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when there's a will there's a way quien la sigue la consigue crois en tes rêves the future is in your hands ce sont des phrases qu'on entend qui nous guident qui nous aident aussi dans notre cheminement de vie pour ma part ce sont des phrases que j'utilise au quotidien et aujourd'hui je vous invite à les partager avec moi donc bienvenue welcome bienvenidos aujourd'hui ans maman d'un merveilleux poupon de cinq mois et demi d'une fillette pimpante d'énergie de quatre ans et demi mariée depuis bientôt neuf ans directrice et propriétaire d'une école non subventionnée pré-scolaire primaire trilingue privée ici à sainte-marie également je suis conseillère municipale depuis maintenant sept ans j'œuvre aussi au sein de certains comités comme la politique familiale les loisirs la politique culturelle des fois je fais partie aussi bref ce sont mes codes ma vie la famille le développement de notre région l'entrepreneuriat et la culture sous toutes ses formes aujourd'hui j'ai décidé d'enlever mes lunettes d'adulte et de vous charmer de la façon dont je me laisse charmer par les enfants au quotidien c'est beau des enfants hein c'est beau c'est simple c'est naturel je mets un chapeau parce que je révèle plusieurs chapeaux mais aussi aujourd'hui cet après-midi je vous invite à vous lever on vient de déjeuner on veut digérer donc tout le monde levez-vous faites-vous du bien on va se dégourdir un peu à la manière des enfants tout le monde tout le monde sans exception vous allez répéter après moi hello bonjour buenos d as on fait comme les enfants good day guten tag konichiwa ciao shalom dobry dzie et on fait comme tous les enfants hello to all the children of the world c'est beau ça fait du bien vous pouvez vous asseoir bravo tout le monde ça fait du bien parfois d'enlever ses lunettes d'adulte de redevenir enfant je crois qu'on ne se le permet pas assez en tant qu'adultes on est toujours dans notre routine dans notre quotidien lever boite à linge faire les sacs etc pour ceux qui sont encore à cette phase-là -- présentement j'en suis à cette phase de ma vie -- donc on est beaucoup dans notre quotidien mais pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas se laisser le temps nous les adultes un peu de vivre un peu comme les enfants un peu au quotidien donc la simplicité a toujours sa place lorsque j'avais sept ans j'ai débuté mon aventure avec les danseurs de sainte-marie vous voyez ma belle photo donc c'était moi vivre la culture à travers la danse l'apprentissage des langues des mots dans toutes sortes de langues connaître des gens d'autres pays faire des voyages ici au canada puis ailleurs ce sont toutes des expériences qui m'ont forgée qui ont fait qui je suis aujourd'hui et puis j'aimerais ajouter qu'aujourd'hui même après ans aujourd'hui même ce matin c'est ma petite fillette de quatre ans et demie félicia qui a débuté son parcours au sein de l'école de danse manigance anciennement des petits danseurs j'en suis très fière pour moi c'est en même temps un retour aux sources et puis c'est une belle fierté et puis je remercie aussi lise sirianni qui est une des grandes partenaires de l'événement d'aujourd'hui qui a été beaucoup présente pour moi lors de mes premières années au sein de l'école de danse des petits danseurs bon entrons maintenant dans le vif du sujet l'éducation pourquoi est-ce que l'éducation c'est un secteur c'est un sujet si fascinant selon vous parce que c'est un sujet d'actualité qui nous touche tous de près ou de loin qu'on aime l'école ou qu'on l'aime moins à l'occasion l'éducation est un secteur porteur de croissance économique future qui peut procurer des bénéfices à toutes les régions du canada d'un océan à l'autre et à toutes les communautés quelque soit leur taille selon plusieurs études le canada va connaitre une grave pénurie de travailleurs qualifiés d'ici ans la pénurie va toucher toutes les sphères d'activité des postes de gestion des poste de professionnels postes techniques spécialisés les scientifiques aussi a l'heure actuelle au canada l'immigration est à l'origine de de la croissance de la main-d'œuvre puis d'ici la fin de la décennie ça va être de la main-d'œuvre qui va provenir de l'immigration c'est quand même assez incroyable comme chiffre les étudiants internationaux forment un excellent bassin de main-d'œuvre hautement qualifiée et spécialisée qui peut répondre aux besoins actuels et futurs du marché du travail notre belle région de la beauce ne fait pas exception à cette règle-là notre relève devra être forte polyvalente bilingue et même plus encore puis prête surtout à affronter les réalités linguistiques et technologiques qui nous entourent ce qui était pas si longtemps vrai de dire bon on est dans la région de la beauce l'anglais c'est important oui mais plus tard je n'aurai pas nécessairement besoin d'être bilingue ce ne sera pas vrai pour les générations futures regardez un enfant de ans manipuler des petits jeux électroniques en répondant à toutes sortes de questions qui sont en anglais regardez un enfant d'âge préscolaire manipuler un ipad vous viendrez m'en reparler regardez un enfant de - ans effectuer une conversation skype avec des enfants d'autres pays puis je vous le conjure je vous le dis la maîtrise de l'anglais est essentielle en apprendre les langues c'est apprendre le monde il ne faut pas se leurrer c'est vrai apprendre les langues c'est s'ouvrir des portes apprendre les langues c'est connaitre les autres c'est les comprendre c'est éviter de rire pour des préjugés c'est même avoir de l'empathie dans certaines circonstances j'aimerais vous faire part de certaines idées préconçues en lien avec l'apprentissage des langues que je dois débattre encore à l'occasion mais qui sont tout simplement vraies on dit qu'il faut être intelligent pour apprendre les langues oui il y a une certaine aptitude intellectuelle qui est nécessaire pour apprendre la grammaire le vocabulaire mais l'usage de la langue s'acquiert comment il s'acquiert par la pratique par l'imprégnation l'immersion apprendre plusieurs langues aussi c'est risquer la confusion linguistique c'est sûr que la compétence linguistique des fois dans certaines langues il y a des mots qui s'apparentent des mots qui se ressemblent quand on montre plusieurs langues à un enfant au début il va se tromper il va pouvoir faire une phrase francophone anglophone hispanophone une phrase mélangée mais avec le temps tout se catégorise dans le cerveau de l'enfant et c'est ça qu'il faut comprendre de manière générale des études montrent qu'apprendre une langue étrangère rend non seulement meilleur dans sa propre langue mais développe aussi des capacités cognitives qui sont bénéfiques à l'acquisition des autres disciplines donc cet élément est important à considérer apprendre une langue on dit que ce serait long et ennuyeux long peut-être si on veut se perfectionner si on veut apprendre sur la linguistique se spécialiser mais plus tôt on va être capable d'apprendre d'autres langues plus tôt on va montrer à l'enfant que les langues c'est l'ouverture sur le monde et plus tôt on va commencer à faire l'immersion moins ce sera difficile pour l'enfant parce qu'un enfant vous savez le cerveau d'un enfant c'est comme une éponge oui donc je le vis au quotidien je côtoie des enfants au quotidien qui apprennent trois langues qui vivent dans trois langues et puis quand un enfant de ans ans vient me voir puis qu'il ne se rappelle plus s'il a répondu à la question en anglais en français ou en espagnol ou qu'il y en a qui vient me voir et qui se dit mrs boissoneau last night i dreamt in english mme boissoneau la nuit passée j'ai rêvé en anglais je vous le conjure ça veut dire que c'est bon signe apprendre les langues en bas âge on rit trop souvent de fait que l'on ne comprend pas parce que l'on ne prend pas le temps de s'attarder à comprendre chaque culture est bien particulière et tant et si longtemps que les générations ne seront pas capables de se comprendre entre elles il va toujours y avoir des conflits de là l'importance de l'ouverture sur le monde et l'appropriation des langues l'éducation est une priorité culturelle oui c'est un fait mais à mes yeux de directrice l'éducation c'est aussi ce qui fait vivre l'imagination de l'enfant sa créativité dire à un enfant d'âge préscolaire aujourd'hui on va apprendre les couleurs en trois langues c'est une chance mais de lui dire today we're going to learn the colours at the circus do you want to follow me in my adventure là l'enfant va faire ouaaah yes mrs boissoneault donc toujours un contexte c'est ça qui est important aussi de faire vivre la créativité de l'enfant souvent on veut se rappeler de notre première représentation de notre premier beau bricolage qu'on montrait à nos parents de notre première chanson qu'on a apprise par cœur et qu'on était content d'aller montrer à papa maman mais ces éléments-là ces traces de vie sont en lien avec deux éléments l'estime de soi et la créativité la créativité de l'enfant est fondamentale et il ne faut surtout surtout pas la brimer en tant que maman je pourrais dire que parfois ce n'est pas toujours évident de gérer la créativité d'un enfant des pots de peinture échappés par terre toutes sortes de petits morceaux de papier découpés de la colle sur le mur ça m'est arrivé à l'occasion aussi il faut gérer avec la créativité de l'enfant mais surtout il ne faut pas la brimer un fait auquel j'ai dû faire face ces dernières années c'est le manque de créativité chez certains enfants et des fois c'est attristant dans une cour de récréation à quoi est-ce qu'on peut jouer devant un écran d'ordinateur blanc qu'est-ce qu'on peut écrire c'est quoi notre rôle à nous en tant qu'éducateurs en tant que professionnels c'est de donner des outils aux enfants c'est de les outiller de leur donner des stratégies d'apprentissage donc je leur dis allez les amis inventez-vous des solutions s'il faut que vous créiez un rap pour apprendre vos tables de multiplication allez-y mais faut trouver des solutions plus grand sera votre esprit créatif plus facile sera votre adaptation à affronter toutes sortes de réalités et à trouver des solutions pertinentes une fois rendus à l'âge adulte ce qui m'attriste aussi parfois de voir ce sont des enfants d'âge préscolaire qui ont déjà à cet âge-là peur de se tromper ils frappent un mur ils ont peur de se tromper ils n'osent pas parler leur créativité est déjà brimée à cet âge-là donc l'enfant comme l'adulte doit comprendre que se tromper le comprendre puis l'affirmer c'est une grande vertu pourquoi parce que ça permet l'avancement et le dépassement de soi on soupçonne encore qu'einstein se serait trompé sur la théorie de la relativité encore en ben ce doute ça fait en sorte que certains sont encore en train de travailler à la peaufiner cette théorie-là donc pour dire que l'avancement n'est jamais terminé il faut le comprendre aussi de nos jours avoir une superbe mémoire n'est plus nécessairement ce qui est valorisé la preuve je n'ai pas appris mon texte par cœur aujourd'hui les ordinateurs contribuent à laisser de la place au cerveau humain pour opérer différemment ceux qui vont savoir se démarquer au xxie siècle seront ceux qui auront réussi à laisser place à la créativité et à l'innovation la croissance massive des réseaux sociaux plus le développement des technologies en sont des preuves on ne peut plus concrètes se démarquer c'est savoir faire avancer les idées savoir faire avancer les idées des gens en leur fournissant des preuves concrètes aujourd'hui je vais vous démontrer le parallèle entre le développement d'une communauté qui s'apparente beaucoup au développement d'un enfant le développement d'une communauté repose sur les idées de tous et chacun quand on parle du développement d'une communauté aujourd'hui on parle de villes et villages en santé on peut parler de défi santé on parle aussi de développement local de développement social on peut parler du développement de beaux parcs aussi ici en région quand on regarde un enfant on parle de son développement on parle de sa capacité à socialiser on parle aussi de sa motricité de son développement de sa capacité à mobiliser des gens et dieu sait qu'il n'y a pas meilleur qu'un enfant pour savoir mobiliser des gens si un enfant est capable d'apprendre à marcher une communauté est aussi capable d'unir ses forces de se tenir debout puis de déployer toutes ses énergies vers des buts communs un enfant qui est exposé à toutes sortes de situations toutes sortes d'expériences enrichissantes pour permettre à son cerveau de créer des liens encore plus de qualité la communauté pour évoluer dans ses échanges a besoin de voir participer ses citoyens et de les voir se concerter pour pouvoir exécuter son pouvoir d'agir et le besoin d'un lien de confiance très très très fort entre elle et ses citoyens comme vous pouvez le voir dès la naissance aussi l'enfant développe un lien de confiance très très fort avec ses parents le plus beau lien de confiance c'est lorsqu'il est mis dès sa naissance sur le sein de sa maman donc tout comme un enfant qui a besoin de parents réconfortants et présents qui lui servent de guides pour pouvoir cheminer pour pouvoir s'épanouir une communauté se doit d'avoir des bases solides des axes de référence auxquels l'on peut se fier s'associer pour partager pour développer pour faire avancer des dossiers la confiance et la sécurité contribuent à l'autonomie d'une part puis d'autre permet de faire face à des défis de taille comme apprendre à marcher pour un enfant ou tout simplement savoir développer de beaux projets comme la construction de complexes culturels et sportifs ici à sainte-marie comme je l'ai dit un petit peu avant le cerveau de l'être humain est en constante évolution donc l'enfant se développe rapidement la génération y puis les générations qui vont suivre se développent très très vite on pourrait dire à la vitesse d'un tweet il faut être très rapide et compétitif pour pouvoir faire face à la vitesse de la communication et de l'information de nos jours les générations se succèdent mais attention les prochaines ne se ressembleront peut-être pas toujours les valeurs changent aussi les façons de travailler aussi en tant qu'employeur il faut se faire un devoir de comprendre ces réalités puis de faire en sorte que les employés se sentent stimulés et valorisés dans leur travail il faut innover dans notre façon de travailler et surtout écouter le défi entrepreneurial doit être présent en toutes circonstances pourquoi parce qu'il alimente les idées soyez un modèle pour vos employés soyez aussi un modèle pour vos enfants puis pour tous ceux que vous côtoyez devenir un excellent chef c'est comme devenir parent c'est un apprentissage quotidien et permanent même si certaines personnes ont de meilleures prédispositions pour devenir de bons parents ou de bons leaders on ne devient pas leader on ne naît pas leader on le devient avec le temps appliquez-vous donc chaque jour à améliorer les qualités que je vais vous dire et assurément tôt ou tard vous obtiendrez de la part de votre équipe de la part de votre famille aussi des résultats exceptionnels établissez et communiquez clairement vos objectifs dites les raisons pour lesquelles vous voulez atteindre ces objectifs soyez transparent dans la façon dont vous vivez et que vous communiquez utilisez une communication rétroactive ce qui veut dire vérifiez toujours si ce que vous avez dit a été perçu de la façon dont vous vous le percevez pour vous-même soyez un modèle par vos actions vos actions doivent être en harmonie avec vos paroles c'est un beau défi entrepreneurial à relever au quotidien et c'est un beau défi aussi en tant que parents à relever au quotidien devenir leader en matière de technologies est un autre défi de taille auquel il faut faire face regardez cette image elle parle beaucoup non de un elle nous dit que la technologie ça s'acquiert maintenant peu après la naissance c'est pratiquement devenu un jouet fondamental de deux il y a un petit vent de panique qui souffle à l'intérieur de moi quand je vois cette image-là l'individualisme ça me dit que maintenant c'est difficile de regarder un ipad et de communiquer en même temps notre défi actuel c'est de cohabiter avec les technologies afin qu'elles deviennent des outils de performance et d'avancement elles ne doivent pas enlever le fait que nous sommes d'abord et avant tout des êtres humains la facilité d'accessibilité et la rapidité sont les deux mots d'ordre puis gare à ceux qui ne seront pas efficaces ils vont être pointés du doigt sur les médias sociaux est-ce qu'on veut être comme obélix puis astérix puis continuer à vivre dans notre réserve comme de vrais gaulois ou est-ce qu'on est prêts à oser changer oser aller de l'avant autant du côté social que technologique pour permettre aux futures générations de comprendre que nous vivons tous dans le même bateau gens d'affaires jeunes entrepreneurs gens d'ambition take a chance n'ayez jamais peur de ce que vous avez en tête la peur c'est vous qui vous la créez je termine en vous disant you have to go confidently in the direction of your dreams and live the life you've ever imagined je vous remercie beaucoup de votre attention et souvenez-vous toujours que vous êtes proactifs merci
