie et d'argumentation'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|163}}, 2007.</ref>. Verne s'en inspirera alors pour la rédaction de ses romans écossais<ref>Le Cherche-Midi éditeur le publiera en 1989 sous le titre fautif de ''Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse''.</ref>. Entre 1860 et 1861, le couple déménage trois fois : de la rue Saint-Martin au 54, [[boulevard Montmartre]], puis au 45, [[boulevard de Magenta|boulevard Magenta]], enfin au 18, passage Saulnier<ref>Gilbert Prouteau, ''Le Grand Roman de Jules Verne, sa vie'', Stock, 1979, {{p.|160}}</ref>. Le {{date-|2 juillet 1861}}, de nouveau grâce à Alfred Hignard, les deux amis, ainsi qu'[[Émile Lorois]], s'embarquent pour la [[Norvège]]<ref>[[Jean-Pierre Picot]], [[Christian Robin]], ''Jules Verne: cent ans après'', 2005, {{p.|331}}</ref>. L'écrivain ne rentrera que cinq jours après qu'Honorine a accouché d'un garçon, [[Michel Verne|Michel]], le {{date-|4 août}}<ref>Volker Dehs, ''Soyons trois ! - Le troisième voyageur en Scandinavie'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|150}}, {{2e}} trimestre 2004.</ref>{{,}}<ref>''L'État-civil de Michel Verne'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|187}}, décembre 2014, {{p.|4}}</ref>. Il continue son métier à la Bourse<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, le rêve du progrès'', Découvertes Gallimard {{n°|119}}, 1991, {{p.|35}}</ref>. === Rencontre avec [[Pierre-Jules Hetzel]] === [[Marguerite Allotte de La Fuÿe]] invente de toutes pièces l'introduction de Verne chez l'éditeur. L'écrivain, découragé, aurait jeté au feu le manuscrit de ''Cinq Semaines en ballon'', que sa femme aurait retiré des flammes<ref>M. Allotte de la Füye, ''Jules Verne, sa vie, son œuvre'', Simon Kra, 1928, {{p.|115-123}}.</ref>. Vingt-cinq ans plus tard, elle se contredit lors d'une émission radiophonique en créant la légende de l'introduction de Verne chez [[Pierre-Jules Hetzel|Hetzel]] grâce à Nadar<ref>Qu'elle confirme dans une lettre adressée à Catherine Bonnier de la Chapelle du 28 avril 1982 (BNF, côte NAF 14008, f°225).</ref>. [[Bernard Frank (écrivain)|Bernard Frank]], dans sa biographie copiée d'Allotte, nous gratifie, lui, d'un dialogue dramatique dans la chambre de l'éditeur<ref>B. Frank, ''Jules Verne et ses voyages'', Flammarion, 1941, {{p.|104-110}}.</ref>. Parménie et Bonnier de la Chapelle pensent, quant à eux, que l’écriture de ''Cinq Semaines en ballon'', est due aux expériences du ''Géant'' de Nadar<ref>A. Parménie et C. Bonnier de la Chapelle, ''Histoire d'un éditeur et de ses auteurs. P. J. Hetzel'', Albin Michel, 1953, {{p.|427}}.</ref>, ce qui s'avère un anachronisme, l'expérience ayant eu lieu six mois après l'écriture du roman ({{date-|janvier 1863}}) et Verne n'assistant à un vol du ''Géant'' que le {{date-|4 octobre 1863}}<ref>Il ne participe pas au vol. Le ''Géant'' part du Champ de Mars le 4 octobre 1863. Il enleve treize passagers qui avaient payé leur place. La seconde ascension a lieu le 18 octobre, en présence de Napoléon III et se termine aux Pays-Bas. Nadar effectue six ascensions spectaculaires avec ce ballon qu'il revend en juin 1867. {{Harvsp|Martin|1978|p=134|loc=note 3}}</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5883596.image.r=nadar.f1.langFR Couverture du Petit Journal du {{date-|4|octobre|1863}}]</ref>. S'il ne prend pas part au vol, il laisse un article sur l'expérience qu'il publie dans le ''Musée des familles'' sous le titre ''[[À propos du Géant]]''<ref>''À propos du Géant'', ''Musée des familles'', tome XXXI, 1863-1864, {{n°|3}}, décembre 1863</ref>. Comme l'écrit [[Volker Dehs]]<ref>Volker Dehs, ''Quand Jules Verne rencontre Pierre-Jules Hetzel'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|37}}, {{p.|128-129}}.</ref>, il est possible qu'[[Pierre-Jules Hetzel|Hetzel]] ait rencontré Verne dès 1852 ou 1858<ref>Les péripéties de cette rencontre sont détaillées par Volker Dehs dans ''Quand Jules Verne rencontre Pierre-Jules Hetzel'', ''Revue Jules Verne'' {{numéro|37}}, 2013, {{p.|127-135}}.</ref>, ainsi qu'en témoignent deux invitations écrites par [[Philippe Gille]], datées des mardi {{date-|4 mai}} et mardi {{date-|6 juillet}}, à un dîner, retrouvées dans les archives Hetzel à la Bibliothèque nationale de France<ref>Département des manuscrits, NAF 17063, f°112 et 113.</ref>. D'une manière certaine, c'est par une lettre de Verne à [[Henri d'Alméras]] qui préparait un article sur l'écrivain pour son ''Avant la gloire, leurs débuts'', que l'on apprend que la rencontre eut lieu en 1861 : {{citation|C'est Bréhat qui pour la première fois m'a présenté chez Hetzel en 1861<ref>''Autographes du siècle'', Catalogue {{numéro|4}}, lettre du 6 août 1902, 2011, {{p.|44}}. Charles-Noël Martin évoque déjà Bréhat dans sa biographie ''La Vie et l’œuvre de Jules Verne'', 1978, {{p.|122}}</ref>.}} Il s'agit du romancier [[Alfred de Bréhat]]. === Les ''[[Voyages extraordinaires]]'' === [[Fichier:Jules Verne by Étienne Carjat.jpg|vignette|Jules Verne, photographié en 1884 par [[Étienne Carjat]].]] En [[1861]], après avoir proposé le ''[[Voyage en Angleterre et en Écosse]]'' qui est refusé par [[Pierre-Jules Hetzel]]<ref>Voir entre autres, Masataka Ishibashi, ''Anticipation reniée'', ''[[Revue Jules Verne]]'' {{numéro|38}}, ''Hetzel, éditeur par excellence'', 2013, {{p.|68}}.</ref>, Jules Verne lui soumet un manuscrit nommé ''Un voyage en l'air''<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|300}}</ref>. Hetzel lui demande de le retravailler de manière plus scientifique avec déjà l'idée d'inventer une littérature vulgarisant la science<ref>[[Christian Chelebourg]], ''Jules Verne: l’œil et le ventre : une poétique du sujet'', Minard, 1999, {{p.|102}}</ref>. Jules Verne revient quelques semaines plus tard avec ce qui deviendra son [[Roman (littérature)|roman]] ''[[Cinq Semaines en ballon]]''<ref>Volker Dehs, ''Quand Jules Verne rencontre Hetzel'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|37}}, 2013</ref>. Celui-ci paraît le {{date|15 janvier 1863}}<ref>Volker Dehs, ''La Bi(bli)ographie de Cinq Semaines en ballon'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|183}}, avril 2013, {{p.|7}}).</ref> et connaît un immense succès, même au-delà des frontières [[France|françaises]]. Le premier tirage est de {{formatnum:2000}} et du vivant de l'auteur, il s'en vendra {{formatnum:76000}}<ref>Éric Weissenberg, ''Jules Verne: Un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|221}}</ref>. Il signe l'année suivante avec Pierre-Jules Hetzel un [[Contrat (droit)|contrat]] aux termes duquel il s'engage à fournir deux volumes par an. En 1865, un nouveau contrat l'engage à trois volumes à l'année. Jules Verne s'engage à fournir des romans notamment pour le ''[[Magasin d'éducation et de récréation]]'', revue destinée à la [[jeunesse]]<ref>Voir la teneur des six contrats entre Verne et Hetzel dans {{Harvsp|Martin|1978|p=188}}</ref>. En fait, il va travailler pendant quarante ans à ses ''[[Voyages extraordinaires]]'' qui compteront {{unité |62|romans}} et {{unité|18|nouvelles}} et signera avec son éditeur six contrats consécutifs<ref>[[Agnès Marcetteau-Paul]], Claudine Sainlot, ''Jules Verne écrivain'', Coiffard/Joca Seria, 2000, {{p.|173}}</ref>. Dans la foulée de ce succès, Jules Verne propose à son éditeur un récit qu'il a écrit vers 1860, ''[[Paris au XXe siècle|Paris au {{s-|XX}}]]''. L'éditeur, en termes violents, refuse absolument ce travail qu'il juge nuisible à sa réputation et va à l'encontre de l'idée qu'il se fait de Verne<ref>Masataka Ishibashi, ''Anticipation reniée'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|38}}, Hetzel, éditeur par excellence, 2013, {{p.|70}} et Stéphane Tirard, ''Jules Verne, l'anticipation et l'éthique'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|25}}, 2007, {{p.|59-66}}.</ref>. Abandonné, le roman ne sera publié finalement qu'en [[1994]] par [[Hachette Livre|Hachette]] et [[Le Cherche midi]] associés<ref>[[Piero Gondolo della Riva]], ''Paris au {{s-|XX}}... cinq ans après'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|7}}, 1999, {{p.|19-24}}.</ref>. Dès le {{date-|27 février 1863}}, Jules Verne est admis comme membre de la ''[[Société des auteurs et compositeurs dramatiques]]''<ref>Volker Dehs, Olivier Dumas, Piero Gondollo della Riva, ''Correspondance Verne-Hetzel (1863-1874)'', vol. 1, Slatkine, 1999, {{p.|227}}</ref>. Le {{date-|4 octobre 1863}}, son ami [[Nadar]] l'invite au lancement du ballon ''Géant'', qui a lieu depuis le [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] à [[Paris]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5883596.image.r=nadar.f1.langFR Couverture du ''Petit Journal'' du {{date-|4|octobre|1863}}].</ref>. Le {{date-|26 décembre 1863}}, il fait paraître dans le ''Musée des familles'' un article relatant l'expérience de Nadar (''[[À propos du Géant]]''). Le photographe crée alors avec [[Guillaume Joseph Gabriel de La Landelle|Gabriel de La Landelle]] la [[Société d'encouragement de la locomotion aérienne au moyen du plus lourd que l'air]], dont Jules Verne est le censeur<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne, écrivain'', Droz, 1991, {{p.|73}}</ref>. Vers cette époque, il découvre l'univers d'[[Edgar Allan Poe|Edgar Poe]] au travers des traductions de [[Charles Baudelaire]]<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|37}}</ref>. L'écrivain américain le fascine<ref>Terry Harpold, ''Verne, Baudelaire et Poe. La Jangada et le Scarabée d'or'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|19}}/20, 2005, {{p.|162-168}}.</ref>, au point qu'il lui consacre la seule étude littéraire qu'il ait écrite, parue en avril 1864 dans le ''Musée des familles'' : ''[[Edgard Poe et ses œuvres]]''<ref>Jules Verne ajoute bien un ''d'' au prénom de l'auteur américain. L'étude est publié dans le ''Musée des familles'', {{XXXIe}} tome, 1863-1864, {{n°|7}} en avril 1864.</ref>. C'est à cette date (1864) qu'il publie le roman ''[[Les Aventures du capitaine Hatteras|Aventures du capitaine Hatteras]]'', ouvrage qui paraît d'abord dans le ''Magasin d'éducation et de récréation'' en deux parties : ''Les Anglais au Pôle Nord'' (publié du {{date-|20 mars 1864}} au {{date-|20 février 1865}}) et ''Le Désert de glace'' (du {{date-|5 mars}} au {{date-|5 décembre 1865}}) avant d'être édité en volume ({{date-|26 novembre 1866}}) sous le titre ''Voyages et aventures du Capitaine Hatteras''<ref>Piero Gondolo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', Tome I, Société Jules-Verne, 1977, {{p.|10-12}}</ref>. Il s'agit en réalité du premier titre à porter l'appellation {{citation|Voyages extraordinaires}}<ref>Samuel Sadaune, ''Les 60 Voyages extraordinaires de Jules Verne'', Ouest-France, 2004, {{p.|16}}</ref>, ''Cinq Semaines en ballon'', qui quant à lui entre dans la série {{citation|Voyages dans les mondes connus et inconnus}}<ref name="cnm144">{{Harvsp|Martin|1978|p=144}}</ref>, ne le prenant que dans ses rééditions à partir de 1866{{sfn|Compère|1996|p=25}}. ''Hatteras'' est suivi dès {{date-|novembre 1864}} par la publication de ''[[Voyage au centre de la Terre]]'' (édition originale in-18 le {{date-|25 novembre 1864}}, puis en grand in-octavo le {{date-|13 mai 1867}})<ref>Le texte de 1867 contient deux chapitres de plus (45 au lieu de 43). Cf. Piero Gondolo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', Tome I, Société Jules-Verne, 1977, {{p.|13-14}}.</ref>. Ces trois premiers romans de Jules Verne sont d'immenses succès<ref name="cnm144" />. Il peut ainsi abandonner la bourse et déménage à [[Auteuil (Yvelines)|Auteuil]] au 39, rue La Fontaine dans un logement beaucoup plus vaste où le couple peut recevoir<ref>Le couple loue l'appartement dès 1863. Philippe Mellot, Jean-Marie Embs, ''Le guide Jules Verne'', Éditions de l'Amateur, 2005, {{p.|20}}</ref>. En 1865, il devient membre de la [[Société de géographie]]<ref>Lucie Lagarde, « Jules Verne dans le mouvement de la géographie », ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', vol. 15, {{n°|60}}, {{p.|154-157}}</ref>. Il publie dans le ''Bulletin de la Société'' divers textes dont ''Histoire de la guerre civile américaine (1861-1865)'' (1868), un rapport sur l'ouvrage de [[Louis Cortambert]] et F. de Tranaltos<ref>''Bulletin de la Société de géographie'', 1868, {{p.|411}}</ref> ou ''[[Les Méridiens et le calendrier]]'' (janvier-{{date-|juin 1873}})<ref>''Bulletin de la Société de géographie'', janvier-juin 1873, {{p.|440}}</ref>. [[Fichier:Saint-Michel sketch.jpg|thumb|left|Le ''Saint-Michel I'', unique représentation connue du premier bateau de Jules Verne. Dessin par Jules Verne, vers 1873, qui y a noté ''Bourset Malais'']] Il décide de louer en {{date-|août 1865}} une maison au [[Le Crotoy|Crotoy]]. Il s'installe alors dans une dépendance de la propriété Millevoye<ref>Philippe Valetoux, ''Jules Verne en mer et contre tous'', Magellan, 2005</ref>. Il est en pleine rédaction de sa ''[[Géographie illustrée de la France et de ses colonies]]'' ainsi que de ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]''<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, L'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|116}}</ref>. Honorine, Suzanne, Valentine et Michel peuvent ainsi profiter des bains de mer. En {{date-|mars 1866}}, il loue à la propriété même un appartement pour l'été puis, au printemps 1868, une petite villa de deux étages, ''La Solitude''. Il se fait alors construire un bateau, le ''[[Saint-Michel I|Saint-Michel]]'', une [[chaloupe]] de [[pêche (halieutique)|pêche]] aménagée pour la [[Bateau de plaisance|plaisance]]<ref>[[Philippe Valetoux]], ''Dans le sillage de Jules Verne... au Crotoy'', SNSM, 2009, {{p.|6}}</ref>. Les plans du bateaux sont établis par le marin Paul Bos (1826-1886)<ref>Que Jules Verne cite dans ''Vingt mille lieux sous les mers''. Cf. Alexandre Tarrieu, ''Sur les traces du Saint-Michel I'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|151}}, 2004, {{p.|17}} et Alexandre Tarrieu, ''Jules, Alexandre, Alfred... et les autres'', in ''Dans le sillage de Jules Verne... au Crotoy'', SNSM, 2009, {{p.|23}}</ref>. En {{date-|mars 1869}}, il s'installe à l'année dans ''La Solitude'' et y vit effectivement à partir d'{{date-|avril 1869}}<ref>La plaque apposée sur cette villa au Crotoy est ainsi erronée. Cf. Philippe Valetoux, ''Dans le sillage de Jules Verne... au Crotoy'', SNSM, 2009, {{p.|15}}</ref>. Le {{Date|16|mars|1867}}, en compagnie de son frère Paul, il embarque sur le [[SS Great Eastern|''Great Eastern'']] à [[Liverpool]] pour les [[États-Unis]]<ref>Alexandre Tarrieu, ''Les Passagers du ''Great-Eastern'' en 1867'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|174}}, 2010, {{p.|11-16}}</ref>. Il tirera de sa traversée le roman ''[[Une ville flottante]]'' ([[1870]])<ref>Alexandre Tarrieu dans son article ''Les Passagers du Great-Eastern en 1867'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|174}}, 2010, démontre que les noms des personnages sont empruntés à la réalité.</ref>. Le {{date-|8 mars 1868}}<ref name="wb147">[[William Butcher]], ''La date des dîners des « Onze sans femmes » : une rectification'', ''Verniana'', vol. 10, 2017-2018, {{p.|147-154}}</ref>, il fonde avec [[Victor Massé]], [[Léo Delibes]], Auguste Lelarge, Fournier-Sarlovèze, Bazille, Bertall, Charles Béchenel et Aristide Hignard{{sfn|Dekiss|1999|p=43}} le Club des « Onze-sans-femmes »<ref>Souvent placé à la suite d'un supposition de Marguerite Allotte de La Füye en 1851, cf. Volker Dehs, « Quand Jules Verne rencontre Pierre-Jules Hetzel », ''Revue Jules Verne'' {{n°|37}}, 2013, {{p.|129}}, le Dîner n'est crée qu'en 1868 tel qu'en témoigne un article du ''Petit Journal'' (voir W. Butcher, ''La date des dîners des « Onze sans femmes » : une rectification'', ''Verniana'', vol. 10, 2017-2018, {{p.|147-154}} ([http://www.verniana.org/volumes/10/HTML/OnzeSansFemmes.html#endnoteref-9 Lire en ligne])</ref>, un dîner hebdomadaire d'autres célibataires sans métiers définis<ref>Marie-Hélène Huet, ''L'histoire des Voyages extraordinaires'', Lettres modernes, 1973, {{p.|19}}</ref> qui peut aussi se comprendre par {{citation|Onze sans les femmes}}<ref name="wb147" /> comme l'écrit [[William Butcher]] : {{citation|Il faudrait sans doute réinterpréter les mots « sans femmes », puisque nombre des invités, Verne compris, sont mariés à cette époque}}<ref name="wb147" />. En {{date-|juillet 1871}} il s'installe à [[Amiens]]<ref>Qui n'est pas la ville de naissance de sa femme, contrairement à ce que la plupart des biographes ont écrit, celle-ci étant née à [[Vesoul]]. Voir ''Visions nouvelles sur Jules Verne'', Centre de documentation Jules Verne, 1978, {{p.|54}}</ref>. Il écrit alors à son ami [[Charles Wallut]] : {{Citation|Sur le désir de ma femme, je me fixe à Amiens, ville sage, policée, d’humeur égale, la société y est cordiale et lettrée. On est près de Paris, assez pour en avoir le reflet, sans le bruit insupportable et l’agitation stérile. Et pour tout dire, mon Saint-Michel reste amarré au Crotoy.}}<ref>Lettre citée par Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, L'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|159}}</ref>. Son père, Pierre Verne, meurt d'une attaque le {{date-|3 novembre 1871}}, à Nantes<ref name="cnm188">{{Harvsp|Martin|1978|p=188}}</ref>. Il se rend aux obsèques puis regagne Amiens et se plonge dans l'écriture du ''[[Le Tour du monde en 80 jours|Tour du monde en {{unité|80|jours}}]]''<ref name="cnm188" />. Il fréquente la bibliothèque de la Société industrielle où il peut se documenter grâce à son important fonds de revues scientifiques<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, L'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|215}}</ref> et le {{date-|8 mars 1872}}, devient membre titulaire de l'[[Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens]], « à l'unanimité des suffrages ». Contrairement à l'usage, il ne fait alors pas un discours de réception mais lit un passage de son futur roman à paraître ''Le Tour du monde en {{unité|80|jours}}''<ref name="Tarrieu p11-16">Alexandre Tarrieu, ''Le quotidien de Jules Verne à l'Académie d'Amiens'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|180}}, septembre 2012, {{p.|11-16}}</ref>. En 1875, il en est élu directeur ainsi qu'en 1881<ref name="Tarrieu p11-16" /> et, à cette occasion, il prononce plusieurs discours de réception, notamment en 1875, pour un de ses amis, le caricaturiste [[Gédéon Baril]]<ref>''Discours de M. Gédéon Baril''. ''Réponse de M. Jules Verne'', ''Mémoires de l'Académie des lettres, sciences... d'Amiens'', T. Jeunet, 1875</ref>, qui signera en 1881 les illustrations de ''[[Dix Heures en chasse]]'' chez Hetzel, nouvelle que Jules Verne a auparavant lue le {{date-|18 décembre 1881}}, en séance publique à l'Académie d'Amiens<ref>Piero Gondolo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', Tome I, Société Jules-Verne, 1977.</ref> et qu'Hetzel reprend à la suite du ''[[Le Rayon vert|Rayon vert]]'', dans un texte remanié<ref>Le texte original est paru dans le ''[[Journal d'Amiens]]''. Cf. Olivier Dumas, ''Les deux versions de Dix Heures en chasse'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|63}}, 1982.</ref>. Dès {{date-|juin 1867}}, l'[[Académie française]] couronne le ''Magasin d'Éducation et de Récréation'' (Jules Verne, P.-J. Stahl, Jean Macé) par le [[Prix Montyon]]<ref>Marie Cordroc'h, ''De Balzac à Jules Verne'', Bibliothèque nationale, 1966, {{p.|XIX}}</ref>. Il recevra le même prix, à titre individuel, en 1872 pour l'ensemble ''Cinq Semaines en ballon'', ''Voyage au centre de la Terre'', ''Vingt Mille Lieues sous les mers'', ''De la Terre à la Lune'' et ''Autour de la Lune''<ref>[http://www.academie-francaise.fr/jules-verne Site de l'Académie française]</ref> et lors de la séance de l'Académie française du {{date-|8 août 1872}}, ce sont tous les ouvrages de Jules Verne dans leur ensemble parus chez Hetzel en dehors du ''Magasin d’Éducation'' qui sont couronnés<ref>''Bulletin de la Bibliothèque nationale'', Volumes 3 à 4, 1978, {{p.|70}}</ref>. À cette occasion, {{M.}} Patin, secrétaire perpétuel de l'Académie, fait l'éloge de Jules Verne : {{citation|Les merveilles usées de la féerie y sont remplacées par un merveilleux nouveau, dont les notions récentes de la science font les frais}}<ref>Reproduis dans ''Magasin d’éducation et de recréation'', vol. 16, 1872, {{p.|160}}</ref>. En 1869, Hetzel pousse Jules Verne a entrer à l'[[Académie française]]<ref>Samuel Sadaune, ''Au porte de l'Académie''; in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|87}}</ref>. Celui-ci lui répond : {{citation|Qui n'a pas une grande fortune ou une grande situation politique n'a point de chance d'y arriver !}}<ref>Cité par {{Harvsp|Martin|1978|p=176}}</ref>. Malgré tout, en {{date-|mars 1876}}, Jules Verne fait une première démarche pour postuler. Il écrit à Hetzel : {{citation|Je vous rappelle, pour mémoire, que voilà deux places vacantes à l'Académie. Vous m'avez un peu mis l'eau à la bouche. Vous avez beaucoup d'amis dans l'illustre corps. Suis-je arrivé à la situation voulue pour resupporter… un échec honorable}}<ref>Lettre à Pierre-Jules Hetzel du {{1er}} mars 1876, ''Correspondance Verne-Hetzel'', tome II, Slatkine, 2001.</ref>. En vain. En 1883, il tente de nouveau sa chance par l'intermédiaire d'[[Alexandre Dumas (fils)|Alexandre Dumas fils]]<ref>Volker Dehs, « Correspondance Verne-Dumas fils », ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|94}}, 1990.</ref>, en espérant ainsi les voix de [[Victorien Sardou]], d'[[Eugène Labiche]] et de [[Maxime Du Camp]] mais il sait qu'il a deux redoutables concurrents : [[Alphonse Daudet]] et [[Edmond About]]. C'est ce dernier qui sera élu<ref>Samuel Sadaune, ''Au porte de l'Académie'' ; in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|87}}</ref>. Après un nouvel échec en 1884<ref>Piero Gondolo della Riva, « Jules Verne et l'Académie française », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|53}} (1980).</ref>, en 1892, alors qu'une place est de nouveau libre, Jules Verne remarque que depuis sa première candidature, ce sont pas moins de trente-sept académiciens qui sont morts et qu'à aucun moment son nom n'a été sérieusement retenu. Il écrit : {{citation|Le grand regret de ma vie est que je n'ai jamais compté dans la littérature française}}<ref>Interview de Jules Verne par Robert Sherard réalisée en automne 1893 : ''Jules Verne, sa vie et son travail racontés par lui-même'', publié dans le ''McClure's Magazine'' sous le titre ''Jules Verne at home. His own account of his life and work'', vol. II, {{n°|2}} en janvier 1894 et repris pour la première fois en français en octobre 1990 dans le ''Magazine littéraire'' {{n°|281}} sous le titre ''Jules Verne, le tour d'une vie''. L'entretien intégral figure aux pages 83-87 de ''Entretiens avec Jules Verne, 1873-1905'', Slatkine, 1998</ref>. Du {{date-|6 novembre}} au {{date-|22 décembre 1872}} parait, dans ''[[Le Temps (1861-1942)|Le Temps]]'', ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' repris la même année en volume par Hetzel<ref>Piero Gondolo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', Tome I, Société Jules-Verne, Paris, 1977</ref>. [[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (pièce de théâtre de Jules Verne)|L'adaptation théâtrale de la pièce]] en 1874-1875 en collaboration avec [[Adolphe d'Ennery]] obtient un prodigieux succès. D'Ennery touche 7 % des recettes, Verne 5 % dont il abandonne la moitié, 1,5 % à [[Édouard Cadol]] et 1 % à [[Émile de Najac]]. Ce dernier, secrétaire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, avait été chargé de faire une adaptation destinée aux États-Unis à partir de la deuxième version établie par Cadol, version qui n'aboutit pas<ref>Volker Dehs, ''La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des ''Voyages au théâtre'' '', in ''BSJV'' {{n°|198}}, mai 2019, {{p.|39}}</ref> Jules Verne, membre du [[Yacht Club de France]] depuis le {{date-|4 février 1874}}<ref>''Revue Jules Verne'' {{n°|19}}/20, 2006, {{p.|93}}. Il existe conservée dans les collections de la Bibliothèque municipale d'Amiens (collection Gondollo della Riva) une affiche appartenant à Jules Verne de 1876 du Yacht Club de France où celui-ci a coché son nom (cf. Catalogue ''Jules Verne, le retour: exposition du 30 juin au 16 septembre 2001'', Maison de la culture d'Amiens, Bibliothèque municipale, Centre international Jules-Verne, 2001, {{p.|48}}</ref>, dont il est aussi membre honoraire<ref>Marcel Destombes, « Le manuscrit de ''Vingt Mille Lieues sous les mers'' », dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|35}}/36.</ref>, fait construire le ''[[Saint-Michel II]]'' par l'architecte Abel Le Marchand le {{date-|15 janvier 1876}}. Celui-ci est mis à l'eau trois mois plus tard, le {{date-|25 avril 1876}}. Il s'agit d'un cotre de plaisance sur les plans d'une « hirondelle de la Manche ». Jules Verne a sillonné la Manche et l'Atlantique pendant {{unité|18|mois}}, avant d'acquérir son successeur à l'été 1877<ref>Philippe Valetoux, « Le Saint Michel II et Le Havre », ''Patrimoine Normand'' {{n°|59}}, 2006, {{p.|37-45}} et Philippe Valetoux, « Et que vogue le Saint-Michel II ! », ''Revue Jules Verne'' {{n°|22}}/23, Centre international Jules-Verne, 2006, {{p.|259-263}}.</ref>. 1876 est aussi le début du travail avec D'Ennery sur l'adaptation théâtrale des ''[[Les Enfants du capitaine Grant (théâtre)|Enfants du capitaine Grant]]''<ref>Volker Dehs, ''La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des ''Voyages au théâtre'' '', in ''BSJV'' {{n°|198}}, mai 2019, {{p.|55}}</ref>. La même année, il obtient de la justice que son fils mineur Michel, au comportement rebelle<ref>A huit ans il était surnommé {{citation|La terreur du Crotoy}}. Voir Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne: un humain planétaire'', Textuel, 2005, {{p.|88}}</ref>, soit placé pour six mois dans une maison de redressement, la [[colonie pénitentiaire de Mettray]]<ref>Jean-Louis Mongin, ''Michel Verne à Mettray'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|186}}, 2014, {{p.|4-28}}</ref>. À la fin {{date-|avril 1877}}, Honorine Verne, qui organisait tous les mercredis soir des réunions de jeux et de salon, est victime d'abondantes [[métrorragie]]s qui manquent la faire mourir. Elle est sauvée par une transfusion de sang, cas rarissime à l'époque mais sera de nouveau reprise en {{date-|décembre 1879}}<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=215-216}}</ref>. Elle ne peut ainsi être présente au bal costumé que Jules Verne a organisé, sur le thème du Voyage à la Lune<ref>[[Simone Vierne]], ''Jules Verne et le roman initiatique'', Éditions du Syrac, 1973, {{p.|473}}</ref>, pour introduire son fils et ses belles-filles dans la bonne société amiénoise<ref>Samuel Sadaune, ''Le citoyen masqué'', in ''Jules Verne, le poète de la science'', Timée-éditions, 2005, {{p.|93}}</ref>. Les invitations ont été lancées le lundi de Pâques {{date-|2 avril 1877}}<ref>Voir ''Correspondance inédite de Jules Verne et de Pierre-Jules Hetzel (1875-1878)'', vol. 1, Slatkine, 2001, {{p.|158}}</ref>. Y est présent, entre autres personnalités, et parmi plus de sept cents invités, son ami [[Nadar]], le modèle de [[Michel Ardan (Jules Verne)|Michel Ardan]], héros de ses romans ''[[De la Terre à la Lune]]'' et ''[[Autour de la Lune]]'', déguisé en son personnage<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, L'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|227}}</ref>, sortant d'un obus qu'on avait roulé au milieu des quadrilles<ref>Simone Vierne, ''Jules Verne et le roman initiatique'', Éditions du Syrac, 1973, {{p.|473}}</ref>. Début 1878, Jules Verne, en parallèle aux finitions de l'adaptation des ''Enfants du capitaine Grant'', commence celle de ''[[Michel Strogoff (pièce de théâtre)|Michel Strogoff]]'' qu'il évoque depuis l'année précédente<ref>Volker Dehs, ''La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des ''Voyages au théâtre'' '', in ''BSJV'' {{n°|198}}, mai 2019, {{p.|60}}</ref>. De juin à août [[1878]], il navigue de [[Lisbonne]] à [[Alger]] sur le ''Saint-Michel III''<ref>Jean-Pierre Picot, ''Jules Verne, l'Afrique et la Méditerranée'', Edisud, 2005, {{p.|121}}</ref>, puis, en juillet [[1879]], en [[Écosse]] et en [[Irlande (pays)|Irlande]]<ref>Jean Cévaër, Hubert Chemereau, ''Jules Verne: le monde celtique et la mer'', Centre de Recherche et Diffusion de l'Identite Bretonne (CREDIB), 2006, {{p.|64}}</ref>. Troisième croisière en juin [[1881]], avec son frère, son neveu Gaston et Robert Godefroy : il visite la [[mer du Nord]], la [[Hollande]], l'[[Allemagne]], puis, par le canal de l'Eider, [[Kiel]] et la Baltique jusqu'à [[Copenhague]]<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=219}}</ref>. [[Paul Verne]] écrit le récit de ce dernier voyage qui est publié en 1881 chez Hetzel sous le titre ''De Rotterdam à Copenhague'', à la suite de ''[[La Jangada]]'', dans une version revue, à la demande de l'éditeur, par Jules Verne<ref>Volker Dehs, ''Deux frères en voyage, deux récits en complément'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|134}}, 2000, {{p.|9-11}}. Le texte de Paul Verne est publié à la suite de cet article, récit de voyage avec les variantes apportées au texte par Jules Verne ({{p.|12-46}})</ref>. Embarqué de force pour un voyage aux Indes pendant l'été 1879, Michel Verne est mis à la porte par son père en {{date-|décembre 1879}}<ref>[[Patrick Avrane]], ''Jules Verne'', Stock, 1997, {{p.|70-71}} et {{Harvsp|Martin|1978|p=234}}</ref> mais continue de vivre à Amiens où son père lui verse une pension{{sfn|Compère|1996|p=13}}. En 1882, Jules Verne déménage du 44, boulevard Longueville, où il réside depuis 1873, pour emménager au 2, rue Charles-Dubois, la [[Maison de Jules Verne|fameuse maison à la tour]] surmontée d'un belvédère, qui présente des similitudes frappantes avec les maisons à tour dans deux de ses romans posthumes, ''[[Le Secret de Wilhelm Storitz]]'' et ''[[La Chasse au météore]]''<ref>Claude Lepagnez, « Amiens dans les romans de Jules Verne », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|7}}, ''Jules Verne et la cité'', CIJV 1999, {{p.|25-42}}.</ref>. Le {{date-|8 mars 1885}}, il donnera un second bal dans sa nouvelle demeure, bal auquel sa femme peut, cette fois, assister<ref>Olivier Dumas, ''Voyage à travers Jules Verne'', Stanké, 2000, {{p.|182}}.</ref>. Il décide en 1884 de faire une grande croisière autour de la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]<ref>Jean-Pierre Picot, ''Jules Verne, l'Afrique et la Méditerranée'', Edisud, 2005, {{p.|110}}</ref>. Le ''Saint-Michel III'' dont le port d'attache était [[Le Tréport]], quitte Nantes le {{date-|13 mai}}. À son bord, se trouvent Paul Verne, Robert Godefroy, [[Edgar Raoul-Duval]], Michel Verne, Louis-Jules Hetzel et son neveu Maurice (1862-1947), fils de Paul, qui prend des notes<ref>Le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|191}}, avril 2016, est entièrement consacré à ce voyage en Méditerranée et reproduit la chronologie du voyage relevée par Maurice Verne.</ref>. Il compte retrouver sa femme, en visite chez sa fille Valentine et son gendre, en [[Algérie]]. Le navire arrive à [[Vigo (Espagne)|Vigo]] le 18, à [[Lisbonne]] le 23. Verne passe à [[Gibraltar]] le {{date-|25 mai}}. À son arrivée à [[Oran]], il retrouve Honorine et est reçu par la Société de géographie de la ville. Les journaux lui consacrent de nombreux articles. Le {{date-|10 juin}}, il est à [[Annaba|Bône]] où le bey de Tunis met à sa disposition un wagon spécial. Retrouvant son navire, il essuie une tempête près de [[Malte]], visite la [[Sicile]], [[Syracuse]], puis [[Naples]] et [[Pompéi]]<ref>Jean-Michel Margot, ''A propos des voyages des Saint-Michel II et III'', ''Verniana'', Vol. 9, 2016-2017, {{p.|87–92}} ([http://www.verniana.org/volumes/09/HTML/ListeSM.html Lire en ligne])</ref>. À [[Anzio]], le groupe prend le train pour [[Rome]]. Le {{date-|7 juillet}}, Verne est reçu en audience privée par {{nobr|[[Léon XIII]]}}<ref>Philippe Mellot, Jean-Marie Embs, ''Le guide Jules Verne'', Éditions de l'Amateur, 2005, {{p.|25}}</ref>. Curieusement, le lendemain, il rend visite à la loge maçonnique de la ville<ref>Piero Gondolo della Riva, « Jules Verne, franc-maçon ? », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|171}}, 2009, {{p.|3-5}}.</ref>. Puis il rencontre [[Louis-Salvador de Habsbourg-Lorraine]]<ref>Brigitta Mader, ''L’Étranger du quai des esclavons. À propos de la première rencontre entre Jules Verne et Louis Salvator et la question : qui était le comte Sandorf ?'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|190}}, décembre 2015, {{p.|48}}</ref>, avec lequel il établit une relation épistolaire qui durera jusqu'à la mort de l'écrivain<ref>[[Jean Chesneaux]], ''Une lecture politique de Jules Verne'', Maspero, 1971, {{p.|12}}</ref>. Deux mois après le départ du navire, Verne est de retour à Amiens<ref>Jean-Pierre Picot, ''Un Jules très Honoré, l'autre pas'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|36}}, 2013, {{p.|69-89}}.</ref>. Il s'inspire de ce voyage dans la rédaction de ''[[Mathias Sandorf]]'' qui sera publié dans ''Le Temps'' du {{date-|16 juin}} au {{date-|20 septembre 1885}}<ref>Piero Gondollo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', Tome I, Société Jules-Verne, 1977.</ref>. === Dernières années === [[Fichier:Jules Verne in 1892.jpg|vignette|upright|Jules Verne en 1892, avec la revue du groupe espérantophone d’Amiens.<br><small>(Photo [[Charles Herbert|Herbert]]).</small>|alt=]] Le {{date-|15 février 1885}}, il se décide à vendre le ''Saint-Michel III''{{sfn|Dekiss|2005|p=190}}. L'entretien du yacht devient dispendieux, son fils s'endette et lui coûte cher<ref>Olivier Dumas, ''Voyage à travers Jules Verne'', Stanké, 2000, {{p.|176}}.</ref>. Il le cède, à moitié prix, au courtier maritime Martial Noë en {{date-|juillet 1885}}<ref>Philippe Valetoux, ''Les Yachts de Jules Verne'', ''Chasse-marée'' {{n°|124}}, janvier 2001.</ref>. Contrairement à ce que de nombreux biographes ont écrit, il ne vend donc évidemment pas le ''Saint-Michel'' à cause de l'attentat dont il est victime le {{date-|9 mars 1886}}<ref>Voir pour l'ensemble de la vente du ''Saint-Michel'' l'ouvrage de Philippe Valetoux, ''Jules Verne, en mer et contre tous'', Magellan, 2005</ref>. En effet, à cette date, alors qu'il rentre du Cercle de l'Union vers cinq heures<ref>[[Charles Lemire]], ''Jules Verne, 1828-1905'', Berger-Levrault, 1908, {{p.|55}}</ref>, il trouve, après avoir ouvert sa porte de fer, son neveu Gaston armé d'un revolver. Celui-ci tire sur l'écrivain qu'il atteint à la jambe. Gaston, arrêté, est suspecté de folie. Son père, Paul Verne, déclarera que son fils a tiré sur Jules Verne pour attirer l'attention sur celui-ci afin de le faire entrer à l'Académie française. Gaston Verne restera interné jusqu'à sa mort, le {{date-|13 février 1938}}<ref>Norbert Percereau, « Le destin de Gaston Verne », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|155}}, 2005, {{p.|4–53}}.</ref>. Robert Godefroy envoie un télégramme à la maison Hetzel<ref>Collectif, ''Visions nouvelles sur Jules Verne'', Centre de documentation Jules Verne, 1978, {{p.|46}}</ref>. Mais Louis-Jules Hetzel est à [[Monte-Carlo]], au chevet de son père qui s'éteint le {{date-|17 mars}}<ref>Simone Vierne, ''Jules Verne et le roman initiatique'', Éditions du Syrac, 1973, {{p.|470}}</ref>. La blessure de Jules Verne dont la balle ne pourra jamais être extraite, lui laissera une légère [[claudication]] jusqu'à la fin de sa vie{{sfn|Martin|1978|p=241}}. Le {{date-|15 février 1887}}, sa mère, Sophie Verne, meurt, il ne peut se rendre aux obsèques, car il marche difficilement et sa guérison n'avance pas<ref>Lettre de Jules Verne à Louis-Jules Hetzel du 16 février 1887, ''Correspondance de Jules et Michel Verne avec Louis-Jules Hetzel'', tome I, Slatkine, 2004.</ref>. Il revient cependant une dernière fois à Nantes dans le courant de cette même année, afin de régler les problèmes de succession et vendre la maison de campagne de ses parents sise rue des Réformes à [[Chantenay-sur-Loire|Chantenay]]<ref>Stéphane Pajot, ''Nantes histoire de rues'', D'Orbestier, 2010, {{p.|208}}</ref>. [[Fichier:Cirque Amiens foule début XXe.jpg|vignette|gauche|Le cirque municipal d'Amiens au début du {{s-|XX}}, que Jules Verne inaugure par un discours en 1889.]] Contraint de se sédentariser, il reporte son intérêt vers la vie de la cité<ref>Voir sur le sujet le {{n°|4}} de la ''Revue Jules Verne'', ''Voyageur ou sédentaire'' (1997) ainsi que le {{n°|7}}, ''Jules Verne et la cité'' (1998)</ref>. Le {{date-|6 mai 1888}}, Jules Verne est élu au conseil municipal d'[[Amiens]] sur la liste républicaine (gauche modérée) conduite par [[Frédéric Petit (homme politique, 1836-1895)|Frédéric Petit]]<ref>Collectif, ''Visions nouvelles sur Jules Verne'', Centre de documentation Jules-Verne, 1978, {{p.|63}}</ref>. Il écrit à son ami [[Charles Wallut]] : « Mon unique intention est de me rendre utile et de faire aboutir certaines réformes urbaines<ref>Jean Chesneaux, ''Une Lecture politique de Jules Verne'', Maspero, 1971, {{p.|14}}</ref>. » Il y siégera jusqu'en 1904 et s'y occupera essentiellement des commissions concernant l'instruction, le musée, le théâtre, la culture en général et l'urbanisme<ref>Daniel Compère, ''M. Jules Verne conseiller municipal'', Cahier de l'Herne, {{n°|25}}, « Jules Verne », 1974, {{p.|127-140}}</ref>. Après le succès d'estime de la pièce ''[[Mathias Sandorf (pièce de théâtre)|Mathias Sandorf]]'' écrite par [[Georges Maurens]] et [[William Busnach]] (1887), et malgré l'échec de ''[[Kéraban-le-Têtu (pièce de théâtre)|Kéraban-le-Têtu]]'', d'Ennery évoquant une adaptation du ''Chemin de France'' ou de ''Nord contre Sud'' dont l'en dissuade Jules Verne, il revient au théâtre en 1888 et passe le mois de décembre chez d'Ennery à [[Antibes]], puis le mois d'août 1890 à [[Villers-sur-Mer]] pour travailler à l'adaptation des ''Tribulations d'un Chinois en Chine'', mais il se brouille avec d'Ennery et la pièce ne sera alors jamais montée<ref>[[Volker Dehs]], ''La Correspondance de Jules Verne avec Adolphe D'Ennery et Cie à propos des ''Voyages au théâtre'' (suite)'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|199}}, novembre 2019, {{p.|51-55}}</ref>. En 1890, il devient un membre très actif de l'[[Alliance française]]<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne aux Petites Antilles'', in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|196}}, mai 2018, {{p.|93}}</ref>. Jules Verne n'était en aucun cas un républicain de grande conviction ; il est toute sa vie resté monarchiste, mais de tendance orléaniste<ref>Adrien Carré, « Jules Verne et les Princes d'Orléans », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|53}} (1980).</ref>. D'après un article du ''Bulletin de la Société Jules-Verne''<ref>''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|105}}, 1993, {{p.|41}}</ref>, il fait partie des {{formatnum:100000}} signataires d’une proclamation de la nationaliste [[Ligue de la patrie française]], parue le {{date-|31 décembre 1898}} dans le quotidien ''[[Le Soleil (quotidien français)|Le Soleil]]'', organe des monarchistes, aux côtés, entre autres de [[Juliette Adam]], [[Ernest Legouvé]], [[Francisque Sarcey]] (ces derniers de l’entourage libéral d’Hetzel), [[Auguste Renoir]] ou encore [[François Coppée]] parmi vingt-deux académiciens, qui, tous, préfèrent, en pleine [[affaire Dreyfus]], l’honneur national au respect de l’individu. La Ligue se présente indépendante et située au-dessus des partis, évite de joindre ses voix au dénigrement antisémite explicite, mais réagit à la fondation précédente de la [[Ligue des droits de l'homme (France)|Ligue des droits de l'homme]] qui défend l’honneur de Dreyfus<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne, une biographie critique'', Éditions de la rose des vents, Suiseisha, Tokyo, chap. 24, 2014</ref>. Elle sera dissoute en 1904<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Zeev Sternhell]]|titre=Maurice Barrès et le nationalisme français|éditeur=[[Éditions Complexe]]|année=1985|passage=338|isbn=}}</ref>. Le dossier sur le projet de [[Cirque Jules-Verne|cirque municipal]]<ref>Le cirque d'Amiens porte aujourd'hui son nom.</ref>, déjà proposé durant le précédent mandat du maire, lui prend beaucoup de temps. Il s'y investit fortement, malgré les critiques sur la construction en dur d'un tel édifice. Il fait aboutir son projet et, le {{date-|23 juin 1889}}, prononce le discours d'inauguration<ref>''Discours d'inauguration du cirque municipal'' reproduit dans le ''Journal d'Amiens'' du 24-25 juin 1889. Le texte original a été réédité en 1989 aux éditions du Centre de documentation Jules Verne, avec présentation, annotations et bibliographie spécifique, par Claude Lepagnez.</ref>. Chevalier de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]] depuis le {{date-|9 août 1870}}<ref>Il est décoré d'après le dossier {{citation|pour ses romans scientifiques}}. Dossier base Léonore LH/2692/1</ref>, Jules Verne est promu au grade d'officier le {{date-|19 juillet 1892}}, non pas pour ses qualités d'écrivain, mais pour son dévouement de conseiller municipal<ref>Le dossier [http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/leonore_fr?ACTION=RETROUVER&FIELD_1=Cnoms&VALUE_1=verne&FIELD_2=PRENOMS&VALUE_2=jules&FIELD_3=DATE%2dNSS&VALUE_3=&FIELD_4=LIEU%2dNSS&VALUE_4=&FIELD_5=Nom%20de%20jeune%20fille&VALUE_5=&FIELD_6=SEXE&VALUE_6=%20&FIELD_7=COTE&VALUE_7=&NUMBER=2&GRP=0&REQ=%28%28verne%29%20%3aNOM%2cNOM2%2cNOM%2dJF%2cNOM%2dMARI%2cSURNOM%2cNOTES%20%20ET%20%20%28%28jules%29%20%3aPRENOMS%20%29%29&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&MAX1=1&MAX2=1&MAX3=100&DOM=All] contient seize pièces et est incomplet. Voir Alexandre Tarrieu, ''Les {{nombre|1000|yeux}} de Tarrieu'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|196}}, mai 2018, {{p.|4-5}}</ref>. Il est décoré le {{date-|11 octobre}} suivant par le préfet de la Somme<ref>Cécile Compère, « Monsieur Verne, président et présidé », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|69}}, 1984, {{p.|26-32}}</ref>. Le {{date-|27 août 1897}}, son frère Paul meurt des suites de troubles cardiaques dont il souffrait depuis longtemps<ref>Jean Guillon-Verne, ''A la recherche de la tombe de Paul Verne'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|192}}, août 2016, {{p.|49-51}}</ref>. Verne reste prostré et refuse tout déplacement. Il écrit à son neveu Maurice : {{citation| Mon cher Maurice, :Je reçois à l'instant la dépêche m'annonçant la mort de mon pauvre frère, mort prévue, mais bien affreuse. Jamais je n'aurais pensé lui survivre. Je ne vais pas bien du tout. Depuis le jour du mariage de ta sœur, j'ai eu indigestion sur indigestion, et je ne tiens pas debout. :Je t'écris à la hâte, et t'envoie toutes nos condoléances pour ta mère et toute ta famille. ::::::::::::Ton oncle affectionné :::::::::::::::::Jules Verne : 8 h du soir :Je crains bien qu'il me soit impossible d'aller à Paris ! }}<ref>Lettre à Maurice Verne du 27 août 1897, Olivier Dumas, ''Correspondance familiale'', La Manufacture, 1988, {{p.|488}} (lettre 187). Cette lettre avait au préalable été publiée dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|69}}.</ref>. Le {{date-|24 novembre 1898}}, il démissionne de la Société de géographie<ref>Voir la lettre de démission [https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb387962267].</ref>. [[Fichier:Amiens Tour Jules Verne (depuis boulevard) 1a.jpg|vignette|Maison de Jules Verne, rue Charles Dubois à [[Amiens]], avec la tour en brique surmontée d'une [[sphère armillaire]], sculpture métallique de [[François Schuiten]] réalisée en 2005<ref>[http://www.richesses-en-somme.com/patrimoine-insolite/amiens-insolite/ Amiens insolite].</ref>.]] Jules Verne travaille pendant plusieurs années avec [[Adolphe d'Ennery]] à l'adaptation au théâtre du roman. Les deux hommes finissent par se disputer et la collaboration cesse. En 1899, après la mort de D'Ennery, [[Pierre Decourcelle]], neveu de ce dernier, et [[Ernest Blum]] sont envisagés pour reprendre avec Jules Verne le projet, mais il ne verra jamais le jour. Jules Verne envisage de transposer l'action en Perse et la pièce prend alors le nom de ''Likao''. Finalement, c'est [[Jules Mary]] qui est choisi pour collaborateur et un traité est signé avec le directeur du [[théâtre du Châtelet]] [[Émile Rochard]] pour les représentations. Mais Rochard est remplacé par [[Alexandre Fontanes]] à la direction du théâtre. Celui-ci fait monter ''[[Les Cinq Sous de Lavarède]]'' de [[Paul d'Ivoi]], qui se déroule au [[Japon]] et en Chine. A ''Likao'', Fontanes préfère aussi faire monter ''L'Archipel en feu'' de [[Charles Samson]] et [[Georges Maurens]], projet qui ne verra non plus jamais le jour. Les différentes étapes manuscrites de l'adaptation des ''Tribulations'' n'ont jamais été retrouvées<ref>[[Volker Dehs]], '' ''Likao'' ou le Chinois éclipsé'', in ''Jules Verne & Co'' {{n°|1}}, 2011, {{p.|61-66}}.</ref>. En 1900, Verne quitte l'hôtel particulier qu'il loue rue Charles-Dubois et réintègre la maison dont il est propriétaire depuis {{date-|septembre 1873}} au 44 boulevard de Longueville<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|160}}</ref>. L'appartement, moins spacieux, lui permet d'y vivre plus facilement. Il y garde ses habitudes : un cabinet de travail et sa bibliothèque attenante. Toujours la même table sur laquelle il écrit depuis trente ans<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne, l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|356}}.</ref>. L'écrivain avoue à un visiteur, Robert Sherard : « La [[cataracte (maladie)|cataracte]] a eu mon œil droit, mais l'autre est encore assez bon<ref>''Entretiens avec Jules Verne'', interview donnée à Robert Sherard et parue dans ''T.P's. Weekly'' en octobre 1903. Slatkine, 1998, {{p.|198-199}}.</ref>. » En 1902, il sent ses forces intellectuelles diminuer. À une demande du directeur de l'Académie d'Amiens, il répond : « Vous me demandez d'écrire quelque chose pour l'Académie. Oubliez-vous donc qu'à mon âge les mots s'en vont et les idées ne viennent plus<ref>Volker Dehs, « Jules Verne à l'Académie… d'Amiens », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{n°|121}} (1997), {{p.|34–39}}.</ref>. » Il n'écrit pratiquement plus mais confie à Robert H. Sherard qu'il a beaucoup d'avance et que ce n'est pas si grave qu'il doive travailler lentement<ref>Robert H. Sherard, ''Jules Verne retrouvé'', in Textes oubliés, Éditions 10/18, 1979, {{p.|387}}.</ref>. En effet, dès 1892, Verne tient une liste des romans écrits et les corrige au fur et à mesure de leur parution<ref>Piero Gondolo della Riva, « Les dates de composition des derniers ''Voyages extraordinaires''», dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', 119 (1996), {{p.|12–14}}.</ref>. Malgré tout, il accepte la présidence du Groupe [[espérantie|espérantophone]] d'[[Amiens]]. Ardent défenseur de cette toute jeune langue internationale, il promet à ses amis d'écrire un roman où il décrira les mérites de l'[[espéranto]]. Il commence la rédaction de ''[[Voyage d'études]]'' vers la fin de l'année. Mais, épuisé, il pose sa plume au bout de six chapitres : lorsqu'il entama la rédaction de ce roman en {{date-|juillet 1903}} sur la base d'une trame détaillée, Jules Verne avait en effet situé l'action au Congo. La presse, à la suite d'[[Edmund Dene Morel]], se faisant l'écho en juillet et {{date-|août 1903}} de graves exactions contre les populations indigènes, Jules Verne suspend sa rédaction<ref>Voir sur le sujet : Lionel Dupuy, ''Jules Verne espérantiste !'', SAT-Amikaro, 2009</ref>. Le brouillon sera repris par son fils Michel, mais l'œuvre finale (''[[L'Étonnante Aventure de la mission Barsac]]'') ne fera pas allusion à l'espéranto<ref>Jacques Davy. ''Notice'', in ''San Carlos et autres récits inédits'', Le Cherche-Midi éditeur, 1993, {{p.|208-211}}.</ref>. [[Fichier:Jules Verne 1905.png|thumb|left|Jules Verne sur son lit de mort (1905).]] Le [[diabète sucré|diabète]], qui attaque son acuité visuelle, l'anéantit petit à petit{{sfn|Compère|1996|p=23}}. Après une sévère atteinte vers la fin de 1904, une nouvelle crise le terrasse, le {{date-|17 mars}} de l'année suivante{{sfn|Martin|1978|p=250}}. Jules Verne s'éteint le {{Date |24|mars|1905}} à [[Amiens]], dans sa maison du 44 boulevard Longueville (aujourd'hui boulevard Jules Verne). Ses obsèques, célébrées à l'[[église Saint-Martin d'Amiens]], attirent une foule de plus de cinq mille personnes. Plusieurs discours sont prononcés, notamment celui de [[Charles Lemire]] pour la Société de géographie<ref>Alexandre Tarrieu, ''Mais qui est donc Charles Lemire ?'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|194}}, mai 2017, {{p.|49-52}}</ref>. L'empereur [[Guillaume II (empereur allemand)|Guillaume II]] envoie le chargé d'affaires de l'ambassade d'Allemagne présenter ses condoléances à la famille et suivre le cortège. Ce jour-là, aucun délégué du gouvernement français n'était présent aux funérailles<ref>Olivier Dumas, ''Voyage à travers Jules Verne'', Stanké, 2000, {{p.|199}}.</ref>. L'écrivain est inhumé au [[Cimetière de La Madeleine (Amiens)|cimetière de la Madeleine à Amiens]]<ref>[http://www.remerciement-de-deuil.com/collection-faire-part/jules-verne.htm Faire-Part de décès de Jules Verne].</ref>. Sa tombe en marbre est réalisée en 1907 par le sculpteur [[Albert Roze]]. Intitulée « Vers l'Immortalité et l'Éternelle Jeunesse », elle représente l'écrivain (ou l'allégorie de son œuvre) soulevant la pierre brisée de sa sépulture en écartant le linceul qui le drape, le bras tendu vers le ciel. La tombe est vraisemblablement inspirée par la lettre d'Achille Moullart (1830-1899), directeur de l'Académie d'Amiens, qui lors de la réception de Jules Verne à l'Académie avait écrit : {{citation|Un grand peuple est tombé au dernier degré de l'abaissement, et à quelque temps de là, quand ses ennemis et ses envieux chantaient un ''de profundis'' ironique sur la tombe où ils le croyaient enseveli, on l'a vu soulever peu à peu la pierre, sortir de son linceul et apparaître plus vivant et plus fort}}<ref>Achille Moullart, ''Admission de M. Jules Verne comme membre titulaire'', ''Mémoire de l'Académie d'Amiens'', Yvert, 1872, {{p.|337}}. Cité par Alexandre Tarrieu dans ''Le quotidien de Jules Verne à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts d'Amiens. L'exemple d'une année : 1875'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|180}}, septembre 2012, {{p.|12-13}}</ref>. [[Fichier:Cimetière de la Madeleine (Amiens) (28).jpg|thumb|Tombeau de Jules Verne au cimetière de la Madeleine d'Amiens.]] Honorine Verne rejoint son mari, cinq ans après, le {{date-|29 janvier 1910}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=François Rivière|titre=Jules Verne|sous-titre=images d'un mythe|éditeur=H. Veyrier|année=1978|passage=15|isbn=}}.</ref>. Sept romans de Jules Verne et un recueil de nouvelles paraîtront après sa mort, publiés par son fils Michel Verne, qui prendra la responsabilité de remanier les manuscrits<ref>Voir sur le sujet les deux volumes du ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' consacré à Michel Verne, {{n°|186}} et 187 (août 2014, décembre 2014)</ref>. En 1907, un huitième roman, ''[[L'Agence Thompson and Co]].'', sera entièrement écrit par Michel, mais paraîtra sous le nom de Jules Verne<ref>Volker Dehs, ''Compléments bibliographiques à propos de quelques publications de Jules et Michel Verne'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|181}}, décembre 2012, {{p.|29}}</ref>. == Postérité == Les romans de Jules Verne seront fréquemment adaptés au cinéma et à la télévision, leur récit à grand spectacle se prêtant particulièrement aux productions [[hollywood]]iennes. Il en est de même de la bande dessinée. Ses personnages sont des icônes de l'imaginaire populaire (tels [[Phileas Fogg]], le [[capitaine Nemo]] ou Michel Strogoff). De nombreux navires portent ou ont porté son nom et de nombreux événements lui sont dédiés, parmi lesquels : * Le premier exemplaire de l'[[Véhicule automatique de transfert européen|ATV]], un vaisseau inhabité développé par l'Europe pour ravitailler la [[Station spatiale internationale]], a été baptisé ''Jules Verne''<ref>{{lien web|lang=en|titre=Jules Verne – an extraordinary space traveller|url=http://www.esa.int/SPECIALS/ATV/ESA7NSF18ZC_0.html|date=10 avril 2002|site=le site de l'[[Agence spatiale européenne]]|consulté le=19/08/2018}}.</ref>. * Trois sous-marins de l'[[US Navy]] ont porté le nom de Nautilus en hommage à Jules Verne. Le troisième l'{{USS|Nautilus|SSN-571|6}} fut le premier à propulsion nucléaire. * L'association française [[Jules Verne Aventures]] est dédiée à la redécouverte de la planète et la sensibilisation du public à la préservation des espèces menacées. * Le [[Trophée Jules-Verne]] est une compétition dans laquelle un équipage doit réaliser à la voile, sans escale et sans assistance, le tour du monde en moins de {{unité|80|jours}}. * En [[2012]], la [[Monnaie de Paris]] édite une [[Pièce de 10 euros#Pièces de 10 euros françaises|pièce de dix euros]] en argent avec l'[[Avers (numismatique)|avers]] à son effigie, pour la collection « Euros des régions » où Verne représente la [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]], région où il a vécu la fin de ses jours. [[Vladimir Poutine]] affirme en 2005 qu'« il est rare de trouver aujourd'hui en Russie quelqu'un qui, enfant, ne se soit pas passionné pour Jules Verne ou Dumas »<ref group="N">Mots de bienvenue prononcés par {{M.|[[Vladimir Poutine]]}} aux invités du salon [[Livre Paris]], 18 mars 2005.</ref>. Entre autres, en France, la [[Société Jules-Verne]], fondée en 1935 et le [[Centre international Jules-Verne]], fondé en 1971, regroupent une importante communauté de chercheurs dits [[Vernien]]s travaillant à la mise en valeur et au développement scientifique des recherches sur Jules Verne. Ces deux organismes publient le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' et la ''[[Revue Jules Verne]]''. Aux [[États-Unis]] existent la North American Jules Verne Society<ref>[http://www.najvs.org/objectives.shtml Site officiel de la North American Jules Verne Society]</ref> et la revue en ligne ''Verniana'', bilingue<ref>[http://www.verniana.org/index.en.html Site officiel de ''Verniana'']</ref>, et en [[Amérique latine]] la Sociedad Hispánica Jules Verne<ref>[http://www.shjv.org/ Site officiel de la Sociedad Hispánica Jules Verne]</ref> qui édite la revue ''Mundo Verne''. D'autres associations, moins importantes, existent aussi dans différents pays, comme la [[Pologne]] ou les [[Pays-Bas]]<ref>Voir sur le sujet le {{n°|19}}/20 de la ''Revue Jules Verne'' consacré au ''Mondial Jules Verne'' (2006)</ref>. Deux musées lui sont consacrés, la [[Maison de Jules Verne]] à [[Amiens]] et le [[Musée Jules-Verne]] à [[Nantes]]. En 2005, une exposition intitulée ''Jules Verne, le roman de la mer'' lui est consacrée au [[Musée national de la Marine]] à Paris. En 2015, Jules Verne est le vingt-troisième personnage le plus célébré au fronton des {{Unité|67000|établissements}} publics et établissements privés conventionnés français : pas moins de 230 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière [[Joseph (Nouveau Testament)|Joseph]] (880), [[Jules Ferry]] (642), [[Marie (mère de Jésus)|Notre-Dame]] (546), [[Jacques Prévert]] (472), [[Jean Moulin]] (434)<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/18/de-jules-ferry-a-pierre-perret-l-etonnant-palmares-des-noms-d-ecoles-de-colleges-et-de-lycees-en-france_4613091_4355770.html#partie1|titre=De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France|date=18 mai 2015|site=[[lemonde.fr]]|consulté le=octobre 2017}}.</ref>. Par ailleurs, une rue parisienne longue de 142 mètres, située entre le 21 [[rue de l'Orillon]] et le 98 [[Rue du Faubourg-du-Temple|Faubourg du-Temple]], porte son [[Rue Jules-Verne (Paris)|nom]], comme la rue la plus fréquentée de [[Port-Joinville]] sur l'[[Île d'Yeu]]. Au total, Arnaud Wajdzik, [[journaliste]] à ''[[Ouest-France]]'' en 2020 ne parvient pas à en faire le décompte<ref>{{Article|auteur1=Arnaud Wajdzik|titre=Tous ces lieux qui portent le nom de Jules Verne...|périodique=Ouest-France|date=13 août 2020|lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/tous-ces-lieux-qui-portent-le-nom-de-jules-verne-6936373|accès url=inscription}}</ref>. Il existe aussi une rue Jules Verne à [[Öskemen]] au [[Kazakhstan]] ainsi qu'un complexe résidentiel Jules Verne « ЖИЛОЙ КОМПЛЕКС ''ЖЮЛЬ ВЕРН'' » à [[Nijni Novgorod]]. Toujours à Nijni Novgorod, un monument représentant l'écrivain debout dans la nacelle d'un ballon a été érigé sur le quai {{Lien|langue=ru|trad=Федоровский, Николай Михайлович|fr=Nikolaï Mikhaïlovitch Fedoroski}}. En 2022, le musée de Nantes organise une exposition autour du cent-cinquantenaire du ''Tour du Monde''<ref>{{Lien web |titre=Le Tour du Monde a 150 ans |url=https://julesverne.nantesmetropole.fr/home/decouvrir/actualites/expo-TdM.html |site=Musée Jules Verne |consulté le=30 juillet 2022}}</ref>. <gallery> Fichier:Statue de Jules Verne au Musée Grévin.jpg|Statue de Jules Verne au [[Musée Grévin]]. Fichier:Cesantes Redondela Galicia.jpg|Monument Jules Verne à [[Redondela]], en [[Espagne]]. Image:Musée Jules Verne.jpg|[[Musée Jules-Verne]] à [[Nantes]]. Fichier:SS-571-Nautilus-trials.gif|L'{{USS|Nautilus|SSN-571|6}} lors d'un essai. </gallery> === Adaptations au cinéma === [[Fichier:Poster - 20,000 Leagues under the Sea (1916).jpg|thumb|''20 000 Leagues under the Sea'' par Stuart Paton (1916)]] [[Fichier:Pat Boone, Peter Ronson, James Mason, Arlene Dahl, Journey to the Center of the Earth, 1959.jpg|thumb|Pat Boone, Peter Ronson, James Mason et Arlene Dahl dans ''Journey to the Center of the Earth'', 1959]] Dès le début du {{s-|XX}}, l'œuvre de Jules Verne a fortement inspiré le cinéma<ref>''L’Écran fantastique'', {{n°|9}}, spécial ''Jules Verne'', 1979.</ref>. Avec plus de trois cents adaptations au cinéma et à la télévision réalisées dans le monde, dont une centaine à Hollywood, Jules Verne est le quatrième auteur le plus porté à l'écran, après [[William Shakespeare|Shakespeare]], [[Charles Dickens|Dickens]] et [[Arthur Conan Doyle|Conan Doyle]]<ref name=Globe24>{{article|langue=en|titre=Sci-fi crown Jules Verne had a fantastical vision of the future|périodique=The Globe and Mail|date=24 mai 2015|url=https://www.theglobeandmail.com/arts/film/sci-fi-crown-jules-verne-had-a-fantastical-vision-of-the-future/article24571690/}}.</ref>. ''Le Tour du monde en {{unité|80|jours}}'' est un des romans les plus adaptés. Dès 1913, il l'est en [[Allemagne]] par Carl Werner puis en 1919 par [[Richard Oswald]]. Un [[serial (cinéma)|''serial'']] librement adapté par [[B. Reeves Eason|Reeves Eason]] et [[Robert Hill (acteur)|Robert Hill]] est tourné en 1923 : ''Around the World in 18 days'' où, à travers douze épisodes [[William Desmond]] et [[Laura La Plante]] se promènent en dix-jours en utilisant toutes sortes de moyens de locomotion. En 1956, le succès est immense pour ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (film, 1956)|Le Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' de [[Michael Anderson]] produit par [[Michael Todd (producteur)|Michael Todd]] et en 1963, est créée la parodie ''[[The Three Stooges Go Around the World in a Daze]]''. Parmi les nombreuses adaptations du roman, citons encore un téléfilm de [[Pierre Nivollet]] en 1975, le documentaire ''[[Autour du monde avec Douglas Fairbanks]]'' (1931)<ref>{{article|auteur=Pierre Girès|titre=Grands voyages et grands voyageurs|périodique=L’Écran fantastique |année=1979|numéro=9|page=62}}.</ref>, l'adaptation très libre de [[Frank Coraci]] ''Around the World in 80 Days'' en 2004, la mini-série du [[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (mini-série)|même nom]] de [[Buzz Kulik]] en 1989 ou encore le dessin-animé nippo-espagnol ''La Vuelta al Mundo de Willy Fog'' en 1981. Du vivant même de l'auteur, [[Ferdinand Zecca]] réalise en 1901 ''Les Enfants du capitaine Grant''<ref>Pierre Girès, « Grands voyages et grands voyageurs », dans ''L’Écran fantastique'', {{n°|9}}, 1979, {{p.|63}}.</ref>. Ce roman est de nouveau adapté en 1913 par [[Henry Roussel]] puis en [[Russie]], en 1936, {{Lien|langue=ru|trad=Вайншток, Владимир Петрович|fr=Vladimir Vaïnchtok}} et [[David Gutman]] en réalisent la première version parlante et en 1962 [[Walt Disney Pictures]] produit ''[[Les Enfants du capitaine Grant (film)|In Search of the Castaways]]'' réalisé par [[Robert Stevenson (réalisateur)|Robert Stevenson]] avec [[Maurice Chevalier]] qui prête ses traits à Jacques Paganel<ref>''L’Écran fantastique'', {{n°|9}}, spécial ''Jules Verne'', 1979, {{p.|63}}.</ref>. Le propre fils de l'écrivain, Michel crée la Société ''Le Film Jules Verne'' en 1912 et signe en parallèle un contrat avec la société d'édition [[Groupe Eclair|Éclair Films]]. Il leur cède les droits d'adaptation de huit romans de son père, prend part au tournage des ''Enfants du Capitaine Grant'' (1914)<ref>Jean Demerliac, « ...et le cinématographe vint à Michel Verne (II) », dans ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|187}}, 2014, {{p.|46}}.</ref> et supervise ''[[Les Indes noires]]'' en 1916-1917 avant de résilier son contrat avec Éclair en {{date-|août 1917}}. Il s'associe alors avec un homme d'affaires, Jules Schreter, pour développer sa société. En 1918-1919, il réalise ainsi : ''[[L'Étoile du sud|L'étoile du Sud]]'', ''[[Les Cinq Cents Millions de la Bégum|Les 500 millions de la Bégum]]'' et ''[[La Destinée de Jean Morénas]]''. La société ''Le Film Jules Verne'' est vendue en 1932 au producteur [[Alexander Korda]] et à la [[London Film Productions|London Films]] puis cesse ces activités en 1966<ref>Jean Demerliac, « Le Film Jules Verne », dans ''[[Revue Jules Verne]]'', n° 33/34, [[Centre international Jules-Verne]], 2011, {{p.|85-97}}.</ref>. Avec plus ou moins de fidélité aux romans d'origine et plus ou moins de réussite, les projets d'adaptation se multiplient dès la période du cinéma muet, parmi lesquels certains feront date comme ceux de [[Georges Méliès]] dont le plus célèbre est ''[[Le Voyage dans la Lune]]'' (1902)<ref>{{Imdb titre|id=0000417|titre=Le Voyage dans la Lune}}.</ref>, comme ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers (film, 1916)|Vingt Mille Lieues sous les mers]]'' de [[Stuart Paton]] en 1916, comme ''[[Michel Strogoff (film, 1936)|Michel Strogoff]]'' de [[Victor Tourjanski]] en 1926. Avec le cinéma parlant, l'œuvre de Jules Verne sera une source d'inspiration durable pour le cinéma hollywoodien qui en produira régulièrement des adaptations{{sfn|Dekiss|1999}} : ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers (film, 1954)|Vingt Mille Lieues sous les mers]]'' de [[Richard Fleischer]] (1954), film qui connaîtra une redistribution en 1963 et une autre en 1971, marquera le début d'un cycle d'adaptations verniennes qui durera plus de dix-sept ans<ref name=Globe24/> dont ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours|Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' par Michael Anderson (1956), ''[[Voyage au centre de la Terre (film, 1959)|Voyage au centre de la Terre]]'' d'[[Henry Levin]] (1959), ''[[Le Maître du monde]]'' de [[William Witney]] d'après [[Maître du monde]] et [[Robur le conquérant]] en (1961), ''[[L'Île mystérieuse (film, 1961)|L'Île mystérieuse]]'' de [[Cy Endfield]] (1961), ''[[Cinq Semaines en ballon (film)|Cinq Semaines en ballon]]'' d'[[Irwin Allen]] (1962), ''[[L'Étoile du sud (film)|L'Étoile du sud]]'' de [[Sidney Hayers]] et [[Orson Welles]] (1969), ''[[Le Phare du bout du monde (film)|Le Phare du bout du monde]]'' de [[Kevin Billington]] (1971) et en Espagne ''[[Un capitaine de quinze ans (film, 1974)|Un capitaine de quinze ans]]'' de [[Jesús Franco]] (1974)<ref>Voir sur le sujet le {{n°|33}}/34 de la ''Revue Jules Verne'' intitulé ''Les Arts de la représentation'', Centre international Jules-Verne, 2012.</ref>, en France ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (film)|Les Tribulations d'un Chinois en Chine]]'', adaptation fantaisiste de [[Philippe de Broca]] en 1965, en Tchécoslovaquie ''[[Le Château des Carpathes]]'' adaptation encore plus fantaisiste d'[[Oldřich Lipský]] en 1981. Dans l'[[Union des républiques socialistes soviétiques]] où Jules Verne était très populaire, plusieurs romans ont été aussi adaptés au cinéma : ''[[Les Enfants du capitaine Grant (film, 1936)|Les Enfants du capitaine Grant]]'' en 1936 par {{Lien|langue=ru|trad= Вайншток, Владимир Петрович|fr=Vladimir Petrovitch Vaïnchtok}}, ''{{Lien|langue=ru|trad=Таинственный остров (фильм, 1941)|fr=L'Île mystérieuse (film, 1941)}}'' par {{Lien|langue=ru|trad=Пенцлин, Эдуард Адольфович|fr=Edouard Adolfovitch Pentsline}}, ''[[Un capitaine de quinze ans (film, 1945)]]'' par [[Vassili Jouravlev]], ''{{Lien|langue=ru|trad=Сломанная подкова|fr=Le Fer à cheval cassé}}'' en 1973 par [[Semion Aranovitch]] d'après ''[[Un drame en Livonie]]'', ''[[Capitaine Nemo (film)]]'' en 1975 par {{Lien|langue=ru|trad=Левин, Василий Николаевич|fr=Vassili Nikolaïevitch Levine}} d'après ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]'', ''[[À la recherche du capitaine Grant]]'' en 1985, un téléfilm en sept épisodes de [[Stanislav Govoroukhine]], ''{{Lien|langue=ru|trad=Капитан «Пилигрима»|fr=Le Capitaine du « Pèlerin »}}'' en 1986 par Andreï Dmitrievitch Pratchenko d'après ''[[Un capitaine de quinze ans]].'' Parmi tous les réalisateurs qui se sont attachés à transposer l'œuvre du romancier français à l'écran, [[Karel Zeman]] occupe une place à part. Pionnier du cinéma d'animation tchèque, Zeman réalise, entre 1955 et 1970, quatre longs métrages inspirés par la lecture des Voyages extraordinaires et les illustrations originales des éditions Hetzel : ''[[Voyage dans la préhistoire|Voyage dans la Préhistoire]]'' (1955), ''[[L'Invention diabolique]]'' ou ''Les Aventures fantastiques'' (1958), ''[[Le Dirigeable volé]]'' (1968) et'' [[L'Arche de monsieur Servadac]]'' (1970). Dans une filiation revendiquée à Georges Méliès et au cinéma muet, Karel Zeman y mêle image réelle, animation et trucage<ref>Xavier Kawa-Topor, ''Karel Zeman et Jules Verne : le cinéma pour île mystérieuse'', in ''Jules Verne en images'', ''Revue 303'', numéro spécial, décembre 2014, {{p.|118-131}}.</ref>. En 2015, l'influence de Jules Verne se ferait encore sentir, selon l'universitaire américain vernien [[Brian Taves]]<ref>{{harvsp|Taves|2015}}.</ref> dans des productions du genre ''[[Ex machina (film)|Ex Machina]]'', ''[[Avengers : L'Ère d'Ultron]]'' et surtout ''[[À la poursuite de demain|Tomorrowland]]'', qui témoigne de l'esprit d'exploration et de l'idéalisme qui imprègnent l'univers de l'auteur<ref name=Globe24/>. === Adaptations à la télévision === Le [[Théâtre de la jeunesse]] a servi lui aussi à faire connaître et à illustrer l'œuvre de Jules Verne. * 1963 : ''[[L'Île mystérieuse (téléfilm, 1963)|L'Île mystérieuse]]'' réalisé par [[Pierre Badel]]. * 1964 : ''[[Les Indes noires (téléfilm)|Les Indes noires]]'' réalisé par [[Marcel Bluwal]]. * 1967 : ''[[Le Secret de Wilhelm Storitz (téléfilm)|Le Secret de Wilhelm Storitz]]'' réalisé par [[Éric Le Hung]]. Autres adaptations : * 1974 : ''[[Deux Ans de vacances (mini-série)|Deux Ans de vacances]]'' réalisé par [[Gilles Grangier]] et [[Sergiu Nicolaescu]]. * 1975-1976 : ''[[Michel Strogoff (mini-série)|Michel Strogoff]]'' réalisé par [[Jean-Pierre Decourt]]. === Adaptations sur support vinyl === Les [[Disques Festival]] éditent des 33 tours avec le concours d'interprètes et de techniciens qui recréent l'univers dramatique de romans tels que ''De la Terre à la Lune'', ''Autour de la Lune'', ''L'Île mystérieuse'', ''Michel Strogoff'', ''Le Tour du monde en quatre-vingts jours'', ''Le Château des Carpathes'', ''Les Enfants du capitaine Grant''<ref>https://picclick.fr/De-la-terre-%C3%A0-la-lune-Voyages-304043297687.html#&gid=1&pid=2</ref>. Cette collection ayant pour titre « Voyages extraordinaires. Jules Verne » remporte le Grand Prix du Disque de l'Académie du Disque Français. === Adaptations à la radio === * 2016 : ''[https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-samedi-noir/vingt-mille-lieues-sous-les-mers-de-jules-verne-1 Vingt Mille Lieues sous les mers]'' (audio : 59 minutes), librement adapté par [[Stéphane Michaka]] sur une musique de Didier Benetti, avec l'[[Orchestre national de France]], diffusé sur [[France Culture]] et publié en livre-disque illustré par Gazhole, aux Éditions Gallimard Jeunesse<ref>{{Lien web|titre=''Vingt Mille Lieues sous les mers''|url=https://www.radiofrance.fr/les-editions/musique/vingt-mille-lieues-sous-les-mers#image-5713|site=radiofrance.fr|consulté le=15 avril 2020}}</ref>. === Théâtre et œuvres musicales === * 1931 : ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (théâtre)|Les Tribulations d'un Chinois en Chine]]'' de [[Claude Farrère]] et [[Charles Méré]], musique de [[Claude Guillon-Verne]], [[Théâtre Sarah Bernhardt]] * En [[1978 en musique classique|1978]], le compositeur [[Paul-Baudouin Michel]] composa son œuvre pour orgue « Le tombeau de Jules Verne » (op. 94)<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Liste d’œuvres {{!}} Paul-Baudouin Michel|url=http://www.paulbaudouinmichel.be/oeuvres/|site=www.paulbaudouinmichel.be|consulté le=2017-08-18}}</ref>. * En 2015, [[Nicolas Nebot]] et [[Dominique Mattei]] créent un spectacle musical s'inspirant des personnages des œuvres de Jules Verne : [[Jules Verne (comédie musicale)|''Jules Verne le Musical'']]<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|titre=Le Voyage Extraordinaire de Jules Verne (Critique) - Regard en Coulisse|url=http://www.regardencoulisse.com/le-voyage-extraordinaire-de-jules-verne/|consulté le=2019-12-01}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=le 24/10/2015 {{!}} 17:36|prénom1=Par Franceinfo Mis à jour le 26/10/2015 {{!}} 18:39-publié|titre=Embarquez à Mogador pour "Le voyage extraordinaire de Jules Verne"|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/spectacles/comedies-musicales/embarquez-a-mogador-pour-le-voyage-extraordinaire-de-jules-verne_3336945.html|site=Franceinfo|date=2015-10-24|consulté le=2019-12-01}}</ref>. === En bandes dessinées === [[Fichier:Little Nemo 1905-11-05.jpg|thumb|Planche de ''Little Nemo'' du 5 novembre 1905]] Comme pour les arts cinématographiques ou d'animation, les adaptations en bandes dessinées et mangas sont très nombreuses<ref>La bibliographie est établie dans l'ouvrage ''Jules Verne en {{unité|60|ans}} de bandes dessinées'', Centre international Jules-Verne, 2000, 96 p. avec de nombreuses planches reproduites. Pour la partie critique voir le {{n°|8}} de la ''Revue Jules Verne'' : ''Un vingtième siècle d'images'', synthèse des troisièmes Rencontres internationales Jules Verne, 2000, 112 p., ainsi que le {{n°|33}}/34 de cette même revue : ''Les Arts de la représentations'', 2012, 268 p.</ref>. Déjà à [[Barcelone]] à la fin du {{s-|XIX}} apparaissent des ''[[auca]]s'' (en catalan), ''aleluya'' (en espagnol), feuilles d'images monochromes sur papier blanc, vert, brun ou mauve. Ainsi la maison ''Sucesor de Antonio Bosch'' adapte ''Cinq Semaines en ballon'', ''Voyage au centre de la Terre'', ''Vingt Mille Lieues sous les mers'', ''Aventures de trois Russes et de trois Anglais'' et ''L'Ile mystérieuse'', avec des dessins copiant les gravures des éditions in-8 Hetzel. Le même éditeur publie une adaptation de ''De la Terre à la Lune'' et d' ''Autour de la Lune'' sous le titre ''De la Tierra al Sol pasando por la Luna'' dont dix-huit des quarante-huit vignettes sont issues des romans lunaires puis s'en éloignent à partir de la vignette {{n°|19}} ainsi que le texte, les héros descendant sur la Lune et y rencontrant des voyageurs d'un autre obus. Parmi d'autres aucas : ''Los sobrinos del Capitán Grant''<ref>Reproduits à la {{p.|18}} du numéro 8 de la ''Revue Jules Verne'' : ''Un vingtième siècle d'images'', 2000.</ref>, tirée de la [[zarzuela]] de [[Miguel Ramos Carrión]], ''Aventuras de tres Rusos y de tres Ingleses'' ou ''Veinte mil leguas de viaje submarino''<ref>Piero Gondolo della Riva, « Les ancêtres de la B. D. vernienne », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|19}}.</ref>. Dès 1905 [[Winsor McCay]] crée ''[[Little Nemo]]''. Au début du {{s-|XX}}, l'[[Imagerie d'Épinal|Imagerie Pellerin]] publie trois titres de Jules Verne : ''Aventures du capitaine Hatteras'' (série ''Aux armes d'Épinal'' {{n°|71}}), ''Cinq Semaines en ballon'' (même série, {{n°|72}}) et ''Kéraban-le-Têtu'' (sans nom de série, {{n°|643}}). Il s'agit de planches avec des petits résumés qui accompagnent les vignettes (neuf pour ''Hatteras'', seize pour ''Cinq semaines'' et seize pour ''Kéraban'')<ref>Piero Gondolo della Riva, « Les ancêtres de la B. D. vernienne », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|17}}.</ref>. Aux [[États-Unis]], dans la série de bandes dessinées ''Classiques illustrés'' paraissent à partir de 1946 de très nombreux romans de Jules Verne. Ils connaissent aussi dans la même série des traductions aux [[Pays-Bas]], en [[Suède]], au [[Danemark]] et en [[Grèce]]. Dans les années 1970, pratiquement tous les romans de Jules Verne sont adaptés en [[Espagne]] et de très nombreux en [[Italie]]<ref>Philippe Burgaud, « Des images d’Épinal à la bande dessinée », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|20}}.</ref>. En France, ''[[Le Journal de Mickey]]'' dans les années 1950 produit quelques adaptations et Hachette publie un intermédiaire entre les images d’Épinal et la bande dessinée avec ''Vingt Mille Lieues sous les mers''. Autres adaptations marquantes, ''Le démon des glaces'' de [[Jacques Tardi]] (1974), pastiche ''L'Ile mystérieuse'', ''Vingt Mille Lieues sous les mers'' et ''Les Mémoires d'un aventurier'' de [[François Dimberton]] (1989-1991). On y voit Jules, Michel et Honorine Verne accueillir à leur bord un des héros lors d'une croisière de Jules Verne<ref>Philippe Burgaud, « Des images d’Épinal à la bande dessinée », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|21-23}}.</ref>. En {{date-|juillet 1979}}, les [[éditions Vaillant]] publient un album broché hors-série de ''[[Pif Gadget|Pif Parade]]'' intitulé ''Jules Verne en bandes dessinées'' dont la couverture parodie les cartonnages Hetzel<ref>Jean-Pierre Picot, « De la bande dessinée selon le texte vernien : adaptation, traduction, trahison ? », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|75}}.</ref>, adaptation de cinq romans de Jules Verne : ''[[La Maison à vapeur]]'', ''[[Maître du monde]]'', ''[[Le Secret de Wilhelm Storitz]]'', ''[[Sans dessus dessous]]'' et ''Les 500 millions de la Bégum''<ref>Jean-Pierre Picot, « De la bande dessinée selon le texte vernien : adaptation, traduction, trahison ? », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|75-81}}.</ref>. L’emprunt à l’œuvre vernienne la plus criante reste ''[[Les Aventures de Tintin]]'' de [[Hergé]] où de nombreuses péripéties et de nombreux personnages sont issus de l'univers vernien<ref>Jean-Paul Tomasi, « Pourquoi Hergé nous cache-t-il la vérité sur Jules Verne ? », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|57-65}}</ref>{{,}}<ref>Jean-Paul Tomasi, Michel Deligne, ''Tintin chez Jules Verne'', éditions Lefrancq, 1988</ref>. Ainsi, par exemple, les [[Dupond et Dupont|Dupond-t]] ont-ils les traits des détectives Craig et Fry des ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (roman)|Tribulations d'un Chinois en Chine]]''<ref>Jean-Paul Tomasi, « Pourquoi Hergé nous cache-t-il la vérité sur Jules Verne ? », dans ''Revue Jules Verne'', {{n°|8}}, 2000, {{p.|57}}.</ref>, [[Professeur Tournesol|Tryphon Tournesol]], ceux de [[Palmyrin Rosette]] d'''Hector Servadac'' ou le docteur Schulze {{citation|de l'université d'Iéna}} (''[[L'Étoile mystérieuse]]'') a pour équivalent physique et moral le docteur Schultze {{citation|de l'université d'Iéna}} des ''[[Les Cinq Cents Millions de la Bégum|Cinq cents millions de la Bégum]]''<ref>Jean-Paul Tomasi, « Pourquoi Hergé nous cache-t-il la vérité sur Jules Verne ? », dans ''Revue Jules Verne'' {{n°|8}}, 2000, {{p.|67}}.</ref>. ''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'' et ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]'' ont de nombreux points communs avec ''[[Le Secret de La Licorne]]'' et ''[[Le Trésor de Rackham le Rouge]]''<ref>Jean-Paul Tomasi, « Pourquoi Hergé nous cache-t-il la vérité sur Jules Verne ? », dans ''Revue Jules Verne'' {{n°|8}}, 2000, {{p.|61}}.</ref> ou encore ''[[Objectif Lune]]'' et ''[[On a marché sur la Lune]]'' rappellent ''[[De la Terre à la Lune]]'' et ''[[Autour de la Lune]]''<ref>Jean-Paul Dekiss, Jean-Paul Tomasi, extrait du débat : ''Les mystères de Moulinsart'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|8}}, {{p.|68}}.</ref>. Parmi les adaptations modernes, se distinguent dans la série ''[[Les Cités obscures]]'' de [[François Schuiten]] et [[Benoît Peeters]], ''[[La Route d'Armilia]]'' (Casterman, 1988) avec son personnage de Ferdinand Robur Hatteras et des mêmes auteurs. ''L'écho des cités: histoire d'un journal'' (Casterman, 1993), journal dont le directeur est [[Michel Ardan]]<ref>Philippe Burgaud, ''Introduction'' dans ''Jules Verne en {{unité|60|ans}} de bandes dessinées'', Centre international Jules-Verne, 2000, {{p.|11}}.</ref>. [[Magic Strip]] publie aussi en 1986 une version moderne dramatique du ''[[Rayon vert]]'' et [[Jean-Claude Forest]] laisse une ''[[Mystérieuse : matin, midi et soir]]'', adaptation en science-fiction de ''L'Île mystérieuse'' (1971)<ref>Philippe Burgaud, ''Introduction'' dans ''Jules Verne en {{unité|60|ans}} de bandes dessinées'', Centre international Jules-Verne, 2000, {{p.|12}}</ref>. == Analyse de l'œuvre == === Sources et influences === Énumérer l'ensemble des sources utilisées par Verne ne peut être exhaustif mais il est possible de remarquer qu'en grande partie son œuvre est orientée vers sa propre époque<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|9}}</ref>. Dans ses ''[[Souvenirs d'enfance et de jeunesse]]'' Jules Verne évoque quelques influences : :{{citation|Je connaissais déjà les termes de marine, et je comprenais assez les manœuvres pour les suivre dans les romans maritimes de [[James Fenimore Cooper|Fenimore Cooper]], que je ne puis me lasser de relire avec admiration}}<ref name="Verne p59-60">Jules Verne, ''Souvenirs d'enfance et de jeunesse'', Cahiers de l'Herne {{n°|25}}, 1947, {{p.|59-60}}</ref>. Il écrit aussi qu'il admire ''[[Le Robinson suisse]]'' de [[Johann David Wyss]] plus que le ''[[Robinson Crusoé]]'' de [[Daniel Defoe]]<ref name="Verne p59-60" />. À [[Marie Belloc Lowndes|Marie A. Belloc]] venue l'interviewer, il explique sa méthode de travail : {{citation|[...] bien avant d'être romancier, j'ai toujours pris de nombreuses notes en lisant les livres, les journaux, les magazines ou les revues scientifiques. Ces notes étaient et sont toutes classées selon le sujet auquel elles se rapportent, et c'est à peine si j'ai besoin de vous dire à quel point cette documentation a une valeur inestimable}}<ref>Marie A. Belloc, ''Jules Verne at home'', ''The Strand Magazine'', vol. IX, février 1895</ref>. Belloc observe que ces notes sont rangées dans des casiers en carton. Elles sont conservées à la [[Bibliothèques d'Amiens Métropole|Bibliothèque municipale d'Amiens]] (Fonds Piero Gondolo della Riva)<ref>Agnès Marcetteau-Paul, Claudine Sainlot, ''Jules Verne écrivain'', Coiffard, 2000, {{p.|173}}</ref>. Parmi les revues qu'il utilise le plus, ''[[Le Tour du monde]]'', le ''[[journal des voyages]]'' et le ''Bulletin de la Société de géographie'', se distinguent<ref>Alexandre Tarrieu, ''Jules Verne, une technique des sources'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|176}}, avril 2011, {{p.|72-73}}</ref>. Il se documente aussi, entre autres, dans le ''Musée des familles'', ''[[Le Magasin pittoresque]]'', ''[[La Science illustrée]]'', ''[[L'Univers illustré]]'', la ''[[Revue maritime|Revue maritime et coloniale]]'', le Magasin d’éducation et de récréation ou encore dans ''La Gazette médicale de Paris''<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|44}}</ref>. Son œuvre littéraire entre en relation avec de nombreux auteurs comme [[Victor Hugo]], [[Walter Scott]], [[Charles Dickens]], [[Robert Louis Stevenson]], [[Alexandre Dumas]], [[George Sand]], [[Edgar Allan Poe]], [[Guy de Maupassant]], [[Émile Zola]], [[Charles Baudelaire]]... pour ses contemporains<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|44-45}}</ref> ou [[Xavier de Maistre]], [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]], [[Ernst Theodor Amadeus Hoffmann|E. T.A. Hoffmann]]... pour ceux qui l'ont précédé<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|91}} et suivantes.</ref>. Dans les domaines qu'il maîtrise moins, en particulier la science, il fait appel à des proches comme [[Joseph Bertrand]] ou [[Henri Garcet]] pour les mathématiques<ref>Jacques Crovisier, ''Les cousins Garcet et leur famille'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|193}}, 2016, {{p.|8-25}}</ref>, [[Albert Badoureau]] pour la physique<ref>Jacques Crovisier, « Albert Badoureau, mathématicien oublié », ''[[Quadrature (revue)|Quadrature]]'' {{n°|66}}, octobre-décembre 2007, {{p.|15-19}}</ref> ou à son frère [[Paul Verne|Paul]], pour la navigation<ref>Philippe Valetoux, ''Paul Verne : Vingt mille lieux sur les mers'', ''Jeune Marine'' {{n°|141}}, mars-avril, 1999</ref>. === Style et structure narrative === {{citation bloc|Jules Verne ! quel style ! rien que des substantifs !|[[Guillaume Apollinaire]]<ref>''Apollinaire: L’œuvre poétique'', vol. 1, L’École des lettres, 1983, {{p.|228}}</ref>.}} Après son travail préalable de recherche sur le sujet qu'il a choisi, Jules Verne établit les principales lignes de son futur roman : {{citation|Je ne commence jamais un livre sans savoir ce que seront le début, le milieu et la fin}}<ref name="interview 1895">Interview de Jules Verne par Marie A. Belloc, ''Jules Verne at home'', ''The Strand Magazine'', février 1895.</ref>. Il dresse alors un plan des chapitres et commence l'écriture d'une première version au crayon {{citation|en laissant une marge d'une demi-page pour les corrections}}<ref name="interview 1895" />. Il lit ensuite le tout et le repasse à l'encre. Il considère que son véritable travail commence avec le premier jeu d'épreuves. Il corrige alors chaque phrase et récrit des chapitres entiers<ref>Cité par Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|134}}</ref>. Les manuscrits de Jules Verne témoignent de l’important travail de corrections, ajouts, réécritures qu'il effectue et des nombreuses critiques et notes de son éditeur<ref>{{Harvsp|Martin|1978|p=248}}</ref>. Son but est de devenir un véritable styliste comme il l'écrit lui-même à Hetzel : :{{citation|Vous me dites des choses bien aimables et même bien flatteuses sur mon style qui s'améliore. Évidemment, vous devez faire allusion aux passages descriptifs dans lesquels je me déploie de mon mieux. [...] je me demande si vous n'avez pas voulu me dorer un peu la pilule. Je vous assure, mon bon et cher Directeur, qu'il n'y avait rien à dorer, j'avale très convenablement et sans préparation. [...] Tout ceci, c'est pour vous dire combien je cherche à devenir un {{Souligner|styliste}} (c'est Jules Verne qui souligne), mais sérieux ; c'est l'idée de toute ma vie [...]}}<ref>Lettre de Jules Verne à son éditeur du 25 avril 1864, citée par J-P. Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|135}}</ref>. Dans une lettre à [[Mario Turiello]]<ref>Lettre à Mario Turiello du 10 avril 1895 publiée dans ''Europe'' {{n°|613}}, mai 1980, {{p.|116}}</ref>, Jules Verne précise sa méthode : {{citation|Pour chaque pays nouveau, il m'a fallu imaginer une fable nouvelle. Les caractères ne sont que secondaires}}. [[Jean-Paul Dekiss]] étudiant le style de Jules Verne écrit : {{citation|Son rapport singulier à l'éducation a fait de Jules Verne un auteur pour enfants ; l'intérêt documentaire qu'il porte à la science le fait auteur scientifique ; sa réussite dans l'anticipation, auteur de science-fiction ; l'aventure le fait classer par la critique littéraire auteur populaire de second rang ; par l'arrière-plan auquel il relègue les analyses psychosociologiques il est considéré sans profondeur ; son style transparent est transformé en style inexistant. Que de malentendus !...}}<ref>J-P. Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|135}}</ref>. Malgré tout, certains auteurs louent le style de Jules Verne, dont [[Ray Bradbury]], [[Jean Cocteau]], [[J. M. G. Le Clézio|Jean-Marie Le Clézio]], [[Michel Serres]]<ref>Voir ''Revue Jules Verne'' {{n°|13-14}} : ''Conversations avec Michel Serres'', 2002</ref>, [[Raymond Roussel]], [[Michel Butor]], [[Péter Esterházy]]<ref>Voir ''Revue Jules Verne'' {{n°|18}} : ''Conversation avec Michel Butor et Péter Esterházy'', 2004</ref> et [[Julien Gracq]]<ref>Voir ''Revue Jules Verne'' {{n°|10}} : ''Entretien avec Julien Gracq'', 2001</ref>, [[Régis Debray]]<ref>Voir ''Revue Jules Verne'' {{n°|35}} : ''Conversations sous influence'', 2012</ref>. [[Michel Leiris]] écrit : {{citation|Il restera, quand tous les autres auteurs de notre époque seront oubliés depuis longtemps}}<ref>Michel Leiris, ''Arts et lettres'' {{n°|2}}, 1949, {{p.|100}}</ref>. Jules Verne utilise ainsi dans les péripéties de ses romans l'histoire et la géographie, les techniques et les sciences, le tout pour produire de l'imaginaire. Il ne s'arrête pas à l'anecdote et par les connaissances, exploite ses sources pour passer au-delà du réel. {{citation|Elles donnent aux personnages et à leurs actes une transparence, une luminosité particulière qui est celle des rêves, de l'enchantement et des mythes}}<ref>J-P. Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|136}}</ref>. [[Daniel Compère]] ajoute : {{citation|Il existe chez Verne une tendance à fictionner le réel, à projeter dans les récits et descriptions qu'il lit des personnages et des événements romanesques. Cette tendance se retrouve également dans les récits historiques que Verne a consacrés aux grands voyageurs depuis l'Antiquité jusqu'au {{s-|XIX}} }}<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|46-47}}</ref>. === Thèmes === {{Article détaillé|Thématique de l'œuvre de Jules Verne}} [[Image:Jules Verne Algerie.jpg|vignette|upright|[[Caricature]] de Jules Verne « allant recueillir aux bonnes sources des renseignements authentiques sur le monde sous-marin ». Paru dans le ''Journal d'Oran'', 1884.]] Derrière une apparente diversité, ce sont les thèmes qui donnent à l'œuvre de Jules Verne une unité profonde. À peine indiqués dans certains ouvrages, dans d'autres, ils deviennent le noyau de l'histoire. Un simple exemple, ce fameux ''rayon vert'', qui donne son titre au roman de 1882, est déjà évoqué dans des œuvres antérieures et le sera également dans des romans postérieurs. Ces fils d'Ariane assurent la cohésion à l'ensemble des écrits de Verne, toutes formes confondues (nouvelles, théâtre, ''Voyages extraordinaires'', ébauches, poèmes)<ref>Voir sur la cohésion d'ensemble des œuvres verniennes l'ouvrage de Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991.</ref>. === Personnages === {{Article détaillé|Liste des personnages de Jules Verne}} {{Article détaillé|Femmes dans l'œuvre de Jules Verne}} Les personnages de l’œuvre de Jules Verne ont fait l'objet de plusieurs études<ref>Volker Dehs, ''Guide bibliographique à travers la critique vernienne'', 2002, section ''Personnages'', {{p.|179-182}}</ref>. Parmi les principales : * [[François Angelier]], ''Dictionnaire Jules Verne. Entourage, personnages, lieux, œuvres'', Pygmalion, 2006 * Maryse Ducreu-Petit, ''Personnage second et redoublement du personnage'', in Jean Bessière, ''Modernités de Jules Verne'', PUF, 1988, {{p.|139-155}} * René Escaich, ''Personnages et caractères'', in ''Voyage à travers le monde vernien'', éditions La Boëtie, 1951, {{p.|149-171}} * [[Cornelis Helling]], ''Les personnages réels dans l’œuvre de Jules Verne'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|2}}, 1936, {{p.|68-75}} * Claude Lengrand, ''Dictionnaire des "Voyages extraordinaires"'', Tome 1, Encrage, 1998, ''Dictionnaire des personnages'', {{p.|75-267}} * Luc Cassayre, sous la direction de Jacques Noiray. ''Le Système des personnages dans ''Les Voyages extraordinaires'' de Jules Verne'', Thèse de doctorat en littérature française, Paris IV-Sorbonne, 1999, 671 pages en 3 volumes. * [[Alexandre Tarrieu]], ''Femmes, je vous aime (étude de caractères)'' (sur l'ensemble des personnages féminins de l’œuvre), ''Revue Jules Verne'' {{n°|9}}, 2000, {{p.|71-116}} ** ''117 héros et personnages pour un tour des États-Unis'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|15}} (sur les personnages américains), 2003 ** ''Les astronomes dans l’œuvre de Jules Verne'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|21}}, 2006 === Topoï antisémites et racistes === Si Jules Verne a influencé des générations de lecteurs et d'écrivains de [[science-fiction]], son œuvre est marquée par les [[Topos (littérature)|topoï littéraires]] de son époque. Des stéréotypes [[Antisémitisme|antisémites]] sont présents dans certaines œuvres<ref>{{Article| prénom1= Alain| nom1 = Riou| titre= L'antisémite| périodique=Le Nouvel Observateur| lien périodique = Le Nouvel Observateur| année= 2005| issn = 0029-4713| url texte= http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/livres/060211/l-antisemite.html| consulté le = 12-09-2010}}.</ref>, notamment dans ''Hector Servadac''<ref>Hélène et Jean-Claude Péret, ''Le monde extraordinaire de Jules Verne'', Cheminements, 2006, {{p.|118}}.</ref> : {{Citation bloc|Petit, malingre, les yeux vifs mais faux, le nez busqué, la barbiche jaunâtre, la chevelure inculte, les pieds grands, les mains longues et crochues, il offrait ce type si connu du [[Juifs|juif]] [[Allemagne|allemand]], reconnaissable entre tous. C'était l'usurier souple d'échine, plat de cœur, rogneur d'écus et tondeur d'œuf. L'argent devait attirer un pareil être comme l'aimant attire le fer, et, si ce Shylock fût parvenu à se faire payer de son débiteur, il en eût certainement revendu la chair au détail. D'ailleurs, quoiqu'il fût juif d’origine, il se faisait mahométan dans les provinces mahométanes, lorsque son profit l'exigeait, chrétien au besoin en face d'un catholique, et il se fût fait païen pour gagner davantage. Ce juif se nommait Isac Hakhabut.|[[s:Hector_Servadac/I/18|''Hector Servadac'', Chapitre XVIII]]}} {{Citation bloc|Beaucoup de Juifs, qui ferment leurs habits de droite à gauche, comme ils écrivent, – le contraire des races aryennes.|[[s:Claudius Bombarnac/1|''Claudius Bombarnac'', I]]}} Verne applique ainsi le stéréotype du juif dans la littérature et l'imagerie populaire, dans l'esprit de l'usurier ''[[Gobseck]]'' ou du [[Frédéric de Nucingen|Nucingen]] de ''[[La Comédie humaine]]'', du ''[[Le Marchand de Venise|Marchand de Venise]]'', du ''[[Shylock]]'' de [[William Shakespeare|Shakespeare]], de ses lectures d'[[Alphonse Toussenel]], des sources qu'il exploite aussi, ou, entre autres, du Victor Hugo des ''[[Les Burgraves|Burgraves]]''. À la publication d'''Hector Servadac'', le grand rabbin de Paris, [[Zadoc Kahn]] dénonce l'antisémitisme de Verne. Son parti pris caricatural, correspondant à l'antisémitisme ambiant, avait pourtant déjà été utilisé dans sa nouvelle ''[[Martin Paz]]'' en 1852, sans qu'aucune réserve ne soit alors soulevée<ref name="Dekiss">Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', partie entièrement consacrée à Isac Hakhabut et au contexte historique, {{p.|215-217}}</ref>. Il retient vraisemblablement la leçon du rabbin et de son éditeur puisque cet aspect-là ne réapparait plus ensuite dans son œuvre<ref>Un autre courtier juif portugais apparaît dans ''L’Étoile du Sud'', sans la moindre nuance antisémite.</ref>. Jean-Paul Dekiss explique : {{citation|Jules Verne reprend malheureusement une image à son époque répandue et n'a pas mesuré les conséquences d'un choix aussi déplorable [...] A sa décharge, s'il utilise le personnage du méchant juif pour dénoncer le rôle néfaste de l'argent, c'est au phénomène de l'usure qu'il s'attaque, non à une minorité religieuse}}<ref name="Dekiss" />. Un autre fait, touchant à la biographie de Jules Verne, peut expliquer cette caricature antisémite du personnage d'Isac Hakhabut. Au moment de la rédaction du roman, Jules Verne est aux prises avec l'affaire Olschewitz, une famille juive polonaise qui défraie la chronique en déclarant que l'auteur des ''Voyages extraordinaires'' se nomme en réalité Julius Olschewitz<ref group="N">Ce Juif polonais du nom d'Olschewitz (ou Olszewitz) quitte sa Pologne natale, abjure solennellement la religion juive et change à Paris son nom en Julien de Verne, en se basant sur son patronyme qui dérive de la racine slave Olscha, « [[aulne]] » (alors qu'en langue gauloise, le mot vergne, devenu verne, désigne également cet arbre dans les [[Étymologie des patronymes français|patronymes français]]). Cet Olschewitz prend par erreur Jules Verne pour un frère émigré, perdu de vue, si bien qu'entre 1875 et 1905, divers articles de presse accréditent la thèse que Jules Verne est un Juif d’origine polonaise. Cf. {{Ouvrage|auteur1=[[Gilles de Robien]]|titre=Jules Verne|sous-titre=le rêveur incompris|éditeur=[[Éditions Michel Lafon|Michel Lafon]]|année=2000|passage=181|isbn=}}.</ref>. Cette affaire l'exaspère<ref>Olivier Dumas, ''Hector Servadac a cent ans. Une lecture comparée'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|42}}, 1977, {{p.|54-59}}</ref>. Il cherche alors à prouver son origine catholique : « Étant breton, je suis par raison, par raisonnement, par tradition de famille chrétien et catholique romain. » (lettre à Madame Antoine Magnin)<ref>Lettre publiée dans ''Cahiers du Musée Jules Verne de Nantes'' {{n°|13}}, 1996, {{p.|5}}</ref>. On en trouve aussi de nombreux échos dans sa correspondance avec son éditeur<ref>''Correspondance inédite de Jules Verne et de Pierre-Jules Hetzel'', T.1, Slatkine, 1999, {{p.|71-72}}, 74, 80-81</ref>. De plus, à la même époque Jules Verne se considérait spolié (à tort) par Jacques Offenbach pour la féerie ''Voyage dans la Lune'', et (à raison) par [[Adolphe d'Ennery]], pour les droits de l'adaptation du ''Tour du monde en {{unité|80|jours}}'', tous les deux de confession israélite<ref>Volker Dehs, ''Jules Verne, juif polonais'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|180}}, {{p.|71-75}}</ref>. Par ailleurs, Verne détestait se rendre à [[Antibes]] dans la villa de son collaborateur, qui menait une vie assez dissolue aux yeux de l'écrivain<ref>Olivier Dumas, « Naissance et censure du Monde solaire », ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|139}}, 2001.</ref>. Le manuscrit d{{'}}''Hector Servadac'' contient ainsi des précisions qui ciblent sans ambiguïté D'Ennery, mais qui ont disparu de la version publiée<ref>Christian Chelebourg, « Contre d'Ennery », ''Bulletin de la Société Jules-Verne'', {{numéro|75}}, 1985.</ref>. Verne a d'abord été [[affaire Dreyfus|anti-dreyfusard]] avant de changer d'avis<ref>Jean-Paul Dekiss, ''Jules Verne l'enchanteur'', Éditions du Félin, 1999, {{p.|216}}</ref>. Ayant de nombreux membres de sa famille dans l'armée, tel le général [[Georges Allotte de La Fuÿe]], son cousin germain, modèle du personnage d'Hector Servadac, qui a lu et corrigé le roman du même nom<ref>Issam Marzouki, Jean-Pierre Picot, ''Jules Verne, l'Afrique et la Méditerranée'', Édisud, 2005, {{p.|121}}</ref>, ce soutien peut se comprendre. À [[Louis-Jules Hetzel]] il écrit par exemple au sujet de l'affaire Dreyfus : {{citation|Que sera ce jour de l'an au milieu de l'anarchie morale où notre pauvre pays est tombé ? Je ne sais guère. Mais c'est tout simplement abominable, et je ne saurais trop vous dire à quel point j'ai été surpris et chagriné de l'intervention de Poincaré il y a quelques semaines. Et comment tout cela finira-t-il ?}}<ref>Lettre du jeudi 29 décembre 1898. ''Correspondance inédite de Jules et Michel Verne avec l'éditeur Louis-Jules Hetzel'', T. II, Slatkine, 2006, {{p.|51}}</ref> et quelques mois plus tard au lendemain du vote de la Chambre d'une loi dite de dessaisissement attribuant à la Cour de cassation la décision à prendre pour la révision du procès de Dreyfus : {{citation|Moi, qui suis anti-dreyfusard dans l'âme, j'approuve, c'est ce qu'il y avait de mieux à faire sur la question de la révision. Mais je comprends de moins en moins l'attitude de notre Poincaré}}<ref>Lettre du samedi 11 février 1899. ''Correspondance inédite de Jules et Michel Verne avec l'éditeur Louis-Jules Hetzel'', T. II, Slatkine, 2006, {{p.|53}}</ref>. [[Raymond Poincaré]], qui en 1896, avait été l'avocat de Jules Verne et de Louis-Jules Hetzel dans une affaire en diffamation (l'inventeur [[Eugène Turpin]] s'étant reconnu dans le personnage de Thomas Roch du roman ''[[Face au drapeau]]'') où l'accusateur fut, à tort, débouté<ref>Voir l'article de Piero Gondolo della Riva, ''À propos de l'affaire Turpin'' dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|69}} (1984) et le numéro 129 du même bulletin, entièrement consacré à ce procès, avec notamment la correspondance de Verne, Louis-Jules Hetzel et Raymond Poincaré d'octobre 1896 à mars 1897, et une note sans titre rédigée par l'auteur pour l'affaire Turpin.</ref>, dreyfusard, protestait contre cette décision qui introduisait l'arbitraire. Progressivement, et les preuves s'accumulant, Jules Verne change d'avis. Michel Verne ardent dreyfusard n'est sans doute pas étranger à ce changement de cap<ref name="f265">Eric Weissenberg, ''Jules Verne, un univers fabuleux'', Favre, 2004, {{p.|265}}</ref>. Au même moment, Jules Verne rédige ''[[Les Frères Kip]]'' dans lequel des innocents sont condamnés au bagne<ref name="f265" />. Jules Verne, bien qu'anti-colonialiste, reprenant les sources qu'il emploie, n'échappe pas aux préjugés de son époque<ref>Alexandre Tarrieu, ''A la découverte de notre planète'', ''Jules Verne de la science à l'imaginaire'', Larousse, 2004, {{p.|95}}</ref> : {{Citation bloc|Mais ces indigènes, demanda vivement Lady Glenarvan, sont-ils ?...<br> — Rassurez-vous, madame, répondit le savant [...] ces indigènes sont sauvages, abrutis, au dernier échelon de l'intelligence humaine, mais de mœurs douces, et non sanguinaires comme leurs voisins de la Nouvelle-Zélande. S'ils ont fait prisonniers les naufragés du ''Britannia'', ils n'ont jamais menacé leur existence, vous pouvez m'en croire. Tous les voyageurs sont unanimes sur ce point que les Australiens ont horreur de verser le sang, et maintes fois ils ont trouvé en eux de fidèles alliés pour repousser l'attaque des bandes de convicts, bien autrement cruels. |[[s:Les_Enfants_du_capitaine_Grant/Partie_2/Chapitre_IV|''Les Enfants du capitaine Grant'', deuxième partie, chapitre IV]]}} L'œuvre de Jules Verne, comme celle de la plupart des auteurs de l'époque, marque quelquefois une condescendance voire un parfait mépris envers les « sauvages » ou « naturels » : {{Citation bloc|Quelques minutes après, le Victoria s’élevait dans l’air et se dirigeait vers l’est sous l’impulsion d’un vent modéré.<br/> « En voilà un assaut ! dit Joe.<br> — Nous t'avions cru assiégé par des indigènes.<br> — Ce n'étaient que des singes, heureusement ! répondit le docteur.<br> — De loin, la différence n’est pas grande, mon cher Samuel.<br> — Ni même de près, répliqua Joe. |[[s:Cinq Semaines en ballon/Chapitre 14|''Cinq Semaines en ballon'', chapitre XIV]]}} Cependant, [[Jean Chesneaux]] et [[Olivier Dumas]], ont remarqué chacun de leur côté que : {{Citation|Ce racisme de Jules Verne, son attitude méprisante, s'applique davantage aux couches dirigeantes et aux aristocraties tribales qu'aux peuples d'Afrique et d'Océanie dans leur ensemble. Ce qu'il dénonce le plus volontiers, comme typique de la « barbarie » africaine, ce sont les hécatombes rituelles à l'occasion des funérailles d'un souverain, tel le roitelet congolais dans ''Un capitaine de quinze ans'' (seconde partie, chapitre 12) ou les immolations massives de prisonniers en l'honneur de l'intronisation du nouveau roi du Dahomey auxquelles met fin Robur du haut de son aéronef (p. 142)<ref>Jean Chesneaux, ''Jules Verne, un regard sur le monde'', Paris, Bayard, 2001, {{p.|168-169}}.</ref>.}} Et il est vrai que ce genre de remarque reste occasionnel ; on trouve davantage de personnages de couleur présentés sous un angle positif, à l'instar de Tom, Austin, Bat, Actéon et Hercule dans ''Un capitaine de quinze ans'' (« […] on pouvait aisément reconnaître en eux de magnifiques échantillons de cette forte race […] »). Il faut ajouter les sauvages de la Papouasie dans ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]'', à propos desquels le capitaine Nemo, retiré d'une « civilisation » composée de Blancs, s'exclame : « Et d'ailleurs sont-ils pires que les autres ceux que vous appelez les sauvages ? » Il repoussera par des charges électriques inoffensives la menace qu'ils font peser sur son équipage. Il se montrera en revanche sans pitié pour un navire européen (on saura dans ''L'Ile mystérieuse'' qu'il était britannique) qui a fait périr toute sa famille. On y apprendra aussi que le capitaine Nemo était un Hindou — donc un Asiatique —, qui participa à la [[Révolte des cipayes]] en 1857. Enfin, le colonialisme britannique en Océanie est plusieurs fois fustigé dans les ''[[Voyages extraordinaires]]'' : ''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'', ''[[La Jangada]]'', ''[[Mistress Branican]]''<ref>Alexandre Tarrieu, ''À la découverte de notre planète'', ''Jules Verne de la science à l'imaginaire'', Larousse, 2004, {{p.|75-103}}</ref>. De plus, dans ces romans, Jules Verne prend nettement position contre l'esclavage, position qu'il a réaffirmée à plusieurs reprises, notamment [[Jules Verne et la guerre de Sécession|à propos de la guerre de Sécession]]<ref>[[Christian Robin]], ''Verne et la guerre de sécession'', ''Revue Jules Verne'' {{n°|15}}, 2003, {{p.|31-38}}</ref>. C'est un militant de cette cause, ayant constamment applaudi à l'[[Décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848|abolition de 1848]]<ref>Daniel Compère, ''Jules Verne écrivain'', Droz, 1991, {{p.|36}}</ref>. Dans ce domaine, il est de surcroît sans concession quant aux responsables et profiteurs de l'esclavage. Ainsi, notamment dans ''[[Un capitaine de quinze ans]]'', il s'en prend aux roitelets africains qui s'adonnent à de ravageuses guerres et à de fructueuses captures suivies de mises en esclavage de leurs frères de race, tournant souvent au drame, mais aussi à l'esclavage pratiqué dans les pays musulmans en rappelant : {{Citation bloc|L’Islam est favorable à la traite. Il a fallu que l’esclave noir vînt remplacer, dans les provinces musulmanes, l’esclave blanc d’autrefois.}} Pour autant, il n'accorde pas aux Noirs l'égalité avec les Blancs : lorsqu'ils ne sont pas des sauvages sans pitié, les Noirs sont des serviteurs, tout dévoués à leur maître, et ne prétendant pas à un autre statut. Ainsi, dans ''[[Deux Ans de vacances]]'', le mousse Moko, du même âge que les autres enfants, est à leur entier service, et ne prend pas part au vote qui désignera le chef de la petite colonie, ni à aucun débat : {{Citation bloc|Moko, en sa qualité de noir, ne pouvant prétendre et ne prétendant point à exercer le mandat d'électeur […]|[[s:Deux Ans de vacances/Chapitre 18|''Deux Ans de vacances'', chapitre XVIII]]}} Jean Chesneaux souligne le fait qu'« aucun roman vernien n'est consacré à l'expansion coloniale française proprement dite », pas plus qu'à la traite atlantique totalement ignorée. « En dépit de l'effort de compréhension envers les luttes contre le pouvoir colonial et de sa sympathie secrète pour les rebelles tels Nana-Sahib, Jules Verne n'en accepte pas moins la domination coloniale comme un fait inéluctable et acquis, mieux, comme un fait historiquement nécessaire<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Chesneaux|titre=Une lecture politique de Jules Verne|éditeur=Maspero|année=1971|passage=177-178.|isbn=}}</ref>. » Mais d'autres chercheurs ont contredit ces propos en prenant entre autres l'exemple du roman ''[[L'Invasion de la mer]]'', traitant du sujet<ref>Christian Chelebourg, L'Invasion de la mer'' : une écofiction coloniale'', ''Mythologie'', Hors-série {{n°|14}}, 2018, {{p.|96-99}}.</ref>. == Œuvres == [[Image:Jules Verne chez Jean de Bonnot 1976-1978 - 20 des 32 volumes.jpg|thumb|400px|centre|Jules Verne chez Jean de Bonnot (1976-1978).]] === Romans et nouvelles publiés du vivant de l'auteur === [[Fichier:Verne Tour du Monde.jpg|vignette|Couverture du ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours|Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' des éditions [[Pierre-Jules Hetzel|Hetzel]], en reliure de [[percale]] rouge, avec décor polychrome et gravures d'époque.]] Les dates entre parenthèses indiquent la première publication<ref>La bibliographie est établie à partir de Piero Gondolo della Riva, ''Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne'', 2 tomes, Société Jules-Verne, 1977 et 1985</ref>. # ''[[Un drame au Mexique]]'' (''Musée des familles'', 1851)<ref>''Musée des familles'' T. 8, {{n°|10}}, juillet 1851, sous le titre ''L'Amérique du Sud. Études historiques. Les premiers navires de la marine mexicaine''.</ref>, publié mais modifié en 1876 à la suite de ''Michel Strogoff'', aussi appelé ''Les premiers navires de la marine mexicaine'' # ''[[Un drame dans les airs]]'' (''Musée des familles'', 1851)<ref>''Musée des familles''. T. 8, {{n°|11}}, août 1851 sous le titre ''La Science en famille. Un voyage en ballon. Réponse à l'énigme de juillet''.</ref>, publié mais modifié en 1874 dans ''[[Le Docteur Ox]]'', republié dans ''[[La Science illustrée]]'' en 1888<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5764862f.image.f128.pagination ''Un drame dans les airs'', scan sur Gallica].</ref> # ''[[Martin Paz]]'' (''Musée des familles'', 1852)<ref>''Musée des familles''. T. 9, {{n°|10}}, juillet 1852 et {{n°|11}}, août 1852, sous le titre ''L'Amérique du Sud. Meours péruviennes. Martin Paz, nouvelle historique''. Le texte est précédé d'une présentation par Pitre-Chevalier.</ref>, signé Jules Vernes [sic], publié en 1875 à la suite du ''[[Le Chancellor|Chancellor]]'' # ''[[Maître Zacharius ou l'Horloger qui avait perdu son âme]]'' (''Musée des familles'', 1854)<ref>''Musée des familles''. T. 21, {{n°|7}}, avril 1854 et {{n°|8}}, mai 1854 sous le titre ''Maître Zacharius ou l'horloger qui avait perdu son âme. Tradition génevoise'' [sic]. Le texte est suivi d'un post-scriptum signé P.-C. (Pitre-Chevalier)</ref>, publié en 1874 dans ''[[Le Docteur Ox]]'' # ''[[Un hivernage dans les glaces]]'' (''Musée des familles'', 1855)<ref>''Musée des familles''. T. 22, {{n°|6}}, mars 1855 et {{n°|7}}, avril 1855</ref>, publié en 1874 dans ''[[Le Docteur Ox]]'' puis en volume dans la Petite bibliothèque blanche chez Hetzel, illustrée par [[Adrien Marie]] en 1878 # ''[[Cinq Semaines en ballon]]'' (Hetzel, 1863) # ''[[Les Aventures du capitaine Hatteras]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1864), publié en deux parties : ''Les Anglais au Pôle Nord'' ({{date-|20 mars 1864}}-{{date-|20 février 1865}}) et ''Le désert de glace'' ({{date-|5 mars}}-{{date-|5 décembre 1865}}), Hetzel, 1866. # ''[[Le Comte de Chanteleine]]'' (''Musée des familles'', 1864)<ref>''Musée des familles'', T. 32, {{n°|1}} (octobre 1864), {{n°|2}} (novembre 1864) et {{n°|3}} (décembre 1864) sous le titre ''Le Comte de Chanteleine, épisode de la Révolution''</ref>, publié en revue seulement ; première publication en volume en 1971 chez Rencontre (Lausanne). # ''[[Voyage au centre de la Terre]]'' (Hetzel, 1864) # ''[[De la Terre à la Lune]]'' (''Journal des débats'', 1865)<ref>Du 14 septembre au 14 octobre 1865, sans illustration.</ref> puis ''L'Union bretonne. Moniteur de Nantes et des départements de l'ouest'' ({{date-|octobre 1865}}) et Hetzel, 1865. # ''[[Les Forceurs de blocus]]'' (''Musée des familles'', 1865)<ref>''Musée des familles'', T. 33, {{n°|1}} (octobre 1865) et {{n°|2}} (novembre 1865).</ref>, publié à la suite d' ''Une ville flottante'', Hetzel, 1871. # ''[[Les Enfants du capitaine Grant]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1865)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'' du {{n°|43}} (20 décembre 1865) au {{n°|90}} (5 décembre 1867)</ref>, publié chez Hetzel en trois parties : ''Amérique du Sud'' ({{date-|mai 1867}}), ''Australie'' ({{date-|juillet 1867}}) et ''Océan Pacifique'' ({{date-|janvier 1868}}) et en un seul volume en {{date-|juin 1868}}. # ''[[Vingt Mille Lieues sous les mers]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1869)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'' du {{n°|121}} (20 mars 1869) au {{n°|151}} (20 juin 1870)</ref>, publié chez Hetzel en deux parties (1869 et 1870) et en un seul volume en {{date-|novembre 1871}}. # ''[[Autour de la Lune]]'' (''Journal des débats politiques et littéraires'', 1869)<ref>''Journal des débats politiques et littéraires'' du 4 novembre au 8 décembre 1869, sans illustration.</ref>, suite de ''[[De la Terre à la Lune]]'', Hetzel, 1870 # ''[[Une ville flottante]]'' (''Journal des débats politiques et littéraires'', 1870)<ref>''Journal des débats politiques et littéraires'' du 9 août au 6 septembre 1870, sans illustration</ref>, Hetzel, 1871 # ''[[Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l'Afrique australe]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1871)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|165}} (20 novembre 1871) au {{n°|185}} du 5 septembre 1872</ref>, Hetzel, 1872 # ''[[Une fantaisie du docteur Ox]]'' (''Musée des familles'', 1872)<ref>''Musée des familles'', T. 39, {{n°|3}} (mars 1872), {{n°|4}} (avril 1872) et {{n°|5}} (mai 1872)</ref>, puis ''Journal d'Amiens'' (1873)<ref>''Journal d'Amiens. Moniteur de la Somme'' du {{n°|4895}} (16 janvier 1873) au {{n°|4913}} (6 février 1873)</ref> et repris dans le volume ''[[Le Docteur Ox]]'', Hetzel, 1874 # ''[[Le Pays des fourrures]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1872)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|186}} (20 septembre 1872) au {{n°|216}} (15 décembre 1873)</ref>, Hetzel, 1873 # ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours]]'' (''Le Temps'', 1872)<ref>''Le Temps'', du {{n°|4225}} (6 novembre 1872) au {{n°|4271}} (22 décembre 1872)</ref>, Hetzel, 1873 # ''[[24 Minutes en ballon]]'' (''Journal d'Amiens'', 1873)<ref>''Journal d'Amiens. Moniteur de la Somme'' {{n°|5109}} du 29-30 septembre 1873, sous le titre ''Chronique locale. Ascension du Météore''.</ref>, T. Jeunet, 1873 # ''[[L'Île mystérieuse]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1874-1875)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'' du {{n°|217}} ({{1er}} janvier 1874) au {{n°|264}} (15 décembre 1875)</ref>, publié chez Hetzel en trois volumes séparés : ''Les naufragés de l’air'' (1874), ''L’Abandonné'' (1875) et ''Le secret de l’île'' (1875) et en un seul volume intégral (1875). # ''[[Le Chancellor]]'' (''Le Temps'', 1874)<ref>''Le Temps'', du {{n°|4993}} (17 décembre 1874) au {{n°|5030}} (24 janvier 1875)</ref>, Hetzel, 1875 # ''[[Une ville idéale]]'' (''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'', 1875)<ref>''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'' {{3e}} série, {{2e}} tome, 1875, sans illustration</ref>, T. Jeunet, 1875 # ''[[Michel Strogoff]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1876)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|265}} ({{1er}} janvier 1876) au {{n°|288}} (15 décembre 1876)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes (le volume 2 étant complété de la nouvelle ''[[Un drame au Mexique]]'') puis en un volume intégral, comprenant aussi la nouvelle, 1876 # ''[[Hector Servadac]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1877)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|289}} ({{1er}} janvier 1877) au {{n°|312}} (15 décembre 1877)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes puis en un volume, 1877 # ''[[Les Indes noires]]'' (''Le Temps'', 1877)<ref>''Le Temps'', du {{n°|5823}} (28 mars 1877) au {{n°|5848}} (22 avril 1877)</ref>, Hetzel, 1877 # ''[[Un capitaine de quinze ans]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1878)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|313}} ({{1er}} janvier 1878) au {{n°|336}} (15 décembre 1878)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes, puis en un seul volume, 1878 # ''[[Les Cinq Cents Millions de la Bégum]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1879)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'' du {{n°|337}} ({{1er}} janvier 1879) au {{n°|354}} (15 septembre 1879)</ref>, Hetzel, 1879, suivi de la nouvelle ''[[Les Révoltés de la Bounty (nouvelle)|Les Révoltés de la Bounty]]'' # ''[[Les Tribulations d'un Chinois en Chine (roman)|Les Tribulations d'un Chinois en Chine]]'' (''Le Temps'', 1879)<ref>''Le Temps'', du {{n°|6646}} (2 juillet 1879) au {{n°|6682}} (7 août 1879)</ref>, Hetzel, 1879 # ''[[Les Révoltés de la Bounty (nouvelle)|Les Révoltés de la Bounty]]'' (Hetzel, 1879)<ref>En complément de ''Les Cinq Cents Millions de la Bégum''.</ref> puis ''Magasin d'éducation et de récréation'', 1879<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|355}} ({{1er}} octobre 1879) au {{n°|357}} ({{1er}} novembre 1879)</ref> # ''[[La Maison à vapeur]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1879-1880)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|359}} ({{1er}} décembre 1879) au {{n°|384}} (15 décembre 1880)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel puis en un, 1880 # ''[[La Jangada]]'' (''Magasin d'éducation et de récréation'', 1881)<ref>''Magasin d'éducation et de récréation'', du {{n°|385}} ({{1er}} janvier 1881) au {{n°|407}} ({{1er}} décembre 1881)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel puis en un, 1881 # ''[[Dix Heures en chasse]]'' (''Mémoires de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'', 1881)<ref>''Mémoires de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'', T. 8, {{3e}} série, 1881, sans illustration</ref>, publié dans un texte modifié à la suite du ''[[Le Rayon vert|Rayon vert]]'' chez Hetzel en 1882. La première édition en volume séparé aura lieu en 1955 en [[Belgique]]<ref>Éditions Dynamo/P. Aelberts, éditeur, Liège, 1955. Texte incomplet.</ref> # ''[[L'École des Robinsons]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1882)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|409}} ({{1er}} janvier 1882) au {{n°|431}} ({{1er}} décembre 1882)</ref>, Hetzel, 1882 # ''[[Le Rayon vert]]'' (''Le Temps'', 1882)<ref>''Le Temps'', du {{n°|7003}} (17 mai 1882) au {{n°|7730}} (23 juin 1882)</ref>, Hetzel, 1882 (complété par ''Dix Heures en chasse'') # ''[[Kéraban-le-Têtu]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1883)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|433}} ({{1er}} janvier 1883) au {{n°|452}} (15 octobre 1883)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel en 1883 puis en un la même année # ''[[L'Étoile du Sud]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1884)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|457}} ({{1er}} janvier 1884) au {{n°|480}} (15 décembre 1884)</ref>, Hetzel, 1884 # ''[[L'Archipel en feu]]'' (''Le Temps'', 1884)<ref>''Le Temps'', du {{n°|8463}} (29 juin 1884) au {{n°|8497}} (3 août 1884)</ref>, Hetzel, 1884 # ''[[Frritt-Flacc]]'' (''[[Le Figaro illustré]]'', 1884-1885)<ref>''Le Figaro illustré'', numéro unique de l'année 1884-1885</ref>, publié mais modifié chez Hetzel à la suite d’''[[Un billet de loterie]]'' en 1886<ref>Le ''Magasin d’éducation et de récréation'' publie aussi le texte dans son {{n°|527}} du {{1er}} décembre 1886</ref> # ''[[L'Épave du Cynthia]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1885)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|481}} ({{1er}} janvier 1885) au {{n°|502}} (15 novembre 1885)</ref>, en collaboration avec [[Paschal Grousset|André Laurie]], Hetzel, 1885 (publié hors ''Voyages extraordinaires'') # ''[[Mathias Sandorf]]'' (''Le Temps'', 1885)<ref>''Le Temps'', du {{n°|8813}} (16 juin 1885) au {{n°|8908}} (20 septembre 1885)</ref>, publié en trois volumes par Hetzel, 1885 # ''[[Un billet de loterie]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1886)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|505}} ({{1er}} janvier 1886) au {{n°|525}} ({{1er}} novembre 1886)</ref>, Hetzel, 1886 # ''[[Robur le Conquérant]]'' (''Journal des débats politiques et littéraires'', 1886)<ref>''Journal des débats politiques et littéraires'', du 29 juin au 18 août 1886.</ref>, Hetzel, 1886 # ''[[Nord contre Sud]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1887)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|529}} ({{1er}} janvier 1887) au {{n°|551}} ({{1er}} décembre 1887)</ref>, publié par Hetzel en deux volumes, 1887 # ''[[Gil Braltar]]'' (''Le Petit Journal'', 1887)<ref>''Le Petit Journal'' (supplément du dimanche) du 2 janvier 1887</ref>, repris la même année chez Hetzel à la suite du ''[[Le Chemin de France|Chemin de France]]'' # ''[[Le Chemin de France]]'' (''Le Temps'', 1887)<ref>''Le Temps'', du {{n°|9613}} (31 août 1887) au {{n°|9652}} (30 septembre 1887)</ref>, Hetzel, 1887 (suivi de ''Gil Braltar'') # ''[[Deux Ans de vacances]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1888)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|553}} ({{1er}} janvier 1888) au {{n°|576}} (15 décembre 1888). Le {{n°|553}} est précédé d'une présentation sans titre signée Jules Verne.</ref>, publié en deux volumes par Hetzel, 1888 # ''[[Famille-Sans-Nom]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1889)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|577}} ({{1er}} janvier 1889) au {{n°|599}} ({{1er}} décembre 1889)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1889 # ''[[La Journée d'un journaliste américain en 2889]]'' (''The Forum'', 1889), en anglais<ref>''The Forum'', {{6e}} vol., février 1889. Texte en anglais.