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diversité des marchés : partir de différents exemples de marché sur support photos ou vidéo et demander aux élèves de relever les caractéristiques : acheteurs-vendeurs, « produit » échangé, mode de fixation du prix, localisation géographique.. Une activité sur le marché de l'art proposée par l'académie de Nantes : https://www. pedagogie.ac-nantes.fr/sciences-economiques-et-sociales/enseignement/cours-et-td/le-marche-de-l-art-2--1053384.kjsp?RH=1174914942468 Activité pédagogique 2 Marché et institutionnalisation du marché Finalité : Savoir que le marché repose sur des règles Ressources préconisées : On peut s'appuyer sur un exemple de marché et sa règlementation (exemple : « la règlementation en matière de vente immobilière » reportage France 2 diffusé le 13 février 2018 et disponible sur le site seswebclass.fr ou sur l'évolution de la règlementation en matière de location saisonnière dans les grandes villes) ses.webclass.fr/base-donnees-extraits-journaux-televises-france-2-utilisables-en-cours Activité pédagogique 3 Construction et déplacement des courbes - détermination du prix d'équilibre Ressources préconisées On pourra s'appuyer sur les exemples suivants : Le marché
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du coton développé par P. Krugman (voir bibliographie - pp. 112-146). Le marché des barres chocolatées analysé par J. Stiglitz (voir bibliographie - pp.51-65). L'offre et la demande de pizzas proposé par J. Stiglitz (voir bibliographie - pp. 68) Le marché de Kiwis développé par G. Mankiw (voir biographie) Différents jeux pédagogiques existent sur la formation de l'équilibre sur un marché et le processus de tâtonnement. On peut citer par exemple le « jeu du marché du mouton » proposé par la cité de l'économie (https://www.citeco.fr/le-jeu-de-march%C%A-du-mouton). Une activité sur le marché du beurre sur le site de l'académie de Poitiers : ww.ac-poitiers. fr/ses/spip.php?article Une activité sur le marché du bluet sur le site de l'académie de Strasbourg : www.ac-strasbourg.fr/pedagogie/ses/ressources-pedagogiques/seconde/marche-du-bluet/ Ressource pédagogique 1 La maximisation du profit par le producteur sur un marché concurrentiel Finalité : Savoir déduire de la courbe d'offre la maximisation du profit du producteur. Ressource préconisée : On mobilisera ici l'exemple de la ferme de tomates bio développé par P. Krugman (voir bibliographie - pp. 579-589). Retrouvez édusco
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l sur : Ressource pédagogique 2 La notion de surplus et de gain à l'échange Retrouvez éduscol sur : Finalité : Etudier les surplus du consommateur et du producteur et le gain à l'échange Ressource préconisée : P. Krugman a développé une analyse claire de la notion de surplus du consommateur et du producteur et du gain à l'échange à travers l'exemple du marché des manuels universitaires d'occasion (voir bibliographie - pp. 173-176, pp. 182-186 et pp.190-191). Bibliographie indicative Acemoglu D., Laibson D., List John A, Introduction à l'économie, Pearson, 2e édition, 2018. Les marchés, la demande, l'offre et l'équilibre (marché de l'essence) - pp. 20-33 Le surplus du consommateur - pp.52-54 L'élasticité-prix de la demande - pp. 55-56 L'élasticité-prix de l'offre - pp.82 Le surplus du producteur - pp.85 Buisson-Fenet E, Navarro M., La microéconomie en pratique, Armand Colin, 2e édition, 2015. Le fonctionnement des marchés concurrentiels - pp. 14-24 - Présentation synthétique du fonctionnement du marché concurrentiel à travers l'exemple du marché du logement Généreux J., Économie politique,Tome 2, Microéconomie, Hachette, 8e édition, 2018 Théorie de la demande (et éla
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sticités) - pp. 27-40 Théorie de l'offre - pp. 53-58 La concurrence parfaite et monopole - pp. 89-113 Guesnerie R., L'économie de marché, mai 2013, essai poche, le pommier, édition 2013. Des marchés traditionnels aux marchés modernes (sur les différentes formes de marché et la définition du marché) p 15 à 25 Les institutions du marché p 27 à 33 Du marché stylisé au marché réel (sur les problèmes posés par la stylisation du marché) pp. 71-81 Krugman P., Wells R., Microéconomie, De Boeck, 2e édition, 2013. Les modèles en économie - pp. 45-48 et 68-73 L'offre et la demande : un modèle de marché concurrentiel - pp. 111-155 Le surplus du consommateur et du producteur et le gain à l'échange - pp. 171-197 Mankiw, G. N, Taylor, N. P, Principes de l'économie, De Boeck, 4e édition, 2016. L'économiste est un scientifique (raisonnement inductif/déductif, théories, rôle des hypothèses, les modèles économiques) - pp. 28-35 Les marchés concurrentiels - pp. 64-65 et p. 87 L'offre, la demande et les déplacements des courbes - pp. 66-86 L'élasticité et ses applications - pp. 100-122 La courbe d'offre et la maximisation du profit - pp. 202-210 Le surplus du consommateur et du product
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eur - pp. 229-239 Comment une taxe affecte les participants au marché ? - pp. 261 et 280 Stiglitz J., Walsh C., Lafay J.D., Principes d'économie moderne, De Boeck, 4e édition, 2014. Le modèle concurrentiel de base - p. 24 Incitations et information : prix, droit de propriété et profits - pp. 27-28 Demande, offre et déplacements des courbes et mouvements le long des courbes pp. 56-57 Les élasticité-prix de la demande et de l'offre - pp. 72-82 Le surplus du consommateur et du producteur - pp. 109-110 et pp. 221-223 Wasmer E., Principes de microéconomie, Pearson, 3e édition, 2017. Le marché concurrentiel et l'équilibre offre-demande - pp. 251-261 Le concept de surplus et l'optimalité de Pareto - pp. 269-282. Retrouvez éduscol sur : comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent-ils ? Objectifs d'apprentissage Comprendre, à l'aide d'exemples, les principales sources du pouvoir de marché (nombre limité d'offreurs, ententes et barrières à l'entrée). Comprendre que le monopole est faiseur de prix et être capable de donner des exemples de monopoles (monopole naturel, institutionnel et d'innovation). Comprendre, à l'aide de représentations graphiques et/ou d'
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un exemple chiffré, que l'équilibre du monopole n'est pas efficace. Comprendre ce qu'est un oligopole et, à l'aide du dilemme du prisonnier, pourquoi les firmes ont intérêt à former des ententes. Comprendre que la politique de la concurrence, en régulant les fusions-acquisitions et en luttant contre les ententes illicites et les abus de position dominante, augmente le surplus du consommateur. Problématique d'ensemble Le marché n'est pas toujours constitué d'une multitude d'offreurs n'ayant aucune relation directe entre eux. Il existe des situations dans lesquelles quelques entreprises se partagent le marché (ces entreprises peuvent même nouer entre elles des ententes illicites), voire qu'une seule entreprise est présente sur le marché. Quand le marché est imparfait, le niveau du prix est supérieur à celui qui résulterait de la concurrence et le niveau de production est inférieur à celui qui résulterait de la concurrence ; le surplus du consommateur est donc réduit. La politique de la concurrence, en régulant les fusions-acquisitions et en luttant contre les ententes illicites et les abus de position dominante, permet donc d'augmenter le surplus du consommateur. Retrouvez édusc
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ol sur : Savoirs scientifiques de référence [Cette partie est dédiée aux savoirs scientifiques ; il ne s'agit pas d'un cours à destination des élèves qui devrait contenir davantage d'illustrations concrètes (voir les ressources et activités pédagogiques)] Le marché concurrentiel est un modèle théorique : la réalité s'en éloigne donc régulièrement et présente des situations de concurrence imparfaite. Ainsi, les marchés sont souvent dominés par un nombre réduit d'offreurs (le marché des producteurs d'avions gros-porteurs est ainsi pratiquement dominé par deux entreprises, Airbus et Boeing), et certaines entreprises s'entendent pour fixer les prix et les niveaux de production. Les situations de concurrence imparfaite, telles qu'illustrées dans les exemples précédents, sont des situations dans lesquelles les agents disposent d'un certain pouvoir de marché. Ce dernier peut donc se définir comme la capacité, pour un agent, à influencer la fixation du prix. Le pouvoir de marché peut trouver son origine, notamment, dans le nombre limité d'offreurs, les barrières à l'entrée ou les ententes, ces trois situations n'étant pas sans lien. Nombre limité d'offreurs Une entreprise en monopol
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e ou quelques entreprises en situation d'oligopole sont en position d'influencer le prix de marché. Dans la situation extrême du monopole, la firme est en mesure de fixer son prix (elle opte pour une combinaison prix / niveau de production) ; dans la situation d'oligopole, les firmes se font concurrence mais prennent chacune des décisions en réaction aux décisions des autres et affectent ainsi le prix de marché. Barrières à l'entrée Elles correspondent à une situation dans laquelle l'hypothèse de libre entrée (et de libre sortie) n'est pas respectée. Dans ces conditions, il est coûteux, pour un agent d'entrer sur le marché en raison de barrières qui peuvent être directement liées aux caractéristiques du marché (par exemple, nécessaire maîtrise d'une technologie de production particulière ou accès limité à certaines ressources, présence de coûts élevés voire irrécupérables générés par des investissements lourds à l'instar de ceux qu'imposent une industrie de réseau) ou liées à des pratiques délibérées des entreprises cherchant à préserver leurs profits (baisse temporaire des prix pour dissuader un éventuel concurrent à entrer sur le marché, par exemple). Ententes Elles correspon
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dent à des accords généralement secrets et illicites entre quelques entreprises. Celles-ci, en adoptant un accord portant sur les prix ou sur la répartition géographique du marché, par exemple, se rapprochent d'une situation de monopole. Ces ententes ont pour conséquence le renforcement du pouvoir de marché des entreprises qui les concluent dans la mesure où elles peuvent imposer leurs conditions aux acheteurs. Retrouvez éduscol sur : Comprendre que le monopole est faiseur de prix et être capable de donner des exemples de monopoles (monopole naturel, institutionnel et d'innovation). Le monopole est une entreprise fournissant à elle seule la totalité de la production sur un marché : il y a donc un offreur qui produit un bien sans substituts proches. Le monopole est donc en mesure a priori de fixer son prix au-dessus du niveau concurrentiel. Seul producteur sur le marché, le monopole est « faiseur de prix » par opposition aux agents présents sur un marché de concurrence parfaite qui sont « preneurs de prix ». Un monopole peut avoir plusieurs origines : on peut ainsi distinguer le monopole d'innovation, le monopole naturel et le monopole institutionnel. Le monopole naturel est fon
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dé sur l'existence de coûts fixes très élevés qui rendent nécessaire un volume de production très important pour que les coûts unitaires ne soient pas trop élevés. Dans ces conditions, une seule entreprise se retrouve sur le marché. Les industries de réseau (transport ferroviaire, électricité, télécommunication) sont un exemple traditionnel de monopoles naturels. Un monopole peut également être un monopole institutionnel, institué par l'État qui a concédé à une entreprise le monopole de la production ou de la distribution d'un bien ou d'un service. Par exemple, en France, à partir de la fin des années 1990, La Poste a perdu progressivement le monopole de la distribution de courrier. La vente au détail des tabacs manufacturés reste un monopole confié par l'État français aux débitants de tabac. Un monopole peut également être un monopole d'innovation qui permet à l'entreprise qui la met en uvre de maintenir une avance sur ses concurrents parce qu'elle est plus efficace pour produire. L'innovation peut également être une innovation de produit. Le monopole d'innovation est temporaire dans la mesure où l'entreprise innovante sera rapidement imitée. La protection par des brevets permet
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de prolonger la position de monopole. Un brevet confère à son propriétaire un droit exclusif d'exploitation de l'innovation ; celui-ci est temporaire dans la mesure où la durée d'un brevet est limitée dans le temps (au plus 20 ans). Par exemple, Nestlé a déposé près de 1 700 brevets autour de la capsule et la machine Nespresso. Comprendre à l'aide de représentation graphique et/ou d'un exemple chiffré, que l'équilibre du monopole n'est pas efficace. Sur un marché de concurrence parfaite, la demande de marché est une fonction décroissante du prix mais la demande s'adressant à chaque entreprise est potentiellement infinie : tant qu'elle ne s'éloigne pas du prix de marché, chacune peut vendre autant qu'elle le souhaite. Dans cette situation, le prix de marché correspond à la recette marginale de chaque entreprise qui choisit de produire la quantité qui maximise le profit, ce qui revient à la règle d'égalisation du prix (et donc de la recette marginale) au coût marginal : Rm (= P) = Cm. En tant qu'unique producteur sur le marché, l'entreprise en situation de monopole fait face à la totalité de la demande de marché, fonction décroissante du prix. Cette relation implique un écart ent
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re le prix de vente et la recette marginale : le monopole est obligé de baisser le prix de vente s'il veut vendre une unité supplémentaire (et le choix de produire et vendre une unité supplémentaire implique la réduction du prix de toutes les unités vendues). Comme le montre l'exemple chiffré suivant, la recette marginale est décroissante et toujours inférieure au prix de vente. Retrouvez éduscol sur : Retrouvez éduscol sur : Le monopole fait le même raisonnement qu'un producteur en situation de concurrence pure et parfaite : il maximise son profit, ce qui le conduit à égaliser la recette marginale et le coût marginal. Cette règle conduit à produire et vendre une quantité inférieure à celle qui résulterait de la concurrence parfaite et à un prix supérieur. En effet, en égalisant la recette marginale et le coût marginal, donc en maximisant son profit, le monopole peut vendre à un prix supérieur à son coût marginal (le prix que les consommateurs sont prêts à payer, donné par la courbe de demande). Conduisant à un niveau de prix supérieur et à un niveau de production inférieur à ceux qui résulteraient de la concurrence parfaite, l'existence d'un monopole est, de façon générale, né