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est-ce qu'il y a des indépendants dans la salle levez la main les indépendants je ne vois pas bien mais je vois quand même quelques mains qui se lèvent est-ce que parmi vous il y en a qui ont déjà expérimenté le coworking une main deux mains en fait le coworking ça repose sur deux principes le premier principe c'est partager des espaces de travail et de former un réseau une communauté et ce réseau va favoriser les échanges va favoriser l'entraide va favoriser la créativité c'est une idée toute simple et on se demande comment on n'y a pas pensé avant le coworking c'est né en à san francisco et en fait ce qui a favorisé l'émergence du coworking c'est l'essor des nouvelles technologies maintenant avec votre ordinateur vous êtes devenu complètement mobile vous pouvez aller n'importe où un clic et vous avez accès à tout votre bureau et vous avez accès à toute l'information à toutes les connaissances du monde c'est l'équivalent de bibliothèques entières et vous êtes connecté au monde entier dans ces conditions vous pouvez vous mettre n'importe où pour aller travailler est-ce qu'il y en a parmi vous qui prennent le train moi je l'ai pris pendant pas mal de temps et j'ai été frappée de voir comme avant même d'arriver au travail la plupart de gens sont déjà en train de travailler avec leur ordinateur dans le train alors les trains ne sont pas des espaces de coworking mais qui sait un jour ça va devenir des espaces de coworking en fait tout est possible je continue avec les questions est-ce qu'il y en a parmi vous des abonnés à mobility personne bien vous avez tort moi j'ai expérimenté ça pendant deux ans parce que je n'avais plus de voiture et c'est absolument génial d'abord j'avais des voitures beaucoup mieux que celles que j'ai maintenant et puis j'avais zéro souci je vous encourage à vous intéresser à ce que propose mobility peut-être aurais-je plus de succès avec ma deuxième question y en a-t-il parmi vous qui ont déjà vécu ou qui vivent actuellement en colocation des souvenirs d'étudiant peut-être alors quand vous aurez expérimenté mobility et quand vous avez vécu en colocation en fait vous viviez vous pratiquiez l'économie collaborative l'économie collaborative c'est un état d'esprit en fait ça se base sur la consommation et sur le mode de vie quand vous partagez une voiture vous êtes dans la consommation collaborative on vous propose un bien plutôt que de l'acheter vous l'utilisez on optimise les ressources quand vous vivez en colocation vous êtes dans un mode de vie collaboratif plutôt que d'avoir chacun son appartement on partage le même appartement on partage la cuisine on partage le salon on fait le ménage à tour de rôle c'est un mode de vie collaboratif on mutualise les ressources avec le coworking on est dans la même logique dans un espace de coworking vous avez des places de travail vous avez les connexions wifi vous avez une photocopieuse imprimante scanner une cuisine où vous pouvez vous faire à manger en bref tout ce qu'il vous faut pour travailler en compagnie d'autres coworkeurs le coworking c'est une réponse à la crise économique l'économie collaborative aussi ce sont des réponses à la morosité ambiante à la méfiance et à la défiance comment ça se passe dans un espace de coworking dans un espace de coworking vous allez chercher et trouver la solution qui vous convient la plupart du temps les coworkeurs ce sont des indépendants il y a plusieurs types d'indépendants vous pouvez être indépendant à fond et avoir besoin d'une certaine régularité d'une structure mais pas forcement être prêt à investir dans des structures fixes et très coûteuses donc vous choisissez de venir à plein temps dans un espace de coworking vous avez votre bureau vous pouvez disposer d'un meuble de rangement et vous avez tous les outils technologiques de base nécessaires pour pouvoir mener à bien votre travail peut-être que vous n'avez pas envie de passer tout votre temps dans un espace de coworking comme vous l'aviez peut-être fait dans une autre moi je l'avais fait dans une autre vie en travaillant dans un bureau ça ne m'a pas tellement convenu en fait donc dans un espace de coworking vous pouvez aussi choisir de venir pour casser un peu la solitude du travail à la maison pour rencontrer d'autres personnes pour confronter vos avis avec les avis des autres coworkeurs vous pouvez venir à mi-temps quand on est indépendant on peut se retrouver dans une configuration où on est très occupé on doit beaucoup bouger et on a besoin de solutions qui soient flexibles dans un espace de coworking vous pouvez choisir de venir à la journée il y a des packs de quatre journées dix journées à ce moment-là quand vous en avez besoin vous vous inscrivez sur un agenda on line et vous réservez votre place à l'espace de coworking tout cela vous pouvez le varier sur du long terme ou sur du court terme et quand vous avez trouvé la bonne formule comment ça se passe dans un espace de coworking en principe quand vous y arrivez c'est pour travailler bien je vous assure que certains jours je défie la personne qui débarque à l'espace simplon à martigny de savoir si dans les locaux il y a une trois ou huit personnes qui y travaillent on entendrait voler des mouches la concentration est à son maximum c'est comme dans une bibliothèque chacun est concentré dans son travail et d'ailleurs souvent les coworkeurs me disent que c'est la concentration du voisin qui déteint sur lui et qui lui permet d'aller jusqu'au bout de son travail et d'avancer et de ne pas se laisser distraire par toutes sortes des choses d'autres jours c'est une véritable ruche ça discute dans tous les sens ça échange dans un espace de coworking vous avez toute une communauté de ressources des gens qui sont complémentaires qui ont envie d'échanger des gens qui ont des talents et à un moment donné forcément ces gens vont entrer en contact et ces gens échangent ces échanges peuvent prendre plusieurs sortes dans mon espace de coworking j'ai une personne qui sera peut-être appelée un jour à faire un rapport d'activité sur son travail sur sa petite entreprise pour bien faire elle va décider de le faire en français et en allemand elle parle et maîtrise l'allemand pas de problème elle prépare son rapport d'activité et au dernier moment elle se dit quand même l'allemand n'est pas ma langue maternelle ça serait bien que je puisse trouver quelqu'un qui me relise tout ça il y a un traducteur dans mon espace de coworking cette personne va lui demander de jeter un petit coup d'œil sur son travail d'avoir un petit feedback de faire quelques corrections éventuellement ce traducteur il n'y a pas très longtemps qu'il est installé et depuis quelque temps il a commencé à s'organiser pour faire son site internet il a rencontré un webmaster qui est en train de faire le travail avec lui mais ce n'est pas simple même que vous avez quelqu'un qui le fait vous leur devez fournir des textes des images et ce qu'il se passe pour lui un moment donné il ne savait plus très bien et se disait les images qu'est-ce que je mets ce que je peux mettre comme onglets qu'est-ce qu'il y a comme thème etc depuis peu il y a un webmaster qui fréquente l'espace de coworking alors lui il ne va pas faire le site du traducteur mais par contre quand il a entendu parler de ses problèmes avec son site il lui a donné des conseils il lui a dit fais attention ne mets pas trop de textes fais en sorte que chaque page soit bien accessible facilement que l'internaute sache où il en est dans le site ça lui a rendu de précieux services ce webmaster comme il est nouveau il vient d'ouvrir sa boîte de faire sa start-up quand il a des mandats pour des clients des fois il est un peu coincé avec les histoires de graphisme parce que ce n'est pas son métier il préfère programmer s'occuper de ce qu'il y a derrière mais le graphisme ce n'est pas son métier il n'y a pas de graphiste dans mon espace de coworking mais bon il a essayé de demander aux autres est-ce que par hasard tu connaîtrais un graphiste qui pourrait m'aider et je connais un graphiste avec qui je travaille régulièrement et je lui ai donné son adresse et désormais il travaille avec ce graphiste et ce graphiste il aura peut-être besoin d'une traduction et ça continue à circuler comme ça dans tous les sens ce n'est pas de gros jobs il n'y a pas de circulation d'argent on est dans l'entraide pure et simple je t'aide un jour demain tu aides quelqu'un d'autre et après-demain ce quelqu'un d'autre va peut-être me renvoyer l'ascenseur c'est une formule c'est l'entraide elle se passe d'une façon très informelle presque tous les jours une autre formule est le troc vous savez tous ce que c'est les gens qui fréquentent les espaces de coworking sont très souvent des gens qui sont dans la communication et quand on écrit des textes ça peut être utile de pouvoir se les faire relire moi j'écris des textes dans la boîte où j'ai bossé avant on payait de relecteurs officiels pour faire ça maintenant je n'ai personne j'ai des gens à qui demander ponctuellement mais ils ne sont pas toujours disponibles il y a une autre personne au simplon qui fait de la communication et qui écrit et régulièrement on se fait relire nos textes c'est du troc alors le traducteur avec son site internet il s'est dit il faut que je fasse une campagne google adwords mais il n'a jamais fait ça les réseaux sociaux ne sont pas son truc du coup il en a parlé et s'est rendu compte qu'il y avait une spécialiste en communication sur le web comme elle est très occupée elle ne va pas pouvoir prendre du temps vraiment sur son temps de travail professionnel pour lui faire sa campagne adwords mais ils ont discuté d'un prix ils se sont mis d'accord et finalement le traducteur a engagé la responsable en communication sur le web pour lui faire sa campagne google adwords qui sont les personnes concernées par le coworking comme je vous l'ai dit tout à l'heure principalement des indépendants j'ai eu l'occasion au début de l'année d'accueillir un chef d'entreprise il avait une pme d'environ personnes il est venu me voir parce qu'il voulait me vendre ses services internet donc il est venu là il y avait d'autres coworkeurs on a pris un verre ensemble on a commencé à discuter et il a trouvé ça assez sympa d'avoir toutes ces ressources dans un même endroit il se trouve qu'il était en train de faire une formation postgrade et il devait rédiger une publication c'était un jeune père de famille chez lui il n'avait pas le temps pour le faire tranquillement au boulot il était toujours dérangé donc il a décidé de venir à l'espace simplon pour travailler sa publication il est venu il a pris un abonnement de journées flexibles il est venu quand ça l'arrangeait et ça lui a été très utile pendant quatre journées complètes de ne pouvoir se consacrer qu'à ça en plus il a fait des échanges avec les autres je ne sais pas s'il a vendu ses services internet mais ce n'est pas exclu en dehors de ça il peut y avoir des directeurs des managers qui à un moment donné dans leurs vies ont besoin de prendre du recul par rapport à l'entreprise dans un espace de coworking on fonctionne à l'horizontal il n'y a pas de hiérarchie pas de fonctionnement vertical il n'y a pas de compétition ni de jugement ça change pour un chef d'entreprise vous imaginez les pressions et tensions d'avoir toute une équipe à qui on peut se confier quand on a des problèmes personne c'est la jungle il y a peut-être des gens qui rêvent de vous piquer votre place ce n'est pas évident dans le coworking il n'y a pas ce problème ll peut venir travailler et échanger avec les autres trouver des solutions à ses problèmes avoir des avis complètement désintéressés et même on a un spécialiste en innovation dans notre espace de coworking eh bien je peux vous dire qu'il en a fourni déjà des solutions à nombre des gens qui sont venus là qu'ils soient des coworkeurs qu'ils soient leurs clients ou qu'ils soient des simples visiteurs et puis il y a aussi des gens qui font du home office si vous habitez à martigny et vous êtes amenés a travailler à lausanne ou à genève peut-être que si vous avez un patron sympa il vous dira ok un jour par semaine tu peux travailler à la maison alors vous commencez à faire du home office sauf que vous n'avez pas l'habitude de travailler comme un indépendant vous n'avez pas l'habitude de vous donner un cadre une discipline et ça n'est pas évident en plus les gens autour de vous si vous êtes à la maison ils pensent que vous êtes disponible pour les enfants c'est pareil vous êtes tenté d'aller dans le frigo il y a plein de tentations chez vous la solution peut-être effectivement travailler un jour par semaine dans un espace de coworking évidemment il ne faut pas que ça soit à brigue ou à bumpliz car sinon vous n'avez rien résolu mais si vous en avez à côté de chez vous c'est une excellente solution que d'aller travailler un jour par semaine de faire du home office un peu en dehors du home en fait maintenant j'aimerais qu'on fasse une petite expérience j'aimerais vous demander d'imaginer que vous venez de monter votre boîte de production d'événements votre boîte d'événementiel vous travaillez tout seul et vous avez décidé de prendre une formule mi-temps dans un espace de coworking les coworkeurs c'est vous les autres coworkeurs c'est vous toutes les personnes qui vous trouvez ici à la fin de la soirée les organisateurs de ted viennent vous dire on sait que vous avez une boîte d'événementiel nous on a trop de choses l'organisation est devenue trop lourde on aimerait que vous nous organisiez la soirée ted de l'année prochaine vous êtes très honoré vous prenez le mandat vous discutez un peu les conditions ok vous vous retrouvez dans votre espace de coworking et vous vous dites maintenant comment je vais procéder d'abord le plus important il faut penser au fond donc cette soirée par exemple a un thème ça s'appelle galaxie vous dites il va falloir trouver un thème tout seul dans votre coin votre petit brassage d'idées ce n'est quand même pas évident peut-être que dans l'équipe ici il y a quelqu'un qui a l'habitude d'animer des séances et qui serait capable de faire un brainstorming est-ce qu'il y a quelqu'un capable d'en faire un qui en a déjà fait je vois quelques doigts qui se lèvent au fond vous allez pouvoir faire du brassage d'idées et toutes sortes de choses il ne faut pas que l'animateur mais d'autres personnes pour ramener des idées je pense que vous allez trouver des personnes qui sont d'accord de donner un peu de leur temps pour que vous trouviez le thème de la soirée de l'année prochaine maintenant vous avez le thème il faut que vous trouviez les orateurs en fonction du thème vous allez réfléchir à qui peut venir parler l'année prochaine peut-être que parmi vous il y a des gens le thème je ne l'ai pas c'est vous qui allez voir avec votre équipe ce que vous aurez comme thème peut-être que parmi les coworkeurs il y a des gens qui pourraient intervenir qui ont des compétences des ressources du savoir qui pourraient apporter