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Le chat domestique (Felis catus) ou (Felis silvestris catus) est la forme domestique du chat sauvage Felis silvestris, une espèce de mammifères carnivores, de la famille des Félidés.
Selon les résultats de travaux menés en 2006 et 2007, le chat domestique est une sous-espèce du chat sauvage issue d’ancêtres appartenant à la sous-espèce du chat sauvage d’Afrique (Felis silvestris lybica). Les premières domestications auraient eu lieu il y a 8 000 à 10 000 ans au Néolithique dans le Croissant fertile, époque correspondant au début de la culture de céréales et à l’engrangement de réserves susceptibles d’être attaquées par des rongeurs, le chat devenant alors pour l’Homme un auxiliaire utile se prêtant à la domestication.
Le chat domestique est l’un des principaux animaux de compagnie et compte aujourd’hui une cinquantaine de races différentes reconnues par les instances de certification. Dans de très nombreux pays, le chat entre dans le cadre de la législation sur les carnivores domestiques à l’instar du chien et du furet. Essentiellement territorial, le chat est un prédateur de petites proies comme les rongeurs ou les oiseaux. Les chats ont diverses vocalisations dont les ronronnements, les miaulements, les feulements ou les grognements, bien qu’ils communiquent principalement par des positions faciales et corporelles et des phéromones.
Tout d’abord vénéré par les Égyptiens, il fut diabolisé en Europe au Moyen Âge et ne retrouva ses lettres de noblesse qu’au XVIIIe siècle. En Asie, le chat reste synonyme de chance, de richesse ou de longévité. Ce félin a laissé son empreinte dans la culture populaire et artistique, tant au travers d’expressions populaires que de représentations diverses au sein de la littérature, de la peinture ou encore de la musique.
Dénomination
Le chat domestique mâle est couramment appelé un « chat » tandis que la femelle est appelée « chatte » et le jeune un « chaton »,,.
Le mot chat vient du bas latin cattus, qui, d’après le Littré (édition de 1878), provient du verbe cattare, qui signifie guetter, ce félin étant alors considéré comme un chasseur qui guette sa proie. Cette interprétation porte cependant à controverse, au vu des termes utilisés dans certaines langues afro-asiatiques (berbère kadiska) ou nilo-sahariennes (nubien kadis). En latin classique, « chat » se dit felis (d’où, en français, félin, félidés, etc.), mais désigne uniquement le chat sauvage d’Europe, tandis que cattus s’applique au chat domestique.
On désigne aussi plus familièrement le chat par minet ou minou et la chatte par minette. Ce terme, attesté dès 1560, provient de mine, nom populaire du chat en gallo-roman. Ce mot est à l’origine de l’expression dès potron-minet, qui signifie « de bon matin ». D’après le Littré, il s’agirait d’une déformation de paître au minet, c’est-à-dire du moment où le chat, qui se lève tôt, va chercher son paître : sa pâture, sa nourriture… Cette explication doit sans doute à la pudeur de cet auteur du XIXe siècle : selon Claude Duneton, cette expression provient de poitron-jacquet, jacquet désignant un écureuil (animal matinal marchant la queue levée) et poitron désignant le postérieur. Dès potron-minet signifie donc : « à l’heure où l’on voit le derrière du chat ». Quant au « minet » ou à la « minette » qui « fait des mines », lorsque ce terme est appliqué à l’être humain, c’est un jeune homme ou une jeune fille qui s’efforce de plaire et se préoccupe beaucoup de son apparence.
Un chat mâle non castré est un « matou », terme à l’origine incertaine qui viendrait peut-être d’une dérivation de mite comme dans chattemite. Le chat est aussi nommé familièrement « mistigri », mot-valise composé du préfixe miste, signifiant adroit, et de gris, la couleur.
En argot, un chat s’appelle un « greffier »,,. Deux explications s’opposent, qui peut-être n’en font qu’une : d’une part, le jeu de mots sur griffe est évident ; d’autre part, la fourrure de certains chats noirs comporte une sorte de plastron blanc sur le poitrail, et celui-ci évoque le rabat blanc que l’on voit sur la robe noire des greffiers à l'audience.
Anatomie
Squelette et muscles
L'anatomie du chat est semblable à celle des autres espèces de félidés. Il possède un corps fort et flexible, des réflexes rapides, des dents pointues et des griffes rétractables adaptées à la mise à mort de petites proies.
Le squelette est composé de 250 os. Les vertèbres du cou sont courtes, et la colonne vertébrale est très souple.
La clavicule des chats, de petite taille comme pour tous les félins, est reliée au sternum par un unique ligament : cela lui confère une grande souplesse, les épaules pouvant bouger indépendamment l’une de l’autre. Comme tous les carnivores, la dernière prémolaire supérieure et la première molaire inférieure forment les carnassières qui permettent au chat de déchirer sa nourriture, grâce à des muscles puissants fixés aux parois latérales de son crâne, et de l’avaler sans la mâcher. L’os hyoïde est entièrement ossifié, ce qui permet au chat de ronronner mais pas de rugir.
Les pattes sont pourvues de griffes rétractiles. Le chat possède cinq doigts aux pattes antérieures, dont seulement quatre touchent le sol, le pouce restant à l’écart, ainsi que quatre doigts aux pattes postérieures. Des cas de polydactylie existent et certains standards de races de chats l’admettent dans les concours. Les coussinets ou pelotes, sont constitués d’une membrane élastique qui confère une marche silencieuse.
Ces spécificités confèrent à l’animal une grande souplesse et une détente ample lors des sauts : il peut notamment sauter à une hauteur cinq fois supérieure à sa taille. À la course, sa vitesse moyenne est de 40 km/h et il met 9 secondes pour faire 100 m, mais il n’est pas un coureur de fond et il se fatigue assez vite. Contrairement à ce que l’on peut penser, tous les chats savent très bien nager et ils n’hésiteront pas à se jeter à l’eau s’ils y sont contraints.
Un chat pèse en moyenne entre 2,5 et 4,5 kg et mesure de 46 à 51 cm sans la queue, qui peut, elle mesurer de 20 à 25 cm de long. Le record de poids et de taille est détenu par Himmy, un chat castré australien qui, à sa mort en 1986, pesait 21,3 kg pour 96,5 cm de longueur totale et un tour de taille de 84 cm.
Système digestif
Le chat mastique peu et le processus de digestion commence directement dans l’estomac, de petite taille (environ 300 ml) mais au contenu très acide (pH d'environ 1,5), ce qui est également utile comme moyen de prévention des infections digestives. Son intestin est plutôt court (environ un mètre pour l’intestin grêle et de 20 à 40 cm pour le gros intestin), typique du chasseur de petites proies. Ces dimensions expliquent pourquoi le chat doit manger fréquemment mais en petites quantités : entre 10 et 16 repas journaliers. Le système digestif du chat est également peu adapté à la diversité alimentaire, qui lui vaut généralement des diarrhées et vomissements de manière assez courante, sans pour autant revêtir une quelconque gravité. Enfin, le transit digestif du chat est rapide, entre 12 et 14 h.
Pelage
Les types de pelages sont nombreux, car très variables en fonction des races. Le pelage du chat est composé de poils longs (jarre) et portant les marques de la robe (taches par exemple). En dessous se trouvent les poils plus courts (bourre), puis le duvet. Cette organisation permet une bonne isolation du corps. Il existe des poils longs, courts, frisés, et même crépus. Certaines races, comme le sphynx, sont presque dépourvues de poils : un très léger duvet recouvre le corps, ainsi que la queue.
La robe d’un chat est composée d’une ou plusieurs couleurs qui forment diverses combinaisons (les motifs) appelés patrons : certains individus présentent de larges taches, d’autres des rayures ou des mouchetures, d’autres encore un pelage uni. La robe peut aussi avoir une pigmentation plus foncée vers les extrémités du corps (robes colourpoint, mink et sépia). L’alliance des différentes couleurs et des patrons donnent toutes les variations de fourrure possibles pour un chat. La couleur de la fourrure du chat peut prendre de nombreuses teintes (noir, blanc, bleu, roux…), plus ou moins diluées ou foncées. Les mâles pour des raisons génétiques ne peuvent avoir qu’une seule ou deux couleurs à la fois (sauf exceptions) ; seules en principe les femelles peuvent en comporter trois : ce sont les robes écaille de tortue et calico,. Un effet désigne une teinte aux reflets changeants due à la variation de clair et de foncé sur la longueur du poil (robes chinchilla, shaded, smoke ou cameo).
Sens
Prédateur crépusculaire (coucher et lever du soleil) à l’origine, le chat possède des sens très développés. Il perçoit son univers différemment des humains, et on lui a même prêté des pouvoirs surnaturels. Il existe ainsi de nombreuses légendes de chats ayant prédit des tremblements de terre ou autres catastrophes. L’explication la plus probable est que ses vibrisses et ses oreilles sont aptes à percevoir des vibrations indécelables pour les humains.
Ouïe
Son ouïe est particulièrement sensible dans les hautes fréquences : il perçoit des ultrasons jusqu’à 50 000 Hz alors que l’oreille humaine est limitée à 20 000 Hz. Son pavillon en cornet peut être orienté grâce à vingt-sept muscles, ce qui lui permet de pivoter chaque oreille indépendamment pour localiser avec précision la source d’un bruit et sa distance.
La surdité des chats blancs est liée au gène « W », qui est responsable de l’absence de pigment dans le poil, qui paraît blanc. Il est en effet démontré que l’allèle W est directement responsable d’une dégénérescence de l’oreille interne, occasionnant la surdité. La surdité ne s’exprime pas systématiquement chez tous les chats : elle peut être la surdité bilatérale, unilatérale ou absente. Le chaton naît normal mais vers l’âge d’une semaine, son oreille interne, au lieu de continuer à se développer subit des altérations progressives. La dégénérescence est généralement complète à trois semaines.
Vue
La vue est son sens primordial. Son champ de vision est plus étendu que celui des humains : l’angle de vision binoculaire est de 130°, pour un champ de vision total de 287°, contre seulement 180° chez l’homme, ce qui reste cependant loin du record absolu du monde animal. Le chat est nyctalope, l’intensité lumineuse influence la forme de sa pupille : allongée en fente étroite en pleine lumière, elle se dilate en un cercle parfait à la pénombre. Contrairement à une idée répandue, il est incapable de voir dans le noir complet. Il est toutefois beaucoup plus performant que l’œil humain dans la pénombre. La nuit, l’aspect brillant des yeux est dû à une couche de cellules de la rétine, appelée tapetum lucidum, qui agit comme un miroir et renvoie la lumière perçue, ce qui la fait passer une seconde fois dans la rétine et multiplie son acuité visuelle dans l’obscurité.
En revanche, il semblerait (cela est encore discuté) que le chat ne perçoive pas la couleur rouge et que, d’une manière générale, il distingue très mal les détails. Sa vision est granuleuse sur les images fixes tandis qu’un objet en mouvement lui apparaît plus net (par exemple, une proie en mouvement). Une particularité de l’œil du chat est qu’outre les paupières inférieure et supérieure, il est protégé par une troisième paupière, la membrane nictitante. Celle-ci se ferme à partir du bord inférieur du coin interne de l’œil vers l’extérieur. Quand elle ne se referme pas complètement, c’est souvent le signe d’un problème de santé chez le chat. Les chats peuvent avoir les yeux de différentes couleurs : bleu, vert, jaune, marron, vairon…
Une étude parue dans la revue Live Science, en 2014, par le biologiste anglais Ronald Douglas, de la City University of London, semble indiquer que le chat (et le chien) voit dans l'ultraviolet. De fait il serait capable de voir dans son environnement des marqueurs biologiques des autres animaux (comme l'urine par exemple).
Odorat
L’odorat a une grande importance dans la vie sociale du félin pour délimiter son territoire. Par ailleurs, c’est son odorat développé qui lui permet de détecter la nourriture avariée et empoisonnée. Il possède deux cents millions de terminaux olfactifs, contre cinq millions pour l’homme.
Ce sens est de 50 à 70 fois mieux développé que chez l’homme.
Goût
Le sens du goût est développé chez le chat, moins que chez l'homme cependant : chez le chat adulte, on compte 250 papilles comptant 2 000 bourgeons gustatifs. Contrairement au chien, le sens gustatif du chat est localisé à l'extrémité de la langue, ce qui lui permet de goûter sans avaler.
Le chat est sensible à l'amer, à l'acide et au salé, mais non au sucré. Comme l'homme et de nombreux autres animaux, il est sensible à l'umami via les gènes TAS1R1 (en) et TAS1R3 (en) qui codent des protéines qui s'unissent dans les papilles gustatives pour former un récepteur qui le détecte,.
Les chats sont connus pour être généralement friands de poisson et particulièrement de thon, un goût déjà attesté dans l'Égypte antique vers 1500 av. J.-C. Les tests montrent qu'ils préfèrent les rations riches en histidine et en monophosphate d'inosine, deux composés présents dans le poisson et particulièrement abondants dans le thon. Ce goût du poisson est surprenant chez un animal qui a évolué dans les déserts du Moyen-Orient il y a environ 10 000 ans, mais il peut s'expliquer comme un avantage évolutif acquis dans les ports du Moyen-Orient, où il est attesté au Moyen Âge que les chats consommaient de grandes quantités de déchets de poisson (dont du thon),.
Toucher
Son sens du toucher est également bien développé. Ses vibrisses (longs poils présents sur les moustaches, sur les pattes, sous le menton, les sourcils) lui indiquent la proximité d’obstacles, même dans l’obscurité totale, en lui permettant de détecter les variations de pression de l’air. Elles lui permettent aussi de mesurer la largeur d’un passage. Il ne faut surtout pas les couper car le chat serait déstabilisé. Les coussinets garnissant ses pattes sont très sensibles aux vibrations et sa peau est constellée de cellules tactiles extrêmement sensibles.
Autres sens
Organe de Jacobson
L’organe de Jacobson est un véritable sixième sens. Comme le chien ou le cheval, le chat est capable de goûter les odeurs à l’aide de son organe voméro-nasal. Il retrousse ses babines pour permettre aux odeurs de remonter par deux petits conduits situés derrière les incisives jusqu’à deux sacs remplis de fluide dans les cavités nasales chargées de concentrer les odeurs. Cette aptitude caractéristique, commune à plusieurs mammifères, est aussi appelée « réaction de Flehmen ».
Organe vestibulaire
Son organe vestibulaire est également particulièrement développé, lui conférant un bon sens de l’équilibre. Ceci explique l’étonnante faculté qu’ont les chats de se retourner rapidement pour retomber sur leurs pattes lors d’une chute.
Si un chat fait une chute de deux mètres et plus (si tel n’est pas le cas, sa technique ne marche pas) alors qu’il est sur le dos, il peut se retourner afin d’amortir cette chute. En effet, il tourne d’abord sa tête en direction du sol, entraînant les pattes avant puis les pattes arrière. Le chat se retrouve alors le ventre en direction du sol et prend une position qui ressemble à celle d’un écureuil volant. Il ne lui reste qu’à courber le dos et, dès qu’il se rapproche du sol, il rassemble ses pattes, comme s’il était sur terre. Ce retournement ne le sauve pas forcément mais rend la chute moins grave.
Différentes races
Les caractéristiques essentiellement de morphologie et de couleur conservées entre générations de chats servent usuellement à définir des races, dont la pureté repose sur la constance et la concordance avec des standards. Rappelons que cette notion de race a d’abord un but descriptif de catégorisation arbitraire, plutôt qu’une consistance biologique forte (seule l’espèce montre une homogénéité dont, pour certains critères, anatomiques, génétiques… la variance est parfois moindre que dans la population d’une race). Les races restent interfécondes. La consanguinité produit fréquemment des tares. Par exemple, la surdité est fréquente sur les chatons croisés de chats blancs.
En France, un chat de race est un chat ayant un pedigree. Les registres d’immatriculation des spécimens sont maintenus par différentes associations comme les américaines TICA, l’ACFA et le CFA, la française LOOF, deux fédérations internationales, la FIFé et la WCF ou encore la GCCF britannique. Ces associations permettent l’inscription des spécimens sur des critères d’origines génétiques stricts. Ainsi tout animal dont les géniteurs ne sont pas inscrits est écarté. Ces inscriptions sont payantes.
Les chats de race sont une minorité et ne représentent selon l’AFIRAC que 5 % de la population totale des chats. Tous les autres chats domestiques, ceux ne possédant pas de pedigree, sont considérés comme chats de gouttière, appelés également chats de maison. Le nombre de races reconnues varie du simple au double selon ces organisations. Certaines sont très anciennes, comme le siamois ou l’angora turc, d’autres ont été créées plus récemment, comme le ragdoll ou le peterbald. L’homme a également procédé à des hybridations entre chats domestiques et petits félins, ce qui a donné naissance à des races telles que le bengal.
Comportements
Le chat est un chasseur solitaire, mais une espèce sociable. C'est un prédateur qui est très actif à l'aube et au crépuscule. Il sécrète et perçoit les phéromones.
Le chat est généralement d’une nature très indépendante, mais cela peut varier selon les races et la façon dont le chat a été élevé. Contrairement au chien, il se promène seul. C’est un animal rituel qui apprécie bien les situations récurrentes (heures fixes pour les repas par exemple). Bien que territorial, c’est un animal sociable. Bon nombre de chats harets vivent en groupe.
Structure sociale
Le chat est un animal territorial. Cela signifie que la préservation de son lieu de vie est le moteur principal de ses interactions avec les autres individus. Lorsque plusieurs chats partagent le même appartement, il n’est pas rare de les voir choisir chacun son propre « chemin » pour aller d’un lieu à un autre ; ils se partagent ainsi leur territoire.
Le chat n’est pas un animal strictement solitaire : selon l’espace et les ressources disponibles, les chats forment différentes structures spatiales et sociales. Cela va des chats solitaires en milieu rural aux larges et denses groupes en milieu urbain. Il est démontré que ces différentes organisations spatiales et sociales entraînent différents systèmes d’appariement (voir Reproduction (biologie)) : en milieu rural, le système est polygyne, tandis qu’en milieu urbain, il est difficile pour les mâles dominants de monopoliser plusieurs femelles.
Communication
La communication avec les chats comprend des vocalisations tel que le miaulement, le ronronnement, les trilles, les sifflements, les grognements ainsi que le langage corporel spécifique au chat.
Les chats communiquent principalement entre eux par des phéromones ou des positions corporelles. Les glandes contenant les phéromones se trouvent en de nombreux points sur le corps : glandes anales, autour de la queue et de la bouche, sur les joues, entre les coussinets et se déposent également dans la salive, les selles et l’urine. Elles ont l’avantage de pouvoir durer, même en l’absence du chat, contrairement aux vocalises ou aux positions corporelles. Elles peuvent être déposées de manière volontaire (marquage du territoire, contacts sociaux comme l’allotoilettage…) ou involontairement (stress, attachement de la mère à ses chatons, phéromones sexuelles). Le chat utilise également une large gamme de positions corporelles pour communiquer. La position générale du corps, ses mimiques faciales ou les mouvements de sa queue, de ses yeux et de ses oreilles indiquent l’état dans lequel se trouve le chat. En dehors de la relation entre une chatte et ses petits, le miaulement est très peu utilisé lorsque des chats communiquent entre eux. Par contre, au contact de l’humain, il continue souvent à utiliser différentes vocalises pour communiquer.
Miaulement
Le miaulement est un cri caractéristique du chat. En général, le chat est d’un tempérament plutôt discret, mais certaines races, notamment les siamois, sont plus « bavardes » que d’autres.
Le chat crie souvent et fortement quand il cherche un compagnon ou une compagne. Certains disent alors qu’il « margotte », au sens figuré. Les miaulements sont poussés tout d’abord par la femelle au début de l’œstrus, puis pendant toute la période d’accouplement, par le mâle et la femelle, avec de nombreuses variations possibles.
Plus rarement, le chat émet un miaulement saccadé d’intensité faible lors d’une frustration, comme lorsqu’il voit une proie hors de portée tel un oiseau ou un insecte volant. Ce miaulement est souvent accompagné de claquement des mâchoires, parfois accompagné de vifs mouvements de queue, que l’on pourrait comparer à notre expression avoir « l’eau à la bouche ».
En présence de l’humain, le chat très imprégné utilise souvent un registre spécifique, qui varie selon l’individu et qui semble en grande partie acquis. Selon le chercheur John Bradshaw, le chat peut utiliser une dizaine de vocalises selon les circonstances et sa situation. Ainsi, il peut accueillir son maître avec des petits miaulements brefs en rafales (comme s’il « aboyait »), saluer les passants, demander une action spécifique (le brossage, par exemple), signaler qu’il a faim, ou mal,,.
D'une façon générale les chats ne communiquent que très rarement entre eux en miaulant. En fait ils utilisent le miaulement par rapport aux hommes, pour attirer leur attention.
Grognement
Le chat, en position d’attaque ou de défense, est aussi capable de grogner et de souffler. Le terme de feulement est également utilisé dans le sens de grondement. Par exemple, de nombreux grognements et sifflements — en plus des miaulements — sont émis par les mâles qui s’affrontent pour la femelle lors des périodes de reproduction.
Ronronnement
Produit à l’expiration comme à l’inspiration, le ronronnement est un son de basse fréquence. Le mécanisme du ronronnement est encore mal expliqué. La théorie dominante est que le son est produit par des contractions des muscles du larynx déclenchées par une oscillation neurale et faisant vibrer les cordes vocales,.
Le ronronnement est essentiellement limité aux relations mère-progéniture dans la nature. Le ronronnement apparaît dès l’âge de deux jours lors de la tétée, où chatte et chatons communiquent par ronronnement ; ce phénomène apparaît aussi lors de la toilette des chatons par la mère. Le ronronnement se manifeste le plus souvent lorsque l’animal éprouve du plaisir mais aussi de la souffrance : stressé, blessé et même en mourant, le chat peut ronronner ; il s’agit donc de l’expression d’un sentiment fort. Enfin, le ronronnement sert aussi à communiquer, puisque la rencontre de deux chats déclenche des ronronnements. Le chat ronronne le plus souvent pour exprimer la dépendance affective : le chaton dépend de sa mère et de son lait, de l’homme lorsqu’il réclame des soins ou des caresses.
Comparé au sourire par certains auteurs, son rôle social, tant avec des congénères qu’avec l’être humain, est primordial. Une théorie assure au ronronnement un rôle curatif : les basses fréquences émises permettraient de renforcer les os, les muscles, les tendons et auraient même un rôle anti-douleur. En effet, une hypothèse avance que le ronronnement, dont la fréquence se situe entre 25 et 30 Hz, peut avoir un pouvoir réparateur et même antalgique par rapport aux os, aux tendons et aux muscles. Le ronronnement aurait un effet bénéfique sur les humains, notamment grâce à un effet relaxant, qui a été popularisé dans la presse par le terme « ronron-thérapie ».
Sommeil
Le chat a besoin d’entre 12 et 16 heures de sommeil quotidien mais, en général, il dort plus, soit en moyenne 15 à 18 heures par jour. Il reste ainsi éveillé environ 6 à 9 heures dont une partie de la nuit pour chasser. Le chat est un animal avec une grande proportion de phases de sommeil paradoxal dont une partie correspond à des rêves : la durée quotidienne de cette phase dure de 180 à 200 minutes chez le chat, contre environ 100 pour l’Homme. C’est pour cette raison que le chat est fréquemment utilisé dans le cadre d’expérimentations sur les cycles du sommeil.
Durant les phases de sommeil paradoxal, l’activité électrique du cerveau est semblable à celle de l'éveil. Par contre, cette phase de sommeil se caractérise par une atonie musculaire, causée par une inhibition des centres moteurs, structures cérébrales contrôlant le mouvement. On observe néanmoins d'importants mouvements oculaires, caractéristiques de cette phase. Quelques mouvements tels que l’agitation des vibrisses, des sursauts des pattes ou de la queue, le hérissement du pelage sont aussi observables mais beaucoup plus anecdotiques. Il est à noter que ces phases de sommeil paradoxal sont très importantes chez le chat : cela lui permet de garder un équilibre au niveau mental. Ce sommeil paradoxal peut voir son temps augmenté par des repas échelonnés au cours de la journée. Durant ce sommeil paradoxal, le tracé de son encéphalogramme est analogue à celui de l’éveil malgré une totale perte de conscience : le système nerveux fonctionne probablement à vide, soit pour sélectionner et mettre en mémoire les événements de la journée, soit pour évoquer le souvenir des perceptions passées, d’où l’hypothèse que le sommeil paradoxal est un témoin de l’activité onirique.
Griffades
La pousse des griffes du chat est continue et compense leur usure naturelle. Le chat peut ajuster la longueur de ses griffes et les aiguiser en les frottant contre une surface rugueuse : il « fait ses griffes ». Les griffades sont des marquages visuels et olfactifs. Ce comportement est un outil de communication. Le chat possède entre les coussinets des glandes sudoripares émettrices de phéromones qui servent à signaler son passage aux autres chats. En outre, les traces de griffades sont un marquage visuel, pour signaler la présence d’un chat sur le territoire.
L’onyxectomie est parfois pratiquée par les propriétaires : elle consiste en l’ablation totale de la griffe et l’amputation de la troisième phalange sur laquelle celle-ci est insérée. Le plus souvent, elle n’est réalisée que sur les pattes antérieures. La plupart des associations de défense des animaux condamnent cette opération, considérée comme cruelle. L’animal privé de ses griffes, incapable de se défendre ou de grimper aux arbres, devient également plus vulnérable puisqu’il ne peut échapper à ses prédateurs. L’ablation des griffes est couramment pratiquée aux États-Unis et au Canada. Cette opération est en revanche interdite dans 29 pays, principalement européens. D’autres techniques d'onyxectomie, moins douloureuses pour le chat, existent, comme la tendinectomie ou la brûlure des nerfs au laser.
Toilette
Lors de leur toilette (un quart de leur journée est consacrée à cette activité alors que le chat dort en moyenne 14 heures par jour), ils avalent de nombreux poils morts qui s’accumulent dans l’estomac, formant des boules de poils, appelées trichobézoards. Cela perturbe leur transit intestinal et ils sont obligés de les régurgiter afin d’éviter une occlusion intestinale. Selon les races de chats, la salive contient une plus ou moins grande quantité d'un allergène, la glycoprotéine "Fed d1" (présente aussi dans la peau), à l'origine de la majorité des allergies aux chats. C’est lors de sa toilette que le chat le dépose sur ses poils. Certaines races, comme le Sibérien sont réputées pour leur faible niveau allergisant. Certains fabricants d'aliments pour chats assurent que leurs produits contribuent à la baisse du taux de cette protéine.
La langue des chats contient en moyenne 300 petites papilles cornées mesurant 2,3 mm. Elles sont creuses, ce qui assure la remontée de la salive par capillarité et leur permet de mouiller la base des poils de leur fourrure.
L’« allotoilettage » (action de se lécher mutuellement) est réservé aux chats qui se connaissent et s’apprécient. Ils se lèchent pour échanger leurs odeurs et déposent sur l’autre des phéromones apaisantes. Quand ils s’entendent bien, les chats adultes dorment volontiers ensemble, serrés l’un contre l’autre comme lorsqu’ils étaient chatons. Un moyen de se procurer mutuellement chaleur et sécurité. En dormant ensemble, les chats échangent aussi leur odeur.
Lapement
Le chat, à l’instar des félidés, a une technique de lapement différente des autres animaux. On pensait que les papilles cornifiées de sa langue lui servaient à retenir l’eau mais il en est tout autrement. Alors que l’homme boit par la technique de succion et que le chien, comme beaucoup d’autres vertébrés, plonge le museau et plie sa langue comme une cuillère, ce qui amène le liquide vers sa gueule, le chat plie la pointe de la langue vers le bas et vers sa face dorsale pour effleurer le liquide, puis la retire aussitôt, ce qui crée une colonne de liquide. Le chat, au moment où la gravité reprend le pas sur la force d’inertie et va faire retomber la colonne, referme sa mâchoire et aspire alors une partie de cette colonne. Cette technique de lapement (en moyenne 4 lapées par seconde pour le chat, moins pour les félidés plus gros) a été modélisée mathématiquement et reproduite par un robot (disque de verre rond remontant par un piston à la même vitesse que la langue féline, soit 1 m/s). Une hypothèse expliquant cette technique sophistiquée met en cause la région extrêmement sensible du nez et des moustaches du chat, ce dernier lapant en cherchant à maintenir cette région la plus sèche possible.
Déjections
Les chats, dans la nature, choisissent un coin de terre meuble pour y laisser leurs déjections. Ils les recouvrent ensuite de terre, en grattant cette dernière avec leurs pattes avant. L’odeur des selles déclenche le recouvrement ; cela permettait à l’état sauvage de ne pas faire repérer leurs odeurs par les prédateurs et de diminuer les risques d’infections parasitaires. Elle est inculquée très tôt par la mère aux chatons, ce qui laisse à penser qu'elle n'est pas instinctive. Toutefois, les personnes[Qui ?] ayant eu à s’occuper de chatons orphelins ont l'heureuse surprise de voir ce comportement émerger de lui-même, pour autant que de la terre meuble soit disponible.
Le chat défèque une à deux fois par jour et urine jusqu’à cinq fois par jour. Il ne faut pas confondre le marquage urinaire, c’est-à-dire l’opération de marquage du territoire qui est un comportement, et la miction, où le chat « se soulage » : dans le premier cas, le chat est debout, la queue levée et dos à l’élément qu’il compte marquer, dans le second cas, il adopte une position analogue à celle de la défécation. La défécation enfouie ne constitue probablement pas un signe du marquage du territoire chez le chat, au contraire des déjections situées bien en vue sur des lieux de passage des chats (en hauteur, par exemple sur une souche).
Avec le vieillissement de l’animal, le volume d’urine peut croître à cause de fréquents problèmes bénins d’hyperthyroïdie.
Chasse
Comportement en chasse
Le chat est essentiellement carnivore. Son métabolisme a besoin de taurine présente dans la viande, qui est un dérivé d’acide aminé qu’il ne peut synthétiser en quantité suffisante. Une carence en taurine entraîne chez le chat des troubles oculaires, cardiaques, des déficits immunitaires et des problèmes de reproduction chez les femelles. Deux stratégies de chasse peuvent être distinguées : la stratégie mobile (ou chasse à l’approche), comportant une phase d’approche de la proie, suivie d’une phase d’attaque et la stratégie stationnaire (ou chasse à l’affût), qui comporte une phase attentive et immobile, suivie d’une phase d’attaque. Les méthodes de chasse utilisées ne semblent pas spécifiques à l’espèce chassée.
Pour tuer sa proie, le chat mord généralement à la nuque, en brisant ainsi la colonne vertébrale. Les proies les plus courantes sont de petits rongeurs mais ils s’attaquent aussi aux lézards, aux petits oiseaux, aux insectes, aux lapereaux et parfois à des proies moins conventionnelles comme la grenouille, le hérisson ou l’écureuil. Opportuniste, le chat ne rechigne pas à s’attaquer aux déchets. La chasse peut simplement se dérouler dans une optique de jeu. Chez le chaton, on observe des jeux de chasse comme chez les autres félins, avec un rôle social similaire.
Impact sur l’environnement naturel
L’instinct de prédateur du chat se traduit par le fait que, même parfaitement « domestiqué », et bien nourri, il ne renonce pas pour autant à tuer des proies autour de lui.
C'est une espèce très adaptable, désormais présente dans tous les continents, sauf l'Antarctique, et sur 118 des 131 principaux archipels, même sur les plus isolés comme les îles Kerguelen,.
La capacité du chat domestique à prospérer dans presque tous les habitats terrestres constitue une menace pour la conservation de la biodiversité et a conduit à son inscription dans la liste des cent pires espèces envahissantes du monde
Populations domestiques
Un certain nombre d’études ont été faites pour mesurer l’impact de ce comportement, au Royaume-Uni et aux États-Unis :
une étude portant sur une année menée à Wichita, Kansas, a montré en 2000 que les chats de cette ville de 300 000 habitants tuaient en moyenne 4,2 oiseaux par an chacun, malgré leur environnement urbain. Une extrapolation aux 64 millions de chats que comptaient alors les États-Unis conduirait au chiffre de 250 millions d’oiseaux tués chaque année dans le pays par les chats ;
en Angleterre, Peter B. Churcher et John H. Lawton ont mené une étude d’un an également sur 78 chats, dans un petit village du Bedfordshire. Les résultats, extrapolés par eux en 1989 sur la base du nombre de chats en Angleterre (de l’ordre de 5 millions lors de l’étude), correspondaient à un nombre annuel de proies tuées de toutes espèces de l’ordre de 70 millions, dont environ 35 % d’oiseaux (soit 24 à 25 millions d’oiseaux tués par an). Près de la moitié des oiseaux tués étaient des hirondelles. Rapporté au nombre de chats, le nombre d’oiseaux tués par chat est compris entre 4,5 et 5 par an, donc finalement très proche du chiffre trouvé dans l’étude américaine.
On a remarqué que le problème vient du fait que cette prédation n’est pas naturelle, puisqu’elle dépend d’une population de chats anormalement importante, car son nombre est défini par l’homme, et non par les ressources naturelles. Ceci se traduit en particulier par le fait que le chat entre en concurrence avec les prédateurs naturels de la région, dont la survie est ainsi rendue plus difficile. Mais il a aussi été rappelé que ces populations domestiques de chats existent depuis déjà des siècles, sans que les équilibres naturels en aient été profondément affectés, ni qu’on puisse leur attribuer la disparition de telle ou telle espèce d’oiseau. Le point crucial dépend donc de la densité de population humaine elle-même, ainsi que l’augmentation du nombre moyen de chats par foyer humain. L’étude menée par Peter B. Churcher et John H. Lawton eux-mêmes, si sérieusement qu’elle ait été conduite, porte sur un échantillonnage trop faible pour pouvoir être extrapolée au niveau d’un pays tout entier.
Reste le fait que le potentiel destructeur du chat domestique s’est révélé, lors de ces études, être beaucoup plus important que ce que l’on pensait jusqu’alors, s’agissant d’une population domestique sans réel besoin de trouver sa nourriture par elle-même.
Chats retournés à l’état sauvage
S’il existe des chats redevenus sauvages dans de nombreux pays, c’est dans l’hémisphère sud, dans des pays comme l’Australie ou la Nouvelle-Zélande — où les chats n’ont jamais été une population d’origine indigène — que ce problème présente le plus d’acuité. En effet, ces terres abritent des espèces, telles que le kakapo, particulièrement fragiles face à des carnivores mammifères placentaires importés, tels que les dingos ou les chats redevenus sauvages (« chat haret »). Ces chats ont eu des effets importants sur ces espèces animales, et ont joué un rôle majeur dans les risques d’extinction de plusieurs d’entre elles.
En Australie, de nombreuses espèces indigènes, des oiseaux, des lézards, de petits marsupiaux sont chaque année la proie de chats harets. Les chats, introduits en Australie au XVIIIe siècle par des colons britanniques, ont donné lieu à l’apparition d’une population sauvage, en particulier au XIXe siècle, où des chats domestiques ont été délibérément relâchés pour lutter contre la prolifération de souris et de lapins. Cette population redevenue sauvage est aujourd’hui très importante, puisqu’elle a été évaluée en 2004 à 18 millions de chats. Des mesures d’éradication de ces chats, considérés comme envahissants, y sont d’ailleurs régulièrement menées par le gouvernement australien, sous le nom de Threat Abatement Plans (« Plans d’amoindrissement de la menace » sur la biodiversité). Ces plans identifient les espèces menacées par les chats (une trentaine d’espèces pour les seuls oiseaux, par exemple), ainsi que les actions à mener et les moyens à mettre en œuvre. Ils donnent lieu ensuite à une analyse des résultats obtenus.
Le problème écologique ainsi posé à l’Australie est extrêmement complexe, puisque la totale extermination des chats harets se traduirait aussitôt par la multiplication incontrôlée d’autres espèces envahissantes importées, comme les lapins et les rats. C’est ce qui est arrivé par exemple dans l’île Macquarie où l’éradication du chat s’est traduite par une explosion désastreuse du nombre de lapins.
En Nouvelle-Zélande, la menace est du même ordre, à la fois dans son origine (population de chats domestiques relâchés au XIXe siècle pour lutter contre la prolifération des lapins), et dans ses conséquences sur les espèces locales. Les chats harets sont par ailleurs soupçonnés de véhiculer la tuberculose, même s’il est loin d’être prouvé qu’ils puissent transmettre la maladie à d’autres espèces. Il est permis en Nouvelle-Zélande de tirer sur les chats soupçonnés d’être des chats harets, ce qui amène à garder enfermés chez soi les chats domestiques lorsque des battues sont organisées.
Reproduction
Maturité sexuelle
Le développement des fonctions reproductrices du chat mâle commence vers trois mois avec l’augmentation de la production de testostérone. Vers six ou sept mois des épines apparaissent sur le pénis du chat. À cet âge, il peut commencer à se reproduire et souvent, marque son territoire en émettant des jets d’urine très odorants.
La femelle devient pubère dès son premier œstrus (communément appelé « chaleurs ») qui survient en moyenne entre sept et dix mois. Dès les premières chaleurs, qui durent de un à cinq jours, la chatte est capable de se reproduire. Elle connaît ensuite de nombreuses périodes de chaleurs, généralement situées du printemps à l’automne. Il est possible qu’une chatte soit de nouveau fécondée deux semaines après avoir mis bas.
Accouplement
Lorsque les mâles sont à même de pouvoir s’accoupler avec la femelle, encore faut-il que cette dernière les accepte. Lors de l’accouplement, qui dure entre 5 et 15 secondes,, le mâle monte sur le dos de la femelle, ce qui accentue la courbure lombaire de sa partenaire (réflexe de lordose), lui mord la peau du cou et piétine la croupe pour améliorer la pénétration. Les petites épines ou spicules présentes sur le pénis du mâle (et orientées vers l’arrière) raclent les parois du vagin de la femelle. Cette stimulation du vagin est nécessaire pour déclencher l’ovulation chez la chatte. À chaque pénétration, la chatte émettra un nouvel ovule, ce qui explique pourquoi les chatons d’une même portée peuvent être de pères différents.
Des hybridations sont possibles entre le chat domestique et le chat forestier (à ne pas confondre avec les chats harets), chat sauvage autochtone d'Europe, protégé par la Convention de Berne et qui n'a jamais été domestiqué. On s’attend à ce que ce phénomène soit de plus en plus fréquent avec la fragmentation des forêts et une pénétration plus forte des chats domestiques, et il pourrait être une source de « pollution génétique » et de propagation de zoonoses et de virus ou autres pathogènes et parasites félins.
Gestation et mise bas
La gestation dure 63 à 65 jours et une portée compte en moyenne quatre à cinq chatons, le maximum étant de huit. Le ventre de la chatte commence à gonfler vers quatre semaines de gestation. À environ 35 jours, les mamelles de la femelle grossissent et rosissent. À sept semaines, elle commencera à chercher un endroit calme et convenable pour mettre bas (voir photographie ci-contre).
Environ vingt minutes après ses contractions, la chatte met bas son premier chaton, puis, en général, les autres chatons arrivent toutes les quinze minutes.
Les chatons arrivent dans une poche ; la chatte lave immédiatement ses petits à coups de langue pour stimuler leur première inspiration. Ensuite, elle mange le placenta, qui est très nutritif, et coupe le cordon ombilical.
Éducation des chatons
Lorsque les chats vivent en groupe, il y a une synchronisation de l’œstrus entre les femelles du groupe. Ceci favorise les naissances synchronisées et permet un élevage communautaire des jeunes. L’élevage communautaire est important car en cas de disparition d’une des mères, les chatons orphelins sont élevés par les autres femelles. Notons que de nombreux cas ont montré que, chez le chat domestique, l’élevage des chatons orphelins peut être la tâche d’une chatte ou d’un chat stérilisé. La synchronisation de l’œstrus permet donc juste l’allaitement par des femelles elles-mêmes allaitantes. Selon N. Magno, psychologue et passionnée d’éthologie, le comportement maternel est indépendant des hormones ovariennes ; il peut être stimulé par une forte chute du niveau d’œstrogène et de progestérone, qui se produit après la stérilisation comme après la mise bas.
Le chaton naît aveugle (les yeux fermés) et sourd et pèse de 100 à 110 g ; lorsqu’il ouvre les yeux, à l’âge de huit à douze jours, ils sont de couleur bleue jusqu’au changement définitif (vers deux mois). Tous les chatons naissent avec des rayures fantômes qui disparaissent peu à peu avec la pousse du poil. La chatte apprend aux chatons à se laver, se nourrir, etc. À quatre semaines, elle leur apporte leur première proie vivante, puis à cinq semaines, elle leur apprend les rudiments de la chasse. L’émancipation se produit entre huit et douze semaines, mais la séparation de la famille se déroule à l’âge de six à huit mois.
Stérilisation
La stérilisation est une opération chirurgicale destinée à empêcher la reproduction de l’animal. Chez le mâle, elle est appelée castration et consiste en l’ablation des testicules. Chez la femelle, la stérilisation est effectuée par l’ablation des ovaires : l’ovariectomie. Les chats peuvent aussi être stérilisés par sectionnement du canal déférent chez le mâle, ou des trompes chez la femelle. Outre l’arrêt de la reproduction (limitation de la taille de population), la stérilisation modifie le comportement et la physiologie de l’animal. Chez le mâle, une stérilisation précoce (avant la puberté) limite le comportement territorial et diminue la tendance au marquage (urine, griffades). Les chaleurs des femelles s’arrêtent. Les changements hormonaux accompagnant la stérilisation peuvent provoquer une prise de poids car les besoins énergétiques sont réduits. Comme le chat est encore en pleine « adolescence », il faut limiter le développement des cellules graisseuses. Si le chat est trop nourri au regard de ses nouveaux besoins, leur nombre aura tendance à augmenter. C’est pourquoi il est fortement recommandé de surveiller le régime alimentaire du chat stérilisé (mâle ou femelle) pendant les trois mois qui suivent l’intervention. Ainsi, à l’âge adulte, les risques d’obésité deviendront minimes.