</ref> puis ''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens''<ref>''Mémoires de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'', T. 37, 1890</ref>, en français dans une version modifiée sous le titre ''La Journée d'un journaliste américain en 2890''. Le texte, sous ce dernier titre, est de nouveau repris dans ''Le Petit Journal'' du {{date-|29 août 1891}}<ref>''Le Petit Journal'' (supplément illustré) {{n°|40}} du 29 août 1891</ref> avant de paraître chez Hetzel en 1910 dans le volume ''Hier et demain'' sous le titre ''Au {{s-|XXIX}} : la journée d'un journaliste américain en 2889'' dans une version modifiée par rapport aux précédentes. # ''[[Sans dessus dessous]]'' (Hetzel, 1889) # ''[[César Cascabel]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1890)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|601}} ({{1er}} janvier 1890) au {{n°|624}} (15 décembre 1890)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1890 # ''[[Mistress Branican]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1891)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|625}} ({{1er}} janvier 1891) au {{n°|648}} (15 décembre 1891)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes, 1891 # ''[[La Famille Raton|Aventures de la famille Raton]]'' (''Le Figaro illustré'', 1891)<ref>''Le Figaro illustré'' {{n°|10}}, janvier 1891</ref>, repris chez Hetzel dans une version modifiée en 1910 dans ''[[Hier et demain]]'' # ''[[Le Château des Carpathes]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1892)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|649}} ({{1er}} janvier 1892) au {{n°|672}} (15 décembre 1892)</ref>, Hetzel, 1892 # ''[[Claudius Bombarnac]]'' (''Le Soleil'', 1892)<ref>''Le Soleil'', du {{n°|284}} (10 octobre 1892) au {{n°|342}} (7 décembre 1892) ainsi que dans le ''Supplément gratuit du journal Le Soleil'' en octobre 1892</ref>, Hetzel, 1892 # ''[[P'tit-Bonhomme]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1893)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|673}} ({{1er}} janvier 1893) au {{n°|696}} (15 décembre 1893)</ref>, publié en deux volumes par Hetzel, 1893<ref>La [[Bibliothèque verte]] a publié l'ouvrage en 1975, en version abrégée, sous le titre ''Fils d'Irlande''.</ref> # ''[[M. Ré-Dièze et Mlle Mi-Bémol|Monsieur Ré-Dièze et Mademoiselle Mi-Bémol]]'' (''Le Figaro illustré'', 1893)<ref>''Le Figaro illustré'' {{n°|45}}, Noël 1893</ref> repris chez Hetzel en 1910 dans ''[[Hier et demain]]'' # ''[[Mirifiques Aventures de maître Antifer]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1894)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|697}} ({{1er}} janvier 1894) au {{n°|720}} (15 décembre 1894)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1894 # ''[[L'Île à hélice]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1895)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|1}} de la {{2e}} série ({{1er}} janvier 1895) au {{n°|24}} (15 décembre 1895)</ref>, publié en deux volumes par Hetzel, 1895 # ''[[Face au drapeau]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1896)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|25}} ({{1er}} janvier 1896 au {{n°|36}} (15 juin 1896)</ref>, Hetzel, 1896 # ''[[Clovis Dardentor]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1896)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|37}} ({{1er}} juillet 1896) au {{n°|48}} (15 décembre 1896)</ref>, Hetzel, 1896 # ''[[Le Sphinx des glaces]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1897)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|49}} ({{1er}} janvier 1897) au {{n°|72}} (15 décembre 1897)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1897 # ''[[Le Superbe Orénoque]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1898)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|73}} ({{1er}} janvier 1898 au {{n°|96}} (15 décembre 1898)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1898 # ''[[Le Testament d'un excentrique]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1899)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|97}} ({{1er}} janvier 1899) au {{n°|120}} (15 décembre 1899)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes, 1899 # ''[[Seconde Patrie]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1900)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|121}} ({{1er}} janvier 1900) au {{n°|144}} (15 décembre 1900)</ref>, publié chez Hetzel en deux volumes, 1900 # ''[[Le Village aérien]]'' (''La Grande Forêt'') (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1901)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|145}} ({{1er}} janvier 1901) au {{n°|156}} (15 juin 1901), sous le titre ''La Grande Forêt''.</ref>, Hetzel, 1901 # ''[[Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1901)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|157}} ({{1er}} juillet 1901) au {{n°|168}} (15 décembre 1901)</ref>, Hetzel, 1901<ref>Repris en Bibliothèque verte en version abrégée en 1937 sous le titre ''Le Serpent de mer''.</ref> # ''[[Les Frères Kip]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1902)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|169}} ({{1er}} janvier 1902) au {{n°|192}} (15 décembre 1902)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1902 # ''[[Bourses de voyage]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1903)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|193}} ({{1er}} janvier 1903) au {{n°|216}} (15 décembre 1903)</ref>, publié en deux volumes chez Hetzel, 1903 # ''[[Un drame en Livonie]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1904)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|217}} ({{1er}} janvier 1904) au {{n°|228}} (15 juin 1904)</ref>, Hetzel, 1904 # ''[[Maître du monde]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1904)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|229}} ({{1er}} juillet 1904) au {{n°|240}} (15 décembre 1904)</ref>, Hetzel, 1904 # ''[[L'Invasion de la mer]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1905)<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|241}} ({{1er}} janvier 1905) au {{n°|255}} ({{1er}} août 1905)</ref>, Hetzel, 1905 [[Image:Jules Verne, éditions Atlas, 54 volumes, 2006-2007.jpg|thumb|700px|centre|Jules Verne chez Atlas (2007-2008).]] === Romans posthumes === À la mort de Jules Verne en mars [[1905]], plusieurs de ses manuscrits sont en attente de publication et certains ont déjà été fournis à l'éditeur. Ces romans et nouvelles ont pour la plupart été remaniés par Michel Verne, fils de l'auteur, avant leur publication. Les versions originales n'ont été publiées que plusieurs décennies plus tard. La date indiquée entre parenthèses est celle de la première publication. La date de rédaction est indiquée entre crochets. # ''[[Le Phare du bout du monde (roman)|Le Phare du bout du monde]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1905) [{{date-|29 mars}}-{{date-|17 mai 1901}}]<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|256}} (15 août 1905) au {{n°|264}} (15 décembre 1905)</ref>, version remaniée par Michel Verne, Hetzel, 1905 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1999 # ''[[Le Volcan d'or]]'' (''Magasin d’éducation et de récréation'', 1906) [1899]<ref>''Magasin d’éducation et de récréation'', du {{n°|265}} ({{1er}} janvier 1906 au {{n°|288}} (15 décembre 1906)</ref>, version fortement remaniée par Michel Verne, Hetzel, 1906 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1989 # ''[[L'Agence Thompson and Co]]'' (''Le Journal'', 1907)<ref>''Le Journal'', du {{n°|5495}} (17 octobre 1907) au {{n°|5564}} (25 décembre 1907)</ref>, écrit par Michel Verne mais publié sous le nom de Jules Verne, Hetzel, 1908<ref>Exceptionnellement l'édition in-18° (1908) ne précède pas celle in-8° (1907). Cf. Volker Dehs, ''Compléments bibliographiques à propos de quelques publications de Jules et Michel Verne'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|181}}, décembre 2012, {{p.|29}}</ref> # ''[[La Chasse au météore]]'' (''Le Journal'', 1908) [1901]<ref>''Le Journal'', du {{n°|5635}} (5 mars 1908) au {{n°|5671}} (10 avril 1908)</ref>, version remaniée par Michel Verne, Hetzel, 1908 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1986 # ''[[Le Beau Danube jaune]]'' (''Le Journal'', 1908) [1896]<ref>''Le Journal'', du {{n°|5838}} (24 septembre 1908) au {{n°|5877}} (2 novembre 1908)</ref>, version fortement remaniée par Michel Verne publiée sous le titre ''[[Le Pilote du Danube]]'' chez Hetzel, 1908 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1988 # ''[[En Magellanie]]'' (''Le Journal'', 1909) [1897-1898]<ref>''Le Journal'', du {{n°|6147}} (26 juillet 1909) au {{n°|6230}} (17 octobre 1909)</ref>, version fortement remaniée par Michel Verne publiée en deux volumes sous le titre ''[[Les Naufragés du « Jonathan »]]'', Hetzel, 1909 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1987 # ''[[Le Secret de Wilhelm Storitz]]'' (''Le Journal'', 1910) [1898]<ref>''Le Journal'', du {{n°|6471}} (15 juin 1910) au {{n°|6499}} (13 juillet 1910)</ref>, version fortement remaniée par Michel Verne, Hetzel, 1910 ; première édition originale, Société Jules-Verne, 1985 # ''Édom'' (''[[La Revue de Paris]]'', 1910)<ref>''La Revue de Paris'' {{n°|19}} ({{1er}} octobre 1910)</ref> écrit par Michel Verne<ref>Le manuscrit est de 50 pages numérotées de 1 à 50 sur papier blanc ({{unité|28|cm}} par 18) plus une page non numérotée sur papier quadrillé. L'écriture est exclusivement de la main de Michel Verne. Il est très raturé et comporte de nombreux rajouts. Voir à ce sujet Piero Gondolo della Riva, ''A propos de la paternité de ''L’Éternel Adam'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|193}}, décembre 2016, {{p.|60-67}} et Volker Dehs, ''Notes complémentaires sur ''Édom'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|193}}, décembre 2016, {{p.|68-75}}</ref>, publié sous le titre ''[[L'Éternel Adam]]'' et repris en 1910 dans le volume ''[[Hier et demain]]''. # ''[[L'Étonnante Aventure de la mission Barsac]]'' (''Le Matin'', 1914)<ref>''Le Matin'', du {{n°|11008}} (18 avril 1914) au {{n°|11087}} (6 juillet 1914)</ref>, écrit par Michel Verne à partir du texte inachevé de Jules Verne ''[[Voyage d'études]]'', Hachette, 1919. Dans son récit, Jules Verne met en scène la langue internationale [[espéranto]], mais toute référence à l’espéranto disparaît dans le texte publié par son fils. === Romans et nouvelles inédits publiés à titre posthume === La date entre parenthèses est celle de rédaction supposée du texte. * ''[[Un prêtre en 1839]]'' (roman, vers 1846), publié pour la première fois en 1991 dans les ''Manuscrits nantais'' * ''[[Jédédias Jamet ou l'histoire d'une succession]]'' (nouvelle, vers 1847), publié pour la première fois en 1991 dans les ''Manuscrits nantais'' * ''[[Pierre-Jean]]'' (nouvelle, vers 1852), non datée remaniée par Michel Verne dans ''[[La Destinée de Jean Morénas]]'' publiée en 1910 dans ''[[Hier et demain]]'', et publiée dans sa version originale en 1991 dans les ''Manuscrits nantais'' * ''[[Le Siège de Rome]]'' (nouvelle, vers 1854), publié pour la première fois dans ''San Carlos et autres récits inédits'', Le Cherche-Midi éditeur, 1993 * ''[[Le Mariage de M. Anselme des Tilleuls]]'' (nouvelle, vers 1855), publié pour la première fois en 1982 dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|63}} * ''[[San Carlos (nouvelle)|San Carlos]]'' (nouvelle, vers 1856), publié pour la première fois dans ''San Carlos et autres récits inédits'', Le Cherche-Midi éditeur, 1993 * ''[[Le Humbug]]'' (nouvelle, vers 1870), publié mais modifié par Michel Verne dans le volume ''Hier et demain'' (1910) ; première publication du texte original de Jules Verne dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|76}}, 1985 * ''[[L'Oncle Robinson]]'' (roman, 1869-1870), inachevé, ébauche de ''[[L'Île mystérieuse]]'', publiée pour la première fois en 1991 au Cherche-Midi éditeur * ''[[Voyage en Angleterre et en Écosse]]'' (roman, 1859), refusé par Hetzel, publié pour la première fois en 1989 sous le titre ''Voyage à reculons en Angleterre et en Écosse'' au Cherche-Midi éditeur * ''[[Paris au XXe siècle|Paris au {{s-|XX}}]]'' (roman, vers 1860), roman refusé par Hetzel, publié pour la première fois en 1994 par Hachette et Le Cherche-Midi associés * ''[[Joyeuses Misères de trois voyageurs en Scandinavie]]'' (1861), inachevé, premier chapitre d'un journal de voyage. Le seul bref fragment restant, retrouvé en 1992, a été publié pour la première fois dans une numéro spécial ''Jules Verne'' de la revue ''Géo'' en {{date-|novembre 2003}} === Recueils de nouvelles === * ''[[Le Docteur Ox]]'' (Hetzel, 1874), regroupe : ''[[Une fantaisie du docteur Ox]]'', ''[[Maître Zacharius ou l'Horloger qui avait perdu son âme]]'', ''[[Un drame dans les airs]]'', ''[[Un hivernage dans les glaces]]'' et ''Quarantième ascension française au mont Blanc'' (ce dernier texte, de Paul Verne, est retiré des éditions suivantes). * ''[[Hier et demain]]'' (Hetzel, 1910) regroupe : ''[[La Famille Raton|Aventures de la famille Raton]]'', ''[[M. Ré-Dièze et Mlle Mi-Bémol|Monsieur Ré-Dièze et Mademoiselle Mi-Bémol]]'', ''[[La Destinée de Jean Morénas]]'', ''[[Le Humbug]]'', ''[[La Journée d'un journaliste américain en 2889|Au {{s-|XXIX}} : La journée d’un journaliste américain en 2889]]'' et ''[[L'Éternel Adam]]''. * Le troisième volume des ''Manuscrits nantais'' (Le Cherche-Midi/Ville de Nantes, 1991) est un ouvrage à tirage limité regroupant des nouvelles inédites : ''[[Un prêtre en 1839]]'', ''[[Jédédias Jamet ou l'histoire d'une succession|Jédédias Jamet]]'', ''[[Le Siège de Rome]]'', ''[[Le Mariage de M. Anselme des Tilleuls]]'', ''[[San Carlos (nouvelle)|San Carlos]]'', ''[[Pierre-Jean]]'' et ''[[L'Oncle Robinson]]''. * ''San Carlos et autres récits'' (Le Cherche-Midi, 1993) comprend : ''[[Pierre-Jean]]'', ''[[Le Mariage de M. Anselme des Tilleuls|Le mariage de M. Anselme des Tilleuls]]'', ''[[Le Siège de Rome]]'', ''[[San Carlos (nouvelle)|San Carlos]]'', ''[[Jédédias Jamet ou l'histoire d'une succession|Jédédias Jamet]]'' et ''[[Voyage d'études]]''. === Œuvres théâtrales === {{article détaillé|Théâtre de Jules Verne}} Jules Verne est d'abord attiré par le théâtre, mais n'y connaîtra qu’un succès fragile jusqu'à ce que certains des ''[[Voyages extraordinaires]]'' soient portés à la scène. Plusieurs de ses pièces ont été écrites en collaboration. La date est celle de la première représentation. Est aussi mentionnée la date de première publication. Les pièces qui n'ont pas été représentées sont répertoriées dans l'article détaillé [[Théâtre de Jules Verne]]<ref>Datation basée sur Alexandre Tarrieu, ''Voyage au centre du théâtre'' in ''Revue Jules Verne'' {{n°|11}}, ''Le Théâtre de jeunesse'', Centre international Jules-Verne, 2001, {{p.|11-24}}</ref>. # ''[[Les Pailles rompues]]'', comédie en un acte et en vers ([[Théâtre-Historique]], {{date-|13 juin 1850}}), édition : Librairie Tresse puis Beck, 1850<ref>Il a été démontré que la date du 12 juin donnée par Marguerite Allotte de la Füye était erronée (cf. Volker Dehs, ''La Fortune méconnue des ''Pailles rompues, in ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|198}}, mai 2019, {{p.|9-15}})</ref> # ''[[La Mille et Deuxième Nuit|La Mille et deuxième Nuit]],'' [[opéra-comique]] en un acte de Jules Verne,musique (perdue) de [[Aristide Hignard]], 1850 # ''[[Les Châteaux en Californie]]'' ou ''Pierre qui roule n’amasse pas mousse'', comédie-proverbe en un acte (Centre culturel franco-italien de Turin, {{date-|28 avril 1969}}), édition : ''Musée des familles'', 1852<ref>''Musée des familles'' {{n°|9}}, juin 1852</ref> # ''[[Monna Lisa (Jules Verne)|Monna Lisa]]'', comédie en un acte et en vers ([[Les Essarts-le-Roi]], 18 et {{date-|24 juin 2000}}), écrite entre 1851 et 1855, édition : Cahiers de L'Herne {{n°|25}} : ''Jules Verne'', 1974 (lu à l'Académie d'Amiens le {{date-|22 mai 1874}}) # ''[[Le Colin-maillard]]'', comédie en un acte (Théâtre-Lyrique, {{date-|28 avril 1853}}), en collaboration avec [[Michel Carré (librettiste)|Michel Carré]], édition : Michel-Lévy frères, 1853 # ''[[Les Compagnons de la Marjolaine (opéra-comique)|Les Compagnons de la Marjolaine]]'', opéra-comique en un acte ([[Théâtre-Lyrique]], {{date-|6 juin 1855}}), en collaboration avec Michel Carré, musique d'[[Aristide Hignard]], édition : Michel-Lévy frères, 1855 # ''[[Monsieur de Chimpanzé]]'', opérette en un acte ([[Théâtre des Bouffes-Parisiens]], {{date-|17 février 1858}}), musique d'Aristide Hignard, édition : ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|57}} et tiré à part, 1981 # ''[[Le Page de madame Marlborough]]'', opérette en un acte ([[Folies-Nouvelles]], {{date-|28 octobre 1858}}), signée E. Vierne, musique de Frédéric Barbier, définitivement attribuée à Jules Verne depuis 2006<ref>Volker Dehs, ''Une page à ajouter, un page à embaucher'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|160}}, décembre 2006.</ref>, édition : ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|160}}, {{date-|décembre 2006}}. # ''[[L'Auberge des Ardennes]]'', opéra-comique en un acte (Théâtre-Lyrique, {{date-|1 septembre 1860}}), en collaboration avec Michel Carré, édition : Michel-Lévy frères, 1860 # ''[[Onze Jours de siège]]'', comédie en trois actes, en prose ([[Théâtre du Vaudeville (Paris)|Théâtre du Vaudeville]], {{date-|1 juin 1861}}), en collaboration avec [[Charles Wallut]], édition : Michel-Lévy frères, 1861 # ''[[Un neveu d'Amérique|Un neveu d’Amérique ou les deux Frontignac]]'', comédie en trois actes ([[Théâtre de Cluny]], {{date-|17 avril 1873}}), en collaboration avec Charles Wallut, remanié par [[Édouard Cadol]], édition : Hetzel, 1873 # ''[[Le Tour du monde en quatre-vingts jours (pièce de théâtre de Jules Verne)|Le Tour du monde en quatre-vingts jours]]'', pièce en cinq actes et un prologue (15 tableaux) ([[Théâtre de la Porte-Saint-Martin]], {{date-|7 novembre 1874}}), en collaboration avec Édouard Cadol et [[Adolphe d'Ennery]], édition : Hetzel, 1879 # ''[[Les Enfants du capitaine Grant (théâtre)|Les Enfants du Capitaine Grant]]'', pièce en cinq actes et un prologue (13 tableaux) (Théâtre de la Porte-Saint-Martin, {{date-|26 décembre 1878}}), en collaboration avec Adolphe d’Ennery, édition : Hetzel, 1881 # ''[[Michel Strogoff (théâtre)|Michel Strogoff]]'', pièce à grand spectacle en cinq actes et 16 tableaux ([[Théâtre du Châtelet]], {{date-|17 novembre 1880}}), en collaboration avec Adolphe d’Ennery, édition : Hetzel, 1883 #: Le volume ''Les Voyages au théâtre'' (Hetzel, 1881), est une anthologie regroupant les trois pièces précédentes # ''[[Voyage à travers l'Impossible]]'', pièce fantastique en trois actes (Théâtre de la Porte-Saint-Martin, {{date-|25 novembre 1882}}), en collaboration avec Adolphe d’Ennery, édition : Jean-Jacques Pauvert, 1981 # ''[[Kéraban-le-Têtu (pièce de théâtre)|Kéraban-le-Têtu]]'', pièce en cinq actes et un prologue ([[Théâtre de la Gaîté-Lyrique]], {{date-|3 septembre 1883}}), édition : ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|85}}/86, 1988 # ''[[Mathias Sandorf (théâtre)|Mathias Sandorf]]'', pièce en cinq actes (15 tableaux) ([[Théâtre de l'Ambigu-Comique]], {{date-|27 novembre 1887}}), en collaboration avec [[William Busnach]] et [[Georges Maurens]], édition : Société Jules-Verne, 1992 === Essais et ouvrages historiques === * ''[[La Pologne. Y a-t-il obligation morale pour la France d'intervenir dans les affaires de la Pologne]]'', écrit vers 1848 ; première publication dans ''Cahiers du Musée Jules Verne'' {{n°|8}}, Nantes, 1988, {{p.|1-16}}. * ''[[Salon de 1857]]'' (1857) * ''[[À propos du Géant]]'' (''Musée des familles'', 1863)<ref>''Musée des familles'' {{n°|3}}, décembre 1863</ref> ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''[[Edgard Poe et ses œuvres]]'' (''Musée des familles'', 1864)<ref>''Musée des familles'' {{n°|7}} (avril 1864)</ref> ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''[[Géographie illustrée de la France et de ses colonies]]'' (Hetzel, 1867-1868), en collaboration avec [[Théophile Lavallée]]<ref>De juillet 1867 à décembre 1881, le ''[[Journal des voyages]]'' publie le texte en feuilleton. Alexandre Tarrieu, ''La ''Géographie de la France'' dans ''Le Journal des Voyages''. Une étude comparative'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|166}}, juin 2008, {{p.|57-60}}</ref>, en deux volumes (1867-1868) puis un volume (1868) * ''[[Découverte de la terre : Histoire générale des grands voyages et des grands voyageurs]]'', en collaboration avec [[Gabriel Marcel (bibliothécaire)|Gabriel Marcel]], publié en trois tomes : ** Tome 1 ''Les Premiers explorateurs'' en 1870 (en 2 volumes)<ref>Réédité en 1878 peu avant la sortie du volume 2.</ref> ; ** Tome 2 ''Les grands navigateurs du {{s-|XVIII|e}}'' en 1879 (en 2 volumes) ; ** Tome 3 ''Les voyageurs du {{s-|XIX|e}}'' en 1880 (en 2 volumes) * ''[[Les Méridiens et le calendrier]]'' (''Bulletin de la Société de géographie'', 1873)<ref>''Bulletin de la Société de géographie'', {{6e}} tome, {{6e}} série, juillet-décembre 1873</ref> ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''[[La Conquête économique et scientifique du globe|La conquête économique et scientifique du globe]]'' (1888), en collaboration avec Gabriel Marcel, inachevé et toujours inédit * ''Les Vieux continents'', fragment d'épreuves imprimées mais non vendues (entre 1881 et 1888), inédit * ''L'Ancien monde'' (entre 1881 et 1888), imprimé en un volume, avec illustrations prévues de [[George Roux (illustrateur)|Georges Roux]] conservées aux archives Hachette ; non commercialisé et toujours inédit * ''Le Nouveau monde'' (entre 1881 et 1888), imprimé en un volume sans illustration (illustrations prévues de Georges Roux conservées aux archives Hachette) ; non commercialisé et toujours inédit * ''[[Souvenirs d'enfance et de jeunesse]]'' (vers 1890), première publication en anglais dans la revue ''Youth's Companion'' de [[Boston]] le {{date-|9 avril 1891}} sous le titre ''The Story of my Boyhood'' ; première publication en français : ''[[Cahiers de L'Herne]]'' {{n°|25}}, 1974. === Poèmes et chansons === {{article détaillé|Chansons de Jules Verne}} Cent-quatre-vingt-quatre poésies et chansons de Jules Verne ont été répertoriées jusqu'à présent. La plupart des chansons sont parues dans deux recueils de musique d'[[Aristide Hignard]] : ''Rimes et Mélodies''. Un grand nombre de poésies proviennent de deux cahiers de poésies manuscrites. Ces cahiers ont été édités<ref>Jules Verne, ''Poésies inédites'', Le Cherche-Midi éditeur, 1989.</ref>. {{Boîte déroulante|titre=Liste des poésies et chansons|contenu= <small>Les dates entre parenthèses sont simplement supposées.</small> * (1842) ''A ma chère mère''. * (1847) ''Hésitation. A une jeune personne à la noble tournure, aux yeux grands et noirs''. * (1847) ''Paraphrase du Psaume 129''. * (1847) ''Damoiselle et damoiseau. Ballade''. * (1847) ''Acrostiche''. * (1847) ''J'ai donc mal entendu...''. * (1847) ''Le cancan. Sonnet''. * (1847) ''L'attente du simoun. Ballade''. * (1847) ''Jupiter et Léda''. * (1847) ''La vapeur. Sonnet''. * (1847) ''L'Oméopathie [sic]. Sonnet''. * (1847) ''La fille de l'air. A Herminie''. * (1847) ''L'attente. Villanelle''. Reprise avec variantes sous le titre ''La douce attente. Villanelle'', puis dans ''Monna Lisa''. * (1847) ''Ma douce amante, pourquoi...'' ''A une demoiselle que j'aime, et qui fait tout ce qu'elle peut pour ne pas le savoir!''. * (1847) ''Le silence dans une église. Sonnet''. * (1847) ''La sixième ville de France. Sonnet''. * (1847) ''Plutus Premier, roi de France. Sonnet''. * (1847) ''Ton esprit qui désarme...''. * (1847) ''Rondeau redoublé''. * (1847) ''Naissance de la corruption'', daté. * (1847) ''Le cabinet du 29 octobre. Chanson'', daté. * (1847) ''Tu dis que mon amour...'', ''A Herminie, à mettre dans un billet doux''. * (1847) ''Je te vois tout en larmes...'' * (1847) ''Quel aveugle !'', daté. * (1847) ''À la potence! Rondeau'', daté. * (1847) ''Affaire Praslin. Sonnet'', daté. * (1847) ''Un vieil habit! Chanson'', daté. * (1847) ''Lay''. * (1847) ''Le monde n'est qu'un grand billard''. * (1847) ''Chanson de gabiers''. Parue sous le titre ''Les gabiers. Chanson maritime''. Musique d'Aristide Hignard. * (1847) ''Le pouvoir maintenant regrette...''. * (1847) ''L'orpheline au couvent''. * (1847) ''Le chien fidèle aboie...''. * (1847) ''La Mort. Sonnet''. * (1847) ''Le Koran''. * (1847) ''On voit dans le Koran... Sonnet''. * (1847) ''Chatterton. Elégie''. * (1847) ''L'hôpital. Sonnet''. * (1847) ''La lune. Sonnet''. * (1847) ''L'adieu à une dame. Sonnet''. * (1847) ''Herminie!... Sonnet''. * (1847) ''Le Jeudi saint à Ténèbres''. * (1847) ''Madame C...!''. * (1847) ''Monsieur a beaucoup d'enfants...''. * (1847) ''La nuit''. * (1847) ''A l'hôpital. Rondeau''. * (1847) ''O toi que mon amour...''. * (1847) ''Tempête et calme''. * (1847) ''Le génie. Sonnet''. * (1847) ''Parodie''. * (1847) ''Chanson d'argot''. * (1847) ''Quel cerveau...''. Dernier texte du premier cahier de poésies. * (1848) ''Douleur''. * (1848) ''L'amour et l'amitié...''. * (1848) ''Pour une mère...''. * (1848) ''Le superbe cortège...''. * (1848) ''Chant des barricades'', daté. * (1848) ''Lorsque la douce nuit...'', daté. * (1848) ''La nuit à cet instant...''. * (1848) ''Mon Dieu, puisque la nuit...''. * (1848) ''Conseils à un ami. Sonnet''. * (1848) ''La cloche du soir, d'après un tableau allemand. Sonnet''. * (1848) ''Existe-t-il sur terre...''. * (1848) ''Sonnet d'après Kerner''. * (1848) ''Connaissez-vous mon andalouse...''. * (1848) ''En l'âme, il est souvent...''. * (1848) ''O toi, dont les regards...'', in lettre à sa mère du 30 juillet 1848. * (1848) ''J'aime ces doux oiseaux...''. * (1848) ''Lorsque l'hiver arrive...''. * (1848) ''Voyageur fatigué...''. * (1848) ''Compliments'', daté. * (1849) ''Avec ce punch... Chanson''. * (1849) ''A ma sœur, le jour de sa première communion''. * (1849) ''Au Général Cambronne''. * (1849) ''La jeune fille. Sonnet''. * (1849) ''Bonheur domestique. Sonnet''. * (1849) ''Quand par le dur hiver... Sonnet''. * (1849) ''La vie est une fleur... Sonnet''. * (1849) ''Vous êtes jeune et belle... Sonnet''. * (1849) ''Catinetta mia, je vous dis... Sonnet''. * (1849) ''Comme la jeune vigne...''. * (1849) ''La vie''. Dernier poème de jeunesse. * (1850). Deux dédicaces en vers, adressées à Alexandre Dumas fils et Charles Maisonneuve, pour les représentations des ''Pailles rompues''. * (1853). Dix-huit quatrains pour une fête de famille. *Marie Tronson. *Prudent Allotte. *{{Mme|Allotte de la Fuÿe}}. *Francis Tronson. *{{Mme|Lise Tronson}}. *Hilaire Tronson. *Pierre Verne. *Sophie Verne. *Jules Verne. *Paul Verne. *Anna Verne. *Mathilde Verne. *Marie Verne. *{{Mme|Nanine de la Championnière}}. *Pierre de la Championnière. *Elodie Bourgoin. *Pauline Bourgoin. *Gabrielle de la Peyrière. * (1853) ''La douleur de Genevois. {{7e}} Orientale de M. Victor Hugo, revue, corrigée et augmentée''. * (1854)''A ma chère et petite sœur, le jour de sa première communion''. * (1855) ''Parmi les astres purs...'', sonnet écrit pour Marie Verne. * (1855) ''Lettre en vers à son père de mars 1855''. * (1855) ''En avant les zouaves !!! Chanson guerrière''. Musique d'Alfred Dufresne. * (1856) ''Daphné. Mélodie''. Musique d'Aristide Hignard. * (1856) ''Tout simplement. Rondeau''. Musique d'Aristide Hignard. Repris en partie et avec variantes dans ''Hector Servadac''. * (1856) ''Les bras d'une mère. Berceuse''. Musique d'Aristide Hignard. * (1856) ''Les deux troupeaux. Eglogue''. Musique d'Aristide Hignard. * (1856) ''Notre étoile''. Musique d'Aristide Hignard. * (1856) ''Chanson scandinave''. Musique d'Aristide Hignard. Reprise et augmentée dans ''Le pays des fourrures''. * (1856) ''Chanson turque''. Musique d'Aristide Hignard. * (1860) ''Mathilde, écoute-moi...'', poésie composée pour le mariage de Mathilde Verne. * (1860) ''Souvenirs d'Ecosse''. Musique d'Aristide Hignard. Reprise avec variantes dans ''Les Indes noires''. * (1860) ''Au printemps. Romance''. Musique d'Aristide Hignard. * (1861) ''Mesdames et Messieurs...'', poésie composée pour le mariage de Marie Verne. * (1862) ''La Tankadère. Chanson chinoise''. Musique d'Aristide Hignard. Reprise avec variantes dans ''Les tribulations d'un Chinois en Chine''. * (1868) ''Un nid au soleil levant...'', insérée dans une lettre à Hetzel du 11 février 1868. * (1870) ''Les clairons de l'armée. Chœur''. Musique d'Aristide Hignard. * (1875) ''Le corail luit...'', chanson tsigane du manuscrit de ''Michel Strogoff''. * (1884) ''Lorsque vibre la chanson...'', in ''Mathias Sandorf''. * (1884) ''Au marquis Gravina. Rome''. En 1886, alité, à la suite de l'attentat perpétré contre lui par son neveu Gaston, Jules Verne recommence à versifier, en écrivant des triolets sur les personnes en vue d'Amiens. Une première série comprend dix-neuf triolets: * Dutilloy. *Frédéric Petit. *Beguory. *Edouard Gand. *Au docteur Lenoël. *Au docteur Peulevé. *Au docteur Froment. *Au docteur Boussavit. *Gédéon. *Laurent. *Roger. *Julien. *{{Mme|Devailly}}. *de Jancigny. *Juge de paix Decaïeu. *A Alexandre Dumas fils. *Michel Viver. *Président Dauphin. *Au président Obry. * (1886) ''À la morphine. Sonnet''. * (1886) ''John Playne''. Repris avec variantes dans ''P'tit Bonhomme''. * (1886) ''Le coq''. * (1886) ''Nox'', en partie inachevée. * (1888) ''Feu Follet''. Reprise avec variantes dans ''Famille sans nom''. * (1888) ''Pour modifier notre patraque'', in ''Sans dessus-dessous''. Puis, trente-trois autres triolets de 1890 à 1895 : * ''Mère Obry''. * ''Caron''. * ''Président Daussy''. * ''Directeur Hequet''. * ''Conseiller Feutry''. * ''Sibut''. * ''Labbé''. * ''Procureur Melcot''. * ''Colonna''. * ''Denis Galet''. * ''Eugène Gallet''. * ''Auguste Devailly''. * ''Decaix''. * ''Feragu le conservateur''. * ''Bijou''. * ''Cozette Honoré Florimond''. * ''Catelain''. * ''Pouche''. * ''Ricquier''. * ''Préfet Allain-Targé''. * ''Pourcelle''. * ''Sous-préfet Morin''. * ''Adéodat''. * ''Maître Dubois''. * ''Boudon''. * ''Président Hatté''. * ''Puisard''. * ''Abbé Froideval''. * ''Président Levasseur''. * ''Quille et Machu''. * ''Sous-préfet Morin (2)''. * ''Juge d'instruction Thorel''. * ''Fiquet''. }} === Discours (sélection) et textes divers === * ''[[Lamentations d'un poil de cul de femme]]'' (?), poésie érotique attribuée à Jules Verne dans ''[[Parnasse satyrique|Le Nouveau Parnasse satirique]]'', 1881 ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 mais avec des erreurs de retranscriptions ; première édition du texte original, ''Revue Jules Verne'' {{n°|38}}, 2014 * ''Réponse de M. Jules Verne à M. Gustave Dubois'' (séance du {{date-|8 janvier 1875}}), ''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'' ({{3e}} série, {{2e}} tome, 1875. Édition en volume : T. Jeunet, 1875 * ''Réponse au discours de réception de M. [[Gédéon Baril]]'' (séance du {{date-|25 juin 1875}}), ''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'' {{3e}} série, {{2e}} tome, 1875. Édition en volume : T. Jeunet, 1875 * ''Réponse au discours de réception de M. Pacaut'' (séance du {{date-|25 mars 1881}}), ''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'' {{3e}} série, {{8e}} tome, 1881 ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''Discours de M. Jules Verne'', ''Journal d'Amiens'' {{n°|5930}} du 24-{{date-|25 juin 1889}} ; première édition en volume, sous le titre ''Inauguration du cirque municipal d'Amiens'' dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''Trop de fleurs ! Causerie'', ''Bulletin d'horticulture de Picardie'', {{date-|février 1891}} ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''To my english readers'', réponse en anglais à la dédicace ''To Jules Verne'', publié en guise de préface in ''A Plunge into space'' de Robert Cromie, Frederick Warne and Co, 1891 * ''Réponse au discours de [[Émile Ricquier|M. Ricquier]]'', ''Mémoire de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens'', {{39e}} tome, 1892 ; première édition en volume dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''Discours prononcé par M. Jules Verne à la distribution des prix du lycée de jeunes filles'' ({{date-|29 juillet 1893}}), Imprimerie du ''Progrès'', 1893 * ''Discours de M. Jules Verne conseiller municipal'' (Assemblée générale publique, au cirque, du {{date-|25 février 1894}}), ''Bulletin de la Société d'horticulture de Picardie'', {{14e}} tome, {{date-|février 1894}} ; première édition en volume sous le titre ''Le Président malgré lui'' dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''Toast de M. Jules Verne'', in ''Les Enfants du Nord. Revue littéraire, artistique et historique'', {{2e}} volume, 1894 ; première édition en volume sous le titre ''Toast aux {{citation|Enfants du Nord}}'' dans ''Textes oubliés'', 10/18, 1979 * ''Comte rendu des opérations de la caisse d'épargne d'Amiens'' ({{date-|2 mai 1898}}), édition : T. Jeunet, 1898 * ''Rapport sur l'exploitation du théâtre'' (conseil municipal d'Amiens, séance du {{date-|29 mars 1893}}) ; première édition en volume dans ''Visions nouvelles sur Jules Verne'', Centre de documentation Jules Verne, 1978 * ''[[L'Avenir du sous-marin (article)|L'Avenir du sous-marin]]'', ''[[Popular Mechanics]]'', 1904 === Correspondance === De très nombreuses lettres de ou à Jules Verne sont publiées dans le ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' de sa fondation (1935) à aujourd’hui. Parmi ses correspondants : [[Edmondo De Amicis]], [[Jean Chaffanjon]], [[Alexandre Dumas (fils)|Alexandre Dumas fils]], [[Adolphe d'Ennery]], [[Félix Fénéon]], [[Théophile Gautier]], [[Philippe Gille]], [[Charles Lemire]], [[Hector Malot]], [[Nadar]], [[Émile Perrin]], [[Mario Turiello]], [[Charles Wallut]] etc. ainsi que dans les ouvrages : * ''Correspondance de Jules Verne avec sa famille'', Olivier Dumas, « La Manufacture », 1988. * ''Correspondance de Jules Verne et de Pierre-Jules Hetzel'', Tome I (1863-1874), éditions Slatkine, 1999. * ''Correspondance de Jules Verne et de Pierre-Jules Hetzel'', Tome II (1875-1878), éditions Slatkine, 2001. * ''Correspondance de Jules Verne et de Pierre-Jules Hetzel'', Tome III (1879-1886), éditions Slatkine, 2002. * ''Correspondance de Jules et Michel Verne et de Louis-Jules Hetzel'' (1886-1896), éditions Slatkine, 2004. * ''Correspondance de Jules et Michel Verne et de Louis-Jules Hetzel'' (1897-1914), éditions Slatkine, 2006. == Décoration == Jules Verne est fait Chevalier de la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]] en 1870 puis est promu Officier de la Légion d'honneur en 1892<ref>{{Lien web |titre=Jules Verne {{!}} La grande chancellerie |url=https://www.legiondhonneur.fr/fr/decores/jules-verne/682 |site=www.legiondhonneur.fr |consulté le=2022-05-24}}</ref>. == Notes et références == === Notes === {{références|groupe =N}} === Références === {{références nombreuses|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Jules Verne | wikisource = Jules Verne | wikiquote = Jules Verne }} === Bibliographie === {{Intérêt d'un article bibliographique spécifique|date=mars 2023}} Jules Verne, par sa popularité, est le sujet de très nombreuses études biographiques et bibliographiques, de valeurs très inégales, certains biographes n'étant que des compilateurs d'ouvrages précédemment parus, cherchant parfois uniquement le sensationnel plus que la rigueur scientifique, loin de l’exégèse. Pour établir une bibliographie pertinente et rigoureuse, plusieurs recherches ont été publiées : * [[Volker Dehs]], ''Guide bibliographique à travers la critique vernienne/Bibliographischer Führer durch die Jules-Verne-Forschung'', Schriftenreihe und Materialien der Phantastischen Bibliothek Wetzlar, Vol. 63, {{date-|juin 2002}} (édition bilingue) * [[François Raymond]] et [[Daniel Compère]], ''Le Développement des études sur Jules Verne'', Minard, 1976 * {{en}} Edward J. Gallagher, Judith A. Mistichelli, John A. Van Eerde, ''Jules Verne: A Primary and Secondary Bibliography'', [[G.K. Hall]], 1980 (résume et commente plus de 450 publications de langue anglaise sur Jules Verne) * [[Jean-Michel Margot]], ''Bibliographie documentaire de Jules Verne'', Centre de documentation Jules Verne, 1989 * {{en}} [[William Butcher]], ''Jules and Michel Verne'', in David Baguley (éd), ''A Critical Bibliography of French Literature'', vol. 5, 1994 * ''[[Revue Jules Verne]]'' {{n°|22}}/23 : ''2005, année Jules Verne'', 2006 (recense, analyse et critique les publications liées au centenaire de la mort de Jules Verne) ** {{n°|32}} : ''D’un biographe l’autre'', 2011 (sur le sujet d'un siècle de biographie autour de Jules Verne) ==== Bibliographie analytique ==== * {{Ouvrage|auteur1=André Bottin|titre=Bibliographie des éditions illustrées des ''Voyages extraordinaires'' de Jules Verne en cartonnage d'éditeur de la collection Hetzel|éditeur=Escounduda|année=1978|pages totales=567|isbn=}} * {{article|auteur=Volker Dehs|titre=Bibliographie des discours et communications publiques de Jules Verne|périodique=Bulletin de la Société Jules-Verne| numéro=112|année=1994|pages=49-56}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Piero Gondolo della Riva]]|titre=Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne|tome=I et II|éditeur=Société Jules-Verne|année=1977 et 1985|pages totales=179 et 160|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Philippe Jauzac|titre=Jules Verne|sous-titre=Hetzel et les cartonnages illustrés|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de l'Amateur]]|année=2006|pages totales=420|isbn=2-85917-414-1}} ==== Bibliographie générale ==== * {{Ouvrage|auteur1=[[Marguerite Allotte de La Fuÿe]]|titre=Jules Verne, sa vie, son œuvre|lieu=Paris|éditeur=Simon Kra|année=1953|année première édition=1928|pages totales=289}}{{commentaire biblio|(biographie à l'origine des nombreuses légendes qui seront par la suite maintes fois répercutées)}} * [[François Angelier]] ** {{Ouvrage|titre=Dictionnaire Jules Verne|sous-titre=mémoire, personnages, lieux, œuvres|éditeur=éditions Pygmalion|année=2006|pages totales=1196|isbn=978-2-85704-870-1}} ** ''[[Albums de la Pléiade|Album Verne]]'', [[éditions Gallimard]], [[Bibliothèque de la Pléiade]], 2011 * [[Patrick Avrane]] ** ''Un divan pour Phileas Fogg'', Aubier, 1988 ** ''Jules Verne'', Stock, 1997 * ''Georges Bastard, ''Jules Verne, auteur des ''Voyages extraordinaires'', E. Dentu, 1883, 64 p. (première étude consacrée à Jules Verne (avec celle de Jules Claretie), de son vivant même) * {{Ouvrage|auteur1=[[Lucian Boia]]|titre=Jules Verne, les paradoxes d'un mythe|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=2005|pages totales=302|isbn=978-2-251442-822}}. * [[William Butcher]] ** {{Ouvrage|langue=en|titre=Jules Verne|sous-titre=The Definitive Biography|lieu=New York|éditeur=Thunder's Mouth Press|année=2006|pages totales=400|isbn=978-1-560258-544}}. ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Jules Verne inédit, les manuscrits déchiffrés|lieu=Lyon|éditeur=ENS Éditions, Institut d'histoire du livre|année=2015|pages totales=492|isbn=978-2-84788-559-0}} * [[Christian Chelebourg]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, l'œil et le ventre. Une poétique du sujet|éditeur=Minard Lettres Modernes|collection=Bibliothèque des Lettres Modernes|numéro dans collection=41|année=1999|pages totales=267|isbn=}}. ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, la science et l'espace. Travail de la rêverie|éditeur=Minard Lettres Modernes|collection=Archives des Lettres Modernes|numéro dans collection=4|année=2005|pages totales=142|isbn=978-2-256904-769}}. * [[Jean Chesneaux]] ** {{Ouvrage|titre=Une lecture politique de Jules Verne|éditeur=Maspero|année=1982|année première édition=1971|pages totales=195|isbn=}}. ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, un regard sur le monde|sous-titre=nouvelles lectures politiques|éditeur=[[Groupe Bayard|Bayard]]|année=2001|pages totales=297|isbn=978-2-227139-220}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Jules Claretie]]|titre=Célébrités contemporaines, Jules Verne|éditeur=A. Quantin|année=1883|pages totales=32}}{{commentaire biblio|(première étude consacrée à Jules Verne, avec celle de Georges Bastard, de son vivant même)}} * [[Daniel Compère]] ** {{Ouvrage|titre=Approche de l'île chez Jules Verne|éditeur=Minard|année=1977|pages totales=171|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, écrivain|éditeur=[[Librairie Droz|Droz]]|année=1991|pages totales=185|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, parcours d'une œuvre|éditeur=[[Encrage (maison d'édition)|Encrage]]|année=1996|pages totales=172|isbn=978-2-25174-128-4}}. ** {{Ouvrage|auteur1=(en collaboration avec [[Jean-Michel Margot]])|titre=Entretiens avec Jules Verne 1873-1905|éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]]|année=1998|pages totales=276|isbn=978-2-05101-548-6}}. ** {{Ouvrage|titre=Les Voyages extraordinaires de Jules Verne|sous-titre=Analyse de l'œuvre|éditeur=Presse Pocket|année=2005|pages totales=256|isbn=978-2266137454}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Philippe de La Cotardière]]|directeur1=oui|auteur2=[[Jean-Paul Dekiss]]|auteur3=[[Michel Crozon]]|auteur4=[[Gabriel Gohau]]|auteur5=[[Alexandre Tarrieu]]|titre=[[Jules Verne : De la science à l'imaginaire]]|lieu=Paris|éditeur=Larousse|année=2004|pages totales=191|isbn=978-2-03-505435-7}}. * [[Volker Dehs]] ** {{Ouvrage|langue=de|titre=Jules Verne. Mit Selbstzeugnissen und Bilddokumenten dargestellt|éditeur=Rowohlts Monographien|année=1986|pages totales=160|isbn=}} ** {{Ouvrage|langue=de|titre=Jules Verne. Eine kritische Biographie|lieu=Dusseldorf|éditeur=Artemis & Winkler Verlag|année=2005|pages totales=546|isbn=978-353807-208-4}}. ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, une biographie critique|lieu=Tokyo|éditeur=Éditions de la rose des vents - Suiseisha|année=2014|pages totales=703|isbn=}} * [[Jean-Paul Dekiss]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne|sous-titre=le rêve du progrès|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=Découvertes Gallimard|année=1991|pages totales=176|isbn=}} ** {{Ouvrage|nom1=Dekiss|titre=Jules Verne l'enchanteur|lieu=Paris|éditeur=Éditions du Félin|année=1999|pages totales=429|isbn=978-2-86645-311-4}} ** {{Ouvrage|nom1=Dekiss|titre=Jules Verne|sous-titre=un humain planétaire|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Textuel|Textuel]]|collection=Passion|année=2005|pages totales=190|isbn=978-2-84597-131-8}}{{commentaire biblio|(ouvrage lauréat du [[Prix Roberval]] en 2005)}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne|éditeur=[[Association pour la diffusion de la pensée française|ADPF]]|année=2006|pages totales=429|isbn=978-2-91493-549-4}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Ghislain de Diesbach]]|titre=Le tour de Jules Verne en quatre-vingts livres|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Julliard|Julliard]]|année=1969|pages totales=319}}{{commentaire biblio|(réédité sous le titre {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le tour de Jules Verne en 80 livres|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2002|pages totales=319|isbn=2-262-01677-1}})}} * [[Olivier Dumas]] ** {{Article|titre=Jules Verne et la mer|périodique=La Nouvelle Revue maritime|numéro=386-387|année=1984|éditeur=Institut français de la mer}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne|éditeur=La Manufacture|année=1988|pages totales=520|isbn=978-2-73770-109-2}}{{commentaire biblio|(avec la correspondance inédite de Jules Verne avec sa famille, pages 242-492)}} ** {{Ouvrage|titre=Voyage à travers Jules Verne|éditeur=Stanké|année=2005|année première édition=2000|pages totales=300|isbn=978-2-76040-744-2}} * Lionel Dupuy ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Jules Verne espérantiste ! Une langue universelle pour une œuvre atemporelle|lieu=Paris|éditeur=SAT Amikaro|année=2009|pages totales=98|isbn=978-2-95257-532-4}}. ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Drôle de Jules Verne ! Humour, ironie et dérision dans l'œuvre de Jules Verne|lieu=Dole|éditeur=[[La Clef d'argent|La Clef d'Argent]]|année=2008|pages totales=50|isbn=978-290825-468-6}}. ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, l'homme et la terre. La mystérieuse géographie des « Voyages extraordinaires »|éditeur=[[La Clef d'argent|La Clef d'Argent]]|année=2006|pages totales=176|isbn=978-290825-449-5}}. ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=En relisant Jules Verne. Un autre regard sur les Voyages Extraordinaires|lieu=Dôle|éditeur=[[La Clef d'argent|La Clef d'Argent]]|année=2005|pages totales=176|isbn=2-90825-445-X}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Joëlle Dusseau]]|titre=Jules Verne|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2005|pages totales=564|isbn=978-2-26202-279-2}} * {{Ouvrage|auteur1=René Escaich|titre=Voyage à travers le monde vernien|sous-titre=étude de l’œuvre de Jules Verne|éditeur=Plantin|année=1955|année première édition=1951|pages totales=243}}{{commentaire biblio|(première présentation d'ensemble des ''Voyages extraordinaires'')}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Arthur Bruce Evans]]|titre=Jules Verne Rediscovered|sous-titre=Didacticism and the Scientific Novel|éditeur=[[Greenwood Publishing Group|Greenwood Press]]|année=1988|pages totales=199|isbn=}} * [[Piero Gondolo della Riva]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne et le spectacle|éditeur=Campredon|année=1999|pages totales=72|isbn=}} ** {{Ouvrage|langue=it|titre=Spedizione Jules Verne, un viaggio straordinario|éditeur=Mazzotta|année=2000|pages totales=88|isbn=978-8-82021-387-9}}. * {{Lien|Ion Hobana|lang=en}}, {{ro}} ''Douăzeci de mii de pagini în căutarea lui Jules Verne'', Univers, 1979 * {{Ouvrage|auteur1=[[Marie-Hélène Huet]]|titre=L'histoire des Voyages extraordinaires, essai sur l'œuvre de Jules Verne|lieu=Paris|éditeur=Éditions Minard|collection=avant-siècle|année=1974|pages totales=206|isbn=}}. * {{Ouvrage|auteur1=Michel Lamy|titre=Jules Verne, initié et initiateur|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=1984|pages totales=294|isbn=}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Charles Lemire]]|titre=Jules Verne, 1828-1905 : l'homme, l'écrivain, le voyageur, le citoyen, son œuvre, sa mémoire, ses monuments|éditeur=[[Berger-Levrault]]|année=1908|pages totales=185}}. * {{Ouvrage|auteur1=Claude Lengrand|titre=Dictionnaire des ''Voyages extraordinaires''|tome=I et II|éditeur=[[Encrage (maison d'édition)|Encrage]]|année=1998 et 2011|pages totales=318 et 354|isbn=}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Agnès Marcetteau-Paul]]|directeur1=oui|auteur2=Claudine Sainlot|auteur3=Daniel Compère|auteur4=Philippe Scheinhardt|titre=Jules Verne écrivain|éditeur=Coiffard/Joca Séria|année=2000|pages totales=189|isbn=9782910366285}}. * [[Charles-Noël Martin]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, sa vie et son œuvre|lieu=Lausanne|éditeur=Rencontre|année=1971|pages totales=321|isbn=}} ** {{Ouvrage|nom1=Martin|titre=La Vie et l'œuvre de Jules Verne|lieu=Paris|éditeur=Michel de l'Ormeraie|année=1978|pages totales=289|isbn=|1971 remaniée <!--VALEUR SANS NOM DE PARAMETRE -->}} ** {{Ouvrage|titre=Recherches sur la nature, l’origine et le traitement de la science dans l’œuvre de Jules Verne|sous-titre=thèse de doctorat de lettres|lieu=Paris|éditeur=Université Paris VII|année=1980|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Michaluk|auteur2=[[Brian Taves]]|titre=The Jules Verne Encyclopedia|éditeur=The Scarecrow Press|année=1966|pages totales=296}} * {{Ouvrage|auteur1=Nadia Minerva|titre=Jules Verne aux confins de l'utopie|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2001|pages totales=240|isbn=978-2-74751-079-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=_RKxoLkh0qAC&printsec=frontcover}}. * Florent Montaclair ** ''Le Naufrage dans l’œuvre de Jules Verne'', avec Yves Gilli et Sylvie Petit, L'Harmattan, 1998 ** ''Jules Verne et l'utopie'', Presses du Centre Unesco de Besançon, 1999 {{ISBN|2-912295-25-4}} * [[Marcel Moré]] ** {{Ouvrage|titre=Le Très Curieux Jules Verne|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2005|année première édition=1960|pages totales=280|isbn=978-2-07077-367-1}} ** {{Ouvrage|titre=Nouvelles Explorations de Jules Verne. Musique, misogamie, machine|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1963|pages totales=248|isbn=978-2-07-024621-2}} * Philippe Mustière ** {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|auteur2=Philippe Mustière|directeur2=oui|titre=Le Partage du savoir|lieu=Nantes|éditeur=Coiffard|année=2008|pages totales=403|isbn=978-2-91036-684-1}} ** {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|auteur2=Philippe Mustière|directeur2=oui|titre=Jules Verne : Science, technique et société : de quoi sommes-nous responsables ?|lieu=Nantes|éditeur=Coiffard|année=2011|pages totales=447|isbn=978-2-91933-908-2}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Yves Paumier]]|titre=Jules Verne, voyageur extraordinaire|sous-titre=la géographie des mondes connus et inconnus|éditeur=[[Glénat]]|année=2005|pages totales=226|isbn=978-2-72344-982-3}} * [[Jean-Pierre Picot]] ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Le Testament de Gabès|sous-titre="L'invasion de la mer" (1905), ultime roman de Jules Verne|lieu=Tunis/Pessac|éditeur=Sud éditions|année=2004|pages totales=131|isbn=2-86781-356-5|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=IT9PNYYm20YC&printsec=frontcover}} ** {{Ouvrage|auteur1=(avec Issam Marzouki)|titre=Jules Verne, l'Afrique et la Méditerranée|éditeur=Sud éditions|année=2005|pages totales=163|isbn=978-2-70681-941-4}} ** {{Ouvrage|auteur1=(avec [[Christian Robin]])|titre=Jules Verne : cent ans après|sous-titre=actes du colloque de Cerisy du 2-12 août 2004|éditeur=[[Terre de brume (éditeur)|Terre de Brume]]|année=2005|pages totales=492|isbn=978-2-84362-277-9}} * [[Robert Pourvoyeur]] ** {{Ouvrage|langue=nl|titre=Jules Verne en zijn werk|sous-titre=een reëvaluatie|lieu=Bruxelles|éditeur=Eclectica|année=1988|pages totales=77|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Jacques Offenbach et Jules Verne|éditeur=VDGL|année=1999|pages totales=30|isbn=}} * [[François Raymond]] ** {{Ouvrage|titre=Le Tour du Monde|éditeur=Minard|année=1976|pages totales=207|isbn=978-2-256-90125-6}} ** {{Ouvrage|titre=L'Écriture vernienne|éditeur=Minard|année=1978|pages totales=200|isbn=978-2-256-90136-2}} ** {{Ouvrage|titre=Machines et Imaginaire|éditeur=Minard|année=1980|pages totales=207|isbn=978-2-256-90144-7}} ** {{Ouvrage|titre=Émergence du fantastique|éditeur=Minard|année=1987|pages totales=210|isbn=978-2-256-90196-6}} ** {{Ouvrage|titre=La Science en question|éditeur=Minard|année=1992|pages totales=230|isbn=978-2-256-90908-5}} ** {{Ouvrage|auteur1=(avec Daniel Compère)|titre=Les Maîtres du fantastique en littérature|éditeur=[[Éditions Bordas|Bordas]]|année=1994|pages totales=256|isbn=978-2-04-018502-2}} * François Raymond et [[Simone Vierne]] (dir.), ''Jules Verne et les Sciences humaines'', colloque de Cerisy, Paris UGE, 10/18 1979 communications de [[Ray Bradbury]], [[Alain Buisine]], Daniel Compère, [[Jean Delabroy]], Béatrice Didier, Olivier Dumas, Françoise Gaillard, Marie-Hélène Huet, Dominique Lacaze, Jacques Neefs, Robert Pourvoyeur, François Raymond, François Rivière, [[Guy Rosa]], [[Jean-Luc Steinmetz]], Simone Vierne. * {{Ouvrage|auteur1=[[François Rivière]]|titre=Jules Verne, images d’un mythe|éditeur=Veyrier|année=1978|pages totales=93|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Christian Robin]]|préface=[[Luce Courville]]|titre=Un monde connu et inconnu|sous-titre=Jules Verne|éditeur=Centre universitaire de recherches verniennes de Nantes|année=1978|pages totales=252|isbn=}} * [[Samuel Sadaune]] ** {{Ouvrage|titre=Les 60 Voyages extraordinaires de Jules Verne|éditeur=Ouest-France|année=2004|pages totales=144|isbn=978-2-73733-225-8}} ** {{Ouvrage|auteur1=(avec Claude Lepagnez, [[Agnès Marcetteau-Paul]], [[Alexandre Tarrieu]], Claude Tillier et [[Philippe Valetoux]])|titre=Jules Verne, le Poète de la science|éditeur=Le Timée-éditions|année=2005|pages totales=140|isbn=978-2-91558-612-1}} * {{Ouvrage|auteur1=Claudine Sainlot|auteur2=Anne-Marie Bertrand|auteur3=Agnès Marcetteau|auteur4=Annie Ollivier|titre=Catalogue des manuscrits de Jules Verne|éditeur=Bibliothèque Municipale de Nantes|année=1989|isbn=}} * [[Michel Serres]] ** {{Ouvrage|titre=Jouvences sur Jules Verne|éditeur=[[Les Éditions de Minuit]]|année=1974|pages totales=291|isbn=}} ** {{Ouvrage|auteur1=(avec [[Jean-Paul Dekiss]])|titre=Jules Verne, la science et l'homme contemporain|éditeur=[[Le Pommier]]|année=2003|pages totales=216|isbn=978-2-7465-0153-9}}{{commentaire biblio|(rééd. de {{article|titre=Conversations avec Michel Serres|périodique=Revue Jules Verne|numéro=13-14|année=2002}})}} * [[Marc Soriano]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne (le cas Verne)|éditeur=[[Éditions Julliard|Julliard]]|année=1978|pages totales=412|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Portrait de l'artiste jeune, suivi des quatre premiers textes publiés de Jules Verne|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=1978|pages totales=232|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Yves Tadié]]|titre=Regarde de tous tes yeux, regarde !|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|collection=L'un et l'autre|année=2005|pages totales=280|isbn=978-2-07073-505-1}} * [[Alexandre Tarrieu]] ** {{Ouvrage|auteur1=(collectif, avec [[Simone Vierne]])|titre=Jules Verne entre science et mythe|éditeur=Ellug|année=2005|pages totales=262|isbn=978-2-95163-268-4}} ** {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=(avec Céline Giton)|titre=Le Bestiaire extraordinaire de Jules Verne|lieu=Bègles|éditeur=[[Le Castor astral|Le Castor Astral]]|année=2011|pages totales=190|isbn=978-2-85920-861-5}} ** {{Ouvrage|langue=fr|titre=Dictionnaire des personnes citées par Jules Verne (3 volumes)|lieu=Marratxí (Iles Balears)|éditeur=Paganel Ediciones|année=2019-2021|pages totales=320|isbn=978-84-09-16246-8}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Brian Taves]]|titre=Hollywood Presents Jules Verne|sous-titre=The Father of Science Fiction on Screen|lieu=Lexington (Kentucky)|éditeur=The University Press of Kentucky|année=2015|isbn=9780813161129}} * {{Ouvrage|auteur1=Jean-Paul Tomasi|auteur2=Michel Deligne|titre=Tintin chez Jules Verne|éditeur=[[Lefrancq (maison d'édition)|Lefrancq]]|année=1998|pages totales=165|isbn=978-2-87153-579-9}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Pierre-André Touttain]]|directeur1=oui|titre=Jules Verne|éditeur=Cahier de L'Herne|année=1974|pages totales=368|isbn=978-2-85197-019-0}} * [[Mario Turiello]], ''Trente-trois Lettres de Jules Verne commentées par leur destinataire, M. Mario Turiello'', ''Bulletin de la Société Jules-Verne'' {{n°|4}}, {{date-|août 1936}}, {{p.|162-202}} * {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Timothy Unwin|titre=Jules Verne|sous-titre=Journeys in Writing|lieu=Liverpool GB|éditeur=Liverpool University Press|année=2005|pages totales=256|isbn=08-5323-458-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=4OloCzB9kksC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Jules-Verne|titre=Jules Verne|sous-titre=Jean Jules-Verne|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Littérature]]|année=1973|pages totales=383|isbn=2-01002-859-7}} * [[Simone Vierne]] ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne et le Roman initiatique|éditeur=Les Éditions du Sirac|année=1973|pages totales=780|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne|sous-titre=une vie, une époque, une œuvre|éditeur=Balland|année=1986|pages totales=445|isbn=978-2-71580-567-5}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne, mythe et modernité|éditeur=Presses universitaires de France|année=1989|pages totales=173|isbn=978-2-13-042094-1}} ** {{Ouvrage|titre=Qui suis-je ? Verne|éditeur=Presses universitaires de France|année=2005|pages totales=127|isbn=978-2-8671-4360-1}} * [[Eric Weissenberg]] ** {{Ouvrage|auteur1=(avec Piero Gondollo della Riva)|titre=Jules Verne. Dix lettres inédites et une lettre inédite de M. Deviane [beau-père de Jules Verne]|éditeur=Société des amis de la Bibliothèque Municipale de Nantes|année=1982|pages totales=65|isbn=}} ** {{Ouvrage|titre=Jules Verne|sous-titre=un univers fabuleux|éditeur=[[Éditions Favre|Favre]]|année=2006|pages totales=320|isbn=978-2-8289-0779-2}} ==== Revues entièrement consacrées à Jules Verne ==== * ''Bulletin de la [[Société Jules-Verne]], première série'', 13 numéros, de 1935 à 1938<ref group="RB">Piero Gondolo della Riva, « Le Bulletin de la Société Jules-Verne », ''Revue Jules Verne'', {{numéro|32}}, 2011, pages 53-54.</ref>. * ''Bulletin de la Société Jules-Verne, deuxième série'', 189 numéros, depuis 1966. * ''Cahiers du Centre d'études verniennes et du Musée Jules Verne'', 10 numéros, de 1981 à 1996. * ''Jules Verne'', bulletin du Centre de Documentation Jules Verne, 36 numéros de 1985 à 1996. * ''[[Revue Jules Verne]]'', revue du [[Centre international Jules-Verne]], 38 numéros, depuis 1996. * ''Mundo Verne'', revue de la Sociedad Hispánica Jules Verne, 26 numéros, depuis 2007. ==== Bibliographie annexe ==== * {{Ouvrage|auteur1=Antoine Parménie|auteur2=Catherine Bonnier de la Chapelle|titre=Hetzel : Histoire d'un éditeur et de ses auteurs|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=1953|pages totales=684}}. * {{ouvrage|auteur=Nicolas Petit|titre=Un éditeur au {{s-|XIX}}. Pierre-Jules Hetzel (1814-1886) et les éditions Hetzel (1837-1914)|sous-titre=thèse de doctorat|éditeur=École des chartes|année=1980}} * {{Ouvrage|auteur1=R. Rennie|titre=La Correspondance échangée entre P.J. Hetzel et les illustrateurs du ''Magasin d'éducation et de récréation''|sous-titre=thèse de doctorat|éditeur=Université Paris VII|année=1992|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean-Paul Gourévitch]]|titre=Hetzel|sous-titre=le bon génie des livres|éditeur=[[Éditions du Rocher|Le Serpent à Plumes]]|année=2005|pages totales=363|isbn=978-2-268-05381-3}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Louis Mongin|titre=Jules Verne et le Musée des familles|lieu=Amiens|éditeur=[[Encrage (maison d'édition)|Encrage]]|année=2013|pages totales=156|isbn=978-2-36058-024-8}} ==== Notes et références sur la bibliographie ==== {{références |groupe="RB"}} === Télévision === * ''Le Tour de Jules Verne en 70 minutes'', ''Apostrophes'' du {{date-|28 juillet 1978}}, Antenne 2, réalisation de Jean Cazenave, production de [[Bernard Pivot]], avec [[Ray Bradbury]], [[Francis Lacassin]], [[Charles-Noël Martin]], [[François Rivière]], [[Marc Soriano]] et [[Simone Vierne]] ([http://www.ina.fr/video/CPB78051534 Voir sur le site de l'Ina]) * ''Jules Verne, le mystérieux'', écrit par Claudine Cerf et Micheline Paintault, réalisé par Micheline Paintault, avec [[Michel Serres]], [[Jean-Paul Dekiss]], [[Yves Coppens]], [[Olivier de Kersauson]], [[Bertrand Piccard]], [[Jean-François Clervoy]] et [[Jean Clottes]], série « Présence de la littérature », SCÉREN-CNDP-France, 2005 * ''Jules Verne et la mer'', avec la participation de [[Bernard Giraudeau]] et Olivier Sauzereau, réalisation de Paul Cornet, Odysséus Productions / France 3 Ouest et F3 NPCP, 2005 * ''Jules Verne saga'', série documentaire de 64 épisodes de 13 minutes sur l’ensemble de l’œuvre de Jules Verne, réalisation [[Paul Cornet]], avec [[Olivier Sauzereau]], Objectif découverte / Villes de Nantes, 2013 à 2017 * ''Jules Verne, en Somme'', réalisé par Georges Tillard, avec [[Alexandre Tarrieu]], [[Philippe Valetoux]] et [[Samuel Sadaune]], France 3, 2014 ([https://www.dailymotion.com/video/x1vxjjg Voir sur ''Dailymotion'']) === Spectacle musical === * [[2015 au théâtre|2015-2016]] : ''[[Le Voyage extraordinaire de Jules Verne]]'' de Nicolas Nebot et [[Dumè|Dominique Mattei]], mise en scène Rabah Aliouane, [[Théâtre Mogador]] === Articles connexes === {{catégorie principale}} * [[Centre international Jules-Verne]] * [[Maison de Jules Verne]], à Amiens * [[Musée Jules-Verne]], à Nantes * [[Revue Jules Verne]] * [[Société Jules-Verne]] * [[Sociedad Hispánica Jules Verne]] * [[Vernien]] * [[Jules Verne Aventures]] : Festival du film Jules Verne Aventures, à Paris * [[Jules Verne et la guerre de Sécession]] * [[(5231) Verne]] === Liens externes === * [https://www.jules-verne.net Centre international Jules-Verne] * [http://www.societejulesverne.org Société Jules-Verne] * [http://www.najvs.org/about.shtml#top North American Jules Verne Society] et [http://www.verniana.org/index.fr.html Verniana — Jules Verne studies / Études Jules Verne] * [http://www.shjv.org Sociedad Hispánica Jules Verne] * [http://beq.ebooksgratuits.com/vents/verne.htm Bibliothèque Jules Verne], ouvrages disponibles dans la [[bibliothèque électronique du Québec]] * [http://www.gutenberg.org/wiki/FR_Litt%C3%A9rature_%28Genre%29#Jules_Verne Œuvres de Jules Verne] sur le [[projet Gutenberg]] * {{mul}} {{Librivox author|id=189|title=Jules Verne}} * [https://www.canal-u.tv/video/culture_g_num/jules_verne_en_son_temps.49315 ''Jules Verne en son temps''], vidéo de D. Compère à la Maison Jules Verne d'Amiens ;Notices et ressources {{Liens}} * [https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/370356 Base Léonore] {{Palette|Voyages extraordinaires|Jules Verne au cinéma et à la télévision}} {{Portail|littérature française|Jules Verne|SF|Amiens|Nantes}} {{Bon article|vote=BA|oldid=153846599|date=10 novembre 2018}} {{CLEDETRI:Verne, Jules}} [[Catégorie:Jules Verne|*]] [[Catégorie:Dramaturge français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Nouvelliste français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Romancier français du XIXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain français de science-fiction]] [[Catégorie:Auteur français de littérature d'enfance et de jeunesse]] [[Catégorie:Autobiographe français]] [[Catégorie:Épistolier français]] [[Catégorie:Épistolier du XIXe siècle]] [[Catégorie:Épistolier du XXe siècle]] [[Catégorie:Librettiste français d'opéra]] [[Catégorie:Auteur de littérature dystopique]] [[Catégorie:Auteur de littérature maritime]] [[Catégorie:Auteur de roman d'aventures]] [[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]] [[Catégorie:Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens]] [[Catégorie:Espérantiste français]] [[Catégorie:Collaborateur du Journal des débats]] [[Catégorie:Science Fiction Hall of Fame]] [[Catégorie:Membre de la Société de géographie]] [[Catégorie:Officier de la Légion d'honneur promu en 1892]] [[Catégorie:Saint du calendrier pataphysique]] [[Catégorie:Élève du lycée Clemenceau de Nantes]] [[Catégorie:Naissance en février 1828]] [[Catégorie:Naissance à Nantes]] [[Catégorie:Naissance dans la Loire-Inférieure]] [[Catégorie:Décès en mars 1905]] [[Catégorie:Décès à Amiens]] [[Catégorie:Décès à 77 ans]] [[Catégorie:Mort du diabète]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière de La Madeleine (Amiens)]] [[Catégorie:Écrivain picard]] [[Catégorie:Polygraphe]] [[Catégorie:Personnalité bretonne du XIXe siècle]] [[Catégorie:Personnalité bretonne du XXe siècle]]
1607
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques%20Rousseau
Jean-Jacques Rousseau
{{Semi-protection longue}} {{En-tête label|AdQ|année=2016}} {{Voir homonymes|Jean-Jacques Rousseau (homonymie)|Rousseau}} {{Infobox Philosophe | région = Philosophe occidental | époque = Époque moderne des Lumières | image = Jean-Jacques_Rousseau_(painted_portrait).jpg | alternative image = Portrait de face d'un homme à l'aspect bienveillant, soigneusement vêtu et perruqué, assis sur une chaise de paille. | légende = [[Pastel]] de [[Quentin de La Tour]] (1753). | nom = Jean-Jacques Rousseau | date de naissance = {{date de naissance|28 juin 1712}} | lieu de naissance = [[Genève]], [[Fichier:Wappen Genf matt.svg|15px]] [[République de Genève]] | date de décès = {{Date de décès|2|juillet|1778|28|juin|1712}} | lieu de décès = [[Ermenonville]], [[Picardie]], <br>{{France monarchie}} | tradition philosophique = [[Contractualisme]], [[républicanisme]], précurseur du [[romantisme]] | principaux intérêts = [[Politique]], [[éducation]], [[éthique]], [[religion]], [[musique]], [[botanique]], [[droit]], [[Économie (discipline)|économie]], [[philosophie]] | influencé par = [[Plutarque]], [[Nicolas Machiavel|Machiavel]], [[Hugo Grotius|Grotius]], [[Samuel von Pufendorf|Pufendorf]], [[Thomas Hobbes|Hobbes]], [[René Descartes|Descartes]], [[John Locke|Locke]], [[Nicolas Malebranche|Malebranche]], [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], [[Louise d'Épinay|{{Mme}} d'Épinay]], [[Étienne Bonnot de Condillac]] | a influencé = [[Emmanuel Kant|Kant]], [[Johann Gottlieb Fichte|Fichte]], [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], [[Karl Marx]], [[Ernst Cassirer]], [[Jean-Paul Sartre]], [[Claude Lévi-Strauss]], [[Jacques Derrida]], [[Leo Strauss]], [[Carl Schmitt]], [[Jürgen Habermas]], [[Kierkegaard]], [[Émile Durkheim]] | idées remarquables = [[État de nature]], état civil, [[contractualisme|contrat social]], perfectibilité, [[volonté générale]], idée du [[mandat impératif]], [[Aliénation sociale|aliénation]], [[souveraineté populaire]], [[religion civile]] | sépulture = Cénotaphe au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]] | adjectifs dérivés = rousseauiste | œuvres principales = ''[[Discours sur les sciences et les arts]]'' ([[1749 en littérature|1749]])<br>''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'' ([[1755 en littérature|1755]])<br>''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse]]'' ([[1761 en littérature|1761]])<br>''[[Émile ou De l'éducation]]'' ([[1762 en littérature|1762]])<br>''[[Du contrat social]]'' ([[1762 en littérature|1762]])<br>''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]'' ([[1765 en littérature|1765]]-[[1770 en littérature|1770]])<br>''[[Les Rêveries du promeneur solitaire]]'' ([[1776 en littérature|1776]]-[[1778 en littérature|1778]]) | père = - | conjoint = - }} '''Jean-Jacques Rousseau''', né le {{Date de naissance|28|juin|1712}} à [[Genève]] et mort le {{Date de décès|2|juillet|1778}} à [[Ermenonville]], est un [[écrivain]], [[Philosophie|philosophe]] et [[musique|musicien]] [[République de Genève|genevois]]. Orphelin de mère très jeune, sa vie est marquée par l'errance. Si ses livres et lettres connaissent à partir de 1749 un fort succès, ils lui valent aussi des conflits avec l'[[Église catholique]] et la [[République de Genève]] qui l'obligent à changer souvent de résidence et alimentent son sentiment de persécution. Dans le domaine [[littérature|littéraire]], Jean-Jacques Rousseau connaît un grand succès avec le [[roman épistolaire]] ''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]'' (1761), un des plus gros tirages du {{s|XVIII}}. Cet ouvrage séduit ses lecteurs d'alors par sa peinture [[préromantisme|préromantique]] du [[amour|sentiment amoureux]] et de la [[nature]]. Dans ''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]'' (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et dans ''[[Les Rêveries du promeneur solitaire]]'' (écrites en 1776-78, publiées en 1782), Rousseau se livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes. L'élégance de l'écriture de Rousseau provoque une transformation significative de la poésie et de la prose françaises en les libérant des normes rigides venues du [[Grand Siècle (histoire de France)|Grand Siècle]]. Dans le domaine philosophique, la lecture en 1749 de la question mise au concours par l'[[Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon|Académie de Dijon]] : {{citation|le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs ?}} provoque ce qu'on appelle {{citation|l'illumination de Vincennes}}. De là naissent les ouvrages qui inscrivent durablement Rousseau dans le monde de la pensée : le ''[[Discours sur les sciences et les arts]]'' (1750), le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'' (1755) et ''[[Du contrat social]]'' (1762). La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant. Ce sont les interactions avec les autres individus qui rendent les êtres humains {{citation|méchants}} et conduisent à l'accroissement des inégalités. Pour retrouver une bonté naturelle, l'homme doit avoir recours à l'artifice du [[Du contrat social|contrat social]] et être gouverné par des lois découlant de la [[volonté générale]] exprimée par le peuple. Pour Rousseau, contrairement à ce que pense par exemple [[Denis Diderot|Diderot]], la volonté générale n'est pas universelle, elle est propre à un État, à un corps politique particulier. Rousseau est le premier à conférer la [[souveraineté]] au peuple. En cela, on peut dire que c'est un des penseurs de la [[démocratie]] (et notamment de la [[démocratie directe]]), même s'il est favorable à ce qu'il nomme l'[[aristocratie]] élective ou le gouvernement tempéré dans le domaine du [[pouvoir exécutif]]. Rousseau est critique par rapport à la pensée politique et philosophique développée par [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[John Locke|Locke]]. Pour lui, les systèmes politiques basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et finalement à la [[société bourgeoise]] (un terme qu'il est un des premiers à employer). Toutefois, s'il est critique de la [[Lumières (philosophie)|philosophie des Lumières]], il s'agit d'une critique interne. En effet, il ne veut revenir ni à [[Aristote]], ni à l'ancien républicanisme ou à la moralité chrétienne. La philosophie politique de Rousseau exerce une influence considérable lors de la [[Révolution française|période révolutionnaire]] durant laquelle son livre le ''[[Du contrat social|Contrat social]]'' est {{citation|redécouvert}}. À plus long terme, Rousseau marque le [[Républicanisme en France au XIXe siècle|mouvement républicain français]] ainsi que la philosophie allemande. Par exemple, l'[[impératif catégorique]] de [[Emmanuel Kant|Kant]] est imprégné par l'idée rousseauiste de volonté générale. Durant une partie du {{s-|XX}}, une controverse opposera ceux qui estiment que Rousseau est en quelque sorte le père des [[totalitarisme]]s et ceux qui l'en exonèrent. Selon [[Claude Lévi-Strauss]], Rousseau est le premier véritable fondateur de l'[[anthropologie]], notamment car ce dernier aurait par son universalisme posé « en termes presque modernes » le problème du passage de la nature à la culture. L'historien [[Léon Poliakov]] ajoute que Rousseau invitait ses contemporains à faire des voyages dans les pays lointains, afin d'y « étudier, non toujours des pierres et des plantes, mais une fois les hommes et les mœurs »<ref>{{Article |prénom1=Léon |nom1=Poliakov |titre=Les idées anthropologiques des philosophes du Siècle des Lumières |périodique=Outre-Mers. Revue d'histoire |volume=58 |numéro=212 |date=1971 |doi=10.3406/outre.1971.1544 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1971_num_58_212_1544 |consulté le=2020-03-03 |pages=255–278}}.</ref>. Dans les derniers ouvrages de sa vie (''Rousseau juge de Jean-Jacques''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Jacques Rousseau|titre=Rousseau juge de Jean-Jacques|année=1782|lire en ligne=https://ebooks-bnr.com/ebooks/pdf4/rousseau_juge_de_jean_jacques.pdf}}</ref>, ''Les Rêveries du promeneur solitaire''<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean-Jacques|nom1=Rousseau|titre=LES RÊVERIES DU PROMENEUR SOLITAIRE|date=1782|lire en ligne=https://fr.wikisource.org/wiki/Les_R%C3%AAveries_du_promeneur_solitaire|consulté le=2024-02-28}}</ref>), Rousseau décrit les persécutions secrètes qu'il prétend avoir subi pendant plusieurs décennies. Certains commentateurs ont parlé de paranoïa. D’autres à l’instar de [[Victor Donatien de Musset-Pathay|Musset-Pathay]] ou de G. H. Morin, ont défendu l’hypothèse d’un complot généralisé, fomenté par le pouvoir en place<ref>{{Ouvrage|auteur1=G. H. Morin|titre=Essai Sur La Vie Et Le Caractère de J.-J. Rousseau|éditeur=Hachette Livre BNF|année=1851|pages totales=607|isbn=978-2012817593}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Lettre à mon Ami Rousseau |url=https://www.persecution.fr/persecutions/rousseau/lettre-ami-rousseau.html |site=www.persecution.fr |consulté le=2024-02-28}}</ref>. Son corps est transféré au [[Panthéon (Paris)|Panthéon de Paris]] le {{date|11|octobre|1794}} ({{date républicaine|20|vendémiaire |an III}}). {{Sommaire|niveau=2}} == Biographie == === Famille et enfance === [[Fichier:Acte de baptême Jean-Jacques Rousseau (1712).jpg|vignette|Baptême de Jean-Jacques Rousseau le {{date-|4 juillet 1712}} à la [[cathédrale Saint-Pierre de Genève]]. Le prénom de son grand-père, David, est inscrit par erreur au lieu de celui de son père, Isaac.|alt=Page de registre manuscrit.]] [[Raymond Trousson]], dans la biographie qu'il consacre à Jean-Jacques Rousseau, indique que la famille est originaire de [[Montlhéry]], près d'[[Étampes]], au sud de Paris<ref group="n">Pour consulter l'arbre généalogique de Rousseau, voir {{Lien web |titre=Connaissez-vous Jean-Jacques ? Famille, je vous aime ! |url=http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/lettres/pages/jjr/famille.htm#_arbre |site=Académie de Grenoble}}.</ref>. Le quadrisaïeul (arrière-arrière-arrière-grand-père) de Jean-Jacques, Didier Rousseau, quitte cette ville pour fuir la persécution religieuse contre les [[protestantisme|protestants]]<ref>{{Lien web |prénom=Christiane |nom=Guttinger |titre=Les origines familiales de Jean-Jacques Rousseau |url=http://www.huguenots.fr/2010/09/les-origines-familiales-de-jean-jacques-rousseau/ |site=Huguenots en France |année=2010}}.</ref>. Il s'installe à Genève en 1549 où il ouvre une auberge<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}19}}.</ref>. Le petit-fils de ce dernier, Jean Rousseau, tout comme son fils David Rousseau (1641-1738), le grand-père de Rousseau, exercent le métier d'[[Horlogerie|horloger]], profession alors respectée et lucrative. [[Fichier:Jean-Jacques Rousseau fait la lecture à son père.jpg|gauche|vignette|Jean-Jacques Rousseau faisant la lecture à son père, dessin de [[Maurice Leloir]], 1889.|alt=Gravure. Un horloger travaille à la lumière d'une fenêtre. À sa droite, un petit enfant lit, assis sur un tabouret bas.]] [[Fichier:Haute-Savoie, Bossey- Jean-Jacques Rousseau chez le pasteur Lambercier.jpg|vignette|Jean-Jacques chez le pasteur Lambercier. Carte postale, 1912.|alt=Gravure. Un enfant protège de ses bras un arbuste qu'un homme veut abattre.]] Jean-Jacques Rousseau est né le {{date de naissance|28 juin 1712}} au domicile de ses parents situé Grand-Rue dans la ville haute de Genève. Il est le fils d'[[Isaac Rousseau]] (Genève, 1672 - [[Nyon]], 1747), [[Horlogerie|horloger]] comme son père et son grand-père, et de Suzanne Bernard (Genève, 1673 - Genève, 1712), elle-même fille d'un horloger nommé Jacques Bernard{{sfn|Trousson|1993|p=14}}. Ses deux parents ont le statut de citoyens{{refnec|date=Décembre 2018|raison=à référencer, et probablement à reformuler:les femmes n'avaient pas le statut de citoyen à l'époque, elles pouvaient seulement faire partie d'une famille où les hommes étaient citoyens}}. Ils se marient en 1704, après qu'une première union a réuni les deux familles, le frère de Suzanne, Gabriel Bernard, ayant épousé la sœur d'Isaac, Théodora Rousseau, en 1699. Un premier garçon, François, naît le {{date|15 mars 1705}}, puis Isaac laisse femme et nouveau-né à Genève pour aller exercer son métier d'horloger à [[Constantinople]]. Il y reste six ans et revient au foyer en 1711{{sfn|Trousson|1993|p=15}}, le temps d'avoir un deuxième enfant avec sa femme, qui meurt de [[fièvre puerpérale]] le {{date|7 juillet 1712}}, neuf jours après la naissance de Jean-Jacques Rousseau<ref name="Bertram">{{harvsp|Bertram|2012}}.</ref>. Celui-ci passe son enfance élevé par son père et une sœur de celui-ci dans la maison de la Grand-Rue où il est né. Cette enfance est marquée par des lectures précoces de romans en compagnie de son père et le deuil continuel de sa mère. À la suite d'une altercation avec un compatriote, Isaac Rousseau se réfugie à [[Nyon]] dans le pays de Vaud, le {{date|11 octobre 1722}}, pour échapper à la justice<ref>{{Harvsp|Trousson|loc= t. I, {{p.}}38-39}}.</ref>. Il ne revient jamais à Genève, mais conserve quelques contacts avec ses fils, notamment Jean-Jacques qui fait régulièrement le voyage à Nyon et à qui il communique sa passion pour les livres. Il confie sa progéniture à son double beau-frère Gabriel Bernard{{sfn|Trousson|1993|p=20}}, employé aux fortifications qui vit dans le quartier genevois de [[Saint-Gervais (Genève)|Saint-Gervais]]<ref>{{citation|Gabriel Bernard, frère de ma mère}}, {{Ouvrage |langue=fr |titre=[[Les Confessions (Rousseau)|Les confessions]] |sous-titre=Livre premier |éditeur=Garnier-Flammarion |année=1968 |passage=44 }}.</ref>. Celui-ci le confie en pension au pasteur Lambercier à [[Bossey]] au pied du [[Salève]], au sud de Genève, où il passe deux ans (1722-1724) en compagnie de son cousin Abraham Bernard. Son frère, François, quitte le domicile très tôt et l'on perd sa trace en Allemagne, dans la région de [[Fribourg-en-Brisgau]]. Son oncle le place en apprentissage chez un greffier, puis, devant le manque de motivation de l'enfant, chez un maître graveur, Abel Ducommun. Le contrat d'apprentissage est signé le {{date|26 avril 1725}} pour une durée de cinq ans<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}48}}.</ref>. Jean-Jacques, qui avait connu jusque-là une enfance heureuse, ou tout au moins paisible, est alors confronté à une rude discipline<ref group="n">Tous ces renseignements sur la petite enfance de Jean-Jacques se trouvent dans le Livre premier des ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]''.</ref>. Trois ans plus tard, le {{date|14 mars 1728}}, rentrant tardivement d'une promenade à l'extérieur de la ville et trouvant les portes de Genève fermées, il décide de fuir, par crainte d'être à nouveau battu par son maître<ref name="Cottret">[[Bernard Cottret (historien)|Bernard Cottret]], « Rousseau fête ses 300 ans ! », émission ''Au cœur de l'histoire'' sur Europe 1, {{date-|17 mai 2012}}.</ref>, non sans avoir fait ses adieux à son cousin Abraham. === Madame de Warens et la conversion au catholicisme === [[Fichier:Jeunesse de Rousseau.jpg|vignette|Première rencontre avec [[Françoise-Louise de Warens|Madame de Warens]] par [[Charles de Steuben|Steuben]] (1830) à [[Annecy]].|alt=Gravure. Devant une maison, une femme élégante sourit à un jeune homme pauvrement vêtu, un baluchon à l'épaule.]] Après quelques journées d'errance, il se réfugie par nécessité alimentaire auprès du curé de [[Confignon]], Benoît de Pontverre. Celui-ci l'envoie chez une [[Canton de Vaud|Vaudoise]] de [[Vevey]], la baronne [[Françoise-Louise de Warens]], récemment convertie au [[catholicisme]]{{sfn|Trousson|1993|p=26}}, et qui s'occupe des candidats à la conversion. Rousseau s'éprend de celle qui sera plus tard sa tutrice et sa maîtresse. La baronne l'envoie à [[Turin]] à l'hospice des [[catéchumène]]s de Spirito Santo où il arrive le {{date-|12 avril 1728}}. Même s'il prétend dans ses ''Confessions'' avoir longuement résisté à sa conversion au [[catholicisme]] (il est baptisé le {{date-|23 avril 1728-}}<ref>{{Harvsp|Trousson|loc= t. I, {{p.}}62-63}}.</ref>), il semble s'en accommoder assez vite. Il réside quelques mois à [[Turin]] en semi-oisif, vivotant grâce à quelques emplois de laquais-secrétaire et recevant conseils et subsides de la part d'aristocrates et d'abbés auxquels il inspire quelque compassion. C’est lors de son emploi auprès de la comtesse de Vercellis que survient l’épisode du larcin (vol du ruban rose appartenant à la nièce de {{Mme|de Vercellis}}) dont il fait lâchement retomber la faute sur une jeune cuisinière, Marion, qui est, de ce fait, renvoyée<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}71}}. Voir le récit dans [[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre II|''Les Confessions'', livre II, {{p.|80}}]].</ref>. Désespérant de pouvoir s'élever de sa condition, Rousseau décourage ses protecteurs et reprend, le cœur léger, le chemin d'[[Annecy]]<ref>[[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre III|''Les Confessions'', livre III, {{p.|100}}]]</ref> pour retrouver la baronne de Warens en {{date-|juin 1729}}. Adolescent timide et sensible, il est à la recherche d'une affection féminine qu'il trouve auprès de la baronne<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}93}}.</ref>. Il est son {{citation|petit}}, il la nomme {{citation|Maman}}, et devient son factotum. Comme il s'intéresse à la musique, elle l'encourage à se placer auprès d'un maître de chapelle, {{M.|Le Maître}}, en {{date-|octobre 1729}}. Mais lors d'un voyage à Lyon, Rousseau, affolé, abandonne en pleine rue Le Maître frappé d'une crise d'[[épilepsie]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}97}}.</ref>. Il erre ensuite une année en Suisse, puis il donne ses premières leçons de musique à [[Neuchâtel]] en {{date-|novembre 1730}}. En {{date-|avril 1731}}, il rencontre à [[Boudry (Neuchâtel)|Boudry]] un faux [[archimandrite]] dont il devient l'interprète jusqu'à ce que l'escroc soit assez rapidement démasqué<ref name="Cottret" />. [[Fichier:Rousseau et Madame de Larnage .jpg|vignette|gauche|alt=En promenade à la campagne, elle le regarde, le bras passé autour de son coude ; lui a les yeux baissés.|Rousseau et Madame de Larnage, lithographie de [[Paul Gavarni]].]] En {{date-|septembre 1731}}, il retourne auprès de {{Mme|de Warens}}, qui vit désormais à [[Chambéry]]. Il rencontre chez elle Claude Anet, sorte de valet-secrétaire, mais qui est aussi amant de la maîtresse de maison. {{Mme|de Warens}} est à l'origine d'une grande partie de son éducation sentimentale et amoureuse. Le ménage à trois fonctionne tant bien que mal jusqu'au décès de Claude Anet d'une pneumonie le {{date-|13 mars 1734}}<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}127}}.</ref>. {{citation|Maman}} et Jean-Jacques s'installent pendant l'été et l'automne aux [[Les Charmettes|Charmettes]]<ref group="n">La maison est une propriété du marquis [[François de Conzié]]. Rousseau reverra Conzié longtemps après le décès de {{Mme|de Warens}}. Cf. Guillermin C., ''Notice de M. de Conzié des Charmettes, sur {{Mme|de Warens}} et Jean-Jacques Rousseau'' et {{Article |langue=fr |titre=Bail de la propriété des Charmettes |périodique=Bulletin de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie |volume=I |année=1856 |pages=73-90}}.</ref>. Pendant ces quelques années, idylliques et insouciantes selon ses ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]'', Rousseau s'adonne à la lecture en puisant dans l'importante bibliothèque de {{M.|[[Famille de Conzié|Joseph-François de Conzié]]}} avec laquelle il va se fabriquer « un magasin d'idées ». Grand marcheur, il décrit le bonheur d'être dans la nature, le plaisir lié à la flânerie et la rêverie, au point d'être qualifié de [[dromomanie|dromomane]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Emmanuel Régis |titre=La dromomanie de Jean-Jacques Rousseau |éditeur=Société française d'imprimerie et de librairie |année=1910 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5658954z.r=.langEN}}.</ref>. Il travaille aux services administratifs du cadastre du [[duché de Savoie]], puis comme maître de musique auprès des jeunes filles de la bourgeoisie et de la noblesse chambériennes. Mais sa santé est fragile. « Maman » l'envoie en septembre 1737 consulter un professeur de Montpellier, le [[Antoine Fizes|docteur Fizes]], sur son polype au cœur. C'est au cours de ce voyage qu'il fait la connaissance de Madame de Larnage, âgée de vingt ans de plus que lui, mère de dix enfants, sa vraie initiatrice à l'amour physique<ref group="n">Sur ce point, voir la notice consacrée à {{Mme|de Larnage}} dans {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Raymond |nom1=Trousson |responsabilité1=éd. |prénom2=Frédéric S. |nom2=Eigeldinger |responsabilité2=éd. |titre=Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Honoré Champion]] |année=2006 |isbn=}}.</ref>. De retour à Chambéry, il a la surprise de trouver auprès de Madame de Warens un nouveau converti et amant, Jean Samuel Rodolphe Wintzenried<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}151}}.</ref>, et le ménage à trois reprend. En 1739, il écrit son premier recueil de poèmes, ''Le Verger de Madame la baronne de Warens'', poésie grandiloquente éditée en 1739 à Lyon ou Grenoble{{sfn|Trousson|1993|p=63}}. === Premiers contacts avec le monde des Lumières françaises === [[Fichier:Louise Marie Madeleine Fontaine 1706-1799.jpg|vignette|<center>{{Citation|Je me trouble. Je m'égare. Et bref, me voilà épris de [[Madame Dupin]].}}<ref>Jean-Jacques Rousseau, [[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]], chapitre VII.</ref> Tableau de [[Jean-Marc Nattier]].</center>|alt= Portrait de face d'une femme « éveillée, coquette [...] l'air franc, amical, fripon et bon enfant » (Flaubert).]] Rousseau entre dans l'orbite de deux figures importantes des [[Lumières (philosophie)|Lumières]], [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]] et [[Jean Le Rond d'Alembert|D'Alembert]], lorsqu'en 1740, il trouve un emploi de précepteur auprès des deux fils du prévôt général de Lyon, {{M.|de Mably}}. Ce dernier est le frère aîné de [[Gabriel Bonnot de Mably]] et d'[[Étienne Bonnot de Condillac]] qui feront tous deux une carrière littéraire<ref name="Bertram" />. Rousseau compose pour le plus jeune des deux fils un ''Mémoire présenté à M. de Mably sur l'éducation de Monsieur son fils''{{sfn|Trousson|1993|p=67}}. Ayant ainsi l'occasion de fréquenter la bonne société lyonnaise, il s'y gagne quelques amitiés, notamment celle de [[Charles Borde]] qui l'introduira dans la capitale. Chambéry est proche et il peut rendre quelques visites à {{citation|Maman}}, mais les liens sont distendus. Après une année difficile auprès de ses jeunes élèves, Rousseau s'accorde avec {{M.|de Mably}} pour mettre fin au contrat{{sfn|Trousson|1993|p=67}}. Après quelque temps de réflexion, il décide alors de tenter sa chance à Paris{{sfn|Trousson|1993|p=70}}. À Paris, grâce à une lettre d'introduction auprès de [[Claude Gros de Boze|{{M.|de Boze}}]], il est présenté à [[René-Antoine Ferchault de Réaumur|Réaumur]], qui lui permet de soumettre à l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]] un mémoire présentant son [[Système de notation musicale de Jean-Jacques Rousseau|système de notation musicale]]. Celui-ci prévoit la suppression de la portée et de la remplacer par un système chiffré. Les académiciens ne sont pas convaincus par le projet qui, selon eux, ne serait pas nouveau, l'inventeur étant le [[Jean-Jacques Souhaitty|père Souhaitty]]{{sfn|Trousson|1993|p=72}}. Rousseau s'obstine, améliore son projet et le fait publier à ses frais, sans rencontrer le succès espéré, sous le titre de ''Dissertation sur la musique moderne''{{sfn|Trousson|1993|p=703}}. À cette époque, il se lie d'amitié avec [[Denis Diderot]], tout aussi méconnu que lui, et reçoit les conseils du [[Louis Bertrand Castel|père Castel]]. Il fréquente le salon de Madame de Beserval, et de [[Madame Dupin]] qu'il tente vainement de séduire. Elle lui confie durant quelque temps l'éducation de son fils<ref name="Cottret" /> [[Jacques-Armand Dupin de Chenonceaux]], en 1743. En juillet [[1743]], Rousseau est engagé comme secrétaire de Pierre-François, comte de Montaigu, qui vient d'être nommé ambassadeur à [[République de Venise|Venise]]. Sa connaissance de l'italien et son zèle le rendent indispensable auprès d'un ambassadeur incompétent. Il apprécie la vie animée de Venise : spectacles, prostituées<ref>Voir [[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre VII|''Les Confessions'', Livre VII, {{p.|39-41}}]].</ref> et par-dessus tout la musique italienne. Mais l'importance qu'il se donne le rend arrogant et Montaigu le congédie au bout d'un an. Il est de retour à Paris le {{nobr|10 octobre}} [[1744]]. Cette courte expérience lui a néanmoins permis d'observer le fonctionnement du régime vénitien et c'est à ce moment, alors qu'il a {{nobr|31 ans}}, que s'éveille son intérêt pour la politique. Il conçoit alors le projet d'un grand ouvrage qui s'intitulerait ''Les Institutions politiques'' mais qui deviendra le fameux ''[[Du contrat social]]''. Il y travaille de temps à autre pendant plusieurs années<ref>[[Raymond Trousson]], ''Jean-Jacques Rousseau'', Tallandier, {{p.|452}}.</ref>. Il s'installe alors à l'[[Rue des Cordiers#Lieu de mémoire : l'hôtel Saint-Quentin|hôtel Saint-Quentin]], [[rue des Cordiers]], où il se met en ménage avec une jeune lingère, [[Marie-Thérèse Le Vasseur]], en 1745. Cette dernière lui apporte l'affection qui lui manque. Il l'épouse civilement à [[Bourgoin-Jallieu]] le {{date-|30 août 1768}}. Jean-Jacques doit alors supporter non seulement une femme bavarde mais aussi la famille de celle-ci<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}217}}.</ref>. Entre 1747 et 1751 naîtront cinq enfants que Jean-Jacques Rousseau, peut-être sur l'insistance de la mère de Marie-Thérèse<ref name="Bompiani">{{Chapitre |langue=fr |titre chapitre=Rousseau |titre ouvrage=Le Nouveau Dictionnaire des Auteurs |éditeur=Laffont-Bompiani |année=1994}}.</ref>, fait placer aux [[Hôpital des Enfants-Trouvés|Enfants-Trouvés]], l'assistance publique de l'époque. Il explique d'abord qu'il n'a pas les moyens d'entretenir une famille<ref>{{Lien web |titre=Lettre à Madame de Francueil, 1751 |url=http://lettres.ac-rouen.fr/sequences/argumentation/a30.html |site=lettres.ac-rouen.fr}}.</ref>, puis au {{nobr|livre 8}} des ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]'', il écrit qu'il a livré ses enfants à l'éducation publique en considérant cela comme un acte de citoyen, de père, et d'admirateur de la [[La République|République idéale]] de [[Platon]]<ref>{{PlaRép}} (livres V et VI).</ref>. Au livre suivant des ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]'', il écrit également qu'il fit ce choix principalement pour soustraire ses enfants à l'emprise de sa belle-famille, qu'il jugeait néfaste. Cette décision lui sera reprochée plus tard par [[Voltaire]], alors qu'il se pose en pédagogue dans son livre ''Émile'', et aussi par ceux qu'il appelle la {{citation|coterie [[Paul Thiry d'Holbach|holbachique]]}} (l'entourage de D'Holbach, [[Friedrich Melchior Grimm|Grimm]], Diderot, etc.). Cependant, certains de ses amis, dont [[Louise d'Épinay|Madame d'Épinay]] avant qu'elle se brouille avec lui, avaient proposé d'adopter ces enfants<ref>Sur ce point, voir la biographie de {{Harvsp|Trousson}}.</ref>. En mai [[1743]], il commence la composition d'un ballet héroïque, ''[[Les Muses galantes]]'', dont des extraits sont présentés à Venise en [[1744]]{{sfn|Trousson|1993|p=81}}. En 1745, [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]] qui écoute des morceaux des ''Muses galantes'' chez un [[ferme générale|fermier général]] juge que {{citation|certains sont d'un apprenti, d'autres d'un plagiaire}}{{sfn|Trousson|1993|p=89}}. Pour la victoire de Fontenoy, il contribue à la création de la comédie-ballet du duo [[Voltaire]]-[[Jean-Philippe Rameau|Rameau]], les ''Fêtes de Ramire'', basée sur ''[[La Princesse de Navarre]]'' de Voltaire accompagnée de la musique de Rameau{{sfn|Trousson|1993|p=89-90}}. Il gagne sa vie en exerçant les fonctions de secrétaire, puis de précepteur chez les Dupin de 1745 à 1751. Le cercle de ses fréquentations compte dès lors [[Louis Dupin de Francueil|Dupin de Francueil]], sa maîtresse [[Louise d'Épinay]], [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]], [[Jean Le Rond d'Alembert|D'Alembert]], [[Friedrich Melchior Grimm|Grimm]] et surtout [[Denis Diderot]]. En 1749, Diderot l'invite à participer au grand projet de l'[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|''Encyclopédie'']] en lui confiant les articles sur la musique<ref>{{Article |prénom1=Michaël |nom1=O'Dea |titre=Rousseau contre Rameau : musique et nature dans les articles pour l'Encyclopédie et au-delà |périodique=Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie |numéro=17 |année=1994 |doi=10.3406/rde.1994.1272}}.</ref>. === Célébrité et tourments === [[Fichier:Pierre Alexandre du Peyrou.jpg|vignette|[[Pierre-Alexandre DuPeyrou]], riche habitant de [[Neuchâtel]] et son ami, qui a publié une partie de son œuvre.|alt=Photo noir et blanc. Portrait de face d'un homme portant une perruque courte, chemise largement ouverte sur la poitrine.]] ==== Premières grandes œuvres ==== [[Fichier:Le Devin du village.ogg|vignette|Airs de Colette du ''[[Le Devin du village|Devin du village]]'' chantés par [[Martha Angelici]] (1937).]] En [[1749]], l'[[Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon|Académie de Dijon]] met au concours la question {{citation|Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ?}} Encouragé par Diderot, Rousseau participe au concours{{sfn|Trousson|1993|p=103}}. Son ''[[Discours sur les sciences et les arts]]'' (dit ''Premier Discours'') qui soutient que le progrès est synonyme de corruption, obtient le premier prix, en {{date-|juillet 1750}}. L'ouvrage est publié l'année suivante et son auteur acquiert immédiatement une célébrité internationale<ref>{{Article |prénom1=Raymond |nom1=Trousson |lien auteur1=Raymond Trousson |titre=Jean-Jacques Rousseau et son œuvre dans la presse périodique allemande de 1750 à 1800 (I) |périodique=Dix-huitième Siècle |numéro=1 |année=1969 |doi=10.3406/dhs.1969.896}}.</ref>. Ce discours suscite de nombreuses réactions ; pas moins de {{nobr|49 observations}} ou réfutations paraissent en deux ans, parmi lesquelles celles de [[Charles Borde]], l'[[Guillaume-Thomas Raynal|abbé Raynal]], jusqu'à [[Stanislas Leszczynski]] ou [[Frédéric II (roi de Prusse)|Frédéric II]], ce qui permet à Rousseau d'affiner son argumentation dans ses réponses et lui apporte une notoriété grandissante<ref>{{Harvsp|Trousson|loc= t. I, {{p.}}271-275}}.</ref>. Il abandonne alors ses emplois de secrétaire et précepteur pour se rendre indépendant, et vit grâce à ses travaux de transcription de partitions musicales<ref name="Cottret" /> ; il adopte une attitude physique et vestimentaire plus en harmonie avec les idées développées dans le ''Discours''. Mais ce sont ces idées qui vont l'éloigner progressivement de Diderot et des philosophes de l'''Encyclopédie''. Le {{date-|18 octobre 1752}}, son intermède en un acte, ''[[Le Devin du village]]'', est représenté devant le roi [[Louis XV]] et la [[Madame de Pompadour|Pompadour]], à [[Fontainebleau]]. L'opéra est un succès, mais Rousseau se dérobe le lendemain à la présentation au roi, refusant de ce fait la pension qui aurait pu lui être accordée<ref name="Trousson 292">{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}292}}.</ref>. Il fait jouer immédiatement après sa pièce ''Narcisse'', à laquelle [[Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux|Marivaux]] avait apporté quelques retouches<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}295}}.</ref>. Cette année 1752 voit le début de la [[querelle des Bouffons]]. Rousseau y prend part auprès des encyclopédistes en rédigeant sa ''[[Lettre sur la musique française]]'', dans laquelle il affirme la primauté de la musique italienne sur la musique française, celle de la [[Mélodie (genre)|mélodie]] sur l'[[harmonie]], écorchant au passage [[Jean-Philippe Rameau]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}305}}.</ref>. [[Fichier:Fragment du Discours sur l’origine de l’inégalité.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'une page manuscrite comportant des ratures.|Fragment du manuscrit du ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'' (1754).]] En [[1754]], l'Académie de Dijon lance un autre concours auquel il répond par son ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'' (également appelé ''Second Discours''), qui achève de le rendre célèbre. Rousseau y défend la thèse selon laquelle l'homme est naturellement bon et dénonce l'injustice de la société<ref name="Bompiani" />. L'œuvre suscite, comme le ''Premier Discours'', une vive polémique de la part notamment de [[Voltaire]], [[Charles Bonnet (naturaliste)|Charles Bonnet]], [[Louis Bertrand Castel|Castel]] et [[Élie Fréron|Fréron]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}382}}.</ref>. Sans attendre le résultat du concours, il décide de se ressourcer à Genève, non sans rendre au passage une visite à sa vieille amie, [[Françoise-Louise de Warens|{{Mme|de Warens}}]]. Célèbre et admiré, il est bien accueilli. Dans le domaine des idées, Rousseau s'éloigne des encyclopédistes athées qui croient au progrès, alors que lui prône la vertu et l'amour de la nature. Il reste fondamentalement croyant, mais abjure le catholicisme et réintègre le protestantisme, redevenant par là citoyen de Genève<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. I, {{p.}}389}}.</ref>. Toutefois, il ne reste que quelques mois dans la cité. Le {{nobr|15 octobre}}, il est de nouveau à Paris. ==== Grandes œuvres et intégration sociale ==== [[Fichier:Louise d'Epinay Liotard.jpg|vignette|[[Louise d'Épinay]] qui a prêté à Rousseau l'Ermitage en Forêt de Montmorency. Pastel de [[Jean-Étienne Liotard]].|alt=Portrait d'une femme assise, la tête penchée, tenant d'une main un livre, l'autre sur le menton, l'expression coquette.]] Rousseau ne s’adresse plus seulement à la société bourgeoise comme les artistes de cour ou les érudits des siècles précédents. Il n'a de cesse de s’adresser à un autre public, différent de celui de la haute société qui hante les [[salon littéraire|salons littéraires]]<ref name="ReferenceA">''Entrez sans frapper'', émission de [[La Première (radio belge)|la Première]] en radio, diffusée le lundi {{date-|29 septembre 2014}}.</ref>. Progressivement, sa célébrité devient {{citation|funeste}} selon ses propres termes, cette célébrité qu’il a cherchée comme une arme sociale se retourne contre lui, et il entre dans une paranoïa, confronté à la personnalité publique qu’est devenu « Jean-Jacques », celui que les gens veulent voir, rencontrer et dont des portraits circulent<ref name="ReferenceA" />{{,}}<ref>[[Antoine Lilti]], ''Figures publiques : L'invention de la célébrité 1750-1850'', 2014, [[Librairie Arthème Fayard|Fayard]].</ref>. En {{date-|avril 1756}}, [[Louise d'Épinay|Madame d'Épinay]] met à sa disposition l'Ermitage, une maisonnette située à l'orée de la [[forêt de Montmorency]]. Il s'y installe avec Thérèse Levasseur et la mère de celle-ci{{sfn|Trousson|1993|p=139}} puis commence à rédiger son roman ''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]'' et son ''Dictionnaire de la musique''. Il entreprend aussi, à la demande de {{Mme|d'Épinay}}, la mise en forme des œuvres de l'[[Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre|abbé de Saint-Pierre]]{{sfn|Trousson|1993|p=139-140}}. Au début de 1757, Diderot envoie à Rousseau son drame ''[[Le Fils naturel]]'', dans lequel se trouve la phrase {{Citation|L'homme de bien est dans la société, il n'y a que le méchant qui soit seul}}. Rousseau prend cette réplique pour un désaveu de ses choix et il s'ensuit une première dispute entre les amis{{sfn|Trousson|1993|p=145}}. Au cours de l'été, Diderot éprouve des difficultés pour faire paraître l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' à Paris. Ses amis [[Friedrich Melchior Grimm|Grimm]] et [[Jean-François de Saint-Lambert|Saint-Lambert]] sont enrôlés dans la [[guerre de Sept Ans]]. Ils confient au vertueux Rousseau leurs maîtresses respectives, [[Louise d'Épinay|{{Mme|d'Épinay}}]] et [[Sophie Lalive de Bellegarde|{{Mme|d'Houdetot}}]]. Jean-Jacques tombe amoureux de cette dernière, entraînant une idylle vraisemblablement platonique, mais, du fait de maladresses et d'indiscrétions, les rumeurs vont bon train jusqu'aux oreilles de l'amant. Rousseau en accuse successivement ses amis Diderot, Grimm et {{Mme|d'Épinay}} qui vont définitivement lui tourner le dos{{sfn|Trousson|1993|p=150}}. {{Mme|d'Épinay}} lui signifie son congé, et il doit quitter l'Ermitage en décembre. Il part s'installer à [[Montmorency (Val-d'Oise)|Montmorency]] où il loue la maison qui deviendra son [[Musée Jean-Jacques-Rousseau|musée]] en [[1898 en littérature|1898]]{{sfn|Trousson|1993|p=155}}. Dans sa ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à M. d'Alembert]]'' ([[1758 en littérature|1758]]) il s'oppose à l'idée que défendait ce dernier selon laquelle Genève aurait intérêt à construire un théâtre, en arguant du fait que cela affaiblirait l'attachement des citoyens à la vie de la cité{{sfn|Bertram|2012|p=5}}. Isolé à Montmorency et atteint de la [[Lithiase urinaire|maladie de la pierre]], il devient bourru et misanthrope. Il gagne toutefois l'amitié et la protection du [[Charles II Frédéric de Montmorency-Luxembourg|maréchal de Luxembourg]] et de sa [[Madeleine Angélique Neufville de Villeroy|deuxième épouse]]. Il reste cependant très jaloux de son indépendance, ce qui lui laisse le temps d'exercer une intense activité littéraire. Il achève son roman ''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]'', qui obtient un immense succès<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}123}}.</ref>, et travaille à ses essais ''[[Émile ou De l'éducation]]'' et ''[[Du contrat social]]''. Les trois ouvrages paraissent en [[1761 en littérature|1761]] et [[1762 en littérature|1762]], grâce à la complaisance de [[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Malesherbes]], alors [[Librairie (Ancien Régime)|directeur de la Librairie]]. Dans ''[[La Profession de foi du vicaire savoyard]]'', placée au cœur de ''l'Émile'', Rousseau réfute autant l'[[athéisme]] et le [[matérialisme]] des [[Collaborateurs de l'Encyclopédie|Encyclopédiste]]s que l'intolérance dogmatique du [[Compagnie du Saint-Sacrement|parti dévot]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc= t. II, {{p.}}79-81}}.</ref>. Dans ''Le Contrat Social'', le fondement de la société politique repose sur la [[souveraineté]] du peuple et l'[[égalité devant la loi|égalité civique devant la loi]], expression de la [[volonté générale]]. Ce dernier ouvrage inspirera l'[[Causes de la Révolution française|idéologie pré-révolutionnaire]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}127}}.</ref>. Si l'''Émile'' et le ''Contrat social'' marquent le sommet de la pensée de Rousseau, ils isolent cependant leur auteur. En effet, le [[Parlement de Paris]] et les [[Petit Conseil|autorités de Genève]] estiment qu'ils sont religieusement hétérodoxes et les condamnent<ref name="Bertram_6">{{harvsp|Bertram|2012|p=6}}.</ref>. Menacé de [[Ordonnance pénale en droit français|prise de corps]] par la Grande Chambre du Parlement de Paris en {{date-|juin 1762}}, il doit fuir seul la France, avec l'aide du maréchal de Luxembourg ; Thérèse le rejoindra plus tard. Il évite Genève et se réfugie à [[Yverdon-les-Bains|Yverdon]] chez son ami [[Daniël Roguin]]. Si sa condamnation à Paris est surtout due à des motifs religieux, c'est le contenu politique du ''Contrat Social'' qui lui vaut la haine de Genève. Berne suit Genève et prend un décret d'expulsion. Rousseau doit quitter Yverdon et se rend à [[Môtiers]] auprès de Madame Boy de la Tour. [[Môtiers]] est situé dans la [[Canton de Neuchâtel|principauté de Neuchâtel]] qui relève de l'autorité du [[Liste des monarques de Prusse|roi de Prusse]] [[Frédéric II (roi de Prusse)|Frédéric II]]. Ce dernier accepte d'accorder l'hospitalité au proscrit{{sfn|Trousson|1993|p=216}}. === Face aux religions et à Voltaire === [[Fichier:Heideweg_und_St._Petersinsel.JPG|vignette|La lande et l'île Saint-Pierre où vécut Rousseau, vues du nord.|alt=Photographie panoramique de paysage en couleur, prise du château d'Erlach.]] Les malheurs de Rousseau n'ont pas attendri les philosophes et ceux-ci continuent à l'accabler, notamment [[Voltaire]] et [[Jean Le Rond d'Alembert|D'Alembert]]. Physiquement, la [[Lithiase urinaire|maladie de la pierre]] le fait souffrir et il doit être régulièrement sondé. C'est alors qu'il adopte un long vêtement arménien, plus commode pour cacher son affection<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}197}}.</ref>. Il se remet à écrire un mélodrame, ''[[Pygmalion (Rousseau)|Pygmalion]]'' puis une suite à ''L'Émile'', ''Émile et Sophie, ou les solitaires'' qui restera inachevée. ''[[Émile ou De l'éducation|L'Émile]]'' est mis à l'[[Index librorum prohibitorum|Index]] en {{date-|septembre 1762}} et [[Christophe de Beaumont]], archevêque de Paris, lance l'[[anathème]] contre les idées professées par ''Le Vicaire savoyard''. Rousseau y répond par une ''[[Lettre à Christophe de Beaumont]]'' qui paraîtra en {{date-|mars 1763}}, libelle dirigé contre l'Église romaine<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}215}}.</ref>. Toutefois son ton volontairement {{citation|antipapiste}} ne calme pas les ardeurs des pasteurs protestants de Genève qui mènent une lutte sourde contre les amis de Jean-Jacques, qui cherchent vainement à le réhabiliter. Fatigué, Rousseau va finir par renoncer le {{date-|12 mai 1763}} à la citoyenneté genevoise<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}225}}.</ref>. Entretemps il se passionne pour la botanique et fait publier son ''Dictionnaire de la musique'', fruit de seize années de travail. Le conflit devient politique avec la publication des ''Lettres de la campagne'' de [[Jean Robert Tronchin]], procureur général auprès du [[Histoire de Genève|Petit Conseil de Genève]], auquel Rousseau réplique par ses ''[[Lettres écrites de la montagne|Lettres de la montagne]]'', dans lesquelles il prend position en faveur du Conseil général, représentant le peuple souverain, contre le droit de veto du Petit Conseil<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}236}}.</ref>. Les lettres sont publiées en {{date-|décembre 1764}}, mais sont brûlées à La Haye et Paris, interdites à Berne. C'est le moment que choisit [[Voltaire]] pour publier anonymement ''Le Sentiment des citoyens'' où il révèle publiquement l'abandon des enfants de Rousseau. Le pasteur de Môtiers, Montmollin, qui avait accueilli Jean-Jacques lors de son arrivée, cherche alors à l'excommunier avec le soutien de la « Vénérable Classe de ses confrères de Neuchâtel ». Mais Rousseau est protégé par un [[rescrit]] de [[Frédéric II (roi de Prusse)|Frédéric II]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}269}}.</ref>. Il passe toutefois pour un séditieux et la population rameutée par Montmollin devient si menaçante que, le {{date-|10 septembre 1765}}, Jean-Jacques se réfugie provisoirement dans l'[[île Saint-Pierre (Berne)|île Saint-Pierre]] sur le [[lac de Bienne]]<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}289}}.</ref>, d'où le gouvernement bernois l'expulse le {{nobr|24 octobre}}. Avant de partir, Jean-Jacques Rousseau confie à son ami Du Peyrou une malle contenant tous les papiers qu'il possédait (manuscrits, brouillons, lettres et copies de lettres)<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}296}}.</ref>. === Années d'errance === [[Fichier:Allan Ramsay 003.jpg|vignette|Portrait par [[Allan Ramsay (peintre)|Allan Ramsay]] de Rousseau à Londres en 1766, conçu pour former un [[diptyque]] avec [[#Itinéraire intellectuel|celui de Hume]]. Rousseau y voyait une machination : {{citation|On lui fait mettre un bonnet bien noir, un vêtement bien brun, on le place dans un lieu bien sombre, et là, pour le peindre assis on le fait tenir debout, courbe, appuyé dʼune de ses mains sur une table bien basse, dans une attitude où ses muscles fortement tendus altèrent les traits de son visage. De toutes ces précautions devait résulter un portrait peu flatteur quand il eût été fidèle<ref>''Rousseau juge de Jean-Jacques''</ref>.}}|alt= Portrait de Rousseau dans la tenue « arménienne » (toque et col de fourrure) qu'il portait à Londres.]] Rousseau, dès lors, vit dans la hantise d'un complot dirigé contre lui et décide de commencer son œuvre autobiographique en forme de justification. Il gagne Paris où il séjourne en novembre et {{date-|décembre 1765}} au [[Quartier du Temple|Temple]] qui bénéficie de l'exterritorialité. Rousseau est également sous la protection du [[Louis-François de Bourbon-Conti|prince de Conti]] qui lui permet de recevoir des visiteurs de marque<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}299}}.</ref>. À l'invitation de [[David Hume]], attaché à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris, il gagne l'Angleterre le {{date-|4 janvier 1766}}. Thérèse le rejoint plus tard. Durant son séjour en Angleterre son instabilité mentale croît et il se persuade que [[David Hume]] est au centre d'un complot contre lui<ref name="Bertram_6" />. C'est à cette époque que circule dans les [[Salon littéraire|salons parisiens]] une fausse lettre du roi de Prusse adressée à Rousseau. Elle est bien tournée mais peu charitable à son égard. L'auteur est [[Horace Walpole]], mais Rousseau l'attribue dans un premier temps à D'Alembert, puis soupçonne Hume de tremper dans le complot<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}328}}.</ref>. Hume a fréquenté à Paris les Encyclopédistes qui ont pu le mettre en garde contre Rousseau. Ce dernier, [[Hypersensibilité (psychologie)|hypersensible]] et soupçonneux, se sent persécuté. Après six mois de séjour en Angleterre, la rupture est complète entre les deux philosophes, chacun se justifiant par des écrits publics, ce qui génère un véritable scandale dans les Cours européennes. Les ennemis de Rousseau, au premier rang desquels Voltaire, jubilent, alors que ses amis, qui l'ont poussé à confier son destin à Hume, sont consternés par la tournure des évènements. [[Fichier:Manuscrit Confessions.tif|vignette|gauche|Première page du manuscrit dit {{citation|de Paris}} des ''Confessions'', offert à la Convention nationale en 1794, par la veuve de Rousseau, Thérèse Levasseur<ref>{{Lien web |titre=Les Confessionsde Jean-Jacques Rousseau |url=http://archives.assemblee-nationale.fr/bibliotheque/confessions/index.htm |site=Assemblée nationale}}.</ref>.|alt=Reproduction d'un feuillet manuscrit.]] Durant son séjour anglais, il réside du {{date-|22 mars 1766}} au {{date-|1er mai 1767}} chez Richard Davenport qui a mis à la disposition du citoyen de Genève sa propriété de Wootton Hall dans le [[Staffordshire]]. C'est là qu'il écrit les premiers chapitres des ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]''<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}322}}.</ref>. La façon dont il traite dans ses écrits [[Denis Diderot|Diderot]], [[Friedrich Melchior Grimm]], atteste sa paranoïa<ref name="Bertram_6" />. [[Fichier:Reveries-Rousseau.jpg|vignette|''Les Rêveries du promeneur solitaire'', édition de 1782.|alt=Reproduction de la page de grand titre.]] En {{date-|mai 1767}}, toujours sous la menace d'une condamnation par le Parlement, Rousseau regagne la France sous le nom d'emprunt de Jean-Joseph Renou, nom de jeune fille de la mère de Thérèse<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}355}}.</ref>. Pendant un an, il est hébergé par le prince de Conti au [[Trie-Château|château de Trye]], près de [[Courcelles-lès-Gisors|Gisors]] dans l'Oise. Le séjour est particulièrement angoissant pour Rousseau qui en vient à soupçonner ses amis, y compris le fidèle [[Pierre-Alexandre DuPeyrou|DuPeyrou]] venu lui rendre visite<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}366}}.</ref>. Le {{date-|14 juin 1768}}, il quitte Trye et va errer quelque temps en Dauphiné autour de Grenoble. Thérèse le rejoint à [[Bourgoin-Jallieu|Bourgoin]] où le {{nobr|29 août}} et, pour la première fois, il la présente au maire de la ville comme sa femme<ref>{{Lien web |titre=Le Mariage à Bourgoin : le 29 août 1768 |url=http://www.bourgoinjallieu.fr/936-mariage.htm |site=bourgoinjallieu.fr}}.</ref>. Il reprend son nom et s'installe à la ferme Monquin à [[Maubec (Isère)|Maubec]]<ref>{{Lien web |titre=Maubec, vieille ferme de Monquin |url=http://www.arald.org/rousseau/index.php?image/galerie/Lieux/carte1 |site=arald.org}}.</ref>. Il décide de quitter le Dauphiné le {{date-|10 avril 1770}}, séjourne quelques semaines à Lyon, et arrive à Paris le {{date-|24 juin 1770}} où il loge à l'hôtel Saint-Esprit, [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Paris)|rue Plâtrière]]. À Paris, il survit grâce à ses travaux de copiste de [[Partition (musique)|partitions]] de musique. Il organise des lectures de la première partie des ''Confessions'' dans des salons privés devant des auditoires silencieux et gênés face à cette âme mise à nu<ref>{{Harvsp|Trousson|loc=t. II, {{p.}}404}}.</ref>. Ses anciens amis craignant des révélations, [[Louise d'Épinay|{{Mme|d'Épinay}}]] fait interdire ces lectures par [[Antoine de Sartine]], alors [[lieutenant général de police]]. Dans les ''[[Considérations sur le gouvernement de Pologne]]'' qu'il rédige alors, il condamne la politique russe de démantèlement de la Pologne. Cette prise de position accroît sa marginalité, la plupart des philosophes des Lumières françaises admirant alors [[Catherine II]]. Il poursuit l'écriture des ''Confessions'' et entame la rédaction des ''Dialogues, Rousseau juge de Jean-Jacques''<ref>[[s:Rousseau juge de Jean-Jacques]]</ref>. Ne pouvant les publier sans susciter de nouvelles persécutions, il tente de déposer le manuscrit sur l'autel de Notre-Dame, mais la grille fermée l'empêche d'y accéder. En désespoir de cause, il va jusqu'à distribuer aux passants des billets justifiant sa position<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Nouveau Dictionnaire des Auteurs |sous-titre=Article Rousseau |lieu=Paris |éditeur=Laffont-Bompiani |année=1994 |isbn=}}.</ref>. C'est aussi l'époque où il [[Herborisation|herborise]]<ref>{{Lien web |titre=Herbier de Jean-Jacques Rousseau et correspondance à Madame Delessert |url=http://www.tajan.com/pdf/2001/autographes16102001.pdf |site=tajan.com}}.</ref>, activité qu'il partage avec [[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Malesherbes]], ce qui rapproche les deux hommes. Il écrit à l'adresse de {{Mme}} Delessert, sous forme de lettres, un cours de botanique destiné à sa fille Madelon, les ''Lettres sur la botanique''<ref>{{Lien web |titre=Lettres élémentaires sur la botanique dans Œuvres phares, Collections - Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency, France |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/fr/collections/oeuvres-phares/lettres-elementaires-sur-la-botanique |site=museejjrousseau.montmorency.fr |consulté le=2016-09-08}}.</ref>. ''[[Les Rêveries du promeneur solitaire]]'', ouvrage inachevé, sont rédigées au cours de ses deux dernières années, entre 1776 et 1778. Ces dernières œuvres ne seront publiées qu'après sa mort. À cette date, il entretient aussi une correspondance avec le compositeur d'opéra [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]]. === Décès === [[Fichier:Les dernières paroles de Jean-Jacques Rousseau.jpg|vignette|''Les dernières paroles de J.-J. Rousseau'', gravure de [[Jean-Michel Moreau]] (1783).|alt=Un homme assis tend une main vers une fenêtre qu'une femme vient d'ouvrir en le regardant.]] En [[1778]], le marquis [[René-Louis de Girardin]] lui offre l'hospitalité, dans un pavillon de son domaine du [[château d'Ermenonville]], près de Paris ; c'est là que l'écrivain philosophe meurt subitement le {{date|2 juillet 1778}} après une longue balade<ref name=":2">{{Lien web |auteur=Flavio Borda D'Agua |titre=Le visage de Rousseau |description=informations sur la mort et le masque mortuaire de Jean-Jacques Rousseau |url=https://blog.bge-geneve.ch/le-visage-de-rousseau/ |site=[[Bibliothèque de Genève]] Le Blog |date=7 août 2023 |consulté le=18 août 2023 |plume=oui}}.</ref>, de ce qui semble avoir été un [[accident vasculaire cérébral]]. Certains ont avancé l'hypothèse d'un [[suicide]], créant une controverse sur les circonstances de la mort du philosophe<ref>[[Edmond Biré]],''Dernières causeries historiques et littéraires : Bossuet, historien du protestantisme, la Chalotais et le duc d'Aiguillon, la folie de Jean-Jacques Rousseau'', Lyon, éd. E. Vitte, 1898.</ref>. [[Fichier:Aux ames sensibles Vue du Tombeau de J. J. Rousseau dans l'Isle des Peupliers à Ermenonville.jpg|vignette|gauche|Vue du tombeau de Rousseau dans l'[[île des Peupliers]]. Gravure par Godefroy, dessin de Gaudat, 1781.|alt=Cénotaphe entouré d'arbres, dont le bas-relief représente une femme allaitant son enfant et lisant l'Émile.]] Le lendemain de sa mort, le sculpteur [[Jean-Antoine Houdon]] moule son [[masque mortuaire]]. Le {{nobr|4 juillet}}, le marquis de Girardin fait inhumer le corps dans un cercueil de plomb<ref name=":2" /> dans l'[[île des Peupliers]] de la propriété. La tombe érigée à la hâte par le marquis de Girardin est remplacée en 1780 par le monument funéraire actuel dessiné par [[Hubert Robert]], exécuté par [[Jacques-Philippe Le Sueur|J.-P. Lesueur]] : un sarcophage sculpté, sur ses quatre côtés, de bas-reliefs représentant une femme donnant le sein et lisant l'''[[Émile ou De l'éducation|Émile]]'', ainsi que plusieurs allégories de la liberté, de la musique, de l'éloquence, de la nature et de la vérité<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean de Cayeux |titre=Hubert Robert et les jardins |éditeur=Herscher |année=1987 |passage=162 |isbn=}}.</ref>. Sur le fronton, un cartouche d'où pend une guirlande de palmes porte la devise de Rousseau « {{Langue|la|texte=vitam impendere vero}} » (« consacrer sa vie à la vérité »). La face nord porte l'[[épitaphe]] « ici repose l'homme de la Nature et de la Vérité ». Le philosophe est rapidement l'objet d'un culte, et sa tombe est assidûment visitée<ref>{{Ouvrage |auteur1=Mireille Védrine |titre=Les jardins secrets de Jean-Jacques Rousseau |éditeur=Agraf |année=1989 |passage=183 |isbn=}}.</ref>. == Son itinéraire intellectuel == [[Fichier:David Hume Ramsay.jpg|vignette|Portait de [[David Hume]] conçu par [[Allan Ramsay (peintre)|Allan Ramsay]] pour former un [[diptyque]] avec [[#Années d'errance|celui de Rousseau]] (1766). Rousseau se plaignait de la dissymétrie de traitement entre les deux portraits<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Douglas |nom1=Fordham |titre=Allan Ramsay's Enlightenment: Or, Hume and the Patronizing Portrait |périodique=The Art Bulletin |volume=88 |numéro=3 |année=2006 |jstor=25067265}}.</ref>.|alt=portrait d'homme assis, regardant de face, richement vêtu, portant une veste rouge.]] La grande sensibilité de Rousseau marque profondément son œuvre et explique, en partie, les brouilles qui ont jalonné sa vie. [[David Hume]] disait de lui<ref name="Russell">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Bertrand |nom1=Russell |lien auteur1=Bertrand Russell |titre=A History of Western philosophy |lieu=Paris |éditeur= |année=1945 |passage=691 }}.