leur expérience leur vécu mais s'il n'y a personne qui peut venir apporter sa compétence comme orateur je suis sûre que parmi vous il y en a qui connaissent des gens ou qui ont entendu parler de gens qui peuvent venir assurer le rôle d'orateur pour ted l'année prochaine quand on a fait le brainstorming on était dans l'entraide maintenant on est dans le réseau chacun fait fonctionner son réseau et on trouve des solutions maintenant vous avez le thème et les orateurs il faut que vous pensiez aux choses pratiques le lieu c'est bon vous allez le refaire ici mais il va falloir communiquer sur l'événement il va falloir que vous fassiez un programme que vous mettiez les informations en ligne pour les mettre en ligne il faut avoir quelqu'un capable d'écrire du texte il faut avoir quelqu'un pour faire le graphisme vous avez compris comment ça marche vous allez trouver quelqu'un pour faire la communication et pour mettre les informations en ligne sur le site internet vous allez trouver un imprimeur et je suis sûre que s'il n'y a pas tout ça parmi vous vous connaissez des gens qui peuvent répondre à ces besoins là il va falloir payer un peu pour les services quand même je crois que ted vous aura donné un budget il faut trouver des partenaires des sponsors pour financer l'événement mais là c'est facile avec toutes les personnes qui sont ici je suis sûre que vous avez des connexions avec des banques avec des assurances avec des privés qui ont de l'argent et qui sont prêts à soutenir l'événement qui croient en tedx alors c'est bon on a l'argent on a le site internet on a les informations il y a sûrement des choses que j'ai oubliées mais vous allez y penser et maintenant il reste une chose importante c'est vous en fait c'est le public comment on va faire pour trouver du public bien on va faire fonctionner le réseau et puis ça va être plein et mémorable cette soirée alors voilà c'est comme ça que ça peut fonctionner dans un espace de coworking là on est dans la gestion de projet mais il peut y avoir toutes sortes de configurations en fonction des coworkeurs les gens plus représentés dans les espaces de coworking comme je vous l'ai dit il y a les gens dans la communication il y a des créatifs il y a des graphistes chez moi comme je vous ai dit il y a un traducteur il y a un webmaster il y a une spécialiste en communication sur le web depuis le début de cette semaine il y a un chercheur qui s'intéresse à ce qui se passe en grèce alors je peux vous dire qu'il a du boulot et c'est ouvert à toutes sortes de personnalités on a des fois un peu dans l'esprit que c'est forcement des créatifs qui sont dans les espaces de coworking j'ai aussi une spécialiste en finances et on pourrait imaginer un comptable une fiduciaire enfin les possibilités sont infinies et les gens qui arrivent dans un espace de coworking bien souvent ils se sont quand même un peu renseignés avant ils sont déjà acquis aux valeurs du coworking alors quelles sont ces valeurs je vous en ai déjà parlé de manière informelle la première de ces valeurs c'est la durabilité on a une connexion wifi on a du matériel et on met toutes ces ressources en activité à disposition des coworkeurs la deuxième valeur c'est la communauté la communauté c'est tous les gens qui travaillent dans un espace de coworking et c'est ce qu'on essaye de constituer avec ces personnes en essayant de répondre à leurs besoins en essayant de répondre à leurs attentes en essayant de répondre à leurs valeurs la troisième valeur est la coopération je crois que vous avez compris je n'ai pas besoin de refaire l'exposé c'est bon on peut coopérer dans un espace de coworking la quatrième valeur c'est l'ouverture on partage des expériences on partage des idées on s'enrichit mutuellement on croît et on fait croître son entreprise et enfin la dernière des valeurs c'est l'accessibilité travailler ok mais où quand comment et avec qui je veux et c'est possible avec le coworking ces valeurs constituent les cinq piliers de base du coworking une fois qu'elles sont en place elles sont génératrices de créativité d'innovation de partage d'échange et de qualité je vous ai dit avant que le coworking était né en à san francisco en suisse romande le premier centre de coworking a été ouvert à lausanne c'est l'eclau et c'était en il a vite été suivi par la muse à genève dont vous avez sûrement déjà entendu parler parce que c'est un endroit très dynamique très médiatisé c'est la référence du coworking en suisse romande et depuis il a déjà accueilli plus de coworkeurs depuis il y a d'autres centres qui se sont ouverts à lausanne à fribourg à montreux à neuchâtel à genève également l'espace simplon que j'ai fondé il y a une année c'est le premier c'est le seul à ma connaissance centre de coworking en valais mais par le réseau j'ai entendu dire qu'il y avait un centre en préparation à sierre qu'il y avait un centre en préparation à colombais et qu'il y a un centre en préparation à sion alors si vous êtes convaincu par le coworking n'hésitez plus allez-y foncez faites l'expérience
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bonjour alors les conférences ted sont bien souvent l'occasion d'entendre de très beaux messages d'espoir en ce qui me concerne je viens tenter plutôt aujourd'hui de vous désespérer je ne veux pas vous désespérer totalement j'imagine qu'un désespoir total conduit au suicide ce que je ne souhaite évidemment à personne ici je veux plus précisément tenter de vous enlever un espoir l'espoir que notre civilisation puisse durer encore longtemps un espoir qui s'exprime par exemple dans cette notion omniprésente de développement durable ou dans celle plus récente de croissance verte pourquoi vouloir vous ôter cet espoir à vous qui êtes si jeunes pleins d'enthousiasme de belles idéees d'énergie positive parce que c'est je crois l'une des conditions pour éviter peut-être je dis bien peut-être une terrible catastrophe je m'explique depuis plus de ans maintenant des travaux de recherche s'accumulent pour souligner une contradiction fondamentale de notre civilisation nous vivons dans un monde fini aux ressources limitées et pourtant nous visons une croissance économique infinie une croissance illimitée certes l'univers est immense peut-être même infini mais pour le moment au moins l'espèce humaine n'a pas d'autre endroit que la planète terre où se reproduire nous habitons donc bel et bien un espace fini un espace dans lequel même nos ressources dites renouvelables ne le sont que jusqu'à un certain point une espèce vivante trop malmenée finit par disparaître pourtant nous prétendons pouvoir produire dans cet espace relativement clos toujours plus de biens et de services en un mot toujours plus de marchandises dans la mesure où cette production implique nécessairement la consommation de ressources terrestres et la production de déchets elle ne peut pas croître indéfiniment pour avoir une croissance économique durable ou soutenable il faudrait que son impact écologique se stabilise voire décline ce qui n'est point ce que nous observons actuellement malgré des discours rassurants sur les effets bénéfiques d'une dématérialisation progressive de nos économies il y a plusieurs raisons à cela tout d'abord l'économie de service n'a pas remplacé l'économie industrielle elle s'est ajoutée aux activités industrielles qui pour une grande part ont été délocalisées à l'échelle planétaire l'impact écologique de nos économies s'est donc accru par ailleurs l'économie dite du savoir ou de l'information n'est pas si immatérielle qu'on veut bien le croire ou le dire sur le plan énergétique en particulier nos petites machines informatiques et des infrastructures qui permettent leur usage sont très gourmandes un iphone consomme en moyenne autant d'électricité qu'un réfrigérateur standard plus simplement encore des marchandises immatérielles cela n'existe pas même pour vendre un service il faut au minimum un humain qu'il convient de nourrir d'habiller de loger de transporter etc on peut donc très difficilement vouloir produire toujours plus de marchandises sans accroître toujours plus notre impact écologique bien sûr nous pouvons réaliser certains progrès dans l'utilisation des ressources terrestres mais ces progrès sont limités notamment par un phénomène l'effet rebond il a été repéré il y a plus d'un siècle par l'économiste stanley jevons qui avait remarqué que les gains d'efficacité des machines à vapeur ne se traduisaient pas par une baisse de la consommation du charbon mais par une hausse de cette consommation pour quelles raisons mais parce que le charbon devenait ainsi toujours plus rentable à utiliser dans une société productiviste tout moyen d'économiser une ressource va en fait souvent en stimuler la consommation on peut aussi bien sûr mettre en place des incitations pour réduire cette consommation ou réduire la production de déchets suivant le principe de l'utilisateur payeur ou du pollueur payeur mais ces dispositifs s'ils ne sont pas simplement symboliques vont en fait imposer généralement un ralentissement de ces activités économiques ils ont donc toutes les chances de faire l'objet de vives oppositions comme l'a montré par exemple la révolte des bonnets rouges contre l'éco-taxe en france à l'automne dernier dans des sociétés qui dépendent de la croissance économique toute mesure qui menace de ralentir celle-ci risque d'être rejetée par la majorité on en vient donc à cette contradiction fondamentale il y a des limites physiques et biologiques à notre capacité à produire toujours plus de marchandises mais en même temps nos sociétés reposent sur la quête de croissance et nous agissons donc comme si ces limites n'existaient pas dans ces conditions le moment va arriver fatalement où soit par manque de ressources soit par trop plein de déchets ces formidables machines à produire des marchandises que sont les entreprises ne vont plus pouvoir tourner nos économies vont alors s'effondrer et une grande partie des ou milliards d'humains qui peupleront la planète vont tout simplement disparaître pour le dire de manière imagée lorsque le garde-manger se vide et que la poubelle envahit la cuisine il faut s'attendre à ce que le gâteau que l'on y prépare ne puisse plus nourrir toute la maisonnée mais qu'en plus il empoisonne ceux qui le mangent quand est-ce que cet effondrement de nos économies risque-t-il de se produire sans doute bien plus vite qu'on ne le pense la croissance économique en effet même à un taux peu élevé suit une progression exponentielle c'est-à-dire qu'elle accélère constamment pour illustrer cet effet d'accélération on peut évoquer l'exemple classique du nénuphar dont la surface double chaque jour et à qui il faut jours pour recouvrir l'étang sur lequel il pousse au début sa progression est lente à peine perceptible d'une journée à l'autre le e jour encore seul de l'étang est recouvert de nénuphars mais le e jour c'est terminé deux jours ont suffi pour que les de l'étang soient envahis la croissance de nos économies ne double pas chaque année elle n'en reste pas moins exponentielle à par an le volume des marchandises produites va doubler non pas en ans mais en ans du coup son impact écologique tend également à suivre une telle progression on est aux prises ici avec les phénomènes de rétroaction positive les spécialistes des systèmes désignent ainsi les effets d'un processus qui ont tendance à renforcer ce dernier autrement dit la conséquence d'un phénomène devient elle-même l'une des causes de celui-ci un bel exemple si j'ose dire est celui de certains effets du réchauffement climatique ce réchauffement fait fondre actuellement les neiges et les glaces qui réfléchissent les rayons de soleil et contribuent de la sorte au refroidissement terrestre la disparition de ces neiges et de ces glaces va donc encore augmenter le réchauffement de l'atmosphère autre rétroaction positive du même genre la fonte du pergélisol qui retient prisonnier d'énormes quantités de méthane un gaz à effet de serre dont la libération dans l'atmosphère devrait aggraver rapidement le phénomène du réchauffement global en somme notre situation sur le plan écologique risque de se dégrader sinon d'un seul coup en tout cas d'une manière soudaine ne nous laissant plus guère de temps alors pour réagir en outre certains dégâts seront devenus irréversibles on ne recréera pas d'un coup de baguette magique les espèces animales qui sont en voie d'extinction aujourd'hui cette thèse de l'effondrement est de plus en plus admise par ceux qui tentent d'appréhender ces questions dans leur globalité elle n'est pas nouvelle cependant cela fait plus de ans qu'elle est défendue entre autres par l'équipe de dennis meadows cette équipe de chercheurs travaillant au mit à l'origine a tenté au début des années de modéliser les interactions entre l'espèce humaine et la planète terre en se servant de la théorie des systèmes et de l'informatique leur objectif n'était pas tant de prédire l'avenir que de comprendre la dynamique du système global les différents scénarios générés par leur modèle aboutissent tous à la même conclusion sauf si nous stoppons la croissance économique à l'échelle mondiale notre civilisation se condamne à l'effondrement et cela probablement avant la fin du e siècle car nous sommes d'ores et déjà en situation de dépassement des limites écologiques de notre planète dans le cas du scénario standard celui dans lequel rien n'est fait pour corriger les problèmes causés par la croissance économique l'effondrement débute même avant or si l'on observe ce qu'il s'est réellement passé depuis que ce scénario a été élaboré on constate que sur le plan économique démographique et écologique les choses se sont déroulées d'une manière très semblable aux projections de ce scénario qui était aussi baptisé business as usual c'est d'autant plus préoccupant que les efforts qu'il faudrait accomplir pour tenter de stabiliser la situation sont désormais bien plus considérables qu'au début des années nous avons perdu un temps précieux qu'il sera difficile de rattraper pour l'équipe meadows qui a actualisé récemment son étude initiale nous avons toutefois encore le choix un choix très restreint cependant entre d'un côté une décroissance forcée subie qui s'imposera spontanément et de manière catastrophique d'ici quelques décennies à peine et d'un autre côté une décroissance volontaire assumée contrôlée autant que possible et lancée sans plus attendre cette deuxième option celle d'une décroissance choisie repose sur l'espoir d'une sortie en douceur de notre modèle de civilisation une sortie pas trop désastreuse pour l'espèce humaine bien sûr à cet espoir on peut opposer celui d'une série d'innovations technologiques majeures qui résoudraient le problème de la fin du pétrole ou celui des gaz à effet de serre par exemple et permettraient ainsi de poursuivre la croissance en éloignant le risque d'effondrement une telle éventualité est très peu probable mais pas impossible est-ce raisonnable de faire le pari qu'elle advienne je ne le crois pas toutefois l'avenir reste inconnaissable et on ne peut empêcher personne de se raccrocher à un tel espoir aussi peu fondé soit-il cela dit il y a d'autres bonnes raisons de vouloir en finir avec la course à la production de marchandises dans laquelle nous sommes embarqués à l'échelle planétaire et c'est celle que je voudrais évoquer à présent dans la e partie de mon exposé tout d'abord il faut prendre conscience que cette fameuse croissance ne constitue plus un facteur de bien-être dans les sociétés les plus riches elle semble l'être encore dans les sociétés les plus pauvres mais plus dans les nôtres au-delà d'un certain niveau de pib par habitant la corrélation disparaît en effet entre croissance économique et bien-être que celui-ci soit appréhendé à partir d'indicateurs subjectifs comme le sentiment de bonheur ou d'indicateurs objectifs tels que le niveau de scolarisation ou encore l'espérance de vie dans le cas du sentiment de bien-être au quotidien il n'y a plus de corrélation avec le pib dans les pays où celui-ci dépasse environ annuels par habitant dans le cas du niveau d'éducation ce seuil se situe autour de annuels par habitant dans le