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En 2019, les sommes recouvrées par l'État au titre de la lutte contre la fraude fiscale ont augmenté. Voici les principaux résultats du bilan dressé cette semaine par le gouvernement.10 milliards d'euros
C'est le montant total encaissé par l'État l'an dernier, dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale. Les contrôles fiscaux réalisés auprès des particuliers et des entreprises ont permis de récupérer 9 milliards d'euros. C'est 16,3% de plus qu'en 2018. Plus de la moitié de ce montant (5,9 milliards) provient des fraudes à la TVA, à l'impôt sur les sociétés, aux droits d'enregistrement, à l'impôt sur la fortune (ISF) et à l'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Les montants recouvrés au titre de l'impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux s'élèvent à 2,3 milliards d'euros. 530 millions d'euros d'amendes pénales ont également été encaissées dans le cadre du nouveau dispositif permettant à une entreprise de négocier une amende sans procès. Par exemple, Google a dû verser 500 millions d'euros, en plus des 465 millions de droits recouvrés par le fisc. Enfin, le service de traitement des déclarations rectificatives, qui gère notamment la régularisation des comptes à l'étranger, a encaissé 358 millions d'euros.Le ratio de recouvrement entre les sommes mises en recouvrement et l'argent effectivement encaissé a atteint 67% l'an dernier, contre 51% en 2018.Le "data mining" porte ses fruits Ce procédé d'exploration de données, qui consiste à croiser les informations entre divers fichiers et services afin de mieux cibler les contrôles fiscaux, monte en puissance. L'an dernier, le fisc a récupéré plus de deux fois plus d'argent qu'en 2018 grâce à cet outil, soit au total 785 millions d'euros de droits et pénalités.L'intelligence artificielle a permis d'orienter vers les contrôleurs environ 100.000 dossiers, soit 16% de plus qu'en 2018. Près d'un quart des contrôles (22%) visant les entreprises sont désormais issus de ce ciblage. Le gouvernement vise 50% en 2022. Ce procédé est aussi à l'origine de 11% des contrôles relatifs aux particuliers et terminés en 2019. Fin du "verrou de Bercy"Le nombre de dossiers transmis à la justice a été multiplié par deux en un an. Ainsi, 1.678 dossiers fiscaux ont conduit à une saisine de l'autorité judiciaire, dont 965 via le dispositif de dénonciation obligatoire, c'est-à-dire l'assouplissement du verrou de Bercy instauré par la loi anti-fraude de 2018. L'administration fiscale a aussi déposé 672 plaintes après avis favorable de la Commission des infractions fiscales, et 41 plaintes ont été déposées pour présomptions caractérisées de fraude fiscale, dont 18 en lien avec l'affaire des Panama Papers.La procédure de "plaider coupable" rapporte plus de 3 millions d'euros Elargie aux fraudes fiscales dans la loi de 2018, la procédure de plaider coupable, dite comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), a été mise en œuvre dans 13 affaires, donnant lieu à 15 décisions de condamnation, dont des amendes d'un montant total de 323.500 euros. Outre les amendes, 4,38 millions d'euros de droits fraudés ont été réglés par les contribuables concernés.Droit à l'erreur Instauré par la loi Essoc de 2018 sur le droit à l'erreur, le guichet de régularisation pour les entreprises n'a attiré que 17 entreprises depuis début 2019. Moins de contrôles, mais mieux ciblés L'administration a réalisé 53.600 opérations de vérifications, tous types de contrôles confondus, contre 54.000 en 2018. Le nombre de vérifications générales auprès des entreprises a baissé de 14% l'an dernier, tout comme le nombre de contrôles sur place (30.776 contre 35.932) qui recule depuis plusieurs années. Mais le gouvernement met en avant la hausse des contrôles sur place ciblés (+48%).
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Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action.
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Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus. 10 Bibliographie [1] Wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gandhi, 2022. [2] La toupie.org. https://www.toupie.org/Biographies/Gandhi.htm, 2022. [3] Louis Fischer. La Vie du Mahâtma Gandhi. Paris, 1983. [4] Ridoré Cécile Woodlyne et Vincent Nyrkah Brice Arnaud Hello, Dieumercy Junie Edwina. L’idéologie non violente de gandhi, 2014. [5] Mohandas Karamchand Gandhi, Krishna Kripalani, Guy Vogelweith, Sarvepalli Radhakrishnan, and Sarvepalli Radhakrishnan. La voie de la non-violence. Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme)
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi.
