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<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Une pensée spirituelle articulée à notre temps || subtitle : Le modèle de la science va connaître un changement étonnant au début du vingtième siècle après la découverte de l’univers quantique et du langage mathématique, largement contre-intuitif, qui devait en rendre compte. Dans cette révolution silencieuse, un élément épistémologique majeur doit être pris en considération. Désormais la séparation classique entre le sujet et l’objet n’était plus opérante, tout observateur détermine par le fait même de son observation la réalité observée. Il n’y a donc pas de réalité extérieure (dont on peut en tout cas rendre compte) en dehors de ce qui en est éprouvé et vécu par nos propres consciences. || body : Par Faouzi Skali Le choc entre le monde musulman et la modernité occidentale a donné lieu à plusieurs mouvements de pensée, principalement dits «réformistes», dont nous pouvons évoquer comme précurseurs Muhammed Abduh (m. 1905) et Jamâl ed Dîn al Afghânî (m. 1897). Un épisode emblématique du débat que suscitait cette rencontre est celui, par articles interposés, d’al Afghânî et de Renan, suite à un exposé donné par ce dernier à la Sorbonne, en 1883, intitulé «L’Islam et la science». Malgré une argumentation bien entendu divergente, les deux penseurs semblent s’accorder sur le postulat de base selon lequel la religion a été un facteur de ralentissement, voire d’étouffement de la rationalité scientifique. Toute la question pour al Afghânî étant de savoir comment réformer la pensée religieuse de manière à libérer les lumières de la raison dans les sociétés de culture musulmane. Nous n’allons pas revenir en détail sur les aléas de ce réformisme et la façon dont il a pu osciller entre la recherche d’un renouveau intellectuel et la formation d’idéologies qui ont inspiré et accompagné la création de projets politiques plus ou moins libéraux ou extrémistes. En réalité, cette pensée religieuse faisait face à une conception de la rationalité encore largement engoncée dans la représentation, ou le paradigme, que l’on se faisait d’elle en cette fin du 19e siècle. Le modèle de la science va connaître un changement étonnant au début du vingtième siècle après la découverte de l’univers quantique et du langage mathématique, largement contre-intuitif, qui devait en rendre compte. Dans cette révolution silencieuse, un élément épistémologique majeur doit être pris en considération. Désormais, la séparation classique entre le sujet et l’objet n’était plus opérante, tout observateur détermine par le fait même de son observation la réalité observée. Il n’y a donc pas de réalité extérieure (dont on peut en tout cas rendre compte) en dehors de ce qui en est éprouvé et vécu par nos propres consciences. À cela il faudrait rajouter une autre révolution scientifique, cette fois ci dans l’ordre de la macro-physique exprimée pour la première fois en 1927 par le physicien belge Georges Lemaître, avant qu’elle ne soit prouvée expérimentalement grâce au télescope Hubble. Selon celle-ci notre univers n’est ni statique ni stationnaire, mais dans une évolution et une expansion continues. Il n’est donc pas là de toute éternité, comme pouvait l’affirmer Aristote, mais a une histoire propre qui remonte à quelques 14 milliards d’années. Ces deux visions micro et macro physiques conjuguées ont eu un impact «épistémologique» (origine logique) essentiel sur notre rapport à la science et à la rationalité. Alors qu’à la fin du 19e siècle – et la conférence de Renan malgré son érudition est un fleuron en la matière – on opposait foi et raison, dans ce nouveau modèle ou paradigme rien ne peut exclure, et au contraire tout encourage, leur complémentarité. La réalité de cette nouvelle conception de la raison, elle-même en évolution permanente, aura des conséquences considérables sur les façons de voir et de penser le monde. Elle aboutit, principalement en Occident, à ces mouvements dits postmodernes dans lesquels on cherche à dépasser ce qui semblait être une inclinaison irréfrénable vers le désenchantement du monde (où seule la raison fait foi) tel qu’il a été notamment théorisé par Max Weber. Si donc la conscience joue un tel rôle dans notre détermination du réel, la spiritualité peut dès lors ne plus seulement être dans un rôle d’observation extérieure ou d’expérience supposée purement subjective, mais désormais chercher à s’articuler à ce réel dans toutes ses dimensions métaphysique, physique et sociale pour en rendre compte et l’éclairer, au moins dans ses finalités. Cette approche peut s’exprimer sur différents plans de notre réalité actuelle. C’est ainsi que Pierre Rabhi qui a longtemps pensé, observé et dénoncé la dérive et la dévastation de notre environnement naturel peut aujourd’hui affirmer qu’il ne peut y avoir un réel changement dans ce domaine sans «une révolution des consciences». En Islam, le soufisme est précisément cette science, sinon expérimentale, du moins expérientielle (qui relève disent les soufis de la saveur ou de l’expérience spirituelle personnelle) de l’approfondissement des états intérieurs (mais nous avons vu qu’ils ne sont pas si intérieurs que cela) de la conscience. Dans une approche bien différente des premiers réformistes modernes, des penseurs musulmans ont tenté d’aller au-delà d’une rationalité réduite au rationalisme et de réfléchir à ce que pourrait être l’apport d’une pensée spirituelle au monde actuel. Nous pourrions penser, dans la première moitié du vingtième siècle, au philosophe et poète soufi indo-pakistanais Mohammed Iqbal et, plus proche de nous, au philosophe marocain Taha Abderrahman, dont l’influence sur la pensée contemporaine, notamment musulmane, est considérable, ou encore le chercheur Soleymane Bachir Diagne qui déploie en ce domaine une pensée remarquable. Je pourrais compléter ce tableau en évoquant deux figures dont les contributions font référence en la matière, celle de l’Émir Abdekader (notamment à travers son opuscule «Lettre aux Français») et de l’anthropologue et soufi malien Amadou Hampâté Bâ. Il sera du plus grand profit de voir comment toutes ces pensées et héritages, et d’autres encore, peuvent se conjuguer aujourd’hui pour donner naissance à un renouveau épistémologique des consciences à même de fonder une pensée et un humanisme spirituels pour notre temps. Cette pensée qui cherche à s’élever vers l’universel, mais se ressource en Islam dans le sillage de la culture soufie, rejoint aussi d’autres approches similaires qui se développent à travers d’autres horizons culturels, sagesses et spiritualités. Elles peuvent toutes contribuer, dans la richesse de leurs diversités et singularités, à un nouveau processus, inverse du précédent, de ré-enchantement du monde. Et envisager ainsi des projets sociétaux concrets qui s’inspireraient d’une telle vision.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Les intermédiaires informels de l’eGov: Vers une conformité des données en faveur de l’inclusion sociale || subtitle : L’inclusion numérique est devenue un impératif crucial pour combler le fossé entre les personnes connectées et celles marginalisées numériquement. Elle contribue à atténuer la fracture numérique, où les communautés rurales, les personnes à faible revenu et les personnes âgées, se heurtent à des obstacles pour exploiter les technologies digitales. || body : Dr. Lamiae Benhayoun, Program Manager en Business Analytics et Data Science à UIR Rabat Business School en collaboration avec Mr. Réda Karmi, Head of Software Engineering chez CDG Prévoyance Les organisations et les décideurs politiques conçoivent et mettent en œuvre des interventions ciblées pour remédier à ces disparités et bâtir des communautés autonomes résilientes. En particulier, les solutions de gouvernement électronique ( eGov ) contribuent à réduire les obstacles bureaucratiques et les temps d’attente aux services publics en garantissant la transparence et l'engagement des citoyens. Dans ce sens, le Maroc promeut l’inclusion sociale grâce à l’eGov pour simplifier et moderniser ses prestations administratives. Parallèlement aux procédures et acteurs formels de la transformation eGov, les intermédiaires informels opérant souvent au niveau communautaire, fournissent un soutien aux personnes rencontrant des difficultés à naviguer dans les processus bureaucratiques en ligne. Au Maroc, ces intermédiaires sont essentiels dans l’adoption des services publics par les populations vulnérables et numériquement illettrées. Cependant, cette médiation, bien qu’essentielle, soulève des inquiétudes quant à la confidentialité des données. Les intermédiaires eGov informels traitent des informations sensibles des citoyens sans surveillance ni réglementation. Les données sont exposées à des risques tels qu’un accès non autorisé, une divulgation, ou utilisation abusive sans responsabilité ou traçabilité de l’intermédiaire. La résolution des problèmes de confidentialité des données nécessite une collaboration entre les gouvernements, les intermédiaires et les usagers pour établir des mesures strictes de droit à la vie privée. Dans cette sens, UIR Rabat Business School en collaboration avec la CDG a mené une étude approfondie auprès des citoyens et intermédiaires informels. Elle a permis de préciser le rôle de ces acteurs, dresser un état des pratiques qui compromettent la confidentialité des données, et proposer un plan d’action en vue d’une stratégie eGov adaptée aux intermédiaires informels et contexte socioéconomique marocain. Une contribution multiforme à l’inclusion numérique À l'ère pré-numérique, les "écrivains publics" offraient une assistance pratique aux communautés pour les formalités administratives. Aujourd'hui, les citoyens marocains reposent principalement sur trois intermédiaires eGov informels à savoir les centres de photocopie qui se sont adaptés pour intégrer la soumission des documents numériques, les cybercafés qui aident les citoyens à gérer des transactions et des formulaires en ligne, et les points de services connectés représentant des commerces axés sur l'assistance