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!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | escalope | How many times the word 'escalope' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | jealous | How many times the word 'jealous' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | competent | How many times the word 'competent' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | quite | How many times the word 'quite' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | garden | How many times the word 'garden' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | out;--but | How many times the word 'out;--but' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | prends | How many times the word 'prends' appears in the text? | 3 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | touches | How many times the word 'touches' appears in the text? | 0 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | endormie | How many times the word 'endormie' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | cor | How many times the word 'cor' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | banc | How many times the word 'banc' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | bucarest | How many times the word 'bucarest' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | veau | How many times the word 'veau' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | malte | How many times the word 'malte' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | gros | How many times the word 'gros' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | tendresse | How many times the word 'tendresse' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | fille | How many times the word 'fille' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | genoux | How many times the word 'genoux' appears in the text? | 2 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | projectile | How many times the word 'projectile' appears in the text? | 1 |
!... LE P RE DOLL Vous lui faites peur tourner autour. C'est pas une b te curieuse. Allez, faut faire un peu semblant de ne pas s'occuper d'elle. Tous s' loignent de Paulette, sauf Michel. Paulette, qui a toujours sa tranche de pain la main, se tourne vers Michel. PAULETTE Michel, je suis fatigu e. Michel soul ve Paulette, un peu difficilement, mais avec beaucoup de tendresse, et la d pose sur un lit voisin. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Un peu plus tard. Le p re est assis sur l'un des deux bancs qui longent la grande table, avec Paulette endormie sur les genoux. En face de lui, sur l'autre banc, Michel fait ses devoirs. Raymond, assis dans un fauteuil, bricole un morceau de bois. Le p re lit le journal d pli devant lui, et en appui sur une bouteille. Une lampe p trole, pos e sur la table, claire la sc ne. LE P RE DOLL La situation militaire s' tait brusquement aggrav e sur tous les fronts au cours de la journ e d'hier. Les ministres ont si g en permanence. RAYMOND DOLL Ah ! Tu vois ! LE P RE DOLL Ouais... Paulette, toujours dans les bras du p re Doll , ouvre un oeil et regarde Michel. Celui-ci fait le pitre en calant un crayon sous son nez, comme une moustache. Pendant que le p re reprend sa lecture, Paulette fait semblant de se rendormir en fermant les yeux. Michel pose le crayon, fait une petite boulette de papier et l'envoie en direction de Paulette. LE P RE DOLL A Bucarest, le Cabinet Tata...res, ou... . a, je m'en fous... La r sistance de nos troupes reste souple et efficace... L'archev que de Westminter (il prononce la fran aise : veste-munster) ordonne... Le p re s'arr te net de lire, car il vient de recevoir, dans la figure, le projectile destin Paulette. Il se frotte le nez et se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Fais ton probl me Par-dessus l' paule du p re, on peut lire le journal qu'il lit. Il s'agit de La Montagne . A la une du journal, le gros titre suivant : Reynaud d missionne. P tain lui succ de. Michel a repris son probl me, dont il fait profiter tout le monde. MICHEL DOLL Un r ti de veau de deux kilos cinq a co t cent quarante- deux francs. LE P RE DOLL Alerte sur Malte... Tiens !... MICHEL DOLL Combien co terait, ce prix, une escalope de veau de cent cinquante grammes. Berthe, qui descend l'escalier du grenier, un oreiller sous le bras, arrive derri re Michel et regarde le dos du journal, toujours appuy sur la bouteille. BERTHE DOLL Ah ! Dis donc ! Le p re regarde Paulette. LE P RE DOLL La r veille pas. Berthe rel ve la t te. BERTHE DOLL Le fils Gouard... LE P RE DOLL Le fils Gouard ? Le p re retourne le journal. Et sur la derni re page, on voit la photo d'un soldat, entre les rubriques Echos et Faits Divers . Raymond s'approche du journal RAYMOND DOLL T'es folle, ben pourquoi il serait sur le journal, le fils Gouard ? BERTHE DOLL Et pourquoi pas ? Si on l'a d cor ! RAYMOND DOLL D cor ? Le Francis ? Et bien, a me ferait bien mal. BERTHE DOLL En tous cas, il y est, lui, la guerre ! Le p re replie son journal et regarde sa fille d'un air visiblement nerv . LE P RE DOLL T'as pas parler du fils Gouard... Qu'est-ce que tu veux ? BERTHE DOLL Une couverture pour la gosse. LA M RE DOLL Prends-la... Ben prends-la Raymond. Raymond se pr cipite vers son lit et s'assoit dessus. Derri re la m re Doll , on aper oit Ren e, la fille cadette, qui essuie la vaisselle. RAYMOND DOLL Oh ! Pardon !... Moi, j'en ai pas de trop... Michel se tourne vers Berthe. MICHEL DOLL Prends la mienne... Raymond se l ve du lit. RAYMOND DOLL C'est pareil, on a le m me lit ! MICHEL DOLL Alors, j'ai le droit de la donner. Raymond regarde, d'un air penaud, sa soeur prendre la couverture. RAYMOND DOLL Oh !... Ben non alors ! Michel retourne vers ses devoirs. Le p re regarde Paulette endormie avec une certaine tendresse. LE P RE DOLL Pauvre gosse ! LA M RE DOLL A cet ge-l , a se rend pas compte. RAYMOND DOLL Dix-sept, il en est mort, rien qu'aujourd'hui sur le pont, et c t ... Ils n'ont m me plus de cercueil pour les enterrer. Le p re se tourne vers Georges. LE P RE DOLL Tu vois, c'est pas le moment de mourir, t'auras m me pas de bo te ! GEORGES DOLL Qu'est-ce qu'on en fait, des morts ? RAYMOND DOLL On fait un trou, et hop !... comme des chiens. Le p re se penche sur Paulette, qui semble toujours endormie sur ses genoux. LE P RE DOLL Chut !... C'est pas des choses raconter. LA M RE DOLL Mais elle dort... Le p re regarde tendrement Paulette, qu'il tend d licatement la m re. LE P RE DOLL Allez... Celle-ci la prend dans ses bras, et commence monter l'escalier, suivie par Ren e et Michel, qui sourit. Le p re ramasse son journal, se l ve, et se dirige vers Georges. LE P RE DOLL T'as vu ? Il s'assoit sur bord du lit. Georges semble souffrir tellement qu'il ne s'aper oit m me pas de sa pr sence. LE P RE DOLL Un side-car allemand tomb aux mains de nos troupes... Regarde. Il tend le journal Georges, qui soupire sans le regarder. LE P RE DOLL T'as mal ? GEORGES DOLL Ouais !... Oh ! Je sais pas. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Berthe pr pare le lit de Paulette, pendant que la m re la d shabille. Paulette, debout, se frotte les yeux. Michel regarde la sc ne. BERTHE DOLL Ce qu'elle est propre !... Ren e lui sent la chevelure REN E DOLL On dirait du parfum. Berthe la sent son tour. BERTHE DOLL Ben non, c'est qui sont propres. REN E DOLL Elle ne s'habituera jamais ici. La m re couche Paulette sur le lit. MICHEL DOLL Pourquoi qu'elle s'habituerait pas ? La m re borde le lit, aid e par Berthe. LA M RE DOLL Tu voudrais bien la garder, toi, hein ? Elle se tourne vers ses enfants. LA M RE DOLL Allez, hop ! Descendez ! Elle prend la lampe p trole et descend l'escalier, en poussant ses filles devant elle. Michel ferme la marche. Paulette se retourne dans son lit. PAULETTE J'ai peur... Je ne veux pas rester dans le noir. MICHEL DOLL T'auras qu' crier Michel. Je reviendrais. Il continue descendre. Paulette chuchote : PAULETTE Michel !... Michel tourne la t te avant de dispara tre compl tement dans l'escalier. MICHEL DOLL Plus fort... Paulette hausse la voix. PAULETTE Michel !... MICHEL DOLL Comme a ! Michel descend l'escalier. PAULETTE Michel !... Paulette a maintenant des larmes dans la voix. PAULETTE Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de son fr re, sur lequel le p re est toujours assis. On entend Paulette appeler du grenier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... Le p re se tourne vers Michel. LE P RE DOLL Qu'est-ce qu'elle veut ? MICHEL DOLL Je sais pas, elle m'appelle. PAULETTE (voix off) Michel !... GEORGES DOLL Ah ! Faites-la taire, Bon Dieu ! LE P RE DOLL Allez, fais-la taire ! MICHEL DOLL Et mon probl me ? PAULETTE (voix off) Michel !... LE P RE DOLL Fais ce qu'on te dit. MICHEL DOLL Bon... je ferai pas mon probl me. Michel remonte l'escalier. PAULETTE (voix off) Michel !... Michel !... FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Dans la p nombre, Michel s'approche du lit et se penche vers Paulette. PAULETTE J'y vois rien. MICHEL DOLL Ferme les yeux, compte jusqu' dix et tu verras... Combien j'ai de doigts ? Michel met sa main sous le nez de Paulette, qui s'est l g rement redress e, appuyant sa joue sur son poing ferm . PAULETTE Je te dis que je n'y vois rien. MICHEL DOLL Alors, tu sais pas compter. PAULETTE Trois ! MICHEL DOLL Tu vois bien qu'on y voit. Paulette tire la langue Michel. MICHEL DOLL Pourquoi tu me tires la langue ? PAULETTE Pour voir si tu y vois. La pi ce est brusquement clair e d'une vive lumi re, suivie du bruit d'un bombardement. Michel se l ve et se pr cipite vers la lucarne. MICHEL DOLL Oh ! Une fus e... Viens voir. Paulette se cache sous la couverture. PAULETTE J'ai peur, il faut se coucher par terre. Michel se tourne vers Paulette, toujours cach e sous sa couverture. MICHEL DOLL Tu as peur quand il fait noir, et puis tu as peur quand a claire ! Paulette sort la t te de sa couverture. PAULETTE a claire encore ? MICHEL DOLL Non. Une vive lumi re sort de la lucarne. Paulette se recache. PAULETTE Menteur !... Michel ferme le volet int rieur de la lucarne. MICHEL DOLL Bon... Voil ... La pi ce est tr s sombre tout coup. Michel se dirige vers le lit et soul ve la couverture, d couvrant le visage apeur de Paulette. MICHEL DOLL C'est fini, je te jure. Paulette se redresse l g rement, et s'appuie la joue sur la main. PAULETTE Je veux pas rester ici. MICHEL DOLL T'es bien forc e. O tu veux aller ? PAULETTE Je veux retrouver ma maman et mon papa... sur le pont. MICHEL DOLL Ils y sont plus sur le pont. PAULETTE Pourquoi ?.. O ils sont ? MICHEL DOLL Dans un trou. PAULETTE Dans un trou ? Michel semble g n . MICHEL DOLL Oui. PAULETTE Et hop ! Comme des chiens ? Michel semble surpris : il ne savait pas que Paulette, qu'il croyait endormie, avait entendu les r flexions stupides de son fr re. MICHEL DOLL Ben... oui... Paulette s'allonge sur son lit. PAULETTE A cause de la pluie... Dans un trou... Pour pas qu'ils soient mouill s ? MICHEL DOLL a doit tre pour a... PAULETTE Mais alors, mon chien... Michel... Il va tre mouill . Paulette ferme les yeux et s'endort. MICHEL DOLL Tu dors ?... Tu n'as plus peur ?... Je peux m'en aller ?... Il se l ve lentement et se dirige vers l'escalier, qu'il descend sur la pointe des pieds. FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Nous sommes au milieu de la nuit. Toute la famille Doll dort... et ronfle ! Michel et Raymond dorment dans le m me lit. Un papillon vole dans la pi ce. On suit son ombre projet e sur le mur par la lampe qui est rest e allum e sur la table de nuit de Georges qui, lui, ne dort pas. Le papillon, attir par la lumi re, finit par tomber dans le verre de la lampe p trole, o il meurt instantan ment. On entend Paulette crier : elle a certainement fait un cauchemar. Georges sursaute, et se tourne vers le lit de ses fr res. GEORGES DOLL Michel !... Michel, je te dis !... PAULETTE (pleurnichant en voix off) Papa !... Maman !... Maman !... Maman !... Comme Michel ne semble entendre, ni son fr re, ni Paulette, Georges attrape un paquet de petits beurres pos au milieu des m dicaments sur la table de nuit et le lance en direction de Michel. Michel re oit le paquet sur la t te et se r veille en sursaut en se frottant les yeux. Il semble un peu affol . Il porte une longue chemise de nuit rapi c e. MICHEL DOLL Qu'est-ce qu'il y a ? GEORGES DOLL Tu l'entend pas ? MICHEL DOLL Qui a ? GEORGES DOLL (d'une voix furieuse) Je veux pas qu'elle crie ! MICHEL DOLL Gueule pas comme a. Il se l ve, prend la lampe sur la table de nuit de son fr re et monte l'escalier. On entend Paulette g mir. FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR NUIT Michel s'assied sur le bord du lit, pr s de la t te de Paulette. Il lui caresse le front. MICHEL DOLL Pourquoi que tu cries ? T'as peur ? Paulette semble un peu absente. Elle n'est visiblement qu' moiti r veill e. PAULETTE Non. MICHEL DOLL Alors, faut pas crier comme a. PAULETTE Je crie pas. Paulette ferme les yeux. Michel recouvre soigneusement Paulette, qui s'est rendormie, le visage serein. Puis il redescend sans bruit. FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR NUIT Michel s'approche du lit de Georges et repose la lampe sur la table de nuit. MICHEL DOLL a y est, je lui ai expliqu . Elle dort. GEORGES DOLL Et moi, je dors pas. MICHEL DOLL Si tu veux, moi non plus, je dormirai pas... Tu veux que je te lise le journal ? Georges hoche peine la t te. Michel rapproche une chaise du lit, prend le journal que le p re a laiss sur le lit, et demande : MICHEL DOLL Qu'est-ce que je te lis ?... La guerre ?... GEORGES DOLL Ah non ! Pas la guerre ! Le feuilleton. MICHEL DOLL Il tait encore trop t t pour donner le signal du d part. N anmoins, ceux des compagnons qui devaient faire la route cheval... Georges l ve la main. GEORGES DOLL Parle pas de cheval. MICHEL DOLL Bon, je te lis apr s... Et pourtant, toutes les pr cautions avaient t prises l'ext rieur de l'ha... l'ha...cienda... Les deux fr res font une petite moue, car ni l'un, ni l'autre, ne semble comprendre ce mot tranger. Fondu au noir FERME DES DOLL - SALLE COMMUNE - INT RIEUR JOUR Le lendemain matin. Michel est assis table et boit son bol de lait. En face de lui, Berthe coupe des morceaux de pain et les d pose dans un bol. Derri re Michel, la m re est en train de refaire son lit. Le coq chante et Georges g mit faiblement dans son lit. Michel se l ve et contourne la table. MICHEL DOLL Paulette !... Il s'essuie la bouche sur un torchon pos sur la table et se dirige vers l'escalier, devant lequel il s'arr te. Il l ve la t te. MICHEL DOLL T'es pas encore lev e ? PAULETTE (voix off provenant du grenier) Je m'habille. MICHEL DOLL D p che-toi. LA M RE DOLL (voix off du fond de la pi ce) Criez pas si fort.. Vous voyez bien qu'il y a un malade. Paulette descend l'escalier en enfilant sa robe, et accompagn e du chien. Arriv e en bas, elle se dirige vers le lit de Georges, qui toussote. PAULETTE Oh !... Qu'est-ce qu'il a, le monsieur ? Georges caresse doucement la joue de Paulette qui continue s'habiller. LA M RE DOLL (voix off) Il a re u un coup de pied de cheval. Paulette pointe le doigt vers le crucifix accroch au mur au- dessus du lit. PAULETTE Qu'est-ce que c'est, a ? LA M RE DOLL (voix off) C'est le Bon Dieu. La m re semble choqu e par la question de la fillette et s'approche d'elle. LA M RE DOLL T'en as jamais vu ? PAULETTE Si, mais je savais pas ce que c' tait. La m re s'approche de Paulette et la pousse vers la table. LA M RE DOLL Viens boire ton lait. Michel, qui s'est rassis table devant son bol, sourit Paulette. MICHEL DOLL Bonjour. La m re assoit Paulette c t de Berthe, qui verse du lait dans le bol de la fillette, qui sourit Michel. LA M RE DOLL Elle sait pas ce que c'est que le Bon Dieu. Georges se redresse de son oreiller, et dit, d'une voix peu AIMABLE : GEORGES DOLL J'ai soif. La m re est en train de coiffer Paulette. Berthe regarde sa m re. BERTHE