cas de l'espérance de vie ce seuil est environ à pour mémoire au québec nous sommes bien au-delà de ces seuils puisque le pib par habitant y dépasse les annuels si l'on ajoute à cette décorrélation entre pib et bien-être le fait que la croissance économique ne génère plus forcément d'emplois dans nos sociétés à quoi bon poursuivre cette course à la production de marchandises pourquoi en faire un impératif absolu comme le font nos dirigeants politiques et économiques à qui profite vraiment cette croissance sinon à une toute petite frange de la population de nos pays si l'on souhaite véritablement augmenter le bien-être du plus grand nombre il semble qu'une solution prometteuse se trouve du côté d'une réduction des inégalités au sein de nos sociétés sur ce point je vous renvoie en particulier aux travaux de richard wilkinson et au livre qu'il a publié avec kate pickett sur le sujet wilkinson a offert également au moins une conférence ted vous y apprendrez entre autres choses intéressantes qu'en matière d'espérance de vie mieux vaut par exemple être un pauvre suédois qu'un riche anglais l'égalité des conditions profite à tout le monde alors que l'inégalité affecte même le bien-être des mieux nantis telle est la thèse centrale de wilkinson qui vaut vraiment la peine de découvrir une chose est certaine la croissance économique a cessé d'être un facteur de mieux-être pour les humains actuels au moins en occident si l'on considère en outre que la poursuite de cette croissance menace l'avenir de l'humanité on dispose donc à présent de deux bonnes raisons de refuser cette course à la production de marchandises mais on peut aller plus loin cesser de courir collectivement après l'augmentation de notre pib pourrait également s'avérer libérateur pour la plupart d'entre nous cette course est très dure en effet y compris pour ceux qui en occupent la tête elle repose sur une concurrence généralisée entre nous tous le nous désignant à présent l'humanité entière ou presque le sociologue max weber en parlait comme d'une cage d'acier qu'il décrivait ainsi chacun trouve aujourd'hui en naissant l'économie capitaliste établie comme un immense cosmos un habitacle dans lequel il doit vivre et auquel il ne peut rien changer du moins en tant qu'individu dans la mesure où l'individu est impliqué dans les rapports de l'économie de marché il est contraint à se conformer aux règles d'action capitalistes le fabricant qui agirait continuellement à l'encontre de ces règles serait éliminé de la scène économique tout aussi infailliblement que serait jeté à la rue l'ouvrier qui ne pourrait ou ne voudrait s'y adapter autrement dit chacun doit trouver le moyen de contribuer directement ou indirectement à la production de marchandises sous peine de rester sur le bord du chemin quiconque n'y parvient pas non seulement perd toute autonomie sur le plan matériel mais se retrouve également sans identité sans identité positive en tout cas d'où l'angoisse et le désespoir de ceux qui sont sans emploi d'où aussi la peur le stress l'anxiété qu'éprouvent ceux qui ont la chance d'en avoir un et qui craignent de le perdre d'où le surinvestissement dans le travail pour garder sa place ou essayer d'en gagner quelques-unes d'où la surconsommation de toutes sortes de substances reconnues ou non par le corps médical pour tenter de tenir le coup d'où les épidémies d'épuisement professionnel les dépressions qui frappent un grand nombre d'entre nous mais cette course n'est pas seulement épuisante elle a aussi quelque chose de profondément insensé y compris sur le plan individuel l'écrivain bukowski exprime avec sa rage coutumière au moins une partie du problème comment diable un être humain peut-il se réjouir de se faire réveiller à h du matin par une alarme sauter du lit s'habiller se forcer à avaler quelque chose chier pisser se brosser les dents et les cheveux puis affronter des embouteillages pour aller faire gagner un paquet de fric à quelqu'un qui s'attend en plus ce qu'on lui en soit reconnaissant nous n'en sommes pas tous là certes il reste que nous avons appris à trouver normal de soumettre nos aspirations les plus profondes aux règles d'action capitalistes comme dit max weber c'est ainsi que bon nombre des plus grandes décisions de nos vies sont prises en considérant d'abord la question combien cela va-t-il me rapporter ou me coûter plutôt que la question ce choix va-t-il me permettre de me réaliser pleinement de m'accomplir et de m'épanouir en tant qu'être humain pour en avoir souvent parlé avec eux je sais que beaucoup d'étudiants de cette école ont choisi de s'y inscrire non pas par goût pour la gestion mais avant tout dans l'espoir de s'assurer une place pas trop inconfortable dans cette course à la production de marchandises ce faisant ils ont renoncé à des projets plus personnels ils ont renoncé en somme à être eux-mêmes ce n'est pas les critiquer que de le souligner cette contrainte s'impose à tout le monde y compris à ceux qui comme vous et moi disposent d'une marge de liberté bien plus considérable que celle de la plupart des êtres humains aujourd'hui faire objection de croissance c'est donc aussi tenter de s'évader de cette cage d'acier dont nous sommes prisonniers de sortir de cette roue infernale dans laquelle nous tournons sans fin comme des hamsters ce ne sera certes pas facile l'une des choses qui nous retiennent dans cette cage ce sont les marchandises qui s'y accumulent merveilleuses et fascinantes marchandises comment résister à leur pouvoir d'attraction il est évidemment bien plus facile d'aller à l'épicerie du coin offerte à un prix dérisoire que de fabriquer soi-même cette pizza la cage d'acier a quelque chose d'un pays de cocagne où les poulets rôtis vous tombent tout cuits dans le bec mais c'est un piège un terrible piège plus nous subvenons à nos besoins à l'aide de marchandises plus celles-ci se rendent indispensables moins nous devenons capables de nous en passer plus les entreprises qui les produisent deviennent alors nécessaires et puissantes plus se renforce en définitive la course à la croissance et ses règles du jeu contraignantes bref acheter une pizza surgelée à à l'épicerie du coin coûte en réalité très cher puisqu'il en va de notre autonomie et de notre liberté la plus essentielle vous en doutez pensez à cette marchandise particulièrement séduisante qu'est l'automobile nous avons aujourd'hui la liberté d'en acquérir une assez facilement nous avons le choix entre de nombreux modèles et de multiples marques en revanche il y a une liberté dont nous ne disposons plus c'est celle de vivre sans voiture même ceux qui comme moi n'en ont pas dépendent étroitement dans leur quotidien de l'automobile si les voitures de la région montréalaise ne peuvent plus rouler demain ce sera le chaos absolu pour tout le monde même pour moi comme dit le philosophe louis marion acheter une voiture ce n'est pas acheter seulement un moyen de déplacement c'est acheter une civilisation avec la bagnole vient toute une armada la route le parking les bétonneuses les diverses pollutions la défiguration du paysage et les catastrophes industrielles comme celle de lac-mégantic sans compter les morts et les accidentés de la route à ces contraintes lourdes sur le plan collectif s'ajoute le temps passé individuellement à gagner l'argent nécessaire pour utiliser cette machine et le temps perdu dans des embouteillages causés par ces mêmes machines bref vu sous cet angle la voiture n'a rien de cet instrument de liberté que les publicitaires continuent de nous faire miroiter et ce qui vaut pour cette marchandise emblématique vaut pour toutes les autres elles tendent au bout du compte à réduire bien plus notre autonomie que notre labeur voilà pourquoi il est essentiel de résister à leur charme ensorceleur voilà aussi pourquoi il faut rompre résolument avec cette course à la production de marchandises dans laquelle nous sommes entraînés au total et en résumé refuser la croissance économique s'impose pour au moins raisons essentielles parce qu'elle est destructrice sur le plan écologique parce qu'elle n'améliore plus le sort de la majeure partie d'entre nous et enfin parce qu'elle est aliénante c'est-à-dire qu'elle nous empêche d'exercer notre liberté et de rester maîtres de nous-mêmes il me semble que ce sont là des raisons amplement suffisantes pour comme je le disais au départ cesser d'entretenir l'espoir que notre civilisation fondée sur la croissance perdure encore longtemps et plus vite nous abandonnerons cet espoir plus nos chances d'éviter le pire augmenteront reste une série d'objections j'en évoquerai rapidement la première la plus évidente une décroissance volontaire à l'échelle planétaire est-elle vraiment envisageable n'est-ce pas un projet totalement utopique il est grand temps je crois de renverser l'accusation l'utopie aujourd'hui c'est de continuer à penser qu'une croissance économique infinie soit possible dans un monde fini les rêveurs ou les affabulateurs sont ceux qui entretiennent cet espoir mais deuxième objection la croissance n'est-elle pas dans la nature de l'homme celui-ci ne cherche-t-il pas toujours à améliorer sa condition et n'entre-t-il pas alors nécessairement en concurrence avec ses semblables puisque les ressources terrestres sont limitées il suffit de faire un peu d'histoire d'anthropologie ou d'éthologie pour réaliser que l'homme n'est pas forcément un loup pour l'homme qu'il n'est pas toujours cet animal égoïste cherchant à maximiser son utilité que nous présente la théorie économique standard si beaucoup d'êtres humains semblent agir aujourd'hui conformément aux prédictions de cette théorie c'est la conséquence de la course à la croissance qui leur est imposée et non pas sa cause non seulement nous sommes capables de coopérer entre humains mais nous en avons profondément besoin en ce sens nos sociétés qui nous placent en situation de concurrence permanente les uns contre les autres sont proprement inhumaines et c'est pourquoi il faut en réinventer les bases troisième et dernière objection mais avez-vous un plan un programme un modèle au moins d'une part je ne crois pas qu'il soit possible de planifier l'innovation radicale il y a là une contradiction fondamentale dans les termes d'autre part il y a un grand danger à vouloir mettre en œuvre un plan prédéfini qui vaudrait pour tout le monde et en tout lieu pour ne pas accoucher du pire l'invention de sociétés post-croissance doit être rigoureusement démocratique cela suppose d'abord qu'une majorité d'entre nous soient convaincus de la nécessité d'en finir avec la course à la croissance je suis venu cet après-midi pour vous demander de contribuer à former cette majorité merci
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j'aimerais vous poser une question est-ce que vous avez envie de vivre dans une planète dont les océans seront essentiellement vidés de poissons et où les poissons auront été remplacés par des méduses c'est en gros ce qui risque de nous arriver entre et si nous continuons à pratiquer la pêche industrielle en eaux profondes comme nous le faisons maintenant autre question est-ce que vous et moi on a vraiment envie de vivre sur une planète où il n'y aura plus d'abeilles parce qu'on les aura toutes tuées à force d'utiliser des néonicotinoïdes dans l'agriculture intensive telle qu'on la pratique aujourd'hui c'est déjà ce qui arrive dans certaines régions de la chine où des femmes pauvres rurales pollinisent à la main a-t-on a vraiment envie vous et moi de vivre sur une planète dont les campagnes n'auront plus d'oiseaux il faut poser cette question aujourd'hui vu la vitesse à laquelle les oiseaux disparaissent toutes ces questions qui plombent un peu l'ambiance ce sont des questions qui relèvent toutes du même défi l'immense défi écologique que nous avons devant nous et il faut admettre que nous n'avançons pas très vite dans la réponse articulée que nous devrions apporter à ce défi gigantesque ce que je vous propose c'est deux points premièrement les obstacles à surmonter pour essayer d'apporter des réponses et deuxièmement quelques solutions que nous avons devant nous premièrement les obstacles je fais partie des économistes - je crois que l'un des obstacles c'est les économistes parce qu'eux-mêmes sont habitués à penser le monde comme s'il y avait uniquement du capital et du travail et pour les économistes le capital c'est essentiellement de l'argent - donc vous imaginez des billets de banque et des lignes de code sur des écrans d'ordinateur car l'essentiel de la monnaie aujourd'hui c'est des lignes de code informatique et en face le travail c'est ce que nous fournissons tous les jours quelquefois même le week-end et vous voyez bien que du capital sans énergie et sans matière en fait ça n'existe pas les ordinateurs pour les faire tourner il faut de la matière et de l'énergie et puis vous et moi pour fournir du travail sans énergie sans nourriture par exemple on en fournira à peu près autant qu'un cadavre et donc le monde que nous autres économistes nous analysons c'est un monde peuplé de lignes de code informatique avec des ordinateurs en panne - il n'y a plus d'énergie - et de cadavres vous voyez qu'avec ça c'est assez compliqué d'essayer d'appréhender intelligemment les défis écologiques première difficulté nous ignorons complètement la matérialité physique de notre vie deuxième difficulté nous faisons comme si cette matérialité physique nous dispensait d'avoir à affronter la limitation des ressources naturelles or même pour faire fonctionner un petit bijou électronique comme ceci que certains d'entre nous ont dans leur poche il faut énormément de métaux et d'énergie ces métaux ne sont pas en quantités infinies sur la planète il y en a un certain nombre par exemple le cuivre dont probablement nous allons atteindre le pic d'extraction mondial avant ça ne veut pas dire qu'il n'y en aura plus après il en restera mais ça veut dire qu'après très vraisemblablement on n'arrivera plus à augmenter la quantité de cuivre que nous extrayons du sous-sol tous les jours car les réserves encore disponibles auront une densité tellement faible qu'on ne pourra plus augmenter cette quantité même chose pour le pétrole qui risque vraisemblablement d'atteindre son pic d'extraction toutes techniques confondues avant or notre prospérité dépend de manière cruciale de cette énergie et de ces métaux par exemple là pour vous parler il faut de l'électricité pour se voir et s'entendre - c'est l'énergie si on n'en a plus les choses vont changer assez radicalement mais nous économistes sommes incapables de le prendre en compte parce qu'on vit dans un monde où il n'y a que des lignes d'écrans d'ordinateur et du travail qui est fourni par des cadavres troisième grande difficulté on utilise des indicateurs qui sont très mauvais le pire de tous est probablement le pib dont on a tous entendu parler le produit intérieur brut qui sert de boussole universelle à toutes les politiques publiques par exemple demandez-vous quelle est la boussole qui sert à discuter des projets de loi de finances en france eh bien c'est le pib sauf que par exemple si vous faîtes un accident sur l'autoroute parce que vous répétez votre talk tedx sur l'autoroute en conduisant cela fait augmenter le pib si vous polluez une rivière cela fait augmenter le pib parce qu'il faut dépolluer la rivière désintoxiquer les gens qui sont malades les soigner tout ça sont des services marchands qui font augmenter le pib a telle enseigne qu'un économiste britannique john maynard keynes disait dans les années pour augmenter le pib ce n'est pas compliqué le lundi vous faites faire des trous le mardi vous faites reboucher les trous le mercredi vous refaites faire des trous etc en fait cela veut dire que le pib nous envoie dans le mur doublement parce qu'il nous empêche de prendre en compte la raréfaction des ressources naturelles alors que c'est un enjeu majeur pour la transition écologique et en plus il nous conduit à une vie absurde dans laquelle beaucoup d'entre nous ont ce qu'on appelle des bullshit jobs qui consistent à faire des trous les reboucher les refaire etc quatrième obstacle en plus de tout ça et particulièrement le pib