Pour les femelles, la prise de pilules ou des piqûres contraceptives, qui bloquent le cycle de reproduction et fait disparaître les chaleurs, sont parfois utilisées comme une alternative à la stérilisation chirurgicale. Les injections, quant à elles, permettent de stériliser provisoirement une femelle sur de plus longues périodes. En général, leurs effets s’étalent sur trois mois lors de la première injection, puis sur cinq mois si l’on poursuit régulièrement le même traitement. Étant incompatibles avec un état de gestation, elles doivent être administrées de préférence en dehors des périodes de chaleurs, sous peine de risques d’infections. Ces méthodes de contraception sont soupçonnées d’avoir des effets secondaires comportementaux et cancérigènes.
Santé
Espérance de vie
Le chat domestique a une longévité atteignant régulièrement 12 à 18 ans. Creme Puff (3 août 1967 au 6 août 2005), qui mourut à l’âge de 38 ans et 3 jours, est le plus vieux chat jamais enregistré, selon l’édition 2007 du livre Guinness des records ; il vivait avec son propriétaire, Jake Perry, à Austin, Texas, États-Unis. Le précédent record était antérieurement détenu par Puss, chat tigré britannique mort en 1939 à l’âge de 36 ans.
Parasites
Le chat peut être sujet à de nombreux parasites.
Des ectoparasites, comme à d’autres carnivores, peuvent leur transmettre un petit ténia (Dipylidium caninum) ; en particulier, Ctenocephalides felis, une puce plus spécifique aux félidés. Le chat peut également être touché par d’autres espèces de puces.
Felicola subrostratus est une espèce de pou spécifique infectant principalement les animaux âgés.
Quelques espèces de tiques peuvent infecter les chats bien qu'ils soient plus rarement touchés que les hommes ou les chiens.
Les parasites internes sont moins spécifiques. Concernant les parasites intestinaux, les chats comme les chiens peuvent être affectés par des vers plats, dits cestodes (comme les ténias), ou des vers ronds, dits nématodes, principalement les ankylostomes et les ascaris, les trichuris affectant les chiens mais non les chats.
D’autres parasites sont mieux connus du public par les maladies qu’ils causent comme la toxoplasmose et la giardose (causées par des protozoaires), la gale auriculaire (due à un acarien), la dirofilariose (dit « ver du cœur »), l'ankylostomose (causées par des nématodes), la douve du foie (causée par des vers plats).
Maladies
Les maladies propres au chat sont courantes chez les individus vivant à l’extérieur. Le risque qu’ils les contractent peut être minimisé de manière très importante en procédant à leur vaccination, à leur stérilisation et en restreignant leurs accès à l’extérieur. Certaines maladies du chat sont des zoonoses, c’est-à-dire qu’elles sont transmissibles à l’homme.
En dehors des maladies infectieuses, parasitaires et virales, le chat peut être sujet à diverses maladies dues à son alimentation (allergie, diabète sucré, obésité…), à des blessures, à des maladies génétiques, etc. Certaines pathologies peuvent être plus ou moins fréquentes selon les races : par exemple, environ 40 % des persans et exotiques à poils courts sont sujets à la polykystose rénale, et l’abyssin est fréquemment atteint d’amyloïdose rénale.
Maladies partagées avec l'homme (zoonose)
Parmi celles-ci, les plus connues sont la rage, la tuberculose, la toxoplasmose, la lymphoréticulose, la pasteurellose et la yersiniose.
On peut également citer les salmonelloses, la brucellose, certaines encéphalopathies et certaines hépatites virales. On a montré au printemps 2020 en Chine que la maladie à coronavirus 2019 touchait 15 % des chats de la ville de Wuhan.
À l'occasion de morsures ou de griffures, certaines maladies très sévères peuvent survenir, via la transmission de germes.
Une méta-analyse, publiée en 2023, portant sur 17 études de qualité variable, indique un risque accru de schizophrénie chez les propriétaires de chats. Les chercheurs australiens précisent avoir travaillé à partir d'étude cas-témoins et que des recherches plus approfondies doivent être menées. Une étude de 1995 supputait déjà ce risque de schizophrénie en suggérant que le parasite Toxoplasma gondii, qui peut se transmettre par morsure ou excréments, puisse en être la cause, mais sans en apporter la preuve.
Obligations légales en Europe
Comme tous les carnivores domestiques de compagnie le chat doit posséder un passeport européen pour voyager et pour cela être vacciné, examiné et identifié. Les animaux de compagnie, et notamment les chats, ne peuvent être vendus à des mineurs de moins de 16 ans, sauf avec l’accord exprès du responsable parental.
En Belgique
Lors de la vente d’un chat domestique :
l’animal doit être âgé d’au moins huit semaines (les éleveurs et diverses associations félines conseillent également d’attendre l’âge de trois mois) ;
si l’animal est un chat de race, il doit posséder un pédigrée ou avoir fait l’objet d’une demande ;
contrat de vente avec garanties pour les chats de race ;
obligation de vacciner contre la rage au sud du sillon Sambre-et-Meuse.
Depuis 2018, tous les chats sans exception doivent être stérilisés avant l'âge de cinq ou six mois selon les Régions. « C'est une question de bien-être animal », dit Céline Tellier (ministre wallonne de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal) « ça réduit le nombre d'euthanasies ». La ministre avoue toutefois que c'est très difficile à contrôler (« on ne peut pas mettre un policier derrière chaque chat ») et qu'il y a toujours énormément de chats errants.
En France
Lors de la vente d’un chat domestique :
l’animal doit être âgé d’au moins 8 semaines (les éleveurs préconisent d’attendre l’âge de 3 mois pour une meilleure socialisation) ;
identification de l’animal par tatouage (à partir du 3 juillet 2011, celui-ci n’est cependant plus suffisant) ou transpondeur (puce sous-cutanée électronique), obligatoire même en cas de don ;
si l’animal est un chat de race, il doit posséder un pédigrée ou avoir fait l’objet d’une demande ;
contrat de vente ou facture pour les professionnels ;
fiche de conseils d’élevage.
Divagations de l’animal :
« Est considéré comme en état de divagation tout chat non identifié trouvé à plus de deux cents mètres des habitations ou tout chat trouvé à plus de mille mètres du domicile de son maître et qui n’est pas sous la surveillance immédiate de celui-ci, ainsi que tout chat dont le propriétaire n’est pas connu et qui est saisi sur la voie publique ou sur la propriété d’autrui ». Il peut alors être capturé et conduit en fourrière pour être placé ou euthanasié à moins d’être réclamé et identifié par son propriétaire dans les huit jours qui suivent.
En Suisse
En Suisse, le propriétaire d’un chat domestique doit faire en sorte que son animal ait des contacts quotidiens avec des êtres humains ou un contact visuel avec des congénères. Les chats domestiques ne peuvent être détenus en enclos que pour des durées passagères et doivent pouvoir en sortir au moins cinq jours par semaine ; de plus, les dimensions de cet enclos sont réglementées.
Il est recommandé que le chat soit également vacciné contre le typhus, le coryza et la leucose féline, et qu’il ait été régulièrement vermifugé depuis l’âge de trois à quatre semaines.
Histoire
Histoire de la classification
Sa première description par Carl von Linné en 1758 est en tant qu’espèce Felis catus dans la trentième édition de Systema naturae. Le chat domestique a pris tantôt le statut d’espèce, tantôt celui de sous-espèce du chat sauvage (Felis silvestris) et de nombreux synonymes de l’un ou l’autre des termes ont existé. Le Chat sauvage (Felis silvestris) a ainsi parfois été considéré comme une sous-espèce de Felis catus étant donné l'antériorité du nom de Linné. Mais en 2003, La Commission internationale de nomenclature zoologique a fixé le nom du Chat sauvage à Felis silvestris. Une population de la Transcaucasie a été nommée Felis daemon (Satunin 1904) mais elle est aujourd’hui considérée comme appartenant au Chat domestique.
Des études génétiques récentes montrent que le Chat domestique est bien issue de Felis silvestris issu du Chat sauvage d'Afrique, mais une convention de l'ICZN autorise l'utilisation du premier synonyme senior proposé (Felis catus) pour les animaux domestiques,. La Cat Classification Task Force de l'UICN, chargée de réviser la classification des félidés, recommande en 2017 de suivre l'avis de l'ICZN et de considérer le Chat domestique comme une espèce à part entière.
Évolution de l’espèce
La lignée du genre Felis diverge de celle des genres Otocolobus et Prionailurus il y a environ 6,2 millions d’années. L'ancêtre commun du genre Felis date d'il y a environ 3,4 millions d’années. Ces petits félins s’adaptèrent a un habitat varié, se répandant sur toute la surface du globe (excepté l’Australie où le chat domestique fut introduit par les colons : chats harets). Le chat, au sens plus courant, est typiquement devenu le Felis silvestris (Chat sauvage commun), dont on distingue le Felis silvestris silvestris (Chat européen), le Felis silvestris libyca (Chat sauvage africain) et le Felis margarita (Chat des sables).
Il est impossible d’établir précisément le moment où le chat, ou du moins l’un de ces félins, a été domestiqué, alors même que sa classification en espèces et sous-espèces reste controversée, et compliquée par la domestication et le marronnage. La domestication par l’homme notamment du Felis silvestris silvestris (Chat domestique (Felis silvestris forma catus) encore appelé Chat de maison, Chat de gouttière) fut probablement tardive, vu son comportement indépendant, du moins n’apparaît-il jamais dans les peintures préhistoriques.
En 2006, des travaux effectués sur les chromosomes sexuels et l’ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que l'ancêtre commun du genre Felis vivait il y a 3,4 millions d’années, au Pliocène, dans les déserts et les forêts denses du bassin méditerranéen. Une autre étude moléculaire menée sur 979 individus (chats des sables, chats sauvages de différentes sous-espèces et chat domestique) en 2007 a permis de montrer les liens proches entre le chat domestique et le chat ganté (Felis silvestris lybica), une sous-espèce qui aurait divergé il y a environ 130 000 ans.
Domestication
Les premières découvertes paléontologiques situaient les premiers foyers de domestication du chat en Égypte, vers 2000 av. J.-C., mais la découverte en 2004, par une équipe d’archéo-zoologie des restes d’un chat aux côtés de ceux d’un enfant dans une sépulture à Chypre repousse le début de cette relation entre 9000 et 7500 av. J.-C. Le chat découvert présente une morphologie très proche du chat sauvage d’Afrique, sans les modifications du squelette dues à la domestication : il s’agissait d’un chat apprivoisé plutôt que domestiqué. La cohabitation des chats et des hommes est probablement arrivée avec le début de l’agriculture : le stockage du grain a attiré les souris et les rats, qui ont attiré les chats, leurs prédateurs naturels,.
L’étude menée par Carlos Driscoll sur 979 chats a permis de déterminer l’origine probable du chat domestique : c’est dans le Croissant fertile que félins et hommes auraient noué contact. Cinq domestications différentes du Chat ganté eurent lieu, il y a 8 000 à 10 000 ans. Le chat domestique n’est pas la seule espèce parmi les Felinae utilisée comme animal de compagnie, le Chat ganté et le Jaguarondi sont ou ont été apprivoisés eux aussi pour chasser les souris et les rats.
Une étude effectuée en 2017 par deux chercheurs de l'institut Jacques-Monod et publiée par la revue Nature Ecology and Evolution confirme l'ascendance lybica et le rôle de l'apparition de l'agriculture dans la domestication du chat,.
L’évolution des chats domestiques dirigée par l’homme, en tant qu’animaux de compagnie, auxiliaires utiles, puis aujourd’hui sélection de Pedigrees, a conduit à une cinquantaine de races. L’évolution a croisé d’autres voies non naturelles, comme pour le chat Bengal (croisé d’un chat commun avec le chat léopard du Bengale, Prionailurus bengalensis), ou naturelles pour des chats d’autres genres que Felis (Chat de Temminck, Catopuma temminckii ; Chat à tête plate, Prionailurus planiceps).
Antiquité
Les Égyptiens de l’Antiquité divinisent le chat sous les traits de la déesse protectrice Bastet, symbole de la fécondité et de l’amour maternel, dont le culte se situe principalement dans la ville de Bubastis. Les archéologues ont découvert de très nombreuses momies de chats qui montrent à quel point les Égyptiens les vénèrent ; on peut voir ces momies, entre autres, à Paris (musée du Louvre), à Londres (British Museum) ou au Caire (Musée égyptien du Caire).
En guise d’animaux chasseurs de rongeurs, la Grèce antique ne connaît longtemps que les mustélidés (furets et belettes). Ce sont les Phéniciens qui volent aux Égyptiens quelques couples de leur animal sacré pour les revendre aux Grecs. Aristophane cite même la présence d’un marché aux chats à Athènes,.
Les Romains, en revanche, vouent une passion aux gros animaux agressifs, et plus tardivement au chat : d’abord réservé aux classes aisées, l’usage de posséder un chat se répand dans tout l’Empire et dans toutes les couches de la population, défendant les récoltes et les greniers contre la menace des rongeurs habituels, et assurant la dispersion de l’animal dans toute l’Europe. Mais ces mêmes Romains, afin d'éviter que la zoolâtrie égyptienne ne gagne les terres de l’Empire, donnent au chat une réputation sulfureuse en l'associant à la luxure, comme l'attestent les graffitis obscènes de lupanars de Pompéi qui accolent le nom de « chatte » (felis, plus tard catta, d'où le glissement pour désigner le sexe féminin) ou de « petite chatte » (felicula) à celui d'une prostituée.
Moyen Âge et Renaissance
En principe, l’image du chat est positive dans l’islam en raison de l’affection qu’éprouve Mahomet, sauvé de la morsure d’un serpent par un chat. À l’inverse, le chat est satanisé dans l’Europe chrétienne durant la majeure partie du Moyen Âge, manifestement en raison de son adoration passée de la part des païens et surtout de la réflexion de la lumière dans ses yeux, qui passe pour être les flammes de l’Enfer. Dans la symbolique médiévale, le chat est associé à la malchance et au mal, d’autant plus quand il est noir, ainsi qu’à la sournoiserie et à la féminité. C’est un animal du diable et des sorcières. On lui attribue des pouvoirs surnaturels, dont la faculté de posséder neuf vies,. Dans certaines régions françaises, la légende attribue au matagot, un chat noir diabolique, la possibilité de rendre riche son maître en lui rapportant chaque nuit des pièces d'or.
Toutefois le chat est un animal courant et banal tout au long du Moyen Âge et on lui reconnaît un rôle prophylactique. Sa fourrure est couramment un objet de commerce.
Cependant, la Renaissance marque un certain retour en grâce du chat, principalement en raison de son action préventive contre les rongeurs, dévoreurs de récolte. Les Grandes découvertes et la mise au jour d’espèces exotiques jouèrent également un rôle certain. L’empereur Charles Quint emporte ainsi avec lui lors de sa retraite au monastère de Yuste deux petits chats brésiliens qui lui ont été offerts par sa sœur Catherine de Portugal.
Périodes moderne et contemporaine
Une première tentative de réhabilitation est la célèbre Histoire des Chats : dissertation sur la prééminence des chats dans la société, sur les autres animaux d’Égypte, sur les distinctions et privilèges dont ils ont joui personnellement (1727) de François-Augustin de Paradis de Moncrif. L'auteur y prend la défense du chat à travers des références historiques, notamment à l’ancienne Égypte, qui se veulent érudites et constituent en réalité un pastiche de la pédanterie.
Vers 1727, avec l'invasion massive du rat gris en Europe, les chiens ratiers, comme l'Affenpinscher, prennent la place des chats impuissants face à ce rat plus gros et agressif. Le chat perd ainsi son rôle de prédateur pour devenir progressivement un animal de compagnie. Malgré de nobles exceptions comme les chartreux de Richelieu ou le persan blanc de Louis XV, le chat ne connaît son véritable retour en grâce qu’à la faveur du romantisme : il devient l’animal romantique par excellence, mystérieux et indépendant ; le chat noir devient quant à lui un des symboles récurrents du romantisme noir à la même période. Toujours au XIXe siècle, il se retrouve également symbole du mouvement anarchiste (France), à travers son image poétique, autonome et gracieuse. Le XXe siècle, quant à lui, garde cette vision romantique tout en s’intéressant au chat d’une manière plus scientifique.
En France
La France est le pays d'Europe comptant le plus de chats en 2021. Selon des études datant de 2008 en France, le chat en tant qu'animal de compagnie connaît un fort essor : alors que la population de chiens baisse de 3,3 % entre 2006 et 2008 pour arriver à 7 800 000 représentants, le nombre de chats augmente de 6,5 % dans ce même laps de temps, pour atteindre 10 700 000 animaux en 2008. Leur nombre est actuellement estimé à plus de 15 millions.
La population française de chats issus de croisement ou chats de gouttière augmente sensiblement entre 2006 et 2008 : de 54,1 à 63,4 %. 4,2 % des chats sont déclarés comme étant de pure race par leurs maîtres, toujours en 2008, dont 1,9 % avec pedigree. En 2008, les trois races de chats les plus fréquentes en France sont le siamois, le persan et le chartreux.
Si la tendance est à l'augmentation du nombre de chats et à la baisse du nombre de chiens, la proportion du nombre de foyers possédant l'un ou l'autre augmente dans les deux cas : en 2006, 24,1 % des foyers possèdent au moins un chien, pour 25 % en 2008. De même, pour les chats, 25,9 % des foyers en possèdent au moins un en 2006, pour 27 % en 2008.
En 2008, 72,2 % des chats sont stérilisés en France.
Culture populaire et arts
Chats célèbres
Au contraire du chien ou du cheval, célèbres par leurs actes, le chat est surtout connu comme l’animal de compagnie de personnages célèbres. Tels les chats tueurs de souris de la résidence du premier ministre du Royaume-Uni ou les chats des écrivains (« Hodge », le chat de Samuel Johnson, encore « Kiki la Doucette », « Toune » et « Minionne » de Colette, ou « Bébert », de Louis-Ferdinand Céline), la célébrité d’un chat s’acquiert par la notoriété de son maître.
Cependant quelques chats se signalent par leur comportement, comme Oscar, qui détecterait la mort imminente des patients d’une unité hospitalière de Rhode Island, Orangey, le chat acteur, Tama, chef de gare, ou encore le chat à l'origine du nom de la rue du Chat-qui-Pêche, à Paris.
Superstitions
Au Japon, le chat est un porte-bonheur au travers des Maneki-Neko, ces talismans représentants un chat avec la patte derrière l’oreille. Diverses légendes attribuent aux chats le pouvoir de prédire le temps qu’il fera : en Thaïlande, la bienveillance du dieu Indra est demandée au travers d’un rituel consistant à asperger d’eau un chat dans une cage, promenée autour du village. Les chats pourraient aussi prévoir les séismes. On lui associe aussi le chiffre neuf : les sorcières pouvaient se changer en chat neuf fois, le chat aurait neuf vies et pourrait avoir neuf propriétaires différents, le dernier étant emporté en enfer ; enfin, citons ce fouet de marine : le chat à neuf queues.
Ils pouvaient également participer à leur propre sabbat des chats où les chats du voisinage répondaient à l'appel du Diable pour une réunion de sorcellerie animale, à l'instar du sabbat des sorciers. Lors de la cérémonie, on racontait que les chats-sorciers agissaient, chantaient et parlaient comme des hommes, tout en célébrant leur maître diabolique. Le malheur attendait les passants imprudents qui auraient été témoins de la scène. Cette tradition était surtout répandue dans le centre et l'ouest de la France.
En Europe, le chat est le représentant du diable au Moyen Âge, ou est offert par celui-ci pour enrichir son propriétaire, comme la légende provençale des matagots qui ramènent une pièce d’or chaque matin. Le chat amène aussi les sorcières au sabbat sur leur dos ; celles-ci peuvent aussi se jucher sur des chars tirés par des chats, de la même manière que ceux de la déesse nordique Freya. De nombreux sorciers prennent la forme de chat durant leur réunion : c’est ce que reconnurent les sorciers du Vernon lors de leur procès en 1566.
Le chat noir est particulièrement sujet aux superstitions et croyances. En France, le noir et le rouge représentent les couleurs du diable ; aussi les chats noirs étaient-ils souvent rejetés de peur qu’ils n’attirent le malheur. Au contraire, au Royaume-Uni, croiser un chat noir porte bonheur.
Religions
Dans l'Islam, le chat est particulièrement apprécié. Il est ainsi autorisé à pénétrer dans les mosquées.
Dans l'Égypte antique, les chats étaient vénérés comme des dieux.
Calendrier républicain
Dans le calendrier républicain, le Chat était le nom attribué au 25e jour du mois de nivôse.
Héraldique
Les blasons comportant des chats sont rares, mais ils existent : ci-contre, celui de la commune tessinoise de Sobrio (de gueules au chat assis d'argent). On trouvera à l'article Chat (héraldique) quelques autres exemples de chats, principalement en héraldique familiale.
Regard des peintres et sculpteurs
En Europe, le chat a mis longtemps à conquérir sa place dans le monde artistique. À partir du XVIIe siècle, il apparaît de-ci de-là dans la peinture française, flamande, anglaise ou italienne, mais le plus souvent comme un élément du décor et généralement dans une scène de cuisine où il joue le rôle d’un voleur de nourriture. Le tableau le plus célèbre, en ce sens, est sans doute La Raie de Chardin, avec le chat arc-bouté sur la table. Il faudra attendre des œuvres comme La Fillette au chat, La Petite Fille au chat ou le Portrait de Magdaleine Pinceloup de La Grange, de Jean-Baptiste Perronneau, pour qu’il figure au premier plan d’un tableau, ne serait-ce qu’en tant que sujet secondaire.
Cependant, ce sont les XIXe et XXe siècles qui l’ont consacré, avec des sculpteurs tels que Antoine-Louis Barye ou Diego Giacometti. Dans le domaine pictural, des artistes comme Delacroix, Manet, Renoir, Toulouse-Lautrec, Franz Marc, Raoul Dufy, Théophile Steinlen, Paul Klee, Balthus ou encore l’humoriste Albert Dubout – sans oublier Jacques Faizant, pour le chat noir et blanc qui accompagnait les « vieilles dames » du Figaro et de Paris Match – l’ont représenté par la peinture sur toile, le dessin, le pastel, la gravure, la lithographie ou encore l’estampe. Léon Huber a bâti sa notoriété en figurant des chats. Son nom est oublié du grand public. Les reproductions de ses œuvres continuent à avoir du succès auprès des amis des chats.
Le peintre anglais Louis Wain s’est quant à lui spécialisé dans la représentation des chats, de manières différentes au long de sa carrière : au début de celle-ci, les chats étaient, à la manière des écrits de Jean de La Fontaine, représentés avec des comportements humains. Wain s’est ensuite intéressé au chat en lui-même par des portraits, qui sont devenus de plus en plus abstraits, au fur et à mesure que la schizophrénie de l’artiste s’aggravait.
Dans l’art japonais, des artistes comme Hokusai et Hiroshige ont mis en scène des chats. Avant eux, un artiste comme Kaigetsudo Anchi en fait apparaître un, tenu en laisse par une élégante courtisane, dans une célèbre estampe conservée au musée national des Arts asiatiques - Guimet et publiée aux alentours de 1715.
Littérature
Historique
L’apparition du chat dans la littérature fut d’abord discrète. Peu aimé au Moyen Âge, où on ne lui confère guère que l’utilité de chasser les souris, les écrits le concernant reflètent les idées de l’époque. Au IXe siècle, Hildegarde de Bingen, dans son Livre des subtilités des créatures divines lui consacre un paragraphe bref et peu élogieux : « Au plus fort des mois d’été, […] le chat demeure sec et froid. Le chat ne reste pas volontiers avec l’homme, excepté celui qui le nourrit ». Le célèbre Roman de Renart a laissé l’image de Tibert le chat, tout aussi rusé et hypocrite que Renart, mais aimé par Noble, le lion.
Le chat est peu à peu « réhabilité » durant la Renaissance et de nombreux écrivains et poètes tels Pétrarque, mort la tête posée sur son chat, ou encore Joachim du Bellay améliorent la réputation du chasseur de souris. Au XIXe siècle, les auteurs romantiques portent une grande affection au félin : en 1869 paraît Les Chats de Champfleury réunissant la somme des connaissances de l’époque sur le chat, et qui révèle la place privilégiée du chat dans les milieux intellectuels. Depuis le début du XXe siècle, les œuvres littéraires ayant pour héros principal ou secondaire le chat se sont multipliées. De nombreux auteurs, notamment Colette, ont mis en exergue leur(s) chat(s).
Fiction
Contes, fables et poésie
Dans les fables, le chat garde une image d’animal malin mais profiteur. Raminagrobis est un chat gras et bien nourri que l’on trouve dans les Fables de La Fontaine, tout comme Rodilardus ou Rodilard, repris par Rabelais. Le chat est souvent mis en scène avec des souris ou des rats, dont il est le chasseur. Son comportement profiteur et sa malice sont mises en valeur par des compères aussi rusés que lui, comme le singe ou le renard.
S’agissant de la poésie lyrique, le chat fait son entrée réelle comme objet littéraire à l’aube du XIXe siècle, d’abord chez les romantiques (notamment Victor Hugo), puis chez les parnassiens (Théodore de Banville) et les symbolistes (Baudelaire, Verlaine, Emmanuel-Henri Gaudicour), pour aboutir aux prémices de la modernité avec des poètes tels qu’Anna de Noailles ou Apollinaire.
Dans les contes, le chat a une image plus mystérieuse. Ainsi, dans Les Contes du chat perché de Marcel Aymé, Alphonse dans le conte intitulé La patte du chat, peut faire pleuvoir en passant sa patte derrière l’oreille. Dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, le chat du Cheshire apparait et disparait par morceaux mystérieusement, en laissant flotter son sourire. Quant au chat botté, il est l’héritage bienheureux que lègue le meunier à son troisième fils et qui rend son maître riche par la ruse. On retrouve ce même personnage au côté de la Chatte Blanche dans l'acte III du ballet La Belle au bois dormant, Chatte Blanche qui dans le conte du même nom est en réalité une princesse prisonnière de sa forme animale.
Nouvelles et romans
Dans les romans et nouvelles, le chat garde souvent son aspect mystérieux, inspirant des écrits fantastiques comme Le Chat noir d’Edgar Allan Poe où deux chats noirs précipitent la folie du personnage principal. Le chat peut aussi être le témoin de la vie des hommes : dans le classique japonais Je suis un chat de Sōseki Natsume, un chat dépeint la société japonaise de l’ère Meiji et dans Les Sept Vies des chats d'Athènes de Tákis Theodorópoulos, la société grecque du début des années 2000 est montrée. D’une autre manière, des sociétés félines, uniquement composées de chats, apparaissent comme La Cité des chats de Lao She ou la série de romans pour la jeunesse La Guerre des clans.
Le chat peut aussi être détective comme Kao K’o Kung et Yom-Yom, deux chats siamois mis en scène dans une série de romans de Lilian Jackson Braun ou encore Francis, le chat détective de Akif Pirinçci, dont la série de romans Félidés, Chien méchant, Francis et les chats sauvages aborde des problèmes philosophiques ou éthiques.
Dans les univers médiévaux-fantastiques, on trouve parfois des races hybrides dont les caractéristiques sont à la fois humaines et félines. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les mangas, anime et autres jeux vidéo japonais, qui comportent assez souvent un personnage de jeune fille-chat, la nekomimi ou nekomusume.
Dans les aventures de Harry Potter, Minerva McGonagall est capable de se transformer en chat ; elle et Dolores Ombrage, dont le bureau est décoré par des portraits de chats, ont pour patronus des chats.
Bande dessinée
Les chats sont bien représentés dans la bande dessinée. Personnages principaux d’aventures comiques comme Garfield, Le Chat de Geluck, Simon's Cat ou encore Krazy Kat, les chats peuvent aussi conter leur histoire comme Le Chat du rabbin de Joann Sfar. Souvent accompagnés d’un compère antagoniste pour faire rire, tels Sylvestre de Titi et Grosminet, Tom de Tom et Jerry ou Hercule de Pif et Hercule, les chats sont aussi des personnages secondaires récurrents comme les chats Artémis, Luna et Diana dans le manga Sailor Moon ou encore Azraël compagnon de Gargamel dans Les Schtroumpfs de Peyo. Le personnage du détective Blacksad, de la série éponyme, est un chat anthropomorphe.
Art Spiegelman transpose le récit autobiographique de son père dans un univers animalier, où les nazis sont représentés par des chats et les Juifs par des souris (Maus en allemand).
Cinéma
Les chats sont régulièrement les protagonistes de films.
Les films en prises de vue réelles donnent très tôt le rôle principal aux chats avec le court-métrage américain Boxing Cats réalisé par William Kennedy Laurie Dickson en 1894 et, en France, Le Déjeuner du chat de Louis Lumière en 1897. Plusieurs films forment américains des parodies subtiles ou grand-guignolesques de films d'espionnage ou de films policiers : L'Espion aux pattes de velours (Robert Stevenson, 1965), Ace Ventura, détective chiens et chats (Tom Shadyac, 1994), Comme chiens et chats (Lawrence Guterman, 2001). Les chats donnent également lieu à des films de science-fiction : dans Le Chat qui vient de l'espace de Norman Tokar, en 1978, l'arrivée sur Terre d'un chat extra-terrestre révèle la convoitise des militaires. Ma vie de chat (Barry Sonnenfeld, 2016) imagine l'esprit d'un homme prisonnier du corps d'un chat. L'animal apparaît aussi en tant que créature de films d'horreur, comme dans les adaptations du roman Simetierre de Stephen King en 1989 puis en 2019, qui mettent en scène un chat mort-vivant maléfique,. La comédie dramatique L'Incroyable Voyage, adaptée du roman éponyme, imagine en 1993 les aventures d'une chatte et de deux chiens qui entreprennent une longue route pour rentrer chez leurs maîtres.
De nombreux films d'animation mettent en scène des chats. Les Aristochats des studios Disney, sorti en 1970, montre un miroir des relations entre des milieux sociaux différents par la rencontre entre un groupe de chats vivant dans une famille riche et un chat vagabond. Autre dessin animé des studios Disney moins connu, Oliver et compagnie, sorti en 1988, est une adaptation libre du roman Oliver Twist de Dickens. Dans l'intervalle, en 1972, Ralph Bakshi a subverti la figure du chat en animation avec Fritz le chat, film d'animation pour adultes qui évoque plusieurs problèmes de société aux États-Unis et contient assez d'éléments sexuels pour devenir le premier film d'animation classé X. Quelque temps après, les chats investissent le genre de la fantasy à la faveur du film Shrek 2 des studios Dreamworks, où apparaît le Chat potté, parodie du personnage du conte du Chat botté. Le personnage a droit à son propre film, Le Chat potté, en 2011. Plusieurs longs-métrages adaptent des bandes dessinées (Garfield, Peter Hewitt, 2002 ; Catwoman de Pitof en 2004) ou portent sur le grand écran des personnages de séries télévisées (Tom et Jerry, le film, Phil Roman, 1992).
En Europe, La Mouette et le Chat d'Enzo D'Alò adapte en 1998 l’Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler de Luis Sepúlveda, conte pour la jeunesse dans lequel un chat se retrouve père adoptif d'un bébé mouette. Le Chat du rabbin de Joann Sfar et Antoine Delesvaux adapté en 2011 de la bande dessinée du même nom de Sfar, met en scène un chat parlant qui pose des questions audacieuses sur les religions. Inspiré du genre du roman policier, Macskafogó, film hongrois de Béla Ternovszky, sorti en 1986, en donne une parodie. Au contraire, Une vie de chat d'Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli (2010) met en scène un chat qui accompagne un cambrioleur dans ses maraudes nocturnes dans une intrigue qui prend au sérieux les codes du genre.
Le cinéma d'animation japonais donne une place notable aux chats. En 1985, Train de nuit dans la Voie lactée de Gisaburō Sugii adapte librement la nouvelle de Kenji Miyazawa en faisant de tous les personnages des chats. Si tu tends l'oreille de Yoshifumi Kondo, produit par le studio Ghibli en 1995 d'après le manga d'Aoi Hiiragi, montre une jeune fille qui suit un chat dans les rues et découvre ainsi une mystérieuse boutique d'antiquités où l'attend une statuette en forme de chat anthropomorphe vêtu comme un dandy, le Baron, qui lui inspire des aventures oniriques. Une suite, Le Royaume des chats de Hiroyuki Morita, imagine en 2002 de nouvelles aventures du Baron dans un monde parallèle où vit le roi des chats. En 2012, Budori, l'étrange voyage, réalisé par Gisaburō Sugii d'après une nouvelle de Kenji Miyazawa, met en scène un monde merveilleux peuplé de chats. Le cinéma d'animation chinois laisse également une place aux chats avec Oscar et le monde des chats de Gary Wang (2018).
Musique
Une des premières occurrences du chat en musique classique occidentale est d’Adriano Banchieri dans son Contrapunto bestiale ou Festin de Jeudi-Gras (1608). Par la suite, le félin a inspiré de nombreux compositeurs tels que Carlo Farina avec Capriccio stravagante, Il gatto en 1627 ou encore Hans Werner Henze, La Chatte anglaise. Des airs d'opéra sont composés de miaulements, notamment L’Enfant et les Sortilèges selon un livret de Colette. Enfin, les chats furent les sujets principaux de la comédie musicale à succès Cats. Dans la chanson populaire (La mère Michel a perdu son chat) comme dans le rock (Le chat, de Téléphone), le chat est mis en scène ou porté aux nues : la chanson Delilah dans l’album Innuendo de Queen est par exemple un hommage au chat de Freddie Mercury.
Georges Brassens était un amoureux des chats, il en possédait neuf lorsqu’il vivait Impasse Florimont à Paris. Il leur dédia plusieurs vers dont ceux-ci dans sa chanson Le Testament :
Jeux
Jeux traditionnels
Le chat est au cœur de l'imaginaire du chat perché, jeu enfantin traditionnel où un enfant en poursuit d'autres comme un chat poursuit les souris.
Jeux de rôles sur table
Au moins deux jeux de rôles sur table proposent de jouer des chats. Le premier porte le titre de « Cat », de John Wick. Les chats y combattent les terribles boggins qui se nourrissent des rêves et des âmes des humains. Sous-titré « A little game about little heroes » ce jeu en anglais propose de nombreuses informations véridiques sur les chats mais également un cadre de jeu sans fin puisqu'une partie des scénarios peut se dérouler dans le monde des rêves.
Malgré un titre anglophone, « Cats! The Masquerade » est un jeu de rôles français. Dans ce jeu, les chats constituent la première espèce intelligente apparue sur Terre, bien avant les humains qu’ils ont créé pour être leurs serviteurs. Malgré leurs immenses pouvoirs, les chats ont perdu leur prééminence et doivent désormais survivre dans un monde qui leur est hostile. « Cats » propose également de jouer un Bastet, un corps humain dans lequel est emprisonné l’esprit d’un chat.
D’autres jeux de rôles proposent de jouer des êtres mi-humain mi-chat, comme les félis dans Nightprowler, inspirés d’un article du magazine Casus Belli pour Donjons et Dragons.
Jeux de société
Il existe plusieurs jeux de sociétés tournant autour de l'univers des chats ; le plus célèbre est sans doute Exploding Kittens, un jeu d'ambiance déjanté. On peut également noter Calico ou l'Île des chats.
Chat artiste
L’ouvrage le plus célèbre sur le sujet : Le Mystère des chats peintres (1995) (Why cats paint), de Burton Silver et Heather Buch, a connu une renommée internationale. Au départ conçu comme une vaste parodie critique de l’art contemporain (on y voit des photos de canapés éventrés et de souris mortes exhibées comme créations plastiques…), ce livre trop bien conçu est devenu référence en ce domaine. L’art félin est devenu un thème sérieux. Burton Silver est parodiste, caricaturiste et critique d’art ; Heather Buch, peintre et photographe. Why cats paint est le pendant de Why paint cats, (Pourquoi peindre les chats), suivi quelques années plus tard par Danse avec les chats (Dancing with cats) qui connut aussi un immense succès. Selon les éditeurs (quatrième de couverture) : « De plus en plus de personnes, dans le monde entier, se laissent séduire par cette extraordinaire méthode de canalisation de l’énergie féline… ».
Musée
Le Musée du chat à Amsterdam, aux Pays-Bas, présente des dessins, peintures, gravures et autres œuvres dédiés à l'animal.
Expressions populaires
Les proverbes et idiotismes liés au chat se comptent par dizaines en langue française, soit qu’ils mettent en scène l’animal lui-même (qui court vite, dort beaucoup et chasse les souris) ou mette en avant une de ces caractéristiques (« Avoir des yeux de chat », par exemple), soit que le terme de « chat » désigne l’homme, qui s’identifie alors au félin. La plupart de ces dictons datent de plusieurs siècles ; certains remontent même au Moyen Âge.
Aspects économiques
Viande de chat
La viande de chat est mangée dans certaines régions du monde comme le sud-est de la Chine, le Viêt Nam, le Lesotho, etc.
En Italie, chaque année, quelque 7 000 chats seraient consommés dans les régions du nord, bien que théoriquement interdite.
En revanche, l'utilisation de boyaux de chat pour le cordage des raquettes de tennis est une légende ; c'est du boyau de bœuf (bien plus abondant) qui est utilisé.
Commerce de la fourrure
Dans certains pays, la fourrure du chat fait l’objet, comme celle du chien, d’une demande importante dans les industries de la mode. De nombreuses associations de protection des animaux condamnent l’utilisation de la fourrure des chats. Elle est désormais interdite d’importation et d’exportation en Europe depuis le 31 décembre 2008,.
Les mesures prises par l’Europe dans ce domaine visent à mettre fin — de façon identique dans toute l’Europe — aux abus constatés dans le commerce des fourrures, en particulier en provenance des pays asiatiques, dont l’étiquetage est souvent mensonger (fourrure de chat ou de chien importée sous d’autres désignations, par exemple en tant que fourrure synthétique). Ces pratiques seraient en particulier le fait de la Chine, qui se livrerait à l’élevage des chiens et des chats pour faire le commerce de leur fourrure à grande échelle.
Comme l’a déclaré à cette occasion Markos Kyprianou, commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs :
« Le message transmis par les consommateurs européens est on ne peut plus clair. Ils estiment qu’il est inacceptable d’élever des chats et des chiens pour leur fourrure et ils refusent que des produits contenant ces fourrures soient vendus sur le marché européen. L’interdiction à l’échelle communautaire que nous proposons aujourd’hui signifie que les consommateurs auront la certitude de ne pas acheter, par mégarde, des produits contenant de la fourrure de chat et de chien. »
D’après les enquêteurs de PETA-Allemagne, qui ont conduit une enquête en Chine du Sud, les chiens et les chats feraient l’objet en Chine d’un commerce très important, dans des conditions particulièrement choquantes :
tout d’abord, les chiens et chats, entassés à vingt dans des cages grillagées, seraient transportés ainsi par camion, chaque camion regroupant dans ces cages plus de 800 animaux, souvent blessés et affolés. Toujours selon la PETA, ce trafic concernerait des millions de chiens et chats, destinés à être tués pour leur fourrure ;
les cages seraient déchargées des camions en les jetant à terre du haut du camion sans aucune précaution, parfois de plus de trois mètres de haut, fracturant les pattes des animaux. Ceux-ci seraient dans un certain nombre de cas des animaux volés, comme l’indique le collier qu’ils portent encore ;
enfin, les peaux de ces chiens et de ces chats feraient fréquemment en Chine l’objet d’un étiquetage mensonger, générant pour le consommateur occidental le risque d’acheter sans le vouloir des vêtements en peau de chat ou de chien.
La nouvelle règlementation européenne interdit la mise sur le marché, l’importation dans la Communauté et l’exportation depuis cette dernière de fourrure de chat et de chien et de produits en contenant, à compter du 31 décembre 2008. Elle prend en compte les fraudes à l’étiquetage constatées de la part de certains pays tiers en se dotant des moyens de détection nécessaires. Selon le règlement (CE) no 1523/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2007 :
« les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, informer la Commission des méthodes de détection de fourrure qu’ils utilisent pour déterminer l’espèce d’origine de la fourrure (par exemple la spectrométrie de masse MALDI-TOF) » ;
« la Commission peut adopter des mesures arrêtant les méthodes analytiques à utiliser dans ce domaine » ;
« les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, établir des sanctions appropriées pour veiller à ce que l’interdiction soit respectée et notifier ces dispositions à la Commission ».
Il est significatif du contexte de cette affaire que la Communauté européenne précise qu’elle adopte cette règlementation alors même que « le traité ne permet pas à la Communauté de légiférer pour répondre à des préoccupations éthiques », et que la Commission donne à cette occasion (23 janvier 2006) communication au Parlement européen et au Conseil, « concernant un plan d’action communautaire pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la période 2006-2010 [COM(2006) 13 final - Journal officiel C 49 du 28 février 2006] ».
Marché de l’alimentation pour chats
Le marché de l’alimentation des chiens et chats (qui constitue le plus gros marché lié aux animaux de compagnie) a représenté en 2003 un total de 35 milliards d’USD au niveau mondial, dont entre 25 % et 30 % pour les États-Unis à eux seuls. Parmi les fabricants et marques les plus connues, on compte Nestlé (Purina Beneful, Cat Chow, Dog Chow, Fancy Feast, Friskies, Tender Vittles), Masterfoods, filiale de Mars (Cesar, Pedigree, Royal Canin, Sheba, Whiskas), Procter & Gamble (Eukanuba, Iams), ou encore Colgate-Palmolive (Hill’s Science Diet).
Le marché américain des aliments pour chats (environ un gros quart du total, puisqu’il était en 2002 de 4,20 milliards de USD, soit 52 % du marché des aliments pour chiens[réf. incomplète]) présente une forte segmentation : aliments secs, aliments en boîte, snacks pour chats, aliments semi-humides, boissons… Les aliments secs gagnent du terrain sur le marché des aliments pour chats.