L'histoire construit des aspirations et notre potentiel (ou ce que nous pensons être) nous permet d'envisager et de projeter de manière plus appropriée et souvent sûre. Il faut toujours aller de l'avant, ne pas avoir peur d'avoir une vision différente de celle des autres. En plus de la liberté, un autre élément important pour assurer pleinement le développement de l'humain est 'le travail'
La nature, par essence, est tel qu’aucune de ses parties, aucun de ses constituants devrais-je écrire, n’est semblable à l’autre. La nature est donc par essence, plurielle. Il en résulte que cette nature se prête à être connue dans sa plénitude. En effet, telle une colonie des fourmis qui explore une contrée nouvellement découverte, ladite exploration est plus optimale si chaque fourmi va dans une direction bien particulière en fonction de la configuration initiale (position initiale de chacune des fourmis par rapport aux autres). De même aussi, voulais-je mentionner, les humains connaitrons mieux et plus efficacement la nature s’ils l’explorent dans tous les sens. Cela ne peut se faire que si chacun le faisait selon son histoire et son potentiel. En fait, notre histoire construit nos aspirations et notre potentiel (ou bien ce qu’on pense l’être) nous permet d’envisager et de projeter de manière plus adaptée et souvent sûr. Le principe le plus favorable au besoin de connaître la nature est la liberté. 1 Postulant que l’humain est capable de connaître la nature (lui qui en fait aussi partie), nous concevons très facilement que cela ne saurait être possible s’il n’est pas libre. Ainsi donc, voulais-je montrer, il la connaîtra mieux s’il va dans le sens que lui dicte son cœur, dans les limites des droits des autres. De ce qui précède, on déduit que, certaines attitudes sont favorables à la connaissance, tout comme d’autres lui sont défavorables. S’agissant de la femme, surtout en Afrique, elle a cette tendance, souvent inconsciente et très ancrée en elle malheureusement, de considérer que son travail ne sera pas sévèrement jugé, qu’en cas de légèreté, ce ne sera pas rigoureusement pris en compte et que si déjà elle se débrouille mieux que la plupart, c’est suffisant. Cette vision des choses est à la fois fausse et handicapante. Fausse car, au vu de la manière dont l’humanité évolue, pour une plus grande liberté, le mérite finira par primer sur tout. La distinction homme-femme sera presque totalement dépassée et chacun agira finalement selon ses vues pour le bien de tous, selon ses compétences. La vision ci-haut mentionnée est handicapante car, elle pousse les femmes à ne pas aller à la limite de leurs potentiels qui sont pourtant inouïs le plus souvent. Une deuxième attitude, défavorable aux femmes, et qui résulte souvent de leur tempérament (façonné et déformé par des siècles d’aliénation, de domination pour mieux dire), est de ne pas avoir le courage de 'dire non' quand les choses ne vont pas dans le sens qui les échoit. Le besoin d’être admiré est tellement fort à tel point que souvent il prime sur celui de s’opposer au système établi, bien que perçu défavorable à leur épanouissement. Conscientes de ces freins et tant d’autres, elles peuvent alors les dépasser et se libérer des multiples chaînes systémiques. Pour le choix, il est toujours efficace, dans tous les cas, de suivre le conseil de la tête 'et' du cœur (pas l’un sans l’autre). Quand la tête failli, le cœur nous ramène, quand ce dernier failli à son tour, la tête nous ramène. Les deux ne peuvent faillir au même moment à moins d’être mort. Il faut aller toujours de l’avant, ne pas être apeuré d’avoir une vision différente de celle des autres (pourvu que nous soyons, au plus profond de nous-même, convaincu par la nôtre), utiliser toute l’expérience acquise depuis que nous sommes conscients de notre existence, ne pas nous plaindre de notre tempérament (car c’est ce qui fait notre individualité et nous amène à contribuer au mieux à faire acquérir à l’humanité le plus de connaissances possible) et chercher à toujours mieux nous connaître pour agir efficacement. Il faut donc aller toujours de l’avant, respecter nos idéaux, s’entourer des gens qui nous motivent encore plus et vivre la vie car d’après tout, la vie est une aventure qu’on est appelé à vivre pleinement, cherchant constamment à la rendre plaisante dans le respect de la liberté des autres. Cette aventure mérite d’être menée pourvu qu’elle nous pousse à toujours plus de connaissance, étant donné que d’une manière ou d’une autre, c’est seulement en connaissant mieux qu’on peut agir efficacement. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'. Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et, possiblement, à la création du monde qui l’entoure. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'. Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et,Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celuiceluicelui Pour le choix, il est toujours efficace, dans tous les cas, de suivre le conseil de la tête 'et' du cœur (pas l’un sans l’autre). Quand la tête failli, le cœur nous ramène, quand ce dernier failli à son tour, la tête nous ramène. Les deux ne peuvent faillir au même moment à moins d’être mort. Il faut aller toujours de l’avant, ne pas être apeuré d’avoir une vision différente de celle des autres (pourvu que nous soyons, au plus profond de nous-même, convaincu par la nôtre), utiliser toute l’expérience acquise depuis que nous sommes conscients de notre existence, ne pas nous plaindre de notre tempérament (car c’est ce qui fait notre individualité et nous amène à contribuer au mieux à faire acquérir à l’humanité le plus de connaissances possible) et chercher à toujours mieux nous connaître pour agir efficacement. Il faut donc aller toujours de l’avant, respecter nos idéaux, s’entourer des gens qui nous motivent encore plus et vivre la vie car d’après tout, la vie est une aventure qu’on est appelé à vivre pleinement, cherchant constamment à la rendre plaisante dans le respect de la liberté des autres. Cette aventure mérite d’être menée pourvu qu’elle nous pousse à toujours plus de connaissance, étant donné que d’une manière ou d’une autre, c’est seulement en connaissant mieux qu’on peut agir efficacement. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'.Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et, possiblement, à la création du monde qui l’entoure. Il n’y a pas deux chemins pour développer une 'vraie' confiance en soi ('confiance sans laquelle on vit sans vivre'. C’est uniquement par le travail, 'un travail vrai' (honnête, constant, 'persévérant' et assidu), qui nous pousse à explorer le meilleur de nous-même, qui nous pousse à nous mesurer face aux limitations réelles mais surmontables, que nous pouvons espérer aller toujours dans le sens qui favorise au mieux notre épanouissement et par voie de conséquence, celui de l’humanité. Nous sommes comme un outil dans les mains invisibles d’un grand architecte. Jouons au jeu! Le jeu de la vie peut s’avérer très beau si on veut, en plus on n’a pas le choix.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l'aspect pratique qui l'accompagnait.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
DOCUMENTS DE 2000 CARACTERES AU MAXIMUM
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
DOCUMENTS DE 2000 CARACTERES AU MAXIMUM
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l'aspect pratique qui l'accompagnait.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l'aspect pratique qui l'accompagnait.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l'aspect pratique qui l'accompagnait.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. Toute la pensée de Gandhi tourne autour de la vérité. Il dit d’ailleurs que, s’il devait choisir entre non-violence et vérité, il choisirait cette dernière en lieu et place de celle-là [5]. C’est en ce sens que, paradoxalement, bien que s’étant réclamé inspiré de l’hindouisme, Gandhi peut être considéré comme un disciple directe de la pensée de Jésus.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est présente dans sa démarche.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans sa démarche. Schumacher : L'idéologie non-violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car elle utilise la force des armes pour faire taire l'adversaire ou lui imposer son point de vue. L'économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n'est pas adapté aux pays en voie de développement.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
L'histoire construit des aspirations et notre potentiel (ou ce que nous pensons être) nous permet d'envisager et de projeter de manière plus appropriée et souvent sûre. Il faut toujours aller de l'avant, ne pas avoir peur d'avoir une vision différente de celle des autres. En plus de la liberté, un autre élément important pour assurer pleinement le développement de l'humain est 'le travail'
La nature, par essence, est tel qu’aucune de ses parties, aucun de ses constituants devrais-je écrire, n’est semblable à l’autre. La nature est donc par essence, plurielle. Il en résulte que cette nature se prête à être connue dans sa plénitude. En effet, telle une colonie des fourmis qui explore une contrée nouvellement découverte, ladite exploration est plus optimale si chaque fourmi va dans une direction bien particulière en fonction de la configuration initiale (position initiale de chacune des fourmis par rapport aux autres). De même aussi, voulais-je mentionner, les humains connaitrons mieux et plus efficacement la nature s’ils l’explorent dans tous les sens. Cela ne peut se faire que si chacun le faisait selon son histoire et son potentiel. En fait, notre histoire construit nos aspirations et notre potentiel (ou bien ce qu’on pense l’être) nous permet d’envisager et de projeter de manière plus adaptée et souvent sûr. Le principe le plus favorable au besoin de connaître la nature est la liberté. 1 Postulant que l’humain est capable de connaître la nature (lui qui en fait aussi partie), nous concevons très facilement que cela ne saurait être possible s’il n’est pas libre. Ainsi donc, voulais-je montrer, il la connaîtra mieux s’il va dans le sens que lui dicte son cœur, dans les limites des droits des autres. De ce qui précède, on déduit que, certaines attitudes sont favorables à la connaissance, tout comme d’autres lui sont défavorables. S’agissant de la femme, surtout en Afrique, elle a cette tendance, souvent inconsciente et très ancrée en elle malheureusement, de considérer que son travail ne sera pas sévèrement jugé, qu’en cas de légèreté, ce ne sera pas rigoureusement pris en compte et que si déjà elle se débrouille mieux que la plupart, c’est suffisant. Cette vision des choses est à la fois fausse et handicapante. Fausse car, au vu de la manière dont l’humanité évolue, pour une plus grande liberté, le mérite finira par primer sur tout. La distinction homme-femme sera presque totalement dépassée et chacun agira finalement selon ses vues pour le bien de tous, selon ses compétences. La vision ci-haut mentionnée est handicapante car, elle pousse les femmes à ne pas aller à la limite de leurs potentiels qui sont pourtant inouïs le plus souvent. Une deuxième attitude, défavorable aux femmes, et qui résulte souvent de leur tempérament (façonné et déformé par des siècles d’aliénation, de domination pour mieux dire), est de ne pas avoir le courage de 'dire non' quand les choses ne vont pas dans le sens qui les échoit. Le besoin d’être admiré est tellement fort à tel point que souvent il prime sur celui de s’opposer au système établi, bien que perçu défavorable à leur épanouissement. Conscientes de ces freins et tant d’autres, elles peuvent alors les dépasser et se libérer des multiples chaînes systémiques. Pour le choix, il est toujours efficace, dans tous les cas, de suivre le conseil de la tête 'et' du cœur (pas l’un sans l’autre). Quand la tête failli, le cœur nous ramène, quand ce dernier failli à son tour, la tête nous ramène. Les deux ne peuvent faillir au même moment à moins d’être mort. Il faut aller toujours de l’avant, ne pas être apeuré d’avoir une vision différente de celle des autres (pourvu que nous soyons, au plus profond de nous-même, convaincu par la nôtre), utiliser toute l’expérience acquise depuis que nous sommes conscients de notre existence, ne pas nous plaindre de notre tempérament (car c’est ce qui fait notre individualité et nous amène à contribuer au mieux à faire acquérir à l’humanité le plus de connaissances possible) et chercher à toujours mieux nous connaître pour agir efficacement. Il faut donc aller toujours de l’avant, respecter nos idéaux, s’entourer des gens qui nous motivent encore plus et vivre la vie car d’après tout, la vie est une aventure qu’on est appelé à vivre pleinement, cherchant constamment à la rendre plaisante dans le respect de la liberté des autres. Cette aventure mérite d’être menée pourvu qu’elle nous pousse à toujours plus de connaissance, étant donné que d’une manière ou d’une autre, c’est seulement en connaissant mieux qu’on peut agir efficacement. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'. Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et, possiblement, à la création du monde qui l’entoure. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'. Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et,Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celuiceluicelui Pour le choix, il est toujours efficace, dans tous les cas, de suivre le conseil de la tête 'et' du cœur (pas l’un sans l’autre). Quand la tête failli, le cœur nous ramène, quand ce dernier failli à son tour, la tête nous ramène. Les deux ne peuvent faillir au même moment à moins d’être mort. Il faut aller toujours de l’avant, ne pas être apeuré d’avoir une vision différente de celle des autres (pourvu que nous soyons, au plus profond de nous-même, convaincu par la nôtre), utiliser toute l’expérience acquise depuis que nous sommes conscients de notre existence, ne pas nous plaindre de notre tempérament (car c’est ce qui fait notre individualité et nous amène à contribuer au mieux à faire acquérir à l’humanité le plus de connaissances possible) et chercher à toujours mieux nous connaître pour agir efficacement. Il faut donc aller toujours de l’avant, respecter nos idéaux, s’entourer des gens qui nous motivent encore plus et vivre la vie car d’après tout, la vie est une aventure qu’on est appelé à vivre pleinement, cherchant constamment à la rendre plaisante dans le respect de la liberté des autres. Cette aventure mérite d’être menée pourvu qu’elle nous pousse à toujours plus de connaissance, étant donné que d’une manière ou d’une autre, c’est seulement en connaissant mieux qu’on peut agir efficacement. Outre la liberté, un autre élément très important pour assurer pleinement l’épanouissement de l’humain est 'le travail'.Le travail, surtout quand il est accompli dans le respect des valeurs fondamentales de l’humanité et surtout, par amour, est source du bien suprême. Lequel bien consiste à honorer le besoin ultime de l’humain qui est celui de toujours participer de manière efficace à la transformation et, possiblement, à la création du monde qui l’entoure. Il n’y a pas deux chemins pour développer une 'vraie' confiance en soi ('confiance sans laquelle on vit sans vivre'. C’est uniquement par le travail, 'un travail vrai' (honnête, constant, 'persévérant' et assidu), qui nous pousse à explorer le meilleur de nous-même, qui nous pousse à nous mesurer face aux limitations réelles mais surmontables, que nous pouvons espérer aller toujours dans le sens qui favorise au mieux notre épanouissement et par voie de conséquence, celui de l’humanité. Nous sommes comme un outil dans les mains invisibles d’un grand architecte. Jouons au jeu! Le jeu de la vie peut s’avérer très beau si on veut, en plus on n’a pas le choix.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans sa démarche. Schumacher : L'idéologie non-violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car elle utilise la force des armes pour faire taire l'adversaire ou lui imposer son point de vue. L'économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n'est pas adapté aux pays en voie de développement.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme)
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati.
Mahatma Gandhi est un leader politique indien, un important guide spirituel et une icône de la non-violence. Il est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il s'est marié à l'âge de 14 ans avec Kasturbai qui est restée sa femme jusqu'à sa mort en 1942.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur.
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TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence.
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Mahatma Gandhi est l'un des plus grands leaders que le monde ait jamais connu.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur.
Mahatma Gandhi était un homme d'action.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
TP N1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA est décédé. Sa pensée est connue et citée partout au monde.
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Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans sa démarche. Schumacher : L'idéologie non-violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car elle utilise la force des armes pour faire taire l'adversaire ou lui imposer son point de vue. L'économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n'est pas adapté aux pays en voie de développement.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie. TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Gandhi est né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et assassiné à Delhi le 30 janvier 1948. Il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde sous le nom de Mahatma Gandhi (grande âme) Gandhi ne peut que se reconnaître dans l'expérience de Thoreau, emprisonné parce qu'il refusait de payer un impôt à un État esclavagiste. Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est présente dans sa démarche.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Mahatma Gandhi était un homme d'action.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Gallimard, 2004.
Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Gallimard, 2004.
Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
Gallimard, 2004.
Gallimard, 2004. [6] Robert Deliège. https://books.openedition.org/septentrion/13949, 2022. 11
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Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe.
TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée. Il demeure une icône centrale de la non-violence et en est sans doute un parfait pionnier. La force de sa personnalité et des idées qu’il défend réside, non seulement en leur beauté mais surtout en leur pouvoir transformateur. Sa pratique d’une philosophie constamment mise à l’épreuve le distingue des idéalistes purs. Mais sa pensée toujours justifiée par des grands idéaux, le rapproche encore paradoxalement des idéalistes modérés. Son impact sur le monde a largement dépassé sa seule terre natale. 0.2 Brève biographie de Gandhi [1, 2] Mohandas Karamchand Gandhi est un dirigeant politique indien, important guide spirituel et icône de la non-violence. Né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à Delhi le 30 janvier 1948, il est communément connu et appelé en Inde et dans le monde comme Mahatma Gandhi (grande âme). Toutefois, il refusera le titre de Mahatma durant toute sa vie. Comme il a été élevé dans les valeurs hindouistes, il apprend à connaître les autres religions et la tolérance envers elles. D’ailleurs, la Baghavad-Gita est un texte de l’hindouisme qui aura une très grande influence sur lui. Suivant les coutumes de sa caste, il s’est marie à l’âge de 14 ans avec Kasturbai qui restera son épouse jusqu’à sa mort en 1942. Après ses études de droit à Londres, Gandhi est retourné dans son pays mais les affaires juridiques n’y tournent pas très bien pour lui. En 1893, il est employé comme conseiller juridique pour une société indienne en Afrique du Sud. Il y découvre comment les noirs ainsi que les indiens y sont privés de nombreux droits civiques et sont victimes de l’intolérance et du racisme. Il entreprend alors, pendant les vingt années qui suivent, un combat de résistance non violente et de non-coopération face aux autorités d’Afrique du Sud. Influsencé par l’écrivain américain Henry David Thoreau (1817-1862), il développe en 1909 ses théories du combat par la non-violence et la désobéissance civile de masse, la 2 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] satyagraha, dans un ouvrage intitulé Hind Swaraj. L’Afrique du Sud a été à la foiscomme un terrain de croissance, de mûrissement, mais aussi de mise en pratique préparatoire des théories de non violence qu’il mettait au point. Ayant obtenu des avancées significatives en 1914 de la part du gouvernement sud-africain, Gandhi retourne en Inde, qu’il parcourt pour mieux la connaître. Après la Première Guerre mondiale, Gandhi, vite rejoint par des millions d’Indiens, s’oppose aux Britanniques en organisant la résistance civique et des campagnes de non-coopération (boycott des autorités, des tribunaux et des écoles,...). Gandhi conduisit ensuite aussi la marche du sel, célèbre opposition à la taxe sur le sel, et pendant la seconde guerre mondiale, refusant de soutenir les Britanniques sans la contrepartie d’indépendance immédiate, il lance un appel pour que ceux-ci quittent l’Inde : Quit India. Il s’ensuit la plus radicale révolte pour l’indépendance et de terribles répressions. Il fut emprisonné plusieurs fois en Afrique du Sud et en Inde pour ses activités ; il passa en tout six ans en prison. L’Inde accède finalement à l’indépendance le 15 Août 1947 malgré sa partition en Inde et Pakistan (partition à laquelle Gandhi s’oppose de toutes ses forces mais est obligé de l’accepter pour garantir la paix intérieure). Il ne peut empêcher le déchaînement de violence entre les musulmans et les hindous et meurt assassiné le 30 janvier 1948 par un fanatique hindou. Les combats non violents de Gandhi pour la défense des droits de l’homme eurent une influence importante sur les mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde entier, notamment pour les noirs en Amérique du Nord avec Martin Luther King. Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007. 0.3 Premiers pas dans la non violence [1, 3] Lorsque Gandhi débarqua en Afrique du Sud, au mois de mai 1893, il avait uniquement pour mission de gagner un procès, de se procurer un peu d’argent et, peut-être, en fin de 3 compte, de commencer sa carrière : « Je tente ma chance dans l’Afrique du Sud. » Le procès exigeait la présence de Gandhi à Prétoria, capitale du Transvaal. On acheta pour lui à Durban un billet de première classe et il prit le train pour un voyage de nuit. A Maritzbourg, un blanc entra dans le compartiment et, voyant l’intrus à peau brune, se retira pour reparaître un moment plus tard avec deux employés du chemin de fer qui ordonnèrent à Gandhi de déménager dans le fourgon. Gandhi protesta en disant qu’il avait un billet de première. Cela ne fit aucun effet. Il fallait qu’il sortît. Il refusa et resta. Alors on alla chercher un policier qui le jeta dehors avec ses bagages. Gandhi aurait pu rentrer dans le train et trouver une place dans le wagon de troisième. Il préféra rester dans la salle d’attente. Il faisait froid dans ces montagnes. Son pardessus était dans sa valise que retenaient les gens de la gare; par peur d’être de nouveau injurié, il n’alla pas le réclamer. Il resta là assis toute la nuit, grelottant et dépité. Devait-il retourner aux Indes? Cet épisode était le reflet d’une situation bien plus importante. Fallait-il en prendre son parti ou simplement chercher une réparation pour son injure personnelle, terminer