la plupart d'entre nous économistes ignorons totalement les rapports sociaux et si vous réfléchissez une seconde vous vous dites au fond qu'est-ce qui fait le sel de l'existence les relations humaines qu'on entretient les uns avec les autres les relations d'amour d'amitié de fraternité si on oublie ça on est peut-être un peu passé à côté de l'essentiel de la vie sauf que cela ne se mesure absolument pas avec le pib donc vous voyez le pib nous envoie trois fois dans le mur nous empêche de saisir l'essentiel de l'existence ne nous permet pas de voir notre dépendance aux ressources naturelles et nous conduit à une vie complètement absurde je crois que ce sont les obstacles principaux deuxième grand sujet comment sort-on de ça alors d'abord le thermomètre étant mauvais il faut changer de thermomètre d'indicateur heureusement il y a pas mal d'indicateurs alternatifs qui existent et pas mal d'économistes qui cherchent à construire des indicateurs alternatifs au pib parmi ceux-ci j'en retiens un ce sont des amis deux économistes de lille florence jany-catrice et jean gadrey qui ont construit avec des citoyens des hauts-de-france un indicateur de prospérité participatif comment ils ont réuni des gens comme vous et moi dans une salle comme ici leur ont expliqué rapidement comment construire un indicateur macroéconomique et ensemble ils ont brainstormé c'est quoi pour nous le sens de la vie au nom de quoi voulons-nous être prospères et comment est-ce qu'on va mesurer ça évidemment vous voyez bien que ce type de recherche participative c'est complètement orthogonal à la vision top-down de la construction du pib par des experts dans leur bureau deuxième exemple d'indicateur alternatif c'est le bhoutan qui a troqué le pib contre le bonheur national brut cela prouve que la lutte pour les indicateurs alternatifs elle avance même si on n'a pas encore gagné vous voyez qu'il ne suffira pas de changer le thermomètre il faut aussi je crois changer de modèle économique radicalement si on veut apporter une réponse au défi écologique et pour ça ça suppose premièrement d'intégrer dans les prix la vérité du désastre écologique qu'induit la production d'un certain nombre de biens et services que nous consommons tant que ces prix ne refléteront pas ça on sera toujours à côté de la plaque comment le faire une manière parmi d'autres c'est d'instaurer par exemple une taxe carbone on en a parlé en france ces dernières années suisse et suède l'ont fait avec des taxes très élevées supérieures à la tonne on n'a pas entendu parler de faillite monumentale en suisse et en suède on l'a fait en france mais timidement et certainement il faut aller beaucoup plus loin sans doute vous avez l'intuition qu'il ne suffira pas de faire redonner aux prix la vérité des désastres écologiques que nous produisons si on veut changer de modèle il faut aller beaucoup plus loin ma conviction c'est qu'il faut que la puissance publique s'investisse nettement plus dans la transition écologique l'une des raisons de ceci c'est que les estimations qu'on a pu faire entre économistes du coût global mondial des infrastructures vertes qu'il faut mettre en place pour que nous transmettions une planète vivable à nos enfants à la fin du siècle ce coût on peut l'estimer entre et milliards de dollars ce sont des sommes tellement astronomiques qu'on ne sait plus à quoi ça correspond c'est de l'ordre de grandeur du pib mondial donc c'est de l'ordre de grandeur de la richesse que la planète tout entière produit chaque année c'est une somme colossale et le secteur privé mondial on le sait dès aujourd'hui ne sera pas capable de payer cette facture pourquoi parce que le secteur privé est déjà lui-même très endetté plus endetté en fait que la puissance publique donc je fais partie de ceux qui croient qu'il faut absolument que la puissance publique aide à financer en france par exemple la rénovation thermique des bâtiments des bâtiments publics du résidentiel privé la mobilité verte - on en parle beaucoup en ce moment plus de trains et la réhabilitation du réseau ferroviaire dans les campagnes et pour les quelques voitures qui vont rester des voitures électriques ou des voitures à hydrogène ça veut dire aussi une agriculture verte et ça veut dire des processus industriels verts donc vous sentez déjà que la transition écologique c'est beaucoup plus qu'un peu de technique c'est un vrai projet de société une fois qu'on s'est dit tout ça je suis sûr que vous vous demandez mais moi comme humble citoyen qu'est-ce que je peux faire il y a une deuxième question non moins importante à mon avis finalement c'est quoi la racine du diagnostic de la contribution de l'humanité à la crise écologique je crois qu'une des réponses à cette deuxième question c'est une absolutisation indue de la propriété privée si vous y réfléchissez par exemple aux états-unis lorsque vous êtes propriétaire de votre jardin vous êtes aussi propriétaire du sous-sol de votre jardin et donc si vous trouvez du pétrole en creusant dans votre jardin personne n'a le droit a priori de vous empêcher de sortir ce pétrole de terre même si l'extraction de cet hydrocarbure fossile va provoquer des émissions de gaz à effet de serre qui vont avoir des conséquences cataclysmiques sur la planète ça c'est parce que nous avons tendance à absolutiser la propriété privée prenons l'exemple des poissons dans les océans que je mentionnais tout à l'heure ce qui tue la ressource donc le stock de poissons dans les océans c'est leur privatisation c'est qu'un certain nombre de pêcheries considèrent que le stock de poissons c'est un bien privé dans lequel elles peuvent puiser vous voyez bien aussi qu'on ne peut pas considérer ces poissons comme des biens publics parce que si c'en était ça voudrait dire qu'il y aurait un super état mondial par exemple dirigé par xi jinping qui déciderait pour l'ensemble de l'humanité de la gestion des poissons dans les océans heureusement nous n'avons pas ou pas encore cet état mondial et donc ça veut dire que les poissons dans nos océans c'est une catégorie de ressources qui a vocation à n'être ni un bien privé ni un bien public c'est autre chose c'est ce qu'on appelle les biens communs les communs c'est quoi c'est une ressource qui est partagée par une communauté avec des règles assez précises d'allocation de la ressource dit comme ça cela paraît un peu abstrait mais en fait vous et moi nous pratiquons les communs depuis toujours l'exemple le plus familier c'est un ascenseur de copropriété un ascenseur j'ai le droit de l'utiliser évidemment si je suis copropriétaire je n'ai pas le droit de le casser a priori je n'ai pas le droit non plus d'obliger ma voisine de palier à me payer une taxe à chaque fois qu'elle monte dans mon ascenseur j'ai un droit d'usage dessus mais je n'en suis pas le propriétaire privé absolu et en plus je paye au prorata de l'usage que j'en fais si j'habite au rez-de-chaussée je ne paye rien puisque je n'utilise pas l'ascenseur si j'habite au dernier étage évidemment je paie le prix fort puisque c'est moi l'usager le plus intensif de cet ascenseur autre exemple que vous connaissez très très bien ce sont les vélos en accès libre indigo qui viennent d'arriver à tours ou bien les vélib à paris les vélov à lyon et tous ces vélos qu'on trouve maintenant dans toutes les capitales de la planète je n'ai pas le droit de casser le vélo - normalement je n'ai pas le droit de le revendre à qui que ce soit donc j'ai le droit simplement de louer l'usage temporaire de ce vélo pendant le temps que j'ai envie d'aller batifoler avec mon vélo vous voyez que c'est un autre rapport aux choses un autre rapport au monde d'une certaine manière on pourrait dire les biens communs c'est notre rapport le plus ancien et le plus ancestral au monde qui nous entoure si vous allez vous promener dans des villages de brousse en afrique subsaharienne vous verrez que la population qui vit là le rapport qu'elle a à la terre c'est un rapport de bien commun personne n'est le propriétaire exclusif de la terre tout le monde partage la terre comme un commun éventuellement sous l'autorité du chef du village mais il n'empêche que c'est un commun et la forêt les rivières c'est la même chose etc et très certainement l'humanité a toujours vécu avec les choses dans un rapport de communs bien avant qu'un certain nombre de juristes romains il y a ans inventent le concept de propriété privée aujourd'hui on est en train de redécouvrir sur des ressources extrêmement simples extrêmement élémentaires exemple la paz qui est la capitale de la bolivie à mètres a connu une crise extrêmement aiguë d'adduction d'eau pour les citoyens en et on s'est rendu compte à l'agence française de développement où je travaille qu'en fait il y a de petites communautés locales en périphérie de la ville qui ont très bien traversé la crise parce qu'elles s'étaient organisées en amont de la crise pour faire une gestion communautaire de l'eau comme commun avec des responsabilités partagées d'entretien du système d'adduction d'eau sujet fondamental car vous savez par exemple que tout le maghreb aujourd'hui est en stress hydrique sujet qu'on retrouve à kinshasa et de plus en plus dans le monde entier à mesure que la température augmente sur la planète et donc ça nous rejoint sur des lieux qui sont très très fondamentaux pour notre humanité ça ne veut pas dire que la gestion des communs ce soit un truc anarchique où chacun fait ce qu'il veut avec une terre partagée pour tous ou une ressource partagée pour tous un exemple c'est les jardins volpette dans la banlieue stéphanoise qui ont été créés en qui étaient des jardins partagés pour les ouvriers qui travaillaient dans le bassin industriel de saint-étienne en fait on a constaté qu'il y avait des règles d'attribution des jardins extrêmement précises mises au point par volpette et ses conseillers et même des méta règles c'est-à-dire des règles qui permettaient de résoudre les conflits d'interprétation des règles de base et donc derrière ça il y a une inventivité institutionnelle et surtout une grande sagesse humaine parce que le retour d'expérience qu'on a partout et qu'a eu notamment elinor ostrom économiste seule femme qui a eu le prix nobel en économie en qui a travaillé sur les communs c'est que quelle que soit la qualité des règles que vous choisissez arrive toujours un moment où on s'engueule sur la mise en œuvre des règles il y a un différent d'interprétation sur ces règles ce qui permet de sauver le commun c'est une méta règle qui dit à l'avance pas dans le feu de l'action une fois que tout le monde se tape dessus comment on va régler le différend entre les différents membres de l'assemblée de la communauté sur l'interprétation des règles aujourd'hui c'est ce qu'on retrouve sur les jardins volpette et dans toutes les expériences de communs qui ont bien marché peut-être certains ici se disent gaël giraud est sympa mais il veut nous faire revenir un petit peu à l'âge de pierre on aura de l'eau c'est vrai et on va partager les jardins pour faire le potager en fait ce n'est pas vrai les communs sont à la fois ce qu'il y a de plus ancien pour l'humanité et aussi de plus moderne exemple tous les fab lab qui essaiment un peu partout ces lieux de fermentation et d'innovation pour les entreprises d'aujourd'hui et de demain sont tous construits sur le principe que l'intelligence collective partagée nous rend tous collectivement plus intelligents que la somme de nos intelligences individuelles vous pouvez penser par exemple à un fab lab très connu en afrique au togo le woelab de agbodjinou ou bien au jokkolabs de karim sy et puis à tous les fab lab qui essaiment en france ils sont tous construits sur ce principe autre exemple les logiciels libres qui fleurissent aujourd'hui sur internet qui sont construits par les petits geeks la nuit extrêmement talentueux et qui sont transmis au monde entier comme de l'intelligence partagée à condition le plus souvent que moi qui vais utiliser ce logiciel libre jamais je ne m'en institue comme le propriétaire privé donc c'est un renversement une subversion de la propriété privée au contraire je suis sommé si je veux utiliser la ressource de ne pas me l'attribuer exclusivement c'est ce qu'on appelle quelquefois le copyleft par opposition au copyright là aussi il y a une inventivité institutionnelle extraordinaire liée à des objets extrêmement contemporains qui sont certainement les objets de la civilisation humaine de l'avenir donc j'espère que vous sentez à travers ça que les communs c'est ce à quoi tous chacun d'entre nous vous et moi on peut contribuer sur son territoire dans son quartier là où je suis dans son boulot par exemple on peut contribuer à mettre en place des monnaies locales une monnaie complémentaire locale est une manière pour une communauté de se réapproprier le pouvoir de création monétaire et de faire de la monnaie un commun on pourrait s'interroger aussi est-ce vraiment très légitime de considérer que le travail est une marchandise privée qui s'échange sur un marché au même titre que les cigarettes peut-être que le travail au fond c'est un bien commun mais qui demande du coup des règles spécifiques pour pouvoir fleurir dans notre société ce à quoi je nous engage c'est à lever des obstacles que j'ai énoncés tout à l'heure et à travailler ensemble aux communs qui feront la société de demain merci
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la france change et il nous faut adapter notre système politique à ce changement j'ai bien observé le modèle français et je l'ai compris dans ce marasme économique nous avons besoin d'une france forte ensemble réinventons notre système pour une société plus efficace plus durable et plus juste liberté égalité fraternité ce sont les valeurs de la république et elles sont méprisées aujourd'hui je fais un rêve celui d'une république exemplaire je rêve qu'un jour notre nation se réveille et combatte son ennemi intérieur notre ennemi n'a pas de nom pas de visage pas de parti il ne présentera jamais sa candidature et pourtant il gouverne cet ennemi c'est le monde de la défiance nous traversons une crise de confiance sans précédent les français ne croient plus dans notre modèle économique et politique il nous faut moraliser la vie publique et moraliser l'entreprise j'aime l'entreprise mais je ne serai pas le président des riches moi président de la république je laisserais sa place à chaque française à chaque français moi président de la république je déclarerais une guerre totale contre les injustices moi prési en fait on ne peut plus faire de la politique comme ça je pense que vous en avez bien conscience ça ne peut pas marcher ce que je vous propose plutôt c'est une anti-candidature présidentielle je vous propose qu'on soit tous co-président d'une autre société qu'il faut qu'on invente ensemble il y a un an je suis parti pendant six mois faire un tour de france je suis parti sur les routes en stop j'ai été pris par près de conducteurs et à chaque fois que je rentrais dans une voiture je lui demandais dans quelle société il avait envie de vivre demain et de ce qui posait les problèmes dans la société d'aujourd'hui j'ai fait plus de km je suis allé voir aussi des élus et des candidats aux élections municipales c'est-à-dire que j'ai été rencontrer ces candidats j'ai été dormir chez eux j'ai été les interviewer sur leur vision de la démocratie et la société qu'ils aimeraient léguer demain à leurs enfants ou à leurs petits-enfants et je suis revenu de ce voyage de ce tour de france avec plein d'idées plein d'envies et avec une conviction c'est qu'il faut absolument qu'on ait une vision à proposer aujourd'hui notre société elle est en panne de vision je ne vais pas vous proposer une vision toute faite j'ai juste quelques témoignages à vous apporter quelques idées quelques envies de choses à partager la première c'est que j'ai l'impression qu'il faut qu'on forme des citoyens des vrais citoyens c'est-à-dire pas des gens passifs qui vont être attentistes qui vont attendre que la société leur dise quoi faire des gens qui sont capables d'agir par eux-mêmes pour ça il nous faut des écoles de citoyens il faut que dans les écoles d'aujourd'hui ce