En France, le marché des aliments pour chats est constitué pour 67 % d’aliments humides, secteur dominé par Nestlé-Purina et Masterfoods ; mais ce secteur s’effrite (avec en particulier l’effondrement des marques « bas de gamme » Ronron et Kitekat, de Masterfoods), et la part de marché des aliments secs pour chat (dominé par Nestlé-Purina avec Friskies et Purina one) tend à progresser. Dans la mesure où un kilogramme d’aliment sec équivaut à 4 kg d’aliment humide, les fabricants d’aliments pour chats peinent à compenser la baisse des aliments humides. Le marché français des aliments pour chats a donc tendance à stagner, voire à baisser.
Marché des dépenses non alimentaires
Ce marché, qui regroupe l’ensemble des dépenses non alimentaires (les plus importantes étant les dépenses de santé), comprend, pour les animaux de compagnie en général :
les médicaments, dont les plus importants sont les anti-parasites (contre les puces et les tiques) ;
les soins vétérinaires ;
le toilettage ;
les jouets ;
la prise en pension ;
le dressage ;
le transport ;
les autres produits et services (crémations et enterrements, animal-sitting, assurances, litières, voyance pour animaux de compagnie disparus[réf. nécessaire]…).
Marché des dépenses de santé
Les chiffres disponibles prennent en compte les différents marchés de façon globale, pour l’ensemble des animaux de compagnie. Outre les médicaments (qui incluent maintenant des anti-dépresseurs), les animaux de compagnie bénéficient de soins vétérinaires.
La montée des dépenses pour les animaux de compagnie se traduit aussi par l’apparition de contrats d’assurance qui leur sont spécifiques. La Suède est très en pointe dans ce domaine, loin devant l’Angleterre ou les États-Unis, puisque, en 2005, 50 % des propriétaires suédois d’animaux de compagnie avaient une assurance pour eux, contre moins de 10 % aux États-Unis, représentant 0,7 milliard de dollars aux États-Unis en 2007. En France, seuls 8 % des animaux de compagnie sont assurés.
Marché des dépenses de transport
Les chats sont susceptibles de voyager en voiture, en autocar, en train, en bateau ou en avion ; en cabine, en soute, voire en fret. Selon le mode de transport, ils peuvent être placés dans une caisse, un sac souple, un panier fermé ou une cage. Leur transport est rarement compris dans la franchise bagages et les frais supplémentaires peuvent varier en fonction de la distance, de la société de transport ou du poids et de la taille de l'animal.
Durant la pandémie de Covid-19, la stricte politique sanitaire chinoise a engendré une explosion de l'évacuation d'animaux domestiques à Hong Kong, la loi sur la sécurité nationale accentuant encore cette vague de départs. Face aux restrictions sur les vols commerciaux, des habitants souhaitant quitter la ville avec leurs animaux ont eu recours à des avions privés pour pouvoir les évacuer. En janvier 2022, l'euthanasie de milliers de petits animaux (essentiellement des hamsters, lapins et chinchillas) après l'apparition de cas positifs de Covid-19 au sein d'une animalerie a accentué le phénomène, les évacuations atteignant un montant d'environ 200 000 dollars hongkongais (soit 22 600 euros) pour chaque duo propriétaire et animal.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Bibliographie générale
Yann Arthus-Bertrand et Danièle Laruelle, Chats, Éditions du Chêne, 8 mars 2000, 374 p. (ISBN 978-2-84277-195-9)
Laurence Bobis, Les Neuf Vies du chat, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Sciences et techniques » (no 105), 21 février 1991, 160 p. (ISBN 978-2-07-053126-4)
Florence Burgat, Vivre avec un inconnu : miettes philosophiques sur les chats, Rivages Poche, coll. « Petite Bibliothèque », 2016
Champfleury, Les Chats : histoire, mœurs, observations, anecdotes, éd. orig. J. Rothschild, 1868
Joël Dehasse et Colette de Buyser, Le Chat cet inconnu, Bruxelles, Vander, 23 mai 1980, 316 p. (ISBN 978-2-8008-0074-5)
Joël Dehasse, Tout sur la psychologie du chat, Paris, Éditions Odile Jacob, 11 septembre 2008, 608 p. (ISBN 978-2-7381-1922-3, lire en ligne)
Bruce Fogle, Le Monde fascinant du chat, Gründ, 1998, 246 p. (ISBN 978-2-7000-5400-2).
Simone Gougeaud-Arnaudeau, Les Chats de noble compagnie, anthologie littéraire du XVIIIe siècle, Grandvilliers, La Tour verte, 2012, 323 p. (ISBN 978-2-917819-14-2)
Stéphanie Hochet, Éloge du chat, Léo Scheer, 2014
Jean-Louis Hue, Le Chat dans tous ses états, Le Livre de poche, 2000, 156 p. (ISBN 978-2-253-03306-6)
Jean de La Robrie, Galerie des chats illustres, Hazan, 1972
Fernand Méry, Sa Majesté le Chat, Éditions Denoël, 1950
Fernand Méry, Le Guide des chats, Le Livre de poche, 1973
Desmond Morris, Le Chat révélé, Calmann-Lévy, 1995, 144 p. (ISBN 978-2-7021-2508-3)
Christiane Sacase, Les chats, Paris, Éditions Solar, coll. « Guide vert », février 1994, 256 p. (ISBN 2-263-00073-9)
Frédéric Vitoux, Dictionnaire amoureux des chats, Paris, Plon, 2008, 721 p. (ISBN 978-2-259-20686-0)
Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson (trad. Danièle Devitre, préf. Dr Claude Martin, ill. Robert Dallet et Johan de Crem), Les Félins : Toutes les espèces du monde, Turin, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothèque du naturaliste », 15 octobre 1996, 272 p., relié (ISBN 978-2603010198 et 2-603-01019-0)
Histoire de l'art
Stefano Zuffi, The Cat in Art, 2007
Références taxinomiques
(en) Référence Animal Diversity Web : Felis catus
(en) The Mammal Diversity Database (Version 1.8), « Felis catus Linnaeus, 1758 », 2023
(fr + en) Référence GBIF : Felis catus Linnaeus, 1758
(fr + en) Référence ITIS : Felis catus Linnaeus, 1758
(en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Felis catus Linnaeus, 1758
(en) Référence NCBI : Felis catus Linnaeus, 1758 (taxons inclus)
(en) Référence GISD : espèce Felis catus Linnaeus, 1758
Articles connexes
Chaton
Ronronnement
Arbre à chat
Animal de compagnie
Autres espèces animales désignées par le terme « chat »
Chat de Schrödinger : expérience de pensée.
Lolcat
Comportementaliste
Chat (héraldique)
Chat de bibliothèque
Fibrosarcome félin
Maladie du cri du chat
Maladie des griffes du chat
SARS-CoV-2 chez les animaux non humains
Les chats de Rome
Listes
Liste des maladies des félins
Listes de chats
Liste de proverbes et expressions sur le chat
Liste des associations félines
Liens externes
Ressource relative à la santé : Medical Subject Headings
Ressource relative au vivant : Paleobiology Database
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[8]
«Dans la tête des chats & l'intelligence des abeilles», Du Vent dans les synpases, France Inter, 13 juin 2020.
(en) Claudio Ottoni et al., The palaeogenetics of cat dispersal in the ancient world, vol. 1, Nature, coll. « Ecology and Evolution », 17 juin 2017, 8 p. (lire en ligne)
(en) Illustrations de chats dans la peinture sur The Great Cat
Les chats et leurs humains de compagnie, La Méthode scientifique, France Culture, 24 mai 2021.
L'homme et le chat, un dialogue immémorial, Concordance des temps, France Culture, 29 avril 2018.
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Le Chien (Canis lupus familiaris) est la sous-espèce domestique de Canis lupus (Loup gris), un mammifère de la famille des Canidés (Canidae), laquelle comprend également le dingo, chien domestique retourné à l'état sauvage.
Le Loup est la première espèce animale à avoir été domestiquée par l'Homme pour l'usage de la chasse dans une société humaine paléolithique qui ne maîtrise alors ni l'agriculture ni l'élevage. La lignée du chien s'est différenciée génétiquement de celle du Loup gris il y a environ 100 000 ans, et les plus anciens restes confirmés de la lignée des chiens modernes sont vieux, selon les sources, de 33 000 ans, ou de 12 000 ans. Depuis la Préhistoire, le chien a accompagné l'être humain durant toute sa phase de sédentarisation, marquée par l'apparition des premières civilisations agricoles. C'est à ce moment qu'il a acquis la capacité de digérer l'amidon, et que ses fonctions d'auxiliaire d'Homo sapiens se sont étendues. Ces nouvelles fonctions ont entraîné une différenciation accrue de la sous-espèce et l'apparition progressive de races canines identifiables. Le chien est aujourd'hui utilisé à la fois comme animal de travail et comme animal de compagnie. Son instinct de meute, sa domestication précoce et les caractéristiques comportementales qui en découlent lui valent familièrement le surnom de « meilleur ami de l'Homme ».
Cette place particulière dans la société humaine a conduit à l'élaboration d'une règlementation spécifique. Ainsi, là où les critères de la Fédération cynologique internationale ont une reconnaissance légale, l'appellation chien de race est conditionnée à l'enregistrement du chien dans les livres des origines de son pays de naissance,. Selon le pays, des vaccins peuvent être obligatoires et certains types de chien, jugés dangereux, sont soumis à des restrictions. Le chien est généralement soumis aux différentes législations sur les carnivores domestiques. C'est notamment le cas en Europe, où sa circulation est facilitée grâce à l'instauration du passeport européen pour animal de compagnie.
Dénominations
Le substantif masculin,, « chien » (prononcé [ʃjɛ̃] en français standard), est issu du latin, classique canem, accusatif de canis,, de même sens. La femelle du chien s'appelle la chienne, et le jeune chien le chiot.
Le mot latin canis vient de l'indo-européen *kwon- qui a également donné le sanscrit svan-, l'avestique spa, le grec ancien kyōn, le vieil haut allemand hunt, le vieil irlandais cu, le russe sobaka , l'arménien shun, et le lituanien šuo.
Alors qu'on estimait autrefois que le Chien constituait une espèce à part entière (Canis canis ou encore Canis familiaris), les recherches génétiques contemporaines ont permis d'établir qu'il n'est que le résultat de la domestication du loup gris commun. C'est pourquoi, malgré les différences morphologiques majeures qu'on constate entre les deux animaux, les scientifiques regroupent aujourd'hui la totalité des races canines en un ensemble nommé Canis lupus familiaris, sous-espèce de Canis lupus.
La désignation des chiens suit généralement la standardisation suivante[réf. souhaitée] :
Chien de race… : se dit d'un chien qui a subi une standardisation sous forme de race afin d'isoler des caractéristiques physiques ou comportementales désirées. Il est reconnu comme tel par les autorités chargées de cette standardisation. Ainsi, pour un Chien-loup tchécoslovaque reconnu (en général par son inscription au livre des origines correspondant) on utilisera l’appellation « chien de race Chien-loup tchécoslovaque ».
Chien de type… : se dit d'un chien qui a subi une standardisation sous forme de race et qui n'est pas reconnu comme tel (en général non inscrit au livre des origines correspondant). Ainsi, pour un Dogue argentin non reconnu on utilisera l’appellation « chien de type Dogue argentin ».
Croisé : se dit d'un chien issu de chiens standardisés (race ou type) et identifiables. Ce croisement peut être volontaire, il permet alors de combiner les caractéristiques spécifiques de deux races. Pour un croisement entre un berger allemand et un malinois on utilisera généralement l'appellation « Berger allemand croisé malinois » souvent écrit « Berger allemand X malinois ». Dans certains cas on utilise également la contraction des deux noms des races qui le composent. On peut citer par exemple le « Labraniche », croisement d'un labrador et d'un caniche, le Labernois, croisement du labrador et du bouvier bernois ou encore, le « Greyster », croisement entre un lévrier greyhound et un braque allemand. Il existe également des cas particuliers, ainsi pour les croisements entre des chiens de race Husky sibérien avec des lévriers ou autres chiens de chasse on utilisera l'appellation « Alaskan Husky » et pour les croisements entre molosses de type American Staffordshire Terrier et Mastiff on utilisera l'appellation « Pitbull ». Le croisement peut être un préalable à la définition d'une nouvelle race.
Bâtard : se dit d'un chien issu de multiples croisements, souvent involontaires, entre des chiens de plusieurs races ou types différents. Le bâtard diffère du croisé par le caractère inconnu et indéfinissable des races ou types de chiens qui le composent. Sa dénomination sous forme de standard ou combinaison (mathématiques) de standards est alors impossible. Il sera simplement désigné comme un « bâtard ».
Corniaud : Le mot « corniaud » signifie « du coin ». Il s'utilise à l'origine pour un chien qui n'a jamais subi de standardisation sous forme de race mais qui subit des contraintes locales qui lui confèrent des caractéristiques particulières. Il s'agit généralement d'un type local de chien qui n'est pas encore reconnu et dont le standard n'est pas défini précisément. Parfois le corniaud vient à être standardisé. C'est le cas du Chien de Canaan ou encore du Basenji, corniauds à l'origine, ils sont désormais reconnus comme des races de chiens. À l'inverse, le Laobé et l'Africanis sont toujours des corniauds. Dans les pays occidentaux, le taux de standardisation des chiens locaux sous forme de races reconnues (Berger de Beauce, Berger picard, Berger des Abruzzes, Bouvier des Flandres, etc.) est très élevé, les véritables corniauds sont donc devenus très rares. Ainsi, dans le langage courant le mot corniaud est souvent pris abusivement pour synonyme de bâtard.
Ce mot « chien » est employé dans diverses expressions telles que : avoir du chien : avoir une certaine distinction et du charme ; entre chien et loup : au crépuscule ; garder un chien de sa chienne : expression familière signifiant se promettre une vengeance future ; les chiens écrasés : rubrique de faits divers insignifiants dans un journal ; malade comme un chien : être très malade et souffrant ; se donner un mal de chien : se donner beaucoup de mal à travailler sur quelque chose ; temps de chien : météo désagréable (la pluie, par exemple) ; vie de chien : vie difficile et compliquée ; chien de mer : petit requin.
Ou encore, il sert dans des mots composés tels que : chasse-chien, chien-assis, chien-chien, chien-dauphin, chien-loup, dent-de-chien, langue-de-chien, maître-chien, poisson-chien, tue-chien.
Plusieurs autres espèces de canidés des genres Atelocynus et Speothos, voire de rongeurs du genre Cynomys (chien de prairie), sont également appelées « chien ».
Caractéristiques physiques
Morphologie
Malgré sa domestication et la dépendance à l'homme qui en découle, le chien a gardé sa musculature athlétique qui en fait un animal sportif et actif. Il possède un thorax large et descendu, et des pattes qui ne reposent au sol que par leur troisième phalange (le chien est donc un digitigrade).
De tous les animaux, le chien est celui dont la taille et la masse à l'âge adulte sont les plus variables (essentiellement, d'une race à l'autre). Le chien adulte connu le plus petit et le plus léger est un Yorkshire terrier qui mesurait 6,3 cm de haut à l'épaule et 9,5 cm de long, et pesait 113 g. Le plus grand est un dogue allemand qui mesurait 106,7 cm de haut à l'épaule. Le plus lourd est un mastiff qui pesait 155,6 kg. Sans aller jusqu'à ces extrêmes individuels, le rapport des poids est tout de même de 40 entre une grande race comme le saint-bernard (de l'ordre de 80 kg pour un mâle) et une petite comme le chihuahua (typiquement 2 kg), alors qu'il n'est que de 15 entre un ours kodiak et un ours des Alpes, deux sous-espèces d'ours bruns considérées comme particulièrement dissemblables en termes de poids.
Anatomie
Le squelette du chien compte environ trois cents os (soit environ quatre-vingts de plus qu'un squelette humain adulte), le nombre étant variable d'une race à l'autre.
Les membres antérieurs comportent cinq doigts, dont l'un, le pouce, nommé ergot, est atrophié et ne touche pas le sol. Les postérieurs en comptent généralement quatre, l'ergot n'existant que chez certaines races mais pouvant être double chez quelques bergers (beauceron, briard). Les cinq orteils se terminent par des griffes et sont soutenus par des coussinets plantaires[réf. nécessaire].
La tête comporte une mâchoire puissante. La force surfacique exercée par la mâchoire d'un rottweiler a été mesurée à 149 kgf/cm2, celle d'un berger allemand à 108 et celle d'un pitbull à 106. La denture définitive, constituée de quarante-deux dents, est en place vers 6 mois.
Physiologie
Le sens de l'orientation du chien est beaucoup plus précis que celui de l'homme. De même, son sens de l'équilibre serait légèrement plus aiguisé[réf. souhaitée].
La température corporelle normale va de 38,5 à 38,7 °C. La respiration normale va de seize à dix-huit mouvements à la minute (le jeune 18 à 20, le vieux 14 à 16). Sa fréquence cardiaque au repos est généralement comprise entre 70 et 130 battements par minute (les valeurs hautes s'observant plutôt chez les petites races, et inversement). Le pouls peut se prendre en palpant l'artère fémorale, sur la face interne de la cuisse.
L'existence de huit groupes sanguins dans l'espèce canine a été mise en évidence à partir des années 1960, mais le chien ne possédant pas initialement d'anticorps anti-globules rouges, une première transfusion sanguine est possible sans détermination des groupes du donneur et du receveur. Cette détermination est fortement conseillée à partir de la seconde transfusion du fait que le receveur a pu s'immuniser contre les antigènes du donneur lors de la première transfusion.
L'espérance de vie du chien est en moyenne de 11 ans, sachant que la durée de vie peut habituellement aller de 8 à 21 ans[réf. souhaitée]. Longtemps détenu par Bluey, un Bouvier australien de Rochester (État de Victoria, Australie) mort en novembre 1939 à l'âge de 29 ans et 5 mois, le record de longévité est aujourd'hui détenu par Bobi, un rafeiro de l'Alentejo de Conqueiros (pt) (district de Leiria, Portugal), encore vivant le 1er février 2023 à l'âge de 30 ans et 266 jours.
Sens
Le cerveau du chien figure parmi les plus performants du règne animal, démontrant de très bonnes capacités cognitives avec des sens très développés. Il semblerait que la domestication et la sélection n'aient pas seulement changé l'apparence des chiens, mais la structure même de leur cerveau.
Le sens de l'odorat est un sens extrêmement développé chez le chien. La taille de ses cavités nasales est environ trente fois plus grande que chez l'homme et la surface de la muqueuse olfactive, qui varie beaucoup en fonction de la race, est de huit à vingt fois supérieure à celle de l'homme (85 à 200 cm2 contre 10 cm2). Possédant dix fois plus de cellules olfactives et quarante fois plus de neurones consacrés à l'odorat qu'un homme, un chien distingue plus de 500 000 molécules odorantes. À noter que ce sens est discriminant (le chien est capable de déceler et de suivre une odeur précise parmi une multitude d'autres odeurs, même si celle-ci est en proportion infime), capacité largement utilisée par l'homme pour les recherches de drogues, explosifs, personnes disparues, chasse, etc.
L'ouïe est aussi un sens très précis : le chien peut entendre des sons jusqu'à quatre fois plus loin que l'homme et capte également des sons inaudibles pour l'homme (ultrasons). En effet, la plage de fréquences que perçoivent les chiens s'étend de 40 Hz à 60 000 Hz (contre 20 Hz à 20 000 Hz pour l'homme). De plus, les oreilles du chien peuvent s'orienter vers une source sonore en pivotant grâce à de nombreux muscles, ce qui leur permet une grande précision dans la localisation sonore.
La vision du chien est plutôt modeste comparée à ses deux premiers sens. Toutefois, la gamme de couleurs qu'il perçoit, même si elle n'est pas aussi importante que chez l'homme, est tout de même assez ample. Le chien perçoit facilement les objets en mouvement mais il a du mal à faire le point sur des objets immobiles ainsi que sur les distances et sur les détails. Cependant, le champ de vision du chien est plus vaste (environ 250 degrés) que chez l'homme (180 degrés maximum) avec une vision périphérique dix fois plus sensible. Le chien a également une vision optimisée dans le noir, possédant une surface réfléchissante derrière la rétine (le tapetum lucidum), qui renvoie la lumière et donne un effet d'yeux brillants dans l'obscurité.
Le toucher est particulier chez le chien car les organes sensibles au toucher sont des poils, plus particulièrement les sourcils, les vibrisses et les poils situés sous la mâchoire avec plus ou moins le même niveau de développement que le toucher de la peau chez l'homme. Hormis ces organes sensoriels, le toucher reste assez peu développé sur la peau, mais le chien est capable de faire aisément la différence entre une caresse et une correction ou bien la chaleur et le froid.
Le goût. Bien que le chien perçoive des différences de saveurs, ce sens est assez peu développé car, contrairement à l'homme[réf. souhaitée], c'est d'abord l'odeur d'une nourriture qui entre en ligne de compte.
Différentes robes
Selon les races et les variations génétiques d'un individu à l'autre, les chiens peuvent avoir un pelage très varié.
Caractéristiques génétiques
Races et morphologies
L'étude des chiens et des races de chiens est appelée cynologie. Elle regroupe les approches, les techniques, les philosophies et les divers outils utilisés pour l’éducation canine et le bon comportement des chiens ainsi que leur sélection biologique.
On distingue quatre grandes catégories de chiens définies par Jean Pierre Mégnin, selon leur morphologie :
Les molossoïdes (chiens de « type molosse ») sont des chiens au museau plus ou moins court et à la tête plutôt ronde. Ce type morphologique inclut les dogues tel le Dogue argentin, les chiens de type montagne tel le Saint-Bernard dévolus à la garde mais également des chiens exclusivement utilisés comme animal de compagnie tels le carlin ou le bouledogue français
Les braccoïdes (chiens de « type braque ») possèdent un museau long carré et des oreilles tombantes. Ce type morphologique inclut principalement les chiens de chasse autres que les lévriers. Il s'agit essentiellement de chien courant ou de recherche au sang tel le Chien de Saint-Hubert, de chiens d'arrêts tel l'Épagneul breton ou encore les chiens de rapporteur de gibier tel le Labrador.
Les graïoïdes (chiens de « type lévrier ») ont une longue tête dolichocéphale, un corps fin et une poitrine descendue et un volume très faible de tissu adipeux. Son corps a des proportions similaires à celui du guépard. Cette morphologie est particulièrement adaptée à la course à vitesse importante et à la chasse de proies rapides. Ce type morphologique inclut lévriers classiques comme le Greyhound, le Whippet ou le Saluki et les lévriers primitifs tels le chien du Pharaon.
Les lupoïdes (chiens « ressemblant morphologiquement au loup ») ont une tête « pyramidale » et des oreilles généralement droites à l'image de leur ancêtre sauvage duquel les proportions se sont moins différenciées que pour les trois catégories précédentes. Ce type morphologique inclut les chiens de berger, les chiens de type spitz et nordiques mais aussi certains terriers. Les exemples types de chien lupoïde sont le Malinois, Berger allemand, border collie ou le Husky sibérien.
La Fédération cynologique internationale est la principale association chargée de la standardisation canine. Elle reconnait 335 races regroupées en dix groupes, dont la classification est en partie basée sur les quatre morphologies décrites précédemment, et en partie sur la spécialisation fonctionnelle de chaque race.
Reproduction
Les comportements de reproduction sont différents selon les races. La chienne, qui n'accepte le mâle que pendant sa période d'ovulation, est en chaleur deux fois par an. Toutefois, ce rythme n'est qu'une moyenne, les chaleurs pouvant se produire, selon les races, avec cinq à neuf mois d'intervalle. Chez les races les plus primitives et chiens-loups, la femelle n'est en chaleur qu'une fois par an, comme la louve.
La gestation dure entre cinquante-neuf et soixante-trois jours. L'alimentation doit être modifiée le deuxième mois. Quelques jours avant la mise bas, qui dure en moyenne 10 heures, la femelle prépare un endroit et s'agite. Lors de la mise bas, la chienne s'occupe des chiots au fur et à mesure de leur arrivée, coupant le cordon ombilical et mangeant le placenta : ceci est nécessaire à la lactation.
Les portées peuvent être nombreuses (suivant la race), allant de 2 à 12 chiots. À travers le monde, y compris dans les pays dits industrialisés, beaucoup de chiots sont euthanasiés ou simplement tués s'il ne leur a pas été trouvé de raison d'être, de fonction à leur existence. Il est souvent difficile de placer chacun des nouveau-nés, c'est pourquoi certaines sociétés recommandent la stérilisation chirurgicale.
Pour ce qui concerne la descendance de l’étalon, le possesseur de l’étalon n’a pas le droit, vis-à-vis du propriétaire de la lice, à des dédommagements autres que ceux prévus pour la saillie. Il n’a aucun droit de se faire remettre un chiot sauf si le propriétaire de l’étalon désire en garder un pour son propre élevage, sous condition de ne pas le vendre.
Lorsque les parties se sont mises d’accord pour la remise d’un chiot en tant qu’indemnité pour la saillie, cet accord doit être formulé par écrit et avant la saillie. Dans un tel accord, les points suivants doivent être formulés et respectés :
Le moment du choix du chiot par le propriétaire de l’étalon (le premier choix lui appartenant).
Le moment de la remise du chiot au possesseur de l’étalon.
Le moment à partir duquel le droit au choix par le possesseur de l’étalon est irrévocablement passé.
Le règlement des frais de transport.
Les accords spéciaux pour le cas où la lice ne met bas que des chiots mort-nés ou qu’un seul chiot vivant ou pour le cas où le chiot choisi viendrait à décéder avant la remise.
Histoire évolutive et taxonomie
Origine du chien domestique
Le chien domestique (Canis lupus familiaris) est une espèce qui comprend près de 400 races et est un exemple évident de diversification phénotypique importante ayant pris place sous l’effet du syndrome de domestication. Certains aspects de la domestication du chien sont généralement admis, comme le fait que l’ancêtre commun de tous les chiens est le loup gris (Canis lupus). Par contre, l’origine et le moment de la domestication du chien restent encore méconnus et controversés. Des preuves indiquent que des traits apparentés aux chiens étaient présents au sein de fossiles qui datent d’avant le maximum de la dernière période glaciaire,,,ce qui entre en contradiction avec les estimations basées sur la génétique qui supposent une divergence plus récente entre les chiens et les loups,,.Une étude de 2015 a tenté d’apporter un éclairage nouveau à cette question : À quand remonte la divergence des ancêtres du chien domestique avec les loups?
Les estimés génétiques et moléculaires datent l’origine de la lignée de chiens à une période comprise entre il y a 16 000 à 11 000 ans, bien que les taux de mutations fussent inconnus,,. Ces estimations entrent en contradiction avec les preuves archéologiques indiquant l’existence de canidés apparentés aux chiens avant le dernier maximum glaciaire, il y a environ 36 000 ans,,,.
Pour répondre à cette question, le génome mitochondrial d’un loup vieux de 35 000 ans provenant de la Sibérie du Nord, plus particulièrement de la péninsule de Taïmyr, a été séquencé. Pour examiner les possibles origines communes entre le loup de Taïmyr et les chiens modernes, des données génétiques provenant de 48 races de chiens modernes ont été utilisées à des fins de comparaison.
Il a été déterminé que l’individu vieux de 35 000 ans appartenait à une population ayant divergé de l’ancêtre commun des loups modernes et des chiens. Peu de temps après cette divergence, il y a eu l’apparition de la lignée des chiens domestiques. De plus, il a été possible de déterminer que le taux de mutation est substantiellement plus lent que ce qui avait été pris en compte dans les estimations génétiques précédentes, ce qui suggère que les ancêtres des chiens et des loups modernes ont divergé avant le dernier maximum glaciaire. Finalement, l’étude a pu démontrer des preuves d’introgression provenant de la lignée de loups de Taïmyr chez les races de chiens modernes provenant du nord-est de la Sibérie (Husky de Sibérie) et du Groenland (Chien du Groenland). Cela pourrait être expliqué par une présence précoce des chiens dans le nord de l’Eurasie, ou par une préservation du patrimoine génétique du loup de Taïmyr jusqu’à l’arrivée des chiens à des altitudes plus élevées.
En somme, la divergence des lignées de chiens et de loups semble s’être produite sur une plus grande échelle de temps que ce qui a été supposé auparavant et donc l’origine des chiens remonterait plus loin dans le temps que ce qui est généralement admis. Une divergence plus hâtive concorderait avec les preuves paléontologiques indiquant la présence de canidés apparentés aux chiens il y a de cela 36 000 ans et celles indiquant que les chiens domestiques auraient accompagné les premiers colonisateurs en Amérique. L’origine des races de chiens modernes serait due à plus d’un événement de domestication, l’origine des races de chiens arctiques pouvant être en partie retracée jusqu’aux loups de Taïmyr.
Taxonomie
On a donné aux chiens le nom scientifique de Canis familiaris au XVIIIe siècle, avant le développement de la biologie évolutive, qui a permis de mettre en évidence l'étroite relation entre races domestiques et sauvages. À ce titre, le statut scientifique des « espèces » domestiques a été remis en cause, et beaucoup de biologistes ne les considèrent plus désormais que comme des formes domestiquées des espèces sauvages originelles. Une espèce est en effet constituée de « groupes de populations naturelles, effectivement ou potentiellement interfécondes, qui sont génétiquement isolées d’autres groupes similaires ». Or, les « espèces » domestiques se croisent avec leur espèce parente quand elles en ont l'occasion. « Vu que, du moins en ce qui concerne les races d'animaux domestiques primitives, celles-ci constitueraient, en règle générale, une entité de reproduction avec leur espèce ancestrale, si elles en avaient la possibilité, la classification d'animaux domestiques en tant qu'espèces propres n'est pas acceptable. C'est pourquoi on a essayé de les définir comme sous-espèces ». On donne alors à la nouvelle sous-espèce le nom de l'espèce d'origine, complété par le nom de sous-espèce qui reprend l'épithète spécifique de l'ancienne espèce.
Certains biologistes sont même réticents à utiliser la notion de sous-espèces pour un groupe domestiqué. D'un point de vue évolutif, l'idée d'espèce ou de sous-espèce est en effet liée à l'idée de sélection naturelle, et non de sélection artificielle. Du fait de cette réticence, et depuis 1960 environ, on utilise de plus en plus la désignation « forma », abrégée « f. », qui exprime clairement qu'il s'agit d'une forme d'animal domestique qui peut éventuellement remonter jusqu'à diverses sous-espèces sauvages :
Chien domestique - Canis lupus f. familiaris
Bovin domestique - Bos primigenius f. taurus
Chèvre domestique - Capra aegagrus f. hircus
Évolution de la morphologie du crâne
Les chiens domestiques (Canis lupus familiaris) démontrent une grande diversité morphologique quand on les compare avec leur ancêtre, le loup (Canis lupus). Cette diversité s’est accrue rapidement au fil du temps, et ce, avec relativement peu de changements génétiques. Les recherches précédentes en la matière ont suggéré que l’évolution de cette diversité chez les chiens serait due à l’hétérochronie,,, un processus qui augmente la diversité par de simples modifications génétiques. Les recherches précédentes en la matière en sont venues à la conclusion que les chiens seraient des loups pédomorphiques et donc que les chiens adultes préserveraient des caractères juvéniles présents chez les loups. Une recherche plus récente s’est attardée à l’étude de patrons hétérochroniques dans la morphologie squelettique des chiens domestiques pour répondre à cette question : est-ce que l’hétérochronie est bien le mécanisme qui a permis aux chiens de développer cette importante diversité morphologique en comparaison avec les loups? Et donc, est-ce que les chiens sont véritablement des loups pédomorphiques?
Les chiens diffèrent des loups en plusieurs points. Toutes les races présentent un certain degré de flexion du crâne, la plupart des races ont un museau fléchi dorsalement ainsi qu’un raccourcissement des os du nez, tandis que quelques races ont un museau fléchi ventralement. Chez les races dont le museau est fléchi dorsalement, on voit souvent un arrêt marqué lorsque le museau rencontre le neurocrâne. Chez les races où le point de rencontre entre le museau et le neurocrâne ne présente pas un arrêt marqué, il y a une projection vers l’avant des os frontaux qui incline les orbites verticalement en addition à la présence d’un museau surélevé et d’os nasaux raccourcis. Il semble y avoir modularité relative du visage et du neurocrâne chez les carnivores, les loups et les chiens . Cette modularité a une histoire phylogénétique et une base développementale qui a permis la flexion crânienne distinguant les chiens des loups.
Cette étude a utilisé une technique de morphométrie en trois dimensions a été utilisée pour investiguer et mesurer les patrons hétérochroniques du crâne de 677 chiens adultes provenant de 106 espèces différentes pour ensuite les comparer avec une série ontogénétique de 401 crânes de loups dans le but de déterminer si l’hétérochronie était bien à la base de la diversité morphologique des chiens.
L’analyse de ces résultats a permis de déterminer qu’aucune des espèces de chien moderne ne possède une forme crâniale qui ressemble soit aux formes crâniales de loups juvéniles, soit à celles de loups adultes. Tout au long du développement crânien du loup, la position du visage et du neurocrâne reste dans le même plan. Quant à eux, les chiens présentent cependant une flexion crânienne dans laquelle le palais est incliné dorsalement chez les races brachycéphales et mésocéphales ou bien incliné ventralement chez les races dolicéphales.
Les chiens ont évolué rapidement en une espèce présentant une importante diversité morphologique, et ce, avec très peu de variation génétique. Par contre, les altérations génétiques responsables du développement crânien du chien ayant causé l’apparition d’une nouvelle et vaste gamme de formes crâniales ne concordent pas avec le modèle hétéchronique attendu. L’hétérochronie n’est donc pas en cause dans l’apparition de la diversité morphologique chez les chiens, lorsque comparés aux loups. Ainsi, les chiens ne sont pas des loups pédomorphiques et leur crâne présente donc une nouvelle forme et morphologie.
Évolution de la morphologie de l'angle orbital
Outre les différences morphologiques au niveau du crâne, l’angle de l’orbite des yeux, ou l’angle orbital est un paramètre qui a également été étudié depuis plus d’une centaine d’années pour tenter de distinguer les chiens de leurs ancêtres, les loups. Des recherches passées dans le domaine ont démontré que l’angle orbital était différent entre les chiens (49°-55°) et les loups (39°-46°). Par contre, ces différences ont été remises en question dans d’autres études plus récentes. Une étude s’est donc attardée à examiner et comparer l’angle orbital de groupes plus larges et variés de chiens modernes et de loups que leurs prédécesseurs en plus d’également examiner ce paramètre chez un groupe de chiens archéologiques dans le but de répondre à cette question : est-ce que la morphologie de l’angle orbital peut bel et bien permettre de distinguer les chiens des loups?
Outre l’angle orbital, la présence de museaux plus courts et larges sont des différences morphologiques et morphométriques qui permettent de distinguer les chiens des loups. De plus, la plus petite stature des chiens et la présence des carnassières plus courtes chez ces derniers sont aussi des différences permettant les distinguer des loups. Sur les images ici[Où ?], l’angle orbital (E) est déterminé par l’intersection de deux axes : un premier axe horizontal aligné avec le dessus des os frontaux (C-D) et un second axe oblique passant par l’arcade zygomatique et le processus zygomatique de l’os frontal (A-B).
Pour répondre au questionnement de l’étude, l’angle orbital d’un total de 384 crânes de chiens provenant de 71 races ainsi que de 5 races croisées, 45 crânes de chiens archéologiques et 55 crânes de loups récents ont été mesurés.
En ce qui concerne les chiens, l’angle orbital moyen était de 55°, l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 42° à un maximum de 72°. Au sein de l’échantillon de chiens archéologiques, l’angle orbital moyen était de 47° et l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 35° à un maximum de 60°. Finalement, l’angle orbital moyen chez les loups était de 42° et l’intervalle dans lequel on retrouvait les valeurs mesurées allait d’un minimum de 28° à un maximum de 52°. Ces résultats indiquent donc que les intervalles dans lesquels on retrouve les valeurs d’angles orbitaux chez les loups et chez les chiens se chevauchent, indiquant que certaines valeurs d’angle orbital sont retrouvées chez les deux groupes. De plus, les plus petits angles orbitaux ont été retrouvés seulement chez les loups tandis les grands angles orbitaux ont uniquement été retrouvés chez les chiens. Finalement, les chiens archéologiques ont un angle orbital moyen qui est très proche de celui des loups.
Ainsi, les angles orbitaux au-dessus de 60° se rapportent aux chiens modernes tandis que les angles orbitaux de moins de 35° appartiennent vraisemblablement aux loups. Quant à eux, les chiens archéologiques ont des angles orbitaux qui se retrouvent entre ceux des chiens modernes et ceux des loups, mais se rapprochent davantage des angles orbitaux retrouvés chez les loups que ceux que l’on retrouve chez les chiens modernes. Les valeurs d’angles orbitaux des chiens archéologiques supportent le chemin évolutif selon lequel les loups ont donné naissance aux chiens archéologiques pour qu’eux-mêmes donnent naissance aux races de chiens modernes. La grande variabilité morphologique présente chez les races de chiens modernes pourrait très bien expliquer le vaste intervalle d’angles orbitaux retrouvés (42° -72°) chez ces derniers ainsi que les très grandes valeurs d’angles orbitaux retrouvés. Considérant tout cela, l’angle orbital est bien un paramètre qui peut être utilisé pour discerner les loups des chiens, et ce, tant des chiens récents que des chiens archéologiques.
Évolution de la taille
Les différences de taille entre races de chien sont principalement liées à l'expression du gène IGF1, qui code une hormone proche de l'insuline et agissant sur le développement des cartilages lors de la croissance des os longs. Les variations critiques ne portent pas sur le gène lui-même mais sur un site d'une séquence non codante voisine du gène, où l'on peut trouver la cytosine (C) ou la thymine (T) : 75 % des chiens homozygotes CC ont une masse corporelle inférieure à 15 kg et 75 % des homozygotes TT une masse supérieure à 25 kg. Par exemple, les schnauzers nains sont homozygotes CC et les schnauzers géants homozygotes TT. De fait, la concentration sanguine de l'hormone IGF1 est étroitement corrélée à cette variation génétique : très faible chez les homozygotes CC, forte chez les homozygotes TT (le site concerné appartient donc à une séquence régulatrice du gène IGF1).
On a d'abord pensé que l'allèle C était absent chez le Loup gris et qu'il s'agissait d'une mutation relativement récente (9 500–7 000 ans), favorisée par la pression sélective opérée par l'homme. En fait on l'a retrouvé chez un loup sibérien mort il y a 53 000 ans, hétérozygote CT. En étudiant le génome des diverses espèces de Canidés, on a constaté qu'ils étaient systématiquement homozygotes CC à l'exception du Loup gris et du Loup rouge : c'est en réalité l'allèle C qui est ancestral chez les Canidés, remplacé presque totalement par l'allèle T chez le Loup gris en raison d'une pression sélective en faveur des grandes tailles puis réapparu quantitativement chez le Chien en raison d'une pression sélective inverse,.
Soins
Alimentation
Comme pour tout animal domestique, il a besoin d'eau à disposition en permanence et en quantité suffisante. Le chien domestique est un carnivore à tendance omnivore ; cependant, il est parfois considéré comme étant réellement omnivore, du fait de son comportement opportuniste.
Un chien peut être nourri à partir d'aliments industriels ou bien à partir de rations ménagères, c'est-à-dire réalisé par ses propriétaires. Les aliments industriels font l'objet de contrôles et sont adaptés aux différents stades de vie de l'animal (chiot, adulte, senior) et à certaines particularités médicales. Les rations ménagères nécessitent une élaboration précise, généralement prodiguée par un vétérinaire.
Certaines céréales et légumes sont utilisées car elles contiennent des fibres qui permettent, en quantité appropriée, une bonne digestion. Elles permettent aussi aux croquettes industrielles de s'agglomérer et leur donnent ainsi leur forme. Le tube digestif du chien est par contre mal adapté aux légumes fermentescibles comme les haricots blancs, les haricots rouges, les lentilles et les oignons[réf. nécessaire].
Les propriétaires sont souvent tentés de donner des os à leur chien, mais il existe un risque qu'ils se brisent et causent des lésions lors de l'ingestion, provoquant par exemple perforation ou lacération de l'œsophage, de l'estomac ou de l'intestin. Le plus souvent, les os forment une espèce de sable aggloméré dans la lumière de l'intestin provoquant une constipation sévère accompagnée de douleurs abdominales intenses (coliques). Certains chiens, habitués à en manger, gèrent très bien leur consommation d'os, alors que d'autres non. Certains os (poulet, lapin, côtelette) sont plus dangereux que d'autres car plus friables. Les os mal nettoyés (avec beaucoup de tendons et ligaments) sont susceptibles de provoquer des indigestions. Cependant, les os peuvent occuper un chien et peuvent contribuer à son hygiène buccale, comme les bouts de bois que le chien a tendance à ronger.
Des friandises peuvent être offertes avec parcimonie en récompense.
Le chocolat contient de la théobromine, substance mal tolérée par les chiens : des doses faibles (deux grammes suffisent pour les plus petits), peuvent leur être mortelles.
Pour un chiot, les repas devront être donnés quatre fois par jour, car comme pour un bébé, leur estomac est plus petit et la digestion se fait plus vite. À quatre mois, on pourra descendre les repas à trois, et à partir de 6 mois, deux repas seront suffisants.
En ce qui concerne la façon de s'abreuver et selon les travaux de recherche menés par des chercheurs américains, les chiens replient leur langue sur la surface de l’eau. Les résultats de cette étude, indiquent que les chiens replient leur langue en arrière en forme de louche avant de la retirer très rapidement. Cette étude indique également que les chiens font beaucoup plus d'éclaboussures en s'abreuvant que les chats. Le chien ne peut pas viser parfaitement dans sa gamelle, ce qui entraine de nombreuses flaques réparties autour de ce récipient généralement posé à même le sol.