administrative de la population. Les citoyens mobilisent également les membres de leurs familles ou d'autres connaissances pour les aider à accéder à un service public en ligne et échanger des données dans le cadre d'une prestation administrative. En raison de la complexité perçue des procédures digitalisées particulièrement pour les citoyens non familiarisés avec la technologie, les services d'accueil de certaines administrations les orientent systématiquement vers ces intermédiaires locaux, En effet, ces acteurs contribuent activement à la diffusion des compétences digitales en proposant des sessions de formation et une assistance individuelle permettant aux usagers marginalisés ou ayant un parcours éducatif limité de s'engager avec les services eGov. Ensuite, dans les communautés où peut exister une méfiance à l'égard des institutions gouvernementales ou des technologies digitales, ces intermédiaires réduisent les obstacles bureaucratiques et favorisent la confiance dans la gouvernance électronique. Enfin, les intermédiaires informels adaptent leur soutien aux besoins de leurs communautés, notamment les personnes âgées, les immigrants et les personnes handicapées, reconnaissant l’inefficacité des solutions universelles. Les services impliquant une médiation informelle sont extrêmement diversifiés et véhiculent une maturation digitale rapide et dynamique des intermédiaires. On distingue les services administratifs comme la demande de passeport, CIN, visa, ou casier judiciaire, les services d’emploi et d’éducation comme les dossiers de candidatures et les portails scolaires, les services financiers en l’occurrence le paiement de factures et taxes, et l’assistance pour la protection sociale incluant les demandes d’aide et assurances maladie. Au-delà de ces services eGov, l’intermédiaire informel fournit un support plus général notamment la création de compte de messagerie et de mot de passe, et le scan de documents personnelles comme les contrats ou relevés bancaires. Pratiques problématiques pour la gestion conforme des données privées Pour accéder aux services eGov, WhatsApp et les portails web demeurent les supports les plus utilisés, tandis que les applications mobiles sont exploitées dans une moindre mesure. La majorité des personnes appartenant à une région rurale ou à la classe précaire utilisent l'accès WhatsApp d'un intermédiaire pour bénéficier des services eGov, tandis que celles jouissant d'un niveau social plus aisé ou situées à l'étranger s'appuient sur leurs propres téléphones pour les canaux WhatsApp et applications mobiles. Si l'assistance sur WhatsApp est motivée par l'indisponibilité des points de services physiques dans des endroits excentrés et de connexion internet pour certains usagers, le support sur le canal web est étroitement corrélé au manque de compétence numérique de la population. A travers ces canaux, des données massives transitent par l’intermédiaire lui permettant même de cerner tous les volets de la vie privée des usagers. On retrouve les données d’identité comme la CIN, la date de naissance et l’adresse, les données de contact comme le mail et le téléphone, les données financières comme les informations de compte bancaire et les factures, et les données d’emploi comme les diplômes, CV et fiches de paie. Les intermédiaires peuvent également gérer les données foncières, de santé, voyage, prestations sociales, et même les données biométriques comme les empreintes et les photos. La collecte de ces données sensibles expose les utilisateurs à des risques significatifs tels que l'usurpation d'identité, la fraude financière, et le phishing. Ces vulnérabilités concernent les populations numériquement illettrées, mais aussi les utilisateurs avertis qui ont recours aux intermédiaires sans préoccupation de la confidentialité de leurs données. Elles sont accentuées dans des environnements informels où les normes de sécurité sont souvent faibles. En l’occurrence, nous avons noté que les intermédiaires gardent les mots de passes et documents des clients surtout ceux récurrents dans des répertoires dédiés à une utilisation future. Les postes de travail ne disposent pas d’antivirus ou incluent au mieux des versions gratuites. Le personnel des points de services n’est pas formé et sensibilisé à la sécurité des données. Le risque d’utilisation intrusive du poste de travail n’est pas maitrisé par l’intermédiaire, causant ainsi des fuites de données et abus. Ces défaillances peuvent entraîner des conséquences juridiques et porter atteinte à la réputation de l’intermédiaire résultant en la méfiance des citoyens et l’intensification de la fracture numérique. Mise en conformité des intermédiaires eGov informels pour la confidentialité des données La régularisation des opérations de support doit se faire de façon progressive et incitative pour les intermédiaires afin d’assurer une meilleure adhésion. Les instances gouvernementales peuvent d’abord recenser et cartographier ces intermédiaires et leurs portées géographique. Une charte de bonnes pratiques et mesures de sécurité doit être définie en adaptation avec la maturité digitale des intermédiaires. Des formations pour intégrer la charte et sensibiliser à la conformité des données personnelles sont nécessaires et peuvent être accompagnées de certifications. La certification véhicule l’assimilation de la conformité mais également l’adhésion aux bonnes pratiques dans la continuité. Au-delà de ces normes, le contexte socioéconomique marocain requiert la mise en place d’un parcours simplifié dédié aux intermédiaires informels qui maintient une synergie avec les services publics. Par ailleurs, des mesures incitatives nommément des agréments et contributions pécuniaires engageraient davantage les intermédiaires dans la sécurisation des données. Enfin, des mécanismes d’audit et de contrôle doivent être mis en place pour garantir que les acteurs régularisés respectent les normes et recommandations en vigueur.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Dialogue compétitif : la nouveauté du décret des marchés publics (Tribune) || subtitle : None || body : Par Kaddour Lasfar, docteur en droit public et sciences politiques – chercheur en gouvernance des marchés publics. Le 1er septembre 2023, le nouveau décret n° 2-22-431 relatif aux marchés publics publié le 8 mars 2023 entrera en vigueur, instaurant une nouvelle gouvernance de la commande publique. Par ce décret, le droit des marchés publics se modernise davantage en rendant possible le recours à des procédures d’achat plus pertinentes pour certains grands projets présentant certaines complexités ou caractéristiques particulières. Le dialogue compétitif est défini par l'article 12 du nouveau décret comme étant «la procédure par laquelle le maître d’ouvrage engage un dialogue avec les candidats admis à y participer en vue de déterminer ou de développer des solutions de nature à répondre à ses besoins». Sur la base de ces solutions, les participants au dialogue seront invités à remettre une offre au maître d’ouvrage concerné. Le dialogue compétitif, en tant que nouvelle forme de réalisation des marchés publics de services, de fournitures ou de travaux, pourrait alors faciliter l’atteinte de l’objectif de la performance globale de l’action financière publique. En effet, le recours à cette procédure est possible lorsque le maître d’ouvrage se trouve objectivement en difficulté de définir avec précision, par ses propres moyens et à l'avance, ses besoins ainsi que les conditions et les moyens techniques auxquels il devra recourir pour les satisfaire. Cette difficulté pourrait se poser quand les prestations sont complexes ou intellectuelles ou encore lorsqu’il n’est pas possible d’établir le montage juridique ou financier du projet à réaliser. L’acheteur public peut désormais faire appel au dialogue compétitif pour la réalisation par exemple de certains projets portant sur des réseaux informatiques de nature complexe ou, plus généralement, pour des projets présentant des difficultés particulières pour lesquels il ne dispose pas de visibilité claire et suffisante. Ce dialogue permet alors à cet acheteur public de bénéficier de l’expertise et des technologies que maîtrise l’entrepreneur privé notamment de son aide et assistance en matière de définition des besoins à satisfaire. La procédure de dialogue compétitif, une réponse adéquate aux besoins complexes Le dialogue compétitif présente par rapport à l' appel d'offres , l'avantage de conférer une vision plus complète et comparative des solutions techniques, financières ou juridiques que le marché peut offrir, puisque les offres ne seront pas, dès le début, enfermées dans des spécifications techniques prédéfinies et précises. Il s'apparente à une négociation avec les mêmes contraintes de l'appel d'offres (égalité de traitement des concurrents, garantie de la transparence de la procédure, respect du secret professionnel et des affaires, des dispositions sur la propriété intellectuelle et de la confidentialité de la procédure, etc.). La procédure de dialogue compétitif est semblable à d’autres procédures de passation des marchés publics , en l’occurrence la procédure de l’ appel à manifestation d’intérêt et celle de la négociation malgré les différences qu’il présente par rapport à ces dernières. En effet, si l’appel à manifestation d’intérêt a pour objectif d’identifier les entreprises œuvrant dans un domaine déterminé en vue du lancement éventuel d’un appel d’offres pour la réalisation de prestations données, le dialogue compétitif a pour objectif de déterminer les conditions juridiques et financières ainsi que l’objet du futur marché. Une fois ces conditions sont arrêtées, l’ acheteur public peut s’engager dans une négociation avec les prestataires restant en lice à même d’arrêter l’offre définitive susceptible de répondre aux besoins définis dans le programme fonctionnel. La procédure négociée, quant à elle, se caractérise par la remise d’une offre initiale sur la base de critères et exigences préalablement définis par l’acheteur public qui peut décider d’octroyer ultérieurement le marché à l’entreprise remplissant le mieux