DOLL C'est se demander d'o elle sort. (A PAULETTE) D'o tu viens ? Michel baisse son bol pour r pondre. MICHEL DOLL C'est une parisienne. LA M RE DOLL Pauvre gosse ! BERTHE DOLL Faudra la faire baptiser. LA M RE DOLL Ben, en attendant, faut la d clarer au maire.. Ils nous accuseraient bien de l'avoir vol e. Elle verse du vin dans un verre. BERTHE DOLL C'est pas au maire qu'il faut aller. C'est aux gendarmes. LA M RE DOLL Mairerie ou gendarmerie, y faut leur dire. Elle repose la bouteille sur la table et se dirige vers le lit de Georges. MICHEL DOLL J'irai, moi, aux gendarmes. LA M RE DOLL (voix off) Toi, occupe-toi de tes vaches. Berthe finit de coiffer Paulette, qui sourit Michel. Michel se l ve et se tourne vers Paulette. MICHEL DOLL Tu viens avec moi ? Paulette r cup re les morceaux de pain dans son bol et les mange. PAULETTE Attends, j'ai pas fini. Michel ouvre la porte et sort. Paulette continue manger tranquillement. Raymond entre, poussant un vieux v lo, qu'il d pose contre le mur. Il a, sur la t te, un chapeau feutre gris. Il tient quelque chose cach derri re son dos. Il s'approche du lit de Georges. RAYMOND DOLL Regarde !... Georges se redresse sur son lit. RAYMOND DOLL Regarde ce qu'ils l chent sur la route, les Parisiens. Il enl ve le feutre, et, la place, pose sur sa t te un l gant chapeau noir bords roul s, celui qu'il cachait derri re son dos. Il fait le pitre. Georges rit malgr sa douleur, surtout lorsque son fr re met le chapeau de travers, en singeant Napol on, une main gliss e dans l' chancrure de sa chemise. GEORGES DOLL Me fais pas rire... Me fait pas rire... a me fait mal. Raymond met le chapeau sur la t te de Georges, qui ne peut s'emp cher de continuer rire, malgr la douleur qui lui tiraille le ventre. RAYMOND DOLL Tiens !... Comme a, tu le verras pas. GEORGES DOLL Me fait pas rire... Oh ! Bon Dieu, j'ai mal ! Il se recouche. La m re s'approche du lit. LA M RE DOLL Et le docteur ? RAYMOND DOLL Ah oui, le docteur. Mobilis l'h pital. C'est la cause au bombardements. GEORGES DOLL Ce que j'ai besoin, c'est pas le docteur, c'est les pompes fun bres. RAYMOND DOLL T'en fais pas... Y a toujours le vieux corbillard... En le reclouant un peu. Les deux fr res rient ensemble, et Georges plus fort que Raymond. FONDU ENCHAIN CHEMIN LONGEANT RUISSEAU - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers l'endroit o elle a, la veille, d pos le cadavre de son chien, une petite binette la main. NOTE La sc ne suivante, pr sente dans la toute premi re version originale du film, a t coup e dans toutes les copies pr sent es ult rieurement. Peut- tre a-t-on estim que de montrer Paulette en train de faire danser le cadavre de son chien tait un peu trop macabre. Paulette tient son chien par les pattes de devant, pour le faire tenir debout sur les pattes arri re. La binette est pos e c t d'elle. PAULETTE Fais le beau ! Elle essaie de le faire danser, puis, tout coup, elle le laisse retomber par terre. Elle soul ve sa robe et regarde un insecte qui grimpe sur sa jambe. L'insecte s'envole et va se poser sur une fleur de liseron. Elle veut cueillir la fleur, mais tirant un peu trop fort, c'est toute une guirlande de liseron qu'elle arrache. Elle se tourne vers le chien, puis, apr s un instant d'h sitation, elle lui entoure le cou avec la guirlande de liseron. Elle le soul ve de nouveau par les pattes de devant. PAULETTE Fais le beau ! Danse ! Elle danse avec le chien en chantonnant. Puis, lass par ce jeu, elle s'arr te, repose le chien, prend la binette et commence creuser. NOTE Retour la version normale du film, telle qu'elle est pr sent e dans toutes les copies existantes. Paulette s'agenouille pr s du cadavre de son chien, pos sur l'herbe. Elle pose la binette c te du chien et le caresse d licatement. Puis elle se caresse la joue, comme elle l'avait fait apr s avoir caress la joue de sa m re d c d e. Elle d place l g rement le chien, prend la binette et commence creuser. Tout coup, elle tourne la t te, car elle vient d'entendre un bruit de sonnette. Le cur du village arrive sur sa bicyclette, et se dirige vers la rivi re, et vers Paulette. Paulette pose sa binette et ramasse son chien. Le cur descend de v lo, terminant pied, le v lo la main, le petit raidillon qui descend vers le ruisseau. Paulette met le chien derri re son dos et le maintient en place avec ses deux mains. Le cur porte son v lo pour traverser le ruisseau. Puis, arriv sur l'autre rive, il le repose et s'approche de Paulette. LE CUR Je ne te connais pas, moi ?... Tu n'es pas d'ici ? Paulette recule de fa on se plaquer le dos contre un arbre, tenant toujours, deux mains, le chien cach derri re elle. Elle regarde le cur d'un air inquiet et m fiant. Ce dernier sourit, et se penche vers Paulette, appuy sur son v lo. LE CUR Tu as perdu ta langue ? Paulette fait non de la t te. LE CUR O habites-tu ? PAULETTE Chez Monsieur Doll . Papa est mort, et maman aussi. LE CUR Pauvre enfant... Leur as-tu dis une pri re, au moins ? Paulette fait non de la t te. LE CUR Tu ne veux pas en dire une ? PAULETTE Je sais pas quoi dire. LE CUR Il faut apprendre... Mets tes mains comme ceci. Le cur joint les mains. Paulette regarde les mains du cur , mais ne bouge pas. LE CUR Non ?... Alors, r p te : Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. PAULETTE Que le Bon Dieu les re oive dans son Paradis. Le cur fait le signe de la croix. LE CUR Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Paulette r p te la phrase du cur , mais sans se signer. PAULETTE Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. LE CUR Fais comme moi. Le cur refait un signe de croix. LE CUR Tu ne veux pas ? Michel t'apprendra... Il apprend bien son cat chisme, Michel. Au nom de Michel, Paulette esquisse un sourire. Le cur s' loigne en poussant sa bicyclette. Paulette le regarde partir, tenant toujours son chien cach derri re son dos. Lorsqu'elle estime que la voix est libre, elle se d gage de l'arbre. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel s'avance travers bois, mais il ne voit pas Paulette. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette ne lui r pond pas. Elle prend son chien dans ses bras, ramasse sa binette, et s' loigne du ruisseau. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... Michel continue chercher dans la for t. MICHEL DOLL Paulette !... Paulette traverse le ruisseau et marche le long de la berge. Michel continue chercher. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - EXT RIEUR JOUR Paulette se dirige vers un vieux moulin eau d saffect , mais dont la b tisse semble encore solide. Elle entre l'int rieur du moulin. MICHEL DOLL (criant en voix off) Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette entre dans le moulin. Au fond du moulin, la grande roue, totalement immobile. Paulette cherche un endroit pour enterrer son chien. CHEMIN LONGEANT RIVI RE - EXT RIEUR JOUR Michel se dirige vers le moulin. On aper oit une autre roue, elle aussi immobile, l'ext rieur du moulin. MICHEL DOLL Paulette !... MOULIN - INT RIEUR JOUR Paulette pose son chien et commence creuser le sol en terre battue. Derri re elle, Michel entre dans le moulin. MICHEL DOLL Paulette !... Michel s'approche de Paulette. MICHEL DOLL Ah ! Dis... Qu'est-ce que tu fais l ? PAULETTE a ne te regarde pas. MICHEL DOLL Je te cherche partout... Tu fais un trou ? Elle ne lui r pond pas et continue creuser. MICHEL DOLL Ah !... C'est pour ton chien. Donne... Il cherche lui prendre la binette des mains, mais elle r siste un peu. MICHEL DOLL Donne... c'est trop dur... Elle finit par c der, et Michel se met creuser un peu plus nergiquement que Paulette. Apr s quelques coups de binette, il s'arr te de creuser et regarde Paulette. MICHEL DOLL a, c'est une id e... On va faire un beau petit cimeti re. PAULETTE Qu'est-ce que c'est qu'un cimeti re ? MICHEL DOLL C'est l qu'on met les morts pour qu'ils soient tous ensemble. PAULETTE Pourquoi on les met ensemble ? MICHEL DOLL Pour pas qu'ils s'emb tent. PAULETTE Mais alors, mon chien, il va s'emb ter, tout seul ? Michel r fl chit une seconde et hausse les paules. MICHEL DOLL Ben... oui... PAULETTE Faudra lui en trouver un autre ! MICHEL DOLL Un autre chien... a, c'est difficile. Un bruissement d'ailes fait lever la t te de Michel. Paulette regarde dans la direction o regarde Michel. Dans la charpente du moulin, un hibou, pos sur une poutre, semble observer les enfants. PAULETTE Qu'est-ce que c'est ? MICHEL DOLL C'est Monsieur le Maire. PAULETTE Pourquoi ? MICHEL DOLL C'est son nom... c'est un hibou. PAULETTE C'est m chant ? MICHEL DOLL Non, a roupille tout le temps... Tu vas voir. Michel se dirige vers une chelle qui permet d'acc der au hibou. PAULETTE Faut pas le tuer. MICHEL DOLL Penses-tu ! a serait m me pas la peine, a vit cent ans. Paulette fait une petite moue, semblant incapable de r aliser ce que repr sente cent ans. PAULETTE Cent ans !... Michel grimpe vers le hibou. Paulette d pose son chien dans le trou creus par Michel, puis commence le recouvrir de terre. Tout en travaillant, elle r cite la pri re que lui a apprise le cur . A chaque fois qu'elle dit Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit , elle fait un rapide signe de croix. MICHEL DOLL Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Que le Bon Dieu le re oive dans son Paradis. Au nom du P re, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il... Michel atteint le nid du hibou sur la poutre. On entend, de loin, Paulette qui continue psalmodier ses Que le Bon Dieu... etc. MICHEL DOLL Toi, ne bouge pas... Michel glisse la main derri re le hibou, dans son nid. Il sort une taupe morte qu'il tient par la queue. MICHEL DOLL Je t'en donnerai une autre. Michel redescend vers Paulette, en tenant la taupe par la queue. Il a maintenant atteint le bas de l' chelle. Il s'approche de Paulette, tenant toujours la taupe par la queue. Paulette continue psalmodier ses pri res tout en comblant la tombe de son chien. MICHEL DOLL J'ai une taupe !... Une belle !... Paulette se redresse et regarde la taupe. PAULETTE Il en faudra d'autres. MICHEL DOLL C'est pas ce qui manque, les taupes. La voix de Paulette se fait presque geignante lorsqu'elle dit : PAULETTE Des chats... Michel, lui, num re, sur un timbre de voix nettement plus pos : MICHEL DOLL Des h rissons, des l zards... Paulette n'est visiblement plus dans son tat normal. PAULETTE Des chevaux, des vaches... MICHEL DOLL Des serpents sonnette. PAULETTE Des lions. MICHEL DOLL Des tigres. Paulette a presque des sanglots dans la voix lorsqu'elle dit : PAULETTE Des gens !... Paulette a le souffle un peu court. Michel a l'air un peu surpris par les derniers mots de Paulette. MICHEL DOLL Si tu veux... Et puis on leur mettra des croix. Michel reprend la binette, et creuse un autre trou pour la taupe. Paulette s'est accroupie pour le regarder creuser. PAULETTE Pourquoi des croix ? MICHEL DOLL Ben dis donc !... Qu'est-ce qu'ils t'ont appris, tes parents ?... Tu vas voir. Il pose la binette, prend un morceau de bois, qu'il casse en deux, et en fait une croix, qu'il lie avec du fil de fer. MICHEL DOLL Regarde... Tiens... Regarde... L ... C'est a, une croix. Il plante la croix sur la tombe du chien. PAULETTE C'est le Bon Dieu. MICHEL DOLL Ben oui... C'est le Bon Dieu. PAULETTE Attends. Elle sort un collier de sa poche. MICHEL DOLL Il est joli, ton collier. PAULETTE Il est cass . Elle entoure la croix de son collier. Michel semble ravi. MICHEL DOLL C'est mieux. Il arrange le collier autour de la croix. PAULETTE Oui... mais il y en a une plus belle au-dessus de ton fr re. MICHEL DOLL Tu la trouves belle, toi ? Paulette fait oui de la t te. MICHEL DOLL Je t'en ferai des encore mieux, moi. Avec des clous et un marteau. D'un grand geste des bras, il d signe toute la pi ce. MICHEL DOLL Et on en foutra partout ! FONDU ENCHA N FERME DES DOLL - GRENIER - INT RIEUR JOUR Michel est assis par terre les jambes cart es. Ils cloue deux lattes de bois ensemble en forme de croix. | cinquante | How many times the word 'cinquante' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | u'd | How many times the word 'u'd' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | o. | How many times the word 'o.' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | sn't | How many times the word 'sn't' appears in the text? | 2 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | g. | How many times the word 'g.' appears in the text? | 2 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | e. | How many times the word 'e.' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | r. | How many times the word 'r.' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | h. | How many times the word 'h.' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | mais | How many times the word 'mais' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | dans | How many times the word 'dans' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | e'r | How many times the word 'e'r' appears in the text? | 1 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | lampe | How many times the word 'lampe' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | deux | How many times the word 'deux' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | qui | How many times the word 'qui' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | appui | How many times the word 'appui' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | tranche | How many times the word 'tranche' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | a. | How many times the word 'a.' appears in the text? | 2 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | paulette | How many times the word 'paulette' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | les | How many times the word 'les' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | fait | How many times the word 'fait' appears in the text? | 0 |