Activité
Les chiens, en particulier les plus grands, les plus musclés (Terre-Neuve, Boxer, etc.) et les plus vifs (Berger des Pyrénées, terriers, etc.) ont besoin d'espace et d'activité musculaire : jeu, travail, etc. À défaut d'un jardin où l'animal pourrait rester autant de temps qu'il le souhaite, celui-ci a besoin de « sortir » au moins quatre fois par jour (une fois toutes les six heures environ) pendant une vingtaine de minutes environ, pour se « dépenser », mais aussi et surtout pour éviter les infections urinaires, dues généralement à une trop longue stagnation de l'urine dans la vessie. Si l'animal ne peut être détaché parce qu'il s'enfuit, une longue laisse est adaptée. Cette moyenne de quatre sorties par jour augmentera en cas de risque aggravé d'infection urinaire. C'est le cas notamment pour certaines races de chiens, comme les bergers allemands (susceptibles de nombreux problèmes rénaux) ou lorsque le chien a accès à des aliments non recommandés (voir alimentation).
Si l'animal a accès à un jardin ou tout autre espace, une sortie quotidienne d'une durée d'environ une heure (plus ou moins selon le chien, sa race, son âge, etc.) est idéale. Le meilleur compagnon du chien reste, à défaut de l'homme, un autre chien. Cependant, les réactions des chiens entre eux sont imprévisibles et nécessitent un temps d'observation de la part des propriétaires en cas de rassemblement. Le chien est un animal social et de contact. La solitude est une souffrance pour lui. Il a aussi toujours besoin de rencontres avec ses congénères. Il est fréquemment à la recherche de partenaires que ce soit pour le jeu, le toilettage mutuel, et la reproduction.
Le marquage du territoire est un acte d’une grande importance. Le chien a besoin de flairer ses propres traces, celles de ces congénères et d'en déposer de nouvelles. Le jeu ou le travail sont primordiaux pour l’équilibre psychologique même chez le chien adulte, car il permet d’évacuer des tensions accumulées.
Santé
Maladies et vaccinations
Dans certains pays, les chiens de compagnie, de travail, de chasse sont référencés, afin d'assurer leur santé et leur protection. Vermifugations et vaccinations font partie du suivi médical de base des animaux, qui doivent posséder papiers et carnet de santé mis à jour lors des visites par le vétérinaire. Des vaccins sont exigibles à la frontière de certains pays, notamment la rage.
Le chien en France métropolitaine peut être contaminé par plusieurs types de vers : vers ronds et vers plats. Dans les vers ronds, on trouve 3 catégories principales : Ascaris, Ankylostomes, Trichures. La contamination se fait par le milieu extérieur.
Dans les vers plats : Taenias, Dipylidium, Échinocoques. La contamination se fait par consommation d'un hôte intermédiaire : rongeurs, mammifères… pour les taenias, puces pour le dipylidium, viscères de mouton ou petits rongeurs pour les échinocoques. Toutes les variétés peuvent contaminer plus ou moins l'espèce humaine (sauf les trichures) : un traitement trimestriel avec un vermifuge polyvalent est actuellement conseillé par l'ESCAPP. Le traitement induit de choisir un vermifuge actif sur l'ensemble de ces vers : consulter un vétérinaire.
Les parasites internes sont peu spécifiques, comme les parasites intestinaux que ce soient les ténias ou ascaris, les coccidies, les trichuris, ou d’autres causes de maladies comme la gale auriculaire, la démodécie, la toxoplasmose, la dirofilariose, les ankylostomes, la douve du foie, la giardiose. La giardose du chien est fréquente en France, touchant les animaux de tout âge, avec une prévalence plus élevée chez les jeunes qui sont plus sensibles à la contamination fécale et sont immatures au plan immunologique.
Un chien en bonne santé possède une truffe humide. La propreté corporelle (arrière-train, pattes, pelage, etc.), assurée par le chien, en est également le signe. L'haleine nauséabonde peut être signe de caries. La température normale du chien oscille entre 38 et 39 °C, en fonction de la race et de l'activité. Son rythme cardiaque est d'environ 90 à 120 pulsations par minute, pour environ 20 mouvements respiratoires dans ce temps. Si la température du chien s'élève à plus de 39 °C, le chien est certainement malade. Pour prendre sa température on peut utiliser un thermomètre légèrement lubrifié.
Les principales maladies infectieuses chez le chien sont la maladie de Carré, la maladie de Rubarth, la leptospirose, et la parvovirose. D'autres maladies infectieuses plus méconnues du grand public peuvent toucher le chien dès son plus jeune âge. Parmi elles, la toux du chenil (trachéobronchite infectieuse canine) est une maladie très contagieuse, la piroplasmose (maladie parasitaire transmise par les tiques qui s'attaque aux globules rouges du chien) et enfin le virus de la rage (maladie transmissible à l'Homme) si le chien n'est pas vacciné comme il se doit.
Ces maladies peuvent faire l'objet de vaccinations, et nécessitent une prise en charge par un vétérinaire. Le chien peut aussi souffrir d'affections telles que des problèmes digestifs, cardiaques ou urinaires.
Depuis quelques années, les chiens ont la possibilité d'être assurés avec des assurances spéciales,.
Parasites
Le brossage, en particulier pour les chiens à poil long, permet d'éliminer les poils morts. Il permet aussi de repérer la présence éventuelle de parasites externes, tels que les tiques ou les puces. La puce la plus fréquente chez le chien est en fait la puce du chat Ctenocephalides felis. Ces parasites, responsables de démangeaisons intempestives, peuvent entraîner allergies, chutes de poils, et irritations de la peau du chien. Ils doivent donc être éliminés selon les conseils d'un vétérinaire ou de son expérience propre. Lorsque le chien a des puces, il faut les détruire sur le chien, mais aussi à l'endroit où il dort, car elles peuvent aussi aller se loger dans les fissures du sol près de son logement. Un nettoyage à fond sera donc nécessaire.
Les tiques sont plus faciles à éliminer. Elles peuvent être enlevées avec une pince à épiler, mais il faut avoir un certain tour de main. Cependant, si une tique est mal retirée, sa « trompe » peut rester coincée dans la peau du chien et entraîner inflammation et infection. Il existe cependant de petits appareils spécialement conçus pour retirer les tiques en toute sécurité.
En cas de nécessité, un shampoing adapté peut être utilisé pour laver l'animal. En revanche il ne faut laver le chien que très rarement, voire jamais, car des bains fréquents peuvent irriter la peau de l'animal et lui provoquer de l'eczéma. Les yeux et les oreilles peuvent aussi être nettoyés mais avec grande précaution. Pour les pattes, vérifier régulièrement ou en cas de boiterie, afin d'éviter qu'un corps étranger (épine, clou…) ne cause des lésions entre les coussinets. Idéalement, vermifuger les chiens, car ceux-ci peuvent avoir des vers intestinaux. La prise de comprimés ou autres formes, permet d'éviter et de supprimer ces vers. Si le chien côtoie des populations de tiques, de puces et autres, on peut lui appliquer le traitement adéquat. Les traitements peuvent être prescrits par un vétérinaire.
Rôle et place dans la société humaine
Leur rôle le plus général semble bien d'être avec l'homme. L'homme aime bien avoir des chiens près de lui. Ceci est probablement dû à la fois à la psychologie humaine et à la psychologie canine.
Histoire
D'un point de vue génétique, selon une analyse comparative d'échantillons d'ADN mitochondrial, les lignées du chien et des autres sous-espèces de loup se seraient séparées il y a environ 100 000 ans. Toutefois, cette divergence pourrait correspondre à celle d'une population de loups d'où plus tard serait sortie la lignée des chiens. L'analyse d'ADN mitochondrial ne peut donc pas prouver que des chiens existaient déjà il y a 100 000 ans. Par ailleurs, les plus anciens restes fossiles connus de chien domestique ont été trouvés dans les grottes de Goyet en Belgique et datent de 31 700 ans. L'origine de cette domestication est donc clairement préhistorique. Plus précisément, elle est l'œuvre de groupes de chasseurs du Paléolithique supérieur. En comparaison, le cheval sera domestiqué par des groupes nomades entre 4000 et 3000 av. J.-C. Le chien aurait été simplement apprivoisé parmi d'autres animaux, tels les chacals ou les rongeurs. Mais c'est le seul maintenu en dépendance, car il aurait montré le plus d'aptitudes à une socialisation primitive. Des expériences, en cours depuis une cinquantaine d'années avec des croisements sélectifs de renards semblent donner des résultats similaires à ceux observés chez le chien (comportement particulièrement social, pédomorphisme, tempérament enfantin, etc.).
Dans l'Antiquité, les chiens servaient aux combats (par exemple Irish wolfhound), à la production de viande et étaient aussi supports de croyances et de rites de type religieux.
Plus tard, sous l'Empire romain, ils étaient des animaux de compagnie, des gardiens de troupeaux et utilisés pour la chasse.
Au Moyen Âge, dans les campagnes et les milieux populaires, les chiens suscitaient des peurs collectives et faisaient l'objet d'exterminations quotidiennes. Pour la noblesse, en revanche, ce fut l'âge d'or de la vènerie.
À la Renaissance, la passion des hommes pour la chasse parvint à conserver une place aux chiens dans la société. La noblesse considérait le chien comme un signe de puissance et de grandeur. Ceci permit le développement de races de chiens de compagnie.
En Amérique du Nord, avant que n'arrivent les Européens, les chiens avaient de nombreuses utilités : ils servaient d'animaux de trait dans les plaines et dans le haut Arctique, on en élevait pour le poil (pour confectionner des couvertures), on les mangeait, etc. En outre, les chiens avaient une importance dans les traditions et on les enterrait dans les cimetières. Certains chiens sans poils servaient de bouillotte pour alléger les articulations douloureuses.
Au XIXe siècle, la population de chiens connaît une expansion numérique. Il est devenu un animal commun.
Vers 1855, les anciennes races de chiens sont reconnues officiellement et leur type est homogénéisé (fixé) tandis que de nouvelles races créées par l'homme apparaissent. C'est l'apparition de la cynophilie.
À la Belle Époque, puis entre les deux guerres, les artistes, les écrivains, et les politiciens choisissent des animaux qui les différencient du commun tel que les teckels par leurs petites tailles ou encore les caniches pour leurs poils.
Le 3 novembre 1957, Laïka (du russe : Лайка, « petit aboyeur »), une chienne du programme spatial soviétique devient le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Elle a été lancée par l'URSS à bord de l'engin spatial Spoutnik 2, un mois après le lancement du premier satellite artificiel Spoutnik 1.
Éducation
L'apprentissage peut être très long et peut demander des années dans certains cas spécifiques : chien d'aveugle, d'assistance, policier, de troupeau, etc. L'éducation fait aussi partie de la santé de l'animal domestique : l'autorité du propriétaire doit être établie dès que possible et la socialisation permet d'intégrer le chien au sein d'une famille avec enfants et/ou autres animaux domestiques. Comme pour tout apprentissage, il n'existe pas de méthode unique efficace dans toutes les situations, mais une large palette de moyens d'apprentissage : à chaque maître de trouver celle qui fera le mieux comprendre au chien ce qui est attendu de lui. De plus, bien que certaines races de chiens soient plus calmes que d'autres, le comportement d'un chien dépend toujours de l'éducation et de l'attention qu'il aura reçues. Cependant, un chien gardera sa part d'instinct et de prédateur.
Toutefois, malgré la large palette de méthodes et d’outils utilisables pour l’éducation d’un chien, son comportement et sa propension à proposer et à prendre des initiatives sont directement liés à la façon de faire de l’éducateur. Ainsi, les méthodes douces, favorisant le fait de récompenser une bonne action ou un bon comportement (renforcement positif – R+ Voir conditionnement opérant), associées à une bonne compréhension de la communication canine (comme les signaux d’apaisement et les postures) permettent une meilleure relation entre le chien et le maître, un accroissement de la confiance dans le binôme ou dans la famille, et d’une manière plus générale une jovialité dans le caractère de l’animal qu’on ne retrouvera que beaucoup plus difficilement avec certaines méthodes plus traditionnelles, basées sur la domination forcée de l’animal et la punition à la suite d'un mauvais comportement (punition positive – P+ Voir conditionnement opérant)
Les chiens peuvent reconnaître jusqu'à environ 1 000 mots. L'hémisphère cérébral gauche est spécifiquement impliqué dans la reconnaissance des mots connus du chien. L'hémisphère droit est spécifiquement impliqué dans le traitement de l'intonation. Le système de récompense n'est activé par l'audition d'un mot que si ce mot et son intonation sont tous deux associés par le chien à une louange.
Statut juridique
Dans certains pays, comme tout animal domestique, les chiens ont droit à la santé et à la protection ce qui implique que les propriétaires aient des devoirs et responsabilités envers eux et vis-à-vis de la sécurité d'autrui. Ainsi, par exemple :
en France, les mauvais traitements envers les chiens (et autres animaux domestiques) sont interdits, et pénalisés (ainsi que leur trafic), par des peines d'amendes. Un décret impose depuis 2008 une évaluation comportementale des chiens. Il est notamment interdit :
de priver ses chiens de nourriture ou de l’abreuvement nécessaires à la satisfaction de leurs besoins vitaux,
de les laisser sans soins en cas de maladie ou de blessures,
de les placer et de les maintenir dans un habitat ou un environnement susceptible d’être, en raison de son exiguïté, de sa situation inappropriée aux conditions climatiques, ou de l’inadaptation des matériels et installations, une cause de souffrance, de blessures ou d’accidents. Les chiens doivent en particulier avoir accès à une niche ou un abri isolé et protégé des intempéries et disposer d’une aire d’exercice clôturé lui permettant d’évoluer librement et comportant une zone ombragée,
d’utiliser des dispositifs d’attache ou de contention ainsi que des clôtures, des cages, ou plus généralement tout mode de détention inadapté,
en outre tout chien de plus de 4 mois nés après le 6 janvier 1999 doit être identifié (préalablement à toute cession par vente ou par don) de même que pour tout déplacement à l’étranger ; toute importation ; pour l’inscription à un livre généalogique (LOF) et pour tout transit par un établissement de garde ou de vente ;
en Suisse, les propriétaires de chiens doivent suivre une formation[réf. nécessaire]. « Les chiens doivent être détenus dans le respect des prescriptions de l’Arrêté du 25 octobre 1982* relatif à l’élevage, à la garde et à la détention d’animaux. Ils doivent faire l’objet de soins attentifs. »
Chiens d’utilité plus spécifique
En dehors du cadre familial, où il aime à se dépenser, partager les jeux et les joies tout en protégeant son foyer en montant la garde, on trouve le chien dans diverses activités aux côtés de l’homme.
Les chiens sont utilisés à de nombreuses tâches, qui font appel à différentes qualités, selon les besoins. Depuis longtemps, les chiens de berger sont les auxiliaires des gardiens de troupeaux (bergers) là où ils se trouvent. Au XIXe siècle, des chiens, appelés chiens de charrette, étaient utilisés, notamment en France, en Belgique et aux Pays-Bas, pour tracter la petite charrette des livreurs de lait. En 1936, le Ministère de l'Intérieur français interdit la traction canine (sauf transport de personnes mutilées ou infirmes), mais la pratique subsiste sous une forme marginale jusqu'à 1945.
Ils peuvent être également les auxiliaires fonctionnels et exutoires affectifs de sans-abris.
Les chiens de races reconnues pour leur résistance et leur endurance peuvent être utilisés comme chien d’attelage, de sauvetage et d’assistance. Ceux dont les capacités, d’attention, d’obéissance et de flair sont appréciées, aident les chasseurs (chien de chasse), les chiens chercheurs de truffes auxiliaires des caveurs (chien truffier), ou encore les forces de police dans la lutte antidrogue (chien de détection) et la recherche de personnes (chiens pisteurs, comme les bergers allemands).
Le chien de garde doit être à la fois agressif et obéissant. Certains chiens sont dressés afin d’aider les personnes handicapées, et notamment les personnes non voyantes (chien guide d’aveugle, comme les labradors). Ceux enfin suffisamment curieux, joueurs, complices avec leur maître, peuvent être chien de cirque, chien acteur de cinéma, chien de sport ou de loisirs.
Les chiens sont utilisés en temps de guerre, l'exemple le plus connu étant celui des chiens anti-char. Actuellement, l'armée française emploie un certain nombre de chiens militaires. Ils sont des aides très efficaces pour la recherche d'explosifs (des opérations ont été menées pour la recherche de mines antipersonnel, de stupéfiants, pour la détection d'intrus dans les locaux de la défense). Du personnel hautement qualifié forme chaque année des équipes cynégétiques. Le maitre-chien militaire doit instaurer avec son partenaire canin une complicité résistant à toute épreuve dans les pires situations. Il doit maîtriser l'ensemble des techniques permettant de transporter le chien en montagne, comme sur mer (faire du rappel avec son chien, mais également faire des sauts en parachute avec son chien, etc.). Le Berger Belge Malinois est un chien très apprécié pour son tempérament rusé, sa vivacité et sa perspicacité, de même que le berger des Pyrénées.
Les chiens, principalement des beagles, sont également utilisés pour la recherche scientifique. En France, cet usage est règlementé par le décret de 1987 : la fourniture de chiens pour les laboratoires est légale, comme l'expérimentation animale, pourtant de nombreuses associations s'insurgent contre ces pratiques. Au Canada, les conditions d'expérimentation sont notamment définies par le Conseil canadien de protection des animaux. La zoothérapie fait parfois appel à des chiens pour aider à résoudre des problèmes comportementaux chez l'enfant. Par ailleurs, une étude canadienne de 2021 menée par l'Université de la Colombie-Britannique Okanagan auprès de 284 étudiants a montré que le contact physique avec un chien permet une augmentation importante du bien-être. Selon John-Tyler Binfet, auteur principal de l'étude, faire des caresses à un chien de thérapie est « un moyen infaillible de réduire le stress ».
Alimentation humaine
Dans certaines civilisations, on mange de la viande de chien. Le chow-chow et les chiens nus américains (chien nu mexicain et chien nu du Pérou), en particulier, sont des races sélectionnées spécifiquement comme source de viande. Aussi, certains pays comme la Chine sont le théâtre d'un trafic de chiens, détenus et utilisés dans des circonstances qualifiées d’inhumaines par les associations de défense des animaux, qui s’insurgent contre leurs pratiques. Ainsi dans la région de Yulin (Guangxi), la tradition est de fêter le solstice d'été en consommant de la viande de chien. Les animaux seraient issus des zones urbaines et non d'élevages. Toutefois en avril 2020, la Chine décide d'exclure les chiens et les chats d'une liste officielle des animaux comestibles en raison d'une opposition croissante de la population.
Le chien est utilisé dans l'alimentation humaine, ou a été utilisé, sur pratiquement toute la planète. Il est cependant culturellement mal vu de consommer du chien en Europe, aux États-Unis, au Canada, ainsi qu'à l'Île Maurice depuis quelques décennies. Certains États des États-Unis en interdisent explicitement la consommation. Les populations montagnardes des Monts Mandara consomment régulièrement de la viande canine disponible sur les marchés. La consommation de chiens domestiques est liée à certains rites importants.
En Suisse, il est interdit de commercialiser de la viande de chien, en revanche, aucune loi n'interdit la consommation de viande de chien dans un cadre privé.
Gestion des populations canines
Statistiques de population canine
Nombre de chiens par pays[réf. nécessaire] :
Auxquels il faut ajouter les chiens errants ou chiens parias, redevenus plus ou moins sauvages par marronnage.
Services canins
La société s'adapte à la présence des chiens au sein des familles et de villes. Ainsi, de nombreuses structures spécialisées ont vu le jour afin de répondre aux besoins des compagnons et de leurs maîtres.
Accessoire : la vente d'accessoire tel que collier de chien, laisse, vêtement, panier, cage de transport…
Dressage et éducation : des centres d'éducation permettent aux propriétaires d'obtenir des conseils auprès de spécialistes. Ces centres proposent en général des « cours » dans lesquels les chiens apprennent les ordres de base.
Comportementalistes : le comportementaliste est un spécialiste de la relation homme-chien dont le but est de résoudre les comportements gênants de l'animal par des modifications de son environnement ou de l'attitude de son entourage envers lui. Actuellement la profession est en voie de structuration afin d'offrir une visibilité plus claire au public.
Soins : les cabinets, cliniques ou hôpitaux (la différence est liée au niveau de l'équipement du plateau technique et de la qualification du personnel) et vétérinaires permettent un suivi médical des animaux. De plus, comme il existe des médecins de garde, il existe des vétérinaires de garde pour faire face aux urgences.
Toilettage : en plus des boutiques spécialisées dans le soin pour les « concours de beauté canins », certaines animaleries offrent un service de lavage et mise en beauté des animaux de compagnie.
Massage : adaptation des techniques bénéficiant aux humains.
Transport : les réseaux ferroviaires et aériens proposent aussi des solutions pour que les animaux puissent suivre leurs maîtres lors de voyages ou déménagements.
Promeneur de chien.
Garderie : outre les établissements spécialisés, le « dog-sitting », qui consiste en un placement en « famille d'accueil » pendant les déplacements des propriétaires, permet d'éviter de nombreux abandons à la veille des vacances.
Refuge : pour des chiens abandonnés, perdus, victimes de maltraitance, ou simplement dans l'attente d'un nouveau maître.
Normalisation des noms de chiens de race
Il existe un système de normalisation dans les différents pays du Monde. Il s’agit d’une formalité universelle qui doit être respectée pour le chien de race, pour peu que son maître ait l’intention de l’inscrire à des concours canins officiels.
France
En France, une règle[Laquelle ?] impose que tous les chiens descendant de deux parents inscrits au LOF et de ce fait titulaires du « certificat de naissance et d'inscription provisoire au LOF au titre de la descendance » qui naissent une même année portent des noms commençant par la même lettre. Cette règle a été instaurée pour mettre de l'ordre dans le « Livre des origines français » ou LOF, registre d'état civil canin depuis 1885. Durant longtemps, les propriétaires n'étaient pas contraints de déclarer rapidement leur animal et certains le faisaient même plusieurs années après la naissance. De ce fait, le fichier national était vite devenu un véritable casse-tête lors des consultations puisque les chiens n'étaient pas inscrits dans l'ordre chronologique de la date de leur naissance.
En 1926, la Société centrale canine, chargée de tenir à jour le registre « LOF », met en place un premier système de lettrage pour simplifier la consultation. Tous les chiens nés une même année doivent porter dorénavant un nom dont la première lettre est celle choisie pour l'année en cours : « A » en 1926, « B » en 1927, etc. (le « Z » fut exclu). Cependant de 1948 à 1952, de nombreux propriétaires se sont insurgés contre ce système qui leur imposait les lettres « W », « X » ou « Y », car elles offraient trop peu de possibilités de noms, ce qui eut pour conséquence qu'en 1952 un chien sur quatre portait le nom de « Zorro ». Finalement, en 1973, la Société centrale canine supprima définitivement les lettres jugées difficiles « K », « Q », « W », « X » ou « Y », réduisant à vingt l'alphabet des noms canins. Cette année-là, la lettre J a été choisie.
En 2022, la France en est actuellement à la lettre T.
Autres pays francophones
Dans les principaux pays francophones, les chiens nés en 2008 doivent posséder un nom commençant respectivement par les lettres suivantes : la lettre H en Belgique et la lettre U au Québec (Canada). En Suisse, le nom ne tient pas compte de l’année, mais de la portée dans un élevage donné. Les chiens de la première portée se voient attribuer la lettre A, ceux de la seconde portée la lettre B et ainsi de suite.
Problèmes liés aux chiens
Morsures
En France, d'après des statistiques d'assurance, 500 000 personnes sont chaque année victimes de morsures de chien, parmi lesquelles 60 000 nécessiteraient une hospitalisation. De 1990 à 2010, ces attaques ont provoqué 33 décès.
Aux États-Unis, 4 500 000 personnes sont mordues chaque année, avec une moyenne de 31 décès par an.
Déjections canines en ville
Les problèmes liés aux déjections canines peuvent être un défi pour les services de propreté urbaine. Par exemple, la population canine parisienne produit à elle seule 16 tonnes de déjections par jour.
Des motocrottes ont été créées dans les années 1980 à Paris pour ramasser les déjections canines, en plus d'espaces dédiés. Des campagnes de communication tentent d'avertir les propriétaires des problèmes provoqués par les déjections canines. De nombreuses villes ont mis en place des systèmes de distribution de sacs en plastique pour permettre aux propriétaires de ramasser les déjections de leurs animaux.
Nuisances sonores
Certains chiens qui n'ont pas été éduqués à limiter leur aboiement génèrent du bruit qui peut engendrer un trouble anormal du voisinage s'ils aboient de manière répétée. C'est le cas notamment des chiens de garde qui vivent en extérieur. Le fait de rentrer le chien le soir élimine le problème d'aboiements nocturnes. Les chiens qui n'ont pas été habitués à rester seuls peuvent pleurer, voire hurler durant l'absence de leur maître. Le volume sonore étant plus faible qu'un aboiement, cette nuisance, essentiellement diurne, est plus fréquente lorsque le chien vit en appartement. En France, les nuisances sonores occasionnées par un chien font encourir à son maître une contravention de 3e classe pouvant aller jusqu’à 450 € .
Chiens errants
Dans les pays développés, la procédure consiste à placer les chiens errants en fourrière, à les identifier par tatouage ou puce RFID, à les vacciner puis à les mettre à l'adoption. Dans ces pays, il est courant d'avoir un chien comme animal de compagnie et chercher un chien dans un refuge est une pratique répandue. Les frais d'adoption payés par les adoptants sont une source de revenus pour les organismes chargés des fourrières animales.
De nombreux pays en développement ne disposent en revanche d'aucune infrastructure de régulation des populations canines. De manière générale les chiens y sont plus rarement vaccinés. Dans ces pays, les chiens errants peuvent mordre les humains et contribuent à disséminer la rage ou d'autres infections. À Gurgaon, en Inde environ 50 morsures dues à des chiens errants sont enregistrées chaque jour. Dans ces pays, les chiens errants se regroupent dans les villes et aux abords des villages. Tant que leur nombre reste restreint, ils sont tolérés et même nourris, car ils éloignent les prédateurs des habitations et des animaux d'élevages. Dans les zones plus reculées, les chiens parias, ou redevenus plus ou moins sauvages par marronnage, sont localement source de dégâts dans les troupeaux de moutons.
Législation
Contexte règlementaire en France
Tout récemment[Quand ?], l’État a profondément modifié l’organisation sous sa tutelle de la tenue des livres généalogiques ou registres zootechniques des races des espèces canines et félines. Les dispositions de l’article L. 653-3 du Code Rural organisant sous la tutelle de l’État la tenue des livres généalogiques ou registres zootechniques des races des espèces équine, asine, bovine, ovine, caprine et porcine ne concernent plus les espèces canines et félines. La LOI no 2011-525 du 17 mai 2011 de « simplification et d'amélioration de la qualité du droit », par son article 33 a exclu de ces dispositions ces deux espèces, privant ainsi de fondement les décrets et arrêtés précisant les conditions d'octroi et de retrait d’agrément des organismes de sélection, ainsi que leurs missions.
La situation créée par cette réorganisation peut se résumer par deux conséquences :
La tenue de livres généalogiques dans les espèces canines et félines ne s’exerce plus dans la situation de monopole régalien justifiée jusque-là par les prérogatives que se réservait la puissance publique.
Les activités relatives à la tenue de livres généalogiques dans les espèces canines et félines ont désormais un caractère privé et ne constituent plus une délégation de service public à caractère administratif.
Identification et vaccination
En Europe, l'identification des carnivores domestiques par puce sous-cutanée électronique ainsi que la vaccination contre la rage sont obligatoires pour passer les frontières.
En France l'identification et la vaccination contre la rage sont obligatoires pour aller sur certaines îles (dont la Corse) (abrogé arrêté du 14 janvier 2008 abrogeant l’arrêté du 29 novembre 1991 relatif aux conditions et modalités d’introduction des carnivores domestiques en Corse et dans les départements d’outre-mer) ou pour les importations. L'identification sur le territoire français est obligatoire pour tous les chiens de plus de 4 mois et pour tous les chats de plus de 7 mois et nés après le 01/01/12 ainsi que pour toute cession à titre onéreux ou gratuit (Code Rural art.L212.10). En résumé, la vaccination Rage n'est pas obligatoire sauf lors des sorties du territoire et pour les races dites dangereuses (loi du 6 janvier 1999).
Vaccinations les plus courantes
Elles sont désignées souvent par la première lettre) : CHLPPi
C (ou D en anglais distemper) : maladie de Carré
H : hépatite de Rubarth
L : leptospirose (en fait 2 à 3 valences)
P : parvovirose
Pi : toux de chenil (parainfleunza)
Autres vaccinations
Piro : piroplasmose (maladie transmise par une espèce de tique : Dermacentor reticulatus) Nord-Ouest-Sud ouest de la France (absent dans le Sud-Est)
Lyme : Maladie de Lyme (maladie transmise par une espèce de tique : Ixodes ricinés) : approximativement les mêmes zones que la piroplasmose
Coqueluche (anciennement dénommée toux de chenil) : vaccination locale (voie nasale) plus rapide et plus efficace que la valence Pi citée ci-dessus
Leishmaniose : nouveau vaccin disponible depuis 2011. Maladie transmise par un moustique (en fait espèce apparentée). Zone géographique pourtour méditerranéen (triangle approximatif Nice-Valence - Perpignan), la zone s'étend vers l'intérieur des terres depuis quelques années
Chiens dangereux et divagation
Québec
Au Québec, en matière de morsures et d’agression chez le chien, la tendance est la discrimination de certaines races dites puissantes, féroces ou dangereuses (pitbull, berger allemand, husky) parce que leur morsure va causer des dommages physiques et psychologiques chez l’humain. La gueule est plus puissante, le chien plus gros et plus fort, le dommage sera visible. La sociabilisation et l’éducation en bas âge sont un facteur majeur qui influence le comportement du chien, qu’importe sa race. Le chien pourrait représenter un danger pour l’humain s’il a subi un traumatisme (accident d’automobile), s’il est dans une phase post-épileptique (ne reconnaît pas encore son maître), s’il est vieux (sénilité), souffrant (maladies) ou errant.
France
En France, la loi distingue les races ou types de Chiens considérés comme susceptibles d'être dangereux et les autres races de chiens qui doivent respecter des règles moins strictes. Les chiens susceptibles d'être dangereux sont classés par catégorie.
Les chiens susceptibles d'être dangereux de première catégorie (chiens d'attaque) sont les chiens de type « pitbull », « boerbull » ou « assimilable Tosa », soit :
Type pitbull : chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de la race Staffordshire Terrier ou American Staffordshire Terrier sans être inscrits au LOF
Type boerbull : chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de race Mastiff, sans être inscrits au LOF ;
Assimilable Tosa : les chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de race Tosa, sans être inscrits au LOF ;
Les chiens susceptibles d'être dangereux de deuxième catégorie (chiens de garde et de défense) sont :
les chiens de race American Staffordshire Terrier (à ne pas confondre avec Staffordshire Bull Terrier), inscrits au LOF ;
les chiens de race Tosa, inscrits au LOF
les chiens de race Rottweiler, inscrits au LOF ainsi que les chiens assimilables par leurs caractéristiques morphologiques aux chiens de la race Rottweiler, non-inscrits au LOF.
Depuis le 1er janvier 2010, tout propriétaire d'un chien de première ou deuxième catégorie, d'un chien ayant mordu ou bien qui pourrait représenter une menace, doit posséder un permis chien. Il est pour cela impératif de suivre une formation pour être déclaré apte à détenir un chien dit « dangereux ». De plus, le maître soumet son chien à une évaluation comportementale exercée par un vétérinaire évaluateur. L'examen permet d'évaluer le risque et la dangerosité du chien et les mesures à prendre. Ce contrôle permettra de détecter tout trouble du comportement chez l'animal.
La divagation est interdite et passible de mise en fourrière (Art. L.211-19-1 du code rural et de la pêche maritime). Si l’animal est identifié, son propriétaire ou détenteur ne peut le reprendre dans un délai de 8 jours qu’après s’être acquitté du paiement des frais de fourrière. Passé ce délai, l’animal peut être euthanasié ou remis à une association de protection des animaux.
Toutefois, en cas d'action de chasse, de garde ou de protection d'un troupeau, le chien n'est pas considéré comme en divagation, mais son propriétaire (ou la personne qui en est responsable) est alors tenu:
soit de garder le chien sous sa surveillance effective ;
soit de maintenir le chien à portée de voix ou de tout instrument sonore permettant son rappel ;
soit d'être éloigné du chien d'une distance de moins de cent mètres.
États-Unis
Élevage de chiens
Pour la fourrure et/ou la viande
Dans certains pays, les fourrures du chien et du chat font l'objet d'une demande importante dans les industries de la mode. De nombreuses associations de protection des animaux condamnent cet usage des chats.
Elle est désormais interdite d'importation et d'exportation en Europe à partir de janvier 2009,. Les mesures prises par l'Europe dans ce domaine visent à mettre fin aux abus constatés dans le commerce des fourrures, en particulier en provenance des pays asiatiques, dont l'étiquetage est souvent mensonger (fourrure de chat ou de chien importée sous d'autres désignations, comme fourrure synthétique, par exemple). Ces pratiques seraient en particulier le fait de la Chine, qui se livrerait à l'élevage des chiens et des chats pour faire le commerce de leur fourrure à grande échelle.
Comme l'a déclaré à cette occasion Markos Kyprianou, commissaire européen à la santé et à la protection des consommateurs :
« Le message transmis par les consommateurs européens est on ne peut plus clair. Ils estiment qu'il est inacceptable d'élever des chats et des chiens pour leur fourrure et ils refusent que des produits contenant ces fourrures soient vendus sur le marché européen. L'interdiction à l'échelle communautaire que nous proposons aujourd'hui signifie que les consommateurs auront la certitude de ne pas acheter, par mégarde, des produits contenant de la fourrure de chat et de chien. »
D'après des enquêteurs de PETA-Allemagne, qui ont conduit une enquête en Chine du sud, les chiens et les chats feraient l'objet en Chine d'un commerce très important, dans des conditions particulièrement mauvaises :
tout d'abord, les chiens et Chats, entassés à vingt dans des cages grillagées, seraient transportés ainsi par camion, chaque camion regroupant dans ces cages plus de 800 animaux, souvent blessés et affolés. Toujours selon la PETA, le trafic toucherait des millions de chiens et chats, pour se procurer leur fourrure ;
les cages seraient déchargées des camions en les jetant à terre sans aucune précaution, parfois de plus de trois mètres de haut, fracturant les pattes des animaux. Ceux-ci seraient dans un certain nombre de cas des animaux volés, car portant un collier ;
enfin, les peaux de ces chiens et de ces chats feraient fréquemment en Chine l'objet d'un étiquetage mensonger, générant pour le consommateur occidental le risque d'acheter sans le vouloir des vêtements en peau de chat ou de chien.
La nouvelle règlementation européenne interdit la mise sur le marché, l'importation dans la Communauté et l'exportation depuis cette dernière de fourrure de chat et de chien et de produits en contenant, à compter du 31 décembre 2008. Elle prend en compte les fraudes à l'étiquetage identifiées de la part de pays tiers en se dotant des moyens de détection nécessaires. Selon le règlement (CE) no 1523/2007 du Parlement européen et du Conseil du 11 décembre 2007 :
« les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, informer la Commission des méthodes de détection de fourrure qu'ils utilisent pour déterminer l'espèce d'origine de la fourrure (par exemple la spectrométrie de masse MALDI-TOF) » ;
« la Commission peut adopter des mesures arrêtant les méthodes analytiques à utiliser dans ce domaine » ;
« les États membres doivent, avant le 31 décembre 2008, établir des sanctions appropriées pour veiller à ce que l'interdiction soit respectée et notifier ces dispositions à la Commission ».
Il est significatif du contexte de cette affaire que la Communauté précise qu'elle adopte cette règlementation alors même que « le traité ne permet pas à la Communauté de légiférer pour répondre à des préoccupations éthiques », et que la Commission donne à cette occasion (23 janvier 2006) communication au Parlement européen et au Conseil, « concernant un plan d'action communautaire pour la protection et le bien-être des animaux au cours de la période 2006-2010 [COM(2006) 13 final - Journal officiel C 49 du 28.02.2006] ».
Comme animaux de compagnie et de rente
La plupart des pays encadrent l'élevage des chiens de compagnie destinés à être mis sur le marché.
En France, un propriétaire de chien est légalement classé "éleveur" dès qu'il détient des femelles reproductrices donnant lieu à la vente d’au moins deux portées d’animaux par an. Dans ce cas, il a certaines obligations : déclaration en préfecture au titre de la réglementation relative aux installations classées à partir de 9 chiens de plus de 4 mois ; et demande d'autorisation à partir de 50 chiens âgés de plus de 4 mois ; dans les deux cas les installations doivent être conformes à la réglementation
Le chien dans la culture
Mythes et légendes
Mythologie
Le chien tient une place importante dans la mythologie car il est considéré comme un animal psychopompe, c'est-à-dire qu’il guide les âmes jusqu’au royaume des morts. L’on retrouve le symbolisme du loup initiateur et gardien du royaume des morts chez de nombreux peuples : Égyptiens (Anubis le dieu des morts et conducteur d’âmes, à tête de chien ou de chacal), Grecs (Cerbère le chien monstrueux à trois têtes, gardien des Enfers), Sioux (le loup est appelé « chien de dessous-terre » et le coyote « chien qui rit »), Bantous (le chien délivre les messages des morts au sorcier en transe), Mexicains (Xolotl dieu chien jaune qui accompagna le soleil dans son voyage sous la terre pour le protéger durant la nuit).
Symbolique
Anubis est le dieu égyptien des morts représenté par une tête de chien. Dans l’Égypte antique, le chien était également l'un des douze animaux sacrés associé aux douze heures du jour et de la nuit[réf. nécessaire].
Chez les Celtes, le chien était considéré comme un animal au courage exceptionnel. Qualifier quelqu’un de « chien » dans cette civilisation, était rendre hommage à la bravoure de l’intéressé. Le héros Cúchulainn (chien de Culann) de la mythologie celtique irlandaise en est l’image la plus emblématique[réf. nécessaire].
Pour les Chinois, le chien est le onzième des douze animaux qui apparaît dans le zodiaque. Il est dit sensible à tout ce qui touche à l’injustice, intelligent et serviable[réf. nécessaire].
Pour les Musulmans, le Chien a un côté obscur qui en fait un être impur, à l’exception du lévrier qui est considéré comme un animal noble[réf. nécessaire].
Cette dualité a valu au Chien un certain nombre d’expressions peu flatteuses : « un caractère de chien, un temps de chien, traiter quelqu’un comme un chien, avoir une vie de chien… ». Rares sont les déclinaisons élogieuses telles que « avoir du chien ».
L’on trouve également de nombreuses légendes sur le chien ou son ancêtre le loup : les chiens noirs fantômes du folklore britannique, les loups-garous, les fameuses bêtes du Gévaudan, du Nivernais ou de l’Aubrac, le « méchant loup » du Petit Chaperon rouge ou des Trois Petits Cochons. Le chien est également à l’honneur au cinéma et à la télévision (Beethoven, Lassie, Belle et Sebastien, Rintintin, Rex…) ou dans la bande dessinée (Milou, Rantanplan, Bill, Idéfix, Cubitus, Snoopy, etc.). Il n’est pas oublié dans les romans tels que « Le Chien des Baskerville », une aventure de Sherlock Holmes, le détective inventé par Arthur Conan Doyle, « Croc-Blanc » de Jack London, Lassie, chien fidèle de Eric Knight, ou « Cujo » de Stephen King.
Astronomie
Le chien est aussi représenté en astronomie depuis Ptolémée, par les constellations du Grand Chien (Canis Major) qui abrite Sirius l’étoile la plus brillante du ciel, celle du Petit Chien (Canis Minor) qui accueille Procyon, l’étoile se levant juste avant Sirius, et la constellation boréale des chiens de chasse (Canes Venatici) dont la création est plus récente[réf. nécessaire].
Religion
Les aléas de sa domestication expliquent sans doute l'image ambigüe, tantôt positive ou négative, attachée à cet animal. Si les chiens ont très tôt été domestiqués en Europe occidentale par les Grecs, ils sont restés sauvages dans les régions d'Asie occidentale, de même que les chiens parias en Inde. Les chiens sont ainsi plutôt considérés comme de fidèles compagnons par les Chrétiens, tandis que les Hébreux et l'Islam continuaient à mépriser les chiens sauvages ou marrons rôdant en bandes affamées, volontiers charognards, propageant la rage et copulant à la vue des passants,.
Ainsi pour un Arabe, la pire injure serait d'être traité de « chien ».
Pourtant le Coran fait peu référence au chien, si ce n'est au chien de chasse : il est considéré comme bon de manger la viande d'un animal tué par un chien domestique après avoir prononcé le nom de Dieu. De même, le chien y est présenté comme un animal fidèle ou présenté comme un réfugié à part entière des Dormants de la Caverne, cachés là car ils étaient persécutés pour leur croyance en Dieu.
Les Hadiths abordent davantage la question du chien. Selon ces récits, Mahomet aurait dit qu'un homme qui donne à boire à un chien assoiffé sera pardonné de ses péchés, il précise qu'il en va de même pour l'aide apportée à tout autre animal. Il aurait également déconseillé aux musulmans de garder dans leurs maisons des chiens appartenant à des races autres que des chiens de chasse, chiens de berger ou chiens de garde pour les terrains (par les terrains il faut comprendre les champs).
Le Talmud n'approuve pas non plus la détention d'un chien chez soi, où il doit alors être constamment enchaîné. Il est interdit à une veuve de vivre seule avec un chien, de crainte d'être soupçonnée d'avoir des « relations interdites ».
Dans l'iconographie chrétienne, le chien qui est représenté aux côtés des saints a un rôle positif et actif. Par exemple Saint Wendelin est accompagné d'un chien de berger, tandis qu'on attribue à saint Eustache, saint Hubert et saint Julien l'Hospitalier des chiens de chasse. Dans la peinture dominicaine, les chiens ont pour rôle de mettre en fuite des loups, représentant les hérétiques, qui s’attaquent aux brebis, image des fidèles.