le procès et retourner chez lui dans l’Inde? Il s’était heurté au terrible fléau du préjugé de la couleur. Son devoir était de le combattre. Fuir en abandonnant ses compatriotes dans cette mauvaise situation aurait été lâche. Bien des années après, aux Indes, le Dr John R. Mott, un missionnaire chrétien, demanda à Gandhi : « Quelles ont été les expériences les plus décisives de toute votre vie? » En réponse, Gandhi lui raconta ce qui s’était passé cette nuit-là à la gare de Maritzbourg. Au cours de cette nuit glaciale à Maritzbourg le germe, de la protestation sociale était né en Gandhi. Mais il ne fit rien encore. Il poursuivit son travail à Prétoria. Une fois son procès terminé, Gandhi retourna à Durban et se prépara à prendre le bateau pour les Indes. Il avait séjourné dans l’Afrique du Sud douze mois environ. Avant son départ, ses associés donnèrent en son honneur une fête d’adieu. Pendant cette fête quelqu’un lui remit le Natal Mercury du jour, où il découvrit un bref écho concernant une loi proposée par le gouvernement de Natal en vue de priver les Indiens du droit d’élire les membres du corps législatif. Gandhi comprit la nécessité de résister à cette tendance. Ses amis y étaient 4 0.3. PREMIERS PAS DANS LA NON VIOLENCE [?, ?] disposés, mais sans lui, disaient-ils, « ils étaient ignorants, incapables et sans force ». Il consentit à rester un mois de plus. Il resta vingt ans, luttant pour la défense des droits des Indiens. Il remporta la victoire. Au début de la Deuxième Guerre des Boers, en 1899, Gandhi déclare que les Indiens doivent soutenir l’effort de guerre s’ils veulent légitimer leur demande de citoyenneté. Il organise un corps d’ambulanciers volontaires de 300 Indiens libres et de 800 coolies indiens, appelé le Indian Ambulance Corps, une des rares unités médicales qui secouraient les Sud-Africains noirs. Gandhi lui-même est porteur de civière à la bataille de Spion Kop. Il est décoré à cette occasion. Malgré tout, à la fin de la guerre, la situation des Indiens ne s’améliore pas, et continue même à se détériorer. En 1906, le gouvernement du Transvaal vote une nouvelle loi demandant l’enregistrement de toute la population indienne. Lors d’une rencontre de protestation à Johannesbourg le 11 septembre 1906, Gandhi met en pratique pour la première fois sa méthodologie du satyagraha (attachement à la vérité), ou protestation non violente, dont il avait exposé la théorie en 1904. Il appelle ses compagnons indiens à défier la nouvelle loi et à subir les punitions qui en résulteraient au lieu de résister par la violence. Il s’inspire en cela des préceptes, de son ami indien Shrimad Rajchandra, un ascète jaïn avec lequel il correspond jusqu’à la mort de celui-ci, et considéré comme son premier maître spirituel. Ce plan est adopté, ce qui mène à une lutte de sept ans au cours de laquelle des milliers d’Indiens et de Chinois sont emprisonnés (incluant Gandhi lui-même en de nombreuses occasions), fouettés ou même abattus pour avoir fait grève, refusé de s’enregistrer, brûlé leur carte d’enregistrement ou avoir résisté de manière non violente. C’est durant cette période que Gandhi entame une correspondance avec Léon Tolstoï, où ils échangent leurs vues sur la non-violence et la politique globale jusqu’à la mort de l’écrivain russe. La désobéissance civile culmine en 1913 avec une grève des mineurs et la marche des femmes indiennes. Bien que le gouvernement sud-africain réprime les manifestants indiens avec succès, l’opinion publique réagit violemment aux méthodes extrêmement dures employées contre les manifestants asiatiques pacifiques. Finalement le général Jan Christiaan Smuts est forcé de négocier un compromis avec Gandhi. Les mariages non chrétiens redeviennent 5 légaux et une taxe de trois livres qui représentait six mois de salaire, imposée aux Indiens qui voulaient devenir des travailleurs libres (c’est-à-dire les coolies), est abolie. C’étaient ses débuts dans la lutte non violente. L’Afrique du sud a servi de premier plateau d’application des principes qui mûrissaient en lui. 0.4 Approche de la lutte non violente [4, 5] La puissance du Mahatma prenait racine dans l’action. Il ne demandait jamais à quiconque de faire quoi que ce soit qu’il ne faisait pas lui-même. Il ne faisait que ce qu’il croyait devoir faire. Les exemples sont nombreux : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables... Il entraînait des millions de personnes dans son action. Il ne prêchait pas, il agissait, il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers, par million ou par centaines de millions. La pensée de Gandhi n’émerge pas de manière spontanée. Elle se nourrit notamment des ouvrages de Henry David Thoreau, de Léon Tolstoï ou encore de John Ruskin. Gandhi ne peut que se reconnaître dans l’expérience de Thoreau, incarcéré parce qu’il refusait de payer tout impôt à un État esclavagiste et portant la guerre au Mexique. Il reprend à son compte l’idée de désobéissance civile, laquelle résonne avec les moyens de lutte qu’il adopte en Afrique du Sud pendant le combat contre les lois sur l’immigration. Il la transforme aussi. Non sans grandes difficultés, il cherche à en faire une pratique collective. Il désire, en outre, la disjoindre absolument de toute violence, alors que l’écrivain américain, Thoreau, sans