" F l i g h t p l a n , " b y P e t e r D o w l i n g ; a n d B i l l y R a y F L I G H T P L A N b y P e t e r D o w l i n g R e v i s i o n s B y L a r r y C o h e n T e r r y H a y e s C u r r e n t R e v i s i o n s B y B i l l y R a y F i r s t P o l i s h A p r i l 3 0 , 2 0 0 4 F A D E I N : . . . o n K Y L E S H E R I N - w h o s i t s , n u m b . . . I N T . S U B W A Y - C H A R L O T T E N B U R G S T A T I O N - N I G H T S h e ' s 3 5 , p r e t t y i n a g l a m o u r l e s s w a y . I f y o u ' d m e t h e r s i x d a y s a g o y o u w o u l d h a v e f o u n d h e r b r i g h t , f o c u s e d , t o g e t h e r . B u t t h a t w a s t h e n . T o n i g h t s h e s i t s o n a b e n c h i n a D E S E R T E D S U B W A Y S T A T I O N , w i t h a t h o u s a n d - m i l e s t a r e i n h e r e y e s . I n t h e d i s t a n c e w e h e a r a n a p p r o a c h i n g S U B W A Y T R A I N . T h e t r a i n g r o w s l o u d e r , p u l l i n g t o w a r d s t h i s p l a t f o r m n o w , s c r e e c h i n g n o i s i l y . T h e n i t s t o p s . A P R E - R E C O R D E D v o i c e t e l l s u s , i n G e r m a n , t h a t t h i s i s C h a r l o t t e n b u r g . T h e t r a i n s i t s . . . B u t K y l e d o e s n ' t r i s e , d o e s n ' t r e a c t a t a l l . S t a r i n g , u n t i l : D A V I D ( O . S . ) H o n e y ? S h e t u r n s . D A V I D S H E R I N s t a n d s a f o o t a w a y . H e ' s f o r t y , h a n d s o m e , k i n d . H e r h u s b a n d . S h e s m i l e s , c o m f o r t e d . K Y L E O h . H e e x t e n d s a h a n d t o h e r , l e a d s h e r t o t h e t r a i n . S h e ' s c a r r y i n g a n u m b r e l l a . T h e y b o a r d , t h e t r a i n ' s o n l y p a s s e n g e r s . M u s t b e l a t e n i g h t . T h e d o o r s s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y . W e F O L L O W I T i n t o d a r k n e s s . . . a s w e B E G I N I N T E R C U T : I N T E R C U T W I T H / I N T . B E R L I N M O R T U A R Y - E V E N I N G ( F L A S H B A C K ) W e ' r e o v e r K y l e ' s s h o u l d e r a s s h e e n t e r s t h e V i e w i n g R o o m o f a M O R T U A R Y . A g r i m - l o o k i n g M O R T U A R Y D I R E C T O R a w a i t s . B e s i d e t h e M o r t u a r y D i r e c t o r i s a n o p e n c a s k e t . W e d o n ' t s e e y e t w h o ' s i n s i d e . K y l e s t a n d s s t i f f l y , e y e i n g t h a t C A S K E T f r o m a c r o s s t h e r o o m , h e r f a c e a m i x t u r e o f p a i n a n d d r e a d . I n h e r h a n d i s t h a t s a m e u m b r e l l a . M O R T U A R Y D I R E C T O R F r a u S h e r i n ? I N T E R C U T W I T H / I N T . S A V I G N Y P L A T Z S T A T I O N - N I G H T D o o r s H I S S s h u t . T h e t r a i n p u l l s a w a y , l e a v i n g D a v i d a n d K y l e i n t h i s o t h e r w i s e e m p t y s t a t i o n . I t ' s s u b t e r r a n e a n , v a s t . L o o k s l i k e a n E s c h e r e t c h i n g . D a v i d a n d K y l e c l i m b s t a i r s , d i s a p p e a r i n g f r o m v i e w . W e h e a r t h e i r f o o t s t e p s t r a i l o f f . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s w i t h t h a t M o r t u a r y D i r e c t o r - a n d t h e c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( i n G e r m a n ) W o u l d y o u l i k e a m o m e n t o f p r i v a c y . . . b e f o r e t h e c a s k e t i s s e a l e d ? T h a t t h r e w h e r . B u t s h e t h i n k s s h e ' s s u p p o s e d t o s a y y e s , s o : K Y L E O k a y . M o r t u a r y D i r e c t o r n o d s , b a c k i n g o u t , w h i c h l e a v e s K y l e a l o n e i n h e r e w i t h t h e s t i l l - u n s e e n b o d y . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G , B E R L I N - N I G H T K y l e ' s h e a d r e s t s o n D a v i d ' s s h o u l d e r a s t h e y w a l k . I t ' s a c o l d n i g h t ; s t e a m f o g s t h e i r b r e a t h . T h e 2 0 ' s - s t y l e b u i l d i n g s a r o u n d u s g l i m m e r w i t h f r o s t a n d i c e . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e e y e s h e r s h o e t o p s , t h e c u r t a i n s . . . a n y t h i n g e x c e p t w h a t ' s i n s i d e t h a t c a s k e t . . . u n t i l i t ' s a l l j u s t t o o m u c h . S h e h u r r i e s t o t h e d o o r . C O N T I N U E I N T E R C U T : E X T . S T R E E T - C H A R L O T T E N B U R G - N I G H T K y l e a n d D a v i d ' s w a l k c o m e s t o a n e n d a t t h i s A P A R T M E N T B U I L D I N G i n C h a r l o t t e n b u r g . D a v i d r e a c h e s f o r t h e d o o r . B u t K y l e p a u s e s , e y e i n g s o m e t h i n g : A r o w o f l a r g e P L A N T E R P O T S h a v e b e e n c e m e n t e d i n t o t h i s s t r e e t , t o k e e p d r i v e r s f r o m s p e e d i n g . T h e p o t s a r e f u l l o f s o i l , w i t h b a r e f r o z e n t r e e s r i s i n g f r o m t h e m . B u t o n e o f t h e p o t s h a s b e e n b a d l y d a m a g e d . C h u n k s o f i t a r e m i s s i n g , m u c h o f i t s s o i l t o o - a s i f s o m e t h i n g h a d s m a s h e d i n t o i t a t h i g h s p e e d . K y l e e y e s i t . T h e n s h e g l a n c e s u p t o t h i s b u i l d i n g ' s R O O F T O P , s i x s t o r i e s a b o v e u s . Q u i t e a d r o p . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e o p e n s t h e d o o r . T h e M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s h e r e . K Y L E D a n k e . M o r t u a r y D i r e c t o r t a k e s t h a t t o m e a n " I ' v e s a i d m y g o o d b y e s , t h a n k y o u f o r t h e p r i v a c y . " H e n o d s . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . K Y L E ' S A P T . B U I L D I N G - L O B B Y - N I G H T I t ' s a n o l d b u i l d i n g , n o e l e v a t o r . D a v i d h e a d s u p t h e s t a i r s . K Y L E D a v i d ? D a v i d t u r n s . K y l e ' s a t t h e d o o r . K Y L E ( C O N T ' D ) C o u l d w e j u s t . . . s i t i n t h e c o u r t y a r d f o r a m i n u t e ? J u s t a m i n u t e . D a v i d s m i l e s w a r m l y . K y l e s e e m s s o v u l n e r a b l e t o n i g h t - d e n y i n g h e r w o u l d b e i m p o s s i b l e . D A V I D S u r e . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) M o r t u a r y D i r e c t o r s t a n d s b e s i d e t h e o p e n c a s k e t . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) Y o u n e e d t o e n t e r y o u r c o d e n o w . K Y L E ( I N G E R M A N ) I s t h a t r e a l l y n e c e s s a r y ? M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) I ' m a f r a i d s o . I n t e r n a t i o n a l L a w f o r b i d s t h e r e p a t r i a t i o n o f a n u n s e c u r e d c a s k e t . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e a n d D a v i d s t e p o u t t o a C O U R T Y A R D w h i c h i s s u r r o u n d e d o n a l l s i d e s b y t h e s i x s t o r i e s o f t h i s r e c t a n g u l a r b u i l d i n g . A b e n c h s i t s o u t h e r e . B e h i n d i t i s a b a r e t r e e , h o m e t o a f e w b l a c k b i r d s . D a v i d b r u s h e s s o m e s n o w o f f t h e b e n c h . K y l e ' s a b o u t t o s i t w h e n a S O U N D j a r s h e r : t h o s e B L A C K B I R D S , f l y i n g n o i s i l y a w a y . S h e w a t c h e s t h e m a s t h e y g o . . . I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) K y l e s t a n d s , i m m o b i l e , a s t h e M o r t u a r y D i r e c t o r c l o s e s t h e c a s k e t , a n d w e g e t o u r f i r s t g l i m p s e o f w h o ' s i n s i d e : . . . a 4 0 y e a r - o l d m a n . D a v i d . H i s f a c e h e a v i l y m a d e - u p . M O R T U A R Y D I R E C T O R ( I N G E R M A N ) W e d i d a l l w e c o u l d . B u t t h e r e w a s s o m e t r a u m a , t o t h e h e a d . K y l e t i g h t e n s . . . T h e c a s k e t S H U T S . . . a n d D a v i d i s g o n e . E X T . A P A R T M E N T - C O U R T Y A R D - N I G H T K y l e s t a n d s , v e r y m u c h a l o n e , t h a t s a m e u m b r e l l a i n h e r h a n d . N o c o m p a n y . N o D a v i d . A s i n g l e s e t o f f o o t p r i n t s i n t h e s n o w l e a d t o t h i s b e n c h . H e r e y e s b e g i n t o m o i s t e n , b u t i t m i g h t b e f r o m t h e s t i n g i n g c o l d - h a r d t o s a y . S h e s h u t s t h e m . C O N T I N U E I N T E R C U T : I N T . M O R T U A R Y - E V E N I N G - ( R E S U M I N G F L A S H B A C K ) T h e r e ' s a n E L E C T R O N I C L O C K o n t h e n o w - c l o s e d C A S K E T , a w a i t i n g i n p u t f r o m h e r . I t ' s b l i n k i n g g r e e n . M O R T U A R Y D I R E C T O R Y o u r c o d e , b i t t e . K y l e s h a k e s h e r h e a d , m a k i n g h e r s e l f f u n c t i o n . . . e n t e r s s i x d i g i t s i n t o t h e e l e c t r o n i c l o c k . . . u n t i l t h e l o c k b l i n k s r e d . E N D I N T E R C U T . I N T . K Y L E ' S A P A R T M E N T - L I V I N G R O O M - N I G H T D a r k n e s s , p i e r c e d b y a s i n g l e l a m p . W e s e e M O V I N G B O X E S , l o t s o f t h e m , i n r o w s o n a L i v i n g R o o m f l o o r . H i g h c e i l i n g s , l a r g e r a d i a t o r s b e n e a t h t h e w i n d o w s , h a r d w o o d u n d e r f o o t . . . . a n d t e n h u g e F L O R A L A R R A N G E M E N T S , r e l e g a t e d t o a c o r n e r . A n d a n a n s w e r i n g m a c h i n e w i t h " 2 7 M e s s a g e s " o n i t . I N T . K Y L E ' S A P T . E N T R Y / F R O N T D O O R - S A M E ( N I G H T ) A w o m a n l i n g e r s b y t h e f r o n t d o o r , t e a r s i n h e r e y e s . S h e i s K A R O L I N A - 5 0 , P o l i s h , a n | faire | How many times the word 'faire' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | home | How many times the word 'home' appears in the text? | 2 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | called | How many times the word 'called' appears in the text? | 3 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | health | How many times the word 'health' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | last | How many times the word 'last' appears in the text? | 3 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | sudden | How many times the word 'sudden' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | lit | How many times the word 'lit' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | back | How many times the word 'back' appears in the text? | 3 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | interruption | How many times the word 'interruption' appears in the text? | 1 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | rivi | How many times the word 'rivi' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | window | How many times the word 'window' appears in the text? | 3 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | power | How many times the word 'power' appears in the text? | 1 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | hesitated | How many times the word 'hesitated' appears in the text? | 2 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | close | How many times the word 'close' appears in the text? | 1 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | beyond | How many times the word 'beyond' appears in the text? | 2 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | ben | How many times the word 'ben' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | mieux | How many times the word 'mieux' appears in the text? | 0 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | myself | How many times the word 'myself' appears in the text? | 3 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | fair | How many times the word 'fair' appears in the text? | 2 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | interrupted | How many times the word 'interrupted' appears in the text? | 1 |
"But am I wrong now to bring you one in person? I have thought so much of seeing you again! Will you not say a word of welcome to me?" "I am glad to see you, Mr. Rowan." "Mr. Rowan! Nay; if it is to be Mr. Rowan I may as well go back to Baslehurst. It has come to that, that it must be Luke now, or there must be no naming of names between us. You chided me once when I called you Rachel." "You called me so once, sir, when I should have chided you and did not. I remember it well. You were very wrong, and I was very foolish." "But I may call you Rachel now?" Then, when she did not answer him at the moment, he asked the question again in that imperious way which was common with him. "May I not call you now as I please? If it be not so my coming here is useless. Come, Rachel, say one word to me boldly. Do you love me well enough to be my wife?" She was standing at the open window, looking away from him, while he remained at a little distance from her as though he would not come close to her till he had exacted from her some positive assurance of her love as a penance for the fault committed by her letter. He certainly was not a soft lover, nor by any means inclined to abate his own privileges. He paused a moment as though he thought that his last question must elicit a plain reply. But no reply to it came. She still looked away from him through the window, as though resolved that she would not speak till his mood should have become more tender. "You said something in your letter," he continued, "about my affairs here in Baslehurst being unsettled. I would not show myself here again till that matter was arranged." "It was not I," she said, turning sharply round upon him. "It was not I who thought that." "It was in your letter, Rachel." "Do you know so little of a girl like me as to suppose that what was written there came from me, myself? Did I not tell you that I said what I was told to say? Did I not explain to you that mamma had gone to Mr. Comfort? Did you not know that all that had come from him?" "I only know that I read it in your letter to me,--the only letter you had ever written to me." "You are unfair to me, Mr. Rowan. You know that you are unfair." "Call me Luke," he said. "Call me by my own name." "Luke," she said, "you are unfair to me." "Then by heavens it shall be for the last time. May things in this world and the next go well with me as I am fair to you for the future!" So saying he came up close to her, and took her at once in his arms. "Luke, Luke; don't. You frighten me; indeed you do." "You shall give me a fair open kiss, honestly, before I leave you,--in truth you shall. If you love me, and wish to be my wife, and intend me to understand that you and I are now pledged to each other beyond the power of any person to separate us by his advice, or any mother by her fears, give me a bold, honest kiss, and I will understand that it means all that." Still she hesitated for a moment, turning her face away from him while he held her by the waist. She hesitated while she was weighing the meaning of his words, and taking them home to herself as her own. Then she turned her neck towards him, still holding back her head till her face was immediately under his own, and after another moment's pause she gave him her pledge as he had asked it. Mrs. Sturt's words had come true, and the cherries had returned to her cheek. "My own Rachel! And now tell me one thing: are you happy?" "So happy!" "My own one!" "But, Luke,--I have been wretched;--so wretched! I thought you would never come back to me." "And did that make you wretched?" "Ah!--did it? What do you think yourself? When I wrote that letter to you I knew I had no right to expect that you would think of me again." "But how could I help thinking of you when I loved you?" "And then when mamma saw you in Exeter, and you sent me no word of message!" "I was determined to send none till this business was finished." "Ah! that was cruel. But you did not understand. I suppose no man can understand. I couldn't have believed it myself till--till after you had gone away. It seemed as though all the sun had deserted us, and that everything was cold and dark." They stood at the open window looking out upon the roses and cabbages till the patience of Mrs. Sturt and of Mrs. Ray was exhausted. What they said, beyond so much of their words as I have repeated, need not be told. But when a low half-abashed knock at the door interrupted them, Luke thought that they had hardly been there long enough to settle the preliminaries of the affair which had brought him to Bragg's End. "May we come in?" said Mrs. Sturt very timidly. "Oh, mamma, mamma!" said Rachel, and she hid her face upon her mother's shoulder. CHAPTER XIV. MRS. PRIME READS HER RECANTATION. Above an hour had passed after the interruption mentioned at the end of the last chapter before Mrs. Ray and Rachel crossed back from the farm-house to the cottage, and when they went they went alone. During that hour they had been sitting in Mrs. Sturt's parlour; and when at last they got up to go they did not press Luke Rowan to go with them. Mrs. Prime was at the cottage, and it was necessary that everything should be explained to her before she was asked to give her hand to her future brother-in-law. The farmer had come in and had joked his joke, and Mrs. Sturt had clacked over them as though they were a brood of chickens of her own hatching; and Mrs. Ray had smiled and cried, and sobbed and laughed till she had become almost hysterical. Then she had jumped up from her seat, saying, "Oh, dear, what will Dorothea think has become of us?" After that Rachel insisted upon going, and the mother and daughter returned across the green, leaving Luke at the farm-house, ready to take his departure as soon as Mrs. Ray and Rachel should have safely reached their home. "I knew thee was minded stedfast to take her," said Mrs. Sturt, "when it came out upon the newspaper how thou hadst told them all in Baslehurst that thou wouldst wed none but a Baslehurst