Dans l'Antiquité grecque, le chien est également utilisé lors d'insultes : ainsi, Agamemnon traite-t-il Achille « d'Homme à l'œil de chien, au cœur de cerf ». Le juron préféré de Socrate est Par le chien, et se rapporte au dieu égyptien Anubis.
Chiens célèbres réels
Liste non exhaustive, :
Abaker, chien du pharaon Khéops ;
Bo, un chien d'eau portugais, First Dog de la présidence Obama ;
Baltique ;
Balto, chien de traîneau ;
Barry ;
Belka et Strelka ;
Blondi ;
Chiens du programme spatial soviétique ;
Fala, scottish-terrier de Franklin Delano Roosevelt ;
Fortuné, chien de Joséphine de Beauharnais ;
Greyfriars Bobby ;
Hachikō, chien qui attendra pendant 9 ans son maître décédé ; il est symbole de fidélité au Japon ;
Khéops ;
Laïka, première chienne dans l'espace ;
Mabrouka ;
Mabrouk Junior ;
Mabrouk ;
Red Dog (chien) (en), chien australien dont l'histoire a inspiré le film du même nom ;
Rex III, chien policier dressé par Arthur Holman, ayant grandement contribué à la mise en place des chiens policiers à Scotland Yard ;
Rintintin acteur canin ;
Robot, un bâtard de setter et de terrier à longs poils roux, qui appartenait à Marcel Ravidat, et qui a permis la découverte de la grotte de Lascaux, le 8 septembre 1940 ;
Saucisse ;
Seamus, chien qu'on entend aboyer dans la chanson éponyme de Pink Floyd ;
Snuppy ;
Stubby ;
Taro et Jiro, abandonnés en Antarctique ; ils sont symbole de persévérance, de courage, de vie et d'espoir au Japon;
Togo, chien de traîneau.
Dans la fiction
Calendrier
Dans le calendrier républicain, Chien était le nom donné au 5e jour du mois de nivôse.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Fabrice Guizard (dir.) et Corinne Beck (dir.), Une bête parmi les hommes, le chien. De la domestication à l'anthropomorphisme : troisièmes rencontres internationales « Des bêtes et des hommes », Amiens, Encrage université, 2014, 444 p. (ISBN 978-2-36058-049-1, présentation en ligne).
Fernand Méry, Le chien, illustrations de Roger Reboussin, Larousse, 1959.
Joël Dehasse, Tout sur la psychologie du chien, Éditions Odile Jacob, 2009.
Victoria Vanneau, Le Chien. Histoire d’un objet de compagnie, Autrement, 2013, rééd. 2020, 223 p. (lire en ligne)
(en) Stephen Budiansky, The truth about dogs. The ancestry, social conventions, mental habits and moral fibre of Canis familiaris, Hachette UK, 2016, 272 p. (lire en ligne)
Mark Alizart, Chiens, Presses universitaires de France, 2018, 133 p. (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes taxinomiques
Canis lupus:
(en) Référence Fauna Europaea : Canis lupus (Linnaeus, 1758) (consulté le 21 mars 2023)
(en) Référence NCBI : Canis lupus (taxons inclus)
(en) Référence UICN : espèce Canis lupus Linnaeus, 1758
(en) Référence Catalogue of Life : Canis lupus Linnaeus, 1758 (consulté le 16 décembre 2020)
Canis lupus familiaris:
(en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Canis lupus familiaris Linnaeus, 1766 (consulté le 3 mai 2012)
(en) Référence Animal Diversity Web : Canis lupus familiaris
(en) Référence UICN : espèce Canis lupus familiaris
(fr + en) Référence ITIS : Canis lupus familiaris Linnaeus, 1758
(en) Référence NCBI : Canis lupus familiaris (taxons inclus)
Canis familiaris :
(en) Référence NCBI : Canis familiaris (taxons inclus)
(en) Référence Brainmuseum : Canis familiaris
(en) Référence Catalogue of Life : 5206444 Canis familiaris
(en) Référence Paleobiology Database : Canis familiaris Linnaeus 1758
(fr + en) Référence ITIS : Canis familiaris Linnaeus, 1758 Non valide
Liens externes divers
Société centrale canine
Fédération cynologique internationale
Le Club canin canadien
Évolution du chien domestique
Du loup au chien, Muséum national d'histoire naturelle
Domestication du chien, Québec Science
Imaios-Atlas illustré du chien
« Chiens : vous saurez tout sur les toutous », La Méthode scientifique, France Culture, 13 janvier 2020
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Les éléphants sont des mammifères proboscidiens de la famille des Éléphantidés. Ils correspondent aujourd'hui à trois espèces réparties en deux genres distincts. L'éléphant de savane d'Afrique et l'éléphant de forêt d'Afrique, autrefois regroupés sous la même espèce d'« éléphant d'Afrique », appartiennent au genre Loxodonta, tandis que l'éléphant d'Asie, anciennement appelé « éléphant indien », appartient au genre Elephas. Ils se différencient par certaines caractéristiques anatomiques, les éléphants d'Asie étant en général plus petits avec des oreilles plus petites, ou encore une différence du bout de la trompe. Ces espèces survivantes font localement l'objet de programmes ou de projets de réintroduction et de protection.
Le mot français « éléphant » vient du mot latin elephantus qui tire son origine du grec ἐλέφας / eléphas, « ivoire » ou « éléphant ».
L'éléphant apparait dans de nombreuses cultures. Il est symbole de sagesse dans la culture asiatique, connu pour sa mémoire et son intelligence, qui est comparée à celle des cétacés et hominidés. Aristote avait dit que l'éléphant est « la bête qui dépasse toutes les autres par l'intelligence et l'esprit ».
Description
L'éléphant d'Afrique, qui peut atteindre sept tonnes, est le plus gros animal terrestre actuel, mais il est loin derrière la Baleine bleue (Balaenoptera musculus) qui peut peser jusqu'à 200 tonnes et dépasser 30 mètres de long.
Squelette et muscles
Le squelette de l'éléphant présente des caractéristiques dictées par la masse qu'il doit soutenir : il représente environ 16,5 % de la masse totale de l'animal, cela signifie que pour un éléphant de 7 tonnes, le squelette pèse 1,155 tonne. Les os de l'éléphant sont spongieux. Sa cage thoracique, formée de vingt côtes, est arrimée le long de l'épine dorsale.
L'éléphant possède deux genoux à ses membres postérieurs, qui sont constitués d'un fémur, d'une rotule et de l'association tibia-fibula. Les membres antérieurs, quant à eux, comprennent une scapula, un humérus, et l'association radius-ulna.
L'éléphant marche sur le bout des doigts,. Les orteils sont insérés dans le pied, il y en a entre deux et cinq, on en voit seulement les ongles. Cependant on peut voir entre trois et cinq ongles en fonction des pieds. Les pieds antérieurs ont une forme arrondie, alors que les pieds postérieurs ont une forme ovale. Les pieds sont composés de tissus adipeux qui agissent comme des amortisseurs.
Contrairement à la plupart des mammifères, il est impossible pour un éléphant de sauter, pour des raisons d'ordre biomécanique : il lui faut toujours un pied sur le sol. Cependant il peut courir à une vitesse maximale de 20 km/h (un éléphant ayant été chronométré à 24 km/h dans le cadre d'une étude scientifique).
Même si on emploie le terme « courir » pour un éléphant, il est à noter que le terme est inapproprié. Il serait plus logique de dire qu’il « marche vite ». En effet, il ne change pas son allure (sa façon de se déplacer) lorsqu’il accélère.
Un éléphant d'Afrique mâle adulte mesure 3,50 mètres au garrot et pèse cinq à six tonnes, une femelle adulte mesure trois mètres de haut au garrot pour une masse de quatre tonnes environ. À la naissance, l'éléphant pèse environ 120 kg. Un éléphant vit en moyenne 60 ans. Le plus grand éléphant connu a été signalé en Angola en 1974 : il s’agissait d’un mâle de 12 tonnes mesurant 4,20 m au garrot, soit un mètre de plus que la moyenne des éléphants africains.
Des éléphants nains, de la taille d'un grand cochon, ont également peuplé les îles méditerranéennes au cours de la Préhistoire, ; certains sont signalés en Crète jusqu'en 5000 av. J.-C., voire jusqu’en 3000 av. J.-C.,.
Trompe
La principale caractéristique des éléphants est leur trompe appelée proboscis. Il s'agit d'un organe nasal (avec une fonction de respiration et de perception des odeurs) allongé qui découle de la fusion de la lèvre supérieure et du nez. La trompe est un organe souple et préhensile leur servant à porter l'eau et la nourriture à leur bouche, à tirer ou transporter des objets et à pousser des cris.
La trompe comporte entre 100 000 et 150 000 muscles ; elle est dépourvue d'os et pèse plus de 100 kg.
« La trompe se compose de deux longs tuyaux cylindriques, partant de l’ouverture antérieure des fosses nasales. Ces tubes se rétrécissent à la région de l’inter mâchoire, ce qui empêche l’eau pompée par la trompe de pénétrer dans la cavité nasale ; ils offrent ensuite une dilatation, puis se resserrent de nouveau à l’endroit où ils s’ouvrent dans les narines osseuses, et où ils sont couverts par un cartilage nasal ovale. (…) Les tubes sont entourés d’une multitude de faisceaux musculaires, les uns longitudinaux, les autres rayonnant vers la peau et servant à comprimer les premiers. Quelques-uns enfin, mais en moins grand nombre sont circulaires. Cependant il faut distinguer de ces muscles, propres à la trompe, ceux qui servent à mouvoir l’organe en entier. Ces derniers sont comparables aux muscles de la queue. On les distingue en élévateurs et abaisseurs supérieurs et latéraux, qui naissent du front, des os propres du nez et des cartilages, tant de l’os maxillaire supérieur que de l’intermaxillaire ».
Le bout de la trompe d'un éléphant d'Afrique est en forme d'amande, alors que celle d'un éléphant d'Asie est en forme de poire. L'excroissance à son extrémité a une fonction analogue à un doigt, leur permettant de décortiquer une cacahuète. Les éléphants ne boivent pas directement par leur trompe. L'effort nécessaire pour se pencher jusqu'au sol afin de boire l'eau par la bouche étant trop important et l'opération étant même impossible lorsque l'eau se trouve au-dessous du niveau du sol, ils boivent en remplissant leur trompe avec de l'eau qu'ils aspirent et gardent momentanément avant de la verser ensuite, par gravité, dans leur bouche.
L'allongement du museau des proboscidiens anciens à l'origine de l'éléphant serait lié à la croissance continue des incisives (les défenses) et leur augmentation de taille : herbivores concurrencés par les ruminants et les équidés, leur adaptation trophique se traduit alors par un régime de plantes plus fibreuses peu nutritives et une augmentation de taille corrélative, les proboscidiens fourrageant pendant des heures à la recherche aussi bien de végétaux au sol que de feuilles d'arbres.
Denture et défenses
L’éléphant a au cours de sa vie 26 dents : deux incisives donnant les défenses et successivement trois prémolaires et trois molaires par demi mâchoire.
La distinction des prémolaires et des molaires se justifie uniquement quand elles sont présentes en même temps sur la même mâchoire. Mais pour les éléphants modernes ce n’est généralement pas le cas (une ou deux dents fonctionnelles sont présentes en même temps) alors que pour les éléphants les plus primitifs, les fortes dents de lait molarisées sont suivies de molaires permanentes.
Défenses
Les défenses sont formées par une extension des secondes incisives supérieures. Elles servent d’outil, d’arme de défense et d’attribut sexuel.
Les éléphanteaux développent de petites défenses décidues de 5 cm de long. Elles sont remplacées par des défenses permanentes vers l’âge de 6 à 12 mois. Les mâles et les femelles d’éléphant d‘Afrique portent des défenses alors que seuls les mâles des éléphants d’Asie en ont (ces variations ne sont pas indiquées dans la formule dentaire). Elles croissent toute leur vie d’environ 17 cm par an.
Une défense nouvellement développée a un capuchon en émail lisse qui finit par s'estomper. La dentine est connue sous le nom d'ivoire ; sa section transversale se compose de motifs de lignes entrecroisées qui créent des zones en forme de losange. Une grande partie des défenses est visible de l'extérieur ; le reste est enserré dans un logement du crâne. Au moins un tiers de la défense contient la pulpe et certains nerfs s'étendent jusqu'à la pointe. Il serait donc difficile de l'enlever sans nuire à l'animal. Une fois retiré, l'ivoire commence à se dessécher et à se fissurer s'il n'est pas conservé au frais et à l'humidité.
L'éléphant se sert de ses défenses à plusieurs fins. Il les utilise pour creuser dans l'eau, le sel ou parmi les racines; écorcer ou marquer les arbres ; déplacer des arbres et des branches pour dégager un chemin. Lors des combats, elles servent pour attaquer, se défendre, protéger le corps.
Comme les humains, qui sont généralement droitiers ou gauchers, les éléphants ont généralement une différenciation des défenses droite et gauche. La défense dominante, appelée défense principale, est généralement plus usée et plus courte, avec une pointe plus arrondie. Pour les éléphants d'Afrique, les défenses sont présentes chez les mâles et les femelles, et ont à peu près la même longueur pour les deux sexes, atteignant jusqu'à trois mètres, mais celles des mâles ont tendance à être plus épaisses. Autrefois, les défenses d'éléphant pesant 100 kg et plus n'étaient pas rares, mais on n'en voit plus guère aujourd'hui dépassant 50 kg.
Chez les espèces asiatiques, seuls les mâles ont de grandes défenses. Les femelles asiatiques ont de très petites défenses, voire aucune. Il existe des mâles dépourvus de défenses, particulièrement communs au Sri Lanka. Les mâles asiatiques peuvent avoir des défenses aussi longues que celles des africains, mais elles sont généralement plus minces et plus légères : les plus grandes enregistrées mesuraient 3,02 m de long et pesaient 39 kg. La chasse à l'ivoire d'éléphant en Afrique et en Asie a conduit à une sélection naturelle pour des défenses plus courtes, ou absentes,.
Dentition
Les éléphants ont une croissance continue toute leur vie c’est pourquoi ils ont besoin d’avoir une zone de broyage dentaire des aliments qui croît aussi progressivement. Ceci peut se faire parce qu’ils produisent successivement six dents sur chaque côté des mâchoires (supérieures et inférieures) M1, puis M2..., puis M6 qui sont de plus en plus grosses. À chaque instant, il n’y qu’une ou deux dents (sur chaque demi mâchoire) qui soient en usage.
Les éléphants actuels ont un mode de substitution des dents très singulier: alors que les dents de la plupart des mammifères sont remplacées verticalement sur place (une dent de lait est remplacée par une dent définitive poussant en dessous), pour les éléphants modernes les molaires et prémolaires (dites dents jugales Mi, dents de la joue) suivent un déplacement horizontal vers l’avant, comme si elles dérivaient sur un « tapis roulant »,.
Les dents M1, puis M2... puis M6 apparaissent successivement, avec une seule ou deux en service en même temps (soit Mi soit Mi et Mi+1 qui est en tain d’émerger), à chaque fois d’une taille plus grande que la précédente (Mi+1 > Mi). La nouvelle dent se développe dans un sac alvéolaire à l'arrière de la mâchoire et avance progressivement afin de repousser l’ancienne dent usée qui finit par se disloquer à l’avant de la mâchoire. Comme leur taille augmente, la mâchoire croît en même temps et la capacité de broyage des végétaux augmente.
Avec seulement quatre molaires dans la gueule, les éléphants peuvent mastiquer les quelque 200 kilos de végétaux dont il se nourrissent quotidiennement. Chaque dent est formée d’un empilement de lamelles d’émail remplies de dentine qui sont maintenues ensemble avec du cément. Chaque molaire successive Mi est plus grande que la précédente Mi-1 et contient un nombre égale ou supérieur de lamelles. Au fur et à mesure que Mi avance, elle monte hors de son alvéole et subie une usure lors de la mastication, les lamelles et les crêtes d’émail, de cément et de dentine s’érodent progressivement à des vitesses différentes
Des observations pertinentes avaient été déjà faites dès le milieu du XIXe siècle par Corse et de Blainville, « les éléphants (…) ont six paires de dents à chacune des mâchoires. Ces dents augmentent de volume depuis la première jusqu’à la dernière ou sixième, et le nombre de leurs lamelles (…) est aussi de plus en plus considérable. ». « Les dents se présentent deux par deux de chaque côté de l’une et de l’autre mâchoire ».
Diverses méthodes ont été développées pour identifier chacune des molaires. Dans les années 1960, Laws
et Sikes ont publié indépendamment deux études sur l’évaluation du vieillissement. Les deux techniques s’accordent à considérer que les critères d’évaluation des molaires doivent être basées sur la largeur et la longueur de la molaire complète et le nombre de lamelles présentes.
La première molaire M1 de chaque demi mâchoire tombe lorsque l'éléphant a deux ou trois ans. Les deuxièmes molaires M2 tombent entre quatre et six ans. La troisième série tombe entre 9 et 15 ans et la quatrième série dure jusqu'à 18-28 ans. La cinquième série de dents tombe vers les 40 ans. La sixième (et généralement le dernière) M6 doit durer le reste de la vie de l’éléphant.
Peau
La peau de l'éléphant est d'une épaisseur d'environ 2 cm. Cette peau est fragile du fait de la présence de plis où viennent se loger des parasites. Il n'y a pratiquement pas de poils, et il n'y a ni glande sudoripare, ni glande sébacée. De ce fait, leur peau est sèche, c'est pour cela qu'elle doit être souvent humectée à l'aide d'eau projetée par la trompe ou couverte de poussière ou de boue également projetée par leur trompe.
La couleur de la peau est grisâtre ; cependant sa couleur apparente est liée au sol sur lequel évolue l'éléphant. Elle peut aussi être due aux bains de boues.
La faible densité des poils (quelques centaines par mètre carré, chaque poil mesurant en moyenne deux centimètres de longueur et 0,5 mm de diamètre) agit non plus comme une fourrure mais participe — à hauteur de 23 % — avec d'autres mécanismes de thermorégulation (battement des oreilles, bains, pulvérisation d'eau avec leurs trompes, respiration percutanée) à la thermolyse du mammifère, les poils agissant comme des ailettes qui augmentent la surface d'échange et donc les transferts thermiques.
Oreille
Les oreilles de l'éléphant lui permettent de réguler sa température corporelle, grâce à une vascularisation très importante. Lorsqu'il mange des fruits fermentés ayant un degré d'alcool d'environ 7°, l'éléphant remue violemment ses oreilles, de même pour sa queue et sa trompe. Elles sont généralement plus petites chez l'éléphant d'Asie, conformément à la règle d'Allen.
Cerveau
Le cerveau de l'éléphant, situé à l'arrière de son crâne, pèse entre 4 et 6 kg, ce qui est déjà considérable. Si l'on compare la taille du cerveau de l'éléphant à sa masse corporelle, il est alors le mammifère ayant le plus petit cerveau, alors que la souris possède le plus grand.
Biologie et comportement
Reproduction
Maturité sexuelle
Si les fonctions reproductrices des éléphants mâles se mettent en place vers l'âge de 10-15 ans, ils commencent à se reproduire vers l'âge de 30 ans quand ils sont suffisamment imposants pour pouvoir se battre avec d'autres mâles pour conquérir les femelles.
Les fonctions reproductrices de l'éléphant femelle apparaissent de 9 ans jusqu'à 15 ans.
Dans l'organisation matriarcale des éléphants, les mâles sont connus pour leur tempérament indépendant et ont tendance à vivre en solitaire, forgeant parfois une alliance provisoire avec un autre individu ou intégrant une bande de manière informelle. Tandis que les femelles entretiennent des liens familiaux étroits et solides.
Comportement sexuel
Les mâles en rut, dont le taux sanguin de testostérone peut s'accroître cinquante fois, agitent les oreilles et secouent la tête, leur pénis devient vert. Il en dégouline une urine fortement odorante. Cela est dû à la libération d'un musc d’une phéromone, la frontaline, sécrétée sous deux formes chirales. Ces deux énantiomères (deux formes : (+)-frontaline et (-)-frontaline) ne sont pas sécrétés en mêmes proportions. Chez les jeunes mâles, la forme (+) domine. Au fur et à mesure de la maturité et de la période de rut, les deux isomères forment un racémique, qui attire les femelles en phase folliculaire et en œstrus. La frontaline est libérée par la glande temporale chez l’éléphant en période de rut, la sécrétion débute peu de temps avant la puberté, à l’âge de 15 ans. Cependant le rut ne se produit qu'à partir de 25 ans et ne durera que quelques jours. Puis vers 31-35 ans, celui-ci dure plusieurs semaines. Vers 36-40 ans, il dure de 1 à 2 mois. Pour finir, après 40 ans, le rut s’étend sur une période de 2 à 4 mois. La quantité de phéromones émises augmente avec l’âge de l’éléphant ainsi qu’en milieu de rut. La concentration et la proportion d’énantiomères de la frontaline constituent pour les animaux qui seront attentifs au message une source d’information sur l’âge et le stade du musth de l'éléphant qui émet. Une concentration de frontaline, en racémique, sera le synonyme d'un mâle mature ayant un statut social important.
Accouplement
Une fois que la femelle et le mâle sont ensemble, l'accouplement peut commencer. L'éléphant mâle étant très lourd, la copulation est très rapide. En général, elle dure entre 20 et 30 secondes. La période de copulations dure environ trois jours.
La jeune femelle est effrayée lors de sa première période de chaleur, le mâle peut la poursuivre. Pour avertir la femelle qu'il va la saillir, le mâle pose sa trompe sur son dos ; la femelle s'immobilise alors.
Les mâles passent dans les troupeaux de femelles lors de leur rut pour sentir les vulves des femelles.
Gestation et mise bas
La gestation d'une éléphante est la plus longue de tous les mammifères terrestres. Elle dure de 20 à 22 mois. La durée d'allaitement est comprise entre 36 et 48 mois. Les mises bas s'espacent d'environ 2 ans et demi à 5 ans. La gestation est plus longue pour un éléphanteau mâle que pour un éléphanteau femelle.
Une éléphante peut être en gestation jusqu'à l'âge de cinquante ans. Dans la plupart des cas, un seul éléphant est porté ; les cas de gémellité sont très rares.
Vie sociale
Les éléphants vivent dans une société matriarcale. Cette structure matriarcale existe depuis plus de sept millions d'années, des empreintes d'une harde d'éléphants de cette époque ayant été découvertes sur une surface de 5 hectares sur le site de Mleisa 1 dans les Émirats arabes unis, faisant de cette piste de mammifères fossile la plus vieille de ce type et probablement la plus longue piste préservée dans le monde. Les troupeaux sont composés d'une dizaine d'éléphantes et de jeunes éléphanteaux, après la maturité sexuelle les mâles quittent le groupe. Ils errent jusqu'à ce qu'ils fassent alliance avec d'autres jeunes mâles.
Une étude, menée dans un zoo, montre que l'éléphant aime les fruits fermentés à un degré d'alcool de 7°. Lorsque l'éléphant est saoul, il perd de sa sociabilité (alors que sobre il est très sociable). Lorsqu'il est ivre, il reste à l'écart du troupeau. Un chercheur américain défendait l'idée que les animaux s'enivrent ou se droguent, volontairement, pour oublier les tourments de leur existence. Pour le prouver, il a fait vivre durant un mois des éléphants d'une réserve californienne sur un territoire plus restreint qu'à leur accoutumée. La surpopulation due au petit espace a angoissé les animaux qui, du coup, ont bu trois fois plus que d'habitude. Ils sont devenus si agressifs qu'il a été dangereux de les approcher.
Communication
Le cri de l'éléphant est le barrissement. De récentes études scientifiques ont montré que les éléphants, comme de nombreux animaux, sont sensibles aux infrasons. L'utilité de l'audition de ces infrasons reste cependant mystérieuse. Il semble qu'ils soient capables de communiquer entre eux par les ondes acoustiques de surface transmises par le sol.
Sommeil
Les éléphants peuvent dormir debout ou couchés. Le fait de se coucher indique qu'ils sont parfaitement détendus.
Alimentation
L'éléphant est herbivore, il mange une grande variété d'éléments végétaux : herbes, plantes, feuilles, fruits, racines et tubercules, écorces et même du bois. Il apprécie par exemple le bois tendre et gorgé de sève du baobab.
Les besoins alimentaires de l'éléphant sont importants, surtout qualitativement. En fonction de son environnement, il consacre une grande partie de son temps à la recherche de nourriture (16 à 20 heures par jour), se déplaçant sur de longues distances et sélectionnant les aliments les plus riches. Il peut se dresser sur ses pattes arrière pour attraper avec sa trompe les rameaux les plus tendres jusqu'à cinq ou six mètres de hauteur.
Quotidiennement, il faut à l'éléphant entre 150 et 180 kilogrammes de nourriture en saison sèche, et entre 200 et 260 kilogrammes en saison des pluies. Ces quantités varient aussi en fonction des espèces et des milieux fréquentés.
Un éléphant adulte boit jusqu'à 140 L d'eau par jour. Il aspire dans sa trompe jusqu'à dix litres à la fois, puis se les verse dans la bouche. Il peut rester trois ou quatre jours sans boire. Il peut se servir de sa trompe pour reprendre de l'eau dans son estomac et s'en servir pour se rafraîchir la peau. Sa peau très épaisse est l'objet de soins constants : outre les aspersions, les baignades et les roulades dans la boue, le poudrage à la poussière est bienvenu pour protéger l'épiderme des insectes et du soleil.
Malgré la quarantaine de mètres d'intestin qu'il possède, sa digestion est peu efficace. Elle dure environ 12 heures après les 16 à 20 heures où il a cherché à se nourrir, 40 à 60 % de la nourriture n'étant pas digérée. Si son alimentation n'est pas suffisamment riche, son tonus, son humeur et sa santé en général sont rapidement affectés.
Le comportement alimentaire a en général un impact important sur le milieu. Le bilan de ces conséquences varie en fonction des espèces (Afrique, Asie), de la saison, du biotope et de la densité de la population. Ainsi, l'éléphant peut être considéré comme destructeur d'arbres en particulier dans la savane, alors qu'il participe ailleurs très activement à la régénération en limite des zones forestières. Certaines espèces d'arbres sont dépendantes de l'éléphant pour leur extension : celui-ci, friand de leurs fruits, en dissémine les graines avec l'excellent terreau que constitue son crottin, capable de contenir jusqu'à 35 % de graines.
Intelligence
En l’état actuel des connaissances, l’éléphant est, avec l'humain, le dauphin, le corbeau et certaines espèces de grands singes, l'une des rares espèces animales à réussir le test du miroir de Gallup : lorsqu’on marque d’une tache le front d’un éléphant en un point qu’il ne peut voir directement et qu’on lui présente un miroir, il passe sa trompe sur la tache ; démontrant ainsi qu’il a reconnu son image et donc qu’il a conscience de lui-même,,.
Les éléphants peuvent utiliser des outils de défense, telles des pierres saisies avec leur trompe et qu'ils lancent sur leurs ennemis. Ils peuvent également se toiletter en se grattant avec des branches ou des baguettes des parties de corps qu'ils ne peuvent atteindre avec leur trompe. Ils présentent ainsi un exemple d’utilisation d'outil par un animal.
Lors d'une expérimentation de Preston Foerder, un éléphant (d'Asie, Elephas maximus) s'est montré capable d'un éclair de compréhension (insight). Il est allé chercher un cube pour monter dessus et atteindre de la nourriture,.
Perception
Les éléphants sont réputés pour leur capacité à anticiper l'arrivée des intempéries. il semblerait qu'ils soient capables d'entendre les sons provoqués par le déplacement des nuages.
Systématique
Taxonomie
L’éléphant d'Asie et l’éléphant d’Afrique ont longtemps été considérés comme les deux seules espèces représentant la famille des Éléphantidés à l’époque moderne. Depuis, de récentes études génétiques ont permis de distinguer deux sous-espèces africaines distinctes : Loxodonta africana africana (« éléphant de la savane ») et Loxodonta africana cyclotis (« éléphant des forêts »).
Les espèces d'Éléphantidés vivant à l’heure actuelle sont donc :
Histoire évolutive
L’extinction Crétacé-Tertiaire est suivie d'une diversification très rapide des ongulés africains, notamment l'ordre des Proboscidiens dont les plus anciennes espèces découvertes à ce jour sont Eritherium azzouzorum et Phosphatherium escuilliei, datant de la fin du Paléocène il y a 60 millions d'années. Sans trompe mais avec une première incisive agrandie (rappelant la naissance d'une défense) et des orbites oculaires en position antérieure, ces premiers proboscidiens sont petits et graciles, ont un corps bas sur pattes et un mode de vie semi-aquatique, à l'instar de Moeritherium.
Après un déclin à l'oligocène, les proboscidiens connaissent une diversification avec l'apparition des Deinotheriidae et des Mammutidae. La seconde radiation évolutive voit l'émergence au début du Miocène des Gomphotheriidae qui sont à l'origine des Elephantidae et des Stegodontidae, familles qui correspondent à la troisième radiation évolutive au miocène supérieur.
Les Proboscidiens présents sur le continent américain, tels Mammut americanum ou Haplomastodon, se sont éteints il y a une dizaine de milliers d'années.
L'éléphant et l'homme
Menaces de disparition
Chasse et braconnage
Durant des millénaires, l'homme chassa l'éléphant pour sa consommation et pour le commerce de l'ivoire tiré des défenses. Durant l'Antiquité, les éléphants de Nubie furent utilisés dans les armées des Carthaginois. Au XVe siècle av. J.-C., il y avait encore des éléphants sur les bords de l'Euphrate, où le pharaon Thoutmôsis Ier chassait l'éléphant.
La population des éléphants africains et asiatiques a été décimée, passant de plusieurs millions d'individus au début des années 1970 à quelques centaines de milliers 30 ans plus tard. Si bien qu'en 1989, la CITES interdit le commerce de l'ivoire. Les éléphants sont désormais considérés comme des espèces protégées et la chasse aux éléphants est très réglementée.
Le braconnage s'intensifie malheureusement chaque année. En 2011, entre 25 000 et 30 000 éléphants ont été abattus sauvagement afin de récupérer leurs défenses et alimenter les commerces illégaux notamment en provenance d'Asie.
L'éléphant a peu de prédateurs naturels, c'est-à-dire d'autres espèces que l'Homme. De grands fauves tels que le lion ou le tigre du Bengale (dans le cas de l'éléphant d'Asie) peuvent exercer une prédation sur les individus jeunes ou faibles ; il est cependant peu probable que ces animaux attaquent un adulte, au vu du danger qu'il peut représenter.
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique a sensiblement diminué au cours des années 2010 : le continent compte en 2019 environ 415 000 spécimens, soit 111 000 de moins que lors de la précédente décennie.
L'éléphant des forêts africaines menacé d'extinction d'ici 2025
Au terme de la conférence organisée à Bangkok du 3 au 14 mars 2013, par la CITES, à laquelle 178 pays ont participé, l'état d'esprit était au pessimisme concernant la protection des éléphants « victimes dans leurs pays d'origine d'un braconnage sans précédent et d'un commerce effréné en Asie ». Nombre d'ONG concernées par cette action pensent que « la communauté internationale a échoué à protéger les éléphants ». Depuis 2007 le trafic d'ivoire a doublé et plus que triplé par rapport à 1998. Le nombre d'éléphants africains, selon les enquêtes présentées à la conférence, est compris entre 420 000 et 650 000. 25 000 ont été tués en 2011 et probablement 30 000 en 2012. Publiée en mars 2013 dans la revue PLoS One, une autre étude révèle que 62 % des éléphants des forêts ont été abattus durant ces dix dernières années. Si ce rythme perdure, ils pourraient disparaitre d'Afrique centrale d'ici 2025. Les spécialistes affirment qu'à terme, si le braconnage ne cesse pas, tous les éléphants du continent seront menacés d'extinction.
À Gembloux Agro-Bio Tech - Université de Liège en Belgique, plusieurs chercheurs avaient déjà fait le même constat pour la population des éléphants de l'Afrique de l'Ouest. En 40 ans, leur nombre a diminué de moitié.
L'ONG Save the Elephants estime que le commerce illégal de l'ivoire à Hong Kong menace la survie des éléphants, étant donné que le marché de l'ivoire en Chine et en Asie du Sud-Est passe en grande partie par Hong Kong.
Perte d'habitat
L'augmentation des risques de conflits d'intérêts pour l'habitat avec des populations humaines menace la survie de l'éléphant. Ce conflit tue 150 éléphants et un peu plus de 100 personnes par an au Sri Lanka. Contrairement à son cousin d'Afrique, l'éléphant d'Asie, possède de petites défenses. La disparition de celui-ci est principalement attribuée à la perte de son habitat. De grands morceaux de forêt disparaissent, ce qui touche profondément leur écosystème. Les arbres contribuent à l'ancrage du sol et l'absorption des eaux de ruissellement. La déforestation entraine des inondations et une érosion massive. Lorsque la forêt est réduite, les éléphants deviennent une partie du problème, car ils détruisent rapidement la végétation de la zone où ils vivent et éliminent toutes les ressources en nourriture.
Parcs nationaux
La première réserve officielle, Parc national Kruger, est peut-être la plus connue des réserves et celle ayant obtenu le plus grand succès. Cependant, de nombreux problèmes sont apparus depuis sa création. Les clôtures de la réserve ont coupé de nombreux animaux de leur alimentation en hiver ou de leurs zones de reproduction au printemps. Certains animaux sont morts, alors que d'autres comme les éléphants ont démoli les clôtures, entraînant des ravages dans les champs voisins. Lorsque les éléphants sont limités à un petit territoire, les dégâts infligés au paysage peuvent être énormes.
De ce fait, certaines réserves, comme le Parc national Kruger, de l'avis de certains gestionnaires de faune sauvage, ont souffert de la surpopulation des éléphants, au détriment d'autres espèces de la faune dans la réserve. Le 25 février 2008, l'Afrique du Sud a annoncé que l'abattage pour contrôler le nombre d'éléphants, arrêté depuis 1994, reprendrait. Les défenseurs des droits des animaux ont menacé d'un appel au boycott par les touristes et à d'autres formes d'oppositions.
Utilisation par l'Homme
Les éléphants en captivité (en) sont utilisés ou exhibés dans les cirques, ménageries (tel Abul-Abbas, l'éléphant blanc de Charlemagne et Hanno, celui du pape Léon X) et zoos (tel le célèbre Jumbo). On ne peut pas parler à leur égard de domestication car le cycle de vie de l'éléphant est trop long pour que cela soit économiquement rentable par rapport à une capture d'individus sauvages, la phase précédant la maturité sexuelle de l'animal durant plus de 10 ans.
Utilisé comme animal de trait par les humains, ainsi que lors de batailles en tant qu'éléphant de guerre, l'éléphant a occupé de nombreuses fonctions, notamment celle d'exécuteur lors d'exécutions par éléphant. En 1914-1918, des éléphants de cirque ont en Europe par exemple servi à débarder le bois en forêt (de Mormal, dans le Nord de la France), ou encore à labourer, ou à tirer des wagons dans les usines de munitions.
L'éléphant peut également être dressé par anéantissement.
Le conducteur d'un éléphant est appelé cornac ou mahout.
Expression
L'expression “avoir une mémoire d’éléphant” veut dire que l’on a une très bonne mémoire.
Produits dérivés
À l'origine, les éléphants étaient chassés par les hommes pour leur viande.
Certaines parties, comme les pieds d'éléphants, ou des animaux entiers étaient naturalisés. Les poils et les défenses d'ivoire, bien sûr, étaient aussi utilisés. On s'en servait pour fabriquer des objets de décoration et en bijouterie, ou bien ils étaient destinés, ainsi que les dents et les ossements, à des cabinets de curiosité ou des museums.
L'ivoire a longtemps fait l'objet d'un commerce important qui subsiste encore parfois sous forme de trafic illégal malgré le statut de protection dont bénéficient les éléphants survivants.
Culture
Symbolique
Dans la symbolique occidentale comme orientale, l'éléphant est associé à la mémoire, la sagesse, la longévité, la prospérité, la bienveillance, le père. Pour beaucoup de peuples africains, l'éléphant tient le rôle du père, du chef des animaux, du roi.
Orient
L'éléphant apparaît dans la panthéon hindouiste et bouddhiste à partir du troisième millénaire avant Jésus-Christ, époque de sa domestication.
Dans la religion hindoue, Ganesh est un dieu à tête d’éléphant ; il est le dieu de la Sagesse et le patron des étudiants. Les rares éléphants blancs sont les plus sacrés en Inde, et les éléphants domestiqués et décorés aux couleurs des dieux bénissent les fidèles de leur trompe dans certains temples.
En Inde, l’éléphant évoque la force, la puissance, l'orage (forme ronde et grise des nuages de pluie), et il est sacré. Chaque dieu hindou chevauche un animal : Indra, dieu des Orages et de la Bataille, et Agni, dieu du Feu, se déplacent à dos d’éléphant.
Au Laos, passer sous la trompe d'un éléphant permet d'acquérir ses attributs : force, longévité, fertilité et caractère sacré. Chaque année à l'occasion du Nouvel An bouddhique, les cornacs laotiens organisent un baci ou soukhouan, cérémonie de rappel des âmes, pour leur éléphant.
Islam
Dans le Coran, la 105e sourate (la 19e dans l’ordre chronologique) s'intitule Al-Fîl (l’Éléphant). Elle comprend cinq versets révélés à la Mecque et doit son nom à l’expression « ashâb al-fîl » (les gens de l’éléphant) présente dans le tout premier verset. Cette expression désigne les Abyssins, qui occupaient le Yémen voisin, voulaient évangéliser l’Arabie tout entière, notamment en attaquant la Kaaba, à La Mecque. En raison des entraves qu’ils mettaient au pèlerinage, le « ministre du calendrier » dans le gouvernement mecquois se vengea en profanant l’église de Sana'a. C’est alors que le gouverneur abyssin fit venir un éléphant de taille gigantesque appelé Mahmoud et dirigea une expédition sur La Mecque.
Occident
Dans la symbolique chrétienne, l'éléphant symbolise le baptême : la femelle met bas dans l'eau d'un étang à côté duquel le mâle monte la garde pour écarter le dragon, symbole de l'esprit du mal.[réf. nécessaire]
Dans la symbolique chrétienne, il représente aussi la chasteté (de tempérament frigide, il ne peut engendrer qu'après avoir absorbé, en guise d'aphrodisiaque, une racine de mandragore), la constance, la maîtrise de soi, la bénignité des princes (il n'a pas de fiel), la tempérance, la circonspection et la prudence.[réf. nécessaire]
En France, on dit de quelqu'un qui a une bonne mémoire qu'il a « une mémoire d'éléphant » ; effectivement, l'éléphant a une excellente mémoire pour se rappeler ses congénères ou retrouver les pistes qu'il emprunte chaque année pour chercher sa nourriture. Sa mémoire visuelle lui permet également de se rappeler très longtemps les visages humains[source insuffisante].
L'éléphant représente les quatre piliers du monde : il porte le monde sur son dos.
L'éléphant est le symbole de la ville de Catane, en Italie, depuis le Moyen Âge (mais le lien remonte peut-être à l'Antiquité). La Fontaine de l'éléphant s'y dresse sur la place de la cathédrale.
Afrique
L'éléphant est l'emblème de la Côte d'Ivoire.
L'éléphant est symbole de royauté, de puissance et de sagesse et ce en général pour les peuples de tout le continent africain.
Son image est utilisée dans les cérémonies et danses, pour la fabrication des masques ou encore de mobiliers, d'objets rituels, dans beaucoup de tribus notamment chez les Bamileke de l'ouest du Cameroun ou encore chez les Gurusi du Burkina Faso.
Hors tribus, l'éléphant est un symbole important au même titre que le lion et son image est présente au quotidien dans le monde africain.
Politique
En politique, l'image de l'éléphant a pu être utilisé dans différents pays pour caractériser des courants politiques ou des politiciens : ainsi, l'emblème du Parti républicain américain est un éléphant, et certains des membres les plus influents du Parti socialiste français sont surnommés les « éléphants ».
Art
Des représentations picturales de l'éléphant sont retrouvées en Occident dès le XIIe siècle comme dans le quartier historique de Montferrand sur la « Maison de l'Éléphant » (12 rue Kléber).
L'ivoire des défenses de l'éléphant a longtemps servi à la réalisation d'œuvres d'art. Les œuvres en or et ivoire sont qualifiées de chryséléphantines — chrusos, or en grec. Ce nom a été déformé en olifant, pour désigner une corne (instrument de musique) en ivoire.
Sport
En sport, certaines équipes nationales portent des surnoms à l'image de l'éléphant :
La Côte d'Ivoire : Les éléphants
La Guinée : Le Sily national (L'éléphant national)
La Thaïlande : Les éléphants de guerre
Fiction
Les éléphants ont inspiré de nombreux artistes. La liste ci-après est loin d'être exhaustive.
Cinéma :
Les Racines du ciel (The Roots of Heaven) de John Huston (1958), tiré du roman de Romain Gary.
Tusk d'Alejandro Jodorowsky (1980).
Chasseur blanc, cœur noir (White Hunter Black Heart) de Clint Eastwood (1990, inspiré par John Huston, chasseur d'éléphant sur le tournage de the African Queen en 1950).
Sunny et l'éléphant de Frédéric Lepage, 2008.
De l'eau pour les éléphants de Francis Lawrence, 2011, tiré du roman de Sara Gruen.
Elephant Boy de Robert J. Flaherty en 1937
Grimsby : Agent trop spécial de Louis Leterrier (2016), Norman "Nobby" Butcher (Sacha Baron Cohen) se cache dans le vagin d'une éléphante.
Documentaire
L'Homme et l’Éléphant de Vijay Singh.
Dessins animés :
Dumbo.