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faste pour la société dans son ensemble, ce que l'on peut mettre en évidence avec la notion de surplus. La perte des consommateurs (plus élevée que le gain de surplus réalisé par le monopole) associée à la limitation des quantités génèrent une perte sèche en bien-être pour la société. En d'autres termes, ce que gagne le monopole est inférieur à la perte des consommateurs. Toutefois, la situation de monopole peut être favorable à la croissance (cas du monopole d'innovation) ou inévitable (cas du monopole naturel). [Le prix de monopole (Pm) est supérieur au prix d'équilibre sur un marché concurrentiel (Pc) - le triangle EBD correspond à la perte de surplus total par rapport à la situation de concurrence - le rectangle PmPcFD est la partie du surplus du consommateur captée par le monopole. Ces graphiques constituent une modalité particulière de présentation ; ils ne sont pas des attendus du programme]. L'oligopole désigne une situation dans laquelle la condition d'atomicité n'est pas respectée : les entreprises sont peu nombreuses sur le marché et ont, dès lors, un certain pouvoir de marché puisque leurs décisions de production affectent le prix de marché. Les firmes se font concurr
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ence mais doivent tenir compte, dans leurs choix, des décisions effectives ou anticipées des autres entreprises sur le marché. La théorie des jeux étudie les comportements individuels dans un environnement d'interaction stratégique. Ici, les entreprises en situation d'oligopole sont comme dans un jeu d'interaction dans lequel le profit de chacune dépend de ses décisions et de celles des autres. Le « dilemme du prisonnier » est une des situations de jeu les plus connues et permet de montrer que les entreprises ont intérêt à former une entente. Le jeu peut se présenter sous forme matricielle : un tableau représentant les gains des deux joueurs dans chaque situation possible. Par convention, dans le tableau qui suit, les premiers nombres de chaque couple représentent les gains du joueur 1 et les seconds représentent les gains du joueur 2. Prenons le cas de deux entreprises en situation de duopole (exemple repris de E. Buisson-Fenet et Navarro (2015) - voir bibliographie). Les prix de vente et les profits des deux entreprises sont faibles (gain de 3) ; les entreprises auraient donc intérêt à s'entendre sur une hausse simultanée de leurs prix. De cette façon, elles peuvent accroître l
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eurs profits sans perdre leur part de marché. Le tableau 1 ci-dessous représente les gains de chaque entreprise dans les différents cas possibles. Tableau 1 : matrice des gains dans une situation de concurrence en prix. Entreprise 1 (joueur 1) Retrouvez éduscol sur : Ce jeu conduit au raisonnement suivant : supposons que le joueur 1 décide de fixer un prix plus élevé. Dans ce cas, le joueur 2 a intérêt à maintenir un prix faible. En effet, le joueur 2 compare le profit de 15 qu'il réalise en augmentant son prix au profit de 20 réalisé en maintenant un prix faible. De la même façon si le joueur 1 maintient un prix faible, le joueur 2 compare les profits qu'il réalise dans les deux cas : 0 et 3. Le joueur 2 a intérêt, là encore, à maintenir un prix faible. La stratégie « augmenter son prix » assure au joueur 2 un profit moins élevé quelle que soit la stratégie adoptée par le joueur 1. Le même raisonnement appliqué au joueur 1 amène à la même conclusion : quelle que soit la stratégie adoptée par le joueur 2, le joueur 1 a intérêt à adopter la stratégie « maintenir un prix faible ». Les joueurs auraient, tous les deux, intérêt à se coordonner et se mettre d'accord sur la stratégie
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« prix élevé ». L'absence de coordination les conduit à choisir une solution sous-optimale, mais qui est, en revanche, favorable aux consommateurs (du fait du niveau de prix plus faible). Retrouvez éduscol sur : Les ententes sont ainsi des accords (secrets dans la mesure où ils sont illégaux) entre plusieurs entreprises visant à se rapprocher d'une situation de monopole et donc du niveau de profit de monopole. Les exemples d'ententes illicites sont nombreux : le cartel des quincailleries de fenêtres (2012), des producteurs de phosphate (2010), des déménagements internationaux (2008), etc. La politique de la concurrence peut être définie comme l'ensemble des objectifs, des instruments et des décisions prises par une autorité publique de régulation pour encadrer et favoriser la concurrence sur les marchés : il s'agit donc d'en définir les règles, de contrôler les comportements des acteurs et de sanctionner les comportements menaçant la concurrence et susceptibles de réduire le surplus du consommateur, par exemple par la fixation d'un prix supérieur à celui qui résulterait de la concurrence. La question du renforcement potentiel du pouvoir de marché est au cur des décisions prises
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par les autorités de régulation. Ces décisions portent notamment sur 3 ensembles de pratiques : les ententes illicites, les abus de position dominante et les fusions-acquisitions. La politique de la concurrence face aux ententes Les ententes sont considérées, d'une façon générale, comme injustifiables. Par exemple, une entente illicite sur les prix a pour conséquence un transfert injustifié des consommateurs vers les producteurs : cette hausse de prix n'est pas la contrepartie d'une innovation, le produit vendu reste identique. Les autorités ont la possibilité d'initier des enquêtes, des visites surprises et disposent d'un programme de clémence. La possibilité offerte par ce programme de clémence d'être (en partie ou totalement) exonéré du paiement d'une amende peut inciter les membres d'un cartel à se dénoncer les uns les autres. Les sanctions sont essentiellement financières. Les autorités ont pour objectif d'augmenter ou de garantir le surplus du consommateur en luttant contre les pratiques d'ententes. C'est ce même objectif qui explique que certaines ententes sont considérées comme justifiées par les autorités de la concurrence et, dès lors, déclarées licites. C'est, par e
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xemple, le cas des ententes technologiques qui sont appréciées à l'aune de leurs effets positifs sur le surplus collectif. Il peut s'agir d'accords de recherche et développement visant à développer en commun des produits ou des procédés nouveaux. Ces pratiques peuvent être acceptées dans la mesure où elles permettent d'accroître le bien-être collectif en réduisant les coûts que génère la recherche-développement : baisse du risque d'échec (et de perte des coûts irrécupérables) qui n'est plus supporté par une seule entreprise du fait de la diversification possible des projets, baisse du délai pour voir les bénéfices de l'innovation, etc. La politique de la concurrence face aux abus de position dominante Les abus de position dominante constituent un autre ensemble de pratiques des entreprises contrôlées et sanctionnées par les autorités de la concurrence. Ces pratiques présentent la difficulté de la caractérisation de la position dominante : elle peut n'être due qu'au fonctionnement normal du marché et relever d'une position « méritée » du fait du jeu de la concurrence. L'abus de position dominante peut prendre plusieurs formes parmi lesquelles les comportements de prix prédateurs
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(une entreprise en situation de position dominante baisse le prix de vente pour exclure ou discipliner un concurrent avant d'augmenter à nouveau le prix). Cela revient à sacrifier des profits à court terme en vue de profits plus élevés ensuite. Une autre pratique est celle des ventes liées : une entreprise en position dominante sur le marché du produit A cherche à éliminer la concurrence sur le marché du produit B en vendant ensemble les deux produits . En 2007, la Commission européenne a ainsi condamné Microsoft à payer 497 millions d'euros pour avoir lié la vente de son système d'exploitation Windows à celle du logiciel Windows Media Player. La mise en évidence d'un abus de position dominante implique la mise en évidence de cette position dominante. Celle-ci se définit juridiquement comme « la capacité à s'abstraire de la pression concurrentielle en se comportant de manière indépendante vis-à-vis des clients ou des concurrents » (Combes, 2016). D'un point de vue économique, elle se rapproche de la notion de pouvoir de marché. Les autorités de la concurrence disposent d'un ensemble d'outils pour mettre en évidence une position dominante parmi lesquels l'étude des parts de marché
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. Par exemple, en Europe, on considère que si la part de l'entreprise est inférieure à 40%, la probabilité qu'il y ait une position dominante est faible. La politique de la concurrence face aux opérations de fusions-acquisitions La politique de la concurrence peut se faire a priori : le contrôle repose sur un système de notification préalable par les entreprises qui doivent soumettre leurs projets de fusions-acquisitions aux autorités de la concurrence. Un élément pris en compte est celui du degré de concentration du marché (mesuré par les parts de marché), avant et après l'opération de fusions-acquisitions. Ainsi, aux États-Unis et en France, si l'entité issue de la concentration a une part de marché inférieure à 25% (concentration horizontale) ou 30% (concentration verticale ou conglomérale), les autorités considèrent qu'il y a un risque faible de hausse du pouvoir de marché. Des gains d'efficacité comme une baisse des coûts de production peut aboutir à l'autorisation d'une opération de concentration. Un arbitrage se fait donc entre pouvoir de marché et baisse des coûts : l'opération peut être acceptée si la baisse des coûts compense le pouvoir de marché. En effet, la baisse
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des coûts provoque une hausse du surplus du producteur qui est à comparer à la perte de surplus des consommateurs. Ressources et activités pédagogiques Activité pédagogique 1 Concurrence parfaite et concurrence imparfaite Objectif : sensibiliser au questionnement abordé dans cette partie du programme Étapes et ressources préconisées : à partir de la vidéo disponible sur le site dessinemoileco. com, « l'État doit-il interdire les monopoles ? » Retrouvez éduscol sur : Retrouvez éduscol sur : Faire le lien avec le marché concurrentiel abordé dans la partie précédente. Amener les élèves à identifier la concurrence imparfaite, la notion de pouvoir de marché et les sources possibles de pouvoir de marché. En déduire des définitions des notions de pouvoir de marché et de concurrence imparfaite et, par des recherches personnelles ou en groupe, amener à illustrer, par des exemples concrets, les sources de pouvoir de marché mentionnées dans la vidéo. Le travail peut se faire en groupe et conduire à une restitution/présentation des résultats devant la classe ou sous forme de production de groupe dans un format « original » (une affiche par exemple). Faire une synthèse permettant d'abou
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tir à la problématique du chapitre. Autre ressource possible : utiliser tout ou partie de l'émission de radio Entendez-vous l'éco (France Culture) dont l'émission du 06/05/2019 portant sur les formes de la concurrence, notamment imparfaite. On peut ainsi demander aux élèves d'écouter cette émission en amont du cours, chez eux - écoute accompagnée d'un questionnaire d'écoute. La reprise peut permettre, en classe, de rédiger la trace écrite. Activité pédagogique 2 L'inefficacité du monopole Objectif : comprendre que l'équilibre du monopole n'est pas efficace. Étapes et ressources préconisées : à partir d'un exemple chiffré simple que l'on peut trouver dans un des manuels de la bibliographie (celui de Krugman et Wells, par exemple) 1. Faire représenter graphiquement l'équilibre du monopole. 2. Faire représenter les surplus et la perte sèche liée au monopole, en s'appuyant sur ce qui aura été vu dans le questionnement précédent. 3. Faire comparer les représentations graphiques précédentes au cas de la concurrence parfaite. Activité pédagogique 3 Théorie des jeux et intérêt des entreprises à former une entente Objectif : comprendre les principes de base du raisonnement en
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théorie des jeux et son application à la formation de cartels Étapes et ressources préconisées : 1. Initier les élèves aux principes fondamentaux du raisonnement en théorie des jeux à partir d'un exemple simple, par exemple à partir de ceux qui sont présentés dans Varian (2003, chapitre 28) ou Gabszewicz (2003, chapitre 1) : les amener, par un ensemble de questions, à résoudre un jeu simple. On peut imaginer, par exemple, que les élèves doivent compléter la matrice des gains à partir du texte présentant la situation générale. 2. Appliquer ce raisonnement à un jeu de type dilemme du prisonnier pour montrer l'intérêt des firmes à former une entente. 3. Vérifier la compréhension de ces principes à partir d'un travail en autonomie sous forme d'exercice : par exemple, les élèves pourraient être amenés à montrer l'instabilité du cartel. 4. Un travail impliquant conjointement les enseignants de mathématiques et de SES peut également être envisagé : il peut ici s'agir d'étudier la forme répétée du jeu du cartel qui amène les élèves à mobiliser des notions relatives aux suites numériques. Activité pédagogique 4 Les principes de la politique de la concurrence Objectif : Comprend
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re que la politique de la concurrence, en régulant les fusions-acquisitions et en luttant contre les ententes illicites et les abus de position dominante, augmente le surplus du consommateur. Étapes et ressources préconisées : 1. Présenter un cas d'entente illicite en s'appuyant, par exemple, sur les vidéos des reportages associés (cas de la téléphonie mobile, des moteurs diesel allemands, des transporteurs de colis, etc.). 2. Compléter la présentation par l'analyse de la sanction décidée par l'autorité de la concurrence et notamment ce qui permet d'expliquer le montant et les éventuelles exonérations. (On peut s'appuyer ici sur les communiqués de presse disponibles sur le site de l'Autorité de la concurrence (www.autoritedelaconcurrence.fr). 3. Faire comparer un cas de condamnation d'entente et un cas d'autorisation. Autre ressource possible : utiliser tout ou partie de l'émission de radio Entendez-vous l'éco (France Culture) dont les émissions des 8 et 9 mai 2019 portent sur la politique de la concurrence - en Europe et dans le cas, plus précis, des ententes. À noter que l'invité de l'émission du 9 mai est Emmanuel Combe (voir bibliographie). Bibliographie indicative E.