soit une école pour tous pour les filles et les garçons et tous les âges qu'on puisse se former à n'importe quel âge tout au long de sa vie il faut que ça soit une école basée sur l'échange réciproque de savoir c'est-à-dire ne plus avoir le système des sachants qui de manière descendante vont décréter ce qui est vrai ou pas et donner leur savoir non il faut qu'on soit sur du pair-à-pair c'est-à-dire partager le savoir et les compétences qu'on peut avoir parce qu'on a tous des compétences à partager pour ça on peut apprendre en faisant c'est-à-dire être sur un mode projet fonctionner en projet ou même fonctionner en laboratoire ne pas avoir peur de se tromper en fait l'échec il fait partie du processus d'apprentissage et pour avoir des citoyens il faut s'être trompé il faut se tromper tous les jours pour derrière pouvoir réussir il faut qu'on n'ait pas de notes dans cette école pas de classement pas de compétition parce que cette société dans laquelle on est elle est préparée dès le plus jeune âge si on veut une société de la coopération il faut une école de la coopération c'est-à-dire qu'il faut qu'on puisse travailler en groupe qu'on puisse copier il ne faut pas que ce soit interdit de copier - au contraire regardez ce que fait le voisin et faites avec lui mais même au-delà de l'école il faut que toute la société nous pousse et nous prépare à devenir des citoyens quand devient-on citoyen aujourd'hui a ans on n'a pas le choix on devient citoyen on a un droit de vote qui nous arrive et puis c'est à peu près tout ce qu'il faudrait c'est peut-être remettre en place ou mettre en place une forme de service civil c'est-à-dire passer du temps au service du bien commun avant de devenir citoyen découvrir les institutions découvrir et toucher du doigt l'intérêt général le jour où on devient citoyen finalement on devrait pouvoir le choisir entre et ans je choisis quand je deviens citoyen une fois que j'ai fait mon service civil et je signe un contrat social personnalisé c'est-à-dire un engagement que je prends envers la société et la société va s'engager aussi envers moi et on peut s'engager plus ou moins la société nous délivre alors plus ou moins de services plus je contribue plus je partage plus la société va me donner alors ça c'est des exemples qui sont issus de pistes que j'ai été voir sur ce tour de france on avait le service militaire on a aujourd'hui de plus en plus de jeunes qui sont en service civique et c'est quelque chose qui a l'air de tellement bien marcher que pourquoi ne pas le généraliser il y a un maire qui m'a raconté une anecdote qui m'a beaucoup touché il me disait finalement avant de travailler j'ai fait mon service militaire et puis dès ma retraite je me suis proposé pour être maire de mon tout petit village et j'ai fait un mandat de six ans et c'est les deux moments où j'ai eu l'impression d'être connecté à l'intérêt général ou au bien commun pourquoi ne pourrait-on pas être connecté à cet intérêt général ou ce bien commun tout le long de notre vie donc pour ça après avoir fait le service civil un contrat social personnalisé pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas avoir un parrainage citoyen c'est-à-dire pouvoir se faire coacher par un autre citoyen sur la place qu'on pourrait avoir dans la société et au bout d'un certain temps nous aussi on pourrait devenir coach c'est juste quelques idées mais finalement l'objectif de ces idées ou de ces propositions ce serait que cette société nous pousse à devenir des citoyens de plus en plus actifs la deuxième idée dont je voudrais vous parler c'est finalement pourquoi ne pas transformer le service public en services communs au pluriel le service public qu'est-ce que c'est le service public c'est les services que la société nous rend mais la société c'est nous c'est nous tous ici donc finalement le service public c'est les services qu'on se rend les uns aux autres sauf qu'on passe par un intermédiaire on a délégué ces services à une administration à des élus donc ce service public on se le rend pas directement les uns aux autres est-ce qu'aujourd'hui on n'est pas capable de se rendre plus de services les uns aux autres est-ce que les plateformes collaboratives dont on parle qui nous connectent qui nous permettent de proposer des services le covoiturage c'est un service qu'on rend à d'autres le coach surfing quand on invite on dit voilà j'ai une place sur mon canapé vous pouvez venir dormir chez moi c'est des services qu'on propose aux autres est-ce qu'on peut pas imaginer ça à une échelle plus large et concernant les biens communs et le service public c'est ce qu'on appelle le service public aujourd'hui c'est-à-dire partir du service public pour le transformer en services communs dans lesquels on est autant des contributeurs que des bénéficiaires les exemples que j'ai été voir qui m'ont inspiré cette idée c'est des exemples tout bêtes de chantiers participatifs il y a de plus en plus de villes notamment des villages qui ont recours à ces chantiers participatifs je pense à des villages sur le plateau de millevaches ou à trémargat en bretagne où en fait la collectivité les élus disent on peut faire une partie du service public mais il y a énormément de choses qu'on pourrait faire ensemble si on met tous la main à la pâte du coup ils invitent à venir sur la place du village construire un nouveau bâtiment ou rénover quelque chose et finalement c'est des gens qui viennent apporter du temps au service de l'intérêt général au service du commun est-ce que si on imagine ces communs ces services communs d'une manière extrêmement large comme des services qui nous permettraient de nous procurer le minimum vital c'est-à-dire si on imagine de pouvoir vivre de ces services communs qu'est-ce que ça donne si on prend la pyramide de maslow et qu'on prend toute la base et qu'on se dit ça ça devient des services communs qu'on peut se rendre les uns aux autres manger boire se loger s'habiller vivre en sécurité apprendre se déplacer communiquer tout ça ça pourrait être des services qu'on se rend les uns aux autres finalement en passant par ce type de plate-forme c'est une logique de gouvernement de gouvernance comme une plateforme et ça devient une sorte de revenu de base qui est payé non pas avec de l'argent payé en nature on pourrait aussi être équipé de cartes de citoyen qui nous permettent d'accéder à des plateformes de répartition du service public ou des services communs de proposer nos propres services communs je sais faire quelque chose je suis designer je veux mettre ça au service de la collectivité eh bien je le propose sur cette plateforme et on propose ce qu'on a envie de faire ce qu'on sait faire et la collectivité en échange va nous rendre des services en échange des services que nous on propose c'est finalement s'inscrire dans des missions d'intérêt général parce que ce qui me paraît complètement fou aujourd'hui c'est qu'on s'aperçoit que la société est de plus en plus inégalitaire il y a plus de gens qui ont besoin de services et de l'autre côté on a du chômage ou de l'inactivité ou des gens qui ne sont pas épanouis dans leurs activités et qui aimeraient agir plus dans le sens de l'intérêt général si on met ces deux besoins en regard si on les connecte qu'est-ce que ça donne là il y a déjà des débuts d'exemples aussi je pense au conseil général de la gironde qui a mis en place une bourse d'échange de services et de savoir c'est des pistes mais qui peuvent à mon avis nous emmener loin il y a un troisième exemple qui me semble primordial c'est l'impôt aujourd'hui on paie nos impôts en argent est-ce qu'on ne pourrait pas remplacer cet impôt par de la contribution directe parce qu'en fait le principe même de l'impôt j'ai l'impression qu'il est en train de mourir déjà les entreprises et les contribuables les plus riches ils réussissent à échapper à l'impôt et puis ce recours à l'impôt il est bouleversé par le développement des monnaies mondiales ou locales par les plateformes d'échange direct sur internet par la dématérialisation et la multiplication exponentielle des échanges qui deviennent du coup incontrôlables par l'abandon progressif du pouvoir de création monétaire par les états-nations au profit de grandes banques par la concurrence fiscale entre des états et du coup le recours accru à des paradis fiscaux par la folie de la finance le trading haute fréquence les marchés spéculatifs tout ça c'est en train de remettre en cause ce principe de l'impôt et pourtant toute notre société elle est basée là-dessus si on essaye de contourner ce fonctionnement qu'est-ce que ça donne est-ce qu'on ne peut pas pour éviter que l'argent se concentre dans les mains des plus riches et continue à se concentrer dans les mains des plus riches finalement créer une contribution-temps dans laquelle chacun doit consacrer un temps minimum au profit de l'intérêt général en contribuant directement à des services communs et en échange on reçoit les services vitaux minimums ce qui ne nous empêche pas de continuer à travailler d'avoir la liberté de faire les deux il y a des exemples là aussi aujourd'hui qui bouleversent ce paysage-là par exemple des banques de temps des systèmes d'échange locaux des sel le bitcoin qui est une monnaie mondiale et qui pose ces questions de la monnaie ou toutes les monnaies citoyennes et locales le sonantes à nantes le symba en ile-de-france le sol-violette à toulouse et un peu partout il y a des monnaies qui se créent ça revient remettre en cause cette place aussi de l'impôt et le quatrième sujet qu'il faut aborder c'est d'après moi la démocratie on en parlait en introduction qu'est-ce que c'est ce mot démocratie aujourd'hui je pense qu'il faut une nouvelle démocratie pour le xxième siècle mais notre système représentatif a été inventé il faut bien se rendre compte à une époque où des gens ne savaient pas lire ou écrire à une époque où la radio la télé et internet n'existaient pas et quand on prend le mot démocratie ça veut dire le pouvoir aux gens on a énormément gagné en pouvoir d'agir individuel internet ça change la manière qu'on a de s'informer de communiquer de travailler de se former est-ce qu'on ne pourrait pas aujourd'hui gagner aussi en pouvoir de décider et d'agir collectivement est-ce qu'on ne pourrait pas au lieu de déléguer notre pouvoir de décision et d'action à une administration ou à des élus reprendre une partie de ce pouvoir et avoir un autre rôle pour les élus et les administrations qui soit plus l'animation de ce pouvoir qui soit plus l'encadrement de ce pouvoir mais qu'on le récupère nous-mêmes est-ce qu'on ne pourrait pas écrire ensemble des nouvelles règles du jeu ne plus penser à la constitution au singulier mais la conjuguer dans tous les territoires un peu comme des poupées gigognes parce qu'à l'échelle du quartier on a besoin de nouvelles règles du jeu a l'échelle du bassin de vie aussi à l'échelle de la région à l'échelle de l'état-nation à l'échelle du continent ou de la planète là aussi on a des enjeux globaux qu'on a en face de nous et il faut qu'on ait des règles du jeu une organisation qui nous permette de répondre à ces enjeux donc des constitutions complémentaires qui aillent du local au global et qui soient écrites par les citoyens pour les citoyens et finalement est-ce qu'on ne pourrait pas tous proposer un projet d'intérêt général sur les plateformes de répartition des services communs c'est-à-dire que moi ou mon parti politique si je suis dans un parti ou mon association ou mon organisation propose quelque chose en disant ça je pense que ça irait dans le sens de l'intérêt général et je suis d'accord pour l'animer et qui est-ce qui déciderait si oui ou pas ça va dans le sens de l'intérêt général ça pourrait être des jurys citoyens des groupes de citoyens tirés au sort formés informés qui peuvent aller voir des experts débattre de manière contradictoire et décider si oui ou non ça va dans le sens de l'intérêt général parce que tout le monde est capable de situer l'intérêt général après en avoir débattu c'est comme les jurys citoyens tout le monde est capable de dire coupable ou innocent après en avoir débattu là aussi il y a des exemples qui commencent à arriver je pense par exemple à des villes qui mettent en place des tableaux de bord qui permettent de piloter et de rendre transparent les politiques publiques et en fait on voit la politique publique se faire au fur et à mesure aujourd'hui on ne peut pas encore y participer mais internet change déjà la manière qu'ont les collectivités de gouverner je pense qu'il n'y a pas besoin d'attendre que les choses changent à l'échelle nationale ou mondiale pour agir on peut déjà construire des nouvelles règles du jeu et les expérimenter on peut déjà mettre en œuvre des nouveaux types de fonctionnement dans nos quartiers dans nos villages et c'est un peu dans ce sens-là que le collectif avec lequel j'agis démocratie ouverte est en train de proposer un programme qui s'appelle territoire hautement citoyen et qui propose aux collectivités locales d'animer et d'expérimenter des transitions démocratiques locales durant tout mon tour de france à chaque rencontre j'ai demandé à celui qui m'accueillait de me dessiner le monde dans lequel il rêverait de vivre et vous si vous deviez dessiner une société idéale laquelle est-ce que vous dessineriez a quoi ça ressemblerait après avoir passé six mois à poser inlassablement cette question j'ai eu envie d'y répondre c'est ça qui a inspiré cette anti-candidature présidentielle c'est ça qui inspire le bouquin que je suis en train d'écrire c'est ça qui inspire démocratie ouverte et le collectif dans lequel on travaille et ce que je vous invite à faire ce soir c'est à redonner ses lettres de noblesse à la politique parce qu'en fait tous ces problèmes que notre société rencontre dont on parle ce soir ils viennent avant tout de la manière dont on s'organise pour vivre ensemble sur la planète autrement dit c'est des problèmes qui sont profondément politiques des problèmes de gouvernance et on constate que la société ne tourne pas rond là-dessus on est d'accord il y a des choses à changer mais quand on regarde de plus près on se rend compte que le monde il est déjà en train de se métamorphoser quand on prend une loupe on regarde que les racines de ce nouveau monde elles sont déjà là aujourd'hui ceux qui font le monde de demain ils sont en train de porter des alternatives au modèle dominant il y en a sûrement beaucoup dans la salle il y en a un peu partout en france et dans le monde alors ce soir j'ai une chose à vous proposer allons-y lançons-nous soyons du côté des solutions plutôt que d'être du côté de la dénonciation des problèmes arrêtons de tirer les sonnettes d'alarme agissons concrètement dans nos vies et n'attendez pas pour devenir co-président de cette nouvelle société merci