lass." In answer to this Luke protested that he had not thought of Rachel when he was making that speech, and tried to explain that all that was "soft sawder" as he called it, for the election. But the words were too apposite to the event, and the sentiment too much in accordance with Mrs. Sturt's chivalric views to allow of her admitting the truth of any such assurance as this. "I know," she said; "I know. And when I read them words in the newspaper I said to the gudeman there, we shall have bridecake from the cottage now before Christmas." "For the matter of that, so you shall," said Luke, shaking hands with her as he went, "or the fault will not be mine." Rachel, as she followed her mother out from the farmyard gate, had not a word to say. Could it have been possible she would have wished to remain silent for the remainder of the evening and for the night, so that she might have time to think of this thing which she had done, and to enjoy the full measure of her happiness. Hitherto she had hardly had any joy in her love. The cup had been hardly given to her to drink before it had been again snatched away, and since then she had been left to think that the draught for which she longed would never again be offered to her lips. The whole affair had now been managed so suddenly, and the action had been so quick, that she had hardly found a moment for thought. Could it be that things were so fixed that there was no room for further disappointment? She had been scalded so cruelly that she still feared the hot water. Her heart was sore with the old hurt, as the head that has ached will be still sore when the actual malady has passed away. She longed for hours of absolute quiet, in which she might make herself sure that her malady had also passed away, and that the soreness which remained came only from the memory of former pain. But there was no such perfect rest within her reach as yet. "Will you tell her or shall I?" said Mrs. Ray, pausing for a moment at the cottage gate. "You had better tell her, mamma." "I suppose she won't set herself against it; will she?" "I hope not, mamma. I shall think her very ill-natured if she does. But it can't make any real difference now, you know." "No; it can't make any difference. Only it will be so uncomfortable." Then with half-frightened, muffled steps they entered their own house, and joined Mrs. Prime in the sitting-room. Mrs. Prime was still reading the serious book; but I am bound to say that her mind had not been wholly intent upon it during the long absence of her mother and sister. She had struggled for a time to ignore the slight fact that her companions were away gossiping with the neighbouring farmer's wife; she had made a hard fight with her book, pinning her eyes down upon the page over and over again, as though in pinning down her eyes she could pin down her mind also. But by degrees the delay became so long that she was tantalized into surmises as to the subject of their conversation. If it were not wicked, why should not she have been allowed to share it? She did not imagine it to be wicked according to the world's ordinary wickedness;--but she feared that it was wicked according to that tone of morals to which she was desirous of tying her mother down as a bond slave. They were away talking about love and pleasure, and those heart-throbbings in which her sister had so unfortunately been allowed to indulge. She felt all but sure that some tidings of Luke Rowan had been brought in Mrs. Sturt's budget of news, and she had never been able to think well of Luke Rowan since the evening on which she had seen him standing with Rachel in the churchyard. She knew nothing against him; but she had then made up her mind that he was pernicious, and she could not bring herself to own that she had been wrong in that opinion. She had been loud and defiant in her denunciation when she had first suspected Rachel of having a lover. Since that she had undergone some troubles of her own by which the tone of her remonstrances had been necessarily moderated; but even now she could not forgive her sister such a lover as Luke Rowan. She would have been quite willing to see her sister married, but the lover should have been dingy, black-coated, lugubrious, having about him some true essence of the tears of the valley of tribulation. Alas, her sister's taste was quite of another kind! "I'm afraid you will have been thinking that we were never coming back again," said Mrs. Ray, as she entered the room. "No, mother, I didn't think that. But I thought you were staying late with Mrs. Sturt." "So we were,--and really I didn't think we had been so long. But, Dorothea, there was some one else over there besides Mrs. Sturt, and he kept us." "He! What he?" said Mrs. Prime. She had not even suspected that the lover had been over there in person. "Mr. Rowan, my dear. He has been at the farm." "What! the young man that was dismissed from Mr. Tappitt's?" It was ill said of her,--very ill said, and so she was herself aware as soon as the words were out of her mouth. But she could not help it. She had taken a side against Luke Rowan, and could not restrain herself from ill-natured words. Rachel was still standing in the middle of the room when she heard her lover thus described; but she would not condescend to plead in answer to such a charge. The colour came to her cheeks, and she threw up her head with a gesture of angry pride, but at the moment she said nothing. Mrs. Ray spoke. "It seems to me, Dorothea," she said, "that you are mistaken there. I think he has dismissed Mr. Tappitt." "I don't know much about it," said Mrs. Prime; "I only know that they've quarrelled." "But it would be well that you should learn, because I'm sure you will be glad to think as well of your brother-in-law as possible." "Do you mean that he is engaged to marry Rachel?" "Yes, Dorothea. I think we may say that it is all settled now;--mayn't we, Rachel? And a very excellent young man he is,--and as for being well off, a great deal better than what a child of mine could have expected. And a fine comely fellow he is, as a woman's eye would wish to rest on." "Beauty is but skin deep," said Mrs. Prime, with no little indignation in her tone, that a thing so vile as personal comeliness should have been mentioned by her mother on such an occasion. "When he came out here and drank tea with us that evening," continued Mrs. Ray, "I took a liking to him most unaccountable, unless it was that I had a foreshadowing that he was going to be so near and dear to me." "Mother, there can have been nothing of the kind. You should not say such things. The Lord in his providence allows us no foreshadowing of that kind." "At any rate I liked him very much; didn't I, Rachel?--from the first moment I set eyes on him. Only I don't think he'll ever do away with cider in Devonshire, because of the apple trees. But if people are to drink beer it stands to reason that good beer will be better than bad." All this time Rachel had not spoken a word, nor had her sister uttered anything expressive of congratulation or good wishes. Now, as Mrs. Ray ceased, there came a silence in the room, and it was incumbent on the elder sister to break it. "If this matter is settled, Rachel--" "It is settled,--I think," said Rachel. "If it is settled I hope that it may be for your lasting happiness and eternal welfare." "I hope it will," said Rachel. "Marriage is a most important step." "That's quite true, my dear," said Mrs. Ray. "A most important step, and one that requires the most exact circumspection,--especially on the part of the young woman. I hope you may have known Mr. Rowan long enough to justify your confidence in him." It was still the voice of a raven! Mrs. Prime as she spoke thus knew that she was croaking, and would have divested herself of her croak and spoken joyously, had such mode of speech been possible to her. But it was not possible. Though she would permit no such foreshadowings as those at which her mother had hinted, she had committed herself to forebodings against this young man, to such extent that she could not wheel her thoughts round and suddenly think well of him. She could not do so as yet, but she would make the struggle. "God bless you, Rachel!" she said, when they parted for the night. "You have my best wishes for your happiness. I hope you do not doubt my love because I think more of your welfare in another world than in this." Then she kissed her sister and they parted for the night. Rachel now shared her mother's room; and from her mother, when they were alone together, she received abundance of that sympathy for which her heart was craving. "You mustn't mind Dorothea," the widow said. "No, mamma; I do not." "I mean that you mustn't mind her seeming to be so hard. She means well through it all, and is as affectionate as any other woman." "Why did she say that he had been dismissed when she knew that it wasn't true?" "Ah, my dear! can't you understand? When she first heard of Mr. Rowan--" "Call him Luke, mamma." "When she first heard of him she was taught to believe that he was giddy, and that he didn't mean anything." "Why should she think evil of people? Who taught her?" "Miss Pucker, and Mr. Prong, and that set." "Yes; and they are the people who talk most of Christian charity!" "But, my dear, they don't mean to be uncharitable. They try to do good. If Dorothea really thought that this young man was a dangerous acquaintance what could she do but say so? And you can't expect her to turn round all in a minute. Think how she has been troubled herself about this affair of Mr. Prong's." "But that's no reason she should say that Luke is dangerous. Dangerous! What makes me so angry is that she should think everybody is a fool except herself. Why should anybody be more dangerous to me than to anybody else?" "Well, my dear, I think that perhaps she is not so wrong there. Of course everything is all right with you now, and I'm sure I'm the happiest woman in the world to feel that it is so. I don't know how to be thankful enough when I think how things have turned out;--but when I first heard of him I thought he was dangerous too." "But you don't think he is dangerous now, mamma?" "No, my dear; of course I don't. And I never did after he drank tea here that night; only Mr. Comfort told me it wouldn't be safe not to see how things went a little before you,--you understand, dearest?" "Yes, I understand. I ain't a bit obliged to Mr. Comfort, though I mean to forgive him because of Mrs. Cornbury. She has behaved best through it all,--next to you, mamma." I am afraid it was late before Mrs. Ray went to sleep that night, and I almost doubt whether Rachel slept at all. It seemed to her that in the present condition of her life sleep could hardly be necessary. During the last month past she had envied those who slept while she was kept awake by her sorrow. She had often struggled to sleep as she sat in her chair, so that she might escape for a few moments from the torture of her waking thoughts. But why need she sleep now that every thought was a new pleasure? There was no moment that she had ever passed with him that had not to be recalled. There was no word of his that had not to be re-weighed. She remembered, or fancied that she remembered, her idea of the man when her eye first fell upon his outside form. She would have sworn that her first glance of him had conveyed to her far more than had ever come to her from many a day's casual looking at any other man. She could almost believe that he had been specially made and destined for her behoof. She blushed even while lying in bed as she remembered how the gait of the man, and the tone of his voice, had taken possession of her eyes and ears from the first day on which she had met him. When she had gone to Mrs. Tappitt's party, so consciously alive to the fact that he was to be there, she had told herself that she was sure she thought no more of him than of any other man that she might meet; but she now declared to herself that she had been a weak fool in thus attempting to deceive herself; that she had loved him from the first,--or at any rate from that evening when he had told her of the beauty of the clouds; and that from that day to the present hour there had been no other chance of happiness to her but that chance which had now been so wondrously decided in her favour. When she came down to breakfast on the next morning she was very quiet,--so quiet that her sister almost thought she was frightened at her future prospects; but I think that there was no such fear. She was so happy that she could afford to be tranquil in her happiness. On that day Rowan came out to the cottage in the evening and was formally introduced to Mrs. Prime. Mrs. Ray, I fear, did not find the little tea-party so agreeable on that evening as she had done on the previous occasion. Mrs. Prime did make some effort at conversation; she did endeavour to receive the young man as her future brother-in-law; she was gracious to him with such graciousness as she possessed;--but the duration of their meal was terribly long, and even Mrs. Ray herself felt relieved when the two lovers went forth together for their evening walk. I think there must have been some triumph in Rachel's heart as she tied on her hat before she started. I think she must have remembered the evening on which her sister had been so urgent with her to go to the Dorcas meeting;--when she had so obstinately refused that invitation, and had instead gone out to meet the Tappitt girls, and had met with them the young man of whom her sister had before been speaking with so much horror. Now he was there on purpose to take her with him, and she went forth with him, leaning lovingly on his arm, while yet close under her sister's eyes. I think there must have been a gleam of triumph in her face as she put her hand with such confidence well round her lover's arm. Girls do triumph in their lovers,--in their acknowledged and permitted lovers, as young men triumph in their loves which are not acknowledged or perhaps permitted. A man's triumph is for the most part over when he is once allowed to take his place at the family table, as a right, next to his betrothed. He begins to feel himself to be a sacrificial victim,--done up very prettily with blue and white ribbons round his horns, but still an ox prepared for sacrifice. But the girl feels herself to be exalted for those few weeks as a conqueror, and to be carried along in an ovation of which that bucolic victim, tied round with blue ribbons on to his horns, is the chief grace and ornament. In this mood, no doubt, both Rachel and Luke Rowan went forth, leaving the two widows together in the cottage. "It is pretty to see her so happy, isn't it now?" said Mrs. Ray. The question for the moment made Mrs. Prime uncomfortable and almost wretched, but it gave her the opportunity which in her heart she desired of recanting her error in regard to Luke Rowan's character. She wished to give in her adhesion to the marriage,--to be known to have acknowledged its fitness so that she could, with some true word of sisterly love, wish her sister well. In Rachel's presence she could not have first made this recantation. Though Rachel spoke no triumph, there was a triumph in her eye, which prevented almost the possibility of such yielding on the part of Dorothea. But when the thing should have been once done, when she should once have owned that Rachel was not wrong, then gradually she could bring herself round to the utterance of some kindly expression. "Pretty," she said; "yes, it is pretty. I do not know that anybody ever doubted its prettiness." "And isn't it nice too? Dear girl! It does make me so happy to see her light-hearted again. She has had a sad time of it, Dorothea, since we made her write that letter to him; a very sad time of it." "People here, mother, do