Winnie l'ourson et l'Éfélant
Babar
Littérature :
Les Racines du ciel de Romain Gary, Prix Goncourt en 1956.
Les Annales du disque-monde de Terry Pratchett (le disque-monde est soutenu par quatre éléphants géants).
L'Éléphant et le Singe de Jupiter de Jean de La Fontaine.
Le Voyage de l'éléphant de José Saramago
Littérature jeunesse :
Histoires comme ça de Rudyard Kipling (L'Enfant d'éléphant)
Poo Lorn l'éléphant de Reginald Campbell
Le Livre de la jungle de Rudyard Kipling (personnages de Hathi et de Kala Nag).
Babar de Laurent de Brunhoff
Un éléphant ça compte énormément de Helme Heine
Le Mystère de l'éléphant bleu de Enid Blyton
La Maison éléphant de Henriette Bichonnier
Elmer, l'éléphant bariolé de David McKee
Pomelo, l'éléphant rose, texte de Ramona Bádescu, illustrations de Benjamin Chaud : une quinzaine de titres, depuis 2002. Plusieurs de ces titres font partie de la « Bibliothèque jeunesse idéale » du Centre national de la littérature pour la jeunesse (BnF).
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Bibliographie
Jeheskel Shoshani, Elephants: Majestic Creatures of the Wild, Checkmark Books, 2000 (ISBN 978-0-87596-143-9, OCLC 475147472)
Articles connexes
Bouse d'éléphant
Intelligence animale
Éléphant de guerre
Hanno
Liste d'éléphants de fiction
Ordre de l’Éléphant
Mammouphant
Braconnage
Éléphant rose
Samuel Lockhart
Références taxonomiques
(en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Elephas maximus
(fr + en) Référence ITIS : genre Loxodonta Cuvier, 1825
(en) Référence Animal Diversity Web : Elephas maximus
(en) Référence UICN : espèce Elephas maximus Linnaeus, 1758
(en) Référence NCBI : genre Loxodonta (taxons inclus)
(en) Référence Fonds documentaire ARKive : Loxodonta africana
(en) Référence Fonds documentaire ARKive : Elephas maximus
Liens externes
Analyse des instruments internationaux de lutte contre le trafic et le braconnage des espèces menacées en Afrique centrale : le cas de l'éléphant et du gorille
« Physiologie de l'éléphant », sur elephants.free.fr
Un dossier sur l'éléphant chez Futura-Sciences
Portail des mammifères | Éléphant |
Le Tigre (Panthera tigris) est une espèce de mammifère carnivore de la famille des félidés (Felidae) du genre Panthera. Aisément reconnaissable à sa fourrure rousse rayée de noir, c'est le plus grand félin sauvage et l'un des plus grands carnivores terrestres, dépassé seulement par les plus grandes espèces d'ours. L'espèce est divisée en neuf sous-espèces présentant des différences mineures de taille ou de comportement. Superprédateur, il chasse principalement les cerfs et les sangliers, bien qu'il puisse s'attaquer à des proies de taille plus importante comme les buffles jusqu'à l'énorme gayal (rarement attaqué en raison de sa taille imposante et de ses cornes qui peuvent tuer un tigre adulte). Jusqu'au XIXe siècle, le tigre était réputé mangeur d'hommes, ce qu'il peut être occasionnellement bien que ce soit rare. Comme la plupart des félins, c'est un animal généralement solitaire ; le mâle possède un territoire qui englobe les domaines de plusieurs femelles et ne participe pas à l'éducation des petits.
Le tigre se rencontre dans toute l'Asie, bien que son aire de répartition se soit fortement réduite depuis le début du XXe siècle. L'espèce est considérée comme en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature et est protégée sur l'ensemble des pays où elle vit. Chassées jusqu'au milieu du XXe siècle, les populations de tigres ont fortement décru, passant d'un effectif estimé à 100 000 individus en 1900 à environ 3 900 tigres, dont la majorité vivent en Inde. La réduction de son habitat et le braconnage pour alimenter la médecine traditionnelle chinoise sont les principales menaces qui pèsent sur l'espèce.
« Roi des animaux » et signe zodiacal chinois, le tigre est également très présent dans la mythologie hindoue, où il est la monture de Durga. Figure emblématique représentant la force et la férocité, ce félin est dépeint dans de nombreux tableaux, et a figuré dans de nombreuses œuvres musicales et littéraires : Shere Khan du Livre de la jungle de Rudyard Kipling ou encore Hobbes dans la bande dessinée Calvin et Hobbes.
Description morphologique
Corps
Le tigre est le plus grand félin. C'est également un des plus gros prédateurs sur la terre ferme, derrière l'ours kodiak et l'ours polaire. Son corps est plus long que celui du lion. Les mensurations du tigre varient fortement d'une sous-espèce à l'autre : un tigre de Sumatra mâle ne pèse pas plus de 140 kg pour 2,3 mètres de longueur totale, tandis qu'un tigre de Sibérie peut atteindre les 300 kg pour 3,3 mètres de long. La hauteur au garrot du tigre varie de 0,85 à un mètre ; sa longueur totale avec la queue, de 2 à 3,7 mètres, et sa masse, de 65 à 300 kg. Le record de masse est détenu par un tigre de Sibérie abattu en 1950, qui pesait 384 kg.
Les oreilles du tigre sont arrondies ; leur face externe est noire avec une large tache blanche au milieu (cela permet aux petits de repérer et donc de suivre leur mère dans la jungle). Les pupilles sont rondes, l'iris est de couleur dorée à verte, bleue pour le tigre blanc (forme leucique). Le nez est rose, avec quelquefois des taches noires ; les vibrisses sont abondantes sur un museau court. Le front est bombé. Le cou est recouvert d'une fourrure beaucoup plus dense et épaisse formant une collerette, surtout chez le mâle. Les canines du tigre sont les plus longues de tous les félins actuels : elles peuvent atteindre jusqu’à neuf centimètres. Comme chez tous les membres du genre Panthera, l’os hyoïde est partiellement ossifié, ce qui lui permet de rugir, un rugissement qui porte jusqu'à 1 km. Ses griffes peuvent mesurer jusqu'à 10 cm de long et sont rétractiles.
Robes
Le tigre possède une fourrure de couleur jaune clair à orange foncé rayée de noir. Le pelage est blanc crème sur la face interne des membres, la poitrine, la gorge ainsi que sur les joues, la mâchoire inférieure et le dessus des yeux. Les rayures de couleur noire sont plus ou moins abondantes selon les sous-espèces, parfois doubles sur les flancs. Elles sont différentes d'un individu à l'autre et même d'un flanc à l'autre et forment une véritable « carte d'identité » ou « code-barres » pour le tigre. Les tigres vivant dans les forêts sont en général plus sombres et ont un nombre de rayures plus important. En hiver, le poil s'éclaircit et devient plus dense pour le Tigre de Sibérie et le Tigre de la Caspienne,. La queue est d'abord rayée puis devient annelée à son extrémité.
Le tigre blanc, parfois présenté dans les zoos voire les cirques, n'est pas une sous-espèce ni une race géographique du tigre. Quelques spécimens sauvages furent observés en Inde, mais c'est un individu capturé en 1951, Mohan, qui est devenu l'ancêtre de la plupart des tigres blancs captifs. La plupart des tigres blancs ont des rayures noires à brun clair sur un pelage blanc cassé ; les yeux sont bleus. On considère qu'il s'agit d'une mutation autosomale récessive nommée chinchilla, rencontrée chez d'autres mammifères, notamment le chat domestique et le lapin. Il n'existe pas de cas d'albinisme reconnus. De nombreux cas de tigres entièrement blancs, sans aucune rayure, ont été rapportés, mais il s'agissait de tigres dont la coloration était très pâle, et non pas inexistante.
L'effet de camouflage de la robe du tigre est dû à ce que la plupart des mammifères ont une vision des couleurs dichromatique, avec deux types de cônes rétiniens : ils voient les verts et bleus mais pas les rouges. Le tigre apparait donc vert aux yeux de ses proies principales (gazelles, zèbres, etc),,.
Le tigre doré, ou golden tiger, a un pelage blanc avec des traces rousses formant des sortes de rayures.
Des tigres noirs ont été signalés de temps en temps, mais la seule preuve de leur existence est une peau confisquée par la police en octobre 1992. La robe présente un élargissement anormal des rayures qui se rejoignent totalement sur le dos et la tête, provoquant l'illusion d'un tigre noir. Cette robe particulière pourrait être due à l'expression d'un gène Agouti et ne constitue pas un cas de mélanisme.
Performances physiques
Un tigre marchant au pas fait des foulées de 55 à 80 cm de long. La trace de patte mesure 10 à 14 cm de large et 16 cm de long. C'est un excellent nageur. Il traverse facilement les cours d'eau larges de 6 à 8 km, le record étant détenu par un tigre de Sumatra ayant traversé un bras de mer de 29 km de large. Le tigre peut courir à la vitesse maximale de 50 km/h, mais sur de très courtes distances, de l'ordre de vingt mètres.
Évolution de l'espèce et sous-espèces
Évolution de l'espèce
La lignée des panthères, les Pantherinae, a divergé il y a 10,8 millions d'années de l'ancêtre commun des Felidae, puis il y a 6,4 millions d'années, la lignée des panthères nébuleuses Neofelis et celle des Panthera. Le plus vieil ancêtre commun aux Panthera dont on possède des fossiles est Panthera palaeosinensis, qui vivait au début du Pliocène et qui forme la base du clade des Panthera.
Le tigre est apparu bien avant le jaguar et le léopard, et est étroitement apparenté à la panthère des neiges : tigre et panthère des neiges auraient divergé il y a deux millions d'années,. Panthera zdanskyi est découvert en 2004 dans le gisement fossile de Longdan dans la province de Gansu en Chine. Ce fossile est daté d'il y a 2,55 à 2,16 millions d'années (début du Pléistocène). L'analyse cladistique montre que P. zdanskyi est le taxon frère du tigre et conduit à penser que le berceau du tigre moderne se situe au début du Pléistocène dans le nord-ouest de la Chine. Les plus vieux fossiles de tigre sont des fragments de maxillaires et de mandibules datés du Calabrien (milieu du Pléistocène) et découverts en Chine.
Depuis la Chine, le territoire du tigre se serait ensuite étendu sur les îles de la Sonde puis vers l'Inde. Des preuves fossiles de sa présence au Japon et sur l'île de Bornéo ont également été retrouvées. Il y a 73 000 ans, le tigre frôla l'extinction en raison des éruptions du volcan Toba à Sumatra, ce qui peut expliquer la faible diversité génétique de l’espèce actuelle.
Sous-espèces
La première description du tigre a été effectuée par Linné en 1758 dans son livre Systema Naturae. L'espèce Panthera tigris comprenait traditionnellement huit sous-espèces différentes ; toutefois, en 2004, une étude menée sur trois marqueurs génétiques différents de 130 tigres a révélé une nouvelle sous-espèce, le tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni). La classification à neuf sous-espèces a été adoptée par l'UICN en 2008 puis par des fondations de protection du tigre comme Save the tiger fund ou 21st Century Tiger. La base de données NCBI ne reconnaît quant à elle que les six sous-espèces encore vivantes et celle du SITI est restée au modèle à huit sous-espèces. Les recherches sur les sous-espèces de tigres se poursuivent afin d'établir des plans de sauvegarde les plus adaptés possible,.
Les neuf sous-espèces présentées ici sont celles reconnues par l'UICN, parmi elles on compte trois sous-espèces éteintes :
le Tigre de Sibérie (Panthera tigris altaica) est le plus grand des tigres. Sa robe est pâle avec des rayures plus brunes que noires. Les mâles ont souvent un épais collier de poils blancs autour du cou. Ses populations s'étendent sur la Mandchourie, le Nord-Est de la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord ;
le Tigre de Chine méridionale (Panthera tigris amoyensis) est de taille assez compacte, ses rayures sont très espacées, courtes et larges. Sous-espèce en danger critique d'extinction, on trouve les derniers tigres chinois dans une réserve du sud de la Chine. Il fut déclaré « nuisible » par Mao Zedong ce qui précipita son déclin. Le gouvernement chinois tente maintenant de sauver les derniers spécimens ;
le Tigre de Bali (Panthera tigris balica), ressemblant au tigre de Sumatra, était très méconnu au moment de sa disparition, au début des années 1930. On ne le trouvait que sur l'île de Bali ;
le Tigre d'Indochine (Panthera tigris corbetti) est assez petit, sa robe est de couleur foncée, avec des rayures plus fines et plus nombreuses que le tigre du Bengale. Les marques blanches sont plus prononcées. Son aire de répartition couvre la Thaïlande mais aussi le sud de la Chine, le Cambodge, la Birmanie, le Laos, le Viêt Nam ;
le Tigre de Malaisie (Panthera tigris jacksoni) est une sous-espèce décrite en 2004, elle ressemble au tigre d'Indochine et vit en Malaisie ;
le Tigre de Java (Panthera tigris sondaica) est une sous-espèce éteinte ; le dernier tigre de Java a été aperçu en 1972 et il a probablement disparu dans les années 1980, à la suite de la destruction de son habitat liée à l'exploitation intensive du bois de teck. Il ressemblait au tigre de Sumatra et ne se rencontrait que sur l'île de Java ;
le Tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) est la plus petite sous-espèce de tigres encore vivante. La robe est très foncée, le blanc de l'abdomen est moins étendu, et les rayures sont doubles, fines et très serrées. Les mâles ont la particularité de posséder un col de fourrure épaisse autour du cou. Il n'est présent que sur l'île de Sumatra ;
le Tigre du Bengale (Panthera tigris tigris) a des rayures assez espacées sur fond brun orangé. On le trouve principalement en Inde, mais aussi au Bangladesh, au Bhoutan, au Népal, à l'Ouest de la Birmanie et dans le Sud de la Chine. C'est la sous-espèce la plus répandue ;
le Tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata) est une sous-espèce éteinte dans les années 1970. Ce tigre était d'assez grande taille, avec un ventre blanc et sa tête possédait une longue collerette. Les territoires des tigres de la Caspienne s'étendaient sur l'Afghanistan, l'Iran, la Turquie, la Mongolie, et le centre de la Russie.
Hybrides
Des croisements en captivité ont eu lieu entre tigre et lion. Le ligre est le fruit du croisement entre un lion et une tigresse, le tigron celui d'un tigre et d'une lionne.
Le ligre est en général plus grand que ses deux parents tandis que le tigron est plus petit. Ils possèdent des caractères physiques à mi-chemin entre ceux de leur père et ceux de leur mère. Selon le site Messybeast, la différence de taille entre le ligre et le tigron est due à un gène soumis à empreinte, c'est-à-dire un gène qui s'exprime différemment selon le sexe,. Les ligres et tigrons femelles sont parfois fertiles avec l’une des espèces dont ils sont issus. Ces croisements ne peuvent se produire qu’en captivité car tigres et lions ne se rencontrent que très peu dans la nature. Souvent issus de croisements forcés pour obtenir un félin « hors norme », ces hybrides, sans utilité pour la conservation des espèces, souffrent souvent de problèmes de santé physique et mentale.
Le dogla serait le croisement entre un léopard mâle et une tigresse et le tigard le croisement entre un tigre et un léopard femelle.
Comportement
Territorialité
Solitaire, le tigre n'aime pas partager son territoire, surtout entre mâles. Le tigre mâle possède un territoire qui englobe deux à trois domaines réservés aux femelles, le record étant de sept femelles sur le territoire d'un mâle. Les mâles parcourent leur territoire régulièrement et le parcours complet peut prendre plusieurs semaines.
Tous les tigres, mâles ou femelles, marquent leur territoire avec leur urine ou leurs excréments. Afin d'éviter les intrus, ils peuvent également signaler leur présence en griffant l'écorce des arbres. En dehors des périodes de reproduction, ou lorsque la femelle élève sa progéniture, les rencontres sont évitées : Kailash Sankhala a observé qu'un couple de tigres dans un même enclos du zoo de Delhi n'empruntaient jamais les mêmes chemins et avaient des zones séparées dans leur espace pourtant réduit en dehors du cycle œstral de la femelle.
On rapporte quelques exceptions à la solitude des tigres : ce sont souvent des mâles qui restent près des femelles, et qui parfois acceptent de partager une proie. De jeunes tigres issus d'une même fratrie s'allient parfois pour capturer de plus grosses proies. Toutefois, ces comportements ne sont pas fréquents, et les rencontres entre tigres se réduisent souvent à la période de reproduction.
Le tigre possède souvent plusieurs tanières sur son territoire, et il utilise la mieux adaptée à ses besoins du moment. Le territoire d'un tigre varie énormément selon la disponibilité des proies. Par exemple, dans certaines régions d'Inde ou du Népal, où les proies sont abondantes, le territoire des mâles couvre entre 30 et 72 km2 et celui des femelles peut être inférieur à 20 km2. Mais en Sibérie, où les proies sont rares, il faut 800 à 1 000 km2 de territoire pour un mâle et jusqu'à 400 km2 pour une femelle.
Vocalisations
Le tigre a un grand répertoire de vocalisations, différentes selon leur utilisation : indication de présence, appel d'une femelle, cri d'attaque… Les feulements peuvent s'entendre à trois kilomètres de distance, ils sont généralement utilisés pour signaler leur présence aux femelles et aux tigres de passage, mais peuvent parfois indiquer que la chasse a été couronnée de succès.
Une des vocalisations du tigre reste encore « inexplicable » : il s'agit d'une sorte de « pook », qui ressemble au cri du sambar. Sa fonction est encore inconnue.
Le tigre pousse aussi un « ouff » nasal, une sorte de renâclement : ce cri amical porte le nom allemand de prusten. Dans la nature, il est émis lorsque deux tigres se rencontrent sur un territoire neutre. Ce son n'est émis que par quatre autres félins : la Panthère des neiges, le jaguar, la Panthère nébuleuse continentale et la Panthère nébuleuse de la Sonde.
Les tigres ne ronronnent que lors de l'expiration, alors que les félinés ronronnent également à l'inspiration.
Chasse et alimentation
Méthode de chasse
Le tigre est un prédateur crépusculaire : il chasse de préférence au lever et au tomber du jour, mais peut aussi chasser durant la journée. Il repère ses proies à vue et à l'oreille, et n'utilise qu'assez rarement son odorat pour cette activité. Le tigre préfère attaquer des individus jeunes ou âgés, moins résistants que ceux en pleine force de l'âge.
Le tigre approche de sa proie à l'affût et l'attaque par le côté ou par l'arrière. Si sa proie est petite, le tigre la tue en lui brisant les vertèbres cervicales, si elle est grosse, il préfère la mordre à la gorge et ainsi l'étouffer. La morsure à la gorge permet d'éviter les cornes et les sabots de ses proies et les empêche de se relever. Le tigre est habitué à tirer la carcasse dans les fourrés pour la dévorer au calme ; il peut aussi la recouvrir de feuilles mortes ou de terre pour la cacher. Il arrive que plusieurs tigres chassent ensemble : dans le parc national de Ranthambore en Inde, on a observé deux mâles et trois femelles rabattre la proie vers un des membres du groupe. Ce genre de comportement est cependant assez rare.
Le pourcentage de réussite d'une chasse varie selon les individus et l'habitat : par exemple, dans le parc national de Ranthambore, seules 10 % des chasses sont couronnées de succès, tandis que dans les forêts denses du parc national de Kanha, la moyenne est à 5 % de réussite.
Alimentation
Une tigresse du Bengale seule consomme six kilogrammes de viande par jour, ce qui, selon la taille des proies, représente 40 à 70 prises par an. Un tigre a en moyenne besoin de chasser une grosse proie tous les sept à dix jours. Un tigre peut ingurgiter de 14 à 40 kg de viande en une seule fois. Il commence en général par dévorer l'arrière-train de sa victime. Il est assez fort pour traîner des proies qui pèsent cinq fois son poids.
Animal carnivore, le tigre se nourrit uniquement de viande. Les principales proies du tigre sont de poids moyen (de cinquante à deux cents kilogrammes), il s'attaque principalement aux sangliers et aux cerfs. Le régime alimentaire du tigre varie selon les sous-espèces et selon son habitat ; il inclut le gaur, le sambar, le buffle, cerf axis, le singe, etc. Il s'attaque parfois aux animaux épineux (porcs-épics), mais aussi à des proies plus grosses comme des ours, des léopards, de petits rhinocéros et des éléphants ou des crocodiles.
Le tigre s'en prend parfois aux ours, surtout les ours bruns d'Oussouri et les ours lippu, plus rarement aux ours noirs. Les deux forces de la nature sont très similaires au niveau de la taille et du poids, ce qui rend la tâche difficile pour tuer l'autre.
Les seuls animaux capables de tuer un tigre mâle adulte sont le crocodile de mer, le python réticulé, l'ours et une meute de loups ou de dholes. Mais généralement, le tigre n'a pas de prédateurs à l'âge adulte.
Grâce à ses pattes postérieures plus longues que les antérieures, le tigre possède un don pour le saut. De plus, il dispose de puissantes épaules musclées. Ce prédateur possède un physique adapté pour de grosses proies, tout comme d’autres félins de grande taille.
Prédateur opportuniste, le tigre ne refusera pas de s'attaquer au bétail, ni à une charogne. Si nécessaire, il peut aussi se montrer cannibale.
Anthropophagie
Le tigre est le félin ayant la plus forte réputation de mangeur d'hommes, notamment en Inde. Cela ne signifie pas que l'être humain fait partie intégrante de son régime alimentaire, mais il arrive que certains individus s'attaquent à l'homme, surtout en Inde.
Les cas célèbres de tigres mangeurs d'homme ne manquent pas. La tigresse surnommée « la mangeuse d'homme de Champawat » qui fut abattue par le chasseur Jim Corbett en 1907 avait tué pas moins de 438 personnes en huit ans. Depuis le début du XXe siècle, les victimes sont beaucoup moins nombreuses, mais dans les années 1950, on compte près de 5 000 morts par an.
Les principaux accidents mortels se produisent lors d'une mise en contact fortuite entre l'homme et l'animal, ce qui a poussé le tigre surpris à attaquer. Néanmoins, la perte des canines, essentielles lors de la mise à mort, est un facteur déterminant : le tigre, incapable de se nourrir de grosses proies, se rabat sur des proies plus faibles, et notamment l'homme. Ce fait, noté par Jim Corbett, est corroboré par un témoignage de Pierre Pfeffer : un tigre blessé à la mâchoire par un coup de crosse revint par la suite se nourrir de chair humaine. Les tigresses peuvent transmettre le goût de la chair humaine à leurs petits et perpétuer ainsi une lignée de mangeurs d'homme.
Les Sundarbans, essentiellement composées de forêts de mangroves situées à l'embouchure du Brahmapoutre, abritent les derniers tigres mangeurs d'homme : de 1948 à 1986, plus de 800 personnes ont été tuées, et on compte chaque année une cinquantaine de victimes. Entre 2014 et 2019, le gouvernement indien estime que quelque 225 personnes ont été tuées dans des attaques de tigres. Le comportement de ces tigres reste inexpliqué. Plusieurs méthodes dissuasives ont été testées afin de préserver les habitants de la région. Le port d'un masque à l'arrière du crâne semble être efficace car les tigres ont l'habitude d'attaquer dans le dos.
Cycle de vie
La période de reproduction peut avoir lieu à n'importe quel moment de l'année, mais il y a un pic d'occurrence qui varie selon la zone géographique. Durant l'œstrus qui dure plus de neuf jours, la femelle signale sa présence par des gémissements et des rugissements répétés accompagnés d'un marquage olfactif plus fréquent. Lors de la cour, les contacts sont fréquents : les tigres se mordillent la gueule, se frottent l'un contre l'autre. Lorsque la femelle est prête, elle adopte la position typique des félins : elle s'assied, les pattes avant allongées devant elle et les pattes arrière à demi-pliées, le mâle la pénètre et la saisit par la peau du cou lors de l'éjaculation. Enfin, la tigresse se dégage violemment et se retourne fréquemment contre le mâle, avant d'entamer une période de repos. L'accouplement est bref mais peut se répéter plusieurs fois par jour.
La femelle met au monde dans un endroit isolé deux ou trois petits en moyenne (sept au maximum) après 93 à 114 jours (soit entre 3 et 4 mois environ) de gestation. L'intervalle entre deux naissances est en général de 10 à 20 minutes. Entre chaque mise bas, la tigresse mange le cordon ombilical, l'amnios et le placenta. Les jeunes tigres restent aveugles jusqu'à six à quatorze jours ; ils pèsent à la naissance de 750 à 1 600 g. C'est la femelle qui s'occupe de l'éducation des petits ; le tigre ne participe pas à leur éducation. La tigresse n'hésite pas à les déplacer fréquemment d'une tanière à l'autre pour les protéger d'éventuels prédateurs. Ils commencent à jouer dès un mois ; la tigresse ne laisse pas sa portée toucher à de la viande avant quarante jours et le sevrage a lieu à deux mois.
Les jeunes restent avec leur mère pour apprendre à chasser. Contrairement aux lions, les jeunes tigres mangent en premier et ce n'est que lorsqu'ils sont rassasiés que la tigresse entame son repas. La tigresse se montre également très protectrice et éliminera ou évitera tout danger (tigres mâles, y compris le père, hommes, etc.) Vers un an, les jeunes sont capables de chasser seuls. Les conflits autour des proies se multiplient vers dix-huit à vingt-et-un mois et les mâles sont les premiers à quitter le cercle familial, suivis par les femelles.
Dans la nature, les tigres atteignent leur maturité sexuelle à l'âge de trois ou six ans pour les mâles et aux alentours de trois ans pour la femelle. Le tigre ne peut plus se reproduire à partir de quatorze ans. La mère retourne en cycle œstral dix-huit à vingt mois après la naissance des jeunes tigres. Une étude faite au parc national du Chitwan, au Népal, a révélé une mortalité infantile de 34 % pour les jeunes de moins d'un an et de 29 % pour la deuxième année. Pour la première année, 73 % des décès étaient dus à la perte de la portée entière pour cause d'inondation, d'incendie ou d'infanticide. Cette dernière raison est d'ailleurs la cause principale de mortalité des tigres de moins d'un an ; les jeunes tigres sont parfois tués par les autres mâles qui viennent s'emparer du territoire de leur père. Pour la deuxième année, la perte d'une portée entière est beaucoup plus rare : elle atteint 29 % des décès,. La durée de vie d'un tigre est estimée à 26 ans en captivité et à 15 ans en liberté.
Écologie et répartition
Habitat
Le tigre s'accommode de plus de deux cents habitats différents. Des forêts humides tropicales aux bois de conifères et de bouleaux de Russie d'Extrême-Orient en passant par les mangroves, des Sundarbans, le tigre fait preuve d'une grande adaptabilité, même s'il marque une préférence pour les terrains avec une grande végétation qui lui confèrent un bon terrain de chasse et un bon abri. En 2008, au Bhoutan, alors qu'on pensait que le tigre ne se rencontrait que jusqu'à 3 000 mètres, des empreintes et des photographies de tigre ont montré qu'on pouvait trouver ce prédateur entre 3 700 et 4 300 mètres : il se pourrait que le tigre soit repoussé sur des altitudes plus élevées soit en raison du réchauffement climatique, soit à cause de la pression exercée par l'homme ; une autre hypothèse serait que le tigre ait toujours vécu à de telles hauteurs mais n'aurait jamais été observé jusqu'à présent.
Répartition
L'aire de répartition du tigre a fortement régressé depuis le XIXe siècle. Elle s'étendait de l'est de la Turquie à l'Extrême-Orient russe, ainsi que sur les îles de Sumatra, de Java et de Bali. Elle recouvrait donc presque toute l'Asie, à l'exception de la chaîne de l'Himalaya.
Les derniers tigres survivent dans quatorze pays : l'Inde, le Népal, le Bhoutan, le Bangladesh, la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, le Cambodge, la Malaisie, l'Indonésie (île de Sumatra), la Chine, la Russie et peut-être la Corée du Nord. Les populations de la péninsule indochinoise sont disjointes.
L'espèce a perdu 93 % de son aire de répartition originelle.
C'est en Inde que les tigres sont les plus nombreux bien que la plupart y aient disparu lors des vingt-cinq dernières années. L'Inde abrite environ la moitié de la population mondiale de tigres sauvages. Le recensement national de 2010 fait état d'un maximum de 1 909 bêtes, soit 20 % de plus par rapport à 2006. Selon la majorité des spécialistes, cette information, aussi positive soit-elle, reflète davantage l'amélioration des méthodes de recensement, souvent approximatives, que l'augmentation réelle du nombre de tigres. Ensuite, en 2016, le gouvernement indien annonce la présence de 2 226 spécimens, et, en 2018, 2 967 tigres sont recensés en Inde.
Conservation du tigre
Menaces pesant sur l'espèce
Ennemis naturels
Le tigre a peu d'ennemis naturels. Toutefois, les meutes de dholes peuvent attaquer et tuer un tigre. Il arrive aussi que des ours ou des tigres mâles tuent les jeunes tigres.
Chasse
La chasse aux trophées a été une cause importante de régression du tigre au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. La chasse au tigre était en effet un sport apprécié des colons et des maharadjahs. Des battues étaient organisées durant lesquelles les tigres avaient bien peu de chance de survivre. Le tigre, animal craint pour sa force et sa cruauté supposée, était le prédateur à tuer pour sa gloire personnelle. Le félin était également un mangeur d'homme, et cette chasse intensive visait aussi à réduire sa population.
Le commerce des peaux a également accéléré cette chasse. Au début du XXe siècle, une peau valait 200 roupies, et un tapis avec tête montée 300. Les fourrures étaient négociées par les marchands locaux puis vendues comme souvenirs dans les grandes villes indiennes aux touristes européens. Durant les années 1950 à 1960, on estime que plus de trois mille tigres ont été tués comme trophées.
La chasse au tigre est à présent interdite dans tous les pays où vit ce félin.
Le braconnage et la perte de son habitat et de ses proies sont à présent les principales causes du déclin des populations.
Destruction de son habitat
Le tigre souffre de la destruction de son habitat. Aujourd'hui, le recul des forêts et des habitats naturels, la croissance démographique, la disparition des proies, l'extension des zones cultivées ainsi que l'augmentation de la pollution aggravent sa situation. Les individus de moins en moins nombreux, et parfois de plus en plus éloignés les uns des autres sur des espaces fragmentés, ont du mal à se rencontrer et se reproduire.
Les incendies de forêts, l'utilisation de poison et la perpétuation d'un trafic ou commerce de peau et sous-produits pour certaines médecines traditionnelles continuent à peser sur la survie de l'espèce.
Médecine asiatique traditionnelle
En Asie, on utilise certaines parties du corps du tigre, comme ses os, ses yeux, son pénis et ses dents pour fabriquer des remèdes traditionnels, conformes aux mythes et croyances des populations, générant jusqu'à 3,5 millions d'euros par an. Leur efficacité n'est pas établie, et ces pratiques contribuent à accélérer la disparition de l’espèce,. Le trafic d'os a diminué en Inde et en Russie. En Chine, il est interdit depuis 1993 d'utiliser des extraits de tigre dans la pharmacopée et l'os de sailong a remplacé l'os de tigre. À Taïwan, 59 % des pharmacies fournissaient des préparations à base d'os de tigre au début des années 1990 et ne sont plus que moins de 1 % à le faire fin 2009. Mais au Cambodge, en Indonésie, au Laos, en Birmanie et au Viêt Nam, la lutte contre le braconnage est très faible et les marchés persistent.
Des propriétaires de fermes en Chine souhaiteraient pouvoir commercialiser les os et les peaux des tigres d'élevage morts. Le WWF estime que de braconner des animaux sauvages reviendrait moins cher que d'exploiter les animaux d'élevage et qu'au contraire il faut « empêcher, par tous les moyens, l'élevage en captivité des tigres à visée mercantile ».
Protection
Historique des actions de protection
En 1969, le directeur du zoo de Delhi déclare que « Le tigre est sur le point de disparaître ! ». La chasse au tigre devient interdite en 1970, mais c'est en 1973 que le Projet Tigre est lancé par Indira Gandhi en Inde : les parcs nationaux sont transformés en réserves, dont il est interdit d'accéder au cœur, afin de réserver un centre de reproduction au tigre. Des zones tampons, où les autorités réglementent le passage, sont aménagées. Le programme fonctionne : dans les années 1980, les autorités indiennes annoncent que les populations de tigre ont plus que doublé. Toutefois, le projet s'essouffle après la mort de Gandhi en 1984 : les pressions populaires pour exploiter les forêts sur les politiciens locaux réduisent les zones tampons, pressions d'autant plus écoutées que le pouvoir se décentralise de New Delhi et que les populations s'accroissent, réclamant toujours plus d'espace. Les résultats du Projet Tigre sont aussi critiqués : le comptage des tigres se faisait par l'identification des empreintes des pattes, méthode peu précise, et les administrateurs avaient tendance à gonfler leurs résultats pour justifier l'argent versé par l'État.
À partir de 1986, on découvre avec surprise que les tigres « disparaissent » : on prend alors conscience du braconnage à des fins de pharmacopée traditionnelle chinoise. Ce n'est en effet qu'à partir de la fin des années 1980 que le braconnage refait surface : jusqu'à présent, les tigres de Chine « suffisaient » à répondre à la demande. Il est difficile de chiffrer l'impact du braconnage sur les populations de tigre indien, la Wildlife Protection Society estime que 94 tigres sont tués en 1994 et 116 en 1995. De plus, le braconnage des tigres est lié à celui du chiru, une antilope tibétaine dont la laine est très prisée : les os de tigre sont échangés contre la laine de chiru récupérée sur la carcasse. La révélation du braconnage provoqua une crise au sein de la communauté des conservateurs : tous les efforts menés semblaient vains, le trafic d'os de tigre se perpétuant aussi en Indochine et en Sibérie. Après de nombreuses querelles entre partisans de la conservation in situ et ex situ, après diverses propositions peu réalistes, des actions internationales furent menées :
En 1994, les représentants de nombreux pays où vivent les tigres se réunissent pour lutter ensemble contre le commerce illégal du tigre ;
En 1995, la campagne Save the tiger fund, financée par la société Exxon et le National Fish and Wildlife Foundation, a pour objectif de renforcer l'action des réserves, par exemple en instaurant des couloirs forestiers pour éviter l'isolement des populations de tigres, et de stopper le commerce illégal.
L'interdiction du commerce d'os de tigre en Chine fut le résultat de nombreuses pressions exercées par la communauté internationale.
En 2010, treize chefs de gouvernement ainsi que Vladimir Poutine et Robert Zoellick (président de la Banque mondiale) se réunirent pour allouer un fonds de 350 millions de dollars à la conservation du tigre.
Dans certaines régions, soit parce que l'Homme fréquente plus des forêts qui se réduisent, soit parce que la forêt gagne du terrain près de certaines zones habitées, les accidents ont augmenté. Là, une des pistes de travail est de réduire le risque de conflit Homme-tigre. Pour cela, dans les plaines centrales du Népal où trente-six tigres ont tué 88 personnes en 27 ans (de 1979 à 2006), des chercheurs ont étudié les facteurs écologiques des zones où le tigre a attaqué ou tué des hommes. Ils ont aussi étudié la sociologie des zones où les hommes tuent des tigres mangeurs-d'homme ou réputés tels. Ceci a permis de mieux identifier (à partir de 28 années de données) les activités humaines à risque ou rendant les gens vulnérables aux attaques. Chaque lieu où un tigre a tué un humain a été visité et étudié avec un membre de la famille de la victime ou un de ses amis. On a ainsi montré que 66 % des attaques de tigres ont eu lieu près de la lisière (à 1 km au plus) et pour le reste dans les forêts dégradées et intactes. Il n'y a pas plus de mâles que de femelles qui ont attaqué des humains. 56 % des tigres examinés présentaient des déformations physiques. La mortalité humaine tendait à augmenter significativement (passant d'une moyenne de 1,2 (± 1,2) personne par an avant 1998 à 7,2 (± 6,9) par an de 1998 à 2006), et 10 fois plus dans la zone tampon depuis 1998 en raison de la restauration des forêts. Près de la moitié des personnes tuées étaient à la recherche d'herbe pour le fourrage. Des stratégies visant à réduire le risque de rencontre entre l'homme et le tigre ont pu être proposées ; comme la participation des communautés locales à la gestion et à la conservation du tigre pour mieux atténuer les conflits homme-tigre. Les villageois qui aident à poser des colliers émetteurs et suivre des tigres dangereux participeront mieux au suivi télémétrique du tigre à long terme et à la prévention pour éviter les conflits estiment ces chercheurs.
Statut légal
L'ensemble des sous-espèces de tigre est classé en annexe I de la CITES depuis 1975, excepté le tigre de Sibérie qui appartenait à l'annexe II de la CITES jusqu'en 1987, ce qui signifie que son commerce est interdit sauf autorisation exceptionnelle.
L'espèce est également considérée comme En danger (EN) par l'UICN depuis 1986. Les sous-espèces peuvent avoir un statut différent : le tigre de Sibérie fut considéré comme En danger critique d'extinction (CE) de 1996 à 2008 avant de retrouver son statut d'En danger, le tigre de Chine et le tigre de Sumatra sont considérés comme En danger critique d'extinction depuis 1996,, et les tigres de la Caspienne, de Bali et de Java sont considérés comme Éteints (EX).
Le tigre est protégé par la législation nationale de l'ensemble des pays où il est présent à l'état sauvage.
Population
Présence in situ
En 1900, on estime que la population de tigre atteignait 100 000 individus dont 40 000 en Inde. Pour que le bassin génétique d'une espèce soit viable, il ne faut pas que sa population diminue en dessous de 5 000. En 2008, leur population est estimée par l'Union internationale pour la conservation de la nature entre 1 361 et 2 056 spécimens aptes à la reproduction dont 1 411 individus en Inde.
En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement, selon le WWF.
En 2011, on compte 3 500 tigres à travers le monde. En Inde, il y en aurait 1 706 selon le dernier recensement contre 1 411 en 2007.
En 2014, des recensements réguliers étaient déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres étaient annoncés pour le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine, mais la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Myanmar, le Laos, le Cambodge et le Vietnam n’avaient pas encore entrepris de comptage. Trois opérations de comptages étaient prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022.
En 2015, pour la première fois, l'estimation de la population mondiale de tigre est en hausse (annonce réalisée en 2016), avec 3 890 tigres - ce chiffre restant à manier avec prudence. L'Inde en abrite plus de la moitié, avec 2 226 tigres.
Actuellement[Quand ?], il y a en Inde vingt-trois réserves naturelles spécialement créées pour la préservation du tigre. Au Népal, trois réserves peuvent prétendre à héberger des tigres : il s'agit du parc national royal de Chitwan et des réserves royales de faune de Bardia et de Shukla Phanta. Le tigre est présent dans dix-neuf réserves en Thaïlande, quatorze aires protégées du Viêt Nam, cinq réserves à Sumatra, trois réserves en Russie et une en Chine.
Parmi les mesures prises pour protéger les tigres, on peut citer la création d'une plantation de bois de chauffage et de bois d'œuvre par le WWF, l'Association des usagers de la zone tampon et le parc national du Chitwan, afin de limiter l'utilisation des ressources forestière du parc par les villages environnant. Ainsi, la pression sur l'environnement du tigre est allégée et les rencontres homme/tigre plus rares. Mais la cohabitation n'est pas aussi harmonieuse partout. En 2002, ce n'est que grâce à l'intervention du WWF que le Kelantan ne s'est pas lancé dans une campagne d'éradication du félin. En Inde, lorsque des tigres s'attaquent à du bétail, les éleveurs touchent une compensation. Mais celle-ci, de faible valeur et versée tardivement, est peu efficace. Enfin, des déplacements d'animaux peuvent être envisagés, comme à Sumatra après la mort de six personnes à la suite d'attaques de tigres, mais la méthode n'a pas encore prouvé son efficacité.
Présence ex situ
L'élevage conservatoire permet de maintenir une population de tigres vivante quoi qu'il arrive à la population sauvage, mais également, grâce à l'affection du public pour cette espèce de soutenir les programmes de protection in situ : par exemple, la campagne Tigre, troisième campagne de protection de la vie sauvage menée par l'association européenne des zoos et aquariums (EAZA), a permis de récolter plus de 700 000 € pour l'association 21st Century Tigers. Une autre action des zoos est de permettre des actions de recherche sur le tigre afin de mieux connaître sa biologie. Toutefois, les tentatives de réintroduction de tigres nés en captivité n'ont pas été couronnées de succès.
Afin de garder l'espèce en vie de façon pérenne, les zoos s'organisent pour maintenir la variabilité génétique des spécimens captifs. Le tigre de Sibérie et celui de Sumatra font l'objet d'un programme européen d'élevage (EEP). Ces deux sous-espèces ainsi que la sous-espèce indochinoise font également partie d'un programme américain pour les espèces menacées (SSP).
Le tigre se reproduit très bien en captivité, ce qui conduit certains zoos à utiliser des moyens de contraception pour réguler les populations, et parfois l'euthanasie. Il est probable que les tigres en captivité soient plus nombreux que les tigres sauvages, si on prend en compte les individus issus d'hybridation entre sous-espèces. En 2004, le studbook international compte 660 tigres. Le 19 mars 2009, un peu plus de 1 400 tigres sont inscrits sur la base ISIS : parmi ceux-ci, plus de 400 tigres de Sibérie, presque 300 tigres du Bengale, plus de 200 tigres de Sumatra et une cinquantaine de tigres de Malaisie et de tigres d'Indochine et pour finir, 390 tigres à l'origine non spécifiée ou issus d'hybridation.