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Combe, La politique de la concurrence, Coll° Repères, Ed. La Découverte, 2016 [2002] - Un petit ouvrage très complet sur les principes de la politique de la concurrence. Il présente de nombreux cas pratiques et une structure claire : les ententes, les abus de position dominante et le contrôle des opérations de concentrations. On y trouve également, dans le premier chapitre, des précisions sur la notion de concurrence justifiant la mise en uvre d'une politique de la concurrence sous les formes qu'elle prend actuellement. À noter : les explications claires des modèles de cartel impliquant la théorie des jeux (le dilemme du prisonnier). P. Krugman, R. Wells, Microéconomie, Coll° Ouvertures Economiques, Ed. de Boeck supérieur, 2016 - Chapitre 13 - Le monopole : Une présentation claire et complète du modèle du monopole avec des exemples pratiques et un renvoi fréquent à la situation de concurrence parfaite pour comparaison. Chapitre 14 - L'oligopole : description et exemples concrets, explications claires portant sur le recours à la théorie des jeux et le dilemme du prisonnier pour expliquer l'intérêt de former une entente. Hal R. Varian, Introduction à la microéconomie, Coll° Ouvert
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ures Economiques, Ed. de boeck supérieur, 2003 - Chapitre 24 - Le monopole et chapitre 27 - L'oligopole. Des chapitres dont le contenu est semblable à celui Krugman et al mais en faisant appel à plus de formalisation mathématique. Chapitre 28 - La théorie des jeux et chapitre 29 - Les applications de jeux. Deux chapitres complets pour une introduction à la théorie des jeux. E. Buisson-Fenet, M. Navarro, La microéconomie en pratique, Ed. Armand Colin, 2015 - Chapitre 4 - Les imperfections du marché. Un chapitre clair sur ce thème, un contenu associant présentation formelle et exemples, dès le début du chapitre. Retrouvez éduscol sur : J. Gabszewicz, La concurrence imparfaite, Coll° Repères, Ed. La Découverte, 2003 - Un livre qui présente la notion de la concurrence imparfaite de façon globalement accessible et en partant des hypothèses initiales de la concurrence parfaite. La formalisation mathématique : le livre nécessite une certaine familiarité avec les concepts microéconomiques. La section 4 du chapitre 1 revient sur les outils de la théorie des jeux utilisés dans l'analyse de la concurrence imparfaite. Sitographie Site internet de l'autorité de la concurrence : www.autorit
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edelaconcurrence.fr - Site sur lequel sont disponibles des documents présentant les principes politique de la concurrence et des communiqués de presse présentant les décisions de l'autorité de la concurrence. Site internet de France Culture, émission Entendez-vous l'éco : www.franceculture.fr/ emissions/entendez-vous-leco - Les 4 émissions de la semaine du 6 mai 2019 sont consacrées à la concurrence sur les marchés : les aspects pratiques, théoriques, la politique de la concurrence (en rapport avec la politique industrielle et dans la lutte contre les ententes). Site d'Emmanuel Combe : www.emmanuelcombe.fr - site sur lequel on trouve des statistiques, des chroniques portant sur ses domaines de recherche et d'expertise. Retrouvez éduscol sur : quelles sont les principales défaillances du marché ? Objectifs d'apprentissage Comprendre que le marché est défaillant en présence d'externalités et être capable de l'illustrer par un exemple (notamment celui de la pollution). Comprendre que le marché est défaillant en présence de biens communs et de biens collectifs, et être capable de l'illustrer par des exemples. Connaître les deux principales formes d'information asymétrique, la s
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élection adverse et l'aléa moral, et être capable de les illustrer par des exemples (notamment celui des voitures d'occasion pour la sélection adverse et de l'assurance pour l'aléa moral). Comprendre que la sélection adverse peut mener à l'absence d'équilibre. Être capable d'illustrer l'intervention des pouvoirs publics face à ces différentes défaillances. Problématique d'ensemble Une défaillance du marché désigne une situation où le marché n'est pas efficace puisqu'il n'aboutit pas à la meilleure situation pour la collectivité. La présence d'effets externes, l'existence de biens communs et de biens collectifs, les asymétries d'information sont ainsi des situations dans lesquelles le marché est défaillant. Dans ces cas, les pouvoirs publics peuvent être amenés à intervenir afin de corriger et de pallier ces défaillances. Savoirs scientifiques de référence [Cette partie est dédiée aux savoirs scientifiques ; il ne s'agit pas d'un cours à destination des élèves qui devrait contenir davantage d'illustrations concrètes (voir les ressources et activités pédagogiques)] Retrouvez éduscol sur : Comprendre que le marché est défaillant en présence d'externalités et être capable de l
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'illustrer par un exemple (notamment celui de la pollution). Une externalité désigne une situation dans laquelle un agent économique entreprend une action qui affecte directement (de manière négative ou positive) d'autres agents économiques mais sans compensation monétaire. L'externalité est négative quand les agents affectés voient diminuer leur bien-être, et elle est positive lorsque les agents affectés voient augmenter leur bien-être. Dans le cas des externalités négatives, notamment dans le cas de la pollution, le producteur ne tient pas compte des coûts externes, il ne prend en considération que son coût privé. La quantité produite est trop élevée puisque le producteur produit la quantité qui égalise son coût marginal avec les prix. Dans le cas des externalités positives, le producteur ne tient pas compte du bénéfice externe. Cette fois, la quantité produite est trop faible. Comprendre que le marché est défaillant en présence de biens communs et de biens collectifs, et être capable de l'illustrer par des exemples. Une autre catégorie de défaillances du marché concerne la production de certains biens : les biens communs et les biens collectifs. Les biens communs ont deux
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caractéristiques : la non-excluabilité (il est impossible d'exclure de l'utilisation du bien ceux qui ne paient pas) et la rivalité (la consommation par un agent économique en prive d'autres). Par exemple, les réserves halieutiques, l'eau des nappes phréatiques, les prés communaux sont des biens communs. Dans le cas des biens communs, le marché est inefficace car le risque est celui de l'épuisement des ressources, ce que Garret Hardin a qualifié de « tragédie des biens communs » (1968). Les biens collectifs sont quant à eux caractérisés par l'absence de rivalité. Certains d'entre eux sont aussi caractérisés par la non-excluabilité (on les appelle des biens collectifs purs) ; c'est par exemple le cas de l'éclairage public ou de la Défense nationale. Le marché ne peut pas prendre en charge ces biens puisqu'il est impossible de faire payer celui qui profite de l'utilisation du bien. Les agents se comportent alors rationnellement en « passagers clandestins » qui bénéficient du bien sans en supporter le coût. Dans d'autres cas, il est techniquement possible de faire payer l'utilisateur (les biens collectifs sont alors dits impurs ; on les appelle aussi « biens de club ») ; c'est par e
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xemple le cas du péage sur une autoroute ou du cryptage pour une chaîne de télévision. Retrouvez éduscol sur : Les marchés sont défaillants quand une des deux parties est mieux informée que l'autre lors d'une transaction (l'information est dite asymétrique). Dans une telle situation, des phénomènes de sélection adverse ou d'aléa moral peuvent survenir. Dans le cas de la sélection adverse, ce sont les caractéristiques du produit échangé qui ne sont pas connues de façon symétrique. Dans le cas de l'aléa moral, l'asymétrie d'information porte sur l'action, le comportement d'un des deux partenaires à l'échange. La sélection adverse ou anti-sélection En cas de sélection adverse, l'asymétrie d'information conduit les agents économiques à sélectionner de « mauvais » produits car les « bons » produits ne sont plus échangés sur le marché. L'article fondateur sur le sujet a été écrit par George Akerlof en 1970. Il concerne le marché des voitures d'occasion. La qualité des voitures d'occasion est cachée ou mal connue, et cela aboutit à l'absence d'équilibre voire à la disparition du marché. Sur le marché des voitures d'occasion, le vendeur détient davantage d'informations sur la qualit
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é de la voiture que l'acheteur. L'acheteur ne sait pas évaluer si la voiture d'occasion est de bonne qualité ou s'il s'agit d'un produit de mauvaise qualité (un « lemon » souvent traduit par « tacot »). Redoutant d'acheter un « tacot », les acheteurs ne sont pas prêts à payer le prix du marché ; ils n'achètent qu'à un prix qui permet de compenser le risque de tomber sur un tacot. À ce prix, les vendeurs de voitures de bonne qualité se retirent du marché. La qualité moyenne des voitures diminue donc et les acheteurs exigent de nouvelles baisses de prix.. Un cercle vicieux se produit. Le phénomène de sélection adverse peut se produire également sur d'autres marchés, notamment le marché des assurances (assurance maladie, assurance automobile) ou celui du crédit. L'aléa moral (ou risque moral) L'aléa moral désigne la modification du comportement d'un agent économique par rapport à la situation qui prévalait avant la conclusion de la transaction. L'aléa moral se retrouve dans de nombreuses activités et concerne particulièrement l'assurance (habitation, automobile, maladie..). Lorsqu'ils savent qu'ils sont assurés, les agents économiques ont tendance à prendre davantage de risques ou
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à surconsommer certains services. Ainsi, dans le cas de l'assurance maladie, les assurés peuvent surconsommer des soins car ils seront remboursés par l'assurance maladie (assurance obligatoire et assurance complémentaire). Ils peuvent aussi effectuer moins d'actes de prévention (dépistages, bilans de santé) ou adopter davantage de comportements à risques. Comprendre que la sélection adverse peut mener à l'absence d'équilibre. L'existence de l'assurance chômage peut aussi modifier le comportement de recherche d'emploi de certains chômeurs. Retrouvez éduscol sur : Retrouvez éduscol sur : L'équilibre de marché n'est possible que si l'offre et la demande peuvent se rejoindre, donc si la demande est une fonction décroissante du prix et l'offre une fonction croissante. Sur un marché à information parfaite, la baisse du prix entraîne une augmentation de la demande et une diminution de l'offre. Mais en cas d'information asymétrique, la baisse du prix peut être perçue comme un signal de la baisse de la valeur du produit. Donc au-dessous d'un certain seuil, la baisse du prix provoque une baisse de l'offre, mais aussi une baisse de la demande. Il est donc possible que les courbes ne s
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e croisent pas et que l'équilibre devienne impossible. Lorsque la qualité des produits échangés sur le marché se dégrade fortement (les voitures vendues sont dangereuses, seules les personnes à très haut risque souhaitent se faire assurer ou obtenir un crédit..), le marché peut même finir par disparaître. Être capable d'illustrer l'intervention des pouvoirs publics face à ces différentes défaillances. En présence d'externalités Dans le cas desexternalités, les pouvoirs publics peuvent intervenir viales taxes et les subventions. Il s'agit de taxer les activités qui sont à l'origine d'effets externes négatifs et de subventionner celles qui génèrent des effets externes positifs. Il existe d'autres moyens d'actions, notamment face à la pollution, qui seront étudiés en classe de terminale. En présence de biens communs Une intervention des pouvoirs publics visant à taxer ou à réglementer l'utilisation des biens communs permet de remédier à cette défaillance du marché. En présence de biens collectifs Les pouvoirs publics peuvent pallier cette défaillance du marché en contraignant les agents économiques à contribuer au financement des biens collectifs non-excluables via les prélève
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ments obligatoires. Leur fourniture pourra être assurée par le secteur public ou déléguée à des fournisseurs privés. Quand la mise en concurrence n'est pas possible (situation de monopole naturel), les pouvoirs publics peuvent réglementer la production des biens collectifs excluables. En présence d'information asymétrique Sélection adverse : les pouvoirs publics peuvent dévoiler l'information cachée, par exemple en obligeant les vendeurs à fournir des informations fiables sur la qualité des produits en la faisant certifier (par exemple, affichage de la composition des produits alimentaires, traçabilité de la viande bovine, bilan énergétique des biens immobiliers, contrôle technique obligatoire etc.). Aléa moral : pour faire face à cette défaillance du marché, les pouvoirs publics peuvent contrôler les agents économiques et appliquer un système de sanction. Ils peuvent également corriger ces défaillances en introduisant des incitations. Ainsi, dans le cas de l'assurance maladie, les pouvoirs publics peuvent ne pas rembourser une somme fixe (franchise) ou un pourcentage (ticket modérateur) des soins. Dans le cas de l'assurance chômage, les pouvoirs publics peuvent introduire des
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allocations dégressives au cours du temps. Ressources et activités pédagogiques Activité pédagogique 1 Illustrer la notion de sélection adverse à partir de l'exemple du « market of lemons » Finalité : comprendre les mécanismes de la sélection adverse. Étapes et ressources préconisées : Utiliser l'article de Pierre Cahuc et André Zylberberg, « Les avancées de la nouvelle microéconomie », Cahiers français n° 327, Juillet-août 2005. Étudier le passage avec l'exemple chiffré sur la probabilité d'acheter un « lemon », la probabilité d'acheter une voiture de bonne qualité et le prix demandé par le vendeur. Faire réaliser un schéma d'implications logiques pour montrer le cercle vicieux qui conduit à chasser les bonnes voitures et à faire disparaître le marché. Cet article est téléchargeable. Activité pédagogique 2 Défaillances du marché et interventions des pouvoirs publics Finalité : synthétiser, sous la forme d'un tableau récapitulatif, les informations du cours sur les principales défaillances du marché et sur les interventions des pouvoirs publics. Étapes préconisées : Soit le professeur distribuera le tableau à compléter en début de chapitre et les élèves le compléteront
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au fur et à mesure du cours, en classe ou bien chez eux (apprentissage de l'autonomie, guidage dans la réalisation d'une fiche-bilan). Soit le professeur distribuera le tableau à la fin du chapitre, le tableau constituera à la fois une évaluation formative et une fiche-bilan pour les élèves. Retrouvez éduscol sur : Le tableau pourra se présenter ainsi : Bibliographie indicative Acemoglu D., Laibson D., List J., Microéconomie, Pearson, 2016. Chapitre 9 : Les externalités et les biens publics Chapitre 10 : Les interventions de l'État dans l'économie : la fiscalité et la réglementation Akerlof G., « The market for lemons: quality uncertainty and the market mechanism », Quarterly Journal of Economics, 84 (3), 488-500, 1970. L'article « Le marché des 'lemons' : l'incertitude sur la qualité et le mécanisme du marché », a été traduit par Maud Pindar dans le livre : Bacache-Beauvallet M, Montoussé M, Textes fondateurs en sciences économiques depuis 1970, Bréal, 2003. La traduction a été reprise dans : Idées n° 130, CNDP ; décembre 2002, page 68. L'article est disponible à : http://excerpts.numilog.com/books/9782749501873.pdf Cahuc P., Zylberberg A., « Les avancées de la nouvell
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e microéconomie », Cahiers français n°327, Juillet-août 2005. Cet article est téléchargeable. Cet article présente notamment les effets des asymétries d'information. Il expose un exemple chiffré du marché des voitures d'occasion. Retrouvez éduscol sur : Croissant Y., Vornetti P., « Les motifs de l'intervention publique », Cahiers français n° 313, Mars-avril 2003. Cet article est téléchargeable. Cet article présente certaines défaillances du marché, notamment les externalités et les biens collectifs et montre comment les pouvoirs publics peuvent intervenir pour pallier ces défaillances. Giraud P.-N., Principes d'économie, Broché, 2016. Chapitre 26 : Les défaillances de marché ème Krugman P., Wells R., Microéconomie, De Boeck, 2016, Traduction de la 4 édition américaine. Chapitre 16 : Les externalités Chapitre 17 : Les biens publics et les ressources communes Lévêque F., Économie de la réglementation, Repères, La Découverte, 2004. Chapitre 2 : La réglementation des externalités Chapitre 3 : La réglementation de la pollution dans les faits Chapitre 6 : La réglementation des biens collectifs ème Mankiw Gregory N., Taylor Mark P., Principes de l'économie, De Boeck, 2011,
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2 édition. Chapitre 10 : Les externalités Pannequin F., « Les imperfections de l'information et la théorie des contrats », Cahiers français n° 363, Juillet-août 2011. Stiglitz J., Lafay J.D., Rosengard J., Économie du secteur public, De Boeck supérieur, 2018, Traduction de la 4ème édition américaine. Chapitre 4 : Les défaillances du marché Chapitre 5 : Les biens publics et privés fournis publiquement Chapitre 6 : Externalités et environnement ème Stiglitz J., Walsh C., Lafay J.D., Principes d'économie moderne, De Boeck, 2010, 3 édition. Chapitre 10 : Les interventions de l'État dans l'économie : la fiscalité et la réglementation Chapitre 15 : Les externalités et les biens publics Wasmer E., Principes de microéconomie, Pearson, 2017, 3ème édition. Chapitre 16 : Les effets externes, les solutions aux problèmes des externalités, les biens collectifs, l'analyse économique des biens publics Chapitre 20 : Les asymétries d'information, « The market for lemons », la certification, les marques, la réputation, le marché de l'assurance Chapitre 21 : L'aléa moral et les contrats incitatifs à l'effort Retrouvez éduscol sur : comment les agents économiques se financent-ils ?