mostly have what you call a sad time of it. Are we not taught that it is better for us that it should be so? Have not you and I, mother, had a sad time of it? It would be all sad enough if this were to be the end of it." "Yes, just so; of course we know that. But it can't be wrong that she should be happy now, when things are so bright all around her. You wouldn't have thought it better for her, or for him either, that they should be kept apart, seeing that they really love each other?" "No; I don't say that. If they love one another of course it is right that they should marry. I only wish we had known him longer." "I am not sure that these things always go much better because young people have known each other all their lives. It seems to be certain that he is an industrious, steady young man. Everybody seems to speak well of him now." "Well, mother, I have nothing to say against him,--not a word. And if it will give Rachel any pleasure,--though I don't suppose it will, the least in the world; but if it would, she may know that I think she has done wisely to accept him." "Indeed it will; the greatest pleasure." "And I hope they will be happy together for very many years. I love Rachel dearly, though I fear she does not think so, and anything I have said, I have said in love, not in anger." "I'm sure of that, Dorothea." "Now that she is to be settled in life as a married woman, of course she must not look for counsel either to you or to me. She must obey him, and I hope that God may give him grace to direct her steps aright." "Amen!" said Mrs. Ray, solemnly. It was thus that Mrs. Prime read her recantation, which was repeated on that evening to Rachel with some little softening touches. "You won't be living together in the same house after a bit," said Mrs. Ray, thinking, with some sadness, that those little evening festivities of buttered toast and thick cream were over for her now,--"but I do hope you will be friends." "Of course we will, mamma. She has only to put out her hand the least little bit in the world, and I will go the rest of the way. As for her living, I don't know what will be best about that, because Luke says that of course you'll come and live with us." It was two or three days after this that Rachel saw the Tappitt girls for the first time since the fact of her engagement had become known. It was in the evening, and she had been again walking with Luke, when she met them; but at that moment she was alone. Augusta would have turned boldly away, though they had all come closely together before either had been aware of the presence of the other. But to this both Martha and Cherry objected. "We have heard of your engagement," said Martha, "and we congratulate you. You have heard, of course, that we are going to move to Torquay, and we hope that you will be comfortable at the brewery." "Yes," said Augusta, "the place isn't what it used to be, and so we think it best to go. Mamma has already looked at a villa near Torquay, which will suit us delightfully." Then they passed on, but Cherry remained behind to say another word. "I am so happy," said Cherry, "that you and he have hit it off. He's a charming fellow, and I always said he was to fall in love with you. After the ball of course there wasn't a doubt about it. Mind you send us cake, dear; and by-and-by we'll come and see you at the old place, and be better friends than ever we were." CHAPTER XV. CONCLUSION. Early in November Mr. Tappitt officially announced his intention of abdicating, and the necessary forms and deeds and parchment obligations were drawn out, signed and sealed, for the giving up of the brewery to Luke Rowan. Mr. Honyman's clerk revelled in thinly-covered folio sheets to the great comfort and profit of his master; while Mr. Sharpit went about Baslehurst declaring that Tappitt was an egregious ass, and hinting that Rowan was little better than a clever swindler. What he said, however, had but little effect on Baslehurst. It had become generally understood that Rowan would spend money in the town, employing labour and struggling to go ahead, and Baslehurst knew that such a man was desirable as a citizen. The parchments were prepared, and the signatures were written with the necessary amount of witnessing, and Tappitt and Rowan once more met each other on friendly terms. Tappitt had endeavoured to avoid this, pleading, both to Honyman and to his wife, that his personal dislike to the young man was as great as ever; but they had not permitted him thus | sturt | How many times the word 'sturt' appears in the text? | 2 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | brushed | How many times the word 'brushed' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | hitherto | How many times the word 'hitherto' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | sound | How many times the word 'sound' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | worry | How many times the word 'worry' appears in the text? | 2 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | swiftly | How many times the word 'swiftly' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | rapi | How many times the word 'rapi' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | apeur | How many times the word 'apeur' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | poche | How many times the word 'poche' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | mistake | How many times the word 'mistake' appears in the text? | 2 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | pillow | How many times the word 'pillow' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | indeed | How many times the word 'indeed' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | happened | How many times the word 'happened' appears in the text? | 2 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | num | How many times the word 'num' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | silly | How many times the word 'silly' appears in the text? | 3 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | ministres | How many times the word 'ministres' appears in the text? | 0 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | whole | How many times the word 'whole' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | trouble | How many times the word 'trouble' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | overtired | How many times the word 'overtired' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | suffer | How many times the word 'suffer' appears in the text? | 1 |
"Don't _touch_ me, Phyllis!" he said irritably. "Wallis! You can wheel me into my room." "Oh-h!" said Phyllis, behind him. The little forlorn sound hurt him, but it pleased him, too. So he could hurt her, if only by rudeness? Well, that was a satisfaction. "Shut the door," he ordered Wallis swiftly. Phyllis, her hands at her throat, stood hurt and frightened in the middle of the room. It never occurred to her that Allan was jealous, or indeed that he could care enough for her to be jealous. "It was talking about Louise Frey," she said. "That, and Dr. Hewitt bringing up old times. Oh, _why_ did I ask about her? He was contented--I know he was contented! He'd gotten to like having me with him--he even wanted me. Oh, Allan, Allan!" She did not want to cry downstairs, so she ran for her own room. There she threw herself down and cried into a pillow till most of the case was wet. She was silly--she knew she was silly. She tried to think of all the things that were still hers, the garden, the watch-bracelet, the leisure, the pretty gowns--but nothing, _nothing_ seemed of any consequence beside the fact that--she had not kissed Allan good-night! It seemed the most intolerable thing that had ever happened to her. XIV It was just as well, perhaps, that Phyllis did not do much sleeping that night, for at about two Wallis knocked at her door. It seemed like history repeating itself when he said: "Could you come to Mr. Allan, please? He seems very bad." She threw on the silk crepe negligee and followed him, just as she had done before, on that long-ago night after her mother-in-law had died. "Did Dr. Hewitt's visit overexcite him, do you think?" he asked as they went. "I don't know, ma'am," Wallis said. "He's almost as bad as he was after the old madam died--you remember?" "Oh, yes," said Phyllis mechanically. "I remember." * * * * * Allan lay so exactly as he had on that other night, that the strange surroundings seemed incongruous. Just the same, except that his restlessness was more visible, because he had more power of motion. She bent and held the nervously clenching hands, as she had before. "What is it, Allan?" she said soothingly. "Nothing," said her husband savagely. "Nerves, hysteria--any other silly womanish thing a cripple could have. Let me alone, Phyllis. I wish you could put me out of the way altogether!" Phyllis made herself laugh, though her heart hurried with fright. She had seen Allan suffer badly before--be apathetic, irritable, despondent, but never in a state where he did not cling to her. "I can't let you alone," she said brightly. "I've come to stay with you till you feel quieter.... Would you rather I talked to you, or kept quiet?" "Oh, do your wifely duty, whatever it is," he said.... "It was a mistake, the whole thing. You've done more than your duty, child, but--oh, you'd better go away." Phyllis's heart turned over. Was it as bad as this? Was he as sick of her as this? "You mean--you think," she faltered, "it was a mistake--our marriage?" "Yes," he said restlessly. "Yes.... It wasn't fair." She had no means of knowing that he meant it was unfair to her. She held on to herself, though she felt her face turning cold with the sudden pallor of fright. "I think it can be annulled," she said steadily. "No, I suppose it wasn't fair." She stopped to get her breath and catch at the only things that mattered--steadiness, quietness, ability to soothe Allan! "It can be annulled," she said again evenly. "But listen to me now, Allan. It will take quite a while. It can't be done to-night, or before you are stronger. So for your own sake you must try to rest now. Everything shall come right. I promise you it shall be annulled. But forget it now, please. I am going to hold your wrists and talk to you, recite things for you, till you go back to sleep." She wondered afterwards how she could have spoken with that hard serenity, how she could have gone steadily on with story after story, poem after poem, till Allan's grip on her hands relaxed, and he fell into a heavy, tired sleep. [Illustration: "BUT YOU SEE--HE'S--ALL I HAVE ... GOOD-NIGHT, WALLIS"] She sat on the side of the bed and looked at him, lying still against his white pillows. She looked and looked, and presently the tears began to slide silently down her cheeks. She did not lift her hands to wipe them away. She sat and cried silently, openly, like a desolate, unkindly treated child. "Mrs. Allan! Mrs. Allan, ma'am!" came Wallis's concerned whisper from the doorway. "Don't take it as hard as that. It's just a little relapse. He was overtired. I shouldn't have called you, but you always quiet him so." Phyllis brushed off her tears, and smiled. You seemed to have to do so much smiling in this house! "I know," she said. "I worry about his condition too much. But you see--he's--all I have.... Good-night, Wallis." Once out of Allan's room, she ran at full speed till she gained her own bed, where she could cry in peace till morning if she wanted to, with no one to interrupt. That was all right. The trouble was going to be next morning. But somehow, when morning came, the old routine was dragged through with. Directions had to be given the servants as usual, Allan's comfort and amusement seen to, just as if nothing had happened. It was a perfect day, golden and perfumed, with just that little tang of fresh windiness that June days have in the northern states. And Allan must not lose it--he must be wheeled out into the garden. She came out to him, in the place where they usually sat, and sank for a moment in the hammock, that afternoon. She had avoided him all the morning. "I just came to see if everything was all right," she said, leaning toward him in that childlike, earnest way he knew so well. "I don't need to stay here if I worry you." "I'd rather you'd stay, if you don't mind," he answered. Phyllis looked at him intently. He was white and dispirited, and his voice was listless. Oh, Phyllis thought, if Louise Frey had only been kind enough to die in babyhood, instead of under Allan's automobile! What could there have been about her to hold Allan so long? She glanced at his weary face again. This would never do! What had come to be her dominant instinct, keeping Allan's spirits up, emboldened her to bend forward, and even laugh a little. "Come, Allan!" she said. "Even if we're not going to stay together always, we might as well be cheerful till we do part. We used to be good friends enough. Can't we be so a little longer?" It sounded heartless to her after she had said it, but it seemed the only way to speak. She smiled at him bravely. Allan looked at her mutely for a moment, as if she had hurt him. "You're right," he said suddenly. "There's no time but the present, after all. Come over here, closer to me, Phyllis. You've been awfully good to me, child--isn't there anything--_anything_ I could do for you--something you could remember afterwards, and say, 'Well, he did that for me, any way?'" Phyllis's eyes filled with tears. "You have given me everything already," she said, catching her breath. She didn't feel as if she could stand much more of this. "Everything!" he said bitterly. "No, I haven't. I can't give you what every girl wants--a well, strong man to be her husband--the health and strength that any man in the street has." "Oh, don't speak that way, Allan!" She bent over him sympathetically, moved by his words. In another moment the misunderstanding might have been straightened out, if it had not been for his reply. "I wish I never had to see you at all!" he said involuntarily. In her sensitive state of mind the hurt was all she felt--not the deeper meaning that lay behind the words. "I'll relieve you of my presence for awhile," she flashed back. Before she gave herself time to think, she had left the garden, with something which might be called a flounce. "When people say things like that to you," she said as she walked away from him, "it's carrying being an invalid a little _too_ far!" Allan heard the side-door slam. He had never suspected before that Phyllis had a temper. And yet, what could he have said? But she gave him no opportunity to find out. In just about the time it might take to find gloves and a parasol, another door clanged in the distance. The street door. Phyllis had evidently gone out. * * * * * Phyllis, on her swift way down the street, grew angrier and angrier. She tried to persuade herself to make allowances for Allan, but they refused to be made. She felt more bitterly toward him than she ever had toward any one in her life. If she only hadn't leaned over him and been sorry for him, just before she got a slap in the face like that! She walked rapidly down the main street of the little village. She hardly knew where she was going. She had been called on by most of the local people, but she did not feel like being agreeable, or making formal calls, just now. And what was the use of making friends, any way, when she was going back to her rags, poor little Cinderella that she was! Below and around and above everything else came the stinging thought that she had given Allan so much--that she had taken so much for granted. Her quick steps finally took her to the outskirts of the village, to a little green stretch of woods. There she walked up and down for awhile, trying to think more quietly. She found the