</ref> : {{citation|Toute sa vie il n'a fait que ressentir, et à cet égard, sa sensibilité atteint des sommets allant au-delà de ce que j'ai vu par ailleurs ; cela lui donne un sentiment plus aigu de la souffrance que du plaisir. Il est comme un homme qui aurait été dépouillé non seulement de ses vêtements, mais de sa peau, et s'est retrouvé dans cet état pour combattre avec les éléments grossiers et tumultueux}}{{trad|en|He has only felt during the whole course of his life, and in this respect his sensibility rises to a pitch beyond what I have seen any example of ; but it still gives him a more acute feeling of pain than of pleasure. He is like a man who was stripped not only of his clothes, but of his skin, and turned out in this situation to combat with the rude and boisterous elements.}}. [[Bertrand Russell]] ajoutait<ref name="Russell" /> : {{citation|C'est le résumé le plus sympathique de son caractère qui soit à peu près compatible avec la vérité}}{{trad|en|This is the kindest summary of his character that is in any degree compatible with truth.}}. === La philosophie de Rousseau dans son contexte === Rousseau n'a pas suivi de cours de philosophie. Autodidacte, ce sont ses lectures, notamment celle de ses immédiats prédécesseurs : [[René Descartes|Descartes]], [[John Locke|Locke]], [[Nicolas Malebranche|Malebranche]], [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]], la ''[[Logique de Port-Royal]]'' et les [[Droit naturel|jusnaturalistes]]<ref>{{Ouvrage |prénom1=Victor Donatien |nom1=Musset |titre=Histoire de la vie et des ouvrages de J.-J. Rousseau |éditeur=Pélicier |année=1821 |pages totales=38 |consulté le=20 septembre 2016}}.</ref>{{,}}{{sfn|Lepan|2015|p=13}}, qui lui ont permis de devenir philosophe. Dès la première œuvre qui le rend célèbre, le ''Discours sur les sciences et les arts'', Rousseau se revendique comme n'étant pas un philosophe de profession et exprime sa méfiance envers certains de ceux qui se disent philosophes. Il écrit à ce propos : {{citation bloc| Il y aura dans tous les temps des hommes faits pour être subjugués par les opinions de leur siècle, de leur pays, de leur société : tel fait aujourd'hui l'esprit fort et le philosophe, qui, par la même raison, n'eût été qu'un fanatique du temps de la [[Ligue catholique (France)|Ligue]]. Il ne faut point écrire pour de tels lecteurs, quand on veut vivre au-delà de son siècle<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=21|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>.}} Trois aspects de la pensée de Rousseau sont particulièrement à relever<ref name="Scott_xvii">{{harvsp|Scott|2012|p=XVII}}.</ref> : * tout d'abord, Rousseau est le premier grand critique de la pensée politique et philosophique telle qu'elle se déploie à partir de la fin du {{XVIIe siècle}}. À l'encontre de [[Francis Bacon (philosophe)|Bacon]], Descartes, [[John Locke|Locke]], Newton, il soutient que ce qu'ils nomment {{citation|progrès}} est d'abord un déclin de la vertu et du bonheur, que les systèmes politiques et sociaux de [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et Locke basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et à la société bourgeoise (un terme qu'il est un des premiers à employer)<ref name="Scott_xvii" /> ; *ensuite, si Rousseau est un critique de la théorie politique et philosophique de son temps, sa critique vient de l'intérieur. Il ne veut revenir ni à Aristote, ni à l'ancien républicanisme ni à la moralité chrétienne car, s'il accepte bien des préceptes des traditions individualistes et empiristes de son temps, il en tire des conclusions différentes en se posant des questions différentes. Par exemple : est-ce que l'état de guerre de tous contre tous est premier ou est-ce qu'il ne s'agit que d'un accident de l'histoire ? Est-ce que la nature humaine ne peut pas être modelée pour arriver à un État démocratique{{sfn|Scott|2012|p=XIV}} ? * enfin, Rousseau est le premier à penser que la démocratie est la seule forme légitime d'État<ref name="Scott_xvii" />. [[fichier:jean_Bodin.jpg|vignette|[[Jean Bodin]], une des sources d'inspiration de Rousseau.|alt=Gravure ancienne du buste d'un homme.]] Dans ses écrits politiques, Rousseau se place dans la continuité de [[Jean Bodin|Bodin]] qu'il interprète à l'aide de {{citation|la théorie philosophique et juridique du droit naturel moderne}}{{sfn|Mairet|2013|p=44}}. Pour lui, [[Hugo Grotius|Grotius]] et [[Samuel von Pufendorf|Pufendorf]] ainsi que [[John Locke|Locke]] ont commis l'erreur de penser que les passions étaient naturelles{{sfn|Lepan|2015|p=45}} alors qu'elles ne sont que les produits de l'histoire. Pour Rousseau, la nécessaire satisfaction des besoins primaires (nourriture, abri, etc.) qui imprègne si fortement l'histoire des hommes, tend à les isoler. Elle ne les rapproche pas, comme chez Pufendorf, pas plus qu'elle n'attise leur discorde comme chez Hobbes{{sfn|Mairet|2013|p=50}}. Prenant position contre [[Hugo Grotius|Grotius]] et [[Thomas Hobbes|Hobbes]] selon qui la liberté peut s'aliéner parce que la vie est première, Rousseau soutient dans ''[[Du contrat social]]'', que la liberté est inaliénable car vie et liberté sont synonymes{{sfn|Lepan|2015|p=175}}. De même, alors que chez Hobbes, le peuple est constitué grâce à la terreur qu'exerce sur lui le pouvoir, chez Rousseau, le peuple se constitue grâce à un pacte social qui fonde son unité politique{{sfn|Lepan|2015|p=177}}. À la différence de ce que pensent Locke, Spinoza ou Hobbes, pour Rousseau, une fois le pacte passé, l'être humain perd tout droit naturel{{sfn|Lepan|2015|p=179-180}}. Il s'oppose sur ce point, à l'école du droit naturel de Pufendorf, Grotius, Burlamaqui, [[Jean Barbeyrac]], qui conçoivent {{citation|le droit politique, en tant que droit des sociétés civiles}}. Ce que cherche Rousseau, ce n'est pas le droit des sociétés civiles, mais le droit de l'[[État]]{{sfn|Mairet|2013|p=49}}. === L'{{citation|illumination de Vincennes}}, les deux premiers discours et les Lumières === ==== L{{'}}''illumination de Vincennes'' et le ''Discours sur les sciences et les arts'' ==== {{article détaillé|Discours sur les sciences et les arts}} En 1749, lors d'une visite à Diderot, alors emprisonné à Vincennes, Rousseau lit dans le ''[[Mercure de France]]''<ref name="Scott_xvii" /> que l'[[Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon|Académie de Dijon]] a lancé un concours sur la question suivante : {{citation|Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs<ref name="Lepan_24">{{harvsp|Lepan|2015|p=24}}.</ref> ?}} Cette lecture provoque chez lui ce qu'on nomme usuellement l'{{citation|illumination de Vincennes}}{{sfn|Scott|2012|p=xxi}}, événement qui va profondément changer le cours de sa vie : {{citation|Tout d'un coup, écrit-il, je me sens l'esprit ébloui de mille lumières ; des foules d'idées s'y présentèrent à la fois avec une force et une confusion qui me jeta dans un trouble inexprimable}}<ref name="Lepan_24" />. [[Fichier:RousseauDiscourseSciencesArt.jpg|vignette|''Discours sur les sciences et les arts''.|alt=Page de grand titre de l'édition originale.]] Dans le texte qu'il écrit pour ce concours<ref>[[s:Discours sur les sciences et les arts|''Discours sur les sciences et les arts'']]</ref>, Rousseau s'oppose à [[Montesquieu]], [[Voltaire]] et [[David Hume|Hume]] qui voient la modernité et le perfectionnement des arts et des sciences comme extrêmement positifs{{sfn|Lepan|2015|p=18}}. Le citoyen de Genève fait débuter le rétablissement des arts {{citation|à la chute du trône de Constantin}}, c'est-à-dire à la chute de l'[[Empire byzantin]], {{citation|qui porta dans l'Italie les débris de l'ancienne Grèce}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=25|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Rousseau, influencé par la pensée des classiques anciens, tels [[Tite-Live]], [[Tacite]] ou [[Plutarque]], {{citation|dresse un réquisitoire contre la société moderne et l'artifice}}{{sfn|Lepan|2015|p=19}}. Ses modèles parmi les Anciens sont [[Sparte]] et la [[République romaine]], du temps où elle était {{citation|le temple de la vertu}} avant de devenir, sous l'Empire, {{citation|le théâtre du crime, l'opprobre des nations et le jouet des barbares}}<ref name="Rousseau2012_30">{{harvsp|Rousseau|2012|p=30|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. L'anti-modèle est constitué par la Cité d'Athènes au [[siècle de Périclès]] qu'il trouve trop mercantile, trop portée sur la littérature et les arts, toutes choses qui, selon lui, poussent à la corruption des mœurs<ref name="Rousseau2012_30" />. La pensée de Rousseau s'articule autour de trois axes : la distinction entre les sciences et arts utiles et ceux qu'il estime inutiles, l'importance accordée au génie, l'opposition au luxe qui corrompt la vertu. Concernant le premier point, Rousseau donne aux arts et aux sciences une origine peu flatteuse : {{citation|L'astronomie est née de la superstition ; l'éloquence, de l'ambition, de la haine, de la flatterie, du mensonge ; toutes, et la morale même, de l'orgueil humain. Les Sciences et les arts doivent donc leur naissance à nos vices}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=38|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Toutefois, il distingue les sciences et arts utiles, ceux qui portent sur les choses et qui ont trait aux métiers, au travail manuel des hommes (au {{s-|XVIII|e}}, en France, le travail manuel est méprisé) d'avec les sciences et arts abstraits seulement motivés par la recherche du succès mondain{{sfn|Lepan|2015|p=33}}. L'important, chez Rousseau, c'est la vertu, {{citation|science sublime des âmes simples}} dont les principes sont {{citation|gravés dans tous les cœurs}} et dont on apprend les lois en écoutant {{citation|la voix de sa conscience dans le silence des passions}}<ref name="ECR p54">{{harvsp|Rousseau|2012|p=54|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. En concordance avec sa conception du lien entre art ou science et vertu, Rousseau distingue entre le génie, qui ne se laisse pas corrompre par le monde, et le mondain. S'adressant à [[Voltaire]], il écrit : {{citation|dites-nous, célèbre Arouet, combien vous avez sacrifié de beautés mâles et fortes à votre fausse délicatesse, et combien l'esprit de la galanterie si fertile en petites choses vous en a coûté de grandes}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=43|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. De façon générale, il estime que les génies ([[Francis Bacon (philosophe)|Bacon]], [[René Descartes|Descartes]], [[Isaac Newton|Newton]]) ont su se focaliser sur l'essentiel et ont contribué à l'amélioration de l'entendement humain : {{citation|c'est à ce petit nombre qu'il appartient d'élever des monuments à la gloire de l'esprit humain}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=52|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Rousseau voit une antinomie entre le luxe, qu'il associe au commerce et à l'argent, et la vertu : {{citation|Les anciens politiques parlaient sans cesse de mœurs et de vertu ; les nôtres ne parlent que de commerce et d'argent}}<ref name="ReferenceB">{{harvsp|Rousseau|2012|p=41|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Pour Rousseau, le luxe conduit au développement des inégalités et à la dépravation des mœurs. Sur ce point, il est en opposition avec le courant majeur de son siècle représenté par des gens comme [[Bernard Mandeville (philosophe)|Mandeville]] ou [[Voltaire]] qui, dans le ''Mondain'', plaide en faveur du superflu, ou encore par les physiocrates ou par [[David Hume]] qui voit dans le luxe un aiguillon à l'activité économique{{sfn|Lepan|2015|p=35-36}}. Le citoyen de Genève, conscient de cette opposition, note : {{citation bloc|Que le luxe soit un signe certain des richesses ; qu'il serve même à les multiplier : que faudra-t-il conclure de ce paradoxe si digne d'être né de nos jours ; et que deviendra la vertu, quand il faudra s'enrichir à quelque prix que ce soit<ref name="ReferenceB" /> ?}} ==== ''Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes'' ==== {{article détaillé|Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes}} [[Fichier:Il retourne chez les Egaux.jpg|vignette|{{citation|Il retourne chez les égaux}}, illustration du ''Discours'' par [[Jean-Michel Moreau]] (1778).|alt=Un Hottentot vêtu d'un pagne indique un bateau à un groupe de bourgeois hollandais qui semblent vouloir le retenir.]] En 1755, Rousseau publie le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]''<ref>[[s:Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes|''Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes'']]. Texte en ligne.</ref>. Pour [[Jean Starobinski]], Rousseau dans cet ouvrage {{citation|recompose une {{citation|genèse}} philosophique où ne manquent ni le jardin d'Éden, ni la faute, ni la confusion des langues version laïcisée, {{citation|démythifiée}} de l'histoire des origines, mais qui, en supplantant l'Écriture, la répète dans un autre langage}}<ref name="Starobinski_19">{{harvsp|Starobinski|2014|p=19}}.</ref>. Rousseau imagine ce qu'aurait pu être l'humanité quand l'Homme était bon : c'est l'état de nature qui n'a peut-être jamais existé. C'est ce qu'on nomme une histoire conjecturale basée sur une conjecture c'est-à-dire sur une hypothèse<ref name="Starobinski_19" />. À partir de cette base, il explique comment l'Homme naturellement bon est devenu mauvais. Selon lui la [[Chute (Bible)|Chute]] n'est pas due à Dieu (il le suppose bon), ni à la nature de l'Homme, mais au processus historique lui-même, et aux institutions politiques et économiques qui ont émergé au cours de ce processus<ref name="Fontaine">{{Article |auteur1=José Fontaine |titre=Victor Goldschmidt, Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau |périodique=Revue philosophique de Louvain |année=1977 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1977_num_75_27_5948_t1_0523_0000_1 |pages=523-525}}.</ref>. Chez Rousseau, le mal désigne à la fois les tourments de l'esprit qui préoccupaient tant les [[stoïcisme|stoïciens]] mais également ce que les Modernes nomment l'aliénation, c'est-à-dire l'extrême attention que les Hommes portent au regard des autres. Attention qui les détourne de leur moi profond, de leur nature{{sfn|Starobinski|2014|p=28}}. Rousseau termine son discours en définissant, d'une part, sa vision de l'égalité où l'inégalité des conditions doit être proportionnée à l'inégalité des talents, et en constatant, d'autre part, que l'Homme ne peut pas revenir en arrière, que l'état de nature est définitivement perdu{{sfn|Starobinski|2014|p=36}}. === Changement de vie (1756-1759) === [[Fichier:Plutarchus - Moralia. De placitis philosophorum, 1531 - 3020537.tif |vignette|gauche|''Moralia'', 1531|alt=Page d'un livre en latin du seizième siècle comportant une lettrine.]]Durant cette période, Rousseau ressent la nécessité de changer de vie et de suivre le précepte qu'il fait figurer désormais dans de nombreux textes {{citation|''vitam impedere vero'' (consacrer sa vie à la vérité)}}{{sfn|Lepan|2015|p=99}}. Tout d'abord, il change de tenue. {{citation|Je quittais la dorure et les bas blancs ; je pris une perruque ronde ; je posais l'épée ; je vendis ma montre en me disant avec une joie incroyable : Grâce au ciel, je n'aurai plus besoin de savoir l'heure qu'il est}}<ref>[[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre VIII|''Les Confessions'' Livre VIII]], {{p.|88}}.</ref>{{,}}{{sfn|Lepan|2015|p=22}}. Par ailleurs, il quitte la ville pour s'installer à la campagne, d'abord à l'Ermitage en forêt de Montmorency, puis dans la maison du Petit Mont-Louis. Enfin, il refuse les places et les rentes qu'on lui offre. Pour rester libre, il gagne sa vie en exerçant le métier de copiste de musique. Il rompt, également, le lien fort qui existait entre lui et Diderot depuis 1742{{sfn|Lepan|2015|p=101}}. Pour [[Jean Starobinski]], la pauvreté ostentatoire de Rousseau a une double visée. C'est d'abord une {{citation|démonstration de vertu à la manière stoïcienne ou cynique}} destinée à alerter les consciences, à accuser l'inégalité sociale alors très forte. Par ailleurs, elle est une manifestation de la fidélité de Rousseau à son origine sociale<ref name="Starobinski_1314">{{harvsp|Starobinski|2014|p=13-14}}.</ref>. Toujours selon cet auteur, Rousseau a eu le génie de se conformer à un principe très à la [[Plutarque]], qu'il énonce ainsi dans une lettre adressée à son père alors qu'il n'a que dix-neuf ans : {{citation|J'estime mieux une obscure liberté qu'un esclavage brillant}}<ref>''Correspondance Complète'' Rousseau, 1979, tome 1, {{p.|13}}.</ref>{{,}}<ref name="Starobinski_1314" />. === ''Le Contrat social'' et ''l'Émile'' === Les ouvrages ''[[Du contrat social]]''<ref>[[s:Du contrat social|''Du contrat social'']]. Texte en ligne.</ref> et ''[[Émile ou De l'éducation]]''<ref>[[s:Émile, ou De l’éducation|''Émile, ou De l’éducation'']]</ref> sont tous deux parus en 1762. Ils sont presque immédiatement condamnés. En France, la condamnation émane à la fois du [[Parlement (royaume de France)|Parlement (Ancien Régime)]] et de la faculté de théologie. À Genève, elle est l'œuvre du [[Petit Conseil]]. Ces condamnations auront des conséquences lourdes pour Rousseau dans la mesure où elles le contraignent à une vie d'errance. Si la [[Révolution française]] contribue à faire du ''Contrat social'' son œuvre la plus estimée en France, la tradition allemande lui préfère le ''Second Discours'' et l'''Émile''{{sfn|Lepan|2015|p=147}}. ==== ''Du contrat social'' ==== {{article détaillé|Du contrat social}} [[Fichier:Illustration pour le Contrat social.jpg|vignette|{{citation|Force n'est pas droit}}, gravure sur cuivre pour l'édition Didot-Bozarian du ''Contrat'' (1801).|alt=Un homme indique la maxime gravée sur une colonne. Le peuple acclame, deux puissants désapprouvent.]] Au départ, Rousseau veut écrire un livre intitulé ''Institutions politiques''. Puis, il abandonne ce projet parce qu'il l'estime déjà traité par [[Montesquieu]]. Il entreprend alors d'écrire un livre tourné vers la nature des choses et qui soit par là à même de fonder le droit politique{{sfn|Mairet|2013|p=44}}. Comparant le livre de Montesquieu et le sien, il écrit dans ''Émile'', {{citation|l'illustre Montesquieu … se contenta de traiter du droit positif des gouvernements établis ; et rien au monde n'est plus différent que ces deux études}}{{sfn|Mairet|2013|p=46}}. Le ''Contrat social'' vise en effet à fonder à la fois le droit politique et l'État. Selon Mairet, ce qui donne à cet ouvrage son statut unique c'est qu'à la manière de Platon, il {{citation|établit d'emblée la liaison de la vérité et de la liberté}}{{sfn|Mairet|2013|p=79}}. La notion de ''Contrat social'' ne doit pas s'entendre comme désignant un contrat formel entre individus mais comme l'expression de l'idée selon laquelle, {{citation|le pouvoir légitime pour gouverner n'est pas directement fondé sur un titre divin ou sur un droit naturel à gouverner, mais doit être ratifié (« autorisé ») par le consentement des gouvernés}}{{sfn|Gourevitch|1997|p=XV}}. Dans ''Du contrat social'' Rousseau cherche à répondre à ce qu'il pense être la question fondamentale de la politique à savoir : comment réconcilier la liberté des citoyens avec l'autorité de l'État fondée sur la notion de souveraineté qu'il reprend à [[Jean Bodin|Bodin]]{{sfn|Bertram|2012|p=12}}. Pour Gilles Mairet, la nouveauté radicale du ''Contrat social'' vient de ce qu'il affirme à la fois que le peuple est souverain et que la république est une démocratie{{sfn|Mairet|2013|p=54}}. Dans cet ouvrage, Rousseau veut absolument éviter que les êtres humains soient soumis à l'arbitraire des chefs, c'est pourquoi, comme il l'indique dans une lettre du {{date-|26 juillet 1767}} adressée à [[Honoré-Gabriel Riqueti de Mirabeau|Mirabeau]], son but est de {{citation|trouver une forme de gouvernement qui mette la loi au-dessus des hommes}}{{sfn|Lepan|2015|p=162}}. Rousseau veut allier idéalisme politique et réalisme anthropologique. Il écrit à ce propos : {{citation|Je veux chercher si, dans l'ordre civil, il peut y avoir quelque règle d'administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu'ils sont et les lois telles qu'elles peuvent être. Je tâcherai d'allier toujours, dans cette recherche, ce que le droit permet avec ce que l'intérêt prescrit, afin que la justice et l'utilité ne se trouvent point divisées}}{{sfn|Mairet|2013|p=168-169}}. Le ''Contrat social'' comporte quatre livres. Les deux premiers sont consacrés à la théorie de la souveraineté et les deux derniers à la théorie du gouvernement{{sfn|Mairet|2013|p=58}}. ==== ''Émile, ou De l’éducation'' ==== {{article détaillé|Émile ou De l'éducation}} [[Fichier:Illustration de Moreau pour l'Emile.jpg|vignette|{{citation|Voilà la règle de la nature. Pourquoi la contrariez-vous ?}}. Illustration pour l{{'}}''Émile'' de [[Jean-Michel Moreau]] (1777).|alt=Dans une chambre un homme et une femme regardent des enfants jouer au pied d'un lit.]] Cet ouvrage commencé en 1758 et publié en 1762 en même temps que le ''Contrat social'' est à la fois un des plus importants traités d'éducation et un des plus influents<ref group="n">Cette influence s'étend bien au-delà des frontières de la France. À titre d'exemple, en Amérique du Sud, [[Simón Bolívar]] sera éduqué selon les préceptes de cet ouvrage.</ref>. L'ouvrage s'inscrit dans la lignée de ''[[La République]]'' de Platon et des ''[[Les Aventures de Télémaque (Fénelon)|Aventures de Télémaque]]'' de [[Fénelon]], qui mêlent politique et éducation (Rousseau cite particulièrement le dialogue de Platon, le présentant comme un ouvrage d'éducation qu'on aurait eu tort de juger selon le titre). Peu de choses disposent Rousseau à écrire un ouvrage sur l'éducation. S'il a été précepteur des enfants de Mably (le frère de [[Étienne Bonnot de Condillac|Condillac]] et de l'[[Gabriel Bonnot de Mably|Abbé de Mably]]), l'expérience semble n'avoir pas été très concluante. Par ailleurs, comme Voltaire ne manquera pas de le faire savoir, Rousseau a [[Abandon d'enfant sous l'Ancien Régime|abandonné ses cinq enfants]], nés entre 1746-1747 et 1751-1752, à l'hospice des enfants trouvés<ref name="Lepan_225">{{harvsp|Lepan|2015|p=225}}.</ref>, bien qu'il incite à être parent (les femmes à faire des enfants et les pères à s'occuper de l'éducation de leurs enfants) [[Fichier:Emile et le vicaire savoyard.jpg|vignette|gauche|{{citation|La nature étalait à nos yeux toute sa magnificence}}. Émile et le vicaire savoyard, [[Jean-Michel Moreau]] (1777).|alt=Du haut d'une colline un homme fait admirer à un autre le paysage de la vallée du Pô au soleil levant.]] L'ouvrage repose sur la conception fondamentale de Rousseau selon laquelle l'Homme est né bon mais la société l'a corrompu. Ainsi pose-t-il comme {{citation|maxime incontestable que les premiers mouvements de la nature sont toujours droits : il n'y a point de perversité originelle dans le cœur humain. Il ne s'y trouve pas un seul vice dont on ne puisse dire comment et par où il y est entré}}<ref>[[s:Émile, ou De l’éducation/Édition 1782/Livre II|Émile, ou De l’éducation. Livre II]], {{p.|114}}.</ref>{{,}}<ref name="Lepan_225" />. Rousseau divise l'éducation des êtres humains en cinq phases correspondant aux cinq livres de l'Émile. Le livre I traite des nouveau-nés, le livre II des enfants de 2 à 10/12 ans, le livre III des 12 à 15/16 ans, le livre IV de la puberté dominée par des conflits entre raison et passions, tout en abordant aussi des questions de métaphysique ou de religion dans une section connue sous le titre de ''[[La Profession de foi du vicaire savoyard]]'' et qui a été publiée à part. Enfin le livre V traite du jeune adulte au moment où il s'initie à la politique et prend une compagne{{sfn|Lepan|2015|p=236}}. En lien avec sa conception de la personne humaine, l'éducation doit d'abord être ''négative'' c'est-à-dire qu'on ne doit pas commencer par instruire car par là on risque de pervertir la [[Humanité|nature humaine]] : {{citation|La première éducation doit donc être purement négative. Elle consiste, non point à enseigner la vertu ni la vérité, mais à garantir le cœur du vice et l’esprit de l’erreur}}<ref>[[s:Émile, ou De l’éducation/Édition 1782/Livre II|''Émile, ou De l’éducation''. Livre II]], {{p.|117}}.</ref>. Il reproche justement à [[John Locke]], dans ses ''[[Pensées sur l'éducation]]'' (1693), de vouloir trop tôt considérer l'enfant comme un être raisonnable{{sfn|Lepan|2015|p=240-241}} et de vouloir utiliser l'éducation pour transformer l'enfant en homme, plutôt que de laisser l'enfant être un enfant, en attendant qu'il grandisse et devienne adulte de manière naturelle<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Hugh |nom1=Cunningham |titre=The invention of childhood |lieu=Londres |éditeur=[[BBC Books]] |année=2006 |pages totales=302 |passage=113-115 |isbn=9780563493907}}.</ref>. Pour Rousseau, c'est seulement au moment de la puberté que l'éducation doit donner une formation morale et permettre à l'adolescent d'intégrer le monde social. === Rousseau et la religion === {{Article détaillé|Lettres écrites de la montagne|La Profession de foi du vicaire savoyard|Lettre à Christophe de Beaumont}} [[Fichier:O grand Etre.tif|vignette|{{citation|Ô grand Être!}}, gravure de [[Daniel Chodowiecki]] pour ''Julie ou la nouvelle Héloïse'' (1782).|alt=Deux hommes assis, deux femmes debout, l'une en pleurs, l'autre en prières, regardent une mourante dans son lit.]] Trois groupes de textes sont à prendre en compte pour comprendre le rapport de Rousseau à la religion : * les écrits « théoriques », ou « dogmatiques », comme la ''[[s:Lettre à Voltaire sur la Providence|Lettre à Voltaire sur la Providence]]'', le {{nobr|livre {{IV}}}} de l'''Émile'' intitulé ''Profession de foi du vicaire savoyard'', ajouté ''in extremis'' à l'ouvrage, peu avant l'impression ; le {{8e}} et dernier chapitre du ''Contrat social'', lui aussi ajouté au dernier moment à la fin du livre (ce chapitre 8 est le plus long de l'ensemble de l'ouvrage) ; enfin, ''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]''. On remarquera que ces trois derniers ouvrages ont été publiés à la même période (1762-1763) ; * les écrits de justification ou de polémique : la ''[[Lettre à Christophe de Beaumont]]''<ref>[[s:À Christophe de Beaumont|À Christophe de Beaumont]]. Texte en ligne.</ref>, les ''[[Lettres écrites de la montagne]]''<ref>[[s:Lettres écrites de la montagne|Lettres écrites de la montagne]]. Texte en ligne.</ref> et les ''Dialogues'' (''[[Rousseau juge de Jean-Jacques]]'') ; * la correspondance privée, notamment les lettres à Paul Moultou et la lettre à Franquières de 1769<ref group="n">Voir l'édition en 20 volumes de la ''Correspondance Générale'' (1926) par Théophile Dufour et Pierre-Paul Plan. La lettre à Franquières et la lettre à Paul Moultou se trouvent au {{nobr|volume {{XIX}}}}.</ref>. La [[foi chrétienne]] de Rousseau est une sorte de [[déisme]] rationaliste, héritée de [[Bernard Lamy]] et de [[Nicolas Malebranche]]<ref group="n">Sur la pensée religieuse de J.-J. Rousseau et son inspiration : {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Henri |nom1=Gouhier |titre=Les méditations métaphysiques de Jean-Jacques Rousseau |éditeur=Vrin |année=1970 |isbn=}}.</ref> : il y a un dieu parce que la nature et l'univers sont ordonnés. Rousseau n'est pas matérialiste (voir la ''Lettre à Franquières''), mais il n'est ni un protestant orthodoxe, ni un catholique romain. Pourtant, il se dit {{citation|croyant}}, y compris dans sa lettre du {{date-|14 février 1769}} à Paul Moultou, lequel semble désireux de renoncer à sa foi, et qu'il exhorte à ne pas « suivre la mode »<ref group="n">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Correspondance Générale |éditeur=Armand-Colin, édition de Théophile Dufour et Pierre-Paul Plan |année=1926 |format livre=20 volumes }}. Particulièrement, s'agissant de la ''Lettre à Franquières'' et de la lettre à Paul Moultou, voir le volume XIX.</ref>. En particulier, Rousseau ne croit pas au [[péché originel]], une doctrine qui incrimine la [[Humanité|nature humaine]] et qu'il a longuement combattue. Il parle avec ironie de ce péché « pour lequel nous sommes punis très justement des fautes que nous n’avons pas commises » (Mémoire à M. de Mably)<ref>Laurent Gagnebin, « [http://oratoiredulouvre.fr/bulletin/792/rousseau-une-lumiere-protestante.php La bonté originelle de l'homme] », ''Bulletins de l'Oratoire'', {{n°|792}}, septembre 2012.</ref>. S'il rejette cette doctrine, c'est pour des raisons théologiques, car il voit dans les implications de ce dogme une conception dure et inhumaine, qui « obscurcit beaucoup la justice et la bonté de l'Être suprême » ; mais c'est aussi parce que, se sentant bon, il ne peut concevoir d'être affecté par une tare secrète<ref>Collectif, ''La religion de Jean-Jacques Rousseau'', {{p.|277}} {{Lire en ligne |q-fKoqRfoH4C |url=Google Livres |p=277}}.</ref>. Cette position l'amènera à forger la fiction d'un « [[état de nature]] », extra-moral et extra-historique, pour écarter tous les faits de l'[[histoire]]<ref name="lire en ligne">{{Article |langue=fr |auteur1=France Farago |titre=Rousseau, nature et histoire |périodique=Bulletins de l'Oratoire |numéro=792 |mois=septembre |année=2012 |lire en ligne=http://oratoiredulouvre.fr/bulletin/792/rousseau-une-lumiere-protestante.php}}.</ref>. === Rousseau vu par lui-même === {{article détaillé|Les Confessions (Rousseau)|Rousseau juge de Jean-Jacques|Les Rêveries du promeneur solitaire}} [[Fichier:Cabane de Jean-Jacques Rousseau à Ermenonville.jpg|vignette|La {{citation|cabane du philosophe}}, fabrique du Désert (partie nord-ouest du [[parc Jean-Jacques-Rousseau|parc d'Ermenonville]]), où Jean-Jacques Rousseau passait de longues heures lors de son séjour en 1778. Gravure de Motte, vers 1810.|alt=Un homme tenant un livre et un chien, assis devant une cabane en pierres au toit de chaume. Derrière, des sapins.]] En guise d'[[autobiographie]], Rousseau a écrit trois ouvrages : ''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]'', ''[[Rousseau juge de Jean-Jacques]]'', et les ''[[Les Rêveries du promeneur solitaire|Rêveries du promeneur solitaire]]'', ouvrage qu'il n'achèvera pas. La rédaction des ''[[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]]'' s'échelonne de 1763 ou 1764 à 1770. Si Rousseau présente dans cet ouvrage ses fautes passées, tel l'épisode du ruban volé<ref>[[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre II|''Les Confessions'', livre II, {{p.|80}}]].</ref>, les ''Confessions'' sont moins des confessions au sens d'[[Augustin d'Hippone|augustinien]], qu'une sorte d'autoportrait à la [[Michel de Montaigne|Montaigne]]. L'objet du livre {{citation|est de faire connaître exactement mon intérieur dans toutes les situations de ma vie. C'est l'histoire de mon âme que j'ai promise}}<ref>[[s:Les Confessions (Rousseau)/Livre VII|''Les Confessions'', Livre VII]], {{p.|4}}.</ref>{{,}}{{sfn|Lepan|2015 |p=289}}. Il écrit ''[[Rousseau juge de Jean-Jacques]]'' durant la période allant de 1772 à 1776. L'ouvrage paraît partiellement en 1780 et suscite un certain malaise car Rousseau y dénonce un complot qui serait mené contre lui par [[Friedrich Melchior Grimm|Grimm]], [[Voltaire]], [[Jean Le Rond d'Alembert|D'Alembert]] et [[David Hume]]{{sfn|Lepan|2015 |p=294}}. Dans cet écrit, Rousseau dialogue avec Jean-Jacques qui représente le Rousseau tel que le voient ses ennemis et un troisième personnage appelé {{citation|le Français}} qui représente l'opinion publique, c'est-à-dire quelqu'un qui n'a ni rencontré Rousseau, ni lu ses livres. C'est ce personnage qu'il veut convaincre{{sfn|Lepan|2015 |p=296}}. ''[[Les Rêveries du promeneur solitaire]]'' sont écrites entre 1776 et 1778, jusqu'à la mort de Rousseau. Si dans ce livre, la vie est {{citation|constituée en objet philosophique }}{{sfn|Lepan|2015 |p=306}}, des contradictions sont visibles entre son projet politique qui vise à intégrer le citoyen dans la vie politique et l'inclination profonde de Rousseau. Il écrit {{citation|[...] Je n'ai jamais été vraiment propre à la société civile où tout est gêne, obligation, devoir, et [..] mon naturel indépendant me rendit toujours incapable des assujettissements nécessaires à qui veut vivre avec les hommes}}<ref>[[s:Les Rêveries du promeneur solitaire/Sixième Promenade|''Les Rêveries du promeneur solitaire''. Sixième Promenade]], {{p.|461}}.</ref>{{,}}{{sfn|Lepan|2015 |p=309}}. Le statut de ces textes pose un problème. Pour [[Alexis Philonenko]], la philosophie de Rousseau {{citation|face à l'obstacle a reflué vers une théorie de l'existence individuelle }}. Au contraire, pour Géraldine Lepan, ces œuvres {{citation|peuvent être lues comme le complément nécessaire du {{citation|triste et grand système}} issu de l'Illumination de Vincennes}}{{sfn|Lepan|2015 |p=282}}. L'objectif serait toujours le même : {{citation|dévoiler le moi sous les déformations sociales }}{{sfn|Lepan|2015 |p=283}}. == Nature humaine et histoire conjecturale chez Rousseau == === Histoire conjecturale === [[Fichier:Sandro Botticelli 050.jpg|vignette|''[[Saint Augustin dans son cabinet de travail (Botticelli, Ognissanti)|Saint Augustin dans son cabinet de travail]]'' par [[Sandro Botticelli]]. [[Augustin d'Hippone|Saint Augustin]] est un des théoriciens du [[péché originel]].|alt=Un érudit médite dans son cabinet de travail, la main gauche tenant encrier et plume, la droite sur le cœur.]] Selon George Armstrong Kelly, Rousseau aborde le puzzle de l'[[histoire]] de la façon la plus antithétique qui soit : l'aspect moral. Pour Rousseau, l'histoire est à la fois un recueil d'exemples et une succession d'états des facultés humaines qui évoluent en fonction des défis du temps{{sfn|Kelly|2011|p=10}}. L'histoire, pour le citoyen de [[Genève]], n'est jamais un point de départ, mais au contraire le moyen d'étendre une tension qui lui est propre à l'humanité vue comme un tout. Le philosophe n'utilise pas les données pour s'interroger sur leur sens, il les utilise pour appuyer ses propres convictions{{sfn|Kelly|2011|p=13}}. Dans l'''[[Émile ou De l'éducation|Émile]]'', Rousseau défend l'idée que nos impressions sur le passé doivent être utilisées à des fins [[éducation|éducatives]], et non pour cultiver un savoir théorique. Sur ce point, il se démarque de [[Jean Le Rond d'Alembert|Jean le Rond D'Alembert]] qui avait une vue plus objective de l'histoire qu'il voyait comme devant donner à la postérité un spectacle dépassionné des vices et des vertus{{sfn|Kelly|2011|p=13}}. Au contraire, Rousseau écrit dans son ''Histoire de Lacédémone'' : {{citation bloc|Je me soucie fort peu qu'on me reproche d'avoir manqué de cette froideur grave recommandée aux historiens [...] comme si la principale utilité de l'histoire n'était pas de faire aimer avec ardeur tous ses gens de bien et détester les méchants{{sfn|Rousseau|1964|p=545}}.}} Pour [[Jean Starobinski]], d'une certaine façon, l'histoire conjecturale chez Rousseau vise à proposer une histoire alternative à celle du [[christianisme]]. Cet auteur note que, dans le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes|Second Discours]]'', {{citation|Rousseau recompose une {{citation|genèse}} philosophique où ne manque ni le jardin d'Éden ni la faute, ni la confusion des langues. Version laïcisée, {{citation|démythifiée}} de l'histoire des origines, mais qui, en supplantant l'Écriture, la répète dans un autre langage}}<ref name="Starobinski_19" />. De sorte que l'[[état de nature]] peut être vu comme une reconstruction imaginaire qui se substitue au [[mythe]] [[bible|biblique]] du [[Éden|jardin d'Éden]] dans le [[Livre de la Genèse]]. Au début du {{s|V|e}}, l'expulsion des hommes du [[Paradis|paradis terrestre]] {{incise|pour avoir mangé du [[fruit défendu]] de l'[[arbre de la connaissance du bien et du mal]]}} avait inspiré au [[théologie]]n [[chrétien]] [[Augustin d'Hippone]] la doctrine du [[péché originel]]. Même s'il rejetait celle-ci, Rousseau y réfère explicitement dans la note 9 du ''Second Discours''<ref name="lire en ligne" />. Pour [[Victor Goldschmidt (philosophe)|Victor Goldschmidt]], Rousseau radicalise la méthode conjecturale utilisée par ses contemporains en considérant comme un fait certain que l'état de nature ait existé. Son principal problème est d'expliquer le passage de cet état naturel à la société civile par des causes purement naturelles à partir de conjectures [[physique]]s (santé et égalité biologique), [[métaphysique]]s (la perfectibilité et une liberté purement virtuelle) et [[morale]]s (l'amour de soi, la pitié et l'amour)<ref name="Fontaine" />. === De l'état de nature à la société civile ou politique === [[Fichier:Hobbes De Cive.tif|vignette|[[Thomas Hobbes]] un penseur auquel Rousseau s'oppose en s'en inspirant. {{citation|Le célèbre Anglais Thomas Hobbes, professeur académique de Son Altesse le prince de Galles}}, gravure anonyme pour l'édition de 1647 du ''De Cive''.|alt=Buste de Hobbes à {{nobr|58 ans}} de trois quart, regard scrutateur, lèvres timidement pincées, calotte sur la tête.]] Comme [[Thomas Hobbes]] et [[John Locke]] et d'autres penseurs de l'époque, mais à l'inverse de [[Platon]], [[Aristote]], [[Augustin d'Hippone]], [[Nicolas Machiavel]] et d'autres, le point de départ de la philosophie de Rousseau est l'[[état de nature]]<ref name="Scott_xxxiii">{{harvsp|Scott|2012|p=XXXIII}}.</ref>. Mais Rousseau ne considère pas les hommes qui de son temps vivaient en tribus en Amérique comme étant à l'état de nature : pour lui, ils sont à un stade plus avancé. Pour penser l'être humain à l'état naturel, il faut remonter plus loin et imaginer quelque chose qui n'a peut-être jamais existé. Rousseau écrit qu'il va considérer l'être humain {{citation|tel qu'il a dû sortir des mains de la Nature}}, ce faisant écrit-il {{citation|je vois un animal moins fort que les uns, moins agile que les autres, mais à tout prendre, organisé le plus avantageusement de tous}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2014|p=64|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>. Selon [[Victor Goldschmidt (philosophe)|Victor Goldschmidt]], il y a d'abord un passage de l'état naturel à la société naturelle qu'il nomme aussi {{citation|jeunesse du monde}} sans {{citation|impulsion étrangère}} uniquement parce que {{citation|le mouvement imprimé à l'état de nature se poursuit de son propre élan}}. Par contre le passage de la société naturelle à la société civile s'explique par plusieurs impulsions étrangères<ref name="Fontaine" />. Tout d'abord, le développement des techniques agricoles et métallurgiques entraîne l'appropriation et la division des tâches. Par ailleurs, des phénomènes naturels extraordinaires tels que les éruptions volcaniques viennent changer l'environnement physique des hommes. Tous ces bouleversements entraînent une exacerbation des [[passion (philosophie)|passions humaines]]. Alors, pour éviter le pire, l'homme doit prendre une décision non naturelle et passer un [[contractualisme|contrat social]]<ref name="Fontaine" />. Pour [[Jean Starobinski]], le passage de l'état de nature à la société civile d'avant le contrat social s'effectue en quatre phases : #l'homme oisif vivant dans un habitat dispersé qui peu à peu s'associe en horde<ref name="Starobinski_29">{{harvsp|Starobinski|2014|p=29}}.</ref> ; #la première révolution : l'humanité entre dans l'ordre patriarcal et les familles peuvent se regrouper. Pour Rousseau, cette période est celle de l'âge d'or<ref name="Starobinski_29" /> ; #l'ordre patriarcal cède la place à un monde marqué par la division des tâches qui fait perdre à l'homme son unité. Les plus violents ou les plus habiles deviennent les riches et les autres les pauvres{{sfn|Starobinski|2014|p=30}} ; #la guerre de tous contre tous<ref name="Starobinski_31">{{harvsp|Starobinski|2014|p=31}}.</ref> entendue par Rousseau dans un sens à la [[Thomas Hobbes|Hobbes]]<ref name="Bertram_13">{{harvsp|Bertram|2012|p=13}}.</ref>. À l'issue de ce processus, l'établissement d'un contrat social permet de sortir de l'état de guerre et de réaliser une société civile marquée par l'inégalité. Jean Starobinski écrit à ce propos : {{citation|stipulé dans l'inégalité, le contrat aura pour effet de consolider les avantages du riche, et de donner à l'inégalité valeur d'institution}}<ref name="Starobinski_31" />. Dans ''[[Du contrat social]]'', Rousseau cherche à sortir de ce premier contrat social inégalitaire à travers le concept de [[volonté générale]] qui permettra, selon l'expression de Christopher Bertam, {{citation|à chaque personne de bénéficier de la force commune tout en restant aussi libre qu'ils l'étaient dans l'état de nature}}<ref name="Bertram_13" />. Bref pour Rousseau l'[[État]] est le moyen de sortir du mal que constitue la société. Pour Victor Goldschmidt, il ne faut pas trop insister sur l'opposition entre le contrat du ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes|Discours]]'' et celui du ''Contrat Social'' car chez les deux l'inégalité est présente<ref name="Fontaine" />. Victor Goldschmidt note dans ''Anthropologie et Politique'' ({{p.}}779-780) que Rousseau {{citation|a découvert la contrainte sociale, le rapport [...] social [...], la vie et le développement autonomes de structures [...], leur indépendance à l'égard des individus et, corrélativement, la toile de dépendance de ces mêmes individus à l'égard de ces structures}}<ref name="Fontaine" />. === Amour-propre et pitié ou la fin de l'homme naturellement bon === [[Fichier:Introduction à la connaissance de l'esprit humain.jpg|vignette|''L'Introduction à la connaissance de l'esprit humain'' de [[Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues|Vauvenargues]] (1746) dont s'est inspiré Rousseau pour la distinction entre {{citation|amour propre}} et {{citation|amour de nous-mêmes}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jacques |nom1=Domenech |titre=L'éthique des Lumières : les fondements de la morale dans la philosophie française du {{s-|XVIII}} |passage=68-70 |éditeur=Vrin |année=1989 |lire en ligne={{Google Livres|MIsvZyli80UC|p=68}}}}.</ref>.|alt=Page de grand titre de l'édition originale.]] Rousseau répète à plusieurs reprises que l'idée selon laquelle l'homme est [[nature]]llement [[bonté|bon]] et que la [[Société (sciences sociales)|société]] le corrompt, domine sa pensée. La question qui vient alors à l'esprit est la suivante : comment le [[mal]] peut-il jaillir dans une société composée d'hommes bons ?{{sfn|Bertram|2012|p=7}} L'adjectif {{citation|bon}} ne signifie pas qu'à l'origine les hommes soient naturellement vertueux et bienfaisants mais, selon John Scott, qu'en l'homme {{citation|existerait à l'origine un équilibre entre les besoins et passions et la capacité à les satisfaire}}, et ce serait cet équilibre qui ferait l'homme {{citation|bon pour lui-même et non dépendant des autres}}, car précisément c'est la {{citation|dépendance vis-à-vis des autres qui fait les hommes mauvais}}{{sfn|Scott|2012|p=XXXIV}}. Rousseau avance que pour permettre la préservation de l'espèce, les créatures sont dotées de deux instincts, l'[[amour]] de soi et la [[pitié]]. L'amour de soi leur permet de satisfaire leurs besoins biologiques, tandis que la pitié les conduit à prendre soin des autres. Notons que, si la pitié est dans le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes|Second discours]]'', un instinct indépendant, dans l{{'}}''[[Émile ou De l'éducation|Émile]]'' et dans l'''[[Essai sur l'origine des langues]]'', elle n'est considérée que comme un prolongement de l'amour de soi vu comme l'origine de toutes les passions<ref name="Bertram_9">{{harvsp|Bertram|2012|p=9}}.</ref>. La chute, ou le mal, s'introduit chez l'homme avec l'apparition de l'amour-propre, apparition d'ailleurs liée à la compétition sexuelle pour attirer un(e) partenaire. Rousseau écrit dans la note 15 du ''Discours sur l'origine des inégalités'' : {{début citation}}L'amour de soi-même est un sentiment naturel qui porte tout animal à veiller à sa propre conservation et qui, dirigé dans l'homme par la raison et modifié par la pitié, produit l'humanité et la vertu. L'Amour-propre n'est qu'un sentiment relatif, factice, né dans la société, qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, qui inspire aux hommes tous les maux qu'ils se font mutuellement et qui est la véritable source de l'honneur<ref>{{harvsp|Rousseau|2014|p=149|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>.{{fin citation}} En résumé, l'amour-propre pousse les êtres humains à se comparer, à chercher à être supérieurs aux autres, ce qui engendre des conflits. Toutefois, si on regarde la façon dont il traite la question en partant de l{{'}}''Émile'', il est possible de noter que l'amour-propre est à la fois l'instrument de la chute de l'homme et de la rédemption<ref name="Bertram_9" />. En effet, dans ce livre, l'amour-propre est la forme que prend l'amour de soi dans un environnement social. Si, chez Rousseau, l'amour-propre est toujours vu comme dangereux, il est possible de contenir ce mal grâce à l'[[éducation]] et grâce à une bonne organisation sociale, comme on les trouve exposées respectivement dans l{{'}}''Émile'' et le ''Contrat social''<ref name="Bertram_10">{{harvsp|Bertram|2012|p=10}}.</ref>. Même si l'amour-propre prend sa source dans la compétition sexuelle, il ne révèle son plein potentiel de dangerosité que lorsqu'il est combiné à l'interdépendance [[économie (activité humaine)|économique]] qui se développe lorsque les individus vivent en société. En effet, dans ce cas, les êtres humains vont à la fois chercher les biens matériels et la reconnaissance, ce qui les conduit à entretenir des relations sociales marquées par la subordination de certains et par le [[désir]] d'atteindre ses fins quels que soient les moyens employés. De sorte que sont menacées à la fois la [[liberté]] des êtres humains et leur estime de soi<ref name="Bertram_10" />. === Passions, raison et perfectibilité === [[Fichier:M0354 1951-31-299-2 4.jpg|vignette|Représentation idéalisée de l'[[état de nature]] des {{citation|sauvages de la mer du Pacifique}} par [[Jean-Gabriel Charvet]]. Rousseau précise dans le ''Discours sur l'origine de l'inégalité'' qu'il s'agit d'un état qui {{citation|n'existe plus, qui n'a peut-être jamais existé, qui probablement n'existera jamais}} et ajoute plus loin que {{citation|le premier homme, ayant reçu immédiatement de Dieu des lumières et des préceptes, n’était point lui-même dans cet état}}.|alt=Papier peint panoramique. Scène de danse où les sauvages sont vêtus d'une manière qui évoque l'antiquité gréco-romaine.]] À la différence d'[[Aristote]], mais comme d'ailleurs [[Thomas Hobbes]] et [[John Locke]], pour Rousseau, la raison est subordonnée aux passions et notamment à l'amour-propre<ref name="Scott_xxxii">{{harvsp|Scott|2012|p=XXXII}}.</ref>. Par ailleurs les passions et la raison évoluent, ont une dynamique propre. Au départ, à l'[[état de nature]], l'être humain n'a que peu de passions et de raison. Rousseau note, concernant les hommes en l'état de nature (qu'il appelle les [[bon sauvage#Rousseau : « l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt »|sauvages]]) qu'ils {{citation|ne sont points méchants précisément parce qu’ils ne savent ce que c’est que d’être bons ; car ce n’est ni le développement des lumières, ni le frein de la Loi, mais le calme des passions et l’ignorance du vice qui les empêche de mal faire}}<ref name="Rousseau2014_84">{{harvsp|Rousseau|2014|p=84|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>. La dynamique des passions et de la raison qui conduit à leur évolution est explicitée par Rousseau dans le passage suivant : {{citation bloc|Quoiqu’en disent les Moralistes, l’entendement humain doit beaucoup aux Passions, qui, d’un commun aveu, lui doivent beaucoup aussi : C'est par leur activité, que notre raison se perfectionne ; Nous ne cherchons à connaître que parce que nous désirons jouïr, et il n'est pas possible de concevoir pourquoi celui qui n'aurait ni désirs ni craintes se donnerait la peine de raisonner. Les Passions, à leur tour, tirent leur origine de nos besoins, et leurs progrès de nos connaissances; car on ne peut désirer ou craindre les choses, que sur les idées qu'on peut en avoir, ou par la simple impulsion de la Nature; et l'homme sauvage, privé de toute sorte de lumière, n'éprouve que les Passions de cette dernière espèce<ref name="Rousseau2014_84" />.}}Pour Rousseau, le trait dominant de l'homme, ce n'est pas la raison mais la perfectibilité<ref name="Scott_xxxiii" />. Parlant de la différence être humain et animal, Rousseau écrit {{citation|Il y a une autre qualité très spécifique qui les distingue, et sur laquelle il ne peut y avoir de contestation, c'est la faculté de se perfectionner ; faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce, que dans l'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce qu'il sera toute sa vie}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2014|p=72|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>. Si Rousseau est un des premiers, voire le premier, à utiliser le mot perfectibilité, pour lui, le mot n'a pas qu'un aspect positif. Il a, au contraire, le plus souvent un aspect négatif. En effet, pour le citoyen de Genève, la perfectibilité est seulement la capacité de changer, capacité qui conduit le plus souvent à la corruption<ref name="Scott_xxxii" />. === Vertu et conscience === Selon Georges Armstrong Kelly, {{citation|Rousseau se réfère à la {{citation|sagesse}} comme le siège de la vertu, la conscience qui ne crée pas de lumière, mais plutôt qui active le sens de l'homme des proportions cosmiques}}{{sfn|Kelly|2011|p=11}}. Pour Rousseau, la [[vérité]] morale est l'élément unificateur de toute réalité. Les connaissances ne sont que de fausses lumières, de simples projections de l'amour-propre, si elles ne sont pas enracinées, comme chez lui, dans une certitude intérieure{{sfn|Kelly|2011|p=2}}. Dans le cas contraire, la [[raison]] peut être corrompue par les passions et se transformer en raisonnements faux qui flattent l'amour-propre. Si la raison peut permettre d'accéder à la vérité, seule la [[conscience]], qui impose l'amour de la [[justice]] et de la moralité de façon quasi [[esthétique]], peut la faire aimer. Le problème, pour lui, est que la conscience basée sur une appréciation rationnelle d'un ordre tracé par un Dieu bienveillant est chose rare dans un monde dominé par l'amour-propre<ref name="Bertram_11">{{harvsp|Bertram|2012|p=11}}.</ref>. == Philosophie politique == Rousseau expose principalement sa philosophie politique dans le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'', le ''[[Discours sur l'économie politique]]'', ''[[Du contrat social]]'' ainsi que dans les ''Considérations sur le gouvernement de la Pologne''<ref name="Bertram_12">{{harvsp|Bertram|2012|p=12}}.</ref>. La [[philosophie politique]] de Rousseau se situe dans la perspective dite [[contractualisme|contractualiste]] des philosophes britanniques des {{s2-|XVII|XVIII}}. Au demeurant, son [[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes|''Discours sur l'inégalité'']] est parfois considéré comme un dialogue avec l'œuvre de [[Thomas Hobbes]]. Pour Christopher Bertram, le cœur de la doctrine politique de Rousseau tient dans l'affirmation {{citation|qu'un État peut être légitime seulement s'il est guidé par la volonté générale de ses concitoyens}}<ref name="Bertram_12" />. === Quelques mots importants de la philosophie politique de Rousseau === {| class="wikitable centre" ! scope="col" style="width:13%;" |Termes||scope=col|Définitions et/ou signification des termes pour Rousseau |- | '''Amour de la patrie''' || Sentiment doux et vif qui joint la force de l'amour-propre à toute la beauté de la vertu. Efficace pour aider les gens à se conformer à la volonté générale<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=176-177|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Corps politique''' || Est aussi un être moral qui a une volonté ; et cette volonté générale tend toujours à la conservation et au bien-être du tout et de chaque partie<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=164|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Son établissement se réalise grâce à un vrai contrat par lequel les deux parties s'obligent à l'observation des lois. |- | '''Corruption du peuple et des chefs''' || Elle intervient lorsque les intérêts particuliers se réunissent contre l'intérêt général ; lorsque les vices publics ont plus de force pour énerver les lois que les lois pour réprimer les vices. Alors la voix du devoir ne parle plus dans les cœurs<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=174|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Gouvernement''' || N'est pas maître de la loi mais en est le garant et a mille façons de la faire aimer<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=170|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Législateur''' || Son premier devoir est de se conformer à la volonté générale<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=171|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Loi''' || Synonyme de raison publique. S'oppose à la raison privée qui vise des intérêts particuliers<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=162|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Souveraineté''' || C'est l'autorité suprême, dont procède le droit législatif<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=163|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Avec Rousseau, la souveraineté, c'est-à-dire la {{citation|puissance absolue et perpétuelle}} passe du monarque au peuple{{sfn|Mairet|2013|p=55}}. |- | '''Vertu''' || Science des âmes simples. Ses principes sont gravés dans tous les cœurs. Pour apprendre ses lois, il suffit de rentrer en soi-même et d'écouter la voix de la conscience dans le silence des passions<ref name="ECR p54" />. La vertu consiste aussi en la conformité de la volonté particulière à la volonté générale<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=173|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |- | '''Volonté générale''' || Elle tend à la conservation du corps politique et de ses parties; elle tend toujours vers le bien commun. C'est la voix du peuple lorsqu'il ne se laisse pas séduire par les intérêts particuliers<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=166|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. |} === Volonté générale === ==== Volonté et généralité ==== [[Fichier:Ein Augur.jpg|vignette|[[Numa Pompilius]], le fondateur de nombre d'institutions religieuses et politiques romaines, consultant les dieux. Gravure de Bernhard Rode.|alt=Homme debout tournant son visage vers les cieux qui s'entr'ouvrent]] La [[volonté générale]] est le concept clé de la [[philosophie politique]] de Rousseau. Mais cette expression est faite de deux termes {{incise|volonté et généralité}} dont il convient de préciser le sens, si l'on veut bien comprendre la pensée du citoyen de [[Genève]]{{sfn|Riley|2011|p=127}}. La [[volonté (philosophie)|volonté]], chez Rousseau, comme chez tous les « volontaristes » venant après le livre ''Du libre arbitre'' d'[[Augustin d'Hippone]] doit être libre pour avoir une valeur [[morale]]. La [[liberté]] s'entend d'abord comme la non soumission à l'autorité d'autres hommes comme c'est le cas du pouvoir paternel ou du pouvoir du plus fort{{sfn|Riley|2011|p=130}}. Toutefois, Rousseau doute que la volonté seule puisse conduire les hommes à la morale. Selon lui, les hommes ont besoin soit de grands législateurs comme [[Moïse]], [[Numa Pompilius]] ([[Rome antique|Rome]]) ou [[Lycurgue (législateur)|Lycurgue]] ([[Sparte]]), soit d'éducateurs pour que la volonté s'oriente vers le bien tout en restant libre{{sfn|Riley|2011|p=133}}. Pour Rousseau, dire que la volonté est générale signifie qu'elle se situe quelque part entre le particulier et l'[[universel (métaphysique)|universel]] comme chez [[Blaise Pascal|Pascal]], [[Nicolas Malebranche|Malebranche]], [[Fénelon]] ou [[Pierre Bayle|Bayle]]. Selon Patrick Riley, cette vision du {{citation|général}} serait {{citation|assez distinctement française}}{{sfn|Riley|2011|p=134}}. Sur ce point Rousseau s'oppose à [[Denis Diderot|Diderot]] qui, dans l'article {{citation|Droit naturel}} de l'''Encyclopédie'', développe l'idée qu'il existe à la fois une volonté générale du genre humain et une morale universelle, ce qui le conduit à penser le général en termes universels. Rousseau, dont les modèles sont Rome, Sparte ou encore Genève, insiste, au contraire, sur l'importance des particularismes nationaux{{sfn|Riley|2011|p=141}}. Rousseau n'est pas le premier à accoler les deux mots {{citation|général}} et {{citation|volonté}} et à utiliser l'expression de {{citation|volonté générale}} : avant lui, [[Antoine Arnauld (1612-1694)|Arnauld]], [[Blaise Pascal|Pascal]], [[Nicolas Malebranche|Malebranche]], [[Fénelon]], [[Pierre Bayle|Bayle]] ou [[Gottfried Wilhelm Leibniz|Leibniz]] l'avaient également utilisée{{sfn|Riley|2011|p=125}}. Mais ils l'utilisaient pour désigner la volonté générale de Dieu, alors que pour Rousseau, il s'agit de la volonté générale des citoyens. Bref, le philosophe laïcise et démocratise l'expression. ==== Interprétations de la notion de volonté générale ==== Pour Christopher Bertram, la [[volonté générale]] chez Rousseau est une notion ambiguë qui peut être interprétée de deux façons : dans une conception [[démocratie|démocratique]], elle est ce que les [[citoyenneté|citoyen]]s ont décidé ; dans une conception plus tournée vers la transcendance, elle est l'incarnation de l'intérêt général des citoyens obtenu en faisant abstraction des intérêts particuliers<ref name="Bertram_13" />. La première interprétation s'appuie principalement sur le {{nobr|chapitre 3}} du {{nobr|livre 2}} de ''[[Du contrat social]]'' où Rousseau insiste sur les procédures de délibération pour atteindre l'intérêt général<ref name="Bertram_13" />. Il est possible d'unifier ces deux vues en supposant que, pour Rousseau, dans de bonnes conditions et avec de bonnes procédures, les citoyens feront en sorte que la volonté générale issue de la délibération corresponde à la volonté générale transcendante<ref name="Bertram_13" />. Mais, pour le citoyen de [[Genève]], cette identité n'est pas assurée. Il écrit à ce propos : {{Citation bloc|Il s'ensuit de ce qui précède que la volonté générale est toujours droite et tend toujours à l'utilité publique : mais il ne s'ensuit pas que les délibérations du peuple aient toujours la même rectitude. On veut toujours son bien, mais on ne le voit pas toujours (''[[s:Du contrat social/Édition 1762/Livre II/Chapitre 3|Du contrat social]]'' livre II, chapitre III, p. 56).}} Estimant que la qualité de la délibération des citoyens, dès lors qu'ils sont suffisamment informés, est mise en danger par les effets de la rhétorique et la simple communication des citoyens entre eux, il affirme que la [[démocratie athénienne]] était en réalité {{citation|une [[aristocratie]] très tyrannique, gouvernée par des {{citation|savants}} et des « orateurs}}<ref>{{Article |auteur1=[[Bernard Manin]] |titre=Volonté générale ou délibération ? Esquisse d'une théorie de la délibération politique |périodique=[[Le Débat]] |numéro=33 |mois=janvier |année=1985 |lire en ligne=http://sorbonne-concertation.fr/wp-content/uploads/2011/11/DEBA_033_0072.pdf |consulté le=5 avril 2016}}.</ref>. === Droit et loi chez Rousseau === ==== La Loi et le droit naturel ==== [[fichier:Denis Diderot 111.PNG|vignette|[[Denis Diderot|Diderot]], un homme qui développe une idée du [[droit naturel]] différente de celle de Rousseau, par [[Louis-Michel van Loo]], 1767 ([[musée du Louvre]]).|alt=L'écrivain en robe de chambre à sa table, « souriant, mignard, avec l'air d'une vieille coquette » (Diderot).]] Rousseau, dans le ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes|Discours sur l'inégalité]]'', soutient que la [[loi naturelle]] peut être comprise de deux façons très différentes. Pour les jurisconsultes romains, la loi naturelle exprime {{citation|l'expression de rapports généraux établis par la nature entre tous les êtres animés, pour leur commune conservation}}<ref name="Rousseau2014_p54">{{harvsp|Rousseau|2014|p=54|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>. Pour les [[droit naturel|jusnaturalistes]] modernes, la [[loi]] est {{citation|une règle prescrite à un être moral, c’est-à-dire intelligent, libre, et considéré dans ses rapports avec d’autres êtres}}<ref name="Rousseau2014_p54" />, elle est naturelle au sens où elle poursuit les fins naturelles de l'homme{{sfn|Gourevitch|1997|p=XI}} sur lesquelles, selon Rousseau, les philosophes de son temps ne s'accordent guère<ref>{{harvsp|Rousseau|2014|p=55|texte=''Discours''|id=DIS}}.</ref>. Il en ressort que s'il existait une loi naturelle, elle devrait répondre aux deux définitions précédentes, ce qu'il estime impossible. Car si les hommes en l'état de nature agissaient spontanément en vue de l'utilité commune, ce n'est plus le cas de l'homme moderne. De sorte que, selon Gourevitch, quand Rousseau emploie le terme {{citation|loi naturelle}}, il ne fait pas référence à ses propres vues mais à celle des jusnaturalistes modernes{{sfn|Gourevitch|1997|p=XI}}. Quand il expose ses vues, Rousseau préfère parler de {{citation|droit naturel}}, pour au moins deux raisons : la loi est généralement entendue comme l'expression d'un commandement d'un supérieur à un inférieur, pas le [[droit]] ; par ailleurs, le droit peut être appliqué de façon différente en fonction des circonstances{{sfn|Gourevitch|1997|p=XI}}. Le problème pour Rousseau est que si l'[[amour]] de soi et la [[pitié]] poussent les êtres humains à suivre le droit naturel, du fait du développement de l'interdépendance [[Économie (activité humaine)|économique]] entre les hommes, l'amour de soi devient amour-propre et la loi de la nature humaine cesse d'assurer le respect du droit naturel. Ce constat conduit Rousseau à énoncer sa {{citation|thèse centrale [selon laquelle] une fois que les hommes sont devenus irréversiblement dépendants les uns des autres, la conformité spontanée {{incise|« naturelle »}} au droit naturel ne peut être restaurée à une échelle mondiale}}{{sfn|Gourevitch|1997|p=XII}}. ==== Droit politique et justice ==== Rousseau différencie le [[droit naturel]] du droit politique. Ce dernier se réfère aux principes ou lois de ce qu'il appelle souvent les {{citation|États bien-constitués}}. Le droit politique vise dans le cadre d'un État ou d'un corps politique à établir de façon positive une société qui permette aux hommes de vivre bien. Il ne s'agit pas de retourner à l'état de nature mais de pouvoir mener une vie bonne. Pour cela, le droit politique aidé par la raison instrumentale, doit permettre le retour à une certaine forme de [[justice]]. Cela conduit Rousseau à distinguer trois types de justice : la {{citation|justice divine}}, la {{citation|justice universelle}} et la {{citation|justice humaine}}. La première vient de Dieu ; la seconde se réfère à [[Denis Diderot|Diderot]] qui, dans l'article « Droit naturel » de l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' (IC, 2), voit le droit et la justice comme un pur acte de raison ; la troisième est celle de Rousseau. Chez lui, l'idée de justice se réfère à un corps politique et ne s'étend pas au monde entier{{sfn|Gourevitch|1997|p=XIII}}. Rousseau note à cet égard : {{citation bloc|Ce qui est bien et conforme à l’ordre est tel par la nature des choses et indépendamment des conventions humaines. Toute justice vient de Dieu, lui seul en est la source ; mais si nous savions la recevoir de si haut, nous n’aurions besoin ni de gouvernement ni de lois. Sans doute il est une justice universelle émanée de la raison seule ; mais cette justice, pour être admise entre nous, doit être réciproque. À considérer humainement les choses, faute de sanction naturelle les lois de la justice sont vaines parmi les hommes ; elles ne font que le bien du méchant et le mal du juste, quand celui-ci les observe avec tout le monde sans que personne les observe avec lui. Il faut donc des conventions et des lois pour unir les droits aux devoirs et ramener la justice à son objet<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=102|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. }} === Corps politique et citoyenneté === ==== Société politique, société civile et droit politique ==== [[Fichier:Aristoteles Louvre.jpg|vignette|Buste d'[[Aristote]] qui, contrairement à Rousseau, considère que l'homme est un animal politique.|alt=Fragment d'une sculpture romaine : tête en marbre d'un homme barbu.]] Selon Rousseau, la société politique n'est pas [[nature]]lle et pour lui, l'homme n'est pas un animal politique comme chez [[Aristote]]. Le corps politique qui naît de la convention et du consentement des membres permet l'agrégation des ressources ainsi que la mise en commun des forces et des ressources des membres de la [[société (sciences sociales)|société]]. Pour désigner ce corps politique, Rousseau emploie aussi les termes société bien constituée, {{citation|peuple}}{{sfn|Gourevitch|1997|p=XVIII}}, République, {{citation|État quand il est passif, Souverain quand il est actif, puissance en le comparant à ses semblables}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=81|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. La fin ou le but d'un corps politique, c'est de proposer un moyen de transformer le [[contractualisme|contrat social]] inégal de la société civile en {{citation|une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=79|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. ==== La distinction homme/citoyen ==== Le [[droit naturel]] est bon pour l'homme, le droit politique pour le [[citoyenneté|citoyen]]. Le citoyen à travers le droit politique s'engage dans un projet visant à améliorer la société. Participer à un vrai [[contractualisme|contrat social]] provoque pour Rousseau un changement de perspective qui distingue l'homme du citoyen. En effet, le citoyen doit apprendre à se considérer comme la partie d'un tout, à écouter la voix du devoir, à {{citation|consulter sa raison avant d'écouter ses penchants}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=84|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. Pour unir les citoyens, pour qu'ils forment un tout, Rousseau considère qu'avoir les mêmes habitudes, les mêmes croyances et pratiques est une aide. Le [[patriotisme]] est aussi un moyen de souder les citoyens et de faciliter leur acceptation de la volonté générale. Rousseau écrit à ce propos : {{citation|L'amour de la patrie est la plus efficace ; car comme je l'ai déjà dit, tout homme est vertueux quand sa volonté particulière est conforme en tout à la volonté générale, et nous voulons volontiers ce que veulent les gens que nous aimons}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2012|p=176|texte=''Écrits''|id=ECR}}.</ref>. Nous savons que, pour Rousseau, les hommes sont animés par deux principes : l'[[amour]] propre et la [[pitié]]. Chez le citoyen, la pitié doit laisser place à la réciprocité. {{citation|Les engagements qui nous lient au corps social ne sont obligatoires que parce qu'ils sont mutuels}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=96|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. ==== Égalité, justice, utilité et corps politique ==== Chez Rousseau, la notion de [[justice]] est liée à la réciprocité. Le problème est que pour qu'il y ait réciprocité, il faut qu'il y ait [[égalité devant la loi|égalité]]. Or depuis la fin de l'[[état de nature]], la [[liberté]] et l'égalité naturelles se sont évanouies. Il faut donc les reconstituer de façon conventionnelle. Dans son projet de reconstitution de l'égalité et de la liberté, Rousseau ne considère pas l'égalité comme une fin en soi, mais comme le moyen de sécuriser la liberté politique qui ne peut exister qu'entre égaux. Si Rousseau ne s'oppose pas aux inégalités issues des efforts des êtres humains mais aux inégalités non justifiées par la [[nature]], il considère néanmoins que l'égalité est toujours menacée et il voit son inscription dans la durée comme un défi que les hommes doivent relever en permanence{{sfn|Gourevitch|1997|p=XIX}}. Pour lui, les droits politiques sont basés sur les hommes tels qu'ils sont avec leur amour-propre, leurs intérêts, leurs vues du bien commun, ce qui le conduit à une démarche relativement pragmatique. Il écrit dans ''[[Du contrat social]]'' : {{citation bloc|Je tâcherai d'allier toujours, dans cette recherche, ce que le droit permet avec ce que l'intérêt prescrit, afin que la justice et l'utilité ne se trouvent point divisées<ref>[[s:Du contrat social/Édition 1762/Livre I/Chapitre 1|''Du contrat social'', Livre I. Chapitre 1]], p. 1.</ref>.}} ==== La souveraineté du peuple ==== [[Fichier:Leviathan livre.jpg|vignette| Le [[frontispice (livre)|frontispice]] du ''[[Léviathan (Thomas Hobbes)|Léviathan]]'' de [[Thomas Hobbes|Hobbes]] représentant le Souverain comme un corps massif composé de nombreux individus, armé d'une épée et d'une crosse.|alt=Facsimilé d'une gravure de l'édition originale.]] Chez Rousseau, le [[peuple]] entendu au sens politique d'ensemble des [[citoyenneté|citoyens]] est souverain, cela veut dire que c'est lui qui promulgue ou qui ratifie les [[loi]]s, c'est de lui que vient la [[volonté générale]]. S'il est souverain, toutefois, il ne gouverne pas et n'a pas vocation à gouverner{{sfn|Gourevitch|1997|p=XXIV}}. Il s'agit dès lors de déterminer comment la souveraineté du peuple peut s'exercer. Il existe deux solutions possibles : la [[démocratie directe]] ou la démocratie représentative. Rousseau n'est pas très enthousiaste pour la [[démocratie représentative]] et lui préfère une forme de démocratie directe calquée sur le modèle antique. Se borner à voter, c'est, selon lui, disposer d'une [[souveraineté]] qui n'est qu'intermittente. Il se moque ainsi du système électoral alors en cours en Angleterre, en affirmant que le peuple n'y est libre que le jour des élections, et esclave sitôt que ses représentants sont élus<ref name="CS3.15">J.-J. Rousseau, ''Du contrat social'', livre III, chap. XV.</ref>. Sa critique envers l'idée de représentation de la volonté est donc sévère : {{début citation}}la souveraineté ne peut être représentée, par la même raison qu'elle ne peut être aliénée ; elle consiste essentiellement dans la volonté générale, et la volonté ne se représente point : elle est la même, ou elle est autre ; il n'y a point de milieu. Les députés du peuple ne sont donc ni ne peuvent être ses représentants, ils ne sont que ses commissaires ; ils ne peuvent rien conclure définitivement.{{fin citation}} Rousseau enchaîne : {{citation|toute loi que le peuple en personne n'a pas ratifiée est nulle ; ce n'est point une loi}}<ref name="CS3.15" />. Christopher Bertram estime toutefois que si l'interprétation exposée ci-dessus est la plus répandue, il n'est pas évident qu'elle soit correcte et que Rousseau rejette réellement toute forme de représentation comme il le laisse entendre<ref name="Bertram_21">{{harvsp|Bertram|2012|p=21}}. [http://plato.stanford.edu/entries/rousseau/#RepGov En ligne]</ref>. Même si Rousseau a une vision de la souveraineté différente de celle de Hobbes, tout comme chez ce dernier, les citoyens en s'associant perdent tous leurs droits naturels, en particulier celui du contrôle du pouvoir souverain{{sfn|Bertram|2012|p=22}}. === Gouvernement === ==== Gouvernement et souveraineté ==== Le souverain, le [[peuple]] chez Rousseau, promulgue les [[loi]]s qui sont l'expression de la [[volonté générale]]. Le [[gouvernement]], par contraste, est un corps plus limité de personnes qui administrent l'[[État]] dans le cadre des lois. Il est autorisé à promulguer des décrets d'application des lois dans les cas où cela est nécessaire<ref name="Bertram_21" />. Rousseau insiste sur la nécessaire séparation du gouvernement ([[pouvoir exécutif|l'exécutif]]) et du [[pouvoir législatif|législatif]] : le second émet des lois générales tandis que le premier les exécute et les adapte aux cas particuliers. Rousseau craint qu'en mêlant exécutif et législatif, il ne soit porté atteinte à la généralité de la loi. Par ailleurs, le citoyen de [[Genève]] insiste sur la tentation du gouvernement d'usurper le pouvoir souverain (législatif). Pour Gourevitch, cette crainte pose la question de savoir {{citation|jusqu'à quel point, les {{citation|hommes comme ils sont}} et les {{citation|lois comme elles peuvent être}} sont réconciliables même dans la meilleure des sociétés ordonnées ?}} et donne à la pensée de Rousseau quelque chose d'insoluble voire de tragique{{sfn|Gourevitch|1997|p=XLIV}}. ==== Trois formes de gouvernement ==== Rousseau distingue trois sortes de gouvernement : la [[démocratie]] pure ou directe, la [[monarchie]] et l'[[aristocratie]]. L'aristocratie peut revêtir trois formes : l'aristocratie naturelle, élective et héréditaire{{sfn|Gourevitch|1997|p=xliv}}. La démocratie directe est bonne pour les petits [[État]]s vertueux où règne l'égalité des rangs<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=138|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. Rousseau n'est pas vraiment un adepte de la monarchie qui favorise, selon lui, l'émergence des [[courtisan]]s au détriment des gens compétents<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=115|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. Sur le plan financier, si la démocratie directe est soucieuse de ne pas imposer trop d'impôts au peuple, ce n'est pas le cas de la monarchie, qui, selon lui, ne convient qu'aux nations opulentes<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=151|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. Concernant l'aristocratie, le modèle héréditaire lui semble à proscrire ; quant à l'aristocratie naturelle, il ne la tient possible que dans les petits États. Le meilleur mode de gouvernement est donc, selon lui, l'aristocratie élective, qu'il appelle aussi gouvernement tempéré{{sfn|Gourevitch|1997|p=xxiv}}. Parlant de l'aristocratie élective, Rousseau écrit : {{citation bloc|Mais si l'aristocratie exige quelques vertus de moins que le gouvernement populaire, elle en exige aussi d'autres qui lui sont propres : comme la modération dans les riches et le contentement dans les pauvres ; car il semble qu'une égalité rigoureuse y serait déplacée ; elle ne fut pas même observée à Sparte<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=141|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>.}} === Religion civile === [[Fichier:Fête de l'Etre suprême 1.jpg|vignette|Fête de l'Être suprême, une tentative de religion civile durant la Révolution, 1794. Musée Carnavalet, Paris.|alt=Estampe : dans le jardin des Tuileries, une foule regarde une statue de la Sagesse surgir d'un brasier.]] Rousseau traite de cette question au livre IV chapitre 8 du ''Contrat social''. Pour lui, les premiers corps politiques ont été formés à la fois par des grands personnages qui leur ont donné leurs [[loi]]s et par des dieux qui les ont, en quelque sorte, validés en leur donnant leur onction{{sfn|Gourevitch|1997|p=XXV}}. De sorte que le [[contractualisme|contrat social]] acquiert une dimension transcendante qui incite les gens à le suivre par crainte d'une sanction divine. Selon lui, le [[christianisme]] a cassé le lien entre la [[religion]] et le corps politique car il s'est soucié des hommes, pas des citoyens{{sfn|Gourevitch|1997|p=XXVI}}. Si le christianisme a répandu l'idée de [[droit naturel]], en devenant une force, il a divisé la [[souveraineté]] des [[État]]s. Aussi, le citoyen de [[Genève]] considère-t-il que les États chrétiens ne pratiquent pas ce qu'il appelle une saine politique{{sfn|Gourevitch|1997|p=XXVI}}. Pour rétablir l'unité perdue à cause du christianisme, c'est-à-dire l'opposition entre la religion et le corps politique local, pour {{citation|réunir les deux têtes de l'aigle, et ... tout ramener à l'unité politique, sans laquelle jamais ni État ni gouvernement ne sera bien constitué}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=213|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>, Rousseau propose la création d'une [[religion civile]] reposant sur un petit nombre de dogmes positifs tels que {{citation|l'existence d'une divinité puissante, intelligente, bienfaisante, prévoyante et pourvoyante, la vie à venir, le bonheur des justes, le châtiments des méchants, la sainteté du contrat social et des lois}}<ref>{{harvsp|Rousseau|2013|p=220|texte=''Contrat''|id=CON}}.</ref>. === Droit international === Selon Rousseau, ce qu'il nomme le droit des nations et que nous appellerions, de nos jours, [[Droit international public|droit international]], est une chimère. En effet, il considère qu'il est difficile de {{citation|punir}} un [[État]] souverain. Ses propres projets pour une fédération des États européens et pour un droit de la guerre valable sont demeurés fragmentaires. Notons que Rousseau ne voit pas la [[guerre]] comme une opposition d'individus les uns contre les autres, mais comme une lutte entre entités morales où l'État X combat l'État Y. Le but de la guerre n'est pas la mort d'une population mais de briser la [[volonté générale]] de l'État ennemi{{sfn|Gourevitch|1997|p=XXVI}}. == Rousseau et la botanique == L’œuvre de Jean-Jacques Rousseau sur [[Botanique|la botanique]] comprend de nombreux textes : ''Les Lettres (élémentaires) sur la botanique à Madame Delessert'' (1771 à 1774), un [[dictionnaire]] inachevé sur les termes de botaniques (1770 mais probablement 1777) avec 184 termes<ref>{{Lien web |auteur=Jean-Jacques Rousseau |titre=Dictionnaire des termes d'usage en botanique |url=https://www.rousseauonline.ch/Text/dictionnaire-des-termes-d-usage-en-botanique.php |site=rousseauonline.ch}} et {{Ouvrage|auteur1=Jean-Jacques Rousseau|titre=Fragments pour un dictionnaire des termes de botanique|éditeur=|année=|isbn=|wikisource=Fragments pour un dictionnaire des termes de botanique}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Takuya Kobayashi|titre=''L'Encyclopédie'' et Rousseau : dimension botanique|périodique=[[Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie]]|numéro=39|année=2005|lire en ligne=http://journals.openedition.org/rde/318}}. Étude sur le texte. Rousseau emprunta les définitions des ouvrages de [[Michel Adanson]], [[Carl von Linné]], [[Joseph Pitton de Tournefort]], [[Nicolas-François Regnault]] et de ''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|L'Encyclopédie]]''.</ref>, plusieurs manuscrits sur la botanique, de nombreux [[Herbier|herbiers]] et une riche correspondance avec des savants de plusieurs pays européens<ref>{{Lien web |auteur=Takuya Kobayashi |titre=L’Encyclopédie et Rousseau : dimension botanique |url=https://journals.openedition.org/rde/318 |site=Open Edition Journals}}.</ref>. [[Fichier:Rousseau herborisant.jpg|vignette|Jean-Jacques Rousseau herborisant à Ermenonville par Georg Friedrich Meyer (1778).]] Fidèle au célèbre naturaliste suédois [[Carl von Linné]], Rousseau n’en développe pas moins une philosophie naturaliste qui lui est propre. "''Je ne connais point d’étude au monde qui s’associe mieux à mes goûts naturels que celle des plantes, et la vie que je mène depuis dix ans à la campagne n’est guère qu’une herborisation continuelle''" ([[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]] - Livre V)<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Raymond Trousson |auteur2=Frédéric Eigeldinger |titre=Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=Honoré Champion |année=1996 |pages totales=961 |passage=93 à107 |isbn=2-85203-604-5}}.</ref>. C’est lors de son exil en Suisse en 1762 à [[Musée Rousseau de Môtiers|Môtiers]] dans le [[canton de Neuchâtel]], que Jean-Jacques Rousseau se passionne pour la botanique. Il le fait en compagnie du médecin de Neuchâtel Jean-Antoine d’Ivernois, du notable [[Pierre-Alexandre DuPeyrou]], du docteur Frédéric-Samuel Neuhaus et surtout du naturaliste [[Abraham Gagnebin]], un excellent botaniste<ref>{{Lien web |titre=Rousseau, une présence neuchâteloise |url=https://www.unine.ch/files/live/sites/systemsite/files/domainecentral/spc/uninews/26Uninews_Rousseau.pdf |site=Université de Neuchâtel}}.</ref>. Il constitue son premier herbier et il acquiert des ouvrages de botanique pour parfaire ses connaissances autour de l’ouvrage de référence au {{s-|XVIII}} [[Systema naturae]] de [[Carl von Linné|Charles von Linné]]. Dans sa lettre à François-Henri d’Ivernois en 1765, il confie « Je raffole de la botanique : cela ne fait qu’empirer tous les jours. Je n’ai plus que du foin dans la tête, je vais devenir plante moi-même un de ces matins »<ref>{{Ouvrage |auteur1=Michel Soëtard |lien auteur1=Michel Soëtard |titre=Rousseau |lieu=Genève |éditeur=Editions René Coeckelberghs |année=1988 |pages totales=159 |passage=116 à 117 |isbn=2-8310-0003-3}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Je raffole de la botanique |url=https://www.ville-ge.ch/cjb/rousseau/pdf_rousseau/panneaux_fr/1.pdf |site=Ville de Genève}}.</ref>. Chassé de la Suisse, Rousseau s’installe en Angleterre en 1766 dans le petit village de Wootton Hall. Il rencontre la duchesse de Portland, férue de botanique et il poursuit sa collecte des plantes. Il lui enverra par la suite des herbiers portatifs et entretiendra une longue correspondance avec elle<ref>{{Lien web |auteur=Florent Guénard |titre=Rousseau - Jouir de la nature |url=https://www.scienceshumaines.com/rousseau-1712-1778-jouir-de-la-nature_fr_36337.html |site=Sciences Humaines |date=2016}}.</ref>. Il correspond notamment avec le botaniste [[Marc Antoine Louis Claret de La Tourrette|Marc Antoine Louis Claret de la Tourrette]], le magistrat et botaniste [[Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes|Chrétien-Guillaume de Lamoignon de Malesherbes]] et l’abbé [[François Rozier]]. Ces échanges lui permettent de consolider sa maîtrise de l’identification des plantes<ref>{{Lien web |auteur=Guy Ducourthial |titre=La botanique selon Jean-Jacques Rousseau, notes de lecture |url=https://www.filago.ch/fr/magazine/articles/la-botanique-selon-jean-jacques-rousseau.html |site=Filago.ch}}.</ref>. [[Fichier:Jean-Jacques Rousseau - Page d'un herbier - Musée Carnavalet - Probably Ceanothus americanus.jpg|vignette|Un herbier de Rousseau (musée Carnavalet).]] Dans chaque lieu où il s’installe, il n’a de cesse de récolter, d’identifier et de trier, réalisant des herbiers ; notamment à [[Grande Chartreuse|la Grande-Chartreuse]] (1768), à [[Maubec (Isère)|Maubec]] (1769), au [[Pilat|Mont-Pilat]] (1769)<ref>{{Lien web |titre=Clandestinité et botanique, Grenoble, Bourgoin, Maubec |url=https://www.bm-lyon.fr/expo/12/rousseau/parcours9.php |site=Bibliothèque municipale de Lyon |date=2012}}.</ref> et à [[Paris]] (1770 à 1778). Quelques semaines avant sa mort en 1778, il réalise ses dernières planches d’herbier à Ermenonville en compagnie du fils du [[René-Louis de Girardin|marquis René-Louis de Girardin]]<ref>{{Lien web |titre=Jean-Jacques Rousseau et la botanique |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/uploads/files/ressources/dossiers-documentaires/herbier/chronologie-botanique-de-rousseau.pdf |site=Musée Rousseau de Montmorency}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Rousseau, un passionné de botanique |url=http://minisite.institut-de-france.fr/rousseau/rousseau_nature.php |site=Institut de France}}.</ref>. Les descriptions de Rousseau sont à la fois scientifiques : il met un soin maniaque à décrire les fleurs, les pétales, les pistils, mais elles traduisent également son amour de la nature. Il fait preuve d’une étonnante inventivité lorsqu’il rédige des lexiques de termes botaniques en usage à son époque ou lorsqu’il met au point un ingénieux système de "sténographie" pour les transcrire dans le but de s'adonner plus commodément à l'herborisation<ref>{{Lien web |auteur=Laurence Houot |titre=La Botanique de Rousseau, l'amour des plantes d'un philosophe des Lumières |url=https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/beaux-livres/la-botanique-de-rousseau-l-039-amour-des-plantes-d-039-un-philosophe-des-lumieres_3387183.html |site=France Info Culture |date=10 décembre 2012}}.</ref>. Entre 1771 et 1774, il adresse à Madeleine-Catherine Delessert ''Les Lettres (élémentaires) sur la botanique à Madame Delessert''. Une série de huit lettres, à la fois simples et méthodiques, sur la botanique, afin qu'elle puisse initier sa fille Madelon, âgée de cinq ans, à la connaissance et à l'amour des fleurs<ref>{{Lien web |titre=L'herbier Delessert |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/fr/ressource/dossiers-documentaires-des-oeuvres/l-herbier-delessert |site=Musée Rousseau de Montmorency}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Jacques Rousseau |titre=Huit lettres élémentaires sur la botanique à Madame Delessert |lieu=Paris |éditeur=[[Mercure de France]] |année=2002 |pages totales=96 |passage=96 |isbn=}}.</ref>. Pour Rousseau, il s'agit autant d'apprendre "''à bien voir ce que l'enfant regarde", autant que lui enseigner la nomenclature des fleurs''». Ces lettres connaissent au début du {{s-|XIX}} un succès européen, car jusqu'à Rousseau, les livres de botanique étaient écrits par des savants pour des savants <ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Guy Ducourthial |titre=La botanique selon Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Belin éditeur|Belin]] |année=2009 |pages totales=544 |isbn=978-2-7011-5166-3}}.</ref>. == Jean-Jacques Rousseau et l'art == === Rousseau et le théâtre === [[fichier:Jean Le Rond d'Alembert, by French school.jpg|vignette|D'Alembert, portrait par [[Quentin de La Tour]] (1753).|alt=Pastel : demi-buste d'un homme souriant, les yeux brillants, regardant vers le côté.]] {{article détaillé|Lettre sur les spectacles}} Si Rousseau a écrit une comédie ''[[Narcisse ou l'Amant de lui-même]]'' qui reçut un accueil d'estime lorsqu'elle a été présentée à la [[Comédie-Française]] en 1752, il ne croit pas lui-même qu'elle soit un chef-d'œuvre{{sfn|Trousson|1993|p=111}}. Parce qu'il connaît un triomphe avec ''[[Le Devin du village]]'', un petit opéra dont [[Raymond Trousson]] dit que s'il n'est {{citation|pas une grande chose}}, il est ravissant {{citation|et dans la ligne de son ''Discours'' [sur les sciences et les arts]}}{{sfn|Trousson|1993|p=113}}. Toutefois, dans ce qui est son écrit le plus célèbre sur le théâtre, la ''Lettre à d'Alembert'', il est très critique envers cette forme d'art. Cette lettre est d'abord une réponse à l'article de l{{'}}''Encyclopédie'' intitulé ''[[Genève]]'' où [[Jean Le Rond d'Alembert|D'Alembert]] plaide pour la création d'un théâtre. Rousseau se sent provoqué car il croit que D'Alembert a été influencé par [[Voltaire]] qui possède une propriété [[Ferney-Voltaire|près de Genève]]. Si l'on passe outre ces susceptibilités et que l'on s'en tient aux faits, le projet d'établissement d'un théâtre à Genève voit s'opposer la haute société protestante de la ville favorable au théâtre, et les simples citoyens, que Rousseau soutient. Cette opposition a une signification politique : Rousseau perçoit le théâtre comme un fait social participant à l'aliénation du peuple et à la destruction des mœurs et de la liberté publique{{sfn|Lepan|2015|p=106}}. Aussi, dans sa ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à d'Alembert sur les spectacles]]'', Rousseau s'oppose à la thèse soutenue par [[Cicéron]], [[Pierre Corneille|Corneille]], [[Jean Racine|Racine]], Voltaire et [[Denis Diderot|Diderot]] selon laquelle un objet esthétique à la fois procure du plaisir et participe de la civilisation en promouvant la vertu et en provoquant une haine du vice{{sfn|Lepan|2015|p=108}}. Pour lui, au contraire, comme l'expose [[Platon]] au chapitre X de ''[[La République]]'', l'art flatte la partie irrationnelle de l'âme et n'instruit pas{{sfn|Lepan|2015|p=112}}. En effet, il estime qu'une pièce doit d'abord plaire et flatter{{sfn|Lepan|2015|p=112}}, préoccupations qui annihilent tout travail éducatif. Par ailleurs, Rousseau reproche au théâtre de son temps de donner dans l'art pour l'art, et, par là, de refuser toute finalité sociale{{sfn|Lepan|2015|p=117}}. Sa critique du théâtre rejoint aussi celle de ce qu'on appellerait aujourd'hui {{citation|la société du spectacle}}{{sfn|Lepan|2015|p=109}}, la société de cour pouvant être analysée comme une première société du spectacle. Rousseau considère que le théâtre en France s'est développé dans le cadre de la monarchie et symbolise à la fois la prééminence des grandes villes sur les petites villes et celle de l'aristocratie qui s'adonne aux loisirs sur le peuple qui travaille. Pour le citoyen de Genève, le théâtre participe d'institutions politiques qui pervertissent le peuple et le rendent mauvais{{sfn|Lepan|2015|p=117}}. D'une façon générale, Rousseau trouve l'art français de son temps trop savant, trop uniformisateur, ou, pour reprendre une expression actuelle, trop pensée unique. Pour lui la culture varie selon les peuples, est particulière, et non uniforme. Aussi estime-t-il que ce qui peut convenir à Paris peut être néfaste à Genève{{sfn|Lepan|2015|p=118}}. Rousseau s'oppose aussi à Diderot sur l'importance à accorder au métier de comédien. Diderot, dans le ''[[Paradoxe sur le comédien]]'', apprécie chez les acteurs leur capacité à jouer un rôle tout en restant eux-mêmes. Or, précisément ce que Diderot considère comme le sommet de l'art de l'acteur, de sa virtuosité, Rousseau le perçoit, au contraire, comme le sommet du mensonge et de la duplicité{{sfn|Lepan|2015|p=123}}. En fait, pour Rousseau, dans une République, ce n'est pas le théâtre qu'il faut valoriser mais la [[fête]]{{sfn|Lepan|2015|p=124}} : {{citation bloc|Quoi ! Ne faut-il donc aucun spectacle dans une République ? Au contraire, il en faut beaucoup ! C'est dans les Républiques qu'ils sont nés… Mais quels seront enfin les objects de ces spectacles ? Qu'y montrera-t-on ? Rien, si l'on veut… Plantez au milieu d'une place un piquet couronné de fleurs, rassemblez-y le peuple, et vous aurez une fête<ref>{{harvsp|texte=''OC V''|id=OC5|p=115}}.</ref>.}} === Rousseau et le roman : ''Julie ou la nouvelle Héloïse'' === {{article détaillé|Julie ou la Nouvelle Héloïse}} [[Fichier:Pages du manuscrit de la Nouvelle Heloise.jpg|vignette|Pages du manuscrit de ''Julie ou la nouvelle Héloise'', [[Bibliothèque de l'Assemblée nationale (Paris)|bibliothèque de l'Assemblée nationale]].|alt=Brouillon autographe. Les pages sont partagées en deux colonnes : à droite le texte, à gauche les ajouts.]] Dans ''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]'', Rousseau soutient qu'il a écrit ce roman pour satisfaire dans la fiction un irrépressible désir d'aimer qu'il n'a pas pu satisfaire dans la réalité{{sfn|Lepan|2015|p=31}}{{,}}<ref group="n">''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]'', que Rousseau a écrit dans les parcs et jardins d{{'}}[[Ermenonville]], apparaît comme l'''écho'' du souvenir d'une femme qu'il y avait aimée : {{citation|Rousseau avait peuplé les lieux de son ''Héloïse'' d'une femme aimée}}, ({{Article|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Blanchard|titre=Ermenonville, les lieux du texte d'un jardin|périodique=Communication et langages|numéro=50, {{3e}}-{{4e}} trimestre|année=1981|doi=10.3406/colan.1981.3485|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/colan_0336-1500_1981_num_50_1_3485|consulté le=22 septembre 2016|pages=78}})</ref>. D'une certaine façon, ce roman a une valeur consolatrice. Il écrit aussi ce roman parce qu'il pense qu'une œuvre romanesque permettra à ses idées de toucher un public plus large et plus vaste{{sfn|Lepan|2015|p=132}}. Par ailleurs, il estime qu'à la différence du théâtre, auquel il s'est opposé dans la ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à D'Alembert]]'', l'œuvre romanesque est susceptible de rendre la vertu aimable à tous car elle met en scène des personnes ordinaires{{sfn|Lepan|2015|p=133}}. [[Fichier:Il appliqua sur sa main un baiser.jpg|vignette|gauche|{{citation|Il appliqua sur sa main un baiser}}, illustration de [[Jean-Michel Moreau]] pour l'édition originale.|alt=Saint-Preux, au clavecin, baise la main de Claire, qui se pâme. Julie, qui chante avec elle, ne les voit pas.]] La trame du roman se présente ainsi. Saint-Preux, un précepteur, tombe amoureux de son élève Julie d'Étange. L'amour est réciproque mais les contraintes financières et sociales s'opposent à ce mariage. Saint-Preux est pauvre. Aussi, Julie épouse Monsieur de Wolmar, un brave homme riche et athée, de trente ans son aîné. Dans ce roman, Rousseau introduit une séparation entre mariage et amour. Il estime en effet que bien que M. et {{Mme}} de Wolmar ne soient pas amoureux, ils doivent rester unis. Il écrit à ce propos : {{citation|Chaque fois que deux époux s'unissent par un nœud solennel, il intervient un nœud tacite de tout le genre humain de respecter ce lien sacré, d'honorer en eux l'union conjugale}}<ref>{{harvsp|texte=''OC II''|id=OC2|loc=''Nouvelle Héloise'', {{p.}}359}}.</ref>{{,}}{{sfn|Lepan|2015|p=140}}. Alors que chez [[Léon Tolstoï]], grand admirateur de Rousseau, [[Anna Karénine]] meurt en s'abandonnant à sa passion et en quittant son mari, les époux Wolmar restent ensemble. Ils fondent la communauté de Clarens où règnent douceur et modération. Malgré tout, à la fin, Julie avoue s'être un peu ennuyée pendant son mariage et ne pas avoir oublié Saint-Preux. Le roman a eu un succès considérable tant au {{s-|XVIII}} qu'au {{s-|XIX}}{{sfn|Lepan|2015|p=143}}. === La langue et la littérature === L'élégance de l'écriture de Rousseau a conduit à une transformation significative de la poésie et de la prose française. En particulier elle les a aidées à se libérer des normes rigides venues du [[Grand Siècle (histoire de France)|Grand Siècle]] : {{citation|[Rousseau] a pu faire vivre la nature pittoresque dans ses écrits et réveiller chez les Français le goût des beautés naturelles, susciter dans la génération littéraire qui l'a suivi une foule de grands peintres de la nature, les [[Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre|Bernardin de Saint-Pierre]], les [[François-René de Chateaubriand|Chateaubriand]], les [[Étienne Pivert de Senancour|Senancour]], et surtout son élève passionnée, [[George Sand]]}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jean-Jacques Rousseau |url=http://obvil.paris-sorbonne.fr/corpus/critique/faguet_etudes-litteraires-18e/body-9 |site=Observatoire de la vie littéraire |consulté le=12 septembre 2016}}.</ref>. De nombreux écrivains ont été également influencés par Rousseau, hors de France. C'est le cas en Russie pour [[Alexandre Pouchkine|Pouchkine]] et [[Léon Tolstoï|Tolstoï]] qui a écrit : {{Citation|À quinze ans je portais autour de mon cou un médaillon avec un portrait de Rousseau en lieu et place de l'habituelle croix}}<ref name="Will Durant 1967 891">{{Article |auteur1=Will Durant |titre=The Story of Civilization Volume 10: Rousseau and Revolution |périodique=Simon&Schuster |année=1967 |pages=891}}.</ref>. En Angleterre, il a influencé [[William Wordsworth|Wordsworth]], [[Samuel Taylor Coleridge|Coleridge]], [[Lord Byron]], [[Percy Bysshe Shelley|Shelley]], et [[John Keats]] {{incise|aux États-Unis, [[Nathaniel Hawthorne|Hawthorne]] et [[Henry David Thoreau|Thoreau]]}} en Allemagne, [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], [[Friedrich von Schiller|Schiller]] et [[Johann Gottfried von Herder|Herder]]. Ce dernier considérait Rousseau comme son {{citation|guide}} tandis que Goethe remarquait en [[1787 en littérature|1787]] que l'{{citation|''[[Émile ou De l'éducation]]'' avait eu une influence notable sur les esprits cultivés du monde}}<ref>{{Article |auteur1=Will Durant |titre=The Story of Civilization Volume 10: Rousseau and Revolution |périodique=Simon&Schuster |année=1967 |pages=889}}.</ref>. === Rousseau compositeur et critique musical === {{article détaillé|Le Devin du village|Lettre sur la musique française|Les Muses galantes|Pygmalion (Rousseau){{!}}Pygmalion}} [[Fichier:Avril page2.jpg|vignette|Musique de la mélodie {{citation|Avril}}, sur un poème de [[Rémy Belleau]], page 2<ref>{{prononciation|Avril.mid|écouter la musique de la mélodie ''Avril''}}.</ref>.|alt=Partition de musique.]] [[Fichier:L'amour ne sait guère.ogg|vignette|{{citation|L'amour ne sait guère}}, air du ''[[Le Devin du village|Devin de village]]'' interprété par [[Reynaldo Hahn]] (1911).]] La [[musique]] fut une vocation contrariée de Rousseau. Initié à la pratique musicale par [[Françoise-Louise de Warens|madame de Warens]], il en vécut médiocrement durant son séjour à Paris, essentiellement en tant que copiste — activité dont il témoigne en ces termes : {{citation|Homme de lettres, j'ai dit de mon état tout le mal que j'en pense ; je n'ai fait que de la [[musique française]], et n'aime que l'[[musique italienne|italienne]] ; j'ai montré toutes les misères de la société quand j'étais heureux par elle : mauvais copiste, j'expose ici ce que font les bons. Ô vérité ! mon intérêt ne fut jamais rien devant toi ; qu'il ne souille en rien le culte que je t'ai voué}}<ref>Article {{citation|Copiste}}, ''Dictionnaire de musique'', {{p.}}125.</ref>. Rousseau est l'auteur d'un [[opéra-ballet]], ''[[Les Muses galantes]]''<ref name="PP313">{{harvsp|Paul Pittion|1960|p=313}}.</ref> {{incise|présenté chez le [[Ferme générale|fermier général]] [[Alexandre Jean Joseph Le Riche de La Popelinière|La Pouplinière]] en [[1743 en musique classique|1743]]<ref name="FJF336">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[François-Joseph Fétis]] |titre=Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique |sous-titre=tome VII |lieu=Paris |éditeur=[[Famille Didot|Firmin-Didot]] |année=1867 |pages totales=553 |passage=336-337 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k697249/f341}}.</ref>, puis à l'[[Opéra de la rue de Richelieu|Opéra]] en [[1747 en musique classique|1747]], sans succès<ref name=FJF336/>}} et d'un [[Mélodrame (musique)|mélodrame]] intitulé ''[[Pygmalion (Rousseau)|Pygmalion]]''. Selon [[François-Joseph Fétis]], {{citation|Rousseau est l'inventeur de ce genre d'ouvrage, où l'orchestre dialogue avec les paroles du personnage qui est en scène, et exprime les sentiments dont il est ému<ref name=FJF336/>}}. Le catalogue des œuvres du philosophe compositeur comprend encore des fragments d'un ballet sur le thème de ''[[Daphnis et Chloé (Longus)|Daphnis et Chloé]]''<ref name=FJF336/>. Les historiens de la musique retiennent ''[[Le Devin du village]]'' ([[1752 en musique classique|1752]]), {{citation|[[Pastorale héroïque|intermède pastoral]], dont les airs ne doivent leur naïveté qu'aux connaissances musicales élémentaires de leur auteur<ref name=PP313/>}}. Selon Paul Pittion, {{citation|l{{'}}''[[Ouverture (musique)|Ouverture]]'' n'est qu'une suite d'airs de danse, mais certaines pages comme l'air de Colin, ''Je vais revoir ma charmante maîtresse'', et les couplets ''L'art à l'amour est favorable'' ne sont pas sans charme<ref name=PP313/>}}. Ce petit [[opéra]] remporte un réel succès : {{Citation|il a été chanté par toute la France, depuis [[Pierre de Jélyotte|Jéliotte]] et {{Mlle}} [[Marie Fel|Fel]] jusqu'au roi [[Louis XV]], qui ne pouvait se lasser de répéter ''J'ai perdu mon serviteur'', avec la voix la plus fausse de son royaume<ref name="HB74">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Hector Berlioz]] |titre=[[Mémoires de Hector Berlioz|Mémoires]] |volume=1 |lieu=Paris |éditeur=[[Calmann-Lévy]] |année=1878 |année première édition=1870 |pages totales=430 |passage=74-75 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k36210w/f82 |consulté le=14 septembre 2016}}.</ref>}}. Le roi propose alors une [[Rente|pension]] à Rousseau, mais celui-ci refuse. C'est à cette occasion qu'éclate la première dispute avec [[Denis Diderot|Diderot]], qui le presse plutôt d'accepter l'offre royale<ref name="Trousson 292" />. La postérité ne s'est pas montrée favorable envers Rousseau compositeur<ref>À ce sujet, voir les premières pages de l’article de Christie V. McDonald, « En-harmoniques : l’anagramme de Rousseau », ''[[Études françaises]]'', volume 17, numéro 3-4, octobre 1981, p.&nbsp;7–21 ([[doi:10.7202/036739ar|lire en ligne]]).</ref>. Dans ses ''[[Mémoires de Hector Berlioz|Mémoires]]'', [[Hector Berlioz]] plaint ce {{Citation|pauvre Rousseau, qui attachait autant d'importance à sa partition du ''[[Le Devin du village|Devin du village]]'', qu'aux chefs-d'œuvre d'éloquence qui ont immortalisé son nom, lui qui croyait fermement avoir écrasé [[Jean-Philippe Rameau|Rameau]] tout entier, voire le [[Hippolyte et Aricie|Trio des Parques]], avec les petites chansons, les petits flon-flons, les petits rondeaux, les petits solos, les petites bergeries, les petites drôleries de toute espèce dont se compose son petit intermède<ref name=HB74/>}}. [[Fichier:Jean-Philippe Rameau by Jacques Aved.jpg|vignette|gauche|redresse|[[Jean-Philippe Rameau|Rameau]] par [[Joseph Aved]] (vers [[1760 en musique classique|1760]]).|alt=Portrait de Rameau]] Dans l'[[Histoire de la musique classique occidentale|histoire de la musique]] française, en effet, Rousseau est principalement retenu comme critique et adversaire de Rameau<ref>{{harvsp|Jean Malignon|1960|p=110-111}}.</ref>, qui le considère, de son côté, comme un {{citation|pauvre fou, qui n'est pas si méchant qu'on le croit}}<ref>Cité par [[Voltaire]] dans les ''Lettres sur la Nouvelle Héloïse'' (1761).</ref>. L'opéra, qui se présente alors comme {{citation|expression glorieuse du {{citation|spectacle divertissement}} tel que le conçoit le [[Absolutisme|régime aristocratique]] versaillais}} selon Jean Malignon<ref>{{harvsp|Jean Malignon|1960|p=99}}.</ref>, devient la cible de diverses [[Querelle des Lullystes et des Ramistes|querelle]]s, dont la « [[querelle des Bouffons]] » où les [[Collaborateurs de l'Encyclopédie|encyclopédistes]] poursuivent des buts différents : {{citation|à travers le rideau prétexte de l'Opéra, [[Denis Diderot|Diderot]] vise l'esprit même de [[Versailles]], [[Friedrich Melchior Grimm|Grimm]] vise l'esprit français tout entier, et Rousseau vise un homme<ref>{{harvsp|Jean Malignon|1960|p=100}}.</ref>}}. Dans sa ''[[Lettre sur la musique française]]'', publiée en [[1753 en musique classique|1753]], c'est bien l'auteur d{{'}}''[[Hippolyte et Aricie]]'' qu'il attaque pour ses [[Démonstration du principe de l'harmonie|théories sur l'harmonie]] : {{Citation|C'est donc un principe certain et fondé dans la nature, que toute musique où l'harmonie est scrupuleusement remplie, tout accompagnement où tous les accords sont complets, doit faire beaucoup de bruit, mais avoir très-peu d'expression : ce qui est précisément le caractère de la musique française<ref>{{harvsp|Jean-Jacques Rousseau|1753|p=181}}.</ref>}}. Rousseau conclut cette ''Lettre'' de manière particulièrement tranchante, qui provoqua un tel scandale que les acteurs et les musiciens de l'Opéra brûlèrent son auteur en effigie dans la cour de l'[[Opéra de Paris|Académie royale de musique]]<ref name=FJF336/> : {{Citation bloc|Je crois avoir fait voir qu'il n'y a ni [[mesure (musique)|mesure]] ni [[Mélodie (succession de hauteurs)|mélodie]] dans la musique française, parce que la langue n'en est pas susceptible ; que le chant français n'est qu'un aboiement continuel, insupportable à toute oreille non prévenue ; que l'[[Accord (musique)|harmonie]] en est brute, sans expression, et sentant uniquement son remplissage d'écolier ; que les airs français ne sont point des airs ; que le récitatif français n'est point du récitatif. D'où je conclus que les Français n'ont point de musique et n'en peuvent avoir, ou que, si jamais ils en ont une, ce sera tant pis pour eux<ref>{{harvsp|Jean-Jacques Rousseau|1753|p=203}}.</ref>.}} [[Fichier:Air de trois notes.jpg|vignette|''Air sur trois notes'', publié posthumément dans les ''Consolations des misères de ma vie'' (1781). Selon Jenny Batlay, {{citation|personne avant Rousseau n'avait osé écrire un air avec une telle économie de moyens. C'est un tour de force d'avoir réussi à créer un air si expressif {{incise|malgré une monotonie voulue mais jamais excessive}} avec une telle économie de moyens}}<ref>{{Article |prénom1=Jenny |nom1=Batlay |titre=Une chanson de Jean-Jacques Rousseau : « L'air de trois notes » |périodique=Cahiers de l'Association internationale des études françaises |numéro=28 |année=1976 |doi=10.3406/caief.1976.1114}}.</ref>.|alt=Partition et paroles imprimées.]] Pour les musicologues modernes, les attaques de Grimm et de Rousseau contre l'art de Rameau {{citation|confinent à la niaiserie<ref>{{harvsp|Jean Malignon|1960|p=103}}.</ref>}}. Berlioz en vient à considérer comme un trait de {{citation|perfidie facétieuse}} les éloges de [[Christoph Willibald Gluck|Gluck]] adressés à la musique de Rousseau en présence de [[Marie-Antoinette d'Autriche|Marie-Antoinette]]<ref name=HB74/>. Au début du {{s-|XX|e}}, [[Claude Debussy]] raille encore {{citation|la naïve esthétique de Jean-Jacques Rousseau<ref>{{harvsp|Claude Debussy|1987|p=246}}.</ref>}} et ses {{citation|raisons {{incise|pas très valables}} d'en vouloir à Rameau<ref>{{harvsp|Claude Debussy|1987|p=203}}.</ref>}}. Un de ses amis, le critique [[Louis Laloy]] écrit : {{citation|Pour le citoyen de Genève, toute musique qu'il ne saurait écrire lui-même est {{citation|gothique}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Louis Laloy]] |titre=Rameau |éditeur=Nabu Press |année=2011 |pages totales=264 |isbn=9781179543895}}.</ref>}}. En [[1977 en musique classique|1977]], [[Antoine Goléa]] considère que les ouvrages de certains compositeurs français, {{citation|les [[François-André Danican Philidor|Philidor]], les [[Pierre-Alexandre Monsigny|Monsigny]], les [[André Grétry|Grétry]], justifieraient, à la rigueur, le placet de Rousseau, sublime à force d'être ridicule<ref name="AG254">{{harvsp|Antoine Goléa|1977|p=254}}.</ref>}}, tout en critiquant l'attitude rétrograde du philosophe : {{citation|Rousseau pensait à Rameau, pensait au langage harmonique et au [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] qu'il traite de « reste de barbarie ». Au temps de Berlioz, il eût été pour [[Adolphe Adam|Adam]] — au temps de Debussy, pour [[Camille Saint-Saëns|Saint-Saëns]] et [[Ambroise Thomas]]<ref name=AG254/>}}. Considérant l'évolution esthétique de la [[tragédie lyrique]] vers l'[[opéra]], Jean Malignon relève néanmoins le rôle de Rousseau critique : {{citation|Laissons là pour une fois sa ''[[Lettre sur la musique française]]'', citée abondamment {{incise|et, hélas, exclusivement}} par les historiens de Rameau, pour ouvrir plutôt sa ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à d'Alembert sur les spectacles]]''. Quel mordant ! Un chef-d'œuvre ! D'un seul revers de sa plume d'oie, il balaie toutes « ces pleureuses de loge, si fières de leurs larmes ». Jolie trouvaille, au demeurant ! Par malchance, il s'agit au total d'un ouvrage de méchante humeur}}, mais qui apporte {{citation|la clef d'un malentendu pénible, inexplicable, qui pendant tout le {{s-|XIX|e}} a séparé Rameau du public français<ref name="JM162">{{harvsp|Jean Malignon|1960|p=162}}.</ref>}}. En effet, {{citation|l'[[âme]] dont parle ici le Genevois Rousseau représente quelque chose d'assez rare encore à l'époque. Il n'est pas jusqu'à la façon de prononcer le mot qui ne rende un son neuf<ref name=JM162/>}}. [[François-Joseph Fétis]] offre également un portrait nuancé : {{citation|Sans être savant dans la théorie et dans l'histoire de la musique, sans avoir possédé une connaissance pratique de l'harmonie et du contrepoint, sans avoir même été assez habile lecteur pour déchiffrer une simple leçon de solfège, Jean-Jacques Rousseau exerça une grande influence sur la musique de son temps en France […] Dans l'esthétique de la musique, il eut d'ailleurs des vues justes, élevées, et ce qu'il en a écrit n'a pas été sans fruit pour la réforme du goût des français dans cet art<ref name=FJF336/>}}. [[Fichier:Dictionnaire de musique.tif|vignette|gauche|alt=Partitions.|Planche du ''Dictionnaire de musique'' (1768).]] Rousseau est par ailleurs considéré comme un des fondateurs de l'[[ethnomusicologie]] quand, dans son ''Dictionnaire de musique'', il transcrit {{citation|deux chansons des sauvages de l’Amérique}} pour mettre le lecteur {{citation|à portée de juger des divers Accens musicaux des Peuples}}<ref>{{Article |prénom1=Anne-Marie |nom1=Mercier-Faivre |prénom2=Yannick |nom2=Seité |titre=Le jazz à la lumière de Jean-Jacques Rousseau |périodique=L'Homme |numéro=2 |année=2001 |lire en ligne=https://lhomme.revues.org/100?file=1}}.</ref>. == Questionnements contemporains sur l'œuvre de Rousseau == === Cohérence de l'œuvre === Si Rousseau soutient que l'unité fondamentale de son œuvre repose sur l'idée que l'homme est naturellement bon, que c'est la société qui le pervertit, il n'en demeure pas moins que jusqu'au début du {{s-|XX}} Rousseau a été lu de façon très dichotomique : d'un côté il est vu comme un {{citation|magicien de la langue}} et de l'autre comme un homme de contradiction dont le cas relève presque de la pathologie{{sfn|Starobinski|2012|p=II}}. Encore faut-il préciser qu'il s'agissait des interprétations les plus bienveillantes. Selon [[Jean Starobinski]], ses accusateurs {{citation|le tenaient coupable de tous les désastres politiques et moraux qu'ils voyaient survenir dans le monde moderne{{sfn|Starobinski|2012|p=II}}}}. Ce n'est qu'à partir du début du {{s-|XX}} que ses œuvres politiques ayant été enfin complètement éditées, il est possible de le lire de façon systématique. Si [[Gustave Lanson]] est un des premiers à insister sur l'unité de la pensée de Rousseau, c'est à partir de l'analyse de [[Ernst Cassirer]] exposée dans son livre ''Le problème Jean-Jacques Rousseau'' de 1932 que la thèse de l'unité va devenir dominante non sans rencontrer des résistances. Par exemple, contre Cassirer, [[Victor Basch]] soutient en 1932 que Rousseau est d'abord un poète et qu'il {{citation|n'a été penseur et philosophe qu'autant qu'il a été poète et romancier}}<ref>Citation extraite du Bulletin de la Société Française de Philosophie, XXXII, 1932, {{p.|78}}, cité in Préface de Jean Starobinski au texte de Ernst Cassirer de 1932 sur Rousseau p.V.</ref>. Dans son livre ''Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau'', [[Victor Goldschmidt (philosophe)|Victor Goldschmidt]] insiste sur la cohérence de la pensée philosophique de Rousseau qui, selon lui, résulterait du fait que le citoyen de Genève affirme qu'une même méthode doit être utilisée pour analyser diverses disciplines, méthode qui tient essentiellement à {{citation|l'observation et au raisonnement }}<ref name="Fontaine" />. [[Fichier:Mary Wollstonecraft Tate portrait.jpg|vignette|[[Mary Wollstonecraft]] femme de lettres et [[Féminisme|féministe]] par John Opie.|alt=Une lectrice, de profil, songeant à sa lecture, lève les yeux sans regarder le spectateur.]] Au début du {{s-|XXI}}, un auteur comme John Scott estime que s'il y a bien des paradoxes dans l'œuvre de Rousseau, cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas unité. En effet, la contradiction peut n'être qu'apparence de contradiction et ne demander qu'à être levée{{sfn|Scott|2012|p=xx}}. Cet auteur considère l'œuvre du citoyen de Genève comme un exposé du système de la bonté naturelle de l'homme{{sfn|Scott|2012|p=xix}}. Toutefois, dans cette maxime ou cette conjecture, l'adjectif {{citation|bon}} ne signifie pas qu'à l'origine les hommes sont naturellement vertueux et bienfaisants mais, selon John Scott, qu'en l'homme {{citation|existerait à l'origine un équilibre entre les besoins et passions et la capacité à les satisfaire}}, et ce serait cet équilibre qui ferait l'homme {{citation|bon pour lui-même et non dépendant des autres}}, car précisément c'est la {{citation|dépendance vis-à-vis des autres qui fait les hommes mauvais}}{{sfn|Scott|2012|p=xxxiv}}. === Rousseau et le féminisme === Rousseau, dans l{{'}}''[[Émile ou De l'éducation]]'', livre V, affirme : {{citation|Plaire aux hommes, leur être utiles, se faire aimer et honorer d’eux, les élever jeunes, les soigner grands, les conseiller, les consoler, leur rendre la vie agréable et douce, voilà les devoirs des femmes dans tous les temps, et ce qu'on doit leur apprendre depuis l’enfance}}. À la fin du {{s|XVIII}}, la femme de lettres [[Mary Wollstonecraft]], l’une des pionnières du féminisme en Angleterre, dénonce cette conception de Rousseau de la femme comme une imposture intellectuelle consistant à considérer comme nature ce qui est [[culture]]<ref>{{Article |langue=fr |prénom1=Teresa López |nom1=Pardina |titre=Féminisme et laïcité |périodique=Chimères |date=2012-11-15 |issn=0986-6035 |lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=CHIME_065_0137 |consulté le=2016-09-03 |pages=137–151}}.</ref>, idée qui sera développée plus tard par [[Simone de Beauvoir]] dans sa célèbre expression : {{citation|On ne naît pas femme, on le devient}}. Dans son livre de 1792, ''A Vindication of the Rights of Woman'', traduit par ''[[Défense des droits de la femme]]'', elle critique la vision de la femme qu'a le philosophe de l'éducation, qui dénie aux femmes le droit même à l'éducation. Elle suggère que, sans cette idéologie pernicieuse qui encourage les jeunes femmes à privilégier leur beauté et leur apparence, elles pourraient s'accomplir de manière bien plus féconde. Les épouses seraient de véritables compagnes, exerceraient un métier si elles le souhaitaient : {{citation|les femmes pourraient certainement étudier l'art de guérir et être des médecins aussi bien que des infirmières. Devenir des sages-femmes, ce à quoi la décence semble les destiner […] ; elles pourraient aussi étudier la politique […] et occuper toutes sortes de fonctions}}. Dans la ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à d’Alembert sur les spectacles]]'', Rousseau écrit {{citation|toute femme qui se montre se déshonore}}. Obligé de reconnaître que quelques femmes ont du talent, il précise que c’est à {{citation|l’encontre de son sentiment}} et donc que {{citation|ce n’est pas à une femme mais aux femmes qu'il refuse le talent des hommes}}. Cette affirmation relève d'une théorie [[masculiniste]]<ref>{{Lien web |titre=Rousseau - Féministes en tous genres |url=http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/rousseau/ |site=feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com |consulté le=2016-09-03}}.</ref>, voire misogyne, mais doit être replacée dans le contexte de l'époque<ref>{{Lien web |titre=Rousseau était-il misogyne? dans Conférences, actualités - Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency, France |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/fr/news/conferences/conference-rousseau-misogyne |site=museejjrousseau.montmorency.fr |consulté le=2016-09-03}}.</ref>. === Rousseau et le totalitarisme du {{s-|XX}} === [[Fichier:Bertrand Arthur William Russell, 3rd Earl Russell.jpg|vignette|left |Bertrand Russell, un critique de Rousseau, peint par [[Roger Fry]] en 1923.|alt=Demi-buste d'un homme de face, en costume trois pièces, regardant vers le côté.]] Dès le {{s-|XIX}}, Rousseau fait l'objet de critiques, telle celle de [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]] pour lequel {{citation|la Révolution, la République et le peuple n'eurent jamais de plus grand ennemi que Jean-Jacques}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Pierre-Joseph |nom1=Proudhon |lien auteur1=Pierre-Joseph Proudhon |titre=Les Femmelins |sous-titre=les grandes figures romantiques |éditeur=Nouvelle Librairie nationale |année=1912 |passage=31 |lire en ligne=https://archive.org/stream/lesfemmelinsles00prou#page/30/mode/2up}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Aaron |nom1=Noland |titre=Proudhon and Rousseau |périodique=Journal of the History of Ideas |volume=28 |numéro=1 |année=1967 |jstor=2708479}}.</ref>. [[Bertrand Russell]] décrit Rousseau, dans son ''Histoire de la philosophie occidentale'' ([[1952 en littérature|1952]]), comme {{citation|l'inventeur de la philosophie politique de dictatures pseudo-démocratiques}}, et conclut qu'{{citation|[[Adolf Hitler|Hitler]] en est le résultat}}<ref>Évelyne Pieiller, « Les révolutions de Rousseau », ''Le Monde diplomatique'', octobre 2012, [http://www.monde-diplomatique.fr/2012/10/PIEILLER/48272 lire en ligne].</ref>. Bien que Rousseau ait critiqué à maintes reprises les tyrannies et régimes autoritaires de son temps, défendant la [[liberté de conscience]] et d'[[liberté d'expression|expression]] comme bases de la [[démocratie]], au moins trois auteurs (Marejko, Crocker et Talmon) lui ont reproché d'avoir influencé l'émergence du [[totalitarisme]]. Précisons d'abord que pour [[Jan Marejko]], cela ne signifie pas que l'on trouve dans les écrits de Rousseau une intention délibérée d'élaborer un système totalitaire<ref>{{Ouvrage |prénom1=Jan |nom1=Marejko |lien auteur1=Jan Marejko |titre=Jean-Jacques Rousseau et la dérive totalitaire |éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme|L'Âge d'Homme]] |année=1984 |passage=19 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|WYFuJNA6yc0C|p=19}}}}.</ref>. Pour l'universitaire américain Lester G. Crocker<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Lester G. |nom1=Crocker |titre=Recent interpretations of the French Enlightenment |périodique=Cahiers ďhistoire mondiale |volume=8 |numéro=3 |année=1964 |lire en ligne=http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1967_num_22_4_421590_t1_0928_0000_2}}.</ref>, deux éléments de la pensée de Rousseau auraient favorisé le [[totalitarisme]] contemporain, à savoir : la tendance autarcique de la pensée de Rousseau ainsi que son insistance sur l'idée d'unité nationale (critiquée en son temps par l'[[Nicolas-Sylvestre Bergier|abbé Bergier]] qui évoquait un {{citation|patriotisme fanatique}}). L'historien israélien [[Jacob Talmon|Jacob L. Talmon]] voit également dans la théorie de la [[volonté générale]] de Rousseau l'origine de ce qu'il appelle la « démocratie totalitaire »<ref>[[Jacob Talmon|Jacob L. Talmon]], ''Les origines de la démocratie totalitaire'', {{p.|17}}.</ref>. [[Leo Strauss]] s'oppose à cette interprétation car il estime, selon [[Céline Spector]]{{sfn|Spector|2011|p=84}}, {{citation|que le contrat rousseauiste ne peut exiger le sacrifice de l'individu, car la nature ne dicte rien d'autre que l'intérêt personnel}}. Selon Strauss, {{citation|Rousseau croyait que des révolutions pourraient restaurer la modération de l'Antiquité sur des principes nouveaux, conscients. Sa pensée est une union bizarre du progressisme radical et révolutionnaire de la modernité et de la discrétion et de la réserve de l'Antiquité}}<ref>L. Strauss et J. Cropsey, ''Histoire de la philosophie politique'' (1993), trad. O. Seyden (Paris 1994), {{p.