lesdits critères et exigences. La procédure de dialogue compétitif permettrait donc d’avoir la réponse la plus adéquate possible aux besoins complexes et la possibilité de comparer les différentes solutions proposées par les concurrents. Elle permet également au maître d’ouvrage de déterminer librement, par la négociation, le contenu des prestations et l’adaptation du prix à celles-ci. Mais, cette procédure présente l’inconvénient, d’après l’expérience des pays qui l’ont pratiquée, d’être généralement longue, coûteuse, exigeant beaucoup de rigueur en raison de la question de la complexité des ouvrages qui poserait peut-être un souci de caractérisation. Des prérequis à mettre en place avant de recourir à la procédure de dialogue compétitif La dématérialisation des procédures des marchés publics constitue sans doute un moyen pour dépasser ces inconvénients et renforcer davantage l’intégrité et la concurrence . Elle doit profiter à l’ensemble des acteurs et des secteurs en apportant des avantages à l’organisation de l’acheteur public en termes de transparence, de gain de temps et d’énergie et surtout la réduction des coûts de la commande publique. Ceci dit, pour éviter toute ambiguïté éventuelle et assurer la réussite de la procédure de passation du marché, la conduite d’un dialogue compétitif supposerait, notamment, pour le maître d’ouvrage de comprendre l'intérêt de recourir à la procédure de dialogue compétitif, d’établir un programme fonctionnel détaillé, de structurer les étapes de dialogue et déterminer le nombre de candidats admis à participer au dialogue. Il doit également conduire le dialogue avec chaque candidat, de façon individuelle, sur la base d’idées et solutions qu’il a proposées, de construire de façon itérative le cahier des prescriptions spéciales et clôturer le dialogue en invitant les participants à remettre une offre. En définitive, le dialogue compétitif, une procédure restreinte, constitue une évolution remarquable de la réglementation des marchés publics au Maroc. Cette évolution nécessite l'intervention d'un acheteur public expérimenté et habitué aux méandres d'une législation de nature complexe et éparpillée voire à des techniques d'achat encore peu communément admises dans l' Administration publique . La professionnalisation des acheteurs publics, à travers notamment la formation et le développement de leurs capacités techniques de gestion et d’organisation, s’impose avec plus d’acuité, aujourd’hui, afin d’assurer une gouvernance moderne et avertie de la commande publique . Lire aussi : Marchés publics : adoption d'un décret pour installer un référentiel unique</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Les ambassadeurs de la fraternité || subtitle : Avant même le démarrage de la Coupe d’Afrique des nations 2023 en Côte d’Ivoire, les rues de San-Pédro, ville qui accueille les premiers matchs de la Sélection nationale de football, sont devenues le théâtre de scènes innombrables de joie, de célébration et de partage entre Marocains et Ivoiriens, voire d’autres ressortissants du continent. || body : Des scènes immortalisées par les caméras des smartphones et qui ont fait le tour des réseaux sociaux, récoltant des millions de vues et d’interactions, au Maroc , en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays d’Afrique et d’Europe. Au point que les chaînes télévisées, surtout celles des deux pays, en ont relayé quelques-unes pour parler de cette «épidémie» de bonne humeur qui a envahi la ville. Youssef Amrani: la vision Royale pour l'espace atlantique est un "new deal" pour l'Afrique et au-delà ​​​​​​​Intervenant lors de la 12ème édition de la conférence internationale "The Atlantic Dialogues", l’ambassadeur désigné du Maroc aux Etats-Unis d'Amérique, Youssef Amrani, a souligné que la Vision Royale pour l'établissement d'une "Afrique atlantique" qui s’érige continuellement en espace géostratégique incontournable sur la scène internationale est intégrée, solidaire et ambitieuse. Ces Marocains, ce ne sont pas forcément des célébrités. Des supporteurs des Lions de L’Atlas venant de plusieurs villes comme Tanger, Marrakech ou Agadir, aux journalistes membres de la délégation marocaine accompagnant l’équipe nationale, en passant par des influenceurs «populaires», aimés et pas trop «bling-bling» ou encore les ressortissants marocains en Côte d’Ivoire..., ils ont tous contribué à créer cette ambiance de festivités. L’ouverture, la gentillesse et l’hospitalité des Ivoiriens, en plus de l’amour qu’ils portent pour le Maroc et les Marocains, ont rencontré le respect et l’esprit de joie, de partage et de fraternité qui anime ces derniers. Ils ont dansé ensemble, que ce soit sur de la musique ivoirienne ou la «Dakka Marrakchia», partagé des repas et les trajets vers le stade, porté tous le maillot du Maroc et supporté les Lions de l’Atlas, sans parler des gestes d’entraide et de générosité de part et d’autre. Cet état d’esprit était tellement fort qu’il a nettement contrasté avec l’attitude de visiteurs d’autres pays, très mal accueillis par les citoyens et les autorités ivoiriennes. Tous les Marocains espèrent que la Sélection nationale, favorite, remporte cette CAN . Mais quel que soit le résultat, les Marocains présents en Côte d’Ivoire ont déjà remporté la CAN des cœurs et montré que la Vision Sud-Sud de partage et de co-développement du Maroc n’est pas seulement portée par ses décideurs, mais par son peuple entier.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Le sens de la prière || subtitle : Le sens de la prière et de l’adoration renvoie du point de vue le plus profond à une forme de connaissance spirituelle. Le terme prière en arabe est généralement traduit par celui de «salât». Le Coran l’emploie aussi bien pour désigner l’office accompli par le musulman au moins cinq fois par jour que pour évoquer la Prière divine par laquelle Dieu, dit le Coran, «est Celui qui prie sur vous ainsi que Ses anges afin de vous faire sortir des ténèbres à la lumière» ( Cor. 33/42). Dans cette perspective spirituelle ce passage «des ténèbres à la lumière» désigne le processus d’une connaissance par laquelle l’orant est amené à réaliser à travers sa propre prière le vœu et l’aspiration de Dieu à être connu. || body : Par Faouzi Skali Les mystiques de l’Islam ont beaucoup médité le hahîth qudsî (propos non coranique où Dieu s’exprime par l’intermédiaire du Prophète-PLS) : «J’étais un trésor caché, J’ai aimé à être connu, J’ai alors créé la création afin d’être connu par elle». Il s’agit de la prière, de l’aspiration de Dieu à être connu, aspiration qui va constituer du point de vue des soufis la finalité de cette création. Le Coran dit : «Je ( Allâh) n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils M’adorent» (Cor. 52/56), c’est-à-dire selon Ibn Abbâs, l’un des compagnons du Prophète (PLS) et des principaux interprètes du Coran : «afin qu’ils Me connaissent». Le sens de la prière et de l’adoration renvoie donc ici du point de vue le plus profond à une forme de connaissance spirituelle. Le terme prière en arabe est généralement traduit par celui de «salât». Le Coran l’emploie aussi bien pour désigner l’office accompli par le musulman au moins cinq fois par jour que pour évoquer la Prière divine par laquelle Dieu, dit le Coran, «est Celui qui prie sur vous ainsi que Ses anges afin de vous faire sortir des ténèbres à la lumière» ( Cor. 33/42). Dans cette perspective spirituelle, ce passage «des ténèbres à la lumière» désigne le processus d’une connaissance par laquelle l’orant est amené à réaliser à travers sa propre prière le vœu et l’aspiration de Dieu (tout d’abord «trésor caché») à être connu. La connaissance constitue donc le point de jonction ultime entre l’Aspiration divine et l’aspiration humaine, entre la Prière de Dieu et la prière de l’homme. Cependant, ces mêmes mystiques insistent sur le fait qu’Allâh, Infini et Absolu, restera toujours au-delà de toute connaissance humaine. La prière de chaque être n’est alors que cette aspiration de l’âme à se rapprocher autant que cela pourrait lui être possible de la Présence ou Proximité divines : «... au-dessus de chaque détenteur de connaissance se trouve un autre connaissant», dit le Coran (12/76). Par cette connaissance chaque âme se rapproche d’elle-même, de sa nature (fitra) profonde et intérieure. La prière cosmique Plusieurs versets du Coran renvoient à cette prière naturelle qui s’exprime dans différentes manifestations de la création : «Ne vois-tu pas que c’est Allâh que louent tous ceux qui sont dans les cieux et la terre, et aussi les oiseaux en volées ; chacun certes connaît sa prière et sa forme de louange, et Allâh sait ce qu’ils font» (Cor. 24/41). Ou encore : «Ne vois-tu pas que devant Allâh se prosternent tous ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur terre, et le soleil et la lune, et les étoiles et les montagnes, et les arbres, et les animaux, ainsi que bien des gens...» ( Cor. 22/18). L’homme lui-même lorsqu’il est conforme à sa nature première (fitra) est comme toute la création dans un état de louange permanent. C’est ce qu’évoque le verset suivant : «Tiens-toi tourné vers la religion en sincérité, selon la nature première selon laquelle Allâh a créé les humains. C’est la religion immuable mais la plupart ne savent pas» (Cor. 30/30). À la différence des autres manifestations de la création qui restent conformes à leur nature première, l’homme perd celle-ci à sa naissance et doit la retrouver d’une manière consciente précisément à travers une démarche spirituelle. Il est remarquable que l’institution de la prière rituelle est la seule parmi les cinq piliers ou arcanes de l’Islam qui ait été révélée au Prophète (PLS) et rapportée par lui à sa communauté, après le voyage nocturne (isrâ’) suivi de l’ascension cosmique (mi’râj) qui devait le mener au-delà du temps et de l’espace, au-delà, nous dit le Coran, du «Lotus de la limite» (sadrat al muntahâ)  à proximité de «deux coudées d’arc ou un peu moins» de  la Présence divine. Il y a une analogie symbolique entre le modèle de ce voyage prophétique et celui de la prière elle-même selon un hadîth : «La prière