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bonjour à tous j'adore venir en belgique je suis ravi d'être là c'est déjà bien je suis effectivement le papa de la famille zéro déchet une famille qui n'a évidemment pas pu venir aujourd'hui par contre je vous présente notre poubelle voilà ça c'est notre poubelle réalisée à quatre pendant un an voilà c'est un bocal on l'appelle bob parce qu'on donne toujours un prénom à sa poubelle quand on la garde un peu longtemps un an on a le temps de lui parler voilà bob pourquoi on s'est mis à faire cette folie-là de vivre avec un bocal de déchets par an je vais vous expliquer ça parce qu'on a passé ans - c'est long ans - ans dans les ong à faire de l'éducation à l'environnement de la sensibilisation de la protection de tous les milieux en montagne à l'océan à la campagne on a sensibilisé un maximum de gens tous ceux qu'on pouvait actifs élus enfants à la question de l'empreinte écologique du changement climatique et à la question des déchets notamment donc on a vécu ces années rappelez-vous les années les années développement durable j'ai vécu le pacte écologique en les grenelles de l'environnement en alors on marchait sur l'eau on allait changer la planète on pensait changer les choses par le haut tordre un petit peu le bras des politiques ils nous ont bien rattrapés après ça a un petit peu plombé mais là une nouvelle énergie arrive pendant toutes ces années j'ai vu dans le milieu j'ai vu dans l'écosystème l'impact de notre mode de vie l'impact de notre consommation et notamment les déchets donc je les ai ramassés la première fois au début des années avec mountain riders je ramassais les mégots et les déchets sur les pistes de ski à la fonte des neiges et au début de la pollution du cycle de l'eau parce que je vais vous donner un scoop les déchets circulent ils circulent sur terre et ils circulent avec le cycle de l'eau je vous montre quelques petites photos très simples de ce que j'ai pu voir moi dans ses ans de sensibilisation ça c'est une photo de ma plage j'habite dans le sud-ouest de la france dans les landes dans le sud des landes je suis chanceux merci en tout cas ça c'est ma plage au mois de janvier quand les grandes houles les grands creux pendant l'hiver des - m de vagues nous ramènent tout ce que le cycle de l'eau amène à l'océan voilà essentiellement vous voyez du plastique qu'il va falloir ramasser évidemment et tout ça n'est qu'une petite partie infime de ce qui peut arriver dans le cycle de l'eau s'il y a bien un chiffre que vous pouvez retenir ce sont kg de déchets qui arrivent chaque seconde dans l'océan aujourd'hui à l'heure actuelle kg qui sont liés à notre mode de vie qu'on peut avoir sur terre kg qui sont absolument intolérables puisqu'on est aujourd'hui dans une pollution de la chaîne alimentaire vraiment en profondeur quand ce plastique arrive dans l'océan il se dégrade sous l'effet de l'iode et des uv pour devenir de fines particules de plastique qu'on retrouve sur la plage quand vous vous baignez surtout ce plastique va se fragmenter de plus en plus pour aller jusqu'à puissance - jusqu'à des micro-plastiques et polluer la chaîne alimentaire en profondeur alors vous connaissez ces continents de déchets qui sont regroupés à différents endroits du globe par les courants marins dans ces zones-là on estime qu'il y a cinq fois plus de plastique que de plancton et on estime surtout que d'ici il y aura plus de plastique que de poissons dans l'océan voilà un petit peu l'état des lieux de notre planète aujourd'hui et du plastique que l'on consomme un plastique à longue durée de vie qu'on utilise de manière jetable et rapide une incohérence totale voilà ce que j'ai vu avec un impact sur la faune et la flore car les mammifères marins les oiseaux les poissons tout ça va manger le plastique et ça nous revient directement puisqu'on fait toujours partie de la chaîne alimentaire alors pourquoi tous ces déchets ça c'est la grande question pourquoi on en a autant pourquoi kg par seconde parce que tout notre système est basé sur la consommation enfin je devrais dire la sur-consommation l'hyper-consommation je ne veux pas faire le débat de la croissance je vais vous faire la traduction écologique - c'est mon souci pour avoir un bien de consommation il faut extraire de la matière la planète nous donne tout elle est d'une générosité incroyable et nous puisons sans fond de la matière qu'on va transformer avec de l'énergie aujourd'hui essentiellement sur terre du charbon et du pétrole et de l'eau car tout process industriel nécessite de l'eau voire beaucoup d'eau un tee-shirt c'est litres d'eau pour avoir ce bien de consommation qui va finir et vous le savez en déchet en fin de vie nous sommes aujourd'hui dans une logique de production qui est linéaire on est très très loin très très loin de l'économie circulaire qu'on nous annonce comme la grande solution à tous nos maux alors ces déchets ça représente quand même kg par personne et par an si j'ajoute tout ce qu'on jette à la déchetterie c'est kg de déchets par an et je vais vous donner un autre scoop ce soir ces kg ne sont que la partie visible de vos déchets c'est ceux qui vous arrivent dans la main et que vous allez jeter à la poubelle la majeure partie de ceux que vous produisez que je produis est cachée elle est dans la partie immergée de l'iceberg pourquoi ces déchets sont liés au process de fabrication prenons un exemple une brosse à dents vous allez avoir en fin de vie la fin de vie dont je parlais tout à l'heure vous allez voir g de déchets que vous allez jeter à la poubelle mais pour fabriquer cette brosse à dents il a fallu extraire de la matière il a fallu la transformer il a fallu la conditionner il a fallu la transporter et la distribuer tout le long de la chaîne de vie de la brosse à dents on va produire kg de déchets ce sont ces déchets cachés alors si je prends le btp l'industrie l'agriculture dans notre pays c'est quatorze tonnes de déchets qui sont cachées et qui sont liées individuellement à notre mode de vie si je prends tout ce que l'on consomme et qui vient de loin parce que vous le savez on produit très loin aujourd'hui principalement en chine je ne peux pas vous donner le tonnage de déchets cachés par contre ce que je peux vous dire c'est que chaque personne chaque européen chaque année consomme tonnes de ressources pour assurer son mode de vie évidemment vous l'avez compris c'est beaucoup trop tonnes ça signifie qu'on est aujourd'hui à crédit écologique on consomme en sept mois ce qu'on devrait consommer en nous sommes à crédit écologique à partir du mois de juillet quand j'ai commencé ces sensibilisations à l'empreinte écologique il y a une dizaine d'années on parlait du mois d'octobre chaque année on recule la date on en est donc à sept mois peut-être que je reviendrai dans ans on en sera au mois de mars et puis je vous dis l'équation il faut prélever la matière et la transformer beaucoup d'énergie on en consomme trop donc on émet trop de co c'est le changement climatique je vous ai dit qu'il fallait de l'eau pour ce process aujourd'hui la moitié des masses d'eau sur terre est en surexploitation deux tiers de l'eau douce est au-delà de sa capacité d'assimilation des pollutions voilà notre empreinte écologique voilà l'état de l'écosystème et de notre planète et vous l'avez compris c'est lié à notre surconsommation aujourd'hui c'est lié à notre mode de vie c'est notre responsabilité ici individuelle et collective alors je vous ai résumé ça très rapidement mais j'ai passé ans à sensibiliser tout ceux que je pouvais de toutes les façons possibles plaquettes vidéos conférences je n'ai pas dû être bon parce que la croissance a continué mais je pensais être bon je pensais être conscient je pensais être écolo faire ce qu'il fallait j'avais une amap un compost vraiment je pensais être bon pourtant j'avais toujours cette poubelle j'emmenais les enfants sur la plage ramasser les déchets plastiques je leur disais les pompot' c'est fini et puis je rentrais chez moi et je mettais du plastique dans ma poubelle je devais être schizophrène toujours est il qu'en avec ma femme on a pris la poubelle pour essayer de comprendre on l'a renversée dans notre jardin je vous la présente je vous présente deux poubelles aujourd'hui ça c'est notre poubelle en on a essayé de voir ce qu'il y avait dedans vous l'avez compris surtout du plastique de l'emballage en tout genre et là on s'est dit est-ce possible de vivre sans tout ça voilà ce qu'on s'est demandé et pas on va se lancer dans le zéro déchet mais peut-on continuer à manger sans emballages peut-on continuer à jouer à avoir une vie sociale etc c'est comme ça qu'on a commencé notre aventure la première année on est passé d'une poubelle à peu près tous les - jours ce qui est la moyenne à une poubelle par mois la deuxième année on est passé à une poubelle en six mois elle s'appelait martine et pas bob je vous l'ai dit on donne un prénom à ses poubelles quand on les garde et puis la troisième année on est passé à ce bocal-là c'est-à-dire à peu près litre en un an et puis évidemment à côté une partie de recyclable et puis un énorme compost parce que vous allez comprendre on achète beaucoup beaucoup de produits frais comment a-t-on fait quand on s'est trouvé devant cette poubelle en on s'est dit waouh quelle est la solution on a regardé chaque emballage un par un deux poules qui ont trouvé un couteau et puis la solution c'est simple si vous ne voulez pas de déchet dans votre poubelle ne l'achetez pas voilà merci ne l'achetez pas refusez-le du coup la deuxième question c'est comment le remplacer quelles solutions j'ai donc on a cherché pour chaque aliment pour chaque chose qu'on avait chez nous chaque bien comment le remplacer sans avoir un déchet en fin de vie et puis évidemment on s'est posé la question est-ce que j'en ai vraiment besoin car on est dans une société de surconsommation nous consommons trop vous le savez et il a fallu qu'on réduise si on ne veut pas du déchet en fin de vie il faut en posséder moins on s'est mis dans une démarche de désencombrement de minimalisme on a tout vendu on a fait des vide-grenier pendant deux ans et demi et on a vraiment liquidé tout ce qu'on possédait pour vraiment avoir l'essentiel pour éviter de l'avoir dans la poubelle quand on a dû consommer on s'est posé la question de la durabilité aujourd'hui on est dans une logique d'obsolescence tout est obsolescent les trois mamelles de la consommation aujourd'hui c'est la pub le crédit et l'obsolescence pour lutter contre ça on s'est dit il faut acheter des produits qui durent si un produit dure ans on a le temps de l'amortir au niveau écologique on s'est mis à acheter des choses durables labellisées pour limiter l'impact à la production réparables pour encore allonger la durée de vie et puis en fin de vie qu'elle soit vertueuse c'est-à-dire recyclable on a appliqué ça à tous les pans de notre vie je vais juste vous en présenter un car je n'ai pas le temps aujourd'hui mais vous présenter les courses l'alimentation vous avez compris aujourd'hui l'alimentation génère énormément d'emballages puisque c'est un système mondialisé votre yaourt va être produit en pologne vos tomates en andalousie votre ketchup en turquie etc donc l'emballage est la clef de ce système agroalimentaire pour sortir de l'emballage on a donc choisi d'avoir un petit kit de courses un cabas des boîtes en verre des petits sacs en tissu et d'aller chez notre maraîcher c'est-à-dire de faire la part belle aux circuits courts d'acheter des fruits et des légumes une belle cagette - euros pour la semaine avec nos œufs puis on va dans notre magasin de vrac avec notre sac en tissu on prend nos farines nos pâtes nos fruits secs tout ce dont on a besoin pour manger ensuite avec nos petites boîtes en verre on va chez nos commerçants notre fromage notre beurre on nous met tout dans la petite boîte qu'on peut ranger pareil pour la viande comme ça on a éliminé tous les emballages et contenants et ô miracle au passage ce qui est génial c'est qu'on a redécouvert le goût le goût de l'alimentation le beurre à la motte ce n'est pas un beurre suremballé de grande surface les grandes surfaces aujourd'hui on n'y va plus on est sorti du grand système industriel de la grande distribution et au passage vous allez voir on a gagné beaucoup de choses je vous montre ça en images c'est plutôt beau la belle cagette le beurre la crème fraîche le fromage et puis chez nous on joue à la famille olson avec les bocaux et tous les produits dedans je monte à l'échelle pour aller chercher à manger dans la cuisine voilà comment on a fait je montre juste l'alimentation mais on a appliqué ça à tous les pans de notre vie quotidienne pour éliminer un maximum de déchets aujourd'hui on est quasiment arrivé à trouver les solutions pour tout il nous reste quelques petites choses que la société ne nous donne pas en termes de solution je pense par exemple au verre recyclé le verre c'est peut-être bien mais c'est très énergivore il faudrait mieux avoir des consignes je n'ai pas de consigne où j'habite j'ai encore ces bouteilles de verre les médicaments ces petites tablettes en aluminium plastifié ne se recyclent pas donc elles finissent dans mon bocal etc surtout le grand problème aujourd'hui mais je ne le développerai pas qui sont l'ordinateur le téléphone et la voiture et dont on est tous archi-dépendants voir addicts hein que nous a apporté ce mode de vie je vous l'ai dit au départ on voulait éliminer le déchet éliminer ce plastique de notre poubelle et puis on a voulu le mesurer a la fin de cette année de cette aventure on a fait notre empreinte carbone notre empreinte écologique en eau et notre empreinte épargne avec ces empreintes on voulait mesurer si notre mode de vie zéro déchet était finalement beaucoup plus soutenable pour notre planète je vous ai mis l'empreinte carbone ô miracle quand on arrête de consommer quand on consomme d'occasion quand on consomme local on passe sous la barre des kg équivalent carbone par personne et par an qu'il faudrait tous qu'on passe pour avoir un impact limité en termes de réchauffement climatique quand on mange bio local saison quand on a un circuit court on décarbone son assiette on passe encore sous la petite barre des pour l'alimentation vous l'avez compris notre grand problème aujourd'hui c'est le transport pour l'instant j'habite en campagne en france et je n'ai pas de solution rappelez-vous le petit iceberg je vous disais kg de déchets produits égalent tonnes de ressources consommées si j'arrête mes logiques de surconsommation si je n'ai plus qu'un bocal en fin d'année un petit kilo de déchets évidemment je ne consomme pas tonnes de ressources évidemment je n'émets pas autant de co je ne prélève pas autant d'eau en gros en faisant du zéro déchet nous avons une démarche de transition écologique et nous avons limité notre empreinte écologique sur la planète ça nous a aussi permis de faire beaucoup d'économies en deux ans on a calculé qu'on avait économisé sur notre budget annuel familial c'est un beau temps partiel hein surtout on est passé en bio local saison si vous voulez manger bio je vous l'ai dit la clé c'est d'acheter des fruits et légumes d'aller chez un maraîcher en circuit court surtout on protège notre santé on a détoxifié complètement notre alimentation nos produits d'hygiène notre cosmétique on a enlevé toute cette chimie qui est toxique et qui va aujourd'hui générer un maximum de maladies qu'on dit de civilisation on a fait aussi du bien à notre moral parce que de trouver des solutions au quotidien d'être acteur de créer du lien social avec des circuits courts et des gens du territoire tout ça fait beaucoup de bien au moral on se dit qu'on ne subit pas qu'on peut être une part de la solution qu'on peut être le colibri qui limite son empreinte et ça ça fait beaucoup beaucoup de bien au moral enfin quelque chose à quoi on ne s'attendait pas au départ en mangeant local en consommant local en allant sur des circuits courts on favorise une autre économie on sort de l'économie mondialisée dont on subit aujourd'hui tous les conséquences et on va vers une démarche de relocalisation de ses achats une économie locale et résiliente voilà nous avons un pouvoir aujourd'hui nous avons le pouvoir de changer les choses et d'être les colibris du changement c'est notre pouvoir d'achat ce pouvoir d'achat il ne faut pas le mesurer en quantité de choses consommées mais plutôt en qualité comment je consomme a qui je donne mon euro si je le donne à mon maraîcher bio-local-saison je suis acteur du changement et cet euro-là c'est à nous de décider à qui on a envie de le donner et puis pour conclure je n'ai pas perdu en confort j'ai même gagné en qualité de vie je vous l'ai dit j'ai gagné du temps de l'argent j'ai économisé beaucoup de choses j'ai protégé ma santé j'ai favorisé l'économie locale etc en faisant de la sobriété volontaire j'ai gagné en qualité de vie et ça ça rend heureux merci à vous