tide of her anger ebbing suddenly, and her mind forming all sorts of excuses for Allan. But that was not the way to get quiet--thinking of Allan! She tried to put him resolutely from her mind, and think about her own future plans. The first thing to do, she decided, was to rub up her library work a little. It was with an unexpected feeling of having returned to her own place that she crossed the marble floor of the village library. She felt as if she ought to hurry down to the cloak-room, instead of waiting leisurely at the desk for her card. It all seemed uncannily like home--there was even a girl inside the desk who looked like Anna Black of her own Greenway Branch. Phyllis could hear, with a faint amusement, that the girl was scolding energetically in Anna Black's own way. The words struck on her quick ears, though they were not intended to carry. "That's what comes of trusting to volunteer help. Telephones at the last moment 'she has a headache,' and not a single soul to look after the story-hour! And the children are almost all here already." "We'll just have to send them home," said the other girl, looking up from her trayful of cards. "It's too late to get anybody else, and goodness knows _we_ can't get it in!" "They ought to have another librarian," fretted the girl who looked like Anna. "They could afford it well enough, with their Soldiers' Monuments and all." Phyllis smiled to herself from where she was investigating the card-catalogue. It all sounded so exceedingly natural. Then that swift instinct of hers to help caught her over to the desk, and she heard herself saying: "I've had some experience in story telling; maybe I could help you with the story-hour. I couldn't help hearing that your story-teller has disappointed you." The girl like Anna fell on her with rapture. "Heaven must have sent you," she said. The other one, evidently slower and more cautious by nature, rose too, and came toward her. "You have a card here, haven't you?" she said. "I think I've seen you." "Yes," Phyllis said, with a pang at speaking the name she had grown to love bearing; "I'm Mrs. Harrington--Phyllis Harrington. We live at the other end of the village." "Oh, in the house with the garden all shut off from the lane!" said the girl like Anna, delightedly. "That lovely old house that used to belong to the Jamesons. Oh, yes, I know. You're here for the summer, aren't you, and your husband has been very ill?" "Exactly," said Phyllis, smiling, though she wished people wouldn't talk about Allan! They seemed possessed to mention him! "We'll be obliged forever if you'll do it," said the other girl, evidently the head librarian. "Can you do it now? The children are waiting." "Certainly," said Phyllis, and followed the younger girl straightway to the basement, where, it seemed, the story-hour was held. She wondered, as they went, if the girl envied her her expensively perishable summer organdie, with its flying sashes and costly accessories; if the girl thought about her swinging jewelries and endless leisure with a wish to have them for herself. She had wanted such things, she knew, when she was being happy on fifty dollars a month. And perhaps some of the women she had watched then had had heartaches under their furs.... The children, already sitting in a decorous ring on their low chairs, seemed after the first surprise to approve of Phyllis. The librarian lingered for a little by way of keeping order if it should be necessary, watched the competent sweep with which Phyllis gathered the children around her, heard the opening of the story, and left with an air of astonished approval. Phyllis, late best story-teller of the Greenway Branch, watched her go with a bit of professional triumph in her heart. She told the children stories till the time was up, and then "just one story more." She had not forgotten how, she found. But she never told them the story of "How the Elephant Got His Trunk," that foolish, fascinating story-hour classic that she had told Allan the night his mother had died; the story that had sent him to sleep quietly for the first time in years.... Oh, dear, was everything in the world connected with Allan in some way or other? It was nearly six when she went up, engulfed in children, to the circulating room. There the night-librarian caught her. She had evidently been told to try to get Phyllis for more story-hours, for she did her best to make her promise. They talked shop together for perhaps an hour and a half. Then the growing twilight reminded Phyllis that it was time to go back. She had been shirking going home, she realized now, all the afternoon. She said good-by to the night-librarian, and went on down the village street, lagging unconsciously. It must have been about eight by this time. It was a mile back to the house. She could have taken the trolley part of the way, but she felt restless and like walking. She had forgotten that walking at night through well-known, well-lighted city streets, and going in half-dusk through country byways, were two different things. She was destined to be reminded of the difference. "Can you help a poor man, lady?" said a whining voice behind her, when she had a quarter of the way yet to go. She turned to see a big tramp, a terrifying brute with a half-propitiating, half-fierce look on his heavy, unshaven face. She was desperately frightened. She had been spoken to once or twice in the city, but there there was always a policeman, or a house you could run into if you had to. But here, in the unguarded dusk of a country lane, it was a different matter. The long gold chain that swung below her waist, the big diamond on her finger, the gold mesh-purse--all the jewelry she took such a childlike delight in wearing--she remembered them in terror. She was no brown-clad little working-girl now, to slip along disregarded. And the tramp did not look like a deserving object. "If you will come to the house to-morrow," she said, hurrying on as she spoke, "I'll have some work for you. The first house on this street that you come to." She did not dare give him anything, or send him away. "Won't you gimme somethin' now, lady?" whined the tramp, continuing to follow. "I'm a starvin' man." She dared not open her purse and appease him by giving him money--she had too much with her. That morning she had received the check for her monthly income from Mr. De Guenther, sent Wallis down to cash it, and then stuffed it in her bag and forgotten it in the distress of the day. The man might take the money and strike her senseless, even kill her. "To-morrow," she said, going rapidly on. She had now what would amount to about three city blocks to traverse still. There was a short way from outside the garden-hedge through to the garden, which cut off about a half-block. If she could gain this she would be safe. "Naw, yeh don't," snarled the tramp, as she fled on. "Ye'll set that bull-pup o' yours on me. I been there, an' come away again. You just gimme some o' them rings an' things an' we'll call it square, me fine lady!" Phyllis's heart stood still at this open menace, but she ran on still. A sudden thought came to her. She snatched her gilt sash-buckle--a pretty thing but of small value--from her waist, and hurled it far behind the tramp. In the half-light it might have been her gold mesh-bag. "There's my money--go get it!" she gasped--and ran for her life. The tramp, as she had hoped he would, dashed back after it and gave her the start she needed. Breathless, terrified to death, she raced on, tearing her frock, dropping the library cards and parasol she still had held in her hand. Once she caught her sash on a tree-wire. Once her slipper-heel caught and nearly threw her. The chase seemed unending. She could hear the dreadful footsteps of the tramp behind her, and his snarling, swearing voice panting out threats. He was drunk, she realized with another thrill of horror. It was a nightmare happening. On and on--she stumbled, fell, caught herself--but the tramp had gained. Then at last the almost invisible gap in the hedge, and she fled through. "_Allan! Allan! Allan!_" she screamed, fleeing instinctively to his chair. The rose-garden was like a place of enchanted peace after the terror of outside. Her quick vision as she rushed in was of Allan still there, moveless in his chair, with the little black bull-dog lying asleep across his arms and shoulder like a child. It often lay so. As she entered, the scene broke up before her eyes like a dissolving view. She saw the little dog wake and make what seemed one flying spring to the tramp's throat, and sink his teeth in it--and Allan, at her scream, _spring from his chair_! Phyllis forgot everything at the sight of Allan, standing. Wallis and the outdoor man, who had run to the spot at Phyllis's screams, were dealing with the tramp, who was writhing on the grass, choking and striking out wildly. But neither Phyllis nor Allan saw that. Which caught the other in an embrace they never knew. They stood locked together, forgetting everything else, he in the idea of her peril, she in the wonder of his standing. "Oh, darling, darling!" Allan was saying over and over again. "You are safe--thank heaven you are safe! Oh, Phyllis, I could never forgive myself if you had been hurt! Phyllis! Speak to me!" But Phyllis's own safety did not concern her now. She could only think of one thing. "_You can stand! You can stand!_" she reiterated. Then a wonderful thought came to her, striking across the others, as she stood locked in this miraculously raised Allan's arms. She spoke without knowing that she had said it aloud. "_Do you care, too?_" she said very low. Then the dominant thought returned. "You must sit down again," she said hurriedly, to cover her confusion, and what she had said. "Please, Allan, sit down. Please, dear--you'll tire yourself." Allan sank into his chair again, still holding her. She dropped on her knees beside him, with her arms around him. She had a little leisure now to observe that Wallis, the ever-resourceful, had tied the tramp neatly with the outdoor man's suspenders, which were nearer the surface than his own, and succeeded in prying off the still unappeased Foxy, who evidently was wronged at not having the tramp to finish. They carried him off, into the back kitchen garden. Allan, now that he was certain of Phyllis's safety, paid them not the least attention. "Did you mean it?" he said passionately. "Tell me, did you mean what you said?" Phyllis dropped her dishevelled head on Allan's shoulder. "I'm afraid--I'm going to cry, and--and I know you don't like it!" she panted. Allan half drew, half guided her up into his arms. "Was it true?" he insisted, giving her an impulsive little shake. She sat up on his knees, wide-eyed and wet-cheeked like a child. "But you knew that all along!" she said. "That was why I felt so humiliated. It was _you_ that _I_ thought didn't care----" Allan laughed joyously. "Care!" he said. "I should think I did, first, last, and all the time! Why, Phyllis, child, didn't I behave like a brute because I was jealous enough of John Hewitt to throw him in the river? He was the first man you had seen since you married me--attractive, and well, and clever, and all that--it would have been natural enough if you'd liked him." "Liked him!" said Phyllis in disdain. "When there was you? And I thought--I thought it was the memory of Louise Frey that made you act that way. You didn't want to talk about her, and you said it was all a mistake----" "I was a brute," said Allan again. "It was the memory that I was about as useful as a rag doll, and that the world was full of live men with real legs and arms, ready to fall in love with you. "There's nobody but _you_ in the world," whispered Phyllis.... "But you're well now, or you will be soon," she added joyously. She slipped away from him. "Allan, don't you want to try to stand again? If you did it then, you can do it now." "Yes, by Jove, I do!" he said. But this time the effort to rise was noticeable. Still, he could do it, with Phyllis's eager help. "It must have been what Dr. Hewitt called neurasthenic inhibition," said Phyllis, watching the miracle of a standing Allan. "That was what we were talking about by the door that night, you foolish boy!... Oh, how tall you are! I never realized you were tall, lying down, somehow!" "I don't have to bend very far to kiss you, though," suggested Allan, suiting the action to the word. But Phyllis, when this was satisfactorily concluded, went back to the great business of seeing how much Allan could walk. He sat down again after a half-dozen steps, a little tired in spite of his excitement. "I can't do much at a time yet, I suppose," he said a little ruefully. "Do you mean to tell me, sweetheart--come over here closer, where I can touch you--you're awfully far away--do you mean to tell me that all that ailed me was I thought I couldn't move?" "Oh, no!" explained Phyllis, moving her chair close, and then, as that did not seem satisfactory, perching on the arm of Allan's. "You'd been unable to move for so long that when you were able to at last your subconscious mind clamped down on your muscles and was convinced you couldn't. So no matter how much you consciously tried, you couldn't make the muscles go till you were so strongly excited it broke the inhibition--just as people can lift things in delirium or excitement that they couldn't possibly move at other times. Do you see?" "I do," said Allan, kissing the back of her neck irrelevantly. "If somebody'd tried to shoot me up five years ago I might be a well man now. That's a beautiful word of yours, Phyllis, inhibition. What a lot of big words you know!" "Oh, if you won't be serious!" said she. "We'll have to be," said Allan, laughing, "for here's Wallis, and, as I live, from the direction of the house. I thought they carried our friend the tramp out through the hedge--he must have gone all the way around." Phyllis was secretly certain that Wallis had been crying a little, but all he said was, "We've taken the tramp to the lock-up, sir." But his master and his mistress were not so dignified. They showed him exhaustively that Allan could really stand and walk, and Allan demonstrated it, and Wallis nearly cried again. Then they went in, for Phyllis was sure Allan needed a thorough rest after all this. She was shaking from head to foot herself with joyful excitement, but she did not even know it. And it was long past dinner-time, though every one but Lily-Anna, to whom the happy news had somehow filtered, had forgotten it. "I've always wanted to hold you in my arms, this way," said Allan late that evening, as they stood in the rose-garden again; "but I thought I never would.... Phyllis, did you ever want me to?" It was too beautiful a moonlight night to waste in the house, or even on the porch. The couch had been wheeled to its accustomed place in the rose-garden, and Allan was supposed to be lying on it as he often did in the evenings. But it was hard to make him stay there. "Oh, you _must_ lie down," said Phyllis hurriedly, trying to move out of the circle of his arms. "You mustn't stand till we find how much is enough.... I'm going to send for the wolfhound next week. You won't mind him now, will you?" "Did you ever want to be here in my arms, Phyllis?" "Of course not!" said Phyllis, as a modest young person should. "But--but----" "Well, my wife?" "I've often wondered just where I'd reach to," said Phyllis in a rush.... "Allan, _please_ don't stand any longer!" "I'll lie down if you'll sit on the couch by me." "Very well," said Phyllis; and sat obediently in the curve of his arm when he had settled himself in the old position, the one that looked so much more natural for him. "Mine, every bit of you!" he said exultantly. "Heaven bless that tramp!... And to think we were talking about annulments!... Do you remember