être un apôtre de la violence, n’hésitait aucunement à justifier son usage. Sur cette question, c’est l’influence de Tolstoï que l’on perçoit. Ne laissant planer aucun doute à ce propos, Gandhi affirme : « Lorsque je suis allé en Angleterre, j’étais un défenseur de la violence, je croyais en elle, et aucunement en la non-violence. Mais après que j’ai lu Le Royaume de Dieu est en vous de Tolstoï, cette absence de foi en la nonviolence s’est volatilisée. » En 1909, les deux hommes échangent quelques lettres. Dans la dernière de celles-ci, le romancier russe offre une véritable consécration à l’entreprise de 6 0.4. APPROCHE DE LA LUTTE NON VIOLENTE [?, ?] son correspondant : « Votre activité au Transvaal (Afrique du Sud), pays qui semble être aux confins de la Terre, est une réalisation centrale, l’accomplissement le plus important parmi tous ceux qui ont actuellement lieu dans le monde. » Quelque temps plus tard, Gandhi baptisera « ferme Tolstoï » son second projet de vie communautaire. On en arrive à Ruskin. Unto This Last est pour Gandhi une révélation. L’ouvrage le pousse à quitter la ville pour la campagne. En 1904, avec son ami Hermann Kallenbach, il acquiert à cette fin plusieurs hectares de terrain près de Durban et crée la communauté de Phoenix. Il s’agit là de faire l’expérience d’une vie collective où la simplicité règne. Les positions que chacun occupe au sein de la société doivent s’effacer, le travail agricole et artisanal doit acquérir une place centrale. Les locaux d’Indian Opinion sont aussi installés à cet endroit. Au fil des textes, on verra le choix d’un tel mode de vie se joindre à l’argumentaire sur le combat non violent ; il sera présenté comme son aspect constructif. Ces auteurs, Gandhi ne se contente pas de les lire : il étaie ses arguments en les citant abondamment et traduit certaines de leurs œuvres en gujarati. La traduction, chez Gandhi, n’est pas simplement une pratique textuelle, c’est aussi l’une des opérations fondamentales grâce auxquelles les concepts s’affinent et la pensée chemine. Pour qualifier la lutte qu’il invite à mener en Afrique du Sud, il parle d’abord de « résistance passive ». Mais l’expression, selon lui trop étriquée, a des connotations ambiguës : elle semble désigner « l’arme des faibles ». Invoquer, à l’instar de Thoreau, la « désobéissance civile » s’avère plus pertinent. Une telle appellation, néanmoins, malgré le génie de son auteur, ne suffit pas à décrire toute la portée de la révolte en cours. Comme « résistance passive », en outre, elle provient de la langue des colons. Si Gandhi utilise abondamment l’anglais, c’est à son grand dam ! Le respect de sa langue maternelle et de la pensée qui s’y déploie lui commande de ne pas employer de termes qui ne s’y laisseraient traduire. Gandhi organise donc en 1907, prix à la clef, un concours dans lequel il invite à trouver des équivalents à « résistance passive », « désobéissance civile » et leurs dérivés. L’appel est lancé, en gujarati, dans Indian Opinion. Avec sa précision de juriste, Gandhi commente l’ensemble des propositions qui lui sont faites, et n’en retient qu’une : la sienne. Satyagraha [être arrimé à la vérité], ainsi seront condensés en un mot les multiples aspects de la lutte non violente qu’il entend mener. Ironie de l’histoire, celui-là sonnera si juste à ses oreilles 7 que fréquemment, lorsqu’il s’exprimera en anglais, il le restituera tel quel. Il en viendra même à distinguer satyagraha et désobéissance civile, invitant à imaginer le premier comme un arbre et la seconde comme l’une de ses multiples branches. En bref donc, par satyagraha on entend le refus de se soumettre à une loi, un règlement ou aux autorités, tout en menant un combat et une action pacifiques. Le but d’une « action de satyagraha » est de vaincre l’injustice et de se libérer de l’oppresseur. L’idéologie non violente de Gandhi revient à rejeter tout ce qui détruit la personne humaine. Pour ce faire, elle emprunte plusieurs voies : la vérité, la justice, l’amour et le sacrifice de soi. Cette forme de résistance a été instaurée par Gandhi afin de lutter pour la libération de son peuple face à la couronne britannique et de la diaspora indienne, victime d’apartheid, en Afrique du Sud. Gandhi perçoit la lutte armée comme un acte de barbarie car celle-ci utilise la force des armes afin de faire taire l’adversaire ou de lui imposer son point de vue. Cause de souffrances et de nuisances, la violence est l’expression du mal. Elle entraîne une réplique de la part de celui qui la subit, s’engage alors un cycle infernal de violences successives. A l’inverse, la non-violence prônée par le Mahatma Gandhi est l’absence totale de malveillance à l’égard de tout ce qui vit. Par sa stratégie, Gandhi propose une autre façon de résoudre les conflits. Pourtant l’homme accorde aujourd’hui encore une plus grande confiance dans la lutte armée. Peut-on au contraire considérer avec Gandhi que la non-violence est une forme de lutte plus efficace que la lutte armée ? Selon Gandhi, la non-violence est préférable à la lutte armée évidemment car toute violence, de quelque nature qu’elle soit, est contraire à la vérité. 