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Objectifs d'apprentissage Comprendre que le taux d'intérêt - à la fois la rémunération du prêteur et le coût du crédit pour l'emprunteur - est le prix sur le marché des fonds prêtables. Savoir que le revenu disponible des ménages se répartit entre consommation et épargne et qu'ils peuvent dégager des besoins ou des capacités de financement. Savoir ce qu'est l'excédent brut d'exploitation et comprendre que les entreprises se financent par autofinancement et financement externe (emprunts bancaires et recours au marché financier, en particulier actions et obligations). Savoir que le solde budgétaire résulte de la différence entre les recettes (fiscales et non fiscales) et les dépenses de l'État ; comprendre que le déficit budgétaire est financé par l'emprunt et savoir qu'une politique de dépenses publiques peut avoir des effets contradictoires sur l'activité (relance de la demande / effet d'éviction). Problématique d'ensemble Cette thématique vise à expliquer le rôle du système financier dans le fonctionnement des économies. Il est abordé sur le plan empirique, par le prisme des secteurs institutionnels, en tant qu'offreurs et demandeurs de fonds prêtables, ménages, entreprises
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et État essentiellement. Les échanges sont représentés au moyen du marché des fonds prêtables, dont le prix est le taux d'intérêt. Il suscite également la réflexion sur les effets, dans ce domaine, d'une politique de relance des dépenses publiques. Retrouvez éduscol sur : Savoirs scientifiques de référence Comprendre que le financement consiste à couvrir des besoins de financement par des capacités de financement. Retrouvez éduscol sur : Les acteurs économiques - dénommés unités institutionnelles par la comptabilité nationale - ménages, sociétés non financières, financières ou administrations publiques, reçoivent des revenus, consomment, épargnent et sont susceptibles de posséder des actifs et/ou de s'endetter pour financer un projet (par exemple l'achat d'un bien d'équipement ou d'une maison par un ménage, l'achat d'une machine par une entreprise). Si, à l'instar des sociétés financières, les ménages présentent structurellement des ressources supérieures aux emplois sur une période, les entreprises et administrations publiques expriment globalement un besoin de financement. Le solde de leur compte de capital est généralement négatif : elles doivent se procurer des fonds pour
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financer leurs investissements ou dépenses. À l'échelle macroéconomique, la Nation peut laisser apparaître un besoin ou une capacité de financement : dans le premier cas, comme la France, le Royaume-Uni ou les États-Unis, les pays recourent aux capitaux des agents économiques non-résidents. Le besoin de financement entraîne le recours à un marché qui illustre la rencontre entre la demande et l'offre de crédits à un prix, le taux d'intérêt. Il existe plusieurs approches de ce prix en économie. Si l'on se réfère à la théorie des fonds prêtables, qualifiée de théorie de la synthèse, les offreurs et demandeurs de crédit sont mis en relation sur le « marché des fonds prêtables », en favorisant la rencontre entre tous les épargnants et tous les investisseurs. La quantité offerte et demandée de crédits dépend donc d'un seul prix : le taux d'intérêt, noté généralement « r », qui constitue à la fois la rémunération des prêteurs et le coût des emprunteurs. Il s'agit d'un taux d'intérêt réel qui tient compte des effets de l'inflation sur la somme prêtée ou remboursée. À l'équilibre, le taux d'intérêt réel permet l'égalisation des volumes offerts et demandés de crédit (ou égalité de l'offre
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et de la demande de fonds prêtables). Le capital a un prix, le taux d'intérêt. En effet, les institutions financières permettent de disposer immédiatement d'une somme qui ne provient pas de son épargne. Elles assument le risque de crédit, celui de ne pas être remboursé à l'échéance ainsi que le risque de liquidité. Le prêteur renonce, pendant la durée du crédit, à la liquidité de son épargne, c'est-à-dire à la possibilité de la transformer sans délai et sans coût en monnaie. Le paiement des intérêts est une rémunération qui l'incite ainsi à accepter ces risques. Par conséquent, du côté de l'emprunteur, une somme immédiatement disponible comporte un coût : s'ajoute donc au montant de l'investissement initial, le « principal », un taux d'intérêt qui matérialise le coût du crédit. Au total, l'emprunteur verse : Principal x (1+r) T où T représente le nombre d'années, somme que reçoit en retour le prêteur. L'offre de fonds est donc une fonction croissante du taux d'intérêt et la demande, une fonction décroissante. De nombreux déterminants peuvent influer sur l'offre ou la demande de fonds : une politique publique, un évènement économique... Par exemple, si l'État décide d'instaurer
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un impôt sur la consommation, il incite à épargner. L'offre augmente, se déplace vers la droite ce qui tend à diminuer le taux d'intérêt d'équilibre. Si l'État établit un crédit d'impôt sur les investissements, il incite à investir. La demande se déplace vers la droite ce qui accroît le taux d'intérêt d'équilibre. La variation du déficit de l'État a également un double impact (voir infra). À l'issue de leur participation à l'activité productive et des opérations de redistribution, les ménages obtiennent un revenu disponible qui leur permet de consommer et épargner. Avoisinant 14% du revenu disponible brut en France, leur taux d'épargne permet, pour une part, d'envisager un projet d'investissement-logement, identifié comme la formation brute de capital fixe des ménages. Leur capacité de financement correspond alors, pour une autre part, au solde de l'épargne (dite financière). Elle est un indicateur des « capitaux libérés », offerts aux agents à la recherche de fonds contre intérêt. Pour autant, cette approche macroéconomique du secteur institutionnel « ménages » ne signifie pas qu'ils ne sont pas endettés à une échelle microéconomique : au total, ils ont, avec les associations (I
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nstitutions Sans But Lucratif au Service des Ménages), un encours de dette auprès des institutions financières de 1 335 milliards d'euros en 2017. Ainsi, ramené au PIB, l'endettement des ménages et ISBLSM, atteint près de 60 % au cours de cette même année. Les entreprises peuvent disposer d'une capacité de financement interne : à l'issue des opérations de production et de répartition des revenus salariaux primaires et des impôts sur la production, elles disposent généralement d'un solde positif, l'excédent brut d'exploitation lequel, ajouté aux amortissements, alimente les bénéfices conservés constituant l'autofinancement. Ce solde est généralement insuffisant pour mettre en uvre leur investissement et les entreprises ont donc également recours au financement externe. Elles empruntent auprès d'intermédiaires financiers (emprunt bancaire pour les microentreprises et Petites et Moyennes Entreprises notamment) ou recourent au marché financier (pour les Entreprises de Taille Intermédiaire et Grandes Entreprises) par l'émission d'obligations, titres de dette, ou d'actions, cotées ou non. Le recours à l'intermédiation financière - ou financement indirect - reste majoritaire en France
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et dans la zone euro. Il soulève la question de la dépendance des entrepreneurs vis-à-vis des banques et de la propension de celles-ci à financer les investissements risqués. Il est cependant expliqué par l'imperfection de l'information sur les marchés de capitaux. Retrouvez éduscol sur : Face à l'anonymat, les banques, qui entretiennent des relations durables avec leurs clients et connaissent leur trésorerie, sont des agents qui réduisent l'asymétrie et sélectionnent les projets à financer. À l'inverse, l'arbitrage des entreprises, croissant depuis les années 1980, en faveur d'un financement direct est lié à l'élargissement des marchés lesquels, à la faveur de diverses innovations, génèrent une offre de capitaux plus abondante. Il convient de souligner qu'une nouvelle forme d'intermédiation s'est développée, celle qui consiste, pour les institutions financières, à acheter des titres émis par les entreprises ou collectivités en besoin de financement et, symétriquement, à se procurer des capitaux en recourant au marché. On parle alors d'intermédiation de marché. Enfin, il convient de signaler que la mise en relation des apporteurs et demandeurs de crédits peut s'établir en dehors
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du marché des capitaux : c'est le cas des crédits commerciaux inter-entreprises et du financement participatif (crowdfunding). Les « investisseurs providentiels » ou Business Angels sont, quant à eux, des personnes physiques qui apportent un capital à une entreprise innovante. L'État, les collectivités territoriales et administrations de Sécurité sociale dégagent également des besoins de financement conséquents qui évoluent en fonction de la conjoncture et des politiques publiques. Comme tout agent économique, cette unité institutionnelle dispose d'abord de ressources. Pour 95 % d'entre elles, il s'agit de recettes fiscales, essentiellement constituées de la TVA et de l'impôt sur le revenu en France. Quant aux recettes non fiscales, elles proviennent des revenus de l'État actionnaire ou propriétaire de domaines, des amendes ou des sanctions, ... Lorsque les recettes sont insuffisantes pour couvrir les dépenses, le budget fait apparaître un déficit budgétaire (ou « déficit public » si l'on compare l'ensemble des recettes et dépenses des administrations publiques). S'il n'y a pas hausse des impôts, l'État doit s'endetter : le Trésor public émet des obligations sur le marché financ
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ier, achetées par les investisseurs. Ainsi, la dette publique est le total des engagements financiers des administrations publiques, qui provient des déficits successifs. La dette augmente si la charge des intérêts dépasse le solde primaire : Il importe de rappeler que, dans la zone euro, le financement par des avances de la Banque Centrale est interdit et que le rapport du déficit et de la dette publique au PIB sont encadrés par des traités afin de faciliter la convergence des économies. Il reste que, selon les fonctions identifiées par R. Musgrave, la politique économique vise l'allocation des ressources, la redistribution et la stabilisation de l'activité économique. Le budget joue un rôle de stabilisateur automatique, dit contra-cyclique. Si l'emploi et la consommation tendent à diminuer, les dépenses, notamment de protection sociale, croissent et permettent de maintenir certains revenus, de transfert, tandis que les recettes perçues (TVA, impôts) ralentissent. En outre, les gouvernements prennent des décisions dites « discrétionnaires » en ajustant leur budget:en phase de récession, une politique de relance de la demande globale est menée. Retrouvez éduscol sur : Ainsi, en
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baissant certains impôts et/ou en augmentant de façon ciblée certaines dépenses publiques, cette politique de relance augmente les dépenses des ménages, des entreprises et de l'État et permet de déplacer la demande de travail vers la droite, ce qui est favorable à une hausse de l'emploi. Toutefois, l'une des conséquences redoutées de la relance budgétaire tient dans les tensions sur les taux d'intérêt. L'État constitue un agent en besoin de financement qui vient concurrencer les demandes d'emprunt des entreprises : titres réputés plus sûrs au regard de la régularité du versement des intérêts pour les agents averses au risque, les obligations du Trésor s'ajoutent à la demande globale de financement et induisent un effet d'éviction. Les entreprises privées sont alors évincées d'une part des fonds prêtables qui se dirigent vers le secteur public et pâtissent d'autre part de la montée des taux d'intérêt que cette hausse de la demande génère. Les investissements, voire la consommation, peuvent ainsi diminuer et annuler l'effet bénéfique de la dépense publique. Par ailleurs, les encours de la dette, croissants en cas de relance budgétaire, peuvent générer une montée des taux d'intérêt
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en cas de défiance des créanciers vis-à-vis des capacités de remboursement des administrations publiques. La solvabilité d'un pays - c'est-à-dire la disponibilité de ressources pour honorer ses engagements - dépend de sa capacité à lever de nouveaux impôts, vendre des actifs ou émettre une nouvelle dette. Or, le consentement des citoyens à l'impôt, notamment, n'est pas infini. Ainsi, lorsque la soutenabilité des finances publiques d'un pays suscite des inquiétudes, la capacité d'emprunt des pays fortement endettés (comme la Grèce par exemple) se réduit. Ressources et activités pédagogiques Activité pédagogique 1 : Comment se financent les ménages ? Finalité : Faire découvrir la diversité des crédits permettant aux ménages de se financer et faire comprendre le rôle du taux d'intérêt sur le coût du crédit pour l'emprunteur. Étapes et ressources préconisées : Comparer les caractéristiques des crédits à la consommation (https://www.service-public. fr/particuliers/vosdroits/N) et celles des crédits immobiliers. Demander aux élèves de préparer une présentation orale ou un podcast audio sur le comportement des Français à l'égard du crédit (volume et types de crédits) à partir du rap
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port annuel de l'Observatoire des crédits aux ménages de la Fédération bancaire française. Exemple de question susceptible d'être traitée : «Les ménages français ont-ils de plus en plus recours aux crédits ?» Montrer que le coût d'un crédit, pour le ménage emprunteur, varie en fonction du taux d'intérêt et de la durée de remboursement (calculateur de crédit sur le site « la finance pour tous ») et faire découvrir la lecture d'un tableau d'amortissement (https://www.anil.org/outil/outils-de-calcul/echeancier-dun-pret/). Retrouvez éduscol sur : Activité pédagogique 2 : Comment les entreprises financent-elles leurs investissements? Finalité : Distinguer les différentes solutions de financement des entreprises. Étapes et ressources préconisées : Établir une liste des moyens dont dispose une entreprise pour se procurer des ressources financières lorsquelles désirent financer un investissement (brainstorming), procéder à une classification des propositions pour aboutir à la construction d'un schéma synthétique. Ressource : http://www.statapprendre.education.fr/insee/invest/pourquoi/ exo_financement_invest.htm Identifier, dans un tableau récapitulatif, les caractéristiques, avantage