rituelle (salât) est l’ascension cosmique (mi’râj) du croyant» ou encore : «La prière rituelle est un entretien intime (munâjât) entre le serviteur et son Seigneur». Il faut noter que l’orant reproduit dans la séquence du «tashahud» (qui signifie littéralement «rendre présent»), qui suit l’accomplissement de deux cycles complets à l’intérieur de chaque prière rituelle, les termes mêmes de l’entretien qui fut celui du Prophète (PLS) lorsqu’il entra, lors de son mi’râj, en proximité de la Présence divine. Lors de ce voyage nocturne la tradition rapporte que le Prophète Muhammed (PLS) va d’abord rencontrer au temple de Jérusalem les grands prophètes qui l’ont précédé pour accomplir,  sous sa conduite  (PLS), une prière commune. Cette relation horizontale entre le temple de La Mecque et celui de Jérusalem indique que celle-ci s’inscrit dans le sens d’une histoire sainte dans laquelle l’Islam se situe dans la continuité des traditions monothéistes antérieures. La dimension verticale ou ascensionnelle marque un chemin de connaissance dans lequel on retrouve la nature ou la typologie spirituelle de chaque prophète et de son enseignement. Cette double dimension n’est pas sans nous rappeler les mouvements rituels de la prière. C’est dans l’acte de la prosternation, qui exprime ce moment extrême de dévotion et de renoncement à soi, que nous sommes, selon un hadîth, les plus proches de Dieu. Un moment qui symbolise, sans que nous en soyons toujours conscients, cette signification ultime de la prière, en tant qu’aspiration et connaissance spirituelles.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Amour et connaissance || subtitle : Les soufis ont souvent eu à traiter du point de savoir lequel de l’amour ou de la connaissance, dans la voie spirituelle, était supérieur à l’autre. Même si au cours de la progression initiatique ils considèrent que l’amour est la vertu spirituelle la plus noble, ils disent également qu’au plus haut niveau, ces deux dimensions se confondent ou encore donnent réciproquement naissance l’une à l’autre sans qu’il soit possible de parler de supériorité. || body : Par Faouzi Skali L’amour spirituel est l’expérience d’un ravissement à soi-même et une absorption complète dans l’objet (ou plutôt le sujet) de la contemplation. Cette sensation d’amour divin qui s’épanouit dans la méditation ou l’évocation (dhikr) s’épiphanise dans notre rapport avec le monde et avec les hommes. C’est à partir de cette réalité que les soufis ont choisi d’utiliser le symbolisme de la poésie courtoise (le culte de la Dame) pour exprimer cet état d’être : les pleurs sur ce qui fut jadis les traces des campements de Laylâ (la méditation des signes du monde), les souvenirs de l’amant, ses hallucinations mêmes là où il croit voir le spectre de son aimée (visions et dévoilements spirituels), tout ce symbolisme est mis à contribution pour évoquer  d’une manière «allusive» une expérience que le langage ordinaire serait incapable de traduire. Les soufis distinguent une première sorte d’amour qui est celui qui, en fait, ne fait que refléter ou transférer sur une autre personne l’amour de soi-même. Dans certains cas, l’amour pour un enfant peut relever de la sensation, illusoire certes, de se perpétuer à travers lui. La seconde sorte d’amour est le fait d’aimer une personne pour elle-même. Appliqué à la source divine, cet amour dépasse toutes les contraintes du «moi» (an nafs ou ego) pour créer une relation libre et absolue. C’est l’amour divin préconisé par Rabia al Adawiya : «Je T’aime de deux amours : l’un, tout entier d’aimer L’autre, pour ce que Tu es digne d’être aimé Le premier, c’est de me souvenir de Toi En me libérant de qui ce qui n’est pas Toi Le second, c’est l’enlèvement de Tes voiles Afin que je Te voie Ni de l’un ni de l’autre, je ne veux être louée Mais pour l’un et pour l’autre, louange à Toi !» Cette élévation spirituelle par l’amour implique nécessairement une connaissance concomitante. Nous pourrions même dire que la connaissance spirituelle est le préalable nécessaire à l’amour, car il n’est pas possible d’aimer pleinement ce que l’on ne connaît pas. Les soufis ont souvent eu à traiter du point de savoir lequel de l’amour ou de la connaissance, dans la voie spirituelle, était supérieur à l’autre. Même si au cours de la progression initiatique ils considèrent que l’amour est la vertu spirituelle la plus noble, ils disent également qu’au plus haut niveau, ces deux dimensions se confondent ou encore donnent réciproquement naissance l’une à l’autre sans qu’il soit possible de parler de supériorité. Dans ce chemin qui mène vers la Proximité divine, il ne peut y avoir de connaissance sans amour ni d’amour sans connaissance. Tels le feu et la lumière, la connaissance dévoile et l’amour insuffle la force de l’envol,  ravit. Mais ce même cheminement par lequel on transcende les limites de notre «moi» est celui même par lequel on peut mieux connaître celui-ci. Se regardant en quelque sorte de l’intérieur, on prend conscience des défauts de notre ego qui ne vivent que de rester occultes, cachés à la perception ordinaire. C’est en vertu de cette connaissance de soi que l’âme acquiert les qualités nécessaires pour avancer dans ce chemin de transformation et d’accomplissement de soi. Ainsi, l’humilité par exemple est le résultat de cette transformation intérieure et non pas seulement d’une injonction ou impératif moral. Le détachement intérieur aussi n’est possible que parce que le cœur trouve dans sa contemplation des attributs de la Beauté divine une jouissance infiniment supérieure au monde et à ce qu’il contient. Dans cette voie de la connaissance, les soufis ont développé toute une approche psycho-spirituelle extrêmement précise des différents états ou degrés de l’âme dans son voyage vers la Présence ou la Proximité divines. C’est ainsi qu’ils ont pu décrire les nuances des états ou sensations intérieures qui peuvent survenir lors de ce voyage. Au bout du chemin, l’amour et la connaissance s’unifient. De cet Amour que Rabia place au-delà du Paradis et de l’Enfer et dont Rûmi atteste de l’embrasement et la dévastation («J’étais cru et ensuite cuit, disait-il, je suis maintenant consumé»), Ibn Arabî attire notre attention sur le fait qu’il restera pour toujours un mystère. C’est pourtant aux pieds de ce guide invisible qu’il remettra les clés de son âme : «En quelques directions que se tournent ses montures, l’Amour est ma religion et ma foi !» De cet Amour, que reste-t-il aujourd’hui ? Il est, comme disent les soufis, un océan et une soif intarissables. Il faut se plonger dans les textes, la poésie, les témoignages d’action et de vie, qui en irriguent le cœur et l’esprit. Pressé de s’expliquer sur sa déraison, le Majnûn de Layla répondait à ses contempteurs qu’il n’y avait de saveur dans la vie que pour ceux dont cet amour s’est saisi. Mais il reste une question essentielle. Comment cette énergie d’amour peut-elle fonder un vivre ensemble, une société ? Et au-delà encore, dans cette extrême diversité du monde, veiller à distiller plus de fraternité et d’empathie ?  Une question qui va au-delà d’une utopie, car la puissance de l’amour est le fruit d’une expérience bien réelle. Une ressource concrète à laquelle il faudrait apprendre à puiser : «Si j’étudie la science des livres Le plaisir que j’en retire s’arrête à ma langue Si je goûte à la science des saveurs Elle me touche au tréfonds de mon cœur» Dit le grand saint marocain du 16e siècle, Sîdî Abd er Rahmân al Majdhûb.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : En direct. Le policy center débat sur les enjeux stratégiques des espaces maritimes de l'Afrique atlantique (2/2) || subtitle : None || body : En direct. Le policy center débat sur les enjeux stratégiques des espaces maritimes de l'Afrique atlantique.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : La course aux semi-conducteurs ou la géopolitique de la high-tech (Tribune) || subtitle : Il est quelque part légitime de se poser la question, à savoir comment une petite puce, intégrée entre autres dans un smartphone ou un téléviseur, peut-elle faire l’objet d’enjeux géopolitiques entre les grandes nations de ce monde? || body : Par Yassine Gamal, membre de l’Institut marocain des relations internationales La complexité de l’ analyse géopolitique réside dans la multiplicité des domaines qui la constituent et de leur interaction. Qu’il s’agisse de la sécurité alimentaire, des risques pandémiques, de la menace terroriste ou des crises énergétiques, le constat reste le même : la multiplicité des données et la dynamique chronologique dans laquelle ils s’inscrivent compliquent l’aboutissement à des scénarios fiables, et rendent difficiles la lecture précise des pratiques diplomatiques des puissances mondiales, l’anticipation de leurs actions-réactions, et enfin la compréhension des retombées de ces manœuvres. Maroc-Hongrie : 22 millions DH pour le financement de six projets de recherche scientifique Six projets de recherche scientifique associant des universités marocaines et hongroises ont été lancés, mardi à Rabat, avec un financement global de 22 millions de dirhams. Les médias portent une attention évidente aux problématiques proprement politiques, militaires ou économiques, et s’intéressent peu ou prou aux enjeux technologiques . Or il est incontestable que les grandes nations de ce monde accordent depuis toujours une importance particulière au champ technologique, objet d’une lutte exacerbée entre elles, au travers d’une course à l’innovation autant discrète qu’acharnée, qui mobilise des moyens et des ressources considérables. L’un des éléments qui donnent à cette dimension technologique toute son ampleur géopolitique et stratégique, est celui des semi-conducteurs , ces petites composantes indispensables à toute industrie moderne, de surcroît à forte valeur ajoutée. Il est quelque part légitime de se poser la question, à savoir comment une petite puce, intégrée entre autres dans un smartphone ou un téléviseur, peut-elle faire l’objet d’enjeux géopolitiques entre les grandes nations de ce monde? Comment cette petite «chose» peut-elle transformer les rapports