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https://fr.wikisource.org/wiki/Deut%C3%A9ronome%2031
Deutéronome 31
Moïse adressa encore ces paroles à tout Israël : Aujourd’hui, leur dit-il, je suis âgé de cent vingt ans, je ne pourrai plus sortir et entrer, et l’Éternel m’a dit : Tu ne passeras pas ce Jourdain. L’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même devant toi, il détruira ces nations devant toi, et tu t’en rendras maître. Josué marchera aussi devant toi, comme l’Éternel l’a dit. L’Éternel traitera ces nations comme il a traité Sihon et Og, rois des Amoréens, qu’il a détruits avec leur pays. L’Éternel vous les livrera, et vous agirez à leur égard selon tous les ordres que je vous ai donnés. Fortifiez-vous et ayez du courage ! Ne craignez point et ne soyez point effrayés devant eux ; car l’Éternel, ton Dieu, marchera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point. Moïse appela Josué, et lui dit en présence de tout Israël : Fortifie-toi et prends courage, car tu entreras avec ce peuple dans le pays que l’Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et c’est toi qui les en mettras en possession. L’Éternel marchera lui-même devant toi, il sera lui-même avec toi, il ne te délaissera point, il ne t’abandonnera point ; ne crains point, et ne t’effraie point. Moïse écrivit cette loi, et il la remit aux sacrificateurs, fils de Lévi, qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, et à tous les anciens d’Israël. Moïse leur donna cet ordre : Tous les sept ans, à l’époque de l’année du relâche, à la fête des tabernacles, quand tout Israël viendra se présenter devant l’Éternel, ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira, tu liras cette loi devant tout Israël, en leur présence. Tu rassembleras le peuple, les hommes, les femmes, les enfants, et l’étranger qui sera dans tes portes, afin qu’ils t’entendent, et afin qu’ils apprennent à craindre l’Éternel, votre Dieu, à observer et à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Et leurs enfants qui ne la connaîtront pas l’entendront, et ils apprendront à craindre l’Éternel, votre Dieu, tout le temps que vous vivrez dans le pays dont vous prendrez possession, après avoir passé le Jourdain. L’Éternel dit à Moïse : Voici, le moment approche où tu vas mourir. Appelle Josué, et présentez-vous dans la tente d’assignation. Je lui donnerai mes ordres. Moïse et Josué allèrent se présenter dans la tente d’assignation. Et l’Éternel apparut dans la tente dans une colonne de nuée ; et la colonne de nuée s’arrêta à l’entrée de la tente. L’Éternel dit à Moïse : Voici, tu vas être couché avec tes pères. Et ce peuple se lèvera, et se prostituera après les dieux étrangers du pays au milieu duquel il entre. Il m’abandonnera, et il violera mon alliance, que j’ai traitée avec lui. En ce jour-là, ma colère s’enflammera contre lui. Je les abandonnerai, et je leur cacherai ma face. Il sera dévoré, il sera la proie d’une multitude de maux et d’afflictions, et alors il dira : N’est-ce point parce que mon Dieu n’est pas au milieu de moi que ces maux m’ont atteint ? Et moi, je cacherai ma face en ce jour-là, à cause de tout le mal qu’il aura fait, en se tournant vers d’autres dieux. Maintenant, écrivez ce cantique. Enseigne-le aux enfants d’Israël, mets-le dans leur bouche, et que ce cantique me serve de témoin contre les enfants d’Israël. Car je mènerai ce peuple dans le pays que j’ai juré à ses pères de lui donner, pays où coulent le lait et le miel ; il mangera, se rassasiera, s’engraissera ; puis il se tournera vers d’autres dieux et les servira, il me méprisera et violera mon alliance ; quand alors il sera atteint par une multitude de maux et d’afflictions, ce cantique, qui ne sera point oublié et que la postérité aura dans la bouche, déposera comme témoin contre ce peuple. Je connais, en effet, ses dispositions, qui déjà se manifestent aujourd’hui, avant même que je l’aie fait entrer dans le pays que j’ai juré de lui donner. En ce jour-là, Moïse écrivit ce cantique, et il l’enseigna aux enfants d’Israël. L’Éternel donna ses ordres à Josué, fils de Nun. Il dit : Fortifie-toi et prends courage, car c’est toi qui feras entrer les enfants d’Israël dans le pays que j’ai juré de leur donner ; et je serai moi-même avec toi. Lorsque Moïse eut complètement achevé d’écrire dans un livre les paroles de cette loi, il donna cet ordre aux Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel : Prenez ce livre de la loi, et mettez-le à côté de l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, et il sera là comme témoin contre toi. Car je connais ton esprit de rébellion et la roideur de ton cou. Si vous êtes rebelles contre l’Éternel pendant que je suis encore vivant au milieu de vous, combien plus le serez-vous après ma mort ! Assemblez devant moi tous les anciens de vos tribus et vos officiers ; je dirai ces paroles en leur présence, et je prendrai à témoin contre eux le ciel et la terre. Car je sais qu’après ma mort vous vous corromprez, et que vous vous détournerez de la voie que je vous ai prescrite ; et le malheur finira par vous atteindre, quand vous ferez ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, au point de l’irriter par l’œuvre de vos mains. Moïse prononça dans leur entier les paroles de ce cantique, en présence de toute l’assemblée d’Israël :
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https://fr.wikisource.org/wiki/Deut%C3%A9ronome%2032
Deutéronome 32
<li> Cieux ! prêtez l’oreille, et je parlerai ; terre ! écoute les paroles de ma bouche. <li> Que mes instructions se répandent comme la pluie, que ma parole tombe comme la rosée, comme des ondées sur la verdure, comme des gouttes d’eau sur l’herbe ! <li> Car je proclamerai le nom de l’Éternel. Rendez gloire à notre Dieu ! <li> Il est le rocher ; ses œuvres sont parfaites, car toutes ses voies sont justes ; c’est un Dieu fidèle et sans iniquité, il est juste et droit. <li> S’ils se sont corrompus, à lui n’est point la faute ; la honte est à ses enfants, race fausse et perverse. <li> Est-ce l’Éternel que vous en rendrez responsable, peuple insensé et dépourvu de sagesse ? N’est-il pas ton père, ton créateur ? N’est-ce pas lui qui t’a formé, et qui t’a affermi ? <li> Rappelle à ton souvenir les anciens jours, passe en revue les années, génération par génération, interroge ton père, et il te l’apprendra, tes vieillards, et ils te le diront. <li> Quand le Très-Haut donna un héritage aux nations, quand il sépara les enfants des hommes, il fixa les limites des peuples d’après le nombre des enfants d’Israël, <li> car la portion de l’Éternel, c’est son peuple, Jacob est la part de son héritage. <li> Il l’a trouvé dans une contrée déserte, dans une solitude aux effroyables hurlements ; il l’a entouré, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil, <li> pareil à l’aigle qui éveille sa couvée, voltige sur ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes. <li> L’Éternel seul a conduit son peuple, et il n’y avait avec lui aucun dieu étranger. <li> Il l’a fait monter sur les hauteurs du pays, et Israël a mangé les fruits des champs ; il lui a fait sucer le miel du rocher, l’huile qui sort du rocher le plus dur, <li> la crème des vaches et le lait des brebis, avec la graisse des agneaux, des béliers de Basan et des boucs, avec la fleur du froment ; et tu as bu le sang du raisin, le vin. <li> Israël est devenu gras, et il a regimbé ; tu es devenu gras, épais et replet ! Et il a abandonné Dieu, son créateur, il a méprisé le rocher de son salut, <li> ils ont excité sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations ; <li> ils ont sacrifié à des idoles qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu’ils ne connaissaient point, nouveaux, venus depuis peu, et que vos pères n’avaient pas craints. <li> Tu as abandonné le rocher qui t’a fait naître, et tu as oublié le Dieu qui t’a engendré. <li> L’Éternel l’a vu, et il a été irrité, indigné contre ses fils et ses filles. <li> Il a dit : Je leur cacherai ma face, je verrai quelle sera leur fin ; car c’est une race perverse, ce sont des enfants infidèles. <li> Ils ont excité ma jalousie par ce qui n’est point Dieu, ils m’ont irrité par leurs vaines idoles ; et moi, j’exciterai leur jalousie par ce qui n’est point un peuple, je les irriterai par une nation insensée. <li> Car le feu de ma colère s’est allumé, et il brûlera jusqu’au fond du séjour des morts ; il dévorera la terre et ses produits, il embrasera les fondements des montagnes. <li> J’accumulerai sur eux les maux, j’épuiserai mes traits contre eux. <li> Ils seront desséchés par la faim, consumés par la fièvre et par des maladies violentes ; j’enverrai parmi eux la dent des bêtes féroces et le venin des serpents. <li> Au dehors, on périra par l’épée, et au dedans, par d’effrayantes calamités : il en sera du jeune homme comme de la jeune fille, de l’enfant à la mamelle comme du vieillard. <li> Je voudrais dire : Je les emporterai d’un souffle, je ferai disparaître leur mémoire d’entre les hommes ! <li> Mais je crains les insultes de l’ennemi, je crains que leurs adversaires ne se méprennent, et qu’ils ne disent : Notre main a été puissante, et ce n’est pas l’Éternel qui a fait toutes ces choses. <li> C’est une nation qui a perdu le bon sens, et il n’y a point en eux d’intelligence. <li> S’ils étaient sages, voici ce qu’ils comprendraient, et ils penseraient à ce qui leur arrivera. <li> Comment un seul en poursuivrait-il mille, et deux en mettraient-ils dix mille en fuite, si leur Rocher ne les avait vendus, si l’Éternel ne les avait livrés ? <li> Car leur rocher n’est pas comme notre Rocher, nos ennemis en sont juges. <li> Mais leur vigne est du plant de Sodome et du terroir de Gomorrhe ; leurs raisins sont des raisins empoisonnés, leurs grappes sont amères ; <li> leur vin, c’est le venin des serpents, c’est le poison cruel des aspics. <li> Cela n’est-il pas caché près de moi, scellé dans mes trésors ? <li> A moi la vengeance et la rétribution, quand leur pied chancellera ! Car le jour de leur malheur est proche, et ce qui les attend ne tardera pas. <li> L’Éternel jugera son peuple ; mais il aura pitié de ses serviteurs, en voyant que leur force est épuisée, et qu’il n’y a plus ni esclave ni homme libre. <li> Il dira : Où sont leurs dieux, le rocher qui leur servait de refuge, <li> Ces dieux qui mangeaient la graisse de leurs victimes, qui buvaient le vin de leurs libations ? Qu’ils se lèvent, qu’ils vous secourent, qu’ils vous couvrent de leur protection ! <li> Sachez donc que c’est moi qui suis Dieu, et qu’il n’y a point de dieu près de moi ; je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main. <li> Car je lève ma main vers le ciel, et je dis : Je vis Éternellement ! <li> Si j’aiguise l’éclair de mon épée et si ma main saisit la justice, je me vengerai de mes adversaires et je punirai ceux qui me haïssent ; <li> Mon épée dévorera leur chair, et j’enivrerai mes flèches de sang, du sang des blessés et des captifs, de la tête des chefs de l’ennemi. <li> Nations, chantez les louanges de son peuple ! Car l’Éternel venge le sang de ses serviteurs, il se venge de ses adversaires, et il fait l’expiation pour son pays, pour son peuple. <li> Moïse vint et prononça toutes les paroles de ce cantique en présence du peuple ; Josué, fils de Nun, était avec lui. <li> Lorsque Moïse eut achevé de prononcer toutes ces paroles devant tout Israël, <li> il leur dit : Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. <li> Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie, et c’est par là que vous prolongerez vos jours dans le pays dont vous aurez la possession, après avoir passé le Jourdain. <li> Ce même jour, l’Éternel parla à Moïse, et dit : <li> Monte sur cette montagne d’Abarim, sur le mont Nebo, au pays de Moab, vis-à-vis de Jéricho ; et regarde le pays de Canaan que je donne en propriété aux enfants d’Israël. <li> Tu mourras sur la montagne où tu vas monter, et tu seras recueilli auprès de ton peuple, comme Aaron, ton frère, est mort sur la montagne de Hor et a été recueilli auprès de son peuple, <li> parce que vous avez péché contre moi au milieu des enfants d’Israël, près des eaux de Meriba, à Kadès, dans le désert de Tsin, et que vous ne m’avez point sanctifié au milieu des enfants d’Israël. <li> Tu verras le pays devant toi ; mais tu n’entreras point dans le pays que je donne aux enfants d’Israël.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Deut%C3%A9ronome%2033
Deutéronome 33
<li> Voici la bénédiction par laquelle Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d’Israël, avant sa mort. <li> Il dit : L’Éternel est venu du Sinaï, il s’est levé sur eux de Séir, il a resplendi de la montagne de Paran, et il est sorti du milieu des saintes myriades : il leur a de sa droite envoyé le feu de la loi. <li> Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main. Ils se sont tenus à tes pieds, ils ont reçu tes paroles. <li> Moïse nous a donné la loi, héritage de l’assemblée de Jacob. <li> Il était roi en Israël, quand s’assemblaient les chefs du peuple et les tribus d’Israël. <li> Que Ruben vive et qu’il ne meure point, et que ses hommes soient nombreux ! <li> Voici sur Juda ce qu’il dit : Ecoute, ô Éternel ! la voix de Juda, et ramène-le vers son peuple. que ses mains soient puissantes, et que tu lui sois en aide contre ses ennemis ! <li> Sur Lévi il dit : Les thummim et les urim ont été confiés à l’homme saint, que tu as tenté à Massa, et avec qui tu as contesté aux eaux de Meriba. <li> Lévi dit de son père et de sa mère : Je ne les ai point vus ! Il ne distingue point ses frères, il ne connaît point ses enfants. car ils observent ta parole, et ils gardent ton alliance ; <li> Ils enseignent tes ordonnances à Jacob, et ta loi à Israël ; ils mettent l’encens sous tes narines, et l’holocauste sur ton autel. <li> Bénis sa force, ô Éternel ! Agrée l’œuvre de ses mains ! Brise les reins de ses adversaires, et que ses ennemis ne se relèvent plus ! <li> Sur Benjamin il dit : C’est le bien-aimé de l’Éternel, il habitera en sécurité auprès de lui ; l’Éternel le couvrira toujours, et résidera entre ses épaules. <li> Sur Joseph il dit : son pays recevra de l’Éternel, en signe de bénédiction, le meilleur don du ciel, la rosée, les meilleures eaux qui sont en bas, <li> les meilleurs fruits du soleil, les meilleurs fruits de chaque mois, <li> les meilleurs produits des antiques montagnes, les meilleurs produits des collines Éternelles, <li> les meilleurs produits de la terre et de ce qu’elle renferme. Que la grâce de celui qui apparut dans le buisson vienne sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête du prince de ses frères ! <li> De son taureau premier-né il a la majesté ; ses cornes sont les cornes du buffle ; avec elles il frappera tous les peuples, jusqu’aux extrémités de la terre : elles sont les myriades d’Ephraïm, elles sont les milliers de Manassé. <li> Sur Zabulon il dit : Réjouis-toi, Zabulon, dans tes courses, et toi, Issacar, dans tes tentes ! <li> Ils appelleront les peuples sur la montagne ; là, ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l’abondance de la mer, et les trésors cachés dans le sable. <li> Sur Gad il dit : Béni soit celui qui met Gad au large ! Gad repose comme une lionne, il déchire le bras et la tête. <li> Il a choisi les prémices du pays, car là est caché l’héritage du législateur ; il a marché en tête du peuple, il a exécuté la justice de l’Éternel, et ses ordonnances envers Israël. <li> Sur Dan il dit : Dan est un jeune lion, qui s’élance de Basan. <li> Sur Nephthali il dit : Nephthali, rassasié de faveurs et comblé des bénédictions de l’Éternel, prends possession de l’occident et du midi ! <li> Sur Aser il dit : Béni soit Aser entre les enfants d’Israël ! Qu’il soit agréable à ses frères, et qu’il plonge son pied dans l’huile ! <li> Que tes verrous soient de fer et d’airain, et que ta vigueur dure autant que tes jours ! <li> Nul n’est semblable au Dieu d’Israël, il est porté sur les cieux pour venir à ton aide, il est avec majesté porté sur les nuées. <li> Le Dieu d’éternité est un refuge, et sous ses bras Éternels est une retraite. Devant toi il a chassé l’ennemi, et il a dit : Extermine. <li> Israël est en sécurité dans sa demeure, la source de Jacob est à part dans un pays de blé et de moût, et son ciel distille la rosée. <li> Que tu es heureux, Israël ! Qui est comme toi, un peuple sauvé par l’Éternel, le bouclier de ton secours et l’épée de ta gloire ? Tes ennemis feront défaut devant toi, et tu fouleras leurs lieux élevés.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Deut%C3%A9ronome%2034
Deutéronome 34
Moïse monta des plaines de Moab sur le mont Nebo, au sommet du Pisga, vis-à-vis de Jéricho. Et l’Éternel lui fit voir tout le pays : Galaad jusqu’à Dan, tout Nephthali, le pays d’Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu’à la mer occidentale, le midi, les environs du Jourdain, la vallée de Jéricho, la ville des palmiers, jusqu’à Tsoar. L’Éternel lui dit : C’est là le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant : Je le donnerai à ta postérité. Je te l’ai fait voir de tes yeux ; mais tu n’y entreras point. Moïse, serviteur de l’Éternel, mourut là, dans le pays de Moab, selon l’ordre de l’Éternel. Et l’Éternel l’enterra dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Peor. Personne n’a connu son sépulcre jusqu’à ce jour. Moïse était âgé de cent vingt ans lorsqu’il mourut ; sa vue n’était point affaiblie, et sa vigueur n’était point passée. Les enfants d’Israël pleurèrent Moïse pendant trente jours, dans les plaines de Moab ; et ces jours de pleurs et de deuil sur Moïse arrivèrent à leur terme. Josué, fils de Nun, était rempli de l’esprit de sagesse, car Moïse avait posé ses mains sur lui. Les enfants d’Israël lui obéirent, et se conformèrent aux ordres que l’Éternel avait donnés à Moïse. Il n’a plus paru en Israël de prophète semblable à Moïse, que l’Éternel connaissait face à face. Nul ne peut lui être comparé pour tous les signes et les miracles que Dieu l’envoya faire au pays d’Egypte contre Pharaon, contre ses serviteurs et contre tout son pays, et pour tous les prodiges de terreur que Moïse accomplit à main forte sous les yeux de tout Israël.
5529
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Les Misérables
en:Les Misérables es:Los Miserables Misérables Misérables Misérables Bon pour export Les Misérables
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/1
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/13
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/14
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/15
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/16
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/17
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/18
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/19
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/20
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L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/21
el:Οδύσσεια/φ en:The Odyssey (Butler)/Book XXI es:Odisea: Canto XXI it:Odissea/Libro XXI ru:Одиссея/Песнь двадцать первая
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Odyss%C3%A9e/Traduction%20Leconte%20de%20Lisle/22
L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/22
el:Οδύσσεια/χ en:The Odyssey (Butler)/Book XXII es:Odisea: Canto XXII it:Odissea/Libro XXII ru:Одиссея/Песнь двадцать вторая
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Odyss%C3%A9e/Traduction%20Leconte%20de%20Lisle/23
L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/23
el:Οδύσσεια/ψ en:The Odyssey (Butler)/Book XXIII es:Odisea: Canto XXIII it:Odissea/Libro XXIII ru:Одиссея/Песнь двадцать третья <div class="text">
5610
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Odyss%C3%A9e/Traduction%20Leconte%20de%20Lisle/24
L’Odyssée/Traduction Leconte de Lisle/24
el:Οδύσσεια/ω en:The Odyssey (Butler)/Book XXIV es:Odisea: Canto XXIV it:Odissea/Libro XXIV ru:Одиссея/Песнь двадцать четвёртая <div class="text">
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https://fr.wikisource.org/wiki/Loi%20antis%C3%A9cession%20de%20la%20r%C3%A9publique%20populaire%20de%20Chine
Loi antisécession de la république populaire de Chine
Politique chinoise2005 Traduction Wikisource <div class="text"> Texte intégrale de la loi anti-sécession de la république populaire de Chine adoptée lundi 14 mars 2005 à Beijing lors de la 3e session de la 10e Assemblée populaire nationale. Ceci est la version française diffusée par l'Agence Chine Nouvelle (Xinhua). Voir: Traduction officielle sur Renmin Ribao (le Journal du Peuple) Ceci est une traduction de la Loi antisécession de la république populaire de Chine, promulguée le 14 mars 2005. Attention: ceci est une traduction, et peut contenir des erreurs, de légères confusions. Cette version française est donc ici uniquement a titre informatif. Il est conseillé de consulter la version originale chinoise, ou la traduction anglaise officielle. Source traduite : version anglaise diffusée par l'Agence Chine Nouvelle. Cette traduction française est réalisée et diffusée par www.Wikipedia.fr, et est libre de tout droit. Loi antisécession Article 1 : Cette loi est formulée selon la Constitution, pour le but de s'opposer et de freiner la sécession de Taiwan par rapport à la Chine par les secessionistes au nom de "L'indépendance de Taiwan", de promouvoir la réunification pacifique, de maintenir paix et stabilité dans le Détroit de Taiwan, de sauvegarder la souveraineté et integrité territoriale de la Chine, et de préserver les intérêts fondamentaux de la Nation Chinoise. Article 2 : Il n'y a qu'une Chine dans le monde. Le Continent et Taiwan appartiennent à cette même Chine. La sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité territoriale est le devoir commun de tout le peuple chinois, y compris les compatriotes taiwanais. Taiwan est une partie de cette Chine. L'Etat ne doit permettre aux forces secessionnistes au nom de "l'indépendance taiwanaise" de séparer Taiwan de la Chine sous quel nom que ce soit ou par quelle moyen que ce soit. Article 3 : La question de Taiwan est celle qui est laissée par la guerre civile chinoise des années 1940. La solution de la question de Taiwan et la réalisation de la réunification est une affaire intérieure de la Chine et n'est donc soumis à aucune interférence des forces extérieures. Article 4 : L'accomplissement de cette grandiose tâche de la réunification de la Terre Mère est le devoir sacré de toute personne chinoise, y compris les compatriotes Taiwanais. Article 5 : Le maintien du principe d'une Chine est la base d'une réunification pacifique du pays. Réunifier le pays pacifiquement répondent aux interets fondementaux des compatriots des deux bords du Détroit de Taïwan. L'Etat doit faire preuve de la plus grande sincérité et d'efforts possibles pour réaliser la réunification pacifique. Après que le pays soit pacifiquement réunifié, Taïwan pourra pratiquer des systèmes différents de ceux du continent et jouir d'une autonomie de haut niveau. Article 6 : L'État prendra les mesures suivantes pour maintenir la paix, la stabilité dans le détroit de Taiwan et promouvoir les relations à travers le Détroit: (1) encourager et faciliter la mobilité de personnes à travers le Détroit, promouvoir une plus grande compréhension et confiance mutuelles. (2) Encourager et faciliter les échanges et coopération économiques, réaliser des liens directs postaux, aériens et marimimes et commerciaux, rapprocher les économies entre les 2 bords du Détroit afin de réaliser leur bénéfice mutuel. (3) Encourager et faciliter les échanges trans-Détroit en matière d'éducation, science, technologie, culture, santé et sports, et promouvoir ensemble traditions grorieuses de la culture chinoise; (4) Encourager et faciliter la coopération à travers le Détroit dans la lutte contre la criminalité. (5) Encourager et faciliter toute autre activité conduisant à la paix et à la stabilité dans le Détroit de Taiwan et renforçant les relations à travers le Détroit. L'État protège les droits et intérêts des compatriotes de Taiwan en accord avec la loi. Article 7 : L'État part pour l'établissement d'une réunification pacifique à travers la consultation et la négociations sur un pied d'égalité entre les 2 bords du Détroit de Taiwan. Ces consultations et négociations peuvent être conduites par étapes et phases et avec des modalités flexibles et variées. Les deux bords du Détroit de Taiwan pourraient consulter et négocier sur les sujets suivants: (1) terminer officiellement l'état d'hostilité entre les 2 bords; (2) Plannification du développement des relations à travers le Détroit; (3) Etapes et projet de la réunification nationale pacifique; (4) le statut politique des autorités de Taiwan (5) les sphères d'opération sur la scène internationale compatibles avec son statut; et (6) toutes autres questions concernant l'accomplissement d'une réunification pacifique. Article 8 : Dans le cas où les forces de "Taiwan independence" sécessionistes pourraient créer une réalité d'indépendance de Taiwan, sous quelque nom que ce soit et par quelque manière que ce soit, ou ont lieu des événements sur le point de séparer Taiwan de la Chine, ou que la perte de toute possibilité d'une unification pacifique soit affirmée, l'État pourrait employer des moyens non-pacifiques ainsi que d'autres mesures afin de protéger la souveraineté de la Chine et son intégrité territoriale. Le Conseil d'État et la Comité Militaire Central pourraient décider et organiser desdits moyens non-pacifiques et autres mesures nécessaires dans le paragraphe précédent et rapporter à temps au Comité Régulier de l'Assemblée Nationale du Peuple. Article 9 : Dans le cas de l'emploit et l'exécution de moyens non-pacifique et d'autres mesures nécessaires comme prévu par cette Loi, l'État devra s'engager de son mieux à protéger les vies, la propriété et d'autres droits légitimes et intérêts des civils de Taïwan et de nations étrangères à Taïwan, et de minimiser les pertes. Dans le même temps, l'État devra protéger les droits et intérets des compatriotes de Taïwan dans les autres parties de la Chine selon la loi. Article 10 : Cette Loi entrera en vigueur le jour de sa promulgation.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Les%20Automobiles%20%C3%A0%20Mozac%20%28France%20-%2063%29%20avant%20les%20ann%C3%A9es%2060
Les Automobiles à Mozac (France - 63) avant les années 60
<div class="text"> Études historiques Mozac Histoire XXe siècle Aux archives communales de Mozac, dans le registre des arrêtés municipaux, nous trouvons de 1904 à 1952, une succession de réglementations de la circulation des automobiles. Nous présentons ces textes étonnants par leur modernité par ordre chronologique. D’abord, ils combattent les excès de vitesse. Le 11 juillet 1904 : « Le Maire de la commune de Mozac, considérant qu’en présence des dangers qui menacent de plus en plus la sécurité publique, par suite tant de l’accroissement du nombre des automobiles que des excès de vitesse si fréquemment constatés, il y a lieu de réglementer la circulation des automobiles sur le territoire de la commune de Mozac. […] Art. 1 : Les conducteurs d’automobiles ne devront pas aller à plus de vingt kilomètres à l’heure dans la traversée du bourg de Mozac. Art. 2 : Ils devront ralentir à la vitesse d’un homme au pas dans les endroits étroits, encombrés, au moment des foires, marchés, fêtes, comportant des rassemblements très compacts et des foules serrées. Art. 3 : Ils devront s’arrêter à toute réquisition des autorités chargées de la police de la circulation. […] Art. 4 : La gendarmerie, le garde champêtre et tous officiers de police judiciaire, agents de la force publique sont chargés de l’exécution du présent arrêté. » Le 23 septembre 1927, pour les mêmes raisons (« un véritable danger pour la sécurité publique »), la vitesse est limitée à 10 km/h pour les poids lourds (à l’époque, poids total en charge supérieur à 3 tonnes) et à 15 km/h pour les véhicules légers (poids inférieur à 3 tonnes). Cela représente donc une baisse de 5 km/h pour les voitures en raison de l’augmentation de leur nombre. La vitesse maximale autorisée est en revanche augmentée par un nouvel arrêté municipal le 30 novembre 1936 : 25 km/h pour les véhicules légers ou dits « de tourisme » (soit un gain de 10 km/h) et 15 km/h pour les poids lourds (soit un gain de 5 km/h). Le 7 janvier 1952, le Commissaire de police de Riom propose au Sous-Préfet d’harmoniser les limitations à 50 km/h pour les véhicules de tourisme et à 30 ou 35 km/h pour les poids lourds et motocyclettes dans l’agglomération riomoise ; Auparavant, il y avait de grandes disparités dans les vitesses accordées entre Châtel-Guyon, Riom et Mozac ; seules communes à avoir pris des arrêtés pour la limitation de vitesse. Par exemple, à Marsat ou à Enval, rien n’interdisait de rouler à 80 km/h ; vitesse qui avait d’ailleurs été proposée au Sous-Préfet pour cette harmonisation. Le Commissaire lui a fortement déconseillé de suivre cet avis. Au départ la réglementation était prise au niveau communal. Mais le décret du 10 juillet 1954 fixe au plan national à 60 km/h la vitesse maximale en agglomération (50 km/h pour les poids lourds). Il faudra attendre le 1er décembre 1990 pour la limitation à 50 km/h qui permet du coup de se conformer à la politique européenne de sécurité routière. Enfin, une délibération du Conseil municipal de Mozac datée du 25 février 1935 décide – non pas de la limitation de vitesse – mais de l’emplacement d’un parking : « En raison de l’encombrement dont elles sont la cause et de leur bruit gênant pour les voisins, les voitures de Monsieur Ducros et de la Manufacture des Tabacs devront dorénavant stationner sur la place du Marché aux Planches. » À l’origine cette place n’était donc pas destinée à cet effet ! Ironie du sort, elle deviendra la place Camille-Rigal, depuis matérialisée en réel parking.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Pour%20l%E2%80%99Afrique%20et%20pour%20toi%2C%20Mali
Pour l’Afrique et pour toi, Mali
Hymnes I. À ton appel, Mali, Pour ta prospérité Fidèle à ton destin Nous serons tous unis, Un peuple, un but, une foi. Pour une Afrique unie Si l'ennemi découvre son front Au dedans ou au dehors Debout sur les remparts Nous sommes résolus de mourir. Refrain : Pour l'Afrique et pour toi, Mali, Notre drapeau sera liberté. Pour l'Afrique et pour toi Mali Notre combat sera unité. Ô Mali d'aujourd'hui Ô Mali de demain Les champs fleurissent d'espérance Les cœurs vibrent de confiance II. Debout villes et campagnes Debout femmes, jeunes et vieux Pour la patrie en marche Vers l'avenir radieux Pour notre dignité Renforçons bien nos rangs Pour le salut public Forgeons le bien commun Ensemble au coude à coude Faisons le sentier du bonheur. Refrain III. La voie est dure très dure Qui mène au bonheur commun Courage et devouement Vigilence à tout moment Vérité des temps anciens Vérité de tous les jours Le bonheur par le labeur Fera le Mali de demain. Refrain IV. L'Afrique se lève enfin Saluons ce jour nouveau Saluons la liberté Marchons vers l'unité Dignité retrouvé Soutient notre combat Fidèle à notre serment De faire l'Afrique unie Ensemble debout mes frères Tous au rendez-vous de l'honneur. Mali
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https://fr.wikisource.org/wiki/Lorenzaccio
Lorenzaccio
Personnages Acte I Acte II Acte III Acte IV Acte V Notice Traduction du livre XV des Chroniques florentines Théâtre d’Alfred de Musset 1834 Bon pour export
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https://fr.wikisource.org/wiki/Bouvard%20et%20P%C3%A9cuchet
Bouvard et Pécuchet
Bon pour export Romans inachevés Romans publiés à titre posthume Romans français Publiés à Paris Romans parus en 1910
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https://fr.wikisource.org/wiki/Histoires%20%28Tacite%29
Histoires (Tacite)
<div style="margin-right:100px; margin-left:100px;"> Livre I Livre II Livre III Livre IV Livre V Fin du Livre V et livres suivants perdus Antiquité Histoire Civilisations Œuvres de Tacite en:Histories (Tacitus) it:Storie (Tacito) la:Historiae (Tacitus)
5700
https://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A8me%20sur%20le%20d%C3%A9sastre%20de%20Lisbonne/%C3%89dition%20Garnier
Poème sur le désastre de Lisbonne/Édition Garnier
Avertissement pour les poèmes sur la Loi naturelle et sur le Désastre de Lisbonne Préface Variantes XVIIIe siècle 1756 Poèmes Portugal en:Toleration and other essays/Poem on the Lisbon Disaster
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https://fr.wikisource.org/wiki/Sur%20la%20m%C3%A9moire
Sur la mémoire
première partie suite suite et fin Philosophie Articles d’Émile Chartier Articles de 1899 Revue de métaphysique et de morale Séries d’articles de périodiques
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https://fr.wikisource.org/wiki/C%C3%A9sar%20Cascabel
César Cascabel
Cesar Cascabel Cesar Cascabel Cesar Cascabel Romans d’aventures Romans français Publiés à Paris en:Cæsar Cascabel
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https://fr.wikisource.org/wiki/Sur%20le%20livre%20d%E2%80%99un%20antitrinitaire%20anglais
Sur le livre d’un antitrinitaire anglais
XVIIe siècle Philosophie chrétienne 1693 <div class="text"> Premièrement je demeure d’accord que le commandement du culte suprême d’un seul Dieu est le plus important de temps, et doit être considéré comme le plus inviolable. C’est pourquoi je ne crois pas qu’on doive admettre trois substances absolues, dont chacune soit infinie, toute- puissante, éternelle, souverainement parfaite. Il parait aussi que c’est une chose très dangereuse pour le moins de concevoir le Verbe et le Saint-Esprit comme deux substances intellectuelles inférieures au grand Dieu, et néanmoins dignes d’un culte qui approche du culte que les païens rendaient à leurs dieux, ou qui le surpasse plutôt. Ainsi je crois qu’on ne doit rendre des honneurs divins qu’à une seule substance individuelle, absolue, souveraine et infinie. Cependant l’opinion Sabellienne, qui ne considère le Père, le Fils et le Saint-Esprit, que comme trois noms, comme trois regards d’un même être, ne saurait s’accorder avec les passages de la sainte Écriture, sans les violenter d’une étrange manière. Aussi faut-il avouer que de même les explications que les Sociniens donnent aux passages, sont très violentes. Quant à nous, lorsqu’on dit : Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, et le Saint-Esprit est Dieu, et l’un de ces trois n’est pas l’autre, et avec tout cela, il n’y a pas trois dieux, mais un seul ; cela pourrait paraître une contradiction manifeste ; car c’est justement en cela que consiste la notion de la pluralité. Si A est C, et B est C, et si A n’est pas B, ni B n’est pas A, il faut dire qu’il y a deux C, c’est-à-dire : si Jean est homme et si Pierre est homme, et Jean n’est pas Pierre, et Pierre n’est pas Jean, il y aura deux hommes, ou bien il faut avouer que nous ne savons pas ce que c’est que deux. Ainsi, si dans le Symbole attribué à S. Athanase, ou il est dit que le Père est Dieu, que le Fils est Dieu, et que le Saint-Esprit est Dieu, et que cependant il n’y a qu’un Dieu, le mot ou terme de Dieu était toujours pris au même sens, tant en en nommant trois dont chacun est Dieu, qu’en disant qu’il n’y a qu’un Dieu ; ce serait une contradiction insoutenable. Il faut donc dire que dans le premier cas il est pris pour une personne de la Divinité, dont il y en a trois, et dans le second pour une substance absolue, qui est unique. Je sais qu’il y a des auteurs scolastiques qui croient que ce principe de logique ou de métaphysique: Qua a sunt eadem uni tertio, sunt eadem inter se, n’a point de lieu dans la Trinité. Mais je crois que ce serait donner cause gagnée aux Sociniens en renversant un des premiers principes du raisonnement humain, sans lequel on ne saurait plus raisonner sur rien, ni assurer aucune chose. C’est pourquoi j’ai été fort surpris de voir que des habiles gens parmi les théologiens scolastiques ont avoué que ce qu’on dit de la Trinité serait une contradiction formelle dans les créatures. Car je crois que ce qui est contradiction dans les termes, l’est partout. (on pourrait sans doute se contenter d’en demeurer là, et de dire seulement qu’on ne reconnaît et n’adore qu’un seul et unique Dieu tout-puissant, et que dans l’essence unique de Dieu il y a trois personnes, le Père, le Fils ou Verbe, et le Saint Esprit ; que ces trois personnes ont cette relation entre elles, que le Père est le principe des deux autres ; que la production éternelle du Fils est appelée naissance dans l’Écriture, et celle du Saint-Esprit est appelée procession; mais que leurs actions extérieures sont communes, excepté la fonction de l’incarnation avec ce qui en dépend, qui est propre au Fils, et celle de la sanctification, qui est propre au Saint-Esprit d’une manière toute particulière. Cependant les objections des adversaires ont fait qu’on est allé plus avant, et qu’on a voulu expliquer ce que c’est que personne. En quoi il a été d’autant plus difficile de réussir, que les explications dépendent des définitions. Or ceux qui nous donnent des sciences ont coutume aussi de nous donner aussi des définitions ; mais il n’en est pas ainsi des législateurs, et encore moins de la Religion. Ainsi la sainte Écriture aussi bien que la tradition nous fournissant certains termes, et ne nous en donnant pas en même temps les définitions précises, cela fait qu’en voulant expliquer les choses, nous sommes réduits à faire des hypothèses possibles, à peu près comme on en fait dans l’astronomie. Et souvent les jurisconsultes sont obligés d’en faire autant, cherchant à donner au mot un sens qui puisse satisfaire en même temps a tous les passages et à la raison. La différence est que l’explication des mystères de la Religion n’est point nécessaire, au lieu que celle des lois est nécessaire pour juger les différents. Ainsi en matière de mystère, le meilleur serait de s’en tenir précisément aux termes révélés, autant qu’on peut. Je ne sais pas assez comment s’expliquent MM. Cudworth et Sherlock ; mais leur érudition, qui est si connue, fait que je ne doute point qu’ils n’aient donné un bon sens à ce qu’ils ont avancé. Cependant j’oserais bien dire que trois esprits infinis, étant posés, comme des substances absolues, ce seraient trois dieux, nonobstant la parfaite intelligence, qui ferait que l’on entendrait tout ce qui se passe dans l’autre. Il faut quelque chose de plus pour une unité numérique ; autrement Dieu, qui entend parfaitement nos pensées, serait aussi uni essentiellement avec nous, jusqu’à faire un même individu. De plus ce serait une union de plusieurs natures, si chaque personne a la sienne, savoir, si elle a sa propre infinité, sa science, sa toute-puissance : et ce ne serait nullement l’union de trois personnes qui ont une même nature individuelle, ce qui devrait pourtant être. Je n’ai point vu non plus ce que M. Wallis et le docteur S-ht, qui ont été cités ici, ont écrit sur ce sujet, et je ne doute point qu’ils ne se soient expliqués d’une manière con forme à l’orthodoxie; car je connais la pénétration de M. Wallis, qui est un des plus grands géomètres du siècle, et qui ne se démentira jamais, de quelque côté que son esprit se puisse tourner, outre que l’auteur de ce livre avoue que l’explication de M. Wallis a eu l’approbation publique. Cependant j’ose dire qu’une personnalité semblable à celle dont Cicéron a parlé, quand il a dit: Tres personas unus sustineo, ne suffit pas. Ainsi suis-je comme assuré que M. Wallis aura encore ajouté autre chose. Il ne suffit pas non plus de dire que le Père, le Fils et le Saint- Esprit diffèrent par des relations semblables aux modes, tels que sont les postures, les présences ou les absences. Ces sortes de rapports attribués à une même substance ne feront jamais trois personnes diverses existantes en même temps. Ainsi je m’imagine que ce M. S-ht, quel qu’il puisse être, ne se sera point contenté de cela. Il faut donc dire qu’il y a des relations dans la substance divine, qui distinguent les personnes, puisque ces personnes ne sauraient être des substances absolues. Mais il faut dire aussi que ces relations doivent être substantielles, qui ne s’expliquent pas assez par de simples modalités. De plus il faut dire que les personnes divines ne sont pas le même concret sous différentes dénominations ou relations, comme serait un même homme, qui est poète et orateur, mais trois différents concrets respectifs dans un seul concret absolu. Il faut dire aussi que les trois personnes ne sont pas des substances aussi absolues que le tout. Il faut avouer qu’il n’y a aucun exemple dans la nature, qui réponde assez à cette notion des personnes divines. Mais il n’est point nécessaire qu’on en puisse trouver, et il suffit que ce qu’on en vient de dire n’implique aucune contradiction ni absurdité. La substance divine a sans doute des privilèges qui passent toutes les autres substances. Cependant, comme nous ne connaissons pas assez toute la nature, nous ne pouvons pas assurer non plus qu’il n’y a, et qu’il n’y peut avoir aucune substance absolue, qui en contienne plusieurs respectives. Cependant, pour rendre ces notions plus aisées par quelque chose d’approchant, je ne trouve rien dans les créatures de plus propre à illustrer ce sujet, que la réflexion des esprits, lorsqu’un même esprit est son propre objet immédiat et agit sur soi-même, en pensant à soi-même et à ce qu’il fait. Car le redoublement donne une image ou ombre de deux substances respectives dans une même substance absolue, savoir de celle qui entend, et de celle qui est entendue; L’un et l’autre de ces êtres est substantiel, L’un et l’autre est un concret individu, et ils diffèrent par des relations mutuelles, mais ils ne font qu’une seule et même substance individuelle absolue. Je n’ose pour tant pas porter la comparaison assez loin, et je n’entreprends point d’avancer que la différence qui est entre les trois personnes divines, n’est plus grande que celle qui est entre ce qui entend et ce qui est entendu, lorsqu’un esprit fini pense à soi, d’autant plus que ce qui est modal, accidentel, imparfait, et mutable en nous, est réel, essentiel, achevé et immuable en Dieu. C’est assez que ce redoublement est comme une trace des personnalités divines. Ce pendant la S. Écriture, appelant le Fils, Verbe ou Logos, c’est-à-dire verbe mental, paraît nous donner à entendre que rien n’est plus propre à nous éclaircir ces choses, que l’analogie des opérations mentales. C’est aussi pour cela que les Pères ont rapporté sa volonté au Saint Esprit, comme ils ont rapporté l’entendemment au Fils, et la puissance au Père, en distinguant le pouvoir, le savoir et le vouloir, ou bien le Père, le Verbe et l’Amour.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20Mespris%20de%20la%20vie%20et%20consolation%20contre%20la%20mort/%C2%AB%20Tantost%20la%20crampe%20aus%20pi%C3%A9s%2C%20tantost%20la%20goute%20aus%20mains%20%C2%BB
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains »
Poèmes de Jean-Baptiste Chassignet Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains Tantost la crampe aus piés, tantost la goute aus mains
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20Mespris%20de%20la%20vie%20et%20consolation%20contre%20la%20mort/%C2%AB%20Cest%20ocean%20battu%20de%20tempeste%20et%20d%E2%80%99orage%20%C2%BB
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Cest ocean battu de tempeste et d’orage »
Poèmes de Jean-Baptiste Chassignet Poésie baroque Cest ocean battu de tempeste Cest ocean battu de tempeste
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20Mespris%20de%20la%20vie%20et%20consolation%20contre%20la%20mort/%C2%AB%20Quant%20bien%20un%20homme%20droit%20condamn%C3%A9%20par%20la%20rage%20%C2%BB
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Quant bien un homme droit condamné par la rage »
Poèmes de Jean-Baptiste Chassignet Quant bien un homme droit condamné par la rage Quant bien un homme droit condamné par la rage
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20Mespris%20de%20la%20vie%20et%20consolation%20contre%20la%20mort/%C2%AB%20L%E2%80%99enfance%20incontinant%20meurt%20devant%20la%20jeunesse%20%C2%BB
Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« L’enfance incontinant meurt devant la jeunesse »
Poèmes de Jean-Baptiste Chassignet L’enfance incontinant meurt devant la jeunesse L’enfance incontinant meurt devant la jeunesse Enfance
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https://fr.wikisource.org/wiki/Les%20Indes%20noires
Les Indes noires
Romans parus en 1877 Romans de Jules Verne Bon pour export Romans français Publiés à Paris da:Det sorte Indien
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https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire%20raisonn%C3%A9%20de%20l%E2%80%99architecture%20fran%C3%A7aise%20du%20XIe%20au%20XVIe%20si%C3%A8cle
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle
<center> Index par tome <div class=center> Tome 1 : Abaque - Aronde Tome 2 : Arts - Chapiteau Tome 3 : Charnier - Console Tome 4 : Construction - Cyborium Tome 5 : Dais - Fut Tome 6 : Gâble - Ouvrier Tome 7 : Palais - Puits Tome 8 : Quai - Synagogue Tome 9 : Tabernacle - Zodiaque XIXe siècle Architecture 1856 Encyclopédies spécialisées et thématiques en:Translation:Dictionary of French Architecture from the 11th to 16th Century France
5996
https://fr.wikisource.org/wiki/Les%20Entretiens%20de%20Confucius
Les Entretiens de Confucius
Entretiens Wikifier les notes Les commentaires traditionnels en italique contenus dans le corps du texte sont attribués à Tchou Hsi (1130-1200) de la dynastie des Song. Certaines notes, indiquées (MBC), sont de Muriel Baryocher-Chemouny. avant-propos du traducteur Ce livre contient les enseignements de Confucius, les questions et les réponses qui ont été faites sur l’étude de la sagesse et le gouvernement de l’État dans les entretiens du Maître avec ses disciples, avec les princes et les ministres de son temps, et qui ont été écrites par ses disciples. Voilà pourquoi ce recueil est intitulé littéralement « Explications et Réponses ». Le Maître K’oung était de la principauté de Lou. Son nom de famille était K’oung, son nom propre K’iou et son surnom Tchoung gni. Son père Chou leang Ho avait d’abord épousé une fille de la famille Cheu, qui lui avait donné neuf filles, mais pas de garçon. Il avait eu d’une femme de second rang un fils, nommé Meng p’i, qui était boiteux. Ensuite il demanda en mariage une fille de la famille Ien. Cette famille, qui avait trois filles, lui donna la plus jeune, nommée Tcheng tsai. Tcheng tsai, ayant prié sur le mont Gni K’iou, donna le jour à Confucius, qui pour cette raison fut nommé K’iou. Avant sa naissance, à K’iue li, son pays natal, une licorne vomit un livre orné de pierres précieuses. On y lut ces mots : « Un enfant, formé des parties les plus subtiles de l’eau, soutiendra l’empire ébranlé de la dynastie des Tcheou et sera roi sans couronne. » La mère de Confucius fut étonnée de ce prodige. Avec un cordon de soie, elle lia par la corne le mystérieux animal, qui disparut au bout de deux nuits. La nuit de sa naissance, deux dragons entourèrent le toit de la maison. Cinq vieillards, qui étaient les essences des cinq planètes, descendirent dans la cour. Auprès des appartements de la mère, on entendit le chant du Céleste Potier. Des voix dans les airs prononcèrent ces mots : « Le Ciel influencera la naissance d’un fils saint. » Chapitre I I.1. Le Maître dit : « Celui qui étudie pour appliquer au bon moment n’y trouve-t-il pas de la satisfaction ? Si des amis viennent de loin recevoir ses leçons, n’éprouve-t-il pas une grande joie ? S’il reste inconnu des hommes et n’en ressent aucune peine, n’est-il pas un homme honorable ? » I.2. Iou tzeu dit : « Parmi les hommes naturellement enclins à respecter leurs parents, à honorer ceux qui sont au-dessus d’eux, peu aiment à résister à leurs supérieurs. Un homme qui n’aime pas à résister à l’autorité, et cependant aime à exciter du trouble, ne s’est jamais rencontré. Le sage donne son principal soin à la racine. Une fois la racine affermie, la Voie peut naître. L’affection envers nos parents et le respect envers ceux qui sont au-dessus de nous sont comme la racine de la vertu. » I.3. Le Maître dit : « Chercher à plaire aux hommes par des discours étudiés et un extérieur composé est rarement signe de plénitude humaine. » I.4. Tseng tzeu dit : « Je m’examine chaque jour sur trois choses : si, traitant une affaire pour un autre, je ne l’ai pas traitée sans loyauté ; si, dans mes relations avec mes amis, je n’ai pas manqué de sincérité ; si je n’ai pas négligé de mettre en pratique les leçons que j’ai reçues. » I.5. Le Maître dit : « Celui qui gouverne une principauté qui entretient mille chariots de guerre doit être attentif aux affaires et tenir sa parole, modérer les dépenses et aimer les hommes, n’employer le peuple que dans les temps convenables . I.6. Le Maître dit : « Un jeune homme, dans la maison, doit aimer et respecter ses parents. Hors de la maison, il doit respecter ceux qui sont plus âgés ou d’un rang plus élevé que lui. Il doit être attentif et sincère dans ses paroles ; aimer tout le monde, mais se lier plus étroitement avec les hommes d’humanité. Ces devoirs remplis, s’il lui reste du temps et des forces, qu’il les emploie à l’étude des lettres et des arts libéraux. » I.7. Tzeu hia dit : « Celui qui, au lieu d’aimer les plaisirs, aime et recherche les hommes sages, qui aide ses parents de toutes ses forces, qui se dépense tout entier au service de son prince, qui avec ses amis parle sincèrement, quand même on me dirait qu’un tel homme n’a pas étudié, j’affirmerais qu’il a étudié. » I.8. Le Maître dit : « Si un homme honorable manque de gravité, il ne sera pas respecté et sa connaissance ne sera pas solide. Qu’il mette au premier rang la loyauté et la sincérité ; qu’il ne lie pas amitié avec des hommes qui ne lui ressemblent pas ; s’il tombe dans un défaut, qu’il ait le courage de s’en corriger. » I.9. Tseng tzeu dit : « Si le prince rend les derniers devoirs à ses parents avec un vrai zèle et honore par des offrandes ses ancêtres même éloignés, la Vertu fleurira parmi le peuple. » I.10. Tzeu k’in adressa cette question à Tzeu koung : « Quand notre Maître arrive dans une principauté, il reçoit toujours des renseignements sur l’administration de l’État. Est-ce lui qui les demande au prince, ou bien est-ce le prince qui les lui offre ? » Tzeu koung répondit : « Notre Maître les obtient non par des interrogations, mais par sa douceur, son calme, son respect, sa tenue modeste et sa déférence. Il a une manière d’interroger qui n’est pas celle des autres hommes. » I.11. Le Maître dit : « Du vivant de son père, observez les intentions d’un homme. Après la mort de son père, observez sa conduite. Si, durant les trois ans de deuil, il ne dévie pas de la voie dictée par son père, on pourra dire qu’il pratique la piété filiale. » I.12. Iou tzeu dit : « Dans l’usage des rites, le plus précieux est l’harmonie. C’est pour cette raison que les règles des anciens souverains sont excellentes. Toutes les actions, grandes ou petites, s’y conforment. Cependant, il est une chose qu’il faut éviter : cultiver l’harmonie pour elle-même, sans qu’elle soit réglée par les rites, ne peut se faire. » I.13. Iou tzeu dit : « Toute promesse conforme à la justice peut être tenue. Tout respect ajusté aux rites éloigne honte et déshonneur. Si vous choisissez pour protecteur un homme digne de votre amitié et de votre confiance, vous pourrez lui rester attaché à jamais. » I.14. Le Maître dit : « Un homme honorable qui ne recherche pas la satisfaction de son appétit dans la nourriture, ni ses commodités dans son habitation, qui est diligent en affaires et circonspect dans ses paroles, qui se rectifie auprès des hommes vertueux, celui-là a un véritable désir d’apprendre. » I.15. Tzeu koung dit : « Que faut-il penser de celui qui, étant pauvre, n’est pas flatteur, ou qui, étant riche, n’est pas orgueilleux ? » Le Maître répondit : « Il est louable ; mais celui-là l’est encore plus qui, dans la pauvreté, vit content, ou qui, au milieu des richesses, reste courtois. » Tzeu koung répliqua : « On lit dans le Livre des Odes : “Coupez et limez, taillez et polissez.” Ces paroles n’ont-elles pas le même sens ? » Le Maître repartit : « Seu , je peux enfin parler avec toi du Livre des Odes ! À ma réponse à ta question, tu as aussitôt compris le sens des vers que tu as cités. » I.16. Le Maître dit : « Ne vous affligez pas de ce que les hommes ne vous connaissent pas ; affligez-vous de ne pas connaître les hommes. » Chapitre II II.1. Le Maître dit : « Celui qui gouverne un peuple par la Vertu est comme l’étoile polaire qui demeure immobile, pendant que toutes les autres étoiles se meuvent autour d’elle. » II.2. Le Maître dit : « Les Odes sont au nombre de trois cents. Un seul mot les résume toutes : penser sans dévier. » II.3. Le Maître dit : « Si le prince conduit le peuple au moyen des lois et le retient dans l’unité au moyen des châtiments, le peuple s’abstient de mal faire ; mais il ne connaît aucune honte. Si le prince dirige le peuple par la Vertu et fait régner l’union grâce aux rites, le peuple a honte de mal faire, et devient vertueux. » II.4. Le Maître dit : « À quinze ans, ma volonté était tendue vers l’étude ; à trente ans, je m’y perfectionnais ; à quarante ans, je n’éprouvais plus d’incertitudes ; à cinquante ans, je connaissais le décret céleste ; à soixante ans, je comprenais, sans avoir besoin d’y réfléchir, tout ce que mon oreille entendait ; à soixante-dix ans, en suivant les désirs de mon cœur, je ne transgressais aucune règle. » II.5. Meng I tzeu ayant interrogé sur la piété filiale, le Maître répondit : « Elle consiste à ne pas contrevenir. » Ensuite, alors que Fan Tch’eu conduisait le char de Confucius, ce dernier lui dit : « Meng I tzeu m’a interrogé sur la piété filiale ; je lui ai répondu qu’elle consiste à ne pas contrevenir. » Fan Tch’eu dit : « Quel est le sens de cette réponse ? » Confucius répondit : « Un fils doit aider ses parents durant leur vie selon les rites, leur faire des obsèques et des offrandes après leur mort selon les rites. » II.6. Meng Ou pe, ayant interrogé le Maître sur la piété filiale, reçut cette réponse : « Les parents craignent par-dessus tout que leur fils ne soit malade. » Un bon fils partage cette sollicitude de ses parents, et se conforme à leurs sentiments. Il ne néglige rien de tout ce qui sert à la conservation de sa personne. II.7. Tzeu iou ayant interrogé Confucius sur la piété filiale, le Maître répondit : « La piété filiale qu’on pratique maintenant ne consiste qu’à fournir les parents du nécessaire. Or les animaux, tels que les chiens et les chevaux, reçoivent aussi des hommes ce qui leur est nécessaire. Si ce que l’on fait pour les parents n’est pas accompagné de respect, quelle différence met-on entre eux et les animaux ? » II.8. Tzeu hia l’ayant interrogé sur la piété filiale, le Maître répondit : « Il est difficile de tromper par un faux-semblant de piété filiale. Quand les parents ou les frères aînés ont beaucoup à faire, si les fils ou les frères puînés leur viennent en aide ; quand ceux-ci ont du vin et des vivres, et qu’ils les servent à leurs parents et à leurs aînés, est-ce suffisant pour qu’on loue leur piété filiale ? » II.9. Le Maître dit : « Houei¹ écoute mes explications toute une journée sans m’adresser une objection ni une question, comme s’il était stupide. Quand il s’est retiré, et que j’examine sa conduite privée, je le vois capable de se révéler. Houei n’est pas stupide du tout ! » II.10. Le Maître dit : « Si l’on considère pourquoi et comment un homme agit, si l’on examine ce qui l’apaise, pourra-t-il cacher ce qu’il est ? » II.11. Le Maître dit : « Celui qui repasse dans son esprit ce qu’il sait déjà, et par ce moyen acquiert de nouvelles connaissances , pourra bientôt enseigner les autres. » II.12. Le Maître dit : « L’homme honorable n’est pas un vase » II.13. Tzeu koung ayant demandé ce que doit faire un homme honorable, le Maître répondit : « L’homme honorable commence par appliquer ce qu’il veut enseigner ; ensuite il enseigne. » II.14. Le Maître dit : « L’homme honorable aime tous les hommes et n’a de partialité pour personne. L’homme de peu est partial et n’aime pas tous les hommes. » II.15. Le Maître dit : « Étudier sans réfléchir est une occupation vaine ; réfléchir sans étudier est dangereux. » II.16. Le Maître dit : « Entrer en lutte avec le parti opposé, c’est nuisible. » II.17. Le Maître dit : « Iou , veux-tu que je t’enseigne le moyen d’arriver à la connaissance ? Ce qu’on sait, savoir qu’on le sait ; ce qu’on ne sait pas, savoir qu’on ne le sait pas : c’est savoir véritablement. » II.18. Tzeu tchang étudiait en vue d’obtenir une charge avec des appointements. Le Maître lui dit : « Après avoir entendu dire beaucoup de choses, laisse de côté celles qui sont douteuses, dis les autres avec circonspection, et tu ne t’en blâmeras pas. Après avoir beaucoup vu, laisse ce qui serait dangereux, et fais le reste avec précaution ; tu auras rarement à te repentir. Si tes paroles t’attirent peu de blâme et tes actions peu de repentir, les appointements viendront d’eux-mêmes. » II.19. Ngai, prince de Lou¹, dit à Confucius : « Que doit faire un prince pour que le peuple soit content ? » Maître K’ong répondit : « Si le prince élève aux charges les hommes vertueux et écarte tous les hommes vicieux, le peuple le soutiendra ; si le prince élève aux charges les hommes vicieux et écarte les hommes vertueux, le peuple ne se soumettra pas. » II.20. Ki K’ang tzeu dit : « Que faut-il faire pour que le peuple respecte son prince, lui soit fidèle et loyal ? » Le Maître répondit : « Que le prince montre de la dignité, et il sera respecté ; qu’il honore ses parents et soit bon envers ses sujets, et ses sujets lui seront fidèles ; qu’il élève aux charges les hommes de mérite et forme les incompétents, et il excitera le peuple à cultiver la vertu. » II.21. Quelqu’un dit à Confucius : « Maître, pourquoi ne prenez-vous aucune part au gouvernement ? » Maître K’ong répondit : « Le Livre des Documents¹ ne dit-il pas, en parlant de la piété filiale : “Respectueux envers vos parents et bienveillants envers vos frères, vous ferez fleurir ces vertus partout sous votre gouvernement ?” Faire régner la vertu dans sa famille par son exemple, c’est aussi gouverner. Remplir une charge, est-ce la seule manière de prendre part au gouvernement ? » II.22. Le Maître dit : « Je ne sais à quoi peut être bon un homme qui manque de sincérité. Comment employer un char à bœufs sans joug, ou une petite voiture sans attelage ? » II.23. Tzeu tchang demanda si l’on pouvait savoir d’avance ce que feraient les empereurs de dix dynasties successives. Le Maître répondit : « La dynastie des [Chang-]In a adopté les rites de la dynastie des Hia ; on peut connaître par les documents ce qu’elle a ajouté ou retranché. La dynastie des Tcheou a adopté les rites de la dynastie des [Chang-]In ; ce qu’elle a ajouté ou retranché se trouve mentionné dans les documents. On peut savoir d’avance ce que feront les dynasties à venir, fussent-elles au nombre de cent. » II.24. Le Maître dit : « Celui-là se rend coupable d’adulation, qui sacrifie à un esprit auquel il ne lui appartient pas de sacrifier. Celui-là manque de courage, qui néglige de faire une chose qu’il sait être juste. » . Chapitre III III.1. Le chef de la famille Ki avait huit chœurs de pantomimes qui chantaient dans la cour du temple de ses ancêtres. Confucius dit : « S’il ose se permettre un tel abus, que n’osera-t-il se permettre ? » Le chef de la famille Ki ou Ki suenn était grand préfet dans la principauté de Lou. L’empereur avait huit chœurs de pantomimes ; les vassaux, six, les grands préfets, quatre, et les officiers inférieurs, deux. Le nombre des hommes dans chaque chœur était égal au nombre des chœurs. Quelques auteurs disent que chaque chœur se composait de huit hommes. On ne sait laquelle de ces deux opinions est la vraie. Le chef de la famille Ki était seulement grand préfet ; il usurpait les cérémonies et les chants réservés à l’empereur. III.2. Les trois familles faisaient exécuter le chant Ioung, pendant qu’on enlevait les vases, après les offrandes. Le Maître dit : « Les aides sont tous des princes feudataires ; la tenue du Fils du Ciel est très respectueuse ; comment ces paroles peuvent-elles être chantées dans le temple des ancêtres des trois familles ? » Ces trois familles étaient les familles Meng suenn (ou Tchoung suenn), Chou suenn et Ki suenn, dont les chefs étaient grands préfets dans la principauté de Lou. Parmi les fils de Houan, prince de Lou, le prince Tchouang, né de la femme légitime, devint le chef de la principauté ; K’ing fou, Chou suenn et Ki iou, nés d’une femme de second rang, formèrent trois familles : K’ing fou, la famille Tchoung suenn, Chou suenn la famille Chou suenn, et Ki iou, la famille Ki suenn. K’ing fou changea le nom de Tchoung (second fils) et prit celui de Meng (fils aîné), parce qu’il était le fils aîné d’une femme de second rang, et qu’il n’osait pas se dire le frère cadet du prince Tchouang Ioung est le nom d’une ode qui se trouve dans le Livre des Odes parmi les « Éloges » des Tcheou. Le roi Ou la faisait chanter, quand il présentait des offrandes au roi Wenn. Les Tcheou la faisaient chanter dans le temple des ancêtres à la fin des offrandes, pour annoncer que la cérémonie était terminée. Les chefs des trois familles, qui n’avaient que le rang de grands préfets, se permettaient l’usage d’une cérémonie et d’un chant réservés à l’empereur. III.3. Le Maître dit : « Comment un homme dépourvu d’humanité peut-il accomplir les rites ? Comment un homme dépourvu d’humanité peut-il cultiver la musique ? » Quand un homme perd avec les vertus du cœur les qualités propres à l’homme, son cœur n’a plus le respect, qui est la partie essentielle des cérémonies ; il n’a plus l’harmonie des passions, qui est le fondement de la musique. III.4. Lin Fang ayant demandé quelle était la chose la plus nécessaire dans les cérémonies, le Maître répondit : « Oh ! que cette question est importante ! Dans les démonstrations extérieures, il vaut mieux rester en deçà des limites que de les dépasser ; dans les cérémonies funèbres, la douleur vaut mieux qu’un appareil pompeux. » III.5. Le Maître dit : « Les barbares de l’Est et du Nord, qui ont des princes, sont moins misérables que les nombreux peuples de la Chine ne reconnaissant plus de prince. » III.6. Le chef de la famille Ki offrait des sacrifices aux esprits du T’ai chan. Le Maître dit à Jen Iou : « Ne pouvez-vous pas empêcher cet abus ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le Maître répliqua : « Hé ! dira-t-on que les esprits du T’ai chan sont moins intelligents que Lin Fang ? » T’ai chan, montagne située dans la principauté de Lou. D’après les rites, chaque prince feudataire sacrifiait aux esprits des montagnes et des cours d’eau qui étaient dans son domaine. Le chef de la famille Ki, en sacrifiant aux esprits du T’ai chan, s’arrogeait un droit qu’il n’avait pas (il n’était que grand préfet). Jen Iou, nommé K’iou, disciple de Confucius, était alors intendant de Ki suenn. Le Maître lui dit : « Ki suenn ne doit pas sacrifier aux esprits du T’ai chan. Vous êtes son intendant. Le faire changer de détermination, serait-ce la seule chose qui vous fût impossible ? » Jen Iou répondit : « Je ne le puis. » Le Maître reprit en gémissant : « Hé ! s’imaginera-t-on que les esprits du T’ai chan agréent des sacrifices qui sont contraires aux rites, et qu’ils comprennent moins bien que Lin Fang, moins bien qu’un citoyen de Lou, ce qui est essentiel dans les cérémonies ? Je suis certain qu’ils n’agréent pas les sacrifices de Ki suenn. » III.7. Le Maître dit : « L’homme honorable n’a jamais de contestation. S’il en avait, ce serait certainement quand il tire à l’arc. Avant la lutte, il salue humblement ses adversaires et monte à l’endroit préparé. Après la lutte, il boit la liqueur que les vaincus sont condamnés à prendre. Même quand il lutte, il est toujours plein d’humanité. » D’après les règles du tir solennel, le président divisait les archers en trois groupes de trois hommes chacun. Le moment arrivé, les trois compagnons partaient et s’avançaient ensemble, se saluaient trois fois, témoignaient trois fois leur respect mutuel, et montaient à l’endroit préparé pour le tir. Après le tir, ils se saluaient une fois, descendaient, puis, se tenant debout, ils attendaient que les autres groupes eussent fini de tirer. Les vainqueurs, se plaçant en face des vaincus, les saluaient trois fois. Ceux-ci montaient de nouveau au lieu du tir, prenaient les coupes et, se tenant debout, buvaient la liqueur qu’ils devaient accepter à titre de châtiment. Ordinairement, quand on offrait à boire, on présentait les coupes. Mais, après le tir à l’arc, on obligeait les vaincus à prendre eux-mêmes les coupes ; sans leur faire aucune invitation polie, afin de montrer que c’était une peine. Ainsi les anciens sages, même quand ils se disputaient la victoire, étaient conciliants et patients, se saluaient et se témoignaient mutuellement leur respect. De cette manière, au milieu même de la lutte, ils montraient toujours une égale sagesse. Vraiment l’homme honorable n’a jamais de contestation. III.8. Tzeu hia dit à Confucius : « On lit dans le Livre des Odes : “Un sourire agréable plisse élégamment les coins de sa bouche ; ses beaux yeux brillent d'un éclat mêlé de noir et de blanc. Un fond blanc reçoit une peinture de diverses couleurs.” Que signifient ces paroles ? » Le Maître répondit : « Avant de peindre, il faut avoir un fond blanc. » Tzeu hia reprit : « Ces paroles ne signifient-elles pas que les cérémonies extérieures exigent avant tout et présupposent la sincérité des sentiments ? » Le Maître dit : « Tzeu hia sait éclaircir ma pensée. A présent je puis lui expliquer les Odes. » Un homme dont la bouche est élégante et les yeux brillants peut recevoir divers ornements, de même qu’un fond blanc peut recevoir une peinture variée. Les anciens empereurs ont institué les cérémonies afin qu’elles fussent l’élégante expression et comme l’ornement des sentiments du cœur. Les cérémonies présupposent comme fondement la sincérité des sentiments, de même qu’une peinture exige d’abord un fond blanc. III.9. Le Maître dit : « Je puis exposer les rites de la dynastie des Hia. Mais je ne puis prouver ce que j’en dirais ; car les princes de K’i (descendants des Hia) n’observent plus ces rites et ne peuvent les faire connaître avec certitude. Je puis exposer les rites de la dynastie des [Chang-]In. Mais les témoignages font défaut ; car les princes de Soung, descendants des [Chang-]In, n’observent plus ces rites et ne peuvent en donner une connaissance certaine. Les princes de K’i et de Soung ne peuvent faire connaître avec certitude les rites des Hia et des [Chang-]In, parce que les documents et les hommes leur font défaut. S’ils ne faisaient pas défaut, j’aurais des témoignages. » III.10. Le Maître dit : « Dans le rite Ti [fait par le prince de Lou], tout ce qui suit les libations me déplaît ; je n’en puis supporter la vue. » Confucius blâme l’autorisation accordée aux princes de Lou de faire une cérémonie qui aurait dû être réservée à l’empereur. Anciennement, l’empereur, après avoir fait des offrandes au fondateur de la dynastie régnante, en faisait au père du fondateur de la dynastie, et, en même temps, au fondateur lui-même. Cette cérémonie avait lieu tous les cinq ans, et s’appelait Ti. Comme Tcheou koung s’était signalé par d’éclatants services et avait été créé prince de Lou par son frère le roi Ou, le roi Tch’eng, successeur du roi Ou, permit au prince de Lou de faire cette importante cérémonie. Le prince de Lou offrait donc le sacrifice Ti, dans le temple de Tcheou koung, au roi Wenn, comme au père du fondateur de la dynastie, et il associait à cet honneur Tcheou koung. Cette cérémonie était contraire aux anciens rites. Les libations consistaient à répandre à terre, dès le commencement du sacrifice, une liqueur aromatisée, pour inviter les mânes à descendre. Au moment de ces libations, l’attention du prince de Lou et de ses ministres n’était pas encore distraite ; la vue de cette cérémonie était encore supportable. Mais ensuite, ils s’abandonnaient peu à peu à l’insouciance et à la négligence ; ils offraient un spectacle pénible à voir. III.11. Quelqu’un ayant demandé à Confucius ce que signifiait le sacrifice Ti, le Maître répondit : « Je ne le sais pas. Celui qui le saurait n’aurait pas plus de difficulté à gouverner l’empire qu’à regarder ceci. » En disant ces mots, il montra la paume de sa main. Les anciens empereurs ne montraient jamais mieux que dans le sacrifice Ti leur désir d’être reconnaissants envers leurs parents et d’honorer leurs ancêtres éloignés. C’est ce que ne pouvait comprendre cet homme qui avait interrogé sur la signification du sacrifice Ti. De plus, dans la principauté de Lou, où les princes accomplissaient cette cérémonie, il fallait éviter de rappeler la loi qui la défendait à tout autre qu’à l’empereur. Pour ces raisons, Confucius répondit : « Je ne le sais pas. » Sur cette question pouvait-il y avoir quelque chose que l’homme saint ignorât réellement ? III.12. Confucius faisait des offrandes à ses parents défunts et aux esprits tutélaires, comme s’il les avait vus présents. Il disait : « Un sacrifice auquel je n’assisterais pas en personne, et que je ferais offrir par un autre, ne me paraîtrait pas un sacrifice véritable. » III.13. Wang suenn Kia demanda quel était le sens de cet adage : « Il vaut mieux faire la cour au dieu du foyer qu’aux esprits tutélaires des endroits les plus retirés de la maison. » Le Maître répondit : « L’un ne vaut pas mieux que l’autre. Celui qui offense le Ciel n’obtiendra son pardon par l’entremise d’aucun Esprit. » Wang suenn Kia était un grand préfet tout-puissant dans la principauté de Wei. Confucius était alors dans cette principauté. Wang suenn Kia soupçonnait qu’il avait l’intention de solliciter une charge. Il désirait qu’il s’attachât à lui ; mais il n’osait le lui dire ouvertement. Il eut donc recours à une allégorie, et lui dit : « D’après un proverbe, on offre des sacrifices auprès du foyer et dans les endroits retirés de la maison. Le foyer est la demeure du dieu du foyer. Bien que ce dieu soit d’un rang peu élevé, on lui offre un sacrifice particulier. Les endroits retirés de la maison sont les appartements situés à l’angle sud-ouest. Les esprits qui y demeurent sont d’un rang élevé ; néanmoins on ne leur offre pas de sacrifice particulier. Quand on veut sacrifier aux esprits pour obtenir une faveur, il vaut mieux faire la cour au dieu du foyer pour obtenir sa protection secrète, que de faire la cour aux esprits de la maison pour rendre hommage à leur inutile dignité. Cet adage populaire doit avoir un sens profond. Quelle est sa signification ? » En parlant ainsi, Wang suenn Kia se désignait lui-même sous la figure des esprits de la maison. Il voulait dire qu’il valait mieux s’attacher à lui que de rechercher la faveur du prince. Confucius devina sa pensée. Sans le reprendre ouvertement, il se contenta de lui répondre : « Je réprouve toute flatterie, soit à l’égard des esprits de la maison, soit à l’égard du dieu du foyer. Au-dessus des esprits de la maison et du dieu du foyer, il y a le Ciel, qui est souverainement noble et n’a pas d’égal. Celui qui se conduit d’après l’ordre [céleste] est récompensé par le Ciel. Celui qui agit contrairement à lui est puni par le Ciel. Si quelqu’un ne sait pas rester dans les limites de sa condition, ni suivre l’ordre [céleste], il offense le Ciel. Celui qui offense le Ciel, où trouvera-t-il un protecteur qui lui obtienne son pardon ? » III.14. Le Maître dit : « La dynastie des Tcheou a consulté et copié les lois des deux dynasties précédentes . Que les lois des Tcheou sont belles ! Moi, j’observe les lois des Tcheou. » III.15. Le Maître, étant entré dans le temple dédié au plus ancien des princes de Lou, interrogea sur chacun des rites. Quelqu’un dit : « Dira-t-on que le fils du citoyen de Tcheou connaît les rites ? Dans le temple du plus ancien de nos princes, il interroge sur chaque chose. » Le Maître en ayant été informé, répondit : « En cela, je me suis conformé aux rites. » Dans la principauté de Lou, le temple du plus ancien des princes était celui de Tcheou koung. Tcheou est le nom d’une ville de la principauté de Lou. Chou leang Ho, père de Confucius, avait été préfet de cette ville. Confucius est appelé pour cette raison le fils du citoyen de Tcheou. Il naquit à Tcheou. III.16. Le Maître dit : « Quand on tire à l’arc, le mérite ne consiste pas à transpercer le cuir ; car les hommes ne sont pas tous d’égale force. Telle est la Voie des Anciens. » Après avoir déployé la cible, on fixait en son milieu un morceau de cuir, qui formait le centre, et s’appelait kou, « petit oiseau ». Les anciens avaient établi le tir à l’arc pour juger de l’habileté. L’essentiel était d’atteindre le centre de la cible, et non de la transpercer. III.17. Tzeu koung voulait supprimer l’usage de fournir aux frais de l’État une brebis, qui devait être offerte aux ancêtres à la nouvelle lune. Le Maître dit : « Seu, tu tiens par économie à garder cette brebis ; moi, je tiens à conserver cette cérémonie. » À chaque nouvelle lune, les princes feudataires offraient à leurs ancêtres une brebis, et leur faisaient connaître leurs projets. Après les avoir invités, ils leur présentaient la victime encore vivante. À partir de Wenn koung, les princes de Lou avaient cessé de faire la cérémonie de la nouvelle lune ; cependant les officiers continuaient à fournir la brebis. Tzeu koung voulait abolir cette coutume, qui n’atteignait plus son but, et supprimer une dépense qu’il croyait inutile. Mais, bien que la cérémonie de la nouvelle lune eût été abandonnée, l’offrande de la brebis en rappelait le souvenir et pouvait en ramener l’usage. Si l’on avait supprimé l’obligation de fournir la brebis, la cérémonie elle-même aurait été entièrement oubliée. III.18. Le Maître dit : « Envers mon prince j’observe exactement tous les rites. Les hommes m’accusent de flatterie, parce qu’eux-mêmes servent le prince négligemment. » III.19. Ting¹, prince de Lou, demanda comment un prince devait conduire ses sujets, et comment les sujets devaient obéir à leur prince. Confucius répondit : « Le prince doit commander à ses sujets selon les prescriptions, et les sujets doivent lui obéir avec fidélité. » III.20. Le Maître dit : « L’ode Les Mouettes , exprime la joie et non la licence, la douleur et non l’abattement. » III.21. Ngai, prince de Lou, ayant interrogé Tsai Ngo au sujet des autels élevés en l’honneur de la Terre, Tsai Ngo répondit : « Les Hia y plantaient des pins, et les [Chang]-In, des cyprès. Les Tcheou y plantent des châtaigniers , afin d’inspirer au peuple la crainte et la terreur. » Le Maître entendant ces paroles dit : « Rien ne sert de parler des choses qui sont déjà accomplies, ni de faire des remontrances sur celles qui sont déjà très avancées, ni de blâmer ce qui est passé. » Tsai Ngo, nommé lu, était disciple de Confucius. Les anciens plantaient auprès des autels érigés à la Terre les arbres qui convenaient le mieux au terrain. Tsai Ngo avait mal interprété leur intention et prêté aux princes actuellement régnants le désir de châtier et de mettre à mort leurs sujets. Confucius l’en reprit sévèrement, et lui marqua plusieurs choses dont il ne convenait pas de parler. III.22. Le Maître dit : « Que Kouan Tchoung a l’esprit étroit ! » Quelqu’un demanda si Kouan Tchoung était trop parcimonieux. Confucius répondit : « Le chef de la famille Kouan a élevé à grands frais la tour de San kouei ; dans sa maison aucun officier n’est chargé de deux emplois. Comment pourrait-on le croire trop économe ? – Mais, reprit l’interlocuteur, s’il fait tant de dépenses, n’est-ce pas parce qu’il connaît les convenances ? » Confucius répliqua : « Les princes ont une cloison devant la porte de leurs palais ; le chef de la famille Kouan a aussi une cloison devant sa porte. Quand les princes ont une entrevue amicale, ils ont une crédence sur laquelle on renverse les coupes ; Kouan Tchoung a une crédence semblable. Si le chef de la famille Kouan connaît les convenances, quel est celui qui ne les connaît pas ? » Kouan Tchoung, nommé I ou, grand préfet de Ts’i, aida Houan, prince de Ts’i, à établir son autorité sur tous les grands feudataires. Il avait l’esprit étroit, il ne connaissait pas la voie de la grande étude des hommes saints et des sages. III.23. Le Maître, instruisant le grand maître de musique de Lou, dit : « Les règles de la musique sont faciles à connaître. Les divers instruments commencent par jouer tous ensemble ; ils jouent ensuite d’accord, distinctement et sans interruption, jusqu’à la fin du morceau. » III.24. Dans la ville de I , un officier préposé à la garde des frontières demanda à lui être présenté, en disant : « Chaque fois qu’un homme honorable est venu dans cette ville, il m’a toujours été donné de le voir. » Les disciples, qui avaient suivi Confucius dans son exil, introduisirent cet officier auprès de leur maître. Cet homme dit en se retirant : « Disciples, pourquoi vous affligez-vous de ce que votre maître a perdu sa charge ? Il y a fort longtemps que la Voie n’est plus suivie, ici-bas. Mais le Ciel va donner au peuple en ce grand homme un héraut de la vérité . » Il y avait deux sortes de clochettes. L’une, à battant de métal, servait pour les affaires militaires. L’autre, à battant de bois, servait à l’officier chargé d’enseigner ou d’avertir le peuple. III.25. Le Maître disait que les Chants du Successeur étaient tout à fait beaux et doux ; que les Chants du Guerrier étaient tout à fait beaux, mais non tout à fait doux. Les chants de Chouenn¹ sont appelés les Chants du Successeur, parce qu’il succéda à l’empereur Iao², et comme lui, gouverna parfaitement. Les chants du roi Ou³ sont nommés les Chants du Guerrier, parce qu’ils célèbrent les exploits du roi Ou, qui délivra le peuple de la tyrannie de Tcheou¹¹. Les Chants du Successeur sont au nombre de neuf, parce qu’il y eut neuf péripéties ; les Chants du Guerrier sont au nombre de six, parce qu’il y eut six péripéties. 