that first night, dear, after mother died? I was half-mad with grief and physical pain. And Wallis went after you. I didn't want him to. But he trusted you from the first--good old Wallis! And you came in with that swift, sweeping step of yours, as I've seen you come fifty times since--half-flying, it seemed to me then--with all your pretty hair loose, and an angelic sort of a white thing on. I expect I was a brute to you--I don't remember how I acted--but I know you sat on the bed by me and took both my wrists in those strong little hands of yours, and talked to me and quieted me till I fell fast asleep. You gave me the first consecutive sleep I'd had in four months. It felt as if life and calmness and strength were pouring from you to me. You stayed till I fell asleep." "I remember," said Phyllis softly. She laid her cheek by his, as it had been on that strange marriage evening that seemed so far away now. "I was afraid of you at first. But I felt that, too, as if I were giving you my strength. I was so glad I could! And then I fell asleep, too, over on your shoulder." "You never told me that," said Allan reproachfully. Phyllis laughed a little. "There never seemed to be any point in our conversations where it fitted in neatly," she said demurely. Allan laughed, too. "You should have made one. But what I was going to tell you was--I think I began to be in love with you then. I didn't know it, but I did. And it got worse and worse but I didn't know what ailed me till Johnny drifted in, bless his heart! Then I did. Oh, Phyllis, it was awful! To have you with me all the time, acting like an angel, waiting on me hand and foot, and not knowing whether you had any use for me or not!... And you never kissed me good-night last night." Phyllis did not answer. She only bent a little, and kissed her husband on the lips, very sweetly and simply, of her own accord. But she said nothing then of the long, restless, half-happy, half-wretched time when she had loved him and never even hoped he would care for her. There was time for all that. There were going to be long, joyous years together, years of being a "real woman," as she had so passionately wished to be that day in the library. She would never again need to envy any woman happiness or love or laughter. It was all before her now, youth and joy and love, and Allan, her | voisin | How many times the word 'voisin' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | struggled | How many times the word 'struggled' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | labours | How many times the word 'labours' appears in the text? | 1 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | poing | How many times the word 'poing' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | left | How many times the word 'left' appears in the text? | 3 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | room | How many times the word 'room' appears in the text? | 3 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | remained | How many times the word 'remained' appears in the text? | 3 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | pause | How many times the word 'pause' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | start | How many times the word 'start' appears in the text? | 1 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | suspicion | How many times the word 'suspicion' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | slave | How many times the word 'slave' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | paid | How many times the word 'paid' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | england | How many times the word 'england' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | another | How many times the word 'another' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | request | How many times the word 'request' appears in the text? | 1 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | cor | How many times the word 'cor' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | account | How many times the word 'account' appears in the text? | 1 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | ground | How many times the word 'ground' appears in the text? | 2 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | sun | How many times the word 'sun' appears in the text? | 1 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | wants | How many times the word 'wants' appears in the text? | 0 |
"Exactly;--with the brewery girls! Oh, mother!" Now it is certainly true that the three Miss Tappitts were the daughters of Bungall and Tappitt, the old-established brewers of Baslehurst. They were, at least, the actual children of Mr. Tappitt, who was the sole surviving partner in the brewery. The name of Bungall had for many years been used merely to give solidity and standing to the Tappitt family. The Miss Tappitts certainly came from the brewery, and Miss Pucker had said that the young man came from the same quarter. There was ground in this for much suspicion, and Mrs. Ray became uneasy. This conversation between the two widows had occurred before dinner at the cottage on a Saturday;--and it was after dinner that the elder sister had endeavoured to persuade the younger one to accompany her to the Dorcas workshop;--but had endeavoured in vain. CHAPTER II. THE YOUNG MAN FROM THE BREWERY. There were during the summer months four Dorcas afternoons held weekly in Baslehurst, at all of which Mrs. Prime presided. It was her custom to start soon after dinner, so as to reach the working room before three o'clock, and there she would remain till nine, or as long as the daylight remained. The meeting was held in a sitting room belonging to Miss Pucker, for the use of which the Institution paid some moderate rent. The other ladies, all belonging to Baslehurst, were accustomed to go home to tea in the middle of their labours; but, as Mrs. Prime could not do this because of the distance, she remained with Miss Pucker, paying for such refreshment as she needed. In this way there came to be a great friendship between Mrs. Prime and Miss Pucker;--or rather, perhaps, Mrs. Prime thus obtained the services of a most obedient minister. Rachel had on various occasions gone with her sister to the Dorcas meetings, and once or twice had remained at Miss Pucker's house, drinking tea there. But this she greatly disliked. She was aware, when she did so, that her sister paid for her, and she thought that Dorothea showed by her behaviour that she was mistress of the entertainment. And then Rachel greatly disliked Miss Pucker. She disliked that lady's squint, she disliked the tone of her voice, she disliked her subservience to Mrs. Prime, and she especially disliked the vehemence of her objection to--young men. When Rachel had last left Miss Pucker's room she had resolved that she would never again drink tea there. She had not said to herself positively that she would attend no more of the Dorcas meetings;--but as regarded their summer arrangement this resolve against the tea-drinking amounted almost to the same thing. It was on this account, I protest, and by no means on account of that young man from the brewery, that Rachel had with determination opposed her sister's request on this special Saturday. And the refusal had been made in an unaccustomed manner, owing to the request also having been pressed with unusual vigour. "Rachel, I particularly wish it, and I think that you ought to come," Dorothea had said. "I had rather not come, Dolly." "That means," continued Mrs. Prime, "that you prefer your pleasure to your duty;--that you boldly declare yourself determined to neglect that which you know you ought to do." "I don't know any such thing," said Rachel. "If you think of it you will know it," said Mrs. Prime. "At any rate I don't mean to go to Miss Pucker's this afternoon."--Then Rachel left the room. It was immediately after this conversation that Mrs. Prime uttered to Mrs. Ray that terrible hint about the young man; and at the same time uttered another hint by which she strove to impress upon her mother that Rachel ought to be kept in subordination,--in fact, that the power should not belong to Rachel of choosing whether she would or would not go to Dorcas meetings. In all such matters, according to Dorothea's view of the case, Rachel should do as she was bidden. But then how was Rachel to be made to do as she was bidden? How was her sister to enforce her attendance? Obedience in this world depends as frequently on the weakness of him who is governed as on the strength of him who governs. That man who was going to the left is ordered by you with some voice of command to go to the right. When he hesitates you put more command into your voice, more command into your eyes,--and then he obeys. Mrs. Prime had tried this, but Rachel had not turned to the right. When Mrs. Prime applied for aid to their mother, it was a sign that the power of command was going from herself. After dinner the elder sister made another little futile attempt, and then, when she had again failed, she trudged off with her basket. Mrs. Ray and Rachel were left sitting at the open window, looking out upon the mignionette. It was now in July, when the summer sun is at the hottest,--and in those southern parts of Devonshire the summer sun in July is very hot. There is no other part of England like it. The lanes are low and narrow, and not a breath of air stirs through them. The ground rises in hills on all sides, so that every spot is a sheltered nook. The rich red earth drinks in the heat and holds it, and no breezes come up from the southern torpid sea. Of all counties in England Devonshire is the fairest to the eye; but, having known it in its summer glory, I must confess that those southern regions are not fitted for much noonday summer walking. "I'm afraid she'll find it very hot with that big basket," said Mrs. Ray, after a short pause. It must not be supposed that either she or Rachel were idle because they remained at home. They both had their needles in their hands, and Rachel was at work, not on that coloured frock of her own which had roused her sister's suspicion, but on needful aid to her mother's Sunday gown. "She might have left it in Baslehurst if she liked," said Rachel, "or I would have carried it for her as far as the bridge, only that she was so angry with me when she went." "I don't think she was exactly angry, Rachel." "Oh, but she was, mamma;--very angry. I know by her way of flinging out of the house." "I think she was sorry because you would not go with her." "But I don't like going there, mamma. I don't like that Miss Pucker. I can't go without staying to tea, and I don't like drinking tea there." Then there was a little pause. "You don't want me to go;--do you, mamma? How would the things get done here? and you can't like having your tea alone." "No; I don't like that at all," said Mrs. Ray. But she hardly thought of what she was saying. Her mind was away, working on the subject of that young man. She felt that it was her duty to say something to Rachel, and yet she did not know what to say. Was she to quote Miss Pucker? It went, moreover, sorely against the grain with her to disturb the comfort of their present happy moments by any disagreeable allusion. The world gave her nothing better than those hours in which Rachel was alone with her,--in which Rachel tended her and comforted her. No word had been said on a subject so wicked and full of vanity, but Mrs. Ray knew that her evening meal would be brought in at half-past five in the shape of a little feast,--a feast which would not be spread if Mrs. Prime had remained at home. At five o'clock Rachel would slip away and make hot toast, and would run over the Green to Farmer Sturt's wife for a little thick cream, and there would be a batter cake, and so there would be a feast. Rachel was excellent at the preparation of such banquets, knowing how to coax the teapot into a good drawing humour, and being very clever in little comforts; and she would hover about her mother, in a way very delightful to that lady, making the widow feel for the time that there was a gleam of sunshine in the valley of tribulation. All that must be over for this afternoon if she spoke of Miss Pucker and the young man. Yes; and must it not be over for many an afternoon to come? If there were to be distrust between her and Rachel what would her life be worth to her? But yet there was her duty! As she sat there looking out into the garden indistinct ideas of what were a mother's duties to her child lay heavy on her mind,--ideas which were very indistinct, but which were not on that account the less powerful in their operation. She knew that it behoved her to sacrifice everything to her child's welfare, but she did not know what special sacrifice she was at this moment called upon to make. Would it be well that she should leave this matter altogether in the hands of Mrs. Prime, and thus, as it were, abdicate her own authority? Mrs. Prime would undertake such a task with much more skill and power of language than she could use. But then would this be fair to Rachel, and would Rachel obey her sister? Any explicit direction from herself,--if only she could bring herself to give any,--Rachel would, she thought, obey. In this way she resolved that she would break the ice and do her duty. "Are you going into Baslehurst this evening, dear?" she said. "Yes, mamma; I shall walk in after tea;--that is if you don't want me. I told the Miss Tappitts I would meet them." "No; I shan't want you. But Rachel--" "Well, mamma?" Mrs. Ray did not know how to do it. The matter was surrounded with difficulties. How was she to begin, so as to introduce the subject of the young man without shocking her child and showing an amount of distrust which she did not feel? "Do you like those Miss Tappitts?" she said. "Yes;--in a sort of a way. They are very good-natured, and one likes to know somebody. I think they are nicer than Miss Pucker." "Oh, yes;--I never did like Miss Pucker myself. But, Rachel--" "What is it, mamma? I know you've something to say, and that you don't half like to say it. Dolly has been telling tales about me, and you want to lecture me, only you haven't got the heart. Isn't that it, mamma?" Then she put down her work, and coming close up to her mother, knelt before her and looked up into her face. "You want to scold me, and you haven't got the heart to do it." "My darling, my darling," said the mother, stroking her child's soft smooth hair. "I don't want to scold you;--I never want to scold you. I hate scolding anybody." "I know you do, mamma." "But they have told me something which has frightened me." "They! who are they?" "Your sister told me, and Miss Pucker told her." "Oh, Miss Pucker! What business has Miss Pucker with me? If she is to come between us all our happiness will be over." Then Rachel rose from her knees and began to look angry, whereupon her mother was more frightened than ever. "But let me hear it, mamma. I've no doubt it is something very awful." Mrs. Ray looked at her daughter with beseeching eyes, as though praying to be forgiven for having introduced a subject so disagreeable. "Dorothea says that on Wednesday evening you were walking under the churchyard elms with--that young man from the brewery." At any rate everything had been said now. The extent of the depravity with which Rachel was to be charged had been made known to her in the very plainest terms. Mrs. Ray as she uttered the terrible words turned first pale and then red,--pale with fear and red with shame. As soon as she had spoken them she wished the words unsaid. Her dislike to Miss Pucker amounted almost to hatred. She felt bitterly even towards her own eldest daughter. She looked timidly into Rachel's face and unconsciously construed into their true meaning those lines which