|634}}.</ref>. En France, le [[régime de Vichy]] a été partagé dans son appréciation de Rousseau. [[Marcel Déat]] a salué un {{citation|Jean-Jacques Rousseau totalitaire}}, socialiste et national<ref name="Déat">[[Marcel Déat]], « Jean-Jacques Rousseau totalitaire », ''Pensée allemande et pensée française'', Paris, Aux Armes de France, 1944, {{p.|123-127}}. Cité in Vayssière Bertrand, « [http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-3-page-151.htm Europe et souveraineté. La notion d'État, des penseurs classiques aux réalités actuelles]», ''[[Vingtième Siècle : Revue d'histoire]]'' 3/2007 ({{n°|95}}), {{p.|151-166}}. DOI : 10.3917/ving.095.0151.</ref>. Par les membres plus maurrassiens, le citoyen de Genève a parfois été dépeint comme la figure même du {{citation|[[Juif errant]]}} voire, chez [[Charles Maurras|Maurras]] lui-même, comme {{citation|anarchiste individualiste}} et {{citation|faux prophète}}<ref name="PP">Pascale Pellerin, « [http://digistore.bib.ulb.ac.be/2015/i9782800415307_f.pdf Anti-rousseauisme et antisémitisme sous l'Occupation] », in VAN STAEN Christophe, ''Études sur le {{s-|XVIII|e}} : « Jean-Jacques Rousseau (1712-2012). Matériaux pour un renouveau critique »'', volume XXXX, [[Éditions de l'Université de Bruxelles]], 2012, {{p.|59-65}}.</ref>. Dans un livre sur [[Montesquieu]] publié en 1943, M. Duconseil, un tenant de la « [[Révolution nationale]] » de [[Philippe Pétain|Pétain]] collaborateur de ''[[L'Action française (quotidien)|L'Action française]]'', écrit : {{citation|Jean-Jacques Rousseau est la grande figure sémite qui domine notre époque. [...] Voilà le père des dogmes démocratiques modernes}}<ref name=PP/>. [[Dominique Sordet]] rapproche Rousseau et [[Léon Blum]], et qualifie les idées du philosophe de {{citation|destructives [...] de tout ordre social hiérarchique, et par conséquent aryen}}<ref name=PP/>. Bruno Bernardi souligne que dans le ''Contrat social'', {{citation|la souveraineté des citoyens est le seul fondement de l'obéissance des sujets. De l'obéissance des sujets dépend la consistance de la souveraineté. Ce n'est qu'au prix d'une désarticulation de cette double contrainte, aux yeux de Rousseau indissociable, et d'une confusion entre le sujet et le citoyen qu'on a pu voir ici le germe d'une conception totalitaire de l'État [...]}}. Il relève qu' {{citation bloc|on a pu voir en [Rousseau] aussi bien un apôtre de l'irréductible liberté de l'individu qu'un fourrier du totalitarisme. Dans son outrance même, cette opposition renvoie à la caractérisation de sa démarche [[Épistémologie|épistémologique]] : on a pu lui prêter une orientation tantôt [[Individualisme|individualiste]] tantôt [[Holisme|holiste]]. Doit-on voir dans sa conception de la société la mise en œuvre d'un modèle [[Artificialisme|artificialiste]] et [[Mécanisme|mécaniste]] ou [[Organicisme|organiciste]] ? Sans se recouvrir, ces trois débats d'interprétation renvoient d'évidence l'un à l'autre. Si les exégètes les plus attentifs de la pensée de Rousseau se sont refusés à toute lecture unilatérale, si le Rousseau totalitaire de L.-J. Talmon [...], ne leur a guère paru crédible, ils semblent généralement accepter les termes du débat. [...] Une lecture attentive de ce chapitre [{{Wikisource|titre=Du contrat social/Édition 1762/Livre I/Chapitre 5}}] ne permet-elle pas de montrer que Rousseau cherche précisément à se dégager de l'opposition entre organicisme et artificialisme mécaniste<ref>Jean-Jacques Rousseau, ''Du contrat social'', Flammarion, Paris, 2001, présentation par Bruno Bernardi ; {{p.|193 et 199}}.</ref> ?}} === Interprétation de la pensée de Rousseau par Léo Strauss === Rousseau est avec [[Nicolas Machiavel|Machiavel]], [[Thomas Hobbes|Hobbes]] et [[Alexis de Tocqueville|Tocqueville]], un des auteurs favoris de [[Leo Strauss]]{{sfn|Spector|2011|p=73}}. Pour ce philosophe, le citoyen de Genève marque le début de la deuxième vague de la modernité. La première vague débutant avec Machiavel et Hobbes, tandis que la troisième débute avec [[Friedrich Nietzsche]]. Si la première vague a fait de la morale et de la politique un problème technique, Rousseau au contraire, a voulu redonner une place non technique à celle-ci sans toutefois revenir aux classiques{{sfn|Spector|2011|p=75}}. Strauss interprète la notion de volonté générale comme une extension de la volonté particulière, comme une préfiguration de l'impératif catégorique de [[Emmanuel Kant|Kant]]{{sfn|Spector|2011|p=76}}. La volonté générale, selon lui, serait {{citation|une contrainte nécessaire}} à la vie bonne en société{{sfn|Spector|2011|p=81}}. Cet auteur insiste sur le Rousseau du ''Discours sur les sciences et les arts'' qu'il analyse comme voulant s'émanciper d'une conception de la science vue par les Lumières comme un substitut à la religion, comme devant conduire les hommes au bonheur{{sfn|Spector|2011|p=78}}. Selon Strauss, pour Rousseau, {{citation bloc|La science est mauvaise, non dans l'absolu, mais seulement pour le peuple ou pour la société ; elle est bonne, et même nécessaire, pour le petit nombre parmi lequel Rousseau se compte<ref>L.Strauss, {{citation|L'intention de Rousseau}}, trad. P. Manent, dans ''Pensée de Rousseau'' (Paris, 1984), p.75.</ref>.}} Selon Léo Strauss, alors que les lois issues de la volonté générales sont tributaires du législateur et comportent toujours une part de mystère, la philosophie cherche à mettre ce mystère en lumière et donc à lui faire perdre son efficacité propre : {{citation|en d'autres termes, note-t-il, la société doit faire tout ce qui est possible pour faire oublier aux citoyens les faits mêmes que la philosophie politique met au centre de leur attention, comme constituant les fondements de la société. La société joue son existence sur un aveuglement spécifique contre lequel la philosophie se révolte nécessairement<ref>L.Strauss, {{citation|L'intention de Rousseau}}, trad. P. Manent, dans ''Pensée de Rousseau'' (Paris, 1984), p.89.</ref>}}. === Rousseau vu par Habermas (école de la Théorie critique) === [[fichier:JurgenHabermas.jpg|vignette|[[Jürgen Habermas]].|alt=photo d'Habermas]] [[Jürgen Habermas|Habermas]], dans ''L'Espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise'', considère Rousseau comme un des premiers à avoir pensé au rôle de l'[[opinion publique]]. Selon le philosophe allemand{{sfn|Spector|2011|p=210}}, le citoyen de Genève {{citation|rattache la volonté générale à une opinion publique qui coïncide avec l'opinion irréfléchie et spontanée, avec l'opinion telle qu'elle est publiée}}<ref>[[Jürgen Habermas]], ''L'Espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise'' trad. de M.-B De Launay (Paris, 1978), {{p.|10}}.</ref>{{,}}{{sfn|Spector|2011|p=210}}. Il remarque à cet égard que Rousseau se prononce contre les longs débats qu'il voit comme un affaiblissement du lien social{{sfn|Spector|2011|p=211}}. Chez Rousseau, l'opinion publique exerce un certain pouvoir de direction (Habermas rappelle que Rousseau écrit dans ''[[Du contrat social]]'' (livre IV, ch.7) {{citation|l'opinion publique est l'espèce de loi dont le censeur est le ministre}}, mais que chez lui, cette opinion publique est en quelque sorte {{citation|canalisée}} par le législateur qui traduit la volonté générale en loi){{sfn|Spector|2011|p=211}}. Habermas, sur ces points, se démarque de Rousseau en insistant sur l'aspect délibératif de sorte que, chez lui, {{citation|la volonté générale est ... formée discursivement, dans l'espace de la discussion publique}}{{sfn|Spector|2011|p=212}}. Un autre point de désaccord peut être relevé entre Habermas et Rousseau. Alors que le citoyen de [[Genève]] insiste sur la notion de [[patrie]] et suppose une communauté relativement homogène qui partage le respect des mêmes [[vertu]]s, la même conception du bien de la communauté, Habermas, qui pense que ces conditions ne peuvent pas être remplies dans le cadre d'une société non-homogène, propose pour le monde du {{s-|XXI}} {{citation|un modèle d'intégration politique, insistant sur les conditions procédurales de formation de l'opinion et de la volonté}}{{sfn|Spector|2011|p=216}}. == Influence == [[Fichier:JJ Rousseau par Briceau 1791.jpg|vignette|Portrait de Rousseau par Angélique Briceau (1791).|alt=Gravure en couleur de face à mi-corps. Le visage exprimer une douleur contenue et le regard est intense.]] La pensée de Rousseau a imprégné tant la [[Révolution française]] que le [[républicanisme]] de la [[Troisième République (France)|Troisième République]] en [[France]]. Sur le plan philosophique, si Rousseau a fortement influencé la [[philosophie allemande]], il a été contesté par les [[libéralisme|libéraux]] et certains [[marxisme|marxistes]] tandis qu'il est apprécié du courant urbaphobe. === Rousseau, la Révolution française et la tradition républicaine === ==== Influence sur la Révolution française ==== [[Fichier:Le génie de Rousseau éclairant l'assemblée nationale.jpg|vignette|Estampe de Jean-Baptiste Chapuy (vers 1789) intitulée ''Assemblée Nationale, écueil des aristocrates : le génie de Rousseau en éclaire l'entrée''.|alt=Un angelot tenant à la main le ''Contrat social'' réfléchit le soleil vers l'Assemblée, tandis qu'un prêtre, un noble et un militaire font naufrage.]] Le [[royalisme|royaliste]] [[Charles Maurras]] voit en Rousseau l'inspirateur de la Révolution, et la source intellectuelle de tous les maux de la France : {{début citation}}Je hais dans Rousseau le mal qu'il a fait à la France et au genre humain, le désordre qu'il a apporté en tout et, spécialement, dans l'esprit, le goût, les idées, les mœurs et la politique de mon pays. Il est facile de concevoir qu'il ait dû apporter le même désordre sur le plan religieux<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=[[Charles Maurras]] |titre=Jean-Jacques « faux prophète » |périodique=Action française |date=16 avril 1942 |lire en ligne=http://maurras.net/textes/50.html |consulté le=17 septembre 2016}}.</ref>.{{fin citation}} Maurras reprend là une tradition [[contre-révolution]]naire initiée par [[Edmund Burke]], [[Joseph de Maistre]] auteur d'un ''Examen d'un écrit de J.-J. Rousseau sur l'inégalité des conditions parmi les hommes'', publié de façon posthume sous le titre ''Contre Rousseau''<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean Stouff |titre=Joseph de Maistre contre Rousseau |url=http://biblioweb.hypotheses.org/10502 |site=biblioweb.hypotheses.org |date=18 avril 2012 |consulté le=17 septembre 2016}}.</ref>, et [[Louis de Bonald]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Christophe Salvat |titre=Rousseau et la « Renaissance classique » française (1898-1933) |périodique=Astérion |numéro=12 |date=24 juin 2014 |lire en ligne=http://asterion.revues.org/2545 |consulté le=17 septembre 2016}}.</ref>. Les universitaires qui se sont penchés sur la question ont une approche plus nuancée et plus documentée. Pour George Armstrong Kelly, avant la Révolution, Rousseau est surtout connu comme étant l'auteur de l{{'}}''Émile'' et des ''Discours''{{sfn|Kelly|2011|p=42}}. Ce n'est qu'après le début de la Révolution que ses écrits politiques sont réellement découverts par [[Emmanuel-Joseph Sieyès|Sieyès]], [[Jean-Paul Marat|Marat]] et d'autres{{sfn|Kelly|2011|p=44}}. Ce qui marque les révolutionnaires au tout début, c'est l'idée développée par Rousseau que l'homme s'est éloigné de la nature, ce qui l'a conduit à l'esclavage et à ses suites. C'est aussi l'idée prégnante chez lui que les peuples ont parfois droit, comme Sparte et Rome, à une seconde naissance. C'est ce scénario rousseauiste qui a profondément marqué les [[Montagne (Révolution française)|Montagnards]], notamment [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]] et [[Louis Antoine de Saint-Just|Saint-Just]]{{sfn|Kelly|2011|p=43}}. Là où Rousseau voit des maîtres et des esclaves, les tenants de la Révolution française insistent sur la nature cachée, préservée de la dépravation de l'[[Société d'Ancien Régime|Ancien Régime]] du peuple français. Pour George Armstrong Kelly, les disciples montagnards de Rousseau, ont transformé la notion très prégnante chez Rousseau de mémoire en volonté de procéder à un recommencement avec de nouveaux héros et une nouvelle cité. Volonté aussi de faire en sorte de retrouver le temps où l'homme était bon{{sfn|Kelly|2011|p=44}}. [[Fichier:Jean-Jacques Rousseau en sage tenant le Contrat social.jpg|vignette|« Jean-Jacques Rousseau en sage tenant ''[[Du contrat social]]'' », carte à jouer contemporaine de la Révolution française d'Hughes Chassoneris.|alt=Rousseau de profil, le haut du corps vêtu à la mode de son temps ; le bas, à celle antique.]] [[Fichier:La Philosophie découvrant la vérité.jpg|vignette|Estampe de Louis-Simon Boizot, ''La Philosophie découvrant la vérité'', avec en haut à droite, un buste de Rousseau.|alt=Une femme tenant une torche dévoile une autre, nue, tenant le ''Contrat social'', sous le regard du buste de Rousseau.]] [[Jean Starobinski]] illustre quant à lui le {{citation|[[conservatisme]] politique de Rousseau}} en citant<ref name="Starobinski28">{{Harvsp|Starobinski|1976|p=28}}.</ref> son ''Jugement sur la Polysynodie. O.C.'' (1756), III, 638 : {{citation bloc|Qu'on juge du danger d'émouvoir une fois les masses énormes qui composent la monarchie française ! Qui pourra retenir l'ébranlement donné, ou prévoir tous les effets qu'il peut produire ?… Que le gouvernement actuel soit encore celui d'autrefois, ou que durant tant de siècles il ait changé de nature insensiblement, il est également imprudent d'y toucher. Si c'est le même, il le faut respecter ; s'il a dégénéré, c'est par la force du temps et des choses, et la sagesse humaine n'y peut plus rien.}} Jean Starobinski estime que {{citation|la pensée de Rousseau se rapproche sur ce point de celle de [[Montesquieu]]. Même prudence, même alternative entre la conservation de l'institution primitive et sa dégénérescence, même hésitation à passer à l'action au nom d'un progrès<ref name="Starobinski28" />…}} Plus loin, commentant cette fois le ''Contrat social'' (1762), il ajoute : {{citation bloc|Rousseau est certainement sincère lorsqu'il se défend d'avoir voulu troubler l'ordre établi et renverser les institutions de la France monarchique. Dans les ''Lettres de la Montagne'' ({{Ire}} partie, lettre VI) il assure que le ''Contrat social'', loin de proposer l'image d'une cité qui devrait supplanter la société existante, se borne à décrire ce que fut la république de Genève avant les troubles qui l'ont corrompue. Dans les ''Confessions'', le ''Contrat'' est présenté comme une œuvre de réflexion abstraite, pour laquelle Rousseau n'a pas voulu {{citation|chercher d'application}}. Il n'a fait qu'user pleinement du {{citation|droit de penser}}, que les hommes possèdent universellement<ref>{{Harvsp|Starobinski|1976|p=46}}.</ref>.}} Pour Jean Starobinski : {{citation|S'il est vrai que la pensée de Rousseau est révolutionnaire, il faut aussitôt ajouter qu'elle l'est au nom d'une nature humaine éternelle, et non pas au nom d'un progrès historique. (Il faut {{citation|interpréter}} l’œuvre de Rousseau pour voir en elle un facteur décisif dans le progrès politique du {{s|XVIII}})}}<ref>{{Harvsp|Starobinski|1976|p=35}}.</ref>. ==== Critique de Arendt sur l'influence de Rousseau sur la Révolution française ==== La critique de [[Hannah Arendt]] concernant Rousseau porte sur deux points. Selon elle, Rousseau, d'une part, identifie souveraineté et pouvoir et, d'autre part, donne à la pitié un rôle politique. Elle insiste fortement sur le second point. Pour elle, c'est la primauté donnée à la question sociale qui a empêché la Révolution d'instituer la liberté. Or cette mise en avant de la pitié vient de Rousseau, le premier à avoir donné de l'importance à cette émotion. Elle écrit à ce propos : {{citation|Il s'intéressait plus à son émotion qu'à la souffrance d'autrui, il s'enchantait aux émotions et humeurs à mesure qu'elles se révélaient à lui dans les délices exquises de l'intimité que Rousseau fut le premier à découvrir}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Hannah |nom1=Arendt |lien auteur1=Hannah Arendt |titre=Essais sur la révolution |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=1967 |passage=126 }}.</ref>. Le problème pour Arendt vient du fait que la pitié n'est pas un sentiment politique constructif, notamment quand, comme les hommes de la Révolution, on la prend pour une vertu et qu'on ne croit pas au précepte de Montesquieu qui veut que même la vertu doit comporter des limites{{sfn|Spector|2011|p=181}}. Pour Arendt, en politique, ce n'est pas la pitié, mais la solidarité qui participe de la raison qui permet d'améliorer les choses. ==== Rousseau et la tradition républicaine en France ==== [[Claude Nicolet]], dans son ouvrage ''L'idée républicaine en France'' (1982), un livre qui a contribué au retour en force du [[républicanisme]] dans les années 1980, soutient que c'est Rousseau qui a fourni le socle théorique à la notion de république telle qu'elle est entendue en France. Selon cet auteur, l'idée républicaine en France s'est construite autour des concepts de souveraineté et de la théorie de la loi développés par le citoyen de Genève{{sfn|Spector|2011|p=176-177}}. Nicolet écrit : {{citation bloc|La grande affaire des républicains, c'est bien entendu Rousseau. L'homme et l'œuvre ont été, par lui-même, si intimement liés, ils sont d'ailleurs si contradictoires en apparence, et si cohérents en réalité, qu'on ne pourra pas s'étonner que Rousseau ait été, un siècle durant - et peut-être plus - à la fois la référence inévitable et le signe de division le plus éclatant des républicains français, comme de quelques autres<ref>Nicolet, ''L'idée républicaine en France (1789-1924) ; essai d'histoire critique '' (1982), p.70.</ref>{{,}}{{sfn|Spector|2011|p=176-177}}.}} De façon plus générale Rousseau est considéré avec [[Emmanuel Kant|Kant]] et le [[positivisme]] comme l'une des trois {{citation|sources}} de la doctrine républicaine en France{{sfn|Spector|2011|p=177}}. Il a permis aux républicains de disposer d'une légitimité historique face aux monarchistes et aux catholiques{{sfn|Spector|2011|p=176-177}}. Toutefois cet héritage pose le problème de l'interprétation du ''Contrat social'' qui oppose un Rousseau en faveur d'un gouvernement aristocratique à un Rousseau plus républicain revendiqué par [[Maximilien de Robespierre|Robespierre]]. Pour Nicolet, Rousseau ne serait pas un auteur démocratique au sens contemporain comme l'ont cru {{Mme}} de Staël et Benjamin Constant, car il conserve au mot république son sens ancien d'État légitime gouverné par des lois, qui doit beaucoup à la ''politeia'' aristotélicienne. Selon cette interprétation, {{citation|le legs de Rousseau serait triple : au-delà du prince de la souveraineté populaire et la définition de la loi comme expression de la volonté générale, l'œuvre du philosophe aurait inspiré une théorie de la vertu comme visée d'intérêt général, jugée consubstantielle au républicanisme}}{{sfn|Spector|2011|p=178}}. Il est à noter que Rousseau est absent du renouveau de la pensée républicaine initié par [[Quentin Skinner]] et [[John Greville Agard Pocock|John Pocock]] à partir des années 1960-1970. Ce renouveau, qui récuse le dualisme introduit par Isaiah Berlin entre liberté positive et négative, s'inscrit plus dans le sillage de Cicéron que d'Aristote et dans la tradition républicaine de Machiavel. Pour eux la liberté individuelle réside d'abord dans la participation à des institutions politiques{{sfn|Spector|2011|p=173}}. ==== Rousseau et le concept de souveraineté ==== [[Fichier:Jean-Jacques_Rousseau,_gravure_d'Antoine-Claude-François_Villerey_CROP.jpg|vignette|Portrait de Jean-Jacques Rousseau, gravure d'[[Antoine-Claude-François Villerey]].]] Dans une étude sur le concept de souveraineté, [[Jacques Maritain]] voit dans « le mythe de la ''Volonté générale'' » exposé dans ''Du contrat social'' {{citation|un moyen de transférer au peuple le pouvoir séparé et transcendant du roi absolu{{sfn|Maritain 1953|p=40}}.}} Or, selon le philosophe, ce transfert est hautement problématique : {{citation bloc|Ainsi Rousseau, qui n'était pas un démocrate<ref group="n">{{Citation|S'il y avait un peuple de dieux, il se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes.}} ''Du contrat social'', III, iv.</ref>, a introduit dans les démocraties modernes naissantes une notion de la Souveraineté qui était destructrice de la démocratie, et tendait vers l'État totalitaire. […] Le Législateur, ce surhomme décrit dans le ''Contrat social'', nous offre un avant-spectacle de nos dictateurs totalitaires modernes dont « la grande âme est le vrai miracle qui doit prouver » leur « mission », et qui doivent « altérer la constitution de l'homme pour la renforcer » (II, iv). Rousseau ne pense-t-il pas, au surplus, que l'État a droit de vie et de mort sur le citoyen{{sfn|Maritain 1953|p=41}} ?}} Et Maritain de conclure : {{citation|L'État de Rousseau n'est que le [[Léviathan (Thomas Hobbes)|Léviathan]] de Hobbes couronné par la Volonté générale, en lieu et place de la couronne de ceux que le vocabulaire jacobin nommait ''les rois et les tyrans''{{sfn|Maritain 1953|p=41}}.}} De son côté, [[Alain de Benoist]] affirme : {{citation bloc|Alors que les philosophes des Lumières veulent limiter les prérogatives du pouvoir et contestent la notion même de ''souveraineté'', Rousseau fait au contraire de celle-ci la pierre angulaire de tout son système politique. Appelant souverain le corps politique auquel a donné naissance le contrat social, il en déduit que la volonté générale étant une, la souveraineté qui en résulte ne saurait être fragmentée sous peine de perdre toute signification. Par définition, la souveraineté ne se divise pas. Rousseau rejette donc toute [[séparation des pouvoirs]], toute tentative de diviser la souveraineté. Le contraste avec les propositions libérales est éclatant. Rousseau rejette l'alternative entre le [[libéralisme]] et le [[despotisme]], ou plutôt il pense qu'en instaurant le citoyen, on peut assurer l'unité politique et sociale sans tomber pour autant dans le despotisme. On pourrait dire qu'en fin de compte, Rousseau veut seulement changer de monarque : il substitue le peuple au roi de droit divin, mais sans jamais abandonner l'idée de souveraineté absolue. Cela posé, il est assez indifférent à la ''forme'' du gouvernement. Il n'est pas hostile, par exemple, au gouvernement aristocratique, dont il dit même expressément qu'il est le {{citation|meilleur des gouvernements}}. Mais cela doit se comprendre à l'intérieur de son système. L'essentiel, pour Rousseau, est que le peuple détienne la puissance législative et ne s'en dessaisisse jamais. Une fois cela acquis, la puissance ''exécutive'' peut aussi bien avoir une forme aristocratique. La capacité à gouverner ne se confond pas ici avec la souveraineté<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Alain de Benoist]] |titre=La ligne de mire |tome=2 : 1988-1995 |éditeur=[[Éditions du Labyrinthe]] |année=1995 |pages totales=392 |passage=23-25 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|uYa-lpz9oxgC|p=23}}}}.</ref>.}} === Influence sur les libéralismes === [[Fichier:Marie Eléonore Godefroid - Portrait of Mme de Staël.jpg|vignette|Madame de Staël, critique libérale de Rousseau, portrait par [[Marie-Éléonore Godefroid]],<br />[[Château de Versailles]].|alt= peinture représentant Madame de staël]] Dès 1788, [[Germaine de Staël|Madame de Staël]] publie ses ''Lettres sur l'œuvre et le caractère de J.-J. Rousseau''<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Madelyn |nom1=Gutwirth |titre=Madame de Staël, Rousseau, and the Woman Question |périodique=PMLA |volume=86 |numéro=1 |année=1971 |jstor=461007}}.</ref> où elle critique Rousseau. [[Benjamin Constant]], fait de Rousseau un des responsables de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] pour ne pas avoir posé de limite à la souveraineté populaire{{sfn|Spector|2011|p=53}}. Hegel en partant d'une prémisse différente – ne pas avoir mis la volonté générale au service de l'État vu comme possédant quelque chose de divin, mais au service de la société civile – arrive également comme Constant à la conclusion que Rousseau serait responsable de la Terreur{{sfn|Spector|2011|p=54}}. Constant reproche également à Rousseau d'en être resté à la liberté des anciens tournée vers la politique et de n'avoir pas envisagé la liberté des modernes plus orientée vers la sphère individuelle et économique{{sfn|Spector|2011|p=54}}. À la fin du {{s|XIX}}, début du {{s|XX}}, des libéraux comme [[Émile Faguet]] ou [[Léon Duguit]] reprocheront à Rousseau d'avoir sacrifié l'individu à l'État{{sfn|Spector|2011|p=55}}. Déjà chez Duguit pointe l'accusation du Rousseau père de la tyrannie. Ce dernier écrit, dans ''Souveraineté et liberté'' de 1921, que Rousseau est {{citation|l'initiateur de toutes les doctrines de dictature et de tyrannie, depuis les doctrines jacobines de 1793 jusqu'aux doctrines bolcheviques de 1920}}{{sfn|Spector|2011|p=56}}. Cette critique sera reprise au moment de la [[guerre froide]], où Rousseau sera vu par un libéral comme [[Jacob Talmon|Jacob Leib Talmon]] comme un des pères du totalitarisme. [[Friedrich Hayek]] associe Rousseau au constructivisme. Dans le {{nobr|tome 2}} de ''[[Droit, législation et liberté]] (chapitre 11, page 178)'', il écrit : {{citation bloc|La nostalgie d'une société à la Rousseau guidée non par des lois morales apprises et justiciables seulement par la saisie intellectuelle des principes sur lesquels cet ordre est fondé, mais par les émotions {{citation|naturelles}} irréfléchies, enracinées dans les millénaires de vie en petites hordes - cette nostalgie mène directement à réclamer une société socialiste où l'autorité fait régner la {{citation|justice sociale}} visible d'une manière qui convient à ces émotions naturelles{{sfn|Spector|2011|p=62}}.}} Selon Christopher Bertram, la philosophie politique libérale de John Rawls, notamment celle de son ouvrage majeur la ''[[Théorie de la justice]]'', présente certaines proximités avec la pensée de Rousseau. En particulier, la façon dont Rawls introduit la notion de [[théorie de la justice|position originelle]] pour mettre l'intérêt personnel au service des principes de justice n'est pas sans rappeler l'argument de Rousseau selon lequel les citoyens devraient être tirés au sort pour sélectionner les lois de façon impartiale<ref name="bertram_27">{{harvsp|Bertram|2012|p=27}}.</ref>. === Influence sur la philosophie allemande === [[Fichier:Kant gemaelde 3.jpg|vignette|Rousseau a influencé [[Emmanuel Kant]], ici peint par Springer en 1765.|alt=Miniature du buste d'un homme portant perruque.]] Rousseau a influencé [[Emmanuel Kant|Kant]] qui avait un portrait de lui pour seul ornement de son bureau. On raconte également que la seule exception que ce dernier fit a sa promenade quotidienne rituelle fut le jour où il était trop absorbé par la lecture de l{{'}}''Émile'' qu'il venait de recevoir<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ernst |nom1=Cassirer |lien auteur1=Ernst Cassirer |titre=Rousseau-Kant-Goethe |éditeur=[[Princeton University Press]] |année=2015 |passage=1 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|OwTWCgAAQBAJ|p=1}}}}.</ref>. Pour Bertram, la notion rousseauiste de volonté générale imprègne la notion d'[[impératif catégorique]] notamment dans la troisième formulation que l'on trouve dans [[Fondements de la métaphysique des mœurs]]<ref name="bertram_27" />. Toutefois, la pensée de Rousseau s'oppose à l'idée kantienne d'une législation universelle. En effet, le célèbre genevois, dans des travaux préparatoires au contrat social a rejeté l'idée d'une volonté générale de l'humanité. Pour lui, la volonté générale, n'apparait que dans le cadre de l'État<ref name="bertram_27" />. L'influence de Rousseau sur Kant est aussi perceptible dans sa psychologie morale, notamment dans son livre ''[[La Religion dans les limites de la simple raison]]''. La relation entre Rousseau et [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]] est également complexe. Si dans la [[philosophie du droit]], Hegel félicite Rousseau de voir la volonté comme la base de l'État, il se fait une fausse idée de la notion de volonté générale qu'il voit comme recouvrant les volontés contingentes des individus. Enfin, Hegel reprend la notion d'amour propre de Rousseau ainsi que l'idée qu'attendre des autres respect et reconnaissance exacte peut amener à se soumettre à eux<ref name="bertram_27" />. [[Arthur Schopenhauer|Schopenhauer]], quant-à-lui, disait : {{citation|Ma théorie a pour elle l'autorité du plus grand des moralistes modernes : car tel est assurément le rang qui revient à J.-J. Rousseau, à celui qui a connu si à fond le cœur humain, à celui qui puisa sa sagesse, non dans des livres, mais dans la vie ; qui produisit sa doctrine non pour la chaire, mais pour l'humanité ; à cet ennemi des préjugés, à ce nourrisson de la nature, qui tient de sa mère le don de moraliser sans ennuyer, parce qu'il possède la vérité, et qu'il émeut les cœurs<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Arthur |nom1=Schopenhauer |lien auteur1=Arthur Schopenhauer |traducteur=A. Burdeau |titre=Le Fondement de la morale |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Aubier-Montaigne|Aubier-Montaigne]] |année=1978 |passage=162 |isbn=}}.</ref>}}. Concernant [[Karl Marx]], si les idées d'aliénation et d'exploitation peuvent être vues comme présentant certains liens avec la pensée de Rousseau sur ces sujets, les références à Rousseau dans l'œuvre de Marx sont trop rares, et de trop peu d'importance pour réellement en tirer des conclusions certaines<ref name="bertram_27" />. === Rousseau, le socialisme, le marxisme === La pensée politique de Rousseau influence les révolutionnaires de [[Trois Glorieuses|1830]] et de [[Révolution française de 1848|1848]], [[Auguste Blanqui|Blanqui]] et les [[Communard]]s de 1871, ainsi que les anarchistes de la fin du {{s-|XIX}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Jean-Jacques Rousseau |titre=Textes politiques |éditeur=[[Éditions L'Âge d'Homme|L'Âge d'Homme]] |collection=Classiques de la pensée politique |année=2007 |passage=44 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|CVdifhGZsjAC|p=45}}}}.</ref>. L'économiste libéral [[Frédéric Bastiat]] voit en [[Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon|Saint-Simon]], [[Charles Fourier]] et leurs disciples les {{citation|fils de Rousseau}}{{sfn|Spector|2011|p=25}}. De même, pour le socialiste [[Jean Jaurès]], Rousseau est le précurseur du socialisme. [[Célestin Bouglé]], de son côté, estime que la théorie des lois de Rousseau {{citation|ouvre directement la voie au socialisme}}{{sfn|Spector|2011|p=25}}. La place que Rousseau donne aux antagonismes sociaux issus de la division des tâches et de la propriété privée en fait également un précurseur du marxisme{{sfn|Spector|2011|p=24}}. Pourtant, Marx ne cite que très peu Rousseau. Quand il se réfère à la partie du {{nobr|chapitre 7}} du livre II du ''Contrat social'', c'est de façon négative pour noter que c'est {{citation|un excellent tableau de l'abstraction bourgeoise}}{{sfn|Spector|2011|p=25}}. En fait, Karl Marx reproche à Rousseau de ne pas assez tenir compte des rapports sociaux{{sfn|Spector|2011|p=25}}. D'une façon générale la lecture marxiste, notamment dans les années 1960, privilégie la lecture du ''Contrat social'' par rapport au ''Second discours'' et est très critique envers la notion de volonté générale. Selon eux, la volonté générale s'oppose à la lecture marxiste en termes de luttes des classes et de conflits politiques{{sfn|Spector|2011|p=28}}. En Italie, Rousseau a été étudié par Galvano Della Volpe, un disciple de [[Antonio Gramsci|Gramsci]]. Dans un premier temps, en 1945, cet auteur soutient que Rousseau s'oppose au marxisme en tant que continuateur d'une tradition {{citation|qui part de Platon et, à travers le christianisme, rejoint le jusnaturalisme laïc}}{{sfn|Spector|2011|p=40}}. En 1954, au contraire, il estime qu'il existe à partir de Locke et de Rousseau deux théories de la démocratie {{citation|une ligne Locke-Kant-Humboldt-Constant qui produit la théorie de la démocratie libérale ; une ligne Rousseau-Marx-Engels-Lénine qui trouve son incarnation historique dans la démocratie soviétique (prolétarienne et non représentative)}}{{sfn|Spector|2011|p=41}}. Dans ces conditions, Rousseau aurait pu, selon lui, contribuer à enrichir le marxisme{{sfn|Spector|2011|p=41}}. Le marxisme au début du {{s-|XXI}} tel qu'il se développe autour de [[Toni Negri]] est très critique envers Rousseau qu'il voit comme un des penseurs de la souveraineté {{incise|concept qu'il juge réactionnaire}} et comme le promoteur d'une vision juridique qui encourage une orientation organisationnelle, voire bureaucratique du pouvoir et de la société{{sfn|Spector|2011|p=50}}. === Rousseau et le courant « urbaphobe » === Rousseau est considéré comme l'un des fondateurs du courant « urbaphobe » qui combat la grande ville<ref>Conférences et discussions du [http://www-ohp.univ-paris1.fr Colloque ''La ville mal aimée'', Cerisy-la-Salle, 2007].</ref>. Dans l’''[[Émile ou De l'éducation|Émile]]'', Rousseau décrit son idéal, la ferme isolée vivant en autarcie sous un régime patriarcal : {{citation|ce pain bis, que vous trouvez si bon, vient du blé recueilli par ce paysan ; son vin noir et grossier, mais désaltérant et sain, est du cru de sa vigne ; le linge vient de son chanvre, filé l'hiver par sa femme, par ses filles, par sa servante ; nulles autres mains que celles de sa famille n'ont fait les apprêts de sa table ; le moulin le plus proche et le marché voisin sont les bornes de l'univers pour lui}}<ref>''L'Émile'', op. cit, {{p.|190}}. [[s:Émile, ou De l’éducation/Édition 1782/Livre III|En ligne]], {{p.|321}}.</ref>. === Rousseau comme fondateur de l'anthropologie === [[Claude Lévi-Strauss]] a déclaré que Rousseau {{citation|ne s’est pas borné à prévoir l’ethnologie : il l’a fondée}} <ref name="Levi-Strauss">Claude Lévi-Strauss, Rousseau fondateur des sciences de l'homme, Anthropologie structurale, tome 2, Plon, 1973|lire en ligne=http://www.espace-rousseau.ch/f/textes/levi-strauss1962.pdf</ref>. Lévi-Strauss souligne d’abord chez Rousseau le projet anthropologique cherchant distinguer l’apport de la nature et de la culture dans le fonctionnement des sociétés humaines . Lévi-Strauss insiste également sur l’injonction à voyager pour mieux comprendre l’être formulée par Rousseau et reprise de façon générale par l’ethnologie. Levi-Strauss cite Rousseau<ref name="Levi-Strauss" /> : {{Citation bloc|Quand on veut étudier les hommes, il faut regarder près de soi; mais pour étudier l'homme, il faut apprendre à porter sa vue au loin; il faut d'abord observer les différences pour découvrir les propriétés. (Rousseau, Essai sur l'origine des langues, ch. VIII.)}}.Lévi-Strauss remarque également que Rousseau déplorait le peu d’intérêt de ses contemporains pour étudier les cultures et les mœurs, qui préféraient selon lui voyager pour étudier les pierres et les plantes, plutôt que pour étudier les peuples<ref name="Levi-Strauss" />. Pour Lévi-Strauss, l’introspection qui caractérise la pensée de Rousseau est également une de ses influences sur la pensée anthropologique. Selon Lévi-Strauss, puisque l’observateur est son propre instrument d’observation dans l’expérience ethnographique, il doit faire particulièrement faire preuve d’introspection pour écarter ses biais. Lévi-Strauss contraste ainsi la pensée de Rousseau et celle de Descartes, où le second « croit passer directement de l'intériorité d'un homme à l'extériorité du monde, sans voir qu'entre ces deux extrêmes se placent des sociétés, des civilisations, c'est-à-dire des mondes d'hommes »<ref name="Levi-Strauss" />. == Hommages et présence de Rousseau dans la culture populaire == === Hommage de la France : le transfert au Panthéon === [[Fichier:Panthéon Jean-Jacques Rousseau.JPG|gauche|vignette|redresse|La tombe de Jean-Jacques Rousseau au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]].]] [[Fichier:Apothéose de J.-J. Rousseau ; sa translation au Panthéon.jpg|vignette|''Apothéose de J.-J. Rousseau, sa translation au Panthéon''. Eau forte d'[[Abraham Girardet]] (1798).|alt=Vue du Panthéon avec une foule.]] [[Fichier:Résurrection de Jean-Jacques Rousseau .tif|vignette|''Résurrection de Jean-Jacques Rousseau'', [[estampe]] de Christian Gottlieb Geissler (1794).|alt=Gravure représentant Rousseau sortant de son tombeau sur l'[[île des Peupliers]].]] [[Fichier:Rousseau Pan.jpg|vignette|droite|Statue au Panthéon]] La question de l'hommage de la nation à Rousseau est posée peu de temps après la décision de l'Assemblée du {{date|4 avril 1791}} de transformer l'église Sainte-Geneviève en sépulture des grands hommes, à la suite de l'entrée de [[Voltaire]] dans ce qui était devenu le [[Panthéon (Paris)|Panthéon]], le {{date|11|juillet|1791}}. En {{date-|août 1791}}, le journaliste et écrivain [[Pierre-Louis Ginguené]] rédige une pétition qu'il fait circuler parmi les gens de lettres. Appuyée par {{nobr|300 signatures}}, elle est remise par deux députations, l'une de Parisiens, l'autre d'habitants de [[Montmorency (Val-d'Oise)|Montmorency]]. Les Parisiens exigent une statue, mais aussi le transfert au Panthéon, tandis que les habitants de Montmorency se contenteraient d'un cénotaphe dans le [[mémorial]] républicain{{sfn|Trousson 2003|p=753}}. Le projet sommeille quelques années. Thérèse veuve Rousseau se présente à la [[Convention nationale]], le {{date|11 avril 1794}}, pour réclamer fermement la translation promise. Les événements de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]] repoussent encore l'application de la décision. Finalement, la cérémonie est fixée au {{date|11 octobre 1794}}{{sfn|Trousson 2003|p=754}}. L'entrée au Panthéon se fait au son de l'orgue, dans un « recueillement religieux ». [[Jean-Jacques-Régis de Cambacérès|Cambacérès]], président de la Convention, prononce l'éloge du grand homme : {{citation bloc|Moraliste profond, apôtre de la liberté et de l'égalité, il a été le précurseur qui a appelé la nation dans les routes de la gloire et du bonheur. [...] C'est à Rousseau que nous devons cette régénération salutaire qui a opéré de si heureux changements dans nos mœurs, dans nos coutumes, dans nos lois, dans nos esprits, dans nos habitudes... Ce jour, cette apothéose, ce concours de tout un peuple, cette pompe triomphale, tout annonce que la Convention veut acquitter à la fois envers le philosophe de la nature, et la dette des Français, et la reconnaissance de l'humanité.}} La cérémonie se termine par un ''Hymne à Jean-Jacques Rousseau'' de [[Marie-Joseph Chénier]] sur une musique de [[François-Joseph Gossec|Gossec]]. Le soir, le peuple danse. Une gravure de Geissler représente la ''Résurrection de Jean-Jacques Rousseau'' où, coiffé de son bonnet d'Arménien, il sortait du tombeau comme un nouveau Christ{{sfn|Trousson 2003|p=758}}. Un [[opéra-comique]] en un acte de [[Nicolas Dalayrac|Dalayrac]], sur un livret d'[[François Andrieux|Andrieux]], intitulé ''L'Enfance de Jean-Jacques Rousseau''<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Arthur Pougin]] |titre=L'Opéra-Comique pendant la Révolution de 1788 à 1801 |lieu=Paris |éditeur=Albert Savine |année=1891 |pages totales=337 |format livre=in-18° |passage=109-110 |lire en ligne=https://archive.org/stream/lopracomiquepe00poug#page/109/mode/2up |consulté le=15 septembre 2016}}.</ref>{{,}}<ref>[http://contentdm.warwick.ac.uk/cdm/compoundobject/collection/Revolution/id/795 Texte de ''L'Enfance de Jean-Jacques Rousseau'']</ref>, est créé le {{date|23|mai|1794}}<ref>[https://archive.org/stream/almanachdesmuses1795pari#page/20/mode/2up/search/rousseau ''L'Enfance de Jean-Jacques Rousseau'' dans l{{'}}''Almanach des muses'' de 1794]</ref> et représenté jusqu'en [[1796 en musique classique|1796]]<ref>[http://cesar.org.uk/cesar2/titles/titles.php?fct=edit&script_UOID=200318 Représentations de ''L'Enfance de Jean-Jacques Rousseau'']</ref>. === Hommages de Genève === [[Fichier:Statue Rousseau Geneve.jpg|vignette|droite|redresse|Statue de Jean-Jacques Rousseau à Genève par [[James Pradier]].|alt=Photo en couleur de la statue en bronze d'un homme assis vêtu à la mode romaine.]] L'[[Île Rousseau]] à [[Genève]] est nommée en hommage au philosophe des [[Lumières (philosophie)|Lumières]] originaire de cette ville. L'île portait le nom d'Île aux Barques avant de prendre son nouveau nom en 1834. L'année suivante, en 1835, une statue de Rousseau est réalisée sur l'île par le sculpteur [[James Pradier]]<ref>{{Répertoire des immeubles et objets classés (Genève)|passage=52-53}}.</ref>. Auparavant, des hommages plus discrets sous forme de [[buste]] ont orné le [[parc des Bastions]], comme celui réalisé par [[Jean Jaquet]] en 1793<ref>{{Lien web |auteur=Nicolas Schaetti |titre=Les bustes de la Bibliothèque: une collection de sculptures à Genève. |sous-titre=#3 Les portraits en buste de la Bibliothèque de Genève: la constitution d’une collection et son contexte historique |url=https://blog.bge-geneve.ch/les-bustes-de-la-bibliotheque-une-collection-de-sculptures-a-geneve-3-les-portraits-en-buste-de-la-bibliotheque-de-geneve-la-constitution-dune-collection-et-son-contexte-historique/ |site=[[Bibliothèque de Genève]] Le Blog |date=16 novembre 2022 |consulté le=21 novembre 2022}}.</ref>, puis celui en marbre créé de [[James Pradier]], inauguré le 30 avril 1821, et qui se trouve aujourd'hui au [[Musée d'Art et d'Histoire de Genève|Musée d'art et d'histoire de Genève]]<ref name=":1">{{Lien web |titre=Buste de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) |url=https://collections.geneve.ch/mah/oeuvre/buste-de-jean-jacques-rousseau-1712-1778/1825-0028 |site=[[Musée d'art et d'histoire de Genève]] Collection en ligne |consulté le=21 novembre 2022}}.</ref>. [[Fichier:Geneve Ile Rousseau Bergues 2011-09-10 10 13 56 PICT4588.JPG|vignette|gauche|redresse|[[Île Rousseau]] à [[Genève]].|alt= Photo contemporaine de l'île.]] Les relations de Rousseau avec sa ville natale ont été tumultueuses : en {{date-|juin 1762}}, ses œuvres ''[[Du contrat social]]'' et ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]'' sont brûlées par le gouvernement genevois<ref group="n">Le ''Discours'' était pourtant dédicacé à la république de Genève.</ref>. Cependant, selon le site de la ville de Genève, {{citation|La [[Bibliothèque de Genève]] abrite aujourd’hui les manuscrits les plus rares du philosophe, notamment l’une des premières ébauches de ''[[Du contrat social]]'', dite manuscrit de Genève}}, ainsi qu'une documentation d'importance. Avec la [[Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel]], ce sont les deux établissements qui possèdent les œuvres rares de Rousseau en [[Suisse]]. La [[Suisse]] entre ainsi dans le registre « [[Mémoire du monde]] » de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]] en 2011<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jean-Jacques Rousseau |url=http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/rousseau/ |site=Bibliothèque de Genève numérique |consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. En 1969, un bâtiment d'enseignement post-obligatoire a été ouvert dans le quartier du Bouchet à Genève, portant le nom de [[Collège Rousseau]], en hommage à l'auteur du célèbre ouvrage sur l'éducation intitulé ''[[Émile ou De l'éducation|L'Émile]]''. Genève a célébré le tricentenaire de la naissance de Rousseau en 2012, la manifestation s'appelle « 2012 Rousseau pour tous »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Tricentenaire Jean-Jacques Rousseau 1712-2012 |url=http://www.ville-ge.ch/culture/rousseau/ |site=Genève, ville de culture |consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. Elle a duré un an et se sont déroulés {{citation|expositions, spectacles, opéra, concerts, banquets républicains, films, promenades, publications et colloques}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Rousseau pour tous : une année avec Jean-Jacques ! |url=https://jjrousseau.net/nos-partenaires/ville-de-geneve/ |site=Société Internationale des Amis du Musée – Jean Jacques Rousseau |consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. 2012 est également l'année où a été créée la ''Maison de Rousseau et de la Littérature'' à Genève. C'est essentiellement un lieu de rencontres et de débats<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Maison de Rousseau et de la Littérature (MRL) |url=http://www.m-r-l.ch/ |site=Maison de Rousseau & de la Littérature |consulté le=3 septembre 2016}}.</ref>. {{clr|left}} === Hommages de Neuchâtel === [[Fichier:Môtiers cascade 090814.jpg|vignette|gauche|redresse|Cascade Jean-Jacques Rousseau à [[Môtiers]].]] Rousseau a vécu à [[Môtiers]] du {{date-|10 juillet 1762}} au {{date-|8 septembre 1765}}. À sa mort, son ami [[Pierre-Alexandre DuPeyrou]] recueille ses manuscrits dont les ''Rêveries du promeneur solitaire'', plus de {{nombre|1000|lettres}} de Rousseau et environ {{nombre|2500|lettres}} reçues. Ces archives sont conservées à la [[Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel]]<ref>{{Lien web |titre=Fonds Jean-Jacques Rousseau |url=http://www.archivesne.ch/Pages/default.aspx |site=archivesne.ch}}.</ref> et sont exposées dans l'Espace Jean-Jacques Rousseau<ref>{{Lien web |titre=Espace Jean-Jacques Rousseau |url=http://bpun.unine.ch/page.asp?sous_menu1=rousseau&sous_menu2=0}}.</ref>. En 2011, la collection de la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel est entrée, aux côtés de celle de la Bibliothèque de Genève, au [[registre international Mémoire du monde]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref name=":0">http://bpun.unine.ch/page.asp?sous_menu1=f_rousseau&sous_menu2=0</ref>. La ville de [[Neuchâtel]] abrite aussi, depuis 1956, l'Association des amis de Jean-Jacques Rousseau<ref>{{Lien web |titre=Association des amis de Jean-Jacques Rousseau |url=http://cadsandria.synology.me/associationrousseau/fr/index.html}}.</ref>, association qui est à l'origine du parcours pédestre commenté à travers la Suisse romande dit ''via Rousseau''. Dans le restaurant de l'[[île Saint-Pierre (Berne)|île de Saint-Pierre]], la chambre à l'étage où il a vécu est restée intacte après son départ et elle est visitable<ref>http://www.jjrousseau.ch/index.php?id=25</ref>. {{clr|left}} == Les musées rousseauistes == === En France === '''Musée Jean-Jacques Rousseau à Montmorency''' [[Fichier:Montmorency (95), musée Jean-Jacques Rousseau, le Donjon (cabinet de travail au jardin).JPG|vignette|Donjon, le cabinet de travail de Jean-Jacques Rousseau]] Le [[Musée Jean-Jacques-Rousseau|musée Jean-Jacques Rousseau]] est situé à [[Montmorency (Val-d'Oise)|Montmorency]] dans le département du [[Val-d'Oise]]. En avril 1756, Jean-Jacques Rousseau fuit Paris, « ville de bruit, de fumée et de boue »<ref>{{Lien web |auteur=Danielle Birck |titre=Rousseau : Ecrire à Montmorency |url=https://debelleschoses.com/2012/06/29/jean-jacques-rousseau-ecrire-a-montmorency/ |site=De Belles choses |date=29 juin 2012}}.</ref> et il s’installe à Montmorency, au lieu-dit L’Ermitage<ref>{{Lien web |titre=L’Ermitage à Montmorency |url=https://jjrousseau.net/les-monuments-insolites-a-rousseau/rousseau-a-lermitage/ |site=société Internationale des Amis du Musée Rousseau}}.</ref>. En décembre 1757, il emménage dans l’actuel musée Jean-Jacques Rousseau au petit Mont-Louis<ref>{{Lien web |titre=Le petit Mont-Louis |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/fr/ressource/dossiers-rousseauistes/le-petit-mont-louis |site=Musée Jean-Jacques Rousseau}}.</ref> avec [[Marie-Thérèse Levasseur|Térèse Levasseur]]<ref>{{Lien web |titre=Musée Jean-Jacques Rousseau, Montmorency |url=http://museejjrousseau.montmorency.fr/fr |site=Musée Jean-Jacques Rousseau}}.</ref>. De 1757 à 1762, il écrit dans le « Donjon » qui était son cabinet de travail ses œuvres majeures : [[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]], la [[Lettre sur les spectacles|Lettre à d'Alembert sur les spectacles]] de l'Encyclopédie, [[Émile ou De l'éducation|Émile, ou De l'éducation]] et [[Du contrat social]]. La condamnation de l’Emile à Paris provoque la fuite de Montmorency du philosophe le 9 juin 1762. Le musée Jean-Jacques Rousseau se compose du petit Mont-Louis, de la maison du philosophe, la Maison des Commères, le «Donjon» et d’un jardin comprenant le cabinet de verdure. On trouve au musée des documents liés à la vie et l’œuvre Rousseau, les collections sont riches d’environ 12 000 pièces. Installée dans une bâtisse du {{s-|XVII}} la bibliothèque d’études rousseauistes contient environ 30 000 documents. '''Maison des Charmettes à Chambéry''' [[Fichier:LesCharmettes.jpg|gauche|vignette|La maison des Charmettes|260x260px]] C’est dans le vallon des Charmettes, situé aux abords de [[Chambéry]] dans un site naturel préservé que Rousseau connut avec [[Françoise-Louise de Warens|Madame de Warens]] son premier amour et sa bienfaitrice entre 1736 à 1742. Dans la maison ayant appartenu à Madame de Warens [[Les Charmettes|un musée d’ambiance]] a été créé. Elle a gardé son cachet savoyard et un toit à quatre pans. Au rez-de-chaussée, l’on découvre la salle à manger, le salon de musique et la bibliothèque. À l’étage, les chambres de Madame de Warens et Jean-Jacques ont été reconstituées. Accolé à la maison, l’on trouve un jardin en terrasse à la française d'inspiration {{s-|XVIII}}, l’espace vert est composé de quatre carrés de plantes. Dès la mort de Rousseau et [[Histoire de la Révolution française|la Révolution française]], la maison des Charmettes est devenue un lieu de pèlerinage. Période de formation et de bonheur, les Charmettes ont permis à Rousseau de devenir lui-même. Elles sont à l’origine de son «magasin d’idées» ([[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]], livre VI) et elles sont devenues un lieu de tourisme culturel. '''Musée Jacquemart-André à Fontaine-Chaalis''' [[Fichier:Galerie à l'étage - Château-musée de l'abbaye de Chaalis.jpg|vignette|La galerie à l'étage du château-musée de l'abbaye de Chaalis.]] Le Musée Jacquemart-André à [[Abbaye de Chaalis|l'abbaye de Challis]] présente {{unité|6000|œuvres}} d'art, du mobilier, des peintures, des sculptures et des objets décoratifs. Il est situé dans le château construit par Jean Aubert au {{s-|XVIII}}, à côté des vestiges d'une ancienne abbaye cistercienne du {{s-|XII}}, au cœur d'un magnifique parc<ref>{{Lien web |titre=Domaine de Chaalis |url=https://www.domainedechaalis.fr/ |site=Domaine de Chaalis}}.</ref>. La galerie Rousseau abrite l'importante collection du [[René-Louis de Girardin|marquis René-Louis de Girardin]] qui accueillit Rousseau en 1778 pour les six dernières semaines de sa vie. L’ensemble est composé de quelque 400 objets d’art, plus de 500 manuscrits (dont l’unique partition autographe connue des [[Les Muses galantes|Muses galantes]]), des herbiers, des objets personnels ayant appartenu à Jean-Jacques Rousseau (son encrier, sa canne et son fauteuil), 600 livres de la bibliothèque Rousseau et les bustes de [[Voltaire]] et Rousseau par [[Jean-Antoine Houdon]]<ref>{{Lien web |titre=L'Espace Jean-Jacques Rousseau |url=http://minisite.institut-de-france.fr/rousseau/inauguration_espace_rousseau.php |site=L’Abbaye de Chaalis}}.</ref>. === En Suisse === '''Le parcours Rousseau à sa maison natale à Genève''' Le Parcours Rousseau est situé dans la maison natale de l’écrivain au {{N°|40}}, Grand-Rue dans [[Cité-centre|la Vieille-ville de Genève]] au cœur de la « Maison Rousseau et Littérature »<ref>{{Lien web |auteur=Charles-André Aymon |titre=Maison de Rousseau et de la littérature |url=https://www.femina.ch/temps-libre/culture/maison-de-rousseau-et-de-la-litterature-les-rendez-vous-a-ne-pas-manquer |site=Fémina |date=27 mai 2021}}.</ref>. Il présente sept niches thématiques (Bonheur, Genève, Sentiment, Liberté, Enfance, Nature et Visages multiples) qui sont conçues comme une promenade confrontant l’œuvre et les idées de Rousseau aux inquiétudes de notre temps<ref>{{Lien web |titre=Parcours Rousseau |url=https://m-r-l.ch/parcours-rousseau |site=Maison Rousseau Littérature}}.</ref>. '''Musée de Môtiers''' [[Fichier:Musée Rousseau Photo MT 2016.jpg|vignette|Le musée Rousseau à Môtiers.]] Le [[musée Rousseau de Môtiers]] est installé dans la maison occupée par Jean-Jacques Rousseau et [[Marie-Thérèse Levasseur]] pendant leurs années d'exil de 1762 à 1765 à [[Môtiers]] dans le [[canton de Neuchâtel]]. De la bâtisse du {{s-|XV}}, il ne reste que la chambre et la cuisine de Rousseau. Transformée en musée, il présente des aspects peu connus de la vie et de l’œuvre du philosophe, en particulier sur son exil neuchâtelois<ref>{{Lien web |titre=Le musée Rousseau à Môtiers |url=http://cadsandria.synology.me/associationrousseau/fr/musee.html |site=Association Jean-Jacques Rousseau, Neuchâtel}}.</ref>. '''Bibliothèques publiques et universitaires de Genève''' La [[Bibliothèque de Genève]] est l'une des principales et des plus anciennes bibliothèques patrimoniales et encyclopédiques de Suisse fondée en 1559<ref>{{Lien web |titre=Connaître la Bibliothèque |url=http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/connaitre-la-bibliotheque/la-bibliotheque/historique/ |site=Bibliothèque de Genève}}.</ref>. Elle abrite dans la salle Rousseau les manuscrits les plus rares du philosophe, notamment l’une des premières ébauches de [[Du contrat social|Du Contrat social]], dite le manuscrit de Genève. Egalement la première rédaction du Dictionnaire de musique et le manuscrit autographe de la première partie des [[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]] (rédigée entre 1764 et 1770) et des [[Les Rêveries du promeneur solitaire|Rêveries du promeneur solitaire]]. Le centre d’iconographie possède également l’une des collections les plus importantes d’iconographique<ref>{{Lien web |titre=Jean-Jacques Rousseau |url=http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/rousseau/ |site=Bibliothèque numérique de Genève}}.</ref>. '''Bibliothèques publiques et universitaires de Neuchâtel''' La [[Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel|Bibliothèque publique universitaire]] est créée à Neuchâtel en 1778. Elle bénéficie notamment des archives de [[Pierre-Alexandre DuPeyrou]], l’ami et protecteur de Rousseau. L’Espace Rousseau<ref>{{Lien web |titre=Espace Rousseau Neuchâtel |url=http://bpun.unine.ch/page.asp?sous_menu1=rousseau&sous_menu2=0 |site=Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel}}.</ref> possède, avec Genève, la plus belle collection de manuscrits de Rousseau. L'exposition se concentre sur les années neuchâteloises (1762-1765). Les manuscrits présentés sont des correspondances diverses, des textes sur la musique et la botanique, des copies autographes, des brouillons et les manuscrits des [[Lettres écrites de la montagne|Lettres écrites de la Montagne]], des [[Les Confessions (Rousseau)|Confessions]] et des [[Les Rêveries du promeneur solitaire|Rêveries du promeneur solitaire]]. En 2011, la collection de la Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel est entrée, aux côtés de celle de la Bibliothèque de Genève, au [[registre international Mémoire du monde]] de l’[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]]<ref name=":0" />. === Nomenclature astronomique === L'astéroïde [[(2950) Rousseau]] a été nommé pour lui rendre hommage<ref>{{Lien web |langue=en |titre=(2950) Rousseau |url=https://minorplanetcenter.net/db_search/show_object?object_id=2950 |site=[[Centre des planètes mineures|minorplanetcenter.net]] |consulté le=8 mai 2018}}.</ref>. === Monuments et rues === [[Fichier:Rue Jean-Jacques-Rousseau, Paris 1.jpg|vignette|redresse|droite|[[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Paris)|Rue Jean-Jacques-Rousseau]] dans le [[1er arrondissement de Paris|{{1er}} arrondissement]] de [[Paris]].|alt= Plaque de rue comportant un plan du secteur.]] [[Fichier:Fontaine Jean-Jacques Rousseau Annecy.JPG|vignette|redresse|droite|Fontaine Jean-Jacques Rousseau à [[Annecy]], à l'endroit où l'écrivain rencontre [[Françoise-Louise de Warens|Madame de Warens]] pour la première fois.|alt= Fontaine surmontée d'un buste et entourée d’une balustrade dorée.]] * [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Grenoble)|Rue Jean-Jacques Rousseau]] à [[Grenoble]] * [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Nantes)|Rue Jean-Jacques-Rousseau]] à [[Nantes]] * [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Paris)|Rue Jean-Jacques-Rousseau]] à [[Paris]] * Rue Rousseau à [[Genève]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] * Promenade J.-J. Rousseau à [[La Neuveville]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Montpellier]] * Rue-Jean-Jacques-Rousseau à [[Vevey]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Bergerac (Dordogne)|Bergerac]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Téteghem]] * Rousseau Strasse à [[Zurich]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Môtiers]] * Rue Jean-Jacques-Rousseau à [[Bar-le-Duc]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Dijon]] * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Annecy]] * Boulevard Jean-Jacques Rousseau à [[Bourgoin-Jallieu]] * Chemin Jean-Jacques Rousseau à Maubec * [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Suresnes)|Rue Jean-Jacques-Rousseau]] à [[Suresnes]] * Fontaine Jean-Jacques Rousseau à [[Annecy]], qui marque le lieu où Rousseau rencontre [[Françoise-Louise de Warens|Madame de Warens]] pour la première fois. Ce monument, érigé en 1928, fait suite au souhait exprimé dans ''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]'' par le philosophe que soit construit un petit monument en ce lieu<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jean-Jacques Rousseau et Annecy |url=http://www.tourisme-annecy.net/jean-jacques-rousseau-et-annecy.html |site=tourisme-Annecy.net |consulté le=8 mai 2018}}.</ref>. * [[Rue Jean-Jacques-Rousseau (Lille)|Rue Jean-Jacques Rousseau]] à [[Lille]] * Rousseau Street, à [[San Antonio]], [[Texas]] * Rousseau Road, à [[Bethel (Vermont)|Bethel]], [[Vermont]] * Pont Jean-Jacques Rousseau à [[Boudry (Neuchâtel)|Boudry]] * Avenue Jean-Jacques Rousseau à [[Graulhet]] * Statue [[place du Panthéon]] (Paris) * Rue Jean-Jacques Rousseau à [[Fontenay-sous-Bois]]. === En musique === [[Henri Kling]], [[corniste]] et [[compositeur]] français installé à Genève, composa ''Jean-Jacques Rousseau'', une [[cantate]] pour solistes, chœur mixte et orchestre. Il écrivit également à son sujet<ref>{{Article |langue=français |auteur1=[[Henri Kling]] |titre=Jean-Jacques Rousseau considéré comme musicien |périodique=Revue suisse des beaux-arts |volume=1877/85, 1877/103 1877/111 |date=1877}}.</ref>. == Œuvres == * 1742 : ''[[Système de notation musicale de Jean-Jacques Rousseau|Projet concernant de nouveaux signes pour la musique]]''. * 1743 : ''[[s:Dissertation sur la musique moderne|Dissertation sur la musique moderne]]''. * 1750 : ''[[Discours sur les sciences et les arts]]''. * 1751 : ''Discours sur la vertu du héros''. * 1752 : ''[[Le Devin du village]]''{{commentaire biblio SRL|La représentation à Fontainebleau devant le roi le {{date|18 octobre 1752}} est un succès ; celle à l'Opéra le {{date|1 mars 1753}}, un désastre}}. * 1752 : ''[[Narcisse ou l'Amant de lui-même|Narcisse ou l’Amant de lui-même]]''{{commentaire biblio SRL|Comédie représentée par les comédiens ordinaires du roi, le 18 décembre 1752}}. * 1755 : ''[[Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes]]''. * 1755 : ''[[Discours sur l'économie politique|Économie politique]]''. * 1756 : ''Examen de deux principes avancés par M. Rameau''. * 1756 : ''Jugement sur la Polysynodie''{{commentaire biblio SRL|Première publication en 1782)<ref>{{Ouvrage |titre=Jugement sur la Polysynodie |sous-titre=Nouvelle édition augmentée |éditeur=Arvensa |année=2014 |isbn= |lire en ligne={{Google Livres|0zffAgAAQBAJ|p=35}}}}.</ref> * 1756-1758 : ''Jugement du Projet de paix perpétuelle de Monsieur l'Abbé de Saint-Pierre''}} * 1758 : ''[[Lettres morales]]''{{commentaire biblio SRL|Écrites entre 1757 et 1758, publication posthume en 1888{{sfn|Di Palma|2002}}}}. * 1758 : ''[[s:Lettre à Voltaire sur la Providence|Lettre sur la providence]]''. * 1758 : ''[[Lettre sur les spectacles|Lettre à D'Alembert sur les spectacles]]''. * 1761 : ''[[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]]''. * 1762 : ''[[Le Lévite d'Éphraïm (Jean-Jacques Rousseau)|Le Lévite d'Éphraïm]]'' . * 1762 : ''[[Émile ou De l'éducation]]''{{commentaire biblio SRL|Dans lequel est inclus ''[[La Profession de foi du vicaire savoyard]]'' au livre IV}}. * 1762 : ''[[Du contrat social]]''. * 1764 : ''[[Lettres écrites de la montagne]]''. * 1764 : ''Lettres sur la législation de la Corse''. * 1771 : ''[[Considérations sur le gouvernement de Pologne]]''. * 1771 : ''[[Pygmalion (Rousseau)|Pygmalion]]''. * 1781 : ''[[Essai sur l'origine des langues]]''{{commentaire biblio SRL|Posthume}}. * 1765 : ''[[Projet de constitution pour la Corse]]''{{commentaire biblio SRL|Posthume}}. * 1767 : ''Dictionnaire de musique''{{commentaire biblio SRL|Écrit à partir 1755, il paraît à Paris en [[1767]]}}. * 1770 : ''[[Les Confessions (Rousseau)|Les Confessions]]''{{commentaire biblio SRL|Écrites de 1765 à 1770, publication posthume en 1782-1789}}. * 1777 : ''[[Rousseau juge de Jean-Jacques]]''{{commentaire biblio SRL|Posthume}}. * 1778 : ''[[Les Rêveries du promeneur solitaire]]''{{commentaire biblio SRL|Écrites en 1776, publication posthume}}. * 1781 : ''Émile et Sophie, ou les Solitaires''{{commentaire biblio SRL|Publication posthume en 1781, suite inachevée de l'Émile}}. == Filmographie == * 1958 : Deux exposés d’[[Henri Guillemin]] : Sa pensée politique <ref>{{Lien web |auteur=Henri Guillemin |titre=Sa pensée politique |url=https://www.youtube.com/watch?v=byeEB1osKoI |site=YouTube |date=1958}}.</ref> (35 minutes) et Morale et religion <ref>{{Lien web |auteur=Henri Guillemin |titre=Morale et religion |url=https://www.youtube.com/watch?v=jJydM6hqRb0 |site=YouTube |date=1958}}.</ref> (45 minutes). Diffusion [[Télévision suisse romande|Télévision Suisse Romande]]. * 1967 : [[Le Gai Savoir (film)|Le Gai Savoir]] de [[Jean-Luc Godard]] avec [[Juliet Berto]] et [[Jean-Pierre Léaud]]. Coproduction [[Office de radiodiffusion-télévision française|Office de Radiodiffusion et Télévision Française]], 95 minutes. Émile Rousseau et Patricia Lumumba s'interrogent sur les sons et les images, et sur leur relation à la cause des peuples et à la philosophie <ref>{{Lien web |titre=Le Gai Savoir |url=https://www.cinematheque.fr/film/56748.html |site=La Cinémathèque française}}.</ref>. * 1972 : Conférence d’[[Henri Guillemin]] : Les grandes lignes de la pensée politique de Rousseau <ref>{{Lien web |titre=Les grandes lignes de la pensée politique de Rousseau |url=https://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448914-rousseau-1-.html |site=Télévision Suisse Romande |date=11 novembre 1972}}.</ref> (30 minutes) et La pensée religieuse de Jean Jacques Rousseau <ref>{{Lien web |auteur=Henri Guillemin |titre=La pensée religieuse de Jean Jacques Rousseau |url=https://www.rts.ch/archives/tv/culture/en-appel/3448915-rousseau-2-.html |site=Télévision Suisse Romande |date=25 novembre 1972}}.</ref> (31 minutes). Réalisation [[Claude Goretta]]. Diffusion [[Télévision suisse romande|Télévision Suisse Romande]] les 11 et 25 novembre 1972. * 1973 : [[Joseph Balsamo (mini-série)|Joseph Balsamo]] d’[[André Hunebelle]] avec [[Jean Marais]] et [[Olivier Hussenot]] dans le rôle de Rousseau. Série télévisée de l’[[Office de radiodiffusion-télévision française|ORTF]] en sept épisodes de 52 minutes. Adaptation d'un livre d’[[Alexandre Dumas]] qui lui s'inspira de la vie du [[Joseph Balsamo|comte de Cagliostro]] (Giuseppe Balsamo) <ref>{{Lien web |titre=Joseph Balsamo |url=https://www.notrecinema.com/communaute/v1_detail_film.php3?lefilm=36263 |site=Notre Cinéma}}.</ref>. * 1978 : Les chemins de l'exil ou les dernières années de Jean-Jacques Rousseau de [[Claude Goretta]], scénario [[Georges Haldas]] avec [[François Simon (acteur)|François Simon]] (Jean-Jacques Rousseau), [[Dominique Labourier]] (Thérèse Levasseur) et Corinne Coderey (Madame de Warens). Production [[Télévision suisse romande|Télévision Suisse Romande]], 2 h 49 min. Les dernières années du philosophe Jean-Jacques Rousseau, depuis son exil en suisse en 1762 jusqu'à sa mort <ref>{{Lien web |titre=Les chemins de l'exil ou les dernières années de Jean-Jacques Rousseau |url=https://kinematoscope.org/Corpus/Films?ID=1015 |site=Kinématoscope}}.</ref>. * 1981 : Le Merveilleux Voyage de François au Pays de Jean-Jacques d’[[Hervé Pernot]]. Coproduction [[Institut national de l'audiovisuel|INA]]. François, 12 ans, se perd dans une forêt et se retrouve au XVIII<sup>e</sup> siècle. Il y cherche un homme dont ses parents lui ont beaucoup parlé : Jean-Jacques Rousseau <ref>{{Lien web |titre=Le Merveilleux Voyage de François au pays de Jean-Jacques |url=http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/34092_1 |site=Film Documentaire}}.</ref>. * 1995 : Jean-Jacques Rousseau 1712-1778 de Jean-Louis Cros. Production [[Canopé (réseau)|CNDP]], 14 minutes. Documentaire fiction qui évoque trois aspects de son œuvre littéraire <ref>{{Lien web |titre=Jean-Jacques Rousseau 1712-1778 |url=http://www.cndp.fr/media-sceren/catalogue-de-films/jean_jacques_rousseau_1712_1778-4412.html |site=Media Scérén}}.</ref>. * 2011 : Rousseau, les chemins de Jean-Jacques d’[[Hervé Pernot]]. Production La Cité Films, 55 minutes. Une inspiration des Confessions pour raconter les 25 premières années de la vie du célèbre philosophe <ref>{{Lien web |titre=Rousseau, les chemins de Jean-Jacques |url=http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/35403_1 |site=Film Documentaire}}.</ref>. * 2012 : [[Ma nouvelle Héloïse]] de [[Francis Reusser]] avec Alexandra Camposampiero. Production Le CinéAtelier, 87 minutes. Un riche mécène japonais, admirateur de l'œuvre de Rousseau, demande à un cinéaste atypique de réaliser une version filmée du célèbre roman [[Julie ou la Nouvelle Héloïse|Julie ou la nouvelle Héloïse]] <ref>{{Lien web |auteur=Antoine Duplan |titre=Francis Reusser: «La langue, c’est le dernier trésor» |url=https://www.letemps.ch/culture/francis-reusser-langue-cest-dernier-tresor |site=Le Temps |date=11 novembre 2012}}.</ref>. * 2012 : Jean-Jacques Rousseau, tout dire de Katharina Von Flotow. Production [[Télévision suisse romande|Télévision Suisse Romande]] et [[Arte]], 88 minutes. Lecture des textes de Rousseau par [[Roger Jendly]]. Vie et pensées d'un philosophe des Lumières à l'intranquillité chronique <ref>{{Lien web |titre=Jean-Jacques Rousseau, tout dire |url=http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/47572_1 |site=Film Documentaire}}.</ref>. == Sources == {{légende plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Du contrat social |lieu=Paris |éditeur=Le livre de Poche |année=2013 |pages totales=319 |isbn= |id=CON |libellé=''Contrat''}} {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Jean-Jacques Rousseau |sous-titre=Écrits politiques |lieu=Paris |éditeur=Le Livre de Poche |année=2012 |isbn= |id=ECR |libellé=''Écrits''}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes |lieu=Paris |éditeur=Gallimard Folio/essais |année=2014 |pages totales=384 |isbn= |id=DIS |libellé=''Discours''}} {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Jean-Jacques Rousseau |titre=Œuvres complètes |sous-titre=[[Lettre sur la musique française]] |lieu=Paris |éditeur= |année=1753 }}. * {{Ouvrage |langue=fr |titre=Jean-Jacques Rousseau à Venise (1743-1744) raconté par lui-même |lieu=Paris |éditeur=Maurice Glomeau éditeur |année=1920 }}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |prénom2=R.A. |nom2=Leigh |responsabilité2=éditeur scientifique |titre=Correspondance Complète |lieu=Oxford |éditeur=The Voltaire Fondation |année=1979 |pages totales=474 |isbn=9780729406857}}<ref>{{Lien web |titre=Rousseau |url=http://www.voltaire.ox.ac.uk/www_vf/rousseau/Rousseau_Mar11.pdf |site=voltaire.ox.ac.uk}}.</ref>. * {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |prénom2=Bernard |nom2=Gagnebin |lien auteur2=Bernard Gagnebin |responsabilité2=éditeur scientifique |prénom3=Marcel |nom3=Raymond |lien auteur3=Marcel Raymond (écrivain) |responsabilité3=éditeur scientifique |titre=Œuvres complètes |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=[[Bibliothèque de la Pléiade|La Pléiade]] |année= |isbn=}}{{plume}}{{commentaire biblio|1=Riche en introductions, notes et variantes<ref>{{Article |prénom1=Raymond |nom1=Trousson |lien auteur1=Raymond Trousson |titre=Quinze années d'études rousseauistes |périodique=Dix-huitième Siècle |numéro=9 |année=1977 |doi=10.3406/dhs.1977.1139}}.</ref>.}} ** {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Œuvres complètes I : Les Confessions et Autres textes autobiographiques |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=La Pléiade |année=1986 |année première édition=1959 |pages totales=2096 |isbn= |id=OC1 |libellé=''OC I''}} ** {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Œuvres complètes II : La Nouvelle Héloïse, Théâtre, Poésies, Essais Littéraires |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=La Pléiade |année=1984 |année première édition=1961 |pages totales=2160 |isbn= |id=OC2 |libellé=''OC II''}} ** {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Œuvres complètes III |sous-titre=Du contrat social, Écrits politiques |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=La Pléiade |année=1964 |année première édition=1959 |pages totales=2240 |id=OC3 |libellé=''OC III''}} ** {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Œuvres complètes IV |sous-titre=Émile, Éducation, Morale, Botanique |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=La Pléiade |année=1980 |année première édition=1969 |pages totales=2192 |isbn= |id=OC4 |libellé=''OC IV''}} ** {{Ouvrage |langue=fr1835 |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |titre=Œuvres complètes V : Écrits sur la musique, la langue et le théâtre |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=La Pléiade |année=1995 |pages totales=2240 |isbn= |id=OC5 |libellé=''OC V''}} * « Édition thématique du tricentenaire », Raymond Trousson et Frédéric S. Eigeldinger (éd.), Genève, Éditions Slatkine, et Paris, Éditions Champion, 2012, 24 vol. * « Présentation chronologique » du tricentenaire, Jacques Berchtold, Yannick Séité, et François Jacob (éd.), Paris, Classiques Garnier, 21 vol. prévus. * Rousseau est l'un des auteurs de l'''[[Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers|Encyclopédie]]'' de [[Denis Diderot|Diderot]] et [[Jean Le Rond d'Alembert|d'Alembert]], dont il a rédigé la plupart des articles sur la musique, ainsi que l'article « Économie politique » (publié en 1755 dans le tome V de l{{'}}''Encyclopédie''), plus connu sous le titre de ''[[Discours sur l'économie politique]]''<ref>« Discours sur l'économie politique », in ''Rousseau - Montesquieu. Discours et écrits'', [[Éditions de l'Épervier]], 2010.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=n|taille=36}} === Références === {{Références nombreuses |taille=18}} === Traductions === {{Références|groupe="trad"}} == Voir aussi == === Bibliographie === {{légende plume}} * R. A. Leigh (éd.), ''Correspondance complète'', Oxford, Voltaire Foundation, 52 vol., * {{Article|auteur1=Raymond Birn|titre=Rousseau et ses éditeurs|périodique=Revue d’histoire moderne et contemporaine|volume=40|date=1993|pages=127-136}} * {{Ouvrage|auteur1=Philip Stewart|titre=Éditer Rousseau|sous-titre=enjeux d’un corpus (1750–2012)|lieu=Lyon|éditeur=ENS Éditions et Institut d’histoire du livre|année=2012|isbn=}} ==== Ouvrages généraux sur Rousseau ==== * {{Chapitre |langue=en |auteur1=Christopher Bertram |titre chapitre=Jean Jacques Rousseau |titre ouvrage=Stanford Encyclopedia of Philosophy |année=2012 |lire en ligne=http://plato.stanford.edu/entries/rousseau/ |consulté le=20 dec. 2015}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Ernst Cassirer]] |titre=Le problème Jean-jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=Hachette Pluriel |année=2012 |pages totales=132 |isbn=}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Gaëtan Demulier |titre=Apprendre à philosopher avec Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]] |année=2009 |pages totales=200 |isbn=9782729851910 |oclc=468417832}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Émile Faguet]]|titre=Vie de Rousseau|lieu=Paris|éditeur=Société française d'imprimerie et de librairie|année=1911}} * {{Ouvrage|auteur1=Émile Faguet|titre=Les Amies de Rousseau|lieu=Paris|éditeur=Société française d'imprimerie et de librairie|année=1912}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Bernard Gagnebin]] |titre=Album Rousseau |sous-titre=Iconographie réunie et commentée |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=1976 |isbn=}}. * {{Chapitre |langue=en |auteur1=Victor Gourevitch |titre chapitre=Introduction |titre ouvrage=Jean-Jacques Rousseau. The Social Contract and Other Later Political Writings |lieu=Cambridge |éditeur=Cambridge University Press |année=1997 |pages totales=341}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Bernard Groethuysen]] |titre=Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=Les Essais |année=1949 |réimpression=2003 |pages totales=428 |isbn=9782070354832}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Rémy Hebding |titre=Jean-Jacques Rousseau |sous-titre=les Lumières grâce à Dieu |lieu=Paris |éditeur=Punctum |collection=Vies choisies |année=2005 |pages totales=180 |isbn=9782351160015}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Paul Jouary]] |titre=Rousseau, citoyen du futur |lieu=Paris |éditeur=[[Audiolib]] |année=2012 |isbn=9782356414120}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Géraldine Lepan |titre=Rousseau |sous-titre=une politique de la vérité |lieu=Paris |éditeur=[[Belin éditeur|Belin]] |année=2015 |pages totales=319 |isbn=978-2-7011-9153-9}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=en |auteur1=Patrick Riley |responsabilité1=éd. |titre=The Cambridge Companion to Rousseau |lieu=Cambridge |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=2011 |pages totales=466 |isbn=}}. {{plume}} ** {{Article |langue=en |prénom1=George Armstrong |nom1=Kelly |titre=A General Overview |périodique=The Cambridge Companion to Rousseau |année=2011 |pages=8-56}}.{{plume}} ** {{Article |langue=en |auteur1=Christopher Brooke |titre=Rousseau's Political Philosophy: Stoic and Augustinian Origins |périodique=The Cambridge Companion to Rousseau |année=2011}}. ** {{Article |langue=en |auteur1=Mark Hulliung |titre=Rousseau, Voltaire, and the Revenge of Pascal |périodique=The Cambridge Companion to Rousseau |année=2011}}. ** {{Article |langue=en |auteur1=Patrick Riley |titre=Rousseau's General Will |périodique=The Cambridge Companion to Rousseau |année=2011 |pages=124-153}}.{{plume}} * {{Ouvrage|auteur1=Georges May|titre=Rousseau par lui-même|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=1961|réimpression=1994 sous le titre ''Rousseau''}} * {{Chapitre|auteur1=Christophe Martin|titre chapitre=Ordre chronologique et archive manuscrite : éditer les Œuvres complètes de Rousseau|auteurs ouvrage=Françoise Gevrey, Sylvain Menant|titre ouvrage=Éditer les œuvres complètes ({{XXVIIIe}})|éditeur=Société des textes français modernes|année=2022|passage=97-116}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Édouard Rod]] |titre=L'Affaire J.-J. Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=1906 }}.{{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Claire Salomon-Bayet]] |titre=Jean-Jacques Rousseau ou l'impossible unité |lieu=Paris |éditeur=Seghers |collection=Philosophies de tous les temps |année=1968 |réimpression=1971 |pages totales=183 }}. * {{Chapitre |langue=en |auteur1=John T. Scott |titre chapitre=Introduction |titre ouvrage=The Major Political Writings of Jean-Jacques Rousseau |lieu=Chicago et Londres |éditeur=The University of Chicago Press |année=2012 |pages totales=287}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean Starobinski]] |titre=Jean-Jacques Rousseau |sous-titre=la transparence et l'obstacle |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |année=1976 |isbn=9782070294732}}. * {{Chapitre |langue=fr |auteur1=Jean Starobinski |titre chapitre=Préface |titre ouvrage=Le problème Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=Hachette Pluriel |année=2012}}. * {{Chapitre |langue=fr |auteur1=Jean Starobinski |titre chapitre=Introduction |titre ouvrage=Jean-Jacques Rousseau. Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes |lieu=Paris |éditeur=Gallimard |année=2014 |pages totales=285}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Raymond Trousson]] |titre=Jean-Jacques Rousseau |sous-titre=[biographie] |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]] |année=2003 |pages totales=850 |isbn=284734098X |id=Trousson 2003}}. {{plume}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Raymond Trousson |responsabilité1=éd. |auteur2=Frédéric S. Eigeldinger |responsabilité2=éd. |titre=Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Honoré Champion]] |année=2006 |isbn=}}. ==== Correspondance ==== * {{Article|auteur1=R. A. Leigh|titre=Vers une nouvelle édition de la correspondance de Rousseau|périodique=Annales Jean-Jacques Rousseau|volume=35|date=1959|pages=261-280}} * {{Chapitre|langue=en|auteur1=R. A. Leigh|titre chapitre=Rousseau’s correspondence : editorial problems|auteurs ouvrage=J. A. Dainard|titre ouvrage=Editing Correspondence|lieu=New York|lien éditeur=Garland Publishing|année=1979|passage=39-62}} * {{Chapitre|langue=en|auteur1=Robert Wokler|titre chapitre=Preparing the definitive edition of the Correspondance de Rousseau|auteurs ouvrage=Marian Hobson et al.|titre ouvrage=Rousseau and the Eighteenth Century|sous-titre ouvrage=Essays in Memory of R. A. Leigh|lieu=[[Oxford]]|éditeur=Voltaire Foundation|lien éditeur=Voltaire Foundation|année=1992|passage=3-21}} * {{Ouvrage|auteur1=Philip Stewart|titre=Éditer Rousseau|sous-titre=enjeux d’un corpus (1750–2012)|lieu=Lyon|éditeur=ENS Éditions et Institut d’histoire du livre|année=2012|passage=221-248|isbn=}} ==== Ouvrages spécialisés sur Rousseau et ses idées philosophiques et politiques ==== * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Blaise|nom1=Bachofen|titre=La Condition de la liberté. Rousseau, critique des raisons politiques|lieu=Paris|éditeur=[[Payot (éditions)|Payot]]|année=2002|pages totales=340|isbn=9782228896658}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bernadette|nom1=Bensaude-Vincent|lien auteur1=Bernadette Bensaude-Vincent|directeur1=oui|prénom2=Bruno|nom2=Bernardi|directeur2=oui|titre=Rousseau et les sciences|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2003|pages totales=319|isbn=9782747551007|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=SETSjT5QGGgC&printsec=frontcover}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Bruno|nom1=Bernardi|titre=La Fabrique des concepts. Recherches sur l'invention conceptuelle chez Rousseau|lieu=Paris|éditeur=Honoré Champion|année=2006|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Burgelin|titre=La philosophie de l'existence de J.-J. Rousseau|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France]]|année=1952}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Augustin|nom1=Cabanès|lien auteur1=Augustin Cabanès|titre=[[s:J.-J. Rousseau (Cabanès)|J.-J. 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La bonté naturelle de l'homme|lieu=Paris|éditeur=[[Belin éditeur|Belin]]|année=1998|isbn=270112025X|oclc=41075262}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Mohamed Mahmoud|nom1=Mohamedou|lien auteur1=Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou|prénom2=Davide|nom2=Rodogno|titre=Temps, espaces et histoires|sous-titre=monuments et héritage raciste et colonial dans l'espace public genevois : état des lieux historique|lieu=Genève|éditeur=[[Institut de hautes études internationales et du développement]]|année=2022|pages totales=179|passage=106-108|isbn=978-2-940600-32-8|lire en ligne=https://www.geneve.ch/sites/default/files/2022-03/monuments-heritage-raciste-colonial-espace-public-etude-2022-ville-geneve.pdf}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Namer|titre=Le système social de Rousseau|sous-titre=De l'inégalité économique à l'inégalité politique|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=1999|pages totales=246|isbn=9782738474377}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Namer|titre=Rousseau sociologue de la connaissance|sous-titre=De la créativité au machiavélisme|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2000|pages totales=418|isbn=9782738478474|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=FlplFitQfs8C&printsec=frontcover}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Céline|nom1=Spector|titre=Au prisme de Rousseau|sous-titre=usages politiques contemporains|lieu=Oxford|éditeur=[[Voltaire Foundation]]|année=2011|pages totales=298|isbn=9780729410151|oclc=747437044}}. {{plume}} * {{Ouvrage|auteur1=Christophe Van Staen|titre=Rousseau et les Lumières|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion]]|année=2016|isbn=}}. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=[[Yves Vargas|Vargas]]|titre=Les promenades matérialistes de Jean-Jacques Rousseau|éditeur=[[Le Temps des cerises (éditions)|Le Temps des Cerises]]|année=2012|isbn=}}. * Wang Xiaoling, ''Jean-Jacques Rousseau en Chine, de 1871 à nos jours'', Montmorency, Société international des amis du Musée Jean-Jacques Rousseau, 2010, 376 p. ==== Ouvrages sur Rousseau et l'éducation ==== * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Pierre |nom1=Villey |lien auteur1=Pierre Villey |titre=L'influence de Montaigne sur les idées pédagogiques de Locke et de Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]] |année=1911 |pages totales=270 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k68202c |consulté le=2016-09-14}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Frédéric |nom1=Worms |lien auteur1=Frédéric Worms |titre=Rousseau, Émile ou de l'éducation, Livre IV |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Ellipses|Ellipses]] |année=2001 |pages totales=141 |isbn=9782729806347}}. * {{Ouvrage|auteur1=[[Yves Vargas]]|titre=Introduction à l'Émile de Rousseau|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|année=1995|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Jean de Viguerie]]|titre=Les Pédagogues|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions du Cerf|Le Cerf]]|année=2011|isbn=}} ==== Ouvrages sur Rousseau et la musique ==== * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Béatrice |nom1=Didier |lien auteur1=Béatrice Didier |titre=La musique des Lumières |sous-titre=Diderot, l'Encyclopédie, Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] |année=1985 |isbn=}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Antoine Goléa]] |titre=La musique, de la nuit des temps aux aurores nouvelles |lieu=Paris |éditeur=Alphonse Leduc et Cie |année=1977 |pages totales=954 |isbn=2-85689-001-6 |id=Antoine Goléa1977}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Catherine |nom1=Kintzler |lien auteur1=Catherine Kintzler |titre=Poétique de l'opéra français de Corneille à Rousseau |lieu=Paris |éditeur=Minerve |année=2006 |pages totales=486 |isbn=9782869311114 |présentation en ligne=http://editionsminerve.com/catalogue/9782869311114/}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Paul Pittion |titre=La musique et son histoire |sous-titre=tome I — des origines à Beethoven |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions de l'Atelier|Éditions Ouvrières]] |année=1960 |pages totales=354 |id=Paul Pittion1960}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean |nom1=Malignon |titre=[[Jean-Philippe Rameau|Rameau]] |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Seuil |collection=Solfèges |année=1960 |pages totales=192 |id=Jean Malignon1960}} ==== Ouvrages sur Rousseau et la littérature ==== * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Michel |nom1=Coz |prénom2=François |nom2=Jacob |titre=Rêveries sans fin |sous-titre=Autour des « Rêveries du promeneur solitaire » |lieu=Orléans |éditeur=Paradigme |année=1997 |pages totales=196 |isbn=9782868781871}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Arbi |nom1=Dhifaoui |préface=[[Henri Coulet]] |titre=Julie ou la nouvelle Héloïse |sous-titre=roman par lettres, roman de la lettre |lieu=Tunis |éditeur=Centre de Publication Universitaire |année=2000 |isbn=}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Arbi |nom1=Dhifaoui |préface=Jan Herman |titre=Le roman épistolaire et son péritexte |lieu=Tunis |éditeur=Centre de Publication Universitaire |année=2008 |isbn=}}. * {{Ouvrage|auteur1=Philip Knee|titre=Rousseau et le romantisme|éditeur=Montmorency|année=2011|isbn=}} * {{Chapitre |langue=fr |prénom1=Jean-François |nom1=Perrin |titre chapitre=Le récit d'enfance du {{17e}} siècle à Rousseau |auteurs ouvrage=Jean-François Perrin, Michel Delon (directeur d'ouvrage) |titre ouvrage=La recherche aujourd'hui |volume=30 |éditeur=Dix-huitième Siècle |année=1998 |doi=10.3406/dhs.1998.2232 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1998_num_30_1_2232 |consulté le=23 septembre 2016 |passage=211-220}}. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Colette |nom1=Soler |titre=L’aventure littéraire, ou la psychose inspirée, Rousseau, Joyce, Pessoa |lieu=Paris |éditeur=Éditions du Champ Lacanien |année=2001 |pages totales=142 |isbn=9782914332019 |oclc=470285057}}. * {{Ouvrage|auteur1=Raymond Trousson|titre=Rousseau et sa fortune littéraire|lieu=Paris|éditeur=A. G. Nizet|année=1977|isbn=}} ==== CD-Rom sur Jean-Jacques Rousseau ==== * Jean-Jacques Rousseau, supervision de [[Raymond Trousson]] avec l'[[Institut de France]]<ref group="CD">{{Article |auteur1=Gérarld Vidamment |titre=Jean-Jacques Rousseau |périodique=CD-Rom Magazine |date=Novembre 1999}}.</ref>. Edition Wanadoo, Prix de l'éducation interactive 1999<ref group="CD">{{Article |titre=Prix de l'éducation interactive |périodique=Multimédia à la Une |date=Janvier 2000}}.</ref> sous le patronage du [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministère de l'Éducation nationale]] (1998). {{Références |groupe="CD"}} ==== Recueils d'articles ==== * {{Article |auteur1=Thomas Bodkin |titre=Le tombeau de Jean-Jacques Rousseau d'après les peintres |périodique=Gazette des beaux-arts |série={{78e}} année |volume=XVI {{6e}} période |date=1936 {{2e}} semestre |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6110104q/f163.item |pages=156-166}} * {{Article |langue=fr |prénom1=Claude |nom1=Dauphin |responsabilité1=Études présentées par |titre=Musique et langage chez Rousseau |périodique=Studies on Voltaire and the eighteenth century |numéro=8 |lieu=Oxford |éditeur=Voltaire Foundation |année=2004 |issn=0435-2866}} * {{Article |langue=en |prénom1=Marco |nom1=Di Palma |titre=The Ethics of the Lettres morales and Rousseau's Philosophical Project |périodique=Modern Philosophy |éditeur=University of Chicago Press |année=2002}}. * {{Article |auteur1=[[José Fontaine]] |titre=Victor Goldschmidt, Anthropologie et politique. Les principes du système de Rousseau |périodique=Revue philosophique de Louvain |année=1977 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_1977_num_75_27_5948_t1_0523_0000_1}}. {{plume}} * {{Article |langue=fr |prénom1=Tanguy |nom1=L'Aminot |directeur1=oui |titre=Politique et révolution chez Jean-Jacques Rousseau |périodique=Studies on Voltaire and the Eighteenth Century |numéro=324 |lieu=Oxford |éditeur=Voltaire Foundation |année=1995}}. * {{Ouvrage |prénom1=Raymond |nom1=Trousson |lien auteur1=Raymond Trousson |directeur1=oui |titre=Jean-Jacques Rousseau |sous-titre=heurs et malheurs d'une conscience |lieu=Paris |éditeur=[[Hachette Livre|Éditions Hachette]] |année=1993 |pages totales=350 |isbn=978-2-01021-106-5 |bnf=35612231m |présentation en ligne=http://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1995_num_27_1_2080_t1_0641_0000_3}}. ==== Biographies et fictions ==== * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Louis Boissier]] |titre=Moments de Jean-Jacques Rousseau |éditeur=Gallimard - NRF |année=2000 |format livre=CD-ROM |isbn= |présentation en ligne=http://www.ciren.org/ciren/productions/moments/moments.html}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Edwige Chirouter]] |titre=Moi, Jean-Jacques Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Les petits Platons]] |année=2012 |pages totales=63 |isbn=9782361650209 |oclc=795444772}}.{{commentaire biblio|Album jeunesse illustré présentant, sous forme de fiction, la vie et l'œuvre de Rousseau.}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Claude Debussy]] |titre=Monsieur Croche, antidilettante |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=L'Imaginaire |année=1987 |pages totales=362 |isbn=2-07-071107-2 |lire en ligne=https://archive.org/details/monsieurcrochean00debu |id=Claude Debussy1987}}.{{commentaire biblio|Articles de critique musicale de 1901 à 1917.}} * {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=de |auteur1=[[Lion Feuchtwanger]] |traducteur=[[Claude Porcell]] |titre=[[La Sagesse du fou|La Sagesse du fou ou Mort et transfiguration de Jean-Jacques Rousseau]] |lieu=Paris |éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]] |année=1999 |pages totales=377 |isbn=2213603006 |oclc=421688749}}, traduit de l'allemand. * {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Claude |nom1=Genoux |titre=Les enfants de Jean-Jacques Rousseau |éditeur=Serriere imprimeur |année=1857 |lire en ligne={{Google Livres|BR0pQwAACAAJ}}}}. * {{Ouvrage |prénom1=Alexandre |nom1=Lacassagne |lien auteur1=Alexandre Lacassagne |photographe=Julien Raspail |titre=La mort de Jean-Jacques Rousseau |lieu=Lyon |éditeur=Éditions A. Rey, imprimeur de l'Académie |année=1913 |pages totales=70 |lire en ligne=https://archive.org/stream/lamortdejeanjacq00laca#page/2/mode/2up}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Isabelle Marsay |titre=Le Fils de Jean-Jacques ou la Faute à Rousseau |lieu=Paris |éditeur=[[Ginkgo éditeur]] |année=2012 |pages totales=222 |isbn=9782846792028 |isbn10=284679202X |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ubftMt9NsToC&printsec=frontcover}}.{{commentaire biblio|Réédition. Fiction autour de l'abandon de ses enfants et ses regrets en fin de vie.}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Isabelle Marsay |titre=L'apprenti des Lumières ou l'ombre de Voltaire |lieu=Paris |éditeur=[[Ginkgo éditeur]] |année=2018 |pages totales=174 |isbn=9782846792929 |isbn10=284679202X}}.{{commentaire biblio|Fiction. Ce livre retrace la vie de Baptiste, seul enfant que J.J. Rousseau tenta de retrouver parmi les cinq nouveau-nés qu'il abandonna entre 1746 et 1752.}} * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Odile Nguyen-Schœndorff |titre=Je suis... Jean-Jacques Rousseau |lieu=Lyon |éditeur=Jacques André Éditeur |année=2011 |pages totales=73 |isbn=9782757002230 |isbn10=2757002236}}.{{commentaire biblio|Biographie écrite à la première personne à destination des collégiens et des lycéens.}} * {{Ouvrage |prénom1=Ariste |nom1=Potton |titre=Notes historiques sur le séjour de Jean-Jacques Rousseau à Bourgoin |sous-titre=durant les années 1768, 1769 et 1770 |lieu=Lyon |éditeur=Éditions L. Boitel |année=1844 |pages totales=40 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5837611s}}. * {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Frédéric Richaud]] |titre=Jean-Jacques |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]] |année=2008 |isbn=}}.{{commentaire biblio|Roman cocasse autour de la figure de Jean-Jacques Rousseau.}} * {{Ouvrage |prénom1=Harumi |nom1=Yamazaki-Jamin |titre=Jean-Jacques Rousseau et Paris |lieu=Villeneuve-d'Ascq |éditeur=[[Presses universitaires du Septentrion|Éditions Presses Universitaires du Septentrion]] |année=1999 |réimpression=7 juillet 2000 et 2003 |pages totales=534 |isbn=978-2-28401-845-2}}. * François Rousseau, frère aîné de Jean-Jacques Rousseau, réinventé... par [[Stéphane Audeguy]] dans ''[[Fils unique (roman)]]'' (2016). === Articles connexes === * [[État de nature]] * [[Bonté]] * [[Contractualisme]] (théories du contrat social) * [[Île Rousseau]] * [[Musée Jean-Jacques-Rousseau]] * [[Institut Jean-Jacques Rousseau]] * [[Chronologie de la vie de Jean-Jacques Rousseau]] * [[Liste des personnalités liées à Jean-Jacques Rousseau]] * [[Chōmin Nakae|Chômin Nakae]] * [[Hommes illustres (Louvre)]] * [[Siècle des Lumières]] * [[Louise Geneviève de La Hye]] === Autres projets === {{Autres projets |commons = Jean-Jacques Rousseau |wikiquote = Jean-Jacques Rousseau |wikisource = Jean-Jacques Rousseau }} === Liens externes === * {{Lien web |titre=Dictionnaire de Musique de Jean-Jacques Rousseau |url={{Google Livres|3WAHAAAAQAAJ}} |site=books.google.fr}} * {{Lien web |titre=Rousseau Studies |url=http://rousseaustudies.free.fr/ |site=rousseaustudies.free.fr}}, site de l'équipe Rousseau du Centre d'étude de la langue et de la littérature françaises des {{s2-|XVII|XVIII}} * [http://www.sjjr.ch/ Société Jean-Jacques Rousseau] * [//jjrousseau.net/ Société internationale des amis du musée Jean-Jacques Rousseau] * {{Lien web |titre=Collection complète des œuvres de Rousseau |url=http://www.rousseauonline.ch/home.php |site=Rousseauonline}}{{commentaire biblio|1=Collection complète de l'édition DuPeyrou et Moultou en 17 volumes, parue à Genève entre 1780 et 1789. Certains passages laissent à penser que le projet contient un mélange de plusieurs éditions. Il est également important de noter que le texte [[reconnaissance des caractères|vidéocodé]] n'a pas encore été relu, ni corrigé.}} * Bibliothèque de Genève numérique, [http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/rousseau Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Écrivain, philosophe et musicien] ==== Bases de données et dictionnaires ==== {{Liens}} * {{Helveticat}} {{Botan.|Rousseau}} {{Palette|Rousseau|Personnalités enterrées au Panthéon de Paris|Philosophie des Lumières}} {{Portail|Lumières|littérature francophone|philosophie|éducation|musique classique|culture de la Suisse|Histoire de Savoie|Genève|histoire de la zoologie et de la botanique|botanique|Droit|Politique}} {{Article de qualité|oldid=130507202|date=11 octobre 2016}} {{DEFAULTSORT:Rousseau, Jean-Jacques}} [[Catégorie:Jean-Jacques Rousseau| ]] [[Catégorie:Écrivain de la république de Genève au XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Philosophe de la république de Genève]] [[Catégorie:Philosophe du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Philosophe des Lumières]] [[Catégorie:Philosophe politique]] [[Catégorie:Essayiste politique du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Épistolier du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Autobiographe du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Théoricien de la musique]] [[Catégorie:Pédagogue du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Précurseur de la sociologie]] [[Catégorie:Collaborateur de l'Encyclopédie (1751-1772)]] [[Catégorie:Personnalité critiquant les croyances]] [[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]] [[Catégorie:Naissance dans la république de Genève]] [[Catégorie:Naissance en juin 1712]] [[Catégorie:Décès en juillet 1778]] [[Catégorie:Décès à 66 ans]] [[Catégorie:Personnalité transférée au Panthéon de Paris]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]] [[Catégorie:Autodidacte]]
1609
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jupiter%20Ace
Jupiter Ace
{{Infobox Microprocesseur | nom = Jupiter Ace | image = Jupiter ACE (restored).JPG | légende = Ordineur Jupiter Ace | début-prod = [[1982 en informatique|1982]] | fin-prod = [[1984 en informatique|1984]] | fabricant = | cœur = Z80 à 3,25 MHz | Type = Ordinateur personnel | Début production = 1982 | Processeur = Z80 à 3.25 MHz | Mémoire = 1 kilobyte|KB (Max=49 KB) | OS = #Forth|ACE Forth }} {{ébauche|informatique}} Le '''Jupiter Ace''' (aux [[États-Unis]] : '''Ace4000''') est un [[micro-ordinateur]] basé sur un [[microprocesseur]] [[Zilog Z80]], commercialisée par la société britannique Jupiter Cantab en [[1983]]. C'est une machine rudimentaire de type Sinclair [[ZX80]] ou [[ZX81]] disposant de {{Kio|3}}<ref name = "spec">[http://www.system-cfg.com/detail.php?ident=629 Jupiter Ace]</ref> de RAM extensible à {{Kio|51}}<ref>''Science & Vie'' n° 792 (sept 1983), ''15 micro-ordinateurs au banc d'essai''.</ref>. Sa particularité était de se programmer en langage [[Forth (langage)|Forth]]<ref>''Votre ordinateur'' - N°01 - sept oct 1983 - page 038 et page 039</ref>et non en [[BASIC]] comme c'était le cas de ses concurrents de l'époque. La compacité et la rapidité d'exécution du langage Forth (deux fois moins de place en mémoire et jusqu'à dix fois plus rapide à exécuter) constituaient un avantage non négligeable avec un ordinateur dont le processeur était cadencé à 3,25 MHz et à une époque où chaque octet de [[mémoire vive]] était compté. == Références == {{Références}} {{Portail|informatique}} [[Catégorie:Ordinateur personnel des années 1980]]
1613
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre%20Chev%C3%A8nement
Jean-Pierre Chevènement
{{Voir homonymes|Chevènement}} {{Infobox Personnalité politique | charte = | nom = Jean-Pierre Chevènement | image = 2014-07-14 11-07-47 defile-militaire-belfort (cropped).jpg | légende = Jean-Pierre Chevènement en 2014. | fonction1 = [[Sénateur français]] | à partir du fonction1 = {{date|1|octobre|2008}} | jusqu'au fonction1 = {{date|30|septembre|2014}}<br><small> ({{durée|1|10|2008|30|9|2014}})</small> | élection1 = [[Élections sénatoriales françaises de 2008|21 septembre 2008]] | circonscription 1 = [[Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 1 = [[Groupe du Rassemblement démocratique et social européen|RDSE]] | prédécesseur 1 = [[Yves Ackermann]] | successeur 1 = [[Cédric Perrin (homme politique)|Cédric Perrin]] | fonction2 = [[Mouvement républicain et citoyen#Présidents|Président du Mouvement républicain et citoyen]] | à partir du fonction2 = {{date|22|juin|2008}} | jusqu'au fonction2 = {{date|27|juin|2010}}<br><small>({{durée|22|6|2008|27|6|2010}})</small> | prédécesseur 2 = ''Création de la fonction'' | successeur 2 = [[Jean-Luc Laurent]] | fonction3 = [[Liste des ministres français de l'Intérieur|Ministre de l'Intérieur]] | à partir du fonction3 = {{date|4|juin|1997}} | jusqu'au fonction3 = {{date|29|août|2000}}<br/><small>({{durée|4|juin|1997|29|août|2000}})</small> | président 3 = [[Jacques Chirac]] | premier ministre 3 = [[Lionel Jospin]] | gouvernement 3 = [[Gouvernement Lionel Jospin|Jospin]] | prédécesseur 3 = [[Jean-Louis Debré]] | successeur 3 = [[Daniel Vaillant]] | fonction4 = [[Communauté d'agglomération belfortaine|Président de la communauté d'agglomération belfortaine]] | à partir du fonction4 = {{date|11|juin|1995}} | jusqu'au fonction4 = {{date|16|mars|2008}}<br><small>({{durée|11|6|1995|16|3|2008}})</small> | prédécesseur 4 = ''Création de la communauté'' | successeur 4 = [[Étienne Butzbach]] | fonction5 = [[Mouvement des citoyens (France)#Directions nationales du MDC|Président du Mouvement des citoyens]] | à partir du fonction5 = {{date|1|mai|1993}} | jusqu'au fonction5 = {{date|10|juin|2001}}<br><small>({{durée|1|5|1993|10|6|2001}})</small> | prédécesseur 5 = [[Max Gallo]] | successeur 5 = [[Georges Sarre]] | fonction6 = [[Liste des ministres français de la Défense|Ministre de la Défense]] | à partir du fonction6 = {{date|12|mai|1988}} | jusqu'au fonction6 = {{date|29|janvier|1991}}<br/><small>({{durée|12|mai|1988|29|janvier|1991}})</small> | président 6 = [[François Mitterrand]] | premier ministre 6 = [[Michel Rocard]] | gouvernement 6 = [[Gouvernement Michel Rocard (1)|Rocard {{I}}]] et [[Gouvernement Michel Rocard (2)|{{II}}]] | prédécesseur 6 = [[André Giraud]] | successeur 6 = [[Pierre Joxe]] | fonction7 = [[Liste des ministres français de l'Éducation nationale|Ministre de l'Éducation nationale]] | à partir du fonction7 = {{date|19|juillet|1984}} | jusqu'au fonction7 = {{date|20|mars|1986}}<br/><small>({{durée|19|juillet|1984|20|mars|1986}})</small> | président 7 = [[François Mitterrand]] | premier ministre 7 = [[Laurent Fabius]] | gouvernement 7 = [[Gouvernement Laurent Fabius|Fabius]] | prédécesseur 7 = [[Alain Savary]] | successeur 7 = [[René Monory]] | fonction8 = [[Liste des maires de Belfort|Maire de Belfort]] | à partir du fonction8 = {{date||mars|2001}} | jusqu'au fonction8 = {{date||juin|2007}}<br><small>({{durée||3|2001||6|2007}})</small> | réélection8 = [[mars 2001]] | prédécesseur 8 = Jackie Drouet | successeur 8 = [[Étienne Butzbach]] | à partir du fonction9 = {{date||mars|1983}} | jusqu'au fonction9 = {{date||juin|1997}}<br><small>({{durée||3|1983||6|1997}})</small> | élection9 = [[mars 1983]] | réélection9 = [[mars 1989]]<br>[[juin 1995]] | prédécesseur 9 = Émile Gehant | successeur 9 = Jackie Drouet | fonction10 = [[Ministre d'État (France)|Ministre d'État]]<br />[[Ministre chargé de la Recherche et des Technologies (France)|Ministre de la Recherche]] et de l'[[Liste des ministres français de l'Industrie|Industrie]]<ref group=alpha>[[Ministre chargé de la Recherche et des Technologies (France)|Ministre de la Technologie]] jusqu'au {{date|29|juin|1982}}. </ref> | à partir du fonction10 = {{date|22|mai|1981}} | jusqu'au fonction10 = {{date|22|mars|1983}}<br/><small>({{durée|22|mai|1981|22|mars|1983}})</small> | président 10 = [[François Mitterrand]] | premier ministre 10 = [[Pierre Mauroy]] | gouvernement 10 = [[Gouvernement Pierre Mauroy (1)|Mauroy {{I}}]] et [[Gouvernement Pierre Mauroy (2)|{{II}}]] | prédécesseur 10 = [[Pierre Aigrain]] <small>(Recherche)</small><br />[[Pierre Dreyfus]] <small>(Industrie)</small> | successeur 10 = [[Laurent Fabius]] | fonction11 = [[Liste des présidents du conseil régional de Franche-Comté|Président du conseil régional de {{nobr|Franche-Comté}}]] | à partir du fonction11 = {{date|07|septembre|1981}} | jusqu'au fonction11 = {{date|15|avril|1982}}<br/><small>({{durée|07|septembre|1981|15|avril|1982}})</small> | élection11 = {{date|07|septembre|1981}} | prédécesseur 11 = [[Edgar Faure]] | successeur 11 = [[Edgar Faure]] | fonction12 = [[Conseil régional de Franche-Comté|Conseiller régional de Franche-Comté]] | à partir du fonction12 = {{date|||1974}} | jusqu'au fonction12 = {{date|||1988}}<br/><small>(14 ans)</small>|élection12 | président 12 = [[Edgar Faure]]<br/>''Lui-même''<br/>[[Pierre Chantelat]] | fonction13 = [[Député français]] | à partir du fonction13 = {{date|22|octobre|2000}} | jusqu'au fonction13 = {{date|18|juin|2002}}<br><small>({{durée|22|10|2000|18|6|2002}})</small> | réélection13 = [[Élections législatives partielles au cours de la XIe législature de la Cinquième République française|22 octobre 2000]] | législature 13 = {{Législature de la Cinquième République|XI}} | circonscription 13 = [[Deuxième circonscription du Territoire-de-Belfort|{{2e}} du Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 13 = [[Groupe radical, citoyen et vert|RCV]] | prédécesseur 13 = [[Gilberte Marin-Moskovitz]] | successeur 13 = [[Michel Zumkeller]] | à partir du fonction14 = {{date|10|juin|1991}} | jusqu'au fonction14 = {{date|4|juillet|1997}}<br><small>({{durée|10|6|1991|4|7|1997}})</small> | réélection14 = [[Élections législatives partielles au cours de la IXe législature de la Cinquième République française|9 juin 1991]]<br/>[[Élections législatives de 1993 dans le Territoire de Belfort|28 mars 1993]]<br>[[Élections législatives de 1997 dans le Territoire de Belfort|{{1er}} juin 1997]] | législature 14 = {{Législature de la Cinquième République|IX|X|XI}} | circonscription 14 = [[Deuxième circonscription du Territoire-de-Belfort|{{2e}} du Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 14 = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] <small>(1993-1994)</small><br>[[Groupe République et liberté|RL]] <small>(1994-1997)</small><br>[[Groupe radical, citoyen et vert|RCV]] <small>(1997)</small> | prédécesseur 14 = [[Gilberte Marin-Moskovitz]] | successeur 14 = [[Gilberte Marin-Moskovitz]] | à partir du fonction15 = {{date|23|juin|1988}} | jusqu'au fonction15 = {{date|28|juillet|1988}}<br><small>({{durée|23|6|1988|28|7|1988}})</small> | réélection15 = [[Élections législatives de 1988 dans le Territoire de Belfort|5 juin 1988]] | législature 15 = {{Législature de la Cinquième République|IX}} | circonscription 15 = [[Deuxième circonscription du Territoire-de-Belfort|{{2e}} du Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 15 = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] | prédécesseur 15 = ''Proportionnelle par département'' | successeur 15 = [[Gilberte Marin-Moskovitz]] | à partir du fonction16 = {{date|2|avril|1986}} | jusqu'au fonction16 = {{date|14|mai|1988}}<br><small>({{durée|2|4|1986|14|5|1988}})</small> | réélection16 = [[Élections législatives de 1986 dans le Territoire de Belfort|16 mars 1986]] | législature 16 = {{Législature de la Cinquième République|VIII}} | circonscription 16 = [[Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 16 = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] | prédécesseur 16 = | successeur 16 = | à partir du fonction17 = {{date|2|avril|1973}} | jusqu'au fonction17 = {{date|23|juillet|1981}}<br><small>({{durée|2|4|1973|23|7|1981}})</small> | élection17 = [[Élections législatives de 1973 dans le Territoire de Belfort|11 mars 1973]] | réélection17 = [[Élections législatives de 1978 dans le Territoire de Belfort|19 mars 1978]]<br>[[Élections législatives de 1981 dans le Territoire de Belfort|14 juin 1981]] | législature 17 = {{Législature de la Cinquième République|V|VI|VII}} | circonscription 17 = [[Première circonscription du Territoire-de-Belfort|{{1e}} du Territoire-de-Belfort]] | groupe parlementaire 17 = [[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|PSRG]] <small>(1973-1978)</small><br/>[[Groupe socialiste (Assemblée nationale)|SOC]] <small>(1978-1981)</small> | prédécesseur 17 = [[André Tisserand (homme politique)|André Tisserand]] | successeur 17 = [[Lucien Couqueberg]] | nom de naissance = | date de naissance = 9 mars 1939 | lieu de naissance = [[Belfort]], [[France]] | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Française]] | parti = [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] <small>(1964-1969)</small><br />[[Parti socialiste (France)|PS]] <small>(1969-1993)</small><br />[[Mouvement des citoyens (France)|MDC]] <small>(1993-2002)</small><br />[[Mouvement républicain et citoyen|MRC]] <small>(2003-2015)</small><br>[[Refondation républicaine|RR]] <small>(depuis 2022)</small> | surnom = le « Che » | fratrie = | conjoint = [[Nisa Chevènement|Nisa Grunberg]] | entourage = | université = [[IEP de Paris]] <small>([[1960]])</small><br />[[École nationale d'administration (France)|ENA]] <small>([[1965]])</small> | profession = [[Commercial (métier)|Conseiller commercial]] au [[ministère des Finances (France)|ministère des Finances]] | religion = | résidence = | signature = | emblème = Blason_ville_fr_Belfort_(Territoire-de-Belfort).svg | liste = [[Liste des maires de Belfort|Maire de Belfort]] }} '''Jean-Pierre Chevènement''' {{MSAPI|ʒɑ̃pjɛʁ ʃəvɛnmɑ̃}}<ref>[[Prononciation du français|Prononciation]] en [[français de France]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>, né le {{date de naissance|9 mars 1939}} à [[Belfort]] ([[Territoire de Belfort]])<ref group=alpha>Sous le prénom de Jean, Pierre, Paul dit "« Jean-Pierre ».</ref>{{,}}<ref name=":0" />, est un [[haut fonctionnaire]] et [[personnalité politique|homme politique]] [[France|français]]. [[Député français|Député]] pendant sept législatures, [[Liste des maires de Belfort|maire de Belfort]] durant plus de vingt ans et [[Sénateur français|sénateur]] de 2008 à 2014, il a par ailleurs longtemps été [[Conseil régional (France)|élu régional]] de [[Franche-Comté]], dont il a brièvement présidé le [[Conseil régional de Franche-Comté|conseil régional]]. Soutien de [[François Mitterrand]] lors de l'[[élection présidentielle française de 1981|élection présidentielle de 1981]], il est nommé [[Ministère de l'Enseignement supérieur (France)|ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Industrie]] dans les deux gouvernements dirigés par [[Pierre Mauroy]] avant de devenir [[Ministre de l'Éducation nationale (France)|ministre de l'Education nationale]] dans le [[gouvernement Laurent Fabius]]. Au terme de la [[première cohabitation]], il est nommé [[Ministère de la Défense|ministre de la Défense]] par [[Michel Rocard]], de 1988 à 1991, puis, sous la [[troisième cohabitation]], [[Liste des ministres français de l'Intérieur|ministre de l'Intérieur]] par [[Lionel Jospin]] entre 1997 et l'an 2000. Longtemps membre du [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]], tenant d'une ligne [[Antilibéralisme|anti-libérale]] et [[Souverainisme|souverainiste]], il fait campagne contre le [[traité de Maastricht]], en faveur du {{cita|non}} lors du [[Référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe|référendum de 2005]] et dénonce le [[traité de Lisbonne]] ratifié par le [[Nicolas Sarkozy|président Sarkozy]] en 2007. À l'origine du [[Mouvement des citoyens (France)|Mouvement des citoyens]] (MDC) et du [[Mouvement républicain et citoyen]] (MRC), il se présente à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]] sur une ligne qualifiée de [[Souverainisme|souverainiste]], recueillant 5,33 % des voix. == Biographie == === Enfance et études === Jean-Pierre Chevènement est le fils de Pierre Chevènement, instituteur, et de Juliette Garessus (1911-2003), institutrice. La famille Chevènement est une famille [[Francs-Comtois|franc-comtoise]] d'origine suisse ([[canton de Fribourg]]), dont le nom était à l'origine Schwennemann, francisé en Chevènement au {{s-|XVIII}}<ref>[http://www.diesbach.com/sghcf/c/chevenement.html Chevenement, Chevènement de Mellissried à Tavel].</ref>. Il est lauréat du [[concours général]] en grec et géographie, membre de la [[Conférence Olivaint]] (1957-1959)<ref>[http://www.conferenceolivaint.fr/qui-sont-les-anciens/ Conférence Olivaint].</ref>, il est diplômé de l'[[Institut d'études politiques de Paris]] (1960) et élève de l'[[École nationale d'administration (France)|École nationale d'administration]] (ENA) dans la même promotion (Stendhal, 1963-1965) que [[Lionel Jospin]], [[Jacques Toubon]] et [[Ernest-Antoine Seillière]]. En 1967, il a publié, sous un pseudonyme, avec son ami et premier collaborateur au [[Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste]] (CERES, alors courant de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]]), [[Didier Motchane]], ''L'Énarchie ou les Mandarins de la société bourgeoise'', premier livre grand public traitant de l'ENA. Il est aussi diplômé d'allemand de l'[[université de Vienne]] (Autriche). === Vie privée === Le {{date-|29|juin|1970}}, il épouse, dans le [[15e arrondissement de Paris|{{15e|arrondissement}}]] de Paris, [[Nisa Chevènement|Nisa Grunberg]], [[Artiste peintre|peintre]] et [[Sculpture|sculptrice]]. Le couple a deux fils : Raphaël (scénariste, réalisateur et journaliste) et Jean-Christophe. Amateur d’[[échecs]], Jean-Pierre Chevènement participe à une [[partie simultanée]] contre [[Boris Spassky]] et assure la présidence d'honneur du Cercle d'échecs de Belfort<ref>{{Article|langue = fr|périodique = [[Jeux et Stratégie]]|titre = Mais à quoi jouent-ils donc ?|passage = 23-27|numéro = 40|année = 1986|mois = août-septembre|auteur = Thierry Paunin}}.</ref>. Il est locataire, à partir de 1983, d'un appartement de cinq pièces dans le [[5e arrondissement de Paris|{{5e|arrondissement}}]] de Paris, propriété de la [[Régie immobilière de la ville de Paris]]<ref>{{Lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20080108.OBS3999/chevenement-s-explique-sur-ses-appartements.html|titre=Chevènement s'explique sur ses appartements|site=Le Nouvel Observateur|année=2008|mois=janvier|jour=8|consulté le = 15 novembre 2011}}.</ref>. Durant les années 2000, plusieurs articles de presse évoquent sa situation<ref>Ainsi et sans recherche d'exhaustivité en 2000 une évocation dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laurent Valdiguié|titre=Un maire au-dessus de tout soupçon…|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel]]|année=2000|pages totales=294|isbn=2-226-11453-X}}, {{p.|179}}, en 2008 dans {{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/operation-verite-sur-les-hlm-de-standing-de-la-ville-de-paris-05-01-2008-3292524524.php|titre=Opération vérité sur les HLM de standing de la Ville de Paris|site=Le Parisien.fr|année=2008|mois=janvier|jour=5|consulté le = 15 novembre 2011}} ou en 2011 {{Lien web|titre= Quelques élus indélogeables|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/quelques-elus-indelogeables-22-06-2011-1503310.php|site=[[Le Parisien]]|année=2011|mois=juin|jour=22|consulté le = 15 novembre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{unité|1519|euros}} par mois depuis le {{date|1|juillet|2011}} selon {{Lien web|titre=La Ville de Paris ne peut plus déloger Chevènement|url=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-ville-de-paris-ne-peut-plus-deloger-chevenement_1048604.html|auteur=Élise Karlin|site=[[L'Express]]|date= 8 novembre 2011}}, qui rapproche ce montant du loyer mensuel moyen au mètre carré dans l'arrondissement qu'ils estiment à {{unité|27.70|euros}}. Dans sa défense, telle que rapportée par l'article précité de 2008 du ''Nouvel Observateur'', Jean-Pierre Chevènement fait observer que l'appartement n'excède que de peu la centaine de mètres carrés, est situé au troisième étage sans ascenseur et n'est doté que d'une salle de bain exiguë.</ref>, bien que la légalité de cette location ne soit pas contestée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Laurent Valdiguié|titre=Un maire au-dessus de tout soupçon…|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel]]|année=2000|pages totales=294|passage=p.179|isbn=2-226-11453-X}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La Ville de Paris ne peut plus déloger Chevènement|url=http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-ville-de-paris-ne-peut-plus-deloger-chevenement_1048604.html|auteur=Élise Karlin|site=[[L'Express]]|date= 8 novembre 2011}}.</ref>{{,}}<ref>En 2007 pour la première, comme signalé par {{Lien web|titre=« Chevènement devrait quitter son appartement »|url=http://www.leparisien.fr/politique/chevenement-devrait-quitter-son-appartement-22-12-2007-3291525271.php|année=2007|mois=décembre|jour=22|site=Le Parisien.fr|consulté le = 15 novembre 2011}}, en mai 2011 pour la seconde comme signalé dans l'article précité ''La Ville de Paris ne peut plus déloger Chevènement''.</ref>. Jean-Pierre Chevènement refuse de donner suite aux propositions de deux adjoints au [[maire de Paris]], [[Jean-Yves Mano]] et [[Pierre Aidenbaum]], qui lui suggèrent de libérer ce logement {{Citation|par souci d'exemplarité}}<ref>La citation est de Pierre Aïdenbaum, cité dans l'article précité '' Quelques élus indélogeables'' ; les démarches de Jean-Yves Mano sont exposées dans l'article précité ''« Chevènement devrait quitter son appartement »''.</ref>, soulignant qu'il a déjà accepté une importante augmentation de loyer<ref>Voir l'article précité ''La Ville de Paris ne peut plus déloger Chevènement''.</ref>. === Carrière professionnelle === À sa sortie de l'IEP, il est élève officier à l'[[École militaire de Cherchell]] avant de devenir attaché, puis conseiller commercial au ministère de l'Économie et des Finances (1965-1973). Jean-Pierre Chevènement est préfet d'[[Oran]] ([[Algérie française|Algérie]]) par intérim lors du [[massacre du 5 juillet 1962]] commis sur des [[pieds-noirs]] et des Algériens pro-français<ref>{{Lien web|titre=Jean-Pierre Chevènement: consolider le pont entre l'Islam et la République |url=https://www.lanouvellerepublique.fr/a-la-une/jean-pierre-chevenement-consolider-le-pont-entre-islam-et-republique|site=lanouvellerepublique.fr|date=10 novembre 2018|consulté le=2019-04-13}}.</ref>. Il cite le nombre de {{nombre|807|victimes}} fourni par ses services, nombre qu’il estime devoir être légèrement minoré, des habitants ayant peut-être gagné le port ou l'aérodrome, et trouvé un départ. Il préfère pour sa part se résoudre à parler de centaines de victimes. Sous-lieutenant, Jean-Pierre Chevènement était alors chef de cabinet adjoint du préfet d'Oran depuis {{date-|avril 1962}}, chargé des liaisons militaires « pour aider l'Algérie à accéder à son indépendance dans l'amitié avec la France » selon le Quotidien d'Oran<ref name="QuotOran">{{Lien web|titre=Jean-Pierre Chevènement au « Le Quotidien d'Oran » : «La colonne vertébrale d'un espace de prospérité»|url=https://www.djazairess.com/fr/lqo/5176964|site=Djazairess|consulté le=2019-04-13}}</ref>. Le général [[Joseph Katz]] le jugeait trop curieux sur la question des disparus et Jean-Pierre Chevènement écrit avoir {{Citation|bien failli disparaître dans la tourmente}}<ref>{{citation|[…] Car j'ai été arrêté ce jour-là vers midi par des policiers qu'on appelait ATO — auxiliaires temporaires occasionnels, une sorte de police supplétive composée à la va-vite de gens peu sûrs, qui n'avaient aucune formation. Je me revois coincé par un de ces ATO, appuyant sur moi le canon de son pistolet-mitrailleur [[MAT 49]], culasse en arrière s'il vous plaît. Cf. Jean-Pierre Chevènement, ''Le Courage de décider'', Robert Laffont, 2002, {{p.|23-28}}.