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s et inconvénients de chaque modalité de financement (autofinancement, emprunt bancaire, emprunt obligataire, émission d'actions). Ressources : Une fiche « L'éco en bref » Banque de France : https://abc-economie.banque-france.fr/ sites/default/files/medias/documents/818353_fiche_financement.pdf Note d'information Banque de France : https://abc-economie.banque-france.fr/sites/ default/files/medias/documents/ni-financement-entreprises.pdf Vidéo Dessine-moi l'éco sur les différentes sources de financement des entreprises et la Bourse. Demander aux élèves de transformer les informations obtenues en une capsule vidéo (diaporama enrichi d'un commentaire audio ou utilisation d'un logiciel ou application spécifique). Activité pédagogique 3 : Déficit budgétaire et financement par emprunt Finalité : Faire comprendre que le déficit budgétaire (ou public) est financé par l'emprunt. Étapes et ressources préconisées : Demander aux élèves de visionner la vidéo Dessine-moi l'éco consacrée à l'État et sa dette et de répondre au questionnaire de l'exercice associé. Effectuer un travail comparatif des déficits (site www.touteleurope.eu) et de la dette publics dans l'UE à partir des données
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d'Eurostat afin de mettre en évidence l'hétérogénéité des situations. Amener les élèves à comparer l'évolution de l'endettement public avec celle des taux d'intérêt sur les obligations d'État afin de montrer que la défiance des créanciers sur les capacités de remboursement de l'État s'accompagne d'une montée des taux d'intérêt. Retrouvez éduscol sur : Activité pédagogique 4 : La politique de relance budgétaire : quels effets contradictoires ? Finalité : Identifier les effets contradictoires d'une politique de dépenses publiques sur l'activité. Étapes et ressources préconisées : Faire construire un tableau synthétique sur les effets d'une politique de relance budgétaire (effets attendus / effets néfastes) à partir du visionnage de la vidéo Dessine-moi l'éco consacrée à la relance et de la consultation de l'article consacré à la politique budgétaire sur le site Vie publique (https://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/politique-budgetaire.html) ... ... puis organiser un débat collectif en classe ou demander aux élèves d'enregistrer un débat audio/vidéo sur les effets contradictoires d'une politique de relance budgétaire. Question p
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ossible : « Faut-il augmenter les dépenses publiques pour relancer l'activité ? » Bibliographie indicative Beitone A., Rodrigues C., Économie monétaire. Théories et politiques, Armand Colin, 2017. Couppey-Soubeyran J., Monnaie, banques, finance, PUF, 2017. Site de l'Agence France Trésor : https://www.aft.gouv.fr/ Site de la Banque de France : https://www.banque-france.fr/ Site du Haut conseil de Stabilité financière : https://www.economie.gouv.fr/hcsf Site L'éco en schémas : https://www.ecoenschemas.com/schema/la-dette-publique/ Site La finance pour tous : www.lafinancepourtous.com Visite de Citéco, musée dédié à l'économie ouvert à Paris depuis mai 2019 : www.citeco.fr Retrouvez éduscol sur : qu'est-ce que la monnaie et comment est-elle créée ? Objectifs d'apprentissage Connaître les fonctions de la monnaie et les formes de la monnaie. Comprendre comment le crédit bancaire contribue à la création monétaire, à partir du bilan simplifié d'une entreprise et de celui d'une banque. Comprendre le rôle de la banque centrale dans le processus de création monétaire, en particulier à travers le pilotage du taux d'intérêt à court terme sur le marché monétaire, et comprendre l
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es effets que ces interventions peuvent produire sur le niveau des prix et sur l'activité économique. Problématique d'ensemble Quelles sont les formes et les fonctions de la monnaie, et comment est-elle créée au sein du système bancaire ? Savoirs scientifiques de référence Connaître les fonctions de la monnaie et les formes de la monnaie La monnaie est l'ensemble des moyens de paiement dont disposent les agents économiques pour effectuer leurs transactions. La monnaie est l'un des instruments les plus utilisés dans la vie quotidienne et elle constitue une institution indispensable au fonctionnement des marchés. Dans les sociétés anciennes, les échanges, très limités, se réalisaient principalement sous forme de troc. Toutefois, cet échange économique non monétaire ne pouvait avoir qu'un développement restreint. Il suppose que celui qui possède ce que vous désirez accepte Retrouvez éduscol sur : Retrouvez éduscol sur : en échange ce que vous possédez : c'est ce que l'on nomme la double coïncidence des besoins. Pour faciliter les échanges, la monnaie permet de décomposer le troc en deux opérations distinctes : dans un premier temps, on vend contre de la monnaie ce qu'on possèd
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e (éventuellement son travail) à ceux qui le désirent ; dans un second temps, on achète au moyen de la monnaie obtenue les produits que l'on désire à ceux qui les possèdent. La monnaie est donc un bien particulier, reconnu et accepté par tous, destiné à faciliter les échanges marchands. Les économistes définissent la monnaie à partir de ses fonctions économiques : unité de compte, intermédiaire des échanges, et réserve de valeur. La monnaie est une unité de compte, un étalon de valeur, dans la mesure où elle permet d'exprimer les prix de tous les biens dans la même unité. La monnaie simplifie alors les évaluations, les comparaisons, les choix des consommateurs, en exprimant tous les prix des biens et services dans une même unité de valeur. La monnaie est un intermédiaire des échanges. À ce titre, elle est un bien particulier qui facilite les échanges, car elle permet de rompre avec la difficile double coïncidence des besoins d'une économie de troc. Dans une économie monétaire, la monnaie va jouer le rôle d'équivalent général, accepté par tous dans l'échange, et donc d'intermédiaire utilisé dans toutes les transactions. La monnaie est aussi une réserve de valeur. En effet, elle
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est un actif qui peut être conservé entre deux échanges, sans perte significative de valeur. Sa valeur réelle doit rester stable et permettre de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. L'individu qui a vendu un bien, peut conserver un certain temps la monnaie qu'il détient pour acheter dans le futur d'autres biens. Dans les économies contemporaines, on distingue habituellement la monnaie divisionnaire, la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. La monnaie divisionnaire (du latin divisio, qui évoque la fragmentation d'une chose en plusieurs éléments) correspond aux pièces, qui représentent une très faible part des transactions aujourd'hui. Il s'agit d'une monnaie dont la valeur intrinsèque est différente de la valeur faciale. La monnaie fiduciaire est une monnaie fondamentalement basée sur la confiance qu'on a de son usage et de sa valeur d'échange. La valeur de la monnaie fiduciaire est fondée sur la confiance dans la mesure où sa valeur intrinsèque peut être très faible par rapport à sa valeur faciale, qui détermine sa valeur d'échange (« fiduciaire » vient du latin fiducia qui signifie confiance). La confiance explique que les agents économiques soient capables d'ut
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iliser des monnaies à faible valeur intrinsèque : c'est cette confiance dans la monnaie qui nous permet de l'utiliser au quotidien. Il y a, d'une part, la confiance dans le fait que tout le monde va l'utiliser durablement, et, d'autre part, la confiance dans la stabilité de son pouvoir d'achat et donc dans le maintien de la stabilité des prix. Historiquement, l'État est le garant de la valeur de la monnaie : c'est en effet la confiance dans la continuité de la communauté à laquelle ils appartiennent qui conduit les individus à accepter ces moyens de paiement en échange de leurs biens ou en rémunération de leur travail. La monnaie fiduciaire (les billets) représente moins de 10 % des paiements en France aujourd'hui. La monnaie scripturale est la principale forme de monnaie dans les économies contemporaines. La monnaie scripturale (« scriptural » vient du latin scriptus qui signifie écriture) est le résultat d'un jeu d'écritures sur les comptes courants (dépôts à vue) des clients et de la banque. Elle est immatérielle et ne peut être détenue manuellement et transportée avec nos pièces et nos billets dans notre porte-monnaie. La monnaie scripturale représente désormais environ 90 % d
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e nos paiements en France. Les paiements sont effectués par les débits et crédits sur les comptes bancaires des agents économiques concernés. Ainsi s'opère l'essentiel de la circulation de la monnaie aujourd'hui. La distinction usuelle entre monnaie fiduciaire et monnaie scripturale ne doit pas induire en erreur : les deux formes de monnaie reposent sur la confiance. La monnaie scripturale qui correspond aux dépôts à vue (c'est-à-dire lorsque les sommes déposées sont exigibles immédiatement) détenus par les agents économiques non bancaires est principalement émise par les banques commerciales. On appelle banque commerciale, ou banque de second rang, tout établissement de crédit qui effectue (outre la réception de fonds publics) la mise à disposition et la gestion des moyens de paiement ainsi que les opérations de crédits (Loi bancaire, article L-1 du Code monétaire et financier, du 16 décembre 1999). C'est notamment par cette double fonctionnalité que la monnaie scripturale est créée, et que le financement des agents économiques peut être réalisé. De ce point de vue, la création de monnaie est dite endogène car les banques distribuent les crédits pour satisfaire les besoins de f
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inancement des agents économiques. Le crédit bancaire est l'opération qui aboutit, en mettant en relation l'emprunteur (le « débiteur », ici les entreprises, les ménages ou l'État) et le prêteur (le « créancier », ici les banques), à la mise en circulation de monnaie scripturale nouvelle. On dit que la monnaie est créée ex nihilo (à partir de rien) c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire que la somme prêtée préexiste à l'actif du bilan de la banque. C'est pour cette raison que la création monétaire est une opération de monétisation, puisqu'à chaque fois qu'une banque accorde un crédit par un simple jeu d'écritures, elle transforme une dette (c'est-à-dire le crédit accordé du point de vue du débiteur) en moyens de paiement acceptés par tous les autres agents économiques. « Les crédits font les dépôts » est donc le principe central qui permet d'expliquer le processus de création de monnaie scripturale. Un bilan est un document comptable qui présente pour un exercice (une durée) d'un an (pouvant coïncider ou pas avec l'année civile) l'état patrimonial d'une entreprise. Présenté sous forme d'un tableau en deux colonnes, il intègre à l'actif (colonne de gauche) l'ensemble des biens et
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des créances (c'est-à-dire tout ce qui a une valeur économique au sein de l'entreprise) et au passif (colonne de droite) l'ensemble des ressources (c'est-à-dire tous les besoins nécessaires au financement de l'activité de l'agent économique). L'origine du mot bilan « bilancio » en italien qui signifie « balance », « équilibre » renseigne bien sur le fait que par définition l'actif et le passif sont toujours strictement égaux. Dans le cas spécifique d'une banque, les contenus des colonnes du bilan se présentent schématiquement sous une forme inversée, puisqu' à l'actif, on trouvera les créances possédées c'est-à-dire notamment les crédits accordés et au passif figureront, entre autres, les dépôts des clients de la banque. Il est donc ainsi possible d'expliquer le mécanisme de création monétaire à partir de l'étude des bilans simplifiés d'une banque et d'une entreprise : Prenons l'exemple d'une entreprise qui souhaite financer un investissement d'une valeur de 100 000 euros et qui obtient un prêt de sa banque à cette fin. La banque va donc par un jeu d'écritures, indiquer « + 100 000 » à l'actif du bilan de l'entreprise, tandis qu'elle mentionnera « + 100 000 » dans la colonne « p
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assif » de son bilan au titre des dépôts à vue de ce client. Retrouvez éduscol sur : De manière simplifiée on aura les informations suivantes : L'écriture opérée par la banque sur le compte de l'entreprise génère donc une création monétaire. De même, lorsque l'entreprise aura terminé de rembourser sa dette, on assistera cette fois à une destruction de monnaie puisque l'actif du bilan de l'entreprise et le passif de la banque seront diminués de la valeur du crédit initialement accordé. Par ailleurs, il faut également relever que dans la réalité il n'existe pas qu'une seule banque et qu'un seul client, ce qui signifie que l'ensemble de la quantité de monnaie en circulation (la masse monétaire) résulte aussi des opérations qui relient l'ensemble des agents économiques. Par voie de conséquence, la création monétaire ne s'explique pas exclusivement par l'action d'octroi de crédits des banques commerciales ; les sources de cette création (appelées « contreparties » de la masse monétaires) sont en réalité, classées en trois catégories : les créances sur l'économie (qui correspondent aux crédits accordés par les banques de second rang aux ménages et aux entreprises), les créances sur l
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'extérieur qui concernent les opérations avec l'étranger (par exemple lorsqu'un client échange des devises en monnaie centrale, il y a création de monnaie) et enfin les créances sur l'État (par exemple lorsqu'une banque achète des Bons du Trésor pour financer le déficit budgétaire, il y a là aussi monétisation). De même, la création monétaire ne s'effectue pas sans cadrage : c'est la Banque centrale qui assure cette fonction. Les autorités monétaires sont les institutions chargées de concevoir et de mettre en uvre la politique monétaire. Elles sont aussi chargées de la surveillance du système bancaire et financier. Au sein de la zone euro, c'est le Système européen de banques centrales (SEBC) qui est la principale autorité monétaire : il est composé de la Banque centrale européenne et des Banques centrales nationales des pays membres de l'Union européenne. La Banque centrale européenne peut réguler la quantité de monnaie en circulation dans l'économie par une intervention sur le marché monétaire, en actionnant deux leviers : 1. Elle peut agir en faisant varier les liquidités disponibles sur le marché monétaire, en modulant son offre de monnaie centrale. Retrouvez éduscol sur :
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2. Elle peut faire varier la rémunération qu'elle demande aux banques pour leur fournir ces liquidités. Cette rémunération correspond au taux d'intérêt directeur : plus il est élevé, et plus il devient coûteux pour une banque de se refinancer. Cela peut avoir deux effets : amener la banque à freiner son offre de crédits d'une part, et/ou répercuter le coût de son refinancement sur les crédits qu'elle octroie et décourager ainsi le recours à l'endettement bancaire des agents économiques d'autre part. Dans le cadre de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) intervient sur le marché interbancaire en fixant les taux d'intérêt directeurs, qui sont au nombre de trois : -Un taux de facilités permanentes de prêt au jour le jour: toutes les banques commerciales peuvent obtenir de la monnaie banque centrale de la part de la BCE sans limitation de quantité à ce taux. Ce taux fixe la limite supérieure des fluctuations possibles du taux du marché monétaire au jour le jour. -Le taux de facilité de dépôt : c'est le taux correspondant à la rémunération que les banques obtiennent en plaçant leurs excédents de trésoreries auprès de la BCE. -Un taux de refinancement (ou « taux de refi