11. Tcheou, dernier souverain de la dynastie des Chang-ln (1766-1122 av. J.-C.), fut renversé par le roi Ou qui instaura la nouvelle dynastie des Tcheou (1121-256 av. J.-C.) (MBC). III.26. Le Maître dit : « Comment souffrirais-je le spectacle d’un homme qui exerce une haute autorité avec un cœur étroit, qui s’acquitte d’une cérémonie sans respect, ou qui, à la mort de son père ou de sa mère, est sans douleur ? » Chapitre IV IV.1. Le Maître dit : « Il est bon d’habiter là où règne le sens de l’humanité. Pourrait-on appeler sage un homme qui choisirait de n’y point habiter ? » IV.2. Le Maître dit : « Un homme dépourvu d’humanité ne peut demeurer longtemps dans le malheur ou dans le bonheur. L’homme honorable trouve la paix dans la vertu d’humanité ; l’homme sage en connaît tout le profit. » IV.3. Le Maître dit : « Seul l’homme honorable sait aimer et haïr les hommes comme il convient. » IV.4. Le Maître dit : « Celui qui s’applique sérieusement à cultiver la vertu d’humanité s’abstient de mal faire. » IV.5. Le Maître dit : « Les richesses et les honneurs sont très ambitionnés des hommes ; si vous ne pouvez les obtenir qu’en sacrifiant vos principes, ne les acceptez pas. La pauvreté et l’abjection sont en horreur aux hommes ; si elles vous viennent, même sans aucune faute de votre part, ne les fuyez pas. Si l’homme honorable abandonne la voie de la vertu, comment soutiendra-t-il son titre d’“honorable” ? L’homme honorable ne l’abandonne jamais, pas même le temps d’un repas. Il y demeure toujours, même au milieu des affaires les plus pressantes, même au milieu des plus grands troubles. » IV.6. Le Maître dit : « je n’ai pas encore vu un homme qui aimât la vertu et haït sincèrement l’inhumanité. Celui qui aime la vertu la préfère à toute autre chose ; celui qui hait sincèrement l’inhumanité cultive la vertu, et fuit toute atteinte du mal. Est-il un homme qui travaille de toutes ses forces à pratiquer la vertu un jour entier ? Je n’ai jamais vu aucun homme qui n’eût pas assez de forces pour le faire. Peut-être en existe-t-il ; mais je n’en ai jamais vu. » Tout homme, s’il fait des efforts sérieux, peut atteindre la perfection. IV.7. Le Maître dit : « Chaque classe d’hommes tombe dans un excès qui lui est particulier. On peut connaître le sens humain d’un homme en observant ses défauts. » L’homme honorable excède toujours en libéralité, et l’homme de peu, en parcimonie ; l’homme honorable, en bienfaisance, et l’homme de peu, en dureté de cœur. En voyant les défauts d’un homme, on peut connaître s’il a le sens de l’humanité ou non. IV.8. Le Maître dit : « Celui qui le matin a compris la Voie, le soir peut mourir content. » IV.9. Le Maître dit : « Un gentilhomme qui tend vers la Voie, s’il rougit d’un vêtement grossier et d’une nourriture ordinaire, ne mérite pas de recevoir mes enseignements. » IV.10. Le Maître dit : « Dans le gouvernement d’ici-bas, l’homme honorable ne veut ni ne rejette rien avec opiniâtreté. La justice est sa règle. » IV.11. Le Maître dit : « L’homme honorable aspire à la perfection, et l’homme de peu, à la terre ; l’homme honorable s’attache à observer les lois, et l’homme de peu, à s’attirer des faveurs. » IV.12. Le Maître dit : « Celui qui dans ses entreprises cherche uniquement son intérêt propre excite beaucoup de mécontentements. » IV.13. Le Maître dit : « Celui qui, dans le gouvernement de l’État, montre cette déférence qui fait le fondement de l’urbanité, quelle difficulté rencontrera-t-il ? Celui qui dans le gouvernement n’a pas la déférence requise par l’urbanité, quelle urbanité peut-il avoir ? ». IV.14. Le Maître dit : « Ne soyez pas en peine de ce que vous n’ayez pas de charge ; mettez-vous en peine de vous rendre digne d’être élevé à une charge. Ne soyez pas en peine de ce que personne ne vous connaît ; travaillez à vous rendre digne d’être connu. » IV.15. Le Maître dit : « Ma Voie est cousue d’un seul fil. » Tseng tzeu répondit : « Certainement. » Lorsque le Maître se fut retiré, ses disciples demandèrent ce qu’il avait voulu dire. Tseng tzeu répondit : « La Voie de notre maître consiste en la loyauté et en l’amour d’autrui comme de soi-même. » IV.16. Le Maître dit : « L’homme honorable considère les choses à travers la justice, et l’homme de peu à travers son intérêt. » IV.17. Le Maître dit : « Quand vous voyez un homme sage, pensez à l’égaler en vertu. Quand vous voyez un homme dépourvu de sagesse, examinez-vous vous-même. » IV.18. Le Maître dit : « Si vos parents tombent dans une faute, avertissez-les avec grande douceur. Si vous les voyez déterminés à ne pas suivre vos avis, redoublez vos témoignages de respect, sans vous opposer. Quand même ils vous maltraiteraient, n’en ayez aucun ressentiment. » IV.19. Le Maître dit : « Durant la vie de vos parents, n’allez pas voyager au loin. Si vous voyagez, que ce soit dans une direction déterminée . » IV.20. Le Maître dit : « Vous devez vous rappeler souvent l’âge de vos parents, vous réjouir de leur longévité, et craindre qu’ils ne viennent à mourir. » IV.21. Le Maître dit : « Les Anciens n’osaient pas émettre de maximes ; ils craignaient que leurs actions ne répondissent pas à leurs paroles. » IV.22. Le Maître dit : « On s’égare rarement en s’imposant à soi-même des règles sévères. » IV.23. Le Maître dit : « L’homme honorable s’applique à être lent dans ses discours et diligent dans ses actions. » IV.24. Le Maître dit : « La Vertu ne va jamais seule ; elle attire toujours des imitateurs. » IV.25. Tzeu lou dit : « Celui qui par des avis réitérés se rend importun à son prince tombe dans la disgrâce ; celui qui par des remontrances réitérées se rend importun à son ami perd son amitié. » Chapitre V V.1. Le Maître dit que Koung ie Tch’ang était un homme à qui l’on pouvait convenablement donner une fille en mariage ; que, bien qu’il fût dans les fers, il n’avait mérité aucun châtiment. Il lui donna sa fille en mariage. Le Maître dit que Nan Ioung, dans un État bien gouverné, aurait toujours une charge ; que, dans un État mal gouverné, il saurait échapper aux tourments et à la peine capitale. Il lui donna en mariage la fille de son frère. Nan loung, disciple de Confucius, habitait Nan koung. Il s’appelait T’ao et Kouo. Son surnom était Tzeu ioung, et son nom posthume King chou. Il était le frère aimé de Meng I tzeu. V.2. Le Maître dit de Tzeu tsien : « Quel homme honorable ! Si la principauté de Lou n’en comptait pas, où celui-ci aurait-il puisé un tel sens d’humanité ? » V.3. Tzeu koung demanda : « Que dites-vous de moi ? » Le Maître répondit : « Vous êtes un vase . » Tzeu koung reprit : « Quel vase ? – Un vase pour les offrandes », dit Confucius. Les vases que les Hia appelaient hou, ceux que les [Chang]-In appelaient lien, et ceux que les Tcheou appelaient fou et kouei, servaient à offrir le millet dans les temples des ancêtres ; ils étaient ornés de Pierres précieuses. Bien que Tzeu koung ne fût encore qu’un vase, c’était un vase très noble. Ses talents lui permettaient de traiter les affaires publiques et d’exercer la charge de grand préfet, ce qui était honorable. Son langage avait une élégance remarquable, ce qui faisait comme l’ornement de sa personne. V.4. Quelqu’un dit : « Ioung est très vertueux, mais peu habile à parler. » Le Maître répondit : « Que sert d’être habile à parler ? Ceux qui reçoivent tout le monde avec de belles paroles, qui viennent seulement des lèvres, et non du cœur, se rendent souvent odieux. Je ne sais si Ioung est vertueux ; mais que lui servirait d’être habile à parler ? » V.5. Le Maître ayant engagé Ts’i tiao K’ai à exercer une charge, celui-ci répondit : « Je ne me sens pas encore digne de foi. » Cette réponse réjouit le Maître. V.6. Le Maître dit : « Ma Voie n’est pas suivie. Si je montais sur un radeau et me confiais aux flots de la mer , celui qui me suivrait, ne serait-ce pas Iou ? » Tzeu lou, entendant ces paroles, en éprouva une grande joie. Le Maître dit : « Iou, tu as plus d’audace que moi ; mais tu n’as pas le discernement nécessaire pour bien juger . » V.7. Meng Ou pe demanda si le sens humain de Tzeu Iou était parfait. Le Maître répondit : « Je ne le sais pas. » Meng Ou pe renouvela la même question. Le Maître répondit : « Iou est capable de former les troupes d’une principauté qui possède mille chariots de guerre. Je ne sais pas si son sens humain est parfait. – Que pensez-vous de K’iou ? » Le Maître répondit : « K’iou est capable de gouverner une ville de mille familles, ou la maison d’un grand préfet, qui a cent chariots de guerre. Je ne sais pas si son sens humain est parfait. » Une principauté qui possède mille chariots de guerre est celle d’un grand prince. Une maison qui a cent chariots de guerre est celle d’un ministre d’État ou d’un grand préfet. Le titre de gouverneur désigne le préfet d’une ville et l’intendant de la maison d’un grand dignitaire. Le préfet d’une ville a la direction des personnes, et l’intendant d’une maison, celle des affaires. Meng Ou pe demanda : « Que dites-vous de Tch’eu ? » Le Maître répondit : « Tch’eu serait capable de se tenir en habits de cour² auprès d’un prince, et de converser avec les hôtes et les visiteurs. Je ne sais pas si son sens humain est parfait. » V.8. Le Maître dit à Tzeu koung : « Lequel des deux l’emporte sur l’autre, de toi ou de Houei ? »Tzeu koung répondit : « Comment oserais-je me mettre en parallèle avec Houei ? Il suffit à Houei d’entendre expliquer une chose pour qu’il en comprenne dix. Moi, quand j’en ai entendu expliquer une, je n’en comprends que deux. » Le Maître dit : « Tu lui es inférieur ; je suis de ton avis, tu lui es inférieur. » V.9. Tsai Iu restait au lit pendant le jour. Le Maître dit : « Un morceau de bois pourri ne peut être sculpté ; un mur de fumier et de boue ne peut être crépi. Que sert de réprimander Iu ? Auparavant, quand j’avais entendu parler un homme, je croyais que sa conduite répondait à ses paroles. A présent, quand j’ai entendu parler un homme, j’observe ensuite si ses actions répondent à ses paroles. C’est Iu qui m’a fait changer la règle de mes jugements. » V.10. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore vu un homme qui eût une fermeté d’âme inflexible. » Quelqu’un dit : « Chenn Tch’ang. » Le Maître répondit : « Tch’ang est l’esclave de ses passions ; comment aurait-il de la fermeté d’âme ? » V.11. Tzeu koung dit : « Ce que je ne veux pas que les autres me fassent, je désire ne pas le faire aux autres. » Le Maître répondit : « Seu, tu n’as pas encore atteint cette perfection. » V.12. Tzeu koung dit : « Il est donné à tous les disciples d’entendre les leçons du Maître sur la tenue du corps et les bienséances, mais non ses enseignements sur la nature profonde de l’homme et la Voie du Ciel. » V.13. Quand Tzeu Iou avait reçu un enseignement, il craignait d’en recevoir un nouveau, jusqu’à ce qu’il fût parvenu à mettre en pratique le premier. Tzeu Iou s’empressait moins d’apprendre du nouveau que de mettre en pratique ce qu’il savait déjà. Il désirait faire promptement ce qu’on lui avait enseigné et se préparer à recevoir plus tard de nouveaux enseignements. En voyant que, tant qu’il n’avait pas fait ce qu’on lui avait enseigné, il craignait d’apprendre du nouveau, on peut juger que, quand il l’avait fait, sa seule crainte était de ne pas recevoir de nouveaux enseignements. V.14. Tzeu koung demanda pourquoi K’oung Wenn tzeu avait reçu après sa mort le nom de Wenn, le « Cultivé ». Le Maître répondit : « Bien qu’il fût très intelligent, il aimait à être enseigné ; il n’avait pas honte d’interroger même ses inférieurs. C’est pour cette raison qu’il a reçu le nom posthume de Wenn. » V.15. Le Maître dit que Tzeu tchang pratiquait parfaitement quatre qualités de l’homme honorable, à savoir la déférence envers ses égaux, le respect envers ses supérieurs, la bienfaisance envers le peuple, la justice envers ses sujets. V.16. Le Maître dit : « Ien P’ing tchoung est admirable dans ses relations avec ses amis ; leur intimité eût-elle duré depuis longtemps, il les traite toujours avec respect. » V.17. Le Maître dit : « Tsang Wenn tchoung a fait bâtir, pour loger une grande tortue, un édifice où la sculpture a figuré des montagnes sur les chapiteaux des colonnes, et la peinture a représenté des algues marines sur les colonnettes du toit. Peut-on dire que ce soit un homme éclairé ? » Tsang Wenn tchoung, nommé Tch’enn, chef de la famille Tsang suenn, était grand préfet dans la principauté de Lou. Ts’ai, grande tortue, ainsi nommée parce qu’elle provenait du pays de Ts’ai (aujourd’hui compris dans le Jou gning fou, province de Ho-nan). Wenn tchoung croyait qu’une tortue entourée de tant d’honneurs ferait certainement descendre les faveurs célestes. Il ignorait que la tortue n’a d’usage que pour la divination, qu’elle peut seulement donner des présages heureux ou malheureux, mais ne peut pas dispenser les biens et les maux. Méritait-il de passer pour un homme éclairé ? V.18. Tzeu tchang dit : « Tzeu wenn [Premier ministre de Tch’ou] fut trois fois nommé Premier ministre ; il n’en manifesta aucune joie. Il fut trois fois dépouillé de sa charge ; il n’en manifesta aucun mécontentement. En quittant la charge de Premier ministre, il faisait connaître à son successeur ses actes administratifs. Que faut-il penser de lui ? » Le Maître dit : « Il a été loyal. » Tzeu tchang reprit : « A-t-il fait preuve d’humanité ? » Le Maître répondit : « Je ne le sais pas ; [son indifférence pour les charges] est-elle un signe d’humanité ? » Tzeu tchang dit : « Ts’ouei tzeu, ayant tué son prince, le Prince de Ts’i Tch’enn Wenn tzeu , abandonna ses dix attelages de quatre chevaux, et quitta sa terre natale . Arrivé dans une autre principauté, il dit : “Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu”. Et il s’en alla. Quand il arrivait dans une nouvelle principauté, il disait toujours : “Ici les officiers ressemblent à notre grand préfet Ts’ouei tzeu”. Et il se retirait. Que faut-il penser de lui ? » Le Maître répondit : « C’était un pur. » Tzeu tchang reprit : « A-t-il fait preuve d’humanité ? » Confucius, répondit : « Je ne le sais pas. En quoi est-ce de l’humanité ? ». V.19. Ki Wenn tzeu réfléchissait trois fois avant de faire une chose. Le Maître, l’ayant appris, dit : « Il suffit de réfléchir deux fois. » Ki Wenn tzeu, nommé Ring fou, était grand préfet dans la principauté de Lou. Avant de faire une chose, on doit réfléchir, mais pas trop. Après avoir réfléchi deux fois, on peut prendre une détermination. Un troisième examen fait naître des intentions peu louables, et obscurcit les idées, au lieu de les éclaircir. L’important est de prendre la justice pour règle de ses actions. V.20. Le Maître dit : « Gning Ou tzeu se montra intelligent, tant que l’État fut bien gouverné, et affecta la stupidité, quand l’État fut mal gouverné. Son intelligence peut être imitée ; sa stupidité est au-dessus de toute imitation. » Gning Ou tzeu, nommé Iu, était grand préfet dans la principauté de Wei. D’après les commentateurs des annales des Printemps et Automnes (Tch’ouenn ts’iou), il exerça cette charge sous le prince Wenn et sous le prince Tch’eng. Le prince Wenn sut bien gouverner ; sous son règne, Ou tzeu ne s’attira aucune difficulté. En cela, il montra une intelligence qui peut être égalée. Le prince Tch’eng gouverna si mal qu’il perdit le pouvoir souverain. Ou tzeu prit soin de réparer les fautes du prince, avec le plus entier dévouement, bravant les souffrances et les périls. Les affaires dans lesquelles il s’est engagé étaient toutes de celles que les officiers prudents et rusés (uniquement occupés de leurs propres intérêts) évitent soigneusement et ne consentent pas à entreprendre. Cependant il a su jusqu’à la fin conserver sa personne et servir son prince. En cela sa stupidité est au-dessus de toute imitation. V.21. Le Maître, étant dans la principauté de Tch’enn, dit : « Retournons, retournons dans la principauté de Lou ! Les disciples que j’avais dans mon pays brûlent d’ambition et sont d’une distinction remarquable. Mais ils ne savent pas comment régler ces bonnes qualités. » Confucius parcourait les différentes principautés, répandant partout ses enseignements. Lorsqu’il était dans la principauté de Tch’enn, voyant que sa doctrine n’était pas mise en pratique, il résolut de fonder une école, qui lui survécût et transmît ses préceptes aux âges futurs. Comme il ne trouvait pas de gentilshommes capables de garder toujours le milieu juste, il pensa à ceux qu’il avait laissés dans la principauté de Lou, et qui étaient d’une capacité un peu moindre. Il jugea que des hommes brûlant d’ambition pourraient faire des progrès dans la Voie. Il craignait seulement qu’ils n’allassent au-delà des justes limites, ne s’écartassent du droit chemin, et ne tombassent dans l’erreur. Pour cette raison, il voulait retourner dans son pays et modérer leur ardeur excessive. V.22. Le Maître dit : « Pe i et Chou ts’i oubliaient les défauts passés d’autrui ; aussi avaient-ils peu d’ennemis. » V.23. Le Maître dit : « Qui pourra encore louer la droiture de Wei cheng Kao ? Quelqu’un lui ayant demandé du vinaigre, il en demanda lui-même à l’un de ses voisins pour le lui donner. » V.24. Le Maître dit : « Chercher à plaire par un langage étudié, prendre un extérieur trop composé, donner des marques de déférence excessives, c’est ce que Tsouo K’iou ming aurait rougi de faire ; moi aussi, j’en aurais honte. Haïr un homme au fond du cœur et le traiter amicalement, c’est ce que Tsouo K’iou ming aurait rougi de faire ; moi aussi, j’en aurais honte. » V.25. Le Maître dit à Ien Iuen et à Tzeu lou, qui se tenaient auprès de lui : « Pourquoi ne me diriez-vous pas chacun quels seraient vos désirs ? » Tzeu lou répondit : « Je désirerais partager avec mes amis l’usage de mes voitures, de mes chevaux, de mes tuniques garnies de fine fourrure ; et, si mes amis les maltraitaient ou les gâtaient, n’en éprouver aucun mécontentement. » Tzeu lou répondit : « On doit partager avec tout l’univers l’usage des choses de tout l’univers. » Ien Iuen dit : « Je désirerais ne pas vanter mes bonnes qualités, ne pas exagérer mes bons services . » Tzeu lou reprit : « Maître, je serais heureux d’apprendre quel serait votre désir. » Le Maître répondit : « Apaiser les vieillards, mériter la confiance de mes amis, attirer l’affection des jeunes gens. » V.26. Le Maître dit : « Faut-il donc désespérer de voir un homme qui reconnaisse ses fautes, et se les reproche en secret ? Moi, je n’en ai pas encore vu. » V.27. Le Maître dit : « Dans un village de dix familles il se trouve certainement des hommes à qui la nature a donné, comme à moi, des dispositions à la fidélité et à la sincérité ; mais il n’en est pas qui aiment autant que moi l’étude . » Confucius, pour exciter les hommes à étudier, dit : « Il est facile de trouver des hommes doués d’excellentes dispositions naturelles ; mais on entend rarement citer un homme qui ait des vertus parfaites. Celui qui s’applique de toutes ses forces à étudier peut devenir un saint. Celui qui ne s’y applique pas ne sera jamais qu’un homme inculte, et comme un paysan grossier. » Chapitre VI VI.1. Le Maître dit : « Ioung est capable de régler les affaires publiques, le visage tourné vers le midi . » Tchoung koung interrogea Confucius sur Tzeu sang Pe tzeu. Le Maître répondit : « Il a de bonnes qualités ; il se contente aisément. » Tchoung koung dit : « Être soi-même toujours diligent, et ne pas exiger trop de son peuple, n’est-ce pas louable ? Mais être soi-même négligent, et exiger peu des autres, n’est-ce pas se contenter trop facilement ? » Le Maître répondit : « Ioung, vous dites vrai. » Si [un officier] prend la ferme résolution d’être diligent, il a une détermination, et se gouverne lui-même avec sévérité. Si de plus il exige peu du peuple, les charges imposées ne sont pas nombreuses, et le peuple n’est pas molesté. Mais s’il se propose avant tout de se contenter aisément, il n’a pas de détermination, et il est très indulgent envers lui-même. Si de plus, dans les affaires, il se contente de peu, n’est-ce pas une négligence excessive et l’abandon de toutes les lois ? Dans les Traditions de famille sur Confucius, il est rapporté que Tzeu sang Pe tzeu ne portait à la maison ni tunique ni bonnet. Confucius l’a blâmé d’avoir voulu que les hommes vécussent comme les bœufs et les chevaux. VI.2. Le prince Ngai demanda à Confucius quels étaient ceux de ses disciples qui s’appliquaient avec ardeur à l’étude et à la pratique de la vertu. Confucius répondit : « Ien Houei s’y appliquait avec ardeur. Lorsqu’il était justement irrité contre quelqu’un, il n’étendait pas injustement sa colère à un autre. Il ne tombait jamais deux fois dans la même faute. Malheureusement, il a peu vécu. À présent, il n’est plus personne qui lui ressemble. Je n’ai entendu citer aucun homme qui aimât véritablement l’étude. » VI.3. Tzeu houa était dans la principauté de Ts’i chargé d’une mission . Jen tzeu demanda à Confucius une allocation de grain pour la mère de Tzeu houa. Le Maître dit : « Je lui en donne six boisseaux et quatre dixièmes. » Jen tzeu en demanda davantage. Confucius dit : « Je lui en donne seize boisseaux. » Jen tzeu lui en donna de son chef quatre cents boisseaux. Le Maître réprimanda Jen tzeu, et lui dit : « Tzeu houa est allé à Ts’i dans un char traîné par des chevaux magnifiques, et avec des vêtements garnis de fine fourrure. J’ai entendu dire que l’homme honorable secourait les indigents ; mais n’ajoutait pas à l’opulence des riches. » Confucius fit de Iuen seu son intendant. Il lui donna neuf cents mesures de grain. Iuen seu, jugeant que c’était trop, refusa. Le Maître dit : « Acceptez ; vous le distribuerez aux pauvres dans les hameaux, les villages, les villes et les bourgades de votre préfecture. » Un officier ne doit pas refuser le traitement ordinaire. S’il a du superflu, il fera bien de le distribuer aux pauvres et aux indigents. VI.4. Le Maître dit en parlant de [son disciple] Tchoung koung : « Si une génisse , née d’une vache au poil varié, est de couleur rousse et a les cornes bien régulières, quand même on ne voudrait pas l’offrir en victime, les esprits des montagnes et des fleuves la refuseraient-ils ? » Sous la dynastie des Tcheou, les victimes de couleur rougeâtre étaient les plus estimées ; on immolait des bœufs roux. Sans doute une génisse ou un taureau qui n’est pas d’une seule couleur ne peut servir comme victime ; mais la génisse ou le taureau né d’une vache ou d’un taureau aux couleurs variées peut être immolé, si sa couleur est rougeâtre ou rousse. Le père de Tchoung koung était un homme méprisable et vicieux. Confucius se sert d’une comparaison tirée de la couleur des victimes, pour montrer que les vices du père ne détruisent pas les bonnes qualités du fils ; que si Tchoung koung a des vertus et des talents, on doit lui confier une charge dans l’intérêt du pays. VI.5. Le Maître dit : « Ien Houei passait trois mois entiers sans que son cœur s’écartât de la vertu d’humanité. Mes autres disciples l’atteignent tout au plus une fois par jour ou par mois, et ils s’arrêtent. » VI.6. Ki K’ang tzeu demanda si Tzeu lou était capable d’administrer les affaires publiques . Le Maître répondit : « Iou sait prendre une décision ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? » Ki K’ang tzeu dit : « Seu est-il capable d’administrer les affaires publiques ? » Confucius répondit : « Seu est très intelligent ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? » Ki K’ang tzeu dit : « K’iou peut-il gérer les affaires publiques ? » Confucius répondit : « K’iou a beaucoup de talents ; quelle difficulté aurait-il à administrer les affaires publiques ? » VI.7. Le chef de la famille Ki fit inviter Min Tzeu k’ien à exercer la charge de gouverneur dans la ville de Pi. Min Tzeu k’ien répondit à l’envoyé : « Exprimez poliment mon refus à votre maître. S’il m’envoie un second messager, je serai certainement au-delà de la Wenn . » Min Tzeu k’ien, nommé Suenn, disciple de Confucius. Wenn, rivière qui passait au sud de la principauté de Ts’i, au nord de celle de Lou. Le chef de la famille Ki était grand préfet ; il gouvernait la principauté de Lou avec un pouvoir absolu. La ville de Pi lui appartenait, et lui servait comme de citadelle pour résister à son prince. Lorsque Confucius était ministre de la justice, il voulait toujours la démolir. Un jour Ki fit inviter Min Tzeu à exercer la charge de gouverneur dans cette ville. Il n’avait d’autre dessein que de se l’attacher. Mais Min Tzeu était un disciple vertueux et sage du saint Maître. Comment aurait-il consenti à suivre le parti d’un sujet qui avait usurpé tout le pouvoir ? Il répondit à l’envoyé : « Le grand préfet veut se servir de moi ; mais les honneurs et les riches appointements n’excitent pas mes désirs. Vous, parlez pour moi à votre maître doucement et adroitement. Dites-lui mon désir de n’exercer aucune charge, et détournez-le de me confier un emploi. Si l’on revient me faire une seconde invitation, certainement je quitterai la principauté de Lou, et me réfugierai au-delà de la Wenn. » VI.8. Pe gniou étant malade, le Maître alla lui faire visite. Il lui prit la main à travers la fenêtre, et dit : « Nous le perdrons. Tel est son destin. Se peut-il qu’un tel homme soit ainsi malade ! Se peut-il qu’un tel homme soit ainsi malade ! » Pe gniou était l’un des disciples de Confucius. Son nom de famille était Jen, et son nom propre Keng. Les anciens lettrés ont pensé que sa maladie était la lèpre. La fenêtre dont il est ici parlé regardait le midi. D’après les usages, celui qui était malade se tenait auprès d’une fenêtre tournée au nord. S’il devait recevoir la visite d’un prince, il changeait de place et se tenait auprès d’une fenêtre tournée au midi, afin que le prince en le visitant eût le visage tourné vers le midi. Les personnes de la maison de Pe gniou voulurent faire le même honneur à Confucius ; mais le Maître n’osa pas l’accepter. Il n’entra pas dans la maison, prit la main du malade par la fenêtre, et lui dit un éternel adieu. VI.9. Le Maître dit : « Que la sagesse de Ien Houei était grande ! Il demeurait dans une misérable ruelle, n’ayant qu’une écuelle de riz et une gourde de boisson. Un autre, en se voyant si dépourvu, aurait eu un chagrin intolérable. Houei était toujours content. Oh ! que Houei était sage ! » VI.10. Jen K’iou dit : « Maître, ce n’est pas que votre Voie me déplaise ; mais je n’ai pas la force de la mettre en pratique. » Le Maître répondit : « Celui qui vraiment n’en a pas la force tombe épuisé à mi-chemin. Quant à vous, vous vous assignez des limites . » VI.11. Le Maître dit à Tzeu hia : « Sois un lettré honorable, et non un lettré de peu. » VI.12. Lorsque Tzeu iou était gouverneur de Ou tch’eng , le Maître lui dit : « As-tu trouvé des hommes qui méritent votre confiance ? » Tzeu iou répondit : « Il y a T’an t’ai Mie ming. Il ne va jamais par les sentiers écartés et cachés. Jamais il n’est allé chez moi que pour des affaires publiques . » VI.13. Le Maître dit : « Meng Tcheu fan ne se vante pas lui-même. L’armée ayant été mise en déroute, il est revenu le dernier. Arrivé à la porte de la capitale, il frappa son cheval, en disant : “Ce n’est pas que j’aie eu le courage de me retirer après les autres ; mais mon cheval n’avance pas.” » Meng Tcheu fan, nommé Tche, était grand préfet dans la principauté de Lou. La onzième année de Ngai, l’armée de Ts’i envahit la frontière septentrionale de Lou. Les troupes de Lou rencontrèrent celles de Ts’i non loin de la capitale de Lou. Elles furent mises en déroute. Meng Tcheu fan resta seul derrière tous les autres, revint le dernier et, en se retirant, il résista encore à l’ennemi, afin de sauver l’armée. On peut dire qu’il a bien mérité de son pays. Arrivé à la porte de la capitale de Lou, au moment où tous les regards étaient tournés vers lui, il fouetta son cheval, et dit : « Je n’aurais pas eu le courage de rester le dernier ; mais mon cheval ne peut avancer. » Non seulement il n’eut aucun orgueil de sa belle action, mais il essaya même de la cacher. VI.14. Le Maître dit : « À moins d’avoir le talent de l’orateur T’ouo et la beauté de Tchao de Soung, il est difficile d’échapper à la haine dans ce siècle. » L’orateur T’ouo, grand préfet dans la principauté de Wei, était chargé de faire l’éloge des ancêtres du prince, de leur adresser des prières et de transmettre leurs réponses. Il était très habile à parler. Tchao, fils du prince de Soung, était remarquable par sa beauté. Ces deux hommes étaient en grand renom, à l’époque des événements racontés dans les [annales des] Printemps et Automnes. Confucius dit en gémissant : « À présent les hommes ne sont plus comme autrefois. Ils n’aiment pas la franchise, mais la flatterie ; ils n’aiment pas la Vertu, mais la beauté. À moins d’avoir l’habileté de l’orateur T’ouo et la beauté de Tchao, fils du prince de Soung, il est impossible de plaire aux hommes de notre époque, et très difficile d’échapper à la haine et à l’envie. » VI.15. Le Maître dit : « Quelqu’un peut-il sortir de la maison, si ce n’est par la porte ? Pourquoi personne ne passe-t-il par la Voie ? » Les hommes savent que, pour sortir, il faut passer par la porte, et ils ne savent pas que, pour bien agir, il faut passer par la Voie. VI.16. Le Maître dit : « Celui chez qui les qualités naturelles l’emportent sur la politesse des manières et du langage est un homme agreste. Celui chez qui la politesse des manières et du langage l’emporte sur les vertus intérieures est comme un copiste de tribunal. Celui qui possède à un égal degré la vertu et la politesse est un homme honorable. » VI.17. Le Maître dit : « Tout homme en naissant a la rectitude. Si celui qui la perd ne perd pas en même temps la vie, il a un bonheur qu’il n’a pas mérité. » VI.18. Le Maître dit : « Mieux vaut l’aimer que la connaître seulement, et mieux vaut encore en faire ses délices que de l’aimer seulement. » VI.19. Le Maître dit : « Qui s’élève au-dessus de la moyenne peut entendre des enseignements élevés. Qui reste en dessous de la moyenne n’en est pas capable. » VI.20. Fan Tch’eu l’interrogea sur l’intelligence. Le Maître dit : « Traiter le peuple avec équité, honorer les esprits, mais s’en tenir à distance , cela peut s’appeler intelligence. » Honorer les esprits, c’est s’appliquer de tout cœur à leur témoigner sa reconnaissance et à leur faire des offrandes. Les esprits, dont il est ici parlé, sont ceux auxquels on doit faire des offrandes. Se tenir à l’écart, c’est ne pas chercher à faire en quelque sorte la cour aux esprits pour en obtenir des faveurs. L’homme a des règles constantes à observer dans toutes ses actions chaque jour de sa vie. Si quelqu’un, guidé par son jugement, donne toute son application aux devoirs qu’il doit remplir et aux choses qu’il doit faire, s’il honore les esprits par des hommages sincères, sans leur faire la cour ni solliciter leurs faveurs, la prospérité et l’infortune ne sont plus capables de le toucher ; n’est-ce pas de l’intelligence ? Fan Tch’eu l’interrogea ensuite sur le sens de l’humanité. Confucius répondit : « L’homme honorable commence par le plus difficile, avant de penser aux avantages qu’il en doit retirer ; on peut appeler cela de l’humanité. » VI.21. Le Maître dit : « L’homme intelligent aime l’eau, et l’homme honorable les montagnes. L’homme intelligent se donne du mouvement ; l’homme honorable demeure immobile . L’homme intelligent vit heureux ; l’homme honorable vit longtemps. » L’homme intelligent a l’esprit exempt de tout préjugé et de toute passion, très perspicace et libre de toute entrave. Il a une ressemblance avec l’eau ; c’est pour cela qu’il aime l’eau. L’homme honorable est grave et ferme par caractère ; rien ne peut l’émouvoir ni l’agiter. Il a une ressemblance avec les montagnes, et il les aime. L’homme intelligent pénètre toutes choses par perspicacité ; son activité atteint presque le plus haut degré possible. L’homme honorable pratique tous les principes célestes spontanément ; son cœur n’est ni troublé ni tourmenté par les passions. Son repos est presque absolu. Un homme dont le cœur est attaché aux choses extérieures, comme par des liens, rencontre des obstacles à ses désirs et éprouve mille soucis. L’homme intelligent, dont la force d’âme est toujours pure et lucide, n’est arrêté par aucun obstacle. Comment ne serait-il pas heureux ? Un homme qui ne met pas de frein à ses passions ni à ses désirs se conduit mal et abrège sa vie. L’homme honorable jouit d’une santé forte et vigoureuse, qu’aucun excès ne vient altérer. Comment ne vivrait-il pas longtemps ? VI.22. Le Maître dit : « Si la principauté de Ts’i s’améliorait d’un degré, elle vaudrait pour les mœurs celle de Lou. Si la principauté de Lou devenait meilleure d’un degré, elle serait dans la Voie. » VI.23. Le Maître dit : « Un vase à vin qu’on nomme kou [c’est-à-dire vase à angles], s’il n’a pas d’angles, doit-il être appelé kou¹ ? » Confucius voyait que dans le monde beaucoup de choses avaient un nom qui ne correspondait plus à leur réalité. C’est pour cela qu’il exprima sa douleur à propos du vase à vin nommé kou. Pour qu’un fils mérite le nom de fils, il faut qu’il pratique la piété filiale. Pour qu’un sujet mérite le nom de sujet, il faut qu’il soit fidèle à son prince. Il en est de même de toute autre chose. VI.24. Tsai Ngo dit : « Un homme honorable auquel on annoncerait que la vertu d’humanité est au fond d’un puits, y descendrait-il pour la chercher ? » Le Maître dit : « Pourquoi agirait-il ainsi ? Un homme honorable, en recevant cette annonce, pourra se déterminer à aller au bord du puits, mais ne s’y jettera pas lui-même. Il pourra être trompé, mais non être aveuglé. » VI.25. Le Maître dit : « L’homme honorable étend ses connaissances par les livres, et les ordonne grâce aux rites ; il parvient ainsi à ne rien trahir. » VI.26. Le Maître visita Nan tzeu. Tzeu lou en fut mécontent. Le Maître dit, en prononçant une imprécation : « Si j’ai mal fait, que le Ciel me rejette ! que le Ciel me rejette ! » Nan tzeu, femme de Ling, prince de Wei, avait une conduite déréglée. Confucius étant arrivé à la capitale de Wei, Nan tzeu l’invita à aller la voir. Confucius s’excuse d’abord ; puis, contraint par la nécessité, il alla visiter la princesse. Anciennement, celui qui exerçait une charge dans une principauté devait, d’après les usages, faire visite à la femme du prince. Tzeu lou, ne connaissant pas cette coutume, trouvait que c’était une honte de visiter cette femme perverse. VI.27. Le Maître dit : « La Vertu qui se tient dans le milieu juste n’est-elle pas la plus parfaite ? Peu d’hommes la possèdent, et cela depuis longtemps. » VI.28. Tseu koung dit : « Que faut-il penser de celui qui prodiguerait ses bienfaits parmi le peuple et pourrait aider la multitude ? Pourrait-on dire qu’il est pleinement humain ? » Le Maître répondit : « Aider la multitude ? mais c’est être un saint ! Iao et Chouenn eux-mêmes avaient la douleur de ne pouvoir le faire. La vertu d’humanité, c’est élever autrui comme on souhaiterait l’être soi-même ; c’est le faire parvenir là où on le voudrait soi-même. Qui est capable de s’en faire le modèle offre la recette de cette vertu. » Chapitre VII VII.1. Le Maître dit : « Je transmets , et n’invente rien de nouveau. J’estime les Anciens et ai foi en eux. Je me permets de me comparer à notre vieux P’eng. » Le vieux P’eng, dont le nom de famille est Ts’ien et le nom propre K’eng, était petit-fils de l’empereur Tchouen hiu. À la fin de la dynastie des [Chang-]In, il avait plus de sept cents ans, et n’était pas encore cassé de vieillesse. Il reçut en fief la vallée de Ta p’eng dans la principauté de Han et, pour cette raison, fut appelé le vieux P’eng. VII.2. Le Maître dit : « Engranger en silence les connaissances, apprendre sans éprouver jamais de satiété, enseigner sans jamais se lasser, quelle est [la difficulté] pour moi ? » VII.3. Le Maître dit : « Ce qui me préoccupe, c’est de ne pas m’appliquer à cultiver la Vertu, de ne pas enseigner ce que j’ai étudié, d’entendre parler de justice sans pouvoir l’appliquer, et de ne pouvoir me corriger de mes défauts. » VII.4. Lorsque le Maître n’était pas occupé d’affaires, son maintien était plein d’aisance, son air affable et joyeux. VII.5. Le Maître dit : « Comme je suis affaibli ! Depuis longtemps je ne vois plus en songe Tcheou koung. » Lorsque Confucius était dans la force de l’âge, il se proposait d’imiter Tcheou koung, et il le voyait en rêve. Quand il fut devenu vieux, et incapable d’imiter de si grands exemples, il n’eut plus les mêmes aspirations ni les mêmes songes. VII.6. Le Maître dit : « Tendez votre volonté vers la Voie ; fondez-vous sur la Vertu ; appuyez-vous sur la bienveillance ; ayez pour délassements les [six] arts . » VII.7. Le Maître dit : « Chaque fois que quelqu’un est venu de lui-même à mon école, en m’apportant les présents d’usage, ne fussent que dix tranches de viande séchée, jamais je ne lui ai refusé mes enseignements. » Dix tranches de viande séchée formaient un paquet. Chez les Anciens, lorsqu’on faisait une visite, l’usage exigeait qu’on offrît un présent. Un paquet de dix tranches de viande était le moindre de tous les présents. Confucius désirait que tous les hommes sans exception entrassent dans la voie de la vertu. Mais il n’était pas d’usage que le maître allât enseigner celui qui ne savait pas venir recevoir des leçons. Si quelqu’un venait en observant les usages, Confucius lui donnait toujours ses enseignements. VII.8. Le Maître dit : « Je n’enseigne pas celui qui ne s’efforce pas de comprendre ; je n’aide pas à parler celui qui ne s’efforce pas d’exprimer sa pensée. Si je soulève un angle [de la question] et que l’on est incapable de me retourner les trois autres, alors je n’y reviens pas. » VII.9. Lorsque le Maître mangeait à côté d’une personne en deuil, il modérait son appétit. Quand il avait pleuré dans la journée, il ne chantait pas. VII.10. Le Maître dit à Ien Iuen : « Toi et moi nous sommes les seuls qui soyons toujours disposés à remplir une charge, quand on nous l’offre, et à rentrer dans la vie privée, quand on nous la retire. » Tzeu lou dit : « Maître, si vous aviez trois légions à conduire, quel serait celui que vous prendriez pour vous aider ? » Le Maître répondit : « Je ne prendrais pas un homme qui serait disposé à saisir un tigre à mains nues, à traverser un fleuve sans barque, à braver la mort sans regrets. Je choisirais certainement un homme qui n’aborderait les situations qu’avec circonspection, et qui ne réussirait que par attachement à la stratégie. » VII.11. Le Maître dit : « S’il convenait de chercher à amasser des richesses, fallût-il, pour y parvenir, remplir l’office de valet qui tient le fouet, je le remplirais. Mais tant qu’il ne convient pas de le faire, je poursuis l’objet de mes désirs . » VII.12. Trois choses éveillaient surtout la prudence du Maître : le jeune, la guerre et la maladie. Confucius était attentif à tout. Mais trois choses attiraient spécialement son attention : l’abstinence, parce qu’elle prépare à entrer en communication avec les intelligences spirituelles, la guerre, parce que la vie ou la mort d’un grand nombre d’hommes, le salut ou la ruine de l’État en dépendent, la maladie, parce que notre vie en dépend. VII.13. Le Maître, étant dans la principauté de Ts’i, entendit exécuter l’Hymne du couronnement de Chouenn . Pendant trois mois, il en oublia le goût de la viande. « Je ne pensais pas, dit-il, que la musique pût atteindre une si grande perfection. » VII.14. Jen Iou dit : « Notre Maître est-il pour le prince de Wei ? » Tzeu koung répondit : « Bien ; je le lui demanderai. » Entrant chez Confucius, il lui dit : « Que faut-il penser de Pe i et de Chou ts’i ? » Confucius répondit : « C’étaient deux sages de l’Antiquité. » Tzeu koung reprit : « Eprouvèrent-ils des regrets ? » Confucius répondit : « Ils aspiraient à la vertu d’humanité, et ont atteint leur but. Pourquoi auraient-ils éprouvé des regrets ? » Tzeu koung, quittant Confucius, retourna auprès de Jen lou, et lui dit : « Notre Maître n’est pas pour le prince Tche. » Ling, prince de Wei, chassa de ses États son fils K’ouai kouei, qui devait hériter du titre de prince. Le prince Ling étant mort, ses sujets mirent à sa place Tche, fils de K’ouai kouei. Mais les habitants de la principauté de Tsin ramenèrent K’ouai kouei dans la principauté de Wei ; et Tche entra en lutte avec son père. Confucius était alors dans la principauté de Wei. Les habitants croyaient que, K’ouai kouei ayant encouru la disgrâce de son père, Tche, petit-fils légitime du prince Ling, devait lui succéder. Jen Iou eut des doutes et interrogea à ce sujet. Pe i et Chou ts’i étaient deux fils du prince de Kou tchou (pays actuellement compris dans le Tcheu li). Leur père en mourant légua son titre de prince à Chou ts’i (qui était son troisième fils). Quand il fut mort, Chou ts’i voulut céder le titre de prince à Pe i, son frère aîné. Pe i rappela la volonté de son père ; et prenant la fuite, se retira dans un autre pays. Chou ts’i n’accepta pas non plus l’héritage, et s’enfuit également. Les habitants établirent héritier le deuxième des fils du prince défunt. plus tard, le roi Ou (fondateur de la dynastie des Tcheou), ayant chassé Tcheou (dernier empereur de la dynastie des Chang-ln), Pe i et Chou ts’i montèrent à cheval, et allèrent en toute hâte reprocher au roi Ou d’avoir éteint la dynastie des Chang-ln. Considérant comme une honte de manger le grain récolté dans l’empire des Tcheou, ils se retirèrent sur le mont Cheou iang, où ils moururent de faim. Tzeu koung, quittant Confucius, dit à Jen Iou : « Puisque notre Maître approuve la conduite des deux frères Pe i et Chou ts’i, qui se cédèrent l’un à l’autre la dignité de prince, certainement il désapprouve le prince de Wei qui dispute à son père cette même dignité. Évidemment il n’est pas pour le prince de Wei. » VII.15. Le Maître dit : « Fût-on réduit à manger une grossière nourriture, à boire de l’eau, et à reposer la nuit la tète appuyée sur son bras, on y trouvera de la joie au milieu de ses privations. Les richesses et les dignités obtenues injustement me paraissent comme des nuages qui passent. » VII.16. Le Maître dit : « Accordez-moi encore quelques années de vie, et quand j’aurais étudié cinquante ans le Livre des Mutations , je pourrais éviter les fautes graves. » VII.17. Le Maître utilisait la prononciation correcte quand il récitait le Livre des Odes ou le Livre des Documents, et quand il exécutait les rites. Dans toutes ces occasions, il utilisait la prononciation correcte¹. VII.18. Le prince de Che ayant interrogé Tzeu lou sur la personne de Confucius, Tzeu lou ne répondit pas. Le Maître dit : « Pourquoi n’as-tu pas répondu : “C’est un homme qui s’applique avec une telle ardeur qu’il oublie de manger, éprouve une telle joie qu’il oublie tous soucis ; et ne sent pas venir la vieillesse ?” » Le prince de Che était Chenn Tchou leang, nommé Tseu kao, préfet de Che hien. Il avait usurpé le titre de prince. VII.19. Le Maître dit : « La connaissance n’est pas innée en moi ; mais mon amour pour l’Antiquité m’y fait aspirer avec ardeur. » En parlant ainsi, Confucius a voulu s’abaisser lui-même. Il a été un saint, parce que la connaissance était innée en lui. Quand il disait qu’il aimait l’étude, ce n’était pas uniquement pour engager les autres à étudier. Car, ce qu’un homme peut connaître naturellement et sans étude, ce sont les devoirs de Justice et de convenance. Quant aux faits historiques, aux changements introduits dans les cérémonies, dans la musique, dans les insignes des dignités, nul ne peut les connaître avec certitude, s’il ne les a étudiés. VII.20. Le Maître ne parlait pas des choses extraordinaires, ni des actes de violence, ni des troubles, ni des esprits. Parler des choses extraordinaires, c’est exciter les hommes à ne pas suivre les règles ordinaires ; parler des actes d’audace et de violence, c’est affaiblir dans les hommes les sentiments de douceur ; parler de résistance aux lois ou à l’autorité, c’est porter les hommes à violer la justice ; parler des esprits, c’est brouiller les idées de ceux qui écoutent. VII.21. Le Maître dit : « Si je voyageais avec deux compagnons, tous deux me serviraient de maîtres. J’examinerais ce que le premier a de bon et je l’imiterais ; les défauts que je reconnaîtrais en l’autre, je tâcherais de les corriger en moi-même. » VII.22. Le Maître dit : « Le Ciel m’a donné la Vertu avec l’existence ; que peut me faire Houan T’ouei ? » Houan T’ouei était Hiang T’ouei, ministre de la Guerre dans la principauté de Soung. Il descendait du prince Houan, et pour cette raison s’appelait le chef de la famille Houan. Confucius, étant dans la principauté de Soung, expliquait les devoirs de l’homme à ses disciples sous un grand arbre. T’ouei, qui haïssait le Maître, fit abattre l’arbre. Les disciples furent frappés de crainte. Confucius, s’abandonnant avec confiance au Ciel, dit : « Puisque le Ciel, en me donnant l’existence, a mis en moi une telle Vertu, certainement il a des desseins sur moi. Quand même les hommes voudraient me nuire, ils ne pourraient résister au Ciel. » VII.23. Le Maître dit : « Pensez-vous, mes amis, que je vous cache quelque chose ? Je ne vous cache rien ; je n’ai rien fait dont je ne vous ai donné connaissance. Voilà comme je suis. » VII.24. Le Maître enseignait spécialement quatre choses : les textes anciens, la pratique, la loyauté et la fidélité. VII.25. Le Maître dit : « Il ne m’a pas été donné de voir un homme saint ; si je voyais seulement un sage, j’en serais assez content. Il ne m’a pas été donné de voir un homme bon ; si je voyais seulement un homme constant, j’en serais assez content. Celui-là ne peut pas être constant qui n’a rien et feint d’avoir quelque chose, qui est vide et cherche à paraître plein, qui possède peu de chose et veut étaler une grande magnificence. » VII.26. Le Maître pêchait à la ligne, mais non au filet ; il ne tirait pas sur les oiseaux qui étaient dans leur nid. Il s’agit ici de tirer sur les oiseaux avec une flèche retenue par un long fil de soie écrue. Confucius étant d’une famille pauvre et d’une humble condition, il était parfois obligé dans sa jeunesse de prendre des poissons à la ligne ou de chasser les oiseaux, pour nourrir ses parents et faire des offrandes aux morts. Mais tuer et prendre tous les animaux était contraire à sa volonté, et il ne le faisait pas. En cela apparaît le cœur compatissant de cet homme si bon. En voyant de quelle manière il traitait les animaux, on peut juger comment il traitait les hommes ; en voyant la manière dont il agissait dans sa jeunesse, on peut juger comment il agissait dans l’âge mûr. VII.27. Le Maître dit : « Il est peut-être des hommes qui agissent en toute ignorance, je n’en suis pas. Après avoir beaucoup entendu, j’examine et je choisis ce qui est bon à suivre. J’observe beaucoup pour le graver dans ma mémoire : c’est le second degré de la connaissance . » VII.28. Il était difficile de convaincre les habitants du Village de Hou. Un jeune homme de ce pays se présenta pour suivre les leçons de Confucius. Les disciples en furent étonnés. Le Maître dit : « Lorsque quelqu’un vient à moi après s’être purifié, je l’approuve, sans pour autant me faire garant de son passé ni de tout ce qu’il fera par la suite. Pourquoi donc serais-je si sévère ? » VII.29. Le Maître dit : « La vertu d’humanité est-elle inaccessible ? Il me suffit de la désirer et la voilà. » La vertu d’humanité est la bonté naturelle que chaque homme possède nécessairement. Mais les hommes, aveuglés par leurs passions, ne savent pas la chercher. Ils suivent l’inverse et se persuadent qu’elle est loin d’eux. VII.30. Le ministre de la Justice de la principauté de Tch’enn demanda si Tchao, prince de Lou, connaissait les convenances. Confucius répondit qu’il les connaissait. Le Maître s’étant retiré, le ministre de la Justice rencontra et salua Ou ma K’i ; puis, l’ayant fait entrer, il lui dit : « J’ai entendu dire qu’un homme honorable n’est point partial ; or cet homme honorable ne le serait-il pas ? Le prince de Lou a épousé, dans la principauté de Ou, une femme dont la famille porte aussi le nom de K’i ; et, pour cacher cette irrégularité, il a appelé sa femme Ou ma Tzeu, au lieu de Ou ma K’i, qui était son vrai nom. Si le prince de Lou connaît les convenances, quel est celui qui ne les connaît pas ? » Ou ma K’i rapporta ces paroles à Confucius qui lui répondit : « Par un bonheur singulier, si je commets une faute, elle ne manque jamais d’être connue. » Ou ma K’i, nommé Cheu, disciple de Confucius. D’après, les usages, un homme et une femme, dont les familles portaient le même nom, ne se marient pas ensemble. Or les familles princières de Lou et de Ou s’appelaient toutes deux K’i. Le prince de Lou, pour cacher le nom de famille de sa femme, l’appela Ou meng Tzeu, comme si elle avait été fille du prince de Soung, dont le nom de famille était Tzeu. Confucius ne pouvait se permettre de dire que son prince avait mal agi ; d’un autre côté, il ne pouvait dire que celui qui avait épousé une femme de même nom que lui connût (et observât) les usages. Pour cette raison, il laissa croire que sa réponse était blâmable, et ne chercha pas à s’excuser. S’il avait censuré ouvertement la conduite de son prince, il aurait manqué au devoir d’un sujet fidèle. S’il n’avait pas dit qu’il avait mal répondu, il aurait paru méconnaître une loi concernant les mariages. On voit que le maître dans sa réponse a atteint la perfection au moyen d’un détour. En s’accusant lui-même, il dit : « Le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme, c’est de n’être pas averti de ses fautes. Moi, j’ai un bonheur particulier ; si je commets une faute, elle ne manque pas d’être connue. Lorsqu’elle est connue des autres, j’en suis informé ; je puis changer de conduite, et me rendre irréprochable. N’est-ce pas un très grand bonheur pour moi ? » VII.31. Lorsque Confucius se trouvait avec d’habiles chanteurs qui exécutaient un chant, il le leur faisait répéter et les accompagnait. VII.32. Le Maître dit : « J’ai peut-être autant d’érudition qu’un autre ; mais je ne suis pas encore parvenu à agir en homme honorable. » VII.33. Le Maître dit : « Oserais-je penser que je possède la sainteté ou la Vertu [suprême] ? Mais, tout ce que je puis dire, c’est que je m’y attelle sans jamais en éprouver de dégoût, et les enseigne sans jamais me lasser. » Koung si Houa dit : « Ce sont précisément deux choses que nous autres, disciples, ne parvenons pas à apprendre. » VII.34. Confucius étant gravement malade, Tzeu lou lui proposa de réciter des prières [propitiatoires]. Le Maître dit : « En existe-t-il ? » Tzeu lou répondit : « Il en existe. Dans les Oraisons funèbres il est dit : “Nous vous supplions, esprits du ciel et de la terre...” » Le Maître répliqua : « Il y a longtemps que je prie. » « En effet, prier, ce n’est autre chose que se corriger de ses défauts, et solliciter ainsi le secours des esprits. Moi, tous les jours, si j’ai quelque défaut, je le corrige ; je m’amende en fonction du bien. Ma prière est vraiment continuelle. Comment aurais-je attendu jusqu’à aujourd’hui pour prier ? » VII.35. Le Maître dit : « La prodigalité conduit à l’arrogance, et la parcimonie à l’avarice. L’arrogance est pire que l’avarice. » VII.36. Le Maître dit : « Le sage est calme et serein. L’homme de peu est toujours accablé de soucis. » VII.37. Le Maître était affable mais ferme, imposant mais sans dureté ; courtois mais sans affectation. Chapitre VIII VIII.1. Le Maître dit : « T’ai pe doit être considéré comme un homme d’une Vertu très parfaite. Par trois fois il a cédé résolument l’empire, et il n’a pas laissé au peuple la possibilité de célébrer son désintéressement. » Anciennement, T’ai wang, prince de Tcheou, eut trois fils, dont l’aîné fut nommé T’ai pe, le second Tchoung ioung, et le troisième Ki li. Ki li eut pour fils Tch’ang, qui devint le roi Wenn. T’ai wang, voyant que Wenn possédait la Vertu, résolut de léguer la dignité de prince à Ki li, afin qu’elle passât à Wenn. T’ai pe ayant connu l’intention de son père, aussitôt, sous prétexte d’aller cueillir des plantes médicinales, s’en alla avec son frère cadet Tchoung ioung, et se retira au milieu des tribus barbares du midi. Alors T’ai wang transmit sa principauté à Ki li. Plus tard, le roi Ou (fils du roi Wenn) gouverna tout l’empire. Si l’on considère la conduite de T’ai pe comme elle parut aux yeux de ses contemporains, il n’a cédé qu’une principauté (la principauté de Tcheou). Mais si on la considère avec les connaissances actuelles, on voit qu’il a réellement refusé l’empire et l’a cédé au fils de son frère. Après l’avoir cédé, il s’est caché, il a disparu, il n’est pas resté trace de lui. Pour cette raison, le peuple n’a pu célébrer ses louanges. T’ai pe a enseveli dans l’ombre sa personne et son nom ; il a fait en sorte d’oublier le monde et d’en être oublié. C’est le plus haut degré de la Vertu. VIII.2. Le Maître dit : « Sans civilité la politesse devient laborieuse, la circonspection craintive, le courage rebelle, la franchise offensante. Que le prince remplisse avec zèle ses devoirs envers ses proches, et le peuple sera mû par le bien. Que le prince n’abandonne pas ses anciens amis, et le peuple ne sera pas négligent. » VIII.3. Tseng tzeu, sur le point de mourir, appela ses disciples et leur dit : « Découvrez mes pieds et mes mains . On lit dans le Livre des Odes : “Tremblant et prenant garde, comme au bord d’un gouffre profond, comme marchant sur une glace très mince².” À présent je sais que j’y ai échappé, ô mes enfants. » Un fils doit rendre entier à la terre ce que ses parents lui ont donné entier, et ne pas les déshonorer en laissant endommager son corps. Sans doute, la principale obligation d’un bon fils est de se bien conduire, de faire honneur à ses parents en rendant son nom illustre ; mais celui qui sait conserver ses membres intacts sait aussi mener une vie irréprochable. S’il n’est pas permis de laisser perdre l’intégrité de son corps, à plus forte raison est-il blâmable de déshonorer ses parents par sa mauvaise conduite. VIII.4. Tseng tzeu mourant reçut la visite de Meng King tzeu . Prenant la parole, il lui dit : « L’oiseau qui va mourir crie d’une voix plaintive ; quand un homme va mourir ses paroles sont authentiques. Un homme honorable a surtout soin de trois choses : éviter la violence et l’insolence dans ses attitudes et dans ses gestes, garder une expression qui inspire confiance, prendre un ton dénué de vulgarité et de bassesse. Pour ce qui est des vases rituels de bambou ou de bois, il y a des officiers pour en prendre soin. » VIII.5. Tseng tzeu dit : « Être habile, et interroger ceux qui ne le sont pas, avoir beaucoup, et interroger ceux qui ont peu, faire passer son acquis pour du non-acquis, et sa plénitude pour du vide ; recevoir des offenses sans les contester, j’avais autrefois un ami qui agissait ainsi . » VIII.6. Tseng tzeu dit : « Un homme à qui l’on peut confier la tutelle d’un jeune prince haut de six pieds¹ et le gouvernement d’un État ayant cent stades d’étendue, et qui, au moment d’un grand trouble ou d’une révolution, reste fidèle à son devoir, un tel homme n’est-il pas un homme honorable ? Certainement il l’est. » VIII.7. Tseng tzeu dit : « Un gentilhomme doit être robuste et courageux. Le fardeau est lourd, et le voyage long. Son fardeau, c’est la pratique de la vertu d’humanité ; n’est-ce pas lourd ? Son voyage ne finira qu’après la mort ; n’est-ce pas long ? » VIII.8. Le Maître dit : « S’éveiller par la lecture des Odes, s’affermir par les rites, et s’accomplir par la musique. » VIII.9. Le Maître dit : « On peut amener le peuple à faire ce qu’il doit ; mais on ne peut lui en faire connaître le pourquoi. » VIII.10. Le Maître dit : « Celui qui aime à montrer de la bravoure et supporte avec peine sa pauvreté causera du désordre. Si un homme, qui n’est pas pleinement humain, se voit trop détesté, il tombera dans le désordre. » VIII.11. Le Maître dit : « Un homme eût-il les belles qualités de Tcheou koung, s’il est orgueilleux et avare, rien en lui ne mérite d’être regardé. » VIII.12. Le Maître dit : « Il est rare de trouver un homme qui se livre trois ans à l’étude, sans avoir en vue un salaire. » Maître Iang dit : « Tzeu tchang, malgré toute sa sagesse, fut convaincu de convoiter les revenus attachés aux charges ; à plus forte raison, ceux qui lui sont inférieurs. » VIII.13. Le Maître dit : « Adonnez-vous à l’étude avec une foi profonde, conservez [la bonne voie] jusqu’à la mort ; n’entrez pas dans un pays troublé ; ne demeurez pas dans un État en rébellion. Si le monde suit la Voie, montrez-vous , sinon cachez-vous. Si le pays suit la Voie, ayez honte de n’avoir ni richesses ni honneurs. Mais s’il ne la suit pas, ayez honte d’en avoir. » VIII.14. Le Maître dit : « Ne cherchez pas à vous immiscer dans les affaires dont vous n’avez pas la charge. » VIII.15. Le Maître dit : « Lorsque le grand maître de musique Tcheu attaquait le chant final, Les Mouettes, quels flots mélodieux emplissaient les oreilles ! » VIII.16. Le Maître dit : « L’ambition sans droiture, l’ignorance sans prudence, la naïveté sans bonne foi, cela dépasse mon entendement ! » VIII.17. Le Maître dit : « Étudiez, comme si vous aviez toujours à acquérir ; et craignez de perdre ce que vous avez acquis. » Celui qui ne progresse pas chaque jour recule chaque jour. VIII.18. Le Maître dit : « Oh ! suprême grandeur ! Chouenn et Iu ont possédé le monde sans y être attachés. » VIII.19. Le Maître dit : « Que Iao a été un grand prince ! Quelle suprême grandeur ! Seul le Ciel est grand ; seul Iao l’égalait. Sa majesté était telle que le peuple ne pouvait lui donner de nom. Quelle suprême grandeur dans l’accomplissement de son œuvre ! Quelle splendeur émanait de la culture et des institutions ! » VIII.20. Chouenn n’avait que cinq ministres d’État, et l’empire était bien gouverné. Le roi Ou disait : « Je n’ai que dix ministres. » Confucius ajoute : « Les hommes de talent sont rares, n’est-il pas vrai ? L’époque de Iao et de Chouenn a été plus florissante que la nôtre. Cependant elle ne paraît pas l’emporter par le nombre des hommes de talent [car Chouenn n’a trouvé que cinq ministres capables] ; le roi Ou n’a trouvé que neuf hommes, puisque l’un des dix était une femme. Posséder les deux tiers de l’empire, et employer sa puissance au service de la dynastie des [Chang-]In, ce fut la Vertu [suprême] des Tcheou ; ce mérite a été très grand. » VIII.21. Le Maître dit : « Je ne découvre aucune faille chez l’empereur Iu. Sa nourriture et sa boisson étaient fort simples, mais ses offrandes aux esprits manifestaient la plus parfaite piété filiale. Ses vêtements ordinaires étaient grossiers, mais sa robe et son bonnet de cérémonie étaient magnifiques. Son habitation et ses chambres étaient humbles, mais il donnait tous ses soins aux canaux d’irrigation. Je ne trouve aucune faille chez l’empereur Iu. » Chapitre IX IX.1. Le Maître parlait rarement du profit, du destin, de la vertu d’humanité. Celui qui cherche sa propre utilité blesse la justice. La question du destin est très subtile. La voie de la vertu d’humanité est immense. Confucius parlait rarement de ces trois choses. Il parlait peu du profit, de peur de porter les hommes à ne désirer que des choses basses, à ne chercher que leurs propres intérêts. Il parlait peu du destin et de la vertu d’humanité, de peur d’exciter les hommes à vouloir faire des choses trop au-dessus de leurs forces. Il parlait peu de profit, de peur que ses disciples ne fussent trop portés à chercher leur propre intérêt. Il parlait peu du destin et de la vertu d’humanité, parce que ses disciples n’auraient pas facilement compris ces hautes questions¹. IX.2. Un homme du bourg Ta hiang avait dit : « Confucius est certainement un grand homme. Il a beaucoup de science ; mais il n’a pas ce qu’il faut pour se faire un nom. » Confucius, en ayant été informé, dit : « Quel art exercerai-je ? Exercerai-je l’art de conduire un char ? Exercerai-je l’art du tir à l’arc ? Je me ferai conducteur de char. » Un conducteur de char est le serviteur d’autrui. Son métier est encore plus vil que celui d’archer. Le maître, entendant faire son éloge, répondit en s’abaissant lui-même. Cet homme saint n’avait pas réellement l’intention de se faire conducteur de char. IX.3. Le Maître dit : « Le bonnet de chanvre est conforme aux rites anciens. À présent on porte le bonnet de soie, qui coûte moins cher. Je me conforme à l’usage général. Anciennement, un officier saluait son prince au bas des degrés qui conduisaient à la salle. À présent, on le salue au haut des degrés ; c’est de l’orgueil. Contrairement à tout le monde, je m’en tiens à l’ancien usage. » IX.4. Le Maître désapprouvait quatre choses : l’opinion personnelle, l’affirmation catégorique, l’opiniâtreté et l’égoïsme. IX.5. Le Maître se trouvant en péril dans le bourg de K’ouang, dit : « Le roi Wenn étant mort, sa culture n’est-elle pas ici, en moi ? Si le Ciel avait voulu qu’elle disparût de la terre, il ne me l’aurait pas confiée après la mort du roi Wenn. Le Ciel ne veut pas encore la laisser perdre. Que peuvent contre moi les habitants de K’ouang ? » Iang Hou avait exercé des cruautés dans le bourg de K’ouang. Confucius extérieurement ressemblait à Iang Hou. Les habitants le cernèrent pour le prendre. IX.6. Le Premier ministre dit à Tzeu koung : « Votre Maître est-il un saint ? Comment possède-t-il tant de talents ? » Tzeu koung répondit : « Certainement le Ciel l’a destiné à la sainteté et, de plus, l’a doté de nombreuses capacités. » Le Maître en ayant été informé, dit : « Le Premier ministre me connaît-il ? Quand j’étais jeune, j’étais d’une condition humble, j’ai appris plusieurs choses de peu d’importance. L’homme honorable en apprend-il beaucoup ? Pas beaucoup. » Lao dit : « Confucius disait : “J’ai cultivé les arts, faute d’occuper une charge publique.” » IX.7. Le Maître dit : « Est-ce que j’ai beaucoup de science ? Je n’ai pas de science. Mais quand un homme de la plus humble condition m’interroge, je discute la question sans préjugés, d’un bout à l’autre, sans rien omettre. » IX.8. Le Maître dit : « Je ne vois ni phénix arriver, ni dessin sortir du fleuve. C’en est fait de moi. » Le phénix est un oiseau qui annonce les choses futures. Au temps de Chouenn, il a été apporté et offert en présent à ce prince. Au temps du roi Wenn, il a chanté sur le mont K’i. Le dessin du fleuve est un dessin qui est sorti du fleuve Jaune sur le dos d’un cheval-dragon au temps de Fou hi. Le phénix et le dessin du fleuve ont annoncé les règnes d’empereurs saints. Confucius dit : « Il ne paraît aucun présage annonçant le règne d’un empereur saint ; un tel empereur ne viendra donc pas. Quel empereur se servira de moi pour enseigner le peuple ? C’en est fait de ma Voie ; elle ne sera pas suivie. » IX.9. Lorsque le Maître voyait un homme en deuil, ou en costume de cérémonie, ou un aveugle, fût-ce un homme moins âgé que lui, aussitôt il se levait, ou pressait le pas [en les croisant]. IX.10. Ien Iuen disait avec un soupir d’admiration : « Plus je considère la Voie du Maître, plus je la trouve élevée ; plus je la scrute, plus il me semble impossible de la comprendre entièrement ; je crois la voir devant moi, et soudain je m’aperçois qu’elle est derrière moi. Heureusement le Maître me guide pas à pas. Il m’a élargi l’esprit par la culture, et m’a discipliné par les rites. Quand même je voudrais m’arrêter, je ne le pourrais. Mais, après que j’ai épuisé toutes mes forces, il reste toujours quelque chose qui semble se dresser devant moi, qu’il m’est impossible de gravir, malgré tout le désir que j’en ai. » IX.11. Le Maître étant gravement malade, Tzeu lou engagea les disciples à lui servir d’intendants. Le mal ayant un peu diminué, Confucius dit : « Il y a longtemps, Iou, que tu uses de faux-semblants. Je n’ai pas d’intendants, et cependant je suis comme si j’en avais. Puis-je tromper quelqu’un par cette ruse ? Espéré-je tromper le Ciel ? D’ailleurs, ne m’est-il pas préférable de mourir entre les mains de mes disciples qu’entre les mains d’intendants ? Et quand même je n’aurais pas un pompeux enterrement, je peux être sûr de ne pas mourir au bord d’un chemin ! » IX.12. Tzeu koung dit à Confucius : « S’il y avait ici une belle pierre précieuse, la garderiez-vous cachée dans un coffret, ou bien chercheriez-vous un acheteur qui en donnât un prix élevé ? » Le Maître répondit : « Je la vendrais, certainement je la vendrais ; mais j’attendrais qu’on m’en offrît un prix convenable. » Tzeu koung adressa à Confucius cette double question, parce qu’il voyait un homme doué de tant de talents n’exercer aucune charge. Confucius répondit qu’il fallait vendre la Pierre précieuse, mais qu’il ne convenait pas d’aller chercher les acheteurs. L’homme honorable désire toujours exercer une charge ; mais il veut que les convenances soient observées. Il attend une invitation régulière, comme la pierre précieuse attend les offres d’un acheteur. IX.13. Le Maître aurait voulu aller vivre au milieu des neuf tribus barbares de l’Est. Quelqu’un lui dit : « Ils sont grossiers ; convient-il de vivre parmi eux ? » Il répondit : « Si un homme honorable demeurait au milieu d’eux, le resteraient-ils encore ? » Confucius, voyant que ses enseignements étaient infructueux, aurait désiré quitter l’empire chinois et se retirer dans une contrée étrangère. Il lui échappait, malgré lui, des gémissements par lesquels il manifestait comme le désir de vivre au milieu des neuf tribus barbares de l’Est. Il disait de même qu’il aurait désiré se confier à la mer sur un radeau (et se retirer dans une île déserte). Il n’avait pas réellement le dessein d’aller habiter au milieu des barbares dans l’espoir de les civiliser. IX.14. Le Maître dit : « Depuis que je suis revenu de la principauté de Wei dans celle de Lou, la musique a été corrigée, les Odes de Cour et les Odes aux Ancêtres ont été remises en ordre. » IX.15. Le Maître dit : « Hors de la maison, je remplis mes devoirs envers le prince et ses ministres ; à la maison, je le fais envers mes parents et mes frères aînés ; j’observe le mieux possible toutes les prescriptions du deuil ; j’évite l’ivresse. Où est la difficulté pour moi ? » Le Maître, pour instruire les autres en s’abaissant lui-même, dit : « C’est à force de persévérance que j’accomplis cela. » IX.16. Le Maître se trouvant au bord d’un cours d’eau dit : « Tout passe comme cette eau ; rien ne s’arrête ni jour ni nuit. » L’homme honorable imite ce mouvement continuel de l’eau et de toute la nature. Il ne cesse de s’efforcer d’atteindre sa perfection. IX.17. Le Maître dit : « Je n’ai pas encore rencontré un homme qui aimât la Vertu autant que l’éclat extérieur. » Les Mémoires historiques racontent que, Confucius se trouvant dans la principauté de Wei, le prince Ling, porté sur une même voiture avec sa femme, fit monter Confucius sur une seconde voiture, et, pour frapper les regards, lui fit traverser la place publique. Le maître trouva ce procédé de très mauvais goût et dit à cette occasion les paroles qui viennent d’être citées. IX.18. Le Maître dit : « Si, après avoir entrepris d’élever un monticule, j’abandonne mon travail, quand il ne manquerait qu’un panier de terre, il sera vrai de dire que j’ai abandonné mon entreprise. Si, après avoir commencé à faire un remblai, je continue mon travail, quand même je ne mettrais qu’un panier de terre, mon entreprise avancera. » Si l’étudiant fait sans cesse des efforts, même en recueillant peu à la fois, il amassera beaucoup ; mais s’il s’arrête à mi-chemin, il perdra tout le fruit du travail qu’il a déjà accompli. IX.19. Le Maître dit : « Il n’y avait que [Ien] Houei pour m’écouter sans se laisser disperser. » IX.20. Le Maître parlant de Ien Iuen, disait : « Oh ! Que sa perte est regrettable ! Je l’ai toujours vu progresser, jamais s’arrêter. » IX.21. Le Maître dit : « Il est parfois des moissons qui n’arrivent pas à fleurir ; il en est aussi qui, après avoir fleuri, n’ont pas de grain. » Ainsi en est-il des hommes qui s’adonnent à l’étude, s’ils ne sont pas persévérants. IX.22. Le Maître dit : « Nous devons prendre garde que les jeunes gens n’arrivent à nous surpasser. Qui sait s’ils ne parviendront pas à égaler les hommes de notre temps ? À l’âge de quarante ou cinquante ans, s’ils n’ont pas encore fait parler d’eux, il n’y aura plus lieu d’avoir la même crainte. » IX.23. Le Maître dit : « Comment ne pas approuver des préceptes exemplaires ? Mais le plus précieux est de se corriger dans leur sens. Comment ne pas acquiescer à des conseils habiles ? Mais le plus précieux est d’y réfléchir. Je n’ai que faire d’un homme qui acquiesce sans réfléchir, qui approuve sans se corriger. » IX.24. Le Maître dit : « On peut enlever de force à une armée de trois légions son général en chef ; il est impossible d’arracher de force au moindre particulier sa détermination de pratiquer la Vertu. » IX.25. Le Maître dit : « Iou est homme à ne pas rougir de se trouver vêtu d’une tunique de toile usée au milieu d’hommes vêtus de fourrures de renard et de martre : “Qui ne jalouse pas et ne convoite pas, n’est-il pas irréprochable¹ ?” » Dès lors, Tzeu Iou répétait sans cesse ces deux vers [du Livre des Odes]. Confucius dit : « Cela suffit-il pour être irréprochable ? » IX.26. Le Maître dit : « C’est seulement quand le froid de l’hiver est arrivé qu’on s’aperçoit que le pin et le cyprès perdent leurs feuilles après tous les autres arbres. » Le froid de l’hiver est l’image d’une époque de trouble. La persistance du feuillage est l’image de la volonté ferme et constante du sage. Quand la tranquillité règne, l’homme de peu pourra ne pas se distinguer de l’homme honorable. C’est seulement au milieu des avantages ou des désavantages apportés par une révolution qu’on reconnaît la constance de l’homme honorable. IX.27. Le Maître dit : « Un homme éclairé n’hésite pas ; un homme honorable est exempt de soucis ; un homme courageux n’a pas peur. » IX.28. Le Maître dit : « Il est des personnes avec lesquelles on peut étudier, mais non tendre vers la Voie. Il en est d’autres avec lesquelles on peut tendre vers la Voie, mais non s’y affermir. D’autres encore avec lesquelles on peut s’affermir, mais dont on ne peut partager le jugement. » IX.29. « Le cerisier sauvage lui-même agite ses fleurs. Comment ne penserais-je pas à vous ? Mais vous demeurez loin d’ici. » Le Maître dit : « S’il pensait vraiment à elle, qu’importerait la distance¹ ? » Chapitre X X.1. Confucius, dans le village où demeurait sa famille, était très simple ; il semblait ne pas savoir parler. Dans le temple des ancêtres et à la cour du prince, il s’exprimait clairement, mais avec une attention respectueuse. X.2. Dans le palais du prince, il parlait aux inférieurs avec fermeté et sans détours, aux supérieurs avec affabilité et franchise. En présence du prince, il montrait une crainte presque respectueuse, une noble gravité. X.3. Quand il était chargé par le prince de Lou de recevoir les hôtes, l’air de son visage semblait changé et sa démarche accélérée. Pour saluer les hôtes à leur arrivée, il joignait les mains, tournait seulement les mains jointes à droite et à gauche, sa tunique restait bien ajustée par-devant et par-derrière. En introduisant les hôtes il marchait d’un pas rapide ; tenant les bras un peu étendus, comme les ailes d’un oiseau. Après le départ d’un hôte, il ne manquait pas d’avertir le prince. Il lui disait : « L’hôte ne tourne plus la tête en arrière. » X.4. En entrant à la porte du palais, il se courbait comme si la porte avait été trop basse pour le laisser passer. Il ne se tenait pas au milieu de l’entrée ; en marchant, il évitait de mettre le pied sur le seuil. En passant auprès du siège du prince, l’air de son visage paraissait changé et sa démarche accélérée ; les paroles semblaient lui manquer. Il montait à la salle d’audience, tenant sa tunique relevée, ayant le corps incliné, et retenant son haleine comme s’il ne pouvait plus respirer. En sortant, dès qu’il avait descendu le premier degré, son visage reprenait son air accoutumé ; Il paraissait apaisé et joyeux. Arrivé au bas des degrés, il hâtait le pas, comme un oiseau qui étend les ailes. En retournant à sa place, il paraissait éprouver une crainte respectueuse. X.5. Il tenait la tablette de jade de son prince, le corps incliné, comme s’il n’avait pas la force de la soutenir ; il la levait comme pour saluer ; il l’abaissait comme pour en faire offrande. Il avait l’air d’un homme qui tremble de peur. Il levait à peine les pieds en marchant, comme s’il avait cherché à suivre les traces de quelqu’un. En offrant au prince étranger les présents rituels, il avait un air serein. En lui offrant ses propres présents dans une visite particulière, il se montrait encore plus affable. X.6. Cet homme honorable ne portait pas de collet à bordure de couleur violette, ni de collet à bordure brune. Il ne prenait pas pour ses vêtements ordinaires la couleur incarnat, ni la couleur pourpre. Pendant les chaleurs de l’été, sous une tunique de chanvre d’un tissu peu serré, il portait une autre tunique. En hiver, il portait une tunique noire sur une tunique doublée de peau d’agneau noir, ou une tunique blanche sur une tunique doublée de peau de cerf blanc, ou une tunique jaune sur une tunique doublée de peau de renard jaune. La tunique doublée de fourrure qu’il portait ordinairement était longue ; mais la manche droite était plus courte que la gauche. Les vêtements doublés d’épaisse fourrure de renard ou de martre lui servaient à la maison. Quand il n’était pas en deuil, il portait toujours divers objets suspendus à la ceinture. Quant à sa jupe, celle qui lui servait à la cour ou dans les temples avait des plis à la ceinture ; pour les autres, l’étoffe était deux fois moins large à la ceinture qu’à la partie inférieure. Il ne mettait pas sa tunique doublée de peau d’agneau ni son bonnet noir pour aller pleurer les morts. À la nouvelle lune, il ne manquait pas de se présenter à la cour en habits de cour. X.7. Lorsqu’il gardait l’abstinence, il revêtait une tunique de toile qui était réservée pour les jours de purification. La nuit, il prenait son repos enveloppé dans un vêtement qui avait une fois et demie la longueur de son corps. Il changeait de nourriture et d’appartement. Lorsque Confucius se préparait à faire une offrande, il gardait l’abstinence prescrite. Après avoir pris un bain, il revêtait (sur ses vêtements ordinaires) la tunique des jours de purification, afin de conserver son corps pur et net de toute souillure. Cette tunique était de toile. Il avait soin de purifier parfaitement, non seulement son cœur et ses intentions, mais aussi son corps. Au temps de l’abstinence, comme il n’est permis de prendre son repos ni déshabillé, ni revêtu de la tunique des jours de purification, il avait un vêtement spécial qu’il mettait la nuit sur ses vêtements ordinaires. Ce vêtement avait une fois et demie la longueur de son corps, afin qu’il servît à couvrir les pieds. Au temps de l’abstinence, il changeait l’ordinaire de sa table. Il ne buvait pas de boisson fermentée, ne mangeait pas de légumes à odeur forte, de crainte que l’odeur n’obscurcît la clarté de son intelligence. X.8. Confucius aimait que sa bouillie fût faite d’un riz très pur, et son hachis composé de viande hachée très fin. Il ne mangeait pas la bouillie qui était moisie et gâtée, ni le poisson ni la viande avariés. Il ne mangeait pas un mets qui avait perdu sa couleur ou son odeur ordinaire. Il ne mangeait pas un mets qui n’était pas cuit convenablement, ni un fruit qui n’était pas assez mûr. Il ne mangeait pas ce qui n’avait pas été coupé d’une manière régulière, ni ce qui n’avait pas été assaisonné avec la sauce convenable. Le hachis se fait avec de la viande de bœuf ou de mouton, ou de la chair de poisson, que l’on hache très fin. Le riz bien pur nourrit l’homme ; le hachis grossièrement préparé lui nuit. Pou Ien, ces mots signifient que Confucius trouvait ces aliments très bons, mais non qu’il voulût absolument les avoir tels. Il ne mangeait rien de ce qui pouvait nuire à la santé. Il pensait que la viande devait être coupée d’une manière régulière. Quand elle ne l’était pas, il ne la mangeait pas ; il haïssait le manque de régularité. Lors même que les viandes abondaient, il ne prenait pas plus de viande que de nourriture végétale. La quantité de boisson fermentée dont il usait n’était pas déterminée ; mais elle n’allait jamais jusqu’à l’enivrer. Il ne voulait pas de liqueur fermentée ni de viande séchée qui eussent été achetées. Il avait toujours du gingembre sur sa table. Il ne mangeait pas avec excès. Les grains doivent faire la partie principale de la nourriture. Pour cette raison, Confucius ne mangeait pas plus de viande que d’autres aliments. Les liqueurs fermentées servent à exciter la joie dans les réunions. Confucius ne se prescrivait pas de règle fixe, seulement il évitait l’ivresse, et n’allait pas jusqu’à avoir la raison troublée. Le gingembre éclaircit l’intelligence, et dissipe toutes les impuretés. Confucius en avait toujours sur sa table. Il ne gardait pas même une nuit la viande offerte lors d’un sacrifice de cour. Il ne gardait pas plus de trois jours la viande offerte lors d’un sacrifice ordinaire. Au-delà de trois jours, il ne l’aurait pas mangée. Lorsqu’il avait aidé à faire des offrandes aux morts dans le palais du prince de Lou, il recevait sa part des viandes. De retour à la maison, il les distribuait aussitôt, sans attendre au lendemain, par respect pour les faveurs des mânes, et par honneur pour les dons du prince. Quand il avait fait une offrande dans sa maison, bien qu’il lui fût permis d’attendre un peu, quand il n’avait pu distribuer la viande le jour même, il ne la conservait pas plus de trois jours. Car elle aurait été gâtée, et les hommes ne l’auraient pas mangée. C’eût été traiter sans respect les restes du repas des mânes. En prenant ses repas, il ne discutait pas. La nuit, quand il était couché, il ne parlait pas. Cet homme saint, aux heures des repas, s’occupait de manger ; aux heures du repos, il se reposait. Ce n’était pas alors pour lui le temps de discourir ni de converser. Il ne s’occupait alors que d’une seule chose. Même quand il n’avait sur sa table qu’une nourriture grossière et du bouillon aux herbes, il ne manquait pas de faire une offrande aux ancêtres, et il l’offrait toujours avec respect. X.9. Il ne s’asseyait pas sur une natte posée de travers. X.10. Quand il avait pris part à une réunion où les habitants de son village avaient bu ensemble, il quittait la salle après les vieillards s’appuyant sur une canne¹. Quand les habitants de son village faisaient des supplications pour écarter les maladies pestilentielles, il se tenait en habits de cour au pied des degrés, au côté oriental de la salle. 