}}</ref>. Dans une lettre publiée par ''[[L'Humanité]]'', il dénonce la torture « utilisée par certains éléments de l'armée française »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=GUERRE D'ALGERIE Jean-Pierre Chevènement : la torture a été le fait de " certains "|url=https://www.humanite.fr/node/263921|site=L'Humanité|date=2002-04-19|consulté le=2019-04-13}}</ref>. Après avoir été en poste à Oran, il travaille à l'ambassade de France à [[Alger]], jusqu'en {{date-|juillet 1963}}<ref name="QuotOran" />. Il est membre de l'[[association France-Algérie]], qui entend œuvrer à l'amitié entre les deux peuples<ref>{{Lien web|titre=Le Che, l'autre Ami de l'Algérie|url=https://www.djazairess.com/fr/latribune/54097|site=Djazairess|périodique=La Tribune|date=28-06-2011|consulté le=2019-04-14}}</ref>. === Parcours politique === ==== Ascension ==== Les journalistes Joseph Confavreux et [[Marine Turchi]] écrivent à son sujet : {{citation|Jeune énarque, il fréquente […] le club Patrie et Progrès, un groupuscule de [[Gaullisme de gauche|gaullistes de gauche]], dirigé par l’énarque [[Philippe Rossillon]], qui milite pour le maintien de l’[[Algérie française]]. Il s’y lie notamment à d’autres énarques tels [[Alain Gomez]] et [[Didier Motchane]], avec lesquels il fondera ensuite le CERES}}<ref name="EnquêteNéorépublicains">{{Article |auteur1=Joseph Confavreux |auteur2=Marine Turchi |titre=Aux sources de la nouvelle pensée unique: enquête sur les néorépublicains |périodique=Revue du Crieur |numéro=2 |mois=octobre |année=2015 |lire en ligne=http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/271015/aux-sources-de-la-nouvelle-pensee-unique-enquete-sur-les-neorepublicains |consulté le=27 octobre 2015 }}.</ref>. Membre de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] à partir de 1964, il se montre partisan d'une rénovation du socialisme. Dans cet esprit, lors du [[congrès d'Épinay]] de 1971 qui fonde le [[Parti socialiste (France)|PS]], il apporte son soutien à [[François Mitterrand]], qui prend la tête du nouveau parti. Dirigeant le [[Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste]] (CERES), qui constitue l'aile gauche du PS, il est chargé par Mitterrand d'élaborer le programme du PS et favorise le rapprochement avec le [[Parti communiste français|PCF]], concrétisé par la signature du [[Programme commun]] de gouvernement en 1972. Cependant, son discours, jugé trop radical, ainsi que l'arrivée au sein du PS de [[Michel Rocard]], auquel il s'oppose, entraînent sa mise à l'écart. Il se forge par ailleurs une assise d'élu local en devenant député du [[Territoire de Belfort]] en 1973 (réélu en 1978 et 1981), [[Conseil régional (France)|conseiller régional]] de [[Franche-Comté]] (1974-1988), premier adjoint au maire de [[Belfort]] et président du conseil de district de l'agglomération belfortaine (1977-1983). À partir de [[mars 1983]], il est constamment élu maire de Belfort ; il devient cependant premier adjoint de sa ville en 1997, lorsque [[Lionel Jospin]] demande à ses ministres de choisir entre leurs fonctions gouvernementale et locale. En tant que maire, il développe le tissu universitaire (notamment grâce à ses actions comme [[Ministère de l'Éducation nationale (France)|ministre de l'Éducation nationale]]), contribue à la fondation de la [[Communauté de l'Agglomération Belfortaine|communauté d'agglomération belfortaine]] (grâce à la loi qu'il fait voter en tant que [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]]), à la rénovation et à la colorisation du [[centre-ville]], ainsi qu'à la promotion du projet de [[LGV Rhin-Rhône]]. En 1979, avec le CERES, il soutient [[François Mitterrand]] au [[congrès de Metz]], contre [[Michel Rocard]] et [[Pierre Mauroy]]. François Mitterrand l'emportant, il a la charge de rédiger le programme socialiste en vue de la [[élection présidentielle française de 1981|présidentielle de 1981]]. La même année, il est élu président du [[conseil régional de Franche-Comté]]. ==== Ministre sous la présidence Mitterrand ==== [[Fichier:Jean-Pierre chevenement et général jb pinatel à Valmy septembre 1989 (cropped).jpg|vignette|gauche|redresse|190px|Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Défense, en 1989.]] Le {{date-|22|mai|1981}}, il est nommé ministre d'État, ministre de la Recherche et de la Technologie, avec [[Claude Nicolet]] comme conseiller officieux<ref>[[France Culture]], ''À voix nue'', Entretien avec Gérard Courtois, épisode 3/5 :https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/jean-pierre-chevenement-un-republicain-ombrageux-35-le-grand-schisme-europeen </ref>. Au conseil des ministres du 2 février 1983, Chevènement fut désavoué par le président Mitterrand qui rappela {{citation|fermement à l'ensemble des ministres que l'exigence d'une politique industrielle cohérente doit se garder d'une bureaucratie tatillonne, tendance ancienne qui a conduit les gouvernements précédents à pratiquer un dirigisme incompatible avec le développement de notre économie}} et qui demanda au gouvernement {{citation|de veiller à la pleine autonomie de gestion des entreprises publiques et d'encourager à exercer pleinement leurs responsabilités économiques et sociales}}<ref>''M.Mitterrand incite le gouvernement à respecter l'autonomie des entreprises publiques'', Le Monde, 3 février 1983</ref>. C'est à l'issue de ce conseil des ministres que Chévènement lança sa célèbre phrase : {{citation|Un ministre, ça ferme sa gueule ; si ça veut l'ouvrir, ça démissionne}}<ref>''Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne'', Le Monde, 4 février 1983</ref>. Dans le [[Gouvernement Pierre Mauroy (3)|troisième gouvernement Mauroy]] formé le 22 mars 1983, Jean-Pierre Chevènement avait été remplacé par [[Laurent Fabius]]. Le {{date-|19|juillet|1984}}, il est nommé [[Ministre français de l'Éducation nationale/Cinquième République|ministre de l'Éducation nationale]], exerçant cette fonction jusqu'en {{date-||mars|1986}}. Il rétablit à cette occasion l'enseignement de l'[[éducation civique]] dans le primaire, abandonné depuis 1969. Il marque les esprits en annonçant en 1985 vouloir mener 80 % d'une classe d'âge au niveau du baccalauréat<ref>{{Lien web|titre=INA - Jalons - L'abandon de l'objectif de 80 % de bacheliers|url=http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu01815/l-abandon-de-l-objectif-de-80-de-bacheliers.html|site=INA - Jalons|consulté le=2016-05-08}}.</ref>. Il est de nouveau élu député du [[Territoire de Belfort]] en [[élections législatives françaises de 1986|1986]] et [[élections législatives françaises de 1988|1988]]. Ministre de la Défense des gouvernements Rocard [[Gouvernement Michel Rocard (1)|I]] et [[Gouvernement Michel Rocard (2)|II]], il démissionne le {{date-|29|janvier|1991}} pour protester contre l'engagement de l'armée française dans la [[Guerre du Golfe (1990-1991)|guerre en Irak]]. Il précise au sujet de cette guerre {{Citation|qu'il n'y avait pas de gloire à frapper un petit peuple qu'on a déjà ramené cinquante ans en arrière}}<ref>{{Lien web|titre=Le Golfe à reculons|url=https://www.lesechos.fr/20/01/1993/LesEchos/16311-096-ECH_le-golfe-a-reculons.htm|site=lesechos.fr|date=1993-01-20}}.</ref>. Il retrouve son siège à l'Assemblée nationale lors d'une élection partielle en 1991, et est réélu en [[élections législatives françaises de 1993|1993]] et [[élections législatives françaises de 1997|1997]]. En 1992, il fait campagne contre la ratification du [[traité de Maastricht]], puis, critiquant la « dérive gestionnaire » des socialistes, il quitte le PS en 1993, et transforme le [[Mouvement des citoyens (France)|Mouvement des citoyens]] (MDC), fondé en 1992, en parti politique, dont il prend la présidence. ==== Ministre de l'Intérieur du gouvernement Jospin ==== Le {{date|4|juin|1997}}, il est nommé [[ministre de l'Intérieur (France)|ministre de l'Intérieur]] du [[Gouvernement Lionel Jospin|gouvernement Jospin]]. La [[Circulaire en droit français|circulaire]] du {{date|24|juin|1997}}, passée un an après l'[[Mouvement des sans-papiers à Paris en 1996|expulsion de l'église Saint-Bernard]], décidée par son prédécesseur, [[Jean-Louis Debré]], aboutit à la régularisation de {{nombre|100000|sans-papiers}} sur {{nombre|140000|demandes}}, dont une majorité d'origine africaine (71 %)<ref>{{Article |auteur1= |titre=La « régularisation Chevènement » aurait bénéficié à 100 000 sans-papiers |périodique=Le Monde |date=27 novembre 2002 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2002/11/27/la-regularisation-chevenement-aurait-beneficie-a-100-000-sans-papiers_299837_3224.html }}.</ref>. Dans un contexte de mobilisation du [[mouvements de l'immigration|mouvement de l'immigration]] et d'une partie de la gauche ([[Les Verts (France)|Verts]], [[Parti communiste français|PCF]]), ces derniers critiquent des critères trop stricts de régularisation<ref>[https://www.humanite.fr/1997-09-19_Articles_-Regularisations-les-sans-papiers-ne-renoncent-pas « Régularisations : les sans-papiers ne renoncent pas »], ''[[L'Humanité]]'', 19 septembre 1997.</ref>. À l'inverse, la droite dénonce des régularisations « massives ». Le {{date|28|novembre|1997}}, Chevènement déclare au [[Sénat (France)|Sénat]], en réponse à une question de [[Jean-Pierre Camoin]] (RPR) : {{Citation|Notre volonté est justement de mettre un terme aux situations inextricables et insupportables de personnes qui sont à la fois irrégularisables et inexpulsables. C'est, très largement, le produit d'une législation mal adaptée<ref>[http://www.senat.fr/questions/base/1997/qSEQ97110017G.html Régularisation des sans-papiers ; {{11e}} législature ; question d'actualité au gouvernement {{n°}}0017G] de M. [[Jean-Pierre Camoin]] (Bouches-du-Rhône - RPR), publiée dans le JO Sénat du 28 novembre 1997, page 4 081.</ref>.}} {{page h'|Loi Chevènement|Deux lois}} portent son nom : la loi Reseda du {{date|11|mai|1998}}, sur le [[droit des étrangers en France|droit des étrangers]], et la [[Loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale|loi sur l'intercommunalité]] du {{date|12|juillet|1999}}. Cette dernière loi sera {{Citation|un facteur significatif d'augmentation des taux d'impôts locaux en France}}<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-enq/r2436.asp Rapport de la commission d'enquête sur l'évolution de la fiscalité locale], sur le site assemblee-nationale.fr.</ref>. Lors des débats sur la loi Reseda, qui visent à assouplir les lois [[Loi Pasqua|Pasqua]]-[[Jean-Louis Debré|Debré]]<ref name="DS">[[Dominique Simonnot]], [http://www.liberation.fr/evenement/0101423557-le-souvenir-de-saint-bernard « Le souvenir de Saint-Bernard »], ''[[Libération (journal)|Libération]]'', 3 septembre 2002.</ref>, Chevènement s'oppose à [[Charles Pasqua]] qui déclare, en {{date||janvier|1998}}, à propos de la [[Carte de séjour temporaire en France|carte de séjour]] pour les étrangers malades, {{Citation |la France n’a ni vocation ni intérêt à devenir l’hôpital du monde<ref>[http://www.senat.fr/seances/s199801/s19980121/s19980121_mono.html Séance du 21 janvier] et du [http://www.senat.fr/seances/s199801/s19980122/s19980122_mono.html 22 janvier 1998] à l'Assemblée nationale, citées par le [[Groupe d'information et de soutien des immigrés|Gisti]] dans son [http://www.gisti.org/spip.php?article18 dossier] consacré à la loi Chevènement.</ref>.}} Le [[Groupe d'information et de soutien des immigrés|Gisti]] note qu'un an plus tard, Pasqua réclame la régularisation de tous les sans-papiers<ref>[[Groupe d'information et de soutien des immigrés|Gisti]], [http://www.gisti.org/spip.php?article18 Dossier sur la loi Chevènement] de 1998.</ref>. Le {{date|2|septembre|1998}}, il est opéré de calculs à la [[vésicule biliaire]] à l'hôpital d'instruction des armées du [[Val-de-Grâce]]. Il est alors victime d'un grave accident d'anesthésie dû à une allergie au produit « [[curare|curarisant]] » utilisé. Il est plongé dans le coma pendant huit jours, ne sort de l'hôpital que le [[22 octobre]], et est tenu éloigné de son ministère pendant quatre mois. Il se surnomme alors lui-même le {{Citation|miraculé de la République}}. L'intérim au ministère de l'Intérieur est assuré par [[Jean-Jack Queyranne]]. Il est l'un des défenseurs d'une {{Citation|politique sécuritaire de gauche}}, s'opposant notamment à la garde des Sceaux, [[Élisabeth Guigou]], sur la question de la mise en détention des jeunes délinquants, et mettant en place la [[Police de proximité en France|police de proximité]]. Manifestant une position {{Citation|républicaine et souverainiste}}, il exprime aussi ses divergences de vue avec les autres membres du gouvernement à l’occasion du [[Guerre du Kosovo|conflit au Kosovo]]<ref>[http://www.liberation.fr/politiques/1999/06/17/chevenement-defend-les-serbes-du-kosovo-hier-en-conseil-des-ministres-il-a-insiste-sur-le-desarmemen_276006 « Chevènement défend les Serbes du Kosovo. Hier, en Conseil des ministres, il a insisté sur le désarmement de l'UCK »], liberation.fr, 17 juin 1999.</ref>, de la signature de la [[Charte européenne des langues régionales]] et au sujet de la [[Corse]]. S'exprimant en 2008 au sujet de la reconnaissance du [[Kosovo]], il affirme que {{Citation|c'est une triple faute}}<ref>{{Lien web|titre=La reconnaissance du Kosovo, c'est une triple faute|url=http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/20/01005-20080220ARTFIG00655-la-reconnaissance-du-kosovo-c-est-une-triple-faute.php|site=Le Figaro|date=2008-02-20|consulté le=2018-12-05}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Chevènement|prénom1=Jean-Pierre|titre=La reconnaissance du Kosovo, c'est une triple faute|url=https://www.chevenement.fr/La-reconnaissance-du-Kosovo-c-est-une-triple-faute_a566.html|site=Chevenement.fr|consulté le=2018-12-05}}</ref> : il y voit une faute contre l'histoire, le pays n'ayant jamais été indépendant, une faute contre le droit, la guerre déclenchée en 1999 par l'Otan ayant ignoré les principes du droit international, et une faute contre l'{{Citation|Europe unie}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1= |titre=La reconnaissance du Kosovo, c'est une triple faute |périodique= Le Figaro|date=22 février 2008 |pages= |lire en ligne= http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/20/01005-20080220ARTFIG00655-la-reconnaissance-du-kosovo-c-est-une-triple-faute.php}}. </ref>. Il déclare aussi que les Serbes ne devaient pas payer les fautes de [[Slobodan Milošević]] et que désarmer l'[[armée de libération du Kosovo]] est une obligation<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Chevènement défend les Serbes du Kosovo. Hier, en Conseil des ministres, il a insisté sur le désarmement de l'UCK.|url=https://www.liberation.fr/france/1999/06/17/chevenement-defend-les-serbes-du-kosovo-hier-en-conseil-des-ministres-il-a-insiste-sur-le-desarmemen_276006|site=Libération.fr|date=1999-06-17|consulté le=2018-12-05}}</ref>. En désaccord avec le plan de Lionel Jospin sur l'avenir de la Corse, Jean-Pierre Chevènement démissionne le {{date|29|août|2000}}, protestant contre ce qu'il appelle les « accords de Matignon » (en référence aux [[Accords de Matignon (1988)|accords de 1988 entre indépendantistes kanaks et loyalistes]]), qui reconnaissent les mouvements nationalistes corses sans attendre que ceux-ci aient préalablement renoncé à l'utilisation de la violence. ==== Élection présidentielle de 2002 ==== Il retrouve son mandat de député du [[Territoire de Belfort]] en 2000, à l'issue d'une élection législative partielle provoquée par la démission de Gilberte Marin-Moskovitz. Candidat à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], il se veut {{Citation|ni de droite, ni de gauche}} {{incise|notamment par son slogan « au-dessus de la droite et de la gauche, il y a la République »}} et reçoit le soutien de partisans de la droite (royalistes, anciens partisans de Jean-Marie Le Pen ou souverainistes), de socialistes, ainsi que de proches de l'extrême gauche. Il est soutenu par des résistants comme [[Lucie Aubrac|Lucie]] et [[Raymond Aubrac]], [[Robert Chambeiron]] ou [[Pierre Marie Gallois]] et par des intellectuels comme [[Jean-François Kahn]], [[Régis Debray]] ou [[Max Gallo]], son directeur de campagne, mais aussi par les jeunes [[Emmanuel Macron]] et [[Florian Philippot]]<ref>[[France Culture]], ''À voix nue'', Entretien de Jean-Pierre Chevènement avec Gérard Courtois, épisode 5/5 : https://www.franceculture.fr/emissions/a-voix-nue/jean-pierre-chevenement-un-republicain-ombrageux-55-dune-turbulence-lautre </ref>. Il se réfère aux valeurs de la République, notamment à la laïcité, et se montre critique envers l'intégration européenne et l'alliance avec les États-Unis. Un temps présenté comme le troisième homme dans les sondages, il recueille 5,33 % des suffrages exprimés, se plaçant en sixième position sur les 16 candidats présents à ce premier tour. Sa candidature est présentée comme un élément explicatif de l'échec dès le premier tour du candidat du PS, [[Lionel Jospin]], étant accusé d'avoir dispersé les voix des électeurs de gauche<ref>{{Lien web|url= https://www.bfmtv.com/politique/la-presidentielle-de-2002-l-epopee-souverainiste-ratee-de-jean-pierre-chevenement_AN-201908140060.html|titre=La présidentielle de 2002, l'épopée souverainiste ratée de Jean-Pierre Chevènement|site=bfmtv.com |date= 14 août 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://fr.news.yahoo.com/21-avril-2002-jean-pierre-090000594.html|titre= 21 avril 2002 : Jean-Pierre Chevènement confesse "une erreur"|site=fr.news.yahoo.com |date= 15 septembre 2019}}</ref>. En {{date-|mai 2002}}, le MDC se fond au sein du [[Pôle républicain]] dans la perspective des [[Élections législatives françaises de 2002|élections législatives prévues le mois suivant]], lors desquelles Jean-Pierre Chevènement perd son siège de député au profit du candidat de l'UMP, [[Michel Zumkeller]]. Le Pôle républicain devient ensuite le [[Mouvement républicain et citoyen]] (MRC), dont il est le président de 2008 à 2010 et le président d'honneur de 2003 à 2008 et de 2010 à 2015. ==== Maire et sénateur ==== [[Fichier:Jean-Pierre Chevenement p1190790.jpg|thumb|Jean-Pierre Chevènement en 2007.]] En 2004, il fonde l'association pour la [[Fondation Res Publica]], reconnue d'[[Reconnaissance d'utilité publique en France|utilité publique]] par décret l'année suivante. Le MRC s'allie au Parti socialiste et au PCF dans quelques régions lors des [[Élections régionales françaises de 2004|élections régionales de 2004]], et obtient 15 élus. Jean-Pierre Chevènement enchaîne les débats politiques pour soutenir le « non » au [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe]], lequel est refusé par 54,87 % des suffrages. Deux ans plus tard, en 2007, il s'oppose au [[traité de Lisbonne]], qui apparaît comme un traité « simplifié » de celui de 2004<ref>[http://www.chevenement.fr/Le-traite-simplifie-de-Nicolas-Sarkozy-un-grave-coup-porte-a-l-independance-de-la-France_a386.html Cf. site de Jean-Pierre Chevènement].</ref>. Il annonce sa candidature à l'[[élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle]] le {{date|6|novembre|2006}}, avant de se retirer le mois suivant, après un accord politique intervenu entre le MRC et le PS qui accorde la priorité à la [[Politique de relance|relance économique]] et qui offre la possibilité au MRC d'obtenir des représentants à l'[[Assemblée nationale (France)|Assemblée nationale]] à l'occasion des élections législatives à venir. Au cours de la campagne électorale de 2007, Jean-Pierre Chevènement occupe une place active auprès de [[Ségolène Royal]]. Aux [[Élections législatives françaises de 2007|élections législatives]], il ne parvient pas à reprendre son siège de député à [[Michel Zumkeller]]. Il démissionne de son mandat de maire au lendemain de cette défaite, mais conserve la présidence de la communauté d'agglomération jusqu'en 2008, cédant son siège à [[Étienne Butzbach]]<ref>[https://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-31333744@7-37,0.html Lemonde.fr, 18 juin 2007].</ref>. Jean-Pierre Chevènement est candidat à l'[[Élections sénatoriales françaises de 2008|élection sénatoriale du 21 septembre 2008]] dans le Territoire de Belfort contre notamment le sortant socialiste, [[Michel Dreyfus-Schmidt]], qui décède le {{date|7 septembre 2008}}, et le candidat officiel du PS, [[Yves Ackermann]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2008/09/09/jean-pierre-chevenement-se-voit-en-vauban-de-la-gauche-au-senat_1093135_823448.html|titre=Jean-Pierre Chevènement se voit en « Vauban de la gauche » au Sénat|éditeur=Le Monde|date=9 septembre 2008|consulté le =14 septembre 2008}}.</ref>. Il est élu sénateur avec 42 % des voix au second tour<ref>{{lien web |titre=Sénatoriales 2008 - 90 - Territoire de Belfort<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.senat.fr/senateurs/elections/2008/90/90.html |site=[[Sénat (France)|senat.fr]] |consulté le=13-10-2021}}.</ref>. Il siège sur les bancs du groupe [[Rassemblement démocratique et social européen|RDSE]] et devient vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat. Lors du congrès de [[Kremlin-Bicêtre]] du {{date|22|juin|2008}}, il quitte la présidence d'honneur du MRC pour devenir président « effectif » du parti<ref>Il est élu avec 167 voix sur 178 votants.</ref>. Il appelle à voter « blanc ou nul » aux [[Élections européennes de 2009 en France|élections européennes de 2009]], affirmant que {{Citation|cette élection à un Parlement-fantôme est un trompe-l'œil}}<ref>[http://www.chevenement.fr/Elections-europeennes-le-MRC-pour-un-vote-blanc-ou-nul_a798.html Communiqué du MRC].</ref>{{,}}<ref>[http://europeennes.blog.lemonde.fr/2009/05/14/chevenement-appelle-a-voter-blanc-ou-nul/ « Chevènement appelle à voter blanc ou nul »].</ref>, puis, lors des [[Élections régionales en France|élections régionales de 2010]], il passe un accord avec le PS, ce qui permet au MRC d'obtenir 19 élus. Il annonce qu'il se présente à la [[Élection présidentielle française de 2012|présidentielle de 2012]] le {{date|5|novembre|2011}}<ref>{{Article |titre=Dix ans après 2002, Chevènement se lance dans la présidentielle |périodique=Ladepeche.fr |date=5 novembre 2011 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/article/2011/11/05/1208864-chevenement-annonce-qu-il-est-candidat-a-l-election-presidentielle.html}}.</ref>, avant de retirer sa candidature le {{date|1|février|2012}}<ref>{{Article |titre=Chevènement annonce son retrait de la course présidentielle|périodique=Agence France-Presse |date=01-02-2012|lire en ligne=http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jbUSlCxYdNv1fDlvidSYut32v3Lg?docId=CNG.0fbca7fc5caf527d74615333c0afe8ed.121}}.</ref>. Il se rallie ensuite à [[François Hollande]]<ref>{{Article|titre=Chevènement soutient Hollande |périodique=[[Le Figaro]] |date=13-03-2012 |lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/03/13/97001-20120313FILWWW00668-chevenement-soutient-hollande.php |accès url=libre |consulté le=15-09-2020}}.</ref>. Il ne se représente pas à l'[[Élections sénatoriales françaises de 2014|élection sénatoriale de septembre 2014]] dans le Territoire de Belfort, remportée par l'UMP [[Cédric Perrin (homme politique)|Cédric Perrin]]<ref>[http://www.ledauphine.com/france-monde/2014/06/14/jean-pierre-chevenement-ne-se-representera-pas-au-senat « Jean-Pierre Chevènement ne se représentera pas au Sénat »], ledauphine.com, 14 juin 2014.</ref>. ==== Depuis 2012 ==== [[Fichier:2014-03-20 19-13-50 meeting-faudot.jpg|vignette|Jean-Pierre Chevènement lors d'une réunion de soutien à Bastien Faudot, tête de liste MRC aux [[Élections municipales de 2014 dans le Territoire de Belfort#Belfort|élections municipales de 2014 à Belfort]].]] Le {{date-|23|octobre|2012}}, Jean-Pierre Chevènement est nommé représentant spécial pour la Russie dans le cadre de la « diplomatie économique » du Quai d'Orsay<ref>[http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/10/23/97001-20121023FILWWW00469-chevenement-representant-de-fabius.php « Chevènement représentant de Fabius »], ''[[Le Figaro]]'', 23 octobre 2012.</ref>. À ce titre, il se rend en Russie, en {{date-|septembre 2014}}, pour négocier l'apaisement des relations entre [[Paris]] et [[Moscou]] après les sanctions adoptées par l'[[Union européenne]] après le début de la [[guerre russo-ukrainienne]]<ref>{{Article |auteur1= |titre=À Moscou, Chevènement et la mécanique de la bêtise |périodique=[[Le Monde]] |date=19 septembre 2014 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/europe/article/2014/09/19/a-moscou-chevenement-et-la-mecanique-de-la-betise_4490680_3214.html }}. </ref>{{,}}<ref name=diplo>{{article|langue=fr|prénom1=Jean-Pierre|nom1=Chevenement|titre=Crise ukrainienne, une épreuve de vérité|sous-titre=Arrimer la Russie à l’Europe|périodique=Le Monde diplomatique|lien périodique=Le Monde diplomatique|mois=juin|année=2015|url texte=http://www.monde-diplomatique.fr/2015/06/CHEVENEMENT/53060}}.</ref>. Le {{date|4|novembre|2017}}, Jean-Pierre Chevènement est décoré de l'[[Ordre de l'Amitié (Russie)|ordre de l'Amitié]] par le président russe [[Vladimir Poutine]] lors d'une cérémonie au [[Kremlin]] pour le remercier de ses efforts pour {{citation|renforcer la paix, l'amitié et la compréhension mutuelle entre les peuples}}. Jean-Pierre Chevènement déclare : {{citation|En renforçant les liens de tout type entre la France et la Russie, nous permettons la création d'une meilleure Europe, d'un équilibre et de la paix en Europe}}<ref>{{Lien_web|titre=EN IMAGES - Chevènement décoré par Poutine|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/11/04/97001-20171104FILWWW00084-chevenement-decore-de-l-ordre-de-l-amitie-russe-par-poutine.php|site=lefigaro.fr|date=4 novembre 2017|consulté le=4 novembre 2017}}.</ref>. [[Fichier:Dupont Aignan Chevènement.jpg|thumb|gauche|Nicolas Dupont-Aignan et Jean-Pierre Chevènement, réunis en août 2015 aux universités d'été de Debout la France.]] Jean-Pierre Chevènement quitte le MRC, dont il est jusqu'alors le président d'honneur, le {{date-|13|juin|2015}}, après avoir sans succès proposé de nouer un dialogue avec [[Nicolas Dupont-Aignan]], président de [[Debout la France]], classé à droite de l'échiquier politique<ref>[http://www.lalsace.fr/politique/2015/06/13/chevenement-quitte-le-mrc-pour-reprendre-sa-liberte « Chevènement quitte le MRC pour « reprendre sa liberté » »], lalsace.fr, 13 juin 2015.</ref>. Le lendemain, il prône un rassemblement allant de [[Jean-Luc Mélenchon]] à Nicolas Dupont-Aignan<ref>{{Lien web|titre = Chevènement veut un «mouvement d'idées» allant de Mélenchon à Dupont-Aignan|url = http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/06/15/25002-20150615ARTFIG00090-chevenement-veut-un-mouvement-d-idees-allant-de-melenchon-a-dupont-aignan.php|consulté le = 2015-06-16}}.</ref>. Il annonce d'ailleurs sa participation aux universités d'été de [[Debout la France]] fin {{date-|août 2015}}<ref>{{Lien web|titre = Jean-Pierre Chevènement attendu à l'université d'été de Nicolas Dupont Aignan|url = http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2015/07/29/25006-20150729ARTFIG00211-jean-pierre-chevenement-attendu-a-l-universite-d-ete-de-nicolas-dupont-aignan.php|consulté le = 2015-08-15}}.</ref>. Il y prononce un discours sur l'Éducation et demande à {{Citation|réunir tous les patriotes de droite comme de gauche}}<ref>{{Lien web|titre = Chevènement veut (encore) rassembler les « républicains des deux rives »|url = http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2015/08/30/25001-20150830ARTFIG00105-chevenement-veut-encore-rassembler-les-republicains-des-deux-rives.php|consulté le = 2015-09-01}}.</ref>. En {{date-|août 2016}}, [[François Hollande]] propose son nom pour prendre la tête de la [[Fondation de l'islam de France]] (FIF), créée en 2005 par [[Dominique de Villepin]], organisme que le président de la République souhaite relancer<ref>{{Article |auteur1= |titre=Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l’islam de France ? Un choix contesté |périodique= [[Le Monde|lemonde.fr]]|date=3 août 2016 |pages= |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/societe/article/2016/08/03/jean-pierre-chevenement-pressenti-a-la-tete-de-la-fondation-pour-l-islam-de-france-un-choix-conteste_4977986_3224.html }}. </ref>. Cette proposition est critiquée par la sénatrice écologiste de Paris [[Esther Benbassa]] qui estime que le choix par le gouvernement d'une personnalité politique {{citation|discrédite à l’avance}} l'institution et qu'une telle nomination pouvait être perçue comme une {{citation|mise sous tutelle}} des musulmans<ref name="challenges">{{Lien web|langue=fr|titre=Islam de France : pourquoi le choix de Jean-Pierre Chevènement pose problème|url=https://www.challenges.fr/france/20160805.CHA2291/islam-de-france-pourquoi-le-choix-de-jean-pierre-chevenement-pose-probleme.html|site=[https://www.challenges.fr challenges.fr]|date=2016-08-05|consulté le=2016-08-05}}.</ref>. Le maire LR de Tourcoing [[Gérald Darmanin]] juge que {{citation|le nommer à la tête de cette fondation est une idée pour le moins paternaliste, presque coloniale}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Fondation pour l'islam de France : « Nommer Chevènement est une idée presque coloniale »|url=http://www.lejdd.fr/Politique/Fondation-pour-l-islam-de-France-Nommer-Chevenement-est-une-idee-presque-coloniale-801103l|site=lejdd.fr|date=2016-08-07|consulté le=2016-08-15}}.</ref>. Pour la sénatrice UDI de l’Orne [[Nathalie Goulet]], {{citation|Personne ne songerait à nommer un chrétien à la tête de la fondation pour le judaïsme}}<ref name="challenges"/>. Malgré des propos contestés (appel à la {{citation|discrétion}} des musulmans, disparition d'{{citation|une nationalité}} à Saint-Denis), il est confirmé comme président de la fondation<ref>{{Lien web|langue=fr|titre= Seine-Saint-Denis : portrait d'un département « sensible »|url=http://www.lepoint.fr/societe/seine-saint-denis-portrait-d-un-departement-sensible-31-08-2016-2064954_23.php|site=lepoint.fr|date=2016-08-31|consulté le=2016-09-01}}.</ref>. Dans l'entre-deux-tours de l'[[élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle de 2017]] qui oppose [[Marine Le Pen]] à [[Emmanuel Macron]], Jean-Pierre Chevènement appelle à voter pour le candidat [[En marche]]<ref>[http://www.bfmtv.com/politique/chevenement-appelle-a-un-vote-resolu-pour-macron-1150644.html « Chevènement appelle à un « vote résolu » pour Macron »], bfmtv.com, 25 avril 2017.</ref>. Une fois président, Emmanuel Macron le maintient à la présidence de la Fondation de l'islam de France ainsi qu'à son poste de « représentant spécial de la France pour la Russie », et les deux hommes se parlent régulièrement<ref name="Parisien">{{Lien web|titre=Chevènement et Macron, un compagnonnage ancien|url=http://www.leparisien.fr/politique/chevenement-et-macron-un-compagnonnage-ancien-31-01-2018-7534143.php|site=Le Parisien|périodique=31 janvier 2018}}</ref>{{,}}<ref name="Obs">{{Lien web|langue=fr|titre=Pour Chevènement, tout est bon dans Macron|url=https://www.nouvelobs.com/politique/20180425.OBS5704/pour-chevenement-tout-est-bon-dans-macron.html|site=nouvelobs.com|consulté le=2019-04-11}}</ref>. En {{date-|décembre 2018}}, l'islamologue [[Ghaleb Bencheikh]] lui succède à la présidence de la FIF<ref>{{Lien web |titre=Ghaleb Bencheikh, nouveau président de la Fondation de l’islam de France |url=https://lemuslimpost.com/ghaleb-bencheikh-nouveau-president-de-la-fondation-de-lislam-de-france.html |site=[[Le Muslim Post|lemuslimpost.com]] |date=2018-12-14|consulté le=2018-12-14}}.</ref>. [[Fichier:2022-04-19 19-17-01 meeting-LREM-Belfort 03.jpg|vignette|Jean-Pierre Chevènement lors d'une réunion de soutien à [[Emmanuel Macron]] en vue de l'[[Élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle de 2022]].]] Lors de l'[[élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle de 2022]], il soutient la candidature du président sortant Emmanuel Macron, critique [[Jean-Luc Mélenchon]], estimant que la sixième république qu'il prône est « un retour au régime d’assemblée », et reproche aux autres formations de gauche un « [[Social-libéralisme#Usages_dans_le_vocabulaire_politique_contemporain|social-libéralisme]] ». Il voit en Emmanuel Macron un alliage entre « tradition du progrès social » et « culture de l’État », estimant qu'Emmanuel Macron a évolué lors de la [[pandémie de Covid-19 en France|pandémie de Covid-19]] sur la [[mondialisation]] et la politique industrielle, désirant « reprendre le contrôle » en la matière<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Margaret Oheneba |titre=Sans être candidat, Macron engrange deux nouveaux soutiens |url=https://www.huffingtonpost.fr/entry/chevenement-presidentielle-2022-officialise-son-soutien-a-macron_fr_621b49fae4b03d0c803a05be |accès url=libre |site=Le HuffPost |date=2022-02-27 |consulté le=2022-02-27}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Jean-Pierre Chevènement va apporter son soutien à Emmanuel Macron|périodique=Le Monde.fr|date=2022-02-23|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/02/23/jean-pierre-chevenement-va-apporter-son-soutien-a-emmanuel-macron_6114961_6059010.html|consulté le=2022-03-18}}</ref>. == Refondation républicaine == {{Infobox/Début}} {{Infobox Parti politique | nom = Refondation républicaine | logo = Refondation républicaine.png | logo-taille = 200 | fondation = [[avril 2022|avril]] [[2022]] | scission de = | fusion de = | coalition de = | disparition = | scission dans = | fusionné dans = | siège = | dénomination chef = Président | chef = [[Jean-Yves Autexier]]<ref name=marianne>{{Lien web |langue=fr |titre=Chevènement alnce Refondaton républicaine, nouveau parti de la macronie|url= https://www.marianne.net/politique/macron/chevenement-lance-refondation-republicaine-nouveau-parti-de-la-macronie|date= |site=marianne.net }}. </ref>{{,}}<ref name=libe20220427>{{Article |auteur1= |titre= Avec sa Refondation Républicaine, Chevènement s'agrippe à la macronie|périodique=Libération |date=27 avril 2022 |pages= |lire en ligne= https://www.liberation.fr/politique/avec-sa-refondation-republicaine-chevenement-sagrippe-a-la-macronie-20220427_SJKPLKGJYZGQLEQZOP77B6DJTI/}}. </ref> | option-1 = Fondateur | valeur-1 = Jean-Pierre Chevènement | option-2 = | valeur-2 = | option-3 = | valeur-3 = | option-4 = | valeur-4 = | option-5 = | valeur-5 = | option-6 = | valeur-6 = | positionnement = [[Centre gauche]] à [[Centre (politique)|centre]]<ref>https://europeelects.eu/france/</ref> | idéologie = [[Républicanisme]]<br>[[Gaullisme de gauche]] | affi française = | affi nationale = [[Ensemble (coalition française)|Ensemble]] <small>(depuis 2022)</small><ref name=marianne/>{{,}}<ref>{{Article |auteur1= |titre=Jean-Pierre Chevènement lance Refondation Républicaine, un mouvement en soutien à Emmanuel Macron |périodique=Ouest-France |date= 27 avril 2022|pages= |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/jean-pierre-chevenement-lance-refondation-republicaine-un-mouvement-en-soutien-a-emmanuel-macron-453fe120-c61f-11ec-9d59-fb23aa78f5fe }}. </ref> | dénom autre affi = | autre affiliation = | affi européenne = | affi internationale = | adherents = 150 revendiqués<ref name=libe20220427/> | couleurs = | site web = {{url|https://refondationrepublicaine.fr/|refondationrepublicaine.fr}} | suivant = }} {{Infobox/Fin}} Fin avril 2022, il lance une nouvelle formation nommée Refondation républicaine, inscrite dans la majorité présidentielle ; il vise l'investiture d'une dizaine de candidats pour les [[Élections législatives françaises de 2022|élections législatives]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Loris Boichot |titre= Législatives 2022 : Chevènement lance un nouveau parti pro-Macron, «Refondation républicaine»|périodique= Le Figaro|date= 27 avril 2022|pages= |lire en ligne=https://amp.lefigaro.fr/politique/legislatives-2022-chevenement-lance-un-nouveau-parti-pro-macron-refondation-republicaine-20220427 }}. </ref>. == Orientation politique == === Souverainisme === Jean-Pierre Chevènement s’inscrit dans la mouvance [[souverainiste]]<ref name="Desgouilles">{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=David Desgouilles |titre=Souverainisme de gauche: "Chevènement a eu raison trop tôt"|url=https://www.causeur.fr/souverainisme-gauche-chevenement-boucaud-victoire-144598|site=causeur.fr |date=2017-05-30|consulté le=2019-04-14}}</ref>{{,}}<ref name="Obs" />{{,}}<ref name="Parisien" /> : il est opposé à la construction de type [[État fédéral]]iste de l'[[Union européenne]]. Cette réticence s'exprime notamment au travers de ses charges régulières envers le [[traité de Maastricht]] (1992). Il regrette ainsi que la France n'ait pas davantage d'indépendance en matière de [[monnaie]], de [[commerce extérieur]], de [[flux financier]] ; mais aussi, de manière plus générale, la subordination du [[droit français]] au [[droit de l'Union européenne]]. Bien que l'idée de [[construction européenne]] lui importe, il critique la forme prise par celle-ci. Sa volonté est d'imposer une vision « [[République|républicaine]] » de la [[nation]], basée sur le consentement et l'adhésion. Il propose de réviser les [[Traités de l'Union européenne|traités européens]] pour refonder le projet européen « sur des bases nouvelles : la démocratie, les nations »<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jean-Pierre Chevènement : "Nous sommes l’un des pays fondateurs de l’Europe et même le pays fondateur par excellence. Cela nous donne un devoir de responsabilité pour la suite"|url=https://www.atlantico.fr/decryptage/2746450/jean-pierre-chevenement-nous-sommes-l-un-des-pays-fondateurs-de-l-europe-et-meme-le-pays-fondateur-par-excellence-cela-nous-donne-un-devoir-de-responsabilite-pour-la-suite|site=Atlantico.fr|date=1 juillet 2016|consulté le=2019-04-14}}</ref>. Il analyse ainsi le [[mouvement des Gilets jaunes en France]] : « C'est une crise de la démocratie illustrant la coupure entre les élites et les classes populaires. La révolte des classes populaires vient de loin et s'enracine dans des choix vieux de 30 ans, par exemple l'[[Acte unique européen]] ou les pleins pouvoirs de la [[Commission européenne]] pour, par exemple, libérer les [[mouvements de capitaux]] »<ref>{{Lien web|titre=Jean-Pierre Chevènement sur les "gilets jaunes" : "C'est une crise de la démocratie"|url=https://www.europe1.fr/politique/jean-pierre-chevenement-sur-les-gilets-jaunes-cest-une-crise-de-la-democratie-3816062|site=Europe 1|date=07 décembre 2018|consulté le=2019-04-14}}</ref>. Il est également opposé à la [[réintégration de la France dans le commandement intégré de l'OTAN]], y voyant une menace de subordination de la [[politique étrangère de la France]] à [[politique étrangère des États-Unis|celle des États-Unis]]. Selon [[Roger Martelli]], Jean-Pierre Chevènement assimile le fédéralisme européen au prolongement naturel du modèle allemand, reprenant ainsi les positions de [[Régis Debray]], qui voit par ailleurs l'Allemagne comme une tête de pont de l'« Empire américain »<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Martelli|prénom1=Roger|titre=Fédéralisme contre souverainisme ?|url=http://www.regards.fr/acces-payant/archives-web/federalisme-contre-souverainisme,2061|site=regards.fr|date=1er juillet 2000|consulté le=2019-04-14}}</ref>. Jean-Pierre Chevènement estime de plus que l'Allemagne ne peut pas assurer le coût des transferts de solidarité qu'une Europe fédérale exigerait<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Jean-Pierre Chevènement et Alain Minc: l'avenir de l'euro en débat|url=https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/jean-pierre-chevenement-et-alain-minc-l-avenir-de-l-euro-en-debat_1712287.html|site=LExpansion.com|date=2015-09-21|consulté le=2019-04-14}}</ref>. === Économie et finance === Il se montre opposé au [[capitalisme financier]]. Il juge que le [[Parti socialiste (France)|Parti socialiste]] s’est conformé au « dogme mondialiste [[Néolibéralisme|néolibéral]] », qu’il rejette. Il estime que les politiques mises en place pour sauver l’euro dans le cadre de la [[Crise de la dette dans la zone euro|crise de la dette]] sont des [[Politique de rigueur|politiques d’austérité]] menant à la [[Récession (économie)|récession]]. Si les réformes appliquées ne permettent pas de sortir l’[[zone euro|union monétaire]] de l'ornière, il se dit alors favorable à ce qu'un glissement d'une [[Euro|monnaie unique]] à une [[monnaie commune]] se mette en place. Il prône une [[Modèle IS/LM|relance salariale]] couplée à une [[Régime de change|politique de change]] visant à faire baisser le cours de l'euro. En cela, sa pensée peut être qualifiée de [[Keynésianisme|keynésienne]]. Il se fait par ailleurs le défenseur d'une politique de [[protectionnisme]] « raisonnable » : il reprend le concept de [[démondialisation]] marchande et financière visant à réindustrialiser la France. En effet, il est selon lui impossible de conserver des [[services publics]] et un système de [[protection sociale]] forts sans la solidité d'une base productive. Il est perçu comme un tenant de la ligne « [[« Bolcho-bonapartiste » : un autre usage de la contraction « bobo »|bolcho-bonapartiste]] » face à la ligne [[Libéral-libertaire|libérale-libertaire]] incarnée par [[Daniel Cohn-Bendit]]<ref>{{Chapitre |auteur1=Guy Dhoquois |titre chapitre=La pragmatique division des pouvoirs |auteurs ouvrage=François Houle, Gilles Labelle, André Vachet |titre ouvrage=Pensée, idéologie et politique : mélanges offerts à André Vachet |éditeur=University of Ottawa Press |année=2004 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=B_7lmVVHEQIC&dq |passage=103 |pages totales=242 }}.</ref>. Le journaliste David Desgouilles le situe comme faisant partie des souverainistes de gauche, mais précise qu'après sa « main tendue » à [[Charles Pasqua|Pasqua]], il est « vite apparu comme un homme de droite, au sein d’une gauche qui n’aime pas qu’on brouille ses repères »<ref name="Desgouilles" />. === Sujets de société === [[Fichier:2012-06-14 18-42-28-meeting-soc.jpg|vignette|Jean-Pierre Chevènement et [[Manuel Valls]] {{nobr|en 2012}}.]] Il se montre favorable à une politique sécuritaire de gauche « non laxiste », étant par exemple hostile à la [[légalisation des drogues]]. Il met cependant en garde contre d'éventuelles dérives liberticides des politiques de sécurité : il a ainsi marqué son opposition au développement des systèmes de [[vidéosurveillance]] publique ou à la [[loi Hadopi]]. L'école est un sujet important dans le projet de Jean-Pierre Chevènement. Il souhaite mettre l'accent sur la formation des enseignants, l'école primaire et l’enseignement supérieur. L'école publique doit, selon lui, reposer sur les valeurs de [[Transmission des savoirs|transmission]] et d'[[autorité]] du [[instituteur|maître]] vers l'[[élève]], ainsi que du [[Valeur travail (idéologie)|travail]] et de l'[[égalité des chances]]. Il est favorable à une [[laïcité]] assez stricte cantonnant la religion uniquement à la sphère privée. Il souhaite une [[intégration (sociologie)|intégration]] poussée des immigrés, en opposition au [[Communautarisme (sociologie)|communautarisme]]. Pour cela il préconise que les immigrés soient [[Assimilation culturelle|assimilés culturellement]] à la population d'origine (langue, traditions), de manière à rendre pérenne l'idée d'une nation une et indivisible. Il est de fait opposé au concept de la [[discrimination positive]]. En 2019, il dénonce le « danger certain de fragmentation » de la société française et met en garde contre la possibilité d'une guerre civile<ref>{{Lien web |titre=Jean-Pierre Chevènement : « Les guerres civiles commencent toujours à bas bruit » |url=https://www.lepoint.fr/politique/jean-pierre-chevenement-les-guerres-civiles-commencent-toujours-a-bas-bruit-10-10-2019-2340497_20.php |date=10 octobre 2019 |site=lepoint.fr |consulté le=17 octobre 2020}}.</ref>. === Jacobinisme === Jean-Pierre Chevènement est un [[jacobinisme|jacobin]] convaincu<ref>{{Lien web |prénom=François |nom=Bourguignon |titre=Les Jacobins : de Robespierre à Chevènement |url=https://www.scienceshumaines.com/les-jacobins-de-robespierre-a-chevenement_fr_10983.html |site=scienceshumaines.com |consulté le=2021-02-01}}.</ref>. Il est opposé à toute idée de [[régionalisme (politique)|régionalisme]] allant dans le sens de plus de [[décentralisation]] et d'[[Autonomie territoriale|autonomie]] pour les régions françaises. Ses prises de positions contre les idées [[Autonomisme|autonomistes]] et [[Indépendantisme|indépendantistes]] corses en témoignent. === Écologie === Sur le plan [[Écologie politique|écologique]], ses préférences vont à une sauvegarde du [[Industrie nucléaire en France|potentiel nucléaire français]], ainsi qu'à la réduction des [[gaz à effet de serre]]. == Détail des mandats et fonctions == === Au gouvernement === * 22 mai 1981 – 29 juin 1982 : ministre d'État, ministre de la Recherche et de la Technologie * 29 juin 1982 – 22 mars 1983 : ministre d'État, ministre de la Recherche et de l'Industrie * 19 juillet 1984 – 20 mars 1986 : ministre de l'Éducation nationale * 12 mai 1988 – 29 janvier 1991 : ministre de la Défense * 4 juin 1997 – 29 août 2000 : ministre de l'Intérieur === À l'Assemblée nationale === * [[Député français|Député]] du Territoire de Belfort élu en [[1973]], [[1978]], [[1981]], [[1986]], [[1988]], [[1991]], [[1993]], [[1997]] et [[2000]] === Au Sénat === * {{date|1|octobre|2008}} - {{date|30|septembre|2014}} : sénateur du Territoire de Belfort * {{date|7|octobre|2008}} - {{date|30|septembre|2014}} : vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées === Mandats régionaux === * [[1974]]-[[1988]] : conseiller régional de Franche-Comté * [[1981]]-[[1982]] : vice-président, puis président du conseil régional de Franche-Comté === Mandats locaux === * [[1977]]-[[1983]] ; [[1997]]-[[2000]] : premier adjoint au maire de Belfort et président du conseil de district de l'agglomération belfortaine * [[1983]]-[[1997]] ; [[2001]]-[[2007]] : maire de Belfort (démissionne mais reste conseiller municipal jusqu'en 2008) * [[1995]]-[[2008]] : président de la [[communauté d'agglomération belfortaine]] === Fonctions politiques === * Secrétaire du [[Centre d'études, de recherches et d'éducation socialiste|CERES]] * [[1971]]-[[1975]] ; [[1979]]-[[1981]] : secrétaire national du PS * [[1971]]-[[1981]] ; [[1986]]-[[1993]] : membre du bureau exécutif et du comité directeur du PS * Depuis [[1983]] : président du club République moderne * [[2002]] : fondateur du [[Pôle républicain]], devenu [[Mouvement républicain et citoyen]] (MRC) en [[2003]] * {{date|26|janvier|2003}} - {{date|22|juin|2008}} : président d'honneur du MRC * [[2005]]-[[2021]] : président de la [[Fondation Res Publica]] * {{date|22|juin|2008}} - {{date|27|juin|2010}} : président du MRC * {{date|27|juin|2010}} - {{date|13|juin|2015}} : président d'honneur du MRC * Depuis [[2021]] : président d'honneur de la fondation Res Publica * [[2022]] : fondateur de Refondation républicaine == Décorations == [[Fichier:Vladimir Putin and Jean-Pierre Chevènement (2017-11-04).jpg|vignette|Jean-Pierre Chevènement décoré de l’[[Ordre de l'Amitié (Russie)|ordre de l'Amitié]] par le président [[Vladimir Poutine]] ([[Kremlin de Moscou]], {{date-|4 novembre 2017}}).]] * {{Déco CdrLH}} en 2022<ref name=":0">{{Légifrance|base=JORF|numéro=PRER2216131D|texte=Décret du 13 juillet 2022 portant promotion et nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur}}.</ref> * {{Déco CdrOPA}} ''ex officio'' en tant que ministre de l’Éducation nationale. * [[Fichier:Orden of Friendship.png|30px]] [[Ordre de l'Amitié (Russie)|Russie : Ordre de l'Amitié]] (2017)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Jean-Pierre Chevènement décoré de l'Ordre de l'Amitié russe par Vladimir Poutine |url=https://www.bfmtv.com/politique/jean-pierre-chevenement-decore-de-l-ordre-de-l-amitie-russe-par-vladimir-poutine_AN-201711040026.html |site=BFMTV |consulté le=2022-08-23}}</ref> == Publications == [[Fichier:Jean-Pierre Chevènement — Salon du livre de Paris - 23 mars 2014.JPG|vignette|Jean-Pierre Chevènement au [[Livre Paris|Salon du livre de Paris]] de 2014.]] [[Fichier:2016-10-29 15-12-16 chevenement-belfort.jpg|vignette|Jean-Pierre Chevènement dédicaçant son ouvrage ''Un défi de civilisation'' (2016).]] * ''L'énarchie ou les mandarins de la société bourgeoise'', [[La Table Ronde]], 1967 (sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, qui cache aussi [[Didier Motchane]] et [[Alain Gomez]]). * ''Socialisme ou social-médiocratie'', [[Éditions du Seuil|Seuil]], collection « Combats », 1969 (sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, avec Didier Motchane et Alain Gomez). * ''Le Vieux, la Crise et le Neuf'', 1975. * ''Le Service militaire'', face à face avec [[Pierre Messmer]], 1977 * ''Être socialiste aujourd'hui'', 1979. * ''Le Socialisme et la France'', Sycomore, 1983 (sous le pseudonyme de Jacques Mandrin, avec [[Pierre Guidoni]] et [[Didier Motchane]])<ref>Mais le [https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/03/24/le-socialisme-et-la-france-de-jacques-mandrin_2840716_1819218.html compte-rendu du ''Monde''] annonce sous ce pseudonyme les personnes suivantes : Didier Motchane, Pierre Guidoni, Georges Sarre et Michel Charzat.</ref>. * ''Le Pari sur l'intelligence'', 1985. * ''Apprendre pour entreprendre'', 1985. * ''Une certaine idée de la République m'amène à…'', 1992. * ''Le Temps des Citoyens'', 1993. * ''Le Vert et le Noir. Intégrisme, pétrole, dollar.'', 1995. * ''France-Allemagne, parlons franc'', 1996. * ''Le Bêtisier de Maastricht'', 1997. * ''La République contre les bien-pensants'', 1999. * ''La République prend le maquis'' (en collab. Avec Robert Colona d'Istria), 2001. * ''Le Courage de décider'', Robert Laffont, 2002. * ''Défis républicains'', 2004. * ''Pour l'Europe, votez non !'', Fayard, 2005. * ''La Faute de M. Monnet'', Fayard, 2006. * ''La France est-elle finie ?'', Fayard, 2011 - prix du Livre Politique 2011<ref>{{Lien web|url =http://www.lexpress.fr/actualite/politique/jean-pierre-chevenement-prix-du-livre-politique-2011_978874.html|titre =Jean-Pierre Chevènement, prix du livre politique 2011|site =lexpress.fr|date=2 avril 2011|consulté le =4 avril 2011}}.</ref>. * ''Sortir la France de l'impasse'', Fayard, 2011. * ''1914 - 2014, l'Europe sortie de l'Histoire ?'', Fayard, 2013. * ''Un défi de civilisation'', Fayard, 2016. * ''Passion de la France'', Robert Laffont, 2019. * ''Qui veut risquer sa vie la sauvera, Mémoires'', Robert Laffont, 2020. == Notes et références == === Références === {{Références nombreuses|colonnes=2}} === Notes === {{références|groupe=alpha}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Jean-Pierre Chevènement |wikiquote=Jean-Pierre Chevènement |wikinews=Catégorie:Jean-Pierre Chevènement }} === Bibliographie === * [[Christian Makarian]], ''Un inconnu nommé Chevènement'', La Table Ronde, 1986. * Laurent Chabrun et Franck Hériot, ''Jean-Pierre Chevènement : biographie'', Paris, le Cherche Midi, 1999, 191 pages. * [[Michel Vovelle]], ''Les [[Jacobinisme|jacobins]] : de [[Robespierre]] à Chevènement'', Paris, La Découverte, collection « Textes à l'appui », 1999 (rééd. La Découverte/Poche, 2001). * Jean-Loup Coly, ''L'Énigme : dix ans avec Chevènement'', Sekoya, 2002. * Régis Boulat et Renaud Meltz, ''Jean-Pierre Chevènement : le dernier des jacobins'', Nouveau Monde éd., 2021. === Articles connexes === * [[Fondation Res Publica]] * [[Loi du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France et au droit d'asile]] * [[Loi relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale]] === Liens externes === {{Liens}} {{Palette |Gouvernement Mauroy I |Gouvernement Mauroy II |Gouvernement Fabius |Gouvernement Rocard I |Gouvernement Rocard II |Gouvernement Jospin jusqu'au remaniement du 20 mars 2000 |Gouvernement Jospin après le remaniement du 20 mars 2000 |Ministres français de la Défense |Ministres français de l’Éducation |Ministres français de l'Intérieur |Présidents de la région Franche-Comté |Sénateurs de Franche-Comté |Politique en Bourgogne-Franche-Comté |Élection présidentielle française de 2002 }} {{Portail|politique française|Territoire de Belfort|socialisme}} {{CLEDETRI:Chevenement, Jean-Pierre}} [[Catégorie:Jean-Pierre Chevènement|*]] [[Catégorie:Naissance à Belfort]] [[Catégorie:Naissance en mars 1939]] [[Catégorie:Personnalité de la Section française de l'Internationale ouvrière]] [[Catégorie:Personnalité du Mouvement des citoyens]] [[Catégorie:Personnalité du Mouvement républicain et citoyen]] [[Catégorie:Ministre de la Cinquième République]] [[Catégorie:Ministre français de l'Intérieur]] [[Catégorie:Ministre français de l'Éducation nationale]] [[Catégorie:Ministre français de la Défense]] [[Catégorie:Ministre français de la Recherche]] [[Catégorie:Sénateur du Territoire de Belfort]] [[Catégorie:Député du Territoire de Belfort]] [[Catégorie:Président de communauté d'agglomération]] [[Catégorie:Conseiller régional de Franche-Comté]] [[Catégorie:Maire de Belfort]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Élève de l'Institut d'études politiques de Paris]] [[Catégorie:Élève de l'École nationale d'administration (France)]] [[Catégorie:Lauréat du concours général]] [[Catégorie:Ministre d'État (France)]] [[Catégorie:Député membre du Parti socialiste (France)]] [[Catégorie:Député de la Ve législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la VIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la VIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la VIIIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la IXe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la Xe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Député de la XIe législature de la Ve République]] [[Catégorie:Candidat aux élections législatives françaises de 2002]] [[Catégorie:Candidat aux élections législatives françaises de 2007]] [[Catégorie:Essayiste français du XXe siècle]] [[Catégorie:Essayiste français du XXIe siècle]] [[Catégorie:Président du conseil régional de Franche-Comté]] [[Catégorie:Personnalité ayant donné son nom à une loi]] [[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de l'Amitié (Russie)]] [[Catégorie:Sénateur de la Cinquième République française]] [[Catégorie:Personnalité entartée]] [[Catégorie:Commandeur de la Légion d'honneur promu en 2022]] [[Catégorie:Personnel administratif de la guerre d'Algérie]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean%20Saint-Josse
Jean Saint-Josse
{{Voir homonymes|Saint-Josse}} {{Infobox Personnalité politique | charte = | image = Jean Saint-Josse.JPG | légende = Jean Saint-Josse en 2003. | fonction1 = [[Maire (France)|Maire]] de [[Coarraze]] | à partir du fonction1 = 16 juin 1995 | jusqu'au fonction1 = 26 mai 2020<br/><small>({{durée|16|6|1995|26|5|2020}})</small> | élection1 = {{date|16|juin|1995|liens=oui}} | réélection1 = {{date|18|mars|2001|liens=oui}}<br/>{{date|14|mars|2008|liens=oui}}<br/>{{date|29|mars|2014|liens=oui}} | prédécesseur 1 = Jean Penouil | successeur 1 = Michel Lucante | fonction2 = Président de [[Le Mouvement de la ruralité|Chasse, pêche, nature et traditions]] | à partir du fonction2 = 1 septembre 1998 | jusqu'au fonction2 = 14 janvier 2008<br/><small>({{durée|1|9|1998|14|1|2008}})</small> | prédécesseur 2 = [[André Goustat]] | successeur 2 = [[Frédéric Nihous]] | fonction3 = [[Député européen]] | à partir du fonction3 = 20 juillet 1999 | jusqu'au fonction3 = 19 juillet 2004<br/><small>({{durée|20|7|1999|19|7|2004}})</small> | élection3 = [[Élections européennes de 1999 en France|13 juin 1999]] | circonscription 3 = [[France]] | législature 3 = [[Liste des députés européens de France de la 5e législature|{{5e}}]] | groupe parlementaire 3 = [[Groupe pour l'Europe des démocraties et des différences|EDD]] | fonction4 = [[Conseil régional (France)|Conseiller régional]] d'[[Conseil régional d'Aquitaine|Aquitaine]] | à partir du fonction4 = 22 mars 1992 | jusqu'au fonction4 = 20 juillet 1999<br><small>({{durée|22|3|1992|20|7|1999}})</small> | élection4 = [[Élections régionales françaises de 1992|22 mars 1992]] | réélection4 = [[Élections régionales françaises de 1998|15 mars 1998]] | circonscription 4 = [[Pyrénées-Atlantiques]] | président 4 = [[Jacques Valade]]<br>[[Alain Rousset]] | nom de naissance = | date de naissance = 22 mars 1944 | lieu de naissance = [[Coarraze]] ([[France]]) | date de décès = | lieu de décès = | nature du décès = | sépulture = | nationalité = [[France|Française]] | parti = [[Rassemblement pour la République|RPR]] <small>(1981-1989)</small><br/>[[Le Mouvement de la ruralité|CPNT]] <small>(1989-2019)</small> | conjoint = | enfants = | entourage = | université = | profession = [[Collaborateur parlementaire en France|Attaché parlementaire]] | religion = | résidence = | signature = | emblème = Blason ville fr Coarraze (Pyrénées-Atlantiques).svg | taille emblème = 80 | liste = [[Coarraze#Liste_des_maires|Maires de Coarraze]] }} '''Jean Saint-Josse''', né le {{date|22|mars|1944}} à [[Coarraze]] ([[Pyrénées-Atlantiques]]), est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[France|français]]. Après avoir été membre du [[Rassemblement pour la République]] (RPR), il cofonde le parti [[Le Mouvement de la ruralité|Chasse, pêche, nature et traditions]] (CPNT), qu'il préside de 1998 à 2008. Sur le plan électif, il est conseiller régional d’[[Aquitaine (ancienne région)|Aquitaine]] de 1992 à 1999 et maire de [[Coarraze]] de 1995 à 2020. À la tête de la liste CPNT aux [[Élections européennes de 1999 en France|élections européennes de 1999]], il est élu [[député européen]], un mandat qu’il conserve jusqu’en 2004. Candidat à l'[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], il obtient 4,23 % des suffrages exprimés. == Situation personnelle == Né le {{date de naissance-|22 mars 1944}} à Coarraze, près de [[Pau]], il souhaite devenir [[Journalisme|journaliste]] mais doit interrompre ses études après la mort de son frère, reprenant l’entreprise de son père, qui est vendeur de vêtements sur les marchés<ref name="Dépêche 2002" />. Jean Saint-Josse est par la suite directeur commercial de la radio [[NRJ]]-Pau, puis responsable d'une petite imprimerie<ref name="Chasseurs" />. Marié, il est père de quatre filles<ref name="Libération 2002">{{Lien web |auteur=Paul Quinio |titre=Saint-Josse, candidat sachant chasser |date=5 février 2002 |url=https://www.liberation.fr/france/2002/02/05/saint-josse-candidat-sachant-chasser_392780 |site=Libération |consulté le=10 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="Évangile">{{Lien web|titre=L'évangile selon Saint-Josse|jour=18|mois=mars|année=2002|url=https://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20020318&article=4123688&type=ar|site=[[Le Télégramme]]|consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. == Parcours politique == === Débuts === En 1979, il est soutenu par {{nombre|10000|chasseurs}} pour lutter contre la {{citation|directive Oiseaux}} de la [[Commission européenne]], qui interdit la chasse aux oiseaux migrateurs pendant les périodes de reproduction et de nidification. En 1982, il est élu à la présidence de la fédération des chasseurs des [[Pyrénées-Atlantiques]]<ref name="Dépêche 2002" />. Après avoir voté pour [[François Mitterrand]] au second tour de l’[[Élection présidentielle française de 1981|élection présidentielle de 1981]], il adhère au [[Rassemblement pour la République|RPR]] et devient [[Collaborateur parlementaire en France|attaché parlementaire]] du député gaulliste des Pyrénées-Atlantiques [[Jean Gougy]] en 1986-1987<ref name="Dépêche 2002"/>{{,}}<ref name="Chasseurs">{{Lien web|auteur=Christophe Forcari|titre=Jean Saint-Josse, 55 ans, député à Strasbourg de Chasse Pêche Nature et Tradition, défend les chasseurs quand il n'est pas dans sa palombière|jour=06|mois=novembre|année=1999|url=http://www.liberation.fr/portrait/1999/11/06/jean-saint-josse-55-ans-depute-a-strasbourg-de-chasse-peche-nature-et-tradition-defend-les-chasseurs_289935|site=[[Libération (journal)|Libération]]}}.</ref>. En 1989, après avoir rendu sa carte du RPR, il participe à la fondation de [[Le Mouvement de la ruralité|Chasse, pêche, nature et traditions]] (CPNT) au côté d'[[André Goustat]]<ref name="Évangile"/>. En 1992, il est élu [[Conseil régional d'Aquitaine|conseiller régional d'Aquitaine]] et vote {{citation|non}} au [[Référendum français sur le traité de Maastricht|référendum sur le traité de Maastricht]]<ref name="Chasseurs" />. Il devient maire de [[Coarraze]] (Pyrénées-Atlantiques) en 1995<ref name="Libération 2002" />. === Député européen === En 1998, il est réélu conseiller régional et prend la présidence de CPNT, succédant à André Goustat<ref name="Chasseurs" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Les dates clés de CPNT |url=https://www.la-croix.com/Archives/2007-04-04/REPERES.-Les-dates-cles-de-CPNT.-_NP_-2007-04-04-288094 |date=4 avril 2007 |site=[[La Croix|la-croix.com]] |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Pendant la campagne des [[Élections européennes de 1999 en France|élections européennes de 1999]], il dénonce une construction européenne [[Fédéralisme européen|fédéraliste]] et technocrate<ref name="Libération 2002" />. La liste qu’il conduit au niveau national obtient près d’{{nobr|1,2 million}} de voix, soit 6,8 % des suffrages exprimés, faisant jeu égal avec le [[Parti communiste français]] et devançant le [[Front national (parti français)|Front national]]<ref>{{Article |auteur1=Sägesser Caroline |titre=Les résultats des élections européennes de juin 1999 |périodique=Courrier hebdomadaire du CRISP |année=2000 |numéro=1678 |pages=1-47 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2000-13-page-1.htm |consulté le= 10 octobre 2019}}.</ref>. Avec cinq autres membres de CPNT, il devient ainsi [[député européen]], un mandat qu’il exerce jusqu'à la fin de la législature, en 2004<ref>{{Lien web |titre=Jean Saint-Josse |url=http://www.europarl.europa.eu/meps/fr/4410/JEAN_SAINT-JOSSE/history/5 |site=europarl.europa.eu |consulté le=10 octobre 2019}}.</ref>. Opposé au [[cumul des mandats]], il démissionne dans la foulée du conseil régional d’Aquitaine<ref name="Campagne FR2" />. Au [[Parlement européen]], il participe à la formation du [[groupe pour l'Europe des démocraties et des différences]] (EDD) avec d’autres mouvements [[Euroscepticisme|eurosceptiques]], dont le parti britannique [[Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni|UKIP]] ; d’après Jean Saint-Josse, {{citation|CPNT a choisi des partenaires européens désireux de défendre une Europe respectueuse des identités des États, et décidés à se mobiliser pour un développement durable et harmonieux de l’espace rural}}<ref name="Baticle">{{Lien web|format=PDF|auteur=Christophe Baticle|titre=Le néo-ruralisme des chasseurs français : lorsque l’Europe génère l’introduction en politique|url=http://www.afsp.msh-paris.fr/activite/2012/je310512/baticle.pdf|site=afsp.msh-paris.fr|date=31 mai 2012}}.</ref>. Membre de la [[Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire|commission de l’environnement]], il affiche son hostilité aux mesures anti-chasse et obtient la création, le {{date-|6 octobre 1999}}, d’un intergroupe parlementaire {{citation|Chasse, pêche et environnement}}<ref name="Baticle"/>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Catherine Rebuffel|titre=Les députés chasseurs s’attaquent à Strasbourg|jour=4|mois=novembre|année=1999|url=https://www.la-croix.com/Archives/1999-11-04/Les-deputes-chasseurs-s-attaquent-a-Strasbourg-_NP_-1999-11-04-486500|site=La Croix}}.</ref>. Sur les questions intérieures, il continue principalement d'insister sur {{citation|la fracture rurale}} tout en faisant savoir qu'il est favorable au [[Pacte civil de solidarité|Pacs]] et contre la [[législation sur le cannabis]]. Il prône l’abstention au [[référendum sur le quinquennat présidentiel]], qu'il ne considère pas comme une {{citation|priorité du peuple}}<ref name="Dépêche 2002" />{{,}}<ref name="Chasseurs" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Les chasseurs toujours en embuscade |url=http://www.leparisien.fr/politique/les-chasseurs-toujours-en-embuscade-27-06-2000-2001466532.php |date=27 juin 2000 |site=[[Le Parisien]] |consulté le= 11 octobre 2019}}.</ref>. La liste qu’il conduit aux [[Élections municipales françaises de 2001|élections municipales de 2001]] à Coarraze l’emporte dès le premier tour, ce qui lui permet d'obtenir un second mandat de maire<ref>{{Lien web |titre=Les personnalités élues, battues, en ballottage |url=https://www.nouvelobs.com/politique/20010312.OBS2336/les-personnalites-elues-battues-en-ballottage.html |date=12 mars 2001 |site=[[L’Obs]] |consulté le= 11 octobre 2019}}.</ref>. === Élection présidentielle de 2002 === En vue de l’[[Élection présidentielle française de 2002|élection présidentielle de 2002]], Jean Saint-Josse est désigné candidat de CPNT, qui compte alors plus de {{unité|30000|adhérents}}. C’est la première fois que le parti présente un candidat à ce type de scrutin. Tandis que le journal de gauche ''[[Libération (journal)|Libération]]'' classe volontiers Jean Saint-Josse à droite de l’[[échiquier politique]], le politologue [[Michel Bussi]] souligne : {{citation|Jean Saint-Josse est l’un des rares candidats difficilement classables sur l’axe gauche/droite. […] On peut ainsi considérer que le vote CPNT s’inscrit dans l’émergence d’un clivage politique rural/urbain, en opposition notamment avec l’écologie « traditionnelle » ([[Les Verts (France)|Les Verts]]). […] CPNT est, avec le Front national, le courant politique dont l’organisation spatiale des suffrages exprimés est la plus nette}}<ref name="Chasseurs" />{{,}}<ref>{{Chapitre |auteur1=[[Michel Bussi]] |titre chapitre=Le vote Saint-Josse : la protestation en campagne |auteurs ouvrage=[[Pascal Perrineau]] |titre ouvrage=Le Vote de tous les refus : les élections présidentielle et législatives de 2002 |lieu=Paris |éditeur=Presses de Sciences Po |collection=Chroniques électorales |année=2003 |isbn=978-2724609073 |lire en ligne=https://www.cairn.info/le-vote-de-tous-les-refus-les-elections-presidenti--2724609077-page-311.htm |passage=311-312}}.</ref>. Comme aux élections européennes de 1999, Jean Saint-Josse choisit de mener une campagne de proximité, à [[Financement des campagnes présidentielles en France#2002|faible coût]] et sans stratégie de communication élaborée<ref name="Dépêche 2002" />. Se défendant d’être en relation avec la [[Fédération nationale des chasseurs]], il met l’accent sur un rééquilibrage des politiques d’[[aménagement du territoire]] en faveur des zones rurales {{incise|notamment en matière de [[Service public en France|services publics]]}}, sur la nécessité d’unités à taille humaine dans l'agriculture, le domaine scolaire ou les entreprises, promeut le respect des traditions, critique l’action des institutions européennes et défend les artisans et commerçants, ce qui fait dire à ''[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]]'' qu’il est un {{citation|réactionnaire modéré}} et qu’il {{citation|marche sur les traces de [[Robert Poujade|Poujade]], le terroir en plus}}<ref name="Dépêche 2002">{{Lien web |auteur1=Jean-Pierre Bédéï |titre=Saint-Josse, un chasseur en campagne |url=https://www.ladepeche.fr/article/2002/04/12/149565-saint-josse-un-chasseur-en-campagne.html |date=12 avril 2002 |site=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] }}.</ref>. Se présentant comme un {{citation|non-professionnel de la politique}}, il critique Les Verts, qui feraient de {{citation|l'écologie de trottoir}} au détriment de {{citation|l'écologie de terroir}} et {{citation|réaliste}} (mais qu’il rejoint sur l’interdiction des produits alimentaires contenant des [[Organisme génétiquement modifié|OGM]] alimentaires)<ref name="Campagne FR2">{{Lien web |titre=Jean Saint Josse |url=https://www.ina.fr/video/1995464001 |date=13 avril 2002 |site=ina.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Campagne de Jean Saint Josse à Arles |url=https://www.ina.fr/video/1985607001006/campagne-de-jean-saint-josse-a-arles-video.html |date=1 avril 2002 |site=ina.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Il appelle plus généralement à sanctionner l’ensemble de la [[Majorité plurielle|gauche plurielle]], à qui il reproche le vote de la loi de {{date-|juillet 2000}} sur la chasse<ref>{{Ouvrage |auteur1=Christophe Traïni |titre=Vote en PACA |sous-titre=les élections 2002 en Provence-Alpes-Côte d'Azur |éditeur=[[Éditions Karthala|Karthala]] |collection=Tropiques |année=2004 |pages totales=200 |passage=161 |isbn=978-2-84586-495-5 |lire en ligne=https://books.google.bg/books?id=18YExWf82xwC&pg=PA161}}.</ref>. Alors que ses réunions publiques rencontrent un important succès, il progresse dans les [[Liste de sondages sur l'élection présidentielle française de 2002|sondages]], qui lui accordaient quelque 2 % des voix au début de la campagne, alors que la presse relève la porosité de son électorat avec celui du candidat d’extrême droite [[Jean-Marie Le Pen]]<ref name="Dépêche 2002" />. À l’issue du premier tour, il obtient 4,23 % des suffrages exprimés et un peu plus d’{{nobr|1,2 million}} de voix, se classant en {{9e|position}} du premier tour, sur un total de {{nombre|16|candidats}}. S'il arrive derrière le candidat des Verts, [[Noël Mamère]], il réussit son objectif de dépasser le nombre de voix de son parti aux élections européennes de 1999<ref name="Campagne FR2" />{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Décision {{n°|2002-109}} PDR du 24 avril 2002 |url=https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2002/2002109PDR.htm |site=conseil-constitutionnel.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Il réalise ses meilleurs scores dans des départements du [[Grand Sud-Ouest français|Sud-Ouest]] (12,1 % dans les [[Landes (département)|Landes]], 10,8 % dans le [[Gers (département)|Gers]], 10,1 % dans le [[Lot (département)|Lot]]{{etc.}}) et dans la [[Somme (département)|Somme]] (12,1 %) ; à l’inverse, ses résultats dans les zones urbaines (0,5 % à [[Paris]]) et en [[France d'outre-mer|outre-mer]] (0,2 % en [[Martinique]]) sont très faibles<ref>{{Lien web |titre=Résultats de l'élection présidentielle de 2002 |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Presidentielles/elecresult__presidentielle_2002/(path)/presidentielle_2002/index.html |site=interieur.gouv.fr|consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Après avoir promis de ne pas donner de consigne de vote en vue du second tour, qui devait voir s’affronter [[Jacques Chirac]] et [[Lionel Jospin]], il appelle ses électeurs au {{citation|[[Front républicain (Ve République)|réflexe républicain]]}} face à Jean-Marie Le Pen<ref>{{Lien web |titre=Jean Saint-Josse, 58 ans, président de CPNT |url=http://www.leparisien.fr/archives/jean-saint-josse-58-ans-president-21-04-2002-2003003045.php |date=21 avril 2002 |site=Le Parisien |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=Philippe Quillerier-Lesieur |titre=Le choc Le Pen |jour=21 |mois=avril |année=2002 |url=http://www1.rfi.fr/actufr/articles/028/article_14195.asp |site=[[Radio France internationale|rfi.fr]] |consulté le=13 octobre 2019}}.</ref>. === En retrait de la scène nationale === Lors des [[Élections législatives françaises de 2002|élections législatives de 2002]], alors que CPNT obtient 1,7 % au niveau national, il se présente notamment contre [[François Bayrou]], président de l’[[Union pour la démocratie française|UDF]], dans la [[deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques]], où il obtient 9,4 % des voix au premier tour<ref>{{Lien web|titre=Bayrou et le chasseur|jour=28|mois=mai|année=2002|url=http://www.leparisien.fr/politique/bayrou-et-le-chasseur-29-05-2002-2003108297.php|site=[[Le Parisien]]|consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Résultats des élections législatives 2002 |url=https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/resultats-des-elections-legislatives-2002/ |site=data.gouv.fr |consulté le= 11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Résultats des élections législatives : deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Legislatives/elecresult__legislatives_2002/(path)/legislatives_2002/064/circons02.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le= 11 octobre 2019}}.</ref>. Candidat aux [[Élections cantonales françaises de 2004|élections cantonales de 2004]] dans le [[canton de Nay-Est]], il se retire à l’issue du premier tour, après être arrivé en deuxième position, derrière le candidat socialiste et légèrement devant le candidat UDF<ref>{{Lien web |titre=Résultats des élections cantonales 2004 – Pyrénées-Atlantiques : canton de Nay-Est |url=https://www.interieur.gouv.fr/Elections/Les-resultats/Cantonales/elecresult__cantonales_2004/(path)/cantonales_2004/064/canton25.html |site=interieur.gouv.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Il ne brigue pas un second mandat de député européen aux [[Élections européennes de 2004 en France|élections européennes qui suivent]]. En 2005, il appelle à voter {{citation|non}} au [[Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe|référendum établissant une constitution pour l'Europe]]. Toujours président de CPNT, il ne se présente pas à l'[[Élection présidentielle française de 2007|élection présidentielle de 2007]], et dirige la campagne de [[Frédéric Nihous]]. En {{date-|janvier 2008}}, il annonce qu'il ne brigue pas un troisième mandat de président de CPNT et apporte son soutien à Frédéric Nihous, qui lui succède<ref>{{Lien web|titre=Saint-Josse n'est plus président de CPNT|url=http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2008/01/07/01011-20080107FILWWW00517-jean-saint-josse-plus-president-de-cpnt.php|site=[[Le Figaro]]|date=7 janvier 2008}}.</ref>. Pour justifier sa décision, il invoque une volonté de {{citation|renouvellement}}, mais les médias font par la suite état de pressions de dirigeants du parti souhaitant s’allier avec l’[[Union pour un mouvement populaire|UMP]]<ref>{{Lien web |titre=Jean Saint-Josse quitte la présidence de Chasse, Pêche, Nature et Traditions |url=https://www.lemonde.fr/politique/article/2008/01/07/jean-saint-josse-quitte-la-presidence-de-chasse-peche-nature-et-traditions_996815_823448.html |date=7 janvier 2008 |site=lemonde.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="France Bleu">{{Lien web |auteur1=Daniel Corsand |titre=Le parti CPNT rebaptisé “Le mouvement de la ruralité” : Jean Saint-Josse a mal au cœur |url=https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/cpnt-debaptise-mouvement-de-la-ruralite-jean-saint-josse-le-fondateur-a-mal-au-coeur-1570549600 |date=8 octobre 2019 |site=[[France Bleu|francebleu.fr]]|consulté le= 10 octobre 2019}}.</ref>. Il est réélu maire de Coarraze à l'issue des [[Élections municipales françaises de 2008|élections municipales de 2008]] et devient vice-président de la [[communauté de communes du Pays de Nay]], chargé de l’économie et de l’emploi<ref>{{Lien web |titre=Jean Saint-Josse se représente à la mairie |url=https://www.sudouest.fr/2014/01/11/jean-saint-josse-se-represente-a-la-mairie-1425906-4101.php |date=11 janvier 2014 |site=[[Sud Ouest|sudouest.fr]] |consulté le= 11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Que sont devenus les anciens candidats à l'Élysée ? Troisième épisode : Jean Saint-Josse |url=https://lelab.europe1.fr/que-sont-devenus-les-anciens-candidats-a-l-elysee-troisieme-episode-jean-saint-josse-1518 |date=1 avril 2012 |site=lelab.europe1.fr |consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. Aux [[Élections municipales françaises de 2014|élections municipales de 2014]], la liste qu’il conduit dans la commune obtient 52,3 % des voix au premier tour<ref>{{Lien web|auteur=Ministère de l’Intérieur|titre=Résultats des élections municipales et communautaires de 2014 |url=http://elections.interieur.gouv.fr/MN2014/064/064191.html|site=interieur.gouv.fr}}.</ref>. Réélu maire, il passe de la {{3e}} à la {{5e}} vice-présidence de l’intercommunalité, étant dorénavant chargé de l’aménagement de l’espace et du schéma de cohérence territoriale (Scot)<ref>{{Lien web|auteur=Raphaël Augier|titre=Coarraze : Jean Saint-Josse réélu|jour=7|mois=avril|année=2014|url=https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/04/07/jean-saint-josse-reelu,1188608.php|site=[[La République des Pyrénées|larepubliquedespyrenees.fr]]|consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Christian Petchot-Bacqué et ses 11 vice-présidents|jour=24|mois=avril|année=2014|url=https://presselib.com/christian-petchot-bacque-ses-11-vice-presidents/|site=PresseLib|consulté le=11 octobre 2019}}.</ref>. En 2019, il fait connaître son désaccord avec la décision de renommer CPNT en [[Le Mouvement de la ruralité]] (LMR), évoquant des {{citation|dérives}} au sein de la direction du parti<ref name="France Bleu" />. Après {{nobr|25 années}} à la tête de la ville, il ne brigue pas un nouveau mandat de maire de Coarraze aux [[Élections municipales françaises de 2020|élections municipales de 2020]]<ref>{{Lien web |titre=Coarraze : Jean Saint-Josse ne sera pas candidat aux municipales 2020 |url=https://www.larepubliquedespyrenees.fr/2019/12/18/coarraze-jean-saint-josse-ne-sera-pas-candidat-aux-municipales-2020,2640499.php |date=18 décembre 2019 |site=larepubliquedespyrenees.fr |consulté le=23 janvier 2020}}.</ref>. Alors que les élus sortants voient leur mandat prolongé en raison de la [[pandémie de Covid-19 en France]], Jean Saint-Josse annonce le {{date-|22 mars 2020-}} qu'il se met {{citation|en retrait}} de son mandat de maire pour dénoncer la décision du gouvernement de maintenir le premier tour des élections puis de reporter la désignation des maires par les conseils municipaux élus dès ce tour<ref>{{Lien web|url=https://www.sudouest.fr/2020/03/21/les-maires-sortants-obliges-de-prolonger-7351209-4018.php|titre=Béarn : le maire de Coarraze-Nay refuse de prolonger son mandat et se "met en retrait"|site=sudouest.fr|date=22 mars 2020|consulté le=10 avril 2020}}.</ref>. Michel Lucante, qui avait mené une liste contre lui aux élections municipales de 2014, lui succède comme maire de Coarraze le {{date-|26 mai 2020}}<ref>{{Lien web |titre=En Béarn, quels sont les maires élus dès le 1er tour  ? |url=https://www.sudouest.fr/2020/05/30/les-elus-du-1er-tour-7524641-4262.php= |date=30 mai 2020 |site=sudouest.fr |consulté le=5 juin 2020}}.</ref>. == Détail des mandats et fonctions == === Au Parlement européen === * {{date-|20 juillet 1999}} – {{date-|19 juillet 2004}} : [[député européen]]. === Au niveau local === * {{date-|22 mars 1992}} – {{date-|20 juillet 1999}} : [[Conseil régional d'Aquitaine|conseiller régional d'Aquitaine]]. * {{date-|16 juin 1995}} – {{date-|26 mai 2020}} : maire de [[Coarraze]] ([[Pyrénées-Atlantiques]]). * Depuis le {{date-|14 mai 2008}} : vice-président de la [[communauté de communes du Pays de Nay]]. === Au sein de CPNT === * {{date-|1 septembre 1998}} – {{date-|14 janvier 2008}} : président de [[Le Mouvement de la ruralité|Chasse, pêche, nature et traditions]]. == Notes et références == {{Références}} == Liens externes == * {{Autorité}} * {{Bases}} * {{Dictionnaires}} {{Palette|Chasse, pêche, nature et traditions|Élection présidentielle française de 2002}} {{Portail|Pyrénées-Atlantiques|politique française|chasse|Union européenne}} {{DEFAULTSORT:Saint-Josse, Jean}} [[Catégorie:Personnalité du Mouvement de la ruralité]] [[Catégorie:Personnalité du Rassemblement pour la République]] [[Catégorie:Candidat à une élection présidentielle en France sous la Cinquième République]] [[Catégorie:Député européen élu en France 1999-2004]] [[Catégorie:Maire des Pyrénées-Atlantiques]] [[Catégorie:Naissance en mars 1944]] [[Catégorie:Naissance à Coarraze]] [[Catégorie:Naissance dans les Basses-Pyrénées]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/John%20Fowles
John Fowles
{{Infobox Biographie2 | charte = écrivain | nom = John Fowles | image = | légende = | nom de naissance = | surnom = | activités = | date de naissance = 31 mars 1926 | lieu de naissance = [[Leigh-on-Sea]], [[Essex]]{{-}}{{Royaume-Uni}} | date de décès = 5 novembre 2005 | lieu de décès = [[Lyme Regis]], [[Dorset]]{{-}}{{Royaume-Uni}} | langue = | mouvement = | genre = | distinctions = | adjectifs dérivés = | œuvres principales = ''{{Lien|trad=The Collector|lang=en|fr=L'Obsédé (L'Amateur)}}'' (''{{Lang|en|The Collector}}''){{-}}''[[Le Mage (roman)]]'' (''{{Lang|en|The Magus}}''){{-}}''[[Sarah et le Lieutenant français]]'' (''{{Lang|en|The French Lieutenant's Woman}}'') | complément = | signature = }} '''John Robert Fowles''', né le {{Date|31|mars|1926}} à {{Lang|en|[[Leigh-on-Sea]]}} et mort le {{Date|5|novembre|2005}} à [[Lyme Regis]], est un écrivain [[Angleterre|anglais]] appartenant au courant [[Postmodernisme|postmoderniste]]. == Biographie == Né le {{Date|31|mars|1926}} à {{Lang|en|Leigh-on-Sea}}, une ville de l'[[Essex]], il a été formé à {{Lang|en|Bedford School}} et à l'[[université d'Oxford]] où il a étudié le français, puis il a enseigné en [[France]] et en [[Grèce]]. Le succès international de son premier roman, ''{{Lien|trad=The Collector|lang=en|fr=L'Obsédé (L'Amateur)}}'' (''{{Lang|en|The Collector}}'') met fin à sa carrière d'enseignant et il se consacre ensuite à la littérature. Ses romans les plus remarquables sont ''[[Le Mage (roman)|Le Mage]]'' (''{{Lang|en|The Magus}}'') et ''[[Sarah et le Lieutenant français]]'' (''{{Lang|en|The French Lieutenant's Woman}}''). ''{{Lang|en|[[The Aristos]]}}'', son œuvre la plus connue hors fiction, est un recueil de réflexions philosophiques. John Fowles termine sa vie à [[Lyme Regis]], dans le [[Dorset]] et meurt d'insuffisance cardiaque le {{Date|5|novembre|2005}}. Sa traductrice attitrée en français est [[Annie Saumont]]. == Style littéraire == Son style d'écriture est souvent décrit comme complexe et riche en détails, avec une forte attention portée aux caractéristiques psychologiques et émotionnelles de ses personnages. Fowles a été reconnu pour sa capacité à mélanger différents genres et styles dans ses œuvres, combinant des éléments de roman gothique, de mystère, de science-fiction et de réalisme. Sa prose est souvent considérée comme dense et exigeante, mais également fascinante et profonde. == Carrière d'enseignant == Fowles a passé ses premières années d'une vie adulte en tant qu'enseignant. Sa première année après Oxford a été passé à l’[[université de Poitiers]]. À la fin de l’année, il a reçu deux offres: l’une du département français de Winchester, l’autre « d’une école hideuse en Grèce », Fowles a déclaré : "« Bien sûr, j’ai fait fi de tous les préceptes du sens commun et accepté le travail grec<ref>{{Chapitre|prénom1=K. O.|nom1=Emery|prénom2=David G.|nom2=Aubrey|titre chapitre=Introduction|titre ouvrage=Sea Levels, Land Levels, and Tide Gauges|éditeur=Springer New York|date=1991|isbn=9781461391036|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/978-1-4613-9101-2_1|consulté le=2019-11-04|passage=1–22}}</ref>. » En 1951, Fowles est devenu maître d’anglais à l'école d'Angsyrios et Korgialenios de Spetses, située sur l'île de Spetses, dans le [[Péloponnèse]]. Cela a ouvert une période critique de sa vie, car c’est exactement sur cette île où il a rencontré sa future épouse, Elizabeth Christy, née Whitton, épouse du confrère professeur Roy Christy. Inspiré par ses expériences et ses sentiments, il l'utilisa comme cadre de son roman ''The Magus'' (1966). Fowles était heureux en [[Grèce]], surtout en dehors de l'école. Il a écrit des poèmes qu'il a publiés plus tard et est devenu proche de ses compatriotes expatriés. Mais en 1953, Fowles et les autres maîtres de l'école sont tous licenciés {{Pas clair|à cause des tentations d'instaurer des réformes|date=avril 2023}} et Fowles rentre en Angleterre<ref>{{Article |prénom1=Aubrey |nom1=Sheiham |titre=Public health aspects of periodontal diseases in Europe |périodique=Journal of Clinical Periodontology |volume=18 |numéro=6 |date=1991-07 |issn=0303-6979 |issn2=1600-051X |doi=10.1111/j.1600-051x.1991.tb02302.x |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1111/j.1600-051x.1991.tb02302.x |consulté le=2019-11-04 |pages=362–369 }}</ref>. == Ouvrages == {{colonnes|nombre=2| * {{Écrit|langue=|titre=The Collector|éditeur=|année=1963|isbn_orig=|titre fr= L'amateur |éditeur fr=[[Éditions du Seuil]] |année fr=1964 |traducteur= |genre= |pseudo=|coauteur=|ref=|pages=|isbn=|commentaire=Également publié sous le titre français ''L'Obsédé'' (1983) aux [[Éditions Points]], collection Points Roman n° 96. Adapté au théâtre sous le titre ''Le Collectionneur''<ref>{{Lien web |langue= |titre=Le Collectionneur |url=https://www.labigarrure.com/pdf/Dossier%20Le%20collectionneur.pdf |date=22/03/2024 |site=La Bigarrure |consulté le=22 mars 2024}}.</ref>}} *''[[Le Mage (roman)|Le Mage]]'' (''{{Lang|en|The Magus}}'') (1965) *''[[Sarah et le Lieutenant français]]'' (''{{Lang|en|The French Lieutenant's Woman}}'') (1969) *''[[Cinderella (roman)|Cinderella]]'' (adapté du livre de [[Charles Perrault|Perrault]], '[[Cendrillon]]') (1974) *''{{Lien|trad=The Collector|lang=en|fr=La tour d'ébène|texte=La tour d'ébène}}'' (''{{Lang|en|The Ebony Tower}}'') (1974) *''Daniel Martin'' (''Daniel Martin'') (1977) *''{{Lang|en|Islands}}'' (1978) *''[[Mantissa]]'' (''Mantissa'') (1982) *''{{Lien|trad=A Maggot|lang=en|fr=La créature|texte=La créature}}'' (1985) [[Prix du Meilleur livre étranger|Prix du Meilleur livre étranger en 1987]] *''{{Lang|en|[[The Magus]]}}'' (édition révisée) (1997) }} == Adaptations cinématographiques == *[[1965 au cinéma|1965]] : ''[[L'Obsédé (film, 1965)|L'Obsédé]]'', réalisé par [[William Wyler]]; *[[1968 au cinéma|1968]] : ''[[Jeux pervers (film, 1968)|Jeux pervers]]'' (''{{Lang|en|The Magus}}''), réalisé par [[Guy Green]]; *[[1981 au cinéma|1981]] : ''[[La Maîtresse du lieutenant français]]'', réalisé par [[Karel Reisz]]. == Notes et références == <references /> == Liens externes == {{liens}} * {{en}} http://www.fowlesbooks.com/ {{Portail|littérature britannique}} {{DEFAULTSORT:Fowles, John}} [[Catégorie:Écrivain anglais du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain de langue anglaise]] [[Catégorie:Romancier britannique du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier anglais]] [[Catégorie:Personnalité liée à l'athéisme]] [[Catégorie:Postmodernisme (littérature)]] [[Catégorie:Naissance en mars 1926]] [[Catégorie:Décès en novembre 2005]] [[Catégorie:Décès à 79 ans]] [[Catégorie:Étudiant de New College (Oxford)]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/John%20Rawls
John Rawls
{{Infobox Philosophe | image = John Rawls (1937 senior portrait).jpg | légende = John Rawls en 1937. |date de naissance = {{Date de naissance|21|février|1921}} |lieu de naissance = [[Baltimore]] |date de décès = {{Date de décès|24|11|2002|21|2|1921}} |lieu de décès = [[Lexington (Massachusetts)|Lexington]] | tradition philosophique = [[Philosophie analytique|Analytique]] | principaux intérêts = [[Philosophie politique]] | influencé par = [[Emmanuel Kant]], [[Jean-Jacques Rousseau]], [[John Locke]], [[Karl Marx]], [[John Stuart Mill]], | a influencé = [[Catherine Audard]], [[Ronald Dworkin]], [[Jürgen Habermas]], [[Will Kymlicka]], [[Alasdair MacIntyre]], [[Thomas Nagel]], [[Robert Nozick]], [[Martha Nussbaum]], [[Alain Renaut]], [[Michael Sandel]], [[Amartya Sen]], [[Charles Taylor (philosophe)|Charles Taylor]], [[Michael Walzer]], [[Matthew Kramer]], [[Carol Gilligan]], [[Marc Fleurbaey|Fleurbaey]], [[GA Cohen|Cohen]], [[Axel Honneth|Honneth]], [[Stanley Cavell]], [[Paul Ricoeur]], [[Chantal Mouffe]], [[Cornel West]], [[Joseph Stiglitz]], [[Philippe Van Parijs]], [[Michael Sandel]], [[Nancy Fraser]], [[Kwame Anthony Appiah]], [[Christine Korsgaard]], [[Adrian Piper]], Tommie Shelby, [[Paul Krugman]], [[Onora O'Neill]], [[Luc Foisneau]], [[Seyla Benhabib]], [[Sheldon Wolin]], [[Joseph Raz]], [[September Group]], [[Ecole de Francfort]] | idées remarquables = Principe de différence, [[La justice comme équité|justice comme équité]] | œuvres principales = ''[[Théorie de la justice]]'', ''[[Libéralisme politique (John Rawls)|Libéralisme politique]]'', ''[[La justice comme équité]]'' }} '''John Rawls''', né le {{Date|21|février|1921}} à [[Baltimore]] et mort le {{Date|24|novembre|2002}} à [[Lexington (Massachusetts)|Lexington]], est un [[philosophe]] [[États-Unis|américain]], l'un des [[liste des philosophes politiques et sociaux|philosophes politiques]] du {{XXe siècle}} les plus étudiés. Professeur dans les universités de [[Université de Princeton|Princeton]], [[Université d'Oxford|Oxford]], [[université Cornell|Cornell]] et [[Université Harvard|Harvard]] jusqu'en [[1995]], il a été rendu célèbre par son œuvre majeure, à laquelle il travaillait depuis les [[années 1960]] et qui parut sous le titre ''A Theory of Justice'' (''[[Théorie de la justice]]'') en [[1971]]. Rawls élabore sa théorie durant une période marquée par la [[guerre du Viêt Nam]] et la [[mouvement des droits civiques aux États-Unis|lutte pour les droits civiques]], où les États-Unis sont traversés par de profonds mouvements culturels et sociaux. Axée sur les notions d'[[éthique]] et de [[justice]], son œuvre renoue avec une tradition [[contractualisme|contractualiste]] délaissée, et prolonge la [[libéralisme|réflexion libérale]] en cherchant à articuler rationnellement liberté individuelle et [[solidarité (notion sociologique)|solidarité sociale]]<ref>{{Lien web|format=HTML|auteur=Michel Seymour|lien auteur=Michel Seymour|titre=John Rawls, la philosophie politique libérale et le capitalisme|url=http://www.concoursphilosopher.com/john-rawls-la-philosophie-politique-liberale-et-le-capitalisme/|site=concoursphilosopher.com|date=26 janvier 2016|consulté le=26 février 2016}}</ref>. Sa pensée est largement commentée et critiquée dans le monde anglo-saxon. == Biographie == John Borden (Bordley) Rawls naît dans une famille aisée de [[Baltimore]], [[Maryland]]. Il est le deuxième des cinq enfants de William Lee Rawls et de Anna Abell Stump. Il se marie en [[1949]] avec Margaret Fox, diplômée de l'[[université Brown]]. Ils passent leur premier été ensemble à partager un intérêt commun, celui d'indexer les livres, ils répertorient alors le vocabulaire de [[Friedrich Nietzsche|Nietzsche]], pour un de ses livres ; Rawls crée lui-même l'index de son livre : ''Théorie de la justice''. Il entre en 1939 à l'[[université de Princeton]], où il commence à s'intéresser à la philosophie, mais est appelé à servir dans l'armée américaine (infanterie) dans le [[Océan Pacifique|Pacifique]] et en [[Nouvelle-Guinée]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Au Japon, il est témoin des dégâts causés par la [[Arme nucléaire|bombe]] atomique à [[Hiroshima]]. Après cette expérience, il renonce à devenir officier et quitte l'armée. Il retourne à Princeton en 1946 et termine son doctorat de philosophie morale en [[1950]]. Il y enseigne jusqu'en 1952, date à laquelle il obtient une [[Programme Fulbright|bourse Fulbright]] et intègre le [[Christ Church (Oxford)|collège Christ Church]] de l'[[université d'Oxford]], où il est influencé par les idées du théoricien de la politique [[Libéralisme|libérale]] et historien des idées [[Isaiah Berlin]] et le [[philosophe du droit]] [[H. L. A. Hart]]. Après Oxford, il retourne aux [[États-Unis]] et commence à être assistant puis professeur associé à l'[[université Cornell]]. Il enseigne ensuite au [[Massachusetts Institute of Technology]] (MIT). En 1964, il devient professeur à [[Université Harvard|Harvard]], et le reste pendant presque quarante ans. Dès 1995, il est victime de plusieurs crises cardiaques, ce qui pénalise son travail d'écriture. Néanmoins, il achève son livre ''The Law of Peoples'', dans lequel il cherche à étendre ses analyses à la justice internationale. Rawls meurt en 2002 à l'âge de 81 ans. Il est enterré dans le [[Cimetière de Mount Auburn (Massachusetts)|cimetière de Mount Auburn]] à Cambridge au [[Massachusetts]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Samuel Freeman|titre=Rawls The Routledge Philosophers|éditeur=[[Routledge]]|année=2007|pages totales=576|isbn=978-1-134-41892-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rt2A9LH6qPMC&printsec=frontcover}}.</ref>{{Rp|page=xxi}}. == Philosophie == === Critique de l’utilitarisme === John Rawls n'est pas un pur produit de la tradition analytique anglo-saxonne. Il est surtout influencé par le [[contractualisme]] des libéraux classiques, c'est-à-dire de [[John Locke|Locke]] à [[Emmanuel Kant|Kant]]. Selon John Rawls, chaque individu tend consciemment à opter pour des décisions collectives qui maximisent l’intérêt général. L’[[homo œconomicus]] singulier et égoïste ne se retrouve pas complètement chez Rawls, en effet il considère l'homme comme un être se réalisant personnellement tout en pensant à l'intérêt collectif. En ce sens, l'argumentation théorique rawlsienne s'écarte du concept de la « [[main invisible]] » souvent attribué à [[Adam Smith]], selon lequel cette visée collective était naturelle. Cependant, pour Rawls, dans la morale utilitariste, une action peut être considérée comme « bonne » si, et seulement si, elle permet d’accroître {{Citation|le plus grand bonheur pour le plus grand nombre}} et ce, même au prix du sacrifice du [[bien-être]] de certains. Avant de devenir le célèbre théoricien d'une conception déontologique de la justice, Rawls a été très marqué par l'utilitarisme qui est, dans le monde anglo-américain, la doctrine morale à laquelle l'on se réfère le plus fréquemment. Dans son article ''Two concepts of rule'', il défend une version originale d'un « utilitarisme de la règle ». De son côté, l'économiste et philosophe [[Francisco Vergara]]<ref>{{lien web|auteur1=Bernard Guerrien |titre=A la mémoire de Francisco Vergara, infatigable critique de la pensée libérale |url=https://www.alternatives-economiques.fr/a-memoire-de-francisco-vergara-infatigable-critique-de-pensee-liberale/00106712 |site=Alternatives économiques |date=29 avril 2023 |consulté le=8 septembre 2023 }}</ref> reproche à Rawls - fortement influencé par le vocabulaire et certaines formes de raisonnement issues de la théorie économique néoclassique - de donner une version biaisée de l'utilitarisme<ref>{{lien web|auteur1=Francisco Vergara |titre=« Bonheur » ou « satisfaction des desirs » ? L’erreur de John Rawls sur l’utilitarisme |url=http://www.franciscovergara.com/LerreurdeJohnRawls5.pdf |format=pdf}}</ref> consistant à confondre « bonheur » avec « satisfaction des désirs ». Il remarque, en s'appuyant sur ce que disaient les fondateurs de l'utilitarisme eux-mêmes, que la satisfaction de certains désirs n'apporte pas le bonheur (cf. la drogue) et qu'il existe dans la vie une multitude de situations qui procurent du bonheur sans satisfaire un quelconque désir. Cette distinction est importante, notamment en ce qui concerne l'importance du rôle de l'intervention de la puissance publique. === Idée de justice === {{citation|''La justice est la première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de pensée''}}<ref>''[[Théorie de la justice]]'', I, §1, {{p.|29}}, édition Seuil, 1997</ref>. En comparant explicitement le principe essentiel de la pensée spéculative à celui du politique, Rawls bâtit une théorie politique fondée sur la recherche de règles de justice. Il cherche à rendre compatible le plus haut niveau de liberté avec la réalisation d'une égalité effective des chances. [[Alexis de Tocqueville]] avait déjà souligné les tensions qui pouvaient naître de ce double attelage (liberté/égalité)<ref name="De la démocratie en Amérique">Alexis de Tocqueville, ''De la démocratie en Amérique'', Folio/Gallimard.</ref>. Il fait ainsi de la justice le principe du politique, comme la vérité est la clef de voûte des systèmes de pensée. La recherche de la justice constitue donc pour lui un axiome absolument incontournable. En effet, de même qu'il serait impossible de spéculer rationnellement sans avoir comme postulat fondamental le principe de vérité, la justice devrait être au fondement de toute réflexion politique, et précéder toute décision : {{citation|''étant les vertus premières du comportement humain, la justice et la vérité ne souffrent d'aucun compromis.''}}<ref name="De la démocratie en Amérique"/> En conséquence, on ne pourrait – en théorie – transformer nos conceptions de la justice sans bouleverser ''ipso facto'' toute la structure du système politico-social. === Deux principes de la justice === ''{{Article détaillé|Théorie de la justice}}'' Sa théorie de la justice est construite à partir d'une [[expérience de pensée]] selon laquelle l'ignorance de notre situation réelle, à la fois biologique et sociale, serait la condition ''sine qua non'' d'une neutralité nécessaire à l'adoption de règles équitables (''fair''), pour l'organisation des structures fondamentales de la société. Sous ce [[voile d'ignorance]], on serait à même de dégager un consensus capable de fonder une idée raisonnable de la justice. Celui-ci porterait sur deux principes rationnellement appliqués selon un ordre de priorité (le principe {{n°}}1 prime sur le {{n°}}2.1 qui lui-même prime sur le {{n°}}2.2). En 1993, dans ''[[Libéralisme politique (John Rawls)|Libéralisme politique]]'', Rawls énonce ainsi ses deux premiers principes de justice<ref>{{p.|347}}</ref> : # « Chaque personne a droit à un système pleinement adéquat de libertés de base égales pour tous, compatible avec un même système de liberté pour tous. » # « Les inégalités sociales et économiques doivent satisfaire à deux conditions : ## Elles doivent d’abord être attachées à des fonctions et à des positions ouvertes à tous, dans des conditions de juste [[égalité des chances]]. ## Elles doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société. » Après la publication de son ouvrage ''[[Théorie de la justice]]'', Rawls devient très rapidement une lecture incontournable dans l'enseignement de la philosophie morale, sociale et politique {{refnec}}. === Théorie libérale de la justice === {{Sources à lier|date=septembre 2023}} John Rawls expose d'abord clairement sa conception de la justice formelle pour ensuite se livrer à un raisonnement plausible de ce que signifie pratiquement une société juste. En premier lieu, c'est avant tout le champ économique qui pose un problème. Rawls ne raisonne pas uniquement en termes de coûts sociaux – dépenses qui résulteraient d'un égalitarisme trop tolérant pour ses critiques de droite – mais pointe le manque de coopération entre les divers corps sociaux pour garantir un système économique plus social par un travail conjoint de tous les membres de la société en vue de réduire les inégalités. Le deuxième principe est lié à l’''égalité des chances'' : celle-ci doit permettre à tout le monde, à capacités égales, un même accès aux diverses fonctions de la société. Rawls ne se limite pas à la vision du nouveau libéralisme qui a employé des termes similaires pour définir sa conception de l'égalité en soulignant que si on laisse se creuser les inégalités, il ne sera jamais possible de venir en aide aux plus défavorisés. Ce qui distingue le nouveau libéralisme de la pensée de Rawls, c'est que ce dernier promeut un libéralisme égalitaire qui repose sur une pensée morale, économique et sociale. S'il n'est pas ''juste'' de naître dans telle ou telle catégorie sociale, il n'est pas ''juste'' non plus d'être né avec un faible quotient intellectuel ou avec des capacités physiques défavorables (maladies, invalidités…). Il ne faut donc pas seulement prendre en compte les facteurs ''sociaux'', mais aussi les facteurs ''naturels''. John Rawls expose sa pensée à travers '' le principe de différence '' et l'interprétation de la justice par l'équité. {{citation|''Toutes les différences de richesses et de revenus, toutes les inégalités sociales et économiques doivent œuvrer en vue d'améliorer les conditions des plus défavorisés.''}}. Les notions de justice et d'équité signifient chez Rawls, l'amélioration de la condition sociale des plus désavantagés par l'établissement d'une égalité des conditions et des ressources. Ceci suppose d'élaborer un consensus entre les plus favorisés et les plus défavorisés. Ce ''principe de différence'' indique qu'il faut assurer cette égalité de chances en supprimant non pas toutes les inégalités, mais juste celles qui ne seraient pas, au moins minimalement, favorables aux plus défavorisés. J. Rawls reprend donc ainsi le principe de la [[Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789]] estimant que des distinctions sont acceptables là où elles sont justifiées par l'''utilité commune'' (comme les véhicules prioritaires aux feux de croisement) {{refnec}}. [[Amartya Sen]] a été particulièrement critique face à John Rawls. S'inspirant des analyses de [[Montesquieu]], il affirme que le droit, loin de se limiter à poser des principes généraux de justice, doit refléter le mouvement des mœurs<ref>Alain-Gérard Slama, [http://www.lefigaro.fr/lefigaromagazine/2010/01/30/01006-20100130ARTFIG00013--le-choc-des-pouvoirs-.php « Le choc des pouvoirs »], ''[[Le Figaro]]'', 29 janvier 2010.</ref>. Ceci l'a conduit à mettre en avant la notion de capabilité et à critiquer en même temps les critères de la liberté réelle rawlsienne qui ne dépendent que du simple critère financier en oubliant toutes les coercitions culturelles (ou en termes marxistes : superstructurelles) – comme le genre. === Libéralisme politique === {{article détaillé|Libéralisme politique (John Rawls)}} Rawls s'est ensuite consacré à la question de la stabilité possible (ou non) de sociétés partagées entre les deux conceptions de la justice. Il développe ainsi l'idée d'un « consensus général », soit un accord implicite entre citoyens sur une justice « équitable » entre différents citoyens qui possèdent des vues philosophiques (ou religieuses) différentes. Il introduit ainsi le concept de « raison publique », soit une raison se prêtant à la critique dans le cadre d'un espace public de discussion. La conception politique de la justice que développe Rawls dans ''[[Libéralisme politique (John Rawls)|Libéralisme politique]]'' montre que des individus avec des opinions conflictuelles, mais raisonnables et conciliables par compromis, se mettent d'accord pour réguler les structures de base de la société. Ainsi, la conception politique de la justice ne serait rien d'autre qu'un consensus « par recoupement », qu'il abrège en « consensus PR » (''{{lang|en|overlapping consensus}}''). Rawls modifie aussi les principes de justice de la façon suivante, le premier ayant priorité sur le second : # Chaque personne peut invoquer la possession d'un ensemble adéquat de droits et libertés fondamentales, qui sont les mêmes pour tous. Et dans cet ensemble, seules les libertés politiques sont garanties de façon générale. # Les inégalités économiques et sociales doivent remplir deux conditions pour être acceptables ; d'abord, elles ne doivent pas empêcher l'égale opportunité de [[mobilité sociale]]. Ensuite, elles doivent se faire au plus grand bénéfice de l'ensemble de la société. Il confirme et complète ainsi sa théorie libérale de la justice. == Exemples == {{Pertinence section|date=septembre 2023}} * « ''La liberté ne peut être limitée qu'au nom de la liberté.'' » (''Théorie de la justice'', § 46) Selon J. Rawls, il découle de ce principe qu'une restriction de la liberté est justifiée dans deux cas seulement: # si elle permet de renforcer le système total des libertés partagé par tous : « si la liberté est moins étendue, le citoyen représentatif doit y trouver en fin de compte un gain pour sa liberté » (§ 39) ; # si une inégalité des libertés est acceptable pour ceux qui ont une liberté moindre : « si la liberté est inégale, la liberté de ceux qui ont le moins de liberté doit être mieux protégée » (§ 39). Pour le premier cas, Rawls mentionne les exemples d’une limitation de la liberté de conscience et de pensée de manière compatible avec l’ordre public, la limitation du pouvoir du gouvernement par la majorité, la limitation des libertés des intolérants et la répression de la violence des sectes concurrentes. Pour le second cas, J. Rawls mentionne l’exemple d’une inégalité des libertés civiques : « si certains ont plus de voix que d’autres, la liberté politique est inégale ; il en va de même si les voix de certains pèsent bien plus lourd que celles des autres, ou si une partie de la société est totalement dépourvue du droit de vote. Dans de nombreuses situations historiques, une liberté politique moins grande a dû, peut-être, être justifiée ». == Publications == === Ouvrages === * ''[[Théorie de la justice]]'' (1971), trad. par la philosophe [[Catherine Audard]], Paris, Seuil, 1987. * ''Justice et démocratie'', trad. par Catherine Audard, Paris, Seuil, 1993. * '' [[Libéralisme politique (John Rawls)|Libéralisme politique]] '' (1993), trad. par Catherine Audard, Paris, PUF, 1995. * ''Débat sur la justice politique'', avec Jürgen Habermas, trad. par Catherine Audard et Rainer Rochlitz, Paris, éd. du Cerf, 1997. * ''Le droit des gens'' (1996), trad. par Bertrand Guillarme, Paris, Esprit, 1998. * ''Leçons sur l'histoire de la philosophie morale'' (2002), trad. par Marc Saint-Upéry et Bertrand Guillarme, Paris, La Découverte, 2002. * ''[[La Justice comme équité]] : une reformulation de Théorie de la justice'' (2001), trad. par Bertrand Guillarme, Paris, La Découverte, 2008. * ''Paix et démocratie. Le droit des peuples et la raison politique'', traduit par Bertrand Guillarme, Paris, La Découverte, 2006. * ''Le péché et la foi. Écrits sur la religion'', trad. par Marc Rüegger, [[Éditions Hermann]], collection ''[[L'Avocat du Diable (collection)|L'Avocat du Diable]]'', 2010. === Articles === * « La justice comme équité », trad. par [[Jean-Fabien Spitz]], ''Philosophie'', {{n°|14}}, 1984. * « L'idée d'un consensus par recoupement », trad. par Alexis Tchoudnowsky, ''Revue de Métaphysique et de Morale'', janvier-{{date-|mars 1988}}, 93(1), {{p.|3-32}}. * « Les Libertés de base et leur priorité », ''Critique'', juin-{{date-|juillet 1989}}, 45 (505-506), {{p.|423-465}}. * « Une conception kantienne de l'égalité » in ''La pensée américaine contemporaine'', J. Rajchman, C. West, PUF, 1991, {{p.|309-325}}. * « L'indépendance de la théorie morale », trad. par Bertrand Guillarme, ''Cités'', {{n°|5}}, 2001, {{p.|161-182}}. * « Unité sociale et biens premiers », trad. par Marc Rüegger, ''Raisons politiques'', {{n°|33}}, 2009, {{p.|9-44}}. * « Justice et critique » [entretien avec Rawls, 1991], trad. et commenté par [[Luc Foisneau]] et Véronique Munoz-Dardé, Paris, Éditions de l'EHESS, coll. Audiographie, 2014. == Notes et références == {{Références|taille=30}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = <!-- Commons --> | wikiquote = John Rawls }} === Bibliographie === * « "[http://www.fvergara.com/LerreurdeJohnRawls5.pdf Bonheur" ou "satisfaction des désirs" ? L'erreur de John Rawls sur l'utilitarisme] », Francisco Vergara, in ''Économie et Philosophie'', {{date-|mai 2016}}. * ''La Mort du Léviathan - Hobbes, Rawls et notre situation politique'', [[Gilbert Boss]], 1984, Zurich, Grand Midi, 163 p. * ''Individu et Justice sociale - autour de John Rawls'', ouvrage collectif, 1988, Paris, Seuil, 317 p. * ''J. Rawls et la théorie de la justice'', Jacques Bidet, avec la collaboration d'Annie Bidet-Mordrel, PUF, 1995 * « Morale et démocratie (entretien avec [[Catherine Audard]] au sujet de l'œuvre de J. Rawls) », Jean-François Bacot, in ''Philosopher'' {{Numéro avec majuscule|17}}, 1995, Montréal * « John Rawls : le rationnel et le raisonnable », Jean-François Bacot, in ''Philosopher'', {{Numéro avec majuscule|17}}, 1995, Montréal, [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=3713325 voir en ligne] * ''Le Juste'', [[Paul Ricœur]], 1995, Paris, Esprit, 221 p. * ''La Justice sociale. Le libéralisme égalitaire de J. Rawls'', Véronique Munoz-Dardé, col. 128, Nathan, 2000 * “Rawls’s Law of Peoples.” Ethics 110:4 (2000) : 669–696. [[Charles Beitz]] * « Autour de John Rawls », ''Revue de philosophie économique'', {{Numéro avec majuscule|7}}, Paris, 2003/1 * ''John Rawls : politique et métaphysique'', ouvrage collectif, [[Catherine Audard]] (dir.), 2004, Paris, PUF, 176 p. * [http://journaldumauss.net/spip.php?article276 « Une critique de la théorie de la justice de John Rawls »], Sylvain Dzimira, in ''La Revue du MAUSS permamente''. * ''De l’individu au citoyen. Rawls et le problème de la personne'', 2007, MSH, [[Soumaya Mestiri]] * « Le professeur Rawls et le Nobel des pauvres. La politisation différenciée des théories de la justice de John Rawls et d’Amartya Sen dans les années 1990 en France », Mathieu Hauchecorne, Actes de la recherche en sciences sociales, {{n°|176-177}}, {{date-|mars 2009}} * [http://www.jssj.org/archives/01/05.php « L'universalisme rawlsien confronté à la diversité du réel »], ''Justice spatiale | Spatial Justice'', Bernard Bret, {{n°|01}}, {{date-|septembre 2009}} * [http://www.revuepolitique.be/john-rawls-ou-comment-sorienter-dans-la-pensee-politique/ « John Rawls ou comment s'orienter dans la pensée politique »], [[Pierre Ansay]], ''Politique, revue de débats'', Bruxelles, {{n°|70}}, mai-{{date-|juin 2011}} * {{Article|langue=en|prénom1=Jeffrey Edward|nom1=Green|année=2013|titre=Rawls and the Forgotten Figure of the Most Advantaged|sous-titre=In Defense of Reasonable Envy toward the Superrich|périodique=American Political Science Review|lien périodique=American Political Science Review|volume=107|pages=123-138|doi=10.1017/S0003055412000585}} === Articles connexes === * [[Théorie de la justice]] * [[Théories du contrat social]] * [[Utilitarisme]] * [[Justice sociale]] * [[Position originelle]] *[[Voile d'ignorance]] === Liens externes === {{liens}} * {{Lien web|langue=en|url=http://plato.stanford.edu/entries/rawls/|titre=John Rawls|site=plato.stanford.edu|consulté le= 13 mai 2012}} {{Palette|Social-libéralisme|Lauréats du Prix Schock}} {{Portail|philosophie analytique|philosophie|libéralisme|États-Unis}} {{DEFAULTSORT:Rawls, John}} [[Catégorie:Personnalité libérale américaine]] [[Catégorie:Philosophe américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Philosophe analytique]] [[Catégorie:Philosophe politique du XXe siècle]] [[Catégorie:Professeur à l'université de Princeton]] [[Catégorie:Étudiant de l'université de Princeton]] [[Catégorie:Boursier Guggenheim]] [[Catégorie:Boursier Fulbright]] [[Catégorie:Récipiendaire de la National Humanities Medal]] [[Catégorie:Lauréat du prix Schock]] [[Catégorie:Naissance à Baltimore]] [[Catégorie:Naissance en février 1921]] [[Catégorie:Décès en novembre 2002]] [[Catégorie:Décès à 81 ans]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au Massachusetts]] [[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière de Mount Auburn (Cambridge)]] [[Catégorie:Éthique déontologique]]
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Jaguar (homonymie)
{{homonymie}} {{Autres projets|wiktionary = jaguar}} Le [[jaguar]] est un félin d'Amérique. '''Jaguar''' peut également désigner : == Informatique == * [[Mac OS X v10.2|Jaguar]], version 10.2 de Mac OS X, le système d'exploitation d'Apple ; * [[Jaguar (supercalculateur)|Jaguar]], [[superordinateur]] [[Cray (entreprise)|Cray]] XT5 placé en première position du [[TOP500]] en {{date-|novembre 2009}} ; * [[AMD APU#Jaguar|Jaguar]], processeur développé par [[Advanced Micro Devices|AMD]], connu principalement pour être le processeur de la [[PlayStation 4]] et de la [[Xbox One]] ; * [[Jaguar (microarchitecture)|Jaguar]], une architecture de [[microprocesseur multi-cœur]]s. == Jeux vidéo == * [[Jaguar (console de jeux vidéo)|Jaguar]], console de jeu vidéo d'Atari ; * ''[[Jaguar XJ220 (jeu vidéo)|Jaguar XJ220]]'', [[jeu vidéo]] sorti en 1992 sur [[Amiga]] et [[Atari ST]]. == Musique == * ''[[Jaguar (chanson)|Jaguar]]'', chanson du groupe The Who ; * [[Jaguar Wright]], chanteuse de soul américaine ; * [[Fender Jaguar|Jaguar]], modèle de guitare électrique de la marque Fender ; * {{lien|fr=Jagúar (groupe)|trad=Jagúar (band)|texte=Jagúar|lang=en}}, groupe de funk islandais. == Sport == * [[Jaguars de Jacksonville]], équipe de [[football américain]] ; * [[Équipe d'Argentine XV de rugby à XV|équipe nationale réserve d'Argentine de rugby à XV]], surnommée les Jaguars ; * [[Jaguares (rugby à XV)|Jaguares]], franchise argentine de [[rugby à XV]] ; * [[Équipe des Jaguars d'Amérique du Sud de rugby à XV|équipe des Jaguars d'Amérique du Sud]], sélection sud-américaine de joueurs de rugby à XV. == Véhicules == * Automobiles : ** [[Jaguar (automobile)|Jaguar]], marque de voitures de luxe anglaise ; ** [[Jaguar Racing]], écurie de [[Formule 1]] et [[Formule E]] de Jaguar ; ** [[Engin blindé de reconnaissance et de combat|Jaguar]], engin blindé de reconnaissance et de combat de l'armée française. * Aéronefs : ** [[SEPECAT Jaguar]], avion militaire d'attaque au sol de conception franco-britannique ; ** [[Jaguar M]] ou [[Jaguar Marine]]<ref>{{lien web |titre=Jaguar Marine |url=http://www.netmarine.net/aero/aeronefs/jaguar/index.htm |site=netmarine.net |consulté le=02-10-2021}}.</ref>, un avion militaire qui n'a pas été homologué par la Marine nationale ; ** [[Grumman XF10F Jaguar]], un avion de chasse américain. * Navires : ** {{classe|Jaguar|1923}} de contre-torpilleurs français (1923), dont le [[Destroyer|contre-torpilleur]] ''[[Jaguar (contre-torpilleur)|Jaguar]]'', ** {{classe|Jaguar|1957}} de patrouilleurs allemands (1957) ; ** [[Jaguar (1928)|Jaguar]], torpilleur allemand de la [[classe Type 1924]]. ** [[Jaguar (bateau)|Jaguar]], [[navire-école|bâtiment-école]] de type Léopard de la [[Marine nationale (France)|Marine nationale française]] lancé en 1981. == Autres == * [[Les éditions du Jaguar]], sont associés au groupe Jeune Afrique, créé par Béchir Ben Yahmed ; * [[Jaguar!]], des [[montagnes russes]] du parc [[Knott's Berry Farm]]. == Cinéma et littérature == * ''[[Jaguar (film)|Jaguar]]'', film de Jean Rouch (1954-1967) ; * ''[[Jaguar (film, 1979)|Jaguar]]'', [[Cinéma philippin|film philippin]] réalisé par [[Lino Brocka]], sorti en [[1974 au cinéma|1974]] ; * ''[[Jaguar (série télévisée)|Jaguar]]'', série espagnole diffusée sur Netflix en 2021 == Littérature == * ''{{page h|Le Jaguar}}'', deux films et un roman * [[Jaguar (comics)|Jaguar]], un personnage de [[comics]] == Références == {{Références}} [[Catégorie:Homonymie de titre]]
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Jean-Charles de Borda