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») pour les opérations hebdomadaires de refinancement. Pour ces opérations, elle procède par appels d'offre et accorde des quantités limitées de monnaie centrale. Il constitue le taux le plus favorable auquel la BCE accorde de la monnaie banque centrale aux banques commerciales. La Banque centrale peut actionner le taux des réserves obligatoires. Il s'agit de réserves en monnaie centrale que les banques commerciales doivent détenir sans pouvoir les utiliser. Ces réserves obligatoires s'ajoutent à la monnaie banque centrale dont les banques commerciales ont besoin pour faire face aux opérations de leurs clients. Le montant des réserves obligatoires est fixé en pourcentage des dépôts figurant au passif des banques commerciales. La Banque centrale régule ainsi la quantité de monnaie en circulation dans l'économie : c'est la politique monétaire, qui agit sur les grandeurs macroéconomiques (inflation, croissance, emploi) en influençant l'évolution de la masse monétaire et les taux d'intérêt. La Banque centrale est donc en charge du pilotage du taux d'intérêt à court terme sur le marché monétaire : elle influence donc à la hausse ou à la baisse les taux d'intérêt, selon l'orientation q
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u'elle veut donner à sa politique monétaire. Une politique monétaire expansionniste consiste à influencer à la baisse les taux du marché monétaire, de façon à ce que les banques de second rang répercutent cette baisse sur les taux d'intérêt imposés à leurs clients. En principe, avec des taux d'intérêt plus bas, la demande de crédit émanant des ménages et des entreprises augmente, ce qui a pour effet une hausse de la création monétaire et un soutien à l'activité économique. A l'inverse, une politique monétaire restrictive consiste pour la Banque centrale à agir dans le sens d'une hausse des taux du marché monétaire. Cette hausse a pour effet une augmentation des taux d'intérêt pratiqués par les banques de second rang, une moindre demande de crédit, et par conséquent, une moindre création monétaire de nature à freiner l'inflation. Les relations entre la création monétaire, l'activité économique et le niveau des prix sont complexes. Les banques commerciales n'ont aucune raison de créer spontanément exactement la quantité de monnaie qui maintiendrait l'économie au niveau du plein emploi des facteurs de production sans accélération de l'inflation. C'est donc à la Banque centrale d'in
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tervenir pour réguler la création monétaire. Retrouvez éduscol sur : En période de bonne conjoncture, quand on s'approche du plein emploi et que l'activité économique est soutenue, les banques n'ont aucune raison de ralentir spontanément leur offre de crédit. Si l'économie se trouve très proche de la saturation des capacités de production, les entreprises ne sont pas capables de répondre par une augmentation de la production au supplément de la demande engendrée par la création monétaire et le crédit, et elles peuvent réagir en augmentant les prix, ce qui risque alors d'accélérer l'inflation. Dès lors, c'est à la Banque centrale d'intervenir afin d'inciter les banques commerciales à freiner la création monétaire pour juguler l'inflation et la détérioration du pouvoir d'achat de la monnaie. À l'inverse, en période d'activité économique ralentie, quand l'économie s'éloigne du plein emploi, que la croissance économique est faible, les banques deviennent généralement plus prudentes et peuvent freiner brutalement la création monétaire. Le rationnement du crédit peut aggraver la récession et conduire même à une situation de déflation, soit la baisse du niveau général des prix. Pour év
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iter cette situation dangereuse, en période de chômage et de sous-utilisation des capacités de production, la Banque centrale doit alors intervenir sur le marché monétaire pour inciter les banques commerciales à une création monétaire plus dynamique pour soutenir la demande globale et la production. La Banque centrale est donc confrontée à un dilemme : mobiliser les instruments de la politique monétaire pour inciter les banques à une création monétaire suffisante pour soutenir la demande globale, mais aussi veiller à préserver le pouvoir d'achat de la monnaie en réagissant si le risque d'une accélération de l'inflation se présente. Certains objectifs poursuivis par les banques centrales peuvent être contradictoires entre eux : cela peut être le cas lorsque la Banque centrale recherche à la fois la stabilité des prix et la croissance du PIB. La lutte contre l'inflation suppose une politique monétaire restrictive et un freinage de la création monétaire, alors que la croissance du PIB suppose une politique monétaire expansionniste et une création monétaire à un rythme plus soutenu. La Banque centrale doit par conséquent effectuer un arbitrage permanent entre ces deux objectifs. Cert
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aines banques centrales ont des dispositions statutaires qui fixent l'objectif prioritaire. C'est le cas de la BCE dont l'objectif statutaire prioritaire est la stabilité des prix. Les statuts de la Réserve fédérale des États-Unis en revanche mettent sur un pied d'égalité la stabilité des prix et le soutien à l'activité économique. Mais face à la crise financière de 2008, et à ses conséquences délétères sur l'activité économique, puis en réaction à la crise des dettes souveraines en zone euro à partir de 2009- 2010, la Banque centrale européenne a réagi énergiquement par un accroissement de la base monétaire et une baisse forte et durable des taux d'intérêt directeurs pour soutenir le crédit et la demande globale. En période d'activité économique ralentie, et lorsque le risque d'un dérapage des prix s'éloigne, une stratégie de baisse des taux d'intérêt directeurs se révèle alors utile pour faciliter la sortie de crise. Retrouvez éduscol sur : Ressources et activités pédagogiques Activité pédagogique 1 : La différenciation des fonctions de la monnaie Finalité : rendre les élèves capables de différencier les fonctions de la monnaie. Ressources et activités proposées : Proposer
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un certain nombre d'informations concrètes exprimées en unités monétaires type (prix de biens ou d'actifs, transactions sur des biens, transactions financières, détention d'avoirs..) Faire classer ces exemples par fonction en justifiant les choix. Activité pédagogique 2 : Monnaie et confiance, l'exemple d'une crypto-monnaie Finalité : à partir de l'exemple du Bitcoin faire réfléchir les élèves sur les propriétés de la monnaie. Ressources et activités proposées : Proposer aux élèves trois vidéos issues du site euro vidéo challenge 2017 : (www.ecb. europa.eu) : « le bitcoin peut-il remplacer l'euro ? » « Le Bitcoin est-il la monnaie du futur ? [En anglais] » « faut-il avoir confiance dans sa monnaie ? » Ainsi qu'une vidéo issue du site Dessine- moi l'éco : « le Bitcoin est-il une monnaie comme les autres ? » (dessinemoileco.com/bitcoin-il-monnaie-les-autres/) Demander aux élèves de lister les fonctions de la monnaie évoquées et montrer comment les appliquer au Bitcoin ; Dissocier euro et Bitcoin, du point de vue de la confiance. Activité pédagogique 3 : Création monétaire, destruction monétaire, monétisation Finalité : faire comprendre aux élèves à partir d'un exemple simpl
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ifié le mécanisme de monétisation. Étapes et activités proposées : On propose un cas fictif pour lequel on a un ménage (M), une banque (B) et deux entreprises E et E ; on considère que seule la monnaie scripturale circule ; on propose des montants différents de monnaie scripturale détenus par chaque acteur de ce circuit. 1. Demander aux élèves de calculer la masse monétaire en circulation 2. Demander aux élèves de traduire par un schéma reliant chaque acteur les opérations suivantes : B accorde un crédit à M. E verse un salaire à M. B accorde un crédit à E. E achète des produits à E. 3. Demander aux élèves de repérer les activités qui ont créé de la monnaie et celles qui n'ont aucun effet sur la masse monétaire (on peut éventuellement demander aussi de partir du bilan de la banque pour cela) en choisissant une couleur spécifique pour les flux dans le schéma. Retrouvez éduscol sur : Activité pédagogique 4 : La création monétaire et le rôle de la Banque centrale dans le système bancaire Finalité : faire comprendre le fonctionnement du système bancaire et les différentes opérations à l'origine de la création monétaire ; initier au principe de la compensation bancaire. Étap
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es et ressources préconisées : Partir d'une économie fictive dans laquelle le système bancaire est composé d'une Banque centrale et deux banques de second rang qui détiennent chacune le compte d'une entreprise et d'un ménage ; supposer, au départ, que les banques de second rang ne détiennent pas de billets. Proposer les bilans simplifiés initiaux de chacune des banques de second rang et celui de la Banque centrale (avec, au passif, le compte de chacune des banques et le compte du Trésor public). Lister quelques opérations entre les entreprises et les ménages afin de faire apparaître leurs effets dans les bilans bancaires ; parmi ces opérations, certaines devront conduire à des règlements interbancaires et donc avoir des effets sur le bilan de la Banque centrale Introduire, afin d'analyser leurs effets sur la masse monétaire et les bilans : un achat de devises (une des entreprises remet des devises à sa banque) ; une opération de demande de billets par un client d'une des deux banques ; l'octroi d'un crédit à l'un des clients ; l'achat par une des banques de bons émis par le Trésor public ; une opération effectuée par le Trésor public (paiement des salaires de fonctionnaires ou
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achat à une des entreprises). Observer le bilan de la Banque centrale et des deux banques de second rang pour faire apparaître les contreparties de la masse monétaire. Bibliographie indicative Anastasia Melachrinos et Rémi Jeannin, L'éco en 40 schémas, Delagrave, 2018 [pages 36 à 43] Dominique Plihon, La monnaie et ses mécanismes, La Découverte, 2017. Friedrich Hayek, Pour une concurrence des monnaies, PUF,1978. Jérôme Blanc, Les monnaies alternatives, La Découverte collection Repères, 2018. Jézabel Couppey-Soubeyran, Monnaie, banques, finance, PUF, 2015. Louis Larue, « Le Bitcoin : une évaluation d'une innovation monétaire », Regards économiques IRES, n°127, 2016 Michel Aglietta, André Orléan, La monnaie entre violence et confiance, Odile Jacob,2002. Patrick Artus avec Marie-Paule Virard, La folie des banques centrales, Editions Fayard, 2016. Pierre-Noël Giraud, Le commerce des promesses, Seuil, 2009. Site de la Banque de France sur la présentation de la politique monétaire https://www.banque-france.fr/page-sommaire/presentation-de-la-politique-monetaire Site de la Banque centrale européenne sur la présentation des missions de la BCE et la carte de la zone euro (avec
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statistiques) https:// www.ecb.europa.eu Site Citéco (https://www.citeco.fr), lieu dédié à une meilleure compréhension de l'économie, ouvert au public depuis le 14 juin 2019, et qui offre la possibilité de faire des visites de groupe à tarif réduit (adresse: 1, Place du Général Catroux 75017 PARIS). Retrouvez éduscol sur : comment la socialisation contribuet-elle à expliquer les différences de comportement des individus ? Objectifs d'apprentissage Comprendre comment les individus expérimentent et intériorisent des façons d'agir, de penser et d'anticiper l'avenir qui sont socialement situées et qui sont à l'origine de différences de comportements, de préférences et d'aspirations. Comprendre comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de la socialisation des enfants et des adolescents. Comprendre qu'il existe des socialisations secondaires (professionnelle, conjugale, politique) à la suite de la socialisation primaire. Comprendre que la pluralité des influences socialisatrices peut être à l'origine de trajectoires individuelles improbables. Problématique d'ensemble Retrouvez éduscol sur En prenant appui sur les acquis de la classe de seconde,
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ce chapitre s'inscrit dans la perspective de nombreux travaux sociologiques qui, depuis les années 1990, permettent de ne plus seulement envisager la socialisation comme une façon de « faire société » (la socialisation comme production de lien social) mais tentent d'ouvrir la « boîte noire » de la socialisation en portant une attention plus grande à la diversité de ses cadres, modalités, temporalités et effets. Ces travaux tentent ainsi de répondre à des questions fondamentales pour qui veut comprendre comment la société « forme et transforme »2 les individus : comment la socialisation s'opère-t-elle ? Quels sont les agents, instances et moments socialisateurs ? Quelles sont ses temporalités ? Quels sont ses effets ou résultats ? 1. En classe de seconde, les élèves ont été conduits à comprendre que la socialisation est un processus, à appréhender la pluralité des instances de socialisation et à illustrer le caractère différencié des processus de socialisation en fonction du milieu social et du genre. 2. Muriel Darmon, La socialisation, A. Colin, coll. 128, 3ème édition, 2016, p. 6. Retrouvez éduscol sur Le premier objectif d'apprentissage, en approfondissant les acquis de la
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classe de seconde, consiste à étudier les modalités et effets du processus de socialisation. L'objectif est de comprendre que les façons d'agir, de penser et d'anticiper l'avenir acquises au cours des processus de socialisation sont socialement situées (selon le contexte historique et social, le lieu d'habitat, etc.) et sont à l'origine de différences de comportements, de préférences et d'aspirations. Le deuxième objectif d'apprentissage permet d'envisager les formes de pluralité et de variations qui sont à l'uvre lors des processus de socialisation en montrant comment la diversité des configurations familiales modifie les conditions de socialisation des enfants et des adolescents. Le troisième objectif d'apprentissage vise à montrer que la socialisation s'effectue tout au long de la vie et qu'il existe des socialisations secondaires (professionnelle, conjugale et politique) à la suite de la socialisation primaire. Le quatrième objectif d'apprentissage permet de comprendre comment, dans des sociétés de plus en plus différenciées, la pluralité des influences socialisatrices auxquelles les individus sont confrontés peut être à l'origine de trajectoires individuelles improbables.