de force entre pays, consolidant la puissance des uns et limitant la marge de manœuvre des autres ? Comment une industrie de dimension high-tech peut-elle avoir un impact géopolitique aussi conséquent ? Voici donc quelques interrogations auxquelles le présent document tentera de répondre. Qu’est-ce qu’un semi-conducteur ? Base incontournable de toute industrie microélectronique , les semi-conducteurs, qu’on appelle également micro puces, sont soit analogiques, soit numériques. Ce sont ces petites composantes qui permettent à un assemblage électronique de fonctionner convenablement, on parle ici et à titre d’exemple des nouveaux téléviseurs, smartphones, véhicules et réfrigérateurs dernière génération. Elles sont ainsi présentes dans le quotidien de millions de ménages à travers le monde. Mais les semi-conducteurs sont aussi une composante majeure des systèmes de défense militaire, des solutions satellitaires, des dispositifs aérospatiaux et des réseaux de télécommunication. On comprend dès lors qu’il s’agit d’un sujet d’une importance vitale, à fort enjeu stratégique. En 2021, les industries de téléphones portables et d’ordinateurs ont consommé, à elles seules, près de 400 milliards de dollars de semi-conducteurs, pratiquement 2/3 du marché mondial. À l’horizon 2030, on estime la consommation des deux secteurs à près de 650 milliards de dollars, avec une hausse globale en volume et en valeur du marché des semi-conducteurs, qui devrait atteindre les 60%, une croissance sans pareil dans les économies modernes. Cependant, cette perspective remarquable du marché des semi-conducteurs ne doit pas omettre le coût excessivement élevé qui se cache derrière la production d’une puce électronique . Il convient de porter une attention particulière à la chaîne de valeur pour comprendre l’ampleur des investissements nécessaires. Les efforts en matière de recherche et de développement (R&D) ont permis de réduire davantage la taille des puces tout en en multipliant la puissance et l’efficacité, ce qui a conduit à une hausse des coûts de design. On imagine aisément un coût de revient originel déjà très élevé, abouté à ceux engendrés par la fabrication et l’assemblage, et l’on peut conclure de ce fait qu’une seule usine de fabrication implique un investissement en CAPEX et des engagements en OPEX vertigineux, raison pour laquelle de nombreuses firmes ont choisi de se spécialiser dans une fraction de la chaîne de valeur. Là où certaines ont fait le choix de s’orienter vers les travaux de recherche et de développement, d’autres se sont orientées vers la production ou la commercialisation. Plus rares sont celles qui ont opté pour une approche intégrée, à l’instar de la coréenne Samsung ou de l’américaine Inside. Une chaîne de valeur «géopolitique» Les États-Unis sont en tête de cette course technologique, et leurs firmes s’imposent autant en amont en termes de R&D, qu’en aval en matière de commercialisation. En 2020, elles ont généré plus de 45% des parts de marché et près de 40% de la valeur ajoutée produite par le secteur. En outre, les américains absorbent le quart de la production mondiale pour leurs besoins industriels. Par ailleurs, ces derniers sont de moins en moins producteurs sur leur territoire, préférant redéployer leurs moyens en Asie de l’Est, et plus précisément à Taïwan où de nombreuses firmes américaines, telles que Apple, préfèrent confier la partie manufacturière à celle que l’on considère aujourd’hui comme la principale fonderie du monde : Taiwan Semiconductor Manufacturing Company , qui à elle seule pèse plus de 50% du marché mondial de la fonderie de semi-conducteurs. Quid de la Chine qui se positionne aujourd’hui comme premier «atelier industriel» du monde ? Si l’interdépendance de la chaîne de valeur a permis à la Chine de rattraper son retard dans une industrie aussi stratégique que celle des semi-conducteurs, il n’en reste pas moins que l’écart avec les États-Unis est bien perceptible.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Le rôle de l’intelligence artificielle dans l’avancement des objectifs environnementaux du Maroc (Tribune) || subtitle : Lors des dernières années, le Royaume du Maroc a renforcé ses efforts en faveur de l’économie verte à travers le lancement du nouveau modèle de développement en avril 2021 et en soumettant, un an plus tard, sa Stratégie bas carbone à l’horizon 2050, dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone dans tous les secteurs clés. À mesure que le Royaume avance vers ces objectifs, il est évident que des efforts concertés, ou des initiatives collaboratives impliquant des organismes publics, privés et public-privé, sont essentiels pour parvenir efficacement à décarboner nos industries respectives, avec la technologie émergeant en tant qu’outil essentiel nous permettant de franchir le pas. || body : Par Mimoun Ouchaou, Country Manager & Technology Leader, IBM Maroc Plusieurs technologies sont déjà mises en place pour nous permettre de répondre aux impacts du changement climatique et de faire des progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable . Mais il existe un domaine très prometteur pour aider les entreprises à évaluer l’empreinte carbone de la chaîne de valeur, c’est l’ intelligence artificielle (IA) et l’ IA générative (Gen AI) . Ces outils peuvent également aider les entités responsables à détecter les volets cruciaux et les opportunités de réduction de leurs émissions tout au long de la chaîne de valeur en intégrant des analyses de données avancées dans leur programme de gestion environnementale. Le potentiel de ces types de modèles d’IA , appelés également modèles de base, réside dans le fait qu’ils sont formés sur d’énormes volumes de données génériques pour apprendre les concepts et les structures du langage, puis affinés sur les données à partir de tâches ou de domaines spécifiques pour générer des résultats dans des contextes ou des objectifs plus spécifiques. Les modèles de fondation sont puissants et polyvalents et peuvent être utilisés pour effectuer rapidement des tâches avec peu ou pas de formation ou de supervision. Les récents ensembles de données géospatiales IA open source d’IBM et de la Nasa, par exemple, visent à démocratiser l’accès et l’application de l’IA pour générer de nouvelles innovations dans les domaines du climat et des sciences de la Terre. Alors, comment les entreprises peuvent-elles utiliser l’IA et la Gen AI pour atteindre leurs objectifs environnementaux ? Relever les défis associés au reporting environnemental La déclaration des émissions, y compris celles d’une chaîne de valeur, donne une vue d’ensemble du parcours de l’entreprise en matière d’empreinte carbone. Les difficultés associées à la quantification de ces émissions rendent cette tâche difficile à résoudre avec les pratiques de reporting traditionnelles. Passer manuellement les données au crible pour calculer les émissions de carbone est non seulement sujet aux erreurs, mais aussi fastidieux, long et coûteux, et peut donner lieu à une piste d’audit peu fiable. Les entreprises ont besoin de mécanismes de reporting automatisés, évolutifs et fiables. C’est très bien de prendre des engagements sûrs en matière environnementale, sociale et de gouvernance d’entreprise, l’important est de démontrer comment exactement vous avez atteint ces objectifs. En conséquence, les entreprises étudient de plus en plus comment la génération AI et les grands modèles linguistiques peuvent rationaliser les rapports, améliorer la qualité et réduire les coûts. Les organisations disposent de systèmes dédiés à une gamme d’activités, telles que la gestion des ressources humaines et la comptabilité financière ; le reporting environnemental ne devrait pas faire exception. La mise en œuvre d’une plateforme logicielle spécialisée – soutenue par l’IA – pour saisir des données et calculer les émissions, surveiller les initiatives de développement durable et évaluer les commentaires de la chaîne d’approvisionnement rend le processus plus facile, plus fiable et transparent. Exploiter l’IA pour identifier les opportunités Aujourd’hui, l’IA promet une solution capable de traiter de vastes volumes de données, d’interagir en langage naturel et d’extraire des informations pertinentes spécifiques aux besoins de l’utilisateur. 
Par exemple, les projets de captage et de stockage du carbone (CSC) nécessitent une compréhension approfondie de la subsurface terrestre et des processus géologiques de la Terre. Des décennies d’exploration et de production pétrolières et gazières chez notre client Wintershall Dea ont créé une vaste base de connaissances sous la surface contenant des centaines de milliers de documents. Traditionnellement, ce précieux corpus d’informations était tout simplement inaccessible à l’IA et aux analyses avancées. Cependant, aujourd’hui, Wintershall Dea et IBM Consulting ont créé un outil d’extraction de connaissances basé sur GPT qui permet aux utilisateurs de poser des questions spécifiques sur la base de connaissances cachées fournies (tableaux et texte) pour évaluer si certains domaines peuvent être utilisés pour des projets de CSC en termes de rentabilité, efficacité et sécurité. Par ailleurs, la fusion des capacités de la génération IA avec l’expertise approfondie du domaine des géologues et des scientifiques peut débloquer de nouvelles solutions et de meilleures méthodes de travail. Les analyses basées sur l’IA peuvent également être utilisées pour surveiller la consommation d’énergie d’une entreprise, découvrir les domaines à améliorer et créer des cadres exploitables pour aider les organisations à réduire leur empreinte carbone . Ceci est avantageux à mesure que la dynamique en faveur d’opérations plus durables sur le plan environnemental se poursuit et que les références en matière de développement durable d’une entreprise deviennent essentielles à la réussite économique. Reporting pour un avenir durable Les entreprises responsables sont conscientes de la nécessité d’anticiper, de se préparer et de gérer les risques commerciaux, y compris ceux provoqués par le changement climatique. La technologie peut aider les entreprises à cet égard. La suite IBM Environmental Intelligence peut aider les utilisateurs à surveiller et à planifier les conditions météorologiques extrêmes et IBM Maximo peut identifier les actions de maintenance préventive qui aident les utilisateurs à améliorer la durabilité en maintenant des performances et une efficacité optimales de leurs actifs. Par ailleurs, les réglementations en matière de reporting sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance qui recoupent une entreprise se multiplient. L’IA générative peut être un outil clé dans ce processus, permettant aux organisations de se préparer à la conformité réglementaire, à renforcer les rapports ESG , à exploiter l’efficacité et à rationaliser les processus commerciaux. Derniers mots Pour faciliter la sélection de modèles d’IA et de modèles Foundation appropriés, les entreprises peuvent envisager de s’associer avec des fournisseurs de technologie ayant fait leurs preuves dans le développement et la mise en œuvre de systèmes performants. Le partenaire choisi doit également avoir la capacité de s’adapter aux exigences changeantes du marché : la mise en place d’un service numérique est le début d’un voyage, et non sa destination. Ce qui est clair, c’est que les entreprises qui s’en sortiront le mieux seront celles qui adopteront l’IA pour s’adapter aux changements et révéler les opportunités lors de la transition vers une économie durable.