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eh bien moi je suis paysanne alors je vous dis paysanne j'aurais pu vous dire agricultrice fermière maraîchère mais j'aime beaucoup ce concept ce vocable de paysanne parce que au-delà de ce qu'il signifie les paysans sont vraiment ceux qui travaillent la terre qui travaillent le sol qui mettent les mains dans la terre comme tu le disais tout à l'heure mais il y a aussi cette notion de façonner les paysages les paysans ce sont eux qui façonnent les paysages de nos pays et c'est ce que nous faisons quand je dis nous c'est charles mon mari et puis moi-même puisque nous avons créé il y a ans de cela une ferme qui s'appelle la ferme biologique du bec hellouin vous allez voir quelques images défiler pendant que je parle et on a vraiment créé ça de a à z on avais juste racheté une longère en normandie c'était un herbage il y avait un petit verger et on a recréé une ferme l'aventure commence un petit peu plus tôt qu'il y a ans c'était il y a ans en fait nous étions des citadins nous avions tous les deux une autre vie avant et on était dans cet espèce d'idéal dans ce rêve d'autosuffisance pour moi ça passait par j'ai envie de donner de bonnes choses à manger à mes enfants j'ai sérieusement envie de prendre mes distances avec cette société de consommation sur laquelle je commence à m'interroger donc j'étais en quête et donc on s'est mis à faire notre petit potager à cultiver des légumes comme ça et puis charles un beau jour m'a dit ah moi j'aime tellement ça que j'ai envie d'en faire un métier moi j'ai dit ben écoute super pour toi tu le fais moi je vais aller faire autre chose ailleurs parce qu'à la fin de la journée quand même le dos bonjour donc je lui ai dit je te donnerai quand même un petit coup de main de temps en temps et vous imaginez bien ce que ça donne quand on donne un coup de main finalement on saute à pieds joints dedans et c'est ce qui m'est arrivé inutile de vous dire que les deux premières années furent une véritable galère et je ne vous dis pas ça parce que charles mon mari était marin dans une précédente vie ouf ouf ouf c'était vraiment difficile et ce n'était pas difficile parce que nous étions nous enfin si peut-être parce que nous arrivions là avec un soupçon de créativité une pincée de connaissances agricoles un chouïa de réalisme et des brouettes entières d'idéalisme et de grande naïveté donc ça a été difficile mais ce parcours du combattant qu'on a traversé les porteurs de projets aujourd'hui c'est à dire les personnes qui ont envie de faire un retour à la terre comme on a pu le faire le vivent encore accéder au foncier se former en technique d'agro-écologie toutes les techniques agricoles respectueuses de la terre et de l'environnement être aidé techniquement être aidé financièrement parce que c'est une difficulté que de faire la césure entre deux vies eh bien c'est compliqué et pour toutes ces raisons-là au bout de deux ans j'étais vraiment prête à tout abandonner je disais moi l'autosuffisance c'est mon truc mais faire ça comme ça non et puis un jour un jour est arrivé un article avec un mot permaculture et là ce fut la révélation une vraie révélation je ne sais pas s'il y en a des fausses mais ça c'en était une vraie en fait la permaculture qu'est ce que c'est c'est un mot qui vient de l'anglais c'est une scission de mots en fait une fusion de mots pardon plus qu'une scission et en anglais on dit permanent agriculture donc l'agriculture permanente jusque là ça ne parle pas trop en fait c'est un concept c'est presque une philosophie ou une science la permaculture qui vise à concevoir des ensembles des systèmes à les designer d'une certaine façon et pour ce faire on utilise tout un tas de principes mais les trois buts ultimes sont de rendre des ensembles ou des systèmes -- alors quand je dis un ensemble un système chez nous c'est la ferme mais un ensemble ou un système ça peut être un groupe de personnes ça peut être une entreprise ça peut être une ville pourquoi pas donc c'est rendre ces systèmes économiquement viables environnementalement durables et socialement équitables paradis sur terre me direz-vous alors cette permaculture elle a une éthique l'éthique c'est de systématiquement respecter l'humain respecter la terre et puis de partager les ressources les richesses d'une certaine façon elle se décline en tout un tas de principes il y en a une bonne vingtaine je ne vais bien évidement pas vous les énumérer ce soir mais j'aimerais en illustrer quelques-uns parce que la permaculture est un système tellement simple c'est tellement du bon sens que c'est excessivement compliqué à expliquer finalement donc ces quelques principes je vais vous en citer allez ou le premier c'est que les déchets des uns peuvent être les ressources ou les trésors des autres le second et c'est ce qu'on n'a pas fait du tout au départ parce qu'on ignorait la permaculture c'est qu'il faut commencer tout petit plus on a un système petit plus on y accorde de soin et d'attention plus il va prospérer quels que soient les fruits les yields comme disent les anglais que vous vouliez en tirer ensuite dans un système en permaculture on dépense un minimum d'énergie que ce soit d'énergie fossile typiquement du pétrole ou même l'énergie humaine on fait tout pour faire en sorte d'économiser l'énergie et donc d'une certaine façon la pénibilité au travail et enfin dans un système permaculturel une fonction peut être remplie par plusieurs éléments et un élément a plusieurs fonctions et c'est ce système-là que je vais vous expliquer que je vais vous illustrer concrètement on imagine la ferme comme un cercle nous à la ferme on travaille en traction animale c'est-à-dire qu'on travaille le sol -- alors c'est un travail très léger il ne s'agit pas de labour mais on travaille avec le cheval ou l'âne ou les poneys donc nous sommes en traction animale imaginez dans ce cercle notre cheval de trait winnick ça ce n'est pas winnick c'est inu le chien donc on va voir winnick tout à l'heure donc si on met winnick dans notre système dans notre cercle qu'est-ce qu'il a comme fonctions je vous ai dit il fait un travail du sol il nous aide à porter les charges lourdes c'est une tondeuse écologique donc d'une certaine façon il entretient la ferme le voilà winnick qui mange mes radis il mange éventuellement les résidus de culture et puis je vous avoue que je préfère de loin ma relation en tant que collègue de travail avec winnick plutôt qu'avec un tracteur parce qu'en termes de bruit et d'odeur quoique winnick n'en est pas exempt parfois mais bon au moins il nous donne du crottin et donc du fumier donc vous comprenez bien la chose winnick a plusieurs fonctions sur la ferme mais en même temps si je prends une fonction de winnick me donner de la matière organique c'est tout bête la matière organique il y a d'autres personnes dans la ferme qui peuvent le faire d'autres personnes ou d'autres éléments ben si je prends les poules elles me donnent aussi du fumier mes résidus de culture ils me donnent aussi du compost donc je n'ai jamais de rupture vous voyez mon cercle il y a toujours la quadrature du cercle comme on pourrait dire il n'y a jamais un maillon de la chaîne qui peut être manquant parce que tout le monde peut toujours arriver et combler ce rôle-là et l'interaction est permanente entre les différents membres et les différentes fonctions et on s'est dit au bout d'une année une année a suffi on s'est dit mais ce système est absolument fabuleux parce qu'on a mis en place les techniques de permaculture alors je ne vais pas passer à des techniques agricoles ce serait trop fastidieux mais on a mis en place toutes ces techniques de permaculture notamment la culture sur buttes qu'on voit à un certain moment et d'un coup en une année donc saisons l'été et l'hiver on a vu la production quasiment doubler de façon assez extraordinaire alors on s'est dit c'est quoi c'est la chance du débutant le hasard le fait qu'on a un super sol mais non on n'a pas un bon sol du tout on a que centimètres de bon sol certes mais après c'est du caillou qui remonte tout le temps donc il faut enlever le caillou ce qui n'est pas forcement évident donc ça n'était pas ça c'est vraiment la conception de la permaculture en tant que telle parce qu'au final qu'est-ce que c'est les concepteurs de la permaculture quand ils l'ont découverte quand ils l'ont mise au point parce que finalement ils n'ont rien inventé du tout ils ont juste fait une synthèse une synthèse des bonnes pratiques qu'il y a pu y avoir à travers le monde pendant des millénaires sous toutes les latitudes et comme leur dada c'était l'agriculture ils se sont dit mais si on observe un écosystème un écosystème à l'état naturel c'est-à-dire non transformé par l'homme qu'est ce qu'on observe et ils ont noté toutes les règles de la nature sans que l'homme n'intervienne et ils se sont dit mais voilà c'est ça qu'il faut qu'on fasse c'est qu'il faut faire produire la nature en fonction et en vertu de ses lois de ses principes et arrêter de la forcer de l'exploiter vous savez on dit on est des exploitants agricoles ça veut bien dire ce que ça veut dire donc faisons produire la nature selon ses propres principes ses propres règles alors il y a tout un cheminement à faire qui n'est pas forcément évident parce que on n'a pas été formé comme ça quand vous devenez agriculteur on ne vous dit pas il faut replanter des haies il faut avoir une biodiversité il faut attirer les petits oiseux il faut attirer les pollinisateurs il faut qu'il y ait une interaction entre vos différentes plantes et vos différentes éléments dans la ferme non non on ne vous apprend pas ça du tout et au bout de la deuxième année me semble-t-il de pratique de la permaculture la rumeur a commencé à se répandre tant et si bien que des scientifiques ont eu vent de ce qu'on faisait à la ferme et on a vu arriver des ingénieurs de l'inra d'agroparistech de groupements d'ingénieurs agronomes et ils nous ont dit mais écoutez nous ça nous intéresse des petits systèmes comme ça qui finalement c'est quoi un petit écosystème en permaculture ça n'est rien d'autre que du biomimétisme on copie la nature pour pouvoir produire nous on aimerait bien étudier avec vous ce système-là et donc depuis quelques semaines maintenant on a mis en place à la ferme une étude menée par l'inra et agroparistech et toutes les expériences se font à la ferme et ils notent tout tout ce qui rentre tout ce qui sort les productions les intrants naturels etc tous les phénomènes notre temps de travail la qualité de travail que l'on mène etc et on se dit si cette étude la première phase de l'étude va se terminer dans un an si cette étude donne les résultats escomptés et les résultats escomptés c'est d'essayer de prouver que sur mille mètres carrés donc mille mètres carrés c'est tout petit hein c'est un dixième d'hectare on pourrait éventuellement faire vivre décemment une personne révolutionnaire dans le paysage agricole actuel parce que aujourd'hui les agriculteurs c'est quoi c'est sur hectares un énorme tracteur une énorme moissonneuse-batteuse l'agriculteur qui regarde son dvd parce que tout est fait par le gps et il n'y a plus de rapport avec la terre donc on se dit si on en revient à un système tel qu'il pouvait être à paris dans le ème au ème siècle paris au ème siècle était autosuffisante intra-muros en terme de production de légumes et de fruits vous me direz la population n'était pas la même le type de vie n'était pas le même c'est vrai que la traction animale ils connaissaient donc il y avait du fumier en abondance etc etc mais imaginez la révolution dans le paysage agricole actuel et quand je dis paysage agricole c'est fondamental pour tout le monde c'est produire la nourriture c'est produire ce que vous mangez au quotidien aujourd'hui tout peut s'arrêter sauf la production de nourriture bien évidemment donc si on arrivait à prouver que cela ça fonctionne eh bien on imagine un maillage du territoire de petites fermes de petites entités qui produisent beaucoup parce que produire dès lors qu'il y a une éthique et un respect de la terre ça n'est pas du tout un gros mot moi je suis très fière de dire aujourd'hui que notre production est très intensive donc imaginez deux gros mots productif et intensif mais non c'est une réalité et là on tordrait le cou à tous ceux qui nous disent oui mais le bio l'agro-écologie ça ne peut pas nourrir le monde ça ne va pas arrêter la faim dans le monde eh bien si bien évidement on n'a pas encore les résultats de l'étude mais on perçoit un petit peu tout ça et j'imagine que les agronomes qui travaillent avec nous le font aussi sinon ils ne se seraient pas donné la peine de mener cette étude donc tordre le cou à tous ces gens qui nous disent non on ne peut pas arrêter la faim dans le monde avec ça on va être neuf milliards dans quelque temps on ne peut pas nourrir tout le monde mais si on va pouvoir si on arrive à répliquer ces petites entités par ci par là on va pouvoir on va pouvoir aussi adresser des problématiques telles que le chômage oui ce sont des systèmes très intenses en main-d'œuvre et pourquoi pas il y a combien de chômeurs dans notre pays moi j'étais juriste internationale avant je suis paysanne je ne suis pas déshonorée du fait de mettre mes mains dans la terre tous le jours d'avoir un petit peu le dos qui fait mal surtout en début de saison comme ça et d'être penchée à longueur de journée j'aime ce métier je l'ai pris à bras le corps et c'est une passion c'est techniquement très pointu intellectuellement c'est un challenge renouvelé jour après jour et c'est absolument passionnant et je suis fière de pouvoir nourrir les gens avec ce que je fais donc résoudre une problématique du chômage recréer de la dynamique dans les territoires du lien social parce que nous on commercialise la plupart de nos produits en circuit court donc forcément en circuit court vous rencontrez la personne à qui vous vendez les produits et vous êtes fier ou alors vous êtes un petit peu gêné pour lui expliquer ben dans la laitue qu'elle a eu la semaine dernière dans son panier il y avait six limaces ben oui on a un petit problème de limaces parce qu'on est en zone très humide mais voilà c'est ça aussi l'échange vous dites ce n'est pas grave c'est une laitue qui est végétale et qui apporte un petit peu de protéine en même temps bon petit raccourci donc voyez cette étude est vraiment un challenge pour nous mais si nous y arrivons moi je rêve du jour où on va pouvoir adapter tous ces principes de permaculture à l'agriculture oui mais pourquoi pas à d'autres systèmes l'éducation les hôpitaux les entreprises tout ce lien ce cercle que je vous décrivais tout à l'heure avec cette interaction tous ces principes cette éthique pour moi c'est tout à fait transposable et applicable à plein d'autres domaines vous savez depuis le début de l'humanité je pense qu'on a vécu des transitions énergétiques tout le temps aujourd'hui on est en plein dedans avec toute une problématique environnementale qui vient s'y ajouter mais de tous les temps les humains ont fait preuve de trésors d'ingéniosité et de créativité pour dépasser ces problèmes trouver les solutions adéquates moi je pense qu'aujourd'hui on peut faire de même avec des systèmes vertueux comme celui-là en se remettant en question en utilisant la permaculture et pour moi véritablement ce métier il a comblé tout ce dont j'avais besoin j'ai toujours fait beaucoup de sport à haut niveau du basketball notamment je vous dis j'ai été juriste internationale j'ai toujours eu besoin de cet équilibre entre le physique et l'intellectuel et je suis comblée et cette reconnaissance peut-être que j'attendais avant en faisant carrière en faisant carrière très vite très jeune avec beaucoup d'ambition ben je crois qu'aujourd'hui je l'ai trouvée c'est une reconnaissance je fais mon métier je suis utile je ne vais pas dire que c'est la fin d'une quête c'est presque le début j'ai trouvé à quoi je servais sur cette terre et autant j'ai pu vous dire qu'au début notre expérience était vraiment compliquée autant je peux dire aujourd'hui que nous ne sommes plus seuls quand je vois les amap les villes en transition quand je vois tous nos intervenants ce soir je crois qu'il y a vraiment un mouvement qui est en marche mon mari charles que je taxe souvent d'idéalisme un peu naïf me dit toujours mais il y a un monde qui est en train de mourir et un autre est en train de naître ben je pense qu'en fait il a raison et ce mouvement qui est en marche c'est nous ici ce soir qui venons parler c'est vous dans la salle qui vous intéressez à nous et à ce qu'on fait et pour moi ce n'est pas une mode ce n'est pas une vague ce serait plutôt un raz-de-marée un tsunami mais salvateur celui-là merci