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Savoirs scientifiques de référence Il existe de multiples façons d'appréhender le caractère socialisé de tout individu vivant en société. Les exemples (réels ou fictifs) d'enfants ayant vécu à l'écart de toute société humaine révèlent que l'homme est un être social : nos façons d'agir et de penser que nous pourrions juger les plus naturelles et/ou personnelles (se tenir debout ; la capacité à parler ; la sensibilité à la douleur ou à la chaleur ; le goût ; l'apparence physique, etc.) sont en réalité le produit d'une socialisation. La mise en évidence de certaines régularités statistiques permet par exemple de distinguer des habitudes alimentaires, des pratiques culturelles et sportives différentes selon le milieu social, le sexe ou bien encore selon le lieu de résidence. Ces formes de régularités sociales illustrent ainsi que les préférences, goûts et dégoûts ne sont pas distribués de façon aléatoire mais sont liés à des contextes sociaux dans lesquels ils se sont formés et s'expriment. Muriel Darmon définit la socialisation comme « l'ensemble des processus par lesquels l'individu est construit (..) par la société (..) dans laquelle il vit et au cours desquels l'individu acquiert
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- apprend, intériorise, incorpore, intègre - des façons de faire, de penser et d'être qui sont situées socialement ». Comme le suggère la sociologue, une telle définition générale invite a minima à mieux spécifier les processus qui sont à l'uvre (comment la socialisation s'opère-t-elle ?) et les effets de cette socialisation (qu'est-ce qui est intériorisé par l'individu socialisé ?). Comment la socialisation s'opère-t-elle ? L'analyse développée par Émile Durkheim permet de rappeler que la socialisation correspond à un processus d'éducation le plus souvent explicite, l'éducation se définissant comme « l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement destiné »4. Ainsi l'éducation est une « socialisation méthodique des jeunes générations » effectuée par les « maîtres et parents » qui apprennent à l'enfant à devenir un « être nouveau : [un] être social » apte à répondre aux attentes du milieu soci
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al auquel il appartient. Pour autant, Émile Durkheim ne réduit pas la socialisation à des temps d'éducation et d'inculcation intentionnels mais considère qu'elle s'exerce aussi de façon continue et non intentionnelle : « il n'y a pas de période dans la vie sociale, il n'y a même pour ainsi dire, pas de moment dans la journée où les jeunes générations ne soient pas en contact avec leurs aînés, et où, par suite, elles ne reçoivent pas de ces derniers l'influence éducatrice. Car cette influence ne se fait pas seulement sentir aux instants très courts où parents ou maîtres communiquent consciemment, et par la voie d'un enseignement proprement dit, les résultats de leur expérience à ceux qui viennent après eux. Il y a une éducation inconsciente qui ne cesse jamais. Par notre exemple, par les paroles que nous prononçons, par les actes que nous accomplissons, nous façonnons d'une manière continue l'âme de nos enfants ». Ainsi selon Émile Durkheim, la socialisation procède tout autant d'une éducation intentionnelle que « de milliers de petites actions insensibles qui se produisent à chaque instant et auxquelles nous ne faisons pas attention à cause de leur insignifiante apparence » qui co
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nstituent des moments d'interaction au cours desquels l'enfant se familiarise, s'imprègne, pratique, imite des manières de faire, d'agir et de penser caractéristiques du monde social dans lequel il vit. Émile Durkheim insiste sur la passivité de l'enfant qu'il décrit comme un être « hypnotisé », « une table presque rase sur laquelle [la société] doit construire à nouveaux frais ». Si l'on peut reconnaître que les marges de jeu des enfants lors des premières situations socialisatrices demeurent limitées, il faut également considérer de quelle façon l'enfant demeure actif lors du processus de socialisation. D'une part, toute forme d'éducation ne peut pas se résumer à une action unilatérale de l'enseignant vers l'enseigné, ce dernier construit toujours ses apprentissages en leur donnant sens au regard de la relation sociale dans laquelle ils s'opèrent. D'autre part, l'enfant rencontre très tôt de multiples agents socialisateurs (membres de la famille, membres de l'institution scolaire, groupes de pairs, etc.) qui le conduisent à s'approprier, parfois à mettre à distance, des contenus et modalités de socialisation possiblement différents. Quels sont les effets de la socialisation ? L
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a socialisation exerce ses effets au-delà de la simple éducation, elle pénètre les corps et les esprits et modèle l'enfant puis l'adulte à chaque moment de sa vie. En effet, la force de la socialisation réside dans le fait que ces dispositions (façons de faire, d'agir et de penser, inclinaisons ou propensions) s'inscrivent de façon inconsciente dans les esprits (intériorisation) et, plus encore, dans les corps (incorporation) au point d'acquérir la force de l'évidence ; « le propre d'une socialisation réussie, c'est de faire oublier la socialisation, de donner l'illusion de l'innéité à propos des acquis »5. Ces dispositions, comme les conditions et modalités de socialisation, sont socialement situées, c'est-à-dire qu'elles ne sont jamais indépendantes du contexte social et historique dans lequel elles se forment et s'expriment. Le rôle et les influences socialisatrices des différents agents Retrouvez éduscol sur Retrouvez éduscol sur et instances de socialisation évoluent dans le temps. Émile Durkheim, par exemple, montre que les formes d'éducation se sont modifiées au cours des siècles (ascétique au Moyen-Âge, libérale à la Renaissance, littéraire au XVIIe siècle, scientifique d
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e nos jours). Norbert Élias7, en étudiant l'évolution des manuels de savoir-vivre, inscrit le processus de socialisation dans un processus plus large de civilisation des murs au cours duquel certains comportements et sentiments (la civilité, le contrôle des émotions, la pudeur, la maîtrise de la violence, etc.) ont été progressivement introduits dans certains groupes sociaux avant de s'étendre à d'autres. Les travaux de Marcel Mauss montrent que, selon les pays, les corps sont façonnés différemment (marche des militaires et des civils, techniques de nage, de sommeil, etc.) La socialisation est donc un processus différencié selon les contextes historiques et sociaux mais il est également un processus différentiel. Sans mobiliser ici directement le concept d'habitus tel que Pierre Bourdieu l'envisage, on peut indiquer que la socialisation procède d'un double mouvement suivant lequel : (1) les conditions sociales d'existence et expériences passées sont intériorisées et incorporées à travers des façons de faire et de penser et que (2) ces dispositions constituent des principes d'actions, de schèmes de pensées, des goûts et des dégoûts. Pierre Bourdieu montre par exemple que la probabi
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lité de pratiquer tel ou tel type de sport, d'adopter telles ou telles pratiques alimentaires ne sont pas réductibles à des considérations économiques (liés à l'accès ou aux coûts de la pratique) mais qu'elles renvoient bien davantage à des dispositions, des rapports au corps, des systèmes de classements différents selon les classes sociales. De nombreux travaux sociologiques ont ainsi étudié toutes les formes de variations du processus de socialisation (selon le sexe, l'origine sociale, le lieu d'habitation, etc.) tant du point de vue de ce qui est socialisé que des modalités de cette socialisation. Prendre en considération les effets de la diversité des configurations familiales sur la socialisation des enfants et des adolescents permet d'éviter les risques d'une approche substantialiste ou réifiée de la famille qui masquerait toutes les formes de variations intrafamiliales. La famille ne constitue pas une entité homogène et l'expression de configurations familiales permet de rendre compte des multiples formes que la famille peut revêtir selon la composition sociale et sexuelle du couple de parents, la composition de la fratrie, la structure familiale (famille recomposée, monopa
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rentale, etc.), la nature des relations intrafamiliales, etc. Dans son ouvrage Tableaux de familles, Bernard Lahire analyse les différences de réussite scolaire d'enfants de milieux populaires scolarisés en CE à partir de l'étude des configurations familiales dans lesquelles ils vivent. L'enquête repose sur une analyse microsociologique très fine (entretiens approfondis sur un temps long avec les familles, 6. Émile Durkheim, L'évolution pédagogique en France, PUF, 2014, (1938). 7. Norbert Élias, La civilisation des murs, Calman-Lévy, 1973, (1969). 8. Marcel Mauss, « Les techniques du corps », in Sociologie et anthropologie, PUF, 2014 (1934). 9. Pierre Bourdieu, Le sens pratique, Édition de minuit, 1980. 10. Pierre Bourdieu, La distinction. Critique du jugement social, Édition de minuit, 1979. 11. Martine Court, Corps de filles, corps de garçons : une construction sociale, La dispute, 2010. 12. Christine Mennesson, Julien Bertrand et Martine Court, « Forger sa volonté ou s'exprimer : les usages socialement différenciés des pratiques physiques et sportives enfantines », Sociologie, 2016/4 Vol. 7 13. Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Yasmine Siblot,
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« Jeunes des pavillons. Entre-soi dans les lotissements et avenir social incertain », Agora débats/jeunesses, 2009/3, n°53. 14. Bernard Lahire, Tableaux de famille. Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Le Seuil, 2012, (1995). les enfants, les enseignants, notes ethnographiques) où chaque configuration familiale est décrite à travers cinq thèmes : les formes familiales de la culture écrite, les conditions et les dispositions économiques, l'ordre moral domestique, les formes d'exercice de l'autorité familiale et les modes familiaux d'investissement pédagogique. Ce protocole d'enquête permet de mettre à jour des différences secondaires de socialisation entre des familles socialement proches et d'expliquer des différences de réussite scolaire parfois significatives entre des enfants issus d'un même milieu social. Par exemple, le rapport à l'école ou à la culture écrite peuvent être modifiés par la présence dans la famille d'une sur étudiante ou d'un grand-père diplômé que l'enfant voit régulièrement, ou par l'usage que les familles font de l'écrit ou d'instruments liés au temps tels que les calendriers, agendas ou listes de choses à faire. Ces configurations familiales
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singulières, ces « petits riens » dans l'organisation de l'espace domestique produisent des conditions de socialisation à chaque fois spécifiques qui font que les rapports à l'école (proximité, distance) et à la culture scolaire (lecture, écriture, langage, objets culturels) s'en trouvent modifiés favorisant ou non, selon les situations, la réussite scolaire. En outre, cette attention aux variations intrafamiliales permet de comprendre les parcours de réussite (ou d'échec) scolaire improbable (cf. également infra). L'enquête menée par Gaële Henri-Panabière15 sur des collégiens en difficulté scolaire dont les parents sont diplômés du supérieur permet de rendre compte des parcours scolaires de ceux que l'on pourrait nommer les « méshéritiers ». L'analyse met en évidence des différences secondaires de socialisation à l'origine de ces parcours singuliers. Par exemple, l'origine sociale des parents, l'homogénéité de la dotation scolaire des parents, le sexe du parent le plus diplômé (le diplôme maternel protège davantage des difficultés scolaires, particulièrement les filles), l'effectivité de certaines pratiques culturelles (notamment les pratiques liées à la lecture) sont autant de
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facteurs qui influencent le risque d'être en situation de difficulté scolaire. La séparation des parents constitue un facteur de différenciation qui semble annuler le bénéfice associé au niveau de diplôme des parents. Ce résultat corrobore ceux déjà établis16 montrant que, quels que soient l'origine sociale des enfants et le niveau d'étude de la mère, la séparation des parents a des effets négatifs sur la réussite scolaire des enfants. L'étude de Laurette Cretin sur les familles monoparentales confirme que, toutes choses égales par ailleurs (niveau de vie, condition de vie, âge et niveau scolaire des enfants à l'entrée en sixième), les enfants de parents séparés réussissent moins bien au collège. Si le constat semble bien étayé, il reste difficile d'en déterminer les causes avec précision. Les résultats de l'analyse menée par Laurette Cretin montrent néanmoins que lorsque les parents sont séparés, ils s'impliquent proportionnellement moins dans la scolarité des enfants, les échanges sur l'école entre les parents et les enfants sont moins fréquents et les enfants pratiquent plutôt moins d'activités scolaires, autant d'éléments qui constituent des conditions de socialisation relative
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ment moins propices à la réussite scolaire. Les effets sur les conditions de socialisation des enfants et des adolescents de la diversité des configurations familiales peuvent également s'observer à travers d'autres dimensions, comme le rôle de la fratrie ou la prise en compte de la trajectoire migratoire. Si l'enfance constitue un moment privilégié d'expérimentation et d'intériorisation de façons d'agir et de penser, ces processus se poursuivent tout au long de la vie adulte. Les expériences vécues dans les différents milieux rencontrés au cours du cycle de vie constituent autant d'éléments de transformations potentielles des individus qu'il faut prendre en compte dans l'étude de la socialisation. À la suite d'autres sociologues, Peter Berger et Thomas Luckmann ont différencié la socialisation secondaire de la socialisation primaire. La socialisation primaire (celle de l'enfance) se caractérise par son exclusivité : « l'enfant n'intériorise pas le monde (..) comme un monde possible parmi d'autres. Il l'intériorise comme le monde, le seul monde existant et concevable, le monde tout court »20. La force des primes socialisations réside aussi dans le contexte affectif dans lequel e