0.5 Retombées sur le plan politique et social [6] L’importance et l’influence de Gandhi sur le monde contemporain ne font aucun doute. Il est parmi les personnes ayant marqué le XXe siècle et cette influence ne s’est pas tarie avec le temps. Il s’agit d’une pensée riche et complexe qui n’a pas encore été totalement épuisée malgré les très nombreux commentaires dont elle n’a cessé de faire l’objet. 8 0.5. RETOMBÉES SUR LE PLAN POLITIQUE ET SOCIAL [?] Si l’on considère Gandhi comme l’homme qui a mené le pays à l’indépendance et voulait proposer un mode original de développement du pays, force est de déplorer un bilan plus que négatif. La condamnation à mort et l’exécution de ses assassins constituaient en elles-mêmes les preuves d’un rejet de ses idées. Au sens strict, l’Inde n’a adopté aucune des options politiques, économiques et sociales propres à la pensée de Gandhi : si l’on s’en tient à ce constat, on peut légitimement parler d’échec. Néanmoins, de son vivant, il a énormément réussi. De l’abolition des lois ségrégationnistes à l’égard des indiens en Afrique du Sud à l’indépendance de son pays, en passant par l’obtention d’une adoption unanime de ses vues, Gandhi a énormément aidé son peuple et l’humanité en général, par l’espoir qu’il fit renaître auprès des opprimés. La pensée de Ganghi est une inépuisable source de réflexion pour des millions de gens et, parmi ces derniers, de très nombreuses personnalités de toute sorte, qu’elles soient activistes, philosophes voire politiques. Parmi ces derniers, une figure vient immédiatement à l’esprit dont l’action et la personnalité furent inlassablement associées à Gandhi. Aux États-Unis, en effet, Martin Luther King est considéré comme une personnalité de premier plan et la pensée gandhienne est très présente dans son approche, justifiée aussi par les évangiles. Il fut impliqué dans le mouvement d’émancipation des noirs américains et y joua un rôle remarquable. On peut également évoquer Nelson Mandela, une autre grande figure de la non violence et de la libération des peuples. Ainsi, l’héritage de Gandhi n’est pas moindre. Une autre grande figure, et pas des moindres, inspiré fortement de la pensée gandienne est léconomiste Ernst Friedrich Schumacher. Selon Schumacher, l’économie doit se plier aux besoins de la nation et le libéralisme n’est pas adapté aux pays en développement. Elle doit aussi tenir compte de l’ensemble des ressources de la planète et c’est ainsi qu’il fut un des premiers à parler de « développement durable », concept qui fait florès aujourd’hui. Gandhi, poursuit-il, proposait trois remèdes à la maladie de l’économie : taille réduite (smallness), simplicité et non-violence. Et il prend pour autre fondement ce principe énoncé par Gandhi lui-même : « La Terre fournit assez pour satisfaire les besoins de chaque homme, mais pas pour l’avidité de chacun ». C’est encore Gandhi qui considérait qu’il fallait privilégier la production pour les masses davantage 9 que la production de masse. Schumacher montre surtout que les principes gandhiens de l’économie fondent les besoins de l’économie moderne pour un développement durable. Il faut, par exemple, recentrer le transport et la distribution sur le local pour éviter des coûts humains et environnementaux excessifs. Comme déjà mentionné, Gandhi a toujours été une source d’inspiration sans précédent pour tout adepte de la non violence et l’écho de sa pensée est toujours présent aujourd’hui. Bien que sa pensée ne s’applique explicitement ni directement par ceux qui se réclament de lui, c’est une icône mondiale centrale dans la lutte non violente. 0.6 Conclusion La pensée de Gandhi est très profonde et ne se limite pas à l’aspect pratique qui l’a accompagnée. En fait, au-delà d’être une pensée en mouvement, une pensée mise directement en pratique par son auteur, la pensée gandhienne est tout d’abord une idéologie forte. Cette pensée tient beaucoup plus compte de la source profonde des principes véhiculées que de leur mise en pratique qui peut être victime des aléas de la vie.
Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire.
Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action. Gandhi ne se déplaçait pas en «papamobile» à l’épreuve des balles, il n’avait comme garde du corps que deux jeunes cousines frêles et délicates et il ne portait que des sandales et un châle de coton qu’il avait filé et tissé lui-même. Il ne parlait pas ex cathedra, ne publiait pas de bulles, ni d’encycliques ni de décrets. Il ne prêchait pas - il agissait Il faisait ce qu’il croyait devoir faire et les foules le suivaient par milliers… par millions… par centaines de millions.
Mahatma Gandhi était l'une des personnalités politiques les plus importantes du XXe siècle.
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TP N°1 D’EDUCATION A LA PAIX Le Mahatma GANDHI KRAME KADURHA David (Matricule : 14167) Tech 1 - Génie Informatique Le 21 Août 2022 0.1 Introduction Le Mahatma Gandhi ! Qui ne connaît pas ce grand homme ? Sa pensée est connue et citée partout au monde. Plus d’un sont les hommes, et pas des moindres, qui se réclament de sa pensée.
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Les exemples ne manquent pas : la marche du sel, le rouet, le satyagraha, la destruction des vêtement de style européen, la libération des femmes et des intouchables… Il entraînai des millions de personnes dans son action.
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