Les tigres sont également des animaux très prisés dans les zoos privés, où les conditions de détention sont parfois contraires aux droits des animaux : ces tigres souffrent souvent de problèmes nutritionnels ou font l'objet d'un élevage intensif. Les ménageries des cirques contiennent également de nombreux tigres pour les spectacles de domptage les tigres y sont présentés dans une cage circulaire sur la piste et le dompteur leur fait faire des acrobaties issues de leur comportement naturel comme sauter entre eux se rouler par terre ou courir. Pour que les tigres exécutent ces numéros il faut beaucoup de complicité et un dressage très long où on garantit la récompense. Malheureusement beaucoup d’associations protectrices des animaux donnent de faux avis sur les tigres au cirque. Les tigres sont pourtant choyés comme au cirque Arlette Gruss et Korb en France ou en Italie au cirque américain de la famille togni.[réf. nécessaire]
Enfin, il existe des centres d'élevage en captivité dont la seule préoccupation est d'accroître le nombre de ces félins à des fins commerciales : par exemple, un tigre blanc peut se vendre à 60 000 $. En Chine, ces centres d'élevage, couramment appelés « fermes d'élevage », sont apparus lors de l'interdiction du commerce de parties de tigre en 1993. Il s'agissait alors d'un investissement spéculatif dans l'espoir que cette interdiction soit levée ; ils pratiqueraient le trafic d'os et d'organes de tigres.
En 2016, il est estimé qu'il y a plus de 5000 tigres domestiques rien qu'aux États-Unis, soit plus que les 3890 tigres sauvages estimés dans le monde.
Le tigre et l'Homme
Dénomination, étymologie et sémantique
La femelle du tigre est la « tigresse ». Le terme « tigreau » est proposé par l'office québécois de la langue française pour désigner le petit du tigre,, mais ne figure pas dans la plupart des dictionnaires.
Le mot « tigre » dérive du grec ancien τίγρις / tígris via le latin tigris. Le mot grec lui-même dériverait du persan ancien tigrâ signifiant « flèche » (du radical tij qui signifie « aiguiser»). Deux adjectifs dérivent du mot tigre : « tigré », rayé comme un tigre et « tigresque », qui désigne tout ce qui a un rapport avec le tigre.
En zoologie, le terme tigre a aussi désigné, par extension, nombre de félins à la robe tachetée ou rayée : par exemple, les expressions « tigre d'Amérique », « tigre du Brésil », « tigre de Guyane » et « tigre noir » ont anciennement désigné le jaguar (Panthera onca). En Guyane française aujourd'hui "tigre rouge" ou "tig' ouj" désigne le Puma. Par ailleurs, on appelle encore « chat-tigre » l'oncille (Leopardus tigrinus). Le jaguar est dénommé El tigre dans de nombreux pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et au Mexique. Plusieurs autres animaux ont un nom composé du terme tigre, soit parce qu'ils sont rayés comme le requin tigre ou le tigre de Tasmanie, soit parce qu'ils font des ravages (tigre du poirier, serpent-tigre).
En minéralogie, l'œil de Tigre est une pierre semi-précieuse de la famille du quartz.
Le sens du mot tigre reste empreint d'agressivité, ainsi on dit d'un homme ou d'une femme féroce et impitoyable qu'il est un tigre ou une tigresse, et on peut être « jaloux comme un tigre »,. À l'inverse, on parle de « tigre de papier » pour désigner quelque chose d'apparence effrayante mais en réalité d'inoffensif.
Représentations du tigre
Mythologie, légendes et religions
Le tigre a une place importante dans la mythologie et les croyances asiatiques. Dans la religion hindoue, Shiva, dieu de la destruction, est représenté vêtu d'une peau de tigre et Durgâ, déesse aux dix-huit bras, a un tigre pour monture. En Inde, le tigre est le symbole de la royauté et du pouvoir divin. Dans le centre et l'Ouest de l'Inde, et notamment les États de Goa et Maharashtra, Waghoba est une divinité protectrice représentée soit par un tigre, soit par un léopard.
Dans la péninsule indochinoise et l'île de Sumatra, il représente le châtiment divin.
En Chine, l'année du Tigre fait partie des douze années de l'astrologie chinoise. Il est traditionnellement une des quatre créatures majeures de l'art chinois avec le dragon, le phénix et la tortue. De nombreuses légendes, comme celles du prince Sa Chui qui se laisse dévorer par une tigresse par compassion, content les rencontres des hommes avec le tigre. Des images d'un tigre blanc sont placées dans les maisons pour les protéger des rats et des serpents, et font office d'offrande dans les temples ; le tigre blanc de l'ouest est également une constellation associée à l'ouest et à l'automne. À l'image du lion dans la culture occidentale, le tigre est considéré comme le roi des animaux en Chine.
L'art martial du tigre symbolise du tigre : Force et puissance. Aussi, il est utilisé pour stimuler le foie : Il travaille la force des tendons, et le regard.
Figure emblématique
Le tigre est le symbole national du Bangladesh, de l'Inde et de la Malaisie. Il est également représenté sur les billets de banque et les pièces de monnaie du Bangladesh et figure sur les armoiries de la Malaisie. Le tigre de Tippu est une boîte à musique représentant un tigre tuant un Anglais : elle symbolise la victoire des peuples indiens sur l'empire colonisateur britannique.
Dans le domaine du sport, de nombreux clubs ont pour mascotte le tigre. Le félin était également l'emblème des jeux olympiques de Séoul.
Le tigre est aussi très présent dans l'univers des marques, avec le tigre d’Esso, celui des céréales Frosties ou encore de nombreux noms faisant écho au tigre comme le baume du tigre, le Mac OS X v10.4 « tiger », le magazine Le Tigre, ou encore de nombreux engins militaires (hélicoptère, avion de chasse, char). Un certain nombre d'unités militaires portent le tigre comme insigne. Les escadrilles des forces aériennes de l'OTAN ayant le tigre pour emblème sont regroupées dans une association et se retrouvent, chaque année, à l'occasion d'un Tiger Meet.
C'est également un surnom très utilisé pour montrer la force ou encore la férocité d’un personnage comme Georges Clemenceau surnommé « Le Tigre », les tigres tamouls ou encore les tigres économiques tels le tigre celtique ou les tigres asiatiques.
Arts
Les premières représentations du tigre se font durant l'Antiquité romaine, sous forme de mosaïques : le félin est en effet importé pour les combats du cirque. On retient la peinture monumentale La chasse au tigre de Rubens qui inspira par la suite de nombreux autres peintres puis les tableaux du Douanier Rousseau. L'animal a également figuré dans les tableaux de nombreux autres artistes comme Delacroix, Charles Lapicque, Salvador Dalí ou encore Géricault. Du fait de sa proximité géographique, le tigre est également fortement représenté dans l'art chinois, japonais, indien et vietnamien.
En musique, le groupe Le Tigre est un groupe punk féministe américain. La chanson Eye of the Tiger composée par le groupe américain Survivor pour le film Rocky 3, l'œil du tigre a été réutilisée de nombreuses fois. Le Taking Tiger Mountain by Strategy est un opéra de Pékin, l'un des huit autorisés lors de la révolution culturelle.
De nombreux tigres apparaissent dans la littérature, à commencer par Shere Khan du Livre de la jungle. Parmi les tigres de fiction, on compte également le tigre de l'Histoire de Pi, Tigrou dans Winnie l'Ourson de Alan Alexander Milne, Louison le tigre du capitaine Corcoran dans Les Aventures du capitaine Corcoran de Alfred Assollant. Dans le domaine de la bande dessinée, c'est Hobbes de Calvin et Hobbes qui retiendra l'attention, mais on peut citer également Moloch dans Corentin Feldoë ou encore Joé le Tigre dans La Jungle en folie.
« Shere Khan entendit le tonnerre [des sabots des buffles domestiques], se leva et rampa lourdement vers le bas du ravin, cherchant de tous côtés un moyen de s'enfuir ; mais les parois étaient à pic, il lui fallait rester là, lourd de son repas et de l'eau qu'il avait bue, prêt à tout plutôt qu'à livrer bataille. Le troupeau plongea dans la mare qu'il venait de quitter, en faisant retentir l'étroit vallon de ses mugissements. Mowgli entendit des mugissements répondre à l'autre bout du ravin, il vit Shere Khan se retourner [...]. Rama broncha, faillit tomber, continua sa route en piétinant quelque chose de flasque, puis, les autres taureaux à sa suite, pénétra dans le second troupeau à grand bruit, tandis que les buffles plus faibles étaient soulevés des quatre pieds au-dessus du sol par le choc de la rencontre. »
— Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle
Au cinéma, on retrouve les adaptations de certains livres cités plus haut comme Tigrou dans la série Winnie l'Ourson de Disney ou Shere Khan. D'autres apparitions plus spécifiques peuvent être notées comme le personnage secondaire de Rajah dans Aladdin ou le rôle clé du tigre dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang. Plus récemment, Jean-Jacques Anneau tourne Deux frères, l'histoire de deux tigres d'une même portée, enlevés très tôt à leur mère, et qui vont finir par se retrouver ; ces deux tigres, avec d'autres, sont également présents dans l'émission de télévision Fort Boyard depuis 1990.
Tigres célèbres
Les tigres célèbres sont moins nombreux que les tigres de fiction. On compte toutefois la tristement connue « tigresse de Champawat » : mangeuse d'homme, elle terrorisa toute une région pendant huit ans avant d'être abattue par le chasseur Jim Corbett. La tigresse Sita devient connue mondialement lors de son passage en couverture du National Geographic Magazine en décembre 1997,. Parmi les tigres du cirque, on peut également citer Montecore, le tigre blanc ayant attaqué le dompteur Roy Horn du tandem Siegfried & Roy. Enfin, Satin est un tigre qui a reçu en 1955 un Patsy award pour son interprétation dans le film Les Gladiateurs (Demetrius and The Gladiators) sorti en 1954.
Notes et références
Notes
Références
Annexes
Références taxonomiques
(en) Référence Brainmuseum : Panthera tigris
(en) Référence CITES : espèce Panthera tigris (+ répartition sur Species+) (consulté le 3 juin 2015)
(fr) Référence CITES : taxon Panthera tigris (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le 3 juin 2015)
(fr + en) Référence ITIS : Panthera tigris (Linnaeus, 1758)
(en) Référence Animal Diversity Web : Panthera tigris
(en) Référence NCBI : Panthera tigris (taxons inclus)
(en) Référence UICN : espèce Panthera tigris (consulté le 1er janvier 2024)
(fr + en) Référence CITES : espèce Panthera tigris (Linnaeus,1758) (+ répartition) (sur le site de l’UNEP-WCMC)
(en) Référence Fonds documentaire ARKive : Panthera tigris
Bibliographie
Michael Nichols et Geoffrey C. Ward (trad. Florence Illouz), Le tigre [« The Year of the Tiger »], Paris, National Geographic, 2000, 156 p. (ISBN 978-2-7441-2875-2).
Kailash Sankhala (trad. Florent Jouty), Le tigre : ses mœurs - son histoire : son avenir, Paris, MLP Editions, 1998, 96 p. (ISBN 2-7434-1070-1).
Pascal Picq et François Savigny, Les tigres, Évreux, Odile Jacob, octobre 2004, 192 p. (ISBN 978-2-7381-1342-9, lire en ligne) (fr)
(en) John Seidensticker, Peter Jackson et Sarah Christie, Riding the Tiger : Tiger Conservation in Human-Dominated Landscapes, Cambridge University Press, 1999, 383 p. (ISBN 978-0-521-64835-6 et 0521648351, lire en ligne).
Liens externes
Tigres au Vietnam Où peut-on voir des tigres au Vietnam
Ressources relatives au vivant : Animal Diversity Web BioLib Environmental Conservation Online System EPPO Global Database Paleobiology Database Global Biodiversity Information Facility iNaturalist Interim Register of Marine and Nonmarine Genera Mammal Species of the World NBN Atlas Species+ Système d'information taxonomique intégré Union internationale pour la conservation de la nature
Ressource relative à la santé : Medical Subject Headings
Fiche de l'IUCN/SSC Cat Specialist Group sur Panthera tigris (en)
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Le Lion (Panthera leo) est une espèce de mammifères carnivores de la famille des Félidés. La femelle du lion est la lionne, son petit est le lionceau. Le mâle adulte, aisément reconnaissable à son importante crinière, accuse une masse moyenne qui peut être variable selon les zones géographiques où il se trouve, allant de 145 à 180 kg pour les lions d'Asie à plus de 225 kg pour les lions d'Afrique. Certains spécimens très rares peuvent dépasser exceptionnellement 300 kg. Un mâle adulte se nourrit de 7 kg de viande chaque jour contre 5 kg chez la femelle. Le lion est un animal grégaire, c'est-à-dire qu'il vit en larges groupes familiaux, contrairement aux autres félins. Son espérance de vie, à l'état sauvage, est comprise entre 7 et 12 ans pour le mâle et 14 à 20 ans pour la femelle, mais il dépasse fréquemment les 30 ans en captivité.
Le lion mâle ne chasse qu'occasionnellement, il est chargé de combattre les intrusions sur le territoire et les menaces contre la troupe. Le lion rugit. Il n'existe plus à l'état sauvage que 16 500 à 30 000 individus dans la savane africaine, répartis en deux sous-espèces, et environ 300 dans le parc national de Gir Forest (nord-ouest de l'Inde). Il est surnommé « le roi des animaux » car sa crinière lui donne un aspect semblable au Soleil, qui apparaît comme « le roi des astres ». Entre 1993 et 2017, sa population a baissé de 43 %.
Description
Biométrie
Le lion est le deuxième plus grand félidé, après le tigre, et ainsi le plus grand carnivore d'Afrique. Un mâle mesure de 172 à 250 centimètres de long du bout du museau à la base de la queue et possède une queue d'en moyenne 90 centimètres. Les mâles atteignent une masse comprise entre 145 et 225 kilogrammes à l'âge adulte. Les femelles adultes mesurent de 158 à 192 centimètres sans la queue et possèdent une queue mesurant environ 85 cm. Elles pèsent entre 83 et 168 kg et ont une corpulence en moyenne 20 à 50 % moins importante que celle d'un mâle.
La taille au garrot peut varier de 100 à 128 cm (en moyenne, 123 cm pour les mâles et 107 cm pour les femelles). Les plus grands mâles peuvent exceptionnellement atteindre une taille à l'épaule de 1,50 m.[réf. nécessaire] Ils peuvent ainsi avoir une taille à l'épaule de 30 cm plus importante que celle des tigres mais sont moins longs que ces derniers. Si une taille de 189–300 cm du bout du museau à la base de la queue a souvent été évoquée pour le tigre, il est admis que le tigre est au maximum 30 cm plus long que le lion, soit d'une longueur de 2,80 m du bout du museau à la base de la queue. Les plus grands lions vivent dans le sud de l'Afrique, les plus petits en Asie. Le record du monde de poids dans la vie sauvage est détenu par un lion du Transvaal de 313 kg. Les lions en captivité ont tendance à être plus gros que les lions vivant dans la nature ; dans certains cas, les lions ont atteint en captivité un poids de 375 kg, notamment le célèbre lion à crinière noire du zoo de Colchester en Angleterre, Simba, dont la masse a été reconnue par le Livre Guinness des records,.
Tête
Avec une longueur de crâne de 26,7 à 42 cm en moyenne, il est généralement admis que c'est le lion qui possède la plus grande longueur de crâne parmi les grands félins, devançant ainsi dans ce domaine le tigre de Sibérie qui est la sous-espèce de tigre ayant le crâne le plus imposant avec une longueur en moyenne de 25,3 à 38 cm environ.
Les lions ont des yeux ambre voire jaunes et une truffe noire. Leurs oreilles, couleur sable, sont arrondies. Leurs canines peuvent atteindre six centimètres de long. Leur langue est recouverte de papilles cornées recourbées leur permettant de saisir la nourriture, mais aussi de se débarrasser des parasites.
Crinière
Les mâles possèdent une longue crinière, le plus souvent brun foncé, mais également, dans certains cas, noire, brun clair ou fauve. Les lions du Tsavo sont quant à eux dépourvus de crinières. La crinière apparaît vers l'âge de trois ans et s'étend des joues jusqu'au-dessus des épaules, quelquefois aussi sur le ventre et sur la poitrine. La forme et la couleur des mâles peuvent varier non seulement entre les individus, mais également chez un même individu au cours de sa vie en fonction de sa constitution physique.
Une crinière longue et foncée est un indicateur d'une bonne constitution et d'une grande force de combat, car le statut hormonal et la nutrition ont des conséquences sur l'épaisseur ainsi que sur la longueur de la crinière. Des examens expérimentaux avec des crinières empaillées ont montré que les femelles réagissent positivement aux modèles avec une crinière longue et sombre, et que les mâles évitent les modèles aux crinières prononcées. L'explication en est qu'une crinière foncée et épaisse constitue un handicap, car elle capte et conserve la chaleur. Les mâles ainsi handicapés, mais néanmoins « survivants », se révèlent donc être les porteurs de meilleurs gènes. Cela est avéré par le fait qu'un animal affaibli d'une manière ou d'une autre présente une crinière plus claire et moins importante (des changements d'aspect de la crinière ont été observés chez un même individu au cours du temps).
En pratique, la crinière pourrait être une protection contre les coups de griffes lors de combats contre des mâles rivaux.
Par ailleurs, les dernières recherches ont également prouvé que la température a aussi un effet important sur la longueur de la crinière, et les mâles de régions plus froides, même indépendamment de leur sous-espèce, forment une crinière plus importante que ceux vivant dans des régions très chaudes. Ainsi, les individus mâles des zoos de régions au climat plus continental forment le plus souvent une crinière bien plus importante que celle de leurs congénères restés dans des pays plus chauds,.
Chez les lions d'Asie, ainsi que certains spécimens d'Afrique de l'Ouest (au parc de la Pendjari au Bénin, par exemple), la crinière est clairement moins prononcée que chez leurs cousins d'Afrique, les poils ont la particularité d'être également plus fins.
Vibrisses
Tout comme les autres félins, le lion a de nombreuses moustaches épaisses, également connues sous le nom de vibrisses. Ces longs poils sensibles aux vibrations aident le lion à se diriger dans l'obscurité, ou quand son champ visuel est obstrué. La majeure partie de sa chasse se déroulant la nuit, ils l'aident presque à « sentir » son chemin dans l'obscurité, le nez vers le ciel. Les plus longues moustaches sont sur sa lèvre supérieure ; ce sont les vibrisses mystaciales. Les moustaches au-dessus des yeux sont appelées les vibrisses superciliaires. Il y a également des vibrisses sur l'une ou l'autre joue, appelées les vibrisses géniales. Les vibrisses peuvent se développer non seulement sur le visage, mais aussi bien sur le dos des pattes : ces dernières sont appelées poils de carpelle et sont utilisées pour ressentir des vibrations terrestres.
Il est possible d'identifier les lions en dénombrant les points noirs qui mouchettent leur peau au-dessus de leurs babines, à la base des poils de leurs moustaches.
Corps
Les lions ont une musculature imposante et très développée. Leur corps est allongé et trapu sur d'épaisses pattes musclées. Celles-ci permettent de mettre à terre des proies pouvant faire plusieurs fois leur propre taille et possèdent des griffes rétractiles qui sont protégées par des fourreaux de chair. Leur mâchoire est puissante pour être capable de déchirer l'épaisse peau des proies (telles que les gnous), et pour rester accrochée sur une proie qui chercherait à faire tomber le prédateur de son dos. Les muscles des pattes sont également capables d'infliger de sérieux dommages. Un grand coup de patte d'un lion est assez puissant pour provoquer la rupture des organes internes et même pour casser des os.
Couleur du pelage
Leur pelage court est de couleur sable, jaune-or ou ocre foncé. La face intérieure des pattes est toujours plus claire, tout comme le ventre, chamoisé chez le mâle, presque blanc chez la femelle. Les jeunes lionceaux ont des taches sombres sur l'ensemble du corps, mais qui disparaissent déjà au cours de la première année. Dans des cas très rares, ces taches restent encore visibles à l'âge adulte, mais demeurent insignifiantes, n'étant visibles que de près.
Comme chez les tigres, il existe chez les lions des cas occasionnels de leucistisme ; moins d'une centaine de spécimens dans le monde possèdent cette particularité génétique due à un gène récessif, qui donne une couleur blonde, crème voire blanche au pelage. Le leucistisme est différent de l'albinisme, et ne pose aucun problème direct sur la physiologie de l'animal. Les yeux conservent leurs pigments et restent le plus souvent de couleur normale (noisette ou or), mais peuvent également être bleu-gris ou vert-gris. Les lèvres et les coussinets restent également normalement pigmentés.
Chez le mâle leucistique, la crinière ainsi que l'extrémité de la queue, normalement sombres voire noires, sont très pâles. Les spécimens les plus connus sont sans doute les lions blancs de Timbavati en Afrique du Sud, où deux lions blancs sont nés d'une lionne et d'un lion de couleur fauve dans une réserve naturelle privée. Chris McBride a été le premier à les observer en octobre 1975 et a écrit deux livres sur le sujet,. En 2005, deux lionceaux au pelage blanc et aux yeux bleus sont nés dans un parc zoologique à proximité d'Agen et quatre au parc zoologique de Jurques, près de Caen, le 20 mai 2007, de deux parents blancs également. Le zoo de Beauval en Loir-et-Cher fut le premier parc français à présenter un couple de lions blancs au public.
Il n'existe aucune preuve tangible de l'existence de lions mélaniques (noir).
Excroissance caudale
Le plus étonnant chez les lions est leur queue se terminant par un pinceau de poils noirs ; non seulement cette dernière est indispensable contre les mouches, mais à l'extrémité se trouve une vertèbre non développée, découverte par Didyme d'Alexandrie. Ce dernier trouva à l'extrémité de la queue, caché au milieu des poils, un ergot corné noirâtre, et il supposa que c'était là l'organe qui, lorsque le lion, au moment du danger, agitait violemment sa queue, lui piquait les flancs à la manière d'un éperon et l'excitait à se jeter sur ses ennemis. Cette observation passa presque inaperçue, et soit que les naturalistes modernes n'en eussent pas connaissance, soit qu'ils la révoquassent en doute, aucun d'eux n'en parla jusqu'à Johann Friedrich Blumenbach, qui confirma l'exactitude du fait anatomique rapporté par Didyme, mais sans adopter l'opinion de celui-ci relative aux usages de cette partie.
Tout à l'extrémité de la queue du lion, l'ergot noirâtre de consistance cornée, de 8 à 11 mm de longueur, est entouré à sa base par un repli annulaire de la peau et adhère fermement à un follicule unique d'apparence glanduleuse ; la couleur est celle de la corne, devenant d'ailleurs de plus en plus obscure, jusqu'à l'extrémité qui est presque noire. Il est comprimé latéralement dans toute son étendue ; droit depuis la pointe jusqu'au tiers de sa longueur, il se coude légèrement en ce point, qui est marqué par une faible dépression ; à partir de cette courbure, il s'élargit rapidement jusqu'à sa base. Ces parties, si petites, et la pointe cornée sont littéralement ensevelies au milieu de la touffe terminale de la queue. Gérard Paul Deshayes, en 1829, décrit cette partie comme une sorte d'ongle ou de production cornée ayant la forme d'un cône un peu recourbé vers la pointe, adhérant par sa base à la peau seulement, et non à la dernière vertèbre caudale, dont il est séparé de 4 à 6 mm. Cet ergot peut être assez facilement détaché, l'adhérence n'est pas bien forte et il reste mou à sa base dans toute la partie qui adhérait à la peau. Il manque fréquemment sur les spécimens ; la présence de cet organe semble cependant indépendante de l'âge ainsi que du sexe.
Performances physiques
Il est communément admis que les lionnes sont plus rapides que les mâles et peuvent atteindre des vitesses maximales proches de 60 km/h,, mais cette vitesse ne peut être maintenue que sur de faibles distances. Très musclés et longs, ils peuvent faire des sauts remarquables, de 3,70 m en hauteur et 11 m de longueur.
Taxinomie
Le lion, tout comme le léopard, le tigre, le jaguar et l'once, fait partie du genre Panthera de la famille des Felidae.
Phylogenèse
La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Le plus ancien fossile de lion a été découvert à Laetoli en Tanzanie ; d'après les datations, il aurait probablement 3,5 Ma.
Panthera leo est identifié pour la première fois en Europe, sur le site italien d'Isernia, par le fossile d'un lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) âgé de plus de 700 000 ans. Une mâchoire inférieure de lion des gorges d'Olduvai en Tanzanie, plus vieille de 1,75 Ma, montre des ressemblances frappantes avec le lion des cavernes primitif. Ceux-ci sont considérés comme les plus grands lions d'Europe et ont chassé pendant l'interglaciaire cromérien, il y a plus de 500 000 ans, près de Wiesbaden en Hesse et près de Heidelberg dans le Bade-Wurtemberg. Quelques spécimens étaient presque aussi longs que les plus grands lions de l'histoire de la Terre, les lions américains (Panthera leo atrox) de Californie qui ont atteint un record de longueur : jusqu'à 3,60 mètres de long avec la queue (longueur hors queue, environ 2,40 mètres). La plupart des découvertes de lions en Europe sont des lions des cavernes (Panthera leo spelaea) ; apparus lors de la période glaciaire de Mindel, ils correspondent à une évolution des lions des cavernes primitifs. Bien qu'il ne soit spécialement apparenté avec aucune des sous-espèces, les études sur l'ADN ont confirmé que le lion des cavernes était un lion authentique,. Une autre sous-espèce a vécu, quant à elle, en Asie nord-orientale, en Béringie - au niveau de l'actuel détroit de Béring - appelée lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini). En Europe centrale, Asie du Nord et en Amérique, les lions étaient, jusqu'à la fin du Pléistocène, une espèce fréquente de la faune locale qui disparut à la fin de la dernière période de glaciation.
Sous-espèces
Sous-espèces modernes
Douze sous-espèces étaient traditionnellement reconnues, la plus grande étant le lion de l'Atlas disparu de la nature au cours du XXe siècle mais qui existe encore en captivité. Les différences majeures entre ces différentes subdivisions de l'espèce étaient la localisation et la taille de la crinière et du corps : la plupart de ces formes anciennement décrites sont à présent considérées comme invalides car ne prenant pas en compte la variabilité naturelle entre les individus. De plus, certaines descriptions de sous-espèces étaient basées sur des spécimens détenus par des zoos, dont l'origine n'était pas toujours certaine. En 2004, seules huit sous-espèces sont reconnues,,, ; parmi les sept sous-espèces africaines proposées, le lion du Cap (Panthera leo melanochaita) est probablement non valide.
Toutefois, de récentes analyses génétiques menées sur différentes sous-espèces de lion ont conduit à réduire le nombre de sous-espèces à deux : en 2008, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ne reconnaît ainsi que le Lion d'Afrique (Panthera leo leo) et le lion d'Asie (Panthera leo persica).
Le lion d'Afrique (Panthera leo leo) : auparavant répandu dans toute l'Afrique et Europe méridionale, il ne se trouve à présent qu'à partir du sud du Sahara jusqu'au nord de l'Afrique du Sud.
Le lion d'Asie (Panthera leo persica) est très semblable au lion africain. D'après les recherches biomoléculaires, il se sépara il y a 50 000 à 100 000 ans de son cousin africain. Il possède une crinière moins importante et un pli au milieu du ventre. À cela il faut encore ajouter une pilosité beaucoup plus importante au niveau du coude. Le lion asiatique est en général plus petit que l'africain, il est de 10 à 20 % plus petit que le lion d'Afrique. Un mâle adulte a une masse corporelle comprise entre 160 et 190 kilogrammes, une femelle entre 110 et 120 kilogrammes. Il s'étendait autrefois sur l'ensemble du sous-continent indien. La taille du groupe est en moyenne moins importante que celle de son homologue africain. Au début du XXe siècle, la sous-espèce semblait destinée à disparaître : il n'y avait alors plus qu'une vingtaine d'individus. La forêt de Gir et ses alentours furent alors déclarés « protégés » et en 1965 fut créé le parc national de la forêt de Gir ; la population put à nouveau augmenter à hauteur de 300 animaux, qui toutefois sont menacés par un territoire bien trop petit (250 km2) et par un fort croisement d'animaux apparentés, qui a mené à la perte de la diversité génétique de ces lions.
Les sous-espèces « des cavernes »
Les lions des cavernes sont aujourd'hui tous éteints. Ils vivaient en Eurasie et en Amérique. On peut supposer qu'ils possédaient une touffe de poils noirs au bout de leur queue, tout comme les lions modernes. On pense que, contrairement aux lions actuels, ils chassaient seuls ou en couple. Cela a été prouvé par les lions de Rancho La Brea, en Californie, où les jeunes avaient des dents plus usées que les jeunes lions modernes. Ils ont pu habiter des grottes ou dans des failles pendant l'hiver.
Le lion des cavernes primitif (Panthera leo fossilis) est le lion du Pléistocène inférieur et moyen. Il était autrefois présent dans une bonne partie de l'Ancien Monde.
Le lion des cavernes (Panthera leo spelaea) est le lion du Pléistocène supérieur. Il était présent dans l'Europe entière. L'extinction de ces animaux associés à des milieux ouverts de climat tempéré ou froid est sans doute liée à un changement climatique (et éventuellement à la disparition des proies dont ils se nourrissaient) plutôt qu'à une chasse intensive par les groupes humains. Découvert au XIXe siècle, il a tout d'abord été rapproché des espèces modernes de taille voisine, à savoir les tigres et les lions. En décrivant le crâne type de Gailenreuth, Georg August Goldfuss estima qu'il était distinct des taxons modernes. Il est considéré aujourd'hui comme une sous-espèce indépendante, avec toutefois suffisamment de caractères léonins pour justifier son rattachement à l'espèce Leo. Il s'agit de l'ancêtre direct du lion moderne. Il est possible que les mâles n'aient pas eu de crinière, ou qu'ils en aient eu une très petite et primitive. En effet, les représentations de lion dans l'art paléolithique ne présentent pas de crinière aussi fournie que celle des lions actuels. On ne sait pas non plus s'ils avaient des sortes de taches dispersées sur leur pelage ou bien si leur couleur était uniforme.
Le lion de Sibérie orientale et de Béringie (Panthera leo vereshchagini) n'existait que dans la province de Yakoutie en Russie, en Alaska et dans le territoire du Yukon au Canada. Une analyse menée sur des crânes fossiles et leurs mandibules montre que ce lion est bel et bien une nouvelle sous-espèce différente des autres lions préhistoriques, à savoir le lion d'Amérique par une taille supérieure et le lion des cavernes par une taille inférieure,.
Le lion d'Amérique (Panthera leo atrox) était présent de l'Alaska au Pérou pendant tout le Pléistocène supérieur. Ces lions ressemblaient beaucoup aux lions modernes, mais étaient bien plus grands. D'après certaines représentations dans les cavernes, le lion américain aurait possédé quelques rayures, mais bien moins importantes que celles du tigre. On suppose qu'ils chassaient alors des animaux moins rapides mais plus robustes, comme le bison, mais leur force et leur poids leur permettaient d'abattre la proie au sol. Ils s'attaquaient également aux chevaux, à des cervidés, et même à de jeunes mammouths. Beaucoup de lions ont été retrouvés dans les restes de camps humains datés du Paléolithique, cela laisse penser que les lions étaient chassés par les hommes. Dans l'Idaho, des restes de lion américain ont été retrouvés dans les débris d'une grotte appelée « Jaguar Cave », ils sont datés de 10 300 ans. Plusieurs autres fossiles prouvent que ces lions ont été chassés par les premiers Amérindiens.
Hybrides
La cryptozoologie s'est longtemps intéressé aux Marozis, prétendus lions tachetés, à courte crinière qui vivaient dans les hauts plateaux du Kenya. La peau d'un lion de ce genre est gardée encore aujourd'hui au muséum d'histoire naturelle de Londres. Depuis la fin des années 1930, il n'y a plus eu d'apparitions. Aujourd'hui, certains supposent qu'il s'agissait d'hybrides, produits d'un croisement entre un lion et un autre félin.
Les noms des hybrides sont composés de la première syllabe du père, suivie d'une syllabe de la mère :
Les mâles sont le plus souvent stériles, à cause de la fragilité des spermatozoïdes, mais les femelles peuvent être fertiles (règle d'Hardane).
Répartition géographique
Répartition ancienne
Autrefois, le lion devait posséder la répartition géographique la plus étalée de tous les mammifères terrestres. Le lion d'Amérique (Panthera atrox) était présent du Pérou à l'Alaska pendant tout le pléistocène supérieur, tandis que des cousins (Panthera spelaea, le lion des cavernes) occupaient la Sibérie et l'Europe centrale, et d'autres encore étaient répartis entre l'Inde et l'Afrique du Sud. L'étendue de la répartition perd toutefois de son importance à la fin de la dernière glaciation.
La répartition du lion durant l'Holocène (l'époque géologique et climatique actuelle) jusqu'aux temps historiques est plus restreinte mais a cependant été importante. Elle couvrait presque toute l'Afrique, mais aussi l'Europe de l'Est et du Sud, ainsi que le Moyen-Orient et l'Inde. Les rares ossements retrouvés montrent qu'en Europe il était présent au moins dans la péninsule Ibérique (nord de l'Espagne) au début de l'Holocène, tandis que dans la seconde moitié de l'Holocène (Néolithique et âge du bronze) des lions vivaient en Europe de l'Est (Hongrie, Ukraine, sud de la Russie), dans les Balkans et en Europe du Sud. Le lion a perduré en Europe jusqu'à l'Antiquité. Il a été un symbole fort dans la culture européenne, abondamment représenté dans l'art mycénien puis dans l'art grec classique et l'art scythe entre autres. De nombreux auteurs qui leur étaient contemporains ont rapporté leur présence en Europe : Hérodote considérait le lion comme étant abondant en Thrace dans le nord de la Grèce en son temps au Ve siècle av. J.-C., mais Aristote le considère déjà comme rare au IVe siècle av. J.-C., et au Ier siècle de notre ère il semble avoir entièrement disparu. Sa disparition en Europe est probablement due à la concurrence avec l'homme (expansion de l'élevage pastoral), à la chasse de prestige dont il a longtemps fait l'objet (les scènes de chasses et de combats avec des lions sont omniprésentes dans l'art antique), ainsi que par leur capture intensive pour les arènes romaines. Il est cependant encore signalé au Daghestan au Moyen Âge. Il était également autrefois bien présent en Anatolie, en Transcaucasie et au Proche-Orient, et il est ainsi mentionné dans la Bible. Mais il a disparu du Levant au Moyen Âge, puis au XIXe siècle d'Anatolie et de l'est de la Syrie (Haute Mésopotamie), puis du sud de l'Irak en 1918, et enfin les derniers spécimens d'Iran sont mentionnés dans les années 1940.
De la même manière, les populations de lions d'Asie (Panthera leo persica) ont en quasi-intégralité disparu au XXe siècle. Un dernier groupe de survivants s'est toutefois réfugié dans le parc national de la forêt de Gir dans l'État de Gujarat, en Inde.
Les derniers spécimens sauvages de lions de l'Atlas (Panthera leo leo) ont disparu au milieu du XXe siècle. Le dernier à être abattu l'a été au Maroc en 1942 à Taddert (versant nord du Tizi n'Tichka, Haut Atlas), et les autres ont dû disparaître lors de la destruction des forêts de Kabylie, au nord de Sétif, en 1958, durant la guerre d'indépendance algérienne.
Répartition actuelle
Aujourd'hui, sa diffusion est largement limitée à l'Afrique subsaharienne. Néanmoins, l'extrême sud de l'Afrique ne compte plus de lions depuis les années 1860, époque de l'extinction du lion du Cap (Panthera leo melanochaita). En Afrique du Nord, le lion de l'Atlas (Panthera leo leo) s'est éteint dans les années 1920. Les populations significatives de lions africains sont localisées dans les parcs nationaux du Kenya, de Tanzanie et d'Afrique du Sud et se font rares en dehors des zones protégées. Classé comme « vulnérable » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le lion est exposé à un risque d'extinction.
En Inde, le lion d'Asie ne vit plus que dans un ultime refuge : le parc national de la forêt de Gir dans l'État de Gujarat. Après être passé assez près de l'extinction au XXe siècle, des mesures efficaces de protection ont permis à la population de lions d'augmenter à nouveau ces dernières décennies dans cette réserve, pour atteindre en 2017 environ 650 spécimens (contre 523 en 2015 et 411 en 2010). La réserve étant désormais trop petite pour supporter une telle population de lions en croissance rapide, des projets de réintroduction dans d'autres régions d'Inde et en Iran sont régulièrement discutés.
Habitat, écologie
Bien qu'étant aujourd'hui confiné presque uniquement à la savane africaine, la répartition passée du lion montre qu'il a une grande capacité d'adaptation et peut vivre dans de nombreux habitats et sous des climats très différents, tempérés à tropicaux. Le lion est cependant inféodé aux milieux ouverts ou semi-ouverts plutôt secs. En Afrique, l'habitat naturel du lion est donc principalement la savane, mais aussi les forêts décidues semi-ouvertes (forêt tropicale sèche) et les semi-déserts. L'espèce manque ainsi naturellement dans les forêts tropicales humides denses d'Afrique centrale, dans les marais à végétation trop haute, et dans les déserts les plus arides de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient. En Inde, le lion d'Asie pouvait vivre autrefois dans les mêmes régions que le tigre, car ils n'occupaient pas les mêmes habitats et ne chassaient pas les mêmes proies, le tigre vivant plutôt dans les forêts denses et autres végétations très fournies comme les marais. Il n'y avait donc que peu de concurrence entre ces deux espèces, leur niche écologique était bien différenciée.
Mode de vie
Comportement social
Contrairement aux autres fauves, plutôt solitaires, les lions vivent dans des troupes, qui sont des unités sociales permanentes, composées de femelles apparentées entre elles, de mâles non apparentés aux femelles et de leur progéniture. La dimension du territoire et le nombre de proies déterminent la dimension du groupe qui varie de 3 à 30 individus. Il y a habituellement dans le groupe un à sept mâles adultes et d'une à dix-huit femelles. Le territoire d'une troupe couvre 20 à 500 km2. Dans le parc national du Serengeti en Tanzanie, la densité des lions peut atteindre un individu par kilomètre carré. Dans l'ancien cratère du Ngorongoro, le nombre maximum d'individus est 1,6 à 2,4 au km². Les frontières de leur territoire sont délimitées par leurs selles et leur urine, qui indiquent qu'il y a défense de pénétrer dans la zone. Ils grattent également la terre avec leurs pattes avant et arrière, déposant une substance sécrétée par des glandes situées dans leurs coussinets.
Les jeunes mâles restent environ deux à trois ans dans le groupe, jusqu'à ce qu'ils aient atteint leur maturité sexuelle. Ils sont ensuite chassés par le lion dominant. Les femelles par contre passent généralement toute leur vie dans le groupe de naissance et s'y reproduisent. Ceci permet d'éviter la consanguinité.
Quand les jeunes mâles ont été chassés du groupe par leurs pères, ils deviennent nomades et forment ensemble une « coalition », parfois rejoints par d'autres jeunes mâles. Le lien entre les mâles est très fort. Les jeunes mâles parcourent ensemble des distances très importantes, ne respectent pas les frontières des territoires, mais ne fondent pas leur propre territoire. Un exemple d'une telle coalition est celle de Mapogo.
De telles coalitions de jeunes mâles vont essayer de prendre la tête d'une troupe en évinçant les mâles résidents. Toutefois, cela n'est pas toujours une réussite. De telles luttes sont généralement sanglantes, et il n'est pas rare qu'elles s'achèvent mortellement. Si les vieux mâles du groupe perdent la lutte, ils sont chassés et mènent ensuite une vie de solitaires. Souvent, ils meurent des conséquences de leurs blessures. Si les nouveaux venus gagnent, ils en viennent fréquemment à l'infanticide, c'est-à-dire qu'ils tuent les petits de leurs prédécesseurs. Ce comportement permet aux femelles de retrouver rapidement un œstrus et donc d'être à nouveau aptes à la reproduction. Les mâles peuvent ainsi s'accoupler plus tôt et assurer leur propre descendance. Ce comportement est adaptatif : en effet, la compétition est rude entre les coalitions de mâles et de jeunes mâles viendront bientôt essayer de les détrôner pour prendre à leur tour la tête du groupe. Les mâles n'ont donc pas de temps à perdre et ils doivent tenir à la tête du groupe jusqu'à ce que les lionceaux soient assez grands pour être épargnés. Les mâles restent rarement plus de trois ou quatre ans à la tête du groupe, et n'ont donc pas le temps d'attendre que les portées des prédécesseurs soient devenues adultes pour se reproduire. Il arrive fréquemment que les femelles attaquent le mâle assassin.
En général, les lions ne pratiquent pas de toilettes mutuelles complètes, seul le dos du nez est nettoyé ; mais, lors de salissures grossières, par exemple par le sang des proies, il peut arriver qu'un membre effectue des soins de fourrure.
Communication
Les lions communiquent entre eux par de nombreux moyens. Ce sont des animaux sociaux et de ce fait la communication est plus développée que pour les autres félins. Leur communication vocale se compose de grognements, grondements, sifflements, gémissements, miaulements, et du célèbre rugissement. Leur os hyoïde n'est que partiellement ossifié, c'est cette disposition qui leur permet de rugir, mais de ce fait, ils ne sont pas en mesure de ronronner à proprement parler ; mais ils le font, comme d'autres fauves, par expiration. On l'entend quand deux lions agissent l'un sur l'autre sur une base amicale. Le ronronnement ne retentit pas comme celui d'un petit chat, mais plutôt comme un grognement ou un ronflement grave. Le rugissement a diverses significations, selon la situation dans laquelle il est employé. Rugir est employé pour délimiter le territoire, appeler les autres membres du groupe, intimider les rivaux et renforcer le lien « familial » entre les membres du groupe. Les rugissements du mâle sont plus forts et plus profonds que ceux de la femelle. Par une puissante expiration, les lions rugissent, rentrant leurs flancs et gonflant la poitrine, souvent dans un bas grondement commençant par quelques bas grognements et gémissements, qui indiquent à d'autres lions qu'un groupe vit dans le secteur, et de rester en dehors du territoire. Par une nuit claire, il peut être entendu jusqu'à cinq kilomètres de distance. Les femelles emploient un bas grognement pour appeler leurs petits.