{{voir homonymes|Borda}} {{Infobox Biographie2 | charte = mathématicien }} '''Jean-Charles, chevalier de Borda''', né le {{Date de naissance-|4|mai|1733}} à [[Dax]] et mort le {{Date de décès-|19|février|1799}} à Paris, est un [[Mathématiques|mathématicien]], [[Physique|physicien]] et [[Navigateur (marine)|navigateur]] [[France|français]]. Il a donné son nom à plusieurs vaisseaux écoles des {{s2-|XIX|e|XX|e}}, sur lesquels étaient embarqués les élèves de l'[[École navale]]. == Biographie == === Jeunesse et débuts === Fils benjamin de Jean-Antoine Borda, seigneur de [[Labatut (Landes)|Labatut]]<ref>https://www.labatut40.fr/Decouvrir-Labatut/Presentation-du-village-Oey-qu-em-a-Labatut</ref>, et de Marie-Thérèse de la Croix, Jean-Charles de Borda est issu d'une famille de militaires : [[Brantôme (écrivain)|Brantôme]] cite un capitaine Borda<ref>Maire de Dax : cf. le récit ''Sommaire du massacre fait en la ville et cité Dacqs située entre la ville de Bayonne et celle de Saint-Sever en la seneschaussee des Lames'', cité dans {{article |auteur= Philippe Tamizey de Larroque |titre= XII. Sur la Saint-Barthélémy à Dax |périodique= Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d'histoire et d'archéologie de la province ecclésiastique d'Auch |année= 1872 |volume= 13 |pages= 346 |lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5726103p/f348.item |format= sur ''gallica'' }}.</ref> qu'il juge digne de passer à la postérité. Son père, dont les deux fils aînés avaient déjà embrassé la carrière des armes, souhaitait que Jean-Charles reprenne la charge d'un oncle, Jacques-François de Borda d'Oro, président au [[parlement de Bordeaux]]. Après quelques années passées au [[collège Henri-IV de La Flèche]], le jeune Borda commença l'étude du droit mais, grâce à sa mère et un de ses professeurs, il put fléchir son père et obtenir d'entrer lui aussi dans l'armée<ref name="Ocagne"/>. Son goût pour les sciences le portait vers le [[génie militaire]] : il fut admis à l’[[École royale du génie de Mézières]]<ref>{{article |auteur= Étienne Taillemite |titre= Un savant en son temps : Gaspard Monge (1746-1818) |nature article= chap. « Monge et la Marine » |périodique= Bull. de la SABIX |numéro= 41 |année= 2007 |passage= 129-139 |doi=10.4000/sabix.159 |lire en ligne= https://journals.openedition.org/sabix/159 |format= sur ''journals.openedition.org'' }}.</ref>. En 1753, à peine âgé de vingt ans, il remit à [[Jean Le Rond d'Alembert|d'Alembert]] un mémoire sur une question de géométrie<ref>Voir la {{Lien web |titre= Lettre de Clairaut (Paris) à Jacquier |site= clairaut.com |date= 24 juin 1757 |url= http://clairaut.com/n24juin17co5cf7.html }}.</ref>: à la suite de cette communication, Réaumur le recrute comme membre correspondant de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]]. En 1756, il rédige un ''Mémoire sur le mouvement des projectiles'', produit de ses études en tant qu'[[ingénieur]] militaire : ce travail, où il examine le cas d'une résistance de l'air proportionnelle au carré de la vitesse du projectile, lui attire l'éloge de [[Alexis Claude Clairaut|Clairaut]] et de [[Pierre Bouguer|Bouguer]], et lui vaut sa promotion au rang d'adjoint-géomètre de l'Académie. Lorsque son arme exige qu'il quitte la capitale, il sollicite son transfert aux [[chevau-légers]] pour pouvoir demeurer à Paris. === Carrière militaire === Lorsqu’éclate la [[guerre de Sept Ans]], son régiment est stationné à Dunkerque. Borda est affecté comme aide de camp du [[Yves Marie Desmarets de Maillebois|général de Maillebois]], académicien comme lui, et assiste en cette qualité au [[Bataille de Hastenbeck|combat d'Hastenbeck]]<ref name="Ocagne">D'après {{ouvrage|auteur=Maurice d'Ocagne |titre=Hommes et choses de science|chap=Le chevalier de Borda|éditeur=Vuibert|année=1930|passage=71-83}}</ref> le 26 juillet 1757. En 1763, Borda est réintégré dans le génie militaire avec dispense de tout examen. Il publie alors plusieurs mémoires sur l'hydraulique et la résistance des fluides, dont un ''Mémoire sur l’Écoulement des Fluides par les Orifices des Vases'' (''Mém. Ac. Sci.'',1766, {{p.|579-607}}), dont on tirera l'[[équation de Borda–Carnot]] qui quantifie les pertes de charge dans les écoulements, et un ''Mémoire sur les roues hydrauliques'' (''Mém. Ac. Sci.'', 1767 (1770), {{p.|270–287}}), considéré comme l'une des premières études théoriques des [[Roue à aubes|roues hydrauliques]], moteur de certains navires mais aussi source d'énergie dans les manufactures. [[Fichier:Jean-Charles Borda mesurant le Pic de Ténériffe.jpg|vignette|gauche|Jean-Charles Borda mesurant la longitude du [[Teide|Pic de Teide]] à [[Tenerife]].]] En 1767, Borda entre au service actif de la marine en tant qu'ingénieur du [[génie maritime]]. En 1771, il est placé sous les ordres de [[Jean-René de Verdun de La Crenne|Verdun de La Crenne]] à bord de la frégate ''la Flore''. Ce navire partait pour les [[îles Canaries]], puis les [[Antilles]], avec pour mission d'essayer de nouveaux modèles de montres et [[Chronomètre de marine|chronomètres de marine]], au nom de l'[[Académie des sciences (France)|Académie des sciences]]. En 1776, Borda est envoyé aux îles Canaries et chargé d'en déterminer la position avec exactitude ; à cette époque, la plupart des nations d'[[Europe]] comptaient les [[longitude]]s à partir de l'[[El Hierro|île de Fer]]. Entre 1777 et 1778, il participe à la [[guerre d'indépendance des États-Unis]] sous les ordres du [[Charles Henri d'Estaing|comte d'Estaing]], en qualité de major général. En 1778, Borda publie, en collaboration avec Verdun de La Crenne et [[Alexandre Guy Pingré|Pingré]], le ''Voyage fait par ordre du roi en 1771 et 1772, en diverses parties de l'Europe et de l'Amérique, pour vérifier l'utilité de plusieurs méthodes et instruments servant à déterminer la latitude et la longitude, etc.'' Et en 1787, ''Description et usage du cercle de réflexion, avec différentes méthodes pour calculer les observations nautiques'' (Paris, Didot fils aîné, 1787. In-4 de 87-(1)-33 p, 3 pl.) qui décrit l'utilisation du [[Cercle de réflexion (instrument)|cercle de réflexion]] que Borda améliore pour en faire le [[Cercle répétiteur]]. En 1781, Borda reçoit le commandement de plusieurs vaisseaux de la flotte militaire française, chargés d'escorter un corps expéditionnaire à destination de la [[Martinique]]. Le {{date-|6 décembre 1782}}, il est [[Combat du 6 décembre 1782|capturé par les Britanniques]]. Libéré sur parole, il retourne en France peu de temps après. Il reprend son poste d'ingénieur dans la marine française, où il conçoit des améliorations des systèmes de pompage. Avec [[Pierre Méchain]] et [[Jean-Baptiste Delambre]], il est chargé par l'Académie des sciences de déterminer la longueur de l'[[arc de méridien]] de [[Dunkerque]] à [[Barcelone]], et il s'occupe en particulier de tout ce qui se rattache aux expériences de physique. Il invente, pour mesurer la longueur du pendule, un appareil, le pendule de Borda, composé d’une sphère très lourde en platine suspendue par un fil long de 1 m environ, dont le poids n’est qu’une fraction négligeable de celui de la sphère<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Edmond Bouty|Edmond Marie Léopold Bouty]]|titre=Cours de physique de l’École polytechnique|sous-titre=Instruments de mesure. Hydrostatique. Physique moléculaire. Gravitation universelle. Électricité statique.|tome=1|lieu=Paris|éditeur=[[Gauthier-Villars]]|année=1881|numéro d'édition=3|passage=110|lire en ligne={{Google Livres|page=110|9xY4AQAAMAAJ}}}}.</ref>. On lui doit les ''Tables trigonométriques décimales'' et les ''Tables des logarithmes, des sinus, sécantes et tangentes, suivant la division du quart de cercle en 100 degrés'', revues, augmentées et publiées par Jean-Baptiste Delambre en 1801. === Période révolutionnaire === Borda fut nommé membre d'une commission créée par [[Nicolas de Condorcet|Condorcet]] le {{Date|1790-05-19}} pour définir un nouveau système de mesures<ref name="krono">{{Lien web|titre=Chronologie: Jean-Charles de Borda|url=https://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Jean-Charles+de+Borda.html|site=Kronobase.org}}</ref>. Il joua un rôle important dans la définition du [[Mètre#Lois et décrets révolutionnaires|mètre]] et son adoption par la [[Convention nationale]] le {{Date|1793-08-01}}. A partir du {{Date|1793-09-11}}, il préside, avec [[Claude-Antoine Prieur-Duvernois|Prieur de la Côte d'Or]] une nouvelle commission temporaire des poids et mesures créée par le [[Comité de salut public]]. Le {{Date|1793-12-18}}, il rédige un texte de soutien à [[Lavoisier]], ce qui lui vaut d'être destitué de la commission des poids et mesures le {{Date|1793-12-23}}<ref name="krono"/>. Craignant le régime de la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], il se réfugie prudemment avec son collègue [[Charles-Augustin Coulomb]] dans la région de Blois, abandonnant ses biens à Paris. === La méthode Borda === Considérant que « Pour qu’une forme d’élection soit bonne, il faut qu’elle donne aux électeurs le moyen de se prononcer sur le mérite de chaque sujet, comparé successivement aux mérites de chacun de ses concurrents »<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Michel Balinski et Rida Laraki |titre=Jugement majoritaire versus vote majoritaire |périodique=Revue française d'économie |date=Avril 2012 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-francaise-d-economie-2012-4-page-11.htm }}</ref>, Borda inventa un [[Système électoral|système de vote]], connu sous le nom de [[méthode Borda]]<ref>Mémoire original : {{article|auteur=Jean-Charles de Borda|titre= Mémoire sur les élections au scrutin|journal= Histoire de l'Académie royale des sciences|lieu= Paris|année= 1781}}.</ref> (1784), qui est resté populaire parmi les réformateurs des systèmes électoraux du monde entier, en particulier parmi les promoteurs du [[jugement majoritaire]] qui s'inscrit dans la même filiation philosophique. Contemporain de [[Nicolas de Condorcet]], il s'est engagé dans de nombreux débats concernant les mérites respectifs des différents systèmes de vote. == Hommages == [[Fichier:Borda repeating circle, Etienne Lenoir, Paris, c. 1790 - Mathematisch-Physikalischer Salon, Dresden - DSC08127.JPG|vignette|Cercle répétiteur.]] * Il fait partie des [[Liste des 72 noms de savants inscrits sur la tour Eiffel|soixante-douze savants dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel]]. * Il a donné son nom au [[lycée général et technologique de Borda]] de la ville de [[Dax]]. * Le [[Cercle de réflexion (instrument)|cercle de réflexion]], un instrument de mesure, est aussi appelé « cercle de Borda ». À ne pas confondre avec le [[cercle répétiteur]] attribué parfois à ce même Borda, mais qui est l'œuvre d'[[Étienne Lenoir]]. * L'[[équation de Borda–Carnot]] quantifie les pertes de charge dans les écoulements. * Un [[Musée de Borda|musée]] porte son nom à [[Dax]]. * La [[société de Borda]] est une [[société savante]] créée en 1876 à [[Dax]] en hommage à Jean-Charles de Borda et son cousin [[Jacques-François Borda d’Oro]] célèbre paléonthologue. * Son nom a été réutilisé pour surnommer les élèves de l'[[École navale]] que l'on appelle les Bordaches. * Un [[Borda (bateau)|bâtiment hydrographique]] de la Marine Nationale porte son nom. * L'astéroïde [[(175726) Borda]]<ref>{{lien web |titre=Discovery Circumstances : Numbered Minor Planets (175001)-(180000)<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://www.minorplanetcenter.net/iau/lists/NumberedMPs175001.html |site=[[Centre des planètes mineures|minorplanetcenter.net]] |consulté le=14-11-2023}}.</ref> porte le nom de Jean-Charles de Borda. Ce nom lui a été attribué par l'observatoire de Dax. * [[Paris]] compte une petite [[rue Borda]]. * Un [[Borda (cratère)|cratère sur la Lune]]. * Diverses statues dont une à Dax, place Thiers, une autre à l'[[École navale]]<ref>{{Lien web|titre=L'École navale imagine une statue de Borda|url=http://www.letelegramme.fr/ar/viewarticle1024.php?aaaammjj=20030517&article=6142315&type=ar|site=[[Le Télégramme]]|date=17 mai 2003|consulté le=12 avril 2018}}</ref>. == Publications == {{…}} * {{Article|titre=Mémoire sur les élections au srutin|périodique=Mémoires de l'[[Académie royale des sciences]]|date=1781|lire en ligne=http://gerardgreco.free.fr/IMG/pdf/MA_c_moire-Borda-1781.pdf|pages=657-664}}. == Notes et références == {{références | taille=30 }} == Annexes == {{Autres projets|commons= Jean-Charles_de_Borda}} === Bibliographie === * [[Ludovic de Contenson]], ''La Société des Cincinnati de France et la guerre d'Amérique (1778-1783)'', éditions Auguste Picard, Paris, 1934, {{p.|142-143}} [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65709399/f176.item.r= (''lire en ligne'')] * Jean Mascart, ''La vie et les travaux du chevalier de Borda, 1733-1799 : épisodes de la vie scientifique au {{s-|XVIII|e}}'', Presses de l'Université de Paris-Sorbonne, 2000. * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Michel|nom1=Vergé-Franceschi|lien auteur1=Michel Vergé-Franceschi|directeur1=oui|titre=Dictionnaire d'Histoire maritime|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2002|pages totales=1508|isbn=2-221-08751-8}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Étienne|nom1=Taillemite|titre=Dictionnaire des marins français|lieu=Paris|éditeur=éditions Tallandier|année=2002|pages totales=573|isbn=2-84734-008-4|publi=nouvelle édition revue et augmentée }} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Meyer|prénom2=Martine|nom2=Acerra|titre=Histoire de la marine française|sous-titre=des origines à nos jours|lieu=Rennes|éditeur=éditions Ouest-France|année=1994|pages totales=427|isbn=2-7373-1129-2}} * {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Rémi|nom1=Monaque|lien auteur1=Rémi Monaque|titre=Une histoire de la marine de guerre française|lieu=Paris|éditeur=éditions Perrin|année=2016|pages totales=526|isbn=978-2-262-03715-4}} * {{Acerra Zysberg}} *{{Ouvrage|auteur1=Gabriel Cabannes|lien auteur1=Gabriel Cabannes|titre=Galerie des landais|tome=3|passage=77-83|lieu=Hossegor|éditeur=Chabas|année=1934|pages totales=456|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3349270j/f1.item|libellé=Cabannes 1934}} === Articles connexes === * [[Société de Borda]] * [[Musée de Borda]] * [[Histoire de la marine française sous Louis XV et Louis XVI#Une flotte plus homogène : le système Borda-Sané|Histoire de la marine française]] * [[Liste des membres de la Société des Cincinnati de France]] * [[Équation de Borda–Carnot]] === Liens externes === {{Liens}} * Le mémoire [http://gerardgreco.free.fr/spip.php?article28 Élections au scrutin par M. de Borda (1781)] [Pdf]. * [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations/borda.htm Célébrations nationales : page sur J. C. de Borda] {{Portail|politique|maritime|Physique|Mathématiques|armée française|Landes}} {{DEFAULTSORT:Borda, Jean-Charles de}} [[Catégorie:Naissance en mai 1733]] [[Catégorie:Naissance à Dax au XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Décès en février 1799]] [[Catégorie:Décès à Paris]] [[Catégorie:Décès à 65 ans]] [[Catégorie:Élève du Prytanée national militaire]] [[Catégorie:Politologue français]] [[Catégorie:Mathématicien français du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Physicien français du XVIIIe siècle]] [[Catégorie:Personnalité de la mécanique des fluides]] [[Catégorie:Membre de l'Académie des sciences (France)]] [[Catégorie:Savant dont le nom est inscrit sur la tour Eiffel]] [[Catégorie:Membre de l'Académie de marine]] [[Catégorie:Créateur du système métrique]] [[Catégorie:Ordre de Cincinnatus]] [[Catégorie:Chevalier français]] [[Catégorie:Éponyme d'un objet céleste]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jupiter
Jupiter
{{Autres projets| wikt=Jupiter| wikiquote=Jupiter}} {{confusion|Jupiler}} {{Homonymie}} '''Jupiter''' peut faire référence à : == Mythologie == * Dans la mythologie romaine, [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]] est le roi des dieux. Il est aussi le dieu du ciel. Dans la mythologie grecque, [[Zeus]] occupe une place similaire. == Astronomie == [[Fichier:Junopiter.jpg|vignette|Jupiter.]] * [[Jupiter (planète)|Jupiter]] est la cinquième et la plus grosse planète du [[Système solaire]]. Il s'agit d'une planète entièrement gazeuse dont le diamètre est de plus douze fois celui de la Terre et par conséquent son volume représenterait plus de mille fois le volume terrestre. * {{anglais|[[Jupiter Icy Moon Explorer]]}} est une mission spatiale future de l'[[Agence spatiale européenne]] visant à étudier [[Callisto (lune)|Callisto]], [[Europe (lune)|Europe]] et [[Ganymède (lune)|Ganymède]], trois [[lunes de Jupiter]]. * {{anglais|[[Jupiter Icy Moons Orbiter]]}} est un projet abandonné de [[sonde spatiale]] conçu pour explorer les [[Satellites galiléens|lunes glaciaires]] de [[Jupiter (planète)|Jupiter]]. * {{anglais|[[Jupiter Ganymede Orbiter]]}} est un projet de l'[[Agence spatiale européenne]] fusionné avec {{anglais|[[Jupiter Europa Orbiter]]}} pour donner {{anglais|Jupiter Icy Moon Explorer}}. * {{anglais|[[Jupiter Europa Orbiter]]}} est un projet de la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] fusionné avec {{anglais|Jupiter Ganymede Orbiter}} pour donner {{anglais|Jupiter Icy Moon Explorer}}. == Technique == * [[PGM-19 Jupiter|Jupiter]], missile balistique de portée moyenne américain, notamment déployé avec des têtes nucléaires en Turquie dans les années 1960. * [[Bristol Jupiter]], moteur en étoile fabriqué par la Bristol Aeroplane Company, utilisé dans les années 1920-1930 ; * Jupiter est le nom des trophées remis aux gagnants de la compétition pyrotechnique [[International des Feux Loto-Québec]] se déroulant à Montréal chaque année. * [[Jupiter (radar)]], des [[radar naval|radars navals]] de surveillance aérienne déployés par la [[Marine nationale française]]. * [[Jupiter (famille de lanceurs)|Jupiter]] est le nom d'une famille de lanceurs spatiaux qui devait faire concurrence à la famille [[Ares]]. (Développement annulé). * [[AC300 Jupiter]], projet abandonné de lance-roquette antichar français développé au début des années 1980. == Arts et lettres == === Peinture === * ''[[Jupiter et Io]]'', peinture de Antonio da Correggio, réalisée vers 1530. * Jupiter et ''[[:Fichier:Rembrandt - The Abduction of Ganymede - Google Art Project.jpg|Ganymède]]'', peinture de Rembrandt, réalisée en 1635. * ''[[Jupiter et Thétis]]'', peinture de [[Jean-Auguste-Dominique Ingres]], réalisée en 1811. * ''[[Jupiter et Sémélé]]'', peinture de Gustave Moreau, réalisée en 1894. === Musique === * ''Jupiter'' est le surnom de la ''[[Symphonie n° 41 de Mozart|Symphonie {{numéro|41}}]]'' en ut majeur, KV 551 de [[Wolfgang Amadeus Mozart]] (1788). * ''Jupiter'' est le nom d'un mouvement de la suite ''[[Les Planètes (Holst)|Les Planètes]]'' de Gustav Holst (1917). * ''[[Jupiter (Philippe Manoury)|Jupiter]]'' est une œuvre de [[Philippe Manoury]]. * [[Jupiter (groupe de musique)|Jupiter]] est un groupe de musique électronique français. * [[Jupiter (groupe japonais)|Jupiter]] est un groupe japonais de visual kei. * [[Roland Jupiter-4|Jupiter-4]] est un synthétiseur. * [[Roland Jupiter-8|Jupiter-8]] est un synthétiseur. * [[:en:Jupiter Band Instruments|Jupiter Band Instruments]] est un facteur taïwanais d'instruments à vent. === Téléfilm === * ''[[Jupiter (téléfilm)|Jupiter]]'' est un téléfilm français réalisé par Pierre Badel en 1956. === Cinéma === * ''[[Jupiter (film, 1945)|Jupiter]]'', un film américain pour la jeunesse réalisé en 1945, avec un cheval pour héros. * ''Jupiter'', autre titre de ''[[Douze Heures de bonheur]]'', un film français réalisé par Gilles Grangier en 1952. * ''[[La Chérie de Jupiter]] (Jupiter's Darling)'', un film américain réalisé par George Sidney en 1955. * ''[[Jupiter (film, 1971)|Jupiter]]'', un film français réalisé par Jean-Pierre Prévost en 1971. * ''[[On a volé la cuisse de Jupiter]]'', un film français réalisé par Philippe de Broca en 1980. * ''[[Sayonara Jupiter]] (Sayônara, Jûpetâ)'', un film japonais réalisé par Koji Hashimoto et Sakyo Komatsu en 1984. * ''[[Jupiter : Le Destin de l'univers]]'' (''Jupiter Ascending''), un film américain réalisé par Lilly et Lana Wachowski en 2015. === Jeu vidéo === * [[Jupiter (entreprise)|Jupiter]] est un studio de développement de [[jeu vidéo|jeux vidéo]] et de films. == Sport == * Le [[Club Esportiu Júpiter]] est un club de football espagnol. == Patronymie == {{nom de famille}} * [[Alexandra Jupiter]] (née en 1990), joueuse française de volley-ball et de beach-volley. * [[Stacy Jupiter]] (née en 1975), océanographe américaine des îles Fidji et de la Mélanésie. == Navires == * {{page h|Jupiter (navire)|''Jupiter'' (navire)}} * {{page h|HMS Jupiter|HMS ''Jupiter''}} == Toponymie == * [[Île Jupiter]], une île de l'[[Océan Atlantique]], en [[Floride]], aux [[États-Unis]]. * [[Jupiter (Kijima Amusement Park)|Jupiter]], parcours de montagnes russes situé à [[Kijima Amusement Park]], [[Beppu]], dans la [[Préfecture d'Ōita]], au [[Japon]] ; * [[Jupiter (Floride)|Jupiter]], ville du [[comté de Palm Beach]], [[Floride]], aux États-Unis. * [[Phare de Jupiter Inlet]] (en {{lang-en|''Jupiter Inlet Light''}}), un [[phare]] situé à [[Jupiter (Floride)|Jupiter]], dans le [[Comté de Palm Beach]], en [[Floride]]. * [[Rivière Jupiter]], un cours d'eau se jetant dans [[golfe du Saint-Laurent]], coulant sur [[île d'Anticosti]], dans la MRC de [[Minganie]], sur la [[Côte-Nord]], au [[Québec]], au [[Canada]]. == Autres == * [[Pétroles Jupiter]] : La Société des pétroles Jupiter est une compagnie pétrolière française, créée en 1922 et dont l'origine remonte à 1876. Elle est devenue Shell France à la suite de son absorption par Shell en 1948. * [[Poste de commandement Jupiter|PC Jupiter]], poste de commandement se situant dans le [[Casemate|''bunker'']] du [[palais de l'Élysée]], en [[France]]. * [[Jupiter (usine)|Jupiter]], usine abandonnée située dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, au nord de l'Ukraine. * {{Commence par|Jup}}. * {{Titre_contient|Jupiter}}. == Notes et références == {{Références}} [[Catégorie:Homonymie de titre]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph%20Conrad
Joseph Conrad
{{voir homonymes|Joseph Conrad (homonymie)|Conrad}} {{Infobox Écrivain | nom = Joseph Conrad | image = Joseph Conrad 1904.png | légende = Joseph Conrad par [[George Charles Beresford]] (1904). | nom de naissance = Józef Teodor Konrad Korzeniowski | surnom = | activités = [[Écrivain]] | date de naissance = 3 décembre 1857 | lieu de naissance = [[Berdytchiv]], [[Gouvernement de Kiev]]<br />{{Empire russe}} | nationalité = [[Pologne|Polonaise]]<br />[[Royaume-Uni|Britannique]] | date de décès = 3 août 1924 | lieu de décès = [[Bishopsbourne]], [[Angleterre]]<br />{{Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande}} | langue = [[Anglais britannique]] | mouvement = [[Littérature moderniste]] | genre = [[Roman (littérature)|Roman]] | distinctions = | adjectifs dérivés = | œuvres principales = * ''[[Nostromo]]'' * ''[[Au cœur des ténèbres]]'' * ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'' * ''[[Typhon (Conrad)|Typhon]]'' * ''[[L'Agent secret]]'' | complément = | signature = }} [[Fichier:Joseph Conrad, Gdynia ubt.jpeg|vignette|Monument dédié à Joseph Conrad à [[Gdynia]] ([[Pologne]]).]] [[Fichier:Memorial Plaque in honor of Joseph Conrad in Singapore.jpg|vignette|220px| Plaque commémorant "Joseph Conrad-Korzeniowski", Singapour]] '''Joseph Conrad''', de son vrai nom '''Józef Teodor Konrad Korzeniowski''', né le {{date de naissance|3|décembre|1857}} à [[Berdytchiv|Berditchev]], en [[Ukraine]], alors province de l'[[Empire russe]], et mort le {{Date de décès|3|août|1924}} à [[Bishopsbourne]], en [[Angleterre]], est un écrivain [[Pologne|polonais]] et [[Royaume-Uni|britannique]], écrivant en [[anglais|langue anglaise]]. Il est considéré comme l'un des plus grands écrivains de langue anglaise<ref name="encyclo_bio">{{Britannica|133148}}</ref>, bien qu'il ne parlât pas couramment cette langue avant la vingtaine, et en vint à être considéré comme un maître styliste de [[prose]] qui introduisit une sensibilité non anglaise dans la [[littérature anglaise]]. Il est l'auteur de romans et d'histoires, dont beaucoup dans des décors nautiques, qui dépeignent des crises de l'individualité humaine au milieu de ce qu'il considérait comme un monde indifférent, impénétrable et amoral. Conrad est considéré comme un [[Écriture impressionniste|impressionniste littéraire]] par certains et un des premiers [[Littérature moderniste|moderniste]] par d'autres, bien que ses œuvres contiennent également des éléments du [[Réalisme (littérature)|réalisme]] du {{s|XIX|e}}. Son style narratif et ses personnages [[Antihéros|anti-héroïques]], comme dans ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'' par exemple, ont influencé beaucoup d'auteurs. De nombreux films dramatiques ont été adaptés et inspirés par ses œuvres. Certains écrivains et critiques ont fait remarquer que ses œuvres de fiction, écrites en grande partie au cours des deux premières décennies du {{s|XX|e}}, semblent avoir anticipé les événements mondiaux ultérieurs. Écrivant à l'apogée de l'[[Empire britannique]], Conrad s'est inspiré des vicissitudes nationales de sa Pologne natale, [[Partages de la Pologne|partagée entre trois empires occupants]], et de ses propres expériences dans les [[Marine marchande|marines marchandes]] française et britannique, pour créer des [[nouvelle]]s et des [[Roman (littérature)|roman]]s qui reflètent les aspects d'un monde dominé par l'Europe, son [[impérialisme]] qui passe par le [[colonialisme]], et qui explorent en profondeur la [[Psyché (psychologie)|psyché]] humaine. L'{{Lien|langue=en|trad=Postcolonial literature|fr=Littérature postcoloniale|texte=analyse postcoloniale}} du travail de Conrad a stimulé un débat substantiel. En 1975, l'auteur [[Chinua Achebe]] publie un {{Lien|langue=en|trad=An Image of Africa|texte=article}} accusant ''[[Au cœur des ténèbres]]'' de racisme et de déshumanisation, alors que d'autres chercheurs, comme [[Adam Hochschild]] et {{Lien|langue=en|trad=Peter Edgerly Firchow}}, ont réfuté le point de vue d'Achebe. == Biographie == Né en 1857 à [[Berdytchiv]], Józef Korzeniowski est issu du clan [[Nałęcz]] de la [[noblesse polonaise]]. En 1861, sa famille déménage à Varsovie. En octobre de la même année, son père [[Apollo Korzeniowski]], qui participe aux préparatifs de l'[[Insurrection polonaise de 1861-1864|insurrection polonaise]] contre la Russie tsariste, est arrêté et emprisonné à la [[citadelle de Varsovie]], puis condamné à l'exil à [[Vologda]], puis à [[Tchernihiv]]. Sa famille le suit. La mère de Józef meurt de la [[tuberculose]] en {{date-|avril 1865}}. Gravement malade lui-même, Apollo Korzeniowski est autorisé à rentrer en Pologne en 1868. Il emménage avec son fils à [[Lviv]], puis l'année suivante à [[Cracovie]], mais il meurt en {{date-|mai 1869}}, laissant Józef orphelin à l'âge de onze ans<ref>Chronologie de Joseph Conrad, dans ''Au Cœur des Ténèbres et autres récits'', Paris, Gallimard, coll. "Bibliothèque de la Pléiade", p. XXXI.</ref>. Celui-ci est alors confié à son oncle maternel, {{Lien|langue=en|trad=Tadeusz Bobrowski|fr=Tadeusz Bobrowski}}, qui demeurait à [[Cracovie]], et à qui il devait rester très attaché, entretenant avec lui une correspondance suivie jusqu'à la mort de ce dernier en 1894. === Carrière maritime === À la fois pour raisons de santé et parce qu'il est attiré par la carrière maritime, Józef part en 1874 pour [[Marseille]], où il embarque comme [[Mousse (marine)|mousse]] sur un [[voilier]]. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la [[marine marchande]] britannique, où il va demeurer plus de seize ans. Il obtient son brevet de [[capitaine au long cours]] le {{date|10|novembre|1886}}, prend la même année la nationalité [[Royaume-Uni|britannique]], sous le nom de ''Joseph Conrad'' et commence à écrire. Conrad parle avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais ; mais il décide d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie. En 1887, après un séjour à l'hôpital de Singapour pour une blessure reçue en mer, Conrad embarque comme second sur le ''Vidar'' et effectue au moins quatre voyages à [[Bornéo]] et des séjours à [[Kabupaten de Berau|Berau]].<br />En 1888, il embarque sur le voilier ''Otago'' qui est son premier et unique commandement comme capitaine. En 1890, recommandé auprès du capitaine [[Albert Thys]], administrateur de la Compagnie du Commerce et de l'Industrie du Congo, il part travailler comme capitaine de steamer pour la Société du Haut-Congo officiant dans l'[[État indépendant du Congo]]. Il est engagé pour trois ans, mais ne réalise qu'un aller-retour en steamer entre [[Pool Malebo|Stanley-Pool]] et [[Kisangani|Stanleyville]] avant d'être rapatrié en Europe pour [[dysenterie]]<ref>André-Bernard Ergo, ''Congo Belge la colonie assassinée'', ed L'Harmattan, {{p.|14-31}}.</ref>. En 1891, après une hospitalisation à Londres et une convalescence à [[Champel]] en Suisse, il embarque, le {{date-|19 novembre}}, comme second sur le clipper ''[[Torrens (clipper)|Torrens]]'' pour l'Australie. Après un deuxième voyage à [[Adélaïde (Australie)|Adélaïde]] et une visite à son oncle {{Lien|langue=en|trad=Tadeusz Bobrowski|fr=Tadeusz Bobrowski}} en Pologne, il est rayé des rôles du ''Torrens'' et en {{date-|novembre 1893}} embarque sur le vapeur ''Adowa'' comme second, pour le Canada, avec escale à Rouen. En {{date-|janvier 1894}}, l'''Adowa'' retourne à Londres où débarque Conrad. C'est la fin de sa carrière maritime<ref>Joseph Conrad aura passé un peu moins de 10 ans à naviguer effectivement, dont seulement 10 mois comme capitaine. Voir dans le blog Diacritiques : [http://diacritiques.blogspot.fr/2013/11/conrad-mis-en-abyme.html?view=magazine Conrad mis en abyme].</ref>. === Carrière littéraire === [[File:Conrad Low 1923.jpg|thumb|Caricature par [[David Low (dessinateur)|David Low]], 1923.]] Se consacrant désormais à son travail littéraire, Conrad achève ''[[La Folie Almayer]]'' qui paraît en {{date-|avril 1895}}, écrit ''[[Un paria des îles]]'' publié en {{date-|avril 1896}}. Désespérant de retrouver un commandement, il écrit à un ami « il ne me reste que la littérature comme moyen d'existence » et déclare clairement écrire pour l'argent… La même année, il épouse Jessie George et séjourne en Bretagne de mars à septembre — la vie est moins chère à [[Lannion]] et l'[[Île-Grande]] qu'à [[Londres]] — et y écrit certains de ses textes. De retour en Angleterre, il s'installe à [[Stanford-le-Hope]], Essex, puis, en {{date-|mars 1897}}, à Ivy Walls, Essex (publication du ''[[Le Nègre du Narcisse|Nègre du Narcisse]]''). Son fils Boris (1898-1978), naît en 1898 (publication du recueil de nouvelles ''[[Inquiétude (recueil de nouvelles)|Inquiétude]]''), et en octobre, la famille Conrad s'installe à Pent Farm, Kent, maison louée par l'écrivain [[Ford Madox Ford]].<br />En {{date-|août 1906}}, après la naissance du deuxième fils, John (1906-1982), les Conrad séjournent à [[Montpellier]], puis à [[Genève]]. Il publie le ''[[le Miroir de la mer|Miroir de la mer]]''. En {{date-|juin 1910}}, Conrad, qui vient de souffrir d'une grave dépression nerveuse, quitte sa résidence d'[[Aldington (Kent)|Aldington]], dans le Kent, où il s'est installé l'année précédente, pour Capel House, ferme isolée près d'[[Ashford]], dans le même comté, pour près de dix ans cette fois. En {{date-|octobre 1911}}, il publie ''[[Sous les yeux de l'Occident]]''.<br />En 1919, obligés de quitter Capel House, les Conrad s'installent provisoirement à Spring Grove (publication de ''[[La Flèche d'or (roman) |La Flèche d'or]]''), puis vont habiter à [[Bishopsbourne|Oswalds]] où est achevée la rédaction de ''[[La Rescousse (roman) |La Rescousse]]''. Pour faciliter la rédaction de ''[[l'Attente (roman) |l'Attente]]'', Jessie et Joseph Conrad effectuent en {{date-|janvier 1921}} un voyage en Corse puis Conrad, seul, une tournée aux États-Unis en 1923 (publication du roman ''[[Le Frère-de-la-Côte]]'').<br /> En 1924, après une crise cardiaque en juillet, Joseph Conrad meurt le {{date-|3 août}} à Bishopsbourne. Il est enterré le {{date-|7 août}} à [[Canterbury]].<br />C'est en 1925 que paraissent ''[[Derniers Contes]]'' et un roman inachevé, ''[[L'Attente (roman) |L'Attente]]'' <ref> Joseph Conrad, le voyageur de l'inquiétude[http://www.franceinfo.fr/emission/le-livre-du-jour/2011-2012/conrad-le-voyageur-de-l-inquietude-d-olivier-weber-03-17-2012-12-55].</ref>. == Une écriture == En [[1895 en littérature|1895]], il publie son premier livre, ''[[La Folie Almayer]]'', où il dépeint la perdition d’un Occidental en [[Malaisie]]. Dès lors paraissent régulièrement d’autres livres, toujours plus remarqués par les lettrés. Mais Conrad ne connaît que tardivement le succès commercial, avec ''Chance'' en 1913, ce dont il eut toujours du mal à comprendre la raison, sans doute la trop grande complexité de son œuvre. Tout au long de sa vie d'auteur, il a affirmé vouloir écrire pour le grand public, et laisse une œuvre considérable, notamment ''[[Le Nègre du Narcisse]]'', ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'', ''Jeunesse'', ''[[Au cœur des ténèbres]]'', ''[[Typhon (Conrad)|Typhon]],'' ''[[Nostromo]]'', ''Le Miroir de la mer'', ''Sous les yeux de l'Occident'', ''[[L'Agent secret]]'', ''Victoire''. Il a été classé parfois comme auteur de « romans de mer », ce qui serait aussi restrictif que pour [[Herman Melville]] sous le prétexte que celui-ci est surtout connu pour ''[[Moby Dick]]''. De fait, ''Au cœur des ténèbres'', ''Lord Jim'', ''Nostromo'', ''L'Agent secret'', ''Sous les yeux de l'Occident'', ''Victoire'', de grands, sombres et profonds romans, ne se passent pas, ou peu, en mer… Certains regardent Conrad comme un précurseur de l'[[existentialisme]] ; ses personnages sont faillibles, désenchantés, mais ne renoncent jamais à affronter la vie. Conrad parle couramment le français, avec l'accent marseillais, en raison de son séjour dans la cité phocéenne. [[André Gide]] est son intercesseur dans le milieu littéraire français et traduit lui-même ''[[Typhon (Conrad)|Typhon]]''. ''Un Anarchiste'', une des nouvelles du recueil ''A set of six'', se passe en [[Guyane]] avec, pour personnage principal, un jeune Parisien. == Évocation littéraire == Dans son ouvrage biographique ''[[Mon éducation - Un livre des rêves]]'', l'écrivain [[William S. Burroughs]] se souvient ou rêve du {{cita|passage de l'orage}}, et en cite un extrait : {{cita|...dans toute cette troupe d'hommes transis et affamés, qui attendaient avec lassitude une mort violente, on n'entendit aucune voix ; ils restaient muets et sombrement pensifs, écoutaient les horribles imprécations de la tempête [[...]]}}<ref>trad. par Sylvie Durastanti, parue chez [[Christian Bourgois éditeur]] (2007) {{ISBN|978-2-267-01882-0}}.</ref>. Dans le même rêve, il lit ''Jeunesse''. Joseph Conrad est également évoqué dans le roman ''[[Martin Eden]]'' de [[Jack London]]. Ce dernier y fait allusion en retranscrivant les pensées de son personnage principal, Martin, lequel peine à être publié dans les revues locales : « Il compara sa nouvelle, encore à peine ébauchée, avec celle de plusieurs écrivains de la mer et il en arriva à cette conclusion qu'elle leur était infiniment supérieure. Seul Joseph Conrad, murmura-t-il, pourrait rivaliser avec moi. Et il s'imaginait Conrad lui étreignant la main et lui disant : Bravo, Martin Eden, bravo ! » (chapitre 27). Dans une [[Lettres à Madeleine|lettre]] du 3 août 1915 destinée à [[Madeleine Pagès]], [[Guillaume Apollinaire]] évoque Joseph Conrad : « Il y a trois polonais connus dans les lettres aujourd'hui et ils n'écrivent point en polonais. Conrad en Angleterre (il a du talent). [[Stanisław Przybyszewski|Przybyzeswky]] en Allemagne. Et moi en France. » == Œuvres == === Romans === * [[1895]] : ''[[La Folie Almayer]]'' (''Almayer's Folly'') * [[1896]] : ''[[Un paria des îles]]'' (''An Outcast of the Islands'') * [[1897]] : ''[[Le Nègre du Narcisse]]'' (''The Nigger of the Narcissus'') * [[1899]] : ''[[Au cœur des ténèbres]]'' (''Heart of Darkness'') * [[1900]] : ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'' (''Lord Jim'') * [[1901]] : ''Les Héritiers'' (''The Inheritors''), avec [[Ford Madox Ford]] * [[1903]] : ** ''L'Aventure'' (''Romance''), avec [[Ford Madox Ford]] ** ''[[Typhon (Conrad)|Typhon]]'' (''Typhoon'') * [[1904]] : ''[[Nostromo]]'' * [[1907]] : ''[[L'Agent secret]]'' (''The Secret Agent'') * [[1911]] : ''[[Sous les yeux de l'Occident]]'' (''Under Western Eyes'') * [[1913]] : ''[[Fortune (roman)|Fortune]]'' (''Chance'') * [[1915]] : ''[[Victoire (roman)|Victoire]]'' (''Victory''){{commentaire biblio|Le manuscrit du roman est vendu aux enchères à [[New York]] pour {{unité|105000|Frs}} en 1963<ref>''[[Le Figaro littéraire]]'' {{n°|894}} du samedi 8 juin 1963, {{p.|19}}).</ref>}} * [[1917]] : ''[[La Ligne d'ombre]]'' (''The Shadow Line'') * [[1919]] : ''[[La Flèche d'or (roman)|La Flèche d'or]]'' (''The Arrow of Gold'') * [[1920]] : ''[[La Rescousse (roman)|La Rescousse]]'' (''The Rescue'') * [[1923]] : ''[[Le Frère-de-la-Côte]]'' (''The Rover'') dont l'action se déroule sur la [[presqu'île de Giens]] * [[1924]] : ''La Nature d'un crime'' (''The Nature of a Crime''), avec [[Ford Madox Ford]] * [[1925]] : ''[[L'Attente (roman)|L'Attente]]'' (''Suspense'') === Recueils de nouvelles === * [[1898]] : ''Tales of Unrest'' (''[[Inquiétude (recueil de nouvelles)|Inquiétude]]'') * [[1902]] : ''Youth and Other Stories'' (''[[Jeunesse (recueil de nouvelles)|Jeunesse]]'' avec, notamment, ''[[Au cœur des ténèbres]]'' parue en [[1899]]) * [[1903]] : ''Typhoon and Other Stories'' (''[[Typhon et autres récits]]'') * [[1908]] : ''A Set of Six'' (''[[Six nouvelles]]'' avec, notamment, ''[[Le Duel (Conrad)|Le Duel]]'' qui a inspiré le film de [[Ridley Scott]], ''[[Les Duellistes]]'') * [[1912]] : ''Twixt Land and Sea'' (''[[Entre terre et mer (recueil de nouvelles)|Entre terre et mer]]'') * [[1915]] : ''Between the Tides'' (''[[En marge des marées]]'') * [[1925]] : ''Tales of Hearsay'' (''[[Derniers Contes]]'') === Textes === * [[1915]] : ''Poland Revisited'' (''[[Retour en Pologne]]'') * [[1924]] : ''The Romance of Travels'' (''Du goût des voyages'') * [[1925]] : ''The Congo Diary'' (''Carnets du Congo'') === Mémoires === * [[1906]] : ''The Mirror of the Sea'' (''[[Le Miroir de la mer]]'') * [[1912]] : ''Some Reminiscences'' (''[[Souvenirs personnels]]'') === Correspondance === * [[1929]] : ''Lettres françaises'', avec une introduction et des notes de [[G. Jean-Aubry]], ami, traducteur et biographe de Joseph Conrad (Gallimard) == Biographies de Joseph Conrad == * 1914 : ''Joseph Conrad, a Study'', de Richard Curle * 1916 : ''Joseph Conrad'', de Hugh Walpole * 1922 : ''Joseph Conrad and his Romantic Realism'', de Ruth M. Sauffer * 1923 : ''Joseph Conrad, an Appreciation'', d'E. Rendz * 1924 : ''Joseph Conrad'', de G. de Voisins (in {{numéro}}1{{er}} mars de la [[Revue de Paris]]) * 1924 : NRF, numéro de décembre 1924 consacré à Joseph Conrad * 1926 : ''Joseph Conrad in the Congo'', de G. Jean-Aubry (Boston, Little, Brown) * 1927 : ''Joseph Conrad Life and Letters'', de G. Jean-Aubry (2 volumes, Garden City, New York, Doubleday, Page) * 1929 : ''Joseph Conrad, l'homme et l'œuvre'', de [[Maurice David]] (Éditions de la Nouvelle Revue Critique) * 1947 : ''Vie de Conrad'', de G. Jean-Aubry (Gallimard) * 1968 : ''Les Années de mer de Joseph Conrad'', de Jerry Allen (Denoël) * 1987 : ''Joseph Conrad, Trois vies'', de [[Frederik R. Karl]] traduit de l'anglais par Philippe Mikriammos (Éditions Mazarine) * 1992 : ''Joseph Conrad, Biographie'', de [[Zdzisław Najder]] traduit de l'anglais par Christiane Cozzolino et Dominique Bellion (Éditions Criterion) * 2001 : ''Joseph Conrad, a Biography'', de Jeffrey Meyer (Cooper Square Press) * 2003 : ''Conrad, l'étrange bienfaiteur'', d'Alain Dugrand (Fayard) * 2003 : ''Joseph Conrad et le Continent'', de Claudine Lesage (Houdiard) * 2011 : ''Conrad, le Voyageur de l'inquiétude'', d'[[Olivier Weber]] (Arthaud-Flammarion) * 2013 : ''Au bord de la mer violette'', d'Alain Jaubert, Gallimard (biographies parallèle de Conrad et Rimbaud) * 2016 : ''La Malle de Joseph Conrad'', de Dario Pontuale, Zeraq, Bordeaux * 2020 : ''Le Monde selon Joseph Conrad'', de Maya Jasanoff, Albin Michel == Sur... == * [[André Green]], ''Joseph Conrad : le premier commandement'', Ed. In Press, 2008, {{coll.|In press edito}}, {{ISBN|978-2-84835-146-9}} * « Joseph Conrad, fossoyeur du mythe colonial »<ref>{{Lien web|auteur=Marc Delrez|titre=Joseph Conrad, fossoyeur du mythe colonial|site=Politique, revue débats|date=juin 2010| url=https://archive.is/V2tPX}}</ref>, critique d'''[[Au cœur des ténèbres]]'' par Marc Delrez, ''Politique, revue débats'', Bruxelles, {{n°|65}}, {{date-|juin 2010}}. * [[Alain Finkielkraut]], ''La tragédie de l'inexactitude: lecture de Lord Jim'', in Un cœur intelligent, Stock/Flammarion, 2009 * {{en}} [[Yves Hervouet]], ''The French Face of Joseph Conrad'', [[Cambridge University Press]], 1990 {{ISBN|978-0-521-38464-3}} * Une revue lui est consacrée : ''L’Époque conradienne'' publiée aux Presses universitaires de Limoges par la société conradienne française * {{de}} Horst Gödicke, ''Der Einfluss Flauberts und Maupassants auf Joseph Conrad'' (''L'influence de Flaubert et de Maupassant sur Joseph Conrad''), (Thèse de doctorat, Université de Hambourg), Hamburg, 1969 == Adaptations == === Au cinéma === * [[1919 au cinéma|1919]] : ''[[Le Secret du bonheur (film, 1919)|Le Secret du bonheur]]'', film [[Cinéma muet|muet]] américain réalisé par [[Maurice Tourneur]], adaptation du roman ''[[Victoire (roman)|Victoire]]'' (''Victory''), avec [[Jack Holt]], [[Seena Owen]] et [[Wallace Beery]] * [[1925 au cinéma|1925]] : ''[[Lord Jim (film, 1925)|Lord Jim]]'', film [[Cinéma muet|muet]] américain réalisé par [[Victor Fleming]], adaptation du roman ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'', avec [[Percy Marmont]], [[Shirley Mason]] et [[Noah Beery]] * [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Agent secret (film, 1936)|Agent secret]]'', film britannique réalisé par [[Alfred Hitchcock]], adaptation du roman ''[[L'Agent secret]]'' * [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Le Banni des îles]]'' (''Outcast of the Islands''), film britannique réalisé par [[Carol Reed]], d'après le roman ''[[Un paria des îles]]'' (''Outcast of the Islands''), avec [[Ralph Richardson]], [[Trevor Howard]], [[Robert Morley]] et [[Wendy Hiller]] * [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Lord Jim (film, 1965)|Lord Jim]]'' , film américain réalisé par [[Richard Brooks (réalisateur)|Richard Brooks]], adaptation du roman ''[[Lord Jim (roman)|Lord Jim]]'', avec [[Peter O'Toole]], [[James Mason]], [[Curd Jürgens]], [[Eli Wallach]] * [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[Peyrol le boucanier]]'' (''L'avventuriero''), film italien réalisé par [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]], adaptation du roman ''[[Le Frère-de-la-Côte]]'' * [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Smuga cienia]]'', film anglo-polonais réalisé par [[Andrzej Wajda]], d'après le [[La Ligne d'ombre|roman éponyme]] * [[1977 au cinéma|1977]] : ''[[Les Duellistes]]'', film britannique réalisé par [[Ridley Scott]], d'après la nouvelle ''[[Le Duel (Conrad)|Le Duel]]'', avec [[Harvey Keitel]], [[Keith Carradine]] et [[Albert Finney]]. Le film obtient le prix de la première œuvre à [[Festival de Cannes 1977|Cannes]]. Peut-être en guise de remerciements, Ridley Scott donne le nom de ''Nostromo'' au vaisseau spatial de son célèbre film [[Alien (film)|Alien]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Le cinema de vincent : alien (ridley scott)<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://vincentthe1.blogspot.com/2007/02/alien-scott.html |site=vincentthe1.blogspot.com |consulté le=10-04-2023}}.</ref> * [[1979 au cinéma|1979]] : ''[[Apocalypse Now]]'', film américain de [[Francis Ford Coppola]], adaptation très libre d{{'}}''[[Au cœur des ténèbres]]'', court roman qui n'est pas crédité au générique * [[1995 au cinéma|1995]] : ''[[Victory (film, 1995)|Victory]]'', réalisé par [[Mark Peploe]], d'après le roman éponyme de Joseph Conrad * [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[L'Agent secret (film, 1996)|L'Agent secret]]'', film britannique réalisé par [[Christopher Hampton]], adaptation du roman ''[[L'Agent secret]]'', avec [[Patricia Arquette]], [[Bob Hoskins]], [[Gérard Depardieu]], [[Christian Bale]] * [[2005 au cinéma|2005]] : ''[[Gabrielle (film, 2005)|Gabrielle]]'', film français réalisé par [[Patrice Chéreau]], adaptation très libre de la nouvelle ''[[Le Retour (Conrad)|Le Retour]]'' (''The Return''), avec [[Isabelle Huppert]] et [[Pascal Greggory]] * [[2012 au cinéma|2012]] : ''[[La Folie Almayer (film)|La Folie Almayer]]'', film français réalisé par [[Chantal Akerman]], adaptation très libre du premier roman de Conrad, ''[[La Folie Almayer]]'', avec [[Stanislas Merhar]], [[Marc Barbé]] et [[Aurora Marion]]<ref>[http://www.zoom-cinema.fr/people/marion-aurora/17435/ Aurora Marion].</ref> === À la télévision === * [[1973 à la télévision|1973]] : ''La Ligne d'ombre'', [[téléfilm]] réalisé par [[Georges Franju]], d'après le [[La Ligne d'ombre|récit éponyme]], avec [[Jean Babilée]] et [[Tino Carraro]] * 1983 : [[Le Corsaire (mini-série)|Le Corsaire]], mini-série adaptée du roman Le Frère-de-la-Côte, coproduit par Antenne2, Telecip, et la RAI, réalisée par Franco Giraldi avec Philippe Leroy, Laura Morante, Ingrid Thulin ; * 1991 : ''Joseph Conrad'', d'après le scénario de Pierre Kast, ''Le Rajah de la mer'', série 6 × 55 min, diff. FR3, juillet-août 1991. * 1993 : Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness) de [[Nicolas Roeg]], avec Tim Roth * [[1993 à la télévision|1993]] : ''Pour demain'', de Fabrice Cazeneuve, avec Michel Bouquet * [[1996 à la télévision|1996]] : ''Nostromo'', [[mini-série]] de la [[British Broadcasting Corporation|BBC]] réalisée par [[Alastair Reid]], avec [[Claudio Amendola]], [[Albert Finney]], [[Colin Firth]], [[Lothaire Bluteau]] et [[Claudia Cardinale]]. Pendant les années 1980, le réalisateur anglais [[David Lean]] a longuement travaillé sur une adaptation cinématographique. À la mort du réalisateur, en {{date-|avril 1991}}, le projet est abandonné. Le roman ''[[Nostromo]]'' est finalement adapté pour la télévision britannique * 2002 : ''Au bout du rouleau'' , téléfilm de Thierry Banisti, avec Richard Bohringer, d'après la nouvelle "''The End of the Tether''" === En littérature === * [[Sven Lindqvist]] s'inspire de la nouvelle ''[[Au cœur des ténèbres]]'' et du contexte dans lequel Joseph Conrad l'a rédigée pour son livre ''Exterminez toutes ces brutes !'' (expression qui conclut le rapport de [[Kurtz (personnage)|Kurtz]] dans la nouvelle de Conrad). == Bande dessinée == * [[Jean-Philippe Stassen]] et [[Sylvain Venayre]], ''Cœur des ténèbres'' précédé de ''Un avant-poste du progrès'', édition illustrée et commentée ([[roman graphique]]), [[Futuropolis (maison d'édition)|Futuropolis]]/[[Gallimard]], 2006<ref>{{Lien web|auteur=Laurent Demoulin|titre=Du Rwanda au Cœur des ténèbres. Jean-Philippe Stassen illustre Conrad|périodique=Textyles |année=2010| page=101-116| url=https://journals.openedition.org/textyles/1424}}</ref> * ''Kongo : le ténébreux voyage de Josef Teodor Konrad Korzneniowski'', scénario de [[Christian Perrissin]], dessin de [[Tom Tirabosco]] ([[Futuropolis (maison d'édition)|Futuropolis]], 2013). Roman graphique (plus un dossier explicatif) basé sur le voyage de Joseph Conrad au Congo, qui lui inspirera notamment ''Un avant-poste du progrès'' et ''Au cœur des ténèbres''. * En 2014, deux auteurs de bande dessinée, [[Stéphane Miquel]] et [[Loïc Godart]] adaptent le roman ''Au cœur des ténèbres'' pour les [[Soleil Productions|éditions Soleil]]<ref>{{lien web|nom=Philippe Tomblaine|titre=« Au cœur des ténèbres » par Loïc Godart et Stéphane Miquel, d’après Joseph Conrad|site=[[BD Zoom]]|date=6 mars 2014|url=http://bdzoom.com/72217/interviews/%C2%AB-au-coeur-des-tenebres-%C2%BB-par-loic-godart-et-stephane-miquel-d%E2%80%99apres-joseph-conrad/}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web| langue=fr | titre=Au cœur des ténèbres, ce n’est pas Indiana Jones| périodique=[[Radio France internationale|RFI]]|auteur1=Sophie Torlotin|date=29 avril 2014 | url =http://www.rfi.fr/culture/20140429-au-coeur-des-tenebres-loic-godart-joseph-conrad-indiana-jones-apocalypse-now }}</ref>. * ''Le lendemain du monde'' (2017), scénario de [[Olivier Cotte]], dessin de [[Xavier Coste]], [[Casterman]]. Roman graphique de science-fiction inspiré de ''Au cœur des ténèbres'', l'action est transposée dans un univers post-apocalyptique<ref>{{Lien web|auteur=Aurélia Vertaldi|titre=La case BD: Le lendemain du monde ou la bonne âme de l'intelligence artificielle|url=http://www.lefigaro.fr/bd/2018/04/14/03014-20180414ARTFIG00011-la-case-bd-le-lendemain-du-monde-ou-la-bonne-ame-de-l-intelligence-artificielle.php|date=2 mai 2018|site=[[Le Figaro]]|consulté le=20 mars 2019}}.</ref>. * ''Cœur de ténèbres'', scénario de [[Jean-Pierre Pécau]], dessin de [[Benjamin Bachelier]] ([[Delcourt (maison d'édition)|Delcourt]], 2019) ; roman graphique inspiré de ''Au cœur des ténèbres'', transposant l'action dans les marais de la Loire, en pleine Révolution française. * ''Amen'', bande dessinée de [[Georges Bess]] ([[Glénat]]), sortie en 2021 transposant la nouvelle dans un monde futuriste, l'action prenant lieu sur une autre planète. == Hommages == * [[Joseph Conrad (voilier)|''Joseph Conrad'' (voilier)]], un trois-mâts baptisé en hommage à l'écrivain, bateau musée en 2020. == Notes et références == <references /> == Liens externes == {{Autres projets|commons=Joseph Conrad|wikisource=Joseph Conrad|wikiquote=Joseph Conrad}} {{liens}} * Une [http://www.roman-daventures.com/auteurs/angleterre/conrad/conrad.htm page consacrée à Joseph Conrad] sur le site [http://www.roman-daventures.com/ roman d'aventures] * Joseph Conrad à Marseille, Hyères, Montpellier (demeures de Joseph Conrad) sur le site [http://www.terresdecrivains.com/Joseph-CONRAD-a-Marseille-Hyeres.html terres d'écrivains] * {{en}} [http://conrad-centre.w.interia.pl/pages/conrad_life_en.htm Biographie de Conrad] Centre d'études sur Joseph Conrad, Pologne. {{Palette|Joseph Conrad}} {{Portail|littérature britannique|maritime|Pologne}} {{CLEDETRI:Conrad, Joseph}} [[Catégorie:Naissance à Berdytchiv]] [[Catégorie:Naissance dans le gouvernement de Kiev]] [[Catégorie:Écrivain britannique du XIXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain polonais du XIXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain britannique du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain polonais du XXe siècle]] [[Catégorie:Romancier britannique du XIXe siècle]] [[Catégorie:Romancier britannique du XXe siècle]] [[Catégorie:Nouvelliste britannique du XXe siècle]] [[Catégorie:Nouvelliste britannique du XIXe siècle]] [[Catégorie:Mémorialiste britannique]] [[Catégorie:Mémorialiste du XXe siècle]] [[Catégorie:Écrivain voyageur britannique]] [[Catégorie:Écrivain et marin]] [[Catégorie:Auteur de littérature maritime]] [[Catégorie:Nouvelliste polonais]] [[Catégorie:Romancier anglophone]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Gallimard]] [[Catégorie:Auteur publié par les éditions Mercure de France]] [[Catégorie:Auteur publié dans la Bibliothèque de la Pléiade]] [[Catégorie:Capitaine au long cours]] [[Catégorie:Noblesse polonaise du XIXe siècle]] [[Catégorie:Noblesse polonaise du XXe siècle]] [[Catégorie:Personnalité de l'État indépendant du Congo]] [[Catégorie:Écrivain dont l'œuvre est dans le domaine public]] [[Catégorie:Joseph Conrad| ]] [[Catégorie:Nom de plume]] [[Catégorie:Naissance en décembre 1857]] [[Catégorie:Décès en août 1924]] [[Catégorie:Décès dans le Kent]] [[Catégorie:Décès à 66 ans]]
1624
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux%20olympiques
Jeux olympiques
{{autre|les Jeux antiques|Jeux olympiques antiques}} {{Homon|Jo}} {{Infobox Compétition sportive | titre = Jeux olympiques | image = Olympic rings without rims.svg | alt = Logo des Jeux olympiques | création = [[Jeux olympiques de 1896|Athènes 1896]] (rénovation des [[jeux olympiques antiques|Jeux antiques]])<br />[[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]] (Jeux d'hiver) | Langues = Français et anglais | disparition = | niveau = | périodicité = quatre ans entre deux éditions de Jeux d'été, quatre ans entre deux éditions de Jeux d'hiver, deux ans entre Jeux d'été et Jeux d'hiver | nations = {{Monde}} 206 pays représentés | participants = environ {{formatnum:10500}} (Jeux d'été)<br />environ {{formatnum:3000}} (Jeux d'hiver) | disciplines = 51 (Jeux d'été)<ref name="disciplines">{{Article|langue=fr|titre=Sports {{!}} Liste des Sports Olympiques d’Été et d'Hiver|périodique=International Olympic Committee|date=2017-11-08|lire en ligne=https://www.olympic.org/fr/sports|consulté le=2018-01-02}}.</ref><br />16 (Jeux d'hiver)<ref name="disciplines"/> | nombre d'épreuves = environ 300 (Jeux d'été)<br />environ 100 (Jeux d'hiver) | nombre d'éditions = | statut des joueurs = [[Sport professionnel|professionnels]] {{Petit|(depuis [[XIe Congrès olympique|1981]])}}<ref name="Le tournant de 1981">[https://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-la-notion-d-amateurisme/3-le-tournant-de-1981/ « Le tournant de 1981 »], ''universalis.fr''</ref> et [[Amateur|amateurs]]<br>hommes et femmes | organisateur = [[Comité international olympique]] | site web = [https://olympics.com/fr/ olympics.com] | Saison dernière = Jeux olympiques d'hiver de 2022 | Saison en cours = | Saison à venir = Jeux olympiques d'été de 2024 }} Les '''Jeux olympiques''' ('''JO'''), aussi appelés '''Jeux olympiques modernes''', puisqu'ils prolongent la tradition des [[Jeux olympiques antiques|jeux olympiques]] de la [[Grèce antique]], sont des événements [[Sport|sportifs]] internationaux majeurs, regroupant les sports d’été ou d’[[Sport d'hiver|hiver]], auxquels des milliers d’athlètes participent à travers différentes [[Compétition sportive|compétitions]] tous les quatre ans, pour chaque [[olympiade]] moderne. Originellement tenus dans le centre religieux d’[[Olympie]], dans la [[Grèce antique]] du {{VIIIe siècle av. J.-C.}} au {{sap|IV}}, les Jeux sont rénovés par le baron français [[Pierre de Coubertin]] en [[1894]] lorsqu’il fonde le [[Comité international olympique|Comité international olympique (CIO)]]. Depuis lors, le CIO est devenu l’organisation gouvernant le mouvement olympique dont la structure et les décisions sont définies par la [[Charte olympique]]. Les premiers Jeux olympiques modernes se déroulent en [[Jeux olympiques d'été de 1896|1896 à Athènes]], et l'instauration des Jeux olympiques d'hiver date de [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924 à Chamonix]]. Ils ont lieu la même année tous les quatre ans, souvent dans le même pays sous réserve qu'il possède un territoire montagneux, puis sont décalés de deux ans à partir de 1994<ref group="n">Les [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|Jeux d'hiver d'Albertville 1992]] et ceux de [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|Lillehammer]] n'étant exceptionnellement séparés que de 24 mois.</ref>. Annulés en 1916, 1940 et 1944 pour cause de [[guerres mondiales]], les Jeux ont vu leur édition de [[Jeux olympiques d'été de 2020|2020]] reportée d'un an en raison de la [[pandémie de Covid-19]]. Pendant le {{XXe siècle}}, le CIO adapte les Jeux à sa perception des changements économiques, politiques et techniques du monde. Ainsi, les Jeux olympiques sont, comme le voulait Pierre de Coubertin, d'abord réservés aux purs [[Amateur|amateurs]], le [[charte olympique|règlement]] du CIO interdisant la participation de [[Sport professionnel|sportifs professionnels]]<ref>[https://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-la-notion-d-amateurisme/1-la-rigidite-originelle-du-c-i-o/ « La rigidité originelle du CIO »], sur ''www.universalis.fr''</ref>. Bien que malmenée par les supercheries (notamment l'[[amateurisme marron]]) autour du statut faussement « amateur » de nombreux sportifs, l'exclusion du professionnalisme reste en vigueur jusqu'en [[1981 en sport|1981]]. Si le passage de l’amateurisme pur au professionnalisme est dans les faits progressif, le [[XIe Congrès olympique|{{XIe}} Congrès olympique]] en [[1981 en sport|1981]] marque une révolution pour l'olympisme, avec l'admission des sportifs officiellement professionnels<ref name="Le tournant de 1981" />{{,}}<ref>[https://www.universalis.fr/encyclopedie/jeux-olympiques-la-dream-team-symbole-des-jeux-professionnels/ « Le passage au professionnalisme »], ''universalis.fr''</ref>. Une autre évolution importante concerne la féminisation des épreuves, d'aucune femme en compétition en 1896 et un fort déséquilibre par la suite, jusqu'à la parité parfaite<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La parité hommes-femmes et huit nouvelles épreuves aux Jeux Olympiques de Paris 2024 |url=https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/La-parite-hommes-femmes-et-huit-nouvelles-epreuves-aux-jeux-olympiques-de-paris-2024/1203001 |site=L'Équipe |consulté le=2024-04-16}}</ref> aux [[Jeux olympiques d'été de 2024|jeux de Paris 2024]]. Le CIO adapte aussi les Jeux aux changements sociaux qui se produisent au {{XXe siècle}}. Certains de ces ajustements incluent l'instauration des [[Jeux olympiques d’hiver]], des [[Jeux paralympiques]] ou encore des [[Jeux olympiques de la jeunesse]] et la création de nombreuses épreuves mixtes. En outre, l’importante croissance des [[médias de masse]] apporte aux Jeux des sources de financement considérables, entraînant parfois des problèmes de corruption<ref>{{Article|titre=Soupçonné de corruption, Havelange démissionne du CIO |périodique=[[Le Monde]] |date=05-12-2011 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/sport/article/2011/12/05/soupconne-de-corruption-havelange-demissionne-du-cio_1613676_3242.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Patrick Clastres|titre=Il faut repenser un modèle olympique menacé par l'affairisme et les mafias |périodique=[[Le Monde]] |date=14-08-2012 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/14/il-faut-repenser-un-modele-olympique-menace-par-l-affairisme-et-les-mafias_1745995_3232.html}}.</ref>. Actuellement, le mouvement olympique comprend les [[Liste des fédérations sportives internationales|fédérations sportives internationales]], les [[Comité national olympique|comités nationaux olympiques]] et la mise sur pied de comités d'organisation locaux pour chaque édition des Jeux olympiques. La ville hôte est chargée d’organiser les Jeux olympiques de manière qu’ils soient en accord avec la Charte olympique. Le CIO décide aussi des sports présents ou non à chaque édition. La célébration des Jeux inclut de nombreux rituels et des symboles, comme le [[drapeau olympique]] et la [[flamme olympique]], le relais de la flamme, ainsi que les cérémonies d’ouverture et de clôture. Les trois meilleurs athlètes ou équipes de chaque compétition reçoivent respectivement une médaille d’or ({{1re|place}}), d’argent ({{2e|place}}) et de bronze ({{3e|place}}). Pour les Jeux d'été, la participation est plafonnée à environ 10 500 athlètes et à 28 sports se déclinant en plus de 300 épreuves. Les Jeux olympiques sont devenus si importants que presque chaque nation est représentée. Une telle ampleur a causé de nombreux défis, comme le [[boycott olympique|boycott]], le [[dopage (sport)|dopage]], la [[corruption]] et le [[prise d'otages des Jeux olympiques de Munich|terrorisme]]. Tous les deux ans, les Jeux et leur [[Jeux olympiques à la télévision|exposition médiatique]] permettent à des athlètes d'acquérir une notoriété nationale, voire mondiale dans certains cas. Les Jeux sont aussi une excellente occasion pour la ville hôte et le pays d'accueil d'assurer leur promotion sur la scène internationale. Le sportif le plus médaillé des Jeux olympiques, été comme hiver, est le nageur américain [[Michael Phelps]] qui gagne, entre [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]] et [[Jeux olympiques d'été de 2016|2016]], vingt-huit médailles dont vingt-trois en or. Aux Jeux d'hiver, la fondeuse norvégienne [[Marit Bjørgen]] détient un record de quinze podiums, dont huit médailles d'or. == Histoire == === Jeux olympiques antiques === {{Article détaillé|Jeux olympiques antiques|}} [[Fichier:OlympicRaceTrackOlympia.JPG|vignette|Vue de l’ancien stade d’Olympie.]] De nombreuses légendes entourent l'origine des Jeux olympiques antiques. L'une dit qu'[[Héraclès]] construisit le stade olympique ainsi que les bâtiments alentour en l'honneur de son père [[Zeus]], après avoir accompli ses [[Travaux d'Héraclès|douze travaux]], et aurait organisé avec ses quatre frères une course dont il couronna le vainqueur d'une branche d'olivier<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Jeux Olympiques de la Grèce antique - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Jeux_Olympiques_de_la_Gr%C3%A8ce_antique/185462 |site=larousse.fr |consulté le=2023-10-15}}</ref>. Il aurait également défini la longueur du stade olympique en l'arpentant avec la longueur de son pied en avançant de {{unité|600 pas}}. Les premiers Jeux olympiques sont réputés pour avoir pris place en [[-776|776 {{av JC}}]] sur l'initiative d'[[Iphitos (roi d'Élide)|Iphitos]], roi d'[[Élide]]. Cette année marque le début du calendrier olympique, selon lequel les années sont regroupées en [[olympiade]]s, et l'{{nobr|an 1}} du calendrier grec adopté en [[-260|260 {{av JC}}]]<!-- pas de point ici. --> Toutefois, il est probable que les Jeux aient été encore plus anciens, compte tenu de l'abondance des offrandes de l'époque géométrique retrouvées à [[Olympie]]. Dès lors, les Jeux gagnèrent en importance dans toute la [[Grèce antique]], mais il existe près de {{unité|300|réunions}} sportives du même type, les [[agôn]]es. On passe à plus de 500 sous l'Empire romain. Les Jeux olympiques forment, avec les [[Jeux pythiques]], les [[Jeux néméens]], et les [[Jeux isthmiques]], un cycle des jeux sacrés dont l'un revient chaque année. L'athlète qui gagne des prix à ces quatre [[Jeux panhelléniques]] est désigné par le titre de {{citation|[[periodonikès]]}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[George Grote]] |titre=Jeux olympiques et jeux panhelléniques dans la Grèce Antique |url=https://agora.qc.ca/documents/Jeux_olympiques--Jeux_olympiques_et_jeux_panhelleniques_dans_la_Grece_Antique_par_George_Grote |site=[[L'Encyclopédie de L'Agora]] |date=2012-04-01 |consulté le=2023-01-06}}</ref>. Le programme des compétitions comprend des épreuves [[Sport hippique|hippiques]] (chars à deux ou quatre chevaux) et des épreuves athlétiques dites de gymnastique ([[course à pied]] sur plusieurs distances, [[lancer du disque]], [[saut en longueur]], [[lancer du javelot]], [[Pentathlon antique|pentathlon]]<ref name="Ebert" />, [[lutte]], [[pugilat]] et [[pancrace]]). Disque, longueur et javelot ne donnent pas de titre olympique, mais font partie des cinq épreuves du pentathlon avec la course du stade et la lutte<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Wolfgang Decker]]|auteur2=[[Jean-Paul Thuillier]]|titre=Le sport dans l'Antiquité|lieu=Paris|éditeur=Picard/Antiqua|année=2004|passage=97|isbn=}}).</ref>. [[Corèbe d'Élis]]<ref>Revue ''Les Cahiers de l'histoire'', « Les olympiades de la mythologie à 1912 », revue éditée à [[Paris]], {{numéro|78}}, {{date-|septembre 1968}}, {{p.|16}}.</ref> ouvre le palmarès olympique officiel en remportant la course pédestre du stade en [[-776|776 {{av JC}}]] Parmi les autres principaux athlètes grecs des Jeux antiques, citons [[Milon de Crotone]] (lutte, {{VIe siècle av. J.-C.}}), [[Diagoras de Rhodes]] (boxe, {{Ve siècle av. J.-C.}}), [[Polydamas de Scoutoussa]] (pancrace, {{-s|VI|e}}), [[Léonidas de Rhodes]] (course, {{IIe siècle av. J.-C.}}) et [[Mélancomas de Carie]] (boxe, au {{Ier siècle}}). À partir de la septième olympiade ([[-752|752 {{av JC}}]]), le champion olympique reçoit une couronne d’olivier sauvage, une branche de palmier et un ruban de laine rouge appelé la tænia. Le Messénien Daikles est le premier champion olympique honoré ainsi. Réservés d'abord aux seuls citoyens grecs masculins et riches, les Jeux entraînent une trêve olympique. Cette dernière n'arrête pas les conflits, mais autorise les athlètes et spectateurs à traverser librement des zones de guerre sans être inquiétés<ref>Decker et Thuillier, {{op. cit.}}, {{p.|85-87}} (chapitre : la proclamation de la fête et la trêve).</ref>. La portée d'un titre olympique est considérable. Les champions sont d'authentiques héros populaires et sont couverts de cadeaux et d'honneurs à leur retour dans leur cité. Ils sont de plus pleinement professionnels<ref>{{chapitre|auteur=Violaine Vanoyeke|titre ouvrage==La naissance des Jeux olympiques et le sport dans l'Antiquité|lieu= Paris|éditeur= [[Les Belles Lettres]]|année= 1992|titre chapitre = Le professionnalisme sportif antique |passage=78-80|isbn=978-2-251-33812-5}}.</ref> depuis le {{-s-|V|e}} et peuvent décider de défendre les couleurs d'une autre cité. Ces changements d'allégeance provoquent souvent des troubles, parfois importants, dans la cité « trahie ». On peut ainsi citer le cas de [[Astylos de Crotone]] ({{unité|6|titres}} olympiques), qui passe de [[Crotone]] à [[Syracuse]] en [[-484|484 {{av JC}}]], provoquant de graves troubles à Crotone. [[Fichier:Discobolus in National Roman Museum Palazzo Massimo alle Terme.JPG|vignette|[[Discobole]] Lancellotti, copie romaine, vers [[120|120 {{ap JC}}]], [[palais Massimo alle Terme]].]] Un serment olympique en quatorze points<ref>''Les Cahiers de l'histoire'', {{op. cit.}}, {{p.|31}}.</ref> régit l'organisation des Jeux depuis [[-338|338 {{av JC}}]] Le {{Xe}} point concerne les cas de tricheries qui sont nombreux et durement sanctionnés. * {{I}}. Être sujet hellène libre, ni esclave, ni métèque ; * {{II}}. N'être ni repris de justice, ni d’une moralité douteuse ; * {{III}}. S’inscrire à l’avance au stage d’un mois du gymnase d’Elis ; * {{IV}}. Tout retardataire sera hors concours ; * {{V}}. Interdiction aux femmes mariées d’assister aux Jeux ou de se montrer dans l’[[Altis]] sous peine d’être précipitées du rocher du Typaion ; * {{VI}}. Pendant les exercices, les maîtres (entraîneurs) des athlètes devront être parqués et nus ; * {{VII}}. Défense de tuer son adversaire, ou de chercher à le tuer ; * {{VIII}}. Défense de le pousser hors des limites ; * {{IX}}. Défense de l’intimider ; * {{X}}. Toute corruption d’arbitre ou d’adversaire sera punie ; * {{XI}}. Tout concurrent contre lequel ne se présentera pas l’adversaire désigné sera déclaré vainqueur ; * {{XII}}. Défense aux concurrents de manifester contre le public ou contre les juges ; * {{XIII}}. Tout concurrent mécontent d'une décision peut en appeler au Sénat contre les arbitres : ceux-ci seront punis ou leur décision annulée si elle est jugée erronée ; * {{XIV}}. Sera hors concours tout membre du Collège des Juges. À la suite de l'invasion romaine, les Jeux s'ouvrent aux non-Grecs. Le prestige des Jeux est tel que plusieurs empereurs y prennent part. Sur les conseils de l'évêque [[Ambroise de Milan]], l'empereur {{souverain2|Théodose Ier}} interdit les Jeux en [[393]]-[[394]] en raison de leur caractère [[Paganisme|païen]]. Cette interdiction ne vise d'ailleurs pas spécifiquement les Jeux olympiques mais de façon générale les [[Jeux du cirque]] dont ceux-là sont un événement particulier. === Rénovation des Jeux === [[Fichier:Olympiade de la République 1796, Musée de la Révolution française - Vizille.jpg|vignette|Olympiade de la République le {{date-|22 septembre 1796}} ([[musée de la Révolution française]]).]] Les Jeux olympiques connaissent quelques timides tentatives de rénovation entre la fin du {{s|XVIII}}, époque à laquelle on découvre les ruines des sites d'[[Olympie]], et la fin du {{s|XIX}}. Citons ainsi l'[[Olympiade de la République]] qui se tient à Paris en [[années 1790 en sport|1796]], [[années 1790 en sport|1797]] et [[années 1790 en sport|1798]]. Esprit-Paul de Lafont-Pouloti réclame même le rétablissement des Jeux olympiques. Il va jusqu'à présenter un projet à la municipalité parisienne, qui rejette l’idée. Le [[Comité international olympique|CIO]] honora la mémoire de ce visionnaire en [[1924 en sport|1924]]. Parmi les autres tentatives, citons les Jeux du petit séminaire du Rondeau à [[Grenoble]] à partir de [[années 1830 en sport|1832]], les Jeux scandinaves (en [[années 1830 en sport|1834]] et [[années 1830 en sport|1836]]), les festivals olympiques britanniques (depuis [[années 1840 en sport|1849]]) comme les Jeux de Much Wenlock, les Jeux athlétiques disputés à [[Montréal]] ([[Canada]]) en [[années 1840 en sport|1843]] et qui sont rebaptisés Jeux olympiques pour les éditions [[années 1840 en sport|1844]] et [[années 1840 en sport|1845]] et les [[jeux olympiques de Zappas]] à [[Athènes]] en [[1859 en sport|1859]] et [[1870 en sport|1870]]. L'[[Allemagne]] tient également un rôle important dans cette rénovation en étant déterminante en matière de fouilles archéologiques menées par [[Ernst Curtius]] sur le site d'Olympie et en devenant, très tôt, favorable à la rénovation<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean-Pierre Augustin|auteur2=Pascal Gillon|titre=L'Olympisme|sous-titre=Bilan et enjeux géopolitiques|éditeur=[[Armand Colin]]|année=2004|passage=1968|isbn=}}.</ref>. [[Fichier:Pierre_Fredy_de_Coubertin,_baron_de_Coubertin.jpg|vignette|gauche|Baron [[Pierre de Coubertin]].]] Il faut préciser que la rénovation des Jeux olympiques n'est pas seulement inspirée par les Jeux antiques. L'actualité de cette fin de {{s-|XIX}} influence nettement l'esprit de ceux qui vont lancer le nouveau mouvement olympique : la [[Guerre gréco-turque (1897)|défaite grecque contre les Turcs en 1897]], celle des [[Guerre franco-allemande de 1870|Français contre les Allemands en 1870]] incitent les gouvernements à réformer l'éducation de leur jeunesse en favorisant le sport et l'[[éducation physique]] pour endurcir les corps, fortifier les esprits et préparer cette jeunesse à combattre pour la revanche<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jacques Thibault|titre=Sport et éducation physique 1870-1970 : L'influence du mouvement sportif sur l'évolution de l'éducation physique dans l'enseignement secondaire français. Étude historique et critique|éditeur=Vrin|année=1987|passage=45|isbn=}}.</ref>. C'est cependant la volonté de [[Pierre de Coubertin]] de favoriser les interactions culturelles entre les pays et de promouvoir les valeurs éducatives et universelles du pays qui l'oriente vers son projet de rénover les Jeux<ref>Jean-Pierre Augustin, op. cité, p. 1969.</ref>. De même, l'inspiration puise également ses sources dans des pratiques profondément ancrées dans la culture européenne comme celle des joutes chevaleresques médiévales<ref>{{Chapitre|langue=fr|auteur1=Sébastien Nadot|titre chapitre=Les Jeux olympiques : cette chevalerie moderne|auteurs ouvrage=C. Boli (dir.)|titre ouvrage=Les Jeux olympiques, Fierté nationale et enjeu mondial|éditeur=éd. Atlantica|année=2008}}</ref>. Cette tradition nobiliaire explique que les Jeux olympiques attendent de leurs athlètes qu'ils aient l'étoffe d'aristocrates en cultivant le [[fair-play]] des gentlemen, les attitudes gestuelles et l'amateurisme éthique (seuls les athlètes issus des classes les plus favorisées pouvant consacrer leur temps à faire du sport, notamment l'[[escrime]], le [[yachting]], le [[tennis]] ou l'[[équitation]], épreuves phares des premiers Jeux olympiques) qui se développe en réaction à la professionnalisation du sport par les [[Classe sociale|classes populaires]], le « shamateurisme » (de ''{{Lang|en|texte=shame}}'', « la honte », et d'amateurisme) des sportifs roturiers étant perçu comme une subversion<ref>La disqualification rétroactive de [[Jim Thorpe]] des [[Jeux olympiques d'été de 1912]] est révélatrice à cet égard.</ref> des codes de l'amateurisme<ref>{{Lien web|url=http://leplus.nouvelobs.com/contribution/601952-pourquoi-la-course-a-la-performance-mene-les-jo-droit-dans-le-mur.html|titre=Londres 2012. Pourquoi la course à la performance mène les JO droit dans le mur|auteur=Patrick Clastres|date=30 juillet 2012|site=[[Nouvel Obs]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Monique de Saint Martin|titre=L'Espace de la noblesse|éditeur=[[Éditions Métailié]]|année=1993|passage=255|isbn=}}.</ref>. La fédération omnisports française d'athlétisme [[Union des sociétés françaises de sports athlétiques|USFSA]] fête son cinquième anniversaire le {{date|25|novembre|1892|en sport}} dans le grand amphithéâtre de la [[Sorbonne]] à [[Paris]]. À cette occasion, [[Pierre de Coubertin]] appelle à la rénovation des Jeux olympiques. Deux ans plus tard, du [[16 juin en sport|16]] au {{date|23|juin|1894|en sport}}, se tient également à la [[Sorbonne]] le « [[Congrès olympique de 1894|Congrès pour le rétablissement des Jeux olympiques]] ». Devant l’absence de réactions à son appel deux ans plus tôt, [[Pierre de Coubertin]] parvient à convaincre les représentants britanniques et américains, mais aussi d'autres nations, notamment la [[Jamaïque]], la [[Nouvelle-Zélande]] ou la [[Suède]]. Plus de {{unité|2000|personnes}} représentant douze nations assistent finalement au congrès, qui vote à l’unanimité la rénovation des Jeux olympiques. L'autre décision importante prise à l’occasion de ce Congrès est la condamnation des règlements sportifs de certaines fédérations (britanniques notamment) excluant les ouvriers et les artisans au nom d’un élitisme social qui allait à l’encontre des idéaux égalitaires français. === Jeux olympiques modernes === {{Article détaillé|Jeux olympiques d'été|Jeux olympiques d'hiver}} [[Fichier:Olympic games countries by seasons updated.svg|vignette|465x465px|'''Pays hôtes des Jeux olympiques''' {{Légende/Début}}{{legend|#cbd886|Pays ayant accueilli Jeux d'hiver et Jeux d'été}} {{legend|#8c2b2b|Pays ayant accueilli seulement les Jeux d'été}} {{legend|#9960e7|Pays ayant accueilli seulement les Jeux d'hiver}}]] {{Légende/Fin}} À l'origine, les Jeux sont exclusivement estivaux. Le [[patinage artistique]] et le [[hockey sur glace]] font ainsi des apparitions au programme olympique avant même la création de [[Jeux olympiques d'hiver|Jeux d'hiver]], en [[1924 en sport|1924]]. Après le succès initial des épreuves à Athènes en [[1896 en sport|1896]], les olympiades de [[Jeux olympiques de 1900|Paris]] en [[1900 en sport|1900]] (qui virent pour la première fois des femmes participer aux épreuves, [[Charlotte Cooper]] étant la première championne olympique) et de [[Jeux olympiques de 1904|Saint Louis]] en [[1904 en sport|1904]] sont noyées dans les programmes des [[exposition universelle|expositions universelles]]. Le premier athlète noir à participer, à remporter une médaille et à être champion olympique est l'[[Haïti]]en d'origine [[Constantin Henriquez]], en [[1900]]. Les [[Jeux olympiques intercalaires de 1906]] d'Athènes, non reconnus ultérieurement par le CIO, marquèrent un regain d'intérêt du public et des athlètes, avec une participation très internationale alors que 80 % des sportifs ayant pris part aux Jeux de Saint-Louis étaient américains. Les nations européennes avaient en effet renoncé à faire le long et coûteux déplacement outre-Atlantique. De {{nobr|241 athlètes}} de quatorze nations en 1896<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur=Adrien Pécout|titre=Le 6 avril 1896… les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne |url=https://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/article/2016/04/06/il-y-a-120-ans-les-premiers-jeux-olympiques-de-l-ere-moderne-entre-tradition-et-innovation_4897169_1616891.html |éditeur=[[Le Monde]]|consulté le=2018-04-24}}.</ref>, les Jeux passent à {{unité|10568|sportifs}} représentant {{unité|204|délégations}} lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. C'est désormais l'un des événements les plus médiatisés. Les [[Jeux olympiques d'été de 2000|Jeux de Sydney]] en [[2000 en sport|2000]] réunissent ainsi plus de {{unité|16000|journalistes}} et diffuseurs. La dimension de l'épreuve est telle que cela pose des problèmes financiers aux villes hôtes, que le {{lang|en|[[sponsor]]ing}} ne couvre que partiellement. Les villes hôtes profitent en effet des Jeux pour s'équiper notamment en transports en commun et en équipements sportifs. À titre d'exemple, le budget estimé des [[Jeux olympiques d'été de 2012|Jeux de Londres]] en [[2012 en sport|2012]] est de neuf milliards de [[livre sterling|livres sterling]]. Sous la tutelle du CIO ont également lieu des jeux régionaux. Les plus anciens sont les Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes, tenus pour la première fois à Mexico en 1926<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=André Gounot|titre=Les {{Xe}} Jeux de l’Amérique centrale et des Caraïbes en 1966 : Porto Rico comme autre lieu de la Guerre froide|périodique=STADION|lieu=Cologne|date=2012/2013|doi=10.5771/0172-4029-2013-1-207|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/305620521_Les_Xe_Jeux_de_l'Amerique_centrale_et_des_Caraibes_en_1966_Porto_Rico_comme_autre_lieu_de_la_Guerre_froide_Part_1|format=pdf}}</ref>. <center>'''Localisation des Jeux olympiques modernes'''</center> {{Localisation des éditions des Jeux olympiques modernes}} == Programme sportif == === Jeux olympiques antiques === [[Fichier:Pankration panathenaic amphora BM VaseB610.jpg|vignette|[[Pancrace]].]] Le programme des compétitions se met progressivement en place. Lors de la première édition des Jeux ([[-776|776 {{av JC}}]]), une seule épreuve est disputée : c'est la course pédestre du stade (environ {{unité|192|m}}). En [[-724|724 {{av JC}}]], la course pédestre du double stade (''[[diaulos]]'') est introduite dans le programme, puis quatre ans plus tard, la première épreuve de fond fait son apparition : le dolichos, soit vingt-quatre stades (environ {{unité|4600|m}}). Le [[Pentathlon antique|pentathlon]] est introduit au programme olympique en [[-708|708 {{av JC}}]] en même temps que la lutte. Le [[pugilat]] arrive en [[-688|688 {{av JC}}]] et le [[pancrace]] en [[-648|648 {{av JC}}]] La course d’hoplites (course pédestre en tenue militaire) fait son entrée au programme en [[-520|520 {{av JC}}]]<!-- ne pas rajouter de second point après le point abréviatif ; idem infra. --> Du côté des courses hippiques, les [[course de chars|courses de quadriges]] (quatre chevaux) figurent au programme olympique depuis [[-680|680 av. J.C.]]. Les courses montées se disputent depuis [[-648|648 {{av JC}}]] Des épreuves de course et de lutte réservées aux juniors sont ajoutées au programme olympique en [[-632|632 {{av JC}}]] Un concours de pentathlon ([[-628|628 {{av JC}}]]) et un autre de [[pugilat]] ([[-616|616 {{av JC}}]]) viennent ensuite compléter le programme olympique des juniors. En plus de ce programme sportif, des concours culturels étaient organisés. [[Platon]] est ainsi sacré deux fois « olympionique ». ==== Femmes aux Jeux ==== En ce qui concerne les épreuves, les femmes ne pouvaient pas participer. On retrouve tout de même des noms de femmes dans les palmarès des vainqueurs de courses de chars. Cela tient au fait qu'on n'inscrivait pas le nom du conducteur, mais celui du propriétaire de l'attelage. La nudité des athlètes lors des épreuves est parfois expliquée comme une conséquence de la victoire d'une femme lors d'une olympiade, alors que les participants concouraient encore vêtus. Cette pratique serait donc une solution pour exclure à coup sûr les femmes des épreuves. Mais aucune explication sérieuse sur ce sujet n'a encore été donnée, les Grecs se contentant eux-mêmes d'anecdotes peu convaincantes<ref>{{article|auteur=Maurice Sartre|titre= Les athlètes couraient aussi pour l'argent…|périodique=Les collections de l'Histoire|numéro=20|date= juillet-septembre 2008|passage=40}}.</ref>. === Jeux olympiques modernes === {{...}} Contrairement aux Jeux antiques, le programme olympique moderne est beaucoup moins stable. Chaque édition des Jeux apporte ainsi son lot de nouveautés, nouvelles disciplines et nouvelles catégories. Conservateur et colonialiste convaincu, [[Pierre de Coubertin]] n'imagine pas des Jeux olympiques valorisant le corps de l'athlète noir ou celui de la femme<ref>Pas opposé à la pratique sportive féminine (sa sœur et sa mère sont écuyère, escrimeuse), Pierre de Coubertin refuse que les femmes se produisent en public et considère qu'il « est indécent que les spectateurs soient exposés au risque de voir le corps d'une femme brisé devant leurs yeux. En plus, peu importe la force de la sportive, son organisme n'est pas fait pour supporter certains chocs. » Source : {{Article|langue=en|auteur=Pierre de Coubertin|titre=France on the wrong track|périodique=American Monthly Review of Reviews|date=avril 1901|volume=23|numéro=4|pages=449}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Pierre de Coubertin|titre=The American Mounthly Review of Reviews|lieu=New York|éditeur=|année=1901|passage=449|lire en ligne=https://archive.org/stream/reviewofreviewsw23newy#page/449/mode/1up}}{{Commentaire biblio|La citation précédente non présente dans le texte}}.</ref> mais ses convictions sont initialement peu appliquées car le CIO a le contrôle de la doctrine mais pas de l'organisation des premiers Jeux qui est déléguée à des entrepreneurs de spectacle<ref>{{Ouvrage|auteur1=Mathieu Méranville|titre=Sport, malédiction des Noirs ?|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=2007|pages totales=288|isbn=}}.</ref>. Le CIO est devenu progressivement le seul décisionnaire sur l'admission d'une discipline au programme olympique. En [[1919 en sport|1919]], [[Alice Milliat]] demande au [[Comité international olympique]] d'inclure des épreuves féminines lors des prochains Jeux olympiques, mais sa demande est refusée. Elle fonde deux ans plus tard la [[Fédération sportive féminine internationale]] (FSFI) et organise les premiers Jeux olympiques féminins en 1922, rapidement renommées [[Jeux mondiaux féminins]] face à la colère de la Fédération internationale d'athlétisme<ref>{{Lien web |auteur=Yannick Ripa |titre=Les femmes aux jeux Olympiques |url=https://ehne.fr/fr/encyclopedie/thématiques/genre-et-europe/le-corps-genré-en-europe-entre-contrainte-et-émancipation/les-femmes-aux-jeux-olympiques |site=Encyclopédie d'histoire numérique de l'Europe - EHNE |date=mis en ligne le 22/06/20 |consulté le=19/04/24}}</ref>. Les femmes sont finalement admises aux épreuves athlétiques des [[Jeux olympiques d'été de 1928]] à Amsterdam<ref>{{Ouvrage|auteur1=Thierry Terret|titre=Histoire du sport féminin|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=1996|passage=172|isbn=}}.</ref>. Le CIO doit désormais composer avec les Fédérations internationales gérant les disciplines. Le programme des compétitions sportives ne propose pas l'ensemble des disciplines sportives, ni même la totalité des différentes épreuves possibles. Les Jeux d'été comptent {{nobr|302 podiums}}, et c'est un plafond que le CIO ne souhaite pas dépasser. Ainsi, nombre de sports sont écartés du programme, comme c'est le cas du baseball et du softball après les Jeux de 2008, tandis que d'autres disciplines souhaitant profiter de la vitrine olympique sont priées d'attendre. Les [[Jeux mondiaux]] rassemblent certains de ces sports non-olympiques mais dont les fédérations internationales sont reconnues par le CIO. Jusqu'en [[1996 en sport|1996]], ces sports pouvaient profiter du statut de [[sport de démonstration]]. Le nombre des participants aux Jeux olympiques d'hiver est plus modeste avec environ {{unité|2500|athlètes}} à [[Turin]] en [[2006 en sport|2006]]. Et du côté du programme, on cherche plutôt à l'étoffer. Certaines disciplines de salle ont été approchées pour passer des JO d'été à ceux d'hiver mais les fédérations internationales concernées ont refusé. Afin de contenir l'expansion, le nombre d'athlètes participants aux Jeux est désormais plafonné à {{formatnum:10500}} en été et les participants doivent désormais réaliser des minima dans les disciplines chiffrées ou profiter de quotas olympiques gagnés lors des grandes compétitions précédant les Jeux. Pour permettre à toutes les nations de participer, les minima sont à géométrie variable selon les nations et un Comité olympique n'ayant aucun athlète qualifié aux Jeux profite d'invitations, généralement en athlétisme, natation, judo ou haltérophilie pour les Jeux d'été. ==== Les femmes aux Jeux olympiques ==== Les femmes ne sont acceptées que dans quelques disciplines lors de leurs premiers Jeux olympiques telles que le golf, l’équitation, le tennis, la voile et le croquet. Elles représentent seulement 2,2 % de tous les athlètes olympiques qui y sont présents, des statistiques qui restent stables durant de nombreux Jeux<ref>{{Lien web |langue=fr-CA |titre=Les femmes aux Jeux olympiques : le long chemin de la parité |url=https://www.ledevoir.com/documents/special/2021-07-olympiques-parite/index.html |site=Le Devoir |consulté le=2022-05-17}}</ref>. Depuis les Jeux de 2004 à Athènes, les femmes représentent plus de 40% des athlètes. Ne pouvant pas concourir dans toutes les disciplines, les femmes restent inférieures jusqu’en 2012 où l’épreuve de la boxe féminine fait son entrée dans le programme. Cette édition des Jeux olympiques est la première où les femmes concourent dans tous les sports<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Quand les femmes participent-elles pour la première fois aux Jeux Olympiques ? |url=https://olympics.com/cio/faq/histoire-et-origine-des-jeux/quand-les-femmes-participent-elles-pour-la-premiere-fois-aux-jeux-olympiques |site=Comité International Olympique}}</ref>. Les côtes d’écoute des épreuves féminines étaient et sont encore à ce jour, en 2022, inférieures à celle des hommes et c’est donc pour promouvoir l’innovation et la plus grande diversité des sexes que le Comité international olympique ajoute, depuis les Jeux de Tokyo 2020, des épreuves mixtes dans plusieurs disciplines. On en compte 18 lors de ces Jeux, en athlétisme, badminton, judo, natation, sports équestres, tennis, tennis de table, tir, tir à l’arc, triathlon et voile. Comme l'affirme Kit McConnell, le directeur des sports du CIO : « Il n'y a rien de plus égal qu'un homme et une femme qui concourent en tant qu'équipe sur la même aire de compétition en vue de la même performance sportive »<ref>{{Lien web |titre=Les épreuves mixtes : un signe d'innovation et de plus grande diversité des sexes à Tokyo 2020 |url=https://olympics.com/cio/news/les-epreuves-mixtes-un-signe-d-innovation-et-de-plus-grande-diversite-des-sexes-a-tokyo-2020 |site=Comité international olympique}}</ref>. ==== Disciplines, sports et nombre d'épreuves par sport aux Jeux olympiques d'été ==== {| class=wikitable style="font-size:90%; text-align:center;" |- ! scope=col colspan=3 | Discipline et sport ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1896|1896]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1900|1900]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1904|1904]] ! scope=col style="width:2em"|''[[Jeux olympiques intercalaires de 1906|1906]]'' ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1908|1908]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1912|1912]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques de 1920|1920]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1924|1924]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1928|1928]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1932|1932]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1936|1936]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1948|1948]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1952|1952]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1956|1956]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1960|1960]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1964|1964]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1968|1968]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1972|1972]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1976|1976]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1980|1980]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1984|1984]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1988|1988]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1992|1992]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 1996|1996]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2000|2000]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2008|2008]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2012|2012]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2016|2016]] ! scope=col style="width:2em"|[[Jeux olympiques d'été de 2020|2020]] |- ! scope=row colspan=2 | [[Athlétisme aux Jeux olympiques|Athlétisme]] | [[Fichier:Athletics pictogram.svg|21px]] |12||23||25||''21''||26||30||29||27||27||29||29||33||33||33||34||36||36||38||37||38||41||42||43||44||46||46||47||47||47||48 |- ! scope=row colspan=2 | [[Aviron aux Jeux olympiques|Aviron]] | [[Fichier:Rowing pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |5||5||''6''||4||4||5||7||7||7||7||7||7||7||7||7||7||7||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14 |- ! scope=row colspan=2 | [[Badminton aux Jeux olympiques|Badminton]] | [[Fichier:Badminton pictogram.svg|21px]] | colspan=17 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· | colspan=3 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· ||4||5||5||5||5||5||5||5 |- ! scope=row colspan=2 | [[Baseball aux Jeux olympiques|Baseball]] | [[Fichier:Baseball pictogram.svg|21px]] | colspan=22 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1 |colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2 |- ! scope=row rowspan=2 | {| |- | style="line-height:1;border:none"| [[Basket-ball aux Jeux olympiques|B<br>a<br>s<br>k<br>e<br>t]] | style="line-height:1;border:none"| [[Basket-ball aux Jeux olympiques|b<br>a<br>l<br>l]] |} ! scope=row | [[Basket-ball aux Jeux olympiques|Basket-ball]] | [[Fichier:Basketball pictogram.svg|21px]] | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· ||''· '' | colspan=6 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1||1||1||1||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2 |- ! scope=row | [[Basket-ball aux Jeux olympiques|Basket-ball 3x3]] | [[Fichier:3-on-3 basketball pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2 |- ! scope=row colspan=2 | [[Boxe aux Jeux olympiques|Boxe]] | [[Fichier:Boxing pictogram.svg|21px]] | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |7 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |5 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |8||8||8||8||8||8||10||10||10||10||11||11||11||11||12||12||12||12||12||11||11||13||13||13 |- ! scope=row rowspan=2 | {| |- | style="line-height:1;border:none"| [[Canoë-kayak aux Jeux olympiques|C<br>a<br>n<br>o<br>ë<br>]] | style="line-height:1;border:none"| [[Canoë-kayak aux Jeux olympiques|k<br>a<br>y<br>a<br>k]] |} ! scope=row | [[Course en ligne (canoë-kayak)|course en ligne]] | [[Fichier:Canoeing (flatwater) pictogram.svg|21px]] | colspan=7 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |9||9||9||9||7||7||7||7||11||11||12||12||12||12||12||12||12||12||12||12 |- ! scope=row | [[Slalom (canoë-kayak)|slalom]] | [[Fichier:Canoeing (slalom) pictogram.svg|21px]] |colspan=17 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4 | colspan=4 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4||4||4||4||4||4||4||4 |- ! scope=row rowspan=5 style="line-height:1"|'''[[Cyclisme aux Jeux olympiques|C<br>y<br>c<br>l<br>i<br>s<br>m<br>e]]''' ! scope=row | [[BMX freestyle]] | [[Fichier:BMX freestyle pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2 |- ! scope=row | [[BMX Supercross]] | [[Fichier:Cycling (BMX) pictogram.svg|21px]] | colspan=26 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2 |- ! scope=row | [[Vélo tout terrain|VTT]] | [[Fichier:Cycling (mountain biking) pictogram.svg|21px]] | colspan=22 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||2||2||2||2 |- ! scope=row |sur piste | [[Fichier:Cycling (track) pictogram.svg|21px]] |5||2||7||''5''||6 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4||4||4||4||4||4||4||4||4||5||5||5||4||4||5||6||7||8||12||12||10||10||10||12 |- ! scope=row |sur route | [[Fichier:Cycling (road) pictogram.svg|21px]] |1 | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |''1'' | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||3||3||3||4||4||4||4||4||4||4 |- ! colspan=2 scope=row |[[Équitation aux Jeux olympiques|Équitation]] | [[Fichier:Equestrian pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |3 | colspan=3 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |5||7||5||6||5||6||6||6||6||5||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6||6 |- ! colspan=2 scope=row |[[Escalade aux Jeux olympiques|Escalade]] | [[Fichier:Sport climbing pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Escrime aux Jeux olympiques|Escrime]] |[[Fichier:Fencing pictogram.svg|21px]] |3||7||5||''8''||4||5||6||7||7||7||7||7||7||7||8||8||8||8||8||8||8||8||8||10||10||10||10||10||10||12 |- ! colspan=2 scope=row | [[Football aux Jeux olympiques|Football]] | [[Fichier:Football pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||''1''||1||1||1||1||1 |style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||2||2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=2 scope=row |[[Golf aux Jeux olympiques|Golf]] | [[Fichier:Golf pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2 | colspan=24 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2 |- ! scope=row rowspan=3 style="line-height:1"|'''[[Gymnastique aux Jeux olympiques|G<br>y<br>m<br>n<br>a<br>s<br>t<br>i<br>q<br>u<br>e]]''' ! scope=row |[[Gymnastique artistique|artistique]] | [[Fichier:Gymnastics (artistic) pictogram.svg|21px]] |8||1||11||''4''||2||4||4||9||8||11||9||9||15||15||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14||14 |- ! scope=row |[[Gymnastique rythmique|rythmique]] | [[Fichier:Gymnastics (rhythmic) pictogram.svg|21px]] | colspan=20 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||2||2||2||2||2||2||2 |- ! scope=row | [[Trampoline (sport)|trampoline]] | [[Fichier:Gymnastics (trampoline) pictogram.svg|21px]] | colspan=24 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Haltérophilie aux Jeux olympiques|Haltérophilie]] | [[Fichier:Weightlifting pictogram.svg|21px]] |2 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||''2'' | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |5||5||5||5||5||6||7||7||7||7||7||9||9||10||10||10||10||10||15||15||15||15||15||14 |- ! colspan=2 scope=row | [[Handball aux Jeux olympiques|Handball]] | [[Fichier:Handball pictogram.svg|21px]] | colspan=10 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 | colspan=6 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Hockey sur gazon aux Jeux olympiques|Hockey sur gazon]] | [[Fichier:Field hockey pictogram.svg|21px]] | colspan=4 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Judo aux Jeux olympiques|Judo]] | [[Fichier:Judo pictogram.svg|21px]] | colspan=15 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |6||6||8||8||7||14||14||14||14||14||14||14||15 |- ! colspan=2 scope=row | [[Karaté aux Jeux olympiques|Karaté]] | [[Fichier:Karate pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |8 |- ! scope=row rowspan=2 | {| |- |style="line-height:1;border:none"| [[Lutte aux Jeux olympiques|L<br>u<br>t<br>t<br>e]] |} ! scope=row | [[Lutte gréco-romaine]] | [[Fichier:Wrestling pictogram.svg|21px]] |1 | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |''4''||4||5||5||6||6||7||7||8||8||8||8||8||8||10||10||10||10||10||10||10||8||7||7||7||6||6 |- ! scope=row | [[Lutte libre]] | [[Fichier:Wrestling Freestyle pictogram.svg|21px]] | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |8 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |6 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |5||7||7||7||7||8||8||8||8||8||8||10||10||10||10||10||10||10||8||11||11||11||12||12 |- ! rowspan=4 style="line-height:1" scope=row |'''[[Natation aux Jeux olympiques|N<br>a<br>t<br>a<br>t<br>i<br>o<br>n]]''' ! scope=row | [[Natation aux Jeux olympiques|natation]] | [[Fichier:Swimming pictogram.svg|21px]] |4||7||9||''4''||6||9||10||11||11||11||11||11||11||13||15||18||29||29||26||26||29||31||31||32||32||32||34||34||34||37 |- ! scope=row | [[Natation synchronisée|synchronisée]] | [[Fichier:Synchronized swimming pictogram.svg|21px]] |colspan=20 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||1||2||2||2||2||2||2 |- ! scope=row | [[Plongeon (sport)|plongeon]] | [[Fichier:Diving pictogram.svg|21px]] | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||''1''||2||4||5||5||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||4||8||8||8||8||8||8 |- ! scope=row | [[water-polo]] | [[Fichier:Water polo pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||1||2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=2 scope=row |[[Pentathlon moderne aux Jeux olympiques|Pentathlon moderne]] | [[Fichier:Modern pentathlon pictogram.svg|21px]] | colspan=5 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1||1||1||1||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||1||2||2||2||2||2||2 |- ! rowspan=2 style="line-height:1" scope=row |R<br>u<br>g<br>b<br>y ! scope=row | [[Rugby à XV aux Jeux olympiques|Rugby à XV]] | [[Fichier:Rugby union pictogram.svg|21px]] |style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1 | colspan=22 style="background:#CCCCCC" |&nbsp; |- ! scope=row | [[Rugby à sept aux Jeux olympiques|Rugby à sept]] | [[Fichier:Rugby union pictogram.svg|21px]] | colspan=28 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Taekwondo aux Jeux olympiques|Taekwondo]] | [[Fichier:Taekwondo pictogram.svg|21px]] | colspan=21 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· ||· | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |8||8||8||8||8||8 |- ! colspan=2 scope=row | [[Skateboard aux Jeux olympiques|Skate]] | [[Fichier:Skateboarding pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4 |- ! colspan=2 scope=row | [[Softball aux Jeux olympiques|Softball]] | [[Fichier:Softball pictogram.svg|21px]] | colspan=23 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1||1||1||1 | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |1 |- ! colspan=2 scope=row | [[Surf aux Jeux olympiques|Surf]] | [[Fichier:Surfing pictogram.svg|21px]] | colspan=29 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2 |- ! colspan=2 scope=row | [[Tennis aux Jeux olympiques d'été|Tennis]] | [[Fichier:Tennis pictogram.svg|21px]] |2||4||2||''4''||6||8||5||5 | colspan=8 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· | colspan=3 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· ||4||4||4||4||4||4||5||5||5 |- ! colspan=2 scope=row | [[Tennis de table aux Jeux olympiques|Tennis de table]] | [[Fichier:Table tennis pictogram.svg|21px]] | colspan=21 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4||4||4||4||4||4||4||4||5 |- ! colspan=2 scope=row | [[Tir aux Jeux olympiques|Tir]] | [[Fichier:Shooting pictogram.svg|21px]] |5||9||style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |''16''||15||18||21||10 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||3||4||7||7||6||6||7||8||7||7||11||13||13||15||17||17||15||15||15||15 |- ! colspan=2 scope=row | [[Tir à l'arc aux Jeux olympiques|Tir à l'arc]] | [[Fichier:Archery pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |6||6 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |3 | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |10 | colspan=10 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||4||4||4||4||4||4||4||4||5 |- ! colspan=2 scope=row | [[Triathlon aux Jeux olympiques|Triathlon]] | [[Fichier:Triathlon pictogram.svg|21px]] | colspan=24 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||2||3 |- !colspan=2 scope=row | [[Voile aux Jeux olympiques|Voile]] | [[Fichier:Sailing pictogram.svg|21px]] | style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |7 | colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |4||4||14||3||3||4||4||5||5||5||5||5||5||6||6||6||7||8||10||10||11||11||11||10||10||10 |- ! scope=row rowspan=2 | {| |- | style="line-height:1;border:none"| [[Volley-ball aux Jeux olympiques|V<br>o<br>l<br>l<br>e<br>y<br>]] | style="line-height:1;border:none"| [[Volley-ball aux Jeux olympiques|b<br>a<br>l<br>l]] |} ! scope=row | [[Beach-volley aux Jeux olympiques|beach-volley]] | [[Fichier:Volleyball (beach) pictogram.svg|21px]] | colspan=22 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |· ||2||2||2||2||2||2||2 |- ! scope=row | [[Volley-ball aux Jeux olympiques|volley-ball]] | [[Fichier:Volleyball (indoor) pictogram.svg|21px]] |colspan=15 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; |2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2||2 |- ! colspan=3 scope=row | Total (48) | 43 || 86 || 96 ||''78''|| 110 || 102 || 156 || 126 || 109 || 116 || 129 || 136 || 149 || 151 || 150 || 163 || 172 || 195 || 198 || 203 || 221 || 237 || 257 || 271 || 300 || 301 || 302 || 302 || 306|| 321 |- !colspan=3 scope=row | Année |'''1896'''||'''1900'''||'''1904'''||'''''1906'''''||'''1908'''||'''1912'''||'''1920'''||'''1924'''||'''1928'''||'''1932'''||'''1936'''||'''1948'''||'''1952'''||'''1956'''||'''1960'''||'''1964'''||'''1968'''||'''1972'''||'''1976'''||'''1980'''||'''1984'''||'''1988'''||'''1992'''||'''1996'''||'''2000'''||'''2004'''||'''2008'''||'''2012'''||'''2016'''||'''2020''' |} '''Nota''' *Le fond grisé mentionne les sports non admis ; *Le point indique les sports qui ne sont que [[sport de démonstration|sports de démonstration]]. ==== Disciplines, sports et nombre d'épreuves par sport aux Jeux d'hiver ==== {| class="wikitable" style="font-size:90%; text-align:center;" |- ! colspan=3 |Discipline et sport / Années !style="width:2em"| ''[[Jeux olympiques de 1908|1908]]'' !style="width:2em"| ''[[Jeux olympiques de 1920|1920]]'' !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1924|1924]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1928|1928]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1932|1932]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1936|1936]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1948|1948]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1952|1952]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1956|1956]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|1960]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1964|1964]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1968|1968]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1972|1972]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1976|1976]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1980|1980]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|1984]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1988|1988]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1992|1992]] !style="width:2em"| [[Jeux olympiques d'hiver de 1994|1994]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 1998|1998]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2002|2002]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2006|2006]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2010|2010]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2014|2014]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2018|2018]] ! style=width:2em| [[Jeux olympiques d'hiver de 2022|2022]] |- | colspan=2 align=left |'''[[Biathlon aux Jeux olympiques|Biathlon]]'''|| [[Fichier:Biathlon pictogram.svg|21px|Biathlon]] |bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1<ref>En 1924 l'épreuve disputée est celle de « ski militaire » (ski de fond + tir) courue en patrouille. Elle est considérée comme l'ancêtre du biathlon moderne dont les règles n'ont été définies qu'en 1956.</ref>|| colspan=6 style="background:#CCCCCC"|&nbsp; ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||6 ||6 ||6 ||8 ||10 ||10 ||11 ||11 ||11 |- | rowspan=2 style="line-height:1" |'''B<br>o<br>b<br>s<br>l<br>e<br>i<br>g<br>h''' | align=left |'''[[Bobsleigh aux Jeux olympiques|Bobsleigh]]'''|| [[Fichier:Bobsleigh pictogram.svg|21px|Bobsleigh]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||colspan=1 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 |- | align=left |'''[[Skeleton aux Jeux olympiques|Skeleton]]'''|| [[Fichier:Skeleton pictogram.svg|21px|skeleton]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=1 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||1 ||colspan=2 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||1 ||colspan=13 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 |- | colspan=2 align=left |'''[[Curling aux Jeux olympiques|Curling]]'''|| [[Fichier:Curling pictogram.svg|21px|Curling]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||colspan=16 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 |- | colspan=2 align=left |'''[[Hockey sur glace aux Jeux olympiques|Hockey sur glace]]'''|| [[Fichier:Ice hockey pictogram.svg|21px|Hockey sur glace]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|''1''||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 |- | colspan=2 align=left |'''[[Luge aux Jeux olympiques|Luge]]'''|| [[Fichier:Luge pictogram.svg|21px|Luge]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=8 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||4 |- | rowspan=3 style="line-height:1" |'''P<br>a<br>t<br>i<br>n<br>a<br>g<br>e''' | align=left |'''[[Patinage artistique aux Jeux olympiques|Patinage artistique]]'''|| [[Fichier:Figure skating pictogram.svg|21px|Patinage artistique]] | bgcolor=#bfd7ff|''4''||bgcolor=#bfd7ff|''3''||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||5 ||5 ||5 |- | align=left |'''[[Patinage de vitesse sur piste courte aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse sur piste courte]]'''|| [[Fichier:Short track speed skating pictogram.svg|21px|Short track]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=15 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||4 ||6 ||6 ||8 ||8 ||8 ||8 ||8 ||9 |- | align=left |'''[[Patinage de vitesse aux Jeux olympiques|Patinage de vitesse]]'''|| [[Fichier:Speed skating pictogram.svg|21px|Patinage de vitesse]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||5 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||4 ||8 ||8 ||8 ||8 ||9 ||9 ||9 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||12 ||12 ||12 ||14 ||14 |- | rowspan=6 style="line-height:1" |'''S<br>k<br>i''' | align=left | '''[[Ski alpin aux Jeux olympiques|Ski alpin]]''' || [[Fichier:Alpine skiing pictogram.svg|21px|Ski alpin]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=3 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||2 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||6 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||10 ||11 ||11 |- | align=left |'''[[Ski de fond aux Jeux olympiques|Ski de fond]]'''|| [[Fichier:Cross country skiing pictogram.svg|21px|Ski de fond]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||4 ||6 ||6 ||7 ||7 ||7 ||7 ||7 ||8 ||8 ||10 ||10 ||10 ||12 ||12 ||12 ||12 ||12 ||12 |- | align=left |'''[[Ski acrobatique aux Jeux olympiques|Ski acrobatique]]'''|| [[Fichier:Freestyle skiing pictogram.svg|21px|Ski acrobatique]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=15 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||2 ||4 ||4 ||4 ||4 ||6 ||10 ||10 ||13 |- | align=left |'''[[Combiné nordique aux Jeux olympiques|Combiné nordique]]'''|| [[Fichier:Nordic combined pictogram.svg|21px|Combiné nordique]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 |- | align=left |'''[[Saut à ski aux Jeux olympiques|Saut à ski]]'''|| [[Fichier:Ski jumping pictogram.svg|21px|Saut à ski]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||1 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||2 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||3 ||4 ||4 ||5 |- | align=left |'''[[Snowboard aux Jeux olympiques|Surf des neiges]]'''|| [[Fichier:Snowboarding pictogram.svg|21px|Snowboard]] | bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||bgcolor=#bfd7ff|&nbsp;||colspan=17 style="background:#CCCCCC"|&nbsp;||4 ||4 ||6 ||6 ||10 ||10 ||11 |- ! colspan=3 | Compétitions ! !! !!16 !!14 !!14 !!17 !!22 !!22 !!24 !!27 !!34 !!35 !!35 !!37 !!38 !!39 !!46 !!57 !!61 !!68 !!78 !!84 !!86 !!98 !!102 !!109 |- ! Colspan=3 | Années !''1908''!!''1920''!! 1924 !! 1928 !! 1932 !! 1936 !! 1948 !! 1952 !! 1956 !! 1960 !! 1964 !! 1968 !! 1972 !! 1976 !! 1980 !! 1984 !! 1988 !! 1992 !! 1994 !! 1998 !! 2002 !! 2006 !! 2010 !! 2014 !! 2018 !! 2022 |} NB : Le fond bleu indique les épreuves disputées à l'occasion des [[Jeux olympiques d'été]]. === Jeux paralympiques === {{Article détaillé|Jeux paralympiques}} En 1948, [[Ludwig Guttman|Sir Ludwig Guttman]], fermement décidé à promouvoir la réhabilitation des soldats de la [[Seconde Guerre mondiale]], organisa une compétition sportive entre différents hôpitaux au même moment que les [[Jeux olympiques d'été de 1948]] à [[Londres]]. Cette compétition, connue alors sous le nom de Jeux de Stoke Mandeville, devint annuelle. Durant les douze années suivantes, Guttman et d’autres continuèrent d’utiliser le sport comme thérapie de guérison. Aux [[Jeux olympiques d'été de 1960]] à [[Rome]], Guttman réunit {{unité|400 athlètes}} pour concourir dans les « Jeux olympiques parallèles » et devinrent les premiers [[Jeux paralympiques d'été de 1960|Jeux paralympiques]]. Depuis, les Paralympiques ont lieu chaque année olympique et se déroulent dans la même ville que les Jeux olympiques depuis les Jeux de [[Séoul]] en 1988<ref>{{lien web |langue=en|url= http://news.bbc.co.uk/sport1/hi/other_sports/disability_sport/7582206.stm |titre= History of the Paralympics|site=[[BBC Sport]] |consulté le=02-02-2009 | date=4 septembre 2008}}</ref>. === Jeux olympiques de la jeunesse === {{Article détaillé|Jeux olympiques de la jeunesse}} À partir de 2010, les Jeux olympiques accueillent les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), où les athlètes ont entre 14 et 18 ans. Les JOJ sont créés par [[Jacques Rogge]], président du CIO, en 2001. La décision est approuvée pendant le 119{{e}} Congrès du CIO<ref name="Rogge introduces">{{lien web|langue=en|url= http://news.bbc.co.uk/sport2/hi/other_sports/6467087.stm |titre= Rogge wants Youth Olympic Games |date= 2007-03-19|site=[[BBC Sport]]|consulté le=2 fév. 2009}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en|nom1= Rice |prénom1= John |url= https://www.usatoday.com/sports/olympics/2007-07-05-2774646336_x.htm |titre=IOC approves Youth Olympics; first set for 2010 |éditeur= The Associated Press |périodique= USA Today |date=2007-07-05 |consulté le=2009-02-02}}</ref>. Les [[Jeux olympiques de la jeunesse d'été de 2010]] se tiennent à [[Singapour]] et ceux d’hiver en 2012, à [[Innsbruck]] en [[Autriche]]<ref>{{Lien web|titre=Innsbruck is the host city for the first Winter Youth Olympic Games|site=The Vancouver Organizing Committee for the 2010 Olympic and Paralympic Winter Games|date=2008-12-12|url=http://www.vancouver2010.com/en/news/feature-stories/-/61888/32574/1t8ch2t/innsbruck-is-the-host-city-for.html|consulté le=2009-03-30}}</ref>. Ces Jeux durent moins longtemps que les Jeux olympiques traditionnels. Ceux d’été durent douze jours et ceux d’hiver, neuf jours<ref name=CRIonYOG>{{lien web|langue=en|url= http://english.cri.cn/2886/2007/04/25/1221@220491.htm|date=2007-04-25 |titre= IOC to Introduce Youth Olympic Games in 2010 |éditeur= CRIenglish.com|consulté le=2009-01-29}}</ref>. {{formatnum:3500}} athlètes et 875 officiels vont participer aux JO d’été de 2010, et 970 athlètes et 580 officiels aux JO d’hiver<ref name=YOGisGo>{{lien web|langue=en|url= http://www.olympic.org/uk/news/olympic_news/full_story_uk.asp?id=2227 |titre= IOC session: A "go" for Youth Olympic Games |editeur= Comité international olympique |date= 5 juillet 2007|consulté le= 2 février 2009}}</ref>{{,}}<ref name="No kidding">{{lien web|langue=en|url= https://www.usatoday.com/sports/olympics/2007-04-25-2774646336_x.htm |titre= No kidding: Teens to get Youth Olympic Games|site=USA Today |consulté le= 27 août 2008}}</ref>. Les sports au programme coïncident avec ceux des Jeux olympiques traditionnels, cependant le nombre de disciplines et d’épreuves est diminué<ref>{{lien web|langue=en|url= https://www.usatoday.com/sports/olympics/summer/2007-07-05-olympic-notes_N.htm |titre= IOC votes to start Youth Olympics in 2010 |prénom= Vicky |nom1= Michaelis |date= 2007-07-05|site=USA Today|consulté le= 2009-02-02}}</ref>. == Organisation == === Comité international olympique === {{Article détaillé|Comité international olympique}} [[Fichier:Lau1.jpg|vignette|Monument en face du siège du [[Comité international olympique|CIO]], à [[Lausanne]].]] Le CIO est fondé lors du [[Congrès olympique de 1894]] à [[Paris]]. Il a pour mission d'organiser les Jeux. Composé de {{unité|115|membres}} qui se réunissent au moins une fois par an, et élisent un président pour une durée de huit ans. Le mouvement olympique regroupe un grand nombre d’organisations et de fédérations sportives nationales et internationales, de partenaires médiatiques reconnus, d’athlètes, d’officiels, et juges et toutes les personnes et institutions qui sont d’accord pour respecter les règles de la Charte olympique<ref name="movement">{{Lien web|url=http://www.olympic.org/uk/organisation/index_uk.asp|titre=The Olympic Movement|éditeur=International Olympic Committee|consulté le=2009-05-02}}</ref>. Organisation de coordination du mouvement olympique, le [[Comité international olympique|CIO]] est responsable du choix de la ville hôte, la négociation des partenaires et des droits de diffusion, de superviser le programme du déroulement des Jeux olympiques, actualiser et approuver le programme sportif<ref name="movement roles">{{Lien web|url=http://multimedia.olympic.org/pdf/en_report_843.pdf|titre=Roles and responsibilities during the Olympic Games|date=février 2008|éditeur=International Olympic Committee|pages=1–2|consulté le=2009-05-02}}</ref>. Le CIO reconnaît {{unité|206|comités}} nationaux, selon des critères différents de ceux définissant un [[État]] au sens du [[droit international public|droit international]]. De nombreuses dépendances prennent ainsi part aux Jeux sous leur propre drapeau, tel que les [[Bermudes]], [[Porto Rico]] ou [[Hong Kong]], alors qu'elles sont légalement parties intégrante d'un autre État. Depuis [[1980 en sport|1980]], [[République de Chine (Taïwan)|Taïwan]] participe sous le nom de ''[[Chinese Taipei|Chine de Taipei]]'', la [[république populaire de Chine]] refusant sa propre participation si Taïwan était présent sous le nom de ''république de Chine''. Les [[Îles Marshall]] ont quant à elles été reconnues par le CIO le {{date|9|février|2003|en sport}}. Le mouvement olympique regroupe trois grands éléments : * les [[Liste des fédérations sportives internationales|fédérations sportives internationales]] régissent un sport au niveau international. Par exemple, la [[Fédération internationale de football association]] (FIFA) est la fédération internationale du [[football]] et la [[Fédération internationale de volley-ball]] est la fédération internationale qui régit le [[volleyball]]. On compte actuellement 35 fédérations internationales dans le mouvement olympique représentant chaque sport olympique<ref>{{Lien web |titre=For the Good of the Athletes|éditeur=The Beijing Organizing Committee for the Games of the XXIX Olympiad|date=2007-10-31|url=http://en.beijing2008.cn/news/official/ioc/n214186786.shtml|consulté le=2009-02-04}}</ref> ; * le [[Comité national olympique]] (CNO) représente et régule le mouvement olympique dans chaque pays. Par exemple, le comité olympique français est le [[Comité national olympique et sportif français|Comité national olympique]] (CNOSF) de la [[France]]. On compte aujourd’hui 206 CNO reconnus par le CIO ; * Les Comités d’Organisation des Jeux Olympiques sont des comités temporaires responsables de l’organisation de Jeux olympiques spécifiques, un comité pour chaque ville organisatrice. Chaque comité est donc dissout après chaque Jeux, une fois que le compte-rendu définitif est donné au CIO. Le français et l’anglais sont les langues officielles du mouvement olympique. La langue du pays organisateur des Jeux olympiques est aussi utilisée. Toutes les annonces (comme celle du nom du pays lors du défilé des nations pendant la cérémonie d’ouverture) sont déclarées dans ces trois langues, dans cet ordre<ref>Olympic Charter (2007), Rule 23, p. 51.</ref>. === Critique === Le CIO a souvent été critiqué car c’est une organisation intraitable{{quoi}}, avec plusieurs de ses membres élus à vie. Les directions de [[Avery Brundage]] et [[Juan Antonio Samaranch]] furent en particulier controversées. Brundage fut président du CIO pendant plus de {{unité|20 ans}}. Pendant sa présidence, il protégea les Jeux olympiques de toutes implications politiques préjudiciables<ref name=brundage>Maraniss (2008), pp. 52–60</ref>. Il fut accusé de racisme pour sa gestion du problème de l’[[Apartheid en Afrique du Sud|apartheid]] avec la délégation [[Afrique du Sud aux Jeux olympiques|Sud-Africaine]] et d’[[antisémitisme]]<ref>Maraniss (2008), pp. 60–69</ref>. Samaranch fut accusé de [[népotisme]] et de corruption<ref>{{lien web |langue=en|titre=Samaranch Defends Nominating Son for IOC Post|site=CBC Sports|date=18 mai 2001 |url=http://www.cbc.ca/olympics/story/2001/05/18/ioc010516.html|consulté le=4 fév. 2009}}</ref>. Les liens qu’entretenait Samaranch avec le [[Espagne franquiste|régime de Franco]] furent aussi une source de vives critiques<ref>{{Article|langue=en|titre=Olympics:Barcelona Profile; Samaranch, Under the Gun Shoots Back|nom1=Riding|prénom1=Alan|date=1992-06-30|périodique=New York Times|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9E0CE3DB173FF933A05755C0A964958260|consulté le=2009-01-30}}</ref>. En 1998, on révéla que plusieurs membres du CIO avaient reçu des pots de vin de la part du comité d’organisation de [[Salt Lake City]] pour s’assurer que leurs votes iraient en leur faveur. Le CIO entama une enquête qui aboutit à la démission de quatre membres et à l’exclusion de six autres. Le scandale eut aussi pour conséquence la mise en place de réformes pour la sélection des villes organisatrices afin d’éviter ce genre de cas à l’avenir<ref>{{Article |langue=en|titre=Judge Drops Olympic Bid Case|périodique=Los Angeles Times|nom1=Abrahamson|prénom=Alan|date=2003-12-06|url=http://articles.latimes.com/2003/dec/06/sports/sp-saltlakecity6|consulté le=2009-03-21}}</ref>. Un documentaire de la [[BBC]] intitulé ''[[Panorama (BBC)|Panorama]]: Buying the Games'' diffusé en août 2004, retrace l’enquête qui eut lieu sur les pots de vin lors de la sélection de la ville organisatrice pour les [[Jeux olympiques d'été de 2012]]<ref name="Buying the Games">{{Article|lang=en|année=2004|titre=Buying the Games|prénom1=Rowlatt|nom1=Justin|périodique=BBC|date=2004-07-29|url=http://news.bbc.co.uk/1/hi/programmes/panorama/3937425.stm|consulté le=2009-04-16}}</ref>. Le documentaire montra qu’il était possible d’acheter les membres du CIO afin qu’ils votent pour une ville en particulier. Après la défaite de [[Paris]] pour les Jeux de 2012<ref>{{Article|langue=en|prénom=Lynn|nom1=Zinser|titre=London Wins 2012 Olympics New York Lags|périodique=The New York Times|date=2005-07-07|url=https://www.nytimes.com/2005/07/07/sports/othersports/07olympic.html?_r=2&pagewanted=1&oref=slogin|consulté le=2009-02-04}}</ref>, [[Bertrand Delanoë]] accusa en particulier [[Tony Blair]], [[Premier ministre du Royaume-Uni|Premier ministre britannique]], et le comité londonien (dont [[Sebastian Coe]] était à la tête) d’enfreindre les règles des votes. Il cita comme témoin [[Jacques Chirac]]<ref>{{Article|lang=en|titre=Paris Mayor Slams London Tactics|périodique=Sportinglife.com|url=http://www.sportinglife.com/london2012/news/story_get.cgi?STORY_NAME=others/05/07/06/manual_125524.html|consulté le=2009-02-04|année=2005}}</ref>. La sélection de [[Turin]] pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 2006]] fut aussi controversée. [[Marc Hodler]], éminent membre du CIO, et en faveur de la ville concurrente de [[Sion (Valais)|Sion]] en [[Suisse]], affirma que certains membres du CIO avaient été achetés par le Comité d’organisation de Turin. Ces accusations menèrent à une enquête et desservirent la candidature de Sion en faveur de Turin<ref>{{lien web |langue=en |auteur=Howard Berkes|titre=How Turin got the Games |éditeur=National Public Radio|date=07-02-2006 |url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=5195274|consulté le=4 fév. 2009}}</ref>. === De l'ouverture à la fermeture === [[Fichier:Sydney Olympics Opening Ceremony.jpg|vignette|Cérémonie d'ouverture à [[Sydney]] en 2000.]] Le calendrier olympique, le déroulement des cérémonies et leur symbolique est le résultat d'une évolution. Ainsi, il n'y a pas de cérémonie d'ouverture en [[1900 en sport|1900]] à [[Paris]]. Le [[drapeau olympique]] dessiné par Coubertin en [[1913 en sport|1913]] apparaît aux Jeux de [[1920 en sport|1920]] tout comme le [[serment olympique]]. La [[flamme olympique]], symbolisant le lien entre Jeux antiques et Jeux modernes, est en usage depuis [[1928 en sport|1928]]. Depuis [[1936 en sport|1936]] elle effectue un parcours sous forme de [[Relais de la flamme olympique|relais]] avant la tenue des Jeux. Cette dernière innovation fut créée par Goebbels. Un [[hymne olympique]] existe depuis [[1896 en sport|1896]]. Cette pièce de musique grecque est officiellement hymne olympique depuis [[1960 en sport|1960]]. Le défilé des athlètes est la plus longue des séquences des cérémonies d'ouverture et de clôture. Le défilé est toujours ouvert par la délégation grecque et le pays qui accueille les Jeux ferme la marche. Entre les cérémonies d'ouverture et de clôtures, deux semaines de compétitions se tiennent sur différents sites, parfois assez éloignés. Les athlètes sont logés dans un [[village olympique]] exclusivement réservé aux athlètes et aux entraîneurs. Les journalistes sont regroupés au sein d'un centre médias et ont un accès limité au village olympique des athlètes. L'organisation fait appel à des milliers de volontaires bénévoles afin d'assister les athlètes, les officiels, les journalistes et les spectateurs. L'une des traditions typiques des Jeux est l'[[Échanges de pin's aux Jeux olympiques|échange de Pin's]] entre délégations et médias. Les volontaires terminent souvent les Jeux couverts de ces épinglettes. La [[mascotte olympique]] apparaît officiellement pendant les Jeux d'hiver de [[1968 en sport|1968]] à [[Grenoble]]. Depuis, chaque édition crée sa propre mascotte afin de symboliser les valeurs de l'olympisme. La devise latine des Jeux olympiques est, depuis [[1894 en sport|1894]], année du [[Congrès olympique de 1894|premier congrès olympique]] : {{lang|la|''citius, altius, fortius…''}} (plus vite, plus haut, plus fort…). C'est [[Pierre de Coubertin]] qui proposa cette devise, empruntée à son ami dominicain, l'abbé [[Henri Didon]], ancien vainqueur en 1855 des jeux olympiques du petit séminaire du Rondeau de Grenoble. Le mardi 20 juillet 2021, le [[Comité international olympique|CIO]] s'est réuni à Tokyo à trois jours de la Cérémonie d'ouverture des [[Jeux olympiques d'été de 2020]], lors de sa 138{{e}} session. Il a alors décidé de marquer une rupture dans l'histoire des Jeux modernes en modifiant la devise qui est désormais : Plus vite, Plus haut, Plus fort - Ensemble ({{lang|la|''Citius, Altius, Fortius - Communiter''}})<ref>https://olympics.com/cio/news/-plus-vite-plus-haut-plus-fort-ensemble-la-session-du-cio-approuve-le-changement-historique-de-la-devise-olympique</ref>. Les langues en usage pendant les Jeux sont, dans cet ordre, le français, l'anglais et la langue locale. À l'usage, le français recule pourtant clairement devant l'anglais pour les informations de signalisation dans les sites olympiques. L'anglais est également privilégié lors des discours des cérémonies d'ouverture et de clôture. C'est pourtant bien en français que commence la cérémonie de remise des médailles, comme le prévoit le protocole olympique. L'extinction de la flamme olympique marque la fin de la parenthèse olympique. === Drapeau olympique === {{Article détaillé|Drapeau olympique}} Conçu en [[1913 en sport|1913]] par [[Pierre de Coubertin]], il fut présenté officiellement au [[congrès olympique]] de [[Paris]] en juin [[1914 en sport|1914]]. Mais c’est seulement en [[1920 en sport|1920]] aux [[Jeux olympiques de 1920|Jeux d’Anvers]] qu’on le voit flotter pour la première fois. Le baron Pierre de Coubertin expliquait lui-même<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Coubertin|titre=Textes choisis|volume=II|éditeur=|année=1931|passage=470}}</ref> : {{Citation bloc|Le drapeau olympique, on le sait, est tout blanc avec, au centre, cinq anneaux enlacés : bleu, jaune, noir, vert, rouge ; l’anneau bleu en haut et à gauche à côté de la hampe. Ainsi dessiné, il est symbolique ; il représente les cinq parties du monde unies par l’Olympisme et ses cinq couleurs d’autre part reproduisent celles de tous les drapeaux nationaux qui flottent à travers l’univers de nos jours.