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Quoi de neuf dans le traitement des cancers par radio-chirurgie ? || subtitle : Les traitements contre les cancers ne cessent d’évoluer. La chirurgie carcinologique est de plus en plus affinée. Les molécules de chimiothérapie sont devenues plus ciblées et avec moins d'effets secondaires. La radiothérapie est plus précise qu'avant, de plus en plus puissante et efficace, au point qu’elle joue également le rôle de la chirurgie. Explications. || body : Dans le traitement des cancers, les plus grandes avancées en matière de radiothérapie ont été obtenues en radiochirurgie et en radiothérapie stéréotaxique. C’est une technique de radiothérapie non invasive, de haute précision et sans chirurgie. En quelques séances, cette technique permet de délivrer aux tumeurs malignes de petite taille, des doses curatives, tout en préservant les tissus sains avoisinants, indique Dr Ikram Nejjar, cancérologue et radiothérapeute au Centre d’oncologie 16 novembre de Rabat Cette technique est particulièrement utile pour traiter des tumeurs profondes pour lesquelles il serait trop dangereux de réaliser une intervention chirurgicale. Contrairement aux radiothérapies classiques, la radiochirurgie nécessite très peu de séances. La radiochirurgie n’est pas adaptée à tous les types de tumeurs. Elle est réservée aux tumeurs de petite taille. Il peut s’agir notamment des méningiomes, des neurinomes, de certaines métastases isolées et des tumeurs qui se développent au niveau de l’hypophyse. Elle ne peut pas être utilisée pour traiter les tumeurs étendues ou infiltrantes, comme le glioblastome, ni les tumeurs trop proches de certaines zones sensibles, notamment les nerfs optiques. Mais avant d’aller plus loin, il faut préciser que la radiothérapie est un traitement locorégional basé sur l’utilisation des rayonnements ionisants (rayons). Ces derniers détruisent les cellules cancéreuses et certaines tumeurs bénignes. Son rôle incontournable en cancérologie s'inscrit toujours dans un contexte de stratégie multidisciplinaire. La radiothérapie est souvent associée à la chirurgie et aux traitements systémiques (Chimiothérapie, thérapies ciblées, immunothérapie). Elle peut être exclusive dans certaines situations cliniques. La radiothérapie a énormément évolué depuis ces dernières années grâce aux progrès de l’imagerie et de l'informatique. Les plus grandes avancées en matière de radiothérapie ont été réalisées en radiochirurgie et en radiothérapie stéréotaxique. Il s’agit d’une technique de radiothérapie non invasive (sans chirurgie) de haute précision. Elle permet, en quelques séances, de délivrer aux tumeurs de petit volume les doses thérapeutiques nécessaires tout en gardant intact les parties saines avoisinantes. Elle a facilité le traitement de lésions inaccessibles à la chirurgie notamment en neurochirurgie où les séquelles sont parfois très lourdes à gérer après un acte chirurgical réalisé au niveau du cerveau. Le but thérapeutique de la dernière génération des appareils de radiothérapie, qui font fonction d’acte chirurgical sans ouvrir le crâne, est de détruire la tumeur en causant le moins d’effets secondaires possibles. La dose délivrée à chaque séance est plus élevée que lors de la radiothérapie classique. Cette dernière nécessite des durées de traitement étalées sur plusieurs semaines. Cette courte durée de traitement associée à une efficacité accrue sans séquelles représente des arguments de poids dans le développement de cette technique. L’indication d’une radiochirurgie est posée par un comité pluridisciplinaire de décision thérapeutique. Sa mise en place suppose que le radiothérapeute et son équipe disposent de moyens d’imagerie adaptés (scanner 4 D, IRM, Pet scanner) ainsi que du matériel spécifique pour immobiliser le patient (moyens de contention dédiés à la stéréotaxie). Car, il est impératif de prendre en compte les mouvements des cibles à traiter grâce aux systèmes d’imagerie et de recadrage tels que le gating pour adapter la balistique aux mouvements respiratoires. Le gating est un système qui, au cours d’une radiothérapie, permet d’arrêter et de reprendre l’irradiation en suivant la respiration ou les battements du cœur. De même, il faut avoir à portée de main, la technique du «tracking», afin de pouvoir suivre les mouvements de la tumeur par le faisceau d’irradiation lui-même au niveau d’organes mobiles tels que le foie ou la prostate, précise Dr Mounir Bachouchi, Médecin oncologue et directeur du Centre d’oncologie 16 Novembre de Rabat. Il faut savoir qu’aujourd’hui, il existe des machines de traitement conçues et dédiées à cette technique telles que le Gammaknife, le Cyberknife, le Novalis et plus récemment l’EDGE. Ces appareils de radiothérapie permettent de délivrer la dose à l’aide de mini-faisceaux dans différents plans de l’espace avec une précision inframillimétrique. Ainsi, la radiochirurgie peut être indiquée pour traiter des localisations cancéreuses extra-crâniennes telles que les cancers du poumon, du foie, du pancréas, de la prostate ainsi qu’aux métastases pulmonaires, hépatiques, osseuses, et ganglionnaires, relevé Dr Ikram Nejjar. Cette nouvelle technique de radiothérapie permet aussi la ré-irradiations en cas de rechute localisée, sans toucher aux tissus avoisinants sains. Le dernier né de cette technologie est une machine dédiée à la radiochirurgie intra et extra-crânienne. Grâce au système Identify, il permet un meilleur repositionnement du patient avec une sécurité optimale du traitement en SGRT (Surface guided radiation therapy). C’est un système qui permet de détecter tout mouvement de la position du patient en cours de traitement et agit en conséquence. Cet appareil est équipé d’un système de tracking : Calypso. Il permet de traiter des cibles mobiles telles que les cancers prostatiques, pulmonaires et hépatiques grâce à l’insertion dans ou à proximité de la tumeur de transpondeurs radio opaques qui émettent des ondes électromagnétiques qui seront repérées par et suivis pendant la séance de traitement via des caméras et un système ayant les propriétés d’un GPS. De même, la dernière génération des appareils de radiothérapie est également équipée du système Hyperarc qui permet le traitement en une seule et même séance de multiples localisations métastatiques cérébrales. La radiochirurgie se positionne aujourd’hui comme un élément incontournable dans les traitements ciblés et personnalisés des cancers. Par Dr Anwar Cherkaoui Lire aussi : Cancer : plus de 50.000 nouveaux cas enregistrés chaque année au Maroc</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : L’après-Covid-19 : quelle diplomatie de la santé ? || subtitle : En se positionnant sur la carte mondiale des vaccins, les États cherchent à améliorer leur image, asseoir leur suprématie économique et, surtout, renforcer leur influence et leadership. La diplomatie du vaccin se place ainsi au cœur de la lutte d'influence géopolitique où chaque pays producteur avance ses pions, quitte à raviver les tensions avec ses concurrents. || body : Par la professeure Raja Aghzadi * Avec la Covid-19, le monde a été surpris par une crise sanitaire inouïe. Cet ennemi invisible a frappé par sa fulgurance, son ampleur et ses implications. Ce virus a mis à genou la terre entière et nous tient en haleine tant par son imprévisible évolution que par son impact. Le début de la fin de la pandémie ? Tout en se gardant de verser dans l’excès d’optimiste, on est certainement sur le chemin de la fin, car il semble que le virus se fatigue, se domestique. Mais il faut rester prudent, en respectant les gestes barrières, car le virus est traître : on ne peut prédire comment il peut muter et resurgir. On avance en tâtonnant, en apprenant à chaque vague de cette pandémie. On est sur une vague d’infection, plutôt que de réanimation et c’est plutôt rassurant. Cela fait deux ans que la Covid-19 rythme, dérègle et perturbe la vie courante. Elle met sous pression les hôpitaux, chamboule les relations en société, cause la faillite des commerces, étouffe l’économie, paralyse le tourisme et complique les déplacements des gens. Deux ans de privation, de contrainte, de yoyo émotionnel, de perturbation mentale, de perturbation scolaire, perturbation des liens sociaux, de violence conjugale et domestique. Durant tout ce temps, le personnel soignant est mis à rude épreuve. Hommage à son engagement et à son dévouement. L’impact de la pandémie sur l’environnement sanitaire est grand, entre ce qui est visible (décès, admissions en réanimation, Covid long et séquelles dont on ne connaît pas tout) et ce qui est moins visible (les retards thérapeutiques pour les maladies chroniques, les malades déprogrammés avec