formed themselves on the girl's brow and over her eyes. "Well, mamma; and what else?" said Rachel. "Dorothea thinks that perhaps you are going into Baslehurst to meet him again." "And suppose I am?" From the tone in which this question was asked it was clear to Mrs. Ray that she was expected to answer it. And yet what answer could she make? It had never occurred to her that her child would take upon herself to defend such conduct as that imputed to her, or that any question would be raised as to the propriety or impropriety of the proceeding. She was by no means prepared to show why it was so very terrible and iniquitous. She regarded it as a sin,--known to be a sin generally,--as is stealing or lying. "Suppose I am going to walk with him again? what then?" "Oh, Rachel, who is he? I don't even know his name. I didn't believe it, when Dorothea told me; only as she did tell me I thought I ought to mention it. Oh dear, oh dear! I hope there is nothing wrong. You were always so good;--I can't believe anything wrong of you." "No, mamma;--don't. Don't think evil of me." "I never did, my darling." "I am not going into Baslehurst to walk with Mr. Rowan;--for I suppose it is him you mean." "I don't know, my dear; I never heard the young man's name." "It is Mr. Rowan. I did walk with him along the churchyard path when that woman with her sharp squinting eyes saw me. He does belong to the brewery. He is related in some way to the Tappitts, and was a nephew of old Mrs. Bungall's. He is there as a clerk, and they say he is to be a partner,--only I don't think he ever will, for he quarrels with Mr. Tappitt." "Dear, dear!" said Mrs. Ray. "And now, mamma, you know as much about him as I do; only this, that he went to Exeter this morning, and does not come back till Monday, so that it is impossible that I should meet him in Baslehurst this evening;--and it was very unkind of Dolly to say so; very unkind indeed." Then Rachel gave way and began to cry. It certainly did seem to Mrs. Ray that Rachel knew a good deal about Mr. Rowan. She knew of his kith and kin, she knew of his prospects and what was like to mar his prospects, and she knew also of his immediate proceedings, whereabouts, and intentions. Mrs. Ray did not logically draw any conclusion from these premises, but she became uncomfortably assured that there did exist a considerable intimacy between Mr. Rowan and her daughter. And how had it come to pass that this had been allowed to form itself without any knowledge on her part? Miss Pucker might be odious and disagreeable;--Mrs. Ray was inclined to think that the lady in question was very odious and disagreeable;--but must it not be admitted that her little story about the young man had proved itself to be true? "I never will go to those nasty rag meetings any more." "Oh Rachel, don't speak in that way." "But I won't. I will never put my foot in that woman's room again. They talk nothing but scandal all the time they are there, and speak any ill they can of the poor young girls whom they talk about. If you don't mind my knowing Mr. Rowan, what is it to them?" But this was assuming a great deal. Mrs. Ray was by no means prepared to say that she did not object to her daughter's acquaintance with Mr. Rowan. "But I don't know anything about him, my dear. I never heard his name before." "No, mamma; you never did. And I know very little of him; so little that there has been nothing to tell,--at least next to nothing. I don't want to have any secrets from you, mamma." "But, Rachel,--he isn't, is he--? I mean there isn't anything particular between him and you? How was it you were walking with him alone?" "I wasn't walking with him alone;--at least only for a little way. He had been out with his cousins and we had all been together, and when they went in, of course I was obliged to come home. I couldn't help his coming along the churchyard path with me. And what if he did, mamma? He couldn't bite me." "But my dear--" "Oh mamma;--don't be afraid of me." Then she came across, and again knelt at her mother's feet. "If you'll trust me I'll tell you everything." Upon hearing this assurance, Mrs. Ray of course promised Rachel that she would trust her and expected in return to be told everything then, at the moment. But she perceived that her daughter did not mean to tell her anything further at that time. Rachel, when she had received her mother's promise, embraced her warmly, caressing her and petting her as was her custom, and then after a while she resumed her work. Mrs. Ray was delighted to have the evil thing over, but she could not but feel that the conversation had not terminated as it should have done. Soon after that the hour arrived for their little feast, and Rachel went about her work just as merrily and kindly as though there had been no words about the young man. She went across for the cream, and stayed gossiping for some few minutes with Mrs. Sturt. Then she bustled about the kitchen making the tea and toasting the bread. She had never been more anxious to make everything comfortable for her mother, and never more eager in her coaxing way of doing honour to the good things which she had prepared; but, through it all, her mother was aware that everything was not right; there was something in Rachel's voice which betrayed inward uneasiness;--something in the vivacity of her movements that was not quite true to her usual nature. Mrs. Ray felt that it was so, and could not therefore be altogether at her ease. She pretended to enjoy herself;--but Rachel knew that her joy was not real. Nothing further, however, was said, either regarding that evening's walk into Baslehurst, or touching that other walk as to which Miss Pucker's tale had been told. Mrs. Ray had done as much as her courage enabled her to attempt on that occasion. When the tea-drinking was over, and the cups and spoons had been tidily put away, Rachel prepared herself for her walk. She had been very careful that nothing should be hurried,--that there should be no apparent anxiety on her part to leave her mother quickly. And even when all was done, she would not go without some assurance of her mother's goodwill. "If you have any wish that I should stay, mamma, I don't care in the least about going." "No, my dear; I don't want you to stay at all." "Your dress is finished." "Thank you, my dear; you have been very good." "I haven't been good at all; but I will be good if you'll trust me." "I will trust you." "At any rate you need not be afraid to-night, for I am only going to take a walk with those three girls across the church meadows. They're always very civil, and I don't like to turn my back upon them." "I don't wish you to turn your back upon them." "It's stupid not to know anybody; isn't it?" "I dare say it is," said Mrs. Ray. Then Rachel had finished tying on her hat, and she walked forth. For more than two hours after that the widow sat alone, thinking of her children. As regarded Mrs. Prime, there was at any rate no cause for trembling, timid thoughts. She might be regarded as being safe from the world's wicked allurements. She was founded like a strong rock, and was, with her stedfast earnestness, a staff on which her weaker mother might lean with security. But then she was so stern,--and her very strength was so oppressive! Rachel was weaker, more worldly, given terribly to vain desires and thoughts that were almost wicked; but then it was so pleasant to live with her! And Rachel, though weak and worldly and almost wicked, was so very good and kind and sweet! As Mrs. Ray thought of this she began to doubt whether, after all, the world was so very bad a place, and whether the wickedness of tea and toast, and of other creature comforts, could be so very great. "I wonder what sort of a young man he is," she said to herself. Mrs. Prime's return was always timed with the regularity of clockwork. At this period of the year she invariably came in exactly at half-past nine. Mrs. Ray was very anxious that Rachel should come in first, so that nothing should be said of her walk on this evening. She had been unwilling to imply distrust by making any special request on this occasion, and had therefore said nothing on the subject as Rachel went; but she had carefully watched the clock, and had become uneasy as the time came round for Mrs. Prime's appearance. Exactly at half-past nine she entered the house, bringing with her the heavy basket laden with work, and bringing with her also a face full of the deepest displeasure. She said nothing as she seated herself wearily on a chair against the wall; but her manner was such as to make it impossible that her mother should not notice it. "Is there anything wrong, Dorothea?" she said. "Rachel has not come home yet, of course?" said Mrs. Prime. "No; not yet. She is with the Miss Tappitts." "No, mother, she is not with the Miss Tappitts:" and her voice, as she said these words, was dreadful to the mother's ears. "Isn't she? I thought she was. Do you know where she is?" "Who is to say where she is? Half an hour since I saw her alone with--" "With whom? Not with that young man from the brewery, for he is at Exeter." "Mother, he is here,--in Baslehurst! Half an hour since he and Rachel were standing alone together beneath the elms in the churchyard. I saw them with my own eyes." CHAPTER III. THE ARM IN THE CLOUDS. There was plenty of time for full inquiry and full reply between Mrs. Ray and Mrs. Prime before Rachel opened the cottage door, and interrupted them. It was then nearly half-past ten. Rachel had never been so late before. The last streak of the sun's reflection in the east had vanished, the last ruddy line of evening light had gone, and the darkness of the coming night was upon them. The hour was late for any girl such as Rachel Ray to be out alone. There had been a long discussion between the mother and the elder daughter; and Mrs. Ray, believing implicitly in the last announcements made to her, was full of fears for her child. The utmost rigour of self-denying propriety should have been exercised by Rachel, whereas her conduct had been too dreadful almost to be described. Two or three hours since Mrs. Ray had fondly promised that she would trust her younger daughter, and had let her forth alone, proud in seeing her so comely as she went. An idea had almost entered her mind that if the young man was very steady, such an acquaintance might perhaps be not altogether wicked. But everything was changed now. All the happiness of her trust was gone. All her sweet hopes were crushed. Her heart was filled with fear, and her face was pale with sorrow. "Why should she know where he was to be?" Dorothea had asked. "But he is not at Exeter;--he is here, and she was with him." Then the two had sat gloomily together till Rachel returned. As she came in there was a little forced laugh upon her face. "I am late; am I not?" she said. "Oh, Rachel, very late!" said her mother. "It is half-past ten," said Mrs. Prime. "Oh, Dolly, don't speak with that terrible voice, as though the world were coming to an end," said Rachel; and she looked up almost savagely, showing that she was resolved to fight. But it may be as well to say a few words about the firm of Messrs. Bungall and Tappitt, about the Tappitt family generally, and about Mr. Luke Rowan, before any further portion of the history of that evening is written. Why there should have been any brewery at all at Baslehurst, seeing that everybody in that part of the world drinks cider, or how, under such circumstances, Messrs. Bungall and Tappitt had managed to live upon the proceeds of their trade, I cannot pretend to say. Baslehurst is in the heart of the Devonshire cider country. It is surrounded by orchards, and farmers talk there of their apples as they do of their cheese in Cheshire, or their wheat in Essex, or their sheep in Lincolnshire. Men drink cider by the gallon,--by the gallon daily; cider presses are to be found at every squire's house, at every parsonage, and every farm homestead. The trade of a brewer at Baslehurst would seem to be as profitless as that of a breeches-maker in the Highlands, or a shoemaker in Connaught;--but nevertheless Bungall and Tappitt had been brewers in Baslehurst for the last fifty years, and had managed to live out of their brewery. It is not to be supposed that they were great men like the mighty men of beer known of old,--such as Barclay and Perkins, or Reid and Co. Nor were they new, and pink, and prosperous, going into Parliament for this borough and that, just as they pleased, like the modern heroes of the bitter cask. When the student at Oxford was asked what man had most benefited humanity, and when he answered "Bass," I think that he should not have been plucked. It was a fair average answer. But no student at any university could have said as much for Bungall and Tappitt without deserving utter disgrace, and whatever penance an outraged examiner could inflict. It was a sour and muddy stream that flowed from their vats; a beverage disagreeable to the palate, and very cold and uncomfortable to the stomach. Who drank it I could never learn. It was to be found at no respectable inn. It was admitted at no private gentleman's table. The farmers knew nothing of it. The labourers drenched themselves habitually with cider. Nevertheless the brewery of Messrs. Bungall and Tappitt was kept going, and the large ugly square brick house in which the Tappitt family lived was warm and comfortable. There is something in the very name of beer that makes money. Old Bungall, he who first established the house, was still remembered by the seniors of Baslehurst, but he had been dead more than twenty years before the period of my story. He had been a short, fat old man, not much above five feet high, very silent, very hard, and very ignorant. But he had understood business, and had established the firm on a solid foundation. Late in life he had taken into partnership his nephew Tappitt, and during his life had been a severe taskmaster to his partner. Indeed the firm had only assumed its present name on the demise of Bungall. As long as he had lived it had been Bungall's brewery. When the days of mourning were over, then--and not till then--Mr. Tappitt had put up a board with the joint names of the firm as at present called. It was believed in Baslehurst that Mr. Bungall had not bequeathed his undivided interest in the concern to his nephew. Indeed people went so far as to say that he had left away from Mr. Tappitt all that he could leave. The truth in that respect may as well be told at once. His widow had possessed a third of the profits of the concern, in lieu of her right to a full half share in the concern, which would have carried with it the onus of a full half share of the work. That third and those rights she had left to her nephew,--or rather to her great-nephew, Luke Rowan. It was not, however, in this young man's power to walk into the brewery and claim a seat there as a partner. It was not in his power to do so, even if such should be his wish. When old Mrs. Bungall died at Dawlish at the very advanced age of ninety-seven, there came to be, as was natural, some little dispute between Mr. Tappitt and his distant connection, Luke Rowan. Mr. Tappitt suggested that Luke should take a thousand pounds down, and walk forth free from all contamination of malt and hops. Luke's attorney asked for ten thousand. Luke Rowan at the time was articled to a lawyer in London, and as the dinginess of the chambers which he frequented in Lincoln's Inn Fields appeared to him less attractive than the beautiful rivers of Devonshire, he offered to go into the brewery as a partner. It was at last settled that he should place himself there as a clerk for twelve months, drawing a certain moderate income out of the concern; and that if | closer | How many times the word 'closer' appears in the text? | 0 |