Le langage corporel est d'égale importance. Les lions ont un cérémonial complexe de salutation au cours duquel ils gémissent doucement l'un et l'autre, balancent la tête latéralement et gardent la queue levée vers le haut, voire posée sur le dos de l'autre lion. Comme certains autres félins, les lions se cognent la tête en se saluant. Le lèchement de la tête, des épaules et du cou est également un signe d'affection. Les lions, tout comme d'autres félins sauvages, ont les oreilles noires avec de grands cercles blancs sur leur dos. Ces grands cercles blancs permettent d'indiquer l'humeur : quand ils sont fâchés, les lions et d'autres carnivores étendent leurs oreilles à plat contre leur tête. Il est difficile de dire si un félin est fâché à distance, mais si vous voyez les cercles blancs clignotants, vous pouvez savoir à distance que ce dernier est furieux et qu'il vaut mieux ne pas s'en approcher. Cela permet d'éviter beaucoup de combats.
Reproduction
Les lions atteignent leur maturité sexuelle et sociale à l'âge de trois ou quatre ans, leur maturité physiologique à trente mois pour les mâles et 24 mois pour les femelles. Il n'y a pas de saison de reproduction définie. Pour vérifier la fécondité d'une femelle, le mâle utilise l'organe de Jacobson, se situant sur le palais, sous la surface intérieure du nez. Pour ce faire, le lion relève la lèvre supérieure et ouvre la gueule. Ce processus est qualifié de flehmen.
Même si un mâle arrive au sommet de la hiérarchie, il ne peut se reproduire avec une femelle qu'avec son consentement. C'est en tournant autour de lui, en se roulant à ses pieds, en frottant sa tête contre son cou, que la femelle provoque le mâle dominant. Elle se met à plat ventre et relève la croupe ; cette position, appelée lordose, permet au mâle une meilleure pénétration. Pendant l'accouplement, le lion garde la nuque de la femelle dans sa gueule et la mord au cou. Cela la garde instinctivement calme ; le pénis du mâle est garni de protubérances épineuses et lorsqu'il se retire, on suppose que la lionne ressent de la douleur. C'est ainsi qu'elle proteste en rugissant et se retourne fréquemment contre lui dans une posture agressive. C'est la pénétration qui déclenche la ponte des ovules qui seront fécondés par les spermatozoïdes, Si une lionne accepte de se reproduire, ils s'accoupleront toutes les quinze minutes et ce, jusqu'à cinquante fois par jour, auquel cas chaque rapport dure environ trente secondes, jusqu'à ce que l'œstrus de la femelle, qui ne dure que quatre jours, soit terminé.
Après une gestation d'environ quatre mois, la lionne, cachée loin du groupe, met au monde un à quatre lionceaux, aveugles, de 1,1 à 1,37 kg. Durant leurs six premières semaines de vie environ, ils ne seront qu'allaités par la mère dans la cache par ses quatre glandes mammaires. Si cette dernière est assez éloignée du groupe, la mère ira seule à la chasse. Il peut arriver que les petits restent jusqu'à 48 heures seuls dans la cache ce qui peut s'avérer dangereux, particulièrement à cause des hyènes et de bien d'autres prédateurs. Après trois à quatre semaines, la lionne amène ses petits dans le groupe et ils se mêlent à d'autres lionceaux. Les problèmes d'acceptation sont rares.
À partir de ce moment, les jeunes lions tètent non seulement leur mère, mais également les autres lionnes, de sorte que l'éducation incombe à toutes les femelles du groupe. Vers l'âge de six mois, les lionceaux sont sevrés ; ils restent encore environ deux ans auprès de leur mère.
La durée de vie d'un lion s'élève de douze à quatorze ans à l'état sauvage, rarement plus de vingt ans. Toutefois, seules les femelles atteignent un tel âge. Les mâles sont généralement tués par un plus jeune concurrent ou, après une longue errance, ne trouvent plus de groupe et meurent de faim. Quelques lions ont toutefois vécu en parc zoologique jusqu'à l'âge de 29 ans.
Certains observateurs ont rapporté que deux lions ou lionnes pouvaient également interagir entre eux et montrer des signes d'homosexualité. Dans la nature, environ 8 % des rapports sexuels se font entre lions, tandis que les activités homosexuelles entre lionnes ne sont toutefois observables qu'en captivité,.
Reproduction et infanticide
Seuls les mâles au sommet de la hiérarchie peuvent se reproduire, car le dominant a pleine autorité sur le harem. Mais cette période ne dure en moyenne que deux à quatre ans. Or, chaque femelle n'élevant qu'une seule portée à la fois, un mâle dominant nouvellement arrivé au sommet de la hiérarchie ne peut pas se permettre d'attendre jusqu'à deux ans avant de pouvoir s'accoupler. Pour rendre des femelles fécondables, il n'hésite donc pas à tuer des petits.
Alimentation et chasse
Le lion ne chasse généralement que dans l'obscurité ou aux heures fraîches du matin ; l'obscurité et les températures plus clémentes constituent un avantage important. De plus, le lion est inactif de 20 à 21 heures par jour, dont 10 à 15 heures de sieste. Il consomme en moyenne 7 kg de viande par jour. Toutefois, si la chasse a été bonne et si elle a manqué quelques repas, la lionne peut avaler jusqu'à 30 kg de viande en une seule fois, tandis que le mâle peut en avaler jusqu'à 40 kg. Les lions ne chassent que lorsque leur réserve de nourriture est épuisée.
Les proies principales sont les bovidés de grande, moyenne et petite taille :
des antilopes de toutes tailles ; cobe de Lechwe, grand koudous, hippotrague noirs, oryx, élands, gnous, ourébis, dik-diks…
Il chasse aussi des buffles, jeunes éléphants, phacochères, zèbres, girafes, lapins, oiseaux et quelquefois poissons. Dans certaines régions, des lions se spécialisent même pour un type de proie précis. Ainsi des groupes importants de lions, d'environ 30 individus, attaquent régulièrement des éléphants adultes. Dans les zones humides du Savuti et du Linyanti, il arrive même qu'ils s'attaquent à des hippopotames. Mais généralement, la plupart des hippopotames, rhinocéros, éléphants sont trop imposants de par leurs statures, en effet les lions fuient généralement les éléphants et rhinocéros en colère.
Les antilopes très rapides, telles que les gazelles, les topis, les springboks et les impalas sont généralement exclues de leurs proies, les lions sont contraints à chasser des animaux moins rapides et plus gros.
Vers l'âge de deux ans, les lionceaux apprennent l'art de la chasse et partent à trois ans avec leur mère chasser une première fois.
Dans la savane, milieu ouvert, les lions sont facilement repérables par leurs proies. De plus, un animal vigoureux peut venir à bout d'un chasseur solitaire. Un jeune buffle du Cap a été observé luttant avec une lionne pendant 90 minutes pour ne perdre finalement que sa queue. La chasse à deux ou à plusieurs offre donc de meilleures chances de succès et permet des prises imposantes. Les lionnes assurent de 80 à 90 % des prises lors de la chasse. Les mâles, plus lourds, moins rapides et plus facilement repérables par leur corpulence et leur crinière, sont moins efficaces.
Les lionnes et les lions utilisent des techniques différentes selon le terrain, leurs préférences et les méthodes de défense des proies. La lionne chasse en général à l'aube ou au crépuscule, ou encore à la faveur de la nuit. À l'affût, tapie derrière les hautes herbes, elle attend qu'un animal ait baissé la tête pour brouter, manifeste des signes d'inattention ou se trouve en position isolée. Elle risque alors une approche discrète jusqu'à 30 m environ, puis elle charge et projette violemment sa proie à terre. Pesant de tout son poids sur elle, elle la saisit à la gorge. Trachée et œsophage sectionnés, la victime meurt en quelques minutes. Les lionnes maintiennent souvent leur proie par le museau jusqu'à ce que celle-ci étouffe.
Lorsqu'elles chassent en groupe, les lionnes encerclent la proie, voire le troupeau, et s'en approchent ensemble ; elles rampent à plat ventre souvent sur plusieurs centaines de mètres jusqu'à leur proie, auquel cas l'environnement est utilisé le plus intelligemment possible pour se camoufler. Lorsqu'une distance d'environ 30 m est atteinte, alors la proie est chargée. Chaque bond fait environ 6 m de long et peut atteindre le double en longueur et quatre mètres en hauteur. La proie est alors tuée par une forte morsure à la nuque ou au cou de façon à atteindre la veine jugulaire ou la carotide.
Comme les lionnes chassent dans des espaces ouverts, la chasse commune augmente la chance de frapper avec succès une proie. Elles se renvoient aussi la proie entre elles. En outre, la proie dans le groupe peut être défendue plus facilement contre des voleurs comme les lycaons et les hyènes tachetées.
Le pourcentage de tentatives réussies varie également selon l'espèce pourchassée : environ 14 % s'il s'agit d'antilopes (damalisques, cobes, koudous, élands, bubales, oryx), 38 % pour les zèbres et les gnous et 47 % pour les phacochères. La chasse nocturne se solde par 33 % de succès, contre 21 % pour la chasse diurne, et les attaques dans les buissons (41 %) ont 3,5 fois plus de chances de réussir que les attaques en terrain découvert (12 %) - d'après des études. En période de sécheresse, les lions mangent même des animaux morts de maladie ou des restes d'autres prédateurs. Dans le parc du Serengeti en Tanzanie, lorsque la plupart des ongulés ont migré à la recherche d'herbes tendres et d'eau, les lions s'attaquent aux animaux sédentaires : girafes, phacochères, petits mammifères (antilopes naines, lapins), oiseaux, serpents ou jeunes crocodiles. Les nuits de saisons sèches, les lionnes chassent parfois les impalas à la nuit tombée ; antilopes africaines très communes vivant dans les milieux semi-forestiers, sédentaires, très rapides, agiles et vigilantes la journée, mais elles sont plus vulnérables dans l'obscurité à cause de leur vue nettement inférieure à celle des fauves.
Les mâles du groupe ne participent qu'exceptionnellement à la chasse, par exemple si des proies très grandes sont attaquées comme des buffles, des girafes ou des éléphants préadultes ; leur principal rôle est de protéger la troupe des autres lions. Après un succès, la hiérarchie du groupe entre en application : le mâle peut manger en premier ; suivent ensuite les femelles haut placées et enfin les petits. Il y a rarement, auprès du cadavre, des luttes de rang où les membres du groupe s'infligent d'importantes blessures.
Souvent, les lions sont amenés à manger des charognes. Les lions mâles qui ont été chassés d'un clan sont contraints de se nourrir exclusivement de ce type d'alimentation. Cela les amène à protéger leur butin d'autres animaux charognards comme les léopards ou les hyènes tachetées.
Relations avec les autres espèces de prédateurs
Les relations entre lions et hyènes tachetées dans les zones où ils coexistent sont uniques dans leurs complexités et leurs intensités. Les lions et les hyènes sont au sommet de la chaîne alimentaire, se nourrissant des mêmes proies, et sont donc en concurrence directe. À ce titre, ils luttent souvent pour se voler et à l'occasion se tuer. Bien que les hyènes aient la réputation d'être des charognards opportunistes profitant de la chasse du lion, le cas inverse est très fréquent. Au cratère du Ngorongoro, la population des hyènes dépasse de beaucoup celle des lions résidents, aussi ces derniers obtiennent une grande partie de leur nourriture en volant les proies des hyènes. La querelle entre les deux espèces ne dépasse cependant pas une simple bataille pour l'alimentation, c'est en fait la limite des territoires respectifs qui fixe les limites de ces conflits car contrairement aux autres espèces, les territoires ne se chevauchent pas, comme si les groupes de hyènes et de lions appartenaient à la même espèce. Cependant, les mâles sont très agressifs envers les hyènes, ils les tuent quand ils le peuvent, quelquefois sans les manger. Dereck et Beverly Joubert ont observé plusieurs cas de lions mâles s'attaquant systématiquement aux hyènes, même lorsque celles-ci étaient en avantage numérique. Le plus célèbre lion tueur de hyènes avait pour nom « Ntchwaidumela », ses assauts meurtriers contre les hyènes, sans raison apparente, ont donné lieu à des documentaires, comme Lions et Hyènes, face à face mortel. Inversement, les hyènes sont les principales prédatrices des lionceaux (avec les léopards), harcelant les lionnes.
Les lions dominent les félins plus petits qu'eux comme les guépards. Ils volent leurs proies et tuent leurs petits, parfois l'adulte. Un guépard a 50 % de chances de perdre sa proie vis-à-vis d'autres prédateurs et les lions sont les principaux prédateurs de ses petits ; on estime même à neuf petits sur dix tués par un lion dans leurs premières semaines de vie. Pouvant survivre avec de petites proies et grimper dans les arbres, les léopards souffrent moins de cette prédation.
Les lions sont également en concurrence avec les crocodiles du Nil, et il arrive, en fonction des tailles respectives, que l'un mange l'autre. Des lions ont été vus tuant des crocodiles et des morceaux de lion ont été trouvés dans des estomacs de crocodile.
Relations avec l'homme
L'homme et la chasse au lion
— Proverbe africain
Depuis l'Antiquité l'homme chasse le lion. C'est d'ailleurs, lorsque l'animal est adulte, son seul prédateur (les lionceaux laissés seuls peuvent être la proie des léopards, des hyènes ou même de lions étrangers au groupe). L'homme chasse le lion pour assurer la sécurité de ses troupeaux, pour se protéger, mais aussi comme preuve d'un signe extérieur de vaillance ou même pour les spectacles que constituaient les jeux romains. Dès lors, les chasses et les battues ont fait disparaître bon nombre de sous-espèces. L'invention de l'arme à feu et de la « chasse sportive » va accélérer le processus, au rythme de la disparition des autres gros mammifères les Big 5.
En Afrique de l'Est, dès les années 1900, des mesures de protection, qui consistèrent en la création de réserve de chasse comme le Parc national de Kilimandjaro et à une interdiction de chasser dans ces zones, ont été prises. Le droit de tuer s'achetant, le coût limitant les prises par une sorte d'enchère calculée sur les demandes passées. Les chasses rituelles continuent également et il n'est pas rare de voir des lions mutilés. Les chasses rituelles pratiquées se terminent par la vente des trophées, liant cette pratique à des intérêts économiques. Le Kenya Wildlife Service rapporte qu'entre 1999 et 2003, 49 lions ont été tués par les Masaï. Les populations de lion ont continué à chuter si bien que dans les années 2000, cette méthode de gestion de la faune a été remise en cause. En effet, la population totale des lions africains passe de 50 000 spécimens à 15 000 (au pire) au cours des années 1990. La chasse, le braconnage et la diminution des aires sauvages rendent l'espèce vulnérable si bien qu'il a fallu prendre de nouvelles mesures de protection. Les lions de cirques, ceux destinés au domptage et aux zoos ne sont plus prélevés dans la nature. La chasse traditionnelle et le braconnage sont combattus. La chasse sportive au Botswana est interdite en février 2001 par le service de gestion de la faune locale bien que, avec 53 trophées comptabilisés en 2000, la chasse ait rapporté cinq millions de dollars à l'industrie de la chasse et 100 000 dollars aux caisses de l'État, la « taxe d'abattage » se situant autour de 80 000 euros contre 3 000 pour un guépard. L'office de la gestion de la faune zambienne a lui-même pris une mesure d'interdiction la même année. En Afrique du Sud, près de 300 éleveurs élèvent environ 5 000 lions pour la chasse ; 480 lions, dont 444 élevés en captivité, ont été chassés dans le pays, pour un prix variant de 6 000 à 8 000 USD la femelle et de 20 000 à 30 000 USD le mâle. Une loi viserait à interdire cette pratique.
En Asie, le lion a pratiquement disparu depuis le milieu du XIXe siècle à l'état sauvage, autant par la chasse que par la réduction de son habitat.
Conséquences de la réduction de l'habitat
Les maladies représentent un autre problème, surtout dans le Parc national Kruger en Afrique du Sud. Depuis qu'en 1995, un premier cas mortel de tuberculose est apparu chez les lions, des études approfondies ont été menées dans le parc. D'après le bilan, le taux de contamination des animaux du secteur sud du parc par les bactéries mortelles s'élevait à plus de 90 %. L'infection venait des buffles chassés par les lions qui, par contact avec des bovins domestiques, ont introduit la maladie dans le parc et contaminé les lions. Environ 70 % des bovins souffrent d'une tuberculose pulmonaire (phtisie), tandis que chez les lions, la maladie se manifeste surtout dans le système digestif. Les animaux deviennent plus faibles, maigrissent énormément et meurent en quelques années. À côté de la tuberculose, il existe une seconde maladie très fréquente. Environ 60 à 70 % des lions du parc Kruger sont contaminés par le virus de l'immunodéficience féline, qui « paralyse » le système immunitaire de l'animal et ouvre ainsi la voie à la tuberculose. Contre les deux virus exterminateurs, il n'existe aucune vaccination.
En 1994, un tiers des lions du parc national du Serengeti sont morts à la suite de la contraction de la maladie de Carré, face à laquelle ils sont très vulnérables.
Les populations de lions sont très concentrées car contenues dans des parcs ou des réserves, les autres zones devenant impropres à leur survie en devenant des terres agricoles. La perte de diversité génétique entraîne l'apparition de maladies comme on a pu l'observer dans la réserve d'Hluhluwe-Umfolozi en Afrique du Sud, où les 120 lions présents dans les années 2000 descendent de 3 lions des années 1960. Or certains biologistes estiment à 500 à 1 000 individus adultes la diversité génétique nécessaire pour qu'une de leur population soit considérée comme viable, c'est-à-dire disposant du minimum de diversité génétique nécessaire à la survie,,. Peu de ces populations correspondent à ce critère. En 2007, ces populations de lions ne sont pourtant pas considérées comme des populations à risque bien qu'aucune étude sur ce problème ne soit réalisée. Contrairement à d'autres espèces, aucun transfert préventif à grande échelle n'est effectué afin de diminuer le risque de perte du patrimoine génétique. Cependant, pour résoudre des problèmes ponctuels de la réserve du Hluhluwe-Umfolozi, des tentatives d'insémination artificielle ont été effectuées avec difficulté pour éviter les problèmes d'intégration sociale liés aux introductions.
Prédation sur l'homme
Les attaques de lions sur l'homme ne sont pas très fréquentes. Mais il arrive cependant que des lions s'attaquent à l'homme. Très souvent, les populations mènent ensuite des représailles contre les lions. Les causes de la prédation sur des personnes sont souvent examinées par les scientifiques au cas par cas. Entre 1990 et 2005, 563 villageois ont été attaqués par des lions en Tanzanie, ce qui correspond à une augmentation considérable. Il semble qu'ils attaquent parce que leurs proies deviennent rares alors que la population humaine augmente sur le territoire des lions. En Tanzanie, ces attaques ont eu lieu dans la réserve du Selous, le district de Rufiji et la région de Lindi où l'homme étend son implantation et où la population des lions augmente grâce aux mesures de protection. Certains lions peuvent être contraints de s'attaquer à l'homme à cause d'un problème physique, ne pouvant pas attaquer d'autres proies. En 2006, un lion soupçonné d'avoir tué 35 personnes avait un défaut de dents.
Il a existé quelques lions qui semblaient chercher plus particulièrement des proies humaines. Mais les histoires des traques et des morts de ces rares spécimens appelés « mangeurs d'hommes » ont souvent été écrites par leurs chasseurs. John Henry Patterson en 1907 a écrit The Man-eaters of Tsavo dont on a tiré plusieurs films comme Bwana le diable en 1952 et L'Ombre et la proie en 1996. Le spécimen de Mfuwe est aussi connu.
Protection
Approximativement 16 500 à 30 000 lions vivent encore en liberté. L'UICN est partie en 2004 du principe que le nombre de lions a diminué dans le monde entier au cours des vingt dernières années de 30 à 50 %. Les raisons de ce recul ne sont pas complètement connues. On suppose que la réduction du gibier chassé par le lion, les conflits entre l'homme et le lion et la dégradation de son habitat sont les principales raisons de la diminution des populations de lions. À travers l'Afrique, le lion a disparu sur plus de 80 % de son ancien territoire. Le lion africain est considéré comme « vulnérable » sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, en raison de la baisse constante de l'effectif de cette espèce. En Afrique de l'Ouest, le nombre des lions est inférieur à 1 500. Cette espèce répond au critère de « menacée au niveau régional ». Il n'y a plus que 200 à 300 individus en Asie, gravement menacés par la perte de leur patrimoine génétique.
Les nouvelles stratégies de protection du lion visent à renforcer les chances d'une coexistence pacifique à l'avenir entre les lions et les hommes : une exploitation des terres intégrée avec la faune, une réduction des conflits entre l'homme et le lion et la prévention du commerce illégal du lion et de ses produits dérivés. L'avenir de ces « gros chats » semble déjà sur une meilleure voie dans quelques grandes réserves de l'Afrique du Sud et de l'Est tandis que très précaire en Asie ; afin de pallier ce dernier point, le gouvernement indien a mis en place dans les années 2000 un projet de réintroduction du lion dans le Kuno Wildlife Sanctuary : l'Asiatic Lion Reintroduction Project.
Le lion en captivité
Les lions vivent en captivité depuis l'Antiquité, sur des périodes ponctuelles. Les Romains les utilisaient dans leurs Jeux par exemple. Il y a des lions en permanence en occident depuis la création des ménageries, ancêtres des parcs zoologiques, au XVIIIe siècle. En Amérique, le premier lion fut d'ailleurs exhibé à Boston en 1716. En outre, les activités de divertissement, comme le domptage dans les cirques ou même les combats de lion, nécessitent la mise en place d'élevages. Les lions se reproduisent très bien en captivité et peuvent y vivre une vingtaine d'années, le record étant détenu par une lionne du zoo d'Honolulu née en 1986.
Historique
Les monarques assyriens en élevaient au IXe siècle av. J.-C. et Alexandre le Grand, selon la légende, vivait avec des lions apprivoisés par les Malhi du nord-ouest de l'Inde. Plus tard, les Romains organisateurs des jeux en conservaient. Ainsi, des Romains célèbres comme Sylla, Pompée, Jules César, ont ordonné la capture de centaines de lions à la fois. Marco Polo rapporte que les princes indiens continuaient à en apprivoiser et que Kubilai Khan gardait même des lions à l'intérieur de ses habitations.
William de Malmesbury rapporte lui que des lions ont été conservés en Angleterre, à Woodstock par la volonté d'Henri Ier, le lion étant présent sur les héraldiques anglaises.
Les zoos
Comme les tigres ou les requins, le lion attire le public, ils sont donc très présents dans les parcs zoologiques. Aussi les 2002 zoos existants détiennent environ 1000 lions africains et 100 lions asiatiques dans les années 2000. Ils permettent de sensibiliser le public à l'environnement et à la conservation de ces espèces.
Des programmes d'échange existent depuis longtemps pour diversifier le patrimoine génétique des lions en captivité, cependant ils ne tenaient pas compte des sous-espèces, créant une pollution génétique au sein des populations de diverses origines. Les programmes actuels commencent à en tenir compte et essaient de ne plus reproduire ensemble des lions de sous-espèces différentes. Le Species Survival Plan est une coordination des efforts en ce sens par l'Association américaine des Zoos et des Aquariums. En 1982, des procédures ont été mises en place en Amérique du Nord pour préserver le patrimoine génétique du lion asiatique. Le volet pour les lions africains a débuté lui en 1993, plus particulièrement pour la sous-espèce sud-africaine. La plupart des individus détenus sont cependant d'origine incertaine, ce qui rend leur réintroduction impossible ou presque.
La sous-espèce du lion de l'Atlas n'est existante qu'à travers d'animaux détenus par des zoos. On peut en apercevoir douze au zoo de Port Lympne dans le Kent, au Royaume-Uni. Ceux-ci descendent tous d'animaux ayant appartenu au roi du Maroc. Onze spécimens, considérés comme des lions de l'Atlas, sont également détenus par le zoo d'Addis-Abeba, un spécimen est identifié au Neuwied Zoo, quelques spécimens au zoo d'Amnéville. La WildLink International, en collaboration avec l'Université d'Oxford, ont lancé un programme international ambitieux d'élevage conservatoire appelé Barbary Lion Project et qui vise à identifier et à reproduire ces lions afin de les réintroduire dans un parc national du Maroc,.
Les spectacles de lions
Les combats d'animaux générant des paris étaient courants au XVIIIe siècle. Des combats entre lions et chiens en général ont été organisés à Vienne en Autriche à partir de 1800 et en Angleterre à partir de 1825,.
Les pionniers du domptage sont Henri Martin,,, un Français, et Isaac Van Amburgh, un Américain. Ils ont commencé au milieu du XIXe siècle et leurs techniques ont été très rapidement copiées. Martin créera lors du troisième Cirque Olympique à Paris en 1831, une pantomime à grand spectacle, abrité derrière un grillage, appelée « les Lions de Mysore » avec ses lions Néron et Cobourg, son tigre Atyr. Isaac Van Amburgh fit une tournée en Angleterre, devant la reine Victoria. Il copia rapidement le spectacle du Français. Plus que le traditionnel domptage de chevaux, le domptage de fauve voulait marquer la supériorité humaine sur les forces brutes naturelles. Jean-Baptiste Pezon est un autre dompteur de lions célèbre. Clyde Beatty est probablement le premier dompteur à avoir utilisé le support surélevé sur lequel les fauves viennent s'asseoir.
Cette tradition est toujours vivace ; certains dompteurs actuels, comme le duo de magiciens Siegfried & Roy et leurs lions blancs, sont toujours célèbres. Les dompteurs et dompteuses sont aussi actifs dans le Cirque et le cirque-parc, surtout depuis la popularisation du zoo et l'aménagement des zoos comme attractions touristiques. Ainsi, de véritables zoos de fauves existent : le zoo de San Diego (Californie), le parc des félins de Thoiry (Yvelines), etc.
La détention de lions
Certains individus ou entreprises privées élèvent des lions, leur détention est soumise pour de nombreux pays à des autorisations spécifiques. Bien souvent, ces animaux sont détenus dans des conditions ne permettant pas leur bien-être du fait entre autres du manque d'espace. En France, régulièrement, des actions de saisie ont été menées par l'administration même si certaines associations les trouvent peu virulentes. L'Inde interdit même la possession de lion depuis 1998. En outre, de nombreux animaux s'évadent, donnant lieu à des battues qui se soldent souvent par l'abattage de l'animal.
En Afrique, le couple George et Joy Adamson est célèbre pour avoir élevé et apprivoisé la lionne Elsa. Son histoire a été à l'origine de plusieurs livres, de documentaires, d'une adaptation cinématographique ainsi qu'une série télé.
Le trafic de lions
Si la détention de ce genre d'animaux est interdite pour les particuliers (Animaux dangereux/Code de l'environnement), le trafic de félin connaît une triste mode et s'est accentué ces dernières années avec les réseaux sociaux. D'après l'association One Voice, les cirques procureraient les animaux illégalement en cachant les naissances.
En octobre 2018, un lionceau a été saisi en banlieue parisienne à Valenton chez un particulier et une petite lionne de quelques semaines fût découverte le même jour dans un garage à Marseille. La santé de cette dernière était très préoccupante. Ils ont été pris en charge par l'équipe de l'Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine, dans les locaux de l'association Tonga Terre d'Accueil, refuge pour animaux sauvages saisis ou abandonnés, afin d'y être soigné. Quelques semaines plus tard, en novembre 2018, un troisième lionceau est découvert par des policiers. Celui-ci fût trouvé à Paris sur les Champs-Élysées dans une Lamborghini. Fin novembre, les trois lionceaux seront réunis pour qu'ils puissent grandir ensemble. En février 2020, une nouvelle lionne de deux mois est abandonnée par un particulier devant le zoo d'Amnéville, le félin sera également placé à l'association Tonga Terre d'Accueil à l'Espace Zoologique de Saint Martin la Plaine et y rejoindra les trois autres lionceaux.
En octobre 2019, un an après l'arrivée des premiers lionceaux, l'association Tonga Terre d'Accueil annonce le départ des quatre lionceaux dans un sanctuaire d'Afrique du Sud. Ils quitteront Saint Martin la Plaine le 10 octobre 2019.
Image du lion chez l'homme
Lion dans les mythologies et religions
Dans de nombreuses cultures antiques, le lion jouait un rôle symbolique important. En Égypte, les pharaons furent représentés par des sphinx, lions à la tête humaine. La plus célèbre de ces représentations est le Grand Sphinx de Gizeh. Sekhmet fut vénérée en tant que déesse au corps humain et à tête de lionne, envoyée par Rê contre les Égyptiens qui complotaient contre lui. Des divinités mineures, comme le génie Nebneryou qui accueille les défunts au royaume des morts ou Mihos, le fils de Bastet à tête de lion, ont existé, comme de nombreuses divinités hybrides possédant une partie du corps du lion : Pachet, Aker, Dédoun ou Tefnout par exemple.
Dans la mythologie grecque, les lions apparaissent dans diverses fonctions : le lion de Némée, représenté comme une bête mangeuse d'hommes à la peau impénétrable, fut tué par Héraklès, durant ses douze travaux. Dans l'histoire d'Androclès, une des fables d'Ésope, le héros, un esclave échappé, retire une épine de la patte d'un lion ; quand, plus tard, pour le punir de son évasion, il fut jeté par son maître au lion pour être dévoré, l'animal le reconnut et refusa de tuer l'homme.
Dans les religions judéo-chrétiennes, le lion est un animal polysémique, surtout dépeint à travers les images positives de saint Jérôme et son lion, du tétramorphe (lion de saint Marc) et de Daniel épargné par les lions ; cependant, une connotation négative lui est associée par un passage de Pierre faisant référence à Satan qui déambule « tel un lion cherchant une proie à dévorer ». Ainsi, le lion revient très souvent dans les églises catholiques car il représente la force du croyant combattant le péché, et dans les objets : bracelets en patte de lion, siège épiscopal sculpté à l'effigie du lion, sur le socle des chandeliers, les portails d'église… À l'époque romaine, pendant les persécutions, les chrétiens étaient jetés aux lions ; d'où l'expression « être jeté aux lions ».
Iconographie
Premières représentations du lion au Paléolithique
Les chasseurs du Paléolithique supérieur (Aurignacien) représentaient déjà le lion il y a plus de 30 000 ans. Le lion des cavernes peut être facilement identifié en raison de la présence d'un toupet de poil au bout de la queue dans les représentations du Paléolithique. Le lion est représenté la face tournée vers l'observateur et non de profil dans l'art préhistorique africain en raison de légendes qui lui attribuent des pouvoirs magiques liés à son regard. L'homme lion, sculpture d'ivoire de mammouth de près de 30 centimètres de haut, représentant le corps d'un homme surmonté d'une tête de lion des cavernes, compte parmi les œuvres d'art les plus impressionnantes de cette époque, mais également parmi les plus anciennes de toute l'histoire de l'humanité. Elle incarnait peut-être une divinité.
Représentations en Occident
Le lion est aussi souvent représenté dans les arts figuratifs. Le lion prend l'image de la royauté et du Soleil et se développe dans tout le Proche-Orient. À Babylone par exemple, la voie processionnelle est décorée de bas-reliefs en carreaux de céramique en forme de lion du temps de Nabuchodonosor II. L'art assyrien, qui a influencé l'art des steppes puis l'art des nombreuses peuplades conquises par les nomades guerriers, dépeint également de nombreuses chasses aux lions, très réalistes. Ce type de représentations visait à glorifier le roi, maître des bêtes, et également représenter la défaite de l'ennemi. Le thème d'un dangereux animal sauvage, souvent un félin ou un ours, se jetant sur sa proie est très fréquent. L'art assyrien a apporté le goût du réalisme et du naturalisme à ses peuplades, qui s'est ensuite transmis dans toute l'Eurasie, et notamment les peuples germaniques et asiatiques.
Chez les Grecs et les Romains, le lion fait figure de gardien ; ainsi, la porte des lionnes protège le palais d'Agamemnon contre les ennemis et les démons. Dans l'art grec, le motif des scènes de chasse du lion de Némée dont la peau est l'attribut de Héraklès est très présent. Chez les Romains, il est également très représenté comme animal du cirque, combattant contre des gladiateurs. Dans l'art chrétien, le lion accompagne parfois saint Jérôme, ou la force, c'est le symbole de Marc l'Évangéliste, de la royauté. Roi des animaux dans le bestiaire médiéval, il est très présent dans l'art monumental.
À partir de la Renaissance, les représentations animales deviennent de plus en plus anatomiquement précises : les artistes s'exercent à la représentation de sujets réels détenus dans les zoos. Le Douanier Rousseau est célèbre pour ses peintures de la jungle, et notamment pour La bohémienne endormie où un lion solitaire s'approche d'une bohémienne endormie dans le désert. Au XIXe siècle, de nombreuses illustrations zoologiques faites par les naturalistes montrent précisément le lion. En sculpture, le Lion de Lucerne a été sculpté pour commémorer les 760 morts et 350 survivants mercenaires suisses lors de la prise d'assaut du Palais des Tuileries à Paris par les révolutionnaires.
Représentations asiatiques
Le lion n'est présent en Asie que dans la péninsule indienne, il est pourtant très présent dans l'art statuaire de l'ensemble des pays asiatiques. Des lions, représentés avec une crinière bouclée, montent la garde devant les pagodes, comme celle de Kuthodaw ou dans les temples bouddhistes. Originaire d'Inde, la danse du lion est une danse traditionnelle effectuée au nouvel an chinois pour faire fuir les démons et apporter la chance.
Une figure héraldique
La fascination des hommes pour cet animal est visible dans la multiplicité d'écussons sur lesquels il est illustré, au point qu'un proverbe affirme : « Qui n'a point d'armes porte un lion »,. Ainsi, on le retrouve, entre autres, sur les blasons de l'Écosse, de la Norvège, de la Belgique, de la Tchéquie ou de villes comme Lyon. Le lion est représenté le plus souvent rampant, c'est-à-dire dressé sur ses pattes arrière, mais de très nombreuses formes existent : léopardé, lampassé, ramassé, morné, etc. Le lion en héraldique est appelé lion avec la tête de profil et léopard avec la tête en face ; ainsi les lions du blason anglais sont des léopards. Une symbolique basée sur la figure du lion a pu être créée ; par exemple, un lion d'argent sur champ de sinople symboliserait la tempérance et, selon Marcel Brion, les divers lions héraldiques sont issus de lointaines croyances préhistoriques. Bien qu'il soit considéré comme le « roi des animaux », le lion est sans autorité sur les oiseaux. C'est cet antagonisme entre l'aigle, seigneur des cieux et symbole du pouvoir impérial, et le lion qui va motiver le choix de faire figurer l'animal sur des armoiries. La connaissance du lion par les Européens remonte au temps où le lion s'étendait autour de la Méditerranée.
Le lion est le symbole national de l'Inde, et figure sur ses armoiries sous la forme des lions de l'empereur indien Ashoka.
Utilisation commerciale
La figure du lion est utilisée par de nombreuses marques, non seulement pour le symbole considéré comme positif, mais aussi par récupération. Par exemple, la marque automobile Peugeot utilise comme symbole les armoiries de Sochaux depuis 1847. Ce lion héraldique est déposé en tant que logo depuis 1858. Plusieurs banques utilisent la symbolique positive liée au lion. Le Crédit lyonnais a un lion pour mascotte. Le groupe bancaire ING utilise un logo qui contient un lion orange. Plusieurs lions ont été utilisés pour créer le célèbre logo de Metro-Goldwyn-Mayer, société de production cinématographique américaine.
Littérature et cinéma
Le Roman de Renart et Yvain ou le Chevalier au lion sont de grands ouvrages du Moyen Âge dépeignant le lion. L'œuvre littéraire antique ayant le plus influencé le Moyen Âge occidental reste le Physiologus, bestiaire antique écrit en grec au IIe ou IIIe siècle à Alexandrie, puis traduit en latin au IVe siècle. Cette base antique a donné au lion son image de roi des animaux et son assimilation au Christ ; c'est également du Physiologus que sont issues les caractéristiques attribuées au lion au Moyen Âge : il se tient en haut des montagnes, ses yeux sont ouverts même lorsqu'il dort et il réanime ses lionceaux mort-nés au bout de trois jours. Ces thèmes sont bien illustrés dans les enluminures des bestiaires médiévaux.
Jean de La Fontaine, imitant Ésope dans plusieurs de ses fables, fait du lion un des personnages principaux (notamment Le Lion et le Rat où le félin, impétueux, est opposé au rongeur, petit, faible mais patient). Joseph Kessel, en 1958, en a fait un roman : Le Lion, racontant l'histoire de la fille d'un directeur de parc naturel en Afrique qui est liée d'amitié avec King, un lion de la réserve et qui se voit demander en mariage par un guerrier masaï ; ce dernier, pour conquérir son cœur, veut lui montrer sa valeur en tuant un lion qui se trouve être King. C. S. Lewis dans sa saga du Monde de Narnia utilise le symbole du lion, « roi des animaux », à travers Aslan, dieu vivant combattant le mal, se sacrifiant pour le salut de son peuple et ressuscitant peu après. Dans l'heptalogie Harry Potter de J. K. Rowling, Gryffondor, l'une des maisons de l'école de sorcellerie Poudlard, est représentée par un lion. Ce lion symbolise le courage, la hardiesse, la force et la générosité, traits de caractère que sont censés avoir les élèves appartenant à cette maison.
Au cinéma avec, entre autres, le film d'animation à succès de Walt Disney Pictures Le Roi lion. Le lion est un personnage récurrent de nombreux films, de Tarzan au Magicien d'Oz, et de séries télévisées avec par exemple Daktari. Le lion est aussi décrit comme une menace pour l'homme comme dans The Man-eaters of Tsavo de John Henry Patterson en 1907 et dont on a tiré plusieurs films comme Bwana le diable en 1952 et L'Ombre et la Proie en 1996.
Le lion et les noms propres
Le lion est à l'origine des prénoms Léon et Lionel, un diminutif. En hébreu, on trouve les prénoms Arié (’aryeh, lion en hébreu et Ariel : « lion de Dieu » et dans Lavi (לביא)[Quoi ?].
En arabe, près de trois cents noms désignent le lion. Une consultation partielle du grand dictionnaire arabe - français de Kazimirski confirme ce nombre. Parmi eux figurent Assad ('asad, le nom zoologique), Abbas (`abbâs : « sévère, renfrogné ») et Hamza. Le turc connaît les formes Aslan (nom zoologique) et Arslan, cette dernière étant aussi la forme mongole. Ce prénom a donné en russe Rouslan. Le persan shir est connu par le général Shirkuh (« lion des montagnes »), oncle de Saladin, par la médersa Shir-Dor (ou Cher-Dor) (« porte des lions ») à Samarcande et, avec un élargissement de sens au tigre en hindî, par Shere Khan, le tigre du Livre de la jungle.
Que le lion ait l'image d'un animal fort et courageux s'explique par le fait que, jusqu'il y a peu, des hommes de guerre étaient surnommés par son nom. Parmi les plus récents, le seigneur de guerre afghan Ahmed Chah Massoud était appelé par ses partisans le « lion du Panshir », l'empereur éthiopien Hailé Sélassié se fit appeler le « lion conquérant de la tribu de Juda ». Si le futur roi de France Louis VIII fut surnommé « le lion » pour son courage lorsqu'il vainquit les Anglais à la bataille de la Roche-aux-Moines, a contrario, pour Richard Ier d'Angleterre ce ne sont ni sa force ni son courage, mais ses sautes d'humeur qui lui valurent, en France, d'être surnommé « Cœur de Lion », en référence à l'imprévisibilité de l'animal.
Le qualificatif de lion est aujourd'hui élogieux, le joueur de football camerounais de l'équipe des Lions indomptables Roger Milla était appelé « le vieux lion » par ses compatriotes parce qu'il fut le plus vieux joueur de champ et le plus vieux buteur de l'histoire de la Coupe du monde de football.
Notes et références
Notes
Références
Sources
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Löwe » (voir la liste des auteurs).
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Lion » (voir la liste des auteurs).
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Panthera leo » (voir la liste des auteurs).
(fi) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en finnois intitulé « Leijona » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Bibliographie
(en) Chris McBride, Liontide, Jonathan Ball Publishers, 1992, 201 p. (ISBN 0947464174)
(en) George Schaller, The Serengeti lion: A study of predator-prey relations, Chicago, University of Chicago Press, 1972 (ISBN 0-226-73639-3).
(en) Eric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier, Zoo: a history of zoological gardens in the West, Londres, Reaktion Books, 2002 (ISBN 1-861891-11-3).
(en) Wilfred Blunt, The Ark in the Park: The Zoo in the Nineteenth Century, Londres, Hamish Hamilton, 1975 (ISBN 0-241-89331-3).
Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « Toxaris », page 846.
Filmographie
Lions d'Afrique, James Algar (réal.), Walt Disney, États-Unis, 1955, 75 minutes
Articles connexes
Liens externes
(en) Référence Animal Diversity Web : Panthera leo (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence Brainmuseum : Panthera leo (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence Catalogue of Life : Panthera leo (Linnaeus, 1758) (consulté le 15 décembre 2020)
(en) Référence CITES : espèce Panthera leo (Linnaeus, 1758) (+ répartition sur Species+) (consulté le 22 mai 2015)
(fr) Référence CITES : taxon Panthera leo (sur le site du ministère français de l'Écologie) (consulté le 22 mai 2015)
(fr) Référence INPN : Panthera leo (Linnaeus, 1758) (TAXREF) (consulté le 7 janvier 2015)
(fr + en) Référence ITIS : Panthera leo (Linnaeus, 1758) (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Panthera leo Linnaeus, 1758 (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence NCBI : Panthera leo (taxons inclus) (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence Tree of Life Web Project : Panthera leo (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence Paleobiology Database : Panthera leo Linnaeus 1758 (consulté le 7 janvier 2015)
(en) Référence UICN : espèce Panthera leo (Linnaeus, 1758) (consulté le 31 décembre 2023)
Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur Panthera leo (en)
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