perte de chance de guérison). Et pour cause, des professionnels de santé occupés à traiter la Covid ou eux-mêmes malades. Sans omettre l’impact sur la santé émotionnelle et psychologique. Pendant ce temps, les scientifiques cherchent et se cherchent, et les politiques peinent à trouver une solution adéquate, car il n’est pas évident de faire de la science loin de la pression politique. Or réfléchir dans l’urgence est un exercice difficile, par manque de données, de temps et de recul nécessaires pour analyser les enjeux géopolitiques de la crise. En tout état de cause, s’il y a un avantage à cette épidémie, c’est bien de mettre la santé au-devant de la scène. Il y a une prise de conscience mondiale, pour réfléchir la santé dans sa globalité, sans égoïsme ni concurrence. La moitié de la terre est vaccinée Aujourd’hui, Omicron s’emballe, il est plus contagieux et atteint les enfants, certes, mais en revanche il est moins dangereux, et moins létal. Si les vaccins ont été fabriqués dans un temps record, on en distingue différents types et sans eux, nous n'aurions aucune maîtrise de la durée de la pandémie. Plus de la moitié de la terre est vaccinée avec 9,37 milliards de doses administrées. C’est le fait de le rendre le vaccin obligatoire ou d’instaurer le passeport vaccinal, parfois sujet à discussion, qui est contesté par les mouvements antivax… Le vaccin n’est pas magique, on ne l’a pas assez dit dès le début. On a présenté le vaccin comme le produit miracle qui va sauver la terre de la Covid. Il ne contrôle pas l’épidémie, mais il y a moins de morts, moins de gens en réanimation, incontestablement. Ça peut être un débat de société, entre ceux qui prônent le droit au libre choix, et ceux qui préconisent l’obligation de se protéger et protéger les autres. Le mouvement des antivax pourrait s’atténuer par une communication plus transparente. L’essentiel est de ne pas basculer dans la haine, dans l’idéologie, les connaissances changent et évoluent dans le temps. Force est de constater que les pays riches ont eu le taux de mortalité le plus élevé (3%), surtout dans les EHPAD, où la population est âgée, fragile, isolée, vulnérable psychologiquement et en termes d’immunité. Les pays les moins riches quant à eux ont eu un taux de mortalité de l’ordre de 0,2%. Est-ce une question de population plus jeune, d’immunité, ou de génétique ? Certainement tout cela. Le Maroc, champion dans la gestion de la pandémie Le Maroc a été champion dans la gestion de la pandémie et au moins deux faits marquants le prouvent : 1. L’image du 28 janvier de Sa Majesté le Roi donnant le lancement de la campagne. Ainsi, le Royaume a été parmi les premiers pays à avoir acquis le vaccin, gratuit pour tous, y compris les étrangers. Par conséquent, l’adhésion, l’engouement, l’enthousiasme et l’espoir étaient au rendez-vous. Avec une organisation parfaite et un engagement sans faille du corps soignant, l’opération a été un exemple de réussite au niveau continental et bien au-delà. Plus de 27 millions de Marocains ont reçu la première dose, alors que la troisième dose dépasse seulement 4 millions. Certainement à cause du climat de défiance qui s’installe, d’où la nécessité de trouver une autre approche pour la relance. 2. Fabrication des vaccins : deux dates à retenir. La signature le 5 juillet 2021 d’un accord avec Sinopharm pour que le Maroc puisse fabriquer des vaccins anti-Covid et devenir un hub biotechnologique. Et le lancement le 28 janvier 2022 des travaux de réalisation d’une usine de fabrication de vaccins anti-Covid-19 et d'autres vaccins, un projet structurant qui, à terme, contribuera à assurer la souveraineté vaccinale du Royaume et du continent africain dans son ensemble. De ce fait, trois scénarios possibles de l’évolution de la pandémie sont envisageables. L’issue dépendra du combat entre l’immunité collective et la capacité du virus à la contourner. On peut être dans le : • Rêve : virus éradiqué dans le monde (comme pour la polio) avec une immunité longue et des campagnes de vaccination actives et globales. • Cauchemar : Les variants et les nouvelles souches peuvent contourner l’immunité, ce sera alors la course continuelle aux nouveaux vaccins. • Entre les deux : le virus circulera sous forme endémique. Sachant que la carte mondiale de vaccination correspond à la carte de la pauvreté : là où il y a le plus de pauvres, il y aura le moins de vaccinés. Et c’est parce que ce réservoir persistera que le virus continuera à circuler, condamnant le monde à réfléchir à une équité sanitaire et moins d’égoïsme. Oserons-nous le changement qui s’impose ? D’un côté le vaccin est dit un bien commun de l’humanité. Mais finalement, ça ne se passe pas ainsi. Dans les relations internationales, l’égoïsme est de mise. On assiste donc à une compétition acharnée sur le marché mondial des vaccins. D’autant qu’il s’agit de la plus vaste campagne de vaccination de l’histoire (les dépenses globales peuvent atteindre 157 milliards de dollars en 2025). Une véritable manne financière est en jeu. Du coup, la santé devient un enjeu politique et géostratégique. Quatre laboratoires pharmaceutiques se partageaient le marché mondial des vaccins : Pfizer +Merck (États-Unis), GSK (Angleterre), Sanofi (France). Mais La Covid a permis l’émergence d’autres laboratoires : Spoutnik (Russie), Moderna (États-Unis) ; AstraZenica (Angleterre), Sinopharm (Chine). Seul Pfizer a pu percer. En se positionnant sur la carte mondiale des vaccins, les pays entendent améliorer leur image à l’international, asseoir leur suprématie économique et, surtout, renforcer leur influence et leur leadership. La diplomatie du vaccin se place ainsi au cœur de la lutte des influences géopolitiques où chaque État producteur avance ses pions, quitte à raviver les tensions à l’international. Cette rivalité risque de s’accentuer, tant que la distribution des vaccins n’est pas équitable et que le mécanisme onusien Covax peine à atteindre ses objectifs. Lancé il y a un an, ce mécanisme a permis la distribution d’un milliard de doses. Mais avec une meilleure orchestration et une plus grande solidarité entre les États, l’impact aurait été plus fort et plus pertinent au niveau sanitaire, économique, mais aussi humain. Le rôle de la diplomatie de la santé est de nouveau d’actualité, sauf qu’aujourd’hui, avec la crise Covid, il y a effervescence et accélération de l’histoire. Du temps de la peste, la quarantaine, coûteuse pour le commerce, a poussé aux premières conférences pour la santé globale. Lors de la guerre froide, les deux rivaux s’engagent dans la santé internationale, qui devient ainsi un outil au service de leurs positions idéologiques. Cuba a spécialisé sa diplomatie dans la santé depuis 1959 et la met en priorité gratuite pour tous pour accroître son influence idéologique. L’apparition du VIH dans les années 1980 a fait un ravage dans le monde. Une fois de plus, la santé est devenue un enjeu majeur sur le plan sécuritaire, économique et militaire, inquiète les Américains et poussant à la création d’ONU-Sida. Renforcer la diplomatie sanitaire À l’avenir, la diplomatie sanitaire devrait donc prendre plus d’importance pour rétablir un équilibre entre l’humain, son environnement et l’économie. Les changements climatiques provoqueront des crises à répétition. On devra apprendre à vivre avec, avec résilience et agilité, avec des politiques publiques orientées vers une économie de vie. Il faut aussi renforcer les missions de protections des populations, en régulant les flux migratoires, et en aidant les personnes bloquées aux quatre coins du monde. Il faut également anticiper les négociations sur les médicaments, les dispositifs médicaux, les vaccins et autres et être partie prenante dans les répartitions et les délocalisations. De même s’impose une refonte des systèmes de santé pour aller de l’urgence Covid à la souveraineté. Cette refonte repose principalement sur : 1. Des ressources humaines fortes, suffisantes et bien réparties et adaptées aux nouvelles technologies. 2. Une couverture sanitaire universelle, un chantier lancé par Sa Majesté le Roi. 3. Une bonne gouvernance moderne mettant le citoyen au centre des préoccupations. 4. Une politique de prévention intersectorielle avec une vision holistique. 5. Et une recherche forte et orientée pour une industrie pharmaceutique autonome et autosuffisante. Si le droit à la santé est un fondement essentiel de la dignité humaine, on doit retenir que ce virus circulera toujours, sans frontières. Et les politiques publiques devront s’orienter plus vers la sécurité de l’humain et la promotion de l’économie de vie. Par ailleurs, on ne peut pas assister en spectateur à ce jeu d’influence, dépourvu de moyens et de capacités. Au contraire, on doit se protéger des effets collatéraux et être un sujet et non un objet dans l’échiquier mondial. Il y a nécessité d’un consensus sur la gestion des questions mondiales sanitaires étroitement liées aux questions environnementales. Le «global health» s’impose plus que jamais. * Chirurgienne praticienne, spécialisée dans les cancers du sein, ex-membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Séisme d'Al Haouz : La synergie du leadership et du patriotisme || subtitle : None || body : Kamal El Alami, Directeur général adjoint du Groupe Le Matin Le vendredi 8 septembre 2023, un violent séisme de magnitude 7 sur l’échelle de Richter a frappé la chaîne montagneuse rocheuse de l’Atlas, à la commune d’Ighil dans la province d’Al Haouz . Ce tremblement de terre a été ressenti pratiquement sur tout le territoire national et a créé un sentiment de frayeur, même dans les grandes villes éloignées. Sur un rayon de 100 km autour de l’épicentre, le tremblement de terre a ravagé une large zone rurale qui compte plus de 2.000 villages enclavés dans les montagnes et dont les techniques de construction sont ancestrales, basées sur les matériaux locaux et sans mesures anti-sismique. Cette architecture séculaire fusionne avec une nature préservée dans un écosystème rare de nos jours qui donne un cachet fascinant au Maroc du Grand Atlas . Le charme de ces beaux villages des cimes des montagnes est rehaussé