|Coubertin (1931)|Textes choisis}} == Champions et médaillés == {{loupe|Liste des médaillés olympiques|Sportifs les plus médaillés aux Jeux olympiques}} Les équipes ou athlètes qui se classent en première, deuxième ou troisième place dans chaque épreuve reçoivent des médailles. Les vainqueurs de l'épreuve reçoivent des médailles d'or, qui étaient en or massif jusqu'en 1912, puis en argent doré et maintenant en argent plaqué or. Chaque médaille d'or doit toutefois contenir au moins six grammes d'or pur<ref>{{Lien web|url=http://en.beijing2008.cn/67/83/article214028367.shtml|titre=The International Olympic Committee|consulté le=3 juin 2013}}</ref>. Les finalistes recevront des médailles d'argent et pour la troisième place les athlètes sont récompensés par une médaille de bronze. Dans les épreuves contestées par un tournoi à élimination directe (comme la boxe), la troisième place ne pourrait être déterminée et les deux perdants des demi-finales reçoivent des médailles de bronze. Aux [[Jeux olympiques de 1896]], seulement les deux premiers ont reçu une médaille, l'argent pour le premier et le cuivre pour le deuxième. Le format actuel de trois médailles a été introduit aux [[Jeux olympiques de 1904]]<ref>{{Lien web|url=http://www.olympic.org/st-louis-1904-summer-olympics|titre=Olympic Games|consulté le=3 juin 2013}}</ref>. Depuis 1948, les athlètes classés quatrièmes, cinquièmes et sixièmes ont reçu des certificats dont le nom est aujourd'hui [[diplôme olympique]]. En 1984, le diplôme est élargi aux septième et huitième places. Lors des [[Jeux olympiques de 1896|Jeux de 1896]] à [[Athènes]], les médaillés ont reçu des diplômes ainsi qu’un rameau d’olivier pour les premiers et une branche de [[Laurus nobilis|lauriers]] pour les deuxièmes. Lors des Jeux suivants ayant lieu à Athènes, en [[Jeux olympiques d'été de 2004|2004]], les athlètes médaillés recevaient également une couronne d'olivier<ref>{{Lien web|url=http://multimedia.olympic.org/pdf/en_report_668.pdf|titre=The Olympic Museum|consulté le=3 juin 2013}}</ref> en souvenir de ces premiers Jeux. Le [[Comité international olympique|CIO]] ne tient pas de statistiques pour les médailles remportées, mais les [[Comité national olympique|comités nationaux olympiques]] et les médias tiennent des statistiques concernant les médailles et les records pour mesurer les succès des différentes nations participantes<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=James Munro |titre=Britain may aim for third in 2012 |url=http://news.bbc.co.uk/sport2/hi/olympics/london_2012/7579901.stm |site=news.bbc.co.uk |date=2008-08-28 |consulté le=2023-01-06}}</ref>. == Enjeux économiques et médiatiques == Au départ, le CIO trouvait ses fonds grâce à des sociétés partenaires. C’est lorsque [[Avery Brundage]] partit en retraite en 1972 que le CIO commença à explorer le potentiel de la télévision et le marché lucratif de la publicité qui s’offraient à eux<ref name=chen231>Cooper-Chen (2005), p. 231</ref>. Sous la présidence de [[Juan Antonio Samaranch]], les Jeux commencèrent à s’intéresser aux sponsors internationaux qui cherchaient à associer leurs produits à la marque olympique<ref name=television/>. === Budget === Dans la première moitié du {{s-|XX|e}}, le CIO avait un petit budget<ref name=television/>{{,}}<ref name=mallonci>Buchanon & Mallon (2006), p. ci</ref>. Président du CIO de 1952 à 1972, Avery Brundage rejeta toutes les tentatives de lier les Jeux aux intérêts commerciaux<ref name=chen231/>. Il pensait que le lobby des sociétés influencerait les décisions du CIO<ref name=chen231/>. Lorsqu’il prit sa retraite, le CIO avait deux millions de dollars d’actifs. Huit ans plus tard, les coffres du CIO atteignirent {{nobr|45 millions}} de dollars<ref name=chen231/>. Ce fut d’abord dû au changement d’idéologie qui prôna l’expansion des Jeux grâce aux sponsors de sociétés et la vente des droits audiovisuels<ref name=chen231/>. Lorsque Juan Antonio Samaranch fut élu à la tête du CIO en 1980, il désirait rendre le CIO financièrement indépendant<ref name=mallonci/>. Les [[Jeux olympiques d'été de 1984]] à [[Los Angeles]] restent une étape clé dans l’histoire olympique. Le comité d’organisation de Los Angeles, dirigé par [[Peter Ueberroth]] réussit à engranger un surplus de {{nobr|225 millions}} de dollars, résultat sans précédent à l’époque<ref name=pelle209>Findling & Pelle (2000), p. 209</ref>. Le comité d’organisation réussit à créer un tel surplus en partie grâce à la vente des droits exclusifs des sponsors à certaines sociétés<ref name=pelle209/>. Le CIO cherchait à avoir le contrôle de ces droits. Samaranch prit part à l’élaboration du programme olympique en 1985 afin de créer une marque olympique<ref name=television/>. Il créa en 1988 le programme TOP (''{{Lang|en|texte=The Olympic Partners}}'') : faire partie de ce programme olympique de sponsorship est très exclusif et onéreux. Les frais sont de {{nobr|50 millions}} de dollars pour quatre ans d’adhésion<ref name=mallonci/>. Les membres du programme olympique reçoivent des droits de publicité exclusifs et l’utilisation du symbole olympique, les [[anneaux olympiques]], dans leurs publications et leurs publicités<ref name=slack194>Slack (2004), p. 194</ref>. Actuellement, les revenus du CIO on peut avoir quatre sources<ref>{{pdf}}[http://www.olympic.org/Documents/IOC_Marketing/OLYMPIC-MARKETING-FACT-FILE-2012.pdf Olympic Marketing Fact File], document 2012 du CIO</ref> : principalement les droits télévisés quatre milliards de dollars sur l'olympiade 2009-2012), le programme de sponsorship TOP un milliard de dollars sur la même période) et dans une moindre mesure la billetterie et les licences pour l'exploitation des [[Produit dérivé (marketing)|produits dérivés]]. Le CIO garde 10 % de ces revenus et en redistribue 90 % aux [[Comité national olympique|comités nationaux olympiques]], [[Liste des fédérations sportives internationales|fédérations sportives internationales]] et au Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO) du pays hôte. === Effets de la télévision === Les [[Jeux olympiques d'été de 1936]] à Berlin furent les premiers Jeux à passer à la télévision bien que localement<ref>{{Lien web|titre=Berlin 1936|éditeur=International Olympic Committee|url=http://www.olympic.org/uk/games/past/index_uk.asp?OLGT=1&OLGY=1936|consulté le=2009-03-31}}</ref>. Les [[Jeux olympiques d'été de 1956]] furent les premiers Jeux à être diffusés internationalement<ref>{{Lien web|titre=Cortina d'Ampezzo|éditeur=International Olympic Committee|url=http://www.olympic.org/uk/games/past/index_uk.asp?OLGT=2&OLGY=1956|consulté le=2009-03-31}}</ref> et les [[Jeux olympiques d'hiver de 1960|Jeux d’hiver suivants]] virent leurs droits audiovisuels vendus pour la première fois. CBS déboursa {{unité|394000 dollars}} pour avoir les droits américains<ref name=slack192>Slack (2004), {{p.|192}}</ref> et l’[[Union européenne de radio-télévision]] {{unité|660000 dollars}}<ref name="television"/>. Les [[Jeux olympiques d'été de 1964]] de [[Tokyo]] sont les premiers JO diffusés en direct, grâce notamment au satellite<ref>Hiroko Tabuchi, « JO : Tokyo se rêve en ville du futur », in ''[[The New York Times]]'', supplément du ''[[Le Figaro|Figaro]]'', {{date-|10 décembre 2013}}, {{p.|5}}.</ref>. Durant les décennies suivantes, les Jeux devinrent l’un des terrains idéologiques de la [[guerre froide]]. Les grandes puissances manœuvrèrent pour prendre le pouvoir politique et le CIO décida de prendre l’avantage de cet intérêt grâce aux médias<ref name=slack192/>. La vente des droits audiovisuels permit au CIO de bien plus exposer au Monde les Jeux olympiques, et ainsi leur donner plus d’intérêt, ce qui eut pour conséquence d’attirer les sponsors qui achetèrent des plages publicitaires. Cela permit au CIO d’augmenter les tarifs de ces droits<ref name=slack192/>. Par exemple, CBS déboursa {{nobr|375 millions}} de dollars pour les droits de retransmission des [[Jeux olympiques d'hiver de 1998]] à [[Nagano]]<ref>Gershon (2000), {{p.|17}}</ref>, tandis que [[National Broadcasting Company|NBC]] dépensa {{nobr|3,5 milliards}} pour les droits de retransmission pour tous les Jeux olympiques de 2000 à 2008<ref name=television>{{Lien web|titre=Issues of the Olympic Games|série=Olympic Primer|éditeur=LA84 Foundation of Los Angeles|url=http://www.la84foundation.org/6oic/primer_text2.htm|consulté le=2009-03-30}}</ref>. Le nombre de téléspectateurs a beaucoup augmenté depuis les années 1960, notamment grâce à l’utilisation de satellite en 1964 et l’apparition de la télévision couleur en 1968<ref>{{Chapitre|langue=en|auteur1=Gary Whannel|titre chapitre=The Television Spectacular|auteurs ouvrage=Alan Tomlinson et Gary Whannel|titre ouvrage=Five-ring circus|sous-titre ouvrage=Money, Power and Politics at the Olympic Games|lieu=Londres|éditeur=Pluto Press|année=1984|passage=30-43}}</ref>. Les coûts pour retransmettre les Jeux étant très élevés, la pression d’internet, plus une concurrence rude au niveau du câble, le lobby de la télévision exigea que le CIO stimule les cotes<ref>Slack (2004), {{p.|16-18}}</ref>. À la suite de cela, le CIO fit certains changements dans le programme olympique. Pour les Jeux d’été, les épreuves de gymnastique passèrent de sept à neuf soirées et un gala en fin de compétition fut ajouté<ref name=slack17>Slack (2004), {{p.|17}}</ref>. Les programmes de natation et plongeon furent aussi développés<ref name=slack17/>. Enfin, le lobby de la télévision américaine réussit à imposer la date de certaines épreuves pour qu’elles soient diffusées en [[première partie de soirée]] aux [[États-Unis]]<ref>Cooper-Chen (2005), {{p.|230}}</ref>. === Controverse === [[File:Dessine-moi l'éco - Accueillir les Jeux Olympiques, opportunité économique ou mauvais calcul.webm|thumb|Accueillir les Jeux Olympiques, opportunité économique ou mauvais calcul ?]] La vente de la marque olympique prête à des controverses. Le débat tourne autour du fait que les Jeux ne se distinguent plus des autres compétitions sportives commercialisées<ref name=slack194/>. Certaines critiques furent lancées contre le CIO à cause de la saturation du marché pendant les Jeux de 1996 à Atlanta et 2000 à Sydney. Les deux villes étaient envahies par des sociétés et des marchands qui tentaient de vendre des marchandises en rapport avec les Jeux<ref name=malloncii>Buchanon & Mallon (2006), p. cii</ref>. Une autre critique vient du fait que les Jeux sont financés par la ville organisatrice et le pays. Le CIO ne prend rien en charge et pourtant il contrôle tout et tire profit des symboles olympiques. Le CIO prend aussi un pourcentage de tous les bénéfices des sponsors et des émissions<ref name=slack194/>. Les villes organisatrices continuent à rivaliser pour accueillir les Jeux, même si elles ne sont pas sûres de récupérer leurs investissements financiers<ref>Slack (2004), p. 194–195</ref>. La politique de redistribution du CIO soulève également des critiques : depuis les [[Jeux olympiques d'été de 1984]] à [[Los Angeles]], le [[United States Olympic Committee|comité olympique américain]] reçoit à lui seul autant que les 201 autres comités nationaux. Cette redistribution s'explique par la prédominance historique des sponsors américains ([[Coca-Cola]], [[Dow Chemical]], [[Procter & Gamble]], [[General Electric]], [[McDonald's]], [[VISA International Service Association|VISA]]). Un nouveau contrat signé en 2012, s'appliquant de 2021 à 2040, prévoit que le comité olympique américain ne percevra plus que 7 % des droits télévisés (contre 12,5 % actuellement) et 10 % des revenus de sponsoring (contre 20 %)<ref>{{Lien web|url=https://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/dossier/0201854733553/0202191590132-depuis-samaranch-le-business-du-cio-ne-cesse-de-prosperer-347915.php|titre=Depuis Samaranch, le business du CIO ne cesse de prospérer|auteur=Christophe Palierse et Virginie Robert|date=26 juillet 2012|site=Les Échos}}</ref>. Une autre critique majeure concerne le gigantisme des infrastructures construites dans l'optique des Jeux par les villes-hôtes. Le cas des [[Jeux olympiques d'été de 2004|Jeux d'Athènes en 2004]] et de [[Jeux olympiques d'été de 2016|ceux de Rio en 2016]] ont mis en lumière la difficulté pour des pays faisant face à des difficultés économiques de gérer sur le long terme et de trouver une réaffectation à une telle quantité de sites<ref>{{Lien web |titre=Dix ans après, les ruines du rêve olympique d'Athènes |url=https://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/portfolio/2014/08/13/dix-ans-apres-les-ruines-du-reve-olympique-d-athenes_4469951_1616891.html |date=13 août 2014 |site=lemonde.fr |consulté le=22 février 2017}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=EN IMAGES. Six mois après les Jeux de Rio, les infrastructures olympiques tombent déjà en ruine |url=https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/en-images-six-mois-apres-les-jeux-de-rio-les-infrastructures-olympiques-tombent-deja-en-ruine_2056259.html |date=11 février 2017 |site=francetvinfo.fr |consulté le=22 février 2017}}.</ref>. Le souhait des organisateurs des [[Jeux olympiques d'été de 2024|Jeux olympiques de 2024]] à [[Paris]] est d'éviter que cela ne se reproduise grâce à un nombre important d'installations olympiques existant déjà<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=«Changer le regard sur le 93» : l’espoir des habitants de la Seine-Saint-Denis pour les JO 2024 |url=https://www.leparisien.fr/sports/JO/paris-2024/changer-le-regard-sur-le-93-lespoir-des-habitants-de-la-seine-saint-denis-pour-les-jo-2024-09-08-2021-ZOMKL3DILFC5VIKHT4XZPZY5PU.php |site=leparisien.fr |date=2021-08-09 |consulté le=2021-08-15}}</ref>. === Utilisation de drogues améliorant la performance === {{Article détaillé|Dopage aux Jeux olympiques|Liste des médailles olympiques retirées}} Au début du {{s-|XX|e}}, de nombreux athlètes olympiques ont commencé à utiliser des drogues pour améliorer et augmenter leurs capacités athlétiques. En 1967, le CIO a interdit l'utilisation de drogues améliorant la performance dans la compétition olympique. Lors des [[Jeux olympiques d'été de 1968]] ; le [[Comité international olympique|CIO]] officialise les contrôles antidopage et oblige les femmes à se soumettre à des [[Test de féminité|tests de féminité]]. En [[1989 en sport|1989]], le CIO met en place les contrôles inopinés. Le premier athlète olympique contrôlé positif pour utilisation de drogues améliorant la performance est [[Hans-Gunnar Liljenwall]], un athlète suédois pratiquant le [[Pentathlon moderne]]. Lors des [[Jeux olympiques d'été de 1968]], il perd sa médaille de bronze pour consommation d'alcool<ref>{{lien web |titre=1968 - 16es Jeux Olympiques d'été |url=http://www.universalis.fr/encyclopedie/1968-16es-jeux-olympiques-d-ete/3-13-17-octobre/ |site=[[Encyclopædia Universalis|universalis.fr]] |consulté le=06-10-2020}}.</ref>. Il est le seul athlète à être contrôlé positif pour une substance interdite aux Jeux olympiques de 1968. == Enjeux environnementaux == Les enjeux économiques et médiatiques ne sont pas les seuls enjeux devenus marquants lors des Jeux olympiques. En effet, l'environnement est un sujet de plus en plus pris en compte notamment avec les nombreuses infrastructures et le tourisme qu'apportent les jeux. Tous les aménagements mis en place pour la tenue des Jeux olympiques et pour faciliter la pratique des sports sont des causes de pollution, mais aussi de dérèglement naturels tels que les avalanches, l'utilisation de chlore, la déforestation ou encore l'érosion des sols. La question écologique des jeux d'hiver débute avec l'épreuve de bob. Avec l'ammoniac utilisé pour glacer la piste et l'aménagement difficile de cette dernière, les Jeux de Squaw Valley décident de ne pas mettre en place le sport dans la compétition. Le ski est un autre sujet de discussion entourant l'environnement<ref name="Olympisme, environnement et relations internationales">{{Article|prénom1=Jean-Blaise|nom1=Nidegger|titre=Olympisme, environnement et relations internationales|périodique=Relations internationales|volume=N°112|numéro=4|date=2002|issn=0335-2013|issn2=2105-2654|doi=10.3917/ri.112.0511|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/ri.112.0511|consulté le=2023-04-27|pages=511}}</ref>. En 1992, le Comité des Jeux olympiques se présente au sommet de Rio pour le rassemblement mondial sur la question de l'environnement. Malgré tout, il est difficile du fait de l'envergure des jeux de poser des actions concrètes et dès lors, le développement environnemental autour des jeux prend du temps<ref name="Olympisme, environnement et relations internationales" />. == Olympisme et politique == {{section à recycler|date=novembre 2016}} Malgré les vœux de Coubertin, les deux Guerres mondiales empêchèrent la tenue du rendez-vous olympique. Les Jeux de [[1916 en sport|1916]] furent ainsi annulés pendant la [[Première Guerre mondiale]], et ceux de [[1940 en sport|1940]] et [[1944 en sport|1944]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde]]. La politique s'empare parfois du symbole olympique. D'abord opposé à la tenue des Jeux olympiques en [[Allemagne]], [[Adolf Hitler]] utilise cette manifestation à des fins de propagande. C'est également le cas à [[Moscou]] en [[1980 en sport|1980]]. L'[[Union des Républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] entra pourtant tardivement au sein du mouvement olympique. C'est en 1952 que l'URSS reprendra les compétitions sportives internationales en participant aux Jeux olympiques d'été à Helsinki. Au fil des années, ces Jeux connaîtront un nouvel engouement pour le monde entier car on assistera à une guerre des médailles entre les États-Unis et l'URSS. [[Fichier:Olympic boycotts 1976 1980 1984.PNG|vignette|Boycotts politiques des Jeux entre [[jeux olympiques d'été de 1976|1976]] et [[jeux olympiques d'été de 1984|1984]].]] En [[Jeux olympiques d'été de 1956|1956]], les Jeux de Melbourne sont boycottés par les [[Pays-Bas]], l'[[Espagne]] et la [[Suisse]] qui manifestent ainsi leur désaccord avec la répression [[soviétique]] de l'époque en [[Hongrie]]. Lors de ces mêmes Jeux, l'[[Italie]], l'[[Égypte]], l'[[Irak]] et le [[Liban]] furent absents en raison de la [[crise du canal de Suez|crise de Suez]]. En [[Jeux olympiques d'été de 1968|1968]], [[Jeux olympiques d'été de 1972|1972]] et [[Jeux olympiques d'été de 1976|1976]], de nombreux pays africains boycottent les Jeux afin de protester contre le régime d'apartheid sud-africain. L'exclusion de la [[Nouvelle-Zélande]] est également réclamée, car son équipe de rugby s'était rendue en [[Afrique du Sud]] pour y jouer des matches. À [[Montréal]], 21 pays africains et le Guyana manquent à l'appel. Précisons que le Président Senghor (alors Président d'honneur de la Fédération Mondiale des Cités Unies) avait célébré le jumelage symbolique du village olympique avec toutes les villes du monde pour en faire un village de paix et de fraternité, quatre ans après l'assassinat des athlètes Israéliens dans le village olympique de Munich. Il avait souhaité que la politique soit exclue des JO, c'est pourquoi le Sénégal et la Côte d'Ivoire sont restés et ont participé aux JO de Montréal. C'est aussi lors de ces Jeux que pour la première fois des athlètes ont été reçus chez l'habitant et que le soir, ils étaient célébrés par les municipalités du Québec - fait unique dans l'histoire des jeux olympiques. En [[Jeux olympiques d'été de 1972|1972]], lors des Jeux de Munich, un commando de terroristes palestiniens prit en otage onze membres de la délégation israélienne dans le village olympique et les assassina. Depuis ce crime, les polices des pays occidentaux comprennent des sections [[antiterrorisme|antiterroristes]] très pointues. De plus, la sécurité est renforcée autour des grands événements comme les Jeux olympiques. Le village olympique est parfois comparé à un bunker. {{Article détaillé|Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich}} En [[Jeux olympiques d'été de 1980|1980]], les [[États-Unis]] et 64 autres délégations boycottent les [[Jeux olympiques d'été de 1980|Jeux de Moscou]] en raison de l'intervention soviétique en Afghanistan. La [[France]] ou encore le [[Royaume-Uni]] ne se sont pas solidarisés avec ce mouvement et se rendent à [[Moscou]] avec quatorze autres nations occidentales. Le Comité olympique américain (USOC) tente de passer outre l'ordre de boycott donné par la Maison Blanche. Il faut que le [[Jimmy Carter|président américain]] Carter menace les athlètes d'interdiction de sortie de territoire pour faire plier l'USOC. En réplique à ce boycott, l'URSS et quatorze de ses pays satellites boycottent les [[Jeux olympiques d'été de 1984|Jeux de Los Angeles]] quatre ans plus tard sous prétexte que la sécurité des délégations n'était pas garantie et à cause de l'installation de fusées Pershing américaines en Europe de l’Ouest. Cependant, la [[Roumanie]] se distingue du bloc de l'Est en se rendant à [[Los Angeles]]. En [[Jeux olympiques d'été de 1988|1988]], [[Cuba]], l'[[Éthiopie]] et le [[Nicaragua]] boycottent les Jeux de Séoul pour protester contre la mise à l'écart de la [[Corée du Nord]] dans l'organisation des Jeux. En [[Jeux olympiques d'été de 1996|1996]], lors des Jeux olympiques d'Atlanta, une bombe explose sur la place principale de la ville, tuant deux personnes et en blessant cent onze. Avant 2008, un mouvement de protestation, mené par [[Reporters sans frontières]], tente de convaincre le plus de pays possible de boycotter la cérémonie d'ouverture des [[Jeux olympiques d'été de 2008|Jeux olympiques de Pékin en 2008]] pour protester contre le bafouement des [[droits de l'homme]] en [[république populaire de Chine]]. Ce mouvement de protestation se manifeste particulièrement durant le passage de la flamme olympique autour du monde et notamment à Paris. En 2022, lors des JO d'hiver de Pékin, les États-Unis, le Canada ainsi que le Royaume-Uni ont décidé d'accomplir un boycott diplomatique afin de protester contre la politique de répression des ouïgours menée par le pays organisateur<ref>{{Lien web |auteur=Le Point |titre=Les Jeux olympiques sont-ils apolitiques ? |url=https://www.lepoint.fr/eureka/les-jeux-olympiques-sont-ils-apolitiques-02-05-2023-2518622_4706.php#11 |date=2 mai 2023}}</ref>. En 2024, les athlètes russes et biélorusses peuvent participer aux JO de Paris 2024 sous certaines conditions. En effet, en raison de la guerre menée par la Russie en Ukraine, le CIO a accepté la participation des athlètes sous bannières neutres et qu'ils n'aient pas joué de rôle dans l'invasion russe de l'Ukraine<ref>{{Lien web |auteur=Le Parisien |titre=JO Paris 2024 : Estanguet « soutient plutôt » la participation des athlètes russes et biélorusses |url=https://www.leparisien.fr/jo-paris-2024/jo-paris-2024-estanguet-soutient-plutot-la-participation-des-athletes-russes-et-bielorusses-31-12-2023-RRA3BHT4VRCOZCIBYT4X5ZIWCM.php |date=31 décembre 2023}}</ref>. == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Olympic Games|357884554}} === Notes === {{Références|groupe=n}} === Références === {{Références nombreuses|références= <ref name=Ebert>{{Article|langue=de|prénom1=Joachim|nom1=Ebert|titre=Zum Pentathlon der Antike|sous-titre = Untersuchungen über das System der Siegeremittlung und die Ausführung des Halterensprunges|éditeur = Akademie-Verlag|périodique=Abhandlungen der Sächsischen Akademie der Wissenschaften zu Leipzig, Philologisch-Historische Klasse|volume=56|numéro=1|année=1963|lieu = Berlin}} Traduction française : Joachim Ebert, ''[http://www.la84foundation.org/OlympicInformationCenter/RevueOlympique/1963/BDCF83/BDCF83o.pdf Sur le pentathlon de l'Antiquité, La méthode de désigner le vainqueur et la façon de sauter]'', sur le site de la Fondation LA84.</ref> |taille=25}} == Voir aussi == {{Autres projets | commons = Category:Olympic Games | wiktionary = Jeux olympiques | wikinews = Catégorie:Jeux Olympiques }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|auteur1=Pierre Lagrue|titre=Le Siècle Olympique. Les Jeux et l’Histoire (Athènes, 1896-Londres, 2012)|éditeur=Encyclopædia Universalis|année=2012|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=La naissance des Jeux Olympiques et le sport dans l'Antiquité|lieu=Paris|éditeur=[[Les Belles Lettres]]|année=1992|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=Les Prermiers jeux Olympiques|éditeur=Ed.Sutton|année=2020|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=Les Origines des épreuves olympiques dès les Chinois et les Egyptiens|éditeur=Ed.du Rocher|année=2006|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=Jeux de mains, jeux de vilains, l'origine des expressions du sport et des jeux Olympiques|éditeur=Ed. de Bartillat|année=2006|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=Les dieux du stade|éditeur=Ed.Fleurus|année=1994|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Violaine Vanoyeke|titre=Aux jeux Olympiques|éditeur=Ed.Jean-Claude Lattès|année=2000|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Alain Arvin-Bérod|titre=Les enfants d'Olympie (1796-1896)|lieu=Paris|éditeur=Cerf|année=1996|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Coll.|titre=Les Jeux Olympiques d'Athènes à Athènes (1896-2004)|lieu=Paris|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=2004|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=H. Charpentier|auteur2=E. Boissonnade|titre=100 ans de Jeux Olympiques|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions France-Empire|France-Empire]]|année=1996|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=D. Costelle|auteur2=E Berlioux|titre=Histoire des Jeux Olympiques|lieu=Paris|éditeur=Larousse|année=1980|isbn=}} * {{Ouvrage|auteur1=Raymond Marcillac|titre=Les champions Olympiques|lieu=Paris|éditeur=Fernand Nathan|année=1967}} * {{Ouvrage|auteur1=[[Sébastien Nadot]]|auteur2=C. Boli|directeur2=oui|titre=Les Jeux olympiques : cette chevalerie moderne|sous-titre=Les Jeux olympiques. Fierté nationale et enjeu mondial|éditeur=éd. Atlantica|année=2008|format=PDF|passage=16|isbn=|lire en ligne=https://www.academia.edu/369523/Les_jeux_olymiques_cette_chevalerie_moderne_The_Olympic_Games_this_modern_chivalry_ Lire en ligne}} * {{Ouvrage|auteur1=R. Pointu|titre=Les Marathons olympiques|lieu=Paris|éditeur=[[Calmann-Lévy]]|année=2003|isbn=}} * {{article|périodique=Les Cahiers de l'histoire|lieu=Paris|numéro=78|date=septembre 1968|titre=Les olympiades de la mythologie à 1912}} * {{article|périodique=Les Cahiers de l'histoire|lieu=Paris|numéro=40|date= juillet-septembre 2008|titre= Les Jeux olympiques d'Athènes à Pékin}} * {{Ouvrage|auteur1=Philippe Chollet|titre=Dicolympique|éditeur=[[Éditions Atlantica]]|année=2009|isbn=}} * {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Mustapha Kessous]]|titre=Les 100 histoires des Jeux Olympiques|lieu=Paris|éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]]|collection=Que sais-je ?|année=2012|pages totales=128|isbn=978-2-13-060629-1}} * {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Ouvrage collectif, avec les contributions de Patrick Bond, Eddie Cottle, Stephen Graham, Ashok Kumar, Fabien Ollier, et coll.|titre=La coupe est pleine|sous-titre=Les désastres économiques de sociaux des grands évènements sportifs|lieu=Genève|éditeur=CETIM|année=2013|pages totales=140|isbn=978-2-88053-098-3}} * {{Ouvrage |lang=en |titre=Celebration Capitalism and the Olympic Games|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=Routledge|année=2013|isbn=9780415821971}} * {{Ouvrage |lang=en | titre=Activism and the Olympics: Dissent at the Games in Vancouver and London|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=Rutgers University Press|année=2014|isbn=978-0813562018}} * {{Ouvrage |lang=en | titre=Power Games: A Political History of the Olympics|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=[[Verso Books|Verso]]|année=2016|isbn=9781784780722}} * {{Ouvrage |lang=en | titre=NOlympians: Inside the Fight Against Capitalist Mega-Sports in Los Angeles, Tokyo and Beyond|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=Fernwood Publishing|année=2020|isbn=9781773632766}} * {{Ouvrage |lang=en | titre=The 1936 Berlin Olympics: Race, Power, and Sportswashing|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=Common Ground Research Networks|année=2023|isbn=9781957792248}} * {{Ouvrage |lang=en | titre=What Are the Olympics For?|auteur1=Jules Boykoff|éditeur=Bristol University Press|date=March 26, 2024|isbn=9781529230284}} === Articles connexes === * [[Dopage aux Jeux olympiques]] * [[Record olympique]] * [[Trêve olympique]] * [[Liste d'athlètes olympiques ou paralympiques devenus parlementaires]] * [[Liste d'athlètes olympiques morts à la guerre]] === Liens externes === {{Liens}} * [https://olympics.com/fr/ Site du Comité international olympique] * [http://www.franceolympique.com/ Comité national olympique et sportif français] {{Palette|Compétitions multisports|Jeux olympiques|Jeux olympiques d'été|Jeux olympiques d'hiver|Sport olympique}} {{Portail|Jeux olympiques}} [[Catégorie:Jeux olympiques|*]] [[Catégorie:Grandes compétitions sportives]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux%20olympiques%20de%201900
Jeux olympiques de 1900
{{En-tête label|AdQ|année=2019}} {{Voir homonymes|Jeux olympiques de Paris}} {{Infobox Jeux olympiques | logo= Paris 1900 olympic poster.jpg | olympiade= Jeux olympiques de 1900 | Lien= Jeux olympiques de | AnnéePréc=1896 | AnnéeSuiv=1904 | ville hôte=[[Paris]] | nation hôte={{FRA (1794-1815, 1830-1958)-d}} [[France]] | nations=24 | athlètes=997 | femmes=22 | hommes=975 | nombre d'épreuves=95 | nombre de sports=19 | nombre de disciplines=20 | nombre d'épreuves féminines= | nombre d'épreuves masculines= | nombre d'épreuves mixtes= | date ouverture=[[14 mai en sport|14 mai]] | date clôture= {{date|28|octobre|1900|en sport}} | lecteur ouverture=''Pas d'ouverture officielle'' | fonction lecteur ouverture= | lecteur serment=''pas de serment'' | fonction lecteur serment= | allumeur=''pas de flamme'' | fonction allumeur= | mascotte=''pas de mascotte'' }} Les '''Jeux olympiques de 1900''', officiellement nommés '''Jeux de la {{IIe}} olympiade''', sont la deuxième édition des [[Jeux olympiques|Jeux olympiques modernes]]. Ils ont lieu à [[Paris]] en [[France]] du [[14 mai en sport|14 mai]] au {{date|28|octobre|1900|en sport}} dans le cadre de l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition universelle]]. La décision d'organiser les Jeux de 1900 à Paris est prise lors du [[Ier Congrès olympique|{{Ier}} congrès olympique]] qui a lieu en [[1894 en sport|1894]]. Une concurrence se développe après les [[Jeux olympiques de 1896|Jeux de 1896]] entre d'un côté [[Pierre de Coubertin]], président du [[Comité international olympique]] (CIO), qui veut organiser les Jeux de la {{IIe}} olympiade à Paris mais qui ne réussit pas à mettre en route son projet, et de l'autre [[Alfred Picard]], commissaire général de l'Exposition universelle, qui veut organiser des « '''concours internationaux d'exercices physiques et de sports''' ». L'instance dirigeant alors le sport en France, l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]] (USFSA), penche finalement en {{date-||novembre|1898}} pour les concours de l'Exposition plutôt que pour les Jeux de Coubertin. Ce dernier est alors obligé au printemps 1899 d'accepter le compromis que suggère l'USFSA : {{Citation|Les concours de l'Exposition tiennent lieu de Jeux olympiques pour 1900 et comptent comme équivalent de la deuxième olympiade.}} Ces concours ne sont pas appelés « Jeux olympiques » dans les documents officiels ni sur les affiches de promotion. Ainsi, de nombreux athlètes ignoreront, pour certains jusqu'à leur mort, qu'ils ont disputé des Jeux olympiques. Les concours sportifs attirent {{unité|58731|participants}} mais selon le CIO, 997 athlètes venant de {{nombre|24|pays}} dont {{nombre|22|femmes}} s'affrontent dans les épreuves qu'il considère comme olympiques. Les femmes sont présentes aux Jeux olympiques pour la première fois ; la joueuse de tennis britannique [[Charlotte Cooper]] est la première championne olympique dans une épreuve individuelle. Le CIO reconnaît 95 épreuves sur un total estimé de 477. Parmi les compétitions reconnues, trois [[Sports olympiques|sports]] (la [[Pelote basque aux Jeux olympiques|pelote basque]], le [[Cricket aux Jeux olympiques|cricket]] et le [[Croquet aux Jeux olympiques|croquet]]) et plusieurs épreuves (par exemple le saut en longueur à cheval et la natation avec obstacles) font leur seule apparition de l'histoire au programme olympique. Les compétitions non reconnues incluent des disciplines telles que les [[Concours de ballons aux Jeux olympiques de 1900|concours de ballons]], la [[Pêche à la ligne aux Jeux olympiques de 1900|pêche à la ligne]] et le [[Tir au canon aux Jeux olympiques de 1900|tir au canon]], ainsi que des épreuves professionnelles, réservées aux Français ou avec [[Handicap sportif|handicap]] et des concours scolaires. Vainqueur du {{unité|60|mètres}}, du {{unité|110|mètres}} haies, du {{unité|200|mètres}} haies et du [[saut en longueur]], l'athlète américain [[Alvin Kraenzlein]] remporte le plus d'épreuves reconnues comme olympiques. Après les Jeux de 2020, il est toujours le seul à avoir obtenu quatre titres olympiques individuels en [[athlétisme]] la même année. Il devance le tireur suisse [[Konrad Stäheli]] (trois titres et une troisième place) et l'athlète américain [[Ray Ewry]] qui gagne trois épreuves de sauts sans élan, alors qu'il a perdu l'usage de ses jambes entre 12 et {{nombre|17|ans}} à cause de la [[poliomyélite]]. Un Parisien âgé de 7 à {{nombre|12|ans}} est appelé en renfort comme barreur pour le duo néerlandais qui remporte une épreuve d'[[Aviron aux Jeux olympiques de 1900|aviron]]. On n'a jamais retrouvé le nom du garçon qui est vraisemblablement le plus jeune champion olympique de l'histoire. La [[France aux Jeux olympiques de 1900|France]], pays dont provient plus de la moitié des athlètes, domine le [[Tableau des médailles des Jeux olympiques de 1900|tableau des médailles]] établi ''a posteriori'' avec 102 médailles dont 27 en or. Elle devance les [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|États-Unis]] (47 médailles dont 19 en or) et la [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|Grande-Bretagne]] (30 dont 15 en or). == Contexte == === Rénovation des Jeux === [[Fichier:Baron Pierre de Coubertin.jpg|vignette|alt=Photo en portrait d'un homme en costume de ville.|Le baron [[Pierre de Coubertin]], rénovateur des [[Jeux olympiques]].]] À l'instigation du baron [[Pierre de Coubertin]], le [[Ier Congrès olympique|{{Ier}} Congrès olympique]] est organisé du 16 au {{date-|24 juin 1894}} dans le grand amphithéâtre de la [[Sorbonne]], à [[Paris]], par l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]]. Les deux principaux objets sont l'étude des principes de l'[[amateur]]isme et le rétablissement des [[Jeux olympiques antiques|Jeux olympiques]]. Coubertin a prévu que les premiers Jeux olympiques modernes auraient lieu à Paris en 1900, en même temps que l'[[Exposition universelle de 1900|Exposition universelle]], mais les délégués estiment que six ans seraient une trop longue attente. Des Jeux sont donc prévus en [[Jeux olympiques de 1896|1896]]. Sur proposition du représentant de la Grèce [[Dimítrios Vikélas]], la compétition est organisée à [[Athènes]]<ref>{{harvsp|Müller|1994|p=29-34}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=12}}.</ref>. Cela figure au point XIII de la déclaration sur la réglementation de l'amateurisme et le rétablissement des Jeux olympiques selon lequel le congrès décide {{citation|que les Jeux Olympiques aient lieu la première fois à Athènes, en 1896, et pour la seconde fois à Paris, en 1900, et ensuite de quatre ans en quatre ans, dans d'autres villes du monde}}<ref>{{article|titre=Les travaux du congrès|périodique=Bulletin du Comité international des Jeux olympiques|numéro=1|page=4|date=juillet 1894|lire en ligne=https://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll1/id/12454/rec/2}}. Cité par {{harvsp|Müller|1994|p=34}}.</ref>. À la fin des Jeux de 1896, en tant que nation à l'[[Jeux olympiques antiques|origine des Jeux]], la Grèce revendique le droit d'organiser les épreuves olympiques tous les quatre ans. Notamment soutenu par les athlètes américains et l'athlète et écrivain britannique [[George Stuart Robertson]], le roi [[Georges Ier (roi des Hellènes)|Georges {{Ier}}]] demande au [[Comité international olympique|CIO]] présidé par Pierre de Coubertin qu'Athènes soit la ville hôte permanente des Jeux<ref name="Mallon 4-5">{{harvsp|Mallon|1998|p=4-5}}.</ref>. Coubertin réussit à convaincre ses collègues du CIO de ne pas soutenir cette proposition<ref name=Lagrue>{{harvsp|Lagrue|2012}}.</ref>. Dans une lettre ouverte adressée au roi, il remercie les Grecs pour l'énergie et l'enthousiasme avec lesquels ils ont organisé la compétition d'Athènes mais confirme que les Jeux suivants auront lieu à Paris en 1900. Les Grecs considèrent ensuite que le baron est {{citation|un voleur qui essaie de priver la Grèce de l'un de ses joyaux historiques}}<ref name="Mallon 4-5"/>. Cependant, la famille royale réalise ensuite que son projet serait impossible à réaliser pour des raisons financières. La [[Guerre gréco-turque (1897)|défaite face à l'Empire ottoman]] en 1897 réduit encore la possibilité de Jeux à Athènes en 1900<ref name="Mallon 4-5"/>. === Deux projets concurrents === [[Fichier:Exposition universelle de 1900 - portraits des commissaires généraux-Alfred Picard.jpg|vignette|gauche|alt=Photo en portrait d'un homme en costume de ville.|[[Alfred Picard]], commissaire général de l'[[Exposition universelle de 1900]].]] Certains dirigeants de la [[Troisième République (France)|Troisième république]] estiment que la défaite lors de la [[guerre franco-allemande de 1870]] est liée à la mauvaise condition physique des jeunes Français et l'éducation physique devient obligatoire à l'école primaire en 1882<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref name="Drevon p.28"/>. Le commissaire général de l'[[Exposition universelle de 1900]], [[Alfred Picard]], propose d'y organiser des concours internationaux d'exercices physiques. Il reçoit l'accord du gouvernement pour inclure ces concours sportifs dans le programme de l'Exposition en {{date-|novembre 1893}}<ref name=Lagrue/>. L'objectif est d'organiser des compétitions ouvertes au plus grand nombre pour promouvoir la pratique des exercices physiques dans le pays<ref name="Brouchon 49"/>. En {{date-|janvier 1894}}, Pierre de Coubertin rencontre Alfred Picard et lui annonce qu'il va proposer en juin de rétablir les Jeux olympiques et d'organiser la première édition à Paris. Il lui propose également de mettre en place une exposition consacrée à l'histoire des sports : {{citation|Le projet comportait l'édification dans l'enceinte de l'Exposition ou ses annexes d'une reconstitution de l'[[Altis]] d'[[Olympie]]. Dans l'intérieur des monuments eussent été groupés tous les objets et la documentation concernant les sports, aussi bien ceux de l'Antiquité que du Moyen Âge ou des temps modernes.}} Picard ne donne pas de suite à cet entretien<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/46|48]]-[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/47|49]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=15}}.</ref>. Il crée la commission préparatoire aux Concours internationaux qui se réunit pour la première fois le {{date-|3 novembre 1894}}. Coubertin, qui a organisé les concours scolaires de l'[[Exposition universelle de 1889|Exposition de 1889]], en a été nommé membre mais il ne participe pas aux réunions car il se trouve en Grèce pour préparer les Jeux de 1896. La commission établit un plan général des concours qu'elle publie en {{date-|mai 1895}}. Selon ses mémoires, Coubertin a {{citation|compris qu'il n'y avait pour les Jeux olympiques, rien à attendre de M. Alfred Picard}} et s'est {{citation|résolu à organiser les Jeux de 1900 en dehors de toute ingérence administrative par le moyen d'un comité privé}}<ref name="Drevon p.15">{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/47|49]]-[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/48|50]]}}. Cité par {{harvsp|Drevon|2000|p=15}}.</ref>. En {{date-|novembre 1897}}, après la parution de la classification générale de l'Exposition, il écrit une lettre au ministre du Commerce pour exprimer son inquiétude quant à la place du sport au sein de l’événement et Picard répond que {{citation|ni l'un ni l'autre des griefs articulés par M. de Coubertin ne sont fondés}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=20-21}}.</ref>. Coubertin estime que le projet de Picard {{citation|ne peut qu'échouer et, en tout cas, tant par le cadre choisi (Vincennes) que par la multitude des commissions et sous-commissions et l'énormité du programme (on y prétendait insérer le [[billard]], la [[pêche à la ligne]] et les [[échecs]]), ce ne pourra être qu'une sorte de foire chaotique et vulgaire}}<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/48|50]]}}.</ref>. Il met donc en place un comité d'organisation pour les Jeux olympiques composé notamment d'aristocrates et connu sous le nom de son président, le vicomte [[Sosthènes de La Rochefoucauld|de La Rochefoucauld]]. L'intention de Coubertin est la suivante : {{citation|La foule aura les concours et les fêtes de l'Exposition et nous ferons, nous, des jeux pour l'élite : élite des concurrents, […] élite de spectateurs, gens du monde, diplomates, professeurs, généraux, membres de l'[[Institut de France|Institut]]}}<ref name="Drevon p.22"/>. Le comité annonce à la presse en {{date-|mai 1898}} qu'il s'est formé {{citation|devant le mauvais vouloir et l'inertie des bureaux de l'Exposition}}<ref name="Drevon p.22"/>. Coubertin obtient des promesses de soutien à Paris pour l'organisation et de participations d'athlètes étrangers<ref name="Drevon p.22">{{harvsp|Drevon|2000|p=22}}.</ref>. Le programme établi par son comité est basé sur celui des Jeux de 1896, avec l'addition de la [[boxe]], du [[polo]] et du [[tir à l'arc]] et la suppression du tir<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/49|51]]-[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/50|52]]}}.</ref>. Publié en {{date-|octobre 1898}}, il est jugé {{citation|mesquin et indigne de la nation}} par Picard<ref name="Drevon p.23-24"/>. En novembre, l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]] (USFSA), dont Coubertin est le secrétaire général en titre, décide de ne pas soutenir le comité La Rochefoucauld qui {{citation|représentait la France démocratique et sportive d'une façon vraiment trop imparfaite}} mais de se tenir à disposition de l'Exposition universelle pour contribuer à l'organisation de ses concours sportifs<ref name="Drevon p.23-24"/>. En {{date-|janvier 1899}}, les Concours internationaux physiques et de sports sont annoncés dans le [[Journal officiel de la République française|''Journal officiel'']] avec une trentaine de disciplines qui seront disputées pour la plupart dans le [[bois de Vincennes]]<ref group=N>Depuis 1856, le [[bois de Vincennes]] est un parc de Paris.</ref> et l'organisation des jeux athlétiques est attribuée à l'USFSA<ref name="Drevon p.23-24">{{harvsp|Drevon|2000|p=23-24}}.</ref>. [[Daniel Mérillon]], ancien député et président de l'[[Fédération française de tir|Union française des sociétés de tir]], est nommé délégué général pour les concours sportifs de l'Exposition universelle en {{date-|février 1899}}. Coubertin tente de collaborer avec lui pour organiser les Jeux olympiques mais Picard, qui les qualifie d'{{citation|anachronisme}}, s'y oppose fermement. Avec ces difficultés et à la suite de {{citation|divergences de vue entre la presque unanimité du comité et M. Pierre de Coubertin}}, le vicomte de La Rochefoucauld et les autres membres du comité annoncent leur démission<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/52|54]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=23-25}}.</ref>. Isolé, Coubertin est obligé au printemps 1899 d'accepter le compromis que suggère l'USFSA : {{Citation|Les concours de l'Exposition tiennent lieu de Jeux olympiques pour 1900 et comptent comme équivalent de la deuxième olympiade<ref>{{ouvrage|prénom=Pierre|nom=de Coubertin|titre=[[:s:Une Campagne de vingt-et-un ans|Une Campagne de 21 ans]]|éditeur=Éditions de l'Éducation physique|lieu=Paris|année=1909|page=p. [[:s:Page:Coubertin - Une campagne de vingt-et-un ans, 1909.djvu/158|147]]}}. Cité par {{harvsp|Drevon|2000|p=26}}.</ref>.}} Malgré une organisation qu'il considère comme insuffisante ({{citation|rien ne sortait de terre… ni des bureaux, sinon des sous-commissions nouvelles et de copieux règlements}}) et qui provoque l'inquiétude à l'étranger, Coubertin apporte ensuite son soutien aux concours de l'Exposition en tant que président du CIO : il écrit des articles dans les journaux étrangers, envoie des circulaires à ses collègues du CIO et fait également la promotion des concours lors d'un voyage en Europe du Nord<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=26-27}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/54|56]]}}.</ref>. Alors qu'il souhaitait profiter de l'organisation simultanée de l'Exposition universelle et des Jeux olympiques pour augmenter l'impact de ces derniers, Coubertin doit finalement reconnaître des concours sportifs étalés sur cinq mois, ouverts aux professionnels et aux femmes, mais qui sont éclipsés par l'Exposition et qui ne sont pas nommés « Jeux olympiques » ni dans les documents officiels ni sur les affiches de promotion<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=11}}.</ref>{{,}}<ref name="Drevon 2004 p.27"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Charpentier et Boissonnade|1999|p=51}}.</ref>. == Organisation == === Comité d'organisation === [[Fichier:Daniel Mérillon, délégué général aux sports pour les concours sportifs de l'exposition universelle de 1900 (qui présida à la composition du programme des épreuves de chaque sport).jpg|vignette|alt=Photo en portrait d'un homme en costume de ville.|[[Daniel Mérillon]], délégué général aux sports pour les concours sportifs de l'Exposition universelle de 1900.]] [[Daniel Mérillon]], ancien député et président de l'[[Fédération française de tir|Union française des sociétés de tir]], est nommé délégué général aux Concours d'exercices physiques et de sports. Il est assisté de cinq délégués adjoints<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=24}}.</ref>. Les concours sportifs sont organisés par une commission supérieure d'une trentaine de membres présidée par [[Octave Gréard]] et par douze comités comptant au total environ {{nombre|700|membres}} chargés d'établir le programme des épreuves faisant partie de leurs sections respectives. Environ {{nombre|530|membres}} des jurys dont {{nombre|130|étrangers}} sont également nommés. L'organisation des épreuves est déléguée par contrats aux fédérations sportives des sports concernés. [[Pierre de Coubertin]], président du [[Comité international olympique|CIO]], fait partie des vice-présidents de la section « Jeux athlétiques »<ref name="Drevon p.36">{{harvsp|Drevon|2000|p=36}}.</ref>. Les buts des concours sportifs sont notamment d'{{citation|imprimer à des œuvres destinées à améliorer la force physique et morale du pays un prodigieux élan, en démontrant par des concours internationaux l'importance et l'utilité de ces exercices et en leur donnant une large publicité<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=10}}. Cité par {{harvsp|Drevon|2000|p=176}}.</ref>}} et de {{citation|mettre en lumière les progrès de l'œuvre patriotique entreprise pour l'éducation physique et la jeunesse<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Mérillon|directeur1=Daniel Mérillon|titre=Exposition universelle internationale de 1900|sous-titre=Rapport général administratif et technique|éditeur=[[Imprimerie nationale]]|lieu=Paris|année=1903|page=30}}. Cité par {{harvsp|Drevon|2000|p=176}}.</ref>}}. En plus de leur rôle dans l'éducation et la promotion du sport, le commissaire général de l'Exposition [[Alfred Picard]] souhaite donner un caractère scientifique aux concours sportifs. Il demande donc la création du comité d'hygiène et de physiologie, dirigé par le médecin [[Étienne-Jules Marey]] et composé d'une cinquantaine de chercheurs. Constituant la section XIII du programme général, ce comité a notamment pour objectif de déterminer les effets des différents sports sur le corps, observer leurs mécanismes et découvrir les raisons des performances exceptionnelles des meilleurs athlètes<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=14, 173}}.</ref>. === Aspects économiques === Les dépenses des différents comités d'organisation pour les concours sportifs s'élèvent à {{unité|1780620|[[Franc-or|francs]]}} dont {{formatnum:953448}} pour les prix distribués aux participants. Sur cette somme, {{unité|1045300|francs}} sont des subventions de l'Exposition universelle. Les recettes provenant des billets d'entrée revenant à l'Exposition sont très inférieures aux prévisions : elles sont de {{unité|59059.60|francs}}. Les autres frais pris en charge par l'Exposition s'élèvent à {{unité|280500|francs}} (dont {{unité|150000|francs}} pour la construction du [[vélodrome]] et {{formatnum:80000}} pour le parc d'[[aérostation]]). Les dépenses de l'Exposition pour l'organisation des concours sportifs atteignent donc environ {{unité|1280000|francs}}. En ajoutant les {{unité|150000|francs}} que la ville de Paris a payé pour le vélodrome aux dépenses des comités d'organisation et de l'Exposition, les concours sportifs coûtent environ {{unité|2,2 millions}} de francs au total<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=418-419}}.</ref>. Les {{unité|1045300|francs}} attribués aux comités d'organisation des concours sportifs représentent environ 1 % du budget global de l'Exposition universelle. Cette somme est équivalente à environ {{unité|2,5 millions}} d'[[euro]]s de 2006<ref name="Cartier et Morales"/>. === Promotion === [[Fichier:Paris 1900 olympic poster.jpg|vignette|gauche|alt=Affiche sur fond jaune représentant une femme habillée en noir et tenant les trois armes de l'escrime. Après le titre « Concours internationaux d'escrime », le texte annonce les dates, lieux et prix des épreuves au fleuret, à l'épée et au sabre.|L'affiche reconnue ''a posteriori'' comme l'affiche officielle des Jeux de 1900.]] Aucune affiche n'est conçue pour promouvoir l'ensemble des concours sportifs de l'Exposition universelle mais des affiches sont créées pour les différents sports. Elles ne font cependant pas référence aux Jeux olympiques, qui sont presque inconnus du public en 1900. Une affiche qui annonce les concours d'escrime, dessinée par [[Jean de Paleologu]], est retenue ''a posteriori'' comme l'affiche officielle des Jeux de 1900. Elle représente une escrimeuse alors qu'aucune femme ne participe aux concours d'escrime. Il existe d'autres affiches pour l'athlétisme, l'aviron et la gymnastique. Le terme « olympique » n'apparaît pas non plus dans les documents officiels. Les compétitions sont regroupées sous le nom « Concours internationaux physiques et de sports »<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=27}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://stillmed.olympic.org/media/Document%20Library/OlympicOrg/Factsheets-Reference-Documents/Games/Posters/Document-de-reference-Les-affiches-des-JO-d-ete-d-Athenes-1896-a-Rio-2016.pdf#page=8|titre=Les affiches des Jeux Olympiques d’été d’Athènes 1896 à Rio 2016|site=olympic.org|page=8|date=22 mai 2017|consulté le=25 avril 2019}}.</ref>. Beaucoup d'athlètes ne savent pas que les épreuves auxquelles ils participent font partie des Jeux olympiques<ref name="jeux universels"/>. Le {{date-|6 mai 1900}}, ''[[La Vie au grand air]]'' annonce dans un numéro de 30 pages le programme complet des concours sportifs de l'Exposition et indique les moyens de transport disponibles pour se rendre sur les sites des compétitions depuis Paris<ref name="Drevon p.36"/>{{,}}<ref>{{article|titre=Les Sports à l'Exposition Universelle|sous-titre=Comment on a organisé les concours|périodique=La Vie au grand air|numéro=86|date=6 mai 1900|lire en ligne=https://www.retronews.fr/journal/la-vie-au-grand-air/6-mai-1900/239/2764813/1}}.</ref>. Le magazine publie ensuite régulièrement des résumés et des photographies des épreuves<ref name="Drevon p31">{{harvsp|Drevon|2000|p=31}}.</ref>. === Participants === ==== Sportifs ==== Les concours sportifs de l'Exposition universelle attirent au total {{unité|58731|participants}} dont {{unité|1587|étrangers}}<ref name="Drevon p.28">{{harvsp|Drevon|2004|p=28}}.</ref>{{,}}<ref name="Mérillon p.56">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=56}}.</ref>. Cependant, en listant les épreuves qu'il considère comme olympiques dans son livre ''{{langue|en|The 1900 Olympic Games}}'', l'historien américain [[Bill Mallon]] recense {{unité|1222|participants}} connus sur un total estimé de {{unité|1588|participants}} (dont {{unité|22|femmes}})<ref name="Mallon p.1">{{harvsp|Mallon|1998|p=1}}.</ref>. Sur ces {{unité|1222|athlètes}} connus, 743 sont français<ref name="Mallon p.24"/>. Selon le [[Comité international olympique]], 997 athlètes (dont {{nombre|22|femmes}}) participent aux Jeux olympiques de 1900<ref name="Paris 1900">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900|titre=Paris 1900|éditeur=Comité international olympique|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Cela représente une forte augmentation par rapport aux [[Jeux olympiques de 1896]] qui comptent {{nombre|241|participants}} d'après les chiffres du CIO<ref name="Athènes 1896">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/athenes-1896|titre=Athènes 1896|éditeur=Comité international olympique|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Selon les décisions prises lors du [[Ier Congrès olympique|{{Ier}} congrès olympique]], les participants aux Jeux olympiques sont [[amateur]]s à l'exception des escrimeurs<ref name="Mallon p.13"/>. ==== Participation des femmes ==== [[Fichier:Charlotte Cooper.jpg|vignette|alt=Photo d'une femme vêtue d'une robe blanche et d'une cravate et tenant une raquette de tennis dans la main droite.|La joueuse de tennis britannique [[Charlotte Cooper]], première championne olympique dans une épreuve individuelle, photographiée en 1900.]] Les femmes participent pour la première fois aux Jeux olympiques en 1900. Des épreuves féminines de [[Golf aux Jeux olympiques de 1900|golf]] et de [[Tennis aux Jeux olympiques de 1900|tennis]] sont organisées et quelques femmes participent à des épreuves mixtes en [[Voile aux Jeux olympiques de 1900|voile]], en [[Croquet aux Jeux olympiques|croquet]] et en [[Équitation aux Jeux olympiques de 1900|équitation]]<ref name="Mallon p.1"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://stillmed.olympic.org/Documents/Reference_documents_Factsheets/La_femme_dans_le_Mouvement_Olympique.pdf|titre=Les femmes dans le mouvement olympique|éditeur=Comité international olympique|date= 22 janvier 2016|consulté le={{1er}} avril 2019}}.</ref>. La comtesse [[Hélène de Pourtalès]], qui a les nationalités suisse et américaine, remporte une course de voile avec son mari [[Hermann de Pourtalès|Hermann]] le {{date-|22 mai 1900}}. Le Comité international olympique ainsi que plusieurs historiens la considèrent comme la première participante aux Jeux et la première championne olympique de l'histoire<ref>{{article|titre=À travers l'objectif|périodique=Revue olympique|numéro=110|date=janvier-février-mars 2019|page=51|issn=0251-3498}}.</ref>{{,}}<ref name="Williams p.70">{{harvsp|Williams|2014|p=70}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=55}}.</ref>. [[Bill Mallon]], en s'appuyant sur les recherches de Ian Buchanan, relève cependant que sa participation n'est pas bien documentée et qu'elle n'est peut-être que propriétaire du bateau sans prendre part à la course du {{date-|22 mai}}. Dans un article écrit en 1995, Mallon considère que [[Jeanne Filleul-Brohy]] et [[Marie Ohier]], qui participent aux épreuves de croquet à partir du {{date-|28 juin}}, sont les premières participantes olympiques<ref name="Williams p.70"/>{{,}}<ref>{{Article |titre=The first two women Olympians |auteur1=Bill Mallon |périodique=Citius, Altius, Fortius: The ISOH Journal |pages=38 |volume=3 |numéro=3 |date=1995 |lire en ligne=https://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll10/id/3131/rec/2 |langue=en}}.</ref> auxquelles il faut rajouter {{Mme|Desprès}}, une participante aux mêmes épreuves de croquet, qui a été identifiée comme femme par les historiens des Jeux olympiques après la diffusion de cet article<ref name="Wallechinsky p.1317"/>. Cependant le tournoi féminin de croquet n'attire qu'un seul spectateur payant<ref>{{lien web|url=https://bastillemagazine.com/2022/02/28/lenigme-du-petit-barreur-des-jeux-de-paris/|site=bastillemagazine.com|titre=L’énigme du petit barreur des Jeux de Paris|date=28 février 2022}}.</ref>. C'est donc [[Charlotte Cooper]], vainqueur du tournoi féminin de tennis en juillet, qui serait la première championne olympique<ref name="Williams p.70"/>{{,}}<ref name="grande histoire p.54">{{harvsp|Charpentier et Boissonnade|1999|p=54}}.</ref>. Cooper est dans tous les cas la première championne olympique dans une épreuve individuelle<ref name="jeux universels"/>. Pierre de Coubertin n'est pas favorable à l'arrivée des femmes aux Jeux olympiques<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=50}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=51}}.</ref>. En 1928, il écrit : {{citation|Quant à la participation des femmes aux Jeux, j'y demeure hostile. C'est contre mon gré qu'elles ont été admises à un nombre grandissant d'épreuves<ref>{{article|titre=Message du Baron Pierre de Coubertin à tous les athlètes et participants aux Jeux Olympiques, assemblés à Amsterdam pour la célébration de la {{IXe}} Olympiade|périodique=Bulletin officiel du Comité international olympique|numéro=11|page=5|date=octobre 1928|lire en ligne=https://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll1/id/13540/rec/3}}. Cité par {{lien web|url=https://journalmetro.com/sports/1005494/pierre-de-coubertin-et-la-place-des-femmes-aux-jeux-olympiques/|titre=Pierre de Coubertin et la place des femmes aux Jeux olympiques|auteur=Andréanne Chevalier|éditeur=métro|date=10 août 2016|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>.}} Le développement du sport féminin fait également réagir d'autres personnalités : le poète [[Sully Prudhomme]] écrit qu'il a {{citation|horreur de tout ce qui tend à substituer la force à la grâce, l'énergie à la douceur, l'adresse à la spontanéité chez la jeune fille et, en général, tout ce que la femme emprunte à l'homme de qualités viriles, la dénature et nuit à son charme}} et l'écrivain [[Émile Zola]] se dit {{citation|très partisan de tous les exercices physiques qui peuvent contribuer au développement de la femme, à la condition bien entendu qu'elle n'en abuse pas}}<ref name="grande histoire p.54"/>. ==== Pays participants ==== [[Fichier:1900_Summer_Olympic_games_countries.png|vignette|upright=1.8|Pays participants aux Jeux de 1900. {{Légende/Début}} {{Légende|#1e90ff|Pays participant pour la première fois.}} {{Légende|#00ff7f|Pays ayant déjà participé.}} {{Légende/Fin}}]] Sans en donner la liste, le Comité international olympique indique que 24 nations ont pris part aux Jeux olympiques de 1900<ref name="Paris 1900"/>. Bill Mallon compte {{nombre|28|pays}} participants aux épreuves olympiques<ref name="Mallon p.1"/> alors qu'André Drevon, auteur du livre ''Les Jeux olympiques oubliés : Paris 1900'', liste {{nombre|30|pays}} ayant pris part aux concours sportifs de l'Exposition universelle<ref name="Drevon p.33">{{harvsp|Drevon|2000|p=33}}.</ref>. Selon le CIO, les athlètes des [[Jeux olympiques de 1896]] venaient de {{nombre|14|pays}} différents<ref name="Athènes 1896"/>. Les {{nombre|28|pays}} recensés par Bill Mallon sont les suivants (le nombre indiqué entre parenthèses correspond au nombre d'athlètes engagés connus pour chaque pays)<ref name="Mallon p.24"/> : {| | * {{GER (1871-1918)-d}} [[Allemagne aux Jeux olympiques de 1900|Allemagne]] (75) * {{ARG-d}} [[Argentine aux Jeux olympiques de 1900|Argentine]] (1) * {{GBR-d}} [[Australie aux Jeux olympiques de 1900|Australie]] (2) * [[Fichier:Flag_of_the_Habsburg_Monarchy.svg|bordure|20px]] [[Autriche aux Jeux olympiques de 1900|Autriche]] (13) * {{BEL-d}} [[Belgique aux Jeux olympiques de 1900|Belgique]] (66) * {{BOH-d}} [[Bohême aux Jeux olympiques de 1900|Bohême]] (7) * {{CAN (1868-1921)-d}} [[Canada aux Jeux olympiques de 1900|Canada]] (2) * {{CUB-d}} [[Cuba aux Jeux olympiques de 1900|Cuba]] (1) * {{DEN-d}} [[Danemark aux Jeux olympiques de 1900|Danemark]] (13) * {{ESP (1785-1873, 1875-1931)-d}} [[Espagne aux Jeux olympiques de 1900|Espagne]] (9) * {{USA (1896-1908)-d}} [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|États-Unis]] (73) * {{FRA (1794-1815, 1830-1958)-d}} [[France aux Jeux olympiques de 1900|France]] (743) * {{GBR-d}} [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|Grande-Bretagne]] (96) * {{GRE (1828-1969; 1975-1978)-d}} [[Grèce aux Jeux olympiques de 1900|Grèce]] (3) |width=25| |valign=top| * {{HAI-d}} [[Haïti aux Jeux olympiques de 1900|Haïti]] (1) * {{HUN (1867-1918)-d}} [[Hongrie aux Jeux olympiques de 1900|Hongrie]] (17) * {{IND (1858-1947)-d}} [[Inde aux Jeux olympiques de 1900|Inde]] (1) * [[Fichier:Early 20th Century Qajar Flag.svg|bordure|20px]] [[Iran aux Jeux olympiques de 1900|Iran]] (1) * {{ITA (1861-1946)-d}} [[Italie aux Jeux olympiques de 1900|Italie]] (25) * {{LUX-d}} [[Luxembourg aux Jeux olympiques de 1900|Luxembourg]] (1)<ref group="N">Le participant luxembourgeois est [[Michel Théato]] qui a représenté la France lors du marathon.</ref> * {{MEX (1893-1916)-d}} [[Mexique aux Jeux olympiques de 1900|Mexique]] (4) * {{NED-d}} [[Pays-Bas aux Jeux olympiques de 1900|Pays-Bas]] (29) * {{NOR-d}} [[Norvège aux Jeux olympiques de 1900|Norvège]] (7) * {{PER-d}} [[Pérou aux Jeux olympiques de 1900|Pérou]] (1) * {{ROU-d}} [[Roumanie aux Jeux olympiques de 1900|Roumanie]] (1) * {{RUS-d}} [[Russie aux Jeux olympiques de 1900|Russie]] (4) * {{SWE (1844-1905)-d}} [[Suède aux Jeux olympiques de 1900|Suède]] (10) * {{SUI-d}} [[Suisse aux Jeux olympiques de 1900|Suisse]] (16) |} Les deux pays supplémentaires indiqués par André Drevon sont le Portugal (participant aux épreuves de [[Sauvetage aux Jeux olympiques de 1900|sauvetage]] qui ne sont pas reconnues comme olympiques par Mallon)<ref name="Mallon p.24"/>{{,}}<ref name="Drevon p.33"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=195}}.</ref> et la Nouvelle-Zélande (présente aux épreuves de natation selon Drevon mais pas d'après Mallon)<ref name="Mallon p.24"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=193}}.</ref>. Des athlètes de deux autres pays participent aux épreuves olympiques en 1900. [[Adolphe Klingelhoeffer]], né en France, représente ce pays lors des épreuves d'[[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|athlétisme]] mais il est de nationalité brésilienne au moment des Jeux<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/athletes/kl/adolphe-klingelhoeffer-1.html|titre=Adolphe Klingelhoeffer|site=sports-reference.com|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. [[Francisco Henríquez de Zubiría]], également né en France mais détenteur de la nationalité colombienne en 1900, fait partie de l'équipe française de [[Tir à la corde aux Jeux olympiques de 1900|tir à la corde]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/athletes/he/francis-henriquez-de-zubiria-1.html|titre=Francisco Henriquez de Zubiría|site=sports-reference.com|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Des sportifs venant de nations n'ayant pas encore leur indépendance en 1900 représentent un autre pays : des gymnastes algériens concourent pour France, des Irlandais font partie des équipes britanniques dans plusieurs sports<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=28}}.</ref> et l'escrimeur croate [[Milan Neralić]] représente l'Autriche<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.croatiaweek.com/first-croatian-at-an-olympic-games-a-medal-winner/|titre=First Croatian at an Olympic Games a Medal Winner|éditeur=Croatia Week|date=4 août 2016|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. === Programme === Les compétitions sont réparties pendant la durée de l'Exposition sur la période allant du {{date-|14 mai}} au {{date-|28 octobre}}. Le programme suivant, qualifié de {{citation|complet et remarquablement intéressant}}, est adopté par la commission supérieure des exercices physiques et des sports lors de sa séance du {{date-|10 mars 1900}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=41-42}}. Cité par {{harvsp|Drevon|2000|p=31}}.</ref> : * Section I — Jeux athlétiques : courses à pied et concours athlétiques, football rugby, football association, hockey, cricket, lawn-tennis, croquet, jeux de boules, baseball, crosse canadienne, longue paume, balle au tamis, courte paume, jeux de golf, pelote basque. * Section II — Gymnastique : {{XXVIe}} fête fédérale de l'Union des Sociétés de gymnastique de France, concours-fête de l’Association des Sociétés de gymnastique de la Seine, championnat international de gymnastique. * Section III — Escrime : concours de fleuret, concours d'épée, concours de sabre. * Section IV — Tir : tir à la cible, tir au fusil de chasse, tir aux pigeons, tir à l'arc et à l'arbalète, tir au canon. * Section V — Sport hippique : concours hippique, polo hippique. * Section VI — Vélocipédie : courses vélocipédiques. * Section VII — [[Automobilisme aux Jeux olympiques de 1900|Automobilisme]] : concours de tourisme, concours de motocycles, courses de vitesse, concours de voitures de place et de livraison, concours de poids légers, concours de poids lourds. * Section VIII — Sport nautique : régates à l'aviron, concours de yachting à la voile, concours de bateaux à moteurs mécaniques, concours de natation, concours de pêche à la ligne. * Section IX — Sauvetage : concours de manœuvres de pompes à incendie, concours de sauvetage sur l'eau, concours de premiers secours aux blessés civils et militaires. * Section X — Aérostation : concours de ballons (vingt-quatre concours de natures diverses : durée, altitude, distance), concours de colombophilie. * Section XI — Exercices militaires préparatoires : fête et concours d’exercices militaires préparatoires * Section XII — Concours scolaires : Jeux athlétiques scolaires, aviron scolaire, gymnastique scolaire, fête des écoles communales de la ville de Paris, concours de fleuret inter-scolaire, championnat de tir des écoles supérieures, championnat de tir des lycées et collèges, championnat de tir des écoles primaires. [[Fichier:In the jury box, international games, July 14-19, 1900, Paris, S. B. de Garmendia, Horace Brown, J. E. Sulllivan, Mrs. Sims, Gen. Peck, A. G. Spalding, Mrs. J. E. Sullivan, G. de Saint (NYPL b13537024-56206).tiff|thumb|Jury du match de baseball entre équipes américaines, le {{date-|20 juillet 1900}} sur les terrains du [[Racing Club de France]] au [[Bois de Boulogne]], après l'annulation des parties prévues du 14 au 19.]] Plusieurs compétitions proposées dans la section I sont écartées : le [[patinage sur glace|patinage]] peu pratiqué à Paris, l'[[haltérophilie]] {{citation|accaparée par les professionnels}}, la [[Marche athlétique|marche]] qui {{citation|ne présente pas les caractères d'un concours de jeux athlétiques}} et la [[boxe]], la [[Canne de combat|canne]] et la [[lutte]] à cause de leur dangerosité et leur {{citation|caractère trop théâtral}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=21}}.</ref>. Quatre concours ne sont pas organisés faute de participants : le [[Hockey sur gazon|hockey]], la [[Crosse (sport ancien)|crosse]], la [[balle au tamis]] et la [[Jeu de paume|courte paume]]<ref name="Drevon p31" />. Le tournoi de [[baseball]] n'a pas lieu non plus mais un match est joué entre deux équipes américaines. Il est mentionné dans le rapport de la délégation américaine mais pas dans le rapport des concours sportifs de l'Exposition<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=166}}.</ref>. Selon André Drevon, environ 477 épreuves sont disputées au total dans 34 disciplines dont trois réservées aux Français (concours scolaires, exercices militaires et tir au canon). Sept autres disciplines ne réunissent que des concurrents français et certaines épreuves des disciplines restantes sont réservées au Français<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=181}}.</ref>. Le Comité international olympique indique 95 épreuves<ref name="Paris 1900"/> mais la liste des résultats olympiques disponible sur son site indique 85 épreuves pour un total de 89 podiums (deux finales pour le quatre avec barreur en aviron, deux courses pour trois catégories en voile)<ref name="résultats olympiques">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/resultats-olympiques|titre=Résultats olympiques|éditeur=Comité international olympique|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Le CIO n'a en fait jamais pris de décision formelle pour déterminer lesquelles des épreuves de 1900 il reconnaît comme olympiques<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/about/events.html|titre=What Events are Olympic?|site=sports-reference.com|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Dans son livre ''{{langue|en|The 1900 Olympic Games}}'', [[Bill Mallon]] a donc listé les épreuves qu'il considère comme olympiques en utilisant cinq critères : les épreuves doivent être internationales, sans [[Handicap sportif|handicap]], ouvertes à tout le monde (sans limite d'âge ni réservées aux débutants par exemple), sans véhicule motorisé et réservées aux amateurs (à l'exception de l'escrime)<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=12}}.</ref>. En appliquant ces critères, il retient 89 épreuves pour un total de 95 podiums (deux finales pour le quatre avec barreur en aviron, deux courses pour cinq catégories en voile)<ref name="Mallon p.17">{{harvsp|Mallon|1998|p=17}}.</ref>. Le CIO et Bill Mallon reconnaissent tous deux 19 [[Sports olympiques|sports]] et 20 disciplines<ref name="Mallon p.1"/>{{,}}<ref name="résultats olympiques"/>{{,}}<ref group=N>La natation et le water-polo sont deux disciplines différentes qui font partie du même sport.</ref>, dont trois font leur seule apparition aux Jeux olympiques : la [[Pelote basque aux Jeux olympiques|pelote basque]], le [[Cricket aux Jeux olympiques|cricket]] et le [[Croquet aux Jeux olympiques|croquet]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/sports/|titre=Olympic Sports|site=sports-reference.com|consulté le=27 avril 2019}}.</ref>. L'aviron, qui fait sa première apparition en tant que sport olympique lors de cette édition, fut le seul nouveau sport à avoir été présent depuis à chacune des éditions qui ont suivie jusqu'à nos jours. === Récompenses === [[Fichier:Med 1900.jpg|vignette|alt=Médaille rectangulaire représentant un athlète sur un podium brandissant une branche de laurier avec à l'arrière-plan l'acropole d'Athènes|La plaquette des Sports de [[Frédéric de Vernon]] remise aux participants des différents concours.]] Des prix d'une valeur totale de {{unité|953448|francs}} sont remis aux participants des concours sportifs de l'Exposition<ref name="Mérillon p.56"/>. Des objets d'art sont généralement remis aux meilleurs sportifs amateurs et des prix en espèces aux professionnels. Des médailles et plaquettes sont également distribuées, notamment la plaquette des Sports en [[vermeil]], en argent ou en bronze gravée par [[Frédéric de Vernon]]. Un côté de cette plaquette représente un athlète sur un podium brandissant une branche de [[Laurus nobilis|laurier]] avec à l'arrière-plan l'[[acropole d'Athènes]], et l'autre côté une déesse ailée tenant des branches de laurier avec à l'arrière-plan des monuments de l'Exposition universelle<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=32}}.</ref>{{,}}<ref name="médailles"/>. == Sites == Le centre-ville de [[Paris]] ne suffit pas pour accueillir la totalité de l'Exposition universelle. Un deuxième ensemble est donc prévu dans le [[bois de Vincennes]], avec notamment les pavillons de l'Automobile et du Cycle et les sites des épreuves sportives. Il est desservi par la [[Ligne 1 du métro de Paris|première ligne du métro de Paris]] qui ouvre en {{date-|juillet 1900}}<ref name="Drevon p.33"/>. La seule installation sportive déjà présente à cet endroit est un vieux vélodrome qui est choisi pour les concours de tir à l'arc. L'aménagement des sites nécessaires pour y accueillir tous les concours sportifs {{citation|entraînerait des frais de construction élevés et ne répondrait pas au but que l'on poursuit : la création de grands concours passagers sans dédoublement de l'Exposition elle-même}}. Le projet est donc modifié et les compétitions sont réparties dans la région parisienne, et ailleurs en France pour le golf et la voile<ref name="Cartier et Morales">{{lien web|url=https://journals.openedition.org/teoros/2573?lang=fr|titre=Événementiel sportif et attractivité urbaine et touristique des territoires|sous-titre=L'Exposition universelle de Paris en 1900|auteur1=Alice Cartier|auteur2=Yves Morales|périodique=Téoros|pages=32-40|numéro=33|année=2014|consulté le=9 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="Drevon 34">{{harvsp|Drevon|2000|p=34}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=10}}.</ref>. [[Fichier:Velodrome de Vincennes.jpg|vignette|gauche|alt=Photo aérienne d'un vélodrome au milieu d'un environnement boisé.|Le [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]].]] De nombreuses épreuves ont tout de même lieu dans le bois de Vincennes. Le cyclisme étant un des sports les plus populaires à l'époque, un [[Vélodrome Jacques-Anquetil|nouveau stade vélodrome]] d'une capacité de {{unité|4000|places}} y est bâti pour un coût de {{unité|300000|francs}} répartis à parts égales entre l'Exposition et la ville de Paris qui cherchait à en construire un<ref name="Drevon 34"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=419}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2004|p=30}}.</ref>. Il accueille les compétitions de [[Cyclisme aux Jeux olympiques de 1900|cyclisme]], de [[Gymnastique aux Jeux olympiques de 1900|gymnastique]], de [[Cricket aux Jeux olympiques de 1900|cricket]], de [[Football aux Jeux olympiques de 1900|football]] et de [[Rugby aux Jeux olympiques de 1900|rugby]]. Les concours d'[[Automobilisme aux Jeux olympiques de 1900|automobilisme]], de [[Tir au canon aux Jeux olympiques de 1900|tir au canon]], de [[Colombophilie aux Jeux olympiques de 1900|colombophilie]], de [[Sauvetage aux Jeux olympiques de 1900|sauvetage]] et de [[Concours de ballons aux Jeux olympiques de 1900|ballons]] sont également disputés au bois de Vincennes, notamment autour du [[lac Daumesnil]]<ref name="Drevon 35"/>. Les épreuves d'[[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|athlétisme]] ont lieu à la [[Croix-Catelan]] dans le [[bois de Boulogne]], sur les terrains du [[Racing Club de France]]. Deux tribunes de {{nombre|600|places}} sont installées autour des couloirs tracés à la chaux sur la pelouse. Pendant les épreuves de lancer, les athlètes sont gênés par les arbres qui bordent le site<ref name="Cartier et Morales"/>. Les matchs de [[Tir à la corde aux Jeux olympiques de 1900|tir à la corde]], de [[Polo aux Jeux olympiques de 1900|polo]] et de [[Croquet aux Jeux olympiques|croquet]] et le tir aux pigeons ont également lieu au bois de Boulogne<ref name="Drevon 35"/>. Quelques épreuves sont organisées au centre-ville de Paris : les [[Équitation aux Jeux olympiques de 1900|concours hippiques]] ont lieu sur la [[place de Breteuil]] où un hippodrome provisoire est construit<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=292}}.</ref>, les concours d'[[Escrime aux Jeux olympiques de 1900|escrime]] sont répartis entre la salle des fêtes de l'Exposition au [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] et le [[jardin des Tuileries]]<ref name="lequipe p.43"/>, la [[Longue paume aux Jeux olympiques de 1900|longue paume]] est disputée au [[jardin du Luxembourg]] et les concours militaires sur la [[place du Carrousel]]<ref name="Drevon 35"/>. Les sports nautiques sont répartis le long de la [[Seine]] : la [[Pêche à la ligne aux Jeux olympiques de 1900|pêche à la ligne]] sur l'[[Île aux Cygnes (Paris)|Île aux Cygnes]], l'[[Aviron aux Jeux olympiques de 1900|aviron]], la [[Natation aux Jeux olympiques de 1900|natation]], le [[Water-polo aux Jeux olympiques de 1900|water-polo]] et le [[Sauvetage aux Jeux olympiques de 1900|sauvetage sur l'eau]] entre [[Asnières-sur-Seine|Asnières]] et [[Courbevoie]], les [[Motonautisme aux Jeux olympiques de 1900|courses de bateaux à moteur]] à [[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]] et la [[Voile aux Jeux olympiques de 1900|voile]] à [[Meulan]]<ref name="Drevon 35"/>. Pour les bateaux de plus de 10 tonneaux, les régates ont lieu en mer au large du [[Le Havre|Havre]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=10 mars 2019}}.</ref>. Le tournoi de [[Tennis aux Jeux olympiques de 1900|tennis]] a lieu sur les terrains de la Société de sports de l'[[île de Puteaux]]<ref name="lequipe 50">{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=50}}.</ref>, et celui de [[Pelote basque aux Jeux olympiques de 1900|pelote basque]] sur le terrain de la Société du Jeu de pelote à [[Neuilly-sur-Seine]]<ref name="Mérillon 81-82"/>. Les concours de [[Tir aux Jeux olympiques de 1900|tir]] ont lieu au camp de [[Satory]], à [[Versailles]], sur un terrain mis à disposition par l'armée<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=203}}.</ref>. Enfin, les tournois de [[Golf aux Jeux olympiques de 1900|golf]] sont organisés sur le [[Golf de Compiègne|terrain de Compiègne]], dans l'[[Oise (département)|Oise]], car il n'y en a aucun plus proche de Paris<ref name="L'équipe 40"/>. Les sites des compétitions qui se sont déroulées à Paris et dans sa proche banlieue sont indiqués sur la carte suivante. Cinq sites se trouvent en dehors de la carte : [[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]] (courses de bateaux à moteur), [[Satory]] (tir), le [[golf de Compiègne]], [[Meulan]] et [[Le Havre]] (voile)<ref name="Drevon 35">{{harvsp|Drevon|2000|p=35}}.</ref>. <center> {{Début de carte|style=style}} [[Fichier:{{Géolocalisation/Paris|image|type}}|800px|Paris]] {{G|Paris|48.8263|2.4115|Vélodrome Jacques-Anquetil{{!}}Vélodrome de Vincennes|Site|s}} {{G|Paris|48.8280|2.4086|Bois de Vincennes{{!}}Ancien vélodrome (tir à l'arc)|Site|no}} {{G|Paris|48.8305|2.4155|Lac Daumesnil|Site|e}} {{G|Paris|48.8642|2.2566|Croix-Catelan{{!}}Croix-Catelan (athlétisme)|Site|n}} {{G|Paris|48.8647|2.2508|Bois de Boulogne|Site|so}} {{G|Paris|48.8561|2.2983|Champ-de-Mars (Paris){{!}}Champ-de-Mars (escrime)|Site|n}} {{G|Paris|48.8636|2.3266|Jardin des Tuileries{{!}}Jardin des Tuileries (escrime)|Site|n}} {{G|Paris|48.8469|2.3369|Jardin du Luxembourg{{!}}Jardin du Luxembourg (longue paume)|Site|n}} {{G|Paris|48.8614|2.3343|Place du Carrousel{{!}}Place du Carrousel (concours militaires)|Site|se}} {{G|Paris|48.9003|2.2773|Seine{{!}}La Seine entre Asnières et Courbevoie (aviron, natation et water-polo)|Site|no}} {{G|Paris|48.8863|2.2763|Neuilly-sur-Seine{{!}}Neuilly (pelote basque)|Site|n}} {{G|Paris|48.8814|2.2493|Île de Puteaux{{!}}Île de Puteaux (tennis)|Site|n}} {{G|Paris|48.8472|2.3117|Place de Breteuil{{!}}Place de Breteuil (équitation)|Site|s}} {{G|Paris|48.8531|2.2842|Île aux Cygnes (Paris){{!}}Île aux Cygnes (pêche à la ligne)|Site|s}} {{Fin de carte}} </center> == Déroulement == Les concours sportifs de l'Exposition universelle s'étendent du {{date-|14 mai}} au {{date-|28 octobre 1900}}. Aucune cérémonie d'ouverture ou de clôture n'est organisée pour les épreuves<ref name="Charpentier p.52"/>{{,}}<ref>{{Lien web |url=https://actu.fr/ile-de-france/colombes_92025/jeux-olympiques-quand-colombes-organisait-la-premiere-ceremonie-de-cloture_43726674.html |titre=Jeux Olympiques. Quand Colombes organisait la première cérémonie de clôture |site=actu.fr |auteur=Maxime Gil |en ligne le=27 juillet 2021 |consulté le=18 février 2024}}</ref>, mais les concours sportifs sont mentionnés par le ministre [[Alexandre Millerand]] lors de la cérémonie de clôture de l'Exposition<ref name="Drevon p.176">{{harvsp|Drevon|2000|p=176}}.</ref>. === Épreuves === ==== Athlétisme ==== [[Fichier:Barrières du 110 mètres haies aux JO de Paris 1900.jpg|vignette|alt=Photo de deux personnes sautant par-dessus une barrière. La barrière de gauche se renverse.|Barrières en bois de la course du {{unité|110|mètres}} haies.]] {{article détaillé|Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900}} Les épreuves d'[[athlétisme]] sont les seules qui sont promues en tant qu'épreuves olympiques à l'étranger<ref name="sr athletics">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/ATH/|titre=Athletics at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. Appelées « Championnats du monde » dans le rapport officiel, elles ont lieu le {{1er}} juillet, le {{date-|5 juillet}} et le {{date-|5 août}} pour les professionnels et sur cinq journées entre le 14 et le {{date-|22 juillet}} pour les amateurs. Elles sont disputées à la [[Croix-Catelan]] dans le [[bois de Boulogne]], sur les terrains du [[Racing Club de France]]<ref name="Mérillon p.60-63"/>. Les courses ont lieu sur une piste en herbe de {{unité|500|mètres}} parsemée de trous et de bosses<ref name="sr athletics"/>. Le comité d'organisation estime que jusqu'à {{unité|2000|à=3000|spectateurs}}, dont beaucoup d'Américains, assistent aux épreuves. Au total, plus de 700 athlètes dont environ {{nombre|200|étrangers}} (la moitié sont américains) participent aux compétitions<ref name="Mérillon p.60-63">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=60-63}}.</ref>. Les amateurs disputent 24 épreuves sans [[Handicap sportif|handicap]] et 12 avec handicap et les professionnels s'affrontent dans dix épreuves (sept courses, le saut en hauteur et en longueur et le lancer du poids)<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=182-184}}.</ref>. En recensant les participants aux épreuves amateurs sans handicap, considérées comme olympiques, [[Bill Mallon]] en compte 115 venant de {{nombre|16|pays}}<ref name="Mallon p.24">{{harvsp|Mallon|1998|p=23-24}}.</ref>. [[Fichier:Alvin Kraenzlein vainqueur du saut en longueur aux JO 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'un athlète pendant son saut.|[[Alvin Kraenzlein]], vainqueur de quatre épreuves, lors du saut en longueur.]] Les compétitions amateurs sont largement dominées par les [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|Américains]]. [[Alvin Kraenzlein]], champion amateur des États-Unis dans trois épreuves en 1899 et détenteur du record du monde du saut en longueur, participe à huit épreuves en trois jours. Il remporte le {{unité|60|mètres}} en {{nombre|7|secondes}}, avec un dixième d'avance sur son compatriote [[Walter Tewksbury]]. Lors des séries du {{unité|110|mètres}} haies, il bat le record du monde avec un temps de {{unité|15.6|secondes}} puis gagne la finale en {{unité|15.4|secondes}} devant ses compatriotes [[John McLean (athlétisme)|John McLean]] et [[Frederick Moloney]]. Il remporte également le {{unité|200|mètres}} haies devant [[Norman Pritchard]] ([[Inde aux Jeux olympiques de 1900|Inde britannique]]) et Walter Tewksbury<ref>{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=42}}.</ref>. Kraenzlein est le seul à franchir facilement les haies ; il est considéré comme l'inventeur de la technique de franchissement moderne<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=57}}.</ref>. Le {{date-|14 juillet}}, les qualifications du saut en longueur sont remportées par l'Américain [[Meyer Prinstein]] grâce à un saut de {{unité|7.17|mètres}}. La finale est prévue le dimanche {{date-|15 juillet}} et plusieurs universités américaines affiliées au [[méthodisme]] qui interdisent à leurs athlètes de concourir le dimanche demandent aux organisateurs de la déplacer. Après le refus des Français, les athlètes américains se mettent d'accord pour ne pas se présenter à la finale. Prinstein, qui est de confession juive, accepte également. Alvin Kraenzlein participe cependant à la finale et bat d'un centimètre le saut de Prinstein ; il obtient donc une quatrième victoire. Bien qu'il n'ait pas participé à la finale, les organisateurs attribuent la deuxième place à Prinstein qui se sent trahi par son compatriote. Le lendemain, Prinstein gagne l'épreuve du triple saut devant le champion olympique en titre [[James Connolly (athlétisme)|James Connolly]]<ref>{{harvsp|Tibballs|2012|p=15-16}}.</ref>. Après les Jeux de 2016, Alvin Kraenzlein est toujours le seul sportif ayant remporté quatre titres individuels en athlétisme en une édition des Jeux<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/athletes/kr/al-kraenzlein-1.html|titre=Al Kraenzlein|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. Le grand favori du [[100 mètres masculin aux Jeux olympiques de 1900 (athlétisme)|{{unité|100|mètres}}]] est l'Américain [[Arthur Duffey]] qui a battu ses principaux rivaux [[Frank Jarvis]] et [[Walter Tewksbury]] lors d'une course organisée une semaine plus tôt. Bien qu'ils n'aient jamais couru sur une piste en herbe auparavant, Jarvis et Tewksbury égalent le record du monde qui est de {{unité|10.8|secondes}} pendant les séries alors que Duffey semble s'être économisé. Lors de la finale, Duffey a déjà une forte avance à mi-parcours mais, probablement victime d'une entorse, il s'effondre peu après et laisse Jarvis gagner devant Tewksbury alors que l'Australien [[Stan Rowley]] obtient la troisième place<ref>{{harvsp|Tibballs|2012|p=12-13}}.</ref>. Bien que les Américains ne soient pas habitués à participer à cette épreuve, Tewksbury remporte le {{unité|400|mètres}} haies devant le Français [[Henri Tauzin]] qui était invaincu jusque-là<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=168}}.</ref>. Également deuxième du {{unité|60|mètres}} et troisième du {{unité|200|mètres}} haies, Tewksbury obtient sa cinquième médaille en gagnant le {{unité|200|mètres}} devant Norman Pritchard<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=65}}.</ref>. Encouragé par les spectateurs français qui confondent son uniforme bleu et blanc de l'[[université Columbia]] avec celui du Racing Club de France, l'Américain [[Maxie Long]] remporte le {{unité|400|mètres}} alors que trois de ses compatriotes ne participent pas à la finale, qui a lieu un dimanche, pour des raisons religieuses<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=77}}.</ref>. [[Fichier:Ray Ewry vainqueur du saut en hauteur sans élan aux JO de 1900 (1m65 - WR).jpg|vignette|alt=Photo d'un athlète, de dos, qui saut par-dessus une barre.|L'Américain [[Ray Ewry]], vainqueur de trois épreuves, lors du saut en hauteur sans élan.]] L'Américain [[Ray Ewry]], victime de la [[poliomyélite]], a perdu l'usage de ses jambes entre 12 et {{nombre|17|ans}}. À Paris, alors qu'il a {{nombre|27|ans}}, il remporte pourtant les trois premiers des huit titres olympiques de sa carrière. Il gagne d'abord l'épreuve du saut en hauteur sans élan en battant le record du monde grâce à un saut de {{unité|1.65|mètre}}, devant son compatriote [[Irving Baxter]] qui est en partie d'origine [[sioux]]. Il remporte ensuite le saut en longueur sans élan en franchissant {{unité|3.21|mètres}}, également devant Baxter. Enfin, il atteint {{unité|10.58|mètres}} lors du triple saut sans élan toujours devant Baxter. Après cette performance, le public parisien le surnomme « l'homme caoutchouc »<ref>{{harvsp|Charpentier et Boissonnade|1999|p=58-60}}.</ref>. Le concours du saut à la perche a lieu dans la confusion : trois des meilleurs sauteurs américains ne veulent pas que l'épreuve ait lieu un dimanche. Deux d'entre eux, [[Charles Dvorak]] et Bascom Johnson, se présentent tout de même au concours mais ils repartent car on leur dit qu'il est reporté. Les officiels changent ensuite d'avis et l'épreuve a lieu sans eux mais en présence de Baxter, encore présent après avoir remporté le saut en hauteur. Baxter gagne le saut à la perche devant son compatriote [[Meredith Colket]]. Les Américains protestent et deux autres concours sont organisés mais les résultats finaux ne sont pas modifiés<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=218-219}}.</ref>. Irving Baxter compte donc au total cinq médailles<ref name="sr athletics"/>. Les Britanniques dominent les courses de demi-fond et de fond : [[Alfred Tysoe]] remporte le {{unité|800|mètres}} en {{heure||2|01|2}} alors que l'Américain [[David Hall (athlétisme)|David Hall]], qui a couru en {{heure||1|59|0}} lors des qualifications, termine au troisième rang<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=90}}.</ref> et [[Charles Bennett (athlétisme)|Charles Bennett]] bat le record du monde en terminant le {{unité|1500|mètres}} en {{heure||4|06|2}} devant le Français [[Henri Deloge]] et l'Américain [[John Bray]]<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=101}}.</ref>. [[George Orton]], paralysé jusqu'à l'âge de {{nombre|12|ans}} après être tombé d'un arbre, remporte le {{unité|2500|mètres}} [[steeple]] {{nombre|45|minutes}} après avoir terminé au troisième rang du {{unité|400|mètres}} haies. Il est le premier médaillé olympique canadien. Le Britannique [[Sidney Robinson]] et le Français [[Jean Chastanié]] qui ont mené la plupart de la course terminent deuxième et troisième<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=176}}.</ref>. Le Britannique [[John Rimmer]] gagne le {{unité|4000|mètres}} steeple devant ses compatriotes [[Charles Bennett (athlétisme)|Charles Bennett]] et [[Sidney Robinson]] après avoir mené du début à la fin. Le {{unité|5000|mètres}} par équipes, auquel les Américains ne participent pas car la course a lieu un dimanche, est remporté par les Britanniques devant les Français. L'Australien [[Stan Rowley]], trois fois médaillé de bronze en sprint, participe avec les Britanniques à qui il manquait un athlète mais son résultat n'est pas pris en compte car seuls les quatre meilleurs temps de chaque équipe sont comptabilisés<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=296-297}}.</ref>. Le Hongrois [[Rudolf Bauer]] remporte le lancer du disque devant le Bohémien [[František Janda-Suk]] et l'Américain [[Richard Sheldon]]. La zone d’atterrissage des disques se trouve entre deux rangées d'arbres, ce qui augmente la difficulté de l'épreuve<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=257}}.</ref>. Lors du lancer du marteau, c'est un chêne situé dans la zone de lancement qui perturbe les athlètes. Détenteur du record du monde, l'Américain [[John Flanagan (athlétisme)|John Flanagan]] doit attendre son quatrième essai pour se placer au premier rang devant deux compatriotes<ref>{{harvsp|Charpentier et Boissonnade|1999|p=56}}.</ref>. Les Américains réalisent également un triplé lors du lancer du poids<ref name="sr athletics"/>. [[Fichier:Départ du Marathon des JO 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'un groupe immobile au milieu d'un chemin.|Le départ du [[Marathon masculin aux Jeux olympiques de 1900|marathon]].]] Le départ et l'arrivée du [[Marathon masculin aux Jeux olympiques de 1900|marathon]] se situent à la Croix-Catelan et le parcours, d'une longueur de {{unité|40.260|kilomètres}}, suit les [[Enceinte de Thiers|fortifications de Paris]] ce qui lui vaut le surnom de {{Citation|marathon des fortifs}}. Les concurrents prennent le départ en milieu d'après-midi par une température de {{Unité|39|degrés}}. À certains endroits, ils doivent trouver leur chemin parmi les automobiles, les cyclistes, les tramways, les carrioles des artisans, les passants et les troupeaux de moutons et de vaches conduits vers les [[abattoirs de la Villette]]. Les cinq concurrents français ont reconnu le parcours mais le Suédois [[Ernst Fast]], qui fait partie des favoris, est mal aiguillé par un policier à la [[porte de Passy]] alors qu'il est en tête et prend du retard. Un autre des favoris, le Français [[Georges Touquet-Daunis]], s'arrête dans un café après {{unité|12|kilomètres}} et annonce après quelques bières qu'il ne repartira pas à cause de la chaleur. Seuls sept des treize concurrents terminent la course. Le marathon est remporté en {{heure|2|59|45}} par le Luxembourgeois courant pour la France [[Michel Théato]], devant le Français [[Émile Champion]] et Ernst Fast<ref>{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=46-47}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=141-142}}.</ref>. Les Britanniques et les Américains accusent Théato d'avoir pris des raccourcis et d'avoir été escorté<ref>{{harvsp|Miquel|2004|p=31}}.</ref>. ==== Aviron ==== [[Fichier:François Brandt, Roelof Klein and unknown French Boy (1900 Summer Olympics) cropped.jpg|vignette|alt=Photo de deux hommes en tenue de sport posant avec un jeune garçon.|[[François Brandt]], [[Roelof Klein]] et un garçon parisien remportent l'épreuve du deux avec barreur.]] {{article détaillé|Aviron aux Jeux olympiques de 1900}} En [[Aviron (sport)|aviron]], une journée de régates populaires sur la [[Marne (rivière)|Marne]] est d'abord organisée le {{date-|19 août}} pour les rameurs dits « de promenade ou indépendants ». Elle compte {{nombre|270|participants}} et réunit {{unité|10000|spectateurs}}. Les compétitions ont ensuite lieu les samedi 25 et dimanche {{date-|26 août}} sur la [[Seine]], dans le bassin d'[[Asnières-sur-Seine|Asnières]]-[[Courbevoie]]. Neuf épreuves sont au programme : une course à un rameur senior, les courses à deux, quatre et huit rameurs juniors et seniors, une course à quatre rameurs seniors secondaire et une course à quatre rameurs pour débutants<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=5-7}}.</ref>. Les épreuves éliminatoires ont lieu le samedi et le dimanche matin et les finales, pour lesquelles la navigation sur la Seine est interrompue, le dimanche après-midi<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=10-11}}.</ref>. La longueur du parcours est de {{unité|1750|mètres}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://worldrowing.com/news/why-race-2000m-the-history-behind-the-distance|titre=Why do we race 2000m? - The history behind the distance|éditeur=Fédération internationale des sociétés d'aviron|date={{1er}} mai 2017|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. Pour les quatre épreuves seniors considérées comme des épreuves olympiques, Bill Mallon recense {{nombre|107|participants}} venant de huit pays<ref name="Mallon p.24"/>. Les épreuves sont très populaires auprès du public<ref name="rowing sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/ROW/|titre=Rowing at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. Le Français [[Hermann Barrelet]] remporte facilement la finale individuelle devant son compatriote [[André Gaudin]] et le Britannique [[Saint-George Ashe]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/ROW/mens-single-sculls.html|titre=Rowing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Single Sculls|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. Lors des séries de l'épreuve à deux avec [[Barreur (aviron)|barreur]], les favoris néerlandais [[François Brandt]] et [[Roelof Klein]] sont surpris de terminer avec huit secondes de retard sur les Français [[Lucien Martinet]] et [[René Waleff]]. Cela s'explique par le fait que le barreur des Néerlandais, [[Hermanus Brockmann]], est un adulte de {{unité|60|kg}} alors que ceux des équipages français sont des enfants plus légers. Ils décident de faire de même et, lors de la finale, leur barreur est un enfant de {{unité|33|kg}} qui n'a pas été engagé par les équipes françaises à cause de son poids trop élevé. Son âge est estimé entre 7 et {{nombre|12|ans}}. Les Néerlandais partent rapidement et, bien qu'ils se fassent rattraper vers la fin, remportent l'épreuve avec une avance de {{unité|0.2|seconde}} sur Martinet et Waleff. Le nom du garçon parisien n'a jamais été retrouvé mais il est vraisemblablement le plus jeune champion olympique de l'histoire<ref name="jeux universels">{{Lien web|url=https://www.olympic.org/fr/news/paris-1900-des-jeux-universels|titre=Paris 1900 : des Jeux universels|date=13 septembre 2017|éditeur=Comité international olympique|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Tibballs|2012|p=17-18}}.</ref>. La finale de l'épreuve à quatre avec barreur doit réunir les vainqueurs des trois séries éliminatoires et le deuxième de la série 3 mais quand les officiels remarquent que les perdants des séries 2 et 3 ont des meilleurs temps que les premiers de la série 1, ils décident d'organiser une série supplémentaire. Elle est cependant annulée car les organisateurs n'arrivent pas à contacter tous les équipages et ils décident que la finale réunirait les trois vainqueurs et les trois perdants les plus rapides. Les vainqueurs des séries refusent d'y participer car le parcours est préparé pour seulement quatre bateaux. La finale est remportée par le Cercle de l'Aviron Roubaix devant l'[[Union Nautique de Lyon]] et l'équipage allemand Favorite Hammonia. Comme le résultat n'est pas satisfaisant, une deuxième finale est organisée pour les vainqueurs des séries. Le Germania Ruder Club la gagne devant Minerva [[Amsterdam]] et le club allemand Ludwigshafener Ruder Verein. Les deux finales sont considérées comme des finales olympiques<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=901-902}}.</ref>. Le huit du Vesper Boat Club de [[Philadelphie]], champion des États-Unis en 1900, est le seul équipage non-européen des compétitions d'aviron. Il remporte facilement sa course devant le Royal Club Nautique de [[Gand]] et Minerva Amsterdam<ref name="rowing sr"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/ROW/mens-coxed-eights.html|titre=Rowing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Coxed Eights|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=2 mars 2019}}.</ref>. ==== Cricket ==== {{article détaillé|Cricket aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Crick usfsa.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'un groupe d'hommes habillés en blanc. Neuf hommes sont debout et les trois autres sont assis devant eux.|L'équipe de cricket qui représente la France.]] Le [[cricket]] fait partie du programme des [[Jeux olympiques de 1896]] mais l'épreuve est annulée à cause du manque de participants<ref name=espn>{{lien web|langue=en|url=http://www.espncricinfo.com/magazine/content/story/134962.html|titre=The ignorant Olympians|auteur=Martin Williamson|éditeur=ESPN cricinfo|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. En 1900, trois matchs sont prévus : France – Belgique, France – Pays-Bas et France – Grande-Bretagne. Seul le troisième a lieu car les Néerlandais ne trouvent pas suffisamment de joueurs et les Belges n'envoient pas d'équipe. Ce match, le seul de l'histoire du [[cricket aux Jeux olympiques]], a lieu les 19 et {{date-|20 août}} au [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]]. La Grande-Bretagne est représentée par les Devon & Somerset Wanderers et la France par douze joueurs sélectionnés parmi deux clubs membres de l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]] qui sont pour la plupart des Britanniques expatriés en France<ref name="cricket sr">{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CRI/mens-cricket.html|titre=Cricket at the 1900 Paris Summer Games: Men's Cricket|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. C'est pour ce motif qu'en 2021 le CIO décernera finalement la médaille d'argent remportée par l'équipe de [[France]] à l'[[Équipe mixte aux Jeux olympiques de 1900|Équipe mixte]]. Ce sport peu populaire en France et décrit par ''[[La Vie au grand air]]'' comme {{citation|sans couleurs au non-initié}} attire très peu de spectateurs<ref name=espn/>. Les scores sont les suivants : {{Abréviation|117|117 courses marquées, tous éliminés}} et {{Abréviation|145/5|145 courses marquées, cinq joueurs éliminés}} pour la Grande-Bretagne ; 78 et 26 pour la France. Les Britanniques gagnent donc très largement avec une avance de 158 [[Course (cricket)|courses]]<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1316}}.</ref>. ==== Croquet ==== [[Fichier:Croquet1900.jpg|vignette|alt=Photo d'un homme poussant la boule en direction d'un arceau. À l'arrière se trouve un homme en costume tenant un carnet.|Un joueur pendant le tournoi de croquet.]] {{article détaillé|Croquet aux Jeux olympiques}} Les compétitions de [[croquet]] ont lieu les week-ends entre le {{date-|24 juin}} et le {{date-|15 août}} sur la pelouse de Madrid dans le bois de Boulogne. Ce programme dissuade les joueurs provinciaux et étrangers de participer au concours ; une douzaine de Parisiens seulement (dont trois femmes) y prennent part. Un amateur anglais, probablement le seul spectateur payant, fait le déplacement depuis Nice pour assister à la première journée<ref name="Wallechinsky p.1317"/>{{,}}<ref name="rapport p.72">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=72}}.</ref>. C'est la seule apparition de ce sport aux Jeux olympiques mais le [[Roque aux Jeux olympiques de 1904|roque]], une variante du croquet, fait partie du programme en [[Jeux olympiques de 1904|1904]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1904/ROQ/|titre=Roque at the 1904 St. Louis Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. Quatre épreuves sont disputées : le championnat simple à une boule par point, le championnat simple par camps (deux boules contre deux boules), le championnat double et le handicap simple à deux boules<ref name="rapport p.72"/>. Les trois premières sont considérées comme olympiques<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CRO/|titre=Croquet at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. L'épreuve à une boule se joue sur plusieurs tours à élimination ; elle est remportée par [[Gaston Aumoitte]] devant [[Georges Johin]] et [[Chrétien Waydelich]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CRO/mixed-singles-one-ball.html|titre=Croquet at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Singles, One Ball|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. Chrétien Waydelich gagne le concours à deux boules devant [[Maurice Vignerot]], vainqueur de l'épreuve avec handicap, et [[Jacques Sautereau]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CRO/mixed-singles-two-balls.html|titre=Croquet at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Singles, Two Balls|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. Seuls les noms des vainqueurs du championnat double sont connus : il s'agit des deux premiers de l'épreuve à une boule, Gaston Aumoitte et Georges Johin<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CRO/mixed-doubles.html|titre=Croquet at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Doubles, Two Balls|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=3 mars 2019}}.</ref>. ==== Cyclisme ==== {{article détaillé|Cyclisme aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Cycling Sprint 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Photo de trois cyclistes sur une piste devant la ligne de départ, avec trois hommes leur aidant à rester en équilibre.|La finale de l'épreuve de vitesse.]] Les épreuves [[Cyclisme|cyclistes]], appelées « courses vélocipédiques », ont lieu dans le [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]] entre le 9 et le {{date-|16 septembre}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=301-302}}.</ref>. Les courses professionnelles de ce sport très populaire à l'époque comprennent le {{unité|1000|mètres}}, le {{unité|2000|mètres}}, le {{unité|100|kilomètres}}, le {{unité|100|milles}} ({{unité|160|kilomètres}}) et le Bol d'or couru sur {{nombre|24|heures}}. [[Maurice Garin]], futur vainqueur du [[Tour de France 1903|premier Tour de France]] en 1903, termine troisième du Bol d'or<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=58-59}}.</ref>. Trois courses sont réservées aux amateurs et donc considérées comme olympiques : la vitesse individuelle, la course aux points et les {{unité|25|kilomètres}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CYC/|titre=Cycling at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=543, 567 et 576}}.</ref>. Selon Bill Mallon, 72 cyclistes (dont 59 Français) venant de six pays y prennent part<ref name="Mallon p.24"/>. La vitesse se court en quatre tours de compétition sur une distance de {{unité|1000|mètres}}. Le Français [[Albert Taillandier]] gagne la finale avec un temps de {{heure||2|52}} devant son compatriote [[Fernand Sanz]] et l'Américain [[John Henry Lake]], deuxième lors des [[Championnats du monde de cyclisme sur piste 1900]] qui ont eu lieu à Paris en août<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CYC/mens-sprint.html|titre=Cycling at the 1900 Paris Summer Games: Men's Sprint|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>. La course aux points a une longueur de {{unité|5|kilomètres}} ; des points sont attribués aux trois premiers à chaque tour. L'Italien [[Enrico Brusoni]] gagne cinq des dix sprints et remporte la course en {{heure||7|9}} avec {{nombre|21|points}}, devant l'Allemand [[Karl Duill]] et le Français [[Louis Trousselier]] ({{nombre|9|points}} chacun). Trousselier est notamment le futur vainqueur du [[Tour de France 1905]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CYC/mens-points-race.html|titre=Cycling at the 1900 Paris Summer Games: Men's Points Race|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>. [[Louis Bastien (sportif)|Louis Bastien]], champion du monde sur {{unité|100|kilomètres}} et grand favori du {{unité|25|kilomètres}}, remporte facilement la course en {{heure||25|36|2}}. Il devance le Britannique [[Lloyd Hildebrand]] et [[Auguste Daumain]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/CYC/mens-25-kilometres.html|titre=Cycling at the 1900 Paris Summer Games: Men's 25 kilometres|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=4 mars 2019}}.</ref>. ==== Escrime ==== [[Fichier:ItaloSantelli1900Olympics.jpg|vignette|alt=Photo de deux hommes pendant un combat d'escrime.|Le combat entre [[Italo Santelli]] (à gauche) et [[Jean-Baptiste Mimiague]] pendant l'épreuve des maîtres au fleuret.]] {{article détaillé|Escrime aux Jeux olympiques de 1900}} Selon les règles décidées lors du [[Ier Congrès olympique|{{Ier}} Congrès olympique]] en 1894, l'[[escrime]] est la seule discipline olympique à laquelle les professionnels peuvent participer<ref name="Mallon p.13">{{harvsp|Mallon|1998|p=13}}.</ref>. Les sept épreuves organisées à Paris sont donc considérées comme olympiques : une épreuve amateur et une pour les professeurs dans chaque arme ([[fleuret]], [[épée]] et [[sabre]]), et une finale à l'épée entre les meilleurs professeurs et amateurs. L'escrime est un des sports les plus populaires en France à l'époque et c'est la discipline olympique qui réunit le plus d'athlètes en 1900 : {{nobr|258 dont}} {{nobr|47 étrangers}} venant de {{nobr|18 pays}}<ref name="Mallon p.24"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FEN/|titre=Fencing at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. Les concours de fleuret ouvrent le programme des concours sportifs le {{date-|14 mai}}. Ils sont disputés dans la salle des fêtes de l'Exposition sur le [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]]<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=54}}.</ref>. Lors du tournoi amateur, des séries permettent de qualifier 8 des 54 escrimeurs pour la finale lors de laquelle chacun d'entre eux affronte les sept autres. Le capitaine [[Émile Coste]] remporte la compétition avec six victoires, devant [[Henri Masson (escrime)|Henri Masson]] (cinq) et [[Marcel Boulenger]] (quatre)<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FEN/mens-foil-individual.html|titre=Fencing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Foil, Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. Pendant le tour final du tournoi des maîtres, [[Lucien Mérignac]] et [[Alphonse Kirchhoffer]] ont chacun six victoires ; ils disputent donc un match de barrage remporté par Mérignac. [[Jean-Baptiste Mimiague]] termine au troisième rang<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FEN/mens-foil-masters-individual.html|titre=Fencing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Foil, Masters, Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. Les concours d'épée ont lieu en plein air, sur la terrasse du [[Jeu de paume (centre d'art)|Jeu de paume]] au [[jardin des Tuileries]], ou dans des tentes les jours de pluie. Après les séries éliminatoires, les trois meilleurs de chacune des trois demi-finales disputent une [[Poule (sport)|poule]] finale. [[Ramón Fonst]], un Cubain de 16 ans qui a grandi en France, la termine à égalité avec [[Louis Perrée (escrime)|Louis Perrée]] (deux touches chacun). Après une touche invalidée par le jury de chaque côté, Fonst contre une attaque de Perrée et remporte le barrage. La troisième place revient à [[Léon Sée]]<ref name="lequipe p.43">{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=43}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FEN/mens-epee-individual.html|titre=Fencing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Épée, Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. [[Albert Ayat]], le professeur de Fonst, remporte le concours des maîtres devant [[Gilbert Bougnol]] et [[Henri Laurent]]. Les quatre meilleurs amateurs et les quatre meilleurs maîtres s'affrontent ensuite dans une poule finale. Albert Ayat obtient la première place devant son élève Ramón Fonst et Léon Sée<ref name="lequipe p.43"/>. Finalement, les concours au sabre ont lieu dans la salle des fêtes de l'Exposition. Vingt-trois escrimeurs dont treize étrangers prennent part au concours amateur. Le comte [[Georges de La Falaise]] remporte la compétition en gagnant six de ses sept matchs du tour final, devant [[Léon Thiébaut]] qui en gagne cinq. L'Autrichien [[Siegfried Flesch]] termine au troisième rang<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FEN/mens-sabre-individual.html|titre=Fencing at the 1900 Paris Summer Games: Men's Sabre, Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. Deux Italiens obtiennent les deux premières places du tournoi des maîtres : [[Antonio Conte]], professeur à Paris, et [[Italo Santelli]] qui enseigne à Budapest. L'Autrichien [[Milan Neralić]] est troisième<ref name=Lagrue/>. ==== Équitation ==== {{article détaillé|Équitation aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Attelage-a-quatre-concours-hippique-international-JO1900.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'une voiture sur laquelle sont assises trois personnes attelée à quatre chevaux.|Un attelage à quatre chevaux lors de la présentation.]] Les [[équitation|concours hippiques]] sont organisés du {{date-|29 mai}} au {{date-|2 juin}} par la [[Société hippique française]] sur la [[place de Breteuil]] à Paris<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref name="cavaliers et chevaux">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/news/etonnant-cavaliers-et-chevaux-se-mesurent-en-saut-en-longueur-et-hauteur-a-paris-1900|titre=Étonnant : Cavaliers et chevaux se mesurent en saut en longueur et hauteur à Paris 1900!|éditeur=Comité international olympique|consulté le=9 mars 2019}}.</ref>. Cinq épreuves sont organisées : le saut d'obstacles, le saut en hauteur et le saut en longueur reconnus par le CIO ainsi que l'attelage à quatre chevaux et le prix international de selle, non reconnus par le CIO<ref name="cavaliers et chevaux"/> mais considérés comme olympiques par [[Bill Mallon]] et [[David Wallechinsky]]<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=16}}.</ref>{{,}}<ref name="Wallechinsky 654">{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=654}}.</ref>. Selon Mallon, 48 athlètes (dont une femme) venant de huit pays participent aux épreuves<ref name="Mallon p.24"/>. La Grande-Bretagne n'est pas représentée car ses cavaliers sont impliqués dans la [[seconde guerre des Boers]]<ref name="Brouchon 56"/>. L'épreuve de [[saut d'obstacles]] a lieu sur un parcours de {{unité|850|mètres}} composé de 22 obstacles dont un double saut, un triple saut et une rivière large de {{unité|4|mètres}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/EQU/mixed-jumping-individual.html|titre=Equestrianism at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Jumping, Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. Trois cavaliers effectuent un parcours sans faute et sont départagés au temps : l'officier de lancier belge [[Aimé Haegeman]] et son cheval Benton II remportent le concours, alors que le Belge [[Georges van der Poele]] et son cheval Windsor Squire sont deuxièmes et le lieutenant instructeur de cavalerie français [[Louis de Champsavin]] et sa jument Terpsichore troisièmes<ref name="Mérillon 290-291">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=290-291}}.</ref>. Les épreuves du saut en longueur et du saut en hauteur apparaissent pour la première et la dernière fois aux Jeux olympiques. Le saut en longueur (ou saut en largeur) se fait par-dessus une rivière. L'officier belge [[Constant van Langhendonck]] et sa jument Extra Dry remportent le premier prix grâce à un saut de {{unité|6.10|m}}. Le comte italien [[Gian Giorgio Trissino (équitation)|Gian Giorgio Trissino]] et son cheval Oreste atteignent {{unité|5.70|m}} et le Français [[Jacques de Prunelé]] sur Tolla franchit {{unité|5.30|m}} tandis que les autres cavaliers ne dépassent pas {{unité|4.90|m}}. Lors du saut en hauteur, deux cavaliers franchissent la barre de {{unité|1.85|m}} et se partagent la première place : le Français [[Dominique Gardères]] et son cheval Canella et Gian Giorgio Trissino sur Oreste. Le Belge [[Georges van der Poele]], qui franchit {{unité|1.70|m}} avec son cheval Ludlow, obtient la troisième place<ref name="cavaliers et chevaux"/>{{,}}<ref name="Wallechinsky 654"/>. Le prix international de selle, où les chevaux passent devant le jury à différentes allures et sont jugés sur leur apparence et leur démarche, est remporté par le prince [[Louis-Napoléon Murat]] et son [[pur-sang]] anglais Général. Le deuxième prix est attribué à [[Victor Archenoul]] et à sa jument Ritournelle, alors que le marquis [[Robert de Montesquiou]] et son poney Grey Leg obtiennent le troisième prix<ref name="Mérillon 290-291"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/EQU/mixed-hacks-and-hunter-combined.html|titre=Equestrianism at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Hacks And Hunter Combined|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. Le concours d'attelage consiste en une présentation de voitures attelées à quatre chevaux. Les premiers prix sont remis à trois équipages ayant un niveau très proche : dans l'ordre ceux du Belge [[Georges Nagelmackers]] et des Français [[Léon Thome]] et [[Jean de Neuflize]]<ref name="Mérillon 290-291"/>. ==== Football ==== [[Fichier:Football aux JO 1900 - USFSA contre Upton Park.jpg|vignette|alt=Photo d'un terrain de football pendant un match, vu depuis derrière un but.|Le match entre les équipes française et britannique.]] {{article détaillé|Football aux Jeux olympiques de 1900}} Quatre matchs de [[football]], sport appelé à l'époque « football association », sont prévus sur la pelouse du [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]] : une équipe française doit affronter successivement une équipe suisse, une équipe belge, une équipe allemande et une équipe anglaise. Seuls deux matchs ont finalement lieu car les Suisses et les Allemands n'envoient pas d'équipe à Paris. L'Union des sociétés françaises de sports athlétiques choisit le [[Club français]], champion de Paris, pour représenter la France. Elle affronte devant 500 spectateurs l'[[Upton Park Football Club]] qui représente la Grande-Bretagne<ref name="Mérillion 68-69">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=68-69}}.</ref>. Les Britanniques remportent la partie par quatre buts à zéro, dont deux marqués par [[J. Nicholas]] avant sa sortie pour une entorse à la cheville<ref name="football sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/FTB/|titre=Football at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=5 mars 2019}}.