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lles s'opèrent, elles constituent un ensemble de dispositions doté d'un effet d'hystérèse puisque c'est à partir de ce patrimoine initial que l'individu perçoit le monde extérieur. Les socialisations secondaires sont celles qui ont lieu à l'âge adulte, elles sont diverses : professionnelles, conjugales, politiques, amicales, associatives, etc. L'articulation entre socialisation primaire et socialisation secondaire peut être appréhendée à travers trois exemples de socialisation secondaire : professionnelle, conjugale et politique. Le monde du travail constitue un espace de socialisation où les individus sont amenés à intégrer des façons de faire, d'agir et de penser qui peuvent être spécifiques à leur univers professionnel. De nombreuses enquêtes montrent comment l'accès à certaines professions puis leur exercice conduisent à une transformation de soi et à l'incorporation de savoir-faire, savoir-être nouveaux. Les socialisations antérieures peuvent constituer, selon les cas, des réquisits indispensables ou des freins à la socialisation professionnelle. Dans son étude ethnographique sur la formation des footballeurs professionnels, Julien Bertrand montre que le passage par le centr
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e de formation est à l'origine d'un véritable processus de conversion au cours duquel l'apprenti footballeur doit, dans un contexte de concurrence et de sélection intense, intégrer toutes les dispositions physiques et mentales indispensables à la réussite professionnelle du sportif. Ce processus de conversion est facilité lorsqu'il existe une convergence - que l'institution sportive contribue à créer - entre les différents groupes et instances de socialisation. Julien Bertrand observe ainsi que la place majoritaire des enfants d'origine populaire peut se comprendre par le fait que « la formation a plus de chances de trouver un terrain favorable au travail de mise en convergence des investissements. En particulier, l'apprentissage au sein du Centre a moins de chances de heurter les dispositions parentales en matière de scolarité. A contrario, à l'intérieur des familles plus fortement dotées en capitaux économiques et culturels, les contraintes sur la scolarité sont plus souvent un frein à l'engagement, risquant de faire moins facilement de la professionnalisation un horizon souhaitable ». La vie conjugale constitue « une phase décisive de socialisation, qui peut être comparée à cel
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le de l'enfance et de l'adolescence » en termes de force socialisatrice mais qui s'en éloigne par sa structure dans la mesure où l'individu « participe activement plutôt que passivement à sa propre adaptation »22. Peter Berger et Hansfried Kellner considèrent ainsi que le mariage Retrouvez éduscol sur constitue « un engagement social qui crée pour l'individu une sorte d'ordre dans lequel sa vie prend un sens » ; c'est dans un processus permanent de « conversation » que le monde est « objectivé », « construit » mais aussi « maintenu en état d'entretien et continuellement remeublé ». La vie conjugale est donc un espace de transformations et d'ajustements des individus entre eux. Mais la socialisation conjugale n'implique pas pour autant une négation des socialisations primaires. À l'inverse, on peut considérer qu'elle s'opère avec d'autant plus de force que le couple rassemble le plus souvent des personnes socialement proches dont les dispositions se confortent plus qu'elles ne s'opposent. La socialisation conjugale, tout en permettant selon l'expression de Jean-Claude Kaufmann des « ajustements » réciproques entre les membres d'un couple, prend largement appui sur des socialisation
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s antérieures, comme les socialisations de classe et de genre. C'est ainsi, par exemple, dans la gestion des tâches domestiques que « les gestes disent le contraire des mots » et que certains effets de la socialisation genrée (comme la répartition inégalitaire des tâches domestiques) se reproduisent au sein des couples. De la même façon, l'étude menée par Martin Baloge et Marie-Ange Grégory25 montre que si le couple est un espace de discussion politique important, particulièrement en période électorale, la socialisation politique conjugale conduit principalement à une consolidation des préférences et choix politiques, eux-mêmes prédisposés par certaines appartenances sociales et effets de la socialisation primaire. La socialisation politique - ensemble des processus contribuant à la formation des représentations, des choix et des comportements politiques - fournit une nouvelle illustration de la diversité des articulations possibles entre socialisations primaires et secondaires. Les travaux classiques d'Annick Percheron et plus récemment d'Anne Muxel ont montré que les représentations et opinions politiques se construisent dès le plus jeune âge. En ce sens, la socialisation primai
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re (ou plus exactement les socialisations primaires familiales, scolaires, affinitaires, etc.) constitue un moment essentiel de formation des préférences politiques. Mais la socialisation politique est aussi le fruit de l'ensemble des expériences socialisatrices liées au cycle de vie et à chaque trajectoire sociale individuelle (parcours scolaire, carrière professionnelle, relations familiales, relations amicales, engagements politiques et associatifs, lieux de résidence, etc.). Daniel Gaxie insiste sur le poids plus important des socialisations secondaires lorsqu'elles entrent en contradiction avec les socialisations antérieures quant au rapport à la politique (c'est-à-dire de représentations et de préférences politiques), c'est par exemple le cas lors de trajectoire sociale ascendante et de situation de déclassement social. « Ces intériorisations d'expériences sociales successives sont une source de contradiction. Il est rare en effet qu'une trajectoire biographique ne s'accompagne pas d'une transformation » du rapport à la politique « à travers des formes d'hésitation, d'instabilité, d'éclectisme ou de retrait idéologique, politique ou électoral ». On voit ainsi que les sociali
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sations secondaires « n'effacent » jamais totalement les produits de la socialisation primaire mais que ces deux temporalités s'articulent et permettent d'envisager la socialisation comme un processus continu dont les effets peuvent conduire selon la typologie de Muriel Darmon à une socialisation de renforcement, de transformation ou, moins fréquemment, de conversion. Retrouvez éduscol sur Depuis ces trente dernières années, de nombreux travaux sociologiques ont cherché à mettre à jour les facteurs explicatifs de trajectoires individuelles improbables, c'est-à-dire de situations sociales singulières ou d'irrégularités sociales (par exemple, formes de dissonances culturelles, parcours scolaires ou sociaux atypiques). Bernard Lahire recherche dans des domaines variés les « raisons de l'improbable ». Il s'agit par exemple de tenter de comprendre pour quelles raisons « des familles beaucoup mieux dotées que d'autres, notamment en capital scolaire, ont des enfants en grandes difficultés scolaires alors que dans des familles, dont toutes les caractéristiques objectives permettraient de penser que la scolarité des enfants pourrait être difficile, ont des enfants en bonne, voire en très
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bonne situation scolaire »30 ou bien encore de s'interroger sur les situations de « dissonances culturelles » lorsque les pratiques et préférences culturelles d'un individu sont très hétérogènes. L'étude de ces parcours individuels singuliers ou situations paradoxales invite l'auteur à porter une attention plus grande à toutes les formes de pluralité du processus de socialisation. Si dans les sociétés traditionnelles, les individus font face à un univers social relativement homogène, dans les sociétés hautement différenciée, les individus sont confrontés à des univers sociaux plus hétérogènes et donc à des conditions et modalités de socialisation plurielles. Un même individu peut effectivement être tour à tour, « fils ou fille », « père ou mère », « mari ou femme », « amis », « collègues de travail », « marié ou divorcé », « en activité professionnelle ou au chômage » etc.. Ainsi selon Bernard Lahire, un être social est « un acteur pluriel (..) produit de l'expérience - souvent précoce - de socialisation dans des contextes sociaux et multiples et hétérogène »31. Et cette pluri-socialisation explique que « deux individus de la même classe sociale, du même sous-groupe social, ou mê
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me appartenant à la même famille ont toutes les chances d'avoir une partie de leurs pratiques et de leurs goûts culturels qui diffère, pour n'avoir pas été strictement soumis aux mêmes cadres socialisateurs (participation à des groupes de pairs différents, activités extra-familiales et extra-scolaires différentes, parcours scolaires différents, traitements différents - pour des raisons liées au genre, à la place dans la fratrie, etc. - au sein d'une famille qui n'est jamais une entité invariable, etc.). »32 Certains récits biographiques comme ceux d'Annie Ernaux (Les Armoires vides, La Place) ou Didier Éribon (Retour à Reims) illustrent bien la diversité des influences socialisatrices auxquelles les enfants et les adultes peuvent être soumis. Issus de milieux populaires, ces deux auteurs décrivent comment durant leur enfance ils ont été confrontés à des univers sociaux très différents entre leur famille et l'école et expriment leur malaise à être « entre deux mondes ». Ils montrent aussi comment leur réussite scolaire et leur ascension sociale les ont progressivement éloignés de leur famille en les rendant comme étrangers à leur monde. L'étude de la pluralité des influences socia
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lisatrices peut aussi être l'occasion de remobiliser certains travaux étudiés précédemment en soulignant les effets des formes de pluralité interne à certaines instances de socialisation comme la famille. En examinant dans le détail les conditions de socialisation d'enfants de milieux populaires, Bernard Lahire (voir supra) relève de multiples facteurs de différenciation qui contribuent à expliquer la spécificité de certains parcours scolaires : le degré d'investissement dans la scolarité des enfants, la place dans la fratrie, le genre de l'enfant, le niveau de diplôme possédé par chaque parent, la scolarité des frères et surs, etc. La recherche menée par Gaële Henri-Panabière sur les « méshéritiers » (voir supra) s'inscrit dans cette perspective. Ressources et activités pédagogiques Activité pédagogique 1 La socialisation comme processus d'incorporation de façons d'agir et de penser socialement situés Finalité: Comprendre le caractère socialement situé du processus de socialisation Étapes et ressources : À partir d'extraits de l'ouvrage de Norbert Élias, La civilisation des moeurs, montrez que nos comportements et sentiments sont historiquement construits. À partir d'extrai
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ts de l'article de Marcel Mauss, Les techniques du corps, montrez que le corps est un objet social construit. À partir d'extrait de l'article, « La pratique sportive en France, reflet du milieu social », et d'extraits de l'ouvrage de Pierre Bourdieu, La distinction, (en particulier, chapitre 3) montrez que le sport est l'expression de dispositions incorporées lors du processus de socialisation. Activité pédagogique 2 Diversité des configurations familiales et socialisation inversée Finalité: Montrer, à travers l'exemple des footballeuses et boxeuses de haut niveau, que les configurations familiales peuvent expliquer des situations de socialisation genrée « inversée ». Étapes et ressources : À partir de la revue Insee première « Pratiques physiques ou sportives des femmes et des hommes : des rapprochements mais aussi des différences qui persistent » : identifiez les principales caractéristiques et évolutions des pratiques physiques et sportives des femmes et des hommes. ou À partir de l'ouvrage La pratique des activités physiques et sportives en France, identifiez le profil socio-démographique des pratiquants de football. À partir d'extrait de l'article de Christine Menness
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on, « Être une femme dans un sport « masculin ». Modes de socialisation et construction des dispositions sexuées », Sociétés contemporaines, n°55, 2004/3 (en ligne) : -Identifiez les principales dispositions associées à la pratique du football et de la boxe. -Recherchez les éléments permettant d'expliquer les choix des filles de pratiquer des sports « masculins ». Retrouvez éduscol sur Activité pédagogique 3 Un exemple de socialisation secondaire Retrouvez éduscol sur Finalité : Illustrer les modalités d'articulation entre socialisation primaire et socialisation secondaire. Étapes et ressources : À partir d'extraits de l'article d'Emmanuelle Zolesio, « Des femmes dans un métier d'hommes : l'apprentissage de la chirurgie », Travail, genre et sociétés, n°22,2009/2, (en ligne) : -Montrez en quoi la chirurgie est une « profession masculine ». -Montrez que l'internat est une étape essentielle de la socialisation professionnelle. -Montrez pourquoi la socialisation primaire et la socialisation secondaire peuvent se contrarier. Activité pédagogique 4 La pluralité des influences socialisatrices Finalité : Illustrer la pluralité des influences socialisatrices. Étapes et resso
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urces : À partir de cas présentés dans l'ouvrage de Bernard Lahire La culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, en particulier chapitres 8, 9 et 10 ; -Relevez la pluralité des influences socialisatrices. -Montrez la pluralité de ses influences peut être source d'une évolution des pratiques culturelles. Bibliographie indicative Ouvrages de référence BERGER Peter, Luckmann Thomas, La construction sociale de la réalité, Méridiens-Klincksieck, 1992, (1966). BOURDIEU Pierre, Le sens pratique, Édition de minuit, 1980. BOURDIEU Pierre, La distinction. Critique du jugement social, Édition de minuit, 1979. DARMON Muriel, La socialisation, A. Colin, coll. 128, 3ème édition, 2016. DUBAR Claude, La socialisation, A. Colin, 2002. DURKHEIM Émile, Éducation et sociologie, PUF, 2007 (1922). ÉLIAS Norbert, La civilisation des murs, Calman-Lévy, 1973, (1969). KAUFMANN Jean-Claude, La trame conjugale. Analyse du couple par son linge, Nathan, 1992. LAHIRE Bernard, L'homme pluriel, Nathan, 1993. LAHIRE Bernard, Tableaux de famille. Heurs et malheurs scolaires en milieux populaires, Le Seuil, 2012, (1995). LAHIRE Bernard, La culture des individus. Dissonances
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