par la simplicité, la bonté et la piété des nobles habitants qui les occupent. Une population à la foi inébranlable qui a su rester digne dans l’adversité du séisme et face aux malheurs des pertes humaines et matérielles qui ont attristé les cœurs de toute une planète compatissante et solidaire. Tel un seul corps, le Maroc s’est mobilisé, toutes composantes confondues, de manière immédiate, spontanée et harmonieuse afin de venir en aide aux concitoyens des zones sinistrées. De manière diligente, Sa Majesté le Roi a tenu le 9 septembre une séance de travail comparable à un conseil de guerre qui implique toutes les instances et les autorités concernées afin de s’enquérir de l’avancement des multiples actions déjà déployées, renforcer les ressources mobilisées et décider des mesures de coordination et d’accompagnement nécessaires à cette première phase. Les citoyens marocains ont prouvé encore une fois leur patriotisme par un élan de solidarité incroyable qui a ébahi le monde et instauré un exemple à suivre. Les patriotes ont engorgé les centres de don de sang, vidé les rayons des hypermarchés et sillonné les routes qui mènent vers les zones sinistrées. L’engagement populaire était omniprésent de Tanger à Lagouira . De même, vu l’ampleur des dégâts, les dons numéraires ont foisonné vers le numéro de compte bancaire du Fonds spécial mis en place pour la gestion des effets du tremblement de terre . Les associations et fondations ont pu canaliser les aides populaires en coordination avec les forces militaires et les autorités engagées sur le terrain sans interruption durant toute la période critique. Ces structures restent mobilisées durant la période de transition vers la reprise d’une vie normale. Sous le leadership de son Souverain, le Maroc a remué ciel et terre en mobilisant ses différentes forces armées, forces de l’ordre, Protection civile, secouristes volontaires, citoyens et équipes des pays amis afin de secourir les personnes piégées dans les montagnes. L’expertise du Royaume à travers ses déploiements dans les zones enclavées ou de sinistres au Maroc et à l’étranger a largement contribué à l’agilité et l’efficacité de sa réactivité face à la catastrophe subie. De même, les équipements de pointe dont il dispose ont permis de quadriller de manière efficace des zones inaccessibles par voies normales. Ainsi, les hôpitaux de campagne déployés ont permis une prise en charge rapide des blessés et des traumatisés, les centres de coordination ont veillé à la bonne couverture des besoins de tous les villages impactés, les hélicoptères et drones ont quadrillé la zone apportant évaluations, aides et secours et les engins de terrassement ont ouvert les chemins bloqués. En plus, l’autorisation de la libre circulation dans les zones sinistrées a encouragé les citoyens volontaires à affluer dans les villages touchés en apportant aides et soutiens moral et physique dès les premières heures du drame. Malgré les risques d’éboulement et les fréquentes répliques sismiques, les patriotes marocains de tout statut, confession et origine ont répondu à l’appel du cœur et de la fraternité afin de soutenir et réconforter les populations affectées. En un temps record, toutes les urgences ont été prises en charge, dont l’hébergement provisoire dans des tentes et la reprise des classes d’enseignement. Sa Majesté le Roi a même octroyé le statut de pupille de la nation aux orphelins de cette catastrophe naturelle et a engagé les pouvoirs publics dans des indemnisations honorables et une reconstruction responsable et fidèle à l’esprit et à la culture de la région pour une enveloppe estimée à 8 milliards de dirhams. En plus, un budget titanesque de 120 milliards de dirhams sera mobilisé sur cinq ans afin de refaçonner les régions concernées de manière durable et révolutionnaire, digne de la renommée du Maroc actuel. La gouvernance exemplaire de cette crise porte un sceau Royal et révèle un Maroc souverain dans ses décisions, stratège dans ses actions, bien outillé et organisé dans sa mobilisation et surtout fort de son Roi visionnaire et de son peuple patriote. Cet alignement des étoiles n’est pas le fruit du hasard, mais trouve toute sa source dans la synergie entre une vision claire et un travail acharné et méthodique dans divers domaines et nourrissant ainsi la locomotive du codéveloppement.</s>
<s>Vous trouverez ci-dessous un article de presse sur chroniques [INST] Rédiger un article de presse sur le thème chroniques [/INST] title : Archétypes du féminin || subtitle : Les passages concernant des femmes dans le texte coranique sont nombreux et la Sourate 19 porte le nom de Marie (Maryem), qui en est l’une des figures les plus emblématiques. Il serait du plus grand intérêt de prendre en compte l’ensemble de ces récits pour appréhender les valeurs qui sont attachées à la représentation du féminin, dans toute sa complexité, mais aussi sa grandeur qui sera magnifiée par leur interprétation dans la culture soufie. || body : Par Faouzi Skali Dans les différentes aires de la civilisation musulmane, il a souvent été question, et en particulier dans les époques les plus récentes, du statut des femmes au sein de celles-ci, et de quelle manière ce statut pourrait et devrait être revisité et revalorisé. Il s’agit là d’approches juridiques et socio-politiques d’une grande importance, et le Maroc a joué, on le sait, un rôle éminent en la matière. La plupart des interprétations relativement récentes des textes scripturaires se font dans une telle optique, y compris d’ailleurs lorsque celles-ci émanent de lectures idéologiques qui s’opposent à l’évolution d’un tel statut, sans vouloir prendre en considération que la jurisprudence (al fiqh) n’a en principe d’autres vocations que d’adapter en permanence les principes fondamentaux de la loi religieuse aux circonstances des temps et des lieux. Il est cependant assez rare que tout en maintenant cette dynamique de débat, qui de par sa nature même se renouvelle sans cesse sur le plan juridique, cette question soit également élargie à d’autres dimensions, en l’occurrence culturelles et spirituelles. Les représentations culturelles que l’on peut avoir des femmes et du féminin ont nécessairement un impact direct sur la façon dont celles-ci s’incarnent dans des valeurs sociétales. En l’occurrence, il est assez rare de trouver des études sur le symbolisme ou les archétypes du féminin dans les textes scripturaires et plus généralement dans la pensée et la littérature musulmanes. Des travaux et essais remarquables ont été produits par Mme Asma Lamrabet et précédemment par la regrettée Mme Anne-Marie Schimmel, et je voudrais ici leur rendre hommage. Cette approche peut s’exprimer d’une façon multiple et en l’occurrence par une méditation – étude sur les figures du féminin dans le texte coranique et en l’occurrence les interprétations qui en ont été données par la littérature et la poésie soufies à travers les âges, jusqu’à aujourd’hui. Les passages concernant des femmes dans le texte coranique sont nombreux et la Sourate 19 porte le nom de Marie (Maryem), qui en est l’une des figures les plus emblématiques. D’autres figures comme la reine de Saba (dont certaines traditions nous rapportent son nom,  Belqis), la femme d’Al Azîz (appelée aussi dans ces mêmes traditions Zulaykha), Sâra la femme d’Abraham, Hâjar sa concubine, la mère et la sœur de Moïse ou encore Assia, l’une des quatre femmes parfaites selon le Prophète (PLS), qui était épouse du Pharaon, la fille de Shu’ayb (identifié dans la Bible à Jéthro)  qui deviendra l’épouse de Moïse, les femmes des Prophètes Noé et Loth... et d’autres épisodes concernant des femmes sans que celles-ci ne soient nommées. Il serait du plus grand intérêt de prendre en compte l’ensemble de ces récits pour appréhender les valeurs qui sont attachées à la représentation du féminin, dans toute sa complexité, mais aussi sa grandeur qui sera magnifiée par leur interprétation dans la culture soufie. Cette représentation va s’enrichir des grandes figures féminines qui ont vécu auprès du Prophète (PLS), parmi ses épouses et compagnonnes, comme Umm Salâma, Nusayba Bint Ka’ab ou encore ar Rûmisâ’ Umm Salîm. Puis ensuite par une grande présence spirituelle des figures féminines à différentes époques de l’histoire, dont la plus emblématique est celle qui a été appelée par Louis Massignon la «Marie Madeleine de l’Islam», Rabi’a al Adawiya, grande poétesse mystique. Outre ces premiers siècles dans le berceau oriental, l’expression féminine de la spiritualité apparaîtra avec force en Andalousie. C’est sans doute Ibn Arabî qui saura le mieux en expliciter toute la potentialité symbolique. La façon dont Ibn Arabî a déployé cette conception magnifiée du féminin, en l’occurrence dans son œuvre poétique «turjumân al ashâq» (L’interprète des désirs) est d’une grande conséquence sur le plan social. Elle transcende l’approche juridique pour évoquer chez une femme sa dimension personnelle et spirituelle. Cette approche, liée à d’autre influences, a institué en Andalousie une culture et une littérature courtoises dont les valeurs se sont transmises ensuite, selon Denis de Rougemont, un spécialiste en la matière, à travers la poésie et les chants des trouvères et troubadours en Europe. Ce statut spirituel et non pas seulement juridique des femmes a un rôle majeur dans la transformation des perceptions des valeurs qui lui sont attachées. Il s’est non seulement propagé par les interprétations des textes fondateurs, mais aussi à travers l’art et la culture. Ibn Arabî rapporte dans ses rûh al quds et al durra al fâkhira les notices biographiques de quatre femmes qu’il considéraient parmi ses maîtres, dont Fâtima de Cordoue. Plusieurs femmes ont entrepris depuis peu cette approche spirituelle dont l’enjeu n’est pas seulement social mais aussi, pour l’ensemble du monde musulman, civilisationnel. Après une approche sociale et juridique donnée en exemple comme un modèle de réussite, notre pays pourrait entamer ce vaste chantier de réinterprétation de nos représentations culturelles et spirituelles qui peuvent être fondatrices d’un nouveau modèle sociétal. Nous y reviendrons.</s>