</ref>. La Belgique est représentée par une sélection d'étudiants venant de différentes universités du pays et la plupart d'entre eux se rencontrent pour la première fois. Le Club français bat la sélection belge sur le score de 6-2 devant {{unité|1500|spectateurs}}. Aucun classement concernant les matchs de football n'apparaît dans le rapport des concours sportifs de l'Exposition<ref name="Mérillion 68-69"/>. Un podium olympique est cependant établi plus tard : l'équipe britannique est considérée comme championne devant le Club français et la sélection belge (qui compte également un joueur britannique)<ref name="football sr"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=718}}.</ref>. ==== Golf ==== {{article détaillé|Golf aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Margaret-abbott-gold-medal-1900-golf.jpg|gauche|vignette|alt=Photo d'une femme en robe blanche tenant une canne de golf.|L'Américaine [[Margaret Abbott]] qui remporte le tournoi féminin.]] Les épreuves de [[golf]] sont organisées au [[golf de Compiègne]] dans l'[[Oise (département)|Oise]] car il n'y a pas de terrain plus proche de Paris. Les spectateurs viennent pour la plupart de l'étranger<ref name="L'équipe 40">{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=40}}.</ref>. Trois épreuves sont au programme : le tournoi masculin d'amateurs (appelé « Grand prix de l'Exposition de 1900 »), le tournoi féminin (« Prix de la ville de Compiègne ») et le « Handicap d'amateurs » pour les hommes<ref name="Mérillion 79">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=79}}.</ref>, non reconnu comme olympique<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/GOL/|titre=Golf at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=6 mars 2019}}.</ref>. Le tournoi masculin a lieu le {{date-|2 octobre}} et réunit douze golfeurs. L'Américain [[Charles Sands]], du club de Saint Andrews à [[Yonkers]] ([[État de New York|New York]]), termine les deux manches en 167 coups et remporte la compétition. Il participe également à l'épreuve olympique de tennis. L'Écossais [[Walter Rutherford]] du club de [[Jedburgh (Écosse)|Jedburgh]] est deuxième avec 168 coups et l'Anglais [[David Robertson (sport)|David Robertson]] membre du club de [[Troon]] prend la troisième place avec 175 coups<ref name="Mérillion 79"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/GOL/mens-individual.html|titre=Golf at the 1900 Paris Summer Games: Men's Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=6 mars 2019}}.</ref>. Le lendemain, le tournoi féminin réunit dix participantes. L'Américaine [[Margaret Abbott]] du club de [[Chicago]] gagne le concours en terminant le parcours de neuf trous en 47 coups. Elle est venue à Paris en 1899 avec sa mère [[Mary Abbott]], qui termine septième du tournoi, pour étudier l'art. Plus tard, elle explique sa victoire par le fait que {{citation|toutes les Françaises avaient apparemment mal compris la nature du jeu prévu ce jour-là et sont venues en hauts talons et jupes serrées<ref group="N">{{en}} {{Citation étrangère|langue=en|because all the French girls apparently misunderstood the nature of the game scheduled for that day and turned up to play in high heels and tight skirts.}}.</ref>}}. Elle meurt en 1955 sans savoir qu'elle a remporté le tournoi olympique<ref name="Wallechinsky p.1317">{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1317}}.</ref>, ni qu'elle est la première championne olympique américaine de l'histoire. Elle restera la seule médaillée d'or de son sport jusqu'au retour du tournoi féminin de [[Golf aux Jeux olympiques d'été de 2016|golf au programme olympique à Rio en 2016]]. [[Pauline Whittier]], une Américaine de [[Boston]] qui étudie à [[Saint-Moritz]] en Suisse, est deuxième avec un score de 49 coups. La troisième place revient à [[Daria Pratt]] (53 coups), une Américaine membre du club de [[Dinard Golf|Dinard]] en [[Bretagne]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/GOL/womens-individual.html|titre=Golf at the 1900 Paris Summer Games: Women's Individual|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=6 mars 2019}}.</ref>. ==== Gymnastique ==== [[Fichier:Gustave Sandras, champion olympique du concours général de gymnastique en 1900.jpg|vignette|alt=Photo d'un homme en tenue de sport tenant un trophée dans la main gauche.|[[Gustave Sandras]], champion olympique de gymnastique, avec son prix.]] {{article détaillé|Gymnastique aux Jeux olympiques de 1900}} Au cœur de l'éducation sportive de la [[Troisième République (France)|Troisième République]], la [[gymnastique]] est, selon [[Jules Ferry]], {{citation|l'avant-garde pacifique de la patrie en arme}}. Les concours sont disputés au [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]]<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref name="Brouchon 49">{{harvsp|Brouchon|2008|p=49}}.</ref>. La vingt-sixième fête fédérale de l'Union des sociétés de gymnastique de France réunit {{unité|8050|participants}} les 3 et {{date-|4 juin}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=99}}.</ref>{{,}}<ref name="Brouchon 56">{{harvsp|Brouchon|2008|p=56}}.</ref>. Un défilé des gymnastes a lieu le {{date-|3 juin}} dans le vélodrome<ref name="jeux universels"/>. Le Championnat international a lieu les 29 et {{date-|30 juillet}} et le concours de l'Association des sociétés de gymnastique de la Seine est organisé le {{date-|2 septembre}}<ref name=Lagrue/>. Le Championnat international compte {{nombre|135|participants}} dont 108 Français<ref name="Mallon p.24"/>. Il se dispute sur 16 épreuves : la barre horizontale, les barres parallèles, les anneaux, le cheval d'arçon et l'exercice au sol (à chaque fois un exercice imposé et un exercice libre) ainsi que le saut de cheval, le saut en hauteur, le saut en longueur, le saut à la perche, la montée à la corde et le lever de pierre. Chaque épreuve peut rapporter {{nombre|20|points}}, ce qui donne un maximum de {{nombre|320|points}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=111}}.</ref>. Le Français [[Gustave Sandras]] remporte le concours avec {{nombre|302|points}} devant ses compatriotes [[Noël Bas]] (295) et [[Lucien Démanet]] (293)<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=740}}.</ref>. Après les Jeux de 2016, Sandras est toujours le seul Français champion olympique de gymnastique dans le concours général individuel<ref name="Brouchon 56"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/sports/GYM/mens-individual-all-around.html|titre=Gymnastics Men's Individual All-Around Medalists|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. ==== Natation ==== {{Article détaillé|Natation aux Jeux olympiques de 1900}} Les épreuves de [[natation]] sont organisées sur la [[Seine]] entre [[Courbevoie]] et [[Asnières-sur-Seine|Asnières]]. Elles attirent au total {{unité|183|nageurs}} venus de {{unité|14|pays}} dont {{unité|66|étrangers}}. Parmi eux on compte {{unité|16|plongeurs}} suédois effectuant des démonstrations<ref name="Drevon p.143-144">{{harvsp|Drevon|2000|p=143-144}}.</ref> et 24 professionnels participant à la seule course qui leur est réservée, un {{unité|4000|mètres}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=67}}.</ref>. Les sept autres épreuves sont réservées aux amateurs et reconnues comme olympiques ; Bill Mallon y a recensé {{nombre|78|participants}} connus venant de {{nombre|12|pays}}<ref name="résultats olympiques"/>{{,}}<ref name="Mallon p.24"/>. Des séries de six nageurs sont organisées et les chronométreurs et juges suivent les concurrents en utilisant des bateaux ou des barques. Jusqu'à {{unité|5000|spectateurs}} assistent aux compétitions<ref name="Drevon p.143-144"/>. [[Fichier:Swimming 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Plusieurs hommes en maillot en train de plonger dans l'eau depuis un ponton où se trouvent d'autres hommes en costume.|Le départ du {{unité|4000|mètres}} nage libre.]] Les concurrents du {{unité|200|mètres}} nage libre obtiennent des temps très rapides pour l'époque car ils nagent dans le sens du courant. L'épreuve est remportée par l'Australien [[Frederick Lane]] devant le Hongrois [[Zoltán von Halmay]], qui utilise une nouvelle technique proche du [[crawl]]<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1006}}.</ref>. Lors du {{unité|200|mètres}} par équipes, les participants parcourent la distance en même temps et des points sont attribués à chaque équipe selon le classement de ses cinq nageurs. Les Britanniques de l'Osborne Swimming Club, favoris, sont disqualifiés car ils arrivent en retard. L'équipe berlinoise remporte la compétition devant les Tritons lillois et les [[Pupilles de Neptune de Lille]]<ref name="Wallechinsky p.1059">{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1059}}.</ref>{{,}}<ref name="Drevon p.145"/>. Le Britannique [[John Arthur Jarvis]], favori du {{unité|1000|mètres}} nage libre, remporte facilement la course avec plus d'une minute d'avance sur l'Autrichien [[Otto Wahle]] et Zoltán von Halmay<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SWI/mens-1000-metres-freestyle.html|titre=Swimming at the 1900 Paris Summer Games: Men's 1,000 metres Freestyle|site=sports-reference.com|consulté le=23 avril 2019}}.</ref>. Il gagne également le {{unité|4000|mètres}} nage libre amateurs avec cette fois plus de dix minutes d'avance sur ses poursuivants. Zoltán von Halmay, deuxième, gagne sa troisième médaille et le Français [[Louis Martin (natation)|Louis Martin]] obtient la troisième place<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SWI/mens-4000-metres-freestyle.html|titre=Swimming at the 1900 Paris Summer Games: Men's 4,000 metres Freestyle|site=sports-reference.com|consulté le=28 avril 2019}}.</ref>. L'Allemand [[Ernst Hoppenberg]] remporte le {{unité|200|mètres}} dos devant l'Autrichien [[Karl Ruberl]] alors que le favori, le Britannique [[Robert Crawshaw]], ne termine pas la course<ref name="Drevon p.145">{{harvsp|Drevon|2000|p=145}}.</ref>. Lors du {{unité|200|mètres}} avec obstacles, les nageurs doivent franchir une barre horizontale, passer par-dessus une rangée de bateaux et nager sous une autre rangée de bateaux. Le vainqueur du {{unité|200|mètres}} nage libre, Frederick Lane, traverse l'arrière des bateaux où le passage est plus facile qu'au milieu et s'impose avec une petite avance sur Otto Wahle<ref name="Wallechinsky p.1059"/>. Lors de l'épreuve du parcours sous l'eau, les participants doivent plonger et nager le plus loin et le plus longtemps possible en restant sous la surface de l'eau. Deux points sont attribués pour chaque mètre parcouru en ligne droite et un point pour chaque seconde. Deux membres des Tritons de Lille, [[Charles Devendeville]] et [[André Six]], obtiennent les premières places avec respectivement 188,4 et {{nombre|185.4|points}}. Le Danois [[Peder Lykkeberg]], qui termine au troisième rang, a parcouru une distance plus grande mais a reçu moins de points car son tracé n'était pas rectiligne<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SWI/mens-underwater-swimming.html|titre=Swimming at the 1900 Paris Summer Games: Men's Underwater Swimming|site=sports-reference.com|consulté le=28 avril 2019}}.</ref>. Trois de ces sept épreuves (le {{unité|200|mètres}} par équipes, la course d'obstacles et le parcours sous l'eau) font leur seule apparition aux Jeux olympiques<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1059-1060}}.</ref>. ==== Pelote basque ==== [[Fichier:Pelote basque aux JO 1900.jpg|vignette|alt=Quatre hommes sur un terrain, l'un s’apprêtant à propulser une pelote à l'aide d'une crosse.|Le concours professionnel de pelote basque.]] {{article détaillé|Pelote basque aux Jeux olympiques de 1900}} Les concours de [[pelote basque]], un réservé aux amateurs et un pour les professionnels, sont prévus sur le terrain de la Société du Jeu de pelote à [[Neuilly-sur-Seine]]<ref name="Mérillon 81-82">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=81-82}}.</ref>. Une équipe française venant de [[Cambo-les-Bains|Cambo]] ([[Basses-Pyrénées]]) et deux équipes madrilènes s'affrontent dans le tournoi professionnel qui attire jusqu'à mille spectateurs<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=83-84}}.</ref>. Une équipe française et une équipe espagnole s'inscrivent au tournoi amateur, mais les Français se retirent avant la compétition. Le premier prix est tout de même remis à [[Francisco Villota]], de Madrid, et [[José de Amézola y Aspizúa|José de Amézola]], de Bilbao<ref name="Mérillon 84">{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=84}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/PEL/mens-two-man-teams-with-cesta.html|titre=Basque Pelota at the 1900 Paris Summer Games: Men's Two-Man Teams With Cesta|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. Ils sont reconnus {{nombre|104|ans}} plus tard comme les premiers champions olympiques espagnols<ref>{{lien web|langue=es|url=http://www.soitu.es/soitu/2008/08/10/flts11/1218380873_502728.html|titre=No, España no tiene aún 100 medallas olímpicas|auteur=Fernando Arrechea|site=soitu.es|date=10 août 2008|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. Les Français, [[Maurice Durquetty]] et [[Etchegaray (pelote basque)|Etchegaray]], sont considérés comme les médaillés d'argent<ref name="Wallechinsky 1319">{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1319}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900/pelote-basque|titre=Paris 1900 : Pelote basque|éditeur=Comité international olympique|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. ==== Polo ==== {{article détaillé|Polo aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Le Bagatelle Polo Club de Paris, médaille de bronze aux JO 1900 de Paris.jpg|vignette|gauche|alt=Photo de quatre cavaliers sur leur cheval.|Le Bagatelle Polo Club de Paris, médaillé de bronze.]] Les épreuves de [[polo]] sont disputées sur le terrain du [[Polo de Paris|Bagatelle Polo Club de Paris]] entre le {{date-|28 mai}} et le {{date-|11 juin}}. Plusieurs compétitions internationales sont organisées, les participants étant regroupés selon leur niveau<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=297-298}}.</ref>. Cinq équipes participent au grand prix international de l'Exposition reconnu comme le tournoi olympique. Les Foxhunters Hurlingham battent le Compiègne Polo Club en quart de finale (10-0), le Bagatelle Polo Club de Paris en demi-finale (6-4) et le Polo Club [[Rugby (Royaume-Uni)|Rugby]] en finale (3-1). L'équipe vainqueur est composée de joueurs britanniques et américains. Les joueurs du Polo Club Rugby, qui perd la finale après une victoire sur le score de 8-0 contre une équipe mexicaine en demi-finale, sont britanniques, américains et français. La troisième place est partagée entre le Bagatelle Polo Club de Paris (France et Grande-Bretagne) et l'équipe mexicaine<ref name="Mallon p.24"/>{{,}}<ref name="Wallechinsky 1319"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/POL/mens-polo.html|titre=Polo at the 1900 Paris Summer Games: Men's Polo|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. ==== Rugby ==== [[Fichier:Rugby2 1900.jpg|vignette|alt=Photo d'un match de rugby, avec trois joueurs debout et deux à terre.|Le match entre la France et l'Allemagne.]] {{article détaillé|Rugby aux Jeux olympiques de 1900}} Trois matchs de [[rugby à XV]], appelé à l'époque « football rugby », sont prévus au [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]] : France – Allemagne, Grande-Bretagne – Allemagne et France – Grande-Bretagne. La partie entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne n'a cependant pas lieu car les équipes ne peuvent pas rester à Paris pendant les quinze jours nécessaires<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/RUG/|titre=Rugby at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=9 mars 2019}}.</ref>. L'équipe de l'[[Union des sociétés françaises de sports athlétiques]], composée de joueurs venant de différents clubs du pays, représente la France. L'équipe allemande est celle du [[SC 1880 Frankfurt|Fußballclub Frankfurt]] et les Moseley Wanderers représentent la Grande-Bretagne<ref>{{harvsp|Schaller et Hennaux|2003|p=48}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=66}}.</ref>. Devant {{unité|2519|spectateurs}} payants, la France bat l'Allemagne le {{date-|14 octobre}} sur le score de 27–17<ref name=Lagrue/>. Le journaliste [[Frantz Reichel]] joue notamment avec l'équipe française<ref>{{harvsp|Brouchon|2008|p=59}}.</ref>. Le match entre les Français et les Anglais, qui a lieu le {{date-|28 octobre}}, est la dernière compétition des Jeux olympiques de 1900<ref name=Lagrue/>. Il est joué devant {{unité|6000|spectateurs}} dont {{unité|4389|payants}}. Les Anglais, qui arrivent à Paris le matin même après avoir joué à Birmingham la veille, perdent sur le score de 27-8<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref name="Wallechinsky 1320">{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1320}}.</ref>. Selon le palmarès olympique, la France est médaillée d'or et les Anglais et les Allemands médaillés d'argent<ref name="Wallechinsky 1320"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900/rugby|titre=Paris 1900 : Rugby|éditeur=Comité international olympique|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. Un joueur français d'origine haïtienne, [[Constantin Henriquez]], est le premier participant noir connu aux Jeux olympiques<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/RUG/mens-rugby.html|titre=Rugby at the 1900 Paris Summer Games: Men's Rugby|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=9 mars 2019}}.</ref>. ==== Tennis ==== {{article détaillé|Tennis aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Tennis women 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Vue d'un terrain de tennis avec une femme en robe blanche tenant une raquette et un arbitre sur sa chaise.|La Française Antoinette Gillou qui participe au double mixte.]] Les tournois de [[tennis]], appelé à l'époque « lawn-tennis », sont organisés sur les terrains de la société de sports de l'[[île de Puteaux]] fondée en 1886<ref name="lequipe 50"/>. Le lieu est défini cinq jours avant le début des compétitions quand les terrains du [[Cercles sportifs du bois de Boulogne|Cercle du bois de Boulogne]] choisis initialement sont jugés insuffisants. Quatre tournois amateurs, un tournoi professionnel et six tournois avec [[Handicap sportif|handicap]] ont lieu à partir du {{date-|6 juillet}}. Les joueurs britanniques remportent les quatre tournois amateurs sans handicap qui réunissent {{nombre|26|participants}} venus de quatre pays<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=70-71}}.</ref>{{,}}<ref name="tennis sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/TEN/|titre=Tennis at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. Les frères Doherty sont les favoris du [[Simple messieurs de tennis aux Jeux olympiques de 1900|simple messieurs]] : [[Reginald Doherty|Reginald]] a gagné [[Tournoi de Wimbledon|Wimbledon]] de 1897 à 1900 alors que [[Lawrence Doherty|Lawrence]] fera de même de 1902 à 1906. Ils se retrouvent en demi-finale. Comme ils n'acceptent de s'affronter que lors des tournois majeurs, Reginald déclare forfait et laisse Lawrence accéder à la finale. Ce dernier y bat l'Irlandais [[Harold Mahony]], qui avait battu en demi-finale le Britannique [[Arthur Norris]]<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1140}}.</ref>{{,}}<ref name="tennis sr"/>. Les frères Doherty disputent ensemble le [[Double messieurs de tennis aux Jeux olympiques de 1900|double messieurs]]. Après avoir éliminé Mahony et Norris en demi-finale, ils gagnent facilement la finale contre une paire composée de l'Américain [[Basil Spalding de Garmendia|Basil de Garmendia]] et du Français [[Max Decugis]] sur le score de 6-1, 6-1, 6-0<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/TEN/mens-doubles.html|titre=Tennis at the 1900 Paris Summer Games: Men's Singles|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. Lors des demi-finales du [[Simple dames de tennis aux Jeux olympiques de 1900|simple dames]], la Britannique [[Charlotte Cooper]] qui a déjà remporté trois fois Wimbledon élimine la championne des États-Unis 1899 [[Marion Jones (tennis)|Marion Jones]] alors que [[Yvonne Prévost]], considérée comme la meilleure joueuse française, bat la Bohémienne [[Hedwig Rosenbaum]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/TEN/womens-singles.html|titre=Tennis at the 1900 Paris Summer Games: Women's Singles|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. Cooper remporte la finale contre Prévost sur le score de 6-1, 6-4<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=1147}}.</ref> et devient la première femme championne olympique dans une épreuve individuelle<ref name="jeux universels"/>. Reginald Doherty et Charlotte Cooper dominent le [[Double mixte de tennis aux Jeux olympiques de 1900|double mixte]], gagnant la finale contre Harold Mahony et Hélène Prévost<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/TEN/mixed-doubles.html|titre=Tennis at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Doubles|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=15 mars 2019}}.</ref>. ==== Tir ==== {{article détaillé|Tir aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Stand de tir à Satory durant le concours des JO 1900.jpg|vignette|alt=Photo d'un stand de tir couvert avec des hommes pointant des carabines en direction du champ de tir.|Un stand de tir semi-couvert à [[Satory]] pendant les concours.]] Les épreuves de [[tir]] aux armes de guerre ([[Pistolet (arme)|pistolet]] et [[Carabine militaire|carabine]]) se disputent au camp militaire de [[Satory]], à [[Versailles]]. L'Union des sociétés de tir de France y construit les infrastructures nécessaires sur un terrain prêté par l'armée<ref name="Drevon p.136">{{harvsp|Drevon|2000|p=136}}.</ref>. Le « concours international de tir et {{7e}} concours national » compte 38 épreuves réparties en 24 catégories numérotées (dont 19 ouvertes aux étrangers) et deux catégories supplémentaires. Le nombre de participants atteint {{formatnum:6351}}, dont {{unité|869|militaires}} français et {{unité|251|tireurs}} étrangers. Beaucoup participent à la cible populaire, une épreuve gratuite et ouverte à tous. L'objectif des concours est notamment de juger le niveau moyen des tireurs français<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=138-140}}.</ref>{{,}}<ref name="tir sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SHO/|titre=Shooting at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. Le concours de ball-trap (tir au [[fusil de chasse]] sur pigeons d'argile ou fosse olympique) a lieu au stand de la Société du fusil de chasse de l'[[île Seguin]] à [[Billancourt (Hauts-de-Seine)|Billancourt]] ; il réunit {{nombre|36|participants}} pour le concours national et 51 pour le concours international<ref name="Drevon p.136"/>. Le concours de [[tir aux pigeons vivants]] est organisé au bois de Boulogne par le Cercle du tir aux pigeons. Les {{nombre|198|participants}} inscrits abattent plus de {{unité|300|pigeons}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=87-88}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://olympics.time.com/2012/07/16/really-strange-sports-that-are-longer-in-the-olympics/slide/live-pigeon-shooting/|titre=9 Really Strange Sports That Are No Longer in the Olympics: Live Pigeon Shooting|auteur=Megan Gibson|éditeur=[[Time (magazine)|Time]]|date=6 juillet 2012|consulté le=14 avril 2019}}.</ref>. Neuf épreuves (dont le ball-trap mais pas le tir aux pigeons vivants) sont reconnues par le Comité international olympique ; les Suisses en remportent cinq et les Français trois<ref name="tir cio">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900/tir|titre=Paris 1900 : Tir|éditeur=Comité international olympique|consulté le=8 mars 2019}}.</ref>. [[Bill Mallon]] compte {{nombre|72|participants}} olympiques venant de neuf pays différents<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=14, 24}}.</ref>. C'est la seule fois que certaines des épreuves olympiques de tir comptent également comme [[Championnats du monde de tir 1900|Championnats du monde]]<ref name="tir sr"/>. Trois épreuves de tir au pistolet apparaissent au palmarès olympique. Le tir à {{unité|25|mètres}} feu rapide (60 coups) est dominé par les Français : [[Maurice Larrouy (tir sportif)|Maurice Larrouy]], [[Léon Moreaux]] et [[Eugène Balme]] obtiennent les trois premières places<ref name="tir cio"/>. Au tir à {{unité|50|mètres}} (60 coups), le Suisse [[Karl Conrad Röderer]] gagne le premier prix grâce à ses {{nombre|503|points}} sur 600 possibles. Il devance le Français [[Achille Paroche]] ({{nombre|466|points}}) et le Suisse [[Konrad Stäheli]] ({{nombre|453|points}})<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SHO/mens-free-pistol-50-metres.html|titre=Shooting at the 1900 Paris Summer Games: Men's Free Pistol, 50 metres|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. La Suisse remporte également le tir à {{unité|50|mètres}} par équipe : ses cinq tireurs obtiennent un total de {{unité|2271|points}} sur {{unité|3000|possibles}}. La France est deuxième avec {{unité|2203|points}} et les Pays-Bas troisièmes avec {{unité|1876|points}}<ref name="tir cio"/>. Cinq épreuves de tir à la carabine sont considérées comme olympiques. Lors de l'épreuve par équipes du tir à {{unité|300|mètres}} trois positions, les cinq participants de chaque équipe tirent 40 fois couché, 40 fois à genoux et 40 fois à genoux ce qui donne un total de {{unité|6000|points}} possibles. La Suisse est première avec {{unité|4399|points}}, devant la Norvège ({{unité|4290|points}}) et la France ({{unité|4278|points}})<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SHO/mens-free-rifle-three-positions-300-metres-team.html|titre=Shooting at the 1900 Paris Summer Games: Men's Free Rifle, Three Positions, 300 metres, Team|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. Le Suisse [[Emil Kellenberger]] remporte le tir trois positions devant le Danois [[Anders Peter Nielsen]], qui a battu Kellenberger au tir couché mais moins bien réussi le tir debout. Le Norvégien [[Ole Østmo]] et le Belge [[Paul van Asbroeck]] obtiennent le troisième prix<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=974}}.</ref>. Des classements pour chaque position sont établis à partir des mêmes résultats. Les scores du tir couché sont serrés : le Français [[Achille Paroche]] est premier avec {{nombre|332|points}} sur 400 possibles alors qu'Anders Peter Nielsen est deuxième avec {{nombre|330|points}} et le Norvégien [[Ole Østmo]] troisième avec {{nombre|329|points}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SHO/mens-free-rifle-prone-300-metres.html|titre=Shooting at the 1900 Paris Summer Games: Shooting at the 1900 Paris Summer Games: Men's Free Rifle, Prone, 300 metres|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. Déjà vainqueur des deux épreuves par équipe et troisième au tir du pistolet à {{unité|50|mètres}}, Konrad Stäheli remporte l'épreuve de tir à la carabine à genoux avec un total de {{nombre|324|points}}. Emil Kellenberger et Anders Peter Nielsen, qui obtiennent {{nombre|314|points}}, se partagent la deuxième place. Le Danois Lars Jørgen Madsen remporte le tir debout devant Ole Østmo et le Belge [[Charles Paumier du Verger]]<ref name="tir cio"/>. Lors du ball-trap, le Français [[Roger de Barbarin]] et le Belge [[René Guyot]] atteignent chacun 17 cibles sur 20. Ils disputent donc un barrage qui est remporté par Roger de Barbarin. Le Français [[Justinien Clary]] est troisième bien qu'il ait également obtenu {{nombre|17|points}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SHO/mens-trap.html|titre=Shooting at the 1900 Paris Summer Games: Men's Trap|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=16 mars 2019}}.</ref>. ==== Tir à l'arc ==== {{article détaillé|Tir à l'arc aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:Archery competitor at the 1900 Olympic Games in Paris.jpg|vignette|redresse|alt=Photo d'un homme en costume et haut de forme s'apprêtant à décocher une flèche avec un arc.|Un participant aux épreuves de tir à l'arc.]] Après une parade officielle qui permet à {{unité|1723|délégués}} représentant les compagnies d'arc et d'arbalète de défiler dans Paris le {{date-|27 mai}}, les épreuves de [[tir à l'arc]] ont lieu du {{date-|28 mai}} au {{date-|20 août}} dans l'ancien vélodrome de Vincennes, situé à proximité du [[Vélodrome Jacques-Anquetil|nouveau]]. Cet emplacement a le désavantage d'être exposé au vent. Les concours réunissent {{unité|5254|tireurs}} dont {{unité|200|étrangers}} venus de Belgique et des Pays-Bas<ref name="Drevon p.51">{{harvsp|Drevon|2000|p=51}}.</ref>. Cependant, seuls 17 d'entre eux sont connus (treize Français et quatre Belges)<ref name="Mallon p.24"/>. À l'exception du Championnat du monde qui n'oppose que deux tireurs, le Comité international olympique reconnaît les six épreuves auxquelles des étrangers ont participé, ce qui exclut le Championnat de France, le Championnat des sociétés et le tir à l'arbalète<ref name="tir à l'arc cio">{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900/tir-a-l-arc|titre=Paris 1900 : Tir à l'arc|éditeur=Comité international olympique|consulté le=30 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=14-15}}.</ref>{{,}}<ref name="tir à l'arc sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/ARC/|titre=Archery at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=30 mars 2019}}.</ref>. Les médaillés du tir au chapelet et du tir au cordon doré à {{unité|33|mètres}} sont identiques : le Belge [[Hubert Van Innis]] devance les Français [[Victor Thibault]] et [[Frédéric Petit (tir à l'arc)|Frédéric Petit]]. Le podium du tir au chapelet à {{unité|50|mètres}} dominé par [[Eugène Mougin]] est entièrement français, alors que lors du tir au cordon à {{unité|50|mètres}} le Français [[Henri Hérouin]] devance Hubert Van Innis et le Français [[Émile Fisseux]]<ref name="tir à l'arc cio"/>. Le concours du tir à la perche, épreuve populaire dans le Nord de la France et en Belgique, consiste à viser des cibles situées au sommet d'un mat<ref name="Drevon p.51"/>. Deux épreuves de ce type sont disputées : le Belge [[Emmanuel Foulon]] remporte le concours à la herse et le Français [[Émile Grumiaux]] le concours à la pyramide. Finalement, le Championnat du monde oppose les deux meilleurs archers du tir au chapelet et au cordon doré : au tir au berceau (à la cible), Henri Hérouin domine Hubert Van Innis. Cette épreuve considérée comme olympique par [[Bill Mallon]] n'est pas reconnue par le CIO<ref name="tir à l'arc sr"/>{{,}}<ref name="tir à l'arc cio"/>. ==== Tir à la corde ==== {{article détaillé|Tir à la corde aux Jeux olympiques de 1900}} [[Fichier:L'équipe de Suède vainqueur du Racing Club de France, au tir à la corde des JO 1900.jpg|vignette|gauche|alt=Photo de deux équipes de plusieurs hommes tirant de part et d'autre une corde au milieu d'un champ.|L'équipe scandinave vainqueur du Racing Club de France, au tir à la corde.]] L'épreuve de [[tir à la corde]] (ou lutte à la corde) est organisée avec les compétitions d'athlétisme à la [[Croix-Catelan]]. Deux équipes s'inscrivent : la France, représentée par le [[Racing Club de France]], et les États-Unis. Cependant, les Américains déclarent forfait car trois membres de leur équipe participent au même moment au lancer du marteau. Ils sont remplacés par des athlètes suédois et danois qui décident au dernier moment de former une équipe commune. Les Scandinaves remportent assez facilement les deux manches. À la fin de la journée, les Américains affrontent les Scandinaves hors compétition. Après avoir remporté la première manche, les Américains sont en train de perdre la deuxième quand certains de leurs compatriotes se trouvant dans le public commencent à tirer la corde pour les aider. Les officiels interviennent ensuite pour éviter une bagarre entre les deux équipes<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=127-128}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/TOW/mens-tug-of-war.html|titre=Tug-Of-War at the 1900 Paris Summer Games: Men's Tug-Of-War|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=17 mars 2019}}.</ref>. ==== Voile ==== {{article détaillé|Voile aux Jeux olympiques de 1900}} Deux sites différents sont utilisés pour les compétitions de [[Nautisme (voile)|voile]]. Les courses pour les bateaux de moins de 10 tonneaux, répartis en cinq catégories, ont lieu sur le plan d'eau du Cercle de la voile de Paris sur la [[Seine]] à [[Meulan]]. Les courses pour les voiliers plus gros, répartis en deux catégories, sont organisées par la Société des régates du [[Le Havre|Havre]] et ont lieu en mer<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=46-47}}.</ref>. Les bateaux sont classés selon la [[jauge Godinet]] qui est en vigueur depuis 1892<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=17}}.</ref>. D'après le décompte de [[Bill Mallon]], 97 compétiteurs (dont une femme) sont connus : 75 Français et {{nombre|22|étrangers}} venant d'Allemagne, des États-Unis, des Pays-Bas, du Royaume-Uni et de Suisse<ref name="Mallon p.24"/>. Pour établir le classement des courses de chaque catégorie, le temps des équipages est ajusté selon le poids de leur bateau. Ce sont donc des courses avec [[Handicap sportif|handicap]] ; l'historien [[David Wallechinsky]] ne les considère pas comme olympiques pour cette raison<ref>{{harvsp|Wallechinsky et Loucky|2012|p=934}}.</ref>. [[Fichier:Sailing1900.jpg|vignette|alt=Photo d'une dizaine de voiliers sur une rivière.|Les compétitions des bateaux légers ont lieu sur la [[Seine]], à [[Meulan]].]] Les régates de Meulan commencent le {{date-|20 mai}} par la course ouverte, à laquelle tous les bateaux de moins de 10 tonneaux doivent participer pour pouvoir concourir dans leur catégorie respective les jours suivants. Soixante-cinq voiliers prennent le départ de cette course de {{unité|11|kilomètres}}. Le vent est si faible qu'aucun bateau n'arrive avant le délai prévu, qui est donc prolongé. Sept bateaux sont classés dont deux sont ensuite disqualifiés pour avoir utilisé un autre moyen de propulsion que leurs voiles<ref name="Drevon p.48">{{harvsp|Drevon|2000|p=48}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-open.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed Open|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=10 mars 2019}}.</ref>. La course est remportée par le bateau ''Scotia'' du Britannique [[Lorne Currie]] devant ''Aschenbrödel'' de l'Allemand [[Paul Wiesner]] et ''Turquoise'' du Français [[Émile Michelet]]<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=30}}.</ref>. Le vent est suffisant lors des courses suivantes mais les conditions sont tout de même difficiles à cause du grand nombre de bateaux présents dans la Seine au même moment. Deux courses sont organisées pour chacune des cinq catégories. Dans certains cas le Comité international olympique les reconnaît les deux<ref name="voile sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=30 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/paris-1900/voile|titre=Paris 1900 : Voile|éditeur=Comité international olympique|consulté le=30 mars 2019}}.</ref>. Les courses pour les bateaux de moins de 0,5 tonneau se font sur huit kilomètres. Tous les participants sont français. La première course est remportée par ''Baby'' de [[Pierre Gervais]] et la seconde par ''Fantlet'' d'[[Émile Sacré (skipper)|Émile Sacré]]<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-0-1-2-ton.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed 0-½ Ton|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=30 mars 2019}}.</ref>. La première course des bateaux de {{nobr|0,5 à}} {{nobr|1 tonneau}}, courue sur {{nobr|15 kilomètres}}, est remportée par ''Aschenbrödel'' qui devance ''Scotia'' de {{nobr|17 secondes}}. Le bateau allemand est cependant disqualifié pour sa jauge trop élevée ({{nobr|1,04 tonneau}}) et la première place revient aux Britanniques tandis que l'équipage français de ''Crabe II'', arrivé avec dix minutes de retard, prend la deuxième place<ref name="Drevon p.48"/>. Les équipages français dominent la deuxième course puisque ''Carabinier'' termine au premier rang devant ''Scamasaxe'' et ''Crabe II''<ref name="voile sr"/>. Les courses des bateaux d'un à deux tonneaux se font sur un parcours de {{nobr|19 kilomètres}}. Le bateau suisse ''Lerina'', sur lequel se trouve la comtesse [[Hélène de Pourtalès]], remporte la première course dont il est le seul participant étranger. Après avoir changé de catégorie, ''Aschenbrodel'' gagne la deuxième course devant ''Lerina''<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-1-2-ton.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed 1-2 Ton|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=31 mars 2019}}.</ref>. Sur ''Olle'', le Britannique [[William Exshaw]] et ses coéquipiers français remportent les deux courses de deux à trois tonneaux d'une distance de {{unité|19|kilomètres}} devant le bateau français ''Favorite''. Ce dernier a remporté la {{nobr|course 1}} au temps mais a été classé deuxième selon son temps ajusté<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-2-3-ton.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed 2-3 Ton|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=31 mars 2019}}.</ref>. Dans la catégorie des trois à dix tonneaux, le bateau français ''Fémur'' devance le Néerlandais ''Mascotte'' et le Français ''Gitana''. Le bateau britannique ''Bona Fide'', arrivé trop tard pour la première course après son transport par chemin de fer depuis [[Cannes]], remporte facilement la deuxième course devant ''Favorite''<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-3-10-ton.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed 3-10 Ton|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=31 mars 2019}}.</ref>. [[Fichier:'L'Estérel', côtre d'Émile Billiard et Paul Perquel, champions olympiques 1900 en 10-20 tonneaux.jpg|vignette|gauche|alt=Photo d'un voilier proche de la côte.|Le voilier ''Estérel'', vainqueur de la catégorie des 10 à 20 tonneaux au [[Le Havre|Havre]].]] Au Havre, les courses ont lieu dès le {{1er}} août sur une mer agitée<ref name="Drevon p.48"/>. Le classement de la catégorie de 10 à 20 tonneaux est établi après trois courses de 22 [[Mille marin|milles marins]]. La deuxième manche est reportée deux fois au lendemain à cause des conditions trop mauvaises. Le bateau français ''Estérel'' remporte deux des trois manches et termine premier devant ''Quand-Même'' et le Britannique ''Laurea''<ref>{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/SAI/mixed-10-20-ton.html|titre=Sailing at the 1900 Paris Summer Games: Mixed 10-20 Ton|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=31 mars 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="Mérillon t2 p.38">{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=38}}.</ref>. À cause du mauvais temps, seuls quatre des 14 équipages inscrits prennent le départ de la course des plus de 20 tonneaux. Elle se joue sur une seule manche de 40 milles marins. Les bateaux britanniques ''Cicely'', de 96 tonneaux, et ''Brynhild'', de 153 tonneaux, obtiennent les deux premières places. Le bateau américain ''Formosa'' dont le [[spinnaker]] a été emporté par le vent termine troisième<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=49}}.</ref>. Le bateau ''Souvenance'', quatrième, reçoit un prix spécial d'encouragement en tant que premier yacht français<ref name="Mérillon t2 p.38"/>. ==== Water-polo ==== [[Fichier:WaterPolo 1900.jpg|vignette|alt=Vue de joueurs de water-polo dans l'eau, avec des arbres en arrière-plan.|Le tournoi de water-polo dans le bassin de la Seine.]] {{article détaillé|Water-polo aux Jeux olympiques de 1900}} Le tournoi de [[water-polo]], qui figure au programme des concours de natation, a lieu sur la [[Seine]] dans le bassin d'[[Asnières-sur-Seine|Asnières]] les 11 et {{date-|12 août}}. Sept équipes venant de quatre pays y participent, soit au total 58 nageurs<ref name="Mallon p.24"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=53}}.</ref>{{,}}<ref name="water-polo sr">{{lien web|url=https://www.sports-reference.com/olympics/summer/1900/WAP/mens-water-polo.html|titre=Water Polo at the 1900 Paris Summer Games: Men's Water Polo|éditeur=Sports Reference LLC|consulté le=17 mars 2019}}.</ref>. Au premier tour, le Osborne SC de [[Manchester]] bat largement les Tritons lillois sur le score de 12-0. La deuxième équipe des [[Pupilles de Neptune de Lille]] gagne quant à elle contre le Berliner Swimming Club (3-2) tandis que le [[Brussels Swimming and Water-Polo Club]] bat la première équipe des Pupilles de Neptune de Lille (2-0). En demi-finale, le Osborne SC élimine les Pupilles de Neptune de Lille sur le score de 10-1 alors que le Brussels SWC bat la [[Libellule de Paris]] par {{nombre|5|buts}} à 1. La finale oppose donc le Osborne SC au Brussels SWC. Les Britanniques sont à nouveau très supérieurs à leurs adversaires et remportent le match sur le score de 7-2 tout en se permettant des passes acrobatiques et des tirs depuis le milieu du terrain<ref name="water-polo sr"/>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=148}}.</ref>. ==== Autres disciplines ==== Les autres disciplines inscrites aux concours d'exercices physiques et de sports de l'Exposition universelle de 1900 ne sont pas considérées par le CIO comme des compétitions olympiques<ref>{{lien web|url=https://www.olympic.org/fr/resultats-olympiques|titre=Résultats olympiques|éditeur=Comité international olympique|consulté le=21 avril 2019}}.</ref> : l'[[Automobilisme aux Jeux olympiques de 1900|automobilisme]], la [[Colombophilie aux Jeux olympiques de 1900|colombophilie]], les [[Concours de ballons aux Jeux olympiques de 1900|concours de ballons]], le [[Jeu de boules aux Jeux olympiques de 1900|jeu de boules]], la [[Longue paume aux Jeux olympiques de 1900|longue paume]], le [[Motonautisme aux Jeux olympiques de 1900|motonautisme]], la [[Pêche à la ligne aux Jeux olympiques de 1900|pêche à la ligne]], le [[Sauvetage aux Jeux olympiques de 1900|sauvetage]] et le [[Tir au canon aux Jeux olympiques de 1900|tir au canon]]. [[Fichier:Alfred Levegh vainqueur de Paris-Toulouse-Paris 1900 sur Mors à pneus Michelin.jpg|vignette|gauche|alt=Vue d'un homme sur une voiture, avec plusieurs personnes autour.|[[Alfred Velghe]], vainqueur de la course [[Paris-Toulouse-Paris]].]] Les concours d'[[Automobilisme aux Jeux olympiques de 1900|automobilisme]] se divisent en deux parties : les épreuves d'endurance et la course de vitesse. Les cinq épreuves d'endurance permettent de tester les véhicules de différentes catégories au niveau du fonctionnement du moteur, de la consommation, de la facilité de la conduite et du confort. Les départs sont donnés sur la piste qui fait le tour du [[lac Daumesnil]] dans le [[bois de Vincennes]] et les véhicules parcourent ensuite la ville ou la banlieue de Paris sur une distance qui peut atteindre {{unité|800|kilomètres}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=42}}.</ref>. La course de vitesse [[Paris-Toulouse-Paris]] se déroule en trois étapes sur un parcours de {{unité|1448|kilomètres}}. Dix-huit des 55 véhicules au départ atteignent l'arrivée. [[Alfred Velghe]] est vainqueur dans la catégorie des voitures avec une moyenne supérieure à {{unité|65|km/h}}. Il conduit une voiture [[Mors (constructeur)|Mors]] de plus d'une tonne munie de pneumatiques [[Michelin]]. [[Louis Renault (industriel)|Louis]] et [[Marcel Renault]], qui ont fondé [[Renault|leur société]] en 1899, remportent la catégorie des voiturettes (voitures de moins de {{unité|400|kg}}) au volant de leur dernier modèle avec une moyenne de {{unité|36,4|km/h}} à l'aller et plus de {{unité|42|km/h}} au retour<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=43-46}}.</ref>. Les épreuves de [[Colombophilie aux Jeux olympiques de 1900|colombophilie]] sont organisées au parc d'aérostation de [[Vincennes]] par la Fédération colombophile de la Seine<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=90}}.</ref>. Les concours doivent se dérouler tôt le matin pour que les pigeons aient le temps de rentrer avant la nuit mais c'est l'après-midi que le public est le plus nombreux. Deux types d'épreuves sont donc prévus : des lâchers-concours matinaux auxquels participent des sociétés venant de toute la France et des lâchers-spectacles organisés l'après-midi pour satisfaire le public de l'Exposition universelle. Lors des lâchers-spectacles, plusieurs milliers de pigeons sont lâchés en même temps. Comme ils doivent pouvoir rentrer rapidement à leur colombier, ils sont fournis par les sociétés du [[Seine (département)|département de la Seine]] et de [[Versailles]]<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=313}}.</ref>. [[Fichier:Balloning 1900.jpg|vignette|alt=Photo de deux aérostats prêts à décoller.|Les [[Concours de ballons aux Jeux olympiques de 1900|concours de ballons]] dans le parc d'aérostation établi à [[Vincennes]].]] Les [[Concours de ballons aux Jeux olympiques de 1900|concours de ballons]] ont lieu sur {{nombre|15|journées}} entre le {{date-|17 juin}} et le {{date-|9 octobre}} et sont un événement important de l'Exposition. Les catégories inscrites au programme sont la durée de vol, la distance maximale, l'altitude maximale et la distance minimale (le but est d’atterrir le plus près possible d'un point déterminé à l'avance). Au total, 46 pilotes (tous français) effectuent 156 vols avec 48 ballons différents. En comptant les passagers qui peuvent aider le pilote, {{nombre|326|personnes}} (dont quelques femmes) participent aux concours<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=77-79}}.</ref>. Le {{date-|17 juin}} et le {{date-|26 août}}, des tempêtes mettent en danger les concurrents du concours de durée. Le {{date-|23 septembre}}, [[Jacques Balsan]] remporte le concours d'altitude en atteignant {{unité|8558|mètres}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=79-81}}.</ref>. Lors du concours final, [[Henry de La Vaulx]] parvient à poser son ballon près de [[Kiev]] en [[Ukraine]] (alors dans l'[[Empire russe]]) après avoir parcouru {{unité|1925|kilomètres}} en {{nombre|35|heures}} et {{nombre|45|minutes}}. Il a donc battu les records du monde de la distance et la durée de vol<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=83-86}}.</ref>. Les épreuves de [[Jeu de boules aux Jeux olympiques de 1900|boules]] sont organisées au boulodrome de [[Saint-Mandé]]. Deux tournois sont disputés : la [[Sport-boules|boule lyonnaise]] et la [[boule parisienne]] (ou jeu de berges). Cinquante-quatre quadrettes ({{nombre|216|joueurs}}), toutes françaises, y participent<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=150}}.</ref>. Une équipe de Lyon remporte la boule lyonnaise et une équipe de Saint-Mandé la boule parisienne<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=73}}.</ref>. Le concours de [[Longue paume aux Jeux olympiques de 1900|longue paume]] a lieu au [[jardin du Luxembourg]]. Des parties à terrer et des parties à enlever sont disputées par les participants séparés en deux catégories de niveaux. Trois des quatre tournois sont remportés par la Société de longue paume de Paris<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=74}}.</ref>. Les [[Motonautisme aux Jeux olympiques de 1900|concours de bateaux à moteur mécanique]] ont lieu dans la [[Seine]] à [[Argenteuil (Val-d'Oise)|Argenteuil]] dans un bassin d'une longueur de {{unité|6|kilomètres}}<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=47}}.</ref>. Quarante-neuf concurrents, tous français, participent aux épreuves. Les bateaux sont répartis en quatre catégories selon leur longueur ; une épreuve de vitesse et une épreuve de fond sont disputées dans chaque catégorie. La plupart des embarcations sont des bateaux à vapeur ou à pétrole mais un bateau propulsé par un moteur électrique remporte également une course<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=89}}.</ref>. [[Fichier:Le concours international de pêche à la ligne à l'exposition universelle de 1900.jpg|vignette|gauche|redresse|alt=Photo de plusieurs hommes au bord d'un canal dans les situations habituelles de la pêche à la ligne.|Le [[Pêche à la ligne aux Jeux olympiques de 1900|concours de pêche à la ligne]].]] Le concours de [[Pêche à la ligne aux Jeux olympiques de 1900|pêche à la ligne]] a lieu sur l'[[Île aux Cygnes (Paris)|île aux Cygnes]] à Paris, le long de la [[Seine]]. Il attire 600 concurrents et {{unité|20000|spectateurs}} en quatre jours. Malgré une pollution accidentelle à cause d'un égout, les participants capturent {{unité|2051|poissons}} dont 881 lors de la finale. Élie Lesueur qui vient d'[[Amiens]] gagne la coupe car il a pêché le plus gros poisson et Hyacinthe Lalanne reçoit le diplôme de premier du monde pour ses 47 prises<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=142-143}}.</ref>. Les épreuves de [[Sauvetage aux Jeux olympiques de 1900|sauvetage]] regroupent trois catégories différentes. Le concours de manœuvres de [[pompe à incendie|pompes à incendie]] qui réunit des pompiers de six pays a lieu dans le [[bois de Vincennes]]. Ceux de [[Kansas City (Kansas)|Kansas City]] (États-Unis) et [[Porto]] (Portugal) remportent respectivement les concours internationaux professionnel et amateur. Les {{unité|1000|participants}} des épreuves de [[Sauvetage aquatique|sauvetage sur l'eau]] se mesurent sur la [[Seine]] entre [[Courbevoie]] et [[Asnières-sur-Seine|Asnières]]. Ils doivent par exemple sauver des volontaires et mannequins se trouvant sur un bateau de pêche de 30 tonneaux dont le naufrage est simulé. Environ {{unité|3000|personnes}} participent aux concours de [[Premiers secours (médecine)|premiers secours]] au [[Vélodrome Jacques-Anquetil|vélodrome de Vincennes]]. L'épreuve la plus populaire est l'exercice réel en cas de guerre : les participants doivent avancer dans un parcours d'obstacles en portant un brancard chargé d'un homme sans le secouer<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T2|1901|texte=Mérillon 1901|p=79}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=133-136}}.</ref>. [[Fichier:Concours de tir au canon de 90 à 60 mètres lors de l'exposition universelle 1900, au polygone de Vincennes, 29 07 à 04 08 1900.jpg|vignette|alt=Photo de quatre hommes autour d'un canon dont la bouche crache des flammes.|Le [[Tir au canon aux Jeux olympiques de 1900|tir au canon]] à {{unité|60|mètres}}, au polygone d'artillerie de Vincennes.]] Les épreuves de [[Tir au canon aux Jeux olympiques de 1900|tir au canon]] sont organisées au polygone d'artillerie de [[Vincennes]] en collaboration avec la Société de tir au canon de Paris<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=257, 265}}.</ref>. Le programme est composé de trois parties : le tir individuel, le tir de batteries de campagne et le tir de batteries de siège<ref>{{harvsp|Mérillon|id=T1|1901|texte=Mérillon 1901|p=271}}.</ref>. L'épreuve individuelle d'une durée de six jours réunit {{nombre|542|participants}} qui doivent manier un canon de {{unité|90|millimètres}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=151}}.</ref>. Pour le tir de batteries de campagne, 16 officiers et sous-officiers assistés de {{nombre|30|personnes}} tirent avec six canons. Quarante-six batteries sont formées pour cette épreuve<ref>{{harvsp|Mérillon|1901|id=T1|p=274-275}}.</ref>. Lors du tir de batteries de siège, un commandant, douze pointeurs et huit assistants sont nécessaires pour manier les quatre canons<ref>{{harvsp|Mérillon|1901|id=T1|p=276-277}}.</ref>. === Tableau des médailles === Les organisateurs des concours sportifs de l'Exposition universelle ne listent pas les victoires obtenues par les athlètes de chaque pays et n'établissent aucun classement entre les nations participantes<ref name="Drevon p.176"/>. Les [[Médaille olympique|médailles olympiques]] en or, argent et bronze attribuées aux trois premiers de chaque épreuve apparaissent pour la première fois aux [[Jeux olympiques de 1904]]<ref name="médailles">{{lien web|url=https://stillmed.olympic.org/media/Document%20Library/OlympicOrg/Factsheets-Reference-Documents/Games/Records-and-Medals/Document-de-reference-Les-medailles-des-JO-d-ete-d-Athenes-1896-a-Rio-2016.pdf|titre=Les médailles des Jeux Olympiques d’été d’Athènes 1896 à Rio 2016|éditeur=Comité international olympique|date=9 février 2017|consulté le=25 avril 2019}}.</ref>. Le [[tableau des médailles des Jeux olympiques de 1900]] a donc été établi rétrospectivement en attribuant des médailles aux trois premiers des épreuves considérées comme olympiques<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=16-17}}.</ref>. La [[France aux Jeux olympiques de 1900|France]], pays dont provient plus de la moitié des athlètes, domine le classement pour la seule fois de son histoire (si l'on ne compte pas les [[Jeux olympiques intercalaires de 1906|Jeux intercalaires de 1906]]) avec 101 médailles dont 26 en or. Les [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|États-Unis]] sont deuxièmes avec 47 médailles dont 19 en or, la plupart obtenues lors des épreuves d'[[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|athlétisme]]. La [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|Grande-Bretagne]] est troisième avec 30 médailles dont 15 en or. Les douze médailles remportées ensemble par des athlètes de différents pays sont attribuées à l'[[Équipe mixte aux Jeux olympiques de 1900|équipe mixte]]<ref name=Lagrue/>{{,}}<ref name="classement">{{lien web|url=http://www.olympic.org/uk/games/past/table_uk.asp?OLGT=1&OLGY=1900|archive-url=https://web.archive.org/web/20081205093326/http://www.olympic.org/uk/games/past/table_uk.asp?OLGT=1&OLGY=1900|archive-date=5 décembre 2008|langue=en|titre=Olympic Games : Paris 1900 - Medal Table|éditeur=Comité international olympique}}.</ref>. Le tableau suivant a été publié sur le site du CIO mais n'est plus en ligne. Il prend en compte 89 podiums établis dans 85 épreuves différentes (deux finales pour le quatre avec barreur en aviron, deux courses pour trois catégories en voile), ce qui n'est pas conforme au nombre de 95 épreuves indiqué en 2019 sur le site<ref name="Paris 1900"/>. Depuis juillet 2021, le CIO a confirmé le nouveau tableau officiel des médailles (voir second tableau) où la France figure en première nation toujours mais avec un total de 27 médailles d'or. <center> {| class="wikitable sortable" style="text-align:center" |+ Dernier tableau des médailles publié par le CIO (2008)<ref name="classement"/> ! scope=col|Rang ! scope=col|Nation ! scope=col width=40 | {{médaille|or|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|argent|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|bronze|JO}} ! scope=col width=55 | Total |- style="background:#ccf;" | 1 ||align=left| {{FRA (1794-1815, 1830-1958)-d}} [[France aux Jeux olympiques de 1900|France]] (pays hôte) || '''27''' || '''41''' || '''34''' || '''102''' |- | 2 ||align=left| {{USA-d}} [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|États-Unis]] || 19 || 14 || 14 || 47 |- | 3 ||align=left| {{GBR-d}} [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|Grande-Bretagne]] || 15 || 6 || 9 || 30 |- | 4 ||align=left| [[Fichier:Olympic flag.svg|20px|bordure]] [[Équipe mixte aux Jeux olympiques de 1900|Équipe mixte]]|| 6 || 3 || 3 || 12 |- | 5 ||align=left| {{SUI-d}} [[Suisse aux Jeux olympiques de 1900|Suisse]] || 6 || 2 || 1 || 9 |- | 6 ||align=left| {{BEL-d}} [[Belgique aux Jeux olympiques de 1900|Belgique]] || 5 || 5 || 5 || 15 |- | 7 ||align=left| {{GER (1871-1918)-d}} [[Allemagne aux Jeux olympiques de 1900|Allemagne]] || 4 || 2 || 2 || 8 |- | 8 ||align=left| {{ITA (1861-1946)-d}} [[Italie aux Jeux olympiques de 1900|Italie]] || 2 || 2 || 0 || 4 |- | 9 ||align=left| {{GBR-d}} [[Australie aux Jeux olympiques de 1900|Australie]] || 2 || 0 || 3 || 5 |- | 10 ||align=left| {{DEN-d}} [[Danemark aux Jeux olympiques de 1900|Danemark]] || 1 || 3 || 2 || 6 |- | 11 ||align=left| {{HUN (1867-1918)-d}} [[Hongrie aux Jeux olympiques de 1900|Hongrie]] || 1 || 2 || 2 || 5 |- | 12 ||align=left| {{CUB-d}} [[Cuba aux Jeux olympiques de 1900|Cuba]] || 1 || 1 || 0 || 2 |- | 13 ||align=left| {{CAN (1868-1921)-d}} [[Canada aux Jeux olympiques de 1900|Canada]] || 1 || 0 || 1 || 2 |- | 14 ||align=left| {{ESP (1785-1873, 1875-1931)-d}} [[Espagne aux Jeux olympiques de 1900|Espagne]] || 1 || 0 || 0 || 1 |- | 15 ||align=left| [[Fichier:Flag_of_the_Habsburg_Monarchy.svg|bordure|20px]] [[Autriche aux Jeux olympiques de 1900|Autriche]] || 0 || 3 || 3 || 6 |- | 16 ||align=left| {{NOR-d}} [[Norvège aux Jeux olympiques de 1900|Norvège]] || 0 || 2 || 3 || 5 |- | 17 ||align=left| {{IND (1858-1947)-d}} [[Inde aux Jeux olympiques de 1900|Inde]] || 0 || 2 || 0 || 2 |- | 18 ||align=left| {{NED-d}} [[Pays-Bas aux Jeux olympiques de 1900|Pays-Bas]] || 0 || 1 || 3 || 4 |- | 19 ||align=left| {{BOH-d}} [[Bohême aux Jeux olympiques de 1900|Bohême]] || 0 || 1 || 1 || 2 |- |rowspan=2| 20 ||align=left| {{MEX (1893-1916)-d}} [[Mexique aux Jeux olympiques de 1900|Mexique]] || 0 || 0 || 1 || 1 |- |align=left| {{SWE (1844-1905)-d}} [[Suède aux Jeux olympiques de 1900|Suède]] || 0 || 0 || 1 || 1 |- class="sortbottom" !colspan=2 scope=row| Total |align=center|90 |align=center|90 |align=center|88 |align=center|268 |} </center> Le tableau suivant est celui du site ''sports-reference.com'', notamment édité par [[Bill Mallon]]. Il prend en compte 95 podiums établis dans 89 épreuves différentes (deux finales pour le quatre avec barreur en aviron, deux courses pour cinq catégories en voile). <center> {| class="wikitable sortable" style="text-align:center" |+ Tableau des médailles de sports-reference.com<br>(selon {{harvsp|Mallon|1998}})<ref name="Mallon p.17"/> ! scope=col|Rang ! scope=col|Nation ! scope=col width=40 | {{médaille|or|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|argent|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|bronze|JO}} ! scope=col width=55 | Total |- style="background:#ccf;" | 1 ||align=left| {{FRA (1794-1815, 1830-1958)-d}} [[France aux Jeux olympiques de 1900|France]] (pays hôte) || '''27''' || '''38''' || '''37''' || '''102''' |- | 2 ||align=left| {{USA-d}} [[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|États-Unis]] || 19 || 14 || 15 || 48 |- | 3 ||align=left| {{GBR-d}} [[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|Grande-Bretagne]] || 15 || 8 || 9 || 32 |- | 4 ||align=left| [[Fichier:Olympic flag.svg|20px|bordure]] [[Équipe mixte aux Jeux olympiques de 1900|Équipe mixte]]|| 8 || 5 || 6 || 19 |- | 5 ||align=left| {{BEL-d}} [[Belgique aux Jeux olympiques de 1900|Belgique]] || 6 || 7 || 4 || 17 |- | 6 ||align=left| {{SUI-d}} [[Suisse aux Jeux olympiques de 1900|Suisse]] || 6 || 2 || 1 || 9 |- | 7 ||align=left| {{GER (1871-1918)-d}} [[Allemagne aux Jeux olympiques de 1900|Allemagne]] || 4 || 3 || 2 || 9 |- | 8 ||align=left| {{ITA (1861-1946)-d}} [[Italie aux Jeux olympiques de 1900|Italie]] || 3 || 2 || 0 || 5 |- | 9 ||align=left| {{GBR-d}} [[Australie aux Jeux olympiques de 1900|Australie]] || 2 || 0 || 3 || 5 |- | 10 ||align=left| {{DEN-d}} [[Danemark aux Jeux olympiques de 1900|Danemark]] || 1 || 3 || 2 || 6 |- | 11 ||align=left| {{HUN (1867-1918)-d}} [[Hongrie aux Jeux olympiques de 1900|Hongrie]] || 1 || 2 || 2 || 5 |- | 12 ||align=left| {{CUB-d}} [[Cuba aux Jeux olympiques de 1900|Cuba]] || 1 || 1 || 0 || 2 |- | 13 ||align=left| {{CAN (1868-1921)-d}} [[Canada aux Jeux olympiques de 1900|Canada]] || 1 || 0 || 1 || 2 |- |rowspan=2| 14 ||align=left| {{ESP (1785-1873, 1875-1931)-d}} [[Espagne aux Jeux olympiques de 1900|Espagne]] || 1 || 0 || 0 || 1 |- |align=left| {{LUX-d}} [[Luxembourg aux Jeux olympiques de 1900|Luxembourg]] || 1 || 0 || 0 || 1 |- | 16 ||align=left| [[Fichier:Flag_of_the_Habsburg_Monarchy.svg|bordure|20px]] [[Autriche aux Jeux olympiques de 1900|Autriche]] || 0 || 3 || 3 || 6 |- |rowspan=2| 17 ||align=left| {{NOR-d}} [[Norvège aux Jeux olympiques de 1900|Norvège]] || 0 || 2 || 3 || 5 |- |align=left| {{NED-d}} [[Pays-Bas aux Jeux olympiques de 1900|Pays-Bas]] || 0 || 2 || 3 || 5 |- | 19 ||align=left| {{IND (1858-1947)-d}} [[Inde aux Jeux olympiques de 1900|Inde]] || 0 || 2 || 0 || 2 |- | 20 ||align=left| {{BOH-d}} [[Bohême aux Jeux olympiques de 1900|Bohême]] || 0 || 1 || 1 || 2 |- | 21 ||align=left| {{SWE (1844-1905)-d}} [[Suède aux Jeux olympiques de 1900|Suède]] || 0 || 0 || 1 || 1 |- class="sortbottom" !colspan=2 scope=row| Total |align=center|96 |align=center|95 |align=center|93 |align=center|284 |} </center> === Sportifs les plus médaillés === Comme le tableau des médailles par pays, le classement des sportifs les plus médaillés a été établi rétrospectivement. Il est dominé par les athlètes américains, notamment [[Alvin Kraenzlein]] qui a remporté quatre épreuves et [[Ray Ewry]] qui en a gagné trois. Le tireur suisse [[Konrad Stäheli]] est deuxième avec quatre médailles dont trois d'or<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=16-17, 20}}.</ref>. Le classement suivant a été établi par [[Bill Mallon]] : <center> {| class="wikitable sortable" style="text-align:center" |+ Sportifs les plus médaillés<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=20}}.</ref> ! scope=col|Rang ! scope=col|Athlète ! scope=col|Discipline ! scope=col width=40 | {{médaille|or|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|argent|JO}} ! scope=col width=40 | {{médaille|bronze|JO}} ! scope=col width=55 | Total |- | 1 ||align=left| {{USA-d}} [[Alvin Kraenzlein]] ([[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|USA]]) || [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|Athlétisme]] || 4 || 0 || 0 || 4 |- | 2 ||align=left| {{SUI-d}} [[Konrad Stäheli]] ([[Suisse aux Jeux olympiques de 1900|SUI]]) || [[Tir aux Jeux olympiques de 1900|Tir]] || 3 || 0 || 1 || 4 |- | 3 ||align=left| {{USA-d}} [[Ray Ewry]] ([[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|USA]]) || [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|Athlétisme]] || 3 || 0 || 0 || 3 |- | 4 ||align=left| {{USA-d}} [[Irving Baxter]] ([[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|USA]]) || [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|Athlétisme]] || 2 || 3 || 0 || 5 |- | 5 ||align=left| {{USA-d}} [[Walter Tewksbury]] ([[États-Unis aux Jeux olympiques de 1900|USA]]) || [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|Athlétisme]] || 2 || 2 || 1 || 5 |- | 6 ||align=left| {{BEL-d}} [[Hubert Van Innis]] ([[Belgique aux Jeux olympiques de 1900|BEL]]) || [[Tir à l'arc aux Jeux olympiques de 1900|Tir à l'arc]] || 2 || 2 || 0 || 4 |- | rowspan="2" | 7 ||align=left| {{SUI-d}} [[Emil Kellenberger]] ([[Suisse aux Jeux olympiques de 1900|SUI]]) || [[Tir aux Jeux olympiques de 1900|Tir]] || 2 || 1 || 0 || 3 |- |align=left| {{GBR-d}} [[Charles Bennett (athlétisme)|Charles Bennett]] ([[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|GBR]]) || [[Athlétisme aux Jeux olympiques de 1900|Athlétisme]] || 2 || 1 || 0 || 3 |- | rowspan="2" | 9 ||align=left| {{GBR-d}} [[Lawrence Doherty]] ([[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|GBR]]) || [[Tennis aux Jeux olympiques de 1900|Tennis]] || 2 || 0 || 1 || 3 |- |align=left| {{GBR-d}} [[Reginald Doherty]] ([[Grande-Bretagne aux Jeux olympiques de 1900|GBR]]) || [[Tennis aux Jeux olympiques de 1900|Tennis]] || 2 || 0 || 1 || 3 |} </center> == Réactions == Les concours sportifs de l'Exposition universelle sont considérés comme un grand succès par les journalistes de l'époque. Le quotidien sportif ''[[Le Vélo]]'' écrit par exemple que {{citation|Le sport en 1900 a gravité autour de cet unique foyer, Paris}}. ''[[L'Auto|L'Auto-Vélo]]'' indique quant à lui que {{citation|Jamais en effet depuis l'époque où tous les quatre ans les Jeux olympiques suscitaient en Grèce et dans tout le monde antique des émotions considérables, jamais le sport n'a été plus en honneur que cette année, jamais il n'a préoccupé autant la foule. […] Aussi le sport est-il devenu en quelque sorte la religion nouvelle}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=28-29}}.</ref>. Le magazine sportif ''[[La Vie au grand air]]'' relève cependant régulièrement des problèmes d'organisation tels que des modifications du programme au dernier moment ou des sites peu adaptés aux épreuves<ref name="Cartier et Morales"/>. Le {{date-|21 mai 1901}}, devant les membres du [[Comité international olympique]] réunis à Paris, [[Pierre de Coubertin]] décrit l'événement comme une {{citation|imposante manifestation sportive dont l'influence sur l'athlétisme aura été bienfaisante}}. Il remet lors d'un banquet la médaille olympique à [[Daniel Mérillon]], délégué général aux sports pour les concours sportifs de l'Exposition universelle de 1900. Lors de la même soirée l'Italien [[Eugenio Brunetta d'Usseaux]], membre du CIO s'exprimant au nom des représentants étrangers, évoque des {{citation|manifestations grandioses}} et un {{citation|souvenir impérissable}}<ref>{{harvsp|Drevon|2000|p=29}}.</ref>. Dans ses mémoires publiés en 1931, Pierre de Coubertin est en revanche très critique envers l'organisation des concours sportifs en 1900. Il écrit notamment à propos des Jeux olympiques : {{citation|Malheureusement, s'il y avait un endroit au monde où l'on s'y montrât indifférent, c'était avant tout Paris<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/38|40]]}}. Cité par {{lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoires-d-info/quand-la-france-organisait-les-jeux-olympiques-de-1924_1781319.html|titre=Quand la France organisait les Jeux olympiques de 1924|auteur=Thomas Snégaroff|éditeur=[[Radio France]]|date=22 juin 2015|consulté le=22 avril 2019}}.</ref>…}} et {{citation|Des résultats intéressants, mais n'ayant rien d'olympique, furent notés. Selon l'expression d'un de nos collègues, on avait {{citation|utilisé notre œuvre en la mettant en charpie}}. Le mot demeura juste. Il caractérise l'expérience de 1900. Elle prouvait, en tout cas, qu'il fallait se garder de jamais laisser les Jeux s'annexer à quelqu'une de ces grandes foires au milieu desquelles leur valeur philosophique s'évapore et leur portée pédagogique devient inopérante<ref>{{harvsp|Coubertin|1931|p=[[:s:Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/57|59]]}}.</ref>.}} En se basant notamment sur ces mémoires, les historiens du sport, français en particulier, portent généralement un jugement négatif sur les organisateurs qui ont laissé une place modeste aux Jeux olympiques au sein de l'Exposition universelle<ref name="Drevon 2004 p.27">{{harvsp|Drevon|2004|p=27}}.</ref>. Dans son ''Histoire du Sport français de 1870 à nos jours'' publiée en 1983, Jean-Toussaint Fieschi écrit par exemple : {{citation|Cela aurait pu être une importante manifestation, l'occasion d'affirmer en France le fait sportif ; ce ne fut qu'une triste foire, un fatras d'épreuves plus ou moins officielles, amateurs et professionnelles, éparpillées aux quatre coins de la capitale, englouties au milieu d'une épidémie de concours, parades et revues. Que les Jeux aient pu survivre à un tel fiasco paraît aujourd'hui à peine croyable<ref name="Charpentier p.52">{{ouvrage|titre=Histoire du Sport français de 1870 à nos jours|prénom=Jean-Toussaint|nom=Fieschi|éditeur=Éditions PAC|année=1983|lieu=Bordeaux|pages totales=147}} Cité par {{harvsp|Charpentier et Boissonnade|1999|p=52}}.</ref>.}} La situation est similaire dans le monde anglo-saxon où les Jeux de 1900 et [[Jeux olympiques de 1904|1904]], tous deux organisés dans le cadre d'une Exposition universelle, sont parfois qualifiés de {{Citation étrangère|langue=en|Farcical Games}} (« Jeux grotesques » ou semblables à une [[Farce (théâtre)|farce]])<ref>{{harvsp|Mallon|1998|p=ix}}.</ref>. == Notes et références == === Notes === {{Références|groupe=N}} === Références === {{Références nombreuses|taille=30}} == Annexes == {{Autres projets|commons=Category:1900 Summer Olympics}} === Bibliographie === * {{ouvrage|titre=Histoire des Jeux olympiques|sous-titre=De Zeus à Pékin|prénom=Jean-Paul|nom=Brouchon|lien auteur1=Jean-Paul Brouchon|éditeur=Éditions Jacob-Duvernet|année=2008|isbn=978-2-84724-199-0|pages totales=192}} * {{ouvrage|titre=La grande histoire des Jeux olympiques|sous-titre=Athènes 1896 - Sydney 2000|prénom1=Henri|nom1=Charpentier|lien auteur1=Henri Charpentier|prénom2=Euloge|nom2=Boissonnade|éditeur=France-Empire|année=1999|isbn=2-7048-0891-0|pages totales=994|id=Charpentier et Boissonnade1999}} * {{ouvrage|prénom=Pierre|nom=de Coubertin|lien auteur1=Pierre de Coubertin|titre=Une Campagne de vingt-et-un ans|lieu=Paris|éditeur=Librairie de l’Éducation Physique |date=1909|wikisource=Une Campagne de vingt-et-un ans}} * {{ouvrage|prénom=Pierre|nom=de Coubertin|titre=Mémoires olympiques|lieu=Lausanne|éditeur=Bureau International de Pédagogie Sportive|date=1931|wikisource=Mémoires olympiques|id=Coubertin1931}} * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=André|nom1=Drevon|titre=Les Jeux olympiques oubliés|sous-titre=Paris 1900|éditeur=[[CNRS Éditions]]|lieu=Paris|année=2000|pages totales=218|isbn=2-271-05838-4}}. * {{chapitre|prénom1=André|nom1=Drevon|traducteur=Dominique Leblond|titre chapitre=Paris 1900|titre ouvrage=Encyclopedia of the Modern Olympic Movement|éditeur=John E. Findling et Kimberly D. Pelle, Greenwood Press|lieu=Westport (Connecticut)|passage=27-32|pages totales=602|année=2004|isbn=0-313-32278-3|langue=anglais|présentation en ligne={{Google Livres|QmXi_-Jujj0C}}|id=Drevon2004}} * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Françoise|nom1=Hache|titre=Jeux olympiques|sous-titre=La flamme de l'exploit|collection=Découvertes|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |lieu=Paris|année=1992|pages totales=176|isbn=2070531732}}. * {{chapitre|prénom1=Pierre|nom1=Lagrue|titre chapitre={{IIes}} jeux Olympiques|titre ouvrage=Le siècle olympique|sous-titre ouvrage=Les Jeux - L'histoire|éditeur=Universalis|année=2012|isbn=978-2-85229-117-1|lire en ligne=https://books.google.com/books/about/Le_Si%C3%A8cle_olympique_Les_Jeux_et_l_Histo.html?id=F4uCBAAAQBAJ&source=kp_book_description&redir_esc=y}} * {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Bill|nom1=Mallon|lien auteur1=Bill Mallon|titre=The 1900 Olympic Games|sous-titre=Results for All Competitors in All Events, with Commentary|éditeur=[[McFarland & Company]]|lieu=Jefferson (Caroline du Nord)|année=1998|pages totales=232|isbn= 978-0786403783|lire en ligne=https://books.google.com/books/about/The_1900_Olympic_Games.html?id=CHYwCgAAQBAJ&redir_esc=y}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Mérillon|lien auteur1=Daniel Mérillon|directeur1=Daniel Mérillon|titre=Rapports : Concours Internationaux d'exercices physiques et de sports|éditeur=[[Imprimerie nationale]]|lieu=Paris|année=1901|tome=1|pages totales=393|id=T1|lire en ligne=https://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll8/id/6404/rec/1}}. * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Mérillon|directeur1=Daniel Mérillon|titre=Rapports : Concours Internationaux d'exercices physiques et de sports|éditeur=[[Imprimerie nationale]]|lieu=Paris|année=1901|tome=2|pages totales=427|id=T2|lire en ligne=https://digital.la84.org/digital/collection/p17103coll8/id/6404/rec/1}}. * {{ouvrage|titre=La passion de l'Olympisme|sous-titre=Les plus belles histoires des Jeux olympiques|prénom=Paul|nom=Miquel|éditeur=Timée-Éditions|pages totales=144|année=2004|isbn=2-915586-03-9}} * {{ouvrage|langue=en|titre=One Hundred Years of Olympic Congresses|sous-titre=1894-1994|prénom1=Norbert|nom1=Müller|éditeur=Comité international olympique|année=1994|lieu=Lausanne|pages totales=226}} * {{ouvrage|langue=fr|prénom1=Gérard|nom1=Schaller|lien auteur1=Gérard Schaller|directeur1=Gérard Schaller|prénom2=Jacques|nom2=Hennaux|directeur2=Jacques Hennaux|titre=Les Jeux olympiques|sous-titre=d'Athènes à Athènes|éditeur=[[L'Équipe]]|lieu=Paris|année=2003|tome=1|pages totales=272|isbn=2951203179|id=Schaller et Hennaux2003}}. * {{ouvrage|langue=en|titre=The Olympics' strangest moments|sous-titre=Over a century of the modern Olympics|prénom1=Geoff|nom1=Tibballs|éditeur=Portico Books|année=2012|isbn=978-1-90755-447-6|pages totales=268}} * {{ouvrage|langue=en|titre=The complete book of the Olympics|prénom1=David|nom1=Wallechinsky|lien auteur1=David Wallechinsky|prénom2=Jaime|nom2=Loucky|éditeur=Aurum|année=2012|isbn=978-2-84724-199-0|pages totales=1334|id=Wallechinsky et Loucky2012}} * {{ouvrage|titre=A Contemporary History of Women's Sport, Part One|sous-titre=Sporting Women, 1850-1960|prénom=Jean|nom=Williams|éditeur=Routledge|année=2014|isbn=978-0-415-88601-7|langue=anglais|lire en ligne=https://books.google.com/books/about/A_Contemporary_History_of_Women_s_Sport.html?id=xL1wAwAAQBAJ&redir_esc=y}} === Articles connexes === * [[Exposition universelle de 1900]] * [[Liste des médaillés aux Jeux olympiques de 1900]] * Autres Jeux olympiques ayant lieu à Paris : ** [[Jeux olympiques d'été de 1924]] ** [[Jeux olympiques d'été de 2024]] === Liens externes === * [http://www.olympic.org/paris-1900-summer-olympics Jeux olympiques de 1900] sur le site du CIO. * {{Autorité}} * {{Dictionnaires}} {{Début dynastie}} {{Insérer dynastie |nom=''[[Jeux olympiques d'été|Jeux d'été]]'' <br /> [[Paris]] |avant=[[Jeux olympiques d'été de 1896|Athènes]] |après=[[Jeux olympiques d'été de 1904|Saint-Louis]] |période=Jeux de la ''{{II}} Olympiade'' (1900)}} {{Fin dynastie}} {{Palette|Jeux olympiques de 1900|Délégations aux Jeux olympiques de 1900|Jeux olympiques|Jeux olympiques d'été}} {{Portail|Jeux olympiques|Paris|années 1900|France au XIXe siècle}} {{Article de qualité|oldid=160797454|date=12 juillet 2019}} [[Catégorie:Jeux olympiques de 1900|*]] [[Catégorie:Exposition universelle de 1900]]
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jack%20Nicholson
Jack Nicholson
{{Voir homonymes|Nicholson}} {{Infobox Cinéma (personnalité) | nom = Jack Nicholson | image = Jack Nicholson 2001.jpg | upright = 1.15 | légende = Jack Nicholson en 2001. | nom de naissance = John Joseph Nicholson | date de naissance = {{date de naissance|22|4|1937|âge=oui}} | lieu de naissance = [[Neptune (New Jersey)|Neptune]] ([[New Jersey]] - [[États-Unis]]) | date de mort = | lieu de mort = | nationalité = {{drapeau|USA}} [[États-Unis|Américaine]] | profession(s) = [[Acteur]]<br>[[Réalisateur]]<br>[[Scénariste]] | films notables = <!-- 4 ou 5 max. En l'absence de consensus, renvoyer vers la section Filmographie sous la forme [[#Filmographie|''voir filmographie'']]. --> [[#Filmographie|''voir filmographie'']]. | site internet = }} '''John Joseph Nicholson''', dit « '''Jack Nicholson''' » ({{MSAPI|/d͡ʒæk ˈnɪkəlsən/}}<ref>[[Prononciation de l'anglais|Prononciation]] en [[anglais américain]] [[Transcription phonétique|retranscrite]] selon la [[alphabet phonétique international|norme API]].</ref>), né le {{date de naissance|22|avril|1937|au cinéma}} à [[Neptune (New Jersey)|Neptune]] ([[New Jersey]]), est un [[acteur]], [[réalisateur]] et [[scénariste]] [[Cinéma américain|américain]]. Il a joué un grand nombre de rôles principaux ou secondaires, principalement des personnages sombres d'[[antihéros]], de personnages odieux, d'éternels marginaux, de vagabonds sardoniques, de rebelles contre la société<ref name=Katz>Katz, Ephraim. {{en}} ''The Film Encyclopedia'', HarperCollins (2012) pp. 1079–1080</ref> voire de [[psychopathe]]s dans de nombreux [[Film culte|films culte]] du [[cinéma américain]], comme ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' (1969), ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' (1974), ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' (1975), ''[[Shining (film)|Shining]]'' (1980), ''[[Batman (film, 1989)|Batman]]'' (1989), ''[[Mars Attacks!]]'' (1996), ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' (1997), ''[[Les Infiltrés]]'' (2006), et du [[cinéma européen]] comme ''[[Profession : reporter]]'' (1975). Avec douze nominations et trois récompenses, il fait partie des acteurs les plus souvent sélectionnés et récompensés aux [[Oscars du cinéma]]. En 2018, il est le seul acteur, avec [[Michael Caine]], à avoir été nommé aux Oscars sur cinq décennies consécutives. Après l’échec du film ''[[Comment savoir]],'' Jack Nicholson n’a plus jamais tourné dans un film depuis 2010. == Biographie == === Enfance === John Joseph Nicholson naît le {{date de naissance|22|avril|1937|au cinéma}} à [[Neptune (New Jersey)|Neptune]] dans le [[New Jersey]]<ref>{{lien web|titre=Jack Nicholson Biography Film Actor (1937–)|url=http://www.biography.com/people/jack-nicholson-9423081|site=Biography.com|consulté le=8 août 2019}}</ref>. Il est le fils d'une ''[[showgirl]]'', June Frances Nicholson dite "June Nilson" (1918-1963)<ref>Eve Berliner, « [http://www.evesmag.com/nicholsoniii.htm Le jeune Jack Nicholson : des débuts propices] », 2001.</ref> d'origine anglaise, par sa mère, et italienne, par son père<ref>[http://worldconnect.rootsweb.com/cgi-bin/igm.cgi?op=GET&db=tdowling&id=I61227 ''Rootsweb.com'']</ref>. Six mois plus tôt, le {{date-|16 octobre 1936}}<ref>[http://www.evesmag.com/jackmarriage.htm Certificat de mariage de June Nilson et de Donald Furcillo]</ref>, June avait épousé à [[Elkton (Maryland)|Elkton]]<ref>Ville connue pour ses mariages "rapides".</ref> dans le [[Maryland]], Donald Furcillo, dit Donald Rose, un acteur d'origine italienne. Bien qu'il soit [[polygamie|déjà marié]], Furcillo offre de prendre soin de l'enfant mais la mère de June insiste pour en avoir la garde et permettre ainsi à sa fille de continuer sa carrière. Le petit Jack est donc élevé par ses grands-parents, John J. Nicholson, étalagiste dans un grand magasin à [[Asbury Park (New Jersey)|Asbury Park]], et Ethel May Rhoads, coiffeuse, esthéticienne et artiste amatrice à Neptune. C'est seulement en 1974 lors d'un entretien avec un journaliste de ''[[Time Magazine]]''<ref>''[http://www.jacknicholson.org/Time.html 1974 Time Magazine]''</ref> que Nicholson apprend que ses soi-disant parents étaient en réalité ses grands-parents et que sa « sœur » était sa mère<ref>{{lien web|url=https://www.parismatch.com/People/En-1974-Jack-Nicholson-decouvre-que-sa-soeur-June-est-en-realite-sa-mere-1638313|site=[[Paris Match|parismatch.com]]|titre=Lorsque Jack Nicholson a découvert que sa sœur était sa mère|date=22 juillet 2017|consulté le=9 octobre 2019|auteur=Manon Genin}}.</ref>. À cette date, toutes deux sont mortes, et c'est Lorraine, son autre « sœur », en réalité sa tante, qui lui confirme les propos du journaliste<ref>{{lien web|url=https://soirmag.lesoir.be/238066/article/2019-07-23/quand-jack-nicholson-decouvert-que-sa-soeur-etait-en-realite-sa-mere|site=[[Le Soir|lesoir.be]]|titre=Quand Jack Nicholson a découvert que sa sœur était en réalité sa mère|date=23 juillet 2019|consulté le=9 octobre 2019}}.</ref>. Il déclarera plus tard ne pas savoir qui était son père, que seules June et Ethel (mortes respectivement en 1963 et en 1970) « savaient et elles ne l'ont dit à personne »<ref>[http://www.jacknicholson.org/1984RollingStone.html ''Rolling Stone''], 1984.</ref>. Patrick McGilligan, auteur de ''Jack's Life'', a affirmé quant à lui qu'Eddie King, le manager de June, pouvait être le père biologique<ref>''[http://www.cigaraficionado.com/Cigar/CA_Profiles/People_Profile/0,2540,21,00.html People Profile : Jack Nicholson]'' sur ''cigaraficionado.com''.</ref>. Aucun certificat de naissance n'ayant été retrouvé (juste une déclaration ''a posteriori'' faite lorsqu'il avait environ 17 ans indiquant Ethel en tant que mère), Jack Nicholson a choisi de ne pas passer de [[Empreinte génétique|test ADN]]. === Débuts professionnels (années 1960) === [[Fichier:Little Shop of Horrors Nicholson.JPG|vignette|Jack Nicholson dans le rôle de Wilbur Force dans ''[[La Petite Boutique des horreurs (film, 1960)|La Petite Boutique des horreurs]]'' (1960).]] Après des études à la {{lien|lang=en|Manasquan High School}} où il est élu « clown de la classe » en 1954<ref>''[http://www.thecoaststar.com/weekly/2004/10.14.04/jack.html Star News Group: Home]''</ref>, Nicholson, à 18 ans, s’achète une voiture et traverse seul les États-Unis pour Hollywood où il commence sa carrière, d'abord comme garçon de course pour la M.G.M, puis comme acteur de second rôle, scénariste et producteur, travaillant entre autres pour et avec [[Roger Corman]]. Cette collaboration inclut sa première apparition dans ''[[The Cry Baby Killer]]'' (1958), où il joue un délinquant juvénile qui panique après avoir tué deux autres adolescents, ''[[La Petite Boutique des horreurs (film, 1960)|La Petite Boutique des horreurs]]'' (1960), dans lequel il joue un petit rôle en tant que patient masochiste d'un dentiste, ''[[Le Corbeau (film, 1963)|Le Corbeau]]'' et ''[[L'Halluciné]]'' (1963), dont il partage l’affiche avec [[Sandra Knight (actrice)|Sandra Knight]], qu'il a épousé le {{date-|17 juin 1962}} avec [[Harry Dean Stanton]] comme témoin (le couple divorcera le {{date-|8 août 1968}}). Lorsqu'il arrive pour la première fois à [[Hollywood]], Nicholson est engagé par les [[Hanna-Barbera Productions|studios Hanna-Barbera]]. Remarquant son talent d'artiste, ils offrent à Nicholson un poste d'animateur qu'il décline<ref>P. McGilligan, ''Jack's Life'', W.W. Norton & Company, 1994.</ref>. Alors que sa carrière d'acteur semble marquer le pas, Nicholson se résigne à passer derrière la caméra et se met à écrire des scénarios. Naissent ainsi ''{{lien|langue=en|trad=Thunder Island (1963 film)|texte=Thunder Island}}'' de {{lien|langue=en|Jack Leewood}} (1963), ''[[Flight to Fury]]'' (1964) et ''[[L'Ouragan de la vengeance]]'' (1965) de [[Monte Hellman]]. Ami de [[Bert Schneider (producteur)|Bert Schneider]] et de Bob Rafelson, ce dernier lui demande d'écrire son premier film, ''[[Head (film)|Head]]'', un film sur le groupe [[The Monkees|Les Monkees]] (1968)<ref>{{harvsp|Biskind 2006|p=58-59|id=Bisk}}</ref>. Ce sera la première de leurs collaborations, Nicholson jouant par la suite dans cinq des films de Rafelson. Nicholson passe des mois au contact du groupe dont les membres l'apprécient beaucoup<ref name="LA">{{article|langue=en |prénom1=Susan |nom1=King |titre=A Monkees 'Head' trip|périodique=Los Angeles Times|jour= 12|mois=11 |année=2008 |url texte= http://articles.latimes.com/2008/nov/12/entertainment/et-monkees12|consulté le=17 juillet 2013}}.</ref>. Il se rend sur le plateau de la série télévisée, les rencontre à leurs domiciles afin de s'inspirer de leur univers, toute l'équipe du film étant d'accord pour qu'il ne soit pas qu'une version longue de la série<ref name="LA"/>. Même si les films qu'il écrit n'ont pas vraiment de succès, ce travail de scénariste permet à Nicholson de subsister. Il fait aussi une apparition dans deux épisodes de la [[sitcom]] ''[[The Andy Griffith Show]]'', dans le rôle de Marvin Jenkins, en 1966 et 1967. === Route vers la célébrité (1969-1974) === En 1967, il écrit le scénario de ''[[The Trip]]'', film [[psychédélique]] réalisé par Roger Corman et interprété par [[Peter Fonda]] et [[Dennis Hopper]], qui remporte un grand succès en raison de son adéquation avec le mouvement [[hippie]] alors à son apogée. Fonda et Hopper lui permettent deux ans plus tard de reprendre sa carrière d'acteur en lui offrant le rôle de George Hanson, un avocat alcoolique, dans le [[film culte]] ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' (1969), qui lui vaut sa première nomination aux Oscars. [[Fichier:Michelle Phillips and Jack Nicholson - 1971 Golden Globes.jpg|vignette|gauche|[[Michelle Phillips]] et Jack Nicholson lors des [[Golden Globes 1971]].]] Une nomination comme meilleur acteur suit l'année suivante pour son rôle dans ''[[Cinq Pièces faciles]]'' (1970), nouvelle collaboration entre Nicholson et le réalisateur [[Bob Rafelson]]. Dans ce film, Nicholson incarne un pianiste de concert en rupture de ban avec sa famille. Cette même année, il apparaît dans ''[[Melinda (film, 1970)|Melinda]]'' de [[Vincente Minnelli]], dans le rôle du demi-frère de Daisy Gamble ([[Barbra Streisand]]). Il retrouve Rafelson en 1972 pour le film ''[[The King of Marvin Gardens]]'', mais l'œuvre a peu d'impact. En 1972, il se voit proposer le rôle culte de [[Michael Corleone]] dans ''[[Le Parrain (film)|Le Parrain]]'' de [[Francis Ford Coppola]] mais refuse : bien que pressentant le succès du film, il pensait que les personnages italiens devaient être joués par des acteurs italiens<ref>[http://www.justcinema.net/article-ces-acteurs-qui-ont-refuse-des-roles-de-legende-113861178.html]</ref>. En 1973, il incarne Billy « Badass » Buddusky, un soldat fort en gueule, dans la comédie dramatique ''[[La Dernière Corvée]]'' de [[Hal Ashby]]. Le film lui vaut d'être nommé aux Oscars comme meilleur acteur et aussi de remporter le [[prix d'interprétation masculine]] au [[Festival de Cannes 1973]]. [[Fichier:Jack Nicholson and Warren Beatty during filming of the motion picture "The Fortune," in Los Angeles, Calif., 1974.jpg|vignette|Jack Nicholson et [[Warren Beatty]] en 1974 sur le tournage de ''[[La Bonne Fortune]]'' (1975).]] Après ''La Dernière Corvée'', les rôles se multiplient pour Nicholson. L'acteur apparaît dans ''[[Tommy (film, 1975)|Tommy]]'', adaptation par [[Ken Russell]] de l'opéra-rock du groupe [[The Who]]. Au cours de cette période, il tient également le rôle principal dans trois œuvres majeures : ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' de [[Roman Polanski]] et ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' de [[Miloš Forman]]. Le premier est un pastiche de film noir dans lequel l'acteur incarne un détective privé hâbleur enquêtant sur une affaire des plus complexes. Le second est l'adaptation d'un roman de [[Ken Kesey]] se déroulant dans un asile psychiatrique. Il y interprète un délinquant entrant en conflit avec une infirmière-chef, incarnée par [[Louise Fletcher]]. Dans le polar poétique ''[[Profession : reporter]]'' de [[Michelangelo Antonioni]], il joue un journaliste qui prend l'identité d'un homme mort. Le film est tourné en Afrique puis en Europe. {{Citation|Magnifiquement dirigé par Antonioni, l’acteur en fait peu, tenu à distance de ses tendances au cabotinage. Parmi les grands films de la filmo Nicholson, on tient ici le chef-d’œuvre absolu<ref>[http://www.lesinrocks.com/2016/09/24/cinema/jack-nicholson-legende-cinema-15-films-11865690/ ''Les Inrocks'', 29 septembre 2016]</ref>.}} Ces films, aujourd'hui considérés comme des classiques, achèvent d'établir la réputation de Nicholson. === Icône américaine (années 1970-1990) === [[Fichier:Jack Nicholson in 1976 crop retouch.jpg|vignette|gauche|redresse|Jack Nicholson en 1976.]] Non récompensé pour son rôle de détective dans ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' (film dont il réalisera lui-même une suite quelques années plus tard), Jack Nicholson remporte son premier [[Oscar du meilleur acteur]] grâce à son interprétation dans ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]''<ref>{{Article|langue=en|titre=Jack Nicholson Oscar-winner One Flew over the Cuckoo’s Nest gets BFI re-release|périodique=British Film Institute|date=2016|lire en ligne=http://www.bfi.org.uk/news-opinion/news-bfi/announcements/one-flew-over-cuckoos-nest-jack-nicholson-milos-forman|consulté le=2018-03-19}}</ref>. Le film reçoit également les quatre autres récompenses principales de la cérémonie à savoir [[Oscar du meilleur film|meilleur film]], [[Oscar du meilleur réalisateur|meilleur réalisateur]], [[Oscar de la meilleure actrice|meilleure actrice]] et [[Oscar du meilleur scénario adapté|meilleure adaptation]]<ref>{{Lien web|titre=One Flew Over the Cuckoo's Nest: 10 things you didn't know about the film|url=https://www.telegraph.co.uk/culture/film/10665661/One-Flew-Over-the-Cuckoos-Nest-10-things-you-didnt-know-about-the-film.html}}</ref>. Par la suite, Jack Nicholson tient un rôle secondaire dans ''[[Le Dernier Nabab (film)|Le Dernier Nabab]]'', le dernier film que réalisera [[Elia Kazan]] et dans lequel il partage la vedette avec [[Robert de Niro]], [[Tony Curtis]], [[Robert Mitchum]] et [[Jeanne Moreau]]. L'acteur donne aussi la réplique à [[Marlon Brando]] dans ''[[Missouri Breaks]]'', un western réalisé par [[Arthur Penn]] et qui est plutôt mal reçu. Il signe également une deuxième réalisation, ''[[En route vers le sud]]'', un autre western, mais humoristique cette fois-ci. Outre d'en assurer la mise-en-scène, il y incarne un hors-la-loi contraint de se marier. Puis, aux côtés de [[Shelley Duvall]], il tient le rôle principal, celui de l'écrivain Jack Torrance, dans le film d'horreur fantastique ''[[Shining (film)|Shining]]'', adaptation par [[Stanley Kubrick]] du roman de [[Stephen King]]. Comme souvent avec Stanley Kubrick, le tournage est assez éprouvant. Bien que Jack Nicholson ne reçoive aucune nomination aux Oscars pour ce film (''Shining'' est ignoré par l'académie et même nommé à la [[1re cérémonie des Razzie Awards|première cérémonie des Razzie Awards]]), son interprétation est considérée comme l'une des plus marquantes de sa carrière. Kubrick dira de lui : {{Citation|Nicholson est sans doute le plus grand comédien d'Hollywood aujourd’hui, l’égal des plus grands acteurs de composition du passé, comme [[Spencer Tracy]] et [[James Cagney]].}} Il reçoit en revanche l'[[Oscar du meilleur acteur dans un second rôle]] pour son interprétation de Garrett Breedlove, un astronaute à la retraite, dans ''[[Tendres Passions]]'' (1983), premier film de [[James L. Brooks]], réalisateur venu de la télévision. Jack Nicholson est prolifique durant les années 1980. Aux côtés de [[Jessica Lange]], il joue le rôle principal d’une nouvelle adaptation de ''[[Le facteur sonne toujours deux fois (film, 1981)|Le facteur sonne toujours deux fois]]'' que réalise Bob Rafelson sur un scénario de [[David Mamet]]. Il tient un rôle secondaire, celui du dramaturge [[Eugene O’Neill]], dans l’ambitieuse fresque historique ''[[Reds (film)|Reds]]'' de [[Warren Beatty]]. Il incarne aussi un garde frontalier dans le drame social ''[[Police frontière]]'' de [[Tony Richardson]] (1982), un truand pas très futé dans ''[[L'Honneur des Prizzi]]'', avant-dernier film de [[John Huston]] (1985), un journaliste cavaleur dans ''[[La Brûlure]]'' de [[Mike Nichols]] (1986), le diable dans ''[[Les Sorcières d'Eastwick (film)|Les Sorcières d'Eastwick]]'' de [[George Miller (réalisateur australien)|George Miller]] (1987) et un vagabond dans ''[[Ironweed]]'' de [[Hector Babenco]] la même année. Ces rôles lui rapportent trois nominations aux Oscars (''Reds, L'Honneur des Prizzi'' et ''Ironweed''). En 1989, ''[[Batman (film, 1989)|Batman]]'' de [[Tim Burton]], où Jack Nicholson tient le rôle du [[Joker (Batman)|Joker]], est un succès commercial international. Grâce à une participation aux recettes, ''Batman'' rapporte à l'acteur environ 60 millions de [[Dollar US|dollars]]. L'acteur est pressenti pour reprendre le rôle en 1999 dans le cinquième film de la franchise, ''Batman Triumphant'', mais [[Warner Bros.]] Pictures annulera le projet. [[Fichier:DennisHopperJackNicholson.jpg|vignette|[[Dennis Hopper]] et Jack Nicholson lors des [[62e cérémonie des Oscars|Oscars 1990]].]] Au début des années 1990, Nicholson présente ''[[The Two Jakes]]'', une suite à ''Chinatown'' dans laquelle il reprend son personnage de détective privé et dont il signe également la mise-en-scène. La gestation du film est laborieuse et, à sa sortie, l'œuvre ne suscite qu'une réaction mitigée. Nicholson est une fois de plus nommé aux Oscars pour son rôle du colonel Nathan R. Jessep dans ''[[Des hommes d'honneur]]'' (1992), un film sur un crime dans une unité de la Marine américaine. Réalisé par [[Rob Reiner]] et adaptant une pièce de théâtre d'[[Aaron Sorkin]], qui deviendra par la suite le concepteur de la télé-série ''The West wing'', ''Des hommes d'honneur'' contient une scène particulièrement célèbre pendant laquelle Nicholson et sa co-vedette [[Tom Cruise]] s'affrontent au cours d'un procès. En 1998, Nicholson reçoit un troisième Oscar du meilleur acteur pour son rôle de Melvin Udall, un auteur névrosé souffrant de [[trouble obsessionnel compulsif]], dans ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'', une comédie sentimentale à nouveau signée par [[James L. Brooks]]. Parmi les autres œuvres auxquelles Nicholson participe au cours de cette décennie, on peut noter la comédie satirique ''[[Mars Attacks!]]'', film dans lequel il tient deux rôles et qui lui permet de renouer avec [[Tim Burton]]. Il incarne également le personnage principal du film ''The pledge'', le troisième long-métrage signé [[Sean Penn]]. Toutes les prestations de Nicholson n'ont cependant pas été aussi bien reçues. Il a ainsi été nommé aux [[Razzie Awards]] du pire acteur pour ''[[Man Trouble]]'' et ''[[Hoffa (film)|Hoffa]]'' en 1992. === Retrait progressif (années 2000) === [[Fichier:Jack Nicholson 2002.jpg|vignette|gauche|redresse|Nicholson en 2002 lors de l'avant-première du film ''[[Monsieur Schmidt]]''.]] Dans ''[[Monsieur Schmidt]]'' (2002), Nicholson interprète un [[actuaire]] d'[[Omaha (Nebraska)]] qui s'interroge sur sa vie et sur la mort de sa femme. Son calme et son jeu tout en finesse, qui contrastent avec nombre de ses rôles précédents, lui valent une nouvelle nomination à l'Oscar du meilleur acteur. Dans la comédie potache ''[[Self Control (film)|Self Control]]'' (2003), il joue un thérapeute agressif désigné pour aider le pacifiste convaincu [[Adam Sandler]]. La même année, dans ''[[Tout peut arriver (film, 2003)|Tout peut arriver]]'' (''Something's Gotta Give''), il joue le rôle d'un playboy qui tombe amoureux de la mère de sa petite amie, toutes deux respectivement incarnées par [[Diane Keaton]] et [[Amanda Peet]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://ew.com/article/2003/08/14/somethings-gotta-give/|titre=Something's Gotta Give|site=ew.com|date=14 août 2003|consulté le=11 juillet 2022}}</ref>. En 2006, Nicholson renoue avec les rôles sombres dans le drame policier ''[[Les Infiltrés]]'' (''The Departed''), première collaboration entre Nicholson et [[Martin Scorsese]]<ref name="Departed">{{lien web|langue=fr|url=https://www.lemonde.fr/cinema/article/2006/11/28/les-infiltres-au-coeur-d-une-epopee-du-crime_839538_3476.html|titre="Les Infiltrés" : au cœur d'une épopée du crime|site=lemonde.fr|date=28 novembre 2006|consulté le=11 juillet 2022}}</ref>. Le film est un ''remake'' de ''[[Infernal Affairs]]'' (2002) de [[Andrew Lau]] et Nicholson y tient le rôle de Frank Costello, un parrain sadique de la [[mafia irlandaise]] de [[Boston]] aux côtés de [[Matt Damon]] et [[Leonardo DiCaprio]]<ref name="Departed"/>. Il retrouve ensuite [[Rob Reiner]] pour la comédie dramatique ''[[Sans plus attendre]]'' (''The Bucket List'') qui lui permet de former un duo avec [[Morgan Freeman]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://collider.com/jack-nicholson-and-morgan-freeman-interview-the-bucket-list/|titre=Jack Nicholson and Morgan Freeman Interview – THE BUCKET LIST|site=collider.com|date=23 décembre 2007|consulté le=11 juillet 2022}}</ref>. En 2010, il fait partie de la distribution de la comédie chorale ''[[Comment savoir]]'' (''How Do You Know''), de James L. Brooks, aux côtés de [[Owen Wilson]], de [[Paul Rudd]] et de [[Reese Witherspoon]]<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.lesinrocks.com/cinema/comment-savoir-petite-merveille-de-finesse-et-dhumour-21893-26-01-2011/|titre=« Comment savoir », petite merveille de finesse et d’humour|site=lesinrocks.com|date=26 janvier 2011|consulté le=11 juillet 2022}}</ref>. Il s'agit de sa dernière apparition à l'écran. {{clr|left}} === Retraite (années 2010) === En 2013, on annonce dans la presse que Jack Nicholson est en négociation avec [[Tom Cruise]] pour jouer dans un film nommé ''El Presidente''. L'acteur avait, dans un premier temps, refusé le rôle pour le confier à son collègue [[Robert Downey Jr.]]<ref>[http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18628878.html « "El Presidente" : Tom Cruise retrouve Jack Nicholson ? »]</ref>, qui le lui rendra par la suite. Par ailleurs, Tom Cruise avait annoncé tout faire pour convaincre l'acteur oscarisé de rejoindre le casting, en menaçant même d'abandonner le rôle si Nicholson ne participait pas au projet<ref>[http://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Tom-Cruise-veut-absolument-voir-Jack-Nicholson-en-vieux-pervers-3891457 « Tom Cruise veut absolument voir Jack Nicholson en vieux pervers »], ''premiere.fr'', 20/11/2013.</ref>. Mais il apparaît que Nicholson a juste accepté de lire le scénario du futur projet.{{référence souhaitée}} Il décline aussi les rôles qui lui sont proposés pour les films [[42 (film)|''42'']] (2013) et [[Le Juge (film, 2014)|''Le Juge'']] (2014)<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le retour de Jack Nicholson sur grand écran ? |url=https://www.daily-movies.ch/retour-de-jack-nicholson-grand-ecran |site=Daily Movies |date=2017-02-08 |consulté le=2022-02-02}}</ref>. En 2017, il est annoncé pour prendre le rôle-titre du [[remake]] américain du film allemand ''[[Toni Erdmann]]'', sortant ainsi de sa retraite cinématographique<ref>{{Lien web | titre=Jack Nicholson sort de sa retraite pour le remake de ''Toni Erdmann'' | url=http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/02/08/03002-20170208ARTFIG00091-jack-nicholson-sort-de-sa-retraite-pour-le-remake-de-toni-erdmann.php | site=[[Le Figaro]].fr | date=8 février 2017}}.</ref>. Depuis, Jack Nicholson, via son agent, a démenti cette rumeur infondée.{{référence souhaitée}} === Vie privée === {{Section à sourcer|date=décembre 2023}} Connu pour son incapacité à se fixer, Nicholson a eu cinq enfants de quatre femmes différentes : * Jennifer Nicholson (née en 1963), avec son épouse l'actrice {{Lien|langue=en|trad=Sandra Knight|fr=Sandra Knight (actrice)|texte=Sandra Knight}} ; * Caleb James Goddard (né en 1970), avec l'actrice [[Susan Anspach]], sa partenaire sur ''[[Cinq Pièces faciles]]'' ; * Honey Hollman (née en 1981), avec l'actrice Winnie Hollman ; * Lorraine Nicholson (née en 1990) et Raymond Nicholson (né en 1992), avec l'actrice {{lien|Rebecca Broussard}}. == Filmographie == {{Article détaillé|Filmographie de Jack Nicholson}} === En tant qu'acteur === ==== Cinéma ==== ==== Années 1950 ==== * [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[The Cry Baby Killer]]'' de [[Jus Addiss]] : Jimmy Wallace ==== Années 1960 ==== * [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[The Wild Ride]]'' de [[Harvey Berman]] : Johnny Varron * 1960 : ''[[Too Soon to Love]]'' de [[Richard Rush]] : ''Buddy'' * 1960 : ''[[La Petite Boutique des horreurs (film, 1960)|La Petite Boutique des horreurs]]'' (''The Little Shop of Horrors'') de [[Roger Corman]] : Wilbur Force * 1960 : ''[[Studs Lonigan]]'' d'[[Irving Lerner]] : Weary Reilly * [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[The Broken Land]]'' de [[John A. Bushelman]] : Will Brocious * [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Le Corbeau (film, 1963)|Le Corbeau]]'' (''The Raven'') de [[Roger Corman]] : Rexford Bedlo * 1963 : ''[[L'Halluciné]]'' (''The Terror'') de Roger Corman : lieutenant André Duvalier <small>- ''également coréalisateur''</small> * [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Ensign Pulver]]'' de [[Joshua Logan]] : Dolan * 1964 : ''[[Flight to Fury]]'' de [[Monte Hellman]] : Jay Whickham * 1964 : ''[[Back Door to Hell]]'' de Monte Hellman : Burnett * [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[L'Ouragan de la vengeance]]'' (''Ride in the Whirlwind'') de Monte Hellman : Wes * [[1967 au cinéma|1967]] : ''[[La Mort tragique de Leland Drum]]'' (''The Shooting'') de Monte Hellman : Billy Spear * 1967 : ''[[L'Affaire Al Capone]]'' (''The St. Valentine's Day Massacre'') de Roger Corman : Gino <small>(non crédité)</small> * 1967 : ''[[Le Retour des anges de l'enfer]]'' (''Hells Angels on Wheels'') de [[Richard Rush]] : le poète * [[1968 au cinéma|1968]] : ''[[Psych-Out]]'' de Richard Rush : Stoney * [[1969 au cinéma|1969]] : ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' de [[Dennis Hopper]] : George Hanson ==== Années 1970 ==== * [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Les Motos de la violence]]'' (''The Rebel Rousers'') de [[Martin B. Cohen]] : Bunny * 1970 : ''[[Melinda (film, 1970)|Melinda]]'' (''On a Clear Day You Can See Forever'') de [[Vincente Minnelli]] : Tad Pringle * 1970 : ''[[Cinq Pièces faciles]]'' (''{{langue|en|Five Easy Pieces}}'') de [[Bob Rafelson]] : Robert Eroica Dupea * [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[Ce plaisir qu'on dit charnel]]'' (''Carnal Knowledge'') de [[Mike Nichols]] : Jonathan * 1971 : ''[[Un coin tranquille]]'' (''A Safe Place'') d'[[Henry Jaglom]] : Mitch * [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[The King of Marvin Gardens]]'' de Bob Rafelson : David Staebler * [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La Dernière Corvée]]'' (''The Last Detail'') de [[Hal Ashby]] : SM1 Billy « Badass » Buddusky * [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' de [[Roman Polanski]] : [[Jack Gittes]] * [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[Profession : reporter]]'' (''Professione: Reporter'') de [[Michelangelo Antonioni]] : David Locke * 1975 : ''[[Tommy (film, 1975)|Tommy]]'' de [[Ken Russell]] : A. Quackson * 1975 : ''[[La Bonne Fortune]]'' (''The Fortune'') de Mike Nichols : Oscar * 1975 : ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' (''One Flew Over the Cuckoo's Nest'') de [[Miloš Forman]] : Randle Patrick McMurphy * [[1976 au cinéma|1976]] : ''[[Missouri Breaks]]'' (''The Missouri Breaks)'', d'[[Arthur Penn]] : Tom Logan * 1976 : ''[[Le Dernier Nabab (film)|Le Dernier Nabab]]'' (''The Last Tycoon'') d'[[Elia Kazan]] : Brimmer * [[1978 au cinéma|1978]] : ''[[En route vers le sud]]'' (''Goin' South'') : Henry Lloyd Moon <small>- ''également réalisateur''</small> ==== Années 1980 ==== * [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Shining (film)|Shining]]'' de [[Stanley Kubrick]] : Jack Torrance * [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Le facteur sonne toujours deux fois (film, 1981)|Le facteur sonne toujours deux fois]]'' (''The Postman Always Rings Twice'') de [[Bob Rafelson]] : Frank Chambers * 1981 : ''[[Reds (film)|Reds]]'' de [[Warren Beatty]] : [[Eugene O'Neill]] * [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Police frontière]]'' (''The Border'') de [[Tony Richardson]] : Charlie Smith * [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Tendres Passions]]'' (''Terms of Endearment'') de [[James L. Brooks]] : Garrett Breedlove * [[1985 au cinéma|1985]] : ''[[L'Honneur des Prizzi]]'' (''Prizzi's Honor'') de [[John Huston]] : Charley Partanna * [[1986 au cinéma|1986]] : ''[[Elephant's Child]]'' de [[Mark Sottnick]] : le narrateur * 1986 : ''[[La Brûlure]]'' (''Heartburn'') de [[Mike Nichols]] : Mark Forman * [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[Les Sorcières d'Eastwick (film)|Les Sorcières d'Eastwick]]'' (''The Witches of Eastwick'') de [[George Miller (réalisateur australien)|George Miller]] : Daryl Van Horne * 1987 : ''[[Broadcast News]]'' de James L. Brooks : Bill Rorich * 1987 : ''[[Ironweed]]'' d'[[Héctor Babenco]] : Francis Phelan * [[1989 au cinéma|1989]] : ''[[Batman (film, 1989)|Batman]]'' de [[Tim Burton]] : Jack Napier / [[Joker (comics)|Le Joker]] ==== Années 1990 ==== * [[1990 au cinéma|1990]] : ''[[The Two Jakes]]'' (''The Two Jakes'') : Jake Gittes - ''également réalisateur'' * [[1992 au cinéma|1992]] : ''[[Man Trouble]]'' de [[Bob Rafelson]] : Eugene Earl Axline alias Harry Bliss * 1992 : ''[[Des hommes d'honneur]]'' (''A Few Good Men'') de [[Rob Reiner]] : Nathan R. Jessep * 1992 : ''[[Hoffa (film)|Hoffa]]'' de [[Danny DeVito]] : [[Jimmy Hoffa]] * [[1994 au cinéma|1994]] : ''[[Wolf (film)|Wolf]]'' de [[Mike Nichols]] : Will Randall * [[1995 au cinéma|1995]] : ''[[Crossing Guard]]'' (''The Crossing Guard'') de [[Sean Penn]] : Freddy Gale * [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Blood and Wine]]'' de Bob Rafelson : Alex * 1996 : ''[[Étoile du soir]]'' (''The Evening Star'') de {{lien|langue=en|trad=Robert Harling (writer)|fr=Robert Harling}} : Garrett Breedlove * 1996 : ''[[Mars Attacks!]]'' de [[Tim Burton]] : James Dale / Art Land * [[1997 au cinéma|1997]] : ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' (''As Good as It Gets'') de [[James L. Brooks]] : Melvin Udall ==== Années 2000 ==== * [[2001 au cinéma|2001]] : ''[[The Pledge]]'' de [[Sean Penn]] : Jerry Black * [[2002 au cinéma|2002]] : ''[[Monsieur Schmidt]]'' (''About Schmidt'') d'[[Alexander Payne]] : Warren R. Schmidt * [[2003 au cinéma|2003]] : ''[[Self Control (film)|Self Control]]'' (''Anger Management'') de [[Peter Segal]] : le docteur Buddy Rydell * 2003 : ''[[Tout peut arriver (film, 2003)|Tout peut arriver]]'' (''Something's Gotta Give'') de [[Nancy Meyers]] : Harry Sanborn * [[2006 au cinéma|2006]] : ''[[Les Infiltrés]]'' (''The Departed'') de [[Martin Scorsese]] : Frank Costello * [[2007 au cinéma|2007]] : ''[[Sans plus attendre]]'' (''The Bucket List'') de [[Rob Reiner]] : Edward Cole ==== Années 2010 ==== * [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Comment savoir]]'' (''How Do You Know'') de [[James L. Brooks]] : Charles ==== Télévision ==== {{colonnes|taille=30|1= * [[1960 à la télévision|1960]] : ''[[Bonne chance M. Lucky]]'' (''Mr. Lucky''), épisode ''Operation Fortuna'' : Martin * 1960 : ''[[The Barbara Stanwyck Show]]'', épisode ''The Mink Coat'' : Bud * [[1961 à la télévision|1961]] : ''[[Tales of Wells Fargo]]'', épisode ''That Washburn Girl'' : Tom Washburn * 1961 : ''[[Remous (série télé)|Remous]] (''Sea Hunt'') épisode ''Round Up'' : John Stark. * 1961 : ''[[Bronco]]'', épisode ''The Equalizer'' : Bob Doolin * [[1962 à la télévision|1962]] : ''[[Little Amy]]'' de [[Sidney Lanfield]] : Jefferson City Coach * 1962 : ''[[Hawaiian Eye]]'', épisode ''Total Eclipse'' : Tony Morgan * [[1966 à la télévision|1966]] : ''[[Le Jeune Docteur Kildare (série télévisée)|Le Jeune Docteur Kildare]]'' (''{{Dr}}. Kildare'') : Jaime Angel (4 épisodes) }} === En tant que scénariste === {{colonnes|taille=30|1= * [[1963]] : ''[[Thunder Island]]'' de [[Jack Leewood]] * [[1964]] : ''[[Flight to Fury]]'' de [[Monte Hellman]] * [[1965]] : ''[[L'Ouragan de la vengeance]]'' de Monte Hellman * [[1967]] : ''[[The Trip]]'' de [[Roger Corman]] * [[1968]] : ''[[Head (film)|Head]]'' de [[Bob Rafelson]] * [[1971]] : ''[[Drive, He Said]]'' (également réalisateur) }} === En tant que réalisateur === {{colonnes|taille=30|1= * [[1963]] : ''[[L'Halluciné]]'' (''The Terror''), coréalisé avec [[Roger Corman]] (non crédité) * [[1971]] : ''[[Vas-y, fonce]]'' (''Drive, He Said'') * [[1978]] : ''[[En route vers le Sud]]'' * [[1990]] : ''[[The Two Jakes]]'' }} == Distinctions == [[Fichier:Jack Nicholson Walk of fame.jpg|vignette|L'étoile de Nicholson sur le [[Hollywood Walk of Fame]] de [[Hollywood Boulevard]].]] [[Fichier:Jack Nicholson footprint.JPG|vignette|Empreintes de Jack Nicholson au [[Grauman's Chinese Theatre]] d'[[Hollywood]].]] <small>Cette section récapitule les principales récompenses et nominations obtenues par Jack Nicholson. Pour une liste plus complète, consulter [[Internet Movie Database|IMDb]]</small><ref>{{Lien web|titre=Jack Nicholson|url=https://www.imdb.com/name/nm0000197/awards|site=IMDb|consulté le=2017-10-18}}</ref><small>.</small> [[American Film Institute|'''AFI''']] <small>(American Film Institute)</small> * 1994 : [[American Film Institute Life Achievement Awards|American Film Institute Life Achievement Award]] pour l'ensemble de sa carrière. '''[[Festival de Cannes]]''' * [[Festival de Cannes 1974|1974]] : [[Prix d'interprétation masculine]] pour ''[[La Dernière Corvée]]'' [[Oscars du cinéma|'''Oscars''']] * 1970 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' * 1971 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''[[Cinq pièces faciles]]'' * 1974 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''La Dernière Corvée'' * 1975 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' * 1976 : '''[[Oscar du meilleur acteur]]''' pour ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' * 1982 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Reds (film)|Reds]]'' * 1984 : '''[[Oscar du meilleur acteur dans un second rôle]]''' pour ''[[Tendres Passions]]'' * 1986 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''[[L'Honneur des Prizzi]]'' * 1988 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''[[Ironweed - La force du destin|Ironweed]]'' * 1993 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Des hommes d'honneur]]'' * 1998 : '''[[Oscar du meilleur acteur]]''' pour ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' * 2003 : Nomination à l'Oscar du meilleur acteur pour ''[[Monsieur Schmidt]]'' [[British Academy of Film and Television Arts|'''BAFTA''']] * [[23e cérémonie des British Academy Film Awards|1970]] : Nomination au BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' * [[28e cérémonie des British Academy Film Awards|1975]] : [[British Academy Film Award du meilleur acteur|'''BAFTA du meilleur acteur''']] pour ''La Dernière Corvée'' et ''Chinatown'' * [[30e cérémonie des British Academy Film Awards|1977]] : '''BAFTA du meilleur acteur''' pour ''Vol au-dessus d'un nid de coucou'' * [[36e cérémonie des British Academy Film Awards|1983]] : [[British Academy Film Award du meilleur acteur dans un second rôle|'''BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle''']] pour ''[[Reds (film)|Reds]]'' * [[43e cérémonie des British Academy Film Awards|1990]] : Nomination au BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Batman]]'' * [[56e cérémonie des British Academy Film Awards|2003]] : Nomination au BAFTA du meilleur acteur pour ''[[Monsieur Schmidt]]'' * [[60e cérémonie des British Academy Film Awards|2007]] : Nomination au BAFTA du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Les Infiltrés]]'' '''[[Golden Globes]]''' * [[27e cérémonie des Golden Globes|1970]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'' * [[28e cérémonie des Golden Globes|1971]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour ''[[Cinq pièces faciles]]'' * [[29e cérémonie des Golden Globes|1972]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour ''[[Ce plaisir qu'on dit charnel]]'' * [[31e cérémonie des Golden Globes|1974]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour ''[[La Dernière Corvée]]'' * [[32e cérémonie des Golden Globes|1975]] : '''[[Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique]]''' pour ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' * [[33e cérémonie des Golden Globes|1976]] : '''Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique''' pour ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' * [[39e cérémonie des Golden Globes|1982]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Reds (film)|Reds]]'' * [[41e cérémonie des Golden Globes|1984]] : '''[[Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle]]''' pour ''[[Tendres Passions]]'' * [[43e cérémonie des Golden Globes|1986]] : '''[[Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie]]''' pour ''[[L'Honneur des Prizzi]]'' * [[45e cérémonie des Golden Globes|1988]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour ''[[Ironweed - La force du destin|Ironweed]]'' * [[47e cérémonie des Golden Globes|1990]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour ''[[Batman]]'' * [[50e cérémonie des Golden Globes|1993]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique pour ''[[Hoffa (film)|Hoffa]]'' * [[50e cérémonie des Golden Globes|1993]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Des hommes d'honneur]]'' * [[55e cérémonie des Golden Globes|1998]] : '''[[Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie]]''' pour ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' * [[56e cérémonie des Golden Globes|1999]] : '''[[Cecil B. DeMille Award]]''' pour sa contribution exceptionnelle dans le domaine du spectacle. * [[60e cérémonie des Golden Globes|2003]] : '''[[Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique]]''' pour ''[[Monsieur Schmidt]]'' * [[61e cérémonie des Golden Globes|2004]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie pour ''[[Tout peut arriver (film, 2003)|Tout peut arriver]]'' * [[64e cérémonie des Golden Globes|2007]] : Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour ''[[Les Infiltrés]]'' '''Autres''' * 1988 : [[Saturn Award]] du meilleur acteur pour ''[[Les Sorcières d'Eastwick (film)|Les sorcières d'Eastwick]]'' * 1997 : [[Satellite Awards]] du meilleur acteur dans une comédie pour ''[[Mars Attacks!]]'' * 1998 : [[Screen Actors Guild Awards]] du meilleur acteur pour ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' == Voix francophones == En [[France]], Jack Nicholson a été [[Doublage|doublé]] à 27 reprises par [[Jean-Pierre Moulin (acteur)|Jean-Pierre Moulin]] de 1973 et le film ''[[La Dernière Corvée]]'' jusqu'au film ''[[Comment savoir]]'' sorti en 2010. Il a également été doublé à trois reprises par [[Michel Roux (acteur)|Michel Roux]] dans ''[[Easy Rider (film)|Easy Rider]]'', ''[[Cinq pièces faciles]]'' et ''[[La Bonne Fortune]]'' et par [[Michel Paulin]] dans ''[[La Mort tragique de Leland Drum]]'', ''[[Chinatown (film)|Chinatown]]'' et ''[[Profession : reporter]]''<ref name="rsdoublage">{{Lien web|url=http://www.rsdoublage.com/acteur-4912-Nicholson-Jack.html|titre=Comédiens ayant doublé Jack Nicholson en France|site=RS Doublage}}.</ref>. Dans ''[[The Two Jakes]]'', la suite de ''Chinatown'', Michel Paulin est remplacé par [[Serge Sauvion]]. À titre exceptionnel, Jack Nicholson a été doublé par [[Philippe Ogouz]] dans ''[[Le Corbeau (film, 1963)|Le Corbeau]]''<ref name="rsdoublage"/>, [[Bernard Murat (metteur en scène)|Bernard Murat]] dans ''[[Le Retour des Anges de l'enfer]]'', [[Georges Poujouly]] dans ''[[Psych-Out]]'', [[Philippe Mareuil]] dans ''[[Melinda (film, 1970)|Melinda]]'', [[Bernard Tiphaine]] dans ''[[Ce plaisir qu'on dit charnel]]'', [[Jean-Louis Trintignant]] dans ''[[Shining (film)|Shining]]'', [[Claude Giraud (acteur)|Claude Giraud]] dans ''[[Reds (film)|Reds]]'', [[Patrick Floersheim]] dans ''[[La Brûlure]]''<ref name="rsdoublage"/>, [[Gérard Rinaldi]] dans ''[[Man Trouble]]'' et par [[Patrick Messe]] dans ''[[Mars Attacks!]]''. [[Patrick Béthune]] le double dans le doublage de 2005 du film ''[[L'Halluciné]]'' sorti en 1963<ref name="rsdoublage"/>. Au [[Québec]], Jack Nicholson fut doublé par [[Vincent Davy]] puis par [[Guy Nadon]]<ref name="doublagequébec">[http://www.doublage.qc.ca/p.php?i=164&idacteuren=106 « Comédiens ayant doublé Jack Nicholson au Québec »] sur ''Doublage.qc.ca'', consulté le 26 octobre 2014.</ref>. :* Versions françaises : :** [[Jean-Pierre Moulin (acteur)|Jean-Pierre Moulin]] dans ''Vol au-dessus d'un nid de coucou'', ''Les Sorcières d'Eastwick'', ''Batman'', ''Des hommes d'honneur'', ''Les Infiltrés''{{etc.}} :* Versions québécoises <small>(la liste indique les titres québécois)</small> : :** [[Guy Nadon]] dans ''Des hommes d'honneur'', ''Monsieur Schmidt'', ''Méchant Malade'', ''Quelque chose d'inattendu'', ''Agents troubles''{{etc.}}<ref name="doublagequébec"/> :** [[Vincent Davy]] dans ''Les Sorcières d'Eastwick'', ''Batman'', ''Loup'', ''Mars attaque!'', ''La Promesse''<ref name="doublagequébec"/> == Notes et références == {{Traduction/Référence|en|Jack Nicholson|3=98340014|type=note}} {{Références}} == Voir aussi == {{Autres projets |commons=Category:Jack Nicholson |commons titre=Jack Nicholson }} === Bibliographie === * {{Ouvrage|prénom1=Peter|nom1=Biskind|lien auteur1=Peter Biskind|titre=Le Nouvel Hollywod|éditeur=[[Le Cherche midi]]|année=2006|pages totales=692|isbn=978-2-86274-892-4|id=Bisk}} === Liens externes === {{Liens}} {{Succession/Début|titre=Récompenses}} {{Succession/Ligne | nom=[[Oscar du meilleur acteur]] | période=[[1975 au cinéma|1975]]<br>'''pour ''[[Vol au-dessus d'un nid de coucou]]'' ''' | avant=[[Art Carney]]<br>pour ''[[Harry et Tonto]]'' | après=[[Peter Finch]]<br>for ''[[Network, Main basse sur la télévision]]'' }} {{Succession/Ligne | nom=[[Oscar du meilleur acteur dans un second rôle]] | période=[[1983 au cinéma|1983]]<br>'''pour ''[[Tendres Passions]]'' ''' | avant=[[Louis Gossett, Jr.]]<br>pour ''[[Officier et gentleman]]'' | après=[[Haing S. Ngor]]<br>pour ''[[La Déchirure (film)|La Déchirure]]'' }} {{Succession/Ligne | nom=[[Oscar du meilleur acteur]] | période=[[1997 au cinéma|1997]]<br>'''pour ''[[Pour le pire et pour le meilleur]]'' ''' | avant=[[Geoffrey Rush]]<br>pour ''[[Shine (film)|Shine]]'' | après=[[Roberto Benigni]]<br>pour ''[[La vie est belle (film, 1997)|La vie est belle]]'' }} {{Succession/Ligne |nom=[[Prix Stanislavski]] |avant= |après=[[Harvey Keitel]] |période=[[2001 au cinéma|2001]] }} {{Succession/Fin}} {{Succession/Début}} {{Succession/Ligne | avant=Rod Navarro | nom=[[Joker (Batman)#Cinéma|Acteur ayant interprété le Joker]] | période=[[1989 au cinéma|1989]] - [[Batman (film, 1989)|''Batman'']] | après=Hugo E. Blick}} {{Succession/Fin}} {{Palette |Oscar du meilleur acteur |Oscar du meilleur acteur dans un second rôle |British Academy Film Award du meilleur acteur |British Academy Film Award du meilleur acteur dans un second rôle |Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes |Saturn Award du meilleur acteur |Golden Globe du meilleur acteur dans un film musical ou une comédie |Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle }} {{Portail|cinéma américain|séries télévisées américaines|télévision|réalisation audiovisuelle|New York}} {{DEFAULTSORT:Nicholson, Jack}} [[Catégorie:Acteur américain de cinéma]] [[Catégorie:Acteur américain de télévision]] [[Catégorie:Acteur américain du XXe siècle]] [[Catégorie:Acteur américain du XXIe siècle]] [[Catégorie:Réalisateur américain]] [[Catégorie:Scénariste américain de cinéma]] [[Catégorie:Acteur ayant incarné le Joker]] [[Catégorie:British Academy Film Award du meilleur acteur]] [[Catégorie:British Academy Film Award du meilleur acteur dans un second rôle]] [[Catégorie:Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique]] [[Catégorie:Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle (film)]] [[Catégorie:Oscar du meilleur acteur]] [[Catégorie:Oscar du meilleur acteur dans un second rôle]] [[Catégorie:Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes]] [[Catégorie:Critics' Choice Movie Award du meilleur acteur]] [[Catégorie:Satellite Award du meilleur acteur]] [[Catégorie:Saturn Award du meilleur acteur]] [[Catégorie:Screen Actors Guild Award du meilleur acteur]] [[Catégorie:Cecil B. 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