1. Par respect pour leur âge. X.11. Quand il envoyait saluer un ami dans une principauté étrangère, il s’inclinait deux fois, puis il conduisait l’envoyé jusqu’à la porte. Ki K’ang tzeu lui ayant envoyé un remède en présent, le Maître s’inclina, reçut le présent, et dit : « Je ne connais pas ce remède ; je n’oserai pas le prendre. » X.12. Son écurie ayant été incendiée, Confucius, à son retour du palais, dit : « Personne n’a-t-il été atteint par le feu ? » Il ne s’informa pas des chevaux. X.13. Quand le prince lui envoyait un mets tout préparé, il le goûtait sur une natte convenablement disposée. Quand le prince lui envoyait de la viande crue, il la faisait cuire, et l’offrait aux défunts. Quand le prince lui donnait un animal vivant, il le nourrissait. Lorsqu’il mangeait au palais à côté du prince, au moment où celui-ci offrait des mets aux défunts, Confucius goûtait les mets. Quand il était malade et que le prince annonçait sa visite, il plaçait la tête vers l’orient, il mettait sur lui ses habits de cour et étendait la ceinture officielle par-dessus. Lorsque le prince l’appelait au palais, il s’y rendait à pied, sans attendre que son char fût attelé. X.14. À la mort d’un ami, s’il n’y avait aucun parent pour prendre soin des funérailles, il disait : « Je me charge des obsèques. » Quand il recevait des présents de ses amis, fût-ce des chars avec des chevaux, il ne se prosternait pas, à moins que ce ne fût de la viande offerte aux défunts. X.15. Couché pour prendre son repos, il ne s’étendait pas dans la position d’un cadavre. À la maison, son maintien n’avait rien de trop grave. Lorsqu’il voyait un homme en deuil, fût-ce un ami intime, il prenait un air de compassion. Lorsqu’il voyait un homme en bonnet de cérémonie ou un aveugle, même en particulier, il ne manquait pas de lui donner une marque de respect. Lorsqu’il était en char, s’il voyait un homme en grand deuil, il s’inclinait jusqu’à la barre d’appui. S’il rencontrait un homme portant les tablettes du cens, il s’inclinait de la même manière. Quand on lui avait préparé un grand festin, il se levait et remerciait le maître de la maison. Quand le tonnerre grondait ou que le vent se déchaînait, il blêmissait. X.16. Lorsqu’il montait en char, il tenait le corps droit, et prenait de la main le cordon [qui aide à monter]. En char, il ne regardait pas en arrière, ne parlait pas avec précipitation, ne montrait rien du doigt. X.17. À sa vue, l’oiseau s’envole, tournoie, puis se repose. Confucius dit : « Que cette faisane, sur le pont, dans la montagne, sait s’envoler et se reposer à point nommé ! » Tzeu lou s’étant tourné vers elle pour la prendre, elle poussa trois cris, et s’envola. Si un oiseau remarque si bien tous les indices, l’homme devrait-il aller et venir sans examen ni délibération ? Chapitre XI XI.1. Le Maître dit : « En ce qui concerne les rites et la musique, les Anciens passent pour des hommes peu civilisés, et les modernes, pour des hommes raffinés. Dans la pratique, j’imite les Anciens. » Confucius appelle Anciens les hommes qui vivaient au temps des rois Wenn, Ou, Tch’eng et K’ang ; et modernes, ceux qui vivaient dans les derniers temps de la dynastie des Tcheou. Chez les Anciens, les rites et la musique étaient parfaits et pour le fond et pour la forme. Au temps de Confucius, ils étaient considérés comme trop simples, et les Anciens eux-mêmes passaient pour des hommes grossiers. Plus tard, les rites et la musique eurent plus d’apparence que de réalité. Néanmoins, au temps de Confucius, ils étaient considérés comme parfaits pour le fond et pour la forme, et les modernes passaient pour des hommes raffinés. XI.2. Le Maître dit : « De tous les disciples qui m’ont accompagné dans les principautés de Tch’enn et de Ts’ai, aucun ne fréquente plus mon école. Ien Houei, Min Tzeu k’ien, Jen Pe gniou et Tchoung koung étaient remarquables par leurs vertus ; Tsai Ngo et Tzeu koung, par leur habileté à parler ; Jen Iou et Ki Lou, par leur habileté à gouverner ; Tzeu iou et Tzeu hia, par leur habileté dans l’étude. » Les uns étaient dans leurs foyers, les autres, dans les charges ; les uns vivaient encore, les autres étaient morts. XI.3. Le Maître dit : « Houei ne me stimulait guère ; il était content de tout ce que je disais. » Il n’avait jamais ni doute ni difficulté et n’interrogeait pas son maître. Comment l’aurait-il excité à discourir ? XI.4. Le Maître dit : « Que Min Tzeu k’ien était remarquable par sa piété filiale ! Les étrangers n’en parlent pas autrement que son père, sa mère et ses frères. » XI.5. Nan loung répétait souvent ces vers de l’ode La Tablette de jade blanc : « Le défaut d’une tablette de jade blanc peut toujours être effacé, mais une parole malheureuse ne peut être rectifiée. » Confucius lui donna en mariage la fille de son frère. XI.6. Ki K’ang tzeu demanda à Confucius lequel de ses disciples s’appliquait de tout son cœur à l’étude. Le Maître répondit : « Ien Houei s’y appliquait de tout son pouvoir. Malheureusement il a peu vécu. À présent personne ne l’égale. » XI.7. À la mort de Ien Iuen, Ien Lou demanda le char de Confucius, pour en faire un cercueil extérieur. Le Maître répondit : « Aux yeux d’un père, un fils est toujours un fils, qu’il ait du talent ou non. Quand mon fils Li est mort, il a eu un cercueil, mais pas de cercueil extérieur [pour contenir et protéger le premier]. Je ne suis pas allé à pied, pour lui en procurer un. Comme je viens immédiatement après les grands préfets, il ne convient pas que j’aille à pied. » Li, nommé aussi Pe iu, était le fils de Confucius. Il mourut avant son père. Confucius dit que Li, bien qu’inférieur à Ien Iuen en talents, était cependant son fils, comme Ien Iuen était le fils de Ien Lou. À cette époque, Confucius n’exerçait plus aucune charge ; mais il avait encore rang parmi les grands préfets. Par modestie, il dit qu’il vient après eux. XI.8. Ien Iuen étant mort, le Maître dit : « Hélas ! le Ciel m’a ôté la vie ! le Ciel m’a anéanti ! » XI.9. Le Maître pleura amèrement la mort de Ien Iuen. Ses disciples lui dirent : « Maître, votre douleur est excessive. » Il répondit : « Ma douleur est-elle excessive ? S’il y a lieu d’éprouver jamais une grande affliction, n’est-ce pas après la perte d’un tel homme ? » XI.10. À la mort de Ien Iuen, les disciples de Confucius voulurent faire de grandes funérailles. Le Maître dit : « Cela ne convient pas. » Les disciples l’enterrèrent néanmoins en grande pompe. Le Maître dit : « Houei me considérait comme son père ; moi je n’ai pu le traiter comme mon fils [c’est-à-dire l’enterrer pauvrement comme mon fils Li]. Ce n’est pas moi qui en suis la cause, mais vous, mes disciples. » XI.11. Tzeu lou interrogea Confucius sur la manière d’honorer les esprits. Le Maître répondit : « Celui qui ne sait pas remplir ses devoirs envers les hommes, comment saura-t-il honorer les esprits ? » Tzeu lou reprit : « Permettez-moi de vous interroger sur la mort. » Le Maître répondit : « Celui qui ne sait pas ce qu’est la vie, comment saura-t-il ce qu’est la mort ? » Maître Tch’eng dit : « Celui qui sait ce qu’est la vie, sait ce qu’est la mort. Celui qui remplit parfaitement ses devoirs envers autrui, remplit parfaitement ses devoirs envers les esprits. » XI.12. Un jour Min tzeu se tenait auprès de Confucius avec un air ferme et digne, Tzeu lou, avec l’air d’un homme brave et audacieux, Jen Iou et Tzeu koung, avec un air affable. Le Maître était content. « Un homme comme Iou dit-il, ne peut mourir de mort naturelle. » XI.13. Les ministres de la principauté de Lou voulaient reconstruire à neuf le magasin appelé Tch’ang fou. Min Tzeu k’ien dit : « Si l’on réparait l’ancien bâtiment, ne serait-ce pas bien ? Est-il nécessaire d’élever une nouvelle construction ? » Le Maître dit : « Cet homme ne parle pas à la légère ; quand il parle, il parle juste. » XI.14. Le Maître dit : « Pourquoi la cithare de Iou est-elle chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, conçurent du mépris pour Tzeu lou. Le Maître leur dit : « Iou est déjà monté à la salle ; mais il n’a pas encore pénétré dans la chambre. » Tzeu lou était d’un caractère raide et impétueux. Les sons de sa cithare imitaient les cris que poussent les habitants des contrées septentrionales au milieu des combats et des massacres. Le Maître l’en reprit, en disant : « Dans mon école, le milieu juste et l’harmonie forment la base de l’enseignement. La cithare de Iou manque tout à fait d’harmonie. Pourquoi se fait-elle entendre chez moi ? » Les disciples de Confucius, ayant entendu ces paroles, ne témoignèrent plus aucune estime à Tzeu lou. Le Maître, pour les tirer d’erreur, leur dit : « Tzeu lou, dans l’étude, a déjà atteint une région pure, spacieuse, élevée, lumineuse ; seulement, il n’a pas encore pénétré profondément dans les endroits les plus retirés et les plus secrets. Parce qu’il lui manque encore une chose, on ne doit pas le mépriser. » XI.15. Tzeu koung demanda lequel des deux était le plus sage, de Cheu ou de Chang. Le Maître répondit : « Cheu va au-delà des limites ; Chang reste en deçà. » Tzeu koung reprit : « D’après cela, Cheu l’emporte-t-il sur Chang ? » Le Maître répondit : « Dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà. » XI.16. Ki était devenu plus riche que ne l’avait été Tcheou koung. Cependant, K’iou levait pour lui des taxes, et augmentait encore son opulence. Le Maître dit : « Jen Iou n’est plus mon disciple. Mes amis, battez le tambour et attaquez-le, vous ferez bien. » XI.17. Confucius dit : « Tch’ai est stupide, Chenn peu perspicace, Cheu plus soucieux de paraître ; Iou est brutal¹. » XI.18. Le Maître dit : « Houei avait presque atteint la plus haute perfection. Il était ordinairement dans l’indigence. Seu n’accepte pas son sort ; il amasse des richesses ; mais il est judicieux. » XI.19. Tzeu tchang interrogea Confucius sur la Voie de l’homme excellent. Le Maître répondit : « Il ne marche pas sur les traces des Anciens ; il n’entrera pas dans la chambre intérieure. » XI.20. Le Maître dit : « Il est vrai qu’il parle avec sérieux. Mais est-il vraiment un homme honorable, ou n’en a-t-il que l’apparence ? » XI.21. Tzeu lou dit à Confucius : « Dois-je mettre en pratique immédiatement ce que je viens d’apprendre ? » Le Maître répondit : « Tu as encore ton père et des frères plus âgés que toi. Conviendrait-il de mettre aussitôt à exécution tout ce que tu apprends d’utile ? » Jen Iou demanda aussi s’il devait mettre en pratique sans retard tout ce qu’il apprenait. Le Maître répondit : « Fais-le tout de suite. » Koung si Houa dit : « Iou a demandé s’il devait mettre aussitôt à exécution tout ce qu’il apprenait d’utile à faire. Vous lui avez répondu qu’il avait encore son père et des frères plus âgés que lui. K’iou a adressé la même question dans les mêmes termes. Vous avez répondu qu’il devait mettre en pratique sur-le-champ tout ce qu’il apprenait. Quant à moi, je suis perplexe ; j’ose vous prier de me l’expliquer. » Confucius dit : « K’iou n’ose pas avancer ; je l’ai poussé. Iou a autant d’ardeur et de hardiesse que deux ; je l’ai freiné. » XI.22. Le Maître avait couru un grand danger dans le bourg de K’ouang. Ien Iuen était resté en arrière. Confucius lui dit : « Je te croyais mort. » Ien Iuen répondit : « Vous, vivant, comment me serais-je permis de m’exposer à la mort ? » XI.23. Ki Tzeu jen demanda à Confucius si Tzeu lou et Jen Iou avaient les talents nécessaires pour être de grands ministres. Le Maître répondit : « Je pensais que vous alliez me parler d’hommes extraordinaires, et vous me parlez de Iou et de K’iou. Un grand ministre est celui qui sert son prince selon la Voie juste, et qui se retire dès qu’il ne peut plus le faire. Iou et K’iou feraient des ministres ordinaires. » Ki Tzeu jen ajouta : « Seraient-ils obéissants ? » Confucius répondit : « Leur obéissance n’irait pas jusqu’à tremper dans un parricide ou un régicide. » Ki Tzeu jen était fils de Ki P’ing tzeu et frère puîné de Ki Houan tzeu. Il croyait que sa famille avait beaucoup gagné en attirant à son service Tzeu fou et Jen fou. Ki Houan tzeu était le chef de la famille Ki. (Voir chap. III, 1, 2 et 6.) XI.24. Tzeu lou avait nommé Tzeu kao gouverneur de la ville de Pi. Le Maître dit : « C’est faire grand tort à ce jeune homme et à son père¹. » Tzeu lou répondit : « Il est chargé de diriger le peuple et les officiers, d’honorer les esprits qui président à la terre et aux moissons. Pour qu’il soit censé être instruit, est-il nécessaire qu’il étudie les livres ? » Le Maître répliqua : « Je hais les beaux parleurs. » 1. Tzeu kao avait beaucoup de talent, mais il n’avait pas encore étudié. XI.25. Le Maître dit à Tzeu lou, à Tseng Si, à Jen Iou et Koung si Houa, qui étaient assis à ses cotés : « Parlez-moi : franchement, sans considérer que je suis un peu plus âgé que vous. Laissés dans la vie privée, vous vous dites : “Les hommes ne reconnaissent pas mes mérites”. Si les hommes les reconnaissaient, que feriez-vous ? » Tseu lou se hâta de répondre : « Supposons qu’une principauté, possédant mille chariots de guerre, soit tenue en servitude entre deux principautés voisines très puissantes, que, de plus, elle soit envahie par une armée nombreuse ; qu’ensuite les grains et les légumes viennent à lui manquer ; si j’étais chargé de la gouverner, en trois ans, je pourrais inspirer du courage au peuple ; et leur faire connaître l’orientation à prendre. » Le Maître sourit. « Et toi, K’iou, dit-il, que ferais-tu ? » Jen Iou répondit : « Si j’avais à gouverner un petit pays de soixante a soixante-dix stades, ou de cinquante à soixante, en trois ans, je pourrais mettre le peuple dans l’aisance. Pour ce qui concerne les rites et la musique, j’attendrais la venue d’un homme honorable. » Confucius dit : « Toi, Tch’eu, que ferais-tu ? » Koung si Houa répondit : « Je ne dis pas que j’en sois capable, mais je désirerais l’apprendre. Je désirerais, portant la tunique noirâtre et le bonnet noir, remplir l’office de petit aide dans les cérémonies en l’honneur des ancêtres, et, dans les réunions des vassaux. » Confucius dit : « Toi, Tien, que ferais-tu ? » Tseng Si cesse de jouer de la cithare dont les cordes vibrent encore. Il la dépose, se lève, et répond : « Je ne partage pas les aspirations des trois autres disciples. » Le Maître dit : « Quel mal y a-t-il ? Chacun peut exprimer ses intentions. » Tseng Si reprit : « À la fin du printemps, quand les vêtements de la saison sont achevés, aller avec cinq ou six jeunes gens en âge de porter le bonnet viril, avec six ou sept jeunes garçons, me baigner dans la rivière I, respirer l’air frais sur la terrasse des Danses pour la Pluie, puis revenir en chantant des vers, voilà ce que j’aimerais. » Le Maître dit en soupirant : « J’approuve le sentiment de Tien. » Quand les trois autres disciples se furent retirés, Tseng Si, resté seul, dit : « Que faut-il penser de ce qu’ont dit ces trois disciples ? » Le Maître répondit : « Chacun d’eux a exprimé son intention, et voilà tout. » Tseng Si dit : « Pourquoi le Maître a-t-il souri, après avoir entendu Iou ? » Le Maître répondit : « On gouverne un État selon les bienséances. Le langage de Iou n’a pas été modeste. Voilà pourquoi j’ai souri. » Tseng Si dit, : « K’iou n’a-t-il pas aussi parlé du gouvernement d’un État¹ ? » Confucius répondit : « Existe-t-il un territoire de soixante à soixante-dix stades, ou de cinquante à soixante stades qui ne soit pas un État² ? » Tseng Si dit : « Tch’eu n’a-t-il pas aussi parlé du gouvernement d’un État ? » Confucius répondit : « Les offrandes aux ancêtres, les réunions des vassaux, qui concernent-elles, si ce n’est les princes³ ? Si Tch’eu n’est qu’un petit assistant, qui pourra être grand assistant ? » 1. Pourquoi sa réponse ne vous a-t-elle pas fait sourire ? 2. Sans doute, K’iou a parlé d’un Etat, mais pas avec la même suffisance que Tzeu lou. 3. Tch’eu a donc parlé du gouvernement d’un État, mais il l’a fait avec modestie ; car... Chapitre XII XII.1. Ien Iuen ayant interrogé Confucius sur la vertu d’humanité, le Maître répondit : « Se maîtriser soi-même, et revenir aux rites de la courtoisie, c’est cela le sens d’humanité. Si un jour on parvenait à se maîtriser soi-même, et à rétablir les rites, aussitôt le monde entier recouvrerait cette vertu d’humanité. Agir en ce sens, ne dépend-il pas de nous-mêmes et non des autres ? » Ien Iuen dit : « Permettez-moi de vous demander quelle est la méthode à suivre. » Le Maître répondit : « Ne rien regarder, ne rien écouter qui soit contraire aux rites de la courtoisie ; ne rien dire, ne rien faire qui soit contraire aux rites de la courtoisie. » Ien Iuen dit : « Malgré mon manque d’intelligence, permettez-moi de me mettre au service de ces préceptes. » XII.2. Tchoung koung interrogea Confucius sur le sens d’humanité. Le Maître répondit : « En sortant de la maison, sois attentif, comme si tu voyais un hôte distingué ; en commandant au peuple, sois aussi diligent que si tu célébrais un sacrifice solennel ; ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même. Dans la principauté, personne ne sera mécontent de toi ; dans la famille, personne ne se plaindra de toi. » Tchoung koung dit : « Malgré mon manque d’intelligence, permettez-moi de me mettre au service de ces préceptes. » XII.3. Seu ma Gniou ayant interrogé Confucius sur la vertu d’humanité, le Maître répondit : « Il est ardu d’en parler. » Seu ma Gniou dit : « Est-ce donc si difficile de parler de la vertu d’humanité ? » Le Maître répondit : « S’il est difficile de la mettre en pratique, comment ne le serait-il pas d’en parler ? » XII.4. Seu ma Gniou demanda à Confucius ce que c’était qu’un homme honorable. Le Maître répondit : « L’homme honorable est exempt d’inquiétude et de crainte. » Seu ma Gniou dit : « Pour être honorable, suffit-il d’être exempt d’inquiétude et de crainte ? » Le Maître répondit : « Celui qui, examinant son for intérieur, ne reconnaît en lui aucune souffrance, quelle inquiétude, quelle crainte aurait-il ? » XII.5. Seu ma Gniou dit avec chagrin : « Les autres hommes ont tous des frères ; je suis le seul qui n’en aie plus. » Tzeu hia répondit : « j’ai entendu dire que la vie et la mort dépendent du destin, que les richesses et les honneurs dépendent du Ciel. L’homme honorable veille sans cesse sur sa propre conduite ; il est respectueux et civilisé. Entre les quatre mers, tous les hommes sont ses frères. L’homme honorable a-t-il lieu de s’affliger de n’avoir plus de frères ? » Seu ma Gniou était de la principauté de Soung. Voyant son second frère Hiang T’ouei exciter une révolte contre le prince de Soung, et ses autres frères Tzeu k’i et Tzeu kiu prendre part à ce crime, il éprouvait une grande affliction, et disait : « Les autres hommes ont tous des frères ; je suis le seul qui n’en aie plus. » XII.6. Tzeu tchang demanda en quoi consiste la lucidité. Le Maître répondit : « Ne pas se laisser imprégner par les calomnies, ni se laisser meurtrir par les accusations ; cela peut s’appeler lucidité. Ne pas se laisser imprégner par les calomnies, ni se laisser meurtrir par les accusations, c’est la lucidité d’un homme qui voit loin. » XII.7. Tzeu koung interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Le Maître répondit : « Celui qui gouverne doit avoir soin que les vivres ne manquent pas, que les forces militaires soient suffisantes, que le peuple lui donne sa confiance. » Tzeu koung dit : « S’il était absolument nécessaire de négliger une de ces trois choses, laquelle conviendrait-il de négliger ? – Les forces militaires », répondit Confucius. « Et s’il était absolument nécessaire d’en négliger encore une seconde, dit Tzeu koung, quelle serait-elle ? – Les vivres, répondit Confucius, car de tout temps les hommes ont été sujets à la mort, mais si le peuple n’a pas confiance en ceux qui le gouvernent, c’en est fait de lui. » XII.8. Ki Tzeu tch’eng¹ dit : « L’homme honorable l’est par nature. Qu’a-t-il à faire de la culture ? » Tzeu koung répondit : « C’est bien dommage ! Vous parlez ordinairement, Seigneur, en homme honorable. Un quadrige ne saurait aller aussi vite que votre langue². Culture et nature sont indissociables l’une de l’autre. Une peau de tigre ou de léopard ne se distingue pas d’une peau de chien ou de brebis, quand le poil est raclé³. » 1. Grand préfet de la principauté de Wei. 2. Et faire rentrer une parole qui a été dite sans avoir été assez pesée. 3. Enlevez ce qui fait l’ornement extérieur de la personne ; l’homme honorable ne se distinguera plus de l’homme de peu. XII.9. Ngai, prince de Lou, dit à Iou Jo : « Cette année les récoltes ont manqué ; et je n’ai pas assez pour faire face aux besoins ; que faut-il faire ? » Iou Jo répondit : « Pourquoi ne percevez-vous pas la dixième partie des produits de la terre ? » Le prince dit : « Les deux dixièmes ne me suffisent pas. Comment puis-je n’exiger qu’un dixième ? » Iou Jo répliqua : « Si le peuple ne manque de rien, comment le prince serait-il le seul dans le besoin ? Si le peuple est dans le besoin, comment le prince serait-il le seul à ne manquer de rien ? » XII.10. Tzeu tchang demanda à Confucius ce qu’il fallait faire pour magnifier la Vertu et pour reconnaître l’égarement. Le Maître répondit : « Magnifier la Vertu, c’est s’appliquer principalement à garder la fidélité et la sincérité, et observer la justice. On souhaite la vie à ceux que l’on aime et la mort à ceux que l’on hait. Mais souhaiter tour à tour la vie et la mort, c’est de l’égarement. » XII.11. King, prince de Ts’i, interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Confucius répondit : « Que le prince soit prince ; le sujet, sujet ; le père, père ; le fils, fils. – Très bien, dit le prince. En effet, si le prince n’est point prince, le sujet point sujet, le père point père, le fils point fils, quand bien même il y aurait du grain, pourrais-je en manger ? » XII.12. Le Maître dit : « Iou¹ est homme à trancher un procès d’un seul mot. » Tzeu lou ne s’endormait pas sur ses promesses. Tzeu lou était loyal, sincère, lucide, résolu. Dès qu’il disait un mot, on se soumettait à sa décision avec confiance. 1. Tzeu lou. XII.13. Le Maître dit : « Instruire un procès, je le puis, tout comme un autre. L’important serait de faire qu’il n’y eût plus de procès. » XII.14. Tzeu tchang interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Le Maître répondit : « Il faut appliquer son esprit aux affaires sans relâche, et les traiter avec loyauté. » XII.15. Le Maître dit : « L’homme honorable développe ce qui est beau chez autrui et non ce qui est laid. L’homme de peu tient une conduite tout opposée. » XII.16. Ki K’ang tzeu interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Confucius répondit : « Gouverner, c’est maintenir dans la voie droite. Si vous-même, Seigneur, maintenez droit, qui osera dévier ? » XII.17. Ki K’ang tzeu était dans l’embarras à cause des voleurs ; il consulta Confucius. Le Maître lui répondit : « Seigneur, si vous n’étiez pas cupide, vous les récompenseriez qu’ils ne voleraient pas. » XII.18. Ki K’ang tzeu, interrogeant Confucius sur la manière de gouverner, lui dit : « Ne ferais-je pas bien de mettre à mort ceux qui contreviennent à la Voie, pour faire place à ceux qui la suivent ? » Confucius répondit : « Pour gouverner le peuple, Seigneur, avez-vous besoin de tuer ? Vous-même tendez vers le bien, et le peuple sera bon. La Vertu du prince est comme le vent ; celle du peuple est comme l’herbe. Au souffle du vent, l’herbe se courbe toujours. » XII.19. Tzeu tchang demanda à Confucius ce que devait faire le gentilhomme pour mériter d’être appelé illustre. Le Maître dit : « Qu’appelles-tu homme illustre ? » Tzeu tchang répondit : « Celui qui a du renom dans son pays et dans son clan. » Le Maître reprit : « Celui-là a du renom, Il n’a pas une gloire véritable. Un homme illustre est droit par nature et épris de justice. Il fait attention aux paroles qu’il entend, et il observe l’air du visage. Il a soin de se mettre au-dessous des autres. Il est illustre dans son pays et dans son clan. Un homme qui a seulement du renom revêt une apparence de vertu, que ses actions démentent. Il se flatte d’être vertueux et s’en tient assuré. Il a du renom dans son pays et dans son clan¹. » 1. La renommée et la gloire semblent être la même chose, et ne le sont pas. Elles diffèrent entre elles comme le vrai du faux. XII.20. Fan Tch’eu, accompagnant Confucius dans une promenade au pied de la terrasse des Danses pour la Pluie lui dit : « Permettez-moi de vous demander comment on peut magnifier la Vertu, corriger ses défauts, reconnaître ses erreurs. » Le Maître répondit : « Quelle excellente question ! Servir d’abord, avant d’en espérer les fruits, n’est-ce pas magnifier la Vertu ? Lutter contre ses propres défauts, et non sur ceux d’autrui, n’est-ce pas le moyen de se corriger ? Dans un moment de colère, mettre en danger sa vie et celle de ses parents, n’est-ce pas de l’égarement ? » XII.21. Fan Tch’eu demanda en quoi consiste la vertu d’humanité. « Elle consiste à aimer les hommes », répondit le Maître. Fan Tch’eu demanda en quoi consiste la connaissance. « Elle consiste à connaître les hommes », répondit Confucius. Fan Tch’eu ne comprenant pas, le Maître dit : « En élevant aux charges les hommes droits, et en écartant les méchants, on peut déterminer les méchants à se corriger. » Fan Tch’eu, s’étant retiré, alla trouver Tzeu hia, et lui dit : « Tout à l’heure, j’ai été voir le Maître, et lui ai demandé en quoi consiste la connaissance. Il m’a répondu : “En élevant aux charges les hommes droits et en écartant les méchants, on peut déterminer les méchants à se corriger.” Que signifient ces paroles ? » Tzeu hia dit : « Ces paroles sont pleines de sens : Quand Chouenn régnait sur le monde, il choisit Kao iao d’entre la multitude et le promut au rang de ministre ; les méchants s’en allèrent bien loin. Quand Tang régnait sur le monde, Il choisit I in d’entre la multitude et le promut au rang de ministre, tous les méchants disparurent. » XII.22. Tseu koung ayant interrogé Confucius sur l’amitié, le Maître dit : « Avertis tes amis avec franchise, et conseille les avec douceur. S’ils n’approuvent pas tes avis, arrête, plutôt que de risquer un affront. » XII.23. Tseng tzeu dit : « L’homme honorable rassemble autour de lui des amis grâce à sa culture, et les amis le renforcent dans la vertu d’humanité. » Chapitre XIII XIII.1. Tzeu lou interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Le Maître répondit : « Donner l’exemple du labeur. » Tzeu lou pria le Maître de lui en dire davantage. Confucius répondit : « Sans relâche. » XIII.2. Tchoung koung était grand intendant du chef de la famille Ki. Il interrogea Confucius sur l’art d’administrer. Le Maître dit : « Mets en avant les subalternes ; pardonne les erreurs légères ; mets en charge des hommes sages et habiles. » Tchoung koung dit : « Comment connaîtrai-je les hommes sages et habiles, afin de leur confier les charges ? » Confucius répondit : « Promeus ceux que tu connais. Quant à ceux que tu ne connais pas, est-ce que d’autres ne te les feront pas connaître ? » XIII.3. Tzeu lou dit : « Si le prince de Wei vous attendait pour régler avec vous les affaires publiques, à quoi donneriez-vous votre premier soin ? – A rendre à chaque chose son vrai nom », répondit le Maître. « Vraiment ? répliqua Tzeu lou. Maître, vous vous égarez loin du but. A quoi bon cette rectification des noms ? » Le Maître répondit : « Que tu es rustre ! Un homme honorable se garde de se prononcer sur ce qu’il ignore. Si les noms ne sont pas ajustés, le langage n’est pas adéquat. Si le langage n’est pas adéquat, les choses ne peuvent être menées à bien. Si les choses ne peuvent être menées à bien, les bienséances et l’harmonie ne s’épanouissent guère. Les bienséances et l’harmonie ne s’épanouissant guère, les supplices et les autres châtiments ne sont pas justes. Les supplices et les autres châtiments n’étant plus justes, le peuple ne sait plus sur quel pied danser. Tout ce que l’homme honorable conçoit, il peut l’énoncer, et l’énonçant il peut le faire. L’homme honorable ne laisse rien à la légère. » K’ouai kouei, héritier présomptif de Ling, prince de Wei, honteux de la conduite déréglée et licencieuse de sa mère Nan tzeu, voulut la tuer. N’ayant pas réussi, il s’enfuit. Le prince Ling voulut nommer Ing son héritier. Ing refusa. A la mort du prince Ling, sa femme Nan tzeu nomma Ing héritier de la principauté. Ing refusa de nouveau. Elle donna la principauté à Tche, fils de K’ouai kouei, afin d’opposer le fils au père. Ainsi, K’ouai kouei, en voulant tuer sa mère, avait encouru la disgrâce de son père ; et Tche, en prenant l’autorité princière, faisait opposition à son père K’ouai kouei. Tous deux étaient comme des hommes qui n’auraient pas eu de père. Evidemment, ils étaient indignes de régner. Si Confucius avait été chargé du gouvernement, il aurait commencé par corriger les appellations (celui-là seul aurait porté le nom de père ou de fils qui en aurait rempli les devoirs). Il aurait fait connaître au chef de l’empire l’origine et tous les détails de cette affaire ; il l’aurait prié d’ordonner à tous les seigneurs de la contrée de reconnaître Ing pour héritier de la principauté. Dès lors, la loi des relations entre les hommes aurait été juste. Les principes célestes auraient été observés, les appellations correctes, le langage adéquat, et les affaires menées à bien. XIII.4. Fan Tch’eu pria Confucius de lui enseigner l’agriculture. Le Maître répondit : « Un vieux laboureur te l’enseignerait mieux que moi. » Fan Tch’eu le pria de lui enseigner l’art de cultiver les jardins potagers. Confucius répondit : « Un vieux jardinier te l’enseignerait mieux que moi. » Comme Fan Tch’eu se retirait, le Maître lui dit : « Que Fan Siu a l’esprit petit ! Si le prince s’attache à l’urbanité et aux convenances, aucun de ses sujets n’osera les négliger. Si le prince s’attache à la justice, aucun de ses sujets n’osera lui refuser l’obéissance. Si le prince s’attache à la sincérité, aucun de ses sujets n’osera agir de mauvaise foi. Les choses étant ainsi, les habitants de toutes les contrées accourront à lui, avec leurs petits enfants sur leurs épaules. Quel besoin a-t-il d’apprendre l’agriculture ? » XIII.5. Le Maître dit : « Supposons qu’un homme ait appris les trois cents odes [du Livre des Odes] ; qu’ensuite, s’il est chargé d’une partie de l’administration, il manque d’habileté ; s’il est envoyé en mission, il soit incapable de répondre par lui-même ; que lui sert toute sa littérature ? » XIII.6. Le Maître dit : « Si le prince personnifie la rectitude, tout se fait sans qu’il commande ; si le prince ne l’incarne pas, il aura beau donner des ordres, il ne sera pas suivi. » XIII.7. Le Maître dit : « Les deux principautés de Lou et de Wei sont sœurs par leur administration [comme par leur origine]. » La principauté de Lou était gouvernée par les descendants de Tcheou koung, et celle de Wei par les descendants de K’ang chou. Les deux dynasties descendaient donc de deux frères. Au temps de Confucius, elles étaient en décadence, et les deux pays étaient également troublés. XIII.8. Le Maître disait que Koung Tzeu king [grand préfet de la principauté] de Wei, était toujours content de l’état de sa maison ; que, quand il commença à posséder quelque chose, il disait : « J’ai amassé un peu », que, quand il eut des ressources suffisantes, Il disait : « Je suis presque au comble de l’opulence », que, quand il fut devenu riche, il disait : « Je suis presque dans la splendeur. » XIII.9. Le Maître alla dans la principauté de Wei avec Jen Iou, qui conduisait son char. Le Maître dit : « Que les habitants sont nombreux ! – Maintenant qu’ils sont nombreux, dit Jen Iou, que faut-il faire pour eux ? » Le Maître répondit : « Les rendre riches. » Jen Iou reprit : « Quand ils seront devenus riches, que faudra-t-il faire de plus pour eux ? – Les instruire », répondit Confucius. XIII.10. Le Maître dit : « Si un prince m’employait, au bout d’un an, les choses prendraient tournure ; au bout de trois ans, elles seraient parfaites. » , XIII.11. Le Maître dit : « Si des princes vertueux se succédaient sur le trône durant cent ans, a dit un poète, ils vaincraient les scélérats, et élimineraient la peine de mort. Que ces paroles sont véritables ! » XIII.12. Le Maître dit : « Même s’il se présentait un roi digne de ce nom, il faudrait attendre une génération pour voir fleurir la vertu d’humanité. » XIII.13. Le Maître dit : « Si un homme sait se gouverner lui-même, quelle difficulté aura-t-il à gouverner l’État ? Mais celui qui ne sait pas se gouverner lui-même, comment pourra-t-il gouverner les autres ? » XIII.14. Jen Iou revenant du palais, le Maître lui dit : « Pourquoi reviens-tu si tard ? » Jen Iou répondit : « Les affaires publiques m’ont retenu. » Le Maître répliqua : « Tu as été retenu par les affaires particulières de ce Ki suenn¹. S’il y avait eu des affaires publiques, quoique je ne sois plus en charge, j’aurais été appelé à la délibération. » 1. Qui, simple grand préfet, gouverne en maître la principauté de Lou. XIII.15. Ting, prince de Lou, demanda à Confucius s’il existait un adage qui puisse faire prospérer un pays. Confucius répondit : « Un adage ne peut avoir une telle portée. Il est un dicton : “Il est malaisé d’être souverain, il n’est pas facile d’être ministre.” Si le prince comprenait bien la difficulté de régner, ne serait-il pas sur le point de faire prospérer le pays par ce seul adage ? » Le prince Ting dit : « Existe-t-il un adage susceptible d’entraîner la ruine du pays ? » Confucius répondit : « Un adage ne peut avoir une telle portée. Il est un dicton : “Je ne trouve pas d’agrément dans l’exercice du pouvoir ; si ce n’est que, quand je parle, personne ne me contredit.” Si le prince parle bien, et que personne ne le contredise, ne sera-ce pas bien ? Mais s’il parle mal, et que personne ne le contredise, n’est-il pas sur le point, par ce seul adage, de mener le pays à sa perte ? » XIII.16. Le prince de Che interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Le Maître répondit : « Si les proches sont contents, ceux qui sont loin viennent d’eux-mêmes. » XIII.17. Tzeu hia, étant préfet de Kiu fou, interrogea Confucius sur l’art de gouverner. Le Maître dit : « Ne te hâte pas trop ; ne recherche pas les petits avantages. Qui se hâte n’atteint pas loin ; qui poursuit de petits avantages néglige les grandes choses. » XIII.18. Le prince de Che dit à Confucius : « Dans mon pays il y a un exemple de droiture : le père ayant volé une brebis, son fils rendit témoignage contre lui. » Confucius répondit : « Dans mon pays, les hommes droits agissent autrement. Le père protège son fils, et le fils son père. Telle est la droiture dans mon pays. » XIII.19. Fan Tch’eu interrogea Confucius sur le sens d’humanité. Le Maître répondit : « À la maison, demeure courtois ; dans le maniement des affaires, sois diligent ; dans les relations avec autrui, sois loyal. Fusses-tu au milieu des barbares de l’Est et du Nord, tu ne saurais y déroger. » XIII.20. Tzeu koung demanda ce qu’il fallait faire pour mériter d’être appelé gentilhomme. Le Maître répondit : « Celui-là mérite d’être appelé gentilhomme qui dans sa conduite privée a le sens de l’honneur et, dans les missions qui lui sont confiées en pays étrangers, ne déshonore pas le prince qui l’a envoyé. » Tzeu koung dit : « Permettez-moi de vous demander quel est celui qui vient immédiatement après le gentilhomme. – C’est, répondit Confucius, celui dont la piété filiale est attestée par tous les membres de la famille, et dont le respect pour les aînés est loué par tous les habitants du bourg et tous les voisins. » Tzeu koung dit : « Permettez-moi de vous demander quel est celui qui vient au troisième rang. » Confucius répondit : « Un homme fidèle à sa parole, et qui mène à bien ses actions. Même s’il fait montre de l’opiniâtreté propre aux gens de peu, il peut, cependant, être placé au troisième rang. » Tzeu koung dit : « Que faut-il penser de ceux qui administrent à présent les affaires publiques ? » Le Maître répondit : « Hélas ! Du menu fretin qui ne mérite même pas d’être compté ! » XIII.21. Le Maître dit : « Comme je ne trouve pas de disciples capables de se tenir constamment dans le milieu juste, je cherche des hommes qui sont impétueux, ou des hommes qui ont l’amour du devoir. Les premiers sont entreprenants. Les seconds s’abstiennent de [mal] faire. » XIII.22. Le Maître dit : « Les habitants du Midi disent qu’un homme inconstant ne peut pas même devenir habile chaman ou bon médecin. Cet adage est très vrai. [On lit dans le Livre des Mutations] : “Celui qui ne persévère pas durablement dans la Vertu subira la honte.” » Le Maître dit : « On ne réfléchit pas sur ces paroles, et de là vient tout le mal. » XIII.23. Le Maître dit : « L’homme honorable cultive l’harmonie et non le conformisme. L’homme de peu cultive le conformisme et non l’harmonie. » XIII.24. Tzeu koung demanda ce qu’il fallait penser d’un homme qui est aimé de tous les habitants de son pays. Le Maître répondit : « Cela ne prouve rien encore. » Tzeu koung reprit : « Que faut-il penser d’un homme en butte à la haine de tous les habitants de son pays ? » Le Maître répondit : « Cela ne prouve rien encore. Il vaudrait mieux qu’il soit aimé dans son pays de tous les hommes bons, et haï de tous les hommes mauvais. » XIII.25, Le Maître dit : « Il est aisé de servir l’homme honorable, mais difficile de lui plaire. Si l’on cherche à gagner ses bonnes grâces par une voie peu louable, on n’y réussira pas. Pour ce qui est du service qu’il demande, il considère les aptitudes. Il est difficile de servir l’homme de peu, et facile de lui plaire. Si l’on cherche à lui plaire même par des voies peu louables, on lui plaira. Mais, dans ceux qui sont à son service, il exige la perfection. » XIII.26. Le Maître dit : « L’homme honorable en impose, sans orgueil. L’homme de peu est orgueilleux, mais n’en impose pas. » XIII.27. Le Maître dit : « Fermeté, résolution, simplicité, réserve, touchent à la vertu d’humanité. » XIII.28. Tzeu lou pria Confucius de lui dire ce que doit être un gentilhomme. Le Maître répondit : « Celui qui est exigeant, affable et prévenant mérite le nom de gentilhomme. Il est exigeant et affable envers ses amis ; il est prévenant envers ses frères. » XIII.29. Le Maître dit : « Si un homme honorable instruisait le peuple pendant sept ans, on pourrait ensuite en tirer des soldats pour la guerre. » XIII.30. Confucius dit : « Conduire le peuple à la guerre, avant de l’avoir instruit, c’est le mener à sa perte. » Chapitre XIV XIV.1. Iuen Seu pria Confucius de lui dire de quoi l’on devait avoir honte. Le Maître répondit : « On peut accepter un salaire dans un pays qui suit la Voie ; mais on doit en avoir honte dans un pays qui s’en écarte. » XIV.2. Iuen Seu dit : « Celui qui ne marche pas dans la rivalité, la vantardise, la rancune et la convoitise, doit-il être considéré comme pleinement humain ? » Le Maître répondit : « Il pratique le plus difficile. Est-ce là être pleinement humain ? Je ne sais. » XIV.3. Le Maître dit : « Un gentilhomme qui ne recherche que son bien-être n’est pas digne de ce nom. » XIV.4. Le Maître dit : « Dans un pays qui suit la Voie, parlez franchement et agissez ouvertement¹ ; s’il ne la suit pas, agissez ouvertement, mais modérez votre langage. » 1. Même au risque de vous attirer des inimitiés. XIV.5. Le Maître dit : « Qui possède la Vertu ne peut qu’avoir de l’éloquence ; qui possède l’éloquence n’est pas nécessairement doué de Vertu. Qui possède la plénitude humaine ne peut être que courageux ; mais qui est courageux n’est pas nécessairement pleinement humain. » XIV.6. Nan Koung kouo dit à Confucius : « I était un archer très habile ; Ngao poussait à lui seul un navire sur la terre ferme. Tous deux¹ ont péri de mort violente. Iu et Heou Tsi ont cultivé la terre de leurs propres mains ; cependant², ils ont obtenu le monde. » Le Maître ne répondit pas ; mais, lorsque Nan Koung kouo se fut retiré, il dit de lui : « Voilà un homme honorable ; il met la Vertu au-dessus de tout. » Chouenn légua l’empire à Iu. Les descendants de Heou Tsi l’obtinrent à leur tour en la personne de Ou Wang, prince de Tcheou. 1. Malgré leur force et leur habileté. 2. Grâce à leur vertu. XIV.7. Le Maître dit : « On trouve des hommes honorables qui sont dépourvus de vertu d’humanité ; on n’a jamais vu un homme de peu qui en fût pourvu. » XIV.8. Le Maître dit : « Peut-on ne pas être exigeant envers ceux que l’on aime ? Peut-on ne pas conseiller celui envers lequel on est loyal ? » XIV.9. Le Maître dit : « Quand il fallait écrire une lettre au nom du prince, Pi Chenn en composait le brouillon ; Cheu chou en examinait avec soin le contenu ; Tzeu iu, qui présidait à la réception des hôtes, corrigeait et polissait le style ; Tzeu tch’an de Toung li lui donnait une tournure élégante. » Ces quatre hommes étaient grands préfets dans la principauté de Tcheng. Quand le prince de Tcheng avait des lettres à écrire, elles passaient toutes successivement par les mains de ces quatre sages, qui les méditaient et les examinaient avec le plus grand soin, chacun d’eux déployant son talent particulier. Aussi, dans les réponses envoyées aux princes, on trouvait rarement quelque chose à reprendre. XIV.10. Quelqu’un ayant demandé à Confucius ce qu’il pensait de Tzeu tch’an, le Maître répondit : « C’est un homme bienfaisant. » Le même lui ayant demandé ce qu’il pensait de Tzeu si, il dit : « Oh ! celui-là ! celui-là ! » Le même lui ayant demandé ce qu’il pensait de Kouan tchoung, il répondit : « C’était un homme si vertueux que, le prince de Ts’i lui ayant donné la ville de P’ien qui comptait trois cents familles, le chef de la famille Pe, dépouillé de ce domaine et réduit à se contenter d’une nourriture grossière, n’eut jamais un mot d’indignation contre lui. » Tzeu si, fils du prince de Tch’ou, s’appelait Chenn. Il refusa la dignité de prince de Tch’ou, la fit donner au prince Tchao, et réforma l’administration publique. Il fut un sage et habile grand préfet. Mais il ne sut pas faire supprimer le titre de roi, Wang, que le prince de Tch’ou s’était arrogé. Le prince Tchao voulut mettre en charge Confucius. Tzeu si l’en détourna et l’en empêcha. XIV.11. Le Maître dit : « Il est plus difficile de se défendre de l’amertume dans la pauvreté que de l’orgueil dans l’opulence. » XIV.12. Le Maître dit : « Meng koung Tch’o¹ excellerait dans la charge d’intendant de la maison de Tchao ou de Wei ; il ne serait pas capable de remplir la charge de grand préfet dans la principauté de Teng ou de Sie. » 1. Grand préfet de la principauté de Lou. XIV.13. Tzeu lou pria Confucius de lui dire ce qu’est un homme accompli. Le Maître répondit : « Celui qui aurait la prudence de Tsang Ou tchoung, l’intégrité de Koung tch’o, le courage de Tchouang tzeu, [préfet] de Pien, l’habileté de Jen K’iou, et qui de plus cultiverait les rites et la musique, pourrait être regardé comme un homme accompli. » Confucius ajouta : « À présent, pour être un homme accompli, est-il nécessaire de réunir toutes ces qualités ? Celui qui, en présence d’un profit à retirer, se rappelle la justice ; qui, en face du danger, risque sa vie, qui, même après de longues années, n oublie pas ses engagements ; celui-là peut aussi être considéré comme un homme accompli. » XIV.14. Le Maître, parlant de Koung chou Wenn tseu¹ à Koung ming Kia², lui dit : « Est-il vrai que votre maître ne parle pas, ne rit pas et n’accepte rien ? » Koung ming Kia répondit : « Ceux qui lui ont fait cette réputation ont exagéré. Mon maître parle, quand il est temps de parler, et ses paroles ne fatiguent personne. Il rit quand il est temps de se réjouir, et son rire ne déplait a personne. Il accepte, quand la justice le permet, et personne n’y trouve à redire. » Le Maître reprit : « Est-ce vrai ? Cela peut-il être vrai ? » 1. Grand préfet de la principauté de Wei. 2. Qui était de la même principauté. XIV.15. Le Maître dit : « Tsang Ou tchoung, maître du pays de Fang, a demandé au prince de Lou de lui constituer un héritier et un successeur de sa propre famille. Il a beau dire qu’il n’a pas fait violence à son prince ; je n’ajoute pas foi à son affirmation. » Tsang Ou tchoung, nommé Ho, était grand préfet dans la principauté de Lou Fang, domaine ou fief qui avait été constitué par le prince de Lou et donne à Ou tchoung. Ou tchoung, ayant offensé le prince de Lou, se réfugia dans la principauté de Tchou. Mais après, il revint de Tchou à Fang et députa au prince de Lou des envoyés pour lui présenter d’humbles excuses, le prier de lui constituer un successeur de sa propre famille et lui promettre de se retirer ensuite. En même temps il laissait voir que, s’il n’obtenait pas sa demande, redevenu possesseur de son fief il se mettrait en révolte. C’était faire violence à son prince. XIV.16. Le Maître dit : « Wenn, prince de Tsin, était fourbe et manquait de droiture ; Houan, prince de Ts’i, était plein de droiture et sans duplicité. » XIV.17. Tzeu lou dit : « Houan, prince de Ts’i, tua le prince Kiou¹. Chao Hou ne voulut pas survivre au prince Kiou². Kouan Tchoung ne se donna pas la mort. Il me semble que sa vertu d’humanité n’a pas été parfaite. » Le Maître répondit : « Le prince Houan rassembla neuf fois tous les princes feudataires, sans employer ni armes ni chariots de guerre ; ce fut l’œuvre de Kouan Tchoung. Quel autre fut aussi pleinement humain que lui ? » 1. Son frère puîné qui lui avait disputé la principauté. Parmi les partisans de Kiou étaient Chao Hou et Kouan Tchoung. 2. Il s’étrangla. XIV.18. Tzeu koung dit : « Kouan Tchoung n’a pas été parfait, ce semble. Le prince Houan ayant tué le prince Kiou, Kouan Tchoung n’a pas eu le courage de se donner la mort ; de plus, il a servi le prince Houan. » Le Maître répondit : « Kouan Tchoung aida le prince Houan à établir son autorité sur tous les princes. Il a réformé le gouvernement de tout l’empire, et jusqu’à présent le peuple jouit de ses bienfaits. Sans Kouan Tchoung, nous aurions les cheveux épars et le bord de la tunique fixé au côté gauche¹. Devait-il montrer sa fidélité comme un homme de peu, s’étrangler lui-même dans un fossé et se dérober à la connaissance de la postérité ? » 1. Comme les barbares, dont nous imiterions les mœurs et les usages. XIV.19. Koung chou Wenn fit élever son intendant, Ch’ouan, à la charge de ministre en même temps qu’il le fut lui-même [par le prince de Wei]¹. Le Maître l’ayant appris, dit : « Koung chou mérite bien son surnom de Wenn. “le Civilisé”. » 1. Comme s’ils avaient été de même rang, le maître le voulant ainsi, afin d’honorer la sagesse de son intendant XIV.20. Le Maître ayant dit que Ling, prince de Wei, n’était pas dans la [bonne] Voie, Ki K’ang tzeu demanda comment il n’avait pas encore causé la perte de son pays. Confucius répondit : « Tchoung chou Iu est chargé de recevoir les hôtes et les étrangers ; T’ouo dirige les rites et prend la parole dans le temple des ancêtres ; Wang suenn Kia s’occupe de l’armée. Comment causerait-il la perte de son pays ? » XIV.21. Le Maître dit : « Celui qui ne craint pas de promettre de grandes choses a de la peine à les exécuter. » XIV.22. Tch’enn Tch’eng tzeu avait mis à mort le prince Kien. Confucius, après s’être purifié, alla au palais informer Ngai, prince de Lou. « Tch’enn Heng, dit-il, a tué son prince ; je vous prie de le faire châtier. » Le prince répondit : « Adressez-vous aux trois grands seigneurs. » Confucius se dit en lui-même : « Parce que j’ai encore rang parmi les grands préfets, je n’aurais pas osé me dispenser de l’avertir. Le prince me répond de m’adresser à ces trois seigneurs ! » Confucius alla faire son rapport aux trois grands seigneurs, qui rejetèrent sa demande. Il leur dit : « Parce que j’ai encore rang parmi les grands préfets, je n’aurais pas osé ne pas vous avertir. » Trois ministres, chefs de trois grandes familles, s’étaient arrogé tout le pouvoir et gouvernaient en maîtres la principauté de Lou. Le prince n’était pas libre de décider par lui-même. Il répondit à Confucius : « Vous pouvez vous adresser à ces trois grands seigneurs. » C’étaient les chefs des trois grandes familles Meng suenn, Chou suenn et Ki suenn. XIV.23. Tzeu lou demanda comment servir son prince. Le Maître répondit : « Ne le trompe jamais, quitte à le contrarier. » XIV.24. Le Maître dit : « Le sage tend vers le haut ; l’homme de peu tend vers le bas. » XIV.25. Le Maître dit : « Anciennement, on s’appliquait à l’étude pour soi-même ; à présent, on s’y livre pour [acquérir l’estime] des autres. » XIV.26. K’iu Pe iu envoya saluer Confucius. Le Maître invita le messager à s’asseoir¹ et lui demanda à quoi son maître s’appliquait. « Mon maître, répondit-il, désire diminuer le nombre de ses fautes, et il n’y parvient pas. » Quand l’envoyé se fut retiré, le Maître dit : « Quel messager ! Quel messager ! » K’iu Pe iu, nommé Iuen, était grand préfet dans la principauté de Wei. Confucius avait reçu l’hospitalité dans sa maison, Lorsqu’il fut de retour dans le pays de Lou, Pe iu lui envoya un messager. Pe iu s’examinait lui-même et travaillait à soumettre ses passions, comme s’il craignait sans cesse de ne pouvoir y parvenir. On peut dire que l’envoyé connaissait à fond le cœur de cet homme honorable, et qu’il remplit bien son mandat. Aussi Confucius dit deux fois : « Quel messager ! » pour marquer son estime. 1. Par déférence pour K’iu Pe iu. XIV.27. Le Maître dit : « Ne vous mêlez pas des affaires publiques dont vous n’avez pas la charge¹. » XIV.28. Tseng tzeu dit : « [On lit dans le Livre des Mutations] : L’homme honorable, même en pensée, ne déroge pas de son rang. » XIV.29. Le Maître dit : « L’homme honorable aurait honte de laisser ses paroles outrepasser ses actions. » XIV.30. Le Maître dit : « La Voie de l’homme honorable est triple – que je ne peux quant à moi réaliser : la plénitude humaine sans obsession ; la connaissance sans scepticisme ; le courage sans peur. » Tzeu koung dit : « Mais vous parlez de vous, Maître. » XIV.31. Tzeu koung s’occupait à juger les autres. Le Maître dit : « Seu¹ est donc déjà un grand sage ! Moi, je n’ai pas le temps². » 1. Tzeu koung. 2. De juger les autres ; je m’applique tout entier à me juger et à me corriger moi-même. XIV.32. Le Maître dit : « Ne t’afflige pas d’être méconnu des hommes, mais plutôt d’être incompétent. » XIV.33. Le Maître dit : « Celui-là n’est-il pas vraiment sage, qui ne présume pas d’avance que les hommes ou chercheront à le tromper ou seront en défiance contre lui, mais qui cependant en a la prescience ? » XIV.34. Wei cheng Meou dit à Confucius : « Eh ! K’iou ! pourquoi vas-tu de-ci, de-là ? Est-ce pour faire le beau parleur ? » Confucius répondit : « Je n’ai aucune prétention d’éloquence, mais je déteste l’entêtement¹. » 1. Des souverains qui ne veulent pas réformer leurs conceptions de l’État. XIV.35. Le Maître dit : « Le cheval Ki¹ était estimé, non pas tant pour sa force physique que pour sa force de caractère. » XIV.36. Quelqu’un dit : « Que faut-il penser de celui qui répond à l’inimitié par la Vertu ? » Le Maître répondit ; « Que rendrez-vous pour la Vertu ? Répondez à l’inimitié par la rectitude, et à la Vertu par la Vertu. » XIV.37. Le Maître dit : « Personne ne me connaît. » Tzeu koung dit : « Maître, pourquoi dites-vous que personne ne vous connaît ? » Le Maître reprit : « Je ne me plains pas du Ciel et n’accuse pas les hommes, En étudiant ce qui est en bas, je pénètre les hauteurs. Celui qui me connaît n’est-ce pas le Ciel¹ ? » 1. Les hommes n’estiment pas une vertu qui croît peu à peu et ne cherche pas à briller. XIV.38. Koung pe Leao avait dénoncé Tzeu lou auprès de Ki suenn. Tzeu fou King pe en informa Confucius et lui dit : « Ki suenn a conçu des soupçons contre Tzeu lou par suite des accusations de Koung pe Leao. Je suis assez puissant pour obtenir que le cadavre de ce dernier soit exposé sur la place publique. » Le Maître répondit : « Que 1’on suive la Voie c’est le destin. Qu’on la néglige, c’est le destin. Que peut faire Koung pe Leao contre le destin ? » XIV.39. Le Maître dit : « Le sage évite le monde, puis évite certaines contrées, puis certaines attitudes, enfin certaines paroles. » XIV.40. Le Maître dit : « De nos jours, sept sages se sont retirés dans la vie privée¹. » 1. On ne connaît pas leurs noms. XIV.41. Tzeu lou passa une nuit à la Porte de Pierre. Le gardien de la porte lui dit : « D’où venez-vous ? – De l’école de Confucius », répondit Tzeu lou. « C’est, reprit le gardien, un homme qui s’applique à faire une chose qu’il sait être impossible¹. » 1. Réformer les mœurs. XIV.42. Le Maître, dans la principauté de Wei, jouait d’un instrument de musique composé de pierres sonores¹. Un homme venant à passer devant sa porte, avec une corbeille sur les épaules, dit : « Que de cœur dans cette musique ! » Peu après il ajouta : « Fi donc ! ce martèlement qui persiste ! Il suffit ! puisque personne ne vous entend. [Le Livre des Odes dit²] : “Si le gué est profond, traverse le tout habillé ; s’il ne l’est pas, retrousse ton vêtement³”. » Le Maître dit : « En effet, ce serait mettre fin à mes difficultés. » 1. Exprimant par des sons plaintifs la douleur que lui causait l’état malheureux de la société. 3. Le sage tantôt demeure caché, tantôt se montre, selon les circonstances. XIV.43. Tzeu tchang dit : « Le Livre des Documents rapporte que l’empereur Kao tsoung se retira dans une cabane¹ où il demeura sans parler durant trois ans. Que signifie cette cérémonie ? » Le Maître répondit : « Qu’est-il besoin de citer Kao tsoung ? Tous les Anciens faisaient la même chose. Quand un souverain mourait, les officiers remplissaient leurs fonctions sous la direction du Premier ministre pendant trois ans. » La cabane où l’empereur passait les trois années de deuil s’appelait leang in, parce qu’elle était tournée au nord et ne recevait pas les rayons du soleil. 1. À la mort de son père. XIV.44. Le Maître dit : « Si le prince aime à garder l’ordre fixé par les lois et les usages, le peuple est facile à diriger. » XIV.45. Tzeu lou demanda ce qu’est un homme honorable. Le Maître répondit : « Un homme qui se perfectionne en veillant attentivement sur lui-même. – Cela suffit-il ? » reprit Tzeu lou. Confucius répondit : « Il se perfectionne lui-même en vue d’apporter la paix à autrui. – Est-ce tout ? » demanda Tzeu lou. Confucius dit : « Il se perfectionne lui-même en vue d’apporter la paix au peuple. Se perfectionner soi-même, en vue d’apporter la paix au peuple, c’est en cela que Iao et Chouenn ont eux-mêmes souffert. » XIV.46. Iuen Jang¹ attendait Confucius en se tenant accroupi. Le Maître lui dit : « Quand vous étiez jeune, vous ne respectiez pas ceux qui étaient plus âgés que vous. Devenu grand, vous n’avez rien fait de louable. Devenu vieux, vous ne mourez pas. Vos exemples sont très nuisibles. » Confucius avec son bâton lui frappa légèrement les jambes. XIV.47. Confucius employait au service des hôtes et des visiteurs un enfant du village de K’iue tang. Quelqu’un demanda s’il faisait des progrès¹. Le Maître répondit : « Je le vois prendre place parmi les hommes faits, et marcher côte à côte avec ceux qui sont plus âgés que lui. Il ne cherche pas à progresser peu à peu, mais il voudrait être parfait tout de suite ! » 1. Dans l’étude de la sagesse. Chapitre XV XV.1. Ling, prince de Wei, interrogea Confucius sur l’art de ranger les armées en bataille. Confucius répondit : « On m’a enseigné la manière de ranger les supports et les vases de bois pour les sacrifices ; je n’ai pas appris à commander les armées. » Confucius s’en alla dès le lendemain. Dans la principauté de Tch’enn, les vivres lui manquèrent¹. Ses compagnons étaient affaiblis par la faim ; aucun d’eux n’avait plus la force de se lever. Tzeu lou indigné se présenta devant lui et dit : « L’homme honorable est-il aussi exposé à manquer de tout ? – L’homme honorable, répondit le Maître, demeure constant et courageux dans la détresse. L’homme de peu, dans la détresse, ne connaît plus aucune loi. » 1. Il fut assiégé durant sept jours, par ordre du prince. XV.2. Le Maître dit : « Seu, me considères-tu comme un homme qui a beaucoup appris et beaucoup retenu ? – Oui, répondit Tzeu koung. Suis-je dans l’erreur ? – Tu es dans l’erreur, reprit Confucius. J’ai un fil qui relie tout¹. » XV.3. Le Maître dit : « Iou, peu d’hommes connaissent la Vertu. » Celui qui ne la possède pas ne peut en connaître ni la réalité ni les charmes. XV.4. Le Maître dit : « Chouenn était un prince qui, presque sans avoir besoin de rien faire, maintenait l’empire dans un ordre parfait. Que faisait-il ? Il veillait attentivement sur lui-même et se tenait gravement le visage tourné vers le midi. » XV.5. Tzeu tchang demanda comment agir. Le Maître répondit : « Sois loyal et digne de confiance dans tes paroles, sérieux et circonspect dans tes actions, et tu pourras œuvrer, même au milieu des barbares du Sud ou du Nord. Si tu n’es ni loyal ni digne de foi dans tes paroles, ni prudent ni circonspect dans tes actions, que pourras-tu faire, même dans un village ? Debout [prêt à agir], aie ces paroles devant les yeux. En char, applique-les à ton timon. Par ce moyen, tu pourras œuvrer. » Tzeu tchang les inscrivit sur sa ceinture. XV.6. Le Maître dit : « Quelle rectitude chez [l’historiographe] Iu ! Que le pays marche ou non dans la Voie, il suit toujours le droit chemin, comme une flèche. Quel homme honorable, ce K’iu Pe iu ! Si la Voie est suivie dans un pays, il exerce une charge. Sinon, il sait se retirer et tenir ses talents cachés. » L’historiographe était un annaliste officiel. Iu était grand préfet dans la principauté de Wei ; il s’appelait Ts’iou. Après sa mort, son représentant donna encore des avis à son prince. Malade et sur le point de mourir, il dit à son fils : « À la cour du prince, je n’ai pu obtenir que les charges fussent confiées aux sages et refusées aux incapables. Après ma mort, il ne faudra pas faire les rites funèbres. Il suffira de déposer mon corps dans la salle qui est au nord. » Le prince, étant allé faire les lamentations ordinaires, demanda la raison de cette singularité. Le fils du défunt répondit avec un accent de douleur profonde : « Mon père l’a ainsi ordonné. – Je suis en faute », dit le prince. Aussitôt il ordonna de revêtir le corps du défunt dans l’endroit où l’on rendait cet honneur à ses hôtes. Puis, il mit en charge K’iu Pe iu et éloigna Mi tzeu hia (son indigne ministre). XV.7. Le Maître dit : « Si vous refusez d’instruire un homme qui a les dispositions requises, vous perdez un homme. Si vous enseignez un homme qui n’a pas les dispositions nécessaires, vous perdez vos instructions. Un sage ne perd ni les hommes ni ses enseignements. » XV.8. Le Maître dit : « Un gentilhomme d’idéal, un homme pleinement humain ne cherche jamais à sauver sa vie aux dépens de la vertu d’humanité. Il est des circonstances où il sacrifie sa vie, pour que s’accomplisse cette vertu. » XV.9. Tzeu koung demanda ce qu’il fallait faire pour agir en pleine humanité. Le Maître répondit : « L’ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments. Dans la contrée où il demeure, qu’il se mette au service des grands préfets les plus sages ; qu’il contracte amitié avec les gentilshommes les plus parfaits. » XV.10. Ien Iuen demanda à Confucius ce qu’il fallait faire pour bien gouverner un État. Le Maître répondit : « L’empereur doit suivre le calendrier des Hia¹. Il doit adopter la voiture des [Chang-]In² et porter dans les cérémonies le bonnet des Tcheou³. Il doit faire exécuter les chants de Chouenn. Il doit bannir les chants de la principauté de Tcheng et écarter les beaux parleurs. Les chants de Tcheng sont obscènes ; les beaux parleurs sont dangereux. » 1. D’après lequel l’année commençait, comme sous les Ts’ing, au deuxième mois lunaire après le solstice d’hiver. 2. Elle était simple. 3. Ils portent à la vertu. XV.11. Le Maître dit : « Celui dont la prévoyance ne s’étend pas loin sera bientôt dans l’embarras. » XV.12. Le Maître dit : « Faut-il donc désespérer ? Je n’ai pas encore vu un homme qui aimât la Vertu autant qu’on aime une belle apparence. » XV.13. Le Maître dit : « Tsang Wenn tchoung¹ n’usa-t-il pas de sa dignité comme un voleur² ? Il connut la sagesse de Houei de Liou hia et ne le demanda pas pour collègue [à la cour du prince]. » Houei de Liou hia était Tchen Houe, nommé K’in, grand préfet de Lou. Il tirait ses appointements de la ville de Liou hia. Il reçut le nom posthume de Houei, qui signifie « Bienfaisant ». 1. Ministre du prince de Lou. 2. En cherchant son intérêt et non celui de l’État. XV.14. Le Maître dit : « Celui qui est sévère envers lui-même et indulgent envers les autres évite les mécontentements. » XV.15. Le Maître dit : « Je n’ai rien à faire pour celui qui ne demande pas : comment ferai-je ceci ? comment ferai-je cela¹ ? » 1. Car il n’a pas un vrai désir d’apprendre. XV.16. Confucius dit : « Qu’ils sont pénibles ceux qui se réunissent et demeurent ensemble toute la journée, qui ne disent rien de juste et se plaisent à faire de piètres jeux d’esprit ! » Ils ne peuvent pas atteindre la Vertu ; ils auront des chagrins et des peines. XV.17. Le Maître dit : « L’équité est l’essence même de l’homme honorable. Il la pratique d’après les rites, la manifeste avec humilité, et l’accomplit en toute sincérité. Un tel homme mérite le nom d’homme honorable. » XV.18. Le Maître dit : « L’homme honorable s’afflige de son incompétence ; il ne s’afflige pas de n’être pas connu des hommes¹. » 1. Cf chap. XIV, 32. XV.19. Le Maître dit : « L’homme honorable ne veut pas mourir qu’il ne se soit rendu digne d’éloge. » XV.20. Le Maître dit : « L’homme honorable attend tout de lui-même ; l’homme de peu attend tout des autres. » XV.21. Le Maître dit : « L’homme honorable est maître de lui-même et n’a de contestation avec personne ; il est sociable, mais n’est pas homme de parti. » XV.22. Le Maître dit : « L’homme honorable n’élève pas quelqu’un sur ses [simples] propos, ni ne rejette un propos parce qu’il vient d’un quidam. » XV.23. Tzeu koung demanda s’il existait un mot qu’on pût observer toute la vie. Le Maître répondit : « N’est-ce pas celui de tolérance ? Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu’on vous fasse à vous-même. » XV.24. Le Maître dit : « Quel est celui que j’ai blâmé ou loué avec excès ? Si je loue trop quelqu’un, c’est que j’ai reconnu qu’il se rendra digne des éloges que je lui donne. Notre peuple est celui qui permit aux [empereurs des] Trois Dynasties de marcher dans la Voie droite. » XV.25. Le Maître dit : « Dans mon enfance, j’ai encore pu voir des historiographes qui n’écrivaient rien dont ils ne fussent certains, des hommes riches qui prêtaient à d’autres leurs chevaux. A présent on n’en voit plus¹. » 1. Chaque prince avait des historiographes. XV.26. Le Maître dit : « Les discours madrés se font passer pour la Vertu. Une légère impatience ruine de grands projets. » XV.27. Le Maître dit : « Quand la haine ou la faveur de la multitude s’attache à un homme, il faut examiner pourquoi. » XV.28. Le Maître dit : « L’homme peut développer la Voie ; mais ce n’est pas la Voie qui développe l’homme¹. » 1. S’il ne fait aucun effort. XV.29. Le Maître dit : « Ne pas se corriger après une faute, c’est là qu’est la faute. » XV.30. Le Maître dit : « Autrefois je passais des jours entiers sans manger et des nuits entières sans dormir, afin de me livrer à la méditation. J’en ai retiré peu de fruit. Il vaut mieux étudier. » XV.31. Le Maître dit : « L’homme honorable recherche la Voie, et non les biens matériels. Au sein même du labourage [guette] la disette. Au sein même de l’étude [réside] la faveur. L’homme honorable se préoccupe de la Voie, non de la pauvreté. » XV.32. Le Maître dit : « Ayant la connaissance pour l’atteindre, mais une plénitude humaine inapte à la garder, bien qu’on l’ait obtenue, on la perd immanquablement. Ayant la connaissance pour l’atteindre, et la plénitude humaine capable de la garder, si l’on ne s’y maintient pas avec sérieux, le peuple, dans ce cas, n’est plus respectueux. Ayant la connaissance pour l’atteindre, et la plénitude humaine capable de la garder, que l’on s’y maintienne avec sérieux, mais qu’on la mette en œuvre sans rites, ce n’est pas excellent¹. » 1. Le texte original ne précise pas de quoi l’on parle. Certains traducteurs ont interpolé le mot « vérité », d’autres le mot « pouvoir ». On peut tout de même supposer qu’il s’agit de la Voie, unique préoccupation de l’homme honorable, comme du souverain (MBC). XV.33. Le Maître dit : « On ne peut apprécier le sage dans une petite chose¹, mais on peut lui en confier de grandes. On ne peut confier de grandes choses à l’homme de peu ; mais on peut l’apprécier dans les petites². » 1. Parce qu’il ne peut exceller dans toutes les petites choses. 2. Parce qu’il ne peut exceller que dans les petites choses. XV.34. Le Maître dit : « La vertu d’humanité est plus nécessaire au peuple que l’eau et le feu¹. J’ai vu des hommes périr en marchant dans l’eau ou dans le feu ; je n’ai jamais vu personne périr en marchant dans la voie de cette vertu. » 1. Et elle ne nuit jamais. XV.35. Le Maître dit : « Dans la poursuite de la vertu d’humanité, ne cédez pas la place à votre maître. » XV.36. Le Maître dit : « L’homme honorable est ferme sans être opiniâtre. » XV.37. Le Maître dit : « Celui qui est au service de son prince doit remplir sa charge avec grand soin, et ne penser à son salaire qu’en dernier lieu. » XV.38. Le Maître dit : « Dans mon école tous les hommes sont admis, sans distinction. » La nature humaine profonde est excellente en elle-même. La différence entre les bons et les méchants est due à la différence des habitudes qu’ils ont contractées. Lorsqu’un homme honorable tient école, tous les hommes peuvent, sous sa direction, recouvrer l’excellence, et mériter de n’être plus rangés dans la classe des méchants. XV.39. Le Maître dit : « Deux hommes qui suivent des voies différentes ne peuvent se rencontrer. » XV.40. Le Maître dit : « Le langage doit porter, c’est tout. » XV.41. Le maître de musique Mien¹ étant allé faire visite à Confucius, lorsqu’il fut arrivé au bas des marches, le Maître lui dit : « Voici les marches » ; lorsqu’il fut arrivé auprès de la natte, le Maître lui dit : « Voici votre natte. » Quand tout le monde fut assis, le Maître dit au préfet de la musique : « Un tel est ici ; un tel est là. » Lorsque le maître Mien se fut retiré, Tzeu tchang demanda si c’était un devoir de l’avertir ainsi. « Certainement, répondit le Maître, c’est un devoir d’aider ainsi les directeurs de la musique². » 1. Qui était aveugle. 2. Qui sont ordinairement aveugles. Chapitre XVI XVI.1. Le chef de la famille Ki se préparait à envahir Tchouen iu¹. Jen Iou et Tzeu lou² allèrent voir Confucius et lui dirent : « Ki prépare une expédition contre Tchouen iu. » « K’iou³, répondit Confucius, n’as-tu pas quelque part à ce crime ? Tchouen iu a été choisi par les anciens empereurs¹¹ pour être le lieu ordinaire des sacrifices, au pied du mont Moung oriental. De plus, il fait partie de la principauté de Lou et relève de l’autorité de notre prince. De quel droit Ki irait-il l’attaquer ? – Notre maître le veut, répondit Jen Iou ; nous, ses ministres, nous ne le voulons ni l’un ni l’autre. » Confucius dit : « K’iou, Tcheou Jenn¹² répétait souvent : “Qui peut déployer sa force, entre dans les rangs ; qui en est incapable, s’abstienne. À quoi servira ce conducteur d’aveugles, qui ne saura ni affermir celui qui est ébranlé, ni soutenir celui qui tombe¹³ ?” » De plus, ta réponse est blâmable. Si un tigre ou un bœuf sauvage s’échappe de sa cage ou de son enclos, si une écaille de tortue ou une pierre précieuse est endommagée dans le coffre, à qui en est la faute²¹ ? » Jen Iou répliqua : « Tchouen iu est bien fortifié et proche de la ville de Pi²². Si Ki ne s’empare pas à présent de Tchouen iu, dans les temps à venir ses descendants seront dans l’embarras. – K’iou, répondit Confucius, le sage déteste ces hommes qui ne veulent pas avouer leur cupidité et inventent des prétextes pour l’excuser. J’ai entendu dire que ce qui doit préoccuper les chefs d’État ou de clan, ce n’est pas le petit nombre de leurs sujets, mais les inégalités ; ce n’est pas le manque de ressources, mais la discorde. La pauvreté n’est pas à craindre, où l’égalité est observée ; ni le petit nombre, où règne la concorde ; ni le bouleversement de l’État, où règne la tranquillité. Si les habitants des contrées éloignées ne reconnaissent pas l’autorité du prince, qu’il fasse fleurir la culture²³, afin de les attirer ; après les avoir attirés, qu’il les fasse jouir de la tranquillité. Vous, Iou et K’iou, vous êtes les ministres de Ki. Les habitants des contrées éloignées ne se soumettent pas, et vous ne savez pas les attirer. La principauté de Lou penche vers sa ruine et se divise en plusieurs parties. Vous ne savez pas lui conserver son intégrité ; et vous pensez à exciter une levée de boucliers dans son sein. Je crains bien que la famille de Ki ne rencontre de grands embarras, non pas à Tchouen iu mais dans l’intérieur même de sa maison³¹. » L’intérieur de la maison, c’est ici la cloison ou petit mur élevé devant la porte d’une habitation pour dérober aux passants la vue de la maison. Dans les visites entre un prince et son sujet, les témoignages de respect commencent auprès de cette cloison. C’est pourquoi elle s’appelle cloison du respect. 1. Petite principauté qui dépendait de celle de Lou. 2. Qui étaient au service de Ki. 3. Jen Iou. 11. De la dynastie des Tcheou. 12. Ancien historien. 13. Si vous ne pouvez pas travailler pour le bien public, quittez votre charge. 21. La faute en est à celui qui est chargé de garder ces bêtes féroces ou ces objets. 22. Qui appartient à Ki. 23. L’urbanité, l’harmonie, la pureté des mœurs. 31. Parce que l’injustice trouble la paix des citoyens, et amène la discorde intestine. XVI.2. Le Maître dit : « Quand le monde marche dans la Voie, le Fils du Ciel règle lui-même les rites, la musique, les expéditions militaires pour soumettre les feudataires désobéissants. Quand le monde est dévoyé, les vassaux règlent les rites, la musique, les expéditions militaires. Alors¹ les familles des vassaux conservent rarement leur autorité au-delà de dix générations². Lorsque les grands préfets s’emparent du pouvoir, ils le conservent rarement plus de cinq générations. Les intendants des princes ou des grands préfets, devenus à leur tour maîtres du pouvoir, le conservent rarement plus de trois générations. Quand le monde marche dans la Voie, la haute administration n’est pas entre les mains des grands préfets ; les particuliers ne sont pas admis à délibérer sur les affaires d’État. » 1. La justice est violée, les lois ne sont plus observées, le trouble est dans l’État. 2. Elle leur est enlevée par les grands préfets. XVI.3. Confucius dit : « Les revenus publics ont passé de la maison du prince de Lou aux maisons des trois puissants grands préfets Meng suenn, Chou suenn et Ki suenn, qui descendent de Houan, prince de Lou, cela depuis cinq générations. La haute administration est entre les mains des grands préfets depuis quatre générations. Aussi, la puissance de ces trois grands seigneurs touche à son terme¹. » À la mort de Wenn, prince de Lou (609 avant notre ère), ses fils avaient mis à mort l’héritier présomptif Tch’eu, et lui avaient substitué le prince Siuen. Celui-ci n’eut qu’une ombre de pouvoir (l’autorité souveraine fut usurpée par Ki Ou, chef de la famille Ki suenn). Siuen, Tch’eng, Sieng, Tchao, Ting, en tout cinq princes, s’étaient succédé. Le grand préfet Ki Ou, qui avait usurpé le pouvoir, avait eu pour successeurs Tao, P’ing et Houan. En tout, quatre grands préfets s’étaient succédé, et l’autorité passa de leurs mains entre celles de Leng Hou, intendant de leur famille. 1. Parce que les grands préfets ne peuvent la conserver au-delà de cinq générations. XVI.4. Confucius dit : « Trois sortes d’amitié sont avantageuses, et trois sortes d’amitié sont nuisibles. L’amitié avec un homme qui parle sans détours, l’amitié avec un homme sincère, l’amitié avec un homme de grand savoir, ces trois sortes d’amitié sont utiles. L’amitié avec un homme habitué à tromper par une fausse apparence d’honnêteté, l’amitié avec un homme habile à flatter, l’amitié avec un homme qui est grand parleur, ces trois sortes d’amitié sont nuisibles. » XVI.5. Confucius dit : « Il y a trois plaisirs utiles, et trois nuisibles. Aimer les rites et la musique bien réglés, aimer à dire le bien qu’on a observé dans les autres, à se lier d’amitié avec beaucoup d’hommes sages, ces trois choses sont utiles. Aimer à donner libre cours à ses convoitises à perdre son temps et à courir çà et là, à faire bombance, ces trois plaisirs sont nuisibles. » XVI.6. Confucius dit : « Quand vous êtes en présence d’un homme honorable, vous avez trois défauts à éviter. Si vous lui adressez la parole avant qu’il vous interroge, c’est précipitation. Si, interrogé par lui, vous ne lui répondez pas, c’est dissimulation. Si vous lui parlez avant d’avoir vu, à l’air de son visage, qu’il vous prête une oreille attentive, c’est aveuglement. » XVI.7. Confucius dit : « L’homme honorable se tient en garde contre trois choses. Dans la jeunesse, lorsque le sang et le souffle vital sont toujours en mouvement, il se tient en garde contre les plaisirs des sens. Dans l’âge mûr, lorsque le sang et le souffle vital sont dans toute leur vigueur, il évite les querelles. Dans la vieillesse, lorsque le sang et le souffle vital ont perdu leur énergie, il se tient en garde contre la passion d’acquérir. » XVI.8. Confucius dit : « L’homme honorable respecte trois choses. Il respecte le Décret céleste¹ ; il respecte les hommes éminents ; il respecte les maximes des hommes saints. L’homme de peu ne connaît pas le Décret céleste et ne le respecte pas ; il traite sans respect les hommes éminents ; il tourne en dérision les maximes des hommes saints. » 1. La loi naturelle. XVI.9. Confucius dit : « Ceux dont la connaissance est innée sont des hommes [tout à fait] supérieurs. Puis viennent ceux qui acquièrent cette connaissance par l’étude ; puis ceux qui étudient, poussés par les épreuves. Enfin, ceux qui, même dans la détresse, n’étudient pas : c’est le peuple. » XVI.10. Confucius dit : « L’homme honorable donne une attention spéciale à neuf choses. Il s’applique à bien voir ce qu’il regarde, à bien entendre ce qu’il écoute ; il a soin d’avoir un air affable, d’avoir une attitude déférente, d’être sincère dans ses paroles, d’être diligent dans ses actions ; dans ses doutes, il a soin d’interroger ; lorsqu’il est mécontent, il pense aux suites fâcheuses de la colère ; en face d’un bien à obtenir, il se rappelle la justice. » XVI.11. Confucius dit : « Rechercher le bien, comme si l’on craignait de ne pouvoir y parvenir ; éviter le mal, comme si l’on avait mis la main dans l’eau bouillante ; c’est un principe que j’ai vu mettre en pratique, et que j’ai appris. Vivre dans la retraite à la poursuite de son idéal, pratiquer la justice, afin d’accomplir sa Voie, c’est un principe que j’ai appris, mais que je n’ai encore vu suivi par personne. » XVI.12. King, prince de Ts’i, avait mille attelages de quatre chevaux. A sa mort, le peuple ne trouva aucune vertu à louer en lui. Pe i et Chou ts’i moururent de faim au pied du mont Cheou iang¹. Le peuple n’a pas encore cessé de célébrer leurs louanges, « non à cause de leurs richesses, mais parce qu’ils étaient hors du commun ». Ces deux vers du Livre des Odes ne peuvent-ils pas leur être appliqués justement ? 1. Cf chap. VII, 14. XVI.13. Tch’enn Kang demanda à Pe iu¹ si son père lui avait donné des enseignements particuliers qu’il ne communiquait pas à ses disciples. Pe iu répondit : « Aucun jusqu’à présent. Un jour qu’il se trouvait seul, comme je traversais la salle d’un pas rapide, il me dit : “As-tu étudié le Livre des Odes ? – Pas encore, lui dis-je. – Si tu n’étudies pas le Livre des Odes, me répondit-il, tu n’auras pas de sujets de conversation.” Je me retirai et me mis à étudier le Livre des Odes. Un autre jour qu’il était encore seul, comme je traversais la salle d’un pas rapide, il me dit : “As-tu étudié les Rites ? – Pas encore, lui répondis-je. – Si tu n’étudies pas les Rites, dit-il, tu n’auras pas de fondement solide.” Je me retirai et me mis à étudier les Rites. Voilà les deux enseignements que j’ai reçus. » Tch’enn Kang se retira satisfait et dit : « J’ai demandé une chose, et j’en ai appris trois ; dont l’une concerne le Livre des Odes, l’autre concerne le Livre des Rites ; et la troisième, c’est que l’homme honorable ménage une certaine distance avec son fils. » 1. Fils de Confucius, aussi nommé Li. XVI.14. Un prince [feudataire] appelle son épouse principale fou jenn, son aide. Celle-ci, en parlant d’elle-même, s’appelle « petite fille ». Les habitants de la principauté la désignent sous le nom de « Dame-qui-aide-le-prince ». Quand ils parlent d’elle devant un étranger, ils l’appellent leur « petite Dame ». Les étrangers lui donnent le nom de « Dame-qui-aide-le-prince ». Chapitre XVII XVII.1. Iang Houo désirait recevoir la visite de Confucius. Confucius n’étant pas allé le voir, Iang Houo lui envoya un jeune cochon. Confucius choisit le moment où Iang Houo n’était pas chez lui et alla à sa maison pour le saluer ; il le rencontra en chemin. Iang Houo dit à Confucius : « Viens, j’ai à te parler ! » Alors il lui dit : « Celui qui tient son trésor¹ caché dans son sein et laisse son pays dans le trouble, mérite-t-il d’être appelé bienfaisant ? – Non », répondit Confucius. Iang Houo reprit : « Celui qui aime à gérer les affaires publiques et laisse souvent passer les occasions de le faire mérite-t-il d’être appelé prudent ? – Non », répondit Confucius. Iang Houo continua : « Les jours et les mois passent ; les années ne nous attendent pas. – Bien, répondit Confucius ; j’exercerai un emploi². » Iang Houo, appelé aussi Hou, était intendant de la famille Ki. Il avait jeté dans les fers Ki Houan, le chef de cette famille, et gouvernait seul en maître la principauté de Lou. (Il avait ainsi rendu à son maître ce que Ki Ou, bisaïeul de celui-ci, avait fait au prince de Lou.) Il voulait déterminer Confucius a lui faire visite ; mais Confucius n’y alla pas. Lorsqu’un grand préfet envoyait un présent à un lettré, si le lettré n’était pas chez lui pour le recevoir, il devait, d’après les usages, aller à la maison du grand préfet présenter ses remerciements. Iang Houo, profitant d’un moment où Confucius n’était pas chez lui, lui envoya un jeune cochon en présent, afin de l’obliger à venir le saluer et lui faire visite. Confucius, choisissant aussi le moment ou Iang Houo était absent, alla à sa maison pour le remercier. Il craignait de tomber dans le piège que ce méchant homme lui avait tendu et de sembler reconnaître son pouvoir absolu ; et il voulait tenir sa première résolution, qui était de ne pas le voir. Contre son attente, il rencontra Iang Houo en chemin, Iang Houo, en critiquant la conduite de Confucius, et en l’engageant à accepter une charge sans délai, n’avait d’autre intention que d’obtenir son appui pour mettre le trouble dans le gouvernement. Confucius était tout disposé à exercer un emploi, mais non à se mettre au service de Iang Houo. 1. La sagesse. 2. Quand le temps en sera venu. XVII.2. Le Maître dit : « Les hommes sont tous semblables par leur nature profonde ; ils diffèrent par leurs us et coutumes. » XVII.3. Le Maître dit : « Il n’y a que deux classes d’hommes qui ne changent jamais de conduite : les plus instruits et les plus insensés. » XVII.4. Le Maître, arrivant à Ou tch’eng, entendit les sons de chants et d’instruments à cordes. Il sourit et dit : « Pour tuer une poule, emploie-t-on le couteau qui sert à dépecer les bœufs ? » Tzeu iou répondit : « Maître, autrefois je vous ai entendu dire que l’étude de la Voie porte l’homme honorable à aimer les autres et rend les hommes de peu faciles à gouverner. – Mes enfants, reprit le Maître, Ien a dit vrai. Ce que je viens de dire n’était qu’une plaisanterie. » Ou tch’eng dépendait de la principauté de Lou. Tzeu iou était alors préfet de Ou tch’eng et enseignait au peuple les rites et la musique. Aussi tous les habitants savaient chanter et jouer des instruments à cordes. La joie de Confucius parut sur son visage. Il sourit et dit : « Pour tuer une poule, un petit animal, quelle raison y a-t-il d’employer le grand couteau qui sert à dépecer les bœufs ? » Il voulait dire que Tzeu iou employait les grands moyens administratifs pour gouverner une petite ville. Il ne le disait pas sérieusement. Les pays à gouverner n’ont pas tous la même étendue ; mais ceux qui les gouvernent doivent toujours enseigner les rites et la musique, et tenir ainsi la même conduite. XVII.5. Koung chan Fou jao, maître de la ville de Pi, s’était révolté. Il manda Confucius. Le Maître voulait aller le voir. Tzeu lou, indigné, lui dit : « Il n’est pas d’endroit où il convienne d’aller¹. Quelle nécessité y a-t-il d’aller trouver le chef de la famille Koung chan ? » Le Maître répondit : « Celui qui m’a invité l’a-t-il fait sans une intention véritable² ? Si l’on me donnait la direction des affaires publiques, ne ferais-je pas revivre à l’Est les principes des fondateurs de la dynastie des Tcheou ? » Koung chan Fou jao était intendant du chef de la famille des Ki, qui était grand préfet dans la principauté de Lou. Koung chan était son nom de famille, Fou jao son nom propre, et Tzeu sie son surnom. Avec Iang Houo, il s’était emparé de la personne du grand préfet Ki Houan et, maître de la ville de Pi, il soutenait sa révolte contre le grand préfet. Il fit inviter Confucius à se rendre auprès de lui, Confucius voulait y aller. C’est que Koung chan Fou jao était en révolte contre la famille des Ki, et non contre le prince de Lou. Confucius voulait y aller dans l’intérêt du prince de Lou, non dans l’intérêt de Koung chan Fou jao. Si Confucius était parvenu à exécuter son dessein, il aurait retiré l’autorité souveraine des mains des grands préfets pour la rendre au prince ; et, après l’avoir rendue au prince, il l’aurait fait retourner à l’empereur. Il voulait se rendre auprès de Koung chan Fou jao parce que tels étaient ses principes. Cependant, il n'y alla pas, parce qu’il lui serait impossible d’exécuter son dessein. 1. Puisque les vrais principes sont partout méconnus. 2. De me confier une charge. XVII.6. Tzeu tchang demanda à Confucius en quoi consiste la vertu d’humanité. Confucius répondit : « Celui-là est parfait qui est capable de pratiquer cinq choses partout et toujours. » Tzeu tchang dit : « Permettez-moi de vous demander quelles sont ces cinq choses ? – Ce sont, répondit Confucius, la déférence, la grandeur d’âme, la sincérité, la diligence et la générosité. La déférence inspire le respect ; la grandeur d’âme gagne les cœurs ; la sincérité obtient la confiance ; la diligence exécute des œuvres utiles ; la générosité rend facile la direction des hommes. » XVII.7. Pi Hi invita Confucius à aller le voir. Le Maître voulait s’y rendre. Tzeu lou dit : « Maître, autrefois je vous ai entendu dire que l’homme honorable n’entre pas chez un homme engagé dans une entreprise malveillante. Pi Hi, maître de Tchoung meou, a levé l’étendard de la révolte. Convient-il que vous alliez le voir ? » Le Maître répondit : « Il est vrai, j’ai dit ces paroles. Mais ne dit-on pas aussi qu’un objet très dur n’est pas entamé par le frottement ? Ne dit-on pas aussi qu’un objet essentiellement blanc ne devient pas noir par la teinture ? Suis-je donc une courge ventrue, qui peut être suspendue, et ne pas manger ou n’être pas mangée ? » Confucius dit : « Ferme et pur, je peux sans danger m’exposer au contact de la noirceur. Pourquoi ne répondrais-je pas à l’invitation de Pi Hi, par crainte de me souiller moi-même ? Suis-je donc une courge ? M’est-il permis de me rendre inutile aux hommes, comme une courge qui reste suspendue toujours dans un même endroit, et ne peut rien faire, pas même boire ou manger ? » XVII.8. Le Maître dit : « Iou¹, connais-tu les six paroles² et les six ombres³ ? » Tzeu lou se levant, répondit : « Pas encore. – Assieds-toi, reprit Confucius, je te les dirai. Le défaut de celui qui aime à se montrer bienfaisant, et n’aime pas l’étude, c’est le manque de discernement. Le défaut de celui qui aime le savoir, et n’aime pas l’étude, c’est de tomber dans la futilité. Le défaut de celui qui aime à tenir ses promesses, et n’aime pas l’étude, c’est de nuire aux autres¹¹. Le défaut de celui qui aime la franchise, et n’aime pas l’étude, c’est d’être tranchant. Le défaut de celui qui aime à montrer du courage et n’aime pas l’étude, c’est de troubler l’ordre. Le défaut de celui qui aime la fermeté d’âme, et n’aime pas l’étude, c’est le fanatisme. » 1. Tzeu lou. 2. Les six vertus. 3. Les six défauts dans lesquels tombe celui qui veut pratiquer ces six vertus et ne cherche pas à les bien connaître. 11. En leur promettant et en leur accordant des choses nuisibles. XVII.9. Le Maître dit : « Mes enfants, pourquoi n’étudiez-vous pas le Livre des Odes ? Il nous sert à exciter les sentiments, à observer d’un œil critique. Il nous apprend à nous comporter en société, à servir notre père et servir notre prince. Il nous fait connaître beaucoup d’oiseaux, de quadrupèdes, de plantes et d’arbres. » XVII.10. Le Maître dit à son fils Pe iu : « As-tu travaillé le Tcheou nan et le Chao nan¹ ? Celui qui n’a pas étudié le Tcheou nan et le Chao nan n’est-il pas comme un homme qui se tiendrait le visage tourné vers un mur ? » 1. Les deux premiers chapitres du Livre des Odes. XVII.11. Le Maître dit : « Les rites, toujours les rites ! Veut-on parler seulement des pierres précieuses et des soieries¹ ? La musique, encore la musique ! Veut-on parler seulement des cloches et des tambours ? » Les rites exigent avant tout le respect, et la musique a pour objet principal l’harmonie (la concorde). Les pierres précieuses, les soieries, les cloches, les tambours ne sont que des accessoires. 1. Qu’on offre en présent. XVII.12. Le Maître dit : « Ceux qui en apparence sont rigides et, au fond, n’ont aucune énergie, ne ressemblent-ils pas à ces hommes de la lie du peuple qui¹ percent ou enjambent les murs pour voler² ? » 1. La nuit. 2. Et le jour paraissent honnêtes. XVII.13. Le Maître dit : « Ceux qui passent pour hommes de bien aux yeux des villageois¹ ruinent la Vertu. » 1. Et ne le sont pas. XVII.14. Le Maître dit : « Répéter en chemin à tous les passants ce que l’on a appris de bon en chemin¹, c’est jeter la Vertu au vent. » 1. Sans se donner la peine de le méditer ni de le mettre en pratique. XVII.15. Le Maître dit : « Convient-il de faire admettre à la cour des hommes abjects, et de servir le prince avec eux ? Avant d’avoir obtenu les charges, ils sont en peine de les obtenir. Après les avoir obtenues, ils sont en peine de les conserver. Alors, ils ne reculent devant aucun crime pour ne pas les perdre. » XVII.16. Le Maître dit : « Les Anciens étaient sujets a trois défauts, qui n’existent peut-être plus à présent¹. L’originalité, du temps des Anciens, était liberté ; celle d’aujourd’hui est la licence. La fierté, du temps des Anciens, était intégrité ; celle d’aujourd’hui est la hargne. La naïveté, du temps des Anciens, était droiture ; celle d’aujourd’hui est la fourberie. » 1. Mais qui ont fait place à d’autres beaucoup plus graves. XVII.17. Le Maître dit : « Je déteste le pourpre, parce qu’il remplace le rouge¹. Je déteste la musique de Tcheng, parce qu’elle altère la belle musique. Je hais les mauvaises langues, parce qu’elles troublent les États et les familles. » 1. Le rouge est une couleur naturelle. XVII.18. Le Maître dit : « Je voudrais ne plus parler. – Maître, dit Tzeu koung, si vous ne parlez pas, qu’aurions-nous, vos humbles disciples, à transmettre ? » Le Maître répondit : « Est-ce que le Ciel parle ? Les quatre saisons suivent leur cours ; tous les êtres croissent. Est-ce que le Ciel parle jamais ? » Dans la conduite de l’homme saint, tout, jusqu’aux moindres mouvements, est la claire manifestation du plus haut principe ; de même que le cours des saisons, la production des différents êtres, tout dans la nature est un écoulement de la Voie céleste. Est-ce que le Ciel a besoin de parler pour se manifester ? XVII.19. Jou Pei désirait voir Confucius. Confucius s’excusa sous prétexte de maladie. Lorsque celui qui porta cette réponse au visiteur eut passé la porte de la maison, Confucius, prenant son luth, se mit à jouer et à chanter, afin que Jou Pei l’entendît¹. 1. Qu’il comprit qu’il s’était attiré ce refus par quelque faute, et changeât de conduite. XVII.20. Tsai Ngo interrogeant Confucius sur le deuil de trois ans, dit : « Une année est déjà un temps assez long. Si l’homme honorable s’abstient d’exécuter les rites durant trois années, ces derniers tomberont en désuétude ; s’il abandonne la musique pendant trois années la musique sera en décadence. Dans le courant d’une année, les grains anciens sont consumés, les nouveaux sont recueillis ; les vrilles de différentes sortes de bois ont tour à tour produit du feu nouveau. Il convient que le deuil ne dure pas plus d’un an. » Le Maître répondit : « Au bout d’un an de deuil, pourrais-tu bien te résoudre à manger du riz et à porter des vêtements de soie ? – Je le pourrais », dit Tsai Ngo. « Si tu le peux, reprit Confucius, fais-le. L’homme honorable, en temps de deuil, ne trouve aucune saveur aux mets les plus exquis, n’aime pas à entendre la musique, et ne goûte à aucun repos dans ses appartements ordinaires¹. Aussi ne le ferait-il pas. Pour toi, si tu peux te résoudre à le faire, fais-le. » Tsai Ngo se retirant, le Maître dit : « Iu n’est pas pleinement humain. Les parents portent leur enfant sur leur sein durant trois années ; c’est pourquoi le deuil de trois ans a été adopté partout. Iu n’a-t-il pas été l’objet de la tendresse de ses parents durant trois années ? » Les Anciens tiraient le feu nouveau d’un instrument de bois qu’ils faisaient tourner comme une tarière. Le bois employé, était, au printemps, l’orme ou le saule ; au commencement de l’été, le jujubier ou l’abricotier ; vers la fin de l’été, le mûrier ordinaire ou le mûrier des teinturiers ; en automne, le chêne ou le ion ; En hiver, le sophora ou le t’an. Un fils, après la mort de son père ou de sa mère, durant trois ans, ne prenait qu’une nourriture grossière, portait des vêtements de chanvre, et couchait sur la paille, la tête appuyée sur une motte de terre. 1. Il demeure retiré dans une cabane. Cf chap. XIV, 43. XVII.21. Le Maître dit : « Quand on ne fait que boire et manger toute la journée, sans appliquer son esprit à aucune occupation, c’est lamentable ! N’a-t-on pas des tablettes et des échecs ? Se livrer à ces jeux ne serait-il pas, pourtant, plus sage ? » XVII.22. Tzeu lou dit : « L’homme honorable n’a-t-il pas en grande estime la bravoure ? » Le Maître répondit : « L’homme honorable met la justice au-dessus de tout. L’homme honorable qui a de la bravoure et ne respecte pas la justice provoque le désordre. Un homme de peu qui a de la bravoure et manque de justice devient brigand. » XVII.23. Tzeu koung dit : « Est-il des hommes honorables qui éprouvent aussi de la haine ? » Le Maître répondit : « Oui. L’homme honorable hait ceux qui publient les défauts d’autrui ; il hait les hommes de basse condition qui dénigrent ceux qui sont d’une condition plus élevée ; il hait les hommes braves qui violent les rites ; il hait les hommes audacieux qui ont l’intelligence étroite. » Le Maître ajouta : « Et toi, Seu, as-tu aussi de l’aversion pour certains hommes ? – Je hais, répondit Tzeu koung, ceux qui font passer le plagiat pour du savoir ; je hais ceux qui font preuve d’irrévérence, s’imaginant que c’est courage ; je hais ceux qui dénoncent les fautes d’autrui pensant que c’est franchise. » XVII.24. Le Maître dit : « Les femmes de second rang et les hommes de peu sont les personnes les moins maniables. Si vous les traitez familièrement, ils vous manqueront de respect ; si vous les tenez à distance, ils seront mécontents. » XVII.25. Le Maître dit : « Celui qui, à quarante ans, est encore haï, le restera jusqu’à la fin de ses jours. » Chapitre XVIII XVIII.1. Le prince de Wei quitta la cour ; le prince de Ki fut réduit en esclavage ; Pi kan, pour avoir adressé des remontrances, fut mis à mort. Confucius dit : « Sous la dynastie des [Chang-]In, il y eut trois hommes de grande plénitude. » Le prince de Wei était le frère du tyran Tcheou, mais il était né d’une femme de second rang. Le prince de Ki et Pi han étaient princes du sang, d’une génération antérieure à celle de Tcheou. Le prince de Wei, voyant la mauvaise conduite de Tcheou, quitta la cour. Le prince de Ki et Pi han adressèrent tous deux des remontrances au tyran. Tcheou mit à mort Pi kan, jeta dans les fers le prince Ki et le réduisit en esclavage. Le prince de Ki contrefit 1’insensé et fut accablé d’outrages. XVIII.2. Houei de Liou hia était préposé à la justice¹. Il fut trois fois destitué de sa charge. Quelqu’un lui dit : « Le moment n’est-il pas encore venu de quitter ce pays² ? – Si je veux servir les hommes en suivant la Voie droite, répondit-il, où irai-je pour n’être pas destitué trois fois ? Si je veux servir les hommes par des voies perverses, qu’ai-je besoin de quitter ma patrie ? » 1. Dans la principauté de Lou. 2. Et d’aller dans un autre, où vos services seraient mieux appréciés. XVIII.3. King, prince de Ts’i, se préparant à recevoir Confucius, dit à ses ministres : « Je ne puis le traiter avec autant d’honneur que le prince de Lou traite le chef de la famille Ki. Je le traiterai moins honorablement que le prince de Lou ne traite le chef de la famille Ki, mais plus honorablement qu’il ne traite le chef de la famille Meng. » Puis il ajouta : « Je suis vieux ; je ne peux plus l’employer. » Confucius¹ quitta la principauté de Ts’i². 1. À qui ces paroles furent rapportées. 2. Voyant qu’il n’y rendrait aucun service. XVIII.4. Le prince de Ts’i et ses ministres envoyèrent au prince de Lou une bande de musiciennes. Ki Houan les reçut ; au palais, durant trois jours, le soin des affaires fut abandonné. Confucius s’en alla. Ki Houan, nommé Seu, était grand préfet dans la principauté de Lou. Sous le règne de Ting, prince de Lou, Confucius exerça la charge de ministre de la justice. En trois mois, il avait établi l’ordre le plus parfait dans le gouvernement. Le prince de Ts’i et ses ministres l’ayant appris, et craignant la puissance de Lou, envoyèrent en présent une bande de quatre-vingts filles, qui, vêtues d’habits magnifiques, et montées sur des chevaux richement ornés, exécutèrent des chants avec pantomime, et se donnèrent en spectacle hors de la ville, près de la porte méridionale. Houan exerçait le pouvoir souverain. Le prince Ting ne conservait plus qu’un vain titre. Il finit par accepter la bande de musiciennes. Le prince de Lou et ses ministres tombèrent ainsi dans le piège tendu par ceux de Ts’i. Entièrement occupés à entendre des chants et à voir des spectacles lascifs, les oreilles et les yeux fascinés, ils négligèrent les affaires publiques, et n’eurent plus d’estime pour les hommes vertueux et capables. Confucius aurait voulu adresser des remontrances au prince ; mais il ne le pouvait pas (ou bien, il voyait qu’elles auraient été sans effet). Il quitta le pays. (Ce fut la quatorzième année du règne de Ting, en 496 av. J-C.) XVIII.5. Tsie iu, l’insensé du pays de Tch’ou, passa devant le char de Confucius, en chantant : « Ô phénix ! Ô phénix ! Que ta Vertu est diminuée ! Il n’est plus temps de revenir sur le passé ; mais l’avenir peut encore se rattraper. Ça suffit ! Ça suffit ! Ceux qui maintenant sont à la tête des affaires sont en grand danger. » Confucius descendit de son char pour lui parler. Mais Tsie iu s’en alla d’un pas rapide. Confucius ne put converser avec lui. La dynastie des Tcheou étant sur son déclin, les sages pratiquaient la vertu dans la retraite. Tsie iu dit : « Lorsque la Voie est suivie, le phénix apparaît ; quand elle ne l’est pas, il demeure caché. Tant il aime la Vertu ! Maintenant, en quels temps est-il venu ? Comment ne va-t-il pas encore replier ses ailes et se cacher ? » Tsie iu compare Confucius au phénix. Il le blâme de ce qu’il ne se décide pas à vivre dans la retraite, et prétend que sa Vertu a beaucoup diminué. L’avenir peut être rattrapé, c’est-à-dire : il est encore temps de te retirer. XVIII.6. Tch’ang Ts’iu et Kie Gni s’étaient associés pour cultiver la terre. Confucius, passant en char auprès d’eux, envoya Tzeu lou leur demander où était le gué¹. Tch’ang Ts’iu dit : « Quel est celui qui est dans le char et tient les rênes ? – C’est Confucius », répondit Tzeu lou. « Est-ce Confucius de la principauté de Lou ? » reprit Tch’ang Ts’iu. « C’est lui », dit Tzeu lou. Tch’ang Ts’iu remarqua : « Il connaît le gué. » Tzeu lou interrogea Kie Gni. « Qui êtes-vous ? » dit Kie Gni. « Je suis Tchoung lou », répondit Tzeu lou. Kie Gni dit : « N’êtes-vous pas l’un des disciples de Confucius de Lou ? – Oui », répondit Tzeu lou. « Le monde, dit Kie Gni, est comme un torrent qui se précipite. Qui vous aidera à le réformer ? Au lieu de suivre un gentilhomme qui fuit les hommes², ne feriez-vous pas mieux d’imiter ceux qui fuient le monde et vivent dans la retraite ? » Kie Gni continua à recouvrir avec sa herse la semence qu’il avait déposée dans la terre. Tzeu lou alla porter à Confucius les réponses de ces deux hommes. Le Maître dit avec un accent de douleur : « Nous ne pouvons pas faire société avec les animaux. Si je fuis la société de ces hommes³, avec qui ferai-je société. Si la Voie régnait dans le monde, je n’aurais pas lieu de travailler à le réformer. » Autrefois, sur les confins des principautés de Tch’ou et de Ts’ai (dans le Ho-nan actuel), deux gentilshommes, vivant dans la retraite, s’étaient associés pour cultiver leurs champs. Leurs noms n’ont pas été transmis à la postérité. Les annalistes ont appelé l’un Ts’iu, « Qui s’arrête et ne sort pas du repos », et l’autre, Gni, « Qui reste au fond de l’eau et n’émerge jamais ». 1. Pour passer la rivière. 2. Qui cherche partout des princes et des ministres amis de la vertu, et qui, n’en trouvant pas, passe sans cesse d’une principauté dans une autre. 3. Des princes et de leurs sujets. XVIII.7. Tzeu lou, voyageant avec Confucius, resta en arrière et le perdit de vue. Il rencontra un vieillard qui à l’aide d’un bâton portait sur son épaule une corbeille pour recueillir de l’herbe. Il lui demanda s’il avait vu son maître. Le vieillard lui dit : « Vous ne remuez ni pieds ni mains¹ ; vous ne savez pas même distinguer les cinq espèces de grains. Quel est votre maître ? » Puis, ayant enfoncé en terre son bâton, il arracha de l’herbe. Tzeu lou joignit les mains² et attendit. Le vieillard L’invita à passer la nuit dans sa maison. Il tua un poulet, prépara du millet, et servit à manger à son hôte. Il lui présenta aussi ses deux fils. Le lendemain Tzeu lou s’en alla et raconta ce fait à Confucius. Le Maître dit : « C’est un ermite. » Il ordonna à Tzeu lou d’aller le voir de nouveau. Quand Tzeu lou arriva le vieillard était déjà parti. Tzeu lou dit à ses deux fils : « Refuser les charges, c’est manquer à la justice. S’il n’est pas permis de négliger les égards dus à ceux qui sont plus âgés que nous, quelqu’un a-t-il le droit de ne pas remplir les importants devoirs d’un sujet envers son prince ? En voulant se conserver sans tache, il violerait les grandes lois des relations sociales. L’homme honorable accepte les charges, pour remplir le devoir qu’il a de servir son prince. La Voie ne règne plus ; nous le savons depuis longtemps. » Le vieillard dit à Tzeu lou : « A présent, c’est le moment de se livrer aux travaux des champs. Vous entreprenez des voyages lointains à la suite de votre maître. Quelle utilité en revient-il aux hommes de notre siècle ? Qui connaît seulement votre maître ? » Les cinq espèces de grains sont deux sortes de millets à panicules, les haricots et les pois, le blé et l’orge, le riz. Les cinq relations sociales sont celles qui existent entre le prince et le sujet, entre le père et le fils, entre le frère aîné et le frère puîné, entre le mari et la femme, entre les amis. 1. Vous ne cultivez pas la terre. 2. En signe de respect. XVIII.8. Pe i, Chou ts’i, Iu tchoung, I i, Tchou Tchang, Houei de Liou hia et Chao lien se sont retirés de la vie publique. Le Maître dit : « Pe i et Chou ts’i n’ont-ils pas tenu invariablement leur résolution¹ et refusé toute humiliation ? » Confucius dit que Houei de Liou hia et Chao lien faisaient fléchir leur résolution et s’abaissaient eux-mêmes ; que leur langage avait été conforme à la droite raison, et leurs actions menées avec juste réflexion ; qu’ils avaient eu cela de bon, et rien de plus. Il dit que Iu tchoung et I i avaient vécu dans la retraite, donné des avis avec une liberté excessive² ; mais qu’ils s’étaient gardés purs, et qu’ils avaient renoncé à tout pouvoir. « Pour moi, ajouta-t-il, j’ai un sentiment bien différent. Je ne veux ni ne rejette rien absolument³. » 1. De pratiquer la vertu le plus parfaite, et de ne jamais rien accorder aux hommes ni aux circonstances. 3. Mais je consulte toujours les circonstances. XVIII.9. Tcheu, grand maître de musique [du pays de Lou], s’en alla dans la principauté de Ts’i. Kan, chef des musiciens qui jouaient pendant le deuxième repas, s’en alla dans la principauté de Tch’ou. Leao, chef de ceux qui jouaient au troisième repas, s’en alla dans la principauté de Ts’ai. K’iue, chef de ceux qui jouaient au quatrième repas, s’en alla dans la principauté de Ts’in. Fang chou, qui battait le tambour, se retira au bord du fleuve Jaune. Ou, qui agitait le petit tambour à manche, se retira au bord de la Han. Iang, aide du directeur en chef, et Siang, qui frappait les pierres sonores [K’ing], se retirèrent au bord de la mer¹. L’empereur et tous les princes avaient des musiciens qui jouaient pendant leurs repas, pour les exciter à manger. Les morceaux de musique et les directeurs de musique étaient différents pour les différents repas. La dynastie des Tcheou venant à déchoir, la musique tomba en décadence. Confucius, en revenant de Wei dans sa patrie, restaura la musique. Dès lors, tous les musiciens, depuis les premiers jusqu’aux derniers, connurent parfaitement les règles de leur art. L’autorité du prince de Lou devint de plus en plus faible ; les trois fils de Houan s’emparèrent du pouvoir et l’exercèrent arbitrairement. Alors tous les musiciens, depuis le directeur en chef jusqu’aux derniers, furent assez sages pour se disperser dans toutes les directions. Ils traversèrent les fleuves et passèrent les mers, fuyant loin de leur patrie troublée. 1. Dans une île. XVIII.10. Tcheou koung¹, instruisant le prince de Lou², lui dit : « Un prince ne néglige pas ceux qui lui sont unis par le sang. Il a soin que les grands officiers ne puissent pas se plaindre de n’être pas employés³. À moins d’une raison grave, il ne rejette pas ceux qui ont servi l’État de génération en génération. Il n’exige pas qu’un homme possède à lui seul tous les talents et toutes les qualités. » 1. Tcheou koung, créé prince de Lou, envoya son fils gouverner la principauté à sa place. 2. Son fils Pe k’in. 3. Et de ne pas avoir sa confiance. XVIII.11. La dynastie des Tcheou eut huit gentilshommes : Pe ta, Pe kouo, Tchoung tou, Tchoung hou, Chou ie, Chou hia, Ki souei, Ki koua. Dans les temps prospères, au commencement de la dynastie des Tcheou, parurent huit hommes de talent et de Vertu, qu’on appela les huit gentilshommes. Ils étaient nés d’une même mère, deux à la fois d’une même couche. Chapitre XIX XIX.1. Tzeu tchang dit : « Celui-là est un vrai gentilhomme, qui, en face du péril, expose sa vie, en face d’un avantage à recueillir, se rappelle la justice, dans les sacrifices, a soin d’être respectueux et, dans le deuil, ne pense qu’à sa douleur. » XIX.2. Tzeu tchang dit : « Celui qui s’en tient à la Vertu, mais dans des limites étroites, qui est fidèle à la Voie, mais avec hésitation, doit-il être compté pour quelque chose, doit-il être compté pour rien¹ ? » XIX.3. Les disciples de Tzeu hia ayant interrogé Tzeu tchang sur l’amitié, Tzeu tchang leur demanda ce qu’en disait Tzeu hia. « Il dit, répondirent-ils, qu’on doit faire société avec les hommes convenables, et qu’il faut repousser les autres. » Tzeu tchang répliqua : « Ce principe ne s’accorde pas avec les enseignements que j’ai reçus. L’homme honorable honore les sages, et est indulgent envers la multitude ; il encourage par des éloges les excellents et a compassion des faibles. Suis-je un grand sage ? Quel est l’homme que je devrai repousser ? Suis-je dépourvu de sagesse ? Les hommes me repousseront ! Convient-il de repousser quelqu’un ? » Le principe de Tzeu hia est trop étroit. Tzeu tchang a raison de le blâmer. Mais ce qu’il dit lui-même a le défaut d’être trop large. Sans doute le sage ne rejette personne, mais il doit repousser toute amitié nuisible. XIX.4. Tzeu hia dit : « Les métiers, les arts, même les plus humbles¹, ne sont nullement à mépriser. Mais à s’y engager trop loin, il faut craindre de s’y embourber. Pour cette raison l’homme honorable n’exerce pas ces métiers. » 1. Comme la culture des champs ou des jardins, la médecine, la divination. XIX.5. Tzeu hia dit : « Celui qui chaque jour examine ses manques, et qui chaque mois examine s’il n’a rien oublié de ce qu’il a appris, celui-là désire vraiment apprendre. » XIX.6. Tzeu hia dit : « Étendez vos connaissances et ayez une volonté ferme ; interrogez avec instance ; et pensez à ce qui vous touche de près. Là se trouve la vertu d’humanité. » XIX.7. Tzeu hia dit : « Les artisans demeurent constamment dans leurs ateliers sur la place publique, afin d’accomplir leur ouvrage. De même, l’homme honorable étudie, afin de se perfectionner dans sa Voie. » XIX.8. Tzeu hia dit : « L’homme de peu colore toujours d’une belle apparence les fautes qu’il a commises. » XIX.9. Tzeu hia dit : « L’apparence de l’homme honorable est sujette à trois changements. Vu de loin, il paraît grave et sérieux ; vu de près, il paraît affable ; quand il parle, il paraît inflexible. » XIX.10. Tzeu hia dit : « Il faut qu’un homme honorable gagne la confiance de ses sujets, avant de leur imposer des charges. Sinon, ils croiront qu’il veut les exploiter. Il faut qu’il se concilie la confiance de son prince, avant de lui adresser des remontrances. Sinon, le prince se considérera outragé. » XIX.11. Tzeu hia dit : « Celui qui dans les grands principes ne dépasse pas les limites, peut dans les petits se permettre quelques libertés. » XIX.12. Tzeu iou dit : « Les disciples de Tzeu hia savent très bien arroser et balayer la terre, répondre à ceux qui les appellent ou les interrogent, avancer ou se retirer. Mais ce sont des choses accessoires. Ils ignorent les plus importantes. Comment en est-il ainsi ? » Ces paroles ayant été rapportées à Tzeu hia, il dit : « Ah ! Ien Iou¹ est dans l’erreur. Dans la Voie de l’homme honorable, qu’est-il transmis d’abord ? Qu’est-il relégué au second plan ? [Les disciples] sont comme les plantes, dont chaque espèce exige une culture particulière. La Voie de l’homme honorable peut-elle être mensongère² ? Pour respecter le début et la fin, est-il nécessaire d’être un saint ? » 1. Tzeu lou. 2. En négligeant de leur enseigner les choses les plus nécessaires. XIX.13. Tzeu hia dit : « Que celui qui excelle dans sa charge se mette à l’étude. Que celui qui excelle dans l’étude exerce une charge. » Celui qui se livre à une occupation doit d’abord faire parfaitement tout ce qui s’y rapporte, et il peut ensuite étendre ses soins à d’autres choses. Pour un officier, l’exercice de sa charge est la chose importante, et l’étude n’est pas absolument nécessaire ; il doit donc avant tout remplir les devoirs de sa charge. Pour un étudiant, l’étude est la chose principale, et l’exercice d’une charge n’est pas nécessaire ; il doit donc avant tout étudier parfaitement. Toutefois, un officier trouve dans l’étude un moyen d’établir ses ouvres plus solidement ; et un étudiant trouve dans l’exercice d’une charge un moyen de confirmer et d’étendre ses connaissances. XIX.14. Tzeu iou dit : « Le deuil va jusqu’à l’affliction, mais sans plus. » XIX.15. Tzeu iou dit : « Mon compagnon Tchang fait des choses qu’un autre ferait difficilement. Cependant, il n’est pas encore pleinement humain. » XIX.16. Tseng tzeu dit : « Que Tchang est admirable [dans les choses extérieures] ! Mais il est difficile de pratiquer avec lui la vertu d’humanité. » Tzeu tchang donnait son principal soin aux choses extérieures. Hautain dans ses manières, il ne pouvait ni être aidé ni aider les autres dans la pratique de la vertu d’humanité. XIX.17. Tseng tzeu dit : « J’ai entendu dire à notre Maître que, quand même les hommes n’auraient pas encore tout donné d’eux-mêmes, ils devraient le faire à la mort de leurs parents. » XIX.18. Tseng tzeu dit : « Au sujet de la piété filiale de Meng Tchouang tzeu, j’ai entendu dire à notre Maître qu’on pouvait aisément imiter [tous les exemples de ce grand préfet], hormis celui qu’il a donné en ne changeant ni les serviteurs ni l’administration de son père. » XIX.19. Iang Fou, ayant été nommé directeur des tribunaux par le chef de la famille Meng, demanda des conseils à son maître Tseng tzeu. Tseng tzeu lui dit : « Ceux qui dirigent la société, s’écartant du droit chemin, depuis longtemps le peuple se divise¹. Si tu élucides [une affaire], fais-le avec compassion pour les coupables, et ne te réjouis pas². » 1. Et la discorde amène beaucoup de crimes. 2. De ton habileté à les découvrir. XIX.20. Tzeu koung dit : « La scélératesse de l’empereur Tcheou n’a pas été si extrême qu’on le dit. L’homme honorable craint beaucoup de demeurer en aval du courant, là où les miasmes du monde se déversent. » XIX.21. Tzeu koung dit : « Les fautes d’un homme honorable sont comme les éclipses du soleil et de la lune. Quand il s’égare, tous les yeux le voient. Quand il se corrige, tous les regards le contemplent. » , XIX.22. Koung suenn Tch’ao¹ de Wei demanda à Tzeu koung de quel maître Confucius tenait ses connaissances. Tzeu koung répondit : « Les institutions des rois Wenn et Ou ne sont pas encore tombées dans l’oubli ; elles vivent toujours dans la mémoire des hommes. Les sages en ont appris les grands principes. Les moins sages en ont appris quelques principes mineurs. Les enseignements des rois Wenn et Ou subsistent encore partout. Comment mon Maître ne les aurait-il pas étudiés ? Et quel besoin aurait-il de s’attacher à un maître déterminé ? » 1. Grand préfet de la principauté. XIX.23. Chou suenn Ou chou¹ dit aux grands préfets réunis dans le palais du prince : « Tzeu koung est plus sage que Confucius. » Tzeu fou King pe² rapporta cette parole a Tzeu koung. Tzeu koung répondit : « Permettez-moi de nous comparer aux murs d’enceinte d’une maison. Mon mur ne s’élève qu’à la hauteur des épaules d’un homme. Chacun peut regarder et voir du dehors tout ce que la maison a de beau. Le mur du Maître est plusieurs fois plus haut que la taille d’un homme. À moins de trouver la porte du palais et d’y entrer, on ne voit pas la magnificence du temple des ancêtres ni l’appareil pompeux des officiers. Peu savent en trouver la porte. L’assertion de Chou suenn Ou chou n’est-elle pas contraire à la vérité ? » 1. Grand préfet dans la principauté de Lou. 2. L’un d’entre eux. XIX.24. Chou suenn Ou chou dépréciait Confucius. Tzeu koung dit : « Toutes ses paroles n’auront aucun effet. La détraction ne saurait diminuer la réputation de Tchoung gni. La sagesse des autres hommes est comme une colline ou un monticule qu’il est possible de gravir. Tchoung gni est comme le soleil et la lune ; personne ne peut s’élever au-dessus de lui. Quand même on se séparerait de lui en rejetant sa doctrine, quel tort ferait-on à celui qui brille comme le soleil et la lune ? On montrerait seulement qu’on ne se connaît pas soi-même. » XIX.25. Tch’enn Tzeu k’in dit à Tzeu koung : « C’est par modestie que vous mettez Tchoung gni au-dessus de vous. Est-ce qu’il est plus sage que vous ? » Tzeu koung répondit : « L’homme honorable peut, d’une parole, manifester son savoir ou révéler son ignorance. Ainsi ne peut-il parler sans circonspection. Personne ne peut égaler notre Maître, de même que personne ne peut s’élever jusqu’au ciel avec une échelle. Si notre Maître avait eu un État à gouverner, il aurait, comme on dit, relevé [le peuple], et [le peuple] se serait levé. Il l’aurait mené sur la Voie, et celui-ci aurait marché ; il lui aurait procuré la paix, et celui-ci l’aurait rejoint ; il l’aurait mis à l’œuvre, et celui-ci lui aurait répondu ; il aurait été honoré pendant sa vie, et pleuré après sa mort. Qui peut l’égaler ? » Chapitre XX XX.1. L’empereur Iao dit : « Eh bien, Chouenn, voici le temps fixé par le Ciel pour ton avènement. Applique-toi à garder en toutes choses le milieu juste. Si par ta négligence les ressources venaient à manquer, le Ciel te retirerait à jamais le pouvoir et les trésors royaux. » Chouenn transmit à son tour le mandat à Iu, son successeur. [Tang le Victorieux, fondateur de la dynastie des Chang-In, après avoir chassé Kie, le dernier empereur de la dynastie des Hia,] dit : « Moi Li, qui suis comme un faible enfant, j’ose immoler un taureau noir¹. J’ose déclarer solennellement, en face de l’auguste Souverain du Ciel, que je ne me permettrais pas d’épargner le coupable² et que je ne laisserais pas dans l’ombre ses serviteurs. Si je commets une faute, le peuple n’en sera pas responsable. Si le peuple commet une faute, j’en serai responsable³. » Cette expression, « l’auguste Souverain du Ciel », est un terme respectueux pour désigner le Souverain d’En Haut. Tous les hommes sages sont les ministres du Souverain d’En Haut. Avant de marcher contre Kie, Tang le Victorieux dit : « Toutes les actions bonnes ou mauvaises sont inscrites et se lisent dans le cœuer du Souverain d’En Haut. [En attaquant Kie], je ne ferai qu’obéir aux ordres du Souverain d’En Haut. » Le roi Ou fondateur de la dynastie des Tcheou, répandit ses bienfaits dans tout l’empire. Il n’enrichit que les hommes bons. « Bien que [le tyran Tcheou] ait beaucoup de proches parents, dit-il, ils ne valent pas les hommes pleinement humains. Si 1e peuple faute, que j’en sois le seul responsable. » Il régla les poids et les mesures, révisa les lois et les ordonnances, rétablit les charges [qui avaient été établies par Tcheou] ; et, dans tout l’empire, l’administration reprit son cours. Il reconstitua les principautés supprimées, donna une postérité adoptive aux chefs des grandes familles morts sans enfants mâles ; éleva aux charges les hommes capables qui avaient été laissés dans la vie privée ; et tous les cœurs furent à lui. Il attachait une grande importance à la subsistance du peuple, aux funérailles et aux sacrifices. Si un prince est magnanime, il se conciliera tous les cœurs ; s’il est digne de confiance, le peuple s’en remettra à lui ; s’il est diligent, il mènera toutes ses œuvres à bonne fin ; s’il est juste, il fera la joie du peuple. 1. Comme les empereurs de la dynastie des Hia. 2. L’empereur Kie. 3. En qualité de chef du peuple. XX.2. Tzeu tchang demanda à Confucius ce qu’il fallait faire pour bien gouverner. Le Maître répondit : « Il faut avoir en estime cinq qualités, et éviter quatre défauts ; cela suffit. – Quelles sont ces cinq qualités ? » dit Tzeu tchang. Le Maître répondit : « L’homme honorable exerce la bienfaisance, sans rien dépenser ; il fait travailler le peuple, sans le mécontenter ; il a des désirs, sans être cupide ; il est majestueux sans orgueil, imposant sans brusquerie. » Tzeu tchang dit : « Comment exerce-t-il la bienfaisance sans rien dépenser ? » Le Maître répondit : « Il favorise tout ce qui profite au peuple ; par ce moyen, n’exerce-t-il pas la bienfaisance sans rien dépenser ? Il ne lui impose que des travaux dont il est capable ; dès lors, qui serait mécontent ? Il désire la bonté, et il l’obtient ; comment serait-il cupide ? Pour l’homme honorable, il n’y a pas de majorité ou de minorité, ni même de petit ou de grand. Il est sans arrogance ni mépris. N’est-il pas digne sans orgueil ? L’homme honorable prend garde que ses vêtements et son bonnet soient bien ajustés, que ses regards aient de la dignité. Sa gravité inspire le respect. N’est-il pas majestueux sans être dur ? » Tzeu tchang demanda ensuite quels étaient les quatre défauts à éviter. Le Maître répondit : « Ne pas instruire ses sujets, et les punir de mort, c’est de la cruauté. Sans avoir averti d’avance, exiger que le travail [imposé] soit terminé tout de suite, c’est de la tyrannie. Donner des ordres peu pressants¹ et hâter ensuite l’exécution, c’est de la fourberie. Quand il s’agit de payer, régler avec parcimonie, c’est agir comme un intendant². » 1. Avec préméditation. 2. Qui n’ose rien accorder de son propre chef. XX.3. Le Maître dit : « Celui qui ne connaît pas le Décret céleste¹ ne saurait être un homme honorable. Celui qui ne connaît pas les règles et les usages ne saurait s’affermir. Celui qui ne connaît pas le sens des propos, ne peut connaître les hommes. » 1. La loi naturelle. Notes et références Littérature chinoise Œuvres de Confucius en:The Analects ja:論語 ko:논어 zh:論語
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Cours de philosophie
<div class="text"> A. Notions préliminaires Leçon I. Objet et méthode de la philosophie Leçon II. Objet et méthode de la philosophie (suite) Leçon III. La science et la philosophie Leçon IV. Divisions de la philosophie B. Psychologie Leçon V. Objet et méthode de la psychologie Leçon VI. Théorie des facultés de l'âme Sensibilité Leçon VII. Du plaisir et de la douleur Leçon VIII. Les inclinations Leçon IX. Les passions Intelligence Leçon X. Théorie de la connaissance Perception extérieure Leçon XI. Conditions de la perception extérieure. Les sens Leçon XII. Origine de l'idée d'extériorité Leçon XIII. Le monde intelligible existe-t-il ? Leçon XIV. De la nature du monde extérieur La conscience Leçon XV. Des conditions de la conscience Leçon XVI. Origine de l'idée du moi Leçon XVII. De la nature du moi La raison Leçon XVIII. Définition de la raison Leçon XIX. Les données de la raison. Principes rationnels Leçon XX. Les données de la raison. Idées rationnelles Leçon XXI. L'empirisme Leçon XXII. L'évolutionnisme. Théorie de l'hérédité Leçon XXIII. De l'objectivité des principes rationnels Les facultés de conception Leçon XXIV. L'association des idées Leçon XXV. La mémoire Leçon XXVI. L'imagination Leçon XXVII. Le Sommeil. Le rêve. La folie Opérations complexes d'intelligence Leçon XXVIII. L'attention. La comparaison. L'abstraction Leçon XXIX. La généralisation. Le jugement. Le raisonnement Esthétique Leçon XXX. Objet et méthode de l'esthétique Leçon XXXI. Qu'est-ce que le beau? Leçon XXXII. Le sublime et le joli; L'art Activité Leçon XXXIII. L'activité en général. L'instinct Leçon XXXIV. L'habitude Leçon XXXV. La volonté. De la liberté Leçon XXXVI. De la liberté (suite). Déterminisme psychologique Leçon XXXVII. De la liberté (fin). Déterminisme scientifique. Fatalisme théologique C. Logique Leçon XXXVIII. Introduction Logique générale Leçon XXXIX. De la vérité; de la certitude Leçon XL. De la certitude (suite). Certitude morale Leçon XLI. De la certitude fausse ou erreur Leçon XLII. Du scepticisme; du dogmatisme; du criticisme Leçon XLIII. L'idée; le terme; Le jugement; la proposition Leçon XLIV. De la définition Leçon XLV. Du syllogisme Leçon XLVI. De l'induction Leçon XLVII. Des sophismes Méthodologie Leçon XLVIII. De la méthode en général Leçon XLIX. De la méthode en mathématique Leçon L. De la méthode dans les sciences physiques Leçon LI. De la méthode dans les sciences naturelles Leçon LII. De la méthode dans les sciences morales Leçon LIII. De la méthode en histoire Appendice Leçon LIV. Du langage D. Morale Leçon LV. Définitions et divisions de la morale Morale théorique Leçon LVI. De la responsabilité morale Leçon LVII. De la loi morale. L'historique de l'utilitarisme Leçon LVIII. Critique de l'utilitarisme. Morale du sentiment Leçon LIX. Morale Kantienne Leçon LX. De la loi morale Leçon LXI. Du devoir et du bien; de la vertu; du droit Morale pratique Leçon LXII. Morale individuelle Leçon LXIII. Morale domestique Leçon LXIV. Morale civique Leçon LXV. Devoirs généraux de la vie sociale Leçon LXVI. Devoirs généraux de la vie sociale. Devoirs de justice Leçon LXVII. Devoirs généraux de la vie sociale. Devoirs de charité Leçon LXVIII. Résumé de la morale E. Métaphysique Leçon LXIX. Notions préliminaires Leçon LXX. De l'âme et de son existence Leçon LXXI. Du matérialisme Leçon LXXII. Des rapports de l'âme et du corps Leçon LXXIII. De l'immortalité de l'âme Leçon LXXIV. De Dieu. Preuves métaphysiques de son existence Leçon LXXV. Critique de ces preuves Leçon LXXVI. Exposition et critique de la preuve psycho-théologique Leçon LXXVII. Preuve psycho-théologique (fin). Preuves morales Leçon LXXVIII. De la nature et des attributs de Dieu Leçon LXXIX. Du dualisme. Du panthéisme. De la création Leçon XXC. De la Providence, du Mal, de l'Optimisme et du Pessimisme Cours de philosophie Philosophie 1884 Œuvres d'Émile Durkheim
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Cours de philosophie/Leçon I. Objet et méthode de la philosophie
Cours de philosophie Qu’est ce que la philosophie ? Le mot est fréquemment employé. Par cela même, il donne une idée grossière, mais simple de ce qu’il signifie. Philosopher, c’est réfléchir sur un ensemble de faits pour en tirer des généralités. Philosophie, en un mot, veut dire réflexion et généralisation. C’est ainsi que l’on dit : la philosophie de l’art, la philosophie de l’histoire. En examinant la forme de la philosophie, le genre de réflexion qui lui convient, ce qu’on appelle : l’esprit philosophique, on voit qu’on peut le définir ainsi : il consiste dans le besoin de se rendre compte de toutes ses opinions, jointe à une force d’intelligence suffisante pour satisfaire plus ou moins ce besoin. La qualité caractéristique de l’esprit philosophique est la libre réflexion, le libre examen. Réfléchir librement, c’est se soustraire quand on réfléchit à toute influence étrangère à la logique. C’est raisonner en ne reconnaissant d’autres autorités que les règles de cette science et les lumières de la raison. Les deux caractères principaux de l’esprit philosophique sont donc la tendance à réfléchir pour généraliser et la liberté dans la réflexion. De cette dernière condition s’ensuit nécessairement qu’on ne saurait confondre la philosophie avec les religions. La religion admet, outre le témoignage de la raison, l’autorité de la tradition historique. La philosophie ne connaît que les questions et les solutions relevant de la seule raison. Leurs domaines sont donc nettement distincts. En étudiant les divers systèmes des philosophes, on s’aperçoit que la réflexion philosophique a, suivant les temps et les circonstances, procédé de deux manières différentes. En d’autres termes, il y a deux formes d’esprit philosophique. Tantôt il procède par analyse ; il se rapproche alors de la méthode mathématique. Ce genre d’esprit consiste à prendre pour point de départ du système une idée évidente ou admise comme telle, et d’y rattacher toutes les idées secondaires de manière à former une série ininterrompue ; tirant de la première idée une seconde, de cette seconde une troisième, et ainsi de suite ; de telle sorte que la première étant admise, toutes les autres en sortent sans solution de continuité. C’est en cela, par exemple, que consiste l’esprit cartésien. L’autre forme de l’esprit philosophique est synthétique, et laisse une place bien plus grande à l’inspiration et à l’imagination. Sans avoir besoin d’ordre mathématique, les esprits de ce genre voient les faits dans leur ensemble, et s’y attachent spécialement. Ils préfèrent les vastes hypothèses qui groupent les faits à l’analyse qui les dissèque. Au lieu de classer leur idées en séries, ils en font un ensemble qu’on puisse embrasser d’un coup d’œil. Tel, est par exemple, l’esprit platonicien. [En marge de ce paragraphe : « non sens philosophiques » ]. Nous connaissons maintenant la forme, l’extérieur de la philosophie. Reste à la définir par son objet. On a proposé diverses définitions. Bossuet dit : « La philosophie est la science de l’homme et de Dieu. » — Cicéron la définit : « La science des choses divines et humaines. » — Aristote : « la science des premières causes et des premiers principes. » — On a dit enfin : « La philosophie est la science de l’absolu. » On peut faire voir que toutes ces définitions reviennent au même. Il faut d’abord pour cela définir « absolu. » On appelle absolu ce qui est par soi-même, ce qui ne dépend de rien, ce qui est sans relation aucune. L’absolu serait indépendant de l’espace et du temps. Sachant cela, montrons que toutes ces définitions donnent pour objet à la philosophie l’absolu. En effet, la première cause c’est l’être ou les êtres d’où vient toute la réalité. Le premier principe, c’est la loi la plus générale qui a présidé à ce développement. Rechercher la première cause et le premier principe, c’est rechercher le primitif, l’absolu, tant dans le monde de la connaissance que dans celui de l’existence. Or, dans le premier, quel est l’absolu ? C’est l’esprit de l’homme. Dans le second ? C’est Dieu. Toutes ces définitions viennent donc à celle-ci : La philosophie est la science de l’absolu. Voici maintenant à quelles objections cette définition est exposée. Elle assigne pour but à la philosophie ce qui n’en est que le dernier mot, la dernière hypothèse, nécessaire peut-être pour donner la raison de certains faits, mais qui ne saurait en tout cas être prise pour point de départ. L’absolu n’est évidemment pas ce que l’on recherche en commençant la philosophie, on n’a dès lors aucune raison de le faire figurer dans la définition de la philosophie. Il y a d’ailleurs des systèmes philosophiques importants, le positivisme par exemple, qui n’admettent pas l’existence de l’absolu. On ne saurait exclure de la philosophie des systèmes qui agitent les mêmes questions que les autres et n’en différent que par la manière de les résoudre. On ne saurait donner pour objet à la philosophie une chose dont l’existence même est en question. Comment donc définir la philosophie ? Quand on considère les faits dont s’occupe cette science, on voit que ce sont tous des phénomènes ayant trait à l’homme, et, dans l’homme, à ce qui n’a rien de physique, à ce que n’étudient en aucune façon les sciences positives. Le domaine de la philosophie est l’homme intérieur. De quoi se compose l’homme intérieur ? De faits qui ne tombent point sous les sens, mais nous sont connus par une sorte de sens intime qu’on nomme conscience. La perception de ces faits modifie la conscience comme la perception matérielle modifie les sens qui lui sont soumis. Aussi désigne-t-on ces faits sous le nom d’états de conscience. La philosophie est donc la science des états de conscience. Mais cela ne suffit pas. Les faits psychologiques qu’on appelle états de conscience sont relatifs, au moins par rapport au temps. Dès lors, la philosophie, par sa définition serait enfermée dans le domaine du relatif. L’étude de l’absolu en serait exclue. La métaphysique, imposée à tort par les définitions ci-dessus étudiées, serait, à tort également, interdite par celle-ci. Il faut donc la modifier ainsi : « La philosophie est la science des états de conscience et de leurs conditions. » Cette définition convient à tous les systèmes. L’absolu est-il, n’est-il pas une des conditions des états de conscience ? La chose reste à étudier ultérieurement. Mais en tout cas, la définition que nous venons de donner autorise la philosophie à s’en occuper si elle juge cette hypothèse nécessaire.
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Cours de philosophie/Leçon II. Objet et méthode de la philosophie (suite)
<div class="text" > Cours de philosophie Le but de la philosophie est maintenant déterminé : c’est l’étude des états de conscience et de leurs conditions. Mais comment la philosophie procédera-t-elle à cette étude ? En un mot, quelle sera sa méthode ? Cela reste encore à déterminer. Les différents systèmes ont fait à cette question différentes réponses. De nos jours s’est formée une école, l’école éclectique, qui soutient que la meilleure méthode serait de concilier les différents systèmes. Cette école, qui sans être encore organisée, avait été déjà représentée dans l’antiquité par la Nouvelle-Académie et par Cicéron, dans les temps modernes par Leibniz qui en recommande souvent le procédé principal, cette école n’est arrivée à une organisation définitive qu’avec Victor Cousin. Ce célèbre philosophe en a donné les principes et la méthode, qui d’ailleurs n’a jamais encore été employée d’une manière suivie. Voici en quoi consiste la théorie éclectique. Suivant Cousin, la vérité n’est plus à chercher. Elle est trouvée. Seulement, elle est disséminée dans les différents systèmes philosophiques parus jusqu’à présent. Il n’y a donc qu’à extraire de partout où ils se trouvent, ces fragments de vérité épars et mêlés à l’erreur, et à les réunir pour en former un système dont les doctrines seront la vérité même. Mais où trouver le critérium permettant de distinguer la vérité de l’erreur ? Selon Cousin, les systèmes n’ont tous pêché que par étroitesse d’esprit, par trop grand exclusivisme. Quand ils affirment, ils disent vrai. Quand ils nient, ils se trompent. Les idéalistes disent que l’esprit est l’unique agent de la connaissance. Les sensualistes affirment qu’elle vient uniquement de la sensation. Ce sont seulement, pensent les éclectiques, les mots : unique, uniquement qui font l’erreur. La connaissance provient à la fois des sens et de l’esprit. Ce système, qui semble se recommander au premier abord, par la largeur de ses vues, est soumis à bien des objections : sans compter que, par son principe même, il nie le progrès futur de la science philosophique, le critérium proposé est vague ; où placer la limite exacte qui séparé dans les systèmes l’affirmation de la négation ? Il y a bien des cas où cette division ne pourrait être faite qu’arbitrairement. Aussi les éclectiques proposent-ils un second critérium, le sens commun. Ce critérium, de leur propre aveu, dérive du premier : si les solutions du sens commun sont supérieures à celles de la philosophie, c’est, disent-ils, parce qu’elles sont plus larges : « Si le sens commun, » dit Jouffroy, « n’adopte pas les systèmes des philosophes, ce n’est pas que les systèmes disent une chose et le sens commun une autre, c’est que les systèmes disent moins et le sens commun davantage. Pénétrez au fond de toutes les opinions philosophiques, vous y découvriez toujours un élément’positif’que le sens commun adopte et par lequel elles se rallient à la conscience du genre humain. » On peut remarquer dans ce passage le mot positif, qui marque bien les rapports des deux critériums proposés. Cette méthode soumet donc entièrement la philosophie au sens commun. Or, le sens commun n’a aucune rigueur philosophique. Il ne s’est pas formé d’après les règles de la logique ; il se compose des opinions qui se sont développés sous les mille influences du caractère du climat, de l’éducation, de l’hérédité, de l’habitude. Le sens commun est inconscient : le sens commun n’est donc qu’un ensemble de préjugés. L’opinion de sens commun est nécessaire à l’homme pour se guider dans les circonstances ordinaires de la vie. C’est même là ce qui le distingue surtout de la philosophie : le sens commun est avant tout pratique, le propre de la philosophie au contraire est la spéculation. Par là même, le sens commun est sans cesse cause d’erreur : à Galilée affirmant le mouvement propre de la terre où objectait le sens commun qui en reconnaissait l’immobilité. Donc comme critérium philosophique, le sens commun doit être absolument rejeté. Est-ce à dire qu’il n’en faille pas tenir compte ? Du tout. Le sens commun doit être respecté comme un fait, qui a ses raisons d’exister. On peut se mettre en contradiction avec lui, mais à la condition expresse de démontrer comment s’est formée et s’est répandue l’erreur commune. Si le sens commun contredit une hypothèse, c’est qu’il y a des raisons à cela ; et fut elle très solidement établie sur tous les autres faits cette hypothèse gardera un certain manque de fermeté, si elle ne peut expliquer ces raisons qui ont égaré l’opinion du vulgaire. Il y a contre l’éclectisme une seconde objection. Le sens commun est large. Il pourra fort bien, dans différents systèmes admettre comme ne lui répugnant pas, des solutions contradictoires, et alors qui décidera en dernier ressort ? Et quand même cela ne se produisait pas, comment des pièces, des lambeaux de philosophie déchirés ça et là, pourrait-on faire un système un, solide, et bien ajusté ? Les différentes théories qui le composeront n’étaient pas faites les unes pour les autres : ce sera donc encore tout un travail que de les réunir, travail pour lequel la méthode n’est même pas encore fixée. L’éclectisme ne saurait donc être un système bien construit, sur un plan fixe : et la preuve en est dans ce fait même que ses critériums ont bien pu servir à trancher des questions particulières mais que Cousin lui-même n’a jamais tenté de bâtir avec eux une philosophie complète. Puisque l’éclectisme ne donne pas la vraie méthode de la philosophie, où la trouverons-nous donc ? Une autre école, l’école idéaliste, propose la méthode déductive ou a priori. Il faut chercher, dit-elle, l’idée la plus générale, l’idée première d’où dépendent toutes les autres, et de même que des définitions qu’il fait accepter en commençant, le mathématicien déduit tout le reste, en faisant voir que tout est contenu dans la définition primordiale, de même de cette idée première le philosophe doit tirer toutes les autres, qui y sont contenues. — Spinosa a donné l’exemple le plus frappant de cette méthode. Son ouvrage est écrit avec tout l’appareil mathématique : définitions, théorèmes, corollaires, etc. La méthode a été reprise depuis par Fichte, Schelling, Hegel. Mais ces divers philosophes n’ont plus employé la forme mathématique de Spinosa. Cette méthode a un grave défaut. C’est de mettre l’expérience absolument en dehors de la méthode philosophique. Dans les sciences, il faut expliquer des faits donnés, non inventer une série d’idées se déroulant et se déduisant les unes des autres sans s’inquiéter si elles cadrent avec la réalité. La méthode déductive peut convenir au mathématicien, qui travaille sur des figures idéales qui peuvent indifféremment avoir ou n’avoir point d’existence en dehors de l’esprit. Mais c’est de toute autre façon que travaille le philosophe. Il étudie des états de conscience qui sont des faits. Les faits ne s’inventent pas. Il faut les observer et les étudier. La méthode idéaliste qui prétend supprimer les faits et raisonner à leur propos, mais sans se soucier de les étudier, doit donc être écartée comme trop exclusive. La critique de la méthode déductive nous montre que l’étude des faits eux-mêmes est nécessaire à la philosophie. Mais fait elle toute la philosophie ? La méthode qui prétendrait que toute connaissance provient des sens serait elle plus légitime que celle qui fait provenir toute connaissance de l’esprit ? L’école empirique le croit. La philosophie, selon elle, doit se contenter d’observer les phénomènes, de les classer, et de les généraliser. Elle doit se confiner dans cette étude et dégager seulement les lois générales qui régissent les phénomènes. On ne saurait admettre des conclusions aussi absolues. La philosophie est une science, et il n’est pas de vraie science, cherchant à expliquer son objet, qui puisse vivre uniquement d’observation. Ce procédé par lui même est, sinon absolument stérile, du moins peu fécond. L’observation n’est que la constatation des faits : la généralisation qui en est le complément nécessaire ne fait que dégager des phénomènes leur caractère commun. Encore faut-il que ces caractères soient très apparents, et [phrase illisible] des lois très simples. L’observation montre que les corps sont pesants, mais elle ne saurait donner la loi de la gravitation. Sitôt que les faits deviennent tant soit peu complexes, l’observation ne peut plus suffire à trouver la loi. Il faut donc que l’esprit intervienne et fasse pour la trouver ce qu’on appelle une hypothèse. Ceci nous amène à la véritable méthode philosophique : cette loi que l’observation ne pouvait trouver, l’esprit l’invente, en fait une hypothèse. Cette hypothèse faite, pour lui donner force de loi, il faut la vérifier : c’est là que se produit l’opération caractéristique de cette méthode : l’expérimentation. Expérimenter, c’est observer pour contrôler une idée préconçue, s’assurer si les faits confirment ou non la supposition de l’esprit. Si oui, si les faits se produisent tous comme ils le doivent faire dans l’hypothèse étudiée, si surtout elle fait découvrir de nouveaux faits encore inconnus, elle voit sans cesse diminuer son caractère hypothétique [phrase illisible]. Mais elle ne perd jamais entièrement ce caractère : il est clair en effet que tous les phénomènes qui s’y rapportent ne sont pas observés, et il suffirait qu’un seul contredit l’hypothèse pour nécessiter son changement. — Au reste, toutes les science qui expliquent leur objet précédent ainsi, et ce sont les hypothèses qui ont fait faire à la sciences les plus grands pas (hypothèse de la gravitation, des fluides électriques, etc). La véritable méthode philosophique est donc la méthode expérimentale qui comprend trois parties : 1. observation, classement et généralisation des faits 2. invention d’hypothèses 3. vérification par l’expérimentation des hypothèses inventées Cette méthode tient le milieu entre les méthodes déductive et empirique. D’après les idéalistes, l’esprit est tout. D’après les empiriques, l’observation est tout. La méthode expérimentale, contrairement aux idéalistes, commence par observer. Contrairement aux empiriques, elle invente ensuite une loi que l’esprit tire de lui même, et qu’elle vérifie ensuite encore une fois par les faits. A ceux-ci appartiennent donc le premier et le dernier mot, mais l’esprit est l’âme de la méthode. C’est l’esprit qui crée, qui invente, mais à condition de toujours respecter les faits.
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Cours de philosophie/Leçon III. La science et la philosophie
<div class="text"> Cours de philosophie On a souvent agité la question de savoir si la philosophie était une science, dans quelle mesure elle en était une, et quels étaient ses rapports avec les autres sciences. Pour en trouver la solution, il faut d'abord définir la science. Au premier coup d'oeil la science nous apparaît comme un système de connaissances. Mais ce système a un ordre spécial qu'il faut déterminer. Pour y arriver, voyons quel est le but de la science. Elle a un double but: D'une part elle doit satisfaire un besoin de l'esprit; de l'autre, elle est destinée à faciliter et à améliorer la pratique. Ce besoin de l'esprit c'est l'instinct de curiosité, la passion de savoir. Enfin la science a toujours sinon pour but, du moins pour résultat, d'améliorer les conditions matérielles de l'existence, par cela même qu'elle facilite et améliore la pratique en expliquant la théorie. Elle atteint ce double but par un seul moyen, l'explication. En expliquant les choses, la raison satisfait de la manière la plus complète et la plus parfaite possible l'instinct de curiosité. Savoir que les faits existent est un premier plaisir, mais savoir pourquoi ils existent, les comprendre, c'est là une satisfaction d'ordre supérieur. On peut se representer la science comme une lutte entre l'intelligence et les choses. Suivant que l'intelligence est victorieuse ou vaincue, elle est satisfaite ou elle souffre. Elle est surtout heureuse quand elle peut saisir tout entière la chose qu'elle examine, la comprendre, la faire sienne pour ainsi dire. C'est là l'idéal de l'explication. Ainsi expliquer est le meilleur moyen de satisfaire l'instinct de curiosité. C'est aussi le meilleur moyen d'atteindre le second but de la science en rendant les choses plus facilement utilisables. Quand nous connaissons une chose à fond, nous pouvons beaucoup mieux et beaucoup plus utilement nous en servir que si nous connaissons uniquement son existence. Par cela même que la chose expliquée et comprise est devenue [mot illisible] nous nous en servons beaucoup mieux que d'une chose étrangère. Tandis que la chaleur, par exemple, dont on connaît bien les lois, a donné naissance aux applications les plus utiles, on ne retire que peu d'utilité de l'électricité dont on ne connaît ni la nature ni les véritables lois et dont l'emploi est presque entièrement empirique. Ainsi donc, le meilleur moyen d'arriver à son but pour la science étant d'expliquer, on peut dire: l'objet de la science est d'expliquer. Mais il y a deux formes de sciences et deux manières d'expliquer. Les mathématiques expliquent en démontrant, c'est à dire en faisant voir que le théorème à prouver est compris dans un autre déjà prouvé, qu'énoncer l'un, c'est énoncer l'autre, que l'un, en un mot, est identique à l'autre. De montrer mathématiquement, c'est donc établir une identité entre le connu et le cherché. Donc, les mathématiques expliquent au moyen de rapports d'identité. Comment démontre-t-on que les trois angles d'un triangle sont égaux à deux droits? En faisant voir que dire: 1. que les angles alternés, internes et correspondants sont égaux et; 2. que la somme des angles faits autour d'un point du même côté d'une droite, valent deux droits; et 3. dire que la somme des angles d'un triangle vaut deux droits, c'est la même chose. Or, les deux premières propositions étant vraies, il s'ensuit nécessairement que la troisième, qui leur est identique, est vraie aussi. Les sciences physiques expliquent autrement: ce ne sont plus des rapports d'identité, mais des rapport de causalité qu'elles établissent. Tant qu'on ne voit pas la cause d'un fait, il est inexpliqué, et l'esprit n'est pas satisfait. On en fait voir la cause, et aussitôt l'esprit est satisfait le fait est expliqué. On peut donc généraliser et dire: l'objet de la science est d'établir des rapports rationnels - rapports d'identité ou de causalité - puisque nous avons établi qu'elle avait pour but d'expliquer, et qu'expliquer, c'était établir entre les choses des rapports d'identité ou de causalité. Connaissant tout cela, voyons quelles conditions doit remplir un système de connaissances pour mériter d'être appelé science. Il faut avant tout qu'il ait un objet propre à expliquer, que cet objet ne se confonde avec celui d'aucune autre science, et qu'il soit bien déterminé. Comment expliquer, alors que la chose à expliquer n'est pas définie? En second lieu, il faut que cet objet soit soumis soit à la loi d'identité, soit à celle de causalité, sans quoi il n'y a pas d'explication possible et par conséquent, pas de science. Mais ces deux premières conditions ne suffisent pas: en effet, pour pouvoir expliquer un objet, il faut qu'il nous soit accessible de quelque façon. S'il nous était inaccessible, nous ne pourrions en faire la science. Le ou les moyens dont doit disposer l'esprit pour pouvoir aborder l'étude de cet objet composent la méthode. La troisième condition à remplir pour une science c'est donc d'avoir une méthode pour étudier l'objet. Au moyens de ces principes, examinons maintenant si la philosophie est une science. Elle a un objet propre, bien défini et dont ne s'occupe aucune autre science: les états de conscience. La première condition est donc remplie. - Les faits qui constituent son objet sont soumis à des rapports rationnels: l'on ne saurait prétendre que les états de conscience échappent à la loi de la causalité. La seconde condition est donc également remplie. - Enfin, la philosophie a sa méthode, la méthode expérimentale: elle remplit donc les trois conditions nécessaires à obtenir le titre de science et peut-être à juste titre regardée comme une science. La philosophie étant reconnue pour une science, quels sont les rapports avec les autres sciences? A l'origine de la spéculation, les philosophes, par excès de confiance, ont cru que cette science comprenait toutes les autres, que la philosophie, à elle seule, menait à la connaissance universelle. Les sciences ne seraient dès lors que des parties, des chapitres de la philosophie. La définition de la philosophie et la preuve de ses droits au titre de science distincte suffisent à montrer que cette théorie ne saurait être admise. De nos jours s'est produite une autre idée: on a soutenu que la philosophie n'avait pas d'existence propre et n'était que le dernier chapitre des sciences positives, la synthèse de leurs principes les plus généraux: telle était, par exemple, la pensé d'Auguste Comte. Il n'y a qu'à invoquer - encore la définition de la philosophie pour réfuter cette théorie. La philosophie à son objet propre, les états de conscience, objet indépendant de celui de toutes les autres sciences. Là, elle est chez elle, elle est indépendante, et si pour expliquer son objet elle peut emprunter aux autres sciences, elle ne se confond en tout cas avec aucune d'elles et n'en reste pas moins une science distincte au milieu des autres sciences. Quels sont donc les rapports de la philosophie avec ces autres sciences? - Il y en a de deux espèces: les rapports généraux, qui sont les mêmes avec toutes les sciences; les rapports particuliers, qui sont différents pour chaque science particulière. Examinons d'abord les rapports généraux. Les objets qu'étudient les différentes sciences positives n'existent pour nous qu'en tant qu'ils sont connus. Or, la science qui étudie les lois de la connaissance, c'est la philosophie. Elle se trouve donc ainsi placer au centre auquel viennent converger toutes les sciences, parce que l'esprit lui-même est placée au centre du monde de la connaissance. Supposons par exemple que la philosophie décide que l'esprit humain, comme le pensait Kant, n'a pas de valeur objective, c'est à dire ne peut pas atteindre les objets réel, voilà toutes les sciences condamnées par là même à être uniquement subjectives. Passons au rapports particuliers. Ils sont de deux sortes: la philosophie reçoit des autres sciences et leur donne. La philosophie emprunte aux autres sciences un grand nombre de faits sur lesquels elle réfléchit et qui servent à faciliter l'explication de son objet. Par exemple, il est impossible de faire de la psychologie sans avoir recours aux enseignements de la physiologie. Quand on spécule sur les phénomènes extérieurs il faut bien prendre pour base des raisonnements que l'on fait les données de la physique et de la chimie. D'autre part, pour se fonder et se construire les différentes sciences emploient différents moyens, suivant ce qu'elles ont à expliquer: les mathématiques ont la déduction; la physique, l'induction; l'histoire naturelle, la classification. Mais qui étudie ces procédés? C'est la philosophie. Elle en fait la théorie, elle voit à quelles conditions ils doivent être soumis pour donner des résultats justes. Dès lors, elle se demande comment ces différents procédés doivent être différemment combinés pour étudier les différents objets des différents sciences. Elle cherche en un mot quelle est la meilleure méthode pour chaque science particulière. C'est même là le sujet d'une importante partie de la logique qu'on appelle Méthodologie. Tels sont les rapports de la philosophie et des différentes sciences qui l'avoisinent.
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Cours de philosophie/Leçon IV. Divisions de la philosophie
<div class="text"> Cours de philosophie Connaissant l'objet de la philosophie, nous prévoyons facilement que cet objet sera complexe: les états de conscience représentent des phénomènes de genres bien différents les uns des autres: pour en étudier l'ensemble il faudra donc plusieurs divisions de la science philosophique, plusieurs sciences particulières qu'il faut distinguer et classer. Ces divisions ont beaucoup varié avec les différents systèmes, et c'est bien naturel, car elles dépendent très étroitement de l'esprit général du système. A l'origine de la spéculation grecque, la philosophie n'est pas divisée. Elle est l'ensemble des connaissances humaines intérieures et extérieures. Elle se confond avec la physique et jusqu'à Socrate, tous les traités philosophiques portent le titre: [Greek phrase] On ne sait si Socrate divisait la philosophie, ni comment il la divisait. Platon, qui nous a surtout fait connaître la philosophie de son maître, ne divise pas. Il est donc peu probable que Socrate le fit. La philosophie est synthétique. Il n'expose pas une partie bien distincte de son système dans chaque dialogue: ces oeuvres contiennent l'étude de questions diverses, qui semblent n'avoir d'autre liaison que les hasards de la conversation. Aristote le premier a nettement divisé la philosophie: Il y voit trois sciences bien distinctes: "Toute l'activité humaine, dit-il, se manifeste sous trois formes différentes, savoir, agir, faire [écrit au-dessus du mot "faire" est écrit le mot "créer." Il suit trois mots grecs.] De là trois sciences: La théorétique qui a pour objet la spéculation; la pratique, qui se définit par son nom même; elle équivaut à ce qu'on appelle aujourd'hui la morale; enfin la poétique, qui a l'art pour objet." Après Aristote, cette division tombe en désuétude. A mesure qu'elle tend à disparaître, elle est remplacée par une autre qu'acceptent également les deux grandes écoles philosophiques d'alors, l'epicurisme et le stoïcisme. Voici cette division; elle comprend comme l'autre, trois parties. La physique science de la nature extérieure; la logique science des lois de l'esprit et de la connaissance; l'éthique ou morale. Descartes, dans ces ouvrages, n'a jamais suivi de division bien stricte de la philosophie. Il y a pourtant chez lui une tentative de division, division plutôt de l'ensemble des connaissances humaines que de la seule philosophie: "Toute la philosophie est comme un arbre dont les racines sont la métaphysique. Le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales: la médecine, la mécanique et la morale." Toutes ces divisions ne peuvent cadrer avec la définition de la philosophie que nous avons établie, car elles embrassent un champs plus vaste que celui de la philosophie. Depuis V. Cousin, une nouvelle division s'est établie qui a prévalu et qui divise la philosophie en quatre parties: Psychologie. Logique. Morale. Métaphysique. Cette division est de toutes la plus simple; c'est aussi la meilleure, et nous l'adopterons. En effet, la définition de la philosophie comprend deux parties: les états de conscience et leurs conditions. Il faudra donc au moins déjà une division de la philosophie correspondant à chacune d'elles. Mais les états de conscience ne peuvent être étudiés par une seule science. Il est nécessaire d'abord d'en déterminer les types importants, de connaître les espèces et les propriétés de chacun d'eux. Il y a donc d'abord place au commencement de la philosophie, pour une étude descriptive des états de conscience, science ayant pour but de les énumérer et de les réduire à leurs types principaux. Cet inventaire fait, il faut étudier les états de conscience à un autre point de vue. Il en est une espèce, qui constitue la vie intellectuelle ou intelligence. Cette intelligence est faite pour aller à la vérité. Les règles auxquelles elle doit se soumettre pour ne pas se tromper forment la seconde partie de la philosophie, qu'on appelle la logique. La logique se distingue de la psychologie en ce qu'elle étudie non tous les états de conscience, mais quelques-uns et que, tandis que la psychologie ne fait que décrire, la logique explique les lois de la connaissance. Il y a une autre catégorie de faits, qui ont entré eux des caractères communs de diverses sortes, et dont l'ensemble constitue l'activité. Il y aura lieu de se poser la question: Comment, à quelles conditions, l'activité fera ce qu'elle doit faire? Quelles sont les lois auxquelles elle doit être soumise? C'est l'objet de la morale. Cette science, par son objet, est bien distincte de la logique et de la psychologie. Restent enfin les conditions des états de conscience. Ces conditions font l'objet de la métaphysique. Ces diverses parties de la philosophie devront être traitées dans l'ordre où nous venons de les exposer. Il est bien clair qu'avant d'étudier les états de conscience en détail, il faut en voir l'ensemble, et les décrire avant de les expliquer. La psychologie doit donc nécessairement être étudiée la première. De même la métaphysique doit être étudiée la dernière: pour pouvoir examiner les conditions des états de conscience il faut les connaître entièrement, ce qui est l'objet des trois autres divisions de la philosophie. Quant à la logique, qui reste encore, elle doit être placée avant la morale. En effet, elle traite les questions les plus importantes de toutes, et l'on ne peut bien raisonner qu'en connaissant les lois du raisonnement. Aussi faudrait-il, si possible, la placer la première de toutes. Mais comme on ne peut le faire, la psychologie ayant nécessairement la première place, il faut au moins lui donner la place la plus rapprochée possible de la première, et pour cela par conséquent la placer avant la morale. Nous avons donc à étudier quatre sciences dans la philosophie: 1. la psychologie 2. la logique 3. la morale 4. la métaphysique
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Cours de philosophie/Leçon V. Objet et méthode de la psychologie
<div class="text"> Cours de philosophie Nous avons déjà défini l'objet de la psychologie: décrire les états de conscience et les réduire à un certain nombre de types généraux. Mais les phénomènes qu'étudie la psychologie ont de fréquentes relations avec d'autres phénomènes dont il faut les distinguer. Sans se demander si le principe intellectuel est matériel ou non, on constate que le corps a d'étroits rapports avec l'âme. On peut presque dire que rien ne s'y passe qui n'ait son écho dans l'âme. Le fait d'ailleurs est réciproque. A cause de ces rapports, il faut déterminer avec exactitude les limites des domaines de la physiologie et de la psychologie. Les faits physiologiques sont: 1. des phénomènes qui ont lieu dans l'espace, qui occupent une certaine partie de l'étendue, qui peuvent tous se réduire à des mouvements. Aussi peut-on les exprimer par des figures: pour dessiner un mouvement nerveux, il suffira d'avoir bien saisi ses différentes phases. 2. Les faits physiologiques se passant dans l'espace, peuvent être mesurés. On peut estimer mathématiquement la quantité d'étendue qu'ils occupent. 3. Les faits physiologiques sont inconscients: Sans doute nous avons conscience de leur résultat quand il aboutit dans l'âme, mais non du fait physiologique lui-même. Nous n'avons pas conscience des mouvements qui se produisent entre une partie de notre corps blessée et l'âme, nous n'en connaissons que le résultat, la douleur. 4. Enfin, nous ne nous attribuons pas les phénomènes physiologiques, nous ne les rapportons pas au moi. Nous disons bien: je souffre, mais la souffrance n'est que le résultat psychologique d'une lésion physiologique. Les phénomènes de ce dernier ordre, appartiennent non point à nous, mais à notre corps. Le corps seul digère et l'expression je digère, n'est qu'un abus de langage. Les phénomènes psychologiques présentent les caractères exactement opposés: 1. Ils ne sont pas dans l'espace et ne peuvent pas par conséquent être ramenés à des mouvements. On ne peut se représenter une sensation comme on se représente un mouvement nerveux. Les sensations n'ont rien à voir avec l'espace et n'ont lieu que dans le temps. 2. Puisqu'ils ne sont pas dans l'espace, on ne peut mesurer d'eux que leur durée. 3. Les phénomènes psychologiques sont tous conscients et ne nous sont même connus que par là. Sans nous servir de sens, par la seule conscience nous assistons à leur naissance et à leur développement. 4. Nous rapportons au moi tous les phénomènes psychologiques. Le moi n'en est pas toujours cause, mais en tout cas il se les attribue. Si l'on se blesse, la cause de l'état de conscience produit n'est pas le moi, mais la souffrance appartient évidemment au moi. Ainsi, ces deux sciences, physiologie et psychologie sont bien distinctes. Chacune a son objet propre, très différent de celui de l'autre. Il n'y a donc pas lien de les confondre. Comme de toutes les explications, la méthode mathématique est celle qui convient le mieux à l'esprit, on a essayé de l'appliquer à la psychologie. C'est dans ce but que Weber a fondé en Allemagne l'école psychophysique. L'objet des recherches de cette école est d'arriver à mesurer l'intensité de la sensation, la durée étant d'ailleurs facilement mesurable. Voici les calculs de Fechner, le principal adepte de cette doctrine: Pour mesurer une chose, il faut avoir: 1. un étalon de mesure distinct de ce qui est à mesurer. Il faut 2. que la chose à mesurer soit mesurable. Quel étalon de mesure trouvera-t-on pour la sensation? Ce que Fechner appelle l'excitation, c'est-à-dire la cause extérieure produisant la sensation. En prenant des poids de différentes grosseurs, on sent bien qu'il y a un certain rapport de l'excitation à la sensation. Calculer ce rapport exactement, voilà ce que recherche la psychophysique. Examinons maintenant si la sensation est mesurable. Dans les sensations, la psychologie distingue la qualité et l'intensité. Pour les sensations visuelles on aura par exemple une sensation rouge et une autre bleue. C'est là la différence de qualité. L'une est rouge vif, l'autre bleu pâle: elles différent alors également d'intensité. Cette intensité semble être une quantité mesurable, et voici comment Fechner la mesure: ayant d'une part notre étalon et de l'autre notre sensation dont un élément au moins est mesurable, il reste une difficulté. Nous pouvons faire varier la quantité de l'excitation et savoir exactement de combien elle varie. Mais on ne peut apprécier directement de même les variations de la sensation. On les appréciera indirectement par "les plus petites différences perceptibles de sensation." Voici en quoi consiste la plus petite différence perceptible de sensation: J'ai dans la main 100 gr. J'en ajoute un gramme; je ne sens pas de différence; j'en ajoute deux. Je n'en sens point encore de différence. J'augmente toujours ainsi jusqu'à ce que la différence de 100 gr. au poids ainsi formé soit appréciable. L'expérience établit qu'il faut pour cela ajouter au poids primitif un tiers (en moyenne) de ce poids. C'est là la plus petite différence perceptible. Prenons cette plus petite différence pour unité. Nous appelons 1 la sensation 1 l'excitation correspondante. Continuons l'expérience de façon à sentir encore une fois une sensation de différence. Cette sensation, étant la somme de la première et de la seconde sensation, chacune égale à l'unité vaudra elle-même 2, suivant Fechner. Continuons. Nous arrivons à dresser le tableau suivant: Excitations 1 2 4 8 16 32 64 .. Sensations 0 1 2 3 4 5 6 .. De ces deux progressions on déduit la loi suivante: La sensation varie comme le logarithme de l'excitation. La valeur de cette loi a tout d'abord été contestée au point de vue mathématique. On est même arrivé à prouver que les calculs faits par Fechner pour la trôner renfermaient des inexactitudes. Mais ce qu'il y a de plus attaquable dans le système, c'est ce qui fait sa base même. De quelle droit prétendre que si la sensation produite par la plus petite différence perceptible vaut 1, la sensation produite par deux fois la plus petite différence perceptible vaut 2? Qui prouve que les deux sensations s'additionnent, et ne se combinent pas? Le principe de la méthode est la mesurabilité des sensations: on ne saurait dire qu'une sensation soit double d'une autre. Les mathématiques, toutes les sciences ne mesurent que des lignes et des mouvements. Quand on dit qu'une force est double d'une autre, cela veut dire uniquement que, appliquées au même mobile et dans les mêmes conditions, si la première le fait marcher avec une vitesse a, la seconde lui exprimera une vitesse 2a. Supprimez le mobile, supprimez l'espace, on ne saurait mesurer ces forces par rapport l'une à l'autre. On ne peut donc mesurer que des résultats, des mouvements. Mais ce qu'on prétend mesurer dans les sensations c'est elles-mêmes, non leurs résultats. Or, c'est impossible: elles sont en dehors de l'espace. On ne saurait donc mesurer que leur durée. Une sensation est autre qu'une autre, mais ne peut être établie en fonction d'elle. On a fait encore une autre objection à la méthode psycho-physique: elle méconnaît les conditions physiologiques du phénomène psychique. Fechner et Weber n'établissent de relations qu'entre le phénomène psychique et son antécédent physique. Mais on oublie le phénomène physiologique qui se place entre deux, et qui est l'antécédent immédiat du fait psychique. Si le corps était un milieu sans action qui transmit sans altération l'excitation produite à l'âme, on pourrait le négliger comme le fait la psychophysique. Mais il est loin d'en être ainsi, et le corps en transmettant les faits physiques à l'âme les modifie beaucoup, et différemment, suivant les circonstances et les individus. En bonne méthode, il aurait donc fallu en tenir compte, et établir des relations d'abord entre les phénomènes physique et physiologique, puis entre les phénomènes physiologique et psychique. La méthode psychophysique, pour toutes ces raisons ne peut être admise. Pour vaincre cette dernière difficulté, une autre école, celle de Wundt, s'est fondée sous le titre d'école psycho-physiologique. Elle ne rattache plus immédiatement les états de conscience aux phénomènes physiques, mais aux phénomènes physiologiques. Ce sera donc, suivant ce système, la physiologie qui fournira les moyens de faire la psychologie. D'après Wundt, l'âme dépend du corps. La vie consciente de l'âme a ses racines dans la vie inconsciente du corps. Les antécédents immédiats de tous les phénomènes psychiques sont des phénomènes physiologiques. En outre Wundt a montré que sans mesure, il n'y avait pas de science possible. Il faut donc mesurer. Les philosophes qui lui ont succédé ont appliqué ce principe. Mais reconnaissant l'inutilité des efforts faits pour mesurer l'intensité, ils se sont contentés de mesurer la durée. Cette école a donc deux principes caractéristiques: 1. Elle établit des relations non entre la psychologie et la physique, mais entre la psychologie et la physiologie. 2. Elle étudie la durée et non l'intensité. Mais cette école croit que le seul moyen d'étudier l'âme, c'est d'étudier ses relations avec le corps. C'est là qu'est l'erreur. Il peut y avoir assurément grand intérêt à cela. Mais les recherches de ce genre quelque utiles qu'elles puissent être, ne dispensent pas d'une science qui étudie les faits psychologiques en eux-mêmes; il faut d'abord les connaître, en faire un inventaire exact, les décrire, les réduire à un certain nombre de types généraux; et c'est là l'objet propre de la psychologie pure. Cette étude s'impose et l'on ne saurait la remplacer par une science établissant uniquement les rapports de l'âme et du corps. En second lieu, nous ne proscrirons pas la psycho-physiologie ou toute science analogue. Mais comme elle a pour objet de ramener en quelque sorte l'âme au corps, il faut au préalable: 1. qu'une science indépendante ait été instituée pour étudier uniquement l'âme; 2. qu'une science indépendante ait été instituée pour étudier uniquement le corps; 3. il faut que chacune de ces sciences ait ramené les phénomènes qu'elle étudie à un ou plusieurs faits principaux, types et origines de tous les autres. Ainsi, on parle beaucoup de ramener la physique à la mécanique: que faudrait-il pour cela? Une science de la mécanique, ayant un seul objet: le mouvement; une science de la physique, ramenant tous les phénomènes physiques à un seul, le mouvement. C'est ainsi seulement qu'on pourrait démontrer l'identité de ces deux sciences et des phénomènes qui les occupent. Il en est de même des phénomènes psychiques et physiologiques. Ainsi donc, il faut, même si l'on veut assurer plus tard à une psychophysiologie quelconque, établir tout d'abord une science spéciale de l'âme, la physiologie pure. De cette étude sur la psychophysique et la psychophysiologie sort donc une conclusion positive: il faut étudier les états de conscience en eux-mêmes et pour eux-mêmes. La seule méthode qui convienne à cette science est l'observation par le moyen de la conscience. Cette méthode a pourtant été critiquée: On a dit que ce genre d'observation était trop difficile, les phénomènes psychiques sont très fuyants, ne restent qu'un instant dans le champ de la vision intérieure. Leur mobilité ne permet pas de les analyser en détail. Et puis, le regard de la conscience n'est-il pas bien grossier, ne manque-t-il pas de précision? En l'employant on n'atteindra que les lignes générales des phénomènes, non leurs détails et leur caractères essentiels. Seconde objection: non seulement cette observation est difficile, mais même elle est impossible. En effet, l'esprit observe à la fois et est observé; il est tout ensemble acteur et spectateur, ce qui est impossible. Troisième objection: fut-elle facile, cette méthode ne peut donner de résultat scientifique. Par elle qu'observe-t-on? Des individus, différant beaucoup les uns des autres. L'observation manque donc de généralité, n'a de vérité que dans le particulier. Cette méthode réduirait la psychologie à n'être qu'une collection de monographies individuelles. On peut facilement réfuter ces objections: A la première on répondra que l'observation de faits psychiques par la conscience n'est pas si difficile qu'elle l'affirme, puisque elle se fait tous les jours et donne des résultats incontestables. Elle a été cultivée par les plus grands esprits: moralistes, écrivains comiques ou satiriques, artistes, tous ont trouvé moyen de saisir les nuances les plus délicats du monde intérieur et de les fixer. Et d'ailleurs, s'il est vrai que bien des phénomènes psychologiques fuient, il est facile de les ressusciter artificiellement par la mémoire, se donnant ainsi toute facilité pour les étudier de sang-froid, à loisir, comme des objets extérieurs. L'observation par la conscience offre donc, nous l'avouons des difficultés, mais elles ne sont point insurmontables. La seconde objection n'est, on peut le dire, qu'une discussion de mots. Le même sujet peut être à la fois observant et observé. On ne peut être acteur et spectateur mais on peut être acteur et se regarder jouer. On peut se regarder dans une glace. Enfin, s'écouter parler est une expression quotidienne. On ne peut donc admettre la seconde objection. Enfin, à la troisième on répondra qu'on n'étudiera dans chaque homme particulier, que ce qui est commun à tous les hommes, de même que, dans un triangle donné, un mathématicien ne considère que les propriétés communes à tous les triangles. En outre, nous comparerons les résultats obtenus sur nous à ceux obtenus sur d'autres, de façon à ne laisser absolument dans nos observations que les caractères communs. Nous ne nous contenterons même pas d'étudier ceux qui vivent autour de nous, sous l'empire des mêmes circonstances: nous observons les documents que l'histoire nous a laissés sur les grands hommes des temps passés. Ce nous sera encore une aide utile. Mais il y a ici un autre écueil à éviter: un système a prétendu chercher dans les seuls documents historiques les renseignements nécessaires à l'organisation de la psychologie. C'est un excès. L'histoire ne nous parle que des grandes hommes: et leur niveau psychologique ne saurait être pris pour celui de l'humanité entière. En outre on ne saurait comprendre leurs idées, leurs passions, sans avoir étudié d'abord celles qui nous touchent de plus près. L'histoire ne peut donc donner à notre méthode d'observation qu'un complément.
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Cours de philosophie/Leçon VI. Théorie des facultés de l'âme
<div class="text"> Cours de philosophie Nous connaissons l'objet de la psychologie, nous en connaissons la méthode: il ne nous reste plus qu'à l'appliquer à l'objet. Cet objet est d'énumérer, de décrire et de classer les états de conscience. Mais à cette étude il faut un certain ordre; pour la rendre méthodique, il faut répartir les états de conscience en un certain nombre de classes que nous reprendrons de plus près. Sans nous laisser arrêter par une apparente diversité, cherchons les caractères communs qui puissent servir de base à une division en groupes. Autant nous admettrons de groupes, autant nous aurons formé de facultés de l'âme. Une faculté n'est autre chose qu'un mode particulier et naturel de l'activité consciente. Autant il y a de formes différentes sous lesquelles apparaît la vie intérieure, autant il y a de facultés. Ce qu'on appelle faculté dans l'âme est donc ce qu'on nomme propriété dans les corps inorganiques, fonctions dans les corps organisés. La seule différence est que la faculté représente une plus grande somme d'activité que la fonction, la fonction une plus grande somme d'activité que la propriété. Voyons donc combien nous allons trouver dans l'âme de facultés ou de groupes d'états de conscience. Il y en a trois: 1. Nous agissons: sur l'extérieur par l'intermédiaire de notre corps; sur l'intérieur, par la simple volonté, dirigeant notre intelligence, exerçant notre pensée, etc. Le groupe qui a ce caractère porte ainsi que la faculté correspondante le titre d'activité. 2. Suivant que nos actions sont libres ou non, suivant que notre activité est libre ou rencontre des obstacles, nous ressentons ce qu'on appelle du plaisir ou de la douleur. Ce n'est point là une action: tout au contraire, ce nouveau groupe présente des caractères opposés à ceux de l'activité. En effet, le plaisir et la douleur peuvent bien résulter d'actions, mais ils se produisent en nous sans que nous le voulions. Dans les phénomènes de ce genre nous sommes donc en majeure partie passifs. A ce deuxième groupe, constitué ainsi bien indépendamment du premier, est attribué le nom de sensibilité. 3. Quand nous agissons, nous savons que nous agissons; quand nous souffrons, nous savons que nous souffrons; quand nous pensons, nous savons que nous pensons. Ce n'est pas agir ou sentir: c'est avoir la connaissance de notre action ou de notre sensation. D'une manière générale il y a toute une catégorie d'états de conscience qui sont ce qu'on appelle des idées. Ces idées se rapportent tantôt au monde extérieur, tantôt au monde intérieur. L'ensemble de ces états de conscience et la faculté correspondante forment l'intelligence. Nous distinguons donc trois facultés principales: l'activité ou faculté d'agir; la sensibilité ou faculté d'éprouver du plaisir et de la douleur; l'intelligence ou faculté de connaître. Pour déterminer ces trois facultés, nous nous sommes contentés de classer les états de conscience. C'est qu'en effet, en dehors des états de conscience où elles se réalisent, ces facultés ne possèdent qu'une existence virtuelle. Tout en corrélatant cela, il ne faudrait pas croire pourtant qu'elles n'aient d'autre existence que celle de termes génériques, qu'elles ne soient que des étiquettes placées sur des faisceaux d'états de conscience. Sans ces derniers assurément elles n'auraient pas de réalité concrète, mais elles n'en seraient pas moins des pouvoirs réels de l'âme. Supprimez les états de conscience, les pouvoirs ne s'expriment pas mais n'en ont pas moins leur fondement dans la nature même de l'âme. Les états de conscience dérivent des facultés comme les facultés de la nature du moi. Quand bien même nous ne penserions pas, nous aurions le pouvoir de penser une intelligence virtuelle. Ce qui prouve que la faculté n'existe pas uniquement dans les états de conscience, c'est qu'elle les précède et leur survit. Donc, les facultés sont des pouvoirs réels et non de simples collections d'états de conscience. On s'est demandé quelquefois si l'on ne pourrait pas simplifier le nombre des facultés, et réduire à une seule les différentes facultés de l'âme. Condillac a tenté de les ramener toutes à la sensibilité: il entend par ce mot la faculté de connaître au moyen des sensations. De la sensation pour lui dépend toute l'âme. Maine de Biran ramène tout à l'effort musculaire; c'est-a-dire à l'activité. Enfin toutes les facultés de l'âme, suivant Spinoza, se réduisent à l'intelligence. Mais nous avons montré que ces différents groupes différaient trop pour être joints les uns aux autres. L'activité est caractérisée par l'action. La sensibilité par la passivité. l'intelligence, par la représentation. Il y a un autre écueil à éviter: c'est de faire des facultés des êtres distincts comme Platon, qui non content de les matérialiser ainsi leur donne des demeures distinctes: il met le [Greek], ou intelligence raisonnable, ce qu'il croit être la partie immortelle de l'âme de l'homme, dans la tête; le [Greek], qui représente en partie l'activité les appétits nobles de l'homme, dans la poitrine; enfin l'[Greek], qui représente les besoins, les désirs bas et vulgaires, sont placés dans le bas-ventre. C'est une erreur d'en faire ainsi des êtres: ce sont les propriétés, les pouvoirs d'un seul et même être, le moi. Elles ne sont que les formes distinctes que revêt notre activité. Le moi est un: il est le point vers lequel convergent toutes les facultés. Celles-ci agissent toujours concurremment. On ne peut trouver de fait psychologique qui dépende d'une seule d'entre elles. Nous n'agissons que d'après les motifs dictés par la raison ou des mobiles fournis par la sensibilité. Cela prouve bien l'unité originelle de ces trois facultés. Nous ne vivons pas avec une faculté, mais avec l'âme tout entière. [Greek]. Comme dit Aristote. [Marginal note to this paragraph illegible.] 1) Pour savoir ce que c'est que le sentiment (la sensibilité), il faut s'en rapporter à l'expérience personnelle de chacun. La chaleur qu'on ressent au soleil, la douceur du miel, le parfum des fleurs, la beauté d'un paysage, voilà des sentiments.. - Les caractères de la pensée et de la volonté sont assez clairs: il nous fournissent donc d'excellents moyens de circonscrire le domaine du sentiment. - A. Bain. Sens et Intelligence. Introduction. Bain confond ici bien des choses: la chaleur du soleil est une perception, chose intellectuelle ce qui par conséquent retire de ce qu'il nomme d'un terme trop étroit d'ailleurs, la pensée. Il en est de même de la douceur et du parfum. Toutes ces choses peuvent être accompagnées de plaisir ou de douleur, et des mouvements qui en dérivent immédiatement - mais elles ne sont par elles-mêmes ni sentiment ni passion. Quant à la beauté, c'est une question de savoir si on la doit ranger parmi les [Greek] intellectuels ou sensibles. L'exemple [Greek] donc mal choisi.
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Cours de philosophie/Leçon VII. Du plaisir et de la douleur
<div class="text"> Cours de philosophie La sensibilité, nous l'avons vu, est la faculté d'éprouver du plaisir et de la douleur. Qu'est-ce donc que le plaisir et la douleur? On ne saurait donner à cette question une réponse parfaite. On peut seulement déterminer les caractères du plaisir et de la douleur, et en chercher les causes. Ces états de conscience présentent trois caractères essentiels: 1. Le plaisir et la douleur sont des phénomènes affectifs, c'est-à-dire se produisent en nous sans que nous intervenions. Quand nous les éprouvons nous sommes passifs. Il n'y a pas, à vrai dire, d'absolue passivité dans la vie psychologique. Nous réagissons bien soit pour affaiblir la douleur, soit pour augmenter le plaisir, mais la passivité n'en prédomine pas moins dans les faits de ce genre. 2. Le second caractère de ces faits est leur nécessité. Ils se produisent fatalement. Nous ne pouvons les empêcher de naître. Ils sont la conséquence nécessaire d'un évènement antérieur: nous ne pouvons les modifier qu'en modifiant l'évènement qui les a causés. Cependant par la volonté, nous pouvons détourner le regard de notre conscience du plaisir ou de la douleur, ou les rendre plus intenses en fixant sur eux notre attention; nous pouvons trouver dans la douleur même des plaisirs très délicats: la mélancolie par exemple; mais malgré ces différentes influences que nous avons sur ces sentiments, nous n'en sommes jamais maîtres absolus. C'est là l'illusion des stoïciens et des épicuriens, qui ont cru pouvoir par la seule volonté, supprimer la douleur. 3. Le troisième caractère de ces sentiments est la relativité. Tout ce qui est sensible est relatif, ce qui est plaisir pour l'un est douleur pour l'autre. L'homme qui s'est livré aux travaux manuels y trouve toutes ses joies. L'homme qui a vécu dans les exercices intellectuels ne voit dans les travaux du corps qu'une fatigue, une souffrance. Passivité, Nécessité, Relativité sont donc les trois caractères des phénomènes affectifs. Cherchons maintenant leur cause. Suivant certains philosophes le plaisir ne consiste que dans l'absence de la douleur. On ne peut avoir de plaisir sans connaître la douleur; ce sont deux ennemis, et l'on ne peut pourtant avoir l'un sans l'autre. C'était déjà l'opinion de Platon. [Note: Phédon]. Plus récemment, Schopenhauer a repris cette thèse dans l'ouvrage Le monde comme volonté et représentation. La douleur est suivant lui le fait positif, primitif. Le plaisir est seulement sa cessation. En effet dit-il, pour éprouver du plaisir à posséder quelque chose - par exemple, il faut commencer par avoir désiré ce quelque chose, par avoir trouvé qu'il nous manquait. Or ce manque est douloureux: le plaisir sort donc de la douleur. Cette doctrine a de tristes conséquences: si le plaisir n'est que l'absence de la douleur, s'il nous faut acheter la moindre jouissance par une souffrance préalable, la vie est bien sombre, et il ne vaut guère la peine de rechercher ce plaisir qu'il faut pour ainsi dire payer comptant. A tout le moins la vie serait elle indifférente. Mais le plaisir compense-t-il même exactement la douleur? Egale-t-il les souffrances supportées pour l'obtenir? Schopenhauer croit que non. La vie vaut-elle dès lors la peine d'être vécue? Le philosophe allemand, fidèle à la logique, n'hésite pas à répondre: Non. Eduard von Hartmann, auteur de la Philosophie de l'inconscient et disciple de Schopenhauer, arrive aux mêmes conclusions que son maître tout en réfutant sa théorie. Vivre n'en vaut pas la peine, dit-il. Ce n'est pas que le plaisir n'ait pas d'existence positive, c'est que la somme des douleurs dépasse la somme des plaisirs. Mais on ne peut adopter la théorie de Schopenhauer: il y a bien des plaisirs que l'on obtient sans souffrance préalable. Sans doute, si le besoin qui l'a précédé a été violent, nous avons souffert. Mais si cet état de besoin est faible, si l'on est assuré de pouvoir le satisfaire, c'est un plaisir qui précède un autre plaisir. Ainsi, si le plaisir de manger a été précédé d'un long jeûne, il y a eu souffrance; si l'on n'a eu que le temps d'avoir ce qu'on appelle de l'appétit, il n'y a eu là qu'un état agréable. Il y a même des plaisirs qui ne sont précédés par aucun besoin: tels sont par exemple l'annonce d'une heureuse nouvelle, les plaisirs des arts ou de la science. Au nom de ces diverses objections, il y a donc lieu de rejeter la doctrine qui ne donne au plaisir qu'une valeur négative. D'après une autre doctrine, la cause du plaisir serait dans la libre activité. Cette théorie remonte à Aristote; plus récemment elle a été reprise par Hamilton, philosophe écossais du commencement du siècle, puis par M. Francisque Bouillier dans son ouvrage: Du plaisir et de la douleur. Voici cette théorie: Nous jouissons quand notre activité se déploie librement. Nous souffrons quand elle est comprimée. Où trouver en effet une cause de plaisir, sinon dans la liberté? Le plaisir de l'être c'est son action propre, [Greek phrase]. Cette théorie d'ailleurs explique fort bien la plupart des faits. Les exercices musculaires, les couleurs brillantes, les études, les plaisirs intellectuels nous plaisent parce que nos divers modes d'activité y trouvent leur déploiement. Il est donc certain que l'activité libre est au moins la principale cause du plaisir. Mais est-ce la seule? La théorie précédente ne rend pas compte de la douleur qu'on éprouve après une grande dépense d'activité dirigé toujours dans le même sens. Pas plus qu'au commencement l'activité ne rencontre pourtant d'obstacle. C'est que pour produire le plaisir l'activité doit être encore non seulement libre, mais variée; il faut pour être agréable qu'elle change de forme. Cela seul explique le vif plaisir reconnu de tout temps et causé par le pur changement. En outre, cela explique le plaisir qu'on éprouve au repos, dans l'inaction: l'activité alors n'a pas encore pris de forme. Aussi dans l'imagination, elle semble pouvoir en prendre une infinité, et c'est justement cette variété qui fait le plaisir de l'inaction. C'est encore là le plaisir de la jeunesse, qui semble pouvoir varier indéfiniment son activité qui n'a point encore pris de voie spéciale. La libre activité et la variété sont donc les deux causes du plaisir. Stuart Mill. Philosophy of Hamilton. Chap. XXV Hamilton's Lectures (où sont écrites et développées les théories d'Aristote et de Platon) II, Lect. XLIII Bouillier. Du plaisir et de la douleur. Aristote. Morale à Nicomaque, Livre X. Platon. Phédon, [title unclear], Philèbe.
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Cours de philosophie/Leçon VIII. Les inclinations
<div class="text"> Cours de philosophie Si on s'en tient à la définition de la sensibilité, elle ne comprendrait que l'étude du plaisir et de la douleur. Mais on rattache en outre à la sensibilité certains mouvements inséparables du plaisir et de la douleur: suivant qu'un objet nous cause l'un ou l'autre de ces sentiments, qu'il nous est agréable ou désagréable, nous tendons vers lui ou nous nous en éloignons. Ces mouvements relèvent à vrai dire bien plus de l'activité que de la sensibilité; mais ils ont avec cette faculté des rapports si étroits qu'il est impossible de les en séparer. Cette tendance du moi vers un objet agréable distinct de lui constitue ce que l'on appelle une inclination. De cette définition résulte une méthode pour classer les inclinations: autant il y aura d'espèces différentes d'objets produisant chez nous ces mouvements, autant il y aura d'espèces différentes d'inclinations. Or, on peut distinguer trois grandes classes de ces objets: le moi; les autres mois, c'est-à-dire nos semblables; enfin certaines idées, certaines conceptions de l'esprit, comme le bien ou le beau. Nous aurons donc trois espèces d'inclinations; on les nomme inclinations égoïstes, altruistes, supérieures. Les inclinations égoïstes, nous l'avons dit, ont pour objet le moi. Elles peuvent se présenter sous deux formes: tantôt elles ont pour objet de maintenir l'être tel qu'il est, elles sont alors purement conservatrices; ou bien elles veulent y ajouter, elles sont alors acquérantes. Conserver l'être et l'augmenter sont deux tendances de la nature. Le type des inclinations du premier genre est l'instinct de conservation, l'amour de la vie. Malgré tout, nous tenons à la vie pour elle-même quand bien même on admettrait qu'elle renferme plus de douleur que de plaisir, avant tout nous tenons à la garder. On voit des exceptions à cette règle, on ne le peut nier, mais c'est là seulement une infime minorité. Dans l'instinct de conservation figurent au premier rang les besoins physiques qu'il faut satisfaire: ces inclinations sont caractérisées par ceci: 1. Elles ont leur siège dans un point déterminé de l'organisme. 2. Elles sont périodiques, c'est-à-dire que ces besoins une fois satisfaits disparaissent pour reparaître au bout d'un temps déterminé. Les inclinations qui ont pour objet l'accroissement de l'être sont très complexes et très nombreuses. Quand l'être nous est assuré, nous voulons avoir le bien-être, intellectuel aussi bien que physique. De là un certain nombre d'inclinations que l'on caractériserait bien par le mot grec [Greek]. Toutes ont pour but d'ajouter à ce que nous avons déjà: ces inclinations sont l'ambition sous toutes ses formes, l'amour, des grandeurs, des richesses, etc. Les inclinations altruistes, nous l'avons dit, ont pour objet nos semblables. On a souvent agité la question de savoir s'il y avait réellement des inclinations altruistes et si l'être ou le bien-être du moi n'étaient pas les seules fins de nos inclinations. La Rochefoucauld, Hobbes, Pascal, Rousseau sont de cet avis. Sans trancher la question immédiatement, nous nous contentons pour le moment de constater que certaines de nos inclinations s'appliquent à d'autres êtres que nous; naturellement, nous sommes faits de façon à nous occuper, à avoir besoin d'autrui. Les inclinations altruistes, qu'on appelle encore inclinations sympathiques peuvent se subdiviser en autant de groupes différents qu'il y a d'espèces différentes dans nos "semblables". 1. Inclinations domestiques. Elle ont pour objet la famille. 2. Inclinations sociales, ayant pour objet la patrie. Ce second groupe d'inclinations a bien varié avec le temps, en effet, d'abord communauté de famille, puis communauté de religion, enfin communauté de gouvernement, l'idée de la patrie a bien changé. Mais malgré toutes ces transformations les inclinations sociales sont toujours restées les mêmes en principe. 3. Enfin vient le groupe le plus général, l'ensemble des hommes, et l'inclination dont il est l'objet: l'amour de l'humanité. Les trois sortes d'inclinations altruistes que nous venons de voir ne sont point nées en même temps. La plus ancienne est celle pour la famille. Au commencement, en dehors de la famille, l'homme ne voit que des ennemis. Plus tard, les familles se réunissent, et alors se forment la cité, la société. Avec cette seconde forme de groupement se développe l'inclination patriotique. Enfin, quand les hommes se connaissent assez réciproquement, ont des points de contact fréquents dans des idées et des volontés communes: le stoïcisme, le christianisme, ont été au nombre des doctrines qui ont surtout répandu l'amour de l'humanité. On a cru quelquefois que les trois inclinations: pour la famille, pour la patrie, pour l'humanité; se contredisaient et devaient s'exclure. Alors, suivant le temps on a demandé l'abolition de deux de ces inclinations au profit d'une seule. Platon rejette le sentiment domestique et ne connaissant pas l'amour de l'humanité fait tout du patriotisme. On est allé plus loin, on a voulu que l'amour de l'humanité absorbât les deux autres. Toutes ces unifications ne sauraient être admises: ces trois sentiments non seulement ont leur raison d'être propre mais s'appuient encore les uns les autres. La société est une réunion de familles; l'humanité une réunion de sociétés. C'est de l'amour de la famille qu'on s'élève à celui de la société, de celui de la société à celui de l'humanité. Quand bien même on réaliserait la paix universelle, on n'abolirait pas pour cela le patriotisme pris dans son sens le plus large, pas plus que l'établissement de la société et de la patrie n'a aboli le sentiment de la famille. Passons maintenant à la troisième catégorie d'inclinations, celles qu'on nomme les inclinations supérieures: elles ont pour objet trois idées: le vrai, le beau, le bien. Le vrai, le beau et le bien forment ce que nous nommons l'idéal, nous pouvons donc définir les inclinations supérieures: la tendance de l'homme vers l'idéal. Quand on personnifie l'idéal, qu'on en fait un être vivant et conscient, la tendance à l'idéal devient le sentiment religieux. Voici les caractères des inclinations supérieures: 1. Elles sont infinies, insatiables. Il n'est point de moment où, comme les autres, elles se déclarent satisfaites; plus on sait, plus l'on veut savoir. 2. Elles sont impersonnelles. Dans les inclinations de ce genre, il n'y a rien de jaloux. Nous ne cherchons pas à garder pour nous seuls la vérité que nous apprenons; nous sentons au contraire le besoin de la répandre. De même du beau; nous laissons volontiers les autres participer aux jouissances esthétiques que nous avons éprouvées. Telles sont les différentes sortes d'inclination et leurs caractères essentiels; généralisons: de quoi se compose une inclination? De deux mouvements: dans le cas d'un objet agréable 1. le moi se dirige vers l'objet désiré. L'inclination n'est alors qu'un désir; si le désir est violent, un besoin. 2. le moi atteint l'objet agréable. Il fait alors effort pour le rendre semblable à lui-même, en faire une partie de son être, se l'assimiler, se l'identifier, se l'approprier. Le premier de ces deux mouvements est un mouvement d'expansion, le second un mouvement de concentration. C'est le second mouvement seul qui a pour caractères l'égoïsme, la jalousie. Il a pour but de garder pour soi seul l'objet recherché, d'en interdire la possession à autrui. Il justifierait donc parfaitement les théories de La Rochefoucauld et de Hobbes. Le moi serait à la fois le point de départ et le point d'arrivée du mouvement. Mais pour cela, il faudrait que toutes les inclinations présentassent les deux mouvements que nous venons d'indiquer. Or, il est évident que certaines d'entre elles ne présentent que le premier: 1. Les inclinations supérieures d'abord [phrase unclear] jamais le second mouvement. Nous jouissons de l'idéal sans vouloir en aucune façon l'accaparer et en interdire la jouissance à autrui. Qui donc pratiquant le bien, n'est pas heureux de voir les autres le pratiquer comme lui? Lorsqu'on sent le beau vivement, ne cherche-t-on pas quelqu'un à qui faire partager ce sentiment? Enfin n'éprouve-t-on pas, dès qu'on sait la vérité, un désir puissant de la faire connaître? 2. Certaines inclinations altruistes présentent le même caractère; il arrive souvent que nous aimons autrui pour autrui et non pas pour nous. L'inclination s'arrête au premier mouvement: y a-t-il rien d'égoïste dans l'amour maternel par exemple? [There is an illegible marginal note to this passage.] Bien qu'il y ait à tout ceci des exceptions provenant du mélange inévitable des différentes inclinations, et que des préoccupations égoïstes viennent souvent ôter aux inclinations même supérieures leur caractère d'impersonnalité, on peut affirmer que certaines inclinations n'ont jamais ni consciemment ni inconsciemment pour but de s'apåproprier l'objet agréable uniquement pour le faire servir aux fins propres du moi: en un mot qu'il y a des inclinations désintéressées. Est-il juste de réunir dans une même partie de la psychologie qu'on désigne sous le nom général de sensibilité, des choses aussi différentes que les peines et plaisirs d'une part, les inclinations et passions de l'autre? Les inclinations et passions rentrent évidemment dans l'étude de l'activité de l'esprit humain. On peut même dire qu'elles sont la source unique de cette activité, que nul acte n'est accompli par l'individu qui n'ait sa raison première dans un instinct, une inclination, une passion. L'intelligence n'est pas une source d'activité. Toute activité suppose un but, l'intelligence ne nous fournit jamais que des constatations. Elle nous apprend ce qui est; mais pour agir, il faut que nous sachions ce qui doit être - ceci du moins que nous nous représentions quelquechose comme étant bon, bien, avantageux, etc. Nous parlons de l'instinct. Le plaisir s'y ajoute [Greek] et l'instinct cette constatation faite devient inclination.
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Cours de philosophie/Leçon IX. Les passions
<div class="text"> Cours de philosophie Nous avons vu que les inclinations avait un objet, agréable ou désagréable. Suivant que l'inclination est satisfaite ou non, il se produit du plaisir ou de la douleur. Mais plaisir et douleur sont des termes généraux; les diverses variétés des phénomènes affectifs portent le nom d'émotions. Les émotions sont donc comme ces phénomènes, tantôt agréables et tantôt désagréables; comme eux encore, elles ont pour caractère commun la passivité. De plus, tandis que le plaisir et la douleur sont localisés, les émotions ne le sont pas. En goûtant un mets délicat, le goût seul et non le moi tout entier éprouve un certain plaisir. Une grande partie de notre être est alors disponible, inoccupée. L'émotion au contraire tend à envahir le moi tout entier, à tout absorber. La volonté peut l'arrêter, au moins en partie; mais de sa nature, L'émotion est envahissante. Voici donc L'émotion définie à un double point de vue. Par rapport au plaisir et à la douleur: elle en est une forme, mais s'en distingue en ce qu'elle est expansive et n'est point localisée. Par rapport aux inclinations: elle en est une suite; elle est en nous le contre-coup du succès ou de l'insuccès des efforts de l'inclination. Reste à classer les émotions. On ne peut en donner une classification rigoureuse. Cependant, l'expression de L'émotion en fonction de l'inclination va nous donner un moyen de mettre quelque ordre dans l'ensemble confus des émotions. Pour cela nous n'avons qu'à faire varier les rapports de l'objet au moi: le moi passera par diverses émotions qu'il sera facile de noter. Supposons le cas d'un objet agréable: suivant qu'il s'approchera ou s'éloignera du moi, on aura des émotions agréables ou désagréables. Ce seul objet nous permettra donc d'étudier tous les genres d'émotions. L'objet est à l'infini, c'est-à-dire n'existe pour nous que virtuellement; nous ne le connaissons pas, nous le rêvons. Alors, si nous croyons pouvoir un jour atteindre cet infini, il se produit en nous un certain sentiment d'inquiétude où domine le plaisir. L'objet approche. Alors se produit une autre émotion, l'espérance, qui va en augmentant à mesure que l'objet approche davantage. Quand nous possédons l'objet, l'espérance disparaît à son tour pour faire place à la joie. Si la possession est continue, nous éprouvons un autre sentiment agréable, la joie de posséder, plus tranquille que la joie d'acquérir qui l'a précédée. Laissant le mot joie pour cette dernière émotion, on peut nommer encore sécurité la joie de posséder. Supposons maintenant que la possession de l'objet aimé ne soit pas sûre, que nous craignons de voir cet objet disparaître, il se produit alors le sentiment pénible connu couramment sous le nom d'inquiétude. Supposons encore que nous voyons tout à coup l'objet prêt de nous être enlevé: L'émotion qui survient est la peur. Si nous en sommes privés subitement sans l'avoir prévu, c'est l'épouvante. L'objet s'éloigne. Alors le sentiment de la privation est la tristesse; si on l'a possédé, le regret. S'il continue à s'éloigner, la tristesse devient désespoir. Le désespoir augmente avec la distance de l'objet. Enfin quand il est retourné à l'infini, le sentiment qui nous reste de notre impuissance à l'atteindre, c'est l'abattement. Toutes les variétés des émotions ont été étudiées par Spinoza dans son ouvrage: l'Ethique. On a trouvé commode, quelquefois, de ne faire que deux catégories d'émotions: 1. les émotions physiques qu'on appelle sensations. 2. les émotions morales qu'on appelle sentiments. Nous n'avons pas cru, pour plusieurs raisons, devoir adopter cette division. D'abord, elle est trop grossière: elle n'a pas la finesse nécessaire à la classification de ces phénomènes au caractère ondoyant. Le mot de sensation d'autre part est bien détourné par là de son sens propre. Il doit exprimer nous semble-t-il, non le fait physiologique et l'impression que nous en ressentons, mais seulement les phénomènes de connaissance concernant le monde extérieur. De la sorte, on évite toute équivoque. Prenons un exemple: Je me blesse; il se produit une affection douloureuse. Ce n'est pas là la sensation; mais en même temps j'apprends l'existence du corps qui m'a blessé. Cette connaissance est la sensation. En outre, le mot sentiment a dans la langue courante un sens très vague; et le sens précis que lui attribue ce système introduira toujours quelque obscurité dans son emploi. Aussi ne l'emploierons-nous que dans le sens général de phénomène sensible. Il y a donc lieu de ne point adopter cette division des émotions. Il nous reste à étudier la dernière espèce des phénomènes sensibles, les passions. On a entendu par ce mot des phénomènes sensibles bien différents les uns des autres. Bossuet dans le traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, mélange, sous le titre de passions, les inclinations et les émotions. Selon lui, il y a onze passions dont dix s'opposent deux à deux: l'amour, la haine - le désir, l'aversion - la joie, la tristesse - L'audace, la crainte - L'espérance, le désespoir - enfin, la colère. Toutes peuvent d'ailleurs, selon lui, se ramener à l'amour et à la haine, et la haine d'un objet n'étant que l'amour de son contraire, il n'y a pour lui qu'une seule passion: l'amour. Descartes a fait de son côté un traité des passions. Il les ramène toutes lui aussi à une seule, l'admiration. Mais pour lui, les passions sont des phénomènes semi-sensibles et semi-intellectuels, se produisant au moyen des esprits animaux (théorie particulière de Descartes) - Spinoza, dans son Ethique, a consacré un livre à l'étude des passions; mais de même que Bossuet il mélange aux passions proprement dites les inclinations et des émotions. Il y a pour lui deux passions primitives, la joie et l'amour. Pour nous, employant le mot passion dans son sens courant, nous la définirons: un mouvement sensible d'une intensité particulière; ce qui caractérise la passion, c'est sa violence. Cette force peut se manifester soit d'un seul coup, soit lentement. Ainsi certaines passions sont des habitudes: leur force se manifeste par leur ténacité. D'autres au contraire ne durent qu'un instant; elles s'épuisent en s'exprimant. Cette distinction est importante pour réfuter la théorie qui ne voit que des habitudes dans toutes les passions. En quoi consiste exactement la passion? Elle présente les deux caractères suivants: 1. Comme l'inclination, elle est relative à un objet extérieur. On se passionne pour quelquechose. L'émotion au contraire a bien une cause, mais d'objet, point. Elle agite le moi, mais sans l'entraîner vers un but déterminé. 2. D'autre part, comme L'émotion la passion est envahissante, prend le moi tout entier. Tandis qu'au contraire les inclinations sont localisées. En outre, tandis que les inclinations n'absorbent qu'une faible partie du moi, la passion est exclusive et dirige vers son objet toutes les facultés du moi. Ainsi, la passion emprunte un de ses caractères à l'inclination, l'autre à l'émotion. C'est qu'en effet la passion n'est que l'état le plus violent de l'inclination ou de l'émotion. Une émotion très vive devient une passion. Si la colère n'est pas très violente, elle n'est qu'une émotion. Devient-elle plus forte, plus vive, c'est une passion. La peur en elle-même n'est qu'une émotion: si par sa violence elle absorbe toutes les facultés de l'être elle devient une passion. Si l'amour maternel est au repos, ce n'est qu'une inclination; un obstacle quelconque augmente-t-il sa vivacité, il envahit tout le moi, devient passion. Les deux caractères de la passion peuvent être exprimés d'un seul coup: d'une part, elle concentre le moi; de l'autre elle le dirige vers un objet. On peut donc dire qu'elle concentre tout le moi vers un seul et même objet. Toutes les forces sont dirigées vers un même but, sont assemblées. C'est dire que la passion introduit dans la vie psychologique une unité absolue. Cette analyse de la passion nous permet de juger de sa valeur, du rôle utile ou nuisible qu'elle peut jouer. On lui a reproché d'être un développement maladif. On a dit que son caractère essentiellement exclusif ["On ne peut avoir deux grandes passions à la fois" (Pascal)] en faisait un appauvrissement du moi où elle venait à naître. Ce danger ne peut être nié. Mais on peut se demander si c'est là l'état véritable de la passion. Assurément, abandonnée uniquement à elle-même, elle peut amener cet appauvrissement de l'être. Par elle l'équilibre des facultés est alors détruit. On poursuit son objet avec violence, on ne voit plus que lui, on cherche à l'atteindre par tous les moyens, quels qu'ils soient. Dans ce cas le moi tout entier est dans une seule passion. L'activité n'a plus qu'une forme. Le désir d'atteindre l'objet de cette passion est si fort, que le moi ne peut pas avoir la patience de chercher les moyens d'arriver à ses fins. Certaines gens, par exemple, ont la passion de la volonté si violente qu'elle renonce à retarder l'accomplissement de son désir pour se procurer les moyens de le satisfaire. On est alors volontaire quand-même, c'est-à-dire obstiné. C'est seulement mesquin et étroit. Mais si la passion est quelque peu arrêtée par la réflexion, elle a conscience d'elle-même et de ce dont elle a besoin; elle comprend qu'il lui faut des moyens d'atteindre ce but. Alors naissent des passions secondaires, utiles le plus souvent, qui, tandis que la passion principale s'attache à la fin, s'attachent de leur côté aux moyens de les réaliser. Supposons par exemple la passion de l'or, qui est immorale en elle-même. Pour peu qu'elle soit un peu réfléchie, elle entraînera avec elle la passion du travail et celle de l'économie qui toutes deux sont des passions utiles. Supposons la passion de la gloire: elle entraînera de même la passion du travail, de l'étude, etc. Evidemment, une passion qui a un but immoral est et reste toujours immorale. Mais la passion en elle-même, abstraction faite de son but, trouble-t-elle dangereusement l'économie de l'être intérieur? Nous venons de voir qu'elle engendre des passions secondaires dont quelques unes au moins sont toujours utiles. A ce point de vue par conséquent, la passion peut et doit être utilisée. Pour que l'activité soit vraiment productrice, il faut qu'elle soit concentrée, qu'il n'y ait pas de perte de force; il faut par conséquent qu'elle soit émue par la passion. Pour faire une oeuvre une vivante il faut se passionner pour elle: artistes, écrivains ne réussissent qu'en se passionnant pour leur objet. Il faut qu'un peintre ait, non seulement la passion de peindre, mais la passion des personnages qu'il peint. Il en sera de même d'un penseur. Ainsi donc, lorsque l'objet de la passion n'est pas mauvais en soi, lorsqu'un minimum de raison en surveille le développement, elle est la condition indispensable sans laquelle on ne fait rien de grand." Classifications des mouvements sensibles I. Ayant un objet A. Envahissants Passions B. Non envahissants Inclinations II. N'ayant pas d'objet A. Localisés Affections B. Non localisés Emotions
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https://fr.wikisource.org/wiki/Cours%20de%20philosophie/Le%C3%A7on%20LV.%20D%C3%A9finitions%20et%20divisions%20de%20la%20morale
Cours de philosophie/Leçon LV. Définitions et divisions de la morale
<div class="text"> Cours de philosophie La morale est la science qui se propose de déterminer la loi de l'activité humaine. Lorsque la morale se pose cette question d'une manière générale, sans s'occuper des cas particuliers où se trouvent les hommes, elle est dite générale ou théorique. Lorsqu'elle cherche comment cette loi générale, une fois établie, doit s'appliquer dans les conditions particulières de la vie, elle est dite particulière, appliquée ou pratique. La première partie est une pure science, la deuxième à la fois une science et un art; il en est donc de la morale comme de la logique. En tant que l'une et l'autre déterminent des lois abstraites et générales, elles sont des sciences; elles deviennent des arts en indiquant comment on les applique pratiquement.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Cours%20de%20philosophie/Le%C3%A7on%20XXXIX.%20De%20la%20v%C3%A9rit%C3%A9%3B%20de%20la%20certitude
Cours de philosophie/Leçon XXXIX. De la vérité; de la certitude
<div class="text"> Cours de philosophie La vérité c'est la conformité de l'esprit et des choses; quand l'esprit est adéquat aux choses, suivant l'expression reçue, il possède la vérité. La certitude est l'état de l'esprit qui sait posséder la vérité: c'est donc l'effet de la vérité sur le moi. La certitude ne s'oppose pas à l'ignorance, dont le contraire est la science, mais au doute. Le doute, c'est l'état de l'esprit qui ne se sent pas en possession de la vérité. La question capitale qui se pose à propos de la certitude est de savoir ce qui la produit. On y répond immédiatement que c'est la vérité: il semble donc y avoir un signe qui distingue la vérité, puisqu'elle produit la certitude. Ce signe qui en serait la vraie cause est ce qu'on nomme le critérium de la vérité. Quel est donc ce critérium? On a dit souvent que c'était l'évidence. Elle est quelque chose d'objectif, qui distingue nettement le vrai du faux. C'est selon l'expression de Descartes une sorte de lumière inhérente à la vérité et qui éclaire l'esprit. On a très souvent attribué à Descartes cette théorie de l'évidence objective; mais l'évidence telle qu'il l'entend, n'est pas telle que nous venons de l'entendre. l'évidence de Descartes ne se produit que si la volonté dirige d'une manière convenable l'entendement. Ce n'est donc pas exactement un signe extérieur à l'esprit: la théorie de l'évidence objective doit donc être rapportée à Spinoza. (Verum index sui) Cette théorie ne peut pas expliquer la différence des opinions. Si l'évidence est inhérente aux jugements, elle devra produire la certitude chez tous les esprits; et pourtant, il y a un grand nombre de propositions qui sont controversées. Les questions les plus élevées, qui intéressent notre vie de la manière la plus grave, n'ont pas encore reçu de solution unanime, et la plupart ont pourtant sur ces sujets des solutions auxquelles ils donnent la plus parfaite certitude. C'est donc que les jugements ne portent pas en eux de signe objectif auquel on ne puisse se méprendre: les jugements seuls présentent ce caractère qui sont universellement acceptés. On dira peut-être que cette différence d'opinion vient de la différence des esprits; qu'il y a bien un critérium objectif, mais que les divers esprits ne le reconnaissent pas également. Mais la diversité des intelligences ne va pas jusqu'à la contradiction: or les jugements y arrivent. La différence des esprits ne peut donc expliquer la diversité des jugements. Ainsi nous ne pouvons pas dire que le critérium de la vérité soit l'évidence; nous venons de distinguer deux sortes de jugement: les uns universellement acceptés; les autres, controversés, apparaissant comme vrais ou comme faux suivant les esprits. Nous avons donc au moins deux formes de certitude à examiner, et à chercher ensuite comment se produit l'évidence qui en est la cause pour chacune d'elles. Il y a trois sortes de certitude. 1. Mathématique, résultant de la démonstration mathématique. Quand nous sommes mathématiquement certains, nous en pouvons donner les raisons. En second lieu tous les hommes reconnaissent pour vrais les vérités établies mathématiquement. 2. Physique. Quand nous voyons une chose, nous sommes sûrs que nous la voyons; nous avons une certitude purement intuitive, mais aussi forte que la certitude mathématique; comme la précédente elle est commune à tout le monde. Tous les philosophes ne sont pas d'accord sur le point de savoir si nous sommes libres; mais tous conviennent que nous avons l'idée de la liberté. 3. Morale. Nous sommes souvent certains de choses qui ne sont ni mathématiquement prouvées, ni fait d'observations. Un architecte vient de construire un pont et le croit solide sans pouvoir en donner de preuve mathématique ou d'expérience. Considérez un croyant appartenant à une religion quelconque. Le propre de la foi est d'être au-dessus de la démonstration mathématique: elle se donne au moins pour telle. Et pourtant la foi est le type de la certitude: nous ne sommes jamais si convaincus que quand nos croyons en vertu de la foi. Et pourtant les vérités de cet ordre ne se prouvent ni par les faits, ni par démonstration. Voilà donc une troisième espèce de certitude et de beaucoup la plus fréquente dans la vie ordinaire. A l'appui de nos idées courantes, nous ne pouvons guère donner de preuves rigoureuses, et pourtant nous sommes convaincus. C'est là la certitude morale. Nous allons rechercher maintenant les divers causes de certitude. 1. La certitude mathématique se produit toujours à la suite d'un raisonnement déductif. Tout raisonnement déductif peut se ramener à la forme A->B; B->C; A->C. Le raisonnement consiste donc dans une série d'identité. Comment sommes-nous certains que les trois angles d'un triangle valent deux droits? Parce que nous établissons une identité entre les propriétés des angles alternes, internes et correspondant d'une part, la somme des angles formés autour d'une droite et la proposition à démontrer. Ce qui cause la certitude mathématique est donc l'identité du terme considéré et une autre proposition reconnue pour vraie. Le critérium de la certitude mathématique est donc l'identité. 2. Quand nous constatons un fait, nous sommes certains que nous le voyons. Il est pour ainsi dire doué d'une autorité qui s'impose à l'esprit. C'est cette certitude particulière qui forme l'évidence physique ou du fait. On pourrait objecter que nous pouvons voir des faits qui n'existent pas. Si nous croyons cela, ce n'est pas qu'à certains moments l'évidence du fait diminue, c'est que nous dépassons le fait et affirmons plus que lui. Si un halluciné voit un fantôme, il ne se trompe pas en affirmant qu'il "voit" un fantôme, mais en affirmant qu'il y a là un fantôme. L'évidence physique est donc produite par le simple fait.
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Cours de philosophie/Leçon X. Théorie de la connaissance
<div class="text"> Cours de philosophie L'intelligence est la faculté de connaître. L'acte propre de l'intelligence est l'idée. Ce qui la caractérise, c'est d'être représentative. Toute idée représente un objet. Voilà donc un moyen de classer les différentes formes de l'acte intellectuel. Autant il y aura d'espèces d'objets à connaître, autant nous compterons de facultés intellectuelles. Or nous connaissons trois espèces de choses: ce qui nous est donné dans l'expérience, ce qui nous est donné sans nous être donné par l'expérience, enfin le monde intérieur. Il est vrai qu'on s'est demandé si il y avait bien réellement des choses connues par nous en dehors de l'expérience. Mais, sans trancher la question, admettons la solution du sens commun qui voit là deux connaissances d'ordre différent, quitte à les réunir plus tard si nous croyons le devoir faire. Nous avons donc trois facultés dites de perception: La conscience, les sens, la raison. Nous avons encore trois autres facultés intellectuelles qui se distinguent des premières en ce qu'elles ne se rapportent pas à des objets actuellement présents; ce sont: l'association des idées, la mémoire et l'imagination. On les appelle facultés de conception. En dehors de ces facultés simples, il y a un certain nombre d'opérations complexes formées par la combinaison de différentes facultés, intellectuelles ou autres; ce sont: l'abstraction, l'attention, le jugement, le raisonnement. Telles sont les grandes divisions de la théorie de la connaissance.
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Cours de philosophie/Leçon XI. Conditions de la perception extérieure. Les sens
<div class="text"> Cours de philosophie La perception extérieure est la faculté qui nous fait connaître le monde extérieur. Où finit le monde de la conscience commence le monde extérieur. Voyons quelles sont les conditions de la perception extérieure. Il y en a trois: 1. L'existence d'un objet dans notre voisinage. C'est évident. Cependant la perception se produit quelquefois en l'absence de l'objet: on dit alors qu'il y a hallucination. [Lalande: On peut établir cette distinction sans préjuger de l'existence du monde extérieur; en effet, qu'il existe ou non, il y a toujours des perceptions qui sont isolées, passagères, et d'autres qui sont répétées plusieurs fois, et contrôlées par celles des autres sens. Que ces dernières aient ou n'aient pas pour cause l'existence d'objets extérieurs, il n'y en a pas moins deux classes de perceptions à distinguer.] 2. Il faut que certaines conditions physiologiques soient remplies. Ces conditions physiologiques sont au nombre de trois: relation d'un organe sensible avec l'objet; transmission par les nerfs de la modification apportée à cet organe; centralisation au cerveau. 3. Le moi doit intervenir. Les modifications organiques sont multiples, diverses dépourvues d'unité. Ce n'est que grâce à l'intervention du moi que l'unité se produit dans la perception. Telles sont les conditions de la perception extérieure. De ces trois conditions, il n'y en a qu'une seule qu'il faille étudier: les rapports des sens et de l'objet. Il ne peut y avoir sujet de s'occuper de l'existence de l'objet et de l'intervention du moi. Il nous faut donc étudier les organes qui sont les intermédiaires entre les objets et le cerveau: ces organes sont ce qu'on nomme les sens. On compte généralement cinq sens: le toucher, l'odorat, le goût, la vue et l'ouïe. Il ne faut pas entendre uniquement par sens les organes sensibles qui sont les intermédiaires entre le monde extérieur et le moi; il faut les définir seulement: Certaines sources d'informations relatives au monde extérieur. En effet, il y a des sens qui ne sont point situés. Il en est deux, connus depuis peu, qui n'ont point d'organe spécial: ce sont, d'abord le sens musculaire par lequel nous sentons, l'état, la position, la fatigue de nos muscles; puis le sens vital, qui nous fait seulement connaître l'état général du corps, le bien-être ou le malaise sans siège déterminé. "C'est comme une sorte de toucher intérieur." [Lalande: Albert Lemoine] C'est ce que l'on nommait au moyen-âge sensus vagus. "Quand c'est à l'oeil que j'ai mal ou à l'oreille, ce n'est pas de la vue ou par la vue, ce n'est pas de l'ouïe ou par l'ouïe que je souffre..Les cinq sens n'ont rien à voir dans la production de sensations pareilles. Elles dépendent d'une autre puissance de la sensibilité." [Note reference here, but no note; check original document on microfiche.] Il y a lieu maintenant de se demander quelle est la valeur relative de ces différents sens. Les uns nous donnent évidemment des sensations, des renseignements plus précis ou plus abondants que les autres. Il faut évidemment mettre au degré le plus bas de l'échelle les sens de l'odorat et du goût. Ils sont si pauvres que, hormis les affections sensibles, il n'y a presque rien d'appréciable dans ces sensations. Elles sont purement affectives et ce n'est qu'après une longue éducation qu'ils nous donnent de véritables connaissances. Après, nous placerons le sens vital. C'est là se mettre en désaccord avec l'inventeur, Albert Lemoine, qui affirme que "grâce à lui seul nous connaissons le monde extérieur." C'est qu'on voit bien que toutes les indications du sens vital contiennent une grande part d'affection sensible, et peu de renseignements précis. Plus haut, on mettra la vue et l'ouïe. Ces deux sens sont les sens esthétiques. C'est là ce qui fait leur supériorité. Au quatrième degré viendra le toucher, à qui nous devons une foule de notions très précises. Il peut remplacer la vue, l'ouïe parfois. L'antiquité reconnaissait bien la supériorité de ce sens; Anaxagore disait que c'est grâce à la main que l'homme a le privilège de penser. Au sommet de l'échelle vient le sens musculaire, qui nous donne les notions les plus précises. Avec le toucher, il nous donne la connaissance de l'étendue. C'est en outre dans la sensation de l'effort musculaire que l'homme se distingue le mieux du monde extérieur. Odorat - goût - sens vital - ouïe - toucher - et enfin sens musculaire, telle est donc la classification naturelle des sens. Il nous reste à déterminer quelles sont les perceptions fournies naturellement par chaque sens. Chaque sens en effet nous donne certaines connaissances naturellement. Certains autres par éducation par suite de comparaison avec des connaissances données par un autre sens. [Note in left margin cut off. See original microfiche.] Nous avons donc à distinguer la perception naturelle, c'est-à-dire celle fournie naturellement par chaque sens, et la perception acquise, c'est-à-dire celle que nous avons actuellement. Pour la plupart des sens, il n'y a pas de graves difficultés: le goût donne naturellement la saveur; l'odorat, l'odeur; l'ouïe, le son: le sens musculaire la résistance; le toucher, l'étendue, le sens vital enfin, les connaissances relatives à l'état général du corps. Reste la vue. Elle a bien en propre la perception de la couleur. Mais n'a-t-elle que celle-là? Ne donne-t-elle pas aussi l'étendue? Actuellement, nous ne pouvons séparer ces deux perceptions. Mais n'est-ce qu'un effet de l'éducation et, primitivement, la vue donne-t-elle la notion de l'étendue? Certains philosophes croient que oui. On les nomme nativistes, à cause de leur opinion qui fait de l'étendue une perception innée de l'oeil. Les empiriques au contraire ne voient dans cette perception qu'un effet de l'expérience et de l'éducation. [Note in left margin refers to the "school of Müller," but is cut off and barely legible. See original microfiche.] Mais il y a deux choses à étudier dans l'étendue: 1. L'idée de la distance. Il est démontré que la vue ne donne pas cette idée. Les résultats obtenus sur des aveugles-nés opérés de la cataracte le prouve. Un aveugle ainsi opéré par Cheselden dit, sitôt qu'il put voir, que les couleurs lui apparaissaient sur un plan tangent à l'orbite de l'oeil. 2. L'idée de la surface. L'expérience de Cheselden semblerait prouver que la vue donne naturellement quelque idée de la surface. Mais cela n'est pas concluant. L'aveugle-né, par ses autres sens, s'est déjà formé une idée de la surface, qui influe sur sa manière de voir les couleurs. Aucune expérience n'a pu être faite de manière à trancher la question de savoir si la vue nous donne naturellement l'idée de l'étendue. Cependant, l'hypothèse empirique a des probabilités en sa faveur. Par quel mécanisme l'oeil projetterait-il dans l'espace la sensation de couleur perçue? [Note in right margin cut off and illegible. See original microfiche.] Et quand même il la projetterait, cette notion de l'espace serait bien rudimentaire, et pour arriver à la notion de l'espace que nous avons aujourd'hui, il faudrait une longue éducation. [The following sentence is crossed out with an illegible note in the right margin. See original microfiche.] En outre, l'impuissance reconnue de la vue à donner la troisième dimension rend par analogie la puissance à percevoir les deux autres peu probables. Nous pouvons donc dire que, dans l'état actuel de la question, l'hypothèse empirique a toutes les probabilités en sa faveur. On a fait des hypothèses diverses pour expliquer comment nous associons peu à peu la couleur et l'étendue. Alexandre Bain a montré comment le temps et le sens musculaire combinés nous donnaient la connaissance de l'étendue. Pour expliquer l'association des idées d'étendue et de couleur il a inventé la théorie des signes locaux. Nous connaître, est étudier nos états de conscience, les classer dans le temps, les entraîner logique et ontologique: or ce qui étudie nos états de conscience c'est ou la force qui les a produits [symbol] lois et [symbol] par conséquent les étudie avec ses lois: ou ce sont les états eux. [symbol] qui par une sorte de mouvement phonographique se présentent à nous [word illegible] précédemment [symbol] états physl. les lois [symbol] cas sont encore les [symbol] ce sont des lois - courants nerveux qui sont restés [symbol] cette dernière hypoth. doit être [word illegible] [symbol] dans la théorie de Kant. Donc il reste ceci: le moi [symbol] a [symbol] les états de conscience [symbol] examine-t-il avec les [symbol] lois qui lui ont [symbol] prod. Cela semble évident: dire le moi est double cela revient à dire que le moi qui reçoit les impress. produit les pensées n'est [symbol] les juge. Or pour examiner [symbol] il faut une solution, des jugements [symbol]. Le moi producteur est le [symbol] juge la distinction (symbols) moi et entre leur lois [symbol] inutile et contradictoire. Cela confirme d'ailleurs en rien l'existence [symbol] monde phénoménal extérieur au moi. Restent les critiques et les reproches politiques. [There follows a full page of doodling and text, with some references to Socrates, all of which have been crossed out.]
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https://fr.wikisource.org/wiki/Cours%20de%20philosophie/Le%C3%A7on%20XII.%20Origine%20de%20l%27id%C3%A9e%20d%27ext%C3%A9riorit%C3%A9
Cours de philosophie/Leçon XII. Origine de l'idée d'extériorité
<div class="text"> Cours de philosophie La perception extérieure nous fait connaître quelque chose que nous appelons monde extérieur. Le monde extérieur existe-t-il réellement? Telle est l'importante question qui se présente d'elle-même à l'esprit. Cette question se subdivise en deux autres: 1. Existe-t-il quelque chose en dehors du moi? 2. Si ce quelque chose existe, est-il tel que nous le percevons? Pour répondre à ces deux questions, il en est une autre qu'il faut résoudre au préalable: D'où nous vient l'idée d'extériorité ou autrement dit, de non-moi? Une idée ne peut avoir que deux sortes d'origine: ou bien elle est donnée toute faite de quelque façon à l'esprit, ou bien elle est son œuvre, elle résulte d'un certain travail intellectuel, elle est construite par lui. Examinons donc si l'idée d'extériorité est construite? Un certain nombre de philosophes appartenant à des écoles très différentes, ont cru pouvoir répondre oui à cette question. C'était l'avis de Cousin. C'était aussi celui de Stuart Mill. Ce philosophe est même celui qui a donné à ce sujet la théorie la plus complète. Voici, selon lui comment se construit cette idée: Nous ne connaissons rien de relatif au monde extérieur que par la sensation. La sensation, de sa nature est subjective. Il est vrai qu'aujourd'hui, quand nous avons une sensation de couleur, nous concluons immédiatement à l'existence d'un objet coloré. Mais comment en sommes-nous venus là? C'est ce qu'il faut justement expliquer. Une sensation, en elle-même, est purement affective, purement subjective. Il semble donc que la sensation ne puisse se donner l'idée d'extériorité. Nous arrivons à cette idée par le moyen d'une division des sensations. J'entre dans une salle: j'ai la perception de la porte, puis celle d'une bibliothèque, puis celle d'une table. Chaque fois que j'entrerai, ces trois sensations se renouvelleront dans le même ordre. Dans les moments où je ne les éprouverai pas, je saurai pourtant que je puis les éprouver. Ainsi Stuart Mill appelle ces sensations sensations possibles. Il les oppose aux sensations présentes, dont la reproduction n'est pas déterminée et qu'il nomme pour cette raison sensations actuelles. Ces deux sortes de sensation diffèrent beaucoup. Les dernières sont fugitives. Les premières au contraire sont permanentes; ces sensations possibles, se reproduisant avec régularité, demandent à être expliquées. C'est pour cela, selon Mill, que le moi leur imagine une cause distincte du moi. Puisque, dit-il, elles sont possibles, c'est qu'elles continuent à exister sans que je les perçoive; elles ne sont donc pas moi. Le non-moi ou monde extérieur se compose donc des causes des sensations possibles. Mais ce n'est pas tout. Cet historique de l'idée d'extériorité n'explique pas entièrement la notion que nous avons du monde extérieur. Nous ne voyons pas dans le non-moi des sensations jetées au hasard, mais des corps, des substances ayant des qualités qui causent les sensations. Il faut donc ainsi compléter cette explication: Les sensations possibles sont associées par groupes, nous apparaissent comme coexistantes: une sensation de couleur avec une sensation d'étendue, une autre de résistance, une autre de goût par exemple. Au lieu de se présenter isolées, les perceptions possibles se présentent par groupes, on a appelé objet une chose imaginée par l'esprit, et dont les diverses sensations possibles qui sont d'ordinaire groupées ensemble ne seraient que différentes qualités. Telle est la théorie de Stuart Mill sur l'origine de l'idée de l'extériorité. La doctrine de Mill est sujette à de graves objections: Toutes les sensations, sans exception, sont subjectives. On ne saurait donc avec elles, former une idée qui est éminemment objective. La différence qu'établit Stuart Mill entre les sensations possibles et les sensations actuelles, ne suffit nullement à montrer comment l'esprit a pu se former l'idée d'extériorité. Entre le moi et le non-moi il y a l'opposition la plus marquée. Cette opposition n'existe pas entre les sensations possibles et les sensations actuelles. Trois [word illegible] sensations se sont produites à la suite, l'une de l'autre, dans le même ordre, à différentes reprises; l'esprit en conclura-t-il à la présence d'un objet? Ce n'est pas nécessaire. La loi qui fait que ces sensations se renouvellent ainsi peut être aussi bien attribuée à l'esprit ; on en déduira aussi bien qu'un certain nombre d'états subjectifs sont soumis à une déterminisme absolu. De cette réfutation de la théorie de Stuart Mill ressort une connaissance générale. C'est que, pour être construite, l'idée de l'extériorité devrait avoir pour base des sensations; et, d'autre part, les sensations n'ayant aucune valeur objective, l'idée du monde extérieur ne peut être construite. Or comme nous l'avons, il s'ensuit naturellement qu'elle est donnée. L'idée d'extériorité est donc donnée. Mais elle peut l'être de plusieurs façons. Est-elle donnée dans l'expérience, c'est-à-dire apportée toute faite à l'esprit par une ou plusieurs sensations, ou bien est-elle inhérente à la nature même de l'esprit ? Car il n'y a que ces deux manières dont l'idée puisse être donnée. Examinons donc si l'idée d'extériorité nous est donnée dans l'expérience. Les perceptionnistes, c'est-à-dire les philosophes qui affirment que l'idée d'extériorité nous est donnée dans l'expérience, apportée pour ainsi dire toute élaborée par la sensation, se divisent en deux classes. Les uns, comme Hamilton, attribuent à toutes les sensations la propriété d'apporter cette idée. Les autres, comme Maine de Biran, la réservent au seul effort musculaire: c'est la sensation de résistance qui nous donne l'idée du monde extérieur. L'obstacle, selon ce philosophe, ne peut-être qu'un non-moi. Nous réfuterons la première théorie en exposant les mêmes arguments que nous avons déjà dirigés contre Stuart Mill. Les sensations toutes subjectives, ne peuvent nous donner l'idée d'objectivité. Ce sont des états des modifications du moi dont la cause peut tout aussi bien être située dans le moi que dans le non-moi. La sensation d'effort musculaire ne fait pas exception à cette règle. L'obstacle qui arrête notre mouvement peut aussi bien être dans le moi qu'en dehors et l'on peut sentir une résistance là où en réalité, il n'y a rien. [Expérience sur les hallucinations, de Foucher. Taine, De l'Intelligence, Vol. I. p. 398.] Puisque d'une part, l'idée d'extériorité ne peut être construite, que de l'autre, la nature essentiellement subjective des sensations ne permet pas de croire qu'elle puisse être donnée dans l'expérience, c'est qu'elle est donnée en dehors de l'expérience, qu'elle dérive de la nature même de l'esprit. Une idée qui est en nous sans y avoir été déposée par l'expérience, s'appelle une idée a priori. Essayons de remonter plus loin et voyons comment nous est donnée cette idée a priori? C'est que nous avons une idée plus générale, inséparable de la nature de notre intelligence, qui est celle d'espace. Cette espace nous entoure ; il est donc distinct du moi. Mais cet espace, tant que nous n'avons encore éprouvé aucune sensation, n'existe que virtuellement. Dès qu'une sensation est éprouvée, nous l'objectivons spontanément et nous situons sa cause dans l'espace. C'est ainsi que naît l'idée d'extériorité. Mais si c'est spontanément que nous formons l'idée d'extériorité, c'est seulement par l'expérience que nous introduisons dans le désordre primitif l'ordre que nous concevons aujourd'hui; et cela, en faisant un objet de la cause des sensations possibles qui se reproduisent toujours ensemble. Si la théorie de Stuart Mill est fausse en ce qui concerne l'origine première de l'idée d'extériorité, elle est vrai en la restreignant, à la mise en ordre des sensations éprouvées et objectivées spontanément par le moi.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Cours%20de%20philosophie/Le%C3%A7on%20XIII.%20Le%20monde%20ext%C3%A9rieur%20existe-t-il%20%3F
Cours de philosophie/Leçon XIII. Le monde extérieur existe-t-il ?
<div class="text"> Cours de philosophie Nous savons maintenant d'où nous vient l'idée d'extériorité. Il semble donc que nous soyons en mesure de décider maintenant si elle correspond ou non à des objets réels situés en dehors de nous. Elle nous est donnée dans l'idée d'espace; la question pourrait donc se ramener à celle-ci: l'idée d'espace correspond-elle à une réalité objective? - Mais nous ne pouvons encore trancher cette question. Elle revient à se demander si les choses sont réellement dans l'espace. Mais pour cela, il faudrait avoir décidé auparavant s'il y a des choses, et c'est cela même que nous cherchons. La question de l'objectivité de l'idée d'espace n'est qu'une partie d'une autre question plus complexe que nous étudierons plus tard: cette question est de savoir si les lois de l'esprit sont les lois des choses. Il faut donc procéder autrement pour savoir s'il existe réellement quelque chose en dehors du moi. Nous nous servirons pour cela d'une méthode inductive. Nous avons une sensation: il faut en déterminer la cause. Une fois cette cause déterminée si elle est en nous, nous concluerons à la non-existence du non-moi; si elle est hors de nous, nous déciderons que le monde extérieur existe. Comment détermine-t-on la cause d'un phénomène? Voici une première manière de procéder, qui nous est offerte par la logique. Soient deux phénomènes, A et B. Si toutes les fois que A se produit, B se produit également, il y a une très forte présomption que A est la cause [Note in margin: ou la condition] de B. Inversement, si A se produit régulièrement sans que B se produise, il y a très forte présomption que A n'est pas la cause de B. Cette présomption devient une certitude si l'on établit que rien n'empêcherait A de produire son effet. Appliquons ce principe à l'étude qui nous occupe. Je suis dans une salle. Mon moi est formé de souvenirs, d'émotions, de passions, de sensations. Je désigne par A B C ces divers états de conscience. Tout à coup, un son D se produit. Voilà une nouvelle sensation: quelle en est la cause? Elle n'est pas en moi. [Crossed-out: Car avant elle, il n'y avait en moi que A B C et ils ne produisaient rien]. [Note in margin: des termes A B C existaient déjà avant peuvent être non-moi]. Mais peut-être un obstacle les empêchait-il de faire leur effet? Si cet obstacle existait, il était en moi ou en dehors de moi. Or, il n'était pas en moi, car il n'aurait pu être qu'un des états de conscience A B C et ces états de conscience ont persisté après que D s'est produit. L'empêchement n'aurait donc pu venir que du dehors. Que le phénomène D ait été produit par une cause extérieure, ou empêché un certain temps par une cause extérieure, il n'en est pas moins démontré qu'il y a quelquechose d'extérieur à nous. Voici une autre méthode que l'on peut également employer pour cette démonstration. Si un phénomène B se produit sans être précédé par un autre phénomène A, A n'est pas la cause de B. Appliquons ce principe: J'entre dans une salle; mon moi étant alors composé d'états de conscience divers A, B, C j'éprouve la sensation de cette salle que je désigne par D. Au bout d'un certain temps je reviens dans cette salle, je suppose que rien n'y ait été changé. Mon moi est alors composé des états de conscience A1, B1, C1. J'entre et j'ai la sensation D. La cause de D est-elle en moi ou m'est-elle extérieure? Elle n'est pas en moi, car elle devrait être dans la première expérience A, ou B, ou C. Mais aucun de ces états de conscience n'existe plus dans la seconde expérience où D se produit pourtant. Aucun d'eux n'est donc la cause de D. La cause de D est donc extérieure. Les deux méthodes employées nous amènent à un même but résultant: l'objectivité du monde extérieur est démontrée.
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Cours de philosophie/Leçon XIV. De la nature du monde extérieur
<div class="text"> Cours de philosophie Nous savons maintenant que le monde extérieur est. Mais on peut se demander ce qu'il est. Est-il tel que nous le percevons? Est-il différent? Voilà ce qui nous reste à examiner. C'est par les sens que nous percevons ce monde extérieur. Voyons donc si nos sensations diverses correspondent à des qualités naturellement inhérentes à la matière. Or les qualités de la matière qui nous font connaître nos sensations peuvent être distribuées en deux classes bien distinctes. Les unes n'appartiennent pas à tous les corps. On peut concevoir les corps indépendants d'elles. Enfin, elles ne sont que des formes d'autres propriétés de la matière. On appelle ces qualités, qualités secondes. Ce sont la chaleur, la couleur, le goût, l'odeur, etc. En effet, il y a des corps qui ne sont pas sapides, pas odorants. On conçoit très bien un corps sans y faire entrer l'idée de couleur ou de chaleur. Enfin la science démontre que le son, la couleur ne sont que des variétés du mouvement. On en dirait autant des autres qualités secondes. Les autres qualités, dites qualités premières, ont les caractères inverses. Elles appartiennent à tous les corps. On ne peut concevoir un corps sans elles. Enfin on peut leur ramener les qualités secondes, alors qu' elles-mêmes sont inéluctables. On ne compte que deux qualités premières, l'étendue et le mouvement. Tout corps est étendu et mobile. On ne peut concevoir un corps qui ne soit pas étendu ou qui ne puisse pas se mouvoir. Cette distinction nous permet, sans préjuger de la nature du monde extérieur, de dire au moins ce qu'il n'est pas. Les qualités secondes ne sont que des apparences des formes des qualités premières, différentes uniquement par l'intervention des sens. Il ne reste donc plus à la matière que les qualités premières, et l'on arrive à cette définition provisoire: La matière est une étendue susceptible de se mouvoir. Mais rien ne prouve jusqu'à présent que les qualités premières appartiennent réellement au corps, et ne soient pas de simples apparences. Il faut donc examiner ce qu'il y a d'objectif dans ces idées. Nous allons voir, que l'idée d'étendue implique contradiction. Pour cela, nous nous baserons sur ce principe: Un tout composé de parties peut toujours être nombré, ou du moins est conçu comme pouvant être nombré à l'aide de moyens plus puissants que ceux dont nous disposons. Or l'étendue est continue, et tout ce qui est continue peut être divisé en parties semblables entre elles. Il faudra donc pouvoir nombrer l'étendue; sinon, il y aura contradiction. Nous allons faire voir que l'étendue ne peut être divisée ni en un nombre de parties fini, ni en un nombre infini. L'étendue ne peut être divisible en un nombre fini de parties. En effet, quelque nombre qu'on ait trouvé de ces parties, chacune d'elles sera étendue et pourra être ainsi indéfiniment divisée. Elle ne peut être divisée en un nombre infini de parties. En effet la notion de nombre infini implique contradiction; par définition même, un nombre est susceptible d'être augmenté ou diminué indéfiniment. L'infini a le caractère opposé; il est fixe. On ne peut l'augmenter ni le diminuer. Nombre infini ne signifie donc rien. On parle pourtant d'infini en mathématiques. Mais ce n'est là qu'un symbole. On dit qu'un polygone régulier inscrit d'un nombre de côtés infini est égal à la circonférence. Cela signifie seulement qu'en augmentant le nombre des côtés d'un polygone, la différence de son périmètre décroît constamment, et qu'on pourra par conséquent, rendre cette différence aussi petite qu'on voudra. C'est ce symbole qui permet d'appliquer à la circonférence les lois du polygone, au cône celles de la pyramide. Mais il n'y faut voir qu'un symbole. Quand on écrit que la progression [équation] égale à l'infini l'unité, cela ne veut pas dire qu'il viendra un moment où en faisant la somme on trouvera 1; mais seulement que plus on prolonge la série donnée, plus sa différence avec l'unité est faible. Il faut donc admettre que le nombre infini n'existant pas réellement, l'étendue ne saurait être divisée en un nombre de parties infini. Mais il est une division possible de l'étendue. C'est la division en un nombre indéfini de parties. Mais par suite de la définition de la division en parties indéfinies, on ne pourra à aucun moment compter le nombre de ces parties. Or, comme nous avons établi que tout ce qui est ensemble pourrait être nombré, et d'autre part que l'étendue était un ensemble de parties d'étendues, nous avons: D'une part: Il est impossible de nombrer l'étendue. De l'autre: L'étendue est nombrable. Il y a contradiction, et l'idée d'étendue doit être rejetée comme n'étant qu'une apparence trompeuse. Les corps ne seront donc pas étendus. D'autre part, ils sont divisibles. C'est qu'alors ils sont divisibles en parties inétendues. De plus, le nombre de ces parties ne sera pas infini: nous avons fait voir que nombre infini impliquait contradiction. Le nombre ne sera pas indéfini: La loi du nombre ne le permet pas. Ce nombre ne pourra donc être que fini. Les corps sont donc divisibles en un nombre fini d'éléments inétendus et distincts. On peu remarquer que la physique et la chimie sans spéculer sur la nature des corps, reconnaissent qu'ils sont formés d'un nombre fini de parties inétendues, que ces sciences nomment les atomes. Examinons maintenant comment nous pourrons nous faire une idée de ces éléments inétendus des corps. Ils sont des êtres. On ne peut dès lors les concevoir que par analogie avec le seul être que nous connaissons, qui est le moi. Voyons donc ce que nous sommes. Nous sommes une force qui a conscience d'elle-même, qui se meut elle-même: vis sui consciea sui motria. La force que nous sommes est donnée en outre de sensibilité et d'intelligence. Il est évident qu'aucun des phénomènes que nous connaissons ne nous autorise à attribuer aux êtres que nous étudions ces deux qualités de notre moi. Reste donc seulement l'activité. Nous pouvons donc nous représenter les éléments des corps comme semblables à ce que serait notre âme si elle avait en moins la sensibilité de l'intelligence, comme une force inconsciente. Ce sont ces forces qui limitent, qui repoussent la force qui est le moi. C'est par cela même que cette dernière force les reconnaît pour semblables à elle-même. Nous connaissons donc maintenant la nature des corps. Ils sont formés d'un nombre fini de forces élémentaires. L'étendue et le mouvement ne sont donc que des apparences. Pour l'étendue, c'est démontré. Pour le mouvement nous remarquons que, étant par définition un changement dans l'étendue, il n'existe plus que comme une simple apparence du moment que l'étendue n'a pas de réalité objective. La seule chose réelle est la force, des forces semblables à celle que nous sommes et qui n'ont pas besoin de l'étendue pour agir. Notre volonté peut agir sur notre intelligence. Cela se passe en dehors de l'étendue. Il en est de même du monde extérieur. Voyons maintenant quelles sont les différentes théories faites sur le monde extérieur. On trouve d'abord deux grandes branches, l'idéalisme et le réalisme. L'idéalisme conclut à la non-objectivité du monde extérieur. Le réalisme l'accepte au contraire comme existant réellement. Notre doctrine est donc une doctrine réaliste. Mais il y a différentes sortes de réalisme. On peut se représenter le monde extérieur comme formé de parties d'étendue en mouvement: c'est là le mécanisme ou le dynamisme; théorie de Descartes. On peut se le représenter comme composé d'êtres semblables à nous, chez qui la conscience est presque entièrement éteinte. Le réalisme s'appelle alors spiritualisme. D'après cette doctrine, que nous avons acceptée, il n'y a pas dans la nature de brusque solution de continuité; depuis l'esprit parfait jusqu'à la matière inorganique, tout est esprit, tout est force. Il n'y a qu'une question de degré dans la conscience. Quant à l'étendue, au mouvement, aux qualités premières et secondes, ce ne sont que des apparences dues uniquement à la déformation subies par les choses quand elles arrivent jusqu'à nous par l'intermédiaire des sens. Toutes ces propriétés mortes, inertes, n'existent pas. Tout dans la nature est vivant, est animé. Cette doctrine a ses fondements chez Aristote. Mais le plus grand génie qui y ait attaché son nom est Leibniz. La matière est une abstraction: On remarquera que les animaux [l'homme compris] n'ont aucun moyen de se représenter un être non vivant; ils ne connaissent qu'eux-mêmes et par eux tout le reste. On sait que les enfants personnifient tout: le feu, la cheminée, la voiture.. La conception scientifique d'une matière inerte [word illegible] du Lewes ne s'obtient que par une longue éducation qui unit l'esprit capable d'abstraire; très certainement les animaux et les sauvages n'y atteignent jamais. (The Physical Basis of Mind, 308). Espinas, Sociétés animales, p. 413. Note.
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https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9cits%20des%20Grands%20Jours%20de%20l%E2%80%99Histoire
Récits des Grands Jours de l’Histoire
<div class="text"> L’ANNÉE 1720 fut mémorable par les ravages affreux que la peste fit dans la Provence, et notamment à Marseille. L’auteur qui nous en a laissé une relation, prétend que ce fléau a désolé vingt fois cette ville, depuis Jules César jusqu’au commencement de notre siècle. Quoique nous n’ayons pas eu soin de faire observer dans cet ouvrage tous les maux que cette terrible maladie a faits en Provence, nous avons pourtant remarqué, que dans l’espace de dix-sept siècles, qui se sont écoulés depuis Jules César, on en a ressenti plus de trente fois les funestes atteintes ; et nous trouverions ces malheurs bien plus souvent répétés, si l’histoire avait eu soin d’en conserver le souvenir. Le XVe siècle a vu neuf fois la ville de Marseille plongée dans les horreurs de la peste ; parce que le peu d’harmonie qui régnait dans l’Hôtel de Ville, les divisions intestines qui déchiraient la Provence, le peu de cas qu’on faisait de l’autorité royale, furent cause qu’on négligea de soumettre aux épreuves ordinaires les vaisseaux venant du Levant. On fut moins malheureux dans le XVIIe siècle, lorsque la sagesse d’Henri IV, et les efforts du Cardinal de Richelieu eurent porté l’autorité royale à ce haut degré de puissance, d’où elle put étendre sa vigilance sur toutes les parties du royaume. Il semble qu’après le long règne de Louis XIV, sous lequel on commença d’établir dans nos ports une police auparavant inconnue, on aurait dû être encore plus à l’abri de la contagion. Cependant elle se développa avec une vitesse inconcevable, au moment où les citoyens croyaient avoir le plus de raisons de compter sur la vigilance publique. Elle fut apportée à Marseille le 25 mai 1720, par un navire qui, étant parti de Seyde le 31 janvier de la même année, sous la conduite du capitaine Chautaud, alla se réparer dans le port de Tripoli de Syrie, où il prit encore quelques marchandises et quelques Turcs pour les passer en Chypre. Le capitaine avait sa patente nette ; c’est-à-dire qu’on y déclarait qu’à Seyde non plus qu’à Tripoli, il n’y avait aucun soupçon de mal contagieux : la peste, en effet, ne s’était point encore manifestée dans la première de ces deux villes, quand le navire en partit ; mais elle se montra peu de jours après, et l’on sait qu’elle couve toujours quelque temps avant de se déclarer. Le commerce qu’il y a entre Seyde et Tripoli est cause que l’une de ces deux villes ne peut être infestée de la contagion sans que l’autre le soit bientôt après ; d’autant mieux que les Turcs ne prennent aucune précaution pour s’en garantir. L’un d’eux que le capitaine avait sur son bord, tomba malade dans la route et mourut peu de jours après ; on ordonna à deux matelots de le jeter dans la mer. Ils eurent à peine touché le cadavre, que le maître du navire, que l’on appelle communément le nocher, leur ordonna de se retirer, et laissa aux Turcs le soin de rendre les derniers devoirs à leur compagnon ; les cordes qui avaient servi à traîner le cadavre, furent également jetées dans la mer. Les deux matelots qui l’avaient touché ne tardèrent pas d’être frappés de mort. Deux autres les suivirent de près, et le chirurgien qui les avait soignés eut le même sort. Le capitaine Chautaud, saisi de frayeur à la vue de ces accidents inopinés, en soupçonna la cause, et, s’étant séparé du reste de l’équipage, il se retira à la poupe, d’où il donnait les ordres nécessaires pour le gouvernement et la conduite du navire. Il voguait ainsi vers les côtes de Provence, lorsque trois autres matelots tombèrent malades ; ce nouvel accident l’obligea de relâcher à Livourne, où ils moururent de la même manière que les six dont nous venons de parler. Quelque effrayante que leur mort dût paraître, étant sans doute accompagné de symptômes extraordinaires, le médecin et les chirurgiens qui les avaient traités déclarèrent qu’ils étaient morts d’une fièvre maligne pestilentielle : le capitaine Chautaud remit à la voile, et, en arrivant à Marseille le 25 mai, il donna ce certificat aux intendants de la Santé, auxquels il avoua qu’il était mort quelques hommes de son équipage, sans leur dire qu’il les soupçonnait d’avoir été attaqués par la peste, en quoi il se rendit coupable de tous les maux dont la ville fut affligée. La maladie se manifesta dans la rue de l’Escale le 20 juin, sur une femme qui eut un charbon à la lèvre ; le 28, un tailleur de la place du Palais, mourut en peu de jours avec toute sa famille ; le 1er juillet, une autre femme de la rue de l’Escale fut atteinte d’un charbon sur le nez ; sa voisine eut des bubons, et dans fort peu de temps cette rue fut infestée de contagion. C’est alors que les habitants sortirent de cette fausse sécurité dans laquelle on avait cherché à les entretenir. Le 9 juillet, la frayeur fut portée à son comble. Les sieurs Peyssonel père et fils, médecins, dénoncèrent ce jour-là aux échevins, un enfant de douze à quatorze ans, comme atteint de la peste, dans une maison de la place Linche. La distance qu’il y avait de cet endroit à celui où se trouvaient les autres malades, prouve que le fléau avait frappé en même temps plusieurs quartiers. Les échevins effrayés mirent des gardes devant la maison de cet enfant, qui mourut le lendemain ; ils en firent fermer la porte, après avoir fait transporter aux infirmeries sa sœur malade, avec le reste de la famille. Le 21, la mort enleva un des passagers venus du Levant sur le bâtiment de Chautaud et sorti depuis peu de jours des infirmeries : les magistrats, ne doutant point qu’il ne fût mort de la peste, dont il avait tous les symptômes, envoyèrent au Lazaret tous les particuliers sans distinction qui habitaient cette maison, et la porte en fut murée. Plusieurs jours s’écoulèrent sans qu’on entendît parler d’aucun malade : le public, ingénieux à se flatter et facile à se prévenir, se rassurait déjà sur le mal contagieux, et s’applaudissait des sages précautions qu’on avait prises pour l’étouffer dans sa naissance. Il attribuait même la mort des infortunés, dont nous venons de parler, à toute autre cause qu’à la contagion. Mais le fléau, qui se jouait des précautions des uns et de l’incrédulité des autres, pullulait secrètement dans cette rue de l’Escale, où il s’était d’abord manifesté avec plus d'éclat. Bientôt même, il se glissa dans d’autres rues : il enleva le fripier avec toute sa famille, dans la place des Dominicains, et frappa dans la rue de l’Oratoire une couturière, qui ne revint en santé que pour voir tomber autour d’elle tous ses parents. En vain le sieur Sicard, médecin agrégé, avertit les échevins le 18 juillet, que le danger devenait tous les jours plus pressant ; ces magistrats, plongés dans une fausse sécurité, répondirent froidement qu’ils enverraient visiter les malades par un chirurgien, et le chirurgien rapporta qu’il n’avait trouvé que des fièvres vermineuses. La communication fut donc rétablie avec les malades ; ils reçurent les sacrements et l’honneur de la sépulture, comme si leur maladie et leur mort n’étaient que les effets ordinaires du dérangement de la saison, ou d’une mauvaise nourriture. En réfléchissant sur l’incertitude dans laquelle les esprits flottaient, malgré tant d’accidents funestes, on est tenté de croire que cet aveuglement venait de ce que les médecins et les chirurgiens, n’ayant jamais eu occasion de traiter la peste, n’en distinguaient point les symptômes. Quels maux ne produisit pas cette ignorance, dans un temps où il aurait fallu opposer toutes les ressources de l’art à une maladie infiniment active ? Ce qu’on a de peine à comprendre, c’est que le commandant de la province, l’intendant et le Parlement aient abandonné à la négligence et à l’impéritie des échevins de Marseille le soin d’arrêter les progrès du mal. Le salut de cette grande ville et celui de tout le royaume étaient des motifs assez puissants pour exciter leur vigilance ; si, à la première nouvelle qu’ils eurent que la contagion était à Marseille, ils avaient envoyé des médecins sur les lieux, si, par des ordres sévères, ils avaient défendu toute communication avec les rues et les maisons suspectes, ils auraient conservé à l’État une infinité de citoyens utiles. Cette négligence fut cause que le fléau prit de nouvelles forces : il emporta dans la seule rue de l’Escale quatorze personnes le 23 juillet, et en frappa plusieurs autres qui périrent le surlendemain. Cette mortalité répandit la consternation dans la ville ; les magistrats commirent encore leur chirurgien de confiance pour visiter les malades : ils lui donnèrent pour adjoint le médecin Peyssonel, père ; celui-ci ne leur dissimula pas que c’était la peste qui faisait tous ces ravages. L’autre, aveuglé par son ignorance, ou obstiné par sa mauvaise foi, persista à dire que la maladie n’était pas contagieuse, et, par sa coupable opiniâtrété, il rendit plus criminelle l’insouciance des magistrats, qui, ayant à Marseille un collège de médecins, négligèrent de le consulter. Heureusement l’avis du chirurgien ne produisit pas tout l’effet qu’on en devait craindre. On eut la sage précaution de mettre des gardes aux avenues de la rue infectée, d’en enlever les malades, et de les transporter aux infirmeries, avec les personnes qui avaient habité les mêmes appartements. Cette opération se fit secrètement pendant la nuit pour ne pas alarmer le peuple déjà effrayé par tant de morts inopinées : l’heureuse indiscrétion du sieur Peyssonel fils prévint les maux que la timide circonspection des échevins pouvait causer dans toute la Provence. Ce jeune médecin eut commission de visiter les malades avec un chirurgien de la ville, lorsque son père, accablés d’infirmités, fut obligé de renoncer à cette périlleuse fonction. Sa sensibilité ne lui permit pas d’user d’une circonspection dont son âge d’ailleurs le rendait incapable ; à peine il s’aperçut que la peste fermentait dans le sein de sa patrie, qu’il le dit tout haut et l’écrivit même dans les villes voisines, qui prirent aussitôt l’alarme, et s’interdirent tout commerce avec les Marseillais. Le Parlement, sortant enfin de sa trop longue sécurité, avait donné le 2 juillet un arrêt fulminant, qui défendait toute communication entre les habitants de la Provence et ceux de Marseille, sous peine de la vie. Mais il y avait déjà près d’un mois que la peste avait infecté d’un poison lent et secret plusieurs particuliers, qui étaient sortis de la ville, et beaucoup de hardes qu’on avait portées à la campagne ou dans les villages voisins. Il est même étonnant que le commerce de Marseille, ayant conservé toute sa liberté durant ce temps-là, n’ait pas répandu la contagion dans le reste du royaume, tant il était dangereux de n’avoir pas établi des barrières, sur les premiers soupçons qu’on eut du fléau, afin de l’étouffer dans sa naissance. Après cet arrêt, la disette commença de se faire sentir dans la ville, et le peuple fut prêt à se soulever. M. le Bret, intendant de Provence, et le marquis de Vauvenargues, premier procureur du pays, eurent avec le sieur Estelle, premier échevin de Marseille, et le secrétaire de la ville, une conférence dans laquelle ils traitèrent, en se tenant à une certaine distance les uns des autres, des moyens d’approvisionner cette grande ville ; ils voulaient empêcher que les horreurs de la faim, jointes à celles de la peste, ne la réduisissent en un vaste désert, après avoir fait éprouver aux malheureux habitants tous les effets de la rage et du désespoir. Il fut résolu qu’on établirait, à deux lieues de Marseille, un marché, sur le chemin d’Aix, et un autre du côté d’Aubagne ; les Marseillais, séparés des vendeurs par une double barrière, pouvaient acheter les denrées dont ils avaient besoin, sous l’inspection des officiers et des gardes préposés, pour maintenir la tranquillité, et empêcher la communication. On en établit un autre avec les mêmes précautions à l’Estaque pour les marchandises qui viendraient par mer. Cet établissement diminua bien la disette, mais ne rappela pas l’abondance. L’éloignement des marchés fit hausser le prix des denrées : la main-d’œuvre renchérit à proportion ; le vin même, si abondant pour l’ordinaire, subit le même sort, parce que la crainte avait dispersé quelques-uns des propriétaires, et forcé la plupart des autres à ne plus attirer dans leur maison les gens pauvres, plus exposés que les personnes riches, par leur vie errante, aux atteintes du mal contagieux. Ce n’était assez de pourvoir à la subsistance du peuple, il fallait encore fournir à celle des troupes retirées dans les citadelles : les officiers menacèrent de lâcher les soldats dans la ville, pour prendre les choses dont ils avaient besoin, si l’on refusait de les leur procurer. Le venin pestilentiel, aigri par cette cause et par plusieurs autres, se développa avec une vivacité qui effraya tout le monde. Les habitants les plus timides avaient déjà profité de la liberté des passages, pour se sauver en d’autres villes et en d’autres provinces. Ceux qu’une aveugle prévention avait rendus jusqu’alors incrédules, trouvant toutes les issues fermées et les chemins exactement gardés, furent contraints de se retirer à la campagne, ou de s’enfermer dans leurs maisons. Chacun s’empressait à faire des amas de provisions, à charrier des meubles et des hardes ; il n’y avait pas assez de voitures pour seconder l’empressement de ce nombre prodigieux de personnes que la crainte chassait de la ville. Les gens du peuple, qui n’avaient point de maison de campagne, allèrent camper sous des tentes, les uns dans la plaine de Saint-Michel, les autres sur les bords du Veaune, et le long des ruisseaux qui arrosent le terroir. Un grand nombre se fixa près des remparts ; il y en eut même qui grimpèrent sur les collines et les rochers les plus escarpés, où ils allèrent chercher un asile dans le fond des cavernes. Les gens de mer s’embarquèrent avec leurs familles sur des vaisseaux, sur des barques, et dans de petits bateaux, se tenant au large dans le port ou dans la rade, et présentant ainsi, au milieu des eaux, une ville flottante, où la crainte rassemblait les habitants fugitifs d’une ville désolée. Les religieuses sortirent du couvent pour suivre leurs parents dans la fuite ; car il n’avait point de lien capable de retenir les particuliers qui pouvaient se permettre hors de la ville un abri contre la peste. Les officiers de justice, les directeurs des hôpitaux, les intendants de la santé, ceux du bureau de l’abondance, les conseillers de ville, et les autres officiers municipaux disparurent ; il ne resta parmi les personnes en place que les curés, les autres prêtres de la paroisse, et les échevins ; ces citoyens respectables, animés par l’exemple de M. l’Évêque, déployaient avec lui un courage héroïque et une charité vraiment chrétienne. Il est difficile de porter ces deux vertus plus loin que ne les porta M. de Belzunce. La maladie se fut à peine déclarée dans la rue de l’Escale, qu’il assembla les curés et les supérieurs des communautés. Animé de ce zèle religieux que les circonstances rendaient si nécessaire et si difficile, il n’eut pas de peine à le faire passer dans le cœur de ceux pieux ministres ; il leur prescrivit la manière dont ils devaient se conduire dans ce temps de calamité ;ensuite, nouveau Josué, on le vit partout où le salut de son peuple demandait sa présence. Les échevins levèrent quatre compagnies de milice, dont ils formèrent plusieurs détachements, qu’ils mirent dans les différents quartiers où le besoin était le plus urgent ; ils défendirent de rien laisser dans la ville de ce qui pouvait y causer de l’infection ; de transporter les meubles ou les hardes des morts et des malades d’une maison à l’autre et de cacher le blé et les autres provisions : chaque quartier eut un commissaire chargé de maintenir le bon ordre dans son district, de s’informer du nombre de malades qu’il y avait dans chaque maison, afin de rendre compte aux échevins, et de pourvoir à la subsistance des pauvres, que la cessation du travail avait réduits à la dernière misère. Ces dispositions n’empêchèrent pas les progrès du mal. En peu de jours, toutes les rues furent infectées. Les nuits n’étaient pas assez longues pour avoir le temps de transporter les morts : il fallut mettre sous les yeux du public les pertes qu’il faisait, et qu’on avait eu grand soin de lui cacher. Les cadavres ne pouvant plus être emportés les uns après les autres, on fut obligé de les entasser dans des tombereaux. Des gens de la lie du peuple allaient, sous le nom ignoble de « corbeaux », les prendre dans les maisons : ordinairement ils les traînaient par les pieds le long de l’escalier, quelques fois il les jetaient par les fenêtres d’un premier étage. Le bruit des tombereaux, mêlé au frémissement qu’occasionnait le ballottement des cadavres, portait l’épouvante dans le cœur des malades et des personnes en santé. Les boutiques étaient fermées, le commerce interdit, les églises, le collège, la Bourse, en un mot tous les lieux publics fermés, les offices divins suspendus, et le cours de la justice arrêté. Il n’y eut plus parmi les citoyens aucun lien qui les unît ; les parents évitaient de se voir, les amis se fuyaient, le voisin craignait de recevoir de son voisin le trait contagieux et lui inspirait les mêmes craintes ; ainsi l'on s'enferma, parce que tout devint suspect et dangereux : les aliments les plus nécessaires à la vie ne furent pris qu’avec des précautions gênantes, et le métal le moins susceptible d’impression ne fut reçu qu’avec la circonspection la plus scrupuleuse : en un mot, chaque particulier sembla former une société à part, et aurait voulu, s’il eût été possible, se réserver pour lui seul l’air qu’il respirait. Cette sollicitude inquiète, qu’on avait pour se garantir d’un mal qui ne respecte ni âge, ni sexe, ni condition, devenait plus amère par la crainte qu’on avait de perdre des amis et des parents. Tous les jours, on apprenait leur maladie, sans oser leur donner aucun secours ; car, s’il se trouvait quelques âmes généreuses, qui, en pareille circonstance, avaient le courage d’affronter la contagion, il y en avait beaucoup en qui la vue d’une mort inévitable réprimait les mouvements de la nature, ou ceux de l’amitié. Il arrivait même qu’un père et une mère tendres, étant frappés de la maladie, se refusaient la douce consolation de voir leurs enfants ; un frère en santé n’avait pas la liberté de voir une sœur mourante ; on aurait dit que la mort, veillant à la porte des malades, rompait tous les liens qui les attachaient à la société : l’opulence qui, dans tout autre occasion, fournit tant de ressources, ne suffisait pas en celle-ci pour procurer les secours les plus communs et les plus ordinaires ; le riche, au milieu de son or, était devenu l’égal du pauvre ; comme lui il manquait de tout, et ils languissaient l’un et l’autre dans l’abandon et la misère. Ce fut le vingt-cinq du mois d’août que ce tableau, qui semble peint d’imagination, se réalisa dans la ville de Marseille. La peste se répandit alors avec tant de fureur qu’en peu de jours, elle enlevait toute une famille ; elle frappait des rues entières, où d’un bout à l’autre il ne restait pas une maison saine. Ces comparaisons usées d’un torrent rapide qui rompt ses digues, et emporte au loin tout ce qu’il trouve sur son passage, d’une étincelle qui après avoir couvé quelque temps éclate tout à coup par les flammes les plus vives et cause un embrasement général, n’expriment que faiblement la promptitude avec laquelle le feu de la contagion se répandit. Les domestiques, les valets, les servantes, tous les pourvoyeurs sont morts ou malades, et l’on ne trouve plus à les remplacer ; les pauvres, ceux qui vivent du travail de leurs mains, ont le même sort : avec eux on perd tous les secours, tous les services que la maladie ou l’abandon rendent nécessaires. S’il reste encore quelque serviteur fidèle, on se défie de son état, on craint de s’en servir. Que vont devenir, dans ces circonstances fâcheuses, les familles où le mal n’a pas encore pénétré, mais que la famine obsède ? Le plus courageux de la maison sort pour aller chercher de quoi sustenter les autres ; et il trouve à la porte du petit nombre de bouchers et de boulangers que la mort a épargnés, une foule de gens que les mêmes devoirs rassemblent et qui se communiquent les uns aux autres des impressions pestilentielles : ainsi il rentre dans le sein de sa famille avec des provisions insuffisantes et le germe de la contagion. Si l’on recevait quelques secours utiles, c’était de la main de Monsieur l’Évêque et de ses pieux coopérateurs. On nous vante le courage de ces héros qui, à la tête des armées, vont affronter les périls ; mais les dangers qu’ils courent sont-ils comparables à ceux que présente une ville infectée de la peste ? Ici, ni le bruit des instruments, ni le spectacle guerrier de cinquante mille hommes, ni cette ardeur martiale qu’on se communique les uns aux autres, quand l’imagination est exaltée par des idées de gloire, ne peuvent rien sur le cœur pour l’affermir contre le danger. La mort, dépouillée de cet éclat qui la fait affronter aux guerriers ; frappant à coup sûr et sans relâche les citoyens de tout rang, de tout âge, de tout sexe ; ne respectant aucun asile ; pénétrant dans les réduits les plus obscurs, menace continuellement ceux qui ont échappé à ses traits. S’il est des hommes qu’on doive louer, ce sont les citoyens qui, dans ces temps malheureux, ont le courage d’exposer généreusement leur vie pour le salut des autres ; et la fonction la plus honorable d’un historien est de faire passer leur nom à la postérité. Les curés et les vicaires des différentes paroisses se dévouèrent aux fonctions pénibles de leur ministère avec un zèle digne des plus beaux siècles de l’Église. Il n’y avait point de maison, point de réduit, quelque pestiféré qu’il fût, où ils ne portassent les sacrements, des paroles de consolation et des secours temporels : ils moururent presque tous dans cet exercice de la charité. Quelque affreux que fût le spectacle qu’offrait l’intérieur des maisons, celui des rues et des places publiques inspirait encore plus d’horreur ; elles étaient couvertes de morts et de mourants. Ce n’était pas seulement des gens du peuple qu’on voyait parmi ces misérables victimes de la contagion ; la plupart appartenaient à des familles honnêtes : c’étaient des célibataires sans domestiques, des enfants, des hommes faits, des vieillards qui, ayant survécu à leurs parents et aux personnes qui les servaient, se traînaient hors de leur maison pour aller à l’hôpital et, n’avaient pas la force d’y arriver. D’autres se couchaient sur le seuil de leur porte, pour recevoir quelques secours des passants, parmi lesquels ils se flattaient de trouver un parent ou un ami sensible. Quelquefois, c’étaient un malheureux, qu’une famille barbare avait chassé pour se garantir de la contagion ; tous ces malades, devenus le rebut de la société, étaient la plupart couverts d’un drap, ou enveloppés dans une couverture, ayant auprès d’eux une écuelle dans laquelle les personnes qui se dévouaient généreusement au service des pestiférés mettaient du bouillon ; ils avaient aussi une cruche, que les mêmes personnes emplissaient d’eau pour calmer les ardeurs insupportables de la fièvre, un des symptômes de la peste étant d’être consumé par un feu intérieur. Aussi voyait-on quelquefois de ces pestiférés se traîner pour aller tremper leur langue dans le ruisseau. Dans cet état de désolation, ceux-là s’estimaient heureux, qui pouvaient se coucher sur les degrés d’une porte, sur un banc de pierre, dans l’enfoncement d’une boutique ou sous un hangar ; encore les chassait-on de ces asiles, les propriétaires des maisons ne voulant pas les avoir si près d’eux. Pour les en éloigner, ils jetaient de temps en temps de l’eau sur le seuil de la porte ou y répandaient de la lie de vin. C’était donc dans les places publiques que la plupart des pestiférés se réfugiaient ; c’était là que le spectacle de deux ou trois cents malades saisissait tout à la fois et le cœur et les sens. On voyait sur leur visage la mort peinte de cent manières différentes : des yeux éteints ou étincelants, des regards languissants ou égarés, des figures pâles ou cadavéreuses, quelquefois rouges et enflammées, le plus souvent livides et bleuâtres, mais toutes portant la vive expression du trouble et de la douleur. Comme cette cruelle maladie a les symptômes de toutes les autres, elle tourmentait tantôt par des maux de tête, tantôt par des vomissements, des coliques violentes, des charbons brûlants, et par mille autres accidents douloureux. Ces maux devenaient plus vifs par le froid qui saisissait les malades pendant la nuit ; car on s’aperçut que la transpiration leur donnait plus de repos et de soulagement que tous les remèdes ; mais il était bien difficile de l’entretenir dans des personnes légèrement couvertes et à demi nues, exposées aux impressions d’un air vif et pénétrant. Le Cours n’offrait pas un tableau moins touchant pour une âme sensible. Le Cours est une allée d’arbres qui peut avoir 150 toises de long ; elle sert de promenade, dans les belles soirées d’été, et pendant le jour dans les autres saisons, lorsque le vent du nord ne souffle pas. Cette promenade, la seule qui servît au délassement des Marseillais, était jonchée de malades, qui croyant trouver un abri à l’ombre des arbres, y étaient exposés aux ardeurs d’un soleil brûlant. Les échevins y avaient fait tendre quelques voiles de vaisseaux ; mais elles n’amortissaient que faiblement la chaleur du jour, et ne garantissaient pas de la fraîcheur du serein pendant la nuit. Aussi, la peste y fit-elle des ravages affreux. Dans la foule des malades il y avait beaucoup d’enfants, les uns âgés de 10 ans, les autres encore au berceau ; parmi ces derniers on en vit plusieurs attachés à la mamelle de leur mère qui venait d’expirer. Les malades étaient couchés à côté des morts ; ceux-ci, devenus en moins de six heures hideux et difformes, présentaient un aspect effrayant aux malheureux qui luttaient encore contre le trépas et qui, ayant à supporter tout à la fois et la vue de ces objets d’horreur, et l’infection qu’ils exhalaient, regardaient la vie comme un fardeau. C’était dans le rue Dauphine surtout que ce spectacle étaient effrayant. Cette rue a 180 toises de long sur 5 de large ; les malades et les morts y étaient si pressés, qu’on ne pouvait sortir de sa maison sans leur marcher dessus. Cette affluence venait de ce que la rue aboutit à l’hôpital des convalescents ; les pestiférés qui étaient restés seuls dans leur maison, les pauvres qui n’avaient aucun secours, faisaient leurs derniers efforts pour se traîner jusqu’à cet asile ; mais souvent les forces leur manquaient avant d’y arriver, ou bien, n’y trouvant pas de place, ils tombaient en défaillance en voulant revenir sur leurs pas. Au commencement de septembre, il mourait jusqu’à mille personnes par jour. Il n’y avait plus ni assez de corbeaux pour les enterrer, ni assez de fossoyeurs pour creuser des fosses ; on les laissait donc étendus sur le carreau. Parmi ces cadavres, les plus affreux à voir étaient ceux des pestiférés, qui, dans un accès de frénésie, s’étant jetés par la fenêtre, avaient la tête fracassée, le ventre ouvert, le corps meurtri. Dans presque tous les quartiers, ils étaient entassés les uns sur les autres, servant de pâture aux vers et surtout aux chiens, qui n’ayant plus de maîtres, manquaient de toute autre nourriture. On s’imagina qu’ils pouvaient prendre la peste et la communiquer. C’en fut assez pour leur déclarer une guerre impitoyable. Les rues furent bientôt couvertes de chiens morts ; on en jeta dans le port une quantité prodigieuse, que la mer vomit sur les bords, et qui, étant mis en fermentation par l’ardeur du soleil, exhalèrent une infection insupportable. Elle était presque aussi forte partout ailleurs, non seulement à cause des cadavres, mais aussi à cause des immondices dont les rues étaient remplies : on y avait laissé pourrir des hardes infectées, des lits sales, des meubles à demi brûlés… Au milieu de ces horreurs, le prélat respectable qui gouvernait l’Église de Marseille continuait son rôle admirable. La crainte n’en fit pas un lâche déserteur : on ne le vit pas s’enfermer dans son palais, et là, devenu inaccessible, faire porter dans les paroisses, par des ministres subalternes, ses aumônes et ses volontés. Sa qualité de premier pasteur ne fut à ses yeux qu’un titre de plus pour se dévouer au salut de son peuple. Aussi n’y eut-il point de danger qu’il ne bravât ; point de bonnes œuvres qu’il ne fit ; on le voyait dans les rues et dans les places publiques marchant, comme autrefois le grand prêtre Aaron, entre les vivants et les morts, laissant partout des marques sensibles d’une charité compatissante. Son palais était environné de cadavres ; il n’en pouvait presque plus sortir sans leur marcher dessus. " J’ai eu bien de la peine, écrivait-il à Monsieur l’archevêque d’Arles, de faire tirer cent cinquante cadavres à demi pourris et rongés par les chiens qui étaient à l’entour de ma maison, et qui mettaient déjà l’infection chez moi. " Les pieux ecclésiastiques qui l’accompagnaient, furent frappés de mort, ainsi que ses domestiques, et il fut obligé d’aller loger dans une maison, près de Saint-Ferréol. Pour comble de malheurs, le secours des médecins manqua presque entièrement dans les premiers jours de septembre. M. Bertrand, qui réunissait des qualités d’un habile médecin à celles d’un bon citoyen, fut deux fois attaqué de la peste, et deux fois il guérit. A peine ses forces commençait à se rétablir, qu’il courut encore donner ses soins aux malades. Le chagrin où le plongea la perte de sa famille rendit une troisième attaque si dangereuse, que pendant longtemps, il fut hors d’état de servir. La mort de M. Montagnier priva la ville d’un médecin aussi recommandable par ses talents que par les qualités du cœur. M. Peyssonel le suivit de près au tombeau, et emporta les regrets de ses concitoyens. M. Raymond étant tombé malade, fut obligé d’aller rétablir ses forces à la campagne, n’ayant personne autour de lui pour le servir. Cette affreuse solitude, où tant de citoyens se trouvaient réduits, obligea M. Audon à se réfugier chez les Capucins, d’où il se rendait dans les divers quartiers de la ville. Il ne restait plus de médecins que lui et M. Robert, pour servir les pestiférés. M. Robert n’éprouva pas la moindre atteinte durant la contagion, mais il perdit sa famille : les malades du Lazaret furent traités par M. Michel jusqu’à la fin de novembre. La mortalité fut très grande parmi les chirurgiens ; il en mourut plus de vingt-cinq : il en restait quatre au commencement de septembre ; mais deux étant tombés malades, les deux autres, effrayés de la mort de tous leurs confrères, se retirèrent à la campagne. Presque tous les garçons apothicaires : les maîtres, enfermés dans leurs boutiques pour la composition des remèdes, moururent au nombre de cinq : quelques-uns d’entre eux, profitant des circonstances, vendirent leurs drogues à un prix extraordinaire, et trouvèrent une source de richesses dans les malheurs publics. Dans cette affreuse désolation, les échevins sentirent que l’administration de cette grande ville était au-dessus de leurs forces. Ils prièrent les officiers des galères de les assister de leurs soins, de leurs conseils. Le bon ordre, que ces MM. avaient établi dans l’arsenal, inspirait une confiance, qui fut bientôt justifiée, quand MM. les chevaliers de Langeron, de La Roche et de Lévi, eurent pris, le 21 août, avec les échevins, le soin de veiller au traitement des malades et à la police de la ville ; peut-être eût-il été plus sage, dans les commencements de la contagion, d’établir un conseil composé de ces MM., de quelques médecins des plus habiles, des citoyens les plus notables, et de laisser aux militaires l’exécution de la police. On aurait prévenu beaucoup de désordres ; et la peste aurait eu sans doute moins de moyens de se répandre. On commença d’abord par visiter les fosses dont les exhalaisons entretenaient une infection dangereuse, et l’on y jeta encore de la chaux, afin d’absorber la putridité des cadavres ; ensuite on les fit couvrir de terre. Après cette opération, une des plus importantes, on nomma des commissaires pour les quartiers qui n’en avaient pas ; à défaut d’habitants, on choisit des religieux ; toutes les églises, où la célébration de l’office divin entretenait une communication contagieuse entre les habitants, furent fermées, les rues nettoyées, les cadavres enlevés ; on obligeait les parents à porter les morts dans les rues, afin que les corbeaux ne fussent pas obligés d’entrer dans les maisons, où ils enlevaient tout ce qu’ils trouvaient de précieux. On fit plusieurs autres règlements utiles ; mais il fallait les faire observer ; il fallait surtout contenir la populace et intimider les malfaiteurs, que l’impunité presque inséparable de cette étrange confusion encourageait au crime : on remplit ces deux objets en faisant dresser des potences sur les places publiques. Nous avons dit ailleurs que dans les commencements, on prit tous les vagabonds pour ensevelir les morts. Ces malheureux ne résistèrent que peu de temps : quoiqu’on donnât jusqu’à quinze francs par jour, on ne trouva personne qui voulût se charger de cette fonction dangereuse, et l’on fut obligé d’employer des forçats auxquels on promit la liberté ; et il en mourut environ quatre-vingts dans l’espace de huit jours : ces hommes, n’étant point accoutumés à ce genre de travail, enlevaient les cadavres sans aucune précaution : ils brisaient les harnais et les roues, ne sachant ni mener les chevaux, ni conduire les tombereaux : pour comble de malheur, on ne trouvait ni sellier, ni charron qui voulût raccommoder ces lugubres voitures, peut-être se cachaient-ils pour ne pas être obligés d’y toucher. Il arriva de là que les cadavres restèrent entassés dans les rues et augmentèrent la violence du fléau. On tâcha de remédier à cet inconvénient, en chargeant des gardes à cheval de veiller sur les tombereaux et sur les forçats pour presser l’ouvrage. Comme les tombereaux ne pouvaient aller dans toutes les rues, parce qu’il y en avait de fort étroites, et que d’autres ont une pente fort rude, surtout dans la ville vieille, bâtie sur le penchant d’une colline, les forçats allaient prendre les morts sur des brancards et les transportaient dans les endroits où les voitures les attendaient. On augmenta le nombre des tombereaux jusqu’à vingt ; et tous les habitants sans distinction furent invités à contribuer à l’enlèvement des cadavres, par tous les moyens qu’ils jugeraient convenables. Le besoin étaient urgent ; car en un jour il mourait plus de monde qu’on ne pouvait en enlever dans quatre ; on avait à peine vidé une rue, une place publique, que, le lendemain, elles étaient encore couvertes de cadavres. On n’eut pas de peine à sentir que la peste, entretenue par cette horrible infection, en deviendrait plus dangereuse. Cependant chacun ouvrait un avis pour s’en délivrer, les uns proposaient de brûler les cadavres dans les places publiques, les autres d’ouvrir des fosses dans toutes les rues, afin d’éviter la longueur du transport ; mais les conduits rendaient ce moyen impraticable. Quelqu’un fut d’avis de jeter de la chaux sur les morts et de les consumer dans les rues mêmes, mais comment se procurer la quantité énorme de chaux qu’il aurait fallu employer ? La consommation des corps par ce procédé étant d’ailleurs fort lente, ne serait-il pas arrivé que les nouveaux cadavres, étant entassés sur les premiers, auraient formé des montagnes de corps morts dans les rues, et que l’infection en aurait été plus grande ? Un autre expédient qu’on imagina, et qui mérite d’être rappelé par sa singularité, fut de prendre le plus gros vaisseau du port, de le démâter, de le vider entièrement pour le remplir de morts, de le fermer ensuite et de l’aller couler à fond loin de la ville ; mais sans parler de la puanteur horrible qu’il aurait exhalée, avant qu’on eût le temps de le remplir, n’était-il pas à craindre que tous ces corps gonflés par l’eau, ne l’eussent ou soulevé ou fait crever ; et qu’ils ne fussent venus flotter sur le rivage ou dans le port ? Ce moyen fut donc rejeté, et l’on s’arrêta au suivant, qui présentait moins d’inconvénients. On fit ouvrir les églises dans les quartiers les plus éloignés des fosses, et l’on remplit les caveaux des cadavres exposés dans les rues. Les médecins ayant été consultés, firent observer que malgré les précautions qu’on prendrait pour fermer les caveaux, et malgré la chaux qu’on y jetterait, il en sortirait encore des exhalaisons pestilentielles ; que quand même on n’aurait pas cet inconvénient à craindre, il faudrait au moins condamner les caveaux pour longtemps, ce qu’on ne pouvait pas faire, attendu qu’on en avait besoin pour ceux qui mouraient de maladies ordinaires. Ces réflexions frappèrent M. l’Évêque qui refusa son consentement, mais les avantages qu’on retirait de cet expédient, devenu nécessaire dans les circonstances, l’emportèrent, et l’on ouvrit par forces les églises, on y fit des amas de chaux, on y porta les morts en foule, et on en remplit tous les caveaux ; enfin les rues furent délivrées de ces objets d’horreur. Malheureusement, un vent de bise qui souffla le 21 août ralluma le feu de la contagion ; il fit périr tous malades, et remplit encore la ville de morts. On vit alors le moment où tout semblait devoir succomber à l’infection ; les échevins perdaient d’un jour à l’autre le peu de monde qu’ils avaient auprès d’eux ; ils étaient déjà sans gardes, sans valets, sans soldats, la maladie enlevait tout ; ils furent obligés d’ordonner et d’exécuter eux-mêmes ; les forçats manquaient, et MM. les officiers des galères, en accordant les derniers le 28 août, avaient protesté qu’ils n’en donneraient pas d’autres. Cependant, touchés des vives représentations qu’on leur fit, ils en accordèrent cent : M. Moustier, échevin, homme qui honora sa place par son zèle et son humanité, se mit à leur tête, et devint pour ainsi dire l’âme de ce corps si difficile à mouvoir. On le voyait dans tous les quartiers et surtout dans ceux où la contagion était le plus envenimée, il faisait enlever jusqu’à mille cadavres par jour ; avec cette activité, il n’y a pas de doute, qu’il n’eût bientôt délivré la ville de tant d’objets d’horreur, mais le nombre de corbeaux diminuait sensiblement ; les uns succombaient sous la violence du mal, les autres par excès de travail, les mouraient de lassitude ; ainsi tout manqua à la fois, il n’y eut que le zèle et le courage des magistrats, qui se sentirent toujours dans le même degré d’activité. En moins de six jours les cent forçats accordés le 1er septembre se trouvèrent réduits à dix ou douze, et le 6 du même mois, il y eut encore plus de deux mille morts exposés dans les rues ; il en mourait plus de huit cents par jour. Ainsi l’on vit se renouveler l’affreux spectacle de cadavres entassés les uns sur les autres dans les places publiques. La solitude qui régnait dans la ville n’était pas moins effrayante. L’art des médecins et la vigilance des administrateurs avaient bien arrêté l’activité du mal ; mais, avant qu’ils eussent pu rendre leurs soins efficaces, le fléau avait presque dépeuplé la cité ; et si, sur la fin de septembre, il s’adoucit, c’est qu’il ne trouvait, pour ainsi dire, plus d’aliment. Les familles étaient fort diminuées, la plupart des maisons désertes, et le peuple, effrayé de tant de malheurs, n’osait presque plus se montrer en public. Cependant, à la fin de septembre, on commença de voir quelques personnes dans les rues. C’étaient des malades qui, ayant échappé à la fureur de la contagion, sortaient de leurs maisons pour aller chercher leur subsistance. Rien n’était plus affligeant que leur aspect : on les voyait appuyés sur un bâton, le visage pâle et défait, marchant d’un pas lent et s’arrêtant de temps en temps, pour reprendre des forces. L’un gémissait d’être resté seul d’une famille nombreuse ; l’autre d’avoir perdu son père et sa mère : ceux-ci de n’avoir pu conserver aucun de leurs enfants. Enfin, on aurait dit qu’ils cherchaient à exciter la pitié les uns des autres par les uns des autres par le récit touchant de leur pertes ; et, en les racontant, ils éprouvaient un plaisir secret d’être échappés au fléau le plus terrible qui puisse ravager la terre. L’expérience qu’ils avaient acquise dans leur maladie, devint utile par l’opinion qui se répandit qu’on n’avait pas deux fois la peste. Pleins de cette idée, ils se dévouèrent avec beaucoup de succès au service des autres malades ; mais par une avidité faite pour étonner dans la circonstance, ils vendirent chèrement leurs soins. On devait d’autant moins s’y attendre, qu’ayant été malheureux et abandonnés ils auraient dû trouver plus de plaisir que d’autres à secourir généreusement leurs semblables. Au reste, c’était le temps où la contagion perdait tous les jours de sa force, parce que les chaleurs diminuaient sensiblement ; aussi, dans la plupart des malades, le mal n’était-il pas dangereux ; les uns n’éprouvaient aucune interruption dans leurs fonctions ; les autres n’avaient que quelques accès de fièvre, sans presque aucune marque extérieure de contagion, de sorte que les bubons disparaissaient aussitôt qu’ils s’étaient formés ; ou bien, après un certain temps, ils mûrissaient, et le venin sortait de lui-même, sans que l’on fût obligé de faire des incisions. En un mot, on pouvait se passer de remèdes et de médecins. La nature, plus forte que les premiers et plus sage que les seconds, travaillait seule à la guérison des malades. Pendant que tout semblait promettre un avenir plus heureux, on s’occupa beaucoup de la vision d’une fille dévote. Cette jeune personne étant au lit de la mort dit à son confesseur que la sainte Vierge lui avait apparu et déclaré que la peste cesserait, quand les deux Églises de la Major et de Saint-Victor, réunies en procession générale, exposeraient leurs reliques à la vénération des fidèles. M. l’Évêque, instruit de la vision, en fit part à M. de Matignon, abbé de Saint-Victor, par une lettre dans laquelle il marqua le désir le plus vif de faire cet acte de dévotion. Le chapitre de Saint-Victor, à qui l’abbé communiqua la lettre, ne crut pas la révélation assez prouvée pour mériter la confiance des fidèles : il craignit, si on lui donnait trop d’importance, d’exposer la religion à la risée des incrédules et d’augmenter le feu de la peste en réunissant par une procession générale tous les habitants de la ville. Cette considération était d’un grand poids ; mais M. de Belzunce et les échevins, entraînés par leur zèle et par les clameurs du peuple qui demandait la procession, insistèrent auprès des religieux de Saint-Victor. Ceux-ci élevèrent alors des prétentions qu’on ne devrait jamais écouter dans les calamités publiques, lorsqu’il s’agit de donner une consolation au peuple. Ils dirent qu’ils étaient en possession de marcher avec certaines marques de distinction et d’indépendance, que le Chapitre de la Major ne voulait pas souffrir, et dont il ne leur convenait pas de dépouiller. On peut croire que ce n’était là qu’un prétexte, et que le véritable motif fut que, s’étant enfermés dans leur cloître, ils craignaient d’en sortir, de peur de respirer un air contagieux dans les rues de Marseille et au milieu d’une populace encore infectée du mal. Cette affaire fut mise en négociation ; et, comme l’amour-propre est plus fécond en subterfuges que la prudence en moyens pour les éluder, ces deux chapitres, qui peut-être n’avaient pas plus envie l’un que l’autre de faire la procession, rejetèrent toutes les voies d’accommodement, et l’on ne parla plus de la révélation. C’était le temps où la peste affligeait le plus le quartier Saint-Ferréol, qui, jusqu’à cette époque, avait très peu souffert ; mais l’art des médecins et la vigilance de la police combattaient avec succès la violence du mal. La saison était d’ailleurs trop avancée pour qu’il fît beaucoup de ravages ; aussi vers la fin d’octobre parut-il avoir entièrement cessé, car on fut cinq ou six jours sans entendre parler d’aucun malade. Ce calme fit sortir de leur retraite les habitants qui n’avaient pas encore osé paraître en public. Ils commencèrent alors à se montrer dans les rues, mais avec cette timide circonspection qui accompagne la crainte. On ne se parlait que de loin, sans se donner ces marques extérieures d’amitié, dont nos usages semblent faire une loi. On avait beau être amis ou proches parents, on ne s’abordait pour ainsi dire qu’en étrangers, et en se félicitant réciproquement d’avoir échappé au commun naufrage. Les hommes, la plupart convalescents, portaient des bâtons ou des cannes de huit à dix pieds de long, qu’on appelle communément les bâtons de Saint-Roch. Ils s’en servaient pour écarter les passants de peur d’en être touchés, et les chiens surtout, que l’on croyait susceptibles de la peste. On eût pris tous ces gens-là pour autant de voyageurs nouvellement débarqués et fatigués du chemin : le désordre de leur équipage, la simplicité des habits, une longue barbe, un visage pâle et triste prêtaient beaucoup à cette illusion. Le spectacle qu’offrirent ceux qui s’étaient retirés à la campagne, inspira un intérêt bien plus touchant, la première fois qu’ils vinrent à la ville, après une absence de plus de cinq mois, pendant laquelle la maladie avait fait tant de ravages. Ces hommes hâlés et brûlés par le soleil, appuyés sur de longues cannes, les pieds poudreux, regardaient avec un étonnement mêlé de frayeur cette patrie que la mort avait changée en un affreux désert. Ils demandaient avec une curiosité inquiète ce qu’étaient devenus leurs amis ; combien de personnes il restait encore d’une famille qu’ils avaient vue si nombreuses ; quel était le sort de cet autre, dont on vantait l’opulence. Ils ne rencontraient presque que des inconnus ; les maisons qui autrefois étaient les plus fréquentées; ils les trouvaient désertes ; celles où régnaient les plaisirs, étaient remplies de deuil : et ils retournaient à leurs bastides, glacés de frayeur, de n’avoir vu à Marseille que l’empire de la mort. Le mois de mars ralluma, quoique faiblement, le feu de la maladie. Ceux qui l’avaient eue légèrement, et dont les bubons n’étaient pas venus à suppuration, essuyèrent alors une nouvelle atteinte. Un chirurgien de la marine prétendit que les rechutes étaient à craindre pour les malades dont les bubons ouverts par une simple ponction, sans une suppuration complète, étaient restés fistuleux, ou n’avaient suppuré que faiblement durant quelques jours, pendant lesquels la glande n’avait été ni détruite, ni emportée, ni pourrie. Il mettait dans la même classe les malades dont la glande était encore tuméfiée, et dont le venin n’avait été diverti par aucune évacuation sensible, ni par des purgatifs. Ce chirurgien tâcha de prouver que, dans ces trois cas, la maladie pouvait se réveiller, et cita plusieurs exemples en faveur de son opinion. M. de Langeron, toujours fortement occupé du bien public, convoqua les médecins pour avoir leur avis sur cette question importante. Il faut savoir que ceux qui étaient venus de Paris et de Montpellier, au nombre de douze, n’étaient jamais d’accord avec les autres ; que souvent ils ne l’étaient pas entre eux sur la nature de la maladie et sur la manière de la traiter : ainsi, à la faveur de cette ignorance présomptueuse, la peste s’était répandue dans le peuple avec une rapidité incroyable, échappant à toutes les attaques d’un art incertain, surtout lorsqu’il n’est pas guidé par l’expérience et l’observation. L’opinion du chirurgien fut discutée avec assez de présomption et de légèreté par les docteurs de Montpellier, qui la reléguèrent parmi les chimères, tandis qu’elle était justifiée sous leurs yeux par des rechutes fréquentes. Dans le courant du mois de mars, on reçut à l’hôpital du Mail cent vingt-sept malades de la ville, dont huit moururent ; et soixante-sept de la campagne, dont dix seulement échappèrent. Ceux-là ne furent malades que par des rechutes moins dangereuses que les premières attaques, et par conséquent moins contagieuses ; cependant elle n’étaient exemptes ni de danger, ni de contagion, puisque plusieurs personnes en moururent. On crut prévenir les funestes effets de ces rechutes, en invitant les personnes qui avaient quelques restes de maladie à le déclarer. Pour les y déterminer plus efficacement, on offrit aux pauvres de les faire traiter aux dépens de la Ville, et l’on permit aux riches de rester dans leurs maisons. Cet avis produisit l’effet qu’on s’était promis : quand on connut les malades, on établit un si bon ordre, que la contagion perdit presque toute sa force. Cependant au mois d’avril, elle peupla encore l’hôpital de dix-neuf malades de la ville, dont treize moururent, et de soixante-cinq du terroir, dont il n’y eut que huit qui guérirent. Cette diminution dans le nombre des malades, ranima tellement la confiance du peuple, que, le jour de Pâques, ne pouvant plus réprimer les transports de son zèle, il enfonça les portes des églises. M. l’Évêque ne put prévenir les dangers de cette affluence, qu’en faisant dresser au milieu du Cours un autel, où il dit la messe, les deux dernières fêtes. Les dimanches suivants, il la dit tantôt dans une place, tantôt dans une autre, transportant ainsi l’autel, comme autrefois on transportait l’Arche sainte, au milieu des Israélites, dans les temps de la calamité. Une nouvelle preuve que la contagion touchait à sa fin, c’est que les maladies ordinaires, qui avaient cessé, reprirent leur cours. Il parut même des érésipèles épidémiques, qu’on regarda comme une suite de la peste : car les médecins prétendent que, dans son déclin, elle dégénère toujours en fièvre maligne, en petite vérole, en rougeole, et en d’autres maladies de cette espèce, qui occasionnent des éruptions cutanées. Celles qui régnèrent à Marseille furent si peu dangereuses que personne n’en mourut. Le mois de mai vit disparaître les alarmes et ramena le calme avec les beaux jours du printemps. Les rues furent peuplées de plus de monde, les femmes mêmes sortirent de leurs retraites et animèrent par leur présence les promenades publiques, que la peste avait changées en affreuse solitude. Les assemblées furent ouvertes ; les parents et les amis se virent familièrement et se livrèrent à ces transports de joie qu’on éprouve lorsqu’on se rencontre après avoir échappé à un grand péril. Contents d’être arrivés dans le port, ils ne regardaient plus les débris dont la mer était couverte ; le plaisir de se revoir et de s’embrasser remplissait leur âme ; et si, à l’empressement de se le témoigner, il se mêlait quelquefois le souvenir des pertes qu’on avait faites, c’était pour mieux sentir le bonheur d’y avoir survécu. Les habitants, que la crainte avait chassés de la ville, venaient grossir tous les jours le nombre de ces hommes si satisfaits de se revoir ; mais leur joie n’était pas aussi pure que celle des autres, elle était troublée à l’aspect de ces traces de dévastation, de ces empreintes de mort auxquelles leurs yeux n’étaient pas accoutumés. Le mouvement que la ville paraissaient reprendre, ne ressemblait point au mouvement d’un corps qu’ils avaient laissé brillant de santé et de force ; c’était les agitations d’un malade à peine convalescent, et cet état ne pouvait les frapper agréablement, eux qui n’avaient vu leur patrie que florissante, et non dans les horreurs de la désolation. Ces maisons qu’ils avaient fréquentées ne leur présentaient plus leurs anciennes connaissances ; ces jardins que la présence de leurs amis rendaient si agréables, étaient abandonnés ; ces lieux où ils avaient reçu les embrassements de leurs parents, n’offraient qu’un spectacle d’horreur ; ainsi la tristesse réprima bientôt les transports de joie qu’ils avaient éprouvés. Ce fut bien pis, quand on fut à la fin de juin, que vingt personnes, dans l’espace de quatre jours, avaient été frappées de maladie. On s’imagina que les chaleurs de l’été allaient rallumer la peste, et déjà on se disposait à quitter la ville, lorsque les médecins ramenèrent la confiance, en déclarant que ces malades n’étaient point atteints du mal contagieux. Cette déclaration était bien propre à tranquilliser les esprits pour le moment présent. Mais qui pouvait assurer que la peste ne couvait pas dans les hardes ? que cet ennemi caché, qui s’attache à presque tous les objets qu’il a une fois contaminés, n’existait pas encore dans les églises où l’on avait enterré les morts ? dans les appartements, sur les vaisseaux, en un mot dans tous les lieux où il avait immolé tant de victimes ? Qui pouvait promettre qu’il ne se réveillerait pas au moment qu’on s’y attendrait le moins ; et que, semblable à l’ange exterminateur, il ne ferait pas briller le glaive de la mort sur les têtes qu’il n’avait pas encore frappées. Il fallait donc, pour ainsi dire, le forcer jusque dans les moindres réduits, et s’assurer que l’air qu’on respirait ne serait plus infecté de son souffle. Pour parvenir à ce but, on commença par marquer toutes les maisons d’une croix rouge ; spectacle effrayant, qui, en mettant sous les yeux les pertes énormes qu’on avait faites, rappelait un des plus terribles châtiments que Dieu ait autrefois exercés dans sa vengeance. On divisa chaque paroisse en plusieurs quartiers, que l’on confia à tout autant de commissaires, sous l’inspection d’un commissaire général. Chacun d’eux avait sous ses ordres des ouvriers, qu’il envoyait successivement, avec un homme de confiance, dans chaque maison, pour enlever tout ce qui était capable d’y entretenir l’infection. On jetait par les fenêtres les hardes et le linge pour les laver, on brûlait ce qui ne méritait pas d’être conservé. On faisait ensuite trois fumigations dans chaque appartement : la première, avec des herbes aromatiques ; la seconde, avec de la poudre à canon ; la dernière, avec de l’arsenic et plusieurs autres drogues qu’on emploie depuis un temps immémorial au Lazaret. Quand ces opérations étaient faites, on mettait une ou deux couches de chaux sur les murailles et les planchers. On suivit le même procédé pour purifier les maisons de campagne. La chose n’était pas aussi facile pour les vaisseaux qui étaient restés dans le port. On fit transporter dans les îles voisines de Marseille les marchandises dont ils étaient chargés, pour y être désinfectées. On y envoya aussi toutes celles qui étaient restées dans les magasins ou dans les maisons. Mais comment délivrer les églises de ce germe contagieux, qu’entretenaient tant de cadavres entassés dans les caveaux ? Comment purifier un air qui était sans cesse corrompu par les exhalaisons émanées de ces corps ? Il n’était pas possible de songer à les consumer avec de la chaux ou avec des drogues, et encore moins à les transporter en d’autres lieux. On prit le parti de sceller les portes des tombeaux avec des crampons de fer, pour empêcher qu’on ne les ouvrît, et d’en boucher exactement les fentes avec un ciment impénétrable, pour ne laisser aucune issue aux émanations pestilentielles. Une chose qui n’était pas aisée, c’était de savoir où étaient cachées les hardes que les corbeaux ou les gens sans aveu avaient volées dans les maisons des pestiférés. Comment découvrir ces larcins, sur lesquels ils fondaient le bonheur de leur vie ? Si on ne les découvrait pas, comment pouvait-on demeurer avec sécurité dans une ville où l’on savait que le foyer de la peste n’était pas encore détruit ? Le désir de se procurer, enfin, cette tranquillité d’esprit, sans laquelle la vie est un tourment, réveilla l’attention de tout le monde. On fit, à plusieurs reprises, des recherches exactes dans les caves et les réduits les plus obscurs ; on vint à bout de trouver les hardes qui avaient été volées ou ramassées dans les rues lorsque le fléau déployait toute sa fureur, et on les brûla. Ce fut alors que l’on commença à fouler d’un pied tranquille cette terre, où depuis si longtemps la mort creusait le précipice sous les pas des habitants. Quand les maisons eurent été désinfectées et les hardes brûlées, la peste cessa entièrement, après avoir emporté, depuis le commencement de juillet 1720, jusqu’au mois de juin 1721, quarante mille personne à Marseille et dix mille dans le terroir. Récits
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https://fr.wikisource.org/wiki/Leconte%20de%20Lisle%20%28homonymie%29
Leconte de Lisle (homonymie)
Leconte de Lisle (1818 — 1894) poète français. Leconte de Lisle est le titre de plusieurs textes : Leconte de Lisle, de Jules Lemaître, 1891. Leconte de Lisle et Jean Marras. Documents inédits, de Louis Barthou, in Revue des Deux Mondes, 1933.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire%20raisonn%C3%A9%20de%20l%E2%80%99architecture%20fran%C3%A7aise%20du%20XIe%20au%20XVIe%20si%C3%A8cle/Arc%20de%20d%C3%A9charge
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Arc de décharge
<div class="text"> en:Dictionary of French Architecture from the 11th to 16th Century/Volume 1/Discharging arch
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https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire%20raisonn%C3%A9%20de%20l%E2%80%99architecture%20fran%C3%A7aise%20du%20XIe%20au%20XVIe%20si%C3%A8cle/Arcature
Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle/Arcature
<div class="text"> en:Dictionary_of_French_Architecture_from_the_11th_to_16th_Century/Volume 1/Blind_Arcade
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https://fr.wikisource.org/wiki/Fables%20de%20La%20Fontaine%20%28%C3%A9d.%20Barbin%29/2/Le%20Lion%20malade%2C%20et%20le%20Renard
Fables de La Fontaine (éd. Barbin)/2/Le Lion malade, et le Renard
cs:Bajky Lafonténovy/Nemocný lev a liška it:Favole (La Fontaine)/Libro sesto/XIV - Il Leone malato e la Volpe
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https://fr.wikisource.org/wiki/Tableau%20analytique%20du%20cocuage
Tableau analytique du cocuage
Nº 1. Cocu en herbe ou anticipé est celui dont la femme a eu des intrigues amoureuses avant le sacrement et n’apporte pas à l’époux sa virginité, « et ne l’être qu’en herbe est pour lui peu de chose », dit Molière. ― Nota : Ne sont pas réputés en herbe ceux qui ont connaissance des amours antérieures et trouvent malgré cela leur convenance à épouser ; ainsi celui qui s’allie à une veuve, non plus que celui qui connaît les galanteries antérieures de sa femme et s’en accommode. Nº 2. Cocu présomptif est celui qui, longtemps avant le mariage, redoute le sort commun, se met l’esprit à la torture pour y échapper, et souffre le mal avant de l’éprouver réellement. Chacun entrevoit que ses défiances ne serviront qu’à l’égarer dans le choix d’une épouse et accélérer, par excès de précaution, l’événement qu’il redoute. Nº 3. Cocu imaginaire est celui qui ne l’est pas encore et se désole en croyant l’être. Celui-là, comme le présomptif, souffre du mal imaginaire avant le mal réel. Nº 4. Cocu martial ou fanfaron est celui qui, par d’effrayantes menaces contre les galants, croit s’être mis à l’abri de leurs entreprises, et porte néanmoins la coiffure tout en se flattant d’y échapper par la terreur qu’il répand ostensiblement. Il est pour l’ordinaire cocufié par un de ceux qui applaudissent à ses rodomontades et lui assurent qu’il est le seul qui sache veiller sur son ménage. Nº 5. Cocu argus ou cauteleux est un fin matois qui, connaissant toutes les ruses d’amour et flairant de loin les galants, fait de savantes dispositions pour les mettre en défaut. Il remporte sur eux des avantages signalés, mais, comme le plus habile général éprouve à la fin des revers, celui-ci est à la fin soumis à la commune destinée. Au moins s’il est cocu, il ne l’est guère. Nº 6. Cocu goguenard est celui qui plaisante sur les confrères et les donne pour des imbéciles qui méritent bien ce qui leur arrive. Ceux qui l’entendent se regardent en souriant et lui appliquent tacitement le verset de l’Evangile : « Tu vois une paille dans l’œil du voisin, tu ne vois pas une poutre dans le tien. » Nº 7. Cocu pur et simple est un jaloux honorable qui ignore sa disgrâce, et ne prête point à la plaisanterie par des jactances ni par des mesures maladroites contre l’épouse et les poursuivants. C’est de toutes les espèces de cocus la plus louable. Nº 8. Cocu fataliste ou résigné est celui qui, dépourvu de moyens personnels pour fixer son épouse, se résigne à ce qu’il plaira à Dieu d’ordonner et se retranche sur la justice et le devoir, en observant que sa femme serait bien coupable si elle le trompait ; c’est à quoi elle ne manque pas. Nº 9. Cocu condamné ou désigné est celui qui, affligé de difformités ou infirmités, se hasarde à prendre une belle femme. Le public, choqué d’un tel contraste le condamne d’une voix unanime à porter la coiffure, et l’arrêt du public n’est que trop bien exécuté. Nº 10. Cocu irréprochable ou victime est celui qui, joignant les prévenances aux avantages physiques et moraux, et méritant sous tous les rapports une épouse honnête, est pourtant trompé par une coquette, et emporte les suffrages du public qui le déclare digne d’un meilleur sort. Nº 11. Cocu de prescription est celui qui fait des absences, de longs voyages pendant lesquels la nature parle aux sens d’une épouse qui, après une longue défense, est enfin forcée par la longue durée des privations à accepter les secours d’un charitable voisin. Nº 12. Cocu absorbé est celui que le torrent des affaires éloigne sans cesse de l’épouse à laquelle il ne peut donner aucuns soins ; il est forcé de fermer les yeux sur ceux que rend un discret ami de la maison. Nº 13. Cocu de santé est celui qui, par ordonnance de la Faculté, s’abstient de l’œuvre de chair. Sa femme pense qu’elle ne peut moins faire que de recourir à des suppléants, sans que l’époux ait le droit de s’en offenser. Nº 14. Cocu régénérateur ou conservateur est celui qui prend en main les intérêts de la communauté, surveille les ménages des confrères et les avertit des dangers que leur honneur peut courir. Entre-temps, il ne voit pas ce qui se passe dans son ménage et ferait mieux de faire sentinelle pour son propre compte, et prendre garde à ce qui pousse sur son front. Nº 15. Cocu propagandiste est celui qui va chantant les douceurs du ménage, excitant chacun à prendre femme et gémissant sur le malheur de ceux qui différent à jouir comme lui… et de quoi ? du cocuage. À qui conte-t-il ses apologies du mariage ? C’est fort souvent à celui qui lui en fait porter. Nº 16. Cocu sympathique est celui qui s’attache aux amants de sa femme, en fait ses amis intimes. On en voit qui, lorsque la dame est de mauvaise humeur et brouillée avec son amant, vont le trouver et lui dire : « On ne vous voit plus, nous sommes tout tristes ; je ne sais ce qu’a notre femme, venez donc un peu nous voir, cela la dissipera. » Nº 17. Cocu tolérant ou débonnaire est celui qui, voyant un amant installé chez lui, se comporte en galant homme qui veut faire les honneurs de sa maison, se borne avec la dame à des remontrances secrètes, et traite l’amant comme les autres, avec cette parfaite égalité que recommande la philosophie. Nº 18. Cocu réciproque est celui qui rend la pareille, et qui ferme les yeux parce qu’il se dédommage sur la femme ou parente de celui qui lui en fait porter. C’est prêté rendu ; on se tait en pareil cas. Nº 19. Cocu auxiliaire ou coadjuteur est celui qui paraît peu dans le ménage, et ne s’y montre que pour répandre la joie, reprocher aux amoureux transis de sa femme qu’ils ne rient pas, qu’ils ne boivent pas, les excite, sans s’en douter, à oublier leurs disputes et vivre en bons républicains entre qui tout est commun. Celui-là aide le commerce ; les cornes sont pour lui des sentiers de roses. Nº 20. Cocu accélérant ou précipitant est celui qui travaille à devancer l’époque, s’empresse de produire sa jeune femme, l’abonner au spectacle, et l’encourager à choyer les amis et vivre avec les vivants. Celui-là est comparable aux balles qu’on remet au roulage accéléré et qui arrivent plus tôt au but. Nº 21. Cocu traitable ou bénin est celui qui entend raison et à qui les poursuivants font comprendre qu’un mari doit faire quelques sacrifices pour la paix du ménage, et permettre à madame des délassements sans conséquence pour une femme qui a des principes ; on lui persuade que les principes doivent préserver de toute séduction et il se laisse convaincre. Nº 22. Cocu optimiste ou bon vivant est celui qui voit tout en beau, s’amuse des intrigues de sa femme, boit à la santé des cocus et trouve à s’égayer là où d’autres s’arrachent des poignées de cheveux. N’est-il pas le plus sage ? Nº 23. Cocu converti ou ravisé est celui qui d’abord a fait vacarme et s’est habitué avec peine à la coiffure, mais qui est revenu à la raison et finit par plaisanter de la chose et se consoler avec les autres. Nº 24. Cocu fédéral ou coalisé est celui qui, voyant l’affaire inévitable, veut bien admettre un amant, mais de son choix ; puis on les voit coalisés comme Pitt et Cobourg pour cerner la femme et écarter de concert les poursuivants. Nº 25. Cocu transcendant ou de haute volée est le plus habile homme de toute la confrérie. Aussi est-il placé au centre. C’est celui qui, épousant une très belle femme, la produit avec éclat, mais sans la prodiguer, et qui, lorsqu’elle a excité la convoitise générale, la cède pour un coup de haute fortune, comme une grande place, une forte commandite, après quoi il peut faire trophée du cocuage et dire : « Ne l’est pas qui veut à ce prix-là. Soyez-le comme moi et vous ferez les bons plaisants. » Nº 26. Cocu grandiose ou impassible est celui qui ne s’affecte ni ne plaisante du cocuage qu’il entrevoit, et conserve un calme inaltérable sans descendre à aucune démarche qui porte au ridicule. Tels sont, dans la classe opulente, la plupart des époux mariés par intérêt ; ― ou bien c’est celui qui ne prend femme que pour se prêter aux bizarreries de l’usage et pour avoir un héritier légal ; il ne cesse pour cela d’avoir ses maîtresses affichées, et vit avec madame en homme de bonne compagnie qui ne s’inquiète pas des tracas du ménage. Nº 27. Cocu déserteur ou scissionnaire est celui qui, ennuyé des amours du ménage, s’affiche pour renoncer à sa femme, et dit, lorsqu’il lui voit un amant : « Quand il en aura eu autant que moi, il en sera bien las. » Nº 28. Cocu de l’étrier ou prête-nom est un homme de paille à qui l’on donne de l’avancement sous la condition d’épouser la maîtresse d’un homme en place et adopter l’enfant. Un tel cocu épouse souvent la vache et le veau ; ses cornes lui mettent le pied à l’étrier, puisqu’elles lui valent un emploi, un avantage quelconque, etc. Nº 29. Cocu pouponné ou compensé est celui qui se doute de quelque chose, mais est si bien caressé, choyé et bichonné par sa femme, que ses soupçons comme ses reproches expirent lorsqu’elle lui passe la main sous le menton. Nº 30. Cocu ensorcelé ou à cataracte est celui qu’une femme sait fasciner et endormir au point qu’elle lui fait croire les choses les plus absurdes. Il est le seul à ignorer maintes fredaines qui sont la fable du public, et il verrait la belle en flagrant délit qu’il n’en croirait pas ses propres yeux. Elle lui persuade que les bruits de sa galanterie sont répandus par des soupirants éconduits ; il rit avec elle de leur prétendue disgrâce, et elle rit bien mieux avec eux de la crédulité du bonhomme. Nº 31. Cocu glaneur ou banal est celui qui vient humblement prendre part au gâteau, et courtise chaudement sa chère moitié pour obtenir d’elle ce qu’elle accorde à tant d’autres, après qui il vient modestement glaner. Nº 32. Cocu en tutelle est celui dont la femme « porte les culottes » et qui dans le monde a besoin d’être appuyé d’elle, ne peut pas voler de ses propres ailes. J’en ai vu un dire à une compagnie qui le mystifiait : « Ah ! si ma femme était ici, elle saurait bien vous répondre ! » Nº 33. Cocu révérencieux ou à procédés est un benêt qui ne se venge que par de bonnes raisons et sans déroger aux règles de la civilité. Un d’eux, trouvant un homme de qualité couché avec sa femme, lui dit : « C’est fort mal, monsieur, je n’aurais jamais cru cela d’un homme comme vous. » Assis dans un fauteuil, il débita quelques raisons de même force. Le galant, ennuyé de l’apostrophe, se lève en chemise et lui dit : « Monsieur, bien des pardons si je vous dérange, mais vous êtes assis sur ma culotte. » Le mari se lève et dit très poliment : « Ah ! monsieur, je ne la voyais pas, prenez votre culotte. » Puis il continua ses sages remontrances. Nº 34. Cocu mystique ou encafardé est celui qui, pour éviter le danger, entoure sa femme de prêtres et de saintes gens parmi lesquels il laisse se glisser quelque tartufe, quelque frappart qui lui en plante sur la tête pour la plus grande gloire de Dieu. Nº 35. Cocu orthodoxe ou endoctriné est le catéchumène du métier. C’est celui qui a la foi, qui croit aux principes et aux bonnes mœurs, pense avec les gens de bien que les libertins en disent plus qu’ils n’en font, qu’il reste plus d’honnêtes femmes qu’on ne pense, et qu’il ne faut pas croire si légèrement aux mauvais propos. Il a bien eu quelques soupçons, mais ayant été bien entouré, bien catéchisé, il est décidé à croire aux vrais principes du métier, et met toute son espérance dans le bon naturel de son épouse et l’influence de la morale. Nº 36. Cocu apostat ou transfuge est l’homme qui, après avoir été un modèle de raison, après avoir reconnu et publié que tout n’est que cornes en mariage, après avoir prémuni les autres contre le piège conjugal, finit par y donner tête baissée et tomber dans toutes les faiblesses qu’il signalait et dénonçait. Celui-là est un apostat du bon sens et un transfuge à la folie. Tel fut Molière qui, après avoir tant éclairé et désabusé la confrérie, finit par s’y enrôler très sottement et par reproduire tous les ridicules qu’il avait joués. Nº 37. Cocu mâté ou perplexe, concentré, est celui qui est réduit à ronger son frein en silence. Des convenances de famille ou d’intérêt l’obligent à filer doux, même avec sa femme et avec les amis qui connaissent sa position embarrassante ; il concentre son dépit sans aucun éclat et fait contre [mauvaise] fortune bon cœur. Nº 38. Cocu sordide est un harpagon qui ne veut pas fournir à la toilette de sa femme, l’oblige à écouter des offres généreuses, tire encore parti du galant qui entretient sa femme et se fait illusion sur cette intrigue par le double avantage qu’il y trouve. Nº 39. Cocu goujat ou crapuleux est un manant contre qui le public prend parti, qui soulève les esprits par le contraste de sa vilaine conduite avec le bon ton de sa femme. Chacun alors soutient la dame et dit : « Ce serait bien dommage qu’elle fût fidèle à un cochon de cette espèce. » Nº 40. Cocu déniaisé, ébahi est celui qui, croyant obstinément à la vertu de sa femme et figurant depuis longtemps dans les ensorcelés (Nº 30) ou les orthodoxes (Nº 35) est enfin désabusé par un coup d’éclat, comme une galanterie qu’elle lui donne. Ce cadeau, ou autre événement, lui fait ouvrir les yeux un peu tard, et il passe tristement au rang de déniaisé. Nº 41. Cocu récalcitrant est celui qui ne veut pas s’habituer à voir le galant, fait des esclandres, des remue-ménages ; on est obligé d’entremettre les parents, amis, voisins, qui lui persuadent que tout cela est sans conséquence, et l’on ne parvient encore à établir qu’une trêve, qu’une paix plâtrée. Nº 42. Cocu fulminant est celui qui entremet l’autorité de la Justice, soulève le public, cause un scandale affreux, menace de voies de fait et n’aboutit qu’à s’exposer à la risée, qu’il eût évitée en suivant le sage conseil de Sosie, qui dit aux amis d’Amphytrion : « Sur pareilles affaires, toujours le plus sage est de n’en rien dire. » Nº 43. Cocu trompette est celui qui va, d’un ton larmoyant, mettre le public dans sa confidence, disant : « Mais, monsieur, je les ai pris sur le fait. » À quoi on lui répond que c’était peut-être un badinage et qu’il ne faut pas se presser de croire le mal. Il ne continue pas moins à se dédommager en racontant l’outrage à tout venant, et volontiers il s’adjoindrait un trompette pour assembler plus de monde et soulever le public contre l’injustice de sa femme. Nº 44. Cocu disgracié est celui sur qui sa femme a pris un tel empire qu’elle ne veut pas même l’admettre et qu’il n’est reçu que rarement chez elle. Encore moins se montre-t-elle en public avec lui. C’était assez souvent le sort d’un roturier qui épousait une demoiselle noble. On voit aussi des barbons envoyer à une maîtresse l’argent, la pension convenue, sans obtenir d’être admis chez elle : ceux-là figurent dans les disgraciés. Nº 45. Cocu pot-au-feu est un mari d’espèce subalterne, que la femme fait vivre et qui se prête respectueusement à tout ce qui est nécessaire pour le bien du commerce amoureux. Cette espèce n’est pas des plus rares. Nº 46. Cocu cornard ou désespéré. C’est le George Dandin de Molière qui essuie toutes les tribulations imaginables et qui, dupé, ruiné, maltraité, outragé par sa femme, trouve dans le mariage un moyen d’aller droit au ciel, en faisant son purgatoire en ce monde. Nº 47. Cocu porte-bannière est un manant qui, allié à une jolie femme, provoque par sa crédulité, sa bêtise, sa laideur et son avarice les assauts des galants, et fait tombe une pluie de cornes sur sa tête. À son apparition, tout retentit du mot de cornes, et le public, en le citant à la tête des cocus, l’élève au rang de porte-bannière. Nº 48. Cocu porte-quenouille est celui qui veille aux soins du ménage pendant que la dame va se divertir. Il se charge des travaux réservés aux femmes, fait accueil et politesse aux chevaliers qui viennent prendre madame, et dispose tout en son absence pour lui rendre le ménage agréable au retour. Est-il à la promenade avec madame ? Elle marche en avant avec le galant, et il suit en portant le ridicule sur un bras et le carlin de l’autre, moins chargé encore sur les bras qu’il ne l’est sur le front. Nº 49. Cocu posthume ou des deux mondes est celui dont la femme fait des enfants dix à douze mois après son décès. La loi les lui adjuge quoiqu’il n’ait pas pu en être le père, et il se trouve par là cocu des deux mondes ou cocu en cette vie et en l’autre, puisqu’après lui avoir fait porter des cornes en cette vie, on lui en plante encore sur son cercueil. Cette espèce est opposée avec le cocu en herbe, l’un étant avant, l’autre après le mariage. Ils sont de plein droit appelés à ouvrir et fermer la marche de la procession. De ce nombre sont aussi compris ceux qui meurent avec un violent amour, et une crainte d’infidélité qui n’attend pas même leur mort pour [se] réaliser. Nº 50. Cocu de vocation ou de grâce ou cocu quiétiste est celui qui a de nature ce que l’orthodoxe (Nº 35), n’a que par acquit ; celui qui n’a jamais connu le soupçon ni les alarmes, qui, apportant en mariage une âme honnête et pure, en deux mots la grâce de l’état, trouve dans la carrière du cocuage tous les biens que la fameuse Constitution promettait aux Français, la paix, l’union, la concorde, suivies du calme et de la tranquillité ; c’est la meilleure pâte d’homme qu’il y ait dans toute la confrérie. Nº 51. Cocu loup-garou est celui qui fait de sa maison une citadelle inexpugnable, fait la garde plus sévèrement qu’un eunuque noir autour des odalisques, et brutalise non seulement les galants, mais de peur de les manquer, les gens étrangers au débat. Mais aucune forteresse n’est imprenable, disait le père d’Alexandre, pourvu qu’un mulet chargé d’or puisse y monter : de même un galant, muni d’une bonne bourse, parvient à endormir quelque sentinelle et pénètre dans la forteresse du loup-garou. Nº 52. Cocu pédagogue ou précepteur est celui que Molière a peint dans ses deux pièces de l’Ecole des femmes et de l’Ecole des maris. C’est le barbon qui forme un jeune tendron, une Agnès destinée à partager sa couche, mais un autre vient après lui donner des leçons mieux écoutées. On voit dans cette classe beaucoup de philosophes qui ont la coutume de courtiser la mère, pour épouser la fille qu’ils croient incorruptible parce qu’ils l’ont formée selon la méthode des perceptions d’intuition de sensation ; mais un autre vient leur prêcher une théorie de sensations moins savamment analysées et pourtant plus intelligibles au beau sexe. Nº 53. Cocu vétilleux ou avorton est celui qui, sur quelques soupçons, entrevoit dans l’avenir ce qui n’est plus à venir : l’événement des cornes. Il argumente sa femme sur certaines apparences dont le public pourrait gloser ; elle lui donne les réponses les plus rassurantes, mais il persiste, il représente le danger de scandale et des caquets ; il argue de là pour placer à tout propos ses bons avis que la dame ne manque pas d’accueillir pour lui tenir l’esprit en repos et le front bien garni. Nº 54. Cocu philanthrope ou fraternel est celui qui considère les hommes comme une famille de frères entre qui tous les biens doivent être communs ; car il nourrit débonnairement une troupe d’enfants qui, sous son nom, appartiennent à ses voisins et concitoyens, des enfants dont le public nomme les différents pères ; leurs noms sont d’ailleurs écrits sur les visages des enfants. Cela n’empêche pas qu’il leur porte à tous un égal amour, vrai modèle de la philanthropie, de la fraternité, de l’égalité et des vertus républicaines. Nº 55. Cocu à prétention ou avantageux suffisant, est celui qui croit sa femme tellement honorée de l’avoir pour mari qu’elle ne peut pas même songer à écouter les galants, dans lesquels il ne voit que des victimes indignes d’attention. Ils n’en font que mieux leur chemin ; la sécurité dans laquelle il vit le rend un mari commode, négligent sur la surveillance, et favorise tout à point le commerce secret du ménage. Nº 56. Cocu prédicant ou compatissant est un homme d’un bon naturel qui apporte à sa femme les secours de l’amitié, qui la console des travers du monde et des injustices et indiscrétions des galants, lui représente humblement l’avantage d’un retour à la morale, et nourrit l’espoir de la voir rentrer dans le sentier de la vertu dont il lui peint les doux charmes ; il obtient d’elle en paroles et promesses autant que les galants obtiennent de faveurs, et il finit par triompher, car la dame se rend à ses leçons du moment où l’âge éloigne d’elle tous les amants. Nº 57. Cocu cosmopolite ou hospitalier est celui dont la maison ressemble à une hôtellerie par la quantité de galants que sa femme y rassemble de tous les pays ; il a des copartageants et amis de toutes les nations qui trouvent chez lui bonne chère et bon accueil ; et il se sauve sur la quantité, parce qu’ils sont si nombreux que ses soupçons ne peuvent s’arrêter sur aucun. Nº 58. Cocu misanthrope est celui qui, en découvrant l’affaire, prend le monde en aversion, prétend que le siècle est perverti et que les mœurs dégénèrent. Tel est le Meinau de Kotzebue : c’est un visionnaire pitoyable dans ses jérémiades morales, et qui aurait dû ne pas se marier s’il répugnait si fort à partager le sort de tant d’honnêtes gens qui le valent bien. Nº 59. Cocu enragé, possédé ou maudit est le jaloux malade, qui cumule la disgrâce physique et morale, et que ses infirmités, comme la goutte ou paralysie, empêchent de satisfaire et surveiller une jeune femme dont les allures le désespèrent. Souffrant continuellement d’esprit et de corps et, importunant par ce double mal, il est sans contredit du nombre des possédés ou gens qui ont le diable au corps ; car le diable ne peut faire pis dans un corps humain que d’y loger à la fois la goutte et la jalousie. Nº 60. Cocu virtuose est celui qui, passionné pour quelque branche de science ou d’art, prend en affection tous les maîtres de l’art. S’il est mélomane, il suffit de lui jouer un air de cornemuse pour être de ses favoris et s’introduire auprès de sa femme, à qui il recommande chaudement les amateurs sous le rapport de l’art, tandis qu’elle les accueille sous des rapports un peu différents. Nº 61. Cocu délaissé est un homme désagréable qui a fait un mariage mal assorti et qui, après avoir ennuyé sa jolie femme, trouve un beau matin la cage vide, l’oiseau déniché et les sommations de divorce. Il devient le jouet du public, qui rit d’un événement auquel chacun s’attendait, excepté le vilain qui l’a provoqué par ses maladresses. Nº 62. Cocu à toutes sauces est celui qui cumule en foules toutes les dignités de l’ordre ; il a commencé par être en herbe, après quoi il figure nécessairement dans les sympathiques, les orthodoxes, les ensorcelés, puis les autres espèces risibles par la duperie, conservant toujours la sérénité inaltérable à travers toutes les vicissitudes. Et pour compléter l’œuvre, il trouvera, s’il meurt à temps, une cour de Justice qui lui adjugera un posthume un an après sa mort, afin qu’il ne manque pas le dernier grade de l’ordre, qui est celui de cocu des deux mondes [Nº 49]. Nº 63. Cocu d’urgence ou de sauvegarde est celui qu’un dérangement d’affaires ou un danger très grave oblige à fermer les yeux sur certaines fréquentations par lesquelles sa femme pare au péril le plus urgent, fait verser des fonds dans un commerce périclitant, dégage un immeuble menacé d’expropriation et rend maint autre service d’importance assez majeure pour que le tendre époux s’estime heureux de protéger les allures de sa chère moitié. On a vu dans les temps de Terreur beaucoup de cocus de cette espèce qui laissaient en paix manœuvrer leurs femmes et devaient s’estimer fort heureux de sauver la tête aux dépens du front ; car il vaut mieux, dit le proverbe, sacrifier une fenêtre que de perdre toute la maison. Nº 64. Cocu escamoté est celui dont la femme devenue enceinte pendant son absence, fait un enfant furtivement à l’aide d’un voyage et d’un honnête médecin qui fabrique à point les maladies convenables pour différer le retour. Un tel cocu n’admet ni ne connaît l’enfant ; s’il l’admettait, il rentrerait dans la classe des philanthropes (Nº 54). Mais il échappe au danger principal : il évite l’enfant et ne garde que les cornes, moins coûteuses ; il devient cocu escamoté. Nº 65. Cocu prudot ou caméléon est celui qui se fâchera contre le tableau, dira que j’offense les mœurs, un tartufe, boursouflé de formules et sentences, hérissé d’anecdotes édifiantes, niant avec éclat les galanteries connues, rabâchant à tout propos sur les principes, feignant d’y croire pour les accréditer auprès de sa femme et des poursuivants. Dans ses conversations étudiées, il envisage la société comme si elle croyait aux simagrées morales dont on fait étalage et dont lui-même se moque. Il se persuade et veut persuader que le monde va changer son train de vie pour servir sa jalousie. Un tel cocu est la caricature du régénérateur (Nº 14) : ceux-ci, du moins, vont au but avec franchise, tandis que le cocu prudot est un hypocrite qui, dans ses philippiques sur l’oubli des principes, ne se croit pas plus lui-même qu’il n’est cru des autres, file doux devant celui qui l’outrage et mérite bien ce qui lui pousse au front. D’ordinaire un tel cocu est un sagouin qui, avec son fatras de morale, ne manque jamais de courtiser ses servantes et commettre des incongruités auxquelles répugneraient des libertins déclarés. Nº 66. Cocu judicieux ou de garantie est la fleur des cocus, fleur de race. C’est l’homme qui épouse une femme riche par compensation de libertés. La femme prend un mari pour imposer silence aux caquets, légitimer ses fantaisies, vaquer en liberté dans le monde galant, avec un pavillon qui couvre la marchandise. Le mari prend femme pour jouir de la liberté civile attachée à la fortune sans laquelle on n’est jamais qu’un esclave, à moins de vivre en ermite. L’un et l’autre connaissent les avantages respectifs du marché qu’ils ont conclu, et en remplissent honorablement toutes les conditions, savoir : liberté, égards, protection et amitié réciproques. C’est l’espèce de cocuage à laquelle j’aspirerais si je me mariais. Toute femme qui m’introduirait à ce titre dans la confrérie ferait une affaire excellente pour elle comme pour moi. Nº 67. Cocu de trébuchet ou cocu de finance est celui qui a compté sur une belle dot ou des chances de fortune, et qui est floué. D’ordinaire un tel mari est dédommagé par les amabilités de la pauvre femme qui, honteuse de la tricherie de ses parents, tâche de la réparer par ses bons procédés ; mais souvent le mari se pique au jeu, la délaisse, et la force pour ainsi dire à conter ses peines à un discret [ami]. Nº 68. Cocu emplâtré est celui qui, après la noce, découvre quelque infirmité cachée dont on n’avait pas fait mention. Il se dépite et lâche sans façon sa nouvelle moitié. Il porte des plaintes amères ; on lui répond qu’il est bien dédommagé du côté du bon caractère et de l’alliance. Qu’il se contente ou non de la raison, il n’en tient pas moins la femme, qui, dédaignée par lui, trouve encore un galant, car chaque oiseau trouve quelque nid. Nº 69. Cocu de chronique ou récréatif est celui qui, par l’excès d’aveuglement de ses illusions et de ses duperies, fournit régulièrement au public une pépinière de facéties, un pain quotidien pour les caquets ; il est le pivot de la chronique scandaleuse et se trouve encore le plus fortuné des amants, tant il est vrai qu’il y a une grâce pour les cocus comme pour les ivrognes. Nº 70. Cocu de miracle est celui dont la femme, après une longue stérilité, rencontre un plus adroit que son mari, et devient enceinte au grand étonnement de tout le monde. Elle l’attribue à quelque neuvaine, ou vœu à la bonne Vierge, ou bien à quelque voyage aux eaux, où elle aura trouvé des moyens prolifiques de plus d’une espèce. Entre-temps, chacun vient complimenter le mari sans lui dire tout ce qu’on en pense ; lui, de son côté, hésite comme saint Joseph et ne sait trop s’il faut rire ou se fâcher : « mon soulci ne se peut défaire » ; partant, il est cocu de miracle et son rejeton est enfant de bénédiction. Nº 71. Cocu de par la loi est celui dont la femme fait un enfant de contrebande évidente, comme un mulâtre, quarteron ou octavon. La tricherie est incontestable ; mais les formes ont été observées, et la loi adjuge au mari cet enfant, quoique hétérogène soit par sa couleur, soit par une physionomie qui tranche brusquement avec celle des autres enfants et peint trait pour trait quelque ami connu de madame. L’enfant n’en reste pas moins au mari. Selon le beau principe : « Is pater est quem nuptiæ demonstrant », principe qui est le palladium du cocuage. Nº 72. Cocu cramponné est celui qu’aucun affront, aucun outrage ne rebute ; quelque scandale qu’ait commis sa femme, il revient humblement la solliciter. On en a vu qui, trouvant la femme dénichée, enlevée, allait à la caserne la demander d’un ton lamentable à un militaire qu’il croyait le ravisseur. Il se trompait : le militaire n’était qu’un des galants, il ne s’était point chargé de la femme enlevée. Une telle femme délogerait vingt fois que vingt fois le cornard le reprendrait en versant des larmes de joie. Nº 73. Cocu bardot est celui que sa femme régit par la terreur, et qui a tort en tout ce qu’il a fait et en tout ce qu’il fera. Il tremble devant sa moitié qui le gourmande ; il prend Dieu et les hommes à témoins de son innocence, et ne saurait obtenir un moment de paix. Nº 74. Cocu par antidate ou de précession est celui dont la femme, ayant eu des inclinations avant le mariage, et voulant mener une conduite régulière, se borne à voir après le mariage ceux qu’elle a favorisés auparavant, sans y ajouter aucun nouvel amant. Elle ne croit pas manquer à la foi donnée, puisque c’est une continuation d’intimité et non une innovation. D’ailleurs, ces amants d’ancienne date se rendent utiles au ménage, et la femme, en les gardant, croit bien servir le mari. C’est surtout chez les femmes du peuple qu’on trouve une conscience fort commode pour ce genre de cocuage. Nº 75. Cocu préféré est le mari complaisant et aimable que sa femme préfère tout en se régalant de quelques passades ; elle trouve en lui gentillesse et protection contre les malins et la fortune pour lui procurer un bien-être. Dans ce cas elle revient toujours à lui, comme on voit certains maris revenir à leur femme quand elle le mérite, et dire en sortant de chez une maîtresse : « Il n’y a encore rien de plus beau que ma femme. » Ainsi disent aussi certaines femmes, qui reprennent souvent le mari après comparaison avec les amants, qui valent moins et n’ont d’autre mérite que la variété. Un ménage n’est jamais plus heureux que lorsque l’homme et la femme mènent ce genre de vie. Nº 76. Cocu de repos ou quiétiste est celui qui a une femme si laide que ni lui ni d’autres ne se doutent qu’elle ait pu trouver preneur : elle jouit d’autant plus paisiblement du galant qu’elle a trouvé soit par ses libéralités, soit par suite du caprice de quelques hommes passionnés pour les laides. Tableau analytique du cocuage Tableau analytique du cocuage Tableau analytique du cocuage
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https://fr.wikisource.org/wiki/Billet%20%C3%A0%20fr%C3%A8re%20L%C3%A9on
Billet à frère Léon
''La Louange de Dieu et la Bénédiction à frère Léon sont au recto et au verso du même parchemin autographe de François d’Assise. Aussi ils sont publiés ensemble ici. L’original porte, en guise de signature, un grand T ou tau qui traverse la dernière ligne de la bénédiction." Bénédiction donnée à fr. Léon </div> Prières Traduction Wikisource Œuvres de François d’Assise
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https://fr.wikisource.org/wiki/Fables%20de%20La%20Fontaine%20%28%C3%A9d.%20Barbin%29/2/Le%20Cheval%20et%20l%E2%80%99%C3%82ne
Fables de La Fontaine (éd. Barbin)/2/Le Cheval et l’Âne
Cheval Âne cs:Bajky Lafonténovy/Kůň a osel it:Favole (La Fontaine)/Libro sesto/XVI - Il Cavallo e l'Asino
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https://fr.wikisource.org/wiki/Nouvelles%20M%C3%A9ditations%20po%C3%A9tiques
Nouvelles Méditations poétiques
Nouvelles Méditations poétiques, Œuvres de Lamartine, Édition des Souscripteurs, Firmin Didot, 1849 Secondes Méditations, Œuvres complètes, Chez l’auteur, 1860 Méditations
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https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance%20entre%20Karl%20Marx%20et%20Pierre-Joseph%20Proudhon
Correspondance entre Karl Marx et Pierre-Joseph Proudhon
Mon cher Proudhon, Je m’étais proposé bien souvent de vous écrire, depuis que j’ai quitté Paris ; des circonstances indépendantes de ma volonté m’en ont empêché jusqu’à présent. Je vous prie de croire qu’un surcroît de besogne, les embarras d’un changement de domicile, etc., sont les seuls motifs de mon silence. Et maintenant surtout sautons in media res. Conjointement avec deux de mes amis, Frédéric Engels et Philippe Gigot — (tous deux, à Bruxelles) —, j’ai organisé avec les communistes et socialistes allemands une correspondance suivie, qui devra s’occuper et de la discussion de questions scientifiques, et de la surveillance à exercer sur les écrits populaires, et de la propagande socialiste qu’on peut faire en Allemagne par ce moyen. Le but principal de notre correspondance sera pourtant celui de mettre les socialistes allemands en rapport avec les socialistes français et anglais ; de tenir les étrangers au courant des mouvements socialistes, qui se seront opérés en Allemagne et d’informer les Allemands en Allemagne des progrès du socialisme en France et en Angleterre. De cette manière les différences d’opinion pourront se faire jour ; on arrivera à un échange d’idées et à une critique impartiale. C’est là un pas, que le mouvement social aura fait dans son expression littéraire, afin de se débarrasser des limites de la nationalité. Et au moment de l’action, il est certainement d’un grand intérêt pour chacun d’être instruit de l’état des affaires à l’étranger aussi bien que chez lui. Outre les communistes en Allemagne notre correspondance comprendra aussi les socialistes allemands à Paris et à Londres. Nos rapports avec l’Angleterre sont déjà établis : quant à la France, nous croyons tous que nous ne pouvons y trouver un meilleur correspondant que vous : vous savez que les Anglais et les Allemands nous ont jusqu’à présent mieux appréciés que vos propres compatriotes. Vous voyez donc, qu’il ne s’agit que de créer une correspondance régulière, et de lui assurer les moyens de poursuivre le mouvement social dans les différents pays, d’arriver à un intérêt riche et varié comme le travail d’un seul ne pourra jamais le réaliser. Si vous voulez accéder à notre proposition, les frais de port des lettres qui vous seront envoyées comme de celles que vous nous enverrez seront supportés ici, les collectes faites en Allemagne étant destinées à couvrir les frais de la correspondance. L’adresse à laquelle vous écrirez ici, est celle de M. Philippe Gigot, 8, rue Bodendrock. C’est lui qui aura également la signature des lettres de Bruxelles. Je n’ai pas besoin d’ajouter que, toute cette correspondance exige de votre part le secret le plus absolu ; en Allemagne nos amis doivent agir avec la plus grande circonspection pour éviter de se compromettre. Répondez-nous bientôt et croyez à l’amitié bien sincère de Votre tout dévoué, Charles Marx. Bruxelles, 5 mai 1846. P.-S. Je vous dénonce ici M. Grün, à Paris. Cet homme n’est qu’un chevalier d’industrie littéraire, un espèce de charlatan qui voudrait faire le commerce d’idées modernes. Il tâche de cacher son ignorance sous des phrases pompeuses et arrogantes, mais il n’est parvenu qu’à se rendre ridicule par son galimatias. De plus cet homme est dangereux. Il abuse de la connaissance qu’il a établie avec des auteurs de renom, grâce à son impertinence, pour s’en faire un piédestal et les compromettre vis-à-vis du public allemand. Dans son livre sur les socialistes français, il ose s’appeler le professeur (Privatdocent, dignité académique en Allemagne) de Proudhon, prétend lui avoir dévoilé les axiomes importants de la science allemande, et blague sur ses écrits. Gardez-vous donc de ce parasite. Peut-être vous reparlerai-je plus tard de cet individu. Je profite avec plaisir de l’occasion qui m’est offerte pour vous assurer combien il m’est agréable d’entrer en relation avec un homme aussi distingué que vous. En attendant, permettez-moi de vous dire Votre tout dévoué, Philippe Gigot. Quant à moi, je ne peux qu’espérer que vous, Monsieur Proudhon, approuverez le projet que nous venons de vous proposer, et que vous aurez la complaisance de ne pas nous refuser votre coopération. En vous assurant du profond respect que vos écrits m’ont inspiré pour vous, je suis Votre tout dévoué, Frédéric Engels. 1846 Lettres Œuvres de Karl Marx
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https://fr.wikisource.org/wiki/Sainte%20M%C3%A8re%20de%20Dieu
Sainte Mère de Dieu
Prières Sainte Mère de Dieu, douce et belle, priez pour nous le roi livré à la mort, votre très doux Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour que, par sa très affectueuse clémence et par la vertu de sa très sainte Incarnation et de sa mort très cruelle, il nous pardonne nos péchés. Ainsi soit-il.
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https://fr.wikisource.org/wiki/Fables%20de%20La%20Fontaine%20%28%C3%A9d.%20Barbin%29/2/Le%20Lion%20s%E2%80%99en%20allant%20en%20guerre
Fables de La Fontaine (éd. Barbin)/2/Le Lion s’en allant en guerre
cs:Bajky Lafonténovy/Lev chystající se k válce it:Favole (La Fontaine)/Libro quinto/XIX - Il Leone che va alla guerra
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20C%C5%93ur%20vol%C3%A9/%C3%89dition%20Berrichon%201912
Le Cœur volé/Édition Berrichon 1912
Mon triste cœur bave à la poupe, Mon cœur couvert de caporal : Ils y lancent des jets de soupe, Mon triste cœur bave à la poupe : Sous les quolibets de la troupe Qui pousse un rire général, Mon triste cœur bave à la poupe, Mon cœur couvert de caporal. Ithyphalliques et pioupiesques, Leurs quolibets l’ont dépravé. Au gouvernail on voit des fresques Ithyphalliques et pioupiesques. Ô flots abracadabrantesques Prenez mon cœur, qu’il soit lavé. Ithyphalliques et pioupiesques Leurs quolibets l’ont dépravé ! Quand ils auront tari leurs chiques Comment agir, ô cœur volé ? Ce seront des hoquets bachiques Quand ils auront tari leurs chiques J’aurai des sursauts stomachiques : Moi, si mon cœur est ravalé : Quand ils auront tari leurs chiques Comment agir, ô cœur volé ? Mai 1871. </div> ES:El corazón robado
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Abidjanaise
L’Abidjanaise
. Salut Ô terre d’espérance! Pays de l’hospitalité. Tes légions remplies de vaillance, Ont relevé ta dignité. Tes fils, chère cote d’ivoire, Fiers artisans de ta grandeur, Tous rassemblés et pour ta gloire, Te bâtiront dans le bonheur. Premier refrain Fiers ivoiriens le pays nous appelle. Si nous avons, dans la paix, ramené la liberté, Notre devoir sera d’être un modèle De l’espérance promise à l’humanité En forgeant, unis dans la foi nouvelle, La patrie de la vraie fraternité. . À toi noble Côte d'Ivoire, Ô grand pays des bonnes gens ! Nous apportons dans la victoire, L’hommage de nos cœurs ardents. Dans l’amitié des peuples frères, Dieu guide nous vers l’idéal, Soumise à la devise chère : Union, discipline, travail. Deuxième refrain Pour ta grandeur, riche et noble patrie, Nous marcherons de l’avant, pleins d’amour et pleins de foi. De cœurs unis, au cours de notre vie, Nous œuvrerons dans l’honneur pour le juste droit, De cœurs unis au cours de notre vie, À tes appels nous seront tous présents. . A tous nos compagnons de route, À l’aube de ce jour tombés, Pour que ne règne plus le doute, Mais la foi, la fraternité. A tous nos bataillons d’élite, Dans la tombe aujourd’hui couchés, Ô peuple tout entier redites : Amour, honnêteté, fidélité. (Premier refrain) . Et que ton drapeau nous unisse, Que ton amour nous fortifie, Car pour toi seul nous voulons vivre, Et pour toi combattre et mourir. Et vous, fière et noble jeunesse, De tous les horizons connus, Suivez toujours cette sagesse, de nos ainés qui ne sont plus. (Deuxième refrain) . A nous qu’anime l’espérance, En ton avenir lumineux, Redonne toujours l’assurance, De nous conduire en peuple heureux. Et nous irons de par le monde, Semer ton nom et tes bienfaits, En clamant sur toutes les ondes, Que sur ton sol règne la paix. (Premier refrain) Côte d’Ivoire Hymnes pt:L'Abidjanaise
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https://fr.wikisource.org/wiki/La%20Renaissance%20%28Hymne%29
La Renaissance (Hymne)
Renaissance I. Ô Centrafrique, Ô berceau des bantous Reprends ton droit, au respect et à la vie, Longtemps soumis, longtemps brimé par tous, Mais de ce jour, brisons la tyrannie Dans le travail, l'ordre et la dignité, Tu reconquiers ton droit, ton unité, Et pour franchir cette étape nouvelle De nos ancêtres, la voix nous appelle Refrain : Au travail dans l'ordre et la dignité Dans le respect du droit dans l'unité, Brisons la misère et la tyrannie Brandissons l'étendard de la patrie! Paroles originales E zingo Bêafrîka, mbeso tî âBantu Kîri mo gbû gîgî tî mo-mvenî Mo bâa pâsi na gbe tî âzo kûê Me fadësô, mo ke na kürü gô Mo sö benda, mo bûngbi kûê ôko Na kusâra ngâ na nëngö-terê Tî tö ndâ tî finî dutï tî ë sô E mä gbegô tî_âkötarä tî ë E gbû kua nzönî na nëngö-terê E kpë ndiä nzönî na mängö-terê E kinda wasïöbê, ë tomba pâsi E yâa bandêra tî ködrö tî ë! Übersetzung ins Deutsche I. Oh Zentralafrika, du Wiege der Bantu. Nimm dir deinen Respekt zurück, dein Recht auf Leben! Lange unterjocht, lange verachtet von jedem brichst du von heute an den Griff der Tyrannei. Durch Arbeit, Ordnung, Würde erlangst du dein Recht und deine Einigkeit zurück, Und diesen Schritt zu gehen, dazu rufen unsere Ahnen uns auf. Refrain : Zur Arbeit, ordentlich und in Würde, mit Respekt fürs Recht und in Einigkeit, Armut und Tyrannei zerstörend, die Flagge des Vaterlandes hoch erhoben.
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https://fr.wikisource.org/wiki/R%C3%A9solutions%20du%20Conseil%20de%20s%C3%A9curit%C3%A9%20des%20Nations%20unies
Résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies
en:Portal :United Nations Security Council Resolutions es:Resoluciones del Consejo de Seguridad (ONU) id:Wikisource :Resolusi Dewan Keamanan PBB ru:Резолюции Совета Безопасности ООН zh:Wikisource :聯合國安理會決議 Wikisource:Documents historiques Ce sont les textes officiels en français des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Fac-similés : Voir ici Résolution 1 du Conseil de sécurité des Nations unies : Comité d'état-major (25 janvier 1946) Résolution 2 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question iranienne (30 janvier 1946) Résolution 3 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question iranienne (4 avril 1946) Résolution 4 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question espagnole (29 avril 1946) Résolution 5 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question iranienne (8 mai 1946) Résolution 6 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure relative à l'admission des nouveaux membres à l'ONU (17 mai 1946) Résolution 7 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question espagnole (26 juin 1946) Résolution 8 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres à l'ONU (29 août 1946) Résolution 9 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (15 octobre 1946) Résolution 10 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question espagnole (4 novembre 1946) Résolution 11 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (15 novembre 1946) Résolution 12 du Conseil de sécurité des Nations unies : Incidents frontaliers en Grèce (10 décembre 1946) Résolution 13 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Siam (Thaïlande) (12 décembre 1946) Résolution 14 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure (16 décembre 1946) Résolution 15 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question grecque (19 décembre 1946) Résolution 16 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoire libre de Trieste (10 janvier 1947) Résolution 17 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question grecque (10 février 1947) Résolution 18 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (13 février 1947) Résolution 19 du Conseil de sécurité des Nations unies : Incidents survenus dans le détroit de Corfou (27 février 1947) Résolution 20 du Conseil de sécurité des Nations unies : Énergie atomique : contrôle international (10 mars 1947) Résolution 21 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tutelle des zones stratégiques (2 avril 1947) Résolution 22 du Conseil de sécurité des Nations unies : Incidents survenus dans le détroit de Corfou (9 avril 1947) Résolution 23 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question grecque (18 avril 1947) Résolution 24 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Hongrie (30 avril 1947) Résolution 25 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres (23 mai 1947) Résolution 26 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure (4 juin 1947) Résolution 27 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (1 août 1947) Résolution 28 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question grecque (6 août 1947) Résolution 29 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres (12 août 1947) Résolution 30 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (25 août 1947) Résolution 31 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (25 août 1947) Résolution 32 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (26 août 1947) Résolution 33 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure (27 août 1947) Résolution 34 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question grecque (15 septembre 1947) Résolution 35 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (3 octobre 1947) Résolution 36 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (1 novembre 1947) Résolution 37 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure (9 décembre 1947) Résolution 38 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (17 janvier 1948) Résolution 39 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (20 janvier 1948) Résolution 40 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (28 février 1948) Résolution 41 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (28 février 1948) Résolution 42 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (5 mars 1948) Résolution 43 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (1 avril 1948) Résolution 44 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (1 avril 1948) Résolution 45 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Union birmane (Myanmar) (10 avril 1948) Résolution 46 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (17 avril 1948) Résolution 47 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (21 avril 1948) Résolution 48 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (23 avril 1948) Résolution 49 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (22 mai 1948) Résolution 50 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (29 mai 1948) Résolution 51 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (3 juin 1948) Résolution 52 du Conseil de sécurité des Nations unies : Énergie atomique : contrôle international (22 juin 1948) Résolution 53 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (7 juillet 1948) Résolution 54 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (15 juillet 1948) Résolution 55 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (29 juillet 1948) Résolution 56 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (19 août 1948) Résolution 57 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (18 septembre 1948) Résolution 58 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (28 septembre 1948) Résolution 59 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (19 octobre 1948) Résolution 60 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (29 octobre 1948) Résolution 61 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (4 novembre 1948) Résolution 62 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (16 novembre 1948) Résolution 63 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (24 décembre 1948) Résolution 64 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (28 décembre 1948) Résolution 65 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (28 décembre 1948) Résolution 66 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (29 décembre 1948) Résolution 67 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question indonésienne (28 janvier 1949) Résolution 68 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (10 février 1949) Résolution 69 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Israël (4 mars 1949) Résolution 70 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tutelle des zones stratégiques (7 mars 1949) Résolution 71 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (27 juin 1949) Résolution 72 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (11 août 1949) Résolution 73 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (11 août 1949) Résolution 74 du Conseil de sécurité des Nations unies : Énergie atomique : contrôle international (16 septembre 1949) Résolution 75 du Conseil de sécurité des Nations unies : Frais de voyage et indemnités de subsistance des représentants suppléants à certaines commissions du Conseil de sécurité (27 septembre 1949) Résolution 76 du Conseil de sécurité des Nations unies : Frais occasionnés à l'avenir par la présence d'observateurs militaires des Nations unies en Indonésie (5 octobre 1949) Résolution 77 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (11 octobre 1949) Résolution 78 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (18 octobre 1949) Résolution 79 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (17 janvier 1950) Résolution 80 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Paksitan (14 mars 1950) Résolution 81 du Conseil de sécurité des Nations unies : Procédure (24 mai 1950) Résolution 82 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (25 juin 1950) Résolution 83 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (27 juin 1950) Résolution 84 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (7 juillet 1950) Résolution 85 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (31 juillet 1950) Résolution 86 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Indonésie (26 septembre 1950) Résolution 87 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour invasion armée en Taïwan (29 septembre 1950) Résolution 88 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (8 novembre 1950) Résolution 89 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (17 novembre 1950) Résolution 90 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte pour agression contre la République de Corée (31 janv) Résolution 91 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (30 mars 1951) Résolution 92 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (8 mai 1951) Résolution 93 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (18 mai 1951) Résolution 94 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (29 mai 1951) Résolution 95 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (1 septembre 1951) Résolution 96 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (10 novembre 1951) Résolution 97 du Conseil de sécurité des Nations unies : Armements : réglementation et réduction (30 janvier 1952) Résolution 98 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (23 décembre 1952) Résolution 99 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (12 août 1953) Résolution 100 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (27 octobre 1953) Résolution 101 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (24 novembre 1953) Résolution 102 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (3 décembre 1953) Résolution 103 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (3 décembre 1953) Résolution 104 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question présentée par le Guatemala (20 juin 1954) Résolution 105 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (28 juillet 1954) Résolution 106 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (29 mars 1955) Résolution 107 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (30 mars 1955) Résolution 108 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (8 septembre 1955) Résolution 109 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres (14 décembre 1955) Résolution 110 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question d'une révision de la charte des Nations Unies (16 décembre 1955) Résolution 111 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (19 janvier 1956) Résolution 112 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Soudan (6 février 1956) Résolution 113 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (4 avril 1956) Résolution 114 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (4 juin 1956) Résolution 115 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Maroc (20 juin 1956) Résolution 116 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Tunisie (26 juin 1956) Résolution 117 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (6 septembre 1956) Résolution 118 du Conseil de sécurité des Nations unies : Exigences quand au règlement de l'affaire de Suez (13 octobre 1956) Résolution 119 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de l'Égypte (31 octobre 1956) Résolution 120 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Hongrie (4 novembre 1956) Résolution 121 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Japon (12 décembre 1956) Résolution 122 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (24 janvier 1957) Résolution 123 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (21 février 1957) Résolution 124 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Ghana (7 mars 1957) Résolution 125 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Fédération de Malaysie (5 septembre 1957) Résolution 126 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (2 décembre 1957) Résolution 127 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (22 janvier 1958) Résolution 128 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Liban (11 juin 1958) Résolution 129 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Liban- Plainte de la Jordanie (7 août 1958) Résolution 130 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (25 nov 1958) Résolution 131 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Guinée (9 déc 1958) Résolution 132 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative au Laos (7 sept 1959) Résolution 133 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Cameroun (26 janvier 1960) Résolution 134 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la situation en Union sud-africaine (1 avr 1960) Résolution 135 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question des relations entre les grandes puissances (27 mai 1960) Résolution 136 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République du Togo (31 mai 1960) Résolution 137 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (31 mai 1960) Résolution 138 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à l'affaire Adolf Eichmann (23 juin 1960) Résolution 139 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Fédération du Mali (28 juin 1960) Résolution 140 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République malgache (29 juin 1960) Résolution 141 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République de Somalie (5 juil 1960) Résolution 142 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République du Congo (7 juil 1960) Résolution 143 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (17 juil 1960) Résolution 144 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de Cuba (19 juil 1960) Résolution 145 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (22 juil 1960) Résolution 146 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (9 août 1960) Résolution 147 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Dahomey (23 août 1960) Résolution 148 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Niger (23 août 1960) Résolution 149 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Burkina Faso (23 août 1960) Résolution 150 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Côte d'Ivoire (23 août 1960) Résolution 151 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Tchad (23 août 1960) Résolution 152 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Congo (23 août 1960) Résolution 153 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Gabon (23 août 1960) Résolution 154 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République centrafricaine (23 août 1960) Résolution 155 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Chypre (23 août 1960) Résolution 156 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la République dominicaine (9 sept 1960) Résolution 157 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (17 sept 1960) Résolution 158 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Sénégal (28 sept 1960) Résolution 159 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Mali (28 sept 1960) Résolution 160 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Nigéria (7 oct 1960) Résolution 161 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (21 février 1961) Résolution 162 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (11 avr 1961) Résolution 163 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à l'Angola (22 juin 1961) Résolution 164 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Tunisie(22 juil 1961) Résolution 165 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Sierra Leone (26 sept 1961) Résolution 166 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Mongolie (25 oct 1961) Résolution 167 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Mauritanie (25 oct 1961) Résolution 168 du Conseil de sécurité des Nations unies : Recommandation concernant la nomination d'un Secrétaire général par intérim (3 nov 1961) Résolution 169 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question du Congo (24 nov 1961) Résolution 170 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Tanganyika Résolution 171 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de la Palestine (9 avr 1962) Résolution 172 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République du Rwanda (26 juil 1962) Résolution 173 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Burundi (26 juil 1962) Résolution 174 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Jamaïque (12 sept 1962) Résolution 175 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Trinité-et-Tobago (11 sept 1962) Résolution 176 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Algérie (4 oct 1962) Résolution 177 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Ouganda (15 oct 1962) Résolution 178 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (24 avr 1963) Résolution 179 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rapports du Secrétaire général sur les faits nouveaux relatifs au Yémen (11 juin 1963) Résolution 180 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative aux territoires administrés par le Portugal (31 juil 1963) Résolution 181 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la politique d'Apartheid du Gouvernement de la République sud-africaine (7 août 1963) Résolution 182 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la politique d'Apartheid du Gouvernement de la République sud-africaine(4 déc 1963) Résolution 183 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative aux territoires administrés par le Portugal (11 déc 1963) Résolution 184 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Zanzibar (16 déc 1963) Résolution 185 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Kenya (16 déc 1963) Résolution 186 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (4 mars 1964) Résolution 187 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (13 mars 1964) Résolution 188 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Yémen (9 avr 1964) Résolution 189 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Gouvernement royale du Cambodge (4 juin 1964) Résolution 190 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la politique d'Apartheid du Gouvernement de la République sud-africaine (9 juin 1964) Résolution 191 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la politique d'Apartheid du Gouvernement de la République sud-africaine (18 juin 1964) Résolution 192 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (20 juin 1964) Résolution 193 du Conseil de sécurité des Nations unies : Demande d'un cessez-le-feu à Chypre (25 sept 1964) Résolution 194 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (25 sept 1964) Résolution 195 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Malawi (9 oct 1964) Résolution 196 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Malte (30 oct 1964) Résolution 197 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : République de Zambie (30 oct 1964) Résolution 198 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (18 déc 1964) Résolution 199 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la République démocratique du Congo (30 déc 1964) Résolution 200 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : la Gambie (15 mars 1965) Résolution 201 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (19 mars 1965) Résolution 202 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (6 mai 1965) Résolution 203 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en République dominicaine (14 mai 1965) Résolution 204 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (19 mai 1965) Résolution 205 du Conseil de sécurité des Nations unies : Demande d'un cessez-le-feu en République dominicaine (22 mai 1965) Résolution 206 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (15 juin 1965) Résolution 207 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (10 août 1965) Résolution 208 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (10 août 1965) Résolution 209 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (4 sept 1965) Résolution 210 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (6 sept 1965) Résolution 211 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (20 sept 1965) Résolution 212 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Iles Maldives (20 sept 1965) Résolution 213 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Singapour (20 sept 1965) Résolution 214 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (27 sept 1965) Résolution 215 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question Inde-Pakistan (5 nov 1965) Résolution 216 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (12 nov 1965) Résolution 217 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (20 nov 1965) Résolution 218 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative aux territoires administrés par le Portugal (23 nov 1965) Résolution 219 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (17 déc 1965) Résolution 220 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (16 mars 1966) Résolution 221 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (9 avr 1966) Résolution 222 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (16 juin 1966) Résolution 223 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Guyana (21 juin 1966) Résolution 224 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Botswana (14 oct 1966) Résolution 225 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Lesotho (14 oct 1966) Résolution 226 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la République démocratique du Congo (14 oct 1966) Résolution 227 du Conseil de sécurité des Nations unies : Recommandation concernant la nomination du Secrétaire général (28 oct 1966) Résolution 228 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question palestinienne (25 nov 1966) Résolution 229 du Conseil de sécurité des Nations unies : Recommandation concernant la nomination du Secrétaire général (2 déc 1966) Résolution 230 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Barbades (7 déc 1966) Résolution 231 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (15 déc 1966) Résolution 232 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (16 déc 1966) Résolution 233 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (6 juin 1967) Résolution 234 du Conseil de sécurité des Nations unies : Demande de cessez-le-feu au Moyen-Orient (7 juin 1967) Résolution 235 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cessez-le-feu entre Israël et la Syrie (9 juin 1967) Résolution 236 du Conseil de sécurité des Nations unies : Violation du cessez-le-feu au Moyen-Orient (11 juin 1967) Résolution 237 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (14 juin 1967) Résolution 238 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (19 juin 1967) Résolution 239 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la République démocratique du Congo (19 juin 1967) Résolution 240 du Conseil de sécurité des Nations unies : Violation du cessez-le-feu au Moyen-Orient (25 oct 1967) Résolution 241 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la République démocratique du Congo (15 nov 1967) Résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (22 nov 1967) Résolution 243 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Yémen démocratique (12 déc 1967) Résolution 244 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (22 déc 1967) Résolution 245 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question du Sud-Ouest africain (25 janvier 1968) Résolution 246 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question du Sud-Ouest africain (14 mars 1968) Résolution 247 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (18 mars 1968) Résolution 248 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (24 mars 1968) Résolution 249 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Maurice (18 avril 1968) Résolution 250 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (27 avril 1968) Résolution 251 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (2 mai 1968) Résolution 252 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (21 mai 1968) Résolution 253 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (29 mai 1968) Résolution 254 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (18 juin 1968) Résolution 255 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative aux mesures à prendre pour garantir la sécurité des États non dotés d'armes nucléaires parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (19 juin 1968) Résolution 256 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (16 août 1968) Résolution 257 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Swaziland (11 septembre 1968) Résolution 258 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (18 septembre 1968) Résolution 259 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (27 septembre 1968) Résolution 260 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Guinée équatoriale (6 novembre 1968) Résolution 261 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (10 décembre 1968) Résolution 262 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (31 décembre 1968) Résolution 263 du Conseil de sécurité des Nations unies : Langues de travail du Conseil de sécurité (24 janvier 1969) Résolution 264 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (20 mars 1969) Résolution 265 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (1 avr 1969) Résolution 266 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (10 juin 1969) Résolution 267 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (3 juil 1969) Résolution 268 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Zambie (3 juil 1969) Résolution 269 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (12 août 1969) Résolution 270 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (26 août 1969) Résolution 271 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (15 sept 1969) Résolution 272 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de justice (23 oct 1969) Résolution 273 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (9 déc 1969) Résolution 274 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (11 déc 1969) Résolution 275 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Guinée (22 déc 1969) Résolution 276 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (30 janvier 1970) Résolution 277 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (15 mars 1970) Résolution 278 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Bahreïn (11 mai 1970) Résolution 279 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (12 mai 1970) Résolution 280 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (19 mai 1970) Résolution 281 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (9 juin 1970) Résolution 282 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative à la politique d'Apartheid du Gouvernement de la République sud-africaine (23 juil 1970) Résolution 283 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie(29 juil 1970) Résolution 284 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (29 juil 1970) Résolution 285 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sur le retrait des forces armées israëliennes(5 sept 1970) Résolution 286 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question des détournements d'aéronefs commerciaux (9 sept 1970) Résolution 287 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Fidji (10 oct 1970) Résolution 288 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation en Rhodésie du Sud (17 nov 1970) Résolution 289 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Guinée (23 nov 1970) Résolution 290 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Guinée (8 déc 1970) Résolution 291 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (10 déc 1970) Résolution 292 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Bhoutan (10 février 1971) Résolution 293 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (26 mai 1971) Résolution 294 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (15 juin 1971) Résolution 295 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Guinée (3 août 1971) Résolution 296 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Bahreïn (18 août 1971) Résolution 297 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Qatar (15 sept 1971) Résolution 298 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (25 sept 1971) Résolution 299 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Oman (30 sept 1971) Résolution 300 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte de la Zambie (12 oct 1971) Résolution 301 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (20 oct 1971) Résolution 302 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (24 nov 1971) Résolution 303 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation du sous-continent Inde/Pakistan (6 déc 1971) Résolution 304 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : Émirats arabes unis (8 déc 1971) Résolution 305 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (13 déc 1971) Résolution 306 du Conseil de sécurité des Nations unies : Recommandation concernant la nomination du SG (21 déc 1971) Résolution 307 du Conseil de sécurité des Nations unies : Demande d'un cessez-le-feu entre le Pakistan et l'Inde (21 déc 1971) Résolution 308 du Conseil de sécurité des Nations unies : Demande de l'Organisation de l'unité africaineportant sur la tenue de réunions du Conseil de sécurité dans une capitale africaine (par. 2 résolution 2863 (XXVI) de l’A. G. )(19 janvier 1972) Résolution 309 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (4 février 1972) Résolution 310 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (4 février 1972) Résolution 311 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question du conflit racial en Afrique du Sud résultant de la politiques d'Apartheid du gouvernement de la République Sud-africaine (4 février 1972) Résolution 312 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question relative aux territoires administrés par le Portugal (4 février 1972) Résolution 313 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (28 février 1972) Résolution 314 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Rhodésie du Sud (28 février 1972) Résolution 315 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (15 juin 1972) Résolution 316 du Conseil de sécurité des Nations unies : Actions militaires israëliennes (26 juin 1972) Résolution 317 du Conseil de sécurité des Nations unies : Personnel militaire syrien et libanais (21 juil 1972) Résolution 318 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sanctions contre la Rhodésie du Sud (28 juil 1972) Résolution 319 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (1er août 1972) Résolution 320 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sanctions contre la Rhodésie du Sud (29 sept 1972) Résolution 321 du Conseil de sécurité des Nations unies : Plainte du Sénégal (23 oct 1972) Résolution 322 du Conseil de sécurité des Nations unies : Question concernant la situation des territoires sous administation portuguaise (22 nov 1972) Résolution 323 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (6 déc 1972) Résolution 324 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (12 déc 1972) Résolution 325 du Conseil de sécurité des Nations unies : Requête du Panama (26 janvier 1973) Résolution 326 du Conseil de sécurité des Nations unies : Provocation par la Rhodésie du Sud (2 février 1973) Résolution 327 du Conseil de sécurité des Nations unies : Décision de la Zambie d'imposer des sanctions (2 février 1973) Résolution 328 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud (10 mars 1973) Résolution 329 du Conseil de sécurité des Nations unies : Décision de la Zambie d'imposer des sanctions (10 mars 1973) Résolution 330 du Conseil de sécurité des Nations unies : Paix et la sécurité en Amérique latine (21 mars 1973) Résolution 331 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (20 avr 1973) Résolution 332 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation au Moyen-Orient (21 avr 1973) Résolution 333 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud (22 mai 1973) Résolution 334 du Conseil de sécurité des Nations unies : Extension du stationnement à Chypre (16 juin 1973) Résolution 335 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres à l'ONU (22 juin 1973) Résolution 336 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission de nouveaux membres : les Bahamas (18 juil 1973) Résolution 337 du Conseil de sécurité des Nations unies : Détournement d'un avion libanais (15 août 1973) Résolution 338 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cessez-le-feu au Moyen-Orient (22 oct 1973) Résolution 339 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cessez-le-feu entre l'Egypte et l'Israël (23 oct 1973) Résolution 340 du Conseil de sécurité des Nations unies : Force d'urgence de l'ONU au Moyen-Orient(25 oct 1973) Résolution 341 du Conseil de sécurité des Nations unies : Établissement du FUNU (27 oct 1973) Résolution 342 du Conseil de sécurité des Nations unies : La situation en Namibie (11 déc 1973) Résolution 343 du Conseil de sécurité des Nations unies : La question de Chypre (14 déc 1973) Résolution 344 du Conseil de sécurité des Nations unies : Conférence de paix au Moyen-Orient (15 déc 1973) Résolution 345 du Conseil de sécurité des Nations unies : Langue chinoise au Conseil de sécurité (17 janvier 1974) Résolution 346 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (8 Avr 1974) Résolution 347 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (24 Avr 1974) Résolution 348 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iran-Iraq (28 Mai 1974) Résolution 349 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (29 Mai 1974) Résolution 350 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (31 Mai 1974) Résolution 351 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Bangladesh (10 Juin 1974) Résolution 352 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Grenade (21 Juin 1974) Résolution 353 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (20 Juil 1974) Résolution 354 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (23 Juil 1974) Résolution 355 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (1 Août 1974) Résolution 356 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Guinée-Bissau (12 Août 1974) Résolution 357 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Août 1974) Résolution 358 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Août 1974) Résolution 359 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Août 1974) Résolution 360 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (16 Août 1974) Résolution 361 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (30 Août 1974) Résolution 362 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (23 Oct 1974) Résolution 363 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 Nov 1974) Résolution 364 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Déc 1974) Résolution 365 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Déc 1974) Résolution 366 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (17 Déc 1974) Résolution 367 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 Mar 1975) Résolution 368 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (17 Avr 1975) Résolution 369 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (28 Mai 1975) Résolution 370 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Juin 1975) Résolution 371 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (24 Juil 1975) Résolution 372 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Cap-Vert (18 Août 1975) Résolution 373 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Sao Tomé-et-Principe (18 Août 1975) Résolution 374 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Mozambique (18 Août 1975) Résolution 375 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Papouasie-Nouvelle-Guinée (22 Sept 1975) Résolution 376 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Comores (17 Oct 1975) Résolution 377 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (22 Oct 1975) Résolution 378 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (23 Oct 1975) Résolution 379 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (2 Nov 1975) Résolution 380 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (6 Nov 1975) Résolution 381 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Nov 1975) Résolution 382 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Suriname (1 Déc 1975) Résolution 383 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Déc 1975) Résolution 384 du Conseil de sécurité des Nations unies : Timor oriental (22 Déc 1975) Résolution 385 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (30 janvier 1976) Résolution 386 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique-Rodhésie du Sud (17 Mar 1976) Résolution 387 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (31 Mar 1976) Résolution 388 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (6 Avr 1976) Résolution 389 du Conseil de sécurité des Nations unies : Timor oriental (22 Avr 1976) Résolution 390 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (28 Mai 1976) Résolution 391 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1976) Résolution 392 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (19 Juin 1976) Résolution 393 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud-Zambie (30 Juil 1976) Résolution 394 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Seychelles (16 Août 1976) Résolution 395 du Conseil de sécurité des Nations unies : Grèce-Turquie (25 Août 1976) Résolution 396 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (22 Oct 1976) Résolution 397 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Angola (22 Nov 1976) Résolution 398 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Nov 1976) Résolution 399 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Samoa (1 Déc 1976) Résolution 400 du Conseil de sécurité des Nations unies : Election du SG (7 Déc 1976) Résolution 401 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1976) Résolution 402 du Conseil de sécurité des Nations unies : Lesotho-Afrique du Sud (22 Déc 1976) Résolution 403 du Conseil de sécurité des Nations unies : Botswana-Rodhésie du Sud (14 janvier 1977) Résolution 404 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bénin (8 février 1977) Résolution 405 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bénin (14 Avr 1977) Résolution 406 du Conseil de sécurité des Nations unies : Botswana-Rodhésie du Sud (25 Mai 1977) Résolution 407 du Conseil de sécurité des Nations unies : Lesotho-Afrique du Sud (25 Mai 1977) Résolution 408 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 Mai 1977) Résolution 409 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (27 Mai 1977) Résolution 410 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1977) Résolution 411 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique-Rodhésie du Sud (30 Juin 1977) Résolution 412 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Djibouti (7 Juil 1977) Résolution 413 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Viet Nam (20 Juil 1977) Résolution 414 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Sept 1977) Résolution 415 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (29 Sept 1977) Résolution 416 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (21 Oct 1977) Résolution 417 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (31 Oct 1977) Résolution 418 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (4 Nov 1977) Résolution 419 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bénin (24 Nov 1977) Résolution 420 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Nov 1977) Résolution 421 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (9 Déc 1977) Résolution 422 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Déc 1977) Résolution 423 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (14 Mar 1978) Résolution 424 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud-Zambie (17 Mar 1978) Résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 Mar 1978) Résolution 426 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 Mar 1978) Résolution 427 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (3 Mai 1978) Résolution 428 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (6 Mai 1978) Résolution 429 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (31 Mai 1978) Résolution 430 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (16 Juin 1978) Résolution 431 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (27 Juil 1978) Résolution 432 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (27 Juil 1978) Résolution 433 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Iles Salomon (17 Août 1978) Résolution 434 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Sept 1978) Résolution 435 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (29 Sept 1978) Résolution 436 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (6 Oct 1978) Résolution 437 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (10 Oct 1978) Résolution 438 du Conseil de sécurité des Nations unies : Egypte-Israël (23 Oct 1978) Résolution 439 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (13 Nov 1978) Résolution 440 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (27 Nov 1978) Résolution 441 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Nov 1978) Résolution 442 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Dominique (6 Déc 1978) Résolution 443 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1978) Résolution 444 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 janvier 1979) Résolution 445 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud (8 Mar 1979) Résolution 446 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (22 Mar 1979) Résolution 447 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (28 Mar 1979) Résolution 448 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud (30 Avr 1979) Résolution 449 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Mai 1979) Résolution 450 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (14 Juin 1979) Résolution 451 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1979) Résolution 452 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (20 Juil 1979) Résolution 453 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Sainte-Lucie (12 Sept 1979) Résolution 454 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (2 Nov 1979) Résolution 455 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud-Zambie (23 Nov 1979) Résolution 456 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Nov 1979) Résolution 457 du Conseil de sécurité des Nations unies : République islamique d'Iran-Etats-Unis (4 Déc 1979) Résolution 458 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1979) Résolution 459 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 Déc 1979) Résolution 460 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rhodésie du Sud (21 Déc 1979) Résolution 461 du Conseil de sécurité des Nations unies : République islamique d'Iran (31 Déc 1979) Résolution 462 du Conseil de sécurité des Nations unies : Paix et sécurité internationale (9 janvier 1980) Résolution 463 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rodhésie du Sud (2 Fév 1980) Résolution 464 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Saint-Vincent-et-Grenadines (19 Fév 1980) Résolution 465 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (1 Mar 1980) Résolution 466 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud-Zambie (11 Avr 1980) Résolution 467 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (24 Avr 1980) Résolution 468 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (8 Mai 1980) Résolution 469 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (20 Mai 1980) Résolution 470 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Mai 1980) Résolution 471 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (5 Juin 1980) Résolution 472 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Juin 1980) Résolution 473 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (13 Juin 1980) Résolution 474 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Juin 1980) Résolution 475 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (27 Juin 1980) Résolution 476 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (30 Juin 1980) Résolution 477 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Zimbabwe (30 Juil 1980) Résolution 478 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (20 Août 1980) Résolution 479 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (28 Sept 1980) Résolution 480 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (12 Nov 1980) Résolution 481 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 Nov 1980) Résolution 482 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (11 Déc 1980) Résolution 483 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Déc 1980) Résolution 484 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (19 Déc 1980) Résolution 485 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (22 Mai 1981) Résolution 486 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (4 Juin 1981) Résolution 487 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Israël (19 Juin 1981) Résolution 488 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 Juin 1981) Résolution 489 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Vanuatu (8 Juil 1981) Résolution 490 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (21 Juil 1981) Résolution 491 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Belize (23 Sept 1981) Résolution 492 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Antigua-et-Barbuda (10 Nov 1981) Résolution 493 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (23 Nov 1981) Résolution 494 du Conseil de sécurité des Nations unies : Election du Secrétaire général (11 Déc 1981) Résolution 495 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1981) Résolution 496 du Conseil de sécurité des Nations unies : Seychelles (15 Déc 1981) Résolution 497 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (17 Déc 1981) Résolution 498 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Déc 1981) Résolution 499 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (21 Déc 1981) Résolution 500 du Conseil de sécurité des Nations unies : Paix et sécurité internationale (28 janvier 1982) Résolution 501 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (25 Fév 1982) Résolution 502 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iles Falkland (Malvinas) (3 Avr 1982) Résolution 503 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (9 Avr 1982) Résolution 504 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tchad (30 Avr 1982) Résolution 505 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iles Falkland (Malvinas) (26 Mai 1982) Résolution 506 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 Mai 1982) Résolution 507 du Conseil de sécurité des Nations unies : Seychelles (28 Mai 1982) Résolution 508 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (5 Juin 1982) Résolution 509 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (6 Juin 1982) Résolution 510 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1982) Résolution 511 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Juin 1982) Résolution 512 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (19 Juin 1982) Résolution 513 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (4 Juil 1982) Résolution 514 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (12 Juil 1982) Résolution 515 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (29 Juil 1982) Résolution 516 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (1 Août 1982) Résolution 517 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (4 Août 1982) Résolution 518 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (12 Août 1982) Résolution 519 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Août 1982) Résolution 520 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Sept 1982) Résolution 521 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (19 Sept 1982) Résolution 522 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (4 Oct 1982) Résolution 523 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Oct 1982) Résolution 524 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 Nov 1982) Résolution 525 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (7 Déc 1982) Résolution 526 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1982) Résolution 527 du Conseil de sécurité des Nations unies : Lesotho-Afrique du Sud (15 Déc 1982) Résolution 528 du Conseil de sécurité des Nations unies : Langue arabe au Conseil de sécurité (21 Déc 1982) Résolution 529 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 janvier 1983) Résolution 530 du Conseil de sécurité des Nations unies : Honduras-Nicaragua (19 Mai 1983) Résolution 531 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 Mai 1983) Résolution 532 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (31 Mai 1983) Résolution 533 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (7 Juin 1983) Résolution 534 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1983) Résolution 535 du Conseil de sécurité des Nations unies : Lesotho-Afrique du Sud (29 Juin 1983) Résolution 536 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Juil 1983) Résolution 537 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Saint-Kitts-et-Nevis (22 Sept 1983) Résolution 538 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Oct 1983) Résolution 539 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (28 Oct 1983) Résolution 540 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (31 Oct 1983) Résolution 541 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (18 Nov 1983) Résolution 542 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (23 Nov 1983) Résolution 543 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 Nov 1983) Résolution 544 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Déc 1983) Résolution 545 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (20 Déc 1983) Résolution 546 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (6 janvier 1984) Résolution 547 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (13 janvier 1984) Résolution 548 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Brunéi Darussalam (24 Fév 1984) Résolution 549 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (19 Avr 1984) Résolution 550 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (11 Mai 1984) Résolution 551 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 Mai 1984) Résolution 552 du Conseil de sécurité des Nations unies : République islamique d'Iran (1 Juin 1984) Résolution 553 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 Juin 1984) Résolution 554 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (17 Août 1984) Résolution 555 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (12 Oct 1984) Résolution 556 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (23 Oct 1984) Résolution 557 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (28 Nov 1984) Résolution 558 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (13 Déc 1984) Résolution 559 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1984) Résolution 560 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (12 Mars 1985) Résolution 561 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Avr 1985) Résolution 562 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nicaragua-Etats-Unis (10 Mai 1985) Résolution 563 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (21 Mai 1985) Résolution 564 du Conseil de sécurité des Nations unies : Liban (31 Mai 1985) Résolution 565 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Juin 1985) Résolution 566 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (19 Juin 1985) Résolution 567 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (20 Juin 1985) Résolution 568 du Conseil de sécurité des Nations unies : Botswana-Afrique du Sud (21 Juin 1985) Résolution 569 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (26 Juil 1985) Résolution 570 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (12 Sept 1985) Résolution 571 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (20 Sept 1985) Résolution 572 du Conseil de sécurité des Nations unies : Botswana-Afrique du Sud (30 Sept 1985) Résolution 573 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Tunisie (4 Oct 1985) Résolution 574 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (7 Oct 1985) Résolution 575 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (17 Oct 1985) Résolution 576 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (21 Nov 1985) Résolution 577 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (6 Déc 1985) Résolution 578 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 Déc 1985) Résolution 579 du Conseil de sécurité des Nations unies : Prise d'hotages (18 Déc 1985) Résolution 580 du Conseil de sécurité des Nations unies : Lesotho-Afrique du Sud (30 Déc 1985) Résolution 581 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (13 Fév 1986) Résolution 582 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (24 Fév 1986) Résolution 583 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Avr 1986) Résolution 584 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 Mai 1986) Résolution 585 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (13 Juin 1986) Résolution 586 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (18 Juil 1986) Résolution 587 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (23 Sept 1986) Résolution 588 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (8 Oct 1986) Résolution 589 du Conseil de sécurité des Nations unies : Election du SG (10 Oct 1986) Résolution 590 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 Nov 1986) Résolution 591 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (28 Nov 1986) Résolution 592 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (8 Déc 1986) Résolution 593 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (11 Déc 1986) Résolution 594 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (15 janvier 1987) Résolution 595 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (27 Mars 1987) Résolution 596 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 Mai 1987) Résolution 597 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 Juin 1987) Résolution 598 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (20 Juil 1987) Résolution 599 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (31 Juil 1987) Résolution 600 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (Nauru) (19 Oct 1987) Résolution 601 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (30 Oct 1987) Résolution 602 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (25 Nov 1987) Résolution 603 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (25 Nov 1987) Résolution 604 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 Déc 1987) Résolution 605 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (22 Déc 1987) Résolution 606 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola-Afrique du Sud (23 Déc 1987) Résolution 607 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (5 janvier 1988) Résolution 608 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (14 janvier 1988) Résolution 609 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël - Liban (29 janvier 1988) Résolution 610 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (16 mars 1988) Résolution 611 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël - Tunisie (25 avril 1988) Résolution 612 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq - Iran (République islamique d') (9 mai 1988) Résolution 613 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (31 mai 1988) Résolution 614 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 juin 1988) Résolution 615 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (17 juin 1988) Résolution 616 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iran (République islamique d') - Etats-Unis (20 juillet 1988) Résolution 617 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël - Liban (29 juillet 1988) Résolution 618 du Conseil de sécurité des Nations unies : Prise d'otages (29 juillet 1988) Résolution 619 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq - Iran (République islamique d') (9 août 1988) Résolution 620 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq - Iran (République islamique d') (26 août 1988) Résolution 621 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (20 septembre 1988) Résolution 622 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afghanistan - Pakistan (31 octobre 1988) Résolution 623 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (23 novembre 1988) Résolution 624 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (30 novembre 1988) Résolution 625 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 décembre 1988) Résolution 626 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (20 décembre 1988) Résolution 627 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (9 janvier 1989) Résolution 628 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (16 janvier 1989) Résolution 629 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (16 janvier 1989) Résolution 630 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (30 janvier 1989) Résolution 631 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (8 février 1989) Résolution 632 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (16 février 1989) Résolution 633 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 mai 1989) Résolution 634 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (9 juin 1989) Résolution 635 du Conseil de sécurité des Nations unies : Marquage des explosifs (14 juin 1989) Résolution 636 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (6 juillet 1989) Résolution 637 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (27 juillet 1989) Résolution 638 du Conseil de sécurité des Nations unies : Prise d'otages (31 juillet 1989) Résolution 639 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (31 juillet 1989) Résolution 640 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (29 août 1989) Résolution 641 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (30 août 1989) Résolution 642 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (29 septembre 1989) Résolution 643 du Conseil de sécurité des Nations unies : Namibie (31 octobre 1989) Résolution 644 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (7 novembre 1989) Résolution 645 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 novembre 1989) Résolution 646 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 décembre 1989) Résolution 647 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afghanistan-Pakistan (11 janvier 1990) Résolution 648 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (31 janvier 1990) Résolution 649 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 mars 1990) Résolution 650 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (27 mars 1990) Résolution 651 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq Iran (République islamique d') (29 mars 1990) Résolution 652 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission du Conseil de sécurité des Nations unies]] : Namibie (17 avril 1990) Résolution 653 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (20 avril 1990) Résolution 654 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (4 mai 1990) Résolution 655 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (31 mai 1990) Résolution 656 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (8 juin 1990) Résolution 657 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 juin 1990) Résolution 658 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (27 juin 1990) Résolution 659 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (31 juillet 1990) Résolution 660 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (2 août 1990) Résolution 661 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (6 août 1990) Résolution 662 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (9 août 1990) Résolution 663 du Conseil de sécurité des Nations unies : Admission du Conseil de sécurité des Nations unies]] : Liechtenstein (14 août 1990) Résolution 664 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (18 août 1990) Résolution 665 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (25 août 1990) Résolution 666 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (13 septembre 1990) Résolution 667 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (16 septembre 1990) Résolution 668 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (20 septembre 1990) Résolution 669 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (24 septembre 1990) Résolution 670 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (25 septembre 1990) Résolution 671 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq Iran (République islamique d') (27 septembre 1990) Résolution 672 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territories occupied by Israël (12 octobre 1990) Résolution 673 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territories occupied by Israël (24 octobre 1990) Résolution 674 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (29 octobre 1990) Résolution 675 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (5 novembre 1990) Résolution 676 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq Iran (République islamique d') (28 novembre 1990) Résolution 677 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (28 novembre 1990) Résolution 678 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq et Koweït (29 novembre 1990) Résolution 679 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (30 novembre 1990) Résolution 680 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 décembre 1990) Résolution 681 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (20 décembre 1990) Résolution 682 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (21 décembre 1990) Résolution 683 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iles du pacifique (territoire sous tutelle) (22 décembre 1990) Résolution 684 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (30 janvier 1991) Résolution 685 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-République islamique d'Iran (31 janvier 1991) Résolution 686 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (2 mars 1991) Résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (3 avril 1991) Résolution 688 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (5 avril 1991) Résolution 689 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (9 avril 1991) Résolution 690 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (29 avril 1991) Résolution 691 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (6 mai 1991) Résolution 692 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (20 mai 1991) Résolution 693 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (20 mai 1991) Résolution 694 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (24 mai 1991) Résolution 695 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (30 mai 1991) Résolution 696 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (30 mai 1991) Résolution 697 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 juin 1991) Résolution 698 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 juin 1991) Résolution 699 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (17 juin 1991) Résolution 700 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (17 juin 1991) Résolution 701 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (31 juillet 1991) Résolution 702 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membres : République populaire démocratique de Corée / République de Corée (8 août 1991) Résolution 703 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Etats fédérés de Micronésie (9 août 1991) Résolution 704 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Iles Marsshall (9 août 1991) Résolution 705 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (15 août 1991) Résolution 706 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (15 août 1991) Résolution 707 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (15 août 1991) Résolution 708 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (28 août 1991) Résolution 709 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Estonie (12 septembre 1991) Résolution 710 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Lettonie (12 septembre 1991) Résolution 711 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Lituanie (12 septembre 1991) Résolution 712 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (19 septembre 1991) Résolution 713 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale socialiste de Yougoslavie (25 septembre 1991) Résolution 714 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (30 septembre 1991) Résolution 715 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq (11 octobre 1991) Résolution 716 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (11 octobre 1991) Résolution 717 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (16 octobre 1991) Résolution 718 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (31 octobre 1991) Résolution 719 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (6 novembre 1991) Résolution 720 du Conseil de sécurité des Nations unies : Election du Secrétaire général (21 novembre 1991) Résolution 721 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale socialiste de Yougoslavie (27 novembre 1991) Résolution 722 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 novembre 1991) Résolution 723 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 décembre 1991) Résolution 724 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale socialiste de Yougoslavie (15 décembre 1991) Résolution 725 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (31 décembre 1991) Résolution 726 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (6 janvier 1992) Résolution 727 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (8 janvier 1992) Résolution 728 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (8 janvier 1992) Résolution 729 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (14 janvier 1992) Résolution 730 du Conseil de sécurité des Nations unies : Amérique centrale (16 janvier 1992) Résolution 731 du Conseil de sécurité des Nations unies : Jamahiriya arabe libyenne (21 janvier 1992) Résolution 732 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Kazakhstan (23 janvier 1992) Résolution 733 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (23 janvier 1992) Résolution 734 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et le Liban (29 janvier 1992) Résolution 735 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Arménie (29 janvier 1992) Résolution 736 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Kirghizistan (29 janvier 1992) Résolution 737 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Ouzbékistan (29 janvier 1992) Résolution 738 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Tadjikistan (29 janvier 1992) Résolution 739 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : République de Moldova (5 février 1992) Résolution 740 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (7 février 1992) Résolution 741 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Turkménistan (7 février 1992) Résolution 742 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Azerbaïdjan (14 février 1992) Résolution 743 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (21 février 1992) Résolution 744 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Saint-Marin (25 février 1992) Résolution 745 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (28 février 1992) Résolution 746 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (17 mars 1992) Résolution 747 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (24 mars 1992) Résolution 748 du Conseil de sécurité des Nations unies : Jamahiriya arabe libyenne (31 mars 1992) Résolution 749 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (7 avril 1992) Résolution 750 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (10 avril 1992) Résolution 751 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (24 avril 1992) Résolution 752 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (15 mai 1992) Résolution 753 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Croatie (18 mai 1992) Résolution 754 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Slovénie (18 mai 1992) Résolution 755 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Bosnie-Herzégovine (20 mai 1992) Résolution 756 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (29 mai 1992) Résolution 757 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (30 mai 1992) Résolution 758 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (8 juin 1992) Résolution 759 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (12 juin 1992) Résolution 760 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (18 juin 1992) Résolution 761 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (29 juin 1992) Résolution 762 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (30 juin 1992) Résolution 763 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Georgie (6 juillet 1992) Résolution 764 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (13 juillet 1992) Résolution 765 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (16 juillet 1992) Résolution 766 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (21 juillet 1992) Résolution 767 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (27 juillet 1992) Résolution 768 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et le Liban (30 juillet 1992) Résolution 769 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (7 août 1992) Résolution 770 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (13 août 1992) Résolution 771 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (13 août 1992) Résolution 772 du Conseil de sécurité des Nations unies : Afrique du Sud (17 août 1992) Résolution 773 du Conseil de sécurité des Nations unies : L’Iraq et le Koweït (26 août 1992) Résolution 774 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (26 août 1992) Résolution 775 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (28 août 1992) Résolution 776 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (14 septembre 1992) Résolution 777 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérale de Yougoslavie (19 septembre 1992) Résolution 778 du Conseil de sécurité des Nations unies : L'Iraq et le Koweït (2 octobre 1992) Résolution 779 du Conseil de sécurité des Nations unies : Croatie (6 octobre 1992) Résolution 780 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (6 octobre 1992) Résolution 781 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (9 octobre 1992) Résolution 782 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (13 octobre 1992) Résolution 783 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (13 octobre 1992) Résolution 784 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (30 octobre 1992) Résolution 785 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (30 octobre 1992) Résolution 786 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (10 novembre 1992) Résolution 787 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (16 novembre 1992) Résolution 788 du Conseil de sécurité des Nations unies : Libéria (19 novembre 1992) Résolution 789 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (25 novembre 1992) Résolution 790 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël et la République arabe syrienne (25 novembre 1992) Résolution 791 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (30 novembre 1992) Résolution 792 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (30 novembre 1992) Résolution 793 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (30 novembre 1992) Résolution 794 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (3 décembre 1992) Résolution 796 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (14 décembre 1992) Résolution 797 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (17 décembre 1992) Résolution 798 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (18 décembre 1992) Résolution 799 du Conseil de sécurité des Nations unies : Territoires occupés par Israël (18 décembre 1992) Résolution 800 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : République slovaque (8 janvier 1993) Résolution 801 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Republique tchèque (8 janvier 1993) Résolution 802 du Conseil de sécurité des Nations unies : Croatie (25 janvier 1993) Résolution 803 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (28 janvier 1993) Résolution 804 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (29 janvier 1993) Résolution 805 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cour internationale de Justice (4 Fev 1993) Résolution 806 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (5 Fev 1993) Résolution 807 du Conseil de sécurité des Nations unies : Croatie (19 Fev 1993) Résolution 808 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tribunal (Ex-Yougoslavie) (22 Fev 1993) Résolution 809 du Conseil de sécurité des Nations unies : Sahara occidental (2 mars 1993) Résolution 810 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (8 mars 1993) Résolution 811 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (12 mars 1993) Résolution 812 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rwanda (12 mars 1993) Résolution 813 du Conseil de sécurité des Nations unies : Libéria (26 mars 1993) Résolution 814 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (26 mars 1993) Résolution 815 du Conseil de sécurité des Nations unies : Croatie (30 mars 1993) Résolution 816 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (31 mars 1993) Résolution 817 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Ex-République yougoslave de Macédoine (7 avril 1993) Résolution 818 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (14 avril 1993) Résolution 819 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (16 avril 1993) Résolution 820 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (17 avril 1993) Résolution 821 du Conseil de sécurité des Nations unies : Federal Republic of Yugoslavia (28 avril 1993) Résolution 822 du Conseil de sécurité des Nations unies : Arménie-Azerbaïdjan (30 avril 1993) Résolution 823 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (30 avril 1993) Résolution 824 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (6 mai 1993) Résolution 825 du Conseil de sécurité des Nations unies : République populaire démocratique de Corée (11 mai 1993) Résolution 826 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (20 mai 1993) Résolution 827 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tribunal (Ex-Yougoslavie) (25 mai 1993) Résolution 828 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Erythrée (26 mai 1993) Résolution 829 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre : Monaco (26 mai 1993) Résolution 830 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (26 mai 1993) Résolution 831 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (27 mai 1993) Résolution 832 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (27 mai 1993) Résolution 833 du Conseil de sécurité des Nations unies : Iraq-Koweït (27 mai 1993) Résolution 834 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (1 juin 1993) Résolution 835 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (2 juin 1993) Résolution 836 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (4 juin 1993) Résolution 837 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (6 juin 1993) Résolution 838 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (10 juin 1993) Résolution 839 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (11 juin 1993) Résolution 840 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (15 juin 1993) Résolution 841 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (16 juin 1993) Résolution 842 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-République yougoslave de Macédoine (18 juin 1993) Résolution 843 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (18 juin 1993) Résolution 844 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (18 juin 1993) Résolution 845 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-République yougoslave de Macédoine (18 juin 1993) Résolution 846 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rwanda (22 juin 1993) Résolution 847 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (30 juin 1993) Résolution 848 du Conseil de sécurité des Nations unies : Nouveau membre du Conseil de sécurité des Nations unies]] : Andorra (8 juillet 1993) Résolution 849 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (9 juillet 1993) Résolution 850 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (9 juillet 1993) Résolution 851 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (15 juillet 1993) Résolution 852 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-Liban (28 juillet 1993) Résolution 853 du Conseil de sécurité des Nations unies : Arménie-Azerbaïdjan (29 juillet 1993) Résolution 854 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (6 août 1993) Résolution 855 du Conseil de sécurité des Nations unies : République fédérative de Yougoslavie (9 août 1993) Résolution 856 du Conseil de sécurité des Nations unies : Libéria (10 août 1993) Résolution 857 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tribunal (Ex-Yougoslavie) (20 août 1993) Résolution 858 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (24 août 1993) Résolution 859 du Conseil de sécurité des Nations unies : Bosnie-Herzégovine (24 août 1993) Résolution 860 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (27 août 1993) Résolution 861 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (27 août 1993) Résolution 862 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (31 août 1993) Résolution 863 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (13 septembre 1993) Résolution 864 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (15 septembre 1993) Résolution 865 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (22 septembre 1993) Résolution 866 du Conseil de sécurité des Nations unies : Libéria (22 septembre 1993) Résolution 867 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (23 septembre 1993) Résolution 868 du Conseil de sécurité des Nations unies : Opérations de maintien de la paix (29 septembre 1993) Résolution 869 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (30 septembre 1993) Résolution 870 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (1 octobre 1993) Résolution 871 du Conseil de sécurité des Nations unies : Ex-Yougoslavie (4 octobre 1993) Résolution 872 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rwanda (5 octobre 1993) Résolution 873 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (13 octobre 1993) Résolution 874 du Conseil de sécurité des Nations unies : Arménie-Azerbaïdjan (14 octobre 1993) Résolution 875 du Conseil de sécurité des Nations unies : Haïti (16 octobre 1993) Résolution 876 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (19 octobre 1993) Résolution 877 du Conseil de sécurité des Nations unies : Tribunal (Ex-Yougoslavie 1993) (21 octobre 1993) Résolution 878 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (29 octobre 1993) Résolution 879 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (29 octobre 1993) Résolution 880 du Conseil de sécurité des Nations unies : Cambodge (4 novembre 1993) Résolution 881 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (4 novembre 1993) Résolution 882 du Conseil de sécurité des Nations unies : Mozambique (5 novembre 1993) Résolution 883 du Conseil de sécurité des Nations unies : Jamahiriya arabe libyenne (11 novembre 1993) Résolution 884 du Conseil de sécurité des Nations unies : Arménie-Azerbaïdjan (12 novembre 1993) Résolution 885 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (16 novembre 1993) Résolution 886 du Conseil de sécurité des Nations unies : Somalie (18 novembre 1993) Résolution 887 du Conseil de sécurité des Nations unies : Israël-République arabe syrienne (29 novembre 1993) Résolution 888 du Conseil de sécurité des Nations unies : El Salvador (30 novembre 1993) Résolution 889 du Conseil de sécurité des Nations unies : Chypre (15 décembre 1993) Résolution 890 du Conseil de sécurité des Nations unies : Angola (15 décembre 1993) Résolution 891 du Conseil de sécurité des Nations unies : Rwanda (20 décembre 1993) Résolution 892 du Conseil de sécurité des Nations unies : Abkhazie, Géorgie (22 décembre 1993) Résolution 893 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) déployment de la mission d assistance des Ntaions Unies pour le RWANda et l'implementation de l accord de paix d'Arusha Résolution 894 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) participation de l'ONU et des observateurs au processus électorale en Afrique du sur. Résolution 895 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat de la force intérimaire de l'ONU au LIBAN. Résolution 896 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) possibilité de l'établissement d'une force de maintien de la paix en Abkhazie (République de Géorgie) et sur le reglement politique du conflit en Abkhazie Résolution 897 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) continuation de l'Opération des Nations Unies en Somalie et le processus de réconciliation nationale le règlement en Somalie. Résolution 898 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) établissement d'une de police de l'ONU composante de l'opération des Nations Unies au Mozambique et l'établissement des accords de paix au Mozambique Résolution 899 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) compensation du payement des citoyens prives Irakiens qui sont assigner en resience sur le territoire Kowetien pour suivre la démarcation de la frontiere entre l'Irak et le Koweit. Résolution 900 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) restauration des services publics essentiels et de la vie normale dans et aux alentours de Sarajevo, Bosnie et Herzegovenie Résolution 901 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extention du mandat de la mission des observateurs de l'ONU en Georgie Résolution 902 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) achèvement d'un accord sur les mesures de confiance relavives à Varosha et à l'aéroport international de Nicosie en Chypre. Résolution 903 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extention du mandat et du renforcement de la mission II de vérification en Angola. Résolution 904 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) mesures pour garantir la sécurité et la protection des civils palestiniens dans les territoires occupés par Israel. Résolution 905 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension de la mission de l'ONU à Haiti Résolution 906 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat de la mission d'observation des Nations Unies en Géorgie et du règlement politique en Abkasie Géorgie. Résolution 907 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) référendum à l'auto-détermination du peuple du Sahara de l'Ouest. Résolution 908 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat et le renforcement du personnel de la Force de Proterction de l'ONU. Résolution 909 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat de la mission pour le Rwanda et l'implementation de l'accord de paix d'Arhusha. Résolution 910 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) dérogation aux dispositions du paragraphe 4 de la Résolution 748 (1992) ne s'appliquera pas aux vols de l'avion de l'ONU qui transportera l'équipe de reconnaissance du Secrétaire général à destination ou en provenance de la Libye Résolution 911 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat de la Mision d'observation des Nations Unies au Liberia et l'l'implementation des accords de paix pour le Liberia. Résolution 912 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) ajustement du mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies au Rwanda du a la situation actuelle au Rwanda et au reglemet du conflit au Rwanda. Résolution 913 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Bosnie et Herzegovina , en particulier dans la zone de sécurité de de Gorazde et du règlement de la situation politique dans l'ex Yougoslavie. Résolution 914 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) acroissement du personnel de la Force de protection de l'ONU, en addition du renforcement approuvé dans la résolution 908 (1994) Résolution 915 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) creation Groupe d'observateurs des Nations Unies dans la bande d'Aouzou (GONUBA) . Résolution 916 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat de l'operation des Nations Unies au Mozambique et l'implémentation de l'accord général de paix au Mozambique. Résolution 917 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) sanctions pour la restauration de la démocratie et au retour du Président légitimenent élu en Haiti Résolution 918 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) extension du mandat d'assistance de l'ONU au Rwanda et l'imposition de l'embargo sur les armes au Rwanda. Résolution 919 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Fin de l'embargo sur les armes et autres restrictions relatives à l'Afrique du Sud imposés par la résolution 418 (1977) Résolution 920 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Amérique centrale : efforts de paix (ONUSAL) Résolution 921 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Moyen-Orient (FNUOD) Résolution 922 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Angola (UNAVEM II) Résolution 923 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Somalie (ONUSOM II) Résolution 924 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République du Yémen (cessez-le-feu) Résolution 925 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation concernant le Rwanda (MINUAR élargie) Résolution 926 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Accord signé le 4 avril 1994 entre les Gouvernements de la Jamahiriya arabe libyenne et du Tchad sur les modalités practiques d’exécution de l’arrêt rendu le 3 février 1994 par la Cour internationale de Justice (fin GONUBA) Résolution 927 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation à Chypre (UNFICYP) Résolution 928 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation concernant le Rwanda (prorogation MONUOR) Résolution 929 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation concernant le Rwanda (opération multinationale) Résolution 930 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question de l’Afrique du Sud (fin MONUAS) Résolution 931 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République du Yémen (réitère appel cessez-le-feu) Résolution 932 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Angola (prorogation UNAVEM II) Résolution 933 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question concernant Haïti (prorogation MINUHA) Résolution 934 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Géorgie (prorogation MONUG) Résolution 935 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) constituer d'urgence une commission impartiale d'experts chargée d'examiner et d'analyser les violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire du Rwanda Résolution 936 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) création d’un tribunal international chargé de poursuivre les personnes présumées responsables de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie Résolution 937 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Géorgie (établissement prorogation MONUG) Résolution 938 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Moyen-Orient (prorogation FINUL) Résolution 939 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation à Chypre (refus statu quo) Résolution 940 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question concernant Haïti (autorisation force multinationale) Résolution 941 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (exige fin nettoyage ethnique) Résolution 942 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (approbation du règlement territorial proposé) Résolution 943 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (suspension provisoire de certaines sanctions) Résolution 944 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question concernant Haïti (levée de sanctions) Résolution 945 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Angola (prorogation UNAVEM II) Résolution 946 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Somalie (prorogation ONUSOM II) Résolution 947 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Force de protection des Nations Unies (FORPRONU-prorogation) Résolution 948 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question concernant Haïti (retour du Président Aristide) Résolution 949 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation entre l’Iraq et le Koweït (condamnation déploiement militaire) Résolution 950 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Libéria (prorogation MONUL) Résolution 951 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) date de l’élection pour pourvoir un siège devenu vacant à la Cour internationale de Justice Résolution 952 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Angola (prorogation UNAVEM II) Résolution 953 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Somalie (prorogation ONUSOM II) Résolution 954 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Somalie (prorogation ONUSOM II) Résolution 955 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation concernant le Rwanda (création tribunal international) Résolution 956 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) (fin Accord de tutelle Palaos) Résolution 957 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Mozambique (prorogation ONUMOZ) Résolution 958 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) (Croatie/protection zones de sécurité en Bosnie-Herzégovine) Résolution 959 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (condamnation violation frontière Croatie/Bosnie-Herzégovine) Résolution 960 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Mozambique (approbation des résultats élections) Résolution 961 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Amérique centrale : efforts de paix (dernière prorogation ONUSAL) Résolution 962 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Moyen-Orient (prorogation FNUOD) Résolution 963 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Admission de nouveaux Membres (Palaos) Résolution 964 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) question concernant Haïti (renforcement MINUHA) Résolution 965 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation concernant le Rwanda (prorogation MINUAR) Résolution 966 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation en Angola (prorogation UNAVEM II) Résolution 967 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) Yougoslavie (autorisation exportation sérum antidiphtérique Résolution 968 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation au Tadjikistan (création MONUT) Résolution 969 du Conseil de sécurité des Nations unies : (1994) situation à Chypre (prorogation UNFICYP) Résolution 970 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (Reconduction 100 jours suspension sanctions contre R. F. de Yougoslavie) Résolution 971 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Abkhazie (Géorgie) (prorogation MONUG jusqu’au 12/5/95) Résolution 972 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Libéria (prorogation MONUL jusqu’au 13/4/95 ; appel versement contributions) Résolution 973 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Sahara occidental (prorogation MINURSO jusqu’au 31/5/95 Résolution 974 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Moyen-Orient (prorogation FINUL jusqu’au 31/7/95 Résolution 975 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la question concernant Haïti (prorogation MINUHA jusqu’au 31/7/95; déploiement 6,000 soldats et 900 policiers) Résolution 976 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Angola (création UNAVEM III) Résolution 977 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (Arusha siège du tribunal international pour le Rwanda) Résolution 978 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (détention des coupables d’actes entrant dans la compétence du Tribunal international pour le Rwanda Résolution 979 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la date de l’élection pour pourvoir un siège vacant à la Cour internationale de Justice (fixée au 21/6/95) Résolution 980 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la date de l’élection pour pourvoir un siège vacant à la Cour internationale de Justice (fixée au 12/7/95) Résolution 981 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la Force de protection des Nations Unies (création de l’ONURC jusqu’au 30/11/95) Résolution 982 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la Force de protection des Nations Unies (prorogation FORPRONU en Bosnie jusqu’au 30/11/95) Résolution 983 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la Force de protection des Nations Unies (Création FORDEPRENU jusqu’au 30/11/95) Résolution 984 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la proposition de la Chine, des États-Unies d’Amérique, de la Fédération de Russie, de la France et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord concernant des garanties de sécurité à États non nucléaires parties au TNP) Résolution 985 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Libéria (prorogation MONUL jusqu’au 30/6/95 ; création Comité d’examen d’information sur violations d’embargo sur armes) Résolution 986 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation entre l’Iraq et le Koweït (autorisation d’importation du pétrole iraquien) Résolution 987 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (arrêt de violence contre FORPRONU) Résolution 988 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (reconduction suspension sanctions contre R.F. de Yougoslavie jusqu’au 5/7/95) Résolution 989 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (établissement liste candidats aux charges de juges au Tribunal international pour le Rwanda) Résolution 990 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Croatie (autorisation du déploiement de l’ONURC) Résolution 991 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur l’Amérique centrale : efforts de paix (accélération application accords de paix en El Salvador ; hommage à ONUSAL) Résolution 992 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la navigation sur le Danube (autorise navires de R.F. de Yougoslavie à utiliser écluses) Résolution 993 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Géorgie (prorogation MONUG jusqu’au 12/1/96) Résolution 994 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Croatie (accélération retrait troupes des zones de séparation) Résolution 995 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Sahara occidental (Mission du Conseil de sécurité au Sahara occidental; prorogation MINURSO jusqu’au 30/6/95) Résolution 996 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Moyen-Orient (prorogation FNUOD jusqu’au 30/11/95) Résolution 997 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (prorogation MINUAR jusqu’au 8/12/95 ; réduction effectifs) Résolution 998 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la Force de protection des Nations Unies (création capacité de réaction rapide au sein FORPRONU) Résolution 999 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Tadjikistan et le long de la fontière tadjiko-afghane (prorogation MONUT jusqu’au 15/12/95 ; nouveaux pourparlers) Résolution 1000 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation à Chypre (prorogation UNFICYP jusqu’au 31/12/95) Résolution 1001 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Libéria (prorogation MONUL jusqu’au 15/9/95 Résolution 1002 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Sahara occidental (prorogation MINURSO jusqu’au 30/9/95) Résolution 1003 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (reconduction jusqu’au 18/9/95 suspension sanctions contre R.F. de Yougoslavie Résolution 1004 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (retrait forces serbes de Srebrenica et libération membres FORPRONU) Résolution 1005 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (autorisation livraison d’explosifs au Rwanda à des fins humanitaires) Résolution 1006 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Moyen-Orient (prorogation FINUL jusqu’au 31/1/96 ; réduction 10% effectifs) Résolution 1007 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la question concernant Haïti (prorogation MINUHA jusqu’en février 96 au plus tard) Résolution 1008 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Angola (prorogation UNAVEM III jusqu’au 8/2/96) Résolution 1009 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Croatie (exige que Croatie cesse actions militaires) Résolution 1010 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (accès humanitaire à personnes déplacées de Srebrenica et Zepa) Résolution 1011 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (suspension d’embargo contre Rwanda jusqu’au 1/9/95) Résolution 1012 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Burundi (création Commission d’enquête internationale au Burundi) Résolution 1013 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (création Commission d’enquête sur fourniture armes à anciennes forces gouvernementales rwandaises) Résolution 1014 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Libéria (prorogation MONUL jusqu’au 31/1/96 ; 42 nouveaux observateurs) Résolution 1015 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (suspension de certaines sanctions contre R. F. de Yougoslavie jusqu’au 18/9/95) Résolution 1016 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (cessez-le-feu immédiat ; négociations sur base Déclaration principes 8/9/95) Résolution 1017 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Sahara occidental (prorogation MINURSO jusqu’au 31/1/96 ; plus d’acte dilatoire) Résolution 1018 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la date de l’élection pour pourvoir un siège devenu vacant à la Cour internationale de Justice (fixée au 28/2/96) Résolution 1019 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans l’ex-Yougoslavie (condamnation violations droit humanitaire et droits de l’homme en ex-Yougoslavie) Résolution 1020 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Libéria (modification mandat MONUL; nombre observateurs militaires porté à 160) Résolution 1021 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans l’ex-Yougoslavie (mécanisme selon lequel embargo sur armes cessera en ex-Yougoslavie) Résolution 1022 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans l’ex-Yougoslavie (suspension indéfinie des sanctions contre R.F. de Yougoslavie à condition qu’elle signe Accord de Dayton) Résolution 1023 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Croatie (application Accord fondamental sur Slavonie orientale, Baranja et Serm occidental) Résolution 1024 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Moyen-Orient (prorogation FNUOD jusqu’au 31/5/96) Résolution 1025 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en Croatie (mandat ONURC cessera après une période de soudure qui pourrait se terminer le 15/1/96) Résolution 1026 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans la République de Bosnie-Herzégovine (prorogation FORPRONU jusqu’au 31/1/96) Résolution 1027 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine (prorogation FORDEPRENU jusqu’au 30/5/95) Résolution 1028 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (prorogation MINUAR jusqu’au 12/12/95) Résolution 1029 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation concernant le Rwanda (prorogation MINUAR jusqu’au 8/3/96;réduite à 1,400 personnes) Résolution 1030 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane (prorogation MONUT jusqu’au 15/6/96), à condition qu’Accord de Téhéran reste en vigueur Résolution 1031 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en République de Bosnie-Herzégovine [création Force multinationale de mise en œuvre de la paix (IFOR) Résolution 1032 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation à Chypre (prorogation UNFICYP jusqu’au 30/6/96) Résolution 1033 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur le référendum pour l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et le processus d'identification Résolution 1034 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en République de Bosnie-Herzégovine (condamne atrocités commises par Serbes de Bosnie) Résolution 1035 du Conseil de sécurité des Nations unies (1995) sur la situation en République de Bosnie-Herzégovine (création d’un Groupe international de police et d’un Bureau civil des Nations Unies) Résolution 1036 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Abkhazie (Géorgie) Résolution 1037 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1038 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1039 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1040 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Burundi Résolution 1041 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Libéria Résolution 1042 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1043 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1044 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) : Lettre datée du 9 janvier 1996, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l’Éthiopie auprès de l’Organisation des Nations Unies concernant l’extradition des suspects recherchés pour la tentative d’assassinat du Président de la République arabe d’Égypte à Addis-Abeba (Éthiopie), le 26 juin 1995 (S/1996/10) Résolution 1045 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Angola Résolution 1046 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1047 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la nomination du Procureur des Tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et pour le Rwanda Résolution 1048 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Haïti Résolution 1049 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Burundi Résolution 1050 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant le Rwanda Résolution 1051 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation entre l’Iraq et le Koweït Résolution 1052 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1053 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant le Rwanda Résolution 1054 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) : Lettre datée du 9 janvier 1996, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l’Éthiopie auprès de l’Organisation des Nations Unies concernant l’extradition des suspects recherchés pour avoir participer à la tentative d’assassinat du Président de la République arabe d’Égypte à Addis-Abeba (Éthiopie), le 26 juin 1995 (S/1996/10) Résolution 1055 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la prorogation du mandat d'UNAVEM III et la progression du processus de paix en Angola Résolution 1056 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1057 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1058 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1059 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Libéria Résolution 1060 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation entre l’Iraq et le Koweït Résolution 1061 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière entre le Tadjikistan et l’Afghanistan Résolution 1062 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation à Chypre Résolution 1063 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant Haïti Résolution 1064 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Angola Résolution 1065 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Géorgie Résolution 1066 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1067 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la destruction en vol, le 24 février 1996, de deux appareils civils Résolution 1068 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1069 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1070 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la lettre datée du 9 janvier, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l’Éthiopie auprès de l’Organisation des Nations Unies concernant l’extradition des suspects recherchés pour l’attentat dont le Président de la République arabe d’Égypte a été la cible le 26 juin 1995 à Addis-Abeba (Éthiopie) Résolution 1071 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Libéria Résolution 1072 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Burundi Résolution 1073 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans les territoires arabes occupés Résolution 1074 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans l’ex-Yougoslavie Résolution 1075 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Angola Résolution 1076 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Afghanistan Résolution 1077 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Afghanistan Résolution 1078 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans la région des grands lacs Résolution 1079 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Croatie Résolution 1080 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans la région des grands lacs Résolution 1081 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1082 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1083 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Libéria Résolution 1084 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1085 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la question concernant Haïti Résolution 1086 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation concernant Haiti Résolution 1087 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Angola Résolution 1088 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1089 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière Tadjiko-afghane Résolution 1090 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur le Recommandation en vue de la nomination du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies Résolution 1091 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur le Recommandation en vue de la nomination du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies Résolution 1092 du Conseil de sécurité des Nations unies (1996) sur la situation à Chypre Résolution 1093 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Croatie Résolution 1094 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : Amérique centrale : les efforts de paix Résolution 1095 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Moyen-Orient Résolution 1096 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Géorgie Résolution 1097 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation dans la région des grands lacs Résolution 1098 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1099 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Tadjikistan et le long de la frontière Tadjiko-afghane Résolution 1100 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Libéria Résolution 1101 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Albanie Résolution 1102 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1103 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1104 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1105 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1106 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1107 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1108 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1109 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Moyen-Orient Résolution 1110 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1111 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1112 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1113 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane Résolution 1114 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Albanie Résolution 1115 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1116 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Libéria Résolution 1117 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation à Chypre Résolution 1118 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1119 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Croatie (UNMOP) Résolution 1120 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Croatie (UNTAES) Résolution 1121 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : sur les opérations de maintien de la paix Résolution 1122 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Moyen-Orient Résolution 1123 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : question concernant Haiti Résolution 1124 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Géorgie Résolution 1125 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en République centrafricaine Résolution 1126 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1127 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1128 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane Résolution 1129 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1130 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1131 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1132 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Sierra Leone Résolution 1133 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1134 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1135 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Angola Résolution 1136 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en République centrafricaine Résolution 1137 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1138 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane Résolution 1139 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation au Moyen-Orient Résolution 1140 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1141 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : question concernant Haiti Résolution 1142 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation dans l’ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1143 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1144 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1145 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Croatie Résolution 1146 du Conseil de sécurité des Nations unies (1997) : situation en Chypre Résolution 1147 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Croatie Résolution 1148 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1149 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1150 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Géorgie Résolution 1151 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1152 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1153 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1154 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1155 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1156 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1157 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1158 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1159 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1160 du Conseil de sécurité des Nations unies ou Résolution 1160 du Conseil de sécurité des Nations unies (recueil annuel) (1998) sur la Lettre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne (S/1998/223) et la Lettre des Etats-Unis d'Amérique (S/1998/272) Résolution 1161 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation concernant le Rwanda Résolution 1162 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1163 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1164 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1165 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation concernant le Rwanda Résolution 1166 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) Tribunal international sur le territoire de l'ex-Yougoslavie Résolution 1167 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Tadjikistan, Résolution 1168 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1169 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1170 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afrique Résolution 1171 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1172 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la paix et la sécurité internationales Résolution 1173 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1174 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1175 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1176 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1177 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la Les situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1178 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation à Chypre Résolution 1179 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation à Chypre Résolution 1180 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1181 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1182 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1183 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Croatie Résolution 1184 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1185 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1186 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation dans l'ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1187 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Géorgie Résolution 1188 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1189 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur le terrorisme international Résolution 1190 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1191 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) en Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1192 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) en Lockerbie cas Résolution 1193 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afghanistan Résolution 1194 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1195 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1196 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afrique Résolution 1197 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afrique Résolution 1198 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur le Sahara occidental Résolution 1199 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Kosovo (RFY) Résolution 1200 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) au Tribunal international pour le Rwanda Résolution 1201 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1202 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1203 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Kosovo Résolution 1204 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Sahara occidental Résolution 1205 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1206 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Tadjikistan Résolution 1207 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1208 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afrique Résolution 1209 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afrique, en ce qui concerne l'importance de l'endiguement des mouvements illicites d'armes en Afrique Résolution 1210 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1211 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1212 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) la question concernant Haiti Résolution 1213 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1214 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Afghanistan Résolution 1215 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la question du Sahara occidental Résolution 1216 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation la Guinée-Bissau Résolution 1217 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Chypre Résolution 1218 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Chypre Résolution 1219 du Conseil de sécurité des Nations unies (1998) sur la situation en Angola Résolution 1220 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1221 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Angola Résolution 1222 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Croatie Résolution 1223 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1224 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Sahara occidental Résolution 1225 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Géorgie Résolution 1226 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Erythree et l'Éthiopie Résolution 1227 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Éthiopie et l'Érythrée Résolution 1228 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1229 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Angola Résolution 1230 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1231 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1232 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1233 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Guinée-Bissau Résolution 1234 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la concernant la République démocratique du Congo Résolution 1235 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1236 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Timor oriental Résolution 1237 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Angola Résolution 1238 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1239 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) ses résolutions 1160 (1998), 1199 (1998) et 1203 (1998) du Conseil de sécurité Résolution 1240 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontiere tadjiko-afghane Résolution 1241 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) du Tribunal international pour le Rwanda Résolution 1242 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1243 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur au Moyen-Orient Résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Kosovo Résolution 1245 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1246 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Timor Résolution 1247 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1248 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) en d'admission de nouveaux Membres Résolution 1249 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) en d'admission de nouveaux Membres Résolution 1250 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Chypre Résolution 1251 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Chypre Résolution 1252 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Croatie Résolution 1253 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) en d'admission de nouveaux Membres Résolution 1254 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1255 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Géorgie Résolution 1256 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1257 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Timor Résolution 1258 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation la concernant la République démocratique du Congo Résolution 1259 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la Procureur du Tribunal international chargé de juger les personnes présumées responsables de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie et du Tribunal international pour le Rwanda Résolution 1260 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1261 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur les enfants dans des situations de conflit armé Résolution 1262 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Timor oriental Résolution 1263 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur le Sahara occidental Résolution 1264 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Timor oriental Résolution 1265 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur les civils au cours de conflits armés Résolution 1266 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Afghanistan Résolution 1268 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Angola Résolution 1269 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la responsabilité du Conseil de sécurité quant au maintien de la paix et de la sécurité internationales Résolution 1270 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1271 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en République centrafricaine Résolution 1272 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Timor oriental Résolution 1273 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en République démocratique du Congo Résolution 1274 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Tadjikistan Résolution 1275 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1276 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1277 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation concernant Haïti Résolution 1278 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la Cour internationale de Justice Résolution 1279 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en République démocratique du Congo Résolution 1280 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1281 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1282 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur le Sahara occidental Résolution 1283 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation en Chypre Résolution 1284 du Conseil de sécurité des Nations unies (1999) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1285 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Croatie Résolution 1286 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Burundi Résolution 1287 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Géorgie Résolution 1288 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Moyen-Orient Résolution 1289 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1290 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : Admission de nouveaux Membres Résolution 1291 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant la Répubique démocratique du Congo Résolution 1292 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1293 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1294 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Angola Résolution 1295 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Angola Résolution 1296 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : protection des civils en période de conflit armé Résolution 1297 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1298 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1299 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1300 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Moyen-Orient Résolution 1301 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1302 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1303 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Chypre Résolution 1304 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant la Répubique démocratique du Congo Résolution 1305 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1306 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1307 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Croatie Résolution 1308 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité internationale incombant au Conseil de sécurité : le VIH/ sida et les opérations internationales de maintien de la paix Résolution 1309 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1310 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Moyen-Orient Résolution 1311 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Géorgie Résolution 1312 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1313 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1314 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : les enfants et les conlits armés Résolution 1315 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1316 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant la Répubique démocratique du Congo Résolution 1317 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1318 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : nécessité d'assurer au Conseil de sécurité un rôle effectif dans le maintien de la paix et de la sécurité internationa-les, en particulier en Afrique Résolution 1319 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Timor oriental Résolution 1320 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1321 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone Résolution 1322 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1323 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant la Répubique démocratique du Congo Résolution 1324 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant le Sahara occidental Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : Les femmes, la paix et la sécurité Résolution 1326 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : Admission de nouveaux Membres Résolution 1327 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix des Nations Unies Résolution 1328 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation au Moyen-Orient Résolution 1329 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : Tribunal Pénal International pour l'ex-Yugoslavie et Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1330 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1331 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Chypre Résolution 1332 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation concernant la Répubique démocratique du Congo Résolution 1333 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Afghanistan Résolution 1334 du Conseil de sécurité des Nations unies (2000) : situation en Sierra Leone 2001 (Résolutions 1335 à 1386) et et Résolution 1335 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Croatie Résolution 1336 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Angola Résolution 1337 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1338 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Timor oriental Résolution 1339 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Géorgie Résolution 1340 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1341 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1342 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1343 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Libéria Résolution 1344 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1345 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur le lettre datée du 4 mars 2001, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent de l'ex-République yougoslave de Macédoine auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/2001/191) Résolution 1346 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1347 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur du Tribunal pénal international pour le Rwanda Résolution 1348 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Angola Résolution 1349 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1350 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1351 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1352 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1353 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur le renforcement de la coopération avec les pays fournisseurs de contingents Résolution 1354 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur La situation à Chypre Résolution 1355 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en République démocratique du Congo Résolution 1356 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Somalie Résolution 1357 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1358 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la recommandation pour la nomination du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies Résolution 1359 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1360 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1361 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) en du date d'une élection pour pourvoir un poste vacant à la Cour internationale de Justice Résolution 1362 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Croatie Résolution 1363 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Afghanistan Résolution 1364 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Géorgie Résolution 1365 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1366 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la rôle du Conseil de sécurité dans la prévention de conflits armés Résolution 1367 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la Résolution 1160 (1998) du Conseil de sécurité, en date du 31 mars 1998 Résolution 1368 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1369 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1370 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1371 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation de l'ex-République yougoslave de Macédoine Résolution 1372 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la résolution 1054 (1996) du Conseil de sécurité, en date du 26 avril 1996 Résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la menace à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1374 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Angola Résolution 1375 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Burundi Résolution 1376 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en République démocratique du Congo Résolution 1377 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la menace à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1378 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Afghanistan Résolution 1379 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur "Les enfants et les conflits armés" Résolution 1380 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation concernant le Sahara occidental Résolution 1381 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation au Moyen-Orient Résolution 1382 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1383 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Afghanistan Résolution 1384 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation à Chypre Résolution 1385 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Sierra Leone Résolution 1386 du Conseil de sécurité des Nations unies (2001) sur la situation en Afghanistan 2002 (Résolutions 1387 à 1454) et Résolution 1387 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Croatie Résolution 1388 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Afghanistan Résolution 1389 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Sierra Leone Résolution 1390 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Afghanistan Résolution 1391 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1392 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Timor oriental Résolution 1393 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Géorgie Résolution 1394 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1395 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Libéria Résolution 1396 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1397 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1398 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1399 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en République démocratique du Congo Résolution 1400 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Sierra Leone Résolution 1401 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Afghanistan Résolution 1402 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1403 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1404 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1405 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1406 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1407 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Somalie Résolution 1408 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Libéria Résolution 1409 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Iraq et le Koweit Résolution 1410 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Timor oriental Résolution 1411 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Tribunal Pénal International pour l'ex-Yugoslavie et Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1412 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1413 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Afghanistan Résolution 1414 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Admission de nouveaux Membres Résolution 1415 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1416 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation à Chypre Résolution 1417 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en République démocratique du Congo Résolution 1418 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1419 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Afghanistan Résolution 1420 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1421 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1422 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Le maintien de la paix par les Nations Unies Résolution 1423 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1424 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Croatie Résolution 1425 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Somalie Résolution 1426 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Admission de nouveaux Membres Résolution 1427 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Géorgie Résolution 1428 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1429 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1430 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1431 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1432 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1433 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1434 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1435 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question de Palestine Résolution 1436 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Sierra Leone Résolution 1437 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Croatie Résolution 1438 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1439 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1440 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1441 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1442 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation à Chypre Résolution 1443 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1444 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation Afghanistan Résolution 1445 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1446 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Sierra Leone Résolution 1447 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1448 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation en Angola Résolution 1449 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Établissement de la liste des candidats aux charges de juge au Tribunal international pour le Rwanda Résolution 1450 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1451 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1452 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1453 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation Afghanistan Résolution 1454 du Conseil de sécurité des Nations unies (2002) : La situation entre l'Iraq et le Koweït 2003 (Résolutions 1455 à 1521) et Résolution 1455 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1456 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité : lutte contre le terrorisme Résolution 1457 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1458 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Libéria Résolution 1459 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Système de certification du Processus de Kimberley Résolution 1460 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Les enfants et les conflits armés" Résolution 1461 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1462 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Géorgie Résolution 1463 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1464 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1465 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1466 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Éthiopie et l'Érythrée Résolution 1467 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Prolifération des armes légères et de petit calibre et mercenariat : menaces à la paix et à la sécurité en Afrique de l'Ouest Résolution 1468 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1469 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1470 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Sierra Leone Résolution 1471 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Afghanistan Résolution 1472 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1473 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Timor oriental Résolution 1474 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Somalie Résolution 1475 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation à Chypre Résolution 1476 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1477 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1478 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Libéria Résolution 1479 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1480 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Timor oriental Résolution 1481 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Résolution 1482 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1483 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1484 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1485 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1486 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation à Chypre Résolution 1487 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Opérations de maintien de la paix des Nations Unies Résolution 1488 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1489 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1490 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1491 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1492 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Sierra Leone Résolution 1493 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1494 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Géorgie Résolution 1495 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1496 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1497 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Liberia Résolution 1498 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1499 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1500 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1501 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1502 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Protection du personnel des Nations Unies, du personnel associé et du personnel humanitaire dans les zones de conflit Résolution 1503 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal Pénal International pour l'ex-Yugoslavie et Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1504 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal Pénal International pour l'ex-Yugoslavie Résolution 1505 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1506 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Lettres datées des 20 et 23 décembre 1991, émanant des États-Unis d'Amérique, de la France et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord (S/23306, S/23307, S/23308, S/23309 et S/23317); Lettre datée du 15 août 2003, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Chargé d'affaires par intérim de la Mission permanente de la Jamahiriya arabe libyenne auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/2003/818); Lettre datée du 15 août 2003, adressée au Président du Conseil de sécurité par les Représentants permanents des États-Unis d'Amérique et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord auprès de l'Organisation des Nations Unies (S/2003/819); Mise aux voix du projet de*[[Résolution S/2003/824 Résolution 1507 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1508 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Sierra Leone Résolution 1509 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Liberia Résolution 1510 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Afghanistan Résolution 1511 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1512 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Tribunal pénal international pour le Rwanda Résolution 1513 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1514 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1515 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne Résolution 1516 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1517 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation à Chypre Résolution 1518 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1519 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation en Somalie Résolution 1520 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1521 du Conseil de sécurité des Nations unies (2003) : La situation au Liberia 2004 (Résolutions 1522 à 1580) et Résolution 1522 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1523 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1524 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Géorgie Résolution 1525 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1526 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1527 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1528 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1529 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La question concernant Haïti Résolution 1530 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1531 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1532 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Libéria Résolution 1533 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1534 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Tribunal Pénal International pour l'ex-Yugoslavie et Tribunal Pénal International pour le Rwanda Résolution 1535 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1536 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Afghanistan Résolution 1537 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Sierra Leone Résolution 1538 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1539 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Les enfants et les conflits armés Résolution 1540 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Non-prolifération des armes de destruction massive Résolution 1541 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1542 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La question concernant Haïti Résolution 1543 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Timor-Leste Résolution 1544 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne Résolution 1545 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Burundi Résolution 1546 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1547 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Rapport du Secrétaire général sur le Soudan (S/2004/453) Résolution 1548 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation à Chypre Résolution 1549 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Libéria Résolution 1550 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1551 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1552 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1553 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1554 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Géorgie Résolution 1555 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1556 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Rapport du Secrétaire général sur le Soudan (S/2004/453) Résolution 1557 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation entre l'Iraq et le Koweït Résolution 1558 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Somalie Résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1560 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1561 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Libéria Résolution 1562 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Sierra Leone Résolution 1563 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Afghanistan Résolution 1564 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Rapport du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1565 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1566 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d'actes terroristes Résolution 1567 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie depuis 1991 ; Établissement de la liste des candidats aux fonctions de juge permanent Résolution 1568 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation à Chypre Résolution 1569 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Réunions du Conseil de sécurité à Nairobi (18-19 novembre 2004) Résolution 1570 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1571 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Date de l'élection pour pourvoir un siège vacant à la Cour internationale de Justice (S/2004/830) Résolution 1572 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1573 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Timor-Leste Résolution 1574 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1575 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1576 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La question concernant Haïti Résolution 1577 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Burundi Résolution 1578 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1579 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation au Libéria Résolution 1580 du Conseil de sécurité des Nations unies (2004) : La situation en Guinée-Bissau 2005 (Résolutions 1581 à 1651) et Résolution 1581 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1582 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Géorgie Résolution 1583 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1584 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1585 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1586 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1587 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Somalie Résolution 1588 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1589 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Afghanistan Résolution 1590 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1591 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1592 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1593 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1594 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1595 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1596 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1597 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex- Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1598 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1599 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Timor-Leste Résolution 1600 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1601 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La question concernant Haïti Résolution 1602 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Burundi Résolution 1603 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1604 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation à Chypre Résolution 1605 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1606 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Burundi Résolution 1607 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Libéria Résolution 1608 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La question concernant Haïti Résolution 1609 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1610 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Sierra Leone Résolution 1611 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d'actes de terrorisme Résolution 1612 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Les enfants dans les conflits armés Résolution 1613 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1614 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1615 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Géorgie Résolution 1616 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1617 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d'actes de terrorisme Résolution 1618 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d'actes de terrorisme Résolution 1619 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant l'Iraq Résolution 1620 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Sierra Leone Résolution 1621 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1622 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation entre l'Érythrée et l'Éthiopie Résolution 1623 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Afghanistan Résolution 1624 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales (Sommet du Conseil de sécurité 2005) Résolution 1625 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales (Sommet du Conseil de sécurité 2005) Résolution 1626 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Libéria Résolution 1627 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1628 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1629 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l'ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1630 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Somalie Résolution 1631 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et les organisations régionales pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales Résolution 1632 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d'Ivoire Résolution 1633 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1634 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1635 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1636 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1637 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1638 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Libéria Résolution 1639 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1640 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1641 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Burundi Résolution 1642 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation à Chypre Résolution 1643 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1644 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1645 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Consolidation de la paix après les conflits Résolution 1646 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Consolidation de la paix après les conflits Résolution 1647 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Libéria Résolution 1648 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1649 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1650 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : La situation au Burundi Résolution 1651 du Conseil de sécurité des Nations unies (2005) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan 2006 (Résolutions 1652 à 1738) et Résolution 1652 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1653 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation dans la région des Grands Lacs Résolution 1654 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1655 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1656 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Géorgie Résolution 1657 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1658 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Haïti Résolution 1659 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Aghanistan Résolution 1660 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1661 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1662 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Afghanistan Résolution 1663 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1664 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1665 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1666 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Géorgie Résolution 1667 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1668 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1669 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1670 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1671 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1672 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1673 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Non-prolifération des armes de destruction massive Résolution 1674 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Protection des civils dans les conflits armés Résolution 1675 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1676 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Somalie Résolution 1677 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Timor-Leste Résolution 1678 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1679 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1680 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1681 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1682 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1683 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1684 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1 janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1685 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1686 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1687 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation à Chypre Résolution 1688 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Sierra Leone Résolution 1689 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1690 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Timor-Leste Résolution 1691 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Admission de nouveaux Membres Résolution 1692 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Burundi Résolution 1693 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1694 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1695 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Lettre datée du 4 juillet 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Représentant permanent du Japon auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2006/481) Résolution 1696 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Non-prolifération Résolution 1697 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1698 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1699 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Questions d’ordre général relatives aux sanctions Résolution 1700 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1702 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant Haïti Résolution 1703 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Timor-Leste Résolution 1704 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Timor-Leste Résolution 1705 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1 janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1706 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1707 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Aghanistan Résolution 1708 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1709 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1710 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1711 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1712 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1713 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1714 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1715 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Recommandation concernant la nomination du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Résolution 1716 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Géorgie Résolution 1717 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1 janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Non-prolifération/République populaire démocratique de Corée Résolution 1719 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Burundi Résolution 1720 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1721 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1722 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1723 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1724 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Somalie Résolution 1725 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Somalie Résolution 1726 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1727 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1728 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation à Chypre Résolution 1729 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1730 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Questions générales relatives aux sanctions Résolution 1731 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation au Liberia Résolution 1732 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Questions générales relatives aux sanctions Résolution 1733 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Hommage au Secrétaire général sortant Résolution 1734 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation en Sierra Leone Résolution 1735 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Menaces à la paix et à la sécurité internationales résultant d’actes terroristes Résolution 1736 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1737 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Non-prolifération Résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations unies (2006) : Protection des civils dans les conflits armés 2007 (Résolutions 1739 à 1794) Résolution 1739 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1740 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Lettre datée du 22 novembre 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2006/920) Résolution 1741 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation entre l’Éthiopie et l’Érythrée Résolution 1742 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1743 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant Haïti Résolution 1744 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Somalie Résolution 1745 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Timor-Leste Résolution 1746 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Afghanistan Résolution 1747 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Non-prolifération Résolution 1748 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1749 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant le Rwanda Résolution 1750 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Libéria Résolution 1751 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1752 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Géorgie Résolution 1753 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Libéria Résolution 1754 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1755 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1756 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1757 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1758 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation à Chypre Résolution 1759 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1760 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Libéria Résolution 1761 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1762 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1763 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1764 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1765 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1766 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Somalie Résolution 1767 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation entre l’Éthiopie et l’Érythrée Résolution 1768 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1769 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1770 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1771 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1772 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Somalie Résolution 1773 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1774 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1775 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1776 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Afghanistan Résolution 1777 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Libéria Résolution 1778 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Tchad, en République centrafricaine et dans la sous-région Résolution 1779 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1780 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant Haïti Résolution 1781 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Géorgie Résolution 1782 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1783 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1784 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1785 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1786 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1787 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme Résolution 1788 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1789 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation à Chypre Résolution 1790 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1791 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant le Burundi Résolution 1792 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Libéria Résolution 1793 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation au Sierra Leone Résolution 1794 du Conseil de sécurité des Nations unies (2007) : La situation concernant la République démocratique du Congo 2008 (Résolutions 1795 à 1859) Résolution 1795 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1796 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Lettre datée du 22 novembre 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2006/920) Résolution 1797 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1798 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1799 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1800 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1801 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1802 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Timor-Leste Résolution 1803 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Non-prolifération Résolution 1804 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation dans la région des Grands Lacs Résolution 1805 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme Résolution 1806 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Afghanistan Résolution 1807 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1808 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Géorgie Résolution 1809 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Paix et sécurité en Afrique Résolution 1810 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Non-prolifération des armes de destruction massive Résolution 1811 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1812 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1813 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1814 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1815 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1816 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1817 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Afghanistan Résolution 1818 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation à Chypre Résolution 1819 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Libéria Résolution 1820 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Les femmes et la paix et la sécurité Résolution 1821 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1822 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme Résolution 1823 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant le Rwanda Résolution 1824 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 1994 Résolution 1825 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Lettre datée du 22 novembre 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2006/920) Résolution 1826 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1827 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation entre l’Érythrée et l’Éthiopie Résolution 1828 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1829 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Sierra Leone Résolution 1830 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1831 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1832 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1833 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Afghanistan Résolution 1834 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Tchad, en République centrafricaine et dans la sous-région Résolution 1835 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Non-prolifération Résolution 1836 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Libéria Résolution 1837 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1838 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1839 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Géorgie Résolution 1840 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La question concernant Haïti Résolution 1841 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1842 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1843 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1844 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1845 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1846 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1847 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation à Chypre Résolution 1848 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1849 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1850 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne Résolution 1851 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1852 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1853 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation en Somalie Résolution 1854 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Libéria Résolution 1855 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1856 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1857 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant la République démocratique du Congo Résolution 1858 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation au Burundi Résolution 1859 du Conseil de sécurité des Nations unies (2008) : La situation concernant l’Iraq 2009 (Résolutions 1860 à 1907) Résolution 1860 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne Résolution 1861 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Tchad, en République centrafricaine et dans la sous-région Résolution 1862 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Paix et sécurité en Afrique Résolution 1863 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Somalie Résolution 1864 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Lettre datée du 22 novembre 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2006/920) Résolution 1865 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1866 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Géorgie Résolution 1867 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Timor-Leste Résolution 1868 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Afghanistan Résolution 1869 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Bosnie-Herzégovine Résolution 1870 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1871 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation concernant le Sahara occidental Résolution 1872 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Somalie Résolution 1873 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation à Chypre Résolution 1874 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Non-prolifération : République populaire démocratique de Corée Résolution 1875 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1876 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Guinée-Bissau Résolution 1877 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Tribunal international chargé de juger les personnes accusées de violations graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991 Résolution 1878 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Tribunal pénal international chargé de juger les personnes accusées d’actes de génocide ou d’autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda et les citoyens rwandais accusés de tels actes ou violations commis sur le territoire d’États voisins entre le 1er janvier et le 31 décembre 1994 Résolution 1879 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Lettre datée du 22 novembre 2006, adressée au Président du Conseil de sécurité par le Secrétaire général (S/2006/920) Résolution 1880 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Côte d’Ivoire Résolution 1881 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1882 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Les enfants et les conflits armés Résolution 1883 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation concernant l’Iraq Résolution 1884 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Moyen-Orient Résolution 1885 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation au Libéria Résolution 1886 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Sierra Leone Résolution 1887 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Maintien de la paix et de la sécurité internationales : Non-prolifération et désarmement nucléaires Résolution 1888 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Les femmes et la paix et la sécurité Résolution 1889 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Les femmes et la paix et la sécurité Résolution 1890 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La situation en Afghanistan Résolution 1891 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : Rapports du Secrétaire général sur le Soudan Résolution 1892 du Conseil de sécurité des Nations unies (2009) : La question concernant Haïti Résolution 1893 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1894 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1895 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1896 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1897 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1898 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1899 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1900 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1901 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1902 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1903 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1904 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1905 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1906 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1907 du Conseil de sécurité des Nations unies 2010 (Résolutions 1908 à 1966) Résolution 1908 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1909 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1910 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1911 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1912 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1913 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1914 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1915 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1916 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1917 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1918 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1919 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1920 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1921 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1922 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1923 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1924 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1925 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1926 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1927 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1928 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1930 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1931 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1932 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1933 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1934 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1935 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1936 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1937 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1938 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1939 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1940 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1941 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1942 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1943 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1944 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1945 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1946 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1947 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1948 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1949 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1950 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1951 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1952 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1953 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1954 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1955 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1956 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1957 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1958 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1959 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1960 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1961 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1962 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1963 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1964 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1965 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1966 du Conseil de sécurité des Nations unies 2011 (Résolutions 1967 à 2032) Résolution 1967 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1968 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1969 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1970 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1971 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1972 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies (2011) : Mise en place d’une action militaire en Libye Résolution 1974 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1975 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1976 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1977 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1978 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1979 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1980 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1981 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1982 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1983 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1984 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1985 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1986 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1987 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1988 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1989 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1990 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1991 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1992 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1993 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1994 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1995 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1996 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1997 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1998 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 1999 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2000 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2001 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2002 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2003 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2004 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2005 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2006 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2007 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2008 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2009 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2010 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2011 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2012 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2013 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2014 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2015 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2016 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2017 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2018 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2019 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2020 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2021 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2022 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2023 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2024 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2025 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2026 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2027 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2028 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2029 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2030 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2031 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2032 du Conseil de sécurité des Nations unies 2012 (Résolutions 2033 à 2085) Résolution 2033 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2034 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2035 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2036 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2037 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2038 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2039 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2040 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2041 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2042 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2043 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2044 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2045 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2046 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2047 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2048 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2049 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2050 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2051 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2052 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2053 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2054 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2055 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2056 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2057 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2058 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2059 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2060 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2061 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2062 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2063 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2064 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2065 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2066 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2067 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2068 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2069 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2070 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2072 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2073 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2074 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2075 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2076 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2077 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2078 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2079 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2080 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2081 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2082 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2083 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2084 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies 2013 (Résolutions 2086 à 2132) Résolution 2086 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2087 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2088 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2089 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2090 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2091 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2092 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2093 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2094 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2095 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2096 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2097 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2099 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2100 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2101 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2102 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2103 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2104 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2105 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2106 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2107 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2108 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2109 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2110 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2111 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2112 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2113 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2114 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2115 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2116 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2117 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2118 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2119 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2120 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2121 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2122 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2123 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2124 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2125 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2126 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2128 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2129 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2130 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2131 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2132 du Conseil de sécurité des Nations unies 2014 (Résolutions 2133 à 2195) Résolution 2133 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2134 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2135 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2136 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2137 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2138 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2139 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2140 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2141 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2142 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2143 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2144 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2145 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2146 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2147 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2148 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2149 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2150 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2151 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2152 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2153 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2154 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2155 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2156 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2157 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2158 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2159 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2160 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2161 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2162 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2163 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2164 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2165 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2166 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2167 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2168 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2169 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2170 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2171 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2172 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2173 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2174 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2175 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2176 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2177 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2178 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2179 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2180 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2181 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2182 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2183 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2184 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2185 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2186 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2187 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2188 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2189 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2190 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2191 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2192 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2193 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2194 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2195 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2196 du Conseil de sécurité des Nations unies 2015 (Résolutions 2196 à 2259) Résolution 2196 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2197 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2198 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2199 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2200 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2201 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2202 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2203 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2204 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2205 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2206 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2207 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2208 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2209 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2210 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2211 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2212 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2213 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2214 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2215 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2217 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2218 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2219 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2220 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2221 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2222 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2223 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2224 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2225 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2226 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2227 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2228 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2229 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2230 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2232 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2233 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2234 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2235 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2236 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2237 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2238 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2239 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2240 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2241 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2242 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2243 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2244 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2245 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2246 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2247 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2248 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2249 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2250 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2251 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2252 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2253 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2255 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2256 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2257 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2258 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2259 du Conseil de sécurité des Nations unies 2016 (Résolutions 2260 à …) Résolution 2260 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2261 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2262 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2263 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2264 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2265 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2266 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2267 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2268 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2269 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2270 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2271 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2272 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2273 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2274 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2275 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2276 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2278 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2279 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2280 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2281 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2282 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2283 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2284 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2285 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2286 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2287 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2288 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2289 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2290 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2291 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2292 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2293 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2294 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2295 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2296 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2297 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2298 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2299 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2300 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2301 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2302 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2303 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2304 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2305 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2306 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2307 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2308 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2309 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2310 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2311 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2312 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2313 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2314 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2315 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2316 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2317 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2318 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2319 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2320 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2321 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2322 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2323 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2324 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2325 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2326 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2327 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2328 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2329 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2330 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2331 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2332 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2333 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies (2016) : La situation au Moyen-Orient (la colonisation d’Israël) Résolution 2335 du Conseil de sécurité des Nations unies Résolution 2336 du Conseil de sécurité des Nations unies à continuer lorsque les Fac-similés seront dsiponibles 2017 (Résolutions … à …) 2018 (Résolutions … à …) 2019 (Résolutions … à …) À venir… *
6398
https://fr.wikisource.org/wiki/Fables%20de%20La%20Fontaine%20%28%C3%A9d.%20Barbin%29/2/Le%20Li%C3%A8vre%20et%20la%20Tortue
Fables de La Fontaine (éd. Barbin)/2/Le Lièvre et la Tortue
cs:Bajky Lafonténovy/Zajíc a želva en:The Hare and the Tortoise (de La Fontaine) it:Favole (La Fontaine)/Libro sesto/X - La Lepre e la Testuggine vi:Con thỏ và con rùa
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20II
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre II
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol II cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola druhá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter II es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo II it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo II pt:Dom Quixote/I/II hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ II
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20III
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre III
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol III cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola třetí en:Don Quixote/Volume 1/Chapter III es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo III it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo III pt:Dom Quixote/I/III hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ III
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20IV
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre IV
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol IV cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola čtvrtá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter IV es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo IV it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo IV pt:Dom Quixote/I/IV hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ IV
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20V
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre V
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol V cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola pátá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter V es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo V it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo V pt:Dom Quixote/I/V hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ V
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20VI
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre VI
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol VI cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola šestá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter VI es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo VI it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo VI pt:Dom Quixote/I/VI hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ VI
6411
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20VII
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre VII
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol VII cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola sedmá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter VII es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo VII it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo VII pt:Dom Quixote/I/VII hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ VII
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20VIII
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre VIII
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol VIII cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola osmá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter VIII es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo VIII it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo VIII pt:Dom Quixote/I/VIII hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ VIII
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20IX
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre IX
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol IX cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola devátá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter IX es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo IX it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo IX pt:Dom Quixote/I/IX hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ VIII
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20X
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre X
ca:L'ingeniós hidalgo Don Quixot de La Mancha - Primera part/Capítol X cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola desátá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter X es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo X it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo X pt:Dom Quixote/I/X hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ IX
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20XI
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre XI
cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola jedenáctá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter XI es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo XI it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo XI pt:Dom Quixote/I/XI hy:Դոն Կիխոտ/Գլուխ X
6621
https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20XII
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre XII
cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola dvanáctá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter XII es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo XII it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo XII pt:Dom Quixote/I/XII
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20XIII
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre XIII
cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola třináctá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter XIII es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo XIII it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo XIII pt:Dom Quixote/I/XIII
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https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nieux%20Hidalgo%20Don%20Quichotte%20de%20la%20Manche/Premi%C3%A8re%20partie/Chapitre%20XIV
L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche/Première partie/Chapitre XIV
cs:Don Quijote de la Mancha/Díl první/Kapitola čtrnáctá en:Don Quixote/Volume 1/Chapter XIV es:Don Quijote, Primera Parte: Capítulo XIV it:Don Chisciotte della Mancia/Capitolo XIV pt:Dom Quixote/I/XIV
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https://fr.wikisource.org/wiki/%C5%92uvres%20compl%C3%A8tes%20de%20B%C3%A9ranger/Le%20Petit%20Homme%20gris
Œuvres complètes de Béranger/Le Petit Homme gris
Air noté dans Musique des chansons de Béranger : ↑ Haut</span> ru:Как яблочко румян (Беранже; Курочкин)
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https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres%20%C3%A0%20Lucilius/Lettre%201
Lettres à Lucilius/Lettre 1
la:Epistulae morales ad Lucilium/Liber I#I. SENECA LUCILIO SUO SALUTEM en:Moral_letters_to_Lucilius/Letter_1
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https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres%20%C3%A0%20Lucilius/Lettre%2014
Lettres à Lucilius/Lettre 14
es:Cartas a Lucilio - Carta 14 la:Epistulae morales ad Lucilium/Liber II#XIV. SENECA LUCILIO SUO SALUTEM
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https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres%20%C3%A0%20Lucilius/Lettre%2016
Lettres à Lucilius/Lettre 16
es:Cartas a Lucilio - Carta 16 la:Epistulae morales ad Lucilium/Liber II#XVI. SENECA LUCILIO SUO SALUTEM
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https://fr.wikisource.org/wiki/Les%20Oiseaux
Les Oiseaux
Les Oiseaux (Aristophane). Les oiseaux (« Caravane aux voix enflammées ») (Poésies inédites de Marceline Desbordes-Valmore) Les oiseaux (« Petits oiseaux, dont le ramage »), de Marceline Desbordes-Valmore Les Oiseaux (Poèmes et Paysages d’Auguste Lacaussade) Les Oiseaux (Premières méditations poétiques d’Alphonse de Lamartine) Les Oiseaux (Les Contemplations de Victor Hugo) Les Oiseaux (Stances et Poèmes de Sully Prudhomme) Les Oiseaux (chanson de Pierre-Jean de Béranger) Les Oiseaux, poème d’Émile Verhaeren
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https://fr.wikisource.org/wiki/Troisi%C3%A8mes%20M%C3%A9ditations%20po%C3%A9tiques
Troisièmes Méditations poétiques
Troisièmes Méditations poétiques, Œuvres de Lamartine, Édition des Souscripteurs, Firmin Didot, 1849 Troisièmes Méditations, Œuvres complètes, Chez l’auteur, 1860 Méditations
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https://fr.wikisource.org/wiki/Le%20Pass%C3%A9
Le Passé
Le Passé (Lamartine), poème d’Alphonse de Lamartine Le Passé (Poèmes